BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
2e SÉRIE — TOME II
No 1 — Janvier 1930
MASSON ET Cie, ÉDITEURS
LIBRAIRES DE E’ACADÉMIE DE MÉDECINE
120, Boulevard Saint-Germain, PARIS-VI®
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Le Bulletin du Muséum étant une publication mensuelle, destinée essentiellement
à de courtes notes permettant des prises de date, son impression doit être rapide :
MM. les Auteurs sont donc instamment priés, dans l'intérêt général, de vouloir bien
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la tomaison, l’année de publication, la pagination.
Il est désirable que, dans le titre des notes, le nom du groupe ou embranchement
auquel appartient l’animal ou la plante dont il est question soit indiqué entre paren-
thèses.
Les Auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils sont priés
d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplémentaires qu’ils pour-
raient désirer (à leurs frais).
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tion sera renvoyée au Bulletin suivant.
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BULLETIN
D U
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
2e Série. — Tome li
ANNEE, 1930
MASSON ET Cie, ÉDITEURS
120, BOULEVARD SAINT- GERMAIN
~ PARIS-VIe ~
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1930. — N° 1.
253° RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
30 JANVIER 1930.
PRÉSIDENCE DE M. E.-L. BOUVIER,
ASSESSEUR DU DIRECTEUR.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président donne connaissance des faits suivants :
M. le Professeur L. Mangin a été nommé Directeur du Muséum
(Décret du 19 janvier 1930).
M. le Professeur E.-L. Bouvier a été nommé Assesseur du Direc-
teur pour l’année 1930 (Arrêté du 15 janvier 1930).
M. le Professeur A. Chevalier a été nommé Secrétaire de
l’Assemblée des Professeurs (Arrêté du 15 janvier 1930).
M. Trochain, Professeur à l’École primaire supérieure de Li-
moux, a été délégué dans les fonctions d’ Assistant de la Chaire
des Productions coloniales d’origine végétale (Arrêté du 20 dé-
cembre 1929).
Mlle Brin a été nommée Aide technique titulaire près la Chaire
d’Entomologie (Arrêté du 30 décembre 1929).
— 6 —
M. Jourdain a été nommé Surveillant militaire titulaire (Arrêté
du 30 décembre 1929).
Deux bourses de Doctorat (lre année) ont été attribuées à
M. J. Duché et à Mlle Cécile Bourdouil (Assemblée des Profes-
seurs du 16 janvier 1930).
MM. les Professeurs L. Roule, A. Gruvel et R. Anthony repré-
senteront le Muséum à l’inauguration du groupe des constructions
universitaires et de l’École de médecine de l’Université libre de
Bruxelles, qui aura lieu les 23-24 et 25 juin 1930 (Assemblée des
Professeurs du 19 décembre 1929).
M. le Professeur E. Bourdelle représentera le Muséum au Con-
grès des Directeurs de Jardins Zoologiques, qui aura lieu à Rome
en mai 1930 (Assemblée des Professeurs du 16 janvier 1930).
Mlle Éliane Basse a obtenu une mission pour Madagascar (As-
semblée des Professeurs du 16 janvier 1930).
Ont été nommés Correspondants du Muséum :
Sur la proposition'de MM. les Professeurs D. Bois et H. Lecomte
(Assemblée des Professeurs du 19 décembre 1929) :
M. Dode (Louis-Albert), Docteur en droit, Membre de la So-
ciété des Amis du Muséum, Membre correspondant de l’Académie
d’ Agriculture, Membre de la Société Botanique de France, Secré-
taire général de la Société Dendrologique de France : c’est un bota-
niste qualifié, auteur de publications importantes; il possède aux
Thiollets (Allier) une remarquable collection d’arbres et d’arbris-
seaux qu’il enrichit sans cesse. Le Service de la Culture lui doit de
nombreux dons d’espèces d’introduction récente ou rares et de
plantes nouvelles décrites par lui. — M. Dode s’occupe aussi de
Pisciculture : à ce titre, M. le Professeur L. Roule appuie la pro-
position de MM. Bois et Lecomte.
Sur la proposition de M. le Professeur P. Rivet, appuyée par
M. le Professeur D. Bois (Assemblée des Professeurs du 16 jan-
vier 1930) :
M. le Docteur Louis Rollin, Administrateur des îles Marquises,
à Atuona (Marquises) : a déjà fait don au Trocadéro d’importantes
collections d’une de nos Colonies les moins bien représentées dans
notre Musée; il annonce un nouvel envoi d’une importance excep-
tionnelle; il se dépense sans compter pour nous enrichir. — Il ne
limite pas ses recherches à l’Ethnographie : il a adressé à M. le
Professeur A.' Lacroix de nombreux échantillons de minéraux. Il
— 7 —
recherche des plantes pour M. le Professeur D. Bois. Le titre de
Correspondant du Muséum sera la légitime récompense de son
zèle désintéressé.
L’Assemblée générale annuelle de la Société des Amis du Mu-
séum s’est tenue le 15 janvier 1930 dans l’Amphithéâtre de Zoo-
logie, sous la présidence de M. le Directeur L. Mangin, en l’ab-
sence de.M. le Président P. Doumer, retenu au Sénat.
Après la lecture du Rapport sur la situation financière par
M. G. Masson, Trésorier, et du Compte rendu de la gestion du
Conseil d’Administration par M. P. Carié, Secrétaire général, il a
été procédé au vote pour le remplacement annuel des Membres
sortants du Conseil d’Administration et d’un Conseiller décédé, et
la nomination d’un nouveau Membre du Conseil.
DONS D’OUVRAGES.
M. le Professeur D. Bois offre, pour la Bibliothèque du Muséum,
deux tirés à part de ses publications :
Cigares médicinaux en feuilles de « Sphacele paruiflora » (Extrait
du Bulletin du Muséum, 2e s., t. I, n° 5, 1929);
Jules- Alexandre Daveau (Extrait du Journal de la Société natio-
nale d' Horticulture de France, septembre 1929).
M. le Professeur R. Anthony dépose les travaux suivants :
Sur la présence de quatre incisives supérieures chez le « Mastodon
( Teïrabelodon ) turicensis >> Schinz, par G. Pontier et R. Anthony
(Extrait des Comptes rendus de l'Académie des Sciences, t. 189,
2 décembre 1929);
Observations sur les fosses nasales des Équidés, par R. Anthony
(Extrait des Archives d' Anatomie, d' Histologie cl d' Embryologie,
t. X, 1929).
M. Ed. Lamy offre trois tirés à part de ses publications :
La ponte chez les Gastéropodes Pulmonés (Extrait du Journal de
Conchyliologie, vol. LXXIII, 1929).
Note sur une Collection conchyliologique du xvme siècle (Ibid.).
Deux conchyliologistes français du xvne siècle : les Geoffroy
oncle et neveu (Ibid.).
8 -
M. G. Petit dépose son ouvrage intitulé :
Contribution à l'étude de la fauve âe Madagascar ( Faune des Colo-
nies françaises) :
lre Partie : Crustacea I : Paraslacidæ, par Th. Monod et G. Pe-
tit. — Mollusca I : Notes zoologiques et anatomiques sur quelques
Opislhobranches de Madagascar, par J. Risbec;
2e Partie : Crustacea II : Palinuridæ, par Th. Monod et G. Pe-
tit. — Crustacea III : Alyidæ, par Jean Roux. — Mollusca II :
Mollusca marina leslacea, par Ph. Dautzenberg.
La Bibliothèque a reçu également les ouvrages suivants :
Kôrôsy (K. Y.) : Versucheiner Théorie des Genkoppelung. Leipzig,
Gebrüder Borntræger, 1929. Gr. in-8°, XII-272 p., fig. ( Bibliotheca
Genetica, herausgegeben von Prof. Dr E. Baur, Band XV).
Abadie (Maurice) : Afrique centrale. La Colonie du Niger. Paris,
Société d’éditions géographiques, maritimes et coloniales, 1927.
In-4°, 466 p., portraits, frontisp,, fig., graphiques, cartes en cou).
Allix (André) : Un pays de haute montagne. L'Oisans, élude
géographique. Paris, A. Colin, 1929. Gr. in-8°, xxvi-915 p., cartes,
plans, fig. et pl. .
Baudrimont (Albert) : Dispositifs musculaire et élastique du pou-
mon des Vertébrés. Étude histologique et hislo physiologique. Bor-
deaux, lmp. Siraudeau, 1929. In-8°, 240 p., fig et pi.
Bergey (Marcel) : Procédés de photographie, de microphoto-
graphie et de reproduction photomécanique. Paris, Nigot, 1929.
In-8°, fig. et pl.
Bonne (Gabriclle) : Recherches sur la pédicelle et la fleur des Rosa-
cées. Paris, Jouve et Cie, 1928. Gr. in-8°, 380 p., pl.
Burollet (P. -A.) : Le Sahel de Sousse, monographie phytogéo-
graphique. Tunis, Soc.anon. Impr. rapide de Tunis, 1927. In-8°,
270 p., pl. et carte.
Chauvet (G.) : Os, ivoires et bois de renne ouvrés de la Charente.
Hypothèses paléthno graphiques (Collection G. Chauvet), Angou-
lême, E. Constantin, [s. d.]. In-8°, 192 p., fig. (Extr. du Bull, de la
Société archéologique et historique de la Charente, 1910).
Cholley (André) : Les Préalpes de Savoie ( Genevois , Bauges) et
leur avant-pays. Étude de géographie régionale. Paris, A. Colin, 1925.
In-4°, ni-755 p., fig.
Colombiès (Dr Henri) ; Recherches expérimentales et cliniques
sur la cholestérine et son métabolisme. Toulouse, les frères Doula-
doure, 1924. In-8°, 190 p.
Fournier (Eugène) : Explorations souterraines et recherches
hydrologiques en Franche-Comté... Les eaux souterraines : sources,
résurgences, exurqences et nappes aquifères. Besançon, Impr. de
l’Est, 1926. In-8°, 222 p.
Fournier (Eugène) : Explorations souterraines et recherches
hydrologiques en Franche-Comté. A : Phénomènes d'érosion et de
corrosion spéciaux aux terrains calcaires. B : Applications scien-
tifiques et pratiques de la Spéléologie et de V Hydrologie souterraine.
Besançon, Impr. de l’Est, 1928. In-8°, 350 p., fig.
Furon (R.) : L' Hindou-Kouch et le Kaboulislan. Contribution ci
l'étude géologique et géomorphogénique de V Afghanistan. Paris,
A. Blanchard, 1927. In-4°, 169 p., carte en coul., fig. et pl.
*
Gauthier (Henri) : Recherches sur la faune des eaux continen-
tales de l'Algérie et de la Tunisie. Alger, lmp. Minerva, 1928. In-4°,
carte en coul., fig. et pl.
Gens (Émile) : La Genèse de V intelligence. Le Panpsychisme.
Étude sur les facultés psychiques des êtres vivants et sur le rôle qu'elles
remplissent dans l' évolution. 1915-1925. Nancy, Impr. Rigot et Cic,
1927. In-8°, 103 p.
Gens (Émile) : L' Homochromie et le Mimétisme dans le règne
animal. Élude philosophique. Nancy, Rigot et Cie (1929). In-8°,
19 p.
Gidon (Dr F.) : Deux thèses de Caen sur la méthode de Bernard
de Jussieu (1747 et 1778). Le Mans, Impr. C. Monnoyer (s. d.).
In-8°, 8 p. (Extr. du Bull. Soc. Franç. d' Histoire de ta Médecine,
Tome XXII, n°s 5-6, 1928).
Godet (Pierre) : IL Idée de culture et l'histoire de la culture euro-
péenne. Lausanne, Impr. La Concorde, 1926. In-8°, 19 p. (Extr. de
la Revue de théologie et de philosophie, N° 57, Déc. 1925).
Killian (Charles) : Études comparatives des caractères culturaux
et biologiques chez les Deuléromy cèles et les Ascomycètes parasites.
Paris, Masson et Cie, (s. d.). In-8°, pp. 101-292, pl. en coul., fig.
Litardière (R. de) : Contributions à l'étude phyto sociologique
de la Corse. Le massif du Benoso, par R. de Litardière et G. Mal-
cuit. Paris, P. Lechcvalier, 1926. In-8°, 143 p., 7 pl., tableau.
— 10 —
Magimel (O.-L.) : La langue des Amphibiens. Anatomie et onto-
génie comparées de la forme et des muscles. Bordeaux, Impr. A. Sau-
gnac et E. Drouillard, 1924. In-8°, 260 p., flg. et pl.
Malcuit (G.) : Contributions à l'étude phylosociologique des
Vosges méridionales Saônoises. Les associations végétales de la vallée
de la Lanterne. Lille, Soc. d’Édit. du Nord (s. d.). In-8°, 211 p.
carte et pl. (Extr. des Archives de Botanique, Tome II, Mém. 6,
Juin 1929).
Milon (Yves) : Recherches sur les calcaires paléozoïques et le Brio-
vérien de Bretagne. Rennes, Impr. Oberthür, 1928. In-4°, 151 p.,
fig., carte et pl.
Motte (Jean) : Contribution à la connaissance cytologique des
Muscinées. Paris, Masson et Ci0, [s. d.]. In-8°, pp. 293-543, flg., pl.
en noir et en coul. (Extr. des Annales Sciences naiur. Botanique,
Xe série, T. X, 1928).
Naciiet (Albert) : Collection Nachet. Instruments scientifiques et
livres anciens. Notice sur l'invention du microscope et son évolution.
Liste de savants, constructeurs et amateurs du xvie au milieu du
xixe siècle. Paris, Impr. G. Petit, 1929. Gr. in-8°, 145 p., pl.
Paillot (André) : Les Maladies du ver à soie: grasserie et dysen-
terie. Lyon, Éditions du Service photographique de l’Eniversité,
L928. Petit in-4°, 324 p. et table, pl.
De M. Paul Pallary : 24 tirés à part do ses travaux.
TRAVAUX FAITS DANS LES LABORATOIRES
ET
ACCROISSEMENT DES COLLECTIONS
DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
PENDANT L’ANNÉE 1929.
Anatomie comparée.
Accroissement des Collections. — Il est entré en 1929 au Service d’Anatomie comparée
498 pièces de collections ou d’études (total arrêté à la date du 24 décembre )
parmi lesquelles il convient surtout de citer : un jeune Gorille mâle, don de
M. Petit aîné, ancien Président de la Société Zoologique de France; deux Pota-
mogale. don de M. le Dr Bergonier; un Tarsier, don de MM. le Dr Bergonier;
deux Tupaia, don de M. le Pr G. L. Sera de l’Université de Naples; un sque-
lette de Nycticèbe, don de M. de Taste, par l’intermédiaire du Dr Herpin,
Médecin des Hôpitaux; un jeune Tapir d’Amérique, don de M.Bernardino Ma-
neira de Pinho, ministre de la Police de l’État de Bahia (Brésil). Comme
pièces particulièrement intéressantes provenant de la Ménagerie il convient
aussi de mentionner un Gheval sauvage mâle de Prejvalsky et un Lagotriche.
Parmi, les pièces entrées en 1929 aux Collections publiques, il convient de
signaler spécialement une radiographie d’un corps humain en entier, don de
M. Vaillant, Radiologiste des Hôpitaux.
M. Neuville a continué d’accroître la Collection de ses préparations de
splanchnologie et plus particulièrement en ce qui concerne le cæcum et l’appa-
reil génital.
Travailleurs admis au laboratoire ou en ayant utilisé les matériaux. — MUe Alimen,
Pr à l’École, normale de Fontenay-aux-Roses ; M. Jacques d’AMBRiÈRF.s;
Pr Eugène Dubois, de Haarlem; Pr H.-V. Vallois, de la Faculté de Médecine
de Toulouse; Dr Mareschal, Interne à Villejuif; Dr Thomas, de l’Université
de Toulouse; Pr J. P. Hill, de l’University College, London; Mme Parberis,
Statuaire ; Dr Girard, Médecin de l’Hôpital Saint- Joseph; Mlle Troitsky, Pro-
fesseur agrégé à l’Université de Moscou; M. Mathias, Assistant au laboratoire
de Mammalogie du Muséum ; M. G. Petit, Assistant au laboratoire des Pêches et
Produits coloniaux d’origine animale du Muséum; M. Waldemann, Statuaire;
M. G. Grandidier, Secrétaire général de la Société de Géographie; Dr Herpin,
Stomatologiste des Hôpitaux; Dr de Grzybowski, Chef de travaux à la Fa-
culté de Médecine de Varsovie; Dr Aburel, de l’Université de Jassy; M. De-
meurisse, Statuaire; Pr Champy, de la Faculté de Médecine de Paris; Dr Ro-
chon-Duvigneaud, Ophtalmologiste honoraire des Hôpitaux; Dr Henri
Martin, Directeur à l’École des Hautes Études; Dr de Saint-Périer; PrKoLL-
mann, de la Faculté des Sciences de Marseille; Pr A. Forster, de la Faculté de
Médecine de Strasbourg; Dr Mouquet, Sous-Directeur de la Ménagerie du
Muséum; Dr Wainwright, Scranton P. À. U. S. A.; Dr Ernst Schwarz,'
Zoologisches Muséum Berlin; Pr Retterer, de la Faculté de Médecine de
Paris; M. J. Derschied, Musée du Congo belge, Tervueren ; Dr G. Pontier;
Pr G. L. Sera, Professeur d’Anthropologie à l’Université de Naples; M. Lester,
Sous-Directeur du laboratoire d’Anthropologie du Muséum; M. Marceau, Sta-
tuaire; M. le Dr Bastin ; Pr Vatjfrey, de l’Institut de Paléontologie humaine;
M. Royer ; M. Piveleau, Chef des travaux à l’École des Mines ; M. Chaba-
naud. Assistant au laboratoire des Pêches et Produits coloniaux d’origine
animale au Muséum.
Publications.
[A V exclusion des travaux en cours )
R. Anthony, Professeur. — Le rôle des hommes de pensée dans le politique et dans
le social. Revue internationale de Sociologie, Janvier- Février 1929, 6 p.
— Préface du livre du Dr HeRPiN intitulé: Les dents de l’homme : I. Les Précurseurs.
Paris, 192S.
— Comité international de Recherches sur les parties molles. Circulaire, feuilles de
renseignements nos 1, 2, 3, II pages (En collaboration avec Sir Arthur Keith
et le Pr Ed. Loth).
— Compte rendu du Secrétaire général sur le fonctionnement de la Société d’Anthro-
pologie de Paris pendant l’année 1928. Bull, et Mém. Soc. Anthrop. de Paris, 1928.
— Observations sur les fosses nasales des Équidés. Arch. d’ Anatomie, Histologie et
Embryologie, t. X, 1929, 35 pages, 21 figures et 2 pl.
R. Anthony et G. Pontier. — Sur la présence de quatre incisives supérieures chez
le Mastodon ( Tetrabelodon ) turicensis Schinz. C. R. Acad. Sciences, 18 nov. 1929,
3 pages, 2 fig.
M. R. Anthony a en outre assumé, comme les années précédentes, la Direction des
Archives du Muséum, des Archives de Morphologie générale et expérimentale, des
Archives d’ Anatomie, Histologie et Embryologie.
H. Neuville, Sous-Directeur du Laboratoire. — Note sur une anomalie dentaire du
Cachalot. Bull. Muséum, 1929. N° 6, avec 3 fig.
— Contribution à l’étude des mégalithes abyssins (avec remarques sur l’interpré-
tation anatomique de certaines figures préhistoriques). U Anthropologie, 1928,
p. 255-288 et 523-564, 22 fig.
H. Neuville et J. Derscheld. — Recherches anatomiques sur l’Okapi. IV. L’es-
tomac. Revue de Zoologie africaine, vol. XVI, fasc. 4, 1929, p. 373-419, 19 fig.
M. H. Neuville a assuré, comme les années précédentes, les fonctions de Secré-
taire des Archives du Muséum.
L. Semichon, Assistant. — Les enclaves albuminoïdes et la maturité des deux sexes
chez les Ma'acodermes. C. R. Soc. Biologie, t. 99, p. 1958-1959. ’
— Sur les cellules vésiculeuses chez VAnomia ephippium. C. R. Acad. Sciences, p. 86-87.
F. Coupin, Assistant. — L’indice de valeur cérébrale au cours de l’enfance chez les
Anthropoïdes. Journ. de l’ Anthropologie russe, Tome XVI, 3 pages, 1 fig.
— 13 —
F. Coupin, Assistant. — Analyses bibliographiques dans la Revue Scientifique.
MUe Coupin a fait, au cours de l’année 1928-1929, une série de confé-
rences à l’École d’Anthropologie sur l’Anatomie du cerveau et la psycho-
logie des Anthropoïdes
Elle a accompli une mission officielle d’études à l’Université de Francfort
(laboratoires de Zoologie, Anatomie, Anthropologie, Neurologie) et au Seeken-
bergisches Muséum pendant les mois d’octobre et de novembre.
Elle a assuré, comme les années précédentes, en qualité de Secrétaire général
adjoint, la publication des Bulletins et Mémoires de la Société d’ Anthropologie
de Paris.
Dr Vallois. — L’omoplate humaine, étude anatomique et. anthropologique. Bull, et
Mém. Soc. d’Anthrop. de Paris, 1928, Nos 4, 5, 6, p. 129-169, 7 fig.
Dr E. Abukel. — Contribution à l’anatomie du bassin de Talpa europæa. Bull. Mu-
séum, 1929, p. 292-298, 2 fig.
Dr J. de Grzybowski. — Étude sur les échancrures et les trous susorbitaires et sur
les trous sous-orbitaires chez les Primates. Odbitka ze spra wozdan z posiedzen
Towarzystwa Naukowego Warszawskiego, XIX, 1927.
Anthropologie.
Collections reçues : a) Pièces squelettiques : Un moulage du crâne de la Vallée du Roc
(Charente) (don du t>r Henri Martin); un crâne de Nouka-Hiva (Don du
Dr Louis Rollin); deux crânes d’Eskimos Agmasalik (Don de M. Dumbrava);
cinq crânes d.’Arméniens provenant de Deir-el-Zor, rive gauche de l’Euphrate
(don de M. Passemard); un crâne d’indien Aymara provenant de La Paz,
Bolivie (don de M. et Mme Bel) ; trois crânes de Néo-Calédoniens (don de
Mme Pruvôt); un crâne trouvé à Da-But, Thanh-Hoa, Annam, (don de M. Fi-
not);
b) Photographies : Types et scènes du Matto-Grosso (Brésil) (don de M?r Cou-
turon); crânes de Basket-Makers du Colorado (don de M. Renaud) ; types
d’Eskimos Agmasalik (don du Pr Thalbitzer); vues de l’Utah et de l’Arizona
(don de M. Bernheimer) ; vues et monuments archéologiques du Pérou (don
de M. Otto Oldstein); vues des fouilles archéologiques de Qatna (Syrie) (don
de M. du Mesnil dij Buisson) ; embarcations des îles Chatham (don du Domi-
nion Muséum, Wellington, Nouvelle-Zélande); embarcations des Moriori (don
du Pr Speight).
c) Clichés : Le laboratoire a acquis, 187 diapositifs sur verre pour projections ;
151 négatifs sur verre 8,5 X 10; 5 négatifs 9 X 12, 3 négatifs 13 X 18.
Travailleurs admis au laboratoire : M. Babet, Géologue du Gouvernement général de
l’A. E. F.; Mlle Bakret; MM. Betim, Professeur de géologie au Musée National
de Rio; Bourderionnet, Interne en médecine à Orléans; Dr Chevket Aziz;
Czarnowski ; Dr Deiiaut; Descamps; Félix: Feuillole y; Georgiade; Lau-
nois; Larock; Lehmanns ; Leroi; Luquet, Professeur au Lycée Rollin; Mara-
ninchi, Professeur à l’École dentaire; Dr Henri Martin; Mme Martin-Op-
penheim, de München; MM. Morociian; DrMoNTANDON; Nakaya; Mme Nique;
MM. Nizan ; Ndmelin, Conseiller de la Légation de Finlande ; Dr Pales ; Peppo ;
PiTSCii, Professeur à l’École de Stomatologie; Post ; Prouteaux; Roget;
Julian M. Rubio, Professeur à l’Université de Valladolid; Mme Ida Spelle-
mann; M. Tauxier; Mme Vicrey; M. Vosy-Bourbon; Mlle Rosa Zilatti ;
M. Zolotarev, de Leningrad.
Publications.
Dr P. Rivet, Professeur. — L’Anthropologie. Boletim do Museu nacional. Rio de Ja-
neiro, t. IV, n° 3, 1928, p. 67-95.
— Le groupe océanien. Proceedings of the third Pan Pacific Science Congress, Tokyo,
^1926. Tokyo, 1928, t, II, p. 2332-2353.
— Migration australienne en Amérique. Id., Tokyo, 1928, t. II, p. 2354-2356.
— Relaeiones comerciales precolombianas entre Oceania y America. Boletin de la Junta
dehistoria y numismatica americana. Buenos Aires, t. IV, 1927, p. 213-226.
— Philippe Belknap Marcou. Journal de la Société des Américanisles de Paris. Paris,
nouv. série, t. XX, 1928, p. 379-381.
— Jcâo Capistrano de Abreu. Id., Paris, nouv. série, t. XX, 1928, p. 381-383.
— Nils Otto Gustaf Nordenskiôld. Id., Paris, nouv. série, t. XX, 1928, p. 383-384.
— Sumérien et océanien. Collection linguistique publiée par la Société de linguistique de
Paris. Paris, t. XXIV, 1929, 59 p.
— Sumérien et océanien. Donum natalicum Schrijnen. Verzameling van opstellen.
Nimègue, Utrecht, 3 mai 1929, p. 162-167.
— L’étude des civilisations matérielles; ethnographie, archéologie, préhistoire. Docu-
ments. Paris, t. III, juin 1929, p. 130-134.
— Le problème de l’origine de l’homme. L'École libératrice. Paris, lre année, n° 1, 1929,
p. 13-14; n° 3, 1929, p. 50-51.
— et Lester (P ). Bibliographie américaniste. Journ. Soc. Américanistes de Paris.
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n° 9, 11 mai 1929, p. 268-269.
— Un singe d’apparence anthropoïde en Amérique du Sud. La Nature. Paris, n° 2.809,
15 mai 1929, p. 439-440.
— Un singe d’apparence anthropoïde en Amérique du Sud. C. R. Acad. Sciences.
Paris, séance du 11 mars 1929, p. 815-817.
— Découverte d’un singe d’apparence anthropoïde en Amérique du Sud. Journ. Soc.
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Marcel Griaule. — Totémisme ab3''ssin. Documents. Paris, t. VI, novembre 1929,
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Léon Pai.es. — État actuel de la paléopathologie, contribution à l’étude de la patho-
logie comparative. Thèse pour le doctorat en médecine. Bordeaux, E. Drouillard,
1929, 366 p.
Émile-J.-E. Guiard. — La trépanation crânienne chez les Néolithiques et chez les
primitifs modernes. Thèse pour le doctorat en médecine. Bordeaux, Y. Cado-
ret, 1929, 132 p., in-8°.
Mammalogie et Ornithologie.
Travaux de collection au Laboratoire et à la galerie. — Révision, remise en état et ran-
gement de la collection de palmipèdes à la galerie. — Réorganisation générale
de la collection de peaux et de crânes de mammifères au laboratoire. — Prépa-
ration et montages divers de Mammifères et d’Oiseaux.
Collections reçues. — A titre de dons : de M. Delacour : une très importante collection
d’Oiseaux et de Mammifères d’Indochine ; de M, Gujr Babault : une importante
collection de Mammifères et d’Oiseaux d’Afrique; de Frère Apollinaire-
Marie : une collection de Mammifères et d’Oiseaux de Colombie; de MM. Gran-
didier, Butler, Lavauden : Oiseaux divers.
A titre d’échange : de M. Rosenberg, de Londres : une collection d’Oiseaùx
d’Asie; de M. Barbour, de Cambridge : une collection d’Oiseaux d’Amérique
centrale; de M. Hartert, de Tring : une collection d’Oiseaux d’Asie et d’Océa-
nie ; de 1’ American Muséum : une collection d’Oiseaux de Guyane : de MM. Lon-
berg, Kuroda, Wetmore : des oiseaux divers.
Collections prêtées pour l'étude : à M. Salomonsen, de Copenhague : une collection de
d’Ârdéidés; à I’École vétérinaire d’Alfort : une collection de pièces mon-
tées et de peaux d’animaux à fourrure; à M. Reboussin, une collection d’Oi-
scaux; à MM. les professeurs Gruvel et Rivet : documents divers de Mamma-
logie et d’ Ornithologie; à MM. Grandidier et Petit : Lémuriens divers.
Travailleurs admis au laboratoire. — 1° Travaux scientifiques : MM. Alliaume (Skungs) ;
S. A. At.i de Bombay (Passereaux de l’Asie centrale) ; Archbold de New-York
(Mammifères et Oiseaux de Madagascar; Dr Arnault (Oiseaux de l’Afrique du
Nord) ; Bigourdan (Mammifères de l’Afrique occidentale) ; Prince G. de Bour-
bon de Parme (Faune Africaine); M. et Mme Boulton de Pittsburg (Faune
Africaine): Pr Bressiu d’Alfort (Chamois et Isard); MM.Carbou (Gazelles de
l’Afrique centrale); Carié (Ornithologie des Iles Mascareignes) ; Delacour
(Oiseaux et Mammifères d’Indochine et de Madagascar) ; Dr Didier (Mammifères
divers): le Comte G. de Germiny (Mammalogie et Ornithologie générales);
Grandidier (Oiseaux et Mammifères de Madagascar); Greenway de New-
York (Mammifères et Oiseaux de Madagascar); Mme Kern (Vol. des Oiseaux);
M. Legendre (Oiseaux divers des Mascareignes) ; Vice-amiral Lynes de
Londres (Oiseaux Passériformes) ; le Colonel Meiklejohn de Londres (Oiseaux
nord africains); Dr Montandon (Simiens); MM. Ph. du Mont de New-York
(Oiseaux de Madagascar); Moreau (Trochilidés); Moreau (Mammifères);
Nemeh (Ovins); Piveteau (Mammifères); Rand de New-York* (Mammifères
et Oiseaux de Madagascar); Dr Rochon-Duvigneaud (Insectivores); Rous-
seau-Decelle (Trochilidés); Sclater de Londres (Oiseaux d’Afrique);
Gr. Tate de New-York (Marsupiaux américains).
2° Travaux de taxidermie : MM. Brétin; Cazal; Dorel; Mme Fabre Duchartre;
Hilsont; Husson; Hatziolos d’Athènes; MM. Horace Miner, de Londres;
Paquier; Mme Roubaud; MM. Sauvel; Vittoz.
— 16
3° Artistes peintres ou dessinateurs : Mmes Barbey, Henriot-Giraud ; Mlle Hoffbauer;
MM. J. Eudes; Mérite; Reboussin; Leguy; Thivet; Thomasse.
Publications.
E. Bourdelle, Professeur. — Considérations sur la valeur spécifique des caractères
du pelage cirez une antilope (Tragelaphus scriptus, Pallas. (En collaboration
avec P. Mathias). Bull. Muséum, t. I, 2 série, 1929, p. 177.
— La collection de Primates de la Ménagerie du Muséum d’Histoire Naturelle (En
collaboration avec A. Mouquet et P. Mathias). Id., 1929, p. 234.
— Les Singes de la Ménagerie du Muséum d’Histoire Naturelle. Bull, des amis du
Muséum, Nouvelle série, n° 1, 1929, p. 40.
— Nouvelles espèces de grands singes. Revue d’Histoire Naturelle, lre partie, A Mam-
mifères, Vol. X, n° 7, juillet 1929, p. 251.
— L’élevage en France des animaux à fourrure. Revue d’Histoire Naturelle, lre partie,
A, Mammifères, Vol. X, n° 9, septembre 1929, p. 325.
— La protection des Mammifères en France, en particulier celle des Castors. Revue
d’Histoire Naturelle. lre partie, A. Mammifères, Vol. X, n° 11, novembre 1929,
p. 397.
— Étude des organes génitaux d’un Bouc à Mamelles (En collaboration avec le Pro-
fesseur C. Brf.ssou). Bull. acad. vétérinaire France, t. II, 1929, p. 354.
— Bibliographie de Mammalogie de la Revue d’Histoire Naturelle, lre partie, A, Mam-
malogie, t. X, 1929. En particulier compte rendu analytique et critique des
ouvrages suivants : Élevage en captivité des animaux à fourrure par V. Beaune,
n° 1, p. 36; — Conditions d’Élevage en France et méthodes d’Élevage des ani-
maux à fourrure, par M. d’Aigneaux, n° 4, p. 140; — Traité de Zootechnie gé-
nérale, par P. Dechambre, n° 7, p. 254.
J. Berlioz, Sous-Directeur du Laboratoire. — Catalogue systématique des Types de
la Collection d’Oiseaux du Muséum (lre partie). Bull. Muséum, p. 58, 1929.
— Notes critiques -et synonymiques sur des Oiseaux du genre Roselin ( Garpodacus ).
ld., p. 129.
— Les Mammifères de Scandinavie. Rev. d’Iîist. nat. appl., lre partie, p. 3.
— Observations sur la Vie des Oiseaux en Scandinavie. L’oiseau et Rev. franç. d’Orn.,
p. 138.
— Un cas nouveau d’hybridité chez les Trochilidés. Id., p. 340.
— Les Manchots du Jardin Zoologique de Londres. J.d., p. 489.
— Les Caractères de la faune avienne de Polynésie. Id., p. 542.
— Peuplement de la Polynésie : Remarques sur la faune avienne. C. R. somm. Soc.
Biogéogr., p. 28.
— La Hibridacion entre los Troquilidos (en espagnol). Rev. de la Soc. colomb. de
Scienc. nat., p. 146.
— La Protection des Oiseaux chez les peuples du Nord (Conférence). Bull. Fédér.
prot. Ois., p. 80.
— Comptes rendus bibliographiques de L’Oiseau et Rev. franç. d’Orn.
P. Mathias!, Assistant. — Considérations sur la valent spécifique des caractères du
• ' i ' pelage chez une antilope ( Tragelaphus scriptus, Pallas). (En collaboration avec
; M. BoürPelle). Bull. Muséum, 2e série, T. I, 1929, p. 177.
— La collection de Piimates de la Ménagerie du Muséum d’Histoire Naturelle (En
collaboration avec MM. Botjrdelle et Mouquet). Bull. Muséum, 2e série,:
T. I, 1929, p. 234.
— Sur le développement de l’œuf des Crustacés Phyllopodes. Bull. Soc. Zool. de
France, t. LIV, 1929, p. 342.
— Résistance à la chaleur de l’œuf des Crustacés Phyllopodes. ld., 1929, p. 460.
— Sur la Biologie du Hérisson ( Erinaceus europaeus L.) ld., 1929, p. 463.
— Sur un Trématode parasite des Aloses ( Pronopyge ventricosum Rud .). Bull. Soc.
centrale d’ Aquiculture et de Pêche, 1929, p. 103.
Ménagerie des mammifères et des oiseaux.
Mouvement des animaux pendant l’année 1929.
Effectif
au 1er Janvier 1929. .
au 31 Décembre 1929
MAMMIFÈRES OISEAUX TOTAL
312 708 1020
321 726 1047
Principaux animaux reçus. — Mammifères : 9 Singes divers reçus à titre de dons ou
d’échanges; 2 Singes lagotriches acquis par achat; 19 Makis .divers, don du
gouvernement de Madagascar; 13 petits carnivores divers, Mont, 5 Renards de
l’Erg offerts par le Dr Abnault; 1 Puma acquis par achat; l*Tamanoir offert
par le gouvernement de Bahia; 1 Dromadaire donné par l’Institut Pasteur;
5 Gazelles d’Afrique offertes par le Dr Arnault; 2 Lamas, acquis par achat;
2 Bovins d’Égypte dons du professeur Brumpt.
Bulletin du Muséum, 2" s., t. II, 1930.
2
— 18 —
Oiseaux: 2 Autruches, dons ; 2 Nandous blancs, 2 Ibis rouges acquis par achat;
2 Emeus acquis par échange ; 2 Buses féroces, 1 Grand-duc du désert,
1 Œdicnème du Sahara, dons du Dr Arnault; 5 Colombes rares, 2 Poules
sultanes du Brésil, 1 Tigrisome, résultats de dons divers.
Principales naissances 2 Mouflons à manchettes, 1 Mouflon de Corse; 2 Gazelles à
bézoard; 2 Daims; 1 Guib; 1 Ibis.
Travaux scientifiques poursuivis à la Ménagerie. — Par MM. Meyerson et Guillaume :
Observations sur l’intelligence et la psychologie des Simiens et en particulier
des Anthropomorphes; par M. Rode : expérimentation sur la destruction des
Rats; par le Dr Mouquet : recherches sur la pathologie et l’hygiène des ani-
maux sauvages en captivité.
Artistes admis à travailler dans la Ménagerie : Étrangers : MM. d’Angelo, Hernandez,
Waldmann; Mme Zita Dimo,.
Français : Mmes et MUes Appia, de Bayser, Clech, Crabette, Domergue, Grégoire,
Henriot-Giraud, Knaff, Plessis, Profilet; MM. Boureille, Cipra, Cho-
pard, Ducos de la Haille, Guyot, Hilbert, Jeanniot, Jouve, Loury,
Margat, Marceau, Mérite, Professeur de dessin au Muséum et ses élèves,
Plessis, Pos*pon, Reboussin, Saint-Marceau, Suisse, Tremond, Tricot.
Publications »
Dr A. Mouquet, Sous-Directeur de la Ménagerie. — Hasdrubal et l’eunucage des Élé-
phants. Bull. Acad, vétérinaire de France, Février 1929, p. 78.
— Rachitisme et dyspnée. Id., Mars 1929, p. 108.
— Pièces osseuses provenant d’un Atèle ostéomalacique. Id., Mars 1929, p. 113.
— Hydropysie des sacs aériens des Oiseaux. Id., Avril 1929, p. 138.
— Œdèmes et épanchements cœlomiques gélatineux chez les Oiseaux. M, Avril 1929,
p. 147.
— La collection de Primates de la Ménagerie du Muséum d’Histoire Naturelle (En
collaboration avec MM. Bourdelle et Mathias). Bull. Muséum, 2e série, t. I.
1929, p. 234.
— Tuberculose osseuse chez les grands Félins. Bull. Acad, vétérinaire de France.
Nov. 1929, p. 306.
— Goundon chez les Singes. Bull. Soc. path. exotique, Nov. 1929, p. 918.
— Les Bois soufflés. Bull. Acad. Vét. de France, Déc. 1929, p. 306.
Zoologie : Reptiles, Batraciens, Poissons.
Collections reçues au Laboratoire : Poissons de Nouvelle-Zélande : M. P. Serre; de
Rhodes : Musée de Milan; du Maroc: Pr Werner; d’Amboine : Pr Caullery;
d’Alger : Dr Dieuzeide; du Brésil et d’Afrique : Musée de Berlin; du Came-
roun : M. T. Monod; du Soudan français : M. Waterlot; de Somalie italienne :
Pr Franchini; d’Espagne : Musée de Madrid; de Rhodes : Pr Ghigi; du
Kivu : M. Guy Babault; de Madagascar : M. G. Pbtit; du Gabon : M. A. Bau-
don; d’Asie mineure : Dr Tok; de l’Atlantique : M. Le Gall. — Reptiles des Iles
Marquises : R. P. Simeon Delmas; du Cameroun : M. Petit, aîné; de Mada-
— 19
gascar : M. Decaky; de Nouvelle-Zélande : M. Paul Serbe ; du Dahomey :
Dr Routkewitch; de Che-Kiang : Dr Chi-Ping; du Bas-Zambèze : M. Lesne;
du Mozambique : M. Surcquf.
Travailleurs du Laboratoire en 1929. — MM. Pr Gandolfi-Hornyoldt : Travaux sur
les Anguilles; Dr Panu : études de Poissons; P. Carié : Reptiles; Hecht, Assis-
tant au Musée de Berlin : Reptiles; Tchung-Lin Tchang : Poissons des eaux
douces de Chine; Dr Malcolm Smith : Reptiles de l’Indo-Chine; P. Carié,
Assistant au Laboratoire d’Ichthyologie appliquée : Poissons; Officiers des
Eaux et Forêts : pisciculture ; Vladykov (Vadim) : études sur les Poissons;
Bertin, Assistant de Zoologie au P. C. N. : Poissons; Chabanaud, Assistant au
Muséum : Poissons; Dunn, Professeur à Haverford College, États-Unis : Rep-
tiles; MmePHisALix: Travaux sur les venins; MUe Verrier: Poissons; P.Dera-
niYAGALA, Assistant à la Station Océanographique de Colombo (Ceylan) : études
sur Tortues; A. Genaille, Artiste décorateur : documents sur Poissons; Vété-
rinaires Coloniaux : conférences sur Reptiles des Colonies françaises ; Dr Men-
delsohn, de l’Académie de Médecine : Travaux sur les organes électriques des
Torpilles et les nerfs crâniens des Barbeaux;
•Contribution à plusieurs expositions de pisciculture : Paris, Strasbourg, Lyon.
Rangement et classement de la collection générale publique d’ichtyologie.
Publications.
Louis Roule, Professeur. — Les Poissons et le monde vivant des eaux; Études
ichthyologiques ; Tome III, Voyages et migrations. Un volume de 974 pages,
Delagrave, Paris.
— Le développement larvaire et la métamorphose d’un Poisson abyssal ( Cyema
atrum) Gunth (En collaboration avec M. Léon Bertin). C. R. Soc. Biologie, n° 4.
— Description de l’aquarium restauré du Muséum d’Histoire Naturelle. Bull. Mu-
séum, 1929.
— Les règles biologiques de l’élevage des Truites. Rapports du XIVe Congrès inter-
national d’ Agriculture, tenu à Bucarest.
— Considérations sur les Poissons abyssaux à mâles nains. Bull. Soc. Zodlog. de
France, 1929.
— Présentation d’un squelette de Lampris luna L. Bull. Muséum, 1929.
— La vie et l’œuvre de Bernardin de Saint-Pierre. Conférence à l’Ass. française pour
l'avancement des Sciences : Congrès du Havre en 1929.
— Lamarck, sa vie et son œuvre. Conférence à la Soc. d’ Anthropologie. Bull. Soc.
Anthrop., 1929.
— La productivité piscicole des deltas et des terrains inondables. C. R. Acad. Agri-
culture, t. XV.
— Les Poissons Apodes appartenant au sous-ordre des Némichthydiformcs (En col-
laboration avec M. Léon Bertin). Oceanograph. Reports of the Danish « Dana
Expéditions », 1920-1922, n° 4, Copenhagen. Avec 9 planches et 57 figures dans
le texte.
Dr Jacques Pellegrin, Sous-Directeur du Laboratoire. — Les Cichlidés de Mada-
gascar. C. R. Acad. Sciences, t. 188, 1929, p. 939.
— Sur un Poisson cavernicole africain microphthalme. Ibid., 1. 189, 1929, p. 204.
— 20 —
Dr Jacques Pellegrin, Sous-Directeur du Laboratoire. — Sur un Siluridé du Musée
de Vienne, le Chromis humilis Steindachnej . Bull. Muséum , 1928. p. 443.
— Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928. Poissons. Ibid., 2e sér. I, 1929,
p. 134.
— La faune ichtvologique des eaux douces de Madagascar. C. R. Soc. Biogêographie,
1929, n° 47, p. 45.
— Cichlidés de Madagascar recueillis par Mi Georges Petit. Description d’une espèce
nouvelle. Bull. Soc. Zool. Fr., LIV, 1929, p. 252.
— Description d’une variété nouvelle du Labeo chariensis Pellegrin, recueillie au
Caméroun par M. Th. Monod. Ibid., LIV, 1929, p. 288.
-- Siluridés, Cyprinodontidés, Acanthoptérygiens du Caméroun recueillis par M. Th.
Monod. Description de cinq espèces et de deux variétés nouvelles. Ibid., LIV,
1929, p. 358.
— La Loche du Maroc. Ibid., LIV, 1929, p. 524.
— La pisciculture en Tchécoslovaquie. Bull. Soc. Aquic., XXXVI, 1929, p. 31 et 33.
— Le barrage d’Augst-Wyhlen et ses passes à Poissons. Ibid., XXXVI, 1929, p. 97.
— Les Poissons cavernicoles aveugles d’Afrique. Ass. fr. Av. Sc. C. R. Congres de la
Rochelle, 1928, p. 409.
— Les Poissons euryhalins de l’Afrique du Nord française. Bull. Soc. Océan. France,
IX, 1929, p. 909.
— Taza-la-Guerrière. Le Monde colonial illustré, avril 1929, p. 109.
— La pêche à la Baleine dans l’ Antarctique. Ibid., mai 1929, p. 124.
— Les Trois espèces de Ptérophyiles. Rev. Hist. nat., lTe part., B, X, 1929, p. 204.
— Voyage zoologique d’Henri Gadeau de Kerville en Asie mineure. Les Poissons des
eaux douces d’Asie mineure (Note complémentaire),!. II, J. -B. Baillière. et fils,
Paris, 1928.
— Mission en Espagne : Ichtyologie et pisciculture.
F. Angel, Assistant. — Liste des Reptiles et Batraciens du Haut-Laos, recueillis par
M. Delacour : Description d’un genre, de 2 espèces et d’une variété d’Ophi-
diens. Biell. Muséum, 1929, p. 75.
— Sur une tête osseuse de Crocodile de Madagascar [Grocodilusrobustus, Grandid. et
A^aiilant. Bull. Muséum, 1929, p. 186.
— Description d’un Gecko nouveau de Madagascar. Bull. Soc. Zool. de France, t. LIV,
n° 5, p. 489.
— Matériaux de la Mission G. Petit, à Madagascar. Description de 3 Batraciens nou-
veaux appartenant aux genres Mantidactylus et Gephyromantis. Bull. Muséum ,
1929, p. 358.
Mme M. Phisalix. — Action des rayons ultra-violets sur le virus rabique et ses anti-
gènes rabique et venimeux. Bull. Muséum, 1929, 2e s., t. I, p. 91.
— Traitement des morsures de Serpents : in Tableau pour la détermination facile des
Serpents du Maroc, par R. Dollfus et Ch. Beaunein. Empire Chérifien. Arch.
Scient, du Protectorat français du Maroc, t. I.
— Sur quelques propriétés comparées des sérums antirabiques d’animaux vaccinés et
des sérums antirabiques naturels. Bull, Muséum, 1929, 2e s., t. I, p. 188.
— 21 -
Mme Philasix. — Résistance des Vertébrés inférieurs aux divers poisons et ses
conséquences. Rev.d'Hist. Nat. Appliquée, 23 mai 1929.
MIle M.-L. Verrier, Boursière de voyages. — Les organes des sens chez les Poissons :
II. Le sens vibratoire. Bull, français de pisciculture et d’ Hydrobiologie, n° 15,
6 p., 4 fig.
— La vision chez les Poissons osseux. Bull. Soc. d'Hist. Nat. d' Auvergne, n° 15, p. 37-42.
— Sur la structure des yeux et la physiologie de la vision chez les Sélaciens. C. R. Ac.
Sciences, t. 188, p. 1695.
— Contribution à l’étude de la Cécidie du Livia Juncorum Latr. sur Joncus conglo-
mérats L. Bull. Soc. Entom., Séance ou 22 février 1929.
— Sur la biologie de quelques plantes des tourbières d’Auvergne. C. R. Soc. Biol.,
t. Cil, p. 895.
— Contribution à l’étude de la vision chez les Sélaciens. 1 mémoire : 60 p. environ,
14 fig., 3 pi. hors texte (pour paraître prochainement dans les Annales des
Sciences naturelles).
— Étude biologique de quelques galles de capitule de Composées (sous presse). Bull.
Biol. France-Belgique.
— Un cas de régénération de la patte chez Lacertavivipara Jacq. (En collaboration
avec M. Avel.) (sous presse) Bull. Biol. France-Belgique.
— Le sens visuel chez les Vertébrés. Journal de Psychologie, n° 9-10, p. 74-100, 7 fig.
Panu (A.). — Sur les cellules pigmentaires de la peau de l’Anguille. C. R. Soc. Biol.,
1er février 1929.
— Sur l’influence des caractères physico-chimiques du milieu sur l’évolution du pig-
ment de l’Anguille. Id., 25 mai 1929.
— De l’influence de l’évolution du pigment mélanique sur l’état physiologique de la
Civelle. Id., 22 juin 1929.
— Sur l’état de la pigmentation des jeunes Civelles au moment de la montée. Id.,
20 juillet 1929.
— Les pigments du tégument de l’Anguille. Étude morphologique et biologique.
Thèse de doctorat es sciences naturelles.
Panu (A.) et Verrier (M.-L.). — Contribution à l’étude du pigment et des varia-
tions chromatiques de Phyllium siccifolium L. G. R. Soc. Biol., 20 avril 1929.
— Contribution à l’étude du pigment et des variations chromatiques de quelqu'es
Reptiles du groupe des Agamidae. C. R. Ac. Sciences, t. CLXXXVIII, p. 1695.
Tchung-Lin Tchang. — Description de Cyprinidés nouveaux de Chine. Bull. Mu-
séum, 2” s., t. I, n° 4, 1929.
— Un nouveau Cobitidé de Se-Tchuan (Chine). Id., n° 5, 1929.
Entomologie.
Collections reçues : 109 envois et dons, parmi lesquels ceux de MM. P. Lesne (Afrique
orientale portugaise), J. Surcouf (Zambèze), Paul Serre (Nouvelle-Zélande),
le Père de Cooman (Tonkin), R. Ellenberger (Rhodésie), Wateblot (Soudan
— 22 —
français), Mrae Veyrières (Côte de l’Or), Mayeul-Grisol (Venezuela), le
Frère Apollinaire-Marie (Colombie), le P. Siméon Delmas (Iles Marquises),,
le Prince Sixte de Bourbon (Hoggar), J. Risbec (Nouvelle-Calédonie), A. Sey-
rig (Madagascar), R. Decary (Madagascar), Émile Olsen (Danemark), Otto
Bang-Haas (provenances diverses), R. Biedermann (provenances diverses),
L. Chopard (provenances diverses;, Dumont (Tunisie), Alluaud et Jeannel
(Afrique du Nord), Mavromoustakis (Chypre), le P. Savio (Chine), Ed. Fleu-
tiaux (provenances diverses), Dr Knirsch (Balkans), J. Berlioz (Canada et
États-Unis).
Il convient de citer tout spécialement un lot très important de Syntomides
d’Amérique, provenant de la collection Fassl, donné par M. R. Biedermann,
de Winterthur.
Collections communiquées au nombre de 61, notamment à MM. Betrem (Hollande),
Hoffmeyer ( ), l’abbé Parent (Aire-sur-la-Lys), Pretner
(Trieste), Zimmermann (Berlin), W. Sciiauss (Washington), Borelli (Turin),
E. le Moult (Paris), le P. Longin Navas (Saragosse), P. de Peyerimhoff
(Alger), Chester Bradley (États-Unis), Delmas (Toulouse), P. Roth (Alger),
Mosely (Londres).
Rangement et classement des collections :
Coléoptères. — G. Bénard ( Anthia , Polyhirma , Prionites), H. Desbordes
(Histérides), Ed. Fleutiaux (Elatérides), V. Laboissière (Chrysomélides),
A. Théry (Buprestides).
Lépidoptères. — Les collections se sont enrichies d’espèces nouvelles, et il a
élé procédé à l’intercalation [de plus de 2.500 spécimens. On a continué le
classement des Nymphalides africains.
Travailleurs admis au Laboratoire :
Coléoptères. — Français : MM. Ch. Alluaud (Carabides), H. Bertrand
(Larves de Dytiscides), A. Bourgoin (Cétonides), H. Desbordes (Histérides),
Dr R. Didier (Lucanides), Ed. Fleutiaux (Elatérides et Mélasides), Gillet
(Coléoptères de France), Colonel F. Gruardet (Coléoptères de France), A. Hoff-
mann (Curculionides), Hustache (Curculionides), V. Laboissière (Chryso-
mélides), P. Marié (Coléoptères de France), A Méquignon (Elatérides de
France), P. de Peyerimhoff (Coléoptères du Nord de l’Afrique), G. Portevin
(Silphides), L. Planet (Lucanides), A. Théry (Buprestides), M. Pic (Malaco-
dermes), P. ViGNON(Aile des Coléoptères); Anglais : Orner CooPER(Gyrinides),
Mr‘ Orner Cooper (Dytiscides); Polonais: Smreczynski (Curculionides d’Eu-
rope); Tchécoslovaques : Knirsch (Cétonides), Rambousek (Staphyl inides).
Hyménoptères, Névroptères, Orthoptères. — Français : MM. L. Chopard
(Orthoptères), P. Vignon (Orthoptères), Arlé (Hyménoptères), Bernard
(Hyménoptères), le P. Piel (Hyménoptères), Seyrig (Hyménoptères); An-
glais : Mosely (Névroptères); Américain : Bradley (Hyménoptères); Rou-
main : Constantineanu (Hyménoptères).
Diptères et Hémiptères. — MM. Lhoste et .Béraud, Prof. Aldrich.
Dr Drenski, Dr Dinulescu,
Iconographie, — Mme Barbet, Mue P. Boully.
Lépidoptères. — Le service a reçu plus de 250 visites, parmi lesquelles celles
de MM. O. Bang-Haas, de Dresde; R. Biedermann, de Winterthur; G. Talbot,
de Witley, etc.
Publications.
E.-L. Bouvier, Professeur. — Quelques Saturnioïdes nouveaux. Bull. Soc. Zool. de
France , 4 pages, février 1929.
— 23
E.-L. Bouvier, Professeur. — Satumioïdes nouveaux du Musée de la Condition
des Soies. Bull. Soc. Linn. de Lyon, 8e année, p. 103406; 1929.
— Satumioïdes nouveaux. Id., p. 119-121, 1929.
— Saturnidæ : Yoy. au Congo de S. A. B. le Prince Léopold de Belgique, 1925. Lepi-
doptera, p. 234-236, avec une figure dans le texte, 1929.
— Sur le classement et la distribution géographique des Saturniens hémileucides de
la sous-famille des Automérinés. G. R. Acad. Sciences, t. CLXXXIX, p. 603-
607; 1929.
— Observations systématiques sur les Satumioïdes américains. Intem.Gongr.Entomo l.
Vol. II, p. 909-916, avec 4 fig. dans le texte; 1929.
— Additions à nos connaissances sur les Satumioïdes américains. Ann. Sc. nat.,Zool.,
(10), T. XII, p. 245-343, avec 94 fig. dans le texte et 4 planches.
P. Lesne, Sous-Directeur du Laboratoire. — Chargé de mission au Mozambique
(1927-1929).
— Tableau synoptique des Notiophygus. Coleoptera, T. II, p. 143-147 (1927).
— Deux Clérides nouveaux de la région indo-chinoise. Coleoptera, T. III, p. 35-37,
2 fig. (1928).
— Bostrychides recueillis dans la Somalie italienne par la Mission Guido Paoli. Mem.
Soc. ent. liai., VIII, 1929, p. 66-68.
— Malayan Bostrychidœ in the collection of the F. M. S. Muséums. Journal of the Fed.
Mal. St. Mus., XIV, 1929, p. 459-460.
— Recherches sur la distribution des Glossines dans la région du Zambèze de Chemba-
Beira, 1929, 7 p., 1 carte.
L. Berland, Sous-Directeur du Laboratoire. — Limites des zones méditerranéenne
et sub-alpine dan« l’est du département du Var. C. R. somm. Soc. de Biogéogra-
phie, 6, n° 45, 1929, p. 25-26.
— Notes sur les Hyménoptères de France. XIII. La nidification de Sphex paludosus
et des Isodontia en général. XIV. Le terrier de Notogonia pompiliformis. Bull.
Soc. ent. France, 1929, p. 63-67.
— Remarques sur la répartition et les affinités des Araignées du Pacifique, dans
Proc, of the third pan-pacific Congress, Tokyo, 1926.
— Remarques sur Diponthus cribratus Serville, et sur les types de Serville en général
(En collabor. av. L. Chopard). Bull. Muséum, 1929, p. 143.
— Araignées, dans : Insects of Samoa, VIII, 1929, p. 55-78, 79 fig.
— Arachnides, dans : Rémy Perrier, La Faune de France illustrée, II, 1929, p. 10-71,
100 fig.
— Remarques sur le soin que certaines Blattes prennent de leur oothèque. Bull. Soc.
ent. France, 1929, p. 172-174.
— Utilisation possible de la soie des Araignées pour l’identification des criminels.
Revue intern. de criminalistique, I, 1929, p. 39-44.
— Les Sphegidæ du Muséum national de Paris (6e note). Bull. Muséum, 1929,
p. 309-312.
— Araignées recueillies par Mrae Pruvôt aux îles Loyal ty. Bull. Soc. zool. France,
LIV, 1929, p. 387-399, 14 fig.
L. Berland, Sous-Directeur du Laboratoire. — Les Forfieules sont-elles carni-
vores? Bull. Soc. ent. France, 1929, p. 289-290.
G. Bénard, Assistant. — Description d’une nouvelle espèce d 'Anthia de l’Ouganda
(Col. Carabidœ). Bull. Muséum, 1929, p. 38", fig.
— Mission Chari-Tehad (1904) : Description d’une nouvelle espèce de Rhyssemus
(Col. Scarabœidæ, Aphodiini). Bull. Muséum, 1929, p. 385, fig.
F. Le Cerf, Assistant. — Lépidoptères nouveaux du Maroc. Bull. Soc. ent. de
France , 1929, 16, p. 262-263.
— Une technique simplifiée pour la coloration des genitalia, in : Encycl. entomol.,
B, Lepidoptera, III, p. 147-152, 1929.
Fin outre, M. F. Le Cerf a fait le dimanche 23 février, une conférence popu-
laire dans le grand amphithéâtre du Muséum sur son voyage de 1928 dans les
hautes chaînes de l’Atlas marocain. Le même Assistant e été chargé d’une nou-
velle mission au Maroc du 20 mai au 20 juillet 1929.
B. Séguy, Assistant. — Ricerche faunistiche nelle isole italiane dell’Egeo. Ditteri
(En collaboration avec M. Bezzi et D.Brignetti). Archivo Zoologico italiano,
XIII, fasc. t. II, pp. 119-131.
— Les Moustiques de la Forêt de Fontainebleau et de la Vallée du Loing. Travaux des
Naturalistes de la Vallée du Loing, fasc. 2, p. 5-20.
— Sur un Stratiomyide nouveau du Nord de l’Afrique. Ann. Soc. ent. France, XCVIII,
p. 162.
— Sur deux Mallophages parasites des Anatidés. Bull. Ass. Nat. Vallée du Loing,
1929, v, p. 27.
— Sur un Mydaide nouveau de l’Afrique orientale portugaise. Ann. Soc. ent. France,
XCVIII, p. 110.
— Étude systématique d’une collection de Diptères d’Espagne formée par le R. P. Lon-
gin Navas. Mem. Soc. Ent. Espana, Memoria 3a, p. 1-30, 6 fig.
— Note sur deux Asilides tunisiens. E. E. Diptera, vv, p. 25.
— Description d’un Heterotropus africain. ld., p. 62.
— Étude sur les Diptères à larves commensales ou parasites des oiseaux de l’Europe
occidentale. E. E. Diptera., v, p. 63-82, 27 figures.
— Description d’un Atherix du Japon. Id., v, p. 92.
— Sur une Anthomyie nouvelle de la Forêt de Fontainebleau. Bull. Assoc. Nat. de la
Vallée du Loing, V, p. 44-45.
— Synopsis des Muscides de la Forêt de Fontainebleau. Travaux des Nalur. de la
Vallée du Loing, fasc. 3, p. 19-45, .23 fig.
— Étude sur deux Notiphiles de l’Europe méridionale. Boll. Soc. ent. Italiana, LXI,
p. 166-168, 3 fig.
— Étude sur le Chylisozoma paridis (En collaboration avec M. Pauchet). Bull. Soc.
Lin. Nord de la France, n° 418, p. 47-63, 16 fig.
P. Vignon. — Sur la morphologie et l’évolution de l’aile postérieure chez les Coléop-
tères. C. R. Acad. Sciences, CLXXXIX, p. 199-201, 3 fig. 1929.
— Sur l’aile des Hyménoptères. Ibid., p. 499-501, 1 fig. 1929.
P. Vignon et E. Séguy. — Sur la présence de la nervure médiane haute chez les
Diptères. Ibid., CLXXXVIII, p. 1699-1701, 1 fig. 1929.
— 25
P. Vignon et E. Séguy. — Sur la présence chez les Diptères de la médiane posté-
rieure vraie et sur la régression que subit la médiane haute chez les Syrphides.
Bull. Soc. cntomol. France, 24 juillet, 1929, p. 226-230, 6 fig.
Zoologie : Vers et Crustacés.
Collections reçues : de MM. L. Calvet: Bryozoaires (provenances diverses); Cernos-
vitov : Oligochètes (provenances diverses); R.-Ph. Dollfus : Vers, Crustacés,
Arachnides « Pourquoi-Pas ? »; P. F auvei, : Polychètes (Nouvelle-Calédonie);
Dumont : Arachnides (Tunisie); F. Grandjean : Arachnides (Martinique,
Vénézuéla); A. Kesselzak: Isopodes (Berlin); P. Lesne, Arachnides, Myria-
podes (Mozambique); Mme A. Pruvot : Polychètes (Nouvelle-Calédonie);
MM. P. Serre : Crustacés (Auckland); Siméon Delmas: Vers, Crustacés,
Myriapodes (Iles Marquises); Titschach : Arachnides (Allemagne); Vandel :
Crustacés (France); Vayssière : Vers (France).
Collections prêtées, pour études, à MM. E.-W. Bennett, on Australie (Crustacés);
J.-C. Chamberlin en Californie (Arachnides); P. -A. Chapputs, en Roumanie
(Crustacés); R.-Ph. Dollfus, à Paris (Vers); P. Fauvel, à Angers (Vers);
Miss J. Gordon, en Angleterre (Crustacés); M. J. Jarocki, en Pologne (Crus-
tacés); St. Karaman, en Yougoslavie (Crustacés); A. KESSELZAK,en Allemagne
(Crustacés); De Lessert, en Suisse (Arachnides); Titschack, en Allemagne
(Arachnides); H. Wiehle, en Allemagne (Arachnides).
Travailleurs admis au Laboratoire MM- L. Berland (Arachnides); A. Bonnet, de
Toulouse (Arachnides); J. Colas-Belcour, de Tunis (Arachnides); J.-L. Dan-
tan, d’Alger (Vers); MUe H.DELAGE(Vers); MM. U. Gerardt, de Halle (Arach-
nides ):; L. Grandjean (Arachnides) ; A. Maury, du Havre (Crustacés); de
Mimiac (Crustacés); Y.-K. Okada, de Tokio (Vers, Crustacés); R. Sherriffs,
de Southampton (Arachnides); G. Yu, de Nankin (Crustacés).
Entretien et accroissement des collections : Classement des collections reçues, détermi-
nations de Vers, Crustacés, Arachnides, Myriapodes.
Publications.,
Ch. Gravier, Professeur. — L’appendice caudal des Limules. Bull. Muséum, 1929,
p. 94.
— Sur les caractères sexuels secondaires des Limules. G. R. Acad. Sciences, t. CXXXVI,
1929, p. 11.
— Révision de la Collection des Limules du Muséum National d’Histoire naturelle.
Bull. Muséum , 1929, p. 313.
Ch. Gravier et J.-L. Dantan. — Nouvelles observations sur les stolons sexués du
Syllis ( Haplosyllis ) spongicola Grube (Annélide Polychète). C. R. Acad. Sciences,
t. 189-1929, p. 137.
L. Fage, Sous-Directeur du Laboratoire. — Cumacés de la côte atlantique du Maroc.
Bull. Soc. des Sc. Nat. du Maroc, VIII, p. 173-181, 4 fig.
— Sur quelques Araignées des grottes de l’Amérique du Nord et de Cuba. Boll. del
Laborat. di Zool. gener. e agraria Portici. XXII, p. 181-187, 2 fig.
— Systématique et Morphologie (Allocution présidentielle). Bull. Soc. Zool. de
France, LIV, p. 4 à 11.
L. Fage, Sous-Directeur du Laboratoire. — Remarques sur la dispersion en France
et sur l’acclimatation de l’Euscorpius flavicaudis (de Geer). A. F. A. S. La Ro-
chelle, p. 650.
— Publication du vol. YI, 3e partie, des Arachnides de France de Eug. Simon (En
collaboration aree L. Berland).
— Cumacés et Leptostracés provenant des Campagnes scientifiques de S. A. S. le
Prince Albert 1er de Monaco. Résultats des Campagnes scientifiques, LXXVII,
in-4°, 55 p., 3 pl. doubles, Monaco.
— Mission Saharienne Augiêras-Draper, 1927-1928. Araignées nouvelles. Bull. Mu-
séum., 1929, p. 248-254, 6 fig.
— Fauna of the Batu Caves, Selangor. X, Arachnida. Journ. of the Feder. Malay
States Muséums, XIV, part 3 et 4, p. 356 à 364, 11 fig.
— Origine probable et différenciation de la faune des Scorpions de Madagascar. C. R.
sommaire Soc. de Biogéographie, h° 49, p. 72 à 76.
M. André, Assistant. — Rédaction, pour les Faune et Flore de la Méditerranée ( Comm .
Int. Médit.), des fiches se rapportant aux Acariens suivants : Halacarus ( Copi -
dognathus) gibbus (Trt.), Agaue microrhyncha Trt.
— Les pièces buccales du Rouget, larve du Thrombicula autumnalis Shaw. Bull .
Muséum, 1929, p. 100.
— Sur une nouvelle forme larvaire d’Acarien ( Erythrœidœ ), parasite d’une fourmi
( Plagiolepis pygmœa Latr.). Bull. Muséum, 1929. p. 255.
— Les pièces buccales de la nymphe du Thrombicula autumnalis Shaw. Bull. Soc .
Zool. France, LIY, p. 484.
— L’appareil respiratoire du Thrombicula autumnalis Shaw (Acarien : fam. Throm-
bidiidœ). C. R. Assoc. Franc. Avanc. Sc., Le Hâvre.
— Une forme adulte du Rouget ( Thrombicula autumnalis Shaw). O. B. Acad. Sciences ,
t. CLXXXIX, p. 545.
— Description d’une forme adulte du Rouget ( Thrombicula autumnalis Shaw). Bull .
Muséum, 1929, p. 394.
— Nouvelle forme larvaire de Thrombicula parasite sur un Saurien de Palestine. Bull.
Muséum, 1929, p. 401.
— Description morphologique du Bochartia Kuyperi Oudms. Revue de Pathologie
végétale et d’Entomologie agricole, 1929.
Malacologie.
Collections reçues : Parmi les entrées qui ont été nombreuses et intéressantes, il y a lieu
de signaler comme particulièrement importants les dons suivants : R. P. Si-
mon Delmas : Invertébrés divers des îles Marquises; MM. J. Risbec : Nudi-
branches et Lamellibranches de Nouméa; Stanley Field : Mollusques de
Californie; Mme Barthélémy : Collection de Coquilles; M. R. Decary, admi-
nistrateur des Colouies : Collection considérable de Coraux de Madagascar;
Mme M. Lavezzari : Importante collection de Mollusques; M. A. Vayssière,
Correspondant de l’Institut : Collection de Cypræidés, Invertébrés marins
divers des environs de Marseille; A. Billard, Doyen de la Faculté des Sciences
de Poitiers : Hydroïdes de l’Expédition du « Siboga »; A. Gruvel, Professeur
au Muséum : Holothuries; Th. Monod, Assistant au Muséum : Mollusques
— 27 —
et Holothuries ; R.-Ph. Doixfus, Assistant au Muséum : Holothuries et Tuni-
eiers du Maroc; Paul Seeke, Consul de France à Auckland : Collections diverses
de Nouvelle-Zélande; Titto de Cabaffa, de Bastia : Coraux de Corse; P. Che-
vey, Assistant à la Station Océanographique de Nha Trang : Céphalopodes de
l’Annam; C"1 J.-B. Charcot : Importante collection d’invertébrés des croi-
sières du « Pourquoi-Pas? » dans l’Atlantique Polaire,
Collections données : à M. Dieuzeibe, Assistant à la Faculté des Sciences d’Alger.: .
Siphonaires; au Collège de Varna (Bulgarie) : Mollusques; au Collège de
Notre-Dame de Sion, Galatz (Roumanie) : Mollusques.
Travailleurs ayant séjourné au Laboratoire ou utilisé les matériaux d’étude qui leur oni
été envoyés : MM. R. Kcehler, Correspondant de l’Institut, Professeur de l’Uni-
versité de Lyon : Echinodermes de la Collection du Muséum et de diverses
croisières; E. Topsent, Correspondant du Muséum, Professeur à l’Université
de Strasbourg : Spongiaires de la Collection Lamarck, du « Travailleu » et du
« Talisman » ; R. P. Teilhard de Chardin, de Paris : Mollusques de Chine ;
Mme Pruvôt-Fol, de Paris : Mollusques de Nouvelle-Calédonie, Nudibranches ;
Ph. Dautzenberg, de Paris : Mollusques; F. Canü, de Veisailles : Polypiers
et Bryozoaires; Berner, de Marseille : Polypieis et Bryozoairès; L.Cuénot,.
Correspondant de l’Institut, Professeur à l’Université de Nancy : Mollusques;
J. Risbec, de Nouméa, Directeur de la Mission scientifique permanente en
Nouvelle-Calédonie : Mollusques Nudibranches; Roussin, de Troyes : Mol-
lusques; Harant, Chef de travaux à la Faculté de Médecine de Montpellier :
Ascidies; Dr Th. Mortensen, Professeur à l’Université de Copenhague : Echi-
nides; G.-C. Robson, Assistant Keeper of Zoology, British Muséum, London :
Céphalopodes ; Polinsky, Sous-Directeur du Muséum de Varsovie : Mollusques
terrestres; Voinovsky Kriguere, de Leningrad: Polypiers; Arndt, Profes-
seur à l’Université de Berlin : Spongiaires; Belloc, Directeur du Laboratoire
de l’Office des pêches à La Rochelle : Mollusques ; Srinivasa Rao, Surintendant
du Service géologique de l’Inde, Calcutta : Spongiaires; Dr Thuvien, de Paris :
Polypiers; P. Fischer, de Paris : Mollusques; A. Billard, Doyen de la Faculté
des Sciences de Poitiers : Hydroïdes.
Matériel. — Les crédits accordés sur la taxe d’apprentissage ont permis de continuer
l’aménagement des anciens greniers du 3e étage en magasins, dépôt de collec-
tion et classement des matériaux reçus de provenances diverses.
Publications.
L. Joubin, Professeur. — Faune de la Méditerranée (Suite) : Coralliaires.
— Étude sur les Céphalopodes de l’Expédition du « Dana »': Octopodes: lre partie :
Annales de l’Institut Océanographique , t. VI, n° 4, p. 363 à 394,23 figures. Id.,
2e partie : Id., t. VII, n° 1, p. 1 à 24, 21 figures.
— On a new speeies of Macrotritopus (En collaboration avec M. Robson). Proc. ZooL
Soc. London, avril 1929.
Ed. Lamy, Sous-Directeur du Laboratoire. — Révision des Lyonsiidœ vivants du
Muséum national d’histoire naturelle de Paris. Journ. de Conchyl., LXXXII,
1928, p. 237-264.
— Note sur la collection conchyliologique d’Adanson. Id., p. 314-316.
— Révision des Ostrea vivants du Muséum national d’histoire naturelle de Paris :
lre Partie, Id., LXXXIII, 1929, p. 1-46; 2e Partie, Id., p. 71-108; 3e Partie,
Id., p. 133-168.
— Note sur une collection conehyliologique du xvme siècle. Id., p. 68-70.
Ed. Lamy, Sous-Directeur du Laboratoire. — Deux eonchyliologistes français du
xvme siècle : les Geoffroy oncle et neveu. Id., p. 129-132.
— La ponte chez les Gastéropodes Pulmonés. Id., p. 176-218.
— Les Avicules de la Mer Rouge (d’après les matériaux recueillis par le Dr Jous-
seaume). Bull. Muséum , 1929, p. 111-116.
— Lés Malleacea de la Mer Rouge (d’après les matériaux recueillis par le Dr Jcus
seaume). Id., p. 150-156.
— Notes sur quelques Lamellibranches de la Martinique. Id., p. 201-208.
— Les Dosinies de la Mer Rouge (d’après les matériaux recueillis par le Dr Jous-
seaume). Id., p. 260-262.
— Rédaction de fiches de Mollusques pour les « Faune et Flore de la Méditerranée ».
Comm. Intern. Médit.
Louis Germain, Sous-Directeur du Laboratoire. — Le peuplement des archipels poly-
nésiens. La faune malacologique des îles de l’Océan Pacifique. C.R. Séances
Soc. Biogéographique, VI, juin 1929, p. 29-57.
— Faune des îles de la mer Méditerranée Occidentale. La Corse et la Sardaigne. Comm.
intern. pour l'étude de la Méditerranée, vol. IV, 1929, p. 127-143.
— Considérations sur la faune des îles Mascareignes. Bull. Soc. hist. natur. Elbeuf,
1929, 35 pp.
G. RaNson, Assistant. — Observations morphologiques et systématiques sur une An-
thoméduse, Neoturris pùpua Lesson, 1843. Bull. Muséum, 1929, p. 209-215.
Botanique : Organographie et Paléontologie végétale.
Accroissement des collections. — Le Laboratoire a reçu de M. A. Loubière, Sous-Direc-
teur, une importante série de plantes fossiles du bassin de Carmaux.Les prises
ont été faites méthodiquement au toit et au mur de chacune des assises houil-
lères du Siège Sainte-Marie.
Travaux de collections au Laboratoire et à la galerie. — M. Souny, Assistant, a contri-
bué avec activité à la révision générale des collections et en a refait, en partie,
l’étiquetage explicatif. — Remaniement et rangement des Névroptéridées.
Travailleurs ayant fréquenté le Laboratoire. — MM. Halle, Professeur de Paléobota-
nique au Muséum d’Histoire naturelle de Stockholm; Kawasaki, Directeur
du Geological Survey de la Corée; Hostermans et Wetter, Assistants à l’Uni-
versité d’Utrecht.
Publications.
J. Costantin, Professeur. — L’énigme des plantes à Fourmis (Actualités biologiques).
Ann. Sc. Nat. Bot., 10e série, t. X.
— Traitement des tubercules de Pomme de terre par la chaleur. Ass. fr. pour l’avanc.
des sciences, Congrès de La Rochelle, 1928.
— Remarques nouvelles sur les cultures montagnardes de Java. G. K. Académie Agri-
culture, t. XV, n° 8, p. 375, 6 mars 1929.
— L’emploi des hybrides javanais de la Canne à sucre contre le Séreh et la Mosaïque.
Revue de Bot. appl. et d'Agron. col., t. V, p. 229, avril 1929.
— 29 —
J. Costantin, Professeur. — Influence de la culture sur les plantes à mycorhizes
(En collaboration avec M. J. Magkou, Mlle Valérie Jaudf.l et M. P. Lebard).
Annales Sc. Nat. Bot., 10e série, t. XI, p. 337-341, 1929.
A. Loubièrf, Sous-Directeur du Laboratoire. — Étude anatomique et comparée du
Leptotesta Grand' Eurgi n. gen.,n. sp. (Graine silicifiée du Pecopteris Pluckeneii
Schlotheim). Rev. Gén. de Botanique, t. XLI, n° 490, p. 593-605, 1 planche hors
texte, 1929.
— Observations sur VOdontopteris obtusa de Brongiiiart. Bull. Soc. Bot . France, dé-
cembre 1929.
J. Léandri. — A continué ses recherches sur les Thyméléacées.
Botanique : Phanérogamie.
L’activité du Laboratoire s’est maintenue pendant le cours de l’année 1929.
Les fascicules 8 et 9 du tome V de la Flore générale de V Indo-Chine ont été
publiés et mis en distribution.
Le personnel a déterminé les plantes reçues de l’Indo-Chine, de la Côte occi-
dentale d’Afrique, Madagascar et d’autres pays.
Les doubles reçus par échange d’autres herbiers ont été revus et intercalés
dans nos collections. ■
Collections reçues en 1929. — Le service reçoit tous les ans des collections de plantes de
toutes provenances envoyées, soit par des voyageurs naturalistes, soit par des
établissements similaires étrangers. Voici le résumé des entrées de 1929.
MM. Aubeéville : plantes de la Côte d’ivoire, 233 échantillons; Rep. Bohe-
micae Slovenicae : 100; Père Tisserant : plantes d’Afrique centrale,' 1200;
Pétei.ot : plantes d’Indo-Chine, 48; Université de Taschent : 175; Poi-
lane : plantes d’Indo-Chine, 3.00O; Estève : plantes du Congo, 125; Decary :
plantes de Madagascar, 936; Université de Washington, 104; Béjeaud :
plantes du Cambodge, 281; Merril : plantes des Philippines, 652; Herbier
Pitard : plantes des Canaries, 1.257; Herbier de Kew : 101; Waterlot :
plantes du Soudan, 602; Mac Clure : plantes de Chine, 127 ; Musée Bota-
nique de d’Université de Cluj : plantes de Roumanie, 231; Pomona Col-
lège Herb. : Onagracece, 79; Dr Maire : plantes du Hoggar, 219; Jardin de
Buitenzorg : plantes de Malaisie, 216; Dr Guétrot : hybrides, 24; Arnold
Arboretum : plantes de Papouasie, Thibet, 1.376; Surcouf : plantes du
Mozambique, 367; Daniker : plantes d’Afrique australe, 259; Evrard :
plantes d’Indo-Chine, 9.000; Berlioz: plantes des États-Unis, 42 ;. MUe Ca-
mus : plantes des États-Unis, 26; Smithson-Institution : 100; Brillet :
plantes du Tonkin, 18; Dumbra va : plantes du Groenland, 98 ; Edouard An-
dré : plantes diverses, 300; Diverses régions, 305. Total : 21.603 échantillons.
Botanistes étrangers ayant travaillé au Laboratoire. — MM. Hosseus, de Cordoba, Ar-
gentina; Lakaita, de Londres; Hme Eryl Smith; M. et Mm® Gilg, de Berlin;
MM. Robert E. Fries, de Stockholm; GunnarvoN Franckell, d’Helsingfors;
Froderstrom, de Stockholm; Frère Marie-Victorin, de Montréal, Canada;
Halle, de Stockholm; Maouer, de l’Université de l’Asie Mineure ; Liou Hô,
Ling Yong, de Chine.
Botanistes français ayant travaillé au Laboratoire. — MM. Prof. Maire, d’Alger; Hic-
kel, Conservateur des Eaux et Forêts; Prof. Jumelle, de Marseille;- Hada-
mard, du Collège de France; R. P. Sacleux; Ct. Saint-Yves; Dr Guétrot;
l’abbé Fournier; Cherfils; Mme Allorge, de l’Office national des Matières
premières pour la Pharmacie; MM. Dode; Gaume; Prof. Chermezon, de Stras-
bourg; Choux; Renaud; Hedin; E. Aubert de la Rue; Decary; Père Tis-
30 —
serant; Mlle Camus; MM. Humbert; H. Perrier de la Bathie ; Chouard;
Major Berton; Cardot.
Établissements, Professeurs, Botanistes ou Élèves ayant reçu des échantillons du service
de Botanique :
En prêt : Faculté d’Alger : 26; Choux, de la Faculté de Marseille : 76;
Ct. Saint-Yves : 140; R. P. Sacleux : 20; Prof. Dop, de Toulouse : 70; Smith,
de l’Université d’Upsala : 941 ; Prof. Samtjelson, de Stockholm : 1.008; Direc-
tion de Kew : 42; Prof. Handel-Mazzetti, de Vienne : 7; MM. Hans Schinz,
de Zurich : 1.381; Cari Sherff, du Field Muséum Chicago : 118; Prof. Cher-
mezon, de Strasbourg : 19.
En don : M1,e Georges : 41 ; MM. Dubois : 101 et Wimy, de la Faculté de
Pharmacie : 26; Harry Smith, d’Upsala : 29; Debray, d’Arras : 8; Prof. Ju-
melle, de Marseille ; 4.
Publications.
H. Lecomte, Professeur. — Sur un Dalbergia de Madagascar. Bull. Muséum , 1929,
p. 159.
— Flore générale de l’Indo-Chine, t. V, fasc. 8 et 9.
— Dode, Correspondant du Muséum. Bull. Muséum, 1929.
F. Gagnepain, Sous-Directeur du Laboratoire. — Pellionia nouveaux d’Indo-Chine.
Bull. Soc. Bot. Fr., LXXV, 1928 (paru en 1929), pp. 917-928.
— Quelques Elatostema et un Procris nouveaux d’Indo-Chine. Id., LXXVI (1929),
pp. 80-82.
— Un Primula d’Indo-Chine : P. chapaensis, sp. n. Id., LXXVI (1929), p. 139-140.
— Ranalisma Stapf devient Echinodorus Rich. Id., LXXVI (1929), pp. 274-276.
— Deux Anémones nouvelles d’Indo-Chine. Id., pp. 315-6.
— Trois Obetonia nouveaux d’Indo-Chine. Id., pp. 326-7.
— Quelques Liparis nouveaux d’Indo-Chine. Id., pp. 514-515.
— Quelques synonymes de Magnoliacées. Id., pp. 738-9.
— Un genre nouveau de Gentianacées. Id., pp. 776-7.
— Moracées et Urticaeées. Flor. gén. Indo-Chine (1929). Id., V. fasc. 8, pp. 821-916.
— Urticaeées (fin). Id., V, fasc. 9, pp. 917-921.
François Pellegrin, Sous-Directeur du Laboratoire. — Plantœ Letestuanœ novœ ou
Plantes nouvelles récoltées par M. Le Testu, de 1907 à 1926, dans la forêt du
Mayombe :
XVII. Euphorbiacées (suite), Moracées, Artocarpacées. Bull. Muséum, 1929,
p. 160.
XVIII. Zingiberacées. Id., p. 219.
— De quatre acajous de la côte d’Afrique. Bull. Soc. Bot. France, LXXVI, 1929,
p. 731.
— Fiches pratiques sur des bois africains (en collaboration) partie botanique : Badi-
Bilinga, Iroko, Samba-Ayous, Limbo, Evino. Colonies-Sciences.
— Nombreuses analyses bibliographiques. Bull. Soc. Bot. France, LXXVI, 1929.
— 31 —
P. Danguy, Sous-Directeur honoraire. — Contribution à la flore de l’Indo-Chinc.
Bull. Muséum, Paris, 1929, p. 263.
R. Benoist, Assistant. — Moracées nouvelles de la Guyane française. Bull. Muséum ,
1929, p. 163.
— Une nouvelle espèce du genre Hypoestes (Acanthacées). Id., p. 222.
— Les Lauracées de Guyane française. Bull. Soc. Bot. France , 1928, p. 974.
Jacques Léandki, Préparateur à l’École des Hautes Études — Thyméléacées de Ma-
dagascar. Bull. Muséum, 1929, p. 435.
— Descriptions de Thyméléacées de Madagascar ( Lasiosiphon , Arthrosolen). Bull.
Soc. Bot. France, déc. 1929.
Léopold Rodriguez. — Opkiopogon nouveau d’Indo-Chine. Bull. Soc. Bot. France,
1928, p. 937.
MUe A. Camus. — Castanopsis nouveaux de Chine. Bull. Muséum, 1929, p. 165.
— Graminées nouvelles de Madagascar. Bull. Soc. Bot. France, 1928, p. 911.
— Quelques graminées nouvelles pour la Flore de l’Indo-Chine. Ibid., p. 552.
— Un hybride nouveau de Bromus madritensis et de B.maximus. Ibid.. 1929, p. 596.
Botanique : Cryptogamie.
Collections reçues: MM. Evrard (Indo-Chine), Verdoorn (Ardennes), Allorge (Pé-
ninsule ibérique), Poilane (Indo-Chine), Bruneau de Laborie (Mauritanie),
Ct. Charcot (Groenland, Islande), Pételot (Indo-Chine), Dr Kugel (Yougo-
slavie), Decary (Madagascar), Lavauden (Madagascar).
Échantillons communiqués à Miss E.-M. Wakefield (Kew), MM. F. Boergesen (Co-
penhague), Potier de la Varde (Saint-Pair-sur-Mer), H. Sydow (Berlin),
Tiiériot (Fontaine-la-Mallet), Verdoorn (Utrecht).
Travailleurs admis au Laboratoire : Mmee Hamel, Lemoine, Dr ès Sciences, Czarnows-
ka, Professeur au Lycée de Varsovie, Mlle M. Dugas, Dr ès Sciences, MM. Bis-
by, Professeur à l’Université de Manitoba, Boiteux, Professeur au Lycée de
Niort, J. Cardot, S. Buchet, Assistant à la Faculté des Sciences de Paris,
E. Chemin, Professeur au Lycée Buffon, G. Deflandre, Dr de l’Université de
Paris, G. Dismier, Ercegovic, Professeur au Lycée de Split (Yougo-Slavie),
Feldmann, Fawcett, R. Gaume, Hangard, P. Jovet, Krupko, Assistant à
l’Institut Botanique de Varsovie, R. Lami, Assistant à l’École des Hautes
Études, M. Lefèvre, G. Malençon, Maresquelle, Professeur au Lycée de
Poitiers, Maublanc, Chef de Travaux à l’Institut agronomique, Mauguin, Pro-
fesseur à la Faculté des Sciences de Paris, T. Petch, R. Potier de la Varde,
Romagnesi, Sauvageau, Professeur à la Faculté des Sciences de Bordeaux,
Verdoorn, Dr Vermorel, Yamada, Professeur à l’Université de Tokio.
Visiteurs étrangers : 25.
Excursions. — En dehors de cinq excursions aux environs de Paris, le Laboratoire de
Cryptogamie a organisé, en juillet, une excursion de plusieurs jours dans le
Cotentin, avec le concours dévoué de M. L. Corbière, Directeur de la Société
des Sciences de Cherbourg, puis aux environs de Saint-Servan, avec le Labora-
toire du Muséum d’Histoire Naturelle comme base. Prirent part à ces excur-
sions 27 personnes parmi lesquelles le Professeur Th. Stomps, Directeur de
l’Institut Botanique d’Amsterdam avec onze élèves, MUe Liljeveld, Assis-
tante au même Institut, M. le Dr Lutjeharms, Conservateur du Musée bota-
nique de Leyde, M. Mauguin, Professeur à la Faculté des Sciences de Paris,
M. R. Meslin, Assistant à l’Institut botanique de Caen.
Publications.
L. Mangin, Professeur. .— Discours prononcé à la séance publique annuelle des cinq
Académies, le 25 octobre 1929.
— Allocution prononcée à la séance publique annuelle de l’Académie des Sciences.
C. R. Acad. Sciences, t. 189, p. 1109-1119, 1929.
— Le Châtaignier. Rev. de la Soc. des Agric. de France, 3 p., 1929.
Pierre Allobge, Sous-Directeur- du Laboratoire. — Le Plagiochila tridenticulata
(Hook.) Dum. dans les Pyrénées basques. Ann. bryologici, vol. II, p. 2-4, la
Haye, 1929.
— La Ve Excursion phytogéographique internationale en Tchéeo-Slovaquie et Po-
logne. Arch. de Bot., t. III, Bull. mens. N° 2, p. 26-28, 1929.
— , Pierre-Tranquille Husnot (notice nécrologique). Rev. Bryol., t. II, p. 65-70, 1929.
— Bryotheea iberica. 3e Série, Noa 101-150.
— Marcel Denis (notice nécrologique). Rev. Gén. de Bot., déc. 1929.
— Ant. Casares-Gil (notice nécrologique). Bull. Soc. Bot. Fr., t. LXXVI (sous
presse).
— Revue Bryologique, Nouv. Série, t. II, 248 p., 1919.
Gontran Hamel, Assistant. — Quelques Cladophora des côtes françaises. Rev. algol.,
t. IV, p. 43-76, 1929.
— Les algues de Vigo. Ibid., p. 85-112.
— Chlorophycées des côtes françaises. Ibid., t. V, p. 1-76.
— Contributions à la flore algologique des Antilles. Ann.Cryptog. exot., t. II, p. 52-58,
1929.
A. et G. Hamel. — Sur l’hétérogamie chez une Cladophoracée, Lola (nov. gen.) lubrica
(Setch. et Gardn.). C. R. Acad. Sciences, t. CLXXXIX, p. 879-881, 1929).
Roger Heim, Assistant. — Sur les hyphes - vasiformes des Agaricacés. C. R. Acad.
Sciences, t. CLXXXVIII, p. 1566-1568, 1929.
— N. Patouillard (Notice nécrologique). Bull. Soc. Nat. parisiens, n° 13, p. 7-16, un
portrait, 1928.
— Travaux de la .Commission d’Études des Ennemis des Arbres,- des Bois abattus
et des Bois mis en œuvre. Ann. de l’École Nat. des Eaux et Forêts, III, 1929.
— Amanita umbrino-lutea Secretan; Wynnea atrofusca (Beekl Heim.BwZL Soc. Mycol.
de France, t. XLV, Atlas PL XXIX et XXXV, 2 p., 1929).
— Annales de Cryptogamie exotique (En collab.avec P. Allorge, G. Hamel, R. Po-
tier de la Varde et A. Zahlbruckner), t. II, 1929.
— Pathologie végétale Jardinage, XVI, 1929.
— 33 —
Mme P. Lemoine. — Les Algues calcaires (Mélobésiées) des Canaries. Leurs affinités.
Ass. franc. Avanc. Sciences. Congrès de La Rochelle 1928, p. 658-662, paru 1929.
— in Bœrgesen. Marine algæ from the Canary Islands. Vidensk. Selsk. Biol. Medd.,
VIII, part 1, p. 19-68, 4 pl., fig. 6-27. Kjobenhavn 1929.
— Contributions à l’étude des Coraliinacées fossiles X. Les Melobesiées recueillies par
M. Viennot dans le Miocène de la province de Grenade. Bull. Soc. Géol. Fr.
[4] XXIX, p. 269-272, 5 fig. texte, 1 pl. 1929, paru 1930.
— Sur la présence du Lithophyllum orbiculatum Fost. dans la Manche, et son attribu-
tion au genre Pseudolithophyllum: Revue Algologique, t. IV, fasc. 4, 6 pages,
2 fig. texte, 1 planche, paru 1930.
— Les Coraliinacées de l’Archipel des Galapagos et du golfe de Panama. Archives du
Muséum , [6] IV, fasc. 1, 52 p., 28 fig. texte, 4 pl., paru 1930.
G. Dismier. — Bryotheca gallica, nos 250-300, 1929.
— Oriholhricum Shawii Wiis. nouveau pour l’Italie et Cololejeunea Rossettiana (Mas-
sai.) Schiffn. pour l’Algérie. Rev. Bryol., nouv. sér., t. II, 1929.
Jovet P. — Le Pseudoleskea atrovirens Br. eur. aux environs de Paris. Rev. Bryol.,
Nouv. sér., t. II, p. 101-104, 1929.
G. Malençon. — Les préliminaires de la germination des spores dans le genre Elapho-
myces. C. R. Acad. Sciences, t. CLXXXIX, p. 1008-1010, 1929.
— TJstüago abstrusa, sp. nov., Ustilaginée nouvelle sur Juncus. Bull. Soc.Mycol. de
France, t. XLV, p. 252-256, 8 fig., 1929.
— Lentinus gallicus Q. ; Flammula carbonaria Fr. ; Russula chamœleontina Fr. ; Leuco-
porus Forquignoni[ Q.) Pat.; Russula atrorubens Q. Bull. Soc.Mycol. de France,
t, XLV, Atlas, Pl. XXX-XXXIV, 5 p., 1929.
Culture.
Collections reçues: 4.250 espèces de graines; 903 espèces de plantes vivantes.
Collections données : Le Service de la Culture du Muséum d’Histoire naturelle est en
relation d’échange avec 302 jardins botaniques de France, des Colonies et de
l’étranger, ainsi qu’avec 352 personnes s’occupant de botanique et de ses appli-
cations culturales.
En 1929, il a été distribué à titre d’échange : 14.750 sachets de graines;;
1.005 espèces en boutures ou greffons; 1.520 espèces de plantes vivantes;
5.586 échantillons d’étude aux autres services du Muséum, aux Universités,
Instituts et autres établissements publics et aux chercheurs ; 5.215 plantes
d’ornement aux Établissements de bienfaisance, Crèches, etc.
Les deux tiers des arbustes du Fruticetum ont été transportés au Jardin de
Jussieu, à Versailles, pour libérer l’emplacement pour la construction des Gale-
ries de Botanique.
La nouvelle Orangerie, située dans l’ancienne Pépinière, a été livrée au Ser-
vice de la Culture.
Le Service de la Culture a été envoyé en possession du Domaine de Brunoy,
légué par M. Lionet.
Travaux divers : A. Guillaumin, Sous-Directeur du Laboratoire. — Détermination
et vérification d’une partie des plantes ayant fleuri dans les serres.
Bulletin du Muséum , n. s., t. II, 1930.
3
34 —
R. Feanquet, Assistant. — Détermination et vérification des plantes cultivées à
l’École de botanique. — Greffage de diverses plantes herbacées et ligneuses en
vue de l’étude physiologique et pratique de la greffe. Essais d’hybridations et
recherches génétiques (en collaboration avec M. C. Guinet).
De nombreux renseignements culturaux et de botanique appliquée et déter-
minations de plantes cultivées ont été fournis aux personnes qui se sont adres-
sées au Laboratoire.
La mise en ordre et le classement de l’Herbier des plantes cultivées etl’inter-
calation d’une collection d’arbustes ornementaux ont été continués par M. Cau-
dal, Garçon de Laboratoire.
Jardin de Jussieu: Il a été reçu en 1919 : 1.800 espèces de graines; 700 espèces de plantes
vivantes et donné 200 espèces de plantes vivantes; plus 14.000 châtaigniers
japonais distribués aux services forestiers.
Il y est actuellement cultivé 3.200 espèces représentées par 35.000 plantes.
Publications.
D. Bois, Professeur. — Allocution prononcée sur la tombe de M. Joseph Gérome,
Sous-Directeur du Jardin d’expériences au Muséum, ancien Professeur à
l’École nationale à’ilorticultxire. Bull. Muséum, n° 1 de janvier 1929, p. 8; Journ.
Soc. nationale d’ Horticulture de France, janvier 1929, p. 43; Bull. Association
des Anciens élèves de V Ecole nationale d’ Horticulture, n° de janvier-février 1929.
— Les plantes exotiques cultivées dans la région de Cherbourg (Excursions de la So-
ciété Botanique de France, session de 1921). Bull. Soc. Bot. de France, 1929,
pp. 141-162.
— Cigares médicinaux en feuilles de Sphacele parviflora. Bull. Muséum, 1929, p. 335.
— Jules-Alexandre Daveau (1852-1929). Revue horticole, p. 541 ; Bull. Soc. nat. d’ Hor-
ticulture, p. 513.
— Rapport sur la 2me éd. de l’ouvrage de M. Laumonier-Férard : Les jardins de
plantes vivaces. Bull. Soc. nat. d’ Horticulture, p. 557.
— L 'Oreopanax guatemalense Dcne. et Planch. (O. nympheœfolium Ilort.). Bull. Soc.
nat. d’ Horticulture, 5e s., II, p. 595.
— Floraisons observées dans les serres du Muséum en 1929. Bull. Muséum, 1929,
p. 444.
— Index seminum in hortisMusei parisiensis , anno 1929 coïlectorum, 18 décembre 1929.
A. Guillaumin, Sous-Directeur du Laboratoire. — Contributions à la Flore de la Nou-
velle-Calédonie, LU à LIV. Bull. Muséum, 1929, p. 117, 121, 216.
— Plantes nouvelles ou critiques des serres du Muséum. Bull. Muséum, 1929, p. 447.
— Matériaux pour la Flore de la Nouvelle-Calédonie : Rubiacées. Archives Bot., III.
— Contribution à la flore des Nouvelles-Hébrides : III. Bull. Soc. bot. France, LXXVI,
p. 298.
— Quelques remarques sur la flore des Nouvelles-Hébrides. C. R. somm. Soc. de bio-
géog., 1929, p. 26.
— Les relations biogéographiques de la région néo-zélandaise d’après Oliver. Ibid.,
p. 99.
A. Guillaume, Sous-Directeur du Laboratoire. — Liliurn neilgherrense. Rev. Hort.,
1929, p. 336, pi. col.
— Les Cactées, principales espèces (suite). Ibid., p. 359,378,404, 426, 452, 510, 526,
552, 604, flgs.
— La Science et l’Horticulture. Ibid., n° du centenaire, p. 80.
— Le pays d’origine du Stauropsis fasciata. Bull. Soc. nat. Hort. Fr., 5e sér., II, p. 402.
— La collection des poiriers des Chartreux. Ibid., p. 274.
— Les Phalcenopsis hybrides issus du P. amabilis. Nom. Arch. Mus., 6e sér., III
p. 33, 2 pl. col. •
— Les fleurs de jardin : I, fleurs de printemps, 1 vol., 280 p., 64 pl., col., 74 portraits,
5 plans.
— Les ennemis de nos légumes et de nos fleurs : comment les combattre. l(br., 29 p.
R. Franquet, Assistant. — Gentaurea aspera dans le Cotentin. Bull. Soc. bot. France,
LXXVI, p. 599, 1929.
C. Gcjinet, Jardinier permanent. — Chronique horticole : La multiplication des plantes
en Horticulture; Protection des plantations fruitières contre leurs ennemis ;
Taille du Pêcher; Opérations détaillé d’été appliquées aux arbres fruitiers;
L’éclaircissage et l’ensachage des fruits. L’Écho du Sol, nos 192, 193, 200, 201,
205, 206, 216, 1929.
Paléontologie.
Collections reçues : Environ 1.800 échantillons correspondant à 15 entrées. A signaler
particulièrement : de très nombreux Invertébrés du Jurassique et du Crétacé
de Madagascar envoyés par M. BÉSAiRiE;des Invertébrés jurassiques recueillis
en Abyssinie par le R. P. Teiliiard de Chardin; un membre antérieur d ’lch-
thyosaurus quadriscissus du Lias d’Holzmaden, don du Capitaine Collignon;
deux arrière-crânes de Bos longifrons du Quaternaire de la vallée de la Grande
Paroisse, don de M. Poile; une patte d ’ Anoplotherium du gypse des environs
de Chelles.
Principales sorties (Échanges ou Dons). — Moulages du crâne et de la mandibule de
l’Homme de La Chapelle-aux-Saints à M. Cuénot, Directeur du Musée d’His-
toire naturelle de Nancy; Collections de fossiles en double à divers établisse-
ments d’Enseignement.
Travaux de Laboratoire et dans la Galerie: En dehors des travaux courants nécessités
par l’entretien de la galerie, le personnel du laboratoire et de l’atelier de mou-
lages a procédé à la mise en état des collections reçues.
Travailleurs admis au Laboratoire : Parmi les Français : MM. Piveteau, Docteur ès
Sciences, attaché au Muséum; Vaufrey, Docteur ès Sciences, Professeur à
l’Institut de Paléontologie humaine; MUe Basse, Agrégée, boursière à la Sor-
bonne; MM. Alloitead, Licencié ès Sciences; Arambourg, Professeur à l’Ins-
titut agricole d’Alger; Barrabé, Agrégé, Préparateur à l’École normale supé-
rieure; Bésairie, géologue au Service des Mines à Madagascar; Mlle Boisse
de Black; MM. Canu; Chabanaud, Préparateur à l’École des Hautes Études;
Collignon, Capitaine d’État-Major; R. Dollfus, Préparateur à l’École des
Hautes Études; Furon, Docteur ès Sciences; Grandidier, Secrétaire général
delà Société de Géographie; Général Jourdy; Lecointre, Docteur ès Sciences;
Docteur Pales, du Service de Santé de la Marine; Péquart, Correspondant de
— 36 —
la Commission des Monuments historiques; Mme et Mlle Péquart; MM. G. Pe-
tit, Assistant au Muséum; Mme Vaillant-Couturier, Docteur ès Lettres;
Docteur Vallois, Professeur à la Faculté de Médecine de Toulouse ; MM. Vay-
son, Ingénieur des Mines; Vignon, Professeur à l’Institut Catholique.
Parmi les Étrangers : M. A. Keller, Licencié ès Sciences ; MUe Kokoszynska,
Assistante de Géologie à l’Université de Lwow; MM. Kozlowski, Profes-
seur de Paléontologie à l’Université de Varsovie; Nagao, Tohoku University,
Sendai; Nekhoroshev, Géologue du Comité géologique d’U. R. S. S.; Pil-
grim, Directeur du Geological Survey de l’Inde; Professeur Sera, de Naples;
Skutil, de Prague; Lieutenant-Colonel W Alton, de l’Armée des Indes an-
glaises.
Principales publications.
Marcellin Boule, Professeur. — Annales de Paléontologie, t. XVIII, 1929.
— L’ Anthropologie (en collaboration avec le Dr Verneau), t. XXXIX, 1929.
Jean Cottreau, Sous-Directeur du Laboratoire. — Types du Prodrome de Paléon-
tologie stratigraphique universelle de d’Orbigny (collaboration aux) Annales
de Paléontologie , t. XVIII, 1929, 36 p. et 6 pl.
— Échinodermes du Bradfordien des environs d’Alençon (Orne). C. R. somm. Soc.
géologique de France, 1929, p. 223.
Jean Piveteau. — Sur un Poisson fossile récemment entré dans les collections de
Paléontologie du Muséum national d’Histoire naturelle. Bull, de la Société des
Amis du Muséum national d’Histoire naturelle, n° 1, 1929, p. 42-43.
— Les Vertébrés du Pontien de Salonique (en collaboration avec C. Arambourg).
Annales de Paléontologie, t. XVIII, 1929, 84 p., 8 flg. dans le texte et 12 pl. hors
texte.
— Sur un type nouveau de Poisson fossile provenant des terrains permo-triasiques du
Nord de Madagascar. C. R. Acad. Sciences, séance du 26 novembre 1929.
— Note préliminaire sur un Ruminant du Pliocène inférieur du Roussillon (en colla-
boration avec Arambourg). C. R. somm. Soc. géologique de France, 1929, p. 144-
146.
Raymond Vaufrey. — Les Éléphants nains des îles méditerranéennes et la question
des isthmes pléistocènes, 1 vol. in 4°, 220 p., 45 flg. dans le texte et 9 pl. hors
texte. Archives de l’Institut de Paléontologie humaine, mémoire 6, 1929.
Éliane Basse. — Quelques Invertébrés crétacés de la Cordillère andine. Bull. Soc.
géologique de France, 4e série, t. XXVIII, 35 p., 20 flg. dans le texte, 2 pl. hors
texte.
— Quelques Invertébrés du Jurassique supérieur du Harrar (Abyssinie). C. R. somm.
Soc. géologique de France, 1929, p. 177-178.
Camille Arambourg. — Les Vertébrés du Pontien de Salonique (en collaboration avec
J. Piveteau). Annales de Paléontologie, t. XVIII, 1929, 84 p., 8 flg. dans le
texte et 12 pl. hors texte.
— Note préliminaiie sur un Ruminant du Pliocène inférieur du Roussillon (en colla-
boration avec J. Piveteau). G. R. somm. Soc. géologique de France, 1929,
p. 144-146.
Maurice Collignon. — Les Céphalopodes du Cénomanien pyriteux de Diégo-Suarez.
Annales de Paléontologie, t. XVII et XVIII, 1928-1929, 80 p., 42 flg. dans le
texte et 7 pl. hors texte.
*
— 37 —
Géologie.
Collections reçues. — Roches de Chine, don de M. Li Kao Lou, Ministre de Chine à
Paris. — Roches d’Abyssinie, don de M. Teilhard de Chardin. — Roches de
Mauritanie, don de M. Bruneau de Laborie. — Roches et minéraux du Congo
belge, don de la Société des Mines d’or de Kilo-Moto. — Collection Robin,
roches, fossiles et minéraux de France. — Collection du Jurassique et du Crétacé
de Normandie, don de MM. L. et J. Morellet.
Rangement des Collections. — Primaire : installation d’une collection de fossiles cam-
briens de la Montagne Noire et d’une série de fossiles du Cambrien du Tonkin.
Secondaire : remaniement de la collection du Jurassique moyen (Oxfordien
et Lusitanien).
Tertiaire : exposition d’une collection de fossiles du Néogène du Maryland.
Dons de collections. — Remise à M. Sergent, Directeur d’école à Ermont, de nom-
breux échantillons en double, destinés à la constitution de collections pour
écoles primaires.
Travailleurs admis au Laboratoire : MM. 6. Ramond, Sous-Directeur honoraire de
Laboratoire; L. Glangeaud, Assistant à la Faculté des Sciences deBordeaux;
R. Le Coarer, Ingénieur; P. Lamare; Pérébasktne, Géologue de l’A. O. F.;
R. Soyer; R. Charpiat; MUe Boisse de Black; E. Patte, chargé de cours à
la Faculté des Sciences de Poitiers; Yang-Kieh; Le Villatn, Boursier de
doctorat; G. Lecointre, Docteur ès Sciences; J. Lacoste, Préparateur à
l’École pratique des Hautes Études; L. et J. Morellet; R. Charpiat; R. Fu-
ron. Docteur ès Sciences, Géologue de l’A. O. F.; Y. Babet, Géologue du Gou-
vernement général de l’A. E. F.; Dr M. Royer, Correspondant du Muséum,
Ancien Président de l’Association des Naturalistes de la Vallée du Loing;
Mlle Pobeguin, Boursière de doctorat.
Paul Lemoine, Professeur. — Superposition d’un anticlinal tertiaire à un synclinal
crétacé. C. R. Acad. Sciences, t. CLXXXVIII, p.' 964-967, 1 fig., 1929.
— La température des eaux profondes de la région parisienne (En collaboration avec
M. R. Nassans). Bull. Muséum, 2e série, t. I, p. 264-280, 1929.
— La géologie de la Basse Vallée du Loing, d’après le récent travail de M. Denizot.
Bull. Ass. Naturalistes de la Vallée du Loing, p. 38-49, 1 fig., 1929.
— Sur la Géologie souterraine de la région entre Meaux et Villers-Cotterets.
C. R. som. S. G. F., p. 86, 1929.
— Observation à la suite d’une communication de M. Finaton. C. R. som. S. G. F.,
p. 158, 1929.
René Abrard, Sous-Directeur du Laboratoire. — Contribution à l’étude de l’évolution
des Nummulites. B. S. G. F. (4), XXVIII, p. 161-182, 1 fig., 1 tableau (192 8)
1929.
— Sur la pénétration des formes méditerranéennes dans le bassin de Paris, au Céno-
manien. C. R. som. S. G. F., p. 55-56, 1929.
— Sur l’impossibilité de la pénétration des Orbitolines dans le bassin de Paris, par
le détroit du Poitou, au Cénomanien. Ibid., p. 79-80, 1929.
— Les rapports entre la craie et le calcaire pisolithique à Vigny (en collaboration
avec M(. P. Lemoine). Ibid., p. 84-85, 1 fig., 1929.
- 38 —
René Abrard, Sous-Directeur du Laboratoire. — L’équivaient de la zone à Sire-
Mites tenuilobatus dans l’Est du bassin de Paris. Bull. Muséum, 2e série,
t. I, p. 166-170, 1929.
— Stratigraphie de la gaize de l’Argonne. Ibid., p. 171-172, 1929.
— La province occidentale au Portlandien, et ses rapports avec la région rhodanienne
et subalpine. Ibid., p. 224-225, 1929.
— Éruptions volcaniques et tremblements de terre. Les Nouvelles Littéraires et Scien-
tifiques, juillet 1929.
— Fossiles des environs de Cattaro et de Raguse recueillis par Jacques Bourcart,
in Jacques Bourcart. Nouvelles observations sur la structure des Dina-
rides Adriatiques. Comptes Rendus du XIVe Congrès Géol. International, 1926,
Madrid, 1929.
— Révision de la feuille de Provins au 80.000e. Bull. Serv. Carte géol. France, n° 170,
t. XXXI, p. 3 (225), (1927-1928), 1929.
— Révision de la feuille de Wassy au 80.000e, à l’Est de la ligne Ferrière-et-Lafolie,
Homécourt, Eurville, Saint-Dizier, La Houpette, Trémont. Ibid., p. 15-16
(237-238).
— Révision de la feuille de Verdun au 80.000e. Ibid., p. 17-19 (239-241).
G. Ramond, Sous-Diiecteur honoraire de Laboratoire. — Stanislas-Meunier (Notice
nécrologique sur). Bull. Soc. Sc. de Seine-et-Oise, Série II, t. X, Fasc. 1. Séance
du 1er juillet 1928 (Publié en 1929).
— Observations au sujet d’un vœu du Dr J. Skutil, relatif à l’élaboration d’une
Bibliographie française des Sciences préhistoriques. Bull. Soc. Préhistorique
française. Séance du 22 novembre 1928 (Publié en 1929).
— Observations critiques au sujet d’une communication de JM. Bourdeix : L’in-
fluence de la densité de la population sur la mortalité. Technique sanitaire ,
t. XXIV, p. 90.
— Observations au sujet d’une communication de M. J. Bossavy, relative aux Sarco-
phages en pierre, découverts à Andrésy (Seine-et-Oise). Bull. Soc. préhistorique
française, Séance du 28 mars 1929.
— Observations relatives à la présentation, par M. R. Lencement, de divers objets
recueillis dans l’Oise, entre Boran et Saint-Leu d’Esserent, à la suite de dra-
gages. Idem. Séance du 25 juillet 1929.
— Importance de l’examen scientifique des Échantillons recueillis dans les sondages,
en vue de l’étude détaillée du sous-sol d’une région (à propos d’une communi-
cation de M. le Pr Paul Lemoine et des observations de M. Emm. de Margerie,
y relatives). Bull. Soc. Géol. France, Séance du 15 avril 1929 (C. R. somm.,
p. 87).
— Articles analytiques (sujets divers), publiés dans la Revue de Géologie et Sciences
connexes, t. IX et X, in-8°. Années 1928 et 1929. Liège (Belgique).
René Nassans, Assistant. — La température des eaux profondes de la région pari-
sienne (En collaboration avec M. Paul Lemoine). Bull. Muséum, 2e série, t. I,
p. 264-280, 1929.
Jean Lacoste, Préparateur à l’École pratique des Hautes Études. — L’extension du
Crétacé dans la région méridionale du Rif occidental. C. R. Acad. Sciences,
t. CLXXXVIII, p. 719, 1929.
— 39 —
Jean Lacoste, Préparateur à l’École pratique des Hautes Études. — Quelques
échantillons géologiques du Moyen Atlas septentrional. Bull. Muséum,
2e série, t. I, p. 226-227, 1929.
— Un moulage naturel représentatif de la moelle épinière, chez un Reptile du Lias.
B. S. G. F., 43 série, t. XXIX, p. 31-33, 1 pl., 1929.
— Une traversée des Djeballas (En collaboration avec M. J. Bourcart). G. R. som.
S. G. F., p. 51, 1929.
Guy Le Villain. — Sur la faune des calcaires cambriens de Sidi Mouça d’Aglou, près
de Tiznit (Sud-Marocain) (En collaboration avec M. J. Bourcart). C. R. Acad.
Sciences, t. CLXXXVII, p. 1.066-1.068, 1928.
— L’Acadien de l’Anti-Atlas marocain (En collaboration avec M. J. Bourcart).
G. R. Acad. Sciences, t. GLXXXVIII, p. 1423-1424, 1929.
Yang-Kieh. — Contribution à l’élude pétrographique du Tien-Chan et du Nan-Chan,
Chine. Diplôme d’Études supérieures de la Faculté des Sciences de Paris.
Paris, 1929.
V. Babet. — Étude géologique de la zone du chemin de fer Congo-Océan et de la
région minière du Niari et du Djoué. 176 p., 16 fig., 16 pl., 1 carte hors texte
en couleurs, Paris, Larose, 1929.
L. et J. Morellet. — Observations sur les sables moyens du Guépelle. G. R. som.
S. G. F., p. 172-173, 1929.
— Sur la position stratigraphique des couches à Potamides mixtus d’Ermenonville.
Ibid., p. 173.
— Sur l’âge du gisement bartonien lacustre d’Arcy-Sainte-Restitue (Aisne), récem-
ment signalé par M. P. Jodot. Ibid., p. 214.
R. Soyer. — Présence d’un Chéiroptère et d ’Hyœnodon dans le calcaire de Brie.
Remarques sur la position stratigraphique de cette formation. G. R. som. S. G. F.
p. 256, 1929.
Minéralogie.
Collections reçues. — Les acquisitions de la Collection de Minéralogie consistent presque
exclusivement en dons. 360 échantillons ont été placés dans la galerie. Au
nombre des principaux donateurs nous signalerons : MM. Buttgenbach, La-
zare Cahn, Duffour, Jacob, A. Lacroix, Milliet, Mme la Marquise de Mau-
roy, MM. Poilane, Rossi, Seyrig, Thirion, Touze, Tschernych et Water-
lot.
Les espèces nouvelles suivantes ont été incorporées à la collection par voie
d’échange : Argentojarosite, baldaufite, cahnite, chlorophœnicite, ferriérite,
lehnerite, metatorbernite, merwinite, mésodialyte, meyerhofferite, pascoïte,
phosphophyllite, swedenborgite, vauxite et paravauxite, wenzélite.
Travailleurs admis au Laboratoire. — Parmi les Français : MM. Arsandaux, professeur
à l’École de Physique et de Chimie; J. Barthoux, Chef de la Mission française
en Afghanistan; MUe Caillière, Boursière de Doctorat; Dagnan; Dropsy;
Grenet; Jacquet; P. Marie; A. Seyrig.
Parmi les Étrangers : MM. V. Agafonoff, ancien Professeur à l’Université
de Tauride; H. E. Cruz Monclova, Ingénieur-métallurgiste ; A.-L. Coulson,
du Geological Survey de l’Inde; M.-E. Denaeyer, Professeur à l’Université de
Bruxelles; Mme E. Jeremine, Dr ès Sciences; Li-Shi-Lin ; C. Matveyeff,
Professeur à l’Ecole polytechnique de Svierdlovsk (Ekaterinenbourg) (Oural).
40 —
Stoy. Pavlovitch; V. Perebaskine, Ingénieur Géologue; Petroulian, Ingé-
nieur des Mines à Bucarest; Yang-Kieh.
M. A. Lacroix, Professeur, a représenté la France au Congrès Pan-Paciflque à
Java et fait un voyage minéralogique et géologique à Java, Bali, Sumatra et
en Malaisie.
M, P. Gaubert, Sous-Directeur du Laboratoire, a reçu de l’Académie ,des Sciences le
Prix Petit d’Ormoy (Sciences naturelles) pour l’ensemble de son œuvre minéra-
logique. '
M. J. Orcel, Assistant, a reçu de la Société d’Encouragement pour l’Industrie natio-
nale une médaille d’or pour ses recherches sur l’examen microscopique des
minerais métalliques complexes.
Publications.
A. Lacroix, Professeur. — Le Volcanisme au troisième Congrès Pan-Pacifique tenu à
Tokio (1926). Bull. Volcanologique, nos 13-14, 1927, p. 195-198, Naples.
— Premières observations sur la composition minéralogique et chimique des laves
mésozoïques et tertiaires de la Chine orientale. Ibid., p. 205-217.
— La constitution lithologique des volcans du Pacifique central austral. Ibid., p. 218-
231.
— Les caractères chimico-minéralogiques des roches intrusives et volcaniques ter-
tiaires de l’Afrique du Nord. Ibid., p. 199-204.
— La constitution lithologique des fies volcaniques de la Polynésie australe. Pro-
ceedings oj the Third Pan-Pacific Science Congress, Tokio, 1926, p. 734-757.
— Sur l’existence de tectites au Cambodge; leur morphologie. G. R. Acad. Sciences,
t. CLXXXVIII, 1929, p. 117.
— Sur la composition chimique des tectites et en particulier de celles du Cambodge.
C. R. Acad. Sciences, t. CLXXXVIII, 1929, p. 284.
— Sur un aérolit he tombé à Beyrouth (Syrie)le 31 décembre 1921 . G. R. Acad. Sciences,
t. CLXXXVIII, 1929, p. 949-951.
— Les pegmatitoïdes des roches volcaniques à faciès basaltique. A propos de celles du
Wei-Tchang.
Observations sur les laves de la Mandchourie et de la Mongolie orientale.
Bull, of the Geol. Soc. of China , vol. VIII. N° 1, 1929, p. 45-58.
— Discours prononcés au quatrième Congrès scientifique du Pacifique à Batavia et
à Bandoeng. Académie des Sciences.
— Les tectites du Cambodge. C. R. Congrès des Sociétés savantes. Section des
Sciences, Paris, 1929 (sous presse).
P. Gaubert, Sous -Directeur du Laboratoire. — Contribution à l’étude de la heulan-
dite, lre partie. Bull. Soc. franr. Miner., t. LU, 1929, p. 14-32, 3 planches.
— Deuxième partie. Ibid, (sous presse).
— Sur quelques propriétés de la heulandite partiellement déshydratée. C. R. Congrès
des Sociétés savantes. Section des Sciences, Paris, 1929 (sous presse).
J. Orcel, Assistant. — Détermination du pouvoir réflecteur des minéraux opaques.
C. R. Congrès. Assoc. franç. pour l’avancement des Sciences, La Rochelle, 1928.
J. Orcel, Assistant. — Étude microscopique des minerais eupro argentifères de
Colquijirca (Pérou) (En collaboration avec M. G. Rivera Plaza). C. R. Acad.
Sciences, t. CLXXXVIII, 1929, p. 181-183.
— Quelques observations sur le minerai du Charrier (Allier) et sa gangue. La Vie
technique et industrielle, n° 114, mars 1929, p. 348-352.
— Les caractères microscopiques de quelques minerais cupro-argentifères complexes
du Pérou. G. R. Congrès des Sociétés savantes, section des Sciences, Paris, 1929,
(sous presse).
— Étude microscopique de quelques minerais métalliques du Pérou (2e note) (Gise-
ment de Colquijirca) (en collaboration avec M. G. Rivera Plaza). Bull. Soc.
franç. de Miner., t. LU, 1929 (sous presse), 9 planches hors texte.
— Les méthodes d’examen microscopique des minerais métalliques (méthodes
optiques). La Technique moderne, t. XXI, 1er décembre 1929, p. 737-741; 15 dé-
cembre 1929, p. 781-786.
— Notice biographique sur Léopold Michel (1846-1919). Bull, franç. de Miner., t. LU,
1929, p. 8-14.
— Revue des espèces minérales. Nouvelles et comptes rendus de publications étran-
gères. Bull. Soc. franç. minér., t. LI, 1928, p. 345-354 (schultenite, aramayoïte,
collinsite, larsenite et calcium-larsenite).
— Collaboration à la Bibliographie des Sciences géologiques publiée par la Société
géologique de France.
V. Agafonoff. — Détermination de la masse cle carbone et d’eau constitutionnelle
contenus dans les sols du globe terrestre. C. R. Acad. Sciences, t. CLXXXVIII,
1929, p. 1000-1001.
— L’étude des sols des colonies françaises. Revue de Bot. appliquée et d'Agric. colon.,
Vol. IX, 1929, n° 95, p. 434-440.
Mme E. Jeremine. — Sur la présence d’une variété de jumillite aux environs de Calas-
parra (Province de Murcie) (En collaboration avec M. Fallût). G. R. Acad.
Sciences, t. CLXXXVIII, p. 800, 1929.
— Sur quelques roches de la Calabre (En collaboration avec M. M. Lugeon). Bull-
Soc. Vaud- des Sc. naC. (sous presse).
Physique végétale.
Travailleurs admis au Laboratoire : MM. A. Seidell, de l’Hygienic Laboratory,
Washington; J. Gollan, Professeur de chimie agricole, Santa Fé (Argentine);
A. de Cugnac; P. Picard; Mlles C. Bourdouil; M. Olive.
Publications.
M. Bridel, Professeur. — Sur la présence de notables quantités de monotropitoside
dans le Gaültheria procumbensL (plante entière) après dessiccation (En colla-
boration avec Mlle S. Grillon). Bull. Soc. Chim.biol., 1929, t. XI, 466; Joum.
de Pharm. et de Ghim., 1929, 8e série, t. IX, p. 193.
— Sur la préparation du gentianose en partant d’une racine de gentiane séchée à
l’air, sans fermentation (En collaboration avec MUe M.Desmarest). Bull. Soc,
— 42 —
Ghim. biol., 1929, t. XI, p. 710; Journ. de Pharm. et de Chim., 1929, 8e série,
t. IX, p. 465.
M. Beidel, Professeur. — Recherches sur les variations de coloration des plantes au
cours de leur dessiccation. Le giucoside du Lathrcea clandestina L. est l’aucubo-
side (aucubine). C. R. Acad. Sciences, 1929, t. CLXXXVIII, p. 1182; Bull.
Soc. Chim. biol., 1929, t. XI, 620; Journ. de Pharm. et de Chim., 1929, 8e série,
t. X,p. 97.
— Sur la transformation des glucides au cours du mûrissement des Bananes (En
collaboration avec Mlle C. Bourdouil). C.R. Acad. Sciences, 1929, t. CLXXXIX,
p. 543.
— Variations dans la composition des rameaux frais de l’Amélanchier ( Amelanchier
vulgaris Mœnch) au cours de la végétation d’une année (En collaboration avec
J. Rabaté). Id ', 1929, t. CLXXXIX, p. 775).
— Sur la répartition du picéoside (picéine de Ch. Taneet) dans le règne végétal (En
collaboration avec J. Rabaté). Id., 1929, t. CLXXXIX, p. 1304.
J. Rabaté, Sous-Directeur, délégué, du Laboratoire. — Sur la constitution chimique
de l’améliaroside. Son identité avec le picéoside (picéine de Ch. Taneet). Soc.
Chim. biol., séance du 3 décembre 1929.
Mlle M. Desmaeest, Assistante, déléguée, du Laboratoire. — Recherches sur la per-
colation. Sur la rapidité de la dissolution des principes immédiats au cours de
la percolation. Thèse de Doctorat d’Université (Pharmacie), Paris, 1929.
Mlle C. Bouedouil. — Sur la variation de composition de la banane au cours de la
maturation (Diplôme d’études supérieures. Paris, 1929). Bull. Soc. Chim. biol.,
1929, t. XI, p. 1130.
M. J. Gollan. — Sur la présence du rutoside (rutine) dans les fleurs fraîches du For-
sythia pendula L. Bull. Soc. Chim. biol., 1929, t. XI, p. 1163.
A. de Cugnac. — Essais de purification de la vitamine antinévritique (facteur hydro-
soluble B) par précipitations fractionnées. Bull. Soc. Chim. biol., 1929, t. XI,
p. 443.
P. Picaed. — Sur la composition de quelques plantes renfermant un giucoside à sali-
cylate de méthyle. Le monotropitoside et le violutoside. Thèse de Doctorat de
l’Université (Pharmacie), Paris, 1929.
Physique appliquée aux Sciences naturelles.
Travaux du Laboratoire : Au cours de l’année 1929. — M. Jean Becquerel, Professeur,
a continué les recherches entreprises les années précédentes sur les phénomènes
optiques et magnéto-optiques dans les cristaux de terres rares.
Les résultats obtenus ont été publiés dans deux Notes à l’Académie des
Sciences, les 29 avril et 17 juillet 1929; et dans deux mémoires parus dans le
Journal de Physique, ainsi intitulés :
1° Sur la loi de l’aimantation para-magnétique d’un cristal, et sur la loi de
dispersion rotative (août 1929) (En collaboration avec M. W. J. de Haas).
2° Introduction à une théorie des phénomènes magnéto-optiques dans les
cristaux.
Le premier mémoire donne des mesures précises du pouvoir rotatoire magné-
tique des cristaux de tysonite et de parisite aux basses températures, une véri-
fication au millième près de la loi de dispersion rotatoire établie par M. Laden-
bueg*
— 43 —
Le fait que la dispersion rotatoire est indépendante de la température permet
de conclure que, dans ces cristaux, l’énorme rotation paramagnétique. provient
d’un seul ion actif qui est très probablement l’ion cérium trivalent.
On s’explique alors que la rotation puisse varier en fonction du rapport du
champ magnétique à la température absolue, suivant une loi simple dont l’auteur
a donné la formule dans un précédent mémoire.
Cette loi est l’indice certain d’un retournement, sous l’action du champ, du
sens du moment magnétique de l’ion, ce qui précise dans le cas des cristaux, le
mécanisme de l’aimantation.
Le second mémoire indique la voie dans laquelle on doit chercher l’explication
des phénomènes magnéto-optiques (effet Zeeman, rotation paramagnétique) que
présentent les cristaux uniaxes, en particulier les cristaux.de terres rares.
L’absence, dans l’effet Zeeman, de décompositions complexes quand le champ
magnétique est, soit parallèle, soit normal à l’axe optique, s’interprète par
l’existence d’un effet Stark naturel, c’est-à-dire par une décomposition préa-
lable des bandes d’absorption sous l’influence d’un champ électrique interne.
L’apparition de composantes nouvelles, quand le champ magnétique est
oblique sur l’axe optique du cristal, est caractéristique de l’influence simultanée
d’un champ électrique parallèle à l’axe, et du champ magnétique.
Il semble que la non- homogénéité du champ électrique interne soit assez
grande pour provoquer un effet analogue à l’effet Paschen-Baek, et cette théorie
a permis d’expliquer pourquoi le moment magnétique de l’ion cérium trivalent
peut être modifié et devenir égal au magnéton de Bohr.
Chimie appliquée aux corps organiques.
Publications.
R. Fosse, Professeur. — Analyse quantitative et caractérisation de l’allantoïne (En
collaboration avec MUe V. Bossuyt). G. B. Acad. Sciences, t. CLXXXVIII,
p. 106, 1929.
— Un nouveau ferment (En collaboration avec A. Brunel). ld., t. CLXXXVIII,
p. 426, 1929.
— Sur le ferment producteur d’acide allantoïque par hydratation de l’allantoïne, sa
présence dans le règne animal (En collaboration avec A. Brunel). Id.,
t. CLXXXVIII, p. 1067, 1929.
— Analyse quantitative biochimique de l’allantoïne en présence de l’urée (En colla-
boration avec A. Brunel et P. De Graeve). M, t. CLXXXVIII, p. 1418, 1929.
— Application à l’urine du dosage biochimique de l’allantoïne. (En collaboration
avec A. Brunel et P. De Graeve). Id., t. CLXXXVIII, p. 1632, 1929.
— Transformation diastasique de l’acide urique en acide allantoïque (En collabo-
ration avec A. Brunel et P. De Graeve). Id., t. CLXXXIX, p. 213, 1929.
— Sur l’allantoïnase et l’origine de l’acide allantoïque chez les végétaux (En collabo-
ration avec A. Brunel et P. De Graeve). Id., t. CLXXXIX, p. 716, 1929.
— Nouvelle fermentation de l’acide urique provoquée par le foie de divers animaux
(En collaboration avec A. Brunel et P. De Graeve). Id., t.CLXXX, p. 79, 1920.
— Transformation totale de l’acide urique en allantoïne par le foie (Cheval) (En col-
laboration avec A. Brunel et P. De Graeve). Id., Soc. de Biol. t. CIII, p. 67.
— 44 —
Travaux inspirés et dirigés par le Professeur :
fi. Laude. — Contribution à l’étude de l’oxydation ammoniacale des principes car-
bonés synthèses de l’acide cyanique. Thèse de doctorat ès sciences physiques,
Faculté des Sciences de l’Université de Paris. Série A, n° 1215, novembre 1929.
PÊCHES ET PRODUCTIONS COLONIALES D’ORIGINE ANIMALE.
Personnel. — Celui-ci est resté sans changement. M. Monod, parti en novembre 1028,
pour accomplir son service militaire à la Compagnie saharienne du Hoggar, doit
reprendre son service en mars prochain. En attendant, M. Besnard, qui a pris
l’intérim de M. Monod, travaille activement parmi nous.
Collections entrées au Laboratoire. — Ont été rapportés cette année : par MM. Gruvel et
Besnard : une importante collection d’échantillons de la faune marine des côtes
de Syrie et de celles du Maroc; par M. G. Petit : une collection de poissons,
mollusques, crustacés, plancton des lacs d’Albanie, Okrida et Butrinto; par
M.-R. Dollfus : des collections de zoologie marine provenant de ses missions
dans la mer Rouge et le golfe d’Akaba.
M. P. Chabanaud a reçu des matériaux d’études d’Indochine (Laboratoire océano-
graphique de Cau-Da), d’Australie (Sydney), de Hollande (Amsterdam) etc...
Collections distribuées dans les différents services du Muséum. — Malacologie : Ascidies
du Maroc (R.-Ph. Dollfus); Mollusques marins de Nouvelle-Calédonie (J. Ris-
bec); Mollusques terrestres et d’eau douce d’Albanie (G. Petit); Holothuries,
déterminées par E. Hérouard, des côtes du Maroc et de Mauritanie (Gruvel,
et Dollfus); Échinodermes de Nouvelle-Calédonie (Risbec). — Entomologie :
Coléoptères (mission Augieras-Draper) ; collections d’insectes de Nouvelle-
Calédonie (J. Risbec). — Vers et Crustacés : Bryozoaires de Mauritanie, déter-
minés par Calvet (A. Gruvel) ; Pycnogonides du Maroc, déterminés par
Loman (R. Dollfus); variétés nouvelles d’Écrevisses de Madagascar (G. Petit),
décrites par Th. Monod et G. Petit.
Travailleurs ayant fréquenté le Laboratoire. — M. G. Gousseff a continué les études
entreprises, l’année précédente et, plus spécialement, celle des poissons de Mada-
gascar. Mme W. Besnard a continué ses recherches sur les poissons d’eau douce
de la Réunion; M. Fontaine, boursier de la Réunion, a poursuivi ses études
sur la faune des eaux de cette colonie ; M. G. Masure, artiste peintre, a fait des
études sur les poisssons de coraux; M. A. Gaussen, artiste peintre, s’est docu-
menté sur tout ce qui touche à la pratique de la pêche dans certaines de nos
colonies, en vue de l’établissement de dioramas destinés à figurer à l’Exposi-
tion Internationale Coloniale de 1921; M. Ducos de la Haille, artiste peintre,
a fait des études sur les poissons de nos colonies, en vue de l’exécution des bas
reliefs du Palais permanent des colonies. Les indigènes Ndoumbé Zacharie, sta-
giaire du Caméroun, et Baom.tola, stagiaire de Madagascar, ont continué à
suivre, au Laboratoire, un enseignement spécial. A l’expiration de leur stage,
ils ont regagné leurs pays d’origine respectifs, pour s’y occuper des pêcheries
indigènes.
Missions diverses dans les colonies et pays de protectorat, ou à l'étranger. — M. Gruvel,
Professeur, Directeur du Service, a accompli, pendant les mois de février, mars
et avril, une importante mission sur les côtes de Syrie où, grâce aux moyens
matériels mis à sa disposition, il a pu, avec l’aide d’un de ses collaborateurs,
M. Besnard qui l’accompagnait, dresser la carte de pêche du golfe d’Alexan-
drette et d’une grande partie des côtes syriennes. Il a étudié la faune marine
locale et reconnu et expliqué la présence, sur ces côtes, d’un certain nombre
— 45 —
d’espèces appartenant à la faune do la mer Rouge et de l’Océan Indien, qui ont
émigré vers la Méditerranée en traversant le canal de Suez.
Accompagné également par M. Besnard, M. Gruvel a passé une partie de
septembre et le mois d’octobre au Maroc. La carte de pêche de la région com-
prise entre le Sud de Casablanca et le Sud de Mazagan a été dressée et des études
ont été poursuivies, dans le Moyen Atlas, en vue du développement de la pisci-
culture des Salmonidés.
M. G. Petit a accompli une mission d’études en Albanie. La Société «Deüe » de Sarande
(Albanie) a bien voulu demander à M. Petit un nouveau voyage d’études pour
la mise au point de l’exploitation industrielle de la pêche dans le beau lac de
Butrinto (Albanie méridionale). Le Muséum d’Histoire Naturelle a profité de
l’occasion pour charger M. Petit d’une mission sur la rive albanaise du lac
d’Okrida. Ce lac offre un intérêt considérable du point de vue biologique, car
la plupart des espèces animales qui l’habitent lui sont spéciales. Les matériaux
rapportés par M. Petit seront étudiés dans le courant de l’année 1930.
M. R. Ph. Dollfus a effectué une deuxième mission en Égypte, d’octobre 1928 à
mars 1929. Il a surtout étudié les fonds du golfe de Suez et d’une partie du
golfe d’Akaba, et délimité différents faciès bionomiques : sableux, sablo-vaseux,
vaseux, coralligènes, herbiers, et établi une carte des fonds de pêche. Il a étudié
les divers engins de pêche en usage et les faunes ichthyologique, carcinologique,
malacologique, etc... encore insuffisamment cconnues.
M. Dollfus a accompagné le Commandant J. -B. Charcot pendant les deux croisières
du « Pourquoi-Pas? » de l’été 1929 (juillet-octobre). M. Dollfus était chargé des
fonctions de naturaliste; il était donc à la fois zoologiste, botaniste et géologue.
Il a récolté de nombreuses collections qui ont été envoyées au Muséum et feront
l’objet d’études par différents spécialistes.
M. Besnard, ainsi qu’il a été dit plus haut, a accompagné M. Gruvel dans ses mis-
sions en Syrie et au Maroc.
Faune des Colonies françaises. — Cette publication, dirigée par M. Gruvel, a fait pa-
raître dans son tome III les travaux suivants :
G. Petit : Contribution à l’Étude de la Faune de Madagascar (62 pages, 48 figures
dans le texte; 3 planches hors texte).
Th. Monod : Contribution à l’Étude de la Faune du Cameroun (suite) (100 pages, dessins
nombreux dans le texte et planches hors texte).
A. Hustache : Curculionides de la Guadeloupe (lre partie) (102 pages, avec dessins
dans le texte).
G. Petit : Contribution à l’étude de la Faune de Madagascar (suite) (368 pages, avec-
nombreux dessins dans le texte et planches hors texte).
L. Fage : Les Scorpions de Madagascar, leurs affinités, leur distribution géographique-
(58 pages, avec dessins dans le texte et planches hors texte).
Publications.
A. Gruvel, Professeur. — De l’Influence du percement du canal de Suez sur la faune
marine des côtes de Syrie. C. R. Acad. Sciences, 24 juin 1929.
— De quelques particularités océanographiques observées sur les côtes de Syrie..
C. R. Acad. Sciences, 8 juillet, 1929.
A. Gruvel, Professeur. — Les richesses marines des côtes de Syrie. XIe Congres des
-pêches' maritimes, Dieppe, septembre 1929.
— Quelques résultats de la pisciculture truitière au Maroc, XIe Congrès des Pêches
Maritimes, Dieppe, septembre 1929.
— Les Richesses marines et fluviales de la Syrie. Conférence faite à|l’Institut Océano-
graphique, 23 novembre 1929, publiée dans la Revue Scientifique.
— Sur une carte de pêche d’une partie de la côte occidentale du Maroc. C. R. Acad.
Sciences, 9 décembre 1929.
— Première liste des Mollusques récoltés sur les côtes de Syrie (mission Gruvel, 1928-
1929) (en collaboration avec G. Moazzo) (Bull. Muséum, n° 6, 1929.)
En préparation: L’industrie des Pêches sur les côtes de Syrie; son état actuel; son avenir
(in-8° avec planches hors texte, cartes et dessins dans le texte).
G. Petit, Docteur ès sciences, Assistant au Muséum. — Contribution à l’étude de la
faune de Madagascar. lre partie, Crustacea I : Parastacidæ (avec Th. Monod).
Faune des Colonies françaises, t. III, p. 1-42, 10 figures, 3 pi. hors texte.
— Contribution à l’étude de la Faune de Madagascar. 2e partie. Crustacea II : Pali-
nuridœ (avec Th. Monod). Faune des Colonies françaises, t. III, p. 269-291,
9 figures.
— Les Vertèbres cervicales des Siréniens actuels. Archives du Muséum d’Hist. Nat.,
6e S., t. III, 1928 (paru en 1929), p. 243-296, 28 figures; 2 pl. hors texte.
— Sur une structure particulière des papilles linguales et son interprétation fonction-
nelle (avec W. Besnard). C. R. Soc. biologie. Paris, séance du 16 février 1929,
t. C., p. 475.
— L’œil et la vision de Halicore dugong Erxl. (avec le Dr Rochon-Duvigneaud).
Bull. Soc. Zool. France, t. LIV, n° 2, p. 129-138, 1 fig.
— Stations d’objets en chloritoschistes'à Madagascar. Institut français d’Anthrop.
21 nov. 1928 (L 'Anthropologie, t. XXXIX, 1929, p. 128) (Résumé).
— L’introduction à Madagascar de la Cochenille du figuier d’Inde et ses conséquences
inattendues. Rev. d’Hist. Nat. appliquée, lre partie, vol. X, n° 5, mai 1929,
p. 160-173.
— Madagascar. Ses richesses marines Rev. internationale des Produits coloniaux, jan-
vier 1929.
— Les Éléphants de mer aux îles Kerguelen. Le Monde colonial illustré, n° 75; no-
vembre 1929).
Sous presse : Note sur la ponte de quelques Mollusques prosobranches (avec J. Risbec).
Bull. Soc. Zool. de France. — L’industrie des Pêches à Madagascar. 1 vol. in-8°,
400 pages, 70 figures, 24 pl. hors texte. Bibliothèque de la Faune des Colonies
françaises (Soc. d’Édit. géog., marit. et coloniales).
En préparation : Étude d’un Insectivore malgache : le Geogale aurita (avec G. Gran-
didier). — Contribution à l’étude de la faune de Madagascar; 3e partie;
Mammalia. — La nageoire pectorale des Siréniens. Considération sur l’adap-
tation du membre antérieur à la vie aquatique.
Th. Monod, Docteur ès sciences, Assistant au Muséum. — Crustacea I : Parastacidæ
(avec G. Petit), in : Contribution à l’étude de la faune de Madagascar. Faune
des colonies françaises, t. III, p. 1-42, 10 figures.
— 47 -
Th. Monod, Assistant au Muséum. — Crustacea II : Pcilinuridœ (avec G. Petit) in :
Contribution à l’étude de la faunede Madagascar. Faune des Colonies françaises,
t. III, p. 269-291, 9 figures.
P. Chabanaud, Préparateur à l’École des Hautes Études. — Hypertrophie du sque-
lette externe considérée comme un élément de métabolisme des poissons de la
famille des Sciœnidæ de la région Indo-Pacifique. Procès-Verbaux du IIIe Con-
grès scientifique Pan-Pacifique, Tokio, 1926 (paru en 1928), t. II, p. 2267.
— Remarques sur divers poissons de la famille des Syngnathidae et description de
deux espèces nouvelles de l’Inde Archi pélagique. Bull. Soc. Zool. de France,
t. LIV, p. 165.
— Observations sur la taxonomie, la morphologie et la bionomie des Soléidés du genre
Pegusa. Annales de l’Institut Océanographique, t. VII, 6, p. 215, 2 pl.
— Les Richesses ichthyologiques des côtes indo-chinoises.
— Observations sur les poissons hétérosomes de la faune indo-chinoise (XIe Con-
grès des Pêches Maritimes, Dieppe, septembre 1929).
Sous presse : Sur Platyrliina Schoenleini Müller et Henle. Bull. Soc. Zool. de France.
— Description d’un nouvel Elasmobranche Batoïde de Madagascar. Bull. Mu-
séum. — Poissons hétérosomates recueillis en Indochine par M. le Dr A. Krempf.
Bull. Muséum.
R. Ph. Dollfus, Préparateur à l’École des Hautes Études. — Sur le genre Telorchis.
Annales de Parasitologie, t. VII, n° 1, p. 29-54, fîg. 1-17, n° 2, p. 116-132; 1er jan-
vier-ler mars.
— Helmintha I. Trematoda et Acantbocephala : in : Contribution ’à l’étude de la Faune
du Cameroun, par Th. Monod. Faune des Colonies françaises, t. III, fasc. 2,
p. 73-114, fig. 1-23.
— Existe-t-il des cycles évolutifs chez les Trématodes digénétiques? le cas de llatzia
pana (Stossich, 1904). Annales de Parasitologie, t. VIII, n° 3, mai, p. 196-203,
fig. 1-5.
— Addendum à ma note sur le Sarcotaces verrucosus Olsson. Bull. Muséum, 1929,
p. 191-192.
— Nils Johan Teodor Odhner (notice nécrologique). Annales de Parasitologie, t. VIII,
N° 3, mai 1929, p. 247.
— Addendum à mon « Énumération dos Cestodes du plancton et des Invertébrés
marins ». Annales de Parasitologie, t. VII, n° 4, juillet, p. 325-347, fig. 1-17.
— Sur les Tetrarhynques I. Définition des genres (à suivre). Bull. Soc. Zool. de France,
t. LIV, n° 4, séance du 28 mai; paru le 10 septembre, p. 308-342.
W. Besnard, Préparateur à l’École des Hautes Études. — Sur une structure parti-
culière des papilles linguales et son interprétation fonctionnelle (avec G. Petit).
C. R. Séances Soc. Biol., 16 février 1929. t. C, p. 475.
Sous presse : Les Poissons migrateurs du Besphore et leur pêche. XIe Congrès des
Pêches Maritimes, Dieppe, septembre 1929. — Mission Acjgieras-Draper :
Compte rendu des travaux effectués.
AGRONOMIE TROPICALE ET PRODUCTIONS COLONIALES
d’origine VÉGÉTALE.
Collections reçues. — Collection de bois et herbiers correspondants rapportés du Brésil
par M. Aug. Chevalier. 46 bois de l’Amazone donnés par M. Lecointe de
48 —
Para. Une collection de 156 bois et d’herbiers correspondants provenant du
Cameroun et donnés par M. L. Hédin. Herbier d’environ 1.000 numéros de
plantes utiles du Cameroun donnés par M. L. Hédin. Plantes à parfums de
l’Oubangui donnés par M. Joly. Quatre spécimens de Caféiers de la Côte-d’Ivoire
donnés par M. Court, Administrateur en Chef des Colonies. Formes de Coffea
excelsa données par le R. P. Tisserant. Plantes médicinales du Gabon données
par l’Abbé Walkek. Graines de Phœbe porosa du Sud du Brésil données par
M. Bd. Paix.
Herbier de l’Ouest africain (576 parts) donné par le Jardin de Kew pour
l’étude comparative de la flore de l’Afrique occidentale. Échantillons d’ara-
chides donnés par M. Bondar du Brésil, le Département d’agriculture des États-
Unis, le Service de I’Applied Botany de Leningrad.
Collections de plantes, d’herbiers et de terres rapportés du Sénégal par
M. Chevalier. Graines d ’ Acacia de Mauritanie données par M. le Gouverneur
de Mauritanie.
Cinq vitrines pour collections données par le Comité de Patronage du
Laboratoire. Un Atlas de l’Indochine donné par M. le Gouverneur Général de
l’Indochine.
Livres, brochures, périodiques provenant des échanges de la Revue de Bota-
nique appliquée et donnés par M. Chevalier. (Les herbiers actuellement détenus
au Laboratoire seront versés à l’Herbier général du Muséum dès l’installation de
celui-ci dans les nouveaux bâtiments en construction.)
Personnes ayant fréquenté le Laboratoire. — M. W. Russell (appointé par le Comité du
Laboratoire pour s’occuper des stagiaires); M. L. Hédin, Ingénieur agronome,
pour l’étude des bois et matériaux rapportés par lui du Cameroun; Mlle E. Es-
tève (pour coupes microscopiques relatives aux bois coloniaux) (travail rémunéré
par le Comité du Laboratoire); M. R. Caty, Ingénieur d’agriculture colo-
niale : travaux de bibliographie; M. R. Portères, Ingénieur d’agriculture colo-
niale, pour l’étude des Caféiers (stage du Gouvernement général de l’Afrique
Occidentale); Mme Hamel : établissement du fichier; et Mme Galy-Carles :
travaux de bibliographie et de traductions (rémunérés en partie par le Comité
du Laboratoire).
M. Ghimpu, Licencié ès sciences, Mlle François, Dr ès sciences : recherches
chimiques sur des graines d’arachides; M. Agafonoff : recherches sur les sols
tropicaux; M. J. Dufrénoy : Maladies des plantes coloniales.
Chaque jour le Laboratoire reçoit en outre des demandes de renseignements
sur l’agriculture tropicale et subtropicale et y répond verbalement oupar éciit.
Missions. — M. Chevalier, Directeur, s’est rendu en mai à Bruxelles pour prendre
part aux travaux de l’Institut colonial international. Il est allé en Espagne en
Septembre pour assister au Congrès international du Café à Séville. Il a passé
les mois d’octobre et novembre au Sénégal chargé d’une mission par M. le
Gouverneur général de l’Afrique Occidentale.
M. A. Kopp, Ingénieur agronome, attaché au Laboratoire, a été appelé à la
Réunion pour y organiser une station agronomique.
M. R. Portères, Stagiaire au Laboratoire, a été recruté parle Gouvernement
général de l’A. O. F. pour s’occuper de l’étude du Caféier à la Côte d’ivoire.
M. L. Hédin, ancien Stagiaire, a été engagé par une firme privée pour s’occu-
per de la culture du Palmier à huile à la Côte d’ivoire. H
Publications.
La Revue de Botanique appliquée et d’agriculture tropicale a été publiée en 1929 (Vol. IX).
Aug. Chevalier, Professeur, Directeur du Laboratoire. — Les Caféiers du Globe.
Généralités sur les Caféiers, 2e édition, 1 vol. in-S°, 196 pages, Le chevalier, édit.
— 49 —
Aug. Chevalier, Professeur. — La Culture du Café dans les Colonies françaises par
les Européens et les Indigènes. G. R. et Procès-verbaux de l’Académie des
Sciences coloniales, br. 17 p. et 4’pl., 1929.
— Sur la dégradation des sols tropicaux causée par les feux de brousse et sur les for-
mations végétales régressives qui en sont la conséquence. G. R. Acad. Sciences,
t. CLXXXVIII, p. 84-86.
— Un précurseur en phytogéographie tropicale : Auguste de Saint-Hilaire. G. R.
Séances Soc. Biogéographie, n° 44, p. 13-18.
— L’Œuvre d’Auguste de Saint-Hilaire en phytogéographie dynamique. Bull. Soc.
Bot. France, tome LXXVI, 1929, p. 3-10.
— Observations sur la flore et la végétation du Brésil. Bull. Assoc. Géographes fran-
çais, n° 31, 1929, p. 29.
— Note sur les Bois du Brésil. Revue intern. Produits coloniaux, 1929, p. 8.
— La Forêt du Brésil. Actes et C. R. Association Colonies- Sciences, 1929, p. 177.
— Sur une forme ancestrale de l’Arachide cultivée. G. R. Acad. Sciences, t. CLXXXVIII,
p. 1511-1512.
— Sur une Scrophulariée (Striga hermontica), parasite des céréales en Afrique tro-
picale. G. R. Acad. Sciences, t. CLXXXIX, p. 1308 (30 décembre 1929).
— T. Husnot, Sa vie et son Œuvre. Bull. Soc. Bot. France, t. LXXVI, 1929, p. 569-575*
— Rapport sur les Lauracées de la Région Guyano-Brésilienne fournissant des essences
utilisables. Annales Office national des Combustibles liquides (sous presse).
— Sur l’envahissement des bouches de l’Adour et de la Bidassoa par le Spartina glabra
Muhib. et sur la variabilité de cette espèce. G. R. Acad. Sciences, t.CLXXXVII,
p. 649, 21 octobre 1929.
Aug. Chevalier et W. Russell. — Sur la Sous-Famille des Érismées. C. R. Acad.
Sciences, t. CLXXXVIII, p. 165.
Articles publiés par M. Aug. Chevalier dans la Revue de Botanique appliquée et d’agri-
culture tropicale, volume IX, 1929 :
Comment s’est comporté le Goffea excelsa au Brésil, p. 23-26.
L’origine botanique et l’amélioration des Arachides cultivées, p. 97-102 et
190-197.
Un nouvel ennemi de l’Araehide, p. 142.
La question des Quebracho à tanin, p. 204-206.
Les Pruniers japonais en Algérie, p. 209-210.
Sur quelques Rhododendrons d’Indochine, p. 250-257.
Association des « Economie Biologists » de Grande-Bretagne, p. 210-211.
Le Bananier de la Côte occidentale d’Afrique en concurrence avec le Bananier
des Canaries (en collaboration avec F. Jouan des Longrais et P. Guillemet),
p. 262-267 et 333-337.
Cæialpinia’s à gousses tannifères, p. 298-302 et 377-381.
Destruction du Borer des Caféiers d’Indochine, p. 330.
Forêts primitives et Forêts cultivées (d’après Roger Ducamp), p. 428-434.
Influence de la concentration en ions H du milieu de culture sur le développe-
ment du Caféier, p. 460-461.
Nouveaux documents sur les Arachides, p. 485-496.
La Ramie et ses succédanés, p. 530-531.
Mûriers à vers à soie cultivés dans les pays chauds, p. 588-589.
Bulletin du Muséum, 2" s., t. II, 1930.
4
— 50 —
Fondation d’une Chaire de productions coloniales d’origine végétale au Mu-
séum national d’Histoire naturelle, p. 620-623.
Sur l’importation d’Hévéas greffés des Indes Néerlandaises dans l’Ouest
africain, p. 663-665.
La culture de l’Arachide en Espagne, p. 663.
Une Ramie tahitienne-la Roa, p. 725-726.
Le Cotonnier indigène du Soudan est-il améliorable? p. 783-784.
À. Kopp, Ingénieur agronome, Assistant au Laboratoire (Hautes Études). — Les
Ananas, Culture, Utilisation, un Vol. 283 p. Paris, Lechevalier, édit.
— La sélection de la Canne à sucre. Revue scientifique , n° 7, avril 1929, p. 216-217.
— L’Agriculture à la Guadeloupe. Annales de Géographie , Vol. XXXVIII, 1929,
p. 480-500.
— Transport et maturation des fruits tropicaux. Revue scientifique, n° 11, juin 1929,
p. 345-346.
— Écrémage du latex d’Hévéa. Rev. Bot. Appl., 1929, p. 138-142.
— Multiplication des Hévéas sélectionnés. R. B. A., 1929, p. 303-310 et 382-391.
/
— Études sur le Cacao. R. B. A., 1929, p. 323-326.
— La Canne à sucre aux Philippines. R. B. A., 1929, p. 453-459.
— Fumure de la Canne à sucre, R. B. A., 1929, p. 568-580, 642-655, 707-715 et 765-773.
— Technique d’obtention de Seedlings de Canne à sucre à Java. R. B. A., 1929,
p. 785-789.
W. Russell, Attaché au Laboratoire. — Sur la présence de Sclérites dans les folioles
d’une Légumineuse Césalpiniée. Congrès du Havre de l’A. F. A. S. (sous presse).
— Nouvelles Légumineuses Césalpiniées africaines à appareil sécréteur (En collaboration
avec M. L. Hédin). C. R. Acad. Sciences, 18 mars 1929.
— Sur la Sous-Famille des Erismées (En collaboration avec M. Aug. Chevaliek).
C. R. Acad. Sciences, t. CLXXXVIII, 1929, p. 165.
— La Résistance des Blés aux gelées. R. B. A., 1929, p. 781-783.
L. Hedin, Ingénieur agronome, Stagiaire au Laboratoire. — Note sur le Mimusops
congolensis. Bull. Soc. Bot. France, t. LXXVI, 1929, p. 67-72.
— Nouvelles Césalpiniées africaines à appareil sécréteur (En collaboration avec
M. W. Russell). G. R. Acad. Sciences, t. CLXXXVIII, séance du 18 mars 1929.
— Sur quelques essences forestières exploitées au Cameroun. R. B. A., 1929, p. 39-52.
— Billes d’Okoumé du Gabon dérivées au Cameroun. R. B. A., 1929, p. 258-262.
— Culture du Manioc au Cameroun. R. B. A ., 1929, p. 311-314.
— La Mosaïque du Manioc au Cameroun (En collaboration avec M. J. Dufrénoy).
R. B. A., 1929, p. 361-365.
— Note sur le Bois d’Adoum ( Cylicodiscus gabunensis Harms). R. B. A., 1929, p. 446-
448.
— Les Rotins au Cameroun. R. B. A., 1929, p. 502-507.
— Une plante oléagineuse peu connue de l’Ouest africain : le Tetracarpidium cono-
phorum. R. B. A., 1929, p. 752-754.
L. Hédin, Stagiaire au Laboratoire. — Étude sur la Forêt et les Bois du Cameroun :
un volume in-8, 212 pages (sous presse),
R. Caty. — Les exigences et les aptitudes du Dattier. G. R. et Mém. de VAcad. des
Sc. Coloniales, p. 1-67 (avec préface de M. Aug. Chevalier.)
MUe M. Th. François. — Études chimiques sur deux espèces peu connues d’ Ara-
chides et sur une variété microsperme de VArachis hypogea. R. B. A., 1929,
p. 357-361. j
Laboratoire maritime du Muséum a Saint-Servan.
(ÉCOLE PRATIQUE DES HAUTES ÉTUDES).
Travailleurs admis au Laboratoire. — Le Laboratoire a été fréquenté en 1929 par un
certain nombre de Français et d’étrangers :
MM. Sollaud, Maître de Conférences à Rennes; Bugnon, Maître de Conférences à
Rennes ; Bessil, Professeur au Lycée Montaigne ; Chemin, Professeur au Lycée
Buffon; les élèves naturalistes de l’École Normale Supérieure, MM. Roubault,
Drach, Massal, Cousin, Lafon, L’Héritier, Bernard ; MUe Gambier;
M«>e Mazoué ; M. et Mme Chauchard, Chefs de Travaux de Physiologie
à l’École des Hautes Études ; M. Chauchard, Étudiant à la Sorbonne;
M. de Yirville, Assistant à la Sorbonne ; Ercegovic, Professeur au Lycée
de Split, Yougoslavie; Mme P. Czarnowska. Professeur au Lycée de Var-
sovie ; excursion de la Société Mayenne-Sciences, 23 personnes dirigées
par M. de Virville; M. et Mme G. Hamel; M. Y. Yamada, Tokio; M. Krupko,
Pologne; Excursion de l’Université d’Amsterdam, 15 étudiants dirigés par le
Professeur Th. J. Stomps; M. Meslin, Chargé de Travaux pratiques à la Faculté
des Sciences de Caen ; Lami, Assistant à l’École des Hautes Études ;
Dr Besse, de Genève; Mlle Geslawa Szymariska, Pologne; Dr Kajivara,
Faculté de Médecine d’Osaka ; Dr Schwartz, du Zoologisches Muséum
de Berlin; Mlle de Kérangué; M. Hatton.
M. et Mme Chauchard, Mlle de Kérangué, le Dr Kajivara, ont continué leurs re-
cherches de Physiologie sur l’excitabilité; M. Fischer a continué ses recherches
sur la répartition des êtres marins, et ses expériences sur les cultures de tissus
d’invertébrés marins; M. Hatton a entrepris des recherches expérimentales sur
la répartition et la croissance des organismes littoraux.
Les autres visiteurs de Laboratoire ont participé aux diverses excursions
faites sur le terrain, notamment aux îles Chausey, aux Ebibens, à La Brian-
tais, Saint-Suliac, etc. Le Laboratoire a participé à la caravane de Cancale, et
une excursion a débarqué sur les récifs d’Hermelles de la baie du Mont
Saint-Michel. Ces diverses excursions étaient dirigées par M. Fischer, Chef
des travaux.
Publications.
L. Mangin, Directeur du Laboratoire. — Sur la vitesse de croissance de l’Hydraire.
Tubularia indivisa L. Bull. Laboratoire Saint-Servan, IV, p. 20.
E. Fischer, Chef des travaux. — Recherches de Bionomie et d’Océanographie litto-
rales sur la Rance et le littoral de la Manche. Ann. Inst. Océanogr., t. V, 1929,
p. 204-429.
— Sur la distribution et les conditions de vie de Mytilus edulis L. sur les côtes de la
Manche. Journ. de Conchyliologie, LXXIII, 1929, p. 109.
— 52 —
E. Fischer, Chef des travaux. — Le Ciriipède Balanus amphitrite Darwin à Saint-
Servan. Bull. Laborai. Saint-Servan, IV, p. 10.
— Sur la vitesse de croissance de quelques espèces marines, animales et végétales.
ld., IY, p. 11.
— Faune et flore de Saint-Servan en 1929. ld., IV, p. 14.
— Le tissu lymphocytogène des Crustacés étudiés en survie in vitro. C. R. Soc. Bio -
logie, Cil, 1929, p. 764.
P. de Beauchamp. — Sur la faune de la Rance canalisée. Bull. Laborat. Saint-Servan,
IV, p. 9.
P. Bugnon. — Date de floraison de Zostera nana en 1929. Bull. Laborat. Saint-Servan,
IV, p. 14.
Laboratoire de recherches maritimes
[Navire « Pourquoi-Pas? »]
(ÉCOLE PRATIQUE DES HAUTES ÉTUDES).
Directeur du Laboratoire : J.-B. Charcot, Membre de l’Institut.
Mission de 1929. — Première Croisière. — Le Pourquoi-Pas? est retourné dans l’Océan
Arctique. Ses escales furent : Stornoway (Hébrides), Loch Inchard (côte Ouest
d’Écosse), Feroë, Eskifiordur (côte Est d’Islande), Akureyri (côte Nord d’Islande),
Jan Mayen, Patreksfiord (côte Ouest d’Islande) et Reykjavik. Il traversa la ceinture de
glaces jusqu’à l’entrée du Scoresby Sund, puis, toujours dans les glaces, arriva au Cap
Nord d’Islande.
Les collaborateurs scientifiques étaient le Professeur Mercanton, de l’Université de
Lausanne, et son aide M. A. Renaud, MM. R.-Ph. Dollfus et P. Wallet.
124 prises de plankton ont été effectuées, et un nombre semblable d’échantillons
d’eau de mer rapportés pour analyse avec températures. La valeur de leur pH a été
déterminée.
18 stations biologiques maritimes et 12 à terre ont permis de rapporter d’impor-
tantes collections, classées et remises au Muséum National d’Histoire naturelle.
Une base a été établie à Jan Mayen et la hauteur exacte du Beerenberg a pu être
ainsi déterminée.
Observations nombreuses de magnétisme terrestre et d’échantillons de basalte.
Observation de la marche du glacier Sud de Jan Mayen et des régions des glaces de
la Mer du Groenland.
Observations de la densité des eaux des fiords avec un appareil nouveau de MM. La
Cour et Schou de Copenhague.
Le sondeur acoustique Marti nous a permis de relever un intéressant profil du fond
de la mer, depuis l’île Jan Mayen jusqu’à la côte Orientale du Groenland et, toujours
dans les glaces, depuis cette dernière jusqu’à la côte Nord d’Islande.
Outre une nombreuse documentation photographique, plus de 50 aquarelles et
études à l’huile ont été rapportées.
Deuxième Croisière. — Celle-ci, de courte durée, s’est limitée à la Manche orientale
et au golfe de Gascogne.
M. R.-Ph. Dollfus a continué des prises de plankton, d’échantillons d’eau de mer
et de détermination du pH.
M. P. Idrac a pu expérimenter la résistance jusqu’à 4.000 mètres de profondeur de
cylindres destinés à contenir des appareils océanographiques enregistreurs. Il a mesuré
la différence en vitesse des courants à la surface et au fond de la Fosse centrale de la
Manche.
— 53 —
Une étude méthodique du sondeur acoustique Marti a permis de répondre à un
questionnaire du Ministère de la Marine.
Les résultats de cette croisière sont condensés dans un rapport remis à M. le Direc-
teur du Muséum National, qui sera publié sous le titre de « Rapport préliminaire sur
la campagne du Pourquoi-Pas? dans les Annales Hydrographiques, et paraîtront in
extenso dans diverses publications.
Ont déjà été communiquées à l’Académie des Sciences : une note du Dr Charcot
résumant les « Travaux de la Mission de 1929»; une note du Professeur
P.-L. Mércanton sur « La véritable hauteur du Beerenberg » (Publiées
dans les C. R. de l’Acad. des Sciences.)
Les travaux géologiques poursuivis depuis 1921 par le Pourquoi-Pas? d’après une
technique et avec les appareils imaginés à bord ont permis à M. Louis Dau-
geard de soutenir en 1929 une thèse de doctorat sur les « Observations de
Géologie sous-marine et d’Océanographie relatives à la Manche » et de publier
la première carte géologique du fond d’une mer.
Le « Rapport préliminaire » en cours de publication comprend :
Un rapport général du Dr Charcot sur la mission accompagné de rapports sur les
sondages par le son dans l’Océan arctique et sur une observation de dépression
sous le vent d’une haute montagne.
Un rapport du Ct. Chatton sur le fonctionnement du sondeur acoustique Marti.
Un relevé par M. Y. Lecam des sondages obtenus en cours de croisière et une liste com-
plète des opérations océanographiques effectuées.
Un rapport du Professeur Mércanton sur la mensuration du Beerenberg et un autre
sur la densité de l’eau de mer dans les fiords et dans la banquise.
Des rapports de M. R.-Ph. Dollfus, sur les collections rapportées, sur l’étude du
plankton et sur les mensurations du pli.
Un rapport de M. P. Idrac sur les courants de profondeur de la fosse centrale de la
Manche.
Bibliothèque.
Ouvrages et brochures reçus en 1929 : 420.
Collections de périodiques en cours : 1110.
Prêts permanents aux Laboratoires : 85; temporaires : 1935.
Communications au public : 2350 ouvrages et 55 manuscrits (non compris les ouvrages
de références).
Travaux extraordinaires : Inscription au registre d’entrée-inventaire de 5200 ouvrages
du fonds ancien, formant plus de 15000 volumes; classement de 1200 cartes;
détermination de 1500 doubles.
Relevé de 6743 ouvrages existant dans 5 Laboratoires du Muséum et dont 3448 ne se
trouvent pas à la Bibliothèque Centrale (Subvention de l’Académie des Sciences
par le Fonds Loutreuil).
Publications.
L. Bultingaire, Bibliothécaire. — La Bibliothèque du Muséum national d’Histoire
naturelle. Rev. scientif. ill., 67e année, n° 16, p. 484-489.
L. Bultingaire, Bibliothécaire. — La 11e Exposition des artistes animaliers français
. et la Rétrospective de J.-B. Ou- dry. Bull. Muséum, 1929, p. 56-57.
— Analyses et Comptes Rendus dans Re vue des Bibliothèques, 1929.
— Inventaire des périodiques scientifiques des bibliothèques de Paris, dressé sous la
direction de M. Alfred Lacroix. Supplément I. Paris, Masson, 1929, in-8°,
xv-283 p.
L. de Nussac, Sous-Bibliothécaire. — Essai de bibliographie hippique du Limousin.
Bull. Soc. scientif. histor. et archéol. de la Corrèze, t. LI, lre livr., 1929, 61 p.
— Notes sur les jardins botaniques du Limousin en 1793-1801 et sur les professeurs
Cassius et Jolyclerc. Rev. scientif. du Limousin, 33e année, n° 354, juillet-
août 1929, p. 288-292.
— 55 —
COMMUNICATIONS.
L’Immunité naturelle antivenimeuse et antirabique
du Lérot commun (eliomys nitela schreb),
par Mme M. Phi sali x.
Les Poissons, les Batraciens et les Serpents nous ont donné de
fréquents exemples d’immunités multiples, simultanées, en par-
ticulier contre le venin de vipère et le virus rabique. Le fait est,
au contraire, exceptionnel chez les Oiseaux et les Mammifères,
Nous l’avons signalé chez le Hérisson, doué d’une forte immunité
antivenimeuse (x) et d’une résistance certaine, mais moindre, au
virus rabique, malgré le pouvoir fortement rabicide de son sang (2).
Le lérot commun en est un autre exemple. Ce petit Rongeur ré-
siste non seulement à la morsure de la vipère et à l’inoculation de
son venin, mais encore au virus rabique.
Immunité antivenimeuse. — Rappelons d’abord sa grande résis-
tance au venin, qui le place immédiatement après la vipère elle-
même dans l’échelle de résistance des divers animaux au venin de
cette dernière.
Les habitudes surtout nocturnes du lérot, et sa préférence
marquée pour les fruits de nos treilles et de nos espaliers ne l’ex-
posent guère aux rencontres avec la vipère, qui ne circule que pen-
dant le jour et fréquente d’autres lieux. Son attitude vis-à-vis
du serpent n’en est que plus surprenante : à peine le tête-à-tête
est-il réalisé, que le lérot engage délibérément la bataille en se pré-
cipitant sur la vipère; il la mord férocement, à répétition, exécu-
tant, dans l’intervalle réduit des morsures, de petits sauts verticaux
ou de côté à la façon de la Mangouste en combat avec le Cobra, et
(1) C. Phisalix et G. Bertrand. Recherches sur l’immunité du Hérisson contre le
venin de Vipère. C. R. Soc. Biol., 1895, t. XLIII, p. 639.
(2) M. Phisalix. Pouvoir rabicide du sang du Hérisson et pouvoir vaccinant
contre l’épreuve intra-cérébrale de virus rabique fixe, du mélange neutre virus-sérum
inoculé dans l’encéphale du lapin. C. R. Ac. des Sc., 1926, t. CLXXXII, p. 288.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 1, 1930.
— 56
qui lui permettent d’échapper à la plupart des ripostes. Il lui arrive
néanmoins d’être mordu, surtout au début du combat, et même
de recevoir un coup de croc dans son œil saillant; le combat n’en
continue pas moins jusqu’à la mise à mort de la vipère qui est
bientôt déchiquetée et partiellement dévorée. Si on considère que
les adversaires ont des poids sensiblement égaux, et que le tube
digestif du lérot n’a pas l’extensibilité de celui des Serpents, on
comprend que le petit rongeur s’y prenne à deux fois pour manger
complètement sa victime.
Les péripéties du duel sont toujours les mêmes; elles ont été
relatées en 1909 par G. Billard (1); nous en avons été aussi fré-
quemment témoin, et elles ont été enregistrées en un film démons-
tratif par M. Bidot de la maison Pathé.
Après morsure, unique ou multiple, aucun symptôme général
d’envenimation ne se manifeste; les plaies saignantes du lérot
guérissent comme des plaies ordinaires.
Nous avons fixé expérimentalement la limite de résistance du
lérot en inoculant à divers sujets, sous la peau ou dans le péritoine,
des doses variables d’une solution à 1 pour 500 de venin de vipère,
dans l’eau salée à 7 pour 1000. Nous avons vu ainsi que pour faire
périr un lérot adulte du poids de 50 grammes il ne faut pas
moins de 10 milligrammes de venin. Cette dose est capable de
tuer 25 cobayes adultes, et cinq vipères qui la recevraient sur
les centres nerveux. L’immunité du lérot est donc élevée ; elle est
due en partie aux propriétés antivenimeuses de son sang.
Immunité antirabique. Expérience. — 6 lérots adultes reçoivent
chacun 0 cc. 50 d’une émulsion épaisse de virus rabique fixe, trois
dans les muscles de la cuisse, les autres dans les muscles de la
nuque.
2 témoins reçoivent semblablement dans les muscles de la nuque
une émulsion épaisse d’encéphale de lapin normal.
L’inoculation est faite le 18 octobre, et les sujets sont tenus à la
température moyenne de 13° à 14°. Ils s’endorment vers le milieu
de novembre pour ne s’éveiller définitivement qu’au printemps.
Cinq mois après l’inoculation, aucun de nos sujets ne manifeste
le moindre symptôme rabique; l’un d’entre eux et un témoin sont
envahis, en même temps, par une même mycose cutanée généralisée,
qui entraîne la mort de ces deux sujets à quatre jours d’intervalle.
Les autres sujets ayant reçu du virus n’ont été sacrifiés que plus
tard; leur encéphale n’était pas infectant.
Nous avons recherché, devant ce résultat qui établit l’immunité
f) G. Billard. Immunité du lérot ( Eliomys nitela Schreb) contre le venin de
Vipère. C. R. Soc. Biol, 1909, t. LXVI1, p. 90.
— 57
du lérot au virus rabique, les propriétés de sérum, son comporte-
ment vis-à-vis du virus.
Pouvoir rabicide -du sérum de lérot. Expérience. — 8 lérots sont
mis successivement en résolution par l’éther; et leur sang est pré-
levé aseptiquement par ponction du cœur, mis à nu. Le sérum,
8 centimètres cubes environ, est mélangé à un égal volume d’une
émulsion centésimale de virus rabique fixe. Le mélange est filtré
sur toile batiste et sur papier, et tenu au frais pendant une nuit.
Il est alors centrifugé, le liquide surnageant décanté et remplacé
par de l’eau salée physiologique, qui lave le culot. Après nouvelle
centrifugation, le volume de l’émulsion est ramené, par décantation
partielle, au dixième de celui de l’émulsion centésimale employée;,
on a ainsi une émulsion décimale de virus. Elle est inoculée aussi-
tôt sous les méninges de deux lapins à la dose de 0 cc, 25 pour cha-
cun; l’un des lapins meurt le lendemain d’une Septicémie à Pas-
ieurella; mais l’autre résiste et ne manifeste aucun symptôme
rabique. Il n’avait d’ailleurs pas l’immunité naturelle, et ne l’avait
pas acquise; en effet, éprouvé, 4 semaines après, par inoculation
sous-méningée d’une émulsion décimale de virus rabique fixe, il
présente les premiers symptômes de rage le 9e jour, est couché le
10e jour, et meurt rabique le 13e jour.
Ainsi, le mélange, à parties égales, émulsion centésimale de
virus rabique-sérum de lérot s’est montré neutre pour l’encéphale
du lapin vivant; en d’autres termes, le sérum de lérot eslrabicide in
vitro, se comportant comme le sérum d’anguille, de vipère, de
couleuvre et de hérisson, mais différant de ce dernier en ce que le
mélange virus-sérum de lérot ne vaccine pas le lapin qui le reçoit
sur les centres nerveux, comme il arrive avec le mélange virus-
sérum de hérisson.
Le sérum de lérot, antivenimeux comme on le savait déjà, est
donc aussi antirabique.
On sait que le pouvoir rabicide in vitro du sérum n’assure pas
toujours l’immunité antirabique du sujet dormeur; mais du moins,
il la favorise en gênant l’ évolution régulière du virus et parvenant
à la longue à le tuer définitivement. Le sérum de hérisson en est
un exemple : très rabicide in vitro, il ne protège cependant le héris-
son qui a reçu du virus fixe que dans 25 0/0 des cas ; mais la période
d’incubation est retardée, la période d’état allongée et entrecoupée
de rémissions; enfin l’encéphale des hérissons morts rabiques n’est
pas toujours infectant (x).
f) M. Phisalix. Hérisson et virus rabique. Bull. Soc. de Path. exot., 1922, p. 779-
784.
De V ORGANE GÉNITAL EXTERNE DE LA JUMENT,
par M. H. Neuville.
Dans un précédent travail, où j’étudiais certains caractères de
la morphologie humaine, j’ai eu l’occasion de discuter, enme basant
sur des données comparatives empruntées à l’anatomie des Mam-
mifères supérieurs, quelques-unes des particularités anatomiques du
genre humain.
Les organes génitaux fournissent à ce sujet des termes de compa-
raison dont diverses recherches m’ont démontré l’importance. J’ai
été amené ainsi à exprimer, en la fondant sur des observations
directes, l’opinion que l’on cherche vainement chez les Primates,
malgré quelques affirmations contraires, une formation vraiment
identique à l’hymen féminin. J’ajoutais que la présence, chez la
femme, de cette formation à laquelle il est abusif de donner le
nom d’organe, mais à laquelle cependant, avant même qu’elle ne
fût anatomiquement connue, il a généralement été attribué dans
la vie sociale une importance supérieure à celle que peut lui re-
connaître l’anatomie (se reporter notamment au Deutéronome),
me semble liée à des conditions d’existence artificielles, retardant
la vie sexuelle et caractérisant depuis longtemps l’humanité.
J’écrivais à ce propos que, le temps agissant, l’on pourrait peut-
être voir se développer chez les animaux domestiques, soumis eux
aussi à des conditions rappelant celles des sociétés humaines, quelque
chose de plus identifiable à l’hymen féminin que certaines dispo-
sitions, ressemblant plus ou moins à celui-ci, présentées par quelques
Mammifères.
Il se trouve que des travaux de M. Mobillo, publiés il y a une
quinzaine d’années, mais introuvables ici et dont je n’ai pu avoir
connaissance qu’à la fin de l’année dernière, paraissent confirmer
et même étendre, notablement, l’hypothèse que je formulais ainsi.
N’envisageant pour le moment que le cas de la jument, je vais
m’efforcer de résumer la question en rappelant certains faits gé-
néraux ou spéciaux relatifs au sujet dont il s’agit, et qu’il importe
de ne pas perdre de vue si l’on ne veut risquer de saisir incom-
plètement la portée des détails observables, voire même de se
laisser aller à des conclusions prématurées.
Les mentions de formations hyménales chez la jument sont très
Bulletin du Muséum , 2e s., t. II, n° 1, 1930.
— 59
anciennes. Duvernoy, aprè^ Brugnone, citait les Solipèdes parmi
les animaux auxquels, avec une hardiesse qui, dans la suite, em-
porta parfois la conviction, il attribuait hâtivement un hymen
identique à celui de la femme, sinon plus évident même et plus
constant. Chaque fois que j’ai entrepris de vérifier ses dires, il
m’a paru être tombé dans des exagérations inspirées, semble-t-il,
du souci d’étendre, en les renforçant par des constrastes, les opi-
nions classiques alors d’Ambroise Paré et de Buffon, mal ren-
seignés tous deux à cet, égard. D’autres observations, et elles furent
assez nombreuses, se montrèrent plus dignes de créance; elles n’en
laissaient pas moins, jusqu’ici, l’impression que ces formations
hyménales des Solipèdes restent très imparfaites par rapport à ce
que présente le genre humain, et ces formations n’ont été présen-
tées que comme exceptionnelles par maints auteurs expérimentés.
En général, ces observations ne s’accompagnaient pas de rensei-
gnements sur l’état des voies génitales au delà des membranes
hyménales ou hyménoïdes. Or l’on sait actuellement que certaines
particularités de la région vestibulaire ne sont souvent que la trace
d’anomalies plus profondes et plus ou moins étendues du tractus
génital, provenant de fusions restées incomplètes ou irrégulières
entre les canaux de Müller. Il n’est pas inutile de préciser, en remé-
morant ces anomalies, que la tendance à l’oblitération du passage
vestibulo-vaginal, d’aspect très variable, pouvant résulter de ces
processus anormaux, ne saurait être rapprochée tout au plus
qu’embryologiquement de l’hymen féminin, et encore à condition
d’admettre pour celui-ci un mode de formation restant très discuté.
Les recherches de M. Mobilio ont été approfondies et ses des-
criptions d’hymens semi-lunaires, bipartis (ou à septum), circulaires,
frangés, annulaires, rappellent de très près les innombrables des-
criptions, et les interminables discussions, consacrées à la morpho-
logie de l’hymen féminin. Ses conclusions sont catégoriques : il
admet que dans la jument, l’ânesse et la mule, il existe un hymen
reproduisant les formes de celui de la femme, et jusqu’à la plus
complète de celles-ci qui est, écrit-il, celle d’un diaphragme sim-
plement perforé. Ses études ont porté sur des sujets adultes ou
même très âgés. Sa technique a consisté dans l’examen de la partie
terminale du tractus génital, séparée de la partie profonde par
section vaginale, et plongée dans l’eau de façon, dit-il, à obtenir
une distension naturelle. Comme milieu de conservation, il a em-
ployé l’acide phénique à 3 0 /O.
Pour la jument comme pour les autres espèces, j’ai fait porter
mes recherches, le plus possible, sur des fœtus et de très jeunes
sujets dont l’état d’intégrité sexuelle soit indubitable, et où aucune
trace de modifications pathologiques ne puisse introduire un élé-
ment de doute sur lequel il importe d’être parfaitement renseigné.
— 60 —
Je fais ainsi allusion à des phénomènes dont il est en effet néces-
saire de bien connaître la portée, car ils sont susceptibles d’en-
gendrer des formations secondaires trop souvent méconnues, dont
la possibilité même est parfois ignorée, et qui peuvent modifier
profondément, dès le début ou au cours de la vie, les caractères
de cette région intermédiaire au vestibule et au vagin dans laquelle
se rencontre l’hymen.
Les variations morphologiques de cette région, si nombreuses et
si étendues qu’elles constituent avec une fréquence relative de
véritables malformations, n’ont guère été étudiées que chez la
femme. Elles sont le plus souvent congénitales, mais elles peuvent
aussi être acquises. Un exemple assez banal de ce dernier cas doit
être cité : c’est celui de certaines alrésies pouvant aboutir à la
fermeture complète de l’hymen. Dans quelques cas de ce genre,
le caractère secondaire de cette imperforation a pu être authen-
tiquement démontré chez la femme ; l’oblitération de l’orifice hymé-
nal a même pu s’observer après la conception, et la récidive de
cette occlusion a pu être constatée en outre après intervention chi-
rurgicale.
Ces cas extrêmes étant rappelés, il importe de ne pas perdre
davantage de vue ceux dans lesquels un simple rétrécissement du
détroit vestibulo-vaginal s’effectue, jusque dans l’âge adulte, et
sans que l’examen histologique lui-même puisse toujours renseigner
sur le caractère acquis de ces anomalies. Je ne remémorerai ici
les occlusions et réocclusions de la vulve, normalement observables
sur quelques Mammifères supérieurs, que pour mentionner qu’elles
diffèrent trop des formations vraiment hyménales pour leur être
assimilées ou même en être rapprochées.
Sans vouloir tendre en aucune façon à tirer des faits précédents
des conclusions critiques quant au résultat des observations rela-
tives à la jument, je me crois fondé à en conclure que l’étude de
fœtus et de très jeunes individus est fondamentale pour le sujet
envisagé.
J’ai donc examiné des fœtus de juments à divers stades, et je
dois ouvrir ici une nouvelle parenthèse, relative à la technique de
préparation et d’examen. Après des essais variés, je me suis arrêté
aux procédés suivants. Une fois l’examen extérieur terminé en
m’aidant au besoin, avec les plus extrêmes précautions, d’un spé-
culum nasi, je prélève l’organe entier en lui laissant une marge
très large; j’introduis dans le vagin, avec ou sans l’aide du spécu-
lum ou d’une petite valve appropriée, une sonde cannelée, et je
fends latéralement la vulve, le vestibule et le vagin (voir fig. ci-
contre), de façon à pouvoir les étaler et les refermer alternative-
ment pour faire varier l’observation dans la plus large mesure. Si
l’examen immédiat à l’état frais met le mieux en évidence cer-
— 61 —
taines données, celui de pièces durcies à point pour éviter les défor-
mations cadavériques en est le très utile complément. La flaccidité
des tissus, et spécialement des tissus fœtaux, entraîne facilement,
surtout si elle est accentuée par un commencement d’altération,
des méprises dont il importe de se garder. Par contre, la rétraction
produite par des liquides conservateurs doués d’un pouvoir déshy-
dratant ou coagulant trop énergique, gêne considérablement et
peut fausser, elle aussi, les observations.
L’alcool m’a presque constamment donné de mauvais résultats
pour l’étude du tractus génital femelle; à un titre suffisamment
élevé pour assurer une parfaite conservation, il rétracte et déforme
au point de dénaturer certains détails, même sur des sujets âgés;
à titre faible, il tend à exercer son action dissociante, et il est dif-
ficile de réaliser et de maintenir une juste limite de concentration,
en raison de la teneur en eau des tissus en question. Le formol com-
mercial dilué de 20 à 30 parties d’eau suivant le volume des pièces,
ne m’a au contraire manifesté d’autres inconvénients que ceux
qui résultent de l’action trop connue des vapeurs de formaldéhyde
sur les muqueuses respiratoire et oculaire de l’observateur. L’im-
portance de quelques autres détails de technique apparaîtra de
façon plus convaincante après la description qui va suivre.
Je ferai porter plus particulièrement celle-ci sur l’organe d’un
fœtus femelle d'Equus caballus, dont l’âge se situait à peu près au
milieu de la septième période de Gurlt; il était donc près du terme.
A ce stade, il est vrai, bien des détails diffèrent de ceux que pré-
sentera l’état adulte; mais ce sont là surtout des différences de
proportions, portant sur des points repérables, et qui ne pourraient
fausser des conclusions que dans l’éventualité d’une évolution
anormale. A ce stade donc, on peut distinguer à première vue, à la
périphérie de la vulve, un bourrelet rappelant grosso modo des
labia majora, et dont le pourtour forme un ovale à peu près régu-
lier mesurant 30 millimètres de long sur 25 de large. Intérieurement,
cette formation, d’aspect cutané, est doublée par une autre, d’as-
pect muqueux, aboutissant, du côté ventral, à un volumineux
gland clitoridien encapuchonné par une partie amincie du précé-
dent bourrelet, et auquel la partie interne de la vulve se rattache
par une sorte de frein.
A partir de la limite bien tranchée où l’aspect cutané fait place
à l’aspect muqueux, commence, sans formation de labia minora,
un vestibule se continuant d’une seule venue jusqu’à un niveau
situé, à cet état (il peut varier dans la suite), à peu près au milieu
de l’ensemble formé par ce vestibule et le vagin qui lui fait suite. Le
méat urinaire s’ouvre dans le fond de la première de ces deux ré-
gions, à un centimètre à peine en avant de la limite vestibulo-
vaginale.
— 62 —
Celle-ci est marquée par un cercle à peu près régulier d’anfrac-
tuosités dont je dirai, conformément à une comparaison banale
en anatomie, qu’elles sont en nids de pigeons, avec ouvertures di-
rigées dans le sens proximal, c’est-à-dire vers l’utérus; la cavité
Equus caballus L. — Organe génital d’un fœtus près du terme. La vulve, le vestibule
et le vagin sont ouverts latéralement, dans le sens longitudinal,
o, o, ovaires; t , t, cornes utérines; u, utérus; r, rectum; v, vagin; C, C, cryptes séparant
le vestibule du vagin; i, vestibule ( introitus vagince); m, méat urinaire; V, vulve;
c, clitoris; c', son capuchon; a , anus. Environ 2/3 gr. nat. Collections d’Anatomie
comparée : A. 14.508.
de chacune admet facilement la tête, sphérique et d’un diamètre
d’environ 5 millimètres, de grosses épingles de verre dont je me sers
au cours de ce genre de manipulations. Sur la pièce que je figure
ci-contre, je compte six de ces anfractuosités, que je désignerai
sous le nom de cryptes, car ce sont bien là des cryptes ou sinus de
la muqueuse. Je rappellerai en passant que de telles formations
sont fréquentes chez les Mammifères et y revêtent divers aspects;
observée d’abord sur des bestiaux, leur existence fut ensuite indû-
ment étendue au genre humain, et d’amusantes controverses en
résultèrent entre quelques anciens anatomistes.
Dans le vestibule surtout, toutes les précautions étant prises,
je le répète, pour que les dispositions naturelles ne soient en rien
modifiées, la muqueuse présente des plis longitudinaux dont le
point de départ est souvent déjà visible sur sa partie extérieure-
ment apparente. Au delà de la ligne des cryptes ou sinus, la mu-
queuse est plus lisse; en l’absence de toute traction, elle présente à
peine quelques indications de très légers plissements superficiels,
longitudinaux eux aussi. A ce stade, le vagin ainsi formé se conti-
nue presque à plein canal avec l’utérus.
Vestibule et vagin n’ont ici, comme ailleurs, que des cavités
normalement virtuelles. Je n’ai pas vu, sur la pièce que je décris
ni sur aucune autre de stades voisins, s’étendre des adhérences
entre leurs parois. Les bords des cryptes ou sinus dont je viens de
parler n’y gênent en rien la pénétration : de dehors en dedans, des
instruments tels qu’une sonde cannelée ordinaire, ou même la
partie aplatie d’une sonde de Félizet, ou même encore une valve
d’un petit spéculum ad hoc, maniés avec les plus extrêmes précau-
tions, pénètrent facilement de la vulve jusque dans le vagin, et
l’on peut voir ainsi que vestibule et vagin se laissent distendre sans
que le léger rétrécissement régnant entre eux produise une résis-
tance identifiable à celle que provoque l’hymen sur un fœtus fémi-
nin de développement général équivalent.
Dans quelle mesure les dispositions ainsi décrites se modifient-
elles normalement sur la jument adulte ? Il est toujours difficile
de répondre exactement à une question de ce genre, l’évolution
ne pouvant être envisagée dans chaque cas que par comparaison
et sans certitude absolue quant à l’aboutissant final de ce cas. Un
état identique à celui que je viens de décrire s’observe couramment
sur des fœtus de juments à terme; sous réserve des variations indi-
viduelles, je crois pouvoir le considérer comme typique, et, exa-
miné avec toutes les précautions que je viens de rappeler, il ne
comporte aucune formation hvménale. Il est très possible, et même
assez probable, que l’évolution soit ici plus tardive et plus irré-
gulière encore que dans le genre humain, qu’elle n’aboutisse qu’à
des dispositions adultes encore plus variables et foncièrement même
très aléatoires, et que cela traduise une moins complète fixation
du caractère ici étudié; toutes ces suppositions me paraissent bien
proches de la réalité.
Je dois en tout cas faire remarquer que certains modes de pré-
paration peuvent donner, sur des pièces identiques à celle que je
figure ici, l’impression qu’il existe un anneau diaphragmatique, ou
plutôt un bourrelet membraneux, dans la région de ce que j’ap-
pelle les cryptes. En effet, si l’on distend le vestibule en faisant
cesser l’action dilatatrice au niveau de celles-ci, les membranes
formant « nids de pigeons » (voy. ci-dessus) peuvent s’étaler, pa-
raître se continuer les unes avec les autres, et donner l’impression
d’un diaphragme annulaire, surtout si la pièce a déjà perdu, par
altération, un peu de sa faible tonicité. Si, d’autre part, on sectionne
le vagin près de sa jonction avec l’utérus, et que l’on examine la
région des cryptes en dilatant seulement celle qui la surmonte,
c’est-à-dire le vagin et non le vestibule, on obtient plus encore
l’impression qu’un anneau membraneux, plus ou moins lobé,
règne à la limite vestibulo-vaginalc ; cet aspect existe même déjà
sur une pièce simplement étalée, comme celle que je figure ci-
contre. Si, enfin, sur une pièce sectionnée comme je viens de le dire,
on injecte du liquide de l’intérieur vers l’extérieur, on obtient un
résultat rappelant, mais très imparfaitement, celui que fournit
l’injection d’une veine valvulée, pratiquée à contre-sens.
Je ne pousserai pas plus avant les comparaisons anatomiques
ou bibliographiques dans lesquelles il y aurait lieu d’entrer ici.
En tenant compte des faits positifs ou négatifs les mieux établis,
il ne semble pas possible de conclure que, dans leur état actuel
■d’évolution, les femelles d’ Équidés présentent de façon vraiment
normale, bien fixée, c’est-à-dire avec constance, des dispositions
vestibulo-vaginales identifiables à celles de la femme. Les obser-
vations de M. Mobilio en font cependant connaître de très remar-
quables, et même si des études ultérieures corroboraient le carac-
tère passablement rare attribué jusqu’ici à certains des faits qu’il
a décrits, ces observations n’en resteraient que plus dignes d’in-
térêt en faisant assister à la formation encore indécise d’une par-
ticularité très discutée.
- 65 _
Note critique sur quelques Trochilidés
DU GENRE ThALURANIA,
par M. J. Berlioz.
M. Rousseau-Decelle, le collectionneur bien connu spécialiste
des Trochilidés, nous a communiqué une série de dépouilles de
Thalurania Fannyæ, qu’il a trouvées récemment parmi des lots
de Trochilidés de Bogota, et qui, en révélant des caractères mor-
phologiques encore peu connus chez cet oiseau, apportent peut-
être quelque lumière sur les affinités de diverses formes du genre
Thalurania. Ce sont ces affinités que nous nous proposons de dis-
cuter dans cette note.
Le Th. Fannyæ, comparativement à son plus proche allié appa-
rent, le Th. verliceps, que d’aucuns considèrent comme spécifique-
ment distinct, d’autres seulement comme une sous-espèce locale,
est en réalité un oiseau peu constant et mal défini : le bleu métal-
lique de l’abdomen plus sombre et plus pourpré, la ceinture sca-
pulaire bleue plus étendue que chez verliceps, la plaque lumineuse
céphalique verte également, mais généralement bordée de bleu en
arrière, la queue plus profondément fourchue, sont les caractères
généralement admis pour distinguer les c f de Fannyæ, les $ étant
par contre très semblables. Mais entre le type de Fannyæ, décrit
par Delattre et Bourcier {Rev. Zool., 1846), du Rio Dagua (Co-
lombie occidentale), avec la plaque céphalique entièrement verte,
et les autres spécimens de Colombie référables à l’une de ces deux
formes, interviennent quelques différences de détail, qui n’ont pas
échappé aux systématiciens. Par ailleurs, parmi les auteurs récents
les plus qualifiés qui se soient occupés de la question, ni E. Simon
dans son Histoire naturelle des Trochilidæ (1921), ni Chapman dans
ses ouvrages : Bird-Life in Colombia (1917) et Bird-Life in Ecua-
dor (1926), n’ont pu, faute de documents suffisants, assigner de
localisation géographique précise aux deux formes litigieuses
T. Fannyæ et verliceps. Ajoutons aussitôt que pour l’instant la
question géographique reste encore sans solution exacte.
Mais la série de spécimens précitée, tout en n’apportant que des
présomptions sur ce point (on peut dire seulement que tous sont
préparés à la manière des Oiseaux de Bogota), montre clairement,
Bulletin du Muséum, 2* s., t. Il, 1930. 5
— 66 —
— ce que l’on pouvait seulement soupçonner d’après les connais-
sances acquises, — qu’il existe tous les intermédiaires possibles
entre le Fannyæ typique, de la Colombie occidentale, et l’espèce
commune en Colombie orientale, Th. colombica, si abondante tou-
jours dans les lots de Bogota et caractérisée par la prase céphalique
du cC entièrement bleue. Dans cette série, certains spécimens, soit
adultes, soit immatures, — ceux-ci reconnaissables aux plumes
lumineuses éparses sur le front et à la queue moins fourchue, — ont
la plaque céphalique entièrement verte; chez d’autres, — même
immatures, — elle présente quelques plumes bleues irrégulièrement
disposées en arrière; un seul enfin a tout le tiers postérieur de cette
plaque de la couleur bleue du colombica, avec les deux tiers anté-
rieurs verts comme chez Fannyæ et verticeps. Comme d’autre part
les autres caractères de coloration sont exactement les mêmes chez
colombica et chez Fannyæ (dessus vert foncé noirâtre, avec la
ceinture scapulaire bleue bien définie et interrompue seulement au
milieu, abdomen bleu violet, etc.), on est amené à penser que
Fannyæ est en réalité surtout voisin de colombica, bien qu’aucun
des spécimens intermédiaires ne présente une queue aussi profon-
dément fourchue que certains mâles très adultes do colombica; mais
ce caractère des rectrices est trop étroitement fonction de l’âge
pour acquérir une grande valeur critique.
Si l’on étend ces considérations aux formes voisines de Thalu-
rania, habitant les régions proches de la Colombie, on voit qu’il
existe en réalité une chaîne presque ininterrompue de six formes
différentes, étroitement alliées les unes aux autres et se remplaçant
géographiquement, avec toutes sortes de spécimens intermédiaires.
Ce sont, du sud au nord :
Th. hypochlora (Gould) : o* plaque céphalique et tout le dessous
du corps vert métallique, seulement teinté de bleuâtre sur les
flancs; taches scapulaires bleues réduites. Queue peu fourchue (dis-
tance du sommet des rectrices médianes à celui des externes :
12 à 15 millimètres); bec plus allongé (19 à 21 millimètres).
Hab. : Ecuador moyen (zone tropicale de la région à l’est de
Guayaquil, sur la ligne de Quito : seules localités certaines).
Th. verticeps (Gould) : & plaque céphalique, gorge et poitrine
vertes, taches scapulaires réduites, flancs et abdomen bleu métal-
lique, ce dernier souvent marqué de verdâtre sur la ligne médiane.
Queue un peu plus fourchue (15 à 18 millimètres); bec comme
Th. hypochlora (chez les spécimens de la région de Quito).
Hab. : Ecuador septentrional; c’est la forme reçue couramment
dans les collections de Quito (zone subtropicale des Andes de l’Ecua-
dor et de la Colombie, selon Chapman).
— 67 —
Au nord de l’Ecuador, on trouve des passages avec la forme sui-
vante.
Th. Fannyæ (D. et B.) : cd plaque céphalique verte, généralement
bordée plus ou moins de bleu en arrière. Couleur verte du dos plus
sombre avec la ceinture scapulaire bleue mieux définie. Abdomen
bleu violet. Queue très fourchue (16-24 millimètres); bec plus
court (17-19 millimètres).
Hab. : Colombie occidentale (dans la zone tropicale seulement ?)
jusqu’à Panama, et les confins de l’Ecuador.
Il existe des intermédiaires avec la forme suivante.
Th. colombica (Bourcier) : o* plaque céphalique entièrement
bleue. Couleurs semblables à celles de Fannyæ, avec la ceinture
scapulaire souvent même complète (passage avec Th. venusta ).
Queue la plus fourchue (jusqu’à 26 millimètres); bec le plus court
(16-18,5 millimètres).
Hab. : toute la Colombie septentrionale et orientale et les confins
du Venezuela; c’est la forme courante dans les collections de Bogota
(surtout dans la zone subtropicale).
Th. venusta (Gould) : cd très semblable à T. colombica, mais
ceinture scapulaire bleue généralement très large, entière, et cou-
leurs générales plutôt plus sombres, la queue un peu moins four-
chue, le bec un peu plus long (comme chez Fannyæ).
Hab. : Isthme de Panama, Costa-Rica et Nicaragua.
Cette forme de l’Amérique centrale a toujours été considérée
seulement comme une sous-espèce de la précédente.
Th. Townsendi Ridgway : cf en dessus semblable à T. venusta,
par la plaque céphalique et la ceinture scapulaire bleues, mais en-
tièrement vert en dessous, comme T. hypochlora (selon la descrip-
tion originale).
Hab. : Honduras et Guatémala.
A l’exception de cette dernière forme, qui nous est inconnue
en nature, nous avons pu examiner un certain nombre de spécimens
de chacune des autres, un très grand nombre même pour T. colom-
bica, et nous avons pu nous rendre compte combien les caractères
distinctifs énoncés sommairement ci-dessus sont sujets à des va-
riations individuelles, surtout en ce qui concerne l’intensité des
teintes et les proportions des rectrices et du bec, ces caractères
étant d’ailleurs fortement influencés par l’âge. Chez les Q de tous
ces Oiseaux, ces variations sont bien entendu encore moins nette-
ment marquées; pourtant Chapman s’est appuyé sur la couleur
grise uniforme du dessous du corps de la $ pour distinguer spécifi-
quement hypochlora des verticeps et Fannyæ, chez lesquels la $
68 —
a l’abdomen d’un gris brun plus foncé que la poitrine et mélangé
de vert métallique. Mais ce caractère delà $ d'hypochlora semble se
retrouver plus ou moins chez certains colombica, mais surtout,
d’après la description, chez Townsendi lui-même, et ne saurait par
conséquent avoir d’autre valeur taxonomique que1 de prouver
que, chez les formes dont le o* a l’abdomen uniformément vert
comme la poitrine ( hypochlora et Townsendi ), la $ a ces mêmes
parties uniformément gris pâle, tandis que chez les autres formes,
dont le cf a l’abdomen bleu, cette couleur est remplacée aussi chez
la $ par une teinte grise plus sombre que celle de la poitrine. Ce
parallélisme dans l’intensité de la pigmentation chez les deux sexes
est donc au contraire très normal.
En résumé, si l’on fait abstraction du cas possible d’hybridations,
hypothèse peu vraisemblable en cette occurrence, on peut ad-
mettre que ce groupe de six formes de Thalurania représente les
variations morphologiques d’une seule et même espèce, à laquelle
le nom de Th. colombica revient par droit de priorité, et dont le cf
reste caractérisé ainsi :
Devant de la tête, depuis la base du bec jusqu’en arrière des
yeux toujours couvert chez l’adulte d’une plaque de plumes lu-
mineuses bien différenciée (soit verte, soit bleue). Gorge et poitrine
entièrement vert doré; abdomen tantôt vert, tantôt bleu. Une
ceinture scapulaire bleue plus ou moins développée. Sous-caudales
toujours noir bleu bordées de blanc (ces bordures blanches seule-
ment un peu oblitérées parfois chez Th. c. venusla, qui est la forme
la plus sombre).
Entre les formes extrêmes, celle de l’est (Th. c. colombica ), à
calotte et abdomen bleus, celle du nord (Th. c. Townsendi), à calotte
bleue et abdomen vert, et celle du sud (Th. c. hypochlora ), à calotte
et abdomen verts, — ces deux dernières présentant de curieuses
affinités mutuelles, malgré l’éloignement de leurs habitats respec-
tifs, — prennent place de nombreux intermédiaires aux caractères
variés.
On peut ajouter que cette plasticité morphologique des formes
andines de Thalurania n’est pas unique dans ce genre de Trochi-
lidés. En effet Hellmayr (« A contribution to the Ornithology of
northeastern Brazil », Zool. Scr. Field Mus. Vol. XII, n° 18, p. 392,
1929) a montré que les formes orientales (Guyanes et Brésil) du
groupe furcata-eriphile présentent une variabilité du même ordre,
plus considérable même si possible, surtout en ce qui concerne la
coloration des sous-caudales, tantôt entièrement noires (refulgens),.
tantôt bordées de blanc (furcata), tantôt entièrement blanches
( Bacri ), tantôt même vertes (eriphile), et, vu les termes de passage
existant entre ces diverses formes, il les réunit toutes conspécifique-
ment. D’autre part, malgré la variabilité apparente du groupe
Th. colombica, un autre argument en faveur de son unité spécifique
est l’existence en des régions voisines (zone tropicale du versant
oriental des Andes) d’une espèce très semblable, Th. nigrofasciata
(Gould), qui se trouve abondamment mélangée avec elle dans les
Collections de Bogota et de Quito et en reste toujours pourtant par-
faitement distincte, sans que l’on n’ait jamais signalé entre elles
le moindre terme de passage ou d’ambiguïté.
- 70 -
Description de deux espèces nouvelles
de Batraciens de Madagascar, appartenant
AU GENRE PSEUDOHEMISUS,
par M. F. Angel,
Pseudohemisus verrucosus nov. sp.
Museau court, arrondi, surplombant notablement la fente buc-
cale, aussi long ou moins long que le diamètre de l’œil. Narine équi-
distante de l’œil et du bout du museau ou située plus près de celui-ci
que de l’œil. Canîhus rosîralis arrondi, région frênaie haute et
presque verticale. Espace interorbitaire de même largeur que la
paupière supérieure. Tympan caché. Langue régulièrement ova-
laire, allongée, sans encoche postérieure ni papille médiane. Doigts
libres, le premier plus court que le second, le quatrième le plus petit,
montrant des tubercules articulaires très proéminents; tubercules
palmaires existants, les postérieurs plus grands que les autres. Or-
teils bien développés, se terminant en pointe, le premier plus court
que le second, la longueur du quatrième égalant celle de l’œil et du
museau, ensemble; tubercules sous-articulaires proéminents à
tous les doigts. Tubercule métatarsien interne, grand et saillant,
notablement plus long que l’orteil interne ; pas de tubercule externe.
Tubercule tarsal aplati, situé en arrière de l’articulation tibio-
tarsienne. Celle-ci atteignant l’épaule lorsque les membres pos-
térieurs sont rabattus le long du corps. Corps assez globuleux, sa
plus grande largeur contenue une fois et demie à deux fois dans sa
longueur.
La longueur du tibia est contenue 2 fois 1/4 à 2 fois 2/3 dans la
distance museau-anus; sa largeur est comprise 2 fois 2/3 dans la
longueur. Peau fortement verruqueuse sur la tête, le dos et les
membres postérieurs; les verrues pouvant affecter la forme de
tubercules ou de petits cordons glandulaires et longitudinaux,
irréguliers, sur le dos. Faces postérieure et inférieure des cuisses,
granuleuses. Ventre, membres antérieurs et côtés du corps à peau
lisse.
Coloration. — Face supérieure brun noirâtre uniforme ou ta-
Bulletin du Muséum, 28 s., t. II, n° 1, 1930.
— 71 —
ché (1); les membres un peu plus clairs avec barres transversales
plus foncées, quoique peu visibles. Au-dessous, les membres et la
gorge, blanc jaunâtre uniforme; toute la portion abdominale gris
bleuté uniforme.
Quatre spécimens mesurant 15 millimètres du museau à l’anus,
récoltés avec 5 têtards à Lavenombato, bords de l’Onilahy, pro-
vince de Tuléar, par M. G. Petit.
Affinités. — Quatre espèces rapportées au genre Pseudohemisus
ont été, jusqu’à présent, décrites; trois d’entre elles : Ps. obscurus
Grandidier, Ps. calcaralus Mocqu., Ps. brevis Boulgr, montrent
les plus grands rapports dans leurs caractères principaux. Celle qui
est décrite ci-dessus se distingue à première vue des autres par les
verrues et les petits cordons glandulaires de sa face supérieure et
par sa coloration.
L’examen de la ceinture pectorale sur les 4 exemplaires de cette
espèce montre des différences notables dans le développement de la
clavicule qui peut être présente, bien que réduite, ou rudimentaire,
ou même absente. Précoracoïde mince, isolé du coracoïde. Omos-
ternum peu développé.
Description des têtards. — Ces têtards montrent 2 périodes de
leur développement. Quatre d’entre eux peuvent être considérés
dans la troisième période ; ils présentent les caractères suivants :
les 2 paires de membres sont présentes; queue avec ses crêtes
membraneuses; le bec et les dents labiales ont disparu et la fente
buccale est en voie d’élargissement. Doigts avec les tubercules
sous-articulaires présents; tubercule métatarsien interne et tuber-
cule tarsal bien visibles. La peau montre l’ébauche des verrues ca-
ractéristiques de l’adulte. Coloration brun foncé, uniforme en des-
sus. Blanc jaunâtre dessous, le région abdominale gris bleuté.
Longueur totale : 24 millimètres dont 13 pour la queue.
Le cinquième têtard n’est qu’au second stade de son développe-
ment. Seuls, les membres postérieurs, encore très courts, sont
présents.
Corps convexe au-dessus, aplati en-dessous, sa largeur est com-
prise 1 fois 3/4 dans sa longueur. Museau arrondi, faisant presque
2 fois le diamètre de l’œil. Narine équidistante de l’œil et du bout
du museau. Yeux dorso-latéraux bien visibles; espace interorbi-
taire égal au diamètre de l’œil, Spiraculum sinistral situé 2 fois
plus près de l’œil que de l’anus.
(x) Certains exemplaires, vus à la loupe dans le liquide conservateur, montrent cepen-
dant, sur le dos, des taches régulières plus foncées et disposées symétriquement. Sur
l’un d’eux, une bande interorbitaire se prolonge sur le tiers antérieur du dos où elle
s’élargit pour se relever « en crochet ». Au-dessus de la région inguinale existe une autre
tache; enfin, une bande foncée court le long du côté du corps entre l’œil et l’aine.
— 72 —
Queue 4 fois plus longue que haute, se terminant en pointe
mousse, les crêtes bien développées. Bouche sur la face ventrale.
Bec noir et denticulé finement. Papilles labiales arrangées sur plu-
sieurs rangs sur les côtés, et, sur un simple rang à la lèvre inférieure.
Lèvre supérieure avec une rangée continue de fines dents noi-
râtres, et, de chaque côté, en dessous de celle-ci, un petit groupe
de 8 à 9 dents. Lèvre inférieure avec 2 rangées de dents, d’égale
longueur, non interrompues.
Coloration (en alcool). — Dessus du corps brunâtre plus où
moins marbré de teinte foncée; la queue un peu plus claire. Face
inférieure blanc jaunâtre [uniforme, sauf la région abdominale
qui est gris bleuté.
Longueur totale : 31 millimètres, queue : 19.
Pseudohemisus longimanus nov. sp.
Museau court, élevé, ne débordant presque pas la fente buccale
en avant, mesurant les 3,5 du diamètre de l’œil. Narine équidis-
tante de l’œil et du bout du museau. Canlhus rosïralis peu marqué,
région frênaie verticale. Espace interorbitaire de même largeur
que la paupière supérieure. Tympan caché. Langue régulièrement
ovalaire, allongée, sans encoche postérieure, ni papille médiane.
Doigts allongés, libres; le premier plus court que le second, le
quatrième le plus petit; la longueur du troisième (mesurée de sa
jonction avec le second) est égale à la distance comprise entre la
narine et l’angle postérieur de l’œil; tubercules sous-articulaires
très proéminents; 2 ou 3 tubercules un peu aplatis, au poignet.
Orteils bien développés, la longueur du quatrième égalant celle
du museau et de l’œil, ensemble ; tubercules sous-articulaires bien
marqués à tous les doigts. Tubercule métatarsien interne grand
et saillant, 1 fois 1/2 plus long que l’orteil interne et séparé du tu-
bercule tarsal par sa propre longueur. Ce dernier est petit, peu proé-
minent, blanchâtre. Pas de tubercule métatarsien externe. Arti-
culation tibio-tarsienne atteignant le bord postérieur de l’œil.
Corps non globuleux, sa plus grande largeur contenue 3 fois dans
sa longueur.
Tibia, 3 fois plus long que large; sa longueur est comprise
2 fois 2/3 dans la distance museau-anus.
Peau presque lisse au-dessus et au-dessous ; quelques granules
plats, assez isolés sur la tête et la partie antérieure du dos. Région
anale et face postérieure des cuisses assez fortement granuleuses.
Un pli transversal de la peau, entre les yeux.
Coloration. — Face supérieure brun foncé uniforme. Côtés de la
tête et du corps couverts par une bande brun foncé plus ou moins
régulière qui laisse une tache blanchâtre en avant de l’insertion
des membres antérieurs. Ceux-ci, ainsi que la partie antérieure des
cuisses sont tachetés de brun foncé. En dessous, teinte brunâtre
uniforme, sauf sur la gorge qui est légèrement marbrée de noir.
Traces d’un liseré blanc sur le milieu du museau et sur la partie
médiane de la gorge.
Un spécimen mesurant 21 millimètres du museau à l’anus, ré-
colté à Ambongo, par M. G. Petit, avec 9 têtards à différents états
de développement. Diffère des autres espèces par la plus grande
longueur des membres et des doigts.
Description des têtards récoltés avec Pseudohemisus lonji-
manus nov. sp. et rapportés, avec doute, à cette forme.
Ces têtards appartiennent à la seconde et à la troisième périodes
de la vie larvaire. — Ceux de la deuxième période au nombre de
2 mesurent 22 millimètres de longueur totale dans lesquels la
queue entre pour la moitié.
Membres n’ayant pas encore fait leur apparition. Corps globuleux,
sa largeur est comprise 1 fois 1/2 environ dans la longueur. Museau
arrondi, mesurant 2 fois le diamètre de l’œil. Narine équidistante
de l’œil et du bout du museau ; yeux situés plutôt sur la face dorsale
séparés l’un de l’autre par une distance égale à leur propre diamètre.
Spiraculum sinistral, situé 2 fois plus près de l’œil que de l’anus.
Intestin enroulé sur lui-même, visible à la partie ventrale. Queue
environ 4 fois plus longue que haute en avant, bordée de crêtes
membraneuses très minces. Bouche sur la face ventrale; bec noir
ou blanc suivant les individus.
Gris noirâtre sur le dos, avec une tache plus claire, diffuse, en
arrière des yeux. Queue et face inférieure un peu plus claires que
la face supérieure.
Les têtards de la troisième période sont au nombre de 7. Sur aucun
d’eux, les membres antérieurs n’ont fait leur apparition ; par con tre,
les membres postérieurs sont très développés. La longueur moyenne
des individus est de 43 millimètres, dont 26 pour la queue.
Corps convexe, un peu aplati au-dessus, sa hauteur fait un peu
plus que la moitié de sa longueur. Museau arrondi, un peu déprimé
en avant, mesurant 2 fois le diamètre orbitaire ; narine située un
peu plus près de l’œil que du bout du museau. Yeux dorso-latéraux
bien visibles; espace interorbitaire un peu plus grand que le dia-
mètre de l’œil. Spiraculum petit, non saillant, situé 2 fois plus près
de l’œil que de l’anus. Queue longue, mesurant 8 fois sa hauteur en
avant, diminuant rapidement de hauteur pour devenir filiforme
à son extrémité, pourvue de [membranes hautes, très minces,
déchiquetées. Bouche sur la partie ventrale, avec bec denticulé
finement sur ses bords, noir ou blanc suivant les individus. Pas de
rangées de dents labiales perceptibles; une membrane mince,
frangée, libre, encadre les 2/3 postérieurs de l’ouverture buccale.
Membres postérieurs très développés; sur certains sujets, leur lon-
gueur égale celle du corps. Intestin visible sous la peau transpa-
rente.
Coloration (en alcool). — Gris bleuâtre ou brunâtre, avec une
bande longitudinale, large, un peu plus claire, sur le milieu du dos,
depuis les yeux jusqu’à la queue. Celle-ci, ainsi que les membres
postérieurs, plus jaunâtres que le reste du corps.
- 75 —
Sur L’ESPÈCE ET SES UNITÉS TAXONOMIQUES EN 1CHTHY0L0GIE
PAR M. LE Dr Vadim Vladykov.
(paris).
Linné en 1751, dans sa Philosophia botanica, a écrit : Species
loi numeramus, quoi divisæ formæ in principio sunl crealæ.
Buffon (x) aussi catégorique a affirmé la fixité des espèces et leur
séparation très nette en disant : «Les espèces dans les animaux sont
toutes séparées par un intervalle, que la nature ne peut franchir ».
Au contraire Darwin et ses disciples supposent que le terme
« species » était d’une conception artificielle imaginée pour l’usage
pratique, et ils ont voulu identifier l’espèce avec ses variétés.
L’argumentation des sélectionistes est basée surtout sur l’opi-
nion qu’il n’existe pas une limite nettement définie entre deux
espèces voisines si l’on étudie de nombreux spécimens. Ces espèces
présentent une variété si grande qu’il peut exister des formes inter-
médiaires.
Mais peut-on appliquer cette observation à la généralité ou seu-
lement à certains cas?
En se basant sur les données de la systématique moderne, on
peut affirmer d’une façon catégorique que cette thèse n’était pas
fondée sur des faits réels. Car les études de ces variétés par méthode
de statistique démontrent qu’ici on peut appliquer la Loi de
Ouetelet d’après laquelle les variétés les plus éloignées se ren-
contrent beaucoup plus rarement que les formes intermédiaires.
Cette relation peut être exprimée par une courbe (idéale) de
Quetelet.
Actuellement la plupart des biologistes n’admettent pas la théorie
de Darwin, mais acceptent les idées différentes et souvent oppo-
sées comme celles d’EiMER (orlhogénèse) (2) et de Berg-Vavilov
( nomogénèse ). . \
P) Partisan convaincu.au début de ses études, de la fixité des espèces, Buffon en-
suite modifie progressivement son opinion. — Voir : Roule L., Buffon et la description
de la nature , Paris, 1924.
(2) Eimer Th. : Orthogenesis der Schmetterlinge. Ein Beweis bestimmt gerichteter
Entwickelung und Ohnmacht der natürlichen Zuchtwahl bei der Artbildung. Zugleich
eine Erwiderung an August Weisman, Leipzig, 1897.
Eimer Th. : Die Entstehung der Arten auf Grund von Yererben erworbener Eigen-
schaften nach den Gesetzen organischen Wachsens. I, Jena, 1888.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 1, 1930,
— 76
Après le remarquable ouvrage (6 du célèbre ichthyologue russe,
M. le professeur L. S. Berg, on peut affirmer que les tendances
de l’évolution du monde vivant sont conformes aux lois naturelles
(nomogénèse) et que l’influence du hasard est complètement
insignifiante (2).
Cette théorie admise, le rôle de la systématique apparaît sous
un aspect entièrement nouveau.
Le but de la systématique moderne ne se borne point à décrire
et nommer les diverses espèces et les dresser en un catalogue pra-
tique.
L’étude des lois de la nature et de leur influence sur l’évolution
des organismes, voilà les buts principaux de cette étude.
La systématique moderne est étroitement liée à la géographie
zoologique et, à l’heure actuelle, on n’a pas la possibilité de classer
exactement certains organismes dans un ou l’autre groupe, sans
avoir préalablement appris sa distribution géographique.
L’unité zoologique est l’espèce. Qu’cst-ce donc que l’espèce ?
Pour l’explication de ce terme on a proposé plusieurs définitions
souvent opposées.
Les limites restreintes de cet article ne nous permettent pas
d’entrer dans tous ces détails.
Nous remarquons qu’il existe certains auteurs, tel Lotsy (3~4),
qui prétend compter l’espèce comme une unité indivisible.
Suivant l’opinion de cet auteur l’espèce présente un ensemble
d’individus homozigotes munis d'une même composition génétique.
Lotsy a nommé cet ensemble * espèce primitive.
Mais la très grande majorité des biologistes compte comme
unité zoologique l’espèce de Linné ( Linneon de Lotsy). Sous ce
terme on comprend l’ensemble des génotypes semblables (non
identifiés !).
D’autre part il existe une tendance entre certains botanistes
(Cléments, Du Rietz, Turesson) (5“8) à remplacer le sens
P) Berg L.-S. : Nomogénèse. Pétersbourg, 1922, p. vm-303 (en russe).
(2) Vavilov N. -J. : The law of homologous sériés in variation. Journal of Genetics,
XII. Cambridge, 1922, p. 47-89.
(3) Lotsy, J. -P. : La théorie du croisement. Le croisement non la variabilité est
la cause de la formation des espèces. Archives Néerland. des sciences exactes et natu-
relles, Série III, B, T. IL La Haye, 1914, p. 178-238.
(4) Lotsy, J. -P. : Qu’est-ce qu’une espèce ? Ibidem, t. III, 1916, p. 57-110.
(5) Cléments, T.-E. : Plant succession. Washington, 1916.
{*) Du Rietz, G.-E. : Der Kern der Art-und Assoziationprobleme. Botaniska Noti-
ser, 1923.
(7) Türesson, G. : The genotypical response of the plant species to the habitat.
Hereditas , Bd. 3, 1922.
(8) Turesson, G. : The plant species in relation to habitat and ciimate. Contri-
butions to the knowledge of geneeological units. Hereditas, Bd. VI, n. 2, 1925.
d’espèce comme unité taxonomique par une unité (Ecologique
( Isoreagent , Œcolype, Œcad).
En général sous le terme Linneon on comprend « une colonie
isolée de consanguins », selon l’expression courte mais très juste
de Racovitza (x).
Dans la description suivante nous allons suivre les idées que
M. Berg a développées dans ses différents travaux et qui se rap-
prochent le plus des nôtres.
Sous le terme species ( espèce ) nous comprenons un ensemble
de formes qui possèdent les trois caractères suivants :
1° Morphologie bien délimitée de celle des groupes voisins;
2° Génétiques distincts des complexes voisines par la présence
d’un caractère nouveau;
3° Aire de distribution géographique bien délimitée.
C’est pourquoi par le nom espèce on entend un ensemble d’in-
dividus possédant une série de caractères communs et héréditaires
par lesquels il se distingue des ensembles voisins. Dans la géné-
ration des espèces il ne peut pas apparaître un individu identique
à un individu de l’autre espèce.
Habituellement les espèces ne se croisent pas entre elles. Si
l’hybridation est possible, les hybrides possèdent des caractères
intermédiaires qui ne se disjoignent pas.
Les produits de ces croisements sont le plus souvent tout à fait
inféconds.
Quelques exemples de poissons de différentes espèces (genres) qui
peuvent produire les hydribes :
Cyprinus carpio x Carassius carassius, Rulilus rulilus X Abramis
brama, Rulilus rulilus x Scardinuis terylhrophthalmus, Vimba
vimba X Blicca bjoerkna, Chondroslama nasus X Vimba vimba,
Chondrostoma nasus X Leuciscus agassizi, Perça fluvialilis X
Acerina remua, Acipenser rulhenus X Acipenser güldenstâdti, etc.
Chaque espèce a son aire de distribution géographique bien li-
mitée. L’espèce est toujours désignée par deux noms.
Quelques exemples des espèces : Leuciscus cephalus (Linné),
Leuciscus leuciscus (Linné), Barbus meridionalis Risso, Gobio
gobio (Linné).
Subspecies ( Sous-espèce ) : Sous ce terme on comprend un en-
semble d’individus qui est lié avec l’espèce voisine par les formes
intermédiaires. Chaque sous-espèce possède aussi son aire géogra-
phique distincte de celle de l’espèce.
Les sous-espèces présentent la même fixité de caractères héré-
ditaires que l’espèce. Les sous-espèces sont désignées par trois noms..
(') Racovitza, E.-G. : Cirolanides. Arch. Zool. expér. [5], X, 1912.
Quelques exemples de sous-espèces :
Leuciscus cephalus cavedanus (Bonaparte);
Leuciscus cephalus orientalis (Nordmann);
Leuciscus leuciscus baicalensis (Dybowski);
Barbus meridionalis peteny (Heckel) ;
Gobio gobio lepidolæmus (Kessler).
Natio {race) : C’est une sous-espèce secondaire.
Les relations entre la race et sa sous-espèce sont les mêmes que
celles qui existent entre la sous-espèce et son espèce.
La race est réunie par les formes intermédiaires avec la sous-
espèce. Cette unité possède certaine aire de distribution géogra-
phique. Les races sont désignées par 4 noms.
Quelques exemples de races :
Leuciscus cephalus orientalis (Nordmann) natio plaly cephalus
Kamensky.
Leuciscus leuciscus baicalensis Dybowski, natio Kirgisorum Berg.
Gobio gobio lepidolæmus Kesser, natio caucasicus Kamensky.
Ces trois unités systématiques (espèce, sous-espèce, race) sont
les formes géographiques, parce qu’elles occupent certaines aires
de distribution géographique bien limitées*
Ces unités contiennent la présence de nouveaux facteurs géné-
tiques.
Si on croise une espèce avec sa forme géographique (sous-espèce
ou race) ou une sous-espèce avec l’autre, les hybrides sont toujours
de caractères intermédiaires. Dans ces cas habituellement on n’ob-
serve pas les disjonctions de caractères.
En général, il n’existe pas une grande différence entre l’espèce
et la sous-espèce et d’autre part entre la sous-espèce et la race.
C’est le sens systématique qui nous permet de classer certains
poissons en espèce ou sous-espèce et de même en la sous-espèce
ou la race.
Habituellement comme espèce fondamentale on compte les
poissons qui ont déjà été décrits.
Les poissons nouvellement observés sont classés comme sous-
espèces (ou race). On peut dire que suivant certaines directions
géographiques (direction Nord-Sud, ou Sud-Est) des poissons
donnent des formes géographiques que l’on devrait classer comme
sous-espèces.
Dans les bassins des grands fleuves (exemple le Danube) les
mêmes poissons qui habitent les différents affluents peuvent pré-
senter des unités systématiques plus petites; dans ces cas on compte
ces formes comme race.
— 79
Les mêmes relations existent dans les régions montagneuses
(Caucase, Balkans) (1-3).
Morpha (4_B) : Ce terme remplace le nom ancien variété ( varielas ),
sous lequel on a compris soit sous-espèces, soit morpha propre-
ment dite.
La morpha c’est un ensemble important d’individus possédant
des caractères communs, mais plus ou moins variables autour de la
forme fondamentale.
Si les conditions d’habitat se trouvent changées (p. ex. pen-
dant une transgression ou régression marine), tous les individus
peuvent se transformer en morpha.
La morpha se distingue de toutes les unités systématiques, dont
nous avons déjà parlé, par l’absence d’une certaine aire de distri-
bution géographique. Elle peut se trouver ensemble dans les mêmes
aires de formes géographiques.
Les caractères par lesquels la morpha se distingue des formes
fondamentales ne sont pas stables.
Quelquefois sous l’influence des changements de conditions de
vie, elle peut retourner à son état primitif. Elle n’est capable de trans-
mettre cette hérédité que dans les cas de conditions inchangées.
La morpha (de même que l’espèce primitive) ne contient pas de
nouveaux facteurs héréditaires et ne présente qu’une combinaison
de caractères dominants et récessifs. Si on croise la morpha avec
sa forme fondamentale ou les espèces primitives entre elles, on
observe toujours des disjonctions de caractères suivant la loi de
Mendel.
Ces observations ont été faites déjà par Standfuss (1896) et
plus tard approuvées par Goldschmidt (1920) (6-7), sur un pa-
pillon Callimorpha dominula et par d’autres auteurs sur certains
animaux (insectes, mammifères).
Quelques exemples de morpha :
Dans les grands bassins (lacs ou grands fleuves), se trouve le
type de Carassin ( Carassius carassius), court, ramassé et élevé.
(x) Kamensky, S. : Die Cypriniden der Kaukasuslânder u. ihrer angrenzenden
Meere. Tiflis, I-II, 1899-1901.
(2) Karaman, 8. : Pisces Maeedonia*, 1924 Split.
(3) Karaman, S. : Beitrâge zur Ichthyologie von Iugoslavien I. 1928. Extrait du
Bull. Soct. Sc. de Skoplie, t. VI. Section des Sc. Nat., n° 2, p. 147-175.
(4) Ce terme était proposé par M. Semenow Tian-Shanskij, A.-P. : Les unités sys-
tématiques de l’espèce et leurs subdivisions. Mem. Acad. Imp. Sciences [8], Sect. Phys.
Matera., XXV, n° 1, 1910, pl. 29 (en russe) et était appliqué pour ichthyologie par :
(5) M. Berg : Sur l’espèce et ses subdivisions. Journal Biolog., I, Moscou 1910 (en
russe).
(8) Goldschmidt, R. : Die quantitative Grundlage von Vererbung und Artbildung.
Berlin, 1920.
(7) Sumner : Geograph variation and Mendelian inheritance at Peromyscus. Journ.
Exper. Zool., XXX, n° 3, 1920.
— 80 —
Au contraire dans les étangs et autres petits bassins vit le type de
poisson allongé, que l’on peut nommer morpha humilis Heckel.
Cette morpha se rencontre dans différentes contrées d’Europe
et d’Asie, où elle trouve des conditions appropriées.
Si les conditions ne changent pas, les caractères de ces types
sont héréditaires.
Mais si l’on transporte les types élevés dans les petits bassins
(étangs), leurs alevins se modifient en morpha humilis.
Au contraire les alevins de cette morpha transportés dans les
grands bassins se transforment en types élevés .
Beaucoup des Cyprinidés donnent différentes morpha.
Par exemple chez le gardon Rutilus rutilus (Linné) se trouvent
les formes élevées (morpha prasinus Agassiz = elongala Fatio)
et allongées (morpha ruiiloides Selys = data Fatio).
Les vandoises Leuciscus leuciscus (Linné) présentent les morpha
rodens (Agassiz), avec le corps et le museau allongés et morpha
majalis (Agassiz), avec le corps élevé et le museau court.
Les ablettes Alburnus alburnus (Linné) donnent dans les lacs une
morpha lacuslris (Heckel) ( Vilmenensis Warpachowski).
Cette morpha a été observée en Hongrie et en Russie.
Pour les goujons Gobio gobio (Linné), M. Berg (1-2) a décrit
plusieurs morpha :
Avec les moustaches très courtes (m. brevicirris Berg) qui at-
teignent à peine le bord antérieur de l’œil et m. longicirris Berg)
avec les moustaches longues qui atteignent et souvent dépassent
le bord postérieur de préopercule.
Il existe les morpha (m. obtusiroslris Valenciennes) avec le
museau plus court que l’espace post-orbitaire, et la forme (m. lon-
girostris Berg) chez laquelle le museau est plus long que l’espace
post-orbitaire.
Chez le goujon la position de l’anus peut varier : elle est plus
rapprochée de la base des nageoires ventrales que de la base de la
nageoire anale (m. prosopyga Berg). D’autre part, chez m. kalapyga
Berg, ces relations sont opposées.
Chez l’esturgeon la longueur du museau est très variable : pour
Acipenser rulhenus Linné est décrite une morpha kamensis Lo-
vetzky, avec le museau très court. Chez cette espèce on trouve
souvent les différentes morpha qui se distinguent par leurs diffé-
rence, de coloris :
Albinos (m. leucotica Brand = alba Antipa).
(!) Bekg, L.-S. : Poissons dans Faune de la Russie, vol. III. Liv. 5, St. Pétersbourg-,
1914, p. 1-704 (en russe).
(2) Bekg, L.-S. : Les poissons des eaux douces de la Russie, 1923, XXIX, p. 535 (en
russe).
— 81 —
Rougeâtre (m. erytraea Antipa).
La dernière coloration peut se trouver chez les différents Cyprini-
dés : tanche, gardon, carpe, ides, etc.
Les Salmonidés présentent de très intéressantes morpha.
Les poissons migrateurs de genres : Salmo, Oncorhynchus, Sal-
velinus peuvent donner des morpha (en Europe, Asie, Japon et
Amérique du Nord) qui demeurent toujours dans l’eau douce.
La truite de mer ( Salmo Irulla Linné) présente deux types de
morpha :
1° L’un, de grande taille, qui habite les lacs et les grands fleuves,
s’appelle :
Salmo Irulla Linné, morpha lacuslris Linné (forma major,
Fatio-Roule) (1-2);
Salmo Irulta labrax Pallas, morpha lacuslris Linné.
2° L’autre, de taille moyenne et petite, habite les rivières et ruis-
seaux, on le désigne comme :
Salmo Irulta L. morpha fario Linné ( = forma minor Fatio-
Roule) (1-2).
Salmo Irulla labrax Pallas, morpha fario Linné.
Les morpha indiquées dans les cas où elles peuvent descendre
jusqu’à la mer font retour au type primitif de Salmo Irulta (3).
Le saumon commun présente une morpha qui séjourne d’une
manière permanente dans l’eau douce. On connaît Salmo salar L.,
morpha recictus (Malmgren) (4-5), qui habite les lacs de Russie,
de Suède et d’Amérique du Nord (Maine, New Hampshire, New
Bruns wich, Saint-John).
On observe une morpha très curieuse chez une espèce de chabot,
Myoxocephalus quadricornis (Linné), qui est répandue dans la
mer Baltique et l’Océan Arctique.
Dans les grands lacs de Russie (Ladoga, Onega), de Suède et
d’Amérique du Nord vit Myoxocephalus quadricornis L., morpha
relictus Lilljeborg (7_8).
Il faut remarquer que cette morpha s’est formée indépendamment
dans les contrées indiquées.
(*) Fatio, V. : Histoire naturelle des poissons, vol. I. Genève, 1890, p. 324-847.
(2) Roule, L. : Description de la grande Truite du Rhône (Salmo trutta Linné ;
forma major Tatio, faciès Rhodanensis). Bull ■ Mus ■ Nat. d'Hist. nat., 1923, p. 291-295.
(2*) Roule, L. : Les poissons des eaux douces de la France. Paris, 1925, p. 96-103.
(3) Day : British and Irish Salmonidés L. 1887, p. 7, 144, 183-184.
(4) Malmgren : Finlads Fish-fauna, 1863, p. 59.
(5) Salmo hardinis Günther. Cat. fish. VI, 1866, p. 107.
(6) Salmo sebago Girard dans Hubbs, C. L.,and Greene, C. W. : Further notes
on the fishes of the Great Lawes and tributary waters. Papers Michigan Acad. Scen.
Arts a. Letters, vol. VIII, 1927, p. 371-392.
(7) M. quadricornis var. relictus Lilljeborg: Sverigesoch Norges Fiskar, I, 1891,
p. 149.
(8) Triglopsis thompsonii Girard. Voir (26) Hubbs a. Greene.
Bulletin du Muséum , 2* s., t. II, 1930.
6
— 82 —
Il est remarquable que la forme typique de M. quadricornis L.
habitant la mer Baltique pendant les époques glaciaires était
représentée aussi par morpha relidus.
Pour les détails de cette question intéressante voir les auteurs :
Lonnberg (x), Greta Philip (2), Ekman (3_4), Berg(6).
En se basant sur les exemples de morpha, dont nous avons déjà
parlé, on peut voir que le terme 'morpha peut être appliqué dans
différents cas.
C’est pourquoi dans l’avenir ce terme devra être divisé en diffé-
rentes unités taxonomiques.
Varielas ( Variété ) : Par ce terme on désigne provisoirement les
cas dont la classification n’a pas été nettement déterminée dans
une des unités taxonomiques indiquées ci-dessus.
Suivant les définitions de l’espèce et des subdivisions, il faudrait
comprendre par le terme espèce une série d’unités systématiques
réunies par des formes intermédiaires.
C’est pourquoi le terme espèce renferme non seulement espèce
proprement dite, mais aussi ses subdivisions (sous-espèce, natio,
morpha).
Pour cette espèce collective était proposé par Korginski (8) le
terme : proies.
La définition de l’espèce que nous avons faite ci-dessus s’applique
à proies.
Proies — species + ( subspecies + natio) + morpha.
L’espèce proprement dite est proies sans sous-espèce, natio et
morpha.
Pour remplacer le terme « proies^ il a été proposé plusieurs noms,
à savoir :
Proies de Korginski (1892) (6) = conspecies deBiANCHi (1916) (7)
= espèce polymorphe de Regel (1912) (8). (*)
(*) Lonnberg, E. : Om nâgra fynd i Litorina-lera i Norrkôplng, 1907, Arkiv. for
Zoologie, IV, n° 22, 1908, p. 1-27.
(2) Greta Philip. : On relies in the swedist fauna. Bull. Geol. Inst. Upsala, IX
(1908-09), 1910, p. 134.
(3) Ekman, Sr. : Studien über die marinen Relikte der nordeuropàischen Binnen-
gewâsser. Int. Revue Hydrobiol. u. Hydrogr., V, 1913, p. 540-550.
• (4) Ekman, Sr. : Studien über die marinen Relikte der nordeuropàischen Binnen-
géwâsser. II. Die Variation der Kopfform bei Limnocalanus grimaldii und L. macrurus.
Inter. Revue der gesam. Hydrobiol. u. Hydrogr., VI, 1913, p. 336-371.
(6) Berg, L.-S. : Climat et vie. Édition d’État (en russe). Moscou, 1922, p. 67-68.
(8) Korginski : La flore de l’Est de la Russie européenne et ses relations systéma-
tiques et géographiques. Bull. Universit. Impérial de Tomsk., 1822, p. 227 (en russe).
(7) Bianchi, V. : L’espèce et les formes taxonomiques subordonnées. Journ. Zool.
Russe, I, Moscou, 1916, p. 287-297 (en russe).
(8) Regel, R. : Sélection du point de vue scientifique. Bull.de Botan. appliquée, V,
1912, p. 425-540 (en russe).
83 —
Certaines proies ne se forment pas de sous-espèces ( nalio ) ; dans
ce cas le sens species correspond au sens proies.
Après la définition de l’espèce et de ses subdivisions nous pou-
vons facilement reconnaître que l’affirmation de Darwin qui dit
qu’il n’y a pas grande différence entre l’espèce et ses variétés, est
juste, si elle concerne species et subspecies {nalio), parce que dans
chaque proies toutes les formes sont réunies entre elles.
Si on compare les différentes proies quoique voisines, l’opinion
de Buffon que les espèces sont séparées par intervalles que la
nature ne peut franchir est très juste.
Quelle valeur peuvent avoir ces divisions systématiques ?
Nous espérons que ce long exposé aura nettement défini le carac-
tère de chaque unité; c’est pourquoi il n’est pas indispensable
d’employer souvent le terme varielas sous lequel on comprend soit
les formes géographiques {subspecies, nalio), soit non géographiques
{morpha), dont la valeur en évolution d’organismes est totalement
différente.
Ces divisions ont aussi une valeur pratique, si on les choisit pour
l’élevage des poissons appartenant aux différentes unités taxono-
miques.
Il est plus avantageux de prendre les représentants des formes
géographiques parce qu’ils possèdent des caractères héréditaires, qui
ne changent pas dans les conditions artificielles, tandis que morpha,
malgré ses qualités, n’est pas souvent intéressant pour l’élevage,
les perdant facilement dans les conditions artificielles.
Il ne faut pas craindre que l’application de petites unités taxo-
nomiques puisse compliquer et troubler le système.
Nous pensons au contraire qu’une description générale qui em-
brasse les différents caractères, ne donne pas une détermination
très nette, surtout s’il faut l’appliquer aux animaux provenant de
régions très particulières.
Selon MM. Bianchi (1907) et Berg (1922), nous proposons non
seulement de diviser le genre ( genus ) jusqu’à la limite naturelle,
quand toutes les espèces non homogènes seront écartées, mais
aussi de diviser les proies pour séparer toutes les formes qui ne
peuvent pas se ranger en série homogène par un caractère princi-
pal Q).
{Laboratoire (V Ichthyologie du Muséum .)
p) Tous nos remerciements à MUa M.-L. Verrier, Assistante au Laboratoire
dTehthyologie du Muséum, et à M. P. Lonney, de Versailles, qui ont bien voulu
revoir le manuscrit de cette note.
— 84 —
Description de Cyprinidés nouveaux de Se-tchuan,
par M. Tchun-g-Lin Tchang.
Leptobarbus Pingi, nov. sp.
Hauteur du corps comprise 3 fois dans la longueur sans la cau-
dale. Tête contenue 3 fais 1/2 dans la même dimension. Œil contenu
7 fois 3/4 dans la longueur de la tête, 2 fois 2/5 .dans l’espace inter-
orbitaire, 2 fois 1/3 dans la longueur du museau. Museau contenu
3 fois 2/5 dans la longueur de la tête. Narines près de l’œil. Bouche
terminale. Barbillons 4, le postérieur contenu 3 fois 1/2 dans la
longueur de la tête, un peu plus long que l’intérieur. Orifice clocal
près de l’anale. Ligne latérale plus rapprochée du ventre que du
dos, et un peu inférieure sur le pédicule caudal. Vessie natatoire
glande, deux parties. Dents pharyngiennes sur 3 rangées; 2, 3, 5/5,
3, 2. Dorsale débutant plus près de la racine de la caudale que du
bout du museau, sans rayon ossifié. Pectorale courte, n’atteignant
pas la ventrale. Ventrale opposée la dorsale, n’atteignant pas
l’anale, une forte écaille pointue à la base. Caudale fourchue.
Couleur du dos grise, la tête et les écailles avec taches noires.
D. 3/8; A. 3/5; P. 1/7; V. 1/8; Sq. 9 1/2/53/11.
Longueur totale : 440 millimètres. Se-tchuan : M. Wen-pei
Fang.
Xenocypris katinensis, nov. sp.
Hauteur du corps comprise 3 fois 4/5 dans la longueur sans la
caudale. Tête contenue 5 fois dans la même dimension. Abdomen
arrondi. Œil contenu 1 fois 2/5 dans l’espace interorbitaire, 3 fois 1/2
dans la longueur de la tête, aussi long que la longueur du museau.
Bouche inférieure, transversale. Pas de barbillons. Dents pharyn-
giennes comprimées, sur 3 rangées; 2, 4, 6, /6, 3, 2, les deux ran-
gées intérieures très petites-. Vessie natatoire en 2 parties. Écailles
moyennes, 9 à 10 entre la ligne latérale et la dorsale, 6 entre la
ligne latérale et la ventrale. Dorsale débutant un peu plus près du
bout du museau que de la racine de la caudale, en avant de l’ori-
gine de la ventrale, son troisième rayon simple, fortement ossifié.
Pectorale plus courte que la tête, n’atteignant pas la ventrale,
Ventrale plus courte que la pectorale, n’arrivant pas l’anale, une
forte écaille à la base. Caudale fourchue.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 1, 1930.
Couleur argentée, le dos grisâtre.
D. 3/7; A. 3/11; P. 1/15; V. 1/8; L. lat. 60.
Longueur totale : 240 millimètres.
Katin : M. Wen-pei Fang.
Onychostoma latic eps Günther var. fontouensis nov. var.
Hauteur du corps comprise 3 fois 1 /2 dans la longueur sans la cau-
dale. Tête contenue 4 fois 3 /4 dans la même dimension. Œil contenu
5 fois dans la longueur de la tête, 2 fois 1 /4 dans la longueur du
museau, 2 fois 3/4 dans l’espace interorbitaire. Bouche inférieure et
transversale. Mâchoire inférieure munie d’une arête transversale,
recouverte d’un étui corné et tranchant. Pas de barbillons. Dents
pharyngiennes un peu comprimées, sur 3 rangées : 2, 3, 4/4, 3, 2.
Orifice cloacal près de l’anale. Ligne latérale presque en ligne droite.
Ecailles moyennes, 4 1/2 entre la ligne latérale et la ventrale. Dor-
sale débutant plus près du bout du museau que de la racine de la
caudale, son troisième rayon simple, ossifié et denticulé. Pectorale
courte, n’atteignant pas la ventrale. Ventrale n’arrivant pas
l’anale, opposée la dorsale. Caudale fourchue.
Couleur jaunâtre, le dos gris.
D. 3/8; A. 2/5; P. 1/16; V. 1/8; Sq. 7 1 /2/48/7 1 /2.
Longueur totale : 240 millimètres.
Fontou : M. Chc-tau Kiang.
Cette variété est voisine de Onychostoma laliceps, Günther,
dont elle se distingue par l’origine de la dorsale située en arrière
de la partie plus haute du corps et par son pédicule caudal plus
long.
En terminant cette note, je me fais un devoir de remercier
M. le professeur Louis Roule et M. le docteur Jacques Pellegrin
pour tous les conseils qu’ils m’ont donnés.
86 -
Sur les Rhinobatus du groupe de cemiculus Geoffr.
par M. Paul Chabanaud,
Correspondant du Muséum.
Lors de la description, publiée dans ce Bulletin P), de Rhinobalus
Pelili Chab., j’ai, par inadvertance, omis de mentionner, dans la
clef dichotomique des Rhinobalus du groupe de cemiculus I. Geoffr.
Saint-Hil., une fort intéressante espèce, Rhinobalus congolensis
Giltay (2), récemment décrite de la côte du Congo Belge.
La présente note comprend une nouvelle clef dichotomique, où
sont mentionnées les 5 espèces ( Rhinobalus cemiculus I. Geoffr.
Saint-LIiL, rasus Garm., congolensis Giltay, Pelili Chab. et halavi
Forsk.), qui composent actuellement ce groupe caractérisé, selon
J. R. Norman, par la proportion et l’écartement des narines, ainsi
que par la disposition des carènes latérales du cartilage rostral, ca-
rènes qui sont extrêmement rapprochées l’une de l’autre sur le
milieu et la majeure partie de la longueur du rostre.
1. Distance comprise entre l’aplomb de l’aisselle des pelviennes et
la base de la dorsale antérieure égale à l’intervalle qui sépare
l’une de l’autre les bases des 2 dorsales. Longueur rostrale pré-
orbitaire mesurant de 3 à 3,33 fois la largeur de l’intervalle com-
pris entre les 2 évents 2.
2. Bords latéraux du rostre très brièvement sinués, subparallèles
entre eux jusqu’au quart, au plus, de la longueur rostrale préor-
bitaire, ou même divergents dès l’extrémité du rostre 3.
3. Diamètre longitudinal de l’œil compris environ 6 fois dans la
longueur rostrale préorbitaire. Dorsale antérieure : sa hauteur
mesurant environ 2 fois sa longueur; la longueur de sa base com-
prise de 2,50 à 2,75 fois dans la distance qui sépare l’une de
l’autre les bases des 2 dorsales ; 4.
4. Angle du rostre 58°. Cartilage rostral inerme. Longueur rostrale
préorbitaire plus courte que la distance comprise entre le bord
P) Bull. Mus. Nat. Hist. nat., 1929, p. 365.
(2) Ann. Soc. Zool. Belg., t. 59, 1928, p. 31, fig. 1.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 1, 1930.
— 87 —
postérieur de l’œil et l’aisselle de la pectorale (chez l’adulte).
Sur chaque épaule : 2 épines disposées en série longitu-
dinale cemiculus.
4*. Angle du rostre 50°. Cartilage rostral garni d’une double série
d’épines. Longueur rostrale préorbitaire subégale à la distance
comprise entre le bord postérieur de l’œil et l’aisselle de la pec-
torale. Sur chaque épaule : 2 épines disposées en série trans-
versale rasus.
3*. Diamètre longitudinal de l’œil compris au moins 7 fois dans la
longueur rostrale préorbitaire. Cette longueur préorbitaire plus
courte que la distance comprise entre le bord postérieur de l’œil
et l’aisselle de la pectorale. Angle du rostre 58°. Cartilage rostral
inerme. Dorsale antérieure : sa hauteur ( 1 ) mesurant les 134 cen-
tièmes de sa longueur (2); la longueur de sa base comprise
2,38 fois dans la distance qui sépare l’une de l’autre les bases
des 2 dorsales. Sur chaque épaule : 3 ou 4 épines disposées en
série longitudinale Petiti.
2*. Bords latéraux du rostre largement sinués, parallèles entre eux
jusqu’à la moitié environ de la longueur rostrale préorbitaire.
Angle du rostre 49°. Longueur rostrale préorbitaire égale à la
distance comprise entre l’œil et l’aisselle de la pectorale. Car-
tilage rostral inerme. Diamètre longitudinal de l’œil compris
8 fois dans la longueur rostrale préorbitaire. Dorsale antérieure :
sa hauteur subégale à sa longueur. Sur chaque épaule : 3 épines,
dont les 2 antérieures disposées en série transversale et la 3e pla-
cée en arrière de l’épine paraxiale antérieure (3) congolensis.
1*. Distance comprise entre l’aplomb de l’aisselle des pelviennes
et l’origine de la dorsale antérieure mesurant de 1,66 à près de
2 fois la distance qui sépare l’une de l’autre les bases des 2 dor-
sales. Longueur rostrale préorbitaire mesurant de 2,75 à 3 fois
la largeur de l’intervalle compris entre les évents. Bords laté-
raux du rostre subrectilignes et divergents dès son extrémité.
P) Mesurée de l’origine de la base à l’angle supérieur de la nageoire.
(2) Mesurée de l’origine de la base à l’angle inférieur de la nageoire.
(3) Les caractères de Rhinobatus congolensis sont donnés ici d’après le texte de
M. Giltay. L’angle du museau a été mesuré sur le dessin qui accompagne ce texte, le
rapporteur placé de telle manière que les côtés de l’angle soient tangents aux bords
de l’extrémité du rostre et rencontrent les pectorales au niveau du bord antérieur des
yeux. Enfin, la proportion de la hauteur de la pectorale, par rapport à sa longueur, est
calculée d’après les mesures que, sur ma demande, M. Giltay a eu l’aimable obligeance
de prendre sur le type, ce dont je le remercie vivement. Ces mesures sont, en milli-
mètres, les suivantes : dorsale antérieure : long. 30, haut. 31; dorsale postérieure :
long. 29; haut. 31,5.
Quelques épines sur le cartilage rostral. Diamètre longitudinal
de l’œil compris de 5 à 6 fois dans la longueur rostrale préor-
bitaire. Dorsale antérieure : sa hauteur égale à 2 fois sa lon-
gueur; la longueur de sa base comprise de 2,40 à 2,80 fois dans
l’intervalle qui sépare l’une de l’autre les bases des 2 doF-
sales. Sur chaque épaule : 1 ou 2 épines halavi.
Rhinobalus halavi Forsk. se sépare nettement des quatre autres
espèces par la disposition toute différente de ses dorsales, par rap-
port à la base des pelviennes.
Seuls, des caractères de moindre importance permettent de
distinguer les uns des autres Rhinobatus cemiculus, rasus, congo-
lensis et Petiti. Les trois espèces décrites de la région atlanto-médi-
terranéenne ( Rhinobalus cemiculus, rasus et congolensis ) montrent
un élargissement progressif de la sinuosité des bords latéraux du
rostre; cet élargissement atteint son maximum chez Rhinobatus
congolensis et la progression croît, selon l’habitat de ces espèces,
du Nord au Sud de la côte africaine.
Il n’en est que plus remarquable de constater l’évidence des
affinités qui existent, à ce point de vue, entre Rhinobalus cemiculus,
de la Méditerranée, et Rhinobalus Petiti, de Madagascar.
Seule, l’observation d’un grand nombre d’individus pourra,
comme dans une foule de cas analogues, nous éclairer sur la valeur
morphologique de la forme du rostre, ainsi que du développement
et de la répartition des tubercules épineux du cartilage rostral et
de la région scapulaire.
[Laboratoire de M. le Professeur A. Gruvel .)
— 89 —
Sur les malformations de l’appendice caudal
CHEZ LES Ll MULES,
pah M. Cii. Gravier.
Les Limules portent à l’extrémité postérieure de la carapace
un robuste appendice caudal qui joue un rôle important dans leur
existence et dont le plan de symétrie, lorsque l’animal est à l’état
de repos, coïncide avec celui du corps.
A la fm de son mémoire sur le développement de Limulus poly-
phemus, Packard (x) signala très brièvement un spécimen de cette
espèce trouvé à Fort Maçon (Caroline du Nord) dont l’appendice
caudal était bifurqué à son extrémité (fig. 86, p. 201). Il mentionne
simplement qu’il incline à croire que cette déformation est très
rare. Bateson (2), rappelant le fait, qu’il classe dans les « Miscella-
neous Cases of doubtful Nature », a la même opinion que Packard
concernant la rareté de cette variation.
Dans la riche collection de Limules du British Muséum (Na-
tural History) de Londres, si obligeamment mise à ma disposition
par M. le Dr W. T. Caïman et Miss S. Finnegan, ce dont je tiens à
les remercier bien vivement ici, il existe un exemplaire non déter-
miné (de Tachypleus sp. ?) présentant la même malformation, avec
les indications suivantes : (prescnted by Philip Schidrowitz Ph. D.,
Kuchiry River, Sarawak, Bornéo; 1910). La queue, relativement
très courte par rapport aux dimensions de la carapace, a une por-
tion basilaire qui a environ 8 centimètres de longueur; les deux
branches de la bifurcation ont respectivement 6 et 7 centimètres
environ de longueur, et font entre elles un angle de 50° environ.
Les arêtes dorsales correspondantes restent distinctes sur une
bonne partie de la région basilaire commune. Sur la branche
gauche (l’animal reposant sur le sol par la face ventrale) qui est la
continuation de la région basilaire et qui est plus forte que l’autre,
l’arête dorsale est mieux marquée, plus rectiligne que sur la droite;
elle est armée de quelques petites dents inégalement espacées; on
0) A.-S. Packard, 1871 : The development of Limulus polypJiernus. Mem. Bost. Soc.
Nat. History, n. s., vol. II, 1871-1878, p. 201.
(2) W. Bateson, 1894 : Materials for the Study of Variation, 1894, p. 456.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 1, 1930.
90 —
ne voit pas trace de denticules sur l’autre branche. Immédiatement
en arrière de l’articulation, on discerne également quelques dents
à peine indiquées sur l’arête émoussée de la région basilaire de
l’appendice caudal.
En outre, la dyssimétrie de l’appendice caudal se manifeste au
niveau de l’articulation avec la carapace. La partie gauche du
condyle dorsal (et la même du condyle ventral) est plus développée
que la partie droite.
On n’observe aucune trace de traumatisme au voisinage du ni-
veau de la bifurcation.
A cette asymétrie de l’appendice caudal correspond une asy-
métrie peu apparente, mais nette cependant, de la partie antérieure
de la carapace. Le plan de symétrie de cette région est jalonné sur
la face dorsale par la série des trois épines médianes et est un peu
rejeté à droite. D’autre part, la pointe latérale gauche est normale,
tandis que la partie correspondante à droite est élargie en dedans
de la pointe terminale et n’est pasla symétrique de l’autre. La dis-
symétrie persiste, un peu atténuée, dans la carapace postérieure.
Ces observations corroborent l’opinion émise plus haut, à savoir que
la branche surnuméraire de la bifurcation est la droite; celle de
gauche, la plus courte, devant être considérée comme normale.
Les côtés latéraux postérieurs de la carapace abdominale ne
portent aucune des trois premières dents mobiles qui sont tombées;
les trois dernières, de chaque côté, sont courtes et munies chacune
d’une pointe médiane aiguë.
L’appendice caudal n’apparaît, que tard dans le développement
des Limules, puisque la larve dite « trilobite » en est dépourvue.
D’autre part, il n’y a aucun indice de traumatisme dans l’appendice
caudal dont il est question ci-dessus. La dissymétrie s’étend dans
toute la longueur de la carapace. Elle est due vraisemblablement
à une action mécanique qui s’est exercée de très bonne heure sur
l’œuf. Les travaux de A. Brachet et de son école ont montré qu’il
existe dans l’œuf des localisations très précoces.
Malheureusement, aucun appendice céphalothoracique n’a été
conservé sur la face ventrale. Le sillon ventral est bien marqué
sur les deux branches de la bifurcation de la queue et s’atténue sur
la partie commune; ce qui indique qu’il s’agit d’un exemplaire de
Tachypleus Leach. Les arêtes latérales sont dépourvues d’épines;
de Sorte qu’il s’agit probablement ici d’un Tachypleus gigas (Mill-
ier); les deux espèces du genre Tachypleus ont d’ailleurs été re-
cueillies d’après Pocock (1902) (x) sur la côte de la possession bri-
tannique de Bornéo (Sarawak).
(') Pocock : Taxonomy of recent Species of Limulus. Ann. and Magaz. mt. Hü*
Vol. IX, 7th S., 1902.
£•
Tout autre paraît être le cas signalé par Frédéric F.
Smith (1904) (1). Un spécimen de grande taille de Limulus poly-
phemus [Xiphocarcinus polyphemus (Linné)] recueilli à Orléans
(Mass.), dont la partie dorsale de la carapace postérieure (abdo-
men) et l’appareil caudal (en partie) seulement ont été conservés,
présentait trois appendices caudaux. D’abord, celui qu’on peut
appeler le normal, dont le plan de symétrie coïncide presque avec
celui du eorps, mais est en réalité un peu dévié à droite; il était
brisé à peu de distance de son articulation avec la carapace. En-
suite, deux autres appendices surnuméraires situés de part et
d’autre du précédent, inégalement développés et incomplets. Celui
de gauche, le plus grand des deux, privé de sa région terminale,
avait des condyles articulaires assez bien développés; un anus bien
reconnaissable se montrait à sa base. Le droit dont la moitié anté-
rieure, à peine, est restée en place, paraît avoir des condyles ré-
duits; il n’y avait pas d’anus apparent du même côté.
Il est bien regrettable que l’animal n’ait pas été conservé en-
tièrement; l’auteur n’a eu malheureusement entre les mains que
la partie dorsale de la carapace postérieure : Il eût été intéressant
de voir quel retentissement la monstruosité en question avait eu
sur la partie antérieure; et plus encore, de connaître l’anatomie
de cet être qui avait deux anus et vraisemblablement un troisième
non apparent extérieurement et non fonctionnel, de même, pro-
bablement, que celui de l’autre appendice surnuméraire gauche.
Quoi qu’il en soit, il paraît bien clair qu’on se trouve ici en présence
d’un monstre triple, l’individu droit étant un peu plus avorté que
celui de gauche. Il est bien probable que ce monstre triple provient
de la segmentation d’un seul œuf. Il doit avoir son origine à un
stade très précoce du développement sous l’influence d’une cause
qu’il est bien difficile même de soupçonner. Quoi qu’il en soit,
s’il en est ainsi, une telle division en trois parties de l’œuf en voie
de segmentation doit être un phénomène extrêmement rare.
(l) Frédéric F. Smith : Notes on a bicaudate specimen of Limulus polyphemus.
Tujts College Studies, 1904, n° 8, 1 fig. dans le texte.
— 92 —
Mission Saharienne Au giéras-D râper, 1927-1928.
Cladocères, Ostracodes, Phyllopodes anostracés
ET CONCHOSTRACÉS,
par M. Henri Gauthier.
Le matériel qui me fut communiqué par l’obligeante entremise
de M. Monod contenait les espèces suivantes ;
I. — CLADOCÈRES.
Daphnidæ.
Simosa serrulata (Koch, 1841). — 862 d (sur racines de
Pislia, 3-11-28) : 6 $ parthénogénétiques de 1,9 à 2,1 millimètres.
758 (Niger à Bourem, 1-6-1-28) : 15 Ç parthénogénétiques et
quelques jeunes.
Distribution géographique : toute l’Europe; Palestine; Sumatra
(var. productif rons) ; Afrique du Sud, Chili, Brésil, Argentine,
Paraguay (var. capensis, inflalus, semiserralus) ; Andes péruviennes
(var. nudifrons ); Paraguay; Colombie; États-Unis (typique). —
Manque totalement en Algérie et en Tunisie.
Macrotricidæ.
* Macrothrix capensis (G. O. Sars, 1916) var. monodi nov. —
862 d (sur racines de Pislia, 3-11-28) : 25 $ parthénogénétiques et
quelques jeunes. — 232 d (Silet, séguias, 13-XI-27) : 1$.
Distribution géographique : Afrique du Sud (type).
Chydoridæ.
* Camptocercus rectirostris (Schodler, 1862). — 862 d (sur
(p J’ai marqué d’une astérisque les espèces sur le compte desquelles je reviendrai
dans la seconde partie de cette note. Les autres espèces étaient représentées par des
échantillons normaux, conformes aux descriptions données par les auteurs.
Les diverses étiquettes, libellées par M. Monod, portaient toutes la mention :
MS. A. D. Z puis suivait un numéro qui désignait, je pense, la station. Je ne cite
par conséquent ici que ce numéro final, et les indications qui l’accompagnent.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 1, 1930.
- 93 -
racines de Pistia, 3-2-28) : 8 Ç parthénogénétiques ou éphippiales
— 775 a (Niger à Bourem, 1-28) : 3 Ç parthénogénétiques.
Distribution géographique : toute l’Europe; Algérie; Tunisie;
Etats-Unis.
* Euryalona orientalis (Daday, 1898). — 862 d (sur racines
de Pistia , 3-11-28) : 15 m parthénogénétiques et des jeunes.
Distribution géographique : Ceylan; Paraguay; Argentine (E. oc-
cidentalis considérée comme synonyme; voir plus loin).
Alona affinis (Leydig. 1860). — 862 d (sur racines de Pistia,
3-11-28) : 2 Ç parthénogénétiques et 1 9 éphippiale.
Distribution géographique : toute l’Europe; Algérie; [Tunisie
Açores; Égypte; Palestine; Islande; Groenland; Sibérie; Afrique
du Sud; Colombie; Brésil; Andes péruviennes; États-Unis.
Alona davidi Rich., 1895, var. iheringi Rich., 1897. — 862 d
(sur racines de Pistia, 3-11-28) : 1 9 parthénogénétique.
Distribution géographique : Haïti, Argentine ? (type); Brésil;
Victoria Nyanza (var. iheringi).
II. — OSTRACODES.
Gypridæ.
Erpetocypris reptans (W. Baird, 1835). — 95 a (Tamanrasset,
25-X-27) : 10 m; (bassin du jardin du poste de Tamanrasset,
25-X-27) : 20 m. — - Tous ces individus, mesurant environ 1,9 milli-
mètre, étaient entièrement conformes à la description que j’ai
donnée des représentants de cette espèce dans la zone steppique
algéro-tunisienne .
Distribution géographique : toute l’Europe; Algérie; Tunisie;
Açores; Chili; Argentine; Californie.
Stenocypris malcolmsoni (G. Brady, 1859). — 775 a (Nigera
à Bourem, 1-28) : 4 9 adultes.
Distribution géographique : Indes; Ceylan; Sumatra ;~Célèbes;
Australie; Afrique orientale.
* Stenocypris monodi n. sp. — 775 a (Niger à Bourem, 1-28) :
7 9 adultes ou presque adultes. — 758 (Niger à Bourem, 1-6-1-28) :
5 9 non entièrement adultes. — 776 (2-1-28) : 1 m adulte.
* Acocypris capillata Vavra 1895. — 775 a (Niger à Bourem.
1-28) : 4 9 adultes; 758 (Niger à Bourem, 1-6-1-28) : 1 9 adulte;
862 b (sur racines de Pistia, 3 11-28) : 2 9 adultes.
Distribution géographique : Afrique orientale, Madagascar.
— 94 —
Candonocypris bicornis (G. W. Müller) var. læuis H. Gauth.,
1929 — 297 (rdir de Tigemt, 21-XI-27) : 3 $ adultes.
Distribution géographique : le type, dans l’Afrique orientale;
la var. lævis, au Sahara central.
* Cyprinotus incongruens (Ramdohr, 1808). — 94 (Taman-
rassct, bassin du N.) : 7 $ adultes; 95 a (Tamanrasset, séguias) :
"25-X-27) : 2 Ç non adultes. 325 et 326 (rdir de l’Oued en Nefis,
23-XI-27) : une coquille vide.
Distribution géographique : toute l’Europe; Algérie; Tunisie;
Tripolitaine; Turkestan; Sibérie; Afrique du Sud; États-Unis
{Floride, Ohio, Pennsylvanie).
Cypridopsis Newtoni Brad. Rob., 1870. — 862 d (sur racines
de Pistia, 3-11-28) : un jeune.
Distribution géographique : toute l’Europe; Algérie; Tunisie;
Turkestan; Asie septentrionale; Açores; Aldabra; États-Unis.
Pion oc yp ri s sp. 862 b (sur racines de Pistia, 3-11-28) : 2 Ç en
mauvais état.
Cypretta sp. (cf. seurati H. Gauth., 1929). — 325 et 326 (rdir
de l’Oued en Nefis, 23-XI-27) : une coquille vide.
III. — PHYLLOPODES ANOSTRACÉS.
Streptocephalus torvicornis (Waga, 1842). — 297 (rdir de
Tigemt, 21-XI-27) : 50 cf et $ presque entièrement adultes, de 13
à 15 millimètres; 325 et 326 (rdir de l’Oued en Nefis, 23-XI-27) :
nombreux jeunes de 8 millimètres. — 269 (source d’ In Azaoua,
19-XI-27) : 1 9 adulte.
Distribution géographique: Pologne; Bohême; Autriche; Croatie;
Hongrie; Transylvanie; Crimée; gouvernements de Saratov et
4e Tauritscheskaja; bords de la Caspienne; Tunisie; Algérie;
Maroc; Sahara central.
La var. rubricaudatus (Klunginger, 1867) est signalée d’Égypte
et de Ouargla (Sahara); la var. bucheti Daday 1910, du Maroc; la
~var. braueri Daday 1910, d’Autriche.
IV. — PHYLLOPODES CONCHOSTRACÉS.
* Leptestheria cortieri Daday, 1923, var. — 269 (source
d’In Azaoua, 19-XI-27) : 1 o* et 1 9-
Distribution géographique : Sahara central.
Cyclestheria hislopi (Baird). — 758 (Niger à Bourcm,
.1-6-1-28) : 10 9 ovigères et quelques jeunes. — 775 (Niger à Bou-
— 95 —
rem) : 5 $ ovigères. — 862 (sur racines de Pislia, 3-11-28); 3 Ç
adultes.
Distribution géographique : Indes; Célèbes; Ceylan; Australie;
Soudan français; Nyassa; Afrique du Sud; Brésil; Paraguay;
Venezuela.
Macrothrix capensis (G. O. Sars, 1916) var. monodi nov.
Les vingt-six Macrothricides que j’ai eus entre les mains se
Fig. 1. — Echinisca capensis 6. O. Sars (reproduction de la figure de l’auteur, 22,
PI. XXX VI, 1 a).
rapprochent beaucoup de Y Echinisca capensis décrite en 1916 de
l’Afrique du Sud. Comme elle ils présentent sur la marge ventrale
de la tête une protubérance très prononcée (Fig. 1 et Fig. 2, A et B),
ce qui suffît a distinguer au premier coup d’œil ces deux formes
de toutes celles qui ont été décrites à ce jour, autant que je le sache
du moins.
L 'Echinisca décrite par Sars [22, p. 323 et PI. XXXVI, flgs 1,
1 a-d] et les exemplaires que j’ai examinés ne sont toutefois pas
identiques. L 'E. capensis présente une marge dorsale très convexe,
qui passe à la marge ventrale en un point situé au-dessous de l’axe
du corps (1). Ici, au contraire, la marge dorsale est moins convexe
que la marge ventrale et leur séparation se trouve très nettement
au-dessus de l’axe du corps. La fornix rejoint la marge céphalique
beaucoup plus bas chez VE. capensis que chez la forme récoltée
(l) Sars place cette limite à peu près dans l’axe du corps (« and terminating behind
in a blunt, nearly central protubérance »), mais ce n’est point du tout ce que repré-
sente sa figure.
— 96 —
par M. Monod, et la protubérance que Sars signale sur la marge
céphalique à la hauteur de l’œil (voir Fig.'!) n’est ici pas nettement
distincte. Tous ces caractères, il est vrai, sont peu importants, mais
en voici deux autres moins facilement négligeables : 1° La protu-
bérance si caractéristique de la marge ventrale céphalique n’a pas
Fig. 2. — Macrothrix capensis (G. O. Sars) var. Monodi nov.
la même apparence chez les deux formes; chez VE. capensis elle
est nettement asymétrique, débute très près du rostre et sa marge
antérieure est nettement plus longue que sa marge postérieure
(Fig. 1); chez les Macrothricides considérés elle est symétrique et
débute bien plus loin du rostre (Fig. 2/ A, B ); 2° Le postabdomen,
E. capensis, se termine en pointe aiguë (J); ici au contraire il appa
P) « Tail-piece with tlie extremity conically produced.
raît tronqué à angle droit (Fig. 2, G); cette forme tronquée du
postabdomen est souvent due, il est vrai, à une contraction anor-
male, et il m’est fréquemment arrivé de l’observer sur des Macro-
thrix appartenant à des espèces chez lesquelles le postabdomen est
normalement atténué à son extrémité; la forme coudée de la marge
antérieure semblerait ici confirmer cette interprétation; il faut
toutefois -noter que cette apparence anormale ne se rencontre en
général, dans une même colonie, que sur des individus isolés, tandis
qu’ici les 25 exemplaires examinés étaient, à cet égard, identiques ;
3° Enfin, tandis que les dents anales du postabdomen sont égales,
petites, sétiformes chez E. capensis (1), trois d’entre elles, ici, se
distinguent des autres, de chaque côté, par leur grande taille et
leur robustesse; à leur niveau, du reste, la marge du postabdomen
est distinctement plus chitinisée qu’ailleurs.
Je ne crois pas utile de créer pour cette forme un nouveau nom
spécifique; le plus sage me semble être de la considérer comme une
simple variété de l’espèce créée par Sars.
. La question se pose, par contre, de savoir si la dénomination
générique d 'Echinisca doit être adoptée. Elle avait été créée par
Lie vin en 1848 pour un Macrothricide identifié à tort, selon Sars,
au Monoculus roseus de Jurine (en réalité, selon le même auteur,
M. tenuiconnis) ; tombée par la suite en désuétude, elle a été re-
prise par Sars pour quatre espèces : Macrolhrix lenuicornis Kurz,
M. elegans Sars, M. schauinslandi Sars, Echinisca capensis Sars
[22, p. 323]. Or ce nouveau genre, composé de quatre espèces, et
défini simplement par la forme quelque peu différente de la tête (?)
et la présence sur ses côtés de crêtes faisant suite à la fornix (2)
me paraît très hétérogène, formé d’espèces plus différentes entre
elles que certaines d’entre elles ne sont distinctes d’autres espèces
du genre voisin, ce qui serait en contradiction avec la notion de
genre.
En ce qui concerne la forme de la marge inférieure de la tête,
par exemple, caractère important a mon avis, chez l’une M.schauins-
landi, cette marge est droite et lisse [21], chez une autre, M. elegans,
elle est droite, mais dentelée [20, PL VI], chez la troisième, M. le-
nuicornis, elle est dentelée et présente une légère gibbo-
sité [11, p. 149], enfin chez la quatrième, E. capensis, elle n’est
pas dentelée, mais est pourvue d’une grosse gibbosité (Fig. 1). En
ce qui concerne les crêtes latérales de la tête, seul caractère précis
(1) « Anal denticles minute, almost hair-like
(2) « The présent genus (Macrothrix) may be easily distinguishedfrom theproccedisg
one ( Echinisca ), to which it bears a close reiationship, by the somewhat different
shape of the head, the rostrai part of which is more prominent, and wholly wants the
characteristic arched crests in front, présent in ail the species of Echinisca . » [22 , p. 325] .
Bulletin du Muséum, 2' s., t. Il, 1930. 7
— 98 —
qu’invoque Sars, M. tenuicornis, M. elegans et E. capensis pré-
sentent bien ce caractère, mais si le calque que j’ai pris jadis' de la
figure de Sars est exact, M. schauinslandi en serait dépourvu (?).
En tous cas le Macrolhrix rosea ( Jurine) aurait, selon Lilljehorg,
[15 p. 342 et PI. LIV, figs. 14, 16, 17], une tête conformée comme
les Echinisca de Sars, alors que cet auteur exclut cette espèce de ce
genre. *
Le genre Echinisca tel que le conçoit Sars me paraît donc mal
défini et jusqu’à ce qu’un çarcinologiste de bonne volonté ait mis
la question mieux au point, il me semble prudent de confondre
sous le même nom de Macrolhrix les Macrolhrix sens. sir. et les
Echinisca.
Camptocercus rectirostris Schôdler, 1862.
Les Camptocercus que j’ai trouvés dans le matériel de M. Monod
sont absolument identiques à ceux que j’ai récoltés moi-même
en Algérie et en Tunisie [11, pp. 221, 227,262] ou que M.Seurat
a rapportés du Sahara central (Agelman Araghan). Ils présentent
en particulier les caractères suivants : crête céphalique bien déve-
loppée; rostre aigu; marge dorsale régulièrement arquée, sans si-
nuosité distincte au niveau de l’appareil adhésif (x); valves ornées
de nombreuses stries longitudinales plus ou moins apparentes sui-
vant les individus et à marge ventrale sinueuse; postabdomen légè-
rement atténué de sa base à son extrémité distale et à marge pos-
térieure ornée de 14 à 15 dents simples ou plus ou moins dentelées
suivant les individus, sans rangée visible de soies latérales; lon-
gueur, de 0,75 à 0,80 millimètre (Fig. 3).
Ces caractères correspondent à ceux que présente le Campto-
cercus rectirostris d’Europe. Toutefois les Camptocercus de l’Afrique
du Nord sont dépourvus, à l’angle inféro-postérieur des valves,
de toute denticulation, denticulation qui existe chez le C. recliros-
tris d’Europe. La question se pose donc de savoir s’il faut les rat-
tacher à l’un des Camptocercus exotiques dépourvus de cette den-
ticulation et dont le postabdomen est comparable au leur :
C. aloniceps Ekman 1901 [10, Taf. IV], C. australis Sars 1896 (2)
[19, PL VI], Camptocercus similis Sars 1901 [20, PL XII], C. aus-
iralis Sars var. dadayi Stingelin 1914 [26], C. nalicochensis Dela-
chaux 1918 [8, PL II], C. adhærens Brehm 1911 [1], C. alavus
Brehm 1928 [2]. Toutes ces formes sont très proches les unes des
autres, et ne se distinguent que par des caractères sur la valeur
(1) V. Brehm a signalé [2 ,p. 317] avec le Dr Wagler, que la présence d’un appareil
adhésif céphalique n’était pas restreinte aux seuls C. naticochensis et C. adhærens,
mais que les Camptocercus européens en possédaient également un, et que ce caractère
s’étendait probablement à toutes les espèces du genre.
(2) Signalé par Gurney [12] d’Égypte.
-r- 99 —
de laquelle les auteurs diffèrent d’opinion (cf. 2, p. 317). Dada.y
[4, p. 189] met toutefois C. silimis et aloniceps en synonymie avec
C. auslralis. Stingelin [26] considère C. ausîralis comme une forme
très variable (rostre aigu ou tronqué, tête carénée ou non, forme
et ornementation du postabdomen variables, etc.). En ce qui con-
cerne la denticulation de l’angle inféro-postérieur des valves, il
dit que si Sars a toujours indiqué cet angle comme inerme, il
a vu, par contre, sur les exemplaires de C. ausîralis qu’il a figurés de
Colombie, et dont il a fait une variété dadavi, une fine denticula-
tion marginale ou submarginale, analogue à celle que Daday
en 1902 et lui-même en 1904 ont signalée chez des exemplaires de
l’Asie méridionale.
Si nous admettons que non seulement la forme de la tête et
l’ornementation du postabdomen, mais également la présence ou
l’absence de dents à l’angle inféro-postérieur des valves peuvent
être sujettes à des variations chez Camplocercus auslralis et ses
formes affines, je ne vois aucune raison pour ne pas rattacher les
exemplaires nord-africains ou sahariens et ceux du Niger au C. rec-
lirosiris de l’Europe plutôt qu’aux Camplocercus sud-américains
ou extrême-orièntaux; ces exemplaires africains ne diffèrent en
effet, comme je l’ai dit, du C. recliroslris européen que par l’ab-
sence de denticulation à l’angle inféro-postérieur des valves.
Il n’est pas impossible d’ailleurs qu’un jour ou l’autre de nom-
breux Cladocères trouvés dans les pays exotiques et décrits comme
— 100 —
constituant des espèces spéciales à ces pays ne soient rattachés
purement et simplement à des espèces européennes antérieurement
connues, ou tout au moins considérées comme de simples variétés.
Mais un tel regroupement ne serait admissible que si des Clado-
cères étaient étudiés sur place, ou récoltés en abondance, en des
stations variées, par un naturaliste résidant dans le pays. Cela
seul permettrait de connaître l’importance systématique de ces
caractères dont la valeur est actuellement en discussion.
Euryalona orientalis (Daday, 1898).
Le tube 862 d contenait une quinzaine de 9 parthénogénétiques
Fig. 4. — Euryalona orientalis (Daday, 1898). — A et B, parthénogénétique et son
postabdomen; G : griffe terminale de la première paire de pattes.
d’un Chydoride qui se laisse identifier sans difficulté à V Euryalona
orienlalis (Daday).
Cette espèce, décrite et figurée de Ceylan, a été revue par le
même auteur dans un matériel provenant du Paraguay, et figurée
à nouveau [4,pp. 18Q-181, Taf. XI, figs. 14-15]. Les exemplaires
de Ceylan et ceux du Paraguay ne diffèrent que par des détails
peu importants : sur ceux de Ceylan, notamment, les trois épines
du processus distal du postabdomen sont de plu.= grande taille
que sur ceux du Paraguay.
— 101 —
En ce qui concerne les exemplaires de M. Monod, j’attirerai l’at-
tention sur le fait que la rangée des soies latérales du postabdomen
se poursuit très nettement jusqu’à l’extrémité du processus distal
(Fig. 4, B), que le labre est nettement caréné, enfin que la région
inférieure des valves est sillonnée de stries discontinues parallèles
à la marge, stries qui se poursuivent dans la région postérieure en
stries pleines parfaitement visibles (Fig. 4, A). Il s’agit là nette-
ment de « stries d’accroissement ».
D’autre part Sars a décrit de l’Afrique du Sud une Alonopsis
colleMi [18] qu’il a rangée lui-même par la suite dans le genre Eurya-
lona, créé en 1901 pour un Chydoride de l’Argentine qu’il considé-
rait comme une espèce distincte et nommait occidentalis [20].
Il met ensuite en synonymie VE. occidentalis et VE. colleüi, s’étant
convaincu lui-même, dit-il, de leur identité [22, p. 341]. Je n’ai
malheureusement pas pu me procurer, malgré des recherches
opiniâtres, la diagnose primitive de VE. collelli; mais les figures
qu’en donne Sars dans son récent travail [22, PI. XLI, figs. 1, la,
lb] ne correspondent pas tout à fait à celles qu’il a publiées en 1901
de VE. occidentalis. Chez cette dernière forme les griffes terminales
du postabdomen sont armées, en effet, à la base, d’une griffe ac-
cessoire de petite taille, suivie, de dedans en dehors, d’une rangée
de soies d’abord indistinctes puis de plus en plus grandes, et ter-
minée par une griffe aussi robuste que la griffe accessoire [20,
PL XII, 1 b]. Or VE. collelti décrite et figurée par Sars en 1916
possède des griffes terminales glabres, armées à la base d’une
griffe accessoire de grande taille (x). L 'E. occidentalis de Sars cor-
respond, à mon avis, bien mieux à VE. orientalis de Daday qu’à
VE. collelti de Sars.
Il est bien probable que VE. orientalis et VE. occidentalis devront
être considérées comme synonymes et constituer une variété de
VE. collelti, qui a la priorité. Mais n’ayant pas en mains la dia-
gnose primitive de cette dernière forme, il m’est impossible de me
prononcer nettement.
Stenocypris monodi nov. sp.
Coquille, vue de dos et bien fermée (Fig. 5 A) extrêmement plate :
la plus grande largeur est comprise plus de trois fois et demie dans
la longueur et un peu moins de quatre fois. La valve gauche dé-
passe légèrement la valve droite à l’avant et à l’arrière. Vue de
côté (Fig. 5, B), la coquille est très allongée, sa hauteur est contenue
plus de deux fois et un peu moins de deux fois et demie dans la
(x) « Apical claws slender and only slightly curved, each round at the base with a
single ratber large denticle; outer part of the claws quite smooth »; voir d’autre part
PI. XLI, fig. 1, b.
H
Fig.- 5.^- Stenocypris monodin. sp. - A et" B .-^silhouette de la coquille vue de dos et
du côté gauche; G et D: extrémités postérieures de la’ valve gauche et de la valve
droite vues par leur face interne; E et F: branches droite et gauche de la furca. - Sl ;
soies marginales internes, Sg : soies marginales externes; ir: marge interne (« Innen-
rand »).
— 103 —
longueur (environ 3 : 7). La marge dorsale est régulièrement mais
faiblement arquée; elle passe à la marge postérieure en formant
un angle obtus à sommet bien indiqué, et à la marge antérieure
sans démarcation distincte; la marge inférieure est faiblement con-
cave; la marge antérieure est symétriquement arrondie, tandis
que la marge postérieure est asymétrique, à sommet très fortement
reporté vers le bas. Enfin ni à droite ni à gauche (Fig. 5, C et D)
l’angle inféro-postérieur n’est prolongé en pointe aiguë comme dans
certaines espèces du genre.
La surface des valves est ornée de pores sétifères où s’implantent
des soies assez fortes mais clairsemées, et de pores non sétifères
d’égales dimensions. Les soies marginales externes sont bien plus
fortes que les soies marginales internes. La marge interne est très
éloignée du bord des valves dans la région postérieure, et assez peu
distincte. Dans la région antérieure, il m’a été impossible de l’aper-
cevoir, chez tous les individus que j’ai examinés. Je n’ai vu non
plus nulle part, ni à l’avant, ni à l’arrière, de système continu de
canaux porifères comme chez S. sinuata{ G.W. Muller), ou de stries
radiaires comme chez S. malcolmsoni (G. Brady). Seuls se montrent,
en dehors de la ligne de sutures, les canaux porifères isolés et peu
branchus qui donnent naissance aux soies marginales externes et
internes. La lamelle hyaline est partout sensiblement dans le
prolongement de la lame externe de la coquille.
L’antenne 1, le palpe mandibulaire, les pattes 1, II, II ne pré^
sentent aucune particularité digne d’être signalée. Les soies nata-
trices de l’antenne II, à barbules très clairsemées, atteignent
l’extrémité des griffes terminales. L’article terminal du palpe maxil-
laire, à peu près rectangulaire, est trois fois plus long que large.
Le troisième endite de la maxille est muni, comme d’ordinaire, de
deux griffes, plus fortes que les soies voisines et nettement dentées.
Les deux branches de la furca sont fortement dyssymétriques.
La branche droite est beaucoup plus forte, presque (Fig. 5, E ),
munie sur sa marge postérieure de dents de longueur décroissante
de l’avant à l’arrière formant cinq groupes dont les deux derniers
sont les plus longs; la soie antérieure est moitié moins longue que
la griffe antérieure. La branche gauche est plus grêle (Fig. 5 F),
assez fortement recourbée vers le haut dans son tiers proximal,
puis légèrement recourbée en sens inverse à son extrémité ; elle
est munie dans la région distale de sa marge postérieure de dix à
douze soies courtes mais encore bien visibles, suivies vers l’arrière
de nombreuses soies fines, presque imperceptibles; la soie anté-
rieure est plus longue que la moitié de la griffe antérieure. Les
griffes terminales des deux branches sont armées de dents fortes
et serrées.
Longueur de la coquille Ç : de 1900 à 2000 p.; cf inconnu.
— 104
Cette espèce, qui appartient incontestablement au genre Steno-
cypris, ne correspond à aucune de celles que Muller a fait entrer
dans le tableau dichotomique de ce genre [17, pp. 196-197]. Elle
se rapprocherait dans une certaine mesure de S. sinuata G. W.
Muller, de Madagascar, mais s’en distingue très nettement par
la forme bien plus allongée de sa coquille vue de côté, puisque la
hauteur de celle-ci chez S. monodi est égale aux 3 : 7 de la longueur,
tandis que chez S. sinuata [16, p. 273 et PL 17, flg. 9] elle atteint
et dépasse même la moitié de la longueur (1) ; la forme de ces deux
coquilles est d’ailleurs nettement différente et chez S. monodi on
ne trouve, comme je l’ai déjà dit, aucune trace du système continu
de canaux porileres que G. W. Muller a décrit (pp. 273-274) et
figuré (PI. 17, figs. 12 et 13) chez son espèce.
En ce qui concerne les espèces du genre décrites, à ma connais-
sance,depuis la révision de Muller, elle se distingue: 1° de S. wer-
neri Daday [5] par ses dimensions plus élevées (S. monodi, 2 milli-
mètres, S. werneri, 1, 4 millimètre), par la forme de sa coquille,
moins épaisse vue de dos (S. monodi, 0,52 : 2 millimètres, soit 3, 64 :
14; S. werneri, 0,45 : 1,4 millimètres, soit 4,5 : 14) et à marge pos-
térieure non symétrique (symétrique chez S. werneri), ainsi que
par la forme des deux branches de la furca ; 2° de S. junodi Dela-
chaux [9] par la forme et les dimensions de la coquille, la forme et
l’ornementation des branches de la furca ; 3° de S. hodgsoni Sars,
S. olivacea Sars, S. smaragdina Sars, S. pardalis Sars, S. perarmata
Brady (redécrite par Sars, S. pedinala Sars, S. declivis Sars
[22, pp. 124-130, PI. VI, VII, XIX] par la forme et les dimensions
de la coquille vue de dos ou de côté; 4° de S. fascigera Sars
[24, pp. 202-203, PI. XXIV, figs. 14-19] par la forme de la coquille
vue de dos (bien plus pointue à l’arrière qu’à l’avant chez S. fasci-
gera), la forme de la marge postérieure des valves vues de côté
l’ornementation de la furca et la longueur de la coquille (3,1 milli-
mètres chez S. fascigera ); 5° de S. sewellei Klie [14, pp. 157-161]
par la forme et les dimensions de la coquille vue de dos et de côté,
par les soies natatrices de l’antenne II extrêmement courtes chez
S. sewellei, par la forme des branches de la furca; 6° enfin des
S. fülleborni Daday, S. angulosa Daday, S. marginata Daday,
S. elongala Daday, S. fasciculala Daday, S. stagnalis Daday,
[6, pp. 185-192, figs. 9-11, PL II, figs. 15-32] par divers caractères
importants : dimensions générales très différentes, forme de la
H G.-W. Müller a décrit, en même temps que S. sinuata , un S. aldàbrœ bien dis-
tinct de S. monodi par la forme et les dimensions de sa coquille ; mais il indique, en ce
qui a trait au rapport de la hauteur à la longueur de la coquille vue de côté, 2 : 5, alors
que sur sa figure (PL 17, fig. 1) ce rapport est légèrement supérieur à 3 : 7, c’est-à-dire
bien plus élevé. Je crois devoir signaler cette contradiction et suis persuadé que l’indi-
cation à retenir est eelle qui est donnée par la figure.
— 105 —
coquille ou des branches de la furca, soies natatrices de l’an-
tenne II, etc.
Acocypris capillata Vâvra, 1895.
Le genre Acocypris a été créé par Vavra [27 , p. 14] pour une
Fig. 6. — Acocypris capillata Vâvra. — A : coquille fermée vue de dos (9) ; B : valves détachées
vues de dos; G: ornementation de valves un peu en avant de l’insertion des muscles
adducteurs (l’échelle graphique se rapporte aux figures A et B).
espèce nouvelle que cet auteur venait de trouver dans un matériel
récolté à Zanzibar (Afrique orientale). Il est très proche du genre
Stenocypris, mais s’en distingue, comme Vavra l’indique lui-même,
par conformation à peu près identique des deux branches de la
furca, branches qui sont fortement dyssymétriques chez les S. teno-
— 106 —
cypris. h' A. cap illata a été signalée en 1898 par G. W. Muller de
Majunga et de Morondava (Madagascar), sans aucune description
ni nouvelle figuration. Je n’ai pas connaissance qu’elle ait été
Fig. 7. — Acocypris capülata Vâvra. — Valves droite et gauche vues
par leur face interne.
retrouvée depuis ni qu’une seconde espèce ait pris place dans ce
genre Acocypris.
Le matériel de M. Monod contenait quelques Ç adultes, en par-
fait état de conservation, d’une Acocypris qui très probablement
appartient à l’espèce de Vavra. Mais la description et surtout les
dessins de cet auteur sont insuffisants pour permettre d’affirmer
cette identité. Aussi me paraît-il utile de décrire et de figurer l’Os-
tracode du Niger, afin que ce dernier, tout au moins, soit connu
avec certitude.
Coquille, vue de dos et bien fermée, un peu moins de deux fois
et demie plus large que longue (5 : 12); extrémité antérieure plus
aiguë que la postérieure, celle-ci couverte de très longs cils en bou-
quet, au moins trois fois plus longs que les cils qui couvrent les
faces latérales des valves (Fig. 6, A). Valve gauche nettement plus
grande que la valve droite et prolongée vers l’arrière en une pointe
extrêmement nette (Fig. 6, B).
Valves, vues de côté, nettement dissemblables, non seulement,
comme je l’ai dit, par leurs dimensions, mais également par leur
silhouette. La valve gauche présente, dans sa région antéro-infé-
rieure, un angle très accusé (flg. 7) qui n’existe pas sur la valve
droite, suivi vers l’arrière d’une convexité nettement marquée,
puis d’une légère concavité; la marge inférieure, dans sa région
moyenne, est moins fortement convexe que le dessin de Vavra
ne l’indique (1); enfin la pointe postérieure est suivie, dans la di-
rection de la marge dorsale, d’une extumescence bien marquée.
La valve droite, au contraire, a sa marge inférieure légèrement
concave dans sa région moyenne et se termine vers l’arrière en
angle légèrement aigu, mais sans prolongement dentiforme. La
ligne de suture, sur la valve gauche, est bien plus éloignée de la
marge externe que sur la valve droite (Fig. 8 A et B), et les canaux
porifères marginaux de la région antérieure sont tous bifurqués ou
trifurqués, tandis qu’ils sont généralement simples sur la valve
droite ; enfin celle-ci présente, dans cette région, des tubercules
de petites dimensions qui sont indistincts sur l’autre valve. A peu
de distance de la marge externe court, sur les deux valves, une
sorte de canal transversal indépendant du système des canaux po-
rifères ordinaires ; ce canal est tout à fait homologue de celui que
G. W. Mueller a décrit et figuré [16, pp. 273-274, PL XVII,
figs. 12-13] chez sa Slenocypris sinuala. Dans la région inféro-pos-
térieure de la valve gauche ce canal transversal donne naissance,
vers l’extérieur, à de nombreux canicules et vers l’intérieur à des
canicules bien plus rares (Fig. 8. C) ; dans les autres régions des
valves ces canalicules sont indistincts et le canal transversal est
sinueux, mais semble être lisse.
La surface des valves est ornée de nombreux pores non sétifères
d’inégale grandeur, souvent accolés deux à deux, et de pores séti-
fères environ dix fois moins nombreux, porteurs de soies fines et
souples (Fig. 6, C). La couleur des valves était devenue indistincte
sur les exemplaires que j’ai eus entre les mains. (*)
(*) J?ai l’impression que ce dessin, qui représente une coquille entière vue de côté, a
été exécuté légèrement de trois quarts.
et gauche vi
de l’article
— 109 —
Tous les articles de l’antenne I sont plus longs que larges. Les
soies natatrices de l’antenne II, nettement barbelées, atteignent
l’extrémité des griffes terminales; l’avant-dernier article porte :
1° deux fortes griffes dentées subégales; 2° une troisième griffe
non dentée, ou très peu dentée, située sur la face externe, et plus
de deux fois plus courte que les griffes précédentes, de sorte qu’elle
est difficilement visible; 3° trois soies atteignant ou dépassant
l’extrémité des grandes griffes et insérées fort près de la griffe non
dentée, c’est-à-dire sur la face externe. L’article terminal porte
deux griffes dentées dont l’une est de dimensions moitié moindres
que l’autre, et trois soies, dont l’une est olfactive.
Le palpe mandibulaire ne présente aucune particularité. L’ar-
ticle distal du palpe maxillaire est un peu plus long que large, à
marges supérieure et inférieure sensiblement parallèles (Fig. 9, C);
le troisième cndite porte deux grosses griffes très légèrement
dentées. Patte I (patte-mâchoire) avec une lame respiratrice
(« Atemplaile » ou « Facherplaile ») à six rayons bien développés.
Patte II munie d’une griffe terminale nettement plus longue que
les trois derniers articles réunis, encadrée de deux soies dont la
longueur ne dépasse guère celle du dernier article. Patte III ter-
minée normalement (Fig. 8, D).
Furca à branches sensiblement symétriques, ornées sur leur
— 110 —
marge postérieure d’aiguillons courts et trapus, disposés en quatre
séries s’échelonnant jusque dans la région moyenne de la marge et
suivis vers l’arrière, jusqu’à la base de la furca, de soies extrême-
ment courtes et peu distinctes. Soie antérieure légèrement plus
longue que la moitié de la griffe antérieure, soie postérieure ab-
sente. Les branches de la l'urca sont nettement plus trapues que
Vavra ne l’indique dans sa figure [27, fig. 3] et la soie antérieure
n’atteint pas les deux tiers de la griffe antérieure, comme sur les
exemplaires de cet auteur (p. 15).
Longueur : 2,1 millimètre.
Cyprinotus incongruens (Ramdohr, 1808).
Les exemplaires que M. Monod a rapportés de Tamanrasset
Fig. 10. — Cyprinotus incongruens (Ramdohr), de Tamanrasset (bassin du Nord,
station 94).
sont bien plus trapus et globuleux qu’il n’est normal chez cette
espèce.
Voici quelques mensurations indiquées à cet égard par divers
auteurs : Kaufman [13, p.266] donne les dimensions suivantes :
longueur, de 1,5 à 1,6 millimètre, largeur 0,6 millimètre, c’est-à-dire
que la largeur est nettement inférieure à la moitié de la longueur
ce que sa figure (PL 15, fig. 11) confirme clairement; sur cette
même figure l’extrémité antérieure de la coquille est beaucoup
plus effilée que chez aucun des exemplaires nord-africains ou saha-
— 111 —
riens qui me sont passés entre les mains, Sars [25, p. 125] indique
que la largeur est égale à peu près à la moitié de la longueur, mais
sur sa planche LVII (Ç d) cette largeur est nettement inférieure
à la demi-longueur. Dans un autre travail [23, p. 116] il mentionne
que la largeur n’atteint pas tout à fait la moitié de la longueur, ce
qui correspond bien à sa figure 2 de la PI. IV.
Mais, selon Mueller [17, p. 165], cette largeur, qui normalement,
comme nous venons de le voir, est égale ou plutôt légèrement infé-
rieure à la moitié de la longueur, peut en atteindre les trois cin-
quièmes (1).
Chez les exemplaires de M. Monod, cette largeur n’atteint pas
tout à fait le chiffre indiqué par Mueller (2, 5 : 5); quant aux
autres caractères spécifiques, ils cadrent entièrement avec ceux
que l’on attribue couramment à cette espèce commune et bien
connue.
En Afrique du Nord, d’où j’ai disséqué un nombre considérable
d’échantillons provenant de stations nombreuses et diverses, j’ai
remarqué que la forme très globuleuse de la coquille s’observe en
général dans les eaux surchauffées ou légèrement saumâtres
[cf. par exemple 11, fig. 39, p. 307, coquille E]. Je n’ai par consé-
quent pas été étonné de trouver cette forme chez les échantillons
que m’a rapportés M. Seurat de Tamanrasset et d’In-Ameri.
Mais les* exemplaires de M. Monod s’étant montrés encore beau-
coup plus globuleux, je crois intéressant de signaler le fait et de
l’appuyer d’un dessin (Fig. 10).
Leptestheria cortieri Daday, 1923, var.
J’ai eu, de ce Conchostracé, un c f adulte et une Ç ovigère.Par
le nombre de leurs appendices, supérieur à 20, l’absence de tout
appendice frontal, la présence chez le cf de deux paires de pattes
préhensiles, d’une spinule implantée sur le rostre chez le cf et la Ç
(Fig. 11, B et C), d’une lame épipoditale triangulaire latérale sur
presque tous les appendices, ces individus appartiennent sans
aucune hésitation possible à la famille des Lepîestheriidæ. Leur
angle occipital est nettement aigu dans les deux sexes et la marge
de l’épipodite branchial est dépourvue de processus sétifères, ce
qui les fait ranger dans le genre Leptestheria G. O. Sars, bien défini
récemment par Daday [7].
Les cornes supérieures de l’épipodite branchial sont transformées
en soutiens des plaques ovigères sur les pattes 10, 11, 12, 13 (leur lon-
gueur est nettement et régulièrement décroissante de l’avant à l’ar-
# rière, voir Fig. 11, A). Il s’agit donc soit de L. tennis ou de L. cor-
(l) « Pie Breite ist annàhernd 1 : 2 der Lange, am breitesten auf 3 : 5 der Lange ».
tieri, soit d’une espèce nouvelle (1), Les deux individus examinés se
rapprochent beaucoup de la L.cortieri, aussi bien par l’ornementa-
tion des valves que par la forme du rostre du oT et la denticulation
de la marge du telson, ornée de dents glabres et d’inégale grandeur
(Fig. 12, fîgs. C et E); de plus la L. cortieri est décrite du Tassili
Fig. 11. — Leptestheria cortieri Daday, var. — A : cornes supérieures de l’épipodite
branchial transformées en soutiens des plaques ovigères (pattes 10, 11, 12, 13);
B : tête de la Q; C : tête du ($.
des Ajjers (Dr Cortier, 1908), c’est-à-dire d’une région très proche
de celle où M. Monod a récolté ses exemplaires. Mais la forme de la
coquille Ç est nettement distincte, sur l’exemplaire que j’ai
examiné (Fig. 12, A), de celle qu’a figurée Daday (fig. 96, c) ; d’autre
part les quatre derniers segments du thorax sont inermes, tandis
que chez la L. cortieri ils sont armés de spinules; si le premier ca-
ractère peut être négligé, étant donné la variabilité bien connue de
a coquille chez les Conchostracés, le deuxième doit retenir l’at-
tention, puisque c’est cette particularité qu’invoque Daday dans
son tableau dichotomique (p. 279) pour distinguer la L. cortieri,
(1) M. le Prof. Colosi a décrit en 1921 [3 , pp. 122-123, fîgs. 2-4] une Leptestheria lybica
mais ne sachant combien, chez cette espèce, d’épipodites branchiaux sont transformés
en processus cylindriques destinés à soutenir les œufs, il me semble difficile d’identifier
cette forme à l’aide de la simple description et des dessins de l’auteur. La forme de la
coquille est d’ailleurs bien différente de celle de la L. cortieri, ce qui m’autorise à sup-
poser qu’il s’agit d’une autre espèce.
B : valve gauche du a*
■aciques et de la partie ar
— 114 —
à derniers segments spinuleux, de la L. tenuis, à derniers segments
inermes.: Pouvons-nous, d’autre part, ranger la Lepîestherie de
M. Monod parmi les L. tenuis? Pas davantage, puisque chez cette
dernière les dents marginales du telson sont denticulées et subégales
et que l’Ornementation des valves est assez nettement différente.
Nous nous trouvons donc en présence d’une forme intermédiaire
entre la L. tenais et la: L. cortieri, deux espèces d’ailleurs très voi-
sines, peut-être deux races géographiques ou même deux variétés
instables de la même espèce. Je suis donc d’avis de donner aux
deux exemplaires en question le nom de L. tortieri var., étant
donné surtout la région où ils ont été trouvés.
La systématique des Conchostracés n’est pas encore parvenue
à un stade satisfaisant, malgré le très gros effort qu’a fourni Daday,
effort que je suis bien loin de mésestimer. Ces Crustacés sont cer-
tainement très polymorphes, et j’ai trouvé, dans l’Afrique du Nord,
des Cænesleriidæ qui devraient être considérées comme nouvelles
si l’on s’en tenait strictement aux caractères génériques et spé-
cifiques qu’a instaurés Daday. Or il s’agit simplement, à mon avis,
d’exemplaires de l’ancienne Estheria cycladoides de Joly, chez les-
quels l’angle occipital, au lieu d’être aigu, est tronqué, de sorte
qu’ils devraient prendre place non point dans le genre Cyzicus, où
Daday a placé l’espèce de Joly, mais dans le genre Eocyzicus,
à aucune espèce duquel ils ne correspondent d’ailleurs. Cette simple
variation, qui saute aux yeux, d’un caractère que Daday considère
comme générique, m’a donc mis dans l’impossibilité de les nommer
correctement : je ne pouvais leur donner le nouveau nom de Cyzicus
cycladoides, puisque le genre Cyzicus Daday est caractérisé essen-
tiellement par la présence d’un angle occipital très saillant et aigu.
J’ai dû, provisoirement, avoir recours à l’ancienne dénomination
d 'Estheria cycladoides [11, pp. 305 et 338], c’est-à-dire ne pas tenir
compte des nouvelles coupes génériques de Daday. Je suis toutefois
persuadé que cet auteur a tiré du matériel qu’il a eu entre les mains
à peu près tout le parti qu’on pouvait en attendre, et qu’ici comme
pour certains Cladocèfes seules des recherches patientes pour-
suivies sur place, dans les régions où les Conchostracés sont abon-
dants, permettront de faire connaître le degré de variabilité des
différents caractères invoqués jusqu’ici, et la confiance qu’on peut
leur accorder pour la détermination des coupes génériques et spé-
cifiques.
— 115 —
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Parasitic Nematodes,
by H. -A. Baylis, M.-A., D. Sg.
Published by permission of lhe Trustées of the British Muséum.
The following report deals with a collection of Nematodes made
by the « Mission Saharienne Augiéras-Draper », an expédition to
the Central Sahara and Niger valley organized by the Société de
Géographie in 1927. For the privilège of studying this interesting
material my best thanks are due to M. G. Grandidier, General
Secretary of the Société de Géographie, and to M. Th. Monod, of
the Muséum d’Histoire naturelle, who was a member of the expé-
dition. I also wish to thank M. R.-Ph. Dollfus for his kindness in
obtaining for me additional information as to the localities in
which the material was collected.
The collection includes three specics which appear to be new
to science. Co-types of these will be deposited in the Mus'éum na-
tional d’Histoire naturelle, Paris, and also, by the kindness of
the Société de Géographie, in the British Muséum (Natural His-
tory), London.
Fam. ASCARIDÆ.
Subfam. Anisakinæ.
PORROCiEGUM ANGUSTICOLLE (Molin, 1860).
A damaged specimen (anterior portion only) from the intestine
of a vulture, taken on the Niger near Bamako, 22, ii. 1928.
PORROCiECUM RETICULATUM (v. LinstOW, 1899).
A single female, in damaged condition, from the intestine of
a héron, taken on the Niger near Lake Débo, 7. ii. 1928.
Contracæcum spiculigerum (Rud., 1908).
Several specimens from the stomach of Phalacrocorax africanus,
taken on the Niger near Lake Débo, 3. ii. 1928. The spiculés of the
Bulletin du Muséum , 2e s., t. II, n° 1, 1930.
— 118 —
males are rathcr short, but the specimens are probably not fully
grown.
CONTRACÆCUM Sp.
Larval forms from the peritoneum of Clarias lazera (Bourem,.
R. Niger, 6. i. 1928) and. Hydrocyon sp. (R. Niger, between L. Débo
and Kabara, L ii. 1928). These are large, encapsuled larvæ,
with very slender œsophagus, short œsophageal appendix and
long and very wide intestinal cæcum. The specimens from both
hosts probably belong to the same species. Three larvæ from the
peritoneum of Hydrocyon brevis (R. Niger, near L. Débo, 7. ii.
1928), measuring 30-35 mm. in length, and having a long intestinal
cæcum and very short œsophageal appendix, may again bc of the
same species. Two larval Conlracæcum, in poor condition, were
also taken from the stomach of an egret near L. Débo, 5. ii. 1928.
Fam. HETERAKIDÆ.
Subfam. Heterakinæ.
Heterakis brevispiculum Gendre, 1911.
A number of specimens of this species, together with Subulurct
and Numidica (see below) were taken from the cæca of Numida
sp. near Bamako, on the Niger, 22. ii. 1928.
Subfam. Subulurinæ.
Subulura suctoria (Molin, 1860).
This species occurred in the cæca and intestine of Numida sp.
near Bamako, R. Niger, 22. ii. 1928.
Numidica boueti (Gendre, 1911).
Syn. Heterakis boueti Gendre, 1911.
Subulura boueti (Gendre) Travassos, 1913.
Oxynema boueti (Gendre) Railliet et Henry, 1914.
A few specimens of this species occurred in the intestine of
Euxerus erylhropus at Niafunké, below Lake Débo, R. Niger, 2. ii.
1928.
As has been pointed out by the writer (1928) and by Gendre
(in Joyeux, Gendre et Baer, 1928), this species possesses two
spiculés, and not a single spiculé as stated in the original descrip-
tion. Gendre, in his redescription, gives the length of the right
spiculé as 0.86-1 mm., and that of the imperfectly-chitinized left
spiculé as 0.62-0.68 mm. The accessory piece is, according to
Gendre, 0.27-0.29 mm. long. From one of the males In the. présent
collection the writer obtained the following measurements : right
spiculé 0.73 mm.; left spiculé 0.6 mm.; accessory piece 0.22 mm.
In the présent spécimens the sucker of the males is lined with
interrupted, longitudinal cuticular ridges, and there. is a cushion-
like swelling of the posterior lip of the cloaca, covered with small
granulations, exactly as in the génotype, Numidica numidica
(Seurat, 1915).
The species was originally recorded from Euxerus [ Xerus ] ery-
thropus in Dahomey. IL has also been recorded by Gendre (1928)
from Sciurus annulatus, in the same locality, and by the présent
writer (1928) from Lophuromys sikapusi and Praomys tullbergi in
Nijeria.
Numidica monodi, sp. n.
(Figs. 1-3).
This species occurred in considérable numbers in the cæca of
Fig. 1. — Numidica monodi nov. sp. Ç ventral. Cam. T. D. 2.
Numida sp. near Bamako, on the Niger, 22. ii. 1928, together with
Subulura sudoria and Heterakis brevispiculum.
The specimens are somewhat contracte, so that the measure-
ments of length should probably be increased somewhat. The males
measure 4.25-5.9 mm. in length, the females 4. 4-7. 3 mm. The
maximum thickness, in the male, is 0.28-0.35 mm.; in the female
(excluding the vulvar prominence), 0.35-0.44 mm. The cuticular
striations are very fine (about 0.002 mm.). There are no latéral
alæ. The distance from the anterior extremity to the posterior end
of the œsophagus (including the bulb) is 0.8-0. 9 mm. in the male,
0.9-1.15 mm. in the female. (Owfng to contraction, which has
— 120 —
usually caused the œsophagus to be bent in several places, these
measurements should be somewhat greater). The buccal capsule
is divided transversely into two portions, which together measure
0.05-0.055 mm. in lenght. The posterior portion contains three
large teeth. The œsophageal bulb has a transverse diameter of
0.2-0.26 mm., and is separated by a very narrow « ncck » from the
swollen posterior end of the œsophagus proper. The nerve-ring is
situated at about 0.23 mm., and the excretory pore at about
0.32 mm., from the anterior extremity.
The posterior end of the male is curved ventrally. The tail is
sharply conical and measures 0.2-0.21 mm. in lenght. There are
eleven pairs of caudal papillæ, of wich six are postanal. As in
N. numidica (Seurat, 1915) and in N. boueli (Gendre, 1911), the
posterior lip of the cloacal aperture is raised into a cushion-like
structure covered with small granulations. The sucker is also bor-
dered by a number of interrupted, longitudinal cuticular ridges.
The two spiculés are markedly unequal and dissimilar. The right
spiculé is well-developed and fully chitinized, and is provided with
foldedjdæ for about the distal two-thirds of its length. It measures
0.525-0.61 mm. in length. The left spiculé is much less well develo-
ped and very imperfectly chitinized, especially towards its base.
It is about 0.3-0.36 mm. long. The accessory piece is 0.17-0.2 mm.
long, and is pointed and narrow, except for a basal expan-
sion.
The tail of the female is about 0.5 mm. long and is conically
tapering. It is without a sudden narrowing near the tip, such as
Fig. 3. — Numidica monodi , nov. sp. J ventr. Cam. T. A. 4.
is présent in Subulura suctoria, where the tail ends in a short, slen-
der spike. There is a pair of caudal papillæ, situated at about
0.2 mm. from the tip of the tail. The vulva is very prominent,
and is situated a little in front of the middle of the body (at 2.1-
3.3 mm. from the anterior end). The vagina runs anteriorly from
it. The eggs are roundish-oval or subglobular and measure 0.075-
0.093 mm. in maximum diameter. When ready for laying, they
contain vermiform embryos.
— 122 —
Note on Numidica, Oxynema and Subulura.
The two species to which reference has just been made are pla-
ced in the genus Numidica Barreto, 1919, on account of their
close resemblance to the only species hitherto ascribed to that
genus, viz. N. numidica (Seurat, 1915), from the Algerian fox,
Vulpes vulpes ailantica. From this form both species differ only in
details of measurements. It should be noted, however, that the
distinctions between Numidica and Oxynema v. Linstow, 1899, and
also between these two généra and Subulura Molin, 1860, are not
great. Gendre (1928) would refer both N. numidica and N. boueli
to Oxynema. The génotype of Oxynema, O. crassispiculum (Son-
sino, 1889), which, like N. numidica, is a parasite of foxes, was des-
cribed by both Sonsino (1889) and v. Linstow (1899 : Oxynema
rectum) as having two spiculés, of which one was very much lon-
ger than the other. It is probable, however, that the [short spiculé
referred to was rcally the accessory piece, and it is therefore uncer-
tain whether there is a second, possibly imperfectly-chitinized,
spiculé or not. Should this be présent, the supposed generic dis-
tinction between Oxynema and Numidica would probably break
down. At the same time, although typical species -of Subulura pos-
sess two equal spiculés, a considérable number of forms, chiefly
from birds, generally ascribed to that genus hâve unequal spiculés,
so that it is quest.ionable whether a generic distinction between
Numidica and Subulura is entirely justifiable.
Fam. QUIMPEïlIIDÆ, nov.
à
Gendria tilapiæ n. g., sp. n.
(Figs. 4-6.).
This curious form was collected from a fish, Tilapia galilaea,
taken in the Niger, between Lake Débo and Bamako, 14.ii. 1928.
The male measures 7-9 mm. in length, and the female 7.7-
11.5 mm. The maximum thickness varies between 0.22 and
0.35 mm. The body tapers towards both ends, but anteriorly there
is an oval inflation of the cuticle. The cuticle appears smooth. The
musculature is apparently « mcromyarian ». The mouth is sur-
rounded by two latéral and four submedian papillæ, and forms a
slight dépréssion at the base of which, projecting from the entrance
to the œsophagus, there are three conical teeth — a large dorsal
tooth and two smaller subventral teeth. The œsophagus is muscu-
lar throughout, relatively very short, and somewhat club-shaped
both anteriorly and posteriorly. It measures 0.34-0.5 mm. in length.
— 123 —
At its junction, with the intestine there are three valves. At aljout
its middle it is surrounded by thenerve-ring. The excretory pore
is situated a little behind the posterior end of the œsophagus, at
0.55-0.6 mm. from the anterior extremity. At about the same level,
or a little further forward, there is a pair of rather prominent cer-
vical papillæ.
The tail is tapering and sharply pointed in both sexes. In the-
Fig-, 4. — Gendria tilapiæ , ÿ ventral, from Tilapia galilœa. Cam. T. A. 4.
male it measurcs 0.32-0.37 mm. in length. There are very slight
caudal alæ, beginning a little in front of the cloaca and ending
before the tip of the tail. There are twelve pairs of papillæ, ôf which
flve are small and postanal (two of these being more laterally
situated than the others) and seven larger and preanal. Between
the fifth and sixth pairs in front of the cloaca there is a sucker-
like organ similar to those found in the Cucullanidæ, Kathlaniidæ
and other groups. The spiculés are sickle-shaped and equal, mea-
suring 0.41-0.49 mm. in length, and hâve the « sheathed » appea-
rance characteristic of those of certain Kathlaniidæ. There is a
small accessory pièce.
In the female the tail is 0.4-0.46 mm. long. The vulva is situa-
ted a little behind the middle of the body (at 3.2-5 mm. from the
posterior end). Its lips are rather prominent. There is a short mus-
cular vagina, which runs anteriorly from the vulva. The two uté-
rine branches are opposed, and contain nearly spherical eggs mea-
suring 0.06-0.067 mm. in diameter and with unsegmented contents.
124 —
The affinities of this species are difïicult to détermine. Its cha-
racters suggest relationship either to the Kathlaniidæ or to the
Cucullanidæ, but the simple structure of the œsophagus forbids
its inclusion in either of these families. On the whole, it seems to
approach more nearly to the former group, since the mouth,
though very simple in structure, appoars to be formed on a trira-
Fig. 5. — Gendria tilapiœ, Q ventral. îrom Tilapia galilœa, Cam. T. D. 4.
diate plan, as is shown by the presence of the three teeth at its
base.
A form described by Gendre (1926) under the name of Quimperia
lanceolata, shows considérable resemblances to the species under
discussion. Quimperia has, according to Gendre’s description,
three small lips, one dorsal and two subventral. The œsophagus is
muscular throughout, and though showing a division into two por-
tions of different calibre, has no bulb. There is a preanal sucker-
like organ in the male, and the spiculés are equal. There is a pair
of wide cervical alæ, instead of the cephalic inflation found in the
présent species.
It seems impossible to refer the form here described to the gcnus
Quimperia, but they are almost certainly very closely related.
Gendre, in his original description, left the systematic position
of Quimperia undecided. He has subsequently (in Joyeux, Gendre
et Bare, 1928) erected for it a subfamily Quimperinæ, which he
places in the family Heterakidæ. The writer is unable to accept
this arrangement, since the meromyarian musculature and the
absence of an œsophageal bulb make it very questionable whether
Quimperia ought to be included in the Heterakidæ.
— 125 —
A new family Quimperiidæ is therefore proposcd to replace
Gendre’s subfamily and to include Quimperia and the new genus
Gendria, which is named in honour of Dr. Gendre. This family
may for the présent be regarded as forming part of the order As-
Fig. 6. — Gendria tilapæi, J latéral, from Tilapia galüœa, Caïn. T. A. 4.
caroidea ( sensu Baylis and Daubney, 1926), and occupying a
position near the Kathlaniidæ. The family and the two généra
may be provisionally deflned as follows.
Fam. QUIMPERIIDÆ nov.
Ascaroidea. Meromyarian. Lips small or absent. Buccal capsule
absent. Œsophagus muscular throughout, without pharynx or
distinct bulb. A preanal sucker, without chitinoid border, présent
in the male. Spiculés paired, equal. Vulva in posterior half of body.
Uterine branches opposed. Oviparous.
Quimperia Gendre, 1926.
Quimperiidæ. Mouth bordered by three simple lips. Œsophagus
composed of a shorter and narrower anterior portion and a longer
— 126 —
and. wider posterior portion, both cylindrical. Wide latéral cervical
alæ présent.
Génotype : Q. lanceolala Gendre, 1926, from an acanthoptery-
gian fish.
Gendria, n. g.
Quimperiidæ. Mouth a shallow dépréssion without deflnite
lips, but with a dorsal and two subventral teeth at its base. Œso-
phagus not divided into two portions, but somewhat club-shaped
both anteriorly and posteriorly. Cervical alæ absent, but cuticle
inflatcd anteriorly to form an oval expansion. An accessory piece
présent in the male.
Génotype : G. îilapiæ sp. n., from Tilapia galilæa.
Fam. OXURIDÆ.
Subfam. Oxyrinæ.
Thelandros sahariensis sp. n.
(Figs. 7-8).
A number of specimens occurred in the intestine of Uromastix
sp. in the Hoggar région, Central Sahara, 4. xi. 1927, iogether
with T achy gonelria viuipara, which were at flrst thought to belong
to the form common in Uromastix in North Africa, viz. Thelandros
alalus Wcdl, 1862. On doser examination, however, it was found
impossible to identify them with that species. They resemble more
closely T. micruris Rauther, 1918, a form recorded from an In-
•dian species of Uromastix (U. ’ hardwickii ). Although Rauther
(1918) gives very few measurements of his species (x), thèse show
sufïicient différences to make it very questionable whether the
présent material can be ascribed to T. micruris. Galeb (1889) gives
no measurements whatever of « Oxyrus uromasticolla », which Seu-
rat, probably rightly, assumes to be a synonym of Thelandros ala-
lus. Incidentally it may be mentioned that Thapar (1925) has des-
cribed material from Uromastix hardwickii unde • the name of
T. alalus. The host being the same, it seems possible that Thapar’s
material belonged, in rcality, to T. micruris.
In the présent material the males measures 2. 2-2.43 mm. in
lcngth and 0.3-0.34 mm. in maximum thickness; the females
(') From the scale of magnification of his figures, and other internai evidence, it is
possible to infer that the measurements of total length and thickness given by Rauther
should ail hâve the décimal point removed one place to the right.
*
127 —
3.3-4.2 mm. and 0.5-0.54 mm. respectively. (The specimens having
been studied under coverglass pressure, the measurements of thi-
•ckness are probably somcwhat exaggerated). The cuticular stria-
tions are very coarse in the œsophageal région, and every second
striation is somewhat more pronounced. The interval between
them in the male is about 0.01 mm., in the female about 0.015 mm.
There are no latéral alæ. The œsophagus (including the bulb) is
<3.55-0.7 mm. long in the male and 0.85-0.9 mm, in the female. The
Fig. 7. — Thelandros sahariensis, from Uromastix, J latéral, Cam. T. D. 2.
nerve-ring, in both sexes, is situated at 0.13-0.14 mm., and the
excretory pore at 0.95-1.2 mm., from the anterior end. In the male
the œsophageal bulb méasures, on an average, about 0.18 mm. in
diameter both longitudinally and transversely. In the female it
measures 0.21-0.24 mm. in length and 0.23-0.25 mm. in width.
In the male the caudal end is without alæ, but is cnveloped in a
prepuce-like sheath, composed of an outer layer of cuticle which
is widely separated, especially on the ventral side, from the inner
layer covering the b'ody proper. In this peculiarity especially the
species very closely resembles T. micruris Rauther, and differs
from T. alatus. There are two pairs of large adanal processes, each
bearing a papilla, as in related species. The more dorsal of these
processes on each side is somewhat rectangular when seen in latéral
view. The posterior lip of the cloaca is produced into a broad pro-
ccss, which apparently bears a pair of small p&pillæ. The anterior
«
— 128 —
lip bears a fringe of délicate cuticular processes, as in T. alalus.
The tail is produced into a ventrally-curved, fînger-like process,
bearing a very prominent pair of subventral papillæ at about its
middle. The spiculé is 0.075-0.092 mm. long.
In the female the tail measures 0.2-0.31 mm. in length, and is
Fig. S. — Thdandros sahariensis, 5 ventral, from Uromastix. Cam. T. D. 4.
rather bluntly conical. The vulva is situated slightly behind lhe
middle of the body (at 1.8-2 mm. from the posterior end). It has
a very prominent and overhanging anterior lip. The eggs measure
0.133-0.14 mm. x 0.073-0.08 mm. Their shells exhibit a very fine
radial striation which gives the surface a punctate appearance.
Their contents are segmenting in utero.
Tachygonetria vivipara Wedl, 1862.
Many specimens of this species occurred, together with the
last-described form, in the intestine of Uromastix sp. in the Hoggar
région, 4. xi. 1927. A study of the material makes it possible to
confirm Seurat’s (1913) observation as to the existence, side by
side, of viviparous and oviparous females, the latter being compa-
ratively rare.
Subfam. Cosmocerinæ.
Oxysomatium macintoshii (Stewart, 1914).
Material which is assigned to this species was collected from the
large intestine of Bufo sp. at two localities and on three occasions,
viz. at Tamanrasset, Hoggar région, 6. xi. 1927, and at Bourem, in
the Niger valley, 3. i. 1928 and 5. i. 1928.
— 129 —
O. macintoshii occurs in Rana tigrina and Bufo melanostidus in
India and Burma. The présent writer (1929) has somewhat doubt-
fully referred to this species some specimens (consisting of females
only) from Neclophrynoides viuipara in East Africa. A full descrip-
tion of the species has been given by Karve (1927). The présent
specimens appear to belong to this species, or at least to a variety
of it scarcely differing from the type. The only différence noted
which may possibly be of some signifîcance is in the position of the
excretory pore. In the présent material this lies considerably in
front of the œsophageal bulb, while in Indian specimens it appears
generally to be situated behind it. This différence, however, is pro-
bably to be accounted for partly by the fact that the « telescopic »
neck is generally retracted in these specimens, so that the whole
œsophagus is pushed backwards.
Fam. SPIRURIDÆ.
Subfam. Spirurinæ.
Spirura talp/e (Gmelin, 1790).
Several rather immature specimens of this species occurred in
the stomach of Erinaceus sp. in the Hoggar région of the Sahara,
10. xi. 1927.
Subfam. Physalopterinæ.
Physaloptera varani Parona, 1889.
A few specimens, in rather poor condition, from the stomach
of a chamæleon (Niger valley, between Lake Débo and Bamako,
14. ii. 1928.) are somewhat doubtfully referred to this species.
Physaloptera sp.
An immature female specimen from Euxerus erythropus at Nia-
funké, on the Niger below Lake Débo, 2. ii. 1928. The utérus has
apparently four branches, and the species may possibly be P. nu-
midica Seurat, 1917, the type host of which is a gerbil, Dipodillus
campestris.
Subfam. Thelaziinæ.
OXYSPIRURA sp.
A single female specimen, « dans l’œil blessé de Corvus », Timé-
trine région, between the Hoggar and the Niger, 13. xii. 1927.
O. sygmoidea (Molin, 1860) is recorded from Corvus corone and
C. frugilegus, but the female is too inadequately described to
enable the présent specimen to be identified with it.
Bulletin du Muséum, 2’ s., t. Il, 1930.
9
— 130 —
REFERENCES.
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thol. III, pp. 83-150.
Legends to figures.
Fig. 1. — Numidica monodi. Anterior end of female; ventral view.
Fig. 2. — Numidica monodi. Posterior end of male; latéral view.; a. p., accessory
piece; l., left spiculé; r., right spiculé; s., sucker.
Fig. 3. — Numidica monodi. Posterior end ofmale; ventral view.; a. p., accessory
piece; l., left spiculé; r., right spiculé.
Fig. 4. — Gendria tilapiœ. Anterior end of female; ventral view.; c. p., cervical papilla;
e. p., excretory pore; n. r., nerve-ring.
Fig. 5. — Gendria tilapiœ. Head of female; ventral view.; d. t., dorsal tooth; s. v. p.,
subventral papilla; s. v. t., subventral tooth.
Fig. 6. — Gendria tilapiœ. Posterior end of male; latéral view.; a. p., accessory piece;
s., left spiculé; su., sucker-likè organ.
Fig. 7. — Thelandros sahariensis. Posterior end of male; latéral view.; s., spiculé.
Fig. 8. — Thelandros sahariensis. Posterior end of male; ventral view.; s., spiculé.
— 131 —
Mission Saharienne Au giéras-D râper, 1927-1928.
Acariens,
par M. Marc André.
La mission n’a rapporté qu’un très petit nombre d’Acariens,
déjà signalés en d’autres régions africaines et appartenant à trois
familles distinctes dont les représentants ont tous été trouvés en
parasitisme : Pterygosomidæ, Eryîhræidæ et Parasitidæ. Malheu-
reusement les exemplaires appartenant à cette dernière famille,
recueillis sur un crâne de Manatus, sont trop jeunes pour être dé-
terminés spécifiquement.
Famille des Pterygosomidæ Oudemans 1910.
[= Geckobiidæ Mégnin 1880].
Genre Geckobia Mégnin 1878.
Geckobia Lalaslei Mégnin (1878, Ann. Soc. Entom. France,
VIII, p. 187, pl. 7). — Espèce commune, largement répandue, qui
a été observée fréquemment sur le Platydadylus maurilanicus L.
Elle a été signalée pour la première fois par Mégnin qui a décrit
et figuré des exemplaires récoltés par F. Lataste entre les doigts et
dans le sillon péri-palpébral d’un Platydaclylus d’Alger. Cette
espèce a, depuis, été retrouvée par St. Hirst en Italie (Castelfu-
sano, Ostie), en Espagne (Séville) et au Portugal (Lisbonne), tou-
jours, selon cet auteur, parasite du P. maurilanicus L.
Les exemplaires recueillis par la mission Augiéras-Draper ont
été capturés le 12 novembre 1927 à Silet, entre les doigts d’un
Platydadylus sp. et portent l’indication suivante : (185) M. S. A. P.,
Z., 187.
Famille des Erythræidæ Oudemans 1902 ( non Kramer 1877).
[= Rhyncholophidæ Koch 1840].
Genre Leptus Latreille 1796.
[= Achorolophus Berlese 1891 = Abrolophus Berlese 1893].
Leptus sudanensis Oudemans [ Achorolophus ] (1911, Entom.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 1, 1930.
— 132 —
Ber., III, p. 138). — Cette forme, beaucoup moins commune que
la précédente, a été déjà recueillie à Kartoum (Soudan) en 1901
par Trâgardh sur un Adesmia dilatata Kl. ( Tenebrionidæ ).
Cette espèce n’est connue jusqu’ici qu’au stade larvaire et les
échantillons rapportés par la Mission Augiéras-Draper sont, en
tous points, par l’ensemble de leurs caractères spécifiques, assimi-
lables à l’espèce d’Oudemans. Ils étaient fixés sur une antenne de
Slernaspis (x) et accompagnés de la mention suivante : M. S. A. D.,
Z., 1927, n° 541, 13-XII-27.
Famille des Parasitidæ Oudemans 1902.
[= Gamasidæ Sund. 1833].
Genre Hypoaspis Canestrini 1881.
Hypoaspis sp., représenté par quelques exemplaires, trop jeunes
pour être spécifiquement déterminés, recueillis sur un crâne de
Manalus et conservés avec les indications suivantes : M. S. A. D.,
Z., 904, 8-2-1928.
i1) Le nom générique Stemaspis, employé par Hope en 1837 (The Coleopterist’s
Manual) pour un Coléoptère Lamellicorne, tombe dans cette acception, en synonymie
de Phanæus Mac Leay (1819, Horœ Entomologicœ ), car il avait été attribué à un Yer
(S. thalassemoides Otto == scutata Ren.) par Otto dès 1821 [Nov. Ad. Acad. Léopold.
Nat. Curios. Bonn, t. X, p. 619, pl. 50).
— 133
Les Cythérées de la Mer Rouge
(d’après les matériaux recueillis par le Dr Jousseaume),
par M. Ed. Lamy.
Le Dr Jousseaume a recueilli dans la Mer Rouge deux Callisia,
un Amianlis, un Pilaria, trois Lioconcha, un Sunelta, un Sunetlina,
douze Circe et un Tivela.
Callista florida Lamarck.
Le Cylherea florida Lamarck (1818, Anim. s. vert., V, p. 575),
qui a été figuré par Delessert (1841, Rec. Coq. Lamarck, pi. 8,
fig. 7 a-d ), est considéré par Philippin 1847, Abbild. Conch., III,
p. 180, pi. V, fig. 4) comme l’état jeune du C. pulchra Gray (1828,
in Wood, Index Testac., Suppl., pi. 2, fig. 16) de la Mer Rouge : au
début cette coquille est sillonnée sur toute sa surface, plus tard
elle ne l’est que sur la moitié antérieure.
Les figures 1 1-3 de la planche 9 de Sa vigny (1817, Planches
Moll. Descr. Égypte ) ont été rapportées par Issel (1869, Malac.
Mar Rosso, p. 68 et 360) au C. florida et par le Dr Jousseaume au
C. pulchra.
Un exemplaire de cette espèce a été signalé du golfe de Tadjourah
(Ch. Gravier, 1904) par M. R. Anthony (1905, Rull. Mus. Hist. nal.,
XI, p. 495) sous l’appellation de C. erycina L. : c’est probable-
ment un lapsus pour erycinella Lk.
Reeve (1864, Conch. Icon., XIV, Dione, pi. I, fig. 1 a-b.) regar-
dait, en effet, comme étant synonyme de florida le C. erycinella La-
marck; mais, d’après le Dr Jousseaume, « cette dernière espèce,
dont le Muséum de Paris possède le type, n’a pas été reconnue par
les auteurs : à sa surface elle offre des côtes saillantes semblables à
celles du Venus costata Chemnitz, dont elle pourrait bien n’être
que le jeune ».
« Hab. — Aden : plusieurs exemplaires, la plupart pêchés à la
drague; Souakim : un seul individu recueilli mort sur la plage »
(Dr J.).
Callista multiradiata Sowerby.
Le Dr Jousseaume a rapporté une forme de la Mer Rouge au
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 1, 1930.
— 134
Cylherea multiradiala Sowerby (1855, Thés. Conch., II, p. 623.,.
pl. CXXX, fl g. 76), des Philippines.
Cette espèce se distingue de C. erycina L. en ce que les côtes sont
obsolètes, sauf sur la région antérieure.
Le Cylherea Hagenowi Dunker (1848, Zeilschr. /. Malak., V,
p. 182; 1858, Nouit. Conch., p. 13, pl. IV, fig. 13-15), de la Mer
Rouge, a une forme ovale moins transverse et le sinus palléal y
est arrondi, tandis qu’il est pointu en avant chez erycina et multi-
radiala.
« Hab. — Aden, Périm; cette espèce est rare dans ces deux loca-
lités : je n’ai pas pu me la procurer vivante » (Dr J.).-
Amiantis umbonella Lamarck.
Le Callista umbonella Lamarck [ Cylherea ] (1818, Anim. s. vert.,.
V, p. 585), mentionné d’Aden par Shopland (1896, Journ. Bombay
Nat. Hist. Soc., X, p. 15) est le plus souvent de couleur pourpre
violacé, mais on doit lui rattacher comme variété blanche le C. ni-
vea Hanley (1843, Cal. Rec. Biv. Sh., p. 97, pl. XI, fig. 34).
« Les individus de cette espèce sont variables, comme forme,
ornementation et coloration. Il en est dont l’extrémité postérieure
est très courte, tandis que chez certains elle se prolonge en
forme de rostre. Les uns sont lisses, les autres sont costulés concen-
triquement sur toute leur étendue ou seulement dans la moitié
antérieure. Pour la coloratioA, il y en a d’un rouge lie de vin plus
ou moins foncé et on en trouve d’un blanc opaque : ces derniers se
montrent rarement immaculés, ils sont en général tachetés de roux,
surtout au sommet où les taches dessinent souvent des lignes ondu-
lées qui s’entre-croisent ou se dirigent parallèlement.
« Hab. — Obock, Aden : espèce très abondante » (Dr J.).
Var. Isselina Jousseaume.
Le Dr Jousseaume (1888, Mém. Soc. Zool. France, I, p. 206) a
décrit un Cylherea Isselina d’après un unique exemplaire recueilli
dans la baie de Tadjourah par le Dr Faurot : l’examen de ce .
spécimen-type montre qu’il s’agit d’une simple variété ex colore
du C. umbonella, chez laquelle les lignes brun marron ondulées en
zig zag que l’on observe dans certains exemplaires ont pris une
importance particulière.
Pitaria hebræa Lamarck.
Shopland (1896, Journ. Bombay Nat. Hist. Soc., X, p. 15)
a signalé d’Aden le Caryatis varions Hanley [ Cylherea ] (1844,
P. Z. S. L., p. 109; 1856, Cal. Rec. Biv. Sh., p. 356, pl. 15, fig. 33) :
— 135 —
mais c’est une espèce du Brésil (1885, E.-A. Smith, Rep. « Chal-
lenger » Lamellibr., p. 139; 1909, Lynge, Mém. Acad. R. Sc. Lellr.
Danemark, 7e s., V, p. 227), tandis que celle de la Mer Rouge et de
l’Océan Indien est le Cytherea hebræa Lamarck (1818, Anim. s.
vert., V, p. 578; 1841, Delessert, Rec. Coq. Lamarck, pl. 8, fig. 6 a-d )'
A cette espèce indiquée du golfe de Suez par Mac Andrew (1870,
Ann. Mag. Nat. Hisl., 4e s., VI, p. 447) appartiennent des spéci-
mens qui ont été identifiés par le Dr Jousseaume au C. lineolaia
Sowerby (1855, Thés. Conch., II, p. 786, pl. CLXVIII, fig. 214-215).
« Hab. — Suez, Aden : espèce plus abondante dans la première
de ces localités; les coquilles fraîches sont luisantes et de coloration
très vive » (Dr J.).
Lioconcha castrensis Linné.
D’après M. C.-H. Oostingh (1925, Report coll. Shells Obi a. Hal-
mahera, p. 290), le Venus castrensis Linné(1758, Syst.Nat., ed. X,
p. 687) a pour synonymes V. auslralis Chemnitz (1788, Conch.
Cab., X, p. 355, pl. 171, fig. 1662), V. fulminea Bolten (1798, Mus.
Bolten., p. 181), V. Lorenziana Dillwyn (1817, Descr. Cat. Rec. Sh.,
I, p. 184), Cytherea ornala Lamarck [non Dillw.] (1818, Anim. s.
vert., V, p. 578).
Le L. castrensis a été indiqué du golfe de Suez par Mac Andrew
(1870, Ann. Mag. Nat. Hisl., 4® s., VI, p. 447).
Hab. — Djibouti, Périm.
Lioconcha picta Lamarck.
Chemnitz (1782, Conch. Cab,, VI, p. 366, pl. 35, fig. 376-377) a
représenté, comme étant des variétés de Venus castrensis L., des
coquilles de la Mer Rouge qui ont été nommées par Lamarck
(1818, Anim. s. vert., V, p. 579) Cytherea picta.
Selon M. Ostingh (1925, loc. cit.,p. 293), ce C. picta Lk. tombe en
synonymie de Venus ornala Dillwyn [ non Lk.] (1817, Descr. Cat.
Rec. Biv. Sh., I, p. 184).
Hab. — Obock, Djibouti.
Lioconcha sulcatina Lamarck.
Le Cytherea sulcatina Lamarck (1818, Anim. s. vert., V, p. 578)
n’a pas été recueilli dans la Mer Rouge par le Dr Jousseaume";
mais il a été signalé du golfe de Tadjourah (Ch. Gravier, 1904) par
M. Anthony (1905, Bull. Mus. hisl. nat., XI, p. 494).
Comme le fait remarquer M. Jukes-Browne (1914, Proc. Malac.
Soc. London, XI, p. 62), le L. sulcatina appartient à un groupe diffé-
rent de celui du L. castrensis : le test est finement sillonné et la
— 136 —
forme est plus oblique, l’extrémité postérieure se prolongeant un
peu.
Saxidomus purpuratus Sowerby.
Un individu recueilli à Suez a été rapporté par le Dr Jousseaume,
dans sa collection, au Tapes purpurata Sowerby (1855, Thés.
Conch., II, p. 692, pl. CL, fig. 124-125), qui appartient au genre
Saxidomus Conrad.
Cette espèce a été signalée surtout du Japon ; mais la localité
primitivement indiquée par Sowerby était Kurrachee (delta de
T Indus).
Hab. — Aden.
Sunetta effossa Hanley.
Le Cytherea effossa Hanley (1842, P. Z. S. L., p. 123; 1864, Recve,
Conch. Icon., XIV, Meroe, pl. II, fig. 4) a été signalé d’Aden par
Shopland (1902, Proc. Malac. Soc. London, V, p. 178).
« Hab. — Hodeidah, Aden, Djibouti : dans cette dernière loca-
lité, j’ai pu me procurer cette espèce avec l’animal » (Dr J.).
Sunettina sunettina Jousseaume.
Une coquille d’Aden a été décrite par le Dr Jousseaume (1891.
Le Naturaliste, 13e ann., p. 208) sous le nom de Sunettina sunettina.
Tandis que le nom de Sunetta = Meroe s’applique à des coquilles
donaciformes, c’est-à-dire courtes et tronquées à l’une des extré-
mités et beaucoup plus longues que larges, l’appellation de Sunet-
tina [qui a été conservée avec une valeur de section par M. Jukes-
Browne (1914, Proc. Malac. Soc. London, XI, p.65)] a été donnée
par le Dr Jousseaume à un groupe d’espèces (S. uaginalis Mke.,
S. menslrualis Mke., S. sunettina Jouss.) dont les extrémités sont
subégales et dont la longueur dépasse peu la largeur.
D’après M. H.-C. Fulton (1922, Proc. Malac. Soc. London, XV,
p. 31), cette espèce est peut-être le Sunetta contempla Sm. : ce nom
a été proposé par E.-A. Smith (1891, P. Z. S. L., p. 422) pour le
Meroe menstrualis Recve (1864, Conch. Icon., Meroe, pl. III, fig. 9)
qu’il considérait comme différent du S. menslrualis Menke : la co-
quille est plus convexe, les extrémités sont plus égales, les valves
sont plus épaisses et plus fortes, l’intérieur est plus ou moins brun
pourpré, le sinus palléal est arrondi.
La coloration est des plus variables et le Dr Jousseaume dis-
tingue plusieurs variétés :
« Var. unicolor alba,
« Var. unicolor flava,
« Var. alba aut flava, plus minusve violaceo lineala,
— 137 -
« Var. violacea, apice alba.
« Hab. — Aden : espèce abondante sur la plage de Goldmorc-
valley et les plages adjacentes » (Dr J.).
Circe scripta Linné.
Le Venus scripta Linné (1758, Syst. Nat., éd. X, p. 689) a été
indiqué de la Mer Rouge par Sowerby (1855, Thés. Conch., II,
p. 651, pi. CXXXIX, flg. 38-43).
« Hab. — Suez, Aden : rare dans ces deux localités où je n’ai
trouvé que trois coquilles sans l’animal » (Dr J.).
Circe undatina Lamarck.
Sowerby (1855, toc. cil., p. 651, pl. CXXXVIII, flg. 22-26)
signale aussi de la Mer Rouge le Cylherea undatina Lamarck (1818,
Anim. s. vert., V, p. 585), que Issel (1869, Malac. Mar Rosso, p. 71)
fait synonyme de V. scripta.
« Hab. — Suez, Aden : rare dans ces deux localités » (Dr J.).
Circe (Parmulina) corrugata Chemnitz.
Les figures 2 1-3 de la planche 9 de Sa vigny (1817, Planches
Moll. Descr. Égypte ) ont été assimilées par Issel (1869, loc. cit.,
p. 71 et 360) au Venus corrugata Chemnitz (1784, Conch. Cab.,
VII, p. 25, pl. 39, flg. 410-411).
« Hab. — Suez : espèce abondante sur la plage de l’Attaka, où
on la rencontre vivante à marée basse; j’ai recueilli un individu sur
lequel on dirait que la coquille se trouve enfermée dans l’intérieur
d’une autre plus petite » (Dr J.).
Circe (Parmulina) crocea Gray.
Issel (1869, loc. cit., p. 71 et 360) a rapporté les figures 3 1-5 de
la planche 9 de Savigny au Cylherea crocea Gray (1838, Analyst,
VIII, p. 309) dont il fait synonyme Cylherea sugillata Jonas (1846,
Zeilschr. f. Malak., III, p. 64) (x).
« Je n’ai rencontré à Souakim qu’un individu de cette espèce,
alors qu’à Suez elle est très abondante sur la plage Arabique où je
l’ai recueillie vivante. Les sommets offrent une coloration variable :
les uns sont blancs, d’autres jaunes et certains d’un rouge violacé
très foncé ; souvent cette tache brune est divisée en deux par un
large rayon blanc » (Dr J.).
Hab. — Suez, Souakim. (*)
(*) Le Circe sugillata Reeve (186?., Conch. Inon., pl. III, %. 11) est une espèce bien
différente.
— 138 —
Circe (Parmulina) intermedia Reevc.
Le Circe- intermedia Reeve (1863, Conch. Icon., Circe, pl. Vil,
fig. 26) avait été décrit sans indication d’habitat, mais a été si-
gnalé d’Aden par E.-A. Smith (1891, P. Z. S. L., p. 423).
« Aden est la seule localité où j’ai recueilli vivants quelques
individus de cette espèce qui, par sa forme, l’épaisseur de son test
et ses fulgurations brunes, ressemble au L. caslrensis L., mais les
gros plis concentriques de la surface et l’aplatissement des sommets,
ornés de petits plis disposés en chevrons, permettent de la distin-
guer facilement » (Dr J.).
Hab, — Aden.
Circe (Crista) pectinata Linné.
Au Venus pectinata Linné (1758, Syst. Nat., éd. X, p. 689)
M. Oostingh (1925, Report colt. Shells Obi a. Halmahera, p. 296) a
réuni de nombreux synonymes : les Gafrarium tumidum, angula-
tum, depressum, cardiodeum et coslalum Bolten (1798, Mus. Bolten .,
p. 176 et 177), le Venus discors Dillwyn (1817, Descr.Cal. Rec. Sh.,
I, p. 198), les Cytherea gibbia et ranella Lamarck (1818, Anim.s .
vert., V, p. 587 et 588), les Cytherea Savignyi et Menkei Jonas
(1846, Zeilschr. f. Malak.,111, p. 65 et 66).
D’ailleurs, à côté de la forme typique, à laquelle il assimile le
C. Savignyi Jon., établi sur la figure 17 de la planche 8 de Sa-
vigny, il admet C. gibbia Lk. et C. Menkei Jen. comme deux va-
riétés.
Hab. — Suez.
Circe (Circenita) arabica Chemnitz.
Le Dr Jousseaume dit au sujet du Venus arabica Chemnitz
(1795, Conch. Cab., XI, p. 224, pl. 201, fig. 1968-1970) : « sa forme
courte, trapue, et la saillie de ses sillons concentriques permettent,
malgré sa grande variété de coloration, de la distinguer sans grands
efforts. »
Il propose le nom de Circenita dubia pour le Cytherea abbreviata
Sowerby (1855, Thés. Conch., II, p. 644, pl. CXXXV, flg. 170-171)
qu’il considère comme différent du C. abbreviata Lamarck (1818,
Anim. s. vert., V, p. 587) : en effet, tandis que celui-ci figuré par
Delessert (1841, Rec. Coq. Lamarck, pl. 9, flg. 1 a-d ) offre un con-
tour ovale, qui, comme dit Reeve (1863, Conch. Icon., Circe,
pl. X, flg. 47), le fait ressembler à une variété de Circe lentiginosa
Chemn., la coquille de Sowerby est plus courte, subquadrangulaire,
rappelant plutôt le C. arabica, et, en fait, dans la collection du
Dr Jousseaume, c’est un spécimen de cette dernière espèce qui est
étiqueté abbreviata Sow.
139 -
Issel (1869, Malac. Mar Bosso, p. 65 et 361) a rapporté les
figures 6 1-4 de la planche 9 de Savigny au C. arabica et les
figures 4 1 -2 et 7 1-3 à des variétés de la même espèce.
Sur les figures 5 1-3 de la même planche, M. Pallary (1926, Explic.
planches Savigny, Mém. Inst. Égypte, XI, p. 107) a établi une
espèce distincte : Lioconcha Savignyi.
Hab. — Suez, Massaouah.
Le Dr Jousseaume (1888, Mém. Soc . Zool. France, I, p. 208) a
créé un groupe Circenita, en lui donnant pour type le C. arabica
Chcmn. : il y rangeait, en outre, les C. splendens Sow., callipyga
Born, lenliginosa Chemn., subelliplica Sow., abbreviala Lk., elliptica
Sow.
M. Jukes-Browne (1914, Proc. Malac. Soc. London, XI, p. 67)
admet dans ce sous-genre seulement trois espèces : C. arabica
Chemn., C. lenliginosa Chemn., C. callipyga Born et regarde comme
des variétés les C. adenensis Phil., pulchra Desh., splendens Sow.,
semiarala Dkr. funiculata Rômer (x).
Circe (Circenita) lentiginosa Chemnitz.
Chemnitz (1795, Conch. Cab., XI, p. 223, pl. 201, fig. 1963-1964}
a donné le nom de Venus lenliginosa à une forme qui, très commune
dans la Mer Rouge, avait été appelée Venus cordala par Forskâl
(1775, Descr. Anim. Itin. Orient., p. 123).
A. H. Cooke (1886, Ann. Mag. Nat. Hist., 5e s., XVIII, p. 100}
admettait qu’elle est identique au V. arabica Chemn. : elle possède
cependant une coquille plus ovale.
Le Dr Jousseaume croit que « cette forme est une variété allon-
gée de Y arabica; d’autres auteurs ont désigné sous ce nom lenligi-
nosa différentes variétés du C. callipyga Born : il suffit de jeter les
yeux sur les figures données par Chemnitz pour voir qu’ils ont fait
une fausse interprétation ».
Il déclare, d’autre part, que « le C. funiculata Rômer (1 861, Malak.
Blatt., VII, p. 152; 1869, Monogr. Moll. Venus, I, p. 152, pl, XLI,
fig. 3-3 b) ne paraît pas différer du C. lenliginosa ».
Dunker (1858, Novit. Conch., p. 40),- de son côté, fait synonyme
de lentiginosa le Cylherea Pfeifferi Philippi (1848, Abbild. Conch.,
III, p. 71, pl. IX, fig. 1).
Reeve (1863, Conch. Icon., Circe, pl. X, fig. 45 a-c), en acceptant
cette synonymie, lui a ajouté le Circe lituraia Gray (1838, Analysl,
VIII, p. 307).
En ce qui concerne le C. Pfeifferi, le Dr Jousseaume dit que (*)
(*) Dans sa collection le Dr Jousseaume a rapporté au Tapes amphidesmoides Reeve
des spécimens qui me semblent correspondre simplement à une forme du C. arabica.
— 140 —
•« cette espèce est très distincte du lentiginosa surtout par les im-
pressions musculaires et palléales : je ne crois pas qu’elle se trouve
•dans la Mer Rouge où on l’a indiquée par confusion ».
Hab. — Suez.
Circe (Circenita) limenia Rômer.
Un individu d’Aden a été identifié par le Dr Jousseaume dans
sa collection au C. ( Lioconcha ) limenia Rômer (1861, Malak. Blall.,
VII, p. 151; 1869, Monogr. Moll. Venus, I, p. 155, pl. XLII,
fig. 2-2 b; 1858, Dunker, Nouit. Conch., p. 39, pl. XII, flg. 10-11),
espèce de la Mer Rouge voisine du C. lentiginosa et ornée de lignes
brunes flexueuses parallèles.
Hab. — Aden.
Circe (Circenita) callipyga Born.
D’après le Dr Jousseaume, « le Venus callipyga Born (1780,
Test. Mus. Cæs. Vind., p. 68, pl. V, fig. 1) est des plus variables
et, dans ce nombre infini de variétés, il est presque impossible de
rencontrer deux individus de couleur identique; l’exemplaire
représenté par Born est de petite taille et ne devait pas être encore
arrivé au dernier degré de son développement; cette excellente
figure montre que les cordons concentriques qui décorent les valves
s’étendent sans interruption d’une extrémité à l’autre sans offrir
d’usure au centre ».
Le Cytherea adenensis Philippi (1848, Abbild. Conch., III, p. 73,
pl. IX, fig. 6) est réuni par Reeve (1863, Conch. Icon., Circe, pl. X,
fig. 49) au C. callipyga et, en effet, selon le Dr Jousseaume, c’est
également par l’existence de petits sillons concentriques étendus
sans interruption que cette espèce de Philippi se distingue du C. el-
liptica Sow., de forme à peu près analogue.
« Hab. — Aden, Pe'rim : espèce très abondante » (Dr J.).
Circe (Circenita) elliptica Sowerby.
Le Cytherea semiarata Dunker (1858, Novit. Conch., p. 52, pl. XVII,
fig. 1-6), d’habitat non indiqué, et le Circe pulchra Deshayes (1853,
P. Z. S. L., p. 6), de la Mer Rouge, qui est le Cytherea elegans So-
werby [non Koch] (1855, Thés. Conch., II, p. 645, pl. CXXXV,
fig. 163), ont été faits par A. H. Cooke (1886, Ann. Mag. Nat. Hist.,
5e s., XVIII, p. 100-101) synonymes du C. arabica Chemn., mais
ces deux formes se rapprochent plutôt du C. elliptica.
D’autre part, Deshayes (1853, Cal. Conchif. Brit. Mus., Pt. I,
p. 92) regardait le C. elliptica Sowerby (1855, loc. cit., II, p. 645,
pl. CXXXV, fig. 173-174) comme une variété du C. callipyga.
Le Dr Jousseaume fait remarquer que « ce C. elliptica, établi par
— 141 —
son auteur plutôt sur la forme et la coloration, présente cette par-
ticularité remarquable de n’être costulé que dans sa région anté-
rieure, tandis que le centre est presque lisse : or, c’est sur ce carac-
tère que Dunker a basé son C. semiarata, qui, sauf la coloration,
d’ailleurs variable d’un individu à l’autre, présente tous les carac-
tères du C. elliptica ».
Hab. — Aden.
Quant au C. splendens Sowerby (1855, loc. cil., p. 646,
pl. CXXXV, flg. 167), le Dr Jousseaume dit : « j’ai dans ma col-
lection deux individus de cette espèce, mais je n’ai trouvé dans
la Mer Rouge aucune forme leur ressemblant. »
Circe (Gouldia) sulcata Gray.
Le Cytherea erythræa Jonas (1845, Zeilschr. f. Malak., III,
p. 65; 1848, Philippi, Abbild. Conch., III, p. 71, pl. 9, flg. 2), que
Sowerby (1855, Thés. Conch., II, p. 653, pl. CXXXVIII, fig. 33-37)
fait synonyme de C. plebeia Hanley (1844, P. Z. S. L., p. 109;
1856, Cat. Rec. Biv. Sh., p. 356, pl. 15, flg. 37), a été réuni par
Reeve (1863, Conch. Icon., Circe, pl. IV, flg. 16 a-c ) au C. sulcata
Gray (1838, Analyst, VIII, p. 307), qui est rangé par M. Jukes-
Browne (1914, Proc. Malac. Soc. London, XI, p. 67) dans le sous-
genre Gouldia.
Bien que dans sa collection le Dr Jousseaume possédât des
C. erylhræa, de Batavia, bien caractéristiques, à coquille lenticu-
laire un peu aplatie, il a donné ce nom à des exemplaires de Périm,.
courts et renflés, qui sont, en réalité, des C. arabica Chemn.
Au contraire, des spécimens du golfe de Tadjourah (Ch. Gravier,.
1902), existant dans la collection du Muséum de Paris, ont été dé-
terminés exactement C. plebeia ( = erythræa) par M. Anthony
(1905, Bull. Mus. hisl. nat., XI, p. 495).
M. Lynge (1909, Mém. Acad. R. Sc. Lellr. Danemark, 7e s., V,.
p. 230) ajoute comme autres synonymes : Circe artemis Deshayes
(1853, Cat. Conchif. Brit. Mus., p. 86), C. Meicalfei Deshayes
(1853, P. Z. S. L., p. 7), C. pæta Rômer (1861, Malak. Blàll, VII,.
p. 155).
Tivela ponderosa Koch.
Le Dr Jousseaume assimile une espèce de la Mer Rouge au-
Tivela damaoides Gray (1828, in Wood, Index Teslac., Suppl., pl. 2y
flg. 17), mais celui-ci se trouve au Pérou et la coquille Erythréenne
doit prendre le nom de T. ponderosa Koch (1844, Philippi, Abbild _
Conch., II, p. 149, pl. I, flg. 1) : les deux formes sont d’ailleurs très
voisines et, d’après M. Jukes-Browne (1913, Proc. Malac. Soc. Lon-
don, X, p. 267), damaoides peut être regardée comme une simple-
variété.
— 142 —
Cette espèce est très variable comme coloration, ce qui a permis
au Dr Jousseaume de distinguer plusieurs variétés :
« Var. a : entièrement blanche; rare.
« Var. b : blanche à lunule violet foncé.
« Var. b' : blanche à rayons irréguliers d’un gris violacé.
« Var. c : blanche à rayons interrompus d’un brun marron.
« Var. c' : brun marron agrémenté de fins rayons de teinte
un peu plus sombre. La forme qui a été indiquée de la Mer
Rouge sous le nom de Cytherea dolabella par Sowerby (1855,
Thés. Conch., II, p. 619, pl. CXXVII, fig. 15) et que je n’ai pas
rencontrée, pourrait n’être qu’un jeune de cette variété brune,
car j’ai observé que dans cette espèce l’angle du bord postérieur se
prolongeait en forme de rostre chez quelques individus.
« Hab. — Aden : coquille très abondante sur la grande plage de
l'isthme ». (Dr J.).
— 143 -
Bulbophyllum nouveaux d'Indochine,
par M. F. Gagne pain.
Le genre Bulbophyllum, copieux en espèces, s’est vu augmenter
encore d’importance par l’étude active des régions indo-malai-
siennes durant ces quelque 20 dernières années.
Ayant à nommer des espèces, non représentées dans l’herbier
du Muséum, au nombre de 10, originaires de la Chine et de l’ Indo-
chine, j’ai dû comparer ces 10 espèces inconnues avec les descrip-
tions de 873 espèces de la Péninsule Malaise, de l’Indo-Chine, de
la Chine, des Philippines, Célèbes, de Bornéo, des îles de la Sonde
et de la Nouvelle-Guinée.
Il y avait donc 8.730 comparaisons à opérer avec des descrip-
tions latines. Et cela ne laissait pas d’être un très gros et pénible
travail. Sur les 10 espèces supposées nouvelles, 2, venues de Chine,
furent rapportées en toute certitude à 2 espèces chinoises : le B. ti-
beticum Rolfe et le B. kanglungense Schlechter.
Restent 8 que je crois nouvelles et dont on trouvera la descrip-
tion ci-après.
Une conclusion s’impose, c’est que les espèces du genre Bulbo-
phyllum sont de faible dispersion et par conséquent très localisées.
Sur les 26 espèces indochinoises, 10 espèces sont communes aux
Indes anglaises, Birmanie comprise, et à notre colonie.
Une seule est commune à la Chine méridionale et au Siam sep-
tentrional.
Le reste, soit 15, est particulier à notre domaine floristique et
chacune de ces 15 espèces est connue seulement dans une région
limitée.
Naturellement parmi ces 15 se trouvent les 8 espèces nouvelles
suivantes.
Bulbophyllum b arien se Gagnep., n. sp.
Herba epiphytica, rhizomale 4 mm. crasso, nudo. Pseudobulbi
4 cm. longi, ovoidei, 2 cm. et ultra longi, lutei, monophylli. Folium
lineari-oblongum, obtusum, vix emarginalum basi in peliolo 2 cm.
longo attenuatum, 17 cm. longum, 2-2,5 latum, in sicco striatum.
Inflorescentia lateralis breviter racemosa pedunculo 15 cm. longo,
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 1, 1930.
— 144 —
sparsim vaginato, uaginis 4, spalhiformibus, 2 cm. longis, remolis;
bradeis lanceolato-acuminatis, 5 mm. longis, 2 latis, floribus 5-10,
luteo-brunneis, breviter 3-4 mm. pedicellalis, 5 mm. latis. — Sepa -
lum dorsale ovatum, subobtusum, 6 mm. longum, 3 latum, 5-nerva-
lum; sep. laleralia ovato-acuminala, 8 mm. longa, 3,5 lata, dependen-
tia, 5-nervata. Peiala ovata, abrupte acuminato-setosa, iota 3 mm.
longa, 1 mm. lata, apice 1 mm. longo. Labellum linguiforme, quoad
explicatum triangulo-obtusum, 3 mm. latum, subcordif orme, auriculis
basalibus oblusis, supra canaliculalum, laminis parallelis 2 utrinque
ornatum. Columna 4 mm. longa, stelidiis triangulo-acuminalis,
acutis, operculo convexo, menlo 2,5 mm. longo.
Cochinchine : Baria, Tay-ninh, n° 308 (A. Régnier).
Je ne puis comparer utilement cette espèce qu’à B. nilgherrense
Wight. Elle en diffère surtout par les feuilles 2 fois plus étroites,
les épis beaucoup plus courts et fournis, les pétales très finement
acuminés et les lobes latéraux du labelle (oreillettes) beaucoup
plus obtus.
B. dalatense Gagnep., n. sp,
Herba epiphytica, repens, rhizomale 2 mm. crasso. Pseudo-bulbi
ovoidei, 10-15 mm. longi, 5-8 mm. crassi, in sicco costulati, 2 cm.
inlerse remoli, monophylli. Folium ovato-oblongum, 15-25 mm. lon-
gum, 5-12 latum, coriaceum, oblusum uel emarginatum abrupte in
peliolo 2 mm. longo conslriclum. Inflorescentia subumbellala, pe-
dunculo 2 cm. longo, basi et ad medium vaginato, vaginis pallidis,
spathiformibus 5 mm. longis ; bradeis albidis lanceolato-acuminatis,
5 mm. longis ; pedicello 3 mm., ovarium inclusum, longo ; floribus
3-4, albidis, minulis 5 mm. longis. — Sepalum dorsale ovalo-acu-
minatum, 4 mm. longum, 1,25 latum, 3 -nervalum; sep. laleralia
oblique triangula, acuminala 4 mm. longa, 2 lata, 3-nervata. Peiala
ovato-obtusa, 2,5 mm. longa, 1,25 lata, 3-nervata. Labellum lingui-
forme, 1,25 mm. longum. Columna 1 mm. alla lalaque, stelidiis in-
trorsis, acuminatis, appendicem dorsalem superanlibus ; menio
1 mm. longo.
Annam : Dalat, ravin avant les chutes de Camly, n° 1132
{Evrard).
Espèce ressemblant beaucoup à B. concinnum Hook. f., mais
distincte : 1° par les pseudobulbes 2-3 fois plus larges; 2° par les
sépales non brusquement acuminés; 3° par les pétales à 3 nervures.
B. Evrardii Gagnep., n. sp.
Herba epiphytica, rhizomale 3,5-4 mm. crasso desquamante.
Pseudobulbi ovoideo-conici, subcylindrici, 15-22 mm. longi, 7 ad
basin crassi, 5 mm. inlerse rcmoti, monophylli. Folium oblongum ,
— 145
apice obtusum, basi abrupte in peliolo 2-4 mm. longo allenuo cons -
Iriclum, 5-8 cm. longum, 12-27 mm. latum, lenuiler brunneo-puncla-
lum, subinconspicue in sicco reliculalum. Inflorescentiæ latérales,
circa pseudobulbos 1-4 vel inter inserlæ, subumbellatæ, pedunculo
2 cm. longo, basi vaginaio, vaginis spalhiformibus, 5 mm. longis,
pallidis subscariosis ; bracleis lanceolato-acuminatis, 4 mm. longis;
pedicellis cum ovario 3-4 mm. longis, floribus dilute luteis, 5 mm.
longis. — Sepalum dorsale, longe triangulum, 6 mm. longum,
1.5 latum, 3-nervatum; sep. laleralia eo consimilia sed magis falci-
formia. Petala oblonga, oblusa, modice obliqua 4,25 mm. longa,
3-nervata. Labellum linguiforme, 1 mm. longum, arcuatum. Columna
valida, 1 mm. alia lataque, alis lalis, sinuaiis ; stelidiis inlrorsis,
acuminatis, appendicem dorsalem superanlibus ; mento arcualo,
1.5 mm. longo; operculo cordiformi apice emarginato, basi cordato.
Capsula, immatura 7 mm. longa, flore marcescenlo coronala.
Annam : Lang-bian, n° 1935 (E berhardt) ; Dalal entre le circu-
laire 1 et Robinson, n° 1107 {Evrard)’, parc forestier en face Man-
line, n° 1169 {Evrard).
Espèce très semblable à première vue au B. cauliflorum Hook.
f., mais qui s’en distingue : 1° par les pseudobulbes 2 fois plus
courts; 2° les' pétales non acuminés; 3° les fleurs presque toujours
au nombre de 7 par inflorescence. Elle diffère également du B. pro -
traclum Hook. f. par les pétales obtus et les feuilles obtuses.
Enfin on la distinguera du B. odoratissimum Lindl. par ses pé-
tales manifestement trinervés.
B. Jacquetii Gagnep., n. sp.
Herba saxicola repens, rhizomale valido, 6-9 mm. crasso, primum
vaginaio, dein flbrato. Pseudobulbi ovoideo-conici 3-4 cm. longi,
2 cm. crassi, 5 cm. inlerse dissili, læves, monophylli. Folium laie li-
neari-oblongum, 18-22 cm. longum peliolo 4-5 cm. incluso, 25-30 mm.
latum obtusum, emarginalum, coriaceum. Inflorescentia 30-40 cm.
longa, taxe racemosa; .pedunculo valido, basi vaginaio, vaginis
3-4,25 mm. longis, inflmis imbricatis cæleris sparsis ; racemo
20 cm. longo, bracleis lanceolato-obtusis, 15 mm. longis, 6 lalis,
3 -nervalis ; pedicello {cum ovario) 25 mm. longo solitario, floribus
luteis, majusculis, 35 mm. longis. — Sepalum dorsale oblongum,
acuminalum, 16 mm. longum, 6 latum, basi anguslalum, 6-nervatum ;
s. laleralia eo conformia, 25 mm. longa, 6 lata, nervis 5 parallelis
percursa, omnia medio carinata exlus puberula. Petala triangulo-
acuminala ad menlum decurrentia, 6 mm. longa, 4 lata, denialolace-
rata, 3-nervata, nervis lateralibus brevibus. Labellum linguiforme,
basi canaliculatum, cæterum lineare verrucosum, 8 mm. longum,
2 mm. supra basin latum, auriculis basalibus 2, oblongis, ascen-
Bulletin du Muséum, 2* s., t. II, 1930. 10
— 146
dentibus, dentalis inslrudum. Columna 5 mm. longa, slelidiis
4 mm., subulalis appendice dorsali majoribus aucla ; menlo 8 mm.
longo.
Annam : Lang-bian, 2.500 m., n° 641 (Jacquet); Grand Piton
Lang-bian, 1.500-2.000 m., n° 30869 (A. Chevalier ); cascade d’Ang-
kroet, n° 5 ( Vernet ).
Cette espèce diffère de B. amplebraclealum T. et B. : 1° par ses
fleurs 2 fois plus petites, velues en dehors; 2° par ses pétales den-
tés-lacérés; 3° par ses stélidies plus courtes; 4° par les sépales et
pétales à nervures 2 fois moins nombreuses.
Elle paraît se rapprocher aussi du B. cæsariatum Ridl., mais s’en
distingue : 1 0 par les pseudobulbes de 4 cm. ; 2° les feuilles non bilo-
bées, à petiole plus long; 3° le scape robuste; 4° les pédicelles de
4 cm.;. 5° les sépales acuminés; 6° les pétales laciniés-ciliés.
B. laoticum Gagnep., n. sp.
Bhizoma gracile. Pseudobulbi 3 cm. interse remoli, subglobosi,
15 mm. longi crassique, monophylli. Folium lineari-oblongum,
obtusum, vix emarginatum, basi in petiolo brevi anguslalum, 45-
100 mm. longum, 13-17 mm. latum, in sicco slrialum. Inflorescentiæ
scapus lateralis bulbo juniore approximatus, 5 cm. longus, racemo-
sus, basi squamoso-vaginalus, squamis 3, vix vaginantibus, brac-
teiformibus, 5-3 mm. longis ; bracleis lanceolatis 2 mm. longis, pedi-
cellis 2-3 mm. longis, floribus 10 dense insertis, capul ovaium effor-
manlibus, 1 cm. longis, brunneo-luleis, labello candido. — Sepalum
dorsale elliplicum, basi subcordatum, obtusum, 4 mm. longum,
3-nervatum; sep. lateralia lanceolala, acuminata 8 mm. longa,
3 mm. lata, b-nervala. Pelala deltoidea, acuta, 2,2 mm. longa, 3 -ner-
vala. Labellum linguiforme, 4 mm. longum, 1,8 mm. latum, auriculis
ellipticis, sat patenlibus munilum, supra canaliculalum. Columna
2.5 mm. longa, stelidiis triangulo-acuminatis, appendicem dorsalem
superantibus, operculo convexo cordiformi, menlo 1-1.5 mm. longo.
Laos : route de Quang-tri, à 36 km. de Savannaket, n° 11627
( Poilane ).
Le collecteur signale les fleurs « couleur chêne foncé, odorantes,
mais pas très agréables, le pétale interne (labelle) est blanc ».
Je n’ai pu comparer utilement cette espèce à aucune autre des
pays circonvoisins : les pseudobulbes globuleux, distants, les
scapes courts, terminés en grappe dense et ovoïde, la feront recon-
naître facilement.
B. pinicolum Gagnep., n. sp.
Herba epiphylica, rhizomale sat gracili, 2-3 mm. crassi. Pseudo-
bulbi ovoideo-conici, in sicco valde corrugali, 15-20 mm. remoli,
— 147 —
10-13 mm. longi, 8-12 mm. lali, monophylli. Folium oblongum, apice
rotundato-emarginatum, basi in peliolo breui (3-4 mm.) allenualum,
in sicco strialo-nervatum, valde coriaceum. Inflorescentia racemosa,
breuissima, subumbellala ; pedunculo 6-8 cm. longo, gracili, rubello,
vaginis spalhiformibus, sparsis, 5 mm. longis, basi lubulosis
inslrudo ; bracleis lineari-acuminalis, 3,5 mm. longis, pedicellis
15 mm. longis capillaribus, floribus circa 5, albidis, 15 mm. longis. — -
Sepalum dorsale lineari-acuminalum, 14 mm. longum, 2 mm. latum,
b-nervatum ; sep. laleralia eo conformia 18 mm. longa, 2,2 lata, b-ner-
vata. Petala sepalis conformia, 11 mm. longa, 1,5 lata, 3 -nervala.
Labellum linguiforme, 3,5 mm. longum, basi concavum, supra cana-
liculatum, ad menlum arliculalum. Columna 2 mm. longa, stelidiis
inconspicuis, operculo suborbiculari, 1 mm. diam., apice submucro-
nalo, mento 2 mm. longo secus 1 mm. ad sepala laleralia adnato.
Annam : Ang-kroet, près Dankia, fleurs blanches; sur branches
basses de Pin, n° 344 (Evrard).
Par l’aspect général, cette espèce ressemble beaucoup au B. albi-
dum ( Cirrhopetalum albidum Wight), Icon. 1653. Elle s’en distingue:
1° par toutes les dimensions plus réduites; 2° les feuilles oblongues
plutôt que lancéolées; les sépales plus étroits; 3° les pétales beau-
coup plus longs et acuminés, égalant presque les sépales.
B. Poilanei Gagnep., n. sp.
Herba epiphytica, repens, rhizomate densissime radicoso fibra-
toque. Pseudobulbi subglobosi, 3-4 mm. crassi, contigui, monophylli.
Folium lineari- oblongum, obtusum, basi in petiolo 1-2 mm. longo
allenualum, 5-9 cm. longum, 10-15 mm. latum, in sicco modice
striatum. Inflorescentia racemosa, subglobosa, pedunculo gracili,
9 cm. longo et ultra, vaginis 2-3 sparsis, spalhiformibus, acuminatis,
3-4 mm. longis inslruclo; racemo 1 cm. diam., globoso, lerminali,
floribus incarnalis, minutissimis, numerosis, subsessilibus. — Sepa-
lum dorsale ovato-elliplicum, obtusum, 4 mm. longum, 2 latum,
3-nervalum ; sep. laleralia obovala, apice roiundata, 3 mm. longa,
1,7 lata, 3-nervata, oblique inserla. Petala lanceolalo-oblusa (?),
2,5 mm. longa, 1 lata, 1-nervata. Labellum linguiforme arcualum,
supra leviler canaliculalum, 1,5 mm. longum, ungue 2,5 mm. longo
menlum referente. Columna subnulla, hippocrepiformis, stelidiis
subulalis, valde inlrorsis ; appendice dorsali subnullo ; operculo
orbiculari, 0,75 mm. diam., apice 2-denlalo basi ad medium coslalo ;
polliniis pyriformibus.
Annam : Dent du Tigre, prov. Quang-tri, n° 10285 ( Poilane ).
Cette espèce rappelle le B. piluliforum King et Pantl.;mais elle
s’en distingue : 1° par l’inflorescence plus longue que les feuilles;
2° celles-ci plus longuement pétiolées; 3° par les sépales très obtus;
— 148 —
4° par les pétales paraissant obtus; 5° par l’opercule bidenté au
sommet.
Poilane affirme que les scapes etles fleurs sont d’un rouge grenat.
B. semiteretifolium Gagnep., n. sp.
Herba epiphytica, rhizomale 3 mm. crasso. Pseudobulbi 1 cm.
remoii, ovoideo-conici, 1 cm. vix longi, 6-8 mm. crassi ecostati, mono-
phylli. Folium crassum, semi-cylindricum, supra canaliculalum,
3 mm. latum, obtusum, basi ailenualum, 30-45 mm. longum. Inflo-
rescenlia brevissime racemosa, 4 mm. longa, pedunculo 35 mm. longo,
capillari, esquamoso ; bradeis 4, ovato-acuminatis, 3 mm. longis,
pedicello 7 mm. longo, capillari; floribus 15 mm. longis, albidis,
anguslis, labello luteo. — Sepalum dorsale 9 mm. longum, basi dila-
latum, 1 mm. latum, supra medium subulatum, 3-nervatum ; sep.
laleralia 11 mm. longa, basi dilatata, 2 mm. lata, oblique inserta,
supra medium subulata, b-nervala. Pelala obovalo-oblonga, obtusis-
sima, 4 mm. longa, 1,25 lata, puncliculaia. Labellum arcuatum,
canaliculalum, linguiforme, 2,5 mm. longum. Columna late alata,
2 mm. longa lataque ; stelidiis subrolundatis cum apice minutissimo,
Iriangulo ; mento 2 mm. longo, apice cum labello articulato.
Annam : Dalat, à l’arboretum par Robinson, n° 1983 [Evrard).
Espèce très remarquable et distincte par ses feuilles « épaisses,
semi-cylindriques, canaliculéès » [Evrard). En réalité son inflo-
rescence, à 4 bractées alternes, est de la nature des grappes, tout
en se rapprochant beaucoup de celles dites ombelliformes.
Nouvelles Acanthacées asiatiques ,
par M. Raymond Benoist.
Rungia hirpex nov. sp.
Herba caulibus diffusis, fasciis duabus pubescenlibus oppositis
longitudinaliter notatis, præterea glabris. Folia petiolala, ovalia uel
oblonga, ad basim acuta et in petiolum decurrenlia, ad apicem acu-
minata, pilis raris sparsis in nervis et in margine vestita. Flores in
spicis caulem et ramos lerminanlibus congregati. Bracleæ oppositæ
quadrifariam disposilæ, cujusque paris una slerilis, altéra ferlilis,
lanceolato-lineares, oblusæ, margine angusle scarioso et ciliolato.
Bracteolæ oblongo-lanceolalæ fere hgalinæ, margine ciliolato. Sepala
linearia, acuta, glabra, fere ad basim libéra. Corollæ lubus cylin-
dricus, labium inferius trilobum, superius iriangulare, apice sub-
truncalo. Stamina duo ad faucem inserla, antheræ loculo infero ad
basim breviler calcaraio. Ovarium glabrum. Capsula glabra.
Feuilles longues de 2,5-9 cm., larges de 1,5-4, 5 cm. Bractées
lingues de 10-14 mm., larges de 2-2,5 mm.; bractéoles longues de
6 mm., larges de 2 mm.; sépales longs de 5 mm.; corolle longue de
14 mm.; capsule longue de 7-8 mm.
Yunnan : vallée du Lao oua tan (ait. 600 m.); plante vivace en
touffes, fleurs bleues, octobre (R. P. Maire).
Rungia Pierrei nov. sp.
Herba caulibus diffusis, ad nodos geniculalis, teretibus, glabris.
Folia petiolala, oblonga, ad basim acuta, ad apicem breviler acumi-
nata, oblusiuscula, glabra. Flores spicati; spicæ sæpe ad basim ra-
mosæ, axillares et terminales in paniculam congregaiæ. Bracleæ oppo-
sitæ, oblongæ, oblusæ, apice aliquando mucronalo, margine scarioso,
una slerilis basi lata axi longitudinaliter adnalo, altéra ferlilis, ad
basim coanguslata, sessilis. Bracteolæ duæ oblongæ, ad basim alle-
nuatæ, sub calice inserlæ. Sepala quinque linearia, minute puberula,
ad basim connata. Corollæ iubus cglindricus, labium inferius trilo-
bum, superius Iriangulare, apice truncalo. Stamina duo ad faucem
inserla, antheræ loculis uno altero altius affixo, ad basim calcaratis.
Capsula pubescens.
Bulletin du Muséum, 2e =., t. II, n° 1, 1930.
150 —
Feuilles longues de 6-15 cm., larges de 1,5-6, 5 cm.; bractées
longues de 5 mm., larges de 2 mm.; bractéoles longues de 4 mm.;
sépales longs de 4 mm.; corolle longue de 10 mm.; capsule longue
de 6 mm.
Cochinchine : ad montem Deon ba prope Tayninh.
Dicliptera Mairei nov. sp.
Suffrutex ad basim repens, ramis junioribus subtetragonis sparse
pilosis, deinde glabris. Folia peliolala, ovala, ad basim acuta, ad
apicem breviler acuminala, sparse pilosa. Flores in cytnis axilla-
ribus glomerulalis. Bracleæ inflorescentiæ ramos axillanles lineares,
acutæ, sparse pilosæ. Involucri bracleæ inæquales oualæ, ad basim
subaculæ, ad apicem breviler acuminalæ, albo-pilosæ, præserlim
ad basim. Bracteolæ lineares, acutæ, sparse pilosæ. Calicis segmenta
linearia, fere ad basim libéra, pilis sparsis raris vestita. Corollæ lubus
cylindricus, labium poslicum ovale, anlicum trilobum, lobis medio la-
tiore, lateralibus angustioribus.^Stamina duo ad faucem inserta,
loculis anlherarum brevibus, uno allero allius afflxo. Ovarium parce
et breviler pilosum; stylus glaber. Capsula ignota.
Feuilles longues de 2-5 cm., larges de 12-25 mm. ; bractées ac-
compagnant les ramifications de l’inflorescence longues de 1 cm.,
larges de 1 mm.; bractées de l’involucre, l’une longue de 14-15 mm.,
large de 8-9 mm., l’autre longue de 9-10 mm., large de 5 mm.;
bractéoles longues de 5 mm. Calice long de 5 mm.; corolle longue
de 2 cm.
Yunnan : cultures de Pa eul gai (ait. 700 m.); plante annuelle,
rameuse, rampante, fleurs roses (R. P. Maire).
— 151 -
Bignoniacées nouvelles de l’Indochine ,
par M. Paul Dop.
L’étude des Bignoniacées indo-chinoises de l’Herbier du Muséum
m’a permis, dans un travail précédent (x), de décrire 9 espèces nou-
velles appartenant aux genre Heterophragma (1), Markhamia (x),
Stereospermum (x), Radermachera (x). L’examen de matériaux nou-
veaux que M. le Professeur H. Lecomte a bien voulu me confier,
me permet d’augmenter cette liste en ajoutant les genres et espèces
suivants :
Spathodeopsis , gen. nov.
Arbor ; folia opposita l-imparipinnala. Racemi terminales pau-
ciflori ; flores magni. Calyx crassus, coriaceus, spathaceus, usque
ad basim anteriore lalere fissus, lobis 3 triangulis acutis, in
alabastro omnino clausus. Corolla infundibuliformis ; tubus cylin-
dricus, calyce minor, basi paullo dilalalus, apice coardalus, deinde
abrupte dilatatus in limbo ; lobi 5, parum inæquales, rotundali.
Slamina 4, didynama, inclus a ; anlheræ loculis linearibus divari-
catis. Staminodium stérile presens.Discus latus, truncatus, 5-lobalus.
Ovarium oblongum, 6 -coslalum; slylus slamina superans; stigma
bilamellalum ; ovula in quoque loculo 8-10 -seriata. Capsula linearis,
apice acuta, bilocularis, loculicido-dehiscens ; septum planum tenue;
valvæ crassæ valde lignosæ, coslis- 6 undulanlibus obtectæ ; semina
alis membranaceis ?
Ce genre, dont une description sommaire a été donnée ailleurs (2),
est voisin du genre africain Spalhodes Beauv. Comme lui il possède
un calice spathacé, une silique biloculaire à cloison placentifère
mince et dépourvue de fausse cloison, plusieurs séries d’ovules dans
chaque loge. Il s’en distingue nettement par le calice à 3 lobes
aigus fendu sur la face antérieure, la corolle en entonnoir et non
campanulée-vcntriculcuse, les étamines incluses, l’ovaire muni de
(0 Dop P. Bignoniacées nouvelles de l’Indochine. Bulletin du Muséum Nat. Hist,
nat. Paris, 1926, n03 3 et 4.
(2) Dop P. Sur deux genres nouveaux de Bignoniacées de l’Indochine. C. R. Acad.
Sciences, 9 déc. 1929.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 1, 1930.
— 152 —
6 côtes, et surtout par le fruit qui est ici une capsule entièrement
ligneuse, munie sur chaque valve de 3 côtes saillantes, ondulantes,
l’une correspondant à l’insertion de la cloison, les deux autres
situées de part et d’autre. Dans tous les fruits que j’ai examinés,
la formation des graines avait été presque entièrement arrêtée par
un grand développement de moisissures dans les cavités ovariennes.
La position, sur la face antérieure, de la fente du calice spathacé
rapprocherait cette Bignoniacée du genre africain Newbouldia
Seem. dont elle s’éloigne par l’existence de plusieurs séries d’ovules
dans chaque loge. Ces caractères, particulièrement ceux tirés du
fruit dont on connaît l’importance dans la classification des Bi-
gnoniacées (x), m’ont paru suffisants pour créer le genre nouveau
Spalhodeopsis, qui serait le représentant asiatique du g. Spathodea,
uniquement représenté par 3 espèces en Afrique (2).
Au genre Spalhodeopsis ainsi défini appartient une seule espèce
dont la diagnose est la suivante :
Spathodeopsis Collig-nonii P. Dop, sp. n.
Arbor ramulis glabris, corlice griseo striato obtedis. Folia 50 cm.
longa, petiolo supra canaliculato, tenuiter striato, glabro, nodis arti-
culato ; foliola elliplica vel ovato-elliptica, fere sessilia, basi obtusa
vel acuta, apice acuminaia vel caudala, integra, papyracea, glabra ,
supra nitida et brunnea subtus pallidiora, 12-16 cm., longa, 5-6,5 cm.
lata; nervi 8-10, tenues, subtus prominentes, primum redilineares,
deinde ad margines recurvali ; venæ sub-parallelæ ; reliculaliones
conspicuæ ; petiolulus 1 mm. longus. Racemi terminales pauciflori,
glabri, 13-15 cm. longi, bracteæ et bracleolæ nullæ ; pedicelli glabri,
crassi, 3-4 cm. longi, 2-3 mm. lati. Flores 6-7 cm. longi. — Calyx
cylindricus, spalhaceus, coriaceus, extus sparse glandulosus, anle-
riore latere usque ad basim fissus, posteriore lobis 3 triangulis
aculis obteclus, 3 cm. longus, 10-12 mm. latus. Corolla infundi-
buliformis ; corollæ lubipars cylindrica 2 cm. longa ; lobi 5, rolundali,
ad basim coarctati, parum inæquales, extus glandulosi, 2 cm. longi
et lati ? Slamina 4, inclusa ; füamenla glabra, apice tubi partis
cylindrici affixa, 2,5 cm. longa, antheræ apiculalæ, loculis divari-
calis', 6 mm. longis ; staminodium 5-6 mm. longum. Discus crassus,
fruncatus, 5 -lobaius, 7 mm. latus. Ovarium oblongum, Q-costatum,
glabrum; Stylus glaber, 4 cm. longus. Capsula 37 cm. longa, 2,5-
(x) Dop P. Contribution à l’étude des Bignoniacées. Bull. Soc. Bot. de France ,
t. 72, 1925, p. 887.
(2) Les flores de Java, des Philippines, etc., mentionnent l’existence dans ces régions
du Spathodea campanulata Beauv. Mais tous les auteurs sont unanimes à admettre que
cette espèce n’y est jamais spontanée.
— 153 —
3 cm. lata; seplum 15 mm. latum, 1,5 mm. crassum ; ualvæ valde
lignosæ 2-3 mm. crassæ, costis 6 undulanlibus, 5-6 mm. altis.
Tonkin : Hoa-binh (Collignon).
Nom vulg. : Dinh thoi.
Hexaneurocarpon , gcn. nov.
Arbor ; folia opposita, 1 -imparipinnala. Capsula fere quadran-
gularis, apice acuta, bilocularis, loculicido-dehiscens ; seplum pla-
num, tenue, marginibus incrassatum ; valvæ crassæ, spongiosæ et
paullo lignosæ, exlus costis 3 rectilinearibus obtectæ, inlus duabus
limitibus mollibus et albis utrinque flssuram ornalæ ; semina magna,
alis membranaceis, 2-seriala in quoque loculo ; colgledones planæ,
rotundalæ, apice cordatæ ; radicula brevis, crassa.
Ce' genre, sommairement signalé dans une note précédente (1),
quoique très incomplètement connu, me paraît, tout au moins pro-
visoirement, être légitimé par la forme et la structure du fruit.
La cloison placentaire, dépourvue de fausse cloison, mince et sim-
plement épaissie aux marges, rapproche cette plante du genre sui-
vant Haplophragma. La forme de la capsule, les valves épaisses,
spongieuses et un peu ligneuses, les 6 crêtes longitudinales qui la
parcourent, enfin les deux bandes de tissu mou placées de part et
d’autre de chaque fente de déhiscence, me paraissent légitimer
suffisamment la création du genre Hexaneurocarpon. Ce genre ne
renferme qu’une espèce.
Hexaneurocarpon Brilletii P. Dop, sp. n.
Arbor ramulis primum puberulis, mox corlice griseo striato oblec-
tis. Folia l-imparipinnata, 45 cm. longa ; petiolum puberulum stria-
tum, supra canaliculatum, 4 mm. crassum; foliola fere sessilia ellip-
tica vel ovalo-elliplica, apice breviter et abrupte acuminala vel rarius
caudala, basi rolundala, chartacea, supra glabra, sublus puberula et
ad basim glandulosa, 12-13 cm. longa, 6 cm. lata; nervi 22-24, subtus
prominentes, ascendenles, primum rectilineares, deinde ad margines
recurvali ; venæ subparallelæ ; reticulationes conspicuæ ; petiolum
•crassum, puberulum, 2 mm. longum... Capsula luteo-clara, maculis
fuscis obtecta, quadrangula, exlremilalibus acuta, 40 cm., longa,
4 cm. lata; valvæ crassæ, spongiosæ, paullo lignosæ, exlus 3 -coslalæ ;
seplum planum 25 mm. latum; semina applanata, rarius subtrigona,
reclangula, 65 mm. longa, 20 mm. lata, alis membranaceis, hyalinis,
irregularller rolundatis.
(0 Dop P. Sur deux genres nouveaux de Bignoniacées de l’Indochine. C. R. Acad.
Sciences, 9 décembre 1929.
— 154 —
Tonkin : Hoa-binh (Brillet).
Nom vulg. : Dinh thoi.
Haplophragma serratum P. Dop, sp. n.
Arbor ? Folia imparipinnata, 36 cm. longa ; peliolus glaber,
nodis incrassatus, lenuiler strialus, supra canaliculalus, 2-3 mm.
crassus ; foliola fere sessilia, ouata vel ovalo-elliptica, apice abrupte
acuminato-caudala, basi rolundala vel acuta, utrinque glaberrima ,
subcoriacea, denlibus minimis remolis crenalo-serrala, 15-16 cm.
longa, 5, 5-6, 5 cm. lata ; nervi 12-14, tenues, sublus valde prominenles,
ascendentes,ad margines vix arcuali ; reliculationes conspicuæ ; petio-
lulus 1-2 mm. longus... Capsula cglindrica apice acuta, brunnea ,
striata cum costis 6 vix prominentibus, 1 m. longa et 16-17 mm. lata;
valvæ tenues ; septum planum, durum, irregulariler depressum, mar-
ginibus paullo incrassalum, 12 mm. latum, 1,5-2 mm. crassum ; se-
mina alis rotundalis, 4 cm. longa, 1 cm. lata.
Tonkin : Hoa-binh (Brillet).
Nom vulg. : Dinh vang.
L’attribution au genre Haplophragma P. Dop. de cette plante
fondée uniquement sur le fruit, doit être considérée comme dou-
teuse. Si cette attribution était confirmée par l’étude des fleurs, le
G. Haplophragma P. Dop comprendrait dès lors 3 espèces H. ade-
nophyllum P. Dop., H. macrolobum Van Steenis et H. serratum
P. Dop.
Radermachera grandiflora P. Dop, sp. n.
Arbor ? Ramuli omnino glabri, corlice brunneo lenlicellato mox
obtecli. Folia opposita bipinnala, 20 cm. longa, petiolo basi valde
dilalato, sirialo, nodis crasso et arliculato ; foliola elliplico-lanceolala
vel oblonga, basi acuta vel allenuata et decurrenlia, apice acumi-
nato-caudala, rarissime rolundala, integra, coriacea, glabra,
supra nilida, 5-6 cm. longa, 1,5-2 cm. lata; nervi 16-20 tenuis-
simi ; reliculationes inconspicuæ ; petiolulum gracile, 5-10 mm.
longum. Paniculæ axillares et terminales, brèves; cymæ apice
3-floræ; bracteæ brevissimæ ; pedicelli 10 mm. longi. Flores rubri r
5-6 cm. longi. — Calyx campanulatus, subspalhaceus, ad medium
fissus, glaber, coriaceus, 2 cm. longus, 1 cm. laïus ; lobi 3, æquales,
trianguli, acuti et breviler acuminati, 3 mm. longi et lati. Co-
rollæ lubus primum cylindricus deinde laie ventriculoso-dilatatus,
exlus glaber, inius apice cylindricæ partis hirsutus, 32-40 mm. lon-
gus ; lobi fere æquales, oblongi, apice rotundati, integri vel vix
denliculati, glabri, lalis et profundis sinibus disjuncli, 18 mm.
longi, 10 mm. lati. Stamina inclus a ; füamenia glabra, antheræ
— 155 —
loculis divaricalis, mucronalæ. Discus annularis. Ovarium cylindri-
cum glabrum; stylus stamina æquans ; stigmaH-lamellalum. Fruclus
ignolus.
Annam : Ba-rau, prov. de Phan-rang (Poilane).
Cette espèce est voisine du R. Pierrei P. Dop; elle en diffère par
la forme des feuilles et les lobes triangulaires aigus du calice. Elle
se rapproche du R. Elmeri Merrill, mais ses feuilles plus petites
et surtout son calice coriace et non membraneux l’en distinguent
nettement.
Radermachera Poilanei P. Dop, sp. n.
Arbor 12-15 m. alla; ramuli glabri, mox cortice griseo claro
irregulariter striaio oblecli. Folia 3-pinnala, 20-30 cm. longa, pe-
tiolo slriato, nodis articulato, foliola elliplica, basi acuta vel alte-
nuala et inæqualia, apice acuminala vel acuminato-caudata, raro
acuta vel obtusa, integra, papyracea vel subcoriacea , glabra, 5-7 cm.
longa, 2-2,5 cm. lata; nervi 10, tenues, vix arcuali ; reliculaliones
conspicuæ ; peliolulus capillaris, 1-2 cm. longus. Paniculæ axillares
vel terminales, brèves; cymæ apice 3-floræ; bracteæ minutissimæ ;
pedicelli crassi, 1 cm. longi. Flores rubro-ochracèi, 4,5-5 cm. longi.
Calyx campanulalus, vix spalhaceus, glaber, coriaceus, 14 mm.
longus, 7 mm. laïus; lobi 3 inæquales, maximus apice obtusus
5 mm. longus et 7 mm. latus, alteri parvi, trianguli, 2 mm. longi
et lali. Corollæ tubus infundibuliformis, exlus glaber, intus apice
cylindricæ partis villosus, 3,2-4 cm. longus ; lobi fere æquales oblongi,
apice rotundati, integri vel irregulariter undulali, glabri, latis et
profundis sinibus disjuncli, 10 mm. longi, 8 mm. lali. Stamina in-
clusa ; fdamenta glabra; anlheræ loculis divaricalis, apiculatæ. Discus
annularis. Ovarium cylindricum ; stylus stamina parum superans;
stigma 2-lamellatum. Capsula cylindrica, nitida, paullo striata,
60 cm. longa, 5 mm. lata; septum 2-3 mm. crassum; semina parva
alis membranaceis, 10 mm. longa, 2 mm. lata.
Annam : Ca-na, prov. de Phan-rang (Poilane).
Nom vulg. : Xe-xo.
Cette espèce est très voisine de la précédente, elle s’en distingue
aisément par les feuilles plus larges, les fleurs un peu plus petites
et le calice à peine spalhacé, à 3 lobes très inégaux.
R. Brilletii P. Dop, n. sp.
Arbor. Ramuli glabri, complanaii, cortice lenticellato primum
nigro deinde brunneo in sicco obtecti. Folia opposiia l-pinnata,
40 cm. longa, petiolo glabro, basi paullo dilatato, canaliculalo, nodis
articulato et incrassalo ; foliola elliplica vel elliptico-lanceolala,
— 156
basi inæqualia, ôbtusa, unilateraliler rotundata, apice acuminato-
caudata, integra, papyracea, glabra, 12-16 cm. longa, 4-5 cm. lata;
nervi 12-14 subtus prominentes, tenues, paullo arcuati, ascendentes ;
venæ subparallelæ ; reliculationes conspicuæ ; petiolus 1-2 mm. lon-
gus. Paniculæ terminales, puberulæ, 20 cm. longæ ; cymæ 3-b-floræ,-
pedunculis crassis, 10-18 mm.longis; pedicelli crassi, apice abrupte
dilataii, 10 mm. longi; bracteæ et bracteolæ puberulæ, caducæ. Flores
6 cm. longi. Calyx conicus, in parte tertia superiore fissus, coriaceus,
glaber sed in dimidia superiore parle valde glandulosus, 2 cm. lon-
gus, 8 mm. talus; lobi 3 subæquales, trianguli, aculi et breviter
mucronali. Corolla conica, glabra ; lobi 5 subæquales, rolundali,
vix crenulati, 15 mm. longi et lati. Stamina inclusa ; füamenta
glabra, antheræ mulicæ, loculis divaricatis. Discus paullo lobatus.
Ovarium pubescens, quadrangulum, 7 mm. longum; Stylus glaber,
stamina æquans. Fruclus... Capsula (in juventule ) nigra, striata.
Tonkin : Chien-hoa (Brillet).
Nom vulg. : Dinh-vang.
Cette espèce est très voisine du R. bracteala P. Dop. Fdlc s’en
distingue principalement par le calice à 3 lobes, glabre mais muni
de glandes disposées sans ordre sur la moitié supérieure; les
bractées et bractéoles caduques.
Compendium des espèces Indochinoises d’Aurantiacées.
(Revisio Au-rantiacearum III),
é
par M. Tyôzaburô Tanaka.
L’auteur exprime sa vive reconnaissance au Professeur Lecomte,
Membre de l’Institut, et à M. Gagnepain pour la bienveillance avec
laquelle ils ont mis à sa disposition en vue de ses recherches la très
riche collection d’Aurantiacées du Muséum national d’ Histoire
naturelle de Paris, collection qui a fourni la plus grande partie des
matériaux utilisés par M. Guillaumin pour sa monographie si
documentée (« Flore générale de l’Indo-Chine »). L’examen de
nombreux spécimens, récemment ajoutés à cette collection, pos-
térieurement à l’apparition de ce dernier travail, et de matériaux
appartenant à d’autres herbiers, ont obligé l’auteur à publier ce
compendium. L’abondante flore d’Aurantiacées de l’Indo-Chine
se compose des espèces suivantes, à l’exclusion de certaines nou-
velles espèces à l’étude.
Micromelum hirsutum Oliv. : Fl. Gén. Indo-Ch. I : 649, 1911.
Tonkin; Cambodge; Annam; Laos; Siam.
Micromelum îalcatum (Lour) Tanaka, n. comb.
Aulacia falcala Lour. Fl. Cochinchinensis I : 273. 1790.
Micromelum odandrum Turcz. in Bull. Soc. Imp. Nat. Mosc.
XXXVI : 578. 1863. »
M. pubescens Guill. in Fl. Gén. Indo-Ch. I : 648. 1911 (non
Blume).
Tonkin; Cambodge; Cochinchine; Annam; Laos; Sîam.
Micromelum integerrimum (Roxb.) W. et A. Prod. Fl. Pen.
Ind. Or. I : 94. 1834.
Tonkin, Bois n° 135; Siam, Kerr n°. 4909.
Var. mollissimum Tanaka n. var. ex tolo brunneo-lomenlosa .
Tonkin, Balansa n° 3670.
Micromelum minutum (Forster) W. et A. 1. c. 448.
Annam, Robinson n° 1466; Siam, Kerr n° 4252.
Glycosmis pentaphylla (Retz.). Corr. in Ann. Mus. Hist. nat.
VI : 386. 1805;
Bulletin du Muséum , 2e s., t. II, n° 1, 1930.
- 158 —
Tanaka, in Botaniska Notiscr 1928 : 159. 1928.
G. cochinchinensis Guill. in Fl. Gén. Indo-Ch. I : 653. 1911 (pro
parte).
Tonkin; Cambodge; Cochinchine; Annam; Laos; Siam.
Glycosmis citrifolia (Willd.) Lindl. in Trans. Hort. Soc.
Lond. VI : 72. 1826.
G. cochinchinensis Guill. I. c. (Pro parte).
Alalanlia pseudoracemosa Guill. do. 673 (Pro parte), PL XXIV,
flgs. 3, 4 :
Tonkin; Cambodge; Cochinchine; Annam; Laos; Siam.
Glycosmis cyanocarpa (Bl.) Spr. in Linné, Syst. Veg. IV :
161. 1827.
G. pseudoracemosa (Guill.) Swingle in Not. Syst. Il : 161. 1912.
Atalaniia pseudoracemosa Guill. 1. c. (Pro parte).
Glycosmis longifolia (Oliv.) Tanaka in Bull. Soc. Bot. Fr., t. 75,
p. 709, 1928.
Tonkin, Balansa n° 3689; Cochinchine, Pierre n° 3871.
Glycosmis sapindoides Lindl. ex Wall, apud Oliv.; Fl. Gén.
Indo-Ch. I : 656. 1911.
G. ovoidea Pierre, Fl. for. Cochin. IV. fasc. 18 (avant PI. 285).
1893;
Fl. Gén. Indo-Ch. I : 656. 1911.
Annam, Gaudichaud, Eberhardt; Cochinchine, Pierre n° 1126;
Siam, Winit.
Var. Eberhardtii Tanaka, n. var. Folia 3-5 pinnata, pellucido-
punctata, foliolis lateralibus subopposilis, basi atlenualis. Inflores-
cenlia multiflora, floribus mediocribus, subsessilibus ; pelala 4-5,
glabra ; slamina 10, füamenlis dilalaiis ; ovarium slipitalum, fer-
rugineo-tomenlosum, stylo stigmate subnullo. '
Annam. Thua-Thien, Thuay-Cam. Eberhardt n°. 3045.
Glycosmis Pierrei Tanaka, n. nom.
Thoreldora cochinchinensis Pierre Fl. for. Cochin. V. : 334. 1893 :
Fl. Gén. Indo-Ch. I : 651. 1911.
Cochinchine, Pierre n° 3874.
Très étroitement allié à G. sapindoides, quoique le spécimen-
type soit trop insuffisant pour permettre une détermination pré-
cise.
Glycosmis montana Pierre, 1. c. IV : 285. 1893 : Fl. Gén. Indo-
Ch. I : 653. 1911 (Pro parte).
T elracronia cymosa Pierre, 1. c. : Fl. Gén. Indo-Ch. I : 678.
1911.
Cochinchine, Pierre nos 3868, 3999.
— 159 —
Glycosmis dinhensis Pierre ex Guill. : Fl. Gén. Indo-Ch. I :
654. 1911.
Cochinchine, Pierre nos 3070, 2796; Laos, Poilane n° 12030.
Glycosmis crassifolia Ridley in Journ. Straits-Br. Roy. As.
Soc. (1917) 14.
Cochinchine, Thorel ann. 1862-1866. (sans numéro).
Glycosmis rupestris Ridley, 1. c. n° 59 : 81. 1911.
Cochinchine, Pierre nos 4032, 3869; Siam, Robinson n° 6452.
Glycosmis Graibii Tanaka n. nom.
G. singuliflora Craib (non Kurz) in Fl. Siam. Enum. I. pt. 2 :
226. 1926.
Siam, Kerr nos 5144, 8743/5915, 8658, 2577; Winit, mars 1913.
Var. glabra (Craib) Tanaka, n. comb.
G. singuliflora var. glabra Craib, 1. c.
Siam, Kerr n° 2943; Annam, Poilane n° 5922.
Glycosmis parva Craib in Kew Bull. Mise. Inf. 1926 n°. 8 : 337,
1926.
Siam, Kerr n° 9766.
Glycosmis puberula Lindl. ex Wall, apud Oliv. in Journ.
Linn. Soc. Bot. V. suppl. 2 : 39. 1861.
G. subsessilis Craib. 1. c., p. 338.
Siam, Kerr n° 7964.
Glycosmis Winitii Craib, 1. c., p. 339.
Siam, Winit n° 9, Kerr nos 4841, 5238.
Glycosmis longipes (Craib) Tanaka, n. comb.
G. dinhensis Guill. var. longipes Craib. Fl. Siam. Enum. I :
223. 1926.
Siam, Kerr n° 8945.
Chalcas paniculata Linn. Mant. PL p. 68. 1767.
Murraya exolica Linn. : Fl. Gén. Indo-Ch. I : 657. 1911.
Tonkin; Cambodge; Cochinchine; Annam; Laos; Siam.
Chalcas Koenigii (Linn.) Kurz ex Swingle in Bail. Stand. Cycl.
Hort., p. 2076. 1916.
Murraya Koenigii (Linn). Spr. : Fl. Gén. Indo-Ch. I : 658.
1911.
Cambodge; Cochinchine; Annam; Laos.
Chalcas alata (Drake) Tanaka in Bull. Soc. Bot. Fr., t. 75,
p. 711, 1928.
Murraya alata Drake : Fl. Gén. Indo-Ch. I : 659. 1911.
Tonkin, Balansa, Bon.
— 160 —
Chalcas glabra (Guill.) Tanaka, 1. c.
Micromelum glabrum Guill: in Not. Syst. I : 216, 1910 : Fl. Gén.
Indo-Ch. I : 650. 1911.
Tonkin, Bon n° 2977; Annam, Poilane nos 10685. 1590.
Chalcas stenocarpa (Drake) Tanaka, 1. c.
Alalanlia stenocarpa Drake : Fl. Gén. Indo-Ch. I : 671. 1911.
Glycosmis Bonii Guill. in Not. Syst. I : 214. 1910; Fl. Gén.
Indo-Ch. I : 655, fig. 69, 1911.
Tonkin, Balansa nos 1110, 1111, 1112, 1113, Bon n° 798.
Chalcas siamensis (Craib) Tanaka, 1. c.
Siam, Winit n° 849, Kerr n° 2188.
Merrillia caloxylon (Ridley) _ Swingle in Philip. Journ.
Sci. XIII : 337. 1918. Siam, Penney.'
Clausena excavata Burm. f. : Fl. Gén. Indo-Ch. I : 661. 1911.
Tonkin; Cambodge; Cochinchine; Annam; Laos; Siam.
Var. villosa Hook. f. : Fl. Gén. Indo-Ch. I : 662, 1911.
Cambodge; Cochinchine; Laos.
Clausena heptaphylla (Roxb.) W. et A. : Fl. Gén. Indo-Ch.
1 : 662. 1911.
Tonkin, Balansa; Annam, Poilane; Siam Kerr.
Clausena lævis Drake : Fl. Gén. Indo-Ch. I : 663. 1911; Ta-
naka, 1. c. Laos, Thorel; Siam, Kerr.
Clausena Lansium (Lour). Skeels in U. S. Dept. Agr. Bur. PL
Ind. Bull. 168 : 31. 1909.
C. Wampi Blanco : Fl. Gén. Indo-Ch. I : 664. 1911.
Tonkin; Annam; Cochinchine; Siam.
Clausena cambodiana Pierre ex Guill. : Fl. Gén. Indo-Ch. I :
665. 1911.
Cambodge, Pierre n° 832.
Clausena dentata (Willd.) M. Roem, var. longipes (Craib)
Tanaka, 1. c.
Siam, Kerr n° 5486.
Clausena Wallichii Oliv. in Journ. Linn. Soc. Bot. V. suppl.
2 : 35. 1861.
Siam, Kerr n° 1027.
Clausena Harmandiana Pierre ex Guill. : Fl. Gén. Indo-Ch. I :
662, 1911 (Pro parte);
Tanaka, in Journ. Arn. Arb. IX : 141, 1928.
Cambodge, Harmand n° 3875, Pierre n° 832; Laos, Thorel
no 3379
- 161 —
Var. papuana Tanaka, 1. c.
Siam, KIoss n° 7035.
Clausena Guillauminii Tanaka, n. sp.
C. Harmandiana Guill. 1. c. (Pro parte).
Frutex, ramulis atque coslis foliolarum distindissime pellucido-
pundatis et puberulis. Folia 1-5 foliolata, rachide auguste alata;
foliolis altérais, crassis, obovalis vel oblongis, basi acutis vel obtu-
siusculis, apice cuspidatis, obtusis vel acutiusculis, lateralibus mino-
ribus subæquilaleralibus,ierminali aliquando multo latiore, omnibus
sparsim nigro-pundatis, c onspicue reliculaiis, paulum crenulalo-
serrulalis. Inflorescentia terminalis, paniculata, pedunculis latera-
libus brevibus subæquilongis. Flos parvus, b-merus, pelalorum apice
et calicis lobis pellucido-maculatis. Filamenta subulata, antheris
glanduloso-coronatis. Ovarium ciliatum, biseriale glanduloso macu-
lalum, breve slipitatum, stylo longo, stigmate subcapilato.
Syntypus : Siam, Kerr nos 8782 et 8388. — Distributio, Laos,
Thorel n° 2158, 3 échantillons sans numéro (Détermination de
l’auteur P. 1629 et P. 1630), Poilane n° 11487.
Feronia Limonia (Linn.) Swingle in Journ. Wash. Acad. Sci.
IV : 328. 1914.
Feronia elephanlum Corr. : Fl. Gén. Indo-Ch. I : 686. 1911.
Cochinchine (cuit.); Laos (cuit.).
Feroniella lucida (Scheffer) Swingle in Bull. Soc. Bot. Fr.
LIX : 781. 1912.
Feronia lucida Scheffer : Fl. Gén. Indo-Ch. I : 685. 1911.
Feroniella oblala Swingle, 1. c., p. 779.
Cambodge; Cochinchine; Laos; Siam.
Feroniella pubescens Tanaka, n. sp.
Limonia ? pubescens Wall. Cat. n° 6365 (nomen nudum).
Ramulus armatus, spinis minutis, singulis vel geminatis, recur-
vatis. Folia impari-pinnala, 5-7 juga, rachibus pubescentibus, plus
minusve laie alata, foliolis oppositis, subsessilibus, paulum serru~
lalis, lateralibus oblongis, acutis vel subacutis, terminali ovato, acuta
vel acuminato. Inflorescentia axillaris, paniculata, pauciflora. Calyx
b-lobatus, lobis subir iangularibus, pubescentibus-, petala 5, oblonga,
acuta, puberula. Stamina mulia, petalis valde longiora, filamenlis
subulalis, appendicibus pilosis instrudis, antheris subrotundatis.
Stylus linearis, puberulus, stigmate capitaio penla-lobaio. Frucius
immaturus parvus, obovatus, b-locularis, coriice lignoso, conlexlu
homogeneo.
Typus : Java, Zollinger n° 493 (Herbarium Kew : détermination
de l’auteur Q 1197). — Paratypus : Burma, Wallich n° 6365. —
Distributio : Cochinchine.
Poilane n° 763; Siam, Marcan n° 382.
Bulletin du Muséum, 2° s., t. Il, 1930.
11
— 162 —
Hesperethusa crenulata (Roxb.) M. Roem. Syn. Monog.
Hesper. I : 38, 1846.
Limonia acidissima Linn. : Fl. Gén. Indo-Ch. I : 665, 1911.
Cambodge : Annara; Laos; Siam.
Aegle marmelos (Linn). Corr. : Fl. Gén. Indo-Ch. I : 682. 1911.
Cambodge; Cochinchine; Laos; Siam.
Triphasia trifolia (Burm. f.) P. Wils. in Torreya IX: 33. 1909.
Triphasia Aurantiola Lour. : Fl. Gén. Indo-Ch. I : 650. 1911.
Tonkin; Cochinchine; Laos; Siam.
Luvunga sgandens Buch.-Ham. ex Wall, apud W. et A. : Fl.
Gén. Indo-Ch. I : 666. 1911.
L. nitida Pierre Fl. for. Coch. 18 pl. 288. 1893 : Fl. Gén. Indo-Ch.
I : 668, 1911.
Tonkin; Cochinchine; Annam; Laos; Siam.
Luvunga eleutherandra Dalzell in Hooker’s Journ. Bot.
II : 258 1850.
Laos, Poilane n° 11682; Siam, Annandale, Jan. 1916.
Paramignya scandens (Griff.) Craib Fl. Siam. Enum. I pt. 2 :
235, 1926; Tanaka in Bull. Soc. Bot. Fr., t. 75, p. 706, 1928.
Alalanlia Correæ Guill. : Fl. Gén. Indo-Ch. I : 671, 1911.
Alalanlia hispida Pierre ex Guill. : Fl. Gén. Indo-Ch. I : 674. 1911
Alalanlia Griffilhii Guill. : Fl. Gén. Indo-Ch. I : 675. 1911.
Tonkin; Cochinchine; Laos; Siam.
Paramignya citrifolia (Roxb.) Hook. f. Fl. Brit. Ind. I :
510. 1875.
Annam, Robinson n° 1485.
Paramignya andamanica Tanaka in Bull. Soc. Bot. Fr. t. 75,
p. 712, 1928.
Alalanlia armala Guill. : FL Gén. Indo-Ch. I : 675. 1911.
Cochinchine; Annam.
Pleiospermium littoralis (Miq.) Tanaka, n. comb.
Paramignya littoralis Miq. in Ann. Mus. Lugd. Bat. I : 211. 1864.
Atalantia littoralis (Miq.) Guill. in Bull. Soc. Bot. Fr. LX :
441, 1913.
' Cochinchine, Germain n° 42; Annam, Poilane nos 6060, 6073;
Robinson n° 1504.
Atalantia spinosa (Willd.) Tanaka, n. comb.
Trichilia spinosa Willd. Sp. Pl. IL : 554. 1799.
Atalantia monophylla (Roxb. non Linn.) Corr. : Fl. Gén. Indo-
Ch. I : 669. 1911.
— 163 —
A. ciiroides Pierre ex Engl. apud. Guill. : Fl. Gén. Indo-Ch. :
670. 1911.
Cambodge; Cochinchine; Laos; Annam; Siam.
Atalantia trimera Oliv. : Fl. Gén. Indo-Ch. I : 670. 1911.
Cochinchine; Siam, Kerr nos 4139, 10086. Collins n° 62.
Atalantia geylanica (Arn.) Oliv. in Journ. Linn. Soc. Bot. V.
suppl. 2 : 25. 1861.
Cochinchine, Pierre; Annam, Poilane n° 6213.
Atalantia Guillaumini Swingle in Not. Syst. II : 159. 1912.
Tonkin, Bon nos 4047, 4090, 3013.
Atalantia racemosa W. et A. Pr. Fl. Pen. Ind. Or. 1 : 91. 1834.
Annam, Poilane n° 6465.
Atalantia rotundifolia (Thwaites) Tanaka in Bull. Soc. Bot.
Fr. t. 75, p. 714. 1928.
Annam, Poilane n° 5556.
Atalantia Roxburghiana Ilook. f. Fl. Brit. Ind. I : 513. 1875.
Annam, Poilane n°s 1678, 3833, 5102, 10267, 1619.
Severinia monopliylla (Linn.) Tanaka. n. comb.
Limonia monophylla Linn. Mant. PL ait. p. 237. 1771 (non Roxb.).
Severinia buxifolia (Lam.) Tenore Ind. Sem. Hort. Bot. Neap.
1840, p. 3. 1840.
Atalantia bilocularis Wall, ex Oliv. : Fl. Gén. Indo-Ch. I :
672. 1911.
Tonkin; Cochinchine; Annam.
Citrus grandis Osbeck Dagbok Ostind. Resa, p. 98. 1757.
Citrus decumana Linn. ex Murr. : Fl. Gén. Indo-Ch. I : 677. 1911.
Tonkin; Cambodge'; Cochinchine; Annam; Laos; Siam.
Citrus Aurantium Linn. : Fl. Gén. Indo-Ch. I : 677. 1911.
Annam, Poilane.
Citrus medica Linn. : Fl. Gén. Indo-Ch. I : 680. 1911.
Tonkin; Cambodge; Cochinchine; Annam; Laos (cuit.).
Var sarcodaclylis (Van Noot.) Swingle in Sargent, PL Wils.
II : 141. 1914.
Annam, Poilane (cuit.).
Citrus nobilis Lour. : Fl. Gén. Indo-Ch. I : 681. 1911.
Cochinchine; Annam; Cambodge. (« Orange de Cambodge »),
(cuit.).
Citrus aurantifolia (Christm.) Swingle in Journ. Wash. Acad.
Sci. III : 465. 1913.
H
— 164 —
Citrus Aurantium Linn. 5. « Limettier acide », Fl. Gén. Indo-Ch.
I : 679. 1911.
Cochinchine; Annam; Laos; Siam.
Citrus Limon (Linn.) Burm. f. Fl. Ind. p. 173. 1768 : Tanaka
in Bult. Sci. Fak. Terk. Kju. Imp. Univ. I : 21, 59. 1925.
Laos, Spire (« Citronnier ») (cuit.).
Citrus limonia Osbeck, Reise Ostind. Chin. p. 250. 1765 :
Tanaka, 1. c. p. 107.
Tonkin, Bon : Annam, Poilane : Laos, H. d’Orléans : Siam,
Schmidt, (cuit.).
Citrus sinensis Osbeck, 1. c.
C. Aurantium Linn. 6. «Oranger», Fl. Gén. Indo-Ch. 1 : 679. 1911.
Tonkin, Bon. (cuit.)
Citrus hystrix DC. in Cat. Hort. Monsp. p. 97. 1813.
Cochinchine; Siam.
Citrus macroptera Montr. var. annamensis Tanaka, n. var.
Folia maxima, laminis ovaiis, apice acutis basi obtusis, petiolis laie
alatis ; ala oblonga, truncata, laminis paulo longiora. Bacca medio-
cris, ovalo obovoidea, corlice lævi, tenui, pulpa vesiculari parua,
brevissima.
Annam, Poilane n° 4650.
Citrus microcarpa Bunge Enum. PL Chin., p. 10. 1933.
Cochinchine (cuit.).
Citrus limonellus Hassk.
Laos, Poilane.
Fortunella crassifolia Swingle in Journ. Wash. Acad. Sci.
V : 173. 1915.
Tonkin, Bon. (cuit.).
— 165 —
Contributions a la Flore de la Nouvelle-Calédonie,
par M. A. Guillaumin.
LV. Plantes recueillies par M. Franc (1).
(7e supplément) .
Sans même répondre aux demandes de M. le Professeur Lecomte,
la fille de feu Bonati, pharmacien à Lure (Haute-Saône), a vendu
l’herbier de son père à l’Université de Californie, à Berkeley,
(U. S. A.).
Entre autres collections importantes, il renfermait celle de Franc.
A ma connaissance, ce dernier a procuré des plantes de Nouvelle-
Calédonie à l’herbier de Berlin, à celui du Muséum de Paris et
enfin à l’Arnold Arboretum (U. S. A.) par l’intermédiaire de
M. C. T. White,à Brisbane, mais il semble que la série qu’il envoya
à Bonati est la plus complète puisqu’elle comprend des plantes
recueillies depuis 1905 jusqu’enaoût 1926 et que les doubles s’élèvent
à plus de 10.000. M. E. D. Merril, alors doyen du Collège d’Agricul-
ture de Berkeley, a mis en état cette collection qui était dans un
désordre épouvantable mais a constaté, ainsi que je l’avais déjà
fait, que sous le même numéro se trouvent des plantes recueillies
à des dates et dans des localités différentes et a dû donner des
numéros supérieurs à 3.000 (contre 3.000 et 3.125) aux échantillons
dépourvus de numéros et d’étiquettes.
La présente liste se rapporte aux doubles dont M. Merril a bien
voulu me demander la détermination avant d’en faire don au Mu-
séum.
Il va sans dire que les numéros dont la détermination a été pu-
bliée antérieurement (x) ne sont pas cités à nouveau, mais que j’ai
fait figurer ceux qui ont déjà été publiés avec des indications de
séries différentes.
Hibberiia Baudouinii Brong. et Gris = M. magnifica Sehltr.
— (3124).
H. lucida Sehltr. ex Guillaum. — (160).
(O Voir Bull. Mus. 1913, p. 519; 1919, p. 213, 288, 372; 1920, p. 254; 1921, p. 119,
598; 1922, p. 103, 196, 545; 1925, p. 480; 1926, p. 231; 1927, p. 272; 1929, p. 121.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. II, n° 1, 1930.
— 166 —
Suivant Bonati mss., cette plante aurait été déterminée H.Francii
Schltr. mss. par Schechter lui-même; toutefois il y a lieu de re-
marquer que la plante qui, dans l’herbier du Muséum de Paris,
porte ce nom, est très différente et se confond, comme je l’ai déjà
indiqué {Bull. Soc. bot. Fr., LXIVI, p. 51, 1910), avec VH. Pancheri
Briq., car la face inférieure des feuilles est écailleuse roussâtre, au
moins à l’état jeune.
Xylopia Pancheri Baill. — Ml Dzumac (688).
Nasturlium sarmentosum Schinz et Guillaum. — Maré (1161).
Senebiera integrifolia DC. — Maré (1109).
Wallheria americana L. — (1705).
Hypserpa neocaledonica Diels. — Maré (1131) et sans localité (3072).
Hybanlhus ilicifolius Schinz et Guillaum. — Prony (778).
Hybanlhus ilicifolius forma linearifolia Guillaum. — (2217).
Xylosma lifuana Guillaum. — Maré (1040).
Pittosporum Deplanchei Brong. et Gris. — (3032).
P. suberosum Panch. ex Brong. et Gris. — Nouméa (1328).
Garcinia pedicellata Seem. = G. Mungolia Depl. ex Pierre. —
(3066).
Abulilon graveoléhs W. et Arn. — (3081).
Acridocarpus auslro-caledonicus Baill. — (3017).
Boronëlla verlicillala Baill. ex Guillaum. — (3018).
Melicope lasioneura Baill. ex Guillaum. — (3019).
Evodia drupacea Labill. — sans localité (1495), Prony (1707).
E. pseudo-oblmifolia Guillaum. — Maré (1232, 1237).
E. Iriphylla DC. — (2226).
Geijera salicifolia Schott. — Maré (915), Maré ? (1289).
Micromelum minutum W. et Arn. — (3020).
Phelline lucida Vieill. — (3033).
Soulatnea fraxinifolia Brong. et Girs. — (291, 3051).
S. lomehlosa Brong. et Gris. — (154, 3052).
Dysoxylum Lessertianum C. DC. — Maré ? (1168).
D. nitidum C. DC. — (3117).
D. Pancheri Baill. — (3116).
Aglaia eleagnoidea Benth. — (3115).
Lasianthera auslro-caledonica Baill. — (234).
Sarcanlhidion sarmentosum Baill. — Maré ? (1113, 1282).
Gymnosporia Fourni eri Loes. — (2230).
Berchemia Fournieri Panch. et Seb. — Maré (1210).
Golubrina asialica Brong. — (1704).
Alphitonia neo-caledonica Guillaum. — (3011, 3048).
A. xerocarpa Baill. — Maré (1290 pro parte).
Podonephelium Home.i Radlk. ■ — Ml Koghi : Hermitage (191).
Guioa gracilis Radlk. — (3057).
G. microsepala Radlk. — Pic Ravaux (775).
— 167 —
Cupaniopsis fruticosa Radlk. — (3058).
Harpullia austro-caledonicà Baill. — (3059).
Semecarpus atra Vieill. — (3003).
Schinus terebinthifolius Raddi. — (3004).
Nephrodesmus albus Schindl. — (784).
Gæsalpinia Schlechteri Harms. — (3056).
Albizzia granulosa Beilth. — (757).
Dedea major Baill. — (3082).
Godia nilida Schltr. — M‘ Koghi (227).
Pancheria alaternoides Brong. et Gris. - — (195).
Beckea ericoides Brong. et Gris. — M‘ Koghi (104).
Melaleüca gnidioides Brong. et Gris var. ? — (3106)»
M. Leucodendron L. — (13).
Xanthoslemon rubrum Ndzu. — (193).
Myrlus artensis Guillaum. et Beauvis. — (702).
Tristania Callobuxus Niedenzu. — (3021) forme à feuilles plus
allongées et moins coriaces que le type.
T. capilulala Panch. ex Brong. et Gris. — (2038, 3024).
Syzygium densiflorum Brong. et Gris. - — M‘ Koghi : Hermi-
tage (588).
Casearia sylvana Schltr. — - (3064).
Homalium austro-caledonicum Seem. — Prony (248).
Briquet, dans sa clef dès Homalium néo-calédoniens (Ann.
Cons. et Jard. bot. Genève, II, p. 57, 1898), n’a pas compris cette
espèce faute d’une description détaillée. Il existe dans l’Herbier
du Muséum de Paris un co-type de cette espèce : Canala ( Mac
Gillivray 30) qui permet de constater que c’est la même espèce qui
a été décrite l’année suivante sous le nom de Blackwellia moniana
Vieill. = Homalium montanum Briq.
H. Deplanchei Warb. — (244).
Diffère du type par les pétales plus longs (atteignant jusqu’à
10 millimètres au lieu de 1-2 millimètres) et les feuilles un peu
moins arrondies à la base.
H. kanaliense Briq. — Prony : Plaine des Lacs (226).
G' Index kewensis signale comme espèce différente un H. cana-
lense Guillaum., mais c’est la même plante.
Passiflora auranlia Forst. — Maré (1014).
Myodocarpus fraxinifolius Brong. et Gris. — M1 Koghi (730).
M. involucraîus Dub» et Vig. — Prony (1897), sans localités
(3084, 3085).
Bikkia Paneheri Guillaum. — - (3043).
Oldenlandia imberbis Guillaum.-— (3074).
Chomelia rhypalostigma Guillaum. — (3078).
C. iruncatocalyx Guillaum. — (3041).
Plectronia odorata Benth. et Hook. f. — Nouméa (1239).
— 168
* Cyclophyllum Merrilianum Guillaum. sp. nov.
Ramis glaberrimis, terelibus, foliis ovatis (6-9 cm. x 3-4,5 cm.),
apice obtusis basi cuneatis,rigidis, nervis circa 6 jugis, immersis, in
foliis juvenilis tantum conspicuis, peliolo 1 cm. longo, slipulis inter-
peliolaribus a basi truncata, subito acuminatis, acumine lamina
longiore, caducis, flores in axillis solitarii, pedicello ultra 1 cm. longo,
gracili, suffulti, calyce campanulato, 1,5 mm. longo, lobis 4-5, subu-
lalis,lubo 2-3-plo brevioribus, corolla 1 cm. longa, extra glaberrima,
intus fauce barbala, tubo gracili, lobis 4-5, lanceolahs, parce cilia-
tis slaminibus 4-5, exserlis, fauce inserlis, sessilibus, ovario
3 -loculari, ovulis in quoque loculo singulis, ad loculi apicem inserlis,
stylo gracili, basin versus leviter incrassato, glaberrimo. Sans
localité (792).
Espèce voisine de C. Henriettæ Guillaum. mais s’en distinguant
par les fleurs solitaires, les feuilles beaucoup plus petites et non
marbrées.
Gueltarda splendens Baill. — Prony (272).
Coffea arabica L. — (3045).
Psychoiria Baillonii Schltr. — (3042).
P. Deplanchei Guillaum. — (3073).
P. microglossa Guillaum. — (3077).
P. nummularioides Guillaum. — Maré (1247).
Elephanthopus scaber L. — E. mollis H. B. et K. — (309).
Pterocaulon cylindrostachyum G. B. Clarke. — Dombéa (25).
Erigeron neo-caledonicus S. Moore. — (3031).
Conyza viscidula Wall. — (388).
Gnaphalium luleo-album L. — Prony (2036).
Lipochæta lifuana Hochr. — (2243).
Leucopogon albicans Brong. et Gris. — (3105).
L. Pancheri Brong. et Gris. — (3107).
Dracophyllum ramosum Panch. ex Brong. et Gris. — (3108).
Rapanea asymmetrica Mez. — Prony (1520).
R. lanceolata Mez. — Prony (2025).
R. macrophylla Mez. — (1051).
R. novo-caledonica Mez. — (1379).
Tapeinosperma neclandroides McT.. — M‘ Koghi: Hermitage (796).
T. sessilifolium Mez. — (3070).
T. wagapense Mez. — (3113).
Planchonella Baueri Dub. — Prony (1513), sans localité (3067).
Lucuma neo-caledonica Engl. — Yaté (2050).
Manilkara Pancheri Pierre mss. in Hcrb. Mus. Paris. = Mimu-
sops Pancheri Baill. = M. Vieillardii Pierre. — (3049).
Maba buxifolia Pers. — Maré (1164), sans localité (3063).
M. glauca Montr. — - Prony (1722).
M. parviflora Schltr. — (1517).
— 169 —
M. rufa LabilJ. — (762).
Diospyros Olen Hiern. — Maré (1141, 1214).
Symplocos tortuosa Vieill. ex Guillaum. — (680).
* Jasminum Magentæ Guillaum. mss. — Nouméa (2232).
Diffère du type par les feuilles plus petites, ne dépassant pas
2,5 cm x 2 cm.
Les fruits sont solitaires ou didymes mais fortement adhérents
l’un à l’autre (7 mm. x 15 mm.).
Une bonne partie des fleurs présente la particularité d’avoir
le tube de la corolle extrêmement court (3 mm.), coriace renflé
globuleux (7-8 mm. de diamètre).
J. neo-caledonicum Schltr. — (845).
Notelea Badula Vieill. — Dombéa (114).
Melodinus Balansæ Baill. — (3006).
M. scandens Forst. ? — Maré (1128).
Rauwolfla semperflorens Schltr. — (45).
Alyxia celaslrineum Schltr. — Maré ? (759 pro parte).
Pterochrosici Vieillardii Baill. — (3005).
* Tabernæmontana orienlalis R. Br. — - Maré ? (1254).
Secamone insularis Schltr. — (2237).
Sarcolobus lifuensis Guillaum. — Maré ? (1063).
Geniostoma Novæ-Caledoniæ Vieill. — (727).
Solanum Melongena L. — (841).
S. sodomæum L. — (842).
Duboisia myoporoides R. Br. — (3038).
Coronanlhera deltoidifolia Vieill. ex C. B. Clarke. — (788, 789).
Diplanlhera Deplanchei F. Muell. = Deplanchea speciosa.
Vieill. — (3025).
* Marlynia annua L. = M. diandra Glox. — Yahoué (803).
Plante américaine certainement introduite.
Pseuderanthemum Comptonii S. Moore (1921). = Eranlhemum
Balansæ Baill. ex Guillaum. (nomen 1912). — (2212, 3023).
Oxera neriifolia Beauvis. — (3026).
O. pulchella Labill. — (2245).
Clerodendron fallax Lindl. - — Maré (926).
Sans doute identique à C. Buchananii Herb. Roxb. ex Wall,
(nomen).
Monococcus echinophorus F. Muell. — Maré (1130).
Piper auslro-caledonicum C. DC. — (3009).
Hedycaria Baudouinii Baill. — (3071).
Grevillea macroslachya Brong. et Gris. — (73).
G. Meissneri Montr. — (3039).
Stenocarpus trinervis Guillaum. — (151).
S. umbellatus Schltr. — (3040).
- 170 —
Korlhalsella amenîacea Engl. = Bifaria ovalis v. Tiegh. parasite
sur Maba. — Maré ? (1218).
Santalum austro-caledonicum Vieill. — Maré (1286).
Hachellea auslro-caledonica Baill. — (3027).
Glochidion Billardieri Baill. — (3101).
Phyllanihus caudaîus Müll.-Arg. — - (789).
P. chrysanthus Baill. — (788).
P. kanalensis Bail!. — (3102).
Breynia disiicha Müll.-Arg. var. neo-caledonica Mull.-Arg. —
Maré (1000).
Longetia depauperata Baill. — (3062).
Codiæum Inophyllum Müll.-Arg. — Nondoué (616).
Claoxylon insulanum Müll.-Arg. — Maré (1242).
Acalypha Pancheriana Baill. — Maré (1270).
Mallolus répandus Müll.-Arg. — (3065).
Cleidion macrophyllum Baill. — (45).
C. Vieillardii Baill. var. genuinum Müll.-Arg. Ç, forme à feuilles
velues en dessous. — (3061).
Macaranga Vedeliana Müll.-Arg. — Maré (993).
Ficus prolixioides Warb. — (3111).
F. racemigera Bur. — (3110).
Sparaîtosyce dioica Bur. — Prony (756).
Piplurus incanus Wedd. — (760).
Casuarina Deplancheana Miq. — (3030).
Oberonia neo-caledonica Scbltr. — (3002).
Suivant Finet (mss. in Herb. Mus. Paris.), ce n’est probablement
qu’une forme de 1 ’O. Tilania Lindl. = O. palmicola F. Muell
Prasophyllum caloplerum Reichb. f. = Bulbophyllum fissipeta-
lum Krânzl. ! — (3001).
Corysanlhes neo-caledonica Schltr. — (813).
Plerostylis Ophioglossa R. Br. — (445).
Liperanlhus glandulosus Schltr. — (3000).
Sisyrynchium micranlhum Cav. — (3112).
Aslelia neo-caledonia Schltr. — (3125).
Eustrephus lalifolius R. Br. — (3079).
Hydrocleis nymphoides Buch. — Anse Vata (1297). — Plante
américaine certainement indroduite.
Polamogelon pedinalus L. — sans n°.
Najas graminea Del. — (3068).
Fimbrislylis pacifica Palla n. sp. — Prony (sans n° ).
Scirpus mucronalus L. — (3123).
Schœnus Tendo Hook. f. — (3119).
Cladium glomeralum R. Br. — (3121).
Andropogon cinclus Steud. — - (3086).
Panicum radicans Retz. — (3096).
— 171 —
P. sanguinale L. = P. pruriens Trin. — (3089).
P. limorense Kunth. — (3090).
Eleusine indica Gærtn. — (3098).
Eragrostis elongata Jacq. = E. zeylanica Nees. — (3093).
E. virescens Presl var. nigrescens Vieill. — (3091, 3092).
Podocarpus Novæ-Caledoniæ Vieill. ex Brong. et Gris. — (96).
Dacrydium araucarioides R. Br. — Prony (1964).
Le Gérant,
J. Caroujat.
TOURS.
IMPRIMERIE RENÉ ET PAUL DESLIS, 6, RUE GAMBETTA. — 29-3-1930.
SOMMAIRE
■ : j . ; ..
Actes administratifs : Fa?es.
■ i '• ' i ■: ■
Nomination de M. L. Mangin comme Directeur du Muséum 5
— de M. B.-L. Bouvier comme Assesseur du Directeur 1 .'. ... 5
— de M. A. Chevalier comme Secrétaire de l’Assemblée des Professeurs ...... 5
— de M. Trochain comme Assistant de la Chaire des Productions coloniales 1
d’origine végétale - • •••••' . 5
— de Mlle Brin comme Aide technique près la Chaire d’Entomologie , . . . . .... , " 5
— de M. Jourdain comme Surveillant militaire 6
— de M. J. Duché et de Mlle C. Bourdouil comme Boursiers de Doctorat. . . 6
— de MM. L. Roule, A. Gruvel et R. Anthony comme représentants du
Muséum à l’inauguration de l’École de Médecine de l’Université libre
de Bruxelles 6
— de M. B. Bourdelle comme représentant du Muséum au Congrès des Di-
recteurs de Jardins Zoologiques de Rome 6
Mission obtenue par MUe E. Basse 6
Nomination de MM. L.-A. Dode et Dr L. Rollin comme Correspondants du
Muséum 6
Assemblée générale de la Société des Amis du Muséum (15 janvier 1930) 7
Présentation d’ouvrages par MM. D. Bois, R. Anthony, Ed. Lamy, G. Petit. 7
Dons d’ouvrages à la Bibliothèque 8
Travaux faits dans les Laboratoires et accroissements des collections du Mu-
séum pendant l’année 1929 11
Communications :
Mme m. Phisalix. L’immunité naturelle antivenimeuse et antirabique du Lé-
rot commun ( Eliomys nitela Schreb.) 55
H. Neuville. De l’organe génital externe de la Jument [Fig.] 58
J. Berlioz. Note critique sur quelques Trochilidés du genre Thalurania * 65
F. Angel. Description de deux espèces nouvelles de Batraciens de Madagascar,
appartenant au genre Pseudohemisus 70
Dr V. Vladykov. Sur l’espèce et ses unités taxonomiques en ichthyologie .... 75
Tchung-Lin Tchang. Description de Cyprinidés nouveaux de Se-tchuan 84
P. Chabanaud. Sur les Rhinobatus du groupe de cemiculus Geoffr. 86
Ch. Gravier. Sur les malformations de l’appendice caudal chez les Li-
mules [Fig.] 89
( Voir la suite à la page 4 de la couverture.)
H. Gauthier. Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928 : Cladoeères,
Ostracodes, Phyllopodes anostracés et conchostracés [Figs.] 92
H.-A. Baylis. Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928 : Parasitic Né-
matodes [Figs.] 117
M. André. Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928 : Acariens 131
Bd. Lamy. Les Cythérées de la Mer Rouge (d’après les matériaux recueillis par
le Dr Jousseaume) 133
B. Gagnepain. Bulbophyllum nouveaux d’Indo-Chine 143
R. Benoist. Nouvelles Acanthacées asiatiques 149
P. Dop. Bignoniacées nouvelles de l’Indo-Chine 151
Tyôzaburô Tanaka. Compendium des espèces Indo-Chinoises d’Aurantiacées. 157
A. Guillaumin. Contributions à la flore de la Nouvelle-Calédonie : LV. Plantes
recueillies par M. Franc (7e supplément) 165
TIRAGES A PART.
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils
peuvent en outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre,
aux conditions suivantes :
25 ex. 50 ex. 100 ex.
4 pages 18 fr. 20 fr. 22 fr.
8 pages 20 fr. 22 fr. 26 fr.
16 pages 22 fr. 26 fr. 34 fr.
Les demandes, doivent toujours être faites avant le tirage du
numéro correspondant.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
2e SÉRIE — TOME II
N° 2 — Février 1930
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accepter la réglementation suivante :
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Toutefois des pages supplémentaires pourront être accordées aux Auteurs qui s’enga-
geront à en payer les frais.
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feuilles (de seize pages) et, en tout cas, aucun numéro ne devra dépasser huit feuilles.
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d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplémentaires qu’ils pour-
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remis en même temps que le manuscrit, le jour de la séance ; faute de quoi la publica-
tion sera renvoyée au Bulletin suivant.
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d’ordre technique, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1930. — N° 2.
254e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
27 FÉVRIER 1930.
PRÉSIDENCE DE M. L. MANGIN,
DIRECTEUR DU MUSÉUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président donne connaissance des faits suivants :
M. A. Mouquet, Sous-Directeur de la Ménagerie, a été nommé
Chevalier de la Légion d’honneur.
M. Quéva a été chargé provisoirement des fonctions de Garçon
de Laboratoire à la Chaire de Physique végétale (Arrêté du 28 jan-
vier 1930).
M. Poulm aire a été nommé Garçon de Laboratoire stagiaire
au Muséum (Arrêté du 15 février 1930).
M. Sézac a été nommé Surveillant militaire titulaire (Arrêté
du 28 janvier 1930).
M. Billion a été nommé Gardien de Galerie stagiaire au Musée
d’ Ethnographie du Trocadéro (Arrêté du 3 février 1930).
Bulletin du Muséum , 2e s., t. II, 1930.
12
_ 174 —
M. R. Benoist, Assistant à la Chaire de Phanérogamie, a été
détaché pour une période de deux ans et mis à la disposition du
Ministère des Affaires Étrangères, pour occuper une Chaire de
Botanique à P Université de Quito (Équateur).
Ont obtenu des missions (Assemblée des Professeurs du 20 fé-
vrier 1930) :
Pour la Syrie, M. le Professeur A. Gruvel, qui sera accompagné
de M. Besnard, Préparateur à l’École des Hautes-Études;
Pour le Sud-Algérien, M. le Dr Arnault;
Pour le Maroc (Région de l’Atlas), M. Charles Albin, chargé de
la direction d’une mission comprenant Mme Guy Babault et trois
collaborateurs;
Pour le Cameroun et l’Afrique Équatoriale française, M. Lu-
cien Démangé;
Pour les îles Açores, M. Méouignon, Professeur au Lycée Buffon;
Pour les Antilles françaises, M. G. Hamel, Assistant à la Chaire
de Cryptogamie.
A été nommé Correspondant du Muséum, sur la proposition de
M. le Professeur R. Anthony (Assemblée des Professeurs du
20 février 1930) :
M. Prouteaux, Gouverneur de l’Oubanghi-Chari : a donné au
Service de l’Anatomie comparée un crâne d’Éléphant à quatre
défenses et diverses autres pièces de collections.
M. J. Berlioz fait un compte rendu, accompagné de projec-
tions, de sa mission au Canada et aux États-Unis.
DONS D’OUVRAGES
M. le Professeur R. Anthony offre, pour la Bibliothèque du
Muséum, le travail suivant :
Le néopallium des Equidés : élude du développement de ses plis-
sements, par R. Anthony et J. de Grzybowski [Extrait du Jour-
nal of Ancitomy, vol. LXIV, part II, January 1930],
M. F. Gagnepain présente l’ouvrage suivant :
Flore générale de V Indo-Chine, publiée sous la direction de
— 175 —
H. Lecomte : tome III, fascicule 6 : Stylidiacées (fin), Goodéniacées,
Lobeliacées, Campanulacées, par P. Danguy; Vacciniacées,Ericacées,
Epacridacées, par P. Dop; Plumbaginacées, par F. Pellegrin;
Primulacées, parBoNATi; Myrsinacées, par J. Pitard. Paris, 1930.
La Bibliothèque du Muséum a reçu également les dons sui-
vants :
Pellegrin (Jacques) : La Pisciculture en Tchécoslovaquie
(Compte rendu de mission piscicole). Clermont (Oise). Imp. Thiron
et Cie, 1929. In-8°, 32 p., pi. (Extr. du Bulletin de la Société centrale
cV Aquiculture et de pêche, Nos 1-3, Janvier-Mars, et 4-6, Avril-
Juin 1929).
Roman (Frédéric) : Géologie lyonnaise. Paris, Les Presses Uni-
versitaires de France, 1926. In-8°, 356 p., flg.
Rouy (Georges) : Conspeclus de la flore de France ou Catalogue
général des espèces, sous-espèces, races, variétés, sous-variétés el
formes hybrides contenues dans la « Flore de France » de Georges Rouy.
Paris, P. Lechevalier, 1927. In-8°, xv-319 p.
Sergent (Edm.) : La Découverte de Laveran. Consiantine,.
6 novembre 1880, par Edm. et Et. Sergent et L. Parrot. Paris,
Masson et Cie, 1929. Petit in-4°, portraits, fac-similés, pi. (1830-
1930, Collection du Centenaire de l’Algérie. Études scientifiques.
L’Œuvre médicale de la France en Algérie).
Simon de Phares: Recueil des plus célèbres astrologues el quelques
hommes doctes, faici par Simon de Phares, du temps de Charles VIIIe,
publié d’après le manuscrit unique de la Bibliothèque Nationale
par le Dr Ernest Wickersheimer. Paris, H. Champion, 1929.
In-8°, xn-303 p.
Université (L’) de Toulouse, son passé, son présent [1229-1929].
Toulouse, E. Privât, 1929. In-8°, xi-360 p.
Abeloos (Marcel) : Recherches expérimentales sur la croissance
et la régénération chez les Planaires. Paris, Édition du Bull. Biolo-
gique de la France el de la Belgique, 1929. In-8°, 140 p., fig.
Bargues (André) : Recherches .sur les feuilles du pin maritime .
Bordeaux, Imp. X. Cadorct, 1929. In-8°, 163 p.
Baudrimont (Edouard-Marcel-Albert) : Dispositifs musculaire
et élastique du poumon des Vertébrés. Élude histologique et histo-
physiologique. Bordeaux, Les Imp. Siraudeau, 1929. In-8°, 240 p.,
pl. et fig.
— 176 —
Béchet (Joseph Michel) : Éludes d'économie coloniale sur la
grande faune et sur V éléphant du Congo Belge. Diekirch, lmp.
E. Schumacher, 1929. In-8°, 163 p., cartes et pl.
Courteix (Mme Germaine, née Penhéleux) : Le Jardin des
apothicaires. Baugé, lmp. du « Pays Baugeois », 1929. In-8°, 140 p.
Courteix (J.) : Contribution à l'élude du muscadet. Baugé,
lmp. du « Pays Baugeois >>, 1929. In-8°, 59 p., planche.
Fischer (Jean) : L'Adour et ses affluents : régime et utilisation
des eaux. Bordeaux, lmp. J. Bière, 1929. Gr. in-8°, 598 p., fig.
Klawe (Stanislas-Adolphe) : Contribution à l'étude des drogues
végétales pulvérisées. Nancy, lmp. C. André, 1929. In-8°, 139 p., pl.
Legras (Émile) : Contribution à l'étude du « Pelasites officinalis »
( Moench ). Dijon, lmp. Vvc P. Berthier, 1929. In-8°, 139 p., fig.
Liou Tchen-Ngo : Études sur la géographie botanique des
Causses. [Saint-Lo, lmp. Jacqueline] 1929. In-8°, 220 p., tableaux,
fig-, pl-
Malnoy (André) : De la nature et de la fabrication des parfums
liquides dans l'antiquité gréco-latine. Cosne, lmp. H. Pontaut, 1929.
In-8°, 48 p., pl.
Noblat (Anne-Marie) : Observation sur le mécanisme de l'Agglu-
tination. Phénomène de Charrin et Roger. Nancy, Société d’impres-
sions typographiques, 1929. ln-8°, 116 p.
Panu (Alexandre) : Les Pigments du tégument de l' Anguille.
Élude morphologique et biologique. Paris, Jouve et Cie, 1929. In-8°,
146 p., fig. et pl.
Sartory (R.) : Élude de la dégradation de la cellulose chez quelques
Insectes xylophages sous l' in fluence de microorganismes. Strasbourg,
lmp. des Dernières Nouvelles de Strasbourg, 1929. In-8°, 173 p.,
fig. et pl.
Soum (P. Marcel) : Contribution à l'élude du bois de pin ( Évolu-
tion de ses constituants dans les bois ayant subi l'attaque microbienne
et parasitaire, dans les bois gras et dans les bois fossiles). Bordeaux,
lmp. Fredore et Manville, 1929. ln-8°, 126 p.
Vaufrey (Raymond) : Les Éléphants nains des Iles Méditerra-
néennes et la question des isthmes pléislocènes. Paris, Masson et
Cie, 1929. In-4°, 220 p., pl.
177 —
Bondar (Gregorio) : Aleyrodideos do Brasil. Calalogo descriptiuo
dos Hemipleros-Homopteros da familia dos Aleyrodideos, insectos
parasitas das plantas, enconlrados no Brasil. Bahia, Imprensa
official do Estado, 1923. In-8°, m-183 p., fig.
O Bicho do côzo. Bahia, typ. do Collegio do S. Jaoquim, 1928.
In-8°, 18 p., fig. (Extrahido do Correio Agricola, n. 1, anno 6.
Janeiro de 1928...).
O Cacao. Parte II. Moleslias e inimigos do Cacaoeiro no eslado da
Bahia- Brasil... Publicado no Governo do Exmo. Snr.Dr. Franscisco
Marques de Goes Calmon. Bahia, Imprensa official do Estado, 1925.
In-8°, n-126 p., üg. (Secretaria da Agricultura, Industria, Com-
mercio, Viaçâo e Obras Publicas do Estado da Bahia).
Derjugin (K. M.) : Fauna des Weissen Meeres und ihre Exis-
tenzbedingungen. Leningrad, Institut hydrologique, 1928. In-8°,
xii-511 p., cartes, dont une en coul., pl. (texte russe et allemand).
Dutertre (A. -P.) : A Sketch of the terliary formation of lhe
Bordelais and an Excursion lo Bordeaux, [s. L, s. n., s. d.] In-8°,
pp. 153-159 et 269-298, carte et fig. (Reprinted from the Procee-
dings of lhe Geologisls' Association, Vol. XL, Part II-III).
Escomel (Dr. Edmundo) : Obras cientificas del Dr Edmundo
Escomel. Tomo IL Lima (Perse), lmp. Torres Aguirre, 1929.
Petit in-4°, fig. et pl.
Foslie (M.) : Contributions io a monograph of the Lithothamnia.
After the author’s death collected and edited by Henrik Printz.
Trondhjem, [Det Kongelige Norske]... 1929. In-4°, 60 p., 75 pl.,
portr.-frontiop. ( Det Kongelige Norske Videnskabers Selskab
Museel).
Pittier (IL) : Botanical noies on, and descriptiono of new and
old species of Venezuelan plants. Caracas, [s. n., s. d.] In-8°, pp. 175-
186 (Reprinted from Journal of lhe Washington Academy of Sciences.
Vol. 19, n» 9, 4 May 1929).
Rusconi (Carlos) : Révision de las especies fosiles Argentinas del
género « Myocastor », con descripcion de nuevas especies. Buenos
Aires, [s. n.], 1929. Gr. in-8°, p. 505-518, fig. (De los Anales de la
Sociedad Argenlina de EstudiosGeograficos « Gaea », Octubre de 1929,
t. III, n° 2.)
Schaffer (F. X.) : Belrachlungen über das pazifische Gebiel.
Wien, Druck von A. Holzhausens Nachfolger, 1929. In-8°, pp. 81-
108, pl. (Sonderabdruck aus Mitteilungen dcr Geographischen
Gesellschaft in Wien).
— 178
Strand (Embrik) : Krilisches über P. Blüthgens Behandlung
einiger Halictus- Arien. [ s. 1., s. n., s. d.]. In-8°, pp. 35-68 [En-
lom. Nachrichtsblatt, Bd III, 1 Heft, Febr. 1929).
Tchang-Tchung-Lin : Beview of the Fishes of Nanking.
Nanking, the Science Society of China, 1928, In-8°, 42 p., fig.
{ Conlributiones from lhe Biological Laboralorg of the Science So-
ciety of China, Vol. IV, N° 4).
Watson (Elba Emanuel) : Contributions lo a monograph of lhe
genus « Helianihus ». [s. 1., s. n., s. d.]. In-8°, pp. 305-476, pl.
XLVII-LXXXVI (Reprinted from Papers of lhe Michigan Aca-
demy of Science, Arts and Letlers, Vol. IX, 1928).
W u lf f (E. V.) : Conifers naturalized in the Nikitsky Bolanical
Garden on the Southern Coast of the Crimea. Leningrad, [s. n.], 1928.
In-8, pp. 15-66, flg. (Separate copy from Bulletin of Applied Bolany ,
of Genetics and Planl-Breeding, XVIIIe volume, N° 2, 1927-28).
COMMUNICATIONS.
Notes sur un voyage au Mozambique
accompli en 1928 et 1929
par M. Pierre Lesne.
Sans pouvoir dès maintenant rendre compte des résultats de ce
voyage au point de vue zoologique, je puis donner ici un aperçu
des principaux ennemis des cultures dans les régions que j’ai vi-
sitées. Ces régions comprennent :
1° Beira et ses environs. La capitale du Territoire de la Com-
pagnie de Mozambique est bâtie, à peine au-dessus du niveau des
hautes mers, sur les sables littoraux et sur des marigots remblayés,
et est séparée de la falaise surbaissée de Manga, ancien rivage
maritime, par une large plaine marécageuse. Cette région est fort
peu importante au point de vue agricole.
2° Le Manica portugais, dont le chef-lieu, Macequece, est situé
par 750 mètres d’altitude environ au bord du torrent Mounéné. On
y cultive le maïs, le tabac, l’oranger.
3° Le Chimoio, ancien pays Outévé, dont le chef-lieu est Vila
Pery, petite ville de création récente, bâtie à 700 mètres d’altitude
environ sur un vaste plateau boisé compris entre les vallées paral-
lèles du Poungoué et du Revoué. Près de 275 fermes sont éparses
dans cette région sur un territoire d’environ 7.000 kilomètres car-
rés. La culture du cotonnier y fut récemment tentée sur une
grande échelle; elle est aujourd’hui à peu près abandonnée, tandis
que celle du maïs y est devenue presque exclusive. On y cultive
aussi le tabac et l’oranger.
4° La vallée du Zambèze vers Sone, Chemba, Chiramba et Tam-
bara, et son arrière-pays au Sud, suivant les vallées des torrents
Mongola, Sangadzéet Pompoué, et jusque dans le bassin du Nhama-
paza. C’est ici le domaine du cotonnier, cultivé exclusivement par
les indigènes, à part la ferme de sélection d’Inhacoro. Le coton est
égrené à Nova Choupanga, « ginery » située au bord du Zambèze.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. II, n° 2, 1930.
— 180 —
à 3 kilomètres en aval de Chemba, par 125 mètres d’altitude en-
viron.
jî Je crois d’ailleurs utile de donner ici un relevé sommaire de mes
Fig. 1. — Le Mozambique d’entre Zambèze et Revoué. Principaux points visités
déplacements, puisqu’ils correspondent aux observations que" j’ai
pu faire et aux matériaux que j’ai recueillis.
12 décembre 1927, Gênes. — 23 décembre, ^Adcn. — 29 et 30 dé-
cembre, Mombasa. — 2 janvier 1928, Dar es Salam.
8 janvier-20 février, Beira, plage de Ponta Gea, Manga.
22 février-9 mars, Macequece et le Manica.Haut Inhamoucarara;
Chimèze.
181 —
10 mars-13 avril. Vila Pery et le Chimoio, Zembé, Cafoumpé,
Chimoio, Mzingaze, Ouzinaï, Teremoinho, Trangapasse, Tzoura,
Vandouzi, Zembé.
14-17 avril, Beira.
18-19 avril, Beira à Chemba (Nova Choupanga), par Mourraça.
20 avril-6 septembre, Vallées du Zambèze, du Sangadzé et du
Mongola. Point d’attache : Nova Choupanga.
Magagade, Sone, Ghaouaoua, Zimbaou, Msousso, Cavembé,
Cavembiri, Chiramba.
Inhacoro, Pindiriri, Moulima, Foumzane, Candalira, Inharou-
goué, Canxixe, M’tondo.
Mouana Nyoungou, Cado, Psico.
7- 8 septembre, Nova Choupanga à Beira.
8- 12 septembre, Beira.
13 septembre- Ü décembre, Vila Pery, Mafoura, Garouso, Ban-
doula, Vandouzi, Malengé, Ouzinaï, forêt d Amatongas.
11-16 décembre, Beira.
17-18 décembre, Beira à Chemba (Nova Choupanga), par Con-
doué, Mourraça, Inharouca.
19 décembre 1928-12 mai 1929. Vallée du Zambèze et régions
voisines. Point d’attache. Nova Choupanga.
Vallée du Sangadzé : Inhacoro, Galamo, Chapata, Pindiriri,
Catchéré, Moulima, Canxixe.
Vallée du Pompoué : Capanga.
Vallée du Zambèze : M’ponda, Zetché, Macanga, Goba, Sapia,
Nhandoula, Mtonga, Chivoulivouli, Nhacatété, Sacoto, Dango, •
Nhamasi, Pocérère, Chimboué, Chiramba, lac Ounjé, lac Loenjé,
Tambara, Mitondo, Bas Mouira, Campenjé, Doungoué, lac Can-
garé, lac Camoolambé, Njanassé, lac M’Sica.
13- 14 mai, Nova Choupanga à Beira.
14- 15 mai, Beira.
16-26 mai, Vila Pery, Cafoumpé, Gondola, Zembé, C.hibata.
27 mai. Vila Pery à Beira.
28-29 mai Beira.
30-31 mai, Beira à Mourraça et Nova Choupanga.
1er juin-21 juillet, Nova Choupanga et la région de Chemba.
• — Canxixe, Maringoué. — Tambara, Campenjé, Doungoué, lac
Cangaré, lac M’sica, Machado (Nota), lac Nhaminhango, Ntondo
Nhatoullo, Garé (Alflaté), Nhacansougodi (Campira).
22- 23 juillet, Nova Choupanga à Beira.
23- 30 juillet, Beira.
2-3 août, Lourenço Marquès.
5-9 août, Durban.
11-12 août, Port Elizabeth.
18 août, Lüderitzbucht.
— 182 —
19 août, Walfish Bay
20 août, Swakopmund.
9 septembre, Anvers.
Je mentionnerai successivement les principaux ennemis du maïs,
du cotonnier, de l’oranger, du tabac.
L’insecte le plus nuisible au maïs dans les régions que j’ai vi-
sitées est une Noctuelle, le Busseola fusca Hamps (x), dont j’ai pu
suivre l’évolution.
Des œufs, déposés sur les sommités des plantes, sortent, au bout
de 8 à 10 jours, de petites chenilles brunes, au corps déprimé, qui
se tiennent principalement entre les feuilles serrées qui enveloppent
l’inflorescence mâle. Elles rongent la face interne de ces feuilles
et ne respectent que la cuticule de la face opposée. Leurs mangeures
caractéristiques, sont orientées longitudinalement par rapport à
l’axe de la feuille. Elles permettront, plus tard, de reconnaître à
première vue les pieds hébergeant des chenilles âgées à l’intérieur
des tiges.
Au stade suivant, les chenilles mesurent de 10 à 12 millimètres;
leurs corps est cylindrique, d’un brun rougeâtre. Au lieu de vivre
entre les feuilles engainées entourant l’inflorescence mâle, elles
pénètrent dans celle-ci alors qu’elle n’est pas encore épanouie et
creusent dans sa masse des galeries irrégulières qui restent remplies
de leurs excréments et qui sont souvent des foyers de putréfaction
pour cette partie de la plante. L’inflorescence contient ainsi géné-
ralement de 6 à 8 chenilles de Busseola, quelquefois jusqu’à 20 ou 25.
Au troisième âge, la chenille atteint environ 20 millimètres de
longueur. Elle est d’un rouge vineux, avec le prothorax roux et les
pattes écailleuses testacées. Elle ne se nourrit plus des feuilles de
la plante. Pénétrant dans la tige, elle y creuse des galeries qui res-
pectent généralement les nœuds. Souvent elle s’adresse à l’épi
jeune, le taraude et détermine son avortement partiel. C’est dans
sa galerie que la chenille se transforme, après une existence de 4 à
5 semaines.
Les pieds de maïs vigoureux qui sont attaqués tardivement
peuvent donner de beaux épis, mais lorsqu’ils sont taraudés de
bonne heure par la chenille au 3° âge, ils périssent. Lorsque les
orifices des galeries siègent au bas des tiges, les pluies violentes et
les projections terreuses qui en résultent souillent ces blessures,
qui s’infectent et attirent les Diptères saprophages, agents de dé-
composition rapide des tissus. C’est aussi par les orifices des ga-
f] Détermination de M. l’abbé J. de Joannis.
— 183
leries basses du Busseola que souvent les Termites pénètrent dans
les tiges et hâtent ou provoquent la mort du pied.
Le Busseola fusea a trouvé dans les vastes cultures de maïs du
sud-africain un milieu particulièrement favorable à sa multipli-
cation. Si, dans la région que j’ai visitée, j’ai cru pouvoir évaluer
en 1928, la perte moyenne due à cet insecte à 12 0/0 de la récolte,
il est des points où elle atteignait 50 0/0 et même, comme sur le
Haut Inhamoucarara, 75 0/0.
En 1929, par suite de circonstances météoriques défavorables,
les maïs périrent sur de vastes surfaces dans le Neves Fereira et
dans le Chimoio, avant la maturation des épis. On put voir alors
s’intensifier l’invasion du Busseola. Si, aux environs de Vila Pery,
certaines parcelles où tous les plants étaient mourants ou morts,
restaient indemnes de chenilles, le plus grand nombre étaient at-
taquées dans une proportion très forte, parfois voisine de 100 0/0.
D’où la nécessité de supprimer ces dangereux foyers de multipli-
cation en brûlant les tiges dès que tout espoir de récolte est perdu,
et, d’une façon générale, de procéder à cette destruction aussitôt
après la récolte. L’alternance des cultures, la pratique des jachères,
le triage des épis au moment de la récolte, de manière à écarter
les épis attaqués pour les donner en nourriture au bétail, telles
sont les mesures qui paraissent propres à restreindre la multipli-
cation du Busseola.
Quant à l’efficacité des jachères, une expérience très démonstra-
tive fut réaliséé à Macequece. Deux parcelles étendues se trouvant
séparées seulement par un chemin de quelques mètres de largeur
furent cultivées toutes deux en maïs. La première avait déjà été
plantée en maïs pendant plusieurs années consécutives, sans subir
d’écobuage. Des parasites multiples, en particulier le Busseola
et le Slriga lulea, dont il sera question plus loin, y sévissaient avec
intensité, amenant une très forte réduction de la récolte. Dans la
seconde parcelle, où le sol s’était reposé pendant 4 ans et qui avait
été écobuée, le maïs était, au contraire, de très belle venue, à peu
près complètement exempt de parasites nuisibles et notamment de
Busseola et de Striga. Il y aurait grand intérêt à répéter cette
expérience dont les résultats m’ont beaucoup frappé, et d’une façon
générale, à connaître les modalités de l’influence des jachères sur
la multiplication des parasites des plantes cultivées.
Les Termites sont considérés comme étant très nuisibles au
maïs. Et effectivement, on peut constater que tout pied dans lequel
ils se sont installés est condamné. Mais je n’ai pu observer un seul
cas où ces insectes aient entamé eux-mêmes une plante vigoureuse
et indemne. Les galeries des chenilles de Busseola, les mangeures
des larves terricoles ou encore les traumatismes accidentels leur
avaient fourni une porte d’entrée dans tous les cas que j ’ai examinés .
— 184
En sorte que ces termites, en effet très préjudiciables, n’appa-
raissent que comme des ennemis secondaires du maïs, je veux
dire des ennemis de seconde venue.
Un hôte très fréquent du maïs, au Zambèze, comme dans le
Chimoio, mais dont l’importance économique est beaucoup moindre
que celle du Busseola,e st un Homoptère de la famille des Fulgorides,.
tribu des Delphacini, que j’ai pu identifier avec une forme indienne .
C’est le Delphax psylloides de Lethierry (1), mentionnée plus tard
par Melichar sous le nom de Liburnia psylloides (2). En réalité,
cet insecte n’appartient ni au genre Delphax ni au genre Liburnia
et doit être étudié à nouveau au point de vue taxonomique. Le
Delphax psylloides avait été découvert à Ceylan sur le maïs. Je
l’ai retrouvé sur cette même plante dans toutes les parties du Mo-
zambique que j'ai visitées. Il se présente sous deux formes, l’une
macroptère, l’autre microptère, vivant en familles comprenant
des formes jeunes à différents âges, sous la gaine des feuilles ou
entre les bractées des épis. Un petit Myrmicide visite assidûment
ces colonies.
Malgré sa fréquence, je n’ai pas observé que cette Cicadelle
causât des dégâts bien sensibles. S’il y avait lieu de la combattre,,
on devrait noter que le point de départ de l’invasion des plants
doit être cherché dans les sommités des plantes jeunes, sommités
entre les feuilles desquellès apparaissent les premières colonies.
La larve rouge d’un Trombidium, que l’on trouve fixée à la base
de l’abdomen des larves du Liburnia, détermine une certaine mor-
talité chez celles-ci.
C’est aussi entre les feuilles terminales enroulées des jeunes
plantes que débutent les colonies du Puceron du maïs ( Aphis
maidis Fitch), espèce très répandue au Mozambique, mais que je
n’ai pas vu causer de dégâts importants, ce qui tient, sans doute,
au nombre et à l’action efficace de ses ennemis, Coccinellides et
Syrphides, qui déciment déjà les colonies naissantes.
Ce sont les inflorescences mâles qui sont particulièrement affec-
tionnées par ce Puceron. Parfois elles sont entièrement couvertes
de ses nombreuses familles.
Un autre ennemi dont les dégâts pourraient devenir graves,,
mais que je n’ai observé que sporadiquement, est la chenille du
Chloridea armigera Hb. (C. obsolela F.) (3), qui, lorsqu’elle est.
jeune, vit dans les sommités du maïs et qui, plus tard, pénètre dans
les épis encore tendres. Son mode de vie rappelle celui de la chenille
du Busseola, mais n’affecte pas la même fixité d’habitudes et sur-
P) Ind. Mus. Notes III (1896), p. 105. — Les types existent au Muséum de Paris.
(2) L. Melichar, Hom.-Fauna von Ceylan, p. 104 (1903).
P) Détermination contrôlée par M. l’abbé J. de Joannis.
— 185 —
tout de régime, ce qui explique sans doute l’importance restreinte
•de ses dégâts sur le maïs.
Je citerai pour mémoire un Thysanoptère non encore identifié
vivant entre les bractées internes de l’épi et un Coléoptère Téné-
brionide, le Gonocephalum simplex F. qui ronge parfois les graines
en voie de germination; mais je tiens à noter ici que l’un des enne-
mis du maïs les plus redoutés au Mozambique est une plante pha-
nérogame de la famille des Scrofulariées, le Striga lulea Lour. (1),
dont la présence dans les cultures coïncide toujours avec un flé-
chissement très important de la récolte.
En présence de l’insuffisance ou de l’insuccès des moyens em-
ployés au Mozambique pour lutter contre le Striga, j’avais songé
ù expérimenter les pulvérisations d’acide sulfurique dilué, confor-
mément à la méthode préconisée en France par M. Rabatté pour
la destruction des mauvaises herbes dans les cultures de céréales,
et j’avais établi un programme d’expériences que- les circonstances
ne m’ont pas permis de réaliser. Il serait désirable que cette ques-
tion fût mise à l’étude dans celles de nos colonies qui ont à souffrir
des dégâts des Striga (2).
Dans la région du Zambèze, le cotonnier compte un certain
nombre d’ennemis jouant un rôle économique important. Tels
sont un Cloportide du genre Oniscus, certains Hétéroptères des
genres Oxycarenus et Dysdercus, un Homoptère de la famille des
Jassides, des Noctuelles ( Earias insulana Boisd., Diparopsis cas-
ianea Hampson), enfin un Coléoptère du genre Apion.
Bien qu’ayant un régime omnivore, YOniscus recherche de pré-
férence les feuilles de cotonnier pour en faire sa nourriture. Il habite
surtout les terres basses, les alluvions du fond des vallées suscep-
tibles de rester humides pendant une partie de l’année ou même
d’être inondées. Là, il se tient, d’une façon normale, sous le couvert
des tapis d’herbes et des buissons. Il abonde au voisinage du lit
des rios Sangadzé, Pompoué, Mouira,et le long des rives du Zam-
bèze. Dans cette région les indigènes lui donnent le nom de «tanga
sangadzé ».
Ce Cloportide offre un trait de mœurs tout particulier. Il aime
à se grouper en grandes masses comprenant des individus aux diffé-
(1) M. Thos. Honey, organisateur et directeur du Musée de Beira, avait bien voulu
m’indiquer le nom de cette plante. Fait curieux, les milliers d’exemplaires que j’ai
rencontrés au Mozambique, appartenaient tous à la variété coccinea Kuntze, qui paraît,
par suite, constituer une réelle entité géographique. M. F. Gagnepain a eu l’obligeance
de confronter les exemplaires recueillis par moi avec ceux de l’herbier du Muséum et a
pu constater leur identité.
(2) A. Chevalier a récemment signalé le Striga hermonthica Benfh. comme nuisible
aux céréales dans l’Afrique occidentale et centrale ( C ■ R ■ de VAc ■ des Sc-, séance du
30 décembre 1929, p. 1308).
— 186 —
rents âges, masses qui se déplacent à certaines époques en longues
colonnes que l’on peut suivre sur des centaines de mètres.
Il est difficile de définir les causes qui déterminent ces migrations.
Peut-être sont-elles en rapport avec la recherche des districts favo-
rables au point de vue de l’alimentation. On voit ainsi le Cloporte
évacuer totalement des localités où il pullulait auparavant.
Certaines de ses migrations sont quotidiennes. D’autres ont une
amplitude plus grande et sont probablement saisonnières. Au mois
de juillet, j’ai vu, sur une distance de plusieurs kilomètres, entre
Pindiriri et Moulima, des bandes de «tanga sangadzé » remonter la
vallée du Sangadzé. Au mois de mai 1928, j’avais été témoin
d’autres migrations dans la région connue des indigènes sous le
nom de Komp’hala et qui s’étend sur la rive droite du Bas San-
gadzé. Elles avaient lieu vers la fin de l’après-midi. Le 19 mai, dans
une vaste cotonneraie, je suivis une colonne se dirigeant vers l’Est
et qui, parvenue 'en un certain point, se divisait en deux courants
s’éloignant en directions diamétralement opposées, ce qui semble
indiquer qu’il ne s’agissait pas d’une migration lointaine. Étant
retourné dans la même plantation les 5, 6 et 7 juin, je n’y retrouvai
plus un seul Cloporte et je constatai que les Crustacés s’étaient
réfugiés sous les gazons de Graminées qui limitaient au nord la
cotonneraie. Le 21 juin, de longues colonnes d 'Oniscus cheminant
dans le lit à sec du Bas Sangadzé, étaient en marche vers le Zam-
bèze. Ce fleuve oppose un obstacle infranchissable à leur passage,
ce qui explique les accumulations grouillantes d 'Oniscus qu’on
observe parfois au voisinage de ses berges.
D’autres migrations, observées en juillet dans les cotonneraies
du Komp’hala, m’ont permis de prendre sur le fait les cloportes
commettant leurs déprédations. De nombreux individus des co-
lonnes en marche grimpent sur les cotonniers dont ils dévorent les
jeunes feuilles de nouvelle poussée. On les voit attablés par dou-
zaines sur celles-ci, pratiquant dans le limbe des trous irréguliers
et dévorant le parenchyme sans entamer les bords de la feuille. On
les voit aussi ronger les feuilles sèches et les débris jonchant le sol,
se disputer même les blessés et les morts de leur propre espèce, et
se presser sur les bouses fraîches à la surface desquelles ils forment
un revêtement continu. Il est bien remarquable qu’on ne rencontre
aucun Oniscus en dehors des colonnes dont je viens de parler, si
ce n’est aux points où elles s’épanouissent et qui paraissent être le
but de leurs déplacements. Les colonnes font de longues stations
dans les dépressions vaseuses ou dont le sol est humecté d’eau, soit
pour se désaltérer, soit pour se nourrir de microorganismes pouvant
croître en ces lieux.
Les indications qui précèdent montrent que les migrations du
« tanga sangadzé » sont complexes. Elles sont probablement en
187 —
rapport avec les conditions hygrométriques du sol et de l’atmos-
phère, et aussi avec la recherche d’une nourriture qu’il ne trouve pas
en quantité suffisante dans ses gîtes de repos. J’avais envisagé
l’utilité, de définir des zones d’habitat permanent de YOniscus,
mais je n’ai pas tardé à me rendre compte de la difficulté d’une
telle recherche pour un observateur isolé, dans un pays où les cul-
tures n’occupent qu’une très faible portion relative du territoire
et sont séparées les unes des autres par des étendues de brousse
ou de forêt.
Les Oxycarenus et particulièrement 1 ’O. hyalinipennis Costa
abondent sur les cotonniers dans la région de Chemba. Ils se
multiplient également sur les Hibiscus et d’autres Malvacées spon-
tanées ou subspontanées qui croissent, nombreuses, dans les cul-
tures et aux alentours. Pour pondre, la femelle recherche parti-
culièrement la surface du fruit de certains Hibiscus, lorsque celle-ci
offre une pubescence opprimée. Elle dépose alors ses œufs, orientés
longitudinalement, sous et entre les poils de revêtement. Le nombre
en atteint souvent une cinquantaine sur une seule capsule. Dans le
cas du cotonnier, les œufs sont déposés soit à l’intérieur des cap-
sules taraudées par les chenilles d 'Earias ou de Diparopsis, soit
sur les fibres des capsules ouvertes par déhiscence.
La presque totalité de l’existence des Oxycarenus se passe sur
les capsules, où on les trouve à tous les âges et où ils se nourrissent,
comme on le sait, du suc oléagineux des graines. C’est là aussi que
l’accouplement a lieu le plus souvent, les corps restant unis en
opposition pendant de longues heures. Mais les adultes se tiennent
aussi à la face inférieure des feuilles et dans les fleurs, surtout à
l’époque de la première floraison.
Pendant toute la période de végétation, les générations d 'Oxyca-
renus se succèdent en s’intriquant. Il est fréquent d’observer sur
une même capsule des insectes de tout âge au nombre de plus d’une
centaine. Le fléchissement dans la valeur germinative des graines
soumises à leurs multiples succions entraîne une consommation
plus grande des graines à l’époque des semailles.
La méthode de lutte consiste à opérer le ramassage par se-
couage au-dessus d’un récipient contenant de l’eau additionnée
d’huile ou de pétrole, ce qui permet de recueillir en même temps les
Dysdercus dont il sera question plus loin. Il n’est pas facile, d’ail-
leurs, d’obtenir des cultivateurs indigènes l’application de cette
méthode. L’exposition au soleil, avant l’ensachage, du coton étalé
en couche mince, a pour effet de le débarrasser d’un grand nombre
des Oxycarenus qui y sont demeurés après la cueillette.
Étant donné le nombre considérable d’œufs observés sur les
capsules des Hibiscus et d’autres Malvacées adventices des lieux
cultivés, il est certain que la pratique de la méthode des plantes-
— 188 —
pièges pendant toute la période qui précède la déhiscence des cap-
sules du cotonnier amènerait la destruction d’une très grande part
des premières générations d 'Oxycarenus et serait sans doute plus
efficace que la suppression des Malvacées susceptibles d’héberger
ces Hémiptères. Mais cette méthode est d’une application délicate
et ne peut guère être mise en œuvre qu’après une mise au point
appropriée aux conditions spéciales de la vallée du Zambèze.
Les Dysdercus sont un des principaux fléaux des cultures de
cotonnier au Zambèze. Ces Pyrrhocorides sont représentés dans la
région de Chemba surtout par les D. fasciatus F. et D. supersti-
liosus F., dont les mœurs sont très analogues. On les rencontre sur
des plantes très variées, notamment sur le maïs, mais ils se plaisent
surtout dans les cotonneraics, où ils se multiplient en grand
nombre.
Chez le Dysdercus fasciatus au moins, espèce dont j’ai observé
la ponte en juillet, les œufs sont déposés dans le sol. D’abord
blancs, ils deviennent roses quelques jours avant l’éclosion. En
cette saison, la période d’incubation se prolonge pendant une dou-
zaine de jours. Malgré mes recherches, il ne m’a pas été donné
d’observer des pontes de Dysdercus sur les parties aériennes de la
plante.
Les Dysdercus ont des habitudes grégaires. Ils vivent fréquem-
ment en familles composées de larves du même âge ou d’individus
aux divers stades ou seulement d’adultes. Les larves se tiennent
de préférence sur les capsules, surtout sur celles qui sont ouvertes.
A certains moments, elles se groupent à la face inférieure des
feuilles supérieures de la plante, tantôt seules, tantôt avec des
nymphes et des adultes, quelquefois au nombre de plusieurs cen-
taines d’individus sur un seul pied. Certains pieds paraissent en
effet les attirer plus que d’autres et à l’exclusion de tous les pieds
voisins, comme si quelque affinité élective était en cause. Il y
aurait grand intérêt à rechercher si ces faits peuvent donner prise
à la sélection. Mais, comme ces habitudes grégaires des Dysdercus
se manifestent peut être encore à un plus haut degré sur des plantes
diverses autres que les cotonniers croissant dans les cultures ou à
leurs abords, on peut penser que le tropisme auquel obéissent ces
insectes est tout autre. Les rejets d’arbres coupés, les buissons bas
de Zyziphus, certaines touffes de Graminées, sont parfois le rendez-
vous de très nombreux individus. Une plante qui m’a paru les
attirer tout particulièrement est une Borraginée fréquente dans
les lieux cultivés, le Trichodesma zeylanicum R. Br. (x).
Dans ces divers cas, les agglomérations de Dysdercus peuvent
compter plusieurs milliers d’individus. Il va sans dire qu’il faut (*)
(*) Je dois la détermination de cette plante au R. P. Sacleux.
— 189 —
profiter de ces circonstances pour procéder à la destruction des
insectes ainsi rassemblés.
D’autres groupements massifs ont lieu à certains jours, pendant
la saison sèche, dans les fissures profondes qui se produisent alors
dans les sols vaseux ou argilo-sableux.
Il faut noter également ici que les Dysdercus sont très friands des
épis jeunes du maïs et des fragments de canne à sucre mâchés par
les indigènes et rejetés sur le sol. Ces diverses manifestations soit
de leur goût pour certains sucs, soit de leur instinct grégaire seront
peut être susceptibles d’applications dans la lutte contre l’in-
secte.
Quant au cotonnier, on sait que les Dijsdercus recherchent pour
s’en nourrir les sucs oléagineux contenus dans la graine; mais, à
la différence des Oxycarenus, ils peuvent, grâce à leur long suçoir,
atteindre les graines dans les capsules vertes, causant ainsi, bien
avant la déhiscence, des lésions des graines et l’altération du lint.
Les dégâts se poursuivent sur les capsules ouvertes aux dépens des
graines et aussi du lint que souillent leurs excréments. Ils continue-
ront sur la récolte apportée au village et même après l’ensachage,
sur les sacs empilés prêts à la vente. Là encore se rassemblent de
nombreux adultes, souvent accouplés, le suçoir implanté dans les
graines, sur le coton brut à nu à l’orifice des sacs.
Les générations des Dysdercus se succèdent pendant toute la
saison de végétation du cotonnier en chevauchant les unes sur les
autres. Il semble que le nombre en soit de 4 ou 5 dans la région de
Chemba.
Un trait important des mœurs des Dijsdercus, ce sont les migra-
tions qu’ils sont susceptibles d’accomplir. Depuis la mi-juin 1928
jusqu’au début de juillet, j’ai observé une de ces migrations aux
environs de Chemba. Chaque soir, peu après le coucher du soleil,
les Dijsdercus (D. fasciatus et D. superstiliosus) d’une vaste co-
tonneraie des bords du Zambèze prenaient leur vol, et, une partie
d’entre eux s’élevant à une certaine hauteur, disparaissaient vers
le sud. A quelques kilomètres de là, je les voyais passer chaque
soir volant isolément à 5 ou 6 mètres de hauteur dans la direction
du sud. Cette migration coïncidait avec le dessèchement et la mort
des cotonniers de la plantation qu’abandonnaient les insectes et
était évidemment en rapport avec les conditions défavorables
qu’elle leur offrait.
A mon avis, la lutte contre les Dysdercus dans la région consi-
dérée, doit être conduite par les méthodes de ramassage et d’écra-
sage et par celle des appâts. Quant aux ennemis de ces Hémiptères
ils paraissent être fort rares et sans action efficace. Un grand
Réduvide ( Phonoclonus principalis Gerst.) qui habite les mêmes
lieux que les Dysdercus et qui leur ressemble extraordinairement
Bulletin du Muséum , 2' s., t. II, 1930. 13
par son faciès et sa livrée, est très probablement un prédateur de
ces Pyrrhocorides.
L’obligation de brûler les plants de cotonnier aussitôt après la
dernière cueillette est une mesure d’une utilité évidente pour qui a
constaté la persistance des familles de Dysdercus mêlées à celles
des Oxycarenus, sur les capsules avariées abandonnées comme inu-
tilisables. Cette destruction des plants est d’ailleurs visée par les
arrêtés administratifs concurremment avec les mesures de ramas-
sage ou surtout d’écrasage et avec les prescriptions concernant
l’application de la méthode des jachères.
Un troisième type d’Hémiptère nuisible au cotonnier est un
Homoptère de la famille des Jassides et du genre Chlorila que je
n’ai pu encore identifier avec certitude. Cette Cicadelle vit à ses
différents âges à la face inférieure des feuilles dont elle suce le
parenchyme. Les feuilles infestées ont une légère tendance à se
« cloquer », elles sont plus ou moins arrêtées dans leur développe-
ment et peuvent tomber prématurément ; sur les pieds âgés elles
subissent une rubéfaction intense. En 1928, ce furent les plantes
parvenues à toute leur taille qui furent surtout atteintes, et les
dégâts n’eurent pas de gravité. En 1929, les Chlorita infestèrent au
Contraire les jeunes plantes dans des conditions qui furent parfois
désastreuses. Dans le dernier tiers du mois de février, j’ai vu,
aux environs de Chemba, sur les terres basses voisines des bords
du Zambèze soumises ou non aux inondations causées par les crues
du fleuve, des cotonneraies en grande partie détruites par suite
de la présence du Chlorita alors que les plantes mesuraient seule-
ment de 10 à 12 centimètres de hauteur environ. Les pluies fré-
quentes et très violentes de cette saison, battant le sol découvert,
projettent jusqu’à une certaine hauteur des gouttelettes chargées
de vase et de particules terreuses qui restent adhérentes à la face
inférieure des feuilles des jeunes plants et qui, infectant, selon toute
apparence, les blessures causées par les succions de l’Homoptère,
amènent le dessèchement des feuilles et la mort de la plante. C’est,
ainsi que s’expliquent, à mon avis, ces graves dégâts qui obligent
à réensemencer les terres deux ou même trois fois. Il est bien
remarquable de constater que sur les bords des cultures, là où
les plants étaient protégés contre la violence des pluies par de
hautes ' graminées inclinées, les feuilles des jeunes cotonniers
restaient vertes et ne paraissaient pas souffrir de la présence du
Chlorita.
Parmi les Lépidoptères, YEarias insulana Boisd. est très répandu
sur les cotonniers au Zambèze. Les dégâts des chenilles s’y tra-
duisent comme à l’habitude parle taraudage des jeunes pousses, les
mangeures des fleurs (des pétales et surtout de l’ovaire), les galeries
creusées dans les capsules. Mais la noctuelle la plus nuisible au
— 191 —
cotonnier dans ces régions est le Diparopsis caslanea Hamps. (J).
Comme celle de VEarias, la jeune chenille du Diparopsis taraude
le bouton à fleur, l’ovaire et le jeune fruit. Je ne l’ai jamais observée
dans les pousses. Ses dégâts atteignent leur maximum lorsque,
ayant grandi, elle pénètre dans les capsules et y creuse une large
galerie dont l’orifice reste béant et par lequel elle évacue une partie
de ses excréments, l’autre partie restant accumulée dans l’inté-
rieur de la capsule, ce qui amène la souillure des fibres, et par les
temps de pluie, la putréfaction des tissus. La métamorphose a lieu
normalement dans le sol, à faible profondeur, dans une coque ter-
reuse friable, et non sur la plante comme dans le cas de VEarias.
J’ai pu noter aux environs de Chemba l’existence de deux géné-
rations, les papillons de la première apparaissant surtout en mai,
ceux de la seconde en juillet.
Le Diparopsis caslanea est, à mon avis, avec les Dysdercus, l’in-
secte le plus nuisible au cotonnier dans la région de Chemba. Le
procédé de lutte qu’il convient, à mon avis, d’y préconiser, est la
recherche précoce des chenilles et leur destruction dès l’époque de
la floraison. Cette méthode permet d’atteindre aussi VEarias et en
même temps d’autres chenilles des capsules moins dangereuses
mais cependant nuisibles, comme le Chloridea armigera Hübn. et
le Tarache nitidula F., et elle offre l’occasion de supprimer celles
du Xanlhodes Graèllsi Feisth., qui, elles, se nourrissent exclusive-
ment des feuilles.
Un dernier ennemi important à signaler est un petit Curculionide
du genre Apion, dont la larve vit à l’intérieur des tiges, au point
d’attache des rameaux, ou sur les rameaux, au niveau de l’insertion
des feuilles ou des pédoncules floraux, dans de courtes galeries à
parois brunes. Il y a ainsi tantôt une, tantôt deux, parfois trois
larves au voisinage immédiat du point d’insertion d’un rameau.
De son côté, l’adulte, lorsqu’il est abondant, crible les feuilles,
à leur face supérieure, de mangeures subcirculaires de 0mm,5à0mm,7
de diamètre, qui ne sont pas sans faire souffrir la plante, d’autant
que les feuilles attaquées deviennent, de préférence aux feuilles
indemnes, la proie de certains Tétranyques (il y en a au moins deux
espèces), qui s’installent en colonies à leur face inférieure et hâtent
le dépérissement de la plante. J’ai vu ainsi, aux environs de Canxixe,
d’immenses champs de cotonniers infestés d’Apions et de Tétra-
nyques. Il n’est pas de cas où la destruction des plants par le feu
aussitôt après la récolte soit plus indiqué que dans celui-ci.
L 'Apion dont il est question est apparenté à VA. tanganum
(C II s’agit de la forme typique du D. castanea Hamps., ainsi que M. l’abbé J. de
Joannis a bien voulu le vérifier. La forme que l’on trouve dans les régions moyennes
de l’Afrique doit être considérée comme une race de cette espèce.
Hartm. (x). Il a pour parasite un Chalcidide que je n’ai rencontré
que très sporadiquement.
Deux points de comportement de l’adulte sont à noter : l’Apion
yole avec facilité au soleil; il ne se laisse pas tomber lorsqu’on
secoue la plante sur laquelle il se tient.
Je citerai seulement les autres insectes du cotonnier que je ne
■considère pas comme aussi dangereux que les précédents, au
moins dans la région dont il est ici question : VAphis gossypii Glower
qui vit à la face inférieure des feuilles et sur toutes les parties envoie
de croissance; les criquets divers, dont le Zonocerus elegans Th.,
assez dangereux par ses apparitions massives et sa voracité; les
Termites, qui apparaissent ici encore comme des ennemis secon-
daires, ce qui ne veut pas dire qu’ils soient négligeables; un Thrip-
sien de petite taille non encore identifié, qui détermine une légère
gaufrure des feuilles; les Xanihodes, Chloridea et Tarache déjà
signalés; V Acrocercops bifasciaia Wals., Tinéide dont on remarque
partout, pendant toute la période de végétation du cotonnier, les
galeries que creusent les chenilles dans le parenchyme des feuilles,
sans toutefois causer de dégâts bien sensibles; le Pyroderces simplex
Wals., autre Tinéide dont les chenilles vivent dans les graines des
capsules ouvertes ou déjà entamées par d’autres chenilles et qu’il
est important de connaître, bien que leur nocuité soit restreinte,
car il serait aisé de les confondre avec celles du redoutable « Pink
Boll Worm » ( Gelechia gossypiella Saund.), qui, par bonheur pour
la colonie, ne paraît pas exister au Mozambique; le Telragonos-
chema ienuicornis Th., petit Longicorne voisin des Tragocephala,
dont la larve évide la tige du cotonnier mais dont les dégâts ne se
manifestent qu’à une période tardive de la végétation; enfin les
Coléoptères anthophages tels que YEpicaula velala Gerst., le Deca-
loma catenala Gerst. ( Meloidæ ), Y Anlipa ruficolle Oliv. ( Chryso -
melidæ ), etc., qui rongent diverses parties de la fleur.
Je crois utile de signaler ici, en outre, deux plantes phanéro-
games nuisibles au cotonnier dans les régions que j’ai visitées. Ce
sont des plantes volubiles qui s’attachent aux cotonniers comme
pourraient le faire nos Liserons et qui souvent déterminent leur
mort. L’une est une Ménispermée, le CÀssampelos Pareira L. (2),
que j’ai vu dévaster sur une grande longueur la lisière des cultures
au voisinage des rives du Zambèze en aval de Sone. L’autre est une
Légumineuse appartenant probablement au genre Rhynchosia, qui
vit dans les mêmes parages, mais est moins fréquente.
P) Je tiens ce renseignement de M. Hustache, qui n’a pu encore identifier l’insecte
avec certitude.
(2) Je dois sa détermination au R. P. Sacleux.
— 193 —
L’oranger, cultivé aux environs de Yila Pery et de Macequece,
a d’assez nombreux ennemis.
L'Icerya Purcheasi Mask., Cochenille qui tend de plus en plus à
devenir cosmopolite, existe au Mozambique et se multiplie quel-
quefois sur l’oranger. Mais le Novius cardinalis Muls., existant éga-
lement sur les lieux, a vite fait de limiter sa pullulation.
Plus préjudiciable est une autre cochenille du type Lecanium
qui, non seulement affaiblit les arbres mais amène leur mort par
l’envahissement progressif du feuillage, recouvert de son miellat,
par les champignons de la fumagine. Le Lecanium est souvent
accompagné d’un Chrysomphalus qui paraît être moins à redouter
que le premier. J’ai montré qu’une solution savonneuse de nico-
tine suivant la formule : extrait de nicotine titrée à 40 0/0, 38 cen-
timètres; savon noir, 50 grammes; eau non calcaire, 10 litres,
projetée en pulvérisations sur les arbres infestés, avait une action
lécanicide satisfaisante tout en étant inoffensive pour les pousses
les plus tendres.
Un fait intéressant que j’ai constaté dans l’orangeraie de la
ferme Egitania, non loin de Yila Pery, est, la présence sur certains
arbres, de très nombreuses momies de Lecanium, dont le corps était
déformé et durci par un parasite que M. Foëx a bien voulu examiner
et qu’il a déterminé comme étant un Aschersonia, forme pyenide
d’un Hypocribla. Peut-être ce Cryptogame pourra-t-il être utilisé
dans l’avenir dans la lutte contre le Lecanium.
Le Puceron de l’oranger ( Aphis Tavaresi Del Guercio), fréquent
au Mozambique, est tenu en échec par divers Coccinellides, sur-
tout par le Cydonia lunata F.
Les oranges elles-mêmes sont habitées, parfois dans une forte
proportion, par une chenille de Microlépidoptère que j’ai rapportée
avec quelque doute à F Argyroploce leucotrela. Cette chenille vit
dans la pulpe du fruit, à une faible profondeur au-dessous du méso-
carpe, dans une loge radiale. Le mal se manifeste extérieurement
par l’existence d’une aire circulaire de 2 à 3 centimètres de dia-
mètre, brunâtre, légèrement déprimée, qui cède à la pression du
doigt. C’est dans les tissus sous-jacents, en voie de putréfaction
que se tient la chenille. Le fruit ne tarde pas à pourrir et tombe pré-
maturément. Son altération est d’ailleurs souvent hâtée par l’en-
vahissement des larves de Drosophiles. La chenille se transforme
dans le sol.
Je mentionnerai enfin la présence fréquente sur le feuillage des
orangers et des citronniers des chenilles du Papilio Demoleus L.,
qui effeuillent des rameaux entiers. Il est facile de s’en défendre par
le ramassage des chenilles.
Le tabac est attaqué au Manica et au Chirroio par la chcn lie
d’un Microlépidoptère que j’ai identifié avec le Phlhorimæa heliopa
Low. Cette chenille creuse, dans la nervure principale des feuilles,
une galerie qui se dirige vers la tige et y pénètre en se prolongeant
plus ou moins loin vers le bas. La métamorphose a lieu à l’extré-
mité inféi’ieure de cette galerie, au niveau duquel la tige offre sou-
vent un renflement caractéristique. Les parties situées au-dessus
subissent un arrêt de développement. Les plantes hébergeant le
Phlhorimæa sont faciles à reconnaître. Il faut avoir soin de les ar-
racher et de les brûler, non seulement pour détruire la ou les che-
nilles qu’elles contiennent, mais aussi parce que, à la faveur de
l’orifice resté béant à la suite de la sortie du papillon, certains
Termites de petite taille s’installent en populeuses colonies à l’in-
térieur desdites tiges.
— 195 —
Les vaisseaux lymphatiques du graxd sympathique
ET DES GANGLIONS SEMI LUN AIRES DU PLEXUS SOLAIRE
CHEZ LES CERCOPITHECIDÆ,
PAR LE Dr A. TROITZKY.
PROFESSEUR AGRÉGÉ A LA FACULTÉ DE MÉDECINE
DE L’UNIVERSITÉ DE MOSCOU.
Les études entreprises depuis longtemps sur le système lympha-
tique sont loin d’avoir résolu toutes les difficultés qu’offrent ces
recherches aussi bien pour l’homme que pour les mammifères en
général.
Les vaisseaux lymphatiques du système nerveux sont surtout
encore très mal connus. La plupart des auteurs nient leur présence
dans les troncs nerveux périphériques, dans la sùbstance du sys-
tème nerveux central et dans l’espace sous-arachnoïdien, les voies
de communication entre ce dernier et le système lymphatique
n’étant pas complètement déterminées. (Alfred, Schwab, Sicard
et Gestan.)
Cependant, des recherches expérimentales démontrent que
l’infection peut se propager le long des nerfs périphériques jus-
qu’aux ganglions spinaux et à la moelle. (Homen, A. Marie.)
La présence de vaisseaux lymphatiques dans les nerfs périphé-
riques a, d’autre part, été signalée par Weed, Radezky, Yvanov
et Malinowsky. Weed a vu des vaisseaux lymphatiques exister
le long de tous les nerfs crâniens. Yvanov a démontré qu’il y en a
le long des nerfs spinaux chez le Chien et le Chat. Malinowsky a
signalé qu’il y a toujours des vaisseaux lymphatiques suivant les
nerfs de l’extrémité inférieure chez l’homme. Radezky a observé
les vaisseaux lymphatiques des nerfs spinaux chez les enfants.
J’ai constaté de mon côté la présence de vaisseaux lymphatiques
dans le périnèvre du nerf facial chez l’homme et dans celui de tous
les nerfs crâniens chez le Chien et chez les Singes ( Cercopilhecus ,
Macacus, Chimpanzé).
En dépit de toutes mes recherches, je n’ai pu trouver dans la
littérature aucune description des vaisseaux lymphatiques du
grand sympathique ni des ganglions du plexus solaire. Cependant,
cette question est intéressante puisque nous ne connaissons guère
Bulletin du Muséum , 2e s., t. II, n° 2, 1930.
— 196 —
l’anatomie, la physiologie et la pathologie ni du système sympa-
thique ni du système lymphatique.
Il est bien connu que les ganglions lymphatiques sont des or-
ganes secréteurs liés aux glandes endocrines et surtout au foie,
et que le tissu lymphatique, et la lymphe elle-même, constituent
l’appareil le plus important de neutralisation des poisons de l’or-
ganisme vivant. (Andrain.)
Au Laboratoire d’ Anatomie comparée du Muséum d’ Histoire
Naturelle, j’ai eu la possibilité d’étudier à ce point de vue plusieurs
cadavres de Cercopilhecus et d’injecter leurs vaisseaux lympha-
tiques.
Le système lymphatique des Singes n’est pas encore bien connu.
On pense généralement qu’il ne diffère pas beaucoup de celui des
autres Mammifères. Cependant les travaux de Charles Silvester
ont mis en évidence que les vaisseaux lymphatiques présentent chez
les Singes du Nouveau Monde (Amérique du Sud) une particularité
assez importante : ceux des intestins et des extrémités inférieures
se déversent dans la veine rénale, contrairement à ce qui existe
partout ailleurs.
Les Cercopithecidæ, Singes de l’ancien continent, ne possèdent
pas cette particularité et les vaisseaux lymphatiques aboutissent
chez eux au ductus thoracicus, comme chez l’Homme 'et chez tous
les autres Mammifères. Chez ces Singes, les vaisseaux lymphatiques
de la paroi de corps et ceux des extrémités présentent un système
presque indépendant et il semble que les lymphatiques des viscères
leur soient superposés et les rejoignent ensuite. Ce sont là des
avantages précieux pour l’étude du système lymphatique chez ces
animaux.
La topographie des organes de l’étage supérieur de la cavité
abdominale ressemble ici à celle de l’homme. Quant à l’étage infé-
rieur, la mobilité du cæcum et du côlon ascendant et descendant
permet d’écarter largement les viscères • et facilite beaucoup
l’étude des lymphatiques de la paroi et de la partie abdominale
du grand sympha tique.
Le système lymphatique des Cereopilhecidæ est très développé.
Les vaisseaux et les ganglions sont relativement très grands et
réagissent vivement, comme j’ai eu souvent l’occasion de l’observer,
soit aux infections, soit aux néoplasies malignes. Ceci en facilite
l’étude; mais dans les cas normaux, les vaisseaux lymphatiques
des Cercopithecidæ sont également assez volumineux pour qu’on
puisse les injecter très facilement.
Pour étudier ceux de la partie thoracique du grand sympha tique,
j’ai injecté de l’encre de Chine dans le tissu du tronc limitrophe,
ou dans le tissu d’un ganglion sympathique, et j’ai vu se remplir
de fins vaisseaux lymphatiques suivant le tronc sympathique pour
— 197 —
se diriger ensuite vers la ligne médiane et gagner le canal thora-
cique du même côté. Ces vaisseaux forment un angle droit avec ce
dernier.
Ils sont placés du côté extérieur du tronc sympathique et tra-
versent sa surface ventrale avant leur abouchement dans le ductus
thoracicus. Dans le segment situé plus haut commence un autre
V
Fig. 1. — Vaisseaux lymphatiques de la partie thoracique du grand sympathique
chez le Cercopithecus griseo viridis Desm.
G. côte; V. veine sous-clavière; s, ganglion sympathique; d, ductus thoracicus; g.l. gan-
glion lymphatique.
tronc semblable, qui suit le tronc sympathique et aboutit égale-
ment au ductus thoracicus. (Fig. 1).
En somme il existe en tout trois ou quatre petits troncs lympha-
tiques le long de la partie thoracique du grand sympathique.
Quelquefois, ces vaisseaux, en traversant le tronc sympathique
limitrophe, pénètrent dans son épaisseur et le divisent en deux
parties. Dans la plupart des cas, les vaisseaux traversent la surface
ventrale ou (plus rarement) la surface dorsale de ce nerf.
198 —
En injectant la matière colorante dans l’épaisseur des ganglions
sympathiques, on peut voir se remplir les petits vaisseaux lym-
phatiques situés dans chaque espace intercostal près des articula-
tions costo-vertébrales. Ces ganglions collectent aussi la lymphe
des vaisseaux sous-pleuraux des espaces intercostaux. Ils se relient
et forment une voie lymphatique qui court le long de toutes les
vertèbres dorsales (sauf les deux ou trois vertèbres supérieures)
et gagne le ductus thoracicus principal du côté correspondant.
Les ganglions et les vaisseaux lymphatiques sous-pleuraux des
deux espaces intercostaux supérieurement situés, ainsi que les
vaisseaux des deux ganglions sympathiques correspondant, forment
un tronc lymphatique spécial qui aboutit immédiatement à la
veine sous-clavière, à droite, et au canal thoracique à gauche.
Cette particularité du mode d’écoulement de la lymphe venant
des espaces intercostaux supérieurs est intéressante parce qu’elle est
probablement en rapport avec l’innervation.
On sait que les espaces intercostaux supérieurs reçoivent les
fibres sympathiques venant du ganglion stellaire; ils ont par
conséquent une innervation sympathique double (des ganglions
segmentaires et des ganglions stellaires.)
Le nerf splanchnique est accompagné sur tout son trajet de deux
grands vaisseaux lymphatiques qui traversent avec lui l’orifice du
diaphragme et se réunissent supérieurement à la partie thoracique
du ductus thoracicus.
Dans la cavité abdominale, ces vaisseaux lymphatiques s’inter-
rompent dans les ganglions lymphatiques situés près des piliers du
diaphragme à côté de l’orifice aortique.
Dans les cas pathologiques on peut observer des ganglions lym-
phatiques volumineux même le long de la partie thoracique du
nerf splanchnique. Dans les suppurations et les néoplasies, ces
ganglions augmentent de nombre et de volume et peuvent déplacer
les branches du nerf splanchnique. Quelquefois, les branches ner-
veuses s’étendent au maximum sur les ganglions (comme des
cordes) ou sont plongées dans leur épaisseur.
D’autres fois, les branches sont entourées de tous côtés par le
tissu lymphatique ganglionnaire comme d’un manchon. J’ai eu
l’occasion d’observer de pareils manchons de tissu lymphatique
sur des Chiens vivants, autour de différents nerfs du plexus bra-
chial, dans les cas de suppuration de l’extrémité.
Dans la région où le nerf splanchnique se ramifie dans la cavité
abdominale, il y a plusieurs groupes de ganglions lymphatiques
volumineux, qui collectent la lymphe de la plupart des viscères.
Ici sont concentrés les ganglions qui collectent la lymphe de l’in-
testin grêle et du gros intestin. Les lymphatiques de l’estomac se
terminent aussi dans ces groupes de ganglions. Le pancréas, le
— 199 —
duodénum et le foie leur envoient également leur lymphe. Les
ganglions de cette région sont en rapport avec ceux des reins et des
glandes surrénales. De plus, les vaisseaux lymphatiques de la
cavité thoracique, après avoir passé à travers le diaphragme, se
réunissent aussi aux ganglions de cette région (Fig. 2). Celle-ci,
par conséquent, représente une sorte de centre où les récepteurs de
la lymphe de presque tous les organes se réunissent les uns aux
Fig'. 2. — Schéma des vaisseaux et des ganglions lymphatiques des viscères,
et des ganglions semilunaires du plexus solaire, chez les Cercopithecidœ.
<7, Côlon; D, Diaphragme; E, estomac; F, foie ; R , rate; c, cæcum; p, pancréas; r, rein;
s, ganglion scmilunaire
autres et joignent le ductus thoracicus. Ces vaisseaux et ces gan-
glions lymphatiques sont placés tout près des branches nerveuses
du nerf splanchnique ainsi que de celles du plexus solaire. Les gan-
glions semilunaires de ce dernier, chez les Cercopiihecidæ, sont
assez volumineux, et ils se trouvent aussi au voisinage immédiat
des grands vaisseaux et des ganglions lymphatiques.
La face ventrale du ganglion solaire est traversée par un certain
nombre de grands vaisseaux lymphatiques dont les récepteurs
entourent les bords supérieur et externe du ganglion semilunaire.
Sa face dorsale est aussi traversée par les vaisseaux lymphatiques,
qui se dirigent vers les ganglions situés dans le tissu conjonctif
placé derrière le ganglion semilunaire. Ainsi, les deux grands
— 200 —
vaisseaux lymphatiques du rein droit vont jusqu’au ganglion semi-
lunaire et entourent son bord supérieur.
La surface ventrale du ganglion semilunaire droit est traversée
par un grand vaisseau lymphatique qui amène la lymphe du côlon
ascendant et du cæcum. Ce vaisseau se dirige vers les ganglions
situés près du bord supérieur du ganglion semilunaire droit. Dans
certains cas, ce vaisseau se divise et embrasse le ganglion semilu-
naire du côté ventral et du côté dorsal.
Le ganglion semilunaire gauche est traversé par le vaisseau lym-
phatique du rein gauche, soit à sa surface ventrale, soit à son bord
supérieur.
Dans le tissu conjonctif qui entoure la face dorsale des deux
ganglions semilunaires, il y a aussi des ganglions lymphatiques
recevant la lymphe de l’intestin et se réunissant aux ganglions
lymphatiques préaortiques. On peut les remplir d’une masse colo-
rée en injectant cette dernière dans les ganglions lymphatiques
du mésentère. En injectant un peu d’encre de Chine ou de Trypan-
bleu dans le tissu du ganglion semilunaire, on peut observer qu’il
s’injecte en même temps de petits vaisseaux lymphatiques, allant
aux ganglions situés au bord supérieur du ganglion semilunaire
ainsi qu’aux ganglions placés près de l’aorte.
Pour vérifier les résultats obtenus, j’ai essayé d’injecter de la
solution de Trypanbleu dans les ganglions sympathiques, thora-
ciques, d’un Chien vivant, après résection d’une extrémité costale.
Au bout de 30 ou 40 minutes, l’animal a été sacrifié et j’ai pu
observer les petits vaisseaux lymphatiques injectés qui courent le
long du tronc limitrophe. Pour rendre ces vaisseaux plus apparents,
j’ai fait une ligature aux canaux thoraciques des deux côtés du
cou.
J’ai vu ainsi que ces vaisseaux suivent le même trajet que chez
les Cercopilhecidæ.
Une autre expérience peut aussi être faite. En injectant la solu-
tion de Trypanbleu dans le ganglion semilunaire d’un Chien après
la ligature du canal thoracique gauche, on peut voir au bout d’une
demi-heure les vaisseaux et les ganglions lymphatiques remplis par
l’injection. Ces ganglions injectés sont accolés au bord supérieur du
ganglion semilunaire correspondant.
Ces expériences m’ont donné l’assurance, que les vaisseaux
lymphatiques des ganglions sympathiques que j’ai vus chez les Cer-
copilhecidæ existent aussi chez le Chien et qu’ils peuvent être rem-
plis par résorption physiologique de la lymphe.
Le long de la partie lombaire et sacrée du tronc sympathique, il
existe, chez les Cercopithecidæ, une chaîne de ganglions lympha-
tiques segmentaires qui sont réunis entre eux par des vaisseaux
lymphatiques. (Fig. 3).
— 201 —
Ces ganglions, contrairement à ceux de la partie thoracique du
tronc sympathique, sont placés du côté médian du tronc et se
trouvent tout près de chaque ganglion sympathique, dans un coin
formé par ce ganglion et sa branche nerveuse médiane. Tous ces
V A.
Fig. 3. — Vaisseaux et ganglions lymphatiques des ganglions sympathiques lombaires
chez le Cercopithecus nisnas Hempr. et Ehr.
A, aorte; V, veine cave inférieure; S, ganglion sympathique; l, vaisseau lymphatique.
ganglions sont reliés entre eux et à ceux qui sont situés le long de
la veine cave inférieure.
Les ganglions et les vaisseaux lymphatiques cheminant le long
de la veine cave constituent la voie générale de T écoulement de la
lymphe de la partie inférieure du corps, du bassin et des membres
inférieurs, vers la citerne de Pecquet.
Cependant, la chaîne des ganglions et des vaisseaux lymphatiques
qui accompagnent le tronc sympathique forme une voie parallèle et
indépendante, quoique liée à la voie générale par des anastomoses.
Cette voie s’interrompt dans les ganglions lymphatiques situés
autour de l’orifice aortique du diaphragme, lesquels sont également
202 —
réunis aux vaisseaux lymphatiques du nerf splanchnique et à ceux
du nerf sympathique thoracique. (Fig. 4).
La masse colorée injectée dans l’épaisseur d’un ganglion sym-
pathique lombaire ou sacré remplit les petits vaisseaux lympha-
tiques qui vont au ganglion segmentaire voisin, et le long du tronc
sympathique, au ganglion lymphatique segmentaire suivant.
Fig. 4. — Schéma de la voie lymphatique générale et de celle du tronc limitrophe
sympathique chez les Cercopithecidæ.
D, diaphragme; a, art. iliaque; cl, ductus thoracicus; g. I, ganglions lymphatiques;
v, veine sous-clavière.
D’après ces préparations, on peut voir que le grand sympathique,
dans sa partie thoracique et abdominale chez les Cercopithecidæ,
est longé par des vaisseaux lymphatiques.
Les ganglions thoraciques sympathiques et abdominaux ont
leurs vaisseaux lymphatiques spéciaux réunis aux vaisseaux lym-
phatiques segmentaires de la paroi.
Les ganglions semilunaires du plexus solaire ont aussi des vais-
seaux lymphatiques, mais ces derniers sont en rapport avec les
ganglions lymphatiques des viscères.
Les vaisseaux lymphatiques des deux ganglions sympathiques
thoraciques supérieurs, et des deux espaces intercostaux, forment
le tronc particulier qui aboutit immédiatement à la veine sous-
clavière.
— 203 —
Par conséquent les différentes parties du sympathique possèdent
des vaisseaux lymphatiques dont les récepteurs sont liés à ceux des
organes ou des régions innervées par cette partie même du sympa-
thique.
BIBLIOGRAPHIE
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Id. — The théories of drainage of cerebrospinal fluid with an analyds of the
methods of investigation.
Id. — The absorbtion of cerebrospinal fluid into the venos System. Americ .
Journ. of Anatomy. 1923.
- 204
Le Leguatia gigantea Schlegel (Rallidé) a-t-il existé?
par M. Paul Carié
ASSOCIÉ DU MUSÉUM.
S’il est un assez rare plaisir de nos jours, c’est celui de décrire
une espèce nouvelle d’oiseau, tant le champ des recherches orni-
thologiques se restreint.
Ce n’est pas sans regret qu’au lieu d’augmenter le nombre des
espèces connues, je me vois dans l’obligation d’en supprimer une.
En 1858, Schlegel (1) décrivait un Rallide géant de l’île Maurice,
qu’il nommait Leguatia gigantea; il donnait dans l 'Ibis (2) une
seconde version de son étude, puis la même année, une troisième
dans les Annales des Sciences naturelles (3), et figurait même l’es-
pèce, d’après un dessin attribué à Léguât, et un croquis qu’il in-
ventait de toutes pièces. Milne-Edwards (4) reproduisait ces
dessins et adoptait sans discussion cette détermination. Après
lui, d’éminents ornithologistes, tels que Schufelt (5) et Oustalet (6),
suivaient sans hésitation ses assertions, et la faune ornithologique
des Mascareignes, déjà trop riche en espèces éteintes, posséda un
oiseau gigantesque, qui, par la taille, sinon par le poids, pouvait
se placer dans le voisinage des Autruches, des Æpiornis et des
Dinornis.
Bowdler Sharpe (7), lui faisait les honneurs de son catalogue, et
enfin Lord Walter Rothschild (8), dans son livre splendide sur les
(x) Verslagen en Mededeclingen der Koninglijke Akademie von Wetensehappen,
Arfded Natuurkunde, VII, p. 142. 1858.
(2) Ibis, 1866, pp. 146-168, cum fig. 1866.
(3) Ann. Sci. Nat. (5e série) VI, p. 25-49, pl. 1, fig. 1, 2. 1866.
(4) Recherches sur la faune ornithologique éteinte des Iles Mascareignes et de Ma-
dagascar, p. 58, pl. 1, fig. 1, 2. 1866-1878.
(5) Century Magazine, p. 361. 1886.
(6) (a) Notice sur la faune ornithologique ancienne et moderne des îles Mascareignes
et en particulier de l’île Maurice, d’après des documents inédits. Ann. Sc. Nat. Zoo-
logie (8e s.), III, p. 100. 1896.
(a) Oustatet s’étonne cependant qu’aucun des voyageurs qui ait visité l’île Maurice
ne parle du Leguatia, et qu’on n’en ait pas retrouvé d’ossements.
(’) R. Bowdler Sharpe. Catalogue of the Birds in the British Muséum, vol. XXIII,
p. 225. 1894.
(8) Hon. Walter Rothschild, Extinct Birds, p. 151, pl. 31. 1907.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 2, 1930.
— 205 —
oiseaux disparus, le représentait en couleurs ! et le reconstituait,
pour le plus grand plaisir des yeux des ornithologistes.
Qu’y a-t-il en réalité derrière cette description et cette reconsti-
tution ? Bien peu de chose : -un nom mal appliqué, un dessin fan-
taisiste, des textes assez obscurs, et pas une preuve réellement
scientifique.
Comment Schlegel, excellent ornithologiste d’ailleurs, a-t-il été
amené à commettre une telle erreur?
Il nous le dit lui-même dans son mémoire de 1858. « La descrip-
« tion et le dessin de la plus grande espèce, nommée par Léguât
« Le Géant » sont faits par ce voyageur dans son récit (x) ; un
« ouvrage que je n’ai pu voir que récemment, malgré toutes les
« recherches que j’ai pu faire antérieurement. »
Schlegel n’a donc lu l’ouvrage de Le Guat que peu de temps
avant l’apparition de son mémoire. Son zèle de néophyte, et une
passion plus religieuse que scientifique, l’ont entraîné à des con-
clusions pour le moins hasardées.
II commence par un éloge dithyrambique de l’honnête réfugié
français, auquel nul ne contredira. Le Guat, dont certains avaient
été jusqu’à mettre en doute l’existence, s’est vu récemment réha-
bilité dans une étude qu’a publiée M. Henri Dehérain, Conserva-
teur de la Bibliothèque de l’Institut (2).
Le Guat lui-même a laissé, sous le titre de Voyage et Aventures
de François Léguât, un récit très détaillé, assez agréablement
écrit parfois, malgré des longueurs et des digressions fatigantes,
de son exil volontaire à l’île Rcdrigues, de sa captivité à l’île
Maurice, et de son séjour à Java.
Les observations qu’il a faites sur la faune et la flore des pays
qu’il a visités, sont généralement exactes, et les documents zoolo-
giques et botaniques qu’on a pu recueillir, principalement sur
l’histoire naturelle des Mascareignes, ont presque toujours con-
firmé ses dires.
Ses connaissances en histoire naturelle ne dépassaient pas la
moyenne de ce que savait alors tout homme cultivé, et il ne fau-
drait pas, comme l’a fait Schlegel, prendre toutes ses affirmations
au pied de la lettre.
A propos de l’oiseau qu’il appela Géant, il s’exprime ainsi :
« On voit beaucoup de certains Oiseaux qu’on appelle Géants,
« parce que leur tête s’élève à la hauteur d’environ six pieds. Ils
(fi Voyage et Aventures de François Léguât et de ses compagnons en deux îles dé-
sertes des Indes Orientales, t. II, p. 72. 1721.
(La première édition est de 1708).
(2) Le voyage de François Léguât dans l’Océan Indien. 1926. (Extrait du Bulletin de
la Section de Géographie).
Bulletin du Muséum , 2" s., t. II, 1930.
14
- 206 —
« sont extrêmement hauts montez, et ont le cou fort long. Le corps
« n’est pas plus gros que celui d’une Oye. Ils sont tous blancs,
« excepté un endroit sous l’aile qui est un peu rouge. Us ont un
« bec d’oye, mais un peu plus pointu, et les doigts des pieds sé-
« parés, et fort longs.
« Ils paissent dans les endroits marécageux, et les chiens les
« surprennent souvent, à cause qu’il leur faut beaucoup de temps
« pour s’élever de terre. Nous en vîmes un jour un à Rodrigues,ct
« nous le prîmes à la main, tant il était gras : c’est le seul que nous
« ayons remarqué, ce qui fait croire qu’il avait été poussé par
« quelque vent à la force duquel il n’avait pu résister. Ce gibier
« est assez bon. »
Au premier abord, toute la description ci-dessus s’appliquerait
à un flamant. Mais le détail que donne Léguât sur les pieds de l’oi-
seau est quelque peu déconccertant :
Si la version de Léguât avait été, comme on le croyait, originale,
il y aurait lieu de s’arrêter à ce détail, mais, malheureusement
pour le commentateur, il avait paru, quelques années avant Léguât,
un recueil (x), imprimé à Amsterdam, par les soins du Marquis Du
Quesne. L’auteur, et l’éditeur, afin d’y attirer les réformés français
que la révocation de l’Edit de Nantes chassait de leur patrie,
vantaient avec quelque exagération les charmes de l’île d’Eden
ou de Bourbon.
Cet ouvrage n’était pas inconnu de Léguât, car il l’a cité dans
^son récit (2). « Les Géans sont de grands Oiseaux montez sur des
« échasses,qui fréquentent les Rivières et les Lacs, et dont la chair
« est à peu près du goût de celle du Butor. » Cette citation n’est
pas exacte : voici les termes dont se servait Du Quesne (3).
. « Il faut dire un mot des Oiseaux de Rivière, qui ne sont pas à
« mépriser. Les meilleurs sont ceux que quelques-uns appellent
« des Géants, parce qu’ils sont hauts comme des hommes à cause
« de l’extrême longueur de leurs cols et de leurs jambes, ils ont le
« corps comme une oie, le plumage blanc, et noir au bout des ailes,
« la chair en est rouge et fort délicate. »
Schlegel fait mention de la citation faite par Léguât, mais igno-
rant le texte primitif, se contente d’affirmer la véracité de Du
Quesne. Celui-ci n’est jamais venu dans les îles qu’il décrit. Il
s’est contenté de compiler les récits des anciens voyageurs, aux-
quels il a ajouté de son cru, peut-être d’après quelque récit de
marin ignorant, la description de ses Géants.
(1) «Recueil de quelques mémoires servans d’instruction pour l’établissement de l’île
d’Eden. » A Amsterdam, chez H. Desbordes, dans le Kalver-Street, près le Dam. 1689
> (reproduit par Th. Sauzier « Un projet de république à l’île d’Eden ». Paris, 1887.
(2) Voyage et Aventures de F. Léguât, p. 56, t. I.
(3) Recueil de quelques mémoires (éd. Sauzier), p. 113.
— 207
(L’original de l’ouvrage de Du Quesne est introuvable, et n’est
guère connu que par la réimpression de Th. Sauzier).
Si l’on compare le texte de Léguât et celui du recueil, on est
frappé de leur similitude. On ne peut douter que l’un ne soit une
copie de l’autre.
Enfin, Valentyn (x) en 1724, ajoute au texte de Matelief (1) qu’il
reproduit : « Il y a une grande quantité d’oiseaux ressemblant
« au butor, dont un est vulgairement appelé le Géant; il est très
« haut sur pattes, son cou est très long, sa tête est élevée à cinq ou
« six pieds du sol, et son corps cependant, n’est guère plus gros
« que celui d’une oie. »
Valentyn a voyagé en Asie, a séjourné dans les Indes Néerlan-
daises, et s’est arrêté au Cap de Bonne Espérance, à son retour en
Europe.
Dans cette dernière ville, en 1714, il vit les collections qu’avait
faites Lamotius à l’île Maurice, mais il est plus que douteux qu’il
ait connu lui-même cette région. En tous cas, il avait lu, quand il
publia son grand ouvrage, les mémoires de Du Quesne et le Voyage
de Léguât.
Avec la gravure qui représente le Géant, dans ce voyage, c’est
tout ce que nous possédons sur cet oiseau, et l’échafaudage de
Schlegel ne repose que sur de bien faibles bases.
Mais il est au moins extraordinaire qu’aucun des voyageurs
qui ont précédé ou suivi Léguât aux Mascareignes, n’ait fait men-
tion de ce Géant, dont la taille, la couleur et l’aspect, étaient bien
faits pour frapper les yeux.
Ni van Neck et van Warwick en 1598 (2), Van West Zanen qui
accompagnait Heemskerk en 1602 (3), Wolphart Harmansz dans
la même année (4) Matelief de Jonge en 1606, (5), Jacques Lher-
mitte qui a écrit un récit de ce voyage (6) Van der Hagen
(x) Oud en Nieitw Oost-Indien, Vervattende von Nederlands Mogentheyd in die
Gewesten, Benevens der Moluccos, Amboina, Solor, Java en aile de Levens der Groote
Mogols, als ool Choromandel, Pegn, Malabar, China, Japan, Formosa, Siam, Bornéo
en van Mauritius. Amsterdam, 1724. vol. II, p. 152.
(2) Le second livre, journal ou comptoir, contenant le Vray discours et Narration
historique du voyage fait par les huit navires d’Amsterdam, au mois de mars 1598,
pp. 3, 4.
(3) Journal rédigé par Roger Cornclisz, a paru dans le Recueil : Bégin oude
Voortgantts van de Vereenighde Nederlandshe Geoctroyeerde Oostindische Compa-
gnie (1646).
(4) Manuscrit du Voyage de Harmansz (Archives de La Haye), T’Eylansl Maurituis,
p. 86.
(5) Recueil des Voyages qui ont servi à l’établissement et aux progrès de la Compagnie
des Indes Orientales formée dans les Provinces-Unies des Pays-Bas. Rouen, 1725,
t. V, p. 262. 1725.
(6) Ibid., t. VI, p. 257. 1725.
— 208 —
en 1607 (4), Verhuffen également en 1607 (2), Van den Broekc
en 1617 (3), Sir Thomas Herbert (4) et Emmanuel Altham
en 1628 (5), François Gauche 1638 (6), Volkert Evertz en 1655 (7),
Benjamin Harris en 1681 (8), qui ont laissé des relations de leurs
voyages à Maurice, ne mentionnent quoi que ce soit qui puisse
se rapporter à cet oiseau. Castleton en 1613 (9), Isbrantz Bon-
tekœ (1619) (l0), Flacourt (1658) (n), Carpeau du Saussay (1664) (12),
Carré (1667) (l3), Du Bois (1669) (l4) Dellon (1668) (15), Bellanger de
L’Espinay (1671) (16), Souchu de Renncfort (1688) (l7), qui visi-
tèrent Bourbon, n’en parlent pas non plus. Les Archives de la Haye,
si riches en renseignements sur la faune de Maurice, sont muettes
à cet égard. Pas une lettre, pas un journal des quinze adminis-
trateurs ou gouverneurs hollandais cjui se sont succédé dans l’île
Maurice pendant près d’un siècle n’ont laissé trace de ces pseudo-
Géants.
Après Léguât, de la Merveille (18) séjourne à Bourbon en 1709,
Le Gentil de la Barbinais en 1728 (l9). L’île Maurice est occupée
au nom du roi de France en 1715, et il n’est plus question des oi-
seaux étranges qui la peuplaient.
Mais si nul des auteurs précédents ne parle de ce Rallide, Van
West Zanen cite, parmi les oiseaux de l’île Maurice, des hérons
blancs et noirs, Matelief et Van der Hagen en font également men-
(0 Ibid., t. V, p. 239-244. 1725.
(2) de Bry, Suppl. Indiae Orientalis, pars 18, p. 22.
(3) Thévenot, Relation de divers Voyages curieux, vol. 2, p. 5. 1663.
(4) Some Years Tvavels into divers parts oi Africa et Asia the Great, p. 402, p. 403
(4e édition). 1665.
(5) Proc. zool. Soc. London, pp. 447-449, 1874.
(6) Relation du Voyage que François Cauche, de Rouen, a fait à Madagascar, isles ad-
jacentes et cotes d’Afrique, etc. dans « Relations véritables et curieuses de l’isle de
Madagascar ». Paris, 1651.
(7) De Beschryving der Reizen van Volkert Evertz in Oostindien Amsterdam, 1670,
p. 101-104, 1670.
(8) A Coppey of M. Benj. Harry’s Journall, etc. British Muséum (Sloanc, MSS.),
3668. 1679-81.
(9) Purchas, His Pilgrims, ed. 1625, vol. I, p. 331.
(10) Recueil des Voyages, t. VIII, p. 242. t
(n) Relation de l’île do Madagascar, p. 258.
(12) Voyage de Madagascar, connu aussi sous le nom de l’Isle de Saint Laurent, par
M. de V., p. 81.
(1S) Voyage des Indes Orientales, p. 19.
(u) Les Voyages faits par le sieur D. B. aux Iles Dauphine ou Madagascar et Bourbon,
p. 168.
(15) Nouvelle Relation d’un voyage fait aux Indes Orientales, p. 15-16.
(16) Mémoires de L. -A. Bellanger de Lespinay, publiées sur le manuscrit original et
annotés par Henri Froidevaux, p. 41.
(17) Histoire des Indes Orientales, p. 119.
(18) La Roque, Voyage de l’Arabie heureuse, p. 174.
(19) Nouveau voyage autour du Monde, p. 102.
209 —
tion. Herbert, qui donne une liste très exacte de tous les oiseaux
qu’il a observés, cite les Flamants. François Gauche en parle, mais
de Madagascar seulement, Carpeau du Saussay, Dellon et Dubois
les trouvent à Bourbon, Benjamin Harris à Maurice.
Depuis cette époque lointaine, les Flamants ne vivent plus aux
Mascareignes, mais ils y font des apparitions sporadiques, assez
fréquentes, et dont plusieurs ont été notées :
Bernardin de Saint-Pierre, dans le voyage à l’île de France,
s’exprime ainsi : « On prétend qu’il y avait autrefois beaucoup
« de flamants ; c’est un grand et bel oiseau marin de couleur de rose.
« On dit qu’il en reste encore trois, je n’en ai point vu ».
Milbert (*) à son tour: « Flamants. Cet oiseau, si recherché par les
« gourmets de l’ancienne Rome, et si beau par son plumage cou-
« leur de feu, est rare dans l’île, et ne se montre que de temps en
« temps, dans la partie du Nord. Il paraît qu’il est chassé par les
« ouragans de quelques parties des terres voisines ».
« Pendant mon séjour on prit un de ces oiseaux, qu’on m’ap-
« porta en présent. M. Dumont eut la bonté de préparer sa dé-
« pouille. J’ai possédé vivant, pendant quelques jours, un autre
« de ces magnifiques oiseaux, qui avait été pris sur les bords de la
« mer, dans le quartier de Flacq. »
Oustalet (2) raconte qu’en 1870, une bande d’une quinzaine de
Flamants séjourna pendant quelques jours à Maurice et la dé-
pouille de l’un d’eux fut examinée par A. Milne-Edwards.
Nous lisons dans les publications locales : « En mai et juin 1872,
« un nombre assez considérable de Flamants fut aperçu sur diffé-
« rentes parties de la côte, à Rivière Noire, Grand’Baie etc (3).
« Un specimen de Flamant, offert par le Revd. S. Anderson a
« été tué sur la rive à Roc en Roc, Mapou. Le jour précédent, on
« en avait vu plusieurs autres, posés sur la mer, à un mille au
large. (10 juin 1874) (4).
Il y avait eu un violent cyclone les 25, 26 et 27 Mars 1874.
En 1892, M. James Brown trouva des plumes de ces oiseaux
à Flic en Flac (côte Est).
Enfin en 1922, M. d’Emmcrez de Charmoy, directeur de l’Agri-
culture à l’île Maurice, m’écrivait :
« Après les fortes brises qui ont soufflé en tempête au commen-
« cernent d’Avril, une vingtaine de Flamants ont été observés
« dans le Nord de l’Ile : Grand’Baie, Choisy, puis, quelques jours
(1) Milbert, Voyage à l’Ile de France, t. II, p. 255, 1812.
(2) Oustalet, Notice sur la faune ornithologique ancienne et moderne des îles Mas-
careignes, Ann. Sc. Nat.Zool., (8e s.), t. III, p. 101, 1896.
(3) Trans- Roy. Soc. Arts et Soc. Mauritius, vol. VII, 1873, p. 4, 5.
(4) Trans. Roy. Soc. Arts et Sc- Mauritius, vol. VIII, 1875, p. 85.
210 —
« après, les survivants furent tués aux Salines de la Rivière Noire.
« Mais ce qu’il y a de plus curieux; c’est que le même fait s’est
« produit à Rodrigues dans le même temps et j’ai pu voir à Oyster
« Bay, dans la partie nord de l’île, un couple splendide et l'ap-
« procher à quelques mètres. »
La présence des Flamants est donc bien établie aux îles Masca-
reignes. Strickland p), en quelques mots, avait déjà attribué aux
Flamants la description de Léguât.
Schlegel s’élève contre l’opinion de Strickland, et se base sur le
dessin publié par l’éditeur de Léguât, dessin qui n’a en effet que
des rapports bien vagues avec les Flamants, et qu’on pourrait, à
la rigueur, prendre pour la figure d’un Rallide.
Nous allons reprendre les arguments de Schlegel et en démon-
trer l’inanité ;
1° Léguât ne peut confondre son Géant avec un flamant, car
il connaît bien cette dernière espèce d’Oiseau.
Or, qu’écrit Léguât (a) : « Je dirai encore, puisqu’il m’en souvient,
« que j’eus du chagrin, en me promenant dans cette île (île du Sel)
« Archipel du Cap Vert) de n’y rencontrer pas un seul de ces grands
« et beaux Oiseaux qu’on appelle Flamants, c’est-à-dire, Flambans
« ou Flamboyans, et qui, au rapport de divers voyageurs, sont des
« plus considérables du lieu. Je n’avais pas une pure et simple
« envie de voir ces Oiseaux; le plus grand plaisir que je me pro-
ie posais, c’était de confronter avec l’original les différents por-
« traits qu’on en fait. Car tous ceux qui les ont décrits, excepté
« M. Willughbey, du moins tous les Auteurs (en assez grand nombre)
« qui se sont rencontrez sous ma main, donnent à ces oiseaux un
« bec qui finit en cuiller, ou en espatule; et M. Willughbey leur
« dessine un bec fort pointu. »
Ce texte prouve non seulement que Léguât n’avait jamais vu
de Flamants, mais qu’il n’avait qu’un souvenir assez vague du
dessin de Willughbey (3), qui est assez exact, notamment la forme
du bec, qui est fort bien reproduite, tandis que Léguât le dit « fort
pointu ».
2° Schlegel donne diverses preuves de l’esprit d’observation de
son auteur, et cite ce qu’il écrit à propos des Dorades, des Bo-
nites, des Poissons-volants, des Rhinocéros de Java, etc. Nul ne
conteste, encore une fois, cette qualité à Léguât, mais Schlegel a
grand tort de faire état des gravures qui accompagnent le texte,
car, à part celles qu’il cite, et qui sont à peu près exactes, la plu-
part des autres sont d’une fantaisie déconcertante : nous citerons
f) The Dodo et its Kindred, p. 60, 1848.
(2) Voyages et Aventures de François Léguât, Vol. 1, p. 18.
(3) Willughbey. Ornithologiae, pl. LX, 1876.
— 211 —
les dessins de la vache marine, du serpent à lunettes, des murènes,
du crocodile, et même du Lamantin! Son éditeur a fait exécuter
des dessins extravagants, et le plus souvent a pillé tout simple-
ment les ouvrages déjà parus.
Ce démarquage était d’usage courant à cette époque. Ainsi
Menessoin Mallet, (1), dans sa Descriplion de l'Univers, parue en
1693, reproduisait, en modifiant les costumes des personnages,
une gravure parue dans YHistoria Indiae Orientalis, des frères de
Bry, en 1606. Dans les volumes du Voyage de Léguât, le Capi-
taine Pasfield Oliver, qui en publia une édition critique, fait re-
marquer à juste titre que le dessinateur met à côté des figures de
ses Hottentots, un bananier et un papayer empruntés, jusqu’aux
moindres détails, à Y Histoire naturelle des Antilles, de Rochefort,
parue en 1667.
Nous avons quelque chose de mieux pour le Géant : En 1580
ou 1590, la date d’apparition n’est pas certaine, Adriaan Collaert
publiait un album de planches in-4° intitulé : Avium vivae icônes, ,
in aes incisae et editae ab Adriano Collardo; or, parmi ces planches,,
il s’en trouve une qui représente de petits canards de Madagascar -
et de l’Afrique tropicale ( Neltopus auritus Bodd.), et deux rallides,
ceux-ci appelés par l’auteur Avis indica. Si l’on prend les propor- •
tions relatives de ces oiseaux, les rallides représentent, à n’en pas
douter, des poules sultanes (Porphysio).
Il est impossible de ne pas constater, comme le Capitaine Oliver
l’a fait, quoiqu’un peu superficiellement, la similitude absolue
des deux gravures. Une des bases de l’argumentation de Schlegel
s’effondre par là même.
Il reste ce qu’a dit Léguât : « les doigts des pieds sont séparés
et fort longs ». Sur ce point, il semble être absolument affirmatif,
mais d’autre part, il ajoute ce détail à la description de Du Quesne.
Il faut d’ailleurs se rendre compte que l’auteur a commis quelques
erreurs de détail dans ses descriptions. Il ne parle pas de l’énorme
bec du Solitaire, et dit que cet oiseau a les pieds faits comme un
Coq d’Inde, et cependant il donne d’autres caractères absolument
exacts. Il faut aussi ajouter que son livre n’a paru que dix ans après
son voyage, ce qui laisse supposer que ses souvenirs pouvaient être
imprécis sur certains points.
J’ajouterai, quant à la couleur de ses géants, que les Flamants
tués à l’île Maurice, que j’ai vus, sont presque blancs, n’ayant*
comme le dit Léguât, de taches roses qu’au bas des ailes.
(1) « Description de l’Univers », t. III, p. 111, 1693.
(2) Historia Indiae Orientalis, Paris, VI.
(3) The voyage of François Léguât, Hakluyt Society, vol., II, Pi. p. 210. 1891.
C) « Histoire naturelle des Antilles », t. II, p. 137 et 223-224, 1667.
3° Schlegel, se rendant compte qu’il était extraordinaire que,
personne, à part Du Quesne qui n’est jamais venu aux Mascareignes,
et Léguât, n’ait parlé du Géant, émet l’hypothèse que cet oiseau
ne devait exister que dans les parties marécageuses du Nord de
l’île Maurice, el ne pouvait se rencontrer dans le Sud, ou Sud-Est.
D’après lui, ces régions, seules habitées et visitées tant par les
Hollandais, que par les équipages des navires qui relâchaient dans
l’île, n’offraient aucun marécage, et le sol consistait en majeure
partie de pierres volcaniques. Il avance cela sans la moindre preuve.
S’il avait quelque peu lu les récits des voyageurs, et étudié une
carte de Maurice (il y en avait déjà d’excellentes à cette époque),
il aurait constaté : d’abord que les Hollandais avaient non seule-
ment visité toute l’île, mais qu’ils y avaient de nombreux postes
disséminés sur toute la superficie. Il eut en même temps constaté
que le Sud et le Sud-Est possédaient de nombreux cours d’eau et
des marécages. Non seulement les gouverneurs hollandais ont laissé
la description des autres parties de l’île, mais des voyageurs l’ont
traversée. François Gauche y aborda par le Sud-Est, en 1638, à
bord du Saint- Alexis ; il passa ensuite au Nord: il y séjourna pen-
dant quinze jours, chassant pour ravitailler son équipage, et il a
I lissé une description très exacte de Maurice, des animaux qui la
peuplaient, et ne fait aucune mention de l’extraordinaire rallide.
Parmi les contemporains de Léguât, Deodati, gouverneur de
Maurice, qui se fit le geôlier et le tortionnaire du pauvre voyageur
et de ses compagnons, n’était pas un ignorant : il a parlé de toutes
les productions de l’île, mais ne cite rien qui approche du Géant.
Enfin Lamotius, qui avait gouverné l’ile avant Deodati, et qui
y était resté pendant quinze ans, avait des connaissances d’his-
toire naturelle plus étendues que celles de ses contemporains.
II rapporta de son long séjour un herbier, une collection de coquilles,
des dessins et peintures de poissons que Valentyn admira vingt ans
plus tard au Cap de Bonne Espérance. Il ne parle ni du Leguatia
ni des autres oiseaux qui avaient déjà disparu.
Dès, 1858, M. Clark, modeste maître d’école à Mahébourg,
petite ville du Sud de l’île Maurice, fit exécuter des recherches à la
Mare-aux-Songes, dans le district du Grand Port. Ces fouilles per-
mirent de reconstituer le Dronte. Plus de vingt ans après, M. Théo-
dore Sauzier, alors président du Comité des Souvenirs historiques,
reprit les travaux de Clark. Ses recherches, exécutées par un per-
sonnel nombreux, révélèrent que les anciens auteurs ne s’étaient
pas beaucoup avancés en affirmant quel’île contenait des Autours,
des Hiboux, des Oies, des Canards, des Hérons, des Flamants, des
Perroquets, le Dronte, l’Aphanapteryx, tous (à part les Flamants)
spéciaux à Maurice, et tous disparus depuis.
Pendant trente ans, M. Thirioux, un Français, coiffeur de pro-
fession, avec une patience et une persévérance admirables, entre-
prenait des recherches dans les cavernes, les éboulis, au pied des
montagnes. Il retrouvait des restes précieux : squelettes complets
de Dronte, d’Aphanapteryx, in situ; des ossements de la plupart
des oiseaux, de Tortues et de Lézards.
De 1904 à 1907, je fis exécuter, à la Mare-aux-Songes, dont
j’étais copropriétaire, des fouilles qui me procurèrent des ossements
des mêmes oiseaux, avec d’innombrables restes de tortues, de
lézards et de chauves-souris.
Enfin, de 1910 à 1913, je repris ces fouilles, et fis reprendre les
recherches et les études aux endroits déjà explorés par M. Thirioux.
Les régions explorées ont été : au Nord, la Chaîne de Montagnes
qui entoure Port Louis; au Centre, la Montagne du Corps de Garde,
à l’Ouest, celles de la Rivière Noire, enfin au Sud-Est, la Mare-aux-
Songes.
On n’a jamais rencontré, pendant cette longue période, un osse-
ment, quelque petit qu’il soit, pouvant se rapporter au Legualia
giganlea.
A Rodrigues : Julien Desjardins fit parvenir à Cuvier les pre-
miers ossements de Solitaire ( Didus solitarius), en 1829, en 1830.
Ces ossements avaient été recueillis, en 1789, par M. Labistour.
En 1833, Charles Telfair en envoya à la Société Zoologique de
Londres et au Musée Andersonien de Glasgow.
En 1867, Sir Edward Newton fit faire de nouvelles recherches
par M. Jenner, alors magistrat à Rodrigues, et en put reconstituer
entièrement l’oiseau; Slater, en 1874, découvrit de nouveaux osse-
ments. M. Daruty de Grandpré fit don d’un squelette complet
au Muséum Desjardins de Port-Louis, et M. Sumeire possédait
plusieurs squelettes vers 1905 ou 1906.
Là encore, malgré la découverte de nombreux restes de la faune
éteinte, rien n’a été trouvé pouvant se rapporter au Géant.
Quel que soit le point de vue auquel on se place, il résulte de tous
les textes cités, à l’exclusion de Léguât; de l’origine du dessin sur
lequel Schlegel s’est appuyé pour conclure à l’authenticité de ses
assertions; des recherches que nous avons faites sur les lieux,
qu’aucune preuve historique ou scientifique ne peut être apportée
sur l’existence de cet oiseau.
— 214 —
Sur une collection de Crustacés (Stomatopodes)
RECUEILLIS PAR Mme PRUVOT SUR LES COTES
de la Nouvelle-Calédonie,
par M. Ch. Gravier.
Au cours de ses recherches fauniques en Nouvelle-Calédonie,
Mme Pruvot a recueilli (à l’îlc des Pins) une collection intéres-
sante de Crustacés en bon état de conservation qu’elle a bien voulu
offrir au Muséum. Parmi ces Crustacés, se trouvent un certain
nombre de Stomatopodes dont quelques-uns appartiennent à des
espèces non encore représentées dans nos collections. Tous se rap-
portent au genre Gonodaclylus Latreille. Ils se rangent dans cinq
espèces déjà connues; mais les exemplaires rapportés à l’une d’elles
diffèrent nettement du type fondamental et des deux variétés
décrites jusqu’ici; ils ont nécessité la création d’une variété nou-
velle.
Gonodactylus ciiiragra (Fabricius) (1).
De cette espèce polymorphe très répandue dans la région indo-
pacifique, Mme Pruvot a rapporté huit exemplaires de longueurs
diverses, comprises entre 14 et 65 millimètres. Suivant St. Kemp,
11 est des individus qui dépassent 10 centimètres de longueur.
Tous les exemplaires de l’île des Pins sont de la forme élancée, ty-
pique. La coloration, ou du moins, ce qu’il çn reste chez ces spé-
cimens conservés dans l’alcool, est assez variable.
Gonodactylus demani Henderson (2)
var. pruvotæ nov. var.
Le plus grand des quatre individus rattachés à cette espèce de-
Henderson, mesure 20 millimètres de longueur; le plus petit,
12 millimètres. Leur forme générale assez grêle, les caractères de
la carapace et ceux du rostre, leur telson armé de spinules les
(x) Pour la bibliographie très copieuse de cette espèce, voir Stanley Kemp : An
Account of the Crustacea Stomatopoda of the Indo-Pacific Région (. Mem . Ind. Muséum ,
Calcutta, 1913, vol. IV, I).
(2) Stanley Kemp, loc. cit., p. 164.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. II, n° 2, 1930.
— 215
rangent dans le groupe dont le Gonodadylus demani Hcnderson est
le type. Mais l’aspect général du telson est si différent de celui
que représentent les figures 109, 110, 111, pl. IX du mémoire de
Stanley Kemp, qu’on doit créer, pour ces Stomatopodes, une va-
riété nouvelle pour laquelle je propose le nom de pruvotæ en
l’honneur de Mme Pruvot, qui les a recueillis en Nouvelle-
Calédonie.
Sur sa face dorsale, le telson est bombé et très consistant, à cause
de l’épaisseur de la chitine qui le recouvre. De chaque côté de la
saillie médiane, la plus convexe et de beaucoup la plus large, se
montrent quatre saillies en forme de côtes séparées l’une de l’autre
par des sillons assez profonds, diminuant un peu de largeur dans
leur région distale et s’avançant en arrière un peu plus loin que la
saillie médiane qu’elles encadrent en arrière. Les deux côtes laté-
rales, vues dorsalement et par conséquent en raccourci, paraissent
bien moins développées que les autres.
Dans sa région axiale, la saillie médiane présente une sorte de
quille qui s’évase vers la partie antérieure du telson et qui est
délimitée de chaque côté par un sillon dont la profondeur diminue
vers la région élargie, où il s’efface graduellement. Chaque côte
porte latéralement une rangée de spinules trapues, un peu au-des-
sus du fond de la dépression qui la sépare de la voisine. Il y a une
rangée de spinules semblables de chaque côté de la quille de la sail-
lie médiane. Il n’existe pas de spinules sur les parties convexes
du telson, sauf près du bord postérieur de la saillie médiane, mais
il y en a sur la face dorsale de la région basilaire des uropodes.
En arrière, le telson se termine par deux lobes triangulaires-
— 216 —
dont les bases sont contiguës sur la ligne médiane et qui portent
une épine postérieure courte et épaisse. Les bords de l’échancrure
séparant ces lobes terminaux sont munis d’une rangée d’épines de
moindres dimensions.
fl n’y a pas de coloration marquée chez ces Gonodactylus con-
servés dans l’alcool ; seuls, les pédoncules oculaires présentent des
taches assez nombreuses, de forme très irrégulière, de couleur rouge
brun foncé.
Gonodactylus pulciiellus Miers (L.
Des deux exemplaires de Gonodactylus pulchellus Miers rapportés
de la Nouvelle-Calédonie par Mme Pruvot, l’un a 40 millimètres
de long, l’autre 25 millimètres. Ces exemplaires présentent les
traits caractéristiques de l’espèce, notamment les sculptures des
parties latérales des cinq premiers segments abdominaux. Les
bases du telson et celles du sixième segment abdominal sont recou-
vertes de soies courtes et robustes.
Connu en de nombreux points de l’Océan indien, le Gonodactylus
pulchellus n’a pas encore été signalé, à ma connaissance, sur les
côtes de la Nouvelle-Calédonie.
Gonodactylus tutsptnosus Dana (2).
Très répandu dans la région indopacifique, notamment aux îles
Fiji et Loyalti, le Gonodactylus trispinosus Dana est représenté
dans la collection de Madame Pruvot par 5 exemplaires de taille
moyenne ou même faible; W.-K. Brooks (3) donne pour la longueur
moyenne de cette espèce, environ 37mm,5 (about one and one half
inches).
Gonodactylus glyptocercus Wood-Mason (4).
Cette espèce n’est représentée, dans la collection faite à J’île
des Pins, que par un seul exemplaire de 28 millimètres de longueur.
Elle est immédiatement reconnaissable, entre toutes les espèces
du même genre, grâce aux sculptures si spéciales du telson et du
dernier segment abdominal qui lui avaient fait donner, par
W.-K. Brooks (5) le nom spécifique de cerebralis , à cause de leur
ressemblance avec les circonvolutions du cerveau.
(P Pour la bibliographie, cf. Stanley Kemp, loc. cit., p. 177.
(2) » » cf. Stanley Kemp, loc. cit., p. 180.
(3) W. K. Brooks, The Voyage of H. M. S. « Challenger », vol. XVI, 18S6, Report on
the Stomatopoda, p. 71
(4) Stanley Kemp, loc. cit., p. 186.
(5) W. K. Brooks, loc. cit., p. 72, pl. XIV, fig. 2, pl. XVI, fïg. 2.
— 217 —
Mission Saharienne Au giéras-D râper, 1927-1928.
Cestodes,
par MM. Ch. Joyeux et J.-G. Baer.
La mission saharienne Augiéras-Draper, organisée par la Société
de Géographie de Paris, a parcouru le Sahara central (Hoggar) et
les confins soudanais. M. G. Grandidier, Secrétaire Général de la
Société de Géographie et M. Th. Monod, Assistant au Muséum
d’Histoire Naturelle, nous ont fait l’honneur de nous confier
l’étude des Cestodes récoltés au cours de cette mission. Nous les
en remercions vivement, ainsi que M. R.-Ph. Dollfus, qui a bien
voulu consulter les carnets de route de M. Th. Monod, en l’absence
de ce dernier, et nous a fourni de précieuses indications.
Voici la liste des parasites que nous avons déterminés.
ANOPLOCEPHALIDÆ.
Andrya monodi n. sp.
Hôte : Xerus ( Euxerus ) erythropus (E.Geof.) Rongeurs, Sciuridæ.
Intestin. Localité : Niafunké (Niger).
Cette espèce nouvelle possède les caractères généraux du genre
Andrya Railliet. La longueur, en extension moyenne, est de 50 mil-
limètres approximativement. La largeur maxima atteint 0mm,8.
Les anneaux mûrs, qui se détachent facilement, mesurent Imm,2:
sur 0mm,8.
Le scolcx (flg. 1) a 180 à 190 [J. de largeur maxima, le rostre est
assez peu développé, inerme.Les ventouses ont 70 .à 80^ de dia-
mètre.
L’appareil mâle se compose d’une quinzaine de testicules, dis-
posés comme l’indique notre figure (flg. 2). Il n’y a pas de glande
prostatique, quoique cet organe existe généralement dans le genre
Andrya, mais une vésicule séminale externe. La poche du cirre
mesure 120 sur 42 y. On observe une vésicule séminale interne à
son intérieur. Le cirre est armé. L’ovaire est multilobé, le vitello-
gène bien développé, ainsi que le réceptacle séminal.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. II, ne 2, 1930.
— 218
L’utérus (fig. 3) est fortement réticulé. Son développement
commence d’assez bonne heure.
.Fig. 2. — Anneau sexué VAndrya monodi n. sp. Ov, ovaire; Rs, réceptacle séminal;
T, testicules; Vse, vésicule séminale externe; Fsi, vésicule séminale interne; VI,
vitellogène.
— 219 —
Les œufs mesurent 55 p sur 40 p. Il existe un appareil piri-
forme.
Le genre Andrya n’est représenté, à notre connaissance, que
par quatre espèces et une variété, soit :
Andrya rhopalocephala (Riehm, 1881).
Andrya cuniculi (R. Blanchard, 1891).
Andrya macrocepliala Douthitt, 1915.
Andrya primordialis Douthitt, 1915.
Andrya primordialis var. gundii Joyeux, 1923.
Nous renvoyons à la monographie de l’un de nous pour la des-
Fig. 3. — Anneau âgé d ’ Andrya monodi n. sp. Ut, utérus.
cription et la diagnose de ces espèces (Baer, 1927). A. macrocc-
phala est le seul qui possède une vésicule séminale externe et soit
dépourvu de glande prostatique. Ce double caractère le rapproche
donc de notre Cestode. Toutefois A. macrocephala, décrit en Amé-
rique du Nord chez Geomys bursarius Shaw, est d’une taille plus
considérable : 100 à 200 millimètres. Le scolex mesure 600 à 800 p,
les ventouses 300 p. Il existe 43 à 57 testicules. La poche du cirrc
a 160p. de long sur 80 p de diamètre. Les œufs ont 30 à 32p. On voit
que ces dimensions ne cadrent pas avec celles de notre ver, de ré-
partition géographique également différente.
Nous proposons donc de créer une espèce nouvelle : Andrya
— 220
monodi n. sp.; nous sommes heureux de la dédier à M. Th. Monod,
qui a pris la peine de récolter cet intéressant matériel.
DA.VAINEIDÆ.
Porogynia paronai (Moniez, 1892).
Hôte : Nurnida, sp.
Localité : Vallée du Niger, entre le lac Débo et Bamako.
Cette espèce, signalée chez les pintades d’Afrique occidentale,
du sud-ouest africain, du Nil Blanc, ne paraît pas exister en Afrique
du Nord.
Raillietina (Paroniella) corvina (Fuhrmann, 1905).
• Hôte : Corvus, sp.
Localité : Région du Timétrine, entre le Hoggar et le Niger.
Ce Cestode est fréquent chez les corbeaux des pays chauds.
Raillietina (Raillietina) pintneri (Klaptocz, 1908).
Hôte : Numida, sp. (deux exemplaires).
Localité : Vallée du Niger, entre le lac Débo et Bamako.
Espèce commune chez les pintades africaines.
DILEPIDIDÆ.
Dilepis delachauxi (Fuhrmann, 1909).
Hôte : Phalacrocorax africanus (Gmelin).
Localité : Vallée du Niger, entre le lac Débo et Bamako.
Cette espèce a été décrite par Fuhrmann (1909) chez le même
oiseau, provenant du Nil Blanc. Comme la tête faisait défaut et
que l’anatomie ne montrait que quatre testicules, cet auteur a rat-
taché son échantillon au genre Oligorchis. Nos cestodes correspon-
dent exactement à la description de Fuhrmann, de plus nous avons
affaire à des vers complets avec leur scolex.
Le rostre est armé d’une double couronne de 10 grands et de
10 petits crochets. Ils ont la forme habituelle des crochets de Dile-
pis (fig.4).Les grands ont 465p. de long; leur base mesure 255g. Les
petits ont 282 g de long; leur base mesure 155 g.
Pour le reste de la description, nous renvoyons au travail de
Fuhrmann (1909).
Dilepis scolecina (Rud., 1819).
Hôte : Phalacrocorax africanus (Gmelin).
Localité : Vallée du Niger, entre le lac Débo et Bamako.
Ce Cestode se trouvait dans le même flacon que le précédent et
provenait du même oiseau. Ces deux Dilepis peuvent donc coexister
dans l’intestin.
— 221 —
Nous avons déjà eu l’occasion de trouver D. scolecina chez un
cormoran, tué à Abomey (Dahomey). A cette occasion (1928),
nous avons dressé un tableau comparatif des mensurations de
crochets faites par Krabbe et par nous-même. En se reportant à ce
tableau (p. 35), on voit immédiatement que D. scolecina se dis-
tingue de D. delachauxi par les dimensions plus faibles de ses cro-
chets. En effet, la taille des grands crochets de D. scolecina atteint
93 g d’après Krabbe ; 103 g, d’après nos mensurations de 1928;
100 g d’après celles du présent échantillon. La taille des petits cro-
chets est de 64 [x d’après Krabbe; 63 g, d’après nos mensurations
de 1928; 64 g, d’après celles du présent échantillon.
D. scolecina et D. delachauxi diffèrent donc par les caractères de
leurs crochets; mais ils ont la même structure anatomique. L’exa-
5o of
Fig. 4. — Crochets du rostre de Dilepis delachauxi (Fuhr.)
men de nos matériaux, en 1928, ne nous avait pas permis décompter
exactement le nombre des testicules, vu l’état de contraction du
matériel. Nous avions écrit qu’il « semble y en avoir trois ». En
revoyant ces échantillons et en les comparant à nos nouveaux
exemplaires, nous avons pu nous convaincre qu’il en existe bien
quatre.
Ces deux Cestodes paraissent aussi différer par leur biologie.
D. scolecina, aussi bien dans nos échantillons de 1928 que dans ceux
que nous étudions actuellement, a la tête profondément enfoncée
dans la paroi intestinale. Elle atteint la couche musculeuse et un
sac réactionnel l’entoure. Les lésions rappellent celles occasion-
nées par les acanthocéphales. Dans nos présents exemplaires, le
cou, très allongé, bien plus mince que la chaîne des anneaux, en
impose, à un premier examen, pour une trompe d’Acanthocéphale,
implantée dans la muqueuse.
Bulletin du Muséum, 26 s., t. II, 1930.
15
— 222 —
Quant à D. delachauxi, il est fixé superficiellement, comme la
plupart des Cestodes.
Rappelons que l’on connaît une troisième espèce de Dilepis :
D. kempi Southwell, 1921, signalé dans l’Inde. La taille de ses
crochets est intermédiaire entre ceux de D. scolecina et D. delà-
chauxi.
Lateriporus mahdiaensis, Joyeux, 1923.
Hôte : sp., Ardeidæ.
Localité : Vallée du Niger, environs du lac Débo.
Cette espèce a été décrite par l’un de nous chez Ardea purpurea,
en Tunisie. Nous n’avons que deux échantillons à notre disposition
et nous ignorons si ce ténia occasionnait les lésions de la paroi
intestinale observées en Tunisie.
Dipylidium echinorhynchoides (Sonsino, 1889).
Hôte : Canis, sp. Chacal.
Localité : Région du Timétrine, entre le Hoggar et le Niger.
Nous avons déjà trouvé ce Cestode chez un chacal de Mauritanie.
Le matériel provenait d’une précédente mission de M. Th. Monod.
On le connaît en Afrique du Nord.
HYMENOLEPIDIDÆ.
Hymenolepis microcephala (Rud., 1819).
Hôte : Ibis, sp.
Localité : Kabara, environs de Tombouctou.
Espèce commune, déjà signalée en divers points d’Afrique.
Hymenolepis, sp.
Hôte : Tanialus ibis.
Localité : Vallée du Niger, entre le lac Débo et Bamako.
Fragments de Cestodes, sans scolex.
TÆNIIDÆ.
Tænia hydatigena (Pallas, 1766).
Hôte : Canis, sp. chacal.
Localité : Région du Timétrine, entre le Hoggar et le Niger.
Espèce commune dans le monde entier.
Cladotænia cylindracea (Bloch, 1782).
Hôte : Miluus, sp.
Localité : Vallée du Niger, entre le lac Débo et Bamako.
Fréquent chez les Accipitres, ce Cestode paraît avoir une vaste
répartition géographique.
— 223 —
CONCLUSION.
Les Cestocles récoltés par la mission saharienne Augiéras-Draper
proviennent en majorité de la vallée du Niger, entre Bamako et
Tombouctou. Nous y avons trouvé, outre une espèce nouvelle
{A. monodi), des formes appartenant à la faune éthiopienne et
que nous avions déjà signalées en Afrique occidentale française
(1928), mais plus au sud (Guinée et Dahomey). Nous notons éga-
lement la présence de Lateriporus mahdiaensis, connu seulement
en Tunisie.
Les collections faites entre le Hoggar et le Niger ne comprennent
malheureusement que trois espèces communes, ce qui est insuffi-
sant pour nous permettre de savoir si la faune helminthologique de
cette intéressante région se rapproche de celle d’Afrique occidentale
ou de celle du sud algérien.
( Laboratoire d' Évolution des Êtres organisés, Sorbonne).
OUVRAGES CITÉS.
J.-G. Baer. — Monographie des Cestodes de la famille des Anoplocephàlidæ. Bull,
biol. de France et de Belgique, Suppl. X, 241 p., IV pl., 1927.
O. Fuhrmann. — Die Cestoden des Vôgel des weissen Nils. Results of the Swedish
zoological Expédition, N° 27, 1909.
Ch. Joyeux. — Recherches sur la faune helminthologique africaine. Arch. Inst.
Past. Tunis, pp. 119-167, 1923.
Ch. Joyeux, E. Gendre et J.-G. Baer. — Recherches sur les helminthes de l’Afrique
occidentale française. Collection de la Société de Pathologie exotique, Monographie IL
120 p., 1928.
224 -
Les Venus et les Tâtes de la Mer Rouge
(D'APRÈS LES MATÉRIAUX RECUEILLIS PAR LE Dr JOUSSEAUME) ,
par M. Ed. Lamy.
Les récoltes faites par le Dr Jousseaume dans la Mer Rouge
comprennent deux Anligona, deux Venus, un Clemenlia, trois Mar-
cia, quatre Tapes et deux Venerupis.
Antigona (Periglypya) lacerata Hanley.
Au Venus lacerata Hanley (1844, P. Z. S. L., p. 162; 1856,
Cal. Rec. Biu. Sh., p. 300, pi. XVI, fig. 23), que M. Jukes-Browne
(1914, Proc. Malac. Soc. London, XI, p. 72) regarde comme n’étant
probablement qu’une variété de V. puerpera Linné (1767, Manlissa
Plant., Regni Anim. App., p. 545), le Dr Jousseaume (1888, Mém.
Soc. Zool. France, I, p. 209) a rapporté une valve subfossile trouvée
par le Dr Faurot à Obock.
Antigona (Periglypta) reticulata Linné.
E.-A. Smith (1891, P. Z. S. L., p. 424) a fait remarquer que les
spécimens de Venus reticulata Linné (1758, Sysl. Nat., éd. X,
p. 687) recueillis dans la Mer Rouge offrent cette particularité
d’avoir les dents de la charnière blanches, et non rouges comme
elles le sont ordinairement dans cette espèce; sous tous les autres
rapports, ils correspondent à la forme typique.
Le Dr Jousseaume a cru, cependant, devoir les séparer sous le
nom d ' Omphaloclalhrum reliculinum comme constituant une espèce
distincte, dont il dit :
« Cette coquille a été confondue avec le V. reticulata L., auquel,
du reste, elle ressemble comme taille, épaisseur du test et colora-
tion. Mais les lamelles qui s’élèvent à la surface sont moins fortes
et leur entre -croisement forme des tubercules beaucoup moins sail-
lants; l’extrémité postérieure des valves est plus arrondie et moins
anguleuse. En outre, la charnière, au lieu d’être d’un jaune orange,
est presque toujours blanche : parmi les nombreux exemplaires
que j’ai recueillis, j’en ai rencontré seulement deux, l’un à Aden,
l’autre à Périm, sur la charnière desquels il existe quelques taches
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IT, n° 2, 1930.
éparses d’un rouge lie de vin. Malgré la grande analogie avec le
V. reticulala, les caractères que je viens d’indiquer sont si constartts
sur tous les individus trouvés dans différentes localités de la Mer
Rouge que je n’ai pas hésité à en faire une espèce ».
Hab. — Aden, Pcrim.
Venus (Timoclea) marica Linné.
Dans sa collection le Dr Jousseaume a assimilé au Venus marica
Linné (1758, Sysi. Nat., éd. X, p. 685) plusieurs coquilles de Mas-
saouah et il a donné le nom de Venus djibouliensis (1894, Bull. Soc.
Philom. Paris, 8e s., VI, p. 105) à des spécimens de Djibouti qui me
paraissent identiques.
Il a rapporté des exemplaires plus petits au V. Rœmeriana Issel
(1869, Malac. Mar Rosso, p. 64). Or il semble bien que M. Sturany
(1899, Exp. « Pola », Lamellibr. Roth. Meer., p. 281) a eu raison de
supposer que ce dernier pouvait être simplement la forme jeune du
V. marica.
Issel avait proposé ce nom pour les figures 3 1-4 de la planche 8
de Savignv.
Hab. — Suez, Massaouah, Djibouti, Aden.
Venus (Clausinella) tiara Dilwyn.
Le Venus tiara Dillwyn (1817, Descr. Cal. Rec. Sh., I, p. 162) a
été établi pour la coquille figurée par Chemnitz (1782, Conch.
Cab., VI, p. 290, pi. 27, fig. 279-281) sous la désignation Concha
Veneris Orienlalis et Sowerby (1855, Thés. Conch., II, p. 723,
pi. CLVIII, fig. 125-130) lui a réuni comme synonyme le Venus
foliacea Philippi (1846, Abbild. Conch., III, p. 108, pi. V, fig. 1)
de la Mer Rouge.
Hab. — Djibouti, Aden.
Clementia Cumtngi Deshayes.
Au Clementia Cumingi Deshayes (1854, P. Z. S. L., p. 346),
de la Mer Rouge, Issel (1869, Malac. Mar Rosso, p. 63 et 357) a
identifié les figures 6 1-3 de la planche 8 de Savigny.
« Hab. — Suez, où je n’ai pu recueillir qu’un individu entier
parmi des centaines de valves desséminées sur la plage ; Obock :
un exemplaire subfossile trouvé par le Dr Faurot » (Dr J.).
Marcia pinguis Chemnitz.
Le Dr Jousseaume dit que « le Venus pinguis Chemnitz (1782,
— 226 —
Conch. Cab., VI, p. 355, pi. 34, fig. 355-357), nommé V. opima par
Gmclin (1791, Sysl. Nat., éd. XIII, p. 3279), est très abondant dans
la baie d’Aden, mais très variable comme taille et coloration : la
variété la plus fréquente est celle figurée par Reeve (1864, Conch.
Icon., Tapes, pi. VII, fig. 30 a-b) sous le nom de Tapes ceijlonensis ».
Il ne doute pas, en effet, qu’ « il y a eu, de la part de Reeve, une
interprétation erronée du T. ceijlonensis Sowerby, qui, comme le
montre la figure donnée dans le Thésaurus, est de forme beaucoup
plus allongée ».
Ha b. — Aden.
Marcia ceylonensis Sowerby.
Le Tapes ceylonensis Sowerby (1855, Thés. Conch., II, p. 683,
pl. CXLVI, fig. 24-25) ressemble au T. pinguis Chemn., mais est
plus long et moins renflé.
« Hab. — Djibouti : un seul individu recueilli vivant » (Dr J.).
Marcia (IIemitapes) flammea Gmelin.
Gmelin (1791, Sysl. Nat., éd. XIII, p. 3278) a établi son Venus
flammea, de la Mer Rouge, sur une figure de Schrœter (1786,
Einleit. Conch., III, p. 200, pl. 8, fig. 12), en lui rattachant comme
variété [J le Gallus radiatus Schrœter ( ibid ., p. 200).
D’après Rômer (1872, Monogr. Moll. Venus, II, p. 111,
pl. XXXVII, fig. 4-4 b), c’est également le Venus rculiata Ghemnitz
(1795, Conch. Cab., XI, p. 225, pl. 201, fig. 1971-1973) (*).
« Hab. — Aden : cette espèce, quoique moins abondante que le
M. pinguis, avec lequel elle se trouve, n’est pas très rare » (Dr J.).
Tapes Deshayesi Hanley.
Au Venus Deshayesi Hanley (1855, Sowerby, Thés. Conch. II,
p. 685, pl. CXLVI, fig. 34-38; 1856, Cal. Rec. Biv. Sh., p. 363,
pl. XVI, fig. 35), des Philippines, Issel (1869 , Malac. Mar Rosso,
p. 62 et 360) a rapporté les figures 16 1-3 de la planche 8 de Savi-
gny, qui avaient été assimilées à tort par L. Vaillant (1865, Journ.
de Conchyl., XIII, p. 119) au Tapes litterata L.
De ce T. Deshayes ne paraissent pas pouvoir être séparés spéci-
fiquement plusieurs individus que, dans sa collection, le Dr Jous-
scaumca étiquetés de différents noms : T. araneosa Philippi [Venus]
(P Chemnitz avait déjà (1782, Conch. Cab., VI, p. 371, pl. 36, fig. 386) employé
l’appellation de Venus radiata pour une coquille que Sowerby (1855, Thés. Conch., II,
p. 715) a assimilée, avec doute, à son V. crenifera du Pérou.
(1848, Abbilci. Conch., III, p. 77, pl, VII, flg. 6) (1), T. Rodatzi
Dunker [ Venus] (1848, Zeilschr. f. Malak., p. 185 ; 1858, Novil.
Conch., p. 13, pl, IV, flg. 4-6), T. quadriradiala Deshayes (1853,
P. Z. S. L., p. 9, pl. XIX, flg. 6).
D’ailleurs, en ce qui concerne ces deux dernières formes, Dunker
lui-même admettait qu’à son Rodatzi. de Zanzibar, se montre très
semblable le T. quadriradiala Desh., des Philippines, si même il n’y
a pas identité.
« Hab. — Suez, Aden : espèce assez abondante dans ces deux
localités » (Dr J.).
Tapes sulcarius Lamarck.
Le Venus sulcaria Lamarck (1818, Anim. s. vert., V. p. 606) a
été signalé d’Aden par E.-A. Smith (1891, P. Z. S. L., p. 424).
« Hab. — - Aden : espèce assez fréquente à l’île Sirah » (Dr J.).
Tapes (Paratapes) undulatus Born.
Pour le Venus textrix Chemnitz (.1784, Conch. Cab., VII, p. 48,
pl. 42, flg. 442), appelé V. textile par Gmelin (1791, Syst. Nat.,
éd. XIII, p. 3280), Dillwyn (1817, Descr. Cat. Rec. Sh., I, p. 204),
a repris le nom de V. undulata Born (1780, Test. Mus. Cæs. Vind.,
p. 67).
« Hab. — Aden : les individus que j’ai obtenus parla drague dans
le port n’avaient pas encore atteint tout leur développement : leur
coloration est plus vive, leur dessin a plus d’éclat et est plus serré
que celui qui existe sur les exemplaires provenant d’autres locali-
tés » (Di J.).
Tapes (Paratapes) lentiginosus Reeve.
Le Dr Jousseaume pense que «le Tapes turgidula Deshayes, tel
que l’a dessiné Reeve (1864, Conch. Icon., Tapes, pl. XII, flg. 32),
ne diffère du Venus malabarica Chemnitz (1782, Conch. Cab., VI,
p. 323, pl. 31, fig. 324-325) que par des côtes concentriques beau-
coup plus fortes » et il admet que « le T. lenliginosa Reeve (pl. VI,
fig. 25) n’est qu’un individu plus petit et un peu plus court de la
même espèce ».
E.-A. Smith (1891, P. Z. S. L., p. 424) regarde aussi ce T. lenii-
ginosus comme une forme du T. malabaricus, mais il affirme que la
coquille figurée par Reeve sous le nom de T. turgidula est un spéci-
men de T. inftala Deshayes (1853, P. Z. S. L., p. 8, pl. XIX,
(!) Ce nom a été déformé en T. arenosa par Sowerby.
fig. 3 a- 3 b) : elle offre, en effet, un contour absolument différent
de celui du T. lurgidula Deshayes (1853, ibid., p. 8, pl. XIX, fig. 4).
« Hab. — Aden : quoiqu’elle soit peu abondante, j’ai recueilli
plusieurs individus de cette espèce très variable comme taille et
coloration » (Dr J.).
Reeve (1864, Conch. Icon., Tapes, pl. X, fig. 50) a mentionné
de la Mer Rouge un Tapes amphidesmoides et à cette espèce le
Dr Jousseaume a rapporté dans sa collection plusieurs coquilles
de Perim et d’Aden : mais elles présentent une ligne palléale qui
n’est que très légèrement sinueuse et me paraissent constituer sim-
plement une forme du Circe arabica Chemnitz.
Venerupis macrophylla Deshayes.
Le Venerupis macrophylla Deshayes (1853, P. Z. S. L., pl. XVIII,
fig. 8), des Philippines, a été signalé du golfe de Suez par Mac An-
drew (1870, Ann. May. Nat. Hist., 4e s., VI, p. 447).
Cette espèce, assimilée par M. Lynge (1909, Mém. Acad. R. Sc.
Letlr. Danemark, 7e s., V. p. 252) au V. irus L., posséderait une coA
quille plus arrondie et plus délicate, avec des lamelles foliacées
moins nombreuses et plus proéminentes.
Hab. — Suez, Aden.
Venerupis rugosa Deshayes.
Le Venerupis rugosa (Deshayes mss.) Sowerby (1854, Thés.
Conch., II, p. 768, pl. CLXV, fig. 25), de l’Australie occidentalé,
est une coquille renflée dont la forme est semblable à celle du Tapes
perforans Mg., mais elle offre une surface plissée par des rides angu-
leuses sur les régions antérieure et médiane, concentriques sur la
région postérieure.
Hab. — Perim, Aden.
— 229 —
Diagnoses provisoires (incomplètes) des espèces nouvelles
ET LISTE PROVISOIRE DES MOLLUSQUES NüDIBRANCHES
recueillis par M A. Pruvot-Fol en Nouvelle-Calé-
donie (Ile des Pins),
par Mme A. Pruvot-Fol.
Fam. I. Tritoniad/e.
Mariana n. g.
Dédié à ma fille Marianne.
Forme comme chez Duvaucelia Risso. Très petite taille. Au lieu
d’appendices dorsaux ramifiés, deux petites feuilles aplaties, hori-
zontales, divergentes, portées sur un tronc commun; il y a quatre
de ces troncs disposés chez Duvaucelia par paires, de chaque côté
du dos.
Mariana rosea n. sp.
Corps de couleur rose carminé; appendices latéraux et digita-
tions du voile, au nombre de quatre, blanc pur ainsi que les bords
des gaines des rhinophores; sommet un peu ramifié des rhino-
phores, jaune clair.
(Dorididae). Fam. II. Chromodorididae.
Chromodoris kuniei n. sp. ou var.
Du nom indigène de l’île des Pins.
Forme large (comme chez Chr. marginala Pse). Bordure du man-
teau violet foncé tirant sur le bleu, vers l’intérieur. Rhinophores
et branchies violets. Dos brun rouge au milieu devenant ocré,,
puis blanc sur les bords, et irrégulièrement tacheté de points
pourpre foncé entouré chacun d’une aréole claire. Sous le bord du
manteau, des taches ocre, et une ligne de points pourpre foncé à la
jonction du flanc et du manteau. Grande taille, manteau ample.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 2, 1930.
— 230 —
Fam. III. POLYCERADAE.
Polycera (?) funerea n. sp.
Forme comme chez les Polycera. Appendices placés comme ceux
de Palio Lessoni d’Orb., en une ligne qui entoure les rhinophores
et l’anus, mais un peu rameux. Appendices, branchies et rhino-
phores blancs, tranchant violemment sur la couleur d’un noir
bleuté de tout le corps. Animal extrêmement petit mais paraissant
adulte.
Fam. IV. Ægiridae.
Ægires citrinus n. sp. ou var.
Forme et taille semblable à celle de Ægires Leuckarli ; colora-
tion entièrement jaune citron; les tubercules sont pointillés de
brun clair au sommet.
Fam. V. Æolididae.
Les cinq Eolidiens de la collection sont probablement en partie
nouveaux, mais un seul sera étudié ici, avant dissection).
Cu.th.on a (?) mimetica n. sp.
Forme habituelle dans ce genre; corps étroit, pied arrondi, sans
angles tentaculiformes ; rhinophores simples. Coloration pourpre
foncé, avec une ligne blanc rosé médiane sur la queue. Papilles
petites et peu nombreuses d’un blanc rosé, lignes de la même cou-
leur sur les palpes et les rhinophores. Cette espèce imite parfaite-
ment l’hydraire sur lequel elle vit, par ses formes et par sa couleur.
ASCOGLOSSA.
Fam. VI. Ei.ysiadae.
Elysiobranchus n. g.
Forme d 'Elysia. Expansions aliformes relevées et portant sur
leurs bords des processus dressés, ramifiés, au nombre de quatre
paires (dont la plus antérieure est très petite).
Elysiobranchus Mercieri n. sp.
Dédiée à M. Mercier, négociant à Nouméa.
Caractères du genre. Couleur verte tachetée de vert plus foncé,
appendices incolores.
Le reste de la collection se compose de :
Un Asteronolus de taille gigantesque : 35 centimètres de lon-
gueur, et qui n’est pas A. Hemprichi Enr.
— 231 —
Un Hexabranchus : H. marginalus Q. et G.
Plusieurs Doris (?).
Hallaxa nigra (-Ris b.) = Kentrodoris nigra Risb.
Deux Doriopsis (1), dont la variété mollis de Risbec de la D. nigra
Stimps.
Une Jorunna.
Plusieurs Chromodoris, dont :
Chr. clilonola B.; iris Coll.; flammulata B.; decorata Risb.;
ienuis Coll.; varians Pse.
Ctenodoris (2) pecten (Coll.) = Ctenodoris auranliaca Eliot = Guyo-
nia flaua Risb.
Ctenodoris viridis (Pse) — Guy onia viridis Risb.
Aegires Leuckarti Ver.
Aegires villosus Farr.
Quatre Trevelyana, dont Tr. ceylonica Kel., Tr. rubropapulosa
Bgh (Siboga).
Prodonolus sp.
Tritonia Dakini (O’Donoghue) (des Iles Abrolhos).
Bornella? digilata Ad. (var. Caledonica Crosse.)
Tritonia sp.
Lamellidoris sp.
Les Arminidæ et les Phyllidiadæ font complètement défaut; le
fait est dû à ce que tous les [spécimens pêchés été pris sous des
pierres ou dans les trous du corail frangeant, lors de basses mers des
marées de faible envergure, et tout près de la côte. Hexabranchus
marginalus et Trevelyana ceylonica ont été trouvées échouées sur
une plage de sable. Bien qu’aucune des espèces de la liste ci-dessus
peut-être ne soit nouvelle, il est à remarquer qu’un petit nombre
seulement appartient aux espèces trouvées par Risbec, et dont
quelques-unes probablement ne sont que des variétés d’espèces
déjà décrites ; que je n’ai retrouvé que deux des espèces nommées et
une des espèces décrites par Crosse (qu’il serait bien désirable de
pouvoir retrouver et disséquer). Il y a donc encore beaucoup à
faire dans ce groupe d’îles, au point de vue des Nudibranches.
Toute la collection et une quinzaine de Tectibranches ont été
récoltés à Kuto en six semaines, dont il faut déduire environ dix
jours, inutilisés pour cause de mauvais temps, d’excursion ou de
maladie. Un seul exemplaire d 'Hexabranchus sur deux provient de
Lifou, et un Plakobranchus de l’ Ile Ouen.
P) Le nom de Doriopsis doit être remplacé par Dendrodoris Ehr. pour des raisons
qui sont publiées dans un article actuellement sous presse.
(2) Ctenodoris Eliot est synonyme de Doriopsis Pease, non Doriopsis A et H- : voir
note 1.
— 232 —
Quelques Dendrobium nouveaux d’Indo-Chine,
par M. F. Gagnepain.
L’étude de ce genre, difficile par le grand nombre des espèces,
m’a été notoirement facilitée par les excellents dessins analytiques
de A. Finet et par les déterminations qui portent sa signature dans
l’herbier du Muséum. Même après lui, je puis donner quelques des-
criptions d’espèces que je crois nouvelles après avoir comparé les
plantes : 1° à celles de l’herbier général; 2° aux descriptions des
571 espèces de la monographie de Krænzlin, parue en 1910 dans le
Pflanzenreich; 3° aux descriptions des nombreuses espèces parues
depuis lors (plus de 200 seulement pour les terres avoisinant F Indo-
Chiné).
Malheureusement l’élimination des 200 espèces n’a pu être com-
plète, car certains recueils n’existent ni dans la riche bibliothèque
du Laboratoire, ni dans celle plus importante du Muséum, ni même
en France dans aucune bibliothèque publique.
Dans ces conditions, il existe quelque aléa dans la publication
d’espèces nouvelles.
Je souhaite longue vie aux 11 suivantes, pour l’existence durable
desquelles je n’ai pu faire davantage.
Dendrobium banaense Gagnep., n. sp.
Herba 13 cm. circiter alla. Caules ima basi paullulo bulbosi, supra
lereles gracili, e medium dilatato-compressi, infra apicem aphylli
(3 cm.), floriferi. Folia disticha, scalpelliformia, lineari-acumi-
nala obtusa, vix falciformia, recurva, 20-25 mm. longa, 5-6 lala,
5-8 mm. remota, vaginis lamina destilutis oblique aculis. Inflores-
cenliæ terminalis flores albidi, cenlro purpurei, solitarii, gemmo
minutissimo squamoso enali, minuli ; pedicello 3 mm. longo, erecto. —
Sepalum dorsale ovatum, suboblusum, 3.5 mm. longum, 1,75 lalutn,
b-nervatum ; sep. lateralia sepalo dorsale similia, 3,5 mm. longa,
2,5 lala ad menium 4 mm. decurrenlia, b-nervata. Petala ovato-lan-
ceolala, 3.25 mm. longa, 2 mm. laia,3-nervata, nervis anaslomosanli-
bus. Labellum longe (3 mm.) unguiculalum, ad menium enascens,
rhombeum, obluso-relusum, margine undulatum, 7 mm. longum,
b latum. Columna 1 mm. longa , valida, stelidiis apice ægre convexis,
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 2, 1930.
233 —
appendicem dorsalem æquanlibus ; operculo conico-convexo, anlice
posticeque emarginalo ; menlo incurvalo, 4 mm. vix longo.
Annam : Ba-na, près Tourane, 1.000 m. ait., n° 7373, ( Poi -
lané).
De la section Aporum, du groupe des Hemiphylla, cette espèce
se place vers le Dendrobium acinaciforme Roxb. dont elle diffère
par de multiples caractères, ainsi que de toutes celles qui l’envi-
ronnent.
Dendrobium Bonianum Gagnep., n. sp.
Pseudobulbi ovoïdeo-cglindrici, 5 cm. longi, 15-20 mm. crassi, in
sicco cosiulali, lempore florum 3 cm. longi, apice bifoliati. Folia li-
neari-lanceolala, in petiolum canaliculalum allcnuala, apice attenua-
lo-oblusa vel acula, 9-25 cm. longa, 2-5 cm. lata, membranacea
petiolo 3-4 cm. longo. Inflorescenlis solitaris ierminalis, racemosa,
floribunda, 4-15 cm. usque 18 cm. lempore frucluum longa; bracieis
squamiformibus minutissimis, pedicellis 3-4 mm. longis, floribus
numerosis usque 18, albo-uiridibus, sed labello apice carminalo,
20 mm. circa longis. Sepalum dorsale lineari-ouatum, obtusum,
10 mm. longum, 2.5 latum, b-nervalum ; lateralia triangulo-obtusa,
7 mm. longa, 4 mm. lata, ad menlum longe (4 mm.) decurrentia,
5 -ncruata. Petala lineari-lanceolata, oblusa, 7 mm. longa, 2-5 lata,
3-neruata. Labellum ambitu obovalum, 8 mm. longum, 6 latum, tri-
lobum; lobi latérales obtusi, decurrentes, Ierminalis semi-orbicularis,
vix emarginalus, 3 mm. laïus, disco îrilamellalo ,lamellis longitudina-
libus supra lerliam parlem infimam valde undulato-plicatis. Columna
3 mm. longa, slelidiis haucl prominenlibus, molliler undulalis, oper-
culo obliquo, mox bifariam diviso, menlo 3-5 mm. longo cum columna
reclangulo. Capsula clavata, 14 mm. longa, 5-7 mm. lata, pedi-
cello 3.5-4 mm. longo.
Tonkin : région de Hanoï, à Vo-xa, nos 2844, 3062 {Bon).
Ressemble au D. canaliculalum R. Br. par son aspect général, les
3 lames chiffonnées de son Jabelle et la taille de ses fleurs, mais en
diffère: 1° par les feuilles larges, lancéolées , au nombre de 2 seu-
lement; 2° par l’inflorescence plus courte; 3° par le labelle carminé
au sommet et obtus; 4° par les veines des lobes latéraux absentes,
donc ni proéminentes ni colorées ; 5° par le labelle égalant les sé-
pales et pétales.
Dendrobium cacuminis Gagnep., n. sp.
Rhizotna repens, pseudobulbis dislichis, numerosis, densis comita-
lus. Pseudobulbi ovoideo-conici, 3 cm. longi, 1,5-2 cm. crassi, basi
squamis lalis, slrialis, firmis, fragilibus cincli, foliis 2, apice coro-
nali. Folia lineari oblonga, basi allenuala, sessilia, apice oblusa levi-
lergue emarginala, 11 cm. longa, 15-20 mm. lata, lenuiler nervibus
in sicco slriata. Inflorescenliæ 1-2, terminales ex axillis foliorum
oriundæ, racemosæ, elongalæ, mullifloræ, 25-30 cm. longæ, supra
basin floriferæ, bracleis ovato-acutis, 3 mm. longis, persistentibus,
pedicellis 15-17 mm. longis, erectis dein palenlibus, floribus 12-17,
aperlis 4 cm. diam. — Sepalum dorsale lineare, obtusum, 25 mm. lon-
gum, 5 latum, nervis 5 parallelis ; laleralia simillima. 21 mm. longa,.
Peiala sepalis conformia, leviter falciformia et lanceolala, 22 mm.
longa, 5 mm. lata, nervis 5, parallelis. Labellum ambilu ovalum,
3-lobum, 12 mm. longum, 5 mm. latum, lobis laleralibus iruncalis
decurrentibus, lerminali ovato-obluso subrolundo, 5 mm. longo
laloque, tenuiler piloso-papilloso ; disco infra medium Iricostato,
costis laleralibus loralis ad basin canaliculatis 5 coslis efficienti-
bus, abrupte desinentibus, intermedia angusliora. Columna 6 mm.
longa, stelidiis cum appendice dorsali cohærentibus, laminam trian-
gulam figurantibus ; operculo galeato, menlo perbrevi, 1 mm. vix
longo.
Annam : montée des Pics Lang-bian, 2.100 m. ait., n° 378
[Evrard).
De la section Bolbodium, cette espèce est remarquable par la
présence constante de 2 feuilles. Elle diffère de D. Schneideræ Bai-
ley : 1° par les feuilles 5 fois plus longues et 3-4 fois plus larges ;
2° par les inflorescences à fleurs plus nombreuses, jusqu’à 17;.
3° par le pédicelle près de 4 fois plus long; 4° les fleurs beaucoup
plus grandes; 5° le lobe terminal du labelle non en coussin.
Curieuse espèce ayant ses affinités plutôt avec ses congénères
australiennes.
Dendrobium dalatense Gagnep., n. sp.
Herba 30 cm. et ultra alta. Caules in parle media compressi, apice
aphyli floriferique, obscure 4-anguli. Folia dislicha, ensiformia,
linearia, in uno latere 6 cm. remota, leviter falciformia, recurvaque,
4 cm. longa, 5-6 mm. lata, paullulo aeuminala, obiusiuscula, cica-
trice verlicali adapicem vaginarum,vaginis lamina destitutis, apice
deltoideis. Inflorescentia terminalis ; flores albi solitarii gemmo
squamoso 5 mm. longo, ovalo-oblongo, bracteis imbricatis, brunneis,
3 mm. longis, supremis mucronalis enali ; pedicello 1 cm. longo, pa-
tente, arcuato suffulli. — Sepalum dorsale, ovalo-triangulum, sub-
obtusum, 7 mm. longum, 4 mm. latum, 1-nervalum; sep. alleralia
triangula, oblusa, 6 mm. longa, 4 mm. lata, ad menium 13 mm. de-
currenlia, 1-nervala. Petala lanceolata, obtusa, 6 mm. longa, 2.3 lata,
3-nervata, nervo medio ramoso. Labellum longe cunéiforme, 15 mm.
longum, infra apicem 7,5 mm. latum, apice rolundum superficie
— 235 —
emarginalum, nervis numerosis subparallelis percursum. Columna
1.5 mm. longa lataque, slelidiis subnullis ægre convexis, appendice
dorsali Iriangulo brevi ; operculo conico oblique Iruncalo, mento lalo
falciforme, 13 mm. longo.
Annam : Lang-bian, à Dalat n° 40333 ( A . Chevalier).
Cette espèce paraît se rapprocher du D. scalpelliforme T. et B.,
dont elle diffère : 1° par les feuilles longues de 4 cm. seulement;
2° par les fleurs blanches; 3° par les sépales non aigus; 4° par
les pétales ni linéaires ni plus courts que les sépales ; 5° par le labellc
non crispé; 6° par la colonne jamais bicalleuse.
De la section Aporum, du groupe Hemiphylla, elle est remar-
quable par la grande distance qui sépare ses feuilles et parla lon-
gueur de son inflorescence terminale.
Dendrobium Evrardii Gagne p., sp. n.
Caules debiles, patentes ascendenlesque, 20-40 cm. longi ; radices
validi, caulium crassiludine ; vaginæ sal laxæ, ore dilaiaiæ, cum
foliis plus minusve nigro-hirsutæ. Folia lineari-oblonga, altenuato-
oblusa, apice oblique emarginata, 6-7 cm. longa, 10-12 mm. lata;
nervi crassiores 5. Inflorescenliæ ad caules foliacei enatæ, subtermi-
nales ; flores solitarii albidi, maiusculi, gemmo squamoso, oblongo
oriendi, pedicello 35 mm. longo; bracleis 3-8 mm. longis, subacumi-
natis, nigro-hirsutis. — Sepalum dorsale oblongum, acutum submu-
cronalum, 25 mm. longum, 8 mm. latum, nervis 7 anaslomosantibus ;
sep. lateralia iriangulo-acuminala, mucronata ; s. dorsale æquilonga,
æquilala, secus menlum gracilem 25 mm. decurrentia, nervis 7 anas-
tomosanlibus. Pelala laie obovala, apice rotunda, 28 mm. longa,
20-22 supra medium lata, nervis lateralibus ramosissimis. Labellum
cuneiforme-obovalum, ad medium menti insertum, 3 -lobum, 32 mm.
longum, 24 latum, margine ad apicem crenulatum, mulliner-
vium; lobis lateralibus rolundatis decurrenlibus, 10 mm. latis, lobo
terminali ambitu orbiculari, sed conspicue 2-lobulalo, 12 mm. diam. ;
nervo medio prominulente. Columna 7 mm. longa, stelidiis subdel-
loideis, margine dorsali conspicue 3-dentato, appendice dorsali mi -
noribus ; mento gracile, inflexo, 25 mm. longo.
Annam : Lang-bian, montée des Pics à 2.100 m., n° 389-
[Evrard).
De la section Nigro-hirsula, cette espèce a quelque ressemblance
avec D. longicornu, mais elle s’en distingue au premier examen
par son labelle non fimbrié, mais bilobulé au sommet. Il ne peut se
rapporter ni à D. Christganum Rchb., ni à D. Williamsoni Day
et R. ni à aucune espèce dont j’ai vu les échantillons ou lu la
description.
— 236 —
Dendrobium intricatum Gagnep., n. nov.; D. hymenophyllum
'(non Lindl.) var. cambodicum Finet; D. uniflorum Finet (non T.
et B.); D. proslralum Cost. in Bull. Mus. Paris, 1917, p. 52 (non Rid-
ley).
Caules aggregali, lereies vel sensim ad medium clavati el apicem
atlenuati, rimosi, alleri foliacei, alleri floriferi. Folia lineari-lanceo-
lala, apice acuminala acutissimaque, basi attenualo-sessilia, 5-10 cm.
longa, 10-15 mm. làla, b-nervala. Inflorescentiæ racemi latérales
brevi, 2-3-flori, pedunculo 1 cm. vix longo, bracteis 3 mm. longis,
oblongis, pedicello 15 mm. longo, floribus roseis, haud inter majori-
bus. — Sepalum dorsale ovalo-oblongum, obtusissimum, 10 mm. lon-
gum, 5 latum, 1-nervalum nervis anaslomosanlibus ; sep. lateralia
subsimilia, sed ad menlum longe (7 mm.) decurrentia. Pelala obovala,
basi atienuala, apice valde rolunda, margine denticulala, 12 mm.
longa, 6.5 lata, 6-nervata, nervis lateralibus ramosis. Labellum obo-
valum longe el angusle unguiculalum, apice rotundum, vix emargina-
lum, margine denticulalum, lolum 25 mm. longum, 10 mm. latum,
disco læniam longiluclinalem leviler prominenlem efformante ; crista
A forma ad basin unguem sita. Columna 3 mm. longa lalaque, steli-
diis ovatis, oblique emarginalis, appendice dorsali majoribus, menlo
15 mm. longo, allenuato obluso, incurvo semiorbiculari, longiiudina-
liter bicamerato, apice fistuloso ; operculo orbiculari, leviter convexo,
margine reflexo.
Cambodge : monts Camchay [Pierre]) Préacan ( Harmand ).
Cochinchine : île Phu-quoc ( Pierre ) — - Java?
Cette espèce a eu de multiples vicissitudes. Sur la foi de Pierre
qui croyait posséder le D. uniflorum dans une plante de Java,
Finet lui compara les échantillons ci-dessus et les nomma à tort
D. uniflorum T. et B.
Comparant l’échantillon de Préacan, récolté par Harmand, avec
D. hymenophyllum Lindl., il le reconnut différent de cette espèce et
le lui annexa comme var. cambodianum Finet. Ce n’est pas D. hy-
menophyllum Lindl.
Tous les échantillons, ci-dessus désignés, sauf peut-être celui
de Java, sont conspéciüques et ne sont ni D. uniflorum T. et B. ni
hymenophyllum. Ce n’est pas D. uniflorum, car celui-ci est un Apo-
rum. Ce n’est pas D. hymenophyllum qui a des grappes longues et
multiflores. Ce n’est aucune espèce à moi connue par les échantil-
lons ou la description. La forme du menton le place auprès de D. ha-
matum Rolfe, qui a des inflorescences plus floribondes, des feuilles
plus larges, des sépales d'autre forme, des pétales aigus, un labelle
environ 2 fois plus court, un menton épais et obtus.
— 237
Dendrobium langbianense Gagnep., n. sp.
Herba nana, 5 cm. alla. Caulis 15-20 mm. allus, vaginis foliaceis
3-4 vestitus, infloresceniiis 1-3, axillaribus coronaius. Folia 4-6, li-
neari-oblonga, apice leviter emarginala, 1-3 cm. longa, 3-5 mm. lata,
intermedia majora. Inflorescenliæ 1 ,raro 3, subterminales, racemosæ
2-4 sæpe 3 cm. longæ, plurifloræ, bracleis ovato-acutis, 2-2.5 mm. lon-
gis, pedicellis 4.5 mm. longis, ereclis deinde patenlibus vel reflexis,
floribus 4-5 pallidis, 1 cm. diam. Sepalum dorsale lineare, acutissi-
mum, 8 mm. longum, 2 mm. latum, b-nervalum, laleralia simillima
sed secus mentum decurrentia. Pelala lanceolala, acuta, 7 mm. longa,
2 mm. lala, b-nervala. Labellum ovalo-lanceolalum, basi cunealum,
9 mm. longum, 5 mm. lalum, haud lobalum, margine regulariler
grosseque dentalum; disco longitudinale, 3-nervato, nervis leviter ad
apicem divaricalis, abrupte ad lerliam parlem supremam desinenli-
bus. Columna brevis, stelidiis obluso-emarginalis, appendice dorsali
brevibus, operculo convexo, haud valde prominente, menlo 5.5 mm.
longo.
Annam : Lang-bian, n° 1936 ( Eberhardt ).
Cette espèce ressemble beaucoup à D. porphgrochilum Lindl.
mais s’en distingue : 1° par le labelle fortement denté, ovale lar-
gement, à 3 nervures sur la zone médiane; 2° par les sépales
5-nervés; 3° par les gaines inférieures pourvues d’un limbe foliaire
comme les autres. Par l’aspect, elle semble une forme naine du
D. eriæflorum Griff., mais les pétales ne sont pas linéaires et le
labelle n’est pas nettement trilobé. Au lieu que- le labelle soit
tronqué dans notre espèce, il est plutôt un peu aigu.
Dendrobium nhatrangense Gagnep., n. sp.
Rhizoma repens, gracilis, ad nodos radices caulesque emillens.
Caules graciles, leretes, foliacei vel aphylli, 20-30 cm. longi; vaginæ
laxæ, strialæ, purpurascentes. Folia 3-7, ad apicem sislentia, 15-
20 mm. distanlia, linearia graminiformia, longe acuminato- acuta,
basi atlenuata subsessilia, 5-7 cm. longa, 6-8 mm. lata, nervis striata.
Inflorescentiæ flores solitarii, ad apicem caulium aphyllorum siti,
vagina orientes, rosei, sat minuti, pedicello b mm. longo. — Sepalum
dorsale oblongum, obiusum, 10 mm. longum, 3 mm. latum, b-nerva-
lum ; sep. laleralia triangulo- acuta, 11 mm. longa, 4 lala, ad mentum
10 mm. decurrentia, b-nervala. Pelala linearia, 11 mm. longa,
2.5 supra medium lata, 3-nervata. Labellum sublrilobum vel rhom-
beum, unguiculatum, apiculato-obtusum, 12-13 mm. longum,
7.5 mm. latum, supra piloso-papillosum, margine sinualum. Colum-
na 2-5 mm. longa, stelidiis triangulo-sinuosis, appendice dorsale ma-
joribus, menlo 10 mm. longo, inflexo, subaculo, labellum ad lerliam
Bulletin du Muséum, 2° s., t. Il, 1930.
16
— 238 —
parlem supremam gerenle; operculo prominens obluso, 1.5 mm.diam.
1 mm. alto.
Annam : n. de Ninh-hoa, versant S. E. du massif de la Mère et
l’Enfant, prov. Nhatrang ( Poilane ).
Cette espèce nouvelle appartient au sous-genre Graslidium et à
la section Anguslifolia. Elle diffère du D. Cathcartii Hook : 1° par
la présence des fleurs sur des tiges aphylles; 2° par des feuilles acu-
minées, non lobulées au sommet; 3° par les ileurs rosées; 4° par
le labelle non oblong-lancéolé et sans carène médiane; 5° par les
stélidies à la fois acuminées et flexueuses.
Dendrobium oxyanthum Gagnep., n. sp.
Herba 40-100 cm. alla, rupicola vel epiphytica. Caules ægre ad
imam basin bulbosi, supra subcylindrici, vel ad medium leviler incras-
sati, foliosi, vel aphylli florigerique ; vaginis apice sat aperlis subin-
fundibuliformibus. Folia oblongo-lanceolata, basi allenuata, apice
longe acuminata, acuta ( haud biloba), 6-9 cm. longa, 12-17 mm. lata,
membranacea. Inflorescenliæ latérales, racemosæ, 3-4 cm. longæ,
rigide flexuosæ, bracieis lanceolato-aculis, 5 mm. longis, persistenti-
bus, palenlibus vel reflexis ; pedicello cumovario 14 mm. longo, ereclo ;
floribus 2-8, 15-20 mm. longis, violaceis, odore pergrato. — Sepalum
dorsale triangulo-acuminatissimum, 17 mm. longum, 5 mm. latum,,
7 -nervalum, laleralia subsimillima, sed basi ad mentum clecurren-
tia, 12 mm. lata, 1-nervata. Pelala lanceolata, acuminatissima
15 mm. longa, 4 mm. lata, 5 -nervala. Labellum breviter unguicula-
tum, rhomboideum, abrupte acuminatissimum, subtrilobum, inlus
tenuiter papillosum, 15 mm. longum, 7-8 latum, disco transversali
inter unguem et laminam elevalo. Columna valida, slelidiis amplis,
apice subbilobis, denticulalis ; operculo milreformi, bilobo, papillis
cryslallino ; menio lato, 8-9 mm. longo, obtuso.
Annam : col des Nuages, près Tourane, n° 7937; massif de
Dong-che, prov. Quang-tri, n° 10620 (Poilane).
De la section Pedilonum, du groupe GlomePaia, cette espèce
paraît devoir se placer auprès des D. violaceum Kranzl., cyanocen-
trum Schlecht., xanthomeson SchlechL, V ictoriæ-Reginæ Loher,
cavipes J. -J. Sm. dans la classification de Krænzlin. Elle est très
remarquable par ses sépales, pétales, labelle, tous finement acumi-
nés; de là, son nom.
Dendrobium Rivesii Gagnep., n. sp.
Caules erecti, basi ægre bulbosi, conspicue ad medium fusiformes,
40-50 cm. alti, leviter sulcati, vaginæ sat laxæ, scariosæ, fragiles.
Folia lineari-lanceolala, basi allenuata, sessilia, apice acuminato-
— 239
acuta, 8-11 cm. longa, 12-14 mm. lata, 1-nervala. Inflorescenliæ
racemus 7 cm. et ultra longus, sublerminalis, braciealus, bracleis
10-15 mm. longis, ovato-oblongis, pedicello 3-4 cm., floribus aurantia-
cis, 4 cm. diam. — Sepalum dorsale oblongo-lanceolalum, obtusum
20 mm. longum, 5 latum, b-nervalum ; s. lateralia triangula, 25 mm.
longa, 5 ad basin lata, acuminalo- acuta, b-nervata. Pelala obovato-
lanceolata, 23 mm. longa, 7 lata, b-nervata, nervis laleralibus ramosis.
Labellum rhombeum, oblusissimum, obverse sublriangulum2 cm. lon-
gum latumque, marginibus fimbriaio-denticulalis ad basin inflexis,
tubum efformantibus, ore tenuiter ciliatum, centro alropurpureum,
basi pur pur eo striatum, disco lineis 3 prorninenlibus ornalum. Co-
lutnna 4 mm. alta, slelidiis triangulo-retusis, apice emarginalis
appendice dorsali minoribus, mento breve, 5 mm. longo, operculo
prominenie truncaio, 1.5 mm. lato altoque.
Tonkin : résidence supérieure de Hanoï; Son-La, vallée de
Nam-ma [Rives).
Cette espèce doit être placée dans la section Crumenala. Par son
labelle simple, elle est voisine des D. papilio, plebejum, gedeanum
d’après le travail de Krænzlin in Pflanzenreich. Je n’ai pu la rap-
porter à aucune des espèces contenues dans l’ouvrage, à aucune
de celles nombreuses qui ont été publiées depuis lors (1910).
Dendrobium, subterrestre Gagnep., n. sp.
Herba 15-20 cm. alta. Caulis uniarticulatus, apice bifoliatus flori-
ferusque. Pseudobulbus cglindricus vel cylindro-conicus, 5-13 cm.
sæpe 7 cm. longus, basi vaginis deltouleis, aphyllis, fragilibus mox
evanescenlibus vestitus. Folia terminalia 2, in petiolum 1-2 cm. lon-
gum altenuata, apice altenualo-obiusa, oblonga, sublanceolala,
9-10 cm. longa, 2-3 cm. lata, firma, subcharlacea, nervis 2-3 mm.,
remolis striata. Inflorescentiæ'sublerminales, infra folia ex gemmo
squamoso nascentes, 11-13 cm. longæ, racemosæ, mullifloræ, bracleis
15 mm., supremis 7, longis, oblongo-obtusis, membranaceis, palen-
libus, pedicellis 2 cm. longis, ascendentibus, floribus 10-12, 15 mm.
et ultra diam. Sepalum dorsale ovato-lanceolatum, obtusum, 9 mm.
longum, 3 mm. latum, b-nervatum ; lateralia triangula, acuta, b mm.
longa, 3 mm. lata, secus menlum decurrentia, b-nervata. Pelala lan-
ceolato-oblusa, 3-nervata, nervis lateralibus ramosis, 7,5 mm. longa
2,6 mm. lata. Labellum 4 mm. unguiculalum, abrupte ovalum, tri-
lobum, lobis lateralibus semi-orbicularibus, 2,4 mm. latis, lobo ler-
minali semi-orbiculari, inconspicue emarginalo, 4 mm. lato, disco
lamellis longiludinalibus undulatis conslilulo. Columna 3.5 mm.
longa, slelidiis amplis apice rolundatis appendicem dorsalem æquanli-
bus ; operculo convexo, 4-locellato, polliniis per paria 4 globosa ferru-
minatis.
Cochinchine : petite pagode de Ba-scu, prov. Tay-ninh sur les
détritus, sur les rochers ou arbres moussus, n° 285 {A. Regnier).
De la section Dendrocorgne, du groupe Speciosa, cette espèce se
place non loin de D. speciosum Sm. Mais elle diffère du D. specio-
sum, qui a le lobe moyen du labelle aigu, du D. delicatum Bailey,
qui l’a bilobé, du D. falcoroslrum Fitzg. qui le porte en bec recourbé.
La plupart des espèces de la section Dendrocorgne sont austra-
liennes.
— 241 —
Sur les cellules a tanin du Gynophore d’Aracliide,
par M. W. Russeli, (1).
On sait que chez l’Arachide ( Avachis hijpogea L) l’ovaire est
inséré sur une protubérance qui après la fécondation éprouve une
élongation rapide, se recourbe et pousse l’ovaire dans le sol où il
complète sa croissance pour se transformer en fruit. Cet axe à
géotropisme positif improprement considéré parfois comme un
pédoncule floral a reçu le nom de gynophore.
La structure du gynophore est connue dans ses grands traits (2)
mais certains détails semblent avoir échappé à l’attention des ana-
f1) Travail fait an Laboratoire à' Agronomie tropicale du Muséum dirigé par M. A. Che-
valier. Les échantillons étudiés provenaient du Jardin de Culture du Muséum.
(2) jypie _a. Stochton Pettit : Arachis hypogea ( Memoi/s of the Torrey botanical
club, pp. 275-296, 1893). — Waldron : The pea nut, its history, histology, physiology
( Contribution from the botanical Laboratory of the university of Pensylvania, 1919).
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 2, 1930.
\
— 242 —
tomistes. Parmi les particularités qui n’ont pas, croyons-nous,
été signalées, il en est une qui nous a paru intéressante; elle a trait
à l’évolution de l’appareil sécréteur. L’Arachide comme beaucoup
d’autres Papilionacées possède un système sécréteur; celui-ci,
dans le gynophore, est formé de files de cellules tanifères situées
à la pointe des faisceaux libero-ligneux. Ces cellules tanifères
sont tantôt isolées, tantôt groupées par 2-4. Leur diamètre moyen
Fig. 2.
est de 35 microns et leur hauteur d’environ 200 microns.
La longueur d’une file sécrétrice dépasse le plus souvent 2 milli-
mètres.
Quand on fait une coupe dans un gynophore en voie d’élon-
gation, les cellules à tanin se distinguent nettement des cellules
ordinaires par leurs dimensions plus grandes et leur paroi plus
épaisse.
Si au contraire on étudie un organe adulte, les cellules à tanin
ne sont presque plus reconnaissables; les cellules du parenchyme
ambiant, primitivement plus petites qu’elles, ont considérablement
accru leurs dimensions et ce faisant ont écrasé les cellules à tanin
en partie vidées de leur contenu.
— 243 —
Les cellules sécrétrices du gynophore d’Aracliide paraissent, on
le voit, ne jouer qu’un rôle transitoire; au début de la croissance
de l’organe elles se développent plus rapidement que les autres,
se gorgent de tanin, puis plus tard perdent leur activité fonction-
nelle pendant que leurs voisines au contraire ont leur vitalité aug-
mentée.
Le Gérant,
J. Caroujat.
TOURS. — IMPRIMERIE RENÉ ET PAUL DESLIS, 6, RUE GAMBETTA. — 2-5-1930.
SOMMAIRE
Actes administratijs : Pages.
Nomination de M. A. Mouquet comme Chevalier de la Légion d’honneur 173
— de M. Quéva comme chargé des fonctions de Garçon de Laboratoire à la
Chaire de Physique végétale 173
— de M. Poulmaire comme Garçon de Laboratoire stagiaire au Muséum 173
— de M. Sézac comme Surveillant militaire titulaire 173
— de M. Billion comme Garçon de Galerie stagiaire au Musée d’Ethnogra-
phie du Trocadéro i 173
Mise de M. R. Benoist à la disposition du Ministère des Affaires Étrangères . . . 174
Missions obtenues par MM. A. Gruvel, Besnard, le Dr Arnault, Ch. Albin,
Mme Guy Babault, L. Démangé, Méquignon, G. Hamel 174
Nomination de M. Prouteaux comme Correspondant du Muséum 174
Compte rendu par M. J. Berlioz de sa mission au Canada et aux États-Unis. . 174
Présentation d’ouvrages par MM. R. Anthony et F. Gagnepain 174
Dons d’ouvrages à la Bibliothèque 175 *
■
Communications :
P. Lesne. Notes sur un voyage au Mozambique accompli en 1928 et 1929 179
Dr A. Troïtzky. Des vaisseaux lymphatiques du grand sympathique et des
ganglions semilunaires du plexus solaire chez les Cercopithecidœ [Fig.] 195
P. Carié. Le Leguatia gigantea Schlegel (Rallidé) a-t-il existé? 204
Ch. Gravier. Sur une collection de Crustacés (Stomatopodes) recueillis par
Mme Pruvôt sur les côtes de la Nouvelle-Calédonie [Fig] 214
Ch. Joyeux et J.-G. Baer. Mission Saharienne Augieras-Draper, 1927-1928 :
Cestodes [Figs]. 217
Ed Lamy. Les Venus et les Tapes de la Mer Rouge (d’après les matériaux
recueillis par le Dr Jousseaume) 224
Mme A. Pruvôt-Fol. Diagnoses provisoires (incomplètes) des espèces nouvelles
et liste provisoire des Mollusques Nudibranches recueillis par M“e A. Pru-
vôt-Fol en Nouvelle-Calédonie 229‘
F. Gagnepain. Quelques Dendrobium nouveaux d’Indo-Chine 232:
W. Russell. Sur les cellules à tanin du gynophore d’ Arachide [Fig.] 241.
TIRAGES A PART.
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils
peuvent en outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre,
aux conditions suivantes : 1
25 ex. 50 ex. 100 ex.
4 pages 18 fr. 20 fr. 22 fr.
8 pages 20 fr. 22 fr. 26 fr.
16 pages 22 fr. 26 fr. 34 fr.
Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du
numéro correspondant.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
2e SERIE — TOME II
N° 3 — Mars 1930
MASSON ET Cie, ÉDITEURS
LIBRAIRES DE D'ACADÉMIE DE MÉDECINE
120, Boulevard Saint-Germain, PARIS- VIe
AVIS.
Le Bulletin du Muséum étant une publication mensuelle, destinée essentiellement
à de courtes notes permettant des prises de date, son impression doit être rapide :
MM. les Auteurs sont donc instamment priés, dans l’intérêt général, de vouloir bien
accepter la réglementation suivante :
L’ensemble des notes de chaque Auteur ne peut excéder, par an, trente-deux pages.
Toutefois des pages supplémentaires pourront être accordées aux Auteurs qui s’enga-
geront à en payer les frais.
De plus, chaque volume annuel ne comprendra au maximum que quarante-deux
feuilles (de seize pages) et, en tout cas, aucun numéro ne devra dépasser huit feuilles.
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Toute remarque verbale faite en séance à propos d’une communication devra, si
son Auteur désire qu’il en soit tenu compte au Bulletin, être remise par écrit dans les
vingt-quatre heures.
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blement, ou, de préférence, dactylographiés, seulement au recto de feuilles isolées.
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tères et signes conventionnels généralement adoptés, par exemple :
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dans le manuscrit.
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trait tremblé.
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valeurs (notamment dans les listes énumératives d’espèces).
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des manuscrits seront à la charge des Auteurs.
Pour chaque référence bibliographique, on est prié d’indiquer le titre du périodique,
la tomaison, Vannée de publication, la pagination.
H est désirable que, dans le titre des notes, le nom du groupe ou embranchement
auquel appartient l’animal ou la plante dont il est question soit indiqué entre paren-
thèses.
Les Auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils sont priés
d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplémentaires qu’ils pour-
raient désirer (à leurs frais).
Les clichés des figures dans le texte accompagnant les communications doivent être
remis en même temps que le manuscrit, le jour de la séance; faute de quoi la publica-
tion sera renvoyée au Bulletin suivant.
En raison des frais supplémentaires qu’elles entraînent, les planches hors texte ne
seront acceptées que dans des cas tout à fait exceptionnels et après décision du Bureau.
Il ne sera envoyé qu 'une seule épreuve aux Auteurs, qui sont priés de la retourner
dans les quatre jours. Passé ce délai et dans le cas de corrections trop nombreuses ou
d’ordre technique, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1930. — N° 3.
#
T
255e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
27 mars 1930.
PRÉSIDENCE DE M. L. MANGIN,
DIRECTEUR DU MUSÉUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président donne connaissance des faits suivants :
M. Metman a été délégué provisoirement comme Assistant
à la Chaire de Phanérogamie (Arrêté du 4 mars 1930).
M. Roger Arnault a été nommé Commis stagiaire au Muséum
(Arrêté du 14 mars 1930).
M. Le Testu, Administrateur des Colonies, Correspondant
du Muséum, a été nommé Chevalier de la Légion d’honneur.
M. Camille Rouyer, Mlles M. et J. Vesque ont été nommés
Officiers d’Académie.
Pour célébrer le centenaire de la mort de Lamarck, la Société
Linnéenne du Nord de la France, a décidé, d’accord avec le Mu-
séum national d’ Histoire naturelle, de placer le buste offert par
le Département de la Somme en 1913, et restauré en 1928, au mi-
Bulletin du Muséum, 2° s., t. II, 1930.
17
— 246 —
lieu d’un jardin organisé sur l’emplacement même de sa maison
natale, à Bazentin.
A cette fin, la Société a ouvert une souscription internationale,
qui sera définitivement close le 15 mai 1930.
Les fonds seront reçus soit par mandat chèque postal 27-618
Lille au nom du Trésorier de la Société Linnéenne avec la men-
tion : Souscription Lamarck au talon, soit à la Banque de France
(succursale d’Amiens) au nom de la Société Linnéenne — Sous-
cription Lamarck — compte n° 2.433.
Prière d’adresser les correspondances relatives à la souscription
au Secrétaire général, 81, rue Lemerchicr, Amiens (Somme).
M. le Professeur A. Lacroix a fait, le 13 mars 1930, dans l’Am-
phithéâtre de Zoologie, une conférence, accompagnée de nom-
breuses projections, sur son dernier voyage aux Indes Néerlan-
daises, notamment sur les volcans de Java et de Sumatra.
M. P. Lesne donne le compte rendu, accompagné de projections,
de sa mission au Mozambique.
DONS D’OUVRAGES.
M. le Professeur D. Bois offre un tiré à part de son article inti-
tulé :
V « Oreopanax guatemalense » Decaisne et Planchon (« O. nym-
phæfolium » Horl .) [Extrait du Journal de la Société Nationale
d' Horticulture de France, novembre 1929].
M. F. Gagnepain dépose le travail suivant :
Recherches anatomiques sur les Thymeleacées, par M. Jacques
Leandri (Thèse de Doctorat ès Sciences Naturelles) [Extrait des
Annales des Sciences Naturelles, Botanique, 10e s., t. XII, 1930].
M. Ed. Lamy dépose deux tirés à part de ses publications :
1° Révision des « Osirea » vivants du Muséum national d'histoire
naturelle de Paris [Extrait du Journal de Conchyliologie, vol.
LXXIII, 1929];
2° Une question d'orthographe [Ibid.].
M. L. Semichon offre son mémoire intitulé :
Observations sur le tissu conjonctif viscéral de quelques Mol-
lusques Acéphales [Extrait des Annales des Sciences Naturelles,
Zoologie, t. XII, 1929].
— 247 —
M. M. André dépose les tirés à part de scs trois notes inti-
tulées :
1° La répartition géographique du Rouget en Europe ( Arachn .
Acar.) [Extrait des Comptes rendus de V Association française pour
V avancement des Sciences, Congrès de la Rochelle, 1928];
2° Les pièces buccales de la nymphe du « Thrombicula aulumna-
lis » Shaw [Extrait du Bulletin de la Société Zoologique de France ,.
t. LIV, 1929];
3° Une forme adulte du Rouget (« Thrombicula autumnalis »
Shaw) [Extrait des Comptes rendus de V Académie des Sciences,
t. 189, 7 octobre 1929].
M. P. Chabanaud offre un mémoire qu’il vient de publier :
Observations sur la taxonomie, la morphologie et la bionomie des
Soléidés du genre « Pegusa » [Extrait des Annales de V Institut
Océanographique, n. s., t. VII, fasc. VI, novembre 1929].
La Bibliothèque a reçu également les dons suivants :
De M. le Professeur A. Lacroix :
1° Guillet (Léon) : Cent ans de la vie de V École centrale des
arts et manufactures, 1829-1929. Paris, M. de Brunoff [s. d.]. In-4°,
529 p., texte illust., portraits, pl. et plans;
2° École centrale des arts d manufactures. Compte rendu des fêles
du Centenaire, 26, 27, 28 et 29 mai 1929. Paris, M. de Brunoff
[s. d.]. In-4°, 142 p., texte illust. et pl.;
3° Les Grandes industries modernes et les Centraux. Ouvrage
édité à l’occasion du Centenaire de l’École centrale des arts et
manufactures [1829-1929]. Paris, M. de Brunoff [s. d.]. In-4°,
p. limin., 295 p., texte illust.
Petit (G.) : Contribution à l'étude de la faune de Madagascar,
par G. Petit [Th. Monod, J. Risbec, Jean Roux, Ph. Dautzen-
berg]. Paris, Société d’éditions géographiques, maritimes et colo-
niales, 1929, 2 vol. in-8°, fig. et pl, ( Faune des Colonies françaises,
t. III).
*
Sergent (Edm.) : La Découverte de Laveran. Constanline , 6 no-
vembre 1880, par Edm. et Et. Sergent et L. Parrot. Paris, Mas-
son et Cie, 1929. Petit in-4°, portraits, fac-similés, pl. (1830-1930,
Collection du Centenaire de l'Algérie. Études Scientifiques. L’œuvre
médicale de la France en Algérie).
CoDAzzi,(Ricardo Lieras) : Notas adicionales sobre los minérales
y las rocas de Colombia. Edicion oflcial. Bogota, Imprenta nacio-
nal, 1929. In-8°, 51 p., pl. et cartes (Republica de Colombia. Bi-
blioteca del Museo nacional).
248 —
Gouerno delle Isole Egee. Ricerche faunistiche nelle Isole Italiane
dell'Egeo, compiute da Alessandro Ghigi, Raffaele Issel, Ales-
sandro Brian, Renato Santucci, Vittorio Citterio, Federico Al-
zani. Napoli, Stabilimento Arti Graüche « La Nuovissima », 1929.
In-8°, p. limin., 484 p., fig. et pi. (Estratto dall’ Archivio Zoologico
Italiano, vol. XII-XIII, 1928-1929, VII).
Adam (Pierre) : Sur quelques Trémalodes Dislomiens de l'homme
et des animaux communs. Rennes, lmp. de P « Ouest-Éclair »,
1929. In-8°, 107 p., fig.
Battino (M.) : Recherches sur l'huile d'argan et sur quelques
autres produits de V arganier. Paris, Le François, 1929. In-8°,
132 p., fig.
Benoit (Dr Jacques) : Le Déterminisme des caractères sexuels
secondaires du coq domestique. Étude physiologique et histophysiolo-
gique. Paris, H. Le Soudier, 1929. In-8°, pp. 217-499, fig. et pi.
Bessé (Claude) : Contribution à l'étude des graines et des huiles
de ricin. Paris, lmp. J.-M. Yan Bever, 1929. In-8°, 82 p.
Binet (Léon) : La Rate, organe réservoir. Paris, Masson et Cle,
1929. In-8°, 117 p., fig. en noir et en coul.
Cesbron (R.) : Influence de la réaction du milieu sur la germina-
tion des spores de quelques Mucorinées. Saint-Dizier, A. Brul-
liard, 1929. In-8?, 88 p.
Coisnard (J.-M.) : Recherches chimiques sur les fruits de l' « Uva-
ria Catocarpa » ( Anonacée de Madagascar). Paris, Les Presses mo-
dernes, 1929. In-8°, 99 p., fig. et pl.
Courteix (Germaine, née Penhéleux) : Contribution à l'his-
toire de la pharmacie à Nantes. Le Jardin des apothicaires. Baugé
(Maine-et-Loire), lmp. du « Pays Baugeois », 1929. In-8°, 140 p.,
fig-
David (Anna) : Recherches "expérimentales sur un Hématozoaire
du genre « Leishmania » (« L. agamæ » A. David). Paris, les Presses
Universitaires de France, 1929. In-8°, 60 p., pl. et graphiques.
Guéroult (Marcel) : Contribution à l'élude analytique de quelques
métaux de la famille du Platine (Rhodium, Iridium, Platine). Lons-
le-Saunier, 1929. In-8°, 59 p.
Lallemand (Mme S.) : Élude de l'action des rayons X sur le
développement des plantes. Strasbourg, lmp. Alsacienne, 1929.
In-8°, 234 p., fig.
— 249 —
Mathivaî: (René) : Le « Chaulmoogra » du Cameroun, suivi d'une
étude sur les graines et les tourteaux des espèces du groupe chaulmoo-
grique. Lons-le-Saunier, lmp. et lith. L. Declume, 1929. In-8°,
187 p., fig. et pi.
Picard (Paul-Robert) : Sur la composition de quelques plantes
renfermant uji glucoside à salicylate de méthyle. Le monotropiioside
et le violuioside. Lons-le-Saunier, lmp. et lith. L. Declume, 1929.
In-8°, 61 p.
Tchang (Yung-Tai) : Recherches sur l'histogenèse et Vhislophy-
siologie de l'épithélium de l'intestin moyen chez un Lépidoptère
(« Galleria Mellonella » L.). Paris, Édition du Bulletin biologique
de la France et de la Belgique, 1929. In-8°, 144 p., fig. et pl.
Auclair (Jules) : V accinalion préventive et curative du cobaye et
du lapin contre la tuberculose humaine, ses indications et ses effets
chez l'homme. Paris, Masson et Cle, 1930. In-8°, 184 p.
Davy de Virville (Ad.) : Gaston Bonnier. Laval, Imp.-Libr.
Goupil, 1923. In-8°, 6 p., portrait et planche (Extr. du Bulletin
de Mayenne- Sciences, 1922).
Davy de Virville (Ad.) : Lamarck et son œuvre. Laval, Imp.-
Libr. Goupil, 1926. In-8°, 24 p., portrait. (Extr. du Bulletin de
Mayenne- Sciences, 1924).
Davy de Virville (Ad.) : Les Origines pyrénéennes de la famille
de Lamarck. Toulouse, E. Privât, 1928. In-8°, 9 p. (Extr. du Bulle-
tin de la Société Ramond, années 1924-1926, pp. 93-97).
Gadeau de Kerville (Henri) : Les Gravures rupestres du Mail
de la mule à Créchets ( Hautes- Pyrénées ). Le Mans, Impr. C. Mon-
noyer, 1928. In-8°, pp. 317-320, fig. (Extr. du Bulletin de la Société
préhistorique française, Nos 7-8, 1928).
Gadeau de Kerville (Henri) : Mélanges entomologiques.
4e Mémoire. Rouen, Impr.Lecerf fils, 1928. In-8°, pp. 205-246, fig.
(Extr. du Bulletin de la Société des amis des sciences naturelles de
Rouen, années 1926 et 1927).
Gadeau de Kerville (Henri) : Note sur un Prolée anguillard
(« Proteus anguinis » Laur .) ayant vécu huit ans sans aucune nour-
riture. Paris, 1926. In-8°, pp. 81-84. (Extr. du Bulletin de la Société
zoologique de France, Tome LI, année 1926, N° 2).
Gadeau de Kerville (Henri) : Recherches botaniques et zoolo-
giques effectuées en 1926 et 1927 dans le cirque d'Espingo et la partie
supérieure du val du port de Vénasque { canton de Bagnères-de-Lu-
— 250 —
chon, Haute- Garonne). Rouen, Impr. Lecerf fils, 1928. In-8°,
pp. 139-203, pl. (Extr. du Bulletin de la Société des amis des sciences
naturelles de Rouen, années 1926-1927).
Gadeau de Kerville (Henri) : Recherches expérimentales sur
la dénudation de la peau entourant la base du bec chez le Corbeau
freux (« Trypanocorax frugilegus » L.). Paris, 1928. In-8°, pp. 189-
195, fig. (Extr. du Bulletin de la Société zoologique de France,
Tome LIII, 1925, N» 3).
Gadeau de Kerville (Henri) : Supplément à la liste des Oiseaux
observés à l'état sauvage dans sa propriété à Rouen. Rouen, Impr.
Lecerf fils, 1925. In-8°, pp. 89-94, fig. (Extr. du Bulletin de la Société
des amis des sciences naturelles de Rouen, Années 1924 et 1925).
Michotte (Félicien) : Etude sur l'origine de l'amiante. Paris,
Société de Propagande coloniale, 1928. In-8°, 23 p. ( Traité scienti-
fique et industriel des plantes textiles, Bulletin 1 à 3, Janvier-
Mars 1928).
Michotte (Félicien) : Les « Hibiscus » (Ketmie). Culture et ex-
ploitation. Paris, Société de Propagande coloniale, 1928. In-8°,
100 p., fig. ( Traité scientifique et industriel des plantes textiles, Bul-
letin Nos 3 à 6, Mai-Juillet 1928).
Michotte (Félicien) : Les Kapoliers et succédanés. Culture et
exploitation. Paris, Société de Propagande coloniale, 1927. In-8°,
83 p., fig. ( Traité scientifique et industriel des plantes textiles, Bulle-
tin Nos 1 à 6, Janvier- Juillet 1927).
Pawlowski (Auguste) : La Renaissance des mines métalliques
de Bretagne. Paris, J. -Charles et A. Brunet, 1929. In-8°, 111 p.,
pl. et plans.
Pellegrin (Dr Jacques) : Les Poissons des eaux douces d' Asie
Mineure. Paris, J. -B. Baillière et fils, 1928. In-8°, 3 p. (Mémoire
publié dans le tome second et dernier du Voyage zoologique d'Henri
Gadeau de Kerville en Asie Mineure et tiré à part. Notre complé-
mentaire).
Perret (Robert) : Notice explicative sur la carte géologique au
20.000e de la Vallée de Sales et du Cirque des Fonts. Paris, H. Bar-
rère, 1929. In-8°, 33 p., cartes en coul.
Seurat (L.-G.) : Exploitation zoologique de l'Algérie, de 1830
à 1930. Paris, Masson et Cie, 1920. In-4°, 708 p., fig. et pl. (1830-
1930. Collection du Centenaire de l’Algérie. Études scienti-
fiques).
— 251 —
Andrews (E.-A.) : The Mound-building Ant, « Formica exsec-
ioides » F., associated with iree-hoppers. Columbus [s. n.], 1929.
In-8°, pp. 369-391, üg. (Reprinted from Armais of lhe Entomological
Society of America, vol. XXII, N° 3).
Andrews (E.-A.) : Populations of Ant mounds [s. 1. n. d.]. In-8°,
pp. 248-257 (Rcpr. from The Quarlerly Review of Biology, vol. IV,
N° 2, June 1929).
Chalkley (Harold William) : Changes in water content in
« Amœba » in relation to changes in ils proioplasmic structure.
Dissertation... 1927 [s. 1. n. d.]. In-8°, pp. 535-575, fig. (Repr. from
Physiological Zoology, vol. II, N° 4, Oct. 1929).
Daniel (Lucien) : The Inherilance of acquired characlers in graf-
ted plants [s. 1. n. d.]. In-8°, pp. 1024-1044, fig. (Reprinted from
Proceedings of the International Congress of Plant Sciences, 2, 1929).
Dubois (Georges) : Les Cercaires de la région de Neufchâtel.
Neuchâtel, Impr. centrale, 1929. In-8°, 177 p., pl. (Thèse Fac.
Sciences Neuchâtel, 1929. Extrait du Bulletin de la Société neuchâ-
teloisedes Sciences naturelles, tome 53 [nouvelle série, tome II] 1928).
Ekman (Elisabeth) : Sludies in lhe genus « Draba ». [Upsala,
Almqvist et Wiksells Boktryckerei A;-B., s. d.]. In-8°, pp. 476-495»
fig. ( Svensk Bolanisk Tidskrift, 1929. Bd. 23. H. 4).
Farwell (Olivier Atkins) : What is « Scirpus glaucescens » willd?
[s. 1. n. d.]. In-8°, 1 p. (Reprinted from Rhodora, vol. XXXII,
Febr. 1930).
Hopkins (Dwight Lucian) : The Effecls of lhe substratum, diva-
lent and monovalent cations on locomotion in « Amœba proteus ».
[s. 1. n. d.]. In-8°, pp. 371-383, fig. (Reprinted from The Journal of
Morphology and Physiology, vol. XXXXVIII, No 2, Déc. 1929).
Jennings (H. -S.) : Genetics of the Prolozoa. The Hague, M. Nij-
hoff [s. d.]. In-8°, pp. 105-330, fig. (Reprint from Bibliographia
genelica, V, 1929).
Klan (Zdenek F.) : The History of lhe rhizone of our common
Pickerel Weed, [by] Zdenek F. Klan [&] Oliver Atkins Farwell.
[s. 1. n. d.]. In-8°, pp. 1369-1371, fig. (Reprinted from Procee-
dings of the International Congress of Plant Sciences, 2, 1929).
Lynn (W. Gardner) : A Case of delayed birlh in Agkislrodon
mokasen [s. 1. n. d.]. In-8°, 1 p. (Reprinted from the Bulletin of
the Anlivenin Instilute of America, vol. II, N° 4).
— 252 —
Mast (S. -O.) : Mechanics of locomotion in « Amœba proleus »
wilh spécial reference lo lhe factors involved in altachmenl to lhe subs-
tratum. [s, 1. n. d.]. In-8°, pp. 344-377, fig. (Reprinted from
« Protoplasma » 1929. vol. VIII, N° 3).
Metcalf (Dr Maynard M.) : An African zoogeographical puzzle.
[s. 1. n. d.]. In-8°, 2 p. (Reprinted from The Collecling net, Au-
gust 24, 1929, N° 8, vol. IV).
Pittier (H.) : Bolanical notes on, and descriptions of new and
old species of V enezuelan plants. III. Old and new species of « Eu-
phorbiaceæ ». [s. 1. n. d.]. In-8°, 12 p. (Reprinted from Journal
of lhe Washington Academg of Sciences, vol. XX, N° 1, January 4,
1930).
Pittier (H.) : The Middle American species of lhe genus « Inga ».
Rio Piedras, the Insular Experiment station, 1929. In-8°, pp. 117-
177, pl. {The Journal of the Department of Agriculture of Porto-
Rico, Oct. 1929, vol. XIII, N» 4).
Ueda (Sanpei) : History of lhe Japanese médicinal gardens.
[s. 1. n. d.]. In-8°, pp. 443-446 (From the Proceedings of lhe Impé-
rial Academg, V (1929), N° 10).
Weatherby (Jesse-H.) : Excrétion of niîrogenous substances in
the Prolozoa. Baltimore [s. n.] 1929. In-8°, pp. 375-395, fig.
(A Dissertation John Hopkins [University, 1928. Reprinted from
Physiological Zoology, vol. II, n° 3, July 1929).
COMMUNICATIONS.
Reptiles et Batraciens recueillis par M. Monod
au Cameroun,
par M. F. Angel.
Chamaeleon paruilobus Boulgr. — 4 ex. (2 cT , 2Q).
Chamaeleon Oweni Gray — 1 ex. Nwini.
Hemidadylus Brooki Gray — 4 ex. G. de Batanga.
Hemidaclylus slellalus Boulgr. —3 ex. Nord du Caméroun.
La coloration varie chez les 2 spécimens adultes.
L’un d’eux présente des bandes transversales, brun foncé, dis-
sociées en taches isolées, tandis que chez l’autre ces bandes man-
quent totalement et sont remplacées par des petites taches brunes
disposées irrégulièrement sur un fond rosé. Chez tous, les tuber-
cules, d’un blanc pur, disséminés sur le tronc, sont bien marqués.
Tarenlola senegalensis Boulgr. — 2 ex. Nord du Caméroun.
A notre connaissance, cette forme ne nous paraît pas avoir été
signalée du Caméroun. Boulengcr, dans son Catalogue, donne
comme provenance : Sénégambie. Nieden ne la mentionne pas
dans son travail (1). Cette capture dans le N. du Caméroun in-
dique, pour cette espèce, une aire de dispersion vers l’Est assez
considérable.
La coloration de l’exemplaire adulte est la suivante : Au-dessus
brun jaunâtre clair avec des taches brunes assez symétriques, pla-
cées ainsi : sur les côtés et le derrière de la tête, une bande brune
partant de la narine, traverse l’œil, longe la région temporale et
rejoint la bande du côté opposé en formant un co. Sur le cou, une
bande transversale brune bordée en arrière d’une ligne blanche.
Sur le dos, la 'teinte foncée circonscrit des régions blanchâtres,,
principalement sur le milieu de la ligne vertébrale où une tache
arrondie plus claire est d’autant plus visible que le spécimen est
plus jeune. Queue barrée de 7 bandes brunes qui sont plus larges-
(x) Die Fauna der deutschen Kolonien, Berlin, 1910. Reihe I. Kameroun.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 3, 1930.
— 254
que la teinte claire qui les sépare. Membres avec traces de barres
transversales foncées. Face inférieure blanc jaunâtre uniforme.
Agama colonorum Daud. — 1 ex.
Mabuia Raddonîi Gray. — 1 ex.
Mabuia polyiropis Boulgr. — 1 ex.
Longu. totale : 344 millimètres, queue : 233.
Mabuia maculilabris Gray. — 2 ex. Prov. Banyo.
34 écailles autour du milieu du corps.
Rana crassipes Buch. et Pet. — - 9 ex. provenant de Bongola,
Mabiongo, Bipindi, Nyabenan.
Rana albolabris Hallow. — 2 ex. Bipindi, Lac Manuyomba.
Hylambales rufus Reich. — Akak.
Rappia aculirostris Buch. et Pet. — 1 ex. Lac Manuyomba.
Phrynobatrachus nalalensis Smith. — 1 ex. Tschamba.
Bufo latifrons Boulgr. — 7 ex. Koussai.
Chez 3 échantillons, les parotoïdes sont bien distinctes, tandis
qu’elles ne le sont pas chez les 4 autres.
Concernant cette espèce, nous pensons, comme l’a déjà fait
Mocquard (x), qu’elle pourrait ne représenter qu’une variété de
Bùfo regularis dont elle est extrêmement voisine.
Xenopus Clivii Peracca. — • 3 ex. Manga, Ebotro.
D’abord signalée de l’Erythrée, cette forme a été retrouvée au
Caméroun et mentionnée par Nieden. Les 3 échantillons présents
confirment l’extension, vers l’Ouest, de l’habitat de l’espèce.
La distance interorbitaire ne contient que 2 fois le diamètre de
l’œil. — Sur la teinte brune de la face supérieure, on distingue
(dans l’alcool) une tache triangulaire très allongée, dont la base
se trouve entre les 2 yeux et le sommet, plus ou moins avancé sur
la région médio-dorsale. Une légère bande, plus claire que le fond,
précède la tache foncée, en allant comme elle d’un œil à l’autre.
Face inférieure jaunâtre, piquetée ou marbrée de brun plus
foncé.
Ces 3 spécimens ont été capturés, avec 2 têtards à la première
période de leur développement, qui, peut-être appartiennent à la
même espèce.
Xenopus calcaralus Buch. et Peters. — Campo.
La collection renferme d’assez nombreux têtards dont certains
nous semblent devoir appartenir à Rana albolabris Hallow. et à
Gampsosteonyx Batesi Boulgr.
(fi Bulletin du Muséum , Paris, 1902, p. 417.
— 255 —
Description de Poissons nouveaux de Chine,
par M. Hsien Wen Wu.
Cette note contient les descriptions de trois poissons nouveaux
provenant de Chine étudiés par moi dans le Laboratoire d’ichthyo-
logie du Muséum d’histoire naturelle de Paris sous la direction et
la surveillance de M. le Professeur Louis Roule à qui j’exprime
mes remerciements.
Famille des SILURIDAE.
Parasilurus asotus var. longus var. n.
B. 14; D. 5; P 1/13; V. 13; A. 73 à 77.
Hauteur du corps comprise 8,8 à 9, 2 fois, longueur de la tête
4,6 à 4,9 fois, longueur de la région caudale, 1,6 fois dans la lon-
gueur sans la caudale. Largeur de la tête 1 ,2 à 1,4 fois, diamètre
de l’œil 8 à 8,9 fois, espace interorbitaire 2,1 à 2,3 fois, longueur du
museau 4 à 4,2 fois comprise dans la longueur de la tête.
Tête déprimée, couverte de peau douce et plus large que haute,
face supérieure un peu arquée.
Fig. 1. — Parasilurus asotus var. longus var. n.
Corps bien allongé. Région caudale bien comprimée. Museau
arrondi en avant. Bouche supérieure et arquée, mâchoire inférieure
proéminente. Dents des mâchoires et du vomer villiformes, en
bandes transversales, bande vomérienne en forme de croissant,
sans interruption. Narines de chaque côté situées supérieures, éloi-
gnées l’une de l’autre, l’antérieure rapprochée de la lèvre supérieure
•et la postérieure se trouvant à égale distance du bord antérieur de
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 3, 1930.
256
l’œil et de la narine antérieure. Œil elliptique, latéral, antérieur,
au-dessus de l’angle de la bouche diamètre, compris 3,5 fois dans
l’espace interorbitaire. 4 barbillons, la paire maxillaire arrivant
au delà du bout de l’épine pectorale et 3 à 5 fois plus longue que
la paire mandibulaire. Chaque rameau de la mâchoire inférieure
avec 9 à 10 très petits pores.
Membranes branchiales séparées et aussi libres de l’isthme.
9 branchiospines courtes à la partie inférieure de l’arc antérieur.
Dorsale très petite sa hauteur contenue 2,6 à 2,8 fois dans la lon-
gueur de la tête, située à l’égale distance de la base de l’épine pec-
torale et de l’orifice cloacal. Sans adipeuse. Pectorale n’arrivant
pas à la base de la ventrale, l’épine très forte, 2 /3 de sa nageoire
et 2,5 à 2,8 fois dans la longueur de la tête, le bord antérieur de
l’épine avec fins denticules, la moitié terminale du bord posté-
rieur armée des plus fortes dents. Ventrale un peu pointue, dé-
passant l’origine de l’anale. Papille anale présente. Anale allongée,
ajoutant à la caudale, rayons postérieurs égalant à la moitié de la
longueur de la caudale qui est arrondie. Ligne latérale droite.
Spécimen dans l’alcool avec les faces supérieures de la tête, du
tronc et toutes les parties de la queue sont brunes noires, les faces
inférieures de la tête et du tronc sont blanches, mais l’autre spéci-
men avec les parties inférieures de la queue et du tronc marbrées.
Deux spécimens, longueur sans la caudale 250 et 265 milli-
mètres recueillis dans le ruisseau de la montagne de Tian-Tai, pro-
vince de Tchekiang.
Cette variété est voisine de Parasilurus asolus (L.) typique et
s’en distingue par un plus long corps, des plus longues épines
pectorales et les denticules du bord postérieur de l’épine pecto-
rale.
Dans cette localité, je n’ai pas trouvé le P. asoius (L.) typique,
mais j’ai trouvé beaucoup de Silurus bedfordi Regan.
Famille des AMBLYCEPIDAE.
Amblyceps marginatoides sp. n.
B. 12; D 1/6; P. 1 /7 ; V. 6 ; A. 14.
Longueur de la tête 4,1 à 4,7 fois, hauteur du corps 7,5 à 9,
4 fois, longueur de la région caudale 2,2 à 2,5 fois dans la longueur
sans la caudale. Largeur de la tête 1,3 fois, diamètre de l’œil 13
à 15 fois, longueur du museau 3,3 à 3,7 fois dans la longueur de la
tête. Corps et tête déprimés. La face supérieure de la tête couverte
de peau douce. Les faces inférieures du corps et de la tête sont
horizontales. Région caudale bien comprimée. Bout du museau
presque tronqué. Bouche terminale, très large, la mâchoire infé-
rieure un peu plus longue que la supérieure. Lèvres larges, faible-
ment papilleuses. Dents des mâchoires villiformes, en bandes,
bande maxillaire 4 fois plus large que longue. Palais édenté. Œil
très petit, supérieur, situé à 1 /3 antérieur de la tête. Narines de
chaque côté éloignées. Celle postérieure avec un barbillon et celle
antérieure tubulaire, la distance entre l’une et l’autre égalant à la
distance du bout du museau à la narine antérieure. 8 Barbillons,
la paire maxillaire arrivant au milieu de la pectorale, avec les bases
enflées et sont pénétrées par les bouts des os maxillaires. Une
membrane étendue de la base du barbillon maxillaire à la lèvre
inférieure. La longueur du barbillon nasal égalant la région post-
orbitaire de la tête. Barbillons mandibulaires arrangés en une
jigne oblique près de chaque côté de la tête; la paire externe plus
longue que l’interne, arrivant au tiers postérieur de l’épine pecto-
rale. Les épines pectorale et dorsale petites, cachées sous la peau,
sans denticules, moins longues que la 1 /2 hauteur de sa nageoire
respectivement. Dorsale commençant plus près de la base de la
pectorale que de celle de la ventrale, presque à égale distance du
bout du museau et de l’origine de la nageoire adipeuse. Pecto-
rale n’arrivant pas bien à la fin de la dorsale. Ventrale commençant
presque à égale distance du bout du museau et de la racine de la
caudale (chez plus jeune spécimen plus près du bout du museau),
son bout arrivant au delà d’orifice cloacal où il n’y a pas de papille
anale. Adipeuse plus longue que l’anale et son origine un peu en
arrière de celle de l’anale. Origine de l’anale éloignée de l’orifice
cloacal. Caudale tronquée. Les côtés inférieurs et supérieurs du
pédicule caudal avec expansions de peau, la supérieure est plus
ou moins confluente avec l’adipeuse. Ligne latérale absente. Mem-
branes branchiales séparées jusqu’au menton, aussi libre de
l’isthme.
Spécimens dans l’alcool, le dos brun, abdomen pâle, toutes les
nageoires, l’adipeuse exceptée, avec bords blancs.
— 258 —
Deux spécimens, longueur sans la caudale 94 et 107 millimètres
recueillis de la Province du Sé-Tchuan.
Cette espèce se distingue de Amblyceps marginatus Günther par
son corps moins haut, son œil plus antérieur, son épine de là pecto-
rale aplanie, et sa bande maxillaire des dents plus large.
Famille des COBITIDAE.
Botia tientainensis sp. n.
D. 8; V. 8; A. 7; P. 13.
Longueur de la tête 4,3 fois, hauteur du corps 4,8 fois dans la
longueur sans la caudale. Longueur du museau 2,7 fois, diamètre
de l’œil 9,5 fois espace interorbitaire 3,3 fois dans la longueur de la
tête.
Corps comprimé, Profil supérieur bien arqué en avant de la dor-
sale, profil de l’abdomen presque horizontal. Espace interorbitaire
arqué et étroit. Bout du museau pointu. Œil dorso-latéral, avec
bord libre, plus près du bord du museau que de l’angle supérieur
de l’orifice branchial. L’épine suborbitaire dirigée en arrière, son
extrémité au-dessous du centre de l’œil.
Les narines de chaque côté de la tête sont contiguës, plus près
du bord antérieur de l’œil que du bout du museau. Bouche infé-
rieure, en forme dç croissant. 6 barbillons, 4 au bout du museau,
sans mandibulaire, la paire maxillaire la plus longue, 2 fois plus
longue que le diamètre de l’œil. Membranes branchiales con-
fluentes avec le large isthme. Pectorale un peu plus longue que la
ventrale, celle-ci éloignée de celle-là. Dorsale située au-dessus de
la ventrale, son origine près de la racine de la caudale que du bout
du museau. Extrémité de la ventrale arrivant juste à l’orifice cloa-
cal qui est éloigné de l’origine de l’anale. Anale courte son origine
située à égale distance de la base de la ventrale et de la racine de
la caudale. Pédicule caudal plus long que haut, sa longueur con-
tenue 1,2 fois dans la longueur de la tête, sa hauteur comprise
1,5 fois dans la même dimension. Caudale un peu tronquée. Ligne
latérale droite, un peu courbée au-dessus de la moitié antérieure
de la pectorale. Écailles très petites, plus ou moins régulières,
23 rangs de l’origine de la dorsale à la ligne latérale, 23 rangs de la
ligne latérale à la base de la ventrale. Tête nue. Chaque nageoire
pectorale et ventrale avec un petit clapet sur la base.
Spécimen dans l’alcool uniformément gris olive, abdomen blanc,
origine de la dorsale et de l’apercule sombres; racine de la caudale
avec sombres bandes ondulées.
Un spécimen, longueur 82 millimètres sans la caudale, recueilli
dans le ruisseau de la montagne de Tien-Tai, province du Tche-
kiang.
Cette espèce se distingue de Bolia praili Günther par la dorsale
située plus près de la racine de la caudale, la tête plus courte, l’es-
pace interorbitaire plus étroit, 6 barbillons, etc
Sur la taxonomie des Soléidés du Nouveau-Monde,
par M. Paul Chabanaud,
Correspondant du Muséum.
Dans une note récemment publiée par Copeia (1), mon savant
confrère de l’Université de Stanford (Californie), M. George
S. Myers formule, en des termes de la plus parfaite courtoisie, di-
verses critiques sur la nomenclature dont j’ai fait usage au cours
d’une étude préliminaire sur les Soléidés du Nouveau Monde (2).
Selon M. Myers, mon genre Achirus doit céder la place au genre
Trinecles Rafinesquc 1832, dont le type est Trinedes scabra Ra-
fmesque 1832, synonyme de Achirus fasciatus Lacépède 1802;
tandis que le genre Bæosioma Bean 1882, tel que je l’ai adopté, doit
être remplacé par Achirus Lacépède 1802, avec, pour type, Achi-
rus achirus Linné 1758, synonyme de Solea Gronovii Günther 1862.
A l’appui de cette thèse, M. Myers a eu, sur ma demande, l’ai-
mable obligeance, dont je lui sais infiniment gré, de me communi-
quer les renseignements que voici, en substance :
La description de Trinedes scabra est contenue dans une lettre
de Rafinesque au baron Cuvier, datée de mars 1831 et dont la tra-
duction est imprimée dans The Atlantic Journal and Friend of
Knowledge, 1, 1832. Le texte de cette traduction est le suivant :
« I send you, as you request, the figure, description and a specimen
of my Trinedes scabra, a new genus of flsh ncar to Achirus, found
in the River Schuylkill ; it as only three fins, dorsal, anal and
caudal. »
Tenant compte de ce que Achirus fasciatus Lacép. est la seule
espèce du groupe qui ait jamais été rencontrée dans Schuylkill,
River, ainsi que dans la région de Pensylvanic et de New-Jersey,
M. Myers estime cette diagnose, encore qu’exccssivement brève,
suffisante néanmoins pour valider la synonymie de Trinedes scabra
Raf. et de Achirus fasciatus Lacép. (3).
0) Notes on Soles related to Achirus ( Copeia , n° 171, 28 juin 1929).
(2) Révision des Poissons Hétérosomes de la sous-famille des Achirinœ , d’après les
types de Kaup, de Günther et de Steindachner (Bulletin de V Institut Océanographique,
Monaco, n° 523, 5 septembre 1928).
(3) Aucune trace de la lettre de Rafinesque, non plus que du spécimen qui en fait
l’objet, n’a pu être retrouvée au Muséum National .d’Histoire naturelle. Ces deux
documents doivent être considérés comme irrémédiablement perdus.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 3, 1930.
— 261 —
Plutôt que de surcharger la nomenclature d’un nom nouveau
dont la nécessité ne s’impose pas, mieux vaut souscrire, sans dis-
cussion et en dépit de la fragilité de sa base, à cette synonymie.
D’où il s’ensuit que, d’accord avec mon éminent correspondant,
le genre Achirus, tel que je l’ai défini (op. cit., pp. 7 et 8), devra dé-
sormais porter le nom de Trinecles Rafmesque 1832.
Parmi les reliques de l’immortel auteur du Syslema Naluræ,
pieusement conservées à Londres, au siège de la Linnean Society,
reliques dont il m’a été fait les honneurs avec un empressement
dont je suis heureux de témoigner ici ma gratitude au Président
et aux membres de cette illustre compagnie, j’ai vu une peau
desséchée et vernie, d’une étude difficile, mais qui doit être néan-
moins tenue pour le type incontestable de Pleuronecles lineaius
Linné, Systema Naturæ, éd. 12, 1766, p. 458. Le texte porte :
« P. oc.ulis sinistris, corpore scabro nigro fasciato, pinnis pectora-
libus nullis. D. 53. P. o. V. 4,5. A. 45. C. 16 Habitat in America
septentrionali. D. Garden. Squamæ ciliares. Cauda rotundata. »
Mes propres observations ne peuvent que compléter la diagnose
de Linné : longueur totale 175 millimètres; longueur sans la cau-
dale 137 millimètres; hauteur 68 millimètres (49 0/0 de la lon-
gueur du corps) ; longueur de la tête 35 à 38 millimètres (25 à 27 0 /O
de la longueur du corps); dorsale 53; anale 40; caudale 16; pel-
vienne droite 4; écailles (en série longitudinale) 58 à 60. La peau
est déchirée à la place de la pectorale. Les cils épidermiques sont
visibles. La coloration est d’un brun jaunâtre, avec de larges
bandes verticales sombres.
D’accord avec l’opinion de Günther (1), il me semble évident
que le nombre des rayons de l’anale, indiqué par Linné, résulte de
l’addition, faite par mégarde, des rayons de la pelvienne et de ceux
de l’anale.
Inutile de souligner, une fois de plus, le lapsus « oculis sinistris »
déjà relevé par Günther.
Débarrassée de ces deux erreurs, la diagnose originale est par-
faitement adéquate au spécimen, qui est, en outre, authentifié par
la présence de deux étiquettes : l’originale de Garden et une autre,
portant, de la main de Linné, le mot « lineatus ».
Après avoir, dans l’édition 10, décrit, sur la foi de Sloane, Pleu-
ronedes lineaius comme espèce distincte de Pleuronedes achirus,
Linné rapporte, dans l’édition 12 et pour quelle raison que ce soit,
la peau dont il vient d’être question, reçue entre temps de Garden,
à Pleuronedes lineaius et révoque simultanément Pleuronedes achi-
rus 1758 en synonymie de Pleuronedes lineatus 1766.
(x) Proceedings of the Linnean Society of London, octobre 1899, p. 30.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. 11, 1930.
18
— 262 —
Rien n’exige que cette synonymie ait force de loi. Ni l’habitat,
ni la formule des nageoires de Pleuronecles achirus 1758 ne sont
compatibles avec ce que nous savons aujourd’hui de Pleuronecles
linealus 1766. C’est donc à tort, incontestablement, que Günther a
souscrit à cette synonymie, rejetée ultérieurement, et à juste titre,
par Jordan. Mais Jordan commet lui-même une confusion en écri-
vant ceci (*) : « Pleuronecles linealus Linnæus, Syst. Nat., éd. 12,
458, 1766 (on a specimen from Charleston, coll. Dr Garden — not
Pleuronecles linealus ed. 10, winch is based on Gronow) ». C’est, en
effet, Pleuronecles achirus qui, dans l’édition 10, a été décrit d’après
Gronow, et non Pleuronecles linealus, cité alors et exclusivement
sur la foi de Sloane.
Aucun doute n’est possible; nous sommes en présence de deux
espèces bien distinctes et considérées comme telles par Linné,
lors de l’édition 10, mais réunies (2) en une seule dans l’édition 12.
Le type de l’une d’elles, Pleuronecles achirus 1758, est perdu; mais
l’espèce est identifiable, du moins à titre provisoire, au moyen de la
formule de ses nageoires, eu égard à son habitat.
Pleuronecles linealus, édition 10, est-il ou non synonyme de Pleu-
ronectes linealus, édition 12? Question insoluble et oiseuse. En pos-
session du type de Pleuronecles linealus, édition 12, peu importe ce
que put être l’espèce mentionnée précédemment sous le même nom,
espèce dont Linné n’avait en 1758, aucun échantillon sous les
yeux.
Sous le nom d 'Achirus linealus, Jordan ( passim ) a, de toute évi-
dence, réuni plusieurs formes disparates.
Pleuronecles linealus Linné 1766 (éd. 12) est identique à Achi-
rus fascialus Lacépède 1802, à Solea achirus Günther 1862 (type’
examiné) et à Pleuronecles maculalus Bloch Schneider 1802 (3),
dont j’ai eu, entre temps, l’occasion d’examiner le type, à Berlin (4).
Ce type est une peau bourrée, parfaitement déterminable nonobs-
tant l’impossibilité du dénombrement exact des rayons; ceux de
la dorsale et de l’anale paraissant être en nombre quelque peu
supérieur aux données de la diagnose originale; la coloration, bien
conservée, comporte notamment les taches brunes de la face
(1) Jordan : On the Family of Achirinæ... ( University of California Publications in
Zoology, vol. 26, n° 1, 1923, p. 9).
(2) Peut-être par inadvertance, car, sans préjudice du respect dû au génial fonda-
teur de la nomenclature zoologique, la méthode de travail de Linné ne fut pas tou-
jours impeccable. — Voir, à ce sujet : Le Cerf (Fernand). Sur la validité de certains
termes génériques attribués à Linné .( Lepidoptera , fasc. 2, 1927, p. 153).
(3) Systema Ichthyologiæ, p. 157.
(4) Je renouvelle ici, à mes savants confrères allemands, les remerciements qu’il
m’a déjà été donné de leur exprimer pour la grande amabilité de leur accueil [Bull.
Soc. Zool. France, t. 54, 1929 [1930], p. 558, note 1).
— 263 —
aveugle, caractéristiques des spécimens septentrionaux de cette
espèce. La mention d’origine, « Habitat ad Tranquebariam », est
évidemment erronée.
En ce qui concerne le genre Achirus Lacépède, je ne saurais sous-
crire à l’opinion de Jordan, opinion que fait sienne M. Myers et
suivant laquelle ce genre aurait pour type, par tautonomie, Pleu-
ronecles achirus Linné 1758; ce genre Achirus ayant, selon M. Myers,
pour synonyme le genre Bæostoma Bean 1882, auquel j’ai donné
droit de cité.
Lacépède (1) a composé le genre Achirus, dont il est incontesta-
blement l’auteur, des espèces suivantes : 1, Achirus barbalus ;
2, Achirus marmoralus ; 3, Achirus pauoninus ; 4, Achirus fascia-
ius; 5, Achirus bilineatus ; 6, Achirus ornatus.
Les 4 premières espèces forment un premier sous-genre, carac-
térisé par la position des yeux sur la face droite du corps (2); les
2 espèces suivantes, dont les yeux sont placés sur la face gauche,
n’appartiennent pas à la famille actuelle des Soleidæ.
On peut admettre la synonymie, proposée par J. -R. Norman (3),
de l’espèce n° 1, Achirus barbalus, impossible à reconnaître, avec
l’espèce n° 2, Achirus marmoralus, laquelle, prenant dès lors le pre-
mier rang, doit être considérée comme le génotype. Or Achirus
marmoralus et pauoninus ont été classés par Günther (4), dans son
genre Pardachirus, de création malencontreuse.
A moins de refuser la qualité de génotype à l’espèce décrite en
tête d’un genre, ou (ce qui est le cas actuel) à la seconde espèce,
si la première est d’une identification incertaine, et, bien entendu,
sauf précisions contraires de la part de l’auteur, Achirus fascialus
ne saurait, à aucun titre, être considéré comme type du genre
Achirus Lacépède. Ce genre, ainsi que l’a parfaitement compris
Kaup (5), doit être essentiellement composé des 3 premières es-
pèces décrites sous ce nom générique par Lacépède; les autres
devant en être séparées pour cause d’incompatibilité morpholo-
gique. Ainsi le genre Pardachirus Gthr 1862 est-il exactement
synonyme du genre Achirus ( stricto sensu) Lacépède 1802.
En adoptant la manière de voir de Jordan, M. Myers en arrive à
cette solution inadmissible : un genre Achirus ( — Bæostoma mihi)
P) Histoire naturelle des Poissons, tome 4, an X (1802), p. 658 et seq.
(2) Lacépède caractérise encore ce premier sous-genre par « la nageoire de la queue
fourchue ou échancréë en croissant... »; indication qui ne peut résulter que d’une con-
fusion ou de l’étude de spécimens détériorés, la nageoire caudale n’ayant une telle
forme chez aucun représentant vivant de l’ordre des Heterosomata. ■
(3) Records Indian Muséum , 30, pt. 2, 1928, p. 186.
(*) Catal. Fish., 4, p. 478 (1862).
(5) Archiv für Naturgeschiciite, 24, 1, 1858, p. 102.
— 264 —
exclusivement composé d’espèces dont aucune n’a été envisagée
par Lacépôde, créateur du genre !
Tout bien pesé, on peut admettre, avec Jordan, la synonymie de
Pleuronedes achirus Linné et de Solea Gronovii Günther 1862;
faute de quoi le nom proposé par Günther devrait céder la place au
Pleuronedes nigricans Bloch Schneider 1801 (1), dont j’ai aussi
examiné le type, à Berlin. La formule des nageoires de ce type,
erronée dans la description originale, est la suivante : dorsale 69;
anale 51; caudale 15; pectorale droite 2, gauche 1; pelviennes
(chacune) 5.
Dans l’impossibilité d’obtenir la communication des deux
types de Bæosloma brachiale Bean et sans préjudice de la consi-
dération légitimement due à la science de M. Barton A. Bean,
j’avais fondé le sous-genre Analhyridium en prévision du cas où, ce
Bæosloma brachiale ne pouvant être conservé comme génotype,
le terme générique Bæosloma serait nécessairement rayé de la no-
menclature. Si la synonymie de ces deux spécimens est bien telle
que je la suppose ( = Solea Gronovii Gthr), il va de soi que le terme
Analhyridium doit disparaître; dans le cas contraire, c’est Bæos-
loma qui devrait être remplacé par Analhyridium.
Mieux vaut d’ailleurs, dans un but de simplification, élever au
rang de coupe générique mon sous-genre Catathyridium, lequel
constitue, plutôt qu’il n’en dérive, un rameau parallèle au sous-
genre précédent ( Analhyridium ). Ces deux genres, Bæosloma et
Catathyridium, différant l’un de l’autre parla position de la fenêtre
ouverte dans le septum interbranchial. A noter cependant la simi-
litude de position dorso-caudale de cette fenêtre dans le genre
Bæosloma ( sensu stricto ), et dans le genre Hderomycleris Kaup (2),
le seul connu de la sous-famille des Soleinæ, qui présente une per-
foration de ce septum. Le cas des Bæosloma affecte donc un carac-
tère de généralité et, par conséquent d’ancestralité probable, qui
manque aux Catathyridium, les seuls dont la fenêtre interbran-
chiale s’ouvre dans la partie rostro-ventrale du septum.
Entre autres observations intéressantes, M. Myers, après exa-
men du type de Achirus Barnharti Jordan 1923, place, de façon
indubitable, dans le genre Bæosloma s. str. ( Analhyridium ), cette
espèce, qui se distinguerait de toutes les autres par l’absence de
pectorales. Je ne saurais trop insister sur la faible importance de
ce caractère, dans un groupe où les pectorales n’ont jamais qu’un
développement relatif; leur atrophie pouvant, dans la même en-
tité spécifique, aller jusqu’à la disparition totale, sans que cette
(9 Op. cil., p. 158.
(2) Cf. Chabanaud : Bull. Inst. Océan., Monaco, n° 500, 1927, p. 13, et Ann. Mag.
Nat. Hist. (9), 20, 1927, p. 524.
265 —
absence totale puisse être considérée comme un cas tératologique;
ces nageoires étant, par contre, susceptibles d’apparaître excep-
tionnellement sur des spécimens d’une espèce légitimement répu-
tée pour en être dépourvue (1). Présence ou absence de pectorales,
nombre des rayons de chaque nageoire, nombre des écailles, autant
de caractères essentiellement variables, chez les Soleidæ en général,
et dont la valeur est fonction de la somme des observations réali-
sées; d’où l’insuffisance a priori de toute description exclusivement
basée sur l’une quelconque de ces données; d’où enfin la nécessité
corrélative de corroborer une donnée de cette sorte par quelque
autre particularité discriminative, étrangère, s’il le faut, à celles
dont j’ai fait usage, parce qu’elles m’ont semblé offrir le maximum
de sécurité. En tout état de cause, Achirus Barnharti Jordan ne
différerait de Bæosloma Klunzingeri (Stdr) que par sa forme plus
courte (hauteur : 75 0/ 0 de la longueur du corps), par le nombre
moins élevé des rayons de sa dorsale (55) et de son anale (43), par
le nombre un peu plus réduit de ses écailles (68)' et enfin par l’ab-
sence de pectorales.
Le genre Achirus Lacépède ( sensu stricto) n’appartient pas à
la faune américaine et l’application rigoureuse . des règles de la
nomenclature, invoquées par M. Myers, exige, pour l’ensemble des
genres et des espèces dont il est question ici, une nouvelle taxono-
mie, dont voici l’essentiel :
Subfamilia : SOLEINÆ Chabanaud, 1927 (2).
Achirus Lacépède, 1802.
( Nec Jordan, 1923; nec Weber et de Beaufort, 1929; nec Myers,
1929.)
— Pardachirus Giinther, 1862.
1. Achirus marmoratus Lacépède, 1802. Génotype.
? — Achirus barbalus Lacépède, 1802.
2. Achirus pavoninus Lacépède, 1802.
3. Achirus Hedleyi (Ogilby), 1916. Type examiné.
Subfamilia : TRINECTINÆ.
= Achiridæ (pro parte), Jordan, 1923.
= Achirinæ Chabanaud, 1928.
P) Cf. Chabanaud, 1928, op. cü., pp. 10, 12, 13, 21, etc...
(2) Chabanaud, Les Soles de l’Atlantique oriental nord et des mers adjacentes
(Bull. Inst. Océan., Monaco, n° 488, 1927, p. 3).
— 266 —
Trinectes Rafinesque, 1832.
= Achirus Chabanaud, 1928.
1. Trinectes lineatus (Linné), 1766. Type examiné. Génotype.
? = Pleuronedes lineatus Linné, 1758.
= Pleuronedes maculalus Bioch Schneider, 1801.
= Achirus fasciatus Lacépède, 1802.
? = Pleuronedes apoda Mitchill, 1818 (fide Storer).
= Achirus mollis Storer, 1846.
= Solea achirus Günther, 1862. Type examiné.
— Solea Browni Günther, 1862 ( subspecies ). Type examiné.
= Achirus fasciatus Jordan, 1923.
= Achirus fasciatus Meek et Hildebrand (Fishes of Panama,
1928, p. 1.001).
= Achirus fasciatus Chabanaud, 1928.
— Trinectes fasciatus Myers, 1929.
2. Trinectes paulistanus (Ribeiro), 1915. Paratype examiné.
= Achirus austrinus Chabanaud, 1928 (op. cil., p. 49).
= Trinectes austrinus Myers, 1929.
3. Trinectes fonsecensis (Günther), 1862. Type examiné.
— Solea panamensis Steindachner, 1876. Type examiné.
= Achirus fonsecensis Chabanaud, 1928.
4. Trinectes inscriptus (Gosse), 1851. Type examiné.
= Achirus inscriptus Chabanaud, 1928.
5. Trinectes microphthalmus (Chabanaud), 1928.
6. Trinectes fimbriatus (Günther), 1862. Type examiné.
= Achirus fimbriatus Meek et Hildebrand, 1928 (op. cit.,
p. 1.001, tab. 102, fig. 1).
= Achirus fimbriatus Chabanaud, 1928.
Bæostoma Beau, 1882.
Baiosioma Bean, 1882, a Jordan et Gilbert, 1883 orthographia
emendala.
— Bæostoma ( Anathyridium ) Chabanaud, 1928.
= Achirus Myers, 1929 ( nec Lacépède).
1. Bæostoma achirus (Linné). 1758. Génotype.
= Pleuronedes nigricans Bloch Schneider, 1801. Type examiné.
? — Pleuronedes lineatus Gronow (édit. Gray, 1854).
= Solea Gronovii Günther, 1862. Type examiné.
— Solea indica Günther, 1862. Type examiné.
— Solea maculipinnis ( pro parte ) Günther, 1862. Spécimens
examinés.
— 267 —
== Baiosloma brachiale Bean, 1882.
= Achirus lineatus var. linealus ( pro parte ) Jordan et Goss,
1889.
= Achirus linealus var. brachialis Jordan et Goss, 1889.
= Achirus achirus et lineatus Jordan, 1923.
= Bæosloma ( Anathyridium ) Gronovii Chabanaud, 1928.
= Achirus ( Achirus ) achirus Myers, 1929.
2. Bæostoma Klunzingeri (Steindachner), 1880. Type examiné.
= Achirus Klunzingeri Meek et Hildebrand, 1928.
— Bæostoma ( Anathyridium ) Klunzingeri Chabanaud, 1928.
— Achirus ( Achirus ) Klunzingeri Myers, 1929.
3. Bæostoma mazatlanum (Steindachner), 1869. Type examiné.
= Solea pilosa Peters, 1869. Type examiné.
= Achirus mazallanus Meek et Hildebrand, 1928.
— Bæosloma ( Anathyridium ) mazatlanum Chabanaud, 1928.
= Achirus ( Achirus ) mazatlanus Myers, 1929.
4. Bæostoma maculipinne (Agassiz), 1829 (x).
? = Monochir lineatus Guichenot, 1853.
= Monochir punclifer Castelnau, 1855.
— Solea maculipinnis Günther, 1862., Type examiné.
= Bæostoma ( Anathyridium ) maculipinne Chabanaud, 1928.
5. Bæostoma scutum (Günther), 1862. Type examiné.
— Achirus scutum Gilbert et Starks, 1904.
= Achirus scutum Jordan, 1923.
= Achirus scutum Meek et Hildebrand, 1928.
= Bæostoma (Anathyridium) scutum Chabanaud, 1928.
— Achirus ( Achirus ) scutum Myers, 1929.
6. Bæostoma Barnliarti Jordan, 1923 (fi.de Myers).
Catathyridium Chabanaud, 1928 (2).
1. Catathyridium Jenynsi (Günther), 1862. Type examiné.
Génotype.
= Achirus lineatus Jenyns, 1842.
= Achirus lineatus Valenciennes, 1847 (3).
(0 En se basant sur le vu de la planche 49 des Poissons de l’Iter par Brasiliamde
Spix et von Martius, on peut admettre l’identité spécifique de Monochir maculipinnis
Agassiz et de Solea maculipinnis Günther; le spécimen décrit par Günther demeurant
le type certain de l’espèce.
Même remarque en ce qui concerne Monochir punctifer Castelnau, 1855.
(2) Primitivement proposé comme sous-genre. — Kara, en bas; ôuptStov, petite
porte.
(3) Valenciennes apud d’Orbigny, Voyage dans l’Amérique Méridionale, Poissons,
p. 10, tab. 16, fig. 2. — D’après cette figure, la formule des nageoires de l’animal repré-
— 268 —
= Achirus Jenynsi Jordan et Goss, 1886.
= Achirus Jenynsi Jordan, 1923.
= Bæosloma ( Calalhyridium ) Jenynsi Chabanaud, 1928.
= Achirus ( Calalhyridium ) Jenynsi Myers, 1929.
2. Catathyridium grandirivi (Chabanaud), 1928.
? = Achirus Garmani Jordan, 1889 et 1923 (1).
— Achirus ( Catathyridium ) grandirivi Myers, 1929.
MM. Meek et Hildebrand ont récemment décrit et figuré, sous le
nom de Achirus fluvialilis (2), une forme remarquable, originaire
du bassin du Rio Bayano, mais dont la position systématique ne
saurait être déterminée avant la publication de données complé-
mentaires.
Suivant ces mêmes auteurs (op. cil., p. 1.002), Trinecles linea-
lus L. ( — Achirus fascialus auct.) aurait franchi le canal de Pa-
nama de l’est à l’ouest.
Laboratoire de M. le Professeur A. Gruvel.
senté est la suivante : dorsale 61; anale 44; caudale 20; pectorale droite 0 ; pelvienne
droite 5. La hauteur considérable du pédoncule de la caudale et le nombre des rayons
de cette nageoire concordent parfaitement avec les particularités si caractéristiques
de ces parties du corps, chez Solea Jenynsi, Gthr. Cette synonymie, déjà envisagée par
Günther, ne paraît pas douteuse.
(0 II va sans dire que, si l'hypothèse de cette synonymie venait à être confirmée,
c’est le nom spécifique proposé par Jordan qui aurait la priorité.
(2) Op. cit., p. 1002, tab. 111, fig. 2.
Sur quelques Poissons de la Famille des Soléidés
PEINTS PAR RlSSO,
par M. Paul Chabanaud,
Correspondant du Muséum.
S’il est un auteur dont les descriptions ne sont que trop rare-
ment intelligibles, c’est, à coup sûr et en dépit de l’incontestable
étendue de ses connaissances scientifiques, Antoine Risso. La collec-
tion ichthyologique de ce célèbre naturaliste ayant été détruite,
seul, dans nombre de cas et, en particulier, pour les Poissons de
la famille des Soléidés, le secours d’une représentation graphique
de la forme décrite peut tirer le lecteur d’embarras.
La Bibliothèque du Muséum National d’Histoire Naturelle pos-
sède un album intitulé : « 333 Poissons peints par Risso » (x).
La publication des noms, inscrits au-dessous de celles des pein-
tures de cet album qui représentent des Soléidés, ne m’a pas semblé
dépourvue d’intérêt. On trouvera en regard de chacune de ces
citations, le nom sous lequel l’espèce est mentionnée dans la no-
menclature en cours.
PL 281. Monochirus pegusa Risso. — Monochirus hispidus
Rafinesque.
Pl. 282. Solea oculata Risso. — - Quenselia ocellata (Linné).
Pl. 283. Rhombus mangili Risso. — Microchirus uariegalus
(Donovan).
Pl. 284. Rhombus theophilus Risso. — Pegusa lascaris (Risso)
( juvenis ).
Pl. 285. Solea polus Risso. — Pegusa Kleini (Bonaparle).
Pl. 294. Hyppoglossus (sic) asper Risso.
Le Poisson représenté par cette peinture est incontestablement
un Soléidé mais dont, par suite d’une monstruosité, d’un trauma-
tisme ou, plus probablement, d’une simple inattention de Risso
lui-même, la nageoire dorsale débute en arrière de l’aplomb des
yeux. La moucheture brune du corps, la teinte orangée de la dorsale
et de l’anale donnent à penser qu’il s’agit de Pegusa Kleini (Bonap.) ;
P) Au nombre desquels figurent 3 Cétacés. — Ce manuscrit a pour cote III, H. 4.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 3, 1930.
tandis que la tache noire, médiane et allongée, que l’on voit sur
la pectorale, se rapporte davantage à Pegusa lascaris (Risso) qui,
dans la région de Nice, acquiert souvent des teintes vives. A
moins que ce ne soit tout simplement un portrait de Solea vul~
garis Quens.
Laboratoire de M. le Processeur A. Gruvel.
— 271 —
Dascillides et Helodides nouveaux [Col.],
par M. M. Pic.
Les types des insectes faisant l’objet du présent article appar-
tiennent au Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris; des
co-types de Dascillus Cavaleriei et Scirtes v. Germaini figurent
dans la collection Pic.
Paralichas piceiceps nov. sp. Ç.
Elongatus, nitidus, griseo aui luleo pubescens, rufus, infra cor-
pore pedibusque pallidioribus, tibiis pro parle paulo brunneis, capiie
piceo. Capiie breve, minute et dense punctato, oculis validis, promi-
nulis; antennis ru fis, articulo 2° breve, 3° elongato, apice dilatato et
angulalo, 4° et sequentibus plus minusve brevibus et dentalis ( ultimis
fractis ); thorace breve et lato, antice valde allenualo, postice paulo
dilatato, minute sai dense punctato ; scutello grande, minute et den-
sissime ruguloso-pundato ; elytris thorace non latioribus, elongalis,
apice attenuatis, minute sal dense punctatis, pro parte subslriatis,
ad humeros subrolundalo impressis.
Long. 10 millim. — Chine : Kouy-Tcheou (P. Cavalerie et For-
tunat, 1906.)
Diffère, à première vue, de P. Forlunei White et voisins par le
prothorax non marqué de noir.
Epilichas vittaticollis nov. sp.
Elongatus, nitidus, luteo pubescens, ni g er, thorace, illo medio nigro
viltato, pectore, femoribus et larsis apice teslaceis. Capiie minute et
dense punctato; antennis fractis; thorace breve et lato, antice alte-
nualo, minute sat dense punctato, supra transverse impresso; scutello
grande, minute et dense ruguloso-pundato ; elytris thorace indis-
tincte latioribus, elongalis, apice attenuatis, minute sal dense punc-
tatis, pro parie subslriatis, nigris, ad basim et ad suluram rufo
marginatis, ad humeros transverse impressis ; abdomine fraclo.
Long. 10 millim. — Chine : Kouy-Tcheou (P. Cavalerie, 1910).
Espèce distincte, à première vue, des autres du genre, par le pro-
thorax bicolore, orné d’une bande médiane noire.
Bulletin du Muséum,, 2e s., t. II, n° 3, 1930.
Dascillus Gavaleriei nov. sp.
Oblongus, opacus, niger aul piceus, dense pubescens, supra luleo et
infra corpore griseo pubescente, pedibus nigris, femoribus rufis.
Anlennis flliformibus; ihorace breue et lato, aniice altenuato, postice
sinualo, angulis poslicis fere redis, medio sulcatulo ; elylris Ihorace
paulo lalioribus, postice subdilalalis, apice altenualis, inslriatis sed
multi coslulatis, sal forliler sed indistincte punclatis.
Long. 10-12 millim. — Chine : Kouy-Tcheou (P. Cavalerie, 1910).
Par les élytres ayant de nombreuses petites costules paraît se
rapprocher de D. praesians Fairm., il en diffère au moins par l’abdo-
men non maculé de foncé.
Exochomoscirtes immaculatus nov. sp.
Laie ouatus, valde convexus, nilidus, sparse griseo pubescens >
niger, vage subaeneus, abdomine pedibusque teslaceis, elgiris apice
minute flavo nolatis. Capite parum punclato ; Ihorace breve et latis-
simo, aniice paulo altenuato, laleraliler vage rufo marginaîo, minute
et sparse punclato; elgiris ihorace paulo lalioribus, brevibus, lalera-
liler arcualis et marginalis, apice allenuaiis, sal forliler et dense pun-
ctatis ; pedibus poslicis validis, tibiis carinalis et paulo arcualis.
Long. 3 millim.; larg. 2 millim. — Bolivie : Cochabamba (P. Ger-
main, in coll. Bourgeois).
Espèce des plus distinctes par sa coloration particulière, les
élytres n’étant pas maculés de roux.
Scirtes testaceicollis v. nov. Germaini.
Oblongo-ovalus, parum convexus, testaceus, elgiris nigris, ad
liumeros leslaceo maculatis, ad apicem el laleraliter poslice leslaceo
notalis.
Long. 3 millim. — Bolivie : Cochabamba (P. Germain).
Diffère de S. boliviensis Pic, par la taille plus grande, la tête
concolore, les élytres non entièrement foncés.
Scirtes Vassei nov. sp.
Oblongus, aniice et postice altenuatus, nitidus, griseo pubescens,
nigro-picens, pro parle brunneus, elgtris teslaceis, ad suturam piceo
villatis, villa aniice ad basim prolongala, et laleraliler ad medium
piceo notalis, membris testaceis, anlennis apice brunneis, femoribus
posticis pro parle paulo brunnescenlibus. Capite thoraceque minute
et sparse punclalis, illo breve et lato, aniice altenuato; sculello brun-
nescenle, valido, triangulare, sal sparse punclato; elgtris Ihorace pa-
rum lalioribus, sal brevibus, poslice allenuaiis, minute et irregulariter
punclatis; libiis posticis paulo curvatis.
— 273 —
Long. 3 millim. — Mozambique : prov. de Gorongoza, 1907
(G. Yasse).
Voisin de S. Clermonli Pic, en diffère par la forme plus allongée,
les yeux moins gros, la tête moins distinctement et plus éparsé-
ment pontuée.
Stenactyla striata nov. sp. $.
Oblongo-elongala, anlice et poslice allenuala, nilida, griseo pubes-
cens, rufo-brunnea, anlennis ad basim, femoribus, tarsisque testaceis.
Capite sal forliter et parum dense punciato, oculis prominulis; an-
tennis filiformibus, piceis, ad basim testaceis; thorace breve et lato,
antice allenualo, poslice lateraliter laie explanalo, médiocre sal sparse
pupillato-punciato, antice convexo, poslice depresso; elytris thorace
paulo lalioribus, poslice subdilalaiis et apice atlenuatis, pro parte
forliter slriaîo-punclalis, siriis diuersis, pro parle reductis, inlervallis
sparse punctalis.
Long. 4 millim. — Mozambique : environs d’Andrada, 1905
(G. Vasse).
Voisin de S. Tangana Pic, en diffère par les stries fortes et non
régulières des élytres, la ponctuation du prothorax plutôt plus
espacée sur les côtés que sur le disque, alors que celle-ci est, chez
S. tangana Pic, espacée sur les côtés et dense sur le disque.
Ptilodactyla discicollis nov. sp. Ç.
Elongata, subparallela, parum griseo pubescens, nilida, nigra,
sculello, pedibus, thorace lateraliter et elytris anlice longe testaceis.
Capite punciato, oculis valde prominulis; antennis nigris, sal crassis;
thorace breve et lato, poslice arcuaie-dilalalo, poslice deplanato, mi-
nute et sparse punciato; sculello testaceo, punciato; elytris thorace non
latioribus, lateraliter subarcualis et marginalis, apice atlenuatis,
minute et irregulariter punctalis, ad suluram striatis, his testaceis,
apice laie nigris et lateraliter antice pro parle nigro cinclis.
Long. 4 millim. — Bolivie : Cochabamba (Germain).
Voisin de P. discoidalis Pic, moins robuste, prothorax moins
large et largement foncé sur son milieu.
Les Araignées de Nouvelle-Calédonie du genre Clubiona,
par M. Lucien Berland
On ne connaissait jusqu’à présent qu’une seule Clubiona de
Nouvelle-Calédonie : celle que j’ai décrite en 1924 dans l’ouvrage
de MM. Sarasin et Roux. Un envoi récent de M. Risbec en conte-
nait une espèce visiblement différente de la précédente, et des
recherches dans le matériel indéterminé de la collection Simon
m’en firent trouver plusieurs autres, ne se rapportant à aucune
forme connue, autant qu’on en puisse juger. Ainsi ce genre, na-
guère encore ignoré de la Nouvelle-Calédonie, s’y trouve repré-
senté maintenant par cinq espèces, qui sont endémiques, et en
particulier différentes de celles d’Australie, la terre la plus voisine
et qui a la plus d’affinités avec la Nouvelle-Calédonie.
Cet accroissement brusque et si considérable du nombre d’es-
pèces d’un seul genre nous incitera à considérer comme assez
provisoire l’état de nos connaissances sur une île encore sommai-
rement explorée. Nous pouvons admettre que nous en connaissons
assez bien les cadres et les éléments principaux de la faune, du
moins en ce qui concerne les Araignées, assez même pour nous
donner des notions satisfaisantes sur les affinités faunistiques,
mais bien des découvertes peuvent être faites qui, si elles ne bou-
leverseront pas nécessairement nos connaissances, peuvent tout
au moins les modifier. Ce n’est pas le cas pour ces Clubiona, d’ail-
leurs, qui ajoutent des éléments numériques à la faune calédo-
nienne, mais n’apportent rien de foncièrement nouveau.
Remarques sur la répartition géographique du genre Clubiona.- —
Le genre Clubiona se trouve à peu près sur toute la surface de la
terre. C’est dans la partie tempérée de la région holarctique qu’il
est le mieux représenté : abondant en espèces dans la zone médi-
terranéenne, en Europe centrale, dans l’Asie paléarctique, au
Japon, dans l’Amérique du Nord, il ne s’étend pas, cependant,
aux régions froides, ou tout au moins il y devient rare. Dans les
contrées à climat tropical, il devient moins répandu, mais n’en
est jamais complètement absent, toutefois, sauf l’exception qui
sera signalée plus loin : on le trouve dans toute l’Afrique tropicale,
dans l’Inde, et l’Australie en renferme un bon nombre d’espèces;
Bulletin du Muséum , 2e s., t.I I, n° 3, 1930.
— 275 —
la présente note montre que la Nouvelle-Calédonie constitue un
centre important pour le genre Clubiona, et une espèce s’étend
jusqu’à Samoa. La seule partie du monde dont le genre Clubiona
soit absent, c’est l’Amérique du Sud, et il y a là un fait particu-
lièrement intéressant : dans ce continent, le genre Clubiona est
remplacé par les Araignées du groupe des Anyphænæ, Clubionidæ
que caractérise la position du stigmate trachéen, situé non plus
près des filières, mais vers le milieu de la face ventrale. Il semble
qu’il y ait équilibre entre les deux groupes d’Araignées : en Europe
les Anyphænæ ne sont représentées que par un petit nombre
d’espèces du genre Anyphæna, tandis que les Clubiona comptent
de nombreuses formes; au contraire, dans l’Amérique du Sud,
les Clubiona ont disparu, et à leur place les Anyphænæ ont pris
une place prépondérante : riches en genres et en espèces, elles cons-
tituent un des éléments caractéristiques de la faune aranéenne,
aussi bien à l’ouest qu’à l’est des Andes. Tout se passe comme si,
dans cette partie de la terre, le genre Clubiona avait été exclus
par les Anyphænæ qui s’y seraient développées à profusion, comme
dans une terre d’élection.
Très remarquable aussi est la fixité du type morphologique des
Clubiona. Ce genre a peuplé à peu près la terre entière, il s’est
accommodé des climats les plus différents, et sans nul doute s’est
trouvé aux prises avec des milieux très variés. Dans de pareilles
circonstances, nous voyons des familles ou des genres se modifier
profondément. Les Argiopidæ, et même le seul genre Araneus, pré-
sentent dans les régions chaudes des formes plus grandes, ou plus
colorées, ou plus variées que dans les pays tempérés; inversement,
des genres tropicaux ne présentent plus, lorsqu’ils abordent les
régions tempérées, que des formes réduites et amoindries de toutes
les manières. Ici il n’en est rien, les Clubiona sont partout iden-
tiques à elles-mêmes : des espèces tropicales ont la même taille,
la même forme, le même type de coloration que celles de nos contrées
et on ne peut les distinguer que par des caractères sexuels ou par
des caractères secondaires; il serait impossible de dire à première
vue : voici une forme tropicale, ce qui est souvent évident pour
d’autres formes.
Il semble que le genre Clubiona — et cela se présente aussi pour
différents genres d’Araignées — ait vu fixer une fois pour toutes,
dans ce qu’on est convenu d’appeler maintenant le patrimoine
héréditaire, l’ensemble de ses caractères morphologiques, et que
ceux-ci se soient refusés à toute modification, quelles que soient
les conditions de milieu auxquelles ils ont été soumis par la suite.
— 276 —
Clubiona neocaledonica Berland
(Fig. 1 à 7).
C. n., 1924, Nova Caledonia, Zool., III, L, II, p. 234, fig. 164-167.
Cette espèce a été décrite sur le mâle dont je reproduis ici
quelques dessins. La femelle de la collection Simon me paraît
devoir être considérée comme celle du mâle précédent; elle lui
correspond par la taille, qui dépasse notablement celle des autres
Clubiona de Nouvelle-Calédonie, par la présence sur le céphalo-
thorax d’un réseau de linéoles grises partant des yeux postérieurs
(Voir fig. 1), caractère à qui on peut contester la valeur spécifique
mais qui tire cependant une certaine importance de ce fait qu’il ne
se rencontre chez aucune autre Clubiona de l’île sauf le mâle décrit
sous ce nom, par la disposition des yeux, et par le dessin de l’ab-
domen qui est bien du type figuré pour le mâle (fig. 1). Il reste
cependant un doute, du fait que le mâle décrit avait les pattes
épilées de sorte que la disposition des épines n’a pu être indiquée :
seule la capture des deux sexes simultanément permettrait de
décider s’ils appartiennent réellement à la même espèce.
o*. (d’après la description). Couleur : céphalothorax fauve
rouge, plus foncé en avant avec, sur la partie céphalique, un réseau
de lignes grisâtres, longitudinales, anastomosées, partant des yeux
postérieurs (fig. 1); chélicères fauve rouge ainsi que les crochets,
qui sont un peu plus foncés; pièces buccales fauves, la pièce la-
biale plus sombre, sauf à l’apex qui est blanc; sternum jaune,
teinté de roux sur les côtés et portant six très petits points fauves
placés en face des espaces intercoxaux, à une certaine distance des
bords; pattes jaune concolore; abdomen testacé portant des taches
brunâtres, à contours mal définis et disposés en séries longitudi-
nales (fig. 1), ces taches sont bien nettes sur le dos et les flancs,
mais peu visibles sur le ventre. Céphalothorax peu convexe, à
peine atténué en avant, portant une petite fossette très mince,
assez reculée.
Yeux : première ligne droite, les médians plus petits que les
latéraux et plus rapprochés entre eux que de ceux-ci, seconde
ligne droite, les médians plus écartés l’un de l’autre que des laté-
raux; groupe des médians beaucoup plus large que long et plus
en arrière, ses yeux égaux; latéraux des deux lignes séparés par un
peu moins que leur diamètre.
Chélicères longues, fortement géniculées à la base, un peu diver-
gentes; la marge antérieure porte une forte dent triangulaire à son
angle et une petite dent entre la précédente et le crochet, de plus
la face antérieure a un fort tubercule obtus, placé un peu en avant
de la marge ; la marge postérieure porte une dent à l’angle, une plus
277 —
petite près de celui-ci et un gros lobe arrondi près du crochet
(flg. 2); entre les deux marges on voit quelques petites granules.
Pièces buccales (flg. 3).
Pattes IV-I -’II-III, épilées, ce qui empêche d’indiquer la position
des épines.
Patte-mâchoire (flg. 4-5), tibia plus long que la patella, aussi
long que le tarse, armé d’une courte apophyse lamelliforme, dirigée
obliquement en dehors et en dessous, son extrémité arrondie;
Fig. 1 à 7. — Clubiona neocaledonica Berland.
1. o* X 5. — 2. a*, chélicère. — 3. a pièces buccales. — 4. <y\ patte-mâchoire. —
5. o* tibia de la patte-mâchoire, vu de côté. — 6. $, marges des chélicères. —
7. 5 j épigyne.
bulbe très simple, avec un style partant de l’angle inféro-interne,
dirigé d’abord vers l’avant, puis coudé et revenant en arrière.
Dimensions : long. tôt. : 8 mm. ; céphalothorax, long. : 4,
larg. : 2,5.
Nouvelle-Calédonie : Forêt du Mont Ignambi, 700-800 m. d’alt.,
Roux et Sarasin, 8 juillet 1911, 1 & (type); Mont Humboldt,
R. et S., novembre 1911, 1 cf (cotype), 1 jeune; ces exemplaires
sont au Musée de Bâle.
Ç. Couleur : céphalothorax fauve rougeâtre, plus foncé en avant,
avec sur la partie céphalique un réseau de linéoles grises longitu-
dinales anastomosées comme chez le mâle (flg. 1); chélicères et
pièces buccales fauve rougeâtre foncé; sternum jaune pâle, bordé
de fauve et avec 1 tache grise en face de chaque espace intercoxal;
abdomen gris portant sur le dos des taches brunes comme celles
du mâle (flg. 1) mais plus réduites, quelques petites taches brunes
sur la face ventrale.
Yeux : lre ligne droite, ses yeux équidistants, les médians un
peu plus grands que les latéraux; 2e ligne procurvée, ses yeux
Bulletin du Muséum, 2° s., t. II, 1930. 19
278 -
égaux, les médians seulement un peu plus écartés entre eux (2 fois
leur diamètre) que des latéraux (1 fois 3/4 leur diamètre).
Chélicères très légèrement géniculées à la base, leur face anté-
rieure couverte de nombreux crins dressés; denture : fig. 6.
Pattes : tarse de la patte-mâchoire légèrement renflé et armé
de nombreux crins et de plusieurs épines. Les épines des pattes sont
disposées ainsi qu’il suit :
I, fémur, face supér. 1-1-1, antér. 1 subapicale; tibia, face inf.
1-1 vers le bord antérieur; métatarse inerme.
II, fémur comme I; tibia, face inf. 1 postmédiane et placée vers
le bord antérieur; métatarse inerme.
III, fémur comme I et II, mais avec 1 subapicale à la face
postér. ; patella, 1 face post. ; tibia, face inf. 1-1, ant. 1-1, post. 1-1 ;
métatarse, face inf. 2 basilaires, ant. 1, sup. 2-1, plus 1 verticille
subapical.
IV, fémur comme III; patella 1 face post.; tibia comme III.
Les pattes I et II présentent à la face inférieure du tarse, du
métatarse et du tibia des brosses de poils très denses, plus déve-
loppées que dans les autres espèces.
Épigyne, fig. 7.
Dimensions : long, totale 8 mm.; céphaloth., long. 3,2, larg. 2,2.
Nouvelle-Calédonie, Nouméa, Dupuis, n° 9.638 de la coll. Simon,
1 Ç (type de la Ç).
Cette femelle est caractérisée par sa taille, le dessin du céphalo-
thorax, le petit nombre d’épines des pattes I et II, et les scopulas
de ces pattes. La provenance indiquée est Nouméa, dans la collec-
tion Simon, mais il est possible que ce soit seulement la résidence
du collecteur, et que la femelle provienne de l’intérieur de l’île,
comme c’est le cas pour le mâle, qui vient du massif montagneux.
Clubiona risbeci, n. sp.
(Fig. 8 à 16).
cf (type) (fig. 8). Couleur : céphalothorax fauve pâle, la partie
antérieure rougeâtre, de plus en plus foncée vers l’avant ; chéli-
cères rougeâtres; pièces buccales fauve rougeâtre clair, l’apex pâle,
celui de la pièce labiale entièrement blanc; sternum jaune paille
très clair bordé de fauve; pattes jaune blanc très pâle, concolores;
abdomen blanc avec des dessins bruns à contours mal définis
comprenant : 1 série médiane de taches géminées, et sur les côtés
de celles-ci des fascies obliques, plus ou moins anastomosées entre
elles; ventre blanc.
Yeux (fig. 9) : lre ligne droite, ses yeux égaux, les médians plus
rapprochés entre eux (1 rayon) que des latéraux (presque deux fois
le rayon); 2e ligne très légèrement procurvée, ses yeux égaux, les
Fig. 8 à 16, — Clubiona risbeci, n. sp.
8. cf* X 8. 9. a71 , groupe oculaire. — 10. cf*, chélicère. — 11. a*, chélicère. — 12. Ché-
licère d’un autre exemplaire o*. - 13. Chélicère d’une $. - 14. a*, patte-mâchoire.
— 15, J, apophyse tibiale de la patte-mâchoire. — 16. $, épigvne.
médians à peine plus séparés entre eux que des latéraux; groupe
des médians beaucoup plus large que long, séparés d’une ligne à
l’autre par le diamètre des médians postérieurs; latéraux des deux
lignes séparés d’environ leur rayon; bandeau plus étroit que le
rayon des médians antérieurs.
Chélicères géniculées à la base, leur marge antérieure avec une
grande dent triangulaire, deux très petites entre la précédente et
le crochet et une très petite au delà; marge postérieure avec une
seule très petite dent presque imperceptible un peu plus loin que
le niveau de la grosse dent antérieure, et un lobe peu saillant près
de l’insertion du crochet (fig. 10).
Pattes : disposition des épines :
I et II, fémur, face sup. 1-1-1, antér. 1 subapicale; tibia, face
inf. 2-2; métatarse 1 à la face inf. près de la base.
III, fémur, face sup. 1-1-1, ant. 1 subapicale, post. 1 subapicale;
patella, face post. 1; tibia, face ant. 1-1, inf. 1, post. 1-1; méta-
tarse, face sup. 2-1, plus 1 verticille subapical.
IV, fémur, patella et tibia comme III; métatarse, face sup. 2-1,
ant. 1, inf. 2-1, post. 1, plus 1 verticille subapical.
Patte-mâchoire (fig. 14), patella et tibia d’égale longueur, plus
courts chacun que le tarse, tibia avec une forte apophyse brune, à
apex arrondi, renflée à la base (fig. 15); bulbe peu saillant, avec
un style très fin partant du bord interne et courbé en boucle, son
extrémité revenant vers le milieu du bulbe.
Dimensions, long, totale 5,2 mm., céphaloth., long. 2,4, larg. 1,8.
Ç. Coloration semblable à celle du mâle, épines des pattes comme
chez le mâle; dents des chélicères (fig. 13), yeux comme chez le
mâle mais médians postérieurs proportionnellement plus écartés
entre eux, à peu près de 3 diamètres; épigyne (fig. 16), les parties
internes vues par transparence, semblent être variables suivant
les individus.
Dimensions comme chez le mâle.
Nouvelle-Calédonie : Nouméa, 1 c d (type), Risbec, août 1929 ;
1 cd Nouméa, Dupuis, (n° 9.638 de la coll. Simon) ; 2 cd 3 Ç (types
de la femelle), Nouméa et Koné, Savès (n° 5.163 de la coll. Simon).
Du type diffèrent les autres exemplaires par certains détails de
la coloration, le céphalothorax pouvant être entièrement fauve-
rouge et les dessins de l’abdomen plus ou moins développés quoique
restant toujours du même type, et surtout par la denture des ché-
licères, comme le montrent les figures 10, 11, 12, 13; par contre la
patte-mâchoire du mâle, la disposition des épines des pattes et
l’écartement des yeux restent constants.
Espèce très voisine de C. neocaledonica Berl., mais la taille est
plus faible, le céphalothorax n’a pas de réseau de bandes grises, le
sternum est sans taches grises, le dessin de l’abdomen et la patte-
— 281 —
mâchoire du mâle sont un peu différents; C. neocaledonica est d’ail-
leurs, semble-t-il, une espèce de l’intérieur qui n’a été trouvée jus-
qu’ici que dans les montagnes, à assez forte altitude.
Glubiona canaca, n. sp.
(Fig. 17 à 23).
cd Couleur : céphalothorax entièrement fauve rouge clair, les
yeux cernés de noir; chélicères et pièces buccales fauve rouge clair,
sternum jaune pâle marginé de fauve avec une courte bande gri-
sâtre peu nette au niveau de chacun des espaces intercoxaux;
Fig. 17 à 23. — Clubiona canaca , n. sp.
17. cr’t abdomen. — 18. c/1,' chélicère vue de l’avant.— 19. a*, marges de la chélicère.
— 20. (f patte-mâchoire. — 21. a*: apophyse + ibialc de la patte-mâchoire. —
22. Ç, abdomen. — 23. 2, épigyne.
pattes jaune pâle, concolores; abdomen, face dorsale blanche, sur-
tout sur la ligne médiane, (flg. 17), les côtés brun un peu violacé
et moucheté de blanc, face ventrale blanche avec de nombreuses
taches brun violacé plus pâles que la teinte du dos, ces taches
devenant rares au niveau de la région épigastrique ; filières blanches.
Yeux : lre ligne droite, les médians un peu plus petits que les
latéraux, plus séparés entre eux (au moins leur diamètre), que des
latéraux (à peine le rayon des médians); 2e ligne très légèrement
récurvée, ses yeux égaux, les médians beaucoup plus séparés entre
eux (2 fois 1 /2 leur diamètre), que des latéraux (1 fois 1 /2 leur
diamètre); groupe des médians beaucoup plus large que long.
Chélicères longues, légèrement géniculées à la base, en plus avec
une bosse latérale à la base (fig. 18); les dents sont disposées ainsi
— 282 —
qu’il suit : 2 à la marge antérieure., la lre plus grosse que la 2e, et
3 très petites à la marge postérieure (fig. 19).
Sternum ovoïde, sa longueur égalant à peu près 2 fois sa plus
grande largeur.
Pattes, disposition des épines :
I et II, métatarse mutique.
III, fémur, face sup. 1-1-1, ant. 1 subapicale, post. 1 subapic.;
tibia, ant. 1, post. 1, inf. 1, toutes les trois vers le milieu; méta-
tarse, face sup. 2-1, ant. 1 médiane, inf. 2 subbasales, plus un ver-
ticille subapical.
IV, fémur comme III; patella, face post. 1; tibia, ant. 1-1,
post. 1-1, inf. 1 médiane; métatarse, sup. 2-1, ant. 1 médiane, post.
1 médiane, plus un verticille subapical.
Patte-mâchoire (fig. 20), patella et tibia réunis moins longs que
la tarse, patella aussi large que longue, tibia plus large que long,
élargi vers l’apex, avec une apophyse apicale à 2 branches (fig. 21)
l’inférieure plus longue, et courbée par dessus la supérieure ; style
non fin et courbé comme dans l’espèce précédente, mais épais, une
seule fois courbé vers l’angle interne du bulbe, portant à cet endroit
une saillie obtuse.
Long. tôt. 3 mm., céphalothorax, long. 1,4, larg. 1.
Nouvelle-Calédonie, Nouméa (Dupuis, 1 cf, type, n° 9.077 de
la coll. Simon).
Ç. Très semblable au mâle, mais dessin abdominal un peu dif-
férent (fig. 22), les deux bandes brunes sont divisées chacune en
une grosse tache antérieure à peu près carrée et une bande courbée
latéralement, de sorte que ces deux bandes entourent une large
tache cordiforme; comme chez le mâle la couleur de ces taches
est fauve légèrement violacé.
Chélicères sans bosse latérale (caractère sexuel secondaire).
Pattes I et II, tibia et métatarse inermes.
Épigyne, fig. 23.
Long. tôt. 3 mm.; céphal. long. 1,2, larg. 0,9.
Nouvelle-Calédonie, Nouméa (Dupuis, 1 Ç, type de la femelle,
n° 10.427 de la coll. Simon).
Espèce bien distincte par sa faible taille, le type du dessin,
l’armure des pattes, chez le mâle la forme de la patte-mâchoire et
de la chélicère. La présence de deux exemplaires seulement ne
permet pas de tenir compte des variations possibles, par exemple
dans les dents des chélicères et le dessin abdominal.
Clubiona pruvotae, n. sp.
(Fig. 24 à 28).
$. Couleur : chélicères fauve-rouge clair concolore, ainsi que la
283 —
pièce labiale, lames maxillaires encore plus claires, leur apex blanc;
sternum jaune paille, très légèrement bordé de fauve, sans taches
grises intercoxales présentes dans les autres espèces, mais avec
une pointe brune au niveau du milieu de chaque hanche; pattes
jaune pâle concolore; abdomen gris concolore sans dessins, avec
seulement une bande médiane lancéolée en avant, la partie posté-
rieure est en plus légèrement teintée de gris (fig. 24).
Yeux : lre ligne droite, les médians nettement plus gros que les
Fig. 24 à 28. — Cluiiona pmvotœ , n. sp.
24. abdomen. — 25. 2, marges de la ehélicère. — 26, Ç, sternum. — 27. patte I vue
, de dessous. — 28. 2, épigyne.
Fig. 29. — Clubiona savesi, n. sp. épigyne.
latéraux, très rapprochés l’un de l’autre, séparés entre eux par à
peine 1 /4 de leur diamètre, des latéraux par un espace un peu plus
grand, toutefois non supérieur à leur 1 /2 diamètre; 2e ligne légè-
rement procurvée, ses yeux égaux entre eux, petits, à peine moitié
en diamètre des médians antérieurs, également plus petits que les
latéraux antérieurs, les médians postérieurs bien plus séparés entre
eux (3 fois leur diamètre) que des latéraux (2 fois leur diamètre);
groupe des médians plus large que long et plus étroit en avant.
Chélicères géniculées à la base, denture : flg. 25.
Sternum étroit et long, sa longueur un peu supérieure à 2 fois
la plus grande largeur (fig. 25).
Pattes, disposition des épines : .
I, fémur, face supérieure 1-1-1, ant. 1 subapicale; tibia, face
inf. 1 postmédiane vers le bord antérieur; métatarse inerme.
II comme I.
III et IV comme dans les autres espèces.
Les pattes I et II ont une brosse de poils durs et serrés aux tarses,
métatarses et tibias, comme l’espèce précédente, mais cette brosse
est ici plus nettement séparée sur la ligne médiane, où elle est rem-
placée par une bande de poils fins, de sorte que, surtout aux tibias,
elle paraît faite de deux parties latérales (flg. 27).
Épigyne, flg. 28.
Dimensions : long. tôt. 6 mm, céphaloth. long. 2,6, larg. 1,6.
Nouvelle-Calédonie, Nouméa, 1 = (type, n° 4.774 de la coll.
Simon, recueillie par Savès).
Cette espèce, dédiée à Mme Pruvot qui a fait récemment un
voyage scientifique en Nouvelle-Calédonie, est caractérisée par la
réduction du nombre des épines des pattes I et II, jointe à la pré-
sence de brosses étendues, par l’absence de dessins à l’abdom<?n, et
par la forme du sternum, qui est proportionnellement plus long et
plus étroit que dans les autres espèces de la même provenance.
Club ion a savesi, n. sp.
(Fig. 29).
$. Couleur : céphalothorax, chélicêres et pièces buccales fauve
rouge, l’apex de la pièce labiale blanc; sternum jaune paille bordé
de rougeâtre, avec une très vague tache grise au niveau des espaces
intercoxaux; pattes jaune paille concolore; abdomen entièrement
gris, sans aucun dessin.
Yeux : lre ligne droite, les médians un peu plus petits que les
latéraux, séparés entre eux d’un peu moins que leur diamètre, des
latéraux d’environ la moitié de leur diamètre; 2e ligne légèrement
procurvée, les médians plus séparés entre eux (2 fois 1 /4 leur dia-
mètre) que des latéraux (1 fois 3/4 leur diamètre), ses yeux
égaux entre eux et égaux aux médians antérieurs; groupe des mé-
dians plus large que long et plus étroit en avant.
Pattes, disposition des épines :
I, fémur, face sup. 1-1-1, ant. 1 subapicale; tibia, face inf. 2-2;
métatarse inermc.
II, Fémur et tibia comme I; métatarse 1 subbasale vers le bord
postérieur, cette épine très longue, atteignant presque le sommet
du métatarse.
Les pattes I et II ont une faible brosse aux tarses et métatarses,
les métatarses III et IV ont un verticille d’épines subapical et de
plus, entre celui-ci et l’apex, du côté inférieur, un groupe serré
d’épines ressemblant beaucoup au peigne signalé dans diverses
familles.
Épigyne, flg. 29.
— 285 -
Dimensions : long. lot. 5 mm., céphaloth. long. 2,2, larg. 1,6.
Nouvelle-Calédonie, Nouméa, 1 Ç (type, n° 4.774 de la coll.
Simon, récolté par Savès), 1 Ç en assez mauvais état.
Espèce caractérisée par l’abdomen grisâtre sans aucun dessin.
— 286 —
Mollusques aquatiques nouveaux du Levant,
Par M. Paul Pallary.
Au cours de la mission au Levant dont j’ai été chargé l’an dernier
par le Muséum, j’ai trouvé quelques Mollusques des eaux douces
non encore connus et quelques autres qui le sont très peu. J’ai
notamment à mentionner, parmi les premiers : une Néritine, une
Pyrgule et une Vivipare.
Les genres Pyrgula et Vivipara n’étaient pas signalés, à ce jour,
en Syrie.
Voici la description des espèces et variétés découvertes dans ce
pays.
Neritina Ponsoti.
Coquille globuleuse, sphérique, à ouverture dilatée. Protoconque
érodée, même chez les jeunes. Dernier tour descendant, orné de
Fig. 1. — Neritina ■ Ponsoti Plry. Gr. nat.
deux carènes obtuses, l’une vers le sommet, l’autre sous la base du
dernier tour; la portion du test comprise entre la suture et la pre-
mière carène est plane et parfois très faiblement excavée. Entre
les deux carènes, la courbure est faible, parfois plane et parfois
un peu cintrée.
Ouverture peu oblique, tranchante, ovalaire, un peu anguleuse
après l’insertion. Plateau columellaire très oblique, blanc porcellané,
faiblement sinueux. Opercule rougeâtre, avec un rebord supérieur
orangé, orné de stries faiblement onduleuses convergentes vers
l’apex, qui n’est pas tangent au bord basal, mais est un peu supé-
rieur.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 3, 1930.
— 287 —
Coloration générale noir opaque.
Grand diamètre, 12 1/2; hauteur, 15; largeur, 9 mm.
Habitat — Le lac de Mézérib, dans la partie méridionale du
Hauran à la lisière de la Tranjordanie.
Cette Néritine que nous dédions à M. Ponsot, Haut Commissaire
de France au Levant, en hommage de gratitude pour le précieux
concours qu’il a apporté à notre mission, vit dans une eau légè-
rement tiède et courante. Elle offre des variétés de coloration
lineolala et fulva.
Elle diffère du N. jordanica Sow., du lac de Tibériade, l’espèce
la plus rapprochée, comme localité, par sa taille bien plus forte, sa
forme moins cylindrique et son ouverture plus large.
Cette Néritine et la Néritine du Danube sont les deux plus
grosses de la région pal éarc tique.
Pyrgula syriaca.
Coquille de petite taille, de forme conique, à tours imbriqués au
nombre de cinq et demi, très faiblement striée (ces stries visibles
Fig. 2. — Pyrgula syriaca Plry. Gross. : 3.
seulement à la loupe). Les trois derniers tours sont bordés à leur
suture par une carène aiguë et saillante. Le dernier tour est légère-
ment disjoint des autres et la carène est médiane.
Ouverture ovalaire : bord externe anguleux en son milieu; bord
columellaire très cintré, avec un léger rebord sur la partie inférieure
du dernier tour.
Coloration : brun clair verdâtre.
Dimensions : hauteur, 5; grand diamètre, 3 mm.
Habitat : marais de Hâmik, dans la Cælesyrie. Commune sur les
pierres à fleur d’eau.
Cette espèce, la première signalée en Syrie, se différencie du
P. Barroisi Dautz., du lac de Tibériade, par sa taille plus grande,
sa largeur plus grande proportionnellement (le Barroisi mesure
1 1 /2 mm de largeur pour 3 4/5 mm de haut.) et ses tours moins
nombreux (5 1 /2 au lieu de 7).
— 288 —
Vivipara syriaca.
Coquille ventrue dans sa partie inférieure, à spire élancée dans
sa partie supérieure, à tours canaliculés, au nombre de sept et
demi, ornés de trois cordons par tour, sauf ravant-dernier et le
dernier sur lesquels on compte huit ou neuf cordons saillants, dont
les intervalles sont très finement striés. Bord externe très peu
oblique, un peu épais.
Ouverture ovalaire, très courbée sur la paroi columellaire, se
reliant à l’insertion du dernier tour par une callosité très mince et
luisante. Fente ombilicale petite mais nette. Opercule inconnu.
Coloration : les deux seuls exemplaires que nous possédons sont
décolorés par leur séjour dans le limon.
Dimensions : Hauteur, 36; grande largeur, 23; largeur 20 mm.
Fig. 3. — Vivipara syriaca Plry. Gr. nat.
Habitat : le lac de Kalat el Melik, à 30 kil. Nord de Hama.
Le genre Vivipara n’a pas encore été signalé dans l’Asie anté-
rieure. Notre espèce ne rappelle en rien, par son ornementation, les
espèces européennes vivantes, connues jusqu’à ce jour. Elle serait
plutôt à comparer avec quelques formes néogènes du bassin danu-
bien et au V. Delavayi Bgt. du lac Ta-li (Chine).
Limnaea stagnalis L. var. syriaca.
Jusqu’à présent le véritable L. slagnalis de Linné n’a pas encore
été découvert en Orient.
Dans les marais de Hamik j’ai trouvé de grands exemplaires de
nette espèce à spire très effilée et à ouverture très ample qui cons-
tituent une variété non encore publiée.
La spire, quoique bien plus courte, rappelle le L. raphidia de
— 289 —
Bourguignat, tandis que son dernier tour très haut et son ouver-
ture très dilatée n’ont pas de similaires.
De plus la paroi columellaire est très oblique et fortement plissée
Fig. 4.
Limnæa stagnalis L. var. syriaca Plry. Gr. nat.
à sa partie médiane : le pli a une coloration brun noirâtre.
Dimensions : hauteur, 49; grand diamètre, 26,5. Hauteur de
l’ouverture, 32; largeur, 19 mm.
Limnaea lagotis Schranck var. mucronata.
Avec la variété précédente vit une forme de L. lagolis que nous
n’avons pu identifier à ses nombreuses variétés.
Les sujets provenant des marais d’Hamik sont remarquables
Fig. 5. — Limnæa lagotis Schr. var. mucronata Plry. Gr. nat.
par la petitesse des premiers tours. L’ouverture est très ample et
très haute. Je n’ai rien trouvé dans la riche Iconographie de Kobelt
à laquelle cette forme puisse être identifiée.
La spire, par sa brièveté, ressemble à celle du L. glulinosa Müller.
Les exemplaires de la variété hidachariyensis figurés par L. Ger-
main : Moll. terr. fluv. Syrie, pl. XVIII, flg. 6 à 9, ont également
une spire courte et effilée, mais moindre que dans la variété de
— 290 —
Hamik. Cette dernière a, en outre, l’ouverture plus dilatée et est
de taille plus grande.
Dans la planche consacrée par Locard aux Limnées des lacs de
Tibériade, d’Antioche et d’Homs il n’y a aucune forme pouvant
être rapportée aux deux variétés ci-dcssus mentionnées.
Melanopsis costata Olivier.
Parmi les espèces peu connues je dois signaler, en premier lieu,
la trouvaille du véritable Melanopsis costata qu’aucun naturaliste
n’avait retrouvé depuis Olivier. C’est à Gesser ech Chegueur (x)
entre Lattaquié et Alep, dans la station originale, que j’ai retrouvé,
en abondance, ce Melanopsis qui a donné lieu à tant de méprises !
J’ai constaté de plus que l’espèce n’était pas cantonnée en cet
endroit, mais qu’elle se trouve encore dans tout le cours méridional
de l’Oronte.
Melanopsis Wagneri Roth var. minor.
Dans l’eau tiède du bassin de Diane, à Smyrne, vit une variété
de petite taille (hauteur, 11-13 mm.) du M. Wagneri, alors que la
forme typique mesure 21 à 22 mm. de hauteur.
Dreissensia sp.
Avec le Vivipara syriaca vit dans le lac de Kalat el Melik un
Dreissensia, en forme de virgule, à partie supérieure très cintrée,
sous le sommet, comme le D. Bourguignali Loc. de l’Euphrate,
mais à base bien plus large.
En outre j’ai pu préciser plusieurs stations d’espèces terrestres
qui étaient indiquées avec la provenance très vague de Syrie !
Ces indications seront mentionnées dans un travail plus étendu
que je compte publier plus tard.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
p) L’orthographe officielle est : Djisr ech Choghour, forme assez différente de l’ori-
ginale.
— 291
D U GENRE DENDRODORIS EHRENBERG ET DE SES RAPPORTS AVEC
LE GENRE DORIOPSIS PEASE ET AVEC QUELQUES AUTRES.
Note sur la taxonomie des Nudibranches,
par Mme A. Pruvot-Fol.
C’est une bien curieuse histoire que celle de ces deux genres et
de leurs rapports entre eux et surtout avec le genre Doridopsis
Aider et Hancock. Mais avant d’aborder l’exposé de la question,
il est nécessaire d’introduire une petite digression, dont il faudra
bien excuser le caractère un peu personnel.
Pour tout spécialiste en Nudibranches, R. Bergh est le Maître,
celui que l’on admire et dont on n’ose discuter les travaux qu’avec
une extrême réserve, une grande prudence, et surtout avec une
déférence marquée; c’est ainsi qu’un autre grand spécialiste, Eliot
a déjà contesté, mais trop timidement, la valeur de quelques-uns
de ses genres et espèces. Ch. W. O’Donoghue (I), s’exprime plus
librement. Comme j’ai encore peu publié sur les Nudibranches,
presque tout mon travail étant encore en manuscrit, quelle auto-
rité aurai-je pour dire : dans telle et telle circonstance Bergh s’est
complètement fourvoyé?
Et cependant il en est ainsi. Cet homme au travail colossal, par-
fois un peu hâtif et surtout machinal, a commis quelques erreurs
d’une certaine envergure (x); et le premier devoir de tout spécia-
liste est, tout en conservant de l’admiration pour un labeur vrai-
ment titanique, d’attaquer ses points faibles, et de corriger ses
erreurs. Car tout jugement scientifique doit être avant tout
sincère.
L’une de ces erreurs a été d’identifier le genre Doriopsis Pease
avec le genre Doridopsis d’Alder et Hancock et de rendre respon-
sable de son opinion l’auteur lui-même, Pease qui, en fait, avait
exprimé exactement le contraire.
Résumons tout d’abord succinctement les faits, dans l’ordre
historique. En 1831, Ehrenberg (II), crée le genre Dendrodoris
pour un Doridien qu’il caractérise très insuffisamment puisque,
(x) J’en ai signalée une tout récemment, Bull. Soc. Zool. Fr., au sujet d’un Pneu-
moderma qu’il a décrit sous le nom de Micrella dubia, parmi des Tectibranches.
Bulletin du Muséum, 2° s., t. II, n° 3, 1930.
ne l’ayant pas disséqué, il en méconnaît les véritables caractères,
mais dont le type a été reconnu : il s’agit de Dendrodoris lugubris
Ehr. de la Mer Rouge, qui parait bien devoir être identifiée avec
une espèce de « Doriopsis », espèce qui possède le bulbe buccal sans
mâchoires ni radula caractérisant le genre. A cette occasion je
dois dire que, si je n’avais pour cela d’autres raisons bien plus
graves, je n’aurais pas suivi pour ce changement de nom O’Do-
noghue (et ne l’ai pas suivi en fait dans une précédente note) esti-
mant que le nom Doriopsis avait acquis le droit à l’existence par
un long emploi, de préférence à un genre d’Ehrenberg un peu
incertain comme presque tous ceux de cet auteur, et qu’il y avait
par conséquent prescription. C’est pour de tout autres raisons que
je me vois forcée de modifier ma manière de voir. Ces raisons) les
voici :
En 1860, Pease (III) crée le genre Doriopsis pour un petit Dori-
dien caractérisé par la disposition des branchies dans une fente en
forme de croissant (à cornes antérieures) et par l'absence de palpes
buccaux. Très certainement ce dernier caractère, (très rare chez
les Doridiens, où il caractérise le groupe des Sphærodoris Bergh(1)
et aussi les Pseudodorididæ) , mais caractère essentiel de tous les
« Doriopsidæ » des auteurs et leur seul caractère externe constant
et incontestable.
Voici la diagnose donnée par Pease, légèrement résumée :
« Corps oblong ou ovale déprimé ; manteau grand, couvrant la tête
et le pied. Rhinophores deux, lamelleux, rétractiles, non pédoncules,
pas de palpes. Plumes branchiales disposées en forme de demi-cercle
à la partie postérieure du dos et rétractiles dans une fente de même
forme, la partie convexe postérieurement. — Type : Doris granulosa
n. sp.
En 1864 Aider et Hancock (IV), étudiant une collection de Nu-
dibranches des Indes, créent à la fois le genre Doridopsis et la
famille Doridopsidæ. Voici la diagnose de ces auteurs, concernant
la famille, et qui résume celle du genre :
« Cloak large, wilhoul spicula or marginal appendages. Dorsal
lentacles rétractile within cavities; no oral teniacles. Moulh suctorial,
opening on the front margin of the foot; without longue , faws or
coll'ar ; wilh a retract ile proboscis. »
Il n’y a actuellement que deux modifications principales à
apporter à cette diagnose : manteau ordinairement dépourvu de
spiculés... et : pénis armé de nombreuses épines; en outre quelques
caractères internes sur lesquels je n’ai pas à insister ici.
(1) Le nom de Sphærodoris est ici conservé à titre provisoire, la discussion de ce
genre ne rentrant pas dans le cadre de cette note.
— 293 —
En 1871, Pease (III 1er), lorsqu’il eut connaissance du genre
créé par les auteurs anglais et de son principal caractère : absence
de mâchoires et de radula, après avoir répété sa diagnose du genre
Doriopsis Pease 1860, ajoute ceci :
« Dans les Transactions Zool. Soc. Lond., puis dans les Trans.
Linn. Soc. L., MM. Aider et Hancock adoptent le nom ci-dessus :
Doridopsis (et en note : la lettre D a été omise pour raisons d’eu-
phonie) pour un genre habitant les Indes. Cette espèce ne peut
être distinguée extérieurement des formes typiques de Doris. Les
auteurs découvrirent néanmoins que la bouche était suceuse,
sans dents ni mâchoires. D’après cette particularité, je propose
de la distinguer par le nom de Hansiellodoris (erreur typogra-
phique pour Hauslellodoris ), les noms de tous les deux auteurs
étant préoccupés ( « the names of both the authors being preoc-
cupied ») (x).
Ce texte est très clair et ne laisse pas d’équivoque : 1° Pease
considère les noms Doriopsis Pease et Doridopsis A. et H. comme
identiques, la lettre manquante étant sans importance. 2° Il ne
considère par contre nullement les deux genres comme synonymes,
mais au contraire propose un nouveau nom pour celui, plus récent,
créé par A. et H., ce qui serait inutile s’il le regardait comme
synonyme du sien; et il exprime le regret de ne pouvoir l’appeler
ni Alderia, ni Hancockia, ces deux noms étant préoccupés.
Et voici maintenant l’interprétation de ce texte par Bergh (V)
interprétation qui fut le point de départ de toute la confusion qui
persiste jusqu’à aujourd’hui :
« Das von Pease (1860) aufgestellte Genus Doriopsis war derart
von seinem Entdecker beschrieben, dass man ohne die aus-
drückliche spâtere Angabe [Pease’s die Identitât desselben mit
dem wenige Jahre nachher 1864 von Hancock gebildeten Ge-
schlecht Doridopsis kaum hâtte vermuthen kônnen. Hancock
hatte eine anatomische Untersuchung des Thieres geliefert, welche
spâter (1875) durch die des Verfasser’s dieses Werkes erweitert
wurde, auf dessen Beschreibung hier übrigens hingewiesen werden
muss » (2).
Depuis lors, tous les auteurs, sans exception, ont regardé les
deux genres comme synonymes, jusqu’à et y compris O’Donoghue
(I), qui substitue aux noms de Pease et de Hancock le nom plus
(0 Pease a d’ailleurs décrit des Dendrodoris sous le nom de Doris.
(2) Le passage suivant de Bergh déjà cité par O’Donoghue [I bis ] fera mieux com-
prendre l’étrangeté du procédé : « Das Geschlecht Doriopsis wurde von Pease in der
gewôhlichen Art des Heeres von Art und Geschlechte Fabrilcanten mit ganz fal-
schen ( !) Characteren schon in 1860 aufgestellt »... « Es liegt daher um so mehr wohl
kein Grand vor, die Benennung Dendrodoris für die durch Hancock und durch mich
so gut bekannten Doriopsen zu restituiren. »
Bulletin du Muséum , 2e s., t. Il, 1930.
20
— 294
ancien donné par Ehrenberg, mais indique comme synonymes du
genre Dendrodoris Ehr. à la fois Doriopsis Pease, Doridopsis
A, et H,, Haustellodoris Pease et Rhacodoris (écrit par erreur
Rachodoris ) Môrch 1863.
Un seul auteur, tout dernièrement, Risbec (VI) a frôlé de près
la véritable explication de tout cet imbroglio. Ayant eu en mains
des individus appartenant au genre de Pease et à l’espèce Do-
riopsis viridis, qu’il reconnaît, il écarte dédaigneusement le nom
de genre donné par Perse (*) et rebaptise ce genre sous le nom de
Guyonia, conservant au genre d’A. et H. son nom de Doridopsis,
ce qui est contraire aux règles de la nomenclature.
Or, si R'sbec a raison lorsqu’il dit que Pease a insuffisamment
caractérisé son genre qu’il n’a pas disséqué, il a cependant reconnu
une des espèces qui, selon Pease lui-même en font partie : Doriopsis
viridis ; et, bien que ce ne soit pas l’espèce-type originale, les trois
espèces nommées par Pease sont trop semblables entre elles pour
que l’une d’elles puisse être reconnue à l’exclusion des autres.
Mais ce n’est pas tout encore. Laissant de côté l’histoire du
genre mort-né de Môrch, Rhacodoris, il nous reste à parler du
genre Ctenodoris créé par Eliot (VII) pour la Doris flabellifera de
Cheesemann (VIII), et caractérisé de la manière suivante : orifice
branchial bilobé, le lobe supérieur... en forme de clapet... des-
sine un arc; le postérieur... plus arrondi...; et les deux enferment
un large espace en forme de croissant dont les pointes sont tournées
en avant... De chaque côté (de la bouche) un repli tentaculaire
plat avec traces de sillon... (donc pas de palpes).
Bien qu’Eliot n’ait pas trouvé les mâchoires signalées chez une
espèce par Risbec, il paraît bien certain qu’il s’agit encore là du
genre décrit par Pease, genre essentiellement Indo-pacifique, et
qui n’a pas été trouvé en dehors de cette vaste région, sauf peut-
être dans la Mer Rouge, comme je le dirai plus bas en donnant la
liste des espèces. Mais cette exception n’en serait pas une, puis-
qu’elle confirmerait encore une fois de plus si cela était encore
nécessaire l’étroite parenté qui unit la faune de la Mer Rouge à
celle de l’Indo-Pacifique.
Cet exposé a pu paraître un peu long : il était nécessaire pour
rétablir des faits jusqu’ici compris d’une manière erronée, et qui
(x) « Guyonia viridis. Synonymes : Doriopsis viridis Pease 1861 (décrit sans aucun,
caractère interne). Le genre Guyonia est ainsi caractérisé : Forme générale de Platy-
doris. Noteum finement papilleux. Radula à dents toutes unicuspidées. Pénis inerme
Branchies pennées, insérées en avant de l’anus suivant un arc à convexité postérieure
et rétractiles sous une lame en demi-cercle ».
Le caractère : absence de palpes, qui différencie le genre des autres Archidorididæ
Avec celui tiré de la forme de la cavité branchiale n’est pas mentionné ici; il l’est par
Pease. Les caractères internes sont communs à plusieurs genres.
ont accrédité si longtemps diverses notions aboutissant à des
confusions non pas seulement entre divers genres d’une même
famille mais entre deux familles différentes.
Pour nous résumer, il reste à caractériser une famille et un
genre, puis à donner une simple liste des espèces que je crois devoir
attribuer au genre de Pease, et dont le nombre sera certainement
réduit ultérieurement, certaines n’ayant droit qu’au rang de
variétés. Mais non pas la liste des espèces du genre de A. et H.,
parce que cette liste a été donnée par Bergh [S. R. System der
Nudibranchiaten, 1892], et que mes matériaux ne me permettent
pas de la modifier en supprimant les doubles emplois, certaine-
ment très nombreux.
I. — (Dorididae cryptobranchiatae [Dorididae propriae])
Fam. Archidorididae Bgh. Gen. Doriopsis Pse. = Staurodoris
p. p. Eliot 1903. = Ctenodoris Eliot 1907 = Guyonia Rsb. 1927
non Doridopsis A. et H. 1864 et 65. non Doriopsis Bgh, et auteurs
subséquents. Doridiens de petite taille, ovales, arrondis aux deux
bouts, le pied dépassant parfois un peu le manteau pendant la
marche. Aplatis, granuleux ou tuberculeux, généralement forte-
ment spiculeux et un peu raides. Rhinophorcs grands, écartés,
sans hampe visible au-dessus du bord de leurs orifices. Palpes
absents ou remplacés par un voile ou repli plat, sessile, pouvant
montrer une trace de sillons sur les côtés. Cavité branchiale peu
profonde, en forme de croissant dont les angles sont tournés en
avant, la lèvre antérieure et supérieure se rabattant sur l’orifice
comme un clapet (x). Branchies peu ramifiées ou simplement pin-
nées, grêles, dirigées en arrière, au nombre de cinq à vingt-deux
chez les espèces décrites jusqu’ici.
Bulbe buccal très grand, pouvant, ou non, contenir des mâ-
choires lamelleuses ; radula contenant approximativement 45 rangs
d’une cinquantaine de dents de chaque côté du rachis nu; les
dents sont toutes crochues, fortes, non denticulées, diminuant de
taille vers le milieu des rangs mais de forme sub-semblable.
Organes génitaux inermes. (Autres caractères internes non encore
bien connus pour toutes les espèces.)
Espèces : Doriopsis granulosa Pse.
D. viridis Pse = Guyonia viridis Rsb. et sa var. = Do-
ris pecten Gollingwood.
D. scabra Pse.
D. flava (Rsb) = Guyonia flava Rsb.
f) Le genre Atagema Gray possède un semblable clapet, et les branchies, diiigées en
arrière.
— 296 —
D. flabellifera ) Cheesemann) = Ctenodoris flabellifera
(Chees.), Eliot.
? D. concenlrica (Aud-Sav.) (IX) = Doris concenirica
A et S.
II. — (Suctoriae. Doridiformiae). Le groupe comprend les
Phyllicliadæ à branchies situées sous le manteau et les anciennes
Doriopsidæ de Bergh, = Doridopsidæ d’A et H. qu’il vaudra mieux
appeler dorénavant, ainsi que l’a déjà proposé O’Donoghue
Dendrodorididae Ehr.
Gen. Dendrodoris Ehr. 1831.
Forme comme chez les Dorididæ propriæ. Rhinophores et bran-
chies rétractiles dans des cavités à bords généralement unis, lisses,
ne formant pas de valves; parfois les branchies sont situées très
en arrière; elles sont tri-ou quadripinnées, et souvent très grandes.
Ni palpes, ni voile, mais parfois un repli unissant la tête au
pied en avant de la bouche. Bulbe buccal suceur très musculeux
mais dépourvu de mâchoires et de radula.
Pénis armé de rangées nombreuses de crochets ou d’épines.
(Deux glandes antérieures du tube digestif sont signalées chez
certaines espèces, en sus des glandes dites salivaires. Le foie est
bifide. D’autres détails anatomiques ne sont pas utilisés dans
cette diagnose, parce que leur degré de généralité n’est pas suffi-
samment connu.) La famille ne comprend que ce seul genre et
un genre Doriopsilla que Bergh a créé pour les espèces spiculcuses
et à longs connectifs buccaux. Risbec objecte que ces carac-
tères ne coïncident pas toujours. Il y aurait là matière à révision.
Remarquons simplement que les espèces spiculeuses sont très peu
nombreuses, que le dos est le plus souvent lisse, très mou et doux
au toucher, ce qui, avec les très grandes branchies situées très en
arrière et l’absence de palpes permet de les distinguer des Doris
le plus souvent à première vue. Quelques espèces portent de gros
tubercules irréguliers qui ont été comparés à des phlictènes et qui
parfois sont composés; on ne connaît pas d’espèces granuleuses
ou finement tuberculeuses. Coloration : du blanc au gris et au
noir, et du jaune à l’orangé et au brun, généralement marbrée
plus sombre au milieu; très rarement bariolée de couleurs vives
et de taches ocelliformes [D. gemmacea A. et H).
BIBLIOGRAPHIE.
L’ordre, qui est celui des citations dans la note, est indiqué par les chiffres romains
à la suite des noms d’auteurs.
I. O’Donoghue (Chas. -H). Report ontlie Opisthobranchiata... Trois. Zool. Soc.,
Pt. 6, 1929.
I bis. A list of the Nudib. Moll. Pacific C. North America... Trans. Roy. Canad.
Inst il., XV, 1926.
II. Ehrenberg. Symbolæ physicæ, Mollusques, 1831, fig. parues en 1828.
III. Pease. Nudibranchiate M. from Polynesia Proceedings Zool. Soc. London, 1860.
III bis. Id., Proceedings Zool. Soc. London, 1861.
III ter. Id. Amer. Journ. Conchology, 1871.
IV. Alder (J.) et Hancock (A.). Notice of a collection of Nudibranchiate Mol-
lusca made in India... Trans. Zool. Soc. London, read 12 May 1863.
V. Bergh (R.). Semper’s Reisen, im Arch. der Philippinen, Malak. Unters, Part. II.
VI. Risbec (J.). Contribution à l’étude des Nudibranches Néo-calédoniens. Faune
des Colonies françaises. T. II, 1927.
VII. Eliot (Ch.). Nudibr. fr. Maldive a. Laccadive Arch. T. II, Cambridge.
VII bis. Nudibr. fr. New-Zealand. Proc. Malac. Soc. London, 1907.
VIII. Ciieesemann. Trans. and Proc. New-Zealand Institute, XIII, 1880.
IX. Audouin et Savigny. Voyage en Égypte, Zoologie, 1817.
X. Collingwood. Nudibr. Moll, from the Eastern Seas.
Ascidies récoltées au cours des Croisières
du « Pourquoi-Pas? » en 1921 et 1929,
par M. Hervé Harant et MUe Odette Tuzet.
M. le Professeur Joubin nous a fait l’honneur de nous confier
un certain nombre d’Ascidies recueillies par R. Ph. Dollfus au
cours des croisières du « Pourquoi-pas? » (Commandant Charcot)
en 1921 et 1929.
Voici par ordre de stations, la liste de nos déterminations.
Station XXIII. — D6. — 10 août 1921. — Chenal de Saint-Malo.
Profondeur 20 m.
Ascidia menlula Müller forme mollis.
Slyela partita Stimpson.
Station XXXIV. — 21 août 1921. — 48°45 Lat. N. —2° 14
Long W. — Profondeur 28 m.
Styela partita Stimpson.
Dislomus variolosus Gærtner forme lypica Harant.
Pyura squamulosa Aider.
Station XLV. —26 août 1921. — 49°47 Lat. N. — 2° 34
Long. W. — - Profondeur 110 m.
Ascidia menlula Müller.
Dendrodoa grossularia Beneden.
Dislomus variolosus Gærtner forme lypica Harant.
Botryllus Schlosseri Pallas.
Diplosoma gelalinosum Edw.
Didemnum maculosum Edw.
Styela partila Stimpson.
Station LIV. — 4 septembre 1921. — 48° 58' 30" Lat. N. — -
3° 59 Long. W. — Profondeur 90 m.
Diazona violacea Sao.
Ascidia virginea Müller.
Polycarpa pomaria Sao.
Styela partita Stimpson.
Amaroucium areolalum Chiaje.
Bulletin du Muséum , 2e s,, t. II, n° 3, 1930.
299 —
Station LVIII. — 4 septembre 1921. — 49°4 Lat. N. — - 3° 18
Long. W. — Profondeur 75 m.
Ascidia virginea Müller.
Station 11. — 15 septembre 1929. — 48°5 Lat. N. — 1°47'.
Long. W.
Molgula manhaltensis de Kay.
Polgcarpa fibrosa Stimpson.
Distomus variolosus Gærtner forme tgpica Harant.
Polgcarpa pomaria Sav.
Station 15. — 26 septembre 1929. — Baie de Gancale 48° 43' 30"
Lat. N. — 1° 44' 55" Long. W. — Profondeur environ 25 m.
Molgula citrina Aider.
Polgcarpa pomaria Savigny.
Station 18. -—29 septembre 1929. — 48° 50' 8" Lat. N. —
2o 19' 15" Long. W. — Profondeur 170 m.
Molgula manhaltensis de Kay.
L’ensemble des Ascidies récoltées conforme à la faune habi-
tuelle de la Manche et des côtes Nord-W. de la France se répartit
dans les familles suivantes :
1. MOLGULIDiE.
Molgula cilrina Aider. — Station 15. 1929.
Molgula manhaltensis de Kay. — Station 11. 1929.
Station 15. 1929.
Station 18. 1929.
2. Pyuridæ.
Pgura squamulosa Aider. — Station XXXIV. 1921.
3. Styelidæ (s. lato).
Stgela parlita Stimpson. — Station XXIII. 1921.
Station XXXIV. 1921.
Station XLV. 1921.
Station L IV. 1921.
Dendrodoa grossularia Ben. (Individu solitaire de petite
taille). — Station XLV. 1921.
Polgcarpa fibrosa Stimpson. — Station 11. 1929.
— 300 —
Polycarpa pomaria Sav. — Station LIV. 1921.
Station 11. 1929.
Station 15. 1929.
Disïomus variolosus. Gærtner forme îypica Harant.
Station XXXIV. 1921.
Station XLV. 1921.
Station 11. 1929.
4. Botryllidæ.
Botryllus Schlosseri Pallas. - — Station XLV. 1921.
5. Ascidiidæ.
Ascidia menlula Müller. — Station XXIII. 1921.
Station XLV. 1921.
Ascidia virginea Müller. — Station LIV. 1921.
Station LVIII. 1921.
6. Diazonidæ.
Diazona violacea, Sab. — Station LIV. 1921.
7. Didemnidæ.
Didemnum maculosum Edw. — Station XLV. 1921.
Diplosoma gelatinosum Edw. — Station XLV. 1921.
8. POLYCLINIDÆ.
Amaroucium ( Parascidia ) areolalum Chiaje. — Station
LIV. 1921.
Culture du Pleurqtus Eryngii en 1929,
par M.àJ. Costantin.
Depuis 1924, j’ai fait une expérience qui dure toujours, en vue
de propager en pleine terre le Bleur olm. Eryngii, qui est un de nos
meilleurs Champignons comestibles, très apprécié dans le Midi de
la France, la Charente, etc.
Je suis parvenu à créer dans la forêt de Fontainebleau une sta-
tion fongique nouvelle qui est en production depuis octobre 1925.
Les premiers ensemencements* datent . d’avril 1924; ils ont été faits
avec le mycélium déposé en terre (autour des jeunes pousses
d 'Eryngium campestre qui sortaient de terre) sous forme de mises
de blanc de Champignon stérilisé de Pleurote, obtenues par moi
en culture pure.
D’abord faible, la récolte a été régulièrement en croissant depuis
que mes ensemencements nouveaux faits en -1926, 1927 ont été
plus étendus. Je n’ai pas cherché à multiplier beaucoup les stations
parce qu’une surveillance active et incessante est nécessaire pour
assister à la sortie des chapeaux, qui peut se produire à une époque
très variable suivant la répartition des pluies et de la chaleur.
J’avais d’abord pensé, avant d’avoir essayé moi-même, qu’en
donnant mon blanc à tous les amateurs qui désiraient m’aider
dans mes recherches, je faciliterais ma tâche. Il n’en était rien; il
aurait été indispensable de les prévenir que l’expérience serait peut-
être longue, ce que j’ignorais au début, car ce n’est qu’au bout de
17 mois que j’ai obtenu mes premiers champignons. Plusieurs
correspondants croyaient que l’expérience ne durerait que quelques
semaines, un mois ou deux au plus : plusieurs se dégoûtèrent et
ne m’ont été d’aucune utilité. Deux d’entre eux cependant ont
réussi à récolter des fructifications fongiques : l’un M. Caillasse,
à Guignicourt-sur-Vence (Ardennes); l’autre M. Dupain à la Mothe-
Saint-Héraye (Deux-Sèvres).
I. Au laboratoire de Biologie végétale. — En. plus de la station
nouvelle obtenue en pleine forêt, de Fontainebleau, j’ai organisé
au laboratoire de Biologie végétale installé près de la gare de Fon-
tainebleau-Avon, au milieu des,bois, des essais dont la surveillance
pouvait se faire plus aisément. J’ai opéré, d.’une façon différente,
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 3, 1930.
comme de juste. J’ai commencé par semer des graines d’Ombel-
lifères, notamment d' Eryngium campeslre et d' Eryngium mari-
iimum et de beaucoup d’autres représentants de cette belle famille,
en dehors du genre précédent. On sait, en effet, que, dans les condi-
tions naturelles, les Pleurotes poussent sur six genres différents
d’Ombellifères reconnus par les mycologues.
Les graines d'Eryngium maritimum, par exemple, étaient semées
dans deux pots l’un désigné par A (avec Champignon), l’autre
par S (sans). Ces semis furent faits au printemps 1924 et, peu
après l’apparition des plantules, les inoculations des mises fon-
giques étaient faites entre les plantules dans la terre. A l’automne
1924, les jeunes plants de A et de S ont été repiqués en pleine terre
aux deux extrémités d’une plate-bande. En 1925, les plants A
périclitèrent peu à peu et tous étaient morts en 1926. Les plants S,
au contraire, se développèrent vigoureusement et fructifièrent
en 1926 et 1927. Comme, dans cette période, aucun Pleurote ne
poussa dans les plates-bandes où ces expériences étaient entre-
prises sur diverses Ombellifères, je pensais, en 1927, que cet essai
serait infructueux. Il n’en était rien, le 25 octobre 1928, il a poussé
sept Pleurotus Eryngii de taille ordinaire sur Y Eryngium campeslre
et six de taille plus grande sur V Eryngium maritimum : l’un deux
était énorme et mesurait 19 centimètres pour le chapeau. Ce qui
est curieux dans ce résultat, en particulier pour l 'Eryngium mari-
timum, c’est que n’ayant pas été ensemencé directement il a servi
de plante piège pour le mycélium cheminant dans le sol.
A l’automne de 1929, le 20 octobre, seize Pleurotes ont fait à
nouveau leur apparition sur les mêmes plates-bandes, mais cette
fois ils n’ont poussé que sur l 'Eryngium campesire, car le Panicaut
maritime avait disparu pendant l’hiver et n’avait pas repoussé.
La sortie des Champignons a eu lieu dans deux plates-bandes :
plate-bande YII un groupe de neuf chapeaux et un autre isolé
(poids total 485 grammes); plate-bande XI, trois groupes de deux
chapeaux, un et trois chapeaux (poids total 110 grammes). Total
au laboratoire 595 grammes. Il est à noter qu’un des Champignons
était de grande taille, comme l’année dernière : 17 centimètres
au chapeau. Le fauchage a été fait au laboratoire au début de
septembre 1929.
IL En forêt. — La récolte en pleine forêt, au pont 'du chemin
de fer de la route de Bourgogne a été encore remarquable en 1929
comme en 1928. Le 30 août quatre Pleurotes ont été récoltés après
le pont, à gauche en venant de la Seine, avant la route Gaston-
Bonnier. Le fauchage a été fait en ce point le 7 septembre. Le
4 octobre 1929, huit champignons ont été rapportés et je les ai
consommés; j’ai trouvé leur goût très délicat. Le 12 octobre une
— 303
vingtaine d’individus furent récoltés. Enfin le 13 octobre une
récolte fut pesée : elle était de 700 grammes (les récoltes précé-
dentes n’avaient pu être pesées).
Remarque supplémentaire. — Au pont de Bourgogne, à droite
et en avant du pont (en venant de la Seine), et sur le début du
chemin qui longe la voie, là où en octobre 1928 a été récoltée une
si abondante moisson de Pleurotes dont l’ensemencement avait
été fait copieusement le 30 avril 1927, j’ai fait une observation
très intéressante méritant d’être mentionnée. Le 27 juin 1927,
c’est-à-dire deux mois après l'inoculation de la terre au voisinage
des pieds qui n’avaient jusqu’alors reçu aucune mise, j’ai déterré
deux pieds qui avaient été repérés avec précision. J’ai constaté
que la souche de l’un d’eux était comme moisie superficiellement.
Il n’y avait pas de doute possible, la corrosion souterraine par le
mycélium de la mise était déjà commencée. C’était exactement
l’aspect que j’avais obtenu expérimentalement en 1925 au labo-
ratoire de Biologie végétale établissant le rôle pathogène du Pleu-
rote (x).
(9 Costantin. Un cas insoupçonné de pathologie végétale [C. R. Acad. Sc., t. 181,
p. 485, 19 octobre 1925).
Eria nouveaux d’Indo-Ciiine,
par M. F. Gagnepain.
Eria banaensis Gagnep., n. sp.
j Epiphytica, cæspilosa, parvula, rhizomale obscuro. Pseudobulbi
6-7 mm. longi, basi vaginati, vaginis 3-4, imbricalis, nervosis,
scariosis, fragilibus, apice monophylli. Folia graminiformia,
15-18 mm. longa, crassa, basi canaliculala, 2-2,5 lala, apice
inæqualiler emarginala, ulrinque plana. Inflorescenlia lateralis ,
uniflora; pedunculo 10 mm. longo, apice parcissime piloso, braclea
spathiformi 2 mm. longa terminalo; flore secus braclea sessili,
3 mm. longo. — Sepalum dorsale ovato-lriangulum, 2,4 mm. longum,
2 mm. lalum, 3-nervatum ; sep. lateralia eo similia sed obliqua,
3,4 mm. longa, 2, 2 mm. lala, acutiuscula, 3-nervala. Petala lineari
oblonga, acuminata, 2.4 mm. longa, 0.8 lala, 1 -neruala. Labellum
oblriangulum, 3 mm. longum, 3 mm. latum, apice obscure lobula-
lum ; lobi latérales vix prominenles, l. terminali subindistindi;
l. terminalis subtruncalus apice mucronatus; discus costis basalibus
subparallelis efformalus. Columna 1.2 mm. longa, capitata-, anlhera
3-lobulala, postice vergente, tricuspidata; operculo subor biculari,
anlice Iricuspidalo; polliniis 8 per paria conjugatis, claviformibus-,
mento 2 mm. longo. Ovarium tomentosum.
Annam : mt Bana, près Tourane, n° 4.395 ( Mrs Clemens).
Tonkin : Cha-pa, ait. 1.500 m. n° 5.150 ( Pételol ).
Espèce très remarquable par sa petite taille, ses pseudo-bulbes
écailleux à la base, minuscules. Elle paraît devoir être placée
auprès des E. muscicola Lindl., E. pusilla Lindl.
Eria cochinchinensis Gagnep., n. sp.
Pseudobulbi 4-8 cm. longi, cglindracei, 4-vaginati, apice di-
phylli ; vaginis imbricatis, acuminalis, scariosis, 2,5-4 cm. longis.
Folia lineari-lanceolata, ulrinque attenuata, subacuta, subsessilia,
5-12 cm. longa, 10-20 mm. lala, firma etiam coriacea. Inflorescentiæ
1-2, terminales vel sublerminales, anguste racemosæ, 10-15 cm.
longæ, supra medium floriferæ, graciles, dense lanato-ferruginosæ ;
bracleis ovato-acuminatis, 1,5-3 mm. longis, marginibus molliter
Bulletin an Muséum, 2e s., t. Il, n° 3, 1930.
— 305 —
cilialis, deinque paiulis vel ref radis; floribus densissimis, subcon-
tiguis, subsessilibus, lanalo-ferruginosis, minulis. — Sepalum dor-
sale ovalo-acuminatum, 2,8 mm. longum, 1,4 latum, 3-nervatum;
sep. lateralia obliqua eo subsimilia, 3 mm. longa, 2 mm. lata, 3-
nervala. Petala oblonga, 2-4 mm. longa, 0.6 mm. lata, oblussissima,
exlus et basi parce piloso-ferruginea, nervis 3 inæqualibus. Labellum
rhombeum obtusum, supra læve canaliculatumque, 2 mm. longum,
1,2 explicalum latum, integrum. Columna 0,8 mm. alla, apice ( cli -
nandrio) crenulatum; operculo convexo, triangulo, intus 8 -plo-
alveolato, mento 1,2 mm. longo. Ovarium densissime lanato-ferru-
gineum.
Cochinchine : Caï-congn0 365 (A. Regnier ); Trian, prov. Bien-hoa
n° 1.339 {Pierre).
Cette espèce diffère de E. brunnea Ridl. : 1° par ses feuilles beau-
coup plus courtes, sessiles; 2° par ses inflorescences souvent 2,
deux fois plus courtes; 3° par les pétales oblongs; 4° par le labelle
à onglet presque nul; 5° par le menton court, non pendant.
Eria Dacrydium Gagnep., n. sp.
Herba 9-12 cm. alla. Caules aggregali, basi leviter bulbosi graciles
lerelesque, ad apicem gradatim incrassati, clavif ormes, apice folios!,
1 -articulati, multicostali, coslis in sicco subalatis. Folia 2-4, sub-
opposita, lerminalia, lineari-lanceolala, utrinque allenuala, acuta,
45-55 mm. longa, 5-8 lata, obscure nervata. Inflorescenliæ termi-
nales, 5 cm. longæ, racemosæ, solitares vel geminalæ, gemma ter-
minait, bracteala enalæ ; floribus 2, albidis, geminalis, termina-
libus; bracleis 3-5, lanceolalis, obtusis, 7-12 mm. longis, 3-4 latis,
coloratis, superioribus majoribus, oppositis vel verticillalis; pedi-
cellis 15-17 mm. cum ovario longis, erectis. — Sepalum dorsale,
oblongum, apice altenualum obtusumque, 13 mm. longum, 4-5 latum,
7 -nervalum, nervo medio infra apicem alato; sep. lateralia triangula,
14 mm. longa, basi dilatata, 7 mm. lata, ad menlum decurrenlia,
1-nervala. Petala oblongo-oblusa, 12 mm. longa, 4 lata, b-nervata.
Labellum obovatum, sublrilobum obeordatumque, 10 mm. longum,
7 mm. latum, ungue subnullo, lobis laleralibus rolundatis, termi-
nalibus, altero truncato, crassiusculo , quam lateralibus valde minore ;
discus 3 -nervus, ad apicem nervi incrassati lacrymam efformanles,
inæquales, supremus tenuiter villosus, ad lobum medium desinens.
Columna 3 mm. longa, stelidiis delloideis, appendicem dorsalem
æquanlibus, mento lato, 3 mm. longo, obluso.
Annam : vallée de Da-preun, Lang-bian : n° 215 {Eberhardl) ;
massif du Lang-bian, à Dalat, 1.400 m. ait. (A. Chevalier ).
Cette espèce se distingue de E. clavicaulis Wall., Ann. bot. Gard.
Calcutta v, tab. 31 : 1° par ses feuilles 3 fois plus étroites; 2° par
— 306 —
les pétales oblongs et non ovales; 3° par le lobe médian du labelle
subnui; 4° par l’opercule arrondi. C’est pourtant à cette espèce
que Finet avait attribué l’échantillon 215 de Eberhardt.
Eria dalatensis Gagnep., n. sp.
Rhizoma 1,5 mm. crassum, lanuginosum. Pseudobulbi (vel caules )
ieretes, 4 cm. longi, congesli, densissime pilosi, circa 10 -foliati. Folia
disticha, oblongo-obovata, pilosissima, 10 mm. longa, 3 mm. lata,
veresimiliter crassa. Inflorescenlia terminalis, uniflora, flore sessili,
extus piloso, 5 mm. lato. — Sepalum dorsale ovalo-triangulum,
3 mm. longum, 1,8 latum, extus pilosum, obtusiusculum; sep. lateralia
laie deltoidea, secus menium decurrentia, 5 mm. longa, ad basin
5 mm. lata, extus pilosa, oblusiuscula. Petala oblongo-ovata, obtu-
sissima, 2,6 mm longa, 1,3 lata, glaberrima. Labellum obovato-
oblongum, 4 mm. longum, 2,6 latum, apice rolunclalo et tenuiter
piloso, in medio longitudinaliler sulcato. Columna clinandrio trun-
cata, brevis ; operculo cucullato subconico; polliniis 4, per paria con-
jugatis, pyriformibus; menlo 3-4 mm. longo. Ovarium hirsulum.
Annam : Dalat, n° 940 [Evrard).
Diffère de E. aporina Hook. : 1° par les tiges (ou pseudobulbes?)
2 fois plus courtes; 2° par les feuilles 2 fois plus brèves; 3° parles
bractées semblables aux feuilles et indistinctes d’elles ; 4° par le
labelle non bilobé, sans la bande médiane épaisse.
Eria Eberhardtii Gagnep., n. sp.
Pseudobulbi 6-8 cm. longi, 2 cm.crassi, subfusiformes vel cylindra-
cei, primum vaginis 3, oblongis, supremis majoribus subfolialis
vesliti, apice 4-phylli. Folia linearia, subgraminiformia, 8-18 cm.
longa, 8-10 mm. lata, acuminalo-acula, basi in peiiolum obscurum
attenuata; nervi pallidi, conspicui. Inflorescenliæ subterminales,
foliorum inflmorum axillares, anguste racemosæ, 8-9 cm. longæ,
e medio et supra medium floriferæ, subglabræ ; bracleis lanceolato-
linearibus, 10-5 mm. longis, infimis sterilibus longioribus, omnibus
tenuiter acuminalo-aculissimis, similibus, mox palenlibus dein
refractis; pedicello 4-3 mm. longo, glabro-, floribus glabris, in ala-
baslro subglobosis, 4 mm. diam., densissimis. — Sepalum dorsale
oblongum, obtusum, 3 mm. longum, 1,2 latum, b-nervalum; s. late-
ralia ovato-lriangula, obliqua, 3 mm. longa, 2 ad basin lata, 5 -ner-
vala. Petala oblonga, obtusissima, 2,5 mm. longa, 1 lata, 3-nervaia.
Labellum ambdu subor biculare, 2 mm. longum, 2,5 mm. latum
( explicalum ), venosum, lævissimum, profunde trilobum; lobi latérales
ovati, vel suborbiculares, patentes, 1 mm. longi, 0,7 lati ; l. terminalis
orbicularis, 0,7 mm. diam. Columna lata quam alta ; clinandrium
— 307 —
columna paullo latius, margine leviler undulalo ; operculum con-
vexum, subdeltoideum, angulis obiusis; pollinia 5 et ultra veresi-
miliier 8; mentum 2 mm longum. Ovarium glabrum.
Annam : forêts et plateau du Lang-bian, n° 200 ( Eberhardt ),
Finet avait nommé cet échantillon E. convallarioides Lindl. A
mon sens, il en est différent : 1° par les feuilles beaucoup plus
étroites; 2° par les bractées beaucoup plus nombreuses et plus
aiguës; 3° par les fleurs plus petites; 4° par les pétales très obtus;
5° par le labelle fortement nervé.
Eria Evrardii Gagnep., n. sp.
Rhizoma 1,5-2 mm. crassum, ramosum, repens, undulatum ualde
albido-lanuginosum. Folia alterna, carnosa, obovato-suborbicularia,
sessilia, 4-5 mm. longa, albido-pilosa, pilis hirsulis. Inflorescentia
uniflora, flore axillari luteo-melleo , 5 mm. longo, ad bracteam spathi-
formam, pilosam, 3 mm.longam, 2 latam subsessili, pedunculo piloso
subnullo. — Sepalum dorsale ovatum vel oblongum, dorso pilosum,
3-4 mm. longum, 2 mm. latum, 3-nervalum ; s. lateralia ad mentum
inserla, dorso pilosa, palenlia,delloidea,3 mm. longa, ad basin 4 lata,
obtusa, 3-nervala. Relata oblonga, obtusa, 3 jnm. longa, 1,6 lata,
3 -nervala. Labellum 5-5 mm. longum, 4 latum, obouatum, apice
valde rotundalo, 'ô-nervalum, integrum, sine disco, antice refraclum.
Columna perbrevis, posticum breviter rostratum, mento 4 mm. longo..
Annam : Dalat, n° 939 [Evrard).— -Laos : Pak-lay, sans n° [Tho-
rel).
M. Evrard a donné comme caractères : « fleurs jaune de miel, à
points pourpres dans le menton ; tige rampante, appliquée, à
feuilles charnues ».
Espèce comparable à Tricholosia rotundifolia KrænzI.; mais en
différant : 1° par les fleurs couleur de miel; 2° surtout par le labelle
très entier, non lobé, ni denté, sans tubercule.
Eria Godeîroyana Gagaep., n. sp.
Epiphglica Iota glabra. Rhizoma repens radicibus ramosis,capilla-
ribus, longissimis munitum. Pseudobulbi ( vel caules ) cglindracei vel
clavali, 9-15 cm. longi, 2-3 cm. remoti, 5-7 mm. crassi,vaginis fra-
gilibus obtecli, apice foliis 3-4 coronaii. Folia linearia, acuminala,
basi in petiolum 1,5-2 cm. longum altenuaia, 13-20 cm. longa,
10-20 mm. lata, membranacea, conspicue nervala. Inflorescentiæ
opposilifoliæ, ad apicem caulium insertæ, graciles, sub filiformes,
flexuosæ, 3-6 cm. longæ, floribus circa 6-10, racemosis, pedicel-
lalis 6-7 mm longis, albido-luteis ; bracteis acuminatis, 2-3 mm.
longis; pedicello 5-8 mm. longo, flexuoso, capillari. — Sepa-
lum dorsale lineari-acuminaiüm, 'obtusum, 6 mm. longum, 1 mm.
latum, 3-nervatum ; sep. laleralia, eo subsimilia, obliqua, 7,5 mm.
longa, 1,25 lata, 3 -nervala. Pelala linearia, oblusa, 6 mm. longa,
0,8 parte latiori lata, 3-nervala . 'Labellum lanceolatum, acuminalum
3 mm. longum, 1 latum, margine undulalum, 3-nervatum, sine disco
nec prominentiis. Columna 1/25 alla, sal gracilis; operculo conico,
columna paulo brevior, menlo 1,5 mm. longo; polliniis 4 per paria
conjugatis.
Cochinchine : Phu-quoc, à Da-bac, n° 853 [Godefroy).
Diffère de E. consimilis H. Fleischm. et Rech. : 1° par ses feuilles
lancéolées-linéaires plus longues ; 2° par ses fleurs à pédicelle bien
marqué, long de 7-8 mm., plus long que les fleurs; 3° par les brac
tées plus courtes.
Eria langbianensis Gagnep., n. sp.
Rhizoma repens, glabrum, ad pseudobulbos squamosum 3-5 mm.
crassum. Pseudobulbi ovoideo-conici-, 2 cm. longi, 15 mm. crassi,
squamis 2-3, ovalis, inæqualibus, scariosis primum vestiti. Folia
solilaria, lorala, obtusa, leviier emarginala, ad basin longe allenuata,
8-16 cm. longa, 10-12 mm. lata, coriacea, in sicco nervosa, peliolo
obscuro, 1-2,5 cm. longo. Inflorescentia uniflora, pedunculo dense
albido-lanato, 5 cm. longo-, flore exlus lanato, intus albido, labello
luteo purpureoque variegalo. - — Sepalum dorsale ovalo-oblongum,
12 mm. longum, 5-7 latum-, sep. laleralia falciformia, 17 mm. longa,
ad basin 1 lata, 3-nervala. Pelala lanceolala, oblusa, 13 mm. longa,
6 lata, 3-nervala, nervis basalibus 3. Labellum ambiiu ovatum, tri-
lobum, 12 mm. longum, 10 latum-, lobi latérales ovali, anlicus ovalus,
acutus, 5 mm. longus; discus : lamellæ 2 albidæ, longitudinales ad
basin lobi anlici evanescenles ; lobus terminalis marginibus crassis
luieis subspongiosis. Columna 7' mm. longa, operculo convexo antice
4 -lobulalo; pollinia 8; menlum 10 mm. longum.
Annam : Dalat, n° 2.025 [Evrard).
Cette espèce ne peut être comparée utilement qu’à E. longipes
Gagnep. dont elle se distingue par ses feuilles beaucoup plus étroites
et presque sessiles; par ses fleurs un tiers plus petites; par son
labelle obtus, épaissi .aux bords du lobe terminal; par sa colonne
plus longue de manière absolue.
Eria longipes Gagnep., n. sp.
Rhizoma replans, 7 mm. crassum, valde radicosum, radicibus
ramosis filiformibus. Pseudobulbi 3 cm. remoti, ovoideo-conici,
2-3 cm. longi, 10-12 mm. crassi, monophylli, tandem nudi. Folia
anguste lanceolala,. apice mtlenuaio-obtusa, basi abrupte in petiolum
— 309 —
desinenlia, 13-25 cm. longa, 20-25 mm. lata, coriacea, in sicco ner-
vata, petiolo 4-8 cm. longo. Inflorescentia laleralis pseudobulbo
juniore comitata, inter vaginas enascens, uniflora; vaginæ 3-4, elon-
gatæ, supremæ majores 4-5 cm. longæ, imbricatæ, nervosæ, oblongæ,
glaberrimæ; pedunculus lanuginosus, 8 cm. longus, 3-4 cm. exsertus,
braclea spalhiformi, 4-6 mm. longa terminalus; flore solilario albo ,
luteo et roseo uariegato, exlus lomentoso, 2,5 cm. longo. — Sepalum
dorsale lanceolato-oblongum, obtusum, 18-25 mm. longum, h-latum
h-nervalum; sep. laleralia falciformia, 25 mm. longa, 8-10 lata,
3-nervala. Petala linearia, oblusa, 20-25 mm. longa, 4-5 lala,
nervis 5, 3 basalibus percursa. Labellum reflexum, supra canalicu-
latum, 17 mm. longum, coriaceum, 1 cm. latum ( explicatum ) ambitu
ovalum, trilobum; lobi latérales prominentes, oblusi, ad basin decur -
rentes-, l. terminalis ovalus, elongatus, 10 mm. longus, 6 mm. latus;
discus coslatus, costis lateralibus2, longiludinalibus, ad medium labelli
evanescentibus, cosia intermedia e basi usque ad apicem conspicua.
Columna 5 mm. longa, apice Iruncala, clinandrio concavo margine
inlegro ; operculo ignolo; polliniis 8, pyriformibus.
Annam : Nha-trang, n° 3.536 et O. de Nha-trang à la cascade,
n° 3.661; nord de Ninh-hoa, n° 6.504 ( Poilane ).
Cette espèce ne se trouve certainement ni dans la Monographie
des Eria in Pflanzenreich, ni dans la Flore de la péninsule Malaise
par Ridley. Elle appartient sans doute à la sect. Ornithidiformis,
mais ses fleurs sont très laineuses en dehors.
Eria Petelotii Gagnep., n. sp.
Herba glabra, radicibus albido-puberulis. Pseudobulbi 5 cm.
longi, primum cylindracei, vaginis 2-3 lanceolalis, 5-8 cm. longis,
prominentibus vestiti, l-2-phylli. Folia lanceolala, 25 cm. longa,
4,5-5 cm. lata, acuminata aculaque, longe ( 5-7 cm) ad basin allenuala-,
nervi præcipui 5, distantes. Inflorescentia terminalis, basi vaginala,
racemosa, 16 cm. longa-, bracteis 2-1 mm. longis, aculis ; pedicello
glaberrimo, 5 mm. longo, floribus numerosis, sæpe 3 verlicillatis,
purpureis? — Sepalum dorsale oblongum, obtusum, 10 mm. longum,
2 latum, b-nèrvatum; sep. lateralia Iriangulo-falciformia, 8 mm.
ponga, 4-5 ad basin laja, b-nervala, nervis lateralibus lenuioribus.
Petala lineari-lanceolata, ulrinque allenuala, 8 mm. longa, 2 mm.
lala, 3-nervala. Labellum obovalum, abrupte unguiculatum, trilo-
bum, 7 mm. longum, 5,5 latum; costis 3, medianis, in cristas undu-
latas ad lobum anlicum desinenlibus ornatum; lobis lateralibus
haud decur renlib us, obtusissimis; lobo antico ovalo, 3 mm. longo,
laminis undulaiis 3 percurso. Columna 3 mm. alla, antice Iruncala,
cum appendice dorsali munila ; stigmate appendicibus 2, prominen-
tibus subjeclo; rnento 5 mm. longo.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. II, 1930.
21
— 310 —
Tonkin : Cha-pa, près de la cascade n° 5.141 ( Pélelol ).
Diffère de E. dasystachys Ridl. : 1° par ses feuilles au nombre de
1-2 seulement, mais 2 fois plus larges; 2° par sa grappe et ses fleurs
glabres; 3° par ses fleurs 2 fois plus grandes.
Eria Poilanei Gagnep., n. sp.
Herba cæspilosa. Pseudobulbi densissimi, monilem referentes,
cylindracei, subf alcali, 15-25 mm. longi, 5-10 mm. crassi, basi bre-
viler vaginati, apice nudi sed foliis 3 coronali. Folia linearia vel
auguste lanceolata, apice allenualo-oblusa, basi longe allenuala,
obscure petiolala, 3-7 cm. longa, 5-12 mm. lata, membranacea. Inflo-
rescentia lerminalis, racemosa, glaberrima, 4-5 cm. longa, pauciflora,
supra tertiam parlem florifera ; bracleis lanceolalo-acuminalis,
8-10 mm. longis; pedicellis capillaribus, 15 mm. longis; floribus
albidis, mediocribus. — Sepalum dorsale oblongum, breviler acu-
minatum, acutum, 11 mm. longum, 2,5 latum, 3-nervatum; sep.
lateralia triangula, falciformia, acuta, 10 mm. longa, ad basin 5 lata,
h-nervata. Pelala linearia, oblanceolata, 10 mm. longa, 2 lata, b-nervata.
Labellum ambilu ovatum, trilobum, 7, 5 mm. longum, 4 vix latum ; lobii
lateralis obtusi ad basin decurrentibus, apice 0,5 mm. liberis; l. ter-
minale ouato, obtuso, 4 mm. longo; disco costis longitudinalibus ad
medium decurrentibus efformato. Columna 3 mm. longa, antice aperla,
apice oblusa, appendice dorsali triangulo; operculo erecto, cucullaio,
inlus alueolis 8 impresso; polliniis 8, par 4 conjugata, pyriformia;
stigmate lamina A-denticulala subjeclo.
Cambodge : entre La-khang-chœung et Po-bong, prov. Sre-
imbel, n° 15.285 ( Poilane ).
Paraît se rapprocher de E. szelschuanica Schlechter, dont il
diffère : 1° par le labelle privé de 2 carènes courtes et parallèles,
du renflement du lobe terminal non vcrruqueux; 2° par la colonne
2 fois plus longue.
Eria Rivesii Gagnep., n. sp.
Pseudobulbi approximati, compressi, 65 mm. longi, 25 mm. in
parte latiori lali. Folia 4-5, lineari-lanceolala, acuta, acuminala, basi
in peliolum canaliculaium allenuala, 10 cm. longa, 12 mm. lata.
Inflorescenlia densiflora, racemosa, 4-5 cm. et ultra longa, pedun-
culo glabro, bracleis 7 mm. longis, lanceolatis, acutis, floribus 10-12,
subsessilibus, 7 mm. ante anthesin longis. — Sepalum dorsale oblon-
gum, oblusum, 4-5 mm. longum, 1,8 latum, 3-nervalum-, sep. lateralia,
oblique ovalo- acuminala, obtusa, 5,5 mm. longa, 2,8 lata, 3 -nervala.
Pelala oblonga, obtusissima, 4,5 mm. longa, 1,2 mm. lata, 3-nervata.
Labellum longe unguiculalum, rhombeum, 6 mm. longum, 3 latum,
— 311 —
margine sinuatum; lobi 3, valde obscuri; unguis canaliculatus 3 mm.
longus. Columna 2,5 mm. longa, operculo cuculliformi, polliniis 8,
biserialis.
Tonkin : Tam-dao [Rives).
Diffère de E. convallarioid.es Lindl. par les pièces différentes de
la fleur, tout en s’en rapprochant par l’aspect.
Diffère de E. dura Krænzl. : 1° par les pseudobulbes allongés;
2° par les feuilles au nombre de 4-5; 3° par les sépales latéraux
ovales-acuminés; 4° par le labelle à limbe rhombique, à onglet
plus court que le limbe.
Eria subaliena Gagnep., n. sp.
Pseudobulbi tereies, cglindracei vel longe clavali, vaginis evanes-
cenlibus oblecli, mox nudi, foliis 2-3 coronali, 13-16 cm. longi, ad
apicem 5-7 mm crassi. Folia graminiformia, sal crassa, acuminato-
acuta, basi in petiolum brevem altenuata, 12-14 cm longa, ad medium
6-9 mm. lata. Inflorescentiæ 2, subterminales, oppositifoliæ, anguste
racemosæ, 5-8 cm. longæ,cernuæ, dense multifloræ; pedunculo aspero -
piloso, pilis sparsis; bracteis sguamiformibus, ovato-acutis, 2 mm.
vix longis, tandem patentibus etiam ref radis-, floribus subsessilibus,
apice capsularum marcescentibus, glabris, 4 mm. longis. — Sepa-
lum dorsale ovatum, 3 mm. longum, 2 mm. latum, 3-nervatum ; sep.
lateralia oblique iriangula, oblusa exlus concava, 4 mm. longa,
2 lata. Pelala oblonga, oblusa, 3-nervala, 2,5 mm. longa, 1,2 lata.
Labellum 3 mm. longum, 1,5 latum, ambitu oblongum, trilobum ;
lobis laleralibus oblongis, ascendentibus, secus 0,6 mm. liberis;
l. terminait rhombeo, basi valde angusiato, abrupte dilalalo, 1,5 mm.
lato, apice emarginato, 1,4 mm. longo. Columna perbrevis, 1,4 mm.,
2 mm. lata; anlhera poslice ver gens, obliqua, stigmate opposita; oper-
culo cordalo, antice rostrato, 4 ( vel ultra ) alveolato; polliniis 4 vel
ultra. Capsulæ patentes, subfusiformes, 8 mm. longæ, 3,5 latæ, glabræ.
Annam : Dalat, entre circulaire 1 et Robinson, n° 1.106 [Evrard).
Cette espèce est remarquable par la position renversée en arrière
de son opercule et la pointe qu’il présente en avant. Elle diffère
de la section Eriuræ de Krænzlin par les fleurs glabres et les axes
d’inflorescence à peu près glabres, mais convient moins encore aux
autres sections de cet auteur : Mycaranlhes ou Aridoslachyæ, par
exemple. Je ne connais pas d’autre genre auquel elle puisse mieux
appartenir qu’au genre Eria.
Eria tonkinensis Gagnep., n. sp.
Rhizoma gracile, vaginis numerosis, venulosis, fragilibus oblec-
tum, caules brèves vaginis numerosis imbricalis emillens. Caulis
foliaceus vel florifer 10-15 mm. longus. Folia 1-2, graminiformia,
5-6 cm. longa, 6 mm. lata, ad apicem altenuala, apice obtuso leviler
emarginato, basi in petiolum 5-7 mm. longum attenualà, in sicco
bene neruosa corrugalaque. Inflorescentia uniflora, 16 mm. longa,
vaginis 4, distichis, spalhiformibus, supremis majoribus 7-8 mm.
longis veslita ; pedicello breui, piloso; flore solilarii, 8 mm. longo.
extus piloso. — Sepalum dorsale ovato-triangulum, 4,4 mm. lon-
gum, 2 mm. latum, extus breuiter pilosum; sep. lateralia, ad men-
tum longe decurrentia, oblique deltoidea, 4 mm. longa, basi 5 mm.
lata, 5 neruata. Petala sublanceolata, acuminata, 4 mm. longa, 1,5 lata,
glabra, 3-neruata. Labellum obdeltoideum, apice rotundalo, 4 mm.
longum, 4 mm. anlice latum, ad medium 3-nervatum, ad apicem
eminentiis 2, sigmoïdeis convergentibus medio ornalum. Columna
2 mm. alla, basi dilataia, apice iruncalo, operculo semiorbiculari,
apice Iruncalo, breviter rosirato, polliniis 6 inlus impresso.
Tonkin : Tam-dao, à Sui-da.o, n° 18 ( Simond ).
L’espèce la plus affine paraît être Eria Ramosii Leavitt; elle
diffère de E. tonkinensis : 1° par le rhizome villeux; 2° parles tiges
plus longues; 3° par les pétales velus ainsi que le labelle; 4° par
les ornements nuis sur le labelle.
313 —
Eriosema DE L’OüBANGUI,
PAR LE R. P. Ch. Tisserant.
J’ai eu l’occasion de suivre à plusieurs reprises le développement
que prennent certains Eriosemas du Haut-Oubangui pendant le
cours d’une même saison. Ayant noté les variations que subissaient
ces plantes, j’en fis part à M. F. Pellegrin, au laboratoire de pha-
nérogamie du Muséum. Celui-ci me conseilla d’accumuler récoltes
et observations. Lors de ma rentrée en France, il me proposa
d’étudier les matériaux que j’avais successivement envoyés au
laboratoire. Voilà l’origine de ce travail, dans lequel M. Pellegrin
m’a largement aidé : qu’il veuille trouver ici l’expression de toute
ma gratitude.
J’ai déterminé les espèces par moi recueillies au nombre de 19.
3 sont nouvelles et 8 autres n’étaient pas encore représentées dans
les collections du Muséum. J’ai en outre noté les variations que
subissent ces plantes au cours d’une saison.
Dans la Savane, les plantes basses subissent une évolution an-
nuelle conditionnée par la croissance des graminées. Lorsque celles-
ci sont tombées, aux mois de décembre et janvier, on voit émerger
toute une série de plantes qui, les unes développent d’abord leurs
feuilles, d’autres leurs fleurs. Celles-ci peuvent être alors aphylles
ou ont des feuilles moitié formées (ce sont celles que l’on trouve
dans les herbiers) et des inflorescences bien développées, normales.
Les unes, après avoir jeté leurs graines, disparaissent, les tiges
portant les feuilles normales ne devant sortir que plus tard; les
autres, et c’est le plus grand nombre, continuent de croître donnant
alors des feuilles bien développées, de forme et de consistance
notablement différentes des premières feuilles de la base. Elles sont
alors sans fleurs ou portent des inflorescences amoindries. Certaines
enfin, après n’avoir porté que des feuilles, lorsque la saison est
avancée et que les feuilles de la base des graminées ont disparu,
donnent de nouveau quelques inflorescences plus ou moins chétives,
qui pourtant arrivent à donner des fruits. Enfin lorsque les gra-
minées s’affaissent, ces plantes basses sont entrainées par elles,
disparaissent, et de nouvelles tiges florifères se forment sur les
débris de la plante de l’année précédente.
Lorsque la savane est incendiée de bonne heure, le processus
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 3, 1930.
— 314 —
se trouve avancé de quelques semaines, le sol se trouvant plus
tôt débarrassé des débris qui retardaient la croissance des jeunes
tiges. Sur la savane brûlée, les tiges florifères seront plus courtes.
Sur la savane non brûlée, elles devront percer la couche de détritus
qui les recouvre et s’allongeront : j’ai constaté le fait pour un
Scutellaria, un Justicia,e t pour Eriosema sparsiflorum entre autres.
Les incendies tardifs correspondant au temps des premières
pluies ou tout au moins à une période de fortes rosées matinales,
il se développe immédiatement un gazon dense et hâtif. Les plantes
fleuries dont nous parlons, détruites par l’incendie, ne poussent
plus ordinairement que des feuilles. Détail à noter, ces feuilles
sont semblables à celles que portent à ce moment-là les mêmes
plantes dans la savane incendiée de bonne heure, et non pas aux
premières feuilles qu’elles portaient deux mois plus tôt à leur sor-
tie de terre.
Il semble donc qu’il n’y a pas lieu d’expliquer cette évolution
annuelle par la seule adaptation des plantes aux incendies de savane.
Le phénomène que présentent les plantes aphylles lors de l’appa-
rition des fleurs a reçu le nom de proléranthie ( 1 ).
R. E. Fries l’a observé dans les savanes de la Rhodésie et le
décrit dans Wissenschaftliche Erbgenisse der Schwedischen Rho-
desia Kongo Expédition (1911-1912).
Il le signale pour un certain nombre de plantes appartenant aux
familles les plus diverses. Pour les Légumineuses, il signale en
particulier le genre Eriosema avec les E. præcox et E. Englerianum,
ajoutant qu’il y aura sans doute lieu d’ajouter plusieurs autres
espèces à ces deux là. Y contribuer sera le mérite de cette étude.
Aux observations de R. E. Fries pour Eriosema præcox, j’ajou-
terai que la plante continue de croître en portant des feuilles de
plus en plus allongées et de plus en plus rapprochées. Puis la saison
touchant à sa fin, on retrouve des inflorescences pauciflores plus
denses, à pédoncules très courts.
E. Rhodesicum R. E. Fries, a des inflorescences tout .le long de
la tige avec des pédoncules de longueur variable.
E. sparsiflorum Bak. f. est parfois aphylle au moment des pre-
mières fleurs, mais porte ordinairement de petites feuilles étroites,
(x) Ce terme est employé par R. E. Fries à la suite de Bischoff et Viviani.
Les mêmes auteurs ont donné le nom de synanthie au cas normal où les fleurs
paraissent en même temps que les premières feuilles ou après; et le nom de hystéranthie
au cas où les fleurs paraissent seulement après la chute des feuilles. L’exemple le plus
typique d’hystéranthie que je connaisse est celui que présentent plusieurs Coleus ou
Plectranthus ; les Coleus Dazo A. Chev. et Coleus langouassensis A. Chev. (peut-être
deux variétés d’une même espèce), plantes cultivées, ne fleurissent jamais qu’une fois
les feuilles tombées et la tige arrachée, séparée du sol; la tige charnue suffit à nourrir
les inflorescences, et à permettre la fructification.
— 315 —
toutes différentes de forme, de dimensions et de consistance de ce
qu’elles seront sur la plante adulte. La plante adulte qui atteint
1 m. haut ne porte ordinairement pas de fleurs.
E. pauciflorum Klotzsch peut aussi se rencontrer aphylle. Les
premières feuilles courtes sont subsessiles; plus tard elles seront
nettement pétiolées, les folioles plus longues et moins obtuses au
sommet. La plante adulte porte des inflorescences sur des pédon-
cules très courts, 2,5 cm. au lieu de 10-12 et plus.
E. Sacleuxii Ch. Tiss., plus rarement aphylle, a des feuilles
inférieures, courtes, larges, émarginées au sommet. Les folioles
des feuilles supérieures sont longues, aiguës au sommet. Les
inflorescences ne portent plus que 6-8 fleurs tandis que les infé-
rieures en avait de 15 à 20. Les pédoncules sont plus courts que les
feuilles dans le dernier âge, alors qu’ils étaient nettement plus longs
au début.
E. aff. E. shirense Bak. f. est parfois aphylle ; l’inflorescence égale
ou dépasse les premières feuilles et est à long racème.Dans la suite,
l’inflorescence ne porte que 4-6 fleurs, a un court pédoncule, et
est ainsi beaucoup plus courte que les feuilles.
Il est à remarquer que les inflorescences tardives sont chétives,
que les fleurs s’ouvrent mal, l’étendard si fortement redressé dans
les inflorescences normales s’écartant à peine des autres pétales.
Parfois les fleurs ont des dimensions plus petites. Néanmoins la
fructification peut s’opérer.
On voit par le résumé qui précède à quelles erreurs dans la
discrimination des espèces peut mener l’emploi du caractère, lon-
gueur des pédoncules, soit en lui-même, soit par comparaison avec
les dimensions des feuilles axillantes. Suivant que le spécimen
porte des fleurs normales ou des fleurs d’arrière-saison, l’emploi
d’une clé basée sur de tels caractères peut mener à des détermina-
tions différentes ou même faire indûment créer des espèces nou-
velles.
Or les fleurs de peu d’Eriosemas africains ont été décrites, ce
qui rend souvent les comparaisons difficiles, et empêche de cons-
tituer dans le genre des groupes vraiment naturels. Il serait à
désirer qu’un botaniste disposant de matériaux suffisants reprenne
l’étude complète de ce genre, et donne un travail vraiment défi-
nitif.
LISTE DES ESPÈCES RECUEILLIES.
Eriosema Schweinfurthii Bak. f. in Journ. of Bot. XXXIII,
(1895) 231.
N° 1.147. — Fleurs jaunes, Kaga Gumbiya 35 km. N. Bambari,
26 juin 1923.
N° 1.147 bis. — Fleurs jaunes, latérite, près village Yanguya
40 km. S. E. Bambari, 3 juillet 1928.
Eriosema Erici-Rosenii R. E. Fries in Wiss-Ergebn. Schwed.
— Rhod. — Kongo Exped. I. (1914) 96.
N° 237. — Fleurs jaune orange, rayées de brun. Bambari,
avril 1921, assez commun.
Diffère de la diagnose et de la planche de R. E. Fries par les
pétioles plus longs, 10-12 mm. au lieu de 3-4 mm. Les feuilles
sont souvent plus arrondies au sommet ; les pédoncules des
inflorescences sont ordinairement plus courts que les feuilles,
2-3 cm.; les fruits sont plus allongés, 12 mm. sur 8 au lieu de 9 mm.
sur 8.
E. prunelloïdes (Welw) ex Bak. fil. in Journ. of Bot. XXXIII
(1895) 232.
N° 536. — Fleurs jaunes lignées extérieurement de rouge, laté-
rite, près des Moroubas, 2 juillet 1922.
Les bractées sont plus longues que la fleur, la tige est parfois
dressée. R. E. Fries figure la plante dans son ouvrage avec une
inflorescence lâche, tandis que la diagnose indique une inflores-
cence dense. C’est une inflorescence dense que porte la plante de
l’Oubangui.
E. Pellegrini Ch. Tiss. sp. nov.
Rcidix luberosus (?), caulis elongalus 20-25 cm. allus, vel brevis,
4-8 cm altus, iniernodiis ± coniractis, angulalus, strialus, pilis sericeis
albis adpressis dense vestitus, demum ± glabrescens. Stipula una,
oppositifolia, magna, deltoïdea, 2 cm. alta, ± profunde bifida, striata,
exlus dense pilosa, intus glabra, persistens. Folium unifoliolalum,
petiolo 2-5 mm. alto, canaliculalo, dense vestito; lamina oblonga
elliptica vel fere orbiculari, ± ovaia vel etiam obovala, 7-14 cm. longa,
4-5 cm lata, apice± obtusa vel rotundala, mucronulata, basi rolun-
dala vel subcordata, supra glabra vel pilis raris longis albis instrucla,
sublus pilis sericeis dense vestiia; Costa inferne valida, supra ad
basim canaliculala; nervi supra ± impressi, 9-11 jugi, obliqui, ar-
cuali, ad marginem non pertingentes. Inflorescentiæ axillares, in
racemis densis congestæ, 1-2 cm. altæ, pedunculo brevi, 1,5-2 cm.
alto, angulalo, slriato, vestito. Bracleæ ± persislentes, lineares, acu-
minalæ, exlus pilosæ, intus glabræ. Pedicelli brèves 1 mm. alli. Calix
8 mm. allus, dense vestitus, tubo 5 mm. alto, denlibus lanceolatis
subæqualibus, posterioribus ad invicem convergenlibus ; vexillum
12 mm. allum, unguiculo 4 mm. alto, marginibus crassis, auriculato, •
lamina obovala, 8 mm. alla, 3,5 mm. lata, apice rotundala, exlus
dense pilosa; alæ 11 mm. altæ, carina longiores, unguiculo 5 mm.
317 —
alto, lamina vix 1,5 mm. lata, falcata, versus apicem pilosa; carinæ
pelala 8 mm. alta, unguiculo 5 mm. alto, lamina brevi 3 mm. alta,
2 mm. lata, ad basim plicala, extus pilosa. Tubi slaminalis margines
ima basi coalescentes, decimo staminé libero vexillum versus rejecto'
Ovarium parvum 1,5-2 mm altum, subsessile, pilis albis dense ves-
iitum, stylo 5 mm. alto, glabro. Legumen crassum, 9 mm altum,
6 mm. latum, pilis ru fis dense veslitum, basi styli marcescente. Semen
liilo usque ad apicem produclo.
N° 533. — Fleurs jaunes, latérite près Kaga Mbigu 20 km. Est
des Moroubas, 30 avril 1922.
N° 1.070. — - Fleurs jaunes, sur latérite, Moroubas, avril 1923.
N° 2.279. — Fleurs jaunes, sur gneiss, Marama 40 . km. Sud
Ippy, juin 1925-septembre 1927.
Cet Eriosema par ses feuilles rappelle E. pulcherrimum Bak. f.;
il s’en éloigne par sa petite taille et par son inflorescence. Par son
port et son inflorescence il se rapproche de E. Schweinfurthii Bak.f.,
mais les feuillles sont toutes différentes, les bractées sont plus
longues, subulées, à subules sinueuses; les dents postérieures du
calice sont convergentes et non divergentes; les pétales très velus
sont à onglets très longs; le tube staminal se referme à la base
laissant la 10e étamine libre, rejetée sous l’onglet de l’étendard
vers l’extérieur comme dans E. velutinum Bak. f. et Haydon et
E. togense Harms.
Je me fais un plaisir de dédier cette espèce à M. Pellegrin ^jui
ne m’a ménagé ni son temps ni ses conseils dans l’élaborationi de
ce travail.
E. pulcherrimum Taub. in Engl, et Prantl. Natur. Pfl. III,
3, 375 (1894) nomen; Bak. f. in Journ.of Bot. XXXIII (1895) 99.
N° 94. — Fleurs violet brun, assez commun, Bambari, février
1921.
E. PRæcox R. E. Fries in Wiss. Ergebn. Schwed. — Rhod. —
Kongo Expcd. 98.
N° 535. — Fleurs brunâtres extérieurement, jaunes à l’intérieur,
récolté en nombreux spécimens à diverses époques de l’année, les
Moroubas 1922-1923.
La description de Fries donne les feuilles comme nues en dessous
sauf sur les nervures; ici les feuilles sont couvertes d’un indumen-
tum dense de poils cotonneux sur la face inférieure qui paraît
grisâtre surtout dans le jeune âge, les nervures étant couvertes de
poils soyeux blancs appliqués. Le pétiole a ici 5-6 mm. au lieu de 2.
Les bractées sont petites : 1,5 mm. au lieu de 5.
Comme celle de la Rhodé-sie,la plante de l’Oubangui porte sou-
vent des inflorescences avant les feuilles, à Faisselle de simples
bractées. Les premières feuilles ont la forme et les dimensions
— 318
indiquées par la diagnose. Dans la suite, la plante ne porte plus
que des feuilles. Enfin, à la fin de la saison, il se forme des inflo-
rescences à l’aisselle des dernières feuilles : inflorescences chétives
pauciflores (6-7 fleurs), portées sur des pédoncules courts, 1-2 cm.
au lieu de 7-8. Les feuilles ont alors un pétiole atteignant 8-10 mm.,
sont plus longues, 12 cm. sur 1,5 au lien de 6 cm. sur 1; les unes
sont arrondies au sommet, les autres aiguës. La plante a alors
60 cm de haut.
N° 1.993. — Plantation nouvellement débroussée près Karade
20 km. E. Bambari, septembre 1925.
Ce numéro a les feuilles plus larges, 2 cm. pour 7 cm. long, les
nervures basilaires atteignant la moitié de la lame.
Dans cette espèce les ailes présentent à la marge antérieure une
dent au-dessus de l’onglet.
E. Rhodesicum. R. E. Fries in Schwed. Rhod. — Kongo Exped.
99, tab. 8, f. 2-3.
N° 956. — Fleurs jaunes lignées de brun extérieurement, rochers
de grès près Malcgya, 40 km. N. Ippy, 11 février 1923.
N° 956 bis. — Magocika 35 km. N. E. Bambari. décembre 1924.
N° 1.773. — Près Riv. Baedou 25 km. S. Ippy, avril 1924.
N° 1.774. — Près Ippy janvier 1925.
Les pétioles sont plus longs que dans la plante décrite par Fries r
8 mm. au lieu de 2. les stipules ont 6 mm. au lieu de 1 cm.; la
villosité des feuilles ressemble à celle de E. præcox décrite ci-
dessus : poils cotonneux denses donnant à la surface inférieure
une couleur cendrée surtout dans le jeune âge; poils soyeux, blancs,
appliqués, sur la côte et les nervures; la plante de la Rhodésie est
dite « pilis Iaxis ». Les fruits sont de dimensions variables: la plante
de Fries a des fruits de 12 mm. sur 9; le n° 956 bis, 14 mm. sur 9;
les autres 10-12 mm. sur 6.5.
N° 955. — Près Rivière Ouaka 70 km. N. de Bambari,
7 déc. 1923.
Ce numéro a les fleurs plus petites, les poils de la face inférieure
sont roussâtres mais gris sur les nervures; les fruits ont les poils
roux plus brillants que sur les autres spécimens. Enfin les nervures
sont au nombre de 6-7 paires au lieu de 10.
Comme E. præcox, E. Rhodesicum présente parfois des inflo-
rescences avant les feuilles. Certains spécimens cessent de porter
des fleurs, d’autres continuent d’en porter, les pédoncules des
inflorescences étant de dimensions variables.
E. glomeratum Hook f. Fl. Nigr. 313.
N° 2.338. — Fleurs jaunes, marais herbeux, rivière Ebi 50 km.
S. E. Bambari, 16 novembre 1927.
— 319 —
E. glomeratum Hook f. var. elongalum Bak. in Fl. Trop. Afr.
II, 229.
N° 2.437. — Commun, Bambari. janvier 1921.
E. macrostipulum Bak. f. in Journ. of. Bot. XXXIII, 143.
N° 1.017. — Fleurs verdâtres, 60 cm. haut, en touffes, sur
affleurement rocheux près Dakedja 40 km. Est des Moroubas,
22 mars 1923.
Dans le premier âge, cette plante a les folioles suborbiculaires,
parfois émarginées au sommet, arrondies à la base, 5 cm. sur 4;
progressivement elles prennent la forme et les dimensions de celles
de la plante décrite par Baker.
E. aff. E. erectum Bak. f. Journ. of Bot. LXIV, (1926) 302.
N 0 532. — Fleurs vert jaune, commune, savane près les Moroubas
27 mai 1922.
Cette plante, très commune, diffère de la description par les
fleurs plus petites, 8 mm.au lieu de 12; le calice est glabre et glan-
duleux et non velu; de plus, il m’a été impossible de me rendre
compte de la dimension des pétioles des feuilles de la plante décrite
comme E. erectum, la diagnose n’en parlant pas; ici le pétiole
atteint 3 cm. sous les folioles latérales, 1,5 cm. au-dessus. Il est
à remarquer que dans la plante de l’Oubangui,la forme des folioles
est très variable: arrondies ou cordées à la base; aiguës ou obtuses
ou même arrondies au sommet; oblongues ou ovales, parfois ovées.
E. Sacleuxii Ch. Tiss. sp. nov.
Radix tuberosus (?). Caules 6-10, ± proslrali, 20-30 cm. alii; primo
ætate leviter slriati, lomenlosi, haud raro aphglli, ad axillam brac-
iearum ovatarum acularum, 3 mm. altarum racemos fererdes ; folia-
rum inferiorum foliolæ (1 vel 3) brèves, obovalæ, apice emarginatæ
2,5 cm. longæ, 1,2 cm. lalæ. Caulis tomenlosus brunneus. Stipulæ
lineares, aculæ, 5 mm. altæ, 1 mm. lalæ, tomentosæ, pagina interiori
glabra, sub apice ± tomentosa. Folia 3-foliolata, peliolo 1,5 cm. alto,
ultra foliolas latérales 5 mm. producto, tomenloso; petiolulis brevibus
1 mm. altis; lamina lanceolata vel lineari 4-7 cm., longa, 0,6-1, 5 cm.
lata, basi ± rolundata, in foliis inferioribus apice obtusa, in supe-
rioribus acuta, mucronulala; pagina superiori glandulis parvis
pilisgue Iaxis instructa, ad siccum brunnea, inferne nuda, costa
nervisgue exceptis; costa nervisque supra parum conspicuis, sublus
modice productis, pilis brunneis laxe inslruclis ; nervis 4-5 jugis,
inferioribus ad mediam parlem laminæ attingenlibus, ± arcuatis,
marginem versus arcualim anaslomosanlibus ; nervulis laxe reti-
culalis; margine crasso. Inflorescentiæ axillares. Pedunculi inferio-
rum racemorum ad 4 cm. alti, folia superantes, deinde 1-2,5 cm.
alii, foliis superantibus. Racemi inferiores 2,5 cm. alli (15-20 flores );
superiores pauci flores l-l, b cm alti,± densi. Bracleæ inflmæ, caduces,
1,5 mm. allæ; pedicelli breces. Flos ad 5 mm. allus; calix brevis,
2 mm. altus, pubescens, denlibus deltoïdeis, 0,8 mm. aliis, subæ-
qualibus, laleralibus asymelricis, breuiusculis; Vexillum obovaium,
breviler unguiculalum, auriculatum, apice emarginatum, glandu-
losum, pubescens ; Alæ carinaque subæquales breviler unguiculalæ;
alæ apice rolundatæ, 1,5 mm. latæ; carina oblusa glandulosa ; deci-
mum slamenima basi allenualum et complanalum, geniculatum;
ovarium slipilatum ad 3,5 mm. altum, stylo brevi 3,5 mm. longo.
Legumen 12 mm. longum, 7 mm. latum, margine leviter sinuato,
pilis fulvidis Iaxis veslilum.
N° 537. — Fleurs verdâtres, affleurement latéritique, les Mo-
roubas, 2 juillet 1922.
N° 1.728, — Sur rochers de grès, Magocika 30 km. N. E. Bam-
bari, 30 décembre 1924.
Cette plante se place dans le voisinage de E. longepedunculalum
Bak. f.; elle en diffère par les feuilles plus coriaces, par les nervures
moins nombreuses, plus obliques, moins saillantes en dessous, les
nervulcs plus largement réticulées, la villosité différente; les brac-
tées plus petites, la fleur de moitié plus petite, le légume plus
allongé.
Comme E. præcox, E. Sacleuxii varie de port avec l’âge. Parfois
aphylle lorsque paraissent les premières fleurs, il porte des racèmes
longs à 15-20 fleurs sur des pédoncules de 4-4,5 cm. hauts. Les
premières feuilles sont courtes, à folioles larges obovées émar-
ginées au sommet, puis les feuilles suivantes sont plus allongées,
arrondies au sommet, enfin dans la plante adulte, les folioles
atteignent 7 cm. sur 1,5 et sont aiguës au sommet. Les inflores-
cences sont alors pauciflores, portées sur des pédoncules plus courts,
1-2,5 cm.
Je me fais un plaisir de dédier cette espèce au R. P. Sacleux,
mon vénéré professeur, en témoignange de toute la reconnaissance
que je lui dois.
E. pauciflorum Klotzsch in Peters, Reise Mossamb. I, 31.
N° 1.071 bis. — Fleurs jaunes veinées de pourpre, en touffes,
50-60 cm haut; Kaga Ngudjara 20 km. S. E. des Moroubas, 1923-
1924. Échantillons ramassés à diverses époques de l’année sur la
même touffe.
N° 1.729. — Près Wamire, 60 km. N. Bambari, 2 janvier 1925.
N° 1.071. — Fleurs jaunes finement rayées de rouge, près Yom-
baeuji 30 km. O. des Moroubas, 22 avril 1923.
Ce dernier numéro est remarquable par son port : étalé sur le
.sol à rameaux atteignant 1 m. de long; les pédoncules atteignent
— 321
18-20 cm .de long au lieu de 10-12; les fleurs ont 14 mm. de long
au lieu de 12.
Comme E. præcox, E. pauciflorum porte parfois des fleurs avant
les feuilles; les premières feuilles ont les pétioles courts, les folioles
courtes arrondies au sommet; les inflorescences ont de longs pédon-
cules 10-14 cm. Ensuite la plante ne porte plus que des feuilles
nettement pétiolées, à pétioles 5 mm. sous les folioles latérales,
8-10 mm. au-dessus; les folioles atteignent 8-9 cm. long sur 2-
2,5 cm. large, sont à sommet plus aigus, les folioles latérales étant
ordinairement plus courtes que la terminale. Il se forme des inflo-
rescences d’arrière-saison, à pédoncules ne dépassant pas 2-3 cm.
haut.
E. sparsiflorum Bak. f. in Journ. of Bot. XXXIII, 144.
N° 957. — Fleurs jaunes veinées de brun extérieurement, les
Moroubas 15 octobre 1922.
Comme E. præcox, E. sparsiflorum a un port variable suivant
la saison. Rarement aphylle lors des premières fleurs, il porte
des inflorescences à l’aisselle des deux ou trois premières feuilles,
puis il continue de croître jusqu’à 1 m. de haut et plus. La tige
devient glabre ou presque ; les stipules atteignant 8-9 mm. haut; les
pétioles, de cylindriques, deviennent prismatiques à coupe trian-
gulaire, atteignent 1,5 cm. sous les folioles latérales, 0,5 cm. au delà ;
les folioles plus coriaces ont 6-7 cm. long, 2,5 cm. large, les laté-
rales restant plus courtes ; la côte et les nervures sont très saillantes
en dessous; la pubescence est moins dense en dessous. Ordinaire-
ment la plante adulte ne porte pas d’inflorescence d’arrière-saison.
E. spicatum Hookf. Fl. Nig. 313 forme E. podostachyum. Hookf.
1. c. 314.
N°. 2.662. — Fleurs jaunes, sous arbrisseau ± débile, ligneux à
la base, à rameaux sub-herbacés, marais boisé, Ippy 9 octobre 1928.
E. spicatum Hook. f. est une plante basse 20-30 cm. haut. E. par-
viflorum E. Mey., très voisine, a au contraire de plus grandes
dimensions; j’avais d’abord rapporté ma plante à cette dernière
espèce. Dans Journal of Botany XXIII p. 142-143, M. Baker f.
différenciait les deux espèces comme suit : E. spicatum, racines
lâches et fruit tomenteux; E. parviflorum, racèmes denses et fruits
à poils longs. Il rattachait en outre E. podostachyum à E. spicatum
tout en le disant intermédiaire entre ce dernier et E. parviflorum.
Or, dans Nig. Flora, Hook. f. décrit E. podostachyum comme de
taille élevée et ayant les inflorescences denses et les fruits à longs
poils.
Dans The leguminosæ of Tropical Africa, M. Baker f. maintient
sa façon de voir et donne comme différences entre les deux espèces:
E. spicatum, folioles à sommet cunéiforme, aigu; E. parviflorum,
— 322 —
folioles à sommet arrondi ordinairement aigu parfois obtus. E. po -
dostachyum a le sommet des folioles cunéiforme du premier.
La plante de l’Oubangui correspond point pour point à la dia-
gnose de E. podostachyum ayant les folioles à sommet cunéiforme
aigu de E. spicalum, le port élevé, les racèmes denses et les fruits
à longs poils de E. parviflorum. Suivant la voie tracée par M. Ba-
ker f., j’ai donc rapporté cette plante à E. spicatum Hook. f. en
faisant remarquer sa similitude avec E. podostachyum Hook. f.
Toutes ces plantes très voisines semblent être des formes d’une
seule espèce polymorphe : les auteurs du Flora of Tropical Africa
les réunissaient sous le nom E. parviflorum E. Mey. ; MM. Hut-
chinson et J. M. Dalziel les ont également réunies sous le nom de
E. spicalum Hook f. dans le Flora of West Tropical Africa.
E. linifolium Bak. f. in Journ. of Bot. XXXIII, 228.
N° 534. — Fleurs verdâtres, par tiges isolées, savane boisée, les
Moroubas, 28 juin 1922.
E. Ippyense Ch. Tiss. sp. nov.
E. linifolio affinis, ad quam speciem accedil caule, flore foliisque.
Inflorescentiæ axillares 8-10 cm. longæ, pedunculo crasso 5 cm. alto,
pilis palentibus ad imam partem albidis, supra aureis dense vestito.
Bracieæ magnæ, apicem racemi versus comam formantes, ovales
aculæ, pilis albis dense vesiilæ. Pedicelli brèves 1,5 mm. alti, pilosuli.
Flos 7 mm. altus, calice glandulis nigris pilisque aureis inslruclo,
tubo 1,5 mm. alto, denlibus inæqualibus, poslerioribus ad dimidiam
partem coalescentibus, brevibus, 2 mm. altis, anleriorelongiore3,b mm.
alla. Ovarium pilis longis densisque veslilum. Legumen 12 mm.
longum 9 mm. latum, pilis rufis inslruclum.
N° 2.244. — Fleurs verdâtres, par tiges isolées, savane, Ippy,
août 1925 — septembre 1927.
Cette plante est très voisine de E. linifolium Bak. f. dont elle a
le port et les feuilles; mais l’inflorescence est plus dense, à poils
dorés denses, le lobe inférieur du calice plus long; les bradées sur-
tout l’en séparent : très grandes, velues, elles forment au sommet
du racème une houppe qui frappe les yeux au premier regard.
E. togense. Harms in Engl. Jahrb. XXIII, 195.
N° 2.661. — Fleurs jaunes, sous arbrisseaux rameux 1 m. haut,
sur affleurement latéritique, Yanguya 50 km. S. E. Bambari,
21 septembre 1928.
N° 751. — Savane boisée, les Moroubas, 9 septembre 1922.
N° 830. — Sous arbrisseau décombant sur les rochers, les Mo-
roubas, 22 novembre 1922.
Ce dernier s’écarte des deux autres et de la diagnose par son
— 323 —
port, ses inflorescences sub-unilatérales, le pécondule plus court,
les bractées plus petites, 2 mm. au lieu de 5, seulement acuminées
et non cuspidées. Les folioles terminales des feuilles sont plus
étroitement cunéiformes à la base.
E. velutinum Bak. f. et Haydon in G Baker, Legum. of Trop.
Afric. II (1929) 510.
N° 1.146. — Fleurs jaunes, par tiges isolées, 1,50 m. haut, marais
herbeux près Riv. Zimbala, 50 km. N. Bambari, 26 juin 1923.
Cette belle espèce a été récemment décrite dans The legumi-
nosæ of Tropical Africa sur une plante provenant du Tanganika.
La plante de TOubangui a les feuilles arrondies et non subaiguës,
plus étroitement linéaires, 8-10 cm. long sur 1-1,5 cm. largeau lieu
de 6-8 cm. sur 1,5-2. Les fleurs sont un peu plus petites.
Cette plante a un port remarquable : la tige droite non ramifiée,
se coude à la première inflorescence jusqu’à devenir parfois hori-
zontale. Par une torsion tantôt à droite, tantôt à gauche, elle pré-
sente les aisselles des feuilles successivement vers le haut, en
sorte que les inflorescences paraissent unilatérales et sont verti-
cales, dressées. J’ai remarqué le même phénomène sur des échan-
tillons de E. flemingioides de l’herbier du Muséum.
Par ses pétales épais, l’onglet de l’étendard à marges épaisses et
par son calice, cette espèce se rapproche de E. cajanoïdes Hook, f.,
E. logeuse Harms, E. Schweinfurlhii Bak. f., E. Pellegrini Ch. Tiss.,
E. prunelloides Bak. f. et plusieurs autres.
E. aff. E. shirense Bak. f. in Trans. Linn. Soc. Ser. 2. IV. 11.
N° 1.449. — Fleurs jaunes, étendard ligné de pourpre, savane,
Moroubas, mars 1924.
N° 2.041. — Fleurs jaunes, lignées de brun, plantation, près
village Nyaopo, 15 km. S. E. Moroubas, 22 octobre 1925.
La diagnose très courte dit des feuilles « ulrinque albo-pilosis,
sublus vena media rufo-pilosa »; la plante de l’Oubangui a les
feuilles glabres en dessus, les côtes, les nervures et les marges à
poils roux en dessous; les folioles latérales sont en outre presque
symétriques.
Souvent aphylle lorsque naissent les premières inflorescences,
elle a dans le jeune âge les inflorescences plus longues que les feuilles,
ainsi que le décrit Bak. f. Puis les feuilles s’allongent et les inflores-
cences deviennent courtes, pauciflores, brièvement pédonculées.
N° 2.541. — Plantations, près Riv. Baedou 25 km. sud Ippy,
18 juin 1928.
Cette plante de port plus élevé a les folioles entièrement glabres,
plus larges généralement, l’inflorescence plus lâche, à pédoncule
plus grêle. Néanmoins elle ne m’a paru être qu’une forme de la
même espèce; peut-être serait-elle à rapprocher, comme forme
intermédiaire, de E. Bauchiense Bak. f., espèce très voisine.
— 324 —
L’Actinostemma paniculatum Maxim, ex Cogniaux
DOIT CONSTITUER .UN GENRE NOUVEAU DE C UCURBITACÉES,
PAR M. R. Franquet.
La Cucurbitacée en question provient d’un lot de plantes ré-
coltées par Farges dans le Sé-Tchuen et envoyées au Muséum en
1893 ( Farges n° 93 in Herb. Mus. Paris.). Franchet la détermina
Aclinoslemma paniculalum Maxim. M. Bois (x) l’acclimata à
Crosnes et à l’école de botanique du Muséum où elle subsiste depuis
cette époque (2), à partir de tubercules provenant de cet échantil-
lon.
Par la suite M. Gagncpain ayant examiné de nouveau cette
plante conteste la détermination de Franchet. Il y aurait, dit-il,
erreur de genre et d’espèce : « Elle ne peut être un Actinostemma :
1° par son ovaire Iriloculaire nettement et entièrement infère ; 2° par
son style à 3 branches bistigmalifères au sommet. Au contraire c'est
un Schizopepon certainement, bien que je n'en connaisse pas les
fleurs mâles. » En souvenir de Farges il la nomma Schizopepon
Fargesii Gagnep (3).
Des recherches d’ordre physiologique nous ayant conduit à
étudier l’amylogenèse chez cette plante, nous avons tenu à vérifier
son identité (4).
Il s’imposait avant tout de chercher à savoir ce qu’est au juste
V Actinostemma paniculatum de Maximowicz ex Cogniaux et si la
plante déterminée par Franchet en diffère.
Cette vérification a été rendue possible grâce à l’amabilité de
M. B. Fedschenko qui nous a fait envoyer par son assistant,
M. E. G. Bobrov, un très beau fragment de la plante de l’herbier
Fischer, type de Y Actinostemma ( Mitrosicyos ) paniculatum Maxim.;
cet échantillon porte des fleurs femelles, il est accompagné de
quelques fleurs mâles.
De son examen il ressort que la plante de Maximowicz est iden-
(*) Bois (I).). ( Journ . Soc. nat. Hort. de France, 4e sér., t. I, p. 123, fig. 12-13, 1900).
(2) Jusqu’en 1926 ses tubercules étaient mis en distribution au Muséum sous le
nom d 'Actinostemma paniculatum Maxim. : (cf. Guillaumin (A.), Bull, du Muséum,
t. XXXIV, p. 282, 1928).
(3) Gagnepain (F.). [Bull, du Muséum, t. XXIV, p. 377, 1918).
(4) Colin (H.) et Franquet (R.). (C. R. A. S., 1. 186, p. 890, 1928).
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 3, 1930.
— 325 —
tique en tous points à celle du Muséum; comme chez cette dernière
les ovaires sont à trois loges renfermant chacune deux ovules
pendants, le style est à 3 branches bistigmatifères, elle ne saurait
donc être rattachée au genre Adinostemma Griff. (1). La critique
de Gagnepain juste pour l’échantillon de Farges l’est aussi pour
celui de l’herbier Fischer. Toutefois, comme cette plante est
dioïque et que ses fleurs mâles possèdent 5. étamines libres, ainsi
que nous avons pu le constater, on ne peut pas la faire rentrer dans
le genre Schizopepon (2) chez lequel les fleurs sont hermaphro-
dites (3) et ont 3 étamines; le binôme de Gagnepain ne saurait donc
être accepté.
Notre plante se rapproche des Adinostemma vrais par sa dioïcie,
par le mode de déhiscence de ses fruits munis à leur sommet d’un
calyptre et par le nombre des étamines des fleurs mâles; elle s’en
distingue pour se rapprocher du genre Schizopepon par son ovaire
triloculaire et la forme des stigmates.
On peut résumer ces différents caractères dans le tableau suivant.
Adinostemma Schizopepon Plante étudiée
ploiira $ dioïques j hermaphrodites $ dioïques
( paniculées ( solitaires ( paniculées
Pétales caudés-aeuminés oblongs caudés-aeuminés
Étamines 5 3 5
Loges de l’ovaire 1 3 3
Stigmates 2 6-8 6
Fruit à calyptre à 3 valves long. à calyptre
V Adinostemma paniculatum Maxim, ne rentre dans aucun des
genres de Cucurbitacées décrits jusqu’alors; il se range dans la
classification de G. Bentham et J. D. Hooker entre le genre Adi-
nostemma d’une part et les genres Gynostemma et Schizopepon
d’autre part. On ne peut pas le rattacher au genre Gynostemma
Blume chez lequel les 5 étamines sont connées et dont le fruit est
une baie. Il est donc nécessaire de créer un nouveau genre pour
lequel nous proposons le nom de Bolbostemma [Franquet gen.
nov. (de BoXSdç = bulbe et == couronne, guirlande) dont
les caractéristiques sont les suivantes :
P) Griffith [PI. Cantor ., t. 3, p. 24, 1837; Notul., IV, p. 601, 1854).
(2) Maximowicz ( Prim . Fl. Anvur , p. 110, 1859; in Ann. Sc. nat. Bot., 4e sér., t. XIII,
p. 95, 1860).
(3) Le Schizopepon dioicus Cogniaux ex Oliver (in Hooker, le. PL, tah. 2224) est
une plante dioïque comme son nom l’indique. Après l’avoir d’abord classé dans le
genre Schizopepon, Cogniaux l’en a retiré par la suite, car il ne le signale pas parmi
les espèces de ce genre dans sa dernière monographie des Cucurbitacées (Pflanzen-
reich, A. Engler, IV, 275, I et II). Son travail étant resté inachevé, nous ignorons
dans quel genre il avait l’intention de le faire rentrer, d’autant plus que le type ne
porte aucune mention à ce sujet.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. 11, 1930.
22
326
Flores dioici. Fl. <f : Calyx rotatus, 5 parliius, segmenlis lineari-
lanceolatis. Corolla rolata, 5 -parlila, segmenlis lanceolatis, caudato-
acuminalis. Stamina 5, filamentis liberis filiformibus breviusculis;
antheræ subovatæ 1 -loculares. Fl. Ç : Calyx et corolla maris. Ova-
rium subglobosum, verrucosum, 3-loculare ; stylus brevis, crassus,
sligmalibus 3, bifidis; ovula in loculis 2-na ab apice pendula. Fruclus
ovoideo-elongalus apice conicus echinalus supra medium et cir-
cumscisse dehiscens. Semina ovala plana, testa rugosa. Herba gra-
cilis scandens. Folia peliolala cordata subintegra vel 5 -loba, basi
— 327 —
glandulosa. Cirrhi latérales simplices vel 2,-fidi. Flores cf parvi pani-
culati; Ç solitarii vel fasciculati; pedicellis non ariiculatis.
Le genre Bolbostemma établit un trait d’union entre la tribu
des Gomphogynées et celle des Gynostemmées qui doivent être
rapprochées ainsi que l’ont fait Bentham et Hooker et non pas
séparées comme dans la classification d’Engler.
L’ancien Aclinoslemma paniculalum Maxim, devrait donc se
nommer Bolbostemma paniculalum. Cette espèce est remarquable
par ses bulbes qui renferment à côté d’amidon, jusqu’à 7 pour 100 de
maltose, sucre présent chez peu de plantes (1).
Ce sont les écailles foliaires des bourgeons terminaux de sto-
lons souterrains qui se gorgent de réserves à la fin de l’été pour
constituer des bulbes pouvant peser jusqu’à 100 gr. et non pas
les racines comme on pourrait le croire d’après l’indication de
Farges : « racine tubéreuse ».
Il semble bien qu’il faille rattacher à la même espèce Y Aclino-
slemma mullilobum Harms à en juger par la description et la figure
qu’en donne Cogniaux : aucun caractère essentiel ne la différencie
de Bolbostemma paniculalum.
Aclinoslemma biglandulosum Hemsl. doit être également détaché
du genre Aclinostemma pour devenir Bolbostemma biglandulo-
sum. D’après les dessins qu’en donne Hemsley et que Cogniaux
a reproduits en partie en les complétant, l’ovaire chez cette plante,
est à trois loges et le style à trois branches bistigmatifères, carac-
tères qui ne permettent pas de la laisser dans le genre Actinc -
slemma. On se demande comment Cogniaux a pu laisser passer
cette erreur, alors que deux pages auparavant il spécifie bien que
dans le genre Aclinostemma l’ovaire est’ monoloculaire et qu’il y
a deux stigmates.
Le genre Bolbostemma comporterait donc, à notre connaissance,
les deux espèces suivantes :
Bolbostemma paniculalum Franquet nom. nov. = Mitrosicgos
paniculalus Maxim. Prim. Fl. Amur. 1859 p. 113 in not. = Acli-
noslemma paniculalum Maxim, ex Cogn. in DC. Monog. Phan. III
1881, p. 920; Bois, Potager d'un curieux, 3e édit., p. 643, Paris 1898 et
in Journ. Soc. nal. Horl. France, 4e sér, t. I, 1900, p. 123-127,
fig. 12-13; A. Cogniaux in P flanzenreich IV, 275, I, p. 35, Leipzig
1916 = Schizopepon Fargesii Gagnep. in Bull. Mus. Hist. nat.
Paris t. 34, 1918, p. 377 — Aclinoslemma mullilobum Harms in
f) La présence du maltose n’a été reconnue jusqu’alors avec certitude que chez,
trois plantes : dans le tubercule d ’Umbilicus pendulinus (M. Bridel, Bull. Soc. Chim.
Mol., t. VII, p. 181, 1925), dans les rhizomes de Mercurialis perennis (P. Gi lot, Thèse
de doctorat, Nancy, 1925) et dans le bulbe de Bolbostemma paniculatum (H. Colin et
R. Franquet, loc. cit.).
— 328 —
Engler’s Bot.Jahrb., t.29, 1901, p. 602; Cogniaux in P flanzenreich IV:
275, I, p. 36, fig. 10.
Chine : environs de Pékin ( Herb . Fischer ); Sé-Tchuen, district
Tchen-Kéou-tin ( Farges 93), Nan chuan ( von Rosthorn n° 1.665).
Nom vulgaire au Sé-Tchuen : Kià-péy-moû.
$ cultivée au Muséum de Paris depuis 1893.
Bolboslemma biglandulosum Franquet nom. nov. = Aclino-
slemma biglandulosum Hemsl. in Hook. Icon. PL XXVII, 1901,
t. 2.645 et 2.692; Cogniaux in P flanzenreich IV, 275, 1, p. 38, fig. 1 1 .
Chine : Yün-nan, Mongtsé [Hancock 346, Henry 9.390, 9.390A,
9.390B).
(f cultivé au jardin botanique de Kew avant 1901.
Ç cultivée au jardin botanique d’Edimburgh avant 1901.
Tous deux ont disparu depuis. La plante femelle aurait pré-
senté de très petites tubercules à l’aisselle des feuilles (x).
Nous adressons nos plus vifs remerciements à MM. [Fedschenko
et Bobrov pour leur complaisance, à MM. A. Hill et W. W. Smith
pour leurs renseignements, à M. A. Guillaumin pour les conseils
éclairés qu’il nous a donnés ainsi qu’à M. H. Hissard pour le beau
dessin qu’il a eu l’amabilité de nous faire.
p) W. W. Smith, in litt ■
Mission du « Pourquoi-pas ? » en 1929
SOUS LE COMMANDEMENT DU DT J.-B. CHARCOT.
Diatomes récoltées par R.-Ph. Dollfus
SUR UNE GLACE FLOTTANTE,
pah M. Fr. Meister.
(Horgen, près Zurich).
Au large de la terre de Livcrpool (mer du Groenland) (x), R. Ph.
Dollfus a récolté une pâte blanc crème, formée de diatomées, dans
de petites dépressions de la surface d’un floé; ces dépressions
étaient en forme de dé à coudre, mais avec un diamètre de 10 à
15 cm.
Sur le conseil du Professeur Paul-Louis Mercanton, de l’Uni-
versité de Lausanne, compagnon de R. Ph. Dollfus à bord du
« Pourquoi Pas? », ce dernier m’a envoyé l’échantillon en question
pour l’identification des espèces; en voici la liste (par ordre alpha-
bétique) :
Coscinodiscus curvatulus var. kariana Grun.
■ Coscinodiscus radiatus E.
Gomphonema arclicum Grun.
Melosira arclica Dickie.
Navicula crucifera var. apiculata Bréb.
Navicula Libellus Greg.
Navicula Zostereli Grun.
Nitzschia acicularis W. Sm.
Nitzschia fluminensis Grun.
Pinnularia quadratarea var. Sôderlundi P. T. Cleve.
Rhoicosphenia curvala forma marina Péragallo.
L’échantillon contient en outre une espèce de Silicoflagellate :
Distephanus spéculum, var. seplenarius Joerg.
(9 Position : 67° 22 N., 21° 28 W. Date : 19 août 1929.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 3, 1930.
— 330
Dans le matériel examiné, la Diatomée dominante est Melosira
arclica Dickie, les autres espèces y sont comparativement rares.
A remarquer que les spécimens de Pinnularia quadratarea var.
Sôderlundi Cl. mesurent 56 g de long sur 9 g de large, alors que
P. T. Cleve indique pour cette espèce 36 à 45 g de long sur 6 g de
large.
Toutefois, une nouvelle dénomination pour cette forme plus
grande ne serait pas justifiée.
État actuel de nos connaissances géologiques
sur la République de vÉquateur,
par M. Guy Le Villain.
Préparateur temporaire a l’École des Hautes-Études.
Le territoire de la République de l’Équateur est traversé par
la haute chaîne des Andes, bordée à l’Ouest par les plaines basses
qui s’étendent vers la côte du Pacifique; vers l’Est les flancs s’in-
clinent vers les plateaux du bassin des Amazones. Les Andes sont
divisées en deux Cordillères, réunies plusieurs fois l’une à l’autre
par des chaînes transversales. La Cordillère orientale est constituée
par des roches cristallines anciennes : gneiss, schistes cristallins,
granités... La Cordillère occidentale comprend des roches érup-
tives, d’âge crétacé pour la plupart, que Wolf appelle « porphyres
et roches vertes ». Sur le flanc Ouest de cette Cordillère, en allant
vers le Pacifique, la série sédimentaire commence avec les couches
crétacées qui sont recouvertes dans les parties basses par le Ter-
tiaire et par le Quaternaire. Entre les deux Cordillères s’étend la
« Région Interandine », où l’on trouve, dans le bassin de Cuenca
les « grès d’Azogues », formation lacustre, d’âge wealdien. Plus au
Sud, près de Loja, deux dépressions renferment des dépôts ter-
tiaires à plantes.
Sur les crêtes des deux Cordillères les volcans apparaissent
« comme des formations tout à fait indépendantes ».
La première monographie géologique de l’Équateur est le travail
de Wolf : Geografia y Geologia del Ecuador, paru en 1892 accom-
pagné d’une carte gélogique au 1 /2. 000. 000. Ce volume est le
résultat de vingt ans d’explorations dans des régions particulière-
ment difficiles.
Auparavant quelques notes avaient été publiées, ayant trait
principalement à des recherches localisées. Au xvme siècle, les
Académiciens français La Condamine et Bouguer apportèrent
quelques détails sur les volcans équatoriens; de même que Ulloa
et Jorge Juan un an plus tard.
Humboldt, au début du siècle dernier, et Boussingault explo-
rèrent les volcans et rapportèrent en Europe des échantillons qui
furent étudiés dans la suite. Vers 1845 Wisse paraît avoir été le
premier géologue local, il fut accompagné fréquemment par le
Bulletin du Muséum , 2e s., t. II, n° 3, 1930.
— 332 —
célèbre Garcia Moreno qui devint Président de la République;
ce fut lui qui appela Théodore Wolf à l’Université de Quito.
En 1856 H. Karsten publie ses études sur la Colombie et une
partie de la région équatorienne interandine qu’il avait visitée.
Quelques années passèrent, Wagner, Orton, Siemiradzki traver-
sèrent la région interandine, puis Whymper escalada les volcans
et recueillit des échantillons qui furent étudiés par Bonney (16).
De 1871 à 1873 Reiss et Stübel explorent systématiquement
cette région volcanique si célèbre et récoltent un matériel considé-
rable qui fut étudié à Berlin.
Stübel publie en 1897 son ouvrage capital sur les vclcans de
l’Équateur (133). La région volcanique interandine était donc
bien étudiée, mais la moitié méridionale de la République et la
partie occidentale restaient inexplorées. Seule une note succincte
de Wilson (145) donnait une coupe sommaire de la vallée du Rio
Esmeraldas. Quant à la région orientale, elle est encore aujourd’hui
à peu près inconnue au point de vue géologique.
Le traité de Wolf est donc la base sur laquelle se sont appuyés
les géologues qui s’intéressèrent à l’Équateur; l’étude de ses échan-
tillons donna lieu à une série de travaux poursuivis principalement
en Allemagne.
Au début de ce siècle, les membres de la mission française chargée
de la mesure d’un arc de méridien en Équateur, et notamment le
Dr Rivet ont recueilli un grand nombre d’échantillons.
En 1907, parut un travail important de Meyer qui s’intéressa
spécialement aux glaciers couvrant les hauts sommets volcaniques.
Sievers publie en 1909 les résultats de ses missions au Pérou et
dans le Sud de l’Équateur.
Depuis une dizaine d’années, les recherches entreprises pour
mettre en valeur les richesses du sol ont donné naissance à un cer-
tain nombre de notes, de la part des ingénieurs américains, ayant
trait à des questions de détail sur la région côtière, non loin de
Guayaquil où l’on exploite le pétrole et dans le district aurifère
de Zaruma au Sud de la République.
En 1923, seulement, on eut quelques détails sur « l’Oriente »,
cette vaste région de forêts à l’Est de la Cordillère, à la suite des
explorations de Sinclair et Wasson; c’est un plateau dans lequel
les rivières sont profondément encaissées, ils sont formés de couches
calcaires, quelquefois recouvertes d’argile rouge, cette formation
est horizontale et paraît buter contre les roches cristallines de la
Cordillère Orientale sans avoir subi de déplacement. Aucune trace
de métamorphisme n’a été observée. Sauf une étude des laves du
volcan Sumaco, ce sont les seules précisions que nous ayons actuel-
lement sur cette région.
La carte ci-contre montre la répartition des différentes forma-
— 333
334 —
lions sans qu’il soit nécessaire d’insister davantage. Les terrains
Paléozoïques, le Trias, le Jurassique n’ont jamais été rencontrés
en Équateur. Partout où l’on a pu observer la base du Crétacé,
cette formation reposait sur les terrains cristallins, dont l’âge est
indéterminé.
LES TERRAINS CRISTALLINS.
On les rencontre dans toute la Cordillère Orientale. Ils pa-
raissent former le socle sur lequel les terrains plus récents se sont
déposés; socle qui est le piédestal des volcans.
Cette formation comprend essentiellement des g-neiss et des
schistes cristallins, avec quelques massifs de granité d’intrusion.
On y connaît des gneiss, des gneiss œillés, des micaschistes, des
schistes micacés ou chloriteux, des talcschistes, des amphibolites,
des cornéennes à andalousite, des quartzites.
Toutes ces roches proviennent de la transformation de couches
préexistantes, qui pourraient bien être d’âge paléozoïque ou tria-
sique. Pour F. von Wolff qui a étudié les matériaux de la Cordillère
Orientale rapportés par Reiss et Stübel,. ce Cristallophyllien pro-
vient de formations sédimentaires formées de grès et d’argiles avec
d’importantes intercalatmns charbonneuses, sédiments tels qu’ils
se forment au voisinage des côtes. Cette série sédimentaire se trouve
maintenant dynamométamorphisée, le degré de transformation
variant suivant les endroits.
Les amphibolites sont abondantes et proviendraient de diabases
ou tufs diabasiques appartenant à la série sédimentaire, qui ont
subi le processus de dynamométamorphisme. A cause de leur fré-
quence ces amphibolites permettraient de mesurer l’intensité du
plissement et de reconnaître, ainsi que le veut von Wolff, trois
degrés de transformation.
Au premier degré, transformation faible, une partie de la compo-
sition minéralogique et de la structure est restée la même, la dia-
base est devenue une diabase schisteuse, comme à la Cordillère
d’Alao ou dans la Cuesta de Galgalang. A ce degré les argiles donnent
des argiles schisteuses. ,
Au deuxième degré, les diabases sont transformés en schistes
verts, les schistes argileux donnent des phyllades. En même temps
apparaissent les quartzites, schistes quartzeux, schistes à ottré-
lite, quartzites graphitiques; ce degré est rencontré au Pairatal,
à Puente près du Rio Guachala. A Cayambe et dans la région de
Sara-urcu les schistes verts se trouvent parmi des phyllades d’as-
pect micaschisteux.
Toutes les transitions existent jusqu’au troisième degré où les
diabases sont transformées en chlorites amphibolites, en schistes
— 335 — .
verts à chlorite et à actinolite. Tous ces schistes contiennent de
l’albite et forment la transition vers les micaschistes à muscovite. On
peut voir, particulièrement au Sara-urcu, à la Cordillère de Pillaro,
dans les Llanganates et au pied des montagnes du Tunguragua,
combien les roches de la formation des schistes verts sont voisines.
Il est certain que les schistes cristallins de la Cordillère Orientale
n’ont aucun rapport avec les gneiss, micaschistes et phyllades
archéens, tandis qu’ils sont à rapprocher des schistes cristallins
des régions plus jeunes comme les Ardennes, le Taunus ou les Alpes.
Il semblerait que nous ayons une série Para contenant des massifs
cristallins qui ont été dynamométamorphisés par les mouvements
andins.
Les massifs dioritiques, granitiques et tonalitiques sont beau-
coup plus jeunes que les schistes qu’ils ont métamorphisés par
contact, ils ont été affectés par les plissements, post crétacés, plus
accusés à l’Est qu’à l’Ouest.
Le massif granitique d’Alao est formé par une roche intermé-
diaire entre les granités à biotite et hornblende etles diorites quart-
zifères et micacées; elle contient de l’oligoclase, de l’andésine, un
peu d’orthose, du quartz, de la biotite et de la hornblende verte
accessoire, parfois du diallage et quelquefois de l’olivine; à côté des
minéraux accessoires habituels il y a de la tourmaline. Dans les
types gabbroïques il y a du diallage et de l’augite, l’olivine peut
être serpentinisée.
Les bords du massif sont constitués par de la tonalité; il y a
endomorphisme. L’effet du dynamoméfamorphisme sur le massif
d’Alao est faible.
Au nord de l’Équateur, dans la province de Carchi, on trouve
des gneiss œillés, et des micaschistes contenant des grenats.
L’or est recherché dans des placers sur les cours supérieurs des
Rios de la Cordillère Orientale. Il provient certainement des
schistes cristallins; on pourrait croire qu’il se trouve dans les filons
de quartz, mais Wolf n’ayant jamais rencontré d’or dans ces filons,
en concluait qu’il devait être disséminé dans les schistes.
CRÉTACÉ.
Tout l’ensemble des roches cristallines formant le substratum
des formations crétacées et post-crétacées a été traversé par des
filons ou des massifs de roches porphyritiques ou de roches vertes
qui sont contemporaines des couches crétacées pour la plupart,
certaines sont antérieures et d’autres postérieures. Les auteurs
allemands les ont rangées à côté des roches granitiques, nous résu-
merons ce que l’on connaît de ces formations porphyritiques avant
d’aborder la série sédimentaire.
— 336 —
ROCHES PORPHYRITIQUES ET ROCHES VERTES.
Ce sont surtout des roches intrusives et effusives d’âge méso-
zoïque que l’on rencontre principalement dans la Cordillère Occi-
dentale, ainsi que dans les provinces méridionales d’Azuay et de
Loja. Des pointements de diorite surgissent du crétacé à Inocé-
rames dans la Cordillère de Chongon au Nord-Ouest de Guayaquil.
La structure de ces roches est très variable, on trouve tous les
passages d’un type nettement défini à un autre.
Cette formation comprend :
Des porphyres, que l’on trouve surtout dans le canton de Za-
ruma où leur quartz est aurifère; les cristaux de quartz, d’orthose,
de muscovite et d’amphibole se détachent sur une pâte cryptocris-
talline rouge.
Des porphyrites, abondantes dans les provinces septentrionales
et centrales sous les produits volcaniques récents de la Cordillère
Occidentale. On a trouvé des porphyrites à hornblende et à bio-
tite, sur le chemin de Manabi; des porphyrites à augite au N.-W.
de l’IIinitza; des porphyrites labradoriques, avec l’augite peu
abondante, analogues aux navites sans divine dans la province
de Pichinda.
Des spilites, traversant les couches crétacées, dont on connaît
toutes les variétés depuis les textures macrocristallines jusqu’aux
types cryptocristallins.
Des diabases, composées d’anorthite, d’augite, d’amphibole,
d’olivine et de magnétite. Par exemple sur la rive droite du Rio
Guambana. Des veines minces de serpentines traversent cette roche.
Pour compléter la série des roches vertes on trouve également
des gabbros.
Les recherches récentes des géologues américains dans la région
aurifère de Zaruma ont apporté quelques détails sur la prétrogra-
phie de ce canton ; nous donnons ici un résumé de ces travaux, qui
malheureusement ne précisent pas à quel âge il faut rapporter
cette formation. Les roches que l’on trouve dans cette région sont
monotones par leur uniformité; ce sont des andésites, des andé-
sites à augite, des brèches volcaniques verdâtres. Pour Billing-
sley (15) ces roches se seraient mises en place horizontalement
sur un substratum de schistes anciens que l’on ne rencontre que
rarement. Maintenant cette formation a un pendage vers le S.-W.
de 35 à 45°; une quantité énorme a été érodée. Cette masse de
roches volcaniques vertes a été divisée en trois séries : la série de
Muluncay, inférieure, qui affleure vers l’Est; la série de Faïque,
supérieure, qui apparaît vers l’Ouest; entre lesquelles se trouve
la série de Porlouelo, composée d’andésites de texture moyenne
de couleur gris verdâtre en général, avec phénocristaux de plagio-
— 337 —
clase et de hornblende, et qui renferme actuellement le minerai.
La richesse de cette formation est due à la mise en place de
massifs d’intrusion, la série de Portovelo ne contient pas intrin-
sèquement le minerai, celui-ci est localisé dans des veines que l’on
ne connaît que dans le district de Zaruma. Billingsley nous décrit
trois types distincts de roches d’intrusion :
1° Keratophyre quartzifère avec plagioclases, quartz, orthose
et biotite. Le quartz se trouve dans la pâte et aussi en phénocris-
taux corrodés. Les produits d’altération sont : séricite, chlorite et
leucoxène. Ce sont les roches les plus anciennes de cet ensemble
intrusif;
2° Monzonite quartzifère, avec orthose, plagioclases, quartz et
micas altérés; l’apatite est accessoire et la pyrite est secondaire;
3° Roches basiques qui se sont formées en dernier lieu. Les miné-
raux essentiels sont le labrador et un pyroxène clair, accessoire-
ment de l’olivine et de la magnétite. Par altération il s’est formé :
serpentine et leucoxène.
On trouve ces roches en groupes plus ou moins isolés qui sont
apparemment des apophyses de masses plus profondes et que l’on
voit vers le Nord et vers l’Est.
CRÉTACÉ SÉDIMENTAIRE.
Le Crétacé a été reconnu en plusieurs régions de l’Équateur,
mais il est très difficile de fixer exactement l’âge des couches de
base en l’absence de fossiles caractéristiques. Le plus souvent il
faut se baser sur des analogies de faciès et de gisements avec des
roches semblables des pays voisins et mieux étudiés : Colombie et
Pérou. Il serait illusoire à l’heure actuelle de chercher à établir
des subdivisions dans ce système.
On rencontre le Crétacé sur le littoral, près de Guayaquil et dans
les Cordillères de Chongon et de Colonche; on retrouve ces mêmes
terrains en quelques points de la province de Guayas.
Dans la région interandine le Crétacé existe peut-être sous le
manteau des formations volcaniques récentes, on le connaît autour
d’Azogues avec le faciès du Crétacé de la côte.
Les terrains crétacés de la Cordillère Orientale ont un caractère
particulier; on les rencontre principalement dans les bassins des
Rios Chimbo et Catamayo. En l’absence de fossiles et de contact
direct entre ces trois subdivisions nous serons obligés de les étudier
séparément.
En outre dans les provinces du Sud, il s’insère, entre les roches
anciennes des Cordillères et les produits de volcanisme récent, des
grès crétacés redressés, ils ont été fortement érodés; mais ces
affleurements sporadiques n’ont pu être étudiés en détail.
— 338 —
Enfin, en quelques points de la Cordillère Orientale existent
quelques roches que Wolf range dans le Mésozoïque.
Stübel a rencontré dans le Rio Topo un schiste tendre et noir
avec des traces d’écailles de poissons. Reiss a constaté que le som-
met du Cerro Hermoso est formé d’un calcaire micacé et très bitu-
mineux plus récent que les schistes et gneiss des pentes.
Dans le bassin du Rio Napo des terrains mézosoïques paraissent
recouvrir les schistes cristallins et émergent parfois des alluvions
modernes. Dans la tranchée du Rio près de Napo, Orton cite un
schiste sombre plongeant vers l’Est. Très récemment Sinclair
aurait recueilli à la base orientale des Andes des fossiles d’âge
indiscutablement crétacé supérieur.
A. ■ — Les terrains crétacés du littoral.
Le Crétacé forme au Nord de Guayaquil des collines s’élevant à
90 mètres au-dessus du Rio Cuayas, appelées Cerre de Santé Ana;
vers l’Ouest il forme les Cordillères de Chongon et de Colonche;
vers l’Est, au delà du Guayas, il est représenté par cinq collines
isolées. Sur cette question, il n’y a que les travaux de Wolf et une
note plus récente (128) de Sinclair et Berkev.
Prédominance de couches de calcaire, de calcaire siliceux, d’ar-
doise, de grès, de quartzite, de sables et grès glauconieux dont la
teinte est variable suivant l’altération, et de schistes alternant
en couches minces.
Le calcaire est rarement assez pur pour qu’il soit possible de
l’exploiter pour la chaux. Il est presque toujours imprégné de
silice dont la proportion augmente progressivement jusqu’à donner
des schistes siliceux contenant un peu de calcite.
La plupart des calcaires sont blancs ou jaunâtres, mais il y a des
variétés de calcaire siliceux presque noir, cette coloration étant due
à l’imprégnation par le bitume. Les bancs de grès, qui alternent avec
les couches calcaires, sont, presque toujours vert sombre ou jaune. »
On peut diviser cette formation en deux séries : la série infé-
rieure qui comprend principalement les sables, les grès et les
schistes; la série supérieure formée par le calcaire et les « cherts ».
Jamais on ne trouve ces terrains dans leur position primitive,
ils sont toujours plissés et faillés avec intensité. Les couches
plongent vers l’Ouest; exceptionnellement dans certaines localités
le plongement est vers l’Est ou vers le Nord. La direction des
couches est celle de la Cordillère, c’est-à-dire du S.-E. au N. -O.
A l’Ouest de Guayaquil des carrières sont ouvertes dans cette
formation pour en extraire des matériaux de construction; en ce
point, Wolf a rencontré des fossiles que l’on retrouve dans les pavés
des rues de Guayaquil. Les restes les plus fréquents sont des Ino-
ceramus, la plupart sont très mal conservés, aplatis et trop défor-
més pour être déterminables; parmi quelques échantillons excep-
tionnels Wolf a reconnu : Inoceramus Rœmeri Karst. et I. plicatus
d’Orb., qui ont été trouvés également en Colombie.
Des empreintes envoyées à Dresde ont été déterminées par Gei-
nitz comme Inoceramus laïus Sowerby. Le niveau auquel on le
trouve serait donc du Turonien supérieur.
Sinclair n’a trouvé qu’une faune microscopique dans les cherts
à radiolaires Orbulina universa, Globigerina bulloides, Lituola
( Haplophragma ) irregularis, Texlularia, Rotalia, Ostracodes et
Gastéropodes. Pour le Dr Coryell, certaines de ces formes sont
crétacées et éocènes, mais l’ensemble donne une âge crétacé à cette
formation, déposée dans une mer peu profonde.
Cette série se rencontre avec le même caractère dans la région
de Santa Elena.
Les « cherts » à radiolaires sont très répandus entre Guayaquil
et Santa Elena. Ils ont une structure fine, ils sont veinés et formés
de calcite et de pétrosilex; la roche doit être le résultat de venues
hydrothermales qui auraient déposé un carbonate, lequel serait
devenu par la suite pétrosiliceux. Leur mise en place est anté-
rieure au tertiaire. Ils paraissent broyés et au voisinage de leur
gisement on observe toujours une zone de friction. Ils sont tra-
versés par des dikes de roches qui sont des diabases porphyritiques.
Ces terrains sont pauvres en éléments accessoires : liions de
quartz ou de calcite, rognons de glauconie, pyrite disséminée dans
les roches quartzeuses. On rencontre de la Brucite dans les carrières
des environs de Guayaquil, tantôt dans les calcaires siliceux, tantôt
en veines minces dans les sables au voisinage des filons de calcite.
B. — La formation Crétacée de la dépression de Cuenca.
Le bassin de Cuenca est limitée au Nord par le Nudo de Portete
(2757 m.), au Sud par le Paramo Silva (3450 cm.), à l’Ouest et à
l’Est par les Cordillères Occidentales et Orientales.
Ce bassin est rempli par des roches sédimentaires que recouvrent
par endroits les terrains quaternaires ou les produits volcaniques.
La majeure partie des terrains sédimentaires est formée parles grès
d’Azogues (arenisca de Azogues). Llumboldt a vu qu’à Cebolas les
grès reposent sur un calcaire tendre et transparent, celui-ci venant
directement au-dessus des micaschistes.
Cette formation comprend deux séries de schistes argileux et de
grès qui alternent, les grès sont surtout développés à la base tandis
que les schistes dominent vers la partie supérieure de la série. On
rencontre les bancs de grès dans la vallée du Rio Paute; les schistes
argileux affleurent près d’Azogues et de Daly.
— 340
Les grès sont quartzeux, très durs, de grain moyen, rarement
très fin. Ils se décomposent en boules, colorées en rouge par l’oxyde
de fer, dont le diamètre varie de 0m,30 à 1 mètre.
On peut considérer les schistes argileux comme un limon très fin
durci; la teinte est claire, jaune, grisâtre ou bleue, quelquefois
foncée par imprégnation bitumineuse. De consistance tendre cette
roche est facilement altérable, et se délite en plaquettes.
Humboldt pensait que les grès d’Azogues appartenaient au
Crétacé et qu’ils pouvaient faire le passage avec les formations
sédimentaires de Colombie et du Pérou. Wolf y a trouvé des co-
quilles qui ont été déterminées par Geinitz comme étant Cyrena,
Cyclas et Paludina d’âge wealdien.
Le Dr Rivet, Professeur d’Anthropologie au Muséum, a décou-
vert dans les schistes près de Chuquipata une empreinte de poisson.
Cette formation ne se présente jamais horizontalement, elle
plonge le plus souvent vers l’Ouest avec un angle de 40 à 70°, la
direction des couches est exactement NS. Les plissements et la
fréquence des failles ne permettent pas d’évaluer exactement la
puissance de cette série, mais il est certain qu’elle atteint au moins
500 à 600 mètres.
Parmi les substances subordonnées aux grès d’Azogues, la plus
importante est le bitume, qui est exploité; on connaît des veines
minces d’asphalte, des lits de 4 à 8 centimètres de Boghead coal,
des couches d’opale et des lames minces de saponite dans les fentes
des couches siliceuses.
Il y a aussi des mines de mercure à la colline de Huaizhun près
de San Marcos, où il est exploité sous forme de mercure natif.
On en a rencontré également en petites gouttelettes au pied de la
colline de Santa Ana. Pour Wolf ce mercure proviendrait peut-être
d’un porphyre totalement décomposé de la vallée de San Antonio
à l’Ouest de la Cordillère de Guaranda.
Des dépôts de sel ou de gypse ont été dissous par les eaux d’in-
filtration, ce qui a provoqué des effondrements, qui ne sont pas
d’origine volcanique comme on l’a cru longtemps.
C. — La Cordillère Occidentale.
C’est la région la plus difficile à étudier, l’accès en étant malaisé
et la végétation exubérante recouvrant presque partout les affleu-
rements. L’ensemble du Crétacé atteint une grande puissance; les
brèches et conglomérats prédominent, certains ont l’aspect des
« Nagelfluhe » du tertiaire européen ; on y reconnaît des argiles
et des niveaux sableux présentant des analogies avec ceux de la
dépression de Cuenca. Les couches plongent vers l’Ouest sous un
angle de 10 à 70°.
— 341 —
Entre les couches sédimentaires, les filons et les couches de
roches vertes de toutes classes sont abondants.
Aucun reste organique permettant de préciser l’âge de cette
formation n’a été découvert. Seulement quelques fragments de
coquilles et des écailles de poissons ont été trouvés dans les couches
bitumineuses. En se basant sur les analogies de faciès Wolf a con-
clu que ces couches étaient contemporaines des grès d’Azogues.
Les liions de quartz et de calcite sont fréquents. Les couches
bitumineuses contiennent un peu de pétrole; le sel gemme doit
exister en profondeur.
TERTIAIRE.
Les couches tertiaires marines ne dépassent pas une faible alti-
tude sur la Cordillère Occidentale. Dans le pays interandin le ter-
tiaire est lacustre. Ces dépôts sont plissés les uns et les autres.
A. — Tertiaire marin.
On le rencontre dans les provinces littorales au pied de la Cor-
dillère Occidentale. Le plus fréquemment il apparaît dans les
vallées des Rios ou les falaises de la côte, à l’état de grès alternant
avec des argiles grises ou bleues et de très minces couches de lignite.
Plissé et redressé, le tertiaire est recouvert en discordance par le
Quaternaire. Les recherches récentes des Américains sur la côte
Nord du golfe de Guayaquil ont permis de subdiviser la série par
l’étude de la faune et des caractères lithologiques. Sheppard qui
a publié un certain nombre d’études de détail, et qui est l’auteur
de cette subdivision, écrit : « les restes organiques sont rares, sauf
dans le Miocène, mais on a pu cependant montrer avec certitude
que les grès inférieurs et les argiles sont éocène inférieur. A la partie
supérieure de cette série l’âge oligocène des couches a été déter-
miné plus ou moins d’après les caractères lithologiques. »
A Ancon, au Sud de la Péninsule Santa Elena, presque à l’extré-
mité du golfe de Guayaquil les falaises du cap ont été étudiées avec
détail. Sheppard y a établi la stratigraphie suivante :
Oligocène inférieur.
1) grès blancs d’Ancon 9-12 mètres
2) argiles et grès panachés 30 —
3) grès massifs 30 —
4) argiles feuilletées et grés 10 —
5) grés tabulaires (zone à gastéropodes) 15 —
6) brèche de base 10 mètres
discordance
Eocène supérieur .
Etage des argiles de Seca 9-90 mètres
discordance
Étage de Socorro 240-300 —
tiuile tin du Muséum , 2° s., t. 11, 1930.
23
— 342 —
Eocène supérieur.
On ne le connaît encore que dans la région d’Ancon (de même
que l’Oligocène), partout ailleurs il serait recouvert par des couches
plus récentes. Un changement s’est produit dans le mode de sédi-
mentation entre les deux étages. Les argiles de Seca se sont for-
mées dans une zone beaucoup plus profonde que celle des argiles et
grès de Socorro; ceux-ci se déposèrent dans une mer de type lagu-
naire et au voisinage d’estuaires.
Étage de Socorro. — Il comprend des grès et des argiles; cette
dernière est surtout abondante et alterne avec de minces lits de
grès, mais à la partie supérieure ceux-ci sont plus puissants (3, 6 à
6 mètres). Sous l’action des agents atmosphériques il se forme à
la surface de cet étage des concrétions d’oxydes de fer ainsi que
des ségragétions gypseuses. Ce gypse serait la conséquence des
conditions climatériques particulières de la région et aurait une
origine semblable à celle de la « croûte » au Sahara et au Maroc.
Le gypse se trouve soit en cristaux aciculaires, soit en veines, soit
groupé en rosettes.
La teinte des argiles varie du gris clair au noir. Les grès sont
généralement ferrugineux, ils sont formés de quartz, feldspaths
(albite et anorthite), mica, calcite, tourmaline et magnétite. « Il
semble possible que ces grès et ces argiles dérivent de la dénuda-
tion d’un massif granitique, »
La faune est pauvre, elle se compose de Foraminifères : Lepido-
cyclina, Nummulites, Operculina, Crisiellaria rolulala; de Pélécy-
podes : Amusium ( Propeamusium ) aluricum n. sp., Cardium, Lu-
cina, Pecten, V enericardia ; de Gastropodes : Turritella, Pleurotoma,
Oliva; de Scaphopodes : Dentalium; des Nautiles, des dents de
Lamna.
Des échantillons recueillis dans la région d’Ancon, adressés à
Vaughan et provenant de cet étage apportent une preuve nouvelle
de l’age éocène supérieur de ces couches. La roche est un « grès
sableux à peine cimenté, composé de grains de quartz très angu-
leux, de feldspaths en grande partie kaolinisés, de quelques pail-
lettes de muscovite et de minéraux noirs tels que la biotite qui est
abondante et quelques pyroxènes. »
Les Foraminifères sont très fréquents et quelquefois très bien
conservés. Vaughan a reconnu : Operculina ocalana Cushman,
Asteriacites cf geogiana (Cushman) Vaughan, Helicolepidina spi-
ralis Tolber, ainsi que de mauvais échantillons de Nummulites.
M. H. Douvillé précise dans la révision des Lépidocydines que
« ces premières espèces ont apparu dans le Bartonien, » Ce qui per-
met de déterminer plus exactement l’âge des couches ou l’on ren-
contre cette faune. De plus celle-ci est l’équivalente de celle que
— 343
l’on trouve dans les Calcaires d’Ocala en Géorgie et en Floride,
elle est donc une indication intéressante des relations qui exis-
taient à cette époque entre les océans Atlantique et Pacifique.
Étage des Argiles de Seca.— Ces argiles affleurent dans les falaises
et à l’Est du village d’Ancon, leur répartition est très réduite, leur
puissance n’est que de 9 mètres à Ancon. Cet étage est Eocène su-
périeur, il est recouvert en discordance par l’Oligocène inférieur.
Les argiles sont remarquables par l’uniformité de leur composi-
tion lithologique : éléments gris homogènes. On n’y connaît pas de
fossiles à l’exception de Radiolaires et de tubes ressemblant qux
Serpules.
On trouve exceptionnellement dans ces argiles des concrétions
formées de silice mamelonnée, probablement de l’opale, mais dont
on ne connaît pas encore l’origine, Il y a aussi quelques concré-
tions d’oxyde de fer.
L’altération de ces argiles est particulièrement rapide, l’eau de
pluie, après la saison sèche, transformant une portion de la couche
ep masses floconneuses d’argile amorphe. Superficiellement l’alté-
ration donne à l’argile une teinte gris clair au blanchâtre, parfois
il y a une « croûte » calcaire d’exsudation.
Dans la région d’Ancon, Brown et Baldry, ainsi que Sheppard
signalent une couche particulière, à galets d’argile (clay pebble-
bed) qui a été la source de discussions. Elle est probablement d’âge
éocène inférieur, on la rencontre associée avec des dépôts de
l’Éocène supérieur. Les auteurs ne précisent pas mieux les relar
tions de cette couche. Celle-ci est formée par une masse d’argile,
dont la puissance est de 150 à 270 mètres, contenant des galets
d’argile dure; ils sont polis, arrondis ou subangulaires, leur taille
ne dépasse pas 7cm,5, leur forme indiquerait qu’ils ont subi une
pression ou un étirement. Dans les couches se trouvent de grandes
masses lenticulaires de grès stratifié; lorsque J’on observe la lirpite
supérieure on constate que le contact avec les couches sus-jacentes
n’est pas normal.
Brown et Baldry supposent que cette couche est le résultat d’une
grande poussée dans les grès tendres et les argiles tertiaires,
Pour Sheppard ce serait un vrai dépôt, provenant de la dénu-
dation d’une surface terrestre éocène dans des conditions clima-
tériques anormales; la couche n’aurait pas éLé formée par unie
poussée vers l’extérieur.
Oligocène inférieur.
La fin de l’Éocène est marqué par l’émersion d’une surface ter-
restre dans cet e région. L’Oligocène se forme ensuite, une érosion
considérable attaque la surface continentale, ainsi que le prouvent,
dans les brèches de base, les gros blocs d’argile de Seca."
— 344 —
Ce mouvement d’affaissement semble continuer durant tout
le dépôt de l’oligocène.
Cette série révèle une activité fluviale intense, résultant proba-
blement de pluies anormales sur les continents de cette époque.
Elle repose en discordance sur les argiles de Seca; elle a été divisée
en six horizons, que l’on suit dans toute la région où cet étage
est connu. La puissance de cet oligocène inférieur doit être de
150 mètres, mais une bonne partie a pu être enlevée par l’érosion
qui a précédé la formation des terrasses quaternaires.
Voici quelques détails sur les différents horizons de cet étage.
1° La brèche de base, discordante sur les dépôts éocènes ; c’est
une formation hétérogène, irrégulière et lenticulaire, dont l’épais-
seur variable est en moyenne de 10 mètres. Les matériaux sont
en général anguleux, rarement arrondis, le plus souvent gréseux,
certains sont des blocs de grandes dimensions d’argiles de Seca, qui
ne sont pas d’origine lointaine, les roches éruptives y sont rares.
Dans cette brèche on trouve en grande quantité du bois fossile et
des galets de quartzite.
2° Les grès tabulaires, reposent sur les brèches par l’intermé-
diaire d’une mince couche calcaire à gastéropodes ( Hemisinus )
dont la coquille est les parties extérieures sont calcaires tandis que
le moule interne est siliceux. Ils ont une puissance de 15 à 21 mètres,
ils sont d’un grain grossier, avec des fragments de roches abon-
dants, ils sont fossilifères. Les fossiles ont été roulés et déposés
dans des baies peu profondes, où on les rencontre associés avec
des fragments de bois siliciflés. Les galets de roches ignées sont
abondants.
La masse des grès est parcourue par des fissures remplies par
des filons, dont la partie externe est formée d’une calcite jaune
et opaque, tandis que le centre consiste toujours en quartz cris-
tallisé.
3° Les argiles feuilletées et grès, dont la puissance est de 10 à
15 mètres. Vers la base la stratification est entre-croisée et les élé-
ments sont arénacés; au-dessus les grès et l’argile sont stratifiés
finement, feuilletés et fréquemment veinés de gypse. La teinte
chocolat est due à la dissémination de fragments de plantes ou de
lignite. Au-dessus viennent :
4° Les grès massifs. Le ciment de ces grès est calcaire, les grains
de quartz sont inclus dans la pâte; en outre on trouve des pail-
lettes de mica blanc, des masses d’argile verdâtre et des galets de
quartzite noir. « Grès massifs bien lités, avec accidentellement de
minces couches d’argile, grain moyen ou grossier passant latéra-
lement à des galets ou des conglomérats locaux. Le fait le plus
important de ce dépôt est la présence de grosses sphères dont le
diamètre varie d’une dizaine de centimètres à plus d’un mètre.
— 345
Leur origine est postérieure à la stratification, la cassure est con-
choïdale. L’action des agents atmosphériques se traduit par une
exfoliation des sphères. On ne connaît pas le mede de développe-
ment ».
5° Les argiles et grès panachés, à la partie inférieure les grès
et argiles alternent en couches minces. Les grès sont composés de
quartz qui peut être arrondi ou anguleux; le ciment est ferrugi-
neux. A la partie supérieure de cette division les grès forment des
bancs tabulaires, de grain grossier. Les argiles sont teintées en
brun foncé par la présence de fragments de plantes fossiles indé-
terminables. La démarcation avec la subdivision suivante est tou-
jours très nette.
6° Les grès blancs d’Ancon, grès de teinte claire, tendres et
friables. Le grain est fin ou moyen, mais en certains points il v a
passage à une brèche.
Le trait particulier de la composition de cette roche est l’ab-
sence de calcaire, les matériaux sont essentiellement volcaniques,
certains ont été reconnus comme une cendre décomposée; une
proportion importante consiste en verre volcanique ponceux; par
endroits ce grès peut devenir un vrai tuf volcanique, résultant de
l’érosion d’une coulée de lave. La fraîcheur des éléments prouve
qu’ils n’ont pas subi un long transport. Le grès peut être lamelleux,
les couches étant séparées par des minces lits de fragments bru-
nâtres d’origine végétale. Des fractures horizontales et verticales
ont divisé la masse en cubes, les agents atmosphériques ayant
arrondi les angles, il en résulte un aspect de boules, caractérisant
la formation.
Dans la région d’Ancon, les principaux plis, de même que les
failles sont dirigés vers le NW et sont donc le résultat d’une force
venant du NE.
Sheppard signale des venues éruptives : « Après la fin de l’éocène
des massifs d’intrusion se sont développés, probablement en rela-
tion avec les zones les plus intenses des plissements. Souvent des
dykes traversent les strates éocènes. On rencontre des blocs dans
les couches oligocènes. La distribution est très limitée et Ls maté-
riaux ne devaient pas venir de loin. La lithologie de cette forma-
tion fait penser qu’aux temps post-éocène et pré-oligocène un
volcan était en éruption dans la région, dont les coulées ont été
dénudées et ont donné les sédiments oligocènes ».
Aucune autre précision. Le pétrole que l’on exploite dans des
sables verdâtres semble, d’après les recherches de Sheppard, en
relation avec ces intrusions ignées, dont beaucoup sont attribuées
au Crétacé alors qu’une grande partie serait tertiaire. L’accord
est loin d’être établi sur ce point. Les sables pétrolifères se ren-
contrent dans les zones bouleversées, voisines des dykes.
— 346 —
Miocène.
Le miocène est discordant sur les dépôts tertiaires plus anciens.
Il occupe une vaste région à l’ouest de Guayaquil et des affleu-
rements ont été reconnus jusqu’à Colonche et à Zapotal au Nord.
On en trouve une bonne coupe dans la tranchée du chemin de fer
de*San José de Ameh à Playas. Ce terrain forme des plaines ondu-
lées recouvertes par la végétation tropicale. On ne le rencontre
pas à la péninsule Santa Elena qui devait être émergée à cette
époque, d’après Sheppard.
La formation miocène consiste en grès mal consolidés et en ar-
giles avec des lits peu épais de grès fin avec galets de quartzite.
Certains horizons très fossilifères sont calcaires. Les couches
sont souvent ferrugineuses et plusieurs des lits argileux sont salins.
La stratification est incohérente. Les fossiles sont relativement
abondants, ils ont été identifiés par A. A. Olsson : Maclra ( Mac -
trinula ) sp., Dosinia acdabulum Conrad, Caltocardia cf. gatünensis
Dali, Tellitia (Eurytellina) æquicinda Spieker, Cardium ( Tra -
chycardium) pcruvianum Spieker, Spisula sp., Diplodenta sp., Pha-
coides sp., Crassalelliles Nelsoni Gryz, Area, Turritella altilira
Conrad, Bivonia sp., Calyplræa sp., Conusboca panensis, Purula
pecuviana Spieker, Turris albida Berry, Drillia venüsla Sow.,
Drillia cf consors Sôw., Polinices , Phos cf. bdeyensis Olsson.
Pliocène .
Wolf attribue cet âge aux sables et grès de Uimbi qu’il a étudiés
au Nord de la République, près de la frontière de la Colombie.
Les fossiles de ce gisement ont été déterminés par Schacko, qui
a reconnu des Foraminifères (19 espèces), des Ostracodes (9 espèces)
des Bryozoaires (2 genres), des Lamellibranches (8 genres), et des
Gastéropodes (19 espèces). Wolf en donne la liste (ouvrage cité,
p. 631).
Cette faune offre des affinités très étroites avec celle que l’on
rencontre actuellement dans l’Océan Pacifique.
B. — Tertiaire lacustre.
Le Tertiaire lacustre existe dans la dépression interandihe à
Loja et plus au Sud dans les vallées de Malacatos, Vilcabamba et
Piscobamba. On n’en connaît pas ailleurs mais il est possible qu’ils
soient recouverts par les produits volcaniques. Ces couches sont
plissées. L’origine lacustre de cette formation est établie par la
présence de coquilles de Pyrgula et des restes d' Hydrobia.
A Loja dans la vallée du Rio Zamora, on trouve des roches argR
lëüses, feuilletées, de teinte claire, avec des impressions de dico-
tylédones, ce qui permet de déduire que ces couches se sont formées
depuis le Crétacé. Avec ceS argiles schisteuses alternent des roches
— 347 —
plus gréseuses, sables et conglomérats, qui ont dû se former pen-
dant les périodes de crues des rivières aboutissant à ce lac.
Les mêmes caractéristiques se retrouvent dans les bassins au
sud du précédent, sauf que l’on n’y rencontre pas de galets de
roches éruptives.
Engelhardt, qui a étudié les restes de plantes fossiles rapportés
par Reiss et Stübel, signale aussi deux gisements, celui de Lo.ja et
un autre, plus au nord, dans la vallée du Rio Tablayacu; affluent
du Rio Leon entre Udushapa et Nabon; il est curieux que Wolf ne
le mentionne pas.
En comparant, autant que faire se peut, la flore recueillie dans
ces gisements avec celles de l’ancien monde, Engelhardt fixe un
âge miocène pour ces bassins.
On trouve principalement des feuilles, les fruits sont rares et
se rencontrent toujours isolés des feuilles. Cette flore tertiaire
est très semblable à celle que l’on rencontre actuellement dans
la région, parce que le climat n’a subi que de faibles variations
depuis le Miocène. Elle est très différente de celle, de même époque,
existant dans l’Amérique du Nord; Engelhardt attribue ces carac-
tères aux faits que :
1° Le climat de ces deux régions a toujours été très différent;
2° Au tertiaire les deux pays étaient séparés, l’Amérique cen-.
traie n’existant pas.
Engelhardt n’a pu étendre ses conclusions, notamment sur les
mouvements de surélévation des Andes, parce que son matériel
était trop peu important.
QUATERNAIRE.
Le Quaternaire marin est limité au littoral, et dans les bassins
des Rios Daule,Peripa et Quininde; dans les vallées on trouve des
alluvions fluviatiles de cet âge.
A. — Formation quaternaire marine.
Les strates quaternaires reposent horizontalement sur le Ter-
tiaire. Elles sont formées par des sables, des grès tendres, des con-
glomérats alternant avec de la craie, des argiles et des schistes
argileux. On a trouvé dans ces terrains des ossements de Maslodon
Andium, Equus Andium et d’autres animaux quaternaires dis-
parus aujourd’hui, qui permettent de synchroniser cette formation
avec les couches de la région interandine où l’on rencontre les
mêmes restes. Très récemment M. Enrique Meaulme a découvert
à Santa Elena un crâne de Masiodon.
Dans la région d’Ancon, le Quaternaire a été étudié par Sheppard
qui o reconnu trois niveaux de terrasses entre 54 mètres et 15 mètres
— 348 —
d’altitude. Ces terrasses ont 3 à 15 mètres d’épaisseur, elles sont
formées de calcaires, d’argiles lenticulaires et d’éléments détri-
tiques de plage. Dans les niveaux les plus anciens on trouve du
Tertiaire en galets roulés.
La côte est en voie de surrection depuis la fin du Tertiaire; il
est d’ailleurs probable que ce mouvement se continue de nos jours.
Ces terrains renferment du sel et du bitume. Dans le canton de
Santa Elena, on rencontre du soufre natif dont l’origine est due
à la réduction des sulfates de l’eau de mer par les substances orga-
niques en décomposition. Dans ce même canton il y a des sources
thermales et un volcan de boue à San Vicente, le seul que l’on
connaisse sur la côte Sud-Américaine; on ne sait de quel terrain
proviennent les gaz accompagnés d’hydrocarbures qui jaillissent
parfois jusqu’à 30 mètres avec explosions violentes.
Dans le bassin inférieur des Rios et dans leur estuaire, notam-
ment dans le Golfe de Guayaquil et dans les deltas du Rio Mira et
du Rio Santiago, on trouve des dépôts quaternaires qui se sont
formés dans des deltas. Ce sont les mêmes éléments : sable fin ou
limon que l’on rencontre uniformément. Dans ces formations del-
taïques on trouve des rognons de Guayaquilite, sorte de résine
fossile.
B. — Formations alluviales ou continentales.
Dans toutes les vallées on observe des alluvions qui, dans les
parties les plus anciennes renferment des restes d’animaux éteints.
Ces alluvions se présentent avec leurs caractères habituels.
Mais en certains points des Andes occidentales et principalement
dans la vallée du Rio Esmeraldas, on. trouve des masses énormes;
Wisse,qui signale ce fait curieux, en a rencontré de 904 mètres cubes
et de 405 mètres cubes. On rencontre ces blocs à de grandes dis-
tances de leur lieu d’origine; Wisse suppose qu’à chaque grande
crue la force des eaux les ferait progresser insensiblement; après
des dizaines de siècles ces déplacements infimes seraient arrivés à
conduire ces « blocs erratiques » dans leur gisement actuel.
VOLCANISME.
L’Équateur est une des régions les plus formidablement volca-
niques du monde. Dans les Cordillères, Stübel a compté 41 volcans,
dont 3 des principaux sont en activité de nos jours : le Cotopaxi,
le plus haut volcan actif du monde, qui atteint 5.897 mètres, dont
les éruptions consistent en projections de cendres; le Tunguragua,
5.034 mètres et le Sangay, 5.230 mètres, le plus méridional des
volcans de l’Équateur.
Cette région volcanique, qui est la suite du secteur volcanique
— 349 —
de Colombie, s’étend depuis la frontière septentrionale par 1° de
latitude Nord jusqu’à Azuay par 5° de latitude Sud. Les volcans
sont si rapprochés qu’il est difficile de les séparer.
Parmi les sommets éteints, le Chimborazo avec ses 6.272 mètres
est le volcan le plus élevé que l’on connaisse.
De nombreux travaux ont été publiés sur cette région qui attira
un grand nombre de voyageurs. Stübel, qui y passa 9 années, a
donné un ouvrage extrêmement détaillé, qui a été analysé et ré-
sumé plusieurs fois en français, notamment par Prinz. Je n’insis-
terai donc pas sur ce sujet qui est bien connu de tous.
Les pétrographes allemands qui ont étudié les laves de ces vol-
cans, rapportées par Reiss et Stübel, ainsi que les travaux de
Bonney (16), nous ont montré l’extrême monotonie de ces maté-
riaux. Ce sont des andésites à pyroxène, des andésites à pyroxène
et à amphibole, des andésites à amphibole, et des dacites.
Dans le haut pays de Quito, et seulement à Guamani et à Anti-
sana, on connaît des obsidiennes. Il y aurait aussi un peu de Basalte.
Dans les andésites et les dacites, les feldspaths sont zonés, avec
des inclusions vitreuses, quelquefois corrodés. L’augite est presque
toujours brisée, rarement corrodée, avec inclusions de verre, de
feldspaths et de hornblende. Parmi les autres minéraux princi-
paux, citons : l’hypersthène, l’amphibole verte ou basaltique, les
micas très magnésiens, l’apatite, le zircon, la magnétite, et le quartz
dans les dacites.
Dans certains cas il y a tous les passages des phénocristaux aux
microlites, d’autrefois il y a des grands cristaux et des microlites fins.
M. le Professeur Lacroix a étudié les échantillons recueillis par
la mission géodésique française. Les andésites sont en réalité des
dacitoïdes, roches dont la composition chimique est la même que
celle des dacites, dans les unes et dans les autres la « teneur en
silice libre oscille autour de 20 0 /O, mais, par suite des conditions
différentes de leur cristallisation, dans les dacites cette silice libre
est exprimée minéralogiquement, sous forme de quartz, alors que
dans les dacitoïdes elle est dissimulée à l’état potentiel dans le
verre » (A. Lacroix : Dacites et Dacitoïdes, à propos des laves de
la Martinique. C. R. Ac. Sc. t. 168, p. 297).
L’ensemble de ces venues éruptives quaternaires est donc très
homogène et ne comprend à peu près exclusivement que des Dacites
et des Dacitoïdes.
Ces coulées volcaniques des Andes sont contemporaines des
sédiments quaternaires car on a trouvé sous les laves des restes
d’animaux quaternaires. Les ossements de ces mammifères ont éié
étudiés par Branco, ils proviennent de quatre gisements : Mal-
chingi, Cotocollao, Alangasi et Punin. On les a rencontré le plus
souvent dans des couches de cangahua.
— 350 -
Dans un article récent, M. Clavery, ministre de France à Quito,
en signalant la découverte d’ossements de Mylodon, a rappelé la
description de la cangahua : « argile ou tuf qui se présente sous
l’aspect de glaise bleuâtre. Ce terrain parait être le produit de
la décomposition successive des andésites, laves et tufs, dont les
particules excessivement fines emportées par les eaux de pluies
et par les vents sc déposent dans les inégalités de la superficie
terrestre, retenues ainsi par la végétation graminée et herbacée ».
La cangahua serait donc l’équivalent du loess de nos régions.
Les mammifères dont on a trouvé les restes sont :
Ceruus Chimborazi Wolf, C. Riobambetisis Wolf, C. cf Chilensis
Gay, Dasypus magnus Wolf, Maslodon Andium Cuv., Equus An-
dium (A. Wagner) Branco, Prolauchenia Reissi Branco, Machai -
rodus cf neogaeus Burm. Mylodon robuslus Ow.
Branco conclut que la faune de Punin est équivalente et con-
temporaine de celles de Tarija en Bolivie et de la base des Pampas
d’Argentine. Ces trois faunes sud-américaines sont très proba-
blement contemporaines du Pléistocènc d’Europe.
Avant de terminer, il est intéressant de résumer les résultats
des études récentes de Colony et Sinclair sur les laves du volcan
Sumaco. Ce volcan qui se dresse, isolé de la Cordillère, au-dessus
du plateau de « l’Oriente », à quelques minutes au sud de la ligne
équatoriale atteindrait 2.800 mètres d’altitude. Il semble avoir été
en activité entre 1865 et 1925, date à laquelle le commander
George M. Dyott le visita. Scs laves sont caractérisées par la pré-
sence de feldspathoïdes. Ce sont des Téphrites porphyritiques,
des Téphrites vitreuses et des Téphrites andésitiques. Elles ren-
ferment principalement des phénocristaux de plagioclases, d’au-
gitc et des feldspathoïdes : haüyne et probablement néphéline.
Dans un échantillon de Téphrite vitreuse, l’haüyne prend la place
du feldspath.
L’analyse chimique a révélé que toutes ces roches contiennent
un peu d’anhydride sulfurique, ce qui se traduit dans la composi-
tion minéralogique par la présence des feldspathoïdes. La teneur
en potasse est plus élevée que dans les roches usuelles de cette
composition.
De ce résumé, que j’ai voulu aussi complet que possible, il est
facile de conclure qu’il reste encore fort à faire en Équateur pour
réaliser un travail d’ensemble. Aucune précision n’a été donnée
sur l’âge de la plupart des terrains, on ne peut donc étudier les
relations stratigraphiques. Toute Tectonique sérieuse est de ce
fait impossible.
— 351 —
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75. Orton (James). — Hôte on the physical geography of the Andes pf Quito. Amer-
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79. Osculati (Gaetano). — Esplorazione délié regioni equatoriali, 1846-48. Milano,
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80. Perrier (Capit. C.). — La figure de la Terre. Les grandes opérations géodésiques.
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1908, p. 201-508, nombreuses figures et planches.
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81. Rath (vom G.). — Einige Gesteine aus dem Rochland von Quito. Nied. Ges. f.
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82. Rath (vom G.), — Verhandlungen des natu,rhistorisehen-Y ereines der preussisçhen
Rheinlande und Westfalens. XXXI, 1874, 4e série, 1. 1.
1) Mittheilungen aus einem Briefe den Dr Reiss in Betreff des vuRans Sangay jn
Ecuador, « Sitzungsberichte », p. 116.
2) Der neuesten Forschungen des Prof. Wolf in Quito, « Sitz », p. 119.
3) Aus einem Briefe von Prof. Wolf in Quito, « Sitz », p. 163.
4) Aus einem Briefe des Prof. Wolf in Quito eine Schilderung des Antisana, « Sitz »,
p. 174.
5) Zwei neue Arbeiten über die Physikalisehe Géographie und Géologie Eeuador’s
von Reiss und Stübel, « Sitz », p. 242,
83. Rath (vom G.). — Beitràge zur Pétrographie. Ueber einige Andes gesteine. Zeitsc.
d. deutsch. Geol. Ges., 1875.
84. Reclus (Elisé). — Nouvelle Géographie universelle, t. XVIII, 1893, p. 416.
85. Regel (F.). - A, Stiibels Vulkanberge von Ecuador. Peterm. Mitth- XLIV,
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86. Regelsperger (G.), — Éruption volcanique en Équateur; exploration récente
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1923.
87. Reiss, — Mittheilungen des Herrn Reiss iiber eine Reise jn süd-ameiika aus
Rriefen an die Herren G. Rose und Roth _von jdecember 1871, Zd. d. geol.
Ges., t. 24, 1872, p. 377.
88. Reiss (W.). — Farta del Reiss (Dr W.) a S. E. el Présidente de la Republica,
sobre sus yiajes a las montanas del Sur de la capital. Quito, Imprenta Nacional,
1873.
89. Reiss. — Besuch des Sangay, Tunguragua und Pelileo. Z. d. d. geol. Ges., 1874,
p. 605.
90. Reiss (W.). — Ueber die Lavenstrôme des Cotopaxi und des Tungaragua Z. d. d.
geol. Ges., 1874, p. 907.
91. Reiss et Stubel. — Alturas tomdadas en la Republica del Ecuador en los anos
1871, 72, 73, Quito, Impr. de M. B. Flor, 1873.
92. Reiss (W.). — Bericht über eine Reise nach déni Quilotoa und dem Cerro hrr-
moso in den ecuadorischen Codilleren. Zeitsch. deutschen. geol Ges. XXVII,
1875, p. 274-294.
93. Reiss. — Sinken die Anden. Verhand. des Gesellsch. für Erdkunde su Berlin,
VII, 1880, p. 45-56.
94. Reiss. — Die geoiogischen Verhàltnisse der Fundstellen lossiller Saugthierkno-
chen in Ecuador. (In Branco), 1883.
95. Reiss (W.). — Ecuador 1870-1874. Petrographische Untersuchungen; Heft 1 ,
Die vulkanisehen Gebirge der ost*eordill«re von Pambamarea bis zum Anti-
sana, von Elich (E.), 1901; Heft 2, Die jiingeren Gesteine der ecuadorianis-
chen ost-cordillere, von Tanniiaugek (F.), 1904; Heft 3. Die ai 1 cren Gesteine
der ecuadorischen ost-cordillere von Wolff (F.), 1904.
96. Reiss (W) et Stubel (A.). — Reisen in Süd-Arnerca : Das Hochgebirge der Re-
publik Ecuador. Theil 1 : Petrographische. Untersuchungen, Abtheilung 1 :
West-Cordillere, Liefl-2, in-4°, Berlin, 1892-93. Theil II. Ost-Cordillere, Lief 1,
1896, Bief 2, 1902, von Young.
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9,8. Riccardi (Ricardo). — Ecuador, Condizioni naturali ad economiche, cenni sto-
rici e culturali, PuUicazioni dell’ Istituio Gristoforo Colombo, Roma (s. d.).
99. Rice (ilamilton). — From Quito to the Amazone via the River Napo, Geogr.
Journ. XXI, p. 401-418, 1903.
100. Roth (J.). — Ueber die Obsidian- und Perlitstrome des Guamani in Ecuador.
Nonatsber. d. Kgl. Ak. d. TFîss. su Berlin, 1874.
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102. Sarrade (F.). — Viaje del Gobernador de la Provincia de Leon Dr Felippe Sar-
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chungen Ges. E. Leipzig, Bd VIII, München und Leipzig, in-8. Et Peterm. Mit-
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iung vor Vortrâge aus dem Gebiet der Naturwiessenschaften, herausgeg
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C. R. par Priem (F.) : Les Volcans de l’Équateur, La Géographie, p. 206, Pa-
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136. Tannhauser (F.). — Die Jüngeren gesteine der Ecuatorianische Ost-Cordilleren
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146. Wisse (Seb.). — Lettre de M. Wisse à M. Régnault (extrait) : Sur une explora-
tion du cratère du Rucu-Pichincha. Bull. Soc. Géol. de France, 2e série, t. II,
p. 511, 1845.
Bulletin du Muséum, 2“ s., t. II, 1930.
24
358 —
147. Wisse (S.) et Moreno (Garcia). — Exploration du volcan Rucu-Pichincha, faite
par MM. Wisse et Garcia Moreno pendant le mois d’août 1845 (extrait).
C. R. Ac. Sc., XXIII, p. 26, 1846.
148. Wisse (S.). Rapport sur un mémoire de M. Wisse, intitulé : Études sur les
blocs erratiques des Andes de Quito; C. R. Ac. Sc., XXVIII, p. 303, 1849.
149. Wisse (S.). — Le Cuica des Andes de l’Équateur; Bull. Soc. Géol. de France,
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152. Wolf (Th.). — Geognostische Nittheilungen aus Ecuador. N eues Jahrb f. Min.,
. 1874, p. 377-398 et 1875, p. 152-170, 449-472, 561-584.
153. Wolf (T.). — Memorias sobre el Cotopaxi y su ultima erupcion acaedida el 26 de
Julio de 1877. Quoti, lmp. del Comercio, 1878 et Zeitsch. d. d. geol. Ges., 1877.
154. Wolf (T.). — Viaies cientificos por la Republica del Ecuador. 3 parties (Loja,
Azuay, Esmeraldas), in-8e, Guayaquil, 1879 et Zeitsch. d. deutsch. geol. Ges.,
XXVIII, 1876, p. 391-393, carte.
155. Wolf (T.). — Informe sobre las minas de Zaruma dirigido à S. E. el Présidente
de la Republica. Publicado en La Nacion de Guayaquil el 3 de Agosto de 1886.
156. Wolf (T.). — Geografia y Geologia del Ecuador, publicada por orden del Su-
premo Gobierno de la Republica. In-4°, carte géologique, Leipzig, 1892. C. R.
dans la Revue Générale des Sciences par E. de Margerie, 1894, p. 54-55.
157. Wolf (T.). — Carta geografia del Ecuador, 1/445.000, 6 feuilles, Leipzig, 1893.
158. Wolf (T.). — Die Vulkanberge von Ecuador. (In Stübel), 1897.
159. Wolf (T.). — Cronica de los fenomenos volcanicos y terremotos en el Ecuador.
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160. Wolff (von F.). — Uber das Alter der Kristallinen Ostkordillere in Ecuador.
Zeitschr. d. deutsch. Geol. Ges., LVI, 1904, Protokolle, p. 94-97.
161. Wolff (von F.). — Die alterèn gesteine der Ecuatorianischen ost-cordillere,
sowie die des Azuay und eines Teiles der Cuenca-Mulde. (In Reiss, Heft 2).
Berlin, 1904.
162. X. — Le risorse naturali dell’ Equatore. Bolletino delV Associazione mineraria
italiana, fasc. 5-6, p. 279-281, 1924.
163. Young. — Petrographische untersuchungen, 2 Ost-Cordillere. (In Reiss und
Stübel), Berlin, 1902.
164. Zuyovïc. — Les roches des Cordillères. Paris, Lahure, 1884.
Le Gérant,
J. Garou j at.
TOURS, IMPRIMERIE RENÉ ET PAUL DESLIS. — 7-6r1930.
SOMMAIRE
Actes administratifs : Pages.
Nomination de M. Metman comme délégué provisoirement dans les fonctions
d’ Assistant à la Chaire de Phanérogamie 245
— de M. R. Arnault comme Commis stagiaire au Muséum 245
— de M. Le Testu comme Chevalier de la Légion d’honneur 245
— de M. C. Rouyek et MUes M. et J. Vesque comme Officiers d’Académie. 245
Souscription ouverte par la Société Linnéenne du Nord de la France pour le
centenaire de la mort de Lamarck 245
Conférence de M. A. Lacroix sur son voyage aux Indes Néerlandaises 246
Compte rendu, par M. P. Lesne, de sa mission au Mozambique 246
Présentation d’ouvrages par MM. D. Bois, F. Gagnepain, Bd. Lamy, L. Semi-
chon, M. André, P. Chabanaud 246
Dons d’ouvrages à la Bibliothèque 247
Communications :
F. Angel. Reptiles et Batraciens recueillis par M. Monod au Caméroun
Hsien Wen Wo. Description de Poissons nouveaux de Chine [Figs]
P. Chabanaud. Sur la taxonomie des Soléidés du Nouveau-Monde
— Sur quelques Poissons de la famille des Soléidés peints par Risso
M. Pic. Dascillides et Helodides nouveaux [Col.]
L. Berland. Les Araignées de Nouvelle-Calédonie du genre Clubiona [Figs] . .
P. Pallary. Mollusques aquatiques nouveaux du Levant [Figs]
Mme A. Pruvot-Fol. Du genre Dendrodoris Ehrenberg et de ses rapports avec le
genre Doriopsis Pease et avec quelques autres. Note sur la taxonomie des Nu-
dibranches
H. Harant et Mlle O. Tuzet. Ascidies récoltées au cours des croisières du * Pour-
quoi pas ?» en 1921 et 1929
J. Costantin. Culture du Pteurotus Eryngii en 1929
F. Gagnepain. Eria nouveaux d’Indo-Chine
R. P. Ch. Tisserant. Eriosema de l’Oubangui
R. Franquet. V Adinostemma panicülatum Maxim, ex Cogniaux doit constituer
un genre nouveau de Cucurbitacées [Figs]
Fr. Meister. Mission du « Pourquoi pas? » en 1929 sous le commandement du
Dr J.-B. Chariot : Diatomées récoltées par R. Ph. Dollfus sur une glace flot-
tante
G. Le Villain. État actuel de nos connaissances géologiques sur la République
de l’Équateur [Carte]
253
255
260
269
271
274
286
291
298
301
304
313
324
329
331
TIRAGES A PART.
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Iis
peuvent en outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre,
aux conditions suivantes :
numéro correspondant.
BULLETIN
DU ,
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N° 4 — Mai 1930
MASSON BT Cie, ÉDITEURS
LIBRAIRES DE 1/ ACADÉMIE DE MÉDECINE
120, Boulevard Saint-Germain, PARIS-VI*
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à de courtes notes permettant des prises de date, son impression doit être rapide :
MM. les Auteurs sont donc instamment priés, dans l’intérêt général, de vouloir bien
accepter la réglementation suivante :
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Toutefois des pages supplémentaires pourront être accordées aux Auteurs qui s’enga-
geront à en payer les frais.
De plus, chaque volume annuel ne comprendra au maximum que quarante-deux
feuilles (de seize pages) et, en tout cas, aucun numéro ne devra dépasser huii feuilles.
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Toute remarque verbale faite en séance à propos d’une communication devra, si
son Auteur désire qu’il en soit tenu compte au Bulletin , être remise par écrit dans les
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blement, ou, de préférence, dactylographiés, seulement au recto de feuilles isolées.
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tères et signes conventionnels généralement adoptés, par exemple :
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remis en même temps que le manuscrit, le jour de la séance ; faute de quoi la publica-
tion sera renvoyée au Bulletin suivant.
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seront acceptées que dans des cas tout à fait exceptionnels et après décision du Bureau.
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dans les quatre jours. Passé ce délai et dans le cas de corrections trop nombreuses ou
d’ordre technique, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1930. — N° 4.
256e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
22 mai 1930.
PRÉSIDENCE DE M. L. MANGIN,
DIRECTEUR JD U MUSÉUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président donne connaissance des faits suivants :
M. Lester, Assistant au Muséum, chargé provisoirement des
fonctions de Sous-Directeur de Laboratoire, a été nommé Sous-
Directeur du Laboratoire d’Anthropologie (Arrêté du 26 oc-
tobre 1929).
M. Rivière, chargé provisoirement des fonctions de Sous-Direc-
teur de Laboratoire, a été nommé Sous-Directeur du Laboratoire
d’Anthropologie (Musée d’Ethnographie) (Arrêté du 26 oc-
tobre 1929).
Mlle Maurer a été nommée Assistante stagiaire du Laboratoire
d’Anthropologie (Arrêté du 26 octobre 1929).
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, 1930.
25
— 360 —
M. Champion a été nommé Assistant du Laboratoire d’Anthro-
pologie (Arrêté du 26 octobre 1929).
Mme de Mouricaud a été nommée Commis à la Bibliothèque
(Arrêté du 8 mars 1930).
M. Léon Borrel a été nommé Garçon de Laboratoire stagiaire
(Id.).
M. Paul Bédé, Correspondant du Muséum, a été nommé Officier
de l’Instruction publique (16 avril 1930).
M. Bultingaire a obtenu une mission pour Vienne (Autriche).
M. Hervé-Bazin a obtenu une mission pour la Tunisie.
Ont été nommés Correspondants du Muséum (Assemblée des
Professeurs du 10 avril 1930) :
Sur la proposition de M. le Professeur E.-L. Bouvier:
M. W. Schaus, de l’U. S. National Muséum: il a aimablement
envoyé pour le Laboratoire d’Entomologie les sept volumes parus
jusqu’ici d’une publication nouvelle : Pan Pacific Entomology,
qui, sans doute, n’existe nulle part ailleurs en France. Ce savant
compte parmi les meilleurs Lépidoptérologistes. Il a publié des
travaux nombreux et, au cours de ses voyages en Amérique tro-
picale, a réuni des collections lépidoptérologiques considérables
qu’il a depuis offertes au Musée national des États-Unis. Grâce à lui,
le Service entomologique du Muséum est en relations étroites avec
celui de Washington au bénéfice des deux services. M. Schaus est
d’ailleurs un des bons amis de notre pays et vient de le montrer
encore par sa donation.
Sur la proposition de M. le Professeur D. Bois :
M. Le Brun (Pierre-Lucien), Professeur au Collège libre d’Aix-
en-Provence : Botaniste qualifié et très actif, il compte vingt
années d’herborisations en France et en Corse. Le Service de la
Culture du Muséum lui doit de nombreux envois de plantes vivantes
d’un grand intérêt qui ont complété les collections de l’École
de Botanique.
M. le Président a le regret de faire part de la mort de M.Bar-
tolami, Garçon du Laboratoire d’Entomologie, décédé le
12 mai 1930.
M. L. Mangin, Directeur du Muséum, fait une conférence, avec
projections, sur le Congrès de la Rose et de l’Oranger à El Golea.
— 361 -
DONS D’OUVRAGES
M. le Professeur R. Anthony offre, pour la Bibliothèque du
Muséum, son travail intitulé :
Anthropologie physique : Introduction à l'Étude de la Forme Hu-
maine [Extrait du Traité d' Hygiène de Louis Martin et Georges
Brouardel, tome III].
M. G. Petit dépose son ouvrage intitulé :
V Industrie des Pêches à Madagascar, avec une préface de
A. Gruvel [ Bibliothèque de la Faune des Colonies Françaises,
Paris, 1930],
M. M. André dépose deux mémoires :
1° Contribution à V étude d'un Acarien : Le « Thrombicula autum-
nalis » Shaw, par M. André (Thèse pour le Doctorat de l’Uni-
versité de Paris [Faculté des Sciences]) [Extrait des Mémoires de
la Société Zoologique de France, t. XXIX, fasc. 2, 1930];
2° Note sur « Bochariia Kuyperi » Oudms., Acarien parasite de
Pucerons, par R. Pussard et M. André : Observations biologiques,
par R. Pussard; Description morphologique, par M. André
[Extrait de la Revue de Pathologie végétale et d' Entomologie agri-
cole, nov.-déc. 1929].
La Bibliothèque a reçu également les ouvrages suivants :
Auclair (Jules) : Vaccination préventive et curative du cobaye
et du lapin contre la tuberculose humaine; ses indications et ses
effets chez l'homme. Paris, Masson, 1930. In-8°, 184 p.
Gadeau de Kerville (Henri) : Mélanges enlomologiques.
4e Mémoire. Rouen, impr. Lecerf fils, 1928. In-8°, pp. 205-246, fîg.
(Extrait du Bulletin de la Société des Amis des Sciences naturelles
de Rouen, années 1926 et 1927).
Gadeau de Kerville (Henri) : Recherches botaniques et zoo-
logiques effectuées en 1926 et 1927 dans le cirque d'Espingo et la
partie supérieure du val du port de Vénasque ( canton de Bagnères-
de-Luchon, Haute- Garonne). Rouen, impr. Lecerf fils, 1928. In-8°,
pp. 139-203, pl. (Extrait du Bulletin de la Société des Amis des
Sciences naturelles de Rouen, années 1926 et 1927).
- 362 —
Kopp (André) : L' agriculture à la Guadeloupe. [S. 1. n. d.]. In-8°,
pp. 480-500, fig. (Extrait des Ann. de Géog., XXXVIIIe année).
Nominé (Henri) : L'Œuvre de J.-J. Kieffer (1857-1925)
[Bibliographie complète]. [S. 1. n. d.]. In-8°, pp. 31-59. (Extrait
du 32e Bulletin de la Société d'Histoire Naturelle de la Moselle).
Chambre de Commerce de Paris. Centenaire de la Bibliothèque .
1829-1930. Paris, impr. Lahure [S. d.]. In-8°, 31 p.
Adamovic (Dr L.) : Italien. Berlin, W. Junk, 1930. In-12, xm-
671 p., texte illust., cartes. (Junk’s Natur-Führer).
Bonelli (Giuseppe) : R. Islituto Superiore di Medicina Veteri-
naria. Comitalo Ornilologico Venalorio. Milano... Selvaggina e
caccie in Iialia. Secondo i risultali dell' Inchiesta Ornilologica
Venatoria compiuta nel 1928. Relazione dei Dottrl. Giuseppe
Bonelli e Moltoni Edgardo. Milano, tipogr. Raimondi et
Zaccardi, 1929. In-8°, xiv-181 p.
Porter (Carlos E.) : Resena historica g bibliografia razonada
de las Ciencias naturales en Chile, por el Prof. Dr. Carlos E. Porter.
Tomo XIV. Botanica agricola e industrial. Santiago, Balcells
et Co., 1929. In-8°, 167 p.
Ueda (Sanpei) : History of the Japanese médicinal gardens.
[S. 1. n. d.]. In-4°, pp. 443-446. [From the Proceedings of the Im-
périal Academy, V (1929), n° 10].
Boston (The) Society of Nalural History. 1830-1930. Boston,
printed for the Society, 1930. In-4°, xn-117 p., portr., pl. et
fac-sim.
- 363
COMMUNICATIONS.
Un texte inédit de Risso (Rissoana. I),
par M. Th. Monod.
Ayant pu, grâce à l’obligeance de M. L. Bultingaire, opérer
le dépouillement et le classement des manuscrits de Risso conservés
à la bibliothèque du Muséum, j’ai établi un inventaire détaillé de
cet important ensemble; ce catalogue, qui paraîtra ailleurs, per-
mettra aux divers spécialistes de retrouver dans le fonds Risso
les textes et les planches concernant l’objet de leurs recherches.
Je ne désire pour l’instant que publier ici un extrait d’un très
curieux document datant de 1840, et intitulé « Exposé des êtres
organisés marins observés à Nice depuis la publication de l’his-
toire naturelle des principales productions du midi. »
Ce document qui forme un cahier (135 x 182 mm.) de 30 pages
(conservé sous le n° 2044 (MSS), liasse d) contient le texte
d’une communication faite à la « Réunion des savants italiens »,
tenue à Turin en septembre 1840. Risso lut son travail en deux
fois, aux séances des 25 (x) et 26 (2) septembre 1840.
Ce manuscrit contient une série d’observations sur les différents
groupes dont l’auteur s’est occupé depuis la publication de son
« Histoire naturelle des principales productions de l’Europe méri-
dionale » (1826). Je n’en citerai qu’une partie, principalement
ce qui concerne les poissons. L’auteur défend avec une singulière
passion son œuvre ichthyologique ; il met au service de cette apo-
logie véhémente une dose d’âpreté et d’ironie qui nous révèle un
très curieux aspect du naturaliste niçois, un Risso affranchi de
la contrainte académique qui pèse sur l’œuvre imprimée et s’aban-
donnant à la jaillissante spontanéité du discours.
(1) Atti délia seconda riunione degli scienzati italiani tenuta in Torino nel settembre
dei 1840. [Publ. Torino, 1841], pp. 237-238.
(2) Eod. loc., pp. 239-240.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. II, n° 4, 1930.
364 —
J’ai, bien entendu, respecté, dans toute la mesure du possible,
l’orthographe de l’auteur, me contentant d’en compléter à l’oc-
casion la ponctuation, souvent défectueuse (1).
« Exposé des êtres organisés marins observés a Nice
DEPUIS LA PUBLICATION DE L’HISTOIRE NATURELLE DES
PRINCIPALES PRODUCTIONS DU MIDI ».
PAR A. R. (1840) (2).
« Permettez-moi, Messieurs, de vous présenter un petit exposé
des observations faites à Nice depuis la publication de mon essai
sur l’histoire naturelle des principales productions du midi, pour
que je puisse m’éclairer de vos lumières, seul en contact avec la
nature, le seul Système de Linné à la main, sans collection à
consulter, et ignorant la plus part des travaux des savants qui font
marcher la science, vous ne serez pas surpris, Messieurs, si quelques-
uns des animaux que je vais passer en revue ont déjà été décrits
par quelques contemporains.
De tous les Cétacés qui traversent annuellement notre golfe,
une troupe de phocene particulière à la Mediterranée, à qui le
grand Cuvier donna mon nom, s’est jettée le 11 juin 1829 dans
notre madrague, où l’on en prit treize, du poids de 4000 à 4500 livres
chacune, dont on retira beaucoup d’huile.
Parmi les Oiseaux voyageurs, on a vu s’abatre sur nos orangers
une voilée de veuves ( Vidua ) d’afrique dont on prit au filet plu-
sieurs qui vécurent pendant plusieurs mois, et le plongeon imbrim,
Colymbus glacialis des mers arctiques, s’est avancé jusque sur
nos bords dans un de nos derniers hyvers rigoureux.
Une femelle du Reptile connu dans le midi sous le nom d'aigu-
gliou des prairies, Seps chalcidica, mit bas sous mes yeux dix
huits petits individus vivants, qui se développèrent en très peu
de te ms.
Les mœurs et les habitudes des poissons ont été également
l’objet de mes occupations et j’ose me permettre de vous présenter
P) Ayant l’intention de publier plusieurs contributions encore à la connaissance
de l’œuvre de Rtsso, je numéroterai ces notices sous le titre général de « Rissoana ».
(2) Bibliothèque du Muséum, MSS, n° 2044, liasse d.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 4, 1930.
— 365 —
ici un catalogue de ceux observés dans les lacs, fleuves, rivières
et bords marins des états de terre ferme de Sa Majesté notre Roi.
[p- 2].
Parmi les Apodes, j’ai observé un Murenophis qui diffère de
celui nommé sana dans le tems par son corps piqueté des taches (x)
noires, par ses moindres proportions, par l’orifice de son anus plus
rapproché de la queue que de la tète, ce qui est tout le contraire
dans l’espèce cy-dessus, etc. J’ai lieu de soupçonner que ce poisson
est le Cogrus maculalus de Rafinesque cité jadis par le célébré
Cupani comme vivant dans les mers de Sicile.
Aux trois anghilles décrites dans mon ouvrage j’ai ajouté à ce
catalogue celle du lac Majeur, et celle du Pô. La première a le
corps moins arrondi, plus renflé, à peau épaisse, forte, plus lisse
et plus unie que l’anghille du Pô qui est plus arrondie, plus svelte,
à peau mince comme sculptée de petits traits bruns qui la rendent
burinée de rugosités arborescentes. Ces caractères joints à ceux
que j’ai relaté dans leurs descriptions confirment la pensée du
grand Spalanzani, se siavi piu dCuna specie d'anghille? Il cre-
derlo senza piu, disoit ce grand homme, comme assolumenle il
negarlo, a me sembran due cose equalmenle pocco degne délia sauiezza
d'un filosofo, piultosto ripulerei prefferibile il suspenderne la noslra
fede, fino a lanto che queste dubbie venissero dissipate per le speri-
menlali ricerche faite sui luoghi da qualche oculto ed esperlo nalura-
lisla et c’est à celui, Messieurs, qui confirmera mes aperçus comme
des vérités que le titre est réservé.
Au Leptocéphale que j’ai dédié à ce célèbre naturaliste, je dois
faire remarquer que j’en ai observé un autre, dont le corps moins
développé et plus petit est marqué au dessus des yeux d’une
lunule noire de chaque coté, lequel pourroit bien former une
espèce distincte, mais que je considère comme variété pour prouver
de nouveau aux naturalistes que c’est toujours avec contrainte
que,j’adopte une espèce nouvelle. Ce poisson est suivi d’un Leplo-
cephalus [p. 3] que je nomme filamenlosus à cause de son long
corps mince, délié en ruban, s’élargissant vers le milieu, diminuant
insensiblement, et se prolongeant en long filament jusqu’au bout
de la queue, lequel diffère de tous ceux connus jusqu’à ce jour.
Le genre Hémiramphe de Cuvier, dont un petit individu ne se
distingue des petits Esox belone que par sa mandibule courte et
sans être muni de nageoire abdominale, se fait également remarquer
dans la Méditerranée; deux Sternoptyx différant totalement comme
on peut s’en convaincre, de ceux qui se trouvent dans les parties
chaudes de l’océan Atlantique furent envoyés par moi sous le
(x) Lapsus calami pour a saga» (Risso, anlea, Ichth. Nice, 1810, p. 370).
— 366 —
nom de Sternoptyx maculatus et S. immaculafus à feu Cuvier qui
m’honora jusqu’à sa mort de son amitié.
La série des Poissons Jugulaires m’a présenté quelques espèces
et plusieurs variétés remarquables, que je fairois connoitre avec
les mœurs et l’instinct particulier de quelques uns d’entr’eux.
Dans le genre Blennie j’ai vu avec peine que Mr le professeur
Valencienne ait tant travaillé, dit-il, à la nomenclature de ces
poissons pour faire mieux connoitre des espèces décrites avant lui
en n’établissant aucune division, dont le genre est susceptible,
en faisant ses descriptions sur des desseins incorrects, des pois-
sons secs ou à l’eau de vie, de manière que les ichtyologistes qui
étudient ces poissons sur les bords de la mer ont bien tort de les
considérer au sortir de l’eau, mais qu’ils [p. 4] vaut mieux selon
cet auteur les étudier en cadavres, en peintures, ou après avoir été
mis dans la liqueur pour les recconoitre dessuite.
Le Blennius pholis de Rondelet, de Linné, d’ARTEDi, etc. est
devenu entre ses mains le Blennie palmicorne quoique le Blennius
pholis de ces auteurs ne soit muni que de deux petits cils bien
simples et peu aparents. Il mêle aussi avec son Blennie palmicorne
le B. sanguinolenlus de Pallas; ensuite le même Blennius pholis
de Linné ou son palmicorne lui sert à former la première espèce
de son genre Pholis parce qu’il n’y trouve plus ni tentacules, ni
crêtes (sans doute une femelle) et qu’il croit le même que le Pholis
laevis de Flaming dont il donne une ample description en lon-
gueur, en largeur, et en diamètre.
Mon Blennius pundulatus est devenu son Blennie tentaculé,
nom bien caractéristique en fait de Blennie, et mon Blennius
cornu cervi son Blennie rouge mais mal décrit.
Mon Blennius fasciatus a été également changé en Blennie tri-
gloïde, mais comme Mr Valencienne a le soin d’annoncer (*)
qu’il ne le trouve point décrit dans mon ouvrage, comme si j’avais
eu la prétention de décrire tous les poissons méditerranéens, je
dois lui dire qu’en feuilletant avec le célébré Cuvier ma collection
de poissons peints qui est restée bien des années dans ses mains,
et lui faisant part [p. 5] des rapports que je trouvois entre ce pois-
son et le B. gallorugine des auteurs, il m’engagea à suspendre ma
description et d’observer de nouveau ces poissons ce qui m’a con-
duit à ne le considérer maintenant que comme une variété de
gallorugine de la Méditerranée.
L’espèce qui porte le nom de B. cirratus à cause du toupet de
son occiput est devenu le Blennie Montaigu de Mr Valencienne
dont il a fait un seul faisceau avec le Blennius commalus que
(’) barré: « trompeter ».
- 367 -
Solander observa dans les eaux de Plymouth, le Blennius Mon-
taigu de Fleming malgré observe-t-il leurs légères différences.
Mon Blennius pavo décrit et publié en 1810 s’est fondu dans sa
plume en nouveau Blennie paon Nobis, c’est à dire paon de Valen-
cienne; bien entendu qu’il a fait un mélange ( barré : « bouille
baisse ») de ce poisson avec la Coquillade de Rondelet, le Blennius
lepidopus de la mer Noire de Pallas, le Blennius gibbosus de Raf-
finesoue qui est le Perce-pierre de Rondelet ou mon Clinus
lestudinarius, le B. vividus de Sicile qu’il décrit ensuite sous le
nom de Basilic en y comprenant aussi son Blennius conocephalus
pour ne former qu’un seul et unique Blennie ; vous voyez, Messieurs,
que de peine et d’étude s’est donné cet auteur pour éclairer à sa
manière l’histoire naturelle des espèces de ce genre.
[p. 6] Mon Blennius eritrocephalus présente il est vrai les deux
premiers rayons de la nageoire dorsale plus relevés sans pourtant
former pointe comme dit ce professeur, et une échancrure étoit
nécessaire pour que cette membrane supérieure peut se rattacher
aux rayons plus bas, qui les suivent, ce qui est très mal de la part
de la nature de Nice d’avoir ainsi constitué notre poisson; aussi
il mérite pour cella seul qu’on efface son nom grec de tête rouge
que je lui donna jadis et que Mr Valancienne le remplace par
celui plus sonore et plus ronflant anglo-français de Rouge Cap.
Nobis.
Ce Blennie (il) le fait suivre par une espèce qu’il nomme Cagnote
que cet ichtiologue assure être le même que mon Salarias varus
qui est une espèce des plus distinguée en Italie, laquelle vit dans
les eaux thermales de 40 degrés de chaleur selon les observations
de notre président.
Le Blennius vividus de Raffinesque, dont on trouvera dans ma
description les caractères que cet auteur avoit négligé de donner
pour le faire distinguer de ses congénères, se métamorphose égale-
ment en Blennie basilic et cella pour faire marcher la science à
sa manière, et nous prouver qu’il faut de nouveaux noms à son
nouvel empire.
Enfin, Messieurs, le .Blennie qu’il appelle Sphinx et qu’il auroit
dû nommer Smérinthc s’il étoit plus conséquent dans son savoir
[p. 7] je l’avois nommé Nerii bien avant que mon ami Lau-
reillard qui m’avoit été si fortement raccomandé par le célèbre
CuviERSon parent, que mon ami Laureillard, dis-je, vint passer
quelques mois dans ma maison à Nice, auquel je le fis observer,
et ce nom de nerii c’étoit pour rappeller aux naturalistes la par-
faite ressemblance de couleur et les belles teintes et nuances variée
blement fondues, dont la nature s’étoit servie pour peindre ce
joli poisson comme elle les avoit répandues avec profusion sur le
Smérinthe laurier-rose, ce que Mr Valancienne ignore sans doute
— 368 -
tout en ayant fait sa description sur l’individu qu’on lui peignit
sous mes yeux et qui diffère comme vous pouvez bien croire de
celle que je vous présente faite sur un de ces poissons à peine
retirés de l’eau.
Pour le moment je n’ajoute aux Blennies de nos bords qu’un
espèce que je nomme pour moi seul seulement Blennius irilor-
qualus à cause des trois colliers qu’il porte sous la gorge, en atten-
dant que Mr le professeur du Muséum de Paris daigne vouloir bien
venir s’assurer dans les deux individus que je lui conserve dans
l’alkool ( barré : car je ne lui enverrois plus rien) s’il ne veut pas la
mêler ou la confondre avec quelques unes de ses propres espèces,
ou bien la rayer des êtres vivants parce qu’elle ne se trouve pas
dans la magnifique collection qu’il a sous les yeux. Cella doit en-
courager les amateurs des productions marines à scrutter les
mœurs et habitudes de ces animaux si difficiles d’étudier, à dis-
cerner les diverses livrées dont les poissons se parent à plusieurs
époques de leur vie, à bien distinguer les mâles des femelles si
difficiles à saisir dans leur état [p. 8] normal, ainsi qu’à déchiffrer
les jeunes individus des adultes, etc., etc. Mais qu’il vaut mieux
pour se faire un nom d’étudier ces animaux dans un grand Muséum,
se faire aider par trois ou quatre préparateurs instruits, baser leurs
caractères sur des cadavres, des figures peintes, et des livres, se
débarasser en premier lieu des nom importuns mis par leurs
devanciers, dont ils trainent par lambeaux les descriptions pour
les sacrifier à leur savante manière de voir, et de tous ces débris
épars croire perfectionner l’édifice qu’ils veulent élever à la science.
Le genre Gobius, en ce qui me concerne, a subi moins de chan-
gement, car le professeur se contente de dire qüe mon Gobius jozo,
qui est celui de tous les auteurs jusqu’à ce jour, est la variété à
pales couleurs de son Gobie à haute dorsale, et de là il conclut que
mon Gobius nebulosus qui est celui de Linné et de Forskael doit
former sa variété noirâtre. Voilà, Messieurs, les figures peintes sur
des poissons à peine retirés de l’eau que je communiqua au célèbre
Cuvier, lesquelles passèrent sans doute dans les mains de Mr Va-
lancienne, jugez jusqu’à quel point cet ichtiologue a raison
[p. 9].
Le Gobius aphya des auteurs, qui fréquente nos rivages, a été
changé en Gobie à quatre taches quoiqu’ordinairement il n’en ait
que trois, mais ce qui m’étonne le plus, Messieurs, c’est que cet
ictyologue ait rayé du nombre des espèces vivantes les milliards
et milliards de vraies Aphyes d’ARiSTOTE et de Rondelet, qui
n’en pullereront pas moins jusqu’à la fin des siècles. Si jamais
Mr Valancienne quittoit son cabinet pour visiter la Méditer-
ranée avant de terminer la grande histoire des poissons du célébré
professeur d’Anatomie comparée, qu’il s’adresse à un enfant
— 369 -
pécheur de cette mer, en lui demandant ce que c’est que nonai
et novou nat, il lui dira que le premier ou l’Aphye méridionale est
le plus petit poisson connu des bordis de la Mediterranée boréale,
qu’il est toujours hyalin, transparent, roussatre, plus ou moins
couleur de chair, à nageoires thoraciques et non jugulaires, libres,
jamais réunies, etc., etc. que le second ce n’est que le fretin des
Anchois, Athérines, Sardines, Ammodites, etc., nouvellement nés,
les quels changent en peu de jours de livrées à mesure qu’ils se
développent, et prennent successivement le nom de poiina, orfa-
nella, amphorin, amphoretta, etc., devenir Anchois, Athérines,
Sardines, tandis que le nonat ou Aphye ne parvient pas au-delà
de 0,040 millimètres de long et conserve depuis sa naissance jus-
qu’à sa mort sa transparente parure.. Il lui dira, cet enfant de mer,
que les petits Gobies fréquentent les rivages rocailleux et caillou-
teux par petites troupes nageant par bonds, tandis que les Aphyes
fixent constament [p. 10] leur demeure de 15 à 18 brasses de pro-
fondeur dans des sites particuliers, dont ils ne sortent que vers les
crépuscules en grandes phalanges pour aller à la recherche de leur
nourriture quand la faim les poursuit. Il lui taira voir que toutes
les fois, que toutes les fois que les courants troublent le fond de
leurs retraites ou bien quand des fortes tempêtes remuent la vase,
et qu’elle atteint leur habitation, ces petits poissons en sortent
avec confusion, errent à l’aventure de tout coté jusqu’à ce que le
repos soit rétabli dans le liquide qui entoure leur retraite où ils
retournent pour l’habiter, et que c’est pendant ce temps qu’on
en fait des pèches abondantes avec un filet serré. Il lui fera observer
aussi que F Aphye méridionale fraye en automne, qu’on commence
à voir des petits en décembre, qu’on en retire en quantité vers la
fin de l’hyver et que pendant les dix mois à peu près qu’il met
pour prendre toute sa croissance, il ne fait qu’augmenter insensi-
blement de volume sans changer le fond de son costume ordinaire ;
que ces poissons se nourrissent de débris d’êtres microscopiques
marins, qu’ils ne s’approchent que fort rarement du rivage et que
semblables aux fourmis vivent par essaims en grande société dans
certaines localités qu’ils choisissent pour s’établir où on les trouve
en tout tems, se souciant fort peu si un professeur de Paris ne veut
pas admettre leur existence ou les confond avec les menus fretins
de divers autres poissons, dont F Aphye est souvent la proie.
[p. 11] La botta gras ou Gobius fluviatilis dont je passe sous si-
lence la description et que j’observa à Turin en 1829, au moment
où l’on ô l,o if. encore incertain si on devoit l’admettre comme
espèce, demeure ordinairement attaché aux pierres et sous les
galets du rivage du Pô où il se nourrit de toutes sortes de sub-
tances. Son ossature est si peu considérable et si frêle qu’on mange
le tout sans enlever les arêtes, c’est un; petit morceau de chair
— 370 —
d’un goût agréable comme disent les pécheurs, qu’on peut avaler
sans inconvénient. La femelle fraye dans le mois de Mars: elle
est bientôt suivie du mâle qui vient exprimer sa laite : on com-
mence à voir des petits bien formés en mai et c’est au bout de l’an-
née révolue qu’ils ont atteint toute leur croissance, qui ne s’étend
jamais au-delà de quelques centimètres. La nageoire jugulaire,
d’une seule pièce, de ce poisson, placée un peu plus bas que le
point d’insertion des nageoires pectorales, lesquelles sont déployées
presqu’en rames latérales, réunis aux autres caractères secondaires
suffiront toujours pour considérer ce poisson comme un vrai Gobie,
si l’on aime pas mieux d’en constituer un nouveau genre comme
habitant l’eau douce. Le Gobie fluviatile ne peut pas être confondu
avec le chabot ou botta delta testa par les traits saillants qui l’en
distinguent. Cette première espèce est particulière au Pô et à
quelques grands fleuves d’Europe, tandis que la seconde est presque
cosmopolite dans toutes les rivières de notre continent.
[p. 12] A Dieu ne plaise de vouloir ébranler l’opinion du colla-
borateur de la nouvelle Histoire Naturelle des Poissons, qui ne
reconnoit dans l’ouvrage de Cuvier qu’un seul Lophie de la Médi-
terranée, parce que les Italiens en distinguent fort bien deux
espèces, celle de Linné et celle de Mr Spinolla. Espérons que cet
ichtiologue, lorsqu’il les aura étudié sur le fraix (mot expressif
dont il se sert pour signifier un corps vivant) pendant plusieurs
années tous les individus de cette mer, qu’il cite, il trouvera les
moyens d’en constituer au moins des variétés dont la science lui
sera redevable.
Quant au Labrus, je laisse au plus habile des ichtiologistes s’il
peut classer au premier abord un seul de ces poissons dans les cin-
quante pages que ce professeur vient d’écrire sur les treize espèces
de la Méditerranée connues et décrites avant lui par les auteurs :
verbiage insignifiant, oubli des convenances, citations erronées,
futilités, confusion, acrimonie, voilà les couleurs dont il s’est servi
pour faire ressortir les caractères de ces beaux poissons. J’avoue
ma faute, Messieurs, de n’avoir pas nommé Labrus trimaculaius
un poisson qui a constament quatre taches, sans comprendre
celle [p. 13] un peu plus pale, comme dit Valancienne, qui fait
la cinquième; pour avoir pris le juste milieu et l’avoir nommé
Labrus quadrimaculalus, j’ai encouru la disgrâce de cetichthyologue,
ainsi que d’avoir changé le nom de Labrus lineatus, que j’étais
assuré n’ètre plus celui décrit par Pennant, en Labrus pavo N.,
nom connu parmi les espèces de ce genre; d’avoir adopté le nom
de Labrus festivus, etc., en laissant la part de critique valancian
nesque à feu Cuvier, qui participa à ces changements non sans
motifs. Mais au lieu d’inonder son livre de tant de paroles insigni-
fiantes et de cette amertume scientifique que son maitre employoit
quelquefois si sévèrement, et dont son école commence à lui rendre
les interest avec usure, que n’a t’il sû, ce Valancienne, jetter
quelques rayons de sa lumière labresque sur les douze espèces
figurées, et mal décrites, de son compatriote Rondelet, que n’a
t’il sû fouiller la cahos des Labres du Cte Lacépède, et de tous ses
compatriotes, qui se sont hazardé de déchiffrer ces poissons.
Faut-il que ce soit un italien qui s’en charge? Eh bien, si Dieu
m’accorde encore quelques années de vie, j’affronterois ce travail
dont j’ai déjà donné quelques essais, non sans succès, et cella
sans avoir recours aux dimensions, qui changent selon l’âge, au
nombre des rayons, qui sont très inconstants, aux [p. 14] différences
des mâles et des femelles ainsi que de leurs variétés, sans faire
attention si tel ou tel individu a ramassé ces poissons sur les mar-
chés d’Espagne, d’Italie ou de Grèce, dont il importe fort peu au
naturaliste, qui ne demande que des caractères précis pour pou-
voir recconoitre le Labre qu’il veut déterminer.
Quant à ses Coryphènes, je lui prouverois que c’est avec bien
de légèreté qu’il a entrepris de faire mieux connoitre ces poissons
dont il a de nouveau embrouillé leurs caractères et leur nomen-
clature.
Ayant de nouveau commencé à étudier quelques unes des nom-
breuses espèces de Spares de la Méditérrannée, j’ose réclamer ici,
Messieurs, votre attention sur les premiers résultats de mes re-
cherches sur le genre Pagrus, et si vous voulez bien confronter
les descriptions du professeur du Muséum avec celles d’un simple
amateur, vous vous convaincrez, Messieurs, que quoique ces pois-
sons ayent été l’objet spécial des recherches des grands ichthyo-
logues modernes, ils méritent encore l’attention des naturalistes
pour porter leur histoire à cette perfectibilité qu’ils doivent
atteindre un jour.
[p. 15] Tous les autres Sparus de la Méditerranée, dont il a de
nouveau changé les noms, subirent les mêmes élucubrations pour
persuader ce professeur qui croit avoir tout dit sur ces poissons,,
qu’il reste encore beaucoup à faire sur leur histoire, principalement
surleurs caractères les plus essentiels. Dix qualités des poissons di-
vers du genre Perça, Holocentrus, ou Serran qui est la même chose,
viventsurles bords du midi de l’Europe. Les anciens ictyologues jus-
qu’à Linné en ont reconnu positivement sixespèces. Le Mérou, Perça
gigas (1), l’Hépate, Labrus hepatus{2), l’Anthias, Labrus anthias (3),
la Perça scriba (4) et P. cabrilla (5), de Linné, Gmelin, qui ont
servi les deux derniers de piscine à Mr Valancienne pour y faire
dévorer la Perça marina (6) très bien décrite par Artédi ou Holo-
cenlrus marinus[l) de Laroche et de moi, Y Holocentrus argus (8)
de M. Spinola, mon Serranus fasciatus (9) dont les mœurs et les
habitudes sont si diverses de ses congénères, mon Serranus flavus( 10)
très différent de la variété jaunâtre du Muséum Fréderick. Dans
un travail entrepris sur les Perehes du midi connues maintenant
sous le nom de Serran et de Sebasles, je prouverons, sans établir
de discussion, que c’est avec bien de la légèreté, qu’on juge au-
jourd’hui les travaux des anciens et que ceux qui croient par ce
moyen faire avancer la science, ne font que ralentir sa marehe,
sans rien dire de plus.
Pour ne pas abuser de vos moments précieux, Messieurs, je
vous fairois seulement remarquer en passant que j’ajoute aux
Thoracins connus une nouvelle espèce d 'Auxis dans la famille
des Scombéroïdes qui à cause de la forme de son museau je nomme
Auxis delphimdus ; le Caranx suvareus de nos mers dont j’avais
envoyé la description à feu Cuvier; et un Notacanthe qui diffère
de celui de Bloch et de Fabricius : d’après ces observations on
peut bien assurer au professeur du Jardin des Plantes, l’auteur
de la continuation de l’Histoire des Poissons de Cuvier que la
hauteur verticale de cette espèce est plus du quart de la longueur
totale ; et son épaisseur aux nageoires pectorales est plus du tiers
de sa hauteur, et ne devient pas plus mince en arrière; que la lon-
gueur de sa tète est du huitième de la longueur totale, et sa hau-
teur de deux tiers de sa longueur, et autres caractères aussi nets,
aussi clairs, aussi précis et aussi faciles à saisir, que M. Valan-
cienne a donné du Notacanthe, décoloré et sans viscères, qu’il
a observé dans le cabinet de Berlin, sur lequel, dit-il, il n’a pas
trouvé sur te dos les larges bandes brunes qu’il a vu peintes sur
la figure de Bloch, caractères qui joints aux six pages de paroles
où nage à s«on aise la notice descriptive de son poisson nous per-
mettent de croire que le Notacanthe de la Méditerranée, que l’on
vient de décrire, n’est pas celui des Indes Orientales, ni celui du
Groenland mais bien une espèce nouvelle qui portera le nom du
savant illustre auteur de la faune d’ Italie à qui l’Europe est rede-
vable de tant de travaux utiles pour les sciences naturelles pour
l’ichtiologie. ( Sont barrés les mots : « ... espèce nouvelle à laquelle
on voudra bien donner un nom pour m’épargner le fouet du maître,
fouet qu’il entendra un jour claquer à ses dépens. »)
[p. 16] Enfin dans la série des poissons abdominaux, Branc'hios-
tèges et Chondroptérygiens marins, fluviatilcs, lacustres, que j’ai
observé jusqu’à ce jour dans les états de Sa Majesté notre Roi
qui complettent le nombre d’environ cinq cent cinquante espèces
et variétés connues; on y remarquera que le Royaume est un des
plus favorisé en espèces nouvelles, ou peu connues de toute l’Eu-
rope ; qu’il méritera bien de la science et du gouvernement paternel
qui nous régit, celui de nos compatriotes qui entreprendra une
vraie histoire naturelle des Poissons des eaux qui tombent sur nos
montagnes, traversent nos plaines pour aller s’ensevelir dans la
— 373
mer, dont les bords donnent lieu à le grand nombre des pèches
importantes dont les produits jouent un rôle si important dans
notre économie.
[p. 29] Enfin de la classe des animaux vivants connue sous le
nom de microscopique, d’infusoire, etc., je ne signalerois pour le
moment qu’un seul de ces atomes vivants, qui se manifestent de
tems à autre par milliars et milliars si nombreux qu’ils changent
à plusieurs pieds de profondeur la couleur bleue de la mer, et la
font passer à une teinte verte, ce que les pécheurs de Nice désignent
sous le nom de « mar de Rigaou ».
Ce fut pendant l’été de l’année 1807 que j’observa pour la pre-
mière fois le changement de couleur de notre mer, mais ne sachant
à quoi pouvoir attribuer cette aparition éphémère, je ne fis que
l’enregistrer dans mes observations météorologiques et je la passa
sous silence. Ce phénomène s’étant renouvellé le 4 juin 1836 j’ob-
servois par un calme plat sur l’azur de nos eaux marines vers le
S. S. O. à onze heures du matin une grande mappe d’eau qui sem-
bloit au loin se troubler et prenoit une teinte verte à mesure qu’elle
avançoit lentement vers le rivage. Cette zone ainsi colorée s’étendit
peu à peu depuis la point de la Garoupe jusqu’au cap St Hos-
pice; ayant examiné cette eau verte dans un verre, elle n’avoit
perdu ni sa transparence ordinaire ni aucune de ses qualités phy-
siques et chimiques si ce n’est qu’elle avoit acquis simplement
une odeur de mer plus develloppée : je soumis quelques gouttes
de cette eau au foyer de mon microscope, qui quoique de peu de
force me laissa entrevoir des centaines d’animaux microscopiques
qui me fut impossible cle décrire, mais qui me parurent vouloir
s’approcher du genre Pectoralina de Bory St Vincent; les micros-
copiques sembloient jaunâtres, et réunis par myriades à la cou-
leur céleste de l’eau marine faisoit paraoitre la mer verte. Ayant
continué d’observer pendant toute la journée [p. 30] je commença
à apercevoir 23 heures après l’aparition de ces microscopiques
que la nuance verte de la mer perdoit peu à peu cette teinte; elle
passa à des nuances jaunâtres, et finit par disparoitre quelques
heures après sans la moindre pertubation dans l’élément liquide,
et l’eau reprit de nouveau sa couleur bleu céleste. Les pécheurs
assurent d’avance que des pèches abondantes succèdent toujours
après le phénomène, ce qui effectivement eû lieu pendant l’été
du 1836.
Il me resteroit bien, Messieurs, plusieurs autres êtres marins à
vous signaler, mais mes observations ne sont pas encore suffisament
élaborées pour pouvoir vous les offrir. Je termine par conséquent
ma petite revue sur la centurie des animaux de nos mers que je
viens nouvellement d’observer en vous priant, Messieurs, de vou-
loir bien accorder toute votre indulgence à un simple observateur
d’histoire naturelle, qui n’a ni Muséum gouvernemental ni biblio-
thèque monumentale à consulter dans son pays, pour pouvoir
l’aider dans ses pénibles travaux, qu’il continuera néanmoins avec
persévérance, malgré les découragements qui l’entourent, pour
vous prouver dans la seconde (1) réunion que Sa Majesté notre Roi
convoquera pour les progrès des sciences naturelles italiques, pour
vous prouver dis-je, que le seul but de mes recherches c’est d’éta-
blir la vérité sur le grand nombre d’êtres vivants dont le Créateur
a embelli la partie méridionale de ce royaume. »
P) Risso se trompe : c’est « troisième » qu’il veut dire, la session de Turin (1840) étant
la « seconde ».
- 375 —
Remarques sur les Oiseaux du genre Nucifraga (Corvidés),
par M. J. Berlioz,
Le genre Casse-Noix ( Nucifraga ) représente, parmi les Passeri-
formes, un type de Corvidé bien différencié, dont l’existence est
étroitement liée à celle des forêts de Conifères de toutes les régions
froides et surtout montagneuses de l’hémisphère nord, en Europe,
en Asie et en Amérique : il est ainsi largement répandu, la partie
orientale de l’Amérique du nord paraissant être la seule région de
ce vaste habitat, où il fasse totalement défaut.
L’Amérique boréale ne possède d’ailleurs qu’une seule forme,
très constante, de Casse-Noix ( Nucifraga columbiana\ Wils.]), qui
diffère suffisamment de tous ses congénères de l’Ancien Monde
pour que certains auteurs aient cru devoir l’en séparer générique-
ment. Bonaparte, le premier (Consp. Gen. Av. 1850, p. 384), a
établi pour l’espèce américaine le genre Picicorvus, sans donner
les raisons de cette séparation, que justifient seuls des caractères
de coloration du plumage, uniformément gris clair sans taches
blanches sur le corps, avec les ailes et la queue bien plus marquées
de blanc chez l’espèce américaine, brun foncé tacheté de blanc
chez les formes eurasiatiques. Les autres caractères morpholo-
giques, entre autres la constitution du bec avec ses vibrisses basales,
les pattes, les ailes et la queue sont absolument les mêmes, ainsi
que les caractères biologiques.
Une preuve des relations très étroites existant entre ces Oiseaux
apparaît dans la comparaison du plumage des jeunes Nue. colum-
biana, et un spécimen récemment donné au Muséum de Paris par
le Dr Grinnell, de l’Université de Berkeley, apporte à ce rappro-
chement un élément encore inédit. Cet individu, cd peut-être imma-
ture, provenant de GoldM1 (vers 2.300 m. d’altitude), Monts de San
Bernardino, Californie, le 26 août 1905, montre très distinctement
sur les plumes de la poitrine quelques taches apicales blanches
tout à fait semblables à celles du Nue. caryocatactes macella Th. et
B., de Chine; ces taches que nous avons retrouvées parfois très
légèrement indiquées chez d’autres spécimens apparemment
jeunes s’oblitèrent tout à fait chez les individus âgés. Elles semblent
donc bien l’indice d’un caractère ancestral de coloration commun
avec les formes de l’ancien continent, caractère qui se serait modi-
Bulletin du Muséum, 2* s., t. II, 1930.
26
- 376 -
fié avec l’isolement de la forme américaine dans les montagnes de
l’Ouest du Nouveau Monde.
D’autre part, certaines races asiatiques semblent marquer par
quelques particularités de détail une sorte de passage entre la
forme européenne typique et la forme américaine. En effet tandis
que l’on considère souvent tous les Casse-Noix de l’Ancien Monde
comme référables spécifiquement à un seul type, Nue. caryoca-
t actes y il semble plutôt que les nombreuses races décrites puissent
se grouper autour de deux types, dont l’interpénétration et les
limites respectives de dispersion dans les chaînes himalayennes
ne semblent pas encore bien précisées (St. Baker, Fauna Brit.
India) :
a) Nue. caryocatactes (L.), à taches blanches larges et nom-
breuses, atteignant en dessous jusqu’aux sous-caudales; les rcc-
trices externes seulement avec une tache blanche apicale.
Hab. : Europe et Asie septentrionales et centrales (Pyrénées,
Alpes, Scandinavie, etc.; Turkestan, Altaï, Kamtschatka, Ja-
pon, etc.).
Races proposées : N. c. caryocalaclcs { L.),macrorhynchus , Brehm,
japonicus Hart., kamtchalkensis Bar.-Ham., Rothschildi Hart.,
allaicus But., multipunclatus Gould.
b) Nue. hemispila Vig., à taches blanches plus petites et dispa-
raissant sur le bas-ventre et le bas du dos; les rectrices externes
blanches sur plus de leur moitié distale, parfois presque jusqu’à la
base.
Hab. : Himalaya, Chine et Formose.
Races proposées : N. h. hemispila Vig., maeella Th. et Bangs,
yunnanensis Ingr., interdiclus Kl. et Weig., Owstoni Ingr.
La plupart de ces formes curasiatiques ont les ailes entièrement
noires, sauf parfois une très fine bordure blanche aux rémiges, qui
devient plus sensible surtout chez Nue. car. kamtchalkensis.
Chez l’espèce américaine, N. columbiana, le plumage est à peu
près uniforme sur le corps, les rémiges secondaires sont très large-
ment bordées de blanc au sommet et les rectrices externes sont
entièrement blanches; la taille est aussi un peu plus faible.
On peut donc en réalité considérer tous ces Oiseaux comme très
voisins les uns des autres et issus d’une même souche, à plumage
primitivement tacheté, originaire vraisemblablement de l’Asie
centrale. De là, le Casse-Noix serait passé en Amérique, du moins
dans la partie occidentale de ce continent, en même temps que
d’autres types de Passereaux caractéristiques du même habitat,
c’est-à-dire des régions froides et montagneuses de l’Asie, comme
les Leucosticte, les Carpodacus, les Chionophilus, etc. Toutefois le
Casse-Noix américain possède une individualité suffisamment
marquée pour rester spécifiquement distinct de ses congénères et
— 377
es retours partiels au type primitif tacheté, comme celui mention-
lné ci-dessus, y sont comparativement rares.
Toutes les particularités biologiques de la vie du Casse-Noix
européen se retrouvent aussi chez son congénère américain. Tous
deux possèdent la même voix discordante, dont ils usent volon-
tiers et qui les fait reconnaître immédiatement. On ne les voit que
dans les forêts de Conifères, à de faibles altitudes dans les régions
froides, mais, suivant l’extension de ces forêts, à des altitudes de
plus en plus élevées dans les montagnes à mesure qu’on se rapproche
des tropiques : c’est ainsi que dans l’ Himalaya et le sud des États-
Unis, on ne les trouve guère au-dessous de 2.000 m. à 3.000 m.;
dans les Alpes et les Montagnes Rocheuses du sud du Canada,
leur optimum en été est vers 1.500 à 2.000 m. Ils y vivent en petits
groupes très erratiques, — et il semble qu’on ne soit jamais assuré
de les voir longtemps au même endroit, sauf lorsqu’ils nichent.
Comme beaucoup d’autres Corvidés, ils manifestent vis-à-vis de
l’homme une rapide accoutumance, en ce sens qu’ils s’approchent
volontiers des endroits habités, mais en gardant énormément de
prudence et de circonspection. Ce n’est que dans certains parcs
nationaux, où ils sont l’objet d’une sécurité absolue, qu’ils de-
viennent très familiers.
- 378 -
Description d’un Stomiatide nouveau
DE LA RÉGION DES ÎLES CANARIES,
par M. Pierre Bailly,
Assistant a l’École des Hautes-Études.
Parmi les Stomiatid.es capturés au cours de la croisière scien-
tifique du yacht « Évasion # aux îles Canaries (1930), je considère
comme nouvelle l’espèce suivante, que je me permets de dédier à
mon ami M. P. Chabanaud, et dont voici le nom et la description :
Pareustomias (gen. nov.) Chabanaudi, sp. n.
Ilapà, près de; Euslomias .
Ce genre se distingue essentiellement du genre Euslomias Vail-
lant, par l’absence d’union ligamenteuse entre le maxillaire et le
prémaxillaire, qui est libre ; caractère qui, jusqu’ici, était consi-
déré comme spécial au genre Slomias Cuvier (1).
Atlantique Nord. Latitude = 28°21' N. Longitude = 17°40' W.
Longueur du câble : 2.800 m. Profondeur : 1.900 m. Plankton
horizontal.
1 spécimen-type. Longueur sans la caudale : 68 millimètres.
Hauteur 22 fois dans la longueur.
Photophores : Photophores latéraux par paires, en partie.
IP = 8 PV = 32 OV = 33 AV = ? AC = ?
Tête : Longueur de la tête 9,5 fois dans la longueur. Diamètre
de l’oeil 5,5 fois dans la longueur. Espace interorbitaire 7 fois
dans la longueur de la tête.
Petits photophores de dimension variée, disposés irrégulièrement
autour de l’œil. Deux organes lumineux sub-oculaires, lenticulaires.
Première dent du prémaxillaire et deuxième dent du dentaire
en forme de croc bien développé. La deuxième dent prémaxillaire
est très petite.
Nageoires : Longueur de la pectorale 14 fois dans la longueur
de l’animal. Pelvienne 7,5 fois.
H Cfr. 0. Tate Regan and Ethelwynn Trewavas, The fishes of thefamiües Stomia-
tidæ and Malacosteidæ, The Danish « Dana » Expéditions 1920-22, N° 5.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 4, 1930.
- 379 —
Fig. 1. — Pareustomias' [ge> n, nov.) Chabanaudi , sp. n. Vue d’ensemble du type, tel qu’il
se présente à l’observation.
Fig. 2. — Pareustomias (gen. nov.) Chabanaudi , sp. n. Tête, très grossie; vue latérale
gauche, tel que le spécimen se présente à l’observation.
Fig. 3. — Pareustomias (gen. nov.) Chabanaudi, sp. n. Queue, vue latérale gauche.
Fig. 4. — Pareustomias (gen. nov.) Chabanaudi, sp. n. Vue d’ensemble du barbillon.
a, bulbe proximal; b, partie attachée du bulbe distal; c, partie libre
proximale du bulbe distal; d, partie libre distale du même bulbe; e, extré-
mité dilatée du barbillon.
Fig. 5. — Même barbillon, plus grossi que sur la figure 4 et vu sous un angle différent.
Mêmes lettres que sur la figure 4.
Fig. 6. — Lobules de l’extrémité distale du bulbe distal. /, faisceaux de filaments bruns;
p, pédoncule; t, touffe d’appendices.
— 380 —
Caudale peu profondément échancrée; les deux lobes inégaux,
le lobe dorsal plus court que le lobe ventral.
Formule des nageoires : Pectorale 3. Pelvienne 7. Dorsale
21 (?). Anale 32 (?). Caudale 17.
Barbillon : Barbillon blanc. Longueur égale à 69 0/0 de la lon-
gueur sans la caudale. Deux bulbes, le proximal petit, le distal
plus volumineux, séparés l’un de l’autre par une distance légère-
ment inférieure à la longueur du bulbe distal.
Le bulbe proximal est irrégulièrement ovoïde, étranglé aux deux
tiers de sa longueur et porte à son extrémité trois appendices,
plus courts que le bulbe lui-même; la partie centrale est brune et
opaque.
Le bulbe distal a une forme de boudin légèrement comprimé
latéralement et libre à ses deux extrémités. La partie libre proxi-
male mesure environ la longueur de la partie attachée au barbil-
lon et son extrémité est obtuse. La partie libre distale, plus longue
que la partie attachée au bulbe, est assez brusquement rétrécie
et se prolonge en une sorte de pédoncule, qui s’épanouit en deux
lobules sensiblement égaux, d’une structure élégante et compli-
quée. Un faisceau de fins filaments rectilignes, brun foncé, s’étend
à l’intérieur de chacun de ces lobules et suivant le plus grand axe
de celui-ci, sur un fond blanc opaque, très brillant. Dans la région
centrale de conjonction des deux lobules, et tangentiellement aux
deux faisceaux, se dresse une touffe ronde de petits appendices.
Le barbillon se prolonge au delà du bulbe distal, sur une longueur
environ égale au double de la longueur de ce bulbe ; il se ter-
mine par un renflement arrondi, dont l’aspect concrétionné est
probablement un effet de la fixation.
Il m’a été impossible de compter les photophores AC et AV, dé-
truits accidentellement.
La décalcification de l’animal, fixé par le picroformol de Bouin,
m’empêche d’affirmer d’une façon certaine la fixité de toutes les
dents, comme il semble, et l’exactitude du nombre de rayons des
nageoires impaires.
Les figures montrent l’animal tel qu’il se présente à l’observa-
tion.
Avril 1930.
— 381 -
Mission Saharienne Au giéras-D râper, 1927-1928,
Larves de Dytiscidës,
par M. Henri Bertrand,
Docteur ès sciences.
Plusieurs larves de Dytiscidës ont été recueillies avec les imagos;
quelques-unes n’ont pu être identifiées spécifiquement et certaines
appartiennent à des espèces dont les premiers états étaient encore
inconnus (x).
DYTISCIDAE.
LACCOPHILINAE.
G. Laccophilus leach.
Laccophilus SP.
Larve adul e de 7 mm.
La tête mesure 1 m/m, 35, les derniers segments 0m/m,40et 0m/m, 70,
les cerques 2 millimètres.
La tête est assez allongée, les tempes pas très accusées, les
cerques de longueur moyenne.
Fig. 1 — Laccophilus , sp. Tête de la larve, face dorsale.
Les tempes sont armées de quatre épines, les cerques possèdent
des soies longues, assez grêles.
(l) L’identification des espèces a été basée sur les renseignements communiqués par
M. de Peyerimhoff d’après l’étude des matériaux recueillis tant par M. Monod que
par lui-même.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 4, 1980.
- 382 -
Coloration d’un jaune roux, à peine teinté de roux, avec des
taches confuses, sur les parties cornées; les régions membraneuses
sont blanchâtres.
La tête est entièrement claire, les taches antennaires, brunes,
sont petites mais bien nettes; les palpes et les antennes sont clairs,
les mandibules rougeâtres (fîg. 1).
Les pattes et les cerques sont légèrement teintés de gris.
Cette larve ne peut être rapportée au L. hyalinus de Geer, dont
elle diffère par la forme de la tête et la coloration.
Une larve des mares de l’Oued Arak, au Tahount Arak(Mouydir),
octobre 1927.
HYDROPORINAE.
G. Hydrovatus Motsch.
Hydrovatus sp.
Larve adulte de 3mm,20.
La tête mesure 0mm,80, la corne frontale 0mm,30, les derniers
segments 0mm,16 et 0mm,40 et le premier article des cerques 0mm,20.
Coloration brun jaunâtre sur les parties cornées, les régions mem-
braneuses blanchâtres.
Fig. 2. — Hydrovatus clypealis Sharp. Larve adulte.
J’ai recueilli en 1923 à Libourne (Gironde) une larve appartenant
vraisemblablement à Y H. clypealis Sharp (fîg. 2); cette larve offre
des caractéristiques d’ordre générique très nettes, que l’on
trouve chez la larve ci-dessus décrite. Toutefois aucun imago n’a
- 383 —
été recueilli ni par M. Th. Monod ni par M. P. de Peyerimhoff
(Ag. 3).
Une larve du rédir de Tigueurt (Tassili de Timissao), 21 no-
vembre 1927.
G. Hyphydrus Illig.
Hyphydrus africanus Sharp.
Larve adulte de 4 mm. à 5 mm. (contractée). La tête mesure
Fig. 3. — Hydrovatus, sp. Tête de la larve, faee dorsale.
lmm,20, la corne frontale 0mm,65, les derniers segments 0mm,35
et 0mm,10 (les cerques ont été brisés).
Coloration brun varié de jaune sur les parties cornées, les régions
membraneuses blanc jaunâtre.
Le cou est clair, jaune, le reste de l’épistome paraît brunâtre
Fig. 4. — Hyphydrus africanus Sharp. Tête de la larve, faee dorsale.
assez clair; les aires ocellaires sont jaunâtres, la corne frontale est
entièrement claire, jaune, pâle. Les palpes et les antennes sont
jaunes, les mandibules rougeâtres (fig. 4).
Le pronotum est jaune, sans taches, au bord antérieur; le méso-
notum, le métanotum et les cinq premièrs segments de l’abdomen
ont les scuta bruns, concolores; les segments suivants sont jaunes,
le dernier toutefois brunâtre à la base du prolongement postérieur.
Cette larve se rapproche assez par sa coloration de celle de
P H. scriptus Auré, recueillie à Madagascar.
Une larve adulte de l’Oued Tajmout (Mouydir), 21 octobre 1927.
Fig. 5. — Deronectes Clarki Wol). Larve adulte.
- 385
G. Deronectes Sharp.
Deronectes Clarki Woll.
Larve adulte de 6 mm. à 7 mm (fig. 5). La tête mesure lmm,25,
la corne frontale 0mm,40, les derniers segments 0mm,30 et 0mm,40,
le premier article des cerques 2mD1,10 à 2mm,40 et le deuxième ar-
ticle 0mm,65 à 0mm,80 (y compris la soie subterminale de 0mm,15
environ).
La corne frontale de longueur moyenne est sinuée, comme chez
les larves des D. elegans Panz et D. Sansi Auré (Sg. Potamodyles
ZiM.)dont cette larve se rapproche également par l’absence de soies
Fig'. 6. — Derowcies Clarki Woll. Tête de la larve, face dorsale.
natatoires aux tarses antérieurs, et les cerques annelés, à soies nom-
breuses.
Coloration jaune, variée de brun sur les parties cornées, les régions
membraneuses blanchâtres.
Le cou est brun avec deux taches claires, le vertex est également
brun à taches claires à peine définies sur les côtés largement éclair-
cis; une bande brune souligne la suture frontale, cette bande pro-
longée en avant sur l’épistome vers la base de la corne frontale
jaune ainsi que le reste de l’épistome, à peine assombrie à l’extré-
mité. Palpes et antennes sont légèrement tachés de brun à l’extré-
mité, les mandibules rougeâtres (fig. 6).
Le pronotum est jaune avec deux bandes longitudinales brunes,
parfois onduleuses, continues, assez larges, les angles postérieurs
tachés de brun. Le mésonotum est brun au milieu, jaune taché de
brun sur les côtés, le métanotum avec une large tache claire trans-
vers est brun ou confusément éclairci sur les côtés.
Le premier segment de l’abdomen offre la même coloration que
le métanotum; le deuxième et le troisième segments sont clairs
avec quelques taches brunes confuses, assombris notamment dans
la région centrale; les quatrième, cinquième, sixième et septième
segments, brunâtres sur les côtés, ont une tache claire centrale, le
sixième et surtout le septième plus clairs sur les côtés.
— 386 —
Le huitième segment est brun, plus sombre au niveau du pro-
longement postérieur.
Les præscuta sont bruns, au moins vers la région médiane.
Les pattes sont jaunes, tachées de brun; les cerques jaunes à la
base, la moitié distale du premier article et le deuxième article
bruns.
Larve au deuxième stade de 2mH1,50 (contractée).
La tête mesure 0mm,90, la corne frontale 0mm,35, les derniers
segments 0mm,15et0mm, 20, le premier article 0mm, 40 et le deuxième
article 0mm,60 (soie subterminale de 0mm,10 comprise).
Coloration voisine de celle de la larve adulte : tête semblable;
pronotum clair à quatre taches brunes; mésonotum sombre
éclairci sur les côtés, le métanotum et les deux premiers segments
de l’abdomen à tache claire centrale, les autres segments assez
clairs, le dernier brun assombri en arrière.
Larvule de 2mm,40 (au terme de la croissance).
La tête mesure 0mm,55, la corne frontale 0mm,15, les derniers
segments 0mm,10 et 0mm,15 , le premier article des cerques 0mm,85
et le deuxième article 0mm,85 à 0mm,90 (la soie comprise).
Coloration sombre : tête d’un gris brunâtre plus foncée que le
corps, la corne frontale un peu éclaircie et les aires ocellaires jaune
pâle; scuta dorsaux gris, presque concolores, pattes et cerques gris.
La première larve connue du genre est celle du D. ( Oreodytes )
halensis P. (Schiôdte, 1864) , ultérieurement la diagnose générique
a été faite d’après diverses larves paléarctiques (Bertrand, 1928).
Les larves des Deronecîes,k la sortie de l’oeuf, n’ont que sept soies
sur les cerques comme les larves des Hydroporus ; mais dès la pre-
mière mue apparaissent sur ces organes des soies plus ou moins
longues et souvent très nombreuses, notamment chez les Potamo-
dytes Zim.
Six larves de Tamannasset (Hoggar) : trois larves adultes, une
larve au deuxième stade et une larvule d’un canal (seguia) d’oc-
tobre 1927, une larve adulte d’un bassin au nord du poste, du 4 no-
vembre 1927.
DYTISCINAE.
G. Eretes Cast.
Eretes sticticus L.
Larve adulte de 20 mm. à 25 mm. (fig. 7). La tête mesure 2mm,80,
les derniers segments lmm,90 et 2mm,90, les cerques lmm,20 à
1 mm,50.
Coloration d’un jaune roux, souvent varié de brun noir sur les
parties cornées, les régions membraneuses blanchâtres.
- 387 —
Fig. 7. — Entes sticlicus L. Larve adulte.
- 388 -
Variable: certaines larves sont tachetées de brun noir, d’autres
claires, presque concolores.
Chez les premières la tête est jaune roux, le cou étant clair, le
bord du foramen seul d’un brun noir, l’épicrane taché de brun avec
deux taches antérieures de part et d’autre de la tache antennaire
indistincte et des taches sur les tempes dont deux grandes et de
plus petites en avant du sillon cervical; sur l’épistomc les aires
pharyngiennes sont mouchetées de brun, les angles frontaux bruns.
Les palpes et les antennes sont clairs, l’extrémité des palpes
labiaux à peine assombrie, les palpes maxillaires bruns à l’extrême
Fia;. 8. — Eretes sticticus L. Tête de la larve, face dorsale.
pointe, la partie distale de l’avant-dernier article et le dernier
article des antennes bruns; les mandibules sont rouges vers l’ex-
trémité, noirâtres au bord interne.
Les scuta thoraciques et abdominaux d’un gris jaunâtre sont
ornés de petites taches brunes en traits ou en points, les præscuta
d’un brun pâle vers la région médiane, les liserés præscutaux d’un
brun noir.
Les pattes jaunes sont à teinte teintées de brun au niveau des
articulations, les cerques jaune grisâtre.
Chez les larves claires, la tête (fig. 8) est entièrement jaune, les
taches antérieures de l’épicrâne persistant seules; les scuta thora-
ciques et abdominaux sont clairs, immaculés (parfois on remarque
deux petits traits bruns sur le pronotum), les liserés præscutaux
seuls d’un brun noir.
La larve de VEreles sliclicus L. a été découverte par Valéry-
Mayet dans le rédir Timiat près du Chott Fedjig dans le Sud Tuni-
sien; une première description a paru en 1887. Plus tard (1901),
Meinert a réétudié les matériaux de Valéry-Mayet; enfin cette
larve a été encore observée par Nowrojee à Puser dans l’Inde (la
— 389 —
notice assez brève de cet auteur accompagnée d’une fort belle
planche en couleurs).
Les larves recueillies par Valéry-Mayet et Nowrojee étaient
bien pigmentées.
La larve d eVEretes sticlius L. offre des caractères génériques très
nets; Meinert a signalé notamment l’aspect du labium à prolon-
gement ligulaire très court armé de longues épines (cet auteur in-
dique quatre épines; j’en ai observé cinq chez la larve figurée ici).
Trois larves adultes : une bien pigmentée des mares du Tahount
Arali (Mouydir) d’octobre 1927, deux autres claires, l’une égale-
ment du Mouydir (Oued Tajmout, 21 octobre 1927) et l’autre du
rédir de Tigueurt (Tassili de Timissao) du 21 novembre 1927.
G. Gybister Cart.
La larve du C. laleralimarginalis de Geer, déjà connue de
Rosel (1791) a été étudiée \ ar Schiôdte (1864). Ultérieurement
on n’a pu décrire que les larves de deux autres espèces dont celle
du C. Iripundaius Oc. (Xambeu, 1904), et encore les diagnoses
auraient à être précisées.
Le Muséum d’Histoire Naturelle de Paris possède des larves
appartenant à une vingtaine d’espèces différentes que l’on ne peut
malheureusement identifier.
L’aspect du clypéus, trilobé chez ces larves, paraît un des élé-
ments essentiels pour la diagnose des espèces; c’est en l’utilisant
que j’ai pu notamment dresser le synopsis suivant pour les larves
d’Afrique qu’il m’a été possible d’examiner (1928).
A. Lobes du clypéus à bord denticulé.
— Lobes latéraux très largement écartés du lobe médian,
presque effacés, découvrant la lèvre inférieure == 1. Cybisler sp.
— Lobes latéraux moins écartés, bien nets, cachant la lèvre
inférieure = 2. Cybisler sp.
B. Lobes du clypéus à bord entier, droit ou sinué, plus ou moins
écartés du lobe médian.
I. Lobes latéraux assez écartés du lobe médian.
I a. Non sinués.
— - Lobes latéraux larges, à bord droit = 3. Cybisler lateralimar-
ginalis de Geer.
— Lobes latéraux étroits à bord un peu onduleux = 4. Cybis-
ler sp.
I b. Sinués = 5. Cybister sp.
II. Lobes latéraux peu écartés du lobe médian.
II a. Non sinués.
— Lobes latéraux à bord un peu concave, tête étroite, très allon-
gée, palpes et antennes grêles et très longs, 6. Cybisler sp.
— 390 —
— Lobes latéraux à bord non concave, tête élargie en avant,
assez courte, palpes et antennes moins longs = 7. Cybister sp.
II b. Sinués.
— Coloration roussâtre = 8. Cybister sp.
— Coloration noirâtre, lobes latéraux moins profondément
sinués = 9. Cybister sp.
Tous ces types larvaires ont été recueillis à Madagascar par
M. Waterlot; trois ont été trouvés également sur le continent;
deux fort curieux ( Cybister sp. 1 et Cybister sp. 6) dans le Mozam-
bique (G. Vasse, 1906) et un troisième ( Cybister sp. 7) dans l’archi-
pel Kouri du Tchad et au sud de Ngouri dans le Kanem (Cheva-
lier, 1904).
Les deux larves de Cybister recueillies par M. Th. Monod, pa-
raissent fort voisines, sinon identiques des types Cybister sp. 7 et
Cybister sp. 8.
L’une d’elles ne peut être rapportée qu’au Cybister tripunclatus
Ol.
Cybister tripunclatus Ol. { — Cybister sp. 7).
Larvule de 17 mm. à 22 mm.
La tête mesure 2mm,50 (largeur : lmm,80), les derniers segments
1 mm,70 à 1 mm,80 et 3mm,80 à 3mm,90.
— 391
La tête est rétrécie vers l’arrière, les palpes et les antennes grêles.
Le clypéus a des lobes latéraux entiers, à bord droit, peu écartés du
lobe médian (fig.‘9).
Les parties cornées sont roussâtres, le vertex semé d’un pointillé
noir, les régions membraneuses grisâtres.
Cette larve est semblable aux larves recueillies à Madagascar
par Geay (1906).
Fig. 10. — Cybister sp. Tête de la larve, face dorsale.
Deux larvulcs des mares du Tahount Arak (Mouydir) d’oc-
tobre 1927.
Cybister sp. ( Cybister 8).
Larvule de 29 mm.
La tête mesure 2mm, 50 (largeur : lmm,70),les derniers segments
2mm,45 et 4mm,10.
La tête est moins rétrécie vers l’arrière que chez la larve précé-
dente, les palpes et les antennes moins grêles. Le clypéus est diffé-
rent : les lobes latéraux également peu écartés du lobe médian et à
bord entier sont sinués (fig. 10).
La coloration est voisine, mais le vertex n’offre pas de pointillé
noir.
Cette larve se rapproche beaucoup d’une larve de même âge,
provenant de Madagascar (Antsirane, Waterlot) ; le dernier seg-
ment toutefois paraît sensiblement plus court chez celle-ci.
Une larvule des bords du Niger à Bourem (Soudan), de jan-
vier 1928.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, 1930.
27
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Xambeu (V.). — Mœurs et Métamorphoses des Insectes. Larves de Madagascar.
(Ann. Soc. Linn. Lyon, LI. Lyon, 1904).
— 393
Étude sur les Coccinellides recueillis par M. Guy Babault
en Afrique orientale anglaise,
PAR M. LE Dr SlCARD.
Les Coccinellides dont M. Guy Babault a bien voulu me confier
l’étude comprennent seulement 179 individus, récoltés pour la
plupart à Nairobi. Je n’y ai pas rencontré d’espèce nouvelle, ce
qui peut s’expliquer assez facilement par l’aire de dispersion
généralement assez étendue des insectes de cette famille et par les
nombreuses publications de M. J. Weise concernant les Coccinel-
lidcs de l’Afrique orientale allemande, alors limitrophe de la con-
trée explorée par M. Guy Babault. Les résultats de ce voyage sont
cependant fort intéressants, parce qu’ils nous ont fait connaître
un certain nombre de variétés nouvelles et fourni, sur la distribu-
tion géographique des insectes de cette famille, de précieux rensei-
gnements.
Les insectes soumis à mon examen se répartissent en neuf genres
et trente et une espèces ou variétés dont quatre nouvelles.
1° COGCINELLIDZE PH YTOPHAGÆ.
Ce groupe, si pauvre en espèces paléarctiques, est au contraire
largement représenté dans les régions tropicales et, parmi celles-ci,
l’Afrique équatoriale semble être la contrée qui en renferme le
plus grand nombre.
Trois genres : Solanophila, Epilachna, Chnoolriba.
Les deux premiers se distinguent entre eux par la conformation
des ongles, bifides dans le genre Solanophila, bifides et dentés à
la base dans le genre Epilachna.
M. Arrow, dans son travail sur les insectes du Ruwenzori
(Ruwenzori Exped. Reports, vol. XIV, Part. II, déc. 1909) ne
croit pas devoir admettre cette subdivision du genre Epilachna.
Sans méconnaître ce qu’elle peut avoir d’artificiel, puisqu’elle
sépare parfois des espèces rapprochées d’ailleurs par de multiples
affinités, comme dans le sous-genre Hipsa Muls. les Solanophila
nigrolimbata Ha;, et Epilachna Murrayi Crotch, par exemple;
il n’en est pas moins vrai que la conformation des crochets des
Bulletin du Muséum, 2e s., t. Il, n° 4, 1930.
— 394 -
ongles est un caractère d’anatomie externe très précis permettant
de subdiviser en deux genres faciles à distinguer l’un de l’autre
le groupe si nombreux, si homogène en général, et si difficile à
limiter en tant qu’espèces à cause des variations de couleur et
même de forme des individus, des Coccinellides phytophages.
J’ai donc maintenu les deux genres Solanophila et Epilachna.
J’ai maintenu également le genre Chnootriba Mulsant, réuni
au genre Epilachna par M. Weise, bien que les caractères en soient
assez flottants, parce qu’ils peuvent se rencontrer isolément dans
les genres voisins : ongles bifides et dentés à la base, plaques abdo-
minales incomplètes, élytres atténués et un peu allongés en arrière;
mais j’estime que leur réunion imprime aux espèces, peu nom-
breuses,de ce groupe un faciès particulier, que vient encore souligner
un système de coloration et de mode d’extension du pigment à
peu près uniforme. M. Kolbe (Kafer Deutsch-Ost-Afrikas)
admet également le genre Chnootriba (p. 123) comme distinct du
genre Epilachna.
Genre Solanophila : Trois espèces.
S. lupina Muls.,Sp., p. 752 (1). 40. — Cette espèce se distingue
uniquement de Dregei Muls. par sa couleur moins rouge, plus jau-
nâtre et plus pâle et par son dessin noir réduit, lacunaire. Le
nigritarsis Muls. en diffère par la couleur foncée des tarses et la
teinte générale plus rougeâtre : elle présente aussi un dessin noir
incomplet. Ce dernier est au contraire entièrement développé chez
le Dregei Muls. (Sp.,p. 753). Ces espèces, qui ne sont séparées que
par do légères différences de couleur, doivent sans doute n’en
former qu’une seule; précisément l’un des deux exemplaires
récoltés par M. Guy Babault (Ouganda, Jinja) montre un dessin
noir plus accusé que chez l’autre. La réunion probable de ces trois
formes est déjà indiquée par Crotch (/. c., p. 68) et Weise (Sjœs-
tedt’s Kil mandjaro Meru Exp., Vol. VII, 12, p. 251).
S. triquetra Weise, Arch. f. Naturg., 1903, p. 58. — Deux
individus : Nairobi. Cette espèce dont je n’ai vu que de rares exem-
plaires se distingue des espèces voisines ( Hinlzi Weise, maga Weise)
par la couleur rouge brique des taches élytrales. La Sol. discreta
Weise (Sjœstedt’s Kilimandjaro Meru Exped. VII, 12, 1909, p. 248)
n’en est qu’une variété à bord antérieur du prothorax plus clair.
Le type est décrit des environs du lac Nyassa.
p) Et non p. 751 comme l’indique Crotch (Révision, p. 68).
— 395
S. Sahlbergi Mis. v. puncîipennis Muls. — Un exemplaire :
Nairobi. — Espèce répandue dans toute l’Afrique équatoriale et
méridionale. La forme décrite par Mulsant (Sp., p. 872, 143) pré-
sente les taches antérieures de chaque élytre réunies en une grosse
macule trilobée en arrière. Une forme présentant le même carac-
tère et, en plus, les taches latérales réunies en une grosse macule
externe a été décrite par Gerstacker (Dcckens Reise, p. 305, 1873)
sous le nom de mullinolala. Weise ( Deutsche ent. Zeitschr., 1897,
p. 297) a décrit les variétés pallescens à points libres comme dans
la pundipennis Muls., mais à couleur foncière jaune flave, gra-
phica, à points réunis par de fines lignes noires, misella : quelques
points des élytres faisant défaut.
Une petite forme plus arrondie, plus tomenteuse, à points plus
gros, propre au sud de l’Afrique orientale, dont j’ai reçu autrefois
d’assez nombreux exemplaires du Mozambique (Rikatla : Junod)
ne peut être rapportée à pundipennis Muls., décrit de Guinée,
mais doit sans doute constituer une espèce distincte et se rapporter
à la 20-pundala Muls. (Spec., p, 876, 147).
Les exemplaires typiques de Sahlbergi et ceux de la v. mullino-
lala GersL semblent être plutôt localisés en Afrique orientale,
tandis que les individus à taches libres se rencontrent aussi plus
au nord, jusqu’au Dahomey. L’unique exemplaire récolté par
M. Guy Babault vient de Nairobi et a des élytres à points libres,
mais avec les deux points médians externes beaucoup plus gros
que les autres, maculiformes, et formant ainsi le passage entre les
variétés pundipennis Muls. et mullinolala Gerst. J’en ai vu des
exemplaires semblables de la côte des Somalis.
Genre Chnootriba : Une espèce.
Ch. similis Contr. (in Thunb. N. Ins. t p., p. 15, f. 19, 1781). —
Les exemplaires, au nombre de six, recueillis par M. Guy Babault
ne correspondent exactement ni à la description de Mulsant (Sp.,
p. 699) ni à celle de Ca;stroëm.
Dans la première, tous les points sont considérés comme libres,
dans la seconde, les points des deux premières rangées sont réunis
entre eux. Ceux que j’ai sous les yeux correspondent à la Coccinella
erythromela Wiedem; [Neue exotische Kæf. (in Germar's Magaz.,
t. IV, p. 182, 98)], c’est-à-dire avec le point huméral libre et les
deux points médians réunis entre eux en forme de bande oblique :
Mombassa, Amala Riv., Sait Marsh, Nairobi, Onyoro O. Nyro
(Massai).
Trois autres exemplaires appartiennent à la var. Tellinii Weise
( Deutsch . ent. Zeitschr., 1905, p. 139). Ils ont été recueillis à Salt-
Marsh (province du Nyanza). Les deux points médians sont réunis
396
entre eux en forme de bande oblique qui se prolonge en arrière le
long du bord externe jusqu’au point antéapical, formant ainsi
une sorte d’arc de cercle dans lequel se trouve inclus le point juxta-
sutural postérieur. Cette forme semble assez localisée. Sur plus
de 300 exemplaires de cette espèce et de ses variétés rapporté es
Fig. 1. — Chnootriba similis Casstr. A droite : ab. erythromela Wied.; à gauche,
forme type.
du Congo par M. Schouteden, je n’en ai pas rencontré un seul
exemplaire. Elle est décrite d’ Erythrée, et Nairobi marque vrai-
semblablement sa limite méridionale.
V. vitticollis Weise ( Deulsch . ent. Zeitschr., 1898, p. 108),
caractérisée par la couleur du corselet qui est noir sur la ligne
médiane et largement roux sur les bords. Cette couleur du corselet
s’observe avec différentes variations de couleur des élytres. Les
exemplaires recueillis par M. Guy Babault, au nombre de trois
(Guasso-Nyro, sud), offrent toutes les taches élytrales libres.
Y. atrocincta, nov. — Voisine de la v. Tellinii Weise. Les deux
Fig. 2. — Chnootriba similis Casstr. A droite : ab. Tellinii Wse.; à gauche :
. ab. atrocincta nov.
points médians sont, comme dans cette dernière, réunis entre eux
en forme de bande oblique prolongée le long du bord externe en
arrière jusqu’au point juxta-apical, mais en outre elle est prolongée
— 397
en avant jusqu’au point huméral, si bien que les élytres sont roux,
entourés d’une bande flexueuse noire émettant un rameau interne
au tiers antérieur et s’étendant du calus huméral à l’extrémité,
ne laissant libres sur la suture que la tache scutellaire et un point
noir vers les trois quarts de la longueur. Un exemplaire : Kcdong
Valley.
Genre Epilaclma.
Cinq espèces : chrysomelina, hiria, fulvosignata,
bis-l-nolala, Gyllenhali.
E. chrysomelina Fabr., Syst. Ent., p. 82, 21 (1775). — Forme
typique, à taches grosses, rappelant la var. bifasciata Fabr. mais
n’ayant pas les taches un peu transversales et la quatrième pro-
longée en forme de bande courte jusqu’au bord externe comme
dans cette dernière variété. Trois exemplaires : Bulawayo (Rho-
desia), Nairobi, Kijabé (Afr. or. angl.).
La forme typique, bien que rare en Afrique équatoriale, sc ren-
contre partout, quelquefois même, comme à Obock, avec des
points très petits.
Var. reticulata 01 ., Enc. méthod., VI, p . 56,37 (1789). — Points
séparés par un réseau noirâtre plus ou moins interrompu. Dans cette
variété, les taches de la deuxième rangée sont plus éloignées de
celles de la première que dans la forme typique. Parfois le réseau
noir est à peine marqué. C’est la variété la plus répandue en Afrique
équatoriale, où elle semble commune partout. Quatre exemplaires :
Kcdong Valley, Narossera River, Loïta plains (Afr. or. angl.).
Ep. hirta Casstr. (in Thunb., Nov. Ins. Spec., p. 23, f. 55)
(1781). — La forme décrite par Casstroëm est une forme rare. Elle
comprend les individus à élytres noirs marqués de six taches
fauves 1, 2, 2, 1, la première tache étant en forme de courte bande
basale un peu arquée en avant. Les individus récoltés par M. Guy
Babault, et que l’on peut rapporter au type comme n’en présentant
que des modifications insignifiantes, peuvent se classer ainsi
1° Tache 1 (basale) réunie en dehors à la tache 3, les autres taches
demeurant libres comme à l’état normal. Quatre exemplaires :
Lemek-Vallcy, Nairobi. — 2°les exemplaires chez lesquels la tache 1
est réunie à la tache 3 comme dans la forme précédente, celle-ci
étant réunie à son tour à la tache 2. Les élytres, en ce cas, présentent
deux bandes transversales, ' plus ou moins flexueuses, sur leur
partie antérieure, ces bandes réunies à leur partie externe en con-
tournant le calus huméral, et, comme à l’état normal, trois taches 2,
1, sur leur partie postérieure. Onze exemplaires, Nairobi, Mom-
— 398 -
bassa, Amala Riv. — 3° individus présentant le même dessin que
ci-dessus, mais en outre avec les taches 4 + 5 réunies en bande
transversale. Les élytres sont alors noirs avec trois bandes trans-
versales (dont les deux antérieures réunies en dehors du calus) et
une grosse tache antéapicale fauves. Deux exemplaires : Kedong-
Valley, Nairobi.
Var. discors Muls. (Spec., p. 819, 94). — Dans cette variété,
le réseau noir séparant les taches de VEp. hirla est plus ou moins
fragmenté et les élytres sont fauves avec huit taches noires dont
trois communes ou juxtasuturales. 1/2 + 1, 1/2, 2, 2 1/2, la pre-
mière tache suturale à l’écusson, la seconde un peu avant le milieu,
la troisième apicale. Quelques-unes de ces taches sont en outre
parfois plus ou moins réunies entre elles, soit en longueur, soit en
largeur, formant ainsi des dessins extrêmement variés qui éta-
Fig. 3. — Epilachna hirla Cant., ab. cæsarea nov.
Missent tous les passages avec le type, la tache 1 étant toujours
unie à la tache scutellairc et par celle-ci à la tache 1 du côté opposé,
formant ainsi une bande transversale irrégulière étendue d’une
épaule à l’autre. Treize exemplaires, de dessins divers ont été
recueillis : Nairobi (les plus nombreux), Mombassa, Amala Riv.
J’ai cru cependant devoir donner un nom à la variété suivante,
à cause de la fixité de son dessin sur de nombreux exemplaires et
de sa singularité : élytres d’un roux sombre, marqués de huit
taches noires ainsi disposées 1 + 1/2 + 1/2 2, 2, 1.
L’ensemble forme une grande tache sur la partie antérieure des
élytres, composée d’une bande irrégulière transversale étendue
d’une épaule à l’autre et présentant un renflement latéral et un
médian, réuni largement d’autre part le long de la suture à la
seconde tache suturale; partie postérieure des élytres avec cinq
points libres, La figure formée par la réunion des taches antérieures
reproduit assez fidèlement celle d’un aigle héraldique aux ailes:
déployées (ces dernières représentées par la tache humérale en
accent circonflexe réunie de chaque côté à la tache 1) dont le corps
— 399 —
serait représenté par la tache scutellaire et les pattes par le court
prolongement suturai terminé en se renflant un peu au niveau de
la tache 3.
ab. cæsaream. Vingt-quatre exemplaires : Nairobi, Amala River,
Mombassa.
Weise a séparé sous le nom de var. matronula (Deutsche eut.
Zeiischr., 1897, p. 295) la forme chez laquelle la tache humérale est
séparée de la tache scutellaire, les autres taches étant plus ou
moins libres (deux exemplaires, Nairobi) et sous, le nom d’ab.
velusta Weise (l. c.), de la variété précédente, la forme dans laquelle
Fig. 4. — Epilachna hirta Ca str. A gauche : var. matronula Wse; à droite :
var. velusta Wse.
les autres taches sont réunies comme dans Ep. hirta typique. Les
élytres sont alors marqués sur leur partie antérieure d’une grande
tache irrégulièrement arrondie, rousse, étendue jusque vers le
milieu, ou un peu moins, de la longueur, laissant la suture et le
bord externe étroitement noirs, et mono oubipupillée (suivant que
la tache humérale est compacte ou divisée en deux), et sur leur
partie postérieure de trois taches rousses.
M. Guy Babault a capturé à Nairobi deux exemplaires de cette
aberration. Les formes foncées de cette espèce (telles hirta typique
et formes voisines) semblent plus fréquentes dans la région du
Cap que les formes claires qui paraissent plus septentrionales;
mais la région de Nairobi semble bien être la partie de l’Afrique
équatoriale où cette espèce présente le maximum de variabilité
et les aberrations les plus diverses.
Ep. fulvosignata (Reiche mss.) Mulsant (Species, p. 755, 43).
— Bien que la forme typique de cette espèce (élytres noirs à six
taches jaunes) ait été rencontrée dans la région des lacs, elle semble
être plus fréquente à mesure que l’on s’avance vers le nord et sa
véritable patrie est l’Abyssinie où elle ne semble pas rare. Elle
est représentée dans les récoltes de M. Guy Babault par les indi-
vidus à taches noires séparées (2, 3, 2, 1), variété polymorpha Har.
( proteus Gerst., Deck ns Reise, p. 303). Weise en a séparé, sous le
400 —
nom de ab. suahelorum, les individus à partie inférieure du corps
et pattes rousses, celles-ci étant, au moins partiellement, noires
ou brunes dans la var. polymorpha Gerst. Un seul exemplaire de
cette dernière venant de Kcdong Valley a été récolté, ainsi que
huit exemplaires de l’ab. suahelorum Weise, provenant tous de
Nairobi. Chez la plupart de ces derniers, les taches externes des
deux premières rangées (2 et 5) sont réunies entre elles le long
du bord latéral par une bordure noire couvrant le repli.
Ep. bis-septem-notata Muls. (Opusc., III, p. 115). — Espèce
décrite comme la précédente de l’Abyssinie et dont l’habitat
s’étend jusqu’en dessous de l’équateur. A l’encontre de l’espèce
précédente, ce sont les individus à pigmentation plus étendue qui
semblent être plus fréquemment rencontrés dans les régions méri-
dionales. Les deux exemplaires récoltés par M. Guy Babault à
Kcdong Valley diffèrent de YEp. bis-septem-nolala typique (qui
Fig. 5. — Epilachm bis-7-nolata Muls. À droite : forme typique ; à gauche :
ab. subfasciata nov.
a des élytres roux à sept taches noires) par leur bordure élytrale
externe noire assez large étendue do l’épaule à l’extrémité, à
laquelle sont réunies toutes les taches externes (2, 6 et 7), la pre-
mière et la dernière de ces taches formant une simple dilatation
à la base et à l’extrémité de la bordure noire, tandis que la tache 6
lui est unie en forme de courte bande oblique (ab. subfasciata m.)
Cette variation est intermédiaire entre le type et les variétés
plus foncées de cette espèce : usambarica Weise, albomaculala
Kolbe et biplagiata Kolbe. Il y a d’ailleurs entre elles une foule
de passages.
Epilachna Gyllenhali Muls. (Spec., p. 804, 78). — Trois
exemplaires correspondant à la forme typique, rousse, avec quatre
taches noires, disposées en croix sur chaque élytre. Elle est très
voisine de capicola Mis. dont elle diffère, outre l’absence de tache
scutellaire, par sa taille un peu plus grande, la partie inférieure du
corps entièrement rousse, et surtout sa ponctuation plus profonde.
Onyoro o Nyro (Massaï); Sait Marsh (Afr. or. anglaise).
— 401 —
2° COCCINELLIDÆ APHID JPHAG/E.
Six genres : Adalia Mis. ( Lioadalia Cr.), Isora Mis., Alesia Mis.,
Cydonia Mis., Chilocorus Leach, Hyperaspis Mis.
Adalia Muls. ( Lioadalia Crotch).
Le genre Lioadalia, créé par Crotch (Révision, p. 103) ne diffère
du G. Adalia Muls. que par sa ponctuation extrêmement fine,
caractère manifestement insuffisant. Il comprend des espèces à
élytres noirs ornés de dessins jaunes habitant l’Afrique équato-
riale. La L. Gemmingeri Crotch n’est, d’après la description,
qu’une variété de couleur de l’ Adalia deficiens Muls.
A. intermedia Cr. (Révision, p. 103). — Un seul exemplaire :
Nairobi. Le type est décrit d’Abyssinie.
Isora anceps Muls. (Spec., p. 341, 1). — Petite espèce placée
bien à tort par Mulsant, comme le fait remarquer Crotch, dans la
deuxième subdivision des Coccinellides, et par Chapuis parmi les
Neda dont il en fait un sous-genre. En réalité le genre est voisin
des Bulcra dont le distinguent scs plaques abdominales petites,
ne dépassant guère la moitié du premier arceau ventral et ses
ongles bifides. L anceps Muls. a exactement le même dessin
que Bulæa Bocandei Muls., mais elle est de plus petite taille. Les
taches élytrales, surtout les juxtasuturales médianes, sont très
fréquemment réunies.
Un seul exemplaire : Kijabé.
Alesia Muls. (Spec., p. 344). — Genre répandu dans toute
l’Afrique équatoriale et en Asie jusqu’à l’Inde et l’Indo-Chine,
d’où Weise en a décrit une espèce (ab .tonkinensis W.). Reconnais-
sable à son écusson extrêmement petit; les plaques abdominales
sont en forme de V à branche externe souvent indistincte. Le
genre Verania Mis. n’en diffère que par sa forme plus ovale et
acuminéc au lieu d’être hémisphérique.
Alesia hamata Schônh. (Syn. Ins., II, 158, 29, pl. 4. f. 5). —
Très probablement variété de VAl. slriala F. dont elle diffère seu-
lement par la ligne noire discale des élytres formant à sa base un
crochet recourbé en dehors, et par la couleur de la partie inférieure
du corps. L'AI, usambarica Wse en est très voisine, mais chez
elle la base de la ligne noire du disque des élytres est élargie à la
fois en dedans et en dehors et rejoint la suture en arrière. Ce der-
nier caractère se retrouve aussi chez certains individus 6.' Al. ha-
mata, et l’un des exemplaires récoltés par M. Guy Babault en est
justement pourvu (ab. Babaulli m.). Trois exemplaires : Kedong
Valley.
— 402
La forme typique de V Al. striata F., qui est cependant une des
espèces africaines les plus communes et les plus répandues, n’a pas
été recueillie par M. Guy Babault. En revanche il a récolté en
assez grande abondance l’espèce suivante qui semble très localisée
et que M. Schouteden, qui a rapporté un grand nombre d’exem-
plaires d VU. striata, n’a pas récoltée.
Alesia kibonotensis Wse (Sjôstedt’s Kilimandjaro-Meru,
Exped., p. 258). — -Très voisine de l 'Al. striata Fab., plus courte et
plus arrondie, très convexe. Élytres Hâves, entourés" d’une fine
bordure noire, ornés sur le disque d’une ligne noire, plus épaisse
en général que chez striata, raccourcie à ses deux extrémités, non
sinuée et non élargie en avant, absolument droite. Corselet tantôt
Hâve avec deux ou trois points brunâtres, tantôt avec le disque
noir à deux taches jaunes.
Var. perfecta Wse. — Bande noire du disque des élytres attei-
gnant la base en avant. Corselet généralement foncé.
M. Guy Babault a récolté huit exemplaires de la forme typique,
qui paraît toujours plus rare, et vingt-six exemplaires de la variété
perfecta Wse. Les premiers ont tous été récoltés à Kijabé (Afr. or.
angl.), les seconds à Kijabé, Mombassa et Kedong Valley.
Cydonia Muls. (Spec., p. 430). — Ce genre est caractérisé par
des antennes très courtes et son écusson plus large que chez les
Alesia. Il diffère du genre Chilomenes Chevr. auquel le réunissent
Crotch et Weise par la présence d’une fossette sous l’angle antérieur
du prothorax. Ce caractère est plus ou moins marqué, mais bien
que la fossette soit parfois à peine indiquée, j’estime que le genre
doit être conservé parce qu’il correspond à une distribution géo-
graphique différente, les Cydonia étant africaines et les Chilomenes
asiatiques.
C. vicina Muls. (Spec., p. 440). - — Quatre exemplaires de Mom-
bassa et Kijabé. Cette espèce est décrite d’Égypte mais descend
au-dessous de l’Équateur. Crotch l’indique en outre de Nubie,
Sénégal, Guinée, Iles du Cap Vert, Sainte-Hélène.
C. zonata Wse. ( Deutsch . ent. Zeitschr., 1900, p. 123) n’est peut-
être qu’une variété par excès de matière colorante de la C. vicina
dont elle diffère par le dessin du corselet qui est noir avec le som-
met et une tache quadrangulaire dans les angles antérieurs jaunes,
et celui des élytres qui sont Hâves, assez largement bordés de noir
le long de la suture et plus étroitement en dehors, et parés d’une
large bande noire partant de la base et atteignant la suture juste
avant l’extrémité. Huit exemplaires, dont sept viennent de Nai-
robi et un de Mombassa.
— 403 —
C. quadrilineata Muls. (Spec., p. 439, 6). — Distincte par son
dessin élytral formé de deux lignes noires sur le disque et par sa
ponctuation plus marquée. Deux exemplaires : Mombassa, Nairobi.
C. lunata Fabr. (Syst. Eni., p. 86, 48). — C’est le type du genre
Seleniles Hope, et une des espèces les plus communes de la faune
africaine. Elle est répandue et abondante dans toute l’Afrique
équatoriale et méridionale, à Madagascar, Sainte -Hélène. Elle est
citée également de l’Inde, de Java et d’Australie. La var. sulphurea
01. semble plus abondante que le type qui seul se trouve à Mada-
gascar. Ce dernier a les élytres noirs avec deux taches arquées, l’une
à la base, l’autre à l’extrémité; une troisième tache en croissant
sur la partie postérieure des élytres, avant la tache apicale ; en
outre, avant le milieu, deux taches arrondies. Le dessin jaune plus
ou moins teinté de rouge. Dans la var. sulphurea, la tache en
croissant de la partie postérieure des élytres est divisée en deux
taches arrondies et la tache basale s’unit en dedans à l’une des
deux taches qui sont libres dans le type.
Seize exemplaires de la forme typique, provenant de Nairobi,
Buluwayo, Narossera River, Tana River, Guassonyro (sud), et
trois exemplaires de la variété sulphurea : Tana River, Kijabé,
Nairobi.
Chilocorus Wahlbergi Muls. (Spec., p. 462, 13). - — Petite
espèce à dessus noir avec la tête rouge ainsi que la partie inférieure
du corps. Décrit du Cap et de la Cafrerie, remonte jusqu’à la région
des lacs où il semble rare. Deux exemplaires provenant de Tana
River (Afr. or. angl.).
Hyperaspis iiottentota Muls. (Spec., p. 686, 35). — Cinq
exemplaires de cette espèce caractérisée par sa surface alutacée,
ce qui la distingue de H. usambarica Wse chez laquelle la ponctua-
tion est bien nette et assez profonde, ont été capturés à Kijabé,
Nairobi, Tana River. Elle est commune dans la région du Cap et
en Cafrerie et son habitat paraît fort étendu en Afrique tropicale.
J’en possède du Harrar qui ne diffèrent en rien du type.
Outre les insectes recueillis en Afrique orientale anglaise, l’envoi
de M. Guy Babault contenait dix-sept Coccinellides recueillies à
Sainte-Hélène et ne comprenant que deux espèces :
Cydonia lunata Fabr., forme typique seule, au nombre de
quinze individus. Déjà indiquée de Sainte-Hélène par Crotch et
Wollaston.
404
Thea variegata Fabr. (Spec. Ins., p. 99, 33) en deux exem-
plaires appartenant à la forme chez laquelle la dernière rangée de
taches (avant l’apicale) est formée de cinq taches, l’interne étant
réunie à celle du côté opposé (2, 3, 2 1/2, 1) en forme de tache
quadrangulaire commune. Dans le type, la même rangée est for-
mée de six taches 2, 3, 3, l.Chez les deux exemplaires ci-dessus,
les deux taches internes de la seconde rangée sont largement unies
entre elles.
— 405
Galerucini africains nouveaux ou peu connus
de la collection du Muséum National D’Histoire Naturelle
de Paris,
par M. V. Laboissière,
Correspondant du Muséum.
Leptaulaca venusta n. sp.
Dessous jaune, livide pâle, pattes testacé pâle; le dernier article
des tarses brun; partie antérieure de la tête testacée; vertex pro-
notum et scutellum rougeâtre vif, brillant; labre noir; antennes
jaune pâle avec les trois derniers articles bruns ou noirs; élytres
Fig. 1. — Leptaulaca venusta, n. sp.
jaune pâle ou légèrement ochracés avec le tiers basal et une bande
transversale postmédiane, noirs.
Tête lisse presque aussi large que le pronotum en comprenant
les yeux; base du vertex creusée d’une petite fossette sur son
milieu; antennes filiformes dépassant la moitié des élytres, le troi-
sième article est du double du second et égal au quatrième.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. Il, n° 4, 1930.
— 406 —
Le pronotum est presque deux fois plus large que long, ses bords
latéraux divergent faiblement à partir de la base jusque vers le
tiers antérieur où ils sont droits et parallèles; angles antérieurs
droits, épaissis et émoussés; les postérieurs obtus; la surface est
marquée de quelques points vers les angles antérieurs, elle est
creusée au-dessous de sa moitié d’un large sillon droit, d’égale
profondeur sur toute son étendue mais plus large dans son milieu.
Écusson triangulaire, lisse.
Élytres allongés parallèles sur le premier tiers, faiblement dila-
tés ensuite, séparément arrondis au sommet; surface convexe très
finement mais assez régulièrement ponctuée; creusée d’une im-
pression infra-humérale et d’une autre pau marquée transversale
sur le premier tiers; les épipleures se rétrécissent brusquement
avant le milieu et se continuent filiformément jusqu’aux angles
latéraux; la bande basale couvre le premier tiers, elle est irrégu-
lière en arrière, elle s’arrête à proximité de la marge et ne recouvre
pas les épipleures ; la suture est étroitement brune ou roussâtre ;
la seconde bande, un peu moins large, est située vers les trois cin-
quièmes postérieurs; elle n’atteint pas la suture et s’arrête sur le
bord latéral.
Long. : 4mm,5; larg. : 2 millimètres.
c d, articles des antennes non carénés en dessus; dernier segment
abdominal trilobé, le lobe médian concave.
L. venusta se sépare des autres espèces par son sillon prothora-
cique plus large au milieu, où il est aussi profond que sur les
côtés; en outre, les autres espèces n’ont pas de dépression sur le
tiers basal des élytres et les articles des antennes sont longitudi-
nalement carénés chez les mâles.
Oubangui : Fort Sibut ; un cr, ma collection.
Haute Côte d’ivoire : bassin de la haute Nuon et du haut Cavally:
Danané et sesenvirons (A. Chevalier, IV, 1910) ; uneÇ. — Muséum
de Paris.
Congo belge (Dr Bequaert, 25-1-1911), un oL — Musée du Congo
belge.
Cameroun : Joko, une Ç. — Ma collection.
Dircemella humeralis n. sp.
Testacé, presque mat, calus surantennaires, une grande tache
triangulaire sur le vertex, antennes à partir du sommet du troisième
article, sept taches sur le pronotum, une tache arrondie juxtascu-
tellaire sur chaque élytre et une humérale se continuant en forme
de bande en arrière, noirs; le dessous est en majeure partie tes-
tacé avec les épisternes tachés de noir, les pattes sont noires avec
la base, le dessous de toutes les cuisses et le bord inférieur des tibias
— 407 —
postérieurs, testacés; les hanches sont presque entièrement noires.
Taille et forme de D. Batesi Jac.; mais chez celui-ci les élytres
sont noir verdâtre entourés de rougeâtre. Les antennes sont ro-
bustes, légèrement fusiformes, le quatrième article est un peu
plus long que le troisième, et les suivants diminuent graduellement
de longueur jusqu’au dixième, le dernier est un peu plus grand;
ils s’élargissent légèrement du troisième au septième, et se rétrécis-
sent ensuite jusqu’au sommet; le vcrtex est grossièrement ponctué.
Le pronotum est près de deux fois plus large que long avec les
bords latéraux faiblement dilatés et arrondis en avant; les angles
antérieurs sont presque droits, légèrement épaissis, peu saillants;
les postérieurs sont obtus largement arrondis; la surface est cou-
verte d’une assez forte ponctuation serrée et marquée de nom-
breuses impressions peu profondes : une transversale devant la
base, une semblable en arrière du bord antérieur mais interrompue
dans son milieu par une ligne élevée, une petite devant chaque
angle postérieur et deux obliques situées une de chaque côté sur
le milieu du disque. Écusson triangulaire pubescent. Élytres paral-
lèles; leur surface est couverte de points profonds dont le dia-
mètre est du double des intervalles qui les séparent; l’aspect est
rugueux.
c f, sommet de l’abdomen creusé d’une grande impression très
profonde en demi-cercle.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. Il, 1930.
28
- 408 -
Long. : 8mm,5.
Mozambique: Macaïa; un cP, ma collection. Vallée du Pungoué :
Guengère (G. Vasse, 1906); Chiramba (P. Lesne, 15-1-1929);
Angola : région de Numbé. (Muséum de Paris).
Hyperacantha pectoralis Frm. 1893, Ann. Soc. enl. Fr., p. 146.
J’ai pu examiner cette espèce, représentée par trois Ç et un cF
dans la collection du Muséum de Paris, ce qui me permet de
compléter la description par trop insuffisante de L. Fairmaire.
Jaune d’ocre avec l’abdomen plus pâle; méso et métasternum,
pattes et élytres noir brillant; scutellum variant du jaune brunâtre
au brun de poix; les antennes sont jaune testacé sur les quatre
ou cinq premiers articles, brunâtres sur les deux ou trois suivants,
brun sombre ou noires au sommet; parfois le milieu de la poitrine
et les genoux sont brun roux.
Le pronotum est finement et éparsément ponctué principale-
ment sur la région des angles; les élytres paraissent lisses, la ponc-
tuation que les recouvre étant microscopique.
Long. : 6,5-7,25 mm.
<f . La pointe du premier segment abdominal est surélevée entre
les hanches postérieures et creusée sur sa partie arrière qui est
oblique, d’une grande et profonde excavation en demi-cercle; der-
nier segment sillonné longitudinalement sur le milieu de sa moitié
basale, trilobé au sommet; élytres ornés sur leur partie déclive
postérieure d’une petite protubérance juxtasuturale, un peu plus
longue que large.
Ç. Sommet de l’abdomen non sinué de chaque côté, formant
dans son milieu un lobe large échancré; pygidium creusé d’une
profonde échancrure coupant le tiers de sa longueur.
Congo (P. Crampel; acquis de M. Lamey).
H. pectoralis est très voisin de H. Jacobyi Weise, mais chez ce
dernier la ponctuation des élytres est plus visible principalement
dans la dépression transversale; chez le c F, le premier segment
abdominal n’est pas plus élevé entre les hanches et la fossette
creusée à cet endroit est ronde; le dernier segment n’est pas
sillonné dans son milieu; chez la Ç, le sommet de l’abdomen est
nettement sinué de chaque côté et le milieu présente deux petits
avancements obtus; l’échancrure du sommet du pygidium est
triangulaire et peu profonde.
— 409
Description d’un Campsosternus nouveau
DE LA COLLECTION DU MUSÉUM N ATIONAL D’HlSTOIRE NATURELLE
de Paris,
par M. E. Fleutiaux,
Correspondant du Muséum.
Campsosternus mirabilis n. sp.
Long. 34 miPim. Allongé, peu convexe; métallique très brillant;
violet à reflet bleu, vert à reflet violet sur les élytres. Tête petite,
largement et fortement impressionnée au milieu; ponctuation
fine et espacée. Antennes noires, très comprimées, serriformes.
Pronotum peu convexe, peu rétréci en avant, sinué et fortement
rebordé latéralement, également sinué mais moins fortement re-
bordé en avant; bleu très brillant au milieu, mat et violacé sur les
côtés; ponctuation extrêmement fine, légère et espacée; angles
postérieurs incurvés. Écusson oblong transversalement, déprimé,
lisse. Élytres subgraduellemcnt atténués, terminés par une épine,
rebordés en gouttière en dehors; bord latéral violet; surface
presque lisse, imperceptiblement chagrinée, couverte d’un réseau
ténu de lignes fines dessinant une mosaïque agrémentée d’une
ponctuation fine très espacée. Dessous violet, prosternum à ponc-
tuation fine et écartée, grossière et inégale sur le bord antérieur.
Propleures et reste du dessous presque lisses; pourtour de l’ab-
domen distinctement ponctué. Pattes violet métallique; tarses
noirâtres.
Ile Formose (J. Harmaud, 1906). Un exemplaire. Rappelle
C. Templeloni Westwood, de Gcylan ; forme plus étroite, côte
médiane du pronotum plus large.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. II, n° 4, 1930.
Description d’ün Melasidae nouveau de la collection
du Muséum National D’Histoire Naturelle de PARisy
PAR M. E. Fleutiaux,
Correspondant du Muséum.
Xylophilus guyanensis nov. sp.
Long. 4 millim. Oblong, convexe; noir brillant; pubescence
obscure, peu apparente, plus longue sur les élytres. Tête convexe,
ponctuée, faiblement carénée au milieu; bord antérieur interrompu
sur la base de l’épistome; épistome rétréci en arrière, à peu près
aussi large à la base que l’espace surantennaire ; bord antérieur
sinué. Antennes moniliformes (4 derniers articles manquent),
noires; 2e et 3e articles ferrugineux, courts, subégaux, plus étroits
que les autres, pronotum aussi long que large, arrondi sur les côtés,
rétréci en avant, convexe; ponctuation moins serrée sur le dos;
angles postérieurs faiblement carénés. Écusson enfoncé. Élytres
subparallèles, arrondis au sommet, cylindriques; ponctuation
espacée; stries légères. Dessous noir; ponctuation grosse sur le
propectus. Propleures en trapèze allongé, limités latéralement par
une fine carène. Reste du dessous brillant; ponctuation moins
grosse et peu serrée. Épisternes métathoraciques faiblement élargis
en arrière. Hanches postérieures rétrécies en dedans, plus larges
en dehors que les épisternes; bord postérieur à peine sinué. Der-
nier arceau ventral en pointe obtuse. Pattes ferrugineuses; 4e ar-
ticle des tarses petit, obliquement tronqué; onychium aussi long
que les deux précédents articles; griffes relativement fortes.
Guyane française : Saint-Jean-du-Maroni, mai (R. Benoist).
Forme plus courte et moins parallèle que X. corticalis Paykull.
Entièrement noir, à peine ferrugineux à l’extrême base des élytres.
Front légèrement caréné, non impressionné entre les antennes.
Pronotum rétréci en avant. Écusson logé dans une fossette.
Élytres un peu atténués en arrière. Dernier arceau ventral en
pointe obtuse.
Nota. — Dans mon tableau de Melasinæ [Ann. Soc. Eut. Belg.,
1921, p. 222), le genre Xylobius est placé par erreur dans la division :
4e article des tarses évidé en dessus pour recevoir le suivant et plus
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 4, 1930.
ou moins dilaté ou bilobé en dessous. C’est dans celle : 4e article
des tarses normal ou obliquement tronqué, mais non évidé en
dessus, qu’il doit aller. Méquignon {Ann. Soc. Ent. France, 1922,
pp. 369 et 372) a fort justement rétabli le nom de Xylophilus Man-
nerheim, 1823, qui prime celui de Xylobius, Latreille, 1834.
412 —
Note sur un Coralliaire nouveau, Hoplangia Pallaryi,
de la Méditerranée,
PAR M. L. JOUBIN.
Dôderlein a décrit en 1913 dans sa faune des Coraux de Naples (3)
un petit Coralliaire à calice oblique auquel il a donné le nom
de Microcyalhus neapolitanus, le genre et l’espèce étant nou-
veaux.
L’animal est très petit, car les plus grands individus atteignent
au maximum 3mm,5 de diamètre; il est caractérisé par l’absence
de columelle et de palis; l’axe du calice est courbe; les individus
sont isolés ou bourgeonnent de très petites colonies linéaires; il
vit à faible profondeur.
Ayant eu l’occasion d’étudier les coraux rapportés de ses voyages
en Algérie et Tunisie par H. de Lacaze-Duthiers en 1857, j’y ai
retrouvé des échantillons qui se rattachent sans aucun doute au
Microcyalhus neapolitanus de Dôderlein.
Mais Lacaze-Duthiers n’avait pas vu ces échantillons ou avait
négligé de les décrire. Ils m’ont fourni le matériel nécessaire à la
rédaction d’une fiche de la Faune de la Méditerranée dans laquelle
des photographies des échantillons de Lacaze-Duthiers ont été
reproduits; j’y ai ajouté des dessins de l’arrangement des septes
et je leur ai conservé le nom proposé par Dôderlein (2).
J’ai eu, depuis, l’occasion de reprendre l’étude de ce Coralliaire
et j’ai constaté que le genre Microcyaihus créé pour lui par Dôder-
lein doit tomber en synonymie avec le genre Hoplangia créé par
Gosse en 1860, pour un petit Coralliaire des côtes de Grande-Bre-
tagne, qu’il nomme Hoplangia Durotrix (1), ou the Weymouth
carpetcoral. Sous le titre de l’espèce figure la mention suivante :
Spécifie character : plates in four imperfect cycles. Phyllangia
americana. L’auteur renvoie à sa planche coloriée X. Une note
au bas de la page porte : Marked Phyllangia americana in some
copies. Dans la suite de sa description Gosse explique que cette
assimilation avec Phyllangia americana est une erreur, et qu’il
est nécessaire de créer un genre et une espèce nouveaux auxquels
il donne le nom de Hoplangia Durolrix.
L’examen des échantillons de Lacaze-Duthiers et des descrip-
Bulletin du Muséum, 2e s., t. IJ, n° 4, 1930.
— 413
lions et photographies de Dôderlein me font penser que le Microcya-
ihus de Dôderlein n’est autre que le Hoplangia de Gosse. Celui-ci
étant, de 1860 a la priorité. Reste à savoir si les échantillons de Wey-
mouthetceuxde Naples constituent deux espèces distinctes. Je n’ai
malheureusement pas pu avoir l’échantillon type de Gosse. Il n’e-
xiste pas au British Muséum, où l’on n’a pas pu me dire ce que sont
devenues les collections de Gosse. Mais en comparant les descrip-
Fig. 1. — Hoplangia Pallaryi, grossi 2 fois.
lions et figures des deux auteurs, je conclus à l’identité des deux
espèces. Tout ce que l’on peut admettre c’est l’existence d’une
variété Méditerranéenne et d’une variété Britannique.
En ce qui concerne la fiche que j’ai publiée dans le cahier 2 de
la Faune de la Méditerranée (4), il faudrait remplacer son titre de
Microcyathus neapolitanus Dôderlein par Hoplangia durolrix Gosse
Var. Medilerranea Dôderlein.
Dans le traité de Zoologie concrète de Y. Delage et Hérouard,
p. 622(2), ces auteurs estiment que le genre Hoplangia de Gosse
est synonyme de Aslrangia Edwards-Haime. Le seul fait que
Aslrangia a une columelle et que Hoplangia n’en a pas suffit à
écarter cette assimilation.
:414 ~
Les choses en étaient là quand M. Pallary, correspondant du
Muséum, a rapporté. d’une' mission en Asie-Mineure un. échantillon
d’un Goralliaire qulil avait trouvé dans le port de- Beyrouth, fixé
sur une pierre, à 3 mètres de profondeur.
L’examen de cet unique échantillon (flg. 1) m’a montré que les
caractères des calices correspondent à ceux que Gosse et Doder-
Fig. 2. — Calices grossis 4 fois.
lein ont décrits; seules des différences se remarquent dans les carac-
tères spécifiques, notamment dans le port général de la colonie,
la taille des individus, leur nombre, des détails des septes et des
côtes, la forme rectiligne et non courbe des calices, etc... Je suis
donc amené à en faire» une espèce nouvelle, non encore signalée
dans la Méditerranée.
La description de cette espèce a fait l’objet d’une1 fiche de! la
Faune et Flore de la ‘Méditerranée (5), parue dans le ; cahier1 11,
en juin 1929. Voici la reproduction de la diagnose :
Golonie !(’fig. l)>'en forme de bouquet bas, un peu saillante au
centre, dont les calices sont plantés sur un cœnenchyme »encroû-
tant, fixée sur une pierre. L’unique colonie observée a 56 milli-
mètres ide long, -35 de large, 25 d’épaisseur.
Calices (flg. 2), les uns-adhérents aux voisins,* les- aütres'- isolés,
• saillant d’environ 11 'millimètres au-dessus du cœnenchyme,- à
axe droit, non courbé en bas. Diamètre maximum des calices,
— 415 —
'7 millimètres. Les marginaux jeunes sont beaucoup plus petits,
très bas, et bourgeonnent sur le cœnenchyme. L’ouverture des
calices est’ ronde, les plus grands ; sont I légèrement ovales.
Au fond de la cavité du calice-' on voit un plan étendu formé d’un
semis de papilles isolées, "entre lesquelles, plus profondément; on
aperçoit des lamelles chicoracées. Le tout ressemble à une colu-
melle composée. Mais l’examen des septes montre qu’il s’agit des
pointes des dents très développées qui découpait b' bord libre de.
. la: partiel ^horizontale des 12 grands septes (fig. 3.).
’ Les J lamelles chicoracées sont soit des parties contournées .du
septe lui-même devenu irrégulier et fusionné à ses voisins, soit des
excroissances poussées- sur la partie centrale ides septes.
Il n’existe pas de palis.
.-Les seples '■ forment 4 cycles complets (4ig.s4) pçà et là oncvroit des
septes très petits d’un cinquième cycle gdans les. grands) individus.
Les septes débordent par dessus le bord de la muraille et se con-
tinuent tous par des côtes bien développées, sensiblement de même
taille, quel que soit le cycle des septes auxquelles elles appar-
tiennent. Elles sont très granuleuses, surtout en haut, moins en
bas, et se continuent sur le cœnenchyme.
Le bord des septe*s est dentelé entièrement; en haut les dents,
sont fines et irrégulières;, plus 'bas elles grandissent; vers le milieu
du septe elles se transforment en petits paquets id’aspérités ;ddans
Aae partie centrale horizontale . du septe etles sont, grandes,' râpeuses
et simulent la columelle.
— 416 —
Les septes de 1er et 2e cycle se rencontrent au centre, où, en
compagnie des excroissances chicoracées, ils forment un amas
spongieux, descendant profondément au-dessous du fond du
calice. Le^bord des septes descend d’abord verticalement dans le
Fig. 4. — Schéma des septes.
calice, puis s’incurve légèrement vers l’extérieur, et enfin devient
horizontal au fond du calice où leurs dents constituent la pseudo-
columelle. Les septes du 3e cycle n’atteignent pas le centre, ceux
du 4e arrivent à la moitié de ceux du 3e.
La face externe des septes est couverte de fortes papilles qui,
çà et là, se fusionnent avec les correspondantes des septes voi-
sins.
La surface externe du calice est couverte d’une même épithèque
brune.
L’échantillon unique qui a servi à cette description est déposé
dans les collections du Muséum.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE.
1. 1860. Gosse. — A history of the British Sea anémones and corais. Actinologia
britannica. London, p. 337.
2. 1901. Y. Delage et E. Hérouard. — Traité de Zoologie concrète, Cœlentérés,
p. 622.
— 417 —
3. 1913. Dôderlein. — Die Steinkorallen aus dem Golf von Neapel. Mitth. des Zoolog.
Station zu Neapel, Bd 21, Nr 5, p. 129.
4. 1927. Joubin. — Faune et Flore de la Méditerranée. Cahier 2. Microcyathus neapoli-
tanus.
5. 1930. Joübtn. — Faune et Flore de la Méditerranée. Cahier 11 . HoplangiaPallary '»
— ,418
Les Hémogrégarines du Bufo agua Latr.
( Syn. Bufo marinus Lin.),
par Mme M. Phisalïx.
Les Batraciens et les Reptiles des régions chaudes se montrent
souvent infestés de parasites multiples, d’autant plus nombreux
qu’ils sont longtemps tolérés, même quand il s’agit d’invasions
massives.
Depuis 1910, nous avons eu fréquemment l’occasion de remar-
quer ce fait sur les animaux vivant à la ménagerie des Reptiles
du Muséum, ainsi que sur les spécimens reçus directement de leur
pays d’origine.
En particulier, nous avons trouvé chez un lot venant du Brésil
et comprenant 20 sujets du gros Crapaud, appelé communément
« Épaule armée », une riche infestation hémogrégarinienne, des
embryons de filaire, et, dans l’épithélium intestinal, des plages
entières envahies par de jeunes formes de macrogamétocytes d’une
Coccidie encore indéterminée.
Nous ne considérerons que les Hémogrégarines, dont trois es-
pèces ont été décrites déjà, plus ou moins complètement : la pre-
mière, en 1912, par Darling (1), et les autres par M. Marcel Léger
en 1918, sur des sujets de la Guyane (2, 3).
Nous avons pu fixer quelques détails nouveaux sur l’hémogré-
garine signalée par Darling, retrouvée et plus complètement dé-
crite par M. Léger, et qu’il nomme Hæmogregarina Darlingi, ainsi
que sur celle qu’il a le premier décrite sous le nom A' Hæmogre-
garina Cayennensis. Enfin nous avons rencontré une espèce dif-
férente de celle qu’il signale sans la nommer, non décrite à notre
connaissance, et montrant, ses formes de multiplication endogènes;
nous lui donnons le nom d 'Hæmogregarina aguai. Cela porte ainsi
à quatre le nombre des espèces d’ Hémogrégarines reconnues jus-
qu’à présent comme susceptibles de parasiter le Bufo agua.
(9 S. T. Darling. — Some blood parasites [Hæmoproieus and Hæmogregarina)
Bull. Soc. de Path. nol., 1912, t. IV, p. 71.
(2) M. Léger. — Hémogrégarine du Bufo marinus L. Bull. Soc. Path. not., 1918,
1. XI, p. 687.
(3) M. Leger. — Hémogrégarines de Crapauds à la Guyane française, ibid., p. 788.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 4, 1 930.
— 419 —
Hæmogregarina Darlingi M. Léger.
Chez deux sujets, cette hémogrégarine est particulièrement
abondante, et se rencontre dans le sang du cœur, aussi bien que
dans celui des capillaires des organes; elle prédomine dans les
frottis du foie et du rein.
Formes endo globulaires. — L’Hémogrégarine affecte dans les
hématies deux aspects très différents l’un de l’autre. Dans le pre-
mier cas, c’est une forme courte et large, cylindrique dans sa région
moyenne, arrondie à un bout, légèrement amincie à l’autre, mesu-
rant 10 fx 5 de long sur 4 g. 2 de large; elle est très légèrement
concave sur un bord, convexe sur le bord opposé, et entourée d’une
très fine membrane, intimement appliquée sur elle. Le noyau rond,
de 4 millimètres de diamètre, n’est pas tout à fait central; il est
plus rapproché de l’extrémité arrondié que de l’autre, et situé
près du bord convexe.
Par le colorant May-Grünwald-Giemsa, que nous avons employé
dans toutes nos préparations, il se colore en violet clair, tandis que
le protoplasme sc teinte en mauve. L’hématie n’est que très légè-
rement hypertrophiée; son noyau est constamment porté vers la
périphérie.
La seconde forme intra-globulaire se présente, soit comme un
croissant pâle, soit comme un losange très allongé; elle mesure
8,4 à de long sur 2 ou 4 [x de large, suivant la face sous laquelle
elle se présente. Cette forme est moins colorable encore que la pre-
mière; elle apparaît incolore dans le stroma de l’hématie, parsemée
seulement de granulations chromatiques, représentant un noyau
dispersé.
Le noyau de l’hématie n’est que peu déplacé.
M. M. Darling et M. Léger n’ont observé que des formes endo-
globulaires. Toutefois, nous avons vu la première forme libre dans-
le plasma, ainsi que des formes en croissant de 6 y 3 à 8 [i 4
de long sur 2 g. 1 de diamètre, qui pourraient bien représenter la
seconde forme. En outre, nous avons trouvé dans le foie d’un- sujet,
où Hæmogregarina Darlingi était dominante, un grand nombre
de petits kystes régulièrement ovales, mesurant 14 [x 7 de long
sur 8 p. 4 de large et contenant chacun deux mérozoïtes disposés
tête-bêche. Ces mérozoïtes mesurent 10 [x 5 de long sur 2 [x de
diamètre au milieu. Ils sont arrondis à un bout et amincis à l’autre.
Comme l’infection est mixte, il est difficile d’affirmer qu’ils appar-
tiennent à l’Hémogrégarine de Darling.
Hæmogregarina cayennensis, M. Léger 1918.
Cette forme d’ Hémogrégarine s’est rencontrée chez presque tous
nos sujets (18 sur 20), constituant chez 10 d’entre eux une invasion
massive, qui atteignait les trois quarts des hématies, soit sous
— 420 —
forme de kystes, soit en même temps sous forme de vermicule
dans le stroma globulaire. Chaque hématie peut contenir jusqu’à
4 parasites.
Formes endo globulaires. — Il en existe deux : des kystes et des
croissants. Les kystes apparaissent comme de courts cylindres
clairs de 10 à 11 g de long sur 6 g 3 de large, brusquement arrondis
aux deux bouts. Lorsqu’il n’en existe qu’un ou deux dans l’hé-
matie, celle-ci n’est pas déformée, et son noyau reste central;
mais au delà de ce nombre, l’hématie subit des déformations en
rapport avec les dispositions variées que les parasites peuvent
présenter; le noyau se trouve également rejeté vers la paroi. Sur
les préparations fraîches, chaque jeune kyste se montre déjà plus
clair que le stroma de l’hématie; sur les préparations colorées, il
tranche plus nettement encore sur le stroma environnant : son
contenu est nuageux et d’un rose très pâle; la membrane reste
incolore. A un développement plus avancé, et sous une coloration
plus intense, on distingue à l’un des sommets, ou latéralement,
le noyau violet d’un jeune parasite long au plus de 5 g et de 1 g
seulement de diamètre. Il est recourbé autour de ce noyau, et son
protoplasme est peu colorable. Ce parasite s’accroît aux dépens
des réserves du kyste, puis il s’évade de ce dernier, en restant
d’abord dans le stroma globulaire. Suivant que l’évasion est totale
ou seulement partielle, il affecte deux aspects : dans le premier cas,
c’est un mince croissant de 10 g5 de long sur 1 g de diamètre, à
extrémité antérieure arrondie, à extrémité postérieure effilée, à
noyau arrondi et peu colorable, comme son protoplasme; il a une
teinte mauve violacé, le protoplasme est bleu clair. Dans le second
cas, i) paraît ronflé en son milieu par la membrane qui l’enserre
comme d’une ceinture, mais en laissant un espace clair autour
du parasite.
Formes libres. — Les formes ondoglobulaires se retrouvent avec
tous leurs caractères dans le plasma du sang du cœur et du sang
périphérique. Les kystes sont mis en liberté par lyse des hématies,
et les formes en croissants, par cette lyse ou par leurs propres
moyens. La rate semble être le cimetière de cette hémogrégarine;
les frottis de cet organe, à part quelques globules, en sont exclu-
sivement formés; les kystes s’y montrent à tous les stades de leur
désintégration, depuis celui où l’hémogrégarine incluse a
atteint sa maturité, jusqu’à celui de vacuité absolue. Les minces
hémogrégarines qui ont été mises en liberté, soit dans le plasma
sanguin, soit dans la rate, s’allongent, et peuvent atteindre 12g, 6
de long, tout en conservant leur fin diamètre de 1 g. Elles se pré-
sentent cômme de très fins croissants, à noyau et à protoplasme
peu colorables.
Nous n’avons pas rencontré de formes de multiplication de cette
421 —
hémogrégarine, soit dans le sang du cœur, soit dans celui des capil-
laires des organes, même chez les sujets où l’infection était simple
ou dominante.
Haemogregarina aguai nov. sp.
Chez aucun de nos sujets, nous n’avons rencontré la troisième
forme d’ Hémogrégarine signalée par M. M. Léger comme se rap-
prochant de Hæmogregarina minima Chaussât; mais, par contre,
la moitié des sujets de notre lot, soit 10 d’entre eux, étaient por-
teurs d’une forme que nous croyons nouvelle, et qui était accom-
pagnée de ses kystes de multiplication. Pour rappeler l’un des
noms spécifiques les plus répandus du Crapaud qui l’héberge
( Bufo agua Latr.), nous donnons à cette espèce le nom d 'Hæmo-
gregarina aguai.
Le parasite présente, outre ses kystes de multiplication, une
forme endoglobulaire et une forme libre.
Forme endoglobulaire. — C’est un cylindre clair, légèrement
incurvé et un peu aminci à une de ses extrémités. L’ensemble est
plus long et plus mince que les kystes de l’ Hæmogregarina Cagen-
nensis , qu’on rencontre parfois à côté dans le même globule, ou
dans les globules voisins. Le parasite mesure 12p., 6 de long sur
4g, 2 suivant son plus grand diamètre. Il est inclus dans une mem-
brane qui s’applique intimement sur lui, sauf vers l’extrémité
inférieure reployée en crochet. Cette membrane est imperméable
aux colorants.
Quelques hématies contiennent deux hémogrégarines placées
côte à côte, sans préjudice des formes appartenant à d’autres es-
pèces, dans les cas fréquents d’infection mixte. L’hématie parasitée
seulement par cette hémogrégarine conserve ses dimensions nor-
males; mais son noyau est toujours déplacé.
Forme libre. — L’hémogrégarine incluse dans sa membrane, et
non mûre encore, peut être mise en liberté par rupture ou lyse
de l’hématie; mais le fait est rare. Plus souvent, l’hémogrégarine,
arrivée à maturation, se dégage de son enveloppe par ses propres
moyens. Nous avons pu assister à son évasion, que fixent encore
les frottis colorés. Dès que les mouvements actifs du parasite ont
fissuré sa membrane, il prend les colorants, comme s’il était déjà
libre. Il force la résistance de la membrane du globule par son
extrémité antérieure. Après sa sortie complète, l’hémogrégarine
reste quelquefois reployée en deux, exécutant des mouvements
successifs d’extension et de flexion, avant de se redresser et de
circuler en ondulant. A cet état, le vermicule, qui mesure 15 g de
long sur 2g, 4 de diamètre, peut s’allonger jusqu’à atteindre 18 et
— 422 —
même 19 p; son extrémité postérieure reste toujours un. peu re-
courbée. Après fixation et coloration, les dimensions sont.assezi
fixes : 15 p de long, sur un diamètre de 2p., 4. Le noyam.se colore
fortement en violet; à partir du milieu, il occupe dans la moitié
postérieure une longueur de 4p,2 sur toute la largeur 2p,4. Le
protoplasme se colore en Meu.
Kystes à micromérozoïtes. — Dans les hématies mêmes, on ren-
contre, au milieu du stroma, de petites inclusions globulaires se
colorant en bleu plus ou moins vif et pourvues d’un noyau un peu1
aplati et situé vers un pôle. Ces inclusions prennent précocement
une forme ovoïde : jusqu’à ce qu’elles aient atteint les dimensions
de 12p., 6 de long sur 9 de large, elles restent colorables ; mais ensuite
leur membrane devient imperméable aux colorants; leur contenu,
clair, granuleux et réfringent, n’en devient que plus apparent dans
le stroma coloré, qui l’entoure d’un liséré aminci. Les plus gros
de ces kystes endoglobulaires atteignent 15 p de long sur 10p,5
de large. L’acide picrique les colore totalement en jaune, sans faire
apparaître les détails de leur constitution. A ce stade, le noyau
de l’hématie est refoulé vers un pôle, et l’hématie déformée. Puis
ces kystes sont mis en liberté par éclatement ou lyse du globule
rouge. Ils continuent de s’accroître et peuvent atteindre 25 p dei
long sur 17 de large. Ces kystes libres se rencontrent dans le sang
du cœur et les frottis du foie et des reins; nous n’en avons pas vu
de forme plus avancée; toutefois, d’après ce que l’on sait de leur
développement chez les autres hémogrégarines, il est légitime de
les considérer comme des kystes à micromérozoïtes.
Kystes à macromcrozoïles . — Dans les frottis du foie des sujets
infestés par Hæmogregarina aguai, nous avons trouvé un grand
nombre de kystes sphériques mesurant de 21 à 25 p de diamètre.
Quelques-uns d’entre eux contiennent une hémogrégarine au début
de son enkystement, isolée dans un contenu hyalin et non colorable.
La plupart, mesurant de 21 à 23 u de diamètre, contiennent deux
hémogrégarines disposées, tête-bêche, à la périphérie, tout le reste
étant absolument limpide et incolore. Les kystes un peu plus gros,
de 23 à 25 p de diamètre, renferment 3 à 8 mérozoïtes disposés
sans ordre apparent. Chaque mérozoïte e«t un vermicule arrondi
à un bout, aminci à l’autre et un peu aplati; il mesure 17 p de long
sur 4 à 4p,2 de diamètre, suivant qu’il est vu de profil ou de
face Le noyau sphérique et central mesure 2p,4; il est fortement
coloré en violet. Le protoplasme se teinte légèrement en bleu.
Ces mérozoïtes se rencontrent aussi à l’état libre dans les frottis
du foie, .et plus rarement dans le sang du cœur.
Ces kystes des deux sortes se sont rencontrés chez des sujets
à infection simple; nous les considérons donc comme appartenant
à V Hæmogregarina aguai.
— 423 —
Nouveaux Cœlogyne d’Asie,
par M. F. Gagnepain.
Cœlogyne dalatensis Gagnep., n. sp.
Rhizoma 10-12 mm. diam., radicibus longissimis. Pseudobulbi
aggregati numerosi subfusiformes, ad medium laliori 15-20 mm.
diam., 6-7 cm. longi, diphglli. Folia lanceolala, subelliplica, apice
vix allenuala, acula, longe (3 cm.) abrupleque peliolata, 16-25 cm.
longa, 35-60 mm. lata, firma, nervis 3-5, conspicuis. Inflorescenlia
lateralis, ad basin secus 4 cm. squamis occulta, 10-12 cm. longa,
squamis imbricalis obtusissimis ; axi patente dein ascendente,
inlernodiis 2 cm. longis, vix geniculalis ; bracleis lanceolatis 25-
20 mm. longis, attenualo-obtusis, patenlibus tandem reflexis, pedi-
cellis cum ovario 23-20 mm. longis, floribus 2-3, roseis, brunneo
strialis. — Sepalum dorsale oblongum, acuminalum, aculiusculum,
32 mm. longum, 9 latum, 7-9 nervatum, nervis anastomosantibus ;
s. laleralia linearia, 28 mm. longa, 6 lata, paullulo acuta falcifor-
miaque, nervis anastomosantibus. Petala auguste linearia, 30 mm.
longa, 2,5 lata; trinervata, nervis anastomosantibus. Labellum pan-
duriforme, 26 mm. longum, 12 latum, 3-lobum, venosissimum ;
lobi latérales haud patentes, 4 mm. longi, trianguli ; lobus lerminalis
suborbicularis, breviier unguiculalus, 12 mm. longus, 13 laïus ;
discus laminam mediam subnullam efformans. Columna 20 mm.
longa, apice 6 lata subacuminalaque ; anthera prominenli ; stig-
mate lamina imperfecle occullo.
Annam : Dalat, arboretum, n° 1262 {Evrard).
Cette espèce se distingue du C. annamensis Rolfe : 1° par
l’inflorescence 2 fois plus courte; 2° le sépale dorsal large de
10 et non 14 mm., les latéraux larges de 7 et non 10 mm.; 3° le
Libelle long de 3 cm.; 4° les 3 carènes réduites à 1, la médiane,
et très peu proéminente.
G. Eberhardtii Gagnep., n. sp.
Pseudobulbi ad apicem cglindracei, diphylli. Folia oblongo-
lanceolala, apice allenuato-obtusa, ad basin longe in petiolum bre-
vem attenuala, 12-16 cm. longa, 25 mm. lata, h-nervata. Inflores-
Bulletin du Muséum , 2e s., t. II, 1930. 29
cenlia basi et medio esquamaia, uniflora , axi abortiuo, laleraliler
rejecto, 2-3 cm. longo, flore albido, brunneo slrialo, 45 et ultra mm.
longo ; pedicello cum ovario 25-30 mm. longo. — Sepalum dorsale
oblongo-acuminalum, acutum, 46 mm. longum, 13 mm. lalum, nervis 7
anastomosantibus ; sep. lateralia subsimilia, sed paullo falciformia,
48 mm. longa, 13 mm. lata, nervis 7 anastomosantibus. Petala
lineari-acuminala, 47 mm. longa, 5 lata, nervis 5, 3 magis cons-
picuis. Labellum ovato-oblongum, 40 mm. longum, ad lertiam par-
tem infimam 25 mm. lalum; lobi latérales haud patentes, rotundati,
8 mm. longi, 7 ad basin lati ; lobus lerminalis ovalo-obtusus breviter
unguiculatus supra unguem subcordatus, 34 mm. longus, 18 laïus;
discus laminis 3, prominenlibus, obtuse laceratis, a basi usque ad
medium lobi antici percursus. Columna 20 mm. longa, 8 ad apicem
oblusum lata ; anlhera ovoidea; stigmate lamina lata prominenti
occulto.
Annam : Lang-bian, n° 1887 ( Eberhardt ).
Les pseudobulbes de cette espèce ne- sont connus que par leur
sommet cylindrique; ils paraissent être ou cylindriques entière-
ment ou ampulliformes et à base renflée. Cette espèce ressemble
beaucoup parles caractères d’ensemble à C. Fleuryi Gaguep. Celle-
ci en diffère à -première vue* par le scape écailleux à. la base qui
la, place dans une autre section.
C. Fleuryi , Gagne p., n. sp.
Rhizoma 1 cm. diam., lortuosum, sq.uamis mox laceratis fibratis
primum veslitum. Pseudobulbi fusiformes, 8-1 1 cm. longi, in medio
15-20 mm. diam., in sicco A-goni, nitidi, diphylli. Folia oblanceo-
lata, breviter acuminata, acuta longe ad basin attenuata, coriacea,
25.-i35 cm. longa, 3-4,5 lata, peliolo 3-7 cm. circa longo, nervis 5 cons-
picuis. Inflorescentia lerminalis, 20-25 cm. longa, basi esquamosa,
secus 4-7 cm. infra florem squamala, flore solitario, albido, centro
luleo, 6 cm. longo ; axi aborlivo, 3 cm. longo, laleraliler rejecto, pedi-
cello cum ovario 3 cm. longo. — Sepalum dorsale oblongo-acumi-
nalum, acutum, 6 cm. longum, 15 mm. lalum, 9-11 -nervalum ; sep.
lateralia eo similia subæquantia sed paullo falciformia. Pelala
lineari-acuminala, 6 cm. longa, 4,5 mm. lata, b-nervata. Labellum
oblongum subrectangulare, 3-lobum, 55 mm. longum, 28 lalum;
lobi latérales haud discreli, ovato-rotundi, 7 mm. longi, 7 mm. lati;
lobus lerminalis subreclangulus, ad basin laie unguiculatus, apice
emarginatus, in sinu mucronalus, 33 mm. longus, 25 latus ; discus
laminis 3 prominenlibus æqualibus, basi lobi medii lerminalis
obtuse laceratis, lateralibus ad exlremilalem anticam duplicatis per-
cursus. Columna 35 mm., ad apicem 10 mm. lata; anthera et lamina
subjecla prominenlibus.
— 425 —
Annam : Ca-na,prov. Phanreang,'n°5975 ( Poilane ); Grand Piton
Lang-bian, près Benemym0 30900 ( A . Chevalier).
Gette espèce paraît se rapprocher du C. Cumingii Lindl. dont
elle diffère : 1° par les pseudobulbes fusiformes, 2 fois plus grands;
2° par les feuilles beaucoup plus allongées; 3° par la fleur uni-
que, l’axe de l’inflorescence étant atrophié au-dessus; 4° par
toutes les parties de la fleur près de 2 fois plus grandes; 5° par
le labelle émarginé au sommet. Je l’ai nommée à la mémoire de
François Fleury, le très actif- compagnon de M. A. Chevalier.
G. laotica Gagne p., n. sp.
Rhizoma paullo incrassatum, 3-5 mm. diam., squamis oblusis ,
mox evanidis obteclum. Pseudobulbi 3-5 cm. remoti, tereles, cylindra-
cei, in sicco sulcati, nilidique, nudi, 5-6 cm. longi, 10-15 mm. crassi,
diphylli. Folia lanceolata, utrinque breviler atlenuata, subobtusa,
subsessiliaque, 9-12 cm. longa, -22-30 mm. lata, haud charlacea,
nervis 7 haud prominentibus. In florescentia lerminalis, 8-10 cm.
longa, basi squamis distichis appressis obtusis secus 3 cm. oèlecla,
inlernodiis 2 cm. longis, modice geniculalis, floribus 20 mm. longis,
pedicellis cum ovario 3 cm. longis. — Sepala oblongo-acummata,
acutissima, 20 mm. longa, 1-lata, 7-nervala. Pelala angustissima,
20 mm. longa, 1 mm. lata, nervis 3 anaslomosantibus. Labellum
trilobum, ambitu ovatum, 20 mm. longum, 15 latum, conspicue
nervalum, margine .lenuiier denliculatum ; lobi latérales 5 mm.
longi, ovati ; lobus lerminalis lanceolato-obtusus, 10 mm. longus,
5 laïus, basi unguiculalus ; discus laminis 2, subintegris, ad medium
magis elevatis a basi usque ad apicem percursus. Columna 12 mm.
longa, ad apicem 4 mm. lata, marginibus poslice vergentibus, antice
valde convexa; stigmate lamina integra 3,5 mm. lata occultato.
Laos : de Bassac à Ubon, à Stung-treng ( Thorel ).
Les inflorescences de ce Cœlogyne paraissent naître avant les
feuilles qui terminent des pseudobulbes non adultes. Les affinités
de cette espèce semblent avec C. Parishii Hook. f. Bot. Mag. tab.
5323; mais elle en diffère : 1° parles dimensions réduites des feuil-
les, inflorescences et fleurs; 2° parle labelle 2 fois plus large à la
base qu’au sommet; 3° par l’absence de lames crêtées sur le labelle;
4° par la colonne moins large à bords retournés en arrière.
G. psectrantha (x) Gagne p., n. sp.
Rhizoma validum, 8-10 mm. diam., squamis mox laceratis flbratis
primum oblectum. Pseudobulbi ovoideo-cylindracei, modice incurvi,
in sicco sulcati, 2-6 cm. longi, ad basin 8-15 mm. crassi, diphylli.
f1) vprj'x.Tpa, brosse, à cause des longues papilles du labelle.
- 426 -
Folia oblongo-lanceolata, acuminato-acula sal abrupte in petiolum
2-6 cm. longum anguslata, 14-25 cm. longa, 2-3 lata, supra intense
viridia, coriacea, 5-7 nervata. Inflorescentia pseudobulbum imma-
turum squamis imbricalis vestitum, supremis subfoliaceis ( uel foliis
junioribus ) 4 cm. longis terminons, axi 5-8 cm. longo ( parle exserta)
inlernodiis 2 cm. longis, floribus^-b, candidis, 3,5 cm. longis ; pedi-
cello cum ovario 15-20 mm. longo. — Sepalum dorsale ovalo-oblon-
gum, suboblusum, 25-35 mm. longum, 8-14 latum, nervis 7 anas-
tomosanlibus ; s. laleralia similia, sed tenuiter acuminata, 25-35 mm.
longa, 9-14 lata. Petala sepalis subsimilia, lanceolalo-acula, 27-35 mm.
longa , 7-13 mm. lata, nervis 7 anaslomosanlibus. Labellum ambilu
ovatum, 3 lobum, 25-33 mm. longum, 21-25 ad basin latum, veno-
sum; lobi latérales delloidei, 5 mm. longi; l. médius ovato-acutus
9 mm. longus, 8 laïus; discus papillis filiformibus, numerosis,
5 -serialis, a basi usque ad lobum terminalem ornalus, unde nomen.
Columna 20-22 mm. longa, apice 5-7 lata ; anlhera ovala subsli-
pitala; stigmate hippocredipiforme, lamina imperfecte occulto.
Annam : Dalat, cultivé, n° 1032 ( Evrard ); cuit, provenant du
col de Réglé, n° 2531 (Evrard); massif du Hon-ba, prov. Nha-
trang, nos 38631, 38643 et 38845 (A. Chevalier ); massif de Dong-
co-pat, prov. Qaang-tri, n° 11222 ( Poilane ); Nhatrang, n° 4406
(. Poilane ); massif la Mère et l’Enfant, n° 5088 (Poilane).
Par les ornements du labelle, cette espèce doit être comparée à
C. crisiala Lindl. dont elle diffère : 1° par les inflorescences sur
pseudobulbes jeunes, couverts d’écailles; 2° par les pseudobulbes
adultes beaucoup plus petits et minces ; 3° par les feuilles nettement
pétiolées; 4° par les fleurs notablement plus petites; 5° par le
labelle avec des rudiments de lame à la base et pas un soupçon en
avant des papilles.
Elle diffère également de C. Mooreana Rolfe par des feuilles plus
courtes, une inflorescence 2 fois plus brève; des fleurs plus petites;
le labelle obtus à papilles non claviformes.
— 427 —
Contribution a u étude anatomique
DE LA FEUILLE DES RHODODENDRON DE L’INDO-CHINE,
par Mlle Yvonne Marques.
Dans la Flore Générale de l’Indo-Chine, de M. le professeur
H. Lecomte (f. 6, t. III), M. le Professeur P. Dop de Toulouse a
décrit 23 espèces de Rhododendron dont 18 nouvelles. Grâce à
l’amabilité de M. le Professeur H. Lecomte qui a bien voulu nous
autoriser à utiliser les matériaux renfermés dans l’Herbier du
Muséum, ce dont nous le remercions vivement, nous avons entre-
pris, sur le conseil de ce Maître et avec l’appui de M. P. Dop,
l’étude anatomique de ces Ericacées.
Ce premier travail a pour but de donner une idée générale de la
structure de la feuille des Rhododendron indo-chinois, limitée aux
espèces suivantes :
R. chapaense P. Dop. — R. laoticum P. Dop. — R. leptocladon P. Dop. — R. oxy-
phyllum Franehet. — R. Fleuryi P. Dop. — R. nhatrangense P. Dop. — R. sarava-
nense P. Dop. — R. FalconeriTLook. — ■ R. Petelotii P. Dop. — R. moulmainense Hook.
— R. Simsii Planchon.
Dans les travaux de Vesque (4), de Jesson (2), de Breitfeld (3)
sur les Rhododendron chinois, en particulier sur R. Falconeri et
R. moulmainense, dans l’ouvrage classique de Solereder (4), on
trouvera des renseignements nombreux sur la structure de ces
organes. Cependant comme notre étude porte sur plusieurs espèces
nouvelles et sur les relations entre la structure et le climat, elle
nous a paru présenter quelque intérêt.
Épiderme. - — • Dans ces 11 espèces, la cuticule de l’épiderme
supérieur est toujours épaisse, sa hauteur égalant souvent celle de
l’assise épidermique (R. Fleuryi, R. chapaense, R. leptocladon,
R. Pelelolii, R. nhatrangense ). Elle est lisse et ne présente ni les
petites saillies, ni les bourrelets que Breitfeld mentionne chez cer-
(*} Vesque, Ann. Sc. Nat., 7e série, t. I, p. 183.
(2) Jesson, Ann. Botany , vol. XXIX, n® CXVI. October 1915.
(8) Breitfeld, in Engler Botanische Jahrbücher, 9. 1888, p. 319.
(4) Solereder, Systematic anatomy of the dicotyledons. Vol. I et II.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 4, 1930.
428
tains Rhododendron asiatiques. Fréquemment elle est surmontée
d’un léger revêtement cireux.
La cuticule de l’épiderme inférieur est en général un peu moins
épaisse, lisse ou très légèrement striée. Dans les espèces possédant
un épiderme papilleux, la cuticule coiffant les papilles est toujours
très épaisse, avec dans certains cas les membranes radiales cuti-
nisées.
L’épiderme supérieur peut être plan s’incurvant uniquement
au-dessus de la nervure médiane, ou encore dessiner de larges con-
cavités au-dessus des faisceaux libéro-ligneux. Il n’y a jamais de
stomates sur cette face supérieure, qui le plus souvent est entiè-
rement glabre. Cependant il faut signaler quelques rares poils
unicellulaires au-dessus de la nervure médiane du R. Fleuryi ; de
très rares poils 2-3 cellulaires chez le R. Falconeri, et des poils
plurisériés dans R. Simsii. Les poils glanduleux se trouvent mais
rares chez le R. chapaense, et le R. Pelelotii à la face supérieure.
Les cellules épidermiques ont toujours des membranes radiales
droites et épaisses; leurs dimensions sont variables-: dans la plu-r
part des cas étudiés il existe un hypoderme très développé; les cel-
lules-en sont très grosses, cubiques ou plus hautes que larges, et
les- membranes toujours très- fortement gélifiées. Cette assise a
sans doute le rôle d’un tissu aquifère. Cet hypoderme est formé
de deux assises chez le R. Falconeri, chez d’autres il ne se dédouble
qu’au-dessus de la nervure médiane et des nervures secondaires,
ainsi qu’à la base de la feuille {R. Fleury i, R. chapaense, R. lepto -
cladon, R. saravanense ).
L’épiderme inférieur est très variable, il peut être plan, dessiner
de.s ondulations ou encore de nombreuses petites dépressions dans
lesquelles se logent les gros poils en bouclier. Les principaux types
de structure sont les suivants :
a) Épiderme entièrement glabre avec une cuticule épaisse; cel-
lules de petite taille avec des membranes radiales droites et
épaisses {R. moulmainense, R. oxyphyllum et R. laoticum ).
b) Épiderme inférieur pourvu d’un revêtement de poils laineux
{R. nhalrangense, R. Falconeri). Il présente un petit bombement
au-dessus, de chaque cellule, donnant en coupe une série de petits
festons, les cellules sont petites avec des membranes radiales
droites et épaisses.
c) Épiderme, papilleux; toutes les cellules forment une papille
plus ou moins longue, sauf les cellules qui entourent directement,-,
la base du poil en bouclier, dans les dépressions. Les membranes
radiales de ces cellules papilleuses sont toujours très épaisses -et
portent parfois des ponctuations -ca-naiiculaires- (R. chapaense):
Stomates. — Pour Solereder, , les stomates- seraient toujours
429 —
surmontés de plusieurs cellules épidermiques, caractère qui sépa-
rerait les Éricacées des Vacciniacées. Pour Breitfeld au contraire,
les cellules ne feraient qu’entourer le stomate contribuant à le
rendre saillant. Dans les Rhododendron étudiés, nous avons trouvé
les deux cas. On peut avoir des stomates enfoncés sous des cellules >
épidermiques saillantes [R. chapaense et R. leplocladon) ; mais on
trouve aussi des appareils stomatiques saillants dont les cellules ;
stomatiques sont plus allongées perpendiculairement à la surface
et ne sont point recouvertes de cellules épidermiques. Dans: les
feuilles à épiderme papilleux, ces stomates peuvent être unique-
ment localisés dans les dépressions sous les bords des poils en bou-t
clier ( R . chapaense et R. leplocladon)', mais ompeut aussi en trouver
d’autres formant saillie entre les papilles sur toute la face inférieure
du limbe [R. Fleuryi, R. saravanense ). Enfin des stomates tout à
fait superficiels, placés sur le même plan que les cellules et entourés ■
de 6 à 8 cellules épidermiques plus grosses, se rencontrent chez
les formes glabres, ils sont alors très nombreux et épars sur toute
la face inférieure (R. moulmainense, R. laoticum, R. oxyphyllum).
Dans les stomates saillants décrits plus haut, la cuticule dessine^
parfois une> chambre sus-stomatique, au-dessus de l’ostiole (R. Pe-
telotii):
Trichome. — Les poils étudiés sur ces Rhododendron sont très
divers; on peut les diviser en poils glanduleux et poils tecteurs.
Parmi les premiers, les poils en bouclier sont les plus nombreux,
ils se rencontrent exclusivement dans les espèces dont l’épiderme
inférieur est papilleux et sont logés dans de petites dépressions
cratériformes de l’épiderme. Le pied long ou très court a 2 assises
de cellules dont les parois externes sont cutinisées. La tête est
formée par un disque de cellules allongées, rayonnantes, soudées
les unes aux autres sur toute la longueur, l’ensemble formant une
petite coupe très évasée sur les bords. Selon les espèces, les bords
du poil sont hyalins ou bruns, la tête est plate discoïde {R. sarava-
nense) ou très creuse {R. chapaense). Le produit de sécrétion se
localise à la face supérieure du poil et selon son degré d’oxydation
varie du rouge au brun foncé.
Des poils sécréteurs différents se trouvent sur la face supérieure
du R. chapaense. Ils sont formés d’une petite rosette de 4 cellules
ovoïdes, groupées sur un pied- très réduit formé par une ou deux
cellules placées au même niveau que l’épiderme et semblables aux
autres cellules épidermiques.
Le R. Pelelotii possède, disséminés sur ses deux faGes, des petits •
massifs sécréteurs spéciaux.- Ce sont plutôt des glandes épider-
miques que des poils. On les reconnaît à leur coloration -brune sur
le sec. Leur processus de formation paraît être le suivant : quelques -
— 430 —
cellules épidermiques deviennent sécrétrices, grossissent et de ce-
fait s’invaginent légèrement. Les massifs glanduleux de la face-
supérieure sont plus petits et beaucoup plus clairsemés.
Parmi les poils non glanduleux, nous trouvons, en dehors des
papilles et des poils unicellulaires mentionnés chez le R. Fleurgi,
deux sortes de poils : les poils laineux du R. nhalrangense et du
R. Falconeri, et les poils de revêtement du R. Simsii que nous pou-
vons placer dans les poils tecteurs pluriseriés décrits par Vesque.
Ceux de cette dernière espèce sont répartis également sur les deux
faces et épars; ils sont très allongés, pointus et couchés horizon-
talement sur le limbe. Sur la feuille sèche et à l’œil nu, ils ont un
reflet doré très spécial. Leur pied est formé par un petit massif
arrondi et saillant de cellules très petites, tassées et à membranes
très épaisses. Au-dessus du pied les cellules sont très allongées,
pointues à leurs deux extrémités, transparentes et s’accolant à la
façon de fibres musculaires.
Les poils laineux du R. nhalrangense et du R. Falconeri forment
à la face inférieure de la feuille un épais feutrage. Lorsqu’on
étudie leur structure, on voit qu’elle est un peu différente, selon
l’espèce considérée. Chez le R. Falconeri, le poil a un pied assez
long, formé de 4 à 5 assises de cellules, de l’extrémité duquel
s’échappent des chapelets de 6 à 8 cellules ovoïdes, s’enche-
vêtrant les uns aux autres. Chez le R. nhalrangense, les poils sont
moins hauts et beaucoup plus serrés. Le pied est très court, formé-
de deux assises de cellules, portant au sommet un bouquet de 8 à
10 cellules allongées, non accolées, mais qui peuvent se feutrer
entre elles.
Mésophylt.e. — Le tissu palissadique, dans la majorité des cas,,
est formé de deux à trois assises de cellules très allongées, dont
l’ensemble occupe la moitié du mésophylle. La troisième assise est
souvent interrompue par de larges méats.
Le tissu lacuneux a des cellules très variables; ses membranes-
peuvent être sinueuses, ou arrondies, ou droites, donnant parfois
de grandes cellules rectangulaires (R. Pelelolii).
Nervure médiane. — La nervure médiane a une structure
Assez variable. Le faisceau libéro-ligneux varie de la forme semi-
circulaire à la forme ovalo-cordée vers le haut. Dans tous les cas
une gaine fibreuse plus ou moins épaisse entoure complètement
le faisceau. Le bois forme au centre une large plage, entourée par
un anneau continu de liber (R. leptocladon, R. chapaense, R. Pele-
lolii, R. Falconeri, R. nhalrangense). Mais cette structure peut être
modifiée par des reploiements de la gaine fibreuse qui fragmentent
le liber supérieur en une ou deux petites plages isolées. Le R. nha-
lrangense et le R. Falconeri apportent une variante à cette struc-
turc générale, car ils possèdent au centre du faisceau une petite
plage médullaire.
Il nous reste à mentionner autour du faisceau de cette nervure
médiane de nombreux îlots fibreux ou des sclérites isolés de
grande taille.
Les faisceaux des nervures secondaires peuvent s’étendre de
l’épiderme supérieur à l’épiderme inférieur formant des sortes de
travées toujours très fibreuses, ou bien sont noyés au centre du
mésophylle accompagnés de fibres épaisses.
Chez certains Rhododendron (R. laolicum ) où l’hypoderme fait
défaut, on trouve autour des nervures secondaires un endoderme
formé par une couronne de ce Iules assez grosses, ovales et trans-
parentes. Cet endoderme paraît jouer le même rôle que l’hypo-
derme, c’est-à-dire de réservoir d’eau.
Dans tous les tissus de la feuille, on peut trouver des cristaux
d’oxalate de chaux plus ou moins abondants selon les espèces.
Adaptations et répartition géographique. — Nous avons
vu qu’il existait dans certaines feuilles une structure très spéciale
permettant à ces plantes de résister à la sécheresse, ce qui s’ex-
plique, car vivant dans la zone des moussons elles passent alter-
nativement par des périodes de pluies abondantes suivies de pé-
riodes très sèches. Nous avons essayé de nous documenter sur la
pluviosité et le climat des divers habitats de ces plantes. Une note
de M. le professeur A. Chevalier, dans la Revue de Botanique
appliquée, sur le me de de vie des Rhododendron indo-chinois a été
pour nous d’un grand intérêt; nous avons pu ainsi établir le rap-
port entre ces adaptations et les conditions climatiques auxquelles
ces plantes sont soumises.
Plusieurs échantillons proviennent des environs de Chapa
(Haut-Tonkin) du Massif de Lo-sui-Tong, à une altitude de
2.200 mètres. La moyenne des pluies qui tombent dans cette région
est de lm,50, mais très inégalement répartie, la saison d’été
est très pluvieuse avec le maximum en août, l’hiver est beaucoup
plus sec, et il ne tombe que 30 millimètres d’eau en février. Tous
les Rhododendron de cette région ont un hypoderme très développé,
un revêtement papilleux ou laineux à la face inférieure, des sto-
mates saillants avec un dispositif ne permettant qu’une transpi-
ration réduite (R. chapaense, R. leplocladon) . Le R. Fleuryi qui
présente les mêmes caractères d’adaptation a été récolté par
M. Chevalier sur le Grand Piton du Lang-Bian (Annam), à
2.500 mètres d’altitude, région où la moyenne des pluies atteint
seulement lm,80. Dans ces espèces, c’est surtout la période sèche
qui imprime son action, d’où une adaptation xérophile nette.
Le R. laolicum (Laos, environs de Na-pé) semble faire passage
432 —
aux Rhododendron qui ne présentent plus une adaptation xéro-
phile aussi nette. Il n’y a plus d’hypodcrme continu, mais seule-
ment de place en place une ébauche d’assise hypodermique, de
plus un endoderme aquifère bien développé entoure les nervures.
Les stomates sont nombreux, très superficiels; cependant la cuti-
cule dessine encore au-dessus des cellules stomatiques une très
faible saillie.
Le R. moulmainense, qui provient de la Montagne de l’Éléphant
(Cambodge), a une structure nettement hygrophile : épiderme
entièrement glabre, pas d’hypoderme, stomates très nombreux
et tout à fait superficiels. Cet échantillon provient d’une région
pluvieuse et de faible altitude : 900 mètres.
Toutes ces données nous ont permis d’établir le tableau suivant
groupant les espèces étudiées d’après leur adaptation au climat
des moussons, avec période de sécheresse plus ou moins intense.
Adaptation xé-
rophile domi-
nante : hypoderme
bien développé ;
pluie : lm,50 en-
viron.
Adaptation xé-
rophile moins
nette : hypoderme
discontinu, mais
endoderme aqui-
fère; pluie : 2 m.
à 2m,50.
Adaptation sur-
tout hygrophile;
Pluie : 2m,50 à
3 m.
R. chapaense.
R. leptocladon.
R. Petelotii.
R. Falconeri.
R. nhatrangense.
R. Fleuryi.
R. saravanense.
R. laotiewm.
R. moulmainense.
R. oxyphyllum.
R. Simsii.
Massif de Lo-sui-Tong près Chapa (2.200 m.).
Nha-trang.
Grand Piton du Lang Bian (2.500 m.).
Sommet du Pou-Set, Laos (1.400 m.).
Na-pé, Laos.
Cambodge (Me de l’Éléphant).
Siam, Doi-Sootep.
Quang-tri, rivière de Cubi.
Liste complémentaire
DES SONDAGES PROFONDS DU BàSSIN DE PARIS,
par M. Paul Lemoine.
J’ai déjà donné, antérieurement (Paul Lemoine, 1910 a) là liste,
et la coupe résumée des sondages (94), ayant, dans le Bassin de
Paris, dépassé la craie.
Depuis cette époque, un certain nombre de sondages ont été ef-
fectués ou sont parvenus à ma connaissance (environ 70).
Bien que cette liste soit certainement encore incomplète, il
m’a paru intéressant de les grouper à nouveau, car il est extrême-
ment difficile de retrouver ces documents épars; dans des- pério-
diques divers.
Pour rendre comparables les résultats de ces sondages, je les ai
exprimés en altitudes; malheureusement, l’altitude du sol au dé-
part, est souvent mal connue; cette incertitude explique les diffé-
rences de quelques mètres qui peuvent se présenter dans des pu-
blications successives.
J’ai intercalé, dans cette liste, les sondages de Lorraine, pour .les-
quels les documents sont très incomplets (en particulier on n’a
presque jamais la cote exacte du sol, au départ). Il serait très dési-
rable que l’un des géologues de l’Est nous donne un jour une docu-
mentation complète sur ces puits. Il est probable, qu’à 30 ans de
distance, leur coupe ne présente plus le même caractère secret
qu’au moment où ils ont été effectués.
Je n’y ai pas compris les 414 forages faits par les Armées britan-<
niques (x) dans le Nord de la France et ayant abouti à une excel-
lente carte en courbes de niveau de la surface des marnes crayeuses
ou Dièves.
D’autre part, je sais que M. Lecointre, ancien sous-directeur du
Laboratoire de Géologie du Muséum, prépare un travail d’ensemble
sur les sondages en Indre-et-Loire. On ne les trouvera donc -pas ici.1
Enfin j’ai donné antérieurement (Lemoine et Nassans, 1929)
tous les renseignements connus sur la température et la géothermie.
Je ne donnerai, ici, que la coupe résumée des forages; pour en
P) W.-B.-R. King, 1920. — Résultats des sondages exécutés par les armées
britanniques dans le Nord de la France, Ann ■ Soc. Géoh Nord, XLV< p. 9-34, pl.2.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. TT, n° 4, 1930.
— 434 —
trouver les détails, il conviendra naturellement de se rapporter aui
travail original.
ABRÉVATION S,
N. H. : Niveau hydrostatique,
m. c. h. : Mètres cubes à l’heure.
* : Sondages dont la coupe résumée a déjà été donnée
par Paul Lemoine, 1910 a.
Abaucourt (Meurthe-et-Moselle).
Bergeron, 1896.
Francis Laur, 1906, p. 269.
Nickles et Joly, 1907, p. 298.
Nickles, 1909.
Paul Lemoine, 1910 a, p. 391.
Altitude du sol + 189 mètres.
Rhétien. Marnes de Levallois 4 mètres à l’altitude + 196 1
(donc en surface).
Rhétien inférieur : 24 mètres de + 189 m. à + 164 m.
Trias
(805 m.)
Kenper 285 m.
Muschclkalk . . 182 m.
Grès 338 m.
de + 164 m. à — 641 m.
Primaire (?) à profondeur : 830 donc à — 641 m.
Ià profondeur : 846 m. I
houille 2m,55 /
à prof 896 m. - de — 656 m. à — 957 m.
houille 1 m,20 l
à prof 1146 m. 1
* Abbeville, à Saigneville (Somme).
* Alençon (Orne).
* Amfreville la Mi-Voie, près Rouen (Seine-Inférieure).
* Amiens (Somme); voir Camon.
* Ancennes (Somme).
Atton (Meurthe-et-Moselle).
Bergeron, 1896.
Francis Laur, 1906, p. 273.
Paul Lemoine, 1910 a, p. 391.
De Launay, 1919, p. 99.
— 435
Altitude du sol + 200 mètres.
Rhétien (Argiles de Levallois)
à prof. 80 mètres ait. + 120 m.
1 à prof. : 766 m. (Fr. Laur) ait. — 566 m.
Houiller . ' Couches de houille : 3 m, 75 en 9 veines (Fr. Laur).
{sur 560 m.) ' 3m,50 en 5 veines (de L.).
(de L.) J jusqu’à prof. 1502 (Fr. L.).: ait. — 1302 m.
! 1353 (de L.). : ait. — 1153 m.
Aulnois près Neufchâteau (Vosges).
De Launay, 1919, p. 102.
Altitude du sol + 345 mètres.
Pas de Houiller.
Gneiss vers prof. : 414 m ait. — 69 m.
Avesnes en Bray (Seine-Inférieure).
Dollfus, 1914, p. 25.
Altitude du sol + 157 m.
Cénomanien sur 21m,35 de + 157 m. à + 135m,65
Vraconien 2m,40 de + 135m,65 à + 133 m, 25
Albien 67 m. de + 133“, 25 à + 66m,25
Aptien 15 m. de + 66m,25 à + 51m,25
Néocomien sur 59 m. j à — 7m,75
Avril, près Briey (Meurthe-et-Moselle).
Sondage de Bois Chaté.
Nicklès, 1914.
Altitude du sol + 210 (Probable).
Toarcicn 258 m.
Charmouthien . 188 m.
Sinémurien et
Hettangien . . 122 m. j de + 210 m. à — 391 m.
Rhétien 33 m.
(d jnt Marnes de
Levallois 14m.)
1 Marnes irisées.. 187 m.
Trias .... J Muschelkalk. . . 144 m.
(485 m.) j Grès bigarré. . . 62 m.
f Grès Vosgien .. 92 m.
sur 11“ 72- de —876 à — 887 m, 72
} de — 391 m. à — 876 m.
Lias ....
(601 m.)
Permien
— 436 —
Azy-le-Vif, Forêt de Chabet (Nièvre).
Dareste de la Chavanne, 1929, p. 25.
La coupe détaillée peut être résumée ainsi :
Altitude inconnue, probablement voisine de 230 m. d’après la
carte d’État-Major.
de + 230 m. à + 1 39 m, 1
de + 130m,10 à +'32 m.
de + 32 m. à — 139 m.
de
130 m. à — 514 m.
Nota. — Le confluent de la Loire et de l’Ailier se fait en amont
d’ Azy-le-Vif à la cote + 172 m.
* Bannegeon (Cher).
* Banteux (Nord).
Bar-le-Duc (Meuse).
Dollfus, 1916 (pas d’eau).
Altitude : + 180 mètres environ.
Kimeridgien sur 48m,06 de + 180m. à + 131 m, 94
Astartien .... 66m,04
Corallien 80m,06
Oxfordien et
Callovien . . . 136m,09
Bathonien. . sur 18m,55 de + 150+25 à( — 168,80
Bassu (Marne).
Laurent et Paul Lemoine, 1912, p. 639.
Altitude du sol + 180 mètres.
Turonien (Z. à Ter. Gracilis) à + 126 m.
Cénomanien, Marnes à Ostracées .... à + 105 m.
(282 m, 19)
de +131m,94à — 150+25
— 437 —
Bassuet (Marne).
Laurent et Paul'Lemoine, 1912, p. 639.
Altitude du sol : + 136 m.
Turonien à + 120 m.
Marnes à Ostracées à + 102 m.
Bazaumont (Meurthe-et-Moselle).
Bergeron, 1896.
Houiller à profondeur : 890 m.
★ Beaufort (Maine-et-Loire).
Belleau, près Nomény (Meurthe-et-Moselle).
Bergeron, 1896.
Altitude du sol + 220 m.
Houiller.. ) de profondeur . 900 m.
(sur 200m.) j à profondeur. . . 1100 m.
de — • 680 m. à — 880 m .
* Bihucourt, près Bapaume (Pas-de-Calais).
* Blaisy (Côte-d’Or).
* Blaingy (Somme).
Blenod-les-Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle).
Francis Laur, 1906, p. 273.
Rhétien (Argile de Levallois) à profondeur 95 mètres.
Bois Greney; voir Greney.
* Bonavy, près Cambrai (Pas-de-Calais).
★ Bouillancourt-en-Séry (Somme), voir Ancennes.
Boulzicourt (Ardennes).
I. — Bestel, 1905. Bull. Soc. Hisl. Naturelle. Ardennes.
Altitude du sol : + 160 mètres.
Alluvions et Toarcien. . . .
Calcaire ferru-
gineux
Marnes à ovoï-
des
Charmou-
THIEN . .
(192m,20)
SlNÉMURIEN.
Hettangien
Dévonien . .
438 —
IL — Dollfus, 1913, p. 60-62.
A 500 m. de profondeur, on a trouvé un schiste verdâtre attribué au
Cambrien. — Gosselet (1905) l’avait attribué au Dévonien.
* Bourges (Cher).
* Brannay (Yonne).
* Breteuil (Eure).
Brin-sur-Seille (Meurthe-et-Moselle).
Nicklès et Joly, 1907, p. 298.
Francis Laur, 1906, p. 275.
De Launay, 1919, p. 99.
Rhétien /
et | 895 m. (dont 60 m. de sel?)
Permien . f
On est resté dans le Permien jusqu’à profondeur : 1205 m.
De Launay, 1919, p. 103.
Brion-sur-Ource (Côte-d’Or).
De Launay, 1919, p. 185.
Altitude + 200 métrés
Bathonien
Bajocien
Toarcien
Charmouthien .
Sinémurien et
Hettangien . .
Rhétien
Keuper
Muschelkalk
173 m.
27 m.
de + 200 m. à 0 m.
32 m. /
94 m.
> de 0 m. — à 200 m.
64 m. 1
10 m. ]
29 m. j
13 m. de — 200 m. à — 286 m.
44 m. J
Gneiss : de L. dit vers la côte.
Brou (Eure-et-Loir).
I. — Forage de l’Hôtel de Ville.
Dollfus, 1914, p. 5.
Altitude du sol + 167 mètres.
Terre végétale et Argile à silex 17m. de + 167 m. à -f 150 m.
Cénomanien 99 m. de + 150 m. à + 51 m.
Vraconien (Argile) 6m,80 de + 51 m. à + 44m,20
Albien (Sables verts) sur .... 41 m. de + 44m,20à -f- 3m,20
— 439 —
II. — Forage de la Cochardière.
Dollfus, 1914, p. 6.
Altitude du sol + 172 mètres.
Terre végétale et argile à silex ... 20 m. de + 172 m. à + 152 m.
Sables du Perche 12 m. de + 152 à -j- 140 m.
Cénomanien 116 m. de + 140 m.à + 24
Vraconien (Argile) 3 m. de + 24 m. à +21
Albien (Sables verts) sur 42 m. de + 21 m. à — 21
* Brouay (Calvados).
Légende Feuille de Caen (2e éd.).
Charmouthien (17m,60).
* Caen (Calvados).
* Gamon, près Amiens (Somme).
* Carrières-sous-Poissy (Seine-et-Oise).
* Gange, près Tours (Indre-et-Loire).
* Caudebec-les-Elbeuf (Seine-Inférieure).
Châlons-sur-Marne (Marne).
Laurent et Paul Lemoine, 1912, p. 639.
Imbeaux, 2e éd., p. 416.
Monet, 1900.
Altitude du sol : + 90 mètres environ. — • N. -H. : + 83 mètres.
Turonien (?) à — 137 mètres.
* Chartres (Eure-et-Loir).
* Châtellerault (Vienne).
* Courcelles-sous-Moyencourt (Somme).
* Courdemange, près Vitry-le-François (Marne).
Chezal-Benoist (Cher).
Asile du Département de la Seine.
Dollfus, 1910, p. 58.
Alt. du sol + 178m. — N.-H.+ 1 62 m,40 puis + 152m. — Débit 15 m.c.h.
Diluvium et sidérolithique . . 19m,65 de + 178m. à + 158m,35
Corallien 37m,15 de + 158m,35à + 121 m,10
Oxfordien 55m,73 de + 121 m,10à + 65m,47
Callovien 60m,97 de + 65m,47 à + 4m,50
Bathonien sur 62m,35 de + 4m,50à — 57m,85
235 m, 85
Bulletin du Muséum, 2° s., t. 11, 1930.
30
440 —
Couvrot, près Vitry-le-François (Marne).
Paul Lemoine et Laurent, 1912, p. 636.
Altitude du sol : + 97m,50. — N. -H. : + 99m,50.
Cénomanien (marneux) .......
Albien ... I Gault
Albien ... J Sables verts ...
200 m. de + 97m,50à — 102m,50
5 m 50 )
v de — 102“ 50 à— 112 m.
5 m.) ’
* Commes (Calvados).
Légende Feuille de Caen (2e éd.).
Vésulien, 50m,00.
Bajocien, ?.
Charmouthien, 35m,70.
Trias sur 17m,00.
* Decize (Nièvre).
* Dieppe (Seine- Inférieure).
Dieulouard, Moulin-de-Monze (Meurthe-et-Moselle).
Francis Laur, 1907, pp. 29, 38, 55, 66.
Altitude du sol + 189m,80.
Terre végétale, marnes et graviers 8m80
de + 189m,80 à + 181 m.
de + 181 m. à + 132m,70
de + 132m,70à + 92m,55
de + 92m,55à + 46m,50
de + 46m,50à — 2m,70
Saliférien (203m,10) de — 2m,90 à — 206 m.
Keuper sur 20m,70de — 206m. à — 226m,70
— 441 —
II. — Francis Laur, 1906, p. 271.
Salifère sur 100 mètres.
* Dives (Calvados).
Dombasle (Meurthe-et-Moselle).
Bergeron, 1896.
Francis Laur, 1906, p. 269 et p. 391.
Paul Lemoine, 1910 a, p. 391.
De Launay, 1919.
Altitude du sol : + 220 mètres.
Rhétien. Argiles de Levallois à prof. : 99 ; donc altitude + 21 mètres,
à profondeur . . 893 m.
Houiller. 1 2m,50enune veine
(sur 247 m.) j 0m,75 (Fr. L.)
( j . à prof. 1.140 m. (deL.).
★ Donchery, près Sedan (Ardennes); voir Sedan.
Doudeville (Seine-Inférieure).
Paul Lemoine, 1910 b, p. 230; 1914, p. 392.
Altitude du sol + 138 m. — N.-H. -f- 99m,50.
Sénonien sur 80m.de + 138m. à+58m.
Turonien 41 m. de + 58 m. à + 17m.
Cénomanien 25m. de -f 17 m. à — 11m.
Albien (Gault) 30 m. de— 11 m. à — 41 m.
Aptien sur 30m.de — 41 m. à — 71m.
* Eaucourt, au sud d’Abbeville (Somme).
* Elbeuf (Seine-Inférieure).
Eply (Meurthe-et-Moselle).
Bergeron, 1906.
Nicklès et Joly, 1907, p. 24.
Francis Laur, 1907, p. 24 et 1906, p. 275.
Paul Lemoine, 1910 a, p. 391.
De Launay, 1919, p. 29.
Altitude du sol : + 179 mètres (de L.).
Rhétien 28 m. (N. et J.); 43“ 30 (Fr. L.).
Keuper .. / Argiles '.. 29m,25
(195 m.) | Argiles de Chanville .... 10m,55
dont l Calcaire dolomitique ... . 8m,70
Muschelkalk, 146 mètres.
Grès (305 m.).
> de — 673 m. à — 920 m.
ait. — 480 m.
(ait.— 1.094et— 1.308m.)
Dollfus, 1913, pp. 60-62.
Aucun renseignement.
* Etreux (Aisne).
* Esvres, près Montbazon (Indre-et-Loire).
* Eu (Seine-Inférieure).
Fauquemont (Meurthe-et-Moselle).
Francis Laur, 1905, p. 35.
Houiller à profondeur : 720 m.
Ferrières-Larçon ( Indre-et-Loire ) .
Ferrières-en-Bray, près Gournay (Seine-Inférieure).
Pierre Pruvost, 1928, a, b, c.
Altitude du sol + 140 mètres.
Portlandien sur .... 54m,60 de + 140 m. à + 85m,40
Kimeridgien 170m,40 de + 85m,40 à — 85 m.
Séquanien 55 m. de — 85 m. à — 140 m.
Rauracien 153m,60 de — 140 m. à — 293m,60
Oxfordien 128m,40 de — 293m,60 à — 422 m.
Callovien 38 m. de — 422 m. à — 460 m.
Bathonien 146m,50 de — 460 m. à — 606m,50
Bajocien 78m,50 de — 606m,50 à — 685 m.
Aalénien 2m,70 de — 685 m. à — 687m,70
Toarcien 50m,30 de — 687m,70 à — 738 m.
Domerien 46m,00 de — 738 m. à — 784 m.
Pliensbachien 38 m. de — 784 m. à — 822 m.
Lotharingien 45 m. de — 822 m. à — 867 m.
Hettangien 121 ni. de — 867 m. à — 988 m.
Permo-Trias 22 m. de — 988 m. à — 1.010 m.
Micaschistes.... sur 22m,70 de — 1.010 m. à — 1.032m,70
— 442 —
! Schistes d’apparence per-
mienne mais à flore
l westphalienne à prof.
I 659 m
| lre couche de houille à
Houiller. < profondeur 691 m, 50
1 2e couche de houille à
I profondeur 716m,80
f Faisceau de 7 veines
' (6m,30) entre profon-
1 deurs : 1.273 et 1.487.
Etion, près Charleville (Ardennes).
— 443 —
Foulain (Haute-Marne).
De Launay, 1919, pp. 102-103.
Altitude + 300 mètres.
* Gamach.es (Somme).
* Gassicourt, près Mantes (Seine-et-Oise).
Gironcourt-sur-Vraine (Vosges).
Nigklès, 1909.
Termier, 1909, pp. 75-76.
Paul Lemoine, 1910 a, p. 393.
De Launay, 1919, p. 102.
Altitude du sol : + 330 m. (de L.); + 300 m. (P. L.).
Lias
sur (50 m.)
Sinémurien et
Hettangien . .
Rhétien
20 m. de -f 330 m. à + 280 m.
30 m. )
Marnes irisées . 144 m.
Mushel-) Calcaire 120/
kalk. /Mari) eux 44 ( m'
Grès bigarré... . 54 m.
Grès vosgien. . . 108 m.
Permien 162 m.
Trias . . .
(470 m.
de -f 280 m. à — 190 m.
de — 190 m. à — 352 m.
Houiller à prof. 682 m.
I(T. 670; de L. 672) . . . donc à — 352 m.
Houille grasse (0m,70) à
prof. 672: (de L.).
Houille (0m,60 en 2 cou-
ches) à profondeur 700
et 823
444
Houiller.. / Conglomérat 20 m. à pro-
sur ' fondeur 830 m. ...... . de — 500 m. à — 520 m.
(168 m.).. i Schistes satinés à pro-
(. suite ) ' fondeur 850 m. . . donc à — 520 m.
* Gisors (Eure).
* Glos-la-Ferrière (Orne).
Gouvieux (Oise).
Forage de M. Arnaud, de l’Ariège, effectué en 1910.
I. — Dollfus, 1909, p. 14.
Paul Lemoine, 1910 a.
Altitude du sol + 40 mètres.
Sparnacien 35m,50 de + 40 m. à + 4m,50
Thanétien 24 m. de + 4m,50 à — -19 m.
Cénomanien à — 480 m.
Grande difficulté dans la gaize ébouleuse vers 520 m. (donc à
— 480 m.).
Sables verts attendus vers 650 m. (donc — 520 m.).
IL — Renseignements nouveaux.
Tertiaire, l
(59m,50) j
Craie
blanche . .
(SÉNONIEN ?)
(172 m.)
Craie argi-
leuse, silex. . . .
| de + 40 m. à — 19m,50
de — 19m,50 à — 191“, 50
4m,00
445
Gouvieux (suite).
Craie
BLANCHE. .
(SÉNONIEN?)
{suite)
Craie
MARNEUSE
(Turonien?)
(53 m,50)
Craie blanche
très argileuse.
Craie blanche
argileuse
Craie blanche
très argileuse
à silex
Craie blanche,
gros rognons
de silex
Banc de silex. . .
Craie blanche
argileuse ....
Craie blanche,
silex jaune . . .
Craie jaunâtre
argileuse
Craie blanche,
banc de silex..
Craie blanche
silex
Banc de silex,
craie
(Craie grise,
gros silex
Banc de silex . .
grise . . Craie grise si-
(186 m.) 1 lex
[ Banc de silex
\ noir
'2m,00 !
i
|
9 m,00
5m.00
4m,00
1 m,00
de — 191 m,50à — 245m,00
'3m,G0
5m,00
1 0 m,50
4m,50
5m,00 i
4m,00 |
6m,00
1«\00
3m,00
2m,50
de — 245 m, 00 à — 431 m,00
— 446 —
Gouvieux (suite).
(186 m.
(suite)
I Craie grise si- ,
lex 2m,50
I Craie grise .... 5m,00
Craie grise, peu
de silex 6m,50
Banc de silex ... 1 m,50
Craie grise, peu
de silex 8m,00
Craie grise, si-
lex 9m,00
Craie grise,
beaucoup de
silex ' 8m,00
Craie grise, très
argileuse llm,00
Craie grise,
compacte .... 6m,00
I Craie grise, très \
- argileuse 22m,00 j de — 245m,00à — 431 m, 00
' Craie grise, très
compacte .... 29m,00
Craie grise, ar-
gileuse 4m,00
Craie grise .... 4m,00
Craie grise ar-
gileuse 10m,00
Craie grise, très
[ argileuse llm,00
Craie grise 9m,00
Craie grise
compacte. ... 7m,00
Craie grise argi-
leuse 2m,00
Craie grise .... 9m,00
Craie grise,
* banc de grès .. 9m,00 ,
/ Craie grise, très j
l compacte, i
1 points noirs,
i traces de grès. 7-.00 . de— 431 ».°°à— 439">,°0
479”, 00
— 447 -
■* Gouy-en-Artois (Pas-de-Calais).
Greney (Bois-Greney).
Bergeron, 1896.
Francis Laur, 1906, p. 273.
Paul Lemoine, 1910 a, p. 39.
Altitude du sol + 220 mètres environ.
Rhétien (Argiles de Levallois), à prof. 232 m.; donc à — 12 m.
Houiller
sur 191 m.
de profondeur 959 m.
à profondeur 1150 m.
de — 739 m. à — 930 m.
Gruchet-la-Valasse (Seine-Inférieure).
Dollfus, 1930, p. 236, 239 (erreurs matérielles corrigées).
Altitude + 29 mètres.
Avant-puits 14m,00 de + 29m,00 à + 15m,00
Sénonien sur 2m,87 de + 15m,00 à + 12m,13
Turonien 36m,13 de + 12m,13 à — 24m,00
Cénomanien sur 17m,40 de — 24m,00 à — 41m,40
Grugny (Seine-Inférieure).
Paul Lemoine, 1914, p. 392.
Turonien, vers + 116 m.
Cénomanien, vers + 18 m.
* Guise (Aisne).
Illiers (Eure-et-Loir).
Dollfus, 1914, p. 3.
Altitude du sol + 155 mètres environ.
Argile à silex 23 m. de + 155 m. à + 132 m.
Turonien 28 m. de -f 132 m. à + 104 m.
Sables du Perche sur 1 m. de + 104 m. à + 103 m.
Jevoncourt (Meurthe-et-Moselle).
De Launay, 1919, p. 102.
Altitude du sol 4- 300 (?).
Rouiller stérile à prof.... 1.158 m ; Altitude — 858 m.
Jezainville (Meurthe-et-Moselle).
Bergeron, 1896.
Francis Laur, 1906, p. 273.
Paul Lemoine, 1910 a, p. 391.
De Launay, 1919, p. 99.
448 —
Altitude du sol + 200 mètres (?)
Rhètien. Argile de Levallois à
profondeur 90 m. + 110 m.
Houiller..
sur 408 m.
de profondeur 792 m.
à profondeur 1.200 m.
de — 592 m.à — 1.000 m
Houille 1 m, 1 0 en 3 veines (Fr. L.).
Houille sur 0m,60 à profondeur 1.037 m. (de L.).
Laborde, près Abaucourt (Meurthe-et-Moselle).
Bergeron, 1896.
Nicjclès, 1905.
Paul Lemoine, 1910 a, p. 391.
De Launay, 1919, p. 100.
Altitude du sol + 193 mètres.
ait. : — 666 m.
Houiller
sur
(153 m.)
de — 688 m.à — 841 m
De Launay donne pour le Houiller la succession suivante :
Schistes et argiles rouge-brun.
Conglomérats (C. d’Ottweiler) : 30 m.
Couches de houille 0m,20 à — 800 m.
* La Capelle (Aisne).
* Le Havre (Seine-Inférieure).
* Le Luart, au sud de la Ferté-Bernard (Sarthe).
* Le Mans (Sarthe).
Lesmenils (Meurthe-et-Moselle).
Francis Laur, 1906, p. 273, 287.
Paul Lemoine, 1910 a, p. 3.92 1.
De Launay, 1919, p. 668.
— 449 —
Altitude du sol + 196 mètres (de L.).
Rhétien. Argile de Levallois à profondeur 54 m.; donc à -f 166 m
, à profondeur. 754 m. \
1 Westphalien 1
\ sans Houille /
Houiller J entre prof.. . . 776 m. I de — 534 m. à — 1.311m
j et 1.370 m. |
I (■ — 580 m. à — 1.174 m.) \
\ j. à profond. 1.507 m. !
★ Lisieux (Calvados).
Lison (Calvados).
Bigot, 1907, p. 951.
Altitude + 62 mètres environ.
Houiller à profondeur 400 m.; donc vers — 338 m.
(lits charbonneux entre 400 et 539).
★ Longwy (Meurthe-et-Moselle).
★ Lucheux, près JDoullens (Somme).
Mainvilliers (Eure-et-Loir).
Dollfus, 1914, p. 20.
Altitude du sol + 157 mètres.
Limon et argile à silex 27m,00
Sénonien 102m,00
Turonien 74m,00
Cénomanien. 92m,00
Vragonien 4m,50
Albien 53m,00
Kimeridgien sur 16m,00
368 m, 50
Maisons-Laffitte (Seine-et-Oise).
★ Malaunay (Seine-Inférieure).
★ Mantes (Seine-et-Oise); voir Gassicourt.
★ Marcheville, au nord d’ Abbeville (Somme).
Martincourt (Meuse).
Bergeron, 1896.
Paul Lemoine, 1910 a, p. 391.
450 —
Houiller
sur 300 m.
Altitude + 220 mètres.
à profondeur. 953 m.
j. à profond. 1.253 m.
de — 733 m. à — 1.033 m.
Houille 0“,65 en 1 veine à prof. 1.180 m.
* Merlimont, près Montreuil-sur-Mer (Pas-de-Calais).
Mesnil- Veneron (Manche).
Bigot et Pruvost, 1925.
Altitude du sol + 40 mètres.
Permien (693m) de -f- 40“,00 à — 653“, 00
Carbonifère (83“,45) de — 653“, 00 à — 736“, 45
Cambrien (Arkoses), 16“,15 de — 736m,45 à — 752“, 60
* Meulers (Seine-Inférieure) ; voir Saint-Nicolas-d ’ Alier-
mont.
Mirville (Seine-Inférieure).
Dollfus, 1930, p. 236, 237 (erreurs matérielles corrigées).
Altitude du sol + 84 mètres.
Limon et Argile à silex. . 40m,10 de + 84m,00 à -f 43m,90
Turonien sur 7m,00 de + 43m,90 à + 36m,90
Cénomanien 36m,55 de + 36m,90 à + 0m,35
ALBiEN(dontGault8m,90) 56m,92 de + 0m,35 à — 56m,57
Aptien 23m,88 de — 56“,57 à — 80m,45
Kimeridgien sur 4m,66
168“, 31
Mondorfî (Grand-Duché du Luxembourg).
Becquerel, p. 732. Arago. not. sc. III, p. 398.
Joly, 1908, p. 21, 25.
Trias . . . .
(659 m, 65)
0)
Dévonien.
Altitude du sol + 230 mètres ('?).
Lias
Keuper
Muschelkalk.
Grès bigarré et
grès vosgien
Schistes an-
ciens et
quartzites ...
54m,ll de + 230 m. à — 176 m.
206 “02
142“, 17 f ^ _|_ J76 m. à — 483 m.
311“, 46 ^
16“,24
730“ 00
(b 640 mètres d’après Joly.
— 451 —
* Montivilliers (Seine-Inférieure).
Mont-sur-Meurthe (Meurthe-et-Moselle).
Nicklès, 1900.
Nicklès, 1909.
Paul Lemoine, 1910 a, p. 392.
De Launay, 1919, p. 99, 101, 102.
Altitude du sol + 220 mètres.
Trias .... Grès vosgien. . . 320 m.
Permien . à profondeur 700 m. (667 m. de L.).
Houiller. à profondeur 1.172 m. donc à — 920 m.
Montluçon (Allier).'’"
Dollfus, 1929, p. 33-34.
Altitude du sol + 206 mètres environ.
800 m, 32
— 452
Naveil (Loir-et-Cher).
Puits de Picollet (1870).,
Renseignements de M. Cord.
Sables du Perche à — 41 m.
Nettancourt (Meuse).
Laurent et Paul Lemoine, 1912, p. 638.
Albien : Sables verts à + 155 mètres.
* Neufchâteau (Vosges).
Neuville-au-Pont (Marne).
Laurent et Paul Lemoine, 1912, p. 637.
Altitude du sol + 165m,50.
Cénomanien. Gaize 30m,50 de + 165m,50à + 135m.
Albien. Gault 102 m. de + 135 m. à + 33 m.
Aptien et Barrémien ... .sur 89 m. de + 33 m. à — 56 m.
Nointot (Seine-Inférieure).
Dollfus, 1930, p. 236, 238.
Altitude du sol + 129 mètres.
Limon, Tertiaire, Argile àsilex. 40 m, 29 de + 129m,00à -j-88m,71
Cénomanien 33m,42 de + 88m,71 à +55m,29
Albien sur 22m,97 de + 55m,29 à + 32m,32
Nomény (Meurthe-et-Moselle).
Bergeron, 1896.
Nicklès et Joly, 1907, p. 304.
Francis Laur, 1906, p. 273.
Altitude du sol -f- 200 mètres.
Rhétien. Marnes de Levallois à — 180 m.
Houiller.. . . à profondeur. 754 m. ait. — 554 m.
★ Ors, près Le Câteau-Cambrésis (Nord).
Outilles (Marne).
Laurent et Paul Lemoine, 1912, p. 638.
Albien : Sables verts à + 50 mètres.
Pargny-sur-Saulx (Marne).
Laurent et Paul Lemoine, 1912, p. 638.
Albien : Sables verts à + 124 mètres.
★ Paris- Plage, près Montreuil-sur-Mer (Pas-de-Calais).
— 453 —
★ Paris (Seine).
Paris, rue Blomet.
Renseignements de la Préfecture de la Seine.
Altitude + 37m,35.
Pavilly (Seine-Inférieure).
Paul Lemoine, 1914, p. 392.
Altitude du sol + 60 mètres.
Dépôts superficiels 8m,15 de + 60“ 00 à + 51m,85
Albien (Gault) 37m,85 de + 51 m, 85 à + 12“,00
Aptien sur 38“,38 de + 12m,00 à — 26m,38
* Péronne (Somme).
Phlin (Meurthe-et-Moselle);
Bergeron, 1896.
Nicklès et Joly, 1907, p. 304.
Paul Lemoine, 1910 a, p. 391.
Altitude du sol + 195 mètres.
Rhétien Marnes de Levallois à prof. 20. m.; donc à + 175 m.
Houiller..
sur (100m.)
de profondeur,
à profondeur.
880 m.
980 m.
de — 685 m. à — 785 m.
Plessis (Le) (Manche).
Vieillard, 1873.
Plusieurs sondages atteignant le Carbonifère.
Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle).
Bergeron, 1896.
Francis Laur, 1906, p. 273; 1907, p. 23.
De Launay, 1919, p. 98.
Altitude du sol + 181 mètres.
Charmouthien (53 m).
Sinému- /
rien ■ • ■ 1 Calcaire ocreux lm,20
et Hettan- < Marnes à Hippopodium 33m,00
gien . . . I Calcaire à Gryphées et Hettangien 27+50-
(61+70) \
Rhétien Argile de Levallois à prof. 114m,50 — donc à + 66+50 ,
A partir de prof. 789 m. (de L.) ou 805 m.; donc à
1 — 608 m. ou à — 624 m.
Houiller \ Couche de houille de 0+70 à prof. 819 m. (de L.)
1 donc à — 638 m.
(sur 482 m.) j Poussé à prof. 1.287 m. (donc à — 1.106 m.).
f 4 couches de 2+80 au total (de L.).
7 couches de 2+85 (Fr. Laur).
A Pont de l’Arche (Eure).
Port en Bessin (Calvados).
Château de Bosq.
Dollfus, 1913, p. 43.
Altitude probable + 72 mètres.
Jurassiqu
Lias. . . .
(47+55)
\ Bathonien sur .
Bajocien
/ Toarcien
. ' Charmouthien
j Sinémurien . . .
\ Infralias
Trias . . .
Permien
60 + 95
25 + 60
4+50
22+53
19 + 40
1 + 10
17+40
151+50
de + 72+00 à + 11+05
de + 11+05 à — - 14+55
de — 14+55 à — 62+10
de — 62 + 10 à — 79+50
— 455 —
* Pressagny-l' Orgueilleux (Eure).
Raffetot, C. de Bolbec (Seine-Infêrieuré).
Paul Lémoine, 1914, p. 393.
Altitude du sol + 137m,75.
Sénonien sur 47“ 00 de + 137m,75à + 90“,75
Turonien 42m,75 de + 90m,75à + 53“*, 00
Cénomanien sur lm,50 de + 53m,00
Raucourt, près Nomény (Meurthe-et-Moselle).
Francis Laur, 1906, p. 273, 1907, p. 14.
Altitude du sol + 212 mètres.
Sinému-
RIEN . . .
(46m,50)
Rhétien...
(44m,75)
l Terre végétale
Argile jaune
l avec Gryphæa,
1 Belemnites. . . .
I Argiles noires
( sans fossiles
1 (Marnes à
I Hippopodium)
f Marnes grises à
! Gryphæa ( A .
oblusus )
, Argiles de Le-
i vallois
\ Grès infraliasi-
/ que.. ........
1 Argiles schis-
f teuses grises et
noires
1“ 00
2m,00
16m,00
27m,50
10m,25
20m,00
14“, 50
) de +212“ 00 à + 165“, 50
de + 165“, 50 à + 120“, 75
Argiles.. ^ 18"“, 90
j 1 Argiles de J
l Marnes | Chanville 13“,45 [
I irisées. 'Calcaire /de + 120“,75à — 70“,90
I 49“,85 j dolomiti- i
Trias .... { f Çue (an' }
Ihydrite?) 8 “75 /
Saliférien(dont
10 m. de sel).. . 150“, 30 de + 70“,90 à — 79“,40
Argiles subor-
données 30“,74
' Keuper 21 “, 40 de — 79“ 40 à — 100“, 80
Bulletin du Muséum , 2a s., t. Il, 1930. 31
— 456 —
Reims (Marne). — Rue Saint-Pierre-Ies-Dames.
Paul Lemoine, 1910 a, p. 379.
Laurent et Paul Lemoine, 1912, p. 639. (Coupe détaillée.)
Albien : Sables verts (300 ou 320?) à — 215 m. (inexact, pas
atteints).
Cénomanien à 302 mètres donc à — 215 mètres.
* Romorantin (Loir-et-Cher).
* Rosny-sur-Seine (Seine-et-Oise).
* Rouen (Seine-Inférieure).
* Saigneville (Somme); Voir Abbeville.
* Saint- André (Eure).
Saint-Aubin-en-Bray (Oise).
Dollfus, 1914, p. 10.
Altitude du sol + 100 mètres.
Aptien sur 14m,60 de + 100m,00à + 85m,40
Néocomien sur 65m,30 de + 85m,40à + 20m,10
Saint- André-sur-Gailly, Ch. de Motte (Seine- Inférieure).
Paul Lemoine, 1914 b, p. 394.
Altitude du sol + 150 mètres.
Sénonien sur 60 m. de + 150 m. à + 90 m.
Turonien 70 m. de -f 90 m. à + 20 m.
Cénomanien 32 m. de + 20 m. à — 12 m.
Albien 18 m. de — 12 m. à — 30 m.
Saint- Aubin-sur -Mer (Calvados).
Bigot, 1926.
Altitude du sol + 12 mètres.
Bajocien-Bathonien (112m,00) de-f 12m,00j.à — 100m,00
Lias sur 3m,90 de — 100m,00 à — -103m,90
* Saint-Blimont (Somme).
* Saint-Cyr, près Orléans (Loiret).
* Saint-Fargeau (Yonne).
Saint-Fromond (Manche).
Port Ribet.
Bigot et Pruvost, 1925.
— 457 —
Altitude du sol + 5 mètres environ.
Permien, 547 m de — 5m,00 à — 542“, 00
Carbonifère, 253 m de — 542m,00 à — 795m,00
Cambrien (Arkoses) sur 31m,55. . . de — 795m,00 à — 826m,55
Saint-Martin de Blagny (Calvados).
Termier, 1918.
Altitude + 27 mètres.
Terre et Limon
Permien.
Houiller
Roches sédimentaires.
Roches éruptives
Cambrien (Arkoses) sur
106™Ooid<'+27"004-83“00
90m,00 de — 83m,00 à — 173“, 00
28m,00
62“, 00
26“,00 de — 173“, 00 à — 199“ 00
* Saint-Martin- du- Vivier (Seine- Inférieure).
Sainte-Menehould (Marne).
Paul Lemoine, 1910 a, p. 381.
(Voir, en outre : Imbeaux, p. 420).
Paul Lemoine et Laurent, 1912, p. 636.
Altitude du sol + 165 m. N. -H. + 144 m. Débit 83 mcj.
Albien ... Sables verts à + 61 m.
Saint-Menge (Vosges).
De Launay, 1919, p. 102.
Altitude du sol + 188 mètres.
Permien 49 m.
Métamorphique vers prof. 488 donc à — 300 m.
* Saint-Nicolas d’Aliermont (Seine- Inférieure).
Saint-Pierre en Port (Seine-Inférieure).
Hôtel des Grandes Dalles.
Paul Lemoine, 1910 b, p. 225.
Altitude, du sol + 20 mètres.
I Remblais et
Sénonien.. \ terre végétale
sur Argile à silex . .
(36“,43) i Craie avec si-
f lex
1 “,70 j
6“,15 \
de + 20“,00 à)+£l2“,15
38“ 58 de + 12“ 15 à — 26“ 43
— 458 —
de — 26“,43 à — 96“, 20
de — 96 “,20 à — 115 “, 75
de — 115 “,75 à — 152“, 70
* Saint- Quentin (Aisne).
Saonnet (Calvados).
La Poterie.
Termier, 1918.
Altitude + 23 mètres.
Permien (153m,00) de + 23“,00 à — 130“, 00
Houiller (105“,00) de — 130“, 00 à — 235“ 00
Dont 65 mètres de sédiments, 40 mètres de roches éruptives.
* Sancoins (Cher).
* Saumur (Maine-et-Loire).
* Sedan Donchery, près (voir Ardennes).
* Senarpont (Seine-Inférieure).
* Solesmes (Nord).
Sotteville-lès-Rouen ( Seine-Inférieure ) .
Clery, 1853.
Altitude approximative + 10 mètres.
Alluvions 11“ 87 de + 10“ 00 à— 1“,87
Crétacé inférieur 17“,33 de — 1“,87 à — 19“,20
Kimeridgien sur 200“,80 de — 19“,20à — 310“00
320“, 00
Eau à 282“, 50 et à 283“, 29.
1.201 litres à la minute (7 mètres cubes à l’heure) à 1 m. au-
dessus du sol).
* Sully-sur-Loire (Loiret).
- 459 —
* Templeux-la-Fosse (Somme).
Thietreville (Seine-Inférieure ) .
Paul Lemoine, 1914, p. 394.
Altitude du sol + 122 mètres. — N. H. + 72 mètres à + 62 mètres.
Débit : 5 à 6 m. c. h.
Sparnacien sur 127 m, 30 de + 122 m, 00 à + 94m,70
Turonien 61m,20 de + 94m,70à + 33+50
de +33+50 à— 11+00
Albien Gault.... sur 10m,50 de — llm,00à — 20m,50
Cénoma- i Craie 16m,00 j
nien . . . j Gaize 28+50 (
Tiergeville (Seine- Inférieure).
Paul Lemoine, 1914, p. 394.
Altitude du sol + 80 m. — N. -H. + 55 m. (Débit 12 m. c. h.).
Turonien sur
Cénomanien
Albien . . .
Gault
Sables verts sur
66+91
28+30
5+00
10+30
de + 81+00 à + 13+09
de + 13+00 à — 28+30
de — 28+30 à — 44+60
★ Toucy (Yonne).
* Tours (Indre-et-Loire).
La Trinité de Reville (Eure).
Dollfus, 1914, p. 29.
Altitude + 200 mètres environ.
Turonien 20 m. de + 200 m. à + 180 m.
Cénomanien 38 m. de + 180 m. à + 142 m.
Vraconien 4 m. de + 142 m. à + Ï38 m.
Albien sur 34 m. de + 138 m. à + 104 m.
* Troyes (Aube).
Vendôme (Loir-et-Cher).
I. — Puits de la Société « Lyonnaise ».
Rivière Loir à + 77 mètres.
Altitude du sol + 82+50.
N. H. + 78 m. (15,30 m. c. h.).
IL — Puits artésien de la Basse-Chape (1888-1890).
(Débit 25 m. c. h.).
— 460 —
Quater- |
NAIRE . . '
(3 m.) i
SÉNONIEN . \
(54 m.) I
Alluvions récentes et an-
ciennes
Craie blanche à silex. . . .
Turonien. î Craie grise, à silex et
(60 m.) / sables crayeux
Cénoma-
nien. . . .
(82 m.)
Albien . . .
(sur 32 m.)
Sables de Perche
Craie calcaire à silex ....
Grès gris, sables argileux
micacés
Argiles micacées avec in-
tercalations de bancs de
grès gris
Sables gris et jaunâtres .
de + 81 m. à + 78 m.
de + 78 m. à + 24 m.
de + 24 m. à — 36 m.
de — 36 m, à — 64 m.
de — 64 m. à — 95 m.
de — 95 m. à — 118 m.
de — 118 m. à — 140 m.
de — 140 m. à — 150 m.
* Verdun (Meuse).
* Vernon (Eure).
Vienne-la- Ville (Marne).
Laurent et Paul Lemoine, 1912, p. 637.
Altitude du sol -f 136 mètres. — N. H. + 126m,55.
Albien (Sables verts) sur 5m,30 à if 46m,60.
Villiers (Loir-et-Cher).
Renseignement de M. Cord.
Sables du Perche à — 47 mètres.
* Vincennes (Seine).
* Vitry-le-François (Marne); Voir aussi Couvrot.
Yvetot (Seine-Inférieure).
Paul Lemoine, 1914, p. 395.
Altitude du sol -f 148 mètres. — N. H. + 108 mètres.
Sénonien sur 60 rn. de + 148 m. à -f 88 m.
Turonien 61 ni. de + 88 m. à + 27 m.
Cénomanien 39 m. de -f 27 m. à — 12 m.
/ Gault 15m. \
Albien ... Sables verts /de — 12 m. à — 42 m.
( sur 15 m. )
LISTE DES SONDAGES PAR DÉPARTEMENTS
Aisne. — Etreux; La Capelle; Saint-Quentin.
Allier. — Montîuçon.
Ardennes. — Boulzicourt; Donchery près Sedan; Etion.
Aube. — Troyes.
Calvados. — Brouay; Caen; Commes; Dives; Lisieux; Lison; Monts jen-Bessin; Port»
en-Bessin; Saint-Aubin-sur-Mer; Saint-Martin-de-Bl agny ; Saonnet.
Cher. — Banegeon; Bourges; Chezal-Benoit; Saneoins.
Cote-d’Or. — Blaisy; Brion-sur-Ource.
Eure. — Bieteuil; Gisors; Pont-de-P Arche; Pressagny-l’OrgueilleuX; Saint-André;
Trinité-de-Reville ; Vernon.
Eure-et-Loir. — Brou; Chartres; Illiers; Mainvilliers.
Haute-Marne. — Foulain.
Indre-et-Loire. — Cangé, près Tours; Esvres, près Montbazon; lJ'errières-LaT,çon;
Tours.
Loir-et-Cher. — Naveil; Romorantin; Vendôme; Villiers.
Loiret. — Saint-Cyr-en-Val ; Sully-sur-Loire.
Luxembourg (Grand Duché du). — Mondorff.
Maine-et-Loire. — Beaufort; Saumur.
Manche. — Mesnil-Veneron; Plessis (Le); Saint-Fromond .
Marne. — Bassu ; Bassuet; Châlons-sur-Marne ; Courdemanges ; Couvrfot; Neuvilie-au-
Pont; Outines; Pargny-sur-Saulx; Reims; Sainte-Mcnehould; Vienne-la- Ville;
Vitry-1 e-François.
Meurthe-et-Moselle. — Abaucourt; Atton; Avril près Briey; Bazalimont; Boileau;
Blenod-los-Pont-à-Mousson; Bois-Greney; Brin-sur-Ssille; Diëulouard ; Dom-
brasle; Eply; Fauquemont; Jevoncourt; Jezainville; Labopdc; Lesménils;
Longwy; Nancy; Nomény; Phlin; Pont-à-Mousson; Raucourt.
Meuse. — Bar-le-Duc; Martincourt; Nettancourt; Verdun.
Nièvre. — Azy-le-Vif; Decize.
Nord. — Bauteux; Ors; Solesmes.
Oise. — Saint-Aubin-en-Bray; Gou vieux.
Orne. — Alençon; Glos-La Ferrière.
Pas-de-Calais. — Bihucourt; Bonavy; Gouy-en- Artois; Merlimont; Paris-Plage.
Sarthe. — Le Luart; Le Mans.
Seine. — Paris; Vincennes.
Seine-et-Oise. — Carrières-sous-Poissy; Gassicourt; Maisons-Laffltte ; Mantes;
Rosny-sur-Seine.
Seine-Inférieure. — Am "re vil le-la-Mi- Voie ; Avesnes-en-Bray; Caudebec-lès-Elbeuf ;
Dieppe; Doudeville; Elbeuf; Eu; Ferrières-en-Bray; Gruchet-la-Valasse; Gru-
gny; Le Havre; Malaunay; Meulers; Mirville; Montivilliers ; Nointot; Pavilly;
Raffetot; Rouen; Saint-André-sur-Cailly; Saint-Martin-du- Vivier ; Saint-Nicolas-
d’Aliermont; Saint-Pierre-en-Port ; Senarpont; Sotteville-lès-Rouen; Thietreville ;
Tiergeville; Yvetot.
— 462 —
Somme. — Abbeville (S ligne ville); Amiens (Oamon); Ançennes; Blaingy; Bouillan-
court-en-Sery; Camon; Courcelles-sous-Moyencourt; Eaucourt; Gamaehes;
Lueheux; Marchéviüe; Péronne; Saigneville; Saint-Blimont; Templeux-la- Fosse.
Vienne. — Châtellerault.
Vosges. — Aulnois; Gironcourt-sur-Vraine; Neufchâteau; Saint-Monge.
Yonne. — Brannay; Saint-Fargeau ; Toucy.
LISTE DES OUVRAGES CITÉS
Barachon (Charles), 1911. — L’eau thermo-minérale du Parc Sainte-Marie (Nancy),
source Lanternier. Nancy. Crépin Leblond, 1911; 245 p., 1 carte géol. et 1 coupe
en couleurs.
Bergeron, 1896. — Mém. et C. R. Soc. Ing. Civils de France , 1896; t. I.
— 1906 a, (et Weiss). — Sur l’allure du bassin houiller de Sarrebruck et son pro-
longement en Lorraine française. C. R. Acad. Se., 1906, t. CXLII; p. 1.398.
— 1906 b. — Le bassin houiller de Lorraine. C. R. Mensuels Soc. Ind. Minérale ,
4 juillet 1906, p. 302.
— 1906 c. — Le bassin houiller de Lorraine. C. R. Mensuels Ind. Minérale, 1906, p. 302-
307 (Pas de chiffres).
Bestel, 1905. — Le sondage de Baulzicourt, Bull. Sac. Uist. Natur, Ardennes, 1905,
p. 52-54.
Btgqt, 1907. — Le Massif ancien de la Basse-Normandie et sa bordure. Bull. Soc. Géol.
Fr. (4), IV (1904), p. 861-953, pl. XX-XXV (paru 1907).
— 1925 (et Pruvost). — Contribution à l’étude du Houiller et du Permien du Coten-
tin. Bull. Soc. Linn. Normandie, 7e série, t. VIII; Caen 1925.
— 1926. — Sur un forage pour recherche d’eau à Saint-Aubin-sur-Mer, Calvados.
Bull. Soc. Linn. Normandie (7), IX, Caen, 1926, p. 45*-48*.
Cavallier. — Sur la découverte de la houille en Meurthe-et-Moselle. C. R. Acad. Sc.,
CXL, 1905, p. 893-895.
Clery, 1853. — Recherches de la houille dans le département de la Seipe-Inférieute.
Coupe du puits arté-ien fait à Sotteville. Précis Analytique des travaux de V Acad,
des Sc., Belles Lettres et Arts de Rouen, 1852-1853, p. 209-216, 2 tableaux avec
coupe détaillée.
Dareste de da Chavanne, 1920. — Feuille de Bourges au 320.000 (Feuille de Saint-
Pierre au 80.000). Bull. Serv. carte Géol. France, G. R. des Collab. pour 1919,
XXIV (1920), n° 140.
Dollfus (G.-F.), 1910. — Sur un forage profond à Chszal-Benoît (Cher). C. R. Somm.
Soc. Géol. France, 4 avril 1910, p. 58-60.
— 1913. — Un sondage au château du Bosq près Port-en-Bessin (Calvados). Bull. Soc.
Géol. France, 4e série, XIII, p. 43-55. C. R. Somm., p. 43-44.
— 1913. — Recherches de houille à Étion près Charleville (Ardenneg). C. R. Somm.
Soc. Géol. Fr., 7 avril 1913, p. 60-62,
— 1914. Feuille de Châteaudun au 80.000. Hydrologie du Bassin de Paris.
Bull. Serv. Carte Géol. France C. R. des Collab., XXIII (1913), n° 136, mai 1914,
p. 25.
463 -
— 1916. — Un sondage à Bar-le-Duo. Bull. Soc. Géol. France , 4e ser., t. XVI, 1916,
p 50-53; C. R. Somm. 6 mars, 1916, p. 37.
— 1930. — La faille de Bolbee-Lillebonne (Seine-Inférieure). Bull. Soc. Gêol. France
(4e série), XXIX, 1929 (paru en 1930), p. 235-250.
Imbeaux, 19... — Annuaire des distributions d’eaux, 2e éd.
de Launay, 1919. — Études sur le Plateau Central-IV. L’allure probable du terrain
houiiier entre le Plateau Central et ies Vosges. Bull. Service Carte Gêol. France;
XXIII, n° 138, 1919, p. 71-124.
Francis Laur, 1905 a. — (Prolongement du Bassin houiiier de Sarrebruck). C. R.
Somm. Soc. Gêol. Fr., 20févr. 1905, p. 33-36.
— 1905 b. — Découverte de la houille exploitable en Lorraine française. C. R. Acad. Sc.
CXL, 1905, p. 898-899.
— 1906. — Le bassin houiiier de Lorraine. C. R. Mensuels Soc. Ind. Minérale, 1906,
p. 264.
— 1907. — Le sous-sol de la Lorraine française. Étude géologique par le trépan à chute
libre. Paris, 1907, 67 jp.
Laurent; voir Paul Lemoine.
Paul Lemoine, 1910 a. — - Résultats géologiques des sondages profonds du bassin de
Paris. Bull. Société d' Industrie minérale. (4e sér.) XII, mai 1910, IV + 367-466 p.;
19 fig. (cartes, coupes géol. et dessins).
— 1910 b. — Sur les résultats d’un sondage profond à l’Hôtel des Grandes Dalles,
Seine-Inférieure. Bull. Muséum Nat. Hist. Naturelle, 1010, n° 4, p. 225-230.
— 1912 (Laurent et — ). — Les lignes tectoniques de la Champagne. Bull. Soc. Gêol.
France, 4e sér., t. XII, 1912, p. 631-642.
— 1914. — La géologie profonde du Pays de Caux. A. F. A. S. Congrès du Havre ,
1914, p. 391-398.
— 1929 (et René Nassans). — La température des eaux profondes de la région pari-
sienne. Bull. Muséum Nat. Hist. naturelle, 2e série, 1. 1, n° 4, 1929, p. 264-230.
Monet, 1900. — Alimentation en eau des communes de la Marne. Bull. Soc. Agr.
Comm. Sciences et Arts de la Marne, 1899-1900.
Nicklès, 1905 a. — Sur la découverte de la houille à Abaueourt (M.-et-M.). C. R. Acad.
Sc., CXLI, 3 juillet 1905, p. 66-68.
— 1905 b. — Sur les recherches de houille en Meurthe-et-Moselle. C. R. Acad. Sc.,
CXL, 1905, p. 896-898.
— 1907 (et Joly). — Sur la tectonique des terrains secondaires du Nord de Meurthe-
et-Moselle. Bull. Soc. Géol. France, 4e sér. VII, 1907, p. 293-306.
— 1909. — Sur l’existence de la houille à Gironcourt-sur-Vraine (Vosges). C. R. Acad.
. Sc., CXLVIII, 1« février 1909, p. 323-326.
— 1912 a. — Le sondage du Bois Chaté. C. R. Acad. Sc., 1912.
— 1912 b. — Un sondage profond en Meurthe-et-Moselle. Bull. Soc. Sc. Nancy, 3e sér.,
1912.
— 1914. — Le sondage du Bois Chaté. Bull. Sciences Soc. Sciences Nancy, 3e sér., XV,
fasc. 1, 1914.
Pruvost (Pierre), 1928 a. — Coupe géologique du sondage de Ferrières-en-Bray,
C. R. Acad. Sc., CLXXXVI, 23 janvier 1928, p. 248.
— 1928 b. — Des résultats acquis parle sondage de Ferrières-en-Bray. C. R. Acad. Sc.,
CLXXXVI, 9 février 1928, p. 386.
— 464 —
— 1928 c. — Le sondage de Ferrières-en-Bray. Annales Off. National Combustibles Li-
quides, 3e année, 3e livr., p. 429-437.
Voir aussi Bigot.
Termier. — Sur l’existence de terrains charriés au-dessous du Houiller de Gironcourt.
Vosges. Bull. Soc. Géol. France, 1909, 4e série, t. IX, p. 76.
— 1918. — Roches éruptives interstratifiées dans le terrain houiller de Littry; ampleur,
variété et durée des manifestations volcaniques dans la région du Littry pendant
le Stéphanien. C. R. Acad. Sciences, CLXVII, juillet 1928, p. 107.
Vieillard, 1873. — Le terrain houiller de Basse-Normandie; ses ressources, son ave-
nir. Bull. Soc. Linn. Normandie, 2e série, VU, p. 231-406, pl. I-V.
Malgré leur aridité, j’espère que ces listes rendront quelques ser-
vices.
Déjà les sondages commençent à être assez nombreux pour per-
mettre des études de « géologie souterraine ».
J’avais déjà donné (1910 a) une esquisse de l’allure des couches
albiennes (Sables verts) ; je viens d’essayer de schématiser les
variations d’épaisseur du Jurassique et l’allure du tréfonds pa-
léozoïque du Bassin de Paris (1).
(*-) Paul Lemoine. Considérations sur la structure d’ensemble du Bassin de
Paris. Volume du Centenaire de la Société Géologique de France, 1930, p. 462-478,
2 cartes hors texte.
Le Bartonien de Vi armes (Seine-et-Oise),
par MM. L. et J. Morellet.
Une série d’exploitations, échelonnées entre le pont du chemin
•de fer et l’Auberge de l’Orme, le long de la rampe que gravit la
route de Viarmes à Moisselles, permettent actuellement d’étudier
le Bartonien de Viarmes, encore fort mal connu.
La première exploitation rencontrée en venant de Viarmes est
située en bordure et en contre-bas de la voie ferrée; son plancher
est vers 115 mètres, quelques mètres seulement au-dessus du Luté-
tien. Elle montre environ 8 mètres de sable, renfermant de rares
galets de petite taille, les uns de silex, les autres de calcaire per-
foré par des lithophages et, par places, des boules et des plaquettes
irrégulières de grès. Ce sable ne nous a fourni que des huîtres
plissées du groupe de Ostrea cubitus Desh., sauf à sa partie tout à
fait supérieure où apparaît Nummulifes variolarius (Lk.), accom-
pagné d’une faune de Mollusques en très mauvais état de conser-
vation et difficilement déterminable : Donax parisiensis Desh.,
Cardium porulosum Sol., etc.
La seconde exploitation (altitude de base environ 120 m.) n’en-
tame actuellement que le sable à huîtres.
La troisième et dernière (altitude de base environ 125 m.), ou-
verte au tournant de la route, débute avec le sable à N. uariolarius
et présente la coupe suivante :
Brouilüs (calcaire lacustre).
1. Calcaire lité, renfermant de nombreux grains de quartz, avec, entre les
strates, de petites couches de sable quartzeux, visible sur Gm,40
2. Sable sans fossiles, jaune au sommet, gris violacé et argileux à la base
où sont intercalées des plaquettes de silex et de grès 0m,20
3. Sable gris, taché de rouille, sans fossiles 0m,25
4. Marne lilas clair 0m,05
5. Sable argileux à coquilles d’eau douce et petites boules de grès de la
grosseur d’une noix 0m.50
6. Calcaire à coquilles d’eau douce, pouvant être remplacé latéralement
par des marnes 0m,35
7. Sable roux à Limnées, etc 0m, 15
Passant à
8. Sable verdâtre, sans fossiles 0m,45
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 4, 1930.
— 466 —
9. Grès sans fossiles, en blocs irréguliers 0m,30 à 0m,80
10. Sable de couleur variée, à fossiles marins plus ou moins roulés, présentant
à sa base des stratifications entrecroisées, des lits de N. variolarius et
des grès grossiers, visible sur 5à6m.
Les couches 5, 6 et 7 ont des faunes très voisines, comme on
peut s’en convaincre par la comparaison des listes séparées que
nous donnons plus loin. La couche 7, qui est sans doute celle à
laquelle M. G.-F. Dollfus (I) a fait allusion sous le nom de «sable
à Limnées de Viarmes », est remarquable par la parfaite conser-
vation de ses coquilles.
Fossiles de la couche 5 (x).
Hydrobia pyramidalis (Brard), C.
— tuba (Desh.), CCC.
— — var. Marceauxi (Desh.), CCC.
— — var. Ducyensis Mun.-Ch., C.
— cyclostomœformis (Ch. d’Orb.), AR.
n. sp., R.
BitMnella pupina (Desh.), CCC.
Nystia microstoma (Desh.), C.
Limnæa cf. pyramidalis Desh. (non Brard) C.
Planorbis spiruloides Desh. CC.
Chara, sp., C.
Fossiles de la couche 6.
Dissostoma mumia (Lk.), CCC.
Hydrobia pyramidalis (Brard), R.
— tuba (Desh.), CCC.
— — var. Marceauxi (Desh.), CC.
— cyclostomœformis (Ch. d’Orb.), CCC.
— n. sp., C.
BitMnella pupina (Desh.), R.
Nystia microstoma (Desh.), CC.
Limnæa longiscata Brong., R.
— cf. pyramidalis Desh. (non Brard), C.
— cf. acuminata Brong., R.
Planorbis spiruloides Desh. ,CC.
— inflatus Desh., R.
Chara, sp., CCC.
Fossiles de la couche 7.
Dissostoma mumia (Lk.), CCC.
Hydrobia pyramidalis (Brard), R.
(1) Dans cette liste, comme dans les suivantes, CCC = très commun, CC = commun
C = assez commun, AR = assez rare et R = rare.
— 467
— tuba (Desh.), CCC.
— — var. Marceauxi (Desh.), CCC.
— cyclostomœformis (Ch. d’Orb.), CCC.
— n. sp., AR.
Nystia microstoma (Desh.), C.
Limnœa longiscata Brong., C.
— cf. pyramidalis Desh. (non Brard), CC.
— cf. acuminata Brong., AR.
Planorbis spiruloides Desh., C.
— inflatus Desb., R.
Chara, sp., R.
La couche 10, dont les caractères de charriage très nets à la
base vont en s’atténuant progressivement vers le haut, a la même
faune dans toute son épaisseur; cette faune est celle du faciès
d’ Au vers.
Fossiles de la couche 10.
Nummulites variolarius (Lk.), CCC.
— planulatus (Lk.), C., (remanié).
Turbinolia sulcata Lk., AR.
Phyllocœnia inegularis (Mich.), R.
Aræacis auvertiaca (Mieh.), CCC.
Trochoseris distort a (Mich.), R.
Dendracis Solanderi (Defr.), R.
Astreopora panicea (Mich.), AR.
Gastroehæna Provignyi (Desh.), R.
Martesia aperta (Desh.), CC.
— conoidea (Desh.), CC.
Corbulomya subcomplanata d’Orb., R.
Corbula gallica Lk., AR.
— minuta Desh., C.
— Lamarcki Desh., R.
Garum rude (Lk.), R.
Donax auversiensis Desh., C.
— parisiensis Desh., CCC.
— incompleta Lk., C.
Marcia cf. striatula (Desh.), R.
Meretrix striatula (Desh.), R.
— elegans (Lk.), R.
Sunetta polita (Lk.), AR.
Cyrena cf. crassa Desh., R.
Cardium porulosum Sol., CCC.
— obliquum Lk., C.
Nemocardium parité (Desh.), R.
Chama calcarata Lk., R.
Miltha gigantea (Desh.), R.
Cardita aspera Lk., R.
Venericardia planicosta Lk., R.
Axinæa pulvinata (Lk.), AR.
Fossularca lissa (Bayan), R.
Perrn Lamarcki Desh., R.
— 468
Ostrea cucullaris Lk. AR.
— cubitus Desh., CCC.
— cf. ftabellula Lk., CCC.
Ampullina sigaretina (Lk.), R.
— ; patüla (Lk.), R. (remaniée).
— Edwardsi (Desh.), R.
Xenophora cumulans (Brongn.), CC.
— patdlata (Desh.), AR.
Calyptrœa aperta (Sol.), CCC.
Hipponyx dilatatus (Lk.), R.
Turritella inlerposita Desh., R.
copiosa Desh., CCC.
Vermetus cancellatus (Desh.), R.
Rostellaria athleta d’Orb., R.
Strepsidura turgida (Sol.), R.
Melongena minax (Sol.), R.
Clavilithes longævus [Sol.], R.
Athleta mutata (Desh.), R.
— depauperata (Sow.), R.
Au delà de la dernière exploitation, quelques trous, en bordure
de la route, montrent que les formations lacustres (calcaires et
marnes) se poursuivent au moins jusqu’à la courbe de 135 mètres,,
sans qu’il soit possible d’en relever la coupe, ni d’en préciser la
limite supérieure.
Il est impossible, à moins de recourir à l’hypothèse, de recon-
naître dans les sables moyens de Viarmes les différentes « zones »,
ou prétendues telles, que l’on a l’habitude de distinguer dans le
Bartonien du bassin de Paris. La seule constatation que l’on puisse
retenir est que la faune à faciès d’Auvers apparaît vers le milieu
de ces sables et monte presque jusqu’à leur sommet, alors que
cette même faune est localisée vers leur base à Monsoult (II), où
une différenciation plus grande des sédiments montre l’existence
vers leur partie supérieure d’un ou de plusieurs niveaux (les ren-
seignements ne sont pas précis sur ce point) à faune de Beauchamp
ou d’Ezan ville.
En ce qui concerne les formations lacustres, la détermination
de leur âge n’est pas plus facile. M. G. -F. Dollfus (II) et M. L. Ca-
rez (III) ont rapporté en totalité au Calcaire de Saint-Ouen celles
de Monsoult et de Belloy, mais le caractère arénacé de leurs couches
de base, plus net encore à Viarmes qu’à Belloy (III), permet de se
demander si ces formations n’appartiendraient pas pour partie à
un niveau plus ancien, Ducy par exemple. Paléontologiquement,
la question est insoluble, car, au Bartonien, il est impossible de
dater une couche d’eau douce au moyen de sa faune ; elle ne pourra
être tranchée que par la découverte du niveau à Avicula Defrancei*
— 469 —
Nous terminerons en indiquant sur le tableau ci-contre les cotes
d’affleurement et les puissances des diverses assises bartoniennes
de la région. On y remarquera l’ascension rapide des couches vers
le N et la faible épaisseur des formations à faciès œdonien qui
séparent les Sables moyens proprement dits des Sables de Monceau.
BIBLIOGRAPHIE.
I. G.-F. Dollfus. Sur les sables parisiens moyens, dits de Beauchamp, B. S. G. F.,
(3), VIII, 1879, p. 186 (note infrapaginale).
II. Loustau et Belhomme. Note sur un sondage exécuté à Monsoult (S.-et-O.), B. S. G.
F., (3), VI, 1878, p. 581-583.
G.-F. Dollfus. Observations sur le sondage de Monsoult, B. S. G. F., (3), VI, 1878,
p. 583-597.
III. L. Garez. Coupe du chemin de fer de Monsoult àLuzarches, B. S. G. F., (3), VIII,
1880, p. 249-266.
IV. G.-F. Dollfus. B. S. C. Géol. Fr., C. R. Collab., N° 133, XXII (1911-1912), Mai
1913, p. 23-26 et 30-31.
V. de Sénarmont. Essai d’une description géologique du départementde Seine-et-Oise,
Paris, 1S44, p. 231.
- 470 —
Le Kaarta,
par M. Raymond Furon,
(Laboratoire de M. le Professeur Paul Lemoine).
I. Esquisse géographique.
Le Kaarta est une province du Soudan occidental. C’est une
Fig. 1.
région accidentée, limitée au Nord par la zone sableuse située au
— 471 —
Fig. 2.
Bulletin du Muséum, 2» s., t. Il, 1930.
— 472
sud de Nioro,au Sud par le Baoulé, à l’Est par la vallée de la Milka-
ko, à l’Ouest par la vallée de la Dorouma-ko. Elle mesure environ
75 kilomètres de diamètre.
Au point de vue hydrographique, le Kaarta est dans le haut
bassin du Sénégal et toutes les rivières qui en sortent vont au
Baoulé ou à la Dorouma-ko. D’une manière générale les cours d’eau
coulent du Nord vers le Sud.
Ce pays de collines boisées est pittoresque, mais pauvre. Les
villages ne sont guère peuplés. La lèpre et les trypanosomiases
contribuent fortement à la misère des indigènes.
IL Géologie.
Au point de vue géologique, le Kaarta n’avait jamais été étudié
et on le supposait être un plateau gréseux, faisant suite à celui de
la boucle du Baoulé.
En fait, il est essentiellement constitué par un massif de roches
éruptives.
a. Roches éruptives.
Les roches dominantes du Kaarta sont les roches éruptives. Ce
sont des diorites quartzifères, des gabbros et des dolérites.
Le massif du Kaarta, très découpé par l’érosion, mesure 80 kilo-
mètres du nord au sud et 60 kilomètres de l’est à l’ouest. Sa limite
nord passe aux environs de Madiga, de Dalibéra, Kaïnéra, Bama-
Dingué et Diabira. A l’ouest, il domine la vallée de la Dorouma-ko
et au sud, celle du Baoulé. A l’est, il n’atteint pas la Milka-ko, s’ar-
rêtant à Guessembiné, Namadari, Sakora et Faréna.
En dehors des limites de ce grand massif, il existe des pointe -
ments isolés à Kamissakidé, Madiga, Kaïnéra, Faréna et Ouassadan.
Ce massif de roches éruptives continue à l’est le massif déjà
connu de Yélimané et de Bafoulabé; sa découverte nous amène à
étendre de 100 kilomètres vers l’est la limite des roches éruptive
de ce groupe (diorite-gabbro-dolérite).
Quel est l’âge des roches éruptives?
Dans tous les lieux où j’ai pu observer une série stratigraphique,
j’ai constaté que la mise en place des dolérites était postérieure à
celle des schistes qui constituent ici le niveau le plus récent.
Ces schistes sontmétamorphisés et digérés au contact des dolérites.
J’en ai observé un bel exemple, aux environs de Guessembiné,
à la montagne Soungou-Sanga (Cf. fîg. 3). Cet exemple, pour être
fort beau, n’est pas le seul.
b. Roches sédiment aires.
Les roches sédimentaires du Kaarta appartiennent à la série
dite des « grès siliceux horizontaux ». Ce sont des grès à la base et
des schistes au sommet. Les relations strat,' graphiques des grès
et des schistes sont rarement visibles, mais je les ai observées très
nettement au sud-est dans la région de Faréna et Ouassadan.
— 473 —
Les schistes, accompagnés de pélites, constituent une sorte
d’auréole tout autour du massif éruptif, on les trouve, de place
en place, dans le centre du Kaarta, au-dessus des dolérites (Né-
guébougou). Les grès siliceux, plus rares, sont visibles sur la bor-
Fig. 1.
dure nord et est, puis deviennent importants au sud dans la vallée
du Baoulé.
Cette série sédimentaire où l’on n’a pas encore trouvé de fossiles
est comparable à celle de Guinée, c’est-à-dire du Paléozoïque
ancien.
Les seules roches sédimentaires postérieures à la série sont les
alluvion,, anciennes et récentes.
J’ai observé une terrasse ancienne dans la vallée du Baoulé.
J’y ai recueilli en place une série d’outils préhistoriques dont la
facture va du Moustérien au Néolithique.
Le Gérant,
J. Caroujat.
TOURS. — IMPRIMERIE RENÉ ET PAUL DESUS, 6, RLE GAMBETTA. — 28-7-1930.
SOMMAIRE
Actes administratifs :
Nomination de M. Lesteb comme Sous-Directeur du Laboratoire d’ Anthro-
pologie S59
— de M. Rivière comme Sous-Directeur du Laboratoire d’ Anthropologie
(Musée d’Ethnographie) 359
— de MUe Maurer comme Assistante stagiaire du Laboratoire d’Anthropologie. 359
— de M. Champion comme Assistant du Laboratoire d’Anthropologie 359
' — de Mme de Mouricaud comme Commis à la Bibliothèque 359
— de M. L. Borrel comme Garçon de Laboratoire stagiaire 359
— de M. P. Bédé comme Officier de l’Instruction publique 359
Missions obtenues par MM. Bultingaire et Hervé-Bazin 359
Nomination de MM. W. Schaus et P.-L. Le Brun comme Correspondants du
Muséum 360
Décès de M. Bartolami, Garçon du Laboratoire d’Entomologie 360
Conférence de M. le Directeur L. Mangin sur le Congrès de la Rose et de l’Oran-
ger à El Golea 360
Présentation d’ouvrages par MM. R. Anthony, G. Petit, M. André 361
Dons d’ouvrages a la Bibliothèque 361
Communications :
Th. Monod. Un texte inédit de Risso (Rissoana. I) 363
J. Berlioz. Remarques sur les Oiseaux du genre Nucifraga (Corvidés) 375
P. Bailly. Description d’un Stomiatide nouveau de la région des îles Canaries
[Figs.] 378
H. Bertrand. Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928 : Larves de
Dytiscides [Figs.] 381
Dr Sicard. Étude sur les Coccinellides recueillis par M. Guy Babault en Afrique
orientale anglaise [Figs.] 393
V. Laboissière. Galerucini africains nouveaux ou peu connus de la collection
du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris [Figs.] L 405
E. Fleutiaux. Description d’un Campsosternus nouveau de la collection du
Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris 409
— Description d’un Melasidœ nouveau de la collection du Muséum National
d’Histoire Naturelle de Paris 410
L. Joubin. Note sur un Coralliaire nouveau, Hoplangia Pallaryi, de la Médi-
terranée [Figs.] 412
Mme M. Phisalix. Les Hémogrégarines du Bufo agua Latr. (Syn. Bufo marinus L.). 418
F. Gagnepain. Nouveaux Cœlogyne d’Asie 423
MUe Y. Marques. Contribution à l’étude anatomique de la feuille des Rhodo-
dendron de l’Indo-Chine 427
P. Lemoine. Liste complémentaire des sondages profonds du Bassin de Paris. 433
L. et J. Morellet. Le Bartonien de Viarmes (Seine-et-Oise) 465
R. Furon. Le Kaarta [Figs.] 470
\
TIRAGES A PART.
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils
peuvent en outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nomnre,
aux conditions suivantes :
25 ex. 50 ex. 100 ex.
4 pages 18 fr. 20 fr. 22 fr.
8 pages 20 fr. 22 fr. 26 fr.
16 pages 22 fr. 26 fr. 34 fr.
Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du
numéro correspondant.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
2e SÉRIE — TOME II
IM° 5 — Juin 1930
1 ,
MASSON ET Cie, ÉDITEURS
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dans les quatre jours. Passé ce délai et dans le cas de corrections trop nombreuses ou
d’ordre technique, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1930. — N° 5.
257e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
26 juin 1930.
PRÉSIDENCE DE M. L. MANGIN,
DIRECTEUR DU MUSÉUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président donne connaissance des faits suivants :
M. Rabaté a été nommé Assistant titulaire à la Chaire de Phy-
sique végétale (Arrêté du 22 mai 1930).
Mlle Bourdouil a été déléguée pour un an dans les fonctions de
Sous-Directeur de Laboratoire [Chaire de Physique végétale] (Ar-
rêté du 22 mai 1930).
M. Vigneron a été nommé Aide-technique titulaire (1er avril
1930).
M. Lomont a été nommé Aide-technique titulaire (15 mai 1930).
M. Balançard a été nommé Sous-Brigadier au Muséum, à par-
tir du 1er mars 1930.
Ont obtenu des missions :
M. Paul Coze pour le Canada;
M. le Lieutenant Magard pour PA. O. F.
Bulletin du Muséum, 2' s., t. Il, 1930.
33
— 476 —
DONS D’OUVRAGES.
M. F. Angel offre son mémoire intitulé :
Contribution à l'étude systématique des Lézards appartenant aux
genres « Uroplatus » et « Brookesia » [Extrait des Mémoires de V Aca-
démie Malgache, Fascicule IX, 1929].
La Bibliothèque a reçu également les ouvrages suivants :
Charcot (J. -B.) : Rapport préliminaire sur la campagne du
« Pourquoi pas ? » en 1924 et 1925. 2 cahiers petit in-4° de 161 et
183 pages polycopiées et cartes.
Escomel (Edmundo) : Essai sur la parasitologie d' Ar équipa
{Pérou) et de ses environs. Paris, Masson et Cie, [s. d.]. In-8°, pp. 906-
925 (Extr. du Bulletin de la Société de Pathologie exotique, T. XVII,
N° 10, Séance du 10 décembre 1924).
Escomel (Edmundo) : La Leishmaniose américaine et les Leish-
manioses en Amérique. Paris, Masson et Ci0, [s. d.]. In-8°, pp. 35-46,
pl. (Extr. du Bulletin de la Société de Pathologie exotique, T. XXII.
N° 1, Séance du 9 janvier 1929).
Escomel (Edmundo) : La maladie de Carrion ou Verruga du Pé-
rou. Paris, Masson et Cle, [s. d.]. In-8°, pp. 348-362. (Extr. du Bul-
letin de la Société de Pathologie exotique. T. XXII. N°5, Séance du
8 mai 1929).
Rabaud (Étienne) : Association française pour V avancement des
Sciences. Congrès de La Rochelle (1928) : Discours.
Reychler (Lucien) : « Ulriusque Labore » au sujet de la collabo-
ration en Science Botanique du savant et du praticien. Bruxelles,
Gœmaere, 1930. In-8°, 24 p.
Reychler (Lucien) : Complément de l'album « La Mutation chez
les Orchidées ». La Nature et nous. Nouvelles constatations chez les
Orchidées par le croisement cle deux mutantes de « Cattleya labiala ».
Encore la lélégonie'l . Bruxelles, Gœmaere. In-8°, 61 p. dont 24 pl.
Reychler (Lucien) : Un noyau de collection d'Orchidées à con-
server à la science. — Dr Z. Kamerling : La Fécondation par le
traumatisme, pratiquée par Lucien Reychler. — Contrôle scientifique.
Bruxelles, Gœmaere, 1930. In-8°, 22 p. flg.
Pettit (Dr Auguste) : Contribution à l'élude des Spirochétidés.
T. I II. Vanves, l’auteur, 1928-1929. 2 vol. in-8°, pl. en noir et en
couh, flg.
— 477 —
Ryvez (M.) : Les Mouches à truites. Pêche à la mouche sèche. En-
tomologie des mouches à truites. Utilisation des mouches artificielles.
Préface de M. le Prof. Roule. Paris, Delagrave, 1930. In-8°.
117 p., flg.
Réunion internationale de chimie physique. Paris, 8-12 octobre
*1928. Rapports et discussions publiés par M. René Audubert et
Mlle M.-L. Claudel. Paris, Presses Universitaires de France, 1929.
Gr. in-8°, 572 p., flg. et pi.
Escomel (Edmundo) : Fauna de Arequipa. Arcquipa-Peru, tip.
Guadros, 1929, 2 fasc. in-12.
Hoene (F.-C.) : Araucarilandia. Publicado no Secretariado do
Dr Fernando Souza Costa, Abril de 1930. Sao Paulo, Companhia
Melhoramentos, 1930. In-4°, 133 p. illus., planche (Secretaria da
Agricultura, Industria e Commercio do Estado de Sao Paulo.
Observaçôes geraes e contribuicoes do estudo da Flora e Phyto-
physionomia do Brasil).
Ochoterena (Isaac) : Relaciones entre la neurologia comparada
y la psicologia. Chapultepec, impr. del Instituto de Biologia, 1930.
In-8°, 16 p. In-8°, 16 p. (Universidad nacional autonoma. Insti-
tuto de Biologia). i
Petronievics (B.) : Note historique sur la nouvelle anatomie com-
parée de linsula des mammifères. Belgrade, 1930, in-8°, 79 p., pl.
(Sipska kral. Akademiju. Pocena Izdania. Livr. LXXIV. Prirodn.
u matem. Spici, Livr. 20).
COMMUNICATIONS.
La Réorganisation du Musée D’Ethnographie
du Trocadéro,
par M. le Dr P. Rivet et G. -II. Rivière.
Il serait vain de rechercher pourquoi la France, qui fut le pre-
mier pays à comprendre la nécessité d’un véritable musée d’ethno-
graphie (le Musée du Trocadéro fut créé en 1878 par Hamy alors
assistant d’anthropologie au Muséum), s’est laissée depuis lors
distancer par la plupart des nations européennes et américaines. Il
est plus utile de travailler à réparer cette erreur que d’en étudier
les causes. Ce qu’il importe surtout de savoir, c’est que, par le
nombre et la variété de ses collections, notre Musée reste un des
plus riches du monde, et qu’il suffira de les mettre en valeur pour
reprendre la place que nous n’aurions jamais dû abandonner parmi
les peuples civilisés.
Pour bien comprendre l’étendue de l’œuvre à accomplir dans ce
but, il est nécessaire d’exposer rapidement les insuffisances et les
vices de l’organisation et de l’installation, au moment où nous
avons pris la direction de l’établissement. Logé dans un palais
construit pour un tout autre objet, sombre et non chauffé, garni
de vitrines improvisées, mal protégées contre la poussière, l’humi-
dité et les insectes, sans salles de manipulation, sans salles de tra-
vail, sans magasins, sans laboratoires, sans fichier de collections, le
Musée donnait l’impression d’un « magasin de bric à brac » (le mot
n’est pas de nous), où les objets de valeur, accumulés dans des ar-
moires obscures, passaient inaperçus des visiteurs. L’étiquetage
était pour ainsi dire inexistant. Les cartes géographiques et les
cartes de répartition, indispensables pour orienter le public, man-
quaient. Fait plus grave encore, les objets périssables (en bois, en
laine, en coton, en plume, etc...) étaient exposés à la destruction.
L’insuffisance des gardiens rendait toute surveillance impossible ou
en tout cas illusoire. Aucune garantie n’existait ni contre l’incendie,
ni contre le vol. La bibliothèque, sans bibliothécaire, et sans cata-
logue, était pratiquement inutilisable malgré ses richesses. Enfin,
Bulletin du Muséum , 2° s., t. IT, n° 5, 1930.
— 479 —
toute une partie du monde, où la France possède d’immenses colo-
nies, l’Asie, n’était représentée par aucune collection ethnogra-
phique, les objets venant de cette région étant envoyés, au fur et à
mesure de leur arrivée, soit au Musée Guimet, soit aux musées pro-
vinciaux.
Le personnel comprenait un Directeur, un Inspecteur, un gar-
dien-chef et quatre gardiens, dont les traitements représentaient
une somme annuelle de 69.000 francs ; le budget du matériel était
de 20.000 francs. N’étant rattaché ni aux Musées Nationaux, ni
à un grand établissement scientifique, le Musée ne pouvait faire
entendre sa voix et était toujours sacrifié dans les répartitions de
crédits. Une Société des Amis du Musée d’Ethnographie du Tro-
cadéro, fondée en 1914 pour venir en aide à sa détresse, lui appor-
tait plutôt un soutien moral qu’un appui matériel efficace.
Le premier acte dans la voie de réorganisation fut le rattache-
ment, effectué en 1928, du Musée du Trocadéro au Muséum
National d’Histoire Naturelle et plus spécialement à la chaire
d’anthropologie de cet établissement, dont le titulaire devenait
automatiquement directeur du Musée.
Ce rattachement permit d’affecter immédiatement au Musée du
Trocadéro le Sous-Directeur de cette chaire, en attendant le vote,
par le Parlement, des crédits de personnel demandés par la nou-
velle direction. Dès 1929, les crédits alloués donnaient au Musée un
Sous-Directeur, un assistant, et deux gardiens supplémentaires. En
1930, deux aides techniques ont complété ce personnel.
Le budget du matériel était porté en même temps à 30.000 francs
en 1929, à 100.000 francs en 1930. De plus, la Commission créée
au Ministère des colonies pour assurer et surveiller la répartition
des subventions accordées aux œuvres scientifiques de la Métro-
pole par les diverses Colonies, attribuait, dès 1929, une somme an-
nuelle de 150.000 francs au Musée du Trocadéro. A ces crédits ré-
guliers venaient s’ajouter le produit des entrées, puisque le Musée
acquérait, du seul fait de son rattachement au Muséum, le droit
de faire payer les visiteurs, soit environ 30.000 francs par an. La
Société des Amis du Trocadéro, réorganisée sous l’active direction
de M. le Vicomte de Noailles, mettait à la disposition de l’établis-
sement 30.000 francs. Enfin, les donations avec affectations spé-
ciales, reçues et administrées par la même Société, augmentaient
encore les disponibilités d’une somme de 86.120 francs.
En définitive, le misérable budget de 20.000 francs était porté,
en 1929, à 326.000 francs, en 1930 à 396.000 francs environ.
Il serait sans aucun doute désirable que la part qui revient dans
— 480 —
oc total à l’initiative privée ou à la subvention annuelle des colonies
fût proportionnellement moins importante par rapport aux crédits
alloués par l’État, qui offrent plus de garanties de stabilité et de
durée; nous sommes certains que le Parlement le comprendra et
tiendra, dans les budgets à venir, à prendre à sa charge les crédits
nécessaires au fonctionnement normal du Musée, pour que les amis
de l’ethnographie puissent affecter intégralement leurs libéralités à
l’enrichissement des collections.
Les ressources trouvées, il s’agissait de les employer au mieux.
Une première question devait être résolue sans tarder. Devait-on
faire la réorganisation du Musée dans le local même où il était ins-
tallé,’ou envisager son transfert dans un autre bâtiment plus adé-
quat? Le problème fut étudié de près par une Commission consul-
tative, créée dès le rattachement du Musée au Muséum, et compre-
nant : le Directeur de l’Enseignement Supérieur, le Directeur du
Muséum, le Recteur de l’Université de Paris, deux Professeurs du
Muséum (dont le Professeur d’Anthropologie), M. Lévy-Bruhl,
M. Mauss, M. de Créqui-Montfort et le Président de la Société des
Amis du Trocadéro. M. Paul Léon, directeur des Beaux-Arts, vou-
lut bien également venir étudier la question sur place. L’avis una-
nime fut qu’il était préférable d’essayer d’adapter le local à ses
lins, cette solution permettant des réalisations plus rapides. Pour
y arriver, il fallait l’éclairer et le chauffer, le garnir de vitrines
métalliques absolument étanches, et augmenter sa capacité pour
pouvoir créer une salle d’Asie, des magasins, des bureaux pour le
personnel, des salles de travail et de manutention, un labora-
toire, etc...
La question de l’agrandissement était facile à résoudre : il suffi-
sait, en effet, d’affecter au Musée la galerie semi-circulaire du
1er étage du Palais qui, vitrée, pouvait devenir une excellente et
vaste salle d’exposition, de diviser dans le sens de la hauteur par
un plancher la salle de l’aile côté Passy, comme on l’avait fait
autrefois pour la salle de l’aile symétrique, côté Paris, et enfin de
faire passer à un Musée de folklore national les collections de
folklore français qui occupaient cette salle.
Ce programme une fois établi, on s’employa aussitôt à le réaliser.
Après avis de la Commission d’incendie — , car la galerie semi-
circulaire doit servir à l’évacuation du Théâtre Populaire en cas de
danger, — cette galerie fut, sous réserve de quelques servitudes,
attribuée au Musée.
Des devis furent établis pour tous les travaux envisagés, et ceux qui
étaient réalisables avec les ressources normales du Musée furent aussi-
(après réorganisation et agrandissement du Musée).
Rez-de-Chaussée. 11. Salle d’Afrique du Nord et de Madagascar.
1. Vestibule d’entrée, côté Paris. 12. Atelier de moulage.
2. Laboratoire de réparation, nettoyage et 13. Atelier de menuiserie et de serrurerie.
désinfection. 14. Salle pour expositions temporaires.
3. Locaux divers. 15. Salle des peuples arctiques.
4. Vestibule d’entrée, côté Passy. 16. Salle d’Amérique.
5. Magasin de réception. Deuxième Étage.
Premier Étage. 17. Salle d’Océanie.
6. Salle d’Asie et d’Indonésie. 18. Salle de références photographiques.
7. Première salle de séries compara-tives. 19. Bibliothèque.
8. Premier magasin. 20. Bureaux, laboratoires.
9. Salle d’Afrique noire. 21. Deuxième magasin.
10. Deuxième salle de séries comparatives. 22. Salle d’Europe.
tôt entrepris : c’est ainsi qu’une somme de 105.000 francs fut consa-
crée à l’installation d’une double canalisation électrique lumière et
force, isolée sous tube d’acier, de façon à donner toute garantie contre
l’incendie (première étape d’une installation électrique très complète),
tandis qu’une somme de 40.000 francs était affectée à l’installation
de bureaux pour le personnel, d’une vaste salle de travail et d’un
laboratoire de réparation, de nettoyage et de désinfection muni de
tout l’appareillage nécessaire. Ces travaux sont actuellement ter-
minés ou en voie d’achèvement. Les crédits nécessaires à la cons-
truction du plancher (600.000 francs) et du chauffage central au
mazout (650.000 francs) sont inscrits dans les crédits affectés au
Sous-Secrétariat des Beaux-Arts pour l’équipement national. L’amé-
nagement de la galerie semi-circulaire dont le prix s’élève à environ
500.000 francs (vitrines non comprises), va être entrepris sans
délai, grâce à une subvention spéciale. Les vitrines de cette galerie
pourront être achetées grâce à un emprunt contracté par le Mu-
séum, et gagé par la subvention annuelle de 150.000 francs des
Colonies. Il est d’ailleurs probable que cet emprunt sera remboursé
rapidement, la Colonie argentine de Paris, sur l’initiative de
Mme qe Gaenza, ayant décidé d’ouvrir une souscription destiné
à couvrir cette dépense, la belle salle ainsi créée devant servir à
l’exposition des collections américaines. Enfin, une première série
de vitrines métalliques représentant une somme de un million de
francs qui avait été demandée au titre des prestations en nature,
sera payée sur la part des crédits affectés au Ministère au titre de
l’équipement national.
Par ailleurs, des négociations, appuyées par M. le Recteur Char-
léty, ont été engagées pour la création d’un Musée de folklore na-
tional, auquel rassemblée des professeurs du Muséum a dès main-
tenant autorisé la cession des collections françaises que possède le
Musée du Trocadéro.
Le reste des crédits disponibles a été utilisé pour l’organisa-
tion même des collections et de la bibliothèque.
Une bibliothécaire de profession, que la générosité d’un mécène
anonyme a permis de rétribuer, a été chargée de cataloguer les
livres dont les fiches ont été établies sur le modèle de celles de la
Library of Congre ss de Washington. D’autre part, un grand
nombre de publications indispensables, qui manquaient au vieux
fonds, ont pu être achetées grâce à une subvention de 40.000 francs
d’un de nos bienfaiteurs, subvention qui sera renouvelée. L’in-
ventaire est maintenant terminé pour la moitié environ des ou-
vrages, et les ethnographes qui travaillent au Musée trouvent
ainsi sur place un centre de documentation remarquable.
L’œuvre accomplie dans- les collections, pour être moins appa-
rente, n’en est pas moins importante. Actuellement, on peut affir-
— 483 —
mer qu’aucun objet périssable n’est menacé de destruction et que
tous ceux qui étaient en voie de destruction sont sauvés. Un mo-
dèle de fiche a été établi en tenant compte de l’expérience de tous
les grands musées d’Europe et d’Amérique, qui ont été visités
pour la plupart, soit par le Directeur, soit parle Sous-Directeur. Ces
fiches faites d’un bristol solide, sont dactylographiées avec
une encre indélébile; elles portent, au recto, toutes les indica-
tions essentielles sur l’objet auquel elles correspondent, sa prove-
nance, son nom, etc... et, au verso, un dessin ou une photographie
de cet objet. Ce travail, auquel se consacrent assidûment, en dehors
du personnel régulier du Musée, sept personnes rétribuées sur les
subventions privées et de nombreux collaborateurs volontaires,
demandera de nombreuses années, puisqu’il y a plus de 150.000 ob-
jets dans les collections. Au fur et à mesure qu’il s’exécute,
les vitrines anciennes, en attendant les vitrines défin tives,
sont mises en état, et les collections y sont disposées suivant
les règles de la muséologie moderne, sans entassement, avec un
étiquetage soigneux, facilement accessible au public, des cartes
géographiques indiquant l’emplacement des tribus, et des cartes
de répartition des objets les plus caractéristiques. La salle d’Océa-
nie a été déjà revue entièrement, mais à une époque où cette mé-
thode d’exposition n’était pas encore au point; néanmoins, elle
représente déjà un progrès sensible sur les salles non encore rema-
niées. Telle qu’elle est, elle a été ouverte au public le 27 juillet,
sitôt que le Musée eût reçu les deux gardiens supplémentaires
accordés par le Parlement à dater du 1er janvier 1929, et dont
l’entrée en fonctions fut retardée de dix-huit mois du fait de len-
teurs administratives regrettables.
Dans la distribution des locaux, de vastes magasins ont été pré-
vus, où seront rangées les pièces en série, de façon à décongestion-
ner les vitrines d’exposition. Ce matériel sera installé de telle façon
qu’il soit accessible facilement aux travailleurs. C’est dans ce fonds
de réserve que l’on pourra trouver les doubles nécessaires à l’enri-
chissement du Musée par voie d’échange.
Enfin, des précautions minutieuses ont été prises contre le vol
et l’incendie. Des serrures de sûreté uniformes ont été posées sur
toutes les portes du Musée, les anciens modes de fermeture étant
en très mauvais état (14.000 francs). Un réseau téléphonique inté-
rieur a été installé permettant de donner l’alerte en cas de danger
et en même temps de mettre en rapport, sans fatigue ni perte de
temps, tous les membres du personnel dispersés dans le Musée. Des
postes d’incendie et des extincteurs ont été établis dans toutes
les salles et dépendances, et des rondes de nuit contrôlées ont été
organisées. Néanmoins, la proximité du théâtre et l’emploi de poê-
les pour le chauffage précaire des salles de travail et d’exposition
— 484 —
constituent un danger dont on ne saurait exagérer la gravité et
qui ne sera qu’en partie conjuré lorsque fonctionnera le chauffage
central.
L’exposé du travail accompli et des importants travaux projetés
suffît à faire comprendre à quelles difficultés se heurte la réalisa-
tion de l’œuvre d’ensemble entreprise. La distribution secondaire
de l’électricité ne pourra être faite que lorsque les nouvelles vi-
trines, dont chacune doit avoir son éclairage particulier, auront
été reçues et mises en place. La salle d’Asie ne pourra être réalisée
que lorsque le plancher de division de la vaste salle du côté
Passy aura été construit, et ce travail est lui-même conditionné
par la création du Musée de folklore, qui permettrait de libérer
complètement cette salle.
Le rendement du personnel ne sera porté à son maximum que
le jour où le travail pourra s’exécuter dans des conditions maté-
rielles normales par l’établissement du chauffage central. Actuelle-
ment, pendant les mois d’hiver, il est impossible d’exiger des col-
laborateurs un séjour prolongé dans des salles glaciales.
Tout se tient dans le vaste plan envisagé, et tout retard apporté
à la réalisation d’une de ses parties réagit sur l’ensemble d’une
façon immédiate. Néanmoins, nous avons confiance et vivons
dans la certitude de le réaliser dans son entier.
Un grand courant de sympathie et d’intérêt s’est créé en France
depuis deux ans en faveur de l’ethnographie, aussi bien dans le
monde parlementaire que dans le public. Les appels que nous avons
adressés de tous côtés ont été entendus. Des aides efficaces, des en-
couragements actifs nous sont venus de toute part, soit sous forme
de subventions importantes, soitsous forme de collaborations spon-
tanées, soit sous forme de dons. C’est le regretté Professeur Capitan
qui, reconnaissant l’effort que nous avions fait et nous faisant con-
fiance dans l’avenir, modifie ses dernières volontés pour nous faire
bénéficier de la moitié de ses magnifiques collections ethnogra-
phiques; M.deZeltner, qui nous lègue l’ensemble- de ses récoltes en
Afrique occidentale. C’est le Muséum, qui nous reconnaît comme sien
et dontles différents services se dessaisissent en notre faveur de pièces
de grande valeur, comme par exemple cette colossale tête sculptée de
l’île de Pâques qui nous a été cédée par le Laboratoire de Géologie.
C’est notre fidèle compatriote de Mexico, M. Génin, à qui le Musée
doit déjà tant, qui enrichit cette fois notre collection mexicaine
d’une belle série de poteries de Casas Grandes. C’est le Musée de
Saint-Germain et le Musée Guimet, avec lesquels une collaboration
intime et fructueuse s’est heureusement établie, qui nous trans-
— 485 —
Musée d’Ethnograpliie du Trocadéro. — A. O. F. Tribus des Ébriés. — Tambour
de guerre. (Offert par M. le Gouverneur de la Côte dTvoire).
— 486 —
mettent des collections qui leur avaient été confiées par de pru-
dents donateurs, bien qu’elles ne rentrassent pas absolument dans
le cadre de leur activité. Ce sont des voyageurs qui, de toutes les
parties du monde nous envoient ou nous font obtenir des objets
remarquables; citons un magnifique tambour de la Côte d’ivoire
qui nous fut signalé par M. Paul Morand et offert par M. le Gouver-
neur de la Côte d’ivoire ; une belle sculpture de la Nouvelle Irlande,
donnée par M. Paul Morand; une collection incomparable des Mar-
quises réunie par M. le Dr Rollin et M. Nordmann; une collection
du Dahomey, offerte par M. l’administrateur Merlo; des objets océa-
niens, remis par les héritiers de M. Heurteau; une collection rap-
portée de Madagascar par M.Decary; une collection des Indiens de
l’Araguaya (Brésil) recueillie par le Dr Vellard; une collection Da-
nakil, que nous devons à Mme de Monfreid, etc., etc. Ce sont des
collectionneurs, comme M. Stéphen Chauvet, des antiquaires
comme MM. Ratton et Basler, qui nous font don de séries impor-
tantes. Le mouvement de sympathie gagne l’étranger. Le savant
Directeur du Musée de Gôteborg, Erland Nordenskiôld, nous en-
voie quatre des rares pictographies qu’il a recueillies chez les Indiens
Cuna et une collection d’archéologie de Lodi (Californie) ; le Musée
de Copenhague, une collection ethnographique eskimo ; le Canadian
National Railways un mât-totem qu’il fait venir de Colombie
britannique en France et installe à ses frais dans notre Musée dont
il constitue un des plus précieux ornements; Mme Montero de Leiva,
une série araucane du plus haut intérêt, offerte parle gouvernement
chilien; le Professeur Daniel N. Vêlez, M. Belon, consul de France
à Oaxaca, et Mlle Fuentes, des collections d’archéologie et d’ethno-
graphie mexicaines; M. Dumbrava, une collection recueillie par lui-
même au Groenland, M. de GaliinaLdes moulages d’objets archéo-
logiques de l’Uruguay; le Secrétariat d’éducation publique du
Mexique, une collection très représentative de tessons identifiés;
le Musée National d’Histoire Naturelle de Rio, des moulages d’objets
archéologiques de Marajô; le gouvernement roumain, une belle sé-
rie ethnographique de Roumanie, qui sera installée dans une vi-
trine métallique qu’il offre également au Musée.
Les relations avec les collègues et les institutions de l’étranger,
si longtemps ralenties, ont vigoureusement repris : il serait fasti-
dieux d’énumérer ici les très nombreuses visites faites au Musée
par des personnalités scientifiques étrangères, comme MM. Boas,
Thalbitzer, Preuss, Heye, Nordenskiôld, Lehmann, Bogo-
ras, Fritz Sarazin, Kaudern, etc., etc.
Les donateurs se multiplient : M. David-Weill, M. Henri Mon-
net, Mlle Mercedès Dose, M. Edgar Worch, M. Martinez de Hoz,
M. Guimpel, M. Charles de Polignac, Mlle Thurnauer, etc.
Un Comité d’Argentins amis de la France (Mme Josefa Uriburo
— 487 —
de Girondo, Mme Jeanne y M. Roberto Levillier, MM. Rafael Gi-
rondo, Dr Thomas Le Breton, Alberto Girondo, Oliveiro Girondo,
Rafael Crespo, Paul Monsegur, Alfredo Gonzalez Garano), nous
remet une somme importante. Mme de Gaenza propose d’ou-
vrir une souscription parmi ses compatriotes pour permettre le
vitrage de la galerie semi-circulaire et s’inscrit en tête de la liste
pour une somme de 20.000 francs.
M. Georges Wildenstein dote le Musée d’un bulletin dont il s’en-
gage à faire les frais de publication.
De leur côté, le Parlement et le Gouvernement répondent à
notre appel et grâce à l’intervention de MM. Doumer, Sarraut,
Cazals, Ducos, Locquin, Louis Marin, Georges Monnet, Patenôtre-
Desnoyers, augmentent d’une façon très sensible les crédits de per-
sonnel et de matériel affectés au Musée.
Une collaboration, qui ne peut être ni plus étroite ni plus féconde,
s’établit entre le Musée et l’Institut d’Ethnologie de l’Université de
Paris, qui subventionne les travaux sur le terrain de chercheurs,
dont les récoltes viennent enrichir nos collections: M. Cochain, au
Maroc ; M. le Colonel Husson, au Ouadaï ; M. Labouret, à la côte occi-
dentale d’Afrique; M. Griaule, en Abyssinie; M. Hackin, en Afgha-
nistan; M. Waterlot, au Soudan Français.
Nous avons conscience de toutes les obligations que nous im-
posent ces multiples marques d’intérêt et de sympathie, et nous
ferons tout ce qui sera en notre pouvoir pour y satisfaire. Nous
avons la volonté de faire de notre Musée le grand établissement
d’enseignement populaire et de recherche scientifique qu’il doit
être, de mettre en valeur toutes ses incalculables richesses et de le
rendre digne de l’admirable effort colonial de notre pays. Mais il
ne faut pas attendre de nous des miracles. La tâche que nous avons
entreprise avec confiance sans en mesurer d’avance l’étendue, car
si nous l’avions fait nous aurions peut-être hésité à l’assumer,
sera longue. Pendant longtemps, le travail d’organisation inté-
rieure qu’elle nécessite n’apparaîtra qu’aux seuls initiés et échap-
pera au grand public. Il faut que celui-ci nous fasse crédit et con-
fiance jusqu’au jour où notre effort obscur pourra se manifester
par des réalisations extérieures. Ainsi se préparent dans la nature
les mutations des êtres, par une lente et invisible transformation
de leur substance même.
La Longévité des Mammifères
a la Ménagerie du Muséum National D’Histoire Naturelle ,
Par le Prof. E. Bourdelle,
Directeur de la Ménagerie des Mammifères et des Oiseaux
cl le Dr A. Mouquet,
Sous-Directeur.
Les données sur la durée de la vie des animaux sauvages sont
rares et d’une façon générale peu précises. La difficulté de se docu-
menter exactement provient de l’impossibilité où l’on se trouve
d’assigner à un animal donné un âge suffisamment approximatif,
contrairement à ce qui existe pour les animaux domestiques, et
il est d’autre part difficile, pour ceux qui vivent à l’état sauvage,
d’être fixé sur la date de leur naissance.
Si les observations faites sur les sujets en captivité en jardin
zoologique ou chez les particuliers, ne peuvent permettre à elles
seules de résoudre le problème de la durée de la vie, elles donnent
au moins des indications utiles qui méritent d’être retenues. C’est à
ce titre qu’il nous a paru intéressant de rechercher dans les différents
groupes de Mammifères ayant vécu à la Ménagerie du Muséum,
la documentation de fait que nous publions aujourd’hui.
Cette documentation est la reproduction très fidèle des écritures
de nos registres de Ménagerie. Elle ne se rapporte environ qu’au
dixième des Mammifères ayant vécu dans notre établissement
depuis une cinquantaine d’années. Un tableau complet nous eût
entraîné trop loin et n’aurait apporté aucun élément nouveau
utile au sujet qui nous préoccupe aujourd’hui.
Les premières périodes de la vie en ménagerie comportent en
effet un gros déchet pour les Mammifères et le pourcentage de la
mortalité au cours des premiers mois et même de la première an-
née, du fait de l’acclimatement, est toujours assez élevé. Il est même
des espèces dont l’adaptation est impossible et pour lesquelles on
n’a pas encore réussi à résoudre le problème biologique, toujours
complexe, qui conditionne leur existence en captivité.
Tel qu’il est, le tableau ci-joint est intéressant à dépouiller et,
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 5, 1930.
— 489
tant du point de vue général que particulier, il appelle des consi-
dérations importantes.
Tout d’abord il permet de répondre victorieusement à la critique
sévère, mais tout à fait injuste, qu’on adresse trop facilement dans
certain public, aux collections vivantes du Muséum. Ce tableau
montre en effet, dans presque tous les groupes, des cas de longévité
qui constituent de véritables records. Nous pouvons ainsi enregis-
trer des cas de longévité de 7 ans 10 mois chez un Chimpanzé ;
de 11 ans 3 mois chez un Cercopithèque grivel ; de 16 ans chez un
Mandrill; de 24, 21 ans chez des Ours ; de 12 ans chez des Geneltes ;
de 13 ans chez un Kinkajou; de 21 ans chez un Ratel; de 17 ans
chez des Hyènes; de 14 ans chez des Lions ; de 16 ans chez un Ja-
guar, de 13 ans chez une Otarie ; de 26, 23 ans chez des Éléphants ;
de 36 et 32 ans chez des Hybrides d' Équidés ; de 25 ans chez un
Zèbre; de 18 ans chez un Bubale; de 27 ans chez V Hippopotame ; de
15 ans chez un Pécari à collier.
Ces chiffres, parmi bien d’autres, sont la preuve évidente que,
contrairement à ce que l’on écrit avec tant de facilité, nos animaux
« ne crèvent pas de faim, ni de misère ».
L’examen du tableau dans le détail des groupes montre d’autre
part que la Ménagerie du Muséum a réussi à faire vivre et à con-
server assez longtemps dans de bonnes conditions, des espèces qui,
jusqu’à présent, étaient réputées très difficiles à entretenir. C’est
ainsi que, parmi les Simiens, presque tous les groupes sont repré-
sentés dans notre collection avec des durées moyennes de vie très
intéressantes. Nous pouvons même enregistrer le cas d’un Gorille
qui vit depuis bientôt quatre ans dans notre Singerie alors que, jus-
qu’à présent, on n’avait pu conserver ces animaux vivants plus de
quelques mois dans les Jardins zoologiques; le cas d’une famille
d 'Orangs, mâle, femelle et jeune, que nous possédons depuis bientôt
trois ans et qui représente les très rares survivants d’une centaine
de sujets de la même espèce importés en Europe en 1926-1927; le
cas, enfin, de Gibbons qui, contrairement à la règle ordinaire, se
sont parfaitement adaptés depuis deux ans et demi à une vie de
plein air dans notre établissement.
Parmi les Lémuriens signalons une excellente adaptation à la
captivité de nos nombreux pensionnaires dont certains sont dans
nos collections depuis 4, 5, 6 et 7 ans, ce qui est rare chez ces ani-
maux. En particulier, notons des Aye-Aye, dont tout récemment
un illustré du dimanche attribuait, en première page, l’exclusivité
au Jardin zoologique de Londres et qui vivent au Muséum depuis
6 et 7 ans.
Dans le groupe des Carnivores, après qu’un lourd tribut a été
payé à l’acclimatement et aux maladies de l’enfance, une stabili-
sation se produit, et nous pouvons mettre en ligne, des séries de
490
vieux pensionnaires avec une moyenne de durée de la vie de 20 ans
pour les Ours, de 10 ans pour les petits carnivores, de 17 ans
pour les Hyènes, de 10-12 ans pour les Félins.
Les Pinnipèdes semblent pouvoir vivre assez longtemps en mé-
nagerie dans les conditions normales et nous avons déjà noté un cas
de longévité de 14 ans. D’une façon générale cependant ces ani-
maux meurent prématurément et, le plus souvent, victimes de
leur voracité et du public.
Chez les Herbivores, en général, les sujets qui échappent aux
maladies septicémiques à allure foudroyante, la durée de la vie
en captivité est plutôt grande. C’est ainsi que chez les Rongeurs
nous avons enregistré des longévités de 13 ans pour V Écureuil, de
9 ans pour V Agouti, de 8 ans pour le Porc-épic, de 5 ans chez les
Marmottes. Parmi les Ongulés la durée de la. vie s’accroît en pro-
portion de la taille avec une moyenne qui dépasse 20 ans chez les
Éléphants, avec une sensible prédominance en faveur de l’Élé-
phant d’Afrique, moyenne qui approche de trente ans chez les
Équidés et qui se maintient à des chiffres toujours élevés chez les
Caméliens (15 à 25 ans), chez les Bovidés (10 à 15 ans) et encore
plus chez les Anlilopinés avec des maxima de 18 ans chez le Bubale
et chez YOrgx Beisa, de 14 ans chez le Nglgaul. Notons enfin
que les Édentés et les Marsupiaux eux-mêmes sont susceptibles
de s’adapter à la captivité dans de bonnes conditions et que le
Tatou a pu vivre pendant plus de 13 ans dans notre Ménagerie.
Certainement les chiffres maxima et les moyennes que nous rele-
vons doivent être considérés comme encore bien inférieurs aux
chiffres réels qui marquent la durée de la Vie des mêmes espèces de
Mammifères à l’état sauvage. Nous pensons qu’ils constituent
néanmoins des indications intéressantes à retenir. Ils sont au
moins la preuve que les conditions d’entretien et de vie faites aux
animaux de la Ménagerie du Jardin des Plantes ne sont pas con-
traires à leur longévité et cette constatation suffit déjà à satisfaire
notre orgueil de collectionneurs et notre mentalité de naturalistes.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, 1930.
LONGÉVITÉ DE QUELQUES MAMMIFÈRES A LA MÉNAGERIE DU MUSÉUM D’HISTOIRE NATURELLE DE PARIS
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LONGÉVITÉ DE QUELQUES MAMMIFÈRES DE LA MÉNAGERIE DU MUSÉUM D’HISTOIRE NATURELLE DE PARIS (Suite)
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LONGÉVITÉ DE QUELQUES MAMMIFÈRES DE LA MÉNAGERIE DU MUSÉUM D’HISTOIRE NATURELLE DE PARIS (Suite)
DÉSIGNATION DES ANIMAUX
DATE D’ENTRÉE DATE DE DÉCÈS
OU DE NAISSANCE OU ÉTAT ACTUEL
III. — Carnivores
* Ours brun ( Ursus arctos, L.)
* - - - - L.)
- - - - L.)
— noir — americanus, Pallas)
* — blanc - rnaritimus, Erxleben)
* — du Thibet — thibetanus, F. Cuvier)
* — des cocotiers — malayanus , Railles) «
* Kinkajou (Cercoleptes caudivolvulus Pallas)
* Raton laveur ( Procyon lotor, L.)
— crabier — cancrivorus, G. Cuvier) ’
Coati roux ( Nasua rufa, Desmarest)
— solitaire — narica, L.)...
* Civette ( Viverra civetta Schreber)
Genette d’Afrique ( Genetta senegalensis, Fischer)
* — de France — genetta, L.)
* Paradoxure (Paradoxurus leucomystax, Gray)
* Ratel du Cap ( Mellivora capensis, Desmarest)
Loutre ( Lutra vulgaris, L.)
Loup de Sibérie ( Canis lupus , L.)
* — d’Égypte — lupaster, Hempr. et Ehrenb.) . . .
Chacal — anikus, F. Cuvier)
Renard vulgaire — vulpes, L.)
Fennec ( Fennecus zercla, Zimmerman)
9 juillet 1904
1er avril 1897
1er octobre 1904
2 mars 1914
12 octobre 1908
25 septembre 1890
12 juillet 1886
13 février 1904
5 mai 1912
5 octobre 1893
26 avril 1902
6 avril 1902
15 janvier 1910
27 mars 1902
9 octobre 1911
7 avril 1897
15 juin 1907
18 août 1900
8 avril 1883
8 mai 1903
10 août 1895
10 août 1900
l&r octobre 1899
30 décembre 1909
7 août 1896
14 juillet 1905
30 août 1921
Vivant
29 novembre 1911
29 avril 1929
Vivant
Vivant
24 février 1912
25 avril 1903
19 janvier 1914
3 avril 1926
12 juin 1902
21 mars 1905
18 mars 1907
27 novembre 1915
18 janvier 1912
29 novembre 1923
2 janvier 1906
16 février 1919
11 mai 1913
5 mai 1904
2 décembre 1912
23 février 1901
27 décembre 1913
18 octobre 1907
7 février 1919
15 février 1901
20 janvier 1911
21 novembre 1927
longévité
EN MÉNAGERIE
24 ans
14 ans 7 mois
24 ans 5 mois
16 ans 4 mois
21 ans 9 mois
21 ans 5 mois
16 ans 9 mois
9 ans 11 mois
13 ans 11 mois
9 ans 4 mois
2 ans 11 mois
4 ans 11 mois
5 ans 10 mois
9 ans 9 mois
12 ans 1 mois
8 ans 9 mois
11 ans 8 mois
12 ans 9 mois
21 ans 1 mois
8 ans 7 mois
5 ans 6 mois
12 ans 8 mois
8 ans
9 ans 1 mois
4 ans 5 mois
5 ans 6 mois
6 ans 3 mois
493
LONGÉVITÉ DE QUELQUES MAMMIFÈRES A LA MÉNAGERIE DU MUSÉUM D’HISTOIRE NATURELLE DE PARIS (Suite)
DÉSIGNATION DES ANIMAUX
ni. — Carnivokes ( Suite J
* Hyène tachetée ( Hyœna crocuta, Erxleben)
* — rayée — striata, —
* Lion ( Felis leo, L.)
Lionne — — L.)
* Lion — — L.)
* Lionne - — L.)
Puma . ( Felis concolor, L.)
Jaguar — onca , L.)
* Tigre — tigris, L.)
Tigresse — — L.)
Panthère — pardus, L.)
* - - - L.).... ,
* — noire — — var. mêlas, Péron)
Ocelot — pardalis, L.)
* Caracal -- caracal, Güldenst)
Poussa ( Cryptoprocta Jerox, Bennet) .....
IV. — Pinnipèdes
Otarie ( Otoria californiana, Lesson) ....
* _ _
V. — Rongeurs
Écureuil ( Sciurus mexicanus, Erxleben)
* Marmotte ( Ardomys marmotta, L.)
* - - - L.)
494
DU MUSÉUM D’HISTOIRE NATURELLE DE PARIS (Suite)
CO
OU
LONGÉVITÉ DE QUELQUES MAMMIFÈRES DE LA MÉNAGERIE DU MUSÉUM D’HISTOIRE NATURELLE DE PARIS (Suite)
DÉSIGNATION DES ANIMAUX
DATE D 'ENTRÉE DATE DE DÉCÈS
OU DE NAISSANCE OU ÉTAT ACTUEL
VI. — Ongulés (Suite)
Phacochère
* Pécari à collier
* Dromadaire . . .
* Chameau
Lama
* — guanaco
Bison
*
Zébu
Bouquetin des Alpes .
* Tharr
Mouflon de Corse
— à manchettes.
* _
Bubale
*
* Gnou .!!!!!!..!
* Nylgaut . .
*
Guib harnaché
— du Transvaal . .
* Algazello
*
(. Phacochœrus africanus , Gmelin)
(. Dicotyles tajaçu, L.)
( Camelus dromedarius, L.)
— bactrianus, L.)
( Auchenia lama, Illig.)
— huanaco , Molina).
(Bos americanus, Gmelin)
(Bos indicus, L.)
( Capra ibex, L.)
— jemlaica, Smith)....
(Oins musimon, Schreber) .
(. Ammotragus lervia, Pallas),
(. Bubahis boselaphus, Pallas).
( Connochœtes gnu, Zimm.)
( Boselaphus tragocamelus, Pallas)
( Tragelaphus scriptus, Pallas).. . .
sylvatieus, Sparr.)..
( Oryx leucoryx, Pallas)
Gazelle mohr ( Gazella rnhorr, Bennett)
Cépbalophe à dos noir ( Cephalophus dorsalis, Gray)
* Chamois des Alpes ( Rupicabra europœa, Cuvier).
8 septembre 1925
Né le 8 mai 1911
7 octobre 1890
Né le 12 avril 1896
9 octobre 1892
6 avril 1912
Né le 6 juin 1890
1er avril 1911
2 mai 1911
12 novembre 1900
18 juillet 1899
Né le 2 août 1901
22 avril 1920
21 octobre 1894
25 mars 1907
21 octobre 1894
10 juillet 1897
31 janvier 1912
20 septembre 1889
22 novembre 1896
11 novembre 1909
19 juin 1907
6 mai 1913
21 octobre 1915
26 janvier 1906
10 avril 1925
7 octobre 1890
18 février 1929
1er mars 1927
7 juillet 1915
28 avril 1920
16 octobre 1903
20 juin 1927
15 avril 1902
26 janvier 1925
20 avril 1928
31 août 1907
13 avril 1909
26 octobre 1916
Vivant
13 février 1902
27 juillet 1917
3 décembre 1903
14 juin 1916
21 novembre 1926
28 janvier 1902
3 février 1907
17 mai 1914
16 janvier 1914
Vivante
Vivant
18 octobre 1915
Vivant
26 août 1907
longévité
EN MÉNAGERIE
3 ans 5 mois
15 ans .9 mois
24 ans 9 mois
24 ans
11 ans
15 ans 2 mois
11 ans 10 mois
13 ans 9 mois
16 ans 11 mois
6 ans 9 mois
9 ans 9 mois
15 ans 2 mois
10 ans 3 mois
7 ans 4 mois
10 ans 4 mois
9 ans 2 mois
18 ans 11 mois
14 ans 10 mois
12 ans 4 mois
10 ans 3 mois
4 ans 6 mois
6 ans 7 mois
17 ans 2 mois
14 ans 9 mois
8 ans 9 mois
5 ans 3 mois
16 ans 10 mois
LONGÉVITÉ DE QUELQUES MAMMIFÈRES A LA
DÉSIGNATION DES ANIMAUX
VI. —
Antilope canna
* — beisa
* Gazelle à bézoard...
Addax
* Antilope lechee
Girafe
Daim moucheté
Cerf de France
— cochon .
* — sika. . . .
* — wapiti..
* — axis ....
* — muntjac
VII.
* Tatou
VIII.
Kangourou à cou roux
Phalanger renard
Ongulés (Suite)
(■ Taurotragus oryx, Pallas)
( Oryx beisa, Rüppel)
( Antilope cervicapra, Pallas)
(Addax naso-maculatus, Blainv.)
(Cobus leche, Gray)
(Giraffa camelopardalis, L.)
(Dama platyceros, Lydd.)
(Cervus elaphus, L.)
- L.)
— porcinus, Zimm.)
— sika, Temm. et Schleg.)
— canadensis, Erxl.)
— axis, Erxl.)
( Cervulus reevesi, Ogi'iby)
— Édentés
(Dasypus villosus , Desm.)
— Marsupiaux
( Halmaturus ruficollis, Desm.) .
(Phalangista vulpina, Meyer) . .
DU MUSÉUM D’HISTOIRE NATURELLE DE PARIS (Suite)
Description d’une Espèce nouvelle
l’Insectivore Malgache, suivie de remarques critiques
SUR LE GENRE ORYZORYCTES,
par MM. G. Grandidier et G. Petit.
L’un de nous, lors d’une mission à Madagascar (1925-1927),
reçut de M. Perrier de la Bâthie, le naturaliste bien connu, un
exemplaire d'Oryzorydes (x) conservé en alcool. Son étude a révélé
qu’il s’agissait d’une espèce nouvelle, dont on trouvera la des-
cription ci-dessous.
Notons que grâce à l’amabilité de M. le Professeur Bourdelle
nous avons pu comparer notre exemplaire, du point de vue de ses
caractères extérieurs, à Oryzorydes hova A. Grandidier, O. ietra-
dadylus ( = Nesozydes letradadylus, selon Olf. Thomas), O.
(— Nesorydes) niger, et du point de vue des caractères crâniens,
à ces deux dernières espèces.
Oryzoryctes talpoides sp. nov.
Parties supérieures gris brun brillant, rappelant en plus foncé
la couleur «taupe ». Flancs plus clairs. Parties ventrales gris beige,
la teinte beige s’accentuant dans la partie postérieure du corps.
Partie antérieure du cou et dessous de la mandibule, de couleur
grise. Face externe des membres antérieurs d’un brun nuancé de
gris. Mains et pieds avec poils peu nombreux, châtains, devenant
plus clairs sur les doigts.
A l’analyse, la fourrure, veloutée, de notre Oryzoryctes se com-
pose, pour les parties dorsales, d’un feutrage de poils très fins,
d’un gris argenté sur presque toute leur longueur, et à pointe châ-
tain clair. Des poils plus longs en émergent, grêles dans leur tiers
(P L’orthographe du mot Oryzoryctes varie selon les auteurs. On trouve par exemple :
Oryzorides chez A. Grandidier, chez Dobson, chez Leche, chez Thomas, chez Kaudern;
Oryzoryctes chez Forsyth Major et chez Trouessart. Bien que le créateur du genre
ne donne point l’étymologie du mot dont il s’est servi pour désigner ce genre nouveau,
on peut le considérer comme formé de deux substantifs grecs : crpuÇa, riz, et ôpuxt^ç,
fouisseur.
Il en résulte qu 'Oryzoryctes doit s’écrire avec deux y. Notons la contradiction d’Ol-
fleld Thomas, qui écrit ryctes avec un y dans son genre Nesorydes et avec un i dans
Oryzorides.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 5, 1980.
— 499 —
inférieur d’une couleur gris argenté, se renflant ensuite en fuseau,
de couleur brune, se terminant en une pointe claire (châtain clair
et parfois même blanche). Sur les parties ventrales, le feutrage
reste gris argenté, et les longs poils, gris argenté à leur base, sont
châtain très clair dans leur partie fuselée et blancs à la pointe.
Dans la partie correspondant à la symphyse de la mâchoire infé-
rieure, feutrage de poils blancs, soyeux. Queue courte, cylindrique,
annelée, obtuse à son extrémité distale (x), de teinte gris foncé,
parsemée de poils courts, presque invisibles à l’œil nu. A sa base,
fourreau de poils assez longs, de la couleur de ceux des parties
dorsales. Museau entièrement nu sur ses parties dorsales, les poils
du dessus de la tête s’arrêtant en une bordure légèrement convexe
en arrière, à environ 12mm,5 de son extrémité (2). Ses parties laté-
rales sont couvertes de poils châtain clair, diminuant de longueur
d’arrière en avant et s’arrêtant un peu en arrière de l’ouverture
des cavités nasales.
De longues vibrisses à base beige et pointe blanche en émergent,
faisant saillie hors de follicules assez gros. Sur le bord de la lèvre
supérieure, frange de poils blancs, assez courts, dirigés vers le bas.
Yeux très petits, avec paupières en forme de bourrelet relati-
vement épais, de couleur blanche. Un peu en arrière et bien au-
dessus des yeux, une vibrisse longue, de couleur blanche. Pavillon
des oreilles très peu élevé, dissimulé dans la fourrure, de teinte
jaunâtre, d’apparence glabre, en réalité parsemé de poils clairs
sur ses deux faces, tandis que sur la moitié inférieure de son bord
externe et interne s’insèrent des poils foncés, sc confondant avec
ceux du pourtour de l’oreille externe. Un peu en avant de l’oreille
un groupe symétrique de vibrisses (quatre).
Membre antérieur du type fouisseur. Bras complètement inclus
dans les téguments. Main assez large, plus large que le pied et
pentadactyle. Le pollex, nettement présent, est petit. Griffes de
couleur ambrée, à pointe usée, ce qui les fait paraître moins arquées
que celles des O. Idradadylus, par exemple. Elles sont, en tout cas?
plus robustes et plus massives que les griffes d’O. lelradadylus
et d’O. hova. Le doigt trois est le plus long. Doigts du pied plus
courts que ceux de la main. Le troisième est à peine plus long que
le doigt deux et un peu plus long que le doigt trois. Il est plus
court que le troisième doigt antérieur. Le doigt un, griffes com-
P) La conformation de l’extrémité distale de la queue, peut laisser croire qu’elle
est le résultat d’un traumatisme. Dans ce cas, cet organe aurait été amputé d’une
partie terminale sans doute assez comparable à la partie terminale de la queue d’un
Oryzorydes tetradactylus ou hova , c’est-à-dire brusquement et considérablement ré-
trécie.
(2) Chiffre quelque péu imprécis étant donné la déformation du museau chez l’exem-
plaire considéré.
— 500 —
prises, atteint chez notre espèce, le niveau de l’extrémité distale
de la première phalange. Il est plus long que le doigt correspon-
dant de l’O. hova qui atteint à peu près l’extrémité distale du pre-
mier métacarpien.
Le crâne est allongé, mais plus large, dans l’ensemble, que chez
VO. teiradadylus, notamment en avant, au niveau de la base de
la canine, où le maxillaire forme une saillie très nette, au niveau
des os nasaux, enfin dans la partie postérieure de la boîte crâ-
nienne. A l’élargissement des os nasaux correspond un aplatisse-
ment de la région qui est, au contraire, légèrement bombée chez
O. ( = Nesorycles Old. Thomas) lelradaclylus. Bordure alvéolaire
du maxillaire, le crâne étant vu en norma vedicalis, très accentuée.
Processus zygomatique du maxillaire, en forme de lame mince et
tranchante, tout à la fois incurvée vers le dehors et relevée vers
le haut. Frontaux latéralement bombés, sur presque toute leur
longueur, d’avant en arrière. Très larges trous pariétaux, arrondis,
symétriques, à la limite des pariétaux et du squamosal, comme
chez la plupart des Oryzorydinae. Crête sagittale absente. Crête
transversale peu saillante, sans indentation médiane, et plus mar-
quée latéralement que médialemenl. Supra-occipital présentant
une obliquité dorso-ventrale et antéro-postérieure plus accentuée
que chez O. teiradadylus. Foramen magnum assez grand, vague-
ment en forme de trèfle de carte à jouer, par la présence d’une
indentation saillante, située un peu au-dessus du grand axe trans-
versal du trou occipital. Outre cette forme très particulière, il est
plus élevé et moins large que chez O. teiradadylus. Foramen ante-
condylien s’ouvrant sous le rebord antérieur de la partie ventrale
des condyles, comme chez les Oryzoryctynés, en général.
A la mâchoire supérieure, d’une manière générale, les dents sont
séparées les unes des autres, plus nettement que chez VO. tetra-
daclylus. Cet isolement se manifeste de L jusqu’à M2, dont le
métacône est très rapproché du protocône de M2. L’écartement
le mieux marqué, celui qui sépare 13 de la canine, est presque égal
à la moitié de la hauteur de cette dernière dent, qui, proportion-
nellement, est grande et forte. En dehors de ce caractère, cette
dent offre, sur sa face linguale, une cannelure très nette, qui s’ar-
rête un peu avant la base de la dent.
A la mâchoire inférieure, même caractère touchant l’écartement
des dents. Prémolaires et molaires sont même plus nettement
séparées les unes des autres, qu’à la mâchoire supérieure.
Mensurations (en millimètres). A. Caractères extérieurs.
Longueur (du bout du museau à la base de la queue) : 105
(environ) ;
Longueur de la queue : 45;
501 —
Longueur de la main : 16,5;
Longueur du premier doigt de la main : 3,5;
Longueur du doigt le plus long (troisième) : 10,5;
Longueur de la griffe du doigt 2 ; 5,5;
Longueur de la griffe du doigt 3:6;
Longueur de la griffe du doigt 4:5;
Longueur du pied : 19,5;
Longueur du doigt le plus long (troisième) : 6,5;
Longueur de la griffe du doigt 3 : 4.
B. Crâne.
Longueur basale : 28,5;
Longueur condylo-basale : 31 ;
Longueur maxima : 31;
Largeur au niveau des processus zygomatiques du maxillaire : 12;
Largeur du milieu de la boîte crânienne (partie postérieure du
squamosal) : 14;
Largeur des frontaux : 7;
Largeur des os nasaux : 2,5;
Largeur du maxillaire au niveau de la base de la canine (bord
externe) : 5.
G. Mandibule.
Hauteur condylo-angulaire : 4,5;
Longueur totale : 22;
Longueur de la symphyse : 7.
Provenance : Rizières de Marovoay (province de Majunga).
H. Perrier de la Bathie, coll. el leg., 1926. Un seul exemplaire du
sexe mâle.
Nom malgache : Voalavo-n'arabo (= rat des Arabes) (1).
Le genre Orgzorycles a été créé en 1870 par A. Grandidier (2)
pour un petit insectivore malgache provenant de l’Ankay et de
l’Antsihanaka, auquel l’auteur donna le nom d’O. hova. Dans la
diagnose, outre divers caractères de la morphologie externe,
A. Grandidier note la présence de quatre doigts seulement aux
pattes antérieures.
En 1882, Milne Edwards et A. Grandidier ont décrit une nou-
velle espèce du même genre, à main tétradactyle (O. telradadglus) .
(1) Les Sakalaves désignent sous ce même nom les Oryzoryctes et les Musaraignes
du genre Crocidura; ils confondent les uns et les autres. Les Crocidures de Madagascar
ne sont pas autochtones. La désignation malgache est donc intéressante, en ce sens,
qu’elle semble confirmer l’importation de ces Insectivores.
(2) Et non par Miine-Edwards, comme l’indique Olfield Thomas, 1918 (p. 307).
La même année, Dobson ayant eu, en communication, un exem-
plaire, conservé en alcool, d’O. hova, étend, dans ce travail con-
sidérable, qu’est la Monograph of lhe Insectivora, la description
originale du naturaliste français. Or, tandis que dans la diagnose
résumée du genre, il mentionne, sans doute par inadvertance,
l’absence de l’hallux, dans la description de l’espèce, il écrit qu’il
n’y a pas trace de pollex (1).
En 1896, Forsyth Major signale un Oryzoryctes à cinq doigts,
dont il fait une espèce nouvelle : O. gracilis et un Oryzoryctes
tétradactyle (O. niger ), très étroitement apparenté à l’O. telra-
daclylus.
Plus récemment Olfleld Thomas (1918) a cru devoir dénombrer,
dans l’ancien genre Oryzoryctes de A. Grandidier, trois genres dis-
tincts. Le nouveau genre Leplogale, dont le génotype est l’O. gra-
cilis F. Major, espèce pentadactyle, se justifie par le fait que la
cuspide interne des molaires est obsolète, et parla séparation des
dents (notamment de la première prémolaire vis-à-vis de la
deuxième et de la canine). A côté de ces caractères assez spéciaux,
d’autres le rapprochent des Microgale, et F. Major avait indiqué
lui-même, en plaçant provisoirement son animal dans le genre
Oryzoryctes, qu’il pouvait, en réalité, justifier la création d’un
genre distinct.
Un second nouveau genre d’O. Thomas, le genre Nesorycles, est
réservé aux espèces tetradactylus de Milne-Edwards et A. Gran-
didier, et niger de F. Major, autrefois classées dans le genre Oryzo-
ryctes.
Le même auteur maintient enfin ce dernier genre qui ne ren-
ferme plus qu’une espèce, celle qui permit sa création : O. hova
A. Grandidier.
Le genre Nesorycles est caractérisé par des espèces tétradactvles,
moins modifiées dans le sens de l’adaptation à la vie fouisseuse
que l’unique espèce jusqu’à nous connue du genre Oryzoryctes,
à fourrure ordinaire et dont le crâne est relativement peu élargi,
en arrière, au niveau de la boîte crânienne.
Par contre, le genre Oryzoryctes est maintenu par Thomas, avec,
comme génotype, O. hova, espèce à fourrure veloutée, dont le crâne
est très élargi en arrière et à main pentadactyle, contrairement à
ce qui avait été affirmé jusqu’alors.
L’opinion discordante de A. Grandidier, puis de Dobson et
d’Olfield Thomas au sujet de la présence, ou de l’absence, d’un
premier doigt à la main de YOryzorycles hova est importante.
L’examen du type de cette espèce, conservé monté aux galeries
(fi « ... The outer toe corresponding to the fifth is very small, there is no trace of
a pollex ».
— 503
de Zoologie du Muséum, nous permet de donner raison à Olf. Tho-
mas. Malgré la dessiccation des pattes de cet exemplaire unique,
on peut voir, au bord interne de la main, tout en arrière de la
partie proximale de la première phalange, un petit moignon qui
représente, indubitablement, un doigt extrêmement réduit.
D’autre part, l’examen d’un des trois fœtus conservés au Labo-
ratoire de Mammalogie avec les parties molles d’un animal
étiqueté Oryzorydes houa, et dont le crâne et les quatre pattes
ont été malheureusement sectionnés, permet de confirmer cette
présence. Il est très probable que les auteurs qui ont ignoré le
pollex de l’espèce en question, ont pris ce rudiment pour une pelote
métacarpienne, et, de fait, à sa base, chez le fœtus, se voit une
pelote carpo-métacarpienne interne, large et allongée, un peu plus
antérieure que celle qui lui correspond du côté externe. Mais la
situation du premier doigt rudimentaire est trop latérale et trop
extérieure pour que la confusion demeure possible après un exa-
men attentif. En outre, sa face supérieure est couverte de poils,
comme celle des autres doigts; enfin, chez l’individu conservé
monté, on voit et l’on sent, à l’extrémité du pollex une partie
cornée représentant une griffe. La main du fœtus, examinée au
binoculaire, montre également l’indication d’une griffe à l’extré-
mité du pollex rudimentaire.
Ce fait étant acquis, il nous reste à examiner dans quelle mesure
le remaniement du genre Oryzoryctes, selon les vues d’Olfield
Thomas, se trouve justifié.
En effet, si, d’après les textes qui concernent l’O. gracilis (1),
cette espèce nous paraît assez particulière pour en faire, comme
l’avait pressenti Forsyth Major lui-même, le type d’un genre spé-
cial, par contre, la création d’un nouveau genre pour l’O. lelra-
daclylus nous paraît moins admissible. Les caractères tirés de
l’élargissement postérieur du crâne et de l’aspect de la fourrure
sont insuffisants pour nécessiter une coupure générique. Si l’on
veut séparer, en raison de l’absence totale du premier doigt chez
les uns et de sa présence, qui peut être extrêmement réduite, chez
les autres, les O. lelradaclylus des O. houa, tout au plus doit-on
considérer les premiers comme constituant un sous-genre. Et nous
proposons ici d’abaisser au rang de sous-genre le genre Nesorydes,
créé en 1918, par Olfield Thomas. Le genre Oryzorydes A. Grandi-
dicr 1879, comprendrait donc, désormais, deux sous-genres : le
sous-genre Oryzorydes, pour des espèces à mains pentadactyles,
mais dont le pollex est tantôt nettement présent [O. (sens. strict.)
talpoides ], tantôt très réduit [O. (sens, strict.) houa]; le sous-genre
. (1) Nous n’avons pu, en effet, examiner aucun exemplaire de cette intéressante
espèce.
— 504 —
Nesorycles comprenant les espèces à pollex totalement absent
[O. ( Nesorycles ) telradadylus].
Avec Olfleld Thomas, nous considérons VO. ( Nesoryctes ) niger
de Forsyth Major, comme une variété ou si l’on veut une morpha (*■)
de l’O. lelradaclylus.
Notre nouvelle espèce O. (sens, strict.) talpoides se différencie
nettement par ses caractères extérieurs, les seuls que nous ayons
pu comparer, d’O. (s. s.) houa, non seulement par une main nette-
ment pentadactyle, mais par la largeur de cette main, la puissance
des griffes, le caractère de la queue, du pelage, etc... Le caractère
si net chez notre espèce, de l’écartement des dents, se retrouverait
chez O. (s. s.) houa, si l’on en croit Dobson qui, plus heureux que
nous, a pu examiner un crâne de cette dernière espèce; il se re-
trouve aussi, chez Leptogale gradlis, d’après Forsyth Major, en
ce qui concerne Pmj vis-à-vis de la canine et de Pm2, et la troi-
sième incisive vis-à-vis des dents qui la précèdent et qui la suivent.
L’écartement des dents, d’autre part, est un caractère commun
à divers Gentétinés, Hemicentetes et Centétes, par exemple.
Répartition géographique des espèces du genre Oryzorydes.
Notre espèce est la seule espèce du genre qui ait été. jusqu’ici
rencontrée à proximité des côtes. Divers exemplaires d’O. (Neso-
ryctes ) telradadylus examinés par nous, provenaient de Vinanitelo,
localité située au sud-est de Fianarantsoa et appartenant déjà à
la région intermédiaire orientale. Le type a été capturé sur les
Hauts-Plateaux, en Emyrne.
O. ( Nesorycles ) telradadylus morpha niger est connu à la fois
des Hauts Plateaux (Vakinankaratra : Antsirabé) et d’une région
correspondant biogéographiquement à celle de Vinanitelo où
l’O. ( Nesorycles ) telradadylus paraît commun. O. (s. s.) houa vient
de l’Antsihanaka et du pays de l’Ankayqui continue cette dernière
région vers le N., habitant, si l’on se rapporte à l’étymologie du
mot Oryzorydes, précédemment indiquée, dans les rizières, sans
doute dans les digues des rizières, qui couvrent ces régions. Notre
O. (s. s.) talpoides paraît vivre dans des conditions éthologiques
identiques, mais dans la vaste plaine de Marovoay, c’est-à-dire
dans une région toute différente au point de vue climatique. Ces
faits, tirés de la distribution géographique du genre Oryzorydes,
ajoutent encore à la validité de notre espèce nouvelle.
(J) Le terme morpha est de plus en plus employé par les systématieiens spécialisés
dans l’étude de groupes divers, pour remplacer le terme vague et vieilli de variété qui
comprend à la fois sous-espèces et morphas proprement dites. Voir à ce sujet l’article
récent de V. Vladykov : L’espèce et ses unités taxonomiques en ichthyologie. Bull.
Muséum, 2e s-, T. II, n° 1, 1930, pp. 75-83.
BIBLIOGRAPHIE.
1870. A. Grandidier. — Description d’un Mammifère nouveau découvert à Mada-
gascar en novembre 1869. Rev. et Magasin de Zoologie, 75, T. XXII, p. 49.
1882. A. Milne-Edwards et G. Grandidier. — Description d’une nouvelle espèce
d’insectivore de Madagascar ( Oryzorictes tetradactylus) , Le Naturaliste, 1882,
n° 7, p. 55.
1882. G.-E. Dobson. — A Monograph of the Insectivora. Part. I, pp. 72 et 76-77.
1896. C. I. Forsyth Major. — Diagnoses of new Mammals from Madagascar. Ann.
a. Mag. Nat. Hist., vol. XVIII, S. 18, pp. 321-322.
1907. W. Leche. — Zur Entwicldung; geschichte des Zahnssystems der Sâugetiere.
Zoologica, Heft 49. Bd. 20. Stuttgart.
1918. Olfleld Thomas. — On the Arrangement of the smail Tenrecidae hitherto refered
to Oryzorictes and Microgale. Ann. a. Mag. Nat. Hist., vol. I, s. 9, pp. 302-307
— 506 —
Diagnoses d’espèces nouvelles de Lézards,
de Madagascar, appartenant au genre Scelotes
par M. F. Angel.
Scelotes Decaryi, nov. sp.
Museau largement arrondi, ne débordant pas de la mâchoire
inférieure. Œil modéré, paupière inférieure écailleuse. Ouverture
de l’oreille petite, pas plus grande que la narine; supranasales en
contact sur la ligne médiane. Narine percée dans une petite nasale
formant encoche dans la rostrale, bordée en arrière par une post-
nasale qui occupe toute la largeur comprise entre la supra-nasale
et la première labiale supérieure. Frontale deux fois et demie
plus longue que la fronto-nasale, à peine plus longue que sa plus
grande largeur; préfrontales absentes; 4 sus-oculaires, la deuxième
formant une encoche dans la frontale; 5 ou 6 supraciliaires; pas
de fronto-pariétales.
Interpariétale à peine plus longue que large, son bord antérieur
légèrement arqué en avant, plus étroit que la partie postérieure
de la frontale. Six labiales supérieures, la quatrième située sous
l’œil, à peine plus grande que les autres.
20 écailles autour du milieu du corps, les deux rangs dorsaux
médians' beaucoup plus larges que les autres.
Membres pentadactyles, faibles, très largement séparés quand
on les couche, à la rencontre, le long du corps; le membre antérieur,
étendu en avant, ne couvre que les deux tiers de la distance com-
prise entre son insertion et l’ouverture de l’oreille. Doigts et orteils
bien développés, le 1er orteil, le plus court, mesurant moins que la
moitié de la longueur du 3me; le 4me deux fois plus long que le
second. Queue, presque une fois et demie plus longue que la tête
et le corps réunis. Diamètre du corps (au milieu) contenu 7 fois
dans la distance de l’aisselle à l’aine; longueur du membre posté-
rieur, contenue 3 fois 3/4 dans la même distance.
Coloration. — Brun jaunâtre sur la tête ainsi que sur le dos
où chaque écaille présente une tache noire à sa partie postérieure.
Labiales supérieures brun foncé; labiales inférieures marquées de
brun sur leurs sutures. Gorge et ventre, blanc uniforme. Queue
brun foncé uniforme au-dessus, brun jilus clair au-dessous.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. II, n° 5, 1930.
— 507 —
Mensurations :
Provenance : Fort-Dauphin. — 1 ex. capturé en juillet 1926
sur des rochers de la zone littorale, par M. Decary, à qui nous
sommes heureux de dédier cette nouvelle forme.
Affinités. — Cette espèce est voisine de Sceloles macrolepis
Boulgr; elle s’en distingue par : le nombre des écailles entourant
le corps, la situation sous l’œil, de la 4e labiale supérieure, l’ab-
sence de bande pâle dorso-latérale et la coloration différente des
parties inférieures.
Scelotes ankodabensis, nov. sp.
Museau un peu plus long que l’ouverture de l’œil, débordant à
peine de la mâchoire inférieure. Œil modéré, paupière inférieure
semi-transparente. Ouverture de l’oreille mesurant le tiers de celle
de l’œil. Supranasales en contact sur la ligne médiane. Narine
percée entre la rostrale, la supra-nasale et une nasale qui est ré-
duite à une étroite bague postérieure. Post-nasale petite, ne cou-
vrant pas complètement le bord supérieur de la première labiale
Frontale, 3 fois plus longue que la fronto-nasale, un tiers environ,
plus longue que large. Préfrontales absentes. Quatre sus-oculaires,
la première faisant une forte encoche dans la frontale. Sept supra-
ciliaires, les médianes plus petites que les autres. Pas de fronto-
pariétales. Interpariétale un peu plus longue que large ayant son
bord antérieur beaucoup plus étroit que la frontale et formant un
arc brisé largement ouvert dans celle-ci. Cinq ou six labiales supé-
rieures, les troisième et quatrième plus grandes que les autres, la
troisième située au-dessous de l’œil.
22 écailles autour du milieu du corps, les dorsales médianes
non agrandies. Membres pentadactyles, faibles, très largement sé-
parés quand on les rabat le long du corps. Le membre antérieur
étendu en avant, atteint le centre de l’ouverture de l’oreille.
Doigts et orteils bien développés. Queue régénérée, se terminant
en pointe fine, ne mesurant que la distance comprise entre les
membres antérieurs et les membres postérieurs. Diamètre du corps
(au milieu) contenu 5 fois dans la distance de l’aisselle à l’aine.
Longueur du membre postérieur contenu 2 fois dans la même dis-
tance.
Coloration. — Brun fauve, au-dessus, avec des taches ou des
ponctuations noires, disséminées sans régularité sur les écailles;
la tête ne porte que des ponctuations. Les côtés montrent une
Bulletin du Muséum , 2e s., t. 11, 1930.
35
— 508
bande noire dont la partie supérieure, seule, tranche nettement sur
le fond; vers le bas, cette bande se dissocie en points et en taches
qui n’envahissent pas cependant la région ventrale. Dessous du
corps et de la queue blanc uniforme, mais la région gulaire est
envahie complètement de petits points noirs qui cessent, sans
transition sur une ligne transversale, avant d’arriver au niveau
de l’insertion des membres antérieurs.
Mensurations :
Longueur totale 85 mm. Largeur 4e la tête 5 mm.
— de la tête 8 — Diamètre du corps 6 —
— de la queue 33 — Long, du membre ans érieur.. 6 —
— du corps 44 — — — postérieur. 12 —
Provenance. — Ankodabe, province de Farafangana, août
1926, altitude 500 mètres.
1 ex. récolté par M. R. Dccarv au cours de sa mission en 1926
dans le sud et le sud-est de Madagascar.
Affinités. — Espèce très voisine de Sc. melanopleura Günth.
dont elle a la même livrée. Elle en diffère par : le nombre des
écailles, la situation sous l’œil de la 3me labiale, la longueur des
membres antérieurs qui atteignent, sans la dépasser, l’ouverture
de l’oreille; la pigmentation de la gorge. Le corps est aussi plus
allongé que celui de Sc. melanopleura ; son diamètre est contenu
5 fois dans la distance comprise entre l’aisselle et l’aine.
Scelotes Waterloti, nov. sp.
Œil petit; paupière inférieure écailleuse. Museau, deux fois plus
long que l’ouverture de l’œil, ne débordant pas de la mâchoire
inférieure. Ouverture de l’oreille de même grandeur que la narine;
celle-ci percée dans la nasale entre la rostrale, une post-nasale et
la supranasale; cette dernière en contact sur la ligne médiane avec
celle du côté opposé. Frontale, une fois et demie plus longue que
large et une fois un tiers plus longue que la fronto-nasale. 6 sus-
oculaires, la première et la dernière plus petites que les autres
Supraciliaires grandes à la partie antérieure de l’œil, très petites
ou absentes à la partie postérieure. Interpariétale, deux fois et
demie plus longue que large en son milieu, trois fois plus étroite
qu’une des pariétales. Sept labiales supérieures, la quatrième au-
dessous de l’œil. 42 écailles autour du milieu du corps. Membres
pentadactyles, courts, mais robustes, largement séparés quand on
les couche, à la rencontre, le long du corps. Le membre antérieur,
étendu en avant, atteint la commissure buccale. Queue déprimée
au-dessous et au-dessus, formant une légère gouttière longitudi-
509 —
nale au milieu de sa face inférieure, à extrémité comprimée laté-
ralement de telle sorte que son épaisseur ne représente que la
moitié de sa hauteur; sa longueur est égale à celle de la tête et du
tronc réunis. Le diamètre du corps, au milieu, est contenu 5 fois
dans la distance aisselle-aine. La longueur du membre postérieur
est comprise 3 fois dans la même distance.
Coloration. — Brun au-dessus avec des taches ou mouche-
tures jaunes disposées sans symétrie. Labiales claires montrant
des sutures brunes bien tranchées. Côtés du corps et de la queue
réticulés de brun sur fond jaune ocre, cette dernière teinte envahis-
sant de façon uniforme toutes les parties inférieures.
Mensurations :
Longueur totale 440 mm.
— de la tête 43 —
— de la queue 220 —
Largeur de la tête 30 —
Long, du membre antérieur. 42 mm.
— — postérieur. 47 —
Diamètre du corps 28 —
Longueur du museau 14 —
Provenance. — Recueilli par M. Waterlot dans la région d’Am-
bilobe, district d’Ambilobe, province de Diégo-Suarez.
Cette grande et magnifique espèce que nous dédions avec un
vif plaisir au donateur est voisine de Scelotes aslrolabi Dum. et
Bibron. Elle s’en distingue surtout par le nombre plus élevé de
ses écailles, par une queue plus courte, des membres antérieurs
plus longs et par la coloration.
Les Barbeaux d’Espagne,
par le Dr Jacques Pellegrin.
Au cours d’une mission en Espagne, l’automne dernier, j’ai eu
l’occasion d’étudier dans le service du Pr L. Lozano au Musée
d’histoire naturelle de Madrid, les Poissons des eaux douces espa-
gnoles et j’ai déjà donné un aperçu sommaire de ce qu’est la faune
ichtyologique de la péninsule ibérique (1).
Cette note sera consacrée plus spécialement aux Barbeaux, genre
bien connu de la famille des Cyprinidés et qui est représenté dans
les rivières espagnoles par quatre types principaux.
Avant d’examiner plus particulièrement ces espèces, il n’est
peut-être pas inutile, à titre comparatif, de voir de quelle façon
le genre Barbus Cuvier, pris dans son sens strict, est réparti dans
les eaux françaises d’une part et dans celles de l’Afrique du Nord
d’autre part.
On sait qu’en France il existe seulement deux espèces de Bar-
beaux, le Barbeau commun ( Barbus fluviatilis Agassiz) très ré-
pandu dans presque tout notre pays, surtout dans les rivières
tranquilles et dans les étangs des régions peu élevées et le Barbeau
méridional ( Barbus meridionalis Risso) appelé aussi Barbeau canin
ou Barbeau truité qui habite le sud-est : les Alpes-maritimes, la
Provence, le Dauphiné, le Languedoc et les Pyrénées-Orientales.
Dans l’Afrique du nord, en Berbérie et dans le Sahara, on n’a pas
signalé jusqu’ici moins de 21 espèces de Barbeaux, mais comme
l’a montré G. -A. Boulenger (2), il y a lieu de distinguer, dans ce
vaste genre, les espèces de type paléarctique se rapprochant de
notre Barbeau fluviatile (Exemple : Barbus pleurogramma Blgr.,
d’Abyssinie) à partie visible des écailles à stries nombreuses et
divergentes à partir du centre, d’autres espèces de type éthiopien
ou indien, à partie visible des écailles à stries nombreuses et paral-
lèles (Ex. : Barbus bynni Forskal, du Nil) ou à stries très peu nom-
breuses et divergentes (Ex. : Barbus perince Rüppell, du Nil.)
P) J. Pellegrin. La faune ichtyologique dulcaquicole de la péninsule ibérique,
G. R. Séanc. Soc. Bio géographie, n° 56, 16 mai 1930, p. 53.
(2) G. A. Boulenger. Cat. Freshwater Fislies Africa, II, 1911, p. 2.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 5, 1930.
Cela permet de mettre à part 7 espèces marocaines que je range (x)
dans le sous-genre Labeobarbus Ruppell ( Barbus Reini Günther,
B. Harîerti Gthr., B. Payloni Boulenger, B. Roîhschildi Gthr.,
B. Riggenbaclii Gthr., B. Friischi Gthr., B. Waldoi Blgr.), une
espèce du Sahara central et oriental et du bassin du Tchad du
sous-genre Enleromius Cope (B. deserli Pellegrin), une espèce du
Tibesti et du Nil appartenant au sous-genre Puniius Hamilton
Buchanan (B. anema Boulenger.)
Il reste donc en Berbérie et dans le Sahara en tout 12 espèces
du type Barbus Cuvier, proprement dit, à savoir : le Barbus bis-
carensis Boulenger du Sahara (Biskra, Tassili des Azdjers, Touat),
le B. callensis Cuvier et Valenciennes et le B. setivimensis C. V.
tous deux très largement répandus en Tunisie, en Algérie et au
Maroc, le B. moulouyensis Pellegrin, du bassin de la Moulouya, le
B. Ksibi Blgr., assez commun au Maroc, le B. massaensis Pelgr. et
le B. issenensis Pelgr. du bassin du Sous (sud marocain), le B.
Anlinorii Blgr. du Chott el Djerid en Tunisie, le B. flguigensis
Pelgr. et le B. Pallaryi Pelgr. de l’oasis de Figuig, aux confins
algéro-marocains, le B. Magni-Aîlaniis Pelgr. des cours d’eau de
l’Atlas et le B. nasus Günther du versant atlantique marocain.
Dans la péninsule ibérique, les Barbeaux, d’après les exemplaires
du Musée de Madrid que j’ai examinés dans le service du Pr L. Lo-
zano, peuvent se ramener à quatre types principaux (2).
D’abord notre Barbeau méridional qui, fort abondant dans les
Pyrénées orientales, pousse à l’est de la chaîne, le long du littoral,
une petite pointe en Espagne et descend jusqu’aux environs de
Figuéras.
Ensuite trois espèces particulières à la péninsule ibérique où
elles sont plus ou moins largement représentées.
Le Barbeau de Bocage ( Barbus Bocagei Steindachner) auquel
Steindachner ramène le B. Sclaleri Günther, grande espèce repré-
sentée au Musée de Madrid (3) par des exemplaires de : Rio Gua-
diana, Ciudad Real, Daimiel, Ruidera (Laguna del Rey), Lora del
Rio (Guadalquivir), Salamanca, Toledo, Segovia (Rio Duraton),
Guadarrama, Arganda (Rio Jarama), Madrid, Albufera de Valen-
cia, Guadalquivir, Almuradiel.
p) J. Pellegrin. — Les Poissons des eaux douces de l’Afrique du nord française .
Mém. Soc. Sc. nat. Maroc, t. I, n° 2, 1921, p. 121.
( 2) Il faut se rappeler que dans un genre particulièrement plastique comme les
Barbeaux, il peut exister dans beaucoup d’espèces plusieurs variétés. De plus, divers
Barbeaux s’hybrident entre eux ou même avec des Poissons de genres différents.
C’est ainsi que Steindachner cite un bâtard entre Barbus Bocagei Steind. et Chon-
drostoma polylepis Steind.
(3) Luis Lozano. Los peces de la fauna ibérica en la coleccion del Museo en 1 de
enero de 1919. Trab. Museo nac. Ciencias naturales, Ser. Zool. n. 39, Madrid, 1919, p. 32.
— 512 —
Elle est caractérisée par des écailles petites (L. long. .47-51),
des barbillons antérieurs faisant 1 fois 1/2, les postérieurs 1 fois 2/3
à 2 fois, le diamètre oculaire, un museau assez court, enfin le dernier
rayon simple de la nageoire dorsale est très fortement ossifié, la
partie denticulée mesurant les 4/7 environ de la longueur de la tête.
Cette espèce paraît fort voisine du B. callensis G. V. une des
formes les plus communes de la Berbérie dont elle ne se distingue
guère que par ses écailles un peu plus nombreuses en ligne longi-
tudinale et surtout de B. biscarensis Boulenger, à rayon de la dor-
sale denticulé sur une longueur un peu moindre.
Deux des spécimens de Barbus Bocagei Steind de la collection
du Musée de Madrid, récoltés à Malaga en avril 1917 par M. Ra-
faël Lozano et déjà signalés par le Pr Luis Lozano qui a aimable-
ment appelé sur eux mon attention méritent une mention parti-
culière.
Le premier qui mesure 36 centimètres de longueur, possède sur
le museau et les côtés de la tête, en avant de l’œil, des tubercules
nuptiaux cornés, très saillants. De plus petites protubérances se
voient également sur les joues, le bas de l’opercule, le dessus de
la tête et les écailles du dos. L’autopsie, comme je m’y attendais,
m’a révélé un mâle adulte à testicules murs et très volumineux.
L’époque de capture, avril, correspond, en effet, à l’époque de
fraye de ce Poisson en Andalousie.
Un second exemplaire, mesurant 31 centimètres, présente un
aspect analogue à celui du précédent avec tubercules cornés au
museau, éruption de protubérances perlées sur la tête et le dos,
mais le tout est un peu moins accusé. L’autopsie montre encore
un mâle avec testicules murs et beaucoup de tissu adipeux.
C’est la première fois, à ma connaissance, qu’on ait observé de
pareilles éruptions nuptiales chez les Barbeaux espagnols. Il y a
là un phénomène tout à fait comparable à ce que l’on constate
normalement dans des genres éthiopiens et indiens comme les
Labeo Cuvier et Varicorhinus Rüppell. Moi-même j’ai vu sur cer-
tains V. maroccanus Günther une éruption portant à la fois non
seulement sur le museau, suivant la règle ordinaire, mais encore
sur une grande partie des écailles du corps.
Le Barbeau de Graells ( Barbus Graellsi Steindachner) auquel
on ramène le B. Guiraonis Steindachner, est aussi largement repré-
senté en Espagne, le Musée de Madrid possédant des exemplaires
de San Sébastian, Vizcainos de la Sierra (rio Pedroso), Logrono,
Maynar (Rio Ébro), Zaragoza, Rio Canalcs, Albufera de Valencia,
Rio Guadiana, Jarama, Toledo.
L’espèce voisine de la précédente se distingue par ses écailles
petites (L. lat. 46-52), ses barb lions antérieurs faisant 1 fois 1/3
environ le diamètre de l’œil, ses barbillons postérieurs 1 fois 1/2,
513
son museau court. Le dernier rayon simple de la dorsale est assez
faiblement ossifié.
Cette espèce est aussi très proche d’un Barbeau très répandu
en Berbérie, le B. seliuimensis C. V. et ne s’en distingue guère
que par ses écailles un peu plus nombreuses en ligne longitu-
dinale.
Le Barbus comiza Steindachner, dont le Musée de Madrid pos-
sède des exemplaires de Ciudad Real, Rio Bullaque, Aljucea, Rui-
dera (Laguna del Rey), Daimiel, Guadalquivir paraît voisin du
B. Bocagei Steind. mais possède, surtout à l’état adulte, un museau
prolongé, ésocoïde, qui lui donne un aspect assez particulier. Les
écailles sont petites (L. lat. 48-51), les barbillons antérieurs font
1 fois 1/3, les postérieurs 1 fois 1/2 à 1 fois 2/3 le diamètre de l’œil.
Le dernier rayon simple de la dorsale est aussi très fortement
ossifié.
Le Barbus comiza Steindachner présente également des affinités
avec une espèce marocaine le B. nasus Günther dont l'a formule
des rayons et des écailles est à peu près identique, mais dans cette
dernière forme la ventrale commence en avant et non au-dessous
du début de la dorsale, la bouche est plus étroite, le dernier rayon
simple de la dorsale est encore plus fortement ossifié et plus large
et épais, la pectorale et la ventrale sont plus longues.
Le tableau suivant permettra, d’ailleurs, de distinguer entre
elles les espèces françaises, espagnoles et barbaresques du type
Barbeau proprement dit (sens strict). Je n’y puis faire figurer le
Barbus Haasi une espèce récemment décrite comme nouvelle par
le Dr Robert Mertens (1) de la rivière Noguera Pallaresa près de
Pobla de Ségur, dans la province de Lérida, au nord-ouest de l’Es-
pagne car les caractères mentionnés dans la diagnose sont trop
incomplets.
Écailles à stries nombreuses, divergentes. Dorsale à 7 ou 8 rayons branchus. Anale
à 5 rayons branchus. Dernier rayon simple de la dorsale généralement plus ou
moins ossifié et denticuié en arrière, rarement sans denticulations. 2 paires de bar-
billons ; (' Barbus Cuv. s. str.)
A. Ventrales débutant sous le début de la dorsale ou un peu en arrière.
Écailles 10 1/2-14 1,/2| 58-66 1 10 1/2-16 1/t. Dernier rayon simple de la dorsale très
fort, partie dentiouiée faisant des 2/3 aux 3/4 de la longueur de la tête. Barbillon
postérieur mesurant 1 fois 3/4 à 2 fois le diamètre de l’œil. Museau allongé contenu
2 à 2 fois 1/2 dans la longueur de la tête B. fluviatilis Agassiz.
p) Archiv. Naturges. 1924, Ab. A, 11 Heft, Berlin, p. 1. Ce Poisson semble devoir
s’intercaler entre Barbus fluviatilis Ag. et B. Bocagei Steind.
D. III 8; A. III 5; Sq. 9-10 153-56 1 6-7 (à la ventrale). Rayon osseux de la dorsale
denticuié.
— 514
Écailles 8 1/2-9 1/2 1 48-51 1 9 1/2-11 1/2. Rayon de la dorsale très fort, partie denti-
culée faisant les 3/5 de la longueur de la tête. Barbillon postérieur 1 fois 1/2 à 1 fois 2/3
la longueur de l’œil. Museau allongé contenu 2 à 2 fois 2/3 dans la longueur de la
tête B. comiza Steindachner.
Écailles 8 1/2-10 1/2 ] 47-51 1 9 1/2. Rayon de la dorsale très fort, partie denticulée
faisant les 4/7 de la longueur de la tête. Barbillon postérieur 1 fois 2/3 à 2 fois la
longueur de l’œil. Museau contenu 3 fois environ dans la longueur de la tête. . .
B. Bocagei Steindachner.
Écaiiles 7 1/2-9 1/2 1 47-51 1 8 1/2-11 1/2. Rayon de la dorsale très fort, partie denti-
culée faisant des 2/5 à la 1/2 de la longueur de la tête. Barbillon postérieur 1 fois 1/2
à 1 fois 2/3 la longueur de l’œil. Museau contenu 2 fois 3/4 à 3 fois dans la longueur
de la tête B. biscarensis Boulenger.
Écailles 7 1/2-9 1/2| 39-44| 8 1/2-11 1/2. Rayon do la dorsale très fort, partie denti-
culée de la 1/2 aux 3/4 de la tête. Barbillon postérieur 1 à 2 fois l’œil. Museau con-
tenu 2 fois 2/3 à 3 fois dans la longueur de la tête B. callensis C. V.
Écailles 7 1/2-9 1/2 1 40-45| 7 1/2-9 1/2. Rayon de la dorsale moyen, partie denticulée
du 1/3 à la 1/2 de la tête. Barbillon postérieur 1 à 2 fois l’œil. Museau contenu 2 fois 2/3
à 3 fois dans la longueur de la tête B. setivimensis C. V.
Écailles 8 1/2-9 1/2] 46-52 1 9 1/2. Rayon de la dorsale assez faible, partie denticulée
du 1/3 à la 1/2 de la tête. Barbillon postérieur 1 fois 1/2 à 2 fois l’œil. Museau con-
tenu 3 fois dans la longueur de la tête B. Graellsi Steind.
Écailles 8 1/2-9 1/2| 40-46| 7 1/2-9 1/2. Rayon de la dorsale assez faible, partie denti-
culée du 1/3 à la 1/2 de la tête. Barbillon postérieur 1 fois 1/4 à 2 fois l’œil. Museau
2 fois 1/2 à 2 fois 2/3 dans la longueur de la tête B. Ksibi Boulenger.
Écailles 6 1/2|36|6 1/2. Rayon de la dorsale assez faible, partie denticulée faisant
la 1/2 de la tête. Barbillon postérieur égal au diamètre de l’œil. Museau 3 fois 2/3
dans la longueur de la tête B. moulouyensis Pellegrin.
Écailles 7 1/2-8 1 /2 1 39-42 1 6 1/2-8 1/2. Rayon de la dorsale très faiblement ossifié,
généralement sans denticulations. Barbillon postérieur 1 fois 1/4 à 1 fois 2/7 la
longueur de l’œil. Museau 2 fois 1/2 à 3 fois dans la longueur de la tête. Bouche
en croissant, comprise 3 fois 3/4 à 5 fois dans la longueur de la tête
B. massaensis Pellegr.
Écailles 7 1/2 1 39-42 1 7 1/2-8 1/2. Rayon de la dorsale très faiblement ossifié, généra-
lement sans denticulations. Barbillon postérieur 1 fois 1/3 à 1 fois 3/4 la longueur
de l’œil. Museau 2 fois 3/4 dans la longueur de la tête. Bouche transversale, à lèvre
inférieure à bord droit avec étui corné tranchant, contenue 3 fois 1/4 à 3 fois 2/3
dans la longueur de la tête B. issenensis Pellegr.
Écailles 10 1/2-11 1/2 ] 50-55 1 11 1/2-12 1/2. Rayon de la dorsale non ossifié, sans den-
ticulations. Barbillon postérieur 1 fois 1/2 à 2 fois la longueur de l’œil. Museau
2 fois 4/5 à 3 fois dans la longueur de la tête B. meridionalis Risso.
B. Ventrales débutant un peu en avant de la dorsale.
Écailles 7 1/2-8 1/2 |44-47 |8 1/2-9 1/2. Rayon de la dorsale moyen, partie denticulée
faisant des 2/5 aux 3/5 de la tête. Barbillon postérieur 1 à 2 fois la longueur de
l’œil. Museau 3 à 3 fois 1/2 dans la longueur de la tête. . . B. Antinorii Boulenger.
Écailles 8 1/2-9 1/2 |42-44 110 1/2-11 1/2. Rayon de la dorsale moyen, partie denticulée
faisant des 2/5 aux 3/5 de la tête. Barbillon postérieur 2 fois la longueur de l’œil.
Museau 2 fois 2/3 à 2 fois 3/4 dans la longueur de la tête ... B. figuigensis Pellegr.
— 515 —
Écailles 8 1/2-9 1/2 1 41-44 1 8 1/2-9 1/2. Rayon de la dorsale fort, partie denticulée fai-
sant de la 1/2 aux 3/5 de la tête. Barbillon postérieur 1 fois 1/4 à 1 fois 1/2 la longueur
de l’œil. Museau 2 fois 3/4 à 3 fois dans la longueur de la tête . B. Pallaryi Pellegr.
Écailles 9 1/2 1 47-52 ] 11 1/2-13 1/2. Rayon'de la dorsale assez faible, partie denticulée
faisant la 1/2 de la longueur de la tête. Barbillon postérieur 2 à 2 fois 1/4 la longueur
de l’œil. Museau 2 fois 1/4 à 2 fois 1/2 dans la longueur de la tête
B. Magni-AtlantisPcMogï.
Écailles 8 1/2-9 1/2 1 45-52 |8 1/2-11 1/2. Rayon de la dorsale très fort, partie denticulée
des 3/5 aux 5/6 de la longueur de la tête. Barbillon postérieur 1 fois 2/3 à 2 fois 1/2
la longueur de l’œil. Museau pointu, très allongé, 2 à 2 fois 1/2 dans la longueur
de la tête B. nasus Günther.
Les conclusions que l’on peut tirer de ce tableau, c’est que, mal-
gré diverses exceptions, les espèces plus septentrionales paraissent
présenter des écailles plus petites et par conséquent plus nom-
breuses en ligne longitudinale.
Quant à la longueur relative des barbillons, la longueur et la
forme du museau, la largeur et la disposition de l’ouverture buc-
cale Q), elle présente les plus grandes variations et ne semble pas
être influencée par la latitude.
En ce qui concerne l’ossification du dernier rayon simple de la
dorsale, elle est également très variable. Si en France on ne ren-
contre plus que les deux types extrêmes de la série, le Barbeau
fluviatile à rayon osseux très long et très fort et le Barbeau méri-
dional à rayon à peine ossifié, presque souple, les transitions sont
déjà plus nombreuses en Espagne, où le genre est déjà mieux repré-
senté, tandis qu’on trouve en Berbérie, si riches en espèces, tous les
passages depuis le Barbeau nase par exemple à rayon osseux
extrêmement développé jusqu’aux Barbeaux de l’Oued Massa et
de l’Issen où l’ossification est à peine sensible et où les dernières
traces de denticulations disparaissent le plus souvent/2).
Z1) Le développement des lèvres peut présenter de grandes variations dans une
même espèce. C’est ainsi que j’ai été amené à décrire le Barbus setivimensis G. Y. var.
labiosa Pellegrin, du Sébou et le B. massaensis Pellegrin var. labiosa Pellegrin, du
bassin du Sous.
(2) En dehors des Barbeaux, j’ai pu examiner au Musée de Madrid une belle série
de Loches de rivière ( Gobitis tœnia Linné) de la péninsule ibérique. Tous les échan-
tillons proviennent du nord et du centre de l’Espagne. Il n’y en a pas d’Andalousie.
Cependant chez ces nombreux spécimens, aucun ne présente la tache noire caracté-
ristique à la partie supérieure de la racine de la caudale qu’on rencontre chez les
Loches typiques de France et de l’Europe centrale.
La coloration et l’aspect général des Loches d’Espagne les rapproche de la variété-
que j’ai décrite récemment du Maroc Cobitis tœnia L. var. maroccana Pellegrin. Le
nombre des taches foncées latérales est compris entre 8 (Exemplaires de Badajoz)
et 18 (Exemplaires de Ciudad Réal (Guadiana).
A propos des Salmonidés du Lac d’Ohrida,
par MM. G. Petit et V. Vladykov.
Au cours d’une mission en Albanie (Octobre-Novembre 1929),
l’un de nous recueillit une collection de poissons d’eau douce, dont
l’étude est à l’impression dans le Bulletin de la Société zoologique
de France (1).
Cette collection comprenait notamment une intéressante espèce
décrite par Steindachner sous le nom de Salmo ohridanus (2). En
réalité, ce Salmonide doit être rapporté au genre Salmolhymus, créé
par Berg en 1907 (3), et qui paraît être spécial à la Dalmatie et au
lac d’Ohrida. Nous n’insisterons pas ici sur les caractères de ce
genre, mis en évidence au cours du travail ci-dessus indiqué. Rap-
pelons seulement que, chez Salmolhymus, les dents qui couvrent le
chevron du vomer se continuent sans interruption avec les dents
palatines. Le nom vulgaire du Salmolhymus ohridanus, noté sur
place, à Pogradcc (Albanie), est belbitsa. Or Drensky (4) a pu
écrire qu’à Ohrida, le nom de belvilsa s’appliquait à deux Gore-
gones : Coregonus Wartmani et C. fera (Drensky, op cil., p. 6).
La présence des Coregones à Ohrida, déjà mis en doute par Kara-
man, nous apparaît comme des plus suspectes à la suite de nos
propres investigations. Bien que sûrs des renseignements re-
cueillis, nous nous sommes efforcés d’en avoir confirmation. Nous
venons de recevoir — grâce à l’amabilité de M. A. Garrigue, in-
génieur français fixé depuis de longues années à Pogradec et qui
s’intéresse tout particulièrement à la faune du lac d’Ohrida — trois
spécimens de Salmolhymus ohridanus , tous du sexe femelle, et of-
frant les caractéristiques suivantes :
f) Y. Vladykov et G. Petit. Sur une eollection de poissons d’eau douce d’Al-
banie. Bulletin Soc. Zool. France (à l’impression).
(2) T. Steindachner. — Uber einige neue und seltene Fischarten aus der ichthyo-
logischen Samml. der K. K. Naturhist. Hofmuseums. Denkschr. Kaiserl. Akad. Wis-
senschaft. LIX Bd, 1892.
(3) L-. Berg. — Vorlâufige Bemerkungen über die europâisch-asiatischen Salmo-
ninen, insbesondere die Gattung Thymallus. Annuaire Musée Zool. de VAcad. imp.
Sciences, St. Petersbourg. T. XII, 1907, p. 500.
(') P. Drensky. — Le lac d’Ohrida et sa faune ichthyologique. Tiré à paru, ss. 1.
n. d. (en bulgare).
Bulletin du Muséum , 2e s., t. II, n° 5, 1930.
— 517 —
Spécimen 1. Longueur totale : 282 mm. D. IY 9, A. IV 7, 1. 1. 106 17/18
- 2. - 277 mm. D. IV 8, A. IV 7, 1. 1. 102 15/13
- 3. - 172 mm. D. IV 9, A. V 7, 1. 1. 108 16/14
Cette espèce est bien appelée belbitsa à Pogradce, belushka à
Kortcha. Elle est certainement identique au poisson qu’on nomme
beluitsa à Ohrida et que Drensky a pris pour un Corégone.
Il est du reste intéressant de faire remarquer que l’erreur de
Drensky s’explique, en partie, par la convergence remarquable
des caractères extérieurs du Salmothymus ohridanus avec un Coré-
gone. On peut les résumer de la manière suivante : corps assez
élevé, comprimé latéralement; coloration claire, et même argentée;
écailles relativement grandes, peu nombreuses; bouche plutôt pe-
tite, peu fendue, carrée d’ouverture; dents petites; caudale bien
échancrée; ligne latérale prolongée en arrière jusque sur les der-
nières écailles de la base de la caudale.
Ainsi, le genre Salmothymus paraît représenter dans les Balkans
le genre Coregonus, qui ne dépasse pas le Sud des Alpes.
Dans la lettre qui accompagnait son envoi, M. A. Garrigue
ajoute que les pêcheurs distinguent dans les belbitsa, les belbitsa
d'hiver et les belbitsa d'été. Ce poisson commence à frayer fin oc-
tobre. A cette époque, il se rapproche des côtes, demeurant dans
les endroits profonds où on peut le prendre à la senne ordinaire,
tirée du rivage. En mai, on le pêche vers l’abrupt du plateau con-
tinental du lac, avec un filet spécial, en forme de poche, dit pesh-
tani.
Dans la collection recueillie par un de nous dans la région de
Pogradec, se trouvait un exemplaire mâle de Trulta balcanica
Karaman, désigné localement sous le nom de Koran. M. A. Gar-
rigue avait joint aux spécimens de Salmothymus, un individu
femelle de la même espèce, dont le nom local est letniisa. Il pré-
sente les caractères suivants :
Longueur totale : 315 mm. D. III 8, A. IV 8, 1. 1. 113 21/22.
Or, dans son travail précité, Drensky ne donne aucun nom
vulgaire concernant Trulta balcanica Karaman (x). Par contre, il
écrit que le Salmo ohridanus Steindachner (= Salmothymus ohrida-
nus), est désigné par les pêcheurs sous deux noms : zimnitsa ou
(1) En réalité, Drensky ne cite pas Trutta balcanica, mais Salmo dentex Heckel,
qui n’existe pas au lac cfOhrida. En effet, Salmo ( Trutta ) dentex a été décrite par
Heckel, en provenance des fleuves Krka et Tsétina (Dalmatie). En 1924, Karaman
a cru retrouver cette forme dans le lac d’Ohrida. Mais en 1926 reprenant l’examen
de l’espèce du lac, cet ichthyologiste reconnut qu’elle constituait en réalité une espèce
nouvelle qu’il a décrite sous le nom de Trutta balcanica. Voir Karaman. Les Salmo-
nidés des Balkans. Bull. Soc. Sc. de Skoplje 1926 [en serbe, avec un résumé en français].
518
pouslourva ordinaire du lac (truite d’hiver) et letnilsa ou poustourva
stérile (truite d’été). En réalité, le Salmothymus ohridanus se nomme
nous le savons belbitsa et nous savons aussi qu’il est confondu
sous ce nom avec un Coregone, par Drensky. Il était donc très
probable que l’appellation de zimnitsa et de letnilsa devait s’ap-
pliquer en réalité à Trulla balcanica. C’est ce que confirme M. Gar-
rigue, en nous adressant sous le nom de letnitsa un exemplaire
femelle de cette dernière espèce. Mais nous lui devons encore (in
lilt.) de précieux renseignements.
En effet, le nom de zimna ou zimnitsa désigne bien à Ohrida les
truites d’hiver (de zimna = froid), mais il est réservé aux femelles
matures. Le nom du mâle est koran. Le mot letnitsa désigne bien
la truite de printemps ou d’été, mais non point spécialement des
individus stériles, et il paraît s’appliquer aussi bien aux mâles
qu’aux femelles. Seulement, quand, en hiver, on capture des indi-
vidus dont les organes génitaux sont peu développés (individus
stériles?), on leur réserve l’appellation de letnilsa parce que leurs
organes génitaux sont dans l’état où ils se trouvent normalement
au printemps ou en été.
A Pogradec, la truite de printemps ou d’été, correspondant au
letnilsa d’Ohrida, se nomme lekna e verës ou plus simplement lekna.
En hiver, les femelles sont désignées sous le nom de peshkut i dim-
brës ( = poisson d’hiver) et les mâles sous celui de koran.
Ajoutons que Drensky ( loc . cit., p. 6) signale la présence dans
le lac d’Ohrida d’une autre espèce de Salmonidé ( Salmo Trulla )
(morpha fario) sous le nom de pouslourba ordinaire des Balkans.
La présente note était destinée à préciser quelques points encore
obscurs, concernant les Salmonidés du lac d’Ohrida. Elle doit être
considérée comme un complément aux remarques que ces poissons
nous ont suggérées dans le travail d’ensemble ci-dessus mentionné
et actuellement à l’impression. Nous sommes heureux, en termi-
nant, de renouveler tous nos remerciements à M. Garrigue, pour
son envoi et la documentation qui l’accompagnait.
— 519 —
Description d’un nouveau Cubiceps [Pisces Stromateidae]
DE LA MER ROUGE,
par M. Paul Chabanaud,
Correspondant du Muséum.
M. R.-Ph. Dollfus a capturé dans la mer Rouge un certain
nombre de Poissons de la famille des Sîromateidæ, dont il a bien voulu
me confier l’étude. Ces Stromatéidés appartiennent au genre Cubi-
ceps Lowe, dont ils représentent une espèce nouvelle, remar-
quable, entre toutes celles qui ont été décrites de ce genre, par
l’absence de dents au palais, ainsi qu’à la langue, et que je me fais
un plaisir de dédier à M. Dollfus, à qui revient le mérite de cette
capture intéressante.
Qu’il me soit permis d’exprimer ici ma cordiale gratitude à
M. J. -R. Norman, pour les précieux renseignements qu’il a bien
voulu me communiquer à ce sujet et, en particulier, sur Cubiceps
brevimanus Klunz., dont le British Muséum possède l’un des très
rares spécimens qui sont en collection.
Cubiceps Dollfusi, nova species.
Golfe de Suez, station IV, 27 novembre 1928, 7 spécimens
[R.-Ph. Dollfus].
Dorsale antérieure : x, xi ou xir. — Dorsale postérieure : i 15,
rarement i 14. — Anale : m 15, rarement m 14 (1). — Pectorale : 23
ou 24. — Pelvienne : i 5. — Écailles : en série longitudinale, 30
à 40; en série transversale, entre la dorsale antérieure et la ligne
latérale, 4 ou 5 (2).
Proportions en centièmes :
Dans la longueur sans la caudale : hauteur 34 à 37, tête 34 à 35;
distance comprise entre l’extrémité du museau et l’origine de la
dorsale 37 à 39. — Dans la longueur de la tête : œil 23 à 25; lon-
(1) La formule de la dorsale x-i 14 et celle de l’anale ni 14 ne sont présentées qu’une
seule fois et toutes deux par le même exemplaire.
(2) Tous les spécimens étant totalement, ou peu s’en faut, privés de leurs écailles,
celles-ci n’ont pu être comptées que d’après leurs empreintes laissées sur l’épiderme.
D’où l’approximation des nombres indiqués ici et l’impossibilité de compter, en
série transversale, les écailles placées au-dessous de la ligne latérale.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 5, 1930.
520
gueur du pédoncule caudal 19 à 21; longueur de la pectorale 73
à 75. - — Dans la longueur du museau : œil 100. — Dans le diamètre
de l’œil : hauteur du préorbital (1), 35 à 40; espace interorbitaire
140 à 144. — Dans la largeur de l’espace interorbitaire : largeur de
l’espace internasal (2), 35 à 39. — Dans la longueur du pédoncule
caudal : sa propre hauteur 77 à 80.
Maximum de longueur totale observé : environ 145 millimètres.
Profd presque régulièrement elliptique. Corps fortement comprimé.
Museau très obtus, massif. Prémaxillaire non protractile. Maxil-
laire formant, près^ de son extrémité antérieure, qui est placée un
peu en avant de l’aplomb du bord antérieur de l’œil, un lobe ar-
rondi, saillant sur la mandibule. Symphyse mandibulaire sous
l’aplomb de la symphyse prémaxillaire; extrémité postérieure de la
mandibule sous l’aplomb du bord antérieur de l’œil. Prémaxil-
laire et dentaire armés chacun d’une série de petites dents fixes,
comprimées parallèlement à l’axe de l’os et crénelées. Une série de
dents obsolètes sur la partie antérieure du maxillaire. Vomer,
palatins et glossohyal inermes.
Œil parfaitement latéral, entièrement bordé d’une paupière adi-
peuse, circulaire, mais lui donnant parfois un léger aspect vertica-
lement elliptique. Une tablette osseuse interne, infraorbitaire.
Narines non rebordées, percées, la postérieure contre l’antérieure,
très près de l’extrémité du museau et immédiatement au-dessous
du niveau du bord supérieur de l’œil; l’antérieure s’ouvrant en
direction rostrale, la postérieure sublatéralement.
Preoperculum grand; ses bords entiers; son bord postérieur sub-
rectiligne, oblique; son angle saillant vers l’arrière, régulièrement
et assez largement arrondi; son bord inférieur légèrement arrondi.
Operculum quadrangulaire ; son bord dorsal rectiligne, oblique;
son angle basilaire (rostro-dorsal) un peu au-dessous du niveau du
bord supérieure de l’œil; son angle dorso-caudal un peu au-dessus
de ce même niveau; son bord caudal oblique, assez profondément
sinué entre deux épines aiguës, terminant deux carènes rectilignes,
et peu saillantes, lesquelles procèdent de l’angle rostro-dorsal;
l’épine inférieure dépassant notablement, vers l’arrière, l’aplomb
du sommet de l’épine supérieure ; le bord ventro-caudal de cet
operculum rectiligne et très oblique depuis l’épine inférieure jus-
qu’à l’angle rostro-ventral, qui est très aigu et placé au-dessous
du niveau du bord inférieur de l’œil.
Suboperculum très largement et à peine distinctement sinué
devant la base de la pectorale; son angle saillant et dépassant un (*)
(*) Mesurée du bord interne de l’orbite au sillon labial; soit la plus courte distance
entre ces deux parties.
(2) Mesurée entre les narines antérieures.
— 521 —
peu l’aplomb du sommet de l’épine inférieure de l’operculum; son
bord libre dessinant, avec le bord ventro-caudal de l’operculum,
une courbe large et régulière.
Le bord libre de toutes les pièces operculaires membraneux;
cette membrane comblant la sinuosité interspinale de l’operculum.
Fente operculaire s’étendant depuis l’angle dorso-caudal de
l’operculum jusqu’à la soudure de la membrane branchiostège, sous
l’aplomb de la moitié antérieure de l’œ'l.
Museau et mandibule entièrement dénudés; région fronto-occi-
pitale, opercule (?) et région abdomino-caudale marquées d’em-
preintes d’écailles fugaces et arrachées, pour la plupart. Ligne laté-
rale très rapprochée du profd dorsal et incurvée parallèlement à
ce profd.
Origine de la dorsale antérieure à l’aplomb de la base du rayon
supérieur de la pectorale; la longueur des épines croissant jusqu’à
la cinquième, qui est la plus longue et dont la première mesure en-
viron le tiers de la longueur; la distance entre deux épines consécu-
tives d’autant plus grande que ces épines se trouvent placées plus
en arrière ; la dernière épine beaucoup plus courte que la première
et placée à égale distance de la pénultième et de l’épine initiale de
la dorsale postérieure, parfois même plus rapprochée de celle-ci.
La membrane de la dorsale antérieure de plus en plus profondé-
ment sinuée postérieurement, devenant obsolète entre les deux ou
trois dernières épines et notamment en arrière de la dernière épine,
de telle sorte que les deux dorsales peuvent être considérées comme
séparées l’une de l’autre. Épine initiale de la dorsale postérieure
aussi longue que la première épine de la dorsale antérieure, de
moitié (?) plus courte que le rayon articulé qui lui fait suite (*).
Toutes les épines grêles, souples, très aiguës.
Origine de l’anale sous l’aplomb du deuxième rayon articulé
de la dorsale ;les trois épines insérées l’une contre l’autre ; la troisième
contre le premier rayon articulé ; la première épine très courte.
Un bourrelet cutané, tout le long de la base des deux dorsales
ainsi que de l’anale, mais ne formant pas de gaine, du moins en
l’absence des écailles.
Caudale profondément fourchue; son pédoncule parallélépipé-
dique, à section verticalement rectangulaire; la base de chaque
lobe de cette nageoire épaissie en une carène adipeuse, peu élevée,
mais très distincte; ces deux carènes convergeant l’une vers l’autre,
postérieurement; 6 rayons externes épaxiaux et 6 rayons externes
hypaxiaux simples.
(1) Tous les rayons articulés de la dorsale et de l’anale, ainsi que bon nombre des
épines, sont détériorés sur tous les spécimens; ce qui rend douteuse l’appréciation de
la longueur de certains de ces éléments morphologiques.
— 522 —
Pectorale subrectangulaire; sa base inclinée à environ 45° sur
l’axe du corps; le rayon supérieur de moitié plus court que le sui-
vant; le cinquième rayon le plus long; les deux rayons supérieurs
simples, les autres bifides ou multifldes. Aisselle limitée dorsale-
ment par un pli adipeux, court.
Pelviennes insérées l’une contre l’autre, sous l’aplomb de la
base du rayon inférieur de la pectorale, repliées, au repos, dans un
sillon qui s’étend jusqu’aux orifices abdominaux; l’espace compris
entre le sommet de leur rayon le plus long et l’anus mesurant ap-
proximativement le tiers de la distance qui sépare leur base de cet
orifice.
Squelette faiblement minéralisé.
Coloration en eau formolée. — Région céphalique et na-
geoires jaunes; sur l’œil, une tache noire, imprécise; operculum
noir, ainsi que des marques peu distinctes sür la membrane de la
dorsale; le reste du corps sans pigmentation, paraissant assombri
sur la région dorsale ou peut-être orné de quelques larges bandes
verticales, obscures. Épiderme des opercules et plus encore celui
de la région abdominale chargé de guanine.
Organe nasal. - — Aire nasale dénudée étendue depuis l’extré-
mité du museau jusqu’à l’œil, où elle se confond avec la paupière
adipeuse. Les deux narines de dimension sensiblement égale, sui-
vant leur plus long diamètre; rebordées ni l’une ni l’autre; l’anté-
rieure subcirculairc, dirigée rostralcment; la postérieure sublatérale,
elliptique. Septum internasal épais, formant un diaphragme in-
terne, oblique.
Osphradie brièvement ovalaire; rachis court, subvertical, procé-
dant de la paroi rostrale de la narine antérieure. Lamelles au
nombre de 25, unciformes, disposées radiairement; leur développe-
ment croissant des antérieures aux postérieures.
Capsule nasale prolongée en un sac sous-ethmoïdien, rostro-
dorsal par rapport à l’osphradie. En arrière de celle-ci, la zone in-
différente est considérablement étendue, dessinant un trapèze,
dont la grande base est appliquée contre l’œil, mais n’atteint ni
le niveau du bord supérieur, ni le niveau du bord inférieur de cet
organe. Recouverte antérieurement par le nasal, postérieurement
par le préorbital (x), cette zone indifférente s’engage ventralement,
en forme de gouttière, sous la partie postérieure, dilatée, du maxil-
laire.
Exceptionnelle, par sa dentition, au sein du genre Cubiceps
Lowe, auquel la rattachent indubitablement la structure de sa
P) Lachrymal [Derscheid].
— 523 —
ceinture scapulaire et la position de ses pelviennes (*), cette nouvelle
espèce présente, avec Cubiceps pauciradialus Gthr. (des Moluques),
et avec Cubiceps brevimanus Klunz. (de la mer Rouge), une remar-
quable similitude de la formule de ses nageoires. La brièveté de sa
pectorale la rapprocherait encore davantage de ce dernier. Toute-
fois, aucune assimilation n’est possible, car Cubiceps Dolïfusi, en
outre de sa dentition particulière, est une forme beaucoup plus
courte et possède un nombre d’écailles certainement moins élevé,
en série longitudinale, que celui de ces deux autres espèces.
Laboratoire de M. le Professeur A. Gruvel.
P) Cfr Regan : A Révision of the Fishes of the Family Stromateidae (Ann. Mag.
Nat. Hist., (7), 10, 1902, p. 115 et seq.).
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, 1930.
36
524
Crustacés ( Stomatopodes) provenant
de l’Institut océanographique de Nha-Trang ( Annam),
par M. Ch. Gravier.
Le Laboratoire de Zoologie (Vers et Crustacés) du Muséum a
reçu de M. A. Krempf, Directeur de l’Institut océanographique de
Nhà-Trang (Annam), une collection de Crustacés recueillis au cours
des croisières du « De Lanessan ».Dans cette collection, se trouvent
dix-neul Stomatopodes qui font l’objet de la présente note. Ce sont
presque tous des animaux de grande taille appartenant à des
espèces, déjà fort anciennement connues, du genre Squilla Fabricius.
Squilla Latreillii (Eydoux et Souleyet).
1841. — Squilla Lalreillii Eydoux et Souleyet, Voyage de la
Bonite, Zool., I, Crustacés, p. 265, pl. V., fig. 2-5 (1).
N° 95. Cap Saint-Jacques. 30-9-26 (de 6 à 8 h. du soir).
Un mâle. Longueur = 68 millimètres.
(Longueur mesurée de l’extrémité du rostre à celle du telson,
dans le plan de symétrie).
Chez cet exemplaire, un trait frappant est la largeur de la cara-
pace dans sa partie postérieure, où elle atteint 14 millimètres
alors que la longueur (rostre non compris), mesurée dans le plan
de symétrie, mesure 13 millimètres. A la patte ravisseuse, le dac-
tyle est armé de 5 dents. La 5e dent ou dent proximale est relative-
ment bien développée.
L’espèce a été recueillie en premier lieu dans la région de Singa-
pore par Eydoux et Souleyet; puis dans la région du delta du Gange,
sur la côte de Madras et dans le golfe Persique. Par l’exemplaire
du Cap Saint- Jacques, l’aire géographique de l’espèce se trouve
étendue vers l’est.
Squilla fasciata de Haan.
1844. Squilla fasciata de Haan, Fauna japonica, von Siebold,
Crust., p. 224, pl. LI, fig 4 (2).
(x) Pour la bibliographie, voir : Stanley Kemp, An Account of the Stomatopoda
of the Indo-Pacific Région. Mem. Ind. Mus., vol. IV, n° 1, 1913, p. 24, pl. I, fig. 1-4.
(2) Pour la bibliographie : cf. St. Kemp, loc. cit., p. 34, pl. I, fig. 23.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 5, 1930.
— 525
Sans numéro. Cap Saint- Jacques. 7-1026.
Un mâle. Longueur : 73 millimètres.
Les deux pattes ravisseuses sont détachées et n’ont pas été
conservées avec l’animal. Néanmoins, je crois pouvoir rapporter
cet exemplaire à la Squilla fasciala de Haan, à cause du processus
unique du cinquième segment thoracique, des dimensions relatives
de la cornée et du pédoncule oculaire, de l’absence de carène sub-
médiane aux cinq premiers segments abdominaux et des carac-
tères du telson.
Cette espèce est connue sur les côtes du Japon, sur celles de
Chine, aux Andamans et à l’archipel Mergui.
Squilla oratoria de Haan.
1844. Squilla oratoria de Haan, Fauna japonica, von Siebold,
Crust., p. 223, pl. LI, flg. 2 (x).
N° 64. Varella (Annam). 30-9-25.
Une femelle. Longueur = 114 millimètres.
N° 95. Cap Saint-Jacques. 30-9-26.
Une femelle. Longueur = 85 millimètres.
N° 110. Indo-Chine (sans date, ni indication précise de prove-
nance).
Une femelle. Longueur = 86 millimètres.
N° 115. Indo-Chine (sans date, ni indication précise de prove
nance).
Une femelle. Longueur = 125 millimètres.
L’exemplaire correspondant au n° 110 n’avait plus aucune de
ses pattes ravisseuses. Mais l’espèce est très reconnaissable, en
particulier à la courte bifurcation antérieure de la carène médiane
de la carapace.
Le rostre a une forme assez variable.
Suivant St. Kemp. la Squilla oratoria de Haan est une espèce
abondante dans les eaux du Japon et de la Chine, mais peut-être
rare dans les autres localités; on la connaît aux Philippines et aux
îles Hawaï, et peut-être à Maurice; mais, en ce dernier point, la
chose reste douteuse.
Souilla raphidea Fabricius.
1798. Squilla raphidea Fabricius, Enlomologiæ Systemalicæ Sup-
plemenlum, p. 416 (2).
N° 29. Poulo Condore, W. de l’île Haon-Tæ. 12-12-26, à 12 h.
Un mâle. Longueur = 143 millimètres.
0) Pour la bibliographie : cf. St. Kemp, loc. cil p. 66, pl. Y, %. 54-56.
(2) Pour la bibliographie : cî. St. Kemp, loc. cit., p. 88, pl. VII, fig. 77.
— 526 —
N° 48. Indo-Chine (sans indication précise de provenance et sans
date).
Une femelle. Longueur = 125 millimètres.
N° 54. Indo-Chine (sans indication précise de provenance et
sans date).
Un mâle. Longueur = 130 millimètres.
Une femelle. Longueur = 183 millimètres.
N° 95. Cap Saint-Jacques. 30-9-26.
Un mâle. Longueur = 124 millimètres.
N° 96. Embouchure du Bassac.
Un mâle. Longueur = 92 millimètres.
N° 131. Baie Nhà-Trang. Chalutage à 50 mètres. 26-6-27.
Une femelle. Longueur = 152 millimètres.
Un mâle. Longueur =169 millimètres.
Sans numéro. Baie de Tourane : fonds de 25 à 30 mètres.
14-2-27.
Un mâle. Longueur = 126 millimètres.
Sans numéro. Baie de Hone Coké. Entrée de Port Dayot. Fond
de vase. 9-8-26.
Une femelle. Longueur = 240 millimètres.
Une femelle. Longueur =184 millimètres.
Une femelle. Longueur = 165 millimètres.
Une femelle. Longueur = 160 millimètres.
Ainsi que l’a fait remarquer St. Kemp, la forme du rostre est
très variable; tantôt linguiforme, avec des rapports variables
entre la longueur et la largeur de l’organe; tantôt avec une pointe
mousse médiane plus ou moins développée sur le bord antérieur.
Plusieurs exemplaires n’avaient pas conservé leurs pattes ravis-
seuses; mais l’espèce est encore bien définie par les carènes de la
carapace et de l’abdomen.
Cette espèce est de grande taille; St. Kemp cite un exemplaire
de la région de Bombay, qui a 335 millimètres de longueur et qui
est probablement le plus grand Stomatopode connu. Elle a une
vaste répartition géographique; on la connaît sur les côtes du Ja-
pon et sur celles de Chine, à Formose, à Bornéo, à Java, sur la côte
malaise, à l’archipel Mcrgui, à Madras, à Zanzibar, etc.
Sur une nouvelle espèce française d’Acarien, appartenant
AU GENRE TyPHLOTHROMBIUM BeRLESE,
par M. Marc André.
Le genre Typhlothrombium (1) a été créé par Berlese (8 juil-
let i910, Brevi diagnosi, Redia, vol. VI. fasc. 2, p. 358) pour une
espèce unique, le Trombidium histricinum Leonardi (16 dé-
cembre 1901, Zool. Anz., Bd. XXV [1902], p. 17), de l’Amérique
du Sud (2).
Parmi les Thrombidiidæ, il appartient à la catégorie des groupes
les plus inférieurs, chez lesquels les poils sont spiniformes et non
barbulés : il est caractérisé, en outre, essentiellement par l’absence
d’yeux (3), la disposition de l’aréa sensilligère du céphalothorax qui
est étendue transversalement et par l’existence d’un prolongement
( naso ) sur le bord du vertex.
Une deuxième espèce, me paraissant appartenir à ce genre, vient
d’être découverte en France par M. F. Grandjean, qui en a recueilli
plusieurs individus encore à l’état nymphal et qui a bien voulu
me les communiquer. Je suis heureux de lui dédier cette forme
nouvelle.
(!) Berlese (1912, Trombidiidœ, Redia, VII, p. 281) avait fait remarquer que, pos-
térieurement à lui, Oudemans (1er novembre 1910, Entom. Ber., III, p. 105) avait
employé à nouveau le nom Typhlothrombium pour une forme larvaire Sud- Africaine,
(T. nantis Oud.) n’ayant aucun rapport avec l’espèce Américaine : par la suite, Oude-
mans (1912, Entom. Ber., III, p. 273) a substitué à l’appellation qu’il avait proposée,
celle de Gahrliepia.
('-’■) Je crois pouvoir rapporter à cette espèce un individu du Brésil donné au Muséum
national de Paris par M. E.-R. Wagner en 1902, bien que ce spécimen atteigne 4500 p
environ de longueur. Mais on peut se demander si Leonardi. et Berlese n’auraient pas
eu affaire à des nymphes et alors la différence entre la taille (3 à 3mm,5) indiquée par
ces auteurs pour le T. histricinum et celle (4mm,5) présentée par l’exemplaire recueilli
par M. Wagner s’expliquerait par la considération suivante : Trouessart (1894,
Ann. Soc. Entom. France, LXIII, p. 87 et 89) a fait remarquer que, dans les trois
grandes espèces connues de Thrombidium s. str. des pays chauds (T. tindorium L.,
T. gigas Trt., T.Dugesi Trt.),les plus jeunes nymphes n’ont d’abord que 3 ou 4 milli-
mètres de long, mais que, pendant ce même stade nymphal, ces formes arrivent à
acquérir une taille atteignant celle de l’adulte (10 mm. et plus).
(3) Outre ce genre Typhlothrombium il y a quelques espèces de Thrombicula (T. Ca-
nestrinii Berl., T. formicarum Berl., T. autumnalis Shaw) chez lesquelles les yeux
manquent totalement à l’âge adulte.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. II, n° 5, 1930.
— 528 -
Typhlothrombium Grandj eani n. sp.
Ces nymphes sont d’une très petite taille, puisque leurs dimensions
n’excèdent pas 500g pour la longueur du corps sur 290p. de large.
Leur couleur est d’un rouge pâle, blanchissant rapidement dans
l’alcool.
L’abdomen est assez court, subcylindrique, rectiligne en avant
et arrondi en arrière. Le bord antérieur, tronqué, ne s’avance pas
au-dessus de la partie thoracique. Ses bords latéraux ne sont pas
rentrés en arrière des épaules, de sorte que celles-ci se montrent
assez peu saillantes.
La face dorsale de l’abdomen est subaplatie et recouverte uni-
formément d’une pilosité formée, en grande partie, de poils spini-
formes simples. Chaque poil s’insère sur un petit écusson dont la
forme est irrégulière. Ces poils, assez courts (35-40g) dans la partie
antérieure de l’abdomen, augmentent progressivement de taille au
fur et à mesure que l’on s’approche de l’extrémité postérieure du
corps, où les plus grands (A) arrivent à atteindre 70p. Ces derniers
dont le nombre est assez restreint et dont la distribution est limi-
tée au bord postérieur du corps, se sont transformés dans leur partie
distale qui se rétrécit d’abord légèrement pour se dilater ensuite
en une sorte de palette dont l’un des bords est presque rectiligne
et l’autre renflé. Ce bord convexe est garni de quelques rares bar-
bules extrêmement fines et peu développées, dont la présence ne
peut être décelée qu’à un très fort grossissement.
La face ventrale de l’abdomen est également recouverte de poils
spiniformes, dont chacun s’insère, comme les dorsaux, sur un
écusson, mais ils portent sur toute leur longueur quelques bar-
bules (3 ou 4) peu développées.
L’orifice génital est muni, chez ces nymphes, de deux paires de
ventouses et bordé de quelques poils simples s’insérant directement
sur les lèvres génitales.
Le céphalothorax, comme chez le T. histricinum Leon., présente
un aspect tout à fait typique. Il ne porte pas d’yeux et son bord an-
térieur se prolonge par un épistome affectant la forme d’une saillie
triangulaire ( naso ) assez difficilement perceptible par suite de sa
transparence.
La crête métopique se compose de deux parties : 1° une aréa
transversale fortement chitinisée, qui contient les deux fossettes
circulaires dans lesquelles s’insèrent les soies pseudostigmatiques;
en arrière cette aréa est reliée au bord postérieur du thorax par
une carène de chitine épaisse ; 2° une large fascie arrondie beaucoup
moins chitinisée qui entoure l’aréa précédente et qui porte, sur son
bord, une rangée de poils spiniformes simples s’insérant directement
dans la cuticule.
529
Fig. 1. — Typhlothrombium Grandjeani M. André (X 230).
Pi, tibia et tarse de la première paire de pattes ; P m, palpe maxillaire;
A, un des poils bordant la partie postérieure de l’abdomen (X 357).
— 530 —
Le reste du tégument recouvrant le céphalothorax est complète-
ment nu et largement garni d’un réseau de mailles polygonales à
parois épaissies. Une réticulation semblable s’observe, d’ailleurs,
sur l’abdomen.
Les soies pseudostigmatiques ont une structure tout à fait parti-
culière. Aux deux tiers environ de leur longueur, chacune d’elles
présente un renflement piriforme assez développé qui porte, sur
sa face inférieure, trois ou quatre soies extrêmement fines et rela-
tivement courtes; la soie pseudostigmatique se prolonge ensuite,
au delà de ce renflement, par un long et fin filament styli-
forme (1).
Les pattes, dans cette espèce, sont comparativement courtes,
tandis qu’elles sont très longues chez T. histricinum ; elles se pré-
sentent dans l’ordre de grandeur suivant : IV-I-III-II.
Chez celles de la première paire, le tarse (Pi) est largement renflé,
presque piriforme, sa longueur (130p.) égale un peu plus de deux fois
(2,24) sa largeur (58u). Le tibia est notablement plus court que le
tarse, puisque sa longueur (52p.) n’atteint même pas la largeur de
ce dernier. Les autres articles n’offrent aucun caractère spécial;
ils sont, comme le dernier et le pénultième, uniformément couverts
de poils assez peu serrés et ne présentant pas, à leur base, d’écus-
son, contrairement à ceux de l’abdomen : les uns sont lisses, les
autres munis de rares et fines barbules.
Les palpes maxillaires (P m) sont peu développés, leur longueur
ne dépassant pas 135p. Le quatrième article, terminé par un seul
ongle, est peu armé : il présente, dans sa partie distale, sur sa face
interne, une soie spiniforme bien développée, et, immédiatement
en arrière de celle-ci, une seconde soie moins robuste, mais un peu
plus longue. On distingue en outre, sur le reste de l’article, quatre
longs poils (deux externes et deux internes) grêles, munis chacun
d’une ou deux barbules très fines.
Ce pénultième article porte le cinquième ou tentacule, qui pré-
sente une armature puissante et caractéristique. En effet, cet ar-
ticle se termine par un poil modifié en une large épine lamelleuse,
lancéolée, et porte, sur sa face dorsale, trois longues épines très dé-
veloppées. On remarque en outre, à la face interne, deux longues
soies lisses et un fort poil, barbulé sur sa face inférieure.
Les autres articles des palpes maxillaires ne présentent pas
d’ornementation bien spéciale; le troisième porte, inséré sur son
bord dorsal, un long poil lisse et le deuxième montre, également
(fl II est à noter que dans le genre Thrombidium s. str. les soies pseudostigmatiques,
en général sétiformes dans nos formes indigènes, sont légèrement fusiformes dans les
grandes espèces exotiques (T. tinctorium L.) [1912, Berlese, Trombidiidœ, Radia
VIII, pp. 225 et 242].
— 531
sur son bord, un poil de même structure, tandis que s’insèrent, sur
sa face externe, trois poils barbulés.
Cette espèce, qui se distingue immédiatement par la forme de ses
soies pseudostigmatiques a été recueillie, dans le parc de Versailles,
en novembre 1929, par M. Grandjean, qui en a trouvé six individus
dans l’humus, sous les roseaux, au bord du ru de Gally.
— 532
Contributions a v étude de la faune du Mozambique.
Voyage de M. P. Lesne (1928-1929).
2e note. — Coléoptères, Histeridæ (1),
par M. H. Desbordes,
Correspondant du Muséum.
M. P. Lesne, Sous-Directeur du Laboratoire d’Entomologie, a
bien voulu me demander d’étudier les Histérides qu’il a récoltés au
cours de la mission au Mozambique dont il a été chargé en 1928
et 1929.
Les matériaux examinés, y compris quelques individus recueillis
au cours d’une escale, comprennent 217 spécimens, répartis en 17
genres et 36 espèces, dont 8 sont nouvelles. Nous en donnons
ci-après la liste, ainsi que la description des espèces nouvelles, en
suivant l’ordre adopté dans le catalogue des Histeridæ de 1910
(auctore H. Bickhardt). Tous les exemplaires appartiennent à la
collection du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris.
I. Genre Hololepta Paykull.
1. Hololepta scissoma Marseul, Monographie 1860, page 599,
planche 11, figure 10.
Zambèze : Nhandoula, environs de Chiramba, 6 avril 1929,
1 exemplaire.
Espèce de l’Afrique orientale, qui se retrouve jusque dans le bas-
sin du Chari.
IL Genre Teretriosoma G. Horn.
Ce genre a été fondé par G. Horn en 1873 ( Proceedings americ.
philos. Soc. XIII, p. 347) pour les espèces du genre Terelrius qui
ont le pygidium double et le prosternum non strié; mais les espèces
à pygidium double étant l’exception, les auteurs subséquents ont
placé dans le genre Teretriosoma toutes les espèces de Terelrius
0) La première note a été insérée au Bulletin du Muséum , 19B0, p. 179. Se reporter
à l’itinéraire et à la carte qui y figurent pour situer les localités mentionnées ici.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. Il, n° 5, 1930.
— 533 —
dont le prosternum n’est pas strié, que le pygidium soit double ou
simple (Voir en ce sens G. Lewis in Ann. Mus. Civ. di Storia naiu-
rale di Genova [1891], page 37). Les deux espèces rapportées par
M. P. Lesne font partie du groupe des Teretriosoma à pygidium
simple.
2. Teretriosoma saginatum Lewis, Ann. Mag. Nat. Hisl.
(8) IV, 1909, page 292.
L’auteur a omis de signaler dans sa description que cette espèce
a les tibias antérieurs ciliés. Je possède un exemplaire nommé par
lui sur lesquel j’ai pu constater ce caractère que j’ai également re-
trouvé chez chacun des trois spécimens rapportés par M. P. Lesne,
non pas, il est vrai, avec une simple loupe, mais avec un microscope
binoculaire (grossissement 53) : les cils sont assez courts, très ténus
et de couleur claire.
Zambèze : Chiramba, mi-janvier 1929, dans les galeries des
Sinoxylon doliolum Lesne, S. ruficorne F°hræus et Bostrychoplites
armalus Lesne ( Bosîrychidæ ), 2 exemplaires. Chaouaoua (environs
de Chemba), 21 juillet 1928, dans les galeries du Calodrypta exar-
mata Lesne, 1 exemplaire.
Espèce décrite sur des exemplaires provenant de la région du
Tchad.
Fig. 1. — ■ Teretriosoma pusillum Desb.
3. Teretriosoma pusillum nov. sp. — Oblongum, cylindri-
cum, supra nigro-piceum, infra subrubrum, dam antennarum fla-
vescens, undique pimctatum, humeris exceptis. Fronte parum con-
vexa, stria déficiente. Pronoto conuexo, stria lateribus iantum notata.
Elylris haud slrialis. Pygidiis conjunciim globulosis. Prosterno basi
emarginato ; mesosierno valide longilrorsus sulcalo ; sulco in mêlas-
— 534
terno conlinuaîo, sed multo subiilius. Tibiis anlicis 5 -denlalis, inlus
haud cilialis. Long. loi. 2 mm.
Le genre dont il s’agit comprend une cinquantaine d’espèces
répandues dans les diverses parties du monde, à l’exception de
l’Europe. Trois seulement étaient connues d’Afrique, T. afrum,
T. saginalum Lewis et T. flaviclave Bickhardt; celles-ci mesurent
de 3 à 3,5 mm., ce qui les différencie nettement de T. pusillum, qui
atteint à peine 2 millimètres. L’espèce nouvelle a la ponctuation à
peu près également répandue sur tout le corps, sauf aux épaules,
où les points sont très atténués et presque oblitérés. Le mésoster-
num est marqué dans toute sa longueur d’un sillon fovéiforme très
accentué qui s’atténue à chaque extrémité et est continué sur le
métusternum par une strie uniformément et extrêmement fine. Les
tibias antérieurs ne présentent intérieurement aucune trace de la
ciliation parfois abondante et longue qui se remarque chez cer-
taines espèces et notamment chez la précédente.
Types : 2 exemplaires de la vallée du Zambèze, environs de
Chcmba, bas Sangadzé, et 2 exemplaires de la même région, Nova
Choupanga près Chemba, juillet 1929, recueillis dans les galeries
du Xylionulus transuena Lesne. M. Lesne a rapporté 5 autres
exemplaires des mêmes localités, capturés dans les mêmes condi-
tions.
III. Genre Teretrius Erichson.
4. Teretrius segnis Mars. Mon. 1856, p. 135, pi. 3, fig. 2. Zam-
bèze : Nova Choupanga près Chemba, janvier 1929, 1 exemplaire.
Espèce décrite du Cap.
5. Teretrius punctulatus Fâhræus in Boh. Ins. Caffr. I, 1851,
p. 546.
Zambèze : Chiramba, mi-janvier 1929, dans les galeries des
Sinoxylon ruficorne, S. doliolum et Bostrychoplites armatus, 4 exem-
plaires; — Chaouaoua, 24 juillet 1928, dans les galeries des Sin.
ruficorne et S. doliolum, 1 exemplaire.
Ce Teretrius existe en diverses contrées de l’Afrique équatoriale
et australe.
6. Teretrius Lesnei nov. sp. — Cylindricus, robustus, nigro-pi-
ceus, undique punclalus , humeris exceplis. Fronte leuissime punc-
iala, stria déficiente. Pronoto, stria antice integra, laleribus et antice
approximala. Elytris haud striatis. Propygidio sicul elytra punclalo,
punctis in pygidio minoribus. Prosterni striis subparallelis ; me-
soslerno, stria integra, sulco in medio longitrorsum, in metasterno
conlinuaîo, sed multo subtilius. Tibiis anlicis extus 9-10 spinosis,
intus longis ciliis flavis inslructis. — Long. 4 mm. ( capile et pygidiis
exclusis).
535 —
Ce Teretrius est l’un des plus grands de ceux actuellement con-
nus. La strie marginale du pronotum, très marquée sur les côtés,
est beaucoup plus légère et cependant visible en avant. Les élytres,
dont les épaules ont une petite macule lisse, ne présentent aucun
autre caractère saillant. Les stries prosternales sont presque paral-
lèles, seulement très faiblement divergentes en avant. Le méso-
ternum est entièrement rebordé latéralement et, en avant, il est en
outre marqué au milieu d’un sillon longitudinal plus ou moins
accentué qui se continue sur le métasternum par une strie extrême-
ment fine. La ponctuation dense et presque rugueuse sur le pros-
ternum, est fine et espacée sur le méso- et surtout sur le métaster-
num. Il n’y a aucune trace de strie latérale sur le premier segment
abdominal. Les tibias antérieurs sont munis de cils d’un jaune
doré d’une longueur remarquable, atteignant à peu près la moitié
de la longueur de ces tibias.
J’avais songé à identifier T. Lesnei avec T. æslivus Lewis, mais
cette dernière espèce est sensiblement plus petite (3,5 mm., tête et
pygidia compris), la strie marginale du pronotum est séparée du
bord par un intervalle large, et enfin le 1er segment abdominal est
marqué d’une strie latérale que l’auteur anglais signale comme
un caractère spécifique déterminant. D’ailleurs mon aimable col-
lègue, M. Ch. Alluaud, à qui je suis très reconnaissant d’avoir bien
voulu comparer les deux espèces au cours d’un récent voyage à
Londres (où se trouve le type de T. æslivus) m’a nettement déclaré
qu’il les considérait comme distinctes : le type de T. æslivus est plus
petit; son mésosternum plus finement ponctué; ses tibias anté-
rieurs ne sont pas ciliés et ne sont armés que de 7 épines au côté
externe.
Types : 2 exemplaires recueillis dans la vallée du Zambèze, envi-
rons de Chemba, l’un en août 1929, dans les galeries du Sinoxylort
doliolum, l’autre le 22 juillet 1928 à M' soussou, dans les galeries
du Sinoxylon ruficorne. M. Lesne en a récolté 4 autres exemplaires
dont 1 à Chiramba, sur les bords du Zambèze, à la mi-janvier, dans
les galeries des Boslrychoplites armatus et Sinoxylon doliolum , 2 à
Nova Choupanga près Chemba, en août 1929, dans les galeries des
Sin. ruficorne et S. doliolum et 1 à M’tondo (Haut Sandgazé), le
28 juillet 1928, dans les galeries des Sin. ruficorne, Boslr. armatus
et Calodrypta exarmata. Je rapporte à cette espèce un 7e exemplaire
un peu moins long (de 1 ou 2 dixièmes de millimètre), dont la strie
thoracique est à peine visible en avant et dont les cils des tibias
sont un peu moins fournis, mais qui, pour tout le reste, ne diffère
pas du type de T. Lesnei. Cet exemplaire vient de Chiramba, mi-
janvier 1929, sans autre indication.
7. Teretrius cylindratus nov. sp. — • Elongatus, cylindricus, un-
dique punclatus, humeris exceplis, punclis in fronte levissimis. Prono-
— 536 —
lo, stria lateribus valide nolala, antice lenuissima. Elytris leviter et
sparsim, pygidiis densius, punclatis. Prosterni striis subparallelis,
mesosterno marginalo, stria longitudinali in meso- et metasterno fere
obsoleta. Tibiis anlicis 1-spinosis, in angulo anlico-interno ciliatis.
— Long. 3,2 mm. ( capile et pygidiis exclusis).
M. Ch. Alluaud a bien voulu comparer cette espèce au type de
Terelrius erythræus Lew. dans la collection G. Lewis qui se trouve
au British Muséum : cette espèce me semblait offrir en effet avec la
présente certains points de rapprochement. Bien qu’il n’ait pu voir
le dessous, le type étant unique et collé sur le ventre, il m’a déclaré
ne pas considérer les deux espèces comme identiques. Le type de
T. erythræus est sensiblement plus petit et la ponctuation du dessus
est bien plus grosse. J’ajoute que la description de Lewis ne fait
aucune mention de la ciliation des tibias antérieurs qui, si elle est
localisée chez T. cylindralus m. à l’angle antéro-interne de ces
tibias, est en ce point très apparente.
La strie du pronotum, extrêmement fine en avant chez mon es-
pèce, est aussi très rapprochée du bord. La strie longitudinale mé-
diane sur les méso- et métasternum est presque obsolète et visible
seulement sous un certain jour.
T. cylindralus, bien que se trouvant dans les mêmes galeries que
T. Lesnei Desb., en est très différent. Cette dernière espèce est beau-
coup plus grande et plus robuste, ses tibias antérieurs sont armés
de 9-10 épines, et leur ciliation, bien plus longue, s’étend sur plus
de la moitié de la longueur du tibia.
Types : 2 exemplaires de la vallée du Zambèze, Nova Choupanga,
près Chemba, mars 1929, dans les galeries du Sinoxylon doliolum.
Je rapporte à cette espèce un individu capturé à Inhacoro (env. de
Chemba), dans les branches mortes habitées parles Sin. doliolum,
S. ruficorne et Lyctus hipposideros Lesne.
8. Teretrius Zambezianus nov.sp. — Cylindricus, parum elon-
gatus, niger, undique punctatus humeris exceptis. Frontetenuiter punc-
tata. Pronolo leviter sed dense punclalo, stria lateribus levi antice
déficiente. Elytris forlius punctatis, pygidiis similiter pronolo punc-
latis. Pro — , meso — melaslernoque sparsim punclatis ; prosterni
striis parallelis, mesosterno lateribus marginalo longiirorsum haud
sulcato ; metasterno stria longitudinali instrudo. Tibiis anticis
6-7 denticulalis, haud ciliatis. — Long. 3 mm. ( capile et pygidiis
exclusis).
Cette espèce, comme d’ailleurs un certain nombre de celles qui
appartiennent au genre Terelrius, est assez difficile à caractériser
d’une façon absolue. Elle a de commun avec la plupart de ses con-
génères d’être de forme cylindrique, de couleur sombre, d’avoir une
ponctuation assez uniformément étendue et des élytres sans au-
cune striation. On peut cependant signaler divers points, qui, se
— 537 —
trouvant réunis chez une espèce, suffisent à la différencier de ses
voisines. Ce sont l’absence de strie au bord antérieur du prono-
tum et au milieu du mésosternum, les tibias antérieurs non ciliés,
la strie longitudinale médiane qui, si elle fait défaut sur le mésos-
ternum, est bien visible sur le métasternum.
Types : 2 exemplaires de la vallée du Zambèze, à Chiramba,
janvier et février 1929, dans les galeries des Bostrychoplites arma-
tus, Sinoxylon ruficorne et S. doliolum. Je rapporte à cette espèce
un exemplaire capturé dans la même région, à Nova Choupanga
près Chemba, mars 1929, dans les galeries du Sin. doliolum.
IV. Genre Platysoma Leach.
9. Platysoma diremptum nov.sp.— Oblongum,fereparallelum,
parum convexum, nigrum, pedibus clarioribus, nilidum. Fronle con-
cava, stria Iransversali integra subrecta. Pronolo laleribus punclato,
stria lateribus valde approximala antice integra pone oculos angulala
Elylris, striis, subhumer alibus nullis, dorsalibus tribus primis inle-
gris, internis apicalibus, sulurali dimidiala, quinla quartaque vicis-
sim majoribus. Propygidio pygidioque simililer crassis punctis nota-
lis. Mesosterno emarginato, stria approximala integra. Tibiis anticis
dentalis. — Long. 4 mm. ( capite et pygidiis exclusis .)
D’après le tableau des Platysoma s. str. d’Afrique tropicale pu-
blié par H. Bickhardt in Archiv für Naturgeschichte, 1921, page 195,
on ne peut rapprocher cette espèce que de Platysoma baliolum
Lewis. La description de cette dernière espèce ne concordant pas
sur certains points avec celle du Platysoma décrit ci-dessus, j’ai
prié mon savant et obligeant collègue M. Ch. Alluaud de vouloir
bien profiter d’un voyage à Londres pour comparer ce dernier in-
secte au type de l’espèce de Lewis qui se trouve dans la collection
de celui-ci au British Muséum. M. Alluaud m’a déclaré que ce type
était sensiblement moins large et moins long, que sa tête n’était
que peu impressionnée, que la 4e strie dorsale des élytres atteignait
la base et qu’à son avis l’insecte du Mozambique n’était pas le
Platysoma baliolum Lewis. Je considère donc mon espèce comme
nouvelle.
La strie du pronotum de PL diremptum est très fine et assez dif-
ficilement visible depuis le sommet de l’angle antérieur jusqu’au
niveau de l’œil, où elle forme un angle net, elle est ensuite plus
marquée le long du bord antérieur. Les trois stries internes des
élytres sont en échelon, la 4e s’approchant beaucoup de la base
sans l’atteindre, la 5e étant moins longue et la suturale s’arrêtant
au milieu. Les points des pygidia sont gros quoique non ombili-
qués; quelques-uns sont ovales, mais la plupart circulaires. Les
dents des tibias antérieurs étant émoussées sur le seul exemplaire
538 —
rapporté par M. Lesne, je ne puis affirmer d’une façon absolue,
bien que cela semble probable, qu’elles sont au nombre de trois.
Type : 1 exemplaire trouvé dans la vallée du Zambèze, à Nova
Choupanga près Chemba, juillet 1929.
V. Genre Pachycrærus de Marseul.
10. Pachycrærus cyanipennis Fâhræus, in Boh., Ins. Caffr. I,
1851, p. 539. — Marseul, Mon. 1861, p. 154, pl. 4, flg. 1.
Mozambique : Vila Pery, fin octobre 1928, 3 exemplaires.
Se rencontre depuis l’Abyssinie jusqu’au Natal.
11. Pachycrærus desidiosus Mars., Mon. 1853, p. 457, pl. 14,
flg. 6.
Zambèze : Nova Choupanga, près Chemba, commencement
juillet 1928, sous les écorces, 1 exemplaire ; idem, 23 août 1929,
2 exemplaires.
Espèce répandue, comme la précédente, dans l’Afrique orientale.
12. Pachycrærus prasinus Lewis, Ann. Mag. Nat. Hisl. (7) X,
1902, p. 231.
Zambèze: Nova Choupanga, près Chemba, février 1929. 1 exem-
plaire; Tchikouala, près Inhacoro, fin mars 1929, 1 exemplaire.
Décrit du Manica.
VI. Genre Contipus de Marseul.
13. Contipus Lesnei nou. sp. — Fere parallelus, convexus, niger,
supra undique punclatus. Mandibulis planis, bidentalis, exlus et
intus marginaiis ; labro lato haud longo ; fronle tribus depressionibus
levibus nolata, stria antice recta subcarinata. Pronoto ciliato, lateribus
rugosis ; striis, marginali integra, lateralibus interna integra, externa
apicali dimidiata. Elytris lateribus et postice rugosis, parte scutellari
niiida punclulala, fere lævi ; striis, subhumeralibus interna integra,
externa basali dimidiata, dorsalibus tribus primis integris, quarta
apicali, quinla suturalique deflcieniibus. Propygidio pygidioque
densissime pundalis. Proslerno punctulato, lobo narginato ; mesos-
terno læve, fortiter emarginato, stria approximata integra. Tibiis
anticis 5- deniatis. — • Long. 7,5 mm. ( capiie et pygidiis exclusis).
Cette espèce n’est pas sans présenter quelque analogie avec
Contipus Babaulti Desbordes {Bull. Soc. Enl. de France [1914],
p. 198). La striation du pronotum et des élytres est la même;
même similitude pour la taille, la ciliation du pronotum, la ponc-
tuation des pygidia, l’échancrure du mésosternum. Mais des diffé-
rences notables séparent les deux espèces, dont la plus essentielle
est la ponctuation des élytres de Contipus Lesnei, qui ne se retrouve
pas chez Contipus Babaulti, dont les élytres sont mats et non ponc-
tués sur le pourtour extérieur et postérieur; cette ponctuation, chez
539 —
l’espèce nouvelle, très fine sur un assez grand espace discal, devient
de plus en plus forte et même rugueuse à mesure qu’on s’approche
des côtés et de l’apex. D’autre part, chez cette même espèce, les
mandibules sont rebordées extérieurement et intérieurement et les
tibias antérieurs sont armés de 5 dents, tandis que chez C. Babaulli,
les mandibules ne sont rebordées qu’au dehors et les tibias anté-
rieurs n’ont que 3 dents.
C. Lesnei semble aussi, par sa ponctuation élytrale, se rapprocher
de Hister punclipennis Schmidt ( Entomologische Nachrichten
[1892],. p. 24); mais ce dernier, que je ne connais que par sa des-
cription, aurait le mésosternum droit en avant, les tibias anté-
rieurs tridentés, etc. J. Schmidt ne parle pas de la forme des tibias
intermédiaires et postérieurs, de sorte qu’on ne peut même savoir
si son espèce est un Conlipus ou un Hister s. str.
Type : 1 exemplaire récolté à Vila Pery, en septembre 1928.
VII. Genre Pachylister Lewis.
14. Pachylister nigrita Erichsonin Klu g,Jahrb.Ins., 1834, p. 33.
(L) Dans la région du bord postérieur des élytres, la ponctuation semble figurer de
fausses stries. Cette apparence, qui s’est accusée au clichage, est fautive.
Bulletin du Muséum , 2“ s., t. II, 1930.
37
— 540 —
Vila Pery, septembre 1928, 7 exemplaires.
Environs de Vila Péry, région du Mont Malenge, 1928, 1 exem-
plaire.
Chimoio, 1928, 3 exemplaires.
Nova Choupanga, près Chemba, fin août 1928, 3 exemplaires.
Espèce de toute l’Afrique tropicale.
VIII. Genre Zabromorphus Lewis.
15. Zabromorphus longicollis Marseul, Monographie, 1854,
page 257, planche 7, figure 61.
Vallée du Revoué : Zembé, décembre 1928, 1 exemplaire.
Cette espèce était connue du Transvaal et du Natal.
IX. Genre Hister Linné.
16. Hister alienigena Bickhardt, Enl. Milteil., 1, 1892, p. 290.
Vila Pery, 11 novembre 1928, 2 exemplaires.
Décrit de l’ex-Afrique orientale allemande. Existe aussi dans le
sud du bassin du Chari.
17. Hister Gehini Marseul, Monographie, 1854, page 306,
planche 9, figure 99.
Nova Choupanga près Chemba, mai 1928, 1 exemplaire.
Vila Pery, mars 1928, 1 exemplaire, septembre 1928, 10 exem-
plaires.
Espèce répandue surtout dans l’Afrique orientale.
18. Hister obesus Fahræus in Boh. Ins. Caffr., I, 1851, p. 537.
Var. furcimanus Marseul, Berl. Ent. Zeitschr., XIII, 1869.
page 288.
Chimoio, 1928, 2 exemplaires.
Cette forme paraît être propre à l’Afrique australe.
19. Hister tropicus Paykull, Monographie, 1811, page 19,
planche 2, figure 4.
Vila Pery, septembre 1928, 3 exemplaires.
Canxixe, 14 juin 1928, 1 exemplaire.
Nova Choupanga près Chemba, janvier 1929, 2 exemplaires.
Espèce répandue dans l’Afrique australe.
X. Genre Atholus Thomson.
20. Atholus conformis Erichson in Klug, Jahrb. Ins., 1834,
page 153.
N. O. de Tambara, Nhacansougodi (Fizé), 13 juillet 1929,
4 exemplaires.
Environs de Chemba, bas Sangadzé, 1929, 5 exemplaires.
Environs de Chemba, Sced Farm, juillet 1929, 26 exemplaires.
541
Nova Choupanga près Chemba, juillet 1929, 4 exemplaires.
Environs de Tambara, lac Cangaré, 10 juillet 1929, 1 exemplaire.
Cette espèce se rencontre dans une grande partie de l’Afrique
chaude.
21. Atholus geminus Erichson in Klug, Jahrb. Ins., 1834,
page 154.
Vila Pery, octobre et novembre 1928, dans les bouses, 2 exem-
plaires.
Espèce largement répandue en Afrique.
22. Atholus striatithorax nov. sp. — Oblongo-ovalus, convexus,
niger, nitidus. Fronle plana, stria valida subrolundala. Pronoto
convexo, stria marginali valida, lateribus integra, antice hamata
pone oculos desinente; stria lalerali lateribus bisinuala, pone oculos
subangulata, antice integra. Elylris, striis, subhumerali exlerna ad
humerum tantum notata, interna déficiente ; dorsalibus integris,
quinla suluralique antice angulatim conjunctis. Propygidio pygidioque
fortiter haud dense punclalis. Proslerno constricto haud slrialo ; me-
soslerno antice subrotundato, stria integra utroque in metasterno
coniinuala. Tibiis anlicis quadridenlalis, dentibus robustis. —
Long. 3 mm. ( capile et pygidiis exceplis).
Cette espèce, dont la taille est, parmi les Atholus, assez faible, a
le front plan et complètement dépourvu des fovéoles ou dépres-
sions qu’on observe souvent chez d’autres espèces de ce genre. La
strie marginale du corselet est très visible sur les côtés et la strie
latérale, qui est nettement bisinuée sur les côtés, est très éloignée
de ceux-ci. La strie subhumérale externe des élytres n’est marquée
qu’à l’épaule et les six dorsales sont entières; la 5e, fortement
amincie vers l’avant, rejoint la suturale à la base sous un angle
émoussé. La ponctuation des pygidia est assez forte et un peu es-
pacée.
Parmi les espèces d’ Atholus ayant une strie subhumérale mar-
quée à l’épaule et six dorsales entières, je n’en vois aucune à la-
quelle je puisse comparer A. striatithorax ; la forme de la strie
latérale du thorax et sa distance du bord latéral sont exception-
nelles dans le genre.
L’exemplaire recueilli en mars 1929 me paraît être la forme
typique de l’espèce. Chez un second trouvé en janvier, la 5e strie
dorsale des élytres est bien nettement réunie à la suturale à la base
et se retrouve également sous forme d’appendice au sommet, mais
elle est presqu’entièrement oblitérée sur une grande partie du
disque; la 4e strie est très amincie au milieu, mais non interrom-
pue. Les autres caractères, et notamment celui de la strie latérale
du pronotum, étant les mêmes chez les deux insectes, je ne crois pas
qu’il y ait lieu de faire une nouvelle espèce, ni même une variété
nommée, pour le spécimen à 5e strie élytrale largement interrom-
— 542 —
pue, et je considère jusqu’à nouvel ordre ce caractère comme un
simple accident individuel.
Types : deux exemplaires récoltés dans la vallée du Zambèze, à
Nova Choupanga, près Chemba, le 21 janvier et en fin mars 1929.
XI. Genre Paromalus Erichson.
23. Paromalus digitatus Wollaston, Col. Hesperid., 1867,
page 88.
Zambèze : Nova Choupanga près Chemba, fin mai et juillet
1928, sous les écorces, 6 exemplaires.
Vilà Pery, fin octobre 1929, 1 exemplaire.
Toute l’Afrique du Sud.
XII. Genre Tribalus Erichson.
24. Tribalus amnicola Lewis, Ann. Mag. Nat. Hist. (7) V,
1900, page 252.
Zambèze : Nova Choupanga près Chemba, 1er janvier 1929,
7 exemplaires.
Décrit du Mashonaland.
♦
XIII. Genre Epitoxus Lewis.
25. Epitoxus breviusculus F'hræus (sub Saprinus) in Boh,
Ins. Caffr., I, 1851, page 544.
Vila Pery, fin novembre 1928, sous un gros Agaric, 4 exem-
plaires.
Se rencontre aussi au Mashonaland et dans le Congo belge.
26. Epitoxus circulifrons Marseul (sub Phelister), Mon. 1853,
page 473, planche 14, figure 6.
Zambèze : bas Sangadzé, forêt de Pindiriri, 1928, 1 exemplaire.
Se rencontre dans une grande partie de l’Afrique.
XIV. Genre Saprinus Erichson.
27. Saprinus areolatus Fâhræus in Boh., Ins. Caffr., I, 1851,
page 542.
Vila Pery, Septembre 1928, 1 exemplaire.
Décrit du Natal.
28. Saprinus bicolor Fabricius, Syst. El., I, 1801, page 86.
(S. gabonensis Mars., Mon., 1862, page 468, planche 16, figure 27.
— S. rhytipierus Mars., Mon., 1862, page 469, planche 16, figure 28).
Zambèze : Environs de Chemba, Seed farm, juillet 1929.
37 exemplaires; — environs de Tambara, lac Cangaré, 10 juil-
let 1929, 3 exemplaires; — N. O. de Tambara, Nhacansougodi
(Fizé), 13 juillet 1929, 1 exemplaire.
543
Toute l’Afrique australe.
29. Saprinus chalcites Illiger, Mag. VI, 1807, page 40.
Mozambique : Chimoio, fin mars 1928, 3 exemplaires.
S. O. Africain : Swakopmund, 20 août 1929, 5 exemplaires.
Espèce paléarctique, mais dont la présence a été constatée en
Abyssinie et dans le pays Matabélé.
30. Saprinus cupreus Erichson in Klug, Jahrb. Ins., I, 1834,
page 182.
Zambèze : Nova Choupanga près Chemba, 6 août 1928, 1 exem-
plaire.
Afrique orientale.
31. Saprinus splendens Paykull, Mon., 1811, page 53
planche 4, figure 7.
Zambèze : environs de Chemba, Seed farm, juillet 1929, 1 exem-
plaire.
Répandu en diverses régions de l’Afrique chaude.
32. Saprinus strigil Marseul, Mon., 1855, page 444, planche 17,
figure 70.
Chimoio, 3 octobre 1928, dans des bouses, 8 exemplaires.
Paraît être largement répandu en Afrique.
XV. Genre Hypocacculus Bickhardt.
33. Hypocacculus metallescens Erichson (sub Saprinus ) in
Klug, Jahrb.,- 1834, page 192.
Zambèze : environs de Chemba, bas Sangadzé, 1929, 1 exem-
plaire.
Cet insecte me paraissait présenter une analogie frappante avec
nos Hypocacculus paléarctiques. Sachant la grande compétence en
cette matière de mon collègue et ami le Dr Auzat, je lui ai soumis
le Saprinien en question et il a levé mes doutes en le nommant —
certes! — Hypocacculus metallescens Er., ajoutant que l’espèce
n’avait jamais été à sa connaissance trouvée si au sud de l’Afrique.
34. Hypocacculus araneicola nov. sp. — - Ovalis, subconvexus,
æneus, nitidus, pedibus rufescenlibus. Capile dense el forliler punc-
tato, carina antice valida, recta. Pronoti laleribus, basi el apice punc-
tatis, disco lævi, foveolis pone oculos deficientibus. Elylris ad sculel-
lum lævibus, poslice laleribusque punclatis, punctis in tribus primis
inlersiitiis noialis ; striis, subhumerali interna disjuncta, dorsalibus
tribus primis fere æqualibus, sat longis, quarta breviori cum suturali
connexa. Prosterno conslriclo, striis approximatis antice convergen-
iibus ; mesosterno punclalo. Tibiis anlicis quinque denliculalis. —
Long. 2,5 mm. ( capile et pygidiis exclusis).
Cette espèce présente une certaine analogie avec Hypocacculus
rubripes Er., qui habite surtout la région paléarctique, mais qui a
— 544
été trouvé au Sénégal, au Congo et à Zanzibar. Aussi ai-je cru devoir
faire encore appel à la grande compétence de mon excellent col-
lègue le Dr Auzat,cn matière d’Histérides paléarctiqucs,et je lui ai
communiqué les deux exemplaires recueillis au Mozambique par
M. Lesne. Il a reconnu que l’espèce était voisine de H. rubripes,
mais qu’elle s’en différenciait par les caractères suivants :
— Front rugueusement ponctué. Ponctuation des élytres fine et- serrée, ne remon-
tant pas dans les interstries. lre strie dorsale atteignant presque le sommet et
sinueuse en ce point rubripes Er.
— Front densément ponctué, mais non rugueux. Ponctuation des élytres espacée,
assez grosse, remontant dans les interstries d’autant plus nettement qu’on s’approche
des côtés. lre strie dorsale cessant à une certaine distance du sommet, non sinueuse.
araneicdla n. sp.
Comme, d’autre part, je n’ai pu identifier cet Hyppocacculus
avec aucun de ceux connus d’Afrique tropicale, je l’ai considéré
comme nouveau et l’ai décrit. Je remercie vivement mon col-
lègue Auzat de l’obligeant concours qu’il a bien voulu me donner
dans cette circonstance.
Type : Vila Pery, novembre 1928, dans le terrier d’une grande
Mygale. M. Lesne en a récolté un second exemplaire la mi-no-
vembre 1928, dans la même localité, au pied du rocher connu sous
le nom de Cabeça de Velho.
XVI. Genre Hypocaccus Thomson.
35. Hypocaccus apricarius Erichson in Klug. Jahrb., 1834,
page 194.
— 545 —
Zambèze : Nova Choupanga, près Chemba,le26 août 1928 et en
juin 1929, 6 exemplaires.
Haut Sangadzé, Canxixe, janvier 1929, 1 exemplaire.
Espèce presque cosmopolite.
XVII. Genre Pachylopus Erichson.
36. Pachylopus dispar Erichson in Klug, Jahrb., 1834,
page 197, planche 2, figure 4.
Cette espèce a été récoltée par M. Lesne, en même temps que le
Saprinus chalciles 111. (n° 29 ci-dessus), pendant une escale, au cours
de son voyage de retour, à Swakopmund (S. -O. Africain), le
20 août 1929. Elle est immédiatement reconnaissable à ses élytres
prolongés en pointe aiguë chez le cd. Je la crois rare dans les col-
lections. M. de Marseul, dans sa monographie (1856, page 100)
déclarait n’avoir vu que trois individus, appartenant au même sexe,
l’autre sexe lui étant inconnu. Parmi les 5 individus capturés par
M. Lesne (*), il y en avait 3 seulement dont les élytres étaient pro-
longés en pointe et on pouvait les supposer être des à*, 'les 2 autres,
à élytres inermes à l’apex, étant alors des Ç. Pour s’en assurer
M. Lesne a sacrifié l’un des 3 premiers et a pu constater, après avoir
séparé son abdomen, qu’il avait affaire à un cf. La question dont
la solution était restée inconnue à de Marseul se trouve ainsi élu-
cidée.
P) M. H. Desbordes a bien voulu attirer mon attention sur le fait que Bickhardt
( Archiv jür Naturgeschichte , 1921, p. 141) donne le Pachylopus dispar comme étant
très probablement termitophile ou myrmécophile. Cette supposition ne paraît pas
fondée. Les exemplaires que j’ai capturés étaient rassemblés sous un petit amas de
débris rejetés par la mer, sur la plage de Swakopmund, en compagnie du Saprinus
chalcites, et à l’écart de toute termitière ou- fourmilière. Il s’agit, selon toute appa-
rence, d’une espèce simplement saprophile et sabulicole (P. Lesne).
— 546
Un nouveau Pristocera de l’Afrique équatoriale,
par M. R. Arlé.
Pristocera gigantea, n. sp. — çf. long. 19 millimètres.
Noir, brillant, aspect général puissant. Tête grosse, un peu plus
large que le thorax à la hauteur des tegulae, un peu élargie en
avant, tronquée sur toute sa largeur au bord antérieur, couverte
d’une très forte ponctuation réticulée. Yeux presque ronds plus
courts que l’espace les séparant du bord occipital; ocelles petits,
Pristocera gigantea, n. sp.
leur diamètre égal à celui des plus gros points enfoncés, très près
l’un de l’autre, séparés par un espace inférieur à leur diamètre et
placés sur la ligne fictive joignant le bord postérieur des yeux.
Mandibules noirâtres, très longues, étroites, à bords parallèles,
arquées, avec deux dents terminales dont la deuxième est arron-
die et en retrait. Antennes assez minces, noires, scape aussi long
que les trois articles suivants réunis, cylindrique et arqué, 2e ar-
Bulletin du Muséum, 2e s., t. I, n° 5, 1930.
547
ticle très court, 3e quatre fois aussi long que large, les autres de 2 à
3 fois aussi longs que larges, les terminaux très grêles; les 5 pre-
miers articles du funicule avec, antérieurement, une frange de poils
très fins et crochus. Joues avec une forte dent droite et pointue, di-
rigée en bas.
Pronotum lisse, caréné transversalement, fortement comprimé
sur les côtés.
Mésonotum fortement ponctué comme la tête, sillons parapsi-
daux percurrents à fond cloisonné. Scutellum lisse avec quelques
petits points épars.
Segment médiaire avec un léger réseau peu régulier et une faible
crête longitudinale et ramifiée, ses faces latérales fortement striées
longitudinalement, ces stries se prolongeant sur la face postérieure.
Mésopleures chagrinées.
Abdomen entièrement lisse, chez le type largement ouvert à
l’extrémité par suite de l’écartement de l’armure génitale; extré-
mités du forceps arrondies et ciliées.
Pattes grêles, noires.
Ailes, avec la nervulation caractéristique des Pristocera parti-
culièrement nette. Médiane haute MAI visible dans sa partie dis-
tale seulement, interceptée par la région formée par les plis bas
R 4 + 5 et MA 2a.
Cette aile a été étudiée par M. P. Vignon (1) (spéc. 103). Ailes
assez fortement enfumées à la base régulièrement éclaircies dista-
lement.
Type au Muséum.
Afrique équatoriale : Ogôué, Lambaréné. R. Ellenberger, 1912.
0) Cpt. rend. Acad. Sciences, 30 sept. 1929.
548 —
Classification du groupe Topana, Atopana n. gen., P ycnopalpa.
Une espèce nouvelle dans le g. Topana. Deux variétés
NOUVELLES DANS LE G. PYCNOPALPA. MeTAPROSAGOG A N. GEN.
Une espèce nouvelle dans le g. Rhodopteryx.
(Orth. Phasgon.)
PAR M. P. VlGNON.
Voir aujourd’hui encore, dans Brunner (1878, Monogr. Plia-
neropl., pp. 29, 321), la diagnose du g. Plagioplera Stal, tel que Brun-
ner le comprenait. Mais ces Plagioplera de Brunner sont à répartir
entre les g. Topana Walker et Pycnopalpa Serville. — A ce groupe
vient s’ajouter le genre nouveau Atopana.
Tableau des genres du groupe Topana, Atopana , Pycnopalpa.
1 (2). A l’élytre, la portion distale de la nervure médiane intacte. Quand, vers
le milieu de cet élytre, il existe une tache principale, elle est située entre l’extrémité,
finalement coudée, de la médiane, et le dernier rameau émis par cette nervure
vers l’arrière; disons : dans la fourche de la médiane. Le secteur de la radiale sim-
plement bifurqué. (Au pronotum, les arêtes latérales de la selle munies ou non
d’un fin rebord) G. Topana.
2 (1). La portion distale de la médiane détruite complètement ou en partie. La tache
principale à cheval sur le trajet de la partie plus ou moins détruite de la médiane.
Le secteur de la radiale formant une fourche complexe.
3 (4). Élytre très étroit, linéaire, contrairement à l’un des caractères essentiels des
g. Topana et Pycnopalpa. (Selle du pronotum non dilatée de l’arrière, munie par-
tout d’un fin rebord) G. .Atopana.
4 (3). Elytre ovalaire, assez ample, comme dans le g. Topana. Au pronotum, les bour-
relets latéraux envahissent partiellement la selle pour créer une figure en double
cœur G. Pycnopalpa.
Tableau des espèces du g. Topana
1 (8). Selle du pronotum : pas de rebords aux arêtes latérales.
2 (5). A peine ou pas de tubercule à l’arrière du scutelium développé, apicalement,
sur le vertex.
3 (4). Dans la fourche de la médiane, pas de tache principale. 1 T. cindicornis (Stal,
1873) (*) [Plagioplera cindicornis ].
(x) Le manque de caractères anatomiquement distinctifs par rapport à T. media,
et l’existence de formes intermédiaires, feraient tomber en synonymie T. cindicornis ;
mais il faut pouvoir nommer les formes de début chez qui la tache principale manque
encore. Qui sait d’ailleurs ce que les observations biologiques révéleraient?
Bulletin du Muséum, 2e s., t. I, n° 5, 1930.
— 549
4 (3). Une tache principale (n’allant pas ici rejoindre le bord postérieur (de
l’élytre) 2 T. media Walker (1869).
5 (2). A l’arrière du scutellum, un tubercule notable.
6 (7). Ce tubercule encore modéré. Au pronotum, la selle plane et relativement longue
(4 mm.). Pattes postérieures longues (fémurs 16 mm., tibias 18); fémurs postérieurs
peu dentés, leurs lobes géniculaires en triangles 3 T. tuberculata (Brunner)
[Plagioptera tuberculata] .
7 (6). Le tubercule développé en une dent. Au pronotum, la selle courte (2 3/4 mm.),
étranglée dans la région moyenne, formant un peu le toit à deux pentes, sur l’avant.
Pattes postérieures courtes (fémurs 12 mm., tibias 13); fémurs postérieurs dentés
fortement, leurs lobes géniculaires longs et pointus. 4 T. dentata n. sp.
8 (1). A la selle du pronotum, de fins rebords latéraux. A l’élytre, une tache princi-
pale (qui rejoint ici le bord postérieur et s’étale un peu sur ce bord).
9 (10). A la selle du pronotum, élargie de l’arrière, les rebords latéraux bisinués; entre
les sinus, une dent pointe vers le dehors 5 T. postica Walker (*)'.
10 (9). Sinus et dent à peu près effacés 6 T. aurigera (Rehn)
[Pynnopalpa aurigera] .
Remarques sur l'évolution du groupe Topana, Atopana, Pycno-
palpa. — 1° Le scutellum du vertex a eu d’abord un sillon posté-
rieurement ouvert, les carènes divergeant alors un peu (voir no-
tamment le type de T. cincticornis). Mais le sillon butait sur une
saillie faible, ébauche des tubercules de T. luberculata, T. dentala:
les carènes auront fini par rejoindre, de part et d’autre, cette faible
bosse, ce qui aura engendré les sillons fermés de l’arrière, qui sont
fréquents. — 2° La selle du pronotum aura eu d’abord des arêtes
latérales mousses, faites d’un tissu quelque peu plus opaque, plus
jaunâtre, brunissant aux implantations des poils (2). De telles
arêtes auront aisément produit ensuite les fins rebords de T. pos-
lica, de T. aurigera, ou ceux des Atopana. Observons maintenant,
vers le milieu de la selle, un certain ornement axial en Y ou en
lyre : eh bien, chez certains spécimens, notamment chez le type de
T. cincticornis, le tissu des arêtes latérales pousse deux prolonge-
ments qui viennent border par l’arrière les branches de l’ornement,
et telle est l’origine de la figure en double cœur des Pycnopalpa.
Je retrouve à présent la trace de l’ornement axial sur la selle, si
évoluée pourtant, de P. anguslicordata. — 3° Dans l’aire basali-cos-
tale de l’élytre, maints spécimens, notamment le cotype de T . cinc-
ticornis, offrent une dépigmentation, une translucidité vague,
s’étendant le long du bord costal; même, au Muséum, sur l’exem-
plaire y de Topana media, l’aire translucide est bordée par de-
faibles mouchetures mises en ligne, qui rejoignent obliquement le
(x) J’ignore, d’après la description, si T. rubiginosa Bruner (1914-1915) diffère
anatomiquement de T. postica. Les différences de coloris pourraient être d’une impor-
tance assez faible.
(a) Accentué, le brunissement engendre les variétés qui portent, à Vienne, des éti-
quettes lineata, mises par Brunner.
550
bord antérieur de l’élytre : telle est l’ébauche, imprévue, delà tache
basali-costale définie, faite d’une partie interne plus claire et d’une
bordure plus sombre, qui caractérise T. poslica, T. rubiginosa,
T. aurigera, les Alopana et les Pgcnopalpa. Chez P. angusticordaia
l’intérieur de la tache a gardé d’ailleurs un peu de la demi-trans-
parence ancestrale. Quant à P. bicordala, il fait de cette tache
l’emploi merveilleusement mimétique que j’ai dit (ce Bulletin 1924,
p. 301, lignes 15-18). — 4° Sur le bord ventral céphalique des fé-
murs antérieurs, le groupe, en évoluant, tend à faire avorter proxi-
malement une, deux ou plusieurs des cinq épines originelles, en
même temps qu’il dilate une lame portant les deux épines apicales :
certains exemplaires de Topana media, notamment le spécimen y
du Muséum, sont nettement évolués à cet égard par rapporta T.cinc-
licornis. C’est P. angusticordaia qui va ici le plus loin.— 5° Les
cerci o* forment normalement une corne simple; mais déjà cette
corne porte une dent préapicale chez un exemplaire de Topana pos-
lica (coll. R. Ebner, Vienne), et il surgit, chez les Alopana , une
modification plus importante (voir ci-dessous).
Topana dentata n. sp.
Monotype Ç N° 22241 au Musée de Vienne. D’un vert olive obs-
cur. Aux antennes, de loin en loin, des segments entiers brunis;
dans les intervalles la plupart des articulations sont brunes aussi-
Colorée comme le reste du front, la plaque terminale est ronde du
haut. Au scutellum du vertex, dans un sillon plus court que chez
T. tuberculala, tombe postérieurement l’arête abrupte et mousse
d’une dent, haute de plus des 2/3 de la longueur du sillon. L’arête
se détache quelque peu d’une forte bosse du vertex, qui la soutient.
Pronotum court. Le bord antérieur de la selle formant un V très
largement ouvert, du sommet de quoi naît, sur la selle, une carène
axiale assez courte. De part et d’autre de cette carène, la selle
s’abaisse, et les bords latéraux, mal marqués de l’avant, plongent
vers les flancs du pronotum. Dans sa région moyenne la selle est
étranglée, sur son dernier tiers elle s’élargit, en même temps qu’elle
s’aplanit. Dans la partie étroite, l’ornement en forme de lyre.
Arrondi latéralement, le bord postérieur se creuse au milieu d’une
faible encoche; marbré de brun, il est ourlé, comme le bord anté-
rieur, et comme les flancs du pronotum. Ceux-ci plus hauts que
larges, leur bord postérieur avec deux angles adoucis. — Élytres
amples, le bord postérieur un peu convexe, dilaté au second tiers
de sa longueur. Aile dépassant l’élytre de 5 millimètres. L’aire
cubito-anale de l’élytre faiblement tachée de brun. De vagues
taches brunâtres sur deux bandes longitudinales externes. Ces
taches décomposées en des mouchetures. Entre les rameaux pos-
— 551
térieurs de la médiane, entre le secteur de la radiale et le bout de la
médiane, les mouchetures sont plus pressées, dans la fourche du
secteur, entre cette fourche et la radiale qui finit par s’infléchir pos-
térieurement, elles sont plus rares. — Pattes courtes, bien épi-
neuses, lobes géniculaires prolongés, acuminés. Fémurs I : cinq
épines de tailles croissantes, les deux apicales portées par une lame
commune. Tibias I très épineux ventralement, une épine sur la
pente distale de la dilatation de base, qui tient, en longueur, les
2/5 du tibia. Fémurs III, bord ventral externe, huit bonnes épines,
l’antépénultième la plus forte. Plaque sous-génitale ovalaire dis-
talement, l’apex creusé d’un sinus faible. Long. corp. 13, pronoti
2 3/4, elytr. 24, lat. 9,5; long, femor. ant. 3 3/4, post. 12. Espirito
Santo.
Topana postica Walker (1869).
Monotype Ç 53/72 au British Muséum. Selle du pronotum : aux
arêtes latérales, les sinus qui précèdent et suivent la dent médiane
sont bien marqués ; en se creusant, le second accentue la dilatation
postérieure de la selle. Tache basali-costale très nette. Aux fémurs
antérieurs, deux épines seulement. Aux fémurs III, sept ou huit
épines très petites. Les cerci simplement coniques. Santarem. — Au
même Musée, une $ du Paraguay. Outre la belle tache principale,
une tache entre la médiane et le secteur de la radiale. Tache basali-
costale bien définie. — A Vienne, coll. R. Ebner, un cr\ Tête,
flancs du pronotum, pleuræ, abdomen, testacés. Selle du prono-
tum d’un jaune sale, élytre vert. Sillon du scutellum à peine creusé,,
ouvert postérieurement, butant contre l’ébauche d’un tubercule. Au
pronotum, sur la selle, le rebord latéral blanc ivoire, souligné en
dedans par un mince filet pourpre qui passe au brun foncé sur l'ar-
riére. L’ourlet ivoire des flancs taché de pourpre; des points pourpre
tranchant sur le testacé de ces flancs. Fémurs I à trois épines. Ti-
bias I peu épineux, sans épine basali-dorsale. Fémurs II à quatre
épines. Fémurs III : lobes géniculaires mousses, trois petites épines
apicales, un espace, deux petites épines, et, plus proximalement,
des vestiges. Plaque sous-génitale : carènes latérales menant à
des cornes puissantes; faible carène médiane; bord antérieur non
sinué. A voir les cerci avec la tête de l’insecte en haut, une dent,
avant l’apex de la corne. Long. corp. 14, pronoti 4, elytr. 19, lat. 7;
long, femor. ant. 3, 5, post. 13. Assuncion, Paraguay.
T. rubiginosa Bruner (1914-1915) cf. Le pronotum long seule-
ment de 3 millimètres. Mais Rehn (1918, Trans. amer. eni. Soc.,
p. 357) observe un &, aussi de Chapada, Brésil, dont le pronotum
a 3mm,6. Tête brun rouge, flancs du pronotum, pleuræ, abdomen
bruns.
552 —
Pour T. aurigera ( Pycnopalpa aurigera Rehn, ioc. cit., p.p. 353-
357), une 9 et un Chanchamayo, Pérou.
G. Atopana n. gen.
Génotype : A. varia ( Topana varia, Walker). Élytre linéaire- Une
tache principale rejoignant le bord postérieur de l’élytre : elle ne
correspond pas à celle de Topana postica, puisqu’elle est à cheval
sur l’extrémité quasi-détruite de la nervure médiane au lieu d’oc-
cuper la fourche d’une médiane intacte. Au lieu de former une
fourche simple, le secteur de la radiale bifurque longuement ici le
fourchon antérieur. Entre le rameau arrière de cette nouvelle
fourche et la branche postérieure de la fourche primaire, une trans-
verse, que j’observe, identique, sur les trois exemplaires connus de
moi. — Atopana varia n’a pas de dent à l’arrière du scutellum;
A. cornuta Uvarov (1925) fait pointer obliquement vers l’avant une
corne étroite, aiguë.
Atopana varia (Walker).
Topana varia Walker (1869). Monotype 9 au British Muséum.
Ce qui reste de l’antenne droite offre de fins anneaux bruns espacés.
Aux yeux, pas de segment postéro-interne vert. Selle du pronotum
actuellement jaune verdâtre, vue déjà ainsi par Walker. Flancs du
pronotum : des parties jad s rouges, aujourd’hui presque entière-
ment décolorées. A l’élytre, une bonne tache basali-costale. (Entre
la belle tache « poslica » et la transverse unissant la médiane au
secteur de la radiale, pas mal plus d’espace que chez le néallotype
a"). De médiocres taches encore entre les branches du secteur de
la radiale, et entre ce secteur et la nervure radiale; des taches plus
petites entre radiale et médiane; un groupe de ces taches entre les
deux derniers rameaux postérieurs de la médiane. Fémus III, trois
épines apicales, et, proximalement, des cicatrices. Oviscapte : valve
dorsale atténuée du bout, valve ventrale arrondie, dépassant à
peine la dorsale; les bords crénelés modérément, le dorsal sur toute
sa longue partie rectiligne, le ventral sur 1 /4 environ de sa lon-
gueur. Les cerci tout ordinaires. Long. corp. 7,5, pronoii 4, lat. post.
2,8; long, femor. ant. 4, post. 13. Para.
Néallotype c f au Muséum, Paris. Les yeux allongés et plus longs
que les joues, bruns avec des lignes antéro-postérieures plus fon-
cées; un segment postéro-interne vert pâle. Le haut du front
formant une plaque oblongue d’un blanc d’ivoire, dont les angles su-
périeurs s’arrondissent. Elle est coupée, par un étroit sillon trans-
verse que souligne sa teinte brune, de l’apex, obtus, du scutellum :
creusé, lui, d’un sillon longitudinal apicalement étroit, grand ou-
vert postérieurement. Ce sillon est brun : tout comme deux lignes
— 553 —
qui en prolongent postérieurement les bords, et entre quoi il règne
un lacis de lignes brunes transversales. Le reste du vertex est d’un
vert pâle. — Pronotum. A peine élargie de l’arrière, la selle est,
transversalement, subconvexe dans ses 2/3 antérieurs, plane ou
subconcave postérieurement, et d’un vert lumineux. Tout le pour-
tour en est finement bordé. Le bord antérieur, subconvexe, aplatit
sa courbe au milieu. Les bords latéraux, très proches d’être paral-
lèles, convergent pourtant de l’avant à partir d’une encoche suba-
picale. Le bord postérieur, subarrondi, mais plat du milieu avec un
soupçon d’échancrure, est largement souligné de brun noir. Sur la
selle, un faible sillon axial cesse avant d’atteindre le bord arrière.
A mi-longueur finit la tige de l’ornement en Y, plus creux que le
sillon. Aux 2/3 environ de la selle, un vague pli transversal. Flancs
du pronotum aussi larges que hauts, leur bord postérieur longue-
ment oblique. Très bruns, ils deviennent soudain rouges dans leurs
deux quarts inférieur et supérieur; mais une certaine invasion du
ton vert de la selle rétrécit le rouge du haut. — L’élytre d’un beau
vert; l’aire cubito-anale brune sur l’avant. Une tache basali-cos-
tale brune : avec un bord denté, plus sombre, comme continué
distalement par des lignes obliques, qui se raccourcissent à mesure
que se rétrécit le champ antérieur de l’élytre. Une forte tache,
d’environ 2mm,25 x 2mm,25 rejoint le bord arrière. Au sein de cette
tache, des vestiges irréguliers du bout de la médiane. Point d’autres
taches. Pas plus que la tache basali-costale ne semble être, ici,
mimétique, le corps ne copie la nécrose des tissus : des mouchetures
y tachent simplement de pourpre un fond pâle. Dans sa plus grande
partie, la dilatation basale des fémurs III est d’un ton neutre, dé-
lavé, de la valeur du corps; l’apex est du brun de la tache élytrale,
sur quoi sans doute il se projette au repos; le reste des fémurs pos-
térieurs est vert. — Fémurs I à trois épines proches les unes des
autres, dont l’apicale est grande. La dilatation basale des tibias I
n’atteignant pas le tiers de leur longueur; à peine d’épines ventrales
sur ces tibias antérieurs; dorsalement, pas d’épine sur la pente qui
termine leur dilatation de base. Fémurs II à quatre épines espacées,
l’apicale seule assez belle. Fémurs III : lobes géniculaires mousses,
deux épines apicales médiocres. Plaque sous-génitale : trois fines
carènes; les deux latérales aboutissent à de faibles saillants mousses,
la médiane finit, au bord antérieur, dans un léger sinus. Les cerci
remarquables : à les voir ventralement, la tête de l’insecte en haut,
ils offrent, au bas de leur corne apicale, la concavité d’une sorte de
cuilleron, garni de soies sur le bord; dorsalement, la tête de l’in-
secte en bas, c’est le dos bombé du cuilleron que l’on observe. Long,
corp. 11,5, pronoli 4, lal. post. 2,6; long, élgtr. 19,5, lal. 4,5; long,
femor. anl. 3, post. 12,5. Guyane française, Saint-Jean-du-Maroni.
Aiopana ( Topana ) cornula Uvarov (1925), pareil à ce néallo-
— 554
type a* à la corne près du vertex, est de la Guyane anglaise, Taka-
tuni River. Le monotype o* au British Muséum.
Pycnopalpa bicordata, var. permaculata, n. var.
Tandis que les six exemplaires, du Brésil, que possède le Mu-
séum, n’ont sur l’élytre que les deux grandes taches rongées clas-
siques, trois c f du Mexique, État de Vera Cruz, neuf cf et une Ç
de Costa-Rica (et, au British Muséum, un c f de Saint-Augustin,.
Ile de la Trinité) offrent deux, trois, quatre petites taches de com-
plément, comme satellites de la grande tache médiane. Une, ou
deux, de ces petites taches rongées sont situées entre les deux der-
niers rameaux postérieurs de la médiane, une ou deux autres
occupent la fourche primaire, ou les fourches, primaire et secondaire
du secteur de la radiale. Il s’agit manifestement ici d’une race géo-
graphique. Type : la $ de Costa-Rica, Paul Serre 1926.
Pycnopalpa bicordata var. morata, n. var.
Normalement, l’on n’observe chez aucun P. bicordata de traces
du bout, maintenant perdu, de la médiane : mais voici qu’au Mu-
séum la Ç étiquetée Sallé 97-56 (x). garde, avec l’aspect d’une veine
un peu noueuse, l’apex, tout au moins, de la nervure détruite. Des
photographies faites au grossissement direct de 12 par M. Le Charles
montrent fort bien la chose. L’on est d’autant plus sûrement ici
devant un spécimen, devant une lignée en retard, que la tache
est mal fenêtrée, sans tractus bruns, sans bordure intérieurement
délimitée. Sinué comme il est, le bord antérieur de la tache n’est
d’ailleurs pas du type usuel. Proximalement, ce tronçon, inopiné,
de la médiane semblerait naître du réseau banal des nervures, à
quoi deux ou trois pseudo-racines le rattachent: il ne rejoint nulle-
ment la base, intacte, de la médiane. Ce qu’il y a de remarquable,
c’est que le type de Pycnopalpa angusticordala mihi fait de même,
avec cette simple différence que l’apex, retrouvé ou gardé, de la
médiane est ici d’une ténuité extrême. Et j’ai dit que le genre Ato-
pana nous montrait quelque chose d’équivalent.
G. Metaprosagoga n. gen.
Génotype : Metaprosagoga ( Cœlophyllum ) insignis mihi (Ce
Bulletin, 1924, p. 305).
Brunner (1878, Monogr. Phanerop t., pp. 28-29, 321) avait créé
p) $ originaire du Mexique, et comme telle, à mettre dans la race géographique
permaculata. L’insecte avait reçu de Blanchard un nom de collection ; Pycnopalpa
siccifolia. L’élytre est en effet d’un ton feuille morte.
— 555 —
le g. Prosagoga pour ceux des Phglloplera dont les ailes postérieures,
tout en ne dépassant que fort peu ou en ne dépassant point les
élytres, ont un champ apical très saillant. Mais le génotype de
BrunnerQ), est, comme d’ailleurs celui du g. Cœlophyllum Scudder
(1875), à mettre dans le g. Harissa Walker (1869): lire ici Hebard
(1926, Trans. amer. eut. Soc., LII, p. 308, et, Ibid., LUI, 1927,
p. 111). Ces Ilarissa dilatent et coudent basiliarement le bord costal
de l’élytre. — Que faire alors de ceux des Phyllopleræ, qui ne sont
pas des Harissa, et que cependant, pour le motif allégué par Brun-
ner, il faudrait retirer du g. Phylloptera ? Que faire surtout de mon
espèce insignisl En droit, celle-ci n’appartient même pas, en effet,
aux Phyllopleræ, puisque chez elle les bourrelets antennaires
restent loin l’un de l’autre, tandis que le bout du vertex et le haut
du front sont au contact. Je crée donc pour l’espèce insignis un
genre nouveau Metaprosagoga, dont voici les caractères :
Lobes du mésoternum triangulaires, non prolongés, lobes du
métasternum arrondis. Valve dorsale de l’oviscapte pointue, cré-
nelée, de même que la valve ventrale, sur une faible longueur, les
faces finement chagrinées. Oviscapte pas mal plus court que le
pronotum. Plaque sous-génitale a* à deux styles. Tibias antérieurs
modérément dilatés de la base, à peine plus courts ou pas plus
courts que le pronotum. Fémurs antérieurs nettement plus courts
que le pronotum, et porteurs, sur le bord ventral céphalique, de
cinq minuscules épines. Au pronotum, les arêtes latérales en angles
mousses, les faces réfléchies plus hautes que larges, leur bord anté-
rieur sinué, leur bord inférieur rectiligne. Le bout du vertex, creusé
d’un léger sillon, et le haut du front au contact; les bourrelets
antennaires très écartés l’un de l’autre. Les ailes postérieures ne
dépassant les élytres que de fort peu, leur champ apical plié faisant
une saillie très forte. Élytres largement ovalaires, le bord du champ
postérieur faiblement convexe jusqu’à ce que sa courbure, s’ar-
rondissant, lui fasse obliquement rejoindre, par une quasi-tronca-
ture, un apex un peu acuminé. Le bord costal ne se dilatant pas et
ne se coudant pas de la base.
Quant à mon espèce lineamenlis (Cœlophyllum lineamentis, 1924,
loc. cil., p. 304), comme elle n’appartient pas plus que l’espèce
insignis au genre Harissa, je la rattache aujourd’hui au g. Phyl-
loplera, vu que chez elle les bourrelets antennaires sont du moins
au contact, tandis que le bout du vertex et le haut du front restent
écartés l’un de l’autre : mais je tiens ce rattachement pour provi-
soire, parce que, contrairement aux caractères habituels des Phyl-
loplera, les ailes postérieures ne dépassant ici les élytres que de fort
p) Ainsi que les autres espèces de Brunner conservées au Musée de Vienne, m’écrit
M. le Professeur Dr Ebner.
Bulletin du Muséum, 2' s., t. II, 1930.
38
— 558 —
peu et que leur champ apical est très saillant. Attendons que, selon
le vœu de Hebard (1927, Trans. amer. ent. Soc., LUI, p. 111, § 2),
le g. Phylloplera soit démembré, pour donner à l’espèce lineamenîis
une place définitive : non loin peut-être de Metaprosagoga insignis,
caries deux espèces ont bien des caractères communs.
Mais l’espèce lineamenîis est-elle valable? Ce n’est pas l’avis de
Hebard (1927, loc. cit., p. 110) qui la tient pour synonyme de Phyl-
loplera Fesiæ Griffîni (1896). Or, d’après les dires de Grifïlni, le sec-
teur de la radiale se bifurque au tiers de sa longueur chez Ph. Fes-
iæ, tandis qu’il se bifurque au cinquième de sa longueur chez
lineamenîis. Et il y a d’autres différences, que je dirai.
Rhodopteryx Hebardi nov. sp.
Hebard (1926, loc. cil., p. 333, pi. XXII, fig. 8-11) met dans l’es-
pèce Rhodopteryx elongata mihi un exemplaire à* chez qui le bord
postérieur de l’élytre est sinué, profondément. Or ce bord est entier
dans l’espèce elongata. Je fais donc du cf1 que figure Hebard le type
d’une espèce nouvelle : Rh. Hebardi. [Où l’insecte est-il conservé?]
L’auteur ne dit pas si un second cf et deux Ç ont l’élytre sinué
aussi. Muzo, Boyaca.
— 557
Quelques anomalies chez les Ichneumonides,
PAR M. MlHAI J. CONSTANTINEANU.
Dans mon travail : « Contributions à l’étude des Ichneumonides
en Roumanie » (x) j’ai signalé quelques cas d’anomalies chez les
espèces suivantes d’ Ichneumonides : 1) Spilocryptus solitarius
Tschek. ( Spilocryptus zygænarum C.-G. Thoms.), 2) Goniocryp-
tus Irislalor Tschek. forma quadrirufa Const., 3) Hoplocryplus
confeclor Grav. ( Hoplocryplus dubius Taschb.), 4) Hoplocrypïus
occisor Grav. ( Hoplocrypïus nigripes Grav. sec Pfank.), 5) Stylo-
crypius lyrolensis Schmiedekn. et 6) Cryplopimpla ( Aphanodon )
errabunda Grav.
Maintenant j’ajouterai d’autres cas d’anomalies, que j’ai remar-
Fig. 1. — Amblyteles vadatorius Wesm. Q. A, mandibule droite avec les dents à peu
près égales; B, mandibule gauche avec la dent inférieure beaucoup plus petite que
la dent supérieure.
qués chez les individus Ichneumonides récoltés par moi en Rouma-
nie - — à l’exception cVAngilia mediterranea Const. qui a été élevé
par M. Balachowsky en France.
1. Dans ma collection je possède un exemplaire femelle d’im-
blyteles vadatorius Wesm. dont les mandibules ont une forme tout à
fait différente l’une de l’autre. La mandibule gauche présente la
dent supérieure beaucoup plus longue et plus grosse que la dent
inférieure, qui est très petite — caractère d’ailleurs commun au
genre Amblyteles (Fig. IB); tandis que la mandibule droite a les
deux dents à peu près égales, caractère tout à fait étrange pour le
genre Amblyteles, mais qui est commun à d’autres genres d’Ichneu-
monides comme chez Pimpla, Glypla, Angilia, etc. (Fig. 1 A).
J’ai capturé cet exemplaire d' Amblyteles vadatorius sur des
fleurs d’Ombellifères dans une plaine, auprès d’un ruisseau qui
P) Annales Scientifiques de V Université de Jassy, Tome XV; fasc. 3-4.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. II, n° 5, 1930.
— 558 —
coulait non loin de la gare de Calarasi, district de Lapusna, en
Bessarabie, le 20 août 1927.
2. Chez un exemplaire femelle de Pimpla calobala Grav. le pied
gauche antérieur est dépourvu de tarse. Les autres articles du pied
sont normaux, sauf le tibia qui est très renflé à l’extrémité, il est à
peu près deux fois plus large que l’extrémité du tibia du même
pied du côté droit. Ici nous avons à faire sûrement à un cas térato-
logique. L’Ichneumonide, pendant la vie larvaire peut avoir été
Fig. 2. — Pimpla calobala Grav. Q . A, pied antérieur gauche (cas tératologique) ;
B, pied antérieur droit du même individu (cas normal).
blessé par une cause quelconque dans le disque imaginaire de ce
pied, qui pendant la métamorphose s’est cicatrisé en prenant la
forme que nous lui voyons (Fig. 2A). La figure 2B représente le
pied droit antérieur du même individu de Pimpla calobala, dont
j’ai fait le croquis pour en faire la comparaison.
J’ai capturé cet exemplaire sur des feuilles de Rubus frulicosus,
dans une clairière située au milieu de la forêt de Calian, commune
de Dorobanti, district de Botosani,le 5 septembre 1927.
3. Parmi les exemplaires de Pimpla Habermehli Schmiedekn.,
j’en possède une femelle, — je l’ai capturée sur des feuilles
d’arbustes à l’école d’AgricuJture de Miroslava, district de Jassy,
le 16 Septembre 1926, — dont les anneaux abdominaux n’ont pas
— 559 —
tous la forme normale, comme cela se voit dans la figure 3. Pre-
mièrement il n’y a pas de séparation complète entre le deuxième
et le premier segments, qui se trouvent séparés seulement l’un de
l’autre par les flancs de l’abdomen. Deuxièmement le quatrième et
le cinquième segments prennent une forme tout à fait anormale.
3
Fig. 3. — Pimpla Habermehli Schmiedekn. Ç>. Abdomen vu de côté dorsal, 1-8 les
huit segments abdominaux, td tubercules dorsaux des segments antérieurs, tdqs tu-
bercule dorsal droit du quatrième segment, a le commencement de séparation
entre le quatrième et le cinquième segments, t tarière, gtle s deux gaines protectrices
de la tarière dont la gauche est rompue, tdg tubercule dorsal gauche du quatrième
segment.
Us semblent être entre-croisés entre eux. Le quatrième segment a
une forme à peu près normale du côté gauche, mais en allant vers
le côté droit, il descend et gagne l’extrémité du cinquième segment
en commençant à la moitié de ce dernier jusqu’au flanc droit*
Ainsi du côté droit le quatrième segment a une longueur double
par rapport à sa longueur du côté gauche; mais dans cette partie il
existe un commencement de séparation (a) au milieu de sa lon-
gueur, qui représenterait l’articulation entre le quatrième et le cin-
— 560 —
quième segments, séparation qui s’est arrêtée dans son développe-
ment. Le tubercule dorsal droit du quatrième segment [t d q s) est
à peu près deux fois plus grand que le tubercule gauche (t d g). Les
autres segments abdominaux sont normaux comme chez les autres
exemplaires de Pimpla Habermehli.
Je suppose qu’ici cela doit être aussi un cas de tératologie — que
pendant la vie larvaire, Llchneumonide a subi une lésion dans cette
région de l’abdomen, qui a provoqué cette anomalie de la morpho-
logie extérieure. En ce qui concerne l’anatomie interne, il serait
aussi intéressant de savoir si les organes internes conservent leur
état normal ou s’ils subissent aussi des changements de forme.
4. J’ai trouvé d’autres cas d’anomalies dans la nervation des
A
Fig. 4. — Rhyssa persuasoria L. « Q. A, aile droite antérieure sans aréole ;
B, aile gauche antérieure avec aréole du même individu qu’en A.
ailes antérieures des Ichncumonides. Ainsi chez un exemplaire
femelle de Rhyssa persuasoria L. l’aile gauche présente la nervation
normale (Fig. 4B); tandis que l’aile droite est dépourvue d’aréole
(Fig. 4A). Cela est un fait très important, étant donné que la pré-
sence ou l’absence de l’aréole dans les ailes antérieures caractérise
chez beaucoup d’Ichneumonides les genres différents les uns des
autres. Cette anomalie n’est plus d’ordre tératologique, mais au
contraire elle peut s’effectuer par la suite d’un croisement sexuel
entre différentes espèces ou même entre différents genres. Ainsi
par exemple toutes les espèces du genre Rhyssa ont l’aréole aux
ailes antérieures; tandis que les espèces du genre Epirhyssa Cress.
( Rhyssonota Kriechb.) n’ont pas d’aréole. Cela nous induit à croire
que nous avons chez notre exemplaire de Rhyssa persuasoria un
cas de croisement sinon avec une espèce du genre Rhyssonota à
cause de la distribution géographique, du moins avec une autre
espèce différente d’elle d’un autre genre que Rhyssa et dont l’aile
antérieure est dépourvue d’aréole.
J’ai capturé cet exemplaire de Rhyssa persuasoria à Valea Vinu-
lui dans les montagnes de Rodna, district de Bistritza-Nasaud en
Transilvanie, le 17 août 1925.
5. Parmi les exmplaires mâles d'Angitia mediterranea Const.
Fig. 5. — Angitia mediterranea Const. çf- A, aile droite antérieure avec le nervulus
post-furcalis (nl) ; B, aile gauche antérieure avec le nervulus interstitialis (n) du
même individu qu’en A.
que j’ai décritset que j’ai publié dans le «Bulletin de la Société Ento-
mologique de France, 1930, n° 7 », j’ai trouvé un individu, dont
l’aile gauche présente le nervulus interstitialis (Fig. 5B); tandis que
l’aile droite a le nervulus postfurcalis (Fig. 5A). Chez les Ichneu-
monides le nervulus peut être : antefurcalis, interstitialis et post-
furcalis. C’est-à-dire qu’une de ces formes du nervulus peut se
— 562 —
trouver chez une espèce d’Ichneumonide dans l’aile gauche et
droite à la fois. Le fait que chez cet exemplaire d ' Angilia dans l’aile
gauche le nervulus prend une forme et dans l’aile droite il affecte
une autre, cela nous donne aussi la croyance qu’ici nous devions
avoir un cas de croisement sexuel entre deux espèces différentes.
Cet exemplaire a été élevé par M. Balachowsky de chrysalides
de Phalonia conlraclana ( Tortricidæ ), recueillies dans les graines de
chicorée cultivée à Antibes (Alpes Maritimes), le 7 août 1929.
6. Enfin, parmi mes exemplaires de Cosmoconus elongalor Fabr.,
gauche antérieure, qui présente la nervure nouvelle (nn) du même individu que
celui de la figure A.
je possède un seul individu femelle — capturé par moi au vol à la
lisière d’une vaste clairière dans la forêt Bârnova, district de Jassy,
le 2 juin 1927 — -chez lequel la nervure parallèle (nervus parallelus)
de l’aile gauche présente une nervure à peu près parallèle avec la
nervure transverso-discoïdale dans sa partie inférieure (Fig 6B nn)
— nervure inconnue jusqu’à présent aux ailes des Ichneumonides.
La figure 6A représente l’aile droite du même individu, chez lequel
cette nervure fait défaut comme dans tous les cas normaux. L’ex-
— 563 —
plication de la présence de cette nervure tout à fait étrange aux
Ichneumonides est difficile à donner. C’est peut-être un cas d’ata-
visme — provenant d’ancêtres dont les ailes antérieures auraient
présenté de semblables nervations ?
A la suite de tous ces cas énumérés, il y a deux choses à peu près
certaines et à retenir c’est l)que les cas anormauxchez les Ichneu-
monides peuvent être des cas tératologiques ou bien 2) des cas de
croisements entre deux espèces ou même entre deux genres diffé-
rents. Naturellement il nous manque encore les expériences pour
que nous puissions donner des conclusions plus sûres dans cette di-
rection.
Méthodes expérimentales en taxonomie végétale ,
par M. Hall.
Institut Carnegie, Washington (*).
A mesure qu’on reconnaît plus d’importance à la taxonomie
comme science fondamentale, on s’efforce d’améliorer ses mé-
thodes. Certaines, comme la transplantation et l’emploi des sta-
tistiques ont été d’abord employées en Europe; mais elles sont
actuellement largement mises en œuvre dans le Nouveau-Monde.
La présente note est un bref exposé de ces essais et de leurs résul-
tats.
Les sciences biologiques qui cherchent à approfondir les pro-
blèmes de l’évolution et de l’hérédité doivent s’appuyer sur une
base solide que seule peut leur fournir une systématique rigou-
reuse.
Pour perfectionner les méthodes de la taxonomie végétale et
l’amener à décrire de mieux en mieux les résultats de ses observa-
tions, l’auteur de cette note et ses collègues ont toujours attiré l’at-
tention : 1° sur l’importance de la phylogénie, principe-guide de la
classification; 2° sur l’utilité de l’emploi des statistiques et de la
biométrie; 3° sur la nécessité de développer la méthode expérimen-
tale.
Rôle des statistiques et de la biométrie. — Parallèlement au déve-
loppement des aspects philosophiques de la taxonomie, il est es-
sentiel d’attirer l’attention sur l’accumulation de faits basés sur
des observations indiscutables. Sans faits, il ne peut y avoir de
théorie. Pour établir des faits, on se tourne naturellement vers la
statistique, mais jusqu’à présent, la taxonomie n’a fait que peu
usage de la statistique. Cela tient peut-être à ce que les facteurs sont
(P M. le Professeur H.-M. Hall, de la Carnegie Institution of Washington, a fait
plusieurs séjours au Laboratoire de Botanique du Muséum, et il compte parmi les
amis les meilleurs et les plus actifs de notre Établissement.
A la suite de son dernier séjour à Paris, le Professeur Hall nous a fait parvenir un
exposé succinct des recherches de Botanique poursuivies à l’Institution Carnegie.
Les botanistes français liront sans doute avec intérêt l’exposé des méthodes em-
ployées par une école de botanistes américains. Les recherches de nos collègues d’outre-
Atlantique se distinguent de celles poursuivies par G. Bonnier et son école dans les
Alpes et les Pyrénées, par le nombre considérable des plantes en expériences et la
grande extension dans l’espace donnée à ces dernières. — Professeur H .Lecomte.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. II, n° 5, 1930.
565 —
si nombreux que les formules employées pour exprimer les varia-
tions sont trop complexes pour permettre leur application immé-
diate. Mais cela ne doit pas empêcher l’usage plus rigoureux des
mensurations précises, des nombres et de leur présentation en gra-
phiques ou en tables simples, spécialement pour l’étude des carac-
tères quantitatifs. Des résultats fort encourageants ont été obte-
nus par la tendance à substituer des signes soigneusement choisis
aux expressions générales et vagues employées d’ordinaire dans
les clefs et les descriptions. Ces recherches statistiques impliquent
l’examen de grandes quantités de matériaux et ce travail doit se
faire sur place ou dans des laboratoires installés près du champ
d’expérience.
Comme exemple de l’application de la méthode des statistiques
à une étude taxonomique, on peut citer l’étude des nombreuses
formes du Chrysotamnus nauseosus (1).
On savait depuis longtemps distinguer deux des vingt sous-es-
pèces, d’après des caractères extérieurs; mais on n’a découvert un
critérium définitif et pratique qu’après avoir mesuré la longueur
des branches du style et des appendices stygmatiques d’environ
500 fleurs provenant de 170 récoltes. On vit alors clairement que
le rapport de la longueur des appendices à la longueur totale du
40 à 48
style était de — — rv — dans ces deux sous-espèces, alors qu’il atteint
50 à 70
100
dans toutes les autres (sauf rares exceptions dûes sans doute
à des causes locales). Comme résultat, on a eu non seulement un
excellent « caractère de clef », mais on a pu avec toutes chances
d’être dans le vrai, placer ces deux sous-espèces sur des branches
phylogénétiques divergentes.
Des recherches futures dans ce champ montreront probablement
l’importance primordiale des méthodes statistiques.
Rôle de la méthode expérimentale. — L’expérimentation promet
de devenir la méthode la plus importante pour les études de systé-
matique précise. On compte sur elle comme moyen d’élever la
taxonomie au rang de science objective.
Nos recherches tendent à obtenir une évaluation objective des
caractères des plantes par le procédé des essais de transplantation.
La méthode n’est pas nouvelle; elle fut utilisée en Europe par
Naegeli, Kerner et surtout par Bonnier; ce dernier, seul, a imaginé
et mené à bien de nombreuses expériences de transplantations de
plantes vivaces. Cependant les résultats de ces premières expé-
riences n’ont pas été appliqués en grand à la classification. Leur but
(x) Hall H. M. and F. E. Cléments. Phylogenetic Method in Taxonomy Carnegie
Institution. Wash. Publ. 326, p. 230, 1923.
— 566 —
n’était pas strictement taxonomique, mais plutôt l’étude de l’in-
fluence de l’habitat sur la modification des caractères des plantes.
Depuis, on a beaucoup perfectionné la technique des transplanta-
tions, spécialement le contrôle absolu et la vérification des résul-
tats.
Après plusieurs années d’expériences préliminaires dans diverses
parties de l’Ouest de l’Amérique du Nord, avec la collaboration
du Dr F.-E. Cléments, l’auteur entreprit en 1922 systématiquement
la transplantation de plantes annuelles et vivaces en Californie. Là,
le but à atteindre est le perfectionnement des méthodes destinées :
1° à préciser la nature des caractères des plantes sur lesquels s’ap-
puie la classification, spécialement à rechercher pour chacun de ces
caractères s’il est transmissible, ou si, n’étant que le résultat direct
des facteurs ambiants, il est réversible; 2° à déterminer si un carac-
tère donné peut se modifier; cette connaissance est nécessaire pour
juger la valeur taxonomique des différences que l’on rencontre
dans l’étude des matériaux frais ou d’herbier; 3° un troisième but
(mais qu’on ne cherche pas spécialement à atteindre en ce moment)
est la possibilité d’amener des modifications permanentes et trans-
missibles. Ce résultat serait si important que toutes les précautions
sont prises pour garantir l’exactitude de toutes les expériences et
qu’elles seront continuées aussi longtemps que cela paraîtra dési-
rable. Au cas où on soupçonnerait l’apparition d’un caractère non-
réversible, tous les matériaux seront prêts pour les analyses détail-
lées (cytologique, génétique, physiologique) et (pour les plantes
vivaces) des divisions des mêmes individus seront conservées comme
témoins des conditions du début et prêtes pour comparaison.
Pour effectuer les expériences de transplantation en Californie,
des stations furent établies dans 5 régions climatiquement diffé-
rentes : une au bord de la mer; une, près de la baie de San-Fran-
cisco, mais soustraite à l’influence directe de la mer; une à une alti-
tude moyenne (1400) dans la Sierra Nevada; une à la limite des
forêts dans la Sierra Nevada (3.000 mètres) et une vers l’est, dans
une vallée très aride de l’intérieur. Dans trois de ces stations, tout
est prévu pour cultiver les plantes dans des conditions différentes
d’éclairement et d’humidité, sans changement d’altitude; en outre
de nombreuses plantes ont été installées à des altitudes intermé-
diaires, dans des conditions absolument naturelles.
Avant de faire une transplantation d’espèce vivace, un témoin
est toujours prélevé, sous forme d’échantillon d’herbier. On fait de
même pour chaque individu quand il est transplanté et des échan-
tillons-témoins, ainsi que des photographies, sont pris de temps à
autre après l’installation de la plante dans son nouvel habitat. Les
échantillons, ainsi que les plantes transplantées elles-mêmes, sont
munis de numéros attachés, de façon à enlever tout doute sur l’in-
— 567
dividu qui a fourni chaque échantillon. On établit ainsi peu à peu
une collection d’échantillons d’herbier propre à mettre en évidence
tout changement qui surviendrait et à permettre les comparaisons
entre les divisions de la même plante cultivées dans des conditions
différentes. Dans tout ce travail, pour les plantes vivaces, l’individu
reste la base, même s’il est partagé en une centaine de portions qui
sont réparties entre des habitats très différents. Toute erreur due
à la confusion d’étiquettes est évitée en accompagnant chaque por-
tion de plante d’une étiquette permanente et par l’établissement
de plans qui serviraient à parer à toute perte ou tout changement
d’étiquettes. Il est très important de « soigner », plusieurs fois par
saison chaque plante transplantée, pour s’assurer que le sujet
originel n’a pas disparu, que sa place n’est pas prise par des semis
accidentels, provenant de lui ou de plantes environnantes. Cette
perpétuelle vérification de l’exactitude des observations et la pro-
tection contre le mélange avec d’autres espèces constituent la ma-
jeure partie des opérations.
Quand on veut éprouver la constance des différences entre deux
formes voisines naturelles, le moyen le plus simple est de les trans-
planter toutes deux dans le même milieu. Pratiquement ces « paires»
sont ordinairement installées dans plusieurs stations en les éclatant
et les résultats sont contrôlés en employant plusieurs individus de
chaque forme. Dans certains cas, on fait l’expérience par échange
réciproque : une des formes est transplantée dans l’habitat de l’autre
et vice-versa. Ces échanges réciproques impliquent la nécessité
de cultiver souvent les plantes dans des lieux éloignés où il est dif-
ficile de maintenir le contrôle et cette méthode est réservée au cas
où les deux formes existent naturellement près de nos stations éta-
blies. Quelle que soit la méthode employée, la persistance des ca-
ractères différenciés pendant une suite d’années dans le nouvel
habitat est considérée comme prouvant la fixité de ces caractères,
au moins quant à leur valeur taxonomique. Cela ne prouve en au-
cune façon que les deux formes soient des espèces distinctes; car
l’appréciation systématique dépend de l’idée que chacun se forme
des différentes entités taxonomiques. Mais cela indique que les
formes ne sont pas de simples modifications, ce qui serait le cas
si elles étaient revedenues uniformes par la culture dans des condi-
tions identiques.
Pour essayer de connaître les limites de variation d’une struc-
ture ou d’un caractère, sans changement dans l’hérédité, on trans-
plante l’individu dans un aussi grand nombre d’habitats que pos-
sible. Ceci est effectué parle moyen d’éclats végétatifs. Les résultats
sont contrôlés en suivant des séries. On commence avec plusieurs
plantes d’apparence identique (habituellement de 5 à 10), et on
suit les divisions de chacune de façon à ce que toute variation
— 568 —
soupçonnée puisse être comparée avec la forme originelle du même
individu.
Résultats de la méthode des transplantations . — D’une façon géné-
rale, le résultat de la transplantation de nombreuses formes, repré-
sentant plus de 5.000 espèces, a été de démontrer la plasticité
extrême des structures de la plante, mais en même temps de faire
constater le nombre considérable des variations très voisines d’ap-
parence, mais originellement distinctes chez beaucoup de nos es-
pèces locales. Ceci vérifie les découvertes de Jordan et d’autres et
montre la tâche importante qui s’offre aux taxonomistes. Quand on
regarde ces multitudes de variations naturelles, on en revient iné-
vitablement à cette conclusion que la meilleure méthode en systé-
matique est de garder une définition plutôt large de l’espèce et
de la sous-espèce et cela pour des raisons d’ordre pratique et de
laisser la classification des innombrables variations mineures à
un système entièrement différent qui ne pourra être mis en œuvre
qu’après que ces formes auront été soumises à des études précises
expérimentales et statistiques.
Quant aux résultats particuliers, ils ont été obtenus dans des
familles très variées. Actuellement pour permettre des études plus
détaillées, la tendance est de restreindre l’expérimentation à
quelques groupes; à savoir : Polentilla, Penstemon, Zauschneria,
Haploppapus (deux espèces seulement) et Madina (sous-tribu de
Composées, surtout annuelles).
Les exemples ci-dessous des résultats obtenus ont été choisis
pour montrer la nature des recherches effectuées; d’autres ont été
publiés ailleurs Q).
Dans les formes californiennes de Polentilla, appartenant au
groupe P. rupeslris L., mais appelées ici P. glandulosa Lindl.,
lactea Greene, P. hanseni Greene, P. reflexa Greene, etc..., les carac-
tères suivants sont fixés dans des limites très étroites : 1° couleur
des fleurs qui sont constamment jaunes, ou jaune pâle, ou blanches;
la nuance même de la couleur persiste malgré les transplantations
(excepté naturellement chez les plantes étiolées); 2° le nombre et
la disposition des feuilles sur les tiges; 3° les angles formés par les
divisions de l’inllorescence ; 4° la forme des folioles (sauf cas de mal-
formations); 5° la moyenne de la taille de chaque groupe : élevée,
intermédiaire ou basse; mais avec des variantes dans le même
groupe.
Chez ces mêmes plantes, les caractères suivants sont sujets à
varier : 1° la vigueur; 2° la dimension des folioles (leur surface peut
varier de là 15); 3° le nombre des folioles (par exemple augmenta-
(l) In Proced. Inter. Congres. PI. Sci. Ithaca, vol. 2, pp. 1461-6S, 1929; and Year-
Books, Carnegie Inst. Wash. 1924 à 1929.
— 569 —
tion de 7 à 9, avec interposition de petites folioles intermédiaires;
4° la saillie des nervures; 5° la dimension des dents; 6° le degré de
pubescence.
De ccs études, on peut conclure que dans le groupe Poieniilla
rupestris L., il y a plusieurs « petites espèces », chacune d’elles adap-
tée à son habitat spécial; que chacune peut se modifier considéra-
blement, dans certains cas jusqu’à simuler d’autres espèces; mais
qu’à travers toutes les cultures, chacune garde un ou plusieurs
caractères héréditaires qui permet de la différencier de toutes les
autres. De telles formes (les écotypes de Turesson), se rencontrent
aussi dans tous les exemples suivants.
Avec Poieniilla gracilis Dougl., on a obtenu des résultats ana-
logues; spécialement frappant est l’effet de l’irrigation continue.
Elle produit des plantes extrêmement vigoureuses avec des feuilles
grandes et nombreuses aux folioles en nombre accru. Des plantes
normalement à 7 folioles en ont présenté 9 et chaque foliole est
plus grande et tend à être plus profondément lobée ou divisée. De
telles variations se rencontrent à la suite des fécondations artifi-
cielles et sont sans doute le signe d’un métabolisme augmenté.
Dans le Potentilla Breweri Wats., on a découvert plusieurs varia-
tions permanentes en transportant des plantes de divers habitats
à une station centrale d’altitude moyenne. D’autre part les feuilles
sont beaucoup plus découpées sur les pieds cultivés à de basses
altitudes en sol riche. Dans ces conditions, le nombre des lobes des
feuilles est plus que doublé par rapport à celui des feuilles obtenues
sur des sujets du même pied, mais conservé dans ses conditions
d’origine.
Chez les Haplopappus, l’expérimentation a fourni des renseigne-
ments très précis et utiles pour la classification. Le type d’TL squar-
rosus Hook. et Arnold vient du bord de la mer et on l’avait toujours
regardé comme une simple modification maritime d’une forme
beaucoup plus commune dans les vallées de l’intérieur. En culti-
vant côte à côte pendant 3 ans les deux formes, non seulement on
a vu qu’elles étaient permanentes, mais on a découvert de nou-
veaux caractères constants de différenciation. Il devient donc né-
cessaire d’élever la forme de l’intérieur au rang de sous-espèce. Des
expériences antérieures ont prouvé la fixité de caractères suffisam-
ment importants pour traiter VH. occidentalls Hall comme espèce
nouvelle et VH. squarrosus stenolepis Hall comme sous-espèce
nouvelle.
Tout différent fut le résultat de l’expérimentation sur Isocoma
clecumbens Greene. On l’avait séparé d’ Haplopappus vendus ver-
nonioides (Nutt.), uniquement à cause de son habitus décombant.
Des plantes soigneusement surveillées de la forme décombante ont
été transplantées et cultivées dans un sol meilleur. Là 2 ans après,
— 570
les plantes sont aussi dressées et aussi rigides que celles du verno-
nioides type dont on avait placé quelques échantillons dans la
même zone de transplantation pour comparaison.
On pourrait citer beaucoup d’autres exemples de l’application
de la méthode des transplantations à la taxonomie de ce genre.
Nous ne prendrons qu’un exemple dans le genre Penstemon. On
a divisé le P. confertus Dougl. en plusieurs espèces et variétés d’après
le nombre de verticilles de l’inflorescence. Les botanistes «conserva-
teurs ou traditionnalistes » mettaient en doute la valeur de ce ca-
ractère; en effet le nombre des verticilles est en rapport avec la vi-
gueur de la plante, la dimension des feuilles, etc., et les formes très
réduites habitent les hautes montagnes. On a rapproché dès formes
venant d’altitudes de 1.500 à 3.000 mètres et constaté que chacune
garde à peu près son port primitif et son nombre de verticilles. On
peut encore soutenir que ces formes naines et demi-naines durables
ne doivent pas être regardées comme des espèces; mais puisqu’elles
représentent des unités phylogénétiques, c’est le devoir du taxono-
miste de revoir sa classification en tenant compte de leur existence
et en traduisant leur parenté.
Chez les Dodecalheon , on s’est rendu compte que la forme des
feuilles est variable. Dans le D. Jeffregi Moore, des feuilles spatu-
lées ont été remplacées par des feuilles oblongues, analogues à
celles des autres espèces, quand les plantes ont été installées dans*
des dépressions où la portion inférieure de la feuille est sous l’eau
pendant la période de croissance. Par des transplantations réci-
proques, on a démontré que des formes à feuilles étroites et à feuilles
larges de D. alpinum Greene sont dues seulement à des degrés dif-
férents d’éclairement.
De nature très différente sont les deux formes d 'Erigeron salsu-
ginosus Gray; toutes deux sont communes en Californie et ne dif-
fèrent absolument qu’en ce que l’une est presque glabre et l’autre
un peu tomenteuse; ces différences se maintiennent depuis 5 ans
lorsque les deux formes sont cultivées côte à côte dans les stations
d’expérience.
En passant en revue les résultats des expériences de transplanta-
tion dont nous n’avons cité ci-dessus que quelques exemples choi-
sis, on remarquera peut-être que tous les changements obtenus
sont quantitatifs. En aucun cas on ne peut prétendre à une réelle
variation qualitative. La production de variations qualitatives
n’est pas d’ailleurs le principal but recherché et peut-être ne faut-il
pas en attendre. Connaître la nature des caractères, savoir s’ils
sont fixes ou éphémères, écologiques ou génétiques, est de première
importance en taxonomie et c’est cette connaissance que les expé-
riences de transplantation peuvent souvent fournir avec un haut
degré de certitude.
571 -
Plantae Letestuanae novae ou Plantes nouvelles
RÉCOLTÉES PAR M. Le TeSTU DE 1907 A 1919
DANS LE MaYOMBE CON GOLA1S,
par M. François Pellegrin.
IX (*).
LIL1ACEAE
Dracaena Le Testui F. Pellegrin, sp. n.
Arbuscula, 3 m. alla, ad apicem ramorum foliis approximatis. Fo-
lia sessilia, caulem ampleclantia, ensiformia, apice aculissima, gla-
bra, intégra, 25-30 cm. longa, 1,5-2 cm. lata ; cosla valida. Spica
densa, terminalis, 4-8 cm. longa; bracteæ bracleolæque lanceolatæ,
acutiuscutæ vel subulalæ, subscariosæ, 1-2,5 cm. longæ. Flores sessiles :
perianthi lubus 13 mm. longus, gracilis, cylindricus ; segmenta 6,li-
neari-oblanceolata, oblusa, 1 cm. longa, primo concava, deinde re-
flexa vel convuluta. Slamina 6, ad medium inserla ; fîlamenla lata,
circa 1 cm. longa ; antheræ oblongo-lineares, apice basique profunde
fissæ, 3 mm. longæ. Ovarium lageniforme, glabrum, 3-loculare ; Sty-
lus filiformis, exserlus ; stigma capitatum ; in quoque loculo ovulum
unum. Fructus...
3 mètres. Rameaux ± pendants. Fleurs violacées, odorantes.
Gabon, Mayombe bayaka : bosquets de la pointe Panga à Boumé-
Boumé, le 23 août 1908 [Le Testu 1376].
Cette espèce diffère de D. aculissima Hua, dont elle est assez voi-
sine, surtout par les feuilles moins étroites, les inflorescences beau-
coup plus courtes et plus denses, dont l’axe est glabre et non lai-
neux, les fleurs moins grêles et moitié plus grandes.
Dracaena nyangensis F. Pellegrin, sp. n.
Frutex 75 cm. altus, ramis striatulis, 5 mm. diam., glabris, foliis
ad apicem approximatis. Folia elliplica, apice oblusa, abrupte acu-
f1) Pour les premières parties, voir Bull. Muséum Paris, t. XXVI à XXXV,
années 1920-1929.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. 11, 1930.
39
— 572 —
minala, acumine acuto 1-1,5 cm. longo, basi sensim allenuata, gla-
bra, 12-13 cm. longa, 6-7 cm. lata, cosla valida, nervis lateralibus 8,
conspicuis. Petiolus 2-10 cm. longus, complanalus, 0,5 cm. laïus.
Inflorescentia spiciformis, interrupla, pedunculo papilloso, basi brac-
lealo, e glomerulis multifloris consians. Bracleæ glabræ, lanceolatæ,
acutissimæ, subscariosæ, usque 3 cm. longæ, usque 1 cm. lalæ ; brac-
teolæ lineares, 2-3 mm. longæ. Pedicelli 3-4 mm. longi, non articu-
lati. Flores glabri 10-12 mm. longi; lubus 5 mm. altus ; lobi 6,
oblongi, apice callosi, 5-6 mm. longi. Slamina 6, ad medium inser-
la ; fllamenta complanata, 3 mm. longa; antheræ oblongæ, profunde
flssæ, 3 mm. longæ. Ovarium globosum, glabrum; stylus flliformis;
stigma capitatum, exsertum. Fruclus
Petit Dracæna à fleurs blanches, de 75 cm.
Gabon : Nyanga du Mayombe, le 2 septembre 1915 [Le Testu,
2368],
Cette espèce voisine du D. congoensis Hua en est distincte pour-
tant surtout par ses feuilles à 8 nervures longitudinales très sail-
lantes et ses trabécules très nettes et non une nervation uniformément
fine, à base atténuée-aiguë, non arrondie. Le pétiole est large, en
ruban épais, non embrassant à la base, tandis qu’il est étroit élargi
seulement à la base embrassante chez D. congoensis Hua. L’axe
de l’inflorescence est couvert de papilles courtes, rugueuses, et en-
veloppé à sa base de bractées, au lieu d’être glabre et nu. Les fleurs
sont plus petites, etc.
COMME LINACEAE.
Palisota alopecurus F. Pcllegrin, sp. n.
Caulis ± geniculatus, 2m,50 longus, foliis longe peliolalis ad apicem
verticillatis. Folia lanceolala, acuminala, acumine aculissimo ,
1,5 cm. longo, basi allenuata, acuta, sublus subarachnoidea-lanosa,
margine ciliaia, 30-50 cm. longa, 10-12 cm. lata, costa valida, nervis
parallelis, conspicuis. Petiolus angustus, conduplicatus, 5-25 cm.
longus, basi amplexicaulis. Paniculæ 1-3, terminales vel subtermi-
nales, densissimæ, 10-20 cm. longæ, alopecuroïdes ; bracleæ, ad basin
lanceolatæ, acutæ, margine longe ciliatæ, 3-5 cm. longæ, 3-4 cm.
lalæ; bracleæ axillanles, lanceolatæ, angustæ, acutiusculæ, exlus
dense hirsulæ, 12-15 mm. longæ, 2 mm. latæ. Pedicelli filiformes,
rare hirsuti, 6-7 mm. longi. Sepala 3, lineari-lanceolata, oblusa, con-
cava, 5 mm. longa, 1,5 mm. lata, exlus crispo-hirsuta. Pelala3, sepalis
consimilia, sed glabrescenlia. Slamina 3, inæqualia ; fllamenta
4 mm. et 1 mm. [longa; antheræ 1 et 2 mm. longæ; staminodia 3,
flliformia, dense hirsuta. Ovarium globosum, sublricostatum, gla-
— 573 —
brum, 1 mm. diam.; Stylus filiformis, glaber, 2 mm. longus ; stigma
capitatum, minutum. Frudus
2m,50; tige ± géniculée. Fleurs blanches; bractées brun clair.
Gabon : clairières et bords de sentiers dans la forêt du Mayombe
à Tchibanga, le 15 septembre 1907 [Le Testu 1147].
Cette espèce est voisine par l’aspect de l’inflorescence, dont les
bractées dépassent les fleurs, de P. bracteosa C. B. Clarke, mais elle
en diffère nettement par sa tige de 2m,50 et non subnulle et par
son ovaire glabre et non hirsute au sommet.
Bulletin du Muséum , 2“ s., t. II, 1930.
39
— 574 —
PSOPHOCARPUS NOUVEAUX , LÉGUMMEUSES-PaPILIONÉES
du Haut-Oubangui,
par le père Charles Tisserant.
Psophocarpus Lecomtei Ch. Tisserant, sp. nov.
Repens; caules numerosi, humifusi, ramosi, leviter striali, pilis
albidis, deinde brunnescenlibus vestili, internodiis 6-8 cm. longis.
Stipulas auriculatœ, parle superiori triangulari oblusa 4,5 mm. longa,
2,5 mm. lata, auricula paulurn breviori, pilis albis vestitæ. Folia humi-
fusa, 1-foliolala, peliolo cglindrico 5 mm. alto, piloso ; slipellis obova-
tis, rotundatis, ciliatis, 2 mm. longis, 1,5 mm. latis ; petiolulo brevis-
simo; lamina late ovata vel subor biculari, 8 cm. longa, apice emargi-
nato mucronulalo, basi anguste profundeque cordata ; costa neruique
supra impressis, sublus prominentibus ; nervi basilares 4, nervis se-
cundariis marginem versus emilienles, superiores 3-4 jugi, arcuati,
ad marginem non altingentes ; lamina supra glabra, subtus ad cos-
lam, nervos, nervulosque pilis albidis dense inslructa. Inflorescenliæ
racemosæ axillares, pedunculo angulato 3,5 cm. alto, tomenloso. Ra-
cemus 2-4 cm. altus rachi± sinuato, bracteis infimis 3, villosis ; pedi-
celli 2,5 mm. alli, villosi, bracleolis parvis orbicularibus 1,5 mm. allis
villosis, persistenlibus. Flores 1,5 cm. non superantes ; calix cam-
panulalus tubo 3,5 mm. alto, dentibus poslerioribus adnatis, rotun-
datis brevibus, anteriore ad 2 mm. alta obtusa, omnibus ciliatis; calix
extus glaber ; vexillum obovatum emarginalum 1,5 cm. longum, 1,3 cm.
latum, unguiculo brevi 2 mm. alto, auriculis parvis ; alæ falcif ormes,
apice rotundato 1,6 cm. altæ, carinam superantes, unguiculo brevi
3 mm. alto, auricula 1,5 mm. longa ; carina 1,3 cm. longa, 0,7 cm. lata,
apice rotundata, unguiculo 4 mm. alto ; lubus staminalis 10 mm. al-
tus, filamenlorum parle libéra 3-5 mm. alta; ovarium subsessile
6 mm. altum, 4 -alalum, alis villosulis, stylo obscure triangulalo, apice
recurvalo inæqualiter 2-fido, lobo anteriore stigma plumosum ferente.
Ovula sex parva, compressa. Fructus brevis, 1-2 spermus, 3,5 cm. lon-
gus, 0,8 cm. laïus, slipitatus, apice acutus, glaber, alis parvis, vix
2 mm. latis, inter semina ± constrictus.
375, fleurs bleues, près IVÏagocika, 35 km. N.-E. Bambari,
7 déc. 1921.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 5, 1930.
— 575
Par ses feuilles 1-foliolées, cette espèce se rapproche de
Ps. monophyllus Harms, mais elle s’en distingue aisément par son
port différent, ses feuilles appliquées au sol de forme différente, ses
inflorescences grêles, pauciflores, ses fleurs plus petites, etc...
Je me fais un plaisir de dédier cette espèce à M. le Professeur
H. Lecomte, directeur du laboratoire de phanérogamie du Muséum,
qui m’a toujours accueilli avec tant de bonté, et m’a donné de si
précieuses marques de sa bienveillance.
Psophocarpus obovalis Ch. Tisserant, nov. sp.
± Repens ; caulis primum quadrangularis, deinde subcylindricus,
slriatus, pilos albos raros ± adpressos ferens. Slipulæ lineares media
parie adhérentes, uirinque 11 mm. longæ 1,5 mm. lalæ, pilis paucis
exlus instructæ, ± glabrescentes . Folia 3- foliolala, petiolo ad basim
crassiore 3- angulato, slrialo, supra profunde canaliculato, pilis raris,
3,5 cm. allô, ultra foliotas latérales ad 1,5 cm. produclo ; stipellæ
parvæ lineares 3 mm. longæ, 0,5 mm. lalæ; peliolulo cylindrico,
2 mm. alto piloso ; foliota obovalis, basi rotundata, apice ± acuta,
mucronulala, laleralibus brevioribus 6-7 cm. longis, 3-4 cm. lalis,
terminali usque ad 9 cm. longa, 5 cm. lata; cosla inferne valida, parce
pilosa, nervis 7-8 jugis adscendenlibus, supernis ± arcuatis, subtus
parce pilosis, marginem versus sinuatis, anastomosantibus ; lamina
uirinque glabra, costa nervisque exceplis. Inflorescutiæ axillares,
pedunculis 15-18 cm. longis, accrescenlibus, ad imam basim bracteas
parvas 3- fldas pilosas later aliter fer entibus, pilis raris adpressis ins-
truclis ; racemo 5-8 cm. longo, floribus numerosis, caducissimis ;
bracleis linearibus acutis 3 mm. altis, villosis, caducis ; pedicellus
3 mm. altus, villosulus, bracteolis parvis 1,5 mm. altis, ovalibus,
obiusis, glabris sed cilialis. Flos 2 cm. altus; calix campanulalus
gibbosus, glaber, 5 mm. altus, denlibus brevibus cilialis, posterioribus
vix apice flssis, anteriore 2,5 mm. alto, nervo medio ultra apicem pa~
rum produclo ; vexillum 2 cm. altum, 1,5 cm. latum, unguiculo parvo
3 mm. alto, auriculis parvis, obovatum, emarginalum, glabrum;
alæ carinam œquanles falcif ormes 1,8 cm. allæ, auricula unguiculum
æquanle ; carina ab basim plicata, apice oblusa; tubus slaminalis
1,2 cm. altus ; ovarium 4- alalum, inler alas pilosulum, 10 mm. altum
stylo 10 mm. allô, 3 -angulato, versus apicem breviter recurvato,
glabro ; ovula 4-6 parva. Fructus junior sessilis 4- alatus, alis 5 mm.
lalis, glabrescens.
749, rampante, fleurs bleues, caduques, village Dakedja 25, km.
E. Moroubas. 12 Sept. 1922.
Par ses feuilles 3-foliolées, cette espèce se place au voisinage
de Ps. paluslris Desv., dont elle a également les grandes fleurs;
— 576 —
mais elle s’en éloigne par les folioles obovales, plus petites, par ses
bractéoles infimes qui ne couvrent pas le calice même dans le jeune
bouton. Ses pédoncules, plus épais que la tige, atteignent,
lorsque la plante est en fruit, 30 et 40 cm. de haut. De plus la
plante est rampante et c’est à peine si l’un ou l’autre rameau s’ac-
croche aux graminées voisines.
Plantes nouvelles ou critiques des serres du Muséum.
par M. A. Guillaumin.
53 . Æchmea Sallieri Hort. ( Kew HandList Tender Monocotyledons,
édit. 1, p. 47, 1897), Canistrum Sallieri Morren ex Sallier [Calai.
n° 3, p. 23, 1894).
Cette espèce, introduite du Brésil par Cappe,est bien caractérisée
par ses feuilles mais elle n’a jamais fleuri au Muséum où elle est
cultivée depuis 1907.
Ni l'Index Kewensis, ni Mcz dans sa monographie (1896) ne la
citent.
Elle existait à Kew en 1897 mais semble avoir disparu des cul-
tures car elle n’est plus mentionnée ni sur la Liste des plantes culti-
vées au Jardin botanique de Bruxelles (1907), ni sur la 2e édition
du Kew H and List Tender Monocotyledons (1915) ni sur les cata-
logues récents des horticulteurs.
54. Amomum monophyllum Gagnep. — Rapporté seulement à
l’état sec et sans indication de couleur du Haut Laos (Paklai et
Luang prabang) par Thorel.
Bractées et bractéoles marbrées de violacé, calice vio'let foncé,
pétales jaune citron clair, un peu plus foncés au milieu avec une
petite tache noir violet à l’extrémité, labelle jaune citron plus foncé
avec tache jaune d’or vers l’extrémité, onglet et base violet foncé
avec nervure violet orangé, étamine violet clair à prolongement du
connectif citron pâle.
Indo-Chine : Laos ? ( Delacour ) ?
55. Bilbergia x Poupionii Guillaum. hybr. nov. ( nulans x spe-
ciosa).
Intermédiaire entre les deux parents : feuilles aiguës comme
chez le B. nulans Wendl. mais plus longues, plus larges et écail-
leuses sur les deux faces; inflorescence rappelant exactement par
sa forme, la couleur des bractées et des fleurs, la planche 344 du
Botanical Begister figurant le Bromelia pallida Ker = Bilbergia
speciosa Thunb.
Obtenu au Muséum en 1906, par M. Poupion, chef des serrés,
fleurit depuis 1921 et a été signalé par son symbole [Bull. Mus.,
XXVII 1922, p. 555).
Bulletin du Muséum, 2e s., t. I, n° 5, 1930.
578 —
56. Cordyline rubra Hügel ex Kunth. — L’origine de cette plante
est douteuse. Hügel ( Garlenflora , 1859, p. 330) indique l’Australie
mais elle ne figure pas dans la Flora auslraliensis. L’ Index Kewensis
donne, comme patrie, la Nouvelle-Zélande mais J.-D. Hookern’en
fait pas mention dans son Manuel of New Zealand Flora.
Le C. Bruantii Hort. ( = Dracæna Bruanlii Bruant), qui lui est
identique ou n’en représente qu’une forme à jeunes feuilles pour-
prées, n’a pas une origine plus précise, car Bruant, après avoir dé-
claré jusqu’en 1889 (voir encore Catalogue n° 201, p. 2) que c’était
une variété issue chez lui du C. rubra, a affirmé que c’était une espèce
importée par lui d’Australie ( Catalogue n° 205, p. 12 et Catalogues
suivants). '
57. Bergenia spathulata Nagels (noinen).
Rhizomate crasso, vaginis obieclo, foliis spathulalis vel ouatis jus-
que ad 22 cm. x 14 cm.) sat crassis, margine erosis ciliolatisque, basi
rolundatis vel sub cordalis sed non distincte, apice rotundatis, peliolo
valde valido, usque ad 7 cm. longo, slipulis vaginanlibus apicem
versus parcissime ciliolalis, inflorescenliis usque ad 20 cm. longis,
pedunculo robusto, ramis molliler lomenlosis, floribus numerosis,
1,5-2 cm. longis, pallide roseis vel sub-albis, pedicello 0,2-2 cm. longo
molliler tomentoso, sepalis circa 1 cm. longis ovalis, apice rolundatis
extra basin versus ± molliler tomentosis, margine apicem versus sub-
erosis et ± ciliolatis, ad medium connalis, petalacircal,b cm. longis,
spathulalis vel ovalis, apice rolundatis, basi in unguem (3 mm.
X 1-2 mm.) subito conlraclis, slaminibus 8 mm. longis, filamenti san-
theris 2- plo longioribus, basin versus dilatalis, anlheris ovalis, ova-
rio ovoideo-conico, c arpellis connalis, in stylos robustos attenualis,
stigmatibus latis.
Provenance inconnue, donné au Muséum par A. Clément-Marot
(f. 268, 1926) qui se l’était procuré chez Nagels, de Wilryck-lez-An-
vers.
Cette plante évidemment voisine de B. Stracheyi Engl, pourrait
se reconnaître au moyen de la clef suivante inspirée de celle de
L.-H. Bailey ( Cyclop . of Horlic., 2e édit. III, p. 3086).
Feuilles non ciliées sur les bords ou à quelques cils seulement.
Inflorescence glabre.
Feuilles orbiculaires-cordées cordifolia.
Feuilles obovales, ± en coin à la base.
Inflorescence en panicule, pétales elliptiques-oblongs bifolia.
Inflorescence en grappe, pétales oblancéolés coreana.
Inflorescence velue, feuilles obovales, en coin à la base purpurascens.
Feuilles abondamment ciliées sur les bords.
Glabres sur les deux faces.
Gaines foliaires glabres ou à quelques cils seulement.
Inflorescence et calice glabres, feuilles arrondies ou obtuses à la
base
ornata.
— 579 -
Inflorescence et calice ± pubescents.
Feuilles généralement en coin à la base Stracheyi.
Feuilles arrondies ou subcordées à la base spathulata.
Gaines foliaires ciliées, inflorescence et calice glabres, feuilles
cordées à la base ligulata.
Feuilles hirsutes sur les deux faces, cordées à la base, inflores
cence et calice glabres ciliata.
Le B. Delavayi Engl, ne paraît être qu’une variété du B. purpura-
cens comme l’ont pensé en dernier lieu Engler et Irmscher.
58. Kalanchoe X cantabrigiensis Hort. cantab. ex Guillaum.
hyb. nov.
Arbrisseau à tige d’abord velue puis devenant glabre, feuilles
d’abord à poils épars sur les 2 faces et le pétiole puis devenant
glabres, largement ovales (jusqu’à 10 cm. x 8 cm.), épaisses, ar-
rondies ou largement rétuses au sommet, courtement en coin à la
base, crénelées sur le bord, pétiole long de 1,5-2, 5 cm.; cymes ter-
minales corymbiformes, longues de 4 cm. larges de 6 cm., à poils
épars sur le pédoncule et les ramifications, pédicelles longs de
0,5 cm. environ, à poils épars, calice long de 0,3 cm., à lobes ovales,
arrondis au sommet où ils sont pourvus d’un apicule obtus et ren-
flé, à quelques poils épars en dehors, corolle longue d’environ
1,3 cm., jaune verdâtre à la base, cuivre sur les lobes, à poils épars
en dehors, tube renflé, 2 fois plus long que les lobes, lobes large-
ment ovales, arrondis au sommet où ils sont garnis d’un apicule
analogue à celui des sépales, étamines affleurant à la gorge, à an-
thères brun-rougeâtre et filaments aussi longs insérés vers la gorge,
écailles linéaires, 3 fois plus courtes que le tube de la corolle, car-
pelles glabres, connivents, longuement atténués en styles affleurant
à la gorge de la corolle.
Obtenue au jardin botanique de Cambridge, très probablement
par Lynch, donné par de Noter, (f. 158, 1928)(1). L’indication des pa-
rents n’a pas été conservée à Cambridge et de Noter l’a oubliée (2).
(') Gilbert- Carter : in litt., 6 mai 1930.
(2) De Noter : in litt.. 23 avril 1930.
Identification du niveau a Avicula Defrancei
DIT DE « MORTEFONTAINE », EN DEUX POINTS NOUVEAUX
DE L’OlSE,
par M. L. et J. Morellet.
En raison de l’intérêt que présente, comme repère, le niveau à
Avicula Defrancei, dit « de Mortefontaine », pour l’étude détaillée du
Bartonien du bassin de Paris, nous signalerons deux points où nous
avons récemment identifié ce niveau.
Le premier est une ancienne marnière, d’ailleurs indiquée sur la
carte géologique au 1/80.000 (feuille de Soissons), située à environ
1,8 km. à l’Est de Nanteuil-le-Haudouin (Oise), sur le bord du che-
min qui, en prolongement de la rue Saint-Laurent, conduit du
bourg à la cote 124. La coupe y est, de haut en bas, la suivante :
Brouillis marneux :
1. Calcaire marneux à fossiles marins (niveau dit « de Mortefontaine »).
Visible sur 0m,20
2. Marne blanche, sans fossiles 0m,30
3. Grès calcaireux, sans fossiles 0ra,25
4. Marne blanche, sans fossiles 0m,15
5. Calcaire marneux à Limnées et Bithinelles 0m,15
6. Grès calcaireux à Limnées et Bithinelles 0m,30
7. Marne blanche, sans fossiles, visible sur 0m,10
(Altitude 110-115 m.)
Le n° 1 nous a fourni, à l’état d’empreintes, les principales es-
pèces du niveau à Avicules :
Avicula Defrancei Desh.
Corbula angulata Lk.
Potamides tricarinatus (Lk.) mut. crispiacensis (Boussac).
Le second point est une grande marnière, ouverte à gauche de la
route d’Acy-en-Multien à Betz (Oise), à environ 1,5 km. de cette
première localité (feuille de Meaux). On y voit de haut en bas :
1. Marnes et calcaires lacustres à silex et à Limnées, visibles sur.. 3 mètres
2. Lit onduleux de calcaire marneux ou de calcaire dur. ayant l’aspect
du calcaire grossier et englobant des fragments de calcaire la-
custre; faune marine (niveau dit « de Mortefontaine ») 0m,20 à 0ra30,
3. Marnes avec lits onduleux de rognons calcaires (les 0m,30 infé-
rieurs sont invisibles) lm,50
Bulletin du Muséum, 2e s., t. I, n° 5, 1930.
— 581
4. Sable quartzeux blanc ou roux avec gros rognons de grès dur et
fossiles marins, visible sur 0m,45
(Altitude 110 m. environ)
Malgré le mauvais état des empreintes de la couche n° 2, nous
avons pu déterminer (1) :
Bithinella pulchra (Desh.), qui est, de beaucoup, l’espèce la plus fréquente.
Cerithium turritellatum Lk. ( non Desh.).
Potamides perditus (Bayan).
— tricarinatus (Lk.) mut. crispiacensis (Boussac).
— Cordieri (Desh.).
Corbula angulata Lk.
et cette association d’espèces, malgré l’absence d'Avicula Defrancei
Desb., ni laisse aucun doute sur l’âge de cette couche.
Nous avons récolté dans la couche de base n° 4 :
Acicularia sp.
Terquemella sp.
Marcia ollonga (Desh.).
Trinacria media (Desh.).
Natica epiglottinoides Desh.
Ampullina parisiensis (d’Orb.).
Stenothyra mediana (Desh.).
Bayania cf. hordacea (Lk.).
Cerithium Brocchii Desh.
— tuberculosum Lk.
— tiarella Desh.
— crenatülatum Desh.
— turritellatum Lk. ( non Desh.).
Batillària Bouei (Desh.).
— bicarinata (Lk.).
Olivella laumontiensis (Lk.).
L’analogie, pour ne pas dire l’identité, de cette liste avec celle
que Graves (2) a donnée du lieu dit « Mont de Crépy », très voisin de
notre marnière, permet de faire le raccord entre la coupe précé-
dente et celle que Graves ( loc . cil., pp. 447-448) a publiée des
Sables moyens d’Acy-en-Multien. D’autre part, cette liste, bien que
très réduite, nous incite à penser que la couche n° 4 est de même
âge que les sables et les grès calcaires à Cerithium tuberculosum qui,
à Nantcuil-le-Haudouin, surmontent les couches à Polamicles mix-
lus et correspond, par suite, aux sables types de Beauchamp.
(1) Cette couche nous a en outre montré des restes indéterminables d’Ampullines,
d’Hydrobies, de divers Cérithes et un Bryozoaire.
(2) Graves. Essai sur la topographie géognostique du département de l’Oise,
Beauvais, 1847, p. 448.
Le Gérant,
J. Caroujat.
TOURS. — IMPRIMERIE RENÉ ET PAUL DESLIS, 6, RUE GAMBETTA. — 15-9-1930.
SOMMAIRE.
Actes administratifs : Pages.
Nomination de M. Rabaté comme Assistant titulaire à la Chaire de Physique
végétale 475
— de MUe Bourdouil comme déléguée dans les fonctions de Sous-Directeur de
Laboratoire (Physique végétale) 475
— de MM. Vigneron et Lomont comme Aides techniques titulaires 475
— de M. Balançard comme Sous-Brigadier 475
Missions obtenues par MM. P. Coze et L‘ Magard 475
Présentation d’ouvrage par M. F. Angel 476
Dons d’ouvrages à la Bibliothèque 476
Communications :
Dr P. Rivet. La réorganisation du Musée d’Ethnographie du Trocadéro 478
E. Bourdelle et Dr A. Mouquet. La longévité des Mammifères à la Ménagerie
du Muséum national d’Histoire naturelle 488
G. Grandidier et G. Petit. Description d’une espèce nouvelle d’insectivore
malgache, suivie de remarques critiques sur le genre Oryzoryctes 498
F. Angel. Diagnoses d’espèces nouvelles de Lézards de Madagascar apparte-
nant au genre Scelotes 506
Dr J. Pellegrin. Les Barbeaux d’Espagne 510
G. Petit et V. Vladykov. A propos des Salmonidés du lac d’Ohrida 516
P. Chabanàtjd. Description d’un nouveau Cubiceps [Pisces Stromateidae] de la
mer Rouge 519
Ch. Gravier. Crustacés (Stomatopodes) provenant de l’Institut Océanogra-
phique de Nhà-Trang (Annam) r 524
M. André. Sur une nouvelle espèce française d’Acarien, appartenant au genre
Typhlothrombium Berlese [Figs.] 527
H. Desbordes. Contributions à l’étude de la faune du Mozambique. Voyage de
M. P. Lesne (1928-1929). 2e note : Coléoptères, Histeridae [Figs.] 532
R. Arlé. Un nouveau Pristocera de l’Afrique équatoriale 546
P. Vignon. Classification du groupe Topana, Atopana n. gen., Pycnopàlpa. Une
espèce nouvelle dans le genre Topana. Deux variétés nouvelles dans le
g. Pycnopalpa. Metaprosagoga n. gen. Une espèce nouvelle dans le genre
Rhodopteryx (Orth. Phasgon) 548
M. J. Constantineanu. Quelques anomalies chez les Ichneumonides [Figs.]. 557
Hall. Méthodes expérimentales en taxonomie végétale 564
Fr. Pellegrin. Plantœ Letestuanæ novœ ou Plantes nouvelles récoltées par
M. Le Testu de 1907 à 1919 dans le Mayombe congolais. IX 571
R. P. Ch. Tisserant. Psophocarpus nouveaux (Légumineuses-Papilionées) du
Haut-Oubangui 574
A. Guillaumin. Plantes nouvelles ou critiques des serres du Muséum 577
L. et J. Morellet. Identification du niveau à Avicula Defrancei dit de « Mor-
tefontaine » en deux points nouveaux de l’Oise 580
TIRAGES A PART.
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils
peuvent en outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre,
aux conditions suivantes :
numéro correspondant.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
REUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
2e SERIE — TOME II
N° 6 — Novembre 1930
MASSON ET Cie, ÉDITEURS
IflBRAJRES DE D’ACADÉMIE DE MÉDECINE
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geront à en payer les frais.
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tères et signes conventionnels généralement adoptés, par exemple :
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auquel appartient l’animal ou la plante dont il est question soit indiqué entre paren-
thèses.
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d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplémentaires qu’ils pour-
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tion sera renvoyée au Bulletin suivant.
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Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux Auteurs, qui sont priés de la retourner
dans les quatre jours. Passé ce délai et dans le cas de corrections trop nombreuses ou
d’ordre technique, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1930. — N° 6.
258e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
21 NOVEMBRE 1930.
PRÉSIDENCE DE M. L. MANGIN,
DIRECTEUR DU MUSÉUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président donne connaissance, des faits suivants :
M me Monge a été nommée Assistant titulaire [Chaire d’Anthro-
pologie] (Arrêté du 20 novembre 1930).
M. Saulais a été nommé Aide technique titulaire (Arrêté du
17 septembre 1930).
M. Le Texier a éié nommé Garçon de Laboratoire [Entomo-
logie] (Arrêté du 20 novembre 1930).
M. Louis Mode a éié nommé Gardien de Galerie (Arrêté du
20 octobre 1930).
M. Renault a é!é nommé Garçon de Bibliothèque (Arrêté du
20 octobre 1930).
Bulletin du Muséum. 2* s . , t. Il, 1930.
40
— 584
Un congé de trois mois, pour raisons de santé, a été accordé à
M. G. Ranson, Assistant (Arrêté du 22 novembre 1930).
Un congé de trois mois, pour raisons de santé, a été accordé à
M. Pothier, Gardien au Musée d’ Ethnographie (Id.).
Un congé d’un mois et demi, pour raisons de santé, a été accordé
à M. Bonhomme, Gardien de Ménagerie (Id.).
M. Griaule a obtenu le renouvellement de sa Bourse de Voyage.
Ont donné leur démission :
M. Burlot, comme Gardien de Galerie (6 octobre 1930);
Mlle Pobéguin, comme Boursière de Doctorat (3 novembre 1930).
M. Guy Babault, Secrétaire général honoraire de la Société des
Amis du Muséum, a été nommé Chevalier de la Légion d’honneur.
M. Paul Bédé, Correspondant du Muséum, a été nommé Officier
du Ouissam Alaouite.
Ont obtenu des missions :
M. Haardt, mission Transasiatique Citroën;
M. Alluaud, pour le Niger.
Ont été nommés Correspondants du Muséum :
Sur la proposition de M. le Professeur H. Lecomte (Assemblée
des Professeurs du 19 juin 1930) :
Le Frère G. Arsène Brouard, Sacred Heart Training College,
Las Vegas, Nouveau-Mexique (États-Unis).
Le Frère Arsène a envoyé au Muséum, en février 1930, une col-
lection d’échantillons botaniques de 117 paquets, comprenant des
Phanérogames et des Cryptogames, dont la plupart récoltés par
lui au Mexique. Dans sa longue carrière de botaniste, le Frère Ar-
sène a fourni des matériaux d’études très intéressants comprenant
un grand nombre d’espèces nouvelles de Phanérogames décrites
par divers auteurs de France et d’Amérique ; de Fougères décrites
par Christ; de Mousses décrites par Thériot, de Lichens par Bouly
de Lesdain; d’empreintes de feuilles fossiles par lui-même et par
Marty. Dernièrement il a encore fourni à M. Rouhier des documents
pour l’étude du Peyotl.
Sur la proposition de M. le Professeur L. Roule (Assemblée des
Professeurs du 16 octobre 1930) :
M. Vadim Vladykov, Docteur ès Sciences de l’Université de
— 585 -
Prague : a entrepris, en 1923, sur les Poissons de l’Europe Centrale,
surtout de la Russie sous-carpathique, des recherches qu’il a pour-
suivies, depuis 1928, dansle Laboratoire d’Ichthyologie du Muséum.
M. le Président a le regret de faire part de deux décès i
Mlle Fernande Coupin, Assistant à la Chaire d’Anatomie com-
parée, est décédée le 9 octobre 1930.
On trouvera plus loin une Notice nécrologique par M. le Profes-
fesseur R. Anthony.
M. Georges Layé, Chef du Service des Parterres, est mort le
18 août 1930 à l’âge de 60 ans.
Employé depuis 35 ans au Jardin, il fut nommé, en 1895, au
poste qu’il occupa jusqu’à sa mort.
Consciencieux, laborieux, zélé, il était estimé de tous. Après la
guerre de 1914, lorsqu’il fut démobilisé, il retrouva le Jardin bou-
leversé par des cultures potagères. Il a fallu rétablir les parterres
La collaboration loyale que Georges Layé apporta à ses supérieurs,
permit de reconstituer et de développer les collections de plantes
ornementales, en partie détruites. Malgré les difficultés 4e cette
époque, le Jardin devint ainsi, rapidement, un lieu attrayant et
instructif.
Layé était Officier de l’Instruction publique et du Mérite agri-
cole .
RÉCEPTION DU PROF. J. SCHMIDT, DE COPENHAGUE
A BOULOGNE-SUR-MER.
NOTE DE M. L. JOUBIN.
Le Professeur Johan Schmidt, de Copenhague, Correspondant
de l’Institut et du Muséum national d’histoire naturelle, a fait
escale à Boulogne-sur-Mer le 25 juin, en rentrant d’une croisière
scientifique de deux années autour du monde, plus spécialement
dans le Pacifique et l’Océan Indien.
Le gouvernement français lui avait décerné la croix de Com-
mandeur de la Légion d’ Honneur et m’avait confié la mission de
remettre ses insignes au nouveau dignitaire, aussi grand savant
que grand ami de la France.
L’assemblée des Professeurs du Muséum m’avait chargé de lui
apporter en même temps ses félicitations.
La cérémonie eut lieu à bord du navire du Dr Schmidt, le Dana ,
en présence de M^e Schmidt qui avait fait la plus grande
partie de l’expédition, du Comte Bernhoft, Ministre de Dane-
mark à Paris, des autorités et des parlementaires du département.
— 586
de la Municipalité de Boulogne, des représentants de la marine
nationale et de la marine marchande, de la marine belge, du Direc-
teur de l’office des pêches.
Le Muséum était représenté par M. Fage et par moi-même.
Après la cérémonie eut lieu une réception fort belle à la Mairie
de Boulogne, puis un banquet où de nombreux discours furent
prononcés.
Il n’est pas inutile de reproduire l’allocution que j’ai prononcée
en remettant ses insignes au Dr Schmidt. Je sais que la réception
cordiale et très réussie qui lui fut faite a été très appréciée dans le
monde officiel et scientifique Danois où le Muséum compte de nom-
breux amis.
« Monsieur le Ministre p),
Madame, Messieurs,
Mon cher confrère,
« En l’absence de M. le Président Th. Tissier, M. le Ministre
des Affaires Étrangères m’a confié l’agréable mission de vous con-
férer le grade de Commandeur de la Légion d’Honneur et de vous
en remettre les insignes.
« Sur le désir exprès du Gouvernement français cette très simple
cérémonie se déroule à bord de votre navire le Dana, en présence
de tous vos collaborateurs, savants et marins.
« C’est en effet une noble tradition de procéder, autant que pos-
sible, à l’investiture d’un nouveau dignitaire dans l’endroit même
où il a acquis les titres qui justifient sa promotion. On ne pouvait
faire un meilleur choix que votre Dana, où depuis de longues an-
nées, à travers tous les Océans du Monde, au milieu de difficultés,
de fatigues et. de dangers sans nombre, vous avez mené à bien tant
de travaux mémorables, où vous avez fait tant de découvertes scien-
tifiques qui vous mettent au premier rang des savants modernes.
« Mais une autre raison nous engageait encore à ce choix du
Dana. Bien que nous soyons dans le port français de Boulogne,
nous sommes cependant chez vous, et quoique l’expression soit
un peu osée, sur le sol du Danemark. C’est pour nous un plaisir
de plus de venir vous apporter sur ce petit morceau de votre pa-
trie, nos félicitations pour elle et pour vous, avec la cordiale expres-
sion de notre vieille affection pour elle et pour vous.
« Nous saisissons avec joie cette occasion de vous remercier de la
façon si courtoise et si délicate dont vos compatriotes et vous-
même nous recevez lorsque des commissions scientifiques nous
réunissent à Copenhague.
P) M. le Ministre de Danemark à Paris.
587 —
« Je vous apporte aussi, mon cher ami, le salut de nos confrères
de l’Académie des Sciences qui m’a spécialement délégué ici pour
vous l’offrir. J’y ajoute les compliments les plus cordiaux de mes
collègues du Muséum National d’ Histoire naturelle et de l’Institut
Océanographique qui m’ont, délégué ici pour vous les présenter.
« Mais pcrmettez-moi de vous dire de leur'part que cette trop
courte escale, dont nous vous sommes bien reconnaissants, leur
semble insuffisante. Ils espèrent que vous reviendrez, sans trop
tarder, nous exposer les résultats de votre récente croisière que
nous ne connaissons encore que très imparfaitement. Vous savez
que vous comptez dans notre monde scientifique une foule d’amis
et d’admirateurs qui vous attendent avec impatience et qui se
proposent de vous recevoir comme vous le méritez.
« Et maintenant, mon cher confrère et ami, il ne me reste plus
qu’à m’acquitter de l’honorable mission que m’a confiée le gouver-
nement français : Monsieur le Professeur J. Schmidt, au nom du
Président de la République, en vertu des pouvoirs qui nous ont été
conférés, nous vous faisons Commandeur delà Légion d’Honneur.»
XIe CONGRÈS INTERNATIONAL DE ZOOLOGIE
tenu à Padoue du 4 au 11 Septembre 1930.
Le XIe Congrès international de Zoologie s’est réuni à Padoue
sous la présidence de M. le Professeur Enriquez, de l’Université
de cette ville.
Environ 400 personnes y ont pris part; 22 zoologistes français
étaient présents dont 9 appartenant au Muséum. Ce sont :
MM. Roule, Gravier, Joubin, J. Pellegrin, Fage, Jeannel,
Berland, Mathias, André, qui faisaient partie de la délégation
officielle du Ministère de l’Instruction publique et de celle du Mu-
séum. MM. Gravier et Joubin étaient en outre délégués par l’Aca-
démie des Sciences.
De très nombreuses communications ont été présentées dans les
diverses sections du congrès; les zoologistes du Muséum qui ont
fait des communications sont MM. Roule, Gravier, Jeannel,
Pellegrin, Fage, Mathias, André.
Le discours d’ouverture a été fait par M. Caullery, celui de
clôture par M. Joubin, président de la commission permanente.
La commission de la Nomenclature a siégé sans interruption
pendant toute la durée du congrès.
Il a été décidé que le prochain congrès de Zoologie aura lieu
à Lisbonne en 1936; il sera présidé par M. A. R. Jorge, Professeur
à l’Université et Directeur du Musée Bocage.
— 588 —
MISSION ETHNOGRAPHIQUE ET LINGUISTIQUE
DAKAR-DJIBOUTI.
Au moment où l’Exposition Coloniale va attirer l’attention du
grand public et des savants étrangers sur notre domaine d’outre-
mer, le Ministère de l’Instruction Publique, le Ministère des Colo-
nies, l’Institut de France, l’Université de Paris, le Muséum d’His-
toire Naturelle, l’Institut d’Ethnologie et de nombreux organismes
ont jugé nécessaire, pour donner la preuve de l’intérêt qu’ils portent
à l’étude des populations indigènes, d’envoyer en Afrique, d’Ouest
en Est, une mission de grand style, dont la direction a été confiée
à M. Marcel Griaule (x).
En deux ans, cette expédition traversera 10 Colonies françaises,
le Congo Belge, le Soudan anglo-égyptien et P Abyssinie; au total
15.000 kilomètres.
Outre des études d’ethnologie et de linguistique générales, et la
réunion de documents intéressant les sciences naturelles, l’un des
buts principaux de la Mission, pour ce qui est des Colonies Fran-
çaises, sera la prise d’un grand nombre de films documentaires con-
cernant les populations et la faune africaines, et le rassemblement,
selon des méthodes scientifiques, de collections considérables des-
tinées au Musée d’Ethnographie du Trocadéro.
Pour l’accomplissement de cette tâche, M. Griaule jettera les
bases d’une étroite collaboration entre l’Administration et l’ar-
mée coloniales, d’une part, et sa mission d’autre part. Cette col-
laboration se traduira par un travail en commun sur place et par
des relations durables qu’il s’efforcera d’établir entre les Coloniaux
et le Muséum d’Histoire Naturelle, l’Institut d’Ethnologie, le
Musée d’Ethnographie du Trocadéro.
Cette expédition sera la première de cette importance en France,
dans le domaine etnographique. Elle sera dotée des moyens d’en-
quête les plus modernes, effectuera ses déplacements par camions
-automobiles et bateaux spécialement aménagés et appliquera les
méthodes enseignées à l’Institut d’Ethnologie de l’Université de
Paris, dont M. Marcel Griaule fut le premier élève.
(x) Par une heureuse coïncidence, M. Marcel Griaule vient d’être nommé Secrétaire
général adjoint de la Société des Africanistes, nouvellement constituée sous la Prési-
dence du général Golkaud, et dont le but est l’étude scientifique de l’Afrique et de
ses habitants depuis les époques les plus anciennes jusqu’à nos jours.
- 589
DONS D’OUVRAGES.
M. le Professeur D. Bois offre un tiré à part de son article inti-
tulé :
Comptes rendus du Congrès de la Rose et de V Oranger au Sahara •'
Voyage à El Goléa (20 janvier -6 février 1930) [Extrait du Journal
de la Société Nationale d' Horticulture de France, avril 1930].
M. F. Gagnepain présente l’ouvrage suivant :
Flore générale de V Indo- Chine, publiée sous la direction de
M. H. Lecomte : tome IV, fascicule 5 : Orobanchacées (fin), par
Fr. Pellegrin; Lentibulariacées, Gesneracées, par Fr. Pellegrin;
Bignoniacées, par P. Dop; Pédalinacées, par F. Gagnepain.
M. Ed. Lamy dépose des tirés à part de ses publications :
1° Quelques mots sur la lithophagie chez les Gastéropodes [Extrait
du Journal de Conchyliologie, vol. LXXIV, 1930];
2° Les Conchyliologisles Bruguière et Hwass [Ibid.];
3° Quelques mots sur la torsion de la coquille chez les Lamelli-
branches [Ibid.];
4° Un Conchyliologiste français du xvme siècle: l'Abbé de Cril-
lon [Ibid.];
5a Coquilles recueillies au Pérou par M . le DT Vergne [Extrait
de la Revisla Chilena de Hisloria Natural, XXXIV, 1930].
Mme m. Phisalix dépose son mémoire intitulé :
Rapports entre les venins et le virus rabique [Extrait des Annales
des Sciences Naturelles, Zoologie, 10e s., XIII, 1930].
La Bibliothèque a reçu également les ouvrages suivants :
Anthony (Raoul) : Pour la défense de notre culture intellectuelle.
Paris, M.- Giard, 1930. In-12, 149 p.
Bouloumoy (L.), S. J. : Flore du Liban et de la Syrie. Paris,
Vigot frères, 1930. 2 vol. in-4°, dont un de pl.
Chevalier (Auguste) : L' Agronomie coloniale et le Muséum Na-
tional d.' Histoire naturelle. Premières conférences du cours sur les
productions coloniales végétales et l’agronomie tropicale, professé
par M. Aug. Chevalier au Muséum National d’Histoire naturelle.
Préface de M. Gabriel Hanotaux. Paris, Laboratoire d’Agrono-
mie coloniale [s. d.] In-8°, 128 p.
COMMUNICATIONS.
Fernande COU PIN.
NOTICE NÉCROLOGIQUE .
par M. R. Anthony.
En la personne de Fernande Coupin, le laboratoire d’Anatomie
comparée a perdu un collaborateur du plus grand avenir.
Elle était entrée au Muséum comme boursier de Doctorat
en 1921 et reçut en 1922 sa nomination d’assistant. Sa thèse passée
en 1924, sur les Formations choroïdiennes des Poissons, qui lui valut
d’être inscrite en 1926 sur la liste d’aptitude à l’enseignement
supérieur, est aujourd’hui considérée comme l’introduction indis-
pensable à toutes les études tant anatomiques que physiologiques
dont les plexus choroïdes font l’objet.
Sa carrière scientifique, brusquement interrompue par la mort
le 9 octobre dernier, avait débuté en 1913 par des recherches de
Botanique. De 1914 à 1918, elle abandonna ses travaux pour se
consacrer entièrement aux œuvres de guerre, d’abord comme in-
firmière bénévole au Val de Grâce, puis comme Secrétaire de
l’Association pour l’enrôlement volontaire des femmes au service
de la Patrie .
Son œuvre, qui compte 33 notes ou mémoires dont quelques-uns
sont très importants et dont plusieurs ont été publiés à l’étranger,
se rapporte principalement aux études de neurologie (formations
choroïdiennes; morphologie du cerveau des Carnassiers et des
Singes; rapport pondéral du cerveau à l’ensemble du corps),
à l’anatomie comparée des fosses nasales, à l’anatomie des
Cétacés.
Elle laisse aussi, au point de vue professionnel, une trace non
négligeable de son passage ici : elle avait modifié le mode d’éti-
quetage (de nos bocaux de collections, et le procédé qu’elle a
imaginé, et que nous appliquons toujours, présente le grand avan-
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 8, 1930.
591 —
tage de rendre inséparables la pièce et la légende qui doit l’accom-
pagner.
Fernande Coupin avait été nommée en 1927 Secrétaire général
adjoint de la Société d’ Anthropologie de Paris, et, cette année même,
Maître de conférences à l’École d’ Anthropologie.
Sa mort est pour la Science une irréparable perte. Elle nous
quitte en pleine production, et, quand on considère ce qu’était
déjà son oeuvre, quel chemin elle poursuivait, on peut apercevoir
nettement les sommets auxquels, si elle eut vécu, elle n’eut pu
manquer d’atteindre.
— 592 —
Les Vélins de Colbert
a la Bibliothèque Nationale de Vienne,
par M. L. Bultingaire.
Un naturaliste du Muséum, familiarisé avec notre précieuse
collection de vélins, le Dr Edmond Bonnet, qui prenait part au
Congrès international de botanique, tenu à Vienne en 1905 et
visitait l’exposition rétrospective d’iconographie végétale, orga-
nisée à cette occasion par la Hofbibiiothek, fut extrêmement surpris
d’y trouver des aquarelles de plantes, qui, par leur facture générale
comme par les plus petits détails de leur exécution, rappelaient
absolument celles qui sont conservées au Muséum d’histoire
naturelle de Paris Les portefeuilles qui les contenaient, de même
dimension que les nôtres, n’en différaient que par la reliure qui
était au chiffre et aux armes du Prince Eugène de Savoie. Cette
dernière particularité et le titre donné à ces volumes lui permirent
assez vite de reconnaître qu’il s’agissait d’une collection formée
par Colbert pour sa propre bibliothèque et qu’un de ses succes-
seurs avait cédée au Prince Eugène, lequel l’avait léguée en mou-
rant à la cour de Vienne.
Dans la note que le Dr Bonnet, de retour à Paris, rédigea sur
ce sujet j1), il ne cachait pas l’étonnement dans lequel l’avait
plongé l’examen de cette Collection. Sans doute on lisait au bas d’un
grand nombre de vélins les noms de Le Roy et de Villemont,
peintres absolument inconnus au Jardin du Roy et qui n’avaient
pu être que des copistes. Par contre la signature réputée de Ni-
colas Robert s’étalait au bas d’un certain nombre d’autres pièces
et, chose plus grave, il se trouvait dans cette Collection plusieurs
sujets qu’il ne se souvenait pas avoir jamais vus dans celle de
Paris .
Le Muséum ayant bien voulu me confier la mission d’aller
étudier sur place la Collection de Vienne et de rechercher les liens
qu’elle pouvait avoir avec la nôtre, je vais exposer ici brièvement
les résultats de mon enquête.
( 1 ) Dr Ed. Bonnet. Note sur une collection de plantes peintes en miniature, par des
artistes français du xvne siècle et actuellement conservée à la Bibliothèque impériale de
Vienne. (Assoc. franç. pour Vavanc. des sc. 34° session , Cherbourg, 1905, pp. 500-504.)
Bulletin du Muséum, 2° s., t. II, n° 6, 1930.
593
C’est au Département des Manuscrits de la Bibliothèque Na-
tionale de Vienne, et non, comme on pourrait le croire, au Dépar-
tement des Estampes que se trouvent déposés les vélins dont nous
avons à nous occuper ici. Ils se présentent sous la forme de quinze
beaux volumes reliés en maroquin rouge, gravé, comme il a été
dit, au chiffre et aux armes du Prince Eugène de Savoie. La cote
Min. 52 s’applique aux cinq volumes d’oiseaux, la cote Min. 53
est celle des dix volumes de plantes. On ne peut s’empêcher, en
ouvrant ces volumes, d’admirer la parfaite fraîcheur des vélins
qui n’ont certainement pas souffert, comme un certain nombre
des nôtres, de maniements trop répétés ou d’expositions prolon-
gées dans les galeries et dans les salles de cours. En réalité, ils
semblent n’avoir jamais quitté les feuilles blanches des volumes,
auxquelles ils sont légèrement collés par les angles. Tous, sans dis-
tinction, sont ornés de ce cadre d’or relevé de rouge, qui est con-
sidéré chez nous comme la marque distinctive des œuvres de
Nicolas Robert. On peut lire à l’intérieur du cadre le nom latin
ancien, suivi du nom français vulgaire, tandis que le terme plus
moderne est ajouté, chaque fois qu’il y a lieu, dans la partie in-
férieure du vélin.
Ce caractère très net d’uniformité est bien ce qui distingue la
collection de Vienne de celle de Paris. L’exécution de la nôtre, il
ne faut pas l’oublier, s’est étendue sur une période de deux siècles
et demi et a subi l’influence des hommes, des événements et de
la mode. Les pièces les plus anciennes, antérieures sans doute à
Nicolas Robert, ont une origine obscure. Les plus récentes donnent
l’impression d’un effort de renouvellement qui ne demandait qu’à
être continué. Rien de tel pour la collection de Vienne, qui a été
conçue d’après un plan qu’on a réalisé en l’espace de quelques
années. Considérée à un moment donné comme complètement
terminée, elle a pu être rigoureusement ordonnée dans ses diffé-
rentes parties. Les pièces qui la composent ont été numérotées
d’une façon définitive et les noms des objets qu’elles représentent
reportés sur des tables aussi exactes qu’on peut le souhaiter.
Comme tout ouvrage achevé, enfin, elle se présente avec un titre
et un Avertissement.
Le titre des livres d’oiseaux est le suivant :
Recueil d'Oyseaux de la Ménagerie Royale du Parc de Versailles
et de celle de Gaston de France, Duc d'Orléans, Peints en Minia-
ture par Nicolas Robert de Langres, Peintre ordinaire du Cabinet
du Roy. Par ordre de J. Bapl. Colbert, Ministre d'Etat et Surin-
tendant des Bâtiments, Arts et Manufactures de France.
Il est modifié, dans sa première partie seulement, pour cha-
cun des dix volumes de plantes :
Recueil de Plantes cultivées dans le Jardin Royal à Paris et dans
— 594 —
celui de Gaston de France, Duc d'Orléans à Blois, Peints en Minia-
ture par Nicolas Robert... etc.
Nous croyons devoir également reproduire dans son intégrité
le curieux Avertissement, élégamment calligraphié, qui se trouve
en tête du premier volume des Oiseaux. C’est là évidemment que
nous devrions nous attendre à trouver des renseignements précis
sur la façon dont cette Collection a été constituée, sur la valeur
qu’on lui attribuait et sur le but poursuivi par son organisateur.
Nous verrons si les affirmations contenues dans cet Avertissement
s’accordent avec l’impression que donne l’étude des vélins eux-
mêmes et avec les documents, d’une valeur historique certaine,
qui se rapportent à l’établissement de cette Collection.
Rien n'est plus propre à satisfaire la curiosité que les riches pro-
ductions de la nature et s'il y en a quelques unes où il semble qu'elle
se soit plû davantage à étaler sa magnificence, c'est sans doute dans
les Oyseaux et dans les Plantes. La variété des formes, l'éclat des
couleurs, le merveilleux accord des nuances rendent ces objets si
agréables, indépendemmenl des autres perfections qui y sont atta-
chées, qu'il n'est pas surprenant que de tout temps il y ail eu un si
grand nombre de personnes qui en agent fait leurs délices. Les uns
se sont plû à cultiver dans leurs Jardins les Plantes les plus rares,
d'autres se sont attachés à nourrir dans des Ménageries les Oyseaux
les plus singuliers, avec la satisfaction de pouvoir considérer dans un
même lieu ce qui était dispersé sur toute la surface de la Terre, et
forcer pour ainsi dire la Nature à se départir en leur faveur de la
Loy qu'elle semblait s'être imposée de partager également ses bien-
faits à toutes les Nations.
Une telle curiosité méritait certainement l'attention des plus grands
princes. Accablés de travaux, ils y ont souvent trouvé des occasions
d'amusemens, pour éviter les horreurs de l'ennui, y a-t-il quelque-
chose qui leur en ait fourni de plus agréables et de plus innocensl
Ce fut dans une pareille circonstance que Gaston de France Duc
d'Orléans, frère de Louis XIII, conçut le dessein de se livrer tout
entier à cette espèce de Curiosité. Retiré à Blois, il y établit une
Ménagerie, et un Jardin de Plantes, et pour rendre cet établissement
plus considérable, il attira auprès de lui ce qu'il y avait pour lors
de plus habiles Botanistes et de plus consommés dans la connais-
sance de l'Histoire naturelle. Il engagea successivement Mrs. Bru-
nier, Laugier, Morisson et Marchant à s'attacher à luy, en leur don-
nant de fortes pensions. Il leur fit dresser un Catalogue des Plantes
qui étaient cultivées dans son Jardin; en peu de temps il s'en fit
trois éditions différentes, toutes plus amples les unes que les autres.
On peut juger de là du zèle avec lequel ce Prince poussait sa Curio-
sité. On en peut encore juger par les avis qu'il sut répandre dans le
Public en 1653 et 1654, où il invite ceux qui pouvaient avoir des
— 595 —
plantes qui lui manquaient, à les luy apporter, sûrs d'être largement
récompensés.
Il ne s'en tint pas là; ce Prince, pour avoir plus présens les
Oyseaux et les Plantes qui faisaient le sujet de sa curiosité, résolut
de les faire peindre séparément avec leurs couleurs naturelles sur
des feuilles de vélin qui se pussent ranger dans des Volumes. En
imaginant un si grand dessein, il eut le bonheur de rencontrer pour
l'exécuter le Sieur Nicolas Robert de Langres, pourveu de tous les
lalens nécessaires. Il était Brodeur et comme la Broderie était pour
lors fort à la mode, et que plus une profession a de vogue, plus ceux
qui l'exercent s'efforcent de s'y distinguer, Robert avait suivi l'exemple
de La fleur et de Vallet et de plusieurs autres fameux brodeurs qui
tous s'étaient exercés à dessiner et à peindre des Fleurs d'après
nature pour être plus en état de les représenter au naturel avec la
Soye. Ainsi Gaston trouvant Robert propre à exécuter sur le champ
ses idées, le fit travailler sans aucune interruption, et pour le fixer
pour toujours à Blois, il lui assigna une Pension.
Ce Prince étant mort au commencement de Vannée 1660, Mon-
sieur Colbert qui avait pour lors la Surintendance des Arts, et qui
dans celte place ne laissait rien échapper de ce qui pouvait contri-
buer à la gloire du Roy et à illustrer son Règne, crut qu'il était de
la grandeur de Sa Majesté très Chrétienne de continuer l'exécution
d'un si beau projet. Il fit acheter pour le Roy tout ce qui avait été
peint pour Gaston, et engagea Robert à continuer de travailler sur
le même pied. Il lui continua les mêmes avantages, et pour lui donner
encore plus d' émulation, il fit créer en sa faveur une Charge de Peintre
du Cabinet du Roy. Robert pénétré de reconnaissance, fit de nou-
veaux efforts et pendant près de vingt années d'un travail assidu, il
parvint à composer un Recueil d'un nombre considérable de minia-
tures exécutées avec tant de soin et de précision, que tout ce qui a été
fait depuis n'a pu en approcher.
Il en faut pourtant excepter ce qui a été peint sous ses yeux par
deux de ses Elèves, car comme il ne lui était pas possible d'exécuter
lui seul un ouvrage d'une si vaste étendue, et dans un genre de pein-
ture qui demande un temps infini, il avait pris soin de former ces
deux élèves, qui lui préparaient souvent l'ouvrage, et lorsqu'ils l'avaient
poussé à un certain point, il ne faisait plus, qu'y donner la dernière
main. C'est ainsi que s'est formé ce fameux Recueil de Plantes et
d' Oyseaux peints en miniature qui fait actuellement un des prin-
cipaux ornemens du Cabinet du Roy de France, et c'est de la même
manière que celui cy a été pareillement exécuté. Il avait été fait pour
Monsieur Colbert qui non moins attentif à sa propre gloire qu'à
celle du Roy et persuadé qu'il n'y en a point de plus réelle que celle
qui est attachée à l'amour des Lettres et des Arts, avait rassemblé une
Bibliothèque dont la Mémoire subsistera longtemps. Ce Recueil en
— 596
était un des morceaux les plus remarquables. Robert en y travaillant ,
avait été bien aise de faire connaître au ministre, qu'il était sen-
sible aux obligations qu'il lui avait. Afin même de rendre cette col-
lection en quelque façon originale, il a souvent affecté de représenter
les Plantes et les Oyseaux dans d'autres aspects que ceux qu'il pei-
gnait en même temps pour le Roy, mais ce qui achève de rendre ce
Recueil très singulier c'est qu'il s'y trouve plusieurs morceaux qui
manquent dans celui du Roy, soit qu'ayant été égarés, ils ne s'y
trouvent plus, soit que Robert ne les ait peints qu'une seule fois pour
M. Colbert.
A l'égard de l'ordre qu'on a tenu dans ce Recueil, on a suivi pour
les Oyseaux celui qui a été établi par Willughby dans son Histoire
naturelle des Oyseaux. On les a distribués comme lui en différentes
classes et l'on a observé de mettre à chacun les noms latins et fran-
çais sous lesquels ils sont connus et ceux des auteurs ou l'on en trou-
vera des descriptions.
On aurait pu arranger de même les plantes suivant leurs diffé-
rents genres, mais comme il n'y en a pas un assez grand nombre par
proportion ci la multitude des Plantes connues, on a préféré l'Ordre
Alphabétique. Les noms latins qui avaient été mis à chaque plante
du temps que le Recueil était en la possession de M. Colbert, s'étant
trouvés peu exacts, ce qui provenait de ce qu'avant la méthode de
M. Tourneforl, on était fort incertain sur les véritables noms qui
appartenaient aux Plantes. On a eu recours à Monsieur de Jussieu,
Docteur en médecine, de l' Académie des Sciences, et Professeur Royal
de Botanique au Jardin du Roy, il a aidé à en faire la révision, et
lorsque les noms se sont trouvés impropres, il a indiqué les véritables.
On les a fait écrire en lettres rouges pour les distinguer des Noms
anciens qu'on a laissé tels qu'ils étaient écrits en lettres d'or, n'ayant
pas jugé nécessaire de les supprimer, outre qu'il y en en plusieurs
qui n'ont pas eu besoin d'être réformés. On a cru aussi qu'il ne serait
pas inutile d'ajouter à chaque Plante les Noms français qui y man-
quaient, et l'on a mis à la teste du Recueil des Oyseaux, de même
qu'au commencement de celui des Plantes des Tables que l'on a
dressé avec tout le soin dont on a pu être capable, afin qu'il ne man-
quât rien de ce qui pouvait rendre ce Recueil intéressant.
Admirons tout d’abord l’habileté de cet Avertissement qui, re-
prenant depuis ses débuts l’histoire de la Collection des vélins,
en montre l’aboutissement naturel dans cette Collection de Col-
bert, peinte par la même main que celle du Roi et avec autant de
talent, qui la compléterait même sur certains points par des sujets
absolument nouveaux.
L’histoire elle-même de la Collection, du moins telle qu’elle
est exposée ici, nous la connaissions par le Mémoire présenté à
l’Académie des Sciences en 1727 par Antoine de Jussieu. L'Aver-
— 597
tissemenl se contente de le résumer, en répétant à l’occasion les
mêmes erreurs, comme celle de l’acliaL de la Collection de Gaston
d’Orléans par le Roy, alors que nous savons pertinemment que
le prince l’avait léguée à son neveu par testament.
C’est, par contre, un point inédit de l’histoire de cette Collec-
tion qu’aborde l’ Avertissement lorsqu’il nous parle de ces deux
peintres qui étaient non seulement les élèves de Nicolas Robert,
mais encore ses collaborateurs et ses émules. Ces deux élèves, il
ne les nomme pas, mais une main anonyme a ajouté en marge
du texte les noms de Le Roy et de Villemont. L’omission paraît
particulièrement grave si on la rapproche des constatations que
chacun peut faire en vérifiant les signatures placées sur les vélins.
Elle l’est bien davantage encore si on se réfère aux renseigne-
ments fournis par les pièces de comptabilité relatives à l’établisse-
ment de la Collection.
Pour les signatures des vélins, si nous examinons celles qui
figurent sur les 274 planches d’oiseaux, nous trouvons 53 fois le
nom de Le Roy et 126 fois celui de Villemont, alors que la signa-
ture de Robert ne figure que sur 18 vélins et que 77 pièces sont
anonymes.
La part de Nicolas Robert est plus importante dans les 516 vé-
lins de plantes, encore que sa signature n’y figure que sur 136 pièces,
tandis que celle de Le Roy se trouve répétée 42 fois, celle de Ville-
mont 184 fois et qu’il y a 154 pièces anonymes.
On a donc mis, sous le seul nom de Nicolas Robert, une collec-
tion de 790 vélins, dont 154 seulement portent sa signature,,
tandis que 405 portent le nom d’autres peintres et que 231 sont
anonymes.
Ce chiffre de 154 vélins, à mettre au compte de Nicolas Robert,
devra être encore considérablement réduit si on tient compte des
pièces de comptabilité qu’un heureux hasard nous a conservées.
La Bibliothèque Nationale de Paris possède en effet, parmi, les
manuscrits du fonds français et sous le n° 5662, des papiers qui
sont pour nous du plus haut intérêt en cette circonstance. C’est,
d’abord un rapport général, adressé à Colbert par son secrétaire
Carcavi, qui, à partir de 1668, avait été chargé de remplacer M. du
Metz dans la direction et la surveillance des peintres qui s’occu-
paient de lui constituer une collection de miniatures de plantes et
d’oiseaux. Ce sont ensuite les quittances dans lesquelles les diffé-
rents peintres énumèrent les sujets pour lesquels ils ont exécuté
des vélins et reconnaissent en avoir reçu payement. Nous pouvons
donc savoir combien chaque peintre en a exécutés pendant la
période allant de 1668 à 1674 et quels sujets chacun d’eux à traités.
Un renseignement d’un intérêt tout particulier que nous trou-
vons dans ces documents, c’est que les peintres qui ont travaillé
à la collection étaient au nombre, non de deux, mais de trois. Aux
quittances signées par Le Roy ou Villemont s’ajoutent, en effet,
celles de Bailly, dont la part n’est pas négligeable, puisqu’il re-
connaît avoir été payé pour 44 oiseaux et 54 plantes, soit en tout
98 vélins. Soit franchise, soit maladresse, c’est le seul des trois
peintres qui reconnaisse, sur deux quittances du moins, « avoir
copié les vélins de M. Robert ». L’aveu est précieux à retenir,
parce -qu’il n’est explicitement dit, ni dans le rapport général, ni
dans les autres quittances particulières, que le travail est un tra-
vail de copie. Le prix modeste payé aux peintres en serait peut-
être, il est vrai, une preuve suffisante. Il était de 16 livres par vélin
pour Le Roy et on l’avait successivement abaissé à 15 puis à
12 livres, ce qui était loin du prix de 22 livres, que recevait Nicolas
Robert, en sus des 600 livres annuelles attachées à sa charge de
peintre du Roy.
Notons aussi un aveu tacite de Le Roy qui, bien souvent, au
lieu de faire suivre sa signature de la lettre p. qui signifie « pinxit »,
inscrit les trois lettres p. p. r. qui ne peuvent que signifier qu’il
a copié un dessin déjà existant.
Mais revenons aux comptes proprement dits et aux quittances,
qui portent pour les trois peintres sur 606 vélins. Encore faut-il
ajouter que Le Roy, qui apporta son concours à la collection
dans les années antérieures à 1668, c’est-à-dire antérieures à l’éta-
blissement de la comptabilité que nous connaissons, n’y figure
que pour 6 vélins. Comme il en a laissé 95 dûment signés, nous
pouvons ajouter les 89, qui ne sont pas compris dans les quittances,
aux 606 pièces que concernent lesdites quittances et nous arri-
verons ainsi à un total de 695 vélins, qu’il est de toute impossi-
bilité d’attribuer à Nicolas Robert. Pour que chacun des trois
copistes ait son compte, il faut non seulement leur attribuer la
totalité des vélins de plantes anonymes et la plus grande partie
des oiseaux anonymes, mais encore une partie des vélins de plantes
portant la signature de Nicolas Robert, que nous sommes bien
obligés de considérer comme étant, du moins dans certains cas,
une signature apocryphe.
Sa part, sa seule part ne serait alors que de 95 vélins, et encore
en admettant que Le Roy ne soit l’auteur d’aucun vélin non signé,
ou portant la signature de Robert, et que d’autres peintres n’aient
pas été employés à l’exécution des copies dans la période anté-
rieure à 1668.
Quant à une autre assertion de l’ Avertissement, suivant la-
quelle N. Robert « afin même de rendre cette collection en quel-
que façon originale, a souvent affecté de représenter les Plantes
et les Oyseaux dans d’autres aspects que ceux qu’il peignait en
même temps pour le Roy », sa valeur est bien amoindrie par le
- 599 -
fait que la contribution de Nicolas Robert, n’entre en ligne d.e
compte que pour une centaine de pièces, au plus.
Pour les autres qui ne sont que des copies, tout ce qu’on pouvait
demander à leurs auteurs, même à Villemont, qui, suivant l’ex-
pression de Carcavi, « travaillait sous M. Robert », c’était la fidé-
lité et une scrupuleuse exactitude dans la reproduction des lignes
et des couleurs. Il est exact que des modifications de détail portant
principalement sur le paysage existent dans certains vélins,
signés par Robert, mais, pour ceux qui sont l’œuvre des copistes,
il est évident qu’ils dénotent surtout leur souci de se rapprocher le
plus possible de l’original.
Devant cette contradiction évidente entre des faits que nous
pouvons constater de nos propres yeux ou prouver par des docu-
ments authentiques et les affirmations de l 'Avertissement, nous
sommes obligés de nous demander par qui et dans quel but fut
écrit cet Averlissemenl d’un caractère un peu fantaisiste.
A défaut des auteurs dont les noms ne figurent pas à la fin de
cet Avertissement, nous pouvons connaître sans trop de difficultés
la date de sa composition, grâce aux allusions qu’il contient à
des faits qu’il est facile de situer dans le temps. Point de doute
qu’il ne date au moins des premières années du xvme siècle puis-
qu’on y fait allusion à l’Institutio rei herbariæ qui a paru en 1700.
On y cite Antoine de Jussieu, qualifié de Membre de l’Académie
des Sciences et de Professeur au Jardin du Roi, titres qu’il n’a
obtenus qu’en 1710 et 1712. Lorsque, parlant de la bibliothèque
de Colbert, oh dit qu’on en conservera longtemps la mémoire on
paraît ne pas ignorer la vente de cette bibliothèque qui a précédé
de peu celle des vélins. On semble, enfin, comme nous l’avons dit,
s’inspirer du mémoire qu’Antoine de Jussieu a présenté à l’Aca-
démie des sciences en 1727, et dans lequel, chose curieuse, il parle
des élèves et imitateurs de Nicolas Robert, sans faire aucune
allusion à cette fameuse Collection de Colbert qu’il aurait dû ce-
pendant connaître si, comme on le dit, il en avait revu le nom des
plantes.
Ce n’est donc évidemment ni à Colbert, dont le caractère ne
se serait pas prêté à une pareille supercherie, qu’on peut imputer
la composition de cet Avertissement, puisqu’il est mort en 1683,
ni à son fils aîné le marquis de Seignelay, mort en 1690, ni enfin
à son fils cadet, Jacques-Nicolas Colbert, archevêque de Rouen,
qui mourut en 1707.
Leur successeur à tous trois, du moins pour la collection qui
nous occupe, fut Charles-ÉIeonore Colbert, comte de Seignelay,
et pour ce personnage, nous n’aurons pas à faire les mêmes ré-
serves que pour ses prédécesseurs. Menant une vie dissipée, sou-
vent à court d’argent, le comte de Seignelay se vit obligé de se
Bulletin du Muséum , £• s., t. H, 1930. 41
— 600 —
défaire non seulement de la célèbre bibliothèque qu’avait ras-
semblée le grand Colbert, mais des objets d’art et des pièces qui
auraient dû constituer pour lui des souvenirs de famille. II vit
venir à lui les marchands ou les intermédiaires obligeants qui ne
manquent jamais autour des grands seigneurs ruinés. Quel fût
dans cette circonstance le rôle de J. -B. Mariette? Se contenta-t-il
d’en débattre le prix, ou prit-il part au maquillage de l’ouvrage
acquis par le prince Eugène en 1728? C’est ce que nous ignorons.
Nous pouvons, en tous cas, donner son qualificatif à l’Avertisse-
ment dont nous avons reproduit Je texte, en disant que' composé
dans l’intention de faire valoir une collection à vendre, il constitue
un prospectus de marchand.
Nous nous expliquons alors pourquoi on a mis cette collection
tout entière sous le nom d’un peintre qui, dans l’hypothèse la plus
favorable, n’a pu en exécuter la dixième partie, nous compre-
nons dans quel but on a exagéré les liens entre la collection
royale et celle qui n’en est dans sa majeure partie qu’une simple
copie. Nous saisissons enfin le but de ces considérations sur la
façon dont Nicolas Robert aurait cherché à prouver à Colbert
sa reconnaissance.
(A suivre ).
- 601 —
L’HylOCIIOERUS MEINHERTZTi A GEN 1 1VORIENS1S B. ET N.,
par MM. Bouet et Neuville.
Découvert il y a quelque vingt-cinq ans dans l’Afrique Orien-
tale anglaise, puis retrouvé dans le Haut-Congo, la région de l’Ituri
et au Cameroun, le genre Hylochœrus n’avait pas encore été ren-
contré dans les parties vraiment, occidentales de l’Afrique. Sa pré-
sence y était soupçonnée depuis que Sir Harry Johnston avait
signalé, dans la région de Kélipo, sur la rive droite du Haut-
Cavally, en territoire libérien, de grands Sangliers noirs rappelant
ceux qui venaient d’être découverts dans l’Est du continent
africain.
L’un de nous a pu tout récemment confirmer cette supposition
et a rapporté, d’une région un peu plus méridionale que celle de
Kélipo, deux crânes de ces Sangliers, dont l’un est accompagné
d’une peau de la tête et l’autre d’une photographie. Il s’agit là
d’une femelle adulte-jeune, tuée à Georgetown (Côte d’ivoire,
rive gauche du Bas-Cavally) et d’un mâle adulte-âgé, tué à Bolobo
(Libéria, rive droite du Bas-Cavally). Ces deux pièces sont en bon
état. Nous basant sur leurs caractères propres, sur l’extension
géographique toute nouvelle qu’elles prouvent pour le genre Hylo-
chœrus, et sur ce fait que les zoologistes sont fréquemment réduits
à déterminer les représentants de ce genre d’après des matériaux
beaucoup plus précaires, nous avons entrepris d’étudier ces pièces
d 'Hylochœrus du Bas-Cavally comparativement avec les formes
déjà connues du même genre.
Celles-ci ont donné lieu à la distinction de sept espèces, dont
deux fossiles; mais à part ces dernières (connues seulement d’après
des dents trouvées dans l’Ouganda et sur le Nil Blanc, et qu’il
convient de considérer, en tant qu’espèces, du point de vue spé-
cial de la Paléontologie) et une espèce vivante (H. schulzi Zuk.)
récemment fondée sur une photographie et des témoignages que
n’accompagnait aucune pièce, tous les Hylochœrus ont été consi-
dérés par Lydekker comme devant être répartis en deux « races » :
l’une ( Hylochœrus meinherlzhageni meinherlzhageni Thos) de
l’Afrique Orientale, l’autre ( Hylochœrus meinherlzhageni rimator
Thos) du Cameroun.
Nos deux sujets du Bas-Cavally diffèrent de l’une et l’autre de
Bulletin du Muséum, 2e s., t. Il, n° 6, 1930.
— 602 —
ces « races », à la fois par leur taille plus réduite, par quelques dif-
férences dans le système dentaire (auquel fut attachée une impor-
tance décisive dans la distinction des formes précédemment dé-
crites) et par une localisation toute différente.
Le crâne de la femelle et celui du mâle ont la même longueur :
33 cm 5. La largeur maxima, bizygomatique, est de 16 cm 2 pour
la femelle et de 18 cm 2 pour le mâle, dont le crâne, bien que
n’étant pas plus long, est plus massif et plus fort. Les dimensions
ainsi fournies par deux sujets adultes, dont l’un, le mâle, est même
un adulte-âgé, prouvent une réduction sensible de la taille par
rapport aux formes orientales. Pour la faire apprécier, rappelons
que dans la forme type (H. meinherlzhageni meinhertzhageni ), la
longueur du crâne peut atteindre, à notre connaissance, environ
46 cm 5; cette dimension a été fixée à 32 cm 5 par Thomas pour
la seule longueur, crânienne basale de son H. rimaior, dont l’unique
sujet était une femelle âgée dont le crâne était en trop mauvais
état pour se prêter à une mensuration totale. La comparai-
son des diamètres bizygomatiques, qui atteignent 26,7 cm sur
l’if. meinherlzhageni meinherlzhageni et 17 cm 6 sur VH. m. rima-
ior, contre 16 cm 2 et 18 cm 2 pour nos sujets du Bas-Cavally,
maintient ceux-ci un peu au-dessous du rimaior, si l’on tient
compte des sexes, et achève en tout cas de prouver que ces
sujets sont de taille relativement petite. Cette notion s’accentue
si l’on admet que VH. schulzi, de la région Ouest du Kilimandjaro,
atteindrait, d’après le témoignage sur lequel il fut décrit, une
taille gigantesque, encore supérieure à celle de la forme type, et
l’on arrive même ainsi à supposer une réduction graduelle de la
taille des Hylochœrus en allant de l’Est à l’Ouest de l’Afrique
équatoriale; d’autres exemples du même ordre pourraient d’ailleurs
être cités : ce n’est pas le lieu de le faire ici.
Les caractères dentaires signalés par Thomas comme caracté-
ristiques du rimaior ne se retrouvent pas sur nos Hylochœrus du
Bas-Cavally, dont les molaires ne présentent pas l’efïilement du
talon et la réduction du cément sur lesquels Thomas s’est basé
en fondant le rimaior. D’autre part, les secondes molaires de
nos sujets présentent une complication les amenant à un état
presque nettement trilobé. D’autres particularités encore, éga-
lement liées au système dentaire, contribuent à nous faire consi-
dérer nos sujets comme s’écartant à la fois de la forme type et de
la forme rimaior. Tel est le rapport de la longueur de la dernière
molaire supérieure à celle du palais, mesurée depuis l’extrémité
des incisifs jusqu’au bord postérieur des palatins. Le calcul de ce
rapport nous a fourni une série assez homogène, à la base et au
sommet de laquelle se trouvent respectivement le rimaior et les
Hylochœrus du Bas-Cavally; entre ces extrêmes s’intercalent les
autres formes du même genre. Nous n’attribuons d’ailleurs pas
à cette dernière donnée, d’après nos propres résultats, une im-
portance équivalente à celle que lui a reconnue Thomas; mais
elle aussi contribue à donner quelque originalité à nos Sangliers
du Bas-Cavally.
De tous les examens que nous avons faits, et des données que
nous a fournies la bibliographie, nous croyons que, dans l’état
actuel, il y a lieu de reconnaître, dans le genre Hylochœrus, d’abord
un grand groupe oriental, constitué par la forme type {H. m. mein-
herlzhageni ) et ses variantes immédiates, et à côté duquel se place,
si mal connu qu’il reste, un groupe occidental composé de sujets
comme ceux du Bas-Cavally et peut-être aussi de la forme rimator,
sur laquelle les données demeurent si précaires que nous ne pou-
vons la situer zoologiquement de façon quelque peu précise.
Malgré certains exemples très autorisés, nous n’estimons pas
pouvoir, d’après nos matériaux, reconnaître en nos sujets une
espèce nouvelle; mais nous croyons pouvoir en faire une sous-
espèce, caractérisée par une taille plus réduite que celle de l’espèce
type, des proportions crâniennes et dentaires un peu différentes,
des caractères dentaires un peu spéciaux, et par une distribution
géographique toute particulière, loin des localités les plus occiden-
tales où ait été signalé jusqu’ici le genre Hylochœrus, dans un bas-
sin côtier éloigné de celui du Congo et ne se rattachant à lui que
par l’extension de la zone forestière, interrompue seulement à
une époque récente.
A cette sous-espèce occidentale, nous donnons le nom d 'Hylo-
chœrus meinherlzhageni ivoriensis Bouet et Neuville, en raison de
sa présence à la Côte d’ivoire (1).
O Une note préliminaire sur cette nouvelle sous-espèce a été publiée dans la Revue
Histoire naturelle (septembre 1930), et nous nous proposons de publier prochaine-
ment, dans les Archives du Muséum national d’Histoire naturelle, une révision du
genre Hylochœrus dans laquelle nous donnerons de plus amples détails sur la nouvelle
forme et celles qui furent précédemment décrites.
De certaines particularités dentaires des Girafidés,
par M. H. Neuville.
Dans le travail mémorable par lequel il signalait au monde
scientifique les caractères de l’Okapi, resté jusque-là mystérieux,
Ray Lankester, cherchant à trouver dans l’ostéologic crânienne
de cet animal des détails qui lui fussent spéciaux, relevait, comme
propre aux Girafes et à l’Okapi, « the peculiar bifoliate form of
the crown of the lower incisor on each side » (1). IJ faisait en outre
remarquer que le groupe des incisives se montre, tout compte
tenu de la taille, plus grand et plus étendu dans les Girafes que
dans l’Okapi, et que ces dents sont plus spatulées chez celles-là
que chez celui-ci. Il en concluait à une différence de régime, bien
que celui-ci restât encore inconnu pour l’Okapi, et rappelait que
les alliés fossiles des Girafidés, le Samotherium et le Siuatherium ,
présentaient également des incisives externes bifoliées.
Bien que mettant ainsi en avant l’influence du régime, Lankes-
ter reconnaissait qu’aucune explication ne pouvait être donnée
de cette bifoliation, au sujet de laquelle il remémorait la disposi-
tion pectinée des incisives du Galéopithèque, et aussi la présence
d’un lobe secondaire aux incisives externes des genres Sus et Anchi-
therium. Il rappelait en outre l’opinion de Forsyth Major, con-
sidérant la bilobation des canines de beaucoup d’insectivores
comme indiquant pour celles-ci une dérivation des prémolaires,
et faisait remarquer finalement que la longueur de la dernière
incisive des Girafes, ainsi accrue, augmente d’autant celle de la
série de ces dents et équivaut à une dent additionnelle. Il con-
cluait que l’Okapi, présentant ce caractère à un degré moindre,
serait, à ce point de vue, moins primitif que les Girafes : « ... Oka-
pia... is not in respect of its front teeth so primitive as Giraffa... »(2)..
J’aurai à revenir sur cette assertion.
Dès l’année suivante, Lydekker reprenait les observations de
Ray Lankester, et, d’après l’examen du mode de préhension des
P) E. Ray Lankester. On Okapia, a new genus of Giraffidæ from Central Africa-
Transact. zool. Soc. London. Vol. XVI. 1903, pp. 279-314, pl. XXX-XXXII. Voy..
pp. 287-289.
(2) Loc. cit., p. 289.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 6, 1930.
branches par les Girafes, il donnait de la bilobation de leurs inci-
sives externes (dites souvent canines), l’explication qui avait
échappé à celui-ci. En broutant, la Girafe, fait remarquer Lydek-
ker, .saisit d’abord les feuilles à l’aide de sa longue langue exten-
sile, puis les prend entre les dents antérieures et la partie du palais
qui les surmonte, et cela de telle sorte que la brindille supportant
les femlles reste intacte, tandis qu’elle est coupée et déglutie par
les autres Ruminants. Les dents antérieures agiraient ainsi comme
celles d’un peigne plutôt que comme des lames tranchantes (1),
La comparaison des figures données par Lankester avec les
pièces que j’ai observées m’a depuis longtemps montré que le
caractère en question, c’est-à-dire la tendance à la lobation de
la .canine, est poussé encore beaucoup plus loin, chez les Gi-
rafes, qu’il n’est ainsi dépeint. Des recherches comparatives sur la
nature et la signification de ces faits de lobations de dents typi-
quement simples, m’en ont fait retrouver, chez des Mammifères
variés, de plus ou moins directement comparables, s’éclairant les
uns les autres, . et susceptibles de fournir un appoint aux arguments
relatifs à l’origine de ce détail.
Je rappellerai d’abord très brièvement que la complication
graduelle des dents, au delà du type conoïde simple, .résulte,
pour certains observateurs, d’une coalescence de plusieurs éléments
de ce type simple, et, pour d’autres, d’une différenciation graduelle
de types foncièrement simples, se hérissant de saillies de plus en
plus nombreuses. Bien que cette seconde hypothèse semble, à
première vue, plus rationnelle que la première, elle ne l’emporte
pas complètement sur celle-ci, peut-être en raison du caractère
outrancier qu’elle a parfois revêtu, et aussi parce que plusieurs
faits plaident de façon très serrée en faveur de l’hypothèse de
la coalescence, par exemple les structures si particulières des mo-
laires des Éléphants, des Phacochères et de certains Rongeurs.
L’extension d’études approfondies sur tous les termes de comparai-
son qui s’imposent ici finira peut-être par faire pencher définiti-
vement la balance en faveur de l’une ou l’autre des deux théories
ainsi rappelées, à moins qu’elle ne fasse à chacune sa part, ce qui
est pour le moins fort possible, sinon tout à fait probable. Sans
anticiper dès maintenant sur ce résultat, je signalerai ici quelques
détails relatifs à la division des incisives externes, ou canines,
des Girafidés, et relèverai ensuite quelques cas de convergence
avec ces dispositions.
Je viens d’écrire division des canines, et non, comme il est tou-
jours fait, bilobation, car j’ai observé des cas dans lesquels la ten- (*)
(*) R. Lydekker. The use of the G-iraffe’s bilobed canine. The Zoolvgist. 4e Sér.
vol. VII, 1903, p. 255.
— 606 —
dance à la division dépasse nettement une simple bilobation. En
étudiant un certain nombre de dentitions de Girafes, j’ai parfois
relevé sur les dents en question, lorsqu’elles sont à un parfait état
d’intégrité, et surtout en les examinant par leur face interne ou
linguale, des sillons plus ou moins profonds subdivisant les deux
lobes principaux de leur couronne, ou l’un seulement, de telle
façon que la dent présente non plus deux lobes, mais trois ou
quatre; sans être constante, cette disposition n’est pas rare, et
peut être observée à divers degrés d’accentuation. Ni sur les
Okapis que j’ai pu étudier, ni sur ceux dont la dentition a été
décrite et figurée, je n’ai pu retrouver de subdivisions équivalentes;
et tandis que Lankester considérait comme traduisant une évo-
lution plus avancée la simplicité relative de cette « canine » des
Okapis comparée à celle des Girafes, je vois de plus en plus, dans
la complication des canines de ces dernières, un état dépassant
celui des formes alliées, vivantes ou fossiles.
En effet, cette complication, déjà supérieure à celle des Okapis
d’après ce que je viens de décrire, ne se limite même pas à une
subdivision plus complète de la couronne. Cette subdivision,
d’une couronne très plate, très allongée, traduit déjà une exten-
sion linéaire de la série des incisives, qui forme ici une ogive parti-
culièrement accentuée; mais là ne se borne pas la complication.
Le bord libre de cette couronne, rendu très sinueux par les sillons
que je viens de mentionner, porte en outre, sur les sujets encore
assez jeunes pour que leur dentition définitive soit restée parfai-
tement intacte, de très fines dentelures formant une pectination
secondaire. Ce nouveau caractère, qui s’atténue très rapidement
après l’éruption et l’entrée en fonction de la « canine » permanente,
doit contribuer à rendre encore plus efficace cette sorte de peignage
des extrémités des branches feuillues auquel se livrent les Girafes
et que l’on peut comparer, bien que d’assez loin, à la manœuvre
par laquelle on dépouille les branches du mûrier de leurs feuilles
destinées à nourrir les vers à soie.
Je n’ai rien pu trouver qui rappelât cette denticulation de la
«canine «des Girafes, ni sur celle de l’Okapi, ni sur celle des fossiles
alliés. En outre des documents anciens auxquels se reportait Lan-
kester (voy. ci-dessus), il a été fourni en ces temps derniers, sur
ces formes fossiles, de nouveaux documents, notamment par
B ohlin, qui a représenté cette dent sur un Palaeotragus sp. et un
Samolherium cf. neumayri (1). Sur ces deux pièces, on voit un
sillon divisant la couronne en un lobe antérieur et un lobe posté-
V1) Birger Bohlin. Die Familie Giraffidæ. Palaeontologia Sinica (Geological Survey
of China). Pékin, 1926. PI. II, fig. 7, et V, fig. 4.
607
rieur, mais sans trace de subdivision de ces deux lobes, ni de pec-
tination de leurs bords libres.
Les figures ci-jointes reproduisent, en les schématisant un peu,
les particularités dentaires sur lesquelles je viens d’appeler l’at-
tention.
Fig. 1. — Okapi. « Canine » de la dentition définitive en voie d’éruption (face
linguale) X 4.
Fig. 2. — Girafe. « Canine » de la dentition définitive (face linguale) X 2.
Fig. 3. — Girafe. La même dent, à un stade plus jeune. Remarquer, par comparaison
avec l’Okapi, l’extension du lobe latéral de la couronne.
Le régime des Girafldés étant de mieux en mieux connu et les
caractères de leur dentition antérieure étant ainsi précisés, il
devient de plus en plus légitime d’admettre une liaison entre
celui-là et ceux-ci. Le peu qu’a relaté Lydekker (voy. ci-dessus)
du mode de préhension des feuilles par les Girafes me semble résu-
mer excellemment ce que l’on peut dire de leur alimentation.
J’ajouterai que leur habitat de prédilection est celui de ces brousses
désertiques que l’on nomme parfois les steppes africaines, carac-
térisées par une flore et une faune spéciales, et dont un autre habi-
tant caractéristique, beaucoup plus commun, est le Phacochère.
L’un des éléments caractéristique, — le plus caractéristique même,
je crois, — en est constitué par des acacias, — auxquels les voya-
geurs donnent généralement le nom impropre de mimosas, —
clairsemés, entre lesquels les Girafes circulent aisément, et où on
les voit brouter la cime et le pourtour de ces arbres dont elles
atteignent ou dépassant la {hauteur. Elles ne pourraient circuler
et vivre au sein d’une végétation vraiment forestière, cou simple-
ment broussailleuse, quelque peu épaisse : un certain découvert Leur
est indispensable. Ces quelques réminiscences peuvent achever de
faire comprendre tout ce que le régime de ces Mammifères d’une
stature spéciale présente de particulier.
A l’inverse des Girafes, les Okapis recherchent non les steppes
découvertes, mais d’épaisses forêts de montagne; ils s’y nourrissent
de feuilles et surtout de jeunes tiges, dont ils sont paraît-il très
friands. On les voit ainsi, à la nuit ou à l’aube, s’écarter momen-
tanément du couvert forestier pour venir chercher leur nourriture
dans les clairières, au bord de petits cours d’eau, et jusque dans les
marécages (1). Or, — nous venons de le voir, — on ne retrouve qu’à
un degré inférieur, chez l’Okapi, ce caractère de division allant
jusqu’à donner une apparence pectinée à la « canine » des Girafes.
Il y a donc bien là une liaison avec le régime, tandis que rien ne
permet de fonder l’hypothèse, que j’ai parfois entendu émettre
avec insistance, d’après laquelle la bilobation de cette dent résul-
terait d’une fusion précoce des germes de deux dents voisines, con-
formément à la première des deux théories que je rappelais ci-
dessus.
J’ai été frappé, dès mes premières recherches sur ce sujet, par
une certaine similitude de préhension de la nourriture entre les
Girafes et les Dromadaires. Je me propose de décrire dans une
Note suivante quelques particularités rappelant, chez ceux-ci, ce
dont je viens de traiter chez celles-là.
P) Sur ces différences de régime des Okapis et des Girafes, consulter :
Wilmot. L’Okapi. Comptes rendus des séances de V Académie des Sciences de Paris,
30 juin 1913, pp. 2006-2008.
H. Neuville et J. Derscheid. Recherches anatomiques sur l’Okapi : IV. L’Esto-
mac. Revue > de Zoologie et Se Botanique africaines. Tervueren, Vol. XVI, fasc. 4, 1929,
pp. 373-419, avec 19 flg.
Se reporter ainsi aux publications bien connues de Julien Fraipont.
Remarques sur la composition de quelques ivoires,
par MM. V. Hasenfratz et H. Neuville.
Comme complément aux travaux poursuivis depuis longtemps
par l’un de nous sur l’anatomie dentaire, et notamment pour
appuyer des recherches en cours sur la dentition des Cétodontes,
nous avons voulu connaître les différences de composition existant
entre quatre ivoires de propriétés physiques très différentes : ceux
d’Éléphant, d’Hippopotame, de Sanglier (Phacochère) et de Cacha-
lot. Nous tenions à posséder sur ce sujet des données à la fois aussi
précises que possible et rigoureusement comparables entre elles.
La bibliographie ne nous en donnant que peu ou pas, et la compa-
raison étant fort risquée entre les renseignements fournis par divers
auteurs, nous avons effectué nous-mêmes les recherches néces-
saires.
La dentine a déjà fait l’objet de nombreuses éludes chimiques
que nous n’avons pas à rappeler ici et dont les résultats diffèrent
surtout quant aux teneurs en matières organiques. Tomes a fait
intervenir, dans l’interprétation des dosages, une notion d’eau
combinée aux sels de la dentine qui nous paraît très discutable et
que nous critiquerons dans un travail plus étendu. Nous croyons
que les divergences proviennent, à cet égard, du mode d’action
exercé non pas sur les sels, mais sur les matières organiques, par
l’acide chlorhydrique qui, dans les méthodes de dosage par voie
humide, élimine non seulement les sels, mais solubilise une partie
des matières organiques; cela fait que les résultats ne peuvent
concorder entre les méthodes par voie sèche et les méthodes par
voie humide.
Pour rendre nos résultats rigoureusement comparables entre
eux, nous avons exécuté simultanément, avec un matériel expéri-
mental exactement semblable, les dosages relatifs aux quatre
» ivoires ci-dessus indiqués, et en nous inspirant le plus possible de
tous moyens propres à écarter les causes de perturbation opéra-
toires et d’erreurs finales qui ont probablement entaché maintes
recherches précédentes.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 6, 1930.
— 610 —
Dosages par voie humide.
De nos diverses dentines, dûment pulvérisées, nous avons pris
de très petites quantités, oscillant autour d’un demi-gramme et
que nous avons desséchées à l’étuve à 110°. Nous avons ainsi cons-
taté les pertes suivantes en eau libre :
Cachalot, 6,03 0/0; Phacochère, 6,64 0/0; Hippopotame, 9,90 0/0;
Éléphant, 10,44 0/0.
Les échantillons desséchés ont été traités chacun par 40 centi-
mètres cubes d’une solution d’acide chlorhydrique normal dilué
dans quatre fois son volume d’eau, pendant environ 24 heures. La
quantité de matière organique restée sur le filtre atteignait, par
rapport au poids de l’échantillon sec, les proportions suivantes :
Cachalot, 16,6 0/0; Phacochère, 17,3 0/0; Hippopotame, 18,8 0/0;
Éléphant, 30,5 0/0.
Dosages par voie sèche.
Nous avons traité nos échantillons par quantités encore plus
petites que dans les dosages par voie humide et variant de 1/4 à
1/2 gramme environ.
Nous les avons mis au four à moufle pendant une heure, traités
après refroidissement par une solution de carbonate d’ammonium
dans le but de ramener la chaux à l’état de carbonate de calcium,
puis chauffés au rouge sombre et pesés.
Par rapport aux produits secs, les teneurs en matières ayant
échappé à l’incinération, donc minérales, ont été les suivantes :
Éléphant, 57,7 0/0; Phacochère, 65,1 0/0; Hippopotame, 67,1 0/0;
Cachalot, 71,7 0/0.
Nous basant sur les résultats ainsi détaillés, nous pouvons éta-
blir pour la composition de nos quatre dentines le tableau suivant,
sur lequel les pourcentages sont calculés par rapport aux produits
secs (les teneurs en eau libre sont indiquées ci-dessus).
Matières organiques Matières inorganiques Matières ayant
pesées. pesées. échappé
aux dosages.
Cachalot 16,6 % 71,7 % 11,7 %
Éléphant 30,5 57,7 11,8
Hippopotame 18,8 67,1 14,1
Phacochère 17,3 65,1 17,6
Il existe d’appréciables différences entre nos résultats et ceux
des chercheurs précédents, bien que les possibilités de comparaison
soient ici très limitées. C’est ainsi que Tomes indique pour l’ivoire
d’Éléphant 34 0/0 de matières organiques, alors que nous en trou-
vons 30,5; par contre, la dose de 57,5 qu’il assigne à la matière
inorganique correspond à celle de 57,7 que nous avons obtenue,
et aussi à celle de 56,82 qu’obtenait Bibra. Rappelons que ce der-
nier expérimentateur assignait aux défenses du Sanglier commun
( Sus scrofa L.) une teneur de 30,50 en matières organiques et de
69,37 en matières minérales, alors que pour le Phacochère nous
obtenons les doses de 17,3 et 65,1 0/0. Dans le Dauphin commun
(. Delphinus delphis L.), Bibra trouvait 29,44 de matières organiques
et 70,56 de matières minérales.
Nous n’étendrons pas ces comparaisons et ferons simplement res-
sortir que les teneurs en matières inorganiques directement dosées
par voie sèche sont comparables, — lorsque comparaison il peut
y avoir, — dans les essais des auteurs et les nôtres. Le doute s’avère
sur le reste, c’est-à-dire essentiellement sur les matières organiques.
Il nous semble que ce soit à celles-ci et à tout ce qu’elles comportent
d’inconnu que l’on doive surtout attribuer les différences de pro-
priétés physiques manifestées par les divers ivoires, car ces diffé-
rences peuvent en effet s’observer, et à un degré très sensible,
entre des ivoires ayant à peu près la même teneur en sels.
Note sur un Oiseau nouveau de Madagascar
PORZANA OlJVIERI Gr. ET Bl.Z.
par M. J. Berlioz.
Le Muséum do Paris a reçu, de M. G. Grandidier, au nom de
l’Académie malgache, le spécimen-type, jusqu’à présent encore le
seul connu vraisemblablement, d’une espèce d’Oiseau de la famille
des Rallidés, récemment découverte à Madagascar. Il nous semble
utile de reproduire ici la description originale qui en a été publiée
dans le Bulletin de V Académie Malgache, tome X, 1927, avec pl.
col. (G. Grandidier et J. Berlioz : « Description d’une espèce
nouvelle d’Oiseau de Madagascar de la famille des Rallidés») et
de donner quelques détails sur les affinités apparentes de cet
Oiseau, qui représente un type tout nouveau pour l’avifaune de
ce pays :
Porzana Olivieri n. sp.
« Description : Tête, cou et parties inférieures du corps gris
« ardoisé foncé, lavé de brun sur le vertex, la nuque et les flancs,
« un peu plus pâle sur la gorge et passant au blanchâtre sur le
« menton. Manteau, dos, scapulaires et couvertures des ailes brun
« foncé, uniforme, un peu rougeâtre; rémiges et uropygium gris
« sombre lavé de brun. Rectrices (? d’après une seule plume res-
« tant) probablement gris foncé et à barbes en partie décomposées.
« Bec (en peau) vert jaune pâle, lavé de rougeâtre à la base;
« pattes jaune corne.
« Tarse : 36 mill.; doigt médian armé : 49 mill.; culmen : 23mm,5;
« aile : 97 millimètres.
« Provenance : Antsalova, province de Maintirano (Ouest de
« Madagascar). »
Cet Oiseau, qui a été nommé en l’honneur de M. M. Olivier,
gouverneur général de Madagascar, est malheureusement dans un
état assez imparfait, notamment en ce qui concerne les rectrices,
dont la texture peut donner des caractères comparatifs intéressants
chez les Rallidés. Néanmoins il semble, d’après une plume restant,
que ces rectrices soient courtes et décomposées, ce qui accentuerait
encore sa ressemblance avec le Porzana bicolor Wald., de l’Asie
Bulletin du Muséum, 2e t. II, n° 6, 1930.
— 613 -
orientale, qui est, de toute la famille, l’espèce qui offre le plus d’af-
finités avec celle-ci. Le système de coloration du P. Olivieri,
sombre et uniforme, diffère en effet notablement de celui de la
plupart de ses congénères, à plumage varié de blanc, bien que ses
caractères morphologiques (constitution des pattes et formule
alaire) l’apparentent, aux espèces les plus, typiques du genre, à
l’exception du bec, plus grêle et proportionnellement plus long.
Seul, le P. bicolor possède un plumage analogue; mais cet Oiseau,
dont nous avons examiné au British Muséum de Londres une série
de spécimens provenant de l’ Himalaya, de l’Assam et du Tonkin,
présente dans l’ensemble une tonalité un peu plus claire, aussi bien
en dessus qu’en dessous, et une taille un peu plus forte (tarse :
37-39 mill.; culmen : 25 mill.; aile : Ï08-110 mill.); en outre le bec
reste toujours notablement différent : plus robuste, plus élevé à
la base et d’une couleur brun corne assez variable, jamais du moins
jaune clair comme chez le P. Olivieri.
Il est vraisemblable qu’à l’instar de tant d’autres Rallidés le
P. Olivieri est un Oiseau très circonspect et difficile à observer,
que son mode de vie, très caché, a contribué à maintenir pendant
si longtemps à l’écart des recherches zoologiques entreprises à
Madagascar. Il serait intéressant dans l’avenir que de nouvelles
recherches viennent confirmer, s’il y a lieu, sa parenté possible
avec une espèce orientale ; ce serait en ce cas un exemple de plus
à l’appui des affinités asiatiques de l’île, en opposition avec celui
fourni par les autres espèces de la famille, qui sont en général
{ Sarolhrura , Canirallus ) nettement apparentées aux types carac-
téristiques du continent africain.
614
Mission Saharienne Au giêras-D râper, 1927-192.
Reptiles et Batraciens,
PAR M. G. -F. DE WlTTE.
BATRACIENS.
Fam. Bufonidæ.
1. Bufo viridis Laur.
8 exemplaires.
a) 1 sp. M. S. A. D. Z. n° 863. Niger, un peu en aval du lac Débo. 4. II. 1928.
b) 6 sp. — — 119. Tamanrasset (Hoggar), dans un
puits. 6. XI. 1927.
o) 1 sp. — — 27. I-n-Ameg’el (Hoggar). 23. X. 1927.
2. Bufo maurilanicus Schleg.
7 exemplaires.
a) 2 sp. M. S. A. D. Z. n° 721. Bourem (Niger)
b) 5 sp. — — 732. Bourem (Niger)
3. Bufo regularis Reuss.
1 sp. M. S. A. D. Z. n° 879. Gourao, lac Débo (Niger). 6. II. 1928.
Fam. Ranidae.
4. Rona esculenta, var. ridibunda Pall
4 exemplaires.
b) 2 sp. M. S. A. D. Z. n° 11 a In Salah.
a) 2 sp. — — 8 a El Golea.
19. X. 1927.
15. X. 1927.
31. I. 1928.
6. I. 1928.
5. Phrynobatrachus Monodi sp. n.
Aspect raniforme, modérément élancé.
Une papille conique au centre de la langue ; tête un peu plus
large que longue; museau arrondi, aussi long que l’œil; canthus
rostralis obtus; région frinnale faiblement oblique et très légère-
ment concave; espace interorbitaire un peu plus large que la pau-
pière supérieure; tympan bien distinct, mesurant les 2/3 du dia-
mètre de l’œil chez l’adulte.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. II, n° 6, 1930.
— 615 —
Phrynobatrachus Monodi de Witte.
métatarsien interne que celui-ci ne l’est de l’externe, le 2e très
petit et situé près de l’articulation tibio-tarsienne ; un pli cutané
relie le tubercule métatarsien interne au tubercule tarsien inférieur.
Articulation tibio-tarsienne atteignant entre l’œil et le bout du
museau; tibia 2 à 2 1/5 fois dans la longueur du museau à l’anus;
largeur du tibia 3 fois dans sa longueur; repliés à angle droit avec
l’axe du corps les talons chevauchent légèrement.
Parties supérieures verruqueuses; un pli cutané au-dessus de
l’œil s’étendant jusqu’à l’épaule; parties inférieures lisses.
Brun en dessus et sur les côtés ; une tache triangulaire gris clair
Bulletin du Muséum, 2' s., t. Il, 1930.
1er doigt aussi long que le 2e, 3e doigt 1/2 fois aussi long que
les précédents; doigts et orteils à extrémité non dilatée en disque,
seulement un peu renflés. Orteils palmés aux 2/3 ou aux 3/4; 2 tu-
bercules métatarsiens, l’interne ovale, l’externe arrondi; 2 tuber-
cules tarsiens arrondis, le 1er un peu* plus^ éloigné du tubercu’e
42
— 616 -
occupe le dessus du museau et s’étend jusqu’au milieu de la région
palpébrale et iaaterorbi taire ; une ligne vertébrale, claire parfois,
présente des barres transversales foncées sur le dessus des membres
postérieurs; blanc en dessous, la gorge mouchetée de brun; les tu-
bercules du tarse et du métatarse se détachent en blanc.
Longueur du museau à l’anus : 28 millimètres.
Un adulte et quatre jeunes provenant de :
M. S. A. D. Z. n° 956. Sous la berge du Niger, entre
Kokry et Kayo, en amont de
Macina. 16. II. 1928.
Cette espèce nouvelle que j’ai le plaisir de dédier à M. Monod
est voisine du F. Francisci Blgr. du Nord de la Nigérie.
LACERTILIENS
Fam, Geckonidæ
6. Stenodaclylus gultatus Cuv.
2 exemplaires.
a) 1 sp. M. S. A. D. Z. n° 216. Tanezrouft, dans l’oued Silet à
une étape au S.-W. de Silet. 14. XI. 1927.
b) 1 sp. — — 593. Asselar (Tilemsi). 20. XI. 1927.
7. Ptyodadylus Hasselquislii Donndorff.
7 exemplaires.
[a) 4 sp. M. S. A. D. Z. n° 185. Silet (Hoggar) dans les foggaras. 12. XI. 1927.
b) 1 sp. — — 234. Silet dans un tombeau ancien. 12. XI. 1927.
c) 1 sp. — — 284. I-n-Azaoua, Tassili de Timissao. 20. XI. 1927.
d) 1 sp. — — 299. Aïn Tig’eurt, Tassili de Timissao. 21. XI. 1927.
8. Tarenlola ephippiata O’Shaughn.
2 exemplaires.
a) 1 sp. M. S. A. D. Z. n° 627. A une étape au sud d’In Ouri (Ti-
lemsi). 23. XII. 1927.
b) 1 sp. — — 633.. Même région. 24. XII. 1927.
Fam. Agamidæ.
9. Agama Bibronii A. Dum.
9 exemplaires.
— 617
10. Agama inermis Reuss.
— 618 —
Fam. Chamæleontidæ.
15. Chamæleon vulgaris Daud.
1 exemplaire provenant de :
M. S. A.D.Z. n° 5. 1er puits après Ghardaïa sur la
piste carrossable d’El Golea. 14. X. 1927.
16. Chamæleon hasiliscus Cope.
1 exemplaire provenant de :
M. S. A. D. Z. n° 955. Au bord du Niger, dans la région
de Diafarabé. II. 1928.
OPHIDIENS
Fam. Colubridæ.
17. Zamenis algirus Jan.
1 exemplaire provenant de :
M. S. A.D.Z. n° 40. Coudia (Hoggar). 29. X. 1927.
18. Zamenis diadema Schleg.
1 exemplaire provenant de :
M. S. A.D.Z. n° 39. Coudia du Hoggar, oued Edjeoui. 28. I. 1927.
19. Macroprotodon cucullalus (Geoffr.).
1 exemplaire provenant de :
M. S. A. D. Z. n° 52. Mont Ilaman, Hoggar. 30. X. 1927.
Fam. Viperi dæ.
20. Cerastes cornuius (L.).
2 exemplaires.
619 —
Description d’un Batracien nouveau, de Madagascar,
APPARTENANT AU GENRE MANTIDACTYLUS.
(Matériaux des Missions de M. R. Decary),
par M. F. Angel.
Mantidactylus tripunctatus nov. sp.
Dents vomériennes en 2 petits groupes obliques, situés en ar-
rière du bord postérieur des narines internes, chaque groupe
étant plus près de l’ouverture de la narine interne que du groupe
correspondant. La plus grande largeur de la tête est égale à la dis-
tance comprise entre le bout du museau et le centre du tympan.
Museau sub-arrondi, débordant légèrement la fente buccale, de
même longueur ou un peu plus court que le diamètre de l’œil.
Canlhus roslralis marqué. Région loréale concave, presque verti-
cale. Narine située plus près du bout du museau que de l’œil.
Espace interorbitaire, plat, plus large que la paupière supérieure.
Tympan distinct, 2/3 ou 3/4 du diamètre de l’œil, séparé de celui-ci
par la moitié de son propre diamètre.
Disques des doigts très petits, un peu moins grands que ceux des
orteils. Le premier doigt un peu plus court que le deuxième qui
est beaucoup plus court que le quatrième. Tubercules sous-arti-
culaires bien marqués, proéminents. Orteils demi-palmés, sauf le
cinquième sur lequel la palmure atteint les quatre cinquièmes de
la hauteur. Tubercule métatarsien interne, ovalaire, mesurant le
tiers de la longueur de l’orteil interne; pas de tubercule métatar-
sien externe. L’articulation tibio-tarsienne atteint le bout du mu-
seau, ou, entre celui-ci et l’œil. Tibia 3 fois 1/2 à 4 fois plus long
large, sa longueur contenue 2 fois ou un peu moins dans la dis-
tance museau-anus. Les talons se recouvrent lorsque les membres
postérieurs sont repliés à angle droit sur le corps.
Peau lisse partout, au-dessus et au-dessous, sauf sur les flancs
et sur la face postérieure des cuisses ou elle est très légèrement
granuleuse.
Coloration (en alcool) — Brun jaunâtre sur le dos. Entre les
yeux, une tache triangulaire foncée, le plus souvent précédée de
teinte plus claire; le sommet du triangle, dirigé vers l’arrière,
Bulletin du Muséum, 2° s., t. II, n° 6, 1930.
borde, en avant, une tache losangique claire, située entre les épaules.
Les angles latéraux et postérieur du losange sont marqués par
un point noir plus ou moins défini, suivant las échantillons. Par-
fois les points latéraux sont réunis avec le postérieur par la teinte
noire, ce qui accuse encore mieux la tache claire centrale. Trace
d’une bande dorso-lalérale plus claire, entre le bord postérieur
de l’oeil et l’aine. Les membres postérieurs sont barrés de sombre,
très nettement sur certains sujets, beaucoup moins sur d’autres.
Face postérieure des cuisses, ponctuée ou tachetée de clair sur le
fond brun. Au-dessous, blanc rougeâtre, uniforme, ou avec des
traces légères de ponctuations ou de marbrures sur la gorge et
sur les cuisses.
Chez des jeunes individus, que nous rapportons provisoirement
à la même espèce, la coloration est moins caractéristique : le lo-
sange clair, bordé par les points est peu ou n’est pas visible, et la
partie supérieure montre, en plus de la bande interorbitaire, deux
autres bandes foncées transversales, une, en arrière des épaules,
l’autre, à la partie postérieure du dos.
5 ex. dont le plus grand mesure 30 millimètres du museau à
l’anus.
Provenance des exemplaires-types : Pic St-Louis, province de
Fort-Dauphin, juin 1926 (3 ex), et Befotaka, province de Fara-
fangana, août 1926 (1 ex) capturé à l’altitude de 700 mètres, au
bord d’un torrent, en forêt.
Affinités — Appartenant au groupe des Mantidaclylus présen-
tant le ventre parfaitement lisse, les doigts à très petits disques
(moins grands que ceux des orteils), les orteils demi-palmés, cette
forme nouvelle est voisine de M. alulus Peracca et de M. belsi-
leanus Boulenger.
le Musée d’histoire naturelle de Venise
ET SES COLLECTIONS ICHTIIYOLOGIQUES,
par M. Louis Roule.
Ce Musée appartient à la Municipalité. Son titre officiel est
Museo Civico di Storia naturelle di Venezia. Fondé et géré par
F Isiiluto Veneto di Scienze, Lettere ed Arti, il n’occupait, jusqu’à
ces dernières années, que trois salles situées au deuxième étage
de la Racolta Correr, dépendance de l’ancien Museo Civico. ou
Musée Municipal, le Cluny de Venise. Le Museo Civico, qui était
installé dans le magnifique palais, dit Fondaco dei Turchi, situé
en bordure du Grand Canal non loin de la gare, ayant été récem-
ment transporté dans un autre monument plus central, ce palais
a été affecté aux seules collections d’histoire naturelle, qui trouvent
en lui un cadre aussi spacieux qu’élégant. Elles s’y déploient à
l’aise, et leur aménagement progressif approche de sa fin. Le
Directeur actuel est un botaniste, le Dr Michelangelo Minio.
Douze salles bien éclairées sont actuellement occupées par les
collections : quatre par les Mammifères et les Oiseaux, quatre par
les pêches et les Poissons, deux par les Invertébrés, deux par la
géologie et la minéralogie. L’ensemble a un caractère régional
fort net. Les deux collections prédominantes sont celles des Oiseaux
de la région vénitienne, et des Poissons de l’Adriatique.
Les collections ichthyologiques sont l’objet de soins continus,
à elles données par le savant ichthyologiste vénitien, le Comte
Em. Ninni, dont le père, naturaliste célèbre, fut aussi l’un des
principaux donateurs du Musée. On y voit un certain nombre
d’espèces intéressantes et rares, capturées dans l’Adriatique,
telles que Luvarus imperialis, et Echinorhinus spinosus. On y
voit aussi toutes les particularités de la biologie de l’Anguille,
l’Anguilliculture étant la principale industrie de pêche du pays,
à Venise et à Commacchio. A leur tour, les engins de la pêche
locale sont représentés, et disposés de manière à montrer comment
ils servent à capturer les poissons.
L’une des parties les plus originales des collections consacrées
aux Vertébrés inférieurs est celle qui se compose des remarquables
préparations anatomiques, faites par le Dr F. Trois (1838-1918),
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° G, 1930.
- 622
qui fut pendant longtemps le conservateur du Musée. Trois,
ichthyologiste et anatomiste à la fois, a publié de nombreux tra-
vaux sur les Poissons de l’Adriatique, et sur leur organisation.
Il fut, notamment, un spécialiste distingué de l’art des injections;
ses publications anatomiques ont porté de préférence sur les dis-
positions des vaisseaux sanguins et lymphatiques. Il en a été de
même pour ses préparations destinées aux collections du Musée,
avec ce complément qu’il a effectué la plupart d’entre elles sur
des individus de très grande taille, et, malgré les difficultés, qu’il
a déployé assez de talent et assez de patience pour obtenir un ré-
sultat parfait. Les plus petites de ces pièces sont conservées en
liquide; mais les plus grandes, montées à sec, gardent cependant
un aspect à peine différent de celui qu’elles avaient à l’état frais.
Pourtant, la plupart d’entre elles datent de trente, quarante, et
cinquante ans. L’équivalent d’une telle collection n’existe nulle
autre part. Il y a, dans les vitrines qui lui sont affectées, l’abou-
tissant d’un prodigieux travail de savant et de préparateur.
— 623 —
Variété nouvelle de Barbeau du Maroc ,
par M. le Dr Jacques Pellegrin.
Dans une note récente (*), j’ai montré combien étaient nombreux
dans l’Afrique du Nord française, les Barbeaux de type paléarec-
tique ( Barbus Cuvier, s. str.), car on n’en compte pas moins de
12 espèces.
M. le Pr Franz Werner, de l’Université de Vienne, a bien voulu
soumettre à mon examen quelques Barbeaux recueillis dans le
Tensift, aux environs de Marrakech, lors d’un récent voyage au
Maroc. Parmi ceux-ci, deux méritent de retenir l’attention.
Le premier (Longueur 140 + 40 = 180 mm.) offre l’aspect
général du Barbus setivimensis G. V., mais ses écailles sont nette-
6 1/2
ment plus grandes : 37 en ligne longitudinale, ypy en ligne trans-
versale, 3 1/2 entre la ligne latérale et la ventrale, 18 autour du
pédicule caudal. Le museau est beaucoup plus court que la ré-
gion postoculaire de l’œil et est contenu 3 fois 1/3 dans la longueur
de la tête. Le barbillon postérieur fait 1 fois 2/3 le diamètre de
l’œil. Le 3e rayon ossifié de la dorsale est assez faible, sa partie
denticulée mesurant environ la 1/2 de la longueur de la tête.
(D. III 8; A. III 5).
En raison des formules de son écaillure et après comparaison
avec le type, je crois devoir le rapporter au Barbus moulouyensis
Pellegrin, espèce que j’ai décrite (2) d’après un exemplaire de
Guéfaït (bassin de la Moulouya, Maroc oriental.)
Le second exemplaire (Lg. 150 + 33 (caudale mutilée) —
183 mm.) se distingue du précédent par ses écailles encore plus
grandes, son museau plus long égalant environ la longueur post-
oculaire, son rayon osseux de la dorsale un peu plus faible. Il peut
constituer une variété dont ou trouvera ci-dessous la description :
Barbus moulouyensis Pellegrin, var. grandisquamata. var. nov.
La hauteur du corps égale la longueur de la tête et est contenue
3 fois 4/5 dans la longueur, sans la caudale. Le museau, obtusément
(0 J. Pellegrin. — Les Barbeaux d’Espagne, Bull. Mus., 2e sér., t. II, 1930, n° 5,
p. 510.
(2) Bull. Soc. Zool. Fr., XLIX, 1924, p. 459, fig. 2.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 6, 1930.
— 624
pointu, égale environ la largeur interorbitaire et est compris
2 fois 3/4 dans la longueur de la tête, l’œil 4 fois 1/2. La bouche
semi-circulaire, sans rebord tranchant, est contenue 3 fois 1/3
dans la longueur de la tête. Les lèvres sont moyennes, l’inférieure
est largement interrompue sous le menton. Les barbillons, au
nombre de 2 de chaque côté, sont subégaux, le postérieur faisant
1 fois 1/3 le diamètre de l’œil. Les écailles, à stries nombreuses,
très légèrement divergentes, sont au nombre de 34 en ligne longi-
tudinale 6 1/2 en ügne transversale, 3 1/2 entre la ligne latérale
et la ventrale, 16 autour du pédicule caudal. La dorsale, située à
égale distance du bord postérieur de l’œil et de la racine de la
caudale, a son 3e rayon simple très faiblement ossifié, la partie
denticulée faisant les 2/5 de la longueur de la tête; son bord supé-
rieur est droit. L’anale n’atteint pas la caudale. La pectorale,
légèrement pointue, égale la longueur de la tête et n’arrive pas
tout à fait à la ventrale; celle-ci débute sous le premier rayon
branchu de la dorsale. Le pédicule caudal est 1 fois 2/3 aussi
long que haut. La caudale est fourchue.
La coloration est gris bleuâtre en dessus, argentée et jaunâtre
en dessous (x).
D. III 8; A. III 5; P. 17; V. 9; Sq. 6 y2 | 34 | 5 VL
(9 A propas de Poissons du Maroc, je profite de l’occasion pour signaler que M. F. Le
Cerf a recueilli dans l’Oued Djaouna, aux environs de Taza, la Loche marocaine ( Cobitis
tœnia L. var. maroccana Peliegrin) dont l’habitat se trouve ainsi grandement étendu.
Quand je suis passé à Guercif, on m’a dit qu’on pêchait parfois des Loches dans la
Moulouya. Le fait est très vraisemblable. Beaucoup d’espèces peuvent se trouver à la
fois dans le Maroc oriental et occidental et le B. moulouyensis Peliegrin en est un nouvel
exemple.
— 625
Sun LA NOMENCLATURE DES POISSONS DE L’ORDRE DES
Heterosomata Code, d’après les espèces du genre
LINNÉEN PlEURONECTES (1758),
par M. Paul Chabanaud,
Correspondant du muséum.
Élevé au rang d’ordre systématique, le genre linnéen Pleuro-
necles se voit aujourd’hui morcelé, de parles exigences de la nomen-
clature actuelle, en coupes génériques dont le nombre égale, ou
peu s’en faut, celui des 16 espèces qui le composaient en 1758;
l’ensemble de ces espèces originelles s’étant accru, en l’espace
de 172 années, dans des proportions insoupçonnées de Linné
lui-même.
Certaines confusions s’étant produites dans l’emploi de ces
divers termes génériques, la fixation définitive de chaque géno-
type apparaît nécessaire. Tel est le but du présent mémoire.
Les trop fréquents et préjudiciables changements de nom de
genres, pour inévitables qu’ils soient parfois, peuvent néanmoins
se faire plus rares; mais la nomenclature doit, dans ce but, être
rigoureusement astreinte, entre autres lois, à l’application des
trois principes essentiels suivants :
1° Abandon de tout nom prélinnéen, tant générique que spé-
cifique ;
2° Abandon de tout genre dépourvu de génotype identifiable;
3° Choix du génotype exclusivement porté sur l’espèce décrite
ou citée en tête du genre, sauf précision contraire exprimée ou,
tout au moins, clairement sous-entendue dans la définition dudit
genre et sauf le cas où cette espèce initiale (mythique ou compo-
site) ne serait pas identifiable; la seconde espèce ou, à son défaut
(si cette seconde espèce est elle-même indéterminable), la troi-
sième et ainsi de suite, étant alors élevée au rang de génotype.
La seule exception admise à ces règles est le cas, très rare, pù
un usage péremptoire l’emporte nécessairement. C’est alors -seu-
lement que des genres traditionnels, de même que des espèces
traditionnelles, peuvent être conservés.
Les 16 espèces du genre Pleuronecles L. sont énumérées, dans les
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 6,1930.
— 626 —
lignes qui suivent, conformément à l’ordre qui leur a été assigné
dans la 10e édition, reformata, 1758, pp. 268 à 271, du « Systema
Naturæ ».
En regard de chaque nom linnéen figure, en caractères com-
pactes, le symbole taxonomique sous le quel l’espèce désignée
doit être désormais représentée dans la nomenclature. Il est, en
outre, consacré, à chacune de ces espèces, certaines remarques
critiques, ainsi que la mention des références’ bibliographiques
indispensables (1).
1. Pleuronectes achirus L. = Baeostoma achirus [L.].
Le genre Baeostoma Bean ( emend .), 1882, a, pour type, Baeo-
sioma brachiale Bean, 1882, synonyme probable de Baeostoma
achirus [L.] (2).
2. Pleuronectes trichodactylus L.
Espèce non identifiable; appartient vraisemblablement au genre
Aesopia Kaup, 1858 ( Soleichthys Bleeker, 1860, et auclorum ) (3).
3. Pleuronectes lineatus L. = Trinectes lineatus [L.].
Le genre Trinectes Raflnesque, 1832, a pour type Trinectes
■ scabra Rafmcsque, 1832, synonyme probable de Trinectes li-
neatus [L.] (4).
4. Pleuronectes ocellatus L. = Quenselia ocellata [L.].
La description dè Linné ne pouvant convenir à aucune forme
connue de l’Amérique, force est d’en conclure à l’inexactitude de
la mention « Habitat Surinami», que le « Systema Naturæ » attribue
à cette espèce méditerranéenne et sud-africaine.
Type du genre Quenselia Jordan et Goss, 1888.
5. Pleuronectes lunatus L. = Platophrys lunatus [L.].
Selon Jordan et Evermann (6), cette espèce appartient au
genre Platophrys Swainson, 1839, qui a pour type Platophrys
■ ocellatus Agassiz, 1829.
(1) Pour la date de création des genres cités, consulter : Jordan, Classification of
Fishes, 1923, et The Généra of Fishes, 1917-1920 (Leland Stanford Junior University
Publications, University Sériés).
(2) Chabanaud : Sur la taxonomie des Soléidés du Nouveau-Monde (Bull. Mus.
Nat. Hist. nat., sér. 2, t. 2, 1930, p. 266).
(3) Weber et de Beaufort : The Fishes of the Indo-Australian Archipolago, 5,
1929, p. 150.
Chabanaud : Les genres de Poissons Hétérosomates appartenant à la sous-famille
des Solpinœ (Bull. Inst. Océan., Monaco, 555, 1930, pp. 9 et 17).
(4) Myers : Notes on Soles related to Achirus (Copeia, n° 171, 1929).
Chabanaud : op. cit. (Bull. Mus. Nat. Hist. nat., sér. 2, t. 2, 1930, p. 260).
(5) Jordan et Evermann : The Fishes of North and Middle America, 3, 1898,
pp. 2663 et 2665.
— 627 —
6. Pleuronectes hippoglossus L. = Hippoglossus hippo—
glossus [L.].
Type du genre Hippoglossus Cuvier, 1817.
7. Pleuronectes cynoglossus L. = Glyptocephalus cyno-
glossus [L.].
Type du genre Glyptocephalus Gottsche, 1835, qui a été créé
pour Pleuronectes saxicola Faber, 1828, synonyme de Pleuronectes
cynoglossus [L.].
8. Pleuronectes platessa Linné.
Ainsi que l’a fort bien compris Jordan (*), ce serait trahir la
pensée de Linné que de refuser à Pleuronectes platessa la qualité-
de type du genre Pleuronectes L., et bien que cette espèce n’y
occupe que le huitième rang. De toute évidence, le genre Pleu-
ronecles L. est défini d’après Artedi, et l’espèce en question n’est
autre que celle qui porte le n° 1 dans le Généra Piscium de ce
prélinnéen. C’est donc sur elle qu’ARTEDi avait fondé le genre
Pleuronectes, tel que ce genre est défini dans le « Systema Naturæ»..
9. Pleuronectes flesus L. = Flesus flesus [L.].
Type du genre Flesus Moreau, 1881.
10. Pleuronectes limanda L. = Limanda limanda [L.].
Type du genre Limanda Gottsche, 1835.
11. Pleuronectes solea L.
Si l’on ne met pas au compte d’au moins deux lapsus calami les-
divergences contenues dans la diagnose du « Systema Naturæ» et
relatives au nombre des rayons de l’anale et de la caudale, il paraît
hors de doute que Pleuronectes solea L. est une espèce composite,,
dont le nom doit être abandonné en faveur de Solea vulgaris
Quenscl, 1806. L’exception d’a majoribus tradita species n’a pas
lieu d’être soulevée ici; l’usage ayant consacré Solea vulgaris
plutôt que Solea solea. Par surcroît, et bien que Solea vulgaris-
Quens. soit, de tous les Soleidæ européens, celui qui s’avanture
jusqu’aux latitudes septentrionales les plus élevées et le seul qui
ait encore été cité du Skagerrak, la diagnose linnéenne s’applique
aussi bien à diverses espèces de cette famille (notamment Solea
senegalensis Kaup, Pegusa lascaris [Risso], etc.) qu’à Solea vul-
garis Quensel, dont, en bonne justice, le nom doit prévaloir..
12. Pleuronectes linguatula L. = Citharus linguatula [L.]..
Seuls, les termes « dentibus aculis », joints à la formule des na-
geoires (D. 65, A. 45), inspirée d’ARTEDi, autorisent, si tant est
que ce soit l’attribution du terme spécifique linnéen à la formo
(1) Jordan : The Généra oî Fishes, 1917, p. 13.
628 —
décrite ultérieurement par Gcntheh (*), sous le nom qui lui est
aujourd’hui conservé. Linné et, à sa suite, Bloch-Schneider,
1801, précisent la position dextre des yeux et répètent : « ano
sinislro ». Lapsus calami? Étude de spécimens inversés? On ne
saurait le dire. La formule des nageoires donnée par Linné,
d’après Gronow (D. 68, A. 55), suggère l’hypothèse d’une espèce
composite.
Pris comme type du genre Citharus Rose, 1793, Cilharus lin-
gualula [L.] ne peut subsister qu’au seul titre d’espèce tradi-
tionnelle.
13. Pleuronectes rhombus L. — Scophthalmus rhora-
bus [L.].
Appartient au genre Scophlhalmus R a fines que, 1810, dont l’es-
pèce suivante est le type.
14. Pleuronectes maximus !.. = Scophthalmus maxi-
mus [L.j.
Type du genre Scophlhalmus Rafinesque, 1810 (nec Scophlhal-
mus Bonaparte, 1846).
15. Pleuronectes passer L.
Espèce non identifiable; serait peut-être, de l’avis de Jordan
et Goss (2), un spécimen inversé de Flesus flesus [L.].
16. Pleuronectes papillosus L. = Syaciumpapillosum [L.].
Appartient, selon Jordan et Evermann (3), au genre Syacium
Ranzani, 1840, dont Syacium micrurum Ranzani est le type.
Qu’il me soit permis d’exprimer ici ma gratitude à M. le Pro-
fesseur N. von Hofstein, Directeur du Musée Zoologique de l’Uni-
versité d’Uppsala, ainsi qu’à M. le Dr I. Arwidsson, pour la peine
qu’ils ont bien voulu prendre de rechercher, sur ma demande,
parmi les richesses de cet établissement scientifique, les types de
Linné appartenant au genre Pleuronectes. Pour autant que j’en
sache, aucun de ces types n’est parvenu jusqu’à nous, à la seule
exception de deux spécimens, le Pleuronectes achirus et le Pleu-
ronecles linealus qui sont, à Londres, la propriété de la Linnean
Society, et dont il a été fait état dans la note que j’ai précédem-
ment écrite sur la taxonomie des Soléidés du Nouveau Monde (4).
MM. von Hostein et Arwidsson ont eu, en outre, l’amabi-
lité de me communiquer, en substance, les renseignements sui-
vants :
(fi GÜnther : Catalogue of Fishes, 4, 1862, p. 418.
(fi Jordan et Goss : Op. cit., 1889, p. 255.
(fi Jordan et Evermann : Op. cit., p. 2671.
(4) Bull. Mus. Nat. Hist. nat., sér. 2, t. 2, 1990, p. 260.
— 629 —
Linné aurait décrit P. achirus d’après Gronow, P. lineaius
d’après Browne et d’après Sloane, P. trichodctclylus, P. solea et
P. passer d’après Artedi; ce qui confirme mes précédentes asser-
tions au sujet des deux premières de ces espèces.
Dans la pensée de mes savants correspondants, Pleuronecles
ocellalus, dont le type est également perdu, aurait fait l’objet
d’une description originale, de la main de Linné. L’incertitude
demeure entière au sujet de l’origine chronologique de ce type.
Note. - — M. le professeur Louis Roule ayant signalé l’excep-
tionnelle richesse ichthyologique de l’Adriatique et les affinités
faunistiques de cette mer avec le golfe du Lion (l’étang de Thau,
en particulier), M. Paul Ciîabanaud rappelle l’étude publiée par
lui (1929) et où se trouve exposée la curieuse répartition géogra-
phique d’un Soléidé, Peyusa Kleini Bonap., lequel abonde en
Adriatique et, introuvable partout ailleurs, si ce n’est peut-être
sur le littoral de Sète (coll. Moreau), vit aussi dans les eaux du
cap de Bonne-Espérance. M. Chabanaud attribue cette dissémi-
nation à une migration vers l’équateur, commandée par les gla-
ciations quaternaires et suivie d’une ségrégation dont le réchauf-
fement ultérieur des eaux tropicales serait la cause.
— 630 —
Description d’une nouvelle espèce de Polyhirma
de l’Afrique orientale anglaise (Col. Carabidæ^,
par M. G. Bénard.
Polyhirma Somereni nov. sp.
cf Insecte très élancé de i'orme élégante et svelte, à tête, prono-
tum et élytres d’un noir assez brillant.
Tête plus longue que large, déprimée entre les yeux où elle pré-
Fig. 1. — Polyhirma Somereni nov. sp.
sente une protubérance allongée commençant à la hauteur des
yeux et se prolongeant jusqu’à la base du labre; surface de la tête
ornée de soies couchées légèrement jaunâtres; tempes courtes et
très arrondies; labre brillant, très convexe à dépression basale
bien marquée, portant à son bord antérieur quatre pores pilifères
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 6, 1930.
— 631 —
Pronotum allongé, cordiforme, peu convexe, grossièrement et
irrégulièrement ponctué, marqué d’impressions profondes à la
base des côtés, largement sillonné au milieu et garni d’un feutrage
semblable à celui de la tête; gouttière latérale large, garnie de
soies de même nature.
Écusson peu visible, caché en partie par le feutrage de la bande
scutc-llaire.
Élytres très allongés, peu convexes, légèrement déclives vers le
sommet, marqués : 1° d’une bande scutellaire étroite, terminée à
l’extrémité par une tache très régulièrement arrondie; cette orne-
mentation garnie d’un même feutrage que celui de la bande thora-
cique est égale en longueur à un peu plus de la moitié des élytres;
2° chacun des élytres est orné de cinq côtes brillantes, minces,
tranchantes et très légèrement sinueuses; les deux côtes longeant
de chaque côté la bande scutellaire s’élargissent très sensiblement
à la hauteur de l’extrémité de cette dernière et en regard de la
tache terminale, ensuite, suivant toujours la ligne suturale elles se
rétrécissent et convergent pour atteindre le sommet des élytres.
Les intervalles entre les côtes sont larges et garnis de nombreux
alvéoles profonds et de forme rectangulaire; les deux intervalles
situés sur chacun des élytres, entre les côtes quatre et cinq pré-
sentent vers le sommet un embryon de côte. Bordure latérale
garnie de soies de même couleur que celles de la bande scutellaire,
s’épaississant à l’extrémité et formant sur chacun dés élytres une
tache feutrée triangulaire envahissant une grande partie du som-
met mais s’arrêtant de chaque côté à une courte distance de la
ligne suturale.
Côtés du prosternum revêtus de soies couchées d’un blanc légè-
rement jaunâtre; les pièces méso et métathoraciques sont ornées
d’une pilosité analogue; les pattes qui sont longues et grêles sont
également munies d’une pubescence semblable.
Long. : & , 22 millimètres.
Par son faciès général, cette nouvelle espèce se rapproche du
Polyhirma spalulala Gerst., mais elle en diffère par la taille beau-
coup plus petite, par la sculpture des alvéoles et surtout par la
forme de la bande scutellaire qui chez Polyhirma spalulala, s’élargit
au sommet en forme de spatule tandis que chez Polyhirma Somereni
l’extrémité de la bande scutellaire est terminée par une tache feu-
trée très nettement arrondie.
Types (f au Kapete Muséum, à Nairobi, et au Muséum national
d’ Histoire naturelle de Paris.
Habitat : Afrique orientale anglaise; Kiu. (Dr V. G. L. Van
Someren à qui nous sommes heureux de dédier cette espèce).
Bulletin du Muséum, 2" s., t. 11. 1930.
43
- 632 —
Description d’une nouvelle espèce du genre
Trichiorhyssemus (Col. Aphodiini^,
par M. G. Bénard.
Trichiorhyssemus expansicollis A) nov. sp.
Insecte d’un noir assez brillant, convexe et de forme massive.
Épistome lisse et brillant à son bord antérieur, largement échancré
Fig. 1 — Trichiorhyssemus expansicollis n. sp.
en avant, avec les angles très arrondis. La tête très convexe et
d’un noir mat est densément garnie de protubérances irrégulières,
très accentuées dans la région médiane.
P) Nous ne possédons pour décrire cette nouvelle et remarquable espèce qu’un exem-
plaire très incomplet; les tarses manquent à toutes les pattes ainsi que les tibias
antérieurs.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 6, 1930.
Le pronolum est cilié à son bord postérieur de longues soies
testacées et légèrement claviformes.
Les angles antérieurs sont très proéminents, fortement dévelop-
pés et de forme rectangulaire, ensuite, pour atteindre les angles
postérieurs, qui sont largement obtus, les bords du pronotum
décrivent une brusque courbe rentrante pour s’infléchir vers la base.
Le pronotum qui est fortement et très largement impressionné
de chaque côté, dans la région des angles antérieurs, présente la
sculpture suivante : 1° sur le bord antérieur une ligne feutrée tes-
tacée; 2° une large surface assez brillante, atteignant de chaque
côté la région des angles antérieurs et garnie de granulations très
irrégulières; 3° un bourrelet épais, brillant, interrompu au milieu;
4° un sillon assez large à fond granuleux; 5° un bourrelet de même
nature que le précédent; 6° un large sillon profond garni de pro-
tubérances très irrégulières; 7° un bourrelet interrompu par le
sillon basal longitudinal et dont chaque section s’infléchit vers la
basé du pronotum, qu’elle suit en un relief plus ou moins accusé
formant une ligne sinueuse. Toutes ces sculptures n’atteignent pas
le bord latéral et convergent vers une série de protubérances irré-
gulières.
Écusson en triangle allongé.
Épine humérale nulle.
Élytres très convexes, à côtes larges, assez brillantes, presque
planes, crénelées sur le bord interne et présentant sur le bord
externe une ligne de fins granules très régulièrement espacés; les
intervalles profonds et très étroits sont garnis longitudinalement
de points brillants et dans l’espace compris entre ces points appa-
raissent les courtes soies raides, dressées verticalement, qui sont le
principal caractère du genre.
Losange métasternal presque plan, très brillant, présentant en
son milieu un sillon médian longitudinal également profond plus
accusé à l’extrémité postérieure.
Arceaux de l’abdomen larges, brillants, fortement crénelés à
leur bord antérieur et présentant au milieu une ligne transversale
en dents de scie; le sillon qui sépare les deux derniers arceaux est
très large et garni de longues crénelures.
Pattes très robustes, d’un noir brillant; tibias intermédiaires et
postérieurs très carénés et présentant de fines épines; dessous des
cuisses intermédiaires et postérieures très brillants et ornés de
gros points profonds.
Longueur 4 millimètres.
Habitat : Indes méridionales, Kodicanel, Muséum national d’His-
toire naturelle de Paris, Seillière, 1909.
Par la sculpture des angles antérieurs du pronotum, cet insecte
ne ressemble à aucune des espèces déjà décrites.
— 634
Mission Rohan-Chabot dans l’Angola
ET DANS LA RH0DÉS1A (1914).
Description d’vn Coléoptère Palpicorne nouveau,
par M. A. d’Orchymont.
Cœlostoma Rohani n. sp.
Cette nouvelle espèce a été recueillie par la Mission Rohan-
Chabot dans la Rhodésie occidentale, sur la rivière Cuando. Elle
ressemble à phalacroides, ayant comme celui-ci les élytres posté-
Fig. l.
rieurement tachés de rouge, mais cette coloration a tendance à
disparaître chez le o \ Le pronotum est plus court, plus transversal,
plus lunulé que chez l’espèce comparée et la ponctuation du disque
est plus fine, plus espacée. L’édéage est caractéristique : il est très
aplati, à peu près deux fois aussi long que large, les paramères sont
Bulletin du Muséum , 2e s., t. II, n° 6, 1930.
- 635
en lame mince et largement tronquées à l’extrémité avec l’angle
terminal interne un peu plus accusé et saillant; leur côté externe
n’est qu’imperceptiblement sinué un peu après le sommet, de sorte
que le paramère n’est guère étranglé au bout. Le lobe médian, vu
dorsalement affecte la forme d’une pièce très large en fer de lance :
l’extrémité est triangulaire avec la pointe arrondie, le lobe est en-
suite brusquement élargi de chaque côté par un épaulement dont
le côté antérieur droit forme un angle obtus avec la partie trian-
gulaire terminale. En deçà de cet épaulement le lobe est graduelle-
ment rétréci vers sa base.
Les élytres sont un peu plus finement ponctués que chez l’espèce
comparée.
Prostitum très plan au milieu, non caréné ni tectiforme.
Tête de flèche du mésostitum assez étroite, arrondie sur sa
tranche longitudinale inférieure. Prolongement antérieur du mé-
tasternum assez mince et délié. Fémurs postérieurs à côté antérieur
assez courbé, leur extrémité assez large et arrondie; ils sont cou-
verts en dessous d’une ponctuation très fine, assez espacée, et de
strioles microscopiques.
Type o* : collections du Muséum de Paris; cotypes cf $ : mêmes
collections et la mienne. Taille : 4,25 x 2,5 mill.; la femelle est un
peu plus grande : 4,5 x 2,8 mill.
J’aurais voulu comparer l’édéage de Rohani à celui de phala-
croides. Mais ayant disséqué tous les exemplaires phalacroides
tachés de rouge à l’extrémité qui sont à ma disposition en ce
moment, soit 18 sujets appartenant à quatre collections différentes
et provenant des localités les plus diverses de l’Afrique, je n’y ai
trouvé aucun mâle. Ce phalacroides sera à réétudier lorsqu’on
aura reçu de nouveaux matériaux.
Les Elatérwes de l’Indochine française.
(Catalogue raisonné),
par M. E. Fleutiaux.
CORRESPONDANT DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
TROISIÈME PARTIE (i).
X. Subfam. Hypolithinae.
Fleutiaux, Bull. Soc. Ent. France, 1928, p. 252.
Cryplohypnites Candèze, Mon'. Élat., II, 1859, p. 4 et III, 1860,
p. 50 (2). — Cryptohypni J. L. Leconte et G. Horn, Class. Col.
N. Am., 1883, pp. 182 et 283. — Cardiophorini (pars) Edm. Reitter,
Best, Tab., Elat., 1905, p. 9. — Hypnoidini Schwarz, in
Wytsman, Gen. Ins., Elat., 1906, pp. 4 et 150. — (Hypnoidinæ
Fleutiaux, in Alluaud et Jeannel. Voy. Afr. orient., XIII, 1929,
pp. 5 et 74.
Carène intéroculaire entière. Épistome étroitement transversal.
Antennes moniliformes, ou subfdiformes. Carène des angles pos-
térieurs du pronotum prolongée parfois jusqu’au bord antérieur.
Prosternum large et arrondi, rarement parallèle; mentonnière
développée. Sutures prosternales généralement courbes, fermées
ou sillonnées, parfois effacées. Hanches postérieures brusquement
élargies en dedans, très étroites et même nulles en dehors, ou sub-
parallèlcs, à bord inférieur simplement sinué. Tarses simples, ou
avec le 3e article dilaté et le 4e lamellé en dessous. Griffes
variables.
(9 Première partie. — Faune des Colonies françaises, I, 1927, p. 53.
Deuxième partie. — Encyclopédie entomologique, Colcoptera, III, 1928, p. 103.
(2) Mém. Soc. sc. Liège, XV.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. TT, n° 6, 1930.
- 637 -
TABLEAU DES GENRES.
1. Cylindrique. Antennes subfiliformes. Pronotum long, brusquement déclive à la
base; carène des angles postérieurs coudée en dedans. Mentonnière grande,
visible d’en haut. Sutures prosternales presque indistinctes. Hanches postérieures
peu élargies en dedans. Tarses à 3e article dilaté et le 4e lamellé en dessous et
bilobé 2
Oblong, subdéprimé, ou ovalaire et convexe. Antennes moniliformes. Pronotum
court, graduellement déclive à la base. Mentonniè.e moins développée. Sutures
prosternales bien distinctes. Hanches postérieures notablement élargies en
dedans. Tarses simples. Griffes simples 3
2. Griffes petites indistinctement dentées Arhaphes.
Griffes grandes, fortement dentées, presque fourchues Hemirhapkes.
3. Sutures prosternales rectilignes, fines, complètement fermées. Carène des angles
postérieurs du pronotum prolongée jusqu’au bord antérieur en s’écartant insen-
siblement du bord latéral, également saillante dans toute sa longueur. Cinquième
article des tarses, articulé bout à bout avec le précédent Crypnoidus.
Sutures prosternales courbes et plus ou moins largement sillonnées 4
A. Sutures prosternales apparaissant au fond d’un large sillon courbe, parallèle, par-
fois superficiel, limité de chaque côté par une carène. Carène des angles posté-
rieurs du pronotum prolongée jusqu’au bord antérieur en s’écartant graduelle-
ment du bord latéral, moins marquée en avant. Élytres non striés. Cinquième
article des tarses articulé en dessus du précédent Quasimus.
Sutures prosternales étroitement sillonnées. Carène des angles postérieurs du
pronotum effacée en avant. Élytres striés. Cinquième article des tarses articulé
bout à bout avec le précédent Zorochrus.
Arhaphes.
Candèzc, Mon. Élat., III, 1860, pp. 52 et 98.
Arhaphes Candèze, Catal. méthod., Élat., 1891, p. 120. — Cham-
pion, Biol. Centr., Am., Col., III, 1, 1895, p. 413. — Schwarz,
Deutsche Ent. Zeitschr., 1900, p. 89, note 1. — Idem, apud Wyts-
man, Gen. Ins., Elat., 1906, pp. 150 et 158.
Phorotarsus Motschulsky, Bull. Nat. Moscou, 1861, p. 119 (x).
Génotype : A. diptychus Candèze, de Ceylan.
L’erreur de Candèze, signalée par Schwarz, est à noter, à savoir
que les tarses ne sont pas simples, mais avec les 3e et 4e articles
dilatés.
TABLEAU DES ESPÈCES.
1. Entièrement jaune. — 4mm,25 fulviis.
De couleurs variées 2
(1) Motschulsky a sommaire ment décrit le genre Phorotarsus dans le Bull. Nat.
Moseou, 1859, p. 358, mais sans [indiquer aucune espèce. Cette citation est par consé-
quent caduque.
638 —
2. Jaune pâle avec deux bandes longitudinales enfumées sur le dos du pronotum.
Élytres avec une bande transversale noirâtre à la moitié, s’élargissant vers la
suture et vers les bords externes. — 3mm,25 Coomani.
Noir, avec les angles postérieurs du pronotum et une tache humérale sur les
élytres jaunes. — 3 millimètres humeralis.
A. fulvus n. sp.
4mm,25. — Allongé; convexe; entièrement jaune d’ocre; pubes-
cence courte, plus pâle. Tête déprimée, bord antérieur transversal
subanguleux de chaque côté; ponctuation large, tout à fait super-
ficielle, ombiliquée. Antennes jaune pâle; 3e article un peu plus
long que le 2e et plus court que le 4e; ce dernier et les suivants
légèrement comprimés et velus. Pronotum plus long que large,
légèrement arrondi sur les côtés, aussi large en avant qu’en arrière,
convexe, brusquement déclive à la base; ponctuation peu serrée,
large, ombiliquée et très superficielle; bords externes carénés;
carène des angles postérieurs longue, saillante, recourbée en de-
dans. Écusson convexe, perpendiculaire, logé dans une fossette
profonde. Élytres parallèles, arrondis au sommet, convexes, for-
tement ponctués, striés; interstries rugueux. Dessous de même
couleur. Ponctuation grosse et écartée sur le prospectus et le mé-
tasternum, moins grosse et plus serrée sur l’abdomen. Prosternum
large, mentonnière très saillante, anguleuse de chaque côté; saillie
longue, étroite et parallèle; sutures à peine distinctes. Hanches pos-
térieures étroites, sinueuses, à peine plus larges en dedans. Pattes
jaune pâle.
Tonkin, environ de Lam (L. Biaise). Coll. Bedel. Muséum, Paris.
Sa couleur uniformément jaune, sans aucune tache, le différencie
du génotype et de A. picluratus Motschulsky.
A. humeralis n. sp.
3 millimètres. — Allongé; convexe; 'noir, angles postérieurs du
pronotum etjme grande tache humérale sur les élytres, jaunes;
pubescence grise. Tête plate, rugueusement, mais peu profondé-
ment ponctuée. Antennes jaunes à la base, enfumées vers le bout;
2e article un peu plus court que les suivants; les autres plus épais.
Pronotum plus long que large, à peine rétréci en avant, convexe,
brusquement déclive à la base; ponctuation assez grosse et serrée;
bords latéraux carénés; carène des angles postérieurs recourbée en
dedans. Écusson convexe, perpendiculaire, logé dans une fossette
profonde. Élytres parallèles, arrondis au sommet, légèrement
rugueux, fortement ponctués, striés. Dessous noir; ponctuation
grosse et écartée, plus fine et plus dense sur l’abdomen. Proster-
639 —
num large; mentonnière proéminente, anguleuse sur les côtés;
sutures courbes, peu marquées. Hanches postérieures anguleuses,
faiblement élargies en dedans. Pattes jaunes.
T.onkin : Lac Thô, Hoa-Binh (A. de Cooman). Coll. Fleutiaux.
Muséum Paris.
Philippines : Luzon (Baker).
Très différent de A. fulvus par son système de coloration.
A. Coomani n. sp.
3mm, 25. — Allongé; convexe; jaune, deux bandes longitu-
dinales obscures sur le milieu du pronotum, et une bande trans-
versale noirâtre à la moitié des élytres, élargie sur la suture et sur
les bords externes; pubescence jaune, courte. Tête plate; ponc-
tuation large très légère. Antennes jaunes; 2e article plus court que
les suivants; les autres légèrement comprimés et velus. Pronotum
plus long que large, peu rétréci en avant, convexe, brusquement
déclive à la base; ponctuation plus visible que sur la tête et assez
serrée; bords latéraux carénés; carène des angles postérieurs
recourbée en dedans. Écusson convexe, perpendiculaire, logé dans
une fossette profonde. Élytres parallèles, arrondis au sommet,
convexes, rugueux, fortement striés-ponctués. Dessous jaune;
ponctuation grosse et écartée, plus serrée et moins forte sur l’ab-
domen. Prosternum large; mentonnière proéminente, anguleuse
sur les côtés; sutures courbes, peu marquées. Hanches postérieures
anguleuses, peu élargies en dedans. Pattes jaune pâle.
Tonkin : Lac -Thô, Hoa-Binh (A. de Cooman). Coll. Fleutiaux.
Muséum Paris.
Se distingue de A. humeralis, par sa couleur jaune variée de
taches enfumées ou noirâtres.
Hemirhaph.es.
Hemirhapes Candèze, C. R. Soc. Ent. Belg., 1878, p. 141. —
Idem, Catal. Méthod. Élat., 1891, p. 120.
Génotype : H. nolabilis Candèze.
H. NOTABILIS.
Hemirhaphes nolabilis Candèze, C. R. Ent. Belg., 1878, p. 141. —
Idem, Ann. Mus. Civ. Gen., 1888, p. 679. — 6 à 7 millimètres.
Hemirhaphes ruficollis Candèze, Ann. Soc. Ent. Belg., 1892,
p. 491. — Idem, Élat. nouv. et VI. 1846, p. 54.
Tonkin : Lac-Thô, Hoa-Binh (A. de Cooman). — Laos : Xieng-
Khouang, mai (Vitalis de Salvaza). ,0)11. Fleutiaux. Muséum Paris.
Birmanie; Bengale.
Parfois le pronotum est noir sauf aux angles postérieurs.
- 640
Crypnoidus .
Fleutiaux, Bull. Soc. Ent. France, 1928, p. 252. — Idem, Misccll.
Ent., XXXI, 1929, p. 94.
Génotype : Quasimus setosus, H. Buysson, du Turkestan.
G. BIGARINATUS.
Hypnoidus bicarinatus Fleutiaux, Bull. Soc. Ent. France, 1908,
p. 164. — Idem, Ann. Soc. Ent. France, 1918, p. 225. — Idem,
Bull. Soc. Ent. France, 1928, pp. 252 et 253. — 5 millimètres.
Tonkin : Bao-Lac. Coll. Fleutiaux > Muséum, Paris.
Zorochrus.
Zorochros G. G. Thomson, Skand. Col., I, 1859, p. 106. — Idem.,
loc. cit., VI, 1864, p. 116. — Flentiaux, Miscell. Ent., XXXI,
1929, p. 95.
Zorochros des auteurs; subgenus de Hypolithus Eschscholtz
( Hypnoidus Stephens.)
Génotype : Elater dermestoides Herbst, d’Europe.
Ce genre n’a généralement pas été admis, cependant il vaut
autant que beaucoup et mérite de l’être.
Il se différencie de Hypolithus Eschscholtz (x) ( Hypnoidus Ste-
phens), dont le génotype est Elater riparius Fabricius, par la
carène des angles postérieurs du pronotum longue, les sutures
prosternales courbes et sillonnées, les épimères mésothoraciques
n’atteignant pas les hanches intermédiaires. H. du Buysson le
range dans son sous-genre Hypnoidus s. sir.
Mais chez Hypnoidus Stephens (riparius), la carène des angles
postérieurs du pronotum est courte, les sutures prosternales
droites et fermées, et les épimères mésothoraciques atteignent les
hanches intermédiaires. Pour H. du Buysson, c’est un Cryptohypnus
Eschscholtz, 1836, dont il fait un sous-genre (2).
p) Ce nom est antérieur (janvier 1829) à Hypolithus Dejean (novembre-dé-
cembre 1829). C’est donc ce dernier qui doit disparaître, contrairement à l’usage établi
par Lacordaire. Gen. col., IY, 1857, p. 190, note 1. (Voir Bull. Soc. Ent. France, 1928,
p. 252, note 1.
C2) Ce nom est de Latreille, Ann. Soc. Ent. France, 1834, p. 153. Germar l’a mieux
précisé. Zeitschr. Ent., Y. 1844, p. 134. Il a paru pour la première fois dans le Catalogue
4e Dejean, 3e édition (vraie), 1833, p. 93, dont les quatre livraisons parues ont été
détruites dans un incendie. L’édition suivante a été désignée comme étant la 3e,
quand en réalité elle était la 4e. Cryptohypnus a été changé en Cryphthypnus par Kiesen-
wetter : Nat. Ins. Deutschl., IV, 1858, p. 357, qui l’a rétabli dans son orthographe pri-
mitive à sa table des matières : loc. cit., p. 737.
TABLEAU DES ESPÈCES.
1 . Corps noir. Antennes noires, tesbacées à la base. Pattes jaunes 2
Tête noire. Pronotum jaune avec deux bandes longitudinales noirâtres au
milieu, ou entièrement jaune. Élytres noirs, ornés d’une tache jaune oblique
partant de l’épaule et dirigée vers la suture, et d’une tache discoïde de même
couleur avant l’extrémité. Antennes brunes, jaunes à la base. Pattes jaunes. —
lmm,5 à 2 millimètres.. mechanicus.
2. Ponctuation du pronotum grosse et écartée sur un fond finement chagriné. —
2 millimètres pulvereus.
Ponctuation du pronotum granuleuse et dense au milieu 3
3. Forme oblongue. Pronotum peu rétréci en avant; bord antérieur régulièrement
tronqué ou à peine sinué; carène des angles postérieurs fine. — 2mm,50
Bobilloti.
Forme courte. Pronotum notablement rétréci en avant; bord antérieur très
sinué; carène des angles postérieurs saillante. — 2 millimètres à 3mm,50
indicus.
Z. INDICUS.
Cryplohypnus indicus Motschulsky, Et. Ent., VII, 1858, p. 57.
Hypnoidus indicus Flcutiaux, Ann. Soc. Ent. France, 1905,
p. 326, note 1.
Cryptohypnus sericeus Candèze, Ann. Soc. Ent. Belg., 1982,
p. 490.
Hypnoidus Fouqueti Fleuliaux, Ann. Soc. Ent. France, 1918,
p. 224.
Cochinchine : Saïgon (Fouquet). — Tonkin : Lac-Thô, Hoa-Binh
(A. de Cooman). Coll. Fleutiaux > Muséum, Paris.
Birmanie; Bengale.
Z. PULVEREUS.
Cryptohypnus pulvereus Candèze, Élat. nouv., VI, 1896, p. 53.
Cryplohypnus parvulus Fleutiaux, Ann. Soc. Ent. France, 1902.
p. 575.
Cochinchine : Saïgon (Duchaîne). Muséum, Paris. — Tonkin :
Hanoï (Vauloger). Coll. Bedel > Muséum Paris; Lac Thô, Hoa-
Binh (A. de Cooman). — Annam. Coll. Fleutiaux > Muséum Paris,
Z. Bobilloti n. sp.
Dédié à la mémoire du sergent Bobillot, héros de Tuyen-Quan.
2 mm, 50. — Oblong; subdéprimé; noir, à peine bronzé; pubes-
cence grise. Tête légèrement convexe, superficiellement ponctuée
sur un fond chagriné. Antennes noires, testacées à la base. Prono-
tum peu rétréci en avant, convexe, déprimé en arrière ; ponctua-
— 642 —
tion grosse et écarlée sur un fond plus finement ponctué, les gros
points plus forts et granuleux en avant; carène des angles posté-
rieurs atteignant la moitié. Élytres parallèles, arrondis au sommet,
légèrement rugueux, fortement striés. Dessous de même couleur,
densément ponctué. Hanches postérieures anguleuses, fortement
élargies en dedans. Pattes jaunes.
Tonkin : Lac-Thô, Hoa-Binh (A. de Cooman). Coll. Fleutiaux
> Muséum Paris.
Les gros points espacés du pronotum sont parfois moins appa-
rents et la granulation médiane antérieure bien marquée. Espèce
voisine de Z. pulvereus ; s’en distingue surtout par la ponctuation
du pronotum plus grosse, plus serrée et granuleuse en avant. Peut-
être faudra-t-il la rapprocher de Cryplohypnus ænescens Mots-
chulsky, Et. Ent., VII, 1858, p. 58, de Birmanie?
Z. MECHAN1CUS.
Hypnoidus meclianicus Fleutiaux, Bull. Soc. Ent. France, 1925,
p. 184. — Idem, loc. cil., 1926, p. 81.
Tonkin : Lac-Thô, Hoa-Binh (A. de Cooman). Coll. Fleutiaux
> Muséum Paris.
Dans le sable humide, au bord d’un torrent en montagne; avec
Cardiohypnus Coomani Fleutiaux, et des petits Anthicides.
Quasimus.
Gozis, Rech. Esp. typ., 1886, p. 22. — Reitter, Fauna Germ.,
III, 1911, pp. 211 et 234. — Fleutiaux, Bull. Soc. Ent. France,
1928, p. 148. — Idem, Miscell. Ent., XXXI, 1929, p. 94.
Génotype : Elater minulissimus Germar, d’Europe.
Ce genre n’a pas été mentionné par H. du Buysson dans la Faune
gallo-rhénane (1900); mais, dans ses derniers tableaux, publiés
parles Miscellanea enlomologica (1913), il en fait un sous-genre de
Hypnoidus.
TABLEAU DES ESPÈCES.
1. Entièrement noir avec un léger duvet gris. Écusson marqué d’une large et super-
ficielle dépression nettement limitée 2
Noir, avec une tache humérale jaune pâle et le tiers postérieur des élytres de
même couleur. Antennes et pattes testacées. Sillon des sutures prosternales
bien marqué. — 2 millimètres unicus.
2. Ovalaire. Sillon des sutures prosternales bien marqué. Épisternes métathoraciques
parallèles. Hanches postérieures aussi larges en dehors que les épisternes. Pattes
noires. — 2 millimètres subovalis.
— 643 —
Oblong; parallèle. Sillon des sutures prosternales superficiel. Épisternes méta-
thoraciques élargis en arrière. Hanches postérieures moins larges en dehors que
le bord postérieur des épisternes. Pattes jaunes. — 2mm,33 minutus.
Q. subovalis n. sp.
Cryptohypnus ovalis Candèze, Ann. Soc. Ent. Belg., 1892, p. 491
(non 1873). — Idem, Ann. Mus. Civ. Gênes, 1894, p. 493. — Fleu-
tiaux, Ann. Soc. Ent. Belg., 1895, p. 171.
2mm i/5. — Oblong, légèrement atténué vers le sommet des
élytres; noir brillant; pubescence blanche légère. Tête large, peu
convexe; ponctuation assez forte, peu serrée. Antennes noires.
Pronotum aussi long que large, arrondi sur les côtés et rétréci en
avant; bombé, déprimé aux angles postérieurs et en arrière; ponc-
tuation grosse, écartée en avant, serrée et subrugueuse sur le dos
et en arrière; angles postérieurs aigus; carène submarginale attei-
gnant le bord antérieur en s’éloignant insensiblement du bord.
Écusson aplati en dessus. Élytres arrondis sur les côtés, légèrement
atténués en arrière, non striés; ponctuation fine et peu serrée. Des-
sous et pattes noires.
Tonkin : Lac-Thô, Hoa-Binh (A. de Cooman). Coll. Fleutiaux
> Muséum Paris; Cho-Ganh (Duport) Muséum Paris.
Bengale; Sumatra; Yunnan; Tenasserim.
Diffère de C. misellus Boheman, de Java, par la forme plus
courte; les élytres légèrement atténués vers le bout; la ponctuation
du pronotum plus grosse, plus serrée et subrugueuse sur la partie
bombée et en arrière. Le vrai Q. ovalis Candèze (1873), du Japon,
est de plus grande taille et de forme plus ovale.
Q. minutus n. sp.
2mm,l/3. — Oblong; convexe; noir; pubescence grise. Tête con-
vexe, finement et densément ponctuée. Antennes noires. Pronotum
parallèle en arrière, arrondi et rétréci en avant, finement, densé-
ment et nettement ponctué. Écusson avec une dépression ronde
postérieure nettement limitée en avant. Élytres non striés, à ponc-
tuation nette, fine, peu serrée. Dessous de même couleur. Sillon
des sutures prosternales superficiel. Épisternes métathoraciques
élargis en arrière. Hanches postérieures beaucoup moins larges en
dehors que les épisternes. Pattes jaunes.
Tonkin : Lac-Thô, Hoa-Binh (A. de Cooman). Coll. Fleutiaux
> Muséum Paris.
Diffère de Q. misellus par sa forme plus étroite, plus parallèle,
par les épisternes métathoraciques élargis en arrière, les hanches
postérieures plus rétrécies en dehors, les pattes jaunes.
Q. unicus n. sp.
2 millimètres. — Oblong; peu convexe; noir, avec de grandes
taches jaunes sur les élytres : aux épaules et au bout; pubescence
grise. Tête peu convexe, finement ponctuée. Antennes testacées.
Pronotum peu rétréci en avant; angles antérieurs saillants, aigus;
postérieurs non divergents, carène entière ; ponctuation fine et peu
serrée. Élytres finement ponctués, non striés. Sillon des sutures
prosternales bien marqué. Dessous noir. Pattes testacées.
Tonkin : Lac-Thô, Hoa-Binh (A. de Cooman). Coll. Fleutiaux
> Muséum, Paris.
Rappelle le sous-genre Hijpdonus Bakeri (x), des Philippines, par
son dessin; mais appartient au genre strict par la carène des angles
postérieurs du pronotum entière et les élytres non striés.
fi) Bull. Soc. Ent. France , 1928, p. 149.
— 645 —
Contribution a iaétude de la Faune du Mozambique.
Voyage de M. P. Lesne 1928-1929.
3e Note. — Diptères ( lre partie) V),
par M. E. Skguy,
ASSISTANT AU MUSÉUM.
M. P. Lesne, sous-directeur du laboratoire d’Entomologic du
Muséum a bien voulu me confier l’étude des Insectes diptères qu’il
a capturé, au cours de la mission au Mozambique dont il a été
chargé en 1928-1929.
Les Diptères recueillis forment une collection de plus de 8.000 in-
dividus, parfaitement préparés et conservés, répartis en 32 familles
comprenant près de 700 espèces différentes, dont 150 sont nou-
velles. C’est la plus importante contribution apportée, dans cct
ordre, à l’étude de la faune de l’Afrique orientale portugaise. J’ai
pu établir une liste des principales formes dont on trouvera une
première partie ci-après. A part quelques espèces anthophiles ou
prédatrices on remarquera que la majeure partie de la collection
formée par M. Lesne est composée de Muscides parasites ou occa-
sionnellement parasites, de Nématocères vulnérants et de Diptères
inféodés aux agglomérations humaines.
A part une espèce malgache, qui y est décrite incidemment, le
présent mémoire ne comprend que des Diptères habitant le Mozam-
bique.
Ceratopogonidæ.
I. Macroptylum longipes n. sp. — (fig. 1). Ç. Diffère du M.
nigeriæ I. M. par les pattes jaunes à tarses blancs, couverts d’une
longue pilosité blanche, par la nervure Ri. plus longue, par la mem-
brane de l’aile plus épaisse, claire ou légèrement brunie, pratique-
ment nue, à microtriches ultra-microscopiques, par le bord posté-
(’) Voir la lre note au Bulletin du Muséum, 1930, p. 179, comportant l’itinéraire
du voyage de M. Lesne et une carte. — 2e note, même recueil, 1930, p. 532.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. Il, n° 6, 1930.
646 -
rieur de l’aile garni de soies espacées. Le mésonotum du M. lon-
gipes porte des soies acrosticales et dorsocentrales plus nombreuses,
mais le calus préalaire porte trois macrochètes et les soies scutel-
laires sont plus longues. Yeux plus rapprochés, clypéus plus long.
Antennes à pilosité pâle. — Long. 4 millimètres (x); aile : long.
6 millimètres, larg. 1,5 mm; tibia III 2 millimètres; protarse III
5 millimètres, deuxième article 1 millimètre, troisième article 1 mil-
limètre, quatrième et cinquième 0,9 mm. Griffes simples.
Zambèze : Nova Choupanga près Chemba, cl avril; 3 $. (P. Lesne,
1929). Types au Muséum de Paris.
2. Macroptylum nigrum n. sp. (flg. 2). — Ç. Diffère du
M. nudum Becker par les caractères suivants : tête, thorax et
abdomen noirs, à pruinosité d’un gris brun très légère ou nulle.
Yeux rapprochés; occiput luisant. Soies acrosticales et dorso-
centrales fines et dressées; soies scutellaires régulièrement dressées
sur la marge postérieure. Cuillerons courts, bruns. Pattes d’un
brun noirâtre plus clair à la base des fémurs et des tibias ; tibias III
avec un peigne apical saillant, dressé; tarses d’un blanc jaunâtre,
les derniers articles noirs. Tarses III : protarse plus long que les
autres articles ensemble; article V avec trois spinules sur la face
plantaire. Griffes longues armées d’un denticule basal. Ailes non
pointues, vitreuses, légèrement enfumées à l’apex; nervure Rj
courte. — Long. 3,25 mm; aile : long. 5 mm, larg. 1,25 mm.
patte III : fémur 1,50 mm, tibia 1,75 mm, prolarse 1 millimètre.
Zambèze : Nova Choupanga près Chemba, août. 1 9 (P. Lesne,
1929). Type au Muséum de Paris.
Les six espèces connues du genre Macroptylum Becker peuvent
se distinguer comme il suit :
1- (6). Aile : nervure longue; frange du bord postérieur de l’aile réduite ou nulle
(fig- 1)-
2- (3). Balanciers blanchâtres M. pallidipes n. sp. (2).
(0 Spécimens desséchés. La longueur comprend la tête jusqu’à la base des antennes.
(2) Macroptylum pallidipes ,n. sp. — Tête et thorax noirs, couverts d’une épaisse
pruinosité d’un gris jaune. Mésonotum à pilosité pâle régulièrement répartie sur toute
la surface. Scutellum roux. Pleures d’un brun mat. Hanches rousses. Pattes d’un
jaune pâle à pilosité claire, les articulations étroit e ment noires; tarses très longs,
blanchâtres, étroitement noircis à l’apex; article V noir; griffes fortes. Ailes conformées
comme chez le M. œthiopicum I. M., mais plus longues et plus étroites : la cellule ra-
diale non jaunie à l’apex; les nervures disposées identiquement. Cuillerons courts,
jaunâtres. Balanciers en majeure part ie jaunes : le renflement plus ou moins bruni sur
la face externe. Abdomen d’un brun rouge; segment génital noir; cerques petits. —
Long. 4,5 mm..; aile : long. 6,25 mm., larg. 1, 25 mm.; pattes III, fémur : 2 mm., tibia :
2,1 mm., protarse 5 mm.
Madagascar : Tananarive 16.2. 1921 (R. Decary). Environ de Tananarive
(Waterlot, 1924). Types au Muséum de Paris.
— 647
3- (2). Balanciers noirâtres ou bruns.
4- (5). Tarses III très longs, blancs M. longipes Séguy.
5- (4). Tarses III moins longs, d’un brun pâle M. nigeriœ I. et M.
6-(l). Nervure courte. Aile : bord postérieur avec une frange régulière formée
de poils serrés (fig. 2).
Fig. 1. — Macroptylum longipes Séguy, 9 X 10.
Fig. 2. — Macroptylum nigrum Séguy, 9 X 10.
7- (8). Pattes très longues comme dans le groupe longipes-nigeriæ. Balanciers pâles.
M. œthiopicum I. et M.
8- (7). Pattes courtes. Balanciers noirâtres ou bruns.
9- (10). Mésonotum d’un noir brillant. Protarse III d’un brun noir. M.nigrumSèg.
10-(9). Mésonotum d’un gris noir. Protarse III en grande partie jaune
M. nudum Becker.
Bulletin du Muséum , 2e s., 1. II, 1930.
44
— 648 —
Gulicidæ.
3. Anopheles costalis (Loew) Theobald (x).
Zambèze : Nova Choupanga près Chemba, mai, 2 9.
Espèce commune dans toute la région éthiopienne. Madagascar,
Asie antérieure.
4. Anopheles funestus Giles.
Zambèze : Nova Choupanga, avril 3 9. Comme le précédent,
mais plus commun en Afrique occidentale.
5. Anopheles mauritianus Grandpré.
Zambèze : Nova Choupanga, janvier-avril, 3 9. Vila Pery, 1 9.
Répandu dans toute l’Afrique, assez rare.
6. Anopheles pharoensis Theobald.
Zambèze : Nova Choupanga, et avril, 1 9. Égyple, Soudan,
Gambie, Rhodésie. Madagascar. Asie antérieure.
7. Anopheles transvaalensis Carter.
Zambèze : Nova Choupanga, près Chemba, avril-mai, 1 a71, 33 9;
environs de Tambara, lac Cangaré, 3 mai, 1 9. Afrique orientale
anglaise. Natal.
8. Mucidus scatophagoides Theobald. — Edwards, 1912 :
B. E. R .,, II, p. 246, 1.
Zambèze : Nova Choupanga près Chemba, fin janvier, 1 a*, 3 9.
Soudan. Cote d’Or. Inde.
9. Stegomyia fasciata Fabricius. — Aëdes argenleus Poiret.
Zambèze: Chiramba,29 janvier; Nova Choupanga près Chemba,
mi-août. Beira, février. 6 9. Commun et répandu dans toute
l’Afrique.
10. Stegomyia metalliga Edwards 1912, B. E. R., III, p. 12,
10. — Quasistegomyia dubia Theobald 1910 : Monogr. Culic.,
V, p. 133.
Zambèze : Nova Choupanga près Chemba, janvier, 1 9. Soudan.
11. Mansonioides africanus (Theobald). — Edwards, B. E. R.,
IV, p. 52 (1914).
Zambèze : environs de Tambara, lac Loenjé, 28 avril, 6 9.
Toute la région éthiopienne, parfois plus commun dans certaines
contrées que le M. uniformis. Congo (Roubaud et Weiss). Ouganda
(Alluaud). Ogoué (Faure), etc.
12. Mansonioides uniformis (Theobald). — Edwards, B. E. J?.
IV, p. 51 (1914).
p) Tous les Anopheles cités ici transmettent le paludisme sauf P A.transvaalensis
■qui est suspecté; c’est l’Anophèle le plus commun dans la collection.
— 649 —
Zambèze : Nova Choupanga, près Chemba, 14 2, avril; Tam-
bara et ses environs, lac Cangaré, avril-mai, 4 2. Afrique. Ceylan.
Malaisie.
13. Tæniorhynchus Anettii Theobald. — Edwards, B. E. R..
II, p. 253, 4 (1912).
Mozambique :Beira, janvier, 12. Ouganda. Nigérie méridionale.
14. Culex fatigans Wiedemann.
Zambèze : Nova Choupanga près Chemba, 1 a*, 5 $. janvier-
avril. Beira, février, 1 9. Répandu dans toute la région éthiopienne.
Stratiomyidæ.
Les Stratiomyides rapportés par M. Lesne appartiennent à
quatre genres différents qui peuvent se distinguer comme il suit :
1-(18).
2- (ll).
3- (4).
4- (3).
5- (6).
6- (5).
7- (8).
8- (7).
9- (10).
10- (9).
11- (2).
12- (13).
13- (12).
14- (15).
15- (14).
16- (17).
17- (16).
18- (1).
19- (30).
20- (23).
21- (22).
22-(21).
23- (20).
24- (25).
25- (24).
26- (27).
27- (26).
28- (29).
29- (28).
30- (19).
31- (38).
32- (33).
33- (32).
Ailes : trois nervures postérieures proviennent de la cellule discale.
Scutellum avec de fortes épines.
Scutellum avec une seule épine chez le mâle Platyna Wied.
Scutellum avec deux ou plusieurs épines.
Mésonotum avec une épine près de la marge externe, derrière la suture.
Diplephippium Speiser.
Mésonotum inerme.
Style antennaire plus court que le troisième article Ptilocera Wied.
Style antennaire plus long que le troisième article.
Orbites postérieures larges et anguleuses Steleoceromys Grunb.
Orbites postérieures peu développées Tinda Walker.
Scutellum à bord postérieur uni ou pluridenté.
Antennes : premier article subégal au troisième. Platyna Wied.
Antennes : premier article plus court que le troisième.
Antennes : style plus court que le troisième article. Sternobrithes Loew.
Style plus long que le troisième article antennaire.
Chète apical long. Ashantina Kertész.
Ohète antennaire court Argyrobritln.es Grunberg.
Ailes : quatre nervures postérieures ou trois nervures et la quatrième pos-
térieure provient de la deuxième cellule basale.
Les quatre nervures postérieures proviennent de la cellule discale.
Scutellum inerme.
Antennes avec le cbète apical Pselaphomyia Kert.
Chète antennaire dorsal ou subapical Chrysochlora Latr.
Scutellum avec deux épines.
Thorax avec une épine de chaque côté, derrière la suture,
Negritomyia Bigot.
Thorax inerme.
Antennes : chète apical plumeux Oxyceraria Brun.
Chète nu.
Antennes : premier article trois ou quatre fois plus long que le deuxième.
Pycnomalla Gerst.
Antennes : premier article court Cormacantha Enderl.
La quatrième nervure postérieure provient de la deuxième cellule basale.
Scutellum inerme.
Ocelles placés en avant sur la bande frontale Geosargus Bezzi.
Ocelles placés sur le vertex.
— 650 —
-(35).
86- (34).
36-(37).
87- (36).
38- (31).
39- (40).
40- (39).
41- (42).
42- (41).
43- (44).
44- (43).
Antennes plantées au niveau du bord inférieur des yeux, troisième article
avec un style apical. Épistome et face saillants en museau ,
Epideidicus Brun.
Antennes plantées au-dessus du niveau inférieur des yeux; troisième article
avec un style dorsal. Épistome et face non saillants.
Corps allongé Ptedicus Loew,
Corps court Microchrysa Loew.
Scutellum avec deux épines.
Antennes : premier article au moins trois fois aussi long que le deuxième.
Stratiomyia Geoff.
Antennes : premier article à peu près deux fois aussi long que le deuxième.
Tibia I fortement dilaté et comprimé Cyrtopus Bigot,
Tibia I très légèrement comprimé ou non.
Ailes : trois nervures postérieures Hoplodonta Rdi.
Quatre nervures postérieures ( Eulalia Mg.) Odontomyia Meig.
15. Sternobrithes tumidus Loew.
Tous les exemplaires capturés par M. Lesne portent des antennes
claires, uniformément d’un jaune orange; la bouche est plus étroite.
Tout le reste comme chez le type.'
Zambèze : Nova Choupanga près Chemba, juillet. Haut San-
gadzé ; Inhafouné près Canxixe.
Larves à peau épaisse, chagrinée, dure et luisante; soies senso-
rielles courtes, rigides, en alêne. L’éclosion a lieu en juin (P. Lesne),
16. Hoplodonta dispar Macquart.
L’exemplaire rapporté par M. Lesne diffère du type de Macquart
(Exot., I, 1, p. 182, 2 [1838]) par l’abdomen à tergites d’un jaune
clair coupé par une bande médiane longitudinale noire ininter-
rompue, étalée latéralement en triangle sur les tergites V et VI;.
fémurs presque complètement noirs, tibias III largement brunis
sur leur partie moyenne. — Long. 4 millimètres.
Zambèze : Bas Mouira, Jousé, 29 avril, 1 2; environs de Tam-
bara : Nhampalamassa, 6 larves à différents âges, recueillies dans
la vase. — Madagascar, Fort Dauphin, décembre (Alluaud). Le
type de Macquart provient du Sénégal.
Larves à corps allongé, à peau épaisse et dure, cornée, peu lui-
sante, finement réticulée, soies sensorielles érigées, longues; der-
nier segment triangulaire avec une fente respiratoire médiane,
rebordée.
17. Gormacantha grisea n. sp. — 2. Tête légèrement plus
large que le thorax, noire. Espace interoculaire couvert comme la
face d’une épaisse pilosité d’un gris blanchâtre. Antennes brunes,
courtes, le fuseau formé par les articles III-IX d’une épaisseur
égale à la longueur des deux premiers articles. Palpes noirs à pubes-
cence grise. Trompe noire. Thorax noir couvert d’une épaisse prui-
nosité d’un gris blanchâtre, plus courte et répartie uniformément
sur le mésonotum. Scutellum à épines courtes, pilosité blanche
— 651 —
plus épaisse sur la ligne médiane, mêlée de poils noirs sur les côtés.
Pattes d’un gris noir. Genoux et tarses jaunâtres. Balanciers blan-
châtres. Ailes vitreuses, sans ombre ou très légèrement brunies au
niveau de la cellule discale : nervures d’un brun noir. Abdomen
avec la même pilosité que le thorax, plus épaisse au bord postérieur
des tergites et formant des taches satinées. — Long. 10 millimètres.
Zambèze : amont de Tambara, Alfiaté (Garé), 1 2.
Cette espèce s’oppose comme il suit au Cormacanlha grisea Ender-
lein 1914, Zool. Anz., XLIV, p. 13, du Cameroun :
"2. Espace interoculaire (à la hauteur du vertex) égal à deux fois la largeur du triangle
ocellaire. Antennes minces. Mésonotum avec une bande médiane et deux laté-
rales noires. Scutellum à épines épaisses. Ailes brunes
G. maculiventris Enderlein.
2. Espace interoculaire environ quatre fois plus large que le triangle ocellaire. An-
tennes épaisses. Mésonotum unicolore, sans bandes. Scutellum à épines faibles.
Ailes claires G. grisea Séguy.
18. Ptecticus elongatus Fabricius.
Zambèze : Macequece, février-mars; Haut Sangadzé, Canxixe,
mi-juin; Nova Choupanga près Chemba, janvier. 4 2. C’est le
Sargus affinis Bigot, de la collection Thomson.
Tabanidæ.
19. Hæmatopota décora Walker.
Mozambique : Mafura, près Vila Pery, 15 septembre. Nigérie.
Afrique centrale et méridionale.
20. Hæmatopota mactans Austen.
Zambèze : bas Sangadzé, Pindiriri, 22 et 23 janvier, nombreux
exemplaires; Tambara, février. Haut Sangadzé, Canxixe, janvier;
Macequece, février-mars; vallée du Pompoué entre Capanga et
Nhamoulévoué, fin mars. — Abyssinie.
21. Hæmatopota vittata Loew. — H. pulchrithorax Austen.
Zambèze : Tambara, 5 mai. — Rhodésie. Abyssinie.
22. Tabanus biguttatus Wiedemann.
Zambèze : Nova Choupanga, près Chemba, février; région de
Chemba, Mtonga, 6 avril; Chimboué, entre Chemba et Chiramba;
de Nhamasi à Chemba, 23 avril; Nhacatete Dango, Nhamassi,
13 avril : Vila Pery, mars-avril, novembre. — Toute la région
éthiopienne.
Var. croceus Surcouf.
Zambèze : environ de Chiramba : Chimboué, 18 avril. Vila Pery,
15 novembre.
Var. unimaculaius Macquart.
Zambèze : entre Chemba et Chiramba, et avril.
— 652 —
23. Tabanus i.atipes Macquart.
Zambèze : Sone, mars. — Afrique centrale.
24. Tabanus maculatissimus Macquart.
Mozambique : Vila Pery, I 9. Cap.
25. Tabanus par Walker.
Zambèze : Bas Mouira, Campenjé, 29 avril.
Port Natal.
26. Tabanus tæniola Palisot de Beauvois.
Zambèze : environs de Tambara, Nova Choupanga près Chemba,
janvier.
Répandu dans toute l’Afrique. La variété longiludinalis égale-
ment rapportée par M. Lesne a été décrite du Mozambique par
Loew.
27. Tabanus unitæniatus Ricardo.
Zambèze : Nova Choupanga, près Chemba, fin décembre ; Chi-
ramba, mi-janvier; bas Sangadzé, Pindiriri, 22 janvier. Haut San-
gadzé, Canxixe, 21 janvier.
Soudan égyptien.
28. Tabanus ustus Walker. — c f. Yeux gris argenté en dessus,
noir brillant en dessous.
Mozambique : Vila Pery, octobre. Natal.
29. Pangonius variicolor (Wied.) Macquart.
Zambèze : bas Sangadzé, Pindiriri, avril; amont de Tambara,
Njanassé, lac Msica, juillet. Nhamapaza, forêt sud de Maringoué,
février, juin.
30. Rhinomyza denticornis Wiedemann. — Dichelacera bino-
lata Macquart (sec. typ.).
Vila Pery, et décembre; environs de Vila Pery, région du mont
Malenge, Vandouzi, mars, 2 9. Cap de Bonne Espérance (Dela-
lande).
31. Orgyzomyia nigra n. sp. — - 9. Comme l’O. V-album
Surcouf. Entièrement d’un brun noirâtre, sauf les tarses II et III
jaunâtres et le renflement des balanciers jaunâtres. Antennes
longues, leur extrémité atteignant l’apex de la trompe; troisième
article aussi large que la longueur des deux premiers articles réu-
nis. Palpes élargis en serpette courte, un peu gonflés, aussi longs
que la trompe. Espace interoculairc lisse et plan, très peu plus
large (à la hauteur du vertex) que le triangle ocellaire, nettement
élargi en bas. Ailes brunes entièrement, sauf un léger éclaircisse-
ment oblique derrière la cellule discale. — Long. 10 millimètres.
Zambèze : Nova Choupanga près Chemba, janvier, 1 9 (P. Lesne,
1929).
— 653 —
J’ai d’abord pensé que ce diptère était la femelle, puis une
variété, de l’O. V-album auquel il ressemble à première vue, mais
les antennes beaucoup plus épaisses, l’épistome plus renflé, le
corps à pilosité fine et clairsemée (elle est longue et dressée chez
l’O. V-album), le radius moins abondamment cilié, m’ont décidé
à séparer Y O. nigra spécifiquement.
Cet Orggzomgia peut se distinguer des O. zigzag et V-album
par les caractères suivants :
1- (2). Ailes entièrement d’un brun noir.. Palpes dilatés O. nigra Séguy.
2- (l). Ailes plus ou moins tachées de blanc.
3- (4). Apex de l’aile bruni O. V-album Surcouf.
4- (3). Apex de l’aile décoloré O. zigzag Macquart.
32. Chrysops obliquefasciatus Macquart.
Mozambique : Chimoio, fin mars.
33. Chrysops Wellmani Austen.
Mozambique : Yila Pery, mars-avril, octobre, novembre. An-
gola.
Mydaidæ.
34. Syllegomydas dispar Loew in Peters, Reise nach Mos-
sambique, Berlin (1862) : p. 4, pl. I, fig. 2 et 3.
Zambèze : Environs de Sone, 24 mai. Haut Nhamapaza, forêt
sud de Maringoué, 11 juin (P. Lesne).
Inhambane (Peters).
35. Heleomydas Lesnei Séguy, 1929 : Ann. Soc. eni. France,
XCVIII, p. 110. — (fig. 3).
Zambèze : Nova Choupanga, près Chemba, mai; Inhacoro, fin
mai.
La découverte de ce nouveau genre permet de modifier comme
il suit le tableau des Mgdaidæ donné antérieurement (Séguy,
E. E., Diptera, t. IV, p. 133).
1- (16). Tibias III avec un éperon saillant.
2- (7). Aile : rameau inférieur de la nervure M4 non prolongé à la marge.
3- (4). Antennes courtes Dolichogaster Macquart.
4- (3). Antennes longues.
5- (6). Ailes : nervure _R4 avec un rameau récurrent à la base. Lampromydas Séguy.
6- (5). Nervure 2Ï4 sans rameau basal Heleomydas Séguy..
7- ('2). Aile : rameau de M4 prolongé à la marge.
8- (9). Tibias III : éperons apicaux petits et robustes, une ou deux soies apicales
plus longues que l’éperon. Antennes dissemblables chez le mâle et la fe-
melle Phyllomydas Bigot .
9- (8). Tibias III : éperon apical bien développé, plus ou moins divergent. Antennes
semblables dans les deux sexes.
10-(11). Ailes : deux nervures [R5 et M{} aboutissent à l’apex en dehors de Rt.. . .
Mütinus Gerst.
— 654 —
11- (10). Ailes : une nervure (Mj) aboutit à l’apex.
12- (13). Ailes : la nervure A4 forme une cellule isolée à l’apex. . . Triclonus Gerst.
13- (12). Ailés : iü4 simple.
14- (15). Trompe et palpes bien développés. 9 : cerques inermes.. Mydas Fabricius.
15- (14). Trompe et palpes plus courts, rudimentaires ou nuis. 9 : cerques avec quelques
épines Ectyphus Gerst.
ie-(i). Tibias III inermes ou onguiculés. Aile : nervure M4 sans rameau prolongé
au bord de l’aile. Trompe rudimentaire Syllegomydas Becker.
Asilidæ.
36. Sisyrnodytes disjunctus n. sp. — 9. Espace interocu-
laire deux fois plus large que le triangle ocellaire, couvert comme
la face de poils épais, jaunâtres en haut, blancs en bas. Occiput
à pilosité blanche formée de poils plus fins et plus longs. Yeux à
facettes antéro-internes très dilatées. Palpes à soies noires et
blanches. Mésonotum d’un noir brillant, couvert d’une pilosité
couchée formée de poils épais, blanchâtres et oranges mélangés.
Pleures à pilosité pâle. Pattes noires, genoux d’un brun jaune,
fémurs couverts d’une pilosité fine, assez longue, tibias armés de
robustes épines dressées, blanchâtres, noires sur la face interne
- 655
«omme sur les tarses. Griffes très longues et robustes, subégales
au cinquième article du tarse; pelotes pratiquement nulles. Ailes
vitreuses, décolorées, les cellules basales jaunes. Balanciers bruns.
Abdomen d’un noir luisant, couvert sur le tergum de petits ché-
tules noirs à pores d’insertion dilatés donnant au tégument un
aspect chagriné; tergites avec une bordure blanche formée de poils
épais, interrompue suivant la ligne médiane sur les tergites II
III, IV; sternites et bords latéraux des tergites à longue pilosité
blanche. — Long. 9-10 millimètres.
h
Mozambique : vallée du Pompoué, et juillet (P. Lesne, 1929).
Cette espèce peut se distinguer comme il suit :
1- (4). Balanciers blanchâtres.
2- (3). Tibias III roux S. curtus Wied.
3- (2). Tibias I-III roux S. brevis Macquart.
4- (l). Balanciers noirs ou bruns.
5- (6). Base des ailes noire S. niger Bezzi.
6- (5). Base des ailes jaune ou brune.
7- (8). Espace interoculaire égala deux lois le triangle ocellaire S. disjundus Séguy
8- (7). Espace interoculaire égal à trois fois le triangle ocellaire. S. rufus n. sp. p).
37. Ancylorrhynchus tricolor Loew.
Antennes : troisième article, près de quatre fois plus long que
les deux premiers articles réunis. Scutellum rouge au bord apical
seulement.
Zambèze : Tambara, février, 2 9.
L’A. Reynaudi Macquart diffère du tricolor par les antennes
plus courtes, le troisième article à peine trois fois plus long que
les deux premiers réunis, par la tête à pilosité noire, la face couverte
d’une pruinosité argentée, par la moustache brune ou noire, par
l’abdomen noir à extrémité rouge (ou les tergites bordés de gris),
parles ailes uniformément jaunâtres. Le cotype diffère du type par
la moustache rousse. Les deux types de Macquart proviennent
du Cap (Delalandc). M. R. Ellenberger a rapporté du pays des
Bassoutos (Maseru) un mâle semblable dont les antennes sont
noirâtres comme le dernier article des tarses.
38. Hoplistomerus serripes Fabricius.
Zambèze, 26 ex. Commun partout.
Répandu dans toute la région éthiopienne.
(1) Sisyrnodytes rufus n. sp. — 9. Plus robuste que le mâle et plus fortement
armée. Diffère du S. disjundus par l’espace interoculaire plus large, parla moustache
à soies plus longues et plus rouges. Mésonotum à soies jaunes et rouges plus nom-
breuses. Ailes brunies. Abdomen à bandes blanches irrégulières : bords latéraux et
sternites dénudés. — a*. Tête à pilosité fine, soyeuse, blanchâtre. Mésonotum à pilo-
sité discale rare, couchée, formée de poils décolorés. Pattes à épines et soies grêles
allongées. — Long. 4,5-6 mm.
Algérie : départ d’Alger : Fort de l’Eau, août, cf T; Rouiba, 9. (J. Surcouf).
656 —
Deux exemplaires dans la collection du Muséum étiquetés :
« Bakel (Sénégal), 14 septembre 1907. 1 diptère colorié ayant
piqué une génisse après avoir piqué un cheval porteur de trypa-
nosomes. Récolte du Dr Neveu. »
39. Alcimus tristrigatus Loew.
Vila Pery, 15 novembre, un exemplaire avec sa proie : un cri-
quet plus grand que lui; environs de Vila Pery : Cabeça de Velho,
20 novembre; Revoué, Zembé, novembre.
( A suivre ).
Un collectionneur naturaliste du XV IIIe siècle
Le Chevalier Turgot,
par M. Ed. Lamy.
Dès le xvme siècle on s’occupait de rédiger, à l’usage des voya-
geurs, des instructions pratiques sur la récolte et l’expédition des
animaux et des végétaux destinés aux Cabinets d’histoire natu-
relle.
L’Académicien II. -L. Duhamel de Monceau (1700-1782), qui
possédait un Cabinet renfermant notamment des Madrépores de
toute beauté et une collection de Coquillages bien choisis, avait
publié, en 1753, un Avis pour le transport par mer des arbres, plantes
vivantes, semences, etc.
Cet opuscule fut réimprimé en 1758 à la suite d’un Mémoire
instructif sur la manière de rassembler, de préparer, de. conserver
et d'envoyer les diverses curiosités d'histoire naturelle (x) .
L’auteur de ce véritable guide du voyageur-naturaliste avait
gardé l’anonymat : or, d’après des indications fournies par P. S.
Pallas (1766, Elenchus Zoophylorum, p. 23) et par le Catalogue du
Cabinet de Davila (1767, p. 64) (2), il n’est autre que le Chevalier
de Malte Étienne-François Turgot, Marquis -de Cousmont
[16 juin 1721-21 octobre 1789], frère aîné de l’illustre Ministre
de Louis XVI (3).
(P Un volume de 236 pages, avec 25 planches. Paris et Lyon (chez Jean-Marie
Bruyset), 1758. — Une traduction allemande par Wolfg. Jager parut en 1761 à Nurem-
berg.
(2) Davila, amateur venu du Pérou à Paris, avait formé un riche cabinet qui fut
vendu publiquement en 1768 : les objets qui le composaient ont été énumérés dans un
Catalogue systématique et raisonné, qui, en ce qui concerne les coquilles marines, fut,
du moins en partie, l’œuvre do l’abbé de Gua, pensionnaire de l’Académie des Sciences,
tandis que le reste de ce qui est relatif à l’histoire naturelle fut rédigé par le célèbre
minéralogiste Romé de l’Isle.
(3) Ils étaient les 2e et 3e fils de Miehel-Étienne Turgot [1690-1751], qui fut Prévôt
des Marchands sous Louis XV et qui fit exécuter un magnifique plan de Paris à vol
d’oiseau.
Quant au Ministre Turgot (Anne-Robert-Jacques) [1727-1781], ce fut lui qui, sur
l’avis de Jussieu et de Condorcet, désigna le naturaliste Joseph Dombey [1742-1794]
pour faire, de 1777 à 1785, un voyage scientifique au Pérou et au Chili, des plus fruc-
tueux pour l’enrichissement des collections du Muséum.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 6, 1930.
658 —
Très jeune encore, le Chevalier Turgot était allé faire ses cara-
vanes à Malte, où il proposa de fonder un Jardin des plantes.
Puis, devenu Brigadier des Armées du Roi, il fut, en 1765, envoyé
quelque temps en Amérique comme Gouverneur général de la
France équinoxiale, c’est-à-dire de la Guyane française, où le Duc
de Choiseul et son cousin le Duc de Praslin avaient tenté de fonder
désétablissements; mais l’entreprise mal conduite ne réussit pas:
après quatre mois de séjour et trois de maladie, Turgot [revint en
France et, à la suite de ses vifs démêlés avec M. de [Chanvallon,
Intendant de la colonie, une lettre de cachet le fit mettre momen-
tanément en détention. Il passa le reste de sa vie dans la retraite,
en se vouant exclusivement aux sciences, parmi lesquelles il s’inté-
ressait plus spécialement à l’histoire naturelle et à l’économie ru-
rale. L’un des fondateurs, en 1760, de la Société Royale d’Agri-
culture, il avait été nommé, en 1762, Associé libre de l’Académie
des Sciences (x).
Il a donné, en particulier, dans la planche 24 de son Mémoire
instructif, les « figures médiocres de plusieurs Éponges sans no-
menclature et sans description » (1824, Lamouroux, Encycl. Méthod.,
Zoophytes, p. 326), mais auxquelles Lamarck a attribué des noms :
Fig. A. Spongia nervosa n° 110 (Ann. Mus., XX, 1813) (2).
Celui-ci indique, d’ailleurs, dans son travail « Sur les Polypiers
empâtés » (1813, Annales du Muséum, XX), qu’une quinzaine
d’espèces de Spongia faisant partie de son Cabinet provenaient de
la collection de Turgot : il dit notamment (p. 343) à propos de la
Sp. venosa : « l’une de celles que je me suis procurées à la vente du
Cabinet de M. Turgot ».
f) L’Eloge de Turgot par Condorcet a paru, en 1792, dans l’Histoire de l’Académie
des Sciences (année 1789).
(2) Cette figure A a été citée par Pallas (1766, Elenchus Zooph., p. 395) comme repré-
sentant assez bien sa Sp. frondosa : mais Lamarck fait remarquer que cette frondosa
Pall. n’est pas l’Éponge figurée par Turgot et il appelle celle-ci Sp. nervosa (n° 110),
tandis qu’il indique comme pouvant être l’espèce de Pallas deux formes différentes,
Sp. polyphylla (n° 85) et Sp. juniperina (n° 91).
(3) Cette figure E est citée, dans le Catalogue de Davila (p. 64), comme référence
pour une Éponge à feuilles petites, nombreuses et comprimées, appelée la Morille, à
cause de sa ressemblance parfaite avec ce végétal.
Dans l’Avertissement précédant son Catalogue, Davila fait connaître qu’il avait eu
lui-même le dessein de composer un petit Traité sur les Éponges et les Alcyons, dont il
avait réuni une collection des plus intéressantes.
— 659 —
Outre les espèces précédentes il mentionne, comme ayant aussi
cette origine, les formes suivantes :
Spongia lyrata Esper i n° 41
— stellifera 47
— campana 49
— calyciformis 57
— plicifera 66
— lamellaris var. P 83
— juniper ina 91
— fimbriata 97
— arborescens 98
— carlinoides 107
— amaranthina 108
— strigilata 109
— rubispina 111
Le Chevalier Turgot avait possédé, en effet, une collection qui
embrassait toutes les parties de l’histoire naturelle (Minéraux,
Madrépores, Éponges, Insectes, Crustacés, Reptiles, Oiseaux).
Les Coquillages n’y étaient pas oubliés et étaient d’une parfaite
conservation : de Fa vanne père et fils (1780, Conchyliologie, p. 220)
signalent notamment la présence de beaux Cornets (Conus) et
d’Huîtres épineuses ( Spondylus ) très remarquables, et ils ajoutent :
« Un herbier considérable, un droguier, un laboratoire augmentent
encore cette collection : preuve évidente de la capacité de celui
qui la possède et de son amour pour les belles connaissances ».
Or, quand le Cabinet personnel de Lamarck fut acheté par le
Prince Masséna, Duc de Rivoli, la série des Zoophytes qui en fai-
sait partie fut donnée par celui-ci en 1831 au Muséum National
de Paris (1) : c’est donc dans la collection de cet Établissement que
doivent être conservées actuellement les Éponges de Turgot.
Plusieurs de cet types ont été, en effet, déjà retrouvés par
M. le Professeur E. Topsent, qui poursuit, depuis plusieurs années,
la révision de cette collection.
P) Catalogue des Zoophytes de la Collection de M. de Lamarck donnée par M. le Duc
de Rivoli, 1831 (Manuscrit au Laboratoire de Malacologie).
— 660 —
Observations biologiques sur quelques Mollusques
de la Nouvelle-Calédonie,
par M. J. Risbec.
I. — Anomalies chez Aeolidia Joubini nob.
Un échantillon anormal d’ Aeolidia Joubini trouvé le 27 fé-
vrier 1930 au Rocher à la Voile (Nouméa) présente un exemple
curieux du remplacement des rhinophores par adaptation d’un
1. — Æolidia Joubini anormal vu dorsalement. Gr. 10.
2. — Extrémité antérieure du même vu par le côté gauche.
tentacule. Étant donné l’allure du tentacule droit, il est probable
qu’il s’agit d’un exemplaire blessé qui a compensé après cicatrisa-
tion la perte du rhinophore gauche par une hypertrophie et une
différenciation du tentacule gauche.
Le tentacule droit est à peu près normal, mais a dû être sec-
tionné accidentellement. Normalement il est incolore, translucide
Bulletin du Muséum , 2e s., t. II, n° 6, 1930.
— 661 —
à la base avec aspect de verre dépoli, puis pigmenté de blanc sur
les ^2/3 antérieurs de sa longueur. La coupure a eu lieu à mi-lon-
gueur de la zone blanche; à son emplacement est demeuré un coude
assez net et la partie terminale est un peu élargie.
Le tentacule gauche a pris une disposition contournée vers
l’arrière et il s’étale difficilement et rarement. Il a pris à sa face
supérieure la structure d’un rhinophore en se couvrant de lamelles
qui présentent de sa base à son extrémité la même succession de
couleurs qu’on observe sur le rhinophore : soit,, marron vers la
base, puis jaune clair et rougeâtre.
Le tentacule, au lieu d’être demeuré cylindrique, est prisma-
tique, à section triangulaire, avec face supérieure portant les
lamelles et arête ventrale bien marquée. Les lamelles sont bien dé-
veloppées sur le tiers inférieur du tentacule, mais disposées irré-
gulièrement. A la partie antérieure, elles sont plutôt représentées
par des excroissances irrégulières de la paroi. *
Il n’y a qu’un seul rhinophore, mais un peu plus développé qu’à
l’ordinaire, sa base implantée largement sur le corps. Il présente
la structure habituelle. Il semble absolument médian lorsque
l’animal est bien étalé et en marche. Cependant, lorsqu’il y a con-
traction, il se montre rejeté vers la droite, nettement en avant de
la lre série de cirres droite. ,
Je n’ai trouvé aucune modification dans l’anatomie de l’animal.
Le système nerveux central restait absolument symétrique.
A noter que Y Aeolidia Joubini n’abandonne pas ses cirres vo-
lontairement.
IL — Description d’un Parasite de YElysia ornata Pease.
En étalant les parapodies de YElysia, le parasite est visible
à l’œil nu. Il a été trouvé logé dans les tissus du manteau vers
sa partie postérieure, mais il est probable qu’on peut le trouver
dans les mêmes conditions dans toute l’étendue de cet organe. Il
ne paraît pas incommoder YElysia et ne semblerait devoir le faire
que s’il parvenait dans la zone antérieure où s’accumulent les or-
ganes essentiels de l’espèce.
La taille est très faible, 2mm,5 de long, en comprenant les ap-
pendices. L’aspect est très spécial. C’est celui d’une masse centrale
ovoïde portant des appendices en forme de clous à tête arrondie.
Dans l’ensemble l’allure rappelle celle de certaines formations
spiculeuses en oursins qu’on trouve chez divers Chromodoris. La
partie antérieure est indiquée d’abord par la présence d’une tache
oculaire rouge.
La masse centrale est translucide, blanchâtre avec l’aspect
structure réticulée, avec granulations grisâtres.
Dans les appendices tentaculiformes les granulations forment
662 —
une couche dont l’épaisseur représente à peu près le 1/3 du dia-
mètre de l’appendice, la partie axiale libre qui en est dépourvue
représente aussi 1/3 de ce diamètre.
A l’intérieur du corps je n’ai pu distinguer autre chose que, ver&
Fig. 2.
3. — Copépode parasite de VElysia, tel qu’il apparaît danslestissus del’hôte. Gr. 25.
4. — Le même grossi 55 fois.
5. — Région céphalique de la femelle. Gr. 220.
6. — Mâle nain vu ventralement. Gr. 200.
l’arrière, un tube que j’ai indiqué sur la flg. 4 et qui représente
sans doute une partie du tube digestif.
Les appendices tentaculiformes sont disposés de la manière
suivante : 8 appendices forment deux séries longitudinales, la-
térales, et, en plus, 4 autres appendices sont placés dorsalement
au-dessus de chacun des 4 appendices antérieurs.
La tête présente une lame chitineuse, à peine discernable à la
663 —
surface du corps et à la limite de laquelle sortent deux appendices
représentant chacun une tige dressée irrégulièrement prismatique
et cannelée et qui porte vers l’axe des petits appendices avec un
crochet principal et deux petites tigelles accessoires.
Le mâle nain est fixé sur la femelle à sa partie postérieure entre
les bases des deux tentacules de la dernière paire. Sur la flg. 4 il est
visible en raccourci, les deux appendices terminaux étant un peu
dressés vers l’observateur et la carapace semble très large. La flg. 6
le représente vu vcntralement et isolé de la femelle. A sa partie an-
térieure on voit une première paire de saillies coniques obtuses
représentant les antennules très courtes, les antennes au contraire
sont très allongées et s’enfoncent dans le corps de la femelle; ce
sont elles qui assurent la fixation. Je n’ai pas vu de segmentation
nette. La carapace forme deux replis latéraux qui viennent abriter
en partie les bases de deux appendices situés un peu en arrière
de la mi-longueur du corps. Ces appendices vaguement segmentés
(2 segments basilaires) portent trois stylets.
Enfin la partie postérieure du corps se termine par deux appen-
dices Inarticulés dont les deux articles proximaux sont accolés,
tandis que les deux autres sont légèrement divergents.
La femelle ne portait pas de sacs à œufs.
Il m’est impossible de déterminer en Nouvelle-Calédonie ce
parasite qui appartient vraisemblablement à la famille des Chon-
dracanthidés.
Il n’a pas encore été signalé à ma connaissance de Copépode
parasite du genre Elysia.
(Voir : Pelseneer, Copépodes parasites de Mollusques, Ann.
Soc. royale zool. de Belgique, 1928.)
III. — Un cas de Castration parasitaire chez Nerita reti-
CULATA KARSTEN.
J’ai trouvé un échantillon femelle de cette espèce dont la glande
génitale était complètement remplacée par une accumulation de
sporocystes serrés les uns contre les autres. L’impression au pre-
mier examen est celle d’une glande génitale composée de nombreux
follicules accolés, les follicules appartenant en réalité au parasite.
Les sporocystes sont allongés en boudins blanchâtres un peu
ivoire avec taches noires qui correspondent aux yeux des cercaires
visibles par transparence.
Ces cercaires sont représentés par la flg. 7. Leur corps est en
forme de poire dont la partie atténuée est assez allongée et porte
une ventouse anale terminale. La ventouse postérieure est située
très en arrière. Deux masses ovoïdes, noires, représentent des
yeux très développés. Ces masses se composent d’une accumulation
de granules noirs; je ne puis affirmer l’existence de cristallin, bien
Bulletin du Muséum, 2° s., t. II, 1930.
45
— 664 —
qu’en écrasant les préparations j’aie pu "observer, mais d’une ma-
nière inconstante, des granules réfringents incolores. Les cercaires
se montrent très actifs lorsqu’on les met en liberté dans l’eau de
mer en fendant la paroi du sporoevste. Ces sporocystes remplissent
complètement l’utérus qui est conservé et les cercaires doivent
vo
7. — Cercaire du parasite de Nerita reticulata. *_Gr. 150.
8. — Sporoevste isolé. Gr. 10.
être mis en liberté en passant par l'orifice femelle de la Nérite. Ils
sont capables alors de nager vigoureusement par des mouvements
très brusques de leur appendice bifurqué
11 faut remarquer que Nerita reiiculala Karsten - signala Ma-
cleay est une espèce très commune sur les pierres du bord de mer
aux environs de Nouméa. La coquille a une longueur de lcm,3 en
moyenne. L’échantillon parasité présentait une taille double et
je l’avais choisi justement pour la dissection à cause de sa grosseur.
Celle-ci est peut-être une conséquence de la castration. Il y a lieu
en tout cas de noter la coïncidence, afin de pouvoir vérifier l’hypo-
thèse émise, à l’aide d’autres observations.
J’ai disséqué 33 autres exemplaires de l’espèce considérée ici.
Parmi ces échantillons 9 étaient mâles, les autres femelles. Aucun
n’était parasité, mais aucun non plus ne présentait la taille excep-
tionnelle de l’échantillon parasité. La fréquence de l’infection doit
donc être assez faible.
— 665 -
Lentibulariacées et Gesnéracées nouvelles
d’Indo-Chine,
par M. François Pellegrin.
Au cours d’une révision des Lentibulariacées et des Gésnéracées
pour la Flore d’Indo-Chine, j’ai eu l’occasion de rencontrer un
certain nombre d’espèces nouvelles dont voici les diagnoses :
LENTIBULARIACÉES.
Utricularia Evrardii Pellegrin, sp. nov. (1).
Herba subfiliformis, saepius non ramosa, omnino glabra, 10-15
cm. alta, erecla, in arenosis humidis vegetans. Folia sub anlhesi
euanida, ignota. Squamæ raræ, subulatæ, minutas. Inflorescenliæ
terminales, laxæ, racemosæ. Braclæ subulatæ, acuiæ, 1 mm. longæ ;
bracteolæ angustæ. 1 mm. longæ. Pedicelli filiformes, cir. 3 mm.,
longi, erecli. Calycis segmenta 2, superum 1 mm. longum, ovalum,
oblusum, inferum inæquale, paullo majus, accrescentia. Corolla
cærulea, labium superum 3 mm. longum, obovatum, angustum ; la-
bium inferum 3-lobalum, 4 mm. longum; calcar 5 mm. longum,.
oblusum rectum, promissum. Capsula obliqua, oblonga, 2 mm. longa;
slylus obliquus, breuis ; stigma papillosum, capitatum. Semina
ellipsoidea, minuta, scrobiculata.
Annam : Sur les grès inondés, Dalat, réserve de Camly, le 24 oc-
tobre 1920 [Évrard N° 267].
Cette espèce est voisine de VU. bosminifera Ostenfeld. Elle en
diffère principalement par les fleurs bleu clair et non jaunes, la
lèvre inférieure de la corolle trilobée et non obeordée, émarginée,
les feuilles absentes au temps de la floraison. Des U. sirialula Sm.
et U. furcellata Oliv. elle se distingue, entre autres caractères, par
les graines scrobiculées et non couvertes de poils glochidiés, raides
et crochus. Elle est à ajouter aux nouveautés déjà décrites en 1920,. *
dans ce Bulletin (2).
(9 Cf. H. Lecomte, Flore générale d’ Indo-Chine, IV, 1930, p. 476 et fig. p. 478.
(2) Bull. Muséum d’Hist. Nat., 1920, p. 180.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 6, 1930.
666
GESNÉRACÉES.
Lysionotus Petelotii Pellegrin, nov. sp. (J).
Suffrutex epiphyticus, ramulis cylindricis vel ± angulaiis, glabris.
Folia opposita vel ad ramorum apicem verlicillala ± conferta , lanceo-
lata, acula vel subacuminata, basi attenuata, ± inæqualia, integra,
margine glandulosa, glabra, 10 cm. longa, 4 cm. lata ; cosia valida,
nervis laleralibus utrinque 5, arcuatis, anaslomosanlibus, venulis
inconspicuis. Petiolus 1-2 cm. longus, glaber. Flores 2-3, ad ramo-
rum apicem axillares ; pedunculi graciles, filiformes, glabri, 5-6 cm.
longi ; pedunculi II, 5 cm. longi. Bracteolæ lineares, glabræ, 3 mm.
longæ, caducæ. Sepala 5, libéra, glabra, lineari-lanceolata, 1,5 cm.
longa, 1 mm. lata. Corolla violacea, glabra, infundibuliformis,
basi 4 mm. diam., ore 12 mm. diam., 6 cm. longa, bilabiata ; la-
bium superum 2-lobatum, lobis orbiculalis, 6 mm. longis ; labium
inferum paullo majus, 3-lobatum, lobis 10 vel 6 mm. longis, subor-
biculatis. Stamina ferlilia 2, glabra; filamenlum flexuosum, com-
planatum, 12 mm. longum ; anlheræ oblongæ, conniventes ; sla-
minodia 2, ananlhera, apice conniventia. Discus cylindricus, 2 mm.
altus, margine flexuosus. Ovarium glabrum lineare, 3 cm. longum;
stylus brevis ; stigma capitale, integrum. Capsula linearis, gracilis,
10 cm. longa, primo longiludine bivalvala, deinde Pvalvata. Semina
1 mm. longa, fusiformia, e funiculo capillari pendula, apice mono-
trichia.
Tonkin : fl. violacées. Epiphyte, dans la forêt très humide.
Col de Lo Qui Hou, à 2.000 m., septembre 1927 (Pételot N° 5044).
Espèce voisine de L. serrata D. Don, mais facile à distinguer
par ses fleurs grandes, à lèvres très inégales, solitaires ou par 2 à
l’extrémité d’un long pédoncule, au lieu d’être groupées, et par
ses feuilles entières munies de-glandes marginales, mais non dentées
Didissandra annamensis Pellegrin sp. nov. (2).
Suffrutex, caule anguloso, crasso, primo piloso, pilis longis, arti-
culalis, deinde glabro, usque 40 cm. alto. Folia opposita, peliolata,
ad caulis apicem ± conferta, lanceolata, acuta vel subacuminata, basi
attenuata, acula, margine breviler dentala, supra sublusque pilosa,
pilis longis articulalis, 9-18 cm. longa, 2,5-5 cm. lata, nervis lalera-
libus utrinque 5-6 ascendentibus, arcuatis. Petiolus pilosus, 2-3 cm.
longus. Inflorescenliæ terminales vel axillares, laxæ irregulariter
cimosæ, paucifioræ, longe pedunculalæ. Pedunculus communis
15-25 cm. longus, molle pilosus; pedunculi II, 2-4 cm. longi ; pedi-
P) Cf. H. Lecomte, Flore générale d’ Indo-Chine, IV, 1930, p. 503.
(2) Cf. H. Lecomte, ibidem, IV, 1930, p. 509.
667 —
celli 10-15 mm. longi. Bracleæ bradeolæque lanceolatæ, uillosæ
3- 5 mm. longæ, 1,5-2 mm. lalæ. Calgx usque ad basin 5 -parlitus,
segmentis auguste lanceolatis, aculis, exlus glabris, 5 mm. longis,
1 mm. lalis. Corolla atrocærulea, auguste infundibuliformis, basi
2 mm. diam., apice 10 mm. diam., 4 cm. longa, bilabiata, glabra,
labis 2 et 3 -lobatis, lobis rotundalis 3-4 mm. longis. Stamina per-
fecla 4, didynama ; fdamenla filiformia, glabra; antheræ glabræ, per
paria apice cohærentes, in facie interiore a 2 rimis apice confluentes.
Discus lubulosus, 2 mm. allus, glaber. Ovarium lineare, glabrum,
2 cm. longum ; Stylus villosus ; stigma vix bilobaium; placentæ 2
oppositæ aile inlrusæ ad loculi basin cohærentes. Capsula linearis,
4- 5 cm. longa, 2-3 mm. diam., loculicide bivalvis, valvis haud toriis.
Semina minute ellipsoidea, nuda.
Annam : Plante de 40 cm. de haut. Fleurs bleu foncé. — Kilo-
mètre 25, route de Nha-Trang à Ninh-hoa, sur une grosse roche,
près d’un torrent, à 5 ou 600 mètres d’altitude [Poilane N° 8.304].
Cette espèce est voisine du D. aspera Drake,mais s’en distingue
facilement par ses fleurs bleues, et non jaunes, son port, scs feuilles
rassemblées vers le sommet de la tige dont les entre-nœuds ont
1,5-2 cm. (elles sont très espacées par des entre-nœuds de 6-10 cm.
chez D. aspera ), son calice glabre et non velu.
- 668 —
Révision des Thyméléacées de Madagascar,
par M. J. Leandri.
Dans ces dernières années, Madagascar a été visitée plusieurs
fois par des botanistes qui en ont rapporté des matériaux d’étude
abondants. La plus grande partie se trouve à l’Herbier du Muséum,
qui possédait déjà les collections de Commerson, Dupetit-Thouars,
Chapelier, Pourret, etc... Il semble donc que l’on puisse aborder
l’étude systématique d’une famille végétale malgache d’après les
matériaux de cet herbier, et c’est l’objet de cette Note (1).
Les Thyméléacées, abondamment représentées en Afrique aus-
trale et qui figurent pour une part appréciable dans la flore de tous
les pays riverains de l’Océan Indien, ont à Madagascar une ving-
taine d’espèces. On sait que la brièveté excessive des descriptions
anciennes a conduit souvent à donner le même nom à des espèces
bien distinctes, tandis que la variabilité de nombreuses plantes
malgaches amenait simultanément à décrire de simples formes
comme de bonnes espèces. Sans prétendre donner ici un inventaire
complet et définitif de la famille dans la grande île, je proposerai
dans ces pages quelques changements systématiques qui me pa-
raissent justifiés. J’exposerai aussi, d’après les indications des
collecteurs, la distribution et les adaptations de chaque espèce et
montrerai les affinités suggérées par la présence des différents
genres avec la flore des continents voisins.
1. Clé des genres.
A. Ovaire presque toujours à 2 loges, séparées par une cloison qui peut se résorber.
Fruit d’abord drupacé, puis se desséchant; fleur en tube primitivement urcéolé;
pas de lobes libres de la corolle; inflorescence en ombelle Peddiea.
B. Ovaire à 1 loge; inflorescence non en ombelle.
1. Tube du périanthe non articulé, ne se coupant pas au-dessus de l’ovaire
quand le fruit se forme; corolle soudée presque jusqu’au sommet du tube,
ou formant un bourrelet incisé à la gorge.
a) Disque hypogyne présent; étamines à filets environ aussi longs
que l’anthère; fleurs isolées ou par petits groupes portés sur un
pédoncule très court Synaptolepis.
p) Je dois les plus vifs remerciements à MM. Perkieb de la Bathie, Humbert et
Decary qui m’ont communiqué avec la plus grande obligeance des échantillons de
leurs collections, qu’ils ont donnés au Muséum.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. II. n° 6, 1930.
— 669 —
, b) Pas de disque hypogyne; anthères sessiles; fleurs géminées, en épis
ou en capitules, toujours avec long pédoncule Stephanodaphne.
2. Tube du périanthe articulé, se coupant normalement au-dessus de l’ovaire
à la formation du fruit. Corolle non distincte ou libre à partir de la gorge
du tube, sous forme de lames pétaloïdes ou linéaires.
a) Fleurs pentamères, en capitules presque toujours involucrés.
a) Disque hypogyne grand (1/2 ou 1/3 de l’ovaire), stigmate
exsert, filets presque aussi longs que les anthères. Dais.
[■) Disque hypogyne très petit ou nul, sauf chez une espèce
[L. coriaceus ); style beaucoup moins |long que le tube,
anthères subsessiles Lasiosiphon.
b) Fleurs tétramères, en capitules, en épis ou solitaires. Gnidia.
Observations sur la division des Gnidiées.
Le genre Gnidia, admis par Linné en 1751 pour des plantes à
tube floral infundibuliforme, à calice quadrilobé, à corolle 4- ou
8- lobée a été compris différemment parles auteurs qui ont étudié
ces plantes. Deux tendances principales se sont manifestées : divi-
sion en trois genres (Decaisne, Meisner, G. A. Meyer, et plus récem-
ment C. H. Wright et H. H. W. Pearson) ou réduction au seul genre
Gnidia des Lasiosiphon et Arlhrosolen (Bâillon pour le g. Lasiosi-
phon, Gilg et Engler pour les Lasiosiphon et Arlhrosolen).
L’observation montre que la suppression du genre Arlhrosolen,
telle que l’ont opérée Gilg et Engler, est pleinement justifiée; au
contraire il n’en va pas de même pour les Lasiosiphon.
En effet le genre Arlhrosolen, publié par C. A. Meyer en 1843, ne
présente pas de caractères définis, et il a été compris par la suite de
toutes sortes de façons, ce qui montre bien qu’il ne correspondait
pas à un groupe naturel : on comprend l’embarras d’un auteur
ayant à choisir, pour classer une Gnidiée nouvelle tétramère et
sans lobes libres de la corolle, entre deux genres comprenant tous
deux des espèces ayant ces caractères. Mais un fait plus important
conduit à réunir les Arlhrosolen aux Gnidia : les premiers diffé-
rant des seconds surtout par l’absence de lobes libres de la co-
rolle (*), on constate que chez les Gnidiées en général, la forme et la
taille de ces appendices sont variables et ne constituent pas un
bon caractère de détermination. 11 n’y a donc pas de raison défaire
un genre spécial, basé sur un caractère variable, et comprenant des
espèces se distinguant par des caractères fixes et importants,
comme la tétra ou pentamérie de la fleur ou la forme de l’inflores-
cence. Nous placerons donc dans le genre Gnidia toutes les Gni-
diées tétramères, avec ou sans disque, avec ou sans lobes libres de
la corolle.
Les Lasiosiphon à l’inverse des Arlhrosolen forment un groupe
(x) Caractère qui n’est d’ailleurs pas absolu.
670
bien défini : iis présentent ou non, comme les Gnidia, des lobes
libres de la corolle, mais ils sont tous pentamères et présentent tous
une inflorescence en capitule, tandis que les Gnidia sont tous
tétramères et présentent des inflorescences diverses. Ces deux
genres sont certainement très voisins mais il n’est pas plus néces-
saire de les confondre, que de réunir en un seul les genres Stellera
et Wikstroemia, ou de souder aussi aux Gnidia le genre Dais, qui
ne diffère des Lasiosiphon sans lobes libres de la corolle que par la
longueur des fdets et du style (x). Engler lui-même a d’ailleurs,
dans le Pflanzenwelt Afrikas, groupé tous les Lasiosiphon en un
sous-genre distinct.
Pour le genre Dais il me paraît justifié de le rapprocher des
Gnidia et des Lasiosiphon, avec lesquels il présente en commun
les caractères suivants :
Fleurs hermaphrodites régulières; étamines en deux séries
(l’une pouvant très exceptionnellement être avortée), les supé-
rieures opposées aux lobes du calice; ovaire sessile à 1 loge, à style
latéral fin et long; fruit sec enfermé dans la base du tube seule
persistante; graine sans albumen (2).
Nous rattacherons donc les Dais à la sous-tribu des Gnidiées-
Gnidines établie par Gilg [6] (3) les détachant des Diarthron, Stel-
lera, Passerina et Chymococca, dont ils sont beaucoup moins pro-
ches. Les Gnidiées comprennent une autre sous-tribu formée du
seul genre Struthiola, dont la fleur a des caractères bien spéciaux,
et qui habite presque exclusivement l’Afrique australe.
Étude des genres malgaches .
1. Peddiea Harv.
Une seule espèce : P. inuolucrata Baker [2].
Description. — Arbre ou arbuste de 3-4 m. ou buisson, à rameaux
striés en long; écorce tenace; feuilles persistantes, alternes, vert
clair, entières, lancéolées-obtuses, longues de 10 cm. environ, à
pétiole de 3-5 mm.; nervure primaire déprimée sur la face supé-
rieure, saillante sur la face inférieure; nervures secondaires peu
marquées. Inflorescence : ombelle à 20-25 rayons, portée sur un
pédoncule de 4 cm. environ; pédicelles longs de 1 cm. environ,
articulés à la base. L’inflorescence sort souvent d’une rosette de
feuilles serrées, et le pédoncule est concrescent dans son tiers infé-
(1) En outre, la diagnose générique de Gnidia par Linné concerne des fleurs tétra-
mères.
(2) La fleur des Gnidiées présente au tiers inférieur du tube une articulation, zone
circulaire où le tube se coupe à la formation du fruit.
(3) Les nos entre crochets renvoient à l’Index bibliographique.
— 671
rieur avec le sommet très aminci du rameau. Fleur à périanthe
urcéolé, puis tubuleux, sans corolle distincte, long de 5-7 mm.;
étamines en 2 séries, les inférieures attachées au tiers supérieur du
tube, les supérieures près de la gorge, exsertes; filet un peu plus
court que l’anthère; pistil à ovaire allongé, sessile, à style assez
court, à stigmate capité; fruit : drupe biloculaire rouge vif, deve-
nant sèche, contenant 2 graines sub-hémisphériques à cotylédons
charnus.
Formes. — Taille de la plante moindre; feuilles parfois ovales,
longues de 4 à 15 cm. fleurs plus petites (province de Farafangana.)
(forme maritime?).
Distribution. — Échantillons typiques : plateau de Mrangaka :
bois, endroits humides, vers 1.600 m. ait. Déc. 1922. P. de la B.
15153 — Mt Tsaratanana : forêt à Mousses et à sous-bois herbacé
vers 2.000 m. d’alt. Avr. 1924. P. de la B. 16254 — ibid. silve à
lichens 2.500 m. d’alt. Déc. 1912. P. de la B. 2086 — Ambohitan-
tely, N.-E. d’Ankazobe, bois sur latérite et gneiss, 1.700 m. d’alt.,
Nov. 1913, P. de la B. 2251 — Mandraka, Est-Imerina 1.200 m.
ait. Déc. 1927, P. de la B. 18304 — Pic d’Ivohibe (Bara) restes de
forêts, ait. 1.500-2.000 m. 5-11 Nov. 1924. H. Humbert 3340.
Forme basse à feuilles ovales et petites fleurs : Vondrozo (Fara-
fangana) 4-9-1926, Decary 4886 — ibid, forêt épaisse, à l’ombre
Dec. 4886 — Befotaka, forêt 9-8-1926, Dec. 4605.
En résumé, la forme typique est signalée d’une part dans l’Ime-
rina, d’autre' part dans le massif de Tsaratanana, régions apparte-
nant au domaine climatique du Centre; la seconde forme se ren-
contre au S-E. de l’île surtout dans la région littorale (Est).
2. Synaptolepis Oliv.
Une seule espèce : S. Perrieri Leandri. ( Synapiolepsis Perrieri
err.) [9 ter].
Description. — Liane à écorce très tenace, striée en long; ra-
meaux glabres, brun foncé, obliques ou divariqués ; feuilles al-
ternes ou subopposées, coriaces et glabres, vert clair (sur le sec)
ovales, acuminées, pétiolées, longues de 4-5 cm., dont 5 mm. pour
le pétiole, larges de 15 à 20 mm.; marge saillante sur la face infé-
rieure; fleurs blanches, généralement par 2 à l’aisselle de feuilles,
articulées à la base; pédicelle fin et assez long; 2-3 petites bractées
écailleuses sur le pédoncule commun; périanthe tubuleux dilaté à
sa partie supérieure; lobes ovales légèrement pubcscents; corolle
représentée par dix écailles saillantes, mais soudées au tube jus-
qu’au sommet, à bord supérieur frangé arrivant à la hauteur des
anthères inférieures; étamines 10 en 2 séries : fdets plus longs au
rang supérieur; anthères ovales, pollen sphérique; ovaire glabre
— 672 —
subsessile graduellement rétréci en un style, terminé par un stig-
mate capité papilleux et exsert; disque lacinié entourant la base
de l’ovaire; fruit inconnu.
Distribution. — - Sambirano, base du massif de Manongarivo,
bois secs vers 50 m. ait., sur grès basiques, Sept. 1909, P. de la B.
2320. (Domaine climatique du Sambirano, au N-W.)
3. Stephanodaphne Baill.
Clé des espèces.
A. Pétiole allongé (7-8 mm.), feuilles dépassant 20 centimètres; fleurs par 4-7, en tête.
S. Boivini.
B. Pétiole court (3-4 mm.), feuilles petites (8 cm. en moyenne).
1. Fleurs par groupes de 5-10; feuilles sans acumen ou terminées en pointe aiguë.
S. cremostachya.
. 2. Fleurs par 2 sur un pédoncule commun filiforme; feuilles à acumen bien net
et allongé (l = 10-15 mm.) S. geminata.
1. S. Boivini Baill. [1,1 bis, 1 ter].
Description. — - Arbuste (?) à feuilles alternes presque distiques,
entières, oblongues-acuminées, en coin à la base, à pétiole long de
7- 8 mm., à limbe long de 22 cm. env., large de 6-7 cm. ; nervure pri-
maire légèrement déprimée par-dessus, saillante par-dessous; ner-
vures secondaires saillantes surtout en dessous, distantes de
8- 10 mm., très faiblement obliques, confluentes à 5 mm. de la
marge. Inflorescence : capitule de 6-7 fleurs sessiles, probablement
à bractées caduques (non vues) porté sur un pédoncule subter-
minal long de 3 cm environ, épaissi et cannelé à sa partie supé-
rieure. Fleurs pentamères, pubescentes; partie libre de la corolle
représentée par un anneau charnu situé à la gorge, incisé suivant
la circonférence et le rayon; étamines 10 en 2 séries, incluses; an-
thères oblongues subsessiles. Pistil à ovaire sessile, velu, atténué
à sa partie supérieure en un style atteignant la demi-hauteur du
tube; stigmate peu marqué, un peu fendu. Fruit inconnu.
Distribution. — Mayotte (Iles Comores) ; gorges des montagnes
de Moussa Péré. 1847-1852, Boivin 3135.
Non signalée à Madagascar même.
2. S. cremostachya Baill. [1 ,1 bis 1 ter].
Clé des sous-espèces.
A. Fleurs en épi, feuilles peu ou pas acuminées eucremostachya-
B. Fleurs en capitules.
a) Feuilles subglabres, sans acumen. capitata.
b) Feuilles tomenteuses, à pointe aiguë. caspidata.
673
a) subsp. eucremostachya.
Description. — - Arbuste (?) à feuilles alternes presque distiques,
ovales-acuminées-obtuses, en coin (sub-atténuées) à la base, à
pétiole long de 3-4 mm., à limbe long de 8 cm. env., large de 30-
35 mm., luisantes dessus, ternes dessous; nervure primaire légè-
rement déprimée par-dessus, saillante et pubescente par-dessous;
nervures secondaires finement saillantes, distantes de 6 mm. en-
viron, obliques, confluentes à 2 mm. de la marge. Inflorescence :
épi, parfois condensé; pédoncules axillaires longs de 5 à 12 cm.,
épaissis et cannelés à la partie supérieure; fleurs pentamères,
blanches (?) fortement pubescentes; partie libre de la corolle for-
mant un bourrelet charnu et incisé, situé à la gorge; étamines 10 en
2 série s distantes de 1 mm. ; pistil comme chez le S. Boivini. Fruit?
Distribution. — Madagascar (Chapelier); bois près de Port-Dau-
phin (Scott Elliot 2403).
b) subsp. capitata.
Description. — Diffère de la sous-espèce précédente par ses
fleurs en capitule, (sans involucre à ce qu’il semble), ses feuilles
oblongues-elliptiques sans acumen (les poils sont localisés à la face
inférieure sur la nervure principale et la marge seulement), ses
fleurs plus grandes (longues de 20 à 25 mm.), ses pédoncules longs
de 3 cm. environ).
Distribution. — Forêt autour du Camp d’Ambre, vers 900 m.
ait. Jan. 1926, P. de la B. 17557.
c) subsp. cuspidata.
Description. — Arbuste de 1-2 m. à feuilles persistantes, entières
alternes, oblongues acuminées très aiguës, en coin net à la base, à
pétiole pubescent long de 4 mm., à limbe long de 8 cm. environ,
large de 3 cm. environ, glabre par-dessus, pubescent par-dessous;
nervure primaire déprimée par-dessus, saillante et poilue par-des-
sous; nervures secondaires marquées, distantes de 5 mm. environ,
faiblement obliques, confluentes à 2-3 mm. de la marge. Inflores-
cence : épi capituliforme à 8-10 fleurs; pédoncule subterminal long
de 3-4 cm. fortement épaissi et cannelé à sa partie supérieure;
fleurs pentamères sessiles fortement poilues, d’un jaune verdâtre
longues de 10-12 mm. Bourrelet, étamines et pistil de l’espèce.
Fruit : Drupe blanche à graine huileuse.
Diffère des autres S. cremoslachya par son inflorescence capituli-
forme, ses feuilles pubescentes à acumen aigu; du S. geminata par
ses fleurs beaucoup plus courtes et plus pubescentes, son inflores-
— 674
cence pluriflore, scs feuilles à limbe pubescent à acumen plus court
et plus aigu.
Distribulion. — Est : Forêt orientale, sous bois 50 m. ait., au
Sud de Farafangana, Mai 1919. P. de la B. 12620.
3. S. geminala Perr. de la Bath. [ex. Leandri 9 ter].
Description. — Arbrisseau à feuilles persistantes, à rameaux
jeunes pubescents, devenant glabres, à écorce striée, à liber tenace ;
feuilles oblongue s-lancéolées acuminées vert clair, alternes ou sub-
opposées à pétiole court (2-3 mm.) et pubescent, entières, penni-
nerves; nervure primaire très saillante; nervures secondaires
anastomosées près de la marge, veines serrées en réseau fin; limbe
membraneux long de 10/12 cm. sur 2/3,5 (acumen 2 à 2,5 cm).
Fleurs jumelles sur un pédoncule commun, aussi long qu’elles-
mêmes (4 à 4,5 cm), légèrement pubescent (poils apprimés), situé
à l’extrémité d’un rameau; fleurs articulées à la base. Pas de
bractées visibles; fleurs grandes à tube long élargi à la base et à la
gorge, blanches; 5 lobes étalés longs de 4-5 mm. sur 2-3 mm., ovales
concaves à la base; bourrelet annulaire à la gorge, représentant
la partie libre des pétales, incisé en 10-15 lobes charnus; étamines
10, subsessiles, en 2 séries très rapprochées; anthères ovales oblon-
gues, parfois déformées ou insérées dans la même série à des hau-
teurs différentes; ovaire sessile graduellement rétréci à sa partie su-
périeure, pubescent; style portant le stigmate obtus papilleux
au-dessous de l’insertion des étamines inférieures; ovule pendant;
pas de disque hypogyne; fruit ovoïde long de 10 mm. large de
7 mm. surmonté d’une pointe conique longue de 0mm,5, couvert
de poils apprimés.
Distribulion. — Massif de Tsaratanana, forêt à Mousses et à
sous-bois herbacé, ait. 1.200 à 1.400 m. Fév. 1923. P. de la B. 15241
— Massif de Manongarivo ait. 800 m. sur grès basique, Mai 1909.
P. de la B. 4617 (au Nord de l’île, domaine climatique du Centre
et sur la limite de celui du Sambirano).
4. Dais.
Une seule espèce : Dais glaucescens Decne. dans A. Meyer. Sur
les Daplmacées (Ann. Sc. Nat. 1843, p. 51).
Synonymes : Dais cotinifolia Lam. ( pro parte ) non L., dans l’herb.
Dais rhamnifolia Baill. (Hist. nat. des pl. de Madagascar), Atlas
p. 318.
Dais madagascariensis Boj. ex Meissn., D.C. Prod. XIV, p. 529.
Lasiosiphon rhamnifolius Baker [2 bis].
Description. — Arbuste (?) à rameaux striés en long, glabres,
675 —
à feuilles opposées; feuilles ovales obtuses pétiolées; pétiole long
de 4 mm.; limbe glabre long de 5-6 cm. sur 3 à 3,5; nervures pri-
maires et secondaires visibles sur les 2 faces, surtout sur l’infé-
rieure où elles se détachent en brun sur fond clair, nervilles ultimes
découpant le limbe en petits hexagones de 1/2 mm. environ; ner-
vures secondaires réunies à 1 mm. environ de la marge, qui est
recourbée en dessous. Inflorescence en capitule de 10-12 fleurs avec
involucre de 4-5 bractées poilues ovales, de 5 mm. sur 3; pédoncule
long de 3 cm sur 1-1,5 mm.; fleurs couvertes de poils blanchâtres
serrés, surtout à la base, longues de 15-18 mm.; tube du périanthe
assez large se coupant normalement au-dessus de l’ovaire à la for-
mation du fruit. Corolle non distincte; calice à 5 lobes; filets
presque aussi longs que les anthères exsertes; stigmate exsert;
disque hypogyne dépassant le 1/3 de l’ovaire. Fruit?
Distribution. — - Imerina (Bojer); Baron 2094, Juin 1889; 5115,
Juin 1889. (Domaine climatique du Centre, sur le plateau de Tana-
narive). [Nom malgache : Havouha...].
5. Lasiosiphon Frescn.
• Clé des espèces.
I. Disque hypogyne grand (dépassant 1 mm.) lobes de la corolle larges, charnus,
dentés; lobes du calice lancéolés; pas de longs poils brillants entourant la base
des fleurs; capitules sessiles; involucre à bractées peu différenciées; feuilles
oblongues-obovales, glabres, coriaces, vert foncé par-dessus, brunissant par-
dessous. L. coriaceus.
II. Disque hypogyne très petit ou nul; corolle à lobes non charnus.
A. Capitules passés sessiles ou subsessiles (pédoncule de 3 mm. au plus); bractées
de l’involucre lancéolées-aiguës.
1. Fleur longue de 10-15 mm., à tube infundibuliforme entouré à la base
de longs poils blancs serrés; calice à lobes émarginés; lobes de la
corolle petits et linéaires; disque hypogyne très petit; feuilles
soyeuses-villeuses brillantes, presque blanchâtres; bractées del’in-
volucre semblables aux feuilles. L. Humberti.
2. Fleurs dépassant 2 centimètres; lobes de la corolle aussi grands que
ceux du calice; bractées de l’involucre pubescentes en dehors et
différentes des feuilles; feuilles membraneuses oblongues-obtuses
atténuées à la base, pubescentes surtout sur la face inférieure
(non vu). L. hibbertioides.
B. Capitules passés à pédoncule allongé (1 à 5 cm.); bractées de l’involucre
nettement différentes des feuilles.
1. Bractées de l’involucre lancéolées-aiguës; capitules de 10-20 fleurs;
fleurs longues de 10-15 mm.; lobes de la corolle petits; feuilles obo-
vales-lancéolées ou étroites, souvent très longuement atténuées à
la base. L. Bojerianus.
2. Bractées de l’involucre accuminées ou mucronées.
a) Bractées de l’involucre à aeumen très grand (1 cm.) et très
marqué, ou même rostrées; capitules grands (diam. 25 mm.),
de 15-20 fleurs, à pédoncule nettement épaissi et cannelé
— 676 —
sous l’involucre; fleurs entourées à la base de longs poils
denses et brillants; feuilles dépassant 3 centimètres obo-
vales, presque spatulées, non atténuées à la base, peu pu-
bescentes. L. madagascariensis.
b) Bractées de l’involucre n’ayant pas l’acumen très grand et
marqué.
a) Bractées oblongues, courtes (1 cm. environ) à acumen
grand mais peu marqué; capitules petits (diam.
15 mm.).
+ Base des fleurs entourée de poils peu denses
et courts; pédoncule peu épaissi et rond
sous l’involucre; feuilles de 2 centimètres au
maximum, obovales très pubescentes; lobes
de la corolle circulaires. L. pubescens.
+ + Base des fleurs entourée de poils denses,
longs et brillants; pédoncule épaissi sous
l’involucre; lobes de la corolle linéaires.
L. Waterloti.
P) Bractées arrondies longues de 5 millimètres, mucronées ;
fleurs entourées à la base de longs poils denses et
brillants; feuilles oblancéolées, parfois obtuses, assez
coriaces, peu ou pas pubescentes. L. Decaryi.
Remarques.
Certaines espèces décrites antérieurement ne figurent pas dans la
Clé ci-dessus. Ce sont les suivantes :
L. Baroni Baker (Journ. Linn. Soc. XXV p. 342, 1890) D’après
l’ensemble de ses caractères cette plante me paraît devoir être
classée comme une variété du L. madagascariensis (Lam.) Decne.
L. Hildebrandtii Scott Elliot (Journ. Linn. Soc. XXIX p. 47,
1891). Cette plante constitue une autre variété de la même espèce.
L. linearis Leandri (Bull. Soc. Bot. de France p. 1040, 1929).
Doit être considéré comme une simple variété du L. Decaryi
Leandri.
L. rhamnifolius Baker (Journ. Linn. Soc. XXX, p. 343, 1890).
Cette plante n’est autre que le Dais glaucescens Decne.
L. roslratus Meissner (D. C., Prod. XIV, p. 597) ne diffère du
L. madagascariensis typique que par les bractées de l’involucre
plus nettement rostrées.
L. saxaiilis Scott Elliot (Journ. Linn. Soc. XXIX p. 46, 1891)
correspond entièrement au L. pubescens Decne.
L. laterilius Vatke (Hildebrandt, n° 3369, Diego-Suarez). Je
n’ai pu découvrir de description de cette plante, qui correspond à
une forme ou variété du L. madagascariensis.
L. cuneaius Decne. Espèce insuffisamment connue.
( A suivre).
— 677
Tepiirosias nouveaux de l’Oubangui-Chaiu
( Légumine uses-P api lion ées ) ,
PAR LE P. Ch. Tisserant.
Tephrosia Le Testui sp. nov.
Perennis. Radix lignosus, caules proslrati lignosi, ± ramosi, ad
50 cm. longi, cglindrici, albo-sericei pilis adpressis, circa nodia ±
geniculati. Stipulée persistentes, acutæ, 6 mm. longæ, 1 mm. latæ,
ulraque pagina pilis uestitœ. Folia imparipinnata, subsessilia,
petiolo ad 5 mm. longo, canaliculalo , sericeo, inter foliolas 1 cm.
longo, ultra superiores 2 mm. longo ; pelioluli 1,5 mm. longi ; foliolæ
11- 13 oblongæ, ad basim ± cuneatæ, apice profunde emarginatæ
20-30 mm. longæ, 6-10 mm. latæ, inferiores breviores, costa subtus
prominenle, nervis multis parallelis adscendenlibus, supra glabræ,
obscure virides, sœpe purpurascenles, subtus dense adpresseque
albosericeæ.
Inflorescenliæ in racemos laxos terminales laleralesque 10-20 cm.
longos dispositæ ; pedunculo 5-6 cm. longo angulato sericeo ; bracleis
minimis 1-2 mm. longis ; pedicellis 4-5 mm. longis. Flores médiocres
12- 15 mm. longi, exlus brunneo-sericei, inlus violacei ; calix laie
campanulatus 6 mm. altus exlus albo-sericeus, tubo 3 mm. alto, den-
tibus ovalibus aculis, anleriore longiore, posterioribus vix summo
apice parum liberis ; vexillum obovalum apice sinuato-emarginalum,
unguiculo brevi 1 mm. longo, lamina 14 mm. longa 12 mm. lata;
alæ 14 mm. longæ, 4 mm. latæ, unguiculo gracili 2 mm. longo,
apice rotundatæ; carinæ petala œquilonga, 6 mm. lata, apicem
versus curvatci glabra ; decimum slamen vix cum aliis adnatum ;
ovarium stipitatum, slipile 1,5 mm. alto, lineare marginibus
M'assis, 12 mm. longum, pilosum, stylo applanalo brevi pilis veslilo,
stigmate ierminali nudo ; ovula ± 10.
Fruclus applanatus, leviter falcalus, breviter stipitalus, slipile
2-3 mm. alto, apice longe rostralus, roslro 5-7 mm. alto, exlus villo-
sulus, brunneo-violaceus, ± 10 spermus.
Le Testu n° 4061, feuilles à face inférieure argentée, face supé-
rieure souvent ± pourpre, fleurs écarlates, étendard velu exté-
rieurement de brun; rochers de Mouka, 5-7 août. 1922.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 6, 1930.
678 -
Tisserant n° 1989, fleurs violettes à étendard extérieurement
velu de roux, sur latérite, Gerelenji, 50 km. N. Bambari, 2 sep-
tembre-14 octobre 1925.
Cette belle espèce, par la dimension de ses fleurs et plusieurs
autres caractères se rapproche de Tephrosia barbigera, Bak., et
des espèces voisines; elle s’en éloigne par son port tout autre, ses
inflorescences plus lâches. Son ovaire et son légume stipilés rap-
pellent ceux de Caulocarpus Gossweileri, Bak. f., mais ses feuilles
sont pinnées et non digitées, son port est différent. Je me fais un
plaisir de dédier cette plante à M. G. Le Testu, administrateur
des colonies, dont l’amitié m’a souvent été d’un précieux secours.
Tephrosia moroubensis, sp. nov.
Annua. Caulis ereclus, 30-40 cm. allus ; rami ad basim plures,
patentes 20-25 cm. longi. Caulis ramique angulati pilis palenlibus
griseis dense uesliti. Stipulæ scariosæ, acuminatæ, parvæ, nervis 3
pilis inslruclis. Folia simplicia, subsessilia, peliolo 1 mm. longo,
lamina lineari lanceolata, mucronulala, ad basim altenuata, usque
ad 6 cm. longa 0,6 cm. lala, utraque pagina pilis griseis dense vestita,
costa subtus prominente fusca. Racemi 4-8 flores, graciles elongati
axillares terminalesque, usque ad 15 cm. alti, pedunculo cylindrico,
adpresse piloso. Flores parvi 6 mm. alti, ad axillam bracteæ brac-
teolarumque minularum 1-1,5 mm. allarum, pilosularum ; pedicello
1,5 mm. alto; calix auguste campanulatus b-fidus tubo brevi 1 mm.
longo, denlibus lanceolalis 1-2 mm. longis, anleriore longiore, pos-
terioribus vix altius connatis ; vexillum 5 mm. longum, 4 mm. latum,
unguiculo brevi, lamina obovata leviler emarginala, exius pubescenti ;
alæ leviler falcalæ vexillo carinaqueæquilongæ, 1 mm. laiæ, unguiculo
1 mm. longo, apice rolundato ; carinæ pelala 2 mm. lata, unguiculo
2 mm. longo, lamina apice subacuta; ovarium applanaium 4 mm.
longum, brunneum, pilosulum, stylo brevi glabro 1,5 mm. longo;
ovula 8-10.
Fruclus 3 cm. longus, 3 mm. laïus, intra margines crassas brun-
neas pallidior subscariosus, villosulus, apice acutus 8-9 spermus.
Tisserant n° 736, fleurs rougeâtres, sur latérite, les Moroubas,
10 septembre 1922.
Le port rappelle celui de T. orienlalis, Bak. f., d’après la diag-
nose, mais les fleurs sont plus petites, en racines pauciflorcs très
lâches et non axillaires, les feuilles sont de forme différente.
Tephrosia oubanguiensis, sp. nov.
Perennis humifusus. Caules plurimi ramosi, velutini, internodiis
2-3 cm. longis. Stipulæ 3 mm. longæ, deltoïdeæ, dense pilosæ. Folia
— 679 —
simplicia, peliolo 1-2 mm. longo, hirsuto, lamina lineari lanceolata
5-8 cm. longa, 8-16 mm. lata, supra glabra, sublus pilis densis gri-
seis insirucla, cosia valde prominenie. Inflorescentiœ in racemos laxos
terminales axillaresque usque ad 11-12 cm. longos, pedunculo pubes-
centi 5 cm. longo. Flores 1-2 ad axillam bracleæ bracteolarumque
inflmarum 1-1,5 mm. allarum pilosularum ; pedicellus 2 mm. longus.
Flores 8-10 mm. longi ; calix campanulatus 5 -fidus, 5 mm. longus,
tubo 2 mm. alto, dentibus lanceolatis, anleriore longiore, posterio-
ribus allius connatis, per lolum dense pilosus ; vexillum 10 mm.
longum, unguiculo 4 mm. longo, lamina orbiculari 6 mm. long-a exlus
pubescenle, alæ 10 mm. longæ 2 mm. lalæ, unguiculo gracili 2 mm.
longo, apice rotundato. Carinæ pelala 10 mm. longa 3 mm. lata,
unguiculo 2,5 mm. longo, lamina apice subobtusa leviter falcala gla-
bra; decimi slaminis füamenlum media parte adnatum, latiu.s ;
ouarium 6 mm. longum, dense pilosum, stylo glabro, stigmate peni-
cillalo ; ovula 8.
Fructus immaturus 5 cm. longus 0,4 cm. laïus, marginibus crassis,
pilis haud densis inslructus, 6-8 spermus.
Le Testu n° 3267, plante couchée à fleurs roses, Yalinga, 21 sep-
tembre 1921.
Tisserant n° 1608, rampante, sur latérite, fleurs rouge pâle,
Kaga Ndokpwa 25 km. N. Bambari, 2 septembre 1924.
Cette espèce se place dans le voisinage de T. acaciæfolia, Welw;
elle en diffère par le port, l’inflorescence, les feuilles plus larges.
Elle se rapprocherait peut-être davantage de T. Gossweileri, Bak.
f., mais la diagnose, malheureusement fort courte, indique un calice
nettemenl plus grand que dans notre plante.
Bulletin du Muséum, 2° s
t. Il, 1930.
46
Note sur peux Indigoferas (Légumineuses-Papilionéés),
par le P. Ch. Tisserant.
Indigofera paniculata, Pers. — Ayant eu à examiner un lot de
plantes appartenant au genre Indigofera, j’ai été amené à examiner
deux espèces, l’une nommée par Persoon I. paniculata et l’autre
postérieure, nommée par Schumacher I. procera.
Dans le Flora of Tropical Africa, la clé de Baker donne :
Pod terete, glabrous, 4-seeded I. paniculata.
Pod sub-compressous, vilîose, 2-seedcd I. procera.
A la p. 71, les diagnoses reproduisent cette différence; celle de
I. paniculata est suivie de cette note : Upper Guinea, Vahl, in
herb. Jussieu. This I hâve not seen.
Je me reportai à l’herbier de Jussieu qui appartient au Muséum.
Le type de I. paniculata ne porte pas de fruits : c’est un rameau
très jeune tout à fait au début de la floraison, les panicules formées,
mais les boutons très petits, par ailleurs échantillon en tous points
comparables à ceux d ’/. procera arrivés au même stade de déve-
loppement.
Persoon en nommant la plante, a décrit très brièvement cet
échantillon, Synopsis Plantarum 2, 235 : foliis simplicibus lanceo-
lalis, glabris, floribus paniculatis.
De Candolle (cité exactement par Baker pour I. paniculata,
mais par erreur pour I. procera), Prodromus II, 222, reprend la
description : I. paniculata, foliis simplicibus, oblongo-linearibus,
sub-nudis, pedunculis folio brevioribus, ultimis lerminalibus pani-
culalis, leguminibus terelibus deflexis A-spermis, glabris. Dans la
plante de l’herbier de Jussieu, comme dans VI. procera, dès la
base de l’inflorescence, les rameaux de la panicule ne tardent pas
à dépasser la feuille axillante.
Il est à supposer que De Candolle aura établi sa diagnose sur
une plante en fruits, différente de celle de Vahl, mais analogue
d’aspect. Schumacher, vingt ans après, pouvait donc décrire comme
nouveau I. procera, sans se douter qu’il décrivait la plante nom-
mée I. paniculata par Persoon.
Il reste donc que cette plante si commune dans toute la zone
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 6, 1930.
681 —
tropicale de l’Afrique doit en réalité s’appeler Indigofera pani-
culala, Pers. (non D. G.) — I. procerci Schum. et Thonn.
Indigofera bongensis, Kotschy et Peyr. — La diagnose de Baker,
F. T. A. p. 74, correspond à l’état de cette plante pendant les mois
de saison sèche : de la souche ligneuse sortent plusieurs branches
dressées, peu ou point rameuses, à feuilles obovées, petites, à
indumcntum grisâtre, portant à chaque aisselle des racèmes
hauts de 3-4 centimètres.
J’ai eu l’occasion d’observer souvent cette plante à diverses
époques de l’année, et je puis ajouter les observations suivantes :
lorsque viennent les pluies, les rameaux dressés de saison sèche
ayant jeté leurs graines disparaissent. D’autres rameaux partent
du collet de la plante, rampent sur le sol; les feuilles appliquées
contre terre sont grandes, atteignant 4-5 centimètres de longueur,
2-2,5 cm. de large, sont arrondies au sommet, ± cordées à la base,
presque glabres en dessus, souvent luisantes. Vers la fin des pluies,
des inflorescences naissent aux aisselles de quelques feuilles,
forment des racèmes dressés, longs de 7-10 centimètres, à fleurs
plus lâches que dans ceux de la saison sèche.
C’est l’aspect que présentent les deux spécimens :
Tisserant n° 239, région Ippy, 30 novembre ' 1921.
— n° 25.39, Ippv, juin 1928.
682 —
Sur un caractère du genre Lolium,
par Mlle Aimée Camus.
Dans presque toutes les Graminées, lorsque le rachis en séchant
devient fragile, la brisure se produit au niveau de l’insertion des
épillets.
Dans le genre Lolium, le rachis est ordinairement décrit comme
continu. Il est souvent assez tenace et c’est la rachéole qui devient
assez rapidement fragile, se désarticulant au-dessus des glumcs
et entre les fleurs. Celles-ci, devenues libres, tombent à terre et se
dispersent.
Le rachis n’est cependant pas tenace dans toutes les espèces.
En étudiant sur place des échantillons secs de Lolium rigidum
Gaudin, j’ai été frappée par un caractère qui ne paraît pas avoir
été signalé jusqu’ici. A maturité, en séchant, le rachis se brise non
au niveau de l’insertion des épillets, mais un peu au-dessous du
milieu de chaque entre-nœud, suivant une ligne horizontale nette,
invisible avant la brisure. Souvent la glume est appliquée contre
le rachis et, dans ce cas les fleurs restent protégées entre la paroi
de l’anfractuosité du rachis et la glume jusqu’à ce que l’axe se
brise en autant de fragments qu’il y a d’épillets.
L’épillet se détache alors avec deux parties du rachis, l’une
inférieure à son insertion sur ce dernier, l’autre supérieure, plus
courte.
Le rachis du L. temulentum L. est moins fragile, à maturité, que
celui du précédent, mais lorsqu’il se brise c’est vers le milieu de
l’entre-nœud. Dans cette espèce, la glume est assez écartée du
rachis et les articles de la rachéole se disjoignant, les fleurs se dis-
séminent bien avant que le rachis ne se fragmente.
Dans le L. gracile Pari., des Canaries, le rachis se brise à maturité
vers le tiers inférieur des entre-nœuds du rachis.
Le rachis du L. mulliflorum Lamk est presque continu, très peu
fragile. Comme dans les autres espèces du genre, la rachéole est
très cassante et les fleurs se disséminent ainsi facilenu nt, mais
cependant quand la brisure du rachis se produit c’est encore vers
le milieu de l’entre-nœud ou un peu au-dessous. Il en est de même
chez le L. italicum A. Br. et le L. linicolum Sond.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. Il, n° 6, 1930.
683 -
Dans le L. persicum Boiss. et Hoh. le rachis se brise sous le milieu
•des entre-nœuds.
Dans le genre Agropyrum, le rachis est souvent à peu près con-
tinu. Dans quelques espèces, dans VA. junceum P. B., par exemple,
il est pourtant nettement articulé. La désarticulation a lieu au
niveau inférieur des épillets.
Dans le genre Leplurus A. Br. (x), proche du genre Lolium et qui
comprend le L. repens A. Br., type du genre, le L. cylindricus Trin.
et le L. radicans A. Camus, le rachis n’est cassant qu’au niveau
de l’insertion des épillets et l’articulation est nettement oblique.
Dans le genre Pholiurus Trin., le P. incurvus (L. Sch. et Th.,
type du genre, et sa sous-esp. filiformis (Roth) A. Camus, le rachis
est souple et tenace. Le P. pubescens A. Camus et le P. persicus
A. Camus ont un rachis nettement fragile au niveau inférieur des
•épillets. L’articulation n’est pas oblique, comme dans le genre
Leplurus, mais presque horizontale.
On peut tirer de cette note les conclusions suivantes :
1° Les caractères fournis par le point où se produit la brisure du
rachis et la direction de la brisure sont importants et doivent
'entrer dans les diagnoses de genres.
2° Le rachis est parfois fragile dans le genre Lolium et la brisure
du rachis se produit de manière très particulière, non au niveau de
l’insertion des épillets, mais dans une région située vers le milieu
•ou le tiers inférieur des entre-nœuds du rachis.
.(') A. Camus in Ann. Soc. Linn. Lyon, LXIX, p. 86 (1922).
- 684 —
XYRIDES INI) OC II 1NEN SES NOVAK,
par M. Gust. O. A. W. Malme.
Xyris intersita Malme, n. sp.
Annua ( rarius perennis, cæspitosa), radicibus gracilibus. Folia
lenuia, laele viridia, ensiformi-linearia, vulgo 9-14 cm. longa el
4-5 mm. lata, acuta , lævia, glaberrimaque, aciebus aculis, in vagi-
nam abeuntia circiter terliam parlem folii occupanlem, ecilialam,
superne lamina paullulo angusliorem, deorsum nonnihil dilatatam,
slramineam, rufescenlem vel ferruginascentem, opacam. Scapi ter-
minales el apicales, recli, fislulosi, subtereles, vulgo 15-25 cm. alli ,
1,5-2 mm. crassi, laxi , non vel indislincle nervoso-slriali, basi folio
longivaginato, céleris foliis pciullo usque duplo breviore involuli.
Spica salis pauciflora, subglobosa vel ovoidea, vulgo 8-10 mm.
longa; bracteæ subcoriaceæ, margine laie papyraceæ vel fere mem-
branaceæ, integerrimæ, fulvæ vel ferrugineæ, inflmæ suborbicu-
lares, circiter 4 mm. longæ, fere inde a basi obtuse carinatæ, sub
apice area dorsali cinereo-viridi, ovato-lanceolala, parva notalæ,
inlermediæ obovato-suborbiculares, 5-6 mm. longæ, usque 5 mm.
lalæ, apice rotundatæ, salis bene conchalæ, omnino ecarinaiæ, margi-
nibus saltem in sicco nonnihil recurvaiis, sub apice area dorsali laie
triangulari-ovala, circiter 1,5 mm. longa, haud prominente ornalæ.
Sepala lateralia libéra, subhyalina, curvula, lineari-lanceolala,
circiter 5 mm. longa, 0,5-0, 7 mm. lata, acuta, ata carinati angus-
tissima, subiniegerrima.
Cambodfa el Cochinchina, pluribus locis ( Counillon , Pierre, Poi -
lane, Talmij, Thorel).
Inter X. indicamL. el X. paucifloram Willd. quodammodo inter-
media. Haec recedil foliis angustioribus, subtililer luberculalis,
scapis gracilioribus, area dorsali bradearum spicæ prominente el
sepalis lateralibus spaihulalis, circiter 1,5 mm. latis (4-5 mm. longis),
ala carinali superne latiuscula et indica recedil foliis longioribus
( vulgo 20-40 cm. longis), scapis robuslis, argute pluricostalis, spica
mulliflora, bracleis subconcoloribus ( area dorsali tantum slomalibus
indicata ) et sepalis lateralibus auguste spathulatis ( circiter 6 mm.
longis, usque 1 mm. latis), obtusissimis.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 6, 1930.
685 —
Xyris subcomplanata Malme, n. sp.
Perennis, dense cæspitosa, radicibus crassiusculis, spongioso-
corlicatis. Folia rigida, leviter complanata, 8-12 cm., rarius usque
16 cm. longa, circiter 1 mm. lala, apice subulata, in sicco leviter ner-
voso-slriala, lævia vel basin versus transversim rugulosa, aciebus
acutiusculis, in vaginam abeunlia 1-1,5 cm. longam, jam superne
lamina laliorem, ligula dislinda limilaiam, ecilialam, transversim
rugulosam, opacam, basi leviter dilalatam. Scapi recli 'vel plus
minusve flexuosi, subtereles, vulgo 15-25 cm. alli, circiter 1 mm. lati,
laeves, basi vagina involuti 4-5 cm. longa, opaca, inferne fulvo-
jerruginea, in apiculum subulalum excurrente. Spica satis multi-
flora, ovoidea vel subglobosa, 5-8 mm. longa, circiter 5 mm. crassa :
bracleæ coriaceæ, ferrugineæ vel fulvo-ferrugineæ, infimæ ovalo-
ovales, 2,5-3 mm. longæ, apice obtusissimæ, sub apice obtuse cari-
nalæ; area dorsali discolore lanceolala, salis magna nolalæ, inter-
mediæ bene conchalæ, laie ovales, circiter 4 mm. longæ et 3 mm.
lalæ, apice rotundatæ et lacer alo-fimbrialæ, sub apice obtuse cari-
nalæ, area dorsali ovalo-lriangulari, magna, usque 2 mm. longa
nolalæ. Sepala laleralia libéra, æquilaiera, falcato-curvata, subli-
nearia vel spalhulalo-linearia, circiter 3,5 mm. longa et 0,7 mm.
lata, apice rolundato-truncala et laceralo-fimbriala, ala carinali
laliuscula et fere Iota longitudine ciliato-fimbriata. Petala flava,
litnbo ovalo, circiter 3 mm. longo, apice rolundato et crenato. Sta-
minodia bibrachiala, brachiis longe penicillalis . Anlheræ oblongæ,
circiter 1,75 mm. longæ, conneclivo anguslo, fdamento duplo lon-
giores. Pollinis granula oblique ellipsoidea, circiter 40 g longa et
25 [a crassa. Ovarium uniloculare, placenlis parielalibus, basi non-
nihil confluenlibus ; stylus usque ad medium irifidus. Capsula
usque 2 mm. longa, pericarpio apice non vel paullulum incrassato.
Semina ovoideo-ellipsoidea, circiter 0,4 mm. longa, longiludinaliter
coslulata.
Tonkin, ex. pr. Thanh-Hoà (l’abbé Bon).
Affinis X. borneensi Reudle, cujus spica angustior (3, 5-4, 5 mm.
crassa, 5-8 mm. longa), area dorsalis braclearum indislincla et
sepala laleralia oblusiuscula, subintegerrima, ala carinali angusla,
tantum in parle dimidia superiore cilialo-scabridula. Quoad sepala
laleralia in memoriam revocat X. complanatam R. Br., jam foliis
mullo latioribus (2-3 mm. latis), carlilagineo-marginatis, scapis
ancipitibus (1-1,5 mm. latis ) et sepalis lateralibus latioribus (1-
1,5 mm. latis, 4-5 mm. longis) bene distinclam.
— 686 —
Diagnoses de Gnetum nouveaux d’Indo-Chine,
par M. Fr. Markgraf.
gnetum leptostaghyum Bl. var. elongatum Markgraf n. var.
Folia breviora, pleraque 1*2 cm. longa, 7 cm. lata. Inflorescentiæ
frucîiferæ laxæ, nodis 1 1/2-2 cm. inter se dislantibus. Fruclus lon-
giores, 3 cm. longi, 1 1/2 cm. lali.
Annam : Tourane, col des Nuages, forêt, 900 mètres, sol très
rocheux, fr. 18.9.23 — Poilane n. 8077. (Typus varietatis !)
Laos : Pak son, Prov. Bassac, plateau des Boloven^ 1.200 mètres,
fr. 19.9.28 — Poilane n. 15646.
Tonkin : Monts Nui-bien, Prov. Cho-bo, forêt, 800-900 mètres,
sol rocheux, fr. 6.9.26 — Poilane n. 13168. (Annamit. dây muoi).
Gnetum iormosum Markgraf n. sp.
Frulex scandens ad 25 m. altus. Folia indislincle fibrosa, sub-
coriacea, in sicco plerumque fusca, oblonga, apice breviter acuminala
vel caudala, basi subcuneala, supra nitida, usque ad 14 cm. longa,
4 1/2 cm. lala ; peliolus 1 cm. longus ; venæ oblique rectæ, indis-
tincte arcualo-confunclæ, 5-7 in utroque latere ; nervi tertiarii subtus
prominuli, reticulosi. Inflorescentiæ o* desunt. Inflorescentiæ Ç
ad 5 cm. longæ, semel ramificalæ, graciles ; parles fertiles nodis
approximatis densæ ; colla 2 mm. alta. Flores Ç 6-8 in quoque
collo, ovales, acuminati, 1 1/2 mm. longi, 1 mm. lali. Involucrum
exlernum carnosum et fibrosum, medium charlaceum, elliplicum,
breviter roslralum, externo mullo minus, intimum in tubum 1/2 mm.
ex externo exserlum et breviter flssum produclum. Rami inflores-
centiæ sub fructu ad 10 cm. elongatæ, laxæ. Fruclus rubri, sessiles,
subnitidi, oblongi vel fusiformes, obtusi, 2 1/2 cm. longi, 8 mm. lali,
minulissime pundati. Involucrum exlernum lenuiler carnosum,
parce fibrosum, medium lenuiler lignosum, intimum charlaceum.
Semen fusiforme vel oblongum, 1 1/2 cm. longum, 1/2 cm. crassum.
Annam : La Han, Prov. Thanh hoa, fr. 3.8.20 — Poilane n. 1689
Bulletin du Muséum, 2e s., t. Il, n° 6, 1930.
(Typus speciei!). Kilom. 65 de la route de Phu qui à Kebon,
fr. 2.8.29 — Poilane n. 16523.
Tonkin : Tu-Phap, dans les bois, fl. Ç et fr. YII 1887 — Balansa
n. 4166.
Nota. — Ob fructus angustos haec species inter G. diminution Mgf. microcarpum Bl.,
oxycarpum Ridl., neglectum Bl. inserenda est. Proxime accedit ad G. diminution Mgj.,
■insulæ Bornéo incolam, cui forma et structura fructus et folii et infructescentia taxa similis
est. G. negleotum Bl. foliis majoribus, tenuioribus, fruxtibus brevior’ibus, opacis, luteo-
fuscis recedit-, G. microcarpum Bl. et G. oxycarpum Ridl. foliis carnosis, nitidis, prœ'.erea
hæc frudibus acut ioribus, ilia frudibus latioribus recedunt.
Bananiers dAbyssinie a feuilles rouges .
PAR M. D. Bois.
Le 2 octobre 1929, je reçus du marquis de Scey-Montbéliard,
secrétaire d’ambassade, attaché à la Légation de France à Addis-
Abéba (Éthiopie), pour le service de la culture du Muséum, deux
Bananiers à feuilles rouges, signalées par M. Maurel, ancien direc-
teur de l’École de l’Alliance française d’Addis-Abéba, actuelle-
ment établi à Harrar ( Revue d'histoire naturelle appliquée, 1928,
p. 206).
L’une d’elles, qui. fait le sujet de cette note, est vraisemblable-
ment une variété du Musa Ensele Gmelin, espèce originaire
d’Abyssinie, connue dans ce pays sous le nom de Coba. Elle s’en
distingue par ses feuilles à revers plus ou moins rouge pourpre,
ainsi que la côte médiane, les pétioles et la tige, qui sont de couleur
plus intense. Je la dédie à son introducteur, M. de Scey Montbé-
liard, sous le nom de Montbeliardi (x).
Le Coba est cultivé dans quelques parties de l’Abyssinie, non
pas pour ses fruits, cjui ne sont pas comestibles comme ceux
d’autres espèces de Bananiers, mais pour le tissu cellulaire alimen-
taire contenu dans la base des pétioles constituant le pseudo-
tronc de la plante, lorsque celle-ci y a accumulé les matériaux
de réserve destinés à assurer la floraison et la fructification. C’est
avec ce tte masse cellulaire que les indigènes font une sorte de pain,
après l’avoir soumise à certaines préparations, notamment à une
fermentation en silo d’une longue durée.
D’après Bianchi (Brunialti, Alla terra dei Galla, Spedizione
Bianchi in Africa, 2e éd., Milan, 1886), le Musa Ensete est la
plante alimentaire par excellence des Gallas. Le pain qu’ils en
confectionnent serait insipide, légèrement acide et peu nourrissant.
M. d’Abadie (Antoine), célèbre explorateur de l’Abyssinie,
aurait appris que les Gallas trouvent aussi un aliment dans la
racine de ce Bananier, dont la saveur serait intermédiaire entre
celles de la Pomme de terre et de la Patate (Duchartre, Journal
(d Musa Ensete Gmelin, var. Montbeliardi (var. nov.) Caudex, petiolus et
costa media atro-rubro-purpurei-, lamina foliorum adu’torurn subtus rubro-purpureo
suffusa. Ethiopia, prope Addis-Abéba (de Scey Montbéliard).
Bulletin du Muséum, 2e s., L II, n° 6, 1930.
— 689
de la Société nationale d' Horticulture de France, Paris, 1887, p. 245)
[Note accompagnant un article de Paul Sagot sur les espèces du
genre Musa].
Les populations de Gouaragués fixées dans une région monta-,
gneuse au sud d’Addis-Abéba, m’écrivait M. de Scey-Montbéliard,
utilisent aussi, mais exclusivement les variétés à feuilles vertes
de cette plante, qu’ils cultivent en grand pour leur consommation :
, « culture d’une importance encore plus capitale que ne l’est celle
du Froment chez nous ».
A côté de ces variétés, au nombre d’une quarantaine, selon
M. Maurel, il en est à feuilles plus ou moins rouges dès le début
de leur croissance ou chez lesquelles le coloris se développe avec
l’âge. Ces dernières seraient, semble-t-il, des sortes de fétiches
porte-bonheur pour les Gouaragués, qui en possèdent tous quelques
pieds auprès de leurs huttes.
Le Musa Enseie est l’un des Bananiers les plus ornementaux par
ses grandes feuilles oblongues-lancéolées qui, grâce à leur consis-
tance, résistent beaucoup mieux que la plupart des autres à l’ac-
tion du vent, presque sans se déchirer. Aussi est-il très apprécié
pour la décoration des jardins : à l’état permanent dans les pays
chauds, et pendant la saison estivale dans les régions tempérées,
où les souches sont rentrées en serre pour y passer l’hiver.
On le multiplie habituellement par graines, que l’on trouve dans
le commerce. En climat favorable, il fructifie vers l’âge de trois à
six ans (Duchartre, loc. cit.), et meurt ensuite.
Mais la multiplication par le semis, employée dans nos contrées
pour le Musa Enseie, ne reproduirait pas fidèlement les particula-
rités propres à certaines variétés, et c’est pour cette raison que les
Gouaragués no se servent « pratiquement jamais » de graines, afin
de conserver immuables les types dont ils apprécient les propriétés
alimentaires, médicinales ou autres.
La note de M. Maurel, citée précédemment, indique leur méthode,
qui est aussi en usage chez les Gallas, selon Bianchi ( Journ . Soc.
nat. d'Hort. de France, loc. cit.) :
Les plantes adultes sont arrachées avant la floraison, et coupées
à quelques centimètres au-dessus du collet; la souche ainsi dégar-
nie de ses feuilles est évidée au centre, puis placée dans un trou et
recouverte de terre et de fumier. Un mois après, de nombreux
rejets en sortent, que l’on transplante.
La belle variété dont il est ici question pourra sans doute être
reproduite de façon analogue, par la mise sur couche des souches
de plantes adultes, comme cela se pratique pour les Cannas; mais
on détruira le bourgeon central pour provoquer un bourgeonne-
ment latéral, car le Musa Enseie contrairement à d’autres espèces
du même genre, ne donne normalement jamais de rejets.
L’autre Bananier reçu de M. de Scey-Montbéliard appartient
certainement à une espèce différente du Musa Enseie, mais se rat-
tache comme lui au sous-genre Physocaulis de Baker. La souche
ne produit pas de rejets; la plante est plus trapue, à tige courte,
épaisse, rouge-pourpre noirâtre ; les feuilles, de dimensions moindres,
sont oblongues-elliptiques, à pétiole et à côte médiane (très sail-
lante) d’un rouge pourpre noirâtre, et à revers du limbe de couleur
rouge plus accentuée que dans le Musa Enseie, var. Montbeliardi.
Je lui donne le nom de Musa Maureli, en le dédiant ainsi à la per-
sonne qui l’a signalé, et en attendant que des matériaux d’étude,
complémentaires permettent de savoir à quelle espèce il devra
être rattaché. (*)
(*) Musa spl, var. Maureli (var. nov.) [sub-genus Physocaulis ]. Caudex brevis,
crassus, a tro-ru bro-purpureus ; folia brevipstiolata, oblongo-elliptica, petiolo, costa media
et sublus lamina joliorum adultorum rubro-purpureis. Prope Addis Abeba ( Ethiopia )
(de Scey Montbéliard).
— 691 —
Floraisons observées dans les serres du Muséum
PENDANT L’ANNÉE 1930
( AUTRES QUE CELLES SI GNALÉES DANS LES LISTES PRÉCÉDENTES ) (l),.
par M. D. Bois.
MONOCOTYLÉDONES.
Aloe continua Bak.
Amomum monophyllum Gagnepain, Indo-Chine? ( Delacour )'!
Billbergia X Poupionii Guillaumin ( milans x speciosa ).
(Croisement non signalé dans les monographies).
Calathea zebrina Lindl.
Cordyline rubra Hugel ex Kunth (Guillaumin det.)
Dendrobium clavalum Lindl.
superbum Reichb. f., var. Delacouri Gagnep. et
Guillaum. (Gagnepain et Guillaumin det.) (2).
Gasteria albicaulis Hort (a).
Haworthia alrovirens Haw. (Guillaumin det.).
— jasciala Haw., var. major Salm. (Guillaumin det.).
Homalonema aromaiica Schott.
Peliosanthes uiolacea Wall.
Reineckea carnea Kunth.
DICOTYLÉDONES.
Abulilon megapolamicum St. Hil.
Acacia excelsa Benth.
— juniperina Willd.
— uncinella Benth.
(9 Voir pour les années précédentes le Bulletin du Muséum à partir de 1920.
(2) Diffère du type par les fleurs pâles, blanc lilacé, les macules du labelle et l’anthère ■
étant seules violet foncé. Laos : ( Delacour , f. 200, 1930).
(3) Donné par de Noter f. 158, 1923, probablement hybride entre Gasteria fasciata-
et sulcata.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 6, 1930.
692 —
Acalypha W ilkesiana Mull.-Arg. form. illusiris J. J. Sm. (1).
(Guillaumin det.).
Albizzia Neumanniana Heyhn.
Allopledus Lynchii Hook. f. (Guillaumin det.).
Aphelandra cristala R. Br. (Guillaumin det.).
— fulgens Dcne. (Guillaumin det.).
Bégonia acerifolia IL B. et K.
microphylla A. DC.
Biophylum dormiens G. Don.
Brachysema lanceolaium Meiss.
Cereus Spegazzinii Schum. var. Anisitsi. Férard, comb. nov. =
Cereus Anisilsii Schum (Férard det.).
Codiæum x B. Comte, Comte.
X Mademoiselle Marie D.uval, Duval.
X M. Maurice Rouvier, Draps.
Cotylédon linguæfolia, var. pulverulenta.
Euphorbia fulgens Karw.
Gymnocalycium Mihanovichii Britt. et Rose (*) (Fric., f. 5,
1928) (2).
Hatiora bambusoides Britt. et Rose.
Hibiscus Manihot L.
Kalanchoe x canlabrigensis Hort. Cantab. ex Guillaum. (de
Noter, f. 158, 1923).
Laporlea Gigas Wcdd.
Leea sambucina Willd.
Maytenus Boaria Molina.
Mesembryanthemum glomeralum L.
— Lehmannii Eckl. et Zeyh.
Mimosa Denhardtii Hort., ex L. H. Bailey.
Perrierastrum oreophilum Guillaum. gen. et sp. nov. (Guil-
laumin det.). Madagascar : Massif d’Andringitra (Perrier de la
Bâthie, f. 172, 1921, n° d’herbier 13.729).
Phyllocaclus x ruber-perfedus Simon.
Bondelelia odorala Jacq.
Sonerila margaritacea Lindl., var. Hendersonii Hort.
p) Une grande confusion paraît exister entre les diverses formes et variétés
à’ Acalypha Wilkcsiana Müll-Arg.
Le type est à feuilles marbrées rouge et carmin sur fond vert cuivré avec pétiole
court, la plante connue sous le nom d’A. rnusaica serait donc typique; quant à celle à
feuilles vert olive, vaguement marbrées de vert jaunâtre et à pétiole long, elle serait
la forme illustris J. J. Sm. (cfr. Pax et Hoffmann, Pflanzenreich, IV, 147, XVI,
pp. 153, 154) (A. G.).
(2) Suivant l’envoyeur, cette plante proviendrait d’hybridations réalisées par De
Laet entre G. Mihanovichii et G. Anisitzii, Damsii , etc. Elle est cependant en tous
points identique à la plante typique (A. G.).
— 693
x Mr van Bockxstaele, van Houtte, 1894 (1).
— x Mmc de Warellcs (2).
Streptocarpus x achimenæflorus Veitch (S. polyctnthus x S.
hybride blanc, de Veitch).
Riexii hindi., forme péliorée.
Slrobilanlhes cri s pus Bl.
Thylachium panduræforme Juss.
Wilhania somnifera Dun.
(9 Présenté en 1894 à la Société royale d’Hortieulture de Londres et au Meeting
de la Chambre des Horticulteurs belges ; figure pour la première fois sur le Catalogue
de van Houtte n° 262, p. IV (1895), mais sans description ni indication des parents.
A déjà fleuri en 1924. (A. G.).
(2) Figure sur le Catalogue de van Houtte après 1914, le premier pied mis au commerce
viendrait de chez M. le vicomte de Warelles, vers 1890. (van Houtte in litt. 17 no-
vembre 1930).
Plantes nouvelles ou critiques des serres du Muséum ,
par M. A. Guillaumin.
59. Perrierastrum oreophilum Guillaum. gen. et sp. nov.
Frulex 1-3 m. altus, radicibus crassis, ramis sal gracilibus griseo-
fulvo velulinis, foliis caducis, sat carnosis, odoratis, cilrum medicum
olentibus, supra alro viridibus, infra pallidis glandulisque valde
numerosis nolatis, peliolo 1-3 cm. longo, abunde griseo velulino,
rachi nervisque abunde griseo velutinis, lamina sparse griseo tomen-
tosa, inferioribus 2 pinnatis, ad 7 cm. x 6 mm. el ultra, primarum
usque ad 5 jugis et terminali, jugis inferioribus usque ad nervutn
decomposilis, segmenlis 3-4 basilaribus usque ad nervum separalis,
aliis lerminalique profunde incisis, foliis superioribus sensim inle-
grioribus ; inflorescenlia lerminalis, taxe racemosa, usque ad 15 cm.
alla, leviter pyramidalis, floribus albis, 8- 12- ms, axi lanuginoso,
bradeis ovalo-triangularibus, inferioribus ad 8 mm. x 6 mm., apicem
versus sensim minoribus, sessilibus, infra in costa parce villosis,
pedicellis adl mm. longis, lanuginosis, malurilale palule erectis, calice
5 mm. longo, oblique campanulato, glabro, basin versus valde glan-
duloso, nervis reliculalis prominenlibusque, 5 lobo, lobo superiore
majore, ovalo, ereclo, convexo, rolunclaio, aliis valde aculis, lalera-
libus inferioribus leviter brevioribus, corolla 1 cm. longa, lubo 2 mm.
longo, lobis basilaribus mediisque reflexis, basilaribus longioribus,
inlus glabris, extra villosis glandulosisque, lobo terminali concavo,
naviculari, inlus glabro, extra, marginibus exceplis, villoso glandu-
losoque, 5 mm. longo, slaminibus 4, corolla leviter longioribus,
filamenlis liberis, æqualibus, antheris confluenlibus, stylo corolla
æquilongo, apice vix 2 lobo, disco annulari, undulalo, ovario glabro ;
calice fruclifero fere horizonlali, usque ad 1 cm. longo, seminibus
nigris, levibus.
Madagascar : Massif d’Andringitra, entre 1.600 et 2.000 mètres,
rocailles ( Perrier de la Bâthie, 13729), versant est entre 1.800 et
2.000 mètres, rocailles ( Perrier de la Bâthie, 14443), Morombé,
1.300 mètres, rocailles à xérophytes ( Perrier de la Bâthie, 17681),
floraison en février; lre floraison dans les serres du Muséum en
Bulletin du Muséum, 2e s., t. Il, n° 6, 1930.
— 695 —
octobre 1930. ( Perrier de la Bâlhie, F. 17 Z, 1921), mais les fleurs
ne se développent pas complètement.
Bien que voisine des Anisochilus (Ocimoïdées-Plectrantnees),
cette plante ne saurait être rattachée à ce genre à cause du calice
tout différent qui ressemble à celui d’un Ocimum et par la corolle
qui ne présente aucun renflement à la base.
Bulletin du Muséum , 2e s., t. Il, 1930.
— 696 —
Quelques observations a propos des jardins botaniques
d’Angleterre et de Belgique,
par M. A. Guillaumin.
A la suite d’un séjour en Angleterre, j’ai signalé j1) quelques
méthodes dont on pourrait avantageusement s’inspirer en France
pour la présentation des collections d’histoire naturelle tant
vivantes que mortes.
A la suite de nouveaux voyages en Angleterre et en Belgique,
qu’on me permette de revenir sur la question en rappelant qu’au
Congrès international pour la Protection de la nature (2), j’ai déjà
exposé la façon dont j’envisageais l’organisation d’un jardin
botanique.
Il est indispensable qu’un grand jardin botanique comprenne :
Une École de botanique groupant, classées systématiquement
et disposées en plates-bandes ne comprenant qu’une seule rangée
de plantes, le plus grand nombre possible d’espèces indigènes ou
exotiques mais sans s’embarrasser d’espèces élémentaires ou très
affines et d’hybrides qu’il vaut mieux cultiver dans un Carré
d'étude ;
Une École des piaules utiles réunissant, par catégories, les meil-
leurs fourrages ou céréales, les légumes les plus répandus, les
plantes officinales ;
Un Arboretum et un Frulicelum où l’on s’efforce de réunir les
collections les plus complètes possibles d’arbres et arbrisseaux
utiles, ornementaux ou seulement d’un intérêt purement bota-
nique, groupés systématiquement;
Des Parterres où les meilleures espèces, variétés et hybrides de
plantes ornementales, soigneusement étiquetées, sont disposés non
seulement pour l’agrément de la vue mais aussi pour l’instruction;
Des Serres où prennent place les plantes qui ne peuvent supporter
le plein air.
Il va sans dire que le Carré d'étude doit être en même temps un
(1) Bull. Mus., 1923, p. 470.
(2) Rapports, vœux, réalisations, p. 215, 1923.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 6, 1930.
jardin d'expériences ou phytophysiologistes et génétistes peuvent
poursuivre leurs études.
Mais il est aussi d’un très grand intérêt de constituer des jardins
biologiques :
Séries écologiques ou élhologiques réunissant les plantes adaptées
h certaines conditions de vie (déserts, marais, calcaire, terrains
salés, etc.) ou présentant des particularités intéressantes pour la
conservation de l’espèce. (C’est dans ces séries que prendront natu-
rellement place l’alpinum et le jardin de plantes grasses);
Séries phylogéniques montrant les transformations survenues
chez les plantes spontanément ou à la suite de la culture (types
sauvages et formes cultivées, plantes naines, fastigiées, pleu-
reuses, panachées, à fleurs pleines, etc.);
Enfin des groupements géographiques peuvent apprendre au
public tout ce que le Proche Orient, l’Asie centrale, la Chine et
le Japon, l’Australie, l’Afrique du sud, les deux Amériques nous
ont fourni de plantes utiles ou ornementales en mettant en relief
l’aspect commun aux plantes de certaines régions (succulence,
port éricoïde, etc.).
Un grand jardin botanique comme celui du Muséum, s’il ne peut
renfermer d 'Arboretum et de Frulicelum à cause de son emplace-
ment en pleine ville (encore que les Labyrinthes et la Ménagerie
pourraient jouer ce rôle), se devrait de présenter ces séries biolo-
giques au public, pour lequel elles offrent toujours un intérêt plus
vif que les séries systématiques qui s’adressent aux spécialistes
botanistes.
— 698 —
4
Révision de quelques genres et sous-genres
de Liliacées bulbeuses
D’APRÈS LE DÉVELOPPEMENT DE L’APPAREIL VÉGÉTATIF
(SCILLA, ENDYMION, HYACINTHUS),
par M. Pierre Chouard.
I. — Principes de la classification révisée.
La classification des plantes supérieures, y compris la délimi-
tation des genres et sous-genres, repose d’habitude sur la fleuret
le fruit. Une étude morphologique et biologique des Scillées (x),
choisies parmi les Liliacées bulbeuses, m’a montré qu’à l’intérieur
d’une tribu, les organes végétatifs doivent être pris en considé-
ration pour la définition des genres et des sous-genres, à la condition
de ne pas se contenter des documents d’herbier mais d’utiliser les
caractères du développement suivi sur des plantes vivantes.
Je dois beaucoup à l’obligeance de MM. les Professeurs Lecomte
et D.Bois pour l’utilisation de l’herbier et des cultures du Muséum,
et je suis heureux de les remercier à nouveau. Les documents du
Muséum m’ont largement permis de compléter ceux que m’avaient
fournis mes récoltes personnelles et celles de mes correspondants.
Les ressources du service des couches, aimablement mises à ma
disposition par M. C. Guinet, m’ont été particulièrement pré-
cieuses.
A. Étude des caractères tirés du développement
DE L’APPAREIL VÉGÉTATIF.
La Germination des Scillées s’accomplit selon des types très
différents que j’ai définis ( loc . cil., p. 143-169), et dont voici les
principaux :
(’) Voir Annales des Sciences Naturelles, Botanique, lérie 10, tome XIII, pp. 131-323,
où l’on trouvera l’exposé détaillé des faits de morphologie et de biologie dont l’appli-
cation à la Systématique est présentée ici.
Bulletin du Muséum, 2e s., t. II, n° 6, 1930.
— 699 —
Le type plantule Endymion nutans a le cotylédon hypogé, blanc,
mince, longuement engainant;
Le type plantule Scilla Lilio- Hyacinlhus a le cotylédon hypogé,
blanc, formant une gaine très courte et tubérisée;
Le type plantule Scilla bifolia a le cotylédon épigé, vert, tubé-
risé et très courtement engainant à la base;
Le type plantule Scilla autumnalis a le cotylédon épigé, vert,
assez longuement engainant au-dessus de la base qui se tubérise
seule.
Les Bulbes, que la plupart des ouvrages considèrent à tort
comme semblables dans toute la tribu des Scillées, présentent
aussi, comme je l’ai montré ( loc . cil., p. 171 et pp. 195-234), des
types différents, définis par le mode de renouvellement des parties
tubérisées, l’embrassement des écailles et la forme de leurs bords,
la succession des pièces poussant chaque année sur le bulbe, etc.
Chaque type bulbe correspond à un seul type plantule. Voici les
principaux :
Le type bulbe Endymion nutans est tuniqué et à renouvellement
total chaque année. Les tuniques sont coalescentes, les racines
simples; le cycle foliaire de chaque année se compose de gaines
embrassantes et fugaces, des feuilles et de nombreuses écailles
sans limbe.
Le type bulbe Scilla bifolia, comme les autres types qui suivent,
est écailleux, à écailles libres entre elles, à renouvellement progres-
sif en plusieurs années. Les écailles sont moyennement embras-
santes, à bords droits; les racines simples et annuelles; le cycle
foliaire se compose de feuilles et d’une proportion élevée d’écailles
sans limbe. Les hampes florifères sont décombantes après la
floraison.
Le type bulbe Scilla autumnalis a des écailles très embrassantes.
Le cycle foliaire se compose de gaines fugaces, des feuilles et d’une
écaille sans limbe. Les racines sont vivaces et ramifiées, les hampes
raides.
Chez Scilla Lilio- Hyacinlhus et les autres espèces qui avaient
des plantules semblables à la sienne, les bulbes, bien qu’assez dif-
férents entre eux, ont en commun l’absence de toute gaine, le
petit nombre des écailles sans limbe, les racines vivaces et ramifiées,
la présence d’une petite bractée intrabulbaire à la base des hampes
florales qui sont raides.
Et il existe d’autres types de bulbes rattachés à Orniihogalum
umbellalum, O. nutans, O. pyrenaicum, Scilla peruviana, Hyacin-
lhus orienlalis,, etc.
Enfin, j’ai pu trouver dans les phénomènes de croissance
- 700 —
( loc . cit., p. 235-269) des modalités spécifiques groupées par types..
C’est par exemple le bourgeonnement qui se traduit par la
production des caïeux externes, de caïeux internes, ou d’une
division du bulbe à scn centre.
C’est encore la régénération qui se produit, après un trauma-
tisme, soit seulement sur les écailles bien tubérisées, soit dans les
gouttières entre les tuniques coalescentes par la base, soit seule-
ment sur les limbes verts des feuilles.. Ce dernier cas, très intéres-
sant, permet, pour les Endymion en particulier, une facile multi-
plication végétative qui gagne un an sur la multiplication par
graines et évite la fragmentation du bulbe principal. Il permet on
outre toute une série d’expériences sur la tubérisation et la diffé-
renciation des tissus.
C’est enfin la répartition des poids des écailles sur les-
bulbes qui se traduit pour chaque espèce par une courbe carac-
téristique qu’on obtient en pesant une à une chaque écaille, et en
portant les poids en fonction du rang sur un graphique. C’est un
caractère de topographie des masses qui exprime globalement le
résultat de toute la croissance et présente la même valeur qu’uni
caractère spécifique de morphologie externe.
B. Valeur réduite des caractères floraux
UTILISÉS JUSQU’ICI..
Dans le cas des Liliacées, et plus particulièrement des Scillécs,
il est à remarquer que si les espèces sont en général bien définies,,
les attributions génériques sont beaucoup plus indécises.
Le type de structure florale est en effet le même dans toute la
tribu. Le fruit et la graine sont également assez semblables. Cer-
tains auteurs ont justement distingué les espèces à graines plates
et celles à graines globuleuses. Mais si l’on se limite à: un seul de
ces deux groupes, celui des Scillées à graines rondes que j’ai envi-
sagées, l'appareil reproducteur, très homogène, ne peul fournir que
des différences assez minimes.
Chaque auteur prend donc, selon son sentiment, tel ou tel carac-
tère floral comme arbitrairement prépondérant. On a utilisé d’or-
dinaire la forme du périanthe, l’insertion des étamines, le nombre
des ovules par loge. J. -G. Baker mettait les deux premiers en tête,,
mais Salisbury leur préférait le dernier. Or, ni les uns ni les autre
n’ont de valeur suffisante pour délimiter les genres comme on l’a
prétendu.
En effet, pour le périanthe, par exemple, Endymion campa -
nulalus Pari, et E. patulus Dum. extrêmement voisins, ont entre
eux plus de différence dans l’étalement de la corolle qu’il y en ai
701 —
entre E. palulus et Scillci sibirica Andr. ou italica L., placés cepen-
dant dans des genres différents sur ce seul motif.
Pour les filets, on voit Endymion nutans portant les 6 étamines
insérées au-dessus de la base des segments, alors qu'E. campanu-
lalus en a 3 seulement insérées de même, les 3 autres étant vers la
base; et, pour Scilla italica, toutes sont insérées à la base.
Ou encore, les graines sont nombreuses dans chaque loge chez
Scilla lingulata Poir., mais seulement par 2 chez S. italica; pour-
tant ces espèces sont extrêmement voisines par tout le reste des
caractères et il serait vain de les séparer en deux genres distincts
sur cette seule raison.
En résumé, les anciens caractères floraux, assez superficiels,
sont, ou bien mal tranchés, passant progressivement d’un aspect
à l’aspect le plus opposé, ou bien disparates, jamais concomitants,
ne formant jamais d’ensembles caractéristiques capables d’im-
poser la réunion incontestable des espèces qui les présentent en
un même genre bien défini.
G. Valeur plus importante des caractères tirés
du développement de l’appareil végétatif.
Au contraire, les caractères que j’introduis permettront d’éta-
blir des coupures génériques bien étayées.
Ce sont des caractères bien tranchés, nets, sans intermé-
diaires, du moins parmi la tribu étudiée. Ainsi les plantules sont
hypogées ou épigées, à cotylédon en forme de gaine mince, ou à .
cotylédon courtement engainant et tubérisé; les bulbes sont tuni-
qués ou écailleux, les écailles à bords droits ou à bords obliques, etc. ;
les bulbes ont des gaines minces et fugaces, ou ils n’en ont pas.
Même les caractères biologiques donnent encore des désignations
précises : courbes de répartition pondérale à 1 maximum par cycle,
à 2 maxima, à une seule région de maximum en tout; régénérations
possibles sur feuilles vertes ou impossibles, etc.
De plus, ce sont des caractères nombreux et corrélatifs
les uns des autres tels qu’un seul d’entre eux est toujours con-
comitant avec la même série d’autres caractères. Un exemple
remarquable de ces corrélations est celui du lien entre la forme
engainante du cotylédon et la présence de gaines au début du
cycle foliaire du bulbe adulte; jusqu’ici, je ne lui connais pas d’ex-
ceptions. Ou bien encore, pour les Scillées, c’est la corrélation entre
bulbes à renouvellement annuel total et bulbes tuniqués qui est
absolument constante. De même, ces derniers bulbes sont cons-
tamment, chez les Scilles, les plus aptes à la régénération sur
feuilles vertes.
— 702
Il résulte de ces corrélations que l’on peut définir des Types de
développement de l’appareil végétatif valables pour plusieurs
espèces, définis par une série de caractères très différents et cepen-
dant liés entre eux.
Je suis donc fondé à remanier le groupement des espèces chez
les Scillées en premier lieu d’après ces types de développement. Les
caractères floraux peuvent être utilisés, mais je ne les fais inter-
venir qu’en second rang.
La nouvelle classification utilise ainsi et résume toutes nos
connaissances sur les espèces envisagées. De plus, elle reçoit une
remarquable confirmation parles données de la répartition géogra-
phique. En effet j’ai montré (*) que chaque nouveau genre ou sous-
genre a une aire de distribution beaucoup plus restreinte et mieux
délimitée que dans l’ancienne classification où aucune unité phy-
togéographique n’apparaissait.
II. — Application à l’ancien genre « Scilla » L., B AK.
J’ai pu étudier un bon nombre des espèces européennes et nord-
africaines du genre Scilla. Dans ce domaine; il comprenait, d’après
Baker, 2 sections : Euscilla Bak. et Endymion (Dura.) Bak., ce
dernier pris souvent comme genre par les auteurs français.
Dans la limite des espèces étudiées, je suis amené, par les con-
sidérations précédemment énoncées, à établir :
1° Un genre Endymicn [Dum., extens. Nob.] absolument distinct
de Scilla et comprenant, avec les anciens Endymion Dum., une
série d’espèces rattachées à tort à Euscilla Bak.
2° Un genre Scilla [L., Bak., emend. Nob.] expurgé et révisé,
comprenant plusieurs sous-genres parmi lesquels je puis en définir
dé:k quelques-uns.
Voici les diagnoses complètes de ces genres et sous-genres, avec
l’énumération des espèces attribuées et la répartition géographique.
Genus ENDYMION, Dumortier, 1827; extens. Nob.
Semina globosa. — Planlula cotyledone hypogœo, tenue, longa
vagina involvente. - — Bulbus omnino se rénovons quotannis ; bulbus
lunicatus, tunicis coalescenlibus. — Sériés annua foliorum initio
vaginas tenues, ampleclenles et fugaces, ullimo multas squamas sine
limbo exhibens. — Radices annuæ, simplices. — Scapi rigidi. —
(l) Voir 1930, C. R. sommaires de la Soc. de Biogéogr., 7e année, n° 58, p. 69.
— 703
Bracteæ binæ, coloralæ. — Perianihium 6 seymenlis liberis, æqua-
libus, uninervalis, palenlibus vel conniventibus, cæruleis, roseis,
albisve. Slaminum filamenta sæpe supra segmenlorum basim adhæ -
renlia. — Sæpissime déficit amylum ; cum invenitur, granulis
lenuissimis componilur. — Non sunl veri bulbilli (Caïeux), sed
regeneratio et gemmalio frequentes in irais colliciis inter tunicas coa-
lescenles ; regeneratio in viridibus foliis facilis. - — Maximum men-
suram maximum pondus iunicæ foliiferæ exieræ præbenl.
Subgenus 1 : HYLOMENES Nob [Salisbury, 1866, pro genere],
= Endymion Dum. sensu stricto.
Tunicæ e basi ad mediam partem coalescentes. — Radices tunicas
irans figentes e basi usque ad mediam partem. — 3 vel 6 filamenta
supra segmenlorum basim adhæreniia. — Perianihium plus minus
campanulatum. — Amylum semper déficit.
E. nutans Dum., E. campanulatus Pari., et les espèces ou races voisines : E. patulus
-Dum., E. cernuus Dum., E. Cedretorum Pomel, etc.
Europe occidentale (Angleterre, Pays-Bas, Belgique, France principalement atlan-
tique, Péninsule ibérique, Italie centrale et septentrionale, Istrie); moitié occidentale
■de l’Afrique du Nord (principalement Alger et Maroc).
Subgenus 2 : SOMERA Nob. [pro parle, Salisb., 1866, pro
genere]. — pro parle Euscilla Bak. non Nob.
Tunicæ minus coalescentes. — Radices in basi tunicas Irans fi-
geâtes, vel a latere et in inferiore parle. — Filamenta in basi seg-
menlorum adhæreniia. - — Perianthii segmenta palenlia. — Aliquando
invenitur amylum, lenuissimis granulis componitur.
E. italicus (L.) Nob., E. Aristidis (Coss.) Nob., E. kabylicus (Chab.) Nob., E. lin-
yulatus (Poir.) Nob., E. nncentinus (Link et Hoffm.) Nob.
Europe méditerranéenne occidentale (Ligurie, Alpes-Maritimes, Provence, Pénin-
sule ibérique); moitié occidentale de l’Afrique du Nord (des confins de la Tunisie au
Maroc).
Généra Endymionis affinia ; Camassia et Brimeura.
Genus CAMASSIA, Lindl., 1832. (Cf. § 3, p. 165).
Sicut descriptio Endymionis, præler :
Plantulæ folii limbus subspathulaius ; plantula cotyledone
vere hypogœo, sed semine paululum epigœo. — Nullum
amylum. — Bracteæ simplices, mullinervatæ. ■ — - Perian-
ihium segmenlis multinervatis. — Stamina adhærentia basi
segmenlorum.
4 à 8 espèces. — Amérique du Nord.
704 —
Genus BRIMEURA, Salisb., Nob. — Cf. p. 166.
Genus SCILLA, L., 1737; Baker, 1870; emend. Nob.
Semina globosa. — Quoi subgenera, lot planlularum figuræ. —
Bulbus paulatim se rénovons per plures annos ; squamosus cum adul-
tus est, squamis liberis ( præler nonnullas species subgeneris Lede-
bouriæ Bak., Africæ auslralis, hic non consideralas, haud dubie
in modum generis habendas ). — Sæpissime nulla vagina ( apud
Prospero sunt vaginæ, sed nullæ bracteæ). — Bracteæ nullæ, vel
obsoletæ, vel simplices elongatæ ; rarissime binæ, lune brevissimæ. — ■
Perianlhium 6 segmentis palentibus vel basi eonnivenlibus, cæru-
leum, roseum, vel album, nunquam viride. Slaminum fdamenta in
basi segmentorum adhærenlia. — Amylum granis crassis compo-
situm invenitur ; nonnunquam déficit per florescenliam.
Sunt plurima subgenera bene distincta. Inter species observatas ( omnes subgeneris
Euscillæ Bak., non Nob.) sequentia subgenera secrevi :
S ub genus 1 : EUSGILLA Nob. (non Baker).
Plantula cotyledone hypogœo, brevissima vagina involvente, basi
tuberosa. Germinalio haud celeris. — Sériés annua foliorum nullam
vaginam, ultimo mullas squamas sine limbo exhibens (1-2 squamas
sine limbo pro 2 squamis foliiferis). — Squamæ modice ■ amplec-
ienles, margine recta. Paucæ sunt siccæ exleræ squamæ. — Radices
annuæ, simplices. — Scapi deflexi posl flores. — Bracteæ nullæ vel
obsoletæ. — Flores vernales præcocissimæ. — Bulbilli inlerni fre-
quentes. ■ — Viridia folia regenerare bulbillos non possunt. — Dia-
gramma distributionis ponderum squamarum seriem maximorum
et minimorum crescenlem ab apice ad peripheriam exhibens; unum
maximum pro una squamarum sérié annua.
S. bifolia L., S. amœna L., S. sibirica Andr., S. cilicica Siehe, et probablement
N. puschkinioides Regel, S. messeniaca Boiss., etc.
Orient (Asie mineure, Caucase, Perse, Turkestan); Europe orientale et méridionale
(Grèce, Russie méridionale, Europe centrale, Italie, Balkans, France non atlantique,
Espagne septentrionale).
Généra Euscillæ affinia. (Cf. § 2, p. 165).
Généra GHIONODOXA, Boiss., 1844; et FUSCHKINIA,
Adams, 1805.
Addenda est descriplioni auctorum descriptio subgeneris Eus-
cillæ Nob. non Bak., omnino idonea generibus Chiono-
DOXÆ et PUSCHKINIÆ.
Orient (Asie Mineure, Caucase, Turkestan, Perse, Afghanis-
tan); Crète.
— 705 —
Subgenus 2 : ( præjudiciale ) PETRANTHE, Nob. [pro parte ,
Salisbury, 1866, pro généré].
N. B. : Subgenus Petranthe fortasse discerpendum erit.
Planlula cohjledone hgpogœo, brevissima vagina involvente, om-
nino luberoso. Germinatio haud celeris. — Sériés annua foliorum
nullam vaginam, ultimo 0 vel 1 squamam sine limbo exhibens. — -
Bractea inlra bulbum in basi scapi, modo luberosa, modo exigua. —
Radices ramosæ, biennes vel perennes. — Scapi rigidi. — Brade æ
simplices, plus minus elongatæ. — Flores vernales, non præcoces. —
Bulbilli inlerni frequentes. — Diagramma distributionis ponderum
squamarum nullum maximum in constante situ exhibens.
3 lypi : Typus « Lilio-Hyacinthus ». — Squamœ Mantes, margine obliqua, tenuata .
— Discus eylindrieus, non hemisphericus. — Bradées elongatæ.
S. Lilio-Hyacinthus L.
France centrale, Pyrénées, Espagne centrale et occidentale.
Typus « Pratensis ». — Squamœ adpressœ, nervatœ. — Folia subrigida. — Bradées
breviores, interdum pœne bifidœ.
S. pratensis Waldst. et Kit. (et peut-être (?) S. Berthelotii Webb. et S. hœmorroidalis
Webb.)
Dalmatie, Croatie. — (Canaries, Afrique occidentale?).
Typus « Verna ». — Squamœ adpressœ , margine recta. Siccœ exterœ squamœ haud
nullœ. — Bracteœ elongatæ , simplices. — Viridia folia bulbillos facile régénérant.
S. verna Huds, — et probablement S. odorata Link, S. monophijllos Link, S. lusita-
nica L.
Europe atlantique (Faer-Œr, Angleterre, France occidentale, Portugal, Espagne
occidentale et australe); Maroc.
Subgenus 3 : BASALTOGETON, Nob. [Salisb., 1866, pro
genere ] = genus Caloscilla, Jord. et F., 1868.
Discus maximus, eminens, longe perennis in rhizomale ramoso.
Bulbus maximus. — Sériés annua foliorum nullam vaginam, ultimo
1 squamam sine limbo exhibens. — Squamæ exteræ margine obliqua
et tenuata. — Multæ lenuissimæ bracteæ inlra bulbum in basi sca-
porum. — Radices perennes, ramosæ, infime disco inseriæ. — Scapi
robusti, rigidi; ubi 2-4 in eodem bulbo- sunt, condensalo racemo ,
non cymà, dispositi. — Inflorescentia corgmbo magno, bracteis sim-
plicibus elongalis. — Bulbilli exleri et inlerni frequentes. Bulbus
apice sæpe biparlitur. — - Viridia folia bulbillos haud facile régéné-
rant ; folia longe per annum manenlia. — Diagramma dislribulionis
ponderum squamarum 2 maxima pro quacumque sérié annua squa-
marum exhibens ; pondéra maxima squamarum seriei externæ sæpe
> seriei internæ.
S. peruviana L. et var. ; et très probablement S. Cupani Guss. et S. villosa DesL
Méditerrannée occidentale (Espagne et Portugal, Afrique du Nord française, Corse,
Sardaigne, Sicile).
706 —
Subgenus 4 : PROSPERO, Nob. [pro parie Salisb., 1866, pro
genere].
Plantula cohjledone epigœo, cum vaginâ colyledonare elongalû,
basi luberosâ. Germinatio celeris. ■ — Sériés annua foliorum primum
vaginas roseas vel rufas, fugaces, flores el folia præcedentes, ullimo
1 squamam sine limbo exhibens. — Squamæ valde ampleclenles,
margine rectn. — Mullæ squamæ siccæ exleræ. — - Radiées biennes,
ramosæ. — - Scapi rigidi, sæpe extra foliorum viridium amplexum.
— Flores aulumnales, sæpe folia præcedentes. — Bracteæ nullæ
vel obsolelæ. • — 1-2 semina in loculo. — Bulbilli rarissimi. — Dia-
gramma dislribuiionis ponderum squamarum regionem maximam
in media parte bulbi exhibens.
S. autumnalis L., S. oUusijolia Poir., et var.; et probablement S. Hariburii Bak..
S. Holzmannia Boiss. — S. numidica Poir. paraît s’en rapprocher.
Tout le pourtour méditerranéen, depuis la côte d’Asie, mineure jusqu’à la Péninsule
ibérique. Remonte le long de la côte atlantique d’Europe et en France jusqu’à l’Alsace.
N. B. — Il reste quelques Scilles méditerranéennes et orientales,
et surtout les espèces sud-africaines, non classées parmi ces dia-
gnoses, faute d’avoir pu en obtenir des échantillons vivants.
(A suivre).
— 707 —
Rapports entre les Venins et le Virus rabique,
par Mme Phisalix.
La présente note donne les conclusions d’un récent mémoire
paru dans les Annales des Sciences naturelles (ZooL, t. 13, Série 10,
pp. 63-168, 1930), sur les Rapports qui existent entre les Venins
et le Virus rabique. Ces rapports sont établis par l’Immunité natu-
relle, l’Immunité acquise, et comportent des applications pratiques
à la vaccination à la fois antivenimeuse et antirabique.
I. Immunité naturelle à la fois antivenimeuse et antirabique.
Un certain nombre de Vertébrés inférieurs, tels Y Anguille la
Vipère aspic, nos Couleuvres de France, le Crapaud, la Grenouille,
V Axolotl, la Salamandre, présentent une résistance très grande aux
venins ainsi qu’au virus rabique, inoculé par la voie la plus sévère.
Cette double immunité ne se rencontre qu’exceptionnellement
chez les Vertébrés supérieurs : ( Lérol , Hérisson), elle s’y montre
plus limitée.
Les causes de cette immunité doivent être recherchées soit dans
les propriétés antitoxiques et antirabiques du sang et des humeurs,
soit dans la résistance propre des tissus ordinairement sensibles
aux venins et au virus, tels que le tissu nerveux. (On sait, en effet,
que le tissu nerveux vivant des animaux sensibles est, jusqu’ici,
h> seul milieu où se puisse cultiver l’agent vivant de la rage.) En
fait, ces 2 mécanismes sont associés en proportions diverses chez
les animaux réfractaires, avec prédominance de l’un ou de l’autre,
suivant les espèces : C’est Y immunité humorale qui prédomine
chez l’Anguille, les Serpents, le Hérisson, le Lérot; tandis que
c’est Y Immunité cellulaire ou cytologique qu’on rencontre de pré-
férence chez les Batraciens. Dans le premier cas, le sang ou le
sérum des animaux réfractaires est antivenimeux, ainsi que
l’avaient vu MM. G. Phisalix et Bertrand; mais il est en outre
antirabique : chauffé en vase clos à 56° pendant 15 minutes pour
en détruire la toxicité; mélangé ensuite en proportions déter-
minées avec une émulsion centésimale de virus rabique; il tue ce
dernier, le neutralise, suivant l’expression' consacrée, c’est-à-dire
Bulletin du Muséum , 2e s., t. Il, n° 6, 1930.
708 —
qu’il en empêche le développement dans l’organisme qui reçoit
le mélange. Or on sait que le pouvoir antivenimeux de ces sérums
naturels est dû à un antigène venimeux, qui neutralise in vitro le
venin, en prévient et en guérit l’action in vivo. Cet antigène, ou
vaccin, serait-il en même temps rabique, ou cette double action
serait-elle le fait de deux substances différentes, l’une antiveni-
meuse, l’autre antirabique? C’est cetLe dernière hypothèse que
vérifient les faits : d’abord, le sérum d’un animal réfractaire aux
venins et au virus peut être antivenimeux sans être rabicide,
comme chez la Couleuvre à échelons ( Coluber scalaris Chinz );
mais en outre, l’action graduée de la chaleur en permet une démons-
tration directe : le sérum de Vipère, chauffé à 56° pendant 15 mi-
nutes, a perdu, avons-nous dit, sa toxicité, mais gardé son double
pouvoir antivenimeux et antirabique; porté à 70° pendant 30 mi-
nutes, il perd son pouvoir antivenimeux, mais reste antirabique;
il faut le chauffer à 80° pour que le pouvoir antirabique soit à son
tour détruit.
Les rayons ultra-violets ont sur ces sérums naturels une action
inverse de celle de la chaleur; leur action ménagée détruit d’abord
le pouvoir antivenimeux et antirabique, c’est-à-dire les antigènes,
de telle sorte que ces sérums irradiés paraissent plus toViques que
les sérums frais.
Ces sérums naturels des animaux réfractaires, chauffés à 56°
pendant 15 minutes, se comportent exactement comme les sérums
des animaux sensibles vaccinés soit au moyen des venins, soit au
moyen du virus rabique : leur pouvoir antivenimeux est complet :
mélangés au venin de vipère, ils en neutralisent l’action; inoculés
avant ou après le venin, ils en préviennent ou en guérissent les
effets (C. Phisalix). Leur pouvoir rabicide est absolu in vitro;
mais in vivo, ils ne préviennent ni ne guérissent la rage : ils se
montrent simplement retardants de l’évolution du virus, tout
comme les sérums d’animaux vaccinés au moyen de ce virus.
Ils ont toutefois sur les sérums des animaux vaccinés l’avan-
tage d’être tout préparés, et celui plus grand encore d’avoir une
action antitoxique et antirabique constante, rendant inutiles les
titrages qu’il est nécessaire de répéter après chaque saignée d’ani-
mal producteur de sérum. Les animaux qui les produisent sont
assez répandus; en particulier, dans les Instituts à la fois antive-
nimeux et antirabiques, le sérum des serpents dont on prélève le
venin pourrait-il être avantageusement utilisé.
IL Vaccination anlivenimeu.se et antirabique.
Les animaux sensibles vaccinés au moyen du venin de Vipère
et du venin cutané muqueux de certains Batraciens ( Grenouille
— 709
rousse, Salamandre terrestre, Axolotl...) par inoculations succes-
sives, sous la peau ou dans les veines, de ces venins, rendus ato-
miques par le chauffage, ou de leur mélange, résistent non seu-
lement à l’épreuve de doses plusieurs fois mortelles de ces venins,
mais encore à l’épreuve la plus sévère de virus rabique; à l’inocu-
lation du virus sous les méninges ou dans les centres nerveux.
Inversement; les lapins vaccinés au moyen du virus rabique
seul, plus ou moins atténué, résistent non seulement à l’épreuve
par ce virus, mais encore à la dose mortelle de venin de Vipère.
Ce fait avait été signalé par M. A. Calmette à propos du venin
de Cobra.
Dans les deux cas, le sang des animaux vaccinés est devenu
antivenimeux et antirabique; les venins et le virus ont donc une
double action vaccinante, qu’ils doivent à l’existence de deux
antigènes distincts, l’un venimeux, l’autre rabique. L’action mé-
nagée de la chaleur permet de les mettre en évidence : le chauffage
du venin de Vipère à 100° pendant 10 minutes détruit l’antigène
venimeux et laisse subsister l’antigène rabique.
In vitro, les venins, comme les sérums naturels, tuent le virus
rabique : une solution au 1/1.000 de venin de Vipère stérilise ainsi
son volume d’une émulsion centésimale de virus fixe. Dans cette
action, le fait le plus intéressant est que le venin et le virus con-
servent chacun leurs deux antigènes, de sorte que dans leur mé-
lange, les antigènes venimeux s’ajoutent, de même que les anti-
gènes rabiques; il y a donc renforcement des pouvoirs vaccinants.
Les rayons ultra-violets se comportent vis-à-vis des venins et
du virus rabique (ou plutôt de sa toxine) comme vis-à-vis des
sérums : ils en détruisent d’abord les antigènes avant d’en altérer
la toxicité; de plus le virus rabique est rapidement tué.
Les rapports entre les venins et le virus rabique, qui sont des
rapports de fréquence, plutôt que des rapports obligés et généraux,
consistent donc : 1° dans l’existence dans le sérum des animaux
réfractaires, dans les venins de Serpents et de certains Batraciens,
ainsi que dans le virus rabique, de deux antigènes distincts, l’un
venimeux, l’autre rabique; 2° dans les propriétés rabicides des
sérums et des venins qui préviennent le développement du virus,
auquel on les mélange, sans que les antigènes utiles des corps
mélangés aient été détruits.
III. Conséquences pratiques.
Les propriétés des venins et du virus permettent d’abord une
vaccination croisée; et en outre une vaccination polyvalente contre
les venins et contre le virus; cette dernière est la principale que
l’on puisse envisager; elle peut être réalisée intensément en ein-
\
— 710 —
ployant les mélanges virus-sérum ou virus-venin, qui ont une action
d'autant plus effective contre la rage que le virus y est employé-
en excès. Cette méthode serait avantageusement applicable aux
jeunes chiens de chasse exposés à être mordus par les Vipères en
explorant les broussailles, aussi bien qu’à être roulés par des ani-
maux errants et enragés (chiens, renards, etc.).
L’idée de vacciner les chiens contre la rage commence à s’im-
poser en raison de la sévérité des ordonnances de police, qui pres-
crivent l’abatage de tout chien ayant été mordu par un animal
possiblement, mais non sûrement enragé.
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
CONFÉRENCES POPULAIRES DU DIMANCHE
FAITES A 15 HEURES
DANS
LE GRAND AMPHITHÉÂTRE DU MUSÉUM.
ANNÉE 1930.
4 mai. . . Végétation de la région des grands lacs et des
hautes montagnes de l’Afrique Centrale M. H. Humbert.
11 mai. . . Bernardin de Saint-Pierre, Intendant du Jardin
des Plantes sous la Révolution M. L. Roule.
18 mai. . . L’Indochine : ce qu’on en pense et ce qu’elle est. M. F. Blondel.
25 mai. . . Le Moyen Atlas et sa faune ........ ..... M. Fd. Le Cerf.
1er juin .. L’Esprit des bêtes. Éléphants, singes, manchots M. P. Vignon.
15 juin . . La protection de la nature aux États-Unis M. J. Berlioz.
Bulletin clu Muséum , 2e s., t. Il, 1930.
48
— 712 —
LISTE
DES ASSOCIÉS ET CORRESPONDANTS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
NOMMÉS EN 1930.
CORRESPONDANTS.
MM. Brouard (G.) (Frère Arsène) 19 juin 1930.
Dode (L.-A.) 19 décembre 1929.
Le Brun (P.-L.) 10 avril 1930.
Prouteaux 20 février 1930.
Rollin (Dr L.) 16 janvier 1930.
Schaus (W.) 10 avril 1930.
Vladykov (V.) 16 octobre 1930.
— 713 —
LISTE ALPHABÉTIQUE
DES AUTEURS ET DES PERSONNES CITÉS
DANS CE VOLUME.
Pages.
Albin (Ch.). Mission pour le Maroc 174
Alluaud (Ch.). Mission pour le Niger 584
André (M.). Dons d’ouvrages 247, 361
— Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928 : Acariens 131
— Sur une nouvelle espèce française d’Acarien appartenant au genre Tijphlo-
thrombium Berlese [Figs.] 527
Angel (F.). Don d’ouvrage 476
— Description de deux espèces nouvelles de Batraciens de Madagascar, appar-
tenant au genre Pseudohemisus 76
— Reptiles et Batraciens recueillis par M. Monod au Cameroun 256
— Diagnoses d’espèces nouvelles de Lézards de Madagascar, appartenant au
genre Scelotes 506
— Description d’un Batracien nouveau, de Madagascar, appartenant au genre
Mantidactylus (Matériaux des missions de M. R. Decary) 619'
Anthony (R.). Dons d’ouvrages 7, 174, 361
— Nomination de Représentant du Muséum à l’inauguration de l’École de Méde-
cine de l’Université libre de Bruxelles 6
— Fernande Coupin [Notice nécrologique] 590'
Arlé (R.). Un nouveau Pristocera de l’Afrique équatoriale [Fig.] 546
Arnault (Dr). Mission pour le Sud Algérien . . .. 174
Arnault (R.). Nomination de Commis au Muséum 245
Babault (Guy). Nomination de Chevalier de la Légion d’honneur 584
Babault (Mme Guy). Mission pour le Maroc 174
Baer (J.-G.) et Joyeux (Ch.). Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928 :
Cestodes [Figs.] 217
Bailly (P.). Description d’un Stomiatide nouveau de la région des îles Canaries
[Figs.] 378
Balançard. Nomination de Sous-Brigadier 475
Bartolami, Garçon du Laboratoire d’Entomologie. Décès 360
Basse (MUe E.). Mission pour Madagascar 6
— 714 —
Baylis (H.-A.). Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928 : Parasitic
Nematodes [Fig.] 117
Bédé (P.). Nomination d’Officier de l’Instruction publique.... 360
— Nomination d’Officier du Ouissam Alaouite 584
Bénard (G.). Description d’une nouvelle espèce de Polyhirma de l’Afrique Orien-
tale Anglaise (Col. Garabidæ) [Figs.] 630
— Description d’une nouvelle espèce du genre Trichiorhyssemus (Col. Âpho-
diini) [Fig.] 632
Benoist (R.). Mise à la disposition du Ministère des Affaires Étrangères 174
— Nouvelles Acanthacées asiatiques 149
Berland (L.). Les Araignées de Nouvelle-Calédonie du genre Clübiona [Figs.]. . 274
Berlioz (J.). Compte rendu de sa mission au Canada et aux États-Unis 174
— Conférence : La protection de la nature aux États-Unis 711
— Note critique sur quelques Trochilidés du genre Thdlurania 65
— Remarques sur les Oiseaux du genre Nucifraga (Corvidés) 375
— Note sur un Oiseau nouveau de Madagascar : Porzana Olivieri Gr. et Blz .. 612
Bertrand (H.). Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928 : Larves de
Dytiscides [Figs.] 381
Besnard. Mission pour la Syrie 174
Billion. Nomination de Gardien de Galerie au Musée d’Ethnographie du Tro-
cadéro . . . . 173
Blondel (F.). Conférence : L’Indo-Chine : ce qu’on en pense et ce qu’elle est. 711
Bois (D.). Dons d’ouvrages 7, 246, 589
— Bananiers d’Abyssinie à feuilles rouges 688
— Floraisons observées dans les Sériés du Muséum pendant l’année 1930 ...... 691
Bonhomme, Gardien de Ménagerie. Congé d’un mois et demi 584
Borrel (L.). Nomination de Garçon de Laboratoire 360
Bouet et Neuville (H.). L’Hylochœrus meinhertzhageni ivoriensis B. et N ....... 601
Bourdelle (E.). Nomination de Représentant du Muséum au Congrès des Direc-
teurs de Jardins Zoologiques à Rome 6
— et Mouquet (A.). Lalongévité des Mammifères à la Ménagerie du Muséum . . . 488
Bourdouil (Mlle C.). Nomination de Boursière de Doctorat 6
— Nomination de Sous-Directeur de Laboratoire (Physique végétale) 475
Bouvier (E.-L.). Nomination d’Assesseur du Directeur 5
Brin (Mlle). Nomination d’Aide technique près la Chaire d’Entomologie 5
Brouard (G.) [Frère Arsène]. Nomination de Correspondant du Muséum. 584, 712
Bultingaire (L.). Mission pour Vienne (Autriche) 360
— Les Vélins de Colbert à la Bibliothèque Nationale de Vienne 592
Burlot, Gardien de Galerie. Démission 584
Camus (Mlle A.). Sur un caractère du genre Lolium'. 682
Carié (P.). Le Leguatia gigantea Schlegel (Rallidé) a-t-il existé ? 204
•Chabanaud (P.). Don d’ouvrage • 247
— 715 —
Chabanaud (P.). Sur les Rhinobatus du groupe de cemiculus Geoffr 88
— Sur la taxonomie des Soléidés du Nouveau-Monde 260
— Sur quelques Poissons de la famille des Soléidés peints par Rûso 269
— Description d’un nouveau Gubiceps [ Pisces Stromateidœ ] de la mer Rouge. . 519
— Sur la nomenclature des Poissons de l’ordre des Heterosomata Cope d’après les
espèces du genre Linnéen Pleuronectes (1758) 625
Champion. Nomination d’ Assistant du Laboratoire d’Anthropologie 360
Chevalier (A.). Nomination de Secrétaire de l’Assemblée des Professeurs .... 5
Chouakd (P.). Révision de quelques genres et sous-genres de Liliacées bulbeuses
d’après le développement de l’appareil végétatif (Seilla, Endymion , Hyacin-
thus ) 698
Constantineanu (M.-J.). Quelques anomalies chez les Ichneumonides [Figs.].. 557
Costantin (.T.). Culture du Pleurotus Eryngii en 1929 301
Coupin (Mlle F.), Assistant à la Chaire d’Anatomie comparée. Décès 585
— Notice nécrologique, par R. Anthony 590
Coze (P.). Mis sion pour le Canada 475
Démangé (L.). Mission pour le Cameroun 174
Desbordes (H.). Contributions à l’étude de la faune du Mozambique. Voyage
de M.-P. Lesne (1928-1929). 2e note : Coléoptères, Histeridœ [Figs.] .... 532
Dode (L.-A.). Nomination de Correspondant du Muséum 6, 712
Dop (P.). Bignoniacées nouvelles de l’Indo-Chine 151
Duché (J.). Nomination de Boursier de Doctorat 6
Fleutiaux (B.). Description d’un Campsosternus nouveau de la collection du
Muséum 409
— Description d’un Melasidœ nouveau de la collection du Muséum 410
— Les Élatérides de l’Indo-Chine française (Catalogue raisonné) 636
Franquet (R.). L ’Adinostemma paniculatum Maxim, ex Cogniaux doit constituer
un genre nouveau de Cucurbitacées [Figs.] 324
Furon (R.). Le Kaarta [Figs.] 470
Gagnepain (F.). Présentation d’ouvrages 174, 246, 589
— Bulbophyllum nouveaux d’Indo-Chine 143
— Quelques Dendrobium nouveaux d’Indo-Chine 232
— Eria nouveaux d’Indo-Chine 403
— Nouveaux Cœlogyne d’Asie 423
Gauthier (H.). Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928 : Cladocères,
Ostracodes, Phyllopodes anostracés et conchostracés [Figs.] 92
Grandidier (G.) et Petit (G.). Description d’une espèce nouvelle d’insectivore
malgache, suivie de remarques critiques sur le genre Oryzoryctes 498
Gravier (Ch.). Sur les malformations de l’appendice caudal chez les Limules
[Fig.] 89
— Sur une collection de Crustacés (Stomatopodes) recueillis par Mme Pruvôt sur
les côtes de la Nouvelle-Calédonie [Fig.] 214
— Crustacés (Stomatopodes) provenant de l’Institut Océanographique de Nhà-
Trang (Annam) 524
— 716 —
Griaule. Nomination de Boursier de voyage 584
Gruvel (A.). Nomination de Représentant du Muséum à l’inauguration de l’Éeole
de Médecine de l’Université libre de Bruxelles 6
— Mission pour la Syrie 174
Guillaumin (A.). Contributions à la flore de la Nouvelle-Calédonie : LV. Plantes
recueillies par M. Franc (7e supplément) 165
— Plantes nouvelles ou critiques des Serres du Muséum .577, 694
— Quelques observations à propos des Jardins botaniques d’Angleterre et de
Belgique 696
Haardt. Mission Transasiatique Citroën 584
Hall (H.-M.). Méthodes expérimentales en taxonomie végétale 564
Hamel (G.). Mission pour les Antilles françaises 174
Harant (H.) et Tuzet (Mlle O.). Ascidies récoltées au cours des croisières du
« Pourquoi pas ? » en 1921 et 1929 298
Hasenfratz (V.) et Neuville (H.). Remarques sur la composition de quelques
ivoires 609
Hervé-Bazin (J.). Mission pour la Tunisie 360
Hsien Wen Wu. Description de Poissons nouveaux de Chine [Figs.] 255
Humbert (H.). Conférence : Végétation de la région des grands lacs et des hautes
montagnes de l’Afrique Centrale 711
Joubin (L.). Note sur un Corafliaire nouveau, Hoplangia Pallaryi, de la Médi-
terranée [Figs.] 412
— Note sur la réception du Prof. J. Schmidt à Boulogne-sur-Mer 585
Jourdain. Nomination de Surveillant militaire 6
Joyeux (Ch.) et Baer ( J.-G.). Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928 :
Cestodes [Figs.] 217
Laboissière (V.). Galerucini africains nouveaux ou peu connus de la collection
du Muséum [Figs.] 409
Lacroix (A.). Conférence sur son voyage aux Indes Néerlandaises 246
Lamy (Ed.). Dons d’ouvrages 7, 246, 589
— Les Cythérées delà Mer Rouge (d’après les matériaux recueillis parle Dr Jous-
seaume) 133
— Les Venus et les Tapes de la Mer Rouge (d’après les matériaux recueillis parle
Dr Jousseaume) 224
— Un collectionneur naturaliste du xvme siècle : Le Chevalier Turgot 657
Layé (G.), Chef du Service des Parterres. Décès 585
Leandri (J.). Révision des Thyméléacées de Madagascar 668
Le Brun (P.-L.). Nomination de Correspondant du Muséum 360 712
Le Cerf (Fd.). Conférence : Le Moyen Atlas et sa faune 711
Lemoine (P.). Liste complémentaire des sondages profonds du Bassin de Paris . 433
Lesne (P.). Compte rendu de sa mission au Mozambique 246
— Notes sur un voyage au Mozambique accompli en 1928 et 1929 179
Lester (P.). Nomination de Sous-Directeur du Laboratoire d’Anthropologie . . 359
Le Testu. Nomination de Chevalier de la Légion d’honneur 245
— 717 —
Le Texier. Nomination de Garçon du Laboratoire d’Entomologie 583
Le Villain (G.)- État actuel de nos connaissances géologiques sur la République
de l’Équateur [Carte] .. . 331
Lomont. Nomination d’Aide technique — 475
Magard (L‘). Mission pour l’A. O. F 475
Malme (Gust. O. A. W.). Xyrides indo-chinenses novæ 684
Mangin (L.). Nomination de Directeur du Muséum 5
— Conférence sur le Congrès de la Rose et de l’Oranger à El Golea. 360
Markgraf (Fr.). Diagnoses de Gnetum nouveaux d’Indo-Chine 686
Marques (Mlle Y.). Contribution à l’étude anatomique de la feuille des Rhodo-
dendron de l’Indo-Chine 427
Maurer (MUe). Nomination d’ Assistante au Laboratoire d’Anthropologie 359
Meister (Fr.). Mission du « Pourquoi pas?» en 1929 sous le commandement du
Dr J.-B. Charcot : Diatomées récoltées par R.-Ph. Dollfus sur une glace
flottante 329
Méquignon (A.). Mission pour les îles Açores 174
Metman. Nomination d’Assistant à la Chaire de Phanérogamie 245
Mode (L.). Nomination de Gardien de Galerie 583
Monge (Mme). Nomination d’Assistant à la Chaire d’Anthropologie 583
Monod (Th.). Un texte inédit de Risso (Rissoana.I) 363
Morellet (L. et J.). Le Bartonien de Yiarmes (Seine-et-Oise) 465
— Identification du niveau à Avicula Defrancei dit de « Mortefontaine » en deux
points nouveaux de l’Oise . 580
Mouquet (A.). Nomination de Chevalier de la Légion d’honneur 173
— et Bourdelle (E.). La longévité des Mammifères à la Ménagerie du Mu-
séum 488
Mouricaud (Mme de). Nomination de Commis à la Bibliothèque 360
Neuville (H.). De l’organe génital externe de la Jument [Fig.] 58
— De certaines particularités dentaires des Girafidés [Figs.] 604
— et Bouet. L ’Hylochœrus meinhertzhageni ivoriensis B. et N 601
— et Hasenfratz (V.). Remarques sur la composition de quelques ivoires . . . 609
Orchimont (A. d’). Mission Rohan-Chabot dans l’Angola et dans la Rhodésie
(1914) : Description d’un Coléoptère Palpicorne nouveau [Fig.] 634
Pallary (P.). Mollusques aquatiques nouveaux du Levant [Figs.] 286
Pellegrin (Fr.). Plantœ Letestuanæ novæ ou Plantes nouvelles récoltées par
M. Le Testu de 1907 à 1919 dans le Mayombe congolais. IX 571
— Lentibulariacées et Gesnéracées nouvelles d’Indo-Chine 665
Pellegrin (Dr J.). Les Barbeaux d’Espagne 510
— Variété nouvelle de Barbeau du Maroc 623
Petit (G.). Dons d’ouvrages 8, 361
— et Gbandidier (G.). Description d’une espèce nouvelle d’insectivore malgache,
suivie de remarques critiques sur le genre Oryzozyde s 498
— et Vladykov (V.). A propos des Salmonidés du lac d’Ohrida 516
— 718 —
Phisalix (Mmo M.). Don d’ouvrage 589
— L’immunité naturelle antivenimeuse et antirabique du Lérot commun ( Elio -
mys nitela Schreb.) 55
— Les Hémogrégarines du Bufo agua Latr. (syn. Bufo marinus L.) 418
— Rapports entre les venins et le virus rabique 707
Pic (M.). Dascillides et Helodides nouveaux [Col.] 271
Pobéguin (MUe), Boursière de Doctorat. Démission 584
Pothieb, Gardien au Musée d’Ethnographie. Congé de trois mois 584
Poulmaire. Nomination de Garçon de Laboratoire 173
Prouteaux. Nomination de Correspondant du Muséum 174, 712
Pruvot-Fol (Mme A.). Diagnoses provisoires (incomplètes) des espèces nouvelles
et liste provisoire des Mollusques Nudibranches recueillis par Mme A. Pru-
vôt-Fol en Nouvelle-Calédonie 229
— Du genre Dendrodoris Ehrenberg et de ses rapports avec le genre Doriopsis
Pease et avec quelques autres. Note sur la taxonomie des Nudibranches. . 291
Quéva. Nomination de Garçon de Laboratoire à la Chaire de Physique végétale . 173
Rabaté. Nomination d’Assistant à la Chaire de Physique végétale 475
Ranson (G.), Assistant. Congé de trois mois 584
Renault. Nomination de Garçon de la Bibliothèque 583
Risbec (J.). Observations biologiques sur quelques Mollusques de la Nouvelle-
Calédonie [Figs.] 660
Rivet (Dr P.) et Rivière (G.-H.). La réorganisation du Musée d’Ethnographie
du Trocadéro [Figs.]. 478
Rivière (G.-H.). Nomination de Sous-Directeur du Laboratoire d’Anthropologie
(Musée d’Ethnographie) 359
— et Rivet (Dr P.). La réorganisation du Musée d’Ethnographie du Trocadéro
[Figs.] 478
Rollin (Dr L.). Nomination de Correspondant du Muséum 6, 712
Roule (L.). Nomination de Représentant du Muséum à l’inauguration de l’École
de Médecine de l’Université libre de Bruxelles 6
— Conférence : Bernardin de Saint-Pierre, Intendant du Jardin des Plantes
sous la Révolution 711
— Le Musée d’histoire naturelle de Venise et ses collections ichthyologiques .. 621
Rouyer (C.). Nomination d’Officier d’Académie 245
Russell (W.). Sur les cellules à tanin du gynophore d’Arachide [Figs.] 241
Saulais. Nomination d’Aide technique 583
Schaus (W.). Nomination de Correspondant du Muséum 360, 712
Schmidt (Prof. J.). Réception à Boulogne-sur-Mer 585
Séguy (E.). Contribution à l’étude de la Faune du Mozambique. Voyage de
M. P. Lesne (1928-1929) : 3e Note : Diptères (lre Partie) [Figs.] 645
Semichon (L.). Don d’ouvrage 246
Sézac. Nomination de Surveillant militaire 173
Sicard (Dr). Étude sur les Coccinellides recueillis par M. Guy Babault en Afrique
orientale anglaise [Figs.] 393
— 719 —
Tanaka (Tyozaburo). Compendium des espèces indo-chinoises d’Aurantiacées.. 157
Tchung-Lin Tchang. Description de Cyprinidés nouveaux de Se-tchuan 84
Tisserant (R. P. Ch.). Eriosenut, de l’Oubangui 313-
— Psophocarpus (Légumineuses-Papilionées) nouveaux du Haut-Oubangui .... 574
— Tephrosias nouveaux de l’Oubangui-Chari (Légumineuses-Papilionées) 677
— Note sur deux Indigoferas (Légumineuses-Papilionées) 680
Prochain. Nomination d’Assistant de la Chaire des Productions coloniales d’ori-
gine végétale 5
Troitzky (Dr A.). Des vaisseaux lymphatiques du grand sympathique et des
ganglions semi-lunaires du plexus solaire chez les Cercopithecidœ [Fig.] . . 195
Tuzet (Mlle O.) et Harant (H.). Ascidies récoltées au cours des croisières du
« Pourquoi pas? » en 1921 et 1929 298
Vesque (MUe J.). Nomination d’Officier d’Académie 245
Vesque (MUe M.). Nomination d’Officier d’Académie 245
Vigneron. Nomination d’Aide technique 474
Vignon (P.). Conférence : L’Esprit des bêtes. Éléphants, singes, manchots.... 711
— Classification du groupe Topcma , Aiopana n. gen., Pycnopalpa. Une espèce
nouvelle dans le genre Topcma. Deux variétés nouvelles dans le g. Pycno-
palpa. Metaprosagoga n. gen. Une espèce nouvelle dans le genre Ehodo-
pteryx (Orth. Phasgon.) 548
Vladykov (Dr V.). Nomination de Correspondant du Muséum 584, 712
— Sur l’espèce et ses unités taxonomiques en ichthyologie 75-
— et Petit (G.). A propos des Salmonidés du lac d’Ohrida 516
Witte (G. F. de). Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928 : Reptiles et
Batraciens [Figs.] 614
— 720 —
TABLE PAR ORDRE MÉTHODIQUE.
ACTES ET HISTOIRE DU MUSÉUM.
Assemblée générale de la Société des Amis du Muséum (15 janvier 1930) 7
Attribution de bourses à M. J. Duché, MUe C. Bourdouil 6
Conférences populaires du dimanche en 1930 711
Congé accordé à M. G. Ranson, Assistant 584
— à M. Pothier. Gardien au Musée d’Ethnographie 584
w
— à M. Bonhomme, Gardien de Ménagerie 584
XIe Congrès international de Zoologie, tenu à Padoue du 4 au 11 septembre 1930 . 587
Décès de M. Bartolami, Garçon du Laboratoire d’Entomologie 360
— de MUe F. Coupin, Assistant à la Chaire d’Anatomie comparée 585
— de M. G. Layé, Chef du Service des Parterres 585
Démission de M. Burlot, Gardien de Galerie 584
— de Mlle Pobéguin, Boursière de Doctorat 584
Dons d’ouvrages à la Bibliothèque du Muséum en 1930. 8, 175, 247, 361, 476, 589
— par M. M. André 247, 361
— par M. F. Angel 476
— par M. R. Anthony 7, 174, 361
— par M. D. Bois 7, 246, 589
— par M. P. Chabanaud 247
— par M. Ed. Lamy 7, 246, 589
— par M. G. Petit 8, 361
— par Mme M. Phisalix 589
— par M. L. Semichon 246
Li te des Associés et Correspondants du Muséum nommés en 1930 par l’Assem-
blée des Professeurs 712
Mise de M. R. Benoist à la disposition du Ministère des Affaires Étrangères.. . . 174
Mission de M. Ch. Albin pour le Maroc 174
— de M. Ch. Alluaud pour le Niger 584
— de M. le Dr Arnault pour le Sud- Algérien 174
— de Mme Guy Babault pour le Maroc 174
— de Mlle E. Basse pour Madagascar 6
— de M. Besnard pour la Syrie 174
— 721 —
Mission de M. L. Bultingaire pour Vienne (Autriche) 360
— de M. P. Coze pour le Canada 475
— de M. L. Démangé pour le Cameroun , 174
— de M. A. Gruvel pour la Syrie 174
— de M. Haardt (Mission Transasiatique Citroën) 584
— de M. G. Hamel pour les Antilles françaises 174
— de M. J. Hervé-Bazin pour la Tunisie 360
— de M. le Lt Magard pour PA. O. F 475
— de M. A. Méquignon pour les îles Açores 174
Mission ethnographique et linguistique Dakar-Djibouti 588
Nomination de M. R. Anthony comme Représentant du Muséum à l’inaugura-
tion de l’École de Médecine de l’Université libre de Bruxelles 6
— de M. R. Arnault comme Commis au Muséum 245
— de M. Guy Babault comme Chevalier de la Légion d’honneur 584
— de M. Balançard comme Sous-Brigadier 475
— de M. P. Bédé comme Officier de l’Instruction publique 360
— de M. P. Bédé comme Officier du Ouissam Alaouite. 584
— de M. Billion comme Gardien de Galerie au Musée d’ Ethnographie du Tro-
cadéro 173
— de M. L. Borrel comme Garçon de Laboratoire 360
— de M. E. Bourdelle comme Représentant du Muséum au Congrès des Direc-
teurs de Jardins Zoologiques à Rome 6
— de M116 C. Bourdouil comme Boursière de Doctorat ,. . . . 6
— de Mlle C. Bourdouil comme Sous-Directeur de Laboratoire (Physique végé-
tale) 475
— de M. E.-L. Bouvier comme Assesseur du Directeur 5
— de Mlle Brin comme Aide technique près la Chaire d’Entomologie 5
— de M. G. Brou ard (Frère Arsène) comme Correspondant du Muséum 584
— de M. ..Champion comme Assistant du Laboratoire d’ Anthropologie 360
— de M. A. Chevalier comme Secrétaire de 'l’Assemblée des Professeurs 5
— de M. L.-A. Dode comme Correspondant du Muséum ‘ 6
— de M. J. Duché comme Boursier de Doctorat 6
— de M. Griaule comme Boursier de "Voyage 584
— de M. A. Gruvel comme Représentant du Muséum à l’inauguration de l’Ecole
de Médecine de l’Université libre de Bruxelles 6
— de M. Jourdain comme Surveillant militaire. 6
— de M. P.-L. Le Brun comme Correspondant du Muséum 360
— de M. P. Lester comme Sous-Directeur du Laboratoire d’ Anthropologie.. . 359
— de M. Le Testu comme Chevalier de la Légion d’honneur 245
— de M. Le Texier comme Garçon du Laboratoire d’Entomologie 583
— de M. Lomont comme Aide technique 475
— de M. L. Mangin comme Directeur du Muséum 5
— 722 —
Nomination de MUeMAURER comme Assistante au Laboratoire d’ Anthropologie. 359
— de M. Metman comme Assistant à la Chaire de Phanérogamie 245
— de M. L. Mode comme Gardien de Galerie . 588
— de Mme Monge comme Assistant à la Chaire d’Anthropologie 583
— de M. A. Mouquet comme Chevalier de la Légion d’honneur 173
— de Mme de Mouricaud comme Commis à la Bibliothèque 360
— de M. Potjlmaire comme Garçon de Laboratoire 173
— de M. Prouteaux comme Correspondant du Muséum 174
— de M. Quéva comme Garçon de Laboratoire à la Chaire de Physique végétale. 173
— de M. Rabaté comme Assistant à la Chaire de Physique végétale 475
— de M. Renault comme Garçon de la Bibliothèque 583
— de M. G.-H. Rivière comme Sous-Directeur du Laboratoire d’Anthropologie
(Musée d’Ethnographie) 359
— de M. le Dr L. Rollin comme Correspondant du Muséum 6
— de M. L. Roule comme Représentant du Muséum à l’inauguration de l’Ecole
de Médecine de l’Université libre de Bruxelles 6
— de M. C. Rouyer comme Officier d’Académie 245
— de M. Saulais comme Aide technique 583
— de M. W. Schaus comme Correspondant du Muséum 360
— de M. Sézac comme Surveillant militaire 173
— de M. Trochain comme Assistant à la Chaire des Productions coloniales d’ori-
gine végétale 5
— de Mlle J. Vesque comme Officier d’Académie 245
— de Mlle M. Vesque comme Officier d’Académie 245
— de M. Vigneron comme Aide technique 474
— de M. V. Vladykov comme Correspondant du Muséum 584
Présentations d’ouvrages par M. F. Gagnepain IL174, 246, 589
Réception de M. le Prof. J. Schmidt à Boulogne-sur-Mer 585
Souscription ouverte par la Société Linnéenne du Nord de la France pour le cen-
tenaire de la mort de Lamarck 245
Travaux faits dans les Laboratoires et Accroissement des collections du Muséum
pendant l’année 1929 11
ANTHROPOLOGIE
La réorganisation du Musée d’Ethnographie du Trocadéro [Figs.], par MM. le
Dr P. Rivet et G.-H. Rivière 478
ZOOLOGIE ET ANATOMIE
MAMMIFÈRES.
La longévité des Mammifères à la Ménagerie du Muséum, par MM. E. Bour-
delle et A. Mouquet 488
— 723 —
Description d’une nouvelle espèce d’insectivore malgache, suivie de remarques
critiques sur le genre Oryzoryctes, par MM. G. Grandidier et G. Petit. . . 498
Des vaisseaux lymphatiques du grand sympathique et des ganglions sémilu-
naires du plexus solaire chez les Cercopithecidœ [Figs.], par le Dr A. Troi-
TZKY 195
De l’organe génital externe de la Jument [Fig.], par M. H. Neuville 58
L’Hylochœrus meinhertzhageni ivoriensis B. et N., par MM. Bouet et H. Neu-
ville 601
De certaines particularités dentaires des Girafidés [Figs.], par M. H. Neuville. 604
Remarques sur la composition de quelques ivoires, par MM. V. Hasenfratz et
H. Neuville 609
oiseaux.
Notre critique sur quelques Trochilidés du genre Thalurania, par M. J. Berlioz. 65
Remarques sur les Oiseaux du genre Nucifraga (Corvidés), par M. J. Berlioz. . 375
Note sur un Oiseau nouveau de Madagascar : Porzana Olivieri Gr. et Blz., par
M. J. Berlioz 612
Le Legmtia gigantea Schlegel (Rallidé) a-t-il existé ? par M. P. Carié 204
reptiles et batraciens.
Description de deux espèces nouvelles de Batraciens de Madagascar, appartenant
au genre Pseudohemisus, par M. F. Angel 70
Reptiles et Batraciens recueillis par M. Monod au Cameroun, par M. F. Angel. 253
Diagnoses d’espèces nouvelles de Lézards de Madagascar, appartenant au genre
Scelotes, par M. F. Angel ! 506
Description d’un Batracien nouveau, de Madagascar, appartenant au genre Man-
tidactylus (Matériaux des missions de M. R. Decary), par M. F. Angel. . . 619
Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928 : Reptiles et Batraciens, par
M. G.-F. de Witte [Figs] 614
POISSONS.
Le Musée d’histoire naturelle de Venise et ses collections ichthyologiques, par
M. L. Roule 621
Les Barbeaux d’Espagne, par M. le Dr J. Pellegrin 510
Variété nouvelle de Barbeau du Maroc, par M. le Dr J. Pellegrin 623
Description d’un Stomiatide nouveau de la région des îles Canaries [Figs.], par
M. P. Bailly 378
Sur les Rliinobatus du groupe de cemiculus Geoffroy, par M. P. Chabanaud. ... 88
Sur la taxonomie des Soléidés du Nouveau-Monde, par M. P. Chabanaud 260
Sur quelques Poissons de la famille des Soléidés peints par Risso, par M. P. Cha-
banaud 269
Description d’un nouveau Cubiceps [Pisces Stromateidœ ] de la mer Rouge, par
M. P. Chabanaud. 519
Sur la nomenclature des Poissons de l’ordre des Heterosomata Cope, d’après les
espèces du genre Linnéen Pleuronedes (1758;, par M. P. Chabanaud ... . 625
— 724 —
Description de Poissons nouveaux de Chine [Figs.], par M. Hsien Wen Wu. . . 255
Description de Cyprinidés nouveaux de Se-tehuan, par M. Tchung-Lin
Tchang 84
Sur l’espèce et ses unités taxonomiques en ichthyologie, par M. le Dr Y. Vla-
DYKOV 75
 propos des Salmonidés du lac d’Ohrida, par MM. G. Petit et V. Vladykov. . 516
INSECTES.
Notes sur un voyage au Mozambique accompli en 1928 et 1929, par M. P. Lesne. 1791
Contributions à l’étude de la faune du Mozambique. Voyage de M. P. Lesne
(1928-1929) :
2e Note : Coléoptères, Histeridœ [Figs.], par M. H. Desbordes 532
3e Note : Diptères (lre Partie), [Figs], par M. E. Séguy 645
Description d’une nouvelle espèce de Potykirma de l’Afrique Orientale Anglaise
(Col. Carabidœ ) [Fig.], par M. G. Bénard . 630
Description d’une nouvelle espèce du genre Trichiorhyssemus (Col. Apftodiini)
[Fig.], par M. G. Bénard 632
Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928 : Larves de Dytiscides [Figs.],
par M. H. Bertrand 381
Mission Rohan-Chabot dans l’Angola et dans la Rhodesie (1914) : Description
d’un Coléoptère Palpicorne nouveau [Fig.], par M. A. d’Orchimont. . . . 634
Description d’un Campsosternus nouveau de la collection du Muséum, par M. E.
Fleutiaux 400
Description d’un Melasidœ nouveau de la collection du Muséum, par M. E. Fleu-
tiaux 410
Les Élatérides de l’Indo-Chine française (Catalogue raisonné), par M. E. Fleu-
tiaux 636
Galerucini africains nouveaux ou peu connus de la collection du Muséum [Figs.],
par M. V. Laboissière 409
Dascillides et Helodides nouveaux [Col.], par M. M. Pic 271
Étude sur les Coccinellides recueillis par M. Guy Babault en Afrique orientale
anglaise [Figs.], par M. le Dr Sicard 393
Un nouveau Pristoeera de l’Afrique équatoriale [Fig.], par M. R. Arlé 546
Quelques anomalies ehez les Ichneumonides [Figs.], par M. M.-J. Constanti-
NEANU 557
Classification du groupe Topana, Atopana n. gen., Pycnopalpa. Une espèce nou-
velle dans le genre Topana. Deux variétés nouvelles dans le genre Pycno-
palpa. Metaprosagoga n. gen. Une espèce nouvelle dans le genre Rhodopteryx
(Orth. Phasgon.), par M. P. Vignon 548
CRUSTACÉS.
Sur une collection de Crustacés (Stomatopodes) recueillis par Mme Pruvôt sur
les côtes de la Nouvelle-Calédonie [Fig.], par M. Ch. Gravier.......... 214
Crustacés (Stomatopodes), provenant de l’Institut Océanographique de- Nhà-
Trang (Annam), par M. Ch. Gravier... 524
— 725 —
Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928 : Cladocères, Ostracodes, Phyl-
lopodes anostracés et eonchostracés [Figs.], par M. H. Gauthier. . . 92
XIPHOSURES.
Sur les maliormations de l’appendice caudal chez les Limules [Fig.], par M. Ch.
Gravier 89
ARACHNIDES.
Les Araignées de Nouvelle-Calédonie du genre Clubiona [Figs.], par M. L. Ber-
land 274
Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928 : Acariens, par M. M. André. . 131
Sur une nouvelle espèce française d’Acarien appartenant au genre Typhîothrom-
bium Berlese [Figs.], par M. M. André 527
VERS.
Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928 : Parasitic Nematodes [Figs.],
par M. H.-A. Baylis 117
Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928 : Cestodes [Figs.], par MM. Ch.
Joyeux et J.-G. Baer 217
TUNICIERS.
Ascidies récoltées au cours des croisières du « Pourquoi pas? » en 1921 et 1929, par
M. H. Harant et Mlle O. Tuzet 298
MOLLUSQUES.
Les Cythérées de la Mer Rouge (d’après les matériaux recueillis par le Dr Jous-
seaume), par M. Ed. Lamy ...... 133
Les Venus et les Taupes de la Mer Rouge (d’après les matériaux recueillis par le
Dr Jousseaume), par M. Ed. Lamy 224
Mollusques aquatiques nouveaux du Levant [Figs.], par M. P. Pallary 286
Diagnoses provisoires (incomplètes) des espèces nouvelles et liste provisoire des
Mollusques Nudibranches recueillis par Mme A. Pruvôt-Fol en Nouvelle-
Calédonie, par Mme A. Pruvot-Fol 229
Du genre Dendrodoris Ehrenberg et de ses rapports avec le genre Doriopsis Pease
et avec quelques autres. Note sur la taxonomie des Nudibranches, par Mme
A. Pruvot-Fol 291
Observations biologiques sur quelques Mollusques de la Nouvelle-Calédonie [Figs.],
par M, J. Risbec 660
CŒLENTÉRÉS.
Note sur un Coralliaire nouveau, Hoplangia Païïuryî, de la Méditerranée [Figs.],
par M. L. Joubin 412
726 —
PROTOZOAIRES.
Les Hémogrégarines du Bufo agua Latr. (syn. Bufo 'marinus L.), par Mme M.
Phisalix 418
BOTANIQUE
Nouvelles Acanthacées asiatiques, par M. R. Benoist 149
Bignoniacées nouvelles de l’Indo-Chine, par M. P. Dop 151
Bulbophyllum nouveaux d’Indo-Chine, par M. F. Gagnepain 143
'Quelques Dendrobium nouveaux d’Indo-Chine, par M. F. Gagnepain 232
Eria nouveaux d’Indo-Chine, par M. F. Gagnepain 304
Nouveaux Cœlogigne d’Asie, par M. F. Gagnepain 423
Méthodes expérimentales en taxonomie végétale, par M. H.-M. Hall 564
Contribution à l’étude anatomique de la feuille des Rhododendron de l’Indo-
Chine, par Mlle Y. Marques 427
, Plantæ Letestmnæ novæ ou Plantes nouvelles récoltées par M. Le Testu de 1907
à 1919 dans le Mayombe congolais. IX, par M. Fr. Pellegrin 571
Lentibulariacées et Gesneracées nouvelles d’Indo-Chine, par M. Fr. Pellegrin. 665
Compendium des espèces Indo-Chinoises d’Aurantiacées, par M. Tyozaburo
Tanaka ; 157
Eriosema de l’Oubangui, par le R. P. Ch. Tisserant 313
Psophoearpus (Légumineuses-Papilionées) nouveaux du Haut-Oubangui, par
le R. P. Ch. Tisserant 574
Tephrosias nouveaux de l’Oubangui-Chari (Légumineuses-Papilionées), par le
R. P. Ch. Tisserant 677
Note sur deux Indigoferas (Légumineuses-Papilionées), par le R. P. Ch. Tisse-
rant 680
Révision des Thyméléacées de Madagascar, par M. J. Leandri 668
Sur un caractère du genre Lolium, par MUe A. Camus 682
Xyrides indo-chinenses novæ, par M. Gust. O. A. W. Malme 684
Diagnoses de Gnetum nouveaux d’Indo-Chine, par M. Fr. Markgraf 686
Bananiers d’Abyssinie à feuille rouges, par M. D. Bois 688
Floraisons observées dans les Serres du Muséum pendant l’année 1930, par
M. D. Bois 691
Contributions à la flore de la Nouvelle-Calédonie : LV. Plantes recueillies par
M. Franc (7e supplément), par M. A. Guillaumin 165
Plantes nouvelles ou critiques des Serres du Muséum, par M. A. Guillaumin. 577, 694
•Quelques observations à propos des Jardins botaniques d’Angleterre et de Bel-
gique, par M. A. Guillaumin 696
L’ Actinostemma panicülatum Maxim, ex Cogniaux doit constituer un genre nou-
ueau de Cucurbitacées [Figs.], par M. R. Franquet 324
Révision de quelques genres et sous-genres de Liliacées bulbeuses d’après le dé-
veloppement de l’appareil végétatif ( Scilla , Endymion, Hyacinthus), par
M. P. Chouard 698
— 727 —
Sur les cellules à tanin du gynophore d’Arachide [Figs.], par M. W. Russell.. 241
Culture du Pleurotus Eringii en 1929, par M. J. Costantin 301
Mission du « Pourquoi pas? » en 1929 sous le commandement du Dr J.-B. Char-
cot : Diatomées récoltées par M. R.-Ph. Dollfus sur une glace flottante, par
M. Fr. Meister 329
PALÉONTOLOGIE ET GÉOLOGIE
Liste complémentaire des sondages profonds du Bassin de Paris, par M. P. Le-
moine 433
Le Kaarta [Figs.], par M. R. Furon 470
État actuel de nos connaissances géologiques sur la République de l’Équateur
[Carte], par M. G. le Villain 331
Le Bartonien de Viarmes (Seine-et-Oise), par MM. L. et J. Morellet 465
Identification du niveau à Avicula Defrancei dit de « Mortefontaine » en deux
points nouveaux de l’Oise, par MM. L. et J. Morellet 580
PHYSIOLOGIE
L’immunité naturelle antivenimeuse et antirabique du Lérot commun ( Elio -
mys nitela Schreb.), par Mme M. Phisalix 55
Rapports entre les venins et le virus rabique, par Mme M. Phisalix 707
Bulletin clu Muséum , 2° s., t. II, 1930. 49
— 728
TABLE PAR ORDRE GÉOGRAPHIQUE.
EUROPE
ZOOLOGIE.
Un texte inédit de Risso (Rissoana, I), par M. Th. Monod [Exposé des êtres or-
ganisés marins observés à Nice, par A. R. (1840)] 363
Sur quelques Poissons de la famille des Soléidés peints par Risso, par M. P. Cha-
BANAUD 269
Les Barbeaux d’Espagne, par M. le Dr J. Pellegrin 510
A propos des Salmonidés du lac d’Ohrida, par MM. G. Petit et Y. Vladykov. 516
Quelques anomalies chez les Ichneumonides [Figs.], par M. M.-J. Consyanti-
NEANU 557
Sur une nouvelle espèee française d’Aearien appartenant au genre Typhlo-
thrombium Berlese [Figs.], par M. M. André 527
Ascidies récoltées au cours des croisières) du «Pourquoi pas ? » en 1921 et 1929,
' par M. H. Harant et MUe O. Tuzet 298
géologie.
Liste complémentaire des sondages profonds du Bassin de Paris, par M. P. Le-
moine 433
Le Bartonien de Yiarmes (Seine-et-Oise), par MM. L. et J. Morellet 465
Identification du niveau à Avicula Defrancei dit de « Mortefontaine » en deux
points nouveaux de l’Oise, par MM. L. et J. Morellet 580
AFRIQUE
ZOOLOGIE.
Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928 :
Reptiles et Batraciens [Figs.], par M. G. -F. de Witte 614
Larves de Dytiscides [Figs.], par M. H. Bertrand 381
Cladocères, Ostracodes, Phyllopodes anostracés et conchostracés [Figs],
par M. H. Gauthier 92
Acariens, par M. M. André 527
Parasitic Nematodes [Figs.], par M. H. -A. Baylis 117
Cestodes, par MM. Ch. Joyeux et J.-G. Baer 217
Mission Rohan-Chabot dans l’Angola et dans la Rhodésie (1914) : Description
d’un Coléoptère Palpicorne nouveau [Fig.], par M. A. d’Orchimont 634
Notes sur un voyage au Mozambique accompli eu 1928 .et 1929, par M. P. Lesne. 179
Contributions à l’étude de la .faune du Mozambique. Voyage de M. -P. Lesne '(1928-
1929) :
2e Note : Coléoptère, Histendœ £Eigs.], par M. H. Desbordes.,. ........... 582
8e Note ; Diptères (lr* Partie) [Figs,.], par M. E. Séguy ... ... 645
Description d’une espèce nouvelle d’insectivore malgache, suivie de remarques
critiques sur le genre Oryzoryctes , par MM. G. Grandidier et G. Petit. . 498
L ’Hylochœrus meinhertzhageni ivoriensis B. et N., par MM. Bouet et H. Neu-
ville» 601
De certaines particularités dentaires des Girafidés [Figs.], par M. H. Neuville. 604
Note sur un Oiseau nouveau de Madagascar : Porzana Olivieri Gr. et Blz., par
M. J. Berlioz 612
Le Leguatia gigantea Schlegel (Rallidé) a-t-il existé? par M. P. Carié 204
Description de deux espèces nouvelles de Batraciens appartenant au genre
Pseudohemisus, par M. F. Angel 70
Diagnoses d’espèces nouvelles de Lézards de Madagascar,, appartenant au genre
Scelotes, par M. F. Angel 506
Reptiles et Batraciens recueillis par M. Monod au Cameroun, par M. F. Angel. 258
Description d’un Batracien nouveau de Madagascar appartenant au genre Man-
tiâactylus (Matériaux des Missions de M. R. Decary), par M. F. Angel.,. . 619
Description d’un nouveau Cubiceps [Pisces Stromateidœ] de la mer Rouge, par
M. P. Chabanaud 519
Variété nouvelle de Barbeau du Maroc, par M. le Dr J. Pellegrin >623
Description d’un Stomiatide nouveau de la région des îles Canaries [Figs.], par
M. P. Bailly ..... S78
Description d’une nouvelle espèce de Polyhinna de l’Afrique Orientale Anglaise
(Col. Carabidœ) [Fig.], par M. G. Bénard 630
Galerucini africains nouveaux ou peu connus de la collection du Muséum [Figs.],
par M. V. Laboissière 409
Étude sur les Coceinellides recueillis par M. Guy Babault en Afrique orientale an-
glaise [Figs.], par M. le Dr Sicard 393
Un nouveau Pristoura de l’Afrique équatoriale [Fig.], par M. R. Arlé 546
Les Cythérées de la Mer Rouge (d’après les matériaux recueillis par le Dr Jous-
seaume), par M. Ed. Lamy 133
Les Venus et les Tapes de la Mer Rouge (d’après les matériaux recueil is par le
Dr Jousseaume), par M. Ed. Lamy 224
BOTANIQUE.
Plantée Letestuanæ novœ ou Plantes nouvelles récoltées par M. Le Testu de 1907
à 1919 dans le Mayombe congolais. IX, par M. Fr. Pellegrin 571
Eriosema de l’Oubangui, par le R. P. Ch. Tisserant 313
Psophocarpus (Légumineuses-Papilionées) nouveaux du Haut-Oubangui, par le
R. P» Ci. Tisserant 574
Tnpbrosias nouveaux de l’Oubangui-Chari (Légumineuses-Papilionées), par le
R, P. Ch. Tisserant. » 677
— 730 —
Note sur deux Indigoferas (Légumineuses-Papilionées), par le R. P. Ch. Tisse-
RANT 680
Révision des Thyméléacées de Madagascar, par M. J. Leandki 668
Bananiers d’Abyssinie à feuilles rouges, par M. D. Bois 688
Plantes nouvelles ou critiques des Serres du Muséum, par M. A. Guillaumin.. 694
GÉOLOGIE.
Le Kaarta [Figs.], par M. R. Furon 470
ASIE
zoologie.
Description de Poissons nouveaux de Chine [Figs.], par M. Hsien Wen Wu. . . . 255
Description de Cyprinidés nouveaux de Se-tchuan, par M. Tchung-Lin Tchang. 84
Description d’une nouvelle espèce du genre Trichiorhyssemus (Col. Aphodiini)
[Fig.], par M. G. Bénard 632
Description d’un Campsosternus nouveau de la collection du Muséum, par M. E.
Fleutiaux 409
Les Élatérides de l’Indo-Chine française (Catalogue raisonné), par M. E. Fleu-
tiaux 636
Crustacés (Stomatopodes) provenant de l’Institut Océanographique de Nhà-
Trang (Annam), par M. Ch. Gravier 524
Mollusques aquatiques nouveaux du Levant [Figs.], par M. P. Pallary 286
Note sur un Coralliaire nouveau, Hoplangia Pàllaryi, de la Méditerranée [Figs.],
par M. L. Joubin 412
BOTANIQUE.
Nouvelles Acanthacées asiatiques, par M. R. Benoist 149
Bignoniacées nouvelles de l’Indo-Chine, par M. P. Dop 151
Bulbophyllum nouveaux d’Indo-Chine, par M. F. Gagnepain 143
Quelques Dendrobium nouveaux d’Indo-Chine, par M. F. Gagnepain 232
Eria nouveaux d’Indo-Chine, par M. F. Gagnepain 304
Nouveaux Cœlogyne d’Asie, par M. F. Gagnepain 423
Contribution à l’étude anatomique de la feuille des Rhododendron de l’Indo-Chine,
par Mlle Y. Marques 427
Compendium des espèces indo-chinoises d’Aurantiacées, par M. Tyozaburô Ta-
NAKA 157
h’ Adinostemma paniculatum Maxim, ex Cogniaux doit constituer un genre nou-
veau de Cucurbitacées [Figs.], par M. R. Franquet 324
Lentibulariacées et Gesnéracées nouvelles d’Indo-Chine, par M. Fr. Pellegrin. 665
Xyrides Indochinenses novæ, par M. Gust. O. A. W. Malme 684
Diagnoses de Gnetum nouveaux d’Indo-Chine, par M. Fr. Markgraf 686
- 731 —
OCÉANIE
ZOOLOGIE.
Sur une collection de Crustacés (Stomatopodes) recueillis par Mmo Pruvôt sur
les côtes de la Nouvelle-Calédonie [Fig.], par M. Ch. Geaviee 214
Les Araignées de Nouvelle-Calédonie du genre Glubiona [Figs.], par M. L. Beb-
land 274
Diagnoses provisoires (incomplètes) des espèces nouvelles et liste provisoire des
Mollusques Nudibranches recueillis par Mme A. Pruvôt-Fol en Nouvelle-
Calédonie, par Mme A. Pbuvot-Fol 229
Observations biologiques sur quelques Mollusques de la Nouvelle-Calédonie
[Figs.], par M. J. Risbec 660
BOTANIQUE.
Contributions à la flore de la Nouvelle-Calédonie : LY. Plantes recueillies par
M. Franc (7e supplément ), par M. A. Guillaumin 165
AMÉRIQUE
ZOOLOGIE.
Notes critiques sur quelques Trochilidés du genre Thalurania, par M. J. Beelioz. 65
Sur la taxonomie des Soléidés du Nouveau-Monde, par M. P. Ciiabanaud 260
Description d’un Melasidœ nouveau de la collection du Muséum, par M. E. Fleu-
TIAUX 410
Classification du groupe Topana, Atopana n. gen., Pycnopalpa. Une espèce nou-
velle dans le genre Topana. Deux variétés nouvelles dans le genre Pycno-
palpa. Metaprosagoga n. gen. Une espèce nouvelle dans le genre Rhodopteryx
(Orth. Phasgon.), par M. P. Vignon 548
Les Hémogrégarines du Bufo agua Latr. (syn. Bufo marinus L.).par Mme M. Phi-
SALIX 418
GÉOLOGIE.
État actuel de nos connaissances géologiques sur la République de l’Équateur
[Carte], par M. G. le Villain 331
OCÉAN ARCTIQUE
BOTANIQUE.
Mission du « Pourquoi Pas? » en 1929 sous le commandement du Dr J.-B, Chab-
cot : Diatomées récoltées par M. R.-Ph. Dollfus sur une glace flottante,
par M. Fr. Meisteb 329
— 732 —
TABLE ALPHABÉTIQUE DES FORMES NOUVELLES.
ZOOLOGIE
MAMMIFÈRES.
Hylochœrus meinhertzhageni ivoriensis B. et Neuv. n. subsp 601
Oryzorydes talpoides Grand, et Pet. n. sp . . 498
OISEAUX.
Porzana Olivieri Gr. et Blz. n. sp 612
REPTILES.
Scelotes ankodabensis Angel n. sp 507
— Decaryi Angel n. sp 506-
— Waterloti Angel n. sp 508
BATRACIENS.
Manticktetylus tripuncfatus Angel n. sp 619
Phrynobatrachus Monodi de Witte n. sp 614
Pseudohemisus longimanus Angel n. sp 72
— verrueosus Angel n. sp. — ...... 70»
POISSONS.
Amblyceps marginatoides H. W. W. n. sp 256.
Barbus moulouyensis J. Pell. var. grandisquamata n. var 623
Botia tientainensis H. W. W. n. sp. ...... . 258-
Cubiceps Dollfusi Chab. n. sp 519
Leptobarbus Pingi T. L. T. n. sp 84
Onychostoma laticeps Günth. var. fontouensis T. L. T. n. var 85
Parasilurus L. asotus var. longus H. W. W. n. var 255
Pareustomias Bailly n. gen 378
— Chabanaudi Bailly n. sp 378
Xenocypris katinensis T. L. T. n. sp 84
INSECTES.
Arhaphes Coomani Fl eut. n. sp.
— fulvus Fleut. n. sp
639
638
— 733 —
Arhaphes humeralis Fleut. n. sp
Atholus striatithorax Desb. n. sp....
Atopana ■ Vignon. n. gen..
Ctmwpsosternus mirabilis ■ Fleut. n. sp
Chnootriba similis Casstr. var. atrocinda Sic. n. var
Cœlostoma Rohani d’Orch. n. sp ;
Contipus Lesnei Desb. n. sp. .. .... —
Cormacmtha grisea Ség. n. sp
Dascillus Cavaleriei Pic n. sp.
Dircemella humeralis Lab. n. sp
Epilachna hirta Casstr. ab. cœsarea Sic. n. ab
— bis-sepiem rmtata Muls-. ab. subfasciata Sie. n. ab. . . .
Epilichas vitiaUcollis Pic n. sp.
Exochomoscirtes immaculatus Pic b. sp
Hypocacculus araneicola Desb. n. sp
Leptaueala. venusta Lab. n. sp.
Macroptylum longipes Ség. n. sp.
nigrum Ség. n. sp
— pallidipes Ség. n. sp
Metaprosagoga Vignon n. gen. .■ »... .» . »
Orgyzomyia nigra Ség. n. sp
Pœralichas pieeiceps Pic n. sp..... »
Platysama diremptum Desb. n., sp. « » .....
Palyhirma Somereni Bén. n. sp
Pristoeera gigantea Arlé n. sp... »...
Ptilodadyla discicollis Pic n. sp
Pycnopalpa bicordata var. morata Vign. n. var
— — var. permaculata Vign. n. var. . . .
Quasimus minutus Fleut, n. sp
— subovalis Fleut. n. sp
— unions Fleut. n. sp
Rhodopteryx Hebardi Vign. n. sp
Scirtes testaceicollis var. Germaini Pic u. var.
— Vassei Pic n. sp
Sisyrnodytes disjundus Ség. n. sp
— rufus Ség. n. sp
Stenadyla striata Pic n. sp
Teretriosoma pusillum Desb. n. sp
Terelrius cylindratus Desb. n. sp
— Lesnei Desb. n. sp
— zambesianus Desb. n. sp
. 63»
.. Ml
. 552
. 409-
. 396
. 634
. 538
. 650
. . 272
. . 406
. . 399
. . 400
. . 27Î
. . 272
. . 543
. . 405
. . 645
. . 646
. . 646
. . 554
. . 652
.. 271
. . 537
.. 630
... 546
. . 273
.. 554
, . . 554
..... 643
, . .. 643
,. . . 644
, . . 556
. , .. 272
.... 272
. . . 654
. .. 655
. . .. 273
. . . 533
. . . 535
... 534
. . .. 536
— 734 —
Topana dentata Vignon n. 550
Trichiorhyssemm expansicollis Bén. n. 632
Xylophilus guyanensis Fleut. n. 410
Zorochrus Bobilloti Fleut. n. sp 641
CRUSTACÉS.
Gonodactylus Démuni Hend. var. Pruvotœ Grav. n. var 214
Macrothrix capensis Sars var. Monodi Gauth. n. var 05
Stenocypris Monodi Gauth. n. 101
ARACHNIDES.
Clubiona canaca Berl. n. 281
— neocaleckmica Berl. n. sp. 276
— Pruvotœ Berl. n. sp 282
— Risbeci Berl. n. sp 278
— Savesi Berl. n. sp 284
Typhlobothrium Grandjeani André n. sp 328
VERS.
Andrya Monodi Joy. et Baer n. sp 217
Gendria Baylis n. gen 426
— tüapiœ Baylis n. sp 422
Numidica Monodi Baylis n. sp 149
Quimperiidœ Baylis n. fam 125
Thelandros sahariensis Baylis n. sp 426
MOLLUSQUES.
Ægires citrinus Pruv.-Fol n. sp • • 230
Chromodoris kuniei Pruv.-Fol. n. sp 229
Cuthona mimetica Pruv.-Fol. n. sp 230
Elysiobranchus Pruv.-Fol. n. gen v 230
— Mercieri Pruv.-Fol. n. sp 230
Limnœa lagotis Schr. var. mucronata Plry. n. var 289
— stagnalis L. var. syriaca Piry. n. var 288
Mariana Pruv.-Fol. n. gen 229
— rosea Pruv.-Fol. n. sp 229
Melanopsis Wagneri Roth var. minor Plry 290
Neritina Ponsoti Plry. n. sp 286
Polycera funerea Pruv.-Fol. d. sp 230
Pyrgula syriaca Plry. n. sp 287
Vivipara syriaca Plry. n. sp 288
735 —
CŒLENTÉRÉS.
Hoplangia Pallaryi Joubin n. 412
PROTOZOAIRES.
Hœmogregarina aguai 421
BOTANIQUE
Atalantia spinosa (Wiild.) Tanaka n. comb 162
Bergenia spathulata Nagels n. 578
Billbergia x Poupionii Guillaum. n. hybr 577, 691
Bolbostemma Franquet n. 325
— panniculatum Franq. n. nom. 327
Bulbophyllum bariense Gagn. n. 143
— dalatense Gagn. n. 144
— Evrardii Gagn. n. 144
— Jacquetii Gagn. n. 145
— laoticum Gagn. n. sp 146
— pinicolum Gagn. n. 146
— Poilanei Gagn. n. sp 14?
— semiteretifolium Gagn. n. 148
Citrus macroptera Montr. var. annamensis Tan. n. 164
Clausena Guillauminii Tanaka n. sp 161
Cælogyne dalatensis Gagn. n. sp 423
— Eberhardtii Gagn. n. sp 423
— Fleuryi Gagn. n. sp 424
— laotica Gagn. n. sp 425
— psedrantha Gagn. n. sp 425
Cydophyllum Merrilianum Guillaum. n. sp 168
Dendrobium banaense Gagn. n. sp 232
— Bonianum Gagn. n. sp 233
— cacuminis Gagn. n. sp 233
— dalatense Gagn. n. sp 234
— Evrardii Gagn. n. sp 235
— intricatum Gagn. n. nom 236-
— langbianense Gagn. n. sp 237
— nhatrangense Gagn. n. sp 237
— oxyanthum Gagn. n. sp 238
— Rivesii Gagn. n. sp 238
— subterrestre Gagn. n. sp 239
- 736 —
Dendrobium superbum Reichb f. var. Delacouri Gagn. et Guill. n. var 691
Dicplitera Mairei R. Ben. n. sp 150
Didissandm cmnamemis F. Pell.n. sp. . .. 666
Dracœna Le Testui F. Pell. n. sp 751
— nyangensis F. Pell. n. sp 751
Eria banaensis Gagn. n. .s.p 301
— cochinchinensis Gagn. n. sp 304
— Dacrydium Gagn. n. sp 305
— dalatensis Gagn. n. sp 306
— Eberhardtii Gagn. n. sp 306
— Evrardîi Gagn. n. sp 307
— Godefroycma Gagn. n. sp 307
— langbianensis Gagn. n. sp 308
— longipes Gagn. n. sp 308
— PeUlolii Gagn. n. sp 309
— Poilanei Gagn. n. sp 310
— Rivesii Gagn. n. sp 310
— subaliena Gagn. n. sp 311
— tonlânensis Gagn. n. sp 311
Eriosema Ippyense Tess. n. sp 322
— Pellegrini Tiss. n. sp 316
— Sacleuxii Tiss. n. sp 319
Feronîella pubescens Tanaka n. sp 161
Glycosmis Craibiî Tanaka n. nom 159
— — var glabra (Craib.) Tan. n. comb 159
— longipes (Craib.) Tanaka n. comb 159
— Pîetrm Tanaka n. nom 158
sapîndoides Lindl. y»e. Eberhardtii Tan. n. var 158
Gnetum formosum Markgr. n. sp. ^ 686
— leptostachyum Bl. var. elongatum Markgr. ns. vas 686
Haplophragma serratum Dop n. sp 154
Hexaneurocarpon Dop n. gen » 152
— Brilletii Dop n. sp . » 153
Kalanchoe X cantabrigiensis Guiîlaum. n. liybr 57$
Lysionotus Petelotii F. Pell. n. sp 666
Micromelum falcatum (Lour) Tanaka n. comb 157
— — - var. mollissimum Tanaka n. var 157
Musa Ensete Gm. var. Montbeliardi Bois n. var 688
— sp. var. Maureli Bois n. var 690
Palisota alopecurus F. Pell. n. sp 572
Perrierastrum (n. gen.) oreophilum Guill. n. sp 694
737 —
Pleiospermium littorale (Miq.) Tanaka n. comb 162
Psophocarpus Lecomtei Tiss. n. sp 574
— obovalis Tiss. n. sp 575
Radermachera Brilletii Dop n. sp 155
— grandiflora Dop n. sp 154
— Poilanei Dop n. sp 155
Rungia hirpex R. Ben. n. sp 149
— Pierrei R. Ben. n. sp 149
Severinia monophylla (Linn.) Tanaka n. comb 163
Spathodeopsis Dop n. gen 151
— Collignonii Dop n. sp 152
Stephanodaphne cremostachya Baill. n. subsp. eucremostachya Leand 673
— — n. subsp. capitata Leand 673
— — n. subsp. cuspidata Leand 673
Tephrosia Le Testui Tiss. n. sp 677
— moroubensis Tiss. n. sp 678
— oubanghiensis Tiss. n. sp 678
Utricularia Evrardii F. PelL n. sp 665
Xyris intersita Malme n. sp 684
— subcomplanata Malme n. sp 685
l.e Gérant,
J. Caroujat.
"TOURS. — IMPRIMERIE RENÉ ET PAUL DESLIS, 6, RUE GAMBETTA. — 31-4-1931.
SOMMAIRE.
Actes administratifs : Pages»
Nomination de Mme Monge comme Assistant (Chaire d’ Anthropologie) 583
— de M. Saulais comme Aide technique 583
— de M. Le Texiek comme Garçon de Laboratoire (Entomologie) 583
— de M. L. Mode comme Gardien de Galerie 583
— de M. Renault comme Garçon de Bibliothèque 583
Congés accordés à MM. G. Ranson, Pothier, Bonhomme 584
Nomination de M. Griaule comme Boursier de Voyage 584
Démission de M. Burlot et de Mlle Pobéguin 584
Nomination de M. G. Babault comme Chevalier de la Légion d’honneur 584
— de M. P. Bedé comme Officier du Ouissam Alaouite 584
Missions obtenues par MM. Haardt et Alluaud 584
Nomination de MM. le Frère G. Arsène Brouard et V. Vladykov comme Cor-
respondants du Muséum 584
Décès de MUe F. Coupin et de M. G. Layé 585
Réception du Pr J. Schmidt, de Copenhague, à Boulogne-sur-Mer (Note de
M. L. Joubin) 585
XIe Congrès international de Zoologie, tenu à Padoue du 4 au 11 septembre 1930 587
Mission ethnographique et linguistique Dakar-Djibouti 588
Présentation d’ouvrages par MM. D. Bois, F. Gagnepain, Ed. Lamy,
Mme M. Phisalix 589
Dons d’ouvrages à la Bibliothèque 589
Communications :
R. Anthony. Fernande Coupin (Notice nécrologique) 590
L. Bultingaire. Les Vélins de Colbert à la Bibliothèque Nationale de Vienne. 592
Bouet et H. Neuville. L’ Hylochœrus meinhertzhageni ivoriensis B. et N .... 601
H. Neuville. De certaines particularités dentaires des Girafidés [Figs.] 604
V. Hasenfratz et H. Neuville. Remarques sur la composition de quelques
ivoires 609
J. Berlioz. Note sur un Oiseau nouveau de Madagascar : Porzana Olivieri Gr. et
Blz 612
G. F. de Witte. Mission Saharienne Augiéras-Draper, 1927-1928 : Reptiles et
Batraciens [Figs.] 614
F. Angel. Description d’un Batracien nouveau, de Madagascar, appartenant au
genre Mantidadylus (Matériaux des missions de M. R. Decary) 619
L. Roule. Le Musée d’histoire naturelle de Venise et ses collections ichthyolo-
giques 621
Dr J. Pellegrin. Variété nouvelle de Barbeau du Maroc 623
P. Chabanaud. Sur la nomenclature des Poissons de l’ordre des Heterosomata
Cope, d’après les espèces du genre Linnéen Pleuronectes (1758). . ...... 625
G. Bénard. Description d’une nouvelle espèce de Polyhirma de l’Afrique Orien-
tale Anglaise (Col. Carabidæ) [Fig.] 630
G. Bénard. Description d’une nouvelle espèce du genre Trichicrhyssemus (Col.
Aphodiini) [Fig.] 632
( Voir la suite à la page 4 de couverture).
A. o’Orcbtmont. Mission Rohan-Chabot dans l’Angola et dans la Rhodésie
(1914) : Description d’un Coléoptère Palpicorne nouveau [Fig.] 634
E. Fleutiaux. Les Élatérides de l’Indo-Chine française (Catalogue raisonné). 636
E. Séguy. Contribution à l’étude de la Faune du Mozambique. Voyage de
M. P. Lesne (1928-1929). 3e note : Diptères (lre Partie) [Figs.] 645
Ed. Lamy. Un collectionneur naturaliste du xvme siècle : Le Chevalier Turgot. 657
J. Risbeo. Observations biologiques sur quelques Mollusques de la Nouvelle-
Calédonie [Figs.] 660
Fr. Pellegrin. Lentibulariacées et Gesnéracées nouvelles d’Indo-Chine 665
J. Leandri. Révision des Thyméléacées de Madagascar 668
P. Ch. Tisserant. Tephrosais nouveaux de l’Oubangui-Chari (Légumineuses
Papilionées) 677
P. Ch. Tisserant. Note sur deux Indigoferas (Légumineuses-Papilionées) . . . 680
Mlla A. Camus. Sur un caractère du genre Lolium 682
Gust. O. A. W. Malme. Xyrides indo-chinenses novæ 684
Fr. Markgraf. Diagnoses de Gnetum nouveaux d’Indo-Chine 686
D. Bois. Bananiers d’Abyssinie à feuilles rouges 688
D. Bois. Floraisons observées dans les serres du Muséum pendant l’année 1930. 691
A. Guillaumin. Plantes nouvelles ou critiques des serres du Muséum 69 4
A. Guillaumin. Quelques observations à propos des Jardins botaniques d’An-
gleterre et de Belgique 696
P. Chouard. Révision de quelques genres et sous-genres de Liliacées bulbeuses
d’après le développement de l’appareil végétatif ( Scilla , Endymion,
Hyacinthus) 698
Mme M. Phisalix. Rapports entre les venins et le virus rabique 707
Conférences populaires du Dimanche en 1930 711
Liste des Associés et Correspondants nommés en 1930 712
Table alphabétique des auteurs et des personnes cités 713
Table par ordre méthodique 720
Table par ordre géographique 728
Table alphabétique des formes nouvelles 732
TIRAGES A PART.
Les auteurs ont droit à 25 tiré3 à part de leurs travaux. Ils
peuvent en outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nomnre,
aux conditions suivantes :
25 ex. 50 ex. 100 ex.
4 pages 18 fr. 20Tfr. 22 fr.
8 pages 20 fr. 22 fr. 26 fr.
16 pages 22 fr. 26 fr. 34 fr.
Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du
numéro correspondant.