Tome XXXI
2’ Série
JANVIER 1959
Paru le 10 Avril 1959.
SOMMAIRE
\
Fages
Liste des Associés et Correspondants du Muséum nommés en 1958 . 5
Travaux faits dans les laboratoires du Muséum pendant l’année 1958 . 9
Communications :
L. Fage. Pierre Fauvel, 1866-1958 . 70
F. K. J ouffroy , Muscles péroniers des quatrième et cinquième orteils chez
les Primates. Descriptions et interprétation (suite) . 72
J. Lessertisseur. Signification de l’épine iliaque antéro-inférieure chez les
Primates. II. Interprétation et conclusion . 80
J. Spillmann. Rectification de la nomenclature de deux poissons : l’Alose
feinte et l’Able de Stymphale . 85
Ed. Dresco. Araignées et Opilions capturés dans quelques cavités souter¬
raines de l’Ouest et du Sud-Ouest de la France . 88
J. M. Démangé. Un nouveau Myriapode Spirostreptidae (Diplopode) de Mada¬
gascar . 95
A. Vandel. Sur la présence du genre Trichorhina au Maroc, et sur les affi¬
nités de ce genre (Crustacés ; Isopodes terrestres) . . 100
G. Cherbonnier. Echinodermes de la Guyane française (Crinoides, Asté-
rides, Ophiurides, Echinides, Holothurides) . 105
A. Guillaumin et H. Rose. Floraisons les plus intéressantes observées dans
les serres du Muséum pendant les années 1956, 1957 et 1958 . 112
I
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL
D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome XXXI
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1959
PARIS
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, Rue Cuvier, 5e
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1959. — No 1.
430® RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
15 JANVIER 1959
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
LISTE DES ASSOCIÉS ET CORRESPONDANTS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
NOMMÉS EN 1958
ASSOCIÉ
Camus (Mlle A.), présentée par M. le Professeur E. Séguy.
Mademoiselle Aimée Camus, Chargée de Recherches au Centre National
de la Recherche Scientifique, travaille au Muséum depuis de nombreuses
années. Sa collaboration assidue au laboratoire de Phanérogamie a permis
la publication de travaux très importants, entre autres la Monographie
des Chênes, des Châtaigniers, des Orchidées, des Graminées. Mademoi¬
selle Camus est un botaniste dont la science est mondialement reconnue,
et dont le dévouement au Muséum est digne des plus grands éloges.
CORRESPONDANTS
Kisch (B. S.) présenté par M. le Professeur E. Fischer.
M. B. S. Kisch, est un sujet britannique fixé en France, à St Jean-de-
Luz. Il fait de fréquents séjours au Muséum où il apporte ses trouvailles
de la côte basque. Il est le biographe du Marquis de Folin, et son succes¬
seur dans l’étude des difficiles groupes des Caecidae et des Chemnitziidae,
— 6 —
Mollusques microscopiques. Il a écrit des mémoires sur nos collections de
ces groupes. L’excellente façon dont il sert la science française, et le
Muséum en particulier, méritent toute notre gratitude.
Benoit (P. L. G.), présenté par M. le Professeur E. Séguy.
M. le Docteur P. L. G. Benoit, Directeur de la section des Invertébrés
autres que les Insectes au Musée Royal du Congo Belge de Tervueren,
est un spécialiste universellement connu des Insectes Hyménoptères.
M. Benoit collabore étroitement avec le Muséum pour le rangement du
matériel d’une importante collection. Il aide de ses conseils les fonction¬
naires attachés à ce service, en ne ménageant ni son temps, ni sa peine.
M. Benoit, par son action persévérante, a permis l’entrée au labora¬
toire d’Entomologie des précieux documents provenant de la collection
de l’Abbé J. J. Kieffer.
Carret (R. P. J.-M.), présenté par M. le Professeur E. Séguy.
Le Révérend Père J.-M. Carret, Directeur des Missions Catholiques
de Kribi (Cameroun), Naturaliste dont l’aide est toujours acquise à ceux
qui ont recours à lui, est un spécialiste réputé des Coléoptères Scarabéides.
Il a montré à de nombreuses reprises le témoignage de l’intérêt qu’il porte
au Muséum. Il a, entre autres, fait don à notre Etablissement National
d’importantes et précieuses collections. Grâce à son action et à son désin¬
téressement, la plus grande partie a pu en être transportée à Paris.
Ardoin (P.), présenté par M. le Professeur E. Séguy.
M. P. A rdoin, Pharmacien à Arcachon, Entomologiste distingué,
spécialiste d’un groupe de Coléoptères, les Ténébrionides.
Son travail lui a permis de devenir une autorité mondiale pour ce
groupe d’insectes dont l’étude est hérissée de difficultés.
M. Ardoin correspond assidûment avec le Muséum et a entrepris le
rangement de l’importante collection du laboratoire d’Entomologie,
ce qui demande beaucoup de peine et d’efforts persévérants. Il aide encore
matériellement le laboratoire en lui fournissant du matériel. Sa collabo¬
ration constante et précieuse doit être reconnue par l’attribution du titre
de Correspondant.
Germain (C.), présenté par M. le Professeur J. -P. Lehman.
M. C. Germain est un géologue de terrain, prospecteur de pétroles ;
sorti de l’Ecole de prospection minière de Nancy, il connaît admirablement
les diverses régions de l’Afrique (Algérie, Sahara, Sénégal, Gabon, Mada¬
gascar). Beaucoup de géologues pétroliers ne s’intéressent pas à la Paléon¬
tologie et se contentent d’une stratigraphie locale sommaire ; leur for¬
mation paléontologique est d’ailleurs en général insuffisante et ils ont
souvent tendance à négliger les fossiles. M. Germain fait exception à cette
règle ; dès 1950, alors géologue de la S.N.R.E.P.A.L à Relizane, M. Germain
venait prendre contact à Paris avec M. Arambourg pour lui apporter des
dents de Mammifères fossiles : c’était la découverte du gisement miocène
7
de l’Oued el Hammam en Oranie, qui a été étudié par M. Arambourg ;
mais C. Germain ne s’est pas contenté alors de faire connaître au Muséum
un important gisement, il a lui-même participé aux fouilles pendant plus
d’un mois. Ultérieurement, géologue de la Société des Pétroles de Mada¬
gascar à Tuléar, il a recueilli dans la région de Ranohira de magnifiques
Reptiles fossiles remarquablement bien conservés qu’il a fait parvenir
à M. Piveteau ; bien que des Reptiles fossiles aient déjà été recueillis
dans cette région, le gisement exploité par M. Germain était nouveau.
Enfin en 1954, M. Germain a passé avec M. Lehman une semaine sur les
terrains de la Sakamen moyenne des environs de Eeroroha et de Sakeny,
participant activement à la récolte des fossiles (essentiellement des Pois¬
sons dont d’intéressants Dipneustes avec notamment un grand Ceratodus
complet dont la tête et le corps étaient en même temps fossilisés). M. Ger-
maiN a également fait parvenir au Muséum une splendide collection de
Crustacés secondaires de Madagascar, collection qui est actuellement à
l’étude en vue d’une thèse. Il est d’ailleurs certain que M. C. Germain
continuera à chercher et à découvrir des fossiles au cours de ses nombreux
voyages. Le titre de Correspondant du Muséum que lui a décerné l’As¬
semblée lui prouvera l’intérêt que le Muséum porte à ses recherches.
Tixier (Pierre), présenté par MM. les Professeurs Heim, Guil¬
laumin, Portères et Vayssière.
M. Pierre Tixier, ingénieur agronome, licencié ès-sciences, diplômé
d’ Etudes supérieures, professeur au Lycée de Vientiane (Laos) puis de
Dalat (Viet Nam), s’intéresse spécialement aux Orchidées. Depuis plu¬
sieurs années, il en envoie au Muséum (Chaire de Culture), en plantes
vivantes, de nombreuses espèces qu’il accompagne de dessins soigneuse¬
ment faits. Il contribue ainsi à faire connaître une flore annamite d’Or-
chidées d’une extraordinaire richesse, apportant de précieux complé¬
ments et d’abondantes additions à la connaissance des Orchidées d’Indo¬
chine mentionnées dans la Flore générale de V Indochine.
Canela-Lazaro (M.) présenté par M. le Professeur H. Humbert.
Le Dr. AI. Canela-Lazaro, né à Santiago de los Caballerôs, République
Dominicaine, Docteur en Médecine de l’Université de Paris, ancien
Professeur à l’LTniversité de Santo Domingo (République Dominicaine)
(Faculté de Médecine), ancien Directeur de l’Institut Rotanique de
l’Université de Santo Domingo, s’est, dès sa jeunesse, vivement intéressé
à la nature, faisant de nombreuses excursions scientifiques (géographiques
et botaniques) dans les régions les moins connues des montagnes de cette
grande île.
Il a ainsi exploré des territoires difficiles et éloignés des endroits habités,
s’attachant à recueillir d’importantes collections botaniques dans les
divers types de forêts encore intactes qui subsistent dans plusieurs
secteurs, et en particulier dans la Cordillière centrale. Vivement préoc¬
cupé des problèmes que pose la protection de la nature dans ces territoires
très accidentés où un déboisement accéléré devait avoir des conséquences
extrêmement graves, tant du point de vue scientifique que du point de
- 8 —
vue économique, il a dès 1926 proposé à son gouvernement la première
réserve naturelle intégrale de la République Dominicaine, dénommée
Yedado del Yaque, en effectuant lui-même la délimitation au théodolite.
Il a établi à cette époque la première carte topographique de cette région,
où se trouve le point le plus élevé de toutes les Antilles, le Pico Trujillo,
qui culmine à 3.175 mètres.
Ces territoires comprennent un très grand nombre d’espèces endé¬
miques. Deux botanistes seulement avaient effectué avant lui des col¬
lections hors des lieux cultivés ou défrichés. Ces collections ont été tra¬
vaillées par l’auteur des Symbolae Antillanae, le Professeur I. Urban, de
Berlin. Malheureusement les types qui se trouvaient dans l’Herbier de
Berlin-Dahlem ont été détruits lors de l’incendie de 1943.
Le Dr. M. Canela a déjà effectué un séjour prolongé à l’Herbier du
Muséum avant la guerre, et dès cette époque, il y avait apporté ses col¬
lections pour y travailler en collaboration avec le regretté Rodriguez,
ancien attaché au Laboratoire de Phanérogamie.
II y a quelques semaines, il est revenu pour un nouveau séjour, appor¬
tant de nouvelles séries très importantes, dont la première est donnée
par lui au Muséum National d’Histoire Naturelle, soit au total plusieurs
milliers de spécimens.
Le Dr. M. Canela possède un double titre à la distinction que lui
conférerait sa désignation comme Correspondant du Muséum : il a
enrichi notre Etablissement de collections particulièrement importantes
pour l’étude de la Flore des Antilles en général, et d’autre part il s’est
voué dans son pays avec ardeur et succès à l’œuvre de la Protection de la
Nature, dont l’urgence se présente d’une façon évidente, en raison des
entreprises industrielles, qui, dans un but lucratif, déboisent les pentes
des montagnes sans souci de l’avenir.
Le Dr. M. Canela a participé activement à plusieurs Assemblées et
Colloques internationaux pour la Protection de la Nature, en particulier
à l’Assemblée générale de Fontainebleau (1948), à celle de Bruxelles (1950),
et à celle de Caracas (1952). A la suite de celle-ci il avait fait inviter officiel¬
lement le soussigné par le Gouvernement de la République Dominicaine,
en vue d’examiner avec lui dans les divers secteurs phytogéographiques
les meilleures solutions à donner à la poursuite de ses efforts.
TRAVAUX FAITS DANS LES LABORATOIRES
ET
ACCROISSEMENT DES COLLECTIONS
DU MUSÉUM NATIONAL d’hISTOIRE NATURELLE
PENDANT L’ANNÉE 1958.
SOMMAIRE
Laboratoire.
Page
Anatomie comparée . 10
Ethnologie des Hommes actuels et des Hommes fossiles (Musée
de l’Homme) . 10
Zoologie : Mammifères et Oiseaux . 18
Éthologie des Animaux Sauvages . 21
Zoologie : Reptiles et Poissons . 22
Entomologie . 23
Entomologie agricole tropicale . 27
Zoologie : Vers et Crustacés . 29
Malacologie . 32
Pêches Outre-Mer . 83
Laboratoire d’Helminthologie et de Parasitologie comparée de
l’École Pratique des Hautes Études . 35
Physiologie générale . 38
Paléontologie . 39
Anatomie comparée des Végétaux vivants et fossiles . 42
Phanérogamie . 43
Laboratoire du Muséum à Biarritz . 48
Cryptogamie . 48
Laboratoire maritime de Dinard . 53
Culture . 54
Agronomie tropicale.... . 56
Géologie . 58
Minéralogie . 60
Physique appliquée . 63
Océanographie physique . 64
Chimie appliquée aux corps organisés . 65
Muséologie . 56
Bibliothèque Centrale. — Périodiques nouvellement inscrits
en 1958 . 66
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 1, 1959.
— 10 —
Anatomie comparée.
J. Millot, Professeur. — Adresse présidentielle. C. R. 3e Congrès
P.I.O.S.A., Tananarive, 1957.
— et M. Menache. — Projet de Traité océanographique de l’Océan
Indien. C. R. 3e Congrès P.I.O.S.A., Tananarive, 1957.
— et J. Anthony. — Latimeria, dernier des Crossoptérygiens. Traité
de Zoologie, P. Grassé, Masson édit., 13, pp. 2553-2597, 6 fig.,
2 pl. h. t., 1958.
— — Anatomie de Latimeria chalumnae, I, Squelette et muscles.
C.N.R.S. édit. Paris, 122 p., 30 fig., 60 pl. h. t., 1958.
- De l’existence chez Latimeria chalumnae Smith (Coelacanthidae)
d’un organe régulateur du courant sanguin suprabranchial.
C. R. Acad. Sci., Paris, 246, pp. 1600-1602, 1 fig.
- Résultats actuels de l’étude du Coelacanthe Latimeria chalumnae
Smith, dernier des Crossoptérygiens, XVe Congrès intern. Zool.,
Londres, juillet 1958, 9 p.
J. Anthony, Sous-Directeur. — Le Cerveau des Ongulés et son intérêt
en Systématique. Colloque Mammalia, sept. 1957. Mammalia, 22,
n° 1, pp. 53-57.
R. Saban, Assistant. — Chapitre Insectivora , in Traité de Paléontologie,
J. Piveteau, 6, vol. 2, pp. 822-909, 38 fig.
J. Lessertisseur, Assistant. — Doit-on distinguer deux plans de muscles
interosseux à la main et au pied des Primates ? Ann. Soc. Nat.
Zool., 11, pp. 77-104, 11 fig.
— Réflexions sur l’évolutionnisme de P. Teilhard de Chardin. Bull.
du B. R. G. G. M., Paris, 26, n° 261, suppl. trim. à Chron. Mines
O.-M., pp. 6-10.
— Une nouvelle tentative de quantification des phénomènes de la vie :
les lois de l’évolution selon P. Le Gallic. Ibid., 26, n° 262, pp. 3-7.
• — et Mlle F. Jouffroy, Attachée de Recherches au C.N.R.S. — Notes
sur la musculature de la main et du pied d’un Orang-Outan ( Pongo
pygmaeus Hoppius). Bull. Mus. Iiist. Nat. (2) 30, n° 2, pp. 111-112,
6 fig.
— H. Fruchaud et A. Megarbane. — Le relèvement mécanique du
toit chondrodiaphragmatique dans la chirurgie de l’étage supérieur
de l’abdomen. Mém. Acad. Chir., Paris, 84, n° 29, pp. 920-927,
3 fig.
Ethnologie des Hommes actuels et des Hommes fossiles.
(Musée de l’Homme).
H. V. Vallois, Professeur. — Le Père Teilhard de Chardin, notice
nécrologique. Rev. archéologique, 6e s., 47, 1956 [1958], pp. 200-
202.
11 —
— La dent humaine fossile du Lazaret. Bull. Musée Anthrop. préhis¬
torique Monaco , 4, 1957, [1958], pp. 111-117, 2 fig.
— Les dents des Rois. In : P. Mouthon et R. Joffroy « Le gisement
aurignacien des Rois à Mouthiers, Charente ». Gallia, IXe suppl.,
C.N.R.S., Paris, 1958 ; 1 vol. de 140 p., 46 fig. ; cf. pp. 118-137,
2 fig.
— La mandibule prénéandertalienne de Montmaurin. In : Mélanges
Pittard, 1 vol. de 398 p., Chastrusse et CIe éd., Brive, 1957 ; cf.
pp. 395-398, 2 fig.
— La grotte de Fontéchevade, IIe partie : Anthropologie. Arch. Institut
Paléontol. humaine, mém. 29 ; 1 vol. de 262 p., 68 fig., Masson,
Paris, 1958 ; cf. pp. 7-164, 50 fig.
— Le squelette de foetus humain fossile d’Antélias, Liban. Quaternaria,
4, Rome, 1957 [1958), pp. 1-10, 1 pl.
— Paleoantropologitcheskiie Materiali iz mesolititeheskik Mogilinikov v
Bretani. Antropologitcheskii Sbornik, 3, 1958, pp. 98-102.
— Les restes humains d’âge aurignacien de la grotte des Rois, Charente.
Bull, et Mém. Soc. Anthrop. Paris, 10e s., 9, 1958, 138-159, 4 fig.
— L’Homme de Sidi Ahmed Lhabib (Homme de Berkane) ; étude anthro¬
pologique. Libyca, 4, 1956 [1958], pp. 273-282, 3 fig.
— L’anthropologie en Pologne et en France. Przeglad Antropologiczny,
24, 1958, 2 p.
— Les processus de V Hominisation. Colloque n° 84 du C.N.R.S., 1 vol.
de 215 p., 21 fig., Paris.
— Die Iiundert Jahren der Gesellschaft von Anthropologie von Paris-
Anthropolog. Anzeig., 22, 1958, 14 p.
— Pygmées de Nouvelle-Guinée. L’ Anthropologie, 61, n° 3-4, 1957 [1958],
pp. 375-376.
— Les squelettes du Moustier et de Combe-Capelle. Ibid., n° 5-6, pp. 569-
570.
— Les Bochimans sont-ils en voie d’extinction ? Ibid., pp. 587-588.
— et J. Roche. — La mandibule acheuléenne de Témara, Maroc. C. R.
Acad. Sc., 246, n° 21, 1958, pp. 3113-3116, 1 fig.
P. Rivet, Professeur honoraire. — Tribute to Franz Boas. Intern. Journal
Amer. Linguistics, 24, n° 4, 1958, pp. 251-252.
P. Champion, Sous-Directeur et A. Leroi-Gourhan. — Congrès inter¬
national des Sciences anthropologiques et ethnologiques - — - Réunion
du Conseil Permanent (Namur 24-26 septembre 1958). L’Anthro¬
pologie, 62, nos 3-4, 1958, pp. 271-284.
R. Gessain, Sous-Directeur. — Variations morphologiques du squelette
facial, attestées en moins d’une génération dans un groupe humain,
sous l’influence de changements importants des conditions de
milieu. C. R. Acad. Sc., 247, 1958, pp. 1391-1394.
D. Schaeffner (Paulme, Mme), Assistante, Directeur d’études à l’École
Pratique des Hautes Études. — La Statue du Commandeur. Rev.
Hist. Religions, 1958, pp. 34-67.
— 12
— La notion de sorcier chez les Baga. Bull. Inst. Français Afrique noire ,
Dakar, 20, s. B, n° 3-4, 1958, pp. 406-416.
M. Bouteillier (Mlle), Assistante détachée, Maître de Becherches au
C.N.R.S. — - Sorciers et jeteurs de sort. Préface de C. Lévi-Strauss,
Paris, Plon, 1958, 230 p., 3 fig., 8 h. t.
— Droit possessif et propriété dans les Sociétés exotiques. U Ethnographie,
Paris, n. s., 53, 1957 [1958], pp. 42-51.
F. Girard (Mlle), Assistante. — - Peintures rupestres Buang. J. Soc.
Océanistes, Paris, 13, 1957 [1958], pp. 1-49, pl. et fig.
R. Hartweg, Assistant. — - Bibliographie des travaux de biologie géné¬
rale et de physiologie des Invertébrés et Protozoaires. Bull, signa -
létique CNRS., Paris, 2, 1958, pp. 497-533 ; 3, 1958, pp. 825-864 ;
4, 1958, pp. 1187-1233 ; 5, 1958, pp. 1573-1613 ; 6, 1958, pp. 1931-
1976 ; 7-8, 1958, pp. 2305-2339 ; 9, 1958, pp. 2643-2680 ; 10, 1958,
pp. 3029-3079 ; 11-12, 1958, pp. 3449-3496.
■ — Bibliographie des travaux d’anthropologie sur les Nouvelles-Hébrides,
in Bibliographie des Nouvelles-Hébrides. J. Soc. Océanistes, Paris,
8, 1958, pp. 91-95.
— - Encore un ancêtre (L’Homme de Grosseto). L' Express, Paris, n° 374,
14 août 1958, pp. 14-15.
— Paul Rivet (1876-1958). Cahiers des Explorateurs, Paris, n. s. n° 5,
juil. 1958, p. 10.
H. Lehmann, Assistant. — Deux saisons de fouilles au Guatémala.
Nouvelles littéraires, n° 1612, 24 juillet 1958, p. 6.
— - Ausgrabungen in Mixco Yiejo. Umschau in Wissenschaft und Technik,
Francfort, 58, fasc. 15, 1958, pp. 453-456.
— Le XXXIIIe Congrès International des Américanistes. J. Soc. Amèri-
canistes, Paris, n. s. 47, 1958, pp. 219-224.
M. Gessain (de Lestrange, Mme), Assistante. — Que deviennent les
Indiens des Etats-Unis ? Concours médical, Paris, n° 6, 1958,
pp. 741-742.
— Les dermatoglyphes digitaux des Noirs d’Afrique, L’ Anthropologie,
Paris, 62, n° 3-4, 1957 [1958], pp. 239-267, 1 fig.
M. de Fontanès-Damascos (Roussel, Mme), Assistante. - — - Compte
rendu de Paolo Toschi, Le origini del teatro italiano. Rev. Arts
et Trad. populaires, Paris, 5e année, n° 2-3-4, avril-décembre 1957
[1958], pp. 364-366.
— Commentaire du film documentaire sur l’Exposition : « Traditions
et Arts populaires polonais ». Paris, 1958.
G. Bailloud, Technicien (détaché au C.N.R.S.). — Colloque sur la céra¬
mique pré-romaine du Bassin de l’Yonne. Bull. Soc. Préhist.
Franç., Paris, 55, fasc. 5-6, 1958, pp. 229-231.
P. Marquer (Mlle), Technicien-adjoint. — L’Ethnographie dans l’His¬
toire de la Science, des origines au xxe siècle. Encycl. de la Pléiade,
Paris, Gallimard, 1957 [1958], pp. 1435-1450.
— La Sociologie. Ibid., pp. 1553-1594.
— Les crânes basques de Zaraus (Espagne) et de Saint- Jean-de-Luz
— 13 —
(France). Actes du IVe Congr. Internat. Inst. Etudes Pyrénéennes,
Gérone, 1958, 3 p.
J. Delange (Mme), Aide de Laboratoire. — Art de l’Afrique Noire
(introduction, notices, bibliographie). Catalogue Exposition (Palais
Granvelle), Besançon, juillet 1958, pp. 11-70.
H. Kelley, Maître de Recherches au C.N.R.S. — Ciseaux en os et autres
pièces inédites de La Quina. C. R. XVe Session Congr. préhist.
de France, Poitiers, Angoulême, 15-22, juil. 1956, Paris, 1957
[1958], pp. 624-631, 5 fig.
— Sur quelques pièces moustériennes de La Quina. In : Hundert Jahre
Neanderthaler, Neanderthal Centenary. 1856-1956. 1 vol., 325 p.,
64 pl. h. t., Kemink en Zoon éd., Utrecht 1958, pp. 215 et 216.
A. Schaeffner, Maître de Recherches au C.N.R.S. — ■ Organologie pri¬
mitive. In : Précis de Musicologie, Paris, P.U.F., 1958, pp. 53-58.
L. Pales, Maître de Recherches au C.N.R.S. — • Les Néandertaliens en
France. In : Hundert Jahre Neanderthaler. Neanderthal Centenary,
1856-1956, 1 vol., 325 p., 64 pl. h. t., Kemink en Zoon éd., LTtrecht
1958, pp. 32-37.
R. d’Harcourt, Maître de Recherches honoraire. — Représentation de
textiles dans la statuaire maya. In : Actes du XXXII e Congr.
Intern. Américanistes, Copenhague, 1958, pp. 413-421, 9 fig.
— Comptes rendus de P. Rivet : « Les Origines de l’homme américain »
et « Bibliographie des langues aymara et kichua » — « Les fouilles
de J. Empéraire dans les sambaquis brésiliens » et « La momia
del Cerro del Plomo ». J. Soc. Américanistes (Mélanges et nouvelles
américanistes), Paris, 46, 1957 [1958], pp. 231-236.
— Le flûtiste-tambourinaire en Amérique. J. Soc. Américanistes, Paris,
n. s. 47, 1958, pp. 213-216, 1 fig.
— Comptes rendus : « Cultures précéramiques de la côte du Pérou » — -
« Mission française au Costa-Rica » et « Les Trésors du Pérou ».
Ibid., pp. 218-228. t
.1. P. Lebeuf, Chargé de Recherches au C. N. R. S. — • Méthode de l’ethno¬
logie appliquée aux plans de développement. International Seminar
on Régional Planning and Développement (La Haye, 1-5 juillet
1957;, La Haye, 1958, pp. 105-109.
— Santé mentale et « possession ». Document CCTAjCSA (58) 26MH,
Londres, mars 1958, pp. 1-4.
— Recent Research on Migration in West Africa. Migrations News,
Genève, 1958, n° 5, pp. 13-17.
H. Reichlen, Chargé de Recherches au C.N.R.S. — • Privat-Sammlung
Alt-Peru, Keramik, Holz, Metalle, Stein, Textilien (Préface et
catalogue). Lucerne, Galerie Fischer, 1958, pp. 7-21, VIII pl.
— Pays andins. Introduction. In : L’Amérique du Sud, vol. 2 : Argentine
Uruguay, Paraguay, Pérou, Bolivie, Chili. Le Monde en couleurs,
Paris, Odé, 1958, pp. 212-220, illust.
M. Leiris, Chargé de Recherches au C.N.R.S. — La possession et ses
aspects théâtraux chez les Ethiopiens de Gondar. V Homme,
— 14 —
Cahiers d’ Ethnographie, de Géographie et de Linguistique, Paris,
Plon, n. s. n° 1, 1958, 105 p.
— • Art de l’Afrique Noire (préface). Catalogue Exposition (Palais Gran-
velle), Besançon, juillet 1958, pp. 9-10.
H. Lhote, Chargé de Recherches au C.N.R.S. — L’art préhistorique de
l’Afrique. In : Histoire générale de l’Art, vol. II, Paris, Quillet éd.,
1957 [1958], pp. 709-715.
— Les nouvelles découvertes des peintures préhistoriques du Tassili,
C. R. Acad. Sc. Outre mer, Paris, 27, fasc. 7, nov. 1957 [1958],
pp. 341-347.
J. Leschi (Mme), Chargée de Recherches au C.N.R.S. — Premières
données craniométriques concernant des Noirs Dogon de la boucle
du Niger (Soudan français) ; variations des indices crâniens.
Bull, et Mém. Soc. Anthrop. Paris, 10e sér., 9, 1958, pp. 160-168,
3 fig.
D. Ferembach (Mlle), Chargée de Recherches au C.N.R.S. — Note sur la
dent aurignacienne trouvée dans l’abri Blanchard. Ibid., pp. 199-
202.
— et M. Dothan. — - A propos d’un crâne trépané trouvé à Timna ;
origine de certaines tribus berbères. Ibid., 10e s., 8, 1957 [1958],
pp. 244-275.
S. de Félice (Mlle), Chargée de Recherches au C.N.R.S. — Étude de
126 corrélations de caractères obtenues pour 120 et 140 Françaises
de 20 à 48 ans. Ibid., pp. 411-422.
— Recherches sur l’anthropologie des Françaises. Paris, Masson, 1958,
316 p., 57 fig., 8 pl. (Thèse Doctorat Université de Paris).
M.-C. Chamla (Mme), Attachée de Recherches au C.N.R.S. — Les
empreintes digitales et palmaires des Malgaches. Ibid., pp. 383-
404, 1 fig.
— - Recherches anthropologiques sur l’origine des Malgaches (craniologie
et éléments de somatologie). Mém. Mus. Hist. nat., n. s., sér. A,
Zool. 19, 1958, 205 p., 34 fig., 18 tabl., 41 pl. (Thèse Doctorat
Université de Paris).
R. Gabis (Mme), Attachée de Recherches au C.N.R.S. — Les restes
humains du volcan de La Denise, près du Puy-en-Velay, Bull, et
Mém. Soc. Anthrop. Paris, 10e sér., 8, 1957 [1958], pp. 205-243,
26 fig.
G. Billy (Mme), Attachée de Recherches au C.N.R.S. — Les restes
humains de la station azilienne de La Balme, Savoie. Ibid., 10e sér.,
9, 1958, pp. 210-215, 2 fig.
A. Lebeuf (Masson-Destourbet, Mme), Attachée de Recherches au
C.N.R.S. — Le tissage du raphia chez les Batéké. J. Soc. Africa¬
nistes , Paris, 27, 1957 [1958], pp. 67-79.
— Étude ethno-sociologique de la Cité Ruashi-Elisabeth ville (Rapport
d’activité 1957-1958). Inst. Sociol. Solvay, Bruxelles, 1958, pp. 2-15
E. Falck (Lot, Mme), Attachée: de Recherches au C.N.R.S. — Les
— 15 —
masques eskimo et aléoutes de la collection Pinart. J. Soc. América-
nistes, Paris, n. sér. 46, 1957 [1958], pp. 5-43, 8 pl.
M. Doré (Mlle), Attachée de Recherches au C.N.R.S. — Ribliographie
américaniste. J. Soc. Américanistes, Paris, n. sér., 47, 1958,
pp. 237-363.
H. Balfet (Mlle), Attachée de Recherches au C.N.R.S. — Les poteries
modelées d’Algérie dans les collections du Musée du Bardo-Alger.
Centre algérien de recherches anthrop. préhist. ethnog., 1957 [1958],
62 p., 9 fig. XX pl., 2 cartes.
— • Technologie céramique. Bull. Soc. Préhist. Franç., Paris, 55, n° 5-6,
1958, pp. 291-295.
M. Palau Marti (Mlle), Attachée de Recherches au C.N.R.S. — Notes
sur les rois de Dasa (Dahomey). J. Soc. Africanistes, Paris, 27,
1957 [1958], pp. 197-209, illust.
— A propos de quelques monuments d’Ifé (Nigéria). Notes afric. Dakar,
n° 78, avril 1958, pp. 35-36.
■ — ■ Croyances africaines. Ibid., n° 80, octobre 1958, pp. 106-107.
C. Jest, Attaché de Recherches au C.N.R.S. — Habitat du personnel
journalier permanent de l'Office chérifien des phosphates. Bull.
Économ. Social du Maroc, 21, n° 76, 4e trimestre 1957 [1958],
pp. 435-462, 34 tabl., 13 photos.
T. Poulain (Josien, Mme), Attachée de Recherches au C.N.R.S. — Étude
de la faune des stations chalcolithiques de Gimel et de la Paillade,
commune de Grabels (Hérault). Bull. Soc. Préhist. Franc., Paris,
54, fasc. 11-12, 1957 [1958], pp. 758-762.
— - Dénombrement des vestiges osseux. In : Le dolmen à couloir du
Devezas (St Maurice de Navacelle, Hérault) par G. Millau (Mlle).
Ibid., 55, fasc. 78, 1958, pp. 414-421.
— Étude ostéologique. In : Le dolmen à couloir du Sotch de la Gardie
(Commune de Rogue, Gard), par A. Durand-Tullou. Ibid.,
fasc. 9, 1958, pp. 503-506.
— - Étude des faunes. In : Puits funéraires d’Aquitaine, par G. Fouet.
Gallia, 16, n° 1, 1958, pp. 154-157, 188-192, 193-195.
R. Charles, Bibliothécaire au C.N.R.S. — Les populations de la Grèce
antique. Bull, et Mèm. Soc. Anthrop. Paris, 10e s., 9, 1958, pp. 169-
190.
P. Biberson, Correspondant du Muséum. — Essai de classification du
Quaternaire marin du Maroc atlantique. C. R. somm. Soc. Géol. Fr.,
n° 4, 1958, pp. 67-69.
— et H. Alimen (Mlle). — Aperçus préhistoriques sur le Ve Congrès
International du Quaternaire (INQUA). Bull. Soc. Préhist. Franc.,
Paris, 55, 1958, n08 3-4, pp. 220-223.
A. Leroi-Gourhan, Professeur à la Sorbonne. — La fonction des signes
dans les sanctuaires paléolithiques. Ibid., nos 5-6, pp. 307-321,
11 fig.
— Le symbolisme des grands signes dans l’art pariétal paléolithique.
Ibid., n08 7-8, pp. 384-398, 7 fig.
— 16 —
— Répartition et groupement des animaux dans l’art pariétal paléo¬
lithique. Ibid., n° 9, pp. 515-528, 3 fig.
G. Olivier, Professeur à la Faculté de Médecine de Paris, C. Libersa,
G. Lebon, M. Fontaine et J. Deschamps. — Documents anthro¬
pométriques sur les conscrits du Nord de la France. Bull, et Mém.
Soc. Anthrop. Paris, 10e sér., 8, 1957 [1958], pp. 47-60, 6 fig.
— et R. Nistri. — Les corrélations céphalo-faciales dans les races
humaines. Ibid., pp. 31-46, 10 fig.
P. Vassal, Assistant au Laboratoire d’Anatomie de la Faculté de Méde¬
cine de Paris. — • Les bases morphologiques d’une prépondérance
sensorielle dans les organes de la vision et de l’audition. Ibid.,
pp. 284-328, 15 fig.
- — • et H. Pineau. — Les variations des diamètres céphaliques chez le
jeune adulte français ; étude statistique. Ibid., 10e sér., 9, 1958,
pp. 93-124, 1 fig.
R. Ivhérumian, J. Moullec, J. -P. Cagnard et P. -Y. Rousseau. — Les
groupes sanguins ABO et Rh et quelques caractéristiques biolo¬
giques des étudiants en médecine de Paris. Ibid., 10e sér., 8, 1957
[1958], pp. 161-182.
J. Dastugue, Chef des Travaux d’anatomie à l’École de Médecine de
Caen. - — Notes de paléopathologie : I, Luxations invétérées du
coude sur des squelettes mésolithiques. Ibid., 10e sér., 9, 1958,
pp. 203-209, 3 fig.
G. de Beauchêne, R. Hartweg et S. Jean (Mlle). — - Bibliographie
africaniste. J. Soc. Africanistes, Paris, 27, 1957 [1958], pp. 221-278.
F. Robert (Mlle). — Chaussures indiennes d’Amérique du Nord. J. Soc.
Américanistes, n. s. 47, 1958, pp. 67-110, 3 pl., 17 fig.
Principales collections reçues.
a) Pièces de collection :
Département d’ Anthropologie : Cinq squelettes anciens du Pérou (don
Gouvernement péruvien) ; seize crânes et ossements divers pro¬
venant de l’Aube (don J. Scapula) ; soixante dix-huit squelettes
mérovingiens de Seine-et-Oise (don G. Durville) ; moulage
endocranien d’un crâne prénéandertalien de Tchécoslovaquie
(don de l’Académie tchécoslovaque).
Département de Préhistoire : Deux cents pièces paléolithiques et néoli¬
thiques du Sahara nigérien (don A. Bonnet) ; cinquante-sept
'pièces paléolithiques et néolithiques d’Oubangui-Chari (don
Mlle F. Delany) ; douze pièces paléolithiques et néolithiques
provenant de Djado (don J. Grégoire) ; un vase provenant d’une
allée couverte de l’Oise (don Séguy).
Département d’Afrique blanche et Levant : Cent cinquante objets d’ethno¬
graphie tunisienne (mission Mlle H. Balfet) ; soixante-neuf objets
de Tripolitaine et du Maroc (don Gobert) ; dix-huit poteries
marocaines (achat).
17 —
Département d’Afrique noire : Une statue de Côte d’ivoire (don P. Petit¬
jean) ; cinq objets de la Côte d’ivoire (mission A. et D. Schaef-
fner) ; deux objets du Kalahari septentrional (don F. Balsan) ; une
auge dogon du Soudan (don Société des Amis du Musée de-
l’Homme) ; un objet Fulbé du Cameroun (mission des Confins du
Tchad).
Département d’Amérique : Collection archéologique du Costa-Rica (don
H. Lehmann) ; cent dix-neuf objets aymara de Bolivie (don
L. Girault) ; trois vases archéologiques de Panama (achat) ;
collection archéologique péruvienne (don anonyme) ; trente-huit
pièces archéologiques du Costa-Rica (don C. BaudEz) ; trois objets
du Costa-Bica (don H. Lehmann).
Département d’Asie : Collection d’ethnographie d’Asie antérieure (don
Chamaillart) ; objets de Ceylan (don Schaeffer) ; pièces d’Ex¬
trême-Orient (don Mlle Souët d’Hermigny) ; un objet turkmène
d’Iran (don Nollet).
Département d’Europe : Deux cent-cinq objets d’ethnographie roumaine
(don Institut roumain de Bucarest) ; quatre-vingt-quinze orne¬
ments en papier de Pologne (don Gouvernement polonais) ; costume
de jeune mariée du nord du Portugal (don Ambassade du Portugal).
Département d’Océanie : Collection de vêtements et vanneries d’Indonésie
(don Mlle Souët d’Hermigny) ; vingt-quatre pièces de Nouvelle
Guinée (achat) ; arme et marionnettes de Java (don Schaeffer) ;
armes et ornements d’Australie (don J. Loranchet) ; deux orne¬
ments de tête en plumes de Nouvelle Guinée (don Drilhon) ;
deux colliers de l’Ile de Pâques (don R. Vargas Diaz) ; une hache
de Nouvelle Guinée hollandaise (don J. Barrau).
Département des Arctiques — U. R. S. S. d’Asie : Un kayak eskimo du
Groenland méridional (don Maillard).
b) Photographies et clichés :
Cent cinquante documents d’A.O.F. (M. Sauvageot) ; cinq cents
épreuves de l’Inde (M. Pourcher) ; cent photos de Grèce (Mme
de Fontanf.s) ; vingt épreuves du Portugal (M. Jest) ; collection
de projections sur la Sibérie et les Aïnous (Mlle Montandon) ;
épreuves, négatifs et clichés en couleurs sur la préhistoire africaine-
et d’Extrême-Orient (M. Kelley).
c) Films :
« Le Japon d’aujourd’hui » et « Vers le 30e parallèle », en couleurs,.
16 mm. (acquisitions) ; « Visages d’Arabie » 16 mm. couleurs,
par J. Chelhod (dépôt C.N.R.S.) ; « Koartaq », en couleurs,
16 mm. par B. Saladin d’Anglure et « Noces d’eau » en couleurs,.
16 mm., par J. Capron et S. Ricci (acquisitions).
— 18
Zoologie : Mammifères et Oiseaux.
J. Berlioz, Professeur. — Edouard Mérite, Maître de dessin animalier
au Muséum. Arch. Mus. Hist. Nat., Paris, 7e sér., 5, 1957 (1958).
— Adresse présidentielle au XIIe Congrès International d’Ornithologie
à Helsinki (Finlande) : « Le rôle capital des musées dans l’avenir
de l’ornithologie » (juin 1958).
— Aspects biogéographiques de l’Afrique du Sud. C. R. Soc. Biogéogr.
1958, pp. 5-12.
— Introduction à l’étude du peuplement biologique de la région antillaise.
Ibid., nov. 1958.
— Nouvelles observations ornithologiques en Afrique australe (ill.) .
L'Ois, et Rev. fr. Orn. 1958, pp. 275-299.
— Note biologique sur des Cétoines (Coléoptères-Scarabéides) d’Afrique
australe. Bull. Mus. Hist. Nat., Paris, 1958, pp. 73-75.
— Etude d’une collection d’Oiseaux de Guinée française. Ibid., 1958,
pp. 490-497.
J. Dorst, Sous-directeur. - — ■ Les Oiseaux. Hachette, 1958, 96 p., photos
en coul. et en noir.
— Oiseaux, in : Etres vivants. Végétaux, Animaux, Vol. 4. Encyclopédie
Clartés. Paris, 1958. Fascicules 4410-4430, pis, figs.
— Mammifères. Ibid., Fascicules 4440-4470.
— Avant-propos. Colloque « Systématique et Biologie des Ongulés »,
Paris, 1957. Mammalia, 22, n° 1, 1958, pp. 1-10.
— - Introduction. Enquête sur le statut actuel des Ongulés dans l’Afrique
au Sud du Sahara. Ibid., n° 3, 1958, pp. 357-370.
— Contribution à l’étude écologique des Rongeurs des hauts plateaux
du Pérou méridional. Ibid., n° 4, 1958, pp. 547-565.
■ — ■ Observations biologiques sur quelques Rongeurs des hauts plateaux
du Pérou. XVe Congrès int. Zool., Londres X, 1958, p. 24.
— Quelques adaptations biologiques des Vertébrés des hauts plateaux
andins. Scientia, 1958, pp. 296-302.
— Considérations sur les Passereaux de la famille des Vangidés. XIIe Con¬
grès int. Ornithologie, Helsinki, 1958.
— Animaux et végétaux rares de la région méditerranéenne. Congrès
U.I.C.N., Athènes, 1958.
— Observations ornithologiques à bord des navires météorologiques
français dans l’Atlantique Nord. Oiseau et R. F. O., 23, n° 4, 1958,
pp. 309-323.
— Le Cobe lechwe en Rhodésie du Nord. Terre et Vie, n° 2, 1958, pp. 103-
111.
— Les Flamants. Naturalia, n° 53, février 1958, pp. 22-24.
— La journée d’un Paresseux. Ibid., n° 59, août 1958, pp. 27-30.
— Les petits Echassiers et leurs migrations. Ibid., n° 61, octobre 1958,
pp. 17-24.
— 19
— Le Tetras-lyre ou Petit Coq de Bruyère. Science et Nature, n° 29,
sept.-oct. 1958 : pp. 27-28.
— et Mandahl-Barth. — Oiseaux de cage. Nathan, 107 p., pis., 1958.
— Traduction de : E. von Lehmann. — Chevreuils d’Asie et d’Europe.
Contribution à l’étude du genre Capreolus. Mammalia, 22, n° 2 :
pp. 262-270, 1958.
— Traduction de : B. Kroneisl-Rucner. — Oiseaux de Yougoslavie
devenus rares ou menacés d’extinction. Congrès U.I.C.N., Athènes,
1958.
— Traduction de : W. Trense. — Note sur quelques mammifères menacés
du Proche-Orient. Ibid.,
— Traduction de : W. Makatsch. - — - A propos de la protection des
oiseaux en Grèce et en Turquie. Ibid.,
Chr. Jouanin, Assistant. — Nouvelles recherches sur l’Emeu noir,
Dromaeus Peroni Rothschild. Communication présentée au XIIe
Congrès Ornithologique International, Helsinki.
— et P. Paulian. — Recherches sur des ossements d’oiseaux provenant
de l’île Nouvelle-Amsterdam (océan Indien). Communication
présentée au XIIe Congrès Ornithologique International, Helsinki.
Fr. Petter, Assistant — La Sarigue Philander. Science et Nature, 1958,
25, pp. 23-26.
— Qu’est-ce qu’un chien ? Naturalia, 1958, 63, pp. 31-36.
— et J. Roche. - — - Etude de la collection des Rongeurs du Tassili récoltée
par J. Roche (mission 1952). Bull. Inst. Rech. Sahariennes (Univers.
Alger), 1958, pp. 127-132.
P. Paulian (Stagiaire de Recherches C.N.R.S.L — - Les Pêcheurs bretons
dans les Iles Australes françaises. Penn ar Bed, Bull. Cercle des
Naturalistes du Finistère et Soc. pour l’Étude et la Protec. de la
Nature en Bretagne, 1, n° 13, mars 1958, pp. 43-48.
J. Roche, Collaborateur au C.N.R.S. ■ — - Contribution à l’étude des
Oiseaux du Tassili des Ajjer. Bull. Inst. Recherches Sahariennes
(Université d’Alger), 1958, pp. 151-165.
R.-D. Etchecopar, Directeur du C.R.M.M.O. — - Remarques sur la popu¬
lation de Pouillots en 1957. L’Ois, et Rev. Fr. Orn. 1958, pp. 173-
174.
— Arrivée des Martinets en 1957. Ibid., pp. 175-176.
— Un couple de Balbuzard en Seine-et-Oise. Ibid., p. 381.
— La Sterne Caugek en Seine-et-Oise. Ibid., p. 382.
— Notice nécrologique de J. Rapine. Bull. Soc. Orn. Fr., 1958, pp. vii-
VIII.
— Le premier congrès Pan Africain d’ Ornithologie. Ibid., pp. vm-x.
— XIe Conférence Internationale pour la Protection des Oiseaux. Ibid.,
pp. XIV-XVIII.
— L’Organisation Française des Recherches sur les Migrations. Le
Chasseur Français 1958, pp. 474-477.
— Renvoyez les Bagues. Sélection, déc. 1958, p. 14.
— 20 —
• — Quelques espèces aviennes notoirement en danger dans la région
méditerranéenne occidentale. Congrès U.I.C.N. Athènes 1958.
— - Evolution récente de l’avifaune canarienne. XIIe Congrès int. Orni¬
thologie. Helsinki 1958.
— et Fr. Hue. ■ — ■ Un mois de recherches ornithologiques aux Canaries.
Terre et Vie, 1958, pp. 186-218.
Fr. Roux, Assistant scientifique du C.R.M.M.O. — A propos d’une
observation de Stercorarius pomarinus (Temm.). Penn ar Bed,
Bull. Cercle des Naturalistes du Finistère et Soc. pour l’Etude
et la Protec. de la Nature en Bretagne, 1, n° 15, déc. 1958, p. 35.
M.-H. Julien, Assistant technique du C.R.M.M.O. — La Réserve du
Zwin. La Nature, n° 3277, mai 1958, pp. 187-190.
— - Les Stages du C.R.M.M.O. en 1957. Bull. Soc. Orn. Fr., 1958, pp. iv-vi.
— Cinq ans de Protection de la Nature en Bretagne. Penn ar Bed, Bull.
Cercle des Naturalistes du Finistère et Soc. pour l’Etude et la
Protec. de la Nature en Bretagne, 1, n° 15, déc. 1958, pp. 3-6.
— La Réserve du Cap Sizun. Ibid., pp. 7-11.
— • Quelques observations sur l’avifaune de la région de Dinard. Bull.
Lab. mar. Dinard, fasc. 43, pp. 126-127.
— - Une Fauvette grisette, Sylvia commuais Latham, baguée en Eire,
reprise à Dinard. Ibid., p. 127.
— Un Tadorne, Tadorna tadorna (L.) originaire de Suède tué sur les
grèves du Mont-St-Miehel. Ibid., p. 128.
G. Petter (Mme), Chargée de Recherches au C.N.R.S. — A propos de
quelques petits éléphants de forêt attribués à Loxodonta cyclotis.
Matschie. Mammalia, 1958, fasc. 4, pp. 575-590.
P. Pfeffer, Attaché. — • Répartition écologique de l’avifaune des îles
Florès, Rintja et Komodo (Petites Iles de la Sonde). L’Ois, et Rev.
jr. Orn., 1958, pp. 59-72.
R. Malbrant, Associé du Muséum, et P. Quijoux. — ■ Présence du
Cephalophus sylvicultor (Afzelius) au Tchad. Mammalia, 1958,
Fasc. 4, pp. 591-592.
P. -C. Rougeot, Correspondant du Muséum. — La parade aérienne du
Melichneutes robustus Bâtes. L’Ois, et Rev. jr. Orn., 1958, pp. 164-
169.
Collections reçues : Une importante collection d’oiseaux de Bolivie, acquise
de M. F. Steinbach ; — • une collection d’oiseaux de Guinée Fran¬
çaise, don de M. R. Pujol, Assistant au Muséum ; — une collection
de mammifères d’Angola, don de M. F. de Beaufort ; — une
collection de mammifères des U. S. A., acquise par échange de
l’University of California ; — • une collection d’oiseaux du Gabon,
don de M. P. Rougeot, Correspondant du Muséum ; — une col¬
lection d’oiseaux du Moyen-Congo, don de M. Ch. Roux ; — une
collection de mammifères des U. S. A., acquise par échange de la
Michigan State University.
Éthologie des Animaux sauvages.
Jacques Nouvel, Professeur. — Comportement génital et naissance
d’un Okapi. Union Internationale des Directeurs de Parcs Zoolo¬
giques, Francfort, août 1958.
- — Paul Bullier, Jean Rinjard, Sous-Directeurs. — Rapport sur la
mortalité et la natalité enregistrées au Parc Zoologique du Bois de
Yincennes pendant l’année 1957. Bull. Mus. Hist. Nat. Paris, 2e s.,
30, n° 3, 1958, pp. 241-254.
Edmond Dechambre, Sous-Directeur, et R. Pecriaux. — De la psy¬
chologie du chien, base du dressage. Librairie des Champs-Elysées,
Paris, 1958.
Annie J. Petter, Stagiaire de recherche au C.N.R.S. — Redescription
de Panyseria adeliae Johnston et Mawson 1938 et remarques sur le
genre Paryseria et les genres voisins (Rusguniella Aviculariella,
Proyseria (gen. nov.), Sevratia). Ann. Parasit, février 1958 (sous-
presse).
— Filaria sergenti, Mathis et Léger 1909, parasite d’un Nycticébe ( Nycti -
cebus tardigradus Link) appartient au genre Breinlia Yorke et
Maplestone 1926. Bull. Soc. Zool., 1958, sous-presse.
— et A. G. Chabaud). — Nématodes parasites de Lémuriens malgaches.
Mém. Inst. Sc. Madagascar, février 1958 (sous-presse).
— Essai de classification des nématodes Acuariidae. Ann. Parasit., juin
1958 (sous-presse).
Paul C. J. Roth. — Action de la Thyroxamine sur la métamorphose de
Rana temporaria L. C. R. Soc. Biol., 151, n° 6, 1957, pp. 1130-1132.
— - Influence de l’extrait placentaire humain sur la métamorphose des
Amphibiens. Ann. Encrinol., 18, n° 5, 1958, pp. 775-780.
- — - Acidose, Alcalose, et Cancer. Science et Nature, n° 30, déc. 1958,
pp. 17-20.
— - P. Brocq et J. Verne. — Essais de cancérisation de souris, par
combinaison d’une surcharge oestrogénique et d’une modification
de l’équilibre acido-basique du régime. C. R. Acad. Sc., 247, 1958,
pp. 1529-1531.
Henri Saëz, Attaché de Recherches au C.N.R.S. — Quelques aspects de
la géotrichose humaine. J. Méd. de Lyon, 39, 916, 1958, pp. 189,
197.
— - — Micromycètes de l’eau de Lyon. Bull. Soc. Linn. Lyon, 27, 6, 1958,
pp. 181-183.
— - — Culture de Sabouraudites canis sur poils de cobaye en milieu gélose.
1958, Ann. dermat. syphiligr., (sous-presse).
— Flore levuriforme intestinale de l’enfant sain. Rev. Mycol., 1958
(sous-presse).
Marc André, Directeur à l’École Pratique des Hautes Études, Labora¬
toire d’Acarologie. — Contribution à l’étude des Thrombidions
22 —
du Congo Belge. Rev. Zool. Bot. Afr., 56, fasc. 3-4, 1957, pp. 301-
344, 47 fig.
— - Acariens thrombidions (adultes) de l’Angola. Publ. culturais Diamang,
Lisboa, 35, 1958, pp. 1-125, 260 fig.
— - Propagation du Crabe Chinois ( Eriocheir sinensis H. M. Edw.) dans le
bassin de la Garonne. C. R. 82e Congrès Soc. Savantes, Bordeaux,
1957, pp. 113-115.
— Les Crustacés dans les légendes anciennes et actuelles. Bull. Soc .
Ethnogr. Paris, 1957, pp. 107-131.
Zoologie : Reptiles et Poissons.
J. Guibé, Professeur. — André, Marie, Constant Duméril, le Père de
l’Erpétologie. Leçon inaugurale du cours de Zoologie (Reptiles
et Poissons) prononcée le 29 avril 1958. Bull. Mus. Hist. nat.,
Paris, 2e sér., 30, 4, 1958, pp. 329-341.
— - Les Poissons des grandes profondeurs. Documents pour la Classe,
n° 40, oct. 1958, p. 22.
• — et M. Lamotte. ■ — - Morphologie et reproduction par développement
directe d’un Anoure du mont Nimba : Arthroleptis crusculum Angel.
Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 30, 2, 1958, pp. 125-133, figs.
• — - Une espèce nouvelle de Batracien du mont Nimba (Guinée fran¬
çaise) appartenant au genre Phrynobatrachus : Ph. maculiventris
n. sp. Ibid., 3, pp. 255-257, fig.
— — - La réserve intégrale du mont Nimba. XII. Batraciens (sauf Arthro¬
leptis, Phrynobatrachus et Hyperolius ). Mém. I.F.A.N., n° 53,
1958, pp. 241-273, figs, pis.
— ■ - et H. Hvass. — Les Poissons, F. Nathan, éd. Paris, 1958.
M. Blanc, Sous-Directeur. — Titres et travaux scientifiques, mars 1958.
— — - Sur quelques Poissons des Iles Kerguelen rapportés par le Dr. Bour-
laud. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 30, 2, pp. 134-138.
— — Lutte contre l’onchocercose et protection piscicole en A. O. F.
Terre et Vie, Paris, n° 2, 1958, pp. 112-127, figs.
— F. d’AuBENTON, M. Ovazza et M. Valade. — Recherches sur la
prophylaxie de l’onchocercose. I. Etude hydrobiologique de la
Bougouri-Bâ et essai de désinsectisation. Bull. I.F.A.N., sér. A,
20, 2, 1958, pp. 634-668, figs, pis.
M. L. Bauchot (Mme), Assistante. — Sur Antennarius pinniceps Com-
merson (Téléostéen Lophiiforme) et sa signification taxinomique.
Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e rsé., 30, 2, 1958, pp. 139-143.
— J. Arnoult et Mme R. Roux. — Les Poissons de l’île Aldabra. Cam¬
pagne océanographique de la Calypso (mai-juin 1954). Ann. Inst.
Océanog. 34, 1958, 44 pp., 6 fig.
- — - et J. Bassot. — Sur Heteroconger longissimus Günther (Téléostéen
Anguilliforme) et quelques aspects de sa biologie. Bull. Mus. Hist .
nat., Paris, 2e sér., 30, 3, 1958 ; pp. 258-261.
23 —
J. Arnoult, Assistant. — Titres et travaux scientifiques, mars 1958.
— Présence de Testudo Hermanni G. F. Gmelin (Chelonien) en Nor¬
mandie. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 30, 2, 1958, pp. 123-
125.
— et J. Spillmann. — L’emploi des anesthésiques dans le transport
des Poissons. Science et Nature, Paris, n° 26, avril 1958, p. 37, fig.
— Sur quelques techniques actuelles facilitant le confinement et le
transport d’animaux aquatiques vivants. Bull. Mus. Hist. nat.,
Paris, 2e sér. 30, 4, 1958, pp. 386-393.
— et Mandet-Bartii. — Poissons d’Aquarium. F. Nathan, Paris 1958.
- — ■ et M. Lamotte. — Contribution à l’étude des Batraciens de l’ouest
africain. VI. Développement larvaire de deux espèces d’ Hyperolius :
H. zonatus Laurent et H. Lamottei Laurent. Bull. I.F.A.N., sér. A,
n° 2, 1958, pp. 573-587, figs.
J. Spillmann, Attaché au Muséum, Stagiaire au C.N.R.S. — Sur deux
Poissons du Muséum, témoins de l’existence au xixe siècle, dans
le lac Léman, de Corégones du type « dispersus ». Bull. Mus. Hist .
nat., Paris, 2e sér., 30, 2, 1958, pp. 144-146.
Y. Le Danois (Mlle), Chargée de Recherches au C.N.R.S. — Sur la
transformation d’une bouche protractile en museau tubulaire
suceur chez les Poissons coralliens et littoraux. C. B. Acad. Sc.,
247, 1958, pp. 1400-1402.
Collections reçues. — Poissons du Stanley Pol (Dr M. Poll). — • Poissons
d’eau douce de Haute Volta (Dr Sansarricq). — - Poissons marins
de la région de Biarritz (M. Barriéty). — Batraciens et Reptiles
de la région du mont Nimba.
Entomologie.
R. Jeannel, Professeur honoraire. — Sur la famille des Camiaridae
Jeannel, lignée paléantarctique (Coleoptera Catopiaria) . Bec. Fr.
Entom. 25, fasc. 1, pp. 5-15.
— Un nouvel Apoduvalius des Asturies (Col. Trechidae). Notes Biosp.
13, 1958, pp. 25-26.
— Carabiques endogés de Madagascar et de File Maurice. Rev. Fr. Entom.,
25, fasc. 3, pp. 159-170.
— Sur les Amauropini du Massif des Maures, Col. Pselaphidae. Ibid.,
pp. 171-174,
— Révision des Psélaphides du Japon. Mém. Mus. Hist. nat., Nouvelle
série, sér. A, zoologie, 18, fasc. 1, 138 pages.
— Sur quelques Trechitae de l’Amérique du Sud (Coleoptera). Sonder abdr.
Entomol. Arb. Mus. G. Frey, Tutzing, 9, h. 3, pp. 721-737.
L. Chopard, Professeur honoraire. — Un antibiotique produit par les
larves de Mouches. La Nature, n° 3273, janv, 1958, p. 9.
— Contribution à la faune des grottes du Congo Belge. Rev. Zool. Bot.
afr., 56, pp. 243-252, 6 fig.
— 24 —
— Le mélanisme industriel. La Nature, n° 3274, févr. 1958, pp. 48-51,
4 fig.
— - La curieuse nidification des Calaos. Ibid., n° 3275, mars 1958, pp. 98-
99, 3 fig.
— - Phénomènes allergiques causés par un Insecte. Ibid., p. 103.
— • Résultats de l’expédition zoologique du Professeur Dr Hâkan Lind-
berg aux îles du Cap Vert durant l’hiver 1953-1954. N° 16, Ortho-
ptéroïdes, Comment. Biol., 17, 3, 18 p., 5 fig.
— - Nouveau cas de dimorphisme lié à la densité de population chez les
Insectes. La Nature, n° 3277, mai 1958, pp. 168-169, 2 fig.
— • Le rôle des Blattes, dans la propagation des maladies infectieuses.
Ibid., n° 3281, sept. 1958, p. 345.
— • Mission du Muséum dans les îles du Golfe de Guinée. Entomologie VI :
Orthoptéroïdes. Bull. Soc. ent. Fr., 63, pp. 73-85, 2 fig.
• — - La réserve intégrale du Mont Nimba. Fasc. IV. Acridiens. Mém.
I.F.A.N., no 53, pp. 127-153, 7 fig.
— - L’accouplement de la reine Abeille. La Nature, n° 3282, oct. 1958,
p. 393.
— L’étude des températures anciennes par le dosage des isotopes de
l’oxygène. Ibid., n° 3283, nov. 1958, pp. 444-445.
— L’orientation des Chauves-Souris par les ultrasons. Ibid., n° 3284,
déc. 1958, p. 496.
Jean Bourgogne, Sous-Directeur. — - Une enquête sur la limite d’ex¬
tension vers le nord de Saturnia pyri en France (Attacidae). Rev.
fr. Lép., 16, 1957, pp. 34-38.
— - Les Psychides, Lépidoptères aberrants. Sc. et Nature, 30, 1958, pp. 21-
27/
— Deux Psychides nouvelles de l’Afrique occidentale (Lep. Psychidae).
Bull. I. F. A. N., 20, sér. A, 1958, n° 4, pp. 1234-1242.
A. Villiers, Sous-Directeur. — Démembrement du genre Cometes
Serville. Descriptions des genres Pseudocometes, Paracometes,
Microcometes, nov. et de plusieurs espèces nouvelles ( Col. Ceram-
bycidae Disteniinae) . Bull. Mus. Nat. Hist. Nat. (2e sér.), 29, 1957,
n° 5, pp. 407-413, 4 fig.
— Coléoptères Languriides africains nouveaux ou peu connus. Bull. I. F.
A. N., 20, sér. A, 1958, n° 1, pp. 220-239, 31 fig.
— La collection Maurice Pic au Muséum de Paris. Bull. Mus. Nat. Hist.
Nat. (2e sér.), 30, 1958, n° 1, pp. 71-72.
— Révision du genre Paracometes Villiers ( Col. Cerambycidae Disteniinae) .
Rev. Fr. Ent., 25, 1958, fasc. 1, pp. 43-56, 31 fig.
— Notes sur Conizonia Aresteni Pic et sa larve (Col. Cerambycidae
Lamiinae). L’Entomologiste, 13, n° 6 ,1957 (1958), pp. 111-117,
9 flg>
— Trois nouveaux Cerambycidae africains. Bull. I. F. A. N., 20, série A,
1958, n° 2, pp. 363-368, 5 fig.
— - Hémiptères Réduviides récoltés en Angola (3e note), in Subsidios
para o Estudo da Biologia na Lunda, Publ. Cuit. Comp. Diam.
Angola, n° 38, 1958, pp. 11-46, 32 fig.
— 25 —
— La grande Tortue sillonnée d’Afrique. Science et Nature, n° 27, 1958,
pp. 30-32, 3 phot.
— Faune de Madagascar. VII, Insectes Hémiptères. Enicocephalidae.
I.R.S.M., Tananarive, 80 p., 100 fig.
— Initiations Africaines. XV, Tortues et Crocodiles de l’Afrique noire
française. Dakar, I.F. A. N., 1958, 354 p., 290 fig.
— - Coléoptères Languriinae et Cladoxeninae récoltés au Cameroun par
M. J. Cantaloube. Bull. I. F. A. N., 20, 1958, sér. A, n° 3, pp. 961-
969, 13 fig.
— Révision des genres Pseudocometes Villiers et Heteropalpus Buquet
(Col. Cerambycidae Disteniinae) . Bull. Soc. Eut. Fr., 63, 1958,
1-2, pp. 37-40, 8 fig.
— L’entomophagie de Queles quelea Latham. Specialists meeting on the
Quelea, Dakar 1955. Londres, C.C.T.A. - — C.S.A., 1958, annexe 8,
2 p. ronéo.
— Notes sur les Disteniinae de la région indo-pacifique (Col. Ceram¬
bycidae). Bull. Mus. Nat. Iiist. Nat., 2e sér., 30, 1958, n° 3, pp. 262-
270.
— Révision des Anadastus africains voisins de semijlavus Thomson
(Col. Languriidae). Bull. I. F. A. N., 20, 1958, sér. A, n° 4,
pp. 1176-1207, 65 fig.
— Maurice Pic f. Entomologische Blatter, 54, 1958, pp. 3-4, 1 phot.
— • Les plus beaux Insectes. Paris, Larousse, 96 p., 95 phot., pl. col.
— Un nouveau Barbaropus termitophile du Congo Belge. Bev. Zool. Bot.
Afr. 58, 1-2, 1958, pp. 35-38, 5 fig.
— Fmtomologie et Protection de la Nature. L’ Entomologiste, 14, n° 4,
1958, pp. 71-75.
— et S. Breuning. • — - Nouveaux genres de Cerambycinae de la région
malgache. Bev. Fr. Ent., 25, 1958, fasc. 3, pp. 221-232, 13 fig.
G. Colas, Assistant. — Note sur le type du Carabus ( Chrysotribax)
hispanus F. (Col.). Bull. Soc. Ent. Fr., t. 62, p. 44.
— Note sur Carterus rotundicollis Ramb. (Col. Carabidae). Ibid., pp. 141-
142.
— - Observations sur l’éclosion d’un Cérambvcide : Baghium sycophanta
Schrank (Col. Cerambycidae). Ibid., pp. 253-254.
— Insectes et Photographie. Science et Nature, n° 27, pp. 37-39.
A. Descarpentries, Assistant. - — - Deux nouveaux Actenodes malgaches
(Col. Buprestidae) . Bull. Soc. ent. France, 63, 1958, 3-4, pp. 91-95,
2 fig-
— - Coléoptères Buprestides récoltés au Sahara par F. Pierre. Bull. I. F. A.
N. , 20, sér. A, n° 3, 1958, pp. 970-978, 3 fig.
— Buprestides récoltés par J. Barbier en Cochinchine. Bev. Fr. Ent. 25,
. 1958, pp. 57-71, 10 fig.
— La Réserve naturelle intégrale du Mont Nimba. V. Coléoptères
Buprestides (2e note). Mém. I. F. A. N., n° 53, 1958, pp. 163-167,
3 fig.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 1, 1959.
3
— 26 —
S. Kelner-Pillault (Mlle), Assistante. — Catalogue de quelques types
d’Hyménoptères provenant de la collection de l’Abbé J. J. Kiefïer.
Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 30, n° 2, 1958, pp. 146-152.
— Catalogue des types de Cynipidae provenant de la collection de l’Abbé
J. J. Kiefïer. Ibid., n° 5, 1958, pp. 414-417.
— • Les Diapriinae (Hym. Proctotrupidae) des Iles Philippines provenant
de la collection de l’Abbé J. J. Kiefïer, Ibid., pp. 418-421.
P. Viette, Assistant. — Pyrales de la région malgache nouvelles ou
peu connues (Lepidoptera). Mém. Inst, scient. Madagascar, E, 9,
1958, pp. 119-156, 8 fig. ’
— Nouvelles espèces de Noctuelles Quadrifides de Madagascar (Lepi¬
doptera). Ibid., pp. 157-175, 2 fig., 1 pl. phot.
— Contribution à l’étude des Cossidae (4e note). Nouvelles espèces de
Madagascar. Lambillionea, Bruxelles, 57, 1957, pp. 99-106, 3 fig.
— Descriptions préliminaires de nouvelles espèces de Noctuelles de Mada¬
gascar, I (Lep. Noctuidae). Bull. Soc. ent. France, 62, 1957, pp. 270-
279.
— Un nouveau Microlépidoptère parasite du Caféier (Lep. Orneodidae) .
Bull. I.F.A.N., 20, sér. A., pp. 457-459, 1 fig.
— Résultats de l’expédition zoologique du Prof. Dr. Hâkan Lindberg
aux îles du Cap Vert durant l’hiver 1953-1954, n° 18, Lépidoptères
Tinéides (s. 1.) et Pyrales. Soc. Scient. Fenn., Comm. Biol., 17, 8,
3 fig.
— Microlépidoptères nouveaux de Madagascar. Rev. franç. Ent., 25,
pp. 111-124, 12 fig.
— Lépidoptères récoltés à l’île de La Réunion par R. Richard, I-II-
1957. Lambillionea, Bruxelles, 58, pp. 37-44, 2 fig.
- — Proposed insertion in the « Règles » of a provision invalidating namer
given to species and taxa of lower rank where the holotvpes,
syntypes or lectotypes are not placed in a public institution. Bull,
zool. Nomencl., 15, pp. 1002-1003, june 1958.
— Nouveaux Microlépidoptères de Madagascar. Bull. Soc. zool. France,
83, pp. 48-59, 9 fig.
— Thyridides malgaches nouveaux ou peu connus (Lépidoptères). Bull.
mens. Soc. Linn. Lyon, 27e année, pp. 206-208.
— Descriptions préliminaires de nouvelles espèces de Noctuelles de
Madagascar, II (Lep. Noctuidae ). Bull. Soc. ent. France, 63,
pp. 146-152.
R. Rivaiier, Correspondant. — Démembrement du genre Cicindela
Linné. III. Faune africano-malgache. Rev. Fr. Ent., 24, fasc. 4,
p. 312.
P. Bonadona, Correspondant. — Faune de Madagascar, VI. Insectes
Coléoptères Anthicidae. — Tananarive Tsimbazaza, I.R.S.M.,
153 p., 59 fig.
— Notes sur les Anthicidae paléarctiques (Coléoptères). — Rev. fr. Ent.,
25, 1958, fasc. 4, pp. 287-297, 26 fig.
— 27 —
G. Bernardi, Attaché de recherches au C.N.R.S. — Liste des Rhopalo-
cères récoltés en 1955 au Liban par H. de Lesse : Papilionidae et
Pieridae. Bull. Soc. Linn. Lyon , 27, 1958, pp. 59-61.
— Opinion 501 : Adoption of the « phryxa » solution advocated by
Bernardi. Opin. Decl. Internat. Comm. Zool. Nomencl., 18, part 1,
pp. 38-40.
— • Taxinomie et zoogéographie de Talbotia naganum Moore. (Lepidop-
tera Pieridae). Rev. franç. Ent., 25, 1958, pp. 125-128, 23 fig.
— - Contribution à l’étude des catégories taxonomiques : II. Les règles
internationales de la Nomenclature zoologique et la notation
des catégories taxonomiques. Bull. Soc. ent. France, 62 (1957),
1958, pp. 224-250.
— Une nouvelle sous-espèce de Dixeia doxo Godart (Lepidoptera Pie¬
ridae). Bull. Soc. ent. Mulhouse, 1958, pp. 77-79.
H. de Lesse, Attaché de Recherches au C.N.R.S. — Description de deux
nouvelles espèces d ' Agrodiaetus [Lep. Lycaenidae ) séparées à
la suite de la découverte de leurs formules chromosomiques.
Lamhillionea, 57, 1957, pp. 65-71.
— Description des caractères du groupe d’espèces d ’Erebia tyndarus
Esp. par rapport aux autres Erebia. Bull. Soc. Linn. Lyon, 1958,
pp. 202-205.
— et Crosson du Cormier. — • Une nouvelle forme de Boloria aux Alpes
Pontiques. Lambillionea, 57, 1957, pp. 34-37.
Ph. de Miré, Attaché au C.N.R.S. ,J. Balazuc et J. Demaux. — Auxy
(Loiret) et ses Morphocarabus monilis F. L’ Entomologiste, 13, 1957
(1958), n° 6, pp. 121-124.
C. Herbulot. — Une nouvelle sous-espèce de Crocallis dardoinaria
Donzel. Lambillionea, 57, 1958, pp. 51-55, 4 cartes.
— Mission du Muséum dans les îles du Golfe de Guinée. Entomologie :
VIII : Lepidoptera Geometridae. Bull. Soc. ent. France, 63, 1958
pp. 100-109, 3 fig.
H. de Toulgoët. — Description d ’Arctiidae nouveaux de Madagascar
(Lepidoptera — • 8e note). Mém. Inst, scient. Madagascar, sér. E, 9,
1958, pp. 177-214).
— Note sur la répartition de deux Arctiidae français. L’ Entomologiste,
14, nos 2-3, . 1958, pp. 55-58.
H. Marion. — Psorosa brephiella Stgr., nouvelle pour la France. Bull.
Soc. Lin. Lyon, 27e année, n° 6, 1958.
— Scoparia ulmella Knaggs, espèce nouvelle pour la France. — Bull.
Soc. ent. France, V, 63, pp. 98, 1958.
Entomologie agricole tropicale.
P. Vayssière, Professeur. — Discours de réception à l’Académie des
Sciences d’Outre-Mer. C. R. des séances Acad. Sci. O.-M., Paris,
18, 4, 1958, pp. 141-148.
— 28
— Impressions d’un séjour dans les plantations d’Hévéa de Malaisie.
Insectes parasites. J. Agr. trop. Bot. appl., Paris, 4, 12, 1957,
pp. 617-631.
— Le Palmier à huile et ses insectes parasites en Malaisie. Ibid., 5,
4/5, 1958, pp. 197-223.
— Aperçu sur la protection contre les maladies des populations rurales
en Malaisie. Ibid., 5, 6/7, 1958, pp. 385-396.
— Les Coccides agents du « Shimbu », Mededel. van de Landbouwhogeschool
en de opzoekings stations van de Staat te Gent, 23, 3/4, 1958, pp. 908-
912.
— Les jardins botaniques de Malaisie. J. Agr. trop. Bot. appl., 5, 8/9,
1958, pp. 542-550.
— Les Achatines. Id., 5, 10, 1958, pp. 617-626.
— Les insectes des denrées en magasin. Industries agricoles et alimentaires s
12, 1958, pp. 285-287.
J. Carayon, Sous-Directeur. — Quelques Hémiptères Anthocoridae des
Iles Mascareignes. — Mem. Inst. sci. Madagascar, ser. E, 9, 1958,
pp. 335-348.
— Un nouvel Anthocoridae omphalophore de Côte d’ivoire (Hemipt-
Heteroptera). — Bull. Mus. Hist. nat., 2e ser., 30, 2, 1958,
pp. 153-158.
- — - et Th. Monod. Observations sur les Copium (Hemipt. Tingidae ) et
leur action cécidogène sur les fleurs de Teucrium (Labiées). —
Arch. Zool. exper. et génér. 95, Notes et revue, 1, 1958, pp. 1-31.
— M. L. Usinger et P. Wygodzinsky. — Notes on the higher classifi¬
cation of the Beduviidae with the description of a new tribe of the
Phymatinae (Hemipt. Heteroptera), Bev. Zool. Bot. africaines,
57, 3/4, 1958, pp. 256-281.
J. -B. Steffan, Assistant. — Brachymeria (Hym. Chalcididae) parasites
de Anomis flava F. à Madagascar. Entomophaga, 3, 1958, pp. 275-
280.
— La distribution géographique des Chalcididae (Hymenoptera) — Proc.
iOth. Intern. Congress of Entomology, Montreal, 1, (1956), 1958,
pp. 799-804.
R. Pujol, Assistant. — La Guinée forestière : ethnographie, flore et
faune. Feuille Information Soc. des Amis du M.N.H.N., 12, 1958.
— et M. Bodard. — Sur deux Cola mal connus de Guinée. — Journ.
d’Agr. trop. Bot. appl., 5, 8/9, 1958, pp. 589-592.
J. Lhoste, Attaché. — Importance de la résistance des Moustiques
dans la lutte contre la paludisme. J. Agr. trop. Bot. appl., 4,
12, 1958, pp. 661-664.
— Les pulvérisateurs pneumatiques à moteur portables à dos d’homme,
Marchés tropicaux du Monde, 669, 1958, pp. 2165-66.
— Le désherbant chimique, 90 p. éd. O. R. S. T. O. M., 20, rue Monsieur,
Paris, 1958.
— et M. Casanova. — Appareillage pour le traitement des semences.
Journées françaises d'études et d’ information consacrées aux fongi¬
cides, F.N.G.P.C. 11 bis r. Scribe, Paris, 1958.
— 29
Acquisitions nouvelles. — Grâce à la mission de cinq mois en Guinée
effectuée par M. R. Pujol, Assistant, les collections du laboratoire
se sont considérablement enrichies en insectes nuisibles, plus parti¬
culièrement en parasites du Colatier et d’autres cultures fruitières.
Ont été reçus également de nombreux envois d’insectes à leurs divers
stades d’évolution accompagnés de leurs dégâts. Ce matériel est
particulièrement précieux pour les travaux pratiques accompa¬
gnant les cours.
Zoologie : Vers et Crustacés.
L. Fage, Professeur honoraire, Membre de l’Institut. — Les Campagnes
Scientifiques du Bathyscaphe F. N. R. S. III, 1954-1957. XVth
International Congress of Zoology, Sect. III, Paper 27.
M. Vachon, Professeur. — La larve de Galeodes arabs CLK (Arachnide,
Solifuge). C. R. Ac. Sc., 245, 1957, pp. 477-480, 7 fig.
— Contribution à l’étude du développement post-embryonnaire des
Araignées. Première note : généralités et nomenclature des stades.
Bull. Soc. Zool. Fr., 82, 1957, 5/6, pp. 337-354, 11 fig.
— Sur deux Pseudoscorpions nouveaux des cavernes de l’Afrique équa¬
toriale (Ideoroncidae). Notes biospéol., 13, 1958, pp. 57-66, 7 fig.
— Scorpions in : Série du Tassili. Trav. Inst. Rech. Sahariennes, 3, 1958,
pp. 177-193, 6 fig.
— A propos de Liobuthus kessleri Birula, Scorpion psammophile nou¬
veau pour la faune iranienne. Bull. Mus. Ilist. nat., 2e sér., 30,
n° 5, 1958, pp. 422-426, 5 fig.
— The 3rd danish Expédition to Central Asia, Zoological results 23.
Scorpionidea (Chelicerata) de l’Afghanistan. Vid. Medd. Dansk.
nat. Foren., 120, 1958, pp. 127-191, 57 fig. (résumé en allemand,
anglais et russe).
— La Bibliothèque Centrale du Muséum d’Histoire naturelle de Paris ;
son rôle dans la documentation nationale et internationale. Presse
scientifique, oct. 1957, 2, pp. 3-4.
— Intervention in : Problème de l’adaptation : le Lamarkisme. Ibid.,
3e année, 7, 1958, p. 2.
— B. Dumortier et R. G. Busnel. — Enregistrements de stridulations
d’un Scorpion sud-africain. Ibid., 83, 1958, pp. 253-254.
J. Forest, Assistant. — Sur la nomenclature des Pagures des mers
françaises. Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 30, n° 1, 1958, n° 1, pp. 94-
100.
— Les Pagures du Viêt-Nam. II. Sur quelques espèces du genre Calcinus
Dana. Ibid., n° 2, pp. 184-190, fig. 1-19 ; n° 3, pp. 285-290, et
Contr. Inst, océanogr. Nhatrang, n° 37, 1958, pp. 1-14, fig. 1-19.
— Les Crustacés Anomoures du Musée Royal du Congo belge. Rev.
Zool. Bot. afric., 58, fasc. 1-2, 1958, pp. 144-168, 3 figs., 1 pl. h. t.
— et M. Dechancé. — Les glancothoés de Catapaguroides timidus
(Roux) et de Clibanarius erythropus (Latreille). Remarques sur le
— 30
stade post-larvaire des Pagurides. Bull. Soc. Zool. France, 83,
n08 2-3, 1958, pp. 274-293, 30 fig.
— • et D. Guinot. — Sur une collection de Crustacés Décapodes des côtes
d’Israël. Bull. Sea Fish. Bes. Stat., Iiaïfa, n° 15, 1958, pp. 4-16,
9 fig.
D. Guinot, Assistante. — Sur une collection de Décapodes Brachyoures
(Portunidae et Xanthidae) de l’île Mayotte. II. Xanthidae. Bull.
Mus. Hist. nat., 30, 1958, n° 1, pp. 84-93 ; n° 2, pp. 175-183 ; n° 3,
pp. 276-284, 20 fig.
Fr. Grandjean, Membre de l’Institut. — L’Evolution selon l’âge. Arch.
Sc. Genève, 10, fasc. 4, 1957, pp. 477-526, 3 fig.
— Perlohmannia dissimilis (Hewitt) (Acarien, Oribate). Mém. Mus.
Hist. nat., sér. A. Zool., 16, fasc. 3, 1958, pp. 57-119, 16 fig.
— • Observations sur les Palaeacaroides (5e sér.). Bull. Mus. Hist. nat.,
2e sér., 30, n° 1, 1958, pp. 76-83.
— Observations sur les Oribates (38e sér.). Ibid., n° 2, 1958, pp. 167-174,
3 fig.
— - Charassobates cavernosus Grandj., 1929 (Acarien, Oribate). Mém. Mus.
Hist. nat., sér. A. Zool., 16, fasc. 4, 1958, pp. 121-140, 5 fig.
— Scheloribatidae et Oribatulidae (Acariens, Oribates). Bull. Mus. Hist.
nat., 2e sér., 30, n° 4, 1958, pp. 352-359, 3 fig.
— Sur le comportement et la notation des poils accessoires postérieurs
aux tarses des Nothroïdes et d’autres Acariens. Arch. Zool. exp.
et gén., 96, 1958, fasc. 4, pp. 277-308, 6 fig.
— • Sellnickia caudata (Mich. 1908) (Acarien, Oribate). Bull. Soc. Zool.
France, 83, 1958, n° 1, pp. 30-44, 4 fig.
— • Au sujet du naso et de son œil infère chez les Oribates et les Endeos-
tigmata (Acariens). Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 30, n° 5, 1958,
pp. 427-435, 2 fig.
A. Vandel, Membre de l’Institut, Associé du Muséum. — Isopodes
récoltés dans les grottes de la Crète par le Dr. K. Lindberg. Notes
biospéologiques, 12, 1958, pp. 81-101, 11 fig.
— Les Porcellions catalans et l’origine des Porcellions français (Crus¬
tacés, Isopodes terrestres). Rev. franç. Entomol., 25, 1958, pp. 129-
148, 11 fig.
— ■ Sur une nouvelle espèce d’ Armadillidium, provenant du Rif marocain,
A. djebalensis n. sp. (Crustacés, Isopodes terrestres). Bull. Mus.
Hist. nat., 2e sér., 30, n° 3, 1958, pp. 291-293, 3 fig.
— ■ Existe-t-il des Isopodes pigmentés et aveugles ? Notes biospéologiques,
13, 1958, pp. 67-69.
— Porcellio pubescens Dollfus 1893, appartient au genre Trichorhina
Budde-Lund (Crustacés, Isopodes terrestres). Bull. Mus. Hist.
nat., 2e sér., 30, n° 4, 1958, pp. 360-364, 1 fig.
— Sur l’édification de logettes de mue et de parturition chez les Isopodes
terrestres troglobies, et sur certains phénomènes de convergence
observés dans le comportement des animaux cavernicoles. C. R.
Acad. Sc., 247, 1958, pp. 1538-1540.
31 —
P. A. Remy. — ■ Pauropodes de Gambie. Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 30,
n° 5, 1958, pp. 436-442, 2 fig.
J.-M. Démangé, Attaché. — Un nouveau Myriapode de Guiné^ française
Gymnostreptus madegama n. sp. (Diplopodes Spirostreptidae) . Bull.
Mus. Hist. nat., 2e sér., 29, n° 5, 1957, pp. 414-417, 5 fig.
— Contribution à la connaissance de la faune cavernicole de l’Espagne
(Myriapodes, Chilopodes Lithobioidea). Spéléoji An., 9, n08 1-2,
1958, pp. 27-49, 15 fig.
— > Un nouveau genre et une nouvelle espèce de Myriapodes du Mont
Nimba (Guinée) (Diplopodes Spirostreptidae). Bull. Mus. Hist.
nat., 2e sér., 30, n° 3, 1958, pp. 271-275, 8 fig.
— ■ Trois nouveaux Myriapodes cavernicoles de France. Notes biosp.,
13, 1958, pp. 51-56, 7 fig.
— ■ Myriapodes Chilopodes (Lithobioidea) de la collection de l’Institut
scientifique chérifien et remarques sur quelques-uns d’entre eux.
Bull. soc. sc. nat. Maroc., 37, 1957, pp. 239-249, 7 fig.
Ed. Dresco, Attaché. — ■ Sur la capture de Thyreosthenius becki (Cl.)
(Araneae) à Paris. L’ Entomologiste, 13, 6, 1957, pp. 117-120.
— Note sur Astrobunus grallator Sim. (Opiliones). Vie et Milieu, 9, 1,
1958, pp. 114-115.
— et L. Derouet. — Présence de Liobunum rotundum (Latr.) dans les
grottes de Recloses (S.-et-M.) (Opiliones). L’Entomologiste, 14, 4,
1958, pp. 83-84.
C. Juberthie, Attaché du C.N.R.S. — Révision du genre Parasiro
(Opilions, Sironidae) et description de Parasiro minor n. sp. Bull.
Mus. Hist. nat., 2e sér., 30, n° 2, 1958, pp. 159-166, 2 pl.
M. Dechancé, Attaché du C.N.R.S. — Caractérisation de la glaucothoé
et des premiers stades Pagure chez Clibanarius misanthropus
(Risso). C. R. Acad. Sci., 246, 1958, pp. 839-842.
Collections reçues :
Myriapodes : Mont Nimba (M. Lamotte).
Arachnides : Scorpions : Niger (Med. Lieut. Vedy) ; Ennedi (J. Mateu) ;
Tibesti (de Miré) ; Nimba (M. Lamotte) ; Angola (A. de Barros
Machado) ; Turquie (H. Coiffait, K. Lindberg, J. Bitsch) ;
Afghanistan (K. Lindberg) ; Iran (F. Peters) ; France (J. Bala-
zuc, B. Mantoy) ; Espagne (F. Espanol) ; Baléares (N. Coiffait,
V. Aelen) ; Madagascar (R. Legendre). — Pseudoscorpions :
France (J. Beaucornu) ; Spéléo-Club Dijon ; Japon (H. Coif¬
fait) ; Cayenne (Abbé Variot) ; Madagascar (R. Legendre) ;
Tibesti (de Miré). — Solifuges : Ennedi (J. Mateu). — Opilions :
Angola (A. de Barros Machado) ; Madagascar (Dr. Lawrence).
Pycnogonides : Golfe de Guinée (coll. Calypso).
Crustacés : Décapodes : Afrique occidentale (J. Doutre, Service de
l’Élevage, Dakar) ; Mer Rouge (G. Soika, Venise). Copépodes
parasites : Afrique occidentale (T.F.A.N.).
32 —
Malacologie.
E. Fischer-Piette, Professeur. — Sur des déplacements de frontières
biogéographiques, observés au long des côtes ibériques dans le
domaine intercodital. Publ. Instit. Biol, aplic. 26, 1957, pp. 35-40.
— Sur l’écologie intercotidale Ouest-ibérique. C. R. Acad. Sc., 246, 1958,
pp. 1301-1303.
— Mollusques des plages soulevées de Madagascar, récoltés par M. R.
Battistini. Journ. de Conchyl., n° 3, 1958, 98, pp. 117-123.
— Projets de déplacements expérimentaux d’espèces marines, pour
lesquels l’avis de la Société Zoologique est sollicité. Bull. Soc. Zool.
France, 83, 1958, pp. 260-261.
— - et F. Ardre, F. Cabanas Ruesgas et J. Seoane. — Petite contribu¬
tion à une monographie bionomique de la ria de Vigo. Bull. Inst .
Océanogr., 1958, n° 1127, 56 p., 9 fîg.
G. Ranson, Sous-Directeur. — Coraux et récifs coralliens (Bibliographie)
Ibid., n° 1121, 24 juin 1958, 80 p.
— • Tournefort zoologiste, in « Tournefort », édité par le Muséum National
d’Histoire naturelle de Paris, décembre 1957, pp. 105-114.
— Coraux et récifs coralliens. Observations sur les îles coralliennes de
l’Archipel des Tuamotu (Océanie française). Les Cahiers du Paci¬
fique, n° 1, 1958, (sous presse).
— Observations sur les falaises et les phosphates de Makatea (Ile des
Tuamotu). Le problème de la consolidation des sédiments. Proceed.
Eight Pacific Science Congress of the Pacific Sc. Assoc., 1953,
vol. III, A, 1957, pp. 909-918.
— Observations sur les facteurs biologiques de la dissolution du calcaire
d’origine récifale dans les Tuamotu. Ibid., pp. 979-988.
— Observations sur les îles Basses des Tuamotu. (Océanie française).
Ibid., pp. 989-1008.
■ — • Observations sur l’époque de la reproduction de Pinctada margari-
tifera (L.) et de quelques autres organismes marins dans les Tua¬
motu. La cause du nanisme de P. margaritacea (L.) dans le lagon
de Takapoto. Ibid., pp. 1077-1080.
G. Cherbonnier, Assistant. — • Holothuries des côtes de Sierra Leone.
Bull. Mus. Nat. Hist. nat., 2e sér., 29, 1957, n° 6 (1958), pp. 485-
492, fîg. 1-2 ; 30, 1958, n° 1, pp. 101-108, fîg. 3-6 ; n° 2, pp. 191-
197, fîg. 7-9 ; n° 3, pp. 294-299, fîg. 10-12 ; n° 4, pp. 371-378,
fîg. 13-15.
— Les Spongiaires. Clartés, 1958, article 4220, pp. 1-5, fîg. 1-3, 1 planche
couleurs.
— • Les Coelentérés, Ibid., art. 4230, pp. 1-8, fîg. 1-9, 1 pl. coul.
— Les Echinodermes. Ibid., art. 4240, pp. 1-8, fîg. 1-4, 1 pl. coul.
— Les Bryozoaires. Ibid., art. 4250, pp. 1-3, fîg. 1-3.
*— Les Brachiopodes. Ibid., art. 4260, pp. 1-3, fîg. 1-3.
— Les Mollusques. Généralités. Amphineures, Gastéropodes, Scapho-
podes, Ibid., art. 4290, pp. 1-7, fîg. 1-4, 5 pl. dont 1 en coul.
— 33 —
— Les Mollusques. Lamellibranches, Céphalopodes. Ibid., art. 4300,.
pp. 1-7, fig. 1-2, 1 pl. coul.
— Le genre Hemicedema. Bull. I. F. A. N., 20, sér. A, n° 2, 1958, pp. 320-
329, fig. 1-3.
— Sur le genre Globosita n. g. = Sphaerella Heding et Panning (Holo¬
thuries dendrochirotes). Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 30, n° 2,
1958, p. 198.
— Faune marine des Pyrénées orientales. Fasc. 2. Echinodermes. Her¬
mann, 1958, pp. 1-67, fig. 1-8.
— ■ Note sur Pseudothyone sculponea, nouvelle espèce d’Holothurie den-
drochirote de Méditerranée. Vie et Milieu, 1958, pp. 27-29, fig. 1-2..
— Promenade anecdotique au Jardin des Plantes. N aturalia, 1958,
n° 68, pp. 45-52, photos.
J.-M. Gaillard, Assistant. — - Sur une nouvelle station de Diadumene
luciae (Verrill) dans la région aval de la Rance maritime. Bull.
Labor. marit. Dinard, fàsc. 43, pp. 128-129.
A. Tixier-Durivault, Chargé de recherches au C.N.R.S. — Le genre
Sphaerella Gray. Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 29, 1957, n° 6,.
(1958) pp. 493-495.
— Révision de la famille des Alcyoniidae : les genres Sarcophytum et
Lobophytum. Zoologische Verhandl., Leiden, 1958, n° 36, 180 p.,.
214 fig.
A. Pruvot-Fol. — La radula des Ascoglosses. Bull. Soc. Zool., 83, 1958,
n° 1, pp. 112-119.
R. S. Kisch. — - V asconiella jeffreysiana (P. Fischer). Proc. Malac. Soc.f
London, 33, mars 1958.
— Astropecten irregularis, précieux auxiliaire du malacologiste. Bull..
Etudes Rech. sci., Biarritz, 2, 1er sem. 1958.
Collections reçues. ■ — - Une collection de tarets de Côte d’ivoire, don de-
M. Rascüeel. — La collection d ’ Hydrobia ayant fait l’objet de la
note de G. Dollfus (J. de Conch. 1911), don de M. R. Pu. Dollfus.
— Un lot de Planorbes, Bullins et autres Mollusques fluviatiles de
Haute Yolta, don du Docteur Sansaricq. — Paratypes de Plica-
tula anomioides Keen et Crucibulum personatum Keen, don de
Mrs. Myra Keen. — Un exemplaire de Voluta Wiesemani de
Michelmas Reef don du Colonel E. L. Tabes. — Un lot de Cleopatra
cyclostomoides Küster et de Melania tuberculata, don de M. le
Pr. Th. Monod. — Les Xenophoridae, Hipponicidae, Capulidae,
Haliotidae et Stomatellidae de la collection Staadt.
Pêches Outre-Mer
Th. Monod, Professeur. — A propos de la seconde édition de la classifi¬
cation des Poissons de Léo S. Berg. Bull. I.F.A.N., 20, sér. A,
1958, n° 2, pp. 687-699.
— Sur quelques Mollusques du bassin du lac Faguibine (Soudan Fran-
— 34
çais) et un cas de margarose d’origine entomologique. Ibid., n° 3,
pp. 909-919, 14 fig., 1 pl.
— Sur le système de « verrouillage » de la première épine dorsale des
Balistidae, XVth Intern. Congr. Zoology, 1958, Sect. V, paper 25,
3 p., 2 fig.
— Réflexions sur l’animal « utile » et « nuisible ». Union Intern. Conserv.
Nature, 7e Réunion technique, Athènes, 1958, doc. 11/19/D, 8 p.
— Sur la distribution des Melania tuberculata en Afrique Occidentale.
Notes Africaines, n° 80, oct. 1958, pp. 121-123, 2 fig.
— Parts respectives de l’homme et des phénomènes naturels dans la
dégradation du paysage et le déclin des civilisations à travers le
monde méditerranéen lato sensu, avec les déserts ou semi-déserts
adjacents, au cours des derniers millénaires. Union Int. Conserv.
Nature, 7e Réunion technique, Athènes, 1958, 38 p. (ronéo).
— Majâbat al-Koubrâ. Contribution à l’étude de 1’ « Empty Quarter »
ouest-saharien. Mém. I.F.A.N., n°- 52, 407 p., 135 fig., X tabh,
LXXXI pl., 3 cartes h. t. (I-III), 4 grilles d’orientation h. t. (A-D).
— et J. Cadenat. — Observations sur les Copiurn (Hemipt. Tingidae)
et leur action cécidogène sur les fleurs de Teucrium (Labiées).
Arch. Zool. Exp. Gén., 95, 1958, Notes et revue, n° 1, pp. 1-31,
34 fig.
P. Budker, Sous-Directeur. — Les organes sensoriels cutanés des Séla¬
ciens, in Traité de Zoologie, publié sous la direction de Pierre
P. Grassé, Masson et Cle, Paris, 13, 1958, « Agnathes et Poissons »,
fasc. 2, pp. 1033-1062, fig.
— La viviparité chez les Sélaciens. Ibid., pp. 1755-1790, fig.
— Baleines et Baleiniers. Les Horizons de France, Paris, 1957 (1958),
193 p., fig. et pl. (avec une préface de Johan T. Ruud).
• — Whales and Whaling. George H. Harrap et Cle, London, 1958, 184 p.,
fig. et pl.
— Cachalots pris dans les câbles sous-marins. La Nature, n° 3283, nov.
1958, pp. 433-437, fig.
— et le Dr Albahary, Professeur agrégé à la Faculté de Médecine. —
Dangers des Animaux Aquatiques. Encycl. Médic.-chir., « Intoxica¬
tions », 16078, C 30 (10-1958), 17 p. (25 X 32), fig.
Y. Plessis, Assistant. — Sur un aspect particulier de Morphologie
littorale et d’Écologie Marine. Bull. Mus. Hist. Nat., 2e s., 29,
1957, 6, (1958), pp. 529-532, bibl.
— Sur la présence sporadique de Physalies dans la Manche. Ibid., pp. 496-
499, bibl.
— Quelques observations sur le cycle de Méduses Acalèphes. Ibid.,
30, 1958, 4, pp. 379-385, bibl.
F. d’AuBENTON, Attaché de Recherches du C.N.R.S. — Sur Cromeria
nilotica Boulenger 1901 (poisson des eaux douces africaines).
Répartition géographique et Notes Écologiques. Ibid., 30, n° 1,
1958, pp. 68-70.
35
— M. Blanc, M. Ovazza et M. Valade. — Recherches sur la prophylaxie
de l’onchocercose. I. Etude hydrobiologique de la Bougouri-Bâ
et essais de désinsectisation. Bull. I.F.A.N., Dakar, sér. A, 20,
n° 2, 1958, pp. 634-668, 6 fig., 6 pl.
Jacqueline Plessis. — Note préliminaire sur le sang de Protopterus
annectens (Owen, 1839). Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2e s., 30, 1958,
n° 4, pp. 345-351, bibl.
E. Postel, Directeur de Recherches à l’O.R.S.T.O.M. — Contribution
à l’étude de la Biologie de quelques Scombridae de l’Atlantique
tropico-oriental (Résumé de Thèse). Bull. Soc. Scient. Bretagne,
31, 1956 (1958), pp. 107-112,
— Le Homard. Naturalia, n° 52 (janvier), pp. 54-58, 5 fig.
— Coquillages à nacre et à camées. Ibid., n° 59 (août), pp. 31-35, 6 fig.
— Le Cocotier. Ibid., n° 62, (novembre), pp. 50-55, 6 fig., 1 carte.
■ — Carnet de voyage : L’ascension du Piton de la Fournaise. Geographia,
n° 87 (décembre), pp. 9-15, 9 fig., 1 carte.
— Note succincte sur les huiles extraites du foie de la thonnine ( Euthyn -
nus alleteratus) . Bull. I.F.A.N., sér. A, 20, 2 (avril), pp. 562-566,
1 fig., bibl.
— Sur la présence de Carcharodon carcharias (L. 1758) dans les eaux
tunisiennes. Bull. Mus. Hist. Nat., 2e s., 30, n° 4, pp. 342-344,
1 fig., bibl.
— Coup d’œil sur les Pêches Maritimes en Afrique Française Noire.
Communication Congrès des Pêches. Boulogne-sur-Mer. La Pêche
Maritime, n° 964 (juillet), pp. 433-435, 1 fig.
— Un nouveau venu dans la Pêche française : Le Thon à nageoires jaunes
[Neothunnus albacora Lowe), Science et Nature (novembre-décembre,
n° 30, pp. 10-17, 4 fig., 2 cartes.
— Biologie marine et Évolution des Pêches Maritimes en Outre-Mer.
Etudes d’ Outre-Mer, Marseille (octobre), 41, 4, pp. 131-142, 7 fig.,
bibl.
Laboratoire d’ Helminthologie et Parasitologie comparée
de V Ecole Pratique des Hautes Etudes.
Robert Ph. Dollfus, Directeur Honoraire. — Les affinités du genre
Pholeter T. Odhner 1914 et l’émendation de la famille Troglo-
trematidae T. Odhner 1914 (Trematoda, Digenea). Acta Parasitolo-
gica Polonica, Warszawa, 5, fasc. 12, 31-7-1957 (paru en janvier
1958), pp. 212-214, fig. 1.
— Suppression du nom Seurocyrnea Embrik Strand 1929 nomen novum.
Ann. Parasitol. hum. comp., 32 (1957), nos 5-6, 10-3-1958, p. 591.
— Opisthioglyphe endoloba (F. Dujardin 1845) est une espèce distincte
d ’Opisthioglyphe ranae (Froelich 1791). Ibid., 33, n° 3, 16-9-1958,
pp. 218-226, fig. 1-6.
- — Sur Macraspis cristata (E. C. Faust et C. C. Tang 1936) H. W. Manter
1954 et sur une émendation nécessaire à ma définition de la famille
36 —
des Aspidogastridae (Trematoda). Ibid., 33, n° 3, 16-9-1958,.
pp. 227-231, fig. texte 1, photo fig. A-C.
Cours d’Helminthologie. I. Trématodes, sous-classe Aspidogastrea.
Ibid., 33, n° 4, 4-12-1958, pp. 305-395, fig. 1-105, pl. 1, fig. A-C.
Deux nouvelles variétés d ’ Oochoristica chez des Sauriens d’Afrique
du Nord (Cestoda Linstowiidae) . Archives de l’Institut Pasteur
d’Algérie, Alger, 36, n° 1, mars 1958, pp. 32-40, fig. 1-6.
Miscellanea helminthologica maroccana XXV-XXX.
XXV. Sur quelques fragments de deux espèces de Dilepididae (Ces¬
toda) à appareil occlusif chitinoïde, parasites de l’intestin d ’Apus
pallidus brehmorum Hartert.
XXVI. Nouvelles récoltes de Tetrathyridium au Maroc (Cestoda,,
M esocestoididae) .
XXVII. Changement d’appellation pour Prosthodendrium pyramidum
forma maroccana R. Ph. Dollfus 1954 (Trematoda Digenea).
XXVIÏI. Sur deux espèces de Gorgoderidae (Trematoda Digenea)
de la vessie de Rana ridibunda Pallas, au Maroc.
XXIX. Sur deux espèces de Distomes (gen. Pleur ogenoides et Opis~
thioglyphe ) de l’intestin de Bufo du Moyen Atlas (Trematoda
Digenea).
XXX. Présence au Maroc de Platynosomum semifuscum A. Looss
1907 (Trematoda Digenea).
Arch. Instit. Pasteur Maroc, 5, cahier VIII, paru 31-5-1958, pp. 503-
581, fig. 1-14, 1-5, 1-3, 1-6, 1-3.
Miscellanea helminthologica maroccana XXXI. Sur deux espèces
de Dilepididae de l’intestin d ’Apus pallidus brehmorum Hartert
1901 (Supplément à Miscellanea helminthologica maroccana XXV),
Ibid., 5, cahier 9, paru 20-11-1958, pp. 587-609, fig. 1-27.
Le nom de genre Centrorhynchus Max Lühe 1911 (Acanthocéphales)
rejeté à tort, est à conserver. Bull. I. F. A. N., 20, ser. 2, n° 1,
1958, p. 286.
Stelléride du Cénomanien moyen d’Indre et Loire. Bulletin de la
Société Géologique de France, 6e s., 8, n° 1, 1958, pp. 65-68, fig.-
texte 1, pl. VIII-IX, distribué 16-12-1958.
[Letter to the Secretary of the International Commission on Zoological
Nomenclature, dated 5-4-1958 (concerne la formation des mots
composés grecs)]. Draft « Règles », Article 28, Section 11 (gender
of generic names) : criticism of proposais in draft. Bull. Zool.
Nomencl. 15, part 25/28, 23-5-1958, pp. 858-859.
Parasites de Céphalopodes, in Faune marine des Pyrénées-Orientales,
fasc. 1, 1-7-1958, (Publications du) Laboratoire Arago, Ranyuls-
sur-mer, pp. 61-72.
et A. Capron. — Sur une espèce monorchide du genre Renicola L.
Cohn 1903, parasite d’un accipitriforme d’Afrique occidentale
Ann. Parasitol. hum. Comp., 33, n° 3, paru 16-9-1958, pp. 232-239,
fig. texte 1-5.
Un Pygidiopsis (Trematoda Heterophyoidea ) de Sterna de la côte du
Sénégal. Bull. I. F. A. N., ser. A. Sc. Nat., Dakar, 20, n° 2, mai
1958, pp. 306-310, fig. 1-4.
37 —
— Un Aephnidiogenes (Trematoda Digeneà) chez un Labrax ( Serrani -
dae) du Sénégal. Ibid., pp. 311-319, fig. 1-2.
— C. Dupuis, P. Vayssière et P. Viette. — Projet du texte français
des règles internationales de la Nomenclature Zoologique tel qu’il a
été amendé par les Congrès de Paris (1948) et de Copenhague
(1953). (Texte français rédigé par une Commission de la Société
Zoologique de France, conformément au projet du texte anglais
rédigé par le Professer Chester Bradley). Bull. Zool. Nomencl.,
14, juillet 1958, pp. 377-634.
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d’un Apodemus parasité par de§ cystiques polycéphales avec les
progrès de la croissance de ceux-ci. Vie et Milieu, 9, n° i, 1958,
paru le 31-3-1958, pp. 116-123, fig. 1-5.
— et Jean Roux. — Courbe interbrachiale chez une Astérie du genre
Stellasteropsis R. Ph. Dollfus. Bull. Soc. Zool. France, 83, nos 2-3,
7-11-1958, pp. 294-297, fig. 1-2.
Alain G. Chabaud, Directeur. — Essai de classification des Nématodes
Habronematinae. Ann. Parasitol. hum. et Comp., 33, 1958, pp. 445-
508, fig. 1-24.
— Osservazioni sulla classificazione del sottordine Strongylina e crea-
zione di una nuova sottofamiglia : Archeostrongylinae. Rendic.
Acc. Naz. Lincei, 24, 1958, pp. 176-179.
— et R. C. Anderson. — Taxonomie de la Filaire Squamofilaria sicki.
(Strachan 1957) n. comb., et place du genre Squamofilaria Schmer-
ling 1925 dans la sous-famille Aproctinae. Ann. Parasitol hum. et
comp., 33, 1958, pp. 254-266, fig. 1-6.
— et E. R. Brygoo. — • Filaire humaine et Filaire de Lémurien à Mada¬
gascar. C. R. Acad. Sci., 246, 1958, pp. 1470-1472.
— Cycle évolutif d’un Nématode Cosmocercide, parasite de gre¬
nouilles malgaches. Ibid., 246, 1958, pp. 1771-1773.
— et M. Larivière. — Sur les Œsophagostomes parasites de l’homme.
Bull. Soc. Path. Exot., 51, 1958, pp. 384-393, fig. 1 A-D.
— et J. Mahon. — Cycle évolutif du Nématode Spirura talpae (Gmelin
1790). C. R. Soc. Biol., 152, 1958, pp. 474-476, fig. A-F.
— et R. Rousselot. — Description d’un Nématode Habronème : Cyrnea
(Cyrnea) antennifera n. sp., intéressant par ses caractères cépha¬
liques. Bull. Soc. Zool. France, 82, 1958, pp. 420-429, fig. 1-3.
Claude Dupuis, Chef de Travaux. — • Dates de publication des Diptères
du Turkestan de Loew ; cas particulier du genre Apostrophus Loew
1871 — (Contributions à l’Étude des Phasiinae cimicophages.
XXII). Beitràge zur Entomologie, 8, Nr 5-6, 1958, pp. 692-696.
— Contributions à l’étude des Phasiinae cimicophages (Diptera Larvae-
voridae). XXII — Notes taxonomiques et biologiques diverses.
Cahiers des Nat., Bull. N. P., n. s. 13, 1957, fasc. 3, pp. 71-79.
— Sur les principes d’une codification de la terminologie anatomique
et morphologique relative aux insectes — Résumé. Proceedings of
the lOth international Congress of Entomology, Montreal, August
17-25, 1956, vol. 1, déc. 1958, p. 581.
38 —
— Études récentes des sources de bibliographie entomologique. —
Résumé. Ibid., 1, 1958, p. 441.
— et D. Rapilly. — • Comptes-Rendus des principales excursions des
Naturalistes Parisiens en 1957. Cahiers des Naturalistes, Bull, des
N. P., n. s., 14, 1958, fasc. 2, pp. 33-53.
Yves J. Golvan. — Acanthocéphales d’Afrique Occidentale française
récoltés par le Dr. Pierre-Claude Morel. Bull. I. F. A. N., 20,
sér. A, n° 1, 1958, pp. 60-72, fig. 1-12.
— Distomatoses in Encyclopédie Médico-Chirurgicale 1958, pp. 1-7,
fig. 1.
— - et H. Galliard. — Influences de certains facteurs nutritionels et
hormonaux, à des températures variables, sur la croissance des
larves d’Aedes ( S.) aegypti, Aedes ( S.) albopictus et Anopheles (M.)
stephensi. Ann. Parasitol. hum. et comp., 32 (1957), nos 5-6, pp. 563-
579, fig. 1-6.
Physiologie générale.
M. Fontaine, Professeur. — L’aquariologie et la condition humaine.
Science et Nature, 1958, n° 29, pp. 1-8.
— Notice sur la vie et les travaux d’André Mayer, Paris, Palais de
l’Institut, 1958, pp. 1-18.
— et J. Leloip, Assistant. - Sur l’existence d’une liaison de l’ion
iodure avec certaines protéines du plasma de saumon adulte
(Salmo salar L.). C. R. Ac. Sci., 247, 1958, p. 767.
J. Leloup, Assistant. — Contribution à l’étude du fonctionnement
thyroïdien d’un Dipneuste, Protopterus annectens Owen. Ibid.,
246, 1958, pp. 474-477.
— - Influence de l’estivation sur le fonctionnement thyroïdien du Pro-
toptère ( Protopterus annectens Owen). Ibid., pp. 830-833.
— - Sur la répartition des hormones thyroïdiennes (thyroxine et 3-5-3’
triiodothyronine) entre les hématies et le plasma du sang de quel¬
ques Poissons (Dipneustes et Téléosteens). J. Physiol., 50, 1958,
pp. 368-370.
Y. A. Fontaine, Assistant. — Variation du pouvoir thyréotrope du
plasma et de l’hypophyse du Rat après thyroïdectomie, influence
du degré de thyroïdectomie et du régime. J. Physiol., 49, 1957,
pp. 1119-1133.
— - Quelques caractéristiques de l’activité thyréotrope hypophysaire
d’un Dipneuste ( Protopterus annectens Owen), comparée à celle
d’un Téléostéen et de Tétrapodes. Ibid., 50, 1958, p. 281.
— Sur la spécificité zoologique des substances hypophysaires thyréo¬
tropes. Activité comparée d’hypophyses de Mammifères sur la
Souris et sur la Truite à 20°C. C. R. Ac. Sci., 247, 1958, p. 1137.
N. Etienne. — Action des ions potassium, magnésium et calcium sur la
fonction thyroïdienne de la Truite arc-en-ciel ( Salmo irideus
Gardnerii) C. R. Soc. Biol., 152, 1958, p. 308.
— 39
J. Leloup-Hatey. — • Influence de l’agitation motrice sur la teneur du
plasma en 17-hydroxycorticostéroïdes d’un Téléostéen, la Carpe
[Cyprinus carpio L.). C. R. Ac. Sci. 246, 1958, pp. 1088-1091.
P. Palayer. — Fixation du phosphore radioactif dans différentes parties
du cerveau, notamment dans l’épiphyse et dans quelques tissus
chez la Truite arc-en-ciel (Salmo gairdnerii Rich.). C. R. Soc. Biol.r
152, 1958, pp. 305-308.
F. Poivilliers de la Querière et F. Lachiver. — Sur l’utilisation du
rapport 131 I des hématies 131 I du plasma et du rapport de con¬
version pour l’étude de la fonction thyroïdienne chez les Colom-
bidés. C. R. Ac. Sc., 247, 1958, pp. 144-147.
Paléontologie.
C. Arambourg, Professeur honoraire. — Les Pithécanthropiens. Extr.
de l’ouvrage « Mélanges Pittard ». Chastrasse, Praudel et Cle,
Brive, 1957, pp. 33-41.
— Découverte d’une nouvelle mandibule d ’ Atlanthropus à Ternifine.
Dentiste de France, Paris, 1957, n° 19, pp. 41-45, 52-55, 6 fig.
— Les fouilles du gisement de Ternifine et Y Atlanthropus (1954-1956).
Congr. Prêh. France, C. R. XVe Session Poitiers Angoulême 1956,
Protat, Mâcon, 1957, pp. 171-177, 6 fig.
— Traité de Zoologie de P. Grassé, Vol. XIII, fasc. 3, 1958. Iehthyo-
géographie (en coll. avec Bertin), pp. 1944-1966, 9 fig. ; Systé¬
matique des Poissons (en coll. avec Bertin), pp. 1967-1983 ;
5 fig. ; Acanthodiens, pp. 1984-1989, 5 fig. ; Placodermes, pp. 1990-
2009, 22 fig. ; Chondrichthyens (en coll. avec Bertin) pp. 2010-
2067, 46 fig.; Osteoichthyens, généralités, pp. 2168-2169; Holos-
téens et Halécostomes (en coll. avec Bertin), pp. 2173-2203, 25 fig. ;
Téléostéens (en coll. avec Bertin), pp. 2204-2500, 228 fig. ; Dip-
neustes (en coll. avec Guibé), pp. 2522-2540, 20 fig. ; Crossopté-
rygiens fossiles, pp. 2541-2552, 8 fig.
— La Grotte de Fontéchevade, 2e partie. Mammifères des couches
tayaciennes. Arch. Inst. Paléont. Humaine, 29, 1958, chap. ii,
pp. 185-229, 10 fig., 4 pl.
— • La faune de Vertébrés miocènes de l’Oued el Hammam (Oran, Algérie).
C. R. Som. Soc. Géol. Fr., 1958, n° 6, pp. 116-119.
— Vertébrés continentaux du Miocène supérieur de l’Afrique du Nord.
Publ. Serv. Carte Géol. Algérie, 1958.
— L’ Oreopithecus bamboli de Toscane. Figaro littéraire, Paris, 1958,
n° 643, p. 9.
J. P. Lehman, Professeur. — Sous-classe des Actinoptérygiens : géné¬
ralités et évolution. Dans : Traité de Zoologie de P. Grassé, 1958,
13, fasc. 3, pp. 2070-2129, 46 fig.
— • Superordre des Chondrostéens : formes fossiles. Ibid., pp. 2130-2164,
22 fig.
40 —
— Une exposition du Muséum : l’Évolution des Vertébrés et l’Origine
de l’Homme. La Nature, 1958, n° 3.284.
— Les homologies des vomers et du parasphénoïde chez les Reptiles et
les Mammifères. C. R. Acad. Sc., 247, 1958, pp. 128-130.
J. Signeux (Mlle), Assistant. — - Révision et complément des « Poissons
néogènes de la Rretagne, de l’Anjou et de la Touraine » par Maurice
Leriche. Mém. Soc. Géol. France, 1957, N. S., 36, fasc. 4, Mém. 81,
pp. 1-64, 4 pl.
R. Lavocat, Directeur du Laboratoire de Paléontologie des Vertébrés,
École Pratique des Hautes Études. — Classification des Ongulés
d’après leur origine et leur évolution (In : Colloque sur la systé¬
matique et la biologie des Ongulés). Mammalia, 22, n° 1, mars
1958, pp. 28-44.
— Traité de Paléontologie, Direction J. Piveteau, T. VI, vol. 2, Mammi¬
fères : Condylarthra (1-27) ; Litopterna (31-58) ; Notoungulata
(60-121) ; Astrapotheria (130-138) ; Tubulidentata (139-1441 ;
Pantodonta (145-161) ; Dinocerata (164-179) ; Pyrotheria (181-186) ;
Xenungulata (187-189) ; Tillodontia (499-505) ; Taeniodonta (508-
521), 222 figures.
R. Hoffstetter, Maître de Recherches au C.N.R.S. — Un Saurien
hélodermatidé ( Eurheloderma gallicum nov. gen. et sp.) dans la
faune fossile des phosphorites du Quercy. Bull. Soc. Géol. France
(6e sér.), 7, pp. 775-786, 6 fig.
— Edentés Xénarthres. Traité de Paléontologie (Dir. J. Piveteau), 6,
pp. 535-636, 64 fig.
— Les Squamates (Sauriens et Serpents) du Miocène français. 83e Congr.
Soc. Savantes (Aix-Marseille 1958), Colloque Miocène, pp. 195-200.
— Le monde vivant au Miocène en France (Rapport). Ibid., pp. 315-333.
— Un serpent marin du genre Pterosphenus (Pt. sheppardi nov. sp..
dans l’Eocène supérieur de l’Équateur (Amérique du Sud). Bull.
Soc. Géol. France, 6e sér., 8, n° 1, (Paléontologie), pp. 45-50,
pl. VII.
- — ■ Lexique Stratigraphique International, T. V, Amérique Latine
(Direction R. Hoffstetter) : fasc. 9 b Paraguay par R. Hoffstetter
et F. Ashlfeld ; fasc. 9 c Falkland par R. J. Adie.
— - et R. Brun. — Note complémentaire sur la découverte d’un Dino-
saurien Stégosauriné dans le Callovien d’Argences (Calvados).
Rev. Soc. Sav. Haute-Normandie, Sciences, n° 9, pp. 69-78.
:S. Freneix (Mme), Chargée de Recherches au C.N.R.S. — - Observations
nouvelles sur la faune crétacée des Lamellibranches des différentes
séries sédimentaires du Cameroun. C. R. 82e Congrès Soc. Sav.,
1957, pp. 75-101, 1 pl.
— Lamellibranches nouveaux du Miocène du Portugal. Comm. Serv.
Géol. Portugal, 1957, 38, pp. 227-238, 3 pl.
— Contribution à l’étude des Lamellibranches du Crétacé de la Nouvelle-
Calédonie. Sc. de la Terre, 1956, (1958), 4, nos 3-4, pp. 153-207,
5 fig., 3 pl.
41 —
— - Deux espèces de Trigoniidae du Bajocien de la Haute-Marne. Mém.
Soc. Hist. Archéol., Langres, 1958, 5.
— E. Buge et M. Ters. — L’Helvétien de la région littorale vendéenne.
Situation et paléontologie des gisements. Etude sédimentolo-
gique et paléobiogéographique. C. R. 83e Congrès Soc. sao., 1958,
pp. 77-88.
D. Mongin (Mlle), Chargée de Recherches au C.N.R.S. — Observations
sur les espèces miocènes : Ancilla glanâiformis et Cardita
jouanneti... Variations de faciès et de faune dans le Burdigalien
de Basse-Provence. Ibid., pp. 219-237, 2 pl.
- — - Le Burdigalien de Pertuis et la Bastidonne (Vaucluse). C. R. Acad.
Sc., 247, 1958, pp. 1632-34.
P. Brébion, Attaché de Recherches au C.N.R.S. — - La limite miocène-
pliocène dans la région de la Loire (d’après les faunes de Gas¬
téropodes). C. R. 83e Congrès Soc. Sav., 1958.
— E. Buge, P. Calas et J. Goumard. — Nouvelles observations sur les
faluns helvétiens du bassin de Noyant-Savigné (Maine-et-Loire
et Indre-et-Loire). Ibid., 1958.
M. Cocude (Mme), Attachée de Recherches au C.N.R.S. — Étude d’un
Rhynchocéphale du Kimméridgien supérieur de Cerin (Ain).
Thèse troisième cycle.
Y. Coppens, Attaché de Recherches au C.N.R.S. — Le Mammouth de
l’Atrikanova (Sibérie). Bull. Mus., Hist. nat., 2e sér., 30, 1958,
n° 4, 5 p., 1 fig.
• — - Activité de la prospection archéologique dans le Morbihan. Bull.
Soc. Préh. Fr., 54, 1957, nos 11-12, 2 p.
— Organisation de la prospection archéologique dans un département : le
Morbihan; Ibid., 55, 1958, nos 3-4, 2 p.
— - Le Mammouth de l’Atrikanova (Sibérie), Ibid., n08 3-4, 1 p., 1 photog.
J. Drot (MUe), Attachée de Recherches au C.N.R.S. et J. R. Villemur.- — -
Contribution à la faune dévonienne du bassin de Taoudini. Bull.
Soc. Géol. Fr., 1957 (1958), 6e sér., 7, pp. 1077-1082, 1 pl.
— et H. Hollard. — - Présence du genre Stringocephalus dans le Maroc
présaharien. C. R. Som. Soc. Géol. Fr., 1958, n° 13, pp. 313-315,
2 fig.
L. Ginsburg, Attaché de Recherches au C.N.R.S. — • Les Carnivores du
Miocène de Sansan. Thèse Doct. Etat, 1958.
— Étude des chaînons subalpins à l’Ouest du Var inférieur (Alpes-
Maritimes). 2e thèse Doct. Etat, 1958.
D. Heyler, Attaché de Recherches au C.N.R.S. — - Remarques sur la
caudale d ’ Acanthodes. C. R. Acad. Sc., 247, 1958, pp. 1636-1639,
1 fig.
J. Roman, Attaché de Recherches au C. N. R. S. — • Echinides du Miocène
de France avec allusion spéciale aux Echinolampas. C. R. 83e Con¬
grès Soc. Sav., 1958, pp. 247-263, 3 tableaux.
— et B. Labesse. — Crinoïde Articulata de grande taille dans le Cré¬
tacé inférieur des Hautes-Alpes. C. R. Som. Soc. Géol. Fr. 1958,
n° 12, pp. 248-250, 1 fig.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 1, 1959. 4
— 42 —
D. Sigogneau (MUe), Attachée de Recherches au C.N.R.S. — Contri¬
bution à l’étude de quelques problèmes concernant le télencéphale
des Elaphoïdes. Thèse 3e cycle.
L. Beltan (Mlle), Stagiaire de Recherches au C.N.R.S. — Etude d’un
neurocrâne de Lepidotes du Bathonien du Maroc. Bull. Soc. Geol.
Fr., 1957 (1958), 6e sér., 7, pp. 1092-1106, 7 fig., 3 pl.
— • Etude de quelques Saurichthyidae de l’Eotrias du Spitzherg et de
l’Eotrias de Madagascar. Thèse 3e cycle.
— Remarques concernant la variabilité du nombre des pariétaux chez le
genre Saurichthys. C. R. Acad. Sc., 247, 1958, pp. 1634-1636,
2 fig.
F. Gorce (Mlle). — Étude de quelques Vertébrés du Muschelkalk du
Djebel Rehach (Sud Tunisien). Diplôme Et. Sup.
F. Ozansoy, Travailleur libre. — • Étude des gisements continentaux et
des Mammifères du Cénozoïque de la Turquie. Thèse Doct. Etat,
1958.
— Étude géologique sommaire des environs d’Ankara. 2e Thèse Doct.
Etat, 1958.
Collections reçues :
Invertébrés : Fichiers concernant les Echinodermes (Don Jeannet) ;
Astérie fossile (Don Dollfus) ; Ammonites de l’Angola (Don Prof.
Voigt) ; Ammonites de Madagascar (Don Collignon) ; Ammonites
du Fezzan (Don Collignon) ; Graptolites (Don Kuhne), etc...
Vertébrés : Moulage de Palæotherium (Don du Musée de Lyon) ; Moulage
de Rhinocéros et Stégocéphales fossiles (Don Académie des Sciences
de l’U. R. S. S.) ; moulages de Seymouria et de Colylosaures, restes de
Buettneria (Don Smithsonian Institution Washington) ; moulages
d’empreintes de pas de Dinosauriens ; Reptiles du Sud Tunisien ;
Stégocéphales d’Edjelé (Don De Lapparent) ; reconstitutions
en plâtre de Poissons fossiles (Don Bristish Muséum) ; moulages
de dents d’Equidés fossiles (Don Université de Californie) ; dents,
os et moulages de Mammifères miocènes espagnols (Don Crusa-
font), moulages de dents d’Oréopithèque (Don Hürzeler).
Anatomie comparée des Végétaux vivants et fossiles.
Ed. Boureau, sous-Directeur. — Contribution à l’étude anatomique des
espèces actuelles de Ropalocarpaceae. Bull. Mus. Hist. nat., 2e s.,
30, 1, pp. 213-221, 1 pl. h. t., 1958.
— Étude paléoxylologique du Sahara (XXIV). Sur le Terminalioxylon
fezzanense n. sp., Combretaceae fossile du désert du Calancho
(Fezzan oriental). Ibid., 30, 3, pp. 321-327, 1 pl. h. t., 1958.
— Contribution à l’étude paléoxylologique de l’Indochine (VI) : Sur le
Quercoxylon Ogurai n. sp., bois fossile de l’Ile de Bach Long Vi
(Golfe du Tonkini, ibid., 2e s., 30, 6, pp. 526-531, 1 pl. h. t., 1958.
43
— • Paléobotanique africaine. Évolution des flores disparues de l’Afrique
nord-équatoriale. Bull. Sci. Comité des Trav. Hist. et sci., pp. 1-64,
8 pl., 1 carte, 1958.
- — - Louis Blaringhem (1878-1957). Sa vie. Son œuvre. C. R. 83e Congr.
nat. Soc. sav., Aix-en-Provence, pp. 277-280, 1958.
- — - Sur les tendances mégaévolutives des végétaux vasculaires et leurs
rapports avec la microévolution des Dicotylédones. Ibid., pp. 313-
319, 1958.
— Sur le Protopodocarpoxylon Teixeirae Boureau. Affinités. Répartition
géographique. Signification stratigraphique. Com. Serv. geol.
Portugal, pp. 421-426, 11 fig., 1958.
— - Paléobotanistes du Monde, in : Rapport sur la Paléobotanique dans
le Monde (II). Regnum vegetabile, I, pp. 9-23, 1958.
— Bibliographie internationale de Paléobotanique 1950-1954 (2e partie)
et 1955-1956 (lr3 partie), in : Rapport sur la Paléobotanique dans
le Monde (II). Ibid., 1, pp. 25-96, 1958.
— Priorité et changement des noms de genres d’organes, in : Various
proposais on Paleobotanical nomenclature. Taxon 7 (8), p. 230,
1958.
— et E. Aubert de la Rue. — Sur un bois d’Angiosperme dicotylédone
découvert dans les quartzites de la vallée du Mae Ping (Thailand).
C. R. s. Soc. géol. Fr., 8, pp. 178-179, 1958.
— et P. Caillon. — Sur la Flore fossile et l’âge des couches de Taou-
ratine, dans le Bassin de Fort-Polignac (Sahara), C. R. Acad. Sci.,
248, pp. 2173-2175, Paris, 1958.
— R. Florin et S. Leclercq — Sur l’organisation internationale de la
Paléobotanique in : Rapport sur la Paléobotanique dans le Monde
(II). Regnum vegetabile, I, pp. 7-8, 1958.
Ch. Ginieis, Assistant. — Étude anatomique des faisceaux pétiolaires
de Cocos nucifera L. Bull. Soc. linn. Lyon 1958.
Collections reçues : Végétaux fossiles sahariens (Bois et empreintes) :
Couches du Djado (Bureau de recherche pétrolière) , des couches de
Séguédine ( id .), du Viséen et du Jurassique du Bassin de Fort-
Polignac ( Compagnie de recherche et d’ exploitation du pétrole saha¬
rien et Compagnie d’exploitation pétrolière) .
Phanérogamie.
A. Aubreville, Professeur. — - Au pays des Eaux et Forêts. Impressions
du Cambodge forestier. Bois et Forêts Tropiq., 52, pp. 49-58,
6 fig.
— A la recherche de la forêt en Côte d’ivoire. Ibid., 56, pp. 17-32, 20 fig. ;
57, 1958, pp. 12-28, 12 fig.
— Prospections en chambre. Ibid., p. 57 ; 58, 1958, pp. 72-73 ; et 59,
1958, pp. 53-57, 1 fig.
— 44 —
— Les forêts du Brésil. — Étude phytogéographique et forestière. Ibid.,
59, 1958, pp. 3-18, 11 fig. ; 60, 1958, pp. 3-17, 12 fig.
— et F. Pellegrin. — Sapotacées nouvelles d’Afrique tropicale. Bull.
Soc. Bot. Fr., 104, 1957, pp. 276-281, 1 fig.
— Didelotia Baill. et genres affines, Zingania A. Chev. et Toubaouale
Aubr. et Pellegr. genre nouveau. Ibid., pp. 490-492.
— De quelques Césalpiniées africaines. Ibid., pp. 495-499.
— Nouveautés de Côte d’ivoire. Bull. Soc. Bot. de Fr., 105, 1958, pp. 34-
35.
— Réhabilitation de deux genres de Sapotacées. Ibid., pp. 35-38.
— et D. Normand. ■ — • Tarrietia utilis Sprague et T. densiflora (Pelleg.)
Aubrév. et Normand. Ibid., pp. 492-495, 1 fig.
H. Humbert, Professeur honoraire, Membre de l’Institut. — Contri¬
butions à l’étude de la flore de Madagascar et des Comores. Fasc. 6,
Notulae System. 15, 1958, pp. 245-259, fig.
— Notice nécrologique sur H. Perrier de la Bâthie. C. R. Ac. Sci. 15 oct.
1958, 2 p.
— Flore de Madagascar et des Comores : Fam. 5,78, 111 : Polypodiacées
(lre partie) (M. L. Tardieu-Blot) ; Annonacées (A. Cavaco et
M. Keraudren) ; Euphorbiacées (lre partie) (J. Leandri) 709 p.,
109 pl., 1 fig.
— Tournefort, voyageur naturaliste, in Tournefort, éd. Muséum Paris,
1958, pp. 71-75, 1 pl.
— Origines présumées et affinités de la flore de Madagascar. Résumé
de la communication faite au 3e Congrès de la P.I.O.S.A. Tanana-
rive, 1957, pp. 5-11.
J. Leandri, Sous-directeur. — Progrès récents des recherches floris¬
tiques à Madagascar (3e Ass. gén.), Paris 1957. Bull. Ass. ét. taxin.
Flore Afr. Trop. ; Coimbra, 1958, p. 18.
— Euphorbia mandravioky nom nov. et un nom nouveau pour une sous-
section du genre Euphorbe. Bull. Soc. Bot. Fr., 104, 1957, pp. 499-
501, 1 fig.
— Euphorbiacées (tome I), in H. Humbert, Flore de Madagascar et des
Comores, 210 p., 34 pl., 1 fig., 1958.
— Une espèce malgache nouvelle du genre Danguyodrypetes. Bull. Mus.
Hist. nat., 29, 1957, (1958), pp. 508-510.
M. L. Tardieu-Blot (Mme), Sous-Directeur. — Polypodiacées ( sensu
lato) : Dennstaedtiacées à Aspidiacées, in H. Humbert, Flore de
Madagascar et des Comores, 5e famille, 391 p., 51 pl., 1958.
— - Étude des Ptéridophytes du Tibesti et du Bourkou in Quézel, Mission
botanique au Tibesti, Alger 1958, pp. 89-95, 1 fig.
— Validation of some new combinations Am. Fern Journ., 48, 1958,
pp. 31-35.
P. Jovet, Sous-directeur. — Plantes de Turquie récoltées par H. de Lesse
en 1956. Notes sur leur distribution géographique. C. R. sommaire
Séances Soc. de Biogéogr., n° 298, 1957, pp. 102-104.
— 45 —
— Compte rendu des Excursions (83e sess. extr. tenue en Anjou en 1956).
Bull. Soc. Bot. Fr., 104, 1957, pp. 9-37, 15 photos.
— Végétaux cultivés (Notesj (83e Sess. extr. tenue en Anjou en 1956).
Ibid., pp. 80-81.
— Groupements anthropophiles (83e Sess. extr. tenue en Anjou en 1956).
Ibid., pp. 82-84.
— - Notes et remarques floristiques et taxinomiques (83e Sess. extr.
tenue en Anjou en 1956). Ibid., pp. 87-89, 2 fig.
— Association intern. de Limnologie théorique et pratique. Congrès de
Biarritz, 19-22 mai 1958. Rev. gén. des Se., 65, 1958, pp. 342-344.
— Titres et travaux scientifiques, 31 p., 5 pl. h. t. 1957.
— La Chaire de Phanérogamie. — • Les Herbiers historiques, 13 p.,
janvier 1958.
P. Jovet et Mme S. Jovet-Ast. — Fleurs de Jardin, 206 pages (dont 74 p.
de texte et tables), 128 pl. en coul., Nathan, Paris, 1958.
— • et R. Corulion. — Conclusions générales (83e Sess. extr. tenue en
Anjou en 1956). Bull. Soc. Bot. Fr., 104, 1957, p. 140.
F. Pellegrin, Sous-directeur honoraire. — Rapport pour l’attribution
du Prix de la Société Botanique. Ibid., pp. 619-621.
- — (Voir A. Aubréville).
J. Arenes, Assistant. — - A propos de races végétales d’origine steppique
distribuées au nord du désert saharo-sindien. C. R. Soc. Biogéogr.,
305, 1958, pp. 44-50.
— Centaurea sisymbriifolia, species orientalis nova. Bull. Mus. Hist.
nat., 2e sér., 30, 1958, pp. 210-211.
— A propos du Carduncellus lucens Bail. Ibid., pp. 206-209.
— Un Cirsium nouveau pour la flore du Maroc et pour la science. Ibid.,
p. 212.
— Les Dombeya de Madagascar et des Comores, Candollea, 16, 1958,
pp. 247-449.
M. Keraudren (Mlle), Assistante. - — - Quelques notes sur le genre Byrso-
carpus (Connaracées) à Madagascar. Bull. Soc. Bot. Fr., 104, 1957,
pp. 525-527.
— Notes sur les Cornacées de Madagascar, Ibid., 105, 1958, pp. 250-
254, 1 pl.
— Connaracées, in H. Humbert, Flore de Madagascar et des Comores,
28 p., 5 pl., 1958.
— Cornacées, ibid., 17 p., 4 pl., 1958.
— Alangiacées, ibid., 3 p., 1 pl., 1958.
— (Voir A. Cavaco).
G. Aymonin, Assistant. — Quelques aspects des Phytocénoses à Daphné
cneorum, en particulier au Pays Basque Français. Bull. C.E.R.S.,
Biarritz, 2 (1), 1958, pp. 51-91, 5 fig., 2 tabl.
— - Quelques particularités de la répartition géographique de Daphné
cneorum L. (Thyméléacées). C. R. somm. Soc. de Biogéogr., oct.
1958, 4 p., 1 pl. de cartes.
A. Cavaco, Chargé de recherches du C.N.R.S. — Une espèce nouvelle de
— 46
Decarydendron (Monimiaceae). Blumea, Leiden supp. 4, 1958,
pp. 28-31 .
— Aspects de l’étude de la botanique tropicale. — - Naturalia, Fac. des
Sci. de Lisbonne, 7, 1958, pp. 1-8.
— ■ Aperçu de l’état actuel de nos connaissances sur la Flore du Mozam¬
bique. Boletim de Sociedade Broteriana, 32, 1958, pp. 50-60.
— Remarques sur les genres « Schrameckia » et « Hedycaryopsis », et un
nom nouveau pour une espèce de Tambourissa (Monimiacées).
Bull. Soc. Bot. Fr., 105, 1958, pp. 39-41.
— Sur le genre Decarydendron (Monimiacées). — Ibid., pp. 38-39.
— et M. Keraudren (Mlle). ■ — - Annonacées, in H. Humbert, Flore de
Madagascar et des Comores, 109 p., 24 pl., 1958.
A. Lourteig (Mlle), Chargée de Recherches du C.N.R.S. — Nota sobre
Pelletiera (Primulaceae). Bol. Soc. Arg. Botan., 7, 1957, pp. 31-32.
— Ranunculus falcatus L., adventicia en Argentina (Présenté aux Séances
botaniques à l’Université de Cordoba), déc. 1958.
— Linné, botaniste suédois, nomenclateur et poète de la nature, Bol.
Soc. Arg. Botan., 7, 1957, pp. 68-69.
— C. v. Linné. — Cronica del Acto realiado en el Museo de Historia
natural de Paris. Ciencia e Investi gacion, 13, 1957, p. 384.
- — - Arthur Hugh Garfit Alston. Bol. Soc. Arg. Bot., 7, 1958, pp. 136-137.
— El Hombre en la Naturaleza. Ciencia e Investi gacion, 13, 1957, pp. 451-
457 ; 483-492.
R. V irot, Chargé de Recherches du C.N.R.S. — - La végétation et la flore
vasculaires de l’étang de Saint-Quentin, près Trappes (Seine-et-
Oise). Cahiers des Naturalistes. (Rull. Ass. Naturalistes Parisiens),
n. s., 14, 1958, pp. 3-27, 1 fig.
J. Vidal, Chargé de Recherches du C.N.R.S. • — - La Thérapeutique par
les plantes au Laos. Journ. Agric. Trop, et Bot. appl., 5, 1958,
16 p., 2 pl. photogr.
A. Camus (Mlle), Correspondant du Muséum. — ■ Bromus hybrides de la
flore française. Bull. Jardin Bot. Etat, Bruxelles, 30 sept. 1957,
p. 479.
— Espèces, sous-espèces et variétés nouvelles de Graminées malgaches.
Bull. Soc. Bot. Fr., 105, 1958, p. 244.
— Sur quelques Panicoideae de Madagascar. Ibid., p. 247.
— Eragrostis nouveau du Tibesti. Mém. Inst. Rech. Saliar. Univ. Alger, 4,
1958, pp. 97-98.
A. Guillaumin, Professeur honoraire de Culture. — Contributions à la
flore de la Nouvelle-Calédonie, CXV. Plantes récoltées par C. Mac
Millan. Bull. Mus. Hist. nat., 30, 1958, pp. 393-401.
— Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum (Notules
sur quelques Orchidées d’Indochine, XIX). Bull. Mus. Hist. nat.,
2e sér., 30, 1958, pp. 458-463.
J. F. Leroy, Sous-directeur du Laboratoire d’Agronomie Coloniale. — -
Les Acajous de Madagascar ( Khaya et Neobeguea). C. R. Acad.
Sci., 246, 1958, pp. 2639-2641.
— Recherches sur les Meliaceae : Sur un genre africano-malgache,
47 —
le Lepidotrichilia (Harms) J. F. Ler. Ibid., 247, 1958, pp. 1025-1027.
— Recherches sur les Meliaceae : le Capuronianthus genre nouveau endé¬
mique à Madagascar, type de la tribu des Capuroniantheae trib.
nov., sous-famille des Carapoideae subfam. nov. Ibid., 247,
27 oct. 1958.
N. Halle, Attaché de Recherches de l’ORSTOM. — Monographie des
Hippocratéacées d’Afrique occidentale. 1 vol. Paris 1958, 232 p.,
12 pl., 24 fig.
— Hippocratéacées nouvelles d’Afrique occidentale. Bull. Mus. Hist.
nat., 2e sér., 30, 1958, pp. 464-471.
■ — - in H. Botton, les Plantes de couverture en Côte d’ivoire : 24
planches de Légumineuses. J. Agr. Trop, et Bot. appl., 4 et 5
(1957-1958).
R. P. Ch. Tisserant. - — - Ménispermacées nouvelles de l’Oubangui-Chari.
Bull. Soc. Bot. Fr., 104, 1957, pp. 614-616.
R. Gombault. — Nouvelle Céphalaire syrienne. Ibid., pp. 616-618, 1 fig.
— - Nouvelle Aspérule syrienne. Ibid., 105, 1958, pp. 255-256.
R. R. J. Berhaut. — Sur les Boerhaavia du Sénégal. Ibid., 105, 1958,
pp. 31-34, 1 fig.
F. R. Fosberg et M. H. Sachet. — Plantes récoltées en Micronésie
au xixe siècle. Bull. Mus. Hist. nat., 29, 1957, pp. 428-438.
M. Hadj Moustapha. — Point végétatif et point inflorescentiel chez
Cleome spinosa Jacq. C. B. Ac. Sci., 245, 1957, pp. 710-712.
H. Zoller. — A l’occasion du 250e anniversaire d’Albrecht von Haller.
Quelques remarques sur son œuvre botanique et ses collections.
Bull. Mus. Hist. nat., 1958, pp. 305-312, 3 pl.
H. Bouby. — A propos d’une Euphorbe couchée. Le Monde des Pl.,
321, 1957, p. 2.
— Une localité nouvelle de Banunculus Felixii Segret à Fontainebleau.
Bull. Assoc. Natur. Fontainebl. et vall. Loing, 7-8, 1958, p. 10.
Principales acquisitions nouvelles. — Herbier Chevalier 2.500 plantes ;
Herbier Lechatelier 500 plantes ; Mission Humbert, Pérou et
Mexique 1.300 pl. ; Madagascar 1.809 pl. — Plantes reçues à titre
d’échange de divers correspondants ou établissements : France :
Mr. de Retz, nombreuses parts ; Asie : British Muséum et Tokyo,
383 plantes ; Afrique tropicale : Kew, MM. Normand et Halle :
955 plantes ; Afrique du Sud : M. Causeway, 430 plantes ; Amérique
du Nord : M. Shaller, Chicago : 1.066 plantes ; Amérique du
Sud : Stockholm, Service Forestier de Guyane ; Musées de Rio de
Janeiro, La Plata, Darwinion : 1.506 plantes ; Océanie : Berkeley,
Chicago, 341 plantes.
Total des plantes reçues dans l’année : 11.803 parts ; total des
plantes données : 1.661 parts ; total des plantes empruntées :
1.349 parts ; total des plantes prêtées : 10.294 parts.
Visiteurs venus pour expertises, renseignements, consultations d’herbiers,
d’ouvrages, etc... 222.
Botanistes ayant travaillé régulièrement pour de longues périodes :
Français : 89 ; Etrangers : 45.
— 48 —
Laboratoire du Muséum , à Biarritz.
(Chargé de la Direction : Paul JovetJ.
Publications parues dans le Bulletin du Centre d’Etudes et Recherches
Scientifiques de Biarritz :
Tome 1, fasc. 4 — 2e semestre 1957.
R. Linder. — Clé provisoire des Oenothères reconnues en France,
pp. 571-574.
R. Linder. • — • Aperçu des Oenothères rencontrées dans le Sud-Ouest
en 1957, pp. 575-576.
P. Bodrrelly. — Une nouvelle espèce de Cyanophycée d’eau douce du
genre Desmosiphon, pp. 589-594 (av. 2 pl.).
P. Bourrelly. — Un genre de Rhodophycée d’eau douce nouveau pour
la France, Kyliniella, récolté dans les environs de Biarritz, pp. 595-
600 (av. 2 pl.).
A.-M. Lebouché. — Etude des glucides de Caulacanthus ustulatus (Mert.)
Kutz, pp. 601-635 (av. 12 fig., plus. tabl.).
Tome 2, fasc. 1, 1er semestre 1958.
G. Aymonin. — Quelques aspects des Phytocénoses à Daphné cneorum
en particulier au Pays basque français, pp. 51-91, 2 pages de
fig., 2 tabl.
Cryptogamie.
Roger Heim, Professeur, Membre de l’Institut. — Préface à « Tournefort ».
Les Grands Naturalistes Français. Mus. Nat. Hist. Nat., 1957,
pp. 9-13, 1 pl. de 3 phot.
— Réflexions sur la recherche scientifique. Conférence prononcée
aux « Journées pharmaceutiques françaises ». La Pharmacie
industrielle, 43, 1957, pp. 77-87. — Lebois, Bar-sur-Aube, 1957,
12 p.
— Termitomyces. Flore iconographique des Champignons du Congo,
fasc. 7. Jardin Botanique de l’État, Bruxelles, 1957, pp. 139-151,
pl. XXIII, XXIV, XXV en couleurs de Mme Goossens-Fontana.
— A propos de Rozites gongylophora A. Môller. Rev. de Mycol., 22, 1957,
3, pp. 293-299.
■ — ■ Quand Saint-John Perse fait appel aux Champignons. Ibid., pp. 318-
320.
— Diagnose latine du Psilocybe Wassonii Fleim, espèce hallucinogène
des Aztèques. Rev. de Mycol., 23, 1958, pp. 119-120, 1 fig. - — -
Nouv. Observations sur les Agarics hallucinogènes du Mexique,
1957-1958, pp. 22-23.
- — - Propos sur la nomenclature. Rev. de Mycol., 23, 1, 1958, pp. 127-131.
— Travaux récents sur les Chanterelles. Ibid., 23, 1, 1958, pp. 136-140.
— Sur une grave erreur d’interprétation. Ibid., 23, 3, 1958, pp. 354-360.
49
— André Maublanc. Ibid., 23, 3, 1958, pp. 368-369.
— • Le syndrome narcoticien chez les Champignons à action cérébrale..
Histoire de la médecine, 8, 1958, pp. 1-16, 17 fig.
■ — Les actions nerveuses provoquées par les Champignons. Science et
Nature, 29, 1958, pp. 1-8, 7 pl.
— Allocution (Installation du nouveau Bureau). C. R. S. Acad. Agr. Fr.,
1958, 1, pp. 30-33.
— Allocutions de bienvenue (Réceptions de MM. Delatouche, Parker,
Fontaine, Richard, Antoine-May, Sakaguchi, A. Voisin). Ibid.,
1958, 3, pp. 111-112 ; 1958, 11, pp. 525-529 ; 1958, 13, pp. 653-654,
678-680.
- — André Maublanc, Ibid., 1958, 9, pp. 425-426.
— Discours. Séance solennelle du 29 octobre 1958. Ibid., 1958, 14, pp. 717-
721.
• — ■ IXe Congrès Scientifique du Pacifique (Rapport). C. R. Acad. Sc.,
246, 1958, pp. 197-199.
— Chroniqiie scientifique du Figaro Littéraire, 1958.
— Revue de Mycologie, 23, fasc. 1, 2, 3 ; fasc. 2 consacré à la Mycologie
et à la Phytopathologie tropicales.
— - et Albert Hofmann. — ■ Isolement de la Psilocybine à partir du Stro-
pharia cubensis et d’autres espèces de Champignons hallucinogènes
mexicains appartenant au genre Psilocybe. C. R. Acad. Sc., 247,
1958, pp. 557-561, 3 graph. — Nouvelles observations, 1957-1958,
pp. 24-28. Rev. de Mycol., 23, 3, 1958, pp. 347-351.
— Albert Hofmann, Roger Cailleux, Arthur Brack et Hans Kobel. -
Nouvelles observations sur les Agarics hallucinogènes du Mexique.
Rev. de Mycol., 22, 3 et 23, 1-2, 1957-1958, 32 p., 1 pl.
— Arthur Brack, Hans Kobel, Albert Hofmaxn et Roger Cailleux. -
Déterminisme de la formation des carpophores et des sclérotes
dans la culture de Psilocybe mexicana Heim, Agaric hallucinogène
du Mexique, et mise en évidence de la psilocybine et de la psilocine.
C. R. Acad. Sc., 246, 1958, pp. 1346-1351. Rev. de Mycol., 23,
1, 1958, pp. 106-113, 1 pl. — Nouv. Observ., 1957-1958, pp. 9-16,
1 pl.
— Albert Hofmann, Arthur Brack et Hans Kobel. — Psilocybin,
ein psychotroper Wirkstoff aus dem mexikanischen Rausch-pilz
Psilocybe mexicana Heim. Experientia, 14, 3, 1958, p. 107. Rev.
de Mycol., 23, 1, 1958, pp. 114-118, 2 graph. Nouv. Observ., 1957-
1958, pp. 17-21.
— et Roger Cailleux. - — - Latina diagnosis Psilocybes sempervivae
Heim et Cailleux, speciei mutantis hallucinogenae mexicanae per
culturam obtentae. Nouv. Observ., 1957-1958, pp. 29-30. Rev. de
Mycol., 23, 3, 1958, pp. 352-353.
Robert Lami, Sous-Directeur honoraire. — A propos de l’opération
Grande Marée. Bull. Labor. marit. Dinard, 43, 1957, p. 125.
— - Quelques algues nouvelles pour la région malouine. Ibid., pp. 130-132.
— Codium fragile subsp. tomentosoides à Bréhat. Ibid., p. 132.
— et P. Bourrelly. — Revue Algologique, Nlle Sér., IV.
50 —
Pierre Bourrelly, Sous-Directeur. — Une nouvelle espèce de Cyano-
phycée d’eau douce du genre Desmosiphon. Bull. C.E.R.S., Biarritz,
4, 1957, pp. 589-594, 2 pl. de 7 fig.
— Un genre de Rhodophycée d’eau douce nouveau pour la France,
Kyliniella, récolté dans les environs de Biarritz. Ibid., pp. 595-
600, 2 pl. de 10 fig.
— Recherches sur les Chrysophycées : morphologie, phylogénie, systé¬
matique. Rev. Algol., Mémoire hors-série n° 1, 1957, 1 vol. de 412 p.,
39 fig., 11 pl. de 331 fig.
— Note systématique sur quelques algues microscopiques des cuvettes
supra-littorales de la région de Dinard. Bull. Labor. marit. Dinard,
43, 1958, pp. 111-118, 10 fig.
— Initiation pratique à la systématique des algues d’eau douce. VI A,
Tétrasporales. Bull. Microsc. appl., 8, 1, 1958, pp. 21-32, 4 pl. de
26 fig.
- — - Initiation pratique à la systématique des algues d’eau douce, VI B,
Tétrasporales. Ibid., pp. 49-60, 2 pl. de 21 fig.
— Algues microscopiques de quelques cuvettes supra-littorales de la
région de Dinard. Verh. Intern. Ver. Limnol., 13, 1958, pp. 683-686.
— Une nouvelle espèce d’Euglène, Euglena Penardii. Hydrobiologia, 10,
1958, pp. 241-244, 5 fig.
— et R. Lami. — Revue Algologique, Nlle Sér., ÏV.
Suzanne Jovet-Ast (Mme), Sous-Directeur. — Hépatiques du Surinam.
Acta Botanica Neerlandica, 6, 1957, pp. 602-608.
— Comment distinguer les thalles de Sauteria alpina des thalles de Clevea
hyalina. Travaux du Labor. de « La Jaysinia », Paris, Ed. du
Muséum, 1957, pp. 131-134, 2 fig. de 15 dessins.
— Hépatiques du Tibesti, in P. Quézel, Mission Botanique au Tibesti.
Inst. Rech. Sahariennes, Mém. n° 4, Alger, 1958, pp. 81-82.
— Hépatiques du Cambodge récoltées par le Professeur Roger Heim,
Rev. Bryol. et Lichénol., 27, 1-2, 1958, pp. 24-30, 1 fig., 3 cartes,
1 tableau.
- — Localités nouvelles de diverses espèces du genre Colura. Ibid., pp. 19-
23.
— Un Microlejeunea nouveau de l’Ile de la Réunion. Ibid., 27, 3-4, 1958,
pp. 191-194, 1 pl. de 26 fig.
— Valeur spécifique des caractères des cils chez les Riccia, un exemple.
Ibid., 27, 3-4, p. 225, 4 fig.
— et Mme V. Allorge. — - La distribution des Marchantiales dans la
Péninsule Ibérique et au Maroc. Publ. Inst, de Biologia aplicada,
27, Barcelona, 1958, pp. 129-145, 12 cartes.
— et M. Schmid . — Bryophytes du Haut-Donnaï et du Darlac (Viêt-
Nam). Rev. Bryol. et Lichénol., 27, 3-4, 1958, pp. 195-200.
— et P. Tixier. — Hépatiques du Viêt-Nam. Ibid., 27, 3-4, pp. 201-209,
3 pl. de 42 fig.
Jacqueline Nicot (Mme), Assistant. — A propos de la monographie des
Urédinées de A. L. Guyot. Rev. de Mycol., 22, 3, 1957, pp. 306-309.
— 51
— Remarques sur la mycoflore des sols sableux immergés à marée haute.
C. R. Acad. Sc., 246, 1958, pp. 451-454.
— Une moisissure arénicole du littoral atlantique : Dendryphiella are-
naria sp. nov. Rev. Mycol., 23, 1, 1958, pp. 87-89.
• — - Les levures et leurs applications. Science et Nature, 29, 1958, pp. 19-26.
— et Ch. Zambettakis. — Sur un Rhynchodiplodia nouveau. Bull. Soc.
Myc. Fr., 74, 2, 1958, pp. 216-220, 1 fig.
Michel Denizot, Assistant et A. Davy de Virville. — Sur l’extension,
vers le Sud, de l’aire de répartition du Fucus vesiculosus. C. R.
Acad. Sc., 247, 1958, pp. 323-325.
Mireille Moreau (Mme), Assistant. ■ — - La verticilliose de l’Œillet. Rev.
Horticole, 130, 2223, 1958, pp. 1831-1834, 10 fig.
— Les maladies de dépérissement de l’Œillet. Ann. Soc. Nat. Hortic. Fr.,
4, 13, 1958, pp. 370-374, 7 fig.
— et Cl. Moreau. — Voir Cl. Moreau.
Roger Cailleux, Assistant, et Roger Heim. — Voir Roger Heim.
Marcelle Le Gal (Mme), Maître de recherches au C.N.R.S. — Clavaria
epichnoa Fries. Bull. Soc. Myc. Fr., 73, 4, 1957, pp. 361-362. PI. 1
de l’Atlas en collaboration avec M. F. Margaine.
— Le genre Leucoscypha Roud. Bull. Jard. Bot. Etat, Rruxelles, 4, 1957,
pp. 719-728, fig. 71-74 (22 dessins).
— Contribution à l’étude des Mollisioïdées, Il (lre série). Rev. de Mycol.
23, 1, 1958, pp. 28-86, 24 fig., de 338 dessins, 6 clichés.
— Petite promenade à travers le maquis de la Nomenclature. Tribune
libre. Ibid., pp. 121-126.
— Voici revenue la saison des Morilles. Science et Nature, 26, 1958, pp. 2-7,
? pl., 3 clichés.
— Le genre Melastiza Boudier. Bull. Soc. Myc. Fr., 74, 2, 1958, pp. 149-
154, 1 fig. de 9 dessins.
— - Discomycètes du Maroc, I. Un Urnula nouveau : Urnula megalo-
crater Malençon et Le Gal ; étude de l’espèce suivie d’une révision
des caractères des genres Urnula Fr. et Sarcosoma Casp. Bull. Soc.
Myc. Fr., 74, 2, 1958, pp. 155-177, 4 fig. de 38 dessins.
Claude Moreau, Chargé de recherches au C.N.R.S. — Intérêt du traite¬
ment des agrumes, en entrepôt, par des composés organiques du
Bore (albotènes). C. R. Congrès agrumiculture médit., Tel-Aviv,
mai 1956, 1958, pp. 572-573.
— I Funghi. Mondo Verde, Labor édit., Milan, I, 1958, pp. 417-611.
— Classificazione delle Angiosperme. Ibid., II, 1958, pp. 124-175.
— Nei Paesi Baschi. La Foresta di Fontainebleau. Ibid., Il, 1958, pp. 800-
807.
— Curiosités mycologiques. Science et Nature, 29, 1958, p. 43.
— • Chronique mycologique. Rustica, 1958.
• — et Mireille Moreau. — Micromycètes africains, VI. Rev. de Mycol.,
22, Suppl, colon., n° 2, 1957, pp. 61-64, 1 fig.
— Le « blast » des jeunes Palmiers à huile. Observations sur le système
— 52 —
radiculaire de l’hôte et sur ses parasites. Ibid., 23, 2, 1958, pp. 201-
232, 11 fig.
- — • Lignification et réactions aux traumatismes de la racine du Palmier
à huile en pépinières. Oléagineux, 13, 10, 1958, pp. 735-741, 15 fig.
Charalambos Zambettakis, chargé de recherches au C.N.R.S., et Mme J.
Nicot. — Voir Mme J. Nicot.
M. L. Priou (Mlle), Attachée de recherches au C.N.R.S. — Sur deux
Rhodophycées récoltées en Rance. Bull. Labor. marit. Dinard T
43, 1957, p. 130.
Valia Allorge (Mme). — Zygodon Forsteri (Dicks.) Mitt., nouveau pour
l’Espagne. Rev. Bryol. et Lichénol., 27, 1-2, 1958, p. 85.
- — - Revue Bryologique et Lichénologique, 27, fasc. 1-2 et 3-4, 1958.
— - et C. Casas de Puig. — Contribution à la flore bryologique de l’Es¬
pagne. Ibid., 27, 1-2, 1958, p. 55.
■ — Contribucion a la flora briologica del valle de Aran. Actas del Tercer
Congreso Internacional de Estudios pirenaicos. Gerona, Zaragosa,
1958.
— • et S. Jovet-Ast. - — - Voir Mme Jovet-Ast.
Raymond Gaume. — Muscinées observées dans le Jardin alpin de la
Jaysinia, à Samoëns (Haute-Savoie). Travaux du Labor. de
« La Jaysinia », Paris, Ed. du Muséum, 1957, pp. 135-140.
— - Excursions botaniques dans la région parisienne. XI. La Butte de
Montgé près Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne). Cahiers des
Naturalistes., N. S., 13, 1957 (1958), p. 23.
— Excursions botaniques dans la région parisienne. XII. Les bois de
Vitry et d’Ozouer-le-Voulgis (Seine-et-Marne). Ibid., 1957 (1958),
pp. 65-66.
Emile Manguin. — Importance de l’étude des vases lacustres dans la
connaissance du phytoplancton. Verh. internat. Ver. Limnol.,
13, Stuttgart, 1958, pp. 883-886.
— ■ Diatomées du Borkou et du Tibesti, in P. Quezel, Mission Botanique
au Tibesti, Instit. Bech. Sahariennes, 1958, Mém. n° 4, Alger,
pp. 23-26.
Françoise Ardré, Stagiaire de recherches au C.N.R.S., F. Cabaisas
Ruescas, E. Fischer-Piette et J. Seoane. — - Petite contribution
à une monographie bionomomique de la Ria de Vigo. Bull. Instit.
Océanographique, n° 1127, 1958, Monaco, 56 p., 9 fig.
Robert Potier de la Varde, Correspondant du Muséum. — - Contri¬
bution à la flore bryologique africaine (10e article). Rev. Bryol. et
Lichénol., 27, 1958, pp. 1-10.
— Une mousse nouvelle pour l’Europe : Œdipodiella australis (Wag.
et Dix.) Dix. var. catalaunica P. de la V. Ibid., pp. 11-12, 11 fig.
— ■ Contribution à la flore bryologique africaine (11e article). Ibid., 27,
3-4, 1958, pp. 120-130, 1 fig.
— - et F. Demaret. — Trois Fissidens et un Philonotis nouveaux du
Ruwenzori. Bull. Jard. Bot. Etat, Bruxelles, Vol. jubilaire W.
Robyns XXVII, pp. 755-762, 4 fig.
— 53 —
Marius Chadefaud, Associé au Muséum. — Sur V Enteromorpha Chade-
faudii J. Feldm. Rev. Gén. de Bot., 64, 1957, pp. 1-17.
— Sur les asques des Nectriales et l’existence de Pléosporales nectrioïdes.
C. R. Acad. Sc., 247, 1958, pp. 1376-1379.
— Les végétaux inférieurs. Encyclopédie Clartés, vol. 4, Les Etres vivants,
fasc. 4060, pp. 1-13.
Henri Romagnesi, Attaché au Muséum. — Compléments à la « Flore
Analytique ». IX. Inocybe obsoleta Romagn. Bull. Soc. Myc., 74,
2, 1958, pp. 145-148, 1 fig.
— Nouvel atlas des Champignons. Tome IL PL 80-154, lithogr. en cou¬
leurs. Appendice (Définition botanique des genres et compléments,
pp. 161-201, 24 fig.), Paris, Bordas édit., 1958.
■ — - Russula sericatula Romagn. nov. sp. Bull. Soc. Linn. Lyon, 27e année,
10, 1958, pp. 284-287.
- — - Recherches sur les Lactaires à lait rouge ( Dapetes Fr.). Rev. de Mycol.,
23, 3, 1958, pp. 261-281, 4 fig.
Jean Blum. — Les Russules âcres à spores claires. Bull. Soc. Myc. Fr.,
73, 3, 1958, pp. 252-277.
« Collections reçues. — Champignons : J. Feldmann, Polypores, Puccinia,
Uredo de Bangkok (Thaïland) ; R. F. Caïn, Canada, 994 spécimens ;
H. P. Christiansen, Fungi Danici ; Flora Hungarica, 42 spéci¬
mens ; T. Rayss, Jérusalem, 70 spécimens. Bryophytes : Roger
Heim, Mousses et Hépatiques du Cambodge ; P. Tixier, Hépa¬
tiques du Viet Nam ; M. Schmid, Muscinées du Viet Nam ; Mus-
cinées du Japon, 20 spécimens ; J. Bosser, Muscinées de l’Ile de la
Réunion. — Algues : Codium de Nouvelle-Zélande (leg. Silva) ;
Algues d’eau douce et d’eau saumâtre de Camargue (leg. Aguesse).
Laboratoire Maritime de Dinard.
R. Lami, Directeur-adjoint du Laboratoire. — A propos de l’opération
Grande Marée. Bull. Labor. marit. Dinard, 43, 1957, Dinard, p. 125.
— Quelques algues nouvelles pour la région malouine. Ibid., pp. 130-132.
— ■ Codium fragile subsp. tomentosoides à Bréhat. Ibid., p. 132.
P. Balavoine. — Nouvelle contribution à l’étude des Bryozoaires de la
région de Dinard et de Saint-Malo. Ibid., pp. 52-68, 1 pl.
P. Bourrelly. — Note systématique sur quelques algues microscopiques
des cuvettes supralittoraies de la région de Dinard. Ibid., pp. 111-
117, 10 fig.
E. Chemin. — ■ Sur la flore algale de Ouessant. Ibid., p. 129.
M. Chrétien. — Histologie et développement de l’ovaire chez Alcyo-
nidium gelatinosum (L.) (Bryozoaire cténostome). Ibid., pp. 25-52,
10 fig.
-J. M. Gaillard. — Sur une nouvelle station de Diadumene lucida
(Verrill) dans la région de la Rance maritime. Ibid., pp. 128-129.
54 —
P. Grellet. — Histologie du testicule et spermatogénèse chez Alcyo-
nidium gelatinosum (L.) (Bryozoaire cténostome). Ibid., pp. 3-24,
11 fig.
M. H. Julien. — • Quelques observations sur l’Avifaune de la région de
Dinard. Ibid., pp. 126-127.
— Une Fauvette Grisette, Sylvia communis (Latham), baguée en Eire
et reprise à Dinard. Ibid., p. 127.
— Un Tadorne, Tadorna tadorna (L.) originaire de Suède, tué sur les
grèves du Mont Saint-Michel. Ibid., p. 128.
M. Quillet. — Volémitol et mannitol chez les Phéophycées. Ibid.,
pp. 119-124, 2 fig.
R. F. Mail. — Catalogue des Algues marines du littoral compris entre
Fécamp et l’estuaire de la Seine. Ibid., pp. 94-101, 1 fig.
M. L. Priou. — Sur deux Rhodophycées récoltées en Rance. Ibid.,
p. 130.
F. Rullier. — Répartition géographique des Annélides polychètes.
Ibid., pp. 69-78.
E. Sollaud. — Hippolyte leptocerus dans la région de Dinard. Ibid.,
p. 129.
J. M. Turmel. — Formation des mares et des ruisseaux dans les prés-
salés des estuaires de l’Ouest du Cotentin. Ibid., pp. 79-91, 7 fig.
— • L’Opération Grande Marée, Ibid., pp. 92-93.
Culture.
A. Guillaumin, Professeur honoraire. — Plantes nouvelles, rares ou
critiques des serres du Muséum XVlII-XIX. Bull. Mus. Hist. nat .
2e sèr., 30, 1958, pp. 302-304, 458-463.
— Contribution à la flore de la Nouvelle-Calédonie, CXV. ibid., pp. 393-
401. — CXVI. Mem. Mus. nat. Hist. nat. sér. B, 8, 1958, pp. 121-
191.
— Aloe pendens. Cactus, Paris, n° 38, 1958, pp. 1-2, fig.
— Connaissez-vous le Pilea Cadierei ? Jardin de nos provinces, Ile de
France, 1958, n° 7, pp. 19-20, fig.
— Connaissez-vous le X Fatshedera Lizei. Ibid., n° 9, pp. 18-19, Fig.
— Les fraisiers. Ibid. supp. n° 4, 1958, p. 45.
— Potirons, Courges, Citrouilles, Coloquinelles. Ibid, supp., n° 5, 1958,
pp. 5-6.
— Le sceptre de Pharaon. Rev. hort. Paris, n° 2226, 1958, p. 1955.
— - Monde verde II, 3e partie (adaptation en italien de la « Vie des plantes »,
pp. 205-739).
J.-L. Hamel, Sous-directeur. — Matériaux pour l’étude caryo-taxino-
mique des saxifragacées. IV Trois Saxifrages de la section Kabschia
Engl. Bull. Mus. Hist. nat. Paris, 2e sér. 30, 1958, pp. 199-205.
V. le noyau et les chromosomes somatiques du Bolandra oregona
S. Watts, ibid., pp. 522-524.
— 55 —
— Quelques caractères caryologiques du Saxifraga hirculus L. de la
tourbière de Frasnes. Bull. Soc. Bot. Fr., 105, 1958, pp. 333-336.
— - et A. Eichhorn. — Les Angiospermes, in « Etres vivants ; végétaux
et animaux. Encyclopédie « Clarté » fasc. 4090, 4110, 4120, 4130.
J.-M. Turmel, Assistant. — — Formation des mares et des ruisseaux dans
les prés-salés des estuaires de l’Ouest du Cotentin. Bull. lab. mar.
Dinard., 43, 1958, pp. 79-91, 7 fig.
— • L’opération grande marée. Ibid., pp. 92-93.
Ph. Guinet, Assistant. — - Les « Capillaires » (Adiantum) dans les Jardins
alpins. Plantes de montagne, Bull. Soc. amat. Jard. alpins, Paris, 2,
1957, n° 23, pp. 153-154.
J. Weill, Jardinier en Chef. — - Observations sur quelques plantes des
Alpes maritimes. Le monde des plantes, Toulouse, n° 321, pp. 1-2.
• — - et A. Fargeas, technicien adjoint. — Index seminum Musaei Pari-
siensis, 1958.
H. Rose, Jardinier en Chef. — Quelques plantes grasses des Iles du
golfe de Guinée. Cactus, n° 58, 1958, pp. 15-16, 1 fig.
— Cactées en fleurs. Paris 1958. Éd. Arts et Métiers graphiques, 100 p.
42 photos couleurs.
— Adaptation de « Arbres et arbustes » de R. Lôwenmo, Nathan, Paris,
190 p., 357 fig. en couleurs.
Y. Chaudun, secrétaire. — Notre excursion dans la région orléanaise.
Plantes de Montagne, Bull. Soc. amat. Jard. Alpins, Paris, n° 23,
1957, pp. 165-168.
M. Heklova (Mlle), Aide de Laboratoire spécialisé. — Récolte, conser¬
vation et semis des graines des plantes alpines. Plantes de Mon¬
tagne, Bull. Soc. amateurs jardins alpins, Paris 1958, n° 27, pp. 259-
262.
P. Cour, Aide de Laboratoire. — - A propos de la Flore de l’Archipel
des Kerguelen. Terres australes et antarctiques françaises, Paris,
nor 4 et 5, 1958, pp. 10-32, 32 phot.
J. Marnier-Lapostolle, Associé du Muséum. — Les Crassula (suite).
Cactus, n° 59, 1958, pp. 45-48, 8 photos.
M. Van Campo (Mme), Maître de recherches au C.N.R.S. — - Palynologie
africaine, Bull. I. F. A. N., 20, sér. A, n° 3, 1958, pp. 753-760,
24 planches photo.
— Bibliographie palynologique, Muséum, service de Palynologie, Paris,
janv. 1958, n° 2, 722 références, 115 p. (Liste des palynologistes
du Monde).
J. Breheret, Collaborateur technique. — Les possibilités de culture aux
terres australes. Terres australes et antarctiques françaises, Paris
1958, pp. 19-26, 5 fig.
— 56 —
PLANTES RARES OU NOUVELLES
REÇUES PAR LE SERVICE DE CULTURE PENDANT l’aNNEE 1958
Agronomie tropicale.
Roland Portères, Directeur. — Plantes non encore identifiées citées par
V. Eernandes (1506). Notes Africaines, n° 79, juillet 1958, pp. 81-
83.
— Agronomie et supplémentation végétale d’une alimentation à base de
céréales sous les Tropiques. Qualitas Plantarum et Materiae vege-
tabiles, III-IV, 25 sept. 1958, pp. 114-123.
57 —
— Éloge du Prof. Auguste Chevalier (1873-1956), Professeur au Muséum
National d’Histoire Naturelle. Ibidem, pp. 7-8.
— Les Appellations des Céréales en Afrique. J. Agric. trop, et Bot. Appl.,
nor 1-3, janvier-mars 1958, pp. 16-34 ; nos 4-5, avril-mai 1958,
pp. 311-364 ; nor 6-7, juin-juillet 1958, pp. 454-486 (à suivre).
- — - J. C. Leclerc, J. Richard-Molard, M. Lamotte et G. Rougerie. —
La Chaîne du Nimba. Essai géographique. M. I. Fr. A. N. (IFAN),
n° 43, 1 vol., 217 p., illustr. Dakar.
Jean François Leroy, Sous-Directeur. — Auguste Chevalier (1873-
1956). Mém. Soc. Bot. France, 1957, pp. 65-77, 1 portrait.
— Tournefort et la classification végétale. In ; Tournefort, coll. « Les
Grands Naturalistes » (Dir. Roger Heim), pp. 187-206, 6 pl.
— ■ Auguste Chevalier, le plus illustre des botanistes normands. Science
et Nature, 56, 1958, 6 p. 11 phot.
- — • Les Acajous de Madagascar (Khaua et Neobeguea). C. R. Ac. Sc., 246,
1958, pp. 2639-2641.
— Taxon, Taxonomie... Querelle de mots ? Querelle de fond ? J. Agric.
Trop, et Bot. Appl., 5, 1-2-3, 1958, pp. 173-176.
— Recherches sur les Meliaceae : sur un genre africano-malgache, le
Lepidotrichilia (Harms) J. F. Ler. C. R. Ac. Sc., 247, 1958, pp. 1025-
1027.
— • La flore de la péninsule de Gaspé par H. J. Scoggan (traduction).
Science et Nature, 29, pp. 29-32.
— Recherches sur les Meliaceae : le Capuronianthus, genre nouveau
endémique à Madagascar, type de la tribu des Capuroniantheae
trib. nov., sous-famille des Carapoideae subf. nov. C. R. Ac. Sc., 247,
1958, pp. 1374-1376.
— Recherches sur les Meliaceae : sur un genre endémique à Madagascar,
Y Astrotrichilia (Harms) J. F. Ler. (14 espèces). C. R. Ac. Sc., 247,
pp. 1889-1891.
Hubert Gillet, Assistant. — — La diversité de la nature aux confins du
Sahara. Une Mission dans l’Ennedi (Nord-Tchad). Science et
Nature, 26, mars-avril 1958, pp. 12-20.
— Sur quelques plantes relictes du Massif de l’Ennedi (Nord-Tchad).
C. R. sommaires des séances de la Soc. de Biogéogr., n° 307, juin 1958,
pp. 63-68.
— Rapport sur une mission scientifique dans le Massif de l’Ennedi et au
Mourdi (Nord-Tchad), effectuée par H. Gillet du 2 juillet au
15 nov. 1958. J. Agric. Trop, et Bot. Appl., nov. 1958, pp. 769-783
Claudine Friedberg, Assistante. — Contribution à l’étude ethnobotanique
des tombes précolombiennes de Lauri (Pérou). Ibid. 5, 6-7, juin-
juillet 1958.
H. Botton. — Les Plantes de couverture. Guide pratique de reconnais¬
sance et d’utilisation des Légumineuses en Côte d’ivoire. Ibid.,
4, n° 12, 1957, pp. 553-617 ; V, n°s 1-3, pp. 45-173.
Collections importantes entrées au Laboratoire : Herbier général en prove¬
nance du Tchad (H. Gillet) ; Bois de Meliaceae de Madagascar
(don du Service des Eaux et Forêts) ; Lot de plantes de couverture
provenant de Côte d’ivoire (Botton).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 1, 1959.
5
58
Géologie.
R. Abrard, Professeur. — Forage et puits soufflants dans le calcaire
de Champigny, C. R. somm. S. G. F., pp. 339-341, 1957.
— Présence de l’Aurochs dans un dépôt de fond de vallée sèche à Orveau
(Seine-et-Oise). Ibid., 30, p. 109, 1958.
— Bois fossile des alluvions modernes de l’Armançon à Vireaux (Yonne).
Ibid., 30, p. 239.
— Carte géologique de la France au 80.000e. Feuille de Beauvais, n° 32,
3e édition révisée, 1958.
— - et R. Soyer. Le Bartonien fossilifère de Yendrest (Seine-et-Marne)
Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 29, pp. 533-536, 1957.
R. Furo n, Sousk-Directeur. — Causes de la répartition des êtres vivants.
Paléogéographie. Biogéographie dynamique. 1 vol. in-8°, 166 pages,
15 figures et cartes. Coll. « Evolution des Sciences ». Paris, 1958
(Masson, édit.).
— La « douce » Chèvre, symbole de dévastation. Courrier de l’UNESCO,
janvier 1958, pp. 30-32, 2 photo, (et Phytoma, mai 1958, pp. 23-26,
4 fig.).
— Animaux de la Préhistoire. Naturalia, 1958, n° 79, pp. 11-16, 7 fig.,
n° 56, pp. 21-25, 5 fig.
— • Histoire d’un désert. Le Sahara. Géographia, 1958, n° 55, pp. 21-27,
7 fig.
— La Terre est notre Capital (Leçon sur la Conservation de la Nature
destinée aux écoles du Moyen-Orient), 1 fasc. ronéo-typé, 43 pages,
13 fig. Publ. de VU. I.C. N., Bruxelles, 1958.
— L’Eau de Paris. Géographia, juin 1958, pp. 2-7, 5 fig.
— • Discours de réception à l’Académie des Sciences d’Outre-Mer. C. R. Ac.
Sc. Outre-Mer, mars 1958, 18, pp. 89-101.
— Les Richesses minières du Sahara (Certitudes et espoirs). Sciences
et Vie, 1958, n° hors-série : le Sahara, n° 43, pp. 63-71, 8 fig.
— Histoire des Sciences de la Terre (xvne et xvme siècles), in Histoire
générale des Sciences (Presses Univ.), t. 2, 1958, pp. 408-417 et
658-674.
— Découverte, Paléontologie et Stratigraphie des grands Foraminifères
du Tertiaire de l’Ouest africain. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., (2),
1958, 30, n° 3, pp. 313-320.
— Manuel de Préhistoire générale (4e édition), 1 vol. in-8°, 484 pages,
161 fig., 8 pl. (Payot, éditeur).
— Les progrès récents de la Géologie, in Techniques modernes (Nathan,
éditeur), pp. 11-18, 5 fig.
— Un problème de Biogéographie : l’inflation démographique. Rev. gén.
Sc. pures et appl., 1958, 65, pp. 227-236.
R. Soyer, Assistant. — Apparition de Lithoglyphus naticoides de Férussac
à Apremont (Haute-Saône). Cah. Nat., N. S., 14, fasc. 1, 1958,
p. 2.
— 59 —
■ — Feuille « Lagny n° XXIV-14 » de la Carte Géologique de la France
au 50.000e. Publ. Serv. Carte Géol. France.
— Galerie téléphonique entre la place Saint André-des-Arts et la place
du Châtelet. Profil en long géologique. Échelles 1 /100e et l/500e.
Publ. Préfecture de la Seine. Serv. des Trav. Neufs et du Métro¬
politain.
— La galerie téléphonique sous la Seine entre la place Saint-Michel et la
place du Châtelet, à Paris (Notice géologique). Bull. Mus. Nat.
Hist. Nat., (2), 30, n° 2, 1958, pp. 234-238, 1 fig.
— Feuille « Dammartin-en-Goële n° XXIV-13 » de la Carte Géologique
de la France au 50.000e. Publ. Serv. Carte Géol. France.
— Les Fontaines Salées à Saint-Père-sous-Vézelay (Yonne), paru sous
le titre « Les Vertus thérapeutiques des Fontaines Salées ». L’Echo
de Saint-Pierre d’ Auxerre, n° 15, mai-juin 1958, pp. 31-33 ; n° 16,
juillet-août 1958, pp. 33-35.
— — G. Castany et P. Laffitte. — Sur l’appauvrissement des eaux sou¬
terraines de l’Ile-de-France et en particulier de la nappe dite « du
Soissonnais ». C. R. somm. S. G. F., 25 novembre 1957 et B. S. G. F.,
(6), 6, fasc. 7, 1957, pp. 1.035-1.043.
— et E. Aubert de la Rüe. — Faunules de Mollusques terrestres
recueillis dans l’île de Makatea (Archipel des Tuamotu). Bull. Mus.
Hist. Nat., (2), 30, 1958, pp. 365-366.
— et R. Abrard. — Voir R. Abrard.
P. Ralavoine, Collaborateur technique du C.N.R.S. — Bryozoaires
recueillis à la Nouvelle-Amsterdam (Océan Indien), par M. E.
Aubert de la Rue en 1,953, Bull. Mus. Nat. Hist. nat., 30, 1958,
n° 3, pp. 300-301.
— Nouvelle contribution à l’étude des Bryozoaires de la région de Dinard
et de Saint-Malo. Bull. Labor. maritime Dinard, 43, pp. 52-66^
1 pl., 1958.
E. Aubert de la Rüe, Maître de Recherches au C.N.R.S. — Quelques
remarques sur la géologie de la Vallée du Mae Ping (Thailand).
C. R. somm. S. G. F., p. 186, 5 mai 1958.
— Remarques sur les différents faciès du Précambrien dans le Nord-
Est du Brésil. Bull. Mus. d’Hist. Nat., (2), 30, n° 2, pp. 222-233,
1958.
— Quelques aspects biogéographiques du Thailand et observations
sur la vallée du Mae Ping. CR. somm. Soc. Biogéogr., n° 303, pp. 15-
22, févr. 1958.
— Des Volcans et des Hommes. « Carrefour », 1 article, 6 août 1958. ^
— Brésil aride. (La vie dans la Caatinga), 1 vol. in-8° broché, 249 p.,
16 pl., Gallimard, 1957.
— Climate, Végétation and rational Land Utilization in the Humid
Tropics. Man’s influence on Tropical Végétation. The Ninth Pacific
Science Congress, 23 p., Bangkok, Thailand, nov. 1957.
— Les grands traits géographiques de la Péninsule Courbet, Archipel
60
de Kerguelen. Présentation d’une carte de reconnaissance. Terres
Australes et antarctiques françaises, n° 3, pp. 5-15, avril 1958.
— et R. Soyer. Sur une faunule de Mollusques terrestres actuels de
l’île Makatea (Archipel des Tuamotu). The Ninth Pacific Science
Congress, 2 p., Bangkok, Thailand, nov. 1957.
— et Ed. Boureau. - — - Sur un bois fossile d’Angiosperme dicotylédone
découvert dans les quartzites de la vallée du Mae Ping (Thaïland).
CR. somm. S.G.F., pp. 178-179, avril 1958.
— et R. Soyer. - — Voir R. Soyer.
A. Rouvillois (Mlle), Assistante à l’Institut d’Hydrologie et de clima¬
tologie. — Le Thanétien du Bassin de Paris. Etude hydrogéolo¬
gique et micropaléontologique. Thèse de l’Université de Paris,
1 fasc. ronéotyp., 238 p., 17 tabl., 8 pl., Paris, 1958.
L. Feugueur, Attaché au Bureau de Recherches géologiques, géophy¬
siques et minières, et J. C. Dupuis. — La Géologie appliquée aux
études et aux travaux de canalisations souterraines de grande
longueur. (Pipe-line-Feederst-De Gaze). Rev. Travaux, n° 279,
pp. 99-103, 1958.
Collections reçues. — - Roches et fossiles du Portugal recueillis par M. R.
Furon (Collection 54-1, suite).
Minéralogie.
J. Orcel, Professeur. — L’œuvre de G. Delafosse, étape décisive dans
le développement de la cristallographie au xixe siècle. C. R.
83e Congrès Soc. Sav., Aix-Marseille pp. 127-140.
— • Irène Joliot Curie, 1897-1956. La Pensée, n° 80, pp. 79-102.
— Frédéric Joliot-Curie. Ibid., n° 81, pp. 51-60.
— et S. Caillère. — L’œuvre féconde de A. Lacroix au Comité des
travaux historiques et scientifiques. Quelques remarques sur l’his¬
toire de ce Comité. C. R. 83e Congrès Soc. Sav., Aix-Marseille,
pp. 119-126.
— et — Propriétés de la stainiérite. — Bill. Soc. Fr. Min. et Crist., 81,
1958, pp. 189-194.
— et S. Henin. — Sur la présence de stainiérite à Bou Azzer (Maroc)
et les propriétés de cet hydroxyde. C. R. Acad. Sci., 246, 1958,
pp. 792-795.
— et Jeremine (Mme). — Sur la chondrite de Galim. C. R. 83e Congrès
Soc. Sav., Aix-Marseille pp. 219-222.
• — et E. Blanquet. — Les volcans ; regards vers les profondeurs ter¬
restres, 1 vol., 127 pages (2e édition).
— et D. Fauquier. — Contribution à l’étude de la recristallisation des
minéraux métamictes, sous l’action de la chaleur. C. R. Congrès
de chimie des hautes températures du C.N.R.S. (sous presse).
— 61 —
S. Caillère (Mlle) , Sous-Directeur. — Composition minéralogique des
différents types de minerais de la Nouvelle Calédonie. Bull. Serv.
des Mines de Nouméa (sous presse).
— - Allocution à la cérémonie de Dolomieu à Cortina d’Ampezzo (Italie),
juillet 1958.
— et S. Henin. — Etude comparée des propriétés des oxydes naturels
de fer, manganèse, cobalt. — C. R. 83e Congrès Soc. Sav., Aix,
1958, pp. 97-104.
- — • — - Méthode d’utilisation des résultats de l’analyse chimique d’une
roche argileuse en vue de la détermination de sa composition
minéralogique. Bull. Gr. Fr. des Argiles, 10, 1958, pp. 61-70.
— - — - Étude minéralogique de quelques minerais silicatés de nickel,
dits « nickels chocolats ». C. R. Journées Internationales des Argiles,
Bruxelles, juillet 1958.
- — • - — et J. Esquevin. — • Synthèse d’argiles cobaltifères. Clay Min. Bul.,
1958, pp. 232-237.
— et F. Kraut. — Sur l’origine du gisement de fer de Diélette (Manche).
Mém. Soc. Sci. de Cherbourg, 1958 (sous presse).
— • - — - Sédimentation et métamorphisme dans le gite de fer de Diélette.
C. R. Acad. Sci., 245, 1957, pp. 2049-51.
- - Étude pétrographique d’un massif de paragabbros de la région de
Corte. C. R. Congr. Soc. Sao. Aix, 1958, pp. 207-210.
— et S. Rouaix. — Sur la présence de la palygorskite dans la région de
Taguenout Hagueret. C. R. Acad. Sci., 246, 1958, pp. 442-444.
— - et G. Maratos. - — - Sur la présence de l’alunite dans des phyllades de
l’île de Crête (Grèce). Bul. Soc. Fr. Min. et Crist., 81, pp. 16-18.
J. Prouvost, Assistant. — La dispersion du pouvoir réflecteur, sa signi¬
fication, ses applications. C. R. Congrès des Soc. Sav. Aix-Marseille,
1958, pp. 111-118.
J. M. Rémy, Assistant (Muséologie). - — • Un type particulier de volca¬
nisme en Ahaggar (Sahara Central). Le massif de la Tellerteba.
Bull. Vole., Naples 1958, sér. 2, 19, pp. 135-200, 2 pl.
• — ■ Les massifs éruptifs du sud-est de l’Amadror en Ahaggar (Sahara
Central). C. R. Acad. Sci. 1957, 244, pp. 2820-2822.
E. Jérémine (Mme). — - Maître de Recherches au C.N.R.S. • — - Étude
microscopique des roches de la région de Furnas (S. Miguel,
Açores). Comunicacoes dos Servicos geologicos de Portugal. 38,
1957 (1958).
— Étude pétrographique d’une collection de roches gabbroïques du
Betsiriry (Madagascar). Congrès Pan Indien, 1957, Tananarive,
P.I.O.S.A (sous presse).
— et A. Sandrea. — ■ Microgranites et tourmalinites de l’île d’Ouessant.
Bull, carte Géol. de la France, n° 252, T. LY, 1957, p. 1.
— Contribution à la lithologie de l’archipel volcanique de Kerguelen,
Péninsule de Courbet. Bull. Volcanologique, 19, 1958, p. 178.
— • B. Geze et Mme M. Christophe-Michel-Lévy. — • Sur la présence
62
de leucite dans des basànites des Causses. C. R. Acad. Sri., 246,
1958, pp. 797-800.
P. Renaud. — Maître de Recherches au C.N.R.S. — L’invention ration¬
nelle. Actes du Congrès AFAS de Caen, 1955.
— Théorie de l’identification expérimentale. Revue Structure et Evolution
des Techniques (juillet 1957), pp. 1-21.
— Les systèmes physiques tangents aux systèmes expérimentaux.
C. R. Congr. Soc. Sav., Aix-Marseille, p. 73.
— Relations entre l’eau et les argiles des sables ou des terres. Bull.
Soc. Fr. Min. et Crist., séance de janvier 1958.
— Les spectres de sables C. R. Congr. Soc. Sav., Aix, p. 105.
A. Sandrea, Chargé de recherches au C.N.R.S. — - La dumortiérite d’Iva-
lojokki, Finlande. Congr. Soc. Sav. 1958, Aix-Marseille, pp. 219-
222.
— Etude d’une roche surmicacée du massif de Béléliéta (Algérie). C. R.
Acad. Sri., 246, 1958, p. 2776.
J. Esquevin. — Les silicates de zinc. Etude des produits de synthèse
et des minéraux naturels. — - Thèse, Paris 1958. Bull. Soc. Fr. Min.
et Crist. (sous presse).
Collections reçues. — Pendant l’année 1958 une chondrite de Galim (Came¬
roun) est entrée dans la collection de météorites après avoir été
décrite par M. J. Orcel et Mme E. Jérémine.
Une étude des hydroxydes de cobalt a permis de définir à nouveau
les caractères de la stainiérite et d’incorporer différents échan¬
tillons de cette espèce minérale, provenant de Bou Azzer (Maroc).
L’examen de silicates de zinc obtenus par synthèse a provoqué la
mise à jour de nombreux échantillons zincifères de la collection
générale.
Une importante série de minerais de nickel envoyée par le Ser¬
vice des Mines de la Nouvelle Calédonie, recueillis dans des con¬
ditions géologiques bien déterminées a complété la collection des
gîtes métallifères.
Enfin des roches éruptives et métamorphiques provenant de
travaux effectués par Mlle Caillère, M^ Jérémine, MM. Kraut
et Sandréa, au cours de la révision de la Carte Géologique du
Morvan et de l’île d’Ouessant, ont enrichi la collection pétrogra-
phique.
Par ailleurs ont été incorporées les roches des massifs de l’Ama-
dror en Ahaggar, recueillies par M. Rémy au cours de sa mission au
Sahara.
Nous devons enfin à M. Bésairie, Correspondant de l’Institut et
Chef du Service Géologique de Madagascar, une collection de car-
bonatites du Congo Belge.
Physique appliquée.
Y. Le Grand, Professeur. — Variations dans la vision humaine des
couleurs (dans : Problèmes de la couleur, exposés réunis par I. Meyer-
son, 1. vol., S.E.V.P.E.N., Paris, 1957), pp. 75-86.
— Anatomie, physiologie et vision colorée. Journ. de Psychol., Paris, 54,
1957, pp. 394-402.
— - La vision binoculaire et le sens du relief. L’ opticien-lunetier, Paris,
n° 67, 1958, pp. 15-18, 4 fig. ; L'opticien Belge, Bruxelles, n° 56,
1958, pp. 859-866, 4 fig.
— - La colorimétrie. Journées de l'éclairage de Reims (Association fran¬
çaise des Eclairagistes, éd.), pp. 2-8, 9 fig.
— - La protection des yeux contre l’ultraviolet. Annales d’ Oculistique,
Paris, 191, 1958, pp. 193-208.
— Bases physiologiques de l’Éclairage ; Année thérapeutique et clinique
en ophtalmologie, 8, 1957, pp. 341-350, 4 fig.
— Les théories de l’acuité visuelle. L’opticien lunetier, Paris, n° 71, 1958,
pp. 21-24.
— Les animaux voient-ils les couleurs ? Science et Nature, Paris, n° 30,
1958, pp. 33-38, 6 fig.
— • Vision, lumière et éclairage (1 vol. Ed. de la Revue d’Optique,
Paris, 1958), 103 p., 37 fig.
— J. Lenoble et A. Ivanoff. — - Mission de la Calypso pour l’étude
optique des eaux côtières de la Corse. Ann. Inst. Océanogr., Paris,
34, 1958, pp. 293-336, 27 fig.
A. Ivanoff, Sous-Directeur. — Problèmes optiques sous-marins. Photons ,
Bruxelles, n° 2, 1958, pp. 37-53, 9 fig.
— Au sujet de l’utilisation d’un diagramme « taux de polarisation de la
lumière difîusée-coefficient de diffusion » pour caractériser les
masses d’eau océaniques. C. R. Acad. Sci., 246, 1958, pp. 2636-
2639, 4 fig.
— Essai d’hydrologie optique entre Nice et la Corse. Ibid., 246, 1958,
pp. 3492-3496, 9 fig.
T. P obeguin, Maître de Recherches du C.N.R.S. — Reproduction
expérimentale de concrétions de carbonate de calcium. Ann. de
Spéléologie, Paris, 12, 1957, pp. 5-12, 4 planches.
J. Lenoble, Chargée de Recherches du C.N.R.S. — - État de polarisation
du rayonnement diffusé dans les milieux naturels, mer et atmos¬
phère, Jl. de Physique, Paris, 18, 1957, pp. 47-50 S.
— Sur l’état de polarisation du rayonnement diffus aux grandes profon¬
deurs dans un milieu suivant la loi de Rayleigh. C. R. Ac. Sc.,
246, 1958, p. 924.
— et Y. Bouriau. — Étude des polariseurs pour l’ultraviolet. Rev.
d’Opt. Paris, 36, 1957, pp. 531-543.
— Projet d’un polarimètre pour l’étude du rayonnement ultra- violet du
ciel. Ibid., 37, 1958, pp. 131-146.
J. Chanu, Chargé de Recherches du C.N.R.S. — Méthode de mesure des
64 —
effets thermoélectriques accompagnant la diffusion thermique dans
les solutions aqueuses de chlorures. C. R. Ac. Sc., 246, 1958,
pp. 67-70, 3 fig.
— Étude de l’effet Soret dans les solutions ioniques. J. Chimie Physique,
Paris, 55, 1958, pp. 733-753, 11 fig.
R. Bonnet, Chargé de Recherches du C.N.R.S., Y. Maria et P. Cochet. — -
Problèmes optiques posés par les lentilles de Strampelli. Bull, et
Mém. Soc. Franç. d’Ophtalm., Paris, 70, 1958, pp. 521-531, 2 fig.
C. Bourdy, Chargée de Recherches du C.N.R.S. — Contribution à l’étude
de la vision binoculaire de l’espace (suite et fin). Rev. d’Opt. Paris,
36, n° 12, 1957, pp. 570-598, 22 fig.
F. Parra. — ■ Le Monde des Couleurs. Science et Nature, Paris, n° 26,
1958, p. 31, 6 fig.
— Journées Internationales de la Couleur. Ibid., n° 22, 1958, p. 41, 1 fig.
Océanographie physique
H. Lacombe, Professeur. — Rapport de la Section d’Océanographie
Physique 1957. C. R. Com. Nat. franç. Géodésie et Géophysique,
1957, pp. 135-159 (bibliog.) .
— Comptes Rendus des travaux océanographiques exposés à l’Assemblée
Générale de l’Association Internationale d’Océanographie Physique
à Toronto. Mem. et Trav. de la Société Hydrotechnique de France,
I, 1958, pp. 18-26 (7 fig.) et La Houille Blanche, n° spécial « A »
juillet 1958, pp. 314-322.
— Programme français d’observations d’Océanographie Physique en
Méditerranée au titre de l’Année Géophysique Internationale.
R. et P. V. Comm. intern. Explor. Scient. Méditerranée, 14 (nouv.
sér.), sept. 1958, p. 29.
— Travaux hydrologiques effectués par des bâtiments français en Médi¬
terranée et mer Egée depuis 1952. Ibid., pp. 31-32.
— Quelques éléments de l’extension des eaux méditerranéennes dans
l’Océan Atlantique, (résumé). Ibid., pp. 101-103, 2 fig.
— La Houle et les vagues. Annuaire pour l’an 1959 du Bureau des Longi¬
tudes, pp. 509-531.
— et P. Tchernia. — Températures et salinités profondes en Méditer¬
ranée en période d’été. Étude préliminaire. Bull. Inf. C.O.E.C.,
10, 4, pp. 209-213, 9 pl.
— Participation française aux recherches océanographiques de l’Année
Géophysique Internationale 1957-1968 : Compte-rendu sommaire
des travaux de l’été 1958. (Atlantique et détroit de Gibraltar).
Ibid., 10, 9, pp. 527-530.
— P. Tchernia et G. Benoist. — Contribution à l’étude hydrologique
de la mer Egée en période d’été. Ibid., 10, 8, pp. 454-467, 19 pl.
P. Tchernia, Sous-Directeur. — L’eau intermédiaire dans le bassin
Algéro-Provençal. R. et P. V. Comm. intern. Explor. Scient. Médi-
— 65
terranée, 14 (nouv. sér.), sept. 1958, pp. 43-46, 2 pl. et Bull. Inj„
C.O.E.C., 10, 1, pp. 19-23.
• — H. Lacombe et P. Guibout. — Sur quelques nouvelles observations
hydrologiques relatives à la région équatoriale de l’Océan Indien.
Bull. Inf. C.O.E.C., 10, 3, pp. 115-143, 13 pl.
B. Saint-Guily, Chargé de Recherches du C.N.R.S. — Remarque sur
l’importance de la force de CORÏOLIS dans les courants marins.
Ibid., 10, 4, pp. 215-219.
— Mouvements radiaux de Hamel, en présence d’une force de CORÏOLIS.
Ibid., 10, 6, pp. 324-335, 2 pl. 1 fig.
Chimie appliquée aux corps organisés.
C. Mentzer, Professeur. — Les principaux mécanismes biogénétiques
et leur rôle dans la formation des terpènes chez les plantes. La
France et ses parfums, vol. 1, n° 3, 1958.
— et D. Pillon. — Relations entre l’absorption ultraviolette et la position
des groupements hydroxyles dans les dérivés flavoniques. Parfu¬
merie, cosmétique, savons, pp. 298-303, 1958.
— P. Comte, A. Ville, G. Zwingelstein et J. Favre-Bonvin. — Bio¬
synthèse des dérivés flavoniques chez Prunus Avium. 1. Incorpo¬
ration du trans cinnamate de potassium C14 3. Bull. Soc. Chim.
Biol., 40, 1958, n°s 7-8, pp. 1117-1131.
— G. Schwachofer et J. Chopin. — Synthèse de l’a-diméthyl mescaline..
C.R. Ac. Sc.
■ — D. Molho et L. Molho-Lacroix. — Influence de l’acide méthyl-
3 pentène-3 oïque sur la biosynthèse de l’ergostérol par la levure
(Saccharomyces cerevisiae). Biochemical Pharmacology (sous presse).
— et A. Guyot. — Sur une nouvelle synthèse de la thymine. C. R. Ac..
Sc., 246, 1958, pp. 436-438.
— • M. C. Gerphagnon et D. Molho. — - Généralisation de la méthode
dite de « condensation thermique » à la synthèse de coumarines
non substituées en position 4. Ibid., pp. 1701-1703.
— et J. Jouanneteau. — Sur la synthèse d’un nouvel analogue du
lanostérol. Ibid., pp. 2495-2496.
M. Frérejacque, Sous-Directeur. — Thévétine et Thévébioside. Ibid.,
p. 459.
— Venins de crapaud. Rev. Gén. Sciences, 65, 1958, p. 145.
■ — • et P. de Graeve. — Récents progrès dans l’étude phytochimique des.
cardiotoniques des digitales. Ann. Pharm. Françaises, 15, 1957,
p. 479.
M. Kersaint, Sous-Directeur. — Fourcroy a-t-il fait des démarches pour
sauver Lavoisier ? Rev. géné. Sciences, 65, nos 1-2, 1958, pp. 27-31.
— Lavoisier, Fourcroy et le scrutin épuratoire du Lycée de la rue de
Valois. Bull. Soc. Chim. Fr., 1958, n° 2, pp. 259-260.
— ■ Sur la fabrique de produits chimiques établie par Fourcroy et Vau-
quelin, 23, rue du Colombier à Paris. C. R. Ac. Sc., 247, 1958,,
pp. 461-464.
— ’ et M. Lozac’h. — Règles de nomenclature pour la chimie organique
sous l’égide de l’union internationale de Chimie pure et appliquée :
A. Hydrocarbures ; B* Systèmes hétérocycliques fondamentaux.
Bull. Soc. Chim. Fr., 1958, n° 10, pp. 1204, 1268.
M. Resplandy, Assistant. — Chromatographie sur papier des produits
de la pyrogénation d’alcaloïdes à l’échelle microanalytique. C. R.
Acad. Sc., 246, 1958, p. 461.
— Contribution à l’étude chromatographique des alcaloïdes ; appli¬
cation à l’étude des alcaloïdes de Burasaia madagascariensis.
Thèse de Doctorat, Paris.
— Sur les alcaloïdes de Burasaia madagascariensis. C. R. Acad. Sc.
(sous presse).
M. Plouvier, Chargé de Recherches au C.N.R.S. — Sur la recherche du
bornésitol chez les Rhamnacées, Borraginacées et quelques autres
familles. C. R. Acad. Sc., 247, 1958, p. 000.
D. Billet (Mlle), Chargée de Recherches au C.N.R.S. — Sur une hydro¬
vitamine D3. Ibid., pp. 1513-1515.
M. Massicot, Chargé de Recherches au C.N.R.S. — Sur une nouvelle
méthode de détection des alcaloïdes du pavot par chromatographie
sur papier. C. R. Acad. Sc., 246, 1958, pp. 1622-1624.
S. Heitz (Mme), Attachée de Recherches au C.N.R.S. — Les saponosides
des graines de Fenugrec, Trigonella Foenum Graecum L. Ibid.,
(sous presse).
M. C. Gerpiiagnon (Mlle), Attachée de Recherches au C.N.R.S. — ■ Voir
M. Mentzer.
M. Ville, Collaborateur technique, P. Comte, G. Zwingelstein et
J. Favre-Bon vin, — Préparation des acides cinnamiques radio-
actis : 1 — acide trans cinnamique 14 C3. Bull. Soc. Chim.
Fr., 1958, sous presse.
— Préparation des acides cinnamiques radioactifs : II. acide cis cinna¬
mique 14C-3, avec P. Comte, G. Zwingelstein et J. Favre-Bonvin.
— • Voir M. Mentzer.
Muséologie.
Georges Bresse, Inspecteur général des Musées d’Histoire Naturelle de
province. — - Importance de l’enseignement da la Biologie dans
la formation humaniste. Bull. Union Naturalistes — Enseignement
public, 45e année, oct. déc. 58, n° 4, pp. 278, 288.
— - Dans le Monde des musées : Lonis Bounoure. Bull. Musées et Collec¬
tions publiques, Nlle sér.. n° 15, avril-juin 58, pp. 102-103.
Bibliothèque centrale.
— Communication en 1958 de 9.679 ouvrages, non compris les ouvrages de
référence.
— 67 —
— Prêt de 10430 ouvrages aux laboratoires du Muséum, à l’ Université,
au C.N.R.S. et à divers organismes.
— Inscription de 1.493 ouvrages et brochures (dans ce chiffre ne sont pas
compris les dépouillements de périodiques).
— Inscription de 422 documents iconographiques.
— Inscription de 61 périodiques nouveaux dont la liste suit :
Périodiques nouvellement inscrits en 1958.
Acta agriculturae sinica. — Peking. 1 (1950) — > . Pr 3457
Acta biologica et medica. — Gdansk. 1 (1957) — > . Pr 3491
Acta botanica sinica. — Peking. 6 (1957) —> . Pr 3458
Acta entomologica sinica. — Peking. 7 (1957) — > . . Pr 3459
Acta geologica sinica. — Peking. 37 (1957) —> . . Pr 3460
Acta geophysica sinica. — Peking. Fragments . Pr 3464
Acta palaeontologica sinica. — Peking. 1 (1953) — > . . .. . . Pr 3461
Acta pedologica sinica. — Peking. 2 (1952-54) -> . Pr 3462
Actualités et culture vétérinaire. — Paris. 1 (1956) — > . ......... Pr 5505
Annalen der Albert-Ludwigs-Universitàt, Freiburg im Breisgau.
— Freiburg im Breisgau. 1 (1952-57) — > . Pr 2390 B
Annales géologiques des pays helléniques. — Athènes. 1 (1942-47) — >
Pr 5807
Arquivos do Museu paranaense. — - Curitiba. 5-6 (1945-47),
8 (1950), N. S. Geologia : 1 (1954) -> . Pr 3475
Australian journal of marine and freshwater research. — Melbourne. 1
(1950) — > . Pr 3470
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The Geophysica l journal of the Rouai astronomical society. — - London.
1 (1958) . Pr 5926
Ilidrobiologia. — Bucuresti. 1 (1958) . Pr 546 H
Ilieringia. — Porto Alegre. 1 (1957) — > . Pr 5925
Instituto brasileiro de bibliografia e documentaçao, Rio de Janeiro :
— Boletim informative. 1 (1955) — > . Pr 3456
• — - Bibliografia brasileira de botanica. 1950-55.... Pr 3456 A
— Bibliografia brasileira de matematica et fisica. 1950-54....
Pr 3456 A 1
— Bibliografia brasileira de quimica. 1950-55. ... Pr 3456 A 2
— Bibliografia brasileira de zoologia, 1950-55. ... Pr 3456 A 3
68
Izdanija (Institut de pisciculture de la R. P. Madédoine). — Skopje.
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Izvestija Akademii nauk Kazahskoj SSR. — Alma-Ata ;
— Serija biologiceskaja. 1 (1957) — > . Pr 5795 A
- — - Serija botaniki i pocvovedenija. 1 (1958) —> . Pr 5795 C
— Serija geologiceskaja. 1 (1957) -> . Pr 5795 B
Journal of the Faculty of fisheries and animal husbandry, Hiroshima uni-
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Pr 5143 D
Revista do Centro de sciencias, letras e artes de Campinas. — Campinas.
Fragments . Pr 5586
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Ruperto-Carola. — Heidelberg. 19 (1956) -> . Pr 5702
Schweizer Garten -f- Wohnkultur. — - Münsingen. 1957 — » (lac.). Pr 1701
Societatea naturalistilor din România. Bucuresti :
— Buletinul. 3 (1933) — 17 (1943) . Pr 3484 A
— Publicatiunile. 1 (1901) — 11 (1932) (lac.) . Pr 3484
Station de recherches des eaux et forêts de Groenendaal :
— Publications hors série. 1 (1949) — > . Pr 3483-
— - Travaux — ■ série A. Biologie forestière. 2 (1943-46) — > (lac.)
Pr 3483 A
— série B. Sylviculture. 3 (1949) — > . Pr 3483 A 1
— série C. Protection des forêts. 4 (1944) — > . Pr 3483 A 2
— Communications — • série A. Biologie forestière. 1 (1941) — > (lac.)
Pr 3483 B
— • série B. Sylviculture. 1 (1948) — > . Pr 3483 B 1
— série C. Protection des forêts. 2 (1944) — ... Pr 3483 B 2
Studia Universitatis « Lovanium », Faculté des sciences. — Leopoldville.
1 (1957) -> . Pr 5924
Studii si cercetâri de biologie. — • Cluj. 5 (1954) -> (lac.) . Pr 3482
Stuttgarter Beitrage zur Naturkunde. — Stuttgart. 1 (1957) Pr 756 B
Travaux de l’Institut d’anatomie de Lille. — Lille, 1947-54 (1955). Pr 3487
— 69 —
Travaux du Laboratoire de géologie et de minéralogie de l’Université de
Clermont. — Clermont-Ferrand. 1955 -> . Pr 5507
Travaux du Muséum d’histoire naturelle « Gr. Antipa ». — Bucuresti. 1
(4957) -> , . . Pr 3485
Trudy Instituta zoologii ( Akademiia nauk Kazahskoj SSR ). — Alma-Ata.
8 (1958) — » . Pr 5795 B
* Travaux parus en 1958 dans les Éditions du Muséum
SANS PÉRIODICITÉ FIXE.
— Dans les Archives du Muséum, 7e série :
Tome 5. — - xii-202 p.
J. Berlioz. Edouard Mérite, pp. vii-xii, portr.
A. Fize et B.aSerene. Les Hapalocarcinidés du Viêt-Nam,
pp. 1-202, 18 pl. noir et coul.
— Dans les Mémoires du Muséum, nouvelle série :
A. Zoologie :
Tome 15, fasc. 2. — P. Bebillard. Contribution à la connaissance des
Riodinidae Sud- Américains (Insectes Lépidoptères), pp. 135-216,
portrait, 10 pl.
Tome 16, fasc. 2. — ■ F. M. Bayer. Les Octoralliaires plexaurides des côtes
occidentales d’Amérique, pp. 41-56, 6 pl.
fasc. 3. — F. Grandjean. Perlohmannia dissimilis (Hewitt)
(Acarien, Oribate), pp. 57-120.
fasc. 4. — F. Grandjean. Charassobates cavernosus Grandj.
1929 (Acarien, Oribate), pp. 121-140.
fasc. 5. — • J. Carayon. Études sur les Hémiptères Cimicoidea. —
1, pp. 141-172.
Tome 17, fasc. unique. — P. C. Boulet. La perception visuelle du mou¬
vement chez la perche et la seiche, pp. 1-132, 12 pl.
Tome 18, fasc. 1. — R. Jeannel. Révision des psélaphides du Japon,
pp. 1-138.
Tome 19, fasc. 1. — M.-C. Chamla. Recherches anthropologiques sur
l’origine des malgaches, pp. 1-205, 4 pl.
B. Botanique :
Tome 9, fasc. unique. — G. Kuhnholtz-Lordat. L’écran vert, pp. 1-276,
16 pl.
C. Sciences de la terre :
Tome 7, fasc. unique. - — - S. Caillère et F. Kraut. Les gisements de fer
du bassin lorrain, 2e éd., revue, pp. 1-191, 8 pl.
— Dans la collection « Les Grands naturalistes français » :
N° 2, Tournefort, 323 p., 46 pl.
* Pour la vente ou l’échange de ces publications s’adresser à la Bibliothèque
centrale du Muséum national d’histoire naturelle, 36, rue Geofîroy-Saint-Hilaire,
Paris (5e).
COMMUNICATIONS
Pierre Fauvel
1866-1958.
Par Louis Fage.
C’est une grande perte que viennent de faire le Muséum et la
Science, en la personne de Pierre Fauvel, décédé subitement le
12 décembre 1958 à Angers dans sa quatre-vingt-douzième année.
Nous l’avions élu Associé le 21 décembre 1929.
Né à Cherbourg en 1866, Pierre Fauvel, fils de marin, hérita
de son père sinon le goût de la navigation, celui des choses de
la mer. Cependant, pressé de prendre une carrière, il entre dans
l’Administration des Contributions directes où il ne fait, d’ailleurs,
qu’un rapide séjour. A 27 ans, libre de suivre sa vocation de natu¬
raliste, il conquiert sa licence à la Faculté de Caen, fréquente les
laboratoires maritimes, devient préparateur, puis chef de travaux
à la station de Luc-sur-Mer. Après avoir passé sa thèse de doc¬
torat, en 1887, à la Faculté des Sciences de Paris, il est appelé
à l’Université catholique d’Angers où il occupe la chaire de Zoo¬
logie et dont il devient Doyen de la Faculté des Sciences.
Presque toute son œuvre zoologique est consacrée à l’étude
des Annélides Polychètes. Dans plus de deux cents Notes ou
Mémoires, il a fait connaître la systématique, l’anatomie, la bio¬
logie de ce groupe si varié et si polymorphe. Pendant une ving¬
taine d’années, hôte des plus assidus du laboratoire maritime du
Muséum, à Tatihou, que dirigeait alors Edmond Perrier, il
s’attache à l’examen de la bête vivante et observe le comporte¬
ment des espèces qu’il étudie. C’est de cette époque que datent,
en particulier, sa monographie des Ampharetiens, son travail sur
l’anatomie comparée des Arénicoles, celui sur les otocystes des
Annélides, sur l’éthologie des Pectinaires.
Mais, quels que soient l’intérêt et l’importance de ses recherches
anatomiques et éthologiques, c’est peut-être davantage, à ses tra¬
vaux de faunistique que Fauvel dut sa célébrité mondiale. Dans
ce groupe difficile des Annélides aux innombrables espèces — on
en compte plus de 700 sur les seules côtes de France — il devint
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 1, 1959.
Pikbrk FAUVE!
1800-1958
71
rapidement un spécialiste dont la collaboration a été partout
recherchée. Il s’est vu confier les matériaux des grandes Expé¬
ditions océanographiques françaises et étrangères. Outre les
deux volumes qu’il a consacrés à la Faune de France, il a fait
connaître dans une série de mémoires la faune Annélidienne de
nos possessions d’Outre-Mer. Son œuvre s’étend, d’ailleurs, à
toutes les Mers du Globe.
Nul, mieux que lui, n’était donc à même de dégager les facteurs
de répartition géographique des Annélides ; il l’a fait dans un
mémoire où il a donné notamment les raisons du cosmopolitisme
si fréquent chez les espèces de ce groupe.
Fauvel fut un actif Associé du Muséum. Non seulement, il a
révisé nos précieuses collections, non seulement il déterminait au
fur et à mesure toutes les espèces dont s’enrichissait notre labo¬
ratoire, mais, en 1948, il nous fit don de sa collection personnelle
qui classe notre Etablissement parmi les plus riches qui soient.
Travailleur acharné, son grand âge ne semblait pas avoir dimi¬
nué son activité. Il est mort à la tâche attendant, pour correc¬
tions, les épreuves du chapitre actuellement à l’impression, qu’il
a consacré aux Polychètes dans le Traité de Zoologie du Profes¬
seur P. -P. Grasse, et celles du Mémoire qu’il a écrit en collabo¬
ration avec l’abbé Rullier sur les récoltes de l’Expédition de
la « Calypso » dans le Golfe de Guinée.
C’est unanimement que sera regretté ce grand savant, d’une
haute conscience, d’une affabilité parfaite et à l’obligeance duquel
tant de collègues ont eu recours.
72
Muscles péroniers des quatrième et cinquième orteils
chez les Primates.
Description et interprétation.
(Suite)
par F. K. Jouffroy.
II. Interprétation.
Relations avec les muscles de la loge antérieure de
LA JAMBE.
Les muscles longs extenseurs du pied et des orteils peuvent être
-classés en deux groupes. Les insertions proximales et distales étant
parfois confondues et toujours susceptibles de variation, il est pré¬
férable de choisir comme critère distinctif le fait que les muscles
de la loge antérieure passent tous sous le ligament annulaire,
au-devant du cou-de-pied, tandis que ceux de la loge latérale
externe fournissent des tendons qui glissent dans la gouttière rétro-
malléolaire (dite aussi gouttière des péroniers latéraux). Cette défi¬
nition établit la différence de nature entre les péroniers du qua¬
trième et du cinquième orteils, d’une part, et le muscle dit « péronier
antérieur » ou « troisième péronier », spécifique de l’anatomie
humaine, d’autre part. L’emploi du terme « péronier » prête à
confusion. Il est justifié dans l’expression « péronier antérieur »
dans la mesure où on l’oppose à « tibial antérieur ». L’adjectif
empêche l’équivoque : ces deux muscles appartiennent, en effet,
l’un et l’autre à la loge antérieure de la jambe et s’insèrent res¬
pectivement, on pourrait presque dire « symétriquement », sur les
métatarsiens I et V. En revanche, il faut renoncer à la dénomi¬
nation « troisième péronier » qui semble présumer de l’appartenance
du muscle aux groupes des autres péroniers L Contrairement à
l’opinion de Testut (1884), pour lequel « toutes les formations qui
se détachent de la face externe de la jambe doivent être ramenées
au troisième péronier latéral des Mammifères », le péronier antérieur
est une dépendance du long extenseur commun des orteils et doit
1. Chez les Singes où il n’existe pas de péronier antérieur, les auteurs ont décrit
parfois le péronier du cinquième orteil sous le nom de « troisième péronier », ce qui
«crée une nouvelle source d’ambiguïté.
Bulletin du Muséum , 2® série, t. XXXI, n° 1, 1959.
73 —
donc être considéré comme distinct du groupe des péroniers latéraux.
Le péronier antérieur, normal chez l’Homme (92 % des cas), présent
souvent chez le Gorille et exceptionnellement chez le Chimpanzé 1,
loin d’être le reliquat d’un muscle primitivement digital 2, est vrai¬
semblablement une structure progressive, dérivée du long extenseur
commun, et en relation, sinon directement avec la station droite
et la bipédie, du moins avec la perte du mouvement de supination
au membre inférieur chez l’Homme, et à un degré moindre chez
le Gorille. Les variations d’insertion du péronier antérieur, qui se
présente souvent comme un dédoublement du tendon le plus externe
du long extenseur (Morton, 1924), peuvent s’expliquer par le fait
que cette structure, d’acquisition récente, n’est pas encore affirmée
et que son individualisation n’est pas achevée.
Les péroniers des quatrième et cinquième orteils, tels que nous
les avons décrits chez les Primates, forment avec le long et le court
péroniers latéraux un groupe homogène, distincts des autres muscles
de la jambe.
Relations avec les muscles courts extenseurs des orteils.
Certains auteurs ont voulu rattacher les péroniers des quatrième
et cinquième orteils au système des courts extenseurs (ou muscle
pédieux de l’anatomie humaine).
a) Théorie de Ruge (1878). — La première de ces théories est
due à Ruge. Elle est fondée sur l’étude des Monotrèmes et des
Marsupiaux, chez lesquels il n’existe pas à proprement parler d’ex¬
tenseurs courts, la couche des extenseurs profonds prenant naissance
sur la partie proximale du péroné. Ruge pense que les péroniers
latéraux extenseurs des orteils externes des Mammifères repré¬
sentent une rémanence de cette disposition qu’il considère comme
primitive, et, par conséquent, que ces muscles appartiennent à
la même formation que les différentes parties du court extenseur 3.
L’insertion du court extenseur sur le calcanéum serait, pour Ruge,
le résultat d’une migration distale de l’insertion de l’extenseur latéral,
aboutissant à la disparition de l’origine péronéale au profit de l’ori¬
gine calcanéenne. Cette migration aurait affecté successivement
tous les éléments, des plus internes aux plus externes.
Chez l’Homme et les Anthropoïdes, où il n’existe pas de court
extenseur du doigt Y, les quatre faisceaux internes, seuls, auraient
1. 11 a été décrit une seule fois chez le Chimpanzé par Hecker (1922).
2. L’existence d’un tendon inconstant du péronier antérieur s’insérant sur la
dernière phalange du cinquième orteil a été considérée parfois comme l’équivalent
du prolongement digital du court péronier.
3. Pour traduire cette homologie, Ruge appelle d’ailleurs le péronier du cinquième
orteil : « extensor brevis digiti quinti ».
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 1, 1959.
6
— 74 —
acquis l’origine tarsienne, le cinquième étant confondu avec le court
péronier latéral ; la présence d’un court extenseur pour le doigt Y,
que Ruge a observé chez Loris tardigradus, représente le stade final
de l’évolution.
La théorie de Ruge ne résiste pas à un certain nombre d’obser¬
vations, bien que la direction oblique et l’origine très latérale du
court extenseur sur le calcanéum, suggèrent une action de ce
muscle sur les orteils comparable à celle des péroniers des orteils
externes, réfléchis par la gouttière rétro-malléolaire.
En ce qui concerne les Prosimiens, tout d’abord, le cas du Loris
est exceptionnel. Ce genre ne présente, en effet, ni péronier du
cinquième orteil, ni péronier du quatrième, ce qui justifie l’inter¬
prétation de Ruge. Mais chez les autres Prosimiens (Tarsiif ormes,
Lémurif ormes, Baubentoniiformes), les extenseurs péroniers des
orteils IV et V (et même III chez un Lemur çarius ), coexistent avec
les courts extenseurs de ces mêmes doigts, ce qui interdit de consi¬
dérer les premiers comme une forme primitive des seconds. Ce sont
essentiellement les phénomènes d’adaptation et de spécialisation
qui conditionnent la morphologie des membres des Prosimiens,
empêchant d’en choisir aucun genre comme type d’une ligne évo¬
lutive des Primates : ainsi, la théorie de Ruge, selon laquelle les
faisceaux les plus internes de l’extenseur profond auraient été les
premiers influencés par la migration devrait correspondre à une
disposition très stable de ces faisceaux chez les formes où la présence
d’un court extenseur pour le doigt V traduit, par ailleurs, la per¬
fection de l’évolution, c’est à-dire essentiellement chez les Prosi¬
miens. Or, précisément, on observe chez les Lemuroidea le phéno¬
mène inverse : le court extenseur du I est presque toujours absent,
les autres sont inconstants ou rudimentaires. Cette disposition n’est
évidemment pas le fait de l’évolution à proprement parler, mais
de la spécialisation. En ce qui concerne les Singes de l’ancien et
du nouveau Mondes, la présence d’un péronier du cinquième orteil
et l’absence simultanée d’un court extenseur pour ce doigt consti¬
tuent une disposition habituelle qui peut être citée à l’appui de la
théorie de Ruge ; mais, infirmant celle-ci, on remarquera : que les
deux muscles coexistent exceptionnellement chez les Simiens, repro¬
duisant, dans ce cas, la disposition typique des Prosimiens ; que
l’on n’a jamais trouvé d’exemple d’une double insertion, péronéale
et calcanéenne, représentant le stade intermédiaire ; enfin, que
la tendance du péronier du cinquième orteil à se confondre avec
le court péronier traduit au contraire une persistance des insertions
péronéales.
La théorie de Ruge a pour principale faiblesse de prendre comme
types extrêmes d’une ligne évolutive deux groupes caractérisés
par leur spécialisation poussée : les Marsupiaux, d’une part et les
75‘ —
Fig. 6 à 9. — Fusion progressive du péronier du cinquième orteil et du
court péronier latéral. Pieds gauches, vue supérieure schématique.
Fig. 6. Cercopithecus callitricus. — Fig. 7. Cercopithecus cephus. — Fig. 8. Pan tro¬
glodytes. — Fig. 9. Homo sapiens.
Meme légende que précédemment. En outre, pour la fig. 9 : A : Péronier antérieur. —
F : Long extenseur du I. — T : Tibial antérieur (ces deux derniers muscles, quoique
présents, n’ont pas été figurés chez les Singes).
— 76 —
Lorisidés, de l’autre, entre lesquels il est difficile d’intercaler les
Singes et l’Homme.
b) Théorie de Rihbing (1909). — A l’opposé de la conception de
Ruge se trouve celle de Ribbing, qui défend également l’homologie
des péroniers des orteils et des courts extenseurs. Ribbing, pour
soutenir sa thèse, s’appuie sur le fait qu’il existe chez les Euthériens,
des extenseurs courts pour tous les doigts, selon une disposition
analogue à celle observée chez les Amphibiens et les Reptiles.
Cette morphologie, presque invariable dans toute la série des
Tétrapodes, est considérée comme primitive. S’il y a eu migration
chez les Mammifères supérieurs, c’est une migration opposée à celle
dont nous venons de parler dans la théorie de Ruge, c’est-à-dire
dans le sens proximal, des courts extenseurs vers le péroné. L’absence
totale des courts extenseurs et la présence d’extenseurs profonds
issus de la masse péronéale, pour tous les doigts, chez les Monotrèmes
et les Marsupiaux, loin d’être un caractère primitif, correspond, au
contraire, à la spécialisation très poussée du pied dans ces groupes.
Chez les Euthériens, les extenseurs courts persistent encore, les
péroniers latéraux n’affectant que les orteils externes.
Cette théorie, plus séduisante que celle de Ruge parce que plus
conforme à la systématique moderne, est cependant incompatible
avec les dispositions anatomiques observées chez les Primates :
pas plus que celle de Ruge, elle ne permet de justifier la coexistence
des extenseurs courts avec les péroniers des quatrième et cinquième
orteils chez tous les Prosimiens et chez quelques Simiens.
Il faut admettre que les muscles de la loge latérale externe de
la jambe forment un groupe homogène indépendant, dont l’évo¬
lution propre ne comporte aucune relation d’homologie avec les
muscles courts extenseurs.
Conclusion.
Les théories qui homologuent les péroniers des quatrième et cin¬
quième orteils à d’autres muscles extenseurs s’inspirent de l’idée
d’une similitude fonctionnelle des orteils, corrélative d’une égale
répartition des muscles moteurs à chaque doigt. Elles tendent à
classer les extenseurs en deux groupes : un plan superficiel, représenté
par le long extenseur commun, et un plan profond, par les courts
extenseurs et, le cas échéant, par les péroniers latéraux. Or, il faut
définitivement renoncer à ce schéma puisque chez beaucoup de
Primates, et en particulier chez les Prosimiens, trois tendons s’in¬
sèrent, dorsalement, sur chacun des orteils externes : le long exten¬
seur, le court extenseur et le muscle péronier. Une telle disposition
interdit aussi d’imaginer un phénomène de suppléance, qu’on pour-
77 —
rait concevoir dans les cas où il n’existe qu’un seul des deux muscles
du plan profond (disposition simienne typique).
Les péroniers des quatrième et cinquième orteils constituent une
disposition mammalienne fondamentale, au même titre que les
autres muscles de la jambe, et l’on ne peut traiter du problème de
leur origine sans embrasser l’ensemble des muscles péroniers. Bien
que cette origine soit mal établie, ceux-ci dérivent vraisemblable¬
ment de la couche superficielle de la « supinato-extensor-mass »
de Humphry, décrite chez le Cryptobranche, dont ils représente¬
raient la portion externe 1.
Tous les genres actuels présentent, par rapport à la disposition
primitive ,des modifications adaptatives : elles se manifestent chez
les Primates par une distorsion, provoquée par l’acquisition du
mouvement de supination et la spécialisation du doigt I. Le méca¬
nisme en pince, du pied des Lémuriens, s’accompagne de la per¬
sistance des péroniers digitaux, qui disparaissent au contraire dans
l’adaptation à la marche bipède.
Laboratoire d’ Anatomie comparée.
Matériel disséqué.
Prosimiens : Le mur, Lepilemur, Propithecus, Daubentonia, Galago, Nycti-
cebus, Loris.
Plathyrrhiniens : Cebus, Ateles, Lagothrix.
Cynomorphes : Semnopithecus, Colobus, Erythrocebus, Macacus, Cercopi-
thecus.
Anthropomorphes : Hylobates, Pan, Pongo.
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leuciscus and Chiromys madagascariensis. — Proc. Acad. Sc. Nat.
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1. La portion interne aurait donné le tibial antérieur, le long abducteur du I
(confondu chez l’Homme avec le précédent) et le long extenseur du I ; la portion
moyenne, le long extenseur commun. Cette hypothèse est confirmée par la morphologie
du ligament annulaire antérieur.
— 78 —
und die Mm. peronaei bei den Sâugetieren. I. Petrus Camper., IV,
pp. 545-586.
— 1908. — Id. — II. Morph. Jahrb., XXXVIII, pp. 135-193.
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80 —
Signification de l’épine iliaque antéro-infébieure
chez les Primates
DEUXIÈME PARTIE : INTERPRÉTATION ET CONCLUSION
Par J. Lessertisseur.
Signification fonctionnelle de l’épine iliaque
ANTÉRO-INFÉRIEURE.
L’interprétation classique à ce sujet a été soutenue en particulier
par Watehman (1929). Elle fait dépendre l’importance de l’épine,
de la puissance du muscle droit antérieur, qui jouerait un rôle
spécialement marquant chez les sauteurs arboricoles. Chez les
Homininiens, s’y adjoint le ligament ilio-fémoral ; l’un et l’autre
contribuent largement à l’équilibre du tronc en position érigée.
Sans qu’on puisse dire que ces conclusions sont erronées, un certain
nombre d’observations nous amènent pourtant à considérer que la
première d’entre elles est insuffisante, et donc à reprendre l’ensemble
de la question.
a) Lémuriens. Le premier point concerne l’archaïcité de la dis¬
position observée chez les Lémuriformes. Une concavité prononcée
du bord acétabulaire, entre des épines iliaques antérieures bien
développées, existe déjà, d’une part, chez les Tupaïformes et, en
général, les « Menotyphla », d’autre part, chez le plus ancien Prosi¬
mien fossile duquel le bassin soit bien connu, Notharctus , de l’Eocène
(Gregory). Ce type de bassin n’est d’ailleurs pas très éloigné de celui
des Insectivores proprement dits (Lipotyphla) .
Cette archaïcité n’exclut certes pas un rapport avec la fonction
de saut, importante chez les « Menotyphla », conformément à l’hypo¬
thèse de Waterman. Mais deux précisions doivent être apportées.
Tous les Prosimiens sauteurs ne présentent pas une épine iliaque
antéro-inférieure bien développée : elle n’existe pas, en effet, chez
les Tarsiers et est relativement peu prononcée chez les Galagos,
Primates incontestablement les plus spécialisés en ce sens (cf.
l’allongement du tarse). Mais on remarque, chez ces formes, que l’os
coxal, par suite de l’étirement de l’aile iliaque, est proportionnelle¬
ment plus long que chez les Lémuriformes : il représente en effet 38 %
de la longueur du rachis chez Tarsius, 30 % encore chez Galago ,
contre 25 % environ seulement chez Lemur ou Indris. L’adaptation
au saut dans les arbres se produit donc, chez les Prosimiens, selon
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 1, 1959.
— 81 —
deux voies : soit par allongement des os et des tendons, soit par
renforcement des muscles eux-mêmes ; c’est seulement dans ce
second cas qu’on observe une épine iliaque antéro-inférieure parti¬
culièrement développée L
La seconde objection à la thèse classique de Waterman met en
cause l’importance préférentielle accordée au muscle droit antérieur.
Sans doute, ce muscle est bien développé chez les Lémuriformes ;
chez eux seuls, il présente un tendon « direct » dont la force peut
être comparée à celle du tendon « réfléchi ». Mais les dimensions de
l’épine sont cependant très loin de lui être simplement proportion¬
nelles. La dissection, par exemple, de Lemur, de Propithecus ou de
Daubentonia montre que, des constituants du quadriceps crural, c’est
surtout le vaste externe qui est ici extraordinairement puissant ;
le droit antérieur est recouvert presque en totalité par lui et par la
forte aponévrose qui le relie au vaste interne, ce qui n’a lieu dans
aucun autre groupe de Primates. Enfin, c’est plutôt à la partie
basse de l’épine que s’insère le droit antérieur, alors que la partie
supérieure est la plus large et la plus développée, formant même
chez les Indrisinés un véritable crochet vers le haut. Dans ces condi¬
tions, ne faut-il pas, dans cette question du modelé du bord acéta-
bulaire de l’ilion, attacher une plus grande importance au ligament
interépineux et aux puissants muscles qui s’y attachent (couturier,
partie antérieure de l’iliaque et du complexe fessier) ?
b) Simiens et Hominiens. On a dit que, lorsqu’elle existe, l’épine
antéro-inférieure est incomparablement moins développée chez les
Simiens. Chez les Platyrrhiniens, arboricoles agiles, elle n’est pas
exceptionnelle ( Alouatta , Aotus...). Parmi les Catarrhiniens, elle est
parfois indiquée chez les Semnopithèques, les Gibbons et les Pon-
gidés, et plutôt chez les espèces ou individus de grande taille, où
le modelé de l’os est plus accentué. Mais elle ne constitue jamais
chez les Singes une particularité remarquable.
Les Hominiens sont donc, à cet égard, un cas spécial. Les nom¬
breux auteurs (p. ex. Weidenreich 1913, Keith 1923, Legros
Clark 1934 et 1955, Morton 1952...) qui ont abordé la question
de la morphogénèse de l’os coxal humain mettent le développpement
de l’épine iliaque antéro-inférieure en rapport avec la position érigée.
L’extension complète de la cuisse sur le bassin nécessite, on l’a vu,
un renforcement de la partie antérieure de l'articulation coxale
(ligament ilio-fémoral) et, reportant en arrière le centre de gravité
du tronc, place le tendon iliaque du droit antérieur dans le prolon¬
gement du corps musculaire (tendon direct), lui désignant ainsi
une importance fonctionnelle qu’il était loin de posséder chez les
t. L’épine antérieure et inférieure est présente, mais non extrêmement développée,
chez la plupart des Mammifères sauteurs, Kangourous, Gerboises, Écureuils.
formes quadrupèdes : balancement du tronc sur les membres infé¬
rieurs, antagonisme des muscles fessiers.
Dans la mesure où le développement de l’épine iliaque antéro-
inférieure traduit ces modifications, il est caractéristique de
l’acquisition par la lignée humaine de la station érigée, et n’est
nullement un caractère primitif à rapprocher des Lémuriformes.
C’est donc à juste titre que Legros Clark (1955), par exemple,
invoque, entre autres, cette particularité du bassin des Australo¬
pithèques comme preuve de la station érigée, déjà très parfaite,
de ces fossiles : « la forte épine antéro-inférieure sert d’attache
au puissant ligament ilio-fémoral, qui tend l’avant de l’articulation
de la hanche, en extension complète dans la position debout »
(p. 151).
Résumé et conclusion.
La signification de l’épine iliaque antéro-inférieure des Primates
n’est pas strictement univoque dans l’ensemble de l’Ordre.
Chez les Prosimiens, spécialement Tupaïformes et Lémuriformes,
où elle constitue un caractère archaïque, elle est liée plutôt à des
conditions actives, à savoir une certaine modalité d’adaptation
à la vie arboricole (saut « en force »). Un ligament est tendu entre
les deux épines iliaques antérieures, par-dessus la concavité du bord
acétabulaire de l’ilion, et donne insertion, en particulier, à un puis¬
sant muscle du couturier. Cette disposition accroît virtuellement les
surfaces iliaque et glutéale de l’os, tout en l’allégeant. D’autre part il
existe un tendon iliaque (« direct ») bien marqué du droit antérieur.
Chez les Simiens, dont le bord acétabulaire est moins concave,
sinon droit ou convexe, l’épine en question n’existe qu’à un degré
relativement infime.
Chez les Hominiens enfin, où elle forme un tubercule émoussé,
son importance est plutôt en rapport avec des conditions passives,
exigées par l’attitude érigée. La partie antérieure de l’articulation
eoxale se trouve renforcée par un puissant ligament ilio-fémoral,
d’origine en partie musculaire (muscle petit iliaque), en partie
capsulaire, et par des expansions tendineuses conjointes (tendon
récurrent du droit antérieur, expansion tendineuse du petit fessier).
D’autre part, le chef iliaque, direct, du droit antérieur, désormais
dans le prolongement de la cuisse, acquiert de ce fait une importance
accrue. Ainsi se trouve mieux contenue la tête fémorale et équilibrée
la puissance des muscles fessiers dans le balancement du tronc sur
les membres inférieurs.
L’homologie, postulée par le vocabulaire anatomique, entre les
épines iliaques antéro-inférieures des Prosimiens et des Hominiens
ne doit donc être considérée que comme imparfaite et secondaire.
Laboratoire d’ Anatomie comparée.
83 —
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— 85 —
Rectification de la nomenclature de deux poissons ■.
l’Alose feinte et l’Able de Stymphale.
Par J. Spillmann.
Alose feinte.
La plupart des auteurs reconnaissent comme première descrip¬
tion valable de l’Alose feinte , tantôt celle de Lacépède ( Clupea
jallax 1803), tantôt celle de G. Cuvier ( Alosa finta 1829).
C’est ainsi que E. Blanchard (1866) adopte Alosa finta (Cuv.)
1829 ; L. Roule (1925) Paralosa jallax (Lac.) 1803 ; M. Poll
(1947) et L. Lozano y Rey (1947) Alosa jallax (Lac.) 1803.
Cependant, dès 1772, Duhamel du Monceau (Traité général
des Pêches, Paris 1772) a donné de l’Alose feinte une description
plus complète que celles de Lacépède et de Cuvier.
En effet, si l’on excepte le caractère des branchiospines, utilisé
du reste postérieurement aux descriptions de Lacépède et de
Cuvier, Duhamel a déjà précisé les principaux caractères par
lesquels l’Alose feinte se distingue de ce qu’il appelle l’Alose vraie
( Alosa vera ) .
1° Les feintes deviennent rarement aussi grosses que les Aloses.
(Page 321, lignes 13-15).
2° Les feintes paraissent communément plus effilées que les
Aloses. (Page 321, lignes 17-18).
3° Les feintes portent sur les flancs des taches foncées au
nombre de six ou sept. (Page 322, ligne 6).
4° L’auteur donne les descriptions d’une feinte mâle (page 322
article second) et d’une feinte femelle (page 322 article premier).
Ces descriptions sont accompagnées de dessins bien faits.
Planche I, fig. 5 : mâle (voir légende p. 485).
Planche II, fig. 1 : femelle (voir légende p. 485).
5° Il est précisé, qu’à l’embouchure de la Seine, les mâles sont
appelés « calluaux », les femelles « feintes » ou « grandes Pucelles »
et, qu’à l’embouchure de la Loire, les mâles sont appelés « lai-
teaux » et les femelles « couvreaux ».
6° Enfin, caractéristique d’ordre biologique : les feintes montent
en rivière plus tardivement que les Aloses, fait confirmé. (Page 324,
lignes 6 et 7 du chapitre troisième).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 1, 1959.
86
Dans le texte descriptif de l’Alose feinte de Duhamel, il n’est
pas question du nombre des rayons des nageoires, mais, dans la
description de l’Alose, vraie, l’auteur indique 18 à 19 nervures
« souples » à la dorsale et 24 nervures souples à l’anale.
En ce qui concerne leur feinte, Lacépède et Cuvier ne parlent
du reste pas plus de rayons que Duhamel.
Il ressort de ces observations que, 31 ans avant Cuvier, Duha¬
mel avait déjà nettement précisé, dans son Traité général des
Pêches, la physionomie de l’Alose feinte, pour laquelle il indi¬
quait, page 320, le nom d’Alosa ficta aut falsa.
Les descriptions des auteurs, que l’on a retenues par la suite,
sont incontestablement moins complètes que la sienne.
Il nous semble donc que la règle d’antériorité devrait jouer à
son bénéfice et, qu’en conséquence, la petite Alose devrait être
nommée :
Alosa ficta Duhamel du Monceau 1772, La Feinte.
Able de Stymphale.
L’espèce ainsi dénommée actuellement en France, est un petit
poisson de la famille des Cyprinidae, qui ressemble beaucoup à
une jeune Ablette avec laquelle il est le plus souvent confondu,
mais dont il diffère, entre autres caractères, par une ligne laté¬
rale incomplète.
Surtout propre à l’Europe centrale et orientale, ce petit Able,
qui ne dépasse guère la taille d’une Bouvière, semble avoir été
signalé pour la première fois en France, en 1911, dans des étangs
de Meurthe-et-Moselle près de Lunéville (Roule 1925).
Depuis cette époque, Tétry (1935) la mentionne dans l’étang
de Lindre (Moselle), Gossot (1946) dans les mares de la forêt de
Sénart, Empire (1950) dans les départements du Nord et du Pas-
de-Calais et les étangs de Vigneux (Seine-et-Oise).
Roule (1925) dans les « Poissons des eaux douces de la France »
inscrit ce poisson dans la faune de France sous le nom de Leu-
caspius stymphalicus C. V. 1844. Dans la diagnose, Roule pré¬
cise : « 5 petites dents pharyngiennes, placées sur une seule rangée
(formule dentaire : 5).
Le type de Cuvier et Valenciennes, en provenance du Lac
Zaraco (Grèce) a effectivement 5 dents sur un seul rang, mais,,
ainsi que nous allons le voir plus loin, c’est ce poisson que Fang
(1942) a reconnu appartenir à un genre différent, le genre Para -
rhodeus, qui n’a pas de représentants en France.
Or, il se trouve que les divers poissons que nous avons eu l’occa¬
sion d’examiner sous l’étiquette de Leucaspius stymphalicus et.
— 87 —
provenant du territoire français, présentent des dents pharyn¬
giennes sur deux rangs, du type 5+2. Ces poissons sont assi¬
milables au Squalius delineatus de Heckel et ne correspondent
donc pas à la diagnose de Roule.
En 1942, Fang (sur certains types peu connus de Cyprinidés
des collections du Muséum de Paris, Bull. Soc. Zool., LXVII,
p. 668) a fait remarquer que le Leuciscus stymphalicus C. V. 1844,.
XVII, p. 295, originaire du Lac Zaraco (Stymphale dans la mytho¬
logie) était « en réalité, par tous ses caractères un Pararhodeus :
dents pharyngiennes 5-5, dorsale 10, anale 9, dorsale commen¬
çant un peu en arrière des ventrales, ligne latérale incomplète
(8-12 écailles), ec. long. 42-43, avec sillons radiaires à partie anté¬
rieure d’écaille, pas de carène ventrale ».
Il est curieux d’observer que cette rectification de Fang, met¬
tant en évidence le fait que d’une part l’Able de Stymphale n’est
pas un Able (dents phar. 5 au lieu de 5 + 2 )et que d’autre part
la dénomination de Leucaspius stymphalicus pour le poisson de
nos eaux soit erronée, semble être passée inaperçue.
En conclusion, le nom de Leucaspius stymphalicus ne corres¬
pond pas au poisson connu sous ce nom en France ; il se rapporte
à une espèce grecque et tombe donc en synonymie de Pararho¬
deus stymphalicus (C. V.) 1844.
Le petit Able que l’on rencontre actuellement dans les eaux
françaises est le Squalius delineatus de Heckel, il doit porter
aujourd’hui le nom de : Leucaspius delineatus (Heckel) 1843,
Fische Syr. p. 51.
Synonymie : Leucaspius abruptus Heck. et Kner 1858, Süsswas-
serfische p. 145.
Nous proposons, comme nom commun français, pour cette
espèce, le nom d’Able de Heckel.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) .
88
Araignées et Opilions capturés dans quelques cavités
SOUTERRAINES DE L’ÛUEST ET DU SuD-ÛUEST DE LA FRANCE.
Par Edouard Dresco.
Nous avons reçu, pour étude, un matériel d’Araignées et d’Opi-
lions capturés dans des cavités souterraines de l’Ouest et du Sud-
Ouest de la France (grottes, carrières souterraines, mines, etc...).
Ces cavités sont situées dans les départements suivants : Mor¬
bihan, Mayenne, Sarthe, Loire Atlantique, Maine-et-Loire, Cha¬
rente, Dordogne, Gironde, Lot-et-Garonne et Gers.
Les captures ont été faites par MM. Beaucournu (J. C.) et
Matile (L.) pour l’Ouest de la France ; MM. Barbe (L.) et Beau¬
vais (J.) ont capturé dans la Dordogne, la Gironde, le Lot-et-
Garonne et le Gers. Nous remercions bien vivement ces collecteurs,
car quelques-uns de ces départements ne sont pas situés dans
des « pays à grottes » et nous n’avions sur eux que peu de docu¬
ments.
Nous indiquons pour chaque espèce, et dans l’ordre : départe¬
ment, commune, individus capturés, date de capture.
Les abréviations employées sont les suivantes : carr. sout. :
carrière souterraine. — gr. : grotte. — - P. M. n° ... : collection
Dresco, préparation microscopique n°...
La liste des espèces s’établit ainsi :
Araneae.
Fam. Dictynidae. — Genre Amaurobius.
Amaurobius erberi Keys.
Maine-et-Loire. — Carr. sout. de Montjean, 4 Ç, 19-1-58, (P. M.
n° 216), (voir fig. 1). Signalé des grottes de la Côte d’Or (6).
Amaurobius ferox (Walck.).
Sarthe. — Trou du Renard, Juigné-sur-sartlie, Ç, 4-IV-58. —
Carr. sout. de Pêcheseul, Avoise, Ai H'Xi 57. — Carr. sout. de
Bernay, Ai 16-iii-58.
Loire Atlantique. - — - Caves du Château des Ducs, Nantes, Ç,
l-ni-58.
Maine-et-Loire. — Carr. sout. de Montjean, Ai $> 19-1-58.
Charente. - — Gr. de Rancogne, Rancogne, Ç, 23-xi-57.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 1, 1959.
— 89 —
Signalé des grottes de la Côte d’Or (6). Espèce très largement
distribuée (Europe, Amérique du Nord).
Lapidicole ; se rencontre dans les entrées de grottes.
Amaurobius similis (Bl.).
Sarthe. — Trou du Renard, Juigné-sur-Sarthe, Ç, 4-iv-58,
(P. M. n° 215), (voir fig. 2).
Nota. — Des Amaurobius non adultes et par suite non déter¬
minables spécifiquement ont été capturés dans les cavités sui¬
vantes :
Mayenne. — Gr. de Rochefort, Thorigné. — Cave à Margot,
Saulges. — Gr. des Havardières, Saulges. — Gr. des Vipères,
Thorigné. — Cave à la Bigotte, Saulges.
Sarthe. — Puits de Bel Air, Chassillé.
Fam. Dysderidae. — Genre Harpactes.
Harpactes bomber gi (Scopl.).
Mayenne. — - Cave à la Derôuin. Saulges, <^, 13-iv-57.
Espèce se rencontrant dans les mousses, les amas de feuilles ;
peut se trouver dans les entrées de grottes, mais ne fait pas par¬
tie de la faune cavernicole d’entrée ; des conditions spéciales
d’entrée largement ouverte peuvent expliquer sa présence.
Fam. Pholcidae. — Genre Pholcus.
Pholcus sp.
Pas de sujets adultes dans le matériel capturé, les jeunes pro¬
viennent des stations suivantes :
Sarthe. — Carr. sout. de Pêcheseul, Avoise.
Maine-et-Loire. — Carr. sout. de Montjean.
Pholcus plalangioides (Fuessli) est la seule espèce qui se ren¬
contre parfois dans les grottes en France ; il est probable que ces
juv. appartiennent à cette espèce.
Genre Physocyclus.
Physocyclus simoni Berland.
Loire Atlantique. — Caves du Château des Ducs, Nantes, Ç,
l-in-58.
Région parisienne : catacombes (2).
Fam. Theridiidae. — Genre Robertus.
Robertus lividus (Bl.).
Sarthe. — Gr. de Pissegrêle, Mareil-en-Champagne, Ç, 30-m-58,
(P. M. n° 210).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 1, 1959.
7
— 90 —
Fam. Argiopidae. — Genre Porrhoma.
Porrhoma egeria Sim.
Mayenne. — Gr. des Vipères, Thorigné, Ç, 2-xi-57, (P. M.
n° 197) ; Ç, 9-HI-58. — Gr. de Courtalièru, Saint-Georges-sur-
Erve, 2 non ad., 17-iv-57, (P. M. n° 198).
Espèce signalée de quelques grottes françaises (Ariège, Terr. de
Belfort) et de la Cave à Margot (Mayenne) .(Fage, 1931) ; citée
par nous des cavités souterraines de la région parisienne (2), du
Dijonnais (6).
Genre Lessertia.
Lessertia dentichelis (Sim.).
Maine-et-Loire. — Carr. sout. de Montjean, Ç, 19-1-58 ; Ç,
23-HI-58.
Région parisienne (2) ; de l’Ardèche (3).
Genre Centromerus.
Centromerus prudens (O. P. Camb.).
Mayenne. — Gr. de Courtalièru, Saint-Georges-sur-Erve, Ç,
17-iv-57.
Sarthe. — Carr. sout. de Pêcheseul, Avoise, Ç, l-iv-58.
Espèce rare, signalée des forêts du Jura, de l’Ardèche, des
Pyrénées Orientales, de l’ Ariège. Très rarement dans les grottes
(Tarn, par Fage, 1931). Paraît nouvelle pour le département.
Citée de l’Ardèche (3).
Genre Oreonetides.
Oreonetides abnormis (Black.).
Maine-et-Loire. — Carr. sout. des Rairies, n° 2, 31-m-58.
Genre Leptyphantes .
Leptyphantes minutus (Bl.).
Sarthe. — Carr. sout. de Pêcheseul, Avoise, Ç, l-iv-58.
Leptyphantes leprosus (Ohlert).
Mayenne. — Gr. de Rochefort, Thorigné, 2 Ç, ll-xi-57.
Sarthe. — Puits de Bel Air, Chassillé, Ç, l-xi-57. — Carr. sout.
de Pêcheseul, Avoise, Ç, 2-VH-57 ; Ç, 16-iii-58.
Maine-et-Loire. — Carr. sout. de Montjean, Ç, 19-1-58 ; 2
$, 23-iii-58.
Se rencontre dans les entrées des grottes et jusqu’à la limite
de la zone obscure.
Leptyphantes flavipes (Bl.).
Sarthe. — Trou du Renard, Juigné-sur-Sarthe, Ç, 4-iv-58,
(P. M. n° 214).
— 91 —
Leptyphantes pallidus (0. P. Camb.).
Mayenne. — Gr. de Rochefort, Thorigné, $, ll-xi-57 ; 3 $,
3- 1-58. — Gr. de Courtalièru, Saint-Georges-sur-Erve, Ç, 10-xi-
57. — Cave à Margot, Saulges, 13-iv-57 ; Ç, 3-1-58 ; Ç, 6-iv-
58. — Gr. du Rey, Saint-Georges-sur-Epte, Ç, 10-vn-57 ; <§, Ç,
Ç imm., 4-1-58.
Sarthe. — Carr. sout. de Pêcheseul, Avoise, 2 Ç, l-iv-58. —
Carr. sout. de Saint-Christophe-en-Champagne, Ç, 2-1-58. — Carr.
sout. de Rernay, Ç, 16-iii-58 ; Ç, l-iv-58.
Maine-et-Loire. — Carrière des Rauries, n° 2, Ç, 31-HI-58.
Charente. — Gr. de Rancogne, Rancogne, Ç, 23-xi-57.
Espèce très répandue dans le milieu cavernicole ; signalée de
la Mayenne (Gr. de Rochefort, Cave à Margot, par Fage, 1931).
Citée par nous de la Côte d’Or (6), de la région parisienne (2). Est de
la France. Nous avons de nombreuses stations inédites concer¬
nant la présence de cette espèce dans le milieu cavernicole ; nous
en publierons d’ailleurs la répartition générale.
Genre Meta.
Meta mengei (RL).
Mayenne. — Gr. des Havardières, Saulges, 9-iii-58.
Meta merianae (Scop.).
Morbihan. — Mines de Glénac, près la Glacilly, 3 $, 1 non ad,
4- x-57 ; 2 non ad, 25-1-58.
Mayenne. — Gr. du Four, Saulges, <§, 3-1-58. — Gr. de Cour¬
talièru, Saint-Georges-sur-Erve, 1 non ad, 10-xi-57 ; Ç, 12-x-
57 ; 3 Ç, 1 non ad., 17-iv-57 ; Ç, 16-ii-58 ; Ç, 6-iv-58. — Cave à
la Bigotte, Saulges, 2 Ç, 13-iv-57. — Gr. des Havardières,
Saulges, 2 Ç, 13-iv-57. — Gr. des Vipères, Thorigné, subad.,
23-H-58.
Sarthe. — Carr. sout. de Pêcheseul, Avoise, $, ll-xi-57 ; Ç,
2-vii-57 ; Ç, l-iv-58 ; Ç, 16-iii-58. — Puits de Bel Air, Chassillé,
3 Ç, 2 juv., l-xi-57. — Carr. sout. de Bernay, Ç, 1 non ad., 1-xi-
57 ; Ç, 4-1-58. — Gr. de Pissegrêle, Mareil-en-Champagne,
2-1-58 ; 1 non ad., 16-n-58 ; 1 non ad., 30-m-58.
Loire Atlantique. — Gr. de Barbechat, Barbechat, <^, Ç, <$
subad., 1 non ad., 28-iii-57.
Maine-et-Loire. — Carr. sout. de Montjean, 3 Ç, 8-xn-57 ; 3 Ç,
2 non ad., 19-1-58. — Carr. sout. des Rairies, Ç, 31-iii-58.
Troglophile ; répandu dans toute la France (grottes, cavités
souterraines, domaine épigé).
Meta menardi Latr.
Mayenne. — Gr. de Rochefort, Thorigné, 1 non ad., ll-xi-57,
1 non ad., 3-1-58. — Cave à la Bigotte, Saulges, 4 Ç, 13-iv-57 ;
92 —
1 non ad., 2-iv-58. — - Gr. de Courtalièru, Saint-Georges-sur-Erve,
2 2 non ad., 10-xi-57 ; Ç, 12-X-57 ; 4 <$, 3 Ç, 2 non ad., 5 juv.,
17-iv-57. — Cave à Margot, Saulges, Ç, 2 non ad., 13-iv-57 ; 1 non
ad., 1 juv., 3-1-58. — Gr. des Vipères, Thorigné, 1 non ad., 2-xi-
57 ; <$, 5 non ad., 1 juv., 14-iv-57. — Cave à la Derouin, Saulges,
çj, subad., 13-iv-57. — Gr. des Havardières, Saulges, 2 non
ad., 13-iv-57. — Gr. du Four, Saulges, Ç, 13-iv-57.
Sarthe. — - Carr. sout. de Bernay, subad., l-xi-57 ; 1 non
ad., 1 juv., 4-1-58 ; 1 non ad., l-iv-58.
Loire Atlantique. - — Gr. de Barbechat, Barbechat, $, 2 juv.,
28-iii-57.
Charente. — - Gr. de Rancogne, Rancogne, Ç, 23-xx-57.
Troglophile. Très répandu dans les grottes de la région consi¬
dérée. Ne se rencontre jamais à l’air libre (subtroglobie ?).
Signalé des grottes de la Côte d’Or (9) où il est fréquent ; rare
dans les cavités artificielles de la région parisienne (2).
Meta bourneti Sim.
Sarthe. — Carr. sout. de Pêcheseul, Avoise, $, 1 $ subad.,
1 non ad., 2-vii-57. — Gr. de Pissegrêle, Mareil-en-Champagne,
1 non ad., 18-iv-57 ; Ç, Ç subad., 2-1-58. — Carr. sout. de Chris-
tophe-en-Champagne, $ subad., 3 Ç, 3 non ad., 1 juv., 15-iv-57.
Charente. — Gr. de Rancogne, Rancogne, Ç, 1 non ad., 23-xi-57.
Dordogne. — Gr. du Château de Commorque, Ç, 1 non ad.
Lot-et-Garonne. — Gr. d’Aubiac, Aubiac, 3 non ad.
Gers. — Château du Baradieu, près La Romieu, 2 Ç, 3-xi-57. —
Gr. de Mauvezin, La Romieu, Ç, 3 non ad., 5-1-58. — Puisard
d’Averon, près Valence-sur-Baïse, 2 Ç, 1 non ad., 16-xn-57. —
Trou du Renard, d°, Ç, 2 non ad., 16-xn-57. — Gr. de Héoure,
près l’Isle Bouzon, Ç, l-xn-57.
Nous avons publié une étude sur cette espèce, et indiqué sa
répartition générale (7) ; les stations ci-dessus sont nouvelles et
l’espèce n’était pas connue des cinq départements cités.
Genre Nesticus.
Nesticus cellulanus (Cl.).
Mayenne. — Cave à Margot, Saulges, Ç, 13-iv-57 ; $ subad.,
3-xi-57. — Cave à la Bigotte, d°, Ç, 13-iv-57 ; Ç, subad., 2 juv.,
2-iv-58. — Gr. de Courtalièru, Saint-Georges-sur-Erve, Ç, 1 juv.,
17-iv-57.
Sarthe. — - Puits de Bel Air, Chassillé, 3 Ç, 1 non ad., l-xi-57. —
Gr. souterrain de Rochefort, Saint-Mars d’ Outillé, 2 Ç, 2 non
ad., 16-iv-57. — Carr. sout. de Saint-Christophe-en-Champagne,
2 Ç, 15-iv-57. - — Carr, sout. de Pêcheseul, Avoise, Ç, l-iv-58. —
Gr. de Pissegrêle, Mareil-en-Champagne, 3 Ç, 1 non ad., 30-m-58.
93 —
Espèce des entrées ; remplacée par Nesticus eremita Sim. dans
les grottes du Sud-Est de la France.
Des jeunes non déterminables, capturés dans les mines de
Glénac, près la Gacilly (Morbihan) et dans la Gr. des Havar-
dières (Mayenne) se rattachent probablement à la même espèce.
Signalé par nous des grottes de la Côte d’Or (6), des cavités arti¬
ficielles de la région parisienne (2).
O 0;3 mm.
3 4
Fig. 1, Amaurobius erberi Keys. : $, vulva. P. M. n° 216. — Fig. 2, Amaurobius
similis (Bl.) : $, vulva. P. M. n° 215. — Fig. 3, Tegenaria silvestris L. K. : ?,
vulva. P. M. n° 208. — Fig. 4, d° : Ç, vulva. P. M. n° 207.
Fam. Agelenidae. — Genre Tegenaria.
Tegenaria saeva Bl.
Morbihan. — Mines de Glénac, près la Gacilly, $, 25-1-58, (P. M.
n° 213).
Mayenne. — Gr. du Four, Saulges, Ç, 3-1-58, (P. M. n° 204). —
Gr. du Rey, Saint-Georges-sur-Erve, Ç, 4-1-58, (P. M. n° 205). —
Gr. de Courtaliéru, d°, Ç, 6-iv-58, (P. M. n° 218). - — - Gr.des
Havardières, Saulges, 2 Ç, 9-iii-58, (P. M. n° 217).
Sarthe. — Gr. souterrain de Rochefort, Saint-Mars d’Outillé,
94 —
Ç, 16-iv-57, (P. M. n° 195). — Carr. sout. de Saint-Christophe-
en-Champagne, 3 Ç, 2-X-58, (P. M. n° 206). — Gr. de Pissegrêle,
Mareil-en-Champagne, Ç, 16-H-58, (P. M. n° 212).
Loire Atlantique. — Gr. de Barbechat, Barbechat, Ç, 28-m-57,
(P. M. n° 196).
Espèce voisine de T. atrica C. K. laquelle peuple les cavités
souterraines de la Côte d’Or, les Pyrénées et l’Est de la France.
Tegenaria parietina (Fourcr.).
Maine-et-Loire. — Carr. sout. de Montjean, Ç, 8-xn-57.
Espèce de large répartition et citée « répandue dans toute la
France, dans les maisons, les caves, les cavités souterraines » ;
non signalée des grottes de la Côte d’Or (6), ni des cavités de la
région parisienne (2) ; grottes de l’Ardèche (3).
Tegenaria silvestris L. K.
Mayenne. — Gr. des Vipères, Saulges, Ç, 14-iv-57. — Cave à
la Derouin, d°, Ç, 13-iv-57, (P. M. n° 207) (fig. 4). — Gr. du Rey,
Saint-Georges-sur-Epte, Ç, 4-1-58, (P. M. n° 208) (fig. 3). — Gr.
des Ilavardières, Saulges, Ç, 9-iii-58.
Loire Atlantique. — Gr. de Barbechat, Barbechat, Ç, 28-in-57.
Maine-et-Loire. — Carr. sout. des Rairies, les Rairies, n° 2,
2 Ç, 31-iii-58.
Tegenaria domestica (Cl.) sensu Simon (= T. derhami Scop.
sensu Berland et Fage).
Maine-et-Loire. — Carr. sout. de Montjean, Ç, 19-1-58 ; Ç,
23-iii-58.
Tegenaria pagana C. K.
Morbihan. — Mines de Glénac, près la Gacilly, 25-1-58.
Sarthe. - — Carr. sout. de Pêcheseul, Avoise, Ç, 1 non ad.,
16-iii-58.
Charente. — Gr. de Rancogne, Rancogne, 23-xi-57.
Signalée du midi de la France et de Corse ; citée « dans les caves
humides » et des souterrains de Pont-Saint-Esprit (Ardèche) (8).
Nous l’avons citée d’Espagne, d’une grotte de la région de San-
tander. L’espèce est nouvelle pour le département.
Genre Cicurina.
Cicurina cicur (Fabr.).
Sarthe. - — Carr. sout. de Saint-Christophe-en-Champagne, Ç,
6-IH-57.
Loire Atlantique. — Caves du Château des Ducs, Nantes, Ç,
30-vi-58.
Nous avons signalé sa capture dans les entrées des cavités sou¬
terraines de la région parisienne (2), des grottes de la Côte d’Or (6).
(à suivre).
— 95 —
Un nouveau Myriapode Spirostreptidae (Diplopode)
de Madagascar
Par J. M. Démangé.
C’est à M. R. Delattre, entomologiste à l’Institut de Recherches
du Coton et des Textiles exotiques, que nous devons l’occasion de
décrire ce Myriapode et nous l’en remercions vivement.
Parmi ce matériel se trouvaient de nombreux individus imma¬
tures dont les organes génitaux sont décrits et figurés ici pour la
première fois.
La nouvelle sous-espèce s’attaque volontiers aux plantations
de la région de Tulear.
Scaphiostreptus procerus Att. 1951 médius nov. subsp.
Mâle. — 61 segments ? (plusieurs individus brisés en plusieurs
tronçons, difficiles à reconstituer).
Couleur brun-noir foncé, à prozonites un peu plus clairs. Antennes
et pattes jaune-rouge.
Tête à ponctuations fortes et denses. Zone clypéale profondément
ridée. 4-5 fossettes pilifères prélabiales. Sillon occipital peu profond.
Sillons interoculaires presque invisibles. Antennes longues atteignant le
5e segment. Stipes mandibulaires bombés, à surface très inégales, avec
une saillie en demie-lune à l’arête inférieure. Angle inférieur saillant
également.
Collum profondément striolé-ponctué. Lobes latéraux à angle anté¬
rieur saillant en angle aigu vers le bas. Sillon marginal fin, situé tout
près du bord, délimitant un bourrelet étroit. Surface marquée de 2 sil¬
lons complets dont l’inférieur épouse les sinuosités du bord du lobe
et le supérieur en angle obtus, placé dans le milieu. Tous deux prennent
naissance au niveau du champ ocellaire.
Prozonites à sillons circulaires presque invisibles, noyés dans les ponc¬
tuations et les petites perles en relief. Sillons circulaires situés dans
l’extrême partie antérieure des prozonites. Dans les portions moyenne
et postérieure les sillons ont complètement disparu, seules subsistent
les petites perles en relief. .
Métazonites à sillons longitudinaux complets, atteignant la suture et
très éloignés du pore. Leur situation est strictement ventrale. Des
amorces de sillons longitudinaux obliques en avant de la suture. Une
rangée de points jaunes au bord postérieur des métazonites, visibles
surtout sur la partie dorsale.
Suture faible non déviée au niveau du pore.
Dernier segment dorsalement en angle obtus avec une forte dépres-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 1, 1959.
— 96 —
sion transversale, près de l’extrémité, produisant une importante déni¬
vellation isolant l’angle postérieur du segment.
Pattes ambulatoires avec soles sur les deux avant-derniers articles,
à partir de la 3e paire. Les soles sont absentes dans la région posté¬
rieure du corps (15 à 20 derniers segments postérieurs environ).
Gonopodes. — Semblables à ceux de Sc. procerus procerus.
Aréoles des soies grandes.
Fig. 1. Base des pattes de la deuxième paires de la $, avec l’invagination droite,
face postérieure; f, tabliers. — Fig. 2. Base des pattes de la troisième paire de
pattes, face postérieure sc, sclérites intercalaires fusionnés. — Fig. 3. Vulve,
vue de profil, avec son invagination apodématique en transparence.
Femelle. — 55 segments.
Tête moins rugueuse sauf en arrière des sillons interoculaires et de
la portion prélabiale. Sillon occipital plus profond et sillons interocu¬
laires fins mais bien visibles. Antennes plus courtes dépassant légère¬
ment le 2e segment.
Lobes latéraux du collum non saillant en pointe, arrondis. Sillons
comme chez le $ mais, sur l’arête inférieure qui est épaisse et recourbée
— 97
vers le gnathochilarium, on remarque de très nombreux sillons fins-
Stipes mandibulaires bombés, à surface très rugueuse, sans lobe mais-
avec angles du bord antérieur saillant en pointe.
Dernier segment dorsalement en angle obtus mais sans dénivellation
transversale.
Coxites de la 2e paire de pattes remarquablement allongés, plus larges-
à l’extrémité distale qu’à la base. Expansions latérales à bord anté¬
rieur s’abaissant progressivement (fig. 1). Tabliers (t) bien développés,
en triangle à pointe aiguë. Rebord externe arrondi. Rebord interne
des deux tabliers dessinant un angle très ouvert. Poches trachéennes
médiocres. Sternite étroit, en accent circonflexe.
Hanches de la 3e paire de pattes (fig. 2) grandes, claviformes, beau¬
coup plus importantes que le sternite. Sternite en bandeau large dont
le bord antérieur est soulevé en dent arrondie. Latéralement le ster¬
nite est flanqué de sclérifications allongées. Sclérites intercalaires (sc)
soudés en une large plage dont les angles latéraux inférieurs sont lar¬
gement arrondis.
Vestibule vulvaire peu profond. Invaginations vulvaires (fig. 1) peu
profondes, courbées en crosse, vastes, beaucoup plus larges que longues. .
Vulve allongée à surface très irrégulière, couverte d’impressions
vagues. Valves (fig. 3) de grosseur inégale séparées par une longue
dépression dessinant un léger mouvement de torsion. Portion anté¬
rieure des valves, près de l’opercule, soulignée par une saillie en pointe
élevée. Cette saillie est de hauteur inégale suivant la valve et en rap¬
port avec le volume de celle-ci. Opercule en ogive très étirée, à som¬
met très pointu et dépassant légèrement les saillies antérieures des
valves.
Invagination apodématique longue, de même longueur que les
valves avec de nombreux diverticules en boule semblant se disposer en
rangées parallèles. En arrière, à l’opposé de l'opercule, l’apodème se
termine en crosse.
Immatures.
Larve à 58/1 segments.
Sac gonopodial ample et profond. Ebauches des gonopodes assez
écartées du bord du 7e segment.
Sternite des gonopodes en bandeau étroit, en arc de cercle, avec une
dépression au sommet de l’axe, peu chitinisé, confondu avec la mem¬
brane environnante (fig. 4).
Rourgeon postérieur coxal (bc). beaucoup plus volumineux que le
bourgeon antérieur (t). Il présente une silhouette trapézoïdale, à sur¬
face plus ou moins ridée. Rord antérieur tronqué carrément. Face anté¬
rieure creusée d’une large et profonde dépression longitudinale parta¬
geant le bourgeon en deux portions correspondant aux feuillets antérieur
et postérieur de l’adulte, la dépression pouvant être assimilée à une
ébauche de fourreau coxal. Rourgeon externe trapéziforme, bourgeon
interne muni d’une saillie en crête verticale s’arrondissant au sommet..
Bourgeon du télopodite (f) proportionnellement plus long et plus-
— 98 —
étroit, beaucoup plus large à la base qu’au sommet, comprimé
d’avant en arrière. Il présente ceci d’intéressant qu’il est manifestement
partagé en deux parties de longueurs inégales par une encoche du bord
externe. Partie proximale une fois et demie à 2 fois plus longue que
la partie distale, peu différenciée, avec deux traces de sillons à la base
(articulation ?) et terminée extérieurement par un prolongement trian-
Fig. 4. Bourgeons des gonopodes de l’immature à 58/1 segments ; bc, bourgeon
coxal, t, bourgeon du télopodite. — Fig. 5. Extrémité plus grossie du télopo-
dite montrant la rainure séminale et l’ébauche de l’éperon fémoral. — Fig. 6.
9e paire de pattes de l’immature à 58/1 vue isolément. Sternite en pointillés.
gulaire aigu (a). Le prolongement correspond à l’épine fémorale de
l’adulte.
Partie distale simple, parcourue par une rainure (r) séminale, qui
de l’apex, côté latéral externe, s’infléchit vers l’arête interne et con¬
tinue sa marche le long de cette arête jusqu’à la base (fig. 5).
9e paire de membres (fig. 6) constituée par un sternite en triangle
arrondi, très large dans le milieu, dont les pointes latérales se perdent
dans la portion proximale des restes de membres biarticulés.
Poches trachéennes invisibles (accident de dissection ?).
99
Larve à 59/1 segments.
Ebauches des gonopodes semblables aux précédentes mais avec les
quelques différences suivantes.
Sommet des ébauches coxales légèrement échancré avec une trace
de saillie latérale externe.
Ebauche du télopodite un peu plus élancée, épine fémorale trian¬
gulaire, un peu plus grêle et plus accolée au membre.
Sternite en arc de cercle, sans dépression au sommet.
Madagascar, Tulear. 3. XII. 56. R. Delattre coll. N° 998 E.À.C.
La nouvelle sous-espèce se distingue du type, décrit par
C. Attems en 1951 1, par les principaux caractères suivants :
Sc. procerus procerus
Tête lisse.
6 fossettes pilifères prélabiales.
Pas de points transparents.
Sc. procerus médius nov. subsp.
Tête fortement ponctuée.
4-5 fossettes prélabiales.
Des points transparents.
Sa position systématique est intermédiaire entre Sc. obscura-
tus, procerus et saginatus. Elle se différencie de la première parti¬
culièrement par la présence de points jaunes et l’absence de stries
concentriques dans les prozonites mais se rapproche de Sc. sagi¬
natus par la présence de ces points jaunes.
Un tableau de comparaison entre ces quatre formes peut être
établi comme suit :
Laboratoire de Zoologie du Muséum National d’ Histoire Naturelle.
1. Myriapodes d’Afrique, de Madagascar et de la Réunion récoltés par le Pr.
'Paul Remy. — Mem. Inst. Sc. Madagascar, sér. A, t. V, fasc. 1, 1958.
— 100 —
Sur la présence du genre Trichorhina au Maroc
ET SUR LES AFFINITÉS DE CE GENRE
(Crustacés ; Isopodes terrestres)
Par A. Vandel.
ASSOCIÉ DU MUSÉUM
Le genre Trichorhina comprend une trentaine d’espèces répar¬
ties dans toutes les régions tropicales du globe (Vandel, 1946 a,
p. 248). Cependant trois espèces de ce genre se rencontrent en
Europe occidentale (Portugal, Espagne, France). On pouvait donc
tenir pour très probable que ce genre possédait des représentants
au Maroc, pays dont la faune s’apparente si étroitement à celle
de la péninsule ibérique. Il a fallu cependant attendre les minu¬
tieuses investigations du Professeur P. Remy pour établir la pré¬
sence de ces microscopiques Isopodes en Afrique du Nord. Les
collections rassemblées par notre collègue, en 1950 et 1953, sur le
territoire marocain, renferment deux espèces de Trichorhina.
La première, Trichorhina anophthalma Arcangeli, était déjà-
connue des régions méridionales de la péninsule ibérique. Elle
avait été recueillie dans le sud du Portugal, à Serpa, par le Pro¬
fesseur. Silvestri (Arcangeli, 1935; Luisier, 1936), et dans la
Serra de Aràbida, par M. A. de Barros Machado (Vandel,
1946 b). Moi-même, j’avais récolté cette espèce dans le sud de
l’Espagne, à Benaojàn, à l’ouest de Bonda (Vandel, 1953, p. 381)..
Par ailleurs, les prospections de M. le Professeur P. Remy éta¬
blissent que cette Trichorhine est largement répandue dans le
Maroc septentrional et central. Voici les localités qui ont livré
des exemplaires de cette espèce : Azemmour, près de Mazagan ;
Sidi Kassem (Petitjean) ; Fès ; Taza ; Oujda (où l’espèce appa¬
raît particulièrement abondante) ; et Biskra, dans le sud algérien.
Ainsi, la répartition de cette espèce offre un nouvel exemple de
distribution bético-rifaine tout à fait typique.
L’autre espèce, qui est nouvelle, paraît au contraire propre au
Maroc, ou plus exactement au Moyen Atlas.
Trichorhina atlasi n. sp.
Station. — Ifrane (Moyen-Atlas), autour du village, et dans,
le Val d’Ifrane. Entre 1.500 et 1.650 m. d’alt. 1-2. VIII. 1950-
P. Remy leg. : 2 (£, 1 Ç.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 1, 1959.
101
Description. — Taille : 3mm.
Coloration : très semblable à celle de Trichoniscus pusillus. Corps
complètement pigmenté ; mais, le pigment reste très lâche et ne donne
qu’une coloration très pâle.
Œil (Fig. 2 A et B) : de taille moyenne, bien pigmenté, constitué
par huit ommatidies.
Caractères tégumentaires (Fig. 2 D). — a) Cuticule recouverte d’écailles
imbriquées, b ) Le corps est complètement recouvert de grandes soies-
écailles, en forme d’éventail, très apparentes au binoculaire (Fig. 1).
Des soies-écailles, de taille particulièrement grande, forment une rangée
serrée au bord postérieur de chacun des segments du corps, c) Pas
de pores glandulaires.
Céphalon (Fig. 2 A et B). — Une ligne supra-antennaire bien nette.
Une ligne frontale très fine, difficile à apercevoir dans la région médiane.
Lobes latéraux à peine indiqués.
Péréion (Fig. 1). — Bord postérieur du premier péréionite droit, non
sinué, son angle latéral arrondi.
Pléon (Fig. 2 C). — Nettement en retrait sur le péréion. Néopleu-
rons médiocres.
Telson (Fig. 2 C). — De forme semi-circulaire.
Antenne (Fig. 1). — Relativement longue ; flagelle de deux articles,
le premier cinq fois plus court que le second.
Pléopodes, dépourvus de pseudo-trachées.
Caractères sexuels mâles. — - Les deux mâles observés sont imma¬
tures, en sorte que leurs caractères ne peuvent pas être exactement
décrits. Ils ne paraissent point présenter de dispositions très particu¬
lières.
Affinités. — En raison de sa pigmentation normale, de son
œil bien développé, de sa ligne frontale encore reconnaissable,
— 102 —
cette espèce est certainement l’une des plus primitives du genre.
Par la forme du corps, elle se rapproche de Tr. bonadonai VandeL
Les Affinités du genre Trichorhina.
Les nombreuses et incontestables affinités que l’on relève entre
les genres Trichorhina et Platyarthrus m’ont conduit à les réunir
en un groupe commun. Considéré d’abord comme une sous-famille
de P orcellionidae , et dénommé Squamiferinae (Vandel, 1946 a
Fig. 2. — Trichorhina atlasi n. sp. — A et B, céphalon vu de face et de profil ;
l.f., ligne frontale ; l.s.a., ligne supra-antennaire ; G, pléon ; D, bord postérieur
du second tergite.
et b), ce groupe fut par la suite élevé au rang de famille indépen¬
dante, celle des Squamiferidae (Vandel, 1952, 1953). Le terme de
Platyarthrinae proposé ultérieurement par Verhoeff (1949) est
synonyme de Squamiferidae. J’ai montré ailleurs (Vandel, 1953)
comment l’on peut comprendre la dérivation de l’organisation si
particulière de Platyarthrus à partir de celle de Trichorhina. Envi¬
sageons maintenant l’origine du genre Trichorhina.
Le grand isopodologue danois, G. Budde-Lund qui avait ins¬
titué le genre Trichorhina, en 1908 (Budde-Lund, 1908, p. 293)
est également le créateur du genre Niambia, terme introduit en
1904 (Budde-Lund, 1904, p. 37), mais défini seulement en 1909
(Budde-Lund, 1909, p. 59). Pour Budde-Lund, la distinction de
ces deux genres était aisée, puisqu’il admettait l’absence de pseudo¬
trachées chez Trichorhina, et la présence de ces organes respira¬
toires chez Niambia, affirmation que l’on trouve exactement
reproduite dans l’ouvrage de Barnard (1932).
Cependant, l’examen des figures données par Budde-Ltjnd
(1909, pl. VI, fig. 12-14) des pléopodes de Niambia truncata
(Brandt) laisse peu de doute quant à l’interprétation correcte des
organes respiratoires renfermés dans les exopodites de ces appen¬
dices. Les organes représentés ne sont point des pseudo-trachées
mais correspondent à un système vasculaire semblable à celui
que l’on observe dans le genre Alloniscus. Quant aux pléopodes
des autres espèces de Niambia, ils ne renferment aucune différen¬
ciation respiratoire, ainsi que j’ai pu m’en assurer en examinant
les pléopodes de Niambia formicarum Barnard L
Ce point étant éclairci, aucune raison ne s’oppose à inclure le
genre Niambia dans la famille des Squamiferidae. Ce genre appa¬
raît très proche de Trichorhina. La dépigmentation fréquente, le
revêtement formé de grandes soies-écailles en éventail, la peti¬
tesse de l’œil, la structure céphalique, la brièveté des antennes
etc..., sont des caractères communs aux deux genres.
Bien mieux, la distinction de ces deux genres apparaît aujour¬
d’hui délicate, car les deux caractères que l’on peut invoquer
pour les séparer ne sont pas constants : 1) le céphalon des repré¬
sentants du genre Niambia présente une ligne frontale qui a
régressé chez la plupart des Trichorhina • mais, elle subsiste incon¬
testablement chez Tr. atlasi. 2) Les représentants du genre Niam¬
bia possèdent des pores glandulaires qui ont disparu totalement
chez Trichorhina, sauf chez Tr. boliviana (Vandel).
Ainsi, des trois genres qui constituent la famille des Squami¬
feridae, Niambia apparaît représenter le type le plus primitif,
Platyarthrus, un type très spécialisé, tandis que Trichorhina occupe
une position intermédiaire. Ce que l’on peut traduire par le schéma
suivant :
Niambia — > Trichorhina — > Platyarthrus
Ajoutons que le genre Niambia est propre à l’Afrique du Sud,
et ne semble pas dépasser l’Equateur, tandis que presque toutes
les Trichorhines signalées en Afrique ont été récoltées au nord
du cercle équatorial (exception faite des espèces propres à Mada¬
gascar et aux Mascareignes).
1. Exemplaires récoltés dans les terriers du Scorpion Opisthophthalmus latima-
nus, à Grahamstown (Province du Cap) par Miss Anne G. Alexander.
104 —
BIBLIOGRAPHIE
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Labor. Zool. Portici, XXIX, pp. 1-39.
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Annal. S. Afric. Mus. Cape Town, XXX, pp. 179-388.
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III. — Istanbul Unio. Fen. Fak. Mec., Ser. B, XIV, pp. 21-48.
— 105
Eciiinodermes de la Guyane française
(Crinoides, Astérides, Ophiurides, Echinides,
Holothurides)
Par Gustave Cherbonnier.
Les Échinodernaes littoraux des côtes de la Guyane française
sont très mal connus, alors que ceux des Antilles ont été l’objet
de nombreux travaux et que ceux des côtes du Brésil et de l’Argen¬
tine sont, depuis quelques décades, systématiquement étudiés. La
petite collection que vient de me faire parvenir M. Durand, de
l’Institut français d’Amérique tropicale, comble une importante
lacune de la connaissance de la faune échinodermique de cette
région de l’Atlantique tropical.
La collection, où l’on trouve deux espèces nouvelles pour la Science,
se compose de Crinoides, d’ Astérides, d’Ophiurides, d’Echinides et
d’ Holothurides, qui se répartissent comme il est indiqué dans le
tableau ci-dessous.
Classe CRINOIDEA
Ordre Articulata
Famille Tropiometridæ
Genre Tropiometra
T. carinata (Lamarck)
Classe ASTEROIDEA
Ordre Phanerozonia
Famille Goniasteridæ
Genre Goniaster
G. americanus Yerrill
Famille Astropectinidæ
Genre Astropecten
A. duplicatus Gray
A. richardi Ed. Perrier
Genre Tethyaster
T. vestitus (Say)
Famille Luidiidæ
Genre Luidia
L. senegalensis (Lamarck)
L. clathrata Lütken
L. barbadensis Ed. Perrier
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 1, 1959.
8
— 106 —
Ordre Spinulosa
Famille Echinasteridæ
Genre Echinaster
E. echinophorus (Lamarck)
Classe OPHIURIOIDEA
Famille Gorgonocephalidæ
Genre Astrophyton
A. muricatum (Lamarck)
Famille Ophiodermatidæ
Genre Ophioderma
O. brevispina (Say)
Famille Ophiolepidæ
Genre Ophiolepis
O. elegans Lütken
Genre Ophiura
O. sp.
Classe ECHINOIDEA
Ordre Cidaroida
Famille Cidaridæ
Genre Stylocidaris
S. lineata Mortensen
Ordre Stirodonta
Famille Arbaciidæ
Genre Arbacia
A. punctulata (Lamarck)
Ordre Aulodonta
Famille Diadematidæ
Genre Astropyga
A. magnifica A. H. Clark
Ordre Clypeastroida
Famille Clypeastridæ
Genre Clypeaster
C. subdepressus (Gray)
C. durandi nov. sp.
Famille Scutellidæ
Genre Encope
E. emarginata (Leske)
Classe HOLOTHURIOIDEA
Ordre Dendrochirota
Famille Cucumariidæ
Genre Thyonacta
T. sabanillaensis Deichmann
— 107 —
Ordre Aspidochirota
Famille Stichopodidæ
Genre Stichopus
S. badionotus Selenka
Classe CRINOIDEA
Tropiometra carinata (Lamarck)
Synonymie : Comatula carinata Lamarck, 1816, p. 534.
Tropiometra carinata carinata A. H. Clark, 1947, p. 291, pl. 35,
fig. 183-184, pl. 36, fig. 187-188 (synonymie complète).
Tropiometra carinata Fontaine, 1953, p. 33 ; Macnae et Kalk,
1958, PP. 97, 99, 119, 130.
Les neuf exemplaires comprennent un jeune immature, quatre de taille
moyenne et quatre grands. Ils sont en tous points conformes aux des¬
criptions et aux figures des auteurs, notamment à celles de Clark. Le
nombre de cirres varie de 20 à 28, chacun d’eux étant formé de 16 à
21 articles et terminé par un crochet parfois presque deux fois plus long
que l’article adjacent. L’extrémité des bras étant cassée, il ne m’est pas
possible d’indiquer leur longueur ; leur carène est bien marquée et se
continue jusqu’à la brisure ; les syzygies se trouvent placées respective¬
ment entre les plaques brachiales 3-4, puis 9-10, 14-15, 19-20, 25-26, etc.
Les échantillons, conservés à sec, sont violacés.
Classe ASTEROIDEA
Goniaster americanus Verrill
Synonymie : Goniaster americanus Verrill, 1871, p. 230 ; Verrill,
1899, p. 151-156, pl. XXIV a, fig. 1-2, pl. XXVI, fig. 1-6;
Verrill, 1915, p. 104, pl. XIII, fig. 5-5 a.
Pentagonaster semilunatus (partim) Perrier, 1876, p. 24.
Pentagonaster parvus Perrier, 1884, p. 231, pl. VII, fig. 7-8.
Astrogonium semilunatum Perrier, 1885, p. 37.
Phaneraster semilunatus Perrier, 1894, p. 388.
L’unique exemplaire est d’une taille sensiblement égale à celle du type
de Verrill : R = 65 mm. et r = 30 mm. On compte, sur chaque côté des
bras, dix plaques marginales ventrales pour sept plaques marginales dor¬
sales ; celles-ci portent chacune un gros tubercule, en forme de pain de
sucre, mesurant au maximum 6 mm. de diamètre à la base et 5 mm.
de hauteur. Les piquants de la face dorsale du disque sont moins nombreux
que ceux de l’holotype, mais on sait que leur nombre et leur disposition
varient beaucoup, notamment avec l’âge de l’animal. Ils sont disposés
comme suit : la plaque centro-dorsale, nue, est entourée de cinq piquants
coniques portés par les cinq plaques radiales primaires ; on trouve ensuite
un piquant semblable sur chacune des cinq premières plaques radiales
secondaires puis, sur chaque radius, deux rangées parallèles de cinq
piquants, séparées par la ligne médiane des plaques radiales secondaires
— 108 —
qui, elles, restent nues jusqu’à l’extrémité des bras. Toutes les autres
plaques du disque, sauf trois, sont dépourvues de piquants.
La plaque madréporique, en forme de triangle à côtés convexes, à
sommet tourné vers le bord du disque, est située au premier tiers interne
du petit rayon.
Les autres caractères correspondent exactement à ceux du type, notam¬
ment les pédicellaires des plaques ventrales et la disposition des piquants
adambulacraires.
Astropecten duplicatus Gray
(Fig. 1, A, B)
Synonymie : Astropecten duplicatus Gray, 1840, p. 185 ; Perrier,
1875, p. 271 ; Ives, 1891, p. 339 ; Sladen, 1889, p. 196, 200, 734 ;
Verrill, 1915, p. 165, pl. XVI, fig. 2-2 a, pl. XXII, fig. 2, pl. XXIII,
fig. 1-2 ; Dôderlein, 1917, pl. 2, fig. 3-6, pl. 9, fig. 2-4 a ; Boone,
1928, pp. 5 ; Clark, 1933, p. 17 ; Clark, 1919, p. 54, 71 ; Caso,
1943, p. 22, pl. III ; Fontaine, 1953, p. 181 ; Breder, 1955, pl. II,
fig. 1.
Astropecten dubius Gray, 1840, p. 182 ; Verrill, 1867, p. 343.
Astropecten valenciennei Müller et Troschel, 1842, p. 68.
Astropecten oariabilis Lütken, 1859, p. 51 ; Verrill, 1867, p. 343 ;
Agassiz, 1869, p. 00.
Les cinq exemplaires, vivants, étaient de couleur rouille. Le rapport entre
le grand rayon et le petit rayon est, respectivement, de 48/9, 57/11, 65/14,
70/15 et 80/16. L’ornementation des plaques marginales dorsales des bras
est très variable. Chez un exemplaire, les 7-8 premières plaques possèdent
un piquant sur le sommet, l’ensemble constituant une rangée interne
faite d’abord d’un très grand piquant, puis de piquants plus petits dont
la taille décroît régulièrement, le dernier n’étant guère plus développé
que les plus gros granules qui recouvrent la plaque ; dès les 5-6 premières
plaques apparaît un second piquant qui se retrouve sur toutes les plaques,
jusqu’à l’extrémité des bras ; ces piquants forment une rangée externe
très régulière. Un second exemplaire a la rangée interne de piquants qui
se prolonge jusqu’à la 13-14e plaque. Chez les trois autres exemplaires,
on constate une très grande variation dans la distribution des piquants,
l’ornementation des bras d’un même individu n’étant pas la même ;
le premier piquant interne prend généralement un très grand développe¬
ment et les 3-4 plaques suivantes, seulement, portent un très petit
piquant ; les piquants externes forment une rangée régulière, ou ne se
trouvent que sur toutes les trois ou quatre plaques, ou même manquent
complètement (fig. 1, A).
Les plaques marginales ventrales des bras (fig. 1, B) sont couvertes
de petits piquants subrectangulaires d’où émerge une double série de
6-8 piquants bien plus longs, aplatis, pointus. Si l’on regarde l’animal
par la face dorsale, on aperçoit distinctement les deux piquants extrêmes
de chaque plaque marginale ventrale, le distal très grand, légèrement
incurvé, le proximal parfois deux fois plus court, droit, pointu (fig. 1, A).
109 —
A. duplicatus étant une espèce très variable, il n’y a pas lieu de
s’étonner des faibles anomalies notées ci-dessus ; d’autres, bien
plus importantes, ont été signalées par Lütken et par Verrill.
Mais l’espèce est toujours bien reconnaissable par ses piquants
Fig. 1. — Astropecten duplicatus Gray.
A : plaques marginales dorsales ; B : plaques marginales ventrales et piquants
adambulacraires. Les flèches indiquent la direction du disque.
des plaques marginales dorsales et ventrales et ses piquants adam-
bulaeraires : trois internes, le médian plus long et incurvé, suivis
de deux autres, dont le proximal bien plus petit que le distal et
d’un groupe de trois à cinq piquants de tailles inégales.
— 110 —
Astropecten richardi Perrier
(fig. 2, A, B, C)
Synonymie : Astropecten richardi Perrier, 1875, p. 372 ; Verrill, 1915,
p. 177.
T
Fig. 2. — Astropectus richardi Perrier.
A : plaques marginales ventrales ; B : plaques marginales dorsales ; C : piquants
adambulacraires.
Trois des quatre exemplaires qui servirent à Ed. Perrier pour
établir son espèce, provenaient de Cayenne et sont conservés au
— 111 —
laboratoire de Malacologie. Cet auteur en a fait une description
très soignée, à laquelle je n’ajouterai que quelques détails.
Les huit exemplaires envoyés par M. Durand sont absolument conformes
aux types. Les bras, très aplatis, sont souvent légèrement renflés à proxi¬
mité du disque, mais s’effilent ensuite régulièrement jusqu’à l’extrémité.
La comparaison, pour chaque exemplaire, des dimensions du grand rayon
et de celles du petit rayon, donne les rapports suivants : 21/7, 23/7, 38/11,
40/10, 43/11, 50/11, 50/12, 57/13, c’est-à-dire qu’ils croissent du plus petit
exemplaire au plus grand. La plaque madréporique, située très près du bord
du disque, mesure jusqu’à 4 mm. de diamètre ; elle est sensiblement cir¬
culaire et parcourue par des rayons sinueux rayonnants. Les paxilles
du disque ont 1 à 4 piquants centraux, entourés d’un premier cercle de
8-10 piquants semblables, puis d’un cercle externe d’une vingtaine de
piquants plus grêles ; les paxilles qui bordent le disque et les bras sont
plus simples.
Sur chacun des côtés des bras, on dénombre 24 à 26 plaques marginales
chez le plus petit exemplaire et 45-48 chez le plus grand. Les marginales
dorsales (fig. 2, B) sont couvertes de gros granules sphériques et armées,
sur leur bord externe, de deux grands piquants aplatis, à extrémité
tronquée et même entaillée, le distal plus épais et plus large que le proximal
qui porte, à sa base, un petit piquant droit ou incurvé, subcylindrique
ou rarement pointu ; ce piquant est caractéristique de l’espèce. Les
marginales ventrales, rectangulaires, sont nues sur la plus grande partie
de leur surface (fig. 2, A) ; les grands côtés sont bordés de petits piquants
se croisant avec ceux de la plaque voisine ; au-dessus de cette rangée
vient une seconde bordure de 7-9 grands piquants grêles, pointus ; seules,
les 4-6 premières plaques possèdent une telle bordure sur chacun de leur
grand côté ; les piquants de la rangée proximale deviennent de moins en
moins nombreux pour disparaître complètement vers les 10-12e plaques
qui n’ont plus qu’une seule rangée distale de grands piquants. Les plaques
adambulacraires ont, vers la gouttière, un groupe de trois piquants
aplatis, le médian long et incurvé, suivi d’un autre groupe de trois
piquants dont un central très développé puis de deux piquants et,
enfin, d’une ligne de quatre petits piquants (fig. 2, C). Le bord externe
des plaques marginales ventrales porte, à la base des deux grands piquants,
une ligne de 4-5 piquants dont le proximal est petit et effilé.
Rapports et différences.
Astropecten richardi appartient au groupe des Astropecten n’ayant
pas d’épines ou de tubercules sur les plaques marginales dorsales,
tels A. comptus, A. americanus, A. nitidus Verrill, A. cingulatus
Sladen et, peut-être, A. ciliatus Grube ; mais il se différencie très
nettement des cinq espèces citées ci-dessus en ce que ses plaques
marginales ventrales sont dépourvues d’épines ou de petits piquants
sur la plus grande partie de leur surface.
(à suivre)
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
— 112 —
Floraisons les plus intéressantes observées
DANS LES SERRES DU MUSÉUM PENDANT LES ANNÉES
1956, 1957 et 1958. 1
Par A. Guillaumin et H. Rose.
Dicotylédones.
Agapetes Poilanei P. Dop. — Annam : Dalat (C.R.S.T. n° 212/Sig,
f. 138, 1955) Plante très ornementale suivant de Sigaldi. lre intro¬
duction.
Bixa orellana L.
Carissa edulis Vahl.
Chrysophyllum orgenteiun Jacq.
Columnea flava Mart.
Euphorbia delphinensis Ursch et Léandri. — (Marnier 1957).
E. Durant Ursch et Léandri. — Madagascar : Fianarantsoa
(Léandri f. 180, 1953) lre introduction.
E. Françoisii Léandri. — Madagascar (Léandri f. 180, 1953)
lre introduction.
E. Millotii Ursch et Léandri. — Madagascar (Millot f. 210,
1955) lre introduction.
E. neoHumbertii Roit. (Marnier).
E. sipolisii N.E. Rr.
Heliocereus cinnabaricus Britt. et Rose.
Hoya angustifolia Traill.
H. diversifolia Bl. — Annam : Dalat (C.R.S.T. f. 158, 1954).
H. macrophylla Bl. - — Annam : Dalat (C.R.S.T. n° 6, f. 149,
1955).
H. pubescens Cost. — = Annam : Dalat (C.R.S.T. n° 7, f. 149,
1955). lre introduction.
Impatiens repens Moon.
Ipomea coccinea L.
Leucaena esculenta Benth.
Passiflora foetida L. — Ile Principe (Rose-1956).
Peperomia velutina Lind. et André.
Petrea volubilis L.
I. Les floraisons ayant figuré sur les listes précécentes (depuis 1920) ne sont pas
répétées sauf s’il s’agit de plantes d’importation directe.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 1, 1959.
— 113 —
Peumus Boldus Molina.
Phyllocactus anguliger Lem.
Plumeria rubra L. — Guadeloupe (Guillaumin f. 193, 1951).
Psychotria calva Hiern.
Rauwolfia serpentina Benth.
Stapelia gigantea N.E. Br.
S. pulchella Mass.
Streptocarpus nobilis C.B. Clarke.
Strophanthus dichotomus DC.
Sutera coerulea Hiern.
Tamarindus indicus L.
T erminalia catappa L.
Thunbergia fragrans Roxb.
Monocotylédones.
Acriopsis indica Wight. — Laos : Vientiane (Tixier, 1956).
Æchmea Burchellii Baker.
Ærides falcatum Lindl. — Annam : Dalat (de Sigaldi n° IX
f. 25, 1955).
Æ. falcatum Lindl. Var. Maurandii Guill. — Annam : Dalat
(Grillet n° 270, f. 246, 1958).
Amorphophallus Zenkeri N.E. Br. — Cameroun (Rose n° 23
f. 208-1956).
Angraecum bilobum Lindl. = Aerangis biloba Schltr. — Guinée-
française : Toudon (Mme de Toulgouet f. 78, 1956).
A. Eichlerianum Krànzl. — Cameroun : Nyombé (I.F.A.C.,
Merle Orchidée n° 8, f. 188, 1953.)
A. pungens Schltr. — Cameroun : Nyombé (Merle f. 59, f. 154,.
1956) Feuilles de 10-14 mm X 3 mm, creusées en Y en dessus,
semi-cylindriques en dessous. En raison de ses pollinies, il semble
que cette espèce devrait être rattachée au genre Mystacidium .
Arundina chinensis Bl. - — - Annam : Nhatrang (de Sigaldi
n° 322/Sig, f. 183, 1958).
Ascochilus ? pusillus Guillaum. Sp. nov. 1 — Laos : Vien¬
tiane (Tixier. n° 5, f. 203, 1955).
Biermannia bimaculata King et Pantl. — Annam : Langhanh
(C.R.S.T. n° 250/Sig, f. 180, 1955, de Sigaldi leg.).
Brassia caudata Lindl. — Guyane : Crique Gabrielle (Hook,
f. 150, 1958).
Bulbophyllum affinoides Guillaum. Sp. nov. 2 — Annam : Dalat
(C.R.S.T. n° 43/EP, f. 174, 1955).
1. Cf. Bull. Mus. 2e sér. XXIX, p. 347.
2. Cf. Ibid., XXX, p. 459.
— 114 —
Bulbophyllum bolovenense Guillaum. Sp. nov. 1 — Laos : Sta¬
tion des Boloven (Tixier n° 4, f. 203, 1955) ; route de Vientiane
à Paksane (Tixier n° 1 et 2 f. 218, 1955) ; route de Vientiane
à Bankom (Tixier f. 218, 1955) ; Annam : plateau de Djiring
(Tixier n° 35, f. 203, 1958).
B. bryoides Guillaum. Sp. nov. 2 — Annam : chutes de Da
Rayon (C.R.S.T. n° 228/Sig., f. 162, 1955).
B. liirtum Lindl. — Annam : nord de Dalat : région de Tiahso,
1200 m., (Grillet n° 80, f. 220, 1956).
B. Jacquetii Gagnep. — Annam : Dalat : arbre broyé (C.R.S.T.,
f. 183, 1952, Orchidée n° 7, de Sigaldi et Len leg.).
lre introduction.
B. macranthum Lindl. — Annam : Nhatrang (de Sigaldi n° 311/
Sig., f. 165, 1957).
B. ombrophilum Gagnep. — Annam : Grand Pic du Lang bian
(Grillet n° 105, f. 197, 1956).
lre introduction.
B. pinicolum Gagnep. — Annam : Dalat (C.R.S.T., n° 15, f. 183,
1952).
B. cfr. Schimperianum Krânzl. — Guinée française : Ziama
(Adam A.). Fleurs blanches à labelle jaune orangé comme le
B. Schimperianum mais pseudobulbes à 2 feuilles.
Avait déjà fleuri en 1954 et 1955.
Ceratostylis Evrardii Gagnep. — Annam : Mauline (Tixier n° 11,
f. 206, 1957) ; Annam : Dalat (de Sigaldi n° 282/Sig. , f. 213, 1955).
lre introduction.
Chamaeangis vesicata Schltr. ? — Cameroun (Rose f. 207, 1956).
Cirrhopetalum bootanense Grifî. — Annam : Dalat (C.R.S.T.,
Cirrhopetalum n° 2, f. 158, 1954, de Sigaldi, Bulbophyllum XV et
XVII, f. 25, 1956).
C. bootanoides Guillaum. Sp. nov. 3 — Annam : Dalat (C.R.
S.T., n° 203/Sig., f. 134, 1955, n° 263/Sig., f. 180 bis, 1955).
C. Eberhardtii Gagnep. — Annam : Dalat (C.R.S.T. Cirrhope¬
talum n° 1, f. 158, 1954. lre introduction.
C. refractum Zoll. — Annam : piste de Fyan (Tixier n° 15,
f. 206, 1957).
Cleisostoma Sigaldiensis Guillaum. — 4 Annam : Dalat (C.R.
S.T. n° 202/Sig. f. 134, 1955, de Sigaldi XIII, f. 25, 1956).
Coelogyne Lawrenceana Rolfe (1935) = C. Fleuryi Gagnep.
(1930) Annam : Dalat (C.R.S.T. n« 11, f. 25, 1956).
1. Cf. Bull. Mus., 2e sér., XXIX, p. 500.
2. Cf. Ibid., XXVIII, p. 485.
3. Cf. Ibid., XXVIII, p. 548.
4. Cf. Ibid., XXV, p. 329.
— 115 —
C. Mooreana Sander ex Rolfe-Annam : Pic du Lang bian (Hach
n° 3, f. 19, 1958).
C. Rossiana Reichb. f. — Annam : Dalat (de Sigaldi n° 1, f. 25,
1956, Hach n° 4, f. 19, 1958).
Coleotrype natalensis Clarke.
Cymbidium eburneum Reichb. f. var. Parishii Hook. f. — Annam :
Dalat (C.R.S.T. n° 1/MEP, f. 138, 1955, Grillet n° 235, f. 246, 1956).
C. lancifolium Hook. — Annam : Dalat (Hach, Cymbidium nos 10
et 11, f. 69, 1957).
C. Munroianum King et Pantl. — Indochine (donnée par
Lecoufle en 1957, de Sigaldi f. 212, 1955).
C. Poilanei Gagnep. — Annam : Dalat (Hach, Cymbidium n° 5,
f. 69, 1958.
lre introduction.
C. tigrinum Parish.
Dendrobium aduncum Wall. ? — Annam : Dalat : vallée de
Prenn (Grillet n° 128, f. 201, 1956).
D. aggregatum Roxb. var. Jenkinsii King et Pantl. — Laos :
Xieng Kouang (Tixier n° VI, f. 178, 1956).
D. braianense Gagnep. — - Laos : Xieng Kouang (Tixier XXV,
f. 178, 1956) ; Annam : Benmethuot (Hach, n° 2, f. 19, 1958).
lre introduction.
D. ciliatum Parish. — Laos : Xieng Kouang (Tixier Dendro¬
bium n° 1, f. 192, 1955 n° 3, f. 218, 1955) ; Annam : Dalat (Tixier
n« 52, f. 223, 1958).
D. crystallinum Reichb. f. Laos : Xieng Kouang (Tixier n° XXIII,
f. 178, 1956).
D. cumulatum Lindl. — Annam : Dalat (Grillet n° 252, f. 246,
1956).
D. Dalhousianum Wall. — Laos (Doré).
D. dantaniense Guillaum. Sp. nov. 1 — Annam : environ de
Dalat (C.R.S.T. n° 261/Sig., f. 180 bis, 1956, Mme de Sigaldi leg.).
D. hemimelanoglossum Guillaum. Sp. nov. 2 — Annam : Dalat
(C.R.S.T. n° 201/Sig., f. 134, 1955, Grillet n° 273, f. 126, 1957).
D. fimbriatum Hook. Var. oculata Hook. — Annam : Dalat
(Grillet n° 48, f. 126, 1957).
D. longicornu Lindl. — Annam : Langbian (Grillet, n° 115,
f. 220, 1956).
D. parciflorum Reichb. f. ex Lindl. — Annam : Dalat (C.R.S.T.
n° 234/Sig., f. 174, 1955).
D. parcoides Guillaum 3. — Annam : Dalat (Grillet Dendro¬
bium n° 11, d. 197, 1956).
1. Cf. Bull. Mus., 2e sér., XXVIII, p. 547.
2. Cf. Ibid., XXVIII, p. 483.
3. Cf. Ibid., XXVII, p. 142.
— 116 —
D. Parishii Reichb. f. — Laos : au km 90 de la route Vientiane-
Paksane (Tixier Dendrobium, n° 5, f. 137, 1955) ; Annam : vallée
de Prenn et tous les bas-fonds de Dalat (Grillet n° 84, f. 197,
1956).
D. Pierardii Roxb. — Laos : Vientiane (Tixier, Dendrobium
n° 6a, f. 137, 1955 ; f. 200 bis 1955), route de Vientiane à Paksane
km 90 (Tixier f. 137, 1955), région de Ban Kenn (C.R.S.T. n° 309/
Sig., f. 12, 1957) ; Annam : Nhatrang (C.R.S.T. n° 290/Sig. f. 227,
1 56).
D. Pierardii Roxb. Forma — Annam : Dalat (C.R.S.T. f. 149,
1955, Grillet n° 185, f. 201, 1956).
D. Poilanei Guillaum. — Annam : Blao (C.R.S.T. n° 417/Bot.
f. 148, 1954).
D. porphyrophyllum Guillaum L — Annam : Kréau (C.R.S.T.
n° 247/Sig, f. 178, 1955), Dalat (Grillet n° 212, f. 215, 1956).
D. primulinum Lindl. — Annam : Dalat (Hach n° 8, f. 69, 1958).
D. pseudorevolutum Guillaum. Sp. nov. 1 2 — Annam : Dalat :
Chutes de Dantan (C.R.S.T. n° 297/Sig., 235, 1956).
D. secundum Lindl. in Wall. — Laos : Vientiane (Tixier f. 192,
1955 n° 8).
J). superbum Reichb. f. — Annam : Krong pha (Grillet n° 174,
f. 231, 1956).
D. Serra Lindl. — Annam : Nhatrang (de Sigaldi n° 303/Sig.,
f. 12, 1957).
D. tenellum Lindl. — Annam : Dalat : forêt de Klang yang
(C.R.S.T. f. 182, 1953).
D. tenellum Lindl. var. setifolium Guillaum. comb. nov. 3 —
Annam : Dalat : Manline (C.R.S.T. n° 268/Sig., f. 193, 1955,
K’Brie leg.).
D. terminale Par. et Reichb. f. — Annam : Dalat (de Sigaldi
f. 25, 1956).
Diaphananthe Plehmiana Schltr. — Cameroun (Rose n° 47/M,
f. 207, 1956). Fleurs uniformément de couleur saumon.
Doritis pulcherrima Lindl. — - Annam : Dalat (Grillet n° 327,
f. 199, 1957).
Dychia altissima Lindl.
Epicanthes annamensis Guillaum. sp. nov. 4 — Annam : près des
Chutes de Pongour, à Langhanh (C.R.S.T. n° 213/Sig., f. 138,
1955).
Epidendrum Lindleyanum Reichb. f.
E. nocturnum Jacq. — Guyane française (Hook f. 207 bis 1957).
1. Cf. Bull. Mus., 2e sér., XXVII, p. 395.
2. Cf. Ibid., XXX, p. 458.
3. Cf. Ibid., XXVIII, p. 484.
4. Cf. Ibid., XXVIII, p. 486.
117
. Eria chrysobracteata Schltr. — Annam : Dalat (de Sigaldi Eria
n° 283, f. 213, 1955).
E. convallarioides Lindl. Var. — Annam : Dalat (C.R.S.T. n° 13/
EP, f. 138, 1955).
E. dalatensis Gagnep. — Annam : Dalat (Tixier n° 11 et n° 12,
f. 148, 1958).
E. dasyphylla Par. et Reichb. f. - — - Annam : environ de Dalat
(C.R.S.T. n° 277/Sig., f. 207, 1955).
E. flaça Lindl. — Laos : Yientiane (Tixier n° 15, f. 2, 1956).
E. floribundoides Guillaum. Sp. nov. 1 — Annam : Hauts pla¬
teaux (C.R.S.T., Orchidées n° 5/SM. f. 156, 1953).
E. Kingii Hook. f. — Annam : Dalat (Tixier Eria n° 20, f. 248,
1957).
E. paniculata Lindl. in Wall. — Annam : Dalat (Tixier n° 44.
f. 223, 1958).
E. pannea Lindl. — Annam : Dalat (de Sigaldi n° XXI, f. 25,
1956) .
E. Poilanei Gagnep. — - Laos : Luang Prabang (Tixier Eria
n° 3, f. 199, 1955) Annam : Dalat (Tixier n° 16, f. 206, 1957).
lre introduction.
E. subaliena Gagnep. — Annam : Lang bian (Lemai f. 92,
1952), Dalat (C.R.S.T. n° 17, f. 183, 1952, C.R.S.T. Orch. n° 6/SM.,
f. 156, 1953). lre introduction.
Eulopliia maculata Reichb. f. — Ile Principe (Rose n° 158,
f. 257, 1956).
Galeandra Devoniana Schomb. — - Guyane française (Hook f.
n° 150, 1958).
Gongora maculata Lindl. — Guyane française (Hook f. 207 bis
1957) .
Habenaria arietina Hook f. — Annam : Lang bian (Grillet
n° 53, f. 231, 1956).
Listrostachys cephalotes Reichb. f. — Côte d’ivoire (Merle n° 1,
f. 214, 1957) ; Ile San Thomé (Rose n° 149, f. 257, 1956).
L. Hookeri Rolfe. — Guinée française Conakry (I.F.A.C., f. 170,
1949).
Liparis bituberculata Lindl. — Annam : Chutes de Prenn (Gril-
let n° 170, 220, 1956).
Luisia teretifolia Gaud. - — - Laos : Xieng Kouang (Tixier XIV,
f. 178, 1956).
Megaclinium purpureorachis De Wildm. — Cameroun (Merle
n° 5, f. 179, 1953).
Rachis marbré rouge, sépale supérieur en dedans noir violet
sauf la base verdâtre, en dehors marbré rouge sur fond vert,
1. Cf. BuU. Mus., 2e sér., XXVIII, p. 486.
118
sépales latéraux vert jaunâtre longuement rayés de noir en dedans,
pétales noir violet sauf la base blanche, labelle violet noir en des¬
sus, vert pointillé de violet en dessous.
Microstylis biloba Lindl. in Wall. — Annam : Dalat (Grillet
n° 160, f. 201, 1956).
M. congesta Reichb. f. — Annam : Dalat (Grillet n° 229,
f. 231, 1956).
Oberonia ensiformis Lindl. — Laos Xieng Kouang (TixierXV III,
f. 178, 1956, de Sigaldi n° 304, f. 12, 1957).
O. falcata King et Pantl. — Annam : Manline (Tixier n° 3,
f. 206, 1957), Dalat (Tixier n» 4, f. 148, 1958).
Fholidota Tixieri Guillaum. Sp. nov. 1 - — Laos : Xieng Kou¬
ang (Tixier XIX, f. 178, 1956).
Polystachya rhodoptera Reichb. f. ? — Cameroun : Niombé
(Merle n° 23, f. 163, 1954).
Paphiopedium villosum Kerch. var. annamense Hort. — Annam :
région de Danhit (Grillet Cypripedium n° 86, f. 225, 1956).
Fhajus longieornu Guillaum. sp. nov. 2 — Annam : Dalat (C.R..
S. T. n° 211/Sig, f. 138, 1955).
Polygonatum punctatum Royle. — Annam : Dalat (Tixier n° 34,.
f. 259, 1957).
Rangaeris trachypus Guillaum. nom. nov. = Listrostachys tra -
chypus Krànzl. — Cameroun : Nyombé (Merle n° 53, f. 154,
1956).
Ne figure pas dans la Flora of West tropical Africa bien qu’étant
abondante en Guinée française.
Raphidorhynchus Moloneyi Finet. — Guinée française : Ton-
don (Mme de Toulgouet f. 78, 1956).
Renanihera bilinguis Reichb. f. — Annam : région de Tiash So,
au N. de Dalat (Grillet n° 67, f. 197, 1956).
Rhynchostylis retusa Bl. — Laos : en bordure de la Nam Hang
et du village de Tha bok (Tixier, donné par Eiciihorn f. 137,
1955).
Saccolabium calceolare Lindl. — Annam : Dalat (C.R.S.T. n° 355/
Lên., f. 108, 1954).
S. intermedium. Grifî. ex Lindl. — Annam : Danhit (Grillet
n<> 145, f. 231, 1956).
S. rubescens Rolfe. — Annam : Dalat (C.R.S.T. n° 5, f. 183,
1952, Lambert leg. ; n° 353/Lên., f. 108, 1953, de Sigaldi n° V,
f. 25, 1956).
S. Tixieri Guillaum. sp. nov. 3 — Annam : Dalat (Tixier
n» 13, f. 206, 1957).
1. Cf. Bull. Mus., 2e sér., XXVIII, p. 548.
2. Cf. Ibid., XXIX. p. 348.
3. Cf. Ibid., XXX, p. 462.
— 119 —
S. triflorum Guillaum. — sp. nov. 1 Annam : Djïring (C.R.
S.T. n° 209/Sig., f. 138, 1955).
Sarcanthus Demangei Guillaum. — Annam : Dalat (Tixier,
n» 18, f. 149, 1958).
lre introduction.
S. vientianensis Guillaum. sp. nov. 2 — Laos : Vientiane (Tixier
f. 192, 1955).
Scuticaria Steelii Lindl. — Guyane française (Hook f. 255,
1958).
Taeniophyllum Exuperei Guillaum. sp. nov. 3 — Annam :
Dalat (Frère Exupère n° 70/EP., f. 183, 1957).
Trixspermum Centipeda Lour. — Annam : Dalat (C.R. S. T.
n° 19/SM., f. 156, 1953).
Vanda Parishii Reichb. f. — Annam : Dalat (de Sigaldi n° X,
f. 25, 1956).
Vriesea simplex Beer.
1. Cf. Bull. Mus., 2e sér., XXVIII, p. 239.
2. Cf. Ibid., XXX, p. 461.
3. Cf. Ibid., XXIX, p. 346.
Le Gérant : Jacques Forest.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART (ü. 7041).
10-4-1959.
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internationale de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale depuis
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ratoire de Cryptogamie ; depuis 1874 ; abonnement, France, 1.500 fr.,
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Revue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Crypto¬
gamie ; depuis 1928; abonnement, France et territoires d’Outre-Mer,
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ABBEVILLE. — IMPRIMERIE F. PAILLART (ü. 7041). — 10-4-1959.
Tome XXXI
2* Série
MARS 1959
Paru le 30 Avril 1959.
SOMMAIRE
Pages
Communications :
J. Nouvel, J. Rinjard et M.-A. Pasquier. Rapport sur la mortalité et la nata¬
lité enregistrées au Parc Zoologique pendant l’année 1958 . 121
J. Guibé. Description d’un Batracien nouveau de Côte d’ivoire : Phryno-
batrachus villiersi n. sp . 134
A. Descarpentiiies et A. Villiers. Les types de la collection M. Pic I. Chryso-
melinac et Ilispinae du Nouveau-Monde . 137
Ed. Dresco. Araignées et Opilions capturés dans quelques cavités souterraines
de l’Ouest et du Sud-Ouest de la France [suite) . 155
A. Vandel. Les Styloniscidae et les Trichoniscidae de l’Afrique du Nord (Crus¬
tacés ; Isopodes terrestres) . 159
G. Cherbonnier. Echinodermes de la Guyane française (Crinoïdes, Asterides,
Ophiurides, Echinides, llolothurides) 2e note . 168
A. Guillaumin. Contribution à la Flore de la Nouvelle-Calédonie. CXVII. —
Plantes récoltées par MacKee (supplément) . 173
R. Hoffstetter. Sur la généralité d’une circulation veineuse intrarachidienne
chez les Édentés Tardigrades (Paresseux et Gravigrades) . 181
L. Feugueur. Paléogéographie des premières assises bartoniennes au Nord-
Ouest de l’Ile-de-France (Vexin) . 188
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1959. — N° 2.
431e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
5 mars 1959
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
COMMUNICATIONS
Rapport sur la mortalité et la natalité enregistrées
au Parc Zoologique pendant vannée 1958
Par J. Nouvel, J. Rijjjard et M.-A. Pasquier.
A. — MORTALITÉ
I. — Mammifères.
L’effectif, qui était de 511 têtes le 1er janvier 1958 a diminué de
4 unités le 31 décembre. Au cours de l’année 1958 nos pertes en
mammifères s’élèvent à 133 sujets se décomposant en 56 adultes
acclimatés, 11 sujets récemment incorporés (sur un total de 145),
17 sujets nés au Parc et âgés de 10 jours à 6 mois (dont un seul
est né en 1957), et 49 sujets mort-nés ou nouveau-nés âgés de moins
de 10 jours.
La répartition de cette mortalité par catégorie et par mois est
donnée dans le tableau I.
Voici, pour les trois premières catégories, la liste de ces pertes,
énumérées dans l’ordre zoologique, (les sujets appartenant à la
quatrième catégorie ne figurent que dans le tableau de natalité).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 2, 1959.
9
— 122
Tableau I
Ordre des Primates.
Famille des Papioïdés.
16 Babouins, Papio papio (Desm.), parmi lesquels cinq sujets, dont un
récemment incorporé au groupe et un jeune de quatre mois, qui,
meurent de tuberculose ; trois adultes et une femelle donnée au
Parc qui sont atteints d’entérite ; deux sujets, entrés en 1937,
qui présentent, à l’autopsie, des lésions de sénilité, deux autres
qui succombent à une pleuropneumonie, et les trois derniers sont
victimes de combats interspécifiques.
Ordre des Carnivores.
Famille des Canidés.
1 Fennec, Fennecus zerda (Zimm.), succombe à une néphrite aiguë.
1 Chien viverrin, JSyctereutes procyonoïdes (Gray), importé en 1950,
meurt de tuberculose pulmonaire.
Famille des Mustélidés.
1 Loutre, Luira lutra (L.), succombe à la même maladie après six ans de
séjour au Parc.
— 123 —
Famille des Félidés.
1 Lion, Panthera leo (L.), âgé de 18 mois, est atteint d’encéphalo-myélite
chronique.
2 Tigresses, Panthera tigris (L.) : l’autopsie de la première, née au Parc
en 1 955, révèle une hépatite et une néphrite chroniques ; la deuxième,
récemment importée, est tuée par l’une de ses congénères.
Famille des Ursidés.
2 Ours blancs, Thalarctos maritimus (Desm.), vivant au Parc depuis 1934,
présentent à l’autopsie des lésions de sénilité et de trichinose déjà
signalée dans cette espèce L
1 Ours à collier, Ursus thibetanus F. Cuvier, également entré en 1934,
atteint d’une nécrose du maxillaire inférieur.
Ordre des Pinnipèdes.
Famille des Phocidés.
3 Phoques, Phoca aitulina L., parmi lesquels deux sujets qui meurent
cachectiques un mois après leur capture ; le troisième, albinos,
présente des abcès multiples provoqué par les morsures de ses congé¬
nères.
1 Eléphant de mer, Miraunga leonina L., succombe à une gestro-entérite,
dont l’étiologie n’a pu être précisée.
Ordre des Ongulés.
Sous-Ordre des Artiodactyles.
Famille des Bovidés.
9 Chèvres naines d’Afrique (espèce domestique), parmi lesquelles
4 adultes et 4 jeunes qui succombent à une entérite parasitaire
(coccidies, trichocéphales) ; la dernière, âgée d’un mois, présente, à
l’autopsie une péritonite et une péricardite.
9 Mouflons de Corse, Ovis musimon (Pallas), chez lesquels nous notons :
une péritonite consécutive à une infection de l’utérus chez deux
femelles, un volumineux abcès de l’iléon chez une autre femelle
âgée de 3 ans, et deux cas de cachexie sénile ; d’autre part, la cocci-
diose est responsable de la mort de deux sujets adultes et d’un jeune ;
enfin, aucune lésion n’a pu être relevée à l’autopsie du dernier sujet
âgé d’un mois.
9 Mouflons à manchettes, Ammotragus lervia (Pallas), dont deux sont
atteints de tuberculose, et deux d’entérite aiguë; deux autres
adultes, et trois sujets récemment importés sont victimes d’accidents.
1. Ach. Urbain, J. Nouvel et J. Rinjard, Bull. Muséum , 1952, 24, p. 204.
124
4 Nylgauts, Boselaphus tragocamelus (Pallas) : un mâle et deux femelles
succombent respectivement à une vive congestion des organes
digestifs, à une péritonite consécutive à un avortement, et à une
tuberculose généralisée ; enfin, un jeune d’un mois, ne peut être
élevé.
1 Elan du Cap, Taurotragus oryx (Pallas), succombe treize jours après
sa naissance à une péritonite.
1 Guib d’eau, Limnotragus spekei Sclater, est victime d’un choc pro¬
téique consécutif à une injection de sérum antitétanique.
2 Oryx algazelles, Oryx algazel (Oken), jeunes, présentent respectivement
à l’autopsie une congestion pulmonaire et une entérite aiguë.
1 Cob de Bufîon, Adenota cob (Erxleb.), meurt d’une congestion pulmo¬
naire et intestinale.
2 Cobs oncteux, Kobus defassa (Rüpp.) : une femelle et un jeune de 5 mois
sont tués par le mâle à quelques jours d’intervalle.
1 Gazelle cervicapre de l’Inde, Antilope cervicapra Pallas, âgée d’un mois,
est atteinte d’omphalophlébite et de kératite.
3 Gazelles dorcas, Gazella dorcas L., dont l’autopsie révèle, chez deux
sujets adultes, une congestion intestinale et une fracture du crâne,
et, chez un sujet jeune âgé de 13 jours, une broncho-pneumonie.
1 Céphalophe de Grimm, Sylvicapra grimmia (L.), femelle est victime de
multiples traumatismes.
1 Oréotrague, Oreotragus oreotragus (Zimm.), à peine sevré, meurt d’une
congestion pulmonaire neuf jours après son importation.
Famille des Giraffidés.
1 Girafe, Giraffa camelopardalis (L.), sevrée par nécessité dès sa naissance,
succombe à une entérite aiguë vingt jours plus tard.
Famille des Camélidés.
1 Guanaco, Lama glama huanacus (Molina), âgé est victime d’un accident
de capture.
Famille des Cervidés.
2 Daims, Dama dama (L.), sont atteints respectivement d’entérite et de
tuberculose.
1 Chevreuil, Capreolus capreolus (L.), meurt dix jours après son arrivée
d’une entérite aiguë.
1 Biche axis, Axis axis (Erxleb. ), âgée, est atteinte-, de myocardite et de
métrite chroniques.
1 Cerf cochon, Hyelaphus porcinus (Zimm.), est victime d’une réaction
congestive consécutive à une narcose barbiturique.
1 Cerf wapiti, Cervus canadensis Erxleb., né au Parc, succombe, à l’âge
de sept mois, à une congestion généralisée.
— 125 —
Ordre des Marsupiaux.
Famille des Didelphidés.
1 Wallabie de Bennett, Macropus rufficolis bennetti (Wat.), présente,
à l’autopsie, une hypertrophie du foie et de la rate, dont la cause n’a
pu être décelée.
2 Wallabies thétis, Thylogale eugenii (Desm.) ; le premier, est victime
d’une hémorragie interne un mois après son arrivée ; le second, âgé
de 3 mois, succombe à une congestion des organes digestifs et respi¬
ratoires.
Observations sur i.es causes de la mortalité.
1° Nous n’avons observé cette année ni maladie à virus, ni maladie
épidémique microbienne autre que la tuberculose.
2° Celle-ci persiste chez les mouflons à manchettes, réapparaît
chez les babouins, les nylgauts et les daims dont les effectifs trop
nombreux ont été réduits depuis ces constatations ; elle a été, en
outre, constatée chez un chien viverrin et une loutre.
3° Maladies parasitaires : deux cas de trichinose ont de nouveau
été relevés chez les ours blancs ; la coccidiose apparaît chez les
chèvres naines et les mouflons de Corse. Nous signalerons, d’autre
part, la liste des parasites recueillis au cours des autopsies, mais
considérés comme n’étant pas directement responsables de la mort.
4° Les traumatismes et accidents divers accusent une nette dimi¬
nution par rapport aux années précédentes.
La répartition des lésions organiques d’étiologie indéterminée
est signalée dans le tableau IL
11. - Oiseaux.
L’effectif qui atteignait 605 têtes le 1er janvier 1958 est ramené
à 569 le 31 décembre par suite de la vente d’oiseaux sans intérêt
zoologique.
Au cours de l’année 1958 nous avons perdu 96 oiseaux, dont
34 adultes acclimatés, 30 sujets récemment incorporés aux col¬
lections (sur un total de 178), 11 sujets âgés de un à six mois et
21 nouvellement éclos.
La répartition mensuelle de la mortalité est donnée, par caté¬
gorie, dans le tableau III.
— 126 —
Tableau II
Lésions anatomo-pathologiques
Nombre de cas.
Maladies à virus .
Maladies microbiennes (sauf tuberculose) .
Tuberculose .
Maladies parasitaires .
Ï Estomac .
Intestin .
Foie .
Péritoine .
Rate .
Affections \ poumon .
de 1 appareil plèyre .
respiratoire '
Affections j Myocarde .
de l’appareil > Péricarde... .
circulatoire ) Artères .
Affections de l’appareil génital : Utérus .
Affections de l’appareil urinaire : Reins .
Affections des organes sensoriels : œil .
Affections du système nerveux : Encéphalo-myélite .
Maladies ( Maladies de la nutrition et cachexies
générales ( Congestion généralisée .
Traumatismes et accidents divers .
0
0
11
13
3
15
4
5
2
8
2
5
2
1
3
2
1
1
6
1
17
Voici la liste de ces pertes, établie par ordre zoologique, avec
indication de leurs causes, à l’exception des 21 sujets éclos depuis
moins d’un mois qui ne seront nominativement signalés que dans la
statistique de natalité.
Ordre des Strutiiioniformes.
Famille des Struthionidés.
8 Nandous, Rhea americana (L.) , dont 2 femelles qui succombent res¬
pectivement à un accident de ponte et à une congestion généralisée
et 6 jeunes éclos au parc qu’une déformation accusée des membres
inférieurs (pérose) n’a pas permis de conserver.
Ordre des Sphenisciformes.
Famille des Sphéniscidés.
€ Manchots royaux, Aptenodytes patagonica J. P. Miller, récemment impor¬
tés des Iles Kerguelen, meurent d’aspergillose.
— 127 —
Tableau III
4 Manchots papous, Pygoscelis papua (Forster), dont trois, sont victimes,
quelques semaines après leur arrivée, de la même infestation ; le
dernier meurt sans lésion apparente après 3 ans de captivité.
11 Gorfous dorés, Eudyptes chrysolophus (Brandt), parmi lesquels un
sujet, entré en 1957, et 8 récemment arrivés, qui succombent à
l’aspergillose ; un autre qui meurt au moment de la première mue en
captivité et le dernier, vivant au Parc depuis plus de 3 ans, qui ne
présente à l’autopsie aucune lésion permettant de déceler la cause
de la mort.
Ordre des Pelecaniformes.
Famille des Pélécanidés.
1 Pélican roussàtre, Pelecanus rufescens Gmelin, entré en 1952, est atteint
de dégénérescence hépatique.
Ordre des Ciconiiformes.
Famille des Ardêidés.
2 Hérons cendrés, Ardea cinerea L., présentent l'un des lésions de séni¬
lité, l’autre une fracture ouverte d’un membre inférieur.
3 Aigrettes garzettes, Egretta garzetta (L.), dont deux récemment impor¬
tées, sont toutes trois victimes de traumatismes.
Famille des Treskiornithidés.
1 Ibis chauve, Geronticus eremita (L.), et ? Spatules roses, Ajaja ajaja (L.),
meurent accidentellement.
— 128 —
Famille des Ciconiidés.
1 Cigogne blanche, Ciconia ciconia (L.), âgée de deux mois, présente,
à l’autopsie, des lésions de congestion généralisée.
1 Jabiru d’Asie, Xenorhynchus asiaticus Latham, entré en 1949, est atteint
d’une sclérose du foie et d’une myocardite chronique.
Famille des Phénicoptéridés.
1 Flamant rose, Phoenicopterus antiquorum Tem., vivant au Parc depuis
1934, présente des lésions de sénilité.
4 Flamants rouges, Phoenicopterus ruber L., parmi lesquels on relève un
cas de cachexie et deux cas d’aspergillose chez des sujets importés de
fraîche date ; le quatrième succombe à cette infestation huit mois
après son arrivée.
Ordre des Anseriformes.
Famille des Anatidés.
1 Cygne sauvage, Cygnus cygnus (L.), vivant au Parc depuis 1939, est
atteint de myocardite chronique.
2 Cygnes noirs, Chenopsis atrata Latham. : l’un meurt cachectique après
15 ans de captivité ; l’autre est tué, à l’âge de 3 ans, par une girafe.
3 Cygnes blancs à cou noir, Cygnus melanocoriphus Molina, récemment
importés, dont la mort est respectivement attribuée à l’aspergillose,
à la cachexie et à un accident.
1 Oie d’Egypte, Alopochen aegyptiaca L., succombe à une péritonite.
1 Oie à tête barrée, Eulabeia indica (Latham), vivant au Parc depuis 1934,
dont l’autopsie révèle l’existence d’un abcès du poumon.
1 Bernache du Canada, Branla canadensis (L.), est atteinte de myocardite
et de péricardite chroniques.
3 Bernaches nonnettes, Branla leucopsis (Bechst.) dont 2 mâles adultes
qui présentent respectivement, à l’autopsie, une congestion intes¬
tinale et un volumineux abcès froid responsable d’une nécrose du
bréchet et d’une péritonite chronique ; la mort d’un sujet de deux
mois reste inexpliquée.
2 Casarcas roux, Casarca jerruginea (Pallas), présentent des lésions de
sénilité.
1 Dendroeygne veuf, Dendrocygna viduata (L.), et 1 Canard chipeau,
Chaulelasmus strepera (L.), sont atteints de sclérose du foie.
1 Canard pilet, Anas acuta L., dont le cadavre ne peut être autopsié
en raison d’un séjour prolongé dans l’eau.
1 Canard à bec tacheté, Anas poeciloryncha Forster, succombe à une enté¬
rite parasitaire.
I Nette rousse, Xetta rufina (Pallas), est victime d’une hémorragie interne
sept jours après son incorporation aux collections.
1 Sarcelle d’hiver, Anas crecca L., est tuée probablement par un chat.
129 —
Ordre des Galliformes.
Famille des Phasianidés.
2 Paons ordinaires, Pavo cristatus L., âgés présentent, à l’autopsie, une
myocardite et une péricardite chroniques.
3 Faisans argentés, Gennaeus nycthemerus (I.), dont 2 jeunes, meurent
accidentellement.
Famille des Méléagridés.
1 Dindon sauvage, Meleagris g allopavo L., meurt cachectique à l’âge
de deux mois.
Ordre des Gruiformes.
Famille des Rallidés.
2 Poules sultanes de Madagascar, Phorphyrio madagascariensis (Latham),
importées depuis quatre mois, sont maigres et atteintes la première
d’une hépatite, l’autre d’une péricardite.
Ordre des Psittaciformes.
Famille des Psittacidés.
1 Ara macao, Ara macao L., vivant au Parc depuis 1936, succombe à une
entérite hémorragique.
1 Cacatoès funèbre, Calyptorynchus cinereus Sch., meurt soudainement six
jours après son arrivée au Parc.
Observations sur les causes de la mortalité.
1° Nous n’avons observé cette année ni maladie à virus , ni maladie
microbienne, ni tuberculose.
2° Les maladies parasitaires tiennent cette année la première place
parmi les causes de mortalité en raison des cas d’aspergillose relevés
chez de nombreux manchots originaires des Iles Kerguélen, chez
trois flamants rouges et un cygne blanc à cou noir récemment
incorporés aux collections.
3° Les traumatismes et accidents divers accusent par rapport aux
années précédentes une diminution plus importante encore que chez
les Mammifères.
La répartition des autres affections ou maladies est indiquée dans
le tableau IV.
— 130 —
B. — NATALITÉ
En 1958 la natalité a été comparable à celle de 1957. Chez les
mammifères il y a eu 134 naissances dont 120 sujets viables, 35 sont
morts avant le 10e jour et 16 avant la fin du 6e mois. Le nombre des
survivants a été légèrement inférieur à celui de 1957, probablement
en raison d’une plus grande proportion de mises-bas hivernales.
Les éclosions ont donné naissance à 103 jeunes parmi lesquels
21 n’ont pas dépassé le 10e jour et 11 la fin du 6e mois.
Les tableaux suivants montrent la répartition mensuelle des
naissances et des éclosions.
Tableau V
Tableau VI
Mammifères.
— 132
Tableau VII
Oiseaux.
Les incubations ont été réalisées soit d’une façon naturelle,
soit dans une station d’incubation artificielle comportant de petits
incubateurs adaptés aux besoins et aux dimensions des œufs des
principaux groupes zoologiques.
En dehors de celles des nandous, des manchots et des cygnes
sauvages, elles ne présentent aucun caractère exceptionnelle.
L’élevage des jeunes est particulièrement difficile au contact du
public.
Dans la classe des mammifères, nous devons signaler plus parti¬
culièrement les naissances et l’élevage d’un chimpanzé et d’un
gibbon qui se développent normalement, ainsi que celles d’un grand
fourmilier, d’une otarie et d’un hippopotame nain qui, malheureuse¬
ment, n’ont pas vécu.
Conclusion.
Nos effectifs accusent encore cette année une légère diminution
numérique largement compensée par une augmentation de la
quantité d’espèces présentées. Le nombre des naissances, en accrois-
— 133 —
sement pour les mammifères, est identique à celui de l’année précé¬
dente pour les oiseaux.
La présence dans notre Laboratoire d’un parasitologiste et d’un
mycologue nous ont permis d’approfondir certains problèmes para¬
sitaires, dont nous donnerons d’autre part un compte-rendu.
(Laboratoire d' Ethologie des Animaux sauvages).
134 —
Description d'un Batracien nouveau de Cote D'Ivoire :
Phrynobatrachus villiersi i v. SP.
Par Jean Guibf..
Espèce de petite taille (Ç : 14,5 mm. — £ : 12 mm.). La tête est
aussi large que longue ; le museau courbe en bas et en avant, acu-
miné en vue supérieure et de profd, dépasse un peu la fente buccale.
La longueur de la tète est comprise à peine 3 fois dans la longueur
totale. La longueur du museau est inférieure au diamètre trans¬
versal de l’œil et à la longueur du doigt 3. L’espace séparant les
narines est à peine plus large que l’espace œil-narine, plus large que
l’espace interorbitaire, égal au demi diamètre de l’œil. Le canthus
rostralis est indistinct, la région loréale est haute, subverticale,
à peine concave. Le tympan est peu distinct et plus étroit que le
demi diamètre de l’œil.
Les doigts sont terminés en disques petits, à peine plus larges que
la phalange terminale et pourvus d’un sillon marginal peu distinct
mais cependant présent et visible sous un fort grossissement. Le
doigt 1 est plus court que le 2. Les orteils sont terminés en petits
disques avec sillon marginal. L’orteil V est un peu plus court que le
III, le IV est nettement plus court que la longueur de la tête.
La palmure est réduite à l’état de trace entre les métatarsiens
et prolongée en très étroite frange le long des orteils. Le tubercule
tarsien est arrondi, non relié par un pli saillant au tubercule méta¬
tarsien interne. Il n’y a pas de tubercule au talon. Les métatarsiens
externes sont entièrement unis.
La longueur du tibia est un peu supérieure à celle du fémur,
comprise environ 2 fois dans la longueur totale et nettement supé¬
rieure à celle du pied. La longueur tibia -f- fémur est égal à la lon¬
gueur totale ou très légèrement inférieure. La longueur du pied est
supérieure à celle de la tête.
Les téguments dorsaux présentent de grosses verrucosités plates,
quatre d’entre elles forment en arrière des yeux, sur la région scapu¬
laire un quadrilatère occupé au centre par une petite verrucosité.
Le bord postérieur de la paupière supérieure porte un prolongement
cutané spiniforme. Coloration (en alcool). La face dorsale est bru¬
nâtre nuagée de foncé, avec les verrucosités rembrunies et une barre
transversale foncée plus ou moins distincte entre les yeux. La lèvre
supérieure est marquée de 3 barres blanches ; l’une préoculaire,
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 2, 1959.
135
les deux autres sousoculaires, séparées par des intervalles bruns.
La face ventrale offre un dessin tout à fait caractéristique. Sur
une teinte de fond crème se détachent deux larges macules brunes,
séparées par un étroit intervalle, et étendues de part et d’autre de la
ligne médiane depuis le menton jusqu’à la région coracoïdienne.
Deux taches de même teinte de part et d’autre sur le bord de la
mandibule. Sur la région abdominale antérieure il existe deux grosses
taches brunes, séparées l’une de l’autre chez deux exemplaires,
réunies par un pont étroit chez le troisième. Sur la région abdomi¬
nale postérieure et latérale quelques macules irrégulières de même
teinte. La teinte crème entre ces taches dessine ainsi une croix à
branche antérieure plus longue que la postérieure.
Les pattes postérieures sont barrées transversalement ; la face
postérieure de la cuisse n’offre aucun dessin particuliers.
Le mâle est plus petit que la femelle, sa gorge est plus intensément
pigmentée et les deux macules pectorales sont plus ou moins con-
— 136 —
fondues. Le sac vocal est à peine indiqué par des plis gulaires, il
s’ouvre dans la bouche par deux fentes allongées. La face postérieure
de la cuisse présente un fort empâtement glandulaire.
Malgré leur petite taille ces exemplaires sont matures et les
femelles sont ovulées et renferment des ovules de 0,5 à 0,7 mm. de
diamètre ; le mâle a des pelotes nuptiales développées sur la face
supéro-interne du pouce.
Holotype : n° 58-485 1 3, Col. Muséum Paris, Yapo (Côte d’ivoire)
n° 58-486 1 $, id. id.
Paratype n° 58-487 1 $, id. id.
Cette espèce est dédiée à l’un de ses récolteur M. A. Villiers
qui en compagnie de M. Dekeyser a trouvé ce Batracien en octobre
1946.
En raison de l’existence d’un prolongement épineux sur la pau¬
pière supérieure, l’espèce peut être confondue avec Ph. calcaratus
(Peters) ou Ph. cornutus (Blgr), elle s’en distingue facilement en
raison de sa taille beaucoup plus petite, de sa palmure pratique¬
ment inexistante, de ses téguments non granuleux entre les verru¬
cosités et surtout par les caractères de sa coloration qui sont typiques.
Laboratoire de Zoologie du Muséum ( Reptiles et Poissons).
137
Les types de la collection m. pic
i. Chrysomelinae et Hispinae du Nouveau-Monde
Par A. Descarpentries et A. Villiers.
La collection M. Pic, que cet entomologiste a généreusement
léguée au Muséum de Paris en 1958, est d’une extrême importance
en raison du grand nombre de types qu’elle renferme. Ceux-ci,
décrits de façon quelquefois un peu sommaire, font l’objet de nom¬
breuses demandes d’examen de la part de spécialistes français et
étrangers et il importe que le personnel du Laboratoire d’Ento-
mologie soit à même de leur donner satisfaction.
Malheureusement, vers la fin de sa vie, M. Pic n’a pas pu entre¬
tenir sa collection de façon suffisante et de nombreux cartons ont
été attaqués par les Insectes destructeurs ou les moisissures, et un
certain nombre de types ont été détruits. D’autre part, certaines
collections anciennes n’ont pas été classées de sorte que les types sont
dispersés. Enfin, certains types sont difficilement reconnaissables
du fait d’un étiquetage incomplet.
Dans ces conditions, une remise en état et en ordre s’est avérée
indispensable et elle a été aussitôt entreprise. Il s’agit là, on le
devine, d’un travail de longue haleine qui demandera certainement
plusieurs années pour être mené a bien.
Les Chrysomelidae Hispinae du Nouveau-Monde ayant été, les
premiers, remis en ordre, il nous a semblé utile de publier une liste
des types retrouvés et consultables. Nous avons profité de cette
occasion pour préciser, chaque fois que c’était possible, la localité
exacte des types, cette mention n’étant le plus souvent donnée que
d’une façon très générale dans les descriptions originales.
La collection d’Ifispines de M. Pic a été constituée par la col¬
lection Donkier, en majeure partie étudiée par Weise, et à laquelle
M. Pic a ajouté divers matériaux acquis par achat (chez Stau-
dinger, Clermont, Le Moult, Baer, etc...), par échange (Uhmann)
et par adjonction de fragments de collection (Perroud, etc.).
Dans la liste qui suit nous avons suivi l’ordre et la nomenclature
du Coleopterorum Catalogus (Uhmann, 1957).
Abbréviations : Ht., holotype ; pt., paratype.
oe
Bulletin du Muséum ,
série, t. XXXI, n° 2, 1959.
10
138 —
Genre Œdiopalpa Baly.
(= Amplipalpa Harold).
atripes Pic 1926. — Brésil : Rio Verde (Goyaz). — Ht.
donckieri Pic 1923. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht.
foveipennis Pic 1923. — Bolivie : Cochabamba. — Ht.
nigritula Weise ( pertyi var.) 1905. — Brésil : Ceara. — Ht.
subconstricta Pic 1923. — Brésil : Therezopolis. — Ht.
testaceipes Pic 1926. — République Argentine : Missiones. — Ht.
viridipennis Pic 1937. — Pérou. — Ht.
Genre Homalispa Baly.
diversipes Pic 1936. — Brésil : Hansa. — Ht.
signata Pic 1926. — République Argentine : Rio Parana. — Ht.
subelongata Pic 1936. — Bolivie : Cochabamba. — Ht.
donckieri Pic ( vespertina var.) 1936. — Guyane : Cayenne. — Ht.
Genre Demotispa Baly.
atra Pic 1926. — Venezuela. — Ht.
baeri Pic 1926. — Pérou : Tocache (Huallaga). — Ht.
bicoloricornis Pic 1926. — Guyane française : Saint-Jean du Maroni.
— Ht.
biplagiata Pic 1923. — Colombie : Santa Fé de Bogota. — Ht.
carinata Pic 1934. — Vénézuela : Colonie Tovar. — 1 pt.
cayennensis Pic 1923. — Guyane française : Cayenne. — Ht.
clermonti Pic 1934. — Brésil : Hansa (Santa Catharina). — Ht.
fallaciosa Pic 1923. — Pérou : Marcapata. — Ht.
flavipennis Pic 1923. — Bolivie : Cochabamba. — Ht.
fulvimana Pic 1923. — Brésil : Mineiro (Goyaz). — Ht.
germaini Weise 1950. — Bolivie : Cochabamba. — Ht.
jataiensis Pic 1923. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht.
madoni Pic 1936. — Guyane française : Cayenne. — Ht.
nigronotata Pic 1936. — Brésil : Hansa (Santa Catherina). — Ht.
rufa Pic 1926. — Guyane française : roches de Kourou. — Ht.,
1 pt.
scutellaris Pic 1926. — Brésil : Rio Verde (Goyaz). — Ht.
submarginata Pic 1934. — Vénézuela. — Ht.
testaceicornis Pic 1926. — Pérou : Marcapata. — Ht.
tricolor Weise 1905. — Bolivie : Cochabamba. — Ht.
— 139 —
Genre Euxema Baly.
elongata Pic 1934. — Vénézuela : Colonie Tovar. — 1 pt.
Genre Cephaloleia Chevrolat.
(= Cephalolia Blanchard).
abdominalis Pic 1926. — Pérou : Tocache (Huallaga). — Ht.
applicata Pic 1923. — Equateur : Cachabé. — Ht., 2 pt.
atriceps Pic 1926. — Costa-Rica : Turrialba. — Ht., 1 pt.
basalis Pic 1926. — Brésil : Spirito-Santo. — Ht.
bicoloripes Pic 1926. — Brésil. — Ht.
bifasciata Weise 1905. — Équateur. — Ht., 7 pt.
biolleyi Pic ( stenosoma var.) 1926. — Costa-Rica. — Ht., 3 pt.
bipartita Pic 1926. — Pérou : Marcapata. — Ht.
castanea Pic, 1929. — Brésil. — Ht.
convexifrons Pic 1923. — Bolivie : Cochabamba. — Ht.
dilectans Pic 1923. — Equateur. — Ht., 3 pt.
donckieri Pic 1926. — Guyane Française : Cayenne. — Ht., 2 pt.
forestieri Pic 1926. — Guyane Française. — Ht.
h-nigrum Pic 1923. — Équateur : Cachabé. — Ht. 2 pt.
insidiosa Pic 1923. — Équateur. — Ht., 2 pt.
latipennis Pic 1928. — - Bolivie : Cochabamba. — Ht.
limbata Pic 1928. — République Argentine : Parana. — 1 pt. b
lojaensis Pic 1931. — Équateur : Loja. — Ht.
macella Pic 1923. — Bolivie : Cochabamba. — Ht., 1 pt.
minasensis Pic 1931. — Brésil : Minas. — Ht.
nevermanni Uhmann 1930. — Costa-Rica. — 1 pt.
nigripes Pic ( distincta var.) 1926. — Costa-Rica : Turrialba. — Ht.
nigrithorax Pic 1930. — Vénézuela : El Naranjo. — Ht.
nubila Weise 1905. — Équateur : Chimbo. — Ht., 4 pt.
palmarum Pic 1923. — Équateur. — Ht., 3 pt.
recondita Pic 1923. — Équateur. — Ht., 3 pt.
reducta Pic ( parenthesis var.) 1926. — Amérique méridionale. — Ht.
rosenbergi Weise 1905. — Équateur : Chimbo. — Ht., 5 pt.
schmidti Uhmann 1933. — Costa-Rica : San-José. — 1 pt.
stenosoma Baly 1885. — Panama : Bugaba. — 1 pt.
sulciceps Baly 1885. — Panama : Bugaba. — 1 pt.
unctula Pic 1923. — Équateur. — Ht., I pt.
uniguttata Pic 1923. — Pérou. — Ht.
cagelineata Pic 1926. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht.
viridis Pic 1931. — Brésil : Minas. — Ht.
1. L'Echange , XLIV, n° 431, p. 4 : espèce omise au Coleopterorum Catalogus.
— 140
Genre Solenispa Weise.
bicolor Pic 1931. — Equateur : Loja. — Ht.
claripes Pic 1923. — Brésil : Therezopolis. — Ht.
germaini Pic 1926. — Bolivie : Cochabamba. — Ht., 5 pt.
impressicollis Weise 1905. — Bolivie : Cochabamba. — Ht.
Genre Stenispa Baly.
elongata Pic 1922. — Brésil : Bahia. — Ht.
parallela Pic 1930. ■ — République Argentine : Rosas. — - Ht.
robusticollis Pic l922. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht.
Genre Xenarescus Weise.
atricolor Pic ( monoceros var.) 1927. — Yénézuéla : Caracas. — Ht.,
2 pt.
atriceps Pic ( monoceros var.) 1927. — Yénézuéla : Caracas. — Ht.
bijunctus Pic ( monoceros var.) 1927. — Yénézuéla : Caracas. — Ht.,
5 pt.
bisbinotatus Pic ( monoceros var.) 1927. — Yénézuéla : Caracas. — Ht.
caudatus Sallé (= monoceros $) 1849. — Yénézuéla : Caracas. — Ht.
donckieri Pic ( monoceros var.) 1927. — Yénézuéla : Caracas. — Ht.,
2 pt.
interruptus Pic ( monoceros var.) 1927. — Yénézuéla : Caracas. —
Ht. , 1 pt.
junctus Pic ( monoceros var.) 1927. — Vénézuéla : San Estevan.
— Ht.
maculaticollis 1 Pic ( monoceros var.) 1927. — Yénézuéla : Caracas. —
Ht. 2 pt.
nigrocaudatus Pic ( monoceros var.) 1927. — Vénézuéla : Caracas. —
Ht., 2 pt.
notaticollis Pic ( monoceros var.) 1927. — Vénézuéla : Caracas. —
Ht. 3 pt.
quadripunctus Pic ( monoceros var.), 1927. — Brésil. — Ht. 2.
quadrimaculatus Sallé (= monoceros Ç) 1849. — Yénézuéla : Caracas.
— Ht. 3.
quadrinotatus Pic ( monoceros var.) 1927. — Vénézuéla. — Ht.
rufocaudatus Pic ( monoceros var.) 1927. — Yénézuéla : Caracas.
— Ht.
1. et non maculicollis comme il est indiqué au Coleopterorum Catalogus, 1957, p. 31.
2. et non Vénézuéla comme il est indiqué au Coleopterorum Catalogus 1957, p. 31.
3. Il n’existe pas de quadrimaculatus Pic comme l’indique le Coleopterorum Catalogus
1957 ; Ce nom est en effet bien cité par Pic dans son travail de 1927 (Bull. Soc. Zool.
Fr.t LU, p. 524) mais il s’agit de la forme $ quadrimaculatus Sallé.
— 141 —
sallei Pic ( monoceros var.) 1927. — - Vénézuéla : Caracas. — Ht.
simoni Pic ( monoceros var.) 1927. — Vénézuéla : San Estevan. —
Ht., 1 pt.
subdilatatus Pic ( monoceros var.) 1927. — Vénézuéla. — Ht.
subjunctus Pic ( monoceros var.) 1927. — Vénézuéla. — ■ Ht.
submarginatus Pic ( monoceros var.) 1927. — Vénézuéla : Caracas.
— Ht.
subobliteratus Pic ( monoceros var.) 1927. — Vénézuéla : Caracas.
— Ht.
suturalis Pic ( monoceros var.) 1927. — Vénézuéla : Caracas. — Ht.
testaceiceps Pic ( monoceros var.) 1927. — Vénézuéla : Caracas. — Ht.
testaceicollis Pic ( monoceros var.) 1927. — Vénézuéla : Caracas. - —
Ht., 2 pt.
trijunctus Pic ( monoceros var.) 1927. — Vénézuéla : Caracas. — Ht.,
2 pt.
trinotatus Pic ( monoceros var.) 1927. — Vénézuéla : Caracas. — Ht.,
3 pt.
uninotatus Pic ( monoceros var.) 1927. - — Vénézuéla. — Ht.
Genre Arescus Perty.
apicalis Pic ( histrio var.). — Equateur. — Ht.
atricollis Pic ( histrio var.) 1927. — Équateur. — Ht.
boliviensis Pic ( labiatus var.) 1927. — Bolivie : Cochabamba. — Ht.
donckieri Pic ( histrio var.) 1927. — Équateur. — Ht., 1 pt.
flavescens Pic ( histrio var.) 1927. — Équateur. — Ht.
germaini Pic ( labiatus var.) 1927. — Bolivie : Cochabamba. — Ht.
humeralis Pic ( histrio var.) 1927. — Équateur. — Ht.
inhumeralis Pic ( histrio var. ) 1927. — Équateur. — lit., 2 pt.
inlimbatus Pic ( histrio var.) 1927. — Équateur. — Ht.
multinotatus Pic ( labiatus var.) 1927. — Équateur. — Ht.
notaticollis Pic ( histrio var.) 1927. — Équateur. — Ht.
notatus Pic ( histrio var.) 1927. — Équateur. — Ht.
pseudohumeralis nom. nov (= humeralis Pic 1927). — Équateur.
— Ht.
reducta Pic ( liislrio var.) 1927. — Équateur. ■ — Ht.
rubricolor Pic ( histrio var.) 1927. — Équateur. — Ht.
sublimbatus Pic ( histrio var.) 1927. — Équateur. — ■ Ht.
subruber Pic ( labiatus var.) 1927. — Équateur. — Ht., 2 pt.
testaceicollis Pic ( histrio var.) 1927. — Équateur. — Ht.
1. Dans son travail de 1927 [Eut. Nadir, Bl., 1, 4, p. 71), Pic a décrit 2 variétés
dilîérentcs de A. histrio sous le nom de humeralis. La seconde désignée (24e ligne)
prendra le nom nouveau de pseudohumeralis.
— 142
Pseudocolaspidea Jacobson.
atrocincta Pic 1934. — Amérique méridionale. — Ht., 1 pt.
disjuncta Pic 1934. — Amérique méridionale. — Ht.
divisa Pic 1922. — Haut-Amazone. — Ht.
Genre Alurnus Fabricius.
bipartitus Pic ( costalis var.) 1926. — Équateur. — Ht.
dallieri Pic ( costalis var.) 1926. — Équateur. — Ht.
divisas Pic 1922. — Haut Amazone. — Ht.
lansbergei Sallé 1849. — Vénézuéla : Caracas. — Ht., 3 pt.
panamensis Pic ( salvini var.) 1922. — Panama. — Ht.
Genre Mecistomela Jacobson.
(= Psilurnus Weise).
brevenotata Pic ( marginata var.) 1922. — Brésil : Rio Campisto.
— Ht.
reducta Pic ( marginata var.) 1922. — Brésil. — Ht.
Genre Coraliomela Jacobson.
bicoloripes Pic ( aeneoplagiata var.) 1922. — Brésil : Jatahy (Goyaz).
— Ht.
bijuncta Pic ( corallina var.) 1922. — Brésil. — Ht.
donckieri Weise ( aeneoplagiata var.) 1905. — - Brésil : Jatahy (Goyaz).
— Ht.
Genre Prosopodonta Baly.
bicoloripes Pic 1934. — Costa-Rica : Turrialba. — Ht.
Genre Sceloenopla Chevrolat.
(= Ceplialodonta Chevrolat).
( = Microdonta Chevrolat).
Sous-genre Sceloenopla s. str.
albofasciata Pic 1938. — - Guyane Française : St l.aurent-du-Maroni.
— Ht.
annulipes Pic 1932. — Pérou : Marcapata. — Ht., 1 pt.
atricornis Pic 1929. — Brésil. — Ht.
— 143
atrospina Pic 1929. — Guyane Française : Maroni 1. — Ht.
basalis Pic 1929. — Pérou : Huallaga. — Ht., 1 pt.
bicoloricornis Pic 1929. — Bolivie : Cochabamba. — Ht., 2 pt.
bilineata Pic 1929. — Bolivie : Cochabamba. — Ht.
bimaculaticollis Pic 1948. — Brésil : Sao Paulo. — Ht.
biolleiji Pic 1929. — Costa-Bica. — Ht., 2 pt.
bolü’iensis Pic 1929. — Bolivie : Cochabamba. — Ht., 1 pt.
brevispina Pic 1929. — Équateur : I.oja. — Ht.
callangana Pic 1929. — Pérou : Callanga. — Ht., 3 pt.
carinaticornis Pic 1929. — Guyane Française : Cayenne. — Ht., 1 pt.
cassidiformis Pic 1929. — Costa-Rica. — Ht.
cayennensis Pic 1929. — Guyane Française : Cayenne. — Ht.
cincta Weise 1905. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht.
crassicornis Pic 1929. — Pérou : Chinchamayo. — Ht.
diversa Pic ( uhmcmni var.) 1929. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht.
donckieri Weise 1904. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 16 pt.
germaini Pic 1929. — Bolivie : Cochabamba. — Ht., 2 pt.
guyanensis Pic 1929. — Guyane Française : Cayenne. — Ht.
humeralis Pic 1929. — Bolivie : Cochabamba. — Ht.
jatahyensis Pic 1929. — Bésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 3 pt.
lojaensis Pic 1932. — Equateur : Loja. — Ht.
major Pic 1929. — Bolivie : Cochabamba. — Ht., 1 pt.
rnarcapatana Pic 1932. — Pérou : Marcapata. — Ht., 1 pt.
obliterata Pic ( soluta var.) 1929. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht.,
1 pt.
perroudi Pic ( apicicornis var.) 1934. — Colombie. — Ht.
peruviana Pic 1929. — Pérou : Chinchamayo. — Ht.
rectelineata Pic 1929. — Pérou : Marcapata. — Ht.
reducta Pic ( germaini var.) 1929. — Bolivie : Cochabamba. • — Ht.
rubrosinuata Pic 1921. — Pérou : Marcapata. — Ht., 1 pt.
sinuaticollis Pic 1932. — Pérou : Marcapata. ■ — Ht.
soluta Weise 1905. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 21 pt.
subfasciata Pic 1928. — Brésil. — Ht.
submarginata Pic ( uhmanni var.) 1929. — Brésil : Jatahy. — • Ht.
subsuturalis Pic ( uhmanni var.) 1929. — Brésil : Jatahy. — Ht.
testaceipennis Pic 1929. — Costa-Rica : Turrialba. — Ht., 5 pt.
testaceonotata Pic ( westwoodi s. sp.) 1934 : Vénézuéla : San Esteban.
— Ht.
uhmanni Pic 1929. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 8 pt.
violaceipennis Pic 1929. — Vénézuéla : Caracas. — Ht., 3 pt.
viridifasciata Pic 1929. — Bolivie : Cochabamba. — Ht., 1 pt.
viridinotata Pic 1929. — Bolivie : Cochabamba. — Ht.
1. et non Cayenne comme Pic l’a indiqué par erreur dans sa description.
Sous-genre Ocnosispa Weise.
atripennis Pic 1929. — Pérou : Huallaga. — Ht.
bilineaticollis Pic 1937. — Brésil. — Ht.
Sous-genre Pseudispa Chapuis.
baeri Pic 1928. — Pérou : Huallaga. — Ht.
basicornis Pic 1928. — Pérou : Marcapata. — Ht., 1 pt.
breveapicalis Pic 1934. — Mexique. — Ht.
clara Weise 1904. - — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 9 pt.
viridis Pic 1934. — Brésil. — Ht.
Genre Acentroptera Baly.
maculata Pic 1932. — Brésil : Therezopolis. — Ht.
reducta Pic ( basilica var.) 1932. — Amérique méridionale. — Ht
rubronotala Pic 1933. — Brésil : Tapera. — - Ht., 2 pt.
Genre Hispoleptis Baly.
xubfasciata Pic 1938. — - Brésil : Obidos. — Ht.
Genre Odontispa Uhmann.
latipennis Pic 1928. — Brésil : Neu Friburg. — Ht.
Genre Metaxycera Baly.
basithorax Pic 1931. — Guyane Française : Cayenne. — Ht., 19
donckieri Pic 1932. — Guyane Française : Cayenne. — Ht.
particularis Pic 1932. - — Haut Pérou. — Ht.
sinuatevittata Pic 1932. — Guyane : Maroni. — Ht.
subapicalis Pic 1931. — Paraguay. — Ht., 1 pt.
Genre Decatelia Weise.
costata Pic 1927. — Bolivie : Cochabamba. — Ht., 2 pt.
lema Weise 1904. — Bolivie : Cochabamba. — Ht., 4 pt.
testaceicollis Pic 1934. — Brésil : Hansa (Sta Catharina). —
testaceipes Pic 1934. — Brésil : Hansa (Sta Catharina). — Ht.
Genre Paradecatelia Uhmann 1940.
atritarsis Pic 1927. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht.
— 145
Genre Stethispa Baly.
chilensis Pic 1933. — Chili. — Ht.
elongata Pic 1929. — Guyane Française : Cayenne. — Ht.
germaini Pic 1929. — Bolivie : Cochabamba. — Ht.
impressicollis Pic 1934. — Guyane : Maroni. — Ht.
lineaticollis Pic 1927. — Colombie : Santa Fé de Bogota. — Ht., 1 pt.
longispina Pic 1927. — Guyane : Maroni F — Ht.
pallidior Pic 1927. — Bolivie : Cochabamba. — • Ht.
rufospina Pic. — Brésil. — Ht., 1 pt.
unimaculata Pic 1929. — Costa-Rica : Turrialba. — Ht., 1 pt.
Genre Charistena Baly.
brasiliensis Pic 1927. — Brésil. — Ht.
brevelineata Pic 1927. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 2 pt.
brevenotata Pic 1927. — Brésil : Rio de Janeiro. — Ht.
deyrollei Baly 1864. — Colombie : Bogota. — Ht.
laticollis Pic 1927. — République-Argentine. — Ht.
minima Pic 1934. — - Mexique. — Fit.
Genre Sternostena Weise.
lateralis Pic 1932. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht.
laterubra Pic ( basalis var.) 1932. — Brésil : Rio Verde (Goyaz).
— Ht.
Genre Sternoplispa Uhrnann.
nigrohumeralis Pic 1927. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 1 pt.
Genre Anisostena Weise.
angustata Pic 1934. — Brésil : Hansa (Santa Catharina). — Ht.
breveapicalis Pic 1934. — Brésil : Hansa (Santa Catharina). — Ht.
diversicostata Pic ( pilatei var.) 1932 ; — Costa-Rica : Turrialba. —
Ht., 2 pt.
testacea Pic 1934. — République Argentine : Corrientcs. — Ht.
Genre Anoplitis Kirby.
annulipes Pic 1932. — Brésil : Therezopolis. — Ht.
bijasciata Pic 1929. — Brésil : Jatahy. — Ht.
1. et non Cayenne comme Pic l’a indiqué par erreur dans sa description.
146
binotaticollis Pic 1929. — Guyane Française : roches de Kourou.
— Ht.
brevenotata Pic 1929. — Brésil : Sao Paulo. — Ht.
curta Pic 1929. - — Bolivie : Cochabamba. — Ht.
germaini Pic 1929. — - Bolivie : Cochabamba. — Ht., 1 pt.
imparallela Pic 1932. — Costa-Bica : Turrialba. — Ht., 1 pt.
lateapicalis Pic 1934. — Brésil : Hansa (Santa Catharina). — Ht.
latior Pic 1932. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 4 pt.
marginella Weise 1905. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 7 pt.
minima Pic 1932. — Bolivie : Cochabamba. — Ht.
minuta Pic 1932. — Bolivie : Cochabamba. — Ht.
obidosensis Pic 1929. — Brésil : Obidos. — Ht., 1 pt.
peruana Pic 1929. — Pérou : Marcapata. — • Ht.
regularis Weise 1905. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 10 pt.
signijera Weise 1905. — Bolivie : Cochabamba. — Ht., 5 pt.
subapicalis Pic ( terminata var.) 1929. — - Mexique : Cordova. — Ht.
Genre Clinocarispa Uhmann.
fasciatipennis Pic 1932. — Pérou : Marcapata. — Ht.
notaticeps Pic ( sauveuri var.) 1931. — Pérou : Marcapata. — Ht.
prolongata Pic ( sauveuri var.) 1931. — Pérou : Marcapata. — Ht.
Genre Chalepotatus Weise.
inapicalis Pic 1934. — Brésil : Hansa (Santa Catharina). — Ht.
latenotatus Pic 1934. — Bépublique Argentine : San Ignacio (Mis-
siones). — Ht.
Sous-genre : Macrochalepus Pic.
longior Pic 1929 ( antennalis var.). — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht.
Genre Chalepus Thunberg.
aeneiceps Pic 1927. — Brésil : Uberaba. — Ht.
alternevittatus Pic 1932. — Pérou : Chanchamayo. — Ht.
aurantiacicollis Pic 1931. — Brésil : Bio Grande do Sul h — Ht.
auslralis Uhmann 1935 ( sanguinicollis var.). — Brésil : Nova Teuto-
nia (Santa Catharina). — 1 pt.
bahianus Pic ( flexuosus var.) 1931. — Brésil : Bahia. — Ht.
bellulus Chapuis 1977. — Mexique. — 1 pt.
bicoloriceps Pic 1931. — Pérou : Marcapata. — 11t.
1. Le type unique, désigné de la main même de Pic, provient du Brésil et non du
Pérou comme il est indiqué dans la description, sans doute par erreur.
147 —
binotaticollis Pic 1931. — Pérou : Marcapata. — Ht.
bivitattus Pic 1932. — Bolivie : Cochabamba. — Ht., 1 pt.
breveapicalis Pic 1931. — Vénézuéla : Caracas. — Ht.
caracasensis Pic 1931. — Vénézuéla : Caracas. — Ht., 1 pt.
germaini Pic 1931. — Bolivie : Cochabamba. — Ht., 1 pt.
guatemalanus Pic 1934. — Guatemala : El Naranjo. — Ht.
inlateralis Pic 1932 (alterner ittatus var.). — Brésil : Therezopolis.
— Ht.
longehumeralis Pic 1931. — Vénézuéla : Caracas. — Ht.
mineiroensis Pic 1932. — Brésil : Mineiro (Goyaz). — Ht. 1 pt.
nigrithorax Pic 1931. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht.
obidosensis Pic 1931. — Brésil : Obidos. — • Ht.
parananus Pic 1927. — République Argentine : Rio Parana. — Ht.
pauli Pic 1932. — Brésil : Sao Paulo. — Ht.
reductus Pic 1931 (obidosensis var.). — Brésil : Obidos. — Ht.
reductus Pic 1932 h — Costa-Rica : Turrialba. — Ht., 3 pt.
robusticornis Pic 1931 (= flexuosus Guér.). — Brésil : Rio Grande
do Sul. — Ht. 2 pt.
ruficollis Pic 1932. — Bolivie. — Ht.
schmidti Uhmann 1955. — Costa Rica : San José. — 1 pt.
scutellaris Pic 1931. — Jamaïque. — - Ht.
sedulus Weise 1905 (= putzeysi Chap.). — Brésil : Jatahy (Goyaz).
— Ht., 3 pt.
stigmula Chapuis 1877 (= sanguinicollis 1..). — Brésil : Bahia. —
1 pt.
semiobliteratus Pic 1932 ( viduus var.). — Brésil : Jatahy (Goyaz).
— Ht.
stigmula Chapuis 1877 (= sanguinicollis L.). — Brésil : Bahia. —
1 pt.
strandi Uhmann 1936 ( marginiventris var.). — Brésil : Nova Teu-
tonia. — 1 pt.
subcordiger Uhmann 1935. — Paraguay : Santa Trinidad. — 1 pt.
subfasciatus Pic 1931 (= viduus Weise). — Bolivie : Cochabamba. —
Ht., 4 pt.
sublateralis Pic 1932 (flexuosus var.). — Brésil : Jatahy (Goyaz). - —
Ht., 1 pt.
submarginatus Pic 1932. — Brésil : Therezopolis. — Ht.
submetalicus Pic 1931. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 1 pt.
testaceiceps Pic 1931. — Guyane Française : Maroni. — Ht.
trivittatus Pic 1932. — Amérique méridionale. — Ht.
1. Nom préoccupé par Pic lui-méme (voir ci-dessus). Nous proposons le nouveau
nom de Pici.
— 148 —
Genre Xenochalepus Weise.
Sous-genre Hemichalepus Spaeth.
erichsoni Weise 1905. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 21 pt.
nigripes Weise 1905. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 13 pt.
subomeger Uhmann 1937. — Costa-Bica : San José. — 1 pt.
subpalliatus Uhmann 1937 ( subomeger var.). — Costa-Rica : San
José. — 1 pt.
Sous-genre Xenochalepus Weise.
annulatus Pic 1931. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht.
bajulus Weise 1911. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 1 pt.
boliviensis Pic 1931. — Bolivie : Cochabamba. — Ht., 1 pt.
brasiliensis Pic 1931. — Brésil. — Ht.
chromaticus Baly 1885. — Panama : Chiriqui. — 1 pt.
congruus Pic 1931 ( guerini var.). — ■ Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht.,
1 pt.
curticornis Pic 1931. — Guyane : Cayenne. — Ht.
dilaticornis Pic 1931 1. — Brésil : Jatahy (Goyaz). • — Ht., 19 pt.
discointerruptus Pic 1932. — Amérique méridionale. — Ht.
diversipes Pic 1931. — Bolivie : Cochabamba. — Ht.
donckieri Pic 1931. — Colombie : Santa Fé de Bogota. — Ht., 2 pt.
faustus Weise 1905. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 24 pt.
goyasensis Pic 1931. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 2 pt.
jatahyensis Pic 1934 ( guerini var.). — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht.
latecinctus Pic 1932 ( signaticollis var.). ■ — Mexique : Guanajato.
— Ht.
lateobliteratus Pic 1931 ( guerini var.). — Brésil : Jatahy (Goyaz).
— Ht.
latereductus Pic 1931 (bajulus var.). — Brésil : Jatahy (Goyaz). —
Ht. 2 pt.
longiceps Pic 1931. - — Pérou : Marcapata. — Ht.
maculiventris Pic 1932. — - Colombie. — Ht.
rectejasciatus Pic 1932. — Brésil. — Ht., 1 pt.
robustus Pic 1931. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 5 pt.
rubronotatus Pic 1931. — Bolivie : Cochabamba. - — Ht.
suturalis Pic 1932 (= suturata Uhm. nom. nov.). — Amérique
centrale.
venezuelensis Pic 1931. — Yénézuéla : Caracas. — - Ht., 1 pt.
viridiceps Pic 1934. — République Argentine : Santiago del Estero.
— Ht.
1. Pour cette espèce la référence du Coleopterorum Catalogus est fausse. Il faut lire :
Bull. Soc. Zool. Fr., LY1, PJ3I, p. 434.
wagneri Pic 1931 ( médius var.). — République Argentine : Chaco de
Santiago. — Ht.
Genre Goyachalepus Pic.
donckieri Pic 1929. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 4 pt.
Genre Oxychalepus Uhmarin.
biinterruptus Pic 1932 ( proximus var.). — Brésil : Jatahy (Goyaz). — •
Ht., 16 pt.
trispinosus Pic 1931. — ■ Guyane Française : Cayenne. — Ht.
Genre Baliosus Weise.
baeri Pic 1932. — Pérou : Huallaga. — Ht.
donkieri Pic 1934. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 4 pt.
germaini Pic 1932. — Bolivie : Cochabamba. — Ht.
holtzi Pic 1934. — Paraguay : Mborero. — Ht.
hospes Weise 1905. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 7 pt.
illustris Weise 1905. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 5 pt.
incertus Pic 1934. — Costa-Rica : Turrialba. — Ht., 1 pt.
incisus Pic 1931. — Brésil. — Ht., 3 pt.
insignatus Pic 1932 ( incisus var.). — Guyane : Maroni. — Ht.
latipennis Pic 1934. — Brésil : Hansa (Sta Catharina). — Ht.
longicornis Pic 1932. — Bolivie : Cochabamba. — Ht., 1 pt.
multifasciata Pic 1933 (= duodecimmaculatus Baly). — - Brésil. —
Ht., 5 pt.
quadrilineatus Pic 1932. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht.
subdilatatus Pic 1932. — Bolivie : Cochabamba. — Ht., 3 pt.
Genre Physocoryna Guérin-Méneville.
expansa Pic 1925. — Guyane Française : Cayenne. — Ht.
Genre Octotoma Dejean.
germaini Pic 1925. — Bolivie : Cochabamba. - — Ht.
Genre Brachycoryna Guérin-Méneville.
notaticeps Pic 1928. — République Argentine : Chaco de Santiago.
— Ht.
— 150 —
Genre Probaenia Weise.
baeri Pic 1927. — Pérou : Huallaga. — Ht.
bicoloricornis Pic 1927. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 1 pt.
bicoloripes Pic 1927. — Brésil : Rio Grande do Sul. — Ht.
boliviana Pic 1927. — Bolivie : Cochabamba. — Ht.
clara Weise 1905. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 6 pt.
clermonti Pic 1933. — Brésil : Hansa (Santa Catharina). — Ht.
donckieri Pic 1927. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht.
germaini Pic 1927. — Bolivie : Cochabamba. — Ht.
latefasciata Pic 1927. — Pérou : Marcapata. — Ht.
luteonotata Pic 1927. — Brésil. — Ht.
maculaticeps Pic 1927. — Equateur : Loja. — Ht.
major Pic 1927. — Brésil. — Ht.
mimica Pic 1933 (= crenata Blanch.). — Brésil. — Ht.
nigripes Chapuis 1877 ( crenata var.). — Paraguay : Asuncion. —
Ht. 4 pt.
nigritarsis Weise 1905. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — • Ht., 12 pt.
obliterata Pic 1927 ( nigritarsis var.). — Brésil : Jatahy (Goyaz). — -
Ht., 2 pt.
pallidior Pic 1927. — Bolivie : Cochabamba. — Ht.
preapicalis Pic 1933 (= nigripes Chap.). — Brésil : Jatahy (Goyaz).
— Ht., 2 pt,.
purpureotincta Pic 1927. — Bolivie : Cochabamba. — Ht., 3 pt.
quadrivittata Pic 1927. — Brésil : Therezopolis. - — Ht.
reducta Pic 1927 ( purpureotincta var.). — Bolivie : Cochabamba.
— Ht.
ruficeps Pic 1927. — Pérou : Surimaguas. — Ht.
ruficornis Pic 1938. — Brésil : Rio. — Ht.
rufitarsis Pic 1933 ( grayi var.). — Brésil. — Ht.
sinuata Pic 1927. — Bolivie : Santa Fé de Bogota. — Ht., 2 pt.
tessellata Weise 1905. — Brésil : Caraça (Minas Geraes). — Ht., 5 pt.
tricolor Pic 1927. — Amérique méridionale. — Ht.
uhmanni Pic 1927 (= tibiella Weise). — Brésil : Jatahy (Goyaz). —
Ht., 1 pt.
variolaris Weise 1905. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 4 pt.
viridiceps Pic 1927. — Bolivie : Cochabamba. — Ht.
viridinotata Pic 1927. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht.
oittulosa Weise 1905. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 13 pt.
Genre Uroplata Chevrolat.
Sous-genre Codiohispa Maulik.
atricornis Pic 1927. — République Argentine : Sierra de Cordoba..
— Ht.
151 —
daguerrei Pic 1930. — République Argentine : Rosas. — Ht.
donceeli Pic 1937. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — lit., 3 pt.
ferruginea Weise 1905. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 6 pt.
girctrdi Pic 1934. — République Argentine : Tucuman. — Ht., 2 pt.
irregularis Pic 1933. — République Argentine : Corrientes. — Ht.
maculata Weise 1905 (= bipuncticollis Cbapuis). — Brésil : Jatahy
(Goyaz). — Ht., 10 pt.
maculicoüis Weise 1905. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 7 pt.
orphanula Weise 1905. — Brésil : Ceara de Baturite. — Ht., 3 pt.
subdilatata Pic 1927 (= minuscula Chapuis). — Uruguay : Monte¬
video. — Ht., 1 pt.
Sous-genre Uroplata s. str.
approximata Pic 1931. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht.
atriceps Pic 1933. — Brésil. — Ht., 1 pt.
basifemoralis Pic 1933. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht.
bicoloriceps Pic 1933. — Bolivie : Cochabamba. — Ht.
bilineatithorax Pic 1933 ( obscurella var.). — Brésil : Jatahy (Goyaz).
— Ht.
breoenotata Pic 1933. — Brésil : Bahia. — Ht.
chilensis Pic 1933. — Chili. — Ht.
costaricana Pic 1932. — Costa-Rica : Turrialba. — Ht., 2 pt.
curvatipes Pic 1932 ( fusca var.). — Costa-Rica : Turrialba. — Ht.
dioersicollis Pic 1933 ( basifemoralis var.). — Brésil : Jatahy 'Goyaz).
— Ht.
donckieri Pic 1933. — Bolivie : Cochabamba. — Ht.
fasciata Pic 1933. — Guyane Française : Cayenne. — Ht.
germaini Pic 1927. — Bolivie : Cochabamba. — Ht.
humeralis Pic 1933. — Pérou : ilcanota. — Ht.
incisipennis Pic 1933 (= obscurella Weise). — Brésil : Jatahy
(Goyaz). — Ht., 3 pt.
latefasciata Pic 1933 (= obscurella var.). — Bolivie : Cochabamba F
— Ht. 1 pt.
notaticollis Pic 1933 ( ruficornis var.). — Brésil : .Jatahy (Goyaz).
— Ht.
obliteratithorax Pic 1933 ( obscurella var.). — Brésil : Jatahy (Goyaz).
— Ht., 1 pt.
peruana Pic 1927. — Pérou : Cuallanga. — Ht.
ruficornis Pic 1933. — Brésil : Therezopolis. — Ht., 2 pt.
rufifrons Pic 1933. — Pérou : Marcapata. — Ht., 1 pt.
singularis Pie 1931. — Brésil : Therezopolis. — Ht.
spinosci Pie 1932. — Vénézuéla : Caracas. — Ht.
1. et non Brésil comme il est indiqué par erreur au Coleopterorum C'alalogus.
subluteofasciata Pic 1927. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht.
varicostata Pic 1932. — Costa-Rica : Turrialba. - — Ht., 1 pt.
Sous-genre : Plicatopalpa Pic.
irregularis Pic 1932. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht.
Genre Octuroplata Uhmann.
innotaticollis Pic 1933 ( uhmanni var.). — Brésil : Miniero. — - Ht.
uhmanni Pic 1933. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 5 pt.
Genre Oxyroplata Uhmann.
clienta Weise 1905. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 8 pt.
diversicolor Pic 1932. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht.
Genre Heterispa Chapuis.
apicalis Pic 1927. — Colombie. — Ht.
breveapicalis Pic 1931. — (= çinula westwoodï). — - Costa-Rica :
Turrialba. — Ht., 7 pt.
orientalis Weise 1906 ( costipennis var.). — Brésil : Sao-Paulo. — Ht.
Genre Acanthodes Baly.
baeri Pic 1927. — Pérou : Huallaga. — Ht.
diversicornis Pic 1927. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht.
donckieri Weise 1904. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 17 pt.
leseleuci Guérin 1844. — Guyane Française : Cayenne. — Ht., 1 pt.
multinotata Pic 1927. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht.
notaticeps Pic 1927. — Bolivie : Cochabamba. — Ht.
Genre Octhispa Chapuis. 1
angustatipennis Pic 1932. — Bolivie : Songo. — Ht.
atriceps Pic 1929. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — - Ht.
brasiliensis Pic 1927 (= severinï). — Brésil : Jatahy (Goyaz). —
Ht., 1 pt.
brevedentata Pic 1933. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 2 pt.
callangana Pic 1927. — Pérou : Callanga. — -Ht.
discobilineata Pic 1927. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht.
diversa Pic 1927 ( brasiliensis var.). — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht.
1. Maculaticeps Pic 1929. Type détruit.
diversicorms Pic 1927. — Bolivie : Coehabamba. — Ht.
goyasensis Pic 1927. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht.
gracilis Weise 1905. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 7 pt.
inlineata Pic 1929. — - Brésil : Mineiro. — Ht.
innotata Pic 1928 (= concava Baly). — Guyane : Maroni. — Ht.,
2 pt.
lateralis Pic 1929. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 1 pt.
madoni Pic 1934. — Guyane : Cayenne. — Ht.
parallela Pic 1929. — Bolivie : Coehabamba. — Ht., 1 pt.
perroudi Pic 1934. — Brésil. — Ht.
postexpansa Pic 1927. — Bolivie : Coehabamba. — Ht., 2 pt.
prescutellaris Pic 1929. — Pérou : Marcapata. — Ht.
proba Weise 1905. — Coehabamba. — Ht., 5 pt.
quadrinotata Weise 1905. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 9 pt.
rubustci Pic 1921 . — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht.
rubronotata Pic 1927 ( clavareaui var.). — Brésil : Jatahy (Goyaz). —
Ht., 3 pt.
subfasciata Pic 1927. — Brésil. — Ht.
subparallela Pic 1929. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 2 pt.
testaceipes Pic 1929. — - Panama. — Ht., 3 pt.
viridinotata Pic 1929. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 3 pt.
viridivittata Pic 1929. — Amérique méridionale. — Ht.
Genre Platocthispa Uhmann.
insigjiita Pic 1933 ( fulaescens var.). — Guatemala : El Naranjo.
— Ht.
Genre Hepthispa Weise.
bilineatithorax Pic 1929. — Guyane : Cayenne. — Ht.
donckieri Pic 1929. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 1 pt.
lineatlcollis Pic 1928. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 3 pt.
ruficornis Pic 1929. — Brésil : Jatahy (Goyaz). — Ht., 3 pt.
Genre Mimoethispa Pic.
irreaularis Pic 1929. — Brésil : Bio Grande do Sul. — Ht.
Genre Euprionota Guérin-Méneville.
subparallela Pic 1932. — Mexique : Sierra de Durango. — Ht.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 2, 1959.
11
- 154 —
Genre Pentispa Chapuis.
cyannipennis Pie 1933. — Jamaïque. — Ht.
geniculata Pic 1932. — Pérou : Mareapata. — Ht.
perroudi Pic 1933. — Mexique. — Ht.
pratti Pic 1932. — Colombie. — Ht.
viturati Pic 1932. — Équateur : Arnbato. — Ht.
Genre Microrhopala Chevrolat.
submaculata Pic 1932 ( perforata var.). — Costa-Rica : Turrialba.
— Ht.
— 155 —
Araignées et Opilions capturés dans quelques cavités
SOUTERRAINES DE L'OUEST ET DU SUD-OUEST DE LA FRANCE
(suite)
Par Édouard Drksco.
Opiliones.
Fam. Phalangodidae. — Genre Querilhacia.
Querilhacia querilhaci (Lucas).
Dordogne. — Gr. de la Cyprière, Saint-Cyprien, 1 ind., 4-1-58.
Gironde. — Gr. du Grand Antoine, Frontenac, 5 ind., 8-ii-58.
Lot-et-Garonne. — Gr. des Fées, Casteljaloux, 3 individus.
Station nouvelle. — Gr. de Rusthe, Ambrus, 1 individu, 29-X-57.
Station signalée (4) (voir aussi 9).
Fam. Phalangiidae. — • Genre Nelima.
Des individus non adultes ont été capturés dans la Cave à Mar¬
got (Mayenne), dans les mines de Glénac, près la Gacilly (Mor¬
bihan). Des captures d’Opilionides sont à souhaiter dans ces sta¬
tions, car si l’espèce était N. aurantiaca Sim., sa répartition serait
très largement étendue vers l’Ouest (5).
Genre Platybunus.
Platybunus sp.
Des non adultes, non déterminables, mais appartenant à ce
genre, ont été capturés dans la Sarthe : gr. de Pissegrêle (16-n-
58) et carr. sout. de Bernay (l-iv-58).
Fam. Nemastomatidae. — Genre Nemastoma.
Nemastoma lugubre Muller.
Mayenne. — Gr. des Vipères, Thorigné, (J, 2-xi-57. — Gr. de
Courtalièru, Saint-Georges-sur-Erve, $, 12-X-57.
Lapidicole ; rarement rencontré dans les grottes.
Nemastoma chrysomelas Iterm.
Mayenne. — Gr. de Courtalièru, Saint-Georges-sur-Erve, Ç, 12-
x-57.
Sarthe. — Gr. de Pissegrêle, Mareil-en-Champagne, Ç, 12-X-57 ;
<J, 1 juv., 16-H-58.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 2, 1959.
156 —
Ne paraît pas avoir été signalé de ces deux départements ; nous
pensons que cette espèce se rencontre dans toute la France, sous
les pierres, dans les trous de souches, et aussi dans certaines
cavités artificielles ou grottes, d’où nous l’avons d’ailleurs signalée.
Sporadique et rare. — Grottes de la Côte d’Or (6) ; région pari¬
sienne (2).
Nemastoma bacilliferum Sim.
Lot-et-Garonne. — • Grande grotte de Testua, Réaup, 2 $.
Signalé par Simon (10) du Gers et du Lot-et-Garonne, en dehors
des grottes.
Inventaire.
L’inventaire des départements où se trouvent les grottes dont nous
venons d’énumérer la faune montre que l’on peut géographiquement
les séparer en deux ensembles : d’une part le groupe Ouest compre¬
nant les départements du Morbihan, de la Mayenne, de la Sarthe, de
la Loire Atlantique, du Maine-et-Loire, d’autre part, le groupe Sud-
Ouest, c’est-à-dire la Charente, la Dordogne, la Gironde, le Lot-et-
Garonne et le Gers. Ces deux groupes sont séparés par les départements
des Deux-Sèvres et de la Vienne.
Groupe Ouest.
Araignées.
Nous relevons dans la littérature les espèces suivantes :
Mayenne. — Porrhoma egeria 8, 1. • — Leptyphantes pallidus et Nes-
ticus cellulanus 8.
A ce jour, l’inventaire des espèces s’établit ainsi :
Morbihan. — Mêla merianae, Nesticus sp., Tegenaria saeva et pagana.
Mayenne. — Harpactes hombergi, Porrhoma egeria, Centromerus pru-
dens, Leptyphantes leprosus et pallidus, Meta mengei, merianae et menardi,
Nesticus cellulanus, Tegenaria saeva et silvestris.
Sarthe. — - Amaurobius jerox et similis, Pholcus sp., Robertus lividus,
Centromerus prudens, Leptyphantes minutus, leprosus, flavipes et pal¬
lidus, Meta merianae, menardi et bourneti, Nesticus cellulanus, Tege¬
naria saeva et pagana, Cicurina cicur.
Loire Atlantique. — Amaurobius ferox, Physocyclus Simoni, Meta
merianae et menardi, Tegenaria saeva et silvestris, Cicurina cicur.
Maine-et-Loire. — Amaurobius erberi et ferox, Pholcus sp., Lessertia
dentichelis, Oreonetides abnormis, Leptyphantes leprosus et pallidus, Meta
merianae, Tegenaria parietina, silvestris et domestica.
Opilions.
Aucun Opilion n’était signalé des grottes de cette région.
Nous avons obtenu l’inventaire suivant :
— 157 —
Morbihan. — Nelima sp.
Mayenne. — Nelima sp., Nemastoma lugubre et chrysomelas.
Sarthe. — Platybunus sp., Nemastoma chrysomelas.
Groupe Sud-Ouest.
Araignées.
Espèces signalées dans la littérature :
Charente. — Leptyphantes alutacius et pallidus, 1.
Dordogne. — Meta bourneti et Nesticus cellulanus, 8.
Espèces relevées dans notre travail :
Charente. — - Amaurobius ferox, Leptyphantes pallidus, Meta
menardi et bourneti, Tegenaria pagana.
Dordogne, Lot-et-Garonne et Gers. — Meta bourneti.
Opilions.
Espèces signalées dans la littérature :
Charente. — Querilhacia querilhaci, Nemastoma lugubre, (9).
Dordogne, Gironde et Lot-et-Garonne. - — Querilhacia queril¬
haci (4).
Espèces citées dans notre travail :
Dordogne et Gironde. — Querilhacia querilhaci.
Lot-et-Garonne. — Querilhacia querilhaci, Nemastoma bacilli-
ferum.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
1. Denis (J.). 1957. — Captures d’Araignées dans quelques grottes
de France. Notes biosp., XII, fasc. 2.
2. Dresco ( E.) , Balazuc (J.), Henrot (H.), Negre (J.). 1951. —
Biologie des carrières souterraines de la région parisienne. Vie
et Milieu, II, fasc. 3.
3. Dresco ( E.) , Balazuc (J.). 1952. — Araignées et Opilions des
grottes de l’Ardèche. Notes biosp., VII.
4. Dresco (E.). 1952. — ■ Répartition de Querilhacia querilhaci (Lucas)
(Opiliones). Ibid,.
5. Dresco (E.). 1953. — Note sur Nelima aurantiaca (Simon) (Opi¬
liones). Bull. Soc. Ent. de Fr., LVIII, n° 2.
6. Dresco (E.). 1956. — Araignées et Opilions des cavités du dépar¬
tement de la Côte d’Or (1° note). Sous le plancher, nos 5-6.
— 158
7. Dresco (E.). 1957. — A propos de Meta bourneti Simon (Areneae,
Argiopidae). Studia Spelaeologica, Giugno.
8. Fage (L.). 1931. — Araneae, 5e série, précédée d’un essai sur l’évo¬
lution souterraine et son déterminisme. Arch. Zool. expér. et
génér., 71.
9. Juberthie (C.) , Juberthie-Jupeau (L.). 1957. — Les Opilions et
Symphiles récoltés dans les grottes de l’Ouest de la France.
Notes biosp., XII, fasc. 2.
10. Simon (E.) . 1879. — - Les Arachnides de France. T. VII, Paris,
1879.
11. Simon (E.). 1914 à 1937. — - Les Arachnides de France, T. VI, par¬
ties 1, 2, 3, 4 et 5.
12. Wiehle (H.). 1953. - — Spinnentiere oder Arachnoidea (Araneae).
Tierw. Deutsch., 42.
13. Wiehle (H.). 1956. - — Spinnentiere oder Arachnoidea (Araneae).
Ibid., 44.
159 —
Les Styloniscidae et les Trichoniscidae
de l'Afrique du Nord (Crustacés ; Isopodes terrestres )
Par A. Vandel.
ASSOCIÉ DU MUSÉUM
Les recherches poursuivies depuis plus d’un siècle par les zoolo¬
gistes en Afrique du Nord, nous permettent de dresser un bilan,
au moins approximatif, de la faune isopodique de la Berbérie.
Cependant, la grande majorité des données recueillies se rapporte
aux Oniscoïdes supérieurs. Ce que nous savions des Oniscoïdes
inférieurs (c'est-à-dire essentiellement les Trichoniscidae) se rédui¬
sait jusqu’ici à quelques indications mentionnées dans les études de
Budde-Lund (1885), de Dollfus (1896, 1899), de Giard (1899)
et de Racovitza (1908). J’ai publié, au cours des dernières années,
quelques notes sur les Styloniscidae et les Trichoniscidae de la Ber¬
bérie (Vandel, 1954, 1955 a, 1955 b).
Les récoltes effectuées par M. le Professeur Remy en Algérie
(1946, 1950, 1951) et au Maroc (1950, 1953) permettent d’apporter
en ce domaine des données nouvelles. 11 est extrêmement regret¬
table que l’on doive exclure la Tunisie de ce relevé faunistique
consacré à l’Afrique du Nord ; mais, faute de recherches suffisantes,
aucun Trichoniscidé n’a été jusqu’à présent signalé en Tunisie.
Le Maroc (M) et l’Algérie (A) ont livré jusqu’ici dix-huit espèces
et sous-espèces de Styloniscidae et de Trichoniscidae dont la liste est
donnée ci-dessous.
Famille des Styloniscidae.
Cordioniscus africanus Vandel (A)
Famille des Trichoniscidae.
Sous-Famille des Trichoniscinae.
Finaloniscus berherensis Vandel (M, A)
Androniscus dentiger Verhoefï (A)
N esiotoniscus sebaouensis Vandel (A)
— delamarei Vandel (A)
Trichoniscus pusillus pusillus Brandt (A)
— — provisorius Racovitza (A)
— — • g achassini Giard (A)
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 2, 1959.
— 160 —
Trichoniscus pygmaeus Sars (M)
— fragilis Racovitza (A)
— • halophilus Vandel (M)
— peyerimhoffi Vandel (A)
— soloisensis Vandel (M)
Sous-Famille des H aplophthalminae.
Jlaplophthalmus danicus Budde-Lund (M, A)
— mengei africanus Vandel (A)
— • perezi Legrand (M)
— siculus Dollfus (A)
Kosswigius bilseli Verhoeff (A).
.Je donne dans les lignes suivantes la description des espèces
et sous-espèces nouvelles, ainsi que les stations encore inédites
d’espèces déjà connues.
Cordioniscus africanus Vandel 1955.
Cette espèce correspond à un élément gondwanien, reste de la
faune tropicale qui atteignait, à l’époque tertiaire, le nord de
l’Afrique. Ce petit Styloniseidé a été découvert par le Professeur
R. Jeannel, dans les grottes de Béni Add, à Aïn Fezza, au sud-est
de Tlemcen, en Oranie (Vandel, 1955 b, p. 63). Le Professeur
Remy en a récolté plusieurs exemplaires à Biskra et dans ses
environs (Aïn-Ben-Noui). Il s’agit d’une forme thermophile qui, dans
les régions tempérées, s’est réfugiée dans les grottes. Des répartitions
analogues sont connues chez d’autres Isopodes, les Spelaeoniscidae
(Vandel, 1959), et aussi chez des Coléoptères thermophiles (de
Miré, 1958).
Finaloniscus berberensis n. sp.
Stations. — Toutes se rapportent à des stations prospectées par
le Professeur Remy. — 1) Oujda (Maroc), dans un jardin public.
28-VIH-1950 :4 (J. — 2) Batna (Algérie) . 7-X-1946 : 2 rj, 1 Ç. — 3) Cons-
tantine (Algérie) ; jardins, dans les gorges du Rummel. 24-25-ix-
1946 : 1 (J, 7 Ç. — 4) Saint-Antoine, au sud de Philippeville (Algérie) ;
orangeries, lO-x-1946 : 2 <$, 4 Ç.
Description. — Cette espèce ne diffère en rien d’essentiel de fran-
ciscoloi Brian. Cependant, l’exopodite du premier pléopode mâle qui
se termine en pointe chez l’espèce italienne, forme à son extrémité un
lobe rectangulaire chez berberensis (fig. 1 A). Peut-être conviendra-t-il,
lorsque ces formes seront mieux connues, de tenir berberensis pour une
simple sous-espèce de franciscoloi .
161 —
Remarques biogéographiques. — Le genre Finaloniscus appartient
à un groupe de Trichoniscidae qui comprend les représentants les plus
primitifs de cette famille (Vandel, 19531. Le genre Finaloniscus renferme
outre la présente forme deux autres espèces : franciscoloi Brian et briani
Vandel ; la première est propre à la Ligurie, la seconde à la Corse. La répar¬
tition de ce genre correspond donc à une distribution méditerranéenne
« transversale » (fig. 2).
Fig. 1. — Finaloniscus berbercnsis, — Premier (A) et second (B) pléopodes mâles.
en, endopodite ; ex, exopodite.
Androniscus dentiger Verhoefî 1908.
Philippeville et Tlemcen (Algérie), dans des jardins ; espèce pro¬
bablement importée par l’homme en Algérie. Déjà signalée en
Afrique du Nord par Budde-Lund (1885) et Dollfus (1896, 1899).
Trichoniscus pusillus proyisorius Racovitza 1908.
Espèce extrêmement commune en Algérie centrale, dans la région
comprise entre les méridiens d’Alger et de Philippeville ; surtout
abondante dans les massifs montagneux (Grande et petite Kabylie ;
Aurès). Cette espèce fait défaut en Oranie et au Maroc.
Trichoniscus pygmaeus Sars 1897.
Ce petit Trichoniscide a été récolté par le Professeur Remy
dans des parcs, des jardins et des pépinières de différentes villes du
— 162 —
Maroc : Oujda, Fès, Meknès. Il est probable que cette espèce fran¬
çaise et horticole a été importée par l’homme. Cependant, le Pro¬
fesseur Remy l’a recueillie également dans la Grotte de Bou-Takor,
près d’Oujda.
Trichoniscus soloisensis n. sp. 1
Station. — Grotte de Gorane (ou de Bou Knadel) à 1.500 m du
Cap Cantin, au nord de Saf (Maroc!, 23-ix-1953. P. Remy leg. :
13 ç?, 1 $.
\
J
Fig. *2. — Carte de répartition des espèces appartenant au genre Finaloniscus . —
1, jranciscoloi ; 2, berberensis ; 3. briani.
Quatre individus immatures ont été récoltés par le Professeur
Remy dans l’oasis de Figuig qui appartiennent peut-être à la même
espèce que la forme de la Grotte Gorane, ou en tout cas à une espèce
affine.
Description. — Taille : 5 mm.
Coloration : parfaitement blanche.
Appareil oculaire : absent.
Sculpture (Fig. 3 A). Pas de carènes pleurépimèrales sur les péréionites
I-IV (alors qu’elles sont bien développées chez peyerimhojfi ) ; une petite
côte oblique sur chacun des pleurépimères V-VI-VII. Tergites recouverts
de grosses granulations allongées, ayant tendance à prendre l’aspect de
carènes. On compte 4-5 rangées de granulations sur le péréionite I, la
rangée postérieure étant la plus forte ; deux rangées sur les péréionites
J . De Soloïs, nom donné par les Anciens au Cap Cantin.
II-VII, une médiane et une postérieure. Enfin, les deux premiers pléonites
portent des tubercules.
Caractères sexuels mâles. 1) Septième péréiopode dépourvu de diffé¬
renciation sexuelle. 2) Premier pléopode mâle (fig. 3 B) : exopodite trian¬
gulaire, à bord postérieur concave et gondolé ; endopodite terminé par
une pointe fine, ornée de quatre cannelures transversales. 3) Second
pléopode mâle sans caractères particuliers.
Affinités. — Cette espèce est certainement très voisine de Tri-
choniscus peyerimhoffi Vandel, des grottes du Djurdjura occidental.
Fig. 3. — Trichoniscus soloisensis. — A, vue de profil ; B, premier pléopode mule.
164 —
Le premier pléopode mâle est très semblable dans les deux espèces.
Mais, l’ornementation de soloisensis est plus primitive, plus normale
que celle de peyerimhofjî. Les granulations sont plus nombreuses et
plus petites. Elles sont disposées en plusieurs rangées, alors qu’elles
le sont en une seule chez peyerimhoffi.
Iiaplophthalmus danicus Budde-Lund (1879) 1885.
Cette espèce d’origine méditerranéenne, est largement répandue
au Maroc et en Algérie.
Haplophthalmus mengei africanus n. sp.
Stations. — 1) Mansouria (Algérie), 18-19-IX-1946. P. Remy leg. :
8 (J, 4 $ ; 2) Dar el Oued, à cinq kilomètres à l’est de Mansouria
(Algérie), 20-IX-1946. P. Remy leg. : 1 $ ; 3) Philippeville (Algérie),
13-X-1946. P. Remy leg. : 2 exemplaires immatures.
Description. — Cette sous-espèce ne diffère du type que par
165
l’accentuation des caractères sexuels du septième péréiopode mâle,
et en particulier, par le grand développement pris par le lobe car-
pien (fig. 4).
Haplophthalmus perezi Legrand 1942.
Cette espèce a été récoltée dans des jardins de diverses villes
marocaines : Rabat, Marrakech, Tiznit. Elle a été vraisemblable¬
ment introduite par l’homme dans ce pays.
Haplophthalmus siculus Dollfus 1896.
Cette espèce, propre à la Sicile et au Portugal, a été recueillie
par le Professeur Remy, au Jardin d’Essai d’Alger où elle a été
probablement introduite par l’homme.
Kosswigius b'ilseli Verhoefï 1941.
Quelques exemplaires de cette espèce qui n’était connue jusqu’ici
que de deux grottes turques (Grotte de Yarem Bourgas, près d’Is-
tambul ; Grotte Soghudjak Keuy, près de Yalova, sur la côte
méridionale de la Mer de Marmara) ont été recueillis dans le Parc
du Lycée de Ben Aknoun près d’Alger. On peut penser qu’il s’agit
d’une forme importée.
CONCLUSIONS
Trois conclusions se dégagent de cet exposé.
1° L’énumération précédente fait ressortir l’extrême pauvreté
de l’Afrique du Nord en Trichoniscidae ; pauvreté encore accentuée
par le fait que pas moins d’un tiers des espèces mentionnées dans
l’énumération précédente correspond à des types importés par
l’homme à une époque récente ( Androniscus dentiger, Trichoniscus
pusillus pusillus, T. pygrriaeus, Haplophthalmus perezi, H. siculus,
Kosswigius b'ilseli). Cette indigence forme un contraste frappant
avec la variété et la richesse des faunes de Trichoniscidae qui peu¬
plent les Pyrénées, les Alpes méridionales et les régions balkaniques.
Le Maroc, en dépit de son climat relativement humide, souligne,
plus encore que l’Algérie, le rôle infime que jouent les Trichonis¬
cidae dans le peuplement isopodique du Maghreb ; deux Trichonis¬
cidae seulement paraissent représenter des espèces indigènes, propres
au Maroc ( F inaloniscus berberensis et Trichoniscus soloisensisj .
2° Une proportion fort importante de la faune isopodique du
Maroc est constituée par des types bético-rifains, propres aux terres
166
qui encadrent le détroit de Gibraltar (Vandel, 1958). Or, on ne
connaît aucun Trichoniscidé bético-rifain. C’est dire que le massif
bético-rifain n’a point constitué pour les Trichoniscidae un centre
de création. Et, c’est là, à n’en point douter, la raison de l’absence
à peu près complète de représentants de cette famille sur le terri¬
toire chérifien.
3° L’Algérie renferme, en plus de formes à large dispersion
méditerranéenne, un petit lot d’espèces dont la répartition appar¬
tient au type tyrrhéno-numidien de Peyerimhoff (1948), encore
appelé répartition méditerranéenne « transversale » par Sacchi
(1958), c’est-à-dire des répartitions s’étalant du nord au sud. Des
exemples en sont fournis par la répartition des genres Nesiotoniscus
(Provence, Corse, Sardaigne, Algérie) et Finaloniscus (Ligurie,
Corse, Algérie, Maroc) (fig. 2) et de l’espèce Trichoniscus fragilis
(sud de la France, Corse, Italie du Sud, Algérie et Crète).
Ces répartitions dont on connaît d’autres exemples, non seule¬
ment dans le règne animal, mais aussi chez les Végétaux, permet¬
tent de conclure à l’existence de relations entre l’Algérie, la Sicile,
les îles tyrrhéniennes et les portions méditerranéennes de l’Italie
et de la France. Nous pouvons tenir ces relations pour relativement
récentes du fait que les répartitions « transversales » intéressent,
soit une seule et même espèce, soit des espèces fort voisines. Ce sont
ces peuplements venus du nord qui apportent une certaine variété
dans les peuplements isopodiques algériens, variété inconnue au
Maroc dont la faune est beaucoup plus homogène.
BIBLIOGRAPHIE
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tionnels exoantennés et la genèse de leurs coaptations. — Bull,
biol. France. Belgique ( sous presse).
Echinodermes de la Guyane française
(Crinoides, Asterides, Ophiurides, Echinides,
HoLOTHURIDES) ( 2 • NOTE)
Par Gustave Cherbonnier.
Tethyaster vestitus (Say)
(Fig. 3, A).
Synonymie : Asterias vestitus Say, 1825, p. 143.
Sideriaster (?) vestitus Verrill, 1915, p. 193.
Astropecten vestitus Lütken, 1859, pp. 27, 54 ; Verrill, 1866, p. 339 ;
Verrill, 1895, p. 133.
Tethyaster vestitus John et Clark, 1954, p. 141 ; A. M. Clark et
A. H. Clark, 1954, p. 12, fig. I d et pl. 5-8.
Les sept exemplaires étaient de couleur corail à l’état vivant. Ils ont
été récoltés sur les fonds sableux, par 45 mètres de profondeur. Les rap¬
ports entre le grand et le petit rayon sont, respectivement : 25/8, 30/9,
45/12, 47/13, 53/14, 53/15, 56/15 mm. Selon la taille de l’animal, on
compte, de chaque côté des bras, de 30 à 52 plaques marginales. Les
paxilles dorsales sont d’une taille uniforme et constituées le plus souvent
d’un piquant central et d’un cercle de 3 à 4 piquants, tous en forme de
massue, qu’entoure une couronne externe de 8 à 10 piquants plus fins et
subcylindriques. La plaque madréporique, située au tiers externe, est très
grande, ovoïde, parcourue par des lamelles rayonnantes.
Les plaques marginales dorsales, étroites, sont couvertes de gros gra¬
nules et bordées de petits piquants qui s’entrecroisent avec ceux des
plaques voisines. Mais ce qui caractérise l’espèce et la différencie nettement
des autres Tethyaster , surtout de T. grandis (Verrill), c’est l’ornementation
des plaques marginales ventrales (fig. 3, A) ; celles-ci sont couvertes de
squamules très serrées, parmi lesquelles on distingue de 3 à 4 piquants
subrectangulaires, imbriqués, couchés sur la plaque et dont un ou deux,
plus grands, débordent parfois et sont visibles lorsqu’on regarde l’animal
par la face dorsale ; on sait que ces mêmes piquants sont dressés et pointus
chez T. grandis (Verrill).
Les plaques adambulacraires possèdent, en partant de la gouttière
(fig. 3, A) : trois piquants, dont un central aplati et incurvé, et deux autres
plus courts mais plus larges, aplatis également, presque rectangulaires ;
trois autres piquants de même forme que les deux précédents, mais plus
courts, suivis d’un groupe de trois piquants, le médian large, spatulé,
les deux latéraux très courts, presque pointus ; enfin, disposés en éventail,
quelques petits piquants pointus. Il n’existe pas de pédicellaires sur les
plaques adambulacraires, pas plus que sur le premier rang des plaques
interactinales.
Bulletin du Muséum , 2° série, t. XXXI, n° 2, 1959.
169 —
Luidia senegalensis Lamarek.
Synonymie : Asterias senegalensis Lamarek, 1816, p. 567.
Luidia maregravii Lütken, 1859, p. 43 ; Verrill, 1867, p. 343 ;
Verrill. 1915, p. 208 ; Boone, 1933, p. 76, pl. 33-36.
î
i - 1 1mm.
_Fi g. 3. — A : plaques marginales ventrales de Tethyaster vestitus (Say) ; B : plaques
marginales ventrales de Luidia barbadensis Pcrrier ; G et D : plaques et piquants
adambulacraires de Echinaster echinophorus (Lamarek) ; E : pédicellaires de
L. barbadensis P.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 2, 1959.
12
— 170 —
Luidia senegalensis Müller et Troschel, 1842, p. 78 ; Perrier,
1875, p. 262 ; Rathbun, 1879, p. 179 ; Bernaseoni, 1943, p. 5 ;
H. L. Clark, 1933, p. 20 : A. H. Clark, 1939, p. 442.
J’ai pu comparer mes trois exemplaires, dont un atteint 220 mm.
de diamètre, avec les types de Lamarck et des échantillons en pro¬
venance de la Guadeloupe ; je n’ai pu trouver aucune différence,
si minime soit-elle, entre ces exemplaires et les miens. Je pense
donc, comme Ed. Perrier, et contrairement à ce qu’affirme Lütken,
que les échantillons des côtes ouest d’Afrique et ceux des côtes est
d’Amérique appartiennent à la même espèce ; en conséquence,
Luidia marcgravii Lütken doit être mise en synonymie avec L. sene¬
galensis Lamarck.
Les trois exemplaires des côtes de Guyane ont été récoltés sui¬
des fonds de sable vaseux avec coquilles mortes, par 45 mètres de
profondeur.
Luidia clathrata Lütken.
Synonymie : Asterias clathrata Say, 1825, p. 143.
Luidia clathrata Lütken, 1859, p. 37 ; Crray, 1866, p. 4 ; Agassiz,
1877, p. 117, pl. XX : Verrill, 1867, p. 271 ; Perrier, 1875, p. 332 ;
Verrill, 1915, p. 200, pl. XXIV, fig. 2 ; H. L. Clark, 1933, p. 19 ;
A. IL Clark, 1939, p. 442 ; Bernaseoni, 1943, p. 6, pl. II, fig. 1.
Les trois exemplaires sont à peu près de mêmes dimensions, le
plus grand atteignant 160 mm de diamètre. Vivants, leur couleur
était rousse. Ils sont en tous points semblables aux échantillons que
Perrier cite dans sa révision des Stellérides et qui sont conservés
au Muséum. Ils proviennent de fonds sableux situés par 60 mètres
de fond.
Luidia barbadensis Ed. Perrier.
(Fig. 3. B, E ; fig. 4).
Synonymie : Luidia bvrbadensis Perrier, 1881, p. 29 ; Perrier.
1884, p. 267, pl. X, fig. 7-8 ; Verrill, 1 915, p. 205, pl. XXIV, fig. 1.
Mon unique exemplaire a été récolté sur des fonds sableux, par
47 mètres de profondeur. Il est d’assez grande taille, puisqu’il
atteint 110 mm de diamètre ; son grand rayon mesure 70 mm, son
petit rayon 8 mm. La couleur, à l’état vivant, était rouge brique
marbré de rouge écarlate.
Il est curieux de constater que les exemplaires figurés par Perrier
sont à cinq bras, alors que celui qu’il décrit comme type en possède
six. Mais Verrill, qui a eu le loisir d’examiner les échantillons de
Perrier, affirme qu’ils appartiennent tous à la même espèce, qu’ils
aient cinq ou six bras ; ceux-ci sont très fragiles, si bien qu’il est
courant de récolter des individus en voie de régénération.
— 171
La face dorsale de l’animal est couverte de paxilles dont le piquant
central est souvent plus développé que les 5 ou 6 qui l’entourent. Sur
chaque bras, les quatre rangées latérales sont formées de paxilles bien
plus grandes que celles de la région moyenne (fig. 4).
Les plaques marginales ventrales ( fig- 3, B) sont frangées de petits
piquants grêles, peu nombreux ; leur surface est occupée par des piquants
bien plus longs et plus gros, pointus, dont les deux derniers prennent un
développement considérable et débordent largement pour former la
Fig. 4. — Coupe transversale d’un bras de Luidia barbadensis Perrier.
bordure habituelle des bras. Les 8 à 10 premières plaques marginales
ventrales portent chacune un pédicellaire à 2 ou 3 valves, entouré à la
base d’une collerette d’une douzaine de piquants très fins (fig. 3, E) ;
on retrouve cinq à sept de tels pédicellaires dispersés sur les aires interra¬
diales.
Les plaques adambulacraires (fig. 3, B) possèdent, en partant de la
gouttière : un long et fin piquant aplati, fortement recourbé, suivi d’un
piquant plus long, plus fort, également aplati mais plus épais et presque
droit ; deux piquants droits deux fois plus petits ; trois petits piquants
très grêles.
Echinaster echinophorus (Lamarck).
(Fig. 3, C, D).
Synonymie : Asterias echinophora Lamarck, 1816, p. 560.
Othilia spinosa Gray, 1840, p. 28 L ; Gray, 1866, p. 12.
— 172
Echinaster spinosus Müller et Troschel, 1842, p. 22 ; Lütken,
1859, p. 90 ; Perrier, 1869, p. 57.
Echinaster ( Othilia ) crassispina Verrill, 1868, p. 368, pl. IV, fig. 7.
Echinaster crassispinus Lütken, 1871, p. 283 ; Ives, 1890, p. 326.
Echinaster echinophorus Perrier, 1875, p. 100 ; Rathbun, 1879,
p. 147 ; Ives, 1889, p. 171 ; Verrill, 1915, p. 42 ; H. L. Clark, 1933,
p. 29, pl. IV et V ; (?) Bonne, 1933, p. 90, pl. 52-53.
Quatre exemplaires rougeâtres, remontés de fonds sableux situés
entre 45 et 65 mètres de profondeur. Les rapports grand rayon sur petit
rayon donnent : 31/6, 30/7, 37/8, 38/8 mm. Les épines des bras, hautes
et coniques, sont alignées selon 8 à 9 rangées longitudinales.
Les plaques adambulacraires (fig. 3, C, D) portent quatre piquants
disposés en ligne, l’interne très petit, l’externe grand et gros ; ils sont
réunis par une membrane. La base des piquants ventraux est entourée
d’une aire granuleuse, bien visible à travers le tégument (fig. 3, C).
(à suivre )
Laboratoire de Malacologie du Muséum .
— 173 —
Contribution a la Flore de la Nouvelle-Calédonie.
CXVII. — Plantes RÉCOLTÉES PAR MacKeE (Supplément)
Par A. Guillaumin.
Le Dr., H. S. MacKee, de l’Université de Sydney, correspondant
du Muséum de Paris, a, pendant qu’il était attaché à la Commission
du Pacifique Sud, à Nouméa, récolté en Nouvelle-Calédonie plus
de 5.000 nos d’herbier dont j’ai donné les déterminations 1. A la fin
d’un séjour en Birmanie, il a été passer son congé en Nouvelle-
Calédonie en fin août, début de septembre 1958 et y a effectué de
nouvelles récoltes dont la liste suit.
Hibbertia Wagapii Gilg (nomen) Guillaum. (descriptio). — Plaine
des Gaïaes (6460 ! .
Bubbia Pancheru Burtt — Plateau de Dogny : Pente O. (6588).
Zygogyriiim bicolor v. Tiegh. — Plateau de Dogny ; Pente O.
(6548).
Oceanopapaver neo-caledonicum Guillaum. — Oundjo (6514).
Capparis Dielsiana Schltr. var. angustcita Schltr. — M* Kaala :
Pente O (6492).
Pittosporum collinum Guillaum. — Mt Kaala : Pente O (6500).
*P. dognyense Guillaum. sp. nov.
Frutex, 1 m altus, ramis sat gracilibus, griseo-fulvis ; foliis dense sub-
verticillatim congestis, ovatis (9 cm X 3 cm), apice acute acuminatis mucro-
nulatisque, basi longe attenuatis acutisque, nervis inconspicuis, pergamen-
taceis, glaberrimis etiam juvenilibus, supra atro subtus lutescentius viri-
dibus, petiolo 2 cm longo. I nflorescentia ramulorum apice alte (10 cm)
paniculata, rachi glaberrimo, pedicellis gracilibus, 2,5 cm longis aliquando
sparse glandulose pilosis, bracteis filiformibus, 0,5 cm longis, floribus
suaveolentibus, verticillatis, fere 1,50 cm longis, sepalis omnino liberis,
angustissime lanceolatis, circa 8 mm longis, glabris, rubris, petalis albis,
liberis, spathulatis, 2 cm longis, staminibus 3-plo brevioribus, filamentis
complanatis, ovario leviter longioribus, antheris acute lanceolatis, 4-plo
brevioribus, ovario ovoideo, 5 mm longo, sericeo, stylo aequilongo, glabro,
cylindrico, stigmate capitato.
Plateau de Dogny, 900-1.000 m, 10-ix-1958 (6565).
Du même groupe que P. paniculatum Brong. et Gris et pronyense
1. Bull. Mus. 2® sér., XXVII, pp. 469-476, XXVIII, pp. 129-134, 307-314, Mém.
Mus., sér. B, Botanique, VIII, pp. 121-191.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 2, 1959.
— 174 —
Guillaum. voisin surtout du premier par son ovaire velu mais
qui a le stigmate subulé et non en massue et des feuilles différentes.
P. paniculatum Brong. et Gris. — Tao : forêt galerie (6374).
*P. paniense Guillaum. sp. nov.
Frutex, 4 m altus, ramis validis cortice cinereo ; foliis dense subverticil-
latim congestis, spathulatis (12 cm X 3 cm), apice rotundatis, basin versus
in petiolum usque ad 4 cm longum, sensim attenuaiis, in vivo supra atroviri-
dibus, subtus lutescentius viridibus, supra glabris, nervis venisque impressis,
subtus primum rufo lanuginosis, citissime glaberrimis et fulvis, nervis
venisque inconspicuis. Flores purpurei, ramulorum apice dense fasciculati,
subsessiles, circe 1 m, longi, sepalis ovalo triangularibus, 5 mm longis,
basi tantum connatis, glabris pilis aliquis lanuginosis in marginibus
exceptis, petalis tantum conniventibus, lineari-lanceolatis, 1,5 cm longis,
staminibus fere aequilongis, filamentis complanatis, stigmatem attingen-
tibus, antheris lanceolatis, 2-plo brevioribus, ovario ovoideo, 5 mm longo,
dense sericeo, stylo glabro, ad apicem attenuato et minute capitate stigma-
loso.
Mt Panié : entre 1.200 m et le sommet.
Voisin de P. Simsonii Montr. mais fleurs pourpres et sépales moins
arrondis et non laineux en dehors.
P. pronyense Guillaum. — Haute Rivière blanche (6601).
Garcinia Balansae Pierre. — Dumbéa : au-dessus du barrage
(6588) : Haute Rivière blanche (6599).
G. neglecta Vieill. — Col. d’Amos : versant de Ouégoa (6484).
G. pedicellata Seem. — Col de Petchicara (6580).
G. Puât Guillaum. — Tao : forêt galerie (6425, 6428).
Caldphyllum neurophyllum Schltr. — Tao : forêt galerie (6.375).
Montrouziera sphaeroidea Panch. ex Planch. et Tr. — La Coulée
(1075).
‘Microsemma microphylla Guillaum. sp. nov.
Frutex 1-15 m altus, multiramosus, ramis verrucosis, junioribus oppresse
rufo pilosis, deinde glabris, griseis, foliis supra atro subtus lutescentius
viridibus, coriaceis, ovatis (usque ad 6 cm X 3 cm) apice emarginatis, basi
rotundatis, glabris vel sparsissime oppresse pilosis, nervis inconspicuis,
petiolo brevi (usque ad 5 mm), oppresse fulvo piloso, flores axillares singuli
vel 2-ni, penduli, virides (vel albi) 5 mm longi, pedicello brevi (5 mm),
dense argenteo oppresse piloso, perianthii phyllis 5, ovatis, intus et extra
dense argenteo oppresse pilosis, crassis, squamis extrastaminaribus, bre-
vibus (1 mm), profunde 2-3 laciniatis, staminum tubo vix 0 intus piloso,
filamentis ovario longioribus, antheris minimis, globosis, sterilibus, ovario
globoso, hirsuto, 2 cm diam., stylo sigmoideo, glabro, 3 mm longo, stigmate
incrassato, compressa.
Oundjo, 0-100 m, 9-ix-1958 (6520) ; Mt Kaala : Pente O, 100-
500 m, 8-ix-1958 (6505).
— 175 —
Se rapproche de M. salicifolia Labill. mais feuilles bien différentes.
M. rliizopliorae folia Guillaum. — Plateau de Dogny (6563).
Heritiera littoralis Ait. — Tao : forêt galerie (6430).
Elaeocarpus alaternoid.es Brong. et Gris — Mt Panié : entre
1.200 m et le sommet (6396).
E. Baudouinii Brong. et Gris — Mt Kaala : Pente O. (6502) ; Tao :
forêt galerie (6426).
E. geminiflorus Brong. et Gris — Mt Panié : pentes entre 400-
1.200 m (6418).
Myrtopsis Novae-Caledoniae Engl. — Mt Kaala : Pente O. (6491).
Melicope sp. cfr. glaberrima Guillaum. — Haute Bivière blanche
(6600).
Comptonella drupacea Guillaum. — Plateau de Dogny (6561).
Dutaillyea ? longipes Guillaum. — Mt Panié : pentes entre 400-
1.200 m (6408).
D. sp. — Tinip (6523).
Dysoxylum macranthum C. DC. — Plateau de Dogny : Pente O
(6540).
D. nitidum C. DC. — Mt Kaala : Pente O (6496).
Sarcanthidion sarmentosurn Baill. — - Plateau de Dogny (6566).
Phelline comosa Labill. — Plateau de Dogny (6564).
Maytenus dognyensis Guillaum. — Mt Kaala : Pente O. (6498).
Salacia Pancheri Baill. — Tao : galerie forestière (6436).
Guioa microsepala Radlk. — Plateau de Dogny (6551).
G. sp. nov. ? — Col d’Ignambi (5377).
Cupaniopsis apiocarpa Radlk. ? — Tao : forêt galerie (6438).
C. ganophloea Radlk. ? — Col d’Amos : versant de Ouégoa (6483).
C. sp. — Creek à 4 Km de Koné sur la route de Voh (4204).
Storthocalyx chryseus Radlk. var. — Mt Kaala : Pente O (6497).
Elattostachys sp. afî. apetala Radlk. — Sentier du Mt Dzumac
au dessus de la vallée de la Couvelée (4380).
Indigofera linifolia Retz. — Oundjo (6510).
Tephrosia Le-Ratiana Harms — Oundjo (6517).
Storckiella Pancheri Baill. — 10 km de Thio sur la route de
Nouméa (6584).
Acacia simplicifolia Druce — Plaine des Lacs (1104).
Serianthes calycina Benth. — Dothio (6581).
Licania sp. nov. — Dothio (6575).
Argophyllum nitidum Forst. — Tao : dans les Niaoulis (6441).
Polyosma Le-Ratii Guillaum. — Plateau de Dogny (6567).
Codia nitida Schltr. — Plaine des Lacs (1125).
C. sp. — Crête au N. du Col d’Amos (6473).
Pancheria elegans Brong. et Gris — Koné (6468).
Cunonia latifolia Schltr. — Mt Panié : entre 1.200 m et le sommet
(6.386).
- 176
Bæckea pinifolia DC. — Ba (6353).
Moorea artensis Montr. — Tinip (6522).
Metrosideros dolichandra Schltr. — Mt Panié : entre 1.200 m et
le sommet (6382).
M. Engleriana Schltr. var. microphylla Schltr. - — Plateau de Dogny
(6550).
Syzygium densiflorum Brong. et Gris — Col d’Amos : versant
de Ouégoa (6482).
S. Pancheri Brong. et Gris ? — Plateau de Dogny (6571).
S. sp. afï. microsemmæfolium Guillaum. — Plateau de Dogny
(6549).
Eugenia stricta Panch. ex Brong. et Gris — Mt Kaala : Pente O.
(6493, 6504).
E. Vieillardii Panch. ex Brong. et Gris non Barb.-Rod. = E.
Ileckelii Panch. et Seb. — Plateau de Dogny : Pente O (6537).
Caryophyllus ellipticus Labill. — Plateau de Dogny (6574).
*C. garciniæfolius Guillaum. sp. nov.
Arbor patula, 8 m alta, ramis validis, cortice griseo valde fissurato ; folia
ramulorum apice conferta, elliptica (usque ad 30 cm. X 10 cm), apice
rotundata, basim versus attenuata et ima basi rotundata, nervis innumerosis,
tenuibus, redis, Costa perpendicularibus, supra subtusque viridi lutescentia,
petiolo brevissimo (5 mm), valido. Inflorescentiae valde numerosæ, e ligno
vetere orientes, umbellate paniculatæ, 4-6 cm longue, bracteis robustis,
triangularibus, alabastris sessilibus, albis apice roseis, obconicis, 2,5 cm
longis, ovario conico, 1,5 cm longo, tubo calycino, 1-2 mm longo, laminibus
calyptratis, 2 mm longis, petalis calyptratis : 2 mm longis, staminibus oo,
ovario 2-loculari, stylo subulato, tubo calycino æquilongo.
Tao : galerie forestière le long du creek, 0-200 m, 3-ix-1958 (6437).
Du même groupe que C. amieuensis Guillaum. et arboreus Guil¬
laum., remarquable par ses feuilles qui ressemblent à celles du
Garcinia amplexicaulis Yieill. et Pierre.
Barringtonia integrifolia Guillaum. — Col d’Amos : versant de
Ouégoa (6486).
Jussiæa suffruticosa L. — Ba (6359).
Trachymene Homei Seem. — Tanghène (6362).
Meryta Balansæ Baill. — Hienghène (6361).
*Tieghemopanax calophyllus Guillaum. sp. nov., 7'. sp. nov ?
Guillaum. Mem. Mus. sér. B. Botanique, VIII, p. 150.
Frutex 1 m. altus ; joliis usque ad 25 cm longis, petiolo communi gracili,
circa 10 cm longo, foliolis 3-7, supra atro subtus pallidius viridibus, jugorum
petiolulis usque ad 1 cm longis, terminali 2,5-3 cm longo, lamine ovata
( 4-5 cm X 2, 5-3, 5 cm), apice acuta, basi leviter cordata, rigide membranacea,
nervis immersis. Inflorescentiæ graciles, foliis breviores, paniculatim
umbellulatæ, ramis 2-5 cm longis, umbellulis circa 10-floris, flores rosei.
— 177 —
mirtimi, umbellularum pedunculo circa 5 mm longo, bracteis minutisr
lineari lanceolatis, cito deciduis, pedicellis capillaribus, 1-2 mm longis,
apice articulatis, calyce cupuliformi, petalis læviter brevioribus, antheris
albis, stylis basi tantum connatis : fructus 5 mm longi, pedicello æquilongo.
Mt Kaala : pente O. 100-500 m, 8-ix-1958 (6429), pente S.
20-ix-1956 15515),
Iledyotis auricularia L. var. melanesiaca Fosb. = Oldenlandia
Cratæogonum Guillaum. — Tao : dans les Niaoulis (6455).
Cœlospermum sp. — Mt Koniambo : Sommet du plateau (4303).
Randia baladica Guillaum. — Mt Panié : Pentes entre 400-
1.200 m (6419) : Tao : galerie forestière (6367).
Fruit vert, ellipsoïde (13 cm X 3,5 cm).
R. pseudoterminalis Guillaum. ? — Mt Panié : pentes entre 400 et
1.200 m (6417).
R. sp. — Plateau de Dogny (6569).
Gardénia colnettiana. — Guillaum. — Mt. Panié : au dessus de
1.200 m, fréquent près du sommet (environ 1.640 m) (6384).
Fleurs blanches : fruit ovoïde (15 cm X 5 cm) surmonté seulement
du tube du calice, vert, devenant mou et jaune à maturité.
Ixora montana Schltr. — Crête allant du Chapeau de Gendarme
au Mt Koghi (6613) ; Plateau de Dogny : pente O. (6536), Tao :
galerie forestière (6370, 6371).
1. sp. — Tao : galerie forestière (6363).
Chomelia rhypalostigma Guillaum. — Plaine des Lacs : Bois du
Sud (6596).
Morinda decipiens Schlt. — Tao : galerie forestière (6365).
M. Forsteri Seem. — Mt Panié : entre 1.200 m et le sommet
(6395).
M. gatopensis Guillaum. — Mt Kaala : Pente O. (6488).
M. phylliraeoides Labill. — Crête au N. du Col d’Amos (6474).
Psychotria collina Labill. — Plateau de Dogny : Pente O. (6533).
P. colnettiana Guillaum. — Mt Panié : Pentes entre 400 et \ .200 m
(6410).
P. coptosperma Guillaum, P. sp. Guillaum. I. c. p. 156. — Plaine
des Gaïacs (4561).
- var. variegata. — Oundjo (6521).
P. Faguetii Schltr. — Crète allant du Chapeau de Gendarme au
Mt Koghi (6614).
P. goniocarpa Guillaum. — Plateau de Dogny : Pente O. (6532) :
Tao : galerie forestière (6366).
P. nekouana Guillaum. — Plateau de Dogny : Pente O. (6528).
P. nummularioides Guillaum. ? • — - Ile des Pins : pentes et sommet
du Pic N’ga (5053).
— 178 —
P. oreophila Guillaum. — Mt Panié : Pentes entre 400 et 1.200 m
(6411).
P. Poissoniana S. Moore — Plateau de Dogny : Pente O. (6531).
P. saltiensis Guillaum. — Plateau de Dogny (6556).
P. Schumanniana Schltr. — Mt Panié : Pentes entre 400 et
1.200 m (6412).
P. subuniflora Schltr. — Hte Rivière blanche (6603).
P. sp. — Mt Panié : Pentes entre 400 et 1.200 m (6416).
P. sp. — Mt Panié : Pentes entre 400 et 1.200 m (6423).
P. sp. — Mt Kaala : Pente S. (5528).
Vernonia cinerea Less. — Nouméa : Anse Vata (6629).
Helichrysum cinereum F. Muell. ex Benth. = H. neo-caledonicum
Schltr. -Koumac (6475).
Eclipta alba Hassk. — Ouégoa (6476).
Centipeda minima A. Br. et Aschers. — Ba (6351).
Emilia sonchifolia DC. — Tao : dans les Niaoulis (6446).
*Agapetes neo-caledonica Guillaum. sp. nov.
Frutex gracilis, scandens , ramis gracilibus, brunneis vel cinereis ; foliis
alternis, ovatis (usque ad 8 cm X 5 cm), in vivo supra atro subtus lutes-
centius viridibus, apice acutis, basi rotundate vel cuneate in petiolum vix
1 cm longum contractis, margine ad apicem irregulariter crenulatis, nervis
immersis, coriaceis. Flores viride albi, in axillis singuli vel 2-3 racemosi,
rachi 1-1,5 cm longo, pedicello basi articulato, 2,5 cm longo, ad ovarium
incrassato, bracteis parvis, discretis ornato, ovario globoso, 5 mm longo ,
tubo calycino 2 mm longo, minutissime 5-dentato, corollœ tubo cylin-
drinco, 2,5 cm longo, lobis 5, ovatis, 0,5 cm longis, staminibus 10, liberis,
in disco annulari insertis, corolla sub-æquilon gis, filamentis complanatis,
1 cm longis, antheris linearibus, 1,5 cm longis, in tubos 2 apice porosis
longissime atlenuatis, ovario 5-loculari, stylo 2,5 cm longo, apice haud
capitato, ovulis in quoque loculo oo, in placentum globosum dense confertis.
Fructus coriaceo bacciformes, globosi (6 mm), pedicello ad apicem incrassato
sufjulti, calyce coronati.
Plateau de Dogny, 900-1.000 m, 10-ix-1958 (6555).
Aucun représentant du genre Agapetes répandu de l’Inde jus¬
qu’aux Fidji n’avait encore été trouvé en Nouvelle Calédonie où
c’est la deuxième Yacciniacée découverte.
Lysimachia decurrens Forst. — Ba (6358).
Rapanea sp. — - Mt Panié : Pentes entre 400 et 1.200 m (6402).
Tapeinosperma ellipticum Mez - — - Mt Panié : Pentes entre 400 et
1.200 m (6421).
T. psaladense Mez — Mt Panié : entre 1.200 m et le sommet
(6364).
T. rubriscapum Guillaum. — Tao : galerie forestière (6364).
T. scrobiculatum Mez ? — Mt Panié : entre 1.200 m et le sommet
(6390).
— 179 —
Chrysophyllum cochleare Vink — Pemboa (5348) ; Hte Tontouta
(3688).
Pouteria novo-caledonica Baehni = Lucuma novo-caledonica Engl. ;
Planchonella sp . Guillaum. I. c. p. 161, non P. neo-caledonica Dub., —
Vallée de la Tontouta au confluent de la Kalouéhola (3655).
Planchonella saligna S. Moore — Tao : galerie forestière (6372).
Pycnandra sp. — Mt Panié : entre 1.200 m et le sommet (6393).
Maha glauca Montr. ? — Mt Kaala : pente O. (6508).
M. sp. nov. ? — Mt Kaala : pente O. (5516, 6501).
Diospyros Olen Hiern ? — Mt Panié : pentes entre 400 et 1.200 m
(6400).
Symplocos montana Brong. et Gris — Tao : dans les Niaoulis
(6443).
S. stravadioides Brong. et Gris — Tao : galerie forestière (6439).
S. verticillata Brand — Mt Panié : pentes entre 400 et 1.200 m
(6420).
Jasminum didymum Forst. — Oundjo (6512).
Osmanthus vaccinioides Hochr. — Oundjo (6515).
Melodinus buxifolius Bail. — Oundjo (6513).
M. polyadenus Baill. — Col d’Amos : versant de Ouégoa (6481).
Fruit de la taille d’une cerise.
Rauwolfia suaveolens S. Moore — Mt Pouitchaté (5158).
Cerheriopsis Candelabrum Vieill. ex Panch. et Seb. — Tao : galerie
forestière (6429).
Alyxia breviflora v. Heurck et Müll.-Arg. — Mt Panié : pentes
entre 400 et 1.200 m (6415).
Fruits à 2 articles superposés, ovoïdes (1,5 cm X 0,7 cm), profon¬
dément sillonnés longitudinalement.
A. Loeseneriansa Schltr. — Mt Panié : pentes entre 400 et 1.200 m
(6414).
Fruit gros, vert sur le frais, noir sur le sec, à 1 article à chaque
branche, ovoïde (3 cm X 1 cm).
A. Microbuxus Guillaum. — Mt Kaala : pente O. (6506, 8507).
A. nummularioides S. Moore — Mt. Kaala : pente O. (6490).
Alstonia Balansæ Guillaum. — Koné (6467).
A. lanceolata v. Heurck et Müll.-Arg. — Plateau de Dogny :
pente O. (6529, 6547).
A. plumosa Labill. — Tao : galerie forestière (6376).
Parsonsia crebriflora Baill. — Plateau de Dogny (6553).
P. sp. cfr. corymbifera Baill. — Ouéoga (6479).
Couthovia neo-caledonica Gilg et Ben. — Col de Petchicara (6579).
Geniostoma densiflorum Baill. — Mt Panié : pentes entre 400 et
1.200 m (6413).
G. Vieillardii Baill. — Tao : dans les Niaoulis (6442).
Ipomæa obscura Ker-Gawl. — La Foa (6593).
— 180
* Merremia umbellata Hall. f. — - Koné (6465).
La présence de cette espèce n’avait pas encore été signalée eni
Nouvelle Calédonie, toutefois un échantillon avait été récolté en
1860 à Port de France (aujourd’hui Nouméa) vraisemblablement par
Deplanche.
Solanum lyciifolium Dânik. — Arbuste grêle, 1.500 m, fleurs
vertes, 9-ix-1958, Oundjo (6516, 6518).
Le S. kafeateensis Guillaum. en est voisin mais les feuilles de ce
dernier sont ovales ou lancéolées, i atténuées vers la base et non
obovales dans la moitié supérieure, linéaires et atténuées vers la base
dans la moitié inférieure, les fleurs sont pourpres, à style dépassant
peu les étamines à stigmate non renflé.
Lindernia neo-caledonica S. Moore — Ba (6352).
Coronanthera sp. — Mt Panié : entre 1.200 m et le sommet (6394).
Oxera macrocalyx Dub. — Plateau de Dogny (6562).
O. microcalyx Guillaum. — Plateau de Dogny : pente O. (6527).
Coleus scutellarioides Benth. — Tao : dans les Niaoulis (6447).
(à suivre).
— 181 —
Généralité d'une circulation veineuse
INTRARACHIDIENNE CHEZ LES EdENTÉS T ARDI GRADES
(Paresseux et Gravigrades)
Par Robert Hoffstetter.
La présence d’une veine intrarachidienne a été signalée à maintes
reprises chez certains Édentés Xénarthres. Le caractère a d’abord
été observé chez le Paresseux Choloepus par Hochstetter (1898),
puis retrouvé par De Burlet (1922) chez Bradypus. Le dernier
auteur a aussi établi sa présence chez 3 genres fossiles, de la famille
des Mylodontidés : Scelidotherium, « Mylodon » (actuellement désigné
comme Glossotherium) et « Grypotherium » (c’est-à-dire Mylodon
dans la nomenclature actuelle).
Pour les autres formes fossiles, la présence du même caractère
n’a pas été formellement établie. Et pourtant, on peut relever dans
la littérature paléontologique un certain nombre d’observations
qui, correctement interprétées, auraient dû conduire à montrer
l’existence d’une veine intrarachidienne chez d’autres Gravigrades.
C’est ainsi que les corps vertébraux de la région postérieure du tronc
sont souvent perforés par un canal ventro-dorsal, lequel permettait
le passage de vaisseaux conduisant le sang depuis le plexus veineux
post-rénal jusqu’à la veine intrarachidienne ; mais ces perforations
ont parfois été décrites comme des « trous nourriciers » exception¬
nellement gros. Par ailleurs, quelques fossiles montrent, dans la
région thoracique antérieure, des trous invertébraux remarquable¬
ment agrandis du côté droit : c’est, comme l’a montré De Burlet,
la voie de sortie de troncs veineux qui, de la veine intrarachidienne,
ramènent le sang vers le cœur ; mais certains auteurs [Stock, 1925,
p. 136, sur Glossotherium ( Paramylodon ) harlani ] ont signalé le
caractère sans l’interpréter ; d’autres [Gazin 1957, pp. 352-354,
fig. 7, sur Eremotherium rusconii 1 ont cherché son explication dans
un développement asymétrique des nerfs rachidiens ou de leurs
liaisons avec le sympathique.
Il apparaît donc nécessaire de reprendre la question dans son
ensemble. Pour ce faire, j’ai étudié le matériel fossile conservé au
Muséum National d’Histoire Naturelle. D’autre part, une récente
mission en Espagne 1 m’a permis d’observer les collections du
1. Mission effectuée grâce à l’aide du Centre National de la Recherche Scientifique
(France) et du Consejo Superior de Investigaciones Cientificas (Espagne).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 2, 1959.
— 182 -
Museo Paleonlolôgico de Valence et du Museo Nacional de Ciencias
Naturales de Madrid, avec l’aimable autorisation des Professeurs
F. BeltrAn et B. Meléndez. Enfin, MM. Bræstrup et Mohl ont
bien voulu, à ma demande, examiner les pièces du Zoologiske
Muséum, de l’Université de Copenhague. Cette première étude con¬
duit déjà à des résultats intéressants. Elle pourra être complétée
par l’observation d’autres collections, notamment celles des musées
américains.
Paresseux.
Les observations de Hochstetter (1898), précisées et complétées
par De Burlet (1922), établissent que, chez les Paresseux actuels,
le canal rachidien est parcouru par deux veines longitudinales,
réunies par des anastomoses transversales ; mais la veine gauche
reste minuscule, souvent difficile à retrouver chez l’adulte ; au con¬
traire, la droite acquiert un développement considérable et refoule
la moelle épinière sur le côté gauche du canal. Cette veine reçoit
des vaisseaux afférents, d’une part par les trous intervertébraux,
d’autre part par des perforations ventro-dorsales à travers les corps
vertébraux de la région lombaire et parfois des régions sacrée et
dorsale postérieure. Le sang quitte le canal rachidien dans la région
thoracique : chez Choloepus, on compte 4 vaisseaux efférents qui
sortent tous à droite, par les trous intervertébraux entre les ver¬
tèbres dorsales 8 à 12 ; chez Bradypus, un seul vaisseau, toujours du
côté droit, sort entre les vertèbres dorsales 7 et 8. Ces veines effé¬
rentes (les 4 se réunissent chez Choloepus ) forment finalement un
tronc unique, qui correspond à la partie supérieure (seule conservée)
de la veine azygos, et qui se jette dans la veine cave supérieure.
Grâce à ce dispositif remarquable, une part importante du sang
de la partie postérieure du corps revient au cœur non par la veine
cave inférieure, mais par la supérieure.
Gravigr ades.
Chez les Gravigrades, tous éteints aujourd’hui, la présence d’une
veine intrarachidienne ne peut être décelée que par des caractères
corrélatifs de morphologie osseuse. De Burlet (1922, fig. 20, sur
« Grypotherium » = Mylodon) a montré que la lumière du canal
rachidien (en vue antérieure ou postérieure) peut présenter un con¬
tour asymétrique significatif ; mais ce caractère n’est pas toujours
évident, car le volume de la veine et celui de la moelle épinière
arrivent à s’équilibrer, entraînant ainsi une lumière pratiquement
symétrique. Par contre, les perforations ventro-dorsales de certains
— 183 —
corps vertébraux (passage des veines afférentes) et l’agrandissement
éventuel de trous intervertébraux du côté droit (passage des veines
efférentes) révèlent de manière beaucoup plus tangible la présence
de cette voie intrarachidienne dans la circulation veineuse.
Perforation de corps vertébraux.
Comme chez les Paresseux, on observe chez les Gravigrades des
perforations ventro-dorsales à travers certains corps vertébraux,
surtout dans la région lombaire, mais souvent aussi dans la région
dorsale postérieure et dans les premières vertèbres sacrées. Géné¬
ralement, deux orifices se présentent sur la face ventrale du corps
vertébral ; mais ils confluent en un seul canal qui débouche par un
orifice unique sur le plancher du canal neural (fig. 1).
Fig. 1. — Corps vertébral lombaire de Planops sp. (M. 9205 Brit. Mus. Nat. Hist.,
Miocène inf. du Cap Fairweather, Patagonie argentine), faces ventrale et dorsale,
et coupe transversale, montrant la perforation empruntée par les vaisseaux qui
alimentent la veine intrarachidienne. X 1 / 2.
1) Mylodontidae. — Le plus ancien représentant connu de la
famille, N ematherium, du Miocène inférieur de Santa Cruz, présente
déjà ce caractère dans ses vertèbres lombaires (Scott, 1903-04,
p. 348). La même particularité persiste chez les Scélidothérinés,
et notamment dans le genre Scelidotherium, du Pléistocène (voir par
exemple : De Burlet 1922, fig. 17). On la retrouve aussi chez les
Mylodontinés ( Glossotherium , Mylodon, Lestodon ), mais ici le sacrum
a englobé les vertèbres lombaires pour former un synsacrum, de
sorte que ce sont surtout les premières vertèbres de ce synsacrum
qui sont perforées (voir par exemple : De Burlet 1922, fig. 18-19).
2) Megatheriid ae. — J’ai pu observer des perforations analogues,
remarquablement nettes (fig. 1), dans les vertèbres lombaires de
Planops (exemplaire M. 9205 du Brit. Mus. Nat. Hist.), du Miocène
inférieur de Patagonie. Scott (1903-04, p. 334) les a notées chez le
genre voisin, Prepotherium, du même âge géologique.
Parmi les formes géantes du Pléistocène, Mégathérium ameri-
canum montre également la même particularité. Le caractère a été
vu sur l’exemplaire type, du Musée de Madrid, par J. B. Bru (in
- 184
Garriga 1796, p. 6) qui signale que les vertèbres lombaires sont
remarquables par la présence « de un abujero que tienen en la parte
baxa de sus cuerpos » ; ces orifices sont visibles sur la figure de la
PL I de la même publication. MM. Bræstrup et Mohl nous con¬
firment que, sur l’exemplaire de Copenhague, les perforations inté¬
ressent les vertèbres sacrées et lombaires et que, sur ces dernières,
le canal est si grand qu’on peut y introduire le doigt.
3) Megalonychidae. — Les vertèbres des Mégalonychidés anté-
miocènes n’ont pas été décrites. Mais, au Miocène inférieur (Santa-
cruzien), la famille buissonne en de nombreux genres, chez lesquels
les vertèbres lombaires présentent les mêmes perforations ; il s’agit
notamment de Hapalops (cf. Scott 1903-04, pp. 189, 224, 246),
Analcimorphus ( ibid ., p. 288), Schismotherium ( ibid ., p. 300) et
Pelecyodon (ibid., p. 314). Il est probable que la particularité per¬
siste chez les genres pléistocènes ( N othrotherium , Megalonyx, etc.)
où je n’ai pas pu la contrôler ; cependant, on notera que la fig. 2,
pl. 5 de Stock (1925) laisse deviner de telles perforations chez
N othrotherium shastense.
En résumé, le caractère est présent chez les divers genres des trois
familles de Gravigrades où il a été possible de le contrôler. Il est
très probable qu’il est constant dans tout le groupe.
Agrandissement de trous intervertébraux.
Il s’agit cette fois d’un caractère beaucoup moins général que
le précédent. Il n’apparaît pratiquement que chez les formes géantes
du Pléistocène, où il est parfois remarquablement net. On observe
alors que les vertèbres intéressées (toujours des dorsales) présentent
une forme asymétrique (fig. 2) ; du côté droit, le trou intervertébral
est agrandi, aux dépens du' pédicule de l’arc neural (beaucoup plus
grêle à droite qu’à gauche) et du corps vertébral (dont la surface
supéro-latérale est excavée du côté droit).
L) Mylodontidae. — Le caractère paraît constant chez les
grandes formes du Pléistocène, aussi bien chez les Mylodontinés
que chez les Scélidothérinés. Chez Mylodon (= « Grypotherium »),
il a été observé par De Burlet (1922, fig. 21 et 23 : vertèbres dor¬
sales antérieures, non numérotées). Chez Glossotherium, l’exem¬
plaire de Valence monté sous le nom de « Pseudolestodon debilis »
montre le caractère sur la Vertèbre dorsale n° 4 (la 3e est restaurée
et ne permet pas de conclusion à son sujet). Le sous-genre Paramy-
lodon, d’Amérique du Nord, présente la même particularité sur la
2e dorsale et parfois sur la 3e (Stock 1925, p. 136). Chez Lestodon
(exemplaire de Copenhague, n° 154), l’asymétrie est accusée sur les
dorsales 3 et 4, moins marquée sur la 2e. En ce qui concerne Sceli-
185
dotheriurn, l’exemplaire de Sc. « bruvardi » (en réalité leptocephalurn ),
de Valence, montre la même particularité sur les dorsales 2 et 3 ;
chez Sc. « carlesi » (= leptocephalurn ) du même Musée, seule la dor¬
sale 3 est affectée ; en outre le caractère apparaît sur la fig. 22 de De
Burlet (1922), où il semble intéresser également les dorsales 2 et 3
(non numérotées).
2) Megatherudae. — La particularité se retrouve chez les deux
géants du Pléistocène.
Fig. 2. — Vertèbre dorsale de Mégathérium arnericanum Cuv. (AC. 6961, Mus.
Nat. Hist. Nat., Pléistocène d’Argentine), faces droite et gauche, montrant à droite
la voie de sortie d’une branche de la veine intrarachidienne (flèche noire) à partir
du canal neural (flèche blanche). X 1/4.
Chez Mégathérium arnericanum, deux exemplaires de Copen¬
hague (nos 212 et 213) sont concordants : les 3 premières dorsales
sont normales ; le trou intervertébral est agrandi du côté droit dans
les dorsales 4 (moyennement), 5 (fortement) et 6 (faiblement). Le
type de l’espèce, à Madrid, montre le même caractère sur les dor¬
sales 5 (moyen), 6 (fort) et 7 (faible). Sur l’exemplaire de Paris,
seule la dorsale 9 est affectée, mais il est difficile de contrôler la cor¬
rection du montage, car la région est en partie restaurée et masquée
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 2, 1959.
13
186 —
par les côtes et les armatures métalliques. En outre une dorsale
isolée (AC 6961 du Muséum, coll. Vilardebo) montre clairement le
développement asymétrique du trou intervertébral (fig. 2).
Chez le genre intertropical Eremotherium, Gazin (1957, pp. 352-
354, fig. 7) observe la même particularité sur les dorsales 3 ou 4,
5 et 6, ce qui indique une concordance avec les Mégathérium du
Musée de Copenhague.
3) Mégalo n y chidae. — Je n’ai pas de documentation satis¬
faisante sur cette famille, fort mal représentée dans les musées euro¬
péens. On remarquera cependant que, chez Nothrotherium sliastense,
la figure donnée par Stock (1925, pl. 5, fig. 2 : face droite de la
colonne vertébrale) montre un brusque agrandissement des trous
intervertébraux au niveau des dorsales 6 et 7. mais le texte ne men¬
tionne pas cette particularité et n’indique pas si l’agrandissement
intéresse seulement le côté droit. Par ailleurs, on peut s’attendre à
retrouver le caractère étudié chez le géant de la famille, Megalonyx,
dont la colonne vertébrale n’a pas été décrite complètement.
En résumé, l’agrandissement de certains trous intervertébraux
du côté droit n’est observé ni chez les Paresseux, ni chez les Gravi-
grades de taille petite ou moyenne : mais il paraît être général chez
les grandes formes du dernier groupe. Il faut en conclure que les
veines efférentes, toujours présentes du côté droit dans la région
thoracique (mais en nombre et position variables), acquièrent chez
les formes géantes un développement relatif beaucoup plus fort
(allométrique) et provoquent alors un agrandissement de leur orifice
de sortie.
Conclusions.
On voit donc que la veine intrarachidienne est présente, non
seulement chez les Paresseux et les Mylodontidés (ce que De Burlet
avait déjà établi) mais aussi chez les Mégathéridés et Mégalony-
chidés. Elle paraît donc constante chez les Tardigrades (Paresseux
et Gravigrades). Par contre, elle manque chez les autres Xénarthres :
Tatous, Glyptodontes et Fourmiliers. Il y a donc là un important
caractère anatomique, probablement acquis dès l’origine par les
Tardigrades, et qui (avec d’autres particularités sur lesquelles j’ai
déjà insisté) sépare ces derniers des autres Xénarthres et justifie
leur élévation au rang d’infra-ordre (voir IJoffstetter 1954, 1958).
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
— 187 —
BIBLIOGRAPHIE
De Buri.f.t (II. M.), 1922. — Ueber durelibohrte Wirbelkorper fossiler
und recenter Edentaten, zugleich ein Boitrag zur Entwicklung
des Venensystems der Faultiere. Alorph. Jahrb., Bd. 51, pp. 555-
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GAnmcA (J.), 1 7 9 G . — Descripcion del Esqueleto de un quadrupedo muy
corpulento y raro, Que se conserva en el Real Gabinete de Historia
Natural de Madrid, in-4°, I-XVII, pp. 1-20, 5 pl.
Gazin (C. L.) , 1957. — Exploration for the remains of giant Ground
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Grasse (P. P.), 1955. — Les Xénarthres. In Traité de Zoologie (Dir. P. P.
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Venensystems der Edentaten. Alorph. Jahrb., Bd. 25, pp. 362-376,
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tologie (Dir. J. Pivetf.au), t. VI, pp. 535-636, 64 fig., (Paris,
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Stock (Ch.), 1925. — Cenozoic Gravigrad Edentates of Western North
America... Carnegie Inst. Washington, Publ. 331, xm + 206 p.,
120 fig., 47 pl.
188
P ALÉO GÉOGRAPHIE DES PREMIÈRES ASSISES BARTON IEN NES
au Nord-Ouest de v Ile-de-France (Vexin)
Par L. Feuguf.ur.
Sommaire.
Les Sables d’Auvers à faciès charrié, renferment de nombreux
galets de silex noirs provenant de la craie sénonienne, des calcaires
lutétiens et surtout des galets calcaires ou gréseux renfermant déjà
une faune bartonienne. L. et J. Morellet (1948) résument les
observations antérieures en classant ces galets antéauversiens dans
quatre groupes qui sont :
1° Galets marins à Corbula gallica — Meretrix distans — M . elegans
— Cyrena deperdita etc...
2° Galets laguno-marins à Potamides mixtus — Batillaria bouei
etc...
3° Galets laguno-saumâtres à Hydrobia — Potamides sealaroides
P. perditus etc...
4° Galets laguno-lacustres à Limnaea longiscata — L. arenularia
— Dissostoma mumia etc...
L. et .J. Morellet concluent, en accord avec Muxier-Chalmas,
que ces galets proviennent d’assises antérieures aux Sables d’Auvers
et « grosso modo » contemporaines des grès inférieurs à la « Zone
d’Auvers ». Pour ces auteurs, c’est entre le Vexin et la Manche qu’il
conviendrait de rechercher ces assises en place, région dans laquelle
ne subsiste plus aucun dépôt bartonien.
•J’ai précisé dans des notes antérieures, dont il sera tenu compte
ici, le rapport entre certaines assises de l'Tforizon de Mont-Saint-
Martin (marin ou lacustre).
Au cours de levés de carte (Feuille de Rouen au 80.000e et Feuille
de Méru au 50.000e) j’ai eu l’occasion de découvrir des affleurements
qui m’ont permis de dresser une carte assez précise des premiers
dépôts bartoniens dans le Vexin.
Les assises antébarloniennes.
Le Lutétien se termine dans cette région par des dépôts calcaires
bien caractérisés tant par leur faciès que par leur faune. Il s’agit géné¬
ralement de calcaires en plaquettes à empreintes de Mollusques
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 2, 1959.
saumâtres et d’Algues — Potamides lapidum — Cerithium tiara —
Batillaria echinoides — Dissostoma mumia, etc...
Moues a f\rau.c&r îa.S
A. Faciès marin sub-littoral à mollusques, Horizon de Mont-Saint-
Martin typique.
Une transgression marine, très nette par sa faune et son faciès,
envahit les lagunes en voie de dessalure. Un premier rivage NW-SE
s’établit entre Chavençon et Lavilletertre. Au NE de cette ligne
on rencontre un sable quartzeux fin, argileux, rubéfié renfermant
une faune marine particulière ; c’est la faune de Chavençon-Monne-
190
ville à Corbula pixidicula Desh., Chama turgidula Lk., Crassatella
deshayesiana Nyst., Venericardia sulcata Sol., Dentalium grande
Desh., Ampullina ponderosa Desh, Turritella sulcifera Desh., T.
granulosa Desh., Rimella labrosa Sow., Clavilithes parisiensis
Mayer-E., Athleta scabricula Sol., Voluta labrella Lk., Lyria branderi
Desh., Surcula textiliosa Desh, Neomeris arenularia Mun. Ch.,
Acicularia (abondants), Terquemella (? parvula Morellet).
Cette couche n’atteint vraisemblablement pas 1 mètre d’épaisseur
et doit varier entre 0,50 m et 0,75 m de puissance. Elle ne renferme
que quelques rares galets de silex.
B. Faciès de plage à galets.
Au SW du rivage marin, s’étend une large plage à galets de
silex très roulés que l’on peut suivre de Reilly à Lavilletertre et
même jusqu’à Auvers-sur-Oise (L. Feugtjeur, 1955, p. 31).
A Reilly et Lavilletertre ces galets sont si abondants qu’ils ont
été confondus avec des alluvions pliocènes. Ce sont des galets marins
typiques très roulés du type de ceux que l’on peut voir actuellement
sur les côtes de la Manche.
C. Dunes et sol de végétation (Grès perforés limonitisés).
Une ligne d’affleurements gréseux se dessine parallèlement au
SW de la précédente. Ces grès représentent d’anciennes dunes
consolidées, grésifiées, et parfois quartzitifiées. Le faciès habituel est
celui d’un grès dur, blanchâtre ou gris, à empreintes de plantes
(puits d’Hadancourt) et renfermant parfois quelques mollusques
marins littoraux : Meretrix — Cardium (Hadancourt — Serans —
Montagny-en-Vexin). A Reilly se rencontre un sol fossile, dans
lequel on trouve encore une trame de restes ligneux silicifiés. La
surface est perforée de trous coniques avec enduits ferrugineux
pénétrant dans la roche jusqu’à un réseau plus diffus (fig. 1) qui se
confond, en s’interpénétrant, avec les grains de quartz constituant
le grès. Il s’agit vraisemblablement de racines et radicelles.
Les Araucarias étant fréquemment reconnus dans les grès infé¬
rieurs (Auvers-sur-Oise par exemple) il est possible que ces structures
représentent le réseau radiculaire fossile de ces plantes.
Mlle H. Alimen a signalé l’origine éolienne des « grès inférieurs
d’Auvers ». (H. Alimen, 1940) qui semblent correspondre sensible¬
ment aux grès de Reilly et d’Hadancourt-le-Haut-Clocher, car ils
occupent la même place stratigraphique.
- 191 —
D. Lac d'eau douce de Montagny-en-Vexin.
En arrière de la zone dunaire, dans la région de Montagny-en-
Vexin, s’étendait un lac d’eau douce, sans communication avec la
mer bartonienne. En effet, le seul mollusque d’eau saumâtre que l’on
rencontre est Potarnides lapidum du Lutétien, seul survivant de la
8 cm. ^
faune saumâtre lutétienne, dans les eaux douces nouvellement ins¬
tallées à l’emplacement des lagunes salées.
Le lac bartonien déposait des calcaires, marno-sableux tendres.
La faune lacustre, nouvelle est typiquement bartonienne :
Graines et tiges de Chara avec les mollusques suivants : Peringia
conica Prévost, Vivipara sp., Limnaea longiscata Brongn., L. pseu-
dopyramidalis G. F. Dollfus, L. arenularia Brard, Plcuwrbis (Pla-
norblna) haugi (J. Boussac) Jodot.
La transgression des Sables d’ Auvers et les couches à Meretnx.
La transgression des Sables d’Auvers recouvre et déborde large¬
ment les premières assises bartoniennes (H. de Mont-Saint-Martin).
Les sables sont de véritables faluns de Mollusques, de Polypiers,
d’Algues et de Madrépores. L’élément fin est constitué de nombreux
Foraminifères dont Nummulites variolarius. Les Sables d’Auvers,
typiques dépôts de courants rapides ravinants, à stratification
entrecroisée, sont séparés des assises de l’Horizon de Mont-Saint-
Martin par des couches à Meretrix, souvent calcareuses et riches en
Milioles. La transgression bartonienne s’est donc effectuée dans le
Bassin de Paris progressivement, par une série d’apports de plus en
plus marins dont les « Couches à Meretrix » constituent une phase.
Bien qu’inférieures aux Sables d’Auvers et du Fayel, quartzeux,
à stratification entrecroisée, les couches calcareuses à Meretrix en
sont inséparables. Elles sont distinctes par contre des premières
assises argilo-sableuses de Mont-Saint-Martin qu’elles recouvrent.
La faune des « Couches à Meretrix » de Chavençon et de Montagny-
en-Vexin est identique, bien que moins riche, à celle des Sables
d’Auvers.
Ces assises intermédiaires à Meretrix, reposent sur les différents
faciès précédents de l’Horizon de Mont-Saint-Martin. A Montagny-
en-Vexin, elles surmontent les calcaires lacustres à Lymnées, et à
Chavençon, elles sont au-dessus des sables argileux à Corbula pixi-
dicula Desh., Chaîna turgidulaW., T urritella granulosa Desh., Rimella
labrosa Sow., Athleta scabricula Sol., Surcula textiliosa Desh., etc...
Nous terminerons cette petite étude paléogéographique en indi¬
quant qu’il reste à trouver en place les couches laguno-marines à
Potamides mixtus — Batillaria bouei — Potarnides scalaroides et
P. perditus qui ont été démantelées par la transgression des Sables
d’Auvers et dont on retrouve des témoins sous forme de galets à
Auvers-sur-Oise. Ce faciès laguno-marin doit être recherché dans la
série de Mont-Saint-Martin ou dans les couches à Meretrix du Vexin.
Il est possible cjue les galets proviennent du démantèlement d’assises
situées dans la zone du Pays de Bray et arasées par la transgression
des Sables d’Auvers. Vers le NW, c’est-à-dire le Vexin ces couches
ont été conservées.
Quoi qu'il en soit, nous connaissons maintenant en place, des
terrains préauversiens et typiquement bartoniens.
Le temps écoulé entre l’abandon de l’Ile-de-France par les lagunes
lutétiennes et la transgression auversienne a du être relativement
long, puisque les dépôts intermédiaires ont pû se consolider pour
être repris en galets dans les Sables d’Auvers considérés pendant
très longtemps, comme représentant la base du Bartonien.
193 —
BIBLIOGRAPHIE
Abraud (R.) et Char pi at (R.), 1925. — Observations sur le Bartonien
de la région d’Auvers-Hérouville. Bull. Mus. Ilist. nat., pp. 402-
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Alimen (H.), 1940. — Traces de l’action éolienne dans les sables auversiens
du Bassin de Paris. 13. S. G. F. (5), t. X, pp. 177-185.
Feugueur ( L . ) , 1953. — Sur l’Horizon de Mont-St-Martin à Chavençon
(Oise). C. R. somm. S. G. F., n° 10, pp. 153-155.
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Jodot (P.) et Feugueur ( L.) , 1953. — Le passage du Lutétien au Bar¬
tonien à Montagny en Yexin (Oise). B. S. G. F., (G), t. III, pp. 933-
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Morellet (L. J.), 1948. — Le Bartonien du Bassin de Paris. Mèm. Expi.
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Munier-Chai.mas, 1906. — Note sur la zone d’Auvers (Bartonien infé¬
rieur). B. S. G. F. (4), t. VI, pp. 503-509.
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internationale de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale depuis
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nérogamie, 16, rue de Bufïon, Paris-5e ; depuis 1909; sans périodicité ;
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ratoire de Cryptogamie; depuis 1874; abonnement, France, 1.500 fr.,
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Revue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Crypto¬
gamie ; depuis 1928 ; abonnement, France et territoires d’Outre-Mer,
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Tome XXXI
2* Série
AVRIL 1959
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL
D’HISTOIRE NATURELLE
PARIS
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, Rue Cuvier, 5e
Publication bimestrielle
Paru le 15 Juillet 1959.
SOMMAIRE
Pages
Communications :
C. Mentzer. La Chimie dans le cadre et la tradition du Muséum national
d 'Histoire naturelle. Leçon inaugurale du cours de Chimie appliquée aux
corps organisés prononcée au Muséum le 14 avril 1959 . 195
F. K. Jouffroy. Un crâne subfossile de Macaque du Pleistocène du Viêt-
Nam . 209
J. Berlioz. Description de deux espèces nouvelles d’Oiseaux de Bolivie. ... 217
— Note sur la distribution géographique d’un Trochilidé : Eriocnemis
Alinae (Bourcier) . 220
M. Jacquot. Sur les rapports entre typologie céphalo-cérébrale et éthologie
chez les Amphibieus . 223
E. Postel. A propos d’un lot de sardinelles plates (Sardinella sp.) capturé
dans le Golfe de Tunis . . 230
J. Denis. Description de deux Zodariides (Aranéides) nouveaux du Sahara. 238
Ed. Dresco. Sur quelques espèces du genre Robertus (Araneae, Theri-
diidae). Description de R. alpinus et R. cardesensis spp. nov . 242
F. Grandjean. Observations sur les Oribates (39e série).'. . 248
P. A. Rémy. Palpigrades et Pauropodes du Natal (nouvelles récoltes du
Dr. R. F. Lawrence) . 256
G. Cherbonmer. Échinodermes de la Guyane française (Crinoides, Asté-
rides, Ophiuridcs, Échinides, Holothurides) (3e note) . 261
A. Guillaumin. Contribution à la flore de la Nouvelle-Calédonie. CXVII. —
Plantes récoltées par Mac Kee (Supplément) (Suite et fin) . 266
— Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum (Notules
sur quelques Orchidées de l’Indochine. XX) . 270
N. Halle. Tristemonanthus Loes ( Hippocrateaceae) genre nouveau pour
l’Afrique Occidentale. Complément de description pour une espèce nou¬
velle de ce genre . 274
II. Saez. Aspergillus isolés dans les fèces de quelques animaux du Parc
Zoologique de Vincennes . ! . 277
J.-M. Turmel. Note préliminaire sur la condensation nocturne de la vapeur
d’eau atmosphérique et l’humidité du sol dans les dunes normandes.. 285
R. Abrard. Contribution à l’étude hydrogéologique du Bassin de Paris.
Septième supplément . 294
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1959. — No 3.
432e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
30 avril 1959
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
COMMUNICATIONS
La Chimie dans le cadre et la tradition
nu Muséum national D’Histoire naturelle.
Leçon inaugurale du cours de Chimie appliquée
AUX CORPS ORGANISÉS PRONONCÉE LE 14 AVRIL 1959.
Par C. Mentzer.
PROFESSEUR
Monsieur le Directeur, mes chers Maîtres,
mes chers Collègues.
Permettez-moi tout d’abord, Monsieur le Directeur, de vous
remercier d’avoir bien voulu, aujourd’hui, nous ouvrir les portes
de ce magnifique amphithéâtre réservé généralement à des céré¬
monies tout à fait exceptionnelles. J’en profite pour rendre hom¬
mage à la sage clairvoyance avec laquelle vous présidez aux
destinées de cette Maison, et qui vous permet d’assurer l’Avenir
du Muséum pour le plus grand bien de tous.
Quant à vous, mes chers Collègues, je voudrais vous remercier de la
confiance que vous m’avez témoignée en proposant à Monsieur le
Ministre de l’Education Nationale de bien vouloir m'attribuer cette
Chaire de Chimie, dont je me sens maintenant pleinement rcspon-
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 3, 1959.
14
— 196
sable. Qu’il me soit permis à cette occasion d’évoquer le souvenir du
regretté Professeur Achille Urbain, Directeur Honoraire du Muséum,
qui a droit, lui aussi, à une part de la dette de reconnaissance que j’ai
contractée envers vous. Je suis également très honoré aujourd’hui
de saluer les Maîtres auxquels je dois tant : tout d’abord le Pro¬
fesseur Gabriel Bertrand, qui a commencé son œuvre dans cette
maison, à l’emplacement même de cet amphithéâtre. M. G. Ber¬
trand est l’un des pionniers de la biochimie actuelle, surtout
dans le domaine des oligo-éléments ; mais ce que beaucoup d’entre
vous ignorent peut-être, c’est qu’avant de s’occuper de ce domaine,
il s’était consacré à la Biochimie des substances organiques végé¬
tales, et nous avons dans notre collection un échantillon unique
de Sorbose, qu’il a fabriqué à une époque où on ne se doutait pas
qu’un jour ce composé serait préparé par tonnes pour la synthèse
industrielle de la vitamine C.
Je dois beaucoup également au Professeur Marcel Delépine, qui
au cours des années précédentes, a bien voulu accepter de pré¬
senter presque toutes mes notes à l’Académie des Sciences.
Les conseils qu’il m’a donnés, tout au long de ma carrière, m’ont
été d’un grand profit, et c’est en partie grâce à lui, que j’ai pu
vaincre les multiples difficultés qui jalonnent la vie d’un cher¬
cheur .
M. le Professeur René Fabre, Doyen de la Faculté de Pharmacie,
viendra, je l’espère tout à l’heure. Je suis très heureux de le
remercier pour tout ce qu’il a fait pour moi.
Quand j’étais son interne et son élève, j’étais bien loin de penser
qu’un jour il allait pouvoir me soutenir de sa haute autorité à
l’occasion d’une candidature au Muséum. 11 était en effet, dès
cette époque, entouré d’une pléiade de brillants collaborateurs, et
l’émulation la plus féconde régnait parmi ses nombreux élèves. Il
m’a toujours donné l’exemple du travail, de l’effort, de la persé¬
vérance. Et puis, c’est dans son entourage direct, au Laboratoire
et à la Salle de garde de l’hôpital Necker et des Enfants Malades,
que j’ai eu le privilège de rencontrer ce groupe unique d’internes,
d’étudiants et de chercheurs, dont beaucoup sont restés des amis,
et dont la plupart font honneur à la Profession pharmaceutique,
soit à l’Université ou dans d’autres organismes de Recherche, soit
dans leur Industrie, soit enfin dans leur Laboratoire privé ou dans
leur officine.
Quelques-uns ne sont malheureusement plus parmi nous, et je
voudrais à cette occasion évoquer la mémoire de notre regretté
Collègue, le Professeur Paul Meunier, ce chercheur prestigieux qui
a été enlevé trop tôt à sa famille, à ses amis, à la Science, au
moment où il commençait une carrière qui s’annonçait particuliè¬
rement brillante.
— 197
La coutume veut qu’en pareille circonstance le nouveau titu¬
laire d’une Chaire rappelle les principales étapes de sa vie passée.
En ce qui me concerne, je crois maintenant que les causes pro¬
fondes d’une vocation se trouvent cachées dans l’enfance la plus
lointaine. Familiarisé de très bonne heure avec les travaux cham¬
pêtres, c’est le contact permanent avec les plantes et les animaux,
qui a dû éveiller ma curiosité scientifique. Je garde aussi un sou¬
venir très ému de mes études secondaires au Lycée Fustel de
Coulanges de Strasbourg, où j’ai eu d’excellents professeurs. Si
je devais aujourd’hui les juger, je leur reprocherais peut-être de
nous avoir enseigné l’esprit critique d’une façon un peu trop sys¬
tématique. J’ai dû lutter par la suite contre ce penchant qui est
peut-être salutaire, mais qui déroute parfois les débutants dans la
Recherche, et peut créer certains déboires. Plus tard, j’ai pris
mes inscriptions à la Faculté de Pharmacie de cette même ville,
où j’ai passé mes trois premières années universitaires. Je n’ou¬
blierai jamais la noble figure du regretté Professeur Jadin, qui
était alors Doyen, et dont les conseils à la fois judicieux et bien¬
veillants m’ont depuis ce temps-là, aidé à surmonter bien des
obstacles. Aussi je suis particulièrement heureux de saluer mon
ami Paul Jaeger, maintenant Professeur de Botanique, délégué
par le Doyen Duçuenois, que d’autres obligations retiennent en
Alsace.
C’est à Strasbourg également que j’ai eu la bonne fortune de
rencontrer le Professeur Emile Terroine, alors titulaire de la
Chaire de Physiologie et de Chimie Biologique à la Faculté des
Sciences. Je me souviens toujours, mon cher Maître, de l’accueil
que vous m’avez alors réservé dans votre Laboratoire ; ce que je
vous dois, ce ne sont pas seulement des connaissances : c’est une
méthode de travail et de pensée, c’est la foi dans la Recherche
que vous avez réussi à inculquer à vos élèves. Pour ce don ines¬
timable, je vous adresse aujourd’hui toute ma gratitude. C’est
pendant ces quelques années où j’ai pu travailler près de vous
que j’ai appris les fondements de la technique biochimique, et
tout ce que vous m’avez enseigné m’a servi par la suite, alors
que j’étais sur le point de commencer une thèse dans les Labora¬
toires de l’Hôpital Necker.
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, Mes chers Amis,
La Chaire de Chimie du Muséum, dont je vais maintenant vous
parler, est probablement la plus ancienne de France, et peut-
198
être du monde. Inaugurée dès 1648, au Jardin du Roy, par l’Écos¬
sais William Davisson, elle n’a cessé, depuis cette date, de parti¬
ciper au vaste mouvement scientifique qui, du fond des âges,
nous a légué les éléments successifs de notre actuelle Chimie. Nous
pouvons considérer aujourd’hui que l’année 1648 a marqué la fin
de la période des Alchimistes et le début de l’ère moderne. Avant
cette date, les connaissances chimiques, tout imprégnées encore
de Magie, se transmettaient dans le plus grand secret, du Maître
à l’élève, comme à l’époque des Pharaons.
C’est à Davisson que nous devons l’avènement des cours de
Chimie publics et gratuits, caractéristiques des temps nouveaux.
Une telle innovation correspondait d’ailleurs à l’extension des
idées de la Renaissance, qui avaient amené l’élite de la Société
à comprendre que seule la libre circulation des connaissances était
génératrice de progrès.
Il ne faut pas croire cependant que cette façon moderne d’envi¬
sager renseignement a été acceptée d’emblée par tous sans diffi¬
cultés. En fait, pendant près de deux siècles, la mentalité « alchi¬
miste » a survécu d’une façon plus ou moins larvée, même parmi
les successeurs de Davisson au Jardin du Roy.
Pour vous montrer à quel point l’habitude de respecter le secret
était ancrée dans les mœurs, je voudrais vous parler un instant,
si vous voulez, de Guillaume François Rouelle, dit « Rouelle
l’Aîné », qui était l’une des personnalités les plus prestigieuses de
son temps. Sans être à proprement parler éloquent, il a néanmoins
exercé une profonde influence sur son époque. En effet, c’est à
lui que nous devons la formation des plus illustres chimistes de
la période révolutionnaire : Bayen, Darcet, Diderot et surtout
le grand Lavoisier, ont fréquenté le Laboratoire du Jardin, et
c’est pourquoi on a dit de lui qu’il était le Père de la Chimie en
France. C’est peut-être un peu exagéré, mais il y a certainement
du vrai dans cette affirmation. Nombreuses sont les anecdotes qui
circulent à son sujet.
On sait comment, au fur et à mesure qu’il parlait, il quittait
successivement sa perruque, sa cravate, son habit, sa veste, et
semait son mouchoir et ses manchettes. Emporté par le flot de
ses paroles, il lui arrivait alors de divulguer des procédés qu’il
aurait voulu garder secrets, et il terminait son discours en décla¬
rant le plus sérieusement du monde : « Ceci est un de mes arcanes
que je ne dis à personne. »
L’alchimiste en lui n'était donc pas tout à fait mort, et le fait
qu’il n’a pratiquement pas publié les résultats de ses travaux tend
à prouver qu’il était encore très profondément attaché aux vieilles
coutumes.
C’est surtout après la Révolution, quand le Jardin du Roy est
— 199 —
devenu le Muséum National d’HiSTOiRE Naturelle, que le
Laboratoire de Chimie a commencé véritablement à s’engager
dans la voie qui lui avait été clairement indiquée par l’acte de
fondation de Louis XIII, à savoir l’étude des constituants
organiques des êtres vivants, surtout des plantes.
Il est vrai qu’il y avait dès le début deux services de Chimie
au Jardin : les Chaires I et IL
La Chaire N° I était très souvent réservée à des médecins, et
la Chaire N° II était occupée surtout par des apothicaires, qu’on
appelait également des démonstrateurs. Après la Révolution, une
certaine différenciation a commencé à se manifester : la pre¬
mière Chaire a eu pour mission l’étude des minerais, et la seconde
est restée dans l’axe de la Biochimie descriptive et comparée.
Plus tard, il y a eu en plus une Chaire de Physique végétale, qui
s’occupait des mêmes problèmes que la Chaire N° IL
Mon but n’est pas aujourd’hui de retracer l’histoire, même
sommaire, de ces trois Chaires. Je vous rappellerai simplement
que je suis l’héritier de 30 prédécesseurs, dont voici la liste (Voir
tableau ci-contre ) .
Tous ne sont pas restés célèbres, mais chacun d’eux a apporté
quelque chose à l’édifice commun, une pierre au moins, parfois
cachée pour le profane, mais que nous avons retrouvée, et que
nous remettrons en lumière.
Ce qui m’a frappé dans l’étude de l’œuvre de ces prédécesseurs,
c’est la continuité de leur effort, leur désir sincère de rester fidèle
à une certaine tradition, le sentiment qu’ils ont éprouvé de faire
partie d’une même famille spirituelle, d’une même école.
Je voudrais maintenant vous dire :
1° Quelle est cette tradition ;
2° Comment elle est née ;
3° Comment je compte personnellement m’y conformer.
Je choisirai quelques exemples très précis pour illustrer com¬
ment, dans cette maison, certains aspects de la biochimie des¬
criptive ou comparée ont fait l’objet, d’abord d’une grande décou¬
verte, puis plus tard de recherches de plus en plus approfondies,
par une suite de Professeurs qui se sont relayés, et qui se sont,
en quelque sorte, transmis un flambeau.
Comme premier exemple, nous pouvons prendre celui de l’urée,
substance qui se trouve en quantité importante dans l’urine et
qui est un produit de dégradation des protéines et de nombreux
autres composés azotés. C’est Rouelle le jeune, frère cadet de
celui dont je vous ai parlé tout à l’heure, qui a isolé la matière
appelée par lui « l’extrait savonneux de l’urine ». Il pensait cer¬
tainement que cette substance était responsable de la mousse qui
200
— 201 —
se forme en agitant l’urine. Fourcroy et Vauquelin, ses succes¬
seurs, ont également décrit le même composé, et l’ont étudié en
décrivant des propriétés nouvelles qui n’avaient pas été vues
auparavant. Ce sont eux deux qui ont donné le nom d’urée à
cet extrait soi-disant savonneux, et ce nom est resté jusqu’à nous.
Plus tard, un autre de nos prédécesseurs, le Professeur Fosse,
qui avait occupé la Chaire avant M. Sannie, a repris lui aussi
l’étude de l'urée ; nous lui devons de nouveaux perfectionnements,
un réactif d’une remarquable spécificité : le Xanthydrol, qui lui
a permis de faire des dosages beaucoup plus précis que ceux pra¬
tiqués à l’époque. Grâce à cette nouvelle méthode, il a pu se con¬
sacrer à l’étude de la biochimie comparée de l’urée, et déceler
cette substance dans les végétaux supérieurs où sa présence était
alors incertaine.
Un autre exemple qui me permettra de vous montrer l’impor¬
tance de la tradition concerne les graisses, les acides gras et les
lipides d’une façon générale.
Pline l’Ancien, dans un de ses livres, nous apprend que les
Gaulois savaient déjà faire du savon en chauffant de l’huile d’olive
avec des cendres végétales : ils avaient même classé les végétaux
en deux catégories : ceux dont les cendres aboutissent à du savon
liquide (ce sont les plus répandus, ils sont à base de potassium,
comme nous l’avons appris depuis) ; et ceux donnant du savon
solide, à base de sodium. Ce sont donc les Gaulois qui ont trouvé
les plantes indicatrices du sodium, plantes d’origine littorale, qui
ont gardé l’habitude d’utiliser le sodium plutôt que le potassium.
En somme, les Gaulois avaient pratiqué la chimie comparée des
cendres en se basant sur les modifications qu’elles pouvaient
apporter à l’huile d’olive. Ici, au Muséum, nous pouvons consi¬
dérer Fourcroy et Vauquelin comme les précurseurs des décou¬
vertes modernes dans le domaine des lipides. Ces auteurs ont repris
l’étude de la biochimie comparée d’un grand nombre de graisses
de diverses origines ; ils ont même étudié des graisses de cadavres
provenant de fosses communes, et c’est grâce aux différences
observées au cours de la saponification, au moyen de soude caus¬
tique, de nombreuses graisses, qu’ils ont pu classer ces substances
en différentes catégories ; celles qui donnent très vite du savon,
celles qui en donnent moins vite, celles qui ne donnent pas de
savon du tout. Mais c’est Chevreuil qui, là encore, comme dans
d’autres domaines, dont je vous parlerai tout à l’heure, a réalisé
les progrès les plus spectaculaires. Un jour, il a eu l’idée de verser
un acide dans une solution de savon, et de séparer le précipité
formé à la suite d’une telle acidification ; il a ainsi isolé, en par¬
tant du savon de suif, un corps qu’il a appelé l’acide stéarique,
et qui est à l’origine de la bougie. Vous savez en effet que Che-
— 202
vretjl est 1 inventeur de la bougie. Maintenant tout le monde
trouve cela tout naturel ; pourtant à l’époque c’était une très
grande découverte.
Chevreul a également isolé d’autres acides en partant d’autres
graisses ; il a extrait en particulier les acides butyrique, isova-
lérianique qu’il avait appelé « acide phocénique », les acides
caproïque, décanoïque, oléïque, et ainsi, presque tout seul, il a
écrit l’essentiel des chapitres les plus importants de la Chimie
descriptive des lipides. Son élève Cloez a continué dans cette
même voie, et a isolé lui aussi un nouvel acide : l’acide oléostéa-
rique ou margarolique qui a été plus tard étudié également par
Maqtienne, quand il était professeur de Physique Végétale.
Enfin Frémy, tout en occupant la Chaire de Chimie inorga¬
nique, a également fait des découvertes dans le domaine des
graisses, où il a pris la suite de Chevreul et de Cloez ; il a trouvé
l’acide palmitique. Il avait eu l’occasion d’analyser de l’huile de
palme, parce qu’à cette époque là, comme maintenant d’ailleurs,
les explorateurs et autres voyageurs avaient l’habitude d’apporter
les fruits de leurs explorations au Muséum, où on pouvait les
analyser. Et c’est ainsi que Frf.my a pu extraire l’acide palmi¬
tique de l’huile de palme, par la méthode de Chevreul, d’ailleurs.
Enfin je citerai un dernier chimiste : Arnaud qui a vécu tout
récemment, puisqu’il est mort seulement en 1915. Arnaud a lui
aussi fait une grande découverte dans le domaine des lipides.
C’est lui, en effet, qui a trouvé l’acide taririque, du temps où
Gabriel Bertrand travaillait dans son laboratoire. L’acide tari¬
rique est un corps très important puisque c’est un acide qui a
dans sa molécule une fonction acétylénique, et à l’époque c’était
le premier acide acétylénique isolé d’une plante. Depuis on a trouvé
d’autres acides renfermant une ou plusieurs triples liaisons, mais
c’est Arnaud qui, dans ce domaine, a fait œuvre de pionnier.
Un autre grand chapitre de la Biochimie actuelle, dont la pre¬
mière page a été écrite au Muséum, concerne les Stérols. Nous
ne savons plus bien maintenant qui a véritablement découvert la
Cholestérine. Chevreul l’attribue à Poulletier de la Salle,
mais sans donner de références. Ce qui est sûr, c’est que Four-
choy, en 1790, avait lui aussi cette substance en mains. Il l’avait
obtenue des calculs biliaires humains, par extraction à l’alcool
bouillant, et recristallisation. Il avait même remarqué qu’elle ne
fond pas encore à 100°, mais il n’a pas déterminé son point de
fusion exact.
Chevreul connaissait très certainement ces travaux, effectués
par le maître de son maître. Il a repris ce problème avec les moyens
de son temps : en particulier avec la nouvelle méthode créée par
Lavoisier : l’analyse élémentaire. Aussi, c’est à Chevreul qu’on
— 203
attribue généralement la découverte de la Cholestérine, parce qu’il eif
a donné la composition centésimale, parce qu’il en a décrit les pro¬
priétés très exactement, et parce qu’il lui a donné le nom. En
plus, il nous a légué un échantillon, signé de sa main, du produit
qu’il a fabriqué, échantillon que tous ses successeurs ont conservé
pieusement, et qui est parvenu jusqu’à nous.
Les travaux sur la Cholestérine, que nous appelons maintenant
Cholestérol, se poursuivent sans relâche depuis plus d’un siècle
et demi. Il a fallu 1 20 ans pour en trouver la formule développée.
Ciievreul, le jour de son centenaire, ne la connaissait pas encore ;
elle est établie depuis 1932 seulement. Au cours de ces trente der¬
nières années, d’innombrables recherches ont été consacrées à ses
analogues et dérivés, dont plusieurs font partie du groupe des
hormones stéroïdes, et sont devenus des médicaments d’une très
haute efficacité, que vous connaissez tous. Je rends hommage à
cette occasion au Docteur Girard que j’aperçois dans la salle. Il
a été le premier en France à isoler de l’urine de jument gravide
la substance hormonale femelle qu’il a appelé la folliculine, qui
appartient au groupe des hormones dérivées du Cholestérol et
dont il a préparé 20 grammes à une époque où dans le monde
entier il n’y en avait que quelques milligrammes. Le premier
échantillon de folliculine de Girard et Sandulesco avait été
analysé au laboratoire de Chimie du Muséum, où la méthode de
Prf.gi. était déjà pratiquée à l'échelle micro-analytique à cette
époque. Enfin tout récemment des travaux de synthèse totale
sont venus couronner l’ensemble de cette œuvre colossale, l’une
des plus belles réalisations que la Chimie puisse inscrire à son
actif. Il était tout naturel cpie l’un au moins des successeurs de
Chevreul et de Fourcroy prenne part à cette épopée, qui, après
tout, avait commencé au Laboratoire de Chimie du Muséum. Nous
devons au regretté Professeur Charles Sannif. d’avoir eu assez de
courage pour s’engager dans cette voie, à une époque où les
recherches dans ce domaine étaient devenues particulièrement diffi¬
ciles.
Le Professeur Sa.nnif, a attaqué la forteresse stérolique sur
deux fronts différents :
Avec Panouze il a entrepris l’étude d’une nouvelle synthèse
totale du système tétracyclique des Stérols, tandis qu’avec Lapix
il a isolé du petit houx une nouvelle sapogénine stérolique, la
Ruscogénine, qui devait par la suite servir de matière première
en vue d’un accès plus facile au groupe des hormones stéroïdes.
Malheureusement, une cruelle destinée s’est acharnée sur ce
grand animateur à une époque où il se sentait en pleine posses¬
sion de ses moyens. Il est certain que s’il avait pu survivre, de
magnifiques découvertes auraient couronné ses efforts, et, avec
— 204
ses collaborateurs, il aurait mené à bien cette œuvre grandiose,
maintenant inachevée. Il est vrai que la mise en valeur de la rus-
cogénine se poursuit actuellement en Amérique, où de puissants
moyens ont été consacrés à ces travaux. Ce fait, plus que tous
les éloges que l’on pourrait en faire, souligne toute l’importance
de l’œuvre de M. Sannie, ainsi que la fécondité de son action.
Durant son Professorat, M. Sannie a également écrit une remar¬
quable monographie sur les pigments des fleurs et des fruits, dont
l’étude s’inscrit elle aussi dans le cadre des recherches du Muséum.
En effet, dans ce domaine, et tout particulièrement dans le
domaine des dérivés flavoniques, c’est encore Chevreul qui a réalisé
les découvertes les plus fondamentales. C’est lui qui a, le premier,
isolé la Morine, le Quercitrin, la Fustine ; il a entrevu la Myri-
citrine, mais ne l’a pas isolée ; il a donné le nom à la Carthamine,
et enfin il a isolé la Lutéoline du Réséda lutéola. On peut dire que
•c’est le point de départ de la découverte de l’ensemble des com¬
posés hétérocycliques que nous rangeons actuellement dans le
vaste domaine des flavones.
Quand, il y a quelques années, j’ai trouvé, avec mes collabora¬
teurs Massicot et Pili.on, une nouvelle synthèse de la Lutéoline,
je ne pensais pas que j’allais, de ce fait, m’inscrire dans une ligne
de travail du Muséum ; je ne savais même pas encore à cette
époque, car je n’avais pas fait la bibliographie complète, que
Chevreul avait, le premier, isolé la lutéoline d’une plante ; d’autre
part, Chevreui. ne se doutait pas, à son époque, de la structure
de ces composés, et là encore, en ce domaine, il a fallu plus d’un
siècle pour parcourir le long chemin qui sépare l’isolement du
premier composé naturel d’une série, de sa synthèse totale.
Je pourrais citer d’autres exemples démontrant la continuité
dans les recherches au laboratoire de chimie, par exemple dans
le domaine des sucres, dans lequel Gabriel Bertrand s’est tant
illustré, ainsi que d’autres dont les noms sont inscrits sur cette
liste, comme Maquenne, etc... Il y a eu également une magni¬
fique continuité dans la Chaire N° I qui s'est consacrée à la Chimie
inorganique à partir de Gay-lussac. Dans cette Chaire, plusieurs
Professeurs se sont intéressés plus particulièrement aux pierres
précieuses et aux minerais rares ; Macquer, le premier, a réalisé
la combustion du diamant, ici, au Muséum, en présence de Lavoi¬
sier, de Darcet et de quelques autres chimistes : il a pu ainsi
démontrer que le diamant est constitué tout simplement par
du carbone pur.
Par la suite, Fourcroy et Vauquelin ont étudié le béryl ; en
partant de ce minerai, Vauquelin a découvert une « terre nou¬
velle » qu’il a appelée la glucine, à cause de la saveur sucrée de
ses sels. Le même auteur a également analysé la mine de platine,
— 205 —
et y a entrevu la présence d’osmium et d’iridium. Frémy, lui
aussi, a étudié l’osmium et l’iridium, dont nous avons des échan¬
tillons dans notre collection. Avec quelques-uns de ses collabora¬
teurs, le même Frémy a fait la première synthèse du rubis, et
grâce aux méthodes ainsi élaborées plusieurs oxydes métalliques
autres que l’oxyde d’aluminium ont également pu être obtenus
à l’état cristallisé. Malheureusement, la Chaire de Chimie inor¬
ganique a été supprimée après la mise à la retraite de Frémy.
Je voudrais maintenant vous dire comment cette tradition,
dont je viens d’évoquer quelques aspects particuliers, a pu se
perpétuer au sein de cette maison. Cette pérennité, je crois, est
due à deux causes principales ; d’abord à l’acte de fondation
même du Jardin, tel qu’il a été proclamé par Louis XIII ; cet
acte s’est imposé aux titulaires successifs comme un véritable
Verbe Créateur, puisqu’il était spécifié qu’on s’occuperait dans
cette maison de l’analyse des plantes en vue d’isoler de nouveaux
médicaments utiles « pour la santé du Peuple de France et de
Navarre » ; deuxièmement, on peut dire aussi que cette pérennité est
liée à la structure profonde du Muséum et à son mode de recrutement.
Organisme National, le recrutement du Muséum s’effectue à l’éche¬
lon national. L’Assemblée souveraine choisit les nouveaux Profes¬
seurs, non pas seulement selon leurs titres scientifiques, mais elle
tient compte aussi de l’orientation des travaux, et quand elle
s’aperçoit, à l’occasion d’un changement de titulaire, qu’une
Chaire s’est écartée de la mission qui lui avait été confiée, elle a
la possibilité, si elle le juge utile, de modifier cette orientation de
façon à la rendre plus conforme à l’esprit de l’époque ou à la tra¬
dition primitive. Evidemment, il y a des exceptions, comme à
toute règle. En particulier Gay-Lussac, ce prince de la Chimie,
est l’exemple le plus typique qui peut être considéré comme fai¬
sant exception à la règle générale ; mais il faut savoir que Gay-
ImssAC, quand il a succédé en 1832, à Sérullas, était déjà un
homme célèbre ; sa renommée avait depuis longtemps dépassé
les frontières, et c’est à cause de cela que l’Assemblée des Pro¬
fesseurs l’a désigné ; non pas à cause des travaux qu’il était sus¬
ceptible de faire à l’avenir, mais pour honorer son nom, sa per¬
sonne et son œuvre passée.
Il faut maintenant que je vous dise comment je compte moi-
même rester fidèle à cette tradition, tout en suivant la voie dans
laquelle je suis engagé, avec mes Collaborateurs. Je ne voudrais
pas qu’on se fasse de la tradition une idée trop étroite. Il n’est
plus question, à notre époque, de travailler uniquement avec les
méthodes et les techniques de Chevreul, ni même d’ARNAUD, et
pourtant ces méthodes sont encore valables ; elles peuvent encore
aboutir à des découvertes fondamentales car l’étude chimique des
206
êtres vivants exige avant tout la connaissance des multiples com¬
posés organiques élaborés par les animaux et les plantes. Toute
la biologie devrait peu à peu s'édifier sur une telle connaissance,
qui permettra peut-être un jour l’interprétation définitive des
mécanismes de la vie. Aussi l'un des buts du Laboratoire sera de
tendre vers l’isolement de nouveaux composés naturels, des plantes
d’abord, puis peut-être plus tard des animaux. Mais notre travail
ne s’arrêtera pas là. Il est nécessaire aussi de déterminer la struc¬
ture des composés ainsi isolés, et cela demande un travail très
laborieux, de dégradation, d’analyse chimique, physique, etc.
Enfin, quand on arrive à l’établissement d’une structure, il faut
vérifier cette structure par la synthèse. J’insiste beaucoup dans
mon enseignement et mes recherches sur l’importance des méthodes
synthétiques, car pour le biochimiste, la synthèse est un outil de
recherche remarquable. Presqu’aucune hypothèse structurale éla¬
borée par des voies analytiques, chimiques ou physiques ne peut
être retenue définitivement tant qu’elle n’a pas été vérifiée par
plusieurs synthèses concordantes. Évidemment tout cela est très
long. Fort heureusement, à l’heure actuelle, il existe une méthode
plus rapide pour résoudre ces différents problèmes. On n’est pas
nécessairement obligé de passer par le stade traditionnel : isole¬
ment, détermination de structure, synthèse. Grâce à la biochimie
comparée, qui est dès maintenant très avancée, étant donné le
nombre élevé de chercheurs qui travaillent dans ce domaine dans le
monde entier, on peut prévoir, à l’aide de quelques règles, la nature,
de certains corps présents dans les plantes. Ces composés hypo¬
thétiques, encore inconnus, peuvent ensuite être préparés par syn¬
thèse, et enfin il svdlit de comparer l’échantillon synthétique, qui est
parfois assez facile à obtenir, au composé naturel inconnu, souvent
par simple chromatographie sur papier. Nous avons là une méthode
qui nous a déjà rendu de grands services. Plusieurs corps ont pu
être découverts dans les plantes grâce à des modèles synthétiques
disponibles au moment de l’extraction. D’ailleurs, nous ne sommes
pas les premiers au Muséum, à synthétiser des composés avant de
les avoir isolés des végétaux. Maquenne lui-même avait préparé
la thréïte de synthèse dès 1900 ; et c'est seulement en 1918 que
ce sucre a été isolé du champignon « Armïllaria rnellea ». D’une
façon générale, la littérature biochimique nous apprend que plus
de 10 % des corps naturels définis ont été préparés par synthèse
avant d’avoir été isolés. Du temps de Maquenne, évidemment, la
biochimie comparée n’était pas encore assez développée, et on
connaissait trop peu de composés naturels pour pouvoir prévoir
quels seraient les corps susceptibles de se rencontrer chez les végé¬
taux.
Un autre problème de recherches qui intéresse le Laboratoire
207
concerne la biogenèse des produits naturels. La méthode au radio-
carbone, que nous utilisons déjà depuis quelque temps, doit nous
permettre peu à peu de reconstituer les diverses chaînes de réac¬
tions et les divers cycles qui sont responsables de l’édification de
la matière vivante.
Tous ces travaux s’inscrivent évidemment dans le cadre de la
biochimie comparée, et ont pour but final une connaissance plus
approfondie entre la forme des espèces et leur composition chi¬
mique, peut-être même sera-t-il possible un jour, grâce à de telles
investigations, d’apporter une contribution au problème de l’ori¬
gine des espèces. Ce problème est au départ d’une nouvelle disci¬
pline, que nous appelons l’évolution biochimique, et qui retient
tout particulièrement notre attention. La contribution de la Chi¬
mie dans le domaine de l’évolution des espèces ne sera peut-être
pas d’emblée très importante, mais si modeste soit-elle, elle pourra
devenir, je crois, de plus en plus utile aux biologistes.
Jusqu’ici je vous ai parlé surtout de l'un des aspects de l’acti¬
vité du Laboratoire de Chimie, à savoir des recherches ; mais une
autre activité que je ne tiens nullement à négliger concerne l’ensei¬
gnement. C’est par l’enseignement que nous pouvons, d’un seul
coup d’aile, nous élever au-dessus d’un immense domaine, dominer
de vastes horizons, et indiquer les rapports secrets qui existent
entre des champs apparemment éloignés, et que le chercheur
isolé et trop spécialisé ne soupçonne pas toujours. Je pense aussi,
grâce à l’enseignement, non pas tant inculquer de nouvelles con¬
naissances à mes auditeurs, mais délimiter les frontières entre le
connu et l’inconnu, afin d’inciter les jeunes à trouver eux-mêmes
les voies qui méritent d’être explorées, ou qui sont susceptibles
d’amener à de nouvelles découvertes.
Je ne voudrais pas terminer cet exposé sans vous parler d’une
dernière activité à laquelle j'attache beaucoup de prix : à savoir
le maintien et le développement de la collection. Un tel travail
est lié plus particulièrement au développement des recherches
historiques, entreprises au Muséum par M. G. Kersaint, qui s’est
consacré à cette tâche, et qui nous a permis d’ailleurs de retrouver
bon nombre de documents nécessaires à la compréhension de
l’œuvre de nos prédécesseurs.
La Chaire de Chimie, axée sur l’expérimentation avant tout,
n’est pas considérée comme une Chaire à collections. Néanmoins,
nous avons dans nos armoires, des échantillons de références de
certains produits rares, que nous sommes seuls à détenir. A maintes
reprises déjà ces échantillons ont permis aux chercheurs du
Muséum ou d’ailleurs de résoudre des problèmes de structure par¬
ticulièrement difficiles. Mais tous nos produits historiques ne sont
pas destinés aux recherches en tant que corps de référence. Cer-
— 208 —
tains, comme le cholestérol de Chevreul et plusieurs autres com¬
posés, sont les témoignages authentiques des grandes découvertes
du passé. Nous allons les conserver et les mettre en valeur,
comme des reliques susceptibles de féconder l’imagination, et
d’exciter la curiosité de ceux qui voudront remonter aux sources
mêmes de notre actuelle biochimie.
Tels sont, Mesdames et Messieurs, les quelques points essentiels
du programme immédiat du Laboratoire de Chimie. Peut-être ce
programme paraîtra ambitieux pour certains d’entre vous ? C’est
possible, et je dois dire que, si j’avais été seul dans ce Laboratoire,
je ne l’aurais probablement pas formulé. Mais la présence ici de
jeunes chercheurs enthousiastes et avides de découvertes me ras¬
sure et me stimule. Certains viennent de Lyon, d’autres étaient
là avant notre arrivée. Tous, quelle que soit leur origine, ne forment
plus maintenant qu’une seule équipe qui, peu à peu, prend con¬
science de ses possibilités.
11 y a aussi la bienveillante et agissante sympathie dont vous
entourez mes premiers efforts, mes Chers Collègues. Votre com¬
préhension m’a permis de vaincre bien des difficultés, et, sans vos
conseils, je serais certainement encore en train de piétiner.
Enfin, pour terminer, je voudrais remercier tout particulière¬
ment le personnel du Muséum, qui m’apporte sans cesse l’aide
nécessaire à l’aménagement des locaux et du jardin. Grâce au
concours des services d’architecture, de culture, et aussi des ser¬
vices généraux, les nouveaux laboratoires sont maintenant prêts
à fonctionner. Je ne sais pas évidemment ce que demain nous
réservera ; mais je sais que la tâche qui nous attend est exaltante
et noble. Aussi, je suis bien décidé à faire tout ce qui est en mon
pouvoir pour la mener à bien.
— 209 —
Un crâne subfossile de Macaque du Pléistocène
du Viet Nam.
Par F. K. Jouffroy.
Les Macaques, essentiellement extrême-orientaux de nos jours
si l’on fait abstraction du petit groupe cantonné en Algérie, au
Maroc et à Gibraltar, ont eu, aux Pliocène supérieur et Pléisto¬
cène inférieur, une importante répartition géographique intéressant
l’Eurasie et l’Afrique du Nord. En dépit du grand nombre de
restes fossiles découverts, l’histoire paléontologique de ces Cyno-
morphes reste très lacunaire car ces restes ne sont, en général,
que des dents et des portions de maxillaires 1, ou, plus rarement,
des fragments d’os longs 2, mais, à notre connaissance, aucun
crâne complet de Macaque fossile n’a encore été décrit.
La pièce que nous présentons ici (v. Planche) a été trouvée un peu
avant la dernière guerre, dans le Nord Viêt-Nam, à Tung-Lang, par
J. Fromaget, au cours de recherches géologiques. Le gisement,
situé dans la province de Ninh-Binh, est daté du Pléistocène
inférieur. Il s’agit d’un crâne, relativement bien conservé : la
partie antérieure du maxillaire à partir de l’alvéole des canines,
l’extrémité postérieure de l’occipital et les arcades zygomatiques
font cependant défaut. Le crâne semble ainsi, en quelque sorte,
avoir été tronqué rectangulairement aux deux extrémités et sur
les côtés. L’accident survenu à l’occipital a permis le remplissage
de la cavité cérébrale par une gangue très dure. Les dents sont
représentées par la série complète des molaires et des prémolaires :
il s’agit donc d’un adulte. La faible usure indique un sujet relati-
1. Macaca prisca Gervais, 1859, Montpellier.
M. tolosana Harlé, 1892, Montsaunès.
M . florentina Cocchi, 1872, Val d’Arno ; Senèze (Fr.) (Stehlin 1923) ; Tege-
len (Hol.) (Bernsen, 1930) ; Gundersheim (Ail.) (Heller, 1936) ; Hongrie
et Roumanie (Kormos, 1937).
M. (= lnuus) suevica Hedinger, 1891, Heppenloch (Ail.) ; Freudenberg, 1932-
M. pliocaena Owen, 1845-1846 Thames valley ; Forsyth Major, 1872.
M. sivalensis Lydekker, 1878, Siwalik Hills ; Pilgrim, 1914.
M. (= lnuus) nemestrina nov. mut. saradana Deninger, 1910, Java.
M. anderssoni Schlosser, 1924, Mien-chih-hsien.
M. sp. Young et Pei, 1933, Chingsinghsien.
M. robusta Young, 1934, Choukoutien.
2. M. sp. Hinton, 1908, Angleterre.
M. trarensis Pomel, 1896, Algérie.
M. sp. (?) Teilhard de Chardin, 1938, Choukoutien.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 3, 1959.
210
— 211 —
vement jeune, l’importance de l’alvéole des canines, un mâle, car
le dimorphisme sexuel est, à ce point de vue, très marqué chez
les Macaques 1. Les dents montrent la disposition lophodonte
habituelle.
L’examen de la pièce confirme l’opinion de Piveteau pour
lequel les Cynomorphes fournissent l’exemple d’un groupe struc¬
turalement stabilisé depuis longtemps (Traité de Paléontologie,
1957, t. VII) car ce crâne présente la même allure générale et les
mêmes caractères de détail que Macaca arctoides (I. Geoffroy
Saint-Hilaire) 2. Il n’entre pas dans le cadre de cette note de les
énumérer. La description serait conforme à la diagnose de Dekey-
ser (1941). La figure 1, qui représente la superposition, en vues
latérale, supérieure et inférieure, du fossile et du type 3 met en
évidence la ressemblance des caractères ostéologiques des deux spé¬
cimens. En ce qui concerne les dents, l’identité est presque par¬
faite, à l’exception de la dernière molaire, plus longue chez le
fossile. On trouvera les dimensions, ainsi que l’indice longueur/lar¬
geur dans le tableau ci-dessous.
Par ailleurs, la confrontation d’une série de crânes de diffé¬
rentes espèces de Macaques met en évidence aussi une affinité
certaine du Macaque de Tung-Lang avec l’espèce M. thibetanus
A. Milne-Edwards (en particulier, l’allure plus globuleuse du
1. Ce dimorphisme sexuel serait même, d’après Hooijer (1950), plus accentué,
dans une même espèce, chez les fossiles que chez les représentants actuels.
2. La nomenclature aujourd’hui utilisée est celle de Dekeyser qui, après Pocock,
rattache M. arctoides I. Geoffroy Saint Hilaire à l’espèce M. speciosa Cuvier, tout
en conservant la variété arctoides. Malgré le privilège de l’antériorité, certains auteurs
attribuent encore à ce dernier terme une valeur spécifique.
3. N° A. 1378 de la collection du laboratoire d’Anatomie comparée.
Figure 1 : Schémas superposés de M. speciosa subfossilis (trait plein)
et de M. speciosa arctoides (pointillé).
A. Vue latérale. — B. Vue supérieure. — C. Vue inférieure.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 3, 1959.
15
— 212
I. M. speciosa arctoides. — II. M. speciosa subfossilis. — III. M. speciosa thibe -
tanus.
— 213 —
crâne, la courbe des os nasaux, la direction de la crête occipitale,
la forme du trou occipital1). Voir figure 2.
Étant donnée l’importance des variations individuelles, il est
difficile, pour établir les affinités d’une manière plus précise, d’opter
entre ces deux types, qui sont d’ailleurs très voisins et représentent
seulement des variétés géographiques de l’espèce M. speciosa
Cuvier : « à quelques parallèles vers le nord, et dans la partie occi¬
dentale de sa répartition géographique, il (M. arctoides ) est repré¬
senté par une espèce très proche, M. thibetanus A. Milne-Edwards,
qui est plus grand et plus puissant » (Anderson, 1878, p. 51).
Le domaine de l’espèce est très vaste et comprend, entre autres,
la région de Tung-Lang2.
L’étude détaillée fait apparaître certains traits intermédiaires,
chez le fossile, entre les deux variétés actuelles, et certains traits
originaux. On pourrait citer comme exemple des premiers la
forme des orbites dont l’indice largeur/hauteur est donné ci-dessus,
et comme exemple des seconds l’angle du rocher avec l’os tym-
panique qui vaut approximativement 140° chez M. thibetanus,
143° chez M. speciosa arctoides et 156° chez le fossile 3. Mais
l’importance des variations individuelles est telle qu’on ne peut
faire état d’aucun caractère considéré isolément : il faut les envi¬
sager dans leur ensemble.
En résumé, on peut donc affirmer seulement que le crâne de
Tung-Lang appartient à l’espèce M. speciosa Cuvier qui, par
conséquent, était déjà parfaitement caractérisée au Pléistocène
inférieur. En outre, étant données les affinités avec les variétés
actuelles arctoides et thibetanus, les caractères intermédiaires entre
celles-ci et les caractères originaux, étant donnés l’origine et l’âge
de la pièce, on propose d’établir pour elle une variété nouvelle :
Macaca speciosa subfossilis var. nov.
Laboratoires d' Anatomie Comparée et de Paléontologie du Muséum.
1. L’indice Longueur/largeur du trou occipital est : 85 chez M. thibetanus, 85,5
chez le fossile et 92,5 chez M. speciosa arctoides.
2. L’espèce M. speciosa (qui appartient au sous genre Lyssodes) comporte aujour¬
d’hui cinq sous-espèces : rufatus, melanotus, arctoides, speciosa et thibetanus dont le
domaine couvre toute l’Indochine et une partie de la Chine.
3. Cette mesure correspond à l’angle formé par les droites qui joignent le foramen
carotidien au sommet de la pyramide pétreuse d’une part, au point inférieur du
trou auditif externe, d’autre part.
— 214
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koutien. — Ibid., sér. C, 5, 4.
Planche. — Macaca speciosa sublossilis var. nov.
A. Vue latérale. — B. Vue antérieure. — C. Vue inférieure. — D. Vue supérieure.
— 217 —
Description de deux espèces nouvelles
D'Oiseaux de Bolivie.
Par J. Berlioz.
Récemment le Muséum de Paris a acquis une collection consi¬
dérable d’Oiseaux de Bolivie, parmi laquelle figurent des formes
encore peu répandues dans les musées et quelques-unes d’entre
elles même apparemment inédites dans la littérature. Ce sont
deux de celles-ci qui font l’objet de cette note : elles appartiennent
toutes deux à la famille des Tyrannidés, qui est, comme l’on sait,
de tous les groupes aviens, le plus abondamment et ubiquistement
diversifié dans le Nouveau Monde, mais aussi, parmi les Passe-
riformes, l’un de ceux dont l’étude systématique laisse, malgré
quelques louables tentatives, encore le plus à désirer, tant à
l’échelon des groupements secondaires qu’à celui des genres ou
même des espèces en certains genres.
Knipolegus subflammulatus nov. sp.
Dessus du corps uniformément brun, très légèrement teinté d’oli¬
vâtre, passant au roux ferrugineux sur les supra-caudales. Ailes brun-
noir avec les couvertures bordées à leur extrémité de roux-fauve clair,
ces bordures constituant deux bandes transversales tris nettes (selon
une pattern assez généralisée chez les Tyrans), et les rémiges primaires
internes, secondaires et tertiaires pourvues d’une fine bordure externe
de même couleur, sauf dans leur moitié ou leur tiers basal. Axillaires,
sous-alaires et bordures internes des rémiges blanchâtres, teintées de
fauve ou dé jaune pâle. Dessous du corps gris-brun, varié de blan¬
châtre vers la gorge et le long de la zone médiane, sous forme de vagues
striations ou flammulations plus ou moins accentuées (plumes sombres
à marges claires), avec l’abdomen plus largement et nettement blan¬
châtre, teinté de jaunâtre ou de roux pâle sur les sous-caudales. Toutes
les rectrices, y compris la paire médiane, brun-noirâtre le long du rachis,
avec des marges d’un roux assez vif, très étroites sur le vexille externe,
bien plus larges sur le vexille interne.
Bec à mandibule supérieure brun-noirâtre, l’inférieure très éclaircie
vers la base. Pattes noires.
Long, totale : environ 140-150 mm. Bec : 12-14 mm. Aile : 70-72 mm.
Queue : 65-75 mm. Tarse : 20-21 mm.
Quatre spécimens « <?<J » apparemment adultes, offrant quelque varia¬
tion individuelle dans la pattern de la queue et la teinte des sous-cau-
dales (coll. : Fr. Steinbach).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 3, 1959.
— 218 —
Loc. : Alto Palmar, Chapare, département de Cochabamba (Bolivie),
vers 1.100 à 1.400 m. d’altitude.
Type : S ad., 15 déc. 1954 (N° 12.258 du coll.).
Cet Oiseau, de faciès assez différencié entre beaucoup de Tyran-
nidés par à la fois son aspect sombre et la coloration de la queue,
paraît associer des caractères appartenant aux deux genres mal
définis Knipolegus et Cnemotriccus et rappelle même par plus
d’un point l’espèce pœcilurus (Sclater), qui a été rangée par les
auteurs modernes tantôt dans le premier de ces genres (J. T. Zim-
mer, Amer. Mus. Novit., n° 962, nov. 1937, p. 26), tantôt dans le
second (Ch. Hellmayr, Cat. Birds Amer., part V, 1927, p. 225),
tantôt même en un genre spécial ( Eumyiobius Brodkorb, 1937).
Mais, en fait, il se rapproche surtout par sa taille, sa pattern et
son aspect général, de Knipolegus Cabanisi Schulz $, mais avec
des couleurs plus sombres, les bordures rousses des ailes et des
rectrices plus développées et la queue plutôt un peu plus longue.
Si la détermination du sexe de nos quatre spécimens est exacte,
cette espèce présenterait un curieux gynémorphisme des
comme Zimmer (1. c.) a pensé pouvoir l’attribuer aussi à son
« Knipolegus » pœcilurus (Sel.) : mais ce dernier ne présente par
contre guère trace des flammulations visibles sur le dessous du
corps chez Kn. subflammulatus ainsi que chez les ÇÇ Kn. Caba¬
nisi Sch. et surtout cyanirostris (Vieill.) (chez ces deux dernières
espèces, les sont uniformément noirs ou gris foncé).
Le genre Knipolegus, dans ses limites actuelles généralement
acceptées, est d’ailleurs un ensemble assez hétérogène, et, si notre
nouvelle espèce possède une formule alaire semblable à celle de la
plupart de ses congénères (aile arrondie, avec la lre rémige égale
à peu près à la 7e), elle n’offre pas par contre de différenciation
bien sensible dans la forme des rémiges primaires (comme en
présentent plusieurs autres espèces de Knipolegus ) et rappelle
tout aussi bien, par son ensemble, les Cnemotriccus, les Contopus
et même les Myiarchus. Sans doute, une plus ample connaissance
des caractères écologiques permettra-t-elle dans l’avenir une défi¬
nition plus naturelle de ces entités génériques quelque peu con¬
fuses.
Serphophagâ griseiceps nov. sp.
Dessus de la tête et du corps entièrement gris cendré, teinté de bru¬
nâtre sur le dos et l’uropygium, les plumes du vertex allongées en une
courte huppe, mais sans aucune trace de tache blanche sur la tête. De
chaque côté de celle-ci, une bande supra-oculaire blanche bien marquée,
des lores à l’occiput. Ailes gris noirâtre, les couvertures largement ter¬
minées de roussàtre clair et terne, les rémiges avec de fines bordures
externes blanc-roussâtre. Queue très légèrement arrondie, à rectrices
— 219
gris foncé finement marginées de blanc, le vexille externe de celles de
la paire externe presque entièrement blanchâtre. Dessous du corps gris
clair passant au blanc vers la zone médiane et sur tout l’abdomen.
Dessous des ailes blanchâtre et gris. Bec et pattes noirs.
Long, totale : environ 105 mm. Bec : 7-8 mm. Aile : 45-47 mm. Queue :
45-48 mm. Tarse : 1 6-17 mm.
Quatre spécimens : 2 J j , 1 Ç ad., en décembre et janvier; 1 3? imm.
(à mandibule inférieure pâle), en août, ce dernier en plumage plus frais
que les autres, avec la queue un peu plus courte et les bordures fauves
des couvertures alaires plus larges et plus foncées (Coll. : Fr. Steinbach).
Loc. : Cochabamba, Cercado, département de Cochabamba (Bolivie),
vers 2.570 m. d’altitude.
Type : <J ad., 5 janvier 1955 (N° 12.304 du coll.).
Cette espèce, qui se caractérise à première vue par l’absence
totale de teinte jaunâtre ou verdâtre sur tout le plumage, rap¬
pelle beaucoup par ce caractère ainsi que par son aspect général
et sa gracilité le Serph. munda Berlepseh, qui coexiste dans la
même région (plusieurs spécimens de cette dernière espèce figurent
d’ailleurs dans la même collection). Mais elle s’en distingue aisé¬
ment par la couleur uniformément grise, à peine plus foncée que
celle du cou, et non blanche et noire, des plumes de la huppe, ainsi
que par la teinte nettement fauve et non blanchâtre des bordures
apicales des couvertures alaires.
Il n’est pas inintéressant de constater que les rapports paraissant
exister entre ces deux Oiseaux rappellent quelque peu ceux qui
existent entre deux autres espèces du même genre : S. suberistata
(Vieill.) et S. inornata Salv.
— 220 —
Note sur la distribution géographique
d’un Trociiilidé : Eriocnemis Alinæ (Bourcier).
Par J. Berlioz.
L’ Eriocnemis Alinae (Bourc.) (= Engyete Alinae auct. plur.)
■est une espèce fortement différenciée entre tous les Trochilidés et
bien connue des spécialistes de ce groupe d’Oiseaux non pas seu¬
lement à cause du vif éclat de son plumage vert métallique rehaussé
de blanc pur, mais aussi en raison du grand développement, plus
•considérable que chez aucune autre, de ses touffes tibiales duve¬
teuses, — cette curieuse parure qui caractérise un petit nombre
de genres dans cette famille.
Grâce aux envois commerciaux de la plumasserie, — en l’occur¬
rence ceux de Bogota — , ce Colibri a été largement répandu autre¬
fois dans les collections, tout au moins sous sa forme type
E. A. Alinae, originaire de Colombie. Mais il est toujours resté
infiniment plus rare dans le domaine de la prospection scienti¬
fique et les connaissances géographiques que l’on possède à son
sujet restent même encore étonnamment précaires. L’ornithologue
américain Fr. Chapman ne l’a même pas signalé dans son ouvrage
classique sur l’avifaune de la Colombie (1917) et ne le mentionne
que brièvement dans son autre ouvrage sur l’Ecuador (1926).
D’après les précisions plus récentes fournies par B. Meyer de
Schauensee (Birds of Colombia, Caldasia V, 1949) et par J. T. Zim-
mer (Amer. Mus. Novit., n° 1540, déc. 1951, p. 34 [Oiseaux du
Pérou]), ces connaissances pourraient être résumées ainsi :
— E. A. Alinae (Bourc.) : collections de Bogota. Quelques rares
localités de Colombie, les unes dans l’Est de ce pays (départe¬
ments de Boyaca et de Cundinamarca), les autres dans le Sud
(Pasto, Rio Patia). A ces dernières correspond très probablement
la référence publiée par E. Hartert (in : Das Tierreich, Trochi-
lidae, 1900, p. 149) et répétée par la suite : « extrême Nord de
l’Ecuador », — • référence basée au moins sur deux spécimens
que j’ai pu examiner au British Muséum, à Londres, de prépara¬
tion écuadorienne évidemment, et étiquetés respectivement :
■« Environs de Pasto, Ecuador (Lehmann) » et « Santiago près
Pasto, Ecuador, 27 février 1880 (Lehmann) ».
— • E. A. Dybowskii Taczanowski : quelques localités du Pérou
septentrional, Ray-Urmana (localité type), Chachapoyas, etc.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 3, 1959.
— 221 —
Les populations respectives de ces deux sous-espèces, elles-
mêmes bien différenciées, se montrent ainsi, on le voit, très large¬
ment distantes géographiquement l’une de l’autre.
Or les collections du Muséum de Paris renferment six exem¬
plaires de cette espèce originaires indubitablement de l’Ecuador,
ainsi que dès l’abord le mode de préparation suffirait déjà à le
révéler :
Deux de ces spécimens proviennent du célèbre collecteur
Buckley (dans l’ancienne collection Boucard) et l’un d’eux
même, $, porte, écrit à la main sur l’étiquette, un nom de loca¬
lité : « Santiago », qui, selon toute vraisemblance, est la même
que celle indiquée sur l’un des spécimens de Londres ;
les quatre autres, 3 ad. et 1 imm., d’origine bien plus récente,
proviennent d’ « Anguchaca, région de Macas » (Ecuador ama¬
zonien), en octobre 1933 (coll. : L. Gomez).
Ces quatre derniers spécimens, dont l’origine ne saurait guère
être suspectée, semblent indiquer clairement qu’il existe donc
encore un autre noyau de population spécifique en Ecuador
oriental, où l’espèce paraît quand même rare, car je n’en connais
aucune autre récolte ou citation authentique : ainsi se trouve
très partiellement comblé le vaste hiatus géographique qui sépa¬
rait les régions d’habitat primitivement connues. Ajoutons que,
morphologiquement, nos spécimens écuadoriens ne paraissent pas
différer en quoi que ce soit des spécimens colombiens de la sous-
espèce type E. A. Alirtae et ne présentent aucune tendance vers
la sous-cspèce péruvienne E. A. Dybowskii, qui s’en distingue
ostensiblement par ses proportions un peu plus fortes, l’absence
de parure frontale lumineuse et la zone blanche pectorale moins
nette, entièrement grivelée de vert lumineux.
En définitive, que peut-on discerner de la distribution géogra¬
phique de cet Oiseau, apparemment rare partout... sauf dans les
collections commerciales de Bogota ? Cette distribution se révèle
dès l’abord singulièrement sporadique ; mais elle laisse en outre
tout-à-fait problématique la répartition écologique réelle de l’espèce,
probablement propre à la zone subtropicale. En effet le caractère
densément forestier de la « région de Macas » paraît bien s’accorder
avec celui des localités de Colombie orientale où l’espèee a été
primitivement signalée (la localité du type original de Bourcier
serait : « Tunja », dans le département de Boyaea) ; mais il est
par contre opposé au caractère plutôt aride des localités de
Colombie méridionale et du Pérou, où elle a été également ren¬
contrée. On ne possède d’ailleurs actuellement aucun détail sur
son mode de vie en Colombie et en Ecuador. La sous-espèce péru¬
vienne, elle, n’est guère mieux connue : elle semble essentiellement
localisée à la région du Rio Utcubamba — affluent de droite du
— 222
Maranon — et Taczanowski lui-même, dans son « Ornithologie
du Pérou » (I, 1884) se contente de la mentionner comme « peu
nombreuse » à Ray-Urmana, où elle a été découverte. Pourtant
le célèbre voyageur O. T. Baron (Nov. Zool., 1897, p. 8) la men¬
tionne comme une espèce moins forestière que son congénère
Er. Catharina et « fréquentant les clairières sur la route de Guaya-
bamba, à une altitude de 7.300 pieds ». Notons en terminant que,
d’après ce que l’on sait des modalités de la pigmentation chez
les Trochilidés, l’aspect clair et brillant de VE. Alinae le dési¬
gnerait en effet plutôt comme un habitant des régions décou¬
vertes que de la grande forêt.
— 223 —
Sur lus rapports entre typologie cépiialo-cérébrale
ET ÉTHOLOGIE CHEZ, LES AmPHIBIENS.
Par Marcel Jacquot.
En quatre publications précédentes, nous avons montré qu’au
■cours du développement larvaire des Amphibiens se constituaient
entre proportions céphaliques et cérébrales des relations assez
constantes et précises pour permettre de présumer les unes d’après
les autres et d’établir une classification typologique sur cette
base. Rappelons-les : dans une certaine mesure, chez l’adulte, la
longueur relative des lobes olfactifs (Llo) varie comme celle du
museau, ou longueur nasale (Ln). Celle du télencéphale entier
(Lt) comme celle de la somme : museau -f- œil, ou somme naso-
frontale (Ln -f- Lf). Donc celle des hémisphères (Lh) comme celle
de l’œil, ou longueur frontale (Lf). Celle de l’encéphale entier
(LE) de même, du moins chez les Urodèles. Celle du méseneé-
phale (Lin) de même encore, et aussi comme la largeur relative
post-oculaire et dorsale de la tête (Ipod). La largeur relative du
télencéphale (lt) varie aussi comme Ipod et en outre comme la
somme naso-frontale. Celle du mésencéphale (lin) comme la lar¬
geur relative post-oculaire et ventrale de la tête (Ipov). Donc
l’importance, en largeur, du télencéphale par rapport au mésen¬
céphale (critère classique d’évolution) varie à l’inverse de l’obli¬
quité jugale, c’est-à-dire de l’évasement de la tête de haut en
bas.
D’où la classification dont voici l’essentiel :
— Une première grande division typologique correspond exac¬
tement aux deux ordres : Urodèles et Anoures.
I. Urodèles : Tête, dorsalemcnt, au plus large comme longue,
•et pratiquement non évasée, du moins en arrière des yeux. Somme
naso-frontale et œil n’excèdant guère, respectivement, la moitié
et le tiers de la longueur céphalique totale et dorsale (LTd) —
Télencéphale moins large que long, mesencéphale au plus large
comme long, tous deux relativement étroits (lt nettement infé¬
rieure à 0,40 LE, et Im à 0,30 LE), et le second au plus large
comme le premier.
II. Anoures : Tête pouvant être, dorsalement, plus large que
longue, au moins large ventralement comme longue dorsalement.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 3, 1959.
— 224 —
et évasée ou non. Somme naso-frontale et œil pouvant excéder
de beaucoup, respectivement, la moitié et le tiers de la longueur
céphalique totale et dorsale — Télencéphale pouvant être large
comme long, ou plus. Mésencéphale plus large que long, et on
a Im > 0,30 LE. Il peut être plus large que le télencéphale.
1°) Types « inférieurs » : œil petit et hémisphères courts, enca¬
drant ou recouvrant peu le diencéphale (Lf nettement inférieure
à 0,20 LTd chez les Urodèles, à 0,35 LTd chez les Anoures, et
Lh à 0,40 LE chez tous). Exemples : chez les premiers : Siren,
Cryptobranchus, Amphiuma, Megalobatrachus. Chez les seconds :
Hymenochirus, Pipa, Calyptocephalus.
2°) Types « moyens » : œil et hémisphères moyens, ceux-ci
encadrant ou recouvrant à demi le diencéphale (Lf de l’ordre de
0,20 à 0,25 LTd chez les Urodèles, 0,35 LTd chez les Anoures,
et Lh de 0,40 à 0,45 LE chez tous).
a) Types relativement inférieurs : tête (dorsalement) et télen¬
céphale étroits ( Ipod et It respectivement inférieures ou égales à
0,80 LTd et 0,30 LE chez les Urodèles, à LTd et 0,40 LE chez
les Anoures) Exemples : chez les premiers, Spelerpes ruber, Hyno-
bius naevius. Chez les seconds : Xenopus capensis.
b) Types relativement supérieurs : tête (dorsalement) et télen¬
céphale, ou au moins ce dernier, nettement plus larges. Exemples :
les Urodèles Amblystoma, Triturus cristatus et Salarnandra atra,
les Anoures Hemisus et Phrynomerus.
3°) Types « ranoïdes » = Anoures à l’œil grand et aux hémis¬
phères longs, pouvant encadrer ou recouvrir entièrement le dien¬
céphale (Lf de l’ordre de 0,40 LTd au moins, et Lh de 0,50 LE),
mais à la tête (dorsalement) et au télencéphale étroits.
a) Types relativement inférieurs : têtes les plus étroites dorsa¬
lement, et les plus évasées, télencéphales les plus étroits, moins
larges que le mésencéphale (Ipod et It respectivement inférieures
ou égales à 0,90 LTd et 0,35 LE, et inférieures à 0,80 Ipov et à
Im ). Exemples : Discoglossus, Rana esculenta, R. tigrina, R. mas-
careniensis.
b) Types relativement supérieurs : têtes (dorsalement) et télen¬
céphales nettement plus larges. Exemples : Rana temporaria, Tel-
matobius jelskii, Rhacophorus schlegelii.
4°) Types « supérieurs » : œil grand et hémisphères longs, tête
(dorsalement) et télencéphale, ou au moins ce dernier, larges (Lf
au moins de l’ordre de 0,30 LTd chez les Urodèles, 0,40 LTd
chez les Anoures, Lh de 0,50 LE chez tous, Ipod et It respective¬
ment supérieures à 0,80 LTd et 0,30 LE chez les premiers, à LTd
et 0,40 LE chez les seconds). Exemples : les Urodèles Triturus
— 225 —
helveticus , Salamandra maculosa, Hydromantes genei, Oedipus
bellii, les Anoures Hyla, Alytes, Bufo, Kaloula, Breoieeps.
Cette classification ne peut évidemment prétendre à quelque
portée biologique que mise en rapport avec l’éthologie comparée,
au moins considérée dans ses grandes lignes. En 1946, nous avions
déjà observé quelques relations dans ce sens.
1°) L’Urodèle est exclusivement nageur par ondulations et, à
terre, marcheur. L’Anoure est nageur par détentes des membres
postérieurs, et, à terre, plus ou moins sauteur.
2°) Les espèces les plus strictement aquatiques appartiennent à
nos types les plus « inférieurs » (Exemples cités).
3°) Nos types « moyens » et « ranoïdes » comprennent aussi
des espèces nettement aquatiques, et d’autres terrestres, au moins
palustres ou riveraines. Les premières appartiennent aux types
« relativement inférieurs » (Exemples cités). Les types « relative¬
ment supérieurs » sont beaucoup plus terrestres ( idem ).
4°) Nos types « ranoïdes » sont exclusivement sauteurs (Exemples
cités). Les espèces les plus diurnes, voire « héliophiles » leur appar¬
tiennent. Exemples : R. esculenta, R. mascareniensis.
5°) Nos types « supérieurs » sont terrestres (Exemples cités) -
Les Anoures présentent la possibilité de la marche ou du grim¬
per (arboricoles) concurremment avec le saut. Les marcheurs sont
médiocres sauteurs et nocturnes ou au moins crépusculaires.
Exemples : Alytes , Bufo. Les arboricoles sont bons sauteurs et
comprennent des espèces plus diurnes. Exemples : Hyla, divers
Rhacophores. Ajoutons : la mémoire frappante des lieux (fidélité
prolongée à un gîte chez Hyla et Bufo, exploration .très nuancée
d’un territoire habituel, choix et adoption durable des frayères
chez B. bufo), la grande aptitude à la familiarisation [Ilyla, Bufo),
les adaptations particulières du comportement reproducteur
[Alytes, Rhacophorus, Phyllomedusa), enfin quelques réactions
d’attention à des objets immobiles, exceptionnelles parmi les
Batraciens ( Alytes , Bufo).
On peut admettre que le télencéphale, ici surtout olfactif,
suffise presque à l’exploration lente, pas à pas, de l’Urodèle, alors
que la propulsion brusque de l’Anoure exige une certaine impor¬
tance des centres optiques, sous peine de grand désavantage..
D’autre part, les proportions cérébrales (et même céphaliques,
pour les Anoures « moyens ») de nos types inférieurs et moyens
sont exactement celles des larves des espèces plus haut placées,,
lors de l’apparition des membres postérieurs, pour les premiers
(= types « larvoïdes ». Cf. aussi, pour les longueurs, les Dipneustes),
à l’achèvement de la deuxième paire de membres pour les seconds.
On peut y voir, comme le suggère IIerrick d’après l’histologie,.
— 226 —
-des arrêts du développement cérébral à ces stades, et également
concevoir que la vie terrestre en général, la double possibilité de
la marche et du saut, l’activité à faible éclairement, la vie arbo¬
ricole, avec les acquisitions sensorielles et motrices qu’elles com¬
portent, enfin à fortiori les associations supérieures, correspondent
à l’accroissement postérieur, à la fois longitudinal et transversal,
des hémisphères, reconnus comme régulateurs des fonctions dien¬
céphaliques et mésencéphaliques. Et en particulier à celui du
pallium, moins exclusivement olfactif, et centre de réactions sou¬
vent plus lentes, mais moins stéréotypées, plus plastiques et plus
contrôlées que le sub-pallium (cf. Reptiles'1.
Mais pour nos relations entre typologie et locomotion, mémoire,
familiarisation, attention, la réciproque est vraie : tout batra¬
cien exclusivement marcheur est urodèle, tout sauteur anoure,
tout sauteur exclusif ranoïde, tout sauteur-marcheur et tout type
particulièrement doué sous les rapports susdits sont « supérieurs ».
Ces relations peuvent donc correspondre à des nécessités, telle
acquisition éthologique exigeant tel accroissement cérébral qui,
inversement, l’implique. Par contre, pour nos relations entre typo¬
logie et biotope, rythme nycthéméral, comportement reproduc¬
teur, la réciproque n’est pas vraie : toute espèce de type plus ou
moins inférieur n’est pas aquatique, donc toute espèce terrestre
n’est pas de type supérieur. Ainsi Ceratophrys cornuta, C. dorsata,
C. ornata, de type « larvoïde », sont sylvestres, fouisseuses, vivant
sous les souches et dans l’humus. De même l’Urodèle Batrachoseps,
typologiquement analogue à Hynobius, Pelodytes punctatus et Rana
agilis , « ranoïdes » inférieurs voisins de R. mascareniensis et
R. esculenta, sont aussi très terrestres. R. agilis est même assez
« xérophile », dans la mesure physiologiquement accessible à un
Batracien (bois peu humides, broussailles, rocailles). Pas davan¬
tage toute espèce ranoïde n’est diurne, donc toute espèce noc¬
turne n’est de type supérieur : Pelodytes est très nocturne. Enfin,
il y a des comportements reproducteurs particuliers, complexes et
précis chez des espèces de types « inférieurs » et « moyens ». Ainsi
Cryptobranchus, Megalobatrachus , Ilynobius, Pipa.
Ces relations-ci ne correspondent donc pas à des nécessités réci¬
proques : les possibilités en question n’exigent nullement un
télencéphale long et large. On peut au plus admettre que celui-ci
I. — Urodèles. De g. à dr., types inférieurs [Siren et Al egalobatrachus) — moyens
( Spelerpes ruber et Amblystomatigrinum) — supérieurs ( Triturus helveticus et
Salamandra maculosà). II. — Anoures : 1. — Types inférieurs : de g. à dr., Hyme-
nochirus , Pipa, Calyptocephalus et Ceratophrys. 2. — moyens : idem, Xenopus ,
Phrynomerus et Hemisus. 3. — « ranoïdes » : idem, Pelodytes, Ranaesculenta ,
R. agilis et R. temporaria. 4. — supérieurs : idem, Hyla, Alytes, Bufo et Breviceps
Surfaces ponctuées = Accroissements céphaliques et cérébraux corrélatifs.
— 228 —
les favorise, constitue pour elles un avantage, et arguer que les
types supérieurs paraissent en majorité parmi les espèces qui les
présentent, et celles-ci en minorité parmi les types inférieurs. En
revanche, cet accroissement cérébral semble impliquer sans retour
la vie terrestre, donc la vie aquatique exiger un télencéphale court
ou étroit, puisqu’il n’y a pas d’espèce aquatique de type supé¬
rieur.
Discussion et Conclusions.
1°) Sans doute, nous n’avons pas examiné toutes les espèces
existantes. Théoriquement, nos relations pourraient donc être
démenties par un cas nouveau. Mais nous avons étudié 75 espèces
choisies de caractères typologiques et éthologiques bien tranchés,
et autour de chacune desquelles, de ce double point de vue, s’en
groupent beaucoup d’autres. Les rapports ici formulés semblent
donc d’application très large, sinon pratiquement généralisables.
2°) Ceux qui concernent la locomotion en suggèrent avec les
proportions et la puissance des membres, c’est-à-dire, somme
toute, entre typologies céphalique, cérébrale et somatique géné¬
rale. Soit, en termes fonctionnels, entre développements des régions
réceptrices (museau, œil, région auditive), transmetteuses (centres
cérébraux) et effectrices (membres). Ils se conçoivent bien quali¬
tativement, mais leur précision quantitative peut frapper.
3°) L’étude du développement larvaire nous a montré que la
diversité de toutes les proportions céphaliques et des proportions
cérébrales transversales se manifestait dès les stades aquatiques
sans membres, donc bien avant la diversification du biotope et
de la locomotion. Alors que celle des proportions cérébrales lon¬
gitudinales, constituée par divers degrés d’une élongation télen-
céphalique parallèle au développement des membres, commençait
seulement avec le membre postérieur et s’achevait à la méta¬
morphose, coïncidant donc avec la diversification éthologique, et
le type céphalique précoce pouvant ainsi faire prévoir le type
cérébral terminal (Y. notes précédentes).
Bref, celui-ci, avec l’éthologie qu’il comporte, résulte de la
combinaison d’accroissements longitudinaux ontogénétiques avec
des proportions transversales prédéterminées.
4°) Il est admissible que les régions céphaliques réceptrices et
les membres aient rôle de causes dans sa constitution, par les
excitations et les connexions qu’ils supposent respectivement. En
particulier l’œil. (V. ibidem). D’autre part, selon Durken, l’abla¬
tion des ébauches des membres entrave fortement le développe¬
ment du mésencéphale. Par contre, des malformations considé-
— 229 —
râbles de ceux-ci, chez R. esculenta (« Anomalies P » de J. Ros¬
tand) nous ont jusqu’ici paru sans nulle répercussion sur le type
cérébral.
5°) Celui-ci enfin semble représenter surtout une préadaptation,
qualifiant d’avance telle espèce pour telle éthologie, et plus ou
moins favorisée, voire sélectionnée par tel milieu. Cependant,
nous avons vu des types supérieurs ( Hyla , Alytes, Bufo) se para¬
chever par un élargissement supplémentaire du télencéphale après
la métamorphose et l’adoption du biotope terrestre. Si donc le
milieu n’est certainement pas créateur du type cérébral schéma¬
tique, peut-être comporte-t-il parfois des acquisitions qui renché¬
rissent sur les prédispositions initialement indispensables, des post¬
adaptations fonctionnellement équivalentes à des pré-adaptations
initiales meilleures.
Aucune interprétation « à sens unique » ne semble devoir rendre
compte entièrement de nos relations, comme d’ailleurs d’aucun
rapport entre la morphologie et la biologie.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 230 —
A PROPOS D'UN LOT DE SARD1NELLES PLATES (SaRDINELLA SP.)
CAPTURÉ DANS LE GOLFE DE TUNIS,
Par E. Poste l.
Les aquariums de la Station Océanographique de Salammbô
sont entretenus en animaux vivants et ravitaillés en nourriture
par des trémails posés à longueur d’année (sauf en période de
mauvais temps) au large de la plage et visités journellement matin
et soir. L’inventaire des captures donne une assez bonne idée de
la faune ichthyologique du fond du Golfe de Tunis et de ses varia¬
tions saisonnières.
En ce qui concerne les Clupéidés, la période d’hiver est mar¬
quée par la présence d’ Aloses, la période d’été par celle de Sar¬
dines et de Sardinelles. Ces dernières sont représentées par deux
espèces :
— l’une, de section arrondie, est facilement identifiable. Il
s’agit de Sardinella aurita C. V. 1847.
— l’autre, nettement plus plate, est beaucoup plus difficile à
déterminer.
La bibliographie à laquelle je me suis référé pour y parvenir
comporte des imprécisions et des contradictions. J’ai donc été
amené à reconsidérer dans son ensemble le problème des sardi¬
nelles plates de Méditerranée et à me poser les trois questions
suivantes qui découlent naturellement l’une de l’autre et aux¬
quelles nous allons tenter de répondre successivement :
A. — Le statut des sardinelles plates de Méditerranée est-il
définitivement fixé ?
B. — - Dans la négative, les renseignements dont nous disposons
actuellement nous permettent-ils de le faire ?
C. — Cette question de statut étant supposée résolue, soit en
A, soit en B, à quelle espèce appartiennent les poissons, objet de
cette étude ?
I — Les Sardinelles plates de Méditerranée.
Trois espèces de sardinelles plates ont été signalées en Médi¬
terranée :
a) S. eba décrite en 1847 par Valenciennes sous le nom
d’Alausa eba (In Cuvier et Valenciennes, Hist. Nat. des Pois-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 3, 1959.
— 231 —
sons, t. XX, p. 417) d’après des exemplaires provenant du Sénégal.
b) S. granigera également décrite en 1847 par Valenciennes
( ibid ., p. 267) d’après un unique exemplaire provenant d’Égypte.
c) S. maderensis décrite en 1837 par Lowe sous le nom de
Clupea maderensis (Séance du 28 mars 1837 de la Zoological
Society of London In Trans. Zool. Soc. London, vol. II, 1841,
p. 189) d’après des exemplaires provenant de Madère.
Les descriptions originales ont été reprises, complétées, dis¬
cutées par un certain nombre d’auteurs :
— Regan précise en 1917 les caractères différentiels de S. eba
et S. maderensis. Il propose, en l’accompagnant d’un point d'inter¬
rogation, la synonymie entre cette dernière espèce et S. granigera.
■ — Fage complète en 1920, sur un abondant matériel provenant
de Méditerranée orientale, la description de S. granigera donnée
par Valenciennes. Il ne fait aucune allusion à une synonymie
possible avec S. maderensis.
— Chababaud et Monod acceptent néanmoins en 1927 la pro¬
position de Regan et le premier d’entre eux confirme en 1934
l’assimilation de S. granigera à S. maderensis, sans donner d’ail¬
leurs aucune indication sur les caractères qui l’ont conduit à
prendre cette décision.
— Furnestin considère également en 1952 cette synonymie
comme acquise, tandis que Dieuzeide, après avoir reconnu en
1933 la présence de S. granigera en Algérie et adopté en 1950 le
point de vue de Chabanaud en classant ses sardinelles plates
sous la rubrique maderensis, se demande en 1957 s’il n’aurait pas
affaire en définitive à S. eba.
— C’est enfin à S. eba que je rapporte moi-même en 1956 les
individus rencontrés dans le Golfe de Gabès.
Tout ceci montre que l’incertitude sur l’appartenance exacte
des Sardinelles plates de Méditerranée n’est pas encore levée. Il
apparaît donc nécessaire, avant d’aller plus loin, de tenter un
premier éclaircissement du problème en reprenant et en compa¬
rant les descriptions des différents auteurs. On sait que, dans ce
cas, ce sont les indications chiffrées qui présentent le plus de
valeur. C’est pourquoi elles ont été rassemblées dans le tableau I,
pour l’établissement duquel il a fallu adopter un certain nombre
de symboles dont voici la signification : L = longueur totale,
Co = longueur du corps, H = hauteur du corps, T = longueur
de la tête, Eli = Nombre d’écailles en ligne longitudinale, Elt
= Nombre d’écailles en ligne transversale, Ch = Nombre de
chevrons de la carène ventrale, D = Nombre de rayons de la
dorsale, A = Nombre de rayons de l’anale, C = Nombre de
rayons de la caudale, P = Nombre de rayons de la pectorale,
— 232 —
V = Nombre de rayons de la ventrale, Br = Nombre de bran-
chiospines, comptées sur la branche inférieure du 1er arc, Vert.
= Nombre de vertèbres.
Tableau I.
Remarque : Les chiffres de Regan et Fage concernent des
poissons dont la taille est située entre 100 et 200 mm.
On constate que les comparaisons sont difficiles, les auteurs
n’ayant pas retenu les mêmes caractères comme éléments signi¬
ficatifs. La longueur de référence, négligée par Lowe, est la lon¬
gueur du corps chez Regan, la longueur totale chez Fage et
Valenciennes. En outre ces derniers ont omis de compter le
nombre des branchiospines dont le rôle est pourtant capital dans
l’orientation de la diagnose.
Pour remédier en partie à ces lacunes, j’ai repris sur les types
du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris quelques men¬
surations dont voici les résultats :
A. S. eba
a) type, n° 3 : L = 280 mm, V = 235 mm, Co = 225 mm,
T = 56 mm, H = 64 mm.
b) Paratype : L = 223 mm, V = 193 mm, Co = 184 mm,
T = 47 mm, H = 54 mm.
— 233 —
B. S. granigera
Type, n° 3225 : L = tronquée, V = 150 mm, Co = 144 mm,
T = 34 mm, H = 35 mm, Br = 118 mm.
On peut déduire des données ci-dessus le coefficient à adopter
pour passer de la longueur totale à la longueur du corps chez
S. eba. Malgré cela, il est impossible, en raison de la troncature
de la queue chez S. granigera et de l’absence d’éléments concer¬
nant S. maderensis de ramener toutes les mensurations à une
même longueur de référence et par conséquent de prendre les
indices en considération. Par contre, à la suite de la détermination
du nombre des branchiospines chez S. granigera, on peut s’appuyer
sur un ensemble de caractères méristiques assez cohérent.
Or le nombre des vertèbres, celui des branchiospines, celui des
chevrons, celui des écailles en ligne longitudinale rapprochent
beaucoup plus granigera de eba que de maderensis. Ceci confirme
le comportement écologique de ces différentes formes. Je m’étais
toujours étonné de voir S. granigera signalée en Méditerranée
dans des eaux à salinité variable et assimilée en même temps
à S. maderensis. Une telle euryhalinité est en effet en contradic¬
tion avec ce qui se passe dans l’Atlantique où S. maderensis appa¬
raît comme une forme sténohaline, alors que S. eba supporte assez
facilement une certaine dessalure.
En première approximation, et sous réserve de recherches ulté¬
rieures où la biométrie restera l’instrument capital d’investiga¬
tion, on peut admettre comme hypothèse de travail l’existence
de deux groupes :
a) l’un, maderensis, morphologiquement stable, à tendance sté¬
nohaline, et dont la répartition embrasse les Iles de l’Atlantique
tropico-oriental avec peut-être quelques points de contact sur le
littoral Ouest-africain, le plus probable d’entre eux étant le Rio
de Oro où l’espèce a été signalée par Lozano Rey en 1950 1. Le
premier groupe est totalement absent de Méditerranée.
b) l’autre, eba- granigera, morphologiquement plus malléable, à
tendance euryhaline, et dont la répartition embrasse les côtes
africaines depuis l’Egypte jusqu’au Golfe de Guinée 2.
Il existe peut-être dans le premier groupe, probablement dans
le second, plusieurs formes géographiques. Les données dont nous
disposons ne permettent pas encore de l’affirmer ni, à plus forte
raison, d’établir s’il s’agit d’espèces, de sous-espèces ou de popu¬
lations.
1. Elle a aussi été signalée au Sénégal (Fowler, 19&6), mais ni Cadenat (1950)
ni moi-même (1955) ne l’y avons jamais rencontrée.
2. Où se pose également le problème eba-cameronensis.
— 234 —
Il — Les Sardinelles plates du Golfe de Tunis.
Si les conclusions auxquelles nous venons d’aboutir sont exactes
l’examen des sardinelles plates provenant du Golfe de Tunis doit
confirmer leur appartenance au groupe eba-granigera. C’est donc
à titre de test que je reprends ici les caractéristiques biométriques
d’une vingtaine d’individus extraits d’un lot homogène pêché le
28 août 1956.
Le tableau II donne le résultat brut des mensurations, numé¬
rations et observations effectuées. Aux symboles déjà définis au
précédent paragraphe il convient d’ajouter Sx, St et P. Sx désigne
le sexe, St le stade d’évolution sexuelle évalué d’après l’échelle
de HjORT-Le Gall-Desbrosses-Furnestin, P le poids. Les lon¬
gueurs sont exprimées en centimètres, les poids en grammes. Les
hauteurs ont été mesurées au niveau du point d’insertion anté¬
rieur de la dorsale. Les branchiospines ont été comptées sur le
côté gauche.
Tableau II.
— 235 —
Le tableau III rend compte des indices obtenus après calculs,
arrêtés à la première décimale.
Tableau III.
Les caractères étudiés s’éloignent sensiblement de ceux du
groupe maderensis. Ils concordent au contraire d’une façon presque
parfaite avec ceux du groupe eba-granigera et s’inscrivent norma¬
lement dans les limites de ses variations.
On peut admettre, qu’adjointes à celles de Fage, les données
biométriques obtenues sur les exemplaires provenant du Golfe de
Tunis, définissent une forme granigera, propre à la Méditerranée.
Quelles que soient ses relations avec S. eba, elle a obligatoirement
rang d’espèce. En effet :
a) Dans le cas où les recherches ultérieures démontreraient la
spécificité de chacune des deux formes, le problème serait immé¬
diatement résolu par leur accession simultanée au rang d’espèce.
b) Dans le cas où ces recherches aboutiraient à des conclusions
contraires, granigera aurait priorité, sa description précédant celle
de eba dans l’ouvrage de Cuvier et Valenciennes, comme l’avait
déjà fait remarquer de Buex en 1932.
— 236
Les caractères biologiques sont à noter au passage sans qu’il
puisse être question de les tenir pour définitifs en raison du petit
nombre et de la localisation étroite des exemplaires examinés.
— on compte 11 mâles pour 9 femelles
— les uns et les autres sont encore assez loin de leur période
•de ponte
• — l’évolution des gonades mâles paraît légèrement en avance
sur celle des gonades femelles.
III. — Conclusions.
1. — La comparaison des caractères méristiques (vertèbres,
branchiospines, chevrons, écailles en ligne longitudinale) donnés
par Lowe, Valenciennes, Regan et Page dans leurs descrip¬
tions ou leurs redescriptions de S. maderensis, S. granigera, S. eba,
•complétée par quelques mensurations et numérations effectuées
sur les types du Muséum National d’Iiistoire Naturelle de Paris,
conduit à revenir sur les conclusions de Chabanaud (1934) met¬
tant en synonymie S. maderensis et 5. granigera.
2. — S. granigera est une espèce valable. Elle s’intégre dans
vin groupe euryhalin dont fait également partie 5. eba.
3. — Les documents dont nous disposons actuellement sont
insuffisants pour savoir si les formes eba et granigera ont cha¬
cune droit au rang d’espèce.
4. - — Dans l’affirmative il n’y a pas d’équivoque.
5. — Dans la négative ce n’est pas granigera, mais eba qui
■doit disparaître de la nomenclature en raison de sa présence en
seconde position dans l’ouvrage de Cuvier et Valenciennes
(Hist. Nat. des Poissons, t. XX, 1847) où sont décrites les deux
formes.
6. — - Quelle que soit la solution du problème posé en 3, les
sardinelles plates du Golfe de Tunis appartiennent à l’espèce
S. granigera.
7. — Nos connaissances sur les sardinelles plates de Méditer¬
ranée et de l’Atlantique tropico-oriental Nord sont extrêmement
fragmentaires. Il serait urgent de les compléter par des études
biométriques activement poussées sur des populations bien déter¬
minées. La récente mise au point de Dieuzeide et Roland (1957)
sur Sardinella aurita C. V. 1847 de la Baie de Castiglione cons¬
titue un bon exemple sur la façon d’entreprendre un tel travail.
Office de la Recherche Scientifique
et Technique Outre-Mer
et Laboratoire des Pêches d’ Outre-Mer
du Muséum.
— 237 —
BIBLIOGRAPHIE
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sion Internationale pour V Exploration Scientifique de la Mer Médi¬
terranée. Rapports et Procès-Verbaux, VII (décembre 1932).
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rensis (Lowe) et aurita C. V. Bull. Soc. Zool. France, t. LIX,
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Librairie Larose, Paris 1927.
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1837. Lowe (R. Th.). • — A synopsis of the fishes of Madeira. Trans.
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cation de Lowe est datée du 28 mars 1837).
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Cons. internat. Explor. Mer. Rapp. et P. V., CXXVI (juillet 1950),
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1955. Postel (E.). — - Résumé des connaissances acquises sur les Clu¬
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Sardinella, Harengula, etc... Ann. Mag. Nat. Hist., vol. XIX,
8e sér., n° 113 (mai).
— 238
Description de deux Zodariides (Aranéides) nouveaux
du Sahara.
Par Jacques Denis.
M. Franklin Pierre m'a communiqué quelques Zodariides qu’il'
a recueillis dans la région de Béni-Abbès et sur lesquels il doit
publier certaines observations biologiques (3). Ils appartiennent
à deux espèces nouvelles faisant partie du genre Acanthinozodium .
J’ai proposé celui-ci pour des espèces du Fezzân dans un manus¬
crit remis il y a quelque dix ans dont l’impression est toujours
attendue. Il est très voisin des Zodarium s. str. dont il se dis¬
tingue par les pattes armées de petites épines et il a été sommai¬
rement défini par ce caractère à propos d’espèces de Mauritanie-
et du Maroc (1). Les formes actuellement publiées sont :
A. cirrisulcatum Denis, 1952, de Mauritanie.
A. cirrisulcatum longispina Denis, 1952, du Maroc,
,4. subclaçatum Denis, 1952, du Maroc,
A. sericeum Denis, 1955, du Maroc.
Voici la description des deux espèces sahariennes :
Acanthinozodium sahariense n. sp.
$. Céphal. 1,75 mm. ; long. tôt. 3,75 mm.
Céphalothorax brun à peine délavé en arrière de la partie thoracique,,
celle-ci largement dilatée, la partie céphalique très atténuée, Ic = 1,350..
Sternum et pièce labiale brun rouge, les lames-maxillaires brunâtres^
Chélicères brun rouge foncé, éclaircies en demi-ellipse allongée dans la
moitié basale. Hanches blanches, celles de la paire I tachées de brun
violacé. Teinte de fond des appendices jaune pâle ; fémur de la patte-
mâchoire taché de brun violacé ; fémur I brun noir, fémur [I brun rouge-
éclairci en dessus à la base, moitié apicale des fémurs III et IV brune ;
toutes les patellas légèrement tachées de brun rougeâtre sur les côtés ;
côtés des tibias brun rougeâtre, cette teinte plus vive et plus marquée
aux paires III et IV ; métatarse IV légèrement taché de brun rougeâtre
à la base. Abdomen brun noir, la face ventrale très éclaircie brun vio¬
lacé avec une étroite bande médiane diffuse blanche ; limite des colora¬
tions dorsale et ventrale très rapidement dégradée et située très bas
sur les flancs ; base des filières brun rouge clair ; filières jaune pâle..
Yeux médians antérieurs séparés des deux-tiers de leur diamètre,,
presque contigus aux latéraux qui sont ovales, leur grand axe égal aux
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 3, 1959.
— 239 —
deux-tiers du diamètre des médians. Yeux latéraux postérieurs ovales,
leur grand axe égal aux quatre-cinquièmes de celui des latéraux anté¬
rieurs auxquels ils sont subcontigus. Yeux médians postérieurs très
petits, ovales, leur grand axe égal aux deux-cinquièmes du diamètre
des médians antérieurs, leur intervalle égal à 3,666 fois leur grand axe.
Trapèze des yeux médians à peine plus étroit en arrière qu’en avant,
B : b = 1,094, moins haut que large en avant, B : H = 1,200. Hauteur
du bandeau égale au double du diamètre des yeux médians antérieurs.
Tibia IV présentant une épine infère submédiane. Métatarse I pré¬
sentant une épine infère apicale, métatarse II une épine infère submé¬
diane, métatarses III et IV des épines infères unisériées, irrégulièrement
réparties, moins espacées dans la moitié apicale ; tarses III et IV garnis
de quelques spinules en dessous.
Épigyne fig. 1 ; l’exemplaire étant en mauvais état, le contour pos¬
térieur de la pièce médiane est douteux.
(J. Céphal. 1,70 mm. ; long. tôt. 3,75 mm.
Coloration plus foncée dans l’ensemble que celle de la femelle, plus
homogène sur le céphalothorax et sur les chélicères ; hanches I presque
entièrement brun violacé. Fémur de la patte-mâchoire presque entière¬
ment brun violacé sauf en dessus aux deux extrémités, les autres articles
tachés de brun violacé. Fémur III éclairci seulement dans le tiers basal.
Les autres articles des pattes ambulatoires plus colorés. Face ventrale
de l’abdomen très éclaircie, à peu près blanche.
Partie thoracique plus dilatée que chez la femelle, Ic = 1,243.
Yeux médians antérieurs à peine séparés des deux-tiers de leur dia¬
mètre, presque contigus aux latéraux qui sont ovales, leur grand axe
égal aux deux-tiers du diamètre des médians. Yeux latéraux postérieurs
ovales, leur grand axe égal aux neuf-dixièmes de celui des latéraux
antérieurs dont ils sont séparés du tiers de leur grand axe, presque
deux fois plus distants des médians postérieurs. Ceux-ci relativement
plus gros que chez la femelle, ovales, leur grand axe égal à 0,571 dia¬
mètre des médians antérieurs, leur intervalle égal à trois fois et demi
leur grand axe. Trapèze des yeux médians aussi large en arrière qu’en
avant, moins haut que large, B : H = 1,188. Hauteur du bandeau égale
à 1,571 fois le diamètre des yeux médians antérieurs.
Patte-mâchoire ( fig. 2-6) : apophyse tibiale de forme assez compli¬
quée, très variable suivant l’angle d’observation, dilatée à son extré¬
mité en lancette aiguë obliquement transverse.
Djebel bet Tadjine méridional, 1 <£ (holotype), ll-iv-1952.
Oued Saoura, Béni- Abbés (Territoires du Sud), 1 £ subad. 1 $
(allotype), 16-V-1951, jardins C. R. S.
Le Djebel bet Tadjine est situé à une soixantaine de kilomètres
à l’ouest de Tabelala, ville se trouvant elle-même dans l’Erg er
Raoui à 150 kilomètres environ au sud-ouest de Béni-Abbès. Mal¬
gré la grande distance qui sépare les deux points de capture, il
semble hors de doute que les deux sexes sont bien ceux de la
même espèce qui est donc assez largement distribuée.
240 —
D’après l’épigyne, elle paraît voisine dM. cirrisulcatum, et
surtout de la forme longispina.
Acanthinozodium bicoloripes n. sp.
Ç. Céphal. 2,20 mm. ; long. tôt. 4,70 mm.
Céphalothorax brun rouge, éclairci en arrière de la partie thoracique
en large triangle jaune à pointe antérieure ; assez allongé, Ic = 1,540.
Fig. 1 à 6, Acanthinozodium sahariense n. sp.
1, épigyne ; 2, patte-mâchoire du mâle vue en dessous ; 3, apophyse tibiale du
mâle (plus grossie) vue en dessous ; 4, id., de profil et un peu en dessus ; 5, id.,
de profil et en dessous ; 6, id ., vue en dessous et légèrement en avant.
Fig. 7, Acanthinozodium bicoloripes n. sp., épigyne.
Sternum jaune liseré de brun rouge vif, à peine taché de brunâtre clair
en avant de chaque côté. Pièce labiale brun rouge ; lames-maxillaires
jaunes, rembrunies en avant. Chélicères brun rouge. Toutes les hanches
jaune pâle. Fémur de la patte-mâchoire brun rouge. Fémurs brun noir,
le fémur II éclairci à la base, le fémur III jaune à la base, le fémur IV
jaune sur sa moitié basale. Les autres articles jaunes, assez fortement
teintés de brun rougeâtre au moins sur les côtés. Abdomen brun violacé
foncé, la face ventrale blanche ; limite des teintes dorsale et ventrale
— 241 —
en étroit croissant très aigu, très nette sur les flancs ; une tache apicale
blanche au-dessus des filières ; pourtour des filières brun violacé, filières
blanches.
Yeux médians antérieurs séparés par un intervalle un peu plus grand
que leur rayon (0,533 D), deux fois plus rapprochés des latéraux anté¬
rieurs qui sont ovales, leur grand axe égal aux deux-tiers du diamètre
des médians, leur intervalle aux latéraux postérieurs égal aux trois-
quarts de leur intervalle aux médians. Yeux latéraux postérieurs ovales
presque aussi gros que les latéraux antérieurs, leur grand axe égal aux
neuf-dixièmes du grand axe de ceux-ci, d’un tiers plus distants des
médians postérieurs que des latéraux antérieurs. Yeux médians posté¬
rieurs relativement gros, ovales, leur grand axe égal à celui des latéraux
postérieurs, soit aux trois-cinquièmes du diamètre des médians anté¬
rieurs, leur intervalle égal à 2,777 fois leur grand axe. Trapèze des yeux
médians plus large en arrière qu’en avant, B : b = 0,974, moins haut
que large en avant, B : H = 1,118. Bandeau d’un tiers plus haut que
le diamètre des yeux médians antérieurs.
Disposition des épines infères : tibia II, 1 apicale ; tibia III, 1 suba¬
picale ; tibia IV, 1 située dans le quart apical ; métatarse I, 1 apicale ;
métatarse II, 1 ou 2 submédianes et quelques-unes disposées en cou¬
ronne à l’apex ; métatarses III et IV, plusieurs épines irrégulièrement
réparties, moins espacées dans la moitié apicale. Quelques spinules peu
nettes et peu denses sous les tarses III et IV.
Épigyne fig. 7.
Territoires du sud (Aïn Sefra) : Béni-Abbès, 1 Ç, 5-II-1952,.
palmeraie.
RÉFÉRENCES
(1) . Denis (Jacques), 1952. • — Zodariides recueillis au Maroc et en
Mauritanie par M. L. Berland (Bull. Soc. Flist. nat. Afrique
du Nord, XLI, 1950, pp. 58-63).
(2) . Denis (J.), 1955. — Notes d’aranéologie marocaine. VI. Biblio¬
graphie des Araignées du Maroc et additions d’espèces nouvelles
(Bull. Soc. Sc. nat. Maroc, XXXV, pp. 179-207).
(3) . Pierre (Franklin), 1959. — Le mimétisme chez les Araignées myr-
mécomorphes (Année biol., à paraître).
Laboratoire de Zoologie (Vers et Crustacés) du Muséum.
— 242 —
Sur quelques espèces du genre Robertus
(Araneae, Theridiidae).
Description de R. alpinus et R. cardesensis spp. nov.
Par Ed. Dresco.
Les espèces du genre Robertus ont, tout au moins en Europe
occidentale, un faciès identique qui rend leur détermination déli¬
cate.
E. Simon en 1914 (4), donne les caractères différentiels de
R. mazaurici (Sim.), de lioidus (BL), d’arundineti (O. P. Cb.), de
neglectus (O. P. Cb.) et de monticola Sim. (description des types
<5 et $)•
L. Fage, en 1931 (2) signale l’importance de l’examen des
vulva pour séparer les Ç des quatre espèces suivantes : R. lioidus
(BL), mazaurici (Sim.), truncorum (L. K.) et cantabricus Fage ($,
(S inconnu).
H. Wiehle, en 1937 (5), fait paraître un travail d’ensemble
sur les Theridiidae d’Allemagne ; il décrit et figure les organes
génitaux de : R. lividus (BL), truncorum (L. K.), neglectus (O. P. Cb.)
et scoticus Jacks. ; il met R. monticola Sim. en synonymie avec
ce dernier.
G. H. Locket et A. F. Millidge, en 1953 (3), traitent des
R. lividus, arundineti, neglectus, scoticus et insignis (O. P. Cb.)
(J, espèces anglaises du genre, mais ils ne donnent que des des¬
sins d’épigynes, d’ailleurs remarquables.
Il est, à notre avis, préférable de monter en préparations micros¬
copiques toutes les épigynes ; celles-ci, éclaircies, peuvent être
examinées en préparation provisoire ou permanente.
Le matériel d’étude dont nous disposions était composé de
captures personnelles et des envois de collègues que nous remer¬
cions : Docteur J. Balazuc, C. Bouquet, H. Coiffait, Docteur
H. Henrot, J. Magné, J. Nègre, P. Strinati, J. Théodoridès,
Professeur O. Tuzet.
Les espèces du genre Robertus vivent à l’extérieur (plaine ou
montagne) et dans les grottes.
Nous donnons ci-après les stations de quelques espèces que
nous avons étudiées, des figures concernant R. monticola Sim. et
R. mazaurici Sim., et la description de deux espèces nouvelles :
R. alpinus et R. cardesensis dont les <§ restent inconnus.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 3, 1959.
— 243 —
Liste des espèces.
Robertus arundineti (0. P. Cb.).
Ardèche : Imbut de la Croze, St Sauveur de Cruzières, $, (Bou¬
quet), (P. M. 220).
Espèce vivant dans les mousses des bois ; non cavernicole.
Robertus lividus (Bl.).
France. — Seine-et-Marne : Vayres, détritus d’inondation, 2 <§,
1 $, 18-11-45, (Nègre). — Côte d’Or : Semur, nid de taupes, <$,
$, 18-in-45, (Henrot), (P. M. 244). — Orne : Forêt de Cline-
traves, près Bellême, tamisage de feuilles, 3 $, 25-IX-46, (Nègre),
(P. M. 228). — Basses-Pyrénées : Gr. de Haut-Cors, Arthez d’Asson,
Ç, l-vm-45, (Henrot et Nègre), (P. M. 230).
Suisse. — - Canton de Vaud : Mézières, $, 2o-vïi-48 (Dresco),
(P. M. 238). — Canton de Bâle-Campagne : Gr. Teufelsküche,
Wenslingen, Bl. 2, <$, 15-vii-54, (Strinati).
Robertus mazaurici (Sim.).
Hérault : Gr. du Figuier, Minerve, 2 Ç, 28-IH-53, (Coiffait),
(P. M. 152). — Avenc de Roc Brun, Pagairolles de Buège, $,
10-xi-46, (Tuzet), (P. M. 153). — Aven de la Courounelle, Minerve,
<?, $, 16-VHI-53), (Magné), (P. M. 154 et 243). — Gr. de l’Ours,
Ganges, Ç, 20-m-49, (Tuzet), (P. M. 156). — Trou qui fume,
Argelliers, $, 15-V-55, (Tuzet), (P. M. 175). — Aven-grotte du
Capelan, Puechalon, subad., Ç, (Tuzet). — Aven du Mas, Cai-
zeignes-Brissac, 2 $, 30-vii-49, (Tuzet). — Gr. de Gériols, Lodève,
$, 18-iv-53, (Henrot). —
Gard : Gr. de Tharaux, subad., <§, 2 $, 20-xii-46, (Balazuc
et Théodoridès), (P. M. 147). — Gr. de Sylvain, Soustelle, <J,
(Tuzet). — Résurgence du Pont de Salindre, Thouars, Ç, 21-vm-46,
(Tuzet), (P. M. 148. [D’après Balazuc, c’est Thoiras qu’il faut
lire, (12 km SSO d’Alès), synonyme de résurgence du Pont de
Salindre à Corbès]. — - Gr. de la Haut-Fournarière, St Hyppolite-
du-Fort, Ç, 3-H-46, (Tuzet), (P. M. 151). — Aven de Bégué Pou-
chon, Pompignan, $, 28-xn-48, (Tuzet), (P. M. 149). — Ancienne
mine d’asphalte, Avejan, Ç, 6-V-57, (Balazuc), (P. M. 229).
Ardèche : Gr. de Lautaret, Labégude, 2 $, 30-xn-49, (Bala¬
zuc). — Ancienne mine, Soyons, Ç, 8-iv-49, (Balazuc). — Gr.
de la Tranchée du Chemin de fer, Vogüe, <§, 17-XU-46, (Théo¬
doridès).
Aveyron : Gr. de Cornus, Cornus, $, 28-X-52, (Henrot),
(P. M. 155).
Le bulbe $ de R. mazaurici n’ayant, à notre connaissance,
jamais été figuré, nous en donnons un dessin (fig. 1).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 3, 1959. 17
— 244 —
Certaines de nos déterminations ont été publiées dans les tra¬
vaux du Docteur J. Balazuc (Ardèche) et du Professeur O. Tuzet
(Gard, Hérault), à qui nous les avions transmises mais nous les
reprenons ici, pour complément d’informations (sexe, dates, etc...).
Le département de l’Aveyron est nouveau pour l’espèce, mais
la station de Cornus (S.-E. du département), est très voisine de
l’Hérault et n’étend guère la répartition de l’espèce.
Robertus monticola Sim.
Décrit par E. Simon en 1914 (4) et signalé « dans les forêts de
sapins du Jura. — Jura : Forêt de la Joux ». Nous n’avons retrouvé
Fig. 1. — : Robertus mazaurici (Sim.), o , bulbe, (P. M. 243).
Fig. 2 : R. monticola Sim., Ç, vulva, (P. M. 249).
au Muséum qu’un seul tube concernant cette espèce : n° 13.469,
1 (J, 2 $, Dent de Jaman.
H. Wiehle (5) le cite en synonymie de R. scoticus Jacks., et
donne une figure du bulbe mâle et deux dessins d’épigyne : l’un
de Jackson, l’autre de Sciienkel. Ces deux dessins ne se res¬
semblent guère et en comparant avec les spécimens de la collection
Simon, qui paraissent être les types de R. monticola, nous pen¬
sons pouvoir affirmer :
I. — que la synonymie monticola = scoticus nous semble exacte,
le dessin de Wiehle du bulbe mâle s’identifiant avec le çj de
Simon.
2. • — que le dessin d’épigyne de Schenkel se rapporte bien
aux $ de Simon ; il en est de même du dessin d’épigyne publié
par Locket et Millidge (3).
\
245 —
Nous donnons une figure (fig. 2) de la vulva d’une des $ de
la collection Simon afin de préciser cette espèce et d’en com¬
pléter ainsi la documentation.
Robertus cardesensis sp. nov.
Au cours d’une expédition avec Mme L. Dresco-Derouet et
notre collègue et ami J. Nègre, nous avons capturé dans une
grotte, à Cardes, un Robertus que nous décrivons.
Le faciès de ce Robertus n’est pas cavernicole, les yeux sont
Fig. 3-5 : R. cardesensis sp. nov., $.
3, vulva, (P. M. 150) ; 4, groupe oculaire, vue en avant ; 5, chélicère gauche, face
interne, (P. M. 252).
très pigmentés et il se sépare de R. cantabricus Fage par son
groupe oculaire et par l’épigyne (vulva).
Nous le nommons du nom de la localité où il a été capturé ;
Cardes se trouve près de Cangas de Onis et à environ 80 km en
ligne droite de la seule station où a été capturé R. cantabricus.
Les de ces deux espèces sont inconnus.
Matériel étudié. ■ — Type de l’espèce : 1 Ç, Cueva Buxu, à Cardes, prov.
d’Oviedo, Espagne, 14-viii-52, (Éd. et L. Dresco, J. Nègre).
3 inconnu.
$. — Céphalothorax pigmenté ainsi que les pattes ; abdomen blanc
parsemé de poils épars ; faciès général de R. mazaurici. — Yeux cerclés
d’une ligne noire, avec des parties ombrées (fig. 4). — - Chélicères avec
marge inférieure munie d’une dent et marge supérieure avec 3 dents
246 —
(fig. 5). — Mensurations : céphalothorax : long. 1,52 et larg. 1,05 mm;
patte-mâchoire : 1,75 mm (0,61 + 0,195 + 0,366 + 0,585) ; patte I :
4,95 mm (1,51 + 0,487 + 1,268 + 1,024 + 0,658). — Vulva (voir
fig- 3).
Robertus alpinus sp. nov.
Nous avons capturé à 2.200 m d’altitude, à la base du glacier
d’Aurona, versant italien du massif du Simplon, un Robertus Ç
6, vulva, (P. M. 246) ; 7, groupe oculaire, vue en avant ; 8, chélicère gauche, face
externe.
que nous décrivons. Le faciès est celui de R. lividus mais l’abdo¬
men est blanchâtre. La vulva se rapproche de celle de R. arundi-
neti : les tubes séminifères sont enroulés en « forme de ressort »
autour des spermathèques et font trois tours chez R. arundi-
neti (5) et quatre tours chez R. alpinus (fig. 6).
Matériel étudié. — ■ Type de l’espèce : I Ç, Glacier d’Aurona, altitude
2200 m., commune de Varzo, prov. de Novara, Italie, 12-vm-56, (Éd.
et L. Dresco).
247 —
$. — Céphalothorax pigmenté ainsi que les pattes ; abdomen blanc
parsemé de poils épars ; faciès général de R. lividus. — - Yeux bien
visibles avec des parties ombrées (fig. 7). — - Chélicères avec marge
inférieure munie d’une dent et marge supérieure avec trois dents dont
deux accolées (les plus éloignées de la base du crochet) (fig. 8). — Men¬
surations : céphalothorax : long. 1,58 et larg. 1,17 mm ; patte-mâchoire :
1,75 mm (0,585 + 0,195 + 0,31 + 0,66) ; patte I : 4,07 mm (1,22 +
0,487 + 0,975 + 0,78 + 0,61). — Vulva (voir fig. 6).
Laboratoire de Zoologie (Vers et Crustacés ) du Muséum.
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(5) . Wiehle (H.), 1937. — Spinnentiere oder Arachnoïdea, VIII. 26.
Familie : Theridiidae oder Haubennetzspinnen (Kugelspinnen).
Tierw. Deutsch. ; pp. 119-222.
— 248 —
Observations sur les Oribates ( 39 « série).
Par F. Grandjean.
I. • — A propos des aires poreuses.
Il n’est pas douteux que la cuticule scléritisée, dans ce qu’on
appelle des airés poreuses, permet ou facilite des échanges entre
le milieu interne et l’atmosphère. Nous pouvons qualifier ces
échanges de respiratoires bien que nous ignorions en quoi ils
consistent. Ils se font par l’intermédiaire des cellules de l’hypo-
derme, lesquelles sont différenciées sous les aires poreuses et d’où
partent, pour remplir les pores, des prolongements très fins. Ces
pores traversent l’ectostracum et s’arrêtent à l’épiostracum.
Celui-ci semble non poreux.
Nous avons cependant la preuve qu’il l’est pour certains
échanges, car chez beaucoup d’Oribates, notamment chez les *
Poronotiques, lorsque ces Oribates sont depuis très longtemps
dans l’alcool, les aires poreuses se recouvrent, du côté externe,
d’une matière blanche et nacrée. Peut-être l’alcool participe-t-il,
en réagissant sur les substances qui remplissent le corps de l’Ori-
bate, à la formation de la matière nacrée. Peut-être n’a-t-il pour
effet que de forcer cette matière à s’isoler, à se précipiter. L’impor¬
tant est qu’il a fallu, de toute façon, qu’une ou plusieurs de ces
substances, sinon la matière nacrée elle-même, ait traversé la
cuticule, grâce aux pores pour l’ectostracum, mais de part en
part, l’épiostracum compris.
La matière nacrée n’attire pas l'attention en lumière trans¬
mise. Elle l’attire fortement au contraire en lumière réfléchie
parce qu’elle est d’un blanc très pur, comme de la neige. On la
voit même sur de très petites aires poreuses et à faible grossisse¬
ment, par exemple sur les aires poreuses qui bordent le bouclier
ventral d’un Mochlozetes, en arrière et sur les côtés.
Les aires poreuses peuvent devenir des saccules, des brachy-
trachées ou des trachées, c’est-à-dire des organes dont la fonc¬
tion respiratoire est certaine. Pour cela elles s’invaginent. Je
crois que toutes les trachées des Oribates, comme leurs brachy-
trachées et leurs saccules, sont des invaginations d’aires poreuses.
Mais d’où viennent «les aires poreuses? J’ai supposé autrefois
qu’une porosité générale de la cuticule scléritisée avait précédé
dans le temps phylogénétique, à chaque niveau de l’ontogenèse,
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 3, 1959.
— 249 —
l’établissement des aires poreuses. La cuticule scléritisée aurait
été d’abord faiblement poreuse, en totalité ou en grande partie.
Les surfaces poreuses se seraient ensuite rétrécies. L’hypoderme
sous-jacent, d’abord peu différencié sous ces surfaces, aurait aban¬
donné sa fonction respiratoire, sauf aux endroits restés poreux et
devenus plus poreux, où cette fonction se serait perfectionnée.
Il faut revenir sur cette hypothèse. Elle a le grave défaut de
n’être fondée sur aucune observation, de sorte qu’elle n’est peut-
être pas juste. Allons jusqu’à dire qu’elle paraît fausse dans cer¬
tains cas.
Les observations qui l’infirment sont celles des aires poreuses
qui se sont ajoutées aux normales chez quelques Oribates seule¬
ment, par exemple l’aire poreuse caudale de Sellnickia caudata
(8, p. 32 et p. 34, fig. 3 A), celle que j’ai qualifiée de pygidiale
chez le mâle de Centroribates mucronata (7, p. 115 à 117, fig. 3 B,
3 C, 3 D), l’aire poreuse postérieure du notogaster de Porobelba
spinosus (3, p. 483, fig. 1 E, 1 J), l’aire poreuse dorsale du tarse I ou
des tarses I et II (2, p. 25, fig. 1 A, 1 B, Phauloppia lucorum ; 8,
p. 37, fig. 4 D, 4 E, Sellnickia caudata ), les petites aires poreuses
marginoventrales de Mochlozetes penetrabilis (1, p. 279, fig. 10 B)
et de Drymobates silvicola. De la rareté de ces aires poreuses et
du fait qu’elles se rencontrent chez des Oribates apparentés à
d’autres, beaucoup plus nombreux, qui n’ont que les aires poreuses
habituelles, on déduit que ces aires poreuses exceptionnelles sont
d’origine récente. Or, si elles se sont formées récemment, aux
dépens d’une porosité générale, comme le voudrait l’hypothèse,
comment se fait-il que les Oribates, aux endroits où elles se
trouvent chez quelques-uns d’entre eux seulement, n’ont pas cette
porosité générale, et n’en ont même jamais gardé la moindre
trace ?
Le seul Oribate. chez qui j’aie observé une porosité générale
aux endroits où se sont formées (chez d’autres) des aires poreuses
exceptionnelles, est Cryptogalumna cryptodonta (6, p. 57 à 65),
mais cette porosité générale, qui est exceptionnellement forte,
occupe tout le notogaster et celui-ci a néanmoins les 8 aires
poreuses normales, de sorte qu’aucun argument n’est apporté à
l’hypothèse. La forte porosité générale est probablement posté¬
rieure aux 8 aires poreuses.
La conclusion est que des aires poreuses ont dû apparaître à
certaines places où la cuticule scléritisée n’était pas poreuse, ou
du moins n’avait aucune porosité générale suffisamment accen¬
tuée pour être visible L Ces places ne sont pas quelconques.
1. Je crois qu’il vaut mieux ne pas étendre la conclusion à toutes les aires poreuses,
c’est-à-dire ne pas rejeter l’hypothèse concentrationnaire dans tous les cas, car la
structure franchement poreuse est peut-être liée par tous les intermédiaires à une
— 250
IL — Correspondance d’alignements parallèles, à l’hystérosoma,
entre des aires poreuses et des insertions musculaires.
Les alignements dont il est question dans ce chapitre sont d’une
part celui qui est constitué, au notogaster d’un Poronotique, de
chaque côté, par les aires poreuses A a, A 2 et A 3, et d’autre part
celui des aires poreuses du bouclier ventral, en bordure latérale
et postérieure de ce bouclier. Appelons le premier circumdorsal
(po. cd). Le deuxième est circumventral, mais je l’appellerai plu¬
tôt marginoventral (po. nu>).
Chacun de ces alignements est en relation de parallélisme et
de voisinage avec un alignement d’insertions musculaires. Nous
avons, de chaque côté, deux alignements d’insertions, un cir¬
cumdorsal mu. cd et un marginoventral mu. mv. Un même rideau
de muscles, de chaque côté, réunit ces deux alignements, de sorte
qu’au delà du rideau, du côté antiaxial de celui-ci, à droite et à
gauche, une fraction du volume de l’hystérosoma est séparée du
reste. Désignons cette fraction séparée par clh (compartiment laté¬
ral de l’hystérosoma). La surface externe de ce compartiment
est occupée en partie par du tégument souple et incolore, la peau
de liaison dorsoventrale tgs, celle qui réunit le notogaster au
bouclier ventral. Hors de la surface du compartiment, près de
ses bords, en haut et en bas, courent les alignements po. cd et
po. mv. •
La structure ci-dessus décrite est schématisée par les figures
1 A ou 1 B selon que tgs part ou non du bord bng du notogaster,
c’est-à-dire selon que le notogaster n’a pas, ou possède un tec¬
tum de bordure. Sur la figure 1 B le tectum, qui est un limbe,
est entre X (sa base) et bng. Sur les figures 1 A et 1 B on voit que
l’ectostracum du bouclier ventral est prolongé à l’intérieur du
corps au delà de la ligne at (cette ligne est l’attache de l’épios-
tracum de tgs à celui du bouclier ventral) et que c’est du prolon¬
gement que partent les muscles du rideau. La ligne at est donc
au-dessous des insertions musculaires marginoventrales. En struc¬
ture moins évoluée elle devrait être au-dessus, ou en face, et le
prolongement interne du bouclier BV devrait manquer.
J’ai supposé, pour les schémas, une contraction moyenne des
muscles. Si la contraction est plus grande le notogaster s’enfonce
structure fibreuse très commune dans laquelle on voit à fort grossissement, en
coupe transversale de la cuticule scléritisée, des stries imprécises orientées perpen¬
diculairement à la surface, comme des pores. Rien ne prouve que ces stries soient
des pores. Rien ne prouve non plus qu’elles ne soient pas des pores d’extrême finesse,
capables éventuellement de devenir plus gros. J’ajoute, bien que ce soit un peu hors
du sujet des présentes Observations, qu’indépendamment de toute aire poreuse on
Voit quelquefois des pores dans l’épicuticule du tégument non scléritisé (dans celle
de la peau de liaison dorsoventrale par exemple, chez quelques espèces).
— 251 —
et sa cuticule latérale, doublée par tgs, recouvre et protège le
bouclier ventral jusqu’à un niveau plus ou moins bas, toujours
plus bas que at et que les aires poreuses marginoventrales. Si la,
contraction est plus faible, ou nulle, la peau de liaison se déploie
verticalement. Elle est entièrement découverte quand l’hystéro--
soma est le plus gonflé, à moins qu’il n’y ait au notogaster un-
tectum de bordure.
Fig. 1. — Schémas de la liaison, en coupe transversale de l’hystérosoma, entre
un notogaster N G et un bouclier ventral BV ; on suppose que l’Oribate est poro-
notique et qu’il a, en bordure latérale de son bouclier ventral, des aires poreuses. —
A, le notogaster n’est pas prolongé par un tectum latéro-postérieur. — B, il est
prolongé par un tectum. — Les téguments scléritisés sont couverts de hachures
obliques et le tégument souple TGS (la peau de liaison dorsoventrale) d’un
pointillé.
Les aires poreuses des alignements circumdorsal et margino-
ventral sont placées de la même façon relativement aux muscles
du rideau. Elles aèrent pareillement ces muscles, à leurs deux bouts.
C’est surtout pour montrer cela que j’ai fait les figures 1 A et
1 B, car on n’y pense pas tout d’abord.
Les aires poreuses de l’alignement marginoventral, étant admis
qu’elles ne doivent pas s’écarter des insertions mu. mv, ne peuvent
être qu’à l’endroit où elles sont effectivement. Il n’y a pas de
— 252 —
place ailleurs puisqu’elles doivent traverser une partie scléritisée
du squelette et déboucher à l’air libre, donc au-dessous de la peau
tgs.
Les aires poreuses de l’alignement latérodorsal pourraient être
au contraire de l’autre côté des impressions mu. cd (dans le com¬
partiment clh ) sans que cela nous choque. Elles n’y sont jamais.
J’ai toujours été frappé, depuis que je dessine des notogasters
avec leurs aires poreuses et leurs impressions musculaires, de voir
que les impressions de l’alignement circumdorsal sont toujours,
quel que soit l’Oribate, plus antiaxiales que les aires poreuses
(elles sont aussi plus antiaxiales que l’orifice glà). En avant,
toutefois, dans la région de Aa, ce caractère n’est pas net parce
que l’alignement circumdorsal n’est plus discernable. Les impres¬
sions musculaires s’éparpillent. Il en est de même en arrière, près
du plan de symétrie, entre les deux aires poreuses A 3.
Faire intervenir le rôle d’aération joué par les aires poreuses
en faveur des muscles du rideau permet de mieux comprendre
pourquoi les aires poreuses A 2 et A 3 sont souvent allongées et
courbées parallèlement aux impressions mu. cd du notogaster,
pourquoi elles confluent (à titre exceptionnel, mais ce n’est pas
rare et c’est peut-être une vertition) et pourquoi, si d’autres aires
poreuses s’ajoutent à elles, ces aires supplémentaires sont dans le
même alignement. C’est l’alignement mu. cd, plus ancien que les
aires poreuses (il existe aussi bien chez les Pycnonotiques), qui
dirige cette évolution par ses besoins. Remarquons à ce propos
que les aires poreuses exceptionnelles du notogaster citées au
chapitre précédent sont postérieures impaires, entre les deux A 3
chez les Poronotiques, de sorte qu’elles sont à peu près dans l’ali¬
gnement circumdorsal et exactement dans la zone postérieure à
impressions musculaires dispersées.
Observations et explications complémentaires.
Muscles dorsoventraux, sillon latérodorsal ou circum-
dorsal de l’h ysterosom a. — Les muscles du rideau sont serrés
les uns contre les autres mais ils ne sont pas partout jointifs. On
le constate par la dissection et plus simplement quand on suit
les impressions d’un alignement sur un notogaster ou au bord
d’un bouclier ventral après le nettoyage par l’acide lactique chaud.
Il y a des lacunes dans les alignements à des places qui ne sont
pas quelconques et qui ne sont pas non plus bien déterminées.
Le compartiment clh communique facilement avec le reste du
corps par les fentes du rideau et plus largement à ses extrémités
■antérieure et postérieure, où le rideau disparaît.
Les muscles du rideau sont des muscles dorsoventraux qu’on
— 253 —
retrouve en structure normale chez tous les Arthropodes. Ils sont
originellement métamériques, en faisceaux séparés les uns des
autres, et ils sont restés tels chez beaucoup d’Acariens. J’ai des¬
siné leurs insertions dorsales et ventrales chez Balaustium florale
(5, p. 141, fig. 3 A, 3 B, i»j à m5). Chez les Oribates, les faisceaux
se sont rapprochés les uns des autres par l’effacement de la méta-
mérie et ils ont formé un rideau presque continu à la stase adulte.
Que ce rideau ne soit pas encore tout à fait plein n’est pas sur¬
prenant.
On le retrouve aux stases immatures, plus troué, moins pro¬
longé en arrière, le plus souvent mal fait, et ses insertions dor¬
sales jalonnent ce que j’ai appelé la dépression ou le sillon médio-
latéral ( sml ), ou encore la dépression ou le sillon latéromarginal.
Il vaut mieux abandonner « latéromarginal » pour éviter des
confusions avec « marginoventral ». On peut remplacer médiola-
téral par latérodorsal, éventuellement par circumdorsal quand le
sillon est périphérique en arrière.
C’est en tirant plus ou moins fort sur la cuticule que les muscles
du rideau provoquent la formation du sillon latérodorsal. Ce sil¬
lon, par conséquent, est tantôt profond et précis, tantôt réduit
à une dépression vague, tantôt nul, sur le même individu, et c’est
un caractère général de la structure quand la cuticule est molle
sur le dos de l’hystérosoma.
Quand la cuticule est scléritisée, particulièrement s’il s’agit d'un
adulte et de son notogaster, le même sillon existe chez d’assez
nombreux Oribates, toujours jalonné par les insertions mu. cd. Il
ne varie guère dans ce cas sur un individu et même pas du tout
si la cuticule est épaisse. Lorsqu’on en parle pour un notogaster
le mot dorsal est inutile, et l’appeler latéral, ou périphérique,
suffît à le désigner.
Aires poreuses marginoventrales et postanale. — Le
schéma des figures 1 A et 1 B suppose que l’Oribate est porono-
tique. Il suppose en outre que l’Oribate a des aires poreuses laté¬
rales dans un alignement marginoventral. La deuxième condition
n’est pas toujours satisfaite. On ne l’a même signalée jusqu’ici, à
ma connaissance, que chez Mochlozetes et Drymobates.
L’alignement po. mv, s’il est latéral comme dans les deux genres
précités, est également postérieur. Il se prolonge en arrière avec
les mêmes caractères et passe derrière l’ouverture anale. Nous
savons d’autre part que de nombreux Oribates ont une aire
poreuse postanale. Celle-ci appartient à l’alignement marginoven¬
tral. Remarquons qu’elle s’allonge transversalement chez plusieurs
espèces, qu’elle devient alors rubannée, que le ruban suit la ligne
d’attache à la peau tgs, et qu’il est susceptible de se morceler.
— 254 —
On peut parler dans ce cas d’un alignement postanal. Un bon
exemple en est donné par Pilogalumua ornatula (4, p. 143 et
fîg. 2 B, 3 D). D’un alignement postanal aussi considérable que
dans cette espèce à l’alignement marginoventral de Mochlozetes il
n’y a pas très loin.
Structure chitineuse au bord du bouclier ventral. —
Au bord du bouclier ventral, quand on passe d’un Oribate supé¬
rieur à un autre, les différences ne portent pas seulement sur la
présence ou l’absence des aires poreuses. Elles portent aussi sur
la présence ou l’absence de l’épaississement ne de la figure 2 A
et sur les caractères de la peau de liaison tgs.
Fig. 2. — Coupes transversales non schématiques du bord du bouclier ventral,
avec le départ d’un muscle du rideau et celui de la peau de liaison au notogaster. —
A (X 565), Mochlozetes penetrahilis. — B (x 405), Drymobates silvicola. — L’ani¬
mal était dans l’alcool, contracté. On l’a disséqué tel quel, dans l’acide lactique,
sans chauffage, en enlevant son notogaster et ensuite le contenu de son hysté-
rosoma, les muscles du rideau exceptés.
L’épaississement ne est du côté interne de la cuticule. Je l’appelle
une nervure. La nervure ne est parallèle au bord supérieur bs
du bouclier ventral.
Chez Mochlozetes (fig. 2 A) la peau de liaison s’enfonce dans
l’ectrostracum du bouclier comme si elle était coincée dans un
pli qui se serait refermé sur elle. Elle est moins épaisse que le
tégument du bouclier. Elle paraît creuse au milieu dans les pré¬
parations, c’est-à-dire formée de deux couches qui pourraient,
quand elle se déforme, s’écarter l’une de l’autre ou s’accoler. Je
255 —
me sais pas si ce caractère existe chez l’animal quand il est vivant.
Chez Drymobates (fig. 2 B) c’est tout différent. La peau de
liaison est beaucoup plus épaisse que le tégument ventral sclé-
Titisé. Elle ne s’enfonce qu’à peine et par son épiostracum seule¬
ment (à ce qu’il semble). On distingue 3 couches. De bas en haut
sur la figure on a la couche e, l’épiostracum, qui est mince, résis¬
tant et de plus grand indice, puis la couche c, d’indice plus faible,
et ensuite la couche a, la plus épaisse et la plus singulière car elle
est fixée au bouclier ventral jusqu’en bs. La limite entre c et a
est floue.
Les 3 couches diffèrent par leur comportement dans l’acide
lactique. Les couches c et a sont solubles dans l’acide lactique
chaud et la couche e ne l’est pas. Des 2 couches c et a, la couche a
disparaît seule (très lentement) dans l’acide lactique froid.
Pour voir les couches il faut disséquer sans avoir chauffé ni
attendu trop longtemps. Enlever le notogaster facilite le travail.
On déchire ainsi la peau tgs. La déchirure, malheureusement, au
lieu de couper toutes les couches en direction transversale ou
oblique, suit dans bien des cas une limite parallèle à la surface,
•entre deux couches. Alors le lambeau qui reste attaché à BV ou
à N G représente une partie seulement de la cuticule tgs. Des
erreurs sont possibles. Il vaudrait sans doute mieux, pour les
•éviter, faire des coupes au microtome après inclusion, mais je
me suis borné à des dissections. J’en ai fait plusieurs parce que
la forte différence entre les figures 2 A et 2 B, pour ce qui est de
■tgs, m’a étonné. Une confirmation reste nécessaire.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
1. Grandjean (F.). — Oribates nouveaux de la région caraïbe [Bull.
Soc. Zool. France, t. 55, p. 262 à 284, 1930).
2. Id. — - Au sujet des aires poreuses respiratoires portées par les pattes
chez les Oribates (Bull. biol. France et Belgique, t. 82, p. 24 à 30, 1 948).
3. Id. — Observations sur les Oribates, 30e série (Bull. Mus. nat. Hist.
natur. Paris, 2e série, t. 26, p. 482 à 490, 1954).
4. Id. — ■ Galumnidae sans carènes lamellaires, lre série (Bull. Soc. Zool.
France, t. 81, p. 134 à 150, 1956).
•5. Id. — - Les stases du développement ontogénétique chez Balaustium
florale, lre partie (Ann. Soc. entom. France, t. 125, p. 135 à 152,
1956).
■6. Id. — Galumnidae sans carènes lamellaires, 2e série (Bull. Soc. Zool.
France, t. 82, p. 57 à 71, 1957).
7. Id. — - Observations sur les Galumnidae, 3e série (Revue franç. Entom.,
t. 24, p. 109 à 120, 1957).
ü. Id. — Sellnickia caudata (Mich. 1908) (Bull. Soc. Zool. France, t. 83,
p. 30 à 44, 1958).
— 256 —
Palpigrades et Pauropodes du Natal
(Nouvelles récoltes du Dt R. F. Lawrence).
Par Paul A. Remy.
En janvier 1957, le Dr. R. F. Lawrence a récolté dans le Dra-
kenberg, à Champagne Castle Hôtel, altitude 6.000 feet, 2 Pal-
pigrades ( Eukoenenia Lawrencei n. sp.) et 2 Pauropodes ( Pau -
ropus Huxleyi var. natalensis n. var.) que j’ai décrits dans ce
Bull., (2e sér., 29, 1957, pp. 221-225). En avril 1957, il a capturé
d’autres représentants de ces groupes, certains dans la station
précédente, d’autres sous des pierres enfoncées dans l’humus à
Cathédral Peak Hôtel, qui est à l’altitude de 5.800 feet, à envi¬
ron 30 miles à vol d’oiseau au NNE de Champagne Castle Hôtel.
C’est cette nouvelle collection qui est étudiée ici.
I. Palpigrades.
Eukoenenia sp.
Champagne Castle Hôtel, 4 jeunes, dépourvus de fouet, que je
répartis en 2 catégories : catégorie A, 1 individu long de 0,86 mm ;
catégorie B, 3 individus longs respectivement de 0,82, 0,88 et
0,96 mm.
Catégorie A.
Prosoma. — Organe frontal médian à branches parallèles, jointives,
pointues ; les groupes latéraux comprennent chacun 2 organes lan¬
céolés, très pointus.
Pédipalpes. ti 1 = 90 et 104 ; bta I = 42 ; bta II = 48 ; ta I
= 35 ; ta II = 34 et 37 ; ta III = 65.
Patte I gauche, ti = 110 ; bta I -f- bta II = 88 ; bta III = 31 ;
bta IV = 43 ; ta I = 23 ; ta II = 35 ; ta III = 115. La soie raide
du basitarse III est égale à un peu plus de 2 fois la longueur du
bord tergal de cet article et est insérée au milieu du bord sternal
de celui-ci.
Pattes IV. bta = 96 et 100 ; ta I = 50 ; ta II = 68 et 60. La
soie raide du basitarse est légèrement plus courte (11/12) que le
1. Abréviations : bta = basitarse, ta = tarse, ti = tibia.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 3, 1959.
— 257 —
bord tergal de l’article et est insérée à une distance de l’extrémité-
proximale de ce bord égale au 1/5 environ de la longueur totale
de celui-ci ; elle est plus longue (9/7) que la soie raide du basi-
tarse III de la patte I.
Opisthosoma. — Le 1er volet génital, peu développé, présente
2 lobes postérieurs arrondis, séparés l’un de l’autre par une échan¬
crure médiane profonde, pointue ; près du bord interne de chacun
de ces lobes sont insérées 2 soies pubescentes, inclinées vers l’ar¬
rière et vers le plan sagittal ; en avant de ses lobes, le volet porte
2 rangées transversales de chacune 4 soies pubescentes, insérées
aux sommets d’un trapèze dont la petite base est antérieure. Le
2e volet est très rudimentaire : il est représenté par une paire de
petits lobes arrondis, glabres ; l’ensemble est situé entre 2 soies
pubescentes s.
Chacun des segments IV et V porte, face sternale, une rangée trans¬
versale de 2 paires de poils cq, a2 pubescents, longs, peu épais (excré¬
teurs?), qui est comprise entre 2 soies pubescentes ; au segment IV,.
«i = a2 = 50 à 55 ; tqtq = 42 ; ala3 > 17 ; au segment V, ax = a3
= 55; ajOj = 38; axa2 = 14. Le segment VI, porte, face sternale, une
rangée transversale de 3 paires de poils alf a2, a3 (excréteurs?), qui est
comprise entre 2 soies pubescentes ; a1 = a2 = 70 environ ; a3 = 75 ;
alal = 33 i ala2 — a2a3 — 12.
Le segment XI porte 8 soies pubescentes.
Catégorie B.
Prosoma. Organe frontal et groupes latéraux comme chez l’indi¬
vidu A.
Pédipalpes. ti 1 = 90, 90, 95 ; bta I = 37 et 42, 36 et 44, 35 et 40 ;
b ta II = 41 et 45, 43, 43 ; ta I = 32, 28, 25 et 29 ; ta II = 31, 32, 32 ;
ta III = 54, 54, 58 et 60.
Pattes I. ti = 90, 90, 92 et 98 ; bta I + bta II = 81, 80, 75 et 80 ;
bta III = 35, 31, 32 ; bta IV = 37, 33 et 38, 37 ; ta I = 22, 22 et 26,
30 ; ta II = 28 et 33, 28 et 35, 31 ; ta III = 101, 108 et 114, 100. Soie-
raide du basitarse III comme chez A.
Pattes IV. bta = 81, 87, 82 et 92 ; ta I = 42, 47, 35 ; ta II = 62,
60, 57. Soie raide du basitarse comme chez A, sauf que la distance de
son point d’insertion à l’extrémité proximale de l’article varie du 1/5
au 1 /4 de la longueur de celui-ci.
Opisthosoma. Volets génitaux comme chez A, sauf que le 1er porte,
en avant de ses lobes, 12 soies au lieu de 8, disposées comme l’indique
la fig. 1 , 2.
Chacun des segments IV, V et VI porte, face sternale, une rangée
transversale de poils alt a3 pubescents, longs, peu épais, (excréteurs?),
qui est comprise entre 2 soies pubescentes. Au segment IV, ax = a2
= 45 à 50 ; a 1o1 = 30, 45, 50 ; axa3 — 15 à 25 ; au segment V, % = a2
1. Longueurs mesurées respectivement chez les 3 spécimens ; j'en donne 2 pour-
le même individu quand elles ne sont pas les mêmes aux 2 appendices.
— 258 —
= 45 à 50 ; a jtq = 42, 52, 62 ; %a2 = 20 ; au segment VI, % = a2 = 62
-à 70 ; axax = 30 à 47 ; a1aï = 9 à 12.
Le segment XI porte 8 soies pubescentes.
Je pense que les catégories A et B représentent les 2 stades
--d’une même espèce qui est peut-être mon E. Lawrencei. On pour-
o o
Fig. 1. — Eukoenenia sp. Volets génitaux : 1, du jeune A; 2, d’un jeune B.
trait objecter que, chez l’adulte de l’un et l’autre sexe de celle-ci,
îe dernier segment opisthosomien a 10 soies, alors qu’il n’en a
-que 8 chez les 4 jeunes étudiés ici ; mais on sait que le nombre
des soies portées par cet anneau n’est pas- rigoureusement cons¬
tant chez une espèce donnée (j’en citerai des exemples dans une
-note à paraître prochainement dans les Arch. de Zool. exp.).
— 259
IL Pauropodes.
• Pauropus speciosus n. sp.
Cathédral Peak Hôtel, 1 Ç à 9 pp. longue de 1 mm.
Antennes. Poils de l’article IV (à un appendice) : p = 90 ; p' = 58 ;
p” = 25. Le rameau tergal, environ 7 fois aussi long que large, est à
peu près égal au poil p , aux 3/7 du flagelle Fx et à environ 1 fois 1/2
Fig. 2. — 1 à 6. Pauropus speciosus n. sp., $ à 9 pp. — 1. Rameau sternal de
l’antenne droite, face tergale. — 2, 3, 4. Poils de la 2e rangée du tergite troncal IV :
2, ax ; 3, a2 ; 4, a8.. — 5. Portion du tergum pygidial. — 6. Région médio-pos-
térieure du sternum pygidial.
7 à 9. Pauropus satelles Remy, S à 9 pp. (type). — Poils de la 2e rangée du tergite
troncal IV : 7, ax ; 8, a2 ; 9, az.
10. Pauropus sp. à 9 pp., Champagne Castle Hôtel. — Pénis droit, face antérieure.
L’ornementation des phanères n’a pas été représentée.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 3, 1959.
18
— 260
le rameau sternal. Celui-ci, 3 fois aussi long que large, est un peu plus
long (7/6) que son poil sternal q ; il est égal aux 3/4 de son flagelle anté¬
rieur F 2 , lui-même égal à la 1/2 du flagelle postérieur F3\ la largeur
du globule g est égale aux 7/10 environ de la longueur totale de l’organe
et aux 4/5 environ de la largeur du rameau tergal.
Tronc. — • Chétotaxie des tergites V et VI comme chez Pauropus
Huxleyi Lubb. ; les 2 poils postérieurs du tergite VI sont très longs,
effilés, pointus, égaux à 1 fois 1/3 leur écartement qui est égal à 1 fois 1/2
celui des soies pygidiales at ; les poils de la 2e rangée du tergite IV sont
relativement très longs, très effilés vers l’apex. Trichobothries I à V
très effilées ; la pubescence des tr. I à IV est assez longue, oblique, assez
dense aux tr. I et II, plus dense aux tr. III et IV ; celles des tr. V est
peu dense, courte, très oblique. Au tarse des p. I, le poil proximal est
égal à environ 5 fois le poil distal, à la 1/2 ou à un peu plus de la 1/2
de la longueur de l’article.
Pygidium. ■ — Tergum présentant un lobe médio-postérieur divisé en
2 lobules arrondis par une échancrure large et peu profonde. Soies
arquées vers le plan sagittal, les at subcylindriques, assez épaisses, les
a2 et a3 très amincies vers l’apex ; les a, sont égales aux 3/5 de leur écar¬
tement et aux 5/9 des a2 qui sont égales aux a3 ; les a2 sont insérées
beaucoup plus près des a3 que les ax. Styles st claviformes, arqués (con¬
vexité vers le plan sagittal), égaux aux 2/3 environ de leur écartement
qui est les 2/3 environ de celui des av
Sternum. Soies b1 et b3 très effilées vers l’apex, pointues, les 6X égales
à 1 fois 2/5 leur écartement, les b3 plus longues (environ 5/3) que l’inter¬
valle &]&2. Plaque anale rappelant beaucoup celle de mon Pauropus
satelles, d’Afrique du Sud (Port St Johns, Pondoland) ; ses cornes laté¬
rales sont subcylindriques, assez épaisses, un peu arquées l’une vers l’autre.
Affinités. — Cette Ç à 9 pp. de P. speciosus ressemble beau¬
coup aux 2 seuls P. satelles connus (2 à 9 pp.) ; les caractères
du pygidium sont très analogues chez les 2 espèces 1, mais la ché¬
totaxie tergale du tronc diffère beaucoup de l’une à l’autre ; par
exemple, chez P. satelles, les poils av a2, a3 de la 2e rangée du
tergite IV sont claviformes, tandis que chez P. speciosus ils sont
très effilés vers l’apex, beaucoup plus longs que çhez l’autre.
Je ne pense pas que ces différences chétotaxiques troncales
soient l’expression d’un dimorphisme sexuel, car aucun Pauro-
pode n’en présente un de cette sorte.
Avec P. speciosus a été récolté un P. très défectueux dont la
plaque anale ressemble à celle de P. furcifer Silvestri.
Avec les 4 jeunes Eukoenenia de Champagne Castle Hôtel, il y
avait un P. à 9 pp. en mauvais état, dont la plaque anale et les
styles sont tout à fait semblables à ceux de P. Huxleyi Lubb.
typ., et dont les pénis (fig. 2, 10) sont très pointus.
1. Errata au § Pygidium de la diagnose de P. satelles (ce Bull., [2] 27, p. 302). —
Le lobe médio-postérieur du tergum est arrondi, peut-être bilobé. Les ax sont
égales aux 2/3 ou aux 3/5 de leur écartement.
— 261 —
Echinodermes de la Guyane française
(Crinoides, Astérides, Ophiurwes, Echinides „
HoLOTHURIDES) [3e NOTE).
Par Gustave Cherbonnier.
Classe Ophiuridea.
Astrophyton muricatum (Lamarck).
Synonymie : Euryale muricatum Lamarck, 1816, p. 538.
Astrophytum coslosum Seba, 1758, p. 16, pl. IX, fîg. 1 ; Lyman,
1865, p. 192 ; Koehler, 1907, p. 349.
Astrophyton muricatum Müller et Troschel, 1842, p. 22 ; Dôder-
lein, 1911, pl. 5, fig. 1 ; Clark, 1915, p. 188 ; Clark, 1933, p. 42 ;
Boone, 1933, p. 103.
Les trois exemplaires ont été récoltés entre 40-48 mètres, sur des
fonds de sable vaseux, de coquilles mortes, de rocaille et de grès encroûté.
Le plus grand spécimen est jaunâtre, les deux autres rouge brique. Ils
sont en tous points semblables aux types de Lamarck et il li’y a rien
à ajouter aux descriptions des auteurs.
Ophioderma hrevispina (Say).
(Fig. 5, -A, B ; fig. 6, A, B).
Synonymie : Ophiura hrevispina Say, 1825, p. 149 ; Lyman,
1865, p. 18.
Ophioderma serpens Lütken, 1859, p. 86, pl. 1, fig. 6 a-c.
Ophioderma hrevispina Clark, 1933, p. 70 ; Koehler, 1907, p. 281.
(?) Ophioderma appressum Boone, 1933, p. 113, pl. 66, 75 B,
76 B.
Les six exemplaires ont été récoltés sur des fonds sableux, par
45 mètres de profondeur. Le disque du plus grand mesure 19 mm de
diamètre, celui du plus petit 12 mm; la longueur des bras varie de
80 mm à 100 mm. La face ventrale est uniformément blanc jaunâtre
ou rosée, tandis que la face dorsale est verdâtre avec des plages irrégu¬
lières roses ou vert clair ; les bras sont annelés de vert et de rose, assez
irrégulièrement d’ailleurs.
La face dorsale du disque est entièrement couverte de minuscules
granules qui cachent les plaques sous-jacentes et les boucliers radiaires.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 3, 1959.
262 —
Les plaques brachiales dorsales sont bien plus larges que hautes, rec¬
tangulaires, avec le bord distal ondulé, chaque concavité étant soulignée
par une 'tache rectangulaire noirâtre (fig. 6, A).
Les plaques brachiales latérales portent huit piquants un peu aplatis,
de taille égale, plus courts que l’article (fig. 6, B) ; il n’y a plus que
sept piquants à partir des 15-1 7e plaques, et leur nombre va en décrois¬
sant régulièrement jusqu’à l’extrémité des bras, où l’on n’en compte
plus que cinq.
La face ventrale du disque est couverte presque entièrement des
mêmes petits granules que ceux de la face dorsale. Les fentes génitales
sont plus ou moins ouvertes, suivant l’état de contraction de l’animal
Fig. 5. — Ophioderrna brevispina (Say). A : partie de la face ventrale d’un exem¬
plaire dont les trois premières plaques brachiales ventrales sont nettement sépa¬
rées par des dépressions profondes ; B : autre exemplaire dont seules les deux pre¬
mières plaques brachiales sont séparées par une dépression très peu prononcée.
(fig. 5, A, B). Les boucliers buccaux sont cordiformes, un peu plus
longs que larges, à base concave. Les plaques adorales sont curieuse¬
ment dépourvues de granules sur une assez grande partie de leur sur¬
face. Les plaques orales portent généralement chacune huit papilles
buccales ; la papille terminale est étroite et allongée, les suivantes sont
plus courtes et plus larges et la dernière prend une forme en crochet ;
le nombre des papilles buccales varie de sept à neuf.
Les plaques brachiales ventrales sont plus larges que hautes, à bords
convexes ; en général, les trois premières plaques sont séparées par une
double dépression (fig. 5, A) ; mais cette dépression peut n’exister
qu’entre la première et la seconde plaque brachiale (fig. 5, B) ou même
manquer complètement. Il y a deux écailles tentaculaires, l’interne
subrectangulaire, l’externe plus petite, triangulaire ; elles subsistent
jusqu’à l’extrémité des bras.
— 263 —
Ophiolepis elegans Lût ken.
Synonymie : Ophiolepis elegans Lütken, 1859, p. 105 ; Lyman,
1865, p. 58, pl. 2, fig. 5 ; Clark, 1915, p. 342 ; Clark, 1933, p. 73 ;
Boone, 1933, p. 122, pl. 74, 75 A, 76 A ; A. H. Clark, 1939, p. 452.
L’unique exemplaire a été récolté par 52 mètres de profondeur, sur
des fonds de sable vaseux avec coquilles mortes. La face ventrale est
uniformément rosée, tandis que la face dorsale est brunâtre, tachetée
de blanc. Le disque mesure 18 mm de diamètre et les bras atteignent
Fig. 6. — Ophioderma brevispina (Say). A : partie du disque et premières plaque3
brachiales dorsales ; B : bras vu de côté pour montrer la disposition des piquants.
55 mm de long. Ce spécimen correspond bien aux descriptions de Lüt¬
ken et de Lyman, ainsi qu’à la figure de ce dernier auteur et aux photos
et dessins de Boone.
Ophiura fallax nov. sp.
(Fig. 7, A-D).
L’unique exemplaire a été récolté sur des tonds sableux, par 45 mètres
de profondeur. Le disque, épais, mesure 9 mm de diamètre. Les bras,
robustes, sont brisés et le plus grand ne dépasse pas 12 mm.
La face dorsale du disque est couverte de plaques irrégulières légère¬
ment imbriquées, parmi lesquelles on distingue une centro-dorsale hexa-
264
gonale (fig. 7, B). Les boucliers radiaux sont séparés par un groupe
d’une dizaine de plaques inégales ; ils portent, sur leur bord brachial,
une série linéaire de 4 à 5 petites papilles. Les incisures radiales sont
peu profondes et englobent seulement les trois premières plaques bra¬
chiales dorsales ; celles-ci sont revêtues, sur leur bord externe, d’un
peigne accessoire d’une douzaine de papilles assez longues et pointues.
Les 5-6 premières papilles du peigne principal sont longues, frêles et
pointues ; les suivantes sont plus courtes, plus larges, prennent une
forme rectangulaire, diminuent progressivement de taille pour devenir
très petites et carrées sur la face ventrale ( fig. 7, B, D).
Fig. 7. — Ophiura fallax nov. sp. A : partie de la face ventrale du disque et d’un
bras ; B : partie de la face dorsale du disque et d’un bras ; C : vue latérale d’un
bras ; D : peigne principal et peigne accessoire.
Les plaques brachiales dorsales sont bien plus larges que hautes et
légèrement carénées. Les plaques brachiales latérales portent trois
piquants dont le dorsal, un peu plus grand que les deux autres, atteint
la longueur de l’article (fig. 7, C).
La face ventrale du disque est couverte de plaques imbriquées,
petites le long des boucliers buccaux, de plus en plus grandes à mesure
qu’elles se rapprochent du bord du disque (fig. 7, A). Les fentes géni¬
tales sont étroites. Les grands boucliers buccaux sont pentagonaux, à
peu près aussi longs que larges. Les plaques adorales, allongées, étroites,
séparent nettement les boucliers buccaux de la première plaque bra¬
chiale latérale. Les plaques orales sont très courtes, vaguement trian¬
gulaires, à sommets arrondis ; il existe une papille buccale impaire ter¬
minale et trois papilles buccales latérales (fig. 7, A).
Les deux premières plaques brachiales ventrales sont contiguës et
ornées de très petites stries transversales (fig. 7, A) ; les suivantes sont
séparées par un intervalle qui s’allonge de plus en plus à mesure que
l’on se rapproche de l’extrémité des bras ; leur taille diminue corréla¬
tivement (observations faites sur des débris de bras). Les premiers pores
— 265 —
tentaculaires sont grands et limités par 3 à 5 écailles de chaque côté ;
il n’existe plus que deux écailles à partir du cinquième pore, l’externe
bien plus développée que l’interne ; celle-ci disparaît dès le huitième
pore et il ne subsiste plus, jusqu’à l’extrémité des bras, qu’une écaillé
arrondie, de plus en plus petite.
Rapports et différences.
La plupart des Ophiura récoltées dans l’atlantique tropical l’ont
été à des profondeurs comprises entre 400 m et plus de 2.000 mètres.
La seule qui présente quelques affinités avec notre nouvelle espèce
est O. acervata (Lyman), qui vit le plus souvent entre 150 et
1.300 mètres, mais qui a aussi été récoltée, dans les eaux cubaines,
par des fonds de 56 mètres.
J’ai pu examiner trois exemplaires de O. acervata, provenant
de l’expédition du « Blake », et déterminés par A. Agassiz, ainsi
que quatre exemplaires, récoltés sur les côtes cubaines, obligeam¬
ment prêtés par Miss Deichmann. Ils différent nettement de
O. fallax par de nombreux caractères : les plaques dorsales du
disque sont arrondies et régulières ; les boucliers buccaux ne pré¬
sentent pas d’encoches latérales et sont très élargis distalement ;
les papilles buccales sont soit allongées et rectangulaires, soit
triangulaires à double sommet ; les piquants, au nombre de trois,
sont de taille inégale, le médian étant bien plus court que les
deux autres ; les plaques brachiales dorsales sont allongées, non
rectangulaires et les plaques brachiales ventrales présentent un
lobe distal très prononcé.
Par la forme de ses boucliers buccaux, O. fallax rappelle O. textu-
rata de nos côtes.
(à suivre).
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
— 266
Contribution a la Flore de la Nouvelle-Calédonie,
cxvii. — Plantes récoltées par MacKee (Su pplément)
(suite et fin).
Par A. Guillaumin.
Celosia argentea L. — Koumac (6469).
Alternanthera ficoides Roem. et Schult. — Nouméa (cultivée)
(6623).
Peperomia caledonica DC. — Plateau de Dogny : pente O. (6546).
Nepenthes Vieillardii Hook. f. — Plaine des Lacs (1079, 1.111).
Hedycaria cupulata Baill. ? — Plateau de Dogny : pente O.
(6530).
H. symplocoides S. Moore — Plateau de Dogny : pente O. (6535).
Litsea triflora Guillaum. — Mt Kaala : pente O. (6495) ; Dôme
de Tiébaghi (4833 pro parte).
Endiandra Baillonii Guillaum. ? — Plateau de Dogny (6570).
Amyema artensis Danser — Plateau de Dogny (6568).
Korthalsella dichotoma Engl. — Mt Panié : pentes entre 400 et
1.200 m (6406), (6407).
Hachettea austro-caledonica Baill. — Plateau de Dogny : pente O.
(6526).
Phyllanthus chrysanthus Baill. — Tao : dans les Niaoulis (6457).
Cleistanthus stipitatus Müll.-Arg. form. buxifolia Guillaum. —
Dothio (6576, 6577) : Mt Kaala : pente O. (6499).
Longetia buxoides Baill. • — Dothio (6582).
Codiæum variegatum Bl. — Ouégoa (6478).
Cultivée par les Indigènes qui l’auraient introduite des Nouvelles
Hébrides. Feuilles employées pour soigner la tuberculose.
Baloghia alternifolia Baill. — Dumbéa : au dessus du barrage
(5073).
B. drimiflora Schltr. — Tinip (6523).
Cleidion angustifolium Pax et Hoffm. — Koné (6466).
Macaranga fulvescens Schltr. — Tao : galerie forestière (6435).
Ficus auriculigera Bur. — Oun.djo (6524). Fruits pourpres.
F. leiocarpa Warb. — Plateau de Dogny : pente O. (6539).
Fruits rouge sombre.
Pilea microphylla Liebm. — Tao : dans les Niaoulis (6456).
Casuarina nodiflora Forst. — Tao : galerie forestière (6427).
Liparis lexa Schltr. — Dumbéa : au dessus du barrage (6587).
267
Dendrobium austro-caledonicum Schltr. — Tao : galerie forestière
(6373).
D. fractiflexum Finet — Plaine des Lacs : Bois du Sud (6597).
D. gracilicaule Reichb. f. — Mt Kaala : pente O. (6487, 6494).
D. pectinatum Finet — Mt Panié : pentes entre 400 et 1.200 m
(6401).
D. verruciferum Reichb. f. — Hte Rivière blanche (6605).
Phreatia oubatchensis Schltr. — Crête allant du Chapeau de Gen¬
darme au Mt Koghi (6619).
Spathoglottis Deplanchei Reich, f. — Tao : dans les Niaoulis (6444)..
Calanthe Balansæ Finet — Mt Panié : pentes entre 400 et 1.200 m
(6422).
Tæniophyllum minutissirnum Schltr. — Tao : galerie forestière
(6440).
Appendicula Vieillardii Reichb. f. — Crête au N. du Col d’Amos
(6470).
Zeuxine Vieillardii Schltr. ? — Crête allant du Chapeau de Gen¬
darme au Mt Koghi (6612).
Liperanthus glandulosus Schltr. ■ — - Crète allant du Chapeau de
Gendarme au Mt Koghi (6612).
Basselinia gracilis Vieill. — Mt. Panié : entre 1.200 m et le sommet
(6385).
B. velutina Becc. — Plateau de Dogny (6573).
Sciaphila dolichostyla Schltr. — Mt Koghi : pentes au dessus de
l’Hermitage (6630).
Cladium rubiginosum R. Br. — Col d’Amos : versant de Ouégoa
(6485).
Gahnia aspera Spreng. ■ — Plateau de Dogny (6572).
Carex indica L. var. fissilis Kükent. — Col. d’Amos : versant de
Ouégoa (6480).
Fimbristylis diphylla Yahl. — • Mangrove à l’embouchure de la
Dumbéa (4460).
F. ferruginea Vahl. — Plaine des Gaïacs (6461).
Lophoschænus comosus Stapf = Cyclocampe arundinacea Benth.
non Lophoschænus arundinaceus Stapf = Schænus arundinaceus
Forst,. — Tao : dans les Niaoulis (6454).
Imperata cylindrica Beauv. — Plaine de la Tontouta (6585).
Apluda varia Hack. — Tao : dans les Niaoulis (6452).
Ischæmum muticum L. var. Turneri Jsa. — Tao : dans les Nia¬
oulis (6450).
Schizachyrium obliquiberbe A. Cam. — Tao : dans les Niaoulis
(6448).
Bothriochloa pertusa A. Cam. — Plaine de la Tontouta (6586)
Plaine des Gaïacs (6464).
268 —
Paspalum orbiculare Forst. — Poya (6459) ; Tao : dans les Nia-
-oulis (6453).
P. paniculatum L. — Ba (6356).
Panicum capillare L. — Tao : dans les Niaoulis (6449).
P. gracile R. Br. — Crête allant du Chapeau de Gendarme au
Mt Koghi (6621) ; Plaine des Gaïacs (6463).
P. maximum Jacq. — Nouméa : Anse Vata (6624, 6628).
Sacciolepis iridica A. Chase — - Col des Roussettes : versant de
Houaïlou (6350) ; Ba (6357).
Digitaria caledonica Henrard — Ouégoa (6477).
Stenotaphrum subulatum Trin. — Nouméa : Magenta (6589).
Aristida pilosa Labill. — Nouméa : Anse Yata (6626) ; Hienghène
(6360).
Cynodon Dactylon Pers. — Nouméa : Anse Vata (6606).
Eleusine indica Gaertn. — Nouméa : Anse Vata (6625).
Eragrostis ciliata Nees — Nouméa : Anse Vata (6622) ; La Foa
(6593).
E. elongata Jacq. — - Ba (6355) ; Tao : dans les Niaoulis (6451).
Sporobolus indicus R. Br. — Nouméa : Anse Vata (6627) ; Païta
(6583); Ba (6354).
Podocarpus palustris Buchh. ■ — Plaine des Lacs (1119).
Araucaria Balansæ Brong. et Gris — Dothio (6578).
Agathis ovata Warb. — Plaine des Lacs (1130).
Rosenstockia Rolandi-Principis Copel. — Mt Panié (6388).
Trichomanes caudatum Brack. — Hte Rivière Blanche (6602).
T. elongatum A. Cunn. — Crête allant du Chapeau de Gendarme
au Mt Koghi (6611).
T. pumilum v. den Bosch — Plateau de Dogny : pente O. (6545).
Dicksonia Deplanchei Vieill. ex Bak. — • Plateau de Dogny (6559) :
Tao : galerie forestière (6381).
D. thyrsopteroides Mett. — Plateau de Dogny : pente O. (6541).
Alsophila N ovæ-Caledoniæ Mett. — Plateau de Dogny : pentes O.
(6542).
Dryopteris Haenkeana O. Ktze. — Tao : dans les Niaoulis (6445).
Lindsaya cheiroides Fourn. — Crète allant du Chapeau de Gen¬
darme au Mt Koghi (6609).
Notholæna distans Labill. — Crète au N. du Col d’Amos (6471).
Cheilanthes Sieberi B. Br. — Oundjo (6519).
Adiantum fulvum Raoul — Crête allant du Chapeau de Gendarme
au Mt Koghi (6608).
A. hispidulum Sw. — Crête au N. du Col d’Amos (6472).
A. N ov æ-Caledoniae Keyser — Crête allant du Chapeau de Gen¬
darme au Mt Koghi (6610).
Vittaria angustifolia Bl. — Tao : galerie forestière (6378).
Polypodium lanceolatum Mett. — Plateau de Dogny (6557).
P. punctatum Sw. — Mt Panié : pente entre 400 et 1.200 m (6405).
Grammitis Deplanchei Cop. — Mt Panié : pentes entre 400 et
■1.200 m (6404).
Ctenopteris lasiostipes Tindale. — Plaine des Lacs : Bois du Sud
(6595).
Christiopteris varians Cop. — Plateau de Dogny (6558).
Lygodium reticulatum Schkuhr — Mt Panié : entre 1.200 m et le
•sommet (6391).
Lycopodium clavatum L. — Plateau de Dogny (6554).
Urostachys Phlegmaria Hert. ( L . pinijolium Forst.) — Tao :
galerie forestière (6434).
Selaginella neo-caledonica Bak. — Ilte Bivière blanche (6598).
ERRATA :
p. 175 : Acacia simplicifolia — Nouméa : Anse Vata et non Plaine
des Lacs.
p. 177 : Tieghemopanax calophyllus : n° 6489 et non 6429.
p. 179 : Abyxia Microbuxus : n° 6507 et non 8507.
p. 179 : Ipomæa obscura : S* Louis (6592) et non La Foa (6593).
Plantes nouvelles, rares ou critiques
des serres du Muséum.
(Notules sur quelques Orchidées de l’Indochine. XX).
Par A. Guillaumin.
344. Oberonia ensiformis Lindl. — Laos : Xieng Kouang (Tixier
XVIII, f. 178, 1956 ; de Sigaldi n° 304/Sig., f. 12, 1957).
345. Dendrobium crassinode Bent. et Reichb. f. var. albiflorum
Reichb. f. — Laos : Vientiane (Tixier, Dendrobium n° 7, f. 137,.
1955).
Correspond exactement à la planche 704 de Lindenia (sub var.
album Ed. Morr.) ; à la base du labelle se trouvent .de courtes
raies transversales rouges dont il n’est fait mention dans aucune
description mais qu’on devine sur cette planche coloriée et qui
se voient mieux dans celle de Cogniaux ( Dict . icon. Orchid., Den¬
drobium pl. 5 a sub D. W ardianum Warn. var. album Williams.
D. crassinode est identifié à D. pendulum Roxb., connu de
l’Inde jusqu’au Thibet et trouvé au Laos par Kehr n° 964 et
Poilane nos 25.739, 25.888).
346. D. cumulatum Lindl. — Annam : Dalat (Grillet n° 252,.
f. 246, 1956). Nouveau pour l’Indochine.
347. D. fimbriatum Hook. — Laos : Vientiane (Tixier XI,.
1955).
348. D. Harveyanum Reichb. f. — Annam : environs de Dalat
(Tixier n° 33, f. 203, 1958).
Très remarquable par les longues fimbriations J- ramifiées des
bords des pétales alors que celles du labelle sont bien plus courtes,,
diminuant de longueur de la base au sommet du labelle.
N’était encore connu que de Birmanie où il semble très rare.
201. D. parcoides Guillaum. — Annam : Dalat (Grillet, Den¬
drobium n° 11, f. 197, 1956).
171. D. Pierardii Roxb. — Laos : Vientiane (Tixier n° 71,
f. 199, 1955).
349. D. tenellum Lindl.- — Annam : Dalat : forêt de Klang-
Yang ( C.R.S.T. , f. 182, 1953).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 3, 1959.
— 271
350. Bulbophyllum hirtum Lindl. — Annam : Dalat (Gril¬
let 1957).
Fleur blanc verdâtre, menton vert, labelle jaune à petits poils
en dessus bruns sur la lame et jaunes sur les bords. Forte odeur
de vanille.
351. B. nigrescens Rolfe — Annam : Dalat (Grillet n° 272,
f. 126, 1957).
Inflorescence longue de 50 cm, hampe très glauque presque
blanche, fleurs pendant d’un seul côté.
N’avait été trouvé qu’une fois, au Siam.
352. Coelogyne graminifolia Par. et Reichb. f. — Annam :
Dalat (Hach Coelogyne n° 4, f. 19, 1958).
Nouveau pour l’Indochine.
353. Eria confusa Hook. f. — Annam : Dalat (Tixier, Eria
n° 18, f. 206, 1957).
Correspond bien comme coloris à la planche 169 ! de King et
Pantling ( Ann Jard. bot. Calcutta VIII) : remarquable par ses
grandes bractées vertes pendantes.
N’avait été encore signalée pour la péninsule indochinoise que
dans l’est du Siam.
303. Phajus longicornu Guillaum. — Annam : Dalat (Grillet
n° 271, f. 126, 1957).
Labelle à lobe médian blanc, rayé de rose sur les côtés, jaune
au milieu, à lobes latéraux uniformément roses ; passe ensuite au
chamois, le rose disparaissant ^ complètement mais la colonne
reste intensément rose.
354. P. maculatus Lindl. in Wall. — Annam : Dalat (Tixier
n° 34, f. 203, 1958).
Espèce répandue de l’Inde au Japon, pas encore signalée en
Indochine.
355. Cymbidium X Ballianum Hort. — Annam : Dalat (de
Sigaldi d. 212, 1955).
Fleurs 5, blanches, sépales et pétales plus aigus que chez
C. eburneum Lindl., 2 crêtes jaunes, base du labelle et colonne
légèrement teintées de rose.
D’après l’Orchid Review qui a signalé la culture de cette plante
en Angleterre en 1904, ce serait l’hybride naturel C. eburneum
Lindl. X C. Mastersii Griff. ex Lindl., originaire de l’ Annam,
toutefois cette dernière espèce (= Cyperorchis Mastersii Benth.)
n’a pas été signalée en Indochine. Ne serait-ce pas plutôt l’hy¬
bride C. eburneum X C. erythrostylum Rolfe, ces 2 espèces exis¬
tant en Annam ?
— 272 —
235. Ærides falcatum Lindl. in Paxt. — Annam : Dalat (de.
Sigaldi n° VI, f. 25, 1956).
239. Sarcanthus dalatensis Guillaum. — Annam : Dalat (Tixier
Vandée n° 40, f. 203, 1958).
Fleurs à peine malvacées, labelle malvacé marqué d’un peu de
jaune à la base, opercule de l’anthère malvacé à la base à bec-
blanc.
356. S. recurvus Rolfe ex Downie. — Laos : Xieng Kouangr
(Tixier VII, f. 178, 1956).
Feuilles presque distiques, très charnues, cylindriques ; fleurs
blanches passant au chamois, lobe médian du labelle restant rose
violacé, cloison verticale de l’éperon incomplète et marquée seu¬
lement vers le fond, colonne et callus papilleux.
Je ne connais cette espèce que par la description de l’échantil¬
lon récolté au Siam au Doi Sootep.
357. Cleisostoma langbianense Guillaum. sp. nov.
Epiphytica, caule circa 20 cm alta, 6 mm crassa, apice foliata, basin
versus vaginibus tantum obtecta foliis distichis, linearibus (8 cm X 1 cm)r
crassis, supra canaliculatis, vaginibus 1 cm longis, brunneo, granulosis.
Inflorescentiae horizontales, oppositifoliæ, racemosæ, robustae (3 mm
diam.), e basi flori/eræ, bracteis triangularibus, 1,5 mm longis, floribus
roseis calcare albo excepto, 5 mm diam., sepalis superiore oblongo ( 4 mm
X 2 mm) cucullato, lateralibus similibus, petalis suborbiculatis , 3 mm
diam., labello 3-lobo, lobis lateralibus vix distinctis, medio brevi, trian-
gulari, sat carnoso, calcare pendulo, apice scrotijormi, 3 mm longo, medio
postice lamello horizontali jere occluso, antice callo parvo, piloso munuto,
columna 3 mm longa, polliniis 2, globosis, nigris, caudiculo brevi, lineari,
retinaculo triangulari.
Annam : massif du Lang bian : à la base du Pic, vers 1.900 m,
forêt dense, épiphyte sur Fagacée ; floraison en février (Tixier
n° 28, f. 180, 1958).
Du même groupe que C. Mannii Reichb. f. mais port et feuilles
très différentes ; remarquable par son éperon scrotiforme à son
extrémité, à lame interne horizontale et callus antérieur entier et
presque réduit à une touffe de petits poils.
220. Saccolabium rubescens Rolfe. — Annam : Dalat (de
Sigaldi n° VI, f. 25, 1956).
246. S. triflorum Guillaum.
La description [Bull. Mus. 2e sér., XXVIII, p. 239, 1956) a été
faite sur une plante à fleur blanc verdâtre, à éperon blanc et
labelle marqué de violet ; le collecteur disait que les fleurs étaient
mauves ; une autre plante provenant du même envoi a les fleurs
blanches à labelle intensément mauve violacé.
— 273 —
358. Vanda laotica Guillaum. — Laos : Vientiane (Tixier n° 9,..
f. 192, 1955).
Fleurs blanc un peu rosé sans traces bleuâtres.
Déjà trouvé dans divers autres points du Laos.
224. V. pumila Hook, f. - — Laos : Xieng Kouang (Tixier XXI
X h, f. 178, 1956).
Fleur odorante.
Espèce du Sikkim et du Bootan trouvée en Indochine (Annam)
depuis la publication de la Flore.
225. V. Watsonii Rolfe. — Annam : Pics du Langbian, 1850-
2100 m, forêt moussue, aime l’humidité et l’ombre (Tixier n° 33,
f. 259, 1957).
Correspond exactement à la planche 8109 du Botanical Maga¬
zine ; la plante que j’avais rapporté à cette espèce {Bull. Mus.
2e sér., XXVII, p. 394, 1955) appartient à V. Masperoæ Guillaum.
( ibid . XXII, p. 628, 1950) connu jusqu’alors du Cambodge : Mts
Bokor.
Plante d’Indochine autre que les Orchidées.
359. Agapetes Poilanei P. Dop — Annam : Lang bian : forêt
de feuillus ( C.B.S.T . n° 212/Sig., f. 138, 1955).
Epiphyte, rameaux rugueux, les vieux velus, Feuilles obtuses
au sommet, aigües à la base. Fleurs 1-4 à l’extrémité des rameaux,
pédicelles recurvés longs de' 5 cm épaissis vers le sommet et arti¬
culés au dessous de l’ovaire, calice vert, tube long de 5 mm, lobes
très courts aigus, corolle verte, cylindrique, tubuleuse, longue de
17 mm, large de 5 mm, lobes très courts, recurvés, étamines
incluses, filets velus, anthères brunes munies de 2 cornes dorsales,
style inclus. Fruit sphérique (1 cm diam.), blanc, surmonté des
5 lobes du calice. Plante très ornementale selon de Sigaldi.
P. Dop qui a signalé [Fl. Indochine III p. 712) cette espèce au
Tonkin : Chapa, n’en n’avait pas décrit la fleur.
— 274 —
Tristemonanthus Loes. (HlPPOCRATEACEAE),
GENRE NOUVEAU POUR L'AFRIQUE OCCIDENTALE.
Complément de description pour une espèce nouvelle de ce genre.
Par N. Halle.
Lors de notre révision des Hippocratéacées d’Afrique Occiden¬
tale, nous avons cité pour mémoire le Tristemonanthus mildbrae-
dianus Loes., en indiquant que le genre avait des chances d’être
rencontré dans les régions étudiées.
La supposition que nous faisions vient de trouver confirmation.
Une récolte de M. Aké Assi, botaniste à l’Institut d’Adiopo-
doumé en Côte d’ivoire, permet à la fois d’annoncer cette décou¬
verte et de faire la mise au point qui suit.
Nous avons décrit dans un précédent numéro du Bulletin du
Muséum, une nouvelle Hippocratéacée qu’en l’absence de fleur
nous nommions Campylostemon nigrisilvae N. Hallé. Nous sommes
en mesure de rectifier une erreur en reconnaissant que cette plante
est un nouveau Tristemonanthus.
S’il est généralement à déconseiller de décrire une nouvelle
•espèce en l’absence de fleur, nous avions alors l’excuse de très
bien connaître une plante nouvelle par son appareil végétatif et
de l’avoir reconnue sans difficulté en de nombreux points de la
Côte d’ivoire forestière ; d’autre part, les feuilles, les tiges et le
rhytidome très caractéristiques de cette plante, nous ont permis
la publication d’une diagnose valable.
L’erreur de genre est en fait sans gravité car seul le nombre
d’étamines permet de distinguer le genre Tristemonanthus 3-sta-
miné du genre Campylostemon 5-staminé. Nous ne connaissons
aucun autre critère générique notable séparant ces deux genres.
Voici donc la correction de notre binôme et le complément de
diagnose du nouveau Tristemonanthus (fig. 1).
Tristemonanthus nigrisilvae (N. Hallé) N. Hallé, comb. nov.,
basionymus Campylostemon nigrisilvae N. Hallé, Bull. Muséum,
XXX, n° 5, p. 4G8 (1958).
Inflorescentiae axillares, cymosae, dichotomae, glabrae, cire. 3 cm
longae. Pedunculus 5-12 mm longus. Alabaster globosus 1-1,5 mm
diam. Sepala 5 aequalia, apice acuta. Petala 5 subcarnosa, 1,2-
1,5 mm longa. Stamina 3 introrsa, connata. Ovarium triloculatum
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 3, 1959.
— 275
immersum, ovulis 5-6 in quoque loculo biseriatis. Fructus juvenilis
tricarpellatus.
Matériel complémentaire : Côte d’ivoire, forêt de l’Abbé, 13 juin
1957, Aké Assi, Institut d’Adiopodoumé, n° 4343, fleurs, au
Muséum de Paris.
Autres remarques descriptives : Inflorescences brunes à sec ;
pédoncule portant 4-6 séries de i’amifications avec des bractéoles
opposées aiguës, les inférieures dépassant rarement 1-1,2 mm.
Pédicelle grêle de 2-3 mm. Préfloraison comme dans le genre Cain-
Fig. 1. — Tristemonanthus nigrisilvae (N. Halle) N. Halle, (Aké Assi, Institut
d’Adiopodoumé n° 4343} : a , fleur vue de dessus ; b , calice vu par dessous ; c,
coupe non axiale de la fleur, au niveau d’une loge d’ovaire ; d, vue de la partie
sectionnée dans la fleur figurée au dessus ; e, et e’, étamine, face interne, face
externe et profil ; /, bouton floral ; g, rameau florifère et nervation de la feuille.
L’échelle de gauche est valable pour tous les détails floraux sauf c et d.
pylostemon : les pétales sont basalement valvaires et imbriqués
vers leur sommet. Fleur glabre, jaune au début de l’anthèse, attei¬
gnant 3-4 mm de diam. Pétales moitié moins larges que longs,
anguleux vers le sommet. Pas de disque. Sac pollinique unique à
fente de déhiscence transversale. Grain de pollen en tétrade tétraé¬
drique. Style étroit dans le bouton se développant à l’anthèse
en trois lobes stigmatiques opposés aux loges de l’ovaire. Le très
jeune fruit a été observé avec trois carpelles à valves plates comme
chez les Campylostemon. Les feuilles des sommités florifères sont
toutes cunées à la base et les fines nervures du limbe sont plus
apparentes à la face inférieure que dans les feuilles de l’holotype
stérile.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 3, 1959.
19
276 —
Clé des Tristemonanthus :
Sépales arrondis ou ovés ; pédoncule d’inflorescence de plus de
20 mm de long ; feuilles olivacées subconcolores en herbier
. Tr. mildbraedianus.
Sépales aigus ; pédoncule d’inflorescence d’environ 5-15 mm de
long ; feuilles olivacées sur la face supérieure et roussâtres sur la
face inférieure en herbier . Tr. nigrisilvae.
Laboratoire de Phanêrogamie du Muséum National.
BIBLIOGRAPHIE
N. Halle : Monographie des Hippocratéacées d’Afrique Occidentale,
Thèse de Doctorat de l’Université, Faculté des Sciences de Paris,
manuscrit ronéotypé, pp. 130 et 134 (1958).
: Hippocratéacées nouvelles d’Afrique Occidentale, Bull, du
Muséum, 2e série, XXX, n° 5, p. 464 (1958).
Th. Loeseneb : Hippocrateaceen-Studien, in Fedde Repert., XLIX,
p. 226 (1940).
— : Hippocrateaceae, in Engl, et Prantl, Nat. Pflanzen-
fam. 20b, p. 205 et fîg. 63, p. 206 (1942).
Aspergillus isolés dans les fèces de quelques animaux
du Parc Zoologique de V inc en nés.
Par Henri Saez.
A côté des Micromycètes prospérant dans le tube digestif d'un
animal et composant la myco-flore intestinale de celui-ci, il en
existe d’autres, en simple transit dans l’organisme, sous forme de
spores ayant habituellement résisté à l’action des différents sucs
digestifs. Parmi ces derniers nous rencontrons nombre d’espèces
d ’ Aspergillus, de Pénicillium et de Scopulariopsis. Le fait d’ail¬
leurs que des animaux peuvent ainsi véhiculer des spores d’ Asper¬
gillus fumigatus ou d’ Aspergillus flavus pourrait expliquer un des
aspects de l’épidémiologie de l’Aspergillose qui sévit souvent à
l’état endémique dans les grande centres d'élevage d’oiseaux et
les Parcs zoologiques.
Nous rapporterons ici les résultats concernant les espèces d’ Asper¬
gillus isolées dans les fèces de quelques animaux sauvages du
Parc zoologique de Vincennes. Les prélèvements, des excréments
frais, ont été effectués en septembre, octobre et novembre 1958.
Technique. — Aussitôt après l’émission d’une selle par un ani¬
mal, nous prélevions le matériel d’examen à l’aide d’un écou-
villon ou d’une pipette Pasteur. Ecouvillons et pipettes Pasteur
étaient stérilisés séparément dans des tubes en verre bouchés au
coton, servant à leur transport au laboratoire.
Au laboratoire le matériel était dilué dans de l’eau peptonée
à 1 % avec laquelle nous ensemensions deux boites de Pétri
(coulées avec du milieu de Sabouraud-glycosé à 2 %) : l’une des
boites était placée à l'étuve à 37°, l’autre restait à la température
du laboratoire (18-20°).
Au fur et à mesure de leur apparition nous repiquions les
souches sur milieu de Czapek à 3 % de saccharose. Deux dilu¬
tions successives ont été pratiquées pour chaque souche afin
d’obtenir des cultures mono-spores (2 à 3 colonies par boite de
Pétri).
Les souches, purifiées, ont été étudiées sur les milieux suivants :
milieu de Czapek à 3 % de saccharose (et à 20 % pour les espèces
ascosporées du groupe Glaucus en particulier), milieu Maltea-
Moser à 1 et à 2 %, milieu de Sabouraud-glycosé à 2 %, fragment
de pomme de terre et fragment de carotte en tubes de Roux.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 3, 1959.
— 278 —
Résultats. — - Au cours de 354 prélèvements effectués chez
douze espèces animales différentes nous avons isolé :
100 souches d ’Aspergillus
(ainsi que : 28 » Pénicillium
18 » Scopulariopsis brevicaulis Saccardo)
Parmi les 9 espèces d’ Aspergillus identifiées, 3 sont particu¬
lièrement bien représentées (85 % des souches) : A. flavus, A. allia-
ceus et A. fumigatus. Dans les espèces absentes, nous noterons
V Aspergillus niger (Groupe niger plus exactement), contaminant
pourtant si fréquent du matériel de culture des laboratoires de
microbiologie. Cependant à l’époque où ce travail a eu lieu nous
n’avions pas davantage rencontré d’A. niger dans d’autres pré¬
lèvements d’origine animale ou dans des boites de Pétri sou¬
mises à la contamination par des spores de l’air.
Des 14 groupes d 'Aspergillus décrits par Thom & Râper, 7 ont
ici des représentants plus ou moins nombreux dans les souches
isolées.
Groupe Glaucus.
7 souches, 3 espèces : A. chevalieri (4 % des souches), A. repens
(2 % des souches), A. amstelodami (1 % des souches).
h' Aspergillus chevalieri (Mangin) a été isolé trois fois chez
l’Autruche, une fois chez le Cerf axis — h’ Aspergillus repens
(Cda) Debary : une fois chez l’Autruche, une fois chez le Man¬
chot royal — et Y Aspergillus amstelodami (Mangin) : une fois
chez l’Autruche.
Groupe Fumigatus.
22 souches, 1 espèce : A. fumigatus (22 % des souches).
h’ Aspergillus fumigatus Fresenius a été isolé chez :
Fourmilier . 1 souche
Cerf axis . 4 »
Cerf pseudaxis . 3 »
Cerf cochon . 4 »
Nylgaut . 6 »
Autruche . 1 »
Manchot royal . 2 »
Nous remarquerons la présence de VA. fumigatus chez deux
oiseaux apparemment sains : l’Autruche et surtout le Manchot
royal, animal qui paie souvent un lourd tribut à l’Aspergillose
dans les Parcs zoologiques. Ces faits sont à rapprocher des résul¬
tats observés au cours d’une épidémie d’Aspergillose chez un lot
de Manchots royaux, au Parc. Au début de cette épidémie des
— 279 —
prélèvements intra-tracheaux (écouvillonnage assez bas de la tra¬
chée) furent effectués chez tous les animaux du lot. L’A. fumi-
gatus fut en particulier cultivé aussi chez un animal, apparem¬
ment sain à l’époque, et qui vit toujours, 9 mois après que tous
ses congénères sont morts d’Aspergillose. Le portage sain paraît
donc fréquent chez les animaux en captivité.
L’examen microscopique direct des prélèvements effectués chez
des porteurs sains ne révèlent jamais la présence de têtes asper¬
gillaires ou de fragments myceliens, comme il en est possible
d’observer chez un Manchot royal dyspnéique, suspect d’Asper¬
gillose dans un prélèvement intra-trachéal.
Groupe Nidulans.
3 souches, 1 espèce : A. nidulans (3 % des espèces).
L’Aspergillus nidulans (Eidam) Winter n’a été isolé que trois
fois chez :
— Loutre d’Indochine . 1 souche
— Nylgaut . 1 »
— Manchot de Humboldt . 1 »
Cette espèce serait peut-être plus fréquente chez l’animal que
ne le laissent supposer les résultats de ces recherches, car par
ailleurs nous l’avons encore identifiée :
— à l’état saprophyte dans deux prélèvements intra-trachéaux
(postmortem) chez un Mouflon Corse ( Ovis musimon Pallas) et
chez un Mouflon à Manchettes ( Ammotragus lervia Pallas) ;
— à l’état parasitaire, dans deux cas d’Aspergillose des voies
respiratoires chez un Canard casarca (Cas area jerruginea Pallas)
et chez un Manchot royal.
Groupe Ustus.
2 souches, 1 espèce (2 % des souches).
L’Aspergillus ustus (Bainier) Thom et Church est rarement cul¬
tivé à partir de prélèvements d’origine animale. Nous ne l’avons
rencontré que chez :
— Autruche . 1 souche
— Manchot royal . . . 1 »
Groupe Wentii.
26 souches, 1 espèce : A. alliaceus (26 % des souches).
De septembre à novembre 1958, 1 ’ Aspergillus alliaceus Thom
et Church est un des Aspergillus le plus souvent isolé au Labora¬
toire du Parc à partir des prélèvements les plus divers : prélève¬
ments naso-pharyngés et intra-trachéaux, fécès, phanères, frag¬
ments d’organes (poumons le plus souvent)... Etc.
— 280 —
Ces 26 souches ont été cultivées chez :
— Loutre d’Europe . 1 souche
— Cerf axis . 3 »
— Cerf pseudaxis . 2 »
— Cerf cochon . 1 »
— Nylgaut . 2 »
— Autruche . 7 »
— Manchot royal . 6 »
— Manchot de Humboldt . 4 »
Toutes ces souches sont de couleur crème. La couleur exceptée,
elles répondent assez bien aux caractéristiques morphologiques de
Y Aspergillus alliaceus. Momentanément peut-être nous les identi¬
fions à cette espèce.
Groupe Flavus-Oryzae.
37 souches, 1 espèce : A. flavus (37 % des souches).
Y,’ Aspergillus flavus Link a été l’espèce la plus souvent ren¬
contrée au cours de ce travail. Nous l’avons isolée chez :
— Loutre d’Indochine . 5 souches
— Cerf axis . 2 »
— Cerf pseudaxis . 1 »
— Cerf cochon . 1 »
— Nylgaut . 5 »
— Autruche . 2 »
— Manchot royal . 16 »
— Manchot de Humboldt . 5 »
L’A. flavus que nous rencontrons ici à l’état saprophyte a par
ailleurs été l’agent pathogène de quelques cas d’ Aspergilloses
aviaires constatés au Parc, dans les mois précédant ce travail,
chez le Manchot papou ( Pygoscelis papua F.), le Gorfou doré
Eudyptes chrysolophus Brandt) et le Flamant rouge ( Phoenicop -
teris ruber L.).
Groupe Ochraeeus.
3 souches, 1 espèce : A. quercinus (3 % des espèces).
L’ Aspergillus quercinus (Bainier) Thom et Church, est la seule
espèce de ce groupe que nous ayons identifié chez :
— Loutre d’Indochine . 1 souche
— Autruche . 1 »
— - Manchot de Humboldt . 1 »
Conclusion. — Sur un total de 354 prélèvements (fécès) nous
avons isolé 100 souches d 'Aspergillus se ramenant à 9 espèces
différentes. La répartition des Aspergillus chez les divers animaux
— 281 —
étudiés doit être considérée par rapport aux nombreux facteurs
qui peuvent l’influencer et en premier chef l’alimentation.
Ainsi dans un régime herbivore ou granivore il y a un impor¬
tant apport de spores de toutes sortes et, de fait, chez le Cerf,
le Nylgaut et l’Autruche nous cultivons de nombreuses souches
de Micromycètes divers, dont des Aspergillus. Par contre un
régime carnivore comme celui des Loutres ou des Manchots (pois¬
sons de mer : merlans, maquereaux, harengs) n’est pas une source
très riche de spores de champignons (nous n’avons d’ailleurs jamais
isolé d ’ Aspergillus à partir des poissons composant le menu de
ces animaux) ; pourtant chez les Manchots la flore aspergillaire
est abondante et variée. D’autres sources que l’alimentation sont
donc à envisager.
Dans une litière de foin ou de paille nous rencontrons encore
de nombreuses spores de champignons.
L’eau d’un bassin concentre facilement toutes les spores envi¬
ronnantes qui tombent à sa surface et les animaux (Loutres, Man¬
chots) peuvent les absorber pendant le bain.
Ces spores environnantes nous amènent à envisager la myco-
flore d’un box, différente souvent de celle d’un autre box, soumis
qu’ils sont, chacun d’eux parfois, à des micro-climats particuliers
(galerie chauffée des Girafes et des Okapis, chambre froide des
Manchots, vie à l’air libre des Cerfs...). Des résultats confirment
d’ailleurs l’existence de myco-flores particulières à certains
endroits du Parc, comme ceux observés dans la culture systéma¬
tique de fragments de parenchyme pulmonaire chez des animaux
présentant le syndrome commun de l’anthracose, à l’exclusion de
toutes lésions pulmonaires. Les espèces isolées à une certaine
époque de l’année, se retrouvent souvent chez des animaux vivant
dans un même endroit du Parc (Babouins, Mouflons, etc...).
Que l’entrée dans l'organisme se fasse par voie digestive, ou
aérienne, les spores peuvent être détruites, expulsées ou véhi¬
culées quelque temps par l’animal. Ce dernier fait mérite d’être
souligné car trois espèces pathogènes peuvent être isolées chez un
animal sain : Y Aspergillus fumigatus, Y Aspergillus flauus et Y Asper¬
gillus nidulans.
TABLEAU RECAPITULATIF DES
ASPERGILLUS ISOLÉS DANS LES FÈCES.
I. — Fourmilier — Myrmecophaga jubata L.
Prélèvements .
Animaux .
Aspergillus fumigatus .
Pénicillium sp . .
32
2
2
1
— 282
IL — Loutre d’Europe — Lutra lutra L.
Prélèvements . 20
Animal . 1
Aspergillus alliaceus . 1
Pénicillium sp . 4
III. — - Loutre d’Indochine — Lutra cinerea Illiger.
Prélèvements . 30
Animaux . 2
Aspergillus flavus . 5
A. nidulans . 1
A. quercinus . 1
Pénicillium sp . 1
IV. — Cerf Axis — Axis axis Erxleben.
Prélèvements . 14
Animaux . 10
Aspergillus fumigatus . 4
A. flavus . 2
A. allicaceus . 3
A. chevalieri . 1
V. — Cerf pseudaxis — Sika liortulorum Swinhoë.
Prélèvements . 20
Animaux . 7
Aspergillus fumigatus . 3
A. alliaceus . 2
A. flavus . 1
Pénicillium sp . 1
Scopulariopsis brevicaulis . 2
VI. — Cerf cochon — ■ Hyelaphus porcinus Swinhoë.
Prélèvements . 26
Animaux . 9
Aspergillus fumigatus . 4
A. flavus . 1
A. alliaceus . 1
Scopulariopsis brevicaulis . 2
VII. — Nylgaut — Boselaphus tragocamelus Pallas.
Prélèvements . 52
Animaux . 10
Aspergillus fumigatus . 6
A. flavus . 5
A. alliaceus . 2
A. nidulans . 1
— 283 —
Pénicillium sp .
Scopulariopsis brevicaulis . 8
VIII. — Girafe — - Giraffla camelopardalis L.
Prélèvements . 25
Animaux . 2
Aspergillus . 0
IX. — - Okapi — Okapia johnstoni Sclater.
Prélèvements . 22
Animaux . 2
Aspergillus .
X. — Autruche — Struthio camelus L.
Prélèvements . 49*
Animaux . 5-
Aspergillus alliaceus . 7
A. chevalieri . 3
A. flavus . 2
A. fumigatus . •
A. amstelodami .
A. repens . 1
A. quercinus . 1
A. ustus . 1
Pénicillium sp . *>■
Scopulariopsis brevicaulis . 3
XI. — Manchot Royal — ■ Aptenodytes patagonica Miller.
Prélèvements . 28
Animaux . 6
Aspergillus flavus . 16
A. alliaceus . 6
A. fumigatus . 2
A. repens . 1
A. ustus . 1
Pénicillium sp . 13
Scopulariopsis brevicaulis . 1
XII. — • Manchot de Humboldt — Spheniscus humboldti Meyen
Prélèvements . 36
Animaux . 6
Aspergillus flavus . *> ■
A. alliaceus . 4
A. nidulans .
A. quercinus .
Pénicillium sp . 2
Scopulariopsis brevicaulis . 2.
BIBLIOGRAPHIE
Chaves Batista A. & H. Da Silva Maia. ■ — Alguns Aspergillus con¬
taminantes de culturas. Anais da Soc. Biol, de Pernambuco,
1957, 15, I, 181-237.
Thom C. & K. B. Râper. ■ — A manual of the Aspergilli. The Williams
and Wilkins Company, Baltimore, 1945.
Vuillemin P. — • Les champignons parasites et les mycoses de l’Homme.
Lechevalier, Paris, 1931.
Laboratoire d’Ethologie des Animaux Sauvages.
285 —
Note préliminaire sur la condensation nocturne
DE LA VAPEUR D'EAU ATMOSPHÉRIQUE
ET L'HUMIDITÉ DU SOL DANS LES DUNES NORMANDES.
Par J.-M. Turmel.
Depuis fort longtemps de nombreux auteurs se sont occupés
de la formation et de l’intensité de la rosée.
Deux travaux importants résument en partie la question : ce
sont ceux de L. Chaptal en 1928 et de H. Masson en 1948 aux¬
quels je renvoie pour l’historique détaillé.
Divers appareils ont été préconisés pour recueillir la rosée mais
comme « les drosomètres ne jouent pas un simple rôle passif dans
la mesure de la rosée, mais créent celle-ci avec une intensité variant
selon la nature des plaques réceptrices » (Bernard, 1945, p. 123)
il est très difficile de confronter tous ces résultats. Il semble cepen¬
dant que les valeurs annuelles de 7-9 mm de rosée dans le bassin
méditerranéen occidental et en Europe soient les plus vraisem¬
blables. Certains auteurs signalent cependant des totaux annuels
de l’ordre de 30 à 40 mm. Dans les régions tropicales les résultats
sont plus contradictoires ; certains auteurs (Baeyens, Pechüel-
Lôsche, Gusinde) enregistrent des rosées pour une seule nuit
de l’ordre de 3 mm alors que d’autres donnent pour maximum
0,5 (Visser, Suckstorff, Masson). J. Baeyens signale à Kisantu
187 mm de rosée en 1935 en 243 nuits. Les rosées supérieures
à 1,5 mm ne se sont produites que 8 fois dans l’année.
H. Masson donne la rosée journalière pendant la saison sèche
en 1945 pour Dakar, Macina et M’Bambey ; il montre combien
la proximité de la mer a d’importance.
Au Sahara, B. G. Cvjanovich à Béni-Abbès a montré que « la
condensation peut donner 40-45 cm3 par jour et par mètre carré
à la base d’une dune et 8-15 cm3 au sommet ».
C’est récemment que des études très poussées sur la rosée
furent entreprises par les Israéliens (N. Shalem) qui ont pu alors
en établir la carte. Pour l’ensemble du pays on a (entre 1945 et
1948) une moyenne générale annuelle de 19,7 mm et 161 jours
de rosée. Le minimum annuel est de 3,3 mm et 104 jours pour
la vallée de Jéricho le maximum se localisant dans la bande litto¬
rale dans le Saron (33,9 mm et 236 jours annuellement). En tenant
compte de ces données les Israéliens ont réussi à étendre des cul-
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 3, 1959.
— 286 —
tures en certaines contrées réputées désertiques sans avoir besoin
d’un apport massif d’eau d’irrigation.
Recherches personnelles. — Les recherches exposées ici
sont faites dans des dunes de l’Ouest du Cotentin, dans la
commune d’Agon (Manche) ; deux emplacements furent choisis :
une pelouse horizontale haute et une pente sèche exposée au Sud,
la nappe phréatique se trouvant dans les deux cas vers 8-9 m.
Les deux tapis végétaux diffèrent surtout par la présence de
Tortula ruralis dans la pente Sud et d ’ Hypnum cupressiforme
sur la pelouse horizontale. D’autre part le tapis végétal est
ouvert (50 % de recouvrement) dans les pentes Sud qui sont le
plus souvent en marches d’escalier alors que la pelouse hori¬
zontale est un tapis herbacé fermé où l’on rencontre : Phleum
arenarium, Vulpia longiseta, Thymus serpyllum, Festuca dumetorum,
Galium verum var. maritimum, Sedum acre, Lotus corniculatus,
Hieracium pilosella, Hypochaeris radicata, Medicago lupulina,
Cladonia jurcata...
La technique que j’ai employée pour l’étude de la rosée dans
les dunes normandes se rapproche beaucoup de celle utilisée par
les Israéliens : des plaques horizontales de surface connue (250 cm2)
sur lesquelles on évalue par pesée la rosée déposée. Pour connaître
les variations que la nature des plaques peut apporter, j’ai, pour
chaque station, mis en batterie six plaques différentes : trois peintes
en blanc laqué et trois en noir mat, chacune de ces deux séries
étant composée d’une plaque de bois, d’ardoise et de tôle. Cette
diversité devait permettre de tenir compte des remarques faites
par les auteurs précédents quant à l’influence du pouvoir émissif
des divers drosomètres.
Des appareils donnant la température et l’humidité de l’air, la
température du sol vers 2 cm, la force du vent, l’évaporation et
la lumière diffusée par la voûte céleste (cellule à l’abri du rayon¬
nement direct du soleil), étaient toujours disposés dans les sta¬
tions étudiées.
Une première série d’observations fut faite dans la nuit du
29 mars 1959 au niveau du sol et à un mètre de haut, sur la pelouse
horizontale.
Au point de vue de la climatologie de cette nuit, la température
de l’air était restée stationnaire aux environs de 5° jusqu’à 7 h.
et était de 8,8° à 8 h. ; l’humidité avait été sensiblement constante
de 3 h. à 7 h. autour de 90-95 % et avait baissé brutalement au
lever du jour vers 7 h. ; la température du sol de 5° était montée
à 7° à 8 h. ; le vent à 1 m du sol avait beaucoup varié d’intensité :
il était de 1 m/s à 3 h. ; de 2 m/s à 4 h. ; à nouveau de 1 m/s à
4 h. ; à nouveau de 1 m/s à 5 h. ; à 6 h. et 6 h. 30 de 3 m/s ; à 7 h.
— 287
de 1 m/s et à 8 h. de 6 m/s. L’évaporation à 50 cm du sol mesurée
à l’évaporomètre Piche a été de 2 unités c’est-à-dire de 0,4 mm
pendant toute la durée de l’expérience.
Pendant cette nuit la rosée s’est déposée immédiatement dès 3 h.
du matin sur toutes les plaques aussi bien hautes que au niveau
du sol. A 4 h. si toutes les plaques inférieures étaient couvertes
de goutelettes il n’y avait plus rien à un mètre du sol ; à 5 h. on
retrouvait une légère humidification sur les plaques supérieures
et d’assez grosses goutelettes de rosée sur les plaques posées à
même le sol. A 6 h. les plaques supérieures étaient sèches à nouveau
seules les inférieures étaient recouvertes de rosée. A 7 h. le soleil
étant apparu au dessus de l’horizon depuis vingt minutes environ,
le vent étant tombé presque complètement, on trouvait une légère
pruine sur les plaques supérieures en bois, de très légères traces
sur l’ardoise et rien sur les plaques de tôle ; au sol tout était large¬
ment recouvert de rosée. A 7 h. 30 le vent étant alors de 6 m/s
on notait 0,210 gr sur la plaque de bois blanc à un mètre du sol ;
toutes les autres plaques supérieures étant sèches. Sur les plaques
inférieures les quantités recueillies variaient de 1,100 gr à 1,700 gr
suivant leur nature ; ce qui correspond si l’on prend la valeur
maximum à une épaisseur de 0,07 mm ; on est en présence d’une
rosée moyenne.
Ces résultats montrent d’abord l’influence considérable de l’éva¬
poration due au vent à un mètre de haut, évaporation nocturne
qui masque complètement le dépôt de rosée au cours de la nuit.
D’autre part au lever du jour les plaques absorbant différemment
les radiations solaires, il en résulte un échaufîement différent, ce
qui conditionne une évaporation plus ou moins rapide ; c’est ainsi
que l’eau s’évapore plus tôt et plus rapidement sur les plaques
noires que les blanches de même nature et plus rapidement sur la
tôle dont la masse en eau est plus importante, que sur l’ardoise
et le bois.
Les poids d’eau recueillis sont réunis dans le tableau ci-dessous :
288 —
Le 4 avril 1959, deux séries de mesures échelonnées tout au
long de la nuit ont permis de voir à quelle heure la rosée se dépo¬
sait et à quelle vitesse. Ces mesures furent faites Lune au même
endroit que pour l’expérience du 29 mars c’est-à-dire une pelouse
horizontale haute l’autre sur une pente chaude bien exposée au
sud.
le. 4-A. o-ri.1 "1359
Pente. Jud. Petou.se/iori.zonta.Le.
Fig. 1.
Dans la figure n° 1 sont consignées toutes les caractéristiques-
microclimatologiques que j’ai pu enregistrer pour ces deux sta¬
tions au cours de l’expérience. Les deux dernières figures, qui
correspondent chacune à une station, indiquent la marche du
phénomène de condensation de l’eau sur les plaques différentes
mises en place pour chaque station ; pour toutes les plaques ont
été établis le graphique de dépôt horaire et le graphique cumu¬
latif.
L’examen des courbes cumulatives montre que la rosée se dépose
— 289 —
d’une manière très régulière sur toutes les plaques des deux sta¬
tions dès 2 h. 30 et que l’allure du phénomène n’est modifiée que
vers 6 ou 7 heures par l’évaporation. Ces courbes s’identifient
assez facilement à des droites comme le faisait déjà remarquer
H. Masson à Dakar ; l’on peut remarquer qu’elles ont très sensi¬
blement la même pente ; ce qui indique que dans les conditions
de cette expérience, la nature de ces plaques ne joue pas ou très
peu. On peut seulement remarquer que le dépôt est légèrement
plus abondant, en moyenne, sur la pente sud que sur la pelouse
horizontale. Vers le lever du jour l’évaporation se manifeste d’une
manière très visible surtout sur les plaques de tôle. Le résultat
très aberrant à 7 h. 30 pour la plaque de bois noir exposée sur la
pente Sud, est dû à un phénomène local : probablement une mau¬
vaise disposition de la plaque pas parfaitement horizontale. Mais
les deux premiers points de eette courbe confirment les résultats
acquis par les autres plaques. La courbe cumulative correspon¬
dant au dépôt de rosée sur la plaque d’ardoise noire placée dans
la pelouse horizontale ne peut être tracée car, il manque la valeur
— 290 —
de la rosée déposée avant 4 h. ; mais là encore les trois derniers
points montrent une même vitesse de dépôt.
Le poids total de rosée de cette nuit du 4 avril est nettement
moins important que celui constaté dans la nuit du 29 mars. Il
faut invoquer le manque d'apport d’air humide le vent étant
presque nul pendant toute la durée de l’expérience alors qu’il
était aux environs de 3 à 6 m/sec. (H. Masson) la première nuit
et venait du SW. On peut incriminer aussi une évaporation plus
forte (0,6 mm au lieu de 0,4 mm à 50 cm du sol) et une tempéra¬
ture un peu plus haute (8°) pendant tout le cours de la nuit.
Dans le tableau suivant sont rassemblées les valeurs de la rosée
pour les deux stations et les différentes plaques.
L’humidité du sol mesurée au cours de cette nuit montre un
enrichissement en eau du sol par la surface et après le lever du
jour un rapide assèchement ainsi que l’indique le tableau ci-contre :
Pourcentages en poids de l’eau du sol
Pente Sud Pelouse horizontale
Conclusion. — Une première question à se poser est de savoir
si on est bien là en présence de ce que L. Chaptal appelle de la
rosée ? En effet il faut remarquer que au cours de ces deux nuits
d’étude jamais l’air n’a atteint son point de saturation dans sa
masse. On peut cependant considérer ces dépôts comme de la
rosée car comme Angot l’a fait remarquer il suffit qu’il y ait
— 291 —
abaissement très local de la température de l’air au contact des
corps qui rayonnent la nuit pour que la rosée se produise « La
mince couche d’air qui baigne le corps rayonnant se refroidit à
son contact arrive à saturation et dépose sur le corps, en goute-
lettes liquides une partie de la vapeur d’eau qu’elle contenait ».
(Angot, 1928, p. 220). Mais ici je n’ai pu mettre en évidence les
influences des pouvoirs radiants très différents des six plaques
mises en place pour chaque expérience. En effet certaines plaques
Fig. 3.
noires mises dans les mêmes conditions que des plaques blanches
et de même nature ont reçu moins de condensation alors que l’on
était en droit à s’attendre à l’inverse.
Un deuxième point que ces expériences permettent de con¬
firmer c’est la valeur moyenne de la rosée ; en effet le chiffre de
0,07 mm enregistré pour la nuit du 29 mars correspond parfaite¬
ment aux valeurs connues pour d’autres régions de France et en
particulier à Montpellier.
Mais d’autres problèmes se posent ! D’où provient cette eau de
condensation et que devient-elle ?
La comparaison entre les deux expériences de la nuit du 29 mars^
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 3, 1959. 20
292 —
*et du 4 avril semblent indiquer que certainement dans les dunes
du Cotentin l’apport d’air doux humide venant du Sud-ouest est
loin d’être négligeable. Mais il est très vraisemblable que la vapeur
d’eau qui se condense provient aussi de la station même où se
fait la rosée : évaporation du sol et transpiration des plantes.
Des mesures ultérieures vont permettre de préciser la part des
deux phénomènes.
Le devenir de cette eau est assez complexe : tout d’abord il y
a évaporation d’une partie, d’autant plus importante que la rosée
se fait sur des surfaces plus éloignées du sol (feuilles d’arbres) ;
d’autre part il y a une petite absorption de cette eau par les
organes aériens des végétaux (Went, Masson) ; enfin une dernière
part imbibe les couches superficielles du sol où les racines des
plantes la puisent pendant un laps de temps très court car après
le lever du jour il y a à nouveau évaporation du sol au profit de
l’air ambiant.
Je concluerai donc provisoirement en disant que la rosée semble
se déposer dans les dunes maritimes normandes d’une manière
très régulière au cours des nuits quand les conditions microcli¬
matologiques le permettent ; qu’il n’y a pas de maximum de
dépôt à une heure précise si les conditions de température et
d’humidité de l’air restent stables pendant tout le cours de la
nuit ; que dès le lever du jour l’évaporation perturbe ou masque
presque entièrement le phénomène ; que l’influence des vents
marins doux et faibles favorise considérablement la rosée par
renouvellement régulier des couches d’air au voisinage du sol ;
-enfin que le sol s’enrichit, du moins superficiellement, en eau au
cours des nuits ce qui donne aux plantes un apport d’eau non
négligeable surtout en période sèche.
BIBLIOGRAPHIE
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phérique et l’humidité du sol. Congrès de Veau, Alger, 1928, rap¬
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— 293 —
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végétation. U.N.E.S.C.O. Becherches sur la zone aride , Ecologie
végétale, Actes du colloque de Montpellier 1945, pp. 42-45.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 3, 1959.
20
— 294 —
Contribution a l'étude hydrogéologique
du Bassin de Paris.
Septième supplément 1.
Par René Abrard.
Oise.
Clermont. — Forage pour la ville de Clermont, exécuté en
1956 dans la plaine d’alluvions modernes, au N du Moulin de la
Brèche, à la côte 51 m. environ.
/ Tourbe . à 0,00 sur 2,40
Alluvions \ Calcaire . 2,40 1,00
modernes < Alluvions . 3,40 2,00
6,20 m. I Argile verte . 5,40 0,45
Argile jaune . 5,85 0,35
I Argile et craie jaunâtre . 6,20 0,80
Campanien 1 Craie jaunâtre . 7,00 2,00
Craie à Bélem- 1 Craie fissurée et silex . 9,00 5,35
nitelles sur ) Craie jaune dure . 14,35 0,70
10,30 m. / Silex . 15,05 0,45
\ Craie blanche fissurée . 15,50 1,00
Fond du forage . 16,50
Diamètre intérieur 600 mm. de 0 à 6 m.,-500 mm. de 5,65 à
10 m., 450 mm. de 10 à 15 m. 50, 350 mm. de 15,50 à 16 m. 50.
Eau artésienne. Nd à 0 m. 70 au débit de 79 m3h., 0 m. 90 — -
départ de la canalisation — à 80 m3h., 1 m. 20 à 120 m3h. en
1956. Pas d’incidence sur le débit des autres forages.
Ktouy. — Puits pour l’alimentation de la commune, exécuté
en 1958 par les Forages de l’Artois, à 150 m. environ au NW
de l’agglomération, au lieudit « le Courtil Côme », à la côte 75
environ.
Terre végétale mélangée de craie, à 0,00 sur 0,50
Craie à Bélem- j Craie . 0,50 12,70
nitelles ( Craie fissurée . 13,20 7,90
Fond du forage . 21,10
1. Voir Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., t. XXVIII, p. 565-579, 1956.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 3, 1959.
295 —
Diamètre intérieur 1,50 m. jusqu’à 13 m. 20 prolongé par un
forage jusqu’à 21,10 m. Débit en juin 1958 : 25,700 m3h.
Fitz-James. — Puits de l’annexe de l’Hôpital psychiatrique de
Clermont, exécuté en 1957 par Morin et Pérault au lieudit « Bécrel »
sur la rive gauche de la Béronnelle, dans le thalweg du vallon,
non loin du débouché dans la basse plaine de la Brèche.
Diamètre 2 m. Ns à 1 m. 80 ; Nd à 2 m. 70 au débit de 100 m3h
et à 2 m. 77 pour un débit de 107 m3h. les 21-22 mars 1957.
Le puits a rencontré un courant diaclasien dans la craie, lié
au drainage vers le Brèche des eaux infiltrées dépendant des val¬
lons de Remécourt, Lamécourt, Erquery et recoupées par plusieurs
puits. La source de la Béronnelle à l’amont du puits de Fitz-James
■est un exutoire de la circulation diaclasienne ; son débit a beau¬
coup diminué pendant la période d’années de sécheresse, alors
■que le courant principal peut encore fournir une importante quan¬
tité d’eau.
Laversines. — Puits pour la commune exécuté en 1957 par
Huillet et Fils dans le vallon au NE du bourg, au lieudit « le Bas
Frêne », à la cote 65 environ.
Diamètre intérieur 2 m. jusqu’à 3,50 m. et 1,50 m. de 3,50 m.
au fond. Le puits a rencontré un courant très important dans la
craie, liée au vallon qui est une direction de drainage vers le
Thérain. Ns. à 0 m. 50, Nd à 8 m. au débit de 720 m3h.
— 296 —
Seine-et-Marne.
Limoges-Fourches. — Forage de l’ancienne Distillerie de
Fourches, exécuté en 1950 par la Société Auxiliaire de Distirbu-
tion d’Eau, à la cote 96.
Sannoisien
23,00 m.
Ludien 36,50
Limon des plateaux . à 0,00 sur 1,00
I Formations de la Brie, argiles et
l meulières . 1,00 5,50
<; Marnes vertes du Sannoisien infé-
/ rieur . 6,50 7,90
[ Marnes blanches supragypseuses . 14,40 9,60
: Calcaire de Champigny avec silex. 24,00 36,50
Fond du forage . 60,50
Diamètre 400 mm. en haut, 350 mm. au fond. Ns à 33,45 m.
et Nd à 36,50 m. le 25 juillet 1958, au débit de 23 m3h. Analyses
satisfaisantes malgré l’envahissement de l’avant-puits par la
nappe phréatique des formations de la Brie.
Seine-et-Oise.
Bazainville. — Puits exécuté au Verger du Prieuré en
par Huillet et Fils, à la cote 140 environ.
Sables de Fon- \
tainebleau <
6,80 m. )
Calcaire de Brie (
2 m. |
Marnes vertes \
9,40 m. i
Marnes (
blanches
4,20 m. (
Calcaire de (
Champigny <
10,10 m. (
Calcaire \
grossier {
27,30 m. I
Terre végétale . à 0,00 sur
Argile sableuse . 0,30
Sable de Fontainebleau . 2,50
Sable très argileux . 5,00
Argile grise . 6,50
Argile blanche . 7,10
Argile blanche avec meulières. . 7,50
Marne verte . 9,10
Marne bleue . 15,50
Marne blanche . 16,00
Marne verte . 18,50
Marne blanche . 21,30
Marne . 21,70
Calcaire de Champigny siliceux
à la base entre 24 m. et 25,10 m. 22,70 sur
Marne compacte . 30,90
Calcaire grossier . 32,80
Alternances de bancs calcaires et
de marnes . 35,50
Calcaire grossier sableux . 47,50
Fond du puits . 60,10
Filtre Cuau de 48 à 60 m. Ns à 20,50 m. Débit 60 m3h.
1958
0,30
2,20
2.50
1.50
0,60
0,40
1,60
6,40
0,50
2.50
2,80
0,40
1,00
8,20
1,90
2,70
12,00
12,60
— 297
Le Calcaire grossier lutétien a fourni de nombreux fossiles d’une
très belle conservation : Trinacria deltoidea Lmk., Axinaea pulvi-
nata Lmk., Phacoides hermonvillensis Desh., Mactra semisulcata
Lmk., Natica perforata Desh., Ampullina parisiensis d’Orb., Ampul-
lina rustica Desh., Bayania lactea Lmk., Turritella funiculosa
Desh., Mesalia brachyteles Bayan., Batillaria echinoides Lmk.,
Sycum pirus Solander, Ancilla olivula Lmk., Cryptoconus lineo-
latus Desh.
Bourdonné. — Puits à la Cour des Hayes exécuté en 1957,
chez M. le Dr Nora, à la cote 95 environ.
Stampien sur
9,20 m.
Sannoisien
Marnes vertes
2,80 m.
Calcaire
grossier
5,30 m.
Sparnacien
j Sables de Fontainebleau . à 0,00 sur 9,20
{Argile sableuse bigarrée . 9,20 1,80
Argile bigarrée . 11,00 1,00
i Argile sableuse noirâtre avec
sables grossiers et petits cail¬
loux de silex noirs . 12,00 5,30
: Argile gris-bleu assez compacte. 17,30
Fond du puits .
L’éboulement des sables de Fontainebleau n’a pas permis de
se rendre compte du débit. Faible nappe aquifère à la base des
sables stampiens.
Courdimanche. — Deuxième puits exécuté pour le syndicat
des communes en 1957, par Huillet et Fils au N de l’aggloméra¬
tion, à droite de la route de Puiseux, à la cote 115 environ.
298
Argile de (
Laon < Marne . 56,50 0,50
0,50 m. /
/' Sable vert argileux . 57,00 3,20
Sables de Cuise J Sable gris et vert . 60,20 6,80
15,60 m. j Sable jaunâtre avec bancs de grès. 67,00 5,00
' Grès . 72,00 0,60
Sparnacien j Sable jaunâtre . 72,60 3,60
sur 4,90 m. j Sable gris foncé très ténu . 76,20 1,30
Fond du puits . 77,50
Puits de 2 m. de diamètre jusqu’à 60 m. prolongé par un forage
avec filtre, de 600 mm. de 60 à 72,50 m. et de 400 mm. de 72,50
au fond. Ns à 60 m. Nd à 66,40 m. au débit de 22 m3h. et à 75,50 m.
au débit de 32 m3h.
Ennery. — Puits exécuté en 1959 pour la commune par Huillet
— 299
Sables de
Beauchamp
13,50 m.
Marnes
et caillasses
12 m.
Calcaire
grossier
23,30 m.
Cuisien
16,60 m.
i Sable jaune assez ténu, hétéro¬
gène à lentilles gréseuses. N. va-
300
Cuisien
16,60 m.
Argile noire feuilletée, micacée,
très compacte à traînées ligni-
Diamètre 2 m. jusqu’à 61,50 m., 1,30 m. de 53 m. au fond.
Filtre Cuau dans les sables de Cuise aquifères. Ns à 32,70. Débit
50 m3h.
Les échantillons de cette coupe interprétée par R. Soyer, sont
au Laboratoire de Géologie du Muséum.
Labbeville. — Deuxième puits exécuté en 1956 pour la com¬
mune par Huillet et Fils, à la cote 62 environ.
Terre végétale . à 0,00 sur 0,30
Lutétien sur ( Calcaire grossier sableux . 0,30 6,00
7,40 m. ( Sable vert . 6,30 1,40
Cuisien sur ( Sable jaunâtre aquifère . 7,70 10,70
15,20 m. ( Sable gris aquifère . 18,40 4,50
Fond du puits . 22,90
Avant-puits de 2 m. de diamètre jusqu’à 7,50 m. prolongé par
un puits avec filtre Cuau de 600 mm. de diamètre intérieur. En
1956, au débit de 50 m3h., Nd à 21 m.
Piscop. — Amenée par gravité de l’eau de la nappe de la base
des sables de Fontainebleau. Le captage datant de 1904 est situé
au NW du bourg, au lieudit « le Bois de Blémur », à la cote 135 m.
d’après les plans de la commune. Il consiste en une galerie de
20 m. de longueur dont le radier est à une profondeur de 18 m. 62,
avec quatre puits filtrants profonds de 2 m. 40, régulièrement
espacés, siphonant dans un bassin de pompage. Le débit maxi¬
mum a été de 25 m3 en 24 h. en 1954 ; il n’était plus que de 12 m3
en 24 h. en juillet 1956.
Un autre puits filtrant récemment creusé à 20 m. du puits N,
s’est ensablé et ne fournit pratiquement pas d’eau.
Prunay-sous-Ablis. — • Puits exécuté en 1957 par Huillet et
Fils à Marchais-Parfond, en bordure du chemin départemental
n° 101, dans l’angle du chemin vicinal n° 5, pour le Syndicat des
Yvelines à proximité de trois puits intercommunaux, à la cote
158 m. environ.
— 301 —
Meulière et
marnes de
Beauce
7 m.
Sables de Fon¬
tainebleau
23,50 m.
Sparnacien
0,60 m.
Argile .
Argile et meulière.
Marne blanche. . . .
Sable jaune .
Sable blanc .
Sable rouge .
Sable rougeâtre . . .
Sable blanc ténu. .
Argile .
Sable blanc .
Argile noire .
Fond du forage. . .
Puits bétonné jusqu’à 18 m. prolongé par un forage avec
deux filtres Cuau, l’un entre 24 et 25 m., l’autre à la base. Ns à
18 m. ; Nd à 28 m. 50 pour un débit de 40 m3h. et à 29 m. 50 pour
un débit de 45 m3h. en avril 1957.
Saint-Rémy-lès-Chevreuse. — Forage exécuté en 1955 à l’Est
de l’agglomération, à la cote 71,54.
Alluvions
modernes
sur 4,10 m.
Marnes vertes
8.50 m.
Calcaire de
Champigny
12 m.
Calcaire de
Saint-Ouen
4.50 m.
Calcaire
grossier
7,40 m.
Sparnacien
Diamètre intérieur 260 mm. jusqu’à 26,60 m., 208 mm. de
26,50 à 37,20 m. Débit artésien, 1,5 m3h. à la cote 71,54. Débit
39,6 m3h. à 11 m. L’eau étant très chargée en sulfate de calcium
le forage n’a pas permis d’alimenter la commune.
La Verrière. — Puits foré exécuté en 1957 par Huillet et
Fils, au château pour la Mutuelle Générale de l’Éducation Natio¬
nale, à la cote 169 environ.
— 302 —
Limon des
plateaux
1 m.
Argiles à
meulières de
Beauce 11 m.
Sables de Fon¬
tainebleau
sur 49,20 m.
Dispositif contre l’ensablement formé de garnitures filtrantes
de 40 m. à 60,50 m. et de deux filtres Cuau sur 2 m. de 49,50 m.
à 51,50 m. et de 58,50 m. à 60,50 m. Les sables se sont montrés
très aquifères de 56,50 à 60,50 m. Ns. à 40 m. les 30 et 31-1-1958
et Nd à 57,90 m. au débit de 40 m3h.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
Le Gérant : Jacques Forest.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART (ü. 7164). - 15-7-1959.
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crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations.
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suivant.
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ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
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retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
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mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
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directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
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sans périodicité).
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Mammalia. Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères.
Directeur : M. Ed. Bourdelle, Laboratoire de Zoologie des Mammifères,
55, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1936 ; trimestriel ; abonnement,
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Bevue française d’ Entomologie. Directeur : M. R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie, 45 bis, rue de Buffon, Paris-5e, depuis 1934 ; trimes¬
triel ; abonnement, France, 2.000 fr., Étranger, 3.000 fr.
Index Seminum Horti parisiensis. Laboratoire de Culture, 61, rue de Buffon,
Paris-5e ; depuis 1882 échange.
Journal d’ Agriculture tropicale et de Botanique appliquée, suite de Revue
internationale de Botanique appliquée et d' Agriculture coloniale depuis
1954. Laboratoire d’Entomologie agricole coloniale, 57, rue Cuvier,
Paris-5e ; abonnement, France, 1.500 fr., Étranger, 2.000 fr.
Notulae Systematicae. Directeur : M. H. Humbert, Laboratoire de Pha-
nérogamie, 16, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1909 ; sans périodicité ;
abonnement, France, 600 fr. ; Étranger, 1.000 fr.
Revue Algologique. Directeur : M. R. Lami, Laboratoire de Cryptogamie,
12, rue de Buffon, Paris-5e, depuis 1924 ; abonnement, France, 1.000 fr.,
Étranger, 1.200 fr.
Revue Bryologique et Lichénologique. Directeur : Mme V. Allorge, Labo¬
ratoire de Cryptogamie ; depuis 1874 ; abonnement, France, 1.500 fr.,
Étranger, 2.000 fr.
Revue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heiin, Laboratoire de Crypto¬
gamie ; depuis 1928 ; abonnement, France et territoires d’O utre-Mer,
1.400 fr., Étranger, 2.000 fr.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART (d. 7164). - : 15-7-1959.
Tome XXXI
2* Série
JUIN 1959
. ~~~1
BULLETIN
I) u
MUSÉUM NATIONAL
D’HISTOIRE NATURELLE
PARIS
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, Rue Cuvier, 5e
Publication bimestrielle
Paru le 10 Novembre 1969.
SOMMA IR K
Pages
Communications :
A. Aubrévii.le. La vocation particulière de la chaire de Phanérogamie à
l’étude de la systématique et de la biogéographie des flores tropicales.
Leçon inaugurale du cours de Phanérogamie prononcée le 6 mai 1959... 303
J. Lessertisseur. Le diaphragme dans ses rapports avec l’évolution thora¬
ciques chez les Primates (note prélim.) . 322
F. Iv. Jouffroy. L’indépendance du muscle ischio-condylien chez les Gib¬
bons . 330
F. Roux. Captures de migrateurs paléarctiques dans la liasse \ allée du Séné¬
gal . 334
Al. Bi.anc. A propos d’une mission ichtliyologique au Cambodge . 341
J. Gehy. Contributions à l’étude des Poissons Characoïdes (Ostariophysi)
(II.) Roeboexodon gen. n. de Guyane, redescription de R. guyanensis
(Puyo, 1948) et relations probables avec les formes voisines . 345
J. Denis. Quelques Araignées cavernicoles du département du Gers . 353
C. Fr. Roewer. Opiliones des IL Mont Nimba Collection von Prof.
Al. Lamotte . 355
F’. Grandjean. Observations sur les Oribatcs (40e série) . 359
G. Cn erbonn ier. Échinodermes de la Guyane française (Crinoides, Aslé-
rides, Ophiurides, Échinides, llolothurides) (4e note) . 367
J. Nouvel et A. Petter. Helminthes récoltés en 1958 dans les collections
animales vivantes du Aluséum national d’ Histoire naturelle . 373
J. Arènes. A propos de Centaurea sisymbriifolia J. Ar . 376
J. Nouvel et H. Saez. Formes observées dans six candidoses survenues chez
des animaux du Parc Zoologique . 377
R. Hoffstetter. Un dentaire de Madtsoia (Serpent géant du Paléocène de
Patagonie) . 379
E. Aubert de la Rüe. Quelques observations faites aux îles Diego Ramirez
(Chili) . 387
— Sur la présence de concrétions argilo-sableuses dans la pro¬
vince de Alagellan (Patagonie chilienne) . 392
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1959. — N° 4.
433e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
25 juin 1959
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
COMMUNICATIONS
La vocation particulière de la chaire de Phanérogamie
A L’ÉTUDE DE LA SYSTÉMATIQUE
ET DE LA BIOGÉOGRAPHIE DES FLORES TROPICALES.
Leçon inaugurale du cours de Phanérogamie
PRONONCÉE LE 6 MAI 1959.
Par A. Aubréville.
PROFESSEUR
Monsieur le Directeur,
Messieurs les membres de l’Académie des Sciences,
Mes chers collègues,
Mesdames, Messieurs,
Mes premières paroles doivent être de fierté et d’humilité en
me remémorant tous les illustres botanistes qui depuis les sous-
démonstrateurs de botanique du jardin du Roy ont enseigné
dans cette vieille et grande Maison. Elles seront aussi des actes
de gratitude à l’égard de ceux qui m’en ont ouvert la voie. C’est
très tardivement que j’entre au Muséum National d’Histoire Natu¬
relle, après une carrière de forestier accomplie en Afrique tropicale.
En réalité, cette carrière a commencé au Muséum dans le labo-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 4, 1959.
21
— 304 —
ratoire du Professeur Lecomte, titulaire de cette même chaire de
Phanérogamie où je viens d’être nommé. Elle s’est donc déroulée
dans un cycle de 30 années qui vient de se fermer sur son point
de départ. Le professeur Lecomte assisté de ses sous-directeurs
Gagnepain, Benoist et Pellegrin avait été chargé de donner
un cours de botanique tropicale, ou plutôt coloniale comme on
disait alors, aux jeunes forestiers sortis de l’École Nationale des
Eaux et Forêts de Nancy qui étaient destinés, en 1924 à créer
les premiers services forestiers des colonies. IL Lecomte avait
orienté sa chaire vers l’étude des flores de la France tropicale,
et il voyait en nous de futurs collaborateurs. Il n’avait pas tort
puisque je suis ici, et que d’autres forestiers botanistes ne cessent
d’enrichir par leurs envois les collections de l’Herbier et colla¬
borent aux Flores en préparation. H. Lecomte s’était donc inté¬
ressé à nos études maladroites de novices analystes de fleurs, et
il avait manifesté quelque bienveillance aux miennes. Ce fut le
début de relations qui se poursuivirent jusqu’à sa mort. Il m’avait
appris à observer et à dessiner les plantes, et donné la clef d’ac¬
cès à la science systématique. Pour moi dont la formation d’ori¬
gine était mathématique, c’était une véritable petite révélation qui
devait faire naître une vocation et commander ma destinée.
Quelques mois après ce stage au Muséum, je lui envoyais mes pre¬
miers échantillons de plantes de la forêt de la Côte d’ivoire, que
M. Pellegrin identifiait aussitôt. Je lui communiquais en même
temps mes dessins de fleurs faits sur le vif. H. Lecomte me répon¬
dait toujours aimablement avec une grande indulgence pour ces
essais. En revanche, pour répondre à une de ses suggestions, je
faisais créer par le Gouverneur de la Côte d’ivoire les premières
réserves de forêts que nous appelions « réserves botaniques », qui
dans notre idée devaient demeurer vierges de toute exploitation.
H. Lecomte fut mon véritable initiateur à la systématique des
plantes tropicales. En ce jour mon souvenir reconnaissant doit
naturellement s’attarder d’abord à sa mémoire de grand bota¬
niste attaché à l’étude de la Flore tropicale. Je ne puis dissocier
ce souvenir de celui de son sous-Directeur M. Pellegrin. Celui-ci
était plus spécialement chargé de la Flore tropicale africaine. Il
en résulta entre nous des affinités d’études, que sa bienveillance
inlassable, sa patience à me guider, sa science aussi, devaient
transformer en une collaboration amicale qui dure toujours depuis
plus de 30 ans et qui j’espère continuera longtemps encore.
Lecomte et Pellegrin furent donc ensemble mes maîtres en
systématique.
Je dois aussi un témoignage de reconnaissance, à un autre
grand disparu, le Professeur Auguste Chevalier. Je n’ai pas été
à proprement parler son élève, mais il fut pour moi un exemple,
— 305 —
le type du grand naturaliste voyageur, celui du savant désin¬
téressé, passionné de l’Afrique et autant de ses forêts que je
l’étais moi même. J’ai trouvé souvent l’inspiration dans ses écrits.
J’allais à chaque congé en France lui faire visite. Il connaissait
ma carrière et mes efforts. Il m’a toujours encouragé, et je lui
dois une préface à l’un de mes ouvrages qui m’a comblé de fierté.
Toujours sans quitter cette Maison, je vais trouver une autre
occasion de manifester ma gratitude en m’adressant à M. le Pro¬
fesseur Humbert auquel j’ai le grand honneur de succéder. J’ai
aussi toujours trouvé auprès de lui des exemples, des encourage¬
ments et une aide. Comme Auguste Chevalier en Afrique,
M. le Professeur Humbert à Madagascar a été un explorateur
de la végétation infatigable et heureux. Tous deux, auxquels il
faudrait joindre le trop modeste et grand savant Perrier de
la BLthie ont étudié les effets des feux de brousse et de" des¬
tructions humaines sur la végétation tropicale, mis en évidence
les distinctions capitales qu’il y a lieu d’établir sur le plan théo¬
rique comme sur le plan pratique entre les végétations secon¬
daires et les formations végétales primitives et montré que les
premières étaient souvent considérablement étendues au détri¬
ment des secondes. Lorsqu’à mon tour j’ai été en mesure de faire
les mêmes constatations, j’ai puisé dans leurs ouvrages le fonde¬
ment raisonné d’une politique forestière de protection des forêts
que je me suis efforcé de faire approuver par les pouvoirs publics,
puis de faire appliquer. 11 est remarquable et heureux que ces
esprits clairvoyants aient, sensiblement à la même époque, donné
l’alarme sur les périls de mort qui menacent la nature tropicale,
suscitant par leur action individuelle un certain état d’esprit
d’inquiétude et de défense dans une partie de l’opinion publique
éclairée et dans quelques sphères administratives ; ambiance qui
fut propice au départ de la mise en œuvre de la politique de pro¬
tection que les jeunes services forestiers proposaient d’adopter.
M. le Professeur Humbert à Madagascar aura été un des prin¬
cipaux artisans de la protection de la Nature malgache. Si nous
n’avions été appuyés sur des convictions aussi ardemment expri¬
mées et aussi solidement étayées scientifiquement, peut-être nous-
mêmes eussions-nous été plus hésitants dans l’entreprise !
Incontestablement c’est grâce à des savants comme H. Lecomte,
A. Chevalier, Perrier de la Bâthie, MM. Humbert, Heim, et
d’autres en dehors de la botanique qui furent à la fois des systé-
maticiens, des phytogéographes et des voyageurs naturalistes que
le Muséum, vieil établissement scientifique parisien, a gardé ou
étendu son prestige dans les Territoires français d’Outre-Mer en
cette première moitié du xxe siècle.
Avant de regarder au delà du Muséum pour rendre d’autres
— 306 —
devoirs de reconnaissance, je veux encore remercier MM. les Pro¬
fesseurs du Muséum qui m’ont fait confiance, MM. les membres
de l’Académie des Sciences qui ont bien voulu me juger digne
d’occuper cette chaire et tout particulièrement M. le Directeur
Roger Heim auquel bien avant cette dernière guerre m’attachait
une passion commune de la protection de la Nature tropicale.
Il me reste à m’incliner avec respect et reconnaissance devant
un autre de mes Maîtres, M. le Directeur Guinier, qui dirigeait
l’École Nationale des Eaux et Forêts à Nancy. Si je dois au
Muséum mon initiation à la floristique tropicale et à la discipline
taxinomique, je dois à l’enseignement de M. le Directeur Guinier
les bases d’une étude biologique rationnelle de la végétation, et
de l’explication écologique. La connaissance de la flore abou¬
tissant à dresser un inventaire des espèces qui sont présentes
dans une certaine région est une science, la connaissance des
groupements divers formés par tous les individus appartenant à
ces espèces, sous l’influence de l’environnement, en est une autre.
Un pur systématicien peut certes ignorer la seconde, mais l’en¬
seignement que j’ai reçu de M. Guinier m’a personnellement
rendu impossible la dissociation de l’étude de la Flore de celle
de la Végétation. J’ai toujours procédé parallèlement à ces
recherches d’ordre sans doute différent, mais estimant qu’une
espèce est imparfaitement connue par la stricte description mor¬
phologique de la fleur, du fruit et des feuilles, qu’elle a une forme
biologique, un port comme disent les forestiers en parlant d’arbres,
un tempérament, un comportement, et qu’elle vit souvent dans
un milieu spécial, à l’intérieur d’une aire géographique délimitée,
tantôt isolée, tantôt au contraire grégaire, avec des compagnes
habituelles, tous critères biologiques et sociologiques caractéris¬
tiques qu’il importe de décrire si l’objet final de la Botanique est
bien la connaissance et la compréhension totales du Règne végétal
sur la Terre. Cette inaptitude à disjoindre la plante du sol qui la
porte, l’arbre de la forêt, la plante herbacée de la savane, la sys¬
tématique de la biogéographie, elle est due à l’enseignement de
l’École de Nancy. Beaucoup d’autres raisons me poussent à
rendre un hommage déférent et affectueux à M. le Directeur
Guinier, car sans les conseils et les encouragements qu’il me
donna tout au long de ma carrière forestière et scientifique, son
ancien élève ne parlerait pas aujourd’hui du haut de cette chaire.
Je crois avoir montré ce que je dois à mes Maîtres, au Muséum
et à l’École de Nancy. L’observation et la méditation sur le ter¬
rain, en pays tropical ont fait le reste. L’avantage du botaniste
voyageant sous les tropiques est que non seulement il découvre
une flore nouvelle, d’une telle richesse parfois qu’il lui semble
entrer vivant au paradis des naturalistes, un presque inépuisable
— 307 —
domaine à espèces inconnues pour la science, mais aussi que des
notions phytogéographiques telles que formations végétales, types
topographiques et édaphiques de végétation, formations primi¬
tives, formations dérivées et formations substituées appelées aussi
secondaires, prennent un relief, une évidence qu’elles n’ont plus dans
les pays tempérés de vieille civilisation, et ceci encore en dépit
des dégradations multiples qui sont infligées de nos jours à la
végétation tropicale par les populations.
C’est dans les pays tropicaux qu’apparaît mieux la nécessité
d’une systématique et d’une nomenclature de tous ces types de
végétation qui encadrent aussi des flores adaptées caractéristiques.
L’insuffisance des descriptions faites autrefois par les voyageurs
et les naturalistes ressort avec évidence depuis que ces pays très
variés sont mieux connus, aussi aujourd’hui botanistes et phy-
togéographes recherchent les méthodes les plus efficaces pour
décrire et classer les formations végétales, fondées sur des
ensembles de critères morphologiques, précis autant que possible,
écologiques, biologiques et floristiques.
J’ai eu ce privilège de visiter beaucoup de pays tropicaux,
m’attachant surtout aux formations forestières qui y sont d’ail¬
leurs — sauf cas spéciaux dus aux sols ou au désert ■ — les vraies
formations climaciques. Des botanistes jusqu’aux xvie et
xvne siècles crurent pouvoir fonder la classification des plantes
sur une division simple en Herbes et Arbres. Cette distinction
n’est pas acceptable du point de vue systématique scientifique,
mais je dois reconnaître qu’en pays tropical, — à l’exclusion de
ceux qui sont trop arides — elle correspond à une vérité biolo¬
gique : l’arbre-la forêt, s’oppose à l’herbe-la savane. Le conflit
est permanent entre eux, mais du fait de l’homme primitif ou
de l’éleveur qui préfère toujours l’herbe à l’arbre, la forêt tropi¬
cale est en recul constant même quand elle est favorisée par les
conditions naturelles.
L’observation de la Nature, en pays tropical, fait comprendre
mieux qu’ailleurs peut-être comment les dégradations dues à
l’homme, les perturbations climatiques de l’époque quaternaire
aussi, ont pu souvent bouleverser la répartition cohérente des
formations végétales, c’est-à-dire celle qui serait conforme à
l’ordre écologique naturel qui règne aujourd’hui. La connaissance
des actuelles conditions bioclimatologiques et édaphiques, la
découverte de vestiges de la flore et de la végétation incontesta¬
blement anciennes permettent de déterminer quelles furent ces
formations climaciques. Celles-ci posent partout des problèmes
intéressants, qui sont en rapport avec d’autres relatifs à la pro¬
tection des sols et de la Nature.
Beaucoup de naturalistes d’autrefois, dont quelques-uns furent
— 308 —
grands, ont commencé leur carrière par de longs voyages. La
formation des botanistes ou plus généralement des naturalistes
d’aujourd’hui gagnerait beaucoup à des voyages sous les Tro¬
piques. Mon expérience personnelle me permet d’être très affir¬
matif à cet égard. Je m’efforcerai au moins de rendre utiles mes
voyages et mes études par mon enseignement qui sera voué au
Monde tropical encore peu connu et immense, et qui aura pour
objet : l’étude comparative des flores et des végétations de divers
pays tropicaux, en commençant cette année par le Brésil.
J’ai été nourri initialement de sciences mathématiques et phy¬
siques. On s’est étonné parfois de ma « déviation » des sciences
exactes vers les sciences naturelles et surtout vers l’une de leurs
branches réputées parmi les plus arides et — par l’effet d’une cer¬
taine mode — - parmi les moins recherchées : la systématique bota¬
nique. L’art du systématicien exige cependant d’abord des qua¬
lités d’observation analytique fine, puis ensuite en tant que
science de synthèse la perception de rapports, d’affinités, pour
s’élever finalement à la conception des constructions de la classi¬
fication, toutes qualités de l’esprit qui sont aussi celles du mathé¬
maticien. Nous connaissons tous des mathématiciens qui peut-
être aussi pour se distraire de leurs abstractions ne dédaignent
pas de se pencher vers les humbles plantes. Au xvue siècle, le
R. P. Feuillée de l’Ordre des Minimes, astronome et grand
voyageur, avait reçu le titre officiel de « mathématicien et bota¬
niste du Roy ». C’est un fait que les titulaires des deux chaires
classiques de systématique du Muséum, Cryptogamie et Phané-
rogamie sont désormais deux anciens élèves de nos grandes écoles
d’ingénieurs. Je trouverais très naturel que beaucoup plus d’es¬
prits précis, méthodiques et curieux fussent attirés par la bota¬
nique, mais pour que cette attraction soit décisive peut-être faut-il
au surplus être touché par une certaine grâce du destin.
Ce qui est plutôt étonnant c’est la défaveur incontestable qui
est attribuée aujourd’hui injustement à la systématique, succé¬
dant à la célébrité que connurent les grands classificateurs des
xvme et xixe siècles. Le grand minéralogiste Alfred Lacroix en
1938 s’élevait déjà à l’Académie des Sciences contre d’aucuns qui
« considèrent aujourd’hui comme de qualité inférieure les recher¬
ches de systématique ». « C’est là — écrivait-il — une injustice
et une erreur ». Et il ajoutait « Il n’est pas plus possible de sauter
par-dessus la connaissance réelle des êtres vivants afin de traiter
directement de leur biologie, c’est-à-dire de se passer d’une bonne
systématique en botanique et en zoologie, qu’il n’est permis au
géologue de négliger la stratigraphie d’une contrée, quand il s’agit
pour lui de se livrer à des spéculations théoriques sur le tectonique
de ses chaînes de montagnes. Dans les sciences de la Nature
— 309 —
vivante, comme en géologie, il est des esprits impatients qui,
dédaigneux de s’appuyer sur un point de départ solide avant de
se lancer dans d'hypothétiques synthèses, font, en dépit de leur
bonne volonté, de leur imagination et de leurs efforts, œuvre
imparfaite, fragile, et par suite sujette à révision. »
On ne saurait mieux dire. Je voudrais maintenant aller au delà
et tenter d’analyser succinctement les causes possibles de ce déni¬
grement et de ce ravalement des études systématiques. Personne
ne peut nier qu’elle est une science fondamentale, la souche de
tous les rameaux des sciences biologiques et des conceptions his¬
toriques et philosophiques relatives au Règne Végétal.
On ne saurait non plus contester en revanche que dans les tra¬
vaux de systématique, l’interprétation personnelle a un coefficient
important, qui fait que les systématiciens ne sont pas toujours
d’accord sur la position d'un genre, d'une espèce, dont certains
même contestent la validité, que ceux-ci démembrent des genres
traditionnellement admis, que d’autres proposent d’autres limites
génériques, tandis que d’autres encore réunissent des genres que
des collègues s’obstinent à maintenir séparés. La mésentente fré¬
quente des systématiciens, manifestée dans les Flores par des
listes de synonymes parfois impressionnantes de longueur peut
paraître due à l’inconsistance ou à l’absence d’une hiérarchie des
critères d’affinités, c'est-à-dire qu’elle peut être imputée à des
bases de la systématique qui seraient peu sûres, comme si l’on
édifiait une construction sur un sol mouvant sans fondations
profondes et solides.
Laissons de côté les simples erreurs de fait, les défauts ou imper¬
fections des observations dont peuvent être victimes les savants
dans toutes les sciences. Il faut bien reconnaître que les systéma¬
ticiens sont encore à la recherche des principes définitifs d’une
classification naturelle des plantes. Les constructions actuelles
sont des constructions de l’esprit, donc ébranlables, soumises à
des lézardes, des éboulements et toujours en réparation. Les cri¬
tères de la classification en unités ordonnées ne sont pas toujours
les mêmes d’un groupe de plantes à un autre ; tel argument
reconnu fondamental pour établir des divisions entre formes végé¬
tales dans un certain groupe, n’a plus de valeur dans un autre
groupe. Il y a là quelque chose qui ne peut que choquer un esprit
logique, comme si une unité physique de mesure n’avait qu’une
valeur relative selon qu’elle est appliquée ici ou là, dans un cas
ou dans un autre. Cet illogisme, la confusion qui paraît devoir'
en résulter, trouvent me semble-t-il leur explication dans une
certaine conception du processus de l’évolution. Nous sommes
aujourd’hui en présence d’un état qui nous apparaît figé des
unités du règne végétal, dans un assemblage «l’une architecture
— 310
complexe voire incohérente, sans grandes lignes équilibrées, comme
on pourrait imaginer un bâtiment d’une architecture à l’esthé¬
tique non figurative, sans symétrie, mais avec des étages dessinés
au hasard d’une pointe de crayon, des tours abracadabrantes
poussant comme des champignons à tous niveaux et de toutes
hauteurs, l’ensemble masqué par des sculptures tarabiscotées.
L’évolution a abouti à cette Nature sans style, comme si elle avait
eu un développement protéique, poussant des rameaux ici, puis
là, abandonnant l’un qui se dessèche, rejetant d’un autre, buis-
sonnante, sans loi apparente. Mais alors comment l’esprit humain
pourrait-il mettre une ordonnance classique dans un enchevêtre¬
ment broussailleux ! On ne saurait tracer un jardin à la Le Nôtre
sans violenter la Nature. Faut-il rendre le systématicien respon¬
sable de ne pas savoir dégager de belles lignes simples, d’un trait
ferme dans un tableau où il n’y en a pas. Il lui appartient seule¬
ment en bon observateur scientifique de décrire la Nature en
faisant ressortir les filiations, les articulations, comme il croit les
apercevoir. Il faut reconnaître que cela n’est pas simple et que
les qualités d’imagination et d’intuition personnelles y ont une
grande part.
Tout de même l’évolution s’est manifestée par degrés. Les
formes végétales s’étagent avec un certain appareil, créant un
certain ordre structural, ce qui a permis d’établir une hiérarchie
souvent pratiquement satisfaisante entre genres et espèces, et ce
fait a permis l’adoption d’une nomenclature binaire pour les
plantes. En réalité entre le genre et l’espèce il y a souvent des
degrés intermédiaires plus ou moins marqués ; les systématiciens
sont obligés de recourir à des sous-genres, sections de genres,
sous-espèces, variétés ; il y a des « grandes » et des « petites »
espèces. Malheureusement il n’est pas de critère absolu, universel,
qui permette de décider toujours avec pleine certitude si un grou¬
pement de plantes est à l’échelon du genre ou du sous-genre, de
l’espèce ou de la sous-espèce, et même dans des cas délicats du
genre ou de l’espèce. La Nature est ainsi, comment la systéma¬
tique pourrait-elle la corriger ! Les interprétations relatives à la
hiérarchie varient et varieront longtemps encore d’un esprit à
l’autre. Comment pourrait-il en être autrement, humainement par¬
lant ! Ce n’est que par tâtonnements, par approximations suc¬
cessives que l’on pourra reconstituer la charpente du Règne
végétal. Fort heureusement d’autres disciplines, certaines nou¬
velles : blastologie, cytologie, génétique, anatomie surtout ana¬
tomie du bois, chimie apportent au systématicien de nouveaux
arguments et de nouveaux critères qui complètent ceux de la
morphologie. Mais il est vraisemblable qu’aucune de ces sciences
n’apportera le critère absolu, valable pour tous les groupes de
311 —
plantes. Le systématicien devra toujours avec subtilité doser les
arguments, peser les corrélations de caractères. Cependant plus
les indices fournis par toutes ces disciplines seront nombreux,
plus il aura de chances de faire ressortir les véritables parentés
et filiations.
Les fluctuations des systématiciens trouvent, en ce qui con¬
cerne les flores des pays peu connus, une autre explication dans
l’insuffisance du matériel d’étude, au moins dans la période ini¬
tiale des découvertes et des premières descriptions. La description
des plantes et leur classification ont pu paraître aux botanistes
précurseurs d’abord un travail relativement simple, mais la tâche
est devenue plus ardue pour leurs successeurs à mesure que s’éten¬
dait la connaissance de la flore, et que les classifications établies
apparaissaient périmées. Il faut donc constamment reprendre les
travaux anciens, réviser les genres, les familles, à des échelles
géographiques de plus en plus grandes, avec un esprit critique
même à l’égard des plus illustres prédécesseurs. La construction
ne peut être à cet égard encore qu’une œuvre lente et tâtonnante
mais lucide, et finalement l’édifice consolidé grâce à un travail
patient de générations de botanistes deviendra aussi solide que
certaines termitières aussi dures que le roc.
Il me faut ici insister quelque peu sur la distinction qu’il con¬
vient d’établir entre la systématique et la nomenclature car on
les confond souvent, et ce sont aussi certains abus des botanistes
nomenclaturistes qui ont jeté un discrédit sur la systématique.
Distinguer, décrire des formes végétales et les classer dans un
système plus ou moins naturel ou conventionnel est une science,
les nommer d’après des règles de nomenclature fixées par des
conventions internationales établies par quelques botanistes spé¬
cialisés est un art distinct. On est souvent agacé par ces change¬
ments trop fréquents de noms scientifiques de plantes, surtout
quand il s’agit de remplacer des noms très anciens, donc fami¬
liers et vénérables. Les systématiciens rendus responsables de
certaines sarabandes des noms sont accusés de byzantinisme.
Evidemment cela ne fait pas très sérieux aux yeux de ceux qui
ne conçoivent pas le pourquoi des changements. Il faut cependant
bien reconnaître que la botanique a besoin d’une nomenclature
universellement admise pour que tous les botanistes du Monde
puissent se comprendre entre eux, et comme depuis Linné, et
aussi avant, de multiples botanistes ont décrit et nommé des
plantes dans des langues et des ouvrages les plus divers, le seul
moyen de mettre de l’ordre dans ces noms et descriptions quand
ils se rapportent à des mêmes genres ou espèces, est de décider
que le nom le plus ancien doit avoir la priorité. On a par ailleurs
sagement décidé que les recherches de priorité valable ne devaient
— 312 —
pas être antérieures à l’ouvrage capital du fondateur de la classi¬
fication moderne, « Species Plantarum, éd. I » de Linné, paru le
1er mai 1753. Mais de 1753 à nos jours, les botanistes érudits
de bibliothèque, parfois au désespoir des botanistes de terrain
découvrent encore et toujours des noms demeurés ignorés mais
valablement prioritaires, et il leur est très plaisant de rajeunir
ces noms oubliés mais plus anciens surtout quand ils sont auto¬
risés par l’application des règles à accoler le leur aux noms res¬
suscités. C’est incontestablement désagréable quand il s’agit de
plantes aux noms traditionnellement adoptés par tous, et qui
changent ainsi sans aucun profit pour la botanique, au contraire.
Pour corriger ces tendances, ou ce petit jeu quelque peu abusif
des recherches d’érudit bibliophile, il existe une règle des « nomina
generica conservanda » qui permet par décision d’un Conseil supé¬
rieur international de botanique d’entériner définitivement cer¬
tains noms de genres même si des noms génériques antérieurs
reviennent encore à la lumière. Il faut souhaiter que ce système
de frein et de stabilisation soit de plus en plus utilisé.
Il est bien certain que les noms doivent changer suivant des
règles, quand interviennent des changements dans le système de
classification des genres par exemple, ou quand on découvre que
des noms donnés à des espèces insuffisamment connues que l’on
croyait différentes, s’appliquent au contraire à une même espèce,
ou que des botanistes ignorant leurs travaux respectifs ont donné
des noms à des mêmes plantes de provenance différente, etc...
On ne peut donc échapper à des changements d’état civil des
plantes, surtout dans les flores encore peu connues, mais sou¬
haitons, de grâce, que l’on respecte au maximum les noms tradi¬
tionnellement admis quand ils s’appliquent sans confusion à des
espèces bien déterminées. Quoiqu’il en soit ne confondons pas
la forme vivante permanente qui est décrite, avec son étiquette
susceptible de changement.
L’infinie richesse du Règne végétal, sa complexité qui ne s’ac¬
commode pas toujours de la hiérarchie simplifiée en espèces et
genres bien tranchés, le fait que certaines espèces présentent des
variations morphologiques d’ordre secondaire en corrélation dans
certaines limites avec l’écologie, la physiographie, et la géographie,
obligent aujourd’hui les systématiciens à toujours plus de préci¬
sion dans la description des formes végétales. Une courte des¬
cription d’une espèce si celle-ci est isolée dans un groupe naturel
peut permettre de l’identifier avec certitude. Mais si ensuite
d’autres espèces sont découvertes, parentes proches de la pre¬
mière, la description de celle-ci peut devenir insuffisante à la
caractériser. Ce cas se produit de plus en plus dans les flores tro¬
picales avec les progrès de l’inventaire. Toujours il surgit des
313 —
espèces et des genres nouveaux. D’où la nécessité de descriptions
plus complètes, plus précises, accompagnées de photographies et
mieux de dessins d’analyse, et cependant en dépit de ce souci
du détail et de la précision, ce n’est pas encore suffisant dans des
cas difficiles. Ce ne sont pas les descriptions courtes qui sont en
cause. Des diagnoses étalées sur des pages entières ne marquent
pas nécessairement un progrès car elles peuvent n’être que des
descriptions minutieuses de quelques échantillons d’herbier d’une
espèce dont la variabilité est inconnue et leur précision alors est
illusoire. Pour une identification sûre dans les cas embarrassants
le recours dans les Herbiers au type original s’impose. Il y a en
effet des caractères de la nervation, de la pubescence, des revête¬
ments du limbe de la feuille, et autres... qui sont visibles sur la
plante elle-même si elle est examinée avec une grande attention,
mais que le langage est maladroit à décrire, qualitativement et
quantitativement. C’est en raison de l’imprécision des descrip¬
tions, surtout des plus anciennes, des erreurs aussi qui se glissent
dans certaines diagnoses, qu’une importance primordiale est
aujourd’hui attachée au type de la plante, désigné par son auteur,
et conservé dans un herbier accessible. La comparaison avec le
type d’herbier prime la description, c’est à lui qu’il faut recourir
pour trancher dans les cas de contestation.
On conçoit alors quels trésors scientifiques sont devenus les
herbiers historiques, les herbiers anciens, tous ceux qui con¬
tiennent les types des espèces et des genres, et qui sont des
collections uniques de référence. Dans quel embarras aussi on est
placé lorsque de tels herbiers disparaissent dans quelque cata¬
clysme, incendie ou guerre, comme celui de Berlin-Dahlem où
furent détruits de multiples types de plantes, si bien qu’aujour-
d’hui on se trouve parfois dans l’impossibilité d’identifier cer¬
taines espèces, faute de pouvoir effectuer une comparaison avec
le type original alors que l’on constate que les descriptions prin-
ceps étaient insuffisantes ou confuses. Fort heureusement des
doubles avaient été parfois distribués dans d’autres grands her¬
biers européens.
Pour ces raisons l’Herbier du Muséum National d’ Histoire
Naturelle, avec ses collections historiques issues de tous les
pays du Monde a pris une importance essentielle pour la
botanique dans le Monde entier. Au total, d’après un classement
établi en 1956 par Lanjouw et Stafleu 1, ses 5.000.000 de spé¬
cimens d’herbier (Phanérogames) le placeraient le premier du
Monde, à égalité avec l’Herbier de Kew. Chaque année il s’enrichit
d’une vingtaine de milliers de parts à tel point que la question
1. The herbaria of the World.
— 314 —
de la place devient pour le laboratoire de Phanérogamie du
Muséum une préoccupation irritante, en dépit de l’âge récent du
vaste bâtiment qui l’abrite. Ce laboratoire de Phanérogamie est
littéralement harcelé quotidiennement par les demandes de types
de comparaison, types eux-mêmes, ou néotypes, ou photographies,
émanant de tous les pays de la Terre, tâches qui arrivent à excé¬
der parfois ses possibilités matérielles.
Je voudrais insister sur cette idée, ignorée souvent, que ces
herbiers anciens ou récents contenant des types ne constituent
pas des collections auxquelles ne s’attacherait qu’un souvenir
sentimental ou historique, mais qu’ils sont devenus aujourd’hui
par une nécessité de précision scientifique qui s’est imposée à tous
les systématiciens du Monde les bases matérielles irremplaçables
de la classification universelle des plantes. Depuis cette évolution
et du fait de sa richesse incalculable l’Herbier national du Muséum
de Paris a pris une importance fondamentale considérablement
accrue pour la science botanique. Deux conséquences en résultent :
la nécessité capitale d’assurer : la conservation de collections qui
sont très périssables, leur enrichissement, la possibilité de leur
consultation ; enfin la vocation du Muséum pour l’étude de la
flore mondiale. La France a été dotée en quatre siècles par ses
naturalistes d’un incomparable instrument de recherches dans le
domaine de la botanique. Je souhaite que les autorités scienti¬
fiques responsables de toutes les recherches dans notre pays en
aient pleinement conscience et qu’elles attribuent au Muséum les
moyens d’assurer dignement sa prédestination historique.
Depuis trois siècles, le Jardin du Roy, puis le Muséum National
d’ Histoire Naturelle ont envoyé des naturalistes dans le Monde
entier à la découverte des êtres vivants dans des contrées incon¬
nues. A l’époque des voyageurs, des récolteurs de collections, des
grands explorateurs, les chargés de mission du Muséum eurent
leur grande part. Ainsi le Muséum a toujours conçu dans un
esprit conforme à la vocation universelle de la France qu’il était
dans son rôle d’entreprendre l’étude des terres nouvelles dans les
pays lointains. La systématique botanique aboutissant à la con¬
fection de Flores, il était naturel que la chaire de Phanérogamie
s’orientât un jour vers l’élaboration des Flores des colonies fran¬
çaises. De tels ouvrages sont fondamentaux et nécessaires au pro¬
grès de toutes les sciences, techniques et arts liés à la botanique :
agriculture, agronomie, sylviculture, élevage, pédologie, pharma¬
cologie, etc... A leur égard, beaucoup de pays tropicaux ont un
retard considérable. C’est ce que comprit Henri Lecomte qui
après avoir voyagé d’abord en Afrique équatoriale, puis en Indo-
Chiné, entreprit la publication d’une « Flore générale de l’ Indo-
Chiné ». Le premier volume parut en 1907. Une telle Flore est une
— 315 —
œuvre vaste qui requiert le concours de nombreux systématiciens
spécialistes des différentes familles. Comme ils sont peu nombreux,
la publication demande des dizaines d’années. Le dernier fasci¬
cule de la « Flore de l’Indo-Chine » ne parut qu’en 1950. Ce monu¬
mental ouvrage de 7 volumes et 9 fascicules complémentaires
compte 9.310 pages. La « Flora brasiliensis » de Martius, par
comparaison, flore tropicale encore plus considérable (40 volumes,
2.253 genres et 22.767 espèces décrits pour le Brésil) nécessita le
concours de 65 botanistes, parmi les plus grands de l’époque,
pendant 66 ans, de 1840 à 1906.
A peine la dernière page de ces grandes Flores est-elle publiée,
qu’il y a déjà lieu de réviser les premières. Les Flores tropicales
sont si riches, les pays encore si mal connus et si vastes que l’in¬
ventaire ne peut encore en être complet. Les collections s’accu¬
mulent qui offrent toujours de nouvelles plantes, de nouveaux
genres à décrire et qui conduisent parfois à la conception de nou¬
velles familles. M. le Professeur Humbert sur chaque montagne
à Madagascar ne découvre-t-il pas de multiples espèces nouvelles,
parentes de celles qui existent sur des montagnes voisines, mais
plantes cependant bien différentes. La révision de la Flore de
l’Indo-Chine, famille par famille fut commencée dès 1938, grâce
au labeur extraordinaire de Gagnepain, l’un des plus anciens
collaborateurs de cette Flore. La publication fut interrompue par
les événements encore récents de l’Indo-Chine.
Le successeur de H. Lecomte, M. le Professeur Humbert qui
dans ses voyages avait reconnu l’exceptionnelle richesse de la
flore malgache parmi les riches flores tropicales, commença la
publication de la « Flore de Madagascar et des Comores » en 1936,
avec le concours de 25 botanistes parmi lesquels se détache en
tout premier plan le naturaliste Perrier de la Bathie qui voua
toute sa vie à l’exploration botanique de la Grande-Ile. Cet
ouvrage monumental est aux 3/5 achevé. Il compte 64 fascicules
parus se rapportant à 120 familles, la plupart des grandes familles
étant terminées ou en cours d’élaboration, totalisant quelque
6.000 pages dont un millier de planches de dessins.
L’activité de la chaire de Phanérogamie a été ainsi engagée
clairement par ces Maîtres, selon l’esprit du Muséum. Me trou¬
vant sur une voie aussi nettement tracée, et aussi brillamment
éclairée par des œuvres de haute classe, ayant été désigné pour
leur succéder en raison de ma carrière consacrée à la flore des
forêts tropicales, je ne puis envisager que de poursuivre la tâche
commencée. Le laboratoire continuera, sous la direction scienti¬
fique de son fondateur M. le Professeur Humbert, la publication
de la « Flore de Madagascar et des Comores » jusqu’à son achè¬
vement, en espérant que ce dernier rédigera encore lui-même
— 316
de nombreuses familles parmi celles qui demeurent à décrire.
Si les Etats de l’ancienne Indo-Chine consentent à m’assurer
leur concours, je reprendrai la publication des suppléments de la
« Flore générale de l’ Indo-Chine » de H. Lecomte.
Peut-être jugera-t-on grande mon ambition, mais il me semble
que le rayonnement scientifique du Muséum, et de cette chaire
en particulier devrait illuminer tout l’ensemble des terres fran¬
çaises ou de culture française, et ne pas être seulement un fai¬
sceau dirigé tantôt sur un pays, puis tantôt sur un autre. Puis¬
qu’il s’agit d’œuvres de longue haleine, elles devraient être inces¬
samment commencées. Il y a notre vieille France qui souhaite
une Flore moderne et, en attendant, une coordination des Flores
régionales. Les pays de l’ex-Afrique Équatoriale française et du
Cameroun, méritent qu’on entreprenne l’inventaire de leur flore,
et de n’être pas en retrait à cet égard par rapport aux pays voi¬
sins, où botanistes belges, anglais et portugais font un très bel
effort scientifique. Le département de la Guyane française aussi,
vieille France équatoriale, devrait être doté d’une Flore moderne
qui, je le souhaite, pourrait se jumeler, avec le concours de nos
amis brésiliens avec une Flore de la Guyane brésilienne puisque
ces deux Guyanes constituent un même territoire phytogéogra-
phique. Ce sont des projets que je crois être à l’échelle du pres¬
tige mondial du Muséum, de la science botanique française, et,
j’en suis persuadé, éminemment propres dans des pays devenus
politiquement indépendants, à contribuer au maintien d’une cul¬
ture française dont ils pourront un jour être aussi fiers que nous
le sommes nous-mêmes. Je souhaite vivement avoir les moyens
et le temps de les mettre en train.
Je crois utile ici de m’arrêter un peu sur une conception d’une
Flore tropicale que je lierai à mon enseignement. Une Flore est
un inventaire raisonné et méthodique de l’ensemble des plantes
d’un pays déterminé. J’ai dit au début de cette leçon que peut-
être du fait de ma formation double de systématicien et de fores¬
tier phytogéographe et aussi de mes longs voyages dans les pays
tropicaux, je ne concevais pas l’étude des plantes sans l’étude
des milieux et des formations végétales auxquelles elles appar¬
tiennent. La flore totale d’un pays, telle que la font connaître
les Flores classiques, est une notion quelque peu abstraite en ce
sens qu’il y a autant de flores qu’il y a de milieux et de forma¬
tions différents et que les espèces qui composent chacune d’elles
n’y ont pas le même poids. Celles-ci caractérisent d’une façon
plus ou moins marquée la formation suivant leur fréquence, leur
degré de recouvrement, leur vitalité manifestée par la puissance
de leur régénération naturelle et par les résultats de la compéti¬
tion interspécifique. Dans une Flore du type habituel les espèces
- 317 —
sont placées en files, les unes derrière les autres, chacune dispo¬
sant sensiblement du même nombre de lignes de texte, rangées
dans l’ordre du système de classification adopté, les plantes rares
à coté des plantes proliférantes, les plantes caractéristiques à côté
des plantes banales, sans que la place qui est en fait la leur dans
la vie des formations végétales auxquelles elles appartiennent,
leur poids donc dans la flore soit mis en évidence. Lorsque des
indications sont données relatives à eet aspect biologique, elles
ressortent peu comme si les auteurs n’y attachaient qu’une impor¬
tance secondaire. Sans doute une diagnose de quelques lignes ou
de quelques pages faite le plus souvent sans avoir jamais vu la
plante, uniquement d’après des échantillons d’herbier suffit du
point de vue strict de la systématique classique à individualiser
valablement une espèce, mais elle ne suffit pas à une véritable
connaissance de la plante. Je conçois comme un idéal, une flore
qui ne serait pas une flore sèche, catalogue de diagnoses et de
clefs développées au minimum en vue de distinguer une espèce
ou un genre des espèces ou genres les plus affines, mais une flore
où en outre la plante serait décrite dans son milieu habituel, avec
le maximum d’indications au point de vue sociologique, écolo¬
gique et phytogéographique. L’idée sans doute n’est pas nouvelle.
Perrier de la Bâthie systématicien a en même temps étudié
l’ensemble de la végétation de Madagascar dans son ouvrage
« La végétation malgache ». M. le Professeur Humbert de même
a tracé les divisions chorologiques de Madagascar. A. Chevalier
avait une intention analogue d’une flore systématique et biolo¬
gique, quand il a voulu entreprendre ce qu’il a intitulé la « Flore
vivante de l’Afrique Occidentale Française », ouvrage malheureu¬
sement demeuré inachevé. Mais je souhaiterais que cette concep¬
tion, cette tendance vers une association plus étroite de la sys¬
tématique et de la biologie soit de plus en plus et de mieux en
mieux appliquée dans le plan des futures Flores.
Même au point de vue de l’identification des plantes, objet
pratique des Flores, il y a intérêt à connaître le milieu, l'aire géo¬
graphique et la formation végétale habituelle d’une espèce. Nor¬
malement une espèce caractéristique d’une forêt dense humide ne
se rencontre pas dans une formation de région sèche et inverse¬
ment. Si de tels cas sont rapportés, c’est vraisemblablement l’in¬
dice d’erreurs de détermination, ou, si les faits sont exacts, ils
ont un caractère exceptionnel intéressant, qui mérite une atten¬
tion particulière et la recherche d’explications. La corrélation
entre milieu et espèce est d’observation courante et c’est une jus¬
tification de l’explication causale écologique de la répartition des
plantes et des formations végétales. Il y a aussi des corrélations
de cet ordre à l’échelle des entités supérieures à l’espèce, moins
— 318
évidentes parce qu’elles souffrent des exceptions dans les groupe¬
ments systématiques où l’on croit les constater ; elles mériteraient
d’inspirer des recherches sur les rapports entre la systématique
et la biologie.
L’habitude de lier ces deux disciplines conduit aussi à la per¬
ception de ces espèces écophylétiques, où une intéressante corré¬
lation apparaît entre des variations morphologiques secondaires,
suffisantes cependant pour séparer des espèces ou des unités de
rang inférieur mais cependant non négligeables, et des types bio¬
logiques liés à des milieux différents, géographiquement adjacents,
comme si véritablement les différences de milieux étaient la con¬
dition ou même la cause de ces variations morphologiques. Elle
fait apparaître aussi les séries d’espèces vicariantes, non plus
toujours liées à l’écologie, mais encore à la géographie, et, au
delà, des séries d’espèces homologues qui ne se remplacent plus
comme les précédentes d’un lieu à un autre voisin, mais qui se
correspondent morphologiquement, étant cependant géographique¬
ment situées loin les unes des autres, mais vivant dans des milieux
similaires.
Toutes ces notions, toutes ces filiations sont évidemment inap¬
préciables sans une étude parallèle du point de vue systématique
et du point de vue écologique et géographique. Elles ont un inté¬
rêt manifeste pour l’histoire des Flores et de l’évolution phylo¬
génique, mais la considération qu’il convient d’attacher à ces
spéculations repose sur l’exactitude des analyses systématiques
fondamentales.
Pour me résumer je pourrais dire que les études de systéma¬
tique et de biogéographie des plantes doivent être liées et que je
conçois cette chaire dite de « Phanérogamie » comme une chaire
de « Classification et Biogéographie des Phanérogames ». Une
conséquence logique et pratique voudrait que des collections de
documents fussent méthodiquement constituées, comprenant des
photographies de végétation prises de terre et d’avion, des ana¬
lyses de spectres biologiques, des résultats d’inventaires floris¬
tiques, des cartes d’aires géographiques d’espèces, genres, familles,
des cartes de divisions chorologiques, etc... Cette documentation
existe aujourd’hui déjà abondante dans de nombreux ouvrages.
Il faudrait la rassembler et la classer méthodiquement. M. le Pro¬
fesseur Humbert déjà a constitué personnellement une telle docu¬
mentation pour Madagascar. Ce pourrait être le commencement
d’une collection à l’échelle mondiale. Il y faudrait naturellement
quelques crédits.
Je ne crois pas non plus que les Flores doivent avoir une pré¬
sentation aride, trop commune, ni des rédactions et styles assi¬
milables par les seuls systématiciens, mais je pense au contraire
319 —
qu’elles doivent aussi pouvoir être lues et utilisées couramment
par tous ceux qui s’intéressent, professionnellement ou non, aux
plantes. Pour cela elles doivent être abondamment illustrées ; ne
pas avoir des dimensions de lourds in-folios orgueil des biblio¬
thèques ; les plus amples renseignements doivent éventuellement
être donnés sur les usages, les productions, les aires géographiques,
habitats, et même comprendre les noms vernaculaires qui sont
— il faut bien le dire — le moyen de reconnaître rapidement les
plantes sur le terrain dans un pays qui nous est inconnu, sauf
autres possibilités, et cela sans risques excessifs d’erreurs, si l’on
dispose de bons prospecteurs autochtones — il y en a — et s’il
s’agit d’espèces communes. Ces prospecteurs doués d’une bonne
faculté d’observation, aiguisée par une longue expérience dis¬
posent d'une foule d’éléments d’identification des plantes qu’on
ne trouve généralement pas dans les Flores, mais qui ordinaire¬
ment ont une valeur réelle : port ; consistance, couleurs, odeurs,
exsudations, saveurs des écorces, etc...
Il me paraît, pour atteindre cette qualité d’une Flore sensible
à la fois au systématicien phytogéographe et au praticien, indis¬
pensable que les collaborateurs de celle-ci puissent prendre une
bonne connaissance sur le terrain de la végétation qu’ils étudient.
Je souhaiterais vivement qu’ils puissent partager leur temps entre
l’étude des plantes dans la nature, même si celle-ci est parfois
quelque peu hostile sous les Tropiques, et le travail indispensable
dans la sérénité des bibliothèques et des riches collections des
Herbiers européens qui contiennent les matériaux de comparaison.
Autrefois il ne fallait pas songer à cette décomposition en périodes
du travail du systématicien s’attachant à une flore d’un lointain
pays. Les anciens voyageurs naturalistes s’engageaient dans l’aven¬
ture exotique pour plusieurs années avant de songer au retour L
Partir dans les régions tropicales était un dessein qu’il fallait
mûrement réfléchir. Entendez les conseils de Fusée Aublet
nommé « apothicaire botaniste » pour servir à Cayenne et quittant
la France le 30 mai 1762 : « Je ne dirai donc que ce que doivent
savoir ceux qui seront tentés ou sollicités d’entreprendre de
pareilles herborisations, afin qu’ils ne les entreprennent qu’ après
s’être assuré qu’ils ont une forte constitution, une santé parfaite,
aucun vice héréditaire ou acquis, une fermeté d’âme, une ardeur
et une résolution à toute épreuve, de la gaieté dans l’esprit, de
l’adresse, des sens exquis. Il faut encore qu’ils aient éprouvé qu’ils
n’ont aucun attachement tendre dont ils s’éloignent, car quand
1. Auguste de Saint Hilaire séjourna 6 ans au Brésil, de 1816 à 1822 ; Alcide
«I’Orbigny, 7 ans en Amérique du Sud, de 1826 à 1833 ; Fusée Aublet, 2 ans en
Guyane française de 1762 à 1764 ; YVeddell, 5 ans en Amérique du Sud de 1843
à 1848.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 4, 1959.
22
— 320
la mélancolie prend dans les climats chauds, on y est plus sujet
aux fièvres et aux engorgements des viscères du bas ventre... »,
On ne demande plus aujourd’hui aux botanistes partant en mis¬
sion outre-mer que d’être vaccinés contre la variole et la fièvre
jaune, et vers l’Asie contre le choléra. 20 à 30 heures après l’envol
d’Orly ils sont à pied d’œuvre. Des Instituts, des Centres d’études,
des services scientifiques et techniques, des laboratoires sont ins¬
tallés qui peuvent les recevoir et les aider dans leurs tournées et
leurs recherches. S’ils doivent pénétrer loin des centres dans l’in¬
térieur, ils trouvent encore des lignes d’avion locales, des pistes,
des jeeps, et ainsi ils ne perdent pas de temps pour se rendre aux
lieux choisis de leur travail. En 3 mois d’absence outre-mer
aujourd’hui, on peut certes faire autant de travail qu’en un an
autrefois, où les transports prenaient un temps excessif, du moins
si les missions sont bien préparées. Une seule vraie difficulté
subsiste, celle des crédits. En 1825, Cuvier et Goelîroy Saint-
Hilaiiîe faisaient nommer par le Muséum, Alcide d’ORBiGNY
« naturaliste voyageur » en le chargeant d’un voyage en Amé¬
rique méridionale, mais les administrateurs de l’établissement ne
lui allouaient que 6.000 fr. par an pour voyager et transporter
les collections. Même à cette époque, c’était peu et il fallut un
supplément de subvention de 3.000 fr. par an accordé par le Duc
de Rivoli pour permettre à d’ORBiGNY de ne pas mourir de faim
en Amérique. Je souhaite vivement que le Muséum et les autorités
scientifiques responsables de la recherche puissent donner à leurs
voyageurs d’aujourd’hui des subventions suffisantes pour que
ceux-ci continuent à faire rayonner dans le Monde l’éclat de la
science française et de la botanique particulièrement. La France
et son Muséum National d’ Histoire Naturelle par le prestige de
leurs savants naturalistes, ainsi que par la richesse de leurs col¬
lections fondamentales peuvent prétendre toujours exercer dans
ce domaine de la botanique un rôle de premier ordre.
Ce serait aussi un des moyens pratiques pour intéresser plus de
jeunes gens aux études de systématique. Si dans l’étude des
plantes on associait largement les recherches dans les herbiers et
les bibliothèques à celles des plantes vivantes dans leur pays
d’origine, si systématique et biogéographie étaient plus étroite¬
ment associées, je crois que non seulement la systématique y
gagnerait mais qu’en outre elle perdrait beaucoup de son carac¬
tère de sévère travail de bénédictin cloîtré qui ne plaît pas tou¬
jours à une jeunesse ardente d’espace. Celle-ci a la chance de vivre
à une époque où de hautes spéculations scientifiques conduisent
des sciences et des techniques industrielles à un développement
accéléré inouï et par conséquent elle peut et doit participer à ces
nouvelles étapes passionnantes du progrès scientifique. Ces sciences
— 321 —
et techniques prestigieuses ont cependant quelquefois un revers,
elles astreignent de plus en plus les chercheurs, les travailleurs
scientifiques à des rôles subalternes ou secondaires dans de grandes
équipes, à l’exception de quelques chefs de files. Il y a encore
aujourd’hui des sciences ne nécessitant pas, comme les précédentes
de puissants moyens matériels de travail, où un chercheur garde
une grande liberté d’étude et où ses recherches personnelles
peuvent le conduire à des découvertes, modestes quelquefois en
apparence mais qui sont toujours des acquisitions scientifiques
dont les conséquences peuvent s’avérer importantes tôt ou tard.
La systématique botanique est de celles-là.
Son intérêt majeur est me semble-t-il de faire pénétrer dans le
Monde Végétal où il y a aussi beaucoup à découvrir, mais dans
un domaine qui reste à l’échelle de l’humain et où le chercheur
peut avoir le sentiment puis la certitude que par son seul effort
il fera accomplir des progrès tangibles à la science botanique.
Cette considération mériterait d’inspirer des vocations de bota¬
nistes systématiciens et phytogéographes parmi la jeunesse stu¬
dieuse. C’est au moins mon vœu ardent.
— 322 —
Le diaphragme
DANS SES RAPPORTS AVEC L’ÉVOLUTION THORACIQUE
chez les Primates.
(note préliminaire)
Par J. Lessertisseur.
1. — L’évolution morphologique du thorax
chez les Primates.
Elle peut se résumer en deux processus théoriques de portée
inégale.
a) La réduction métamérique progressive du bas-thorax dépend elle-
même, selon un schéma classique de Rosenberg, du raccourcissement
distal du tronc. La diminution du nombre des vertèbres présacrées,
de 26 chez les Primates quadrupèdes (27 chez le Chien) à 24 ou même 23
(Orang) amène celle des côtes et des pièces sternales inférieures (Tred-
gold ; Anthony ; Keith). En même temps, certains muscles pecto¬
raux et abdominaux perdent leurs digitations correspondantes (Loth).
Ce processus est à quelques égards plus avancé chez les Anthropo¬
morphes, P Orang en particulier, que chez l’Homme 1. Il paraît s’ac¬
compagner d’un certain déficit fonctionnel de la partie basse des pou¬
mons : disparition du lobe azygos, réduction des culs-de-sacs posté¬
rieurs.
b) L’ élargissement du thorax, dans les formes supérieures, compense
en quelque mesure le phénomène précédent. L’indice thoracique passe
de 86 environ chez les Primates quadrupèdes (thorax « en carène »),
à 110 chez les Anthropomorphes, 130 chez l’Homme (thorax « en baril »).
Corrélativement, les épaules s’écartent, le membre antérieur et l’omo¬
plate sont rejetés en arrière, les côtes tendent à s’affaisser, les insertions
musculaires pectorales à s’éloigner de la ligne médiane, le sternum
s’amincit et s’élargit. Ces changements sont en rapport avec ceux de
la démarche.
On envisagera ici les répercussions de cette évolution sur la
forme (fig. 1) et les fonctions du diaphragme, successivement
dans ses deux parties classiquement dénommées, par référence
malheureuse à l’anatomie humaine, « horizontale » (= sterno-
costale) et « verticale » ( = spinale) 2.
1. La réduction métamérique n’implique pas nécessairement raccourcissement.
2. Outre l’étude systématique des Primates entrant au laboratoire, quelques
examens ont porté, pour comparaison, sur les genres Canis (quadrupède typique)
«t Macropus (bipède). Nos plus vifs remerciements sont dus à MM. Florentin,
professeur, et Blin, assistant, pour plusieurs dissections et recherches bibliogra¬
phiques effectuées, avec leur concours bienveillant, à l’École vétérinaire d’Alfort.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 4, 1959.
— 323 —
Fig. 1. — Diaphragme de Cercopithèque. 1 : Centre phrénique. 2 : Foramen pour
la veine cave inférieure. 3 : Oesophage. 4 : Pilier gauche, partie charnue. 5 : Aorte.
6 : Muscles psoas et carré des lombes. 7 : Pilier gauche, tendon. 8 : 16e vertèbre
dorso-lombaire.
— 324
2. — Portion sterno-costale et centre phrénique.
Les attaches antérieures et latérales du diaphragme s’établissent
toujours par des digitations sur les cinq, six ou sept dernières paires
de côtes ou cartilages costaux et, généralement, par un faisceau médian,
sur l’appendice xiphoïde. Des fibres de renforcement peuvent provenir
des muscles transverses de l’abdomen et du thorax, dont les insertions
s’entrecroisent avec celles du diaphragme.
De ces divers points, les fibres convergent vers un cendre phrénique,
semi-lunaire plutôt que trifolié. Celui-ci est constitué fondamentalement
de fibres tendineuses ipsilatérales, rejoignant les portions musculaires
Fig. 2. — Limites du diaphragme sur la paroi antérieure de la cage thoracique.
A : Lemur. B : Macaca. C : Pongo. (semi-schématique).
d’origine lombaire et crurale ; secondairement, de fibres contralaté¬
rales et accessoires, certaines proprement musculaires. L’orifice pour
la veine cave inférieure, dit quadrilatère, s’ouvre un peu à droite de
la ligne médiane, au niveau de la neuvième ou de la dixième vertèbre
dorsale en général.
Les différences entre sous-Ordres nous ont paru assez faibles.
Bien sûr, en rapport avec la forme du thorax, le diaphragme est
plus long et plus oblique chez les Lémuriens. Son dôme y paraît
aussi plus accentué que chez les Singes. Les Anthropomorphes et
l’Homme ont un diaphragme large, creux et transversal. La Ion-
325 —
gueur du thorax doit entrer en jeu dans une juste appréciation
de position. Si, par exemple, on prend pour référence le point de
jonction de la ligne d’insertion diaphragmatique sur la paroi,
avec la ligne des articulations chondro-costales (fig. 2), ce point
est situé à peu près au niveau de la 11e côte chez le Maki, de la
8e chez le Macaque, le Chimpanzé, l’Homme, de la 7e chez
l’Orang h
Nous n’avons pas nettement reconnu, dans le centre phrénique
des Primates non-humains, les bandelettes fibreuses qu’y décrit
l’anatomie humaine. Peut-être les fibres contralatérales sont-elles
plus nombreuses ou mieux développées chez l’Homme.
Les rapports du diaphragme antérieur avec les viscères sont
assez variables. Du côté thoracique, le péricarde attient peu au
centre phrénique et le cœur est à peine oblique chez Lémuriens
et Singes inférieurs. Il reste ainsi place pour un court segment
thoracique de la veine cave et pour le lobe azygos du poumon
droit, structures vestigiales chez les Anthropomorphes et prati¬
quement disparues de l’Anatomie humaine : ici, le cœur est
couché, l’oreillette droite presque contre le plancher du thorax.
Du côté abdominal, à gauche, une partie du fond de l’estomac
touche généralement le diaphragme. Les ligaments suspenseurs du
foie sont toujours puissants.
3. — Portion lombaire et piliers.
Les origines postérieures ou spinales du diaphragme peuvent être
séparées des dernières digitations costales par un intervalle ou hiatus
costo-lombaire, plèvre et péritoine étant unis en cet endroit par un
peu de conjonctif lâche. Elles comprennent essentiellement, de part et
d’autre de l’orifice aortique, une portion vertébrale, ou piliers et, acces¬
soirement, des faisceaux d’appoint provenant des muscles psoas et carré
des lombes (ou de leur aponévrose), enjambés par une ou deux arcades
latérales. Les fibres crurales proviennent du corps des premières lom¬
baires et parfois de leurs apophyses transverses. Elles se prolongent en
partie dans les fibres tendineuses du centre phrénique. Mais aussi, vers
leur terminaison craniale, elles s’entrecroisent plus ou moins entre elles
ou se recourbent pour resserrer l’orifice allongé de l’œsophage, sans
qu’on puisse parler exactement de sphincter ou de muscle phréno-
œsophagien. Le pilier droit, toujours plus important que le gauche 1 2
et s’insérant souvent une vertèbre plus bas, prend en général la plus
grande part dans cette formation.
1. Genres présentant : Maki, 13-14 côtes dont 8-10 sternales ; Macaque, 12-13
dont 7-8 ; Chimpanzé, 13 dont 7-8 ; Homme et Orang, 12 dont 7.
2. Cette disposition est donc en rapport non, comme on le prétend souvent en
Anatomie humaine, avec le plus grand usage de la main droite, mais avec la con¬
tention du foie.
— 326 —
Les modifications de cette portion du diaphragme dans la série
des Primates paraissent plus importantes que les précédentes.
Elles concernent surtout la subdivision des piliers, leur raccour¬
cissement, leur aceolement au ligament prévertébral.
On distingue classiquement chez l’Homme, de chaque côté de
l’hiatus aortique, un pilier médian, un intermédiaire et un latéral,
délimitant entre eux deux interstices où passent respectivement
le nerf grand splanchnique avec la veine azygos (ou hémi-azygos)
et le nerf petit splanchnique, tandis que la chaîne sympathique
demeure extérieure. Déjà variable chez l’Homme, cette disposi¬
tion n’est nullement la règle chez les Primates, d’où les désac¬
cords des auteurs. On reconnaît en général seulement deux piliers,
dont le plus latéral, inconstant, est plus faible. La distinction d’un
ligament cintré médian et d’un latéral, d’une arcade du psoas
et d’une du carré des lombes, n’est pas plus évidente, même chez les
Anthropomorphes. Signalons que sur ces points, Sperino décrit
cependant, chez le Chimpanzé, la disposition humaine.
Plus instructif est le niveau d’insertion des piliers. En raison
du nombre variable de vertèbres dorsales, on utilisera le terme
« dorso-lombaires ». Chez les Lémuriens, l’attache des piliers se fait
en général aux 14e à 16e ou 17e dorso-lombaires. Chez les Singes,
elle ne dépasse qu’exceptionnellement la 16e (17e chez Atèle,
Semnopithèque). Chez l’Homme enfin, on sait que le pilier droit
atteint normalement la 15e, le gauche, la 14e. Le raccourcissement
est certainement en rapport avec la réduction métamérique du
tronc, et peut-être, chez l’Homme, avec l’acquisition de la station
droite.
Un dernier phénomène, noté par Winckler (1926) est l’acco-
lement progressif des piliers aux ligaments prévertébraux. Plus
épais que larges chez les Lémuriens, les piliers s’aplatissent et leurs
insertions s’écartent parfois en éventail chez les Singes. Chez les
Anthropomorphes et l’Homme, ils se continuent presque indis¬
tinctement dans l’appareil fibreux prévertébral.
Les rapports avec les organes voisins sont peu variables. L’es¬
tomac, la rate, les reins, peuvent toucher le diaphragme dans
cette région. Les culs-de-sacs postérieurs de la plèvre et les pro¬
longements pulmonaires qui s’y logent se raccourcissent avec la
remontée des insertions crurales et la position plus transverse du
diaphragme.
4. — Aperçu du problème fonctionnel.
Cette description aura, on l’espère, déjà souligné le rapport
entre l’évolution thoracique et les divers états du diaphragme.
Keith (1923) a excellemment développé les répercussions fonc-
— 327 —
tionnelles de l’accession à la forme humaine. Pour la question
du bas-thorax, nous avons largement mis à profit des discussions
avec le docteur Fruchaud, d’Alep (v. 1958). Les lignes suivantes
ne sont que l’exposé sommaire du problème fonctionnel.
a) Diaphragme et attitude. Physiologiquement, la distinction la
plus nette se réfère à l’attitude (fig. 3). La vie arboricole et, par¬
fois, l’habitude de s’asseoir, n’altèrent pas d’abord gravement
l’horizontalité normale du tronc. En revanche, la suspension bra¬
chiale des Anthropomorphes et la bipédie de l’Homme et du
Gibbon ont pour effet commun son redressement. S’opère en outre
la libération progressive de la main.
(A) et un bipède (B).
Position, forme et mode d’action du diaphragme en sont, de
toute évidence, très affectés. Ses fonctions essentielles, contention
des viscères, contrôle des pressions thoracique et abdominale,
demeurent, mais les forces en jeu changent de sens. On conçoit
que le thorax et, partant, le diaphragme, deviennent plus trans¬
versaux en position verticale ; que l’affaissement des côtes et du
sternum sous le poids des épaules et des bras, accentue la vous¬
sure phrénique ; que la pression accrue du haut-abdomen con¬
tribue à la déchéance relative du bas-thoràx.
b) Diaphragme et respiration. L’inspiration, normalement seul
temps respiratoire actif chez les Mammifères, requiert l’action de
deux groupes moteurs, déjà distingués par Bell (1822) : l’interne
est le diaphragme ; l’externe est constitué par des muscles parié-
328 —
taux. Ceux-ci ne peuvent jouer pour la dilatation de la cage tho¬
racique qu’en prenant un point fixe sur le membre pectoral ou
sa ceinture. Leur action sera donc plus efficace chez les quadru¬
pèdes, alors qu’en position bipède ou assise, le bras étant mobilisé,
le diaphragme assume l’essentiel du travail. On observe ainsi
deux types respiratoires mammaliens, habituellement désignés
comme « thoracique » et « abdominal », et qu’il vaudrait peut-être
mieux appeler « costal » et « diaphragmatique ». Dans ce second
type, la section du nerf phrénique entraîne rapidement la mort
(les quadrupèdes — chien, lapin, cheval — y résistent mieux).
Mais, si la réduction métamérique amène, comme on l’a cru,
une certaine déficience du bas-thorax, ceci doit être compensé,
chez les Anthropomorphes et l’Homme, par une ventilation accrue
de la partie supérieure des poumons. On observe en effet (Keith)
l’importance prise par les lobes supérieurs, et la remontée de l’apex
jusque dans la région cervicale. Pour que Faction du diaphragme
s’étende jusque là, des liaisons nouvelles s’établissent : des facettes
chondrales peuvent apparaître entre les deux ou trois dernières
côtes sternales, les articulations intersternébrales et sterno-costales
deviennent rigides, enfin le péricarde, plus étroitement fixé au
centre phrénique, en transmet plus fidèlement les mouvements à
la racine des poumons 1.
L’étude de l’action du diaphragme en rapport avec l’évolution
thoracique est ainsi loin d’être achevée : à peine en entrevoit-on,
chez FLIomme, la complexité. Or, paradoxalement, cette complexité,
ou plutôt l’indistinction des fonctions, doit être encore plus grande
chez les Primates inférieurs, où le rôle inspiratoire est moins pré¬
dominant. On espère seulement avoir remis ici en lumière quelques
aspects d’un problème important et difficile.
Laboratoire d’ Anatomie comparée du Muséum.
OUVRAGES CITÉS
Anthony (R.)» 1898. — Du sternum et de ses connexions avec le
membre thoracique dans la série des Mammifères. Thèse méd.
Paris.
Bell (C.), 1822. — - The nervous mechanism of human respiration. Lon¬
don. (fide F. W. Jones).
Fruciiaud (H.), Lessertisseur (J.) et Megarbane (A.), 1958. — Le
relèvement mécanique du toit chondro-diaphragmatique dans la
chirurgie de l’étage supérieur de l’abdomen. Mèm. Acad. Chir .,
84, pp. 920-927.
1. On pourrait encore envisager les fonctions abdominales du diaphragme : éva¬
cuation et circulation veineuse. 11 est possible, par exemple, qu’en posture verti¬
cale, sa compression aide au reflux du sang de la veine cave inférieure.
— 329 —
Jones (F. W.), 1913. — - The functionnal history of the coelom and
the diaphragm. J. Anat. Physiol., 37, pp. 18-40.
Keith (A.), 1905. — • The nature of the mammalian diaphragm and
pleural cavities. Ibicl., 39, pp. 243-284.
1923. — Man’s posture ; its évolution and disorders. Brit.
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Loth (E.) , 1919. — Anthropologie des muscles du tronc. Note préli¬
minaire. Bull. Mém. Soc. Anthrop. Paris., VII, 10, pp. 116-133.
Patten (C. J.), 1899 et 1902. — The form and position of the thoracic
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Med. Irel., 17, pp. 562-677 ; 20, pp. 441-473.
Sperino (G.), 1897. - — Anatomia del Cimpanzé. Torino.
Tredgold (A. F.), 1897 — Variations of the ribs in the Primates.
J. Anat. London, 31, pp. 288-302.
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Zool., 17, pp. 1854-2206.
Wincki.er (G.), 1926 — Configuration et architecture des piliers du
diaphragme. Arch. Anat. Strasbourg, 6, pp. 1-32.
— 330 —
L' INDÉPENDANCE DU MUSCLE ISCHIO-CONDYLIEN
chez les Gibbons.
Par F. K. Jouffroy.
Le terme « ischio-condylien » a été attribué par Testut (1884,
p. 623) à la portion interne du grand adducteur ( adductor magnus
Theile) qui, chez l’Homme, naît sur la partie inférieure et externe
de la tubérosité ischiale et se termine sur la partie postérieure
et supérieure du condyle interne du fémur. Cette portion, en
principe confondue avec les autres faisceaux du grand adducteur,
en est cependant fréquemment distraite dès l’ischion et constitue
alors une entité musculaire. L’individualité de l’ischio-condylien
est confirmée à la fois par son innervation propre (nerf sciatique
pour ce muscle, nerf obturateur pour le grand adducteur) et par
l’Anatomie Comparée, car un muscle ischio-condylien bien dis¬
tinct se retrouve chez tous les Singes inférieurs et la plupart des
Anthropomorphes.
Chez les Gibbons, il a été trouvé soudé au reste de Yadductor
magnus par Hepburn, Kohlbedgge (Hylobates agilis, Syrnpha-
langus syndactylus ) , et individualisé par Bischoff, Deniker,
Kohlbrügge (H. leuciscus) Kanagasuntheram et nous-même.
A l’exception de Kanagasuntheram, tous les auteurs ont décrit
la terminaison normale du muscle sur le condyle interne. Or chez
nos deux Gibbons (H. concolor 1956-152 et H. entelloides 1957-78,
voir figure), le muscle ischio-condylien s’insérait sur la diaphyse
fémorale, sous le faisceau moyen du grand adducteur, dont il
constituait ainsi la couche profonde, sans atteindre le condyle.
Cette particularité est signalée par Kanagasuntheram comme
générale dans l’espèce H. hoolock : il ne s’agit donc pas d’une ano¬
malie individuelle, mais d’une disposition fréquente chez les Gib¬
bons. Ceci oblige à reposer le problème de l’indépendance du
muscle ischio-condylien chez les Primates.
L’innervation du muscle par une branche du grand nerf scia¬
tique — la même que celle des muscles semi-tendineux, semi-
membraneux et biceps fémoral — amène certains auteurs à rat¬
tacher l’ischio-condylien au groupe des fléchisseurs de la jambe.
Ainsi Kohlbrügge traite de « la portion de Yadductor magnus
desservie par le nerf ischial » — selon sa terminologie — en même
temps que des muscles fléchisseurs, et réserve pour le groupe des
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 4, 1959.
— 331
Hylobates entelloides , cuisse gauche, vue interne.
1 : iliaque; 11 : couturier; 12 : droit antérieur; 14 : vaste interne; 16 : pectine;
17 : adductor longus ; 19 : adductor magnus ; 19 a : ischio-condylien ; 20 : gracilis ;
21 : semi-tendineux ; 22 : semi-membraneux ; 31 : jumeau interne ; 34 : poplité.
332 —
adducteurs les seuls muscles innervés par le nerf obturateur. De
même Henlé, dans son traité d’Anatomie humaine.
D’autre part, des considérations fonctionnelles ont été parfois
invoquées pour distinguer l’ischio-condylien du groupe des adduc¬
teurs. En effet, au moins chez l’Homme et les Anthropomorphes,
ses fibres sont longitudinales, et leur contraction a pour effet de
fléchir la cuisse plus que de la ramener vers l’intérieur, ce que
font les fibres obliques des adducteurs. Certains ont cru voir dans
le ligament latéral interne du genou le prolongement du tendon
du muscle ischio-condylien, qui devient ainsi un muscle de la
jambe, comme les autres fléchisseurs. Cette hypothèse est infirmée
par Kanàgasuntheham : chez certains Prosimiens, dont Tar-
sius, en effet, la partie la plus interne du grand adducteur, qu’on
ne saurait appeler dans ce cas ischio-condylien, s’insère distale-
ment sur le tiers moyen de la diaphyse fémorale, disposition proche
de celle que nous signalons chez le Gibbon : il est évident qu’il
n’y a, dans ce cas, aucune relation entre le muscle étudié et le liga¬
ment latéral.
Les arguments mécaniques ne tiennent donc pas, si l’on con¬
sidère que l’ischio-condylien est toujours contigu à la masse des
adducteurs, dont il forme souvent la couche la plus interne, et
qu’il a dans ce cas une action semblable à celle du grand adduc¬
teur. Le muscle ischio-condylien reste toujours un muscle moteur
de la cuisse et non de la jambe. Les arguments fondés sur l’inner¬
vation ne sont ici guère plus déterminants : on décrit bien, dans
le groupe des adducteurs, un muscle, le pectiné, qui n’est pas
innervé principalement par le nerf obturateur, mais par une branche
du nerf crural, le musculo-cutané interne.
La distinction du groupe des fléchisseurs et du groupe des adduc¬
teurs est donc assez spécieuse. Comme l’ont montré Howell et
Straus, l’un et l’autre (pectiné excepté) dérivent en réalité d’une
même couche musculaire. C’est la raison pour laquelle on peut
trouver des arguments en faveur de l’appartenance de l’ischio-
condylien à la masse fléchisseuse. La disposition observée chez
certains Gibbons nous paraît prouver que l’ischio-condylien est
bien l’élément extrême des adducteurs cruraux. Il est exact
qu’il peut jouer dans une certaine mesure le rôle de fléchisseur :
c’est qu’il existe dans la série des muscles de la face interne de la
cuisse tous les degrés entre l’adduction et la flexion, cette dernière
devenant prédominante dans les formes supérieures de l’Ordre.
Laboratoire d’Anatomie comparée du Muséum.
— 333 —
BIBLIOGRAPHIE
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leuciscus Abh. d. k. bayr. Akad. d. Wissensch. Math. Phys. Kl.,
10, 3, pp. 197-297, 5 pi.
Deniker (J.), 1886. — ■ Recherches anatomiques et embryologiques sur
les Singes anthropoïdes. Thèse, Paris, 265 pp.
Hepburn (D.), 1892. • — The comparative anatomy of the muscles and
nerves of the superior and inferior extremities of the anthro-
poid Apes. Pt II : Myology of the inferior extremity. J. Anat.
Physiol., 26, pp. 324-356.
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The anatomy of the Rhésus monkey. Londres, pp. 89-175
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Hylobates. Zool. Ergebnisse im Niederl. Ost-Ind., 1, pp. 211-
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Lf. Double (A. F.), 1897. — Traité des variations du système mus¬
culaire de l’Homme. T. II. Paris, 516 pp.
Testut (L.), 1884. — Les anomalies musculaires de l’Homme. Paris,
844 pp.
— 334
Captures de migrateurs palêarctiques
dans la Basse Vallée du Sénégal.
Par Francis Roux.
La note que nous présentons fait mention de quelques, espèces
migratrices observées et collectées à Richard-Toll (16°25’ N/15°
42’W) au cours de deux missions accomplies entre les mois de
décembre 1957 et 1958 et consacrées à diverses recherches sur
les migrations des oiseaux palêarctiques dans la Rasse Vallée du
Sénégal 1.
L’occurrence en Afrique occidentale tropicale de 5 de ces espèces
est signalée ici pour la première fois : Porzana porzana, Porzana
parva, Porzana pusilla, Turdus philomelos, Locustella naevia. Sont
relatées également certaines captures qui, tout en n’étant pas
inédites pour l’Ouest Africain, présentent un intérêt particulier,
soit qu’elles confirment la présence hivernale d’espèces encore
très rarement constatées dans cette zone, Caprimulgus ruficollis,
Luscinia svecica, soit qu’elles étendent de manière appréciable
l’aire de dispersion jusqu’ici reconnue pour quelques autres, Cali-
dris alpina, Œnanthe isabellina, Sylvia melanocephala, Emberiza
hortulana. Les spécimens en question sont déposés au Muséum.
La Basse Vallée du Sénégal a encore été peu étudiée du point
de vue ornithologique : elle est demeurée à l’écart des prospec¬
tions et des études de Bâtes, de Bannerman et des auteurs récents
dont les ouvrages font l’appoint des connaissances acquises sur
l’Avifaune de l’Ouest Africain. Il n’est donc pas surprenant que
l’on puisse découvrir dans cette région plus d’un sujet d’observa¬
tion nouvelle. Cependant les oiseaux faisant l’objet de cette note,
migrateurs d’origine paléarctique, ne doivent pas limiter leurs
déplacements aux rives du Sénégal, ils se répandent sans doute
plus au sud ou plus à l’est et il est fort possible que les Râles, la
Gorge bleue à miroir, la Locustelle tachetée et l’Ortolan notam¬
ment soient retrouvés en d’autres points de l’Afrique occidentale,
là où existent les milieux écologiques auxquels ils paraissent liés.
Richard-Toll est situé sur les rives du Sénégal, à 80 km du
littoral de l’Atlantique, dans une région de savanes sahéliennes
1. Nous remercions M. et Mme Gérard Morei. qui nous ont accueilli à la Station
d’Ornithologie de Richard-Toll et le Service de la Protection des Végétaux de
Dakar dont l’aide matérielle a grandement facilité nos recherches.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 4 1959.
— 335 —
relativement humides. La zone aride et les dunes vives appa¬
raissent à moins de 100 km au nord, en Mauritanie, tandis qu’au
sud la limite des savanes soudaniennes n’est guère plus éloignée.
La saison des pluies s’étale sur trois mois avec de violentes préci¬
pitations en août et septembre. En octobre les crues du fleuve
déterminent de vastes inondations et les eaux répandues dans la
vallée subsistent assez longtemps au cours de la saison sèche.
Mais de part et d’autre de la vallée les bassins du Lac Rkiz et
du lac de Guiers constituent des réservoirs permanents. Ce der¬
nier communique avec le Sénégal par la rivière Taouey, marigot
à courant alternant dont le barrage a permis de régulariser les
cultures par submersion et la mise en valeur de 6.000 hectares de
terrain alluvial, transformés en rizières. Des formations denses de
plantes aquatiques où dominent les Typha se développent au
bord de la Taouey et dans certaines cuvettes alimentées par les
eaux de drainage des rizières, et ce type de végétation reproduit
absolument le biotope que fréquentent dans leur zone de nidifi¬
cation certaines des espèces mentionnées ici ( Porzana) . Par ail¬
leurs il existe au bord du fleuve des galeries forestières d’Acacias,
inondées périodiquement. A Richard-Toll même le parc du Ser¬
vice des Eaux et Forêts est un îlot boisé touffu qui contraste avec
la savane environnante : aux épineux se mêlent des arbres de
haute taille, rôniers, fromagers, kailcédrats, et des plantes grim¬
pantes contribuent à donner au couvert végétal un caractère
soudano-guinéen. C’est dans ce parc, où se rencontrent, sans doute
à la limite septentrionale de leur aire de répartition dans l’Ouest
Africain, Indicator indicator, Alseonax aquaticus, Tchitrea viridis,
qui furent trouvés le même jour l’Engoulevent à collier roux, la
Fauvette inélanocépliale et la Grive musicienne.
Porzana porzana (L.).
Une Ç immature capturée le 23 octobre 1958 dans un fossé
de drainage envahi par la végétation au milieu des rizières. Aupa¬
ravant, le 2 octobre, nous avions observé par deux fois un indi¬
vidu dans la ceinture de Typhas d’une mare en voie d’assèchement.
Dans l’Ouest Africain l’espèce n’était pas connue en zone tro¬
picale, tous les auteurs lui assignant pour limite de dispersion
hivernale le nord du Sahara. En Afrique orientale par contre des
hivernants ont été rencontrés loin au sud de l’Équateur, jusqu’en
Rhodésie et au Bechuanaland.
Porzana parva (Scop.).
Le Râle poussin a, comme le précédent, été mentionné dans
l’Est Africain, en quelques points des régions du Haut Nil, et
jusqu’aux abords de l’Équateur, en Ouganda. Néanmoins les obser-
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 4, 1959. 23
— 336 —
vations de Laenen à El Golea constituaient encore le seul indice
en faveur d’une migration éventuelle vers la zone tropicale de
l’Ouest, à travers le Sahara.
Nous avons obtenu 2 spécimens ($ Ç, adulte et juvénile) le
29 septembre 1958, sur une mare semi-permanente envahie par
les Typhas et servant d’asile à de nombreux Rallidés sédentaires
Porphyrio madagascariensis, Gallinula chloropus, Limnocorax flavi-
rostris, et à des Jacanas, Actophilornis af ricana. Le même jour et
par la suite, presque à chacune des visites que nous fîmes à cette
mare, nous avons observé des Râles poussins. Le 3 octobre, nous
pouvons en compter 8 dont un seul $ en plumage d’adulte, cir¬
culant sur la végétation flottante à proximité du couvert des
Typhas.
Le 19 novembre nous capturons une $ apparemment immature
(oviducte filiforme) en mue complète des plumes alaires, des rec-
trices, de tout le plumage de contour et dans l’incapacité de voler.
Porzana pusilla intermedia (Herm.).
Un spécimen (<J adulte) collecté le 19 novembre 1958 au même
endroit que les précédents.
On n’était guère mieux renseigné sur l’occurrence du Râle de
Bâillon au sud du Sahara. Quelques captures en bordure du
désert au nord, une autre à El Goléa (Laenen) donnaient à penser
qu’il ne se bornait pas à hiverner en Berbérie. H. et T. Heim df.
Balzac avaient obtenu une Ç à ovaire non évolué, fin mai, dans
le Dra inférieur. C’était pour le nord-ouest du continent le point
le plus méridional où l’espèce ait été rencontrée. Par ailleurs, et
comme les autres Porzanes du reste, il était connu à titre de migra¬
teur occasionnel à Madère et aux Canaries.
11 s’avère donc que les trois espèces visitent au moins l’extrême
ouest de l’Afrique tropicale en hiver.
Calidris alpina subsp.
Obtenu sur le littoral du Rio de Oro, à Villa Cisneros par Spatz,
puis par Bird au Cap Blanc, le Bécasseau variable était à recher¬
cher au Sénégal. En fait il ne semble pas rare dans le delta du
fleuve et nous l’avons noté en octobre et novembre, parfois en
troupes homogènes, le plus souvent associé à Calidris minuta.
Bird rapporte à la forme nominale les spécimens collectés au
Cap Blanc. Nous n’avons examiné que deux sujets en livrée juvé¬
nile (Ç Richard-Toll, 16-10-58, aile : 112, culmen : 30, tarse :
25 ■ — $ Lac de Ndiael, 30-10-58, aile : 118, culmen : 31, tarse :
26 1, sur la race desquels il n’est guère possible de statuer.
1. Mesures prises sur des oiseaux frais ou vivants.
— 337 —
Caprimulgus ruficollis ruficollis Temm.
La mention de cette espèce comme hôte d’hiver dans l’Ouest
Africain n’était fondée que sur la capture d'un unique spécimen
à Gambaga (Ghana) en mars 11)01. Selon Bâtes et Baskebman
il s’agit d’un exemplaire de la race desertorum, distribuée comme
nidifieatrice en Algérie et Tunisie. Ses quartiers d’hiver et ceux
de la race type, qui niche dans le sud de la Péninsule Ibérique
et au Maroc ne sont pas encore définis.
Nous avons pu comparer à 5 spécimens des collections du
Muséum de Paris, provenant de Tunisie (3), d’Algérie (1) et du
Maroc (1) un Engoulevent à collier roux pris au filet le 20 novembre,
à Richard Toi], en milieu boisé dense. Par la teinte grise plus sou¬
tenue des parties supérieures, celle des rectrices, et la présence
de barres très nettes aux sous caudales, cet individu (<$ imma¬
ture) diffère sensiblement des oiseaux algériens et tunisiens, et
présente une grande similitude avec le spécimen du Maroc. Nous
pensons devoir le rapporter à la race type. C’est elle aussi qu’il
semble logique de rencontrer à pareille longitude.
La date de capture peut désigner un hivernant mais aussi, tou¬
tefois, un migrateur tardif.
Turdus philomelos philomelos Brehm.
Une capture : $ adulte, prise au filet le 20 novembre dans le
parc des Eaux et Forêts, à Richard Toll. C’est la première fois
que l’espèce est signalée en Afrique occidentale tropicale. On
savait par quelques records établis au Soudan oriental et en
Erythrée que des migrateurs pouvaient atteindre, dans l’Est Afri¬
cain, le 15e parallèle. D’autre part, cette grive a été mentionnée
assez souvent aux Iles Canaries et IL et T. Heim de Balzac ont
constaté la présence d’hivernants dans l’extrême sud-ouest du
Maroc, à Tiznit et Goulimine en janvier. Mais une migration
transsaharienne restait problématique. N’est-elle le fait que de
quelques sujets isolés? L’estomac de l’oiseau ne contenait que des
insectes, chenilles et coléoptères.
Œnanthe isabellina (Temm.).
Ce traquet asiatique migre principalement vers l’Est Africain
où il a de vastes quartiers d’hiver, de l’Egypte au Tanganyika.
Certaines populations gagnent également la moitié occidentale du
continent au sud du Sahara, comme l’indiquent les observations
de Bâtes à Tombouctou et Taberreshat : le Traquet le plus com¬
mun en automne, présent dès le 20 septembre.
Nous en avons collecté un spécimen le 29 octobre 1958, sur le
terrain d’aviation de Richard Toll. Voici ses caractéristiques :
— 338 —
$ adulte en plumage frais, poids : 28 gr., aile : 98 mm., culmen :
20 mm. (jusqu’au crâne), tarse : 28 mm., bourse de Fabricius
absente. L’oiseau était maigre. Son estomac contenait des frag¬
ments de coléoptères.
Cette capture étend pratiquement jusqu’à l’Atlantique l’aire de
dispersion hivernale de l’espèce, en même temps qu’elle fournit
un exemple typique de migration Est-Ouest de grande envergure.
Luscinia svecica svecica (L.).
Luscinia svecica cyanecula (Meisner).
Déjà signalée par Morel qui avait obtenu un mâle immature
de la race nordique en novembre 1957 et connue du Sahel mauri¬
tanien par une capture de Villiers à Nouakchott (race cyanecula )
la Gorge bleue à miroir apparaît comme un hôte d’hiver régulier
et commun dans la région de Richard Toll où elle fréquente les
rizières et les marécages à Typha.
Pour notre part nous avons collecté un mâle adulte de la race
cyanecula, le 3 mars 1958, noté l’espèce en automne dès le 19 sep¬
tembre, et couramment par la suite. Nous avons pu même, en
octobre, capturer et baguer une dizaine de sujets parmi lesquels
3 <$$ à miroir roux (aile : 76 — 79 — 77 mm.), 4 à miroir
blanc (aile : 76 — 78 — 78 — 76 mm.) et seulement 2 ÇÇ (aile :
75 — 74 mm.).
Il existe donc dans l’Ouest Africain tropical une zone d’hiver¬
nage de la Gorge bleue qui d’ailleurs n’est sans doute pas limitée
au Sénégal, mais doit s’étendre vraisemblablement aux régions
du Niger.
Locustella naevia naevia (Bodd.).
Une capture : <$, 9-10-1958, dans un buisson d’Acacia au bord
d’une mare temporaire, en savane, près de Richard Toll.
H. et T. Heim de Balzac puis Valvf.rde ont été conduits à
réviser les données classiques sur les migrations et les lieux d’hiver¬
nage de cette espèce à la suite de leurs observations dans le Sud
Marocain (Djebel Bani) et le nord du Sahara Espagnol (El Aiun).
L’apparition de Locustelles tachetées en mai à ces latitudes et
en des biotopes où les oiseaux n’auraient pu hiverner impliquait
en effet une migration prénuptiale à travers le désert et, par suite,
l’existence de points d’hivernage dans l’ouest de l’Afrique tropi¬
cale. C’est ce que notre capture, la première de l’espèce pour cette
zone, vient confirmer.
En l’absence du chant, l’observation des Locustelles est tou¬
jours fortuite et sans doute faudra-t-il attendre de longues années
avant d’être fixé sur l’importance des effectifs migrant en Afrique
tropicale et sur l’étendue des quartiers d’hiver.
339 —
Sylvia melanocephala (Gm.).
Une capture : Ç imm. 20-11-59, parc des Eaux et Forêts,
Richard Toll.
La présence de la Fauvette mélanocéphale dans le sud du
Sahara occidental a été révélée par Dekeyser et Vii.liers avec
2 spécimens collectés, respectivement, à Atar et Nouakchott en
octobre. S’agissait-il de migrateurs transsahariens ? Selon Val-
verde l’espèce pourrait nicher dans les bosquets de Tamarix de
l’Adrar mauritanien ; elle est établie dans la zone sublittorale du
Sahara Espagnol depuis l’Oued Dra jusqu’à la hauteur du Cap
Bojador et se retrouve en peuplement isolé à Imlilik, sous le Tro¬
pique.
Les oiseaux obtenus dans le Sahel (Nouakchott, Richard Toll)
pourraient donc provenir simplement de régions situées à quelques
degrés au Nord.
Emberiza hortulana L.
Une capture : Ç imm. G-10-1958, dans les cultures vivrières à
Ntiago, près de Richard Toll.
Deux observations : un sujet adulte dans une parcelle riz en
jachère, 20-10-1958 ; 2 oiseaux en lisière d’un massif d’ Acacia
scorpiodes, près de l’eau, 25-10-1958.
Il semble bien que ces oiseaux fussent des migrateurs en tran¬
sit, nous n’avons pu en revoir d’autres en novembre et l’espèce
n’avait pas été recensée lors de notre premier séjour durant les
mois d’hiver. Les lieux d’hivernage de l’Ortolan en Afrique occi¬
dentale seraient donc situés au delà du Sahel, en zone souda-
nienne, comme le présument H. et T. Heim de Balzac.
On avait relevé la présence de ce bruant sur la côte du Rio de
Oro et dans l’Adrar mauritanien en avril (migrateurs prénup¬
tiaux) mais pas jusqu’alors au sud de la zone désertique.
OUVRAGES CONSULTÉS
Alexander (B.). 1902. — On the Birds of the Gold Coast Colony and
its Hinterlands. Ibis, (8) 7 : 356-357.
Bannerman (D. A.). 1930-51. — The Birds of Tropical West Africa.
Londres.
Bâtes (G. L.). 1933-34. — - Birds of the Southern Sahara and Adjoi-
ning Countries in French West Africa, Ibis, (13) 4 : 451-452.
Bird (C. G.). 1937. — Some notes from Port Etienne, Mauritania, and
the coast of the Rio de Oro, Ibis, (14) 1 : 721-731 .
Dekeyser (P. L.) & Villiers (A.). 1950. — Contribution à l’étude du
peuplement de la Mauritanie. Oiseaux. Bull. Inst. Fr. Afr. noire,
XII, 3 : 660-699.
Dekeyser (P. L.). 1954. — Contribution à l’étude du peuplement de
la Mauritanie. Oiseaux. Ibid., XVI, 4 : 1249-1292.
Grote (H.). 1930. — Wanderungen und Winterquartiere der palâark-
tischen Zugwogel in Afrika. Mitt. Zool. Mus. Berlin, 16 : 1-116.
Grote (H.). 1931. — - Weitere Mitteilungen über palaearktische Zug-
vôgel in Afrika. Ibid., 17 : 406-414.
Grote (H.). 1937. ■ — • Neue Beitrâge zur Kenntnis der palaearktisehen
Zugvôgel in Afrika. Ibid., 22 : 45-85.
Grote (H.). 1937. — Die Sommer und die Winter-Verbreitung von
Oenanthe pleschanka (Lepech.) und Oeaanthe isabellina (Cretz-
schm.) Orn. Monatsber, 45 : 114-134.
Heim de Balzac (H. et T.). 1949-51. — Les migrations des oiseaux
dans l’ouest du continent africain. Alauda, XVII-XVIII, 129-
143, 206-221; XIX, 19-39, 97-112, 157-178, 193-210.
Laenen (J ). 1949-50. — - Contribution à l’étude de la Faune ornitho¬
logique du Sahara et du Hoggar. Ibid., XVII-XVIII : 95-102,
169-179.
Maclaren (P. I. R.). 1954. ■ — Notes on palaearctic terns and waders
in West Africa, Ibis, 96 : 601-605.
Morel (G.). 1957. — La Gorge bleue à miroir au Sénégal. Oiseau &
R. F. O. XXVII : 385.
Stresemann (E.) . 1926. — Die Vogelausbeute des Iïerrn Paul Spatz
in Rio de Oro. Orn. Monatsber., 34 : 131-139.
Valverde (J. A.). 1957. — Aves del Sahara Espanol. Madrid.
A PROPOS D'UNE MISSION 1CHTHYOLOGIQUE AU CAMBODGE.
Par Maurice Blanc.
.l'ai été chargé par le Ministère des Affaires Étrangères et par
le Muséum National d’Histoire Naturelle d’effectuer une mission
de coopération technique dans le cadre de la Mission Française
d’Aide Economique et Technique au Cambodge, afin d’étudier
les problèmes piscicoles de ce Royaume. J’ai séjourné pour cela
au Cambodge pendant les mois de février et mars 1959 et j’ai
effectué de nombreux déplacements à travers le pays, notamment
sur le Mékong, sur le Tonlé Sap et le Grand Lac, et aussi sur la
côte cambodgienne du Golfe de Siam, en vue de mener à bien
l’enquête qui m’était confiée. L’exploitation des eaux douces a
particulièrement retenu mon attention.
Le Cambodge est un pays qui possède un magnifique réseau
hydrographique mais où l’exploitation des eaux douces est très
active, peut-être même trop active, et on commence à signaler
des problèmes d’épuisement de fonds et d’ over-fishing. Certes il
y a encore beaucoup de poissons, mais il s’agit surtout de petits
exemplaires, de peu de valeur commerciale ; les grands poissons
deviennent rares. Plusieures espèces sont même en voie de dispa¬
rition. Par exemple, les poissons connus au Cambodge sous le
nom de « Trey pra » et qui sont d’excellents Silures appartenant
à la famille des Schilbeidae et au genre Pangasius, représentaient
autrefois à peu près 30 % de la pêche au point de vue poids et
50 % au point de vue valeur ; ces poissons sont maintenant devenus
relativement rares et les individus capturés dans le Grand Lac
sont toujours de petite taille et ne représentent plus qu’un pour¬
centage réduit de plus de moitié sur ce qu’il était autrefois.
D’autres espèces sont également en voie de raréfaction. Citons
par exemple, Catlacarpio siamensis Boulenger, Cyclocheilichthys
enoplos (Bleeker), Labeo chrysophekadion (Bleeker), Osteochilus
melanopleura (Bleeker), etc...
Cet appauvrissement de la faune semble avoir deux causes
principales :
a) l’augmentation de la population qui oblige à pêcher davan¬
tage pour couvrir les besoins alimentaires sans cesse croissants.
b) le manque de discipline des pêcheurs qui ne respectent pas
suffisamment les règlements.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 4, 1959.
— 342 —
Il faut absolument remédier à cet état de fait pendant qu’il
en est encore temps, étant donné l’importance primordiale du
poisson dans l’alimentation cambodgienne.
Parmi les espèces dont la disparition est à empêcher, le cas le
plus urgent à étudier et probablement le plus rentable pour l’éco¬
nomie du Cambodge est sans aucun doute celui des « Trey pra »
ou Pangasius, déjà cité ci-dessus. Il s’agit de gros poissons, à peau
nue, à dos gris ardoise et à ventre blanc, avec une tête trapue,
des yeux globuleux, une nageoire dorsale très courte, une nageoire
anale au contraire assez longue, une nageoire adipeuse, deux
paires de barbillons et une forte épine dentelée à la nageoire dor¬
sale et à chaque nageoire pectorale. La chair en est excellente.
Non prédateurs et robustes, ils peuvent être conservés très long¬
temps en vivier.
Il y a plusieurs espèces de Pangasius dans le sud-est asiatique.
Smith en compte quinze espèces différentes au Thaïlande. Chevey
en cite six espèces intéressantes au point de vue économique au
Cambodge, dont trois sont souvent confondues sous le nom de
« Trey pra », à savoir : Pangasius pangasius (Hamilton), Panga¬
sius Sutchi Fowler et Pangasius micronemus Bleeker. On peut
rappeler également l’existence, dans la même famille des Schil-
beidae, d’un poisson voisin, le Pangasianodon gigas Chevey ou
« Trey reach », poisson qui selon certains auteurs ne serait qu’un
Pangasius très âgé ayant perdu ses dents et ses barbillons. L’es¬
pèce sur laquelle portent les observations qui suivent est l’espèce
Pangasius pangasius (Hamilton) qui peut atteindre 1,20 m. Jus¬
qu’à ce jour, sa biologie est restée très mystérieuse ; tout ce qui
concerne se reproduction est absolument inconnu ; on sait seule¬
ment qu’il s’agit probablement d’un poisson migrateur qui ne
pond pas dans la forêt inondée comme le font un certain nombre
d’espèces cambodgiennes.
Au cours d’une semaine passée sur le Mékong, en compagnie
de MM. Huet et Mosca, tous deux Experts à la M.F.A.E.T.,
et de M. Song-Hong, Chef de Cantonnement du Service
cambodgien des Eaux et Forêts à Kratié, j’ai pu effectuer une
enquête préliminaire et réunir quelques observations qui per¬
mettent d’avoir une idée de la biologie de ce poisson, mais il reste
bien entendu à vérifier et à préciser un certain nombre de points
dont l’étude nécessitera un travail d’assez longue durée dépas¬
sant le cadre de cette mission préliminaire.
Les renseignements obtenus auprès des pêcheurs des diverses
régions nous ont conduits dans le secteur du Mékong situé entre
Kratié et Stung-Treng. Il y a là toute une zone de rapides où la
vitesse du courant est très grande, avec des seuils et des affleu¬
rements rocheux rendant la navigation très délicate, et des tour-
343
billons impressionnants. Or entre ces rapides, nous avons pu véri¬
fier l’existence de vastes fosses d’une trentaine de mètres de
profondeur et nous pensons qu’il s’agit là des lieux de ponte du
Pangasius pangasius (Hamilton). En effet, au fond de ces fosses,
les pêcheurs de l’expédition ont pu capturer grâce à leur long
sampan et à leurs filets spéciaux, plusieurs exemplaires de grande
taille, le plus grand mesurant exactement 1,20 m. de longueur
standard. Les glandes génitales n’étaient pas encore mûres à
l’époque de ma mission, mais des pêcheurs prétendent avoir déjà
capturé des femelles pleines d’œufs vers le mois de juin, à ce même
endroit. Dans tout le reste du territoire cambodgien, les pêcheurs
interrogés ont toujours répondu n’avoir jamais observé d’adultes
sexuellement mûrs. Il semble donc que ces fosses constituent le
lieu de ponte des Pangasius pangasius et le mystère qui entoure
la reproduction du « Trey pra » est probablement dû aux diffi¬
cultés d’accès de cette région, la navigation étant rendue très
dangereuse en raison de la force du courant et de la présence de
seuils rocheux à franchir.
En amont de cette zone, se trouvent de grandes chutes, les
chutes de Papeng (ou chutes de Khône), juste après la frontière
du Laos. La dénivellation est de 22 m. aux basses eaux et de 15 m.
aux hautes eaux. Je ne pense pas que les Pangasius puissent
passer du Cambodge au Laos en remontant le Mékong, à cause
de cet obstacle, même aux hautes eaux ; aux basses eaux, c’est
en tout cas absolument impossible. Nous avons poursuivi notre
enquête, en jeep, en amont de ces chutes, jusqu’à Kinak au Laos,
mais n’avons pu recueillir que des renseignements négatifs.
Il est probable qu’après la ponte, les œufs et les jeunes alevins
sont immédiatement entraînés par le courant qui est très violent
et atteignent très vite la région des Quatre-Bras où Chevey avait
d’ailleurs trouvé autrefois quelques alevins assez développés en
juillet. Les alevins doivent être entraînés dans le Tonlé Sap qui
justement à cette époque coule du Mékong vers le Grand Lac.
Les Pangasius seraient ainsi amenés dans le Grand Lac où ils
continueraient leur croissance. C’est d’ailleurs là qu’on les pêche
abondamment.
Les Pangasius adultes ne doivent se reproduire que très tardi¬
vement, lorsqu’ils ont atteint une très grande taille et peut-être
même une seule fois dans leur vie. Les géniteurs ne mûrissent
probablement leurs œufs qu’après avoir effectué une migration
les ramenant dans les fosses profondes du Mékong au nord de
Kratié.
Tout ceci est bien entendu à demi-hypothétique et de nombreux
points sont à vérifier ou à préciser. Les recherches en cours pré¬
voient un contrôle histologique des gonades, à intervalles réguliers,
344 —
pour arriver à connaître très exactement le cycle de maturation
sexuelle de ces poissons — des marquages d’individus du Grand
Lac avec l’espoir d’en retrouver un certain nombre dans les fosses
du Mékong — des prélèvements d’eau au fond des fosses et en
d’autres endroits en vue d’une étude physico-chimique compara¬
tive, etc...
La connaissance de la biologie du « Trey pra » présente un triple
intérêt :
1° Elle peut permettre d’établir des règlements de pêche plus
précis et plus efficaces pour la protection de l’espèce.
2° Les renseignements relatifs à la reproduction peuvent per¬
mettre de faire des essais de fécondation artificielle avec des géni¬
teurs capturés au moment de la maturité sexuelle, en vue d’obte¬
nir des alevins pour réempoissonner le Grand Lac tous les ans.
De cette façon, on obtiendrait en moins d’un an des poissons de
taille marchande tout en luttant contre la disparition de l’espèce.
3° L’étude des migrations du « Trey pra » montre qu’il n’y a
pas au Cambodge que des migrations de poissons s’effectuant
entre le Grand Lac et la forêt inondée comme on le dit souvent,
mais qu’il existe aussi des migrations de remontée et de descente
le long des cours d’eau. Il serait donc très néfaste d’installer des
barrages hydro-électriques ou des barrages d’irrigation en travers
du Mékong et du Tonlé Sap comme il en est plus ou moins ques¬
tion. Ces migrations ne pourraient plus s’effectuer, ce qui serait
d’autant plus grave qu’il s’agit justement de migrations de repro¬
duction.
Laboratoire de Zoologie ( Reptiles et Poissons ) du Muséum.
— 345 —
Contributions a l'étude des Poissons Ciiaracoides
(0 ST ARIOPHY SI ) [II.)
ROEBOEXODON GEN. N. DE GUYANE,
REDESCRIPTION DE R. GUYANENSIS (PUYO, 1948)
ET RELATIONS PROBABLES AVEC LES FORMES VOISINES.
Par J. Gery.
Introduction.
Le groupe des Characinae à dents externes n’a guère fait l’objet
de traitement systématique ou phylogénétique depuis la création
des deux genres Exodon (Muller et Troschel, 1844, Synopsis
generum et specierum familiae Characinarum, Arch. Naturgesch
Wiegmann, I : 91 ; et ibid., 1845, llorae Ichthyologicae III) et
Roeboides (Günther, 1864, Catalogue of the Fishes in the Bri-
tish Muséum, V : 345).
La révision entreprise par L. P. Schultz (Review of Thirteen
généra of South American Fishes in the Suhfamilies Cynodon-
tinae, Hepsetinae, and Characinae... ; Studies Honoring Trevor
Kincaid, 1950 : 44-73) écarte ces deux genres : « Other généra
of this subfamily (Characinae) such as Roeboides were not revised
because time did not permit a thorough study » (p. 54). Une des
difficultés de leur étude est due à leur relative rareté dans les col¬
lections : ces supposés prédateurs chassent isolément et ne se
rencontrent jamais en troupes très nombreuses (sauf Charax gib-
bosus et, vraisemblablement, Roeboides microlepis). C’est pourquoi
la découverte d’une forme nouvelle, dans un groupe aussi peu
encombré et, relativement, aussi mal connu, ne peut-elle qu’aider
à la connaissance des affinités de ces espèces hautement spécia¬
lisées. Ayant eu la chance de retrouver en Guyane Française une
très intéressante espèce décrite par Puyo (J. Puyo Exodon guya-
nensis, Bull. Soc. Hist. nat. Toulouse, 83 : 78-81, 1948) je crois
devoir la rapporter à un genre nouveau qui diffère de Exodon
et de Roeboides, étant extérieurement intermédiaire entre ces
deux genres. Je me suis toutefois heurté à deux difficultés : l’espèce,
bien que clairement définie et figurée par Puyo, l’était toutefois
incomplètement et aucun type n’était désigné (M. J. Puyo a
bien voulu m’écrire qu’il pensait avoir adressé des spécimens au
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 4, 1959.
— 346 —
Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris : je n’ai pu en
trouver aucune trace, ni dans le cahier des entrées de la galerie
d’Ichthyologie ni dans les armoires de cette galerie ; j’assimile ce
fait à un « type perdu ») h L’objet de ce travail est donc de dési¬
gner un néotype de Exodon guyanensis et d’en faire une redes¬
cription figurée (outre la création du genre nouveau), le tout en
application des Règles de la nomenclature, et en terminant par
l’étude des affinités de ce groupe spécialisé (dans une deuxième
partie).
I. Roeboexodon gen. n.
Désignation de l’espèce type : Exodon guyanensis Puyo, 1948
— Roeboexodon guyanensis (Puyo, 1948) (Genre monotypique).
Dorsale située au milieu de la longueur standard, légèrement en
arrière de l’origine des ventrales et se terminant à la hauteur de l’ori¬
gine de l’anale ; cette dernière intermédiaire entre Roeboides (anale
très longue) et Exodon (anale relativement courte), en forme de fau¬
cille ; corps assez allongé et comprimé, profil dorsal faiblement con¬
vexe et ne s’élevant pas brusquement au niveau de la nuque ; région
préventrale légèrement aplatie, écailles cycloïdes relativement petites
et nombreuses, mais non très petites et très nombreuses ; ligne latérale
complète, légèrement incurvée vers le bas, clavicule non échancrce
comme chez Roeboides. Tête triangulaire, museau très proéminent,
ouverture buccale très inférieure (profil de requin) ; le museau et les
faces latérales du maxillaire et du dentaire sont armés de petites excrois¬
sances dures, coniques, brunes à la pointe, exactement du même type
que celles, en nombre réduit, qui arment le prémaxillaire, le maxillaire
et le dentaire ; de véritables dents (petites, aiguës, intermédiaires, pré¬
sentes chez Exodon et Roeboides ) sont totalement absentes ; maxillaire
inclus sur toute sa longueur et sur environ la moitié supérieure de sa
largeur, sous le jugal ( = SO 2) 2 ; supraoccipital modérément déve¬
loppé.
Palais non denté, caché par une membrane s’insérant sur la face
interne du prémaxillaire et du maxillaire ; langue adhérant à la mâchoire
inférieure ; membrane branchiostège non adhérente à l’isthme ; bran-
chiospines non épaissies ; paupières développées, verticales.
Coloration commune au groupe : une tache humérale et une tache
à cheval sur le pédoncule et la base de la caudale, unies par une bande
argentée. Taille moyenne, probablement intermédiaire entre Exodon
(max. probable 75 mm.) et Roeboides (150 mm. et plus ?).
1. 11 n’existe aucun spécimen au Laboratoire de Zoologie de la Fac. des Sciences
de Toulouse.
2. Terminologie adoptée par Gregory & Conrad, Phylogeny of the Characin.
Fishes, Zoologica 23, part 4 (17-21), 1938 : 319-360.
— 347 —
IL Redescription de Exodon guyanensis Puyo 1948,
type de Roeboexodon, gen. n.
1. Matériel : Néotype désigné : 1 spec. çj de 97,5 mm. L. sd.,
déposé à la galerie d’Iehthyologie du Mus. Nat. Hist. de
Paris sous les nos 59-38. — Collect. : J. Geky, 29-11-1957,
n° Cha. 05.31.10. — ■ Loc. : Confluent du Ouaqui et du Tampoc,
bassin du Haut-Maroni, Guyane Française.
6 spéc. de la Mana (Guy. Franç.) de 90 à 30 mm. et 4 spéc. du
Maroni (Guy. Franç.) de 90 à 50 mm. (collect. pers.).
2. Résumé de la diagnose différentielle.
Différant considérablement de tous les Poissons Characoïdes
connus par le développement du museau entraînant une modi-
Fig. 1.
fication des pièces circumorbitaires et l’inclusion partielle du
maxillaire, ainsi que par la présence de processus coniques res¬
semblant à des dents aux 2 mâchoires et autour de celles-ci, sans
dents véritables.
3. Résumé des comptes et des proportions.
D. II 9 ; A. III 25 ; P. I 14 ; VII 7 + i ; C
10 V
Sq. 1.50; Sq. tr. 11 y2 — 1 — 7 % ; Sq. Préd. ^ 16; Sq.
Prév. i 20.
Sq. Péd. cire. 18.
T. 3,4, H. 3,25 et Larg. 8,85 dans la L. sd.
O. 3,8, M. 2,85, io. 2,85 et Max. 2,5 dans la longueur de la tête.
Péd. (Long, sur hauteur) 1,05.
4. Description détaillée.
Tête modérément longue, contenue 3,4 fois dans la longueur
standard, œil situé sensiblement au centre de la face, contenu
348
Fig. 2.
— 349 —
3,8 fois dans la tête, paupières verticales, espace interorbitaire
large (2,85 fois dans la tête), la tête s’amincissant progressivement
jusqu’à l’extrémité du museau qui est long, 2,85 dans la tête,
étroit et très proéminent, le profil dorsal à peine convexe ; narines
assez éloignées de l’œil, très rapprochées entre elles. Bouche net¬
tement infère (fig. 2 a).
La série des os plats circum-orbitaires est d’un type probablement
unique chez les Characoïdes. En allant dans le sens inverse des aiguilles
d’une montre, et en partant de l’avant, on trouve un très grand lacry¬
mal (= SO 1) s’articulant en avant au maxillaire et en arrière au super¬
orbital et au complexe parethmoïde -f- préfrontal, presque horizontal
et recouvrant la partie inférieure de la fosse nasale ; en dessous de lui
le jugal (= SO 2) est double : la première partie oblique très allongée
de haut en bas et d’avant en arrière, est soulevée par le maxillaire
qu’elle recouvre sur sa moitié supérieure ; elle est suivie d’un 2e jugal
plus petit, triangulaire, qui, lui, est à un niveau plus profond et recou¬
vert en partie par l’extrémité du maxillaire, (fig. 2 b).
Les sous-orbitaires (SO 3, 4 et 5) sont de type habituel, mais la bor¬
dure postérieure de l’orbite est complétée par un 6e élément qui est
vraisemblablement le dermosphénotique repoussé vers l’arrière par le
superorbitaire qui assure à lui seul la couverture de l’orbite. Enfin, en
avant de la série, le nasal qui borde en dedans la fosse nasale (et s’arti¬
cule avec le frontal, le dermethmoïde et non le prémaxillaire comme
il est de règle) est particulièrement développé. La mâchoire supérieure
est constituée par le massif prémaxillaire compact, dépourvu de l’habi¬
tuelle apophyse montante (= postérieure), (laquelle semble remplacée
par une expansion latérale du dermethmoïde) ; et par le maxillaire lui
aussi particulier, au bord très épais, dépourvu de l’apophyse rétro-
prémaxillaire.
A la mâchoire inférieure, les dentaires s’unissent par une symphyse
serrée, non mobile. L’articulation est caractérisée par un très grand
quadratum très adhérent au préopercule et par l’absence de l’angu¬
laire, probablement soudé à l’articulaire.
Les mâchoires ne portent pas de dents à proprement parler, mais
des sortes de courtes « défenses » en forme de mamelon, dont la pointe
est brune.
Le prémaxillaire en porte de chaque côté 3 externes, en triangle, la
plus grosse vers l’avant (comme une corne) les 2 plus petites au con¬
tact de l’articulation avec le maxillaire ; et 1 (2) internes antérieures
de chaque côté, recourbées vers l’extérieur.
Le maxillaire en porte 3 dirigées vers l’intérieur, dont la première,
(la plus en avant, contre le prémaxillaire) est aussi la plus développée ;
3 exactement sur le bord libre, et 1 sur la face externe, dirigée vers le
dehors.
Le dentaire enfin porte de chaque côté vers l’extérieur 2 défenses
antérieures et une latérale, ainsi que 4 le long du bord supérieur.
Branchiospines légèrement dentelées, fines et longues, for¬
mule 8/9-10 (sur 2 ex.).
— 350 —
Vertèbres 4+29 (sur une radiographie).
Corps assez allongé (la plus grande hauteur 3,25 fois dans la
longueur sd.) de contours ovales réguliers sans « bosse » à partir
du processus supra-occipital, abdomen peu arrondi, région pré¬
ventrale aplatie ; corps assez comprimé (l’épaisseur la plus grande
comprise près de 9 fois dans la longueur sd.). (Fig. 1).
Nageoires relativement peu développées :
La dorsale basse et étroite comprend 2 rayons simples et 9 rayons
branchus (les deux derniers bien distincts mais de base commune)
le plus long rayon compris 4 fois dans la longueur sd. du corps,
et la base près de 8 fois ; elle est située sensiblement au milieu
du corps (caudale non comprise), très légèrement plus près du
museau que de l’extrémité du pédoncule.
Adipeuse moyennement développée, postérieure.
Pectorales assez courtes, 4,33 dans la longueur, atteignant juste
la base des ventrales ; 1 rayon simple et 14 branchus. Leur racine
est basse, oblique, située sous la clavicule qui est à peine échancrée
à sa partie inférieure.
Ventrales courtes, n’atteignant pas le début de l’anale, basses,
insérées légèrement en avant d’une verticale passant par le début
de la dorsale (distance au museau comprise 2 fois dans la longueur
totale), composées de 2 rayons simples, 7 branchus + 1 rudi¬
mentaire.
Anale modérément longue (3 rayons simples, 25 ramifiés, les
2 derniers ayant une base commune mais étant bien distincts)
commençant et se terminant légèrement en arrière d’une verti¬
cale passant respectivement par la fin de la dorsale et de l’adi¬
peuse ; 6-8 premiers rayons recouverts, à la base seulement, d’une
rangée unique de petites écailles ; bord libre fortement concave,
en forme de faucille.
Pédoncule caudal court, haut, comprimé, à peine plus long
que haut (1,05).
Caudale assez grande, fortement échancrée, recouverte d’écailles
à la base seulement, chaque lobe composé de 10 rayons très rami¬
fiés et de 3-5 rayons simples.
Ligne latérale bien complète jusqu’à la base de la caudale,
s’incurvant vers le bas sur les flancs, 40 écailles perforées en ligne
longitudinale, 10 (10 %) rangées d’écailles (comptées en avant
de la D.) au-dessus et 7 (7 %) rangées d’écailles (comptées en
avant des ventrales) au-dessous. Pas de rangée prédorsale médiane
bien régulière (environ 16 écailles plus ou moins décalées), de
même sur la ligne médiane préventrale (environ 20 éc. plus ou
moins décalées) ; 18 écailles en zig-zag autour du pédoncule.
Structure d’une écaille prélevée sur le flanc, en dessous de la
ligne latérale : diamètre antéro-postérieur 2,5 mm., grand axe
351
vertical 3 mm. ; contours grossièrement ovalaires, sans incisure ou
lobes basaux, sans crênelures apicales ; nucléus large, finement
réticulé, basal, d’où part une dizaine de radii purement apicaux,
presque parallèles entre eux, légèrement divergents ; circuli très
resserrés dans la région basale, nettement divergents vers la zone
apicale, se perdant sur les bords des segments dorsal et ventral
(fig. 2 c).
5. Variations.
a) L’examen des 5 exemplaires du Maroni et du Haut Maroni (Litany)
fait apparaître de faibles variations :
Squamation en L 1. 48 à 54, pas de variations en transversales
(11 y2) — 1 — 7 à 8) ;
DII 9 sauf 1 exemplaire (DII 8).
AIII 22 + I à 24 + I.
Hauteur comprise 3,2 à 3,45 dans la L. sd.
Tête comprise 3,55 à 3,9 dans la L. sd.
b ) Les 4 ex. adultes de la Mana et de la Haute Mana semblent for¬
mer une « population » distincte avec :
L1 49 à 50, Ltr. 10 — l — 7 %
AIII (I) 22 + I à 23 + I.
Hauteur comprise 3,3 à 3,45 dans la L. sd.
Tète comprise 3,45 à 3,6 dans la L. sd.
c) Les 2 ex. juv. de la Mana ne se distinguent des adultes (en dehors
de la coloration) que par la plus faible hauteur du corps : 3,85 dans
la L. sd.
d ) Comparaisons avec les données de Puyo (loc. cit.).
Si les proportions semblent concorder, les comptes donnés par Puyo
montrent des différences sensibles avec mes propres observations :
Sq. lat. 53 à 55 ; Sq. tr. 12/12 ; D 8 à 9 ; A 27.
J’ai été d’autre part incapable de retrouver la moindre trace de ce
qui suit « ... en avant de ces dents (c’est-à-dire à la face inférieure du
museau) se trouve une plage comportant un grand nombre de petites
dents en brosse, se terminant à la pointe du museau... ; une plage éga¬
lement recouverte de dents en brosse est disposée à l’extrémité (de la
mandibule)... »
Il me paraît cependant improbable que deux espèces d’un groupe
aussi peu évolutif et aussi spécialisé que celui des Characinae s. str. se
rencontrent dans le même biotope : c’est pourquoi il est raisonnable
— au moins provisoirement — d’assimiler l’espèce ici décrite à celle
de Puyo.
6. Coloration (en alcool).
Région prédorsale brun foncé, flancs brun-clair, abdomen
argenté, 1 tache noire humérale située à 4-5 écailles en arrière
de l’opercule, à 1 éc. au-dessus de la L., ovale à grand axe ver¬
tical, se continuant sur 3-4 écailles ; 1 tache analogue mais allongée
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 4, 1959.
24
— 352
à grand axe longitudinal, à cheval sur l’extrémité du pédoncule
et le début de la caudale ; en avant d’elle, une bande argentée
surmontant la L. 1, devenant de moins en moins visible et s’arrê¬
tant à la hauteur de la dorsale, surmontée par une ligne noire.
Toutes les nageoires incolores, à l’exception du premier rayon
des pectorales, qui est brun foncé, et, sur un exemplaire juvénile,
de 2 barres obliques à la partie moyenne des lobes de la caudale ;
ces barres (qui s’accompagnent d’une coloration rosée de la cau¬
dale) disparaissent chez l’adulte.
7. Biologie.
Tous les exemplaires adultes récoltés proviennent du fleuve
(Mana ou Maroni) et ont été pêchés à la dynamite, en pleine eau,
à proximité des rapides ; les jeunes vivent dans les « criques »
alïluentcs, en communauté avec de nombreuses espèces de Tetra-
gonoptérinés et autres ; rien n'est encore connu de la fonction
des « défenses » qui agissent peut-être (suivant l’hypothèse de
Puyo) comme organe fouisseur dans les « mousses » qui tapissent
les roches des rapides.
(à suivre).
— 353 —
Quelques Araignées cavernicoles
DU DÉPARTEMENT DU GERS.
Par Jacques Denis.
Il y a quelques années M. Barbé, de Lectoure, m’a soumis un
certain nombre d’ Araignées recueillies dans des grottes du Gers.
M. Dresco n’a pas eu connaissance de ce matériel lors de la rédac¬
tion de sa note récemment parue (1959) sur les Araignées et les
Opilions des grottes de l’ouest et du sud-ouest de la France. Je
regrette de ne pas lui avoir communiqué mes déterminations,
mais, bien qu’avisé de la préparation de son travail, j’ignorais
que le territoire étudié englobait le département du Gers. 11 est
donc intéressant de compléter la note précédente par la liste du
matériel que j’ai eu à examiner, liste qui apporte des additions
aussi bien aux grottes visitées qu’aux espèces capturées.
Fam. Erigonidae.
Diplocephalus protuberans (O. P. Cambridge). — Lannepax,
grotte du Pont du Diable, 1 $, 16-V-1955.
Espèce accidentelle dans les grottes (une seule capture dans
l’Ariège) ; assez largement distribuée, fréquente dans les Pyrénées
jusqu’à 2.300 mètres d’altitude, mais n’avait pas encore été trouvée
à l’ouest du massif du Néouvielle.
Fam. Linyphiidae.
Porrhomma proserpina Simon. — • Mouchan, grotte de Sempé,
1 (J, s. d. Grotte de la Hox, près Bivés, 1 Ç, s. d. Lannepax, grotte
du Pont du Diable, 11 £ 2 £ immat. 1 subad. 15 $ 1 $ immat.
3 juv., 16-V-1955.
Espèce abondamment répandue dans les grottes, mais pas
exclusivement cavernicole.
Fam. Tetragnathidae.
Tetragnatha sp. — Lannepax, grotte du Pont du Diable, 1 juv.,
16-V-1955. Capture certainement accidentelle.
Meta merianae (Scopoli). — Lannepax, grotte du Pont du
Diable, 1 $ 2 juv., 16-V-1955.
Meta bourneti Simon. — Marsolan, grotte de Bibes, 1 (J 1 Ç
subad., s. d. M. Barbé m’a aussi envoyé 3 Ç avec leurs cocons,
mais sans indication de localité ni de date. Le 5 janvier 1952
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 4, 1959.
— 354 —
M. Coiffait a également capturé une femelle subadulte dans la
grotte de Bibes.
Nesticus cellulanus (Clerck). — Pergain-Taillac, grotte de Asin,
2 Ç subad., 21-m-1955. La Romieu, aven près de la route (pro¬
priété Pâmes), 2 Ç, 5-xn-1955 ; aven du bois de Broustes, 1 $,
s. d. Mouchan, grotte de Sempé, 1 juv., s. d. Grotte de la Hox,
près Bivés, 1 Ç 1 juv., s. d. Lannepax, grotte du Pont du Diable,
4 Ç, 16-V-1955.
RÉFÉRENCE
Dresco (Edouard), 1959. — Araignées et Opilions capturés dans
quelques cavités souterraines de l’ouest et du sud-ouest de la France
(Bull. Mas., (2) XXXI, pp. 88-94 et 155-158).
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 355 —
Opiliones ver II. Mont N imba-Collection
von Prof. M. Lamotte
Von C. Fr. Roewer.
Subord. LANIATORES Thorell.
Fam. Phalangodidae Simon.
Subfam. Phalangodinae Roewer.
Gen. Micronimba Roewer.
1. Micronimba bicurvata Roewer. — 8 ($, 9).
2. Micronimba concolor Roewer. — 1
3. Micronimba femoralis Roewer. — 25 ((J, Ç).
4. Micronimba pulchella Roewer. — 14 ((J, Ç).
Subfam. Biantinae Roewer.
Gen. Prolacurbs Roewer.
5. Prolacurbs villiersi Roewer. — 358 Ç, inad.).
Fam. Assamiidae Soerensen.
Subfam. Polycory phinae Roewer.
Gen. V illiersiella Roewer.
6. V illiersiella coxalis Roewer. — 2 Ç).
Subfam. Selencinae Roewer.
Gen. Umbonimba Roewer.
7. Umbonimba acanthops Roewer. — 240 (3\ Ç, inad.).
Subfam. Pungoicinaf. Roewer.
Gen. Pungoica Roewer.
8. Pungoica sirnoni Roewer. — 13 Ç).
Gen. Pungoiella Roewer.
9. Pungoiella bifurcata Roewer. — 115 (<J, Ç, inad.).
Gen. Pygoselenca Roewer.
10. Pygoselenca albisignata Roewer. — 360 (<^, Ç, inad.).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 4, 1959.
356 —
Nota : Als ich 1953 diese Art bekanntgab, lagen nur 2 Ç als
Typus und Paratypoid vom Mont Nimba vor, hier aber neben
zahlreichen ÇÇ auch zahlreiehe çjçj. Das hat ein relativ sehr
grosses Pseudonychium am 3. und 4. Tarsus, (Fig. 2), das Ç hin-
gegen nur ein viel kleineres (Fig. 1), das ich 1953 leider nicht
beachtet habe. Es inuss die Gattung Pygoselenca soinit nunmehr
in die Subfamilie Pungoicinae gestellt werden.
Fig. 1 et 2. — Pygoselenca albisignata.
Subord. PALPATORES Thorell.
Fam. Phalangiidae Simon.
Subfam. Phalangiinae Roewer.
Gen. Opilio Linné.
11. Opilio villiersi Roewer. — 1 2 Ç, 1 inadult.
12. Opiiio punstatissimus nov. spec. (Fig. 4).
Ç. — Lange des Ivôrpers 6 ; des 1. — 4. Fémur 4 : 8 : 4,5 : 6,5 ;
des 1. — 4. Beines 13 : 35 : 15 : 18 mm.
Tuber oculorum oben jederseits seiner Lângsfurche mit je 4 Zàhn-
chen bewehrt ; Céphalothorax und dorsales Abdomen sehr dicht mit
feinsten, erhabenen Kôrnchen (Pünktchen) bedeckt, ausserdem Cépha¬
lothorax seitlich mit spârlicheren, grôberen Kôrnchen bestreut, wie
sie auch seitlich des Rückensattels des Abdomen verstreut stehen,
Abdomen ventral matt-glatt, Coxen der Beine desgleichen ; Trochan-
teren und übrige Glieder der Beine unbewehrt, nicht bezâhnelt, Femora
357 —
cylindrisch, Patellen und Tibien leicht kantig ; Cheliceren : 1. Glied
dorsal unbewehrt und glatt, 2. Glied frontal-basal mit einigen wenigen
Zâhnchen bestreut ; Suprachelicerallamellen unbewehrt ; Palpen an
allen Gliedern unbewehrt, Patella ohne Apophyse.
Fàrbung und Zeichnung (Fig. 4) : Tuber oculorum graubraun, seine
Zâhnchen und Augenringe weisslich ; Céphalothorax graugelb, vorn
und seitlich an den Coxen-Ausbuchtungen dunkelbraun gefleckt und
mit grôberen, weissen Kornchen sparlich bestreut, wie sie sich auch
seitlich des abdominalen Rückensattels finden ; dieser Rückensattel
beginnt bereits hinter dem Tuber oculorum, ist auf dem 2. Abdomi-
— 358 —
naltergit eingeschnürt, auf dem 3. am breitesten und wird jederseits
durch dunkelbraune Flecken begleitet ; Abdomen ventral blassgelb,
einfarbig. — Cheliceren einfarbig blassgelb, Palpen blassgelb, doch an
Fémur und Tibia gebràunt ; Beine : Coxen blassgelb, apical gebràunt,
Troclianteren dunkelbraun gefleckt, Femora und Tibien apical dunkel-
braun, Patellen und Tibien leicht hell lângsgestreift.
Nota : Opilio punctatissimus unterscheidet sich von allen uns
bekannten Opilio-Arten gânzlich durch die àusserst feine und
gleichmâssige Bekôrnelung des Kôrperrückens.
1 Ç (Typus), 2 Ç (Paratypoide), 2 inadult.
Gen. Dasylobus Simon.
13. Dasylobus lamottei nov. spec. (Fig. 3).
— Lange des Kôrpers 3 ; des 1. — 4. Fémur 5 : 9 : 6 : 7 ;
des 1. — 4. Beines 20 : 40 : 22 : 32 mm.
Ç. — Lange des Kôrpers 4, 5 ; des 1. — 4. Fémur 4 : 9 : 5 : 6,
5 ; des 1. — 4. Beines 16 : 34 : 18 : 26 mm.
Mit den Merkmalen der Gattung : Tuber oculorum so lang wie breit
wie hoch, oben mit 4 im Quadrat stehenden, aufrechten Zâhncheu
bewehrt ; Céphalothorax und Abdomen dorsal und ventral matt-glatt,
nicht bekôrnelt, Coxen der Beine desgleichen ; Cheliceren des d und
$ normal gebaut, 1. Glied dorsal glatt, hier nicht bezâhnelt, 2. Glied
beim d frontal leicht bezâhnelt; Palpen (Fig. 3) : Fémur dorsal mit
verstreuten Zâhnchen, Patella mit deutlicher, bürstig behaarter Apo¬
physe und ebenso lang wie die Tibia, beide Glieder nur behaart, Tarsus
des <J ventral im basalen Drittel spârlich und verstreut bekôrnelt ;
Beine lang, fadendünn, Femora cylindrisch und in Lângsreihen bezâh¬
nelt (besonders beim d), übrige Glieder unbewehrt.
Fàrbung und Zeichnung : Grundfàrbung des Kôrpers blassgelb, vom
Stirnrand des Céphalothorax über den Tuber oculorum bis zum Oper-
culum anale mit einem breiten, dunkelbraunen, seitlich scharf begrenzten
Lângsbande, Abdomen ventral mit Coxen und Trochanteren der Beine,
sowie auch Cheliceren und Palpen blassgelb, scharf contrastierend mit
den dunkelbraunen übrigen Beingliedern.
Nota ; Von Opilio villiersi Roewer, mit dem D. lamottei den
gleichgebildeten Tuber oculorum aufweist, unterschieden durch
die viel geringere Kôrpergrôsse, Fârbung des Kôrpers und beson¬
ders durch die Apophysen-tragenden Palpen.
1 çj (Typus), 1 Ç (Allotypus), 93 ($, Ç, inadult) (Paratypoide).
359 —
Observations sur les Oribates (40° série).
Par F. Grandjean.
I. — Sur l’organe de Tragârdh.
Tragârdh a observé le premier, en 1910, dans son grand travail
sur les Acariens du Sarekgebirge, l’organe que j’ai proposé plus
tard d’appeler « organe de Tragârdh ». Cet organe est une longue
protubérance de forme conique, à surface lisse, qui est attachée
au corps mandibulaire du côté paraxial. A sa base, où il est le
plus large, il n’est souligné par rien qui attire l’attention, sa cuti¬
cule étant molle et partant d’un endroit mal défini qui est au-
dessous de la nervure paraxiale du corps mandibulaire. De là,
l’organe se dirige en avant et vers le haut, obliquement. Si l’on
projette une mandibule sur le plan de symétrie après l’avoir
séparée, et qu’on la regarde du côté antiaxial, l’organe de Trà-
gârdh n’est vu que par transparence, sauf à son extrémité lorsque
celle-ci dépasse un peu le contour apparent dorsal du mors fixe.
D’ordinaire il y a dépassement et l’extrémité distale de l’organe,
une fois sortie de l’intervalle entre les deux mandibules, se courbe
en s’écartant du plan de symétrie, c’est-à-dire prend une cour¬
bure antiaxiale. Pour voir la courbure il faut regarder la mandi¬
bule de dos.
L’intervalle entre les deux mandibules étant presque toujours
très étroit, un organe de Tragârdh et son symétrique ne dis¬
posent que de peu de place. Pour ce motif ils n’ont que rare¬
ment une section transversale circulaire. Ils sont plus ou moins
aplatis parallèlement au plan sagittal, surtout à leur base et dans
leur région moyenne.
D’un Oribate à l’autre la forme de l’organe ne varie pas beau¬
coup. On note seulement qu’il est plus ou moins long et plus ou
moins arrondi à son extrémité. Si l’arrondi est très large, l’organe
est presque cylindrique. C’est exceptionnel. Habituellement l’or¬
gane est franchement conique et acuminé. On peut le dire pointu.
Il est quelquefois très pointu. A la pointe la cuticule est molle
comme à la base.
La cuticule dont je parle ici est l’épicuticule ou épiostracum.
Elle est mince et il ne semble y avoir sous elle, dans la plupart
des cas, aucun sclérite. Ce n’est pas certain car on voit nettement
dans l’organe, chez quelques grands Oribates, un sclérite à peine
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 4, 1959.
— 360 —
teinté, mais incontestable, qui est ponctué, poreux. Un sclérite
moins apparent, incolore, diaphane, homogène et de faible indice
existe peut-être en général.
Une autre question est de savoir à quoi sert l’organe. Pour
Tragârdh c’est un organe sensitif, probablement un organe du
goût (7, p. 554). Pour moi ce sont plutôt les eupathidies du palpe
(plus généralement toutes les eupathidies) qui sont à l’extérieur
les organes du goût. Je vois plutôt dans l’organe de Tragârdh
un organe à fonction mécanique, obturatrice au cours de la suc¬
cion quand l’animal se nourrit (5, p. 151).
D’autres parties de la mandibule jouent peut-être le même
rôle obturateur, notamment la bouffissure paraxiale et la protu¬
bérance que j’ai appelée autrefois l’organe de Tragârdh inférieur.
La bouffissure paraxiale se détache du corps inandibulaire ou,
si l’on veut, du mors fixe, et elle comble en partie la concavité
paraxiale de la mandibule, en face des mors. Elle va des dents
postérieures du mors fixe à l’axe de rotation du mors mobile.
Elle est très commune chez les Oribates et même quasi constante.
Un contour apparent très net la limite en avant et en dessous
dans l’orientation latérale de la mandibule. Ce contour est caché
par les mors, naturellement, si la mandibule est vue du côté
antiaxial. De l’autre côté on le voit directement.
L’organe que j’ai appelé en 1936 Y organe de Tragârdh inférieur,
ou Trg 2, à cause de sa ressemblance, chez Pelops acromios, avec
l’organe de Tragârdh proprement dit, lequel est qualifié d’organe
de Tragârdh supérieur, ou Trg 1 (1, p. 38 ; p. 64 et 65, fig. 7 D ;
p. 91 et 92, fig. 1 1 A) est exceptionnel sans être rare. Il est ven¬
tral, dirigé vers le bas. J’abandonne pour lui la désignation de
1936 et je la remplace par « intumescence ventrale ».
L’organe de Tragârdh est stable ontogénétiquement car s’il
existe chez un adulte on le retrouve au même endroit chez ses
nymphes et sa larve, sans changement notable de forme et de taille
relative. Phylogénétiquement, c’est-à-dire d’un Oribate à l’autre,
il est stable aussi. Nous avons vu que sa forme ne varie pas beau¬
coup. Sa longueur non plus, comparée à celle de la mandibule.
L’emplacement de sa base est toujours le même.
Il donne l’impression d’exister toujours, ou presque toujours,
chez les Nothroïdes et les Oribates supérieurs, car à chaque fois
qu’on le cherche on le trouve dans ces 2 groupes. Voici une liste
des genres chez lesquels je l’ai observé. Cette liste n’a rien de
limitatif. On pourrait très facilement l’allonger :
Nothroïdes. — Hermannia, Nothrus, Camisia, Platynothrus,
Heminothrus, Nanhermannia, Trhypochthonius, Archegozetes, Trhy-
pochthoniellus.
361 —
Opsiophérédermes. — Hermanniella.
Ëuphérédermes. — Liodes, Poroliodes, Platyliodes, Belba,
Darnaeus, Metabelba, Polypterozetes, Conoppia, Microzetorchestes
(Diorchestes) , Litholestes, Saxicolestes, Eremaeus, Amerus.
Aphérédermes pycnonotiques. — Ceratoppia, Liacarus, Xenil-
lus, Oppia (d’après une grande espèce), Suctobelba, Hydrozetes,
Tectocepheus, Hygroribates, Podacarus, Cymbaeremaeus, Scaphere-
maeus, Astegistes.
Poronotiques. — Achipteria, Tegoribates, Pelops, Ceratozetes ,
Euzetes, Mycobates, Galumna, Sellnickia, Hemileius, Dometorina,
Oribatula, Phauloppia, Pirnodus, Truncopes, Sphaerobates, Lepi-
dozetes.
Je n’ai rencontré que 2 exceptions, c’est-à-dire 2 cas où l’or¬
gane de Tràgârdh est absent. Ces cas sont ceux de M alaconothrus
et Trimalaconothrus. S’il y a des exceptions parmi les Oribates
supérieurs (c’est probable) je n’en peux citer pour le moment
aucun exemple certain.
Les genres non cités dans la liste de présence, les Malacono-
thridés mis à part, sont ceux que je n’ai pas étudiés pour l’organe.
Ils sont très nombreux, mais la liste de présence est assez riche
et assez compréhensive pour que nous soyons en droit d’affirmer,
dès maintenant, qu’une mandibule de Nothroïde ou d’Oribate
supérieur est fondamentalement pourvue d’un organe de Trà¬
gârdh. Les exceptions signifient que l’organe de Tràgârdh est
susceptible, comme beaucoup d’autres organes et caractères, de
subir dans ces 2 groupes une évolution régressive de suppression.
La suppression s’est-elle faite brusquement ou par étapes ? Notons
seulement, sans répondre à cette question, qu’aucun organe de
Tràgârdh à l'état vestigial n’a été observé jusqu’ici.
Dans les groupes 1 à 9 de mon Essai (3, p. 428 à 430), c’est-à-
dire chez les Palaeacaroïdes, les Enarthronota, les Parhypochtho-
niidés, les Mésoplophoridés, les Phthiracaroïdes et les Perlohman-
noïdes, j’ai observé de nombreux genres sans en rencontrer un seul
qui ait nettement l’organe de Tràgârdh, c’est-à-dire une protubérance
paraxiale semblable ou analogue à celle des Nothroïdes et des Uri-
bates supérieurs. Cela n’exclut pas que l’on puisse trouver chez ces
Oribates, du côté paraxial de la mandibule, des excroissances ou
des reliefs qui font penser à des organes de Tràgârdh à cause de
leur emplacement, de leur orientation et même de leur forme.
Etudier ces excroissances et reliefs est très difficile, car ils sont
très plats, et je n’en parle ici que pour mémoire.
A cause d’eux je ne conclus pas formellement à l’inexistence de
l’organe dans les groupes 1 à 9. Il faudrait, pour affirmer cette
inexistence, des observations beaucoup plus poussées. Mais rete-
— 362 —
nons que les caractères de l’organe sont les mêmes chez les
Nothroïdes et les Oribates supérieurs et que cette similitude ne
s’étend pas aux autres groupes. En cela les Nothroïdes sont plus
proches parents des Oribates supérieurs que des autres Oribates.
Remarques. — 1. Pour voir l’organe de Tragârdh à coup sûr
il faut examiner une mandibule sur sa face paraxiale. Il faut donc
séparer les deux mandibules. On met l’Oribate dans l’acide lac¬
tique et on le dissèque sans l’avoir chauffé, ou après l’avoir très
légèrement chauffé. Si on l’a chauffé notablement, pour bien
éclaircir, on a ramolli beaucoup trop la cuticule non scléritisée
qui est entre les deux mandibules et dans la déchirure de cette
cuticule (inévitable puisqu’il faut regarder le côté paraxial) l’or¬
gane est le plus souvent déchiré lui-même, ou tellement déformé
qu’on ne le reconnaît plus. On risque de croire, même dans les
cas les plus apparemment faciles, qu’il n’y a pas d’organe de
TrÂgÂrdh alors qu’il y en a un.
2. En 1910 (7, p. 554) Tragârdh a donné une courte liste
d’Oribates ayant ou n’ayant pas l’organe. Il n’y a désaccord entre
Tragârdh et moi que pour Pelops. L’organe de Pelops est très
mince (1, p. 91, fîg. 11 A, en Trg 1) et Teâgârdh ne l’a pas vu.
Dans le travail précité Tragârdh range Hoploderma, c’est-à-
dire les Pht.liiracaridae, parmi les Oribates qui n’ont pas l’organe.
Plus tard, en 1931, Tragârdh est revenu sur cette opinion pour
un faux motif, car il a confondu l’organe avec ce que j’ai appelé
plus haut la bouffissure paraxiale (8, p. 554 et 555, fîg. 3, Phthi-
racarus maculatus).
3. Trhypochthoniellus et Trhypochthonius ont un organe de
Tragârdh et les Malaconothridae n’en ont pas. Cette différence
importante, ajoutée à celle du cérotégument ( Trhypochthoniellus
et Trhypochthonius n’ont pas le cérotégument spécial des Mala¬
conothridae), et à d’autres différences, incline à rapprocher prin¬
cipalement le genre Trhypochthoniellus, qui est difficile à classer
(3, p. 431), de Trhypochthonius. On peut ou bien le mettre sim¬
plement dans les Trhypochthoniidae, ou bien l’y mettre en créant
pour lui une sous-famille particulière, à cause des caractères qui
le rapprochent des Malaconothridae. On ne peut certainement
pas le mettre dans cette dernière famille.
II. — Les solénidions tibiaux de Nasozetes sumatrensis.
Aucun des auteurs qui ont observé des Nasozetes (Sellnick,
Willmann, Sengbusch) n’a parlé de leurs solénidions tibiaux.
Aussi ai-je été surpris, en observant N. sumatrensis, de voir que
— 363 —
ces solénidions sont terminés, aux pattes II, III et IV, par des
boules creuses de dimension considérable. La plus grosse boule
est à IV (fîg. A). A II la boule est moins grosse et le solénidion
Nasozetes sumatrensis Selln. — (X 700). — Pattes vues latéralement, partielles,
pour montrer les solénidions tibiaux ; ceux-ci sont projetés en plus grande lon¬
gueur ; les 3 dessins ont été faits sur le même individu, un mâle. — : A, tibia,
tarse et apotèle de la patte IV gauche ; il y a un prétarse et un pulvillus ; la griffe
est rabattue sur le tarse et les poils ( p ) sont verticaux, perpendiculaires aux
poils (u). — B, extrémité du tibia II gauche. — C, extrémité du tibia I gauche
avec le dos du tarse, partiel.
plus court (fig. B). A III, la taille de la boule et la longueur du
solénidion sont un peu moindres qu’à IV, plus grandes qu’à II.
A la patte I la boule manque (fig. C). Le grand solénidion cpx est
un solénidion tactile ordinaire, long et fin à son extrémité. Ces
— 364
caractères, à toutes les pattes, appartiennent aux deux sexes.
Nasozetes sumatrensis m’est connu par 2 exemplaires, un mâle
et une femelle, qui m’ont été obligeamment envoyés par Sel-
lnick en 1929. L’étiquette accompagnant l’envoi était la sui¬
vante : « Fort de Kock (Sumatra), réc. par F.. Jacobson sur la
face inférieure de feuilles de Gardénia ».
C’est la troisième fois que je rencontre des solénidions terminés
par une boule creuse. J’ai signalé ce caractère en 1953 chez Sicu-
lobata sicula (2, p. 136 et p. 135, fig. 6 F et 6 G) puis en 1954 chez
Micreremus breoipes (4, p. 341) et j’ai appelé leurs solénidions
à boule des solénidions microcéphales, ou à tête d’épingle. La
boule est beaucoup plus petite, chez ces espèces d’Europe, que
chez N. sumatrensis.
Nous sommes en présence, avec la boule, d’un perfectionnement
du sens solénidional. Disons du sens olfactif puisqu’il n’y a pas
d’inconvénient à admettre que les solénidions sont des organes
de l’odorat, mais n’oublions pas que les sensations que nous rap¬
portons à l’odorat sont vraisemblablement très différentes chez
les Oribates de ce qu’elles sont chez nous. Nasozetes sumatrensis
est l’Oribate le mieux doué pour le perfectionnement puisqu’il a
3 boules de chaque côté et que ses boules sont les plus grosses.
Siculobata sicula n’a que 2 petites boules, à III et IV, et Micre¬
remus brevipes 2 aussi, à II et IV. Or N. sumatrensis est arbori¬
cole. 5. sicula et M. brevipes également. Jusqu’à preuve du con¬
traire nous devons dire que le perfectionnement olfactif est lié
à la vie arboricole, ou peut-être saxicole. Ce n’est pas un perfec¬
tionnement de plus grande sensibilité générale. Il répond à quelque
chose de particulier.
On arrive à la même conclusion en considérant l’absence de
boule à I et la présence de boule à IV toutes les fois qu’il y a des
boules. En d’autres termes le caractère progressif que la boule
nous révèle est le plus fort à IV et le plus faible, si même il n’est
pas toujours inexistant, à I. La patte I, considérée dans l’en¬
semble des Oribates, est cependant plus sensitive que les autres,
c’est-à-dire plus chargée d’organes sensitifs, et ses solénidions,
quelques cas mis à part, sont les plus longs que possède l’animal.
Un autre intérêt des solénidions à boule de Nasozetes est qu’ils
nous suggèrent l’idée d’une parenté entre ce curieux genre et Sicu¬
lobata. Si l’on fait abstraction du rostre on trouve en effet dans
les deux genres de nombreux caractères communs. Une compa¬
raison détaillée s’impose. Je compte la faire plus tard après avoir
complété la description que Sellnick a donnée de N. sumatrensis
en 1930 (6, p. 226 à 229, fig. 1 à 4).
— 365 -
III. — Sur le comportement, aux tarses,
des poils primilatérauY.
Théoriquement, pour être certain de ne pas confondre les poils
primilatéraux pl' et pl" avec des poils accessoires V et l" , il faut
connaître les immatures de l’Oribate que l’on étudie. Les poils
pl sont larvaires et les poils l sont postlarvaires.
Pratiquement, la confusion est évitable chez beaucoup d’espèces,
sans recours aux nymphes et aux larves, parce que les poils pl
et l obéissent à des lois, ou du moins à des règles. J’ai parlé anté¬
rieurement de ces règles, à plusieurs reprises, pour les poils acces¬
soires. Pour les primilatéraux voici ce que j’ai constaté jusqu’à
maintenant sur les Oribates dont j’ai relevé tout le développe¬
ment chaetotaxique, ou une partie suffisante de ce développement.
Je laisse de côté les Palaeacaroïdes.
Le tarse IV n’a jamais aucun poil pl (à ce tarse il faudrait
appeler primilatéraux des poils homologues de ceux qui sont pri¬
milatéraux aux autres pattes).
Les poils pl sont presque toujours présents à I. Ils sont excep¬
tionnels à II et rarissimes à III.
Chez les Oribates supérieurs et les Nothroïdes la règle est qu’il
y ait une paire (pl) à I et qu’il n’y ait aucun poil pl à II et III.
Pour l’absence à II et III je ne connais pas d’exception. Les
exceptions portent sur l’absence de pl" à I chez Nothrus et sur
l’absence des deux poils pl à I chez les Oribates d’une liste à
régression dans laquelle s’inscrivent les Trhypochthoniidae, les
Malaconothridae, Carahodes, Limnozetes, Ameronothrus, Scaphere-
maeus, Cymbaeremaeus, Micreremus, Mycobdtes et Pirnodus. Les
Oribates de cette liste, par conséquent, sont totalement dépourvus
de poils primilatéraux.
Pour trouver des poils primilatéraux à II ou à III il faut s’atta¬
quer à des groupes inférieurs. Nous avons, dans l’ordre, en com¬
mençant par le cas le plus primitif :
Perlohmannia, avec présence de (pl) à I- 1 1 et de pl' à III :
Hypo-, Cosmo-, Sphaero-, Parhypochthonius, avec présence de
(pl) à I - 1 1 et rien à III ; Eniochthonius, Eulohmannia, avec pré¬
sence de (pl) à I, de pl' à II et rien à III ; Brachyclithonius, Pseu¬
dotritia, avec présence de (pl) à I et rien à II-III ; les Lohman-
niidae, avec absence complète des poils pl.
Quoique nombreuses, mes observations sont très incomplètes.
Je n’ai examiné qu’une espèce par genre. Pour beaucoup de
genres je n’ai pas disposé de matériaux immatures. Malgré cela
je crois qu’on peut dire, puisque c’est vrai dans tous les cas con¬
nus :
— 366 —
La force d’un poil primilatéral diminue toujours de I à IV. Si
un poil pl' ou pl" existe à un tarse il existe à tous les tarses qui
sont devant celui-ci.
Le poil pl' d’une paire est plus fort que le poil pl" de la même
paire. Le poil pl' peut avoir subsisté seul, non pl". Remarquons
que le poil pl' unique appartient tantôt aux tarses I ou II (alors
il est paraxial) et tantôt au tarse III (alors il est antiaxial). L’ho¬
mologie parallèle est respectée.
Donc l’évolution supprime les poils primilatéraux en commen¬
çant par l’arrière. Si les deux poils d’une paire ne sont pas sup¬
primés ensemble c’est le poil qui est du côté seconde qui l’est
d’abord. Le côté seconde est en effet le côté postérieur, à toutes
les pattes, quand celles-ci sont en position primitive.
Cette règle générale est précisée dans chaque phylum ou rameau
phylétique et elle devient une règle particulière. La plus utile
des règles particulières est celle d’absence de tout poil pl à un
tarse qui n’est pas le tarse I quand il s’agit d’Oribates supérieurs
ou de Nothroïdes. Au tarse II d’un Oribate supérieur adulte par
exemple, si l’on voit un poil qui peut, d’après sa position, être
un primilatéral ou un latéral accessoire, il faut le qualifier de
latéral accessoire. On peut même affirmer, sans chance notable
d’erreur, qu’il s’est formé à la stase adulte.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
1. Grandjean (F.). — Les Oribates de Jean Frédéric Hermann et
de son père ( Anh . Soc. entom. France, t. 105, p. 27 à 110, 1936).
2. Id. — Sur les genres Hemilcius et Siculobata ( Mém . Mus. nat. Hist.
natur. Paris, série A, Zoologie, t. 6, p. 117 à 137, 1953).
3. Id. — Essai de classification des Oribates (Bull. Soc. Zool. France,
t. 78, p. 421 à 446, 1953 [1954]).
4. Id. ■ — - Observations sur les Oribates, 29e série (Bull. Mus. nat. Hist.
natur. Paris, 2e série, t. 26, p. 334 à 341, 1954).
5. Id. - — - Les stases du développement ontogénétique chez Balaustium
florale, lre partie (Ann. Soc. entom. France, t. 125, p. 135 à 152,
1956).
6. Sellnick (M.). — - Zwei neue Oribatidengattungen aus Sumatra
(Zool. Anz., t. 86, p. 225 à 231, 1930).
7. 1k ag  h o h (I.). — Acariden aus dem Sarekgebirge (Naturw. unter-
such. Sarek in Schwedisch-Lappland, t. 4, lief. 4, p. 375 à 586,
1910).
8. Id. — Acarina from the Juan Fernandez Islands (The natural his-
tory oj Juan Fernandez and Easter Islands, t. 3, p. 553 à 628,
1931).-
— 367
É G I 1 IN ODE RM ES DE LA GUYANE FRANÇAISE
(Crinoides, Astérides, Opiiiurides
É Cil IN IDE S, HoLOTH U RID ES ) .
(4e note)
Par Gustave Cherbonnier.
Classe Echinoidea.
Stylocidaris lineata Mortensen.
Synonymie : Stylocidaris lineata Mortensen, 1910, p. 10, pis 4-0,
pl. 7, figs 3-5, pl. 14, fig. 10, pl. 16, figs 6, 9, pl. 17, figs 4, 8 : Mor¬
tensen, 1928, p. 342.
Stylocidaris affinis var. lineata II. L. Clark, 1918, p. 20.
Les trois exemplaires ont été récoltés sur des fonds sableux, par
70 mètres de profondeur. Ils mesurent respectivement 28 mm, 28 mm
et 25 mm de diamètre sur 13 mm, 13 mm, 10 mm de hauteur. Ils
sont en tous points comparables aux spécimens de Mortensen, tant
par la couleur du test, l’ornementation des zones porifères, les pédi-
cellaires tridactyles, la longueur et l’épaisseur des radioles et, surtout,
par les radioles primaires qui n’ont que douze à quatorze séries longi¬
tudinales de granules, alors que ceux de S. affinis en possèdent dix-huit
à vingt. Cependant, ces différences ne sont pas telles qu’on puisse rejeter
d’emblée l’opinion de II. L. Clark qui fait de S. lineata une simple
variété de S. affinis.
Arbacia punctulata (Lamarck).
Synonymie : Echinus punctulatus Lamarck, 1816, p. 47.
Arbacia punctulata Mortensen, 1935, p. 573, pl. LXXXA II,
ligs 7, 10; Browne-Harvey, 1956, pp. 6, 63, figs 6-7, 9-11, pl. I.
Cette espèce connue, fort bien décrite et figurée, est représentée par
trois exemplaires dont le diamètre varie de 23 à 27 mm. Ils ont été
récoltés sur des fonds de sable vaseux avec coquilles mortes, par
38 mètres de profondeur.
Arbacia punctulata a une aire de répartition qui s’étend du
Cap Cod jusqu’à Tobago. Sluiter, cependant, signale sa présence
sur les côtes de la Guyane hollandaise. Il est vraisemblable qu’on
le trouvera un jour sur les côtes brésiliennes. Il vit depuis la zone
littorale jusqu’à 225 mètres de profondeur.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 't, 1959. 25
368 -
Astropyga magnifica A. II. Clark.
Synonymie : Astropyga magnifica A. IL Clark, 1934, p. 52 ;
Mortensen, 1940, p. 204, text-ligs 119-120 et pi. XIII, lig. 2.
pl. XVIII, fig. 2, pl. XIX, figs 4-6, pl. LXX, figs 4-6.
Les deux exemplaires proviennent de fonds sableux situés par
80 mètres de profondeur. Le test est légèrement pentagonal arrondi ;
il est recouvert d’un tégument rouge très sombre alors que, dénudé,
sa couleur est jaune verdâtre. Les piquants, dont les plus grands attei¬
gnent 55 mm, sont annelés de bandes alternativement rouge sombre
et rouge vif. Le plus grand spécimen mesure 101 mm de diamètre sur
32 mm de hauteur, avec un péristome de 27 mm de diamètre alors
que celui du système apical atteint 19 mm ; chez le plus petit spéci¬
men, ces dimensions sont respectivement de 90 mm, 28 mm, 25 mm
et 17 mm. Le nombre des plaques ambulacraires du petit exemplaire
est de 53-54, celui des plaques interambulacraires ne dépassant pas
24-25.
A. II. Clark n’ayant décrit qu’assez sommairement sa nouvelle
espèce, Mortensen en compléta la diagnose, figurant les zones
ambulacraires et le système apical, les très petits pédicellaires
t.ridactyles et donnant de magnifiques photos des syntypes de
Clark. Mes spécimens correspondent parfaitement aux exemplaires
originaux, et je n’ai rien à ajouter aux observations de Mortensen.
La présence de A. magnifica sur les côtes de la Guyane fran¬
çaise est très intéressante. En effet, cette espèce n’était connue
jusqu’ici, avec certitude, que des côtes de Floride. Mortensen
signale, cependant, qu’en 1926, Mr. B. W. Arnold lui décrivit
un grand oursin, aperçu à faible profondeur dans les eaux du
port de San-Antonio, à la Jamaïque, et pense qu’il s'agissait d’un
spécimen de A. magnifica. Il est donc probable que l’espèce vit
dans toute la mer des Antilles, depuis quelques mètres jusqu’à
88 mètres de profondeur, et que son aire de répartition géogra¬
phique va des côtes de Floride jusqu'à celles du Brésil.
Clypeaster subdepressus (Gray).
Synonymie : Echinaster subdepressus Gray, 182o, p. 427.
Clypeaster ( Stolonoclypus ) subdepressus Mortensen, 1948, p. 112,
text-ligs 66, 69, pl. XXIII, figs 1-3, pl. XXIV, fig. 3, pl. XXV,
fig. 6, pl. XXVI, figs 1, 6, pl. XXVII, fig. 4, pl. 1 XV, figs 4, 11,
14, 15.
Clypeaster subdepressus Tommasi, 1957, p. 30, figs 22-24, pl. II,
figs 3-4.
Les exemplaires en ma possession sont au nombre de quatre : deux
grands, dont un partiellement cassé, récoltés par 28 mètres de profon-
— 370 —
deur sur des fonds sablo vaseux à coquilles mortes ; deux très petits,
dont un en mauvais état, remontés de fonds sableux situés à 78 mètres
de profondeur. Le plus grand spécimen mesure 119 mm de long, 105 mm
de large et 14 mm de haut ; le plus petit, 25 mm de long, 22 mm de
large et 2,5 mm. de haut.
C. subdepressus est bien connu et je n’ai rien à ajouter aux
observations des auteurs. Son aire de répartition géographique
s’étend des côtes du Brésil à celles de Floride. Sa distribution
bathymétrique est mal connue ; Clark pensait qu’il s’agissait
d’une espèce essentiellement littorale ; or, les plus petits spé¬
cimens (63 mm.) récoltés par Mortensen à Saint-Thomas, vivaient
à 30 mètres de profondeur. Les exemplaires recueillis sur les côtes
de la Guyane française sembleraient indiquer que les individus
adultes vivent dans la zone littorale, alors que les jeunes se
trouvent surtout depuis 30 mètres jusqu’à 78 mètres.
Clypeaster durandi nov. sp.
(Fig. 8, a-e ; fig. 9, a-d ).
Cette nouvelle espèce est représentée, dans la collection envoyée par
M. Durand, par quatre spécimens remontés de fonds sableux situés
à 105 mètres de profondeur. Le test, d’un vert sombre, est pentagonal,
avec les côtés nettement concaves, la face orale plate et le bord épaissi ;
la protubérance pétalloïde est très prononcée. L’aspect de ces échan¬
tillons est semblable à celui de Clypeaster ravenelii (A. Agassiz). Leurs
dimensions sont indiquées dans le tableau ci-dessous.
Comme on peut le constater, l’aire pétalloïde est toujours plus longue
que la moitié de la longueur du test, alors que la hauteur varie dans
d’assez grandes proportions, si bien que les spécimens sont plus ou
moins bossus. Le diamètre du système apical est à peu près égal à celui
du périprocte, lequel est assez enfoncé.
Les pétales sont larges et non ouverts distalement ; dans chaque
pétale, les séries de pores sont presque parallèles sur la moitié de leur
longueur mais se rapprochent très nettement à leur partie distale. Les
pores de chaque paire sont unis par un étroit et profond fourreau
( fig. 8, a) ; le pont qui sépare deux paires de pores porte parfois trois,
le plus souvent quatre tubercules assez gros, à crénulation peu appa¬
rente, ainsi qu’un nombre variable de petits tubercules. Les demi-
plaques primaires possèdent de douze à quatorze tubercules assez bien
alignés, identiques à ceux des plaques primaires, ainsi que des tuber-
Figure 9. — Clypeaster durandi nov. sp.
a, d : pédicellaires tridactyles ; b, c : grands pédicellaires ophicéphales.
— 372 —
cules miliaires disposés en cercle à la base de chaque gros tubercule
(«.. 8, •).
Les plaques interambulacraires dorsales sont couvertes de 30 à
60 tubercules primaires, accompagnés d’un grand nombre de tubercules
miliaires ; celles proches du système apical n’ont chacune que deux
tubercules, plus gros que ceux des autres plaques, cernés d’une cou¬
ronne de petits tubercules.
Les épines primaires de la face orale sont courtes, fusiformes, ter¬
minées ou non par une courte pointe hyaline ; celles qui entourent le
péristome sont très légèrement incurvées.
Le périprocte (fig. 8, b) est petit, de forme irrégulière et porte de
nombreuses petites épines.
Les pédicellaires tridactyles ont leur partie basiliaire étroite, à bords
échancrés, et un limbe dentelé très allongé (fig. 8, d, e ; fig. 9, a). Les
pédicellaires ophicéphales sont de deux sortes : les uns à partie basi¬
liaire aussi haute que large et à col du limbe très court (fig. 9, b , c) ;
les autres à partie basiliaire bien plus large que haute et dont le col
du limbe est long (fig. 8, c). Je n’ai pas trouvé de pédicellaires trifoliés
qui doivent, comme de coutume, être rares et très petits.
Rapports et différences.
Clypeaster durandi présente d’étroites affinités avec C. rave-
nelii (A. Agassiz) : même forme du test, épines primaires fusi¬
formes à pointe parfois hyaline, épines péristomiennes incurvées
Mais les séries de paires de pores de C. durandi sont incurvées à.
leur partie distale alors qu’elles sont parallèles chez C. ravenelii
et ce caractère important interdit de confondre les deux espèces ;
de plus, les pédicellaires tridactyles diffèrent assez sensiblement
et les grands pédicellaires ophicéphales ont leur partie basiliaire
proportionnellement plus haute que celle des mêmes ophicéphales
de C. ravenelii.
Encope emarginata (Leske).
Synonymie : Echinodiscus emarginata Leske, 1778, p. 200,
pl. 50, figs 5-6.
Encope emarginata Mortensen, 1948, p. 438, text-fig 215 b,
pl. LXIf, fig. 2 ; Tommasi, 1957, p. 34, pl. III, figs 1-2.
Deux tests entièrement dénudés et partiellement cassés, trouvés sur
des fonds de sable vaseux avec coquilles mortes, par 42 mètres de pro¬
fondeur.
Cette espèce, très répandue et bien connue, est distribuée tout
le long de la côte américaine atlantique, depuis la Floride jus¬
qu’à l’Argentine. Elle vit depuis la zone littorale jusqu’à 50 mètres
de profondeur.
(à suivre).
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
373 —
Helminthes récoltés en 1958
DANS LES COLLECTIONS ANIMALES VIVANTES
du Muséum National D'Histoire Naturelle.
Par J. Nouvel et Mme A. Petter.
Cette courte note a simplement pour but de signaler les espèces
d’Helminthes recueillies et identifiées au Parc Zoologique pen-
dans l’année 1958 ; nous y avons joint des spécimens recueillis
à la Ménagerie du Jardin des Plantes et que le Docteur Chau-
vie r a bien voulu nous confier.
Quelques-unes des espèces citées ont fait l’objet d’études plus
poussées (voir notes 1 et 2). Dans certains cas, par contre, le genre
seul a été défini, l’espèce n’ayant pu être précisée en raison du
mauvais état de conservation des échantillons ou de l’absence de
mâles adultes.
Mammifères.
Gorille, Gorilla gorilla (Savage et Wyman).
Vomissements : Abbreviata caucasica (Linstow 1902).
Babouin, Papio papio (Desmaret).
Estomac : Abbreviata caucasica (Linstow, 1902).
Intestin : Oesopliagostomum bifurcum (Creplin, 1849).
Intestin : Trichuris sp.
Atèle hybride, Ateles hybridus Geoffr.
Cavité péritonéale : Dipetalonema sp. (1 spécimen femelle).
Saimiri, Saimiri sciureus (Linné).
Intestin grêle : Molineus elegans (Travassos, 1921).
Cæcum et gros intestin : Lobatorobius sceleratus (Travassos,
1925).
Cavité péritonéale : Dipetalonema sp. (1 spécimen femelle).
Nycticèbe, Nycticebus tardigradus Link.
Mésentère : Breinlia sergenti (Mathis et Léger, 1909) L
Lori grêle, Loris gracilis Geoffr.
Intestin : Subulura sarasinorum (Meyer, 1896).
1. L’étude de ce Nématode a donné lieu à la publication suivante : Filaria ser¬
genti Mathis et Léger 1909, parasite d’un Nycticèbe ( Nycticebus tardigradus Link),
appartient au genre Breinlia Yorke et Maplestone 1926. Bull. Soc. Zool. France ,
LXXXIII, 423-429.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 4, 1959.
374
Lion, Panthera leo (L).
Excréments : Toxascaris leonina (Linstow, 1902).
Zèbre de Grévy, Equus grevyi Oustalet.
Excréments : Parascaris equorum (Goeze, 1782).
Chèvre naine du Sénégal — (Espèce domestique).
Intestin : Trichuris ovis (Abildgaard, 1795).
Intestin : Skriabinemci alata Mônnig, 1932.
C.ob onctueux, Cobus defassa (Rüppell).
Intestin : Trichuris sp.
Ecureuil volant, Petaurista petaurista (Pallas).
Veine cave : Filaire (1 spécimen femelle).
Daman des Rochers, Procavia ruficeps Oweni.
Cavité péritonéale : Filaire (1 spécimen femelle).
Oiseaux.
Manchot papou, Pygoscelis papua (Forster).
Estomac : Paryseria adeliæ Johnston 1938 L
Nandou, Rhea americana (Linné).
Intestin Spirura uncinipenis (Molin 1860).
Plèvres : Filaire (2 spécimens femelles).
Pintade vulturine, Acryllium vulturinum (Hardwicke).
Cæcums : Heterakis gallinae (Gmelin, 1790).
Francolin, Francolinus erckeli (Rüppel).
Cæcums : Heterakis gallinae (Gmelin, 1790).
Intestin : Capillaria sp.
Faisan de Lady Amherst, Chrysolophus amherstiae (Leadbeater).
Cæcums : Heterakis isolonche Linstow, 1906.
Merle métallique, Lamprotornis caudatus (Müller).
Gésier : Diplotriaena ecaudata (Oerley, 1882).
Sarcelle de Coromandel, Nettapus coromandelianus (Gmelin).
Intestin : Capillaria sp.
Nous avons d’autre part recueilli sur les hôtes suivants quelques
Cestodes, Trématodes et Acanthocéphales encore non identifiés.
1 . L’étude de ce Nématode a donné lieu à la publication suivante : « Redescrip¬
tion de Paryseria adeliæ Johnston 1938 et remarques sur le genre Paryseria et les
genres voisins : Rusguniella , Aviculariella, Proyseria (gen. nov.), Seuratia. Ann.
Parasit. (sous presse).
Cestodes :
Manchot papou, Pygoscelis papua (Forster) (Intestin).
Nandou, Rhea americana (L) (Intestin).
Cygne noir, Chenopsis atrata (L) (Intestin).
Canard à bec tacheté, Anas poecilorhyncha Forster (Intestin).
Sarcelle de Coromandel, Nettapus coromandelianus (Gmelin)
(Intestin).
Francolin, Franeolinus erckeli (Riippel) (Intestin).
Pigeon vert de Guinée, Vinago australis Linné (Intestin).
Thématodes :
Macaque, Macaca mulatta (Zim.) (intestin et estomac).
Sarcelle de Coromandel, Nettapus coromandelianus (Gmelin)
(Muscle et cavité thoracique et abdominale).
Acanthocephales :
Saimiri, Saïmiri sciureus (Linné) (Cæcums et gros intestin).
Aigrette, Egretta garzetta (Linné) (Intestin).
L’abondance et la diversité des espèces recueillies, surtout sur
les vertébrés récemment importés montre l’intérêt de ces investi¬
gations systématiques.
Laboratoire d’Ethologie des Animaux Saurages.
— 376 —
A PROPOS de Centaurea sisymbriifolia J. Ar.
Par J. Arènes.
Sur l’examen de récoltes effectuées en Turquie par le Doc¬
teur Turhan Baytop, Professeur à l’École de Pharmacie d’Is¬
tanbul, nous avons décrit en 1958 (in Bull. Mus., 2e sér., XXX,
2, p. 210), une nouvelle espèce de Centaurea, sous le nom de Cen¬
taurea sisymbriifolia J. Ar.
Le Docteur Turhan Baytop nous adresse, au sujet de cette
plante, les renseignements complémentaires suivants qu’il nous
semble utile de publier.
1. C. sisymbriifolia a été récoltée à Aydos, sur une colline
située sur la côte asiatique d’Istanbul, et, non en Turquie d’Eu¬
rope ainsi que nous l’avons primitivement indiqué.
2. Les exemplaires figurant dans l’herbier, à l’École de Phar¬
macie d’Istanbul, portent les numéros 4067 (leg. 21-vi-1950) et
4072 (leg. 22-vi-1952).
3. Les corolles, d’un jaune clair à l’état sec, sont, sur le vif,
d’un jaune orangé.
Aucune de ces données ne modifie l’esprit de notre première
note. Aucune ne figurait sur les étiquettes accompagnant les
récoltes qui nous avaient été communiquées en 1950. Ce qui
excuse notre silence à ce sujet et justifie la présente note com¬
plétive.
Bulletin du Muséum , 2e série,
t.
XXX T, n° 4, 1950.
377 —
Formes observées dans six candidoses survenues chez
DES ANIMAUX DU PARC ZOOLOGIQUE.
Par J. Nouvel et H. Saez.
Une année de recherches systématiques des mycoses chez les
animaux du Parc zoologique de Vincennes nous a permis de cons¬
tater que deux d’entre elles présentent un réel intérêt en Méde¬
cine vétérinaire, quant au nombre de cas et à la variété des formes :
l’Aspergillose et la Candidose.
Dans le cadre restreint des animaux du Parc, un parallèle entre
ces deux mycoses montre de grandes différences tant au point de
vue épidémiologique qu’au point de vue anatomo-pathologique ;
— l’Aspergillose s’est présentée sous forme d'une épidémie qui
en deux mois (mai et juin 1958) a fait 21 victimes — la Candi¬
dose s’est toujours présentée sous la forme de cas isolés, répartis
dans toute l’année ;
— l’Aspergillose est beaucoup plus meurtrière que la Candi¬
dose ;
— L’Aspergillose a décimé uniquement des oiseaux, la Candi¬
dose s’attaque aussi bien aux oiseaux qu’aux mammifères.
Au cours de cette année nous avons diagnostiqué 6 Candidoses
chez les animaux suivants :
— 1 Eléphant de mer ( Mirounga leonina L.).
— 1 Magot ( Macaca sylvana L.).
— 1 Flamant rouge ( Phœni.copterus ruber L.).
— 1 Macaque ( Macaca sp.).
— 1 Gazelle de l’Inde ( Antilope cercivapra Pallas).
— 1 Alpaca ( Lama glarna pacos Gray).
Ces six Candidoses revêtaient les trois formes suivantes :
Forme pharyngée. — Le dix-neuf octobre 1958 mourait un
Eléphant de mer, arrivé trois ans auparavant des Iles Kerguelen.
Au cours de l’autopsie nous pûmes constater la présence de
plaques membraneuses blanc grisâtre dans l’arrière gorge de l’ani¬
mal. L’examen microscopique révéla la présence d’un champignon
levuriforme (blastospores et éléments fongiques à type de pseudo-
mycelium). Un écouvillonnage pharyngé permit d’identifier par la
culture le germe pathogène : Candida albicans (Robin) Berkhout.
C’est à notre connaissance le premier cas de muguet pharyngé
signalé chez un Eléphant de mer.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 4, 1959.
— 378 —
Forme bronchique. — C’est encore une forme assez commune,
qui, chez l’homme avait déjà très bien été décrite par Castellani
dès 1910.
Dans cette forme de Candidose les lésions sont souvent très
réduites : épaississement péri-bronchique. Le diagnotic biologique
revêt ici une grande importance.
Cette forme a été observée chez un Magot mâle adulte de quatre
ans environ. Les poumons présentaient à première vue une impor¬
tante anthracose bilatérale, légère inflammation du parenchyme,
surtout visible à la coupe. Les fragments de ce parenchyme don¬
nèrent lieu au développement, en culture de très nombreuses
colonies crémeuses identifiées ici encore à Candida albicans.
Forme intestinale. — Cette forme, si fréquente depuis l’usage
des antibiotiques, nous l’avons constatée 4 fois chez :
1. Un Flamant rouge. — Ce cas est intéressant, car la Can¬
didose intestinale était associée à une mycose pulmonaire à type
d’Aspergillose atteignant le poumon droit.
Germe pathègène : Candida albicans
2. Une Gazelle de l’Inde.
Germe pathogène : Candida albicans
3. Un Alpaca et un Macaque. — Nous réunissons ces deux cas
car il s’agit de deux très jeunes sujets (l’Alpaca n’avait qu’une
quinzaine de jours). Normalement la flore levuriforme apparaît
assez tardivement chez les jeunes mammifères, la présence d’un
Candida est encore plus signaficative dans ces deux cas.
Germes isolés : Candida albicans chez le Macaque.
Candida tropicalis chez l’Alpaca.
Dans tous ces cas, le signe principal est la diarrhée. L’examen
microscopique du contenu du tube digestif est capital pour l’iden¬
tification d’un muguet intestinal : la flore est à prédominence
levuriforme, avec formes pseudomycéliennes très abondantes.
Conclusion. — Chez les animaux du Parc zoologique de Vin-
cennes, les Candidoses sont beaucoup moins fréquentes que les
Aspergilloses. Elles atteignent aussi bien les oiseaux que les mammi¬
fères.
Le Candida albicans est la Levure la plus souvent isolée, mais
un autre germe, reconnu d’ailleurs comme pathogène aussi bien
chez l’homme que chez l’animal, a été rencontré chez un jeune
Alpaca : Candida tropicalis.
Les jeunes sujets semblent très sensibles à cette mycose.
La forme la plus fréquente est la forme intestinale. Line forme
bronchique et une forme pharyngée ont encore été observées res¬
pectivement chez un Magot et chez un Eléphant de mer.
Laboratoire d’ Ethologie des animaux sauvages.
— 379 —
Un dentaire de Madtsoia
(Serpent géant du Paléocène de Patagonie).
Par Robert Hoffstetter.
Au cours d’une mission en Angleterre (1957), j’ai pu observer
au British Muséum (Natural History) une intéressante pièce fos¬
sile que le Dr. W. E. Swinton a bien voulu me confier pour étude.
L’étiquette du British Muséum est ainsi libellée : « R. 2976.
Portion of dentary. Lacertilian. Cretaceous? Chubut, Patagonia.
Presd by Dr. F. P. Moreno, 1900 ». Une étiquette plus ancienne,
probablement de Moreno, porte les indications suivantes :
« Museo de La Plata, 36. Form. Cretacea. Arenisco Gaiman. »
En fait, la cuvette contient deux pièces qui appartiennent à
des groupes reptiliens distincts. L’une (fig. 1) est un dentaire
de Serpent, qui sera décrit ci-après, et qui est compatible avec
les restes connus (vertèbres et côtes) du genre Madtsoia Simp¬
son 1933. L’autre est une petite dent conique, un peu recourbée,
cannelée longitudinalement, avec deux faibles carènes, l’une anté¬
rieure et l’autre postérieure ; la couronne, seule conservée, mesure
10,5 mm de long et 4,1 X 3,8 de diamètres au collet ; elle appar¬
tient certainement à un petit Crocodilien, semblable à ceux
qu’AinEGHiNo a signalés dans son « Notostylopéen » sous le nom
de « Notosuchus » ; peut-être s’agit-il d’un Eocaiman, également
compatible, que Simpson (1933 a) a décrit comme la forme la
plus commune de cet étage.
Les os sont de couleur blanc ivoire. Des fragments de gangue
indiquent un grès siliceux, à nombreux grains de quartz et quelques
éléments ferro-magnésiens noirs. Autant qu’on en puisse juger
par ces petits fragments, la roche était de couleur blanche, mais
les quartz présentent souvent des passées rouillées qui devaient
donner à la masse une teinte rosée.
Gisement et Age géologique.
D’après l’étiquette de La Plata, les échantillons proviennent
de Gaiman (Feruglio écrit Gaimân, probablement plus correct),
localité aujourd’hui classique, située sur la rive gauche (N.) du
rio Chubut inférieur, par 43° 16' de lat. S et 65° 28' de long. W
(Simpson 1935, p. 1). On y connaît un horizon fossilifère inférieur,
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 4, 1959.
— 380
découvert par Roth (1899, p. 382) et qui est constitué, selon
Simpson (1935, p. 8) par 1 m. de « whitc to pink arkosic sandstone
[with] turtle, crocodile and mammal remains ». Ce grès fossilifère
est surmonté par des tufs que Roth avait attribués aux « Strates
à Dinosaures », bien qu’on n'ait jamais observé localement de
restes de Dinosauriens. De sorte que cet auteur avait placé l’en¬
semble dans la « Formacion Cretâcea superior ». C’est aussi l’opi¬
nion d’AMEGHiNO (1903, p. 41 ; 1906, pp. 94-95), que l’on retrouve
chez la plupart des auteurs jusqu’en 1930.
En fait, la faune de l’horizon fossilifère, mentionnée ou décrite
par Roth (1901, p. 255 ; 1903, p. 143), par Ameghino (loc. cit.)
et par Simpson (1935 ; 1936 ; 1948), comprend, selon le dernier
auteur :
Tortues : nombreux fragments.
Crocodiles : rares petites plaques et autres fragments.
Serpents : rares fragments de vertèbres, quelques-unes de grande
taille et suggérant Madtsoia, mais moins grandes que le type de
M. bai.
Mammifères : Polydolops rothi Simpson 1936 ; « Monolophodon »
minutus Roth 1903 (espèce rattachée au genre Henricosbornia
par Simpson 1948, p. 164) ; « Lelfunia » haugi Roth 1901 (espèce
rattachée au genre Isotemnus par Simpson 1935, p. 13) ; Noto-
pithécidé indéterminé, petit et primitif.
Cette faune, datée par ses Mammifères, appartient au Riochi-
quien, étage créé par Simpson (1933 b ) et que tous les auteurs
s’accordent aujourd’hui à placer dans le Paléocène supérieur. On
trouvera la discussion détaillée de cette attribution dans Feru-
glio (1949, t. II, chap. xvi). Pour plus de précision sur le gise¬
ment de Gaiman, on consultera Simpson (1935).
Il est pratiquement certain que c’est de cet horizon paléocène
que proviennent les échantillons fossiles envoyés par Moreno au.
British Muséum, peu de temps après la découverte du gisement.
Les caractères de la gangue, comme aussi l’association d’un Ser¬
pent géant et d’un petit Crocodilien, parlent dans ce sens. Signi¬
ficative est aussi l’attribution à la « Form. Cretacea » faite par
Moreno, suivant l’opinion de Roth que personne n’avait encore
mise en doute. Il n’est même pas impossible que les échantillons
considérés appartiennent aux récoltes originales de Roth, les¬
quelles ont été précisément déposées au Musée de La Plata.
Description du dentaire.
1° Morphologie. — Le dentaire, remarquablement robuste, est
un peu incomplet : il a perdu les deux branches postérieures entre
lesquelles s’engageait la pointe (supra-angulaire) de l’articulaire
381 —
s. I. ; cependant, l’extrémité du logement de ce supra-angulaire
(sa, fig. 1) est visible sur la face externe.
Les dents sont toutes tombées ou brisées. La pièce fossile con¬
serve 9 insertions, dont la dernière est incomplète. Comme chez
les Serpents, la chute des dents laisse une cupule profonde, per¬
forée par un foramen central. Seuls deux fragments de dents (la
lre et la 7e) restent en place. L’insertion est tout à fait semblable
à celle des Ophidiens : la base de la couronne est réunie aux bords
de la cupule par du cément, qui porte un foramen nourricier sur
Fig. 1. — Dentaire gauche de Madtsoia et. bai (Brit. Mus. Nat. Hist., R. 2976),
Riochiquien de Caïman (Chubut). Faces externe, ocelusale et interne, X 3/2.
sa : logement du supra-angulaire
s, s ’ : facettes articulaires du splénial.
la face linguale. La base de la couronne est conique, et recouverte
d'un émail lisse.
Dans l’ensemble, la morphologie de l’os s’accorde bien avec
celle des Serpents et plus spécialement avec celle des Boïdés.
A cet égard, la face interne est très significative. La symphyse,
parfaitement lisse, indique une liaison ligamenteuse entre les
deux branches inandibulaires. Le sillon de Meckel est largement
ouvert jusqu'à l’extrémité : c’est là un caractère de Boïdé, qui
contraste avec la disposition observée chez les Cænophidiens, où
le sillon se referme dans sa partie distale. Vers l’arrière, on dis¬
tingue les facettes d’insertion du splénial, lequel avait une forme
— 382 —
comparable à celle des Boïdés, avec une lèvre supérieure courte
(s, fig. 1) et une lèvre inférieure beaucoup plus longuement déve¬
loppée vers l’avant (s', fig. 1).
La face externe s’accorde aussi avec celle des Boïdés, mais pré¬
sente une particularité remarquable. On y observe en effet trois
foramina mentalia : les deux antérieurs très gros, le postérieur
plus petit. Au contraire tous les Serpents modernes, et aussi les
divers Serpents tertiaires décrits jusqu’à présent, portent un seul
foramen mentale. Il apparaît donc que le fossile de Gaiman a con¬
servé un caractère primitif, probablement présent dans les formes
souches des Ophidiens, et qui s’est maintenu chez les groupes
collatéraux de ceux-ci, en particulier les Sauriens.
2° Dimensions et proportions. — Les proportions de l’os méritent
une mention particulière. La pièce mesure 41 ,4 mm de long,
depuis l’extrémité antérieure jusqu’à la pointe du logement du
supra-angulaire ; à ce dernier niveau, la hauteur de l’os atteint
20,2 mm. Si nous désignons par A et B les deux dimensions, le
rapport A/B est de 2,05, chiffre remarquablement faible si on le
compare aux autres Boïdés connus.
D’une façon générale, chez les diverses formes observées, le
rapport A/B s’abaisse, dans une même espèce, à mesure que la
taille s’accroît.
Chez les Pythons actuels, le rapport présente les variations
suivantes :
Python spilotes.... 3,68 à 3,11 pour A variant de 14,7 à 20,2 (2 ex.)
Python reticulatus. 4,15 à 3,56 « 13,7 à 56,3 (5 ex.)
Python molurus . . 3,80 à 3,13 « 21,4 à 58,0 (8 ex.)
Python sebae . 3,98 à 3,34 « 22,8 à 39,2 (10 ex.)
Python regius . 3,75 à 3,47 « 16,1 à 16,3 (2 ex.)
Un fossile des Phosphorites du Quercy présente des caracté¬
ristiques comparables :
Palaeopython cadurcensis : 4,17 à 3,01 pour A variant de 14,0 à 32,8 (5 ex.)
Les formes que les zoologues distinguent comme Boïnés (groupe
peut-être polyphylétique) montrent souvent une tendance à l’abais¬
sement du même rapport :
Acrantophis madagasca-
riensis . 3,54 à 2,81 pour A variant de 20,2 à 27,3 (6 ex.)
Sanzinia madagasca-
riensis . 2,94 à 2,65 « 13,0 à 16,9 (5 ex.)
Eunectes murinus . 3,46 à 2,58 « 11,4 à 46,7 (7 ex.)
Constrictor constrictor . . 4,34 à 3,36 « 16,9 à 29,2 (7 ex.)
Epicrates cenchris .... 3,82 à 3,81 « 11,8 à 14,5 (2 ex.)
Epicrates angulifer .... 3,71 pour A = 19,3 (1 ex.)
— 383 —
Ces chiffres sont, par eux-mêmes, très significatifs. Plus par¬
lant encore est un graphique (fig. 2) où sont représentées les
valeurs combinées de A et de B chez les divers genres examinés.
On y voit clairement que, par ses proportions, le fossile de Gai-
man se détache de la masse de tous les Boïdés, bien que sa mor¬
phologie le rattache à cette famille.
La comparaison est surtout utile avec les genres Python et
Eunectes, qui atteignent des valeurs de A supérieures à celle du
fossile. Même dans les plus grandes tailles observées, le rapport
A/B reste supérieur à 3 chez Python , à 2,5 chez Eunectes.
On constate donc que, sur cette base, le fossile de Gaiman
occupe une position extrême parmi les Boïdés. Il se place à l’op-
Fig. 2. — Dimensions du dentaire chez divers Boïdés.
A = longueur en mm, de l’extrémité distale à la pointe du logement
du supra-antulaire ;
B = hauteur de l’os à ce dernier niveau.
posé des Pythons. Il est plus compatible avec les Boïnés et surtout
avec Eunectes, le géant actuel de l’Amérique du Sud, dont il exa¬
gère le raccourcissement du dentaire. Mais il serait téméraire
d’en conclure que le fossile présentait déjà les caractéristiques
crâniennes du dernier groupe (perte des os postfrontaux et des
dents prémaxillaires), qui peuvent avoir été acquises tardivement.
Quoi qu’il en soit, le raccourcissement relatif du dentaire appa¬
raît comme un caractère évolutif. U est accompagné chez le fos¬
sile par des modifications morphologiques corrélatives : a) la
forme de l’os, dont la hauteur décroît régulièrement vers l’avant,
diffère de celle des autres Boïdés, où la hauteur est pratiquement
constante en avant du supra-angulaire jusqu’au foramen mentale.
pour diminuer ensuite rapidement ; h) l’extrémité distale du fos¬
sile est moins recourbée vers l’intérieur ; c) en avant de la pointe
du supra-angulaire, on ne compte que 7 % insertions dentaires.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 4, 1959.
26
— 384 —
alors que les formes de comparaison en montrent au moins 9 %
(le chiffre le plus courant est 10 ; il peut s’élever exceptionnellement
à 13 chez les individus de petite taille).
3° Taille de V animal. — Un Eunectes actuel, de 4,16 m. de
long, répond aux dimensions suivantes du dentaire : À = 35,1 ;
B = 13,6. Une simple proportionnalité conduit à supposer chez
le fossile une longueur de 5 m. (d’après A) à un peu plus de 6 m.
(d’après B). La seconde estimation paraît la plus probable, si
l’on remarque que le fossile présente un raccourcissement relatif
du dentaire.
D F. TE RMI NATION.
L’étude du dentaire de Gaiman conduit à l’interpréter comme
un Boïdé géant, distinct des genres actuels, et occupant, par cer¬
tains de ses caractères, une position extrême dans la famille.
Il convient de rappeler que le « Notostylopéen » (= Riochi-
quien -(- Casamayorien, dans la nomenclature actuelle) a fourni
en Patagonie des vertèbres de grands Boïdés. Les pièces du Casa¬
mayorien (Eocène inférieur) ont été décrites par Simpson (1933)
sous le nom de Madtsoia bai ; le même auteur considère comme
très probable l’appartenance au même genre des fragments de
vertèbres, un peu moins puissantes, récoltées dans le Riochiquien,
notamment à Gaiman.
Il est donc très probable que le dentaire étudié appartient aussi
au genre Madtsoia, avec lequel il est parfaitement compatible.
Mais il est plus difficile de décider s’il y a ou non identité spéci¬
fique avec le type de M. bai. La taille de ce dernier est estimée
par Simpson à 10 m. environ ; une comparaison avec l’exemplaire
entier A' Eunectes déjà mentionné me conduit à réduire cette esti¬
mation à 7-8 m. De toute façon, l’individu auquel appartenait
le dentaire de Gaiman était un peu moins puissant. Mais il con¬
vient de souligner que la taille des Serpents varie grandement
dans une même espèce et que le squelette acquiert très tôt des
caractères d’ossification complète. Il est donc difficile de se fonder
sur la taille pour établir une différence spécifique. On peut pro¬
visoirement désigner le fossile de Gaiman sous le nom de Madtsoia
cf. bai, mais il n’est pas impossible qu’une étude statistique,
effectuée sur un matériel abondant, conduise à rattacher tous
les grands Boïdés du Riochiquien-Casamayorien de Patagonie à
la seule espèce M. bai.
On notera, en conclusion, que la connaissance du dentaire de
Madtsoia apporte une confirmation de l’opinion de Simpson,
fondée sur les seules vertèbres. Madtsoia apparaît bien distinct
des autres genres connus. Son dentaire, qui montre l’association
385 —
d’un caractère archaïque (présence de 3 foramina mentalia) et
d’un caractère évolutif (raccourcissement relatif de l’os dans sa
partie distale ; diminution du nombre des dents), interdit de le
placer dans l’ascendance directe des formes actuelles.
Il serait intéressant de pouvoir effectuer une comparaison pré¬
cise avec les Boïdés géants de l’Eocène d’Egypte ( Gigantophis)
et du Crétacé supérieur de Madagascar, dont on ne connaît mal¬
heureusement que des vertèbres.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum
et British Muséum oj Natural History.
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Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 4, 1959. 26*
386 —
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la colecciôn Roth. Inst. Mus. Univ. Nac. La Plata, Obra Cincuen-
tenario, vol. 2, pp. 63-94.
Simpson (G. G.). 1948. — The beginning of the âge of Mammals in South
America. Bull. Amer. Mus. Nat. Hist., vol. 91, art. 1, 232 p.,
80 fig., 19 pl.
Quelques observations faites aux îles Diego Ram irez
(Chili).
Par E. Aubert de la Rüe.
A 60 milles au Sud-Ouest du Cap Horn, un peu à l’écart et au
Sud des Terres magellaniques dont elles font encore partie, sur¬
gissent les îles Diego Ramirez. Elles se situent par 56° 31/ lat.
sud et 68° 44' long, ouest, se dressant, en bordure du Détroit
de Drake, à l’extrême limite du plateau continental, par des fonds
de l’ordre de 100 m., tombant ensuite rapidement à 1.000 m et
plus. Ce minuscule archipel se trouve séparé des Shetlands du
Sud, les Terres antarctiques les plus proches, par un espace mari¬
time d’environ 800 km.
Le petit groupe insulaire de Diego Ramirez s’étend sur une
distance de 12 km, suivant une orientation NNW-SSE et repré¬
sente, au total, à peine quelques kilomètres carrés. Il comprend
deux groupes. Au Nord, une suite d’îlots dénudés et escarpés,
déchiquetés et battus par la houle, pratiquement inaccessibles,
accompagnés de nombreuses roches. L’ensemble se poursuit sur
2 milles environ. Un chenal sain, d’une égale longueur, sépare
ces îlots du groupe sud, formé de deux îles principales : Barto-
lomeo et Gonzalo, de profil peu accidenté, mais d’un contour
capricieux, trop petites pour offrir la moindre anse abritée, accom¬
pagnées, au Sud-Est par l’Islote Ester, parfaitement arrondi, aux
versants raides et inabordables, peuplé d’oiseaux de mer. Des
roches et des récifs bordent à l’Ouest les deux îles, marquant le
recul de celles-ci sous l’action incessante de l’érosion marine
provoquée par les grands vents d’Ouest.
Bartolomeo, l’île principale, mesure environ 2 km 500 de long
sur 500 m de large et son point le plus élevé, le Tapa Mucho,
atteint 190 m. Gonzalo s’élève à peine à 130 m. Elles sont séparées
par le Canal Nodales, large de 250 m, peu profond, encombré
d’Algues, praticable aux embarcations et éventuellement aux
cutters de chasse, nombreux autrefois dans les parages du Cap
Horn et qui fréquentaient de temps à autre les îles Diego Ramirez.
Les deux îles offrent, à l’Est, des côtes rocheuses et dénudées,
d’une raideur modérée, qui se couvrent d’une abondante végé¬
tation herbacée à partir d’une certaine hauteur, là où cesse de
sc faire sentir l’action des vagues et des embruns. A l’Ouest et au
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 4, 1959.
— 388 —
Sud se dressent, au contraire, un peu partout de hautes falaises.
Quelques petites grèves s’étendent de place en place, exigeant la
plupart une mer exceptionnellement belle pour permettre le
débarquement, ce qui est fort rare sous cette latitude si tempé¬
tueuse. Les difficultés d’accès de ces îles sont telles que les navires
qui ont l’intention de s’y rendre, de loin en loin, sont souvent obligés
d’attendre pendant plusieurs jours le moment favorable, en un
point abrité de la Baie de Nassau, distante d’une centaine de
milles au Nord.
Ce petit archipel perpétue le nom du cosmographe qui accom¬
pagnait les frères Bartolomeo et Gonzalo Garcia de Nodal, navi¬
gateurs espagnols, qui furent parmi les plus hardis corsaires de
leur temps. Commandant deux navires : N. S. de Achoa et N. S.
de Buen Succeso, ils découvrirent le 12 février 1819 ces îles, lais¬
sant chacun son nom à l’une des deux principales. Il semble que
fort peu d’expéditions scientifiques aient eu l’opportunité de s’y
arrêter à la suite de la visite faite, au début du siècle dernier, par
l’Américain J. Weddell. Des chasseurs de Phoques et d’Otaries,
fréquentant les Terres magellaniques, y firent, par contre, de
fréquentes incursions au cours du siècle dernier. Quelques-uns
d’entre eux, partant de Punta Arenas ou de la Baie de Yende-
gaia, en Terre de Feu, continuaient à y venir de temps à autre jus¬
qu’il y a une douzaine d’années.
Normalement inhabitées, les îles Diego Ramirez abritent depuis
quelques années un poste-vigie de la marine de guerre du Chili,
installé sur Gonzalo. Trois marins, ravitaillés tous les six mois,
y entretiennent une station de radio et font des observations
météorologiques. Ils ont avec eux quelques moutons et deux
petits chiens, les seuls animaux introduits.
Ayant été invité à participer à une croisière du Lientur, patrouil¬
leur de la Marine chilienne, effectuant des levers hydrographiques
dans la zone du Cap Ilorn, en novembre 1958, j’ai eu la bonne
fortune de pouvoir ainsi me rendre jusqu’aux îles Diego Ramirez
et de débarquer pendant quelques heures, le 18 de ce mois, à la
Caleta Alonso sur la côte nord-est de l’île Gonzalo. Ce petit groupe
subantarctique est assez peu connu des naturalistes, pour qu’il
soit intéressant d’en donner un bref aperçu.
A 13 heures, le 18-11-1959, la température de l’air, à l’ombre, sur
l’île, était de -j- 14°, par un ciel sans nuage et une légère brise
du Nord-Est. Là température de la mer, prise en surface, à quelque
200 m. du rivage, était de 7°. Le temps était exceptionnellement
beau ce jour là pour ces parages et clair au point d’apercevoir
distinctement, du haut de l’île, les sommets glacés de la Cordillère
de Darwin, en Terre de Feu, distants de plus 200 km au Nord.
Le mauvais temps, avec un ciel bas et des vents très violents du
— 389 —
secteur ouest sont, en effet, la règle sous cette latitude. Ces îles
sont très pluvieuses, mais sans cours d’eau permanent du fait
de leur exiguïté. En quelques points, le sol tourbeux, formé par
des générations successives de tussock, demeure constamment
détrempé. L’hiver est peu rigoureux en ce qui concerne les tempé¬
ratures et l’enneigement n’a qu’un caractère très intermittent.
Les seuls renseignements géologiques dont on disposait sur ce
petit groupe, déjà très anciens, provenaient d’échantillons rap¬
portés par Weddeli. et déterminés par Jameson comme étant
des laves porphyriques L
Les roches que j’ai observées en place, entre la Caleta Alonso
et le sommet de l’île Gonzalo, sont généralement toutes de nature
schisteuse. On est porté, sur le terrain, à les considérer comme
d’origine sédimentaire, ayant été écrasées et laminées, modifiées
par les seuls effets du dynamométamorphisme. Ce sont principa¬
lement des schistes lustrés sériciteux, gris-verdâtre pâle ou noi¬
râtres, recimentés par des veinules de caleite et parfois aussi de
quartz. 11 arrive qu’ils soient très légèrement pyriteux.
L’examen microscopique, en lames minces, de certaines roches
schisteuses permet toutefois d’y reconnaître des cristaux allongés
de plagioclase, d’allure microlitique en général, ce qui semble
indiquer qu’une partie d’entre elles, au moins, dérivent d’anciennes
laves profondément modifiées et déformées structuralement.
Une roche grise, visible vers la cote 70, un peu au-dessus des
habitations, en un point assez dénudé dominant le Canal Nodales,
offre une texture légèrement caverneuse et ne présente aucune
trace de stratification. Très dure et uniquement siliceuse, elle
peut être considérée actuellement comme un quartzite. Il n’est
pourtant pas impossible qu’elle provienne d’un ancien tuf volca¬
nique, entièrement silici fié. Sa relation avec les formations schis¬
teuses dominantes n’est pas apparue clairement.
Je n’ai pas tenu compte de diverses roches, plus ou moins
roulées, observées à l’état de galets sur la plage de débarquement
et qui peuvent avoir été apportées autrefois comme lest par des
voiliers de passage.
Sur la plage de sable vert de la Caleta Alonso affleurent divers
types de schistes broyés, dont la foliation est dirigée N 72° W et
le pendage 40° S 1 2. L’orientation de la schistosité est ici la même
que celle relevée dans les schistes lustrés de la Baie de Yende-
gaia (Terre de Feu), semblant appartenir à la série métamorphique
1. J. Weddell. A Voyage toward the South Pôle. 276 p., London, 1825. (Voir
p. 169).
2. Ces directions sont indiquées par rapport au Nord géographique, compte-tenu
de la déclinaison magnétique, qui est de N 18° E dans l’extrême sud de l’Amé¬
rique.
— 390 —
ancienne (Paléozoïque ?, Précambrien ?), formant le socle des Andes
de Patagonie. Entre les deux points cités, distants de 200 km envi¬
ron, ne sont connues, jusqu’à présent, que les roches volcaniques,
intrusives et sédimentaires, plus récentes, de l’Ile Hoste. Il faut
se borner pour l’instant, je crois, à considérer au point de vue
géologique les îles Diego Ramirez, comme étant formées par des
roches métamorphiques, dérivant de formations volcaniques et sédi¬
mentaires, représentant le chaînon le plus austral des Andes de Pata¬
gonie, ayant été affecté ici par des plissements de sens général nord-
sud.
Ces petites îles portent la trace manifeste d’une glaciation,
mais sont privées de dépôts morainiques. Il est malaisé de dire
si celle-ci était de caractère uniquement local ou s’il s’agissait,
plus vraisemblablement, du prolongement méridional de la calotte
glaciaire qui s’étendait au Quaternaire sur l’ensemble de l’archi¬
pel de la Terre de Feu.
Le contraste entre la végétation des îles Diego Ramirez, d’une
part, et celle de l’archipel de la Terre de feu, en particulier du
groupe des îles du Cap Horn, de l’autre, est très frappant. Ces
dernières îles ont toutes des arbres, au moins dans leurs parties
abritées et une flore relativement riche. Malgré leur proximité
(une centaine de kilomètres), les îles Diego Ramirez n’ont guère,
pour toute végétation, que du tussock (Poa flabellata), en touffes
puissantes, vertes au centre seulement, beiges et desséchées à la
périphére. Espacées par endroits, très serrées ailleurs, ces Graminées
atteignent jusqu’à 2 m. de haut et rendent la marche parfois
extrêmement difficile.
Le rivage, presque partout rocheux, offre un grand développe¬
ment de D'Urvillea utilis, auxquelles succèdent, vers le large, sur
plusieurs centaines de mètres, de grandes prairies de Laminaires
(Macrocystis pyrifera).
Des Eléphants de mer et des Otaries fréquentent toujours ces
îles, mais en moins grand nombre qu’autrefois. Décimés par les
campagnes de chasse, les Phoques à fourrure ( Arctocephalus aus-
tralis) sont devenus très exceptionnels.
Un nombre considérable d’Oiseaux viennent y nicher. Des
rookeries de Manchots perroquets (Eudyptes crestatus) sont ins¬
tallées sur les pentes ébouleuses. Quelques groupes de Manchots
fuégiens (Spheniscus magellanicus ) ont été aperçus le long d’une
Planche I. — Fig. 1. — Albatros à tête grise (Diomedea chrysostoma) sur son
nid de tourbe au milieu de touffes de Poa flabellata.
Fig. 2. — Partie nord-est de l’île Gonzalo avec la plage de la
Caleta Alonso. Pentes rocheuses à la base, recouvertes plus haut
par des prairies de Poa flabellata.
(Photos E. Aubert de La H fie).
Planche I
•m*
(Photos E. Aubert de La Rüe)
plage. De temps à autre, m’à-t-on dit, viennent des Manchots
royaux. Dans toutes les prairies de tussock nichent en grand
nombre des Albatros à tête grise (Diomedea chrysostoma) , les uns
isolés, disparaissant presque parmi les hautes touffes, les autres
groupés sur des espaces tourbeux, dénudés par leurs constantes
allées et venues. Lors de mon passage, certains se livraient à des
parades nuptiales, alors que d’autres étaient déjà occupés à couver
leur œuf unique, perchés sur de hauts nids de tourbe en forme
de tronc de cône. Les marins vivant sur l’île Gonzalo respectent
ces oiseaux, au point que tout un groupe d’ Albatros avaient ins¬
tallé leurs nids à la porte même de leur logement. Il y a lieu de
signaler, près des colonies d’ Albatros se trouvant dans des endroits
dégagés, la présence de quelques Rapaces terrestres, qui ne
semblent aucunement les importuner. J’ai vu là également des
Passereaux (?) à plumage noir, de la taille d’un Merle et venant,
eux aussi, du continent voisin.
Le temps m’a manqué pour faire une reconnaissance plus com¬
plète de l’île, mais il n’est pas douteux que Gonzalo, Bartolomeo
et les îlots environnants ne servent de lieu de nidification à beau¬
coup d’autres oiseaux de mer, des Pétrels notamment, de nom¬
breux Carneros (Pétrels géants) ayant été vus notamment au large,
volant autour du navire.
Le peu de renseignements accessibles sur ce petit groupe insu¬
laire subantarctique, très rarement fréquenté par des natura¬
listes, m’a incité à réunir ces quelques observations fragmentaires,
faites au cours d’une trop brève visite à l’île Gonzalo.
Planche II. — Fig. 1. — Affleurement de schistes redressés et injectés de quartz,
sur la plage de la Caleta Alonso. Ile Gonzalo.
Fig. 2. — Anse rocheuse sur la côte nord de l’île Gonzalo.
— 392 —
Sur la présence de concrétions argilo-sarleuses
DANS LA PROVINCE DE MAGELLAN (PATAGONIE CHILIENNE).
Par E. Aubert de la Rue.
Des concrétions très comparables à celles qui ont été signalées
à diverses reprises dans plusieurs localités de l’Amérique du Nord,
généralement en relation avec des argiles glaciaires quaternaires,
en particulier par moi-même aux Iles Saint-Pierre et Miquelon 1,
existent également dans le Sud de la Patagonie. Il ne semble pas
que leur présence, dans cette partie de l’Amérique du Sud, ait
encore retenu l’attention.
Le gisement que j’ai eu l’occasion d’examiner, et qui très vrai¬
semblablement est loin d’être le seul, se trouve en bordure d’une
nappe d’eau salée sans issue : la Laguna Amarga, située vers
200 m. d’altitude, entre les contreforts orientaux, relativement
arides de la Cordillère des Andes. Sa position géographique est
approximativement par 51° lat. Sud et 73° long. Ouest. Un relief
très remarquable, le Cerro Paine (Alt. 2.360 m.), se dresse à
quelques kilomètres à l’Ouest de ce lac.
La Laguna Amarga, orientée WSW-ENE, mesure environ
2 km 500 de long, sur 1 km de large. Elle est alimentée principa¬
lement par la fonte des neiges tombant en hiver, par des pluies
assez rares et par quelques sources visibles à sa périphérie, issues
des formations rocheuses voisines. Certaines de ces sources sont
très ferrugineuses, d’autres riches en carbonate de chaux, for¬
mant de puissantes incrustations sur les pentes qui dominent
l’extrémité orientale du lac. Les eaux de ce dernier sont limpides,
mais chargées de chlorure et de sulfate de sodium, qui forment
à sa périphérie des incrustations salines très blanches. Des schistes
noirs, des quartzites et des conglomérats de la série Néojuras¬
sique-Eocrétacé forment la cuvette de ce petit lac salé.
Le niveau du lac subit au cours de l’année des variations assez
sensibles. Lors de mon séjour dans la région (Décembre 1958),
il était assez bas, mais susceptible de diminuer encore.
Des concrétions se rencontrent en très grand nombre sur la
rive ouest du lac, plate et limoneuse, où les variations de niveau
1. Sur la présence de Pseudo-concrétions argilo-sablcuses dans la moraine du
Petit Barachois (Archipel de Saint-Pierre et Miquelon). Bull. Soc. Géol. Fr., 5e série,
t. 16, 1946, pp. 169-171, pl. V.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 4, 1959.
— 393 —
sont particulièrement sensibles du fait de sa faible pente et qui,
par sa position, est la moins exposée aux effets du ressac, soulevé
par les vents dominants d’Ouest. Cette rive est constituée par
une argile d’un blanc-grisâtre, se couvrant d’efflorescences salines
à mesure qu’elle est exondée. Ces dépôts argileux ne sauraient
être considérés comme étant d’origine typiquement glaciaire.
Beaucoup de concrétions sont dégagées et reposent sur le fond
du lac. A quelques-unes adhèrent parfois des fragments d’argile
encaissante durcie. D’autres concrétions demeurent enfouies dans
celle-ci, jusqu’à une profondeur que je ne saurais préciser.
Il s’agit de concrétions argilo-sableuses, cimentées par de la
calcite, offrant des formes très diverses, dont les plus typiques
sont figurées sur la planche jointe. Dans l’ensemble, ces formes
rappellent assez celles que l’on observe parmi les concrétions des
argiles glaciaires du Nord de l’Amérique. On n’en trouve toutefois
pas, autour de la Laguna Amarga, qui aient des formes aussi
compliquées et fantaisistes que dans les dépôts nord-américains.
Celles qui nous intéressent ici se caractérisent donc par une allure
assez simple, mais également par des dimensions notables, les
plus grandes dépassant 20 cm. de long.
Les formes les plus communes sont des boules, les unes parfai¬
tement sphériques, d’autres un peu aplaties. Beaucoup de con¬
crétions ont une allure ovoïde ou discoïde. Il est fréquent aussi
d’en rencontrer de très allongées, en forme de baguettes, d’une
section circulaire ou elliptique, avec des extrémités arrondies ou
pointues. (Quelques concrétions affectent des formes parfois
étranges, rappelant étonnemment divers objets et paraissent avoir
été modelées de la main de l’homme. Ce sont des anneaux, des
spatules et éventuellement des gousses de Légumineuses, lorsqu’elles
présentent divers renflements. D’autres, largement évidées, font
penser à des coupes en miniature. La plus curieuse, peut-être,
évoque une lampe romaine !
Alors que les concrétions en boule ont habituellement une sur¬
face lisse, la plupart des autres sont au contraire assez rugueuses.
Toutes sont très dures et leur couleur externe, peu différente
d’ailleurs de celle qu’elles offrent à l’intérieur, varie du gris au brun-
clair. Certaines présentent parfois des taches noirâtres dues à des
incrustations d’oxyde de manganèse.
Quelle que soit leur forme, toutes ces concrétions se montrent
constituées par des lits successifs, parfaitement plans et parallèles,
même dans le cas de celles qui sont rigoureusement sphériques.
Ces zones d’accroissements paraissent s’être développées hori¬
zontalement par rapport aux dépôts lacustres argileux actuels
dans lesquels on les trouve.
Des coupes transversales ne montrent la présence d’aucun
— 394
noyau central. Examinées au microscope, ces coupes mettent bien
en évidence les zones planes d’accroissement successives, qui
diffèrent parfois les unes des autres par la dimension de leurs
éléments. Certaines d’entre elles, pouvant atteindre jusqu’à 2 et
3 mm. d’épaisseur, sont formées par du matériel plus grossier,
en majorité des grains de quartz anguleux, de dimensions très
inégales, plus rarement par des débris de cristaux de plagioclase,
pris dans un ciment de calcite. Dans la masse argilo-calcaire sépa¬
rant ces bandes plus grossières, s’observent, çà et là, des grains
de quartz isolés.
Une dernière particularité doit être notée, rencontrée chez une
assez forte proportion de concrétions, généralement de forme plus
ou moins sphérique. Celles-ci paraissent avoir été partagées lon¬
gitudinalement, parallèlement à leurs plans d’accroissement. Cer¬
taines montrent un plan de rupture net et très uni, mais elles
sont l’exception. La plupart possèdent sur ce plan une large
dépression hémisphérique dont on s’explique mal l’origine. Fait
curieux, la majorité de celles-ci se rencontrent toujours, lors¬
qu’elles sont partiellement prises dans leur gangue argileuse, avec
leur face déprimée tournée vers le bas.
Telles sont quelques observations rapides et fragmentaires sur
le mode de gisement et les caractéristiques des concrétions argilo-
sableuses, à ciment de carbonate de chaux, de la Laguna Amarga.
De plus patientes recherches seraient nécessaires pour expliquer
leur mode de formation, qui est d’ailleurs loin d’être toujours
parfaitement éclairci dans le cas des concrétions du même genre
rencontrées dans le Nord de l’Amérique.
Planche I. — Diverses formes de concrétions des argiles lacustres de la Laguna
Amarga. (Réduites de moitié).
Le Gérant : Jacques Forest.
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AUbEVILLE. - IMPRIMERIE F. I’AILLART (d. 7227). - 10-11-1959.
Tome XXXI
2* Série
OCTOBRE 1959
Paru le 30 Décembre 1959.
SOMMAI Kl’
Pages
Communications :
J. Berlioz. Etude d’une nouvelle collection d’üiseaux du Gabon . 395
J. Spillmann. Un petit Poisson américain, Umbra pygmaea (De Kay), accli¬
maté depuis 46 ans dans un étang du Bourbonnais . 401
J. Géry. Contributions à l’étude des Poissons Characoides (Ostariophysi).
Roeboexodon gen. n. de Guyane, redescription de R. guyanensis (Puyo, 1948)
et relations probables avec les formes voisines, (suite) . 403
S. Kelner-Pillault. Les Bethylidae et les Belytinae (Insectes Hyménop¬
tères) provenant de la collection de l’Abbé J.7J. Kielïer . 410
D. Güinot-Dümortier. Sur une collection de Crustacés (Decapoda Reptantia)
de Guyane française. I. Brachyura (Oxyrhyncha exclus) . 423
S. Ruffo. Studi sui Crostacei Anfipodi. L1V. Una nuova specie di Gammarus
(s. lato) délia fauna francese (Gammarus anisocheirus n. sp.) . 435
G. Ciierbon n 1er. Échinodermes de la Guyane française (Crinoides, Astérides,
Ophiurkles, Échinides, llolothurides) (5e et dern. note) . 440
J. -Al. T urmel. Écologie des dunes littorales maritimes. I. La porosité . 448
C. Cavelier. Révision des gisements helvétiens (faciès pontilévien) de l’An¬
jou . 454
E. Albert de la Rüe. Observations sur quelques formations volcaniques de
la Patagonie chilienne . 461
Actes administratifs . 469
Distinctions honorifiques . 469
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1959. — N° 5.
434e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
8 octobre 1959
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
COMMUNICATIONS
Étude d’une nouvelle collection D'Oiseaux du Gabon
Par J. Berlioz.
Au cours de son plus récent séjour au Gabon, notre infatigable
et dévoué correspondant, M. P. Rougeot, auquel les services du
Muséum doivent déjà tant d’enrichissements variés, a réuni une
nouvelle collection d’Oiseaux provenant tout entière de la région
densément forestière de Lastoursville, localité principale du haut
bassin de l’Ogooué. Cette collection a apporté, une fois de plus,
parmi la documentation ornithologique du Muséum, quelques élé¬
ments qui n’y figuraient pas encore, et aussi, pour la connaissance
générale de l’avifaune africaine, quelques faits inédits qu’il con¬
vient de souligner ici, en félicitant encore M. Rougeot du succès
de ses recherches.
La physionomie générale de l’avifaune de Lastoursville se
montre ici, cela va sans dire, typiquement et presque exclusive¬
ment celle d’une population de grande forêt.
1° Non-Passeres .
Francolinus L. Lathami Hartl. : rf imm., avril 1958.
Ce spécimen a pu être gardé quelques jours en captivité,
avec une alimentation essentiellement composée de termites.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 5, 1959.
27
— 396
Falco vesp. vespertinus L. : imm., 23 octobre 1958.
(Contenu stomacal : débris d’insectes. Bec, pattes et ongles
orangés, typiques de l’espèce).
Voici une capture tout particulièrement inattendue : le Fau¬
con kobez est en effet un migrateur d’Europe orientale, connu
comme hivernant en Afrique orientale et australe, mais tou¬
jours considéré comme rare dans l’Ouest de ce continent et
évitant surtout la grande forêt. Sa présence en octobre à Las-
toursville, localité très éloignée de tous ses points connus d’hi¬
vernage, n’en apparaît que plus insolite et difficilement expli¬
cable.
Sarothrura pulchra Batesi Bann. : £ ad., 16 mai 1958.
Poicephalus G. Gulielmi (Jard.) : Ç ad., 27 mai 1958.
Agapornis swinderniana Zenkeri Rchw. : 2 ££ ad., 14 avril 1958.
Cette petite Perruche, si distincte de toutes ses congénères,
est un habitant typique, mais toujours rare et très sporadique,
des grandes forêts d’Afrique occidentale et centrale. M. Rou¬
geot avait remarqué, au voisinage d’un marigot des environs
de Lastoursville, de petits groupes de cette espèce et c’est de
là qu’après plusieurs tentatives difficiles proviennent les deux
spécimens mentionnés ici, — premier record, semble-t-il, pour
le Gabon, où pourtant l’occurrence de cette espèce, insoup¬
çonnée jusqu’à ce jour, n’a rien que de naturel.
Pogonornis bidentatus Friedmanni Bann. : ad. et imm., juin 1958.
Indicator maculatus stictithorax Rchw. : q Ç ad., 2 septembre et
novembre 1958.
Indicator minor conirostris (Cass.) : $$ ad., $ imm., septembre
et novembre 1958.
Indicator ex. exilis (Cass.) : $ ad., 22 et 15 septembre 1958.
Le spécimen du 22 sept, ici mentionné est de proportions
particulièrement exiguës.
Lophoceros H. Hartlaubi (Gould) : ad., route d’Okoudja, en grande
forêt, juillet 1958.
Ce petit Calao a été trouvé en compagnie d’un Calao à longue
queue (Tropicranus albocristatus) , à terre, se nourrissant tous
deux de fourmis (note du collecteur).
Lophoceros c. camurus (Cass.) : $ ad., route d’Okoudja, septem¬
bre 1958.
Autre petite espèce de Calao, caractéristique, comme la pré¬
cédente, de la forêt épaisse.
Melittophagus Müll. Mülleri (Cass.) : ad., en saison des pluies.
— 397 —
Melittophagus gularis australis (Rchw.) : pull., 28 septembre 1958.
Ce spécimen, dont les pennes des ailes et de la queue se
montrent encore incomplètement poussées, paraît donc âgé tout
au plus de trois à quatre semaines, — ce qui semble indiquer
une nidification de l’espèce en août-septembre dans la région.
Cette période, qui, à Lastoursville, correspond à la saison sèche,
confirme donc les observations déjà connues au sujet de cet
Oiseau, en tenant compte pourtant que les périodes annuelles
où se situe la saison sèche varient beaucoup selon les localités
envisagées dans son aire d’habitat.
2° Passeres.
Eurylaimidés.
Smithornis ruf. rufolateralis Gray : rj ad., forêt de Baposso,
16 avril 1958.
Muscicapidés.
Pedilorhynchus com. comitatus (Cass.) : ad., 20 avril 1958.
Alseonax cin. cinereus (Cass.) : Ç ad., 30 novembre 1958.
Voici un de ces rares petits Muscicapidés de forêt, d’identi¬
fication si malaisée dans la nature, et dont le statut subspéci¬
fique reste encore assez controversé, car, qu’il s’agisse de la
race occidentale ou des races des forêts congolaises, l’espèce
reste incontestablement rare aussi dans les Musées. Sa sépara¬
tion générique sous le nom de Hypodes cinereus, proposée par
certains auteurs, ne me paraît pas nécessaire, en raison de la
faiblesse des caractères différentiels invoqués en faveur des
divers types gravitant autour des deux principaux Muscicapa
et Alseonax.
Diaphorophyia chalybea Rchw. : $ ad., Jingoye, 4 mai 1958.
Cette autre rare et très petite espèce forestière de Gobe-
mouche n’est connue que de Fernando-Po, du Cameroun et du
Gabon : dans cette dernière région, elle n’a d’ailleurs été encore
que très exceptionnellement signalée.
Tchitrea vir. viridis (Müll.) : $ ad. (en livrée noire et blanche),
26 juillet 1958 ; $ ad., 14 janvier 1959.
Ce deuxième spécimen, en pleine mue, présente la même
livrée générale noire et blanche que le premier, mais curieuse¬
ment mélangée de roux sur l’uropygium et les rectrices latérales :
pourtant les longues rectrices médianes blanches, très usées,
semblent bien indiquer qu’il ne s’agit pas là d’une livrée juvé-
398
nile normale, mais plutôt d’une variation mutationnelle, comme
l’espèce y est fréquemment sujette.
Turdidés.
Alethe pol. poliocephala (Bp.) : 2 ad., Likeka, juillet 1958.
Sheppardia c. cyornithopsis (Sharpe) : ad. et un ad., Bamanga,
19 juillet et septembre 1958.
Ce Turdidé humicole, si caractéristique également des régions
de grande forêt en Afrique occidentale et centrale, n’avait pas
encore, à ma connaissance, été signalé au Gabon, où il repré¬
sente, avec une notable extension vers le Sud, la sous-espèce
nominale, décrite primitivement du Sud-Cameroun.
Sylviidés.
Prinia B. Bairdi (Cass.) : imm. (en plumage de transition),
5 octobre 1958.
Bathmedonia rufa (Rchw.) ? subsp. : Ç ad. (dans un fourré), sep¬
tembre 1958.
Ce spécimen diffère de la plupart des camerounaises aux¬
quelles je l’ai comparé par une coloration encore plus sombre,
avec le dos noirâtre, à peine différent de la tête, alors que, dans
la population du Cameroun en général (Bathm. r. rufa) et plus
encore et constamment dans les populations d’Afrique cen¬
trale (B. r. vulpina), le dos, d’un gris olivâtre plus ou moins
assombri, laisse la face noire bien distincte. Il serait toutefois
un peu arbitraire de juger, d’après ce seul spécimen, de la cons¬
tance locale d’un tel caractère et de l’opportunité d’y recon¬
naître une sous-espèce inédite, du Gabon, d’autant plus qu’un
($ de cette espèce envoyé précédemment de la même région
de Lastoursville par M. Rougeot (en mai 1957) ne diffère pas
de ceux du Cameroun. Jusqu’ici en tout cas cette espèce de
Fauvette de forêt, si bien caractérisée par son dimorphisme
sexuel accentué, n’avait pas encore été signalée dans toute
cette région au sud du Cameroun.
Campephagidés.
Coracina azurea (Cass.) : ad., 30 avril 1958.
Ce bel Oiseau, si typique encore de toutes les zones fores¬
tières d’Afrique occidentale et centrale, paraît se déplacer volon¬
tiers en compagnie de troupes composites d’autres espèces, et
c’est une fois de plus dans une telle circonstance que fut obtenu
ce spécimen.
399 —
Laniidès.
Laniarius Lühderi Rchw. : ad., 20 mai 1958 ; (? $) imm., 27 juil¬
let 1958.
Le spécimen immature cité ici est en plumage nettement de
transition, très différent encore de celui de l’adulte : sa pattern
ne présente plus les marbrures sombres du jeune âge, mais la
teinte dominante reste brun-olivâtre sur le dessus du corps et
fortement lavée de jaune sur le dessous, quelques traces des
couleurs de l’adulte apparaissant pourtant sur la tête et la
gorge.
Chloroplioneus B. Bocagei (Rchw.) : $ subad. (en plumage usé),
25 décembre 1958.
Prionopidés.
Sigmodus ruf. rufiventris Rp. : ad. (dans une petite troupe), forêt
Kessipougou, septembre 1958.
Nectariniidès.
Cinnyris min. minullus Rchw. : ad., 5 septembre 1958.
Ce très petit Soui-Manga, décrit primitivement du Cameroun
et assez localisé, doit sans doute de passer aisément inaperçu
et peut-être aussi sa rareté relative en collection à sa grande
similitude vis-à-vis du Cinn. chloropygius, qui est au contraire
une espèce abondamment répandue dans une grande partie de
l’Afrique.
Anthreptes collaris hypodilus (Jard.) : (§ ad., septembre 1958.
Ploceidés.
Les espèces de Tisserins (genres Ploceus et Malimbus ) figu¬
rant dans cette collection sont toutes des habitants caractérisés
des zones densément forestières, mais d’occurrence fréquente ou
même grégaire pour les unes (Ploceus nigricollis et aurantius,
Malimbus rubricollis et nitens), d’occurrence au contraire plus
rare et souvent isolée pour les autres (Ploceus bicolor, Malim¬
bus erythrogaster) .
Ploceus bicolor tephronotus (Rchw.) : ad., septembre 1958.
Ploceus nigr. nigricollis (Vieill.) : 2 ££ ad., Ile Fétiche, août et
novembre 1958.
Ploceus aur. aurantius (Vieill.) : ad., 26 septembre 1958.
— 400 —
Malimbus rubr. rubricollis (Sw.) : $ ad., 13 avril 1958.
Malimbus nitens (Gray) : ad., 31 juillet 1958.
Malimbus Cassini (Eli.) : $ ad., Dambi, 28 juillet 1958.
Malimbus erythrogaster Rchw. ?subsp. : £ imm., Mikouyi, 15 juin
1958 (dans l’estomac : pulpe d’Elœis et débris d’insectes).
Cette espèce, connue du Cameroun et du Congo belge, est
sans doute signalée ici pour la première fois du Gabon, où elle
est certainement rare et peut-être très sporadique (elle ne paraît
d’ailleurs nulle part commune). L’immaturité du spécimen men¬
tionné ne permet guère d’en discuter l’identité subspécifique
éventuelle.
Nigrita bicolor saturatior Rchw. : £ ad., juillet 1958.
Ce spécimen, bien adulte, se montre très semblable d’aspect
aux autres de provenance gabonaise (des environs de Libre¬
ville), dont l’identité subspécifique a été déjà discutée dans
une étude antérieure (J. Berlioz, Bull. Mus., 1955, p. 191) :
avec la teinte légèrement brunâtre du plumage dorsal, qui
paraît distinguer constamment les populations congolaises de
l’espèce de la race nominale propre à la Haute-Guinée, il pos¬
sède du moins de celle-ci la pigmentation très intense, sensi¬
blement plus foncée que chez la race camerounaise N. bic.
brunnescens Rchw.
Sturnidés.
Pœoptera lugubris Bp. : ad., janvier 1958.
Cette espèce, typiquement sylvicole, d’Etourneau caractérise
toutes les zones vraiment forestières d’Afrique occidentale et
centrale, de la Sierra-Leone jusqu’à l’Ituri et à l’extrême nord
de l’Angola.
— 401 —
Un petit poisson américain Umbra pygmaea (De Kay),
ACCLIMATÉ DEPUIS 46 ANS DANS UN ÉTANG DU BOURBONNAIS
Par J. Spillmann.
En 1920, Dode signalait dans le Bulletin de la Société centrale
d’ Aquiculture et de Pêche, la réussite de l’acclimatation, dans
un étang du Bourbonnais, d’une petite espèce américaine de la
famille des Umbridae, Umbra pygmaea (De Kay). L’auteur en
avait capturé, à la nasse, de nombreux échantillons, dont l’origine
était un lot de 6 individus ramenés en 1913 des U. S. A. par lui-
même.
Sans préciser l’emplacement de l’étang, l’auteur indiquait l’alti¬
tude, 350 mètres, la surface, un demi-hectare et donnait la des¬
cription suivante : « c’est un petit marais naturel, avec source
en terrain argileux sur granit sur le penchant d’un plateau, à la
tête d’un vallon ; ce marais est devenu un petit étang ou « pêche¬
rie », par curage et par endiguement faits à une date fort ancienne ».
Au mois d’août 1958, nous avons profité d’un séjour dans le
pays pour rechercher l’emplacement de cet étang et voir ce qu’il
était advenu de ces poissons. Cet étang est situé sur la commune
de Sorbier, près de Jaligny (Allier). Nous avons rendu visite à
l’actuel propriétaire qui, sur le vu d’un dessin, nous a déclaré
qu’en 1957, lors de la dernière pêche, ce poisson existait encore
en grandes quantités. Malheureusement l’étang avait été curé
après la pêche et, cette petite espèce étant sans intérêt dans une
pièce d’eau consacrée à l’élevage des Carpes, non seulement aucune
mesure n’avait été prise pour sa conservation mais encore on
s’était efforcé de s’en débarrasser. De fait, malgré les recherches
entreprises avec l’aimable concours du propriétaire M. Ferrien
et de ses petits enfants, aucun poisson ne put être capturé cette
année-là. Il en fut différemment cette année, au mois d’août, où
deux individus purent être pris. L’un d’eux est encore actuelle¬
ment conservé vivant.
Ainsi donc, malgré le sérieux nettoyage du fond de l’étang en
1957, l’espèce s’était maintenue, témoignant ainsi à la fois de
sa résistance et de sa parfaite adaptation.
Les eaux d’évacuation de l’étang, au moment des pêches qui
ont lieu tous les deux ans, rejoignent la Besbre affluent de la
Loire. Nous avons cherché à savoir si l’espèce existait dans cette
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 5, 1959.
402 —
rivière, mais, jusqu’à présent, nous n’avons aucune certitude à
cet égard ; c’est seulement une probabilité d’après les conversa¬
tions que nous avons pu avoir avec les riverains. Nous comptons
poursuivre cette petite enquête, mais dès à présent il nous a paru
intéressant de signaler le maintien de ce poisson dans les eaux
où il a été introduit il y a plus de quarante ans.
Les deux exemplaires que nous possédons sont de jeunes indi¬
vidus. Le poisson mort correspond à la diagnose suivante :
Long, totale : 60 mm ; long, standard (de la pointe du museau
à la naissance des rayons de la caudale) : 49 mm ; poids : 2,50 gr.
Ec. long. 34 ; Ec. transv. 14.
D = 11/12; A = IV/8 ; Pt = 1/13; Pv = 1/5 ; C = 22.
(12 principaux + 5 petits de chaque côté).
Épaisseur du corps 8,3 mm ; plus grande hauteur du corps
11,6 mm ; hauteur du pédicule caudal : 7,5 mm (mesures prises
au pied à coulisse).
Le corps est trapu, épais, le museau court, les mâchoires portent
des dents fines et pointues ; la mandibule dépasse la mâchoire
supérieure. Le dos est vert foncé, sur les flancs 12 lignes de pig¬
ment sombre se détachent sur fond clair. A l’extrémité du pédi¬
cule caudal, une bande verticale noire.
Il n’y a pas de ligne latérale apparente. La tête est écailleuse,
les écailles sont cycloïdes.
Il s’agit bien de Umbra pygmaea (De Kay) 1, Mud-Minnow,
Dog fish (Poisson Chien).
D’après Jordan et Evermann, cette petite espèce est origi¬
naire de la côte est des U. S. A. On la trouve dans les eaux douces
stagnantes ou faiblement courantes. Elle est rustique et très tolé¬
rante, aussi bien vis-à-vis de la chaleur et du manque d’oxygène
que du froid. Son régime est omnivore avec préférence pour les
proies vivantes (larves d’insectes et petits Crustacés).
Ponte précoce, printanière, sur les végétaux immergés.
La croissance est lente, 2 à 3 années sont nécessaires pour
atteindre la taille habituelle de l’espèce qui est une dizaine de
centimètres. Les écailles ne se prêtent pas à la lecture de l’âge.
Notons enfin que ce Poisson est signalé par Poll (1949) comme
existant dans les canaux d’irrigation du Limbourg belge et qu’une
espèce voisine, Umbra krameri Fitz, appartient au bassin du
Danube.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.
1. Leuciscus Pygmaeus De Kay 1842, N. Y. Fauna (Fishes), p. 214.
— 403
Contribution a l'étude des Poissons Characoides
( OSTARIOPH Y SI)
ROEBOEXODON GEN. N. DE GUYANE,
REDESCRIPTION DE R. GUYANENSIS (PUYO, 1948)
ET RELATIONS PROBABLES AVEC LES FORMES VOISINES
( suite x)
Par J. Gery.
III. Essai sur la phylogénie des Characinae exodontes.
J’ai pris pour point de départ la morphologie de l’exosquelette
circum-orbitaire et la structure des écailles chez Brycon [B. fal-
catus Mull. et Trosch.] ; Astyanax [A. bimaculatus (L.)] ; Chal-
ceus macrolepidotus Cuv. ; Holobrycon pesu (M. et T.) ; Charax
[Ch. gibbosus (M. et T.)] ; Cyrtocharax [C. Cf. amazonum (Gunth.)] ;
Acestrorhynchus [A. microlepis (Schomburgk] ; ainsi, bien entendu,
que chez Roeboides [(R. affinis (Gunth.)] ; Exodon paradoxus
M. et T. et Roeboexodon guyanensis (Puyo).
Bien que ces structures aient fait l’objet, chez les Characoides,
de monographies assez importantes (Gregory et Allen, loc. cit.,
pour le crâne ; Cockerell, Ann. Carnegie Muséum, 9, 1913-1915,
pour les écailles), il ne faut pas se dissimuler qu’elles sont d’inter¬
prétation des plus aléatoires et des plus subjectives, surtout quand
la description ne s’appuie pas sur une technique sûre. C’est ainsi
que, si l’observation de la structure d’une écaille ne pose guère
de problèmes, la dissection de la série circum-orbitaire demande
à être faite à l’aiguille sous le microscope, pour ne pas détruire
un osselet dermique souvent rudimentaire (dont l’absence four¬
nirait précisément un argument en faveur de telle ou telle affi¬
nité, cf. les figures de Brycon et Alestes in Gregory et Allen,
loc. cit.).
Enfin, Devillers (Traité de zoologie, Masson, Paris 1958,
tome XIII, fasc. 1) a très justement souligné les difficultés d’in¬
terprétation des os du crâne des Téleostéens, difficultés à la fois
d’ordre sémantique (pas de terminologie normalisée entre les ana¬
tomistes de langue différente) et technique.
1. Voir Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 1959.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 5, 1959.
— 404
A. Crâne. — Me limitant à la région circum-orbitaire 1, j’ap¬
pellerai arbitrairement jugal, SO 3, SO 4 et SO 5 les os propre¬
ment sous-et rétro-orbitaires, et dermo-sphénotique le dernier
de la série. L’orbite est couverte par le supra-orbitaire et limitée
en avant par le préfrontal -(- parethmoïde (os fixes par rapport
à SO + dermosphénotique). Ce dernier complexe limite lui-même
une fosse plus antérieure qui, comme l’orbite, est bordée d’os
dont l’interprétation est douteuse : en avant l’apophyse mon¬
tante du maxillaire, en bas le maxillaire et le jugal, en arrière
le parethmoïde, en haut le frontal et, de façon non constante, le
nasal ; enjambant cette fosse et la divisant en une région anté¬
rieure (= nasale) et postérieure (= lacrymale ?) existe, dans
tous les genres examinés, un os qui est manifestement dérivé de
la série orbitaire et que Gregory et Conrad appellent lacrymal
(= SO 1), terme qui sera employé ici faute d’une meilleure inter¬
prétation (ce qui amène à admettre que, dans le groupe en cause
tout au moins, le jugal est double).
Il est malaisé de déterminer parmi ces structures, les carac¬
tères primitifs, les caractères évolutifs et les caractères spécialisés,
sinon par comparaison avec des séries évolutives plus démons¬
tratives et — croit-on — mieux connues comme les Tetragonop-
terinae — Mylinae par exemple.
Si l’on admet (comme je le crois personnellement, au moins
provisoirement) que Cheirodon n’est nullement primitif mais au
contraire excessivement évolutif, force est de placer au centre
de la famille un ancêtre du groupe qui fait l’objet de la présente
interprétation (d’où l’intérêt de la confrontation des genres étu¬
diés) : c’est-à-dire à mon avis l’ancêtre de Brycon, présentant
grosso modo les caractéristiques actuelles : série circum-orbitaire
complète et « équilibrée », aucun os n’ayant pris le dessus sur
l’autre ou l’ayant repoussé vers l’avant ou barrière (où s’étant
« soudé » à son voisin, ce qui est toujours difficile à affirmer).
De cette structure centrale paraissent rayonner 2 séries assez
démonstratives :
L’une partant de Brycon et aboutissant à Boeboexodon en pas¬
sant par Holobrycon et Exodon ;
l’autre partant également de Brycon et se dirigeant (par un
intermédiaire inconnu) vers Charax qui lui-même donne d’une
part Boeboides (impasse évolutive) et d’autre part la très belle
série Cyrtocharax-Acestrorynchus et genres voisins.
Quelque part entre Brycon et Holobrycon aurait pris naissance
une branche qui devait aboutir à la floraison de genres que l’on
1. Les canaux sensoriels les plus centraux sont figurés, ils ne changent pas sen¬
siblement au cours des séries.
— 405
connaît chez les Cheirodontinae-Tetragonopterinae, et une autre
branche qui semble aboutir aux Alestinae par l’intermédiaire de
Chalceus, cependant que la branche Exodon se spécialisait et abou¬
tissait, comme Roeboides, à une impasse.
Certes, les affinités morphologiques entre Charax et Exodon
d’une part, et les Tetragonopterinae, d’autre part, semblent évi¬
dentes ; mais à mon sens — et contrairement à l’opinion de Gre-
gory et Conrad — ni les uns ni les autres ne sont « primitifs » :
les premiers (très spécialisés), et les seconds (très évolutifs) sem¬
blent deux lignées parallèles au devenir très différent et prove¬
nant toutes deux d’un type véritablement primitif que je place,
provisoirement, du côté de Brycon (la denture me paraissant une
adaptation secondaire, donc d’intérêt moindre dans la phylogénie
de ce groupe et ayant une importance surtout systématique).
1. — Lignée Brycon-Roeboexodon.
Brycon : série symétrique, dermosphénotique postéro-supérieur, lacry¬
mal peu développé, oblique, maxillaire long, denté, recouvert par le
jugal 1 (fig. 5 a).
Chalceus : le jugal , en avant, prend de l’importance, ainsi que, au-des¬
sus, le supra-orbitaire, qui repousse le dermosphénotique en arrière ;
lacrymal plus développé, presque horizontal, en 2 parties (cas unique
qui l’exclue du groupe) ; maxillaire comme Brycon (fig. 5 6).
Astyanax : série circumorbitaire sans changements ; complexe lacry-
mal-jugal-maxillaire presque vertical ; le jugal 1 recouvre nettement le
maxillaire qui s’atrophie : lignée parallèle menant aux Tetragonopte-
rinae-Cheirodontinae ? (fig. 5 c).
Holobrycon : nous voyons se dessiner l’évolution vers Exodon par
l’élargissement du jugal 1 et du lacrymal ; maxillaire comme Brycon
(fig. 5 d ).
Exodon : le maxillaire se développe et s’inclus en partie sous le jugal 1 ;
lacrymal long et large, presque horizontal (fig. 5 e ).
Roeboexodon : maxillaire au maximum de l’épaississement, inclus
sous le jugal 1 très développé, ainsi que le lacrymal, horizontal, et le
nasal (fig. 3 et 5/).
2. — Lignée Brycon- Acestrorynchus.
Charax : présente des caractères voisins de Brycon et en est mani¬
festement dérivé; mais certaines structures (jugal 1, SO 5) sont en
régression, le dermosphénotique est probablement soudé au supra-orbi¬
taire, le maxillaire (non denté) est très développé ; certainement pas
un type primitif (fig. 6 a).
Roeboides : Évolution convergente à celle de Exodon, mais souche
différente, car la comparaison des exosquelettes (et même de l’habi¬
tus) montre une parenté indéniable avec Charax : même forme des
— 407 —
sa première partie recouvre fortement le maxillaire ; à noter la dispa¬
rition de la partie postérieure du supra-orbitaire, l’orbite étant sur¬
plombée par le frontal lui-même : la participation du frontal au pla-
Fig. 6. — Évolution de la série circum-orbitaire chez :
a) Charax ; b) Roeboides ; c) Cyrtocharax ; d) Acestrorhynchus.
fond de l’orbite semble un caractère adaptatif secondaire et non pas
primitif comme le pensent Grégory et Conrad (elle semble se retrou¬
ver chez les petits Alestides et non chez les grandes espèces).
— 408 —
B. Écailles. — En ce qui concerne la structure des écailles
(écailles prélevés toujours au même endroit, sur le flanc G. au-des¬
sous de la Ll.) les lignées sont moins démonstratives. Tout au
plus voit-on se dessiner des affinités évidentes : entre Brycon et
Holobrycon, entre Chalceus et Alestes, Exodon et Roeboexodon,
Charax et Roeboides, Cyrtocharax et Acestrorynchus.
1. — Brycon et Holobrycon : Très grandes écailles plus hautes
que longues (haut. max. chez Brycon, 1,5 cm), circuli innom¬
brables, très serrés en zone basale, à direction postérieure en zone
apicale, radii apicaux à direction également postérieure, légère¬
ment divergents en éventail peu ouvert.
Chez Holobrycon, le nucléus est plus ou moins central ou basal,
peu réticulé (alors que chez Brycon il est apical et fortement réti¬
culé) ; présence dans ce dernier genre A' écailles secondaires de
1 mm de long, de type primitif (quelques circuli concentriques),
ce qui semble indiquer que Brycon est bien une forme ancienne.
Exodon et Roeboexodon : Écaille plus petite, rappelant le type
Brycon mais très simplifiée. Les circuli sont à présent divergents
(toujours serrés à la base mais se perdant en éventail dans les
bords dorsal et ventral, disposition typique de toutes les petites
espèces de Cheirodon- tinae et T étragonopterinaé) . Les radii, bien
que simplifiés, sont du type Brycon (fig. 4).
Charax et Roeboides : Très petites écailles très simplifiées, même
disposition des circuli qui sont en très petit nombre. Il n’y a plus
de nucléus ni de radii nettement structurés.
Cyrtocharax et Acestrorynchus : Écaille très petite et simplifiée
à l’extrême, comme les écailles secondaires de Brycon. Mais nous
voyons apparaître chez Cyrtocharax des rangées d’épines sur le
bord et la face apicale (éc. cténocycloïde) qui résultent à mon sens
d’une adaptation secondaire, le caractère cténoïde n’ayant pas
de valeur phylogénétique chez les Characoïdes.
2. — J’ai laissé pour la fin une évolution particulière du rameau
Brycon, à savoir Triportheus qui en est manifestement dérivé si
l’on en juge par la forme de l’écaille (et probablement la lignée
Gasteropelecus, Carnegiella, etc... dont les dents sont semblables
à celles des Tetragonopterinae) ; et surtout le cas de Chalceus et
Alestes (grandes espèces) dont les écailles sont non seulement très
proches les unes des autres (au point qu’on pourrait les con¬
fondre) mais aussi des Erythrinidae, tout en ayant quelques carac¬
tères semblant les rattacher à Brycon : grande écaille à peine plus
haute (2 cm) que longue, au bord postérieur bilobé, aux radii
divergents à partir du nucléus central, aux circuli très nombreux
409 —
et visibles en zone apicale où ils sont parallèles entre eux à direc¬
tion postérieure.
Tout semble donc (toutes réserves faites plus haut) suggérer
que le centre évolutif des Characoïdes se situe autour d’une struc¬
ture dont est dérivé Brycon.
Très tôt dans l’évolution s’est détaché un rameau qui devait
donner une lignée américaine pauvre ( Chalceus ) et deux lignées
américaine et africaine très riches ( Erythrinidae et Alestinae) dont
les différences morphologiques sont à l’heure actuelle très notables
(au point que beaucoup d’auteurs les croient polyphylétiques).
L’ancêtre « bryconoïde », continuant son évolution, a détaché
un rameau très divergent aux possibilités multiples ( Cheirodon -
tinae d’une part, T etragonopterinae d’autre part) cependant qu’il
poursuivait, par Holobrycon (dont devait se détacher Tripor-
theus) et, (avec un intermédiaire inconnu) par Charax, les deux
lignées de Characinae s. str. prises comme base de l’hypothèse :
H olobrycon-
? ■ — )-Exodon-Roeboexodon.
Roeboides.
■ — ( — ? ■ — )-Charax-
I
Cyrtocharax-Acestrorynchus.
Institut Français d’Amérique Tropicale à Cayenne (O.R.S.T.O.M.) et
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons ) du Muséum.
— 410 —
Les Bethylidae et les Belytinae
(Insectes Hyménoptères)
PROVENANT DE LA COLLECTION DE L'ABBÉ J.-J. KlEFFER
Par S. Kelner-Pillault.
I. Bethylidae.
La seconde partie de la collection Kieffer reçue après publi¬
cation d’un début de catalogue paru dans ce même Bulletin
(fasc. 2, 1958, pp. 146-152) m’amène à compléter la liste des
types de Bethylidae, micro hyménoptères parasites d’autres
Insectes.
L’abbé Kieffer, peu collectionneur mais systématicien d’une
honnêteté scrupuleuse, retournait toujours aux auteurs le maté¬
riel qui lui avait été communiqué pour détermination. Aussi pos¬
sédions-nous déjà à Paris les types de 48 espèces de Bethylidae
décrites par lui et provenant des collections d’Ernest André et
Jules de Gaulle, collections léguées au Muséum. Ce nouvel apport
nous fournit les types de 13 espèces des îles Philippines non encore
représentées dans la collection du Laboratoire d’Entomologie ; en
voici la liste :
Epyris bidens K.
The Philippine J. of Science, vol. 20, 1922, p. 92.
holotype. — Iligan, Mindanao.
Epyris tridens K.
Ibid., vol. 20, 1922, p. 92.
holotype. — Luzon, Laguna, Los Banos.
Epyris troglodytes K.
Ibid., vol. 20, 1922, p. 93.
holotype et 2 £ paratypes. • — • Luzon, Laguna, Los Banos
et 2 exemplaires incomplets de la même localité.
Epyris claripennis K.
Ibid., vol. 20, 1922, p. 94.
(J holotype. — Luzon, Laguna, Los Banos.
Epyris pusillus K.
Ibid., vol. 20, 1922, p. 94.
Ç holotype. — Butuan, Mindanao.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 5, 1959.
— 411 —
Epyris quaesitor K.
Ibid., vol. 20, 1922, p. 95.
(J holotype. — Luzon, Laguna (Paete P. L.).
Epyris quadralus K.
Ibid., vol. 20, 1922, p. 97.
(J holotype. — Butuan, Mindanao.
Isobrachium luzonicum K.
Ibid., vol. 20, 1922, p. 72.
$ holotype. — Luzon, Laguna, Mont Makiling.
Holepyris fasciipennis K.
André, Spec. Hym. Eur., vol. 9, 1906, p. 357.
Ç holotype. — Balkan, Corfou.
Parepyris acutidens K.
The Philippine J. of Science, vol. 20, 1922, p. 83.
^ holotype. — Butuan, Mindanao.
Parepyris truncatidens K.
Ibid., vol. 20, 1922, p. 82.
$ holotype. — Butuan, Mindanao.
Melanepyris asiaticus K.
Ibid., vol. 20, 1922, p. 84.
(J holotype. — - Dapitan, Mindanao.
Pseudisobrachium philippinarum K.
Ibid., vol. 20, 1922, p. 80.
$ holotype. — • Butuan, Mindanao.
De plus l’examen des publications de Kieffer permet de recti¬
fier et de compléter les indications relatives à 3 des espèces citées
dans la première partie du catalogue.
Cleistepyris minor K.
D’après les étiquettes apposées par P. L. G. Benoit le $ holo¬
type provenait de Luzon, Mont Makiling et le $ paratype de Luzon,
Los Banos.
Au contraire, Kieffer, dans son texte ( Insecta , vol. 3, 1913,
p. 256) indique « 5 (J. — Los Banos ». Seul le de Los Banos est
holotype et le second $, identifié par Kieffer mais d’une localité
autre que celle de l’holotype, est un idiotype. Ces deux exem¬
plaires sont actuellement les seuls représentants du genre dans
la collection du Muséum.
Enfin, deux spécimens signalés comme non types sont en vérité
les holotypes de deux espèces nouvelles pour la collection, ce
sont :
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 5, 1959.
28
— 412 —
Chlorepyris raptor K.
The Philippine J. of Science , vol. 20, 1922, p. 77.
holotype. — Negros, Cuernos Mountains.
Epyris rejectus K.
Ibid., vol. 20, 1922, p. 94.
$ holotype. — Luzon, Mont Makiling.
L’étiquette manuscrite de Kieffer porte le nom « Chlorepyris
rejectus » mais cet exemplaire unique est conforme à la descrip¬
tion d’Epyris rejectus et il est originaire de la localité du type.
II. Belytinae.
Les Belytinae, microhyménoptères voisins des Diapriinae sont
difficiles à étudier en raison d’une grande variabilité du nombre
des articles des antennes et des palpes et de la nervation alaire
plus ou moins distincte, caractères souvent usités en systéma¬
tique. Leur biologie est peu connue ; on les dit parasites de Dip¬
tères. Quelques espèces ont été obtenues à partir de bois pourri.
Cette famille était assez mal représentée dans nos collections
car peu d’entomologistes français s’y sont intéressés. Ces Insectes
minuscules sont très nombreux ; Kieffer en distinguait plus de
540 espèces réparties en 45 genres. Le matériel que lui avait com¬
muniqué J. de Gaulle lui permit de décrire beaucoup d’espèces
de France dont 49 types étaient déposés au Muséum. Sa collec¬
tion personnelle nous fournit les types de 116 espèces dont 100 nou¬
velles pour nos collections ; en voici la liste :
Belyta quadridens K.
André, Spec. Hym. Eur., vol. 10, 1909, p. 483.
1 Ç paratype. — Roumanie, Bucarest, Montandon.
Holotype et allotype étaient déjà dans la coll. du Muséum.
Belyta quadridens var. festiva K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 483.
holotype. — France, Amiens, Carpentier.
Belyta quadridens var. inermis K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 483.
$ holotype. — Autriche, Trieste, Dr. Graeffe.
Belyta rufa K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 491.
holotype. — Autriche, Volosca, Dr. Graeffe.
Belyta arietina K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 492.
Ç holotype. — Allemagne, Coll. Fôiister.
413
Belyta arietina var. erythrocera K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 492.
Ç holotype. — Allemagne, coll. Fôrstek.
Belyta arietina var. brevipennis K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 492.
Ç holotype. — Allemagne, coll. Fôrster ; porte une étiquette
de l’écriture de Fôrster « Belyta brachyptera ».
Belyta tripartita K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 495.
Ç holotype. — France, Amiens, Carpentier ; et 2 Ç para-
types de Trieste et Bitche.
Belyta quadrispinosa K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 496.
(J holotype. — Autriche, Trieste, Dr. Graeffe.
Belyta bidentata K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 497.
$ holotype. — • France, Saint-Germain, coll. de Gaulle.
Belyta evanescens K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 493.
cj holotype. — Hongrie, Szepligeti ; et 1 exemplaire de Trieste.
Belyta alticeps K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 488.
Ç holotype. — France, Amiens, Carpentier.
Belyta lubrica K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 499.
(J holotype. — Allemagne, Aix-la-Chapelle, coll. Fôrster.
Belyta atriceps K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 502.
£ holotype. — Autriche, Gospic.
Belyta costalis K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 511.
2 <§ typiques d’Amiens, 4 typiques de Trieste et 6 exem¬
plaires sans localité.
Belyta costalis var. divergens K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 511.
(J holotype. — Autriche, Volosca.
Belyta costalis var. cataniensis K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 512.
holotype. — Sicile, Catania, Dr. Graeffe.
— 414 —
Belyta tenuicornis K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 512.
holotype sans tête. — Autriche, Trieste, Dr. Graeffe.
Belyta sicula K.
Ibid., vol. 10, p. 515.
çj holotype. — • Sicile, Catania, Dr. Graeffe.
Belyta sicula var. flaoipennis K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 515.
(J holotype. — Sicile, Catania, Dr. Graeffe.
Non type : Belyta dorsalis C. G. Thoms. : 1 exempl. coll. Marshall.
Belyta abrupta C. G. Thoms. : 2 exempl. coll. Marshall.
Paraclista hamata K.
André, Spec. Hym. Eur., vol. 10, 1909, p. 478.
Ç holotype. — France, Amiens, Carpentier.
Paraclista hamata var. carinula K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 478.
Ç holotype. — France, Amiens, Carpentier, portant une éti¬
quette de l’écriture de Kieffer « Paraclista hamata carinata ».
Paraclista brachyptera var. nervosa K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 481.
2 $ paratypes. — France, Amiens, Carpentier. L’holotype Ç,
Mesnil-le-Roy, coll. de Gaulle, était déjà au Muséum.
Paraclista brachyptera var. halterata K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 481.
Ç holotype. — Autriche, Tragôss.
Paraclista longifrons K.
Broteria, vol. 11, 1913, p. 171.
$ holotype. — Autriche, Trieste, Dr. Graeffe. Décrit tout
d’abord sous le nom de Pantoclis longifrons (Ann. Soc. Sc.
Bruxelles, 1909, vol. 33, p. 390).
Psilomma crassicornis K.
André, Spec. Ilym. Eur., vol. 10, 1908, p. 425.
$ holotype. — France, Amiens, Carpentier.
Acanopsilus clavatus K.
Ibid., vol. 10, 1908, p. 428.
Ç holotype. — Autriche, Trieste, Dr. Graeffe.
Acanopsilus arcuatus K.
Ann. Soc. Sc. Bruxelles, vol. 33, 1909, p. 393.
^ holotype. — Hongrie, Kismaros, Robert Meusel.
Non Type : Pantolyta pallida K : 5 $ et 2 $ sans localité.
— 415
Aclista brevipennis var. fuscipes K.
André, Spec. llym. Eur., vol. 10, 1909, p. 440.
$ holotype et 1 Ç paratype. — - France, Amiens, Carpentier.
Aclista spinosipes K. = Zygota spinosipes K.
Ibid., vol. 10, 1908, p. 446.
holotype. — Autriche, Tragôss.
Aclista excisipes K. = Zygota excisipes K.
Ibid., vol. 10, 1908, p. 447.
holotype. — Volosca ; et 2 £ paratypes, Loitsch, Autriche,
Dr. Graeffe.
Aclista subclausa K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 452.
(J holotype et Ç allotype, Autriche, Trieste ; le ^ de cette
espèce a d’abord été considéré par Kieffer comme appar¬
tenant au genre Zelotypa (Kieffer, 1907, Berlin, Ent. Z.,
vol. 51, p. 263) puis rapporté au genre Tetrapsilus (André,
Spec. Hym. Eur., vol. 10, 1909, p. 453).
Aclista delicata K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 457.
$ holotype. — - Allemagne, Aix-la-Chapelle, coll. Fôrster.
Aclista striata var. basalis K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 462.
Ç holotype. — Lorraine, Bitche.
Aclista variiventris K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 463.
^ holotype. — Autriche, Gôrz, Dr. Graeffe.
Aclista longinervis K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 465.
holotype. — Autriche, Trieste, Dr. Graeffe.
Aclista semirufa K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 468.
Ç holotype. — Autriche, Trieste, Dr. Graeffe.
Aclista sulcata K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 471.
Ç holotype. — Autriche, Trieste, Dr. Graeffe.
Aclista brevinervis K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 472.
Ç allotype et 1 $ paratype. — Lorraine, Bitche. Le holo¬
type, Maisons-Lafitte, coll. de Gaulle, était déjà au Muséum.
— 416 —
Acllsta lanceolata K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 473.
holotype et Ç allotype. — Autriche, Loitsch, en Carniole,
Dr. Graeffe.
Aclista lanceolata var. fuscicornis K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 473.
$ holotype. — Autriche, Trieste.
Aclista punctulata K.
Insecta, vol. 3, 1913, p. 459.
holotype, Ç allotype, 1 et 1 Ç paratypes. — Luçon, Las Banos.
Non type : Aclista microtoma K. 1 $ de Trieste.
Pantoclis bidentata radialis K.
André, Spec. Hym. Eur., vol. 10, 1909, p. 573.
(J holotype. — France, Amiens, Carpentier.
Pantoclis microcera rufosignata K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 576.
^ holotype. — Trieste, Autriche.
Pantoclis tenuistylus K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 577.
holotype. — Lorraine, Bitche.
Pantoclis insignis K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 577.
$ holotype. — Autriche, Trieste.
Pantoclis crassinervis K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 580.
holotype. — - Autriche, Trieste.
Pantoclis macrotomus K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 581.
Ç holotype. — - France, Amiens, Carpentier.
Pantoclis nigriventris acuta K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 582.
Ç holotype et 2 Ç paratype. — - France, Amiens, Carpentier.
Pantoclis nigriventris obtusa K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 582.
Ç holotype. — France, Amiens, Carpentier ; et 1 $ paratype,
Autriche, Trieste.
Pantoclis flaviventris K.
André, Spec. Ilym. Eur., vol. 10, 1909, p. 558.
Ç holotype. — Hongrie, Tihuesa.
— 417 —
Pantoclis fuscicoxa K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 568.
holotype. — Hongrie, Mosunje (Kertesz).
Pantoclis magnicornis K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 569.
^ holotype. — Lorraine, Bitche.
Pantoclis fulvicauda rnodesta K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 570.
£ holotype. — Montagne du Karst, Dr. Graeffe.
Pantoclis fulvicauda carpentieri K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 570.
$ holotype. — France, Amiens, Carpentier.
Pantoclis aestivalis K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 572.
(J holotype, sans tête. — Hongrie, Tragoss.
Pantoclis nigristilus K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 572.
(J holotype. — Autriche, Volosca, Dr. Graeffe.
Pantoclis nigriventris fortidens K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 582.
9 holotype. — Trieste, Autriche.
Pantoclis nigriventris nervosa K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 583.
9 holotype et 3 Ç paratypes. — Portugal.
Pantoclis atra K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 557.
holotype. — France, Amiens, Carpentier.
Les exemplaires étiquetés par erreur P. analis par Kieffer com¬
prenaient deux espèces dont P. L. G. Benoit a reconnu les types.
Pantoclis fulvicauda K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 569.
$ holotype et 4 9 paratypes. — - Autriche, Trieste, Dr. Graeffe.
Pantoclis fulvicauda var. alpina K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 569.
Ç holotype et 1 9 paratype. — Autriche, Karst.
Macrohynnis rufiventer K.
Ibid., vol. 10, 1908, p. 417.
9 holotype. — Autriche, Trieste, Dr. Graeffe.
— 418 -
Acropiesta sciarivora K. = Zelotypa sc. K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 589.
Ç holotype sans tête parasite d’une larve de Sciara. — Bitche.
Non type : Acropiesta filicornis K. 1 $.
Anectata crassistilus K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 529.
$ holotype. — Hongrie, Szovata (Csiki).
Anectata marginalis K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 534.
$ holotype. — France, Amiens, Carpentier.
Anectata striata K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 536.
$ holotype. — Autriche, Trieste.
Anectata bitensis K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 531.
$ holotype. — Lorraine, Bitche.
Anectata atriceps K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 532.
Ç holotype. — Autriche, Trieste, Dr. Graeffe.
Scorpioteleia ditoma K.
Ibid., vol 10, 1910, p. 685.
$ holotype. — Autriche, Trieste.
Xenotoma dolichocera K.
Ibid., vol. 10, 1910, p. 608.
(J holotype et 1 £ paratype. — France, Amiens.
Xenotoma crassinervis K.
Ibid., vol. 10, 1910, p. 612.
holotype, sans tête. — Hongrie, Budapest.
Xenotoma gracilis gracilis K.
Brotéria, vol. 6, 1907, p. 26.
$ holotype et 1 $ paratype. — Allemagne, coll. Fôrster.
Xenotoma gracilis procera K.
Ibid., vol. 6, 1907, p. 26.
$ holotype et Ç paratype. — Allemagne, coll. Fôrster.
Xenotoma gracilis leptogaster K.
Ibid., vol. 6, 1907, p. 26.
Ç holotype et 2 Ç paratypes. — - Allemagne, coll. Fôrster.
Xenotoma gracilis brevicornis K.
Ibid., vol. 6, 1907, p. 27.
$ holotype et 1 $ paratype. — Allemagne, coll. Fôrstf.r.
419
Xenotoma versicolor versicolor K.
André, Spec. Hym. Eur., vol. 10, 1910, p. 621.
(J holotype. Ç allotype et 5 paratypes. — Maisons-Lafitte, coll.
de Gaulle.
Xenotoma versicolor rufiventris K.
Ibid., vol. 10, 1910, p. 621.
Ç holotype et Ç paratype. — Poissy, coll. de Gaulle.
Ces deux exemplaires portent une étiquette manuscrite de
Kieffer.
Xenotoma rufistilus, nom spécifique inexistant dans la famille des
Belytinae. Il s’agit sans doute d’une erreur de l’auteur puisque
les individus sont conformes à la description de X. versicolor
rufiventris et que les étiquettes de la coll. de Gaulle et la loca¬
lité sont facilement identifiables.
Xenotoma rufifrons K.
Ibid., vol. 10, 1910, p. 623.
Ç holotype. — Autriche, Trieste, Dr. Graeffe.
Xenotoma subaequalis K.
Ibid., vol. 10, 1910, p. 623.
Ç holotype. — France, Amiens, Carpentier.
Xenotoma parvula Iv.
Ibid., vol. 10, 1910, p. 624.
Ç holotype. — Lorraine, Bitche.
Xenotoma fracta K.
Ibid., vol. 10, 1910, p. 629.
^ holotype. — Autriche, Pola près de Trieste, Dr. Graeffe.
Xenotoma rufipes K.
Broteria, vol. 6, 1907, p. 29.
Ç holotype et Ç paratype. — Bitche, octobre.
Xenotoma lugens K.
André, Spec. Hym. Eur., vol. 10, p. 630.
çj holotype. — Lorraine, Bitche.
Xenotoma fôrsteri K.
Ibid., vol. 10, 1910, p. 633.
^ holotype. - — Autriche, Trieste, Dr. Graeffe.
Xenotoma fuscicornis K.
Ibid., vol. 10, 1910, p. 600.
Ç holotype et 4 $ paratypes. — Autriche, Trieste.
Cette espèce décrite sous le nom Zelotypa fuscicornis en 1910
— 420 —
a été transférée par Kieffer dans le genre Xenotoma en
1916. (Diapriidae, Das Tierreich, 44, p. 535).
Xenotoma philippinensis K.
Insecta, vol. 3, 1913, p. 297.
Ç holotype. — Los Banos.
Non types : Xenotoma rufopetiolata Nees. 2 exemplaires.
Xenotoma szepligetii K. 3 exemplaires.
Cinq espèces primitivement rangées dans le genre Anectata ont
été transférées dans le genre Xenotoma, ss-gr. Zelotypa, ce
sont :
Xenotoma Zelotypa microtoma K. = Anectata Acoretus m. K.
André, Spec. Hym. Eur., vol. 10, 1909, p. 542.
$ holotype sans tête. — Lorraine, Bitche.
Xenotoma Zelotypa fallax var. arcuata K. = Anectata Acoretus
f. ar. K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 544.
$ holotype. — Autriche, Trieste.
Xenotoma Zelotypa eucera K. = Anectata Acoretus e. K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 545.
$ holotype. — Autriche, Tragôss.
Xenotoma Zelotypa alticollis acuta — Anectata Acoretus al. a. K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 546.
$ holotype et 1 $ paratype. — • Lorraine, Bitche.
Xenotoma Zelotypa alticollis isotoma K. = Anectata Acoretus al.
is. K.
Ibid., vol. 10, 1909, p. 547.
$ holotype. — Hongrie, Budapest.
Enfin un individu étiqueté Xenotoma lusitanica est le type
d’Oxylabis lusitanica K. Broteria vol. 6, 1907, p. 12.
Ç holotype, Portugal.
Procinetus rectinervis K.
Insecta, vol. 3, 1913, p. 298.
holotype. — Luçon, Los Banos.
Cinetus carpentieri K.
André, Spec. Hym. Eur., vol. 10, 1910, p. 640.
Ç holotype. — France, Amiens, Carpentier.
Cinetus decipiens K.
Ibid., vol. 10, 1910, p. 641.
Ç holotype. — France, Forêt de Saint-Germain, eoll. de Gaulle.
— 421 —
Cinetus obscurus K.
Ibid., vol. 10, 1910, p. 647.
(J holotype. — France, Sèvres, coll. de Gaulle.
Cinetus fuscicornis K.
Ibid., vol. 10, 1910, p. 649.
(J holotype. — France, Maisons-Lafitte, coll. de Gaulle.
Cinetus excavatus K.
Ibid., vol. 10, 1910, p. 650.
cj holotype. — France, Amiens, Carpentier.
Non types : Cinetus iridipennis Lep. = C. cilipes K. = C. femo -
ralis Fôrster, 15 exemplaires.
Cinetus fuscipes K., 1 exemplaire d’Amiens étiqueté Pantoclis
fuscipes K.
Enfin 1 exemplaire étiqueté Miota cilipes s’est révélé être le
type de Cinetus cilipes K. ; Broteria, vol. 6, 1907, p. 20.
Ç holotype, Portugal, Gerez.
Leptorhaptus analis K.
Ibid., vol. 10, 1910, p. 656.
Ç holotype. — France, Amiens, Carpentier.
Leptorhaptus brevicornis K.
Ibid., vol. 10, 1910, p. 657.
allotype sans abdomen. — Hongrie, Budapest, Tragôss.
Leptorhaptus rufescens K.
Kieffer 1910, in Généra Insectarum, fasc. 107, p. 38.
holotype. — France, Amiens, Carpentier ; étiqueté L. rufus K.
non Ashmead. (André, Spec. Hym. Eur., vol. 10, 1910, p. 658).
Leptorhaptus histrio K.
André, Spec. Hym. Eur., vol. 10, 1910, p. 659.
(J holotype. — Autriche, Trieste, Dr. Graeffe.
Leptorhaptus excavatus K.
Ibid., vol. 10, 1910, p. 661.
(J holotype. — Autriche, Trieste, Dr. Graeffe.
Leptorhaptus incisus K.
Ibid., vol. 10, 1910, p. 661.
holotype dont il ne reste que l’abdomen. — Lorraine, Bitche.
Leptorhaptus nitidus K.
Ibid., vol. 10, 1910, p. 662.
$ holotype. — Autriche, Trieste, Dr. Graeffe.
— 422 —
Leptorhaptus jungorum K.
Ibid., vol. 10, 1910, p. 664.
cj allotype. — Autriche, Trieste.
Leptorhaptus scutellaris K.
Ibid., vol. 10, 1910, p. 669.
Ç holotype. — Autriche, Tolmein, Dr. Graeffe.
Leptorhaptus semirufus K.
Ibid., vol. 10, 1910, p. 670.
$ holotype. — France, Amiens Carpentier.
Leptorhaptus holotomus K.
Ibid., vol. 10, 1910, p. 672.
1 (J paratype. — France, Amiens, Carpentier ; la $ holotype
était déjà au laboratoire.
Leptorhaptus prolongatus K.
Ibid., vol. 10, 1910, p. 674.
holotype. — Autriche, Tragôss, Dr. Graeffe.
Leptorhaptus striatistilus K.
Ibid., vol. 10, 1910, p. 676.
$ holotype. — France, Amiens, Carpentier.
Leptorhaptus longicornis K.
Ibid., vol. 10, 1910, p. 655.
^ holotype. — France, Amiens, Carpentier.
Cet individu a d’abord été décrit sous le nom de Pantoclis lon¬
gicornis K. (André, Spec. Hym. Eur., vol. 10, p. 553).
Leptorhaptus excisus K.
Ibid., vol. 10, 1910, p. 676.
(J holotype et 1 paratype. — France, Amiens, Carpentier.
Leptorhaptus microgaster K.
Ibid., vol. 10, 1910, p. 680.
Ç holotype. — France, La Ferté-Milon, coll. de Gaulle.
Leptorhaptus longinervis K.
Kielîer 1905 in Berlin Ent. Z. 2, vol. 50, p. 281.
Ç holotype. — Californie, chaîne près de Claremont.
Non type : Leptorhaptus flavicornis K. = L. flavidicornis K. 2 Ç.
— 423 —
Sur une collection de Crustacés (Decapoda Reptantia)
de Guyane Française
I. Brachyura (Oxyrhyncha exclus )
Par D. Guinot-Dumortier.
Parmi les récoltes zoologiques effectuées sur les côtes de Guyane
française par M. J. Durand, de l’Office de la Recherche Scienti¬
fique et Technique d’Outre-Mer, figurent un certain nombre de
Crustacés Décapodes Macroures et Brachyoures dont l’étude nous
a été récemment confiée.
Alors que cette étude était en cours, nous avons appris qu’une
révision de tous les Décapodes de la région voisine de Suriname,
entreprise par L. B. Holthuis, était actuellement à l’impression ;
ceci étant, nous avons volontairement donné un caractère suc-
cint à la présente note, et n’avons ni décrit ni nommé deux espèces
du genre Hepatus Latreille qui nous semblaient nouvelles.
D’autre part, l’étude d’une espèce nouvelle de Goneplacidae
appartenant à un genre vraisemblablement nouveau, du moins
pour la faune américaine, fera l’objet d’une publication distincte.
La collection J. Durand a été réunie au cours des années 1954
à 1958 : la majorité des échantillons proviennent de chalutages
effectués au large des côtes de Guyane française par le navire
Orstom II, à, des profondeurs comprises entre 20 et 65 mètres et
sur des fonds le plus souvent vaseux, parfois de rocailles et de débris
coquillers ou de sable. Quelques spécimens ont été récoltés à marée
basse, et plusieurs exemplaires de Scyllarus americanus (Smith)
proviennent d’un dragage à 105 mètres de profondeur. Les sta¬
tions de récolte sont portées sur la carte (fig. 1).
Cette collection comporte près d’une centaine de spécimens
appartenant à deux espèces de Macroures de la famille des Scyl-
laridae, et à vingt-deux espèces de Brachyoures :
Raninoides loevis (Latreille)
Dromidia antillensis Stimpson
Persephona punctata (Linné)
P. aquilonaris Rathbun
P. finneganae Rathbun
Hepatus princeps (Herbst)
Hepatus sp. A
Hepatus sp. B
Calappa nitida Holthuis
Callinectes ornatus Ordway
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 5, 1959.
424 —
Lupella forceps (Fabricius)
Cronius ruber (Lamarck)
Ocypode albicans Bosc
Uca maracoani (Latreille)
Anasimus latus Rathbun
Notolopas brasiliensis Miers
Libinia ferreirae Brito Capello
L. bellicosa Oliveira
Stenocionops furcata (Olivier)
Paradasygyius tuberculatus Le-
mos de Castro
Mithrax caribbaeus Rathbun
Leiolambrus nitidus Rathbun
Scyllarides aequinoctialis (Lund)
Scyllarus americanus (Smith)
Très peu de récoltes ont été faites dans la zone intercotidale
ou en deçà de 20 mètres, ce qui explique notamment l’absence
totale de Xanthidae. Cette collection représente sans doute un
assez bon échantillonnage de la faune carcinologique vivant dans
cette région entre les profondeurs limites indiquées.
Alors que la faune carcinologique des Antilles est relativement
bien connue, et que les Crustacés vivant au large des côtes brési¬
liennes ont fait l’objet d’un certain nombre de travaux, les côtes
— 425
de Guyane ont été très peu prospectées. Les différentes mono¬
graphies de M. J. Rathbun sur la faune américaine des Déca¬
podes Brachyoures, ne mentionnent que très peu de relevés de
récolte concernant cette région : ainsi, bien souvent, une espèce
est signalée d’Amérique du Nord et du Brésil seulement, sans
indication de présence dans le nord de l’Amérique du Sud, terri¬
toire peu exploré.
L’étude du matériel de Guyane française montre qu’il s’agit
d’espèces déjà connues, du Brésil, des Caraïbes et souvent aussi
d’Amérique du Nord, et dont la majorité sont inféodées aux faciès
vaseux.
L’analyse de la distribution géographique des espèces citées
ci-dessus permet de tenter une classification biogéographique de
la faune de Guyane française.
Nous avons rencontré :
1. Une espèce à très vaste répartition, commune aux côtes
atlantiques, africaine et américaine, et également présente sur la
côte pacifique du continent américain, de la Basse-Californie au
Pérou, et aux îles Galapagos : Cronius ruber.
2. Huit espèces vivant sur le littoral atlantique nord-américain,
aux Antilles, parfois aux îles Bermudes et s’avançant jusqu’au
Brésil :
Dromidia antillensis Ocypode albicans
Persepliona aquilonaris Stenocionops furcata
Hepatus princeps Scyllarides aequinoctialis
Callinectes ornatus Scyllarus americanus
3. Sept espèces connues seulement des Antilles au Brésil :
Persepliona punctata Anasimus latus
P. finneganae Notolopas brasiliensis
Calappa nitida Libinia bellicosa (Panama, Bré-
Uca maracoani sil)
4. Deux espèces signalées seulement des Antilles :
Lupella forceps
Leiolambrus nitidus 1
5. Deux espèces signalées seulement du Brésil :
Libinia ferreirae
Paradasygyius tuberculatus
6. Deux espèces nouvelles à' Hepatus.
Hepatus sp. A
Hepatus sp. B
1. Hildebrand a récemment (1954, p. 272} signalé celte espèce du Goll'e du
Mexique.
— 426 —
Genre Raninoides H. Milne Edwards, 1837.
Raninoides loevis (Latreille, 1825).
Fig. 2 a-c.
Ranina loevis Latreille, 1825, p. 268.
Raninoides loevis, Rathbun, 1937, p. 8, fig. 3 ; pl. 1, fig. 1, 2.
Raninoides loevis, Boone, 1938, p. 208.
Matériel examiné. — St. 60, 30 m, sable vaseux, coquilles
mortes, 20 mai 1954 ; St. 102, 65 m, grès encroûté, coquilles
mortes, 10 juillet 1954 : 5 $ 19 X 35 mm à 14 X 26,5 mm. 1
Remarques. - — Le spécimen $ de 16 X 30,5 mm de la collec¬
tion sèche du Muséum de Paris, étiqueté « Ranina laevis Edw. »
« R. dorsipes Lamarck », sans indication de provenance, repré¬
sente peut-être le type de Raninoides loevis Latreille. Les exem¬
plaires récoltés au large des côtes de Guyane française appar¬
tiennent à cette espèce et présentent les caractères mentionnés
par Rathbun ( loc . cit., pp. 8, 9).
Cependant, il nous paraît difficile de distinguer R. loevis de
l’espèce pacifique, R. benedicti Rathbun, 1935 en utilisant le prin¬
cipal caractère discriminatif choisi par Rathbun (loc. cit., p. 8),
à savoir la longueur de l’épine antéro-latérale de la carapace :
en effet, les R. loevis de Guyane présentent, soit, effectivement,
une épine relativement courte, n’atteignant pas le milieu de la
longueur de la dent frontale externe, soit, comme benedicti, une
épine atteignant ce niveau.
D’après Boone (loc. cit., pp. 208, 209), qui identifie les deux
espèces, toutes les différences signalées par Rathbun relèvent
de variations corrélatives à la taille, à l’âge, au mode de vie fouis¬
seur et au sexe.
Nous avons examiné un spécimen de R. benedicti déterminé
par Rathbun (Cap San Francisco, Ecuador, Hancock Galapagos
Expédition, St. 216, W. L. Schmitt) et l’avons comparé aux
R. loevis atlantiques : il s’agit de deux espèces bien différentes,
mais affines et présentant des variations analogues. Ces deux
espèces se distinguent notamment par la forme de la carapace,
plus longue et plus étroite chez R. benedicti, par la dent frontale
impaire élargie chez R. loevis, par le propode du chélipède nette¬
ment plus large et plus court chez R. loevis ; le doigt fixe du ché¬
lipède est également plus trapu chez loevis et porte un plus petit
1. Il s’agit de la largeur maximum de la carapace mesurée en arrière des épines
antéro-latérales.
— 427 —
nombre de dents (cf. Rathbun, loc. cit ., fig. 3 a, 5 a et 3 b, 5 b).
Nous figurons le pl 1 <$ de R. loevis (fig. 2 a , 6) et de f?.
dicti (fig. 3 a-c ) : cet appendice, abondamment sétigère Sur le bord
ventral comme chez l’espèce ouest-africaine, R. bouvieri Capart
(cf. Monod, 1956, fig. 33), se termine par un lobe dilaté dont la
2. Raninoides loevis (Latreille), 18 X 32 mm, Guyane française, st. 60-102 : 2 a,
pl 1 (J, (X 20) ; 2 b, pl 1 extrémité grossie, (X 38).
3. R. benedicti Rathbun, 13 X 26 mm, Équateur, W. L. Schmitt det. : 3 a, pl 1 (J,
(X 20) ; 3 b, 3 c, pl 1 <£, extrémité grossie (X 38).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 5, 1959. 29
— 428
forme et la disposition des épines qui l’ornent, différencient les
deux espèces.
Il serait intéressant d’étudier un important matériel des deux
espèces. En effet, Rathbun ( loc . cit., pp. 8, 9) signale R. loevis
sur la côte atlantique américaine (Floride, Colombie, Barbades)
et aussi sur la côte pacifique (Panama, Colombie). D’autre part,
Boone (loc. cit., pp. 208, 209) attribue à R. loeois des exemplaires
de Cuba et Haïti, à propode et dactyle du chélipède longs et
grêles, caractères typiques, selon Bathbun, de R. benedicti.
Il serait donc nécessaire de comparer à nouveau :
1) les R. loeois de l’Atlantique (de la Floride à la Guyane fran¬
çaise), d’une part aux spécimens pacifiques (Panama, Colombie),
d’autre part à R. benedicti (Golfe de Californie à l’Equateur) ;
2) les spécimens de Haïti et de Cuba déterminés R. loevis par
Boone, d’une part à des R. loevis typiques (spécimens atlantiques,
? et pacifiques), d’autre part à R. benedicti.
Genre Dromidia Stimpson, 1858.
Drornidia antillensis Stimpson, 1858.
Fig. 4 a, b.
Dromidia antillensis Stimpson, 1858, p. 71 [25], - — Rathbun,
1937, p. 33, fig. 12 ; pl. 7, fig. 1-3. — Lunz, 1939, p. 337. — Chace,
1940, p. 6. - — Hildebrand, 1955, p. 194.
Matériel examiné. — St. 33, 32 m, sable vaseux, coquilles
mortes, 8 avril 1954 ; St. 36, 40 m, sable, 9 avril 1954 : 1 (J 17
X 18 mm. — St. 112, 50 m, sable, 20 juillet 1954 : 1 <$ 15 X 15 mm.
Remarques. — Dromidia antillensis est connue actuellement de
la Caroline du Nord, de la Floride, des Bahamas, des Bermudes,
du Golfe du Mexique, de Cuba et de Porto Rico, de Guyane fran¬
çaise, du Brésil (Iles Abrolhos).
Nous en publions le pléopode 1 mâle (fig. 4 a, b).
Genre Persephona Leach, 1817.
Persephona punctata (Linné, 1758).
Fig. 5 a, b, 6.
Cancer punctatus Linné, 1758, p. 630 (pro parte).
Persephona punctata, Boone, 1930, p. 54, pl. 10, fig. B.
— 429 —
Persephona punctata punctata, Rathbun, 1937, p. 152, pl. 42,
fîg. 2, 3 (synonymie en partie inexacte).
Matériel examiné. — St. 60, 30 m, sable vaseux, coquilles
mortes, 20 mai 1954 : 1 $ ovigère 28 X 29 mm (épines postérieures
cassées). — St. 87, 30 m, sable, 18 juin 1954 : 2 $ ovigères 35
X 36,5 mm, 32 X 34 mm. — St. 354, 23 m, vase, 13 août 1957 :
1 $ 26 X 28,5 mm.
Remarques. — Cette espèce semble commune aux Antilles et
vit également sur les côtes brésiliennes ; elle est signalée par
Boone de Panama (côte atlantique) et ici de Guyane. (Voir
p. 433). Nous figurons le contour de la carapace (fig. 6) et le
pi 1 <? (%■ 5 «> b)-
Persephona aquilonaris Rathbun, 1933.
Fig. 7, 9.
? Cancer mediterraneus Herbst, 1794, p. 150, pl. 37, fig. 2.
Persephona punctata aquilonaris Rathbun, 1933, p. 184 ; 1937,
p. 154, pl. 42, fig. 6, 7. — Behre, 1950, p. 23. — Hildebrand,
1954, p. 276. — Wass, 1955, p. 154.
Matériel examiné. — St. 286, 28 m, vase, 16 septembre 1956 :
1 $ ovigère 35 X 40 mm.
Remarques. — Selon Rathbun (1937, p. 154), les Persephona
punctata de certains auteurs (Stimpson, 1859, p. 70 ; Rathbun,
1901, p. 87 ; Hay et Shore, 1918, p. 423, pl. 32, fig. 9) appar¬
tiennent, en partie, à une sous-espèce distincte, P. punctata aqui¬
lonaris Rathbun. Rathbun ( loc . cit., p. 153) considère P. p. aqui¬
lonaris comme une sous-espèce septentrionale (Amérique du Nord,
du New Jersey au Texas et à la Floride), alors que P. p. punctata
serait en revanche une forme exclusivement méridionale, des
Antilles au Brésil. P. punctata aquilonaris a été à nouveau signalée
de Floride en 1955 (Wass, loc. cit., p. 154), citée de Grand Isle,
au large de la Louisiane, par Behre (1950, p. 23) et du Texas
par Hildebrand, (loc. cit., p. 276).
L’examen des spécimens de Persephona de la collection du
Muséum nous a amené à établir que : 1° la forme aquilonaris,
bien distincte de la forme typique, doit être considérée comme
une espèce et non simplement comme une sous-espèce ; 2° l’aire
de distribution de P. aquilonaris est beaucoup plus vaste que
celle de P. punctata et s’étend jusqu’au sud du Brésil.
En effet, nous avons identifié à P. aquilonaris les spécimens
suivants :
1. un spécimen Ç récolté en Guyane (cf. collection .1. Durand.
fig. 9).
Fig. 4. — Pléopode 1 mâle de Dromidia antiUensis Stimpson, 17 X 18 mm, Guyane
française, st. 33, (X 18).
Fig. 5-6. — Persephona punctata (Linné) : 5. 29,5 X 33 mm, Guadeloupe,
Desbonne det. « Guaia punctata » (n° 167) :5 a, pl 1 gauche ; 5 b, pl 1 droit,
(X 20) ; 6. contour de la carapace, £ 35 X 37 mm, Guyane française, st. 87.
Fig. 7. — Persephona aquilonaris Rathbun, $ 30 X 34 mm, Brésil, Gounelle coll. :
contour de la carapace.
Fig. 8. — Persephona finneganae Rathbun, <$ 25,5 X 25,5 mm, Guyane fr. st. 354.
8 a, pl 1, (X 8) ; 8 b, pl 1, extrémité grossie, (X 28) ; 8 c, détail de l’apex, (x 60).
— 431 —
2. un spécimen Ç de la collection sèche du Muséum, étiqueté
« Persephona punctata Browne — M. Freycinet, Rio- Janeiro » 1.
3. un spécimen Ç de la collection des « indéterminés » du Muséum
de Paris : « Brésil, Etat de Sta. Catharina, Saint-Francisco do
Sul, E. Gounelle 1914 » (iîg. 7).
4. plusieurs spécimens déterminés « Guaia punctata » par
Desbonne et publiés par Schramm. En effet nous avons exa¬
miné au Muséum de Paris la collection Desbonne, de la Gua¬
deloupe. Sur les cinq Guaia punctata, un seul, qui porte le n° 167,
un ^ de 29,5 X 33 mm, est véritablement Persephona punctata.
Des quatre autres, n° 165 (1 £ 39 X 45 mm), n° 166 (1 £ 33
X 40 mm), n° 168 (1 $ 34 X 38 mm) et n° 169 (carapace, 49,5
X 55 mm) (cf. Desbonne in Schramm, loc. cit., pp. 53, 54) appar¬
tiennent à P. aquilonaris.
5. Enfin, 4 spécimens de la collection sèche déterminés « Per¬
sephona guaia Bell, Guaia punctata Browne, Antilles » : il s’agit
des exemplaires signalés par H. Milne Edwards en 1837 (p. 127).
Donc, P. aquilonaris, considérée par Rathbun comme une forme
exclusivement nord-américaine, cohabite en réalité avec P. punc¬
tata aux Antilles (Guadeloupe) et en Amérique du Sud (Guyane
et Brésil). C’est, de ce fait, P. punctata, jamais récoltée en Amé¬
rique du Nord, qui présente, à ce jour, l’aire de distribution la plus
restreinte.
Tous les spécimens cités que nous identifions à P. aquilonaris
correspondent aux descriptions et photographies de Hay et Shore
(loc. cit., p. 423, pl. 32, fig. 9 : sous le nom de P. punctata) et de
Rathbun (loc. cit., p. 154, pl. 42, fig. 6, 7). Ils diffèrent des P. punc¬
tata (Linné) de Guyane par les caractères déjà mentionnés par
Rathbun, à savoir : la carapace relativement plus longue et à
granulations plus fortes, le front beaucoup plus proéminent et
étroit, l’angle sous-hépatique moins prononcé, en particulier chez
les exemplaires de grande taille (fig. 6 : P. punctata ; fig. 7 : P. aqui¬
lonaris). Les granules du bord de la carapace sont plus gros et plus
espacés chez P. aquilonaris et, chez les plus grands exemplaires,
sur la partie postéro-latérale, ne forment pas une unique rangée
comme chez P. punctata mais se disposent en 2-3 rangées irrégu¬
lières saillantes. De même, le mérus des chelipèdes porte des gra¬
nulations plus fortes chez P. aquilonaris.
Chez P. aquilonaris, le mérus et le propode du chélipède sont
moins allongés, plus larges que chez P. punctata : ceci est sur¬
tout visible sur le propode qui est renflé chez P. aquilonaris. Le
1. Ce spécimen n’est pas mentionné dans le Voyage autour du Monde de l’Uranie
et de la Physicienne 1817-1820, expédition commandée par M. de Freycinet.
— 432 —
mxp 3 différencie également les deux espèces : il est plus long et
plus étroit chez aquilonaris, en particulier le mérus.
Dans le matériel assez important de P. punctata et de P. aqui¬
lonaris que nous avons examiné, ne figure qu’un seul exemplaire
mâle. Il s’agit d’un spécimen de P. punctata déterminé par Des¬
bonne (cf. matériel examiné, n° 4) : ce spécimen est sec et endom¬
magé sur la face ventrale, et les pl 1 présentent quelques diffé¬
rences vraisemblablement dues à leur mauvais état, aussi les
avons-nous figurés tous les deux (fig. 5 a, b).
Fig. 9. — Persephona aquilonaris Rathbun, $ ovigère 35 X 40 mm,
Guyane française, si. 286 : disposition des taches colorées sur la carapace.
Nous pensons qu’il existe également une différence de colora¬
tion entre les deux espèces. Parmi nos exemplaires de P. aquilo¬
naris, les deux seuls conservés en alcool (Guyane et Brésil) — les
autres font partie de la collection sèche du Muséum — et bien
conservés, présentent sur la carapace les mêmes taches rouges,
assez grandes, très nettes (fig. 9). Hay et Shore avaient déjà
signalé une coloration analogue ( loc . cit., pp. 423, 424 : sous le
nom de P. punctata ). Wass (loc. cit., p. 154) signale également
des taches rouges sur la carapace des P. aquilonaris de Floride.
Quant à nos spécimens de P. punctata de Guyane, récemment
récoltés, ils sont blanc brunâtre, et sans traces de taches.
Les auteurs ont généralement considéré que les deux espèces
— 433 —
présentaient une coloration variable. Ceci repose vraisemblable¬
ment sur des identifications erronées : en effet, Rathbun signale,
d’après Desbonne, chez P. punctata une coloration variable, tan¬
tôt avec des taches, tantôt uniforme (loc. cit., p. 154). Or Des¬
bonne a eu entre les mains les deux espèces mais les a confondues
(loc. cit., p. 54, et cf. supra p. 00) : la coloration « blanc laiteux
avec de grandes taches rousses ou rosées bien arrêtées et régu¬
lièrement disposées de chaque côté de la carapace » correspond
certainement aux quatre exemplaires appartenant à P. aquilo-
naris, tandis que celle décrite « ... bleu sale, uniforme, et sans tache »
serait celle du seul spécimen de la série appartenant à P. punctata.
En résumé, les deux espèces présenteraient une coloration diffé¬
rente : P. punctata se caractériserait par une carapace de teinte
uniforme, P. aquilonaris par une carapace ornée de plages rouges
bien nettes. Notons sur le chélipède de P. aquilonaris , et plus
particulièrement sur le propode, des taches rouges, arrondies et
petites.
Compte tenu des erreurs de détermination, il semble que la
répartition géographique des deux espèces s’établisse comme suit :
Persephona punctata : Panama (Colon, Limon Bay) ; Antilles ;
Guyane française ; Brésil.
Persephona aquilonaris : du New Jersey au Texas et à la Flo¬
ride ; Antilles (en particulier, Guadeloupe) ; Guyane française :
Brésil.
Signalons un dernier point : dans la synonymie de P. punctata
punctata (Linné), Rathbun (loc. cit., pp. 152, 153) mentionne
« Cancer mediterraneus Herbst, . , p. 150, pl. 37, fig. 2, 1794
(type locality, Mediterranean Sea [probably incorrect]) ». Le crabe
figuré par Herbst présente les taches colorées qui caractérise¬
raient seulement P. aquilonaris.
Le Dr. H. E. Gruner du Musée de Berlin nous a fait parvenir
plusieurs photographies du type de cette espèce: les granulations de
la carapace sont fortes, le front semble étroit et saillant, l’angle sous
hépatique dépourvu de dent saillante. Il n'est donc pas impos¬
sible qu’une comparaison avec les Persephona ouest-atlantiques
établisse que ce Cancer mediterraneus à localité erronée, est l’es¬
pèce décrite par Rathbun sous le nom de Persephona aquilonaris :
dans ce cas, cette espèce devrait prendre le nom de P. mediterranea
(Herbst), ce qui évidemment, ne manquerait pas d’être surpre¬
nant pour une espèce américaine.
— 434 —
Persephona finneganae Rathbun, 1933.
Fig. 8 a-c.
Persephona finneganae Rathbun, 1933, p. 184 ; 1937, p. 161.
fig. 37, pl. 42, fig. 4, 5.
Matériel examiné. — St. 354, 23 m, vase, chalut, 13 août
1957 : 9 (J 14 X 14 mm à 25 X 26 mm ; 7 $ de 19 X 19 mm à
25 X 25,5 mm ; 1 Ç ovigère 24 X 24,5 mm. — St. 408, 25 m,
sable vaseux, 9 juillet 1958 : 1 $ ovigère 24 X 24 mm.
Remarques. — Nous avons identifié à P. finneganae plusieurs
spécimens des côtes de Guyane qui correspondent parfaitement
à la description et aux figures données par Rathbun ( loc . cit.,
p. 161, fig. 37 ; pl. 42, fig. 4, 5). Cependant un caractère commun
à tous ces exemplaires, jeunes et adultes, n’est mentionné ni par
Rathbun, ni par Finnegan (1931, p. 614, fig. texte 2) qui rat¬
tache à tort cette espèce à P. lichtensteini Leach : en effet, ils pré¬
sentent sur la carapace une pubescence blanche, fine, assez courte
mais dense, très caractéristique ; cette pubescence se retrouve,
moins abondante, sur les chélipèdes et les pattes ambulatoires.
Ainsi que l’a déjà signalé Rathbun (loc. cit., p. 161), la taille
des sept épines caractéristiques de l’espèce varie. Chez les jeunes,
ces épines sont longues et aiguës, en particulier les épines bran¬
chiales et intestinale impaire. Chez l’adulte, cette dernière peut ne
pas dépasser les deux latérales qui l’encadrent ; les deux épines
antérieures sont plus courtes et trapues : chez notre plus grand
spécimen (24 X 24 mm), la dent branchiale est devenue un gros
tubercule et l’hépatique est représentée par un angle saillant qui
rappelle celui rencontré au même endroit chez P. punctata (Linné).
Nous figurons le pl 1 $ (fig. 8 a-c).
La distribution géographique de cette espèce est la suivante :
Haïti (Rathbun), Trinidad (Finnegan), Brésil (Rathbun), Guyane
française.
( à suivre )
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 435 —
Studi sui Crostacei Anfipodi
LIY. U NA NUOVA SPECIE DI GAMMARUS (S. LATO)
DELLA F AU N A FRANCESE (GAMMARUS ANISOCHEIRUS JV. SP.)
Per Sandro Ruffo.
Nel maggio scorso Mr. C. Berthélemy, del Laboratorio di
Zoologia délia Facoltà di Scienze di Tolosa, mi inviô in esame
alcuni esemplari di Gammarus da lui raccolti in una cascatella
presso la Neste d’Aure (Dip. to degli Alti Pirenei). Il raccoglitore
nell’inviarmi il materiale mi faceva présente la sua difficoltà nel-
l’identifîcare la specie con una di quelle già conosciute per la fauna
francesé. In elïetti, dall’esame di taie materiale e da quello di
una più abbondante raccolta fatta successivamente dallo stesso
Mr. Berthélemy, risultô che si trattava di una nuova specie
ben dilïerenziabile da quelle note. Nelle righe che seguono dô la
descrizione di essa, non senza sottolineare prima il particolare
significato del reperto, in quanto esso segue, a breve distanza di
tempo, alla scoperta di un altro nuovo Gammarus francese ( Gam¬
marus pacaudi cfr. E. Hubault e S. Ruffo, Bull. Soc. Zool,
France, t. LXXXI, 1956, pp. 99-106, 2 flgg.) . Cio conferma net-
tamente quanto aveva previsto Pacaud ( C . R. Séances Soc. Biog.,
XXIX, 1952, pp. 95-111, 4 figg., cfr. pag. 109) in una piuttosto
recente rassegna sulla distribuzione geografica dei Gammarus nelle
acque interne délia Francia, circa la possibilità di scoprire ancora
specie misconosciute o del tutto nuove per la fauna francese che
è pure una delle meglio note tra quelle europee.
Sono vivamente grato a Mr. C. Berthélemy per avermi dato
la possibilità di studiare e di descrivere questa intéressante nuova
specie.
Gammarus anisocheirus n. sp.
Descrizione. S Lunghezza 6, 5-7, 5 mm. Oechi subreniformi. Lobi
laterali dal capo subtrapezoidali ad angoli ottusamente smussati.
Antenne del I paio di lunghezza pressochè eguale alla meta di quella
del corpo. Flagello di 19-23 articoli, flagello accessorio di 4 articoli,
lunghi complessivamente quanto i primi 3-4 articoli del flagello prin¬
cipale. Antenne del II paio leggermente più corte di quelle del I paio,
flagello di 12-14 articoli. Gli articoli del flagello, piuttosto allungati,
non presentano calceoli e sono provvisti di scarse e brevi setole ; il II
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 5, 1959.
X
ed il III articolo del peduncolo delle antenne del I paio ed il IV e V arti-
eolo del peduncolo di quelle del II paio portano invece, sull’orlo infe-
riore, alcuni gruppi di setole lunghette (cfr. fig. I, 1).
Fig. I. — Gammarus anisocheirus n. sp. <$ : i, Profilo del capo e antenne, 2,3,
Propode del I e del II paio di gnatopodi ; 4, Uropode del III paio ; 5, Telson.
? ovigera : 6,7, Propode del I e del II paio di gnatopodi ; 8, Telson. [La fig. 1
all’ingr. a) ; le figg. 2, 3, 4, 6, 7 all’ingr. b) ; le figg. 5,8 all’ingr. c)].
— 437 —
Piastre coxali con orlo inferiore provvisto solamente di poche, minu-
tissime setole ; le due setoline più esterne dell’orlo inferiore sorgono da
una intaccatura poco percettibile del margine, rispettivamente in posi-
zione anteriore e posteriore. Prima piastra coxale distintamente più
larga délia seconda.
Gnatopodi del 1 paio : l’articolo basale è provvisto, sugli orli ante¬
riore e posteriore, di alcune lunghe setole, gli articoli seguenti sono,
invece, scarsamente setolosi (cfr. fig. II, 1). Il propode è molto robusto
e distintamente più lungo dell’articolo carpale : la sua forma è ovoi-
dale ; l’orlo palmare, molto inclinato, si continua quasi insensibilmente
con l’orlo inferiore ed è delimitato da una robusta spina, seguita a brève
distanza da una seconda, situata lungo l’orlo inferiore (cfr. fig. I, 2).
Gnatopodi del II paio ; gli articoli basale, ischiale e merale sono
simili a quelli del I paio. L’articolo carpale è, invece, distintamente
più allungato e più riccamente provvisto di setole. Il propode è netta-
mente più piccolo di quello dei gnatopodi del I paio, subrettangolare
allungato, con orlo palmare moderatamente inclinato e ben definito
rispetto al più lungo orlo inferiore ; al punto di incontro tra orlo pal¬
mare ed orlo inferiore è présente una spina piuttosto gracile. L’orlo
inferiore è fornito di una sérié di folti ciufïi di setole.
Pereiopodi del III e IV paio simili tra loro e press’a poco di eguale
lunghezza : solo l’articolo merale è fornito di numerose lunghe setole
riunite in gruppi ; l’articolo carpale ed il propode, piuttosto corti e tozzi,
presentano l’orlo anteriore nudo e l’orlo posteriore provvisto di alcuni
gruppi di spine.
Pereiopodi del V-VII paio mediocremente allungati, con gli articoli
merale e carpale ed il propode forniti di gruppi di spine ma quasi del
tutto sprovvisti di setole. L’articolo basale dei pereiopodi del V paio
è largo, subrettangolare, con orlo posteriore quasi diritto ed angolo
infero-posteriore subretto arrotondato. Gli articoli basali dei pereiopodi
del VI e VII paio sono, invece, distalmente piuttosto rastremati, con
orlo posteriore prossimalmente convesso ed angolo infero posteriore
sfuggente.
Uropodi del I e II paio a rami subeguali e senza caratteristiche parti-
colari (cfr. fig. II, 7). Uropodi del III paio piuttosto corti : peduncolo
robusto e tozzo ; ramo esterno biarticolato, II articolo conico, lungo
circa 1/6 del I articolo. Il ramo interno è lungo un po’ meno di 1/3 del-
l’esterno e présenta una spina e alcune setole terminali. Il ramo esterno
è provvisto sugli orli di alcune spine robuste e di numerose lunghe setole
non ciliate (cfr. fig. II, 4).
Piastre epimerali con gli orli inferiori sprovvisti di setole ; solo quelle
del II e III paio presentano posteriormente, sull’orlo inferiore, una
fila di 2-3 spine. Angolo infero-posteriore delle piastre epimerali del
III paio acuto, relativamente pronunciato e più marcato che in quelle
del II paio (cfr. fig. II, 8).
Spine dorsali dell’urosoma in numéro piuttosto variabile e rispon-
dente al seguente schéma
1 (2) — 1 + 1 (0) — (2) 1
1 (2) — 1+1 — (2) 1
2 - 1 + 1 (0) - 2
438 —
Telson a lobi piuttosto piccoli (cfr. fig. I, 5), provvisti ciascuno di
un gruppo di 2-3 spine distali e di uno submediale latérale esterno di
2 spine.
$ Lunghezza 6-7 mm. Primo paio di antenne distintamente più corto
délia metà del corpo, flagello di 15-19 articoli, flagello accessorio di
Fig. II. — Gammarus anisocheirus n. sp. <$ : 1,2, Gnatopodi del I e del II paio -r
3,4 Pereiopodi del III e del IV paio ; 5,6, Pereiopodi del V e del VII paio ; 7, Uro¬
pode del I paio ; 8 Piastre epimerali. (Tutte le figure allô stesso ingrandimento).
— 439 —
3 articoli, complessivamente lunghi quanto i primi 2-3 articoli del fla-
gello principale. Secondo paio di antenne lungo da 2/3 a 3/4 del primo
paio : flagello di 8-10 articoli. Propode dei gnatopodi distintamente
più gracile, benchè di forma simile a quella dei gnatopodi maschili. 11
propode del I paio non è perô molto più robusto di quello del II paio
(cfr. fig. I, 6 e 7).
Telson più piccolo, il gruppo di spine sul margine latérale dei lobi
generalmente manca (cfr. fig. I, 8), talora è présente una sola spina.
Per il resto la $ corresponde al <J.
La présente specie è stata descritta su oltre un centinaio di
esemplari $ e Ç (moite ovigere) raccolti da Mr. C. Berthélemy
a St. Lary (825 m.s.m.) in una piccola cascata che si getta nella
Neste d’Aure (Hautes-Pyrénées) il 18 maggio 1959. A quella
data l’acqua, aile h 12, misurava una temperatura di 12° C.
Corne mi comunica cortesemente il raccoglitore, la specie era
molto abbondante tra i muschi ; la fauna accompagnante era
principalmente costituita da Polycelis felina, Ancylus fluviatilis ,
Helmis maugei, Nemoura lingulata. Ricerche effettuate nella Neste
propriamente detta rimasero invece infruttuose.
Olotipo e allotipo nella mia collezione (Museo Civico di Storia
Naturale di Verona). Paratipi nella mia collezione e in quella del
Muséum National d’Hist. Naturelle de Paris.
Osservazioni. La specie si differenzia nettamente non solo
dagli altri Gammarus (s. lato) délia fauna francese, ma anche da
tutti quelli europei e nord-africani, per la vistosissima differenza
esistente tra i gnatopodi maschili del I paio e quelli del II (il nome
specifico di anisocheirus si riferisce precisamente a questa parti-
colarità). Per taie carattere, anzi, non è possibile inquadrare la
specie in nessuno dei sottogeneri di Gammarus oggi conosciuti.
A mio avviso il nuovo Gammarus si avvicina nell’insieme agli
Homoeogammarus e soprattutto all’unico rappresentante del sot-
togenere Parhomoeogammarus (noto del Portogallo). Puô darsi che
sia necessario creare per esso un nuovo sottogenere, ma poichè
mi sembra che la sistematica di tutto il genere Gammarus (s. lato)
sia ancora piuttosto confusa e che, soprattutto, le nuove specie
via via scoperte tendano spesso a modificare le diagnosi delle
divisioni sottogeneriche esistenti (talvolta rendendole di dubbio
valore), ritengo più prudente non afïrettarmi a creare un nuovo
sottogenere il cui esatto valore potrà essere in futuro meglio defi-
nito solo con il progredire delle conoscenze sui Gammarus europei.
Museo Civico di Storia Naturale di Verona.
440 —
Echinodermes de la Guyane Française
(Crinoides, Astérides, Ophiurides, Éciiinides,
Holothurides)
(5e ET DERNIÈRE NOTE)
Par Gustave Cherbonnier.
Classe Holothurioidea.
Thyonacta sabanillaensis (Deichmann).
Synonymie : Thyone sabanillaensis Deichmann, 1930, p. 178,
pl. 17, fig. 4-9.
Thyonacta sabanillaensis Deichmann, 1941, p. 101 ; Panning.
1949, p. 436; Cherbonnier, 1956, p. 537, fig. 1-2.
Un seul exemplaire, récolté par M. Durand en 1955, par
30 mètres de profondeur dans la vase compacte, et décrit par
l’auteur en 1956.
Stichopus badionotus Selenka.
(Fig. 10, a-m; fig. 11, a-g).
Synonymie : Stichopus badionotus Selenka, 1867, P. 316 ;
H. L. Clark, 1922, p. 55, pl. 2, fig. 11-18 ; Deichmann, 1930,
p. 80, pl. 5, fig. 30-36 ; Boone, 1933, p. 152, pl. 98 ; A. H. Clark,
1939, p. 455; Tommasi, 1957, p. 41, fig. 30 a, pl. IV, fig. 3-4.
Stichopus haytiensis Semper, 1867, p. 75, pl. XXX, fig. 5.
Stichopus errans Ludwig, 1875, p. 97.
Stichopus diabolo Heilprin, 1888, p. 312.
Stichopus xanthomela Heilprin, 1888, p. 313.
Isostichopus badionotus Deichmann, 1958, p. 280.
L’unique spécimen a été récolté sur des fonds de sable avec blocs
de grès encroûtés, par 55 mètres de profondeur ; très contracté, très
plissé, il mesure 140 mm de long sur 70 mm de plus grand diamètre ;
à l’état vivant, sa taille devait dépasser 300 mm. Tégument épais et
légèrement rugueux. Dos brunâtre, couvert de grosses papilles entourées
à la base d’un large cercle brun ; flancs jaunâtres portant de très grosses
verrucosités ; face ventrale blanc jaunâtre, parsemée de petites taches
brunes.
L’animal est si contracté qu’il est impossible d’indiquer la réparti-
Bullelin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 5, 1959.
— 442 —
cerclé de marron ; il existe quelques pieds interradiaires. Bouche ven¬
trale ; vingt tentacules jaune clair, de taille égale ; péristome entouré
d’un cercle de petites papilles. Anus terminal, béant, sans dents. Vaste
cloaque. Absence complète de tubes de Cuvier. Couronne calcaire bien
Fig. 11. — Stichopus badionotus Selenka.
a, b : bâtonnets des tentacules ; c, d : spiculés en C déformés ; e : bâtonnet des
papilles dorsales ; f : bâtonnet des pieds ventraux ; g : canal hydrophore et madré-
porite logés dans le mésentère dorsal.
a, b, e, f : éch. 1 c, d, e : éch. 2.
calcifiée, haute, à larges radiales et à interradiales triangulaires (fig. 10, 1) ;
une très grosse vésicule de Poli ; canal hydrophore de 8 mm de long,
bien calcifié, sillonné de rainures, entièrement logé dans le mésentère
dorsal (fig. 11, g); longues ampoules tentaculaires; muscles longitudi¬
naux larges, épais, à bords libres ; intestin rempli d’une vase compacte,
gris foncé ; poumon gauche bien plus développé que le droit et por-
— 443
tant de très longues ramifications. Absence totale de gonades, qui ont
dû être rejetées au moment de la capture.
Les spiculés de la face ventrale et de la face dorsale sont identiques.
Le disque des tourelles est à bords ondulés et percé d’une dizaine de
trous réguliers (fig. 10, /) ou irréguliers (fig. 10, e) ; le disque peut être
bien plus grand, plus perforé (fig. 10, h) ; on rencontre également des
tourelles à disque de la taille de celui de la fig. h, mais percé d’un très
grand nombre de petits trous. Les flèches des tourelles sont à quatre
piliers, plus ou moins élancées, terminées par une couronne de pointes
au nombre de douze à trente, et plus (fig. 10, a, b, c, d).
Les spiculés en forme de C sont très nombreux (fig. 10, n) ; on en
rencontre également en forme de S (fig. 10, i), d’autres portant des
ramifications latérales (fig. 11, d) ou à trois branches et plus (fig. 11, c),
quelques-uns bien plus épais, à bords fortement denticulés (fig. 10, j)
ou, au contraire, à surface mamelonnée (fig. 10, m).
En plus des tourelles et des corpuscules en C cités ci-dessus, le tégu¬
ment anal renferme deux sortes de tourelles bien particulières : l’une
à petit disque et à haute flèche terminée en cône, armée de fines pointes
(fig. 10, k), et que H. L. Clark et Miss Deichmann ont trouvée chez de
jeunes spécimens ; d’énormes tours à disque très développé et très per¬
foré, à très haute flèche pouvant prendre les formes les plus diverses,
mais qui sont caractérisées par la présence de très fortes épines à
diverses hauteurs des piliers (fig. 10, g).
Les bâtonnets des pieds ventraux sont très grands, avec un élar¬
gissement médian portant souvent des ramifications importantes
(fig. 11, /) ; ceux des papilles dorsales sont simples, incurvés, presque
toujours non perforés aux extrémités et sans élargissement central
(fig. 11, e). Les bâtonnets des tentacules sont à bords dentelés et leur
surface est hérissée de petites pointes coniques (fig. 11, o) ; beaucoup
atteignent une taille considérable (plus de 600 p) et les petites pointes
coniques, disposées en arc de cercle, sont séparées par de petites val¬
lées, ce qui donne au spiculé un aspect annelé des plus curieux
(fig. 11, b).
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
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with description of new species. Proc. Bost. Soc. Nat. Hist., vol. X,
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— - 1867. On the geographical distribution of the Echinoderms of the
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Conn. Acad. Sci., vol. 1, part 2, n° 3, pp. 323-351.
— ■ 1868. Notice of the Corals and Echinoderms collected by Prof.
C.F. Hartt. at the Abrolhos Reefs, province of Bahia, Brazil,
in 1867. Ibid., vol. 1, pp. 351-371.
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133.
— 1895. Distribution of the Echinoderms of Northeastern America.
Ibid., vol. XLIX, pp. 127-141, et 199-212.
— - 1899. Révision of certain Généra and Species of Starfishes, with
descriptions of new-Forms. Trans. Conn. Acad. Arts and Sci.,
vol. X, part 1, pp. 145-234, pis XXIVa-XXX.
— 1915. Report on the Starfishes of the West-Indien, Florida and
Brazil. Bull. State Vniv. Iowa, vol. 7, pp. 1-232, pis I-XXIX.
— 448 —
Écologie des dunes littorales maritimes
I. La porosité
Par J.-M. Turmel.
L’étude de la végétation de la première ligne de dunes maritimes
montre que la flore est très sensiblement la même pour les dunes
blanches siliceuses et les dunes calcaires. « Cela tient à ce que,
comme l’a constaté Guinier, les caractères physiques l’emportent
sur tous les autres facteurs écologiques et notamment sur la com¬
position chimique des sables » (Duchauffour).
Un sol comprend normalement trois constituants en propor¬
tions assez diverses : des particules solides, de l’eau et de l’air.
La quantité d’eau d’un même sol varie d’une manière assez rapide
pour un sol en place, en reportant ordinairement sur la valeur
en air du sol le pourcentage perdu par l’eau. C’est la somme des
pourcentages, en volume, de la teneur en air et en eau que l’on
nomme la porosité ; elle est une bonne caractéristique physique
de la structure d’un sol. Demollon en donne quelques valeurs
pour diverses substances : 38,8 % pour les sables grossiers
(Rothamsted), 40,0 % pour 53 sols d’après Garola, 52,3 % pour
les sols de l’étoile de Choisy (Versailles), 80,0 % pour la tourbe,
39,8 % pour le calcaire grossier et 22 % pour la brique cuite.
Plaisance et A. Cailleux, dans leur dictionnaire des sols annon¬
cent pour les terres cultivées entre 55 et 65 %, 47 % pour les sols
sableux, 59 % pour un sol argileux et 72 % pour la tourbe.
J’ai mesuré cette porosité suivant la technique mise au point
par R. Siegerist.
Au printemps 1955 j’ai effectué sur la côte Ouest du Cotentin
une première série de mesures de la teneur en eau air et parti¬
cules solides dans les sols maritimes : sables dunaires et vases des
estuaires.
Depuis, au cours de plusieurs voyages (juin 1957-58-59) sur la
côte atlantique j’ai étendu cette étude aux plages comprises entre
la presqu’île de Quiberon (Morbihan) et Marennes (Charente-mari-
time).
Les dunes maritimes possèdent une série de zones de végéta¬
tion (de stades, de ceintures, d’associations) qui évoluant sous
l’influence de divers facteurs écologiques, font la transition entre
les plages nues et la végétation de l’intérieur du pays : landes ou
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 5, 1959.
— 449 —
forêts. Je distingue ici l’estran (moyen et supérieur), la zone à
Atriplex Tornabeni, le haut de plage — ou dunes semi-mobiles — •
comprenant la zone à Agropyrum junceum et la zone à Psamma
arenaria et enfin les tapis des dunes fixées qui précèdent les peu¬
plements des landes et des forêts.
A. L’Estran.
Je considère ici seulement la partie supérieure de l’estran et la
divise elle-même en deux : Yestran moyen recouvert lors des hautes
mers des marées moyennes de vive eau et Yestran supérieur recou¬
vert seulement par les hautes mers des grandes marées de vive
eau.
1. L’estran moyen.
Seules deux mesures de porosité y ont été effectuées à Quiberon
(Morbihan), près du Fort Penthièvre, de part et d’autre du cor¬
don littoral ; les deux valeurs très proches 42,1 et 43,2 % sont
parmi les plus faibles observées de tous les milieux étudiés ici.
2. L’estran supérieur.
Là encore c’est un milieu nu sans plantes supérieures et où
même bactéries et champignons cellulolytiques sont en petit
nombre. Il est susceptible d’être colonisé très rapidement, quand
la dune progresse, par les plantes annuelles du groupement à
Atriplex ou par de rares plantes vivaces telles que Y Agropyrum
junceum et Psamma arenaria.
Cinq valeurs ont été déterminées : sur le cordon littoral de Qui¬
beron (côté Est et Ouest), dans l’île de Noirmoutier (plage de
Barbâtre), à Saint- Jean-des-Monts (plage des Demoiselles) à une
cinquantaine de kilomètres au nord des Sables-d’Olonne et dans
l’île d’Oléron à la grande plage de Saint-Trojan. Ces valeurs
oscillent entre 42,9 et 52,1 % et ont comme moyenne 46,9 %.
B. La zone a Atriplex.
Cette zone à Atriplex se localise au niveau tout à fait supérieur
des plus hautes mers de vive eau entre l’estran et le haut de plage.
C’est avec elle qu’apparaissent les premières plantes supérieures.
Daste signale dans cette zone une intense activité bactérienne.
On trouve ici presque uniquement des plantes annuelles : Cakile
maritima, Salsola kali, Atriplex Tornabeni aux quelles se joignent
quelquefois des plantes des zones supérieures : Agropyrum Jun¬
ceum, Psamma arenaria.
Ce groupement très fugace n’existe en effet que lorsque un cer¬
tain nombre de conditions nécessaires sont remplies : il faut tout
d’abord que les marées d’équinoxe de septembre apportent outre
des sables des débris organiques (algues) ; ensuite que cette laisse
— 450 —
de mer soit assez importante pour constituer un terreau et enfin
que pendant l’hiver elle soit recouverte d’une petite épaisseur de
sable (au plus une dizaine de centimètres). Au printemps si toutes
ces conditions sont remplies les Cakile, Suaeda et Atriplex peuvent
germer et se maintenir dans un milieu riche en eau, dès les pre¬
miers centimètres du sol, avant que leurs racines ne pénètrent
profondément là où les sables gardent une certaine humidité
(5 %), même l’été.
Quatre valeurs de la porosité ont pu être établies : à Noirmou-
tier (Pointe de la Loire et Pointe de la Fosse), à la pointe de l’Ai¬
guillon et à Oléron, à la grande plage de Saint-Trojan ; elles
varient de 46 à 58,8 %, la moyenne est de 50,5 %. Ces valeurs
sont notablement plus élevées que celles des stations précédentes,
elles s’expliquent par la richesse relative de ces sols en matière
organique. En effet, quand un sol est riche en humus il se produit,
s’il y a apport d’eau, un gonflement des colloïdes et il en résulte
alors une « expansion de la charpente constituée par des éléments
solides et de ce fait accroissement du volume des espaces lacu¬
naires » (Demolion, p. 160). C’est ici le cas pour un sol, celui
de la pointe de la Fosse : 58,8 % (en volume) pour la porosité,
13,8 % (en volume) pour l’eau et 5,5 % (en poids) pour la matière
organique.
C. Le HAUT DF. PLAGE. - ÜUNES SEMI-MOBILES.
1. Zone à Agropyrum.
Cette zone qui est fréquemment la première, juste au dessus
de l’estran, par suite de l’absence des plantes annuelles pion¬
nières, est très souvent caractérisée par un peuplement pur d’Agro-
pyrum junceum ; la bande la plus proche de la mer ne fructifie
pas, elle est en pleine phase de colonisation et n’a que quelques
mois d’existence ; c’est la deuxième, plus en arrière, qui a plus
d’un an qui fructifie d’une manière souvent intense. Très souvent
dans toute cette zone vivent : Honckeneya peploides et Matthiola
sinuata ; plus particulièrement dans la deuxième bande s’y ins¬
tallent parfois : Convolvulus soldanella, Elymus arenarius, Euphor-
bia par alias.
Onze valeurs de la porosité proviennent des plages de Pen-
thièvre (2), de l’île de Noirmoutier (Barbâtre, Pointe de la Loire,
Pointe de la Fosse), de la plage des Demoiselles, de la pointe de
l’Aiguillon, de l’île de Ré (Le Bois), de l’île d’Oléron (grande plage
de Saint-Trojan et plage des Boyards). La porosité varie ici de
54,7 à 39,7 %, la moyenne 46,3 % est assez voisine de celle du
haut de plage. Ces résultats sont très proches de ceux déjà don¬
nés pour ce même type de station de l’Ouest du Cotentin (47,6 %
huit stations).
— 451 —
2. Zone à Psamma.
Cette zone qui est la dernière des dunes du haut de plage pré¬
sente des faciès botaniques bien différents suivant le plus ou
moins grand apport de sables. Ammophila arenaria, Matthiola
sinuata acceptent le plus grand ensablement (10-15 cm) ; mais
dans cette zone de nombreuses autres plantes trouvent leur opti¬
mum écologique, il faut citer Eryngium maritimum, Euphorbia
paralias, Convolvulus soldanella, Elymus arenarius et dans les
endroits où l’ensablement est faible (moins de 5 cm) Festuca dume-
toruni, Galium arenarium, Medicago marina, Dianthus gallicus qui
annoncent les formations des dunes fixées.
Six valeurs de la porosité ont été mesurées sur les plages du
fort Penthièvre (2), des Demoiselles, de la pointe de l’Aiguillon
et de l’île d’Oléron (des Boyards et de Saint -Troj an). Ces valeurs
oscillent entre 42,3 et 53,7 %, donnant une moyenne de 46,5 %,
valeur très proche de celle trouvée pour le même milieu sur la
côte Ouest du Cotentin (46,2 %, six stations).
D. Dunes fixées.
Trois types de dunes fixées ont été étudiés : les stations des
dunes fixées subissant un fort ensablement (15 cm) ; les dunes
fixées peu ensablées (à peine 5 cm par an) et enfin les dunes nor¬
males dont le niveau est actuellement stabilisé.
1. Dunes fixées très ensablées.
Dans cette zone on trouve avec Psamma arenaria, Convolvulus
soldanella et Matthiola sinuata, Dianthus gallicus, Medicago marina,
Artemisia maritima, Helichrysum stœchas et même quelques pieds
de Corynephorus canescens qui essayent de persister malgré l’en¬
sablement.
Sept mesures ont été faites : à la plage du fort Penthièvre (2),
dans l’île de Noirmoutier (Pointe de la Fosse), à la plage des Demoi¬
selles, à la pointe de l’Aiguillon et dans l’île d’Oléron (Plage de
Maumusson et des Boyards). Ces valeurs, oscillant entre 41,6 et
54 % (46,3 % de moyenne), sont très voisines de celles trouvées
dans la zone à Psamma ce qui est normal, ces sols ayant en sur¬
face même origine, même âge et un même couvert ou presque.
2. Dunes fixées peu ensablées.
Dans ce type de stations le Convolvulus soldanella et les Mat¬
thiola sinuata ne sont plus présents mais on y trouve abondam¬
ment Festuca dumetorum et presque toutes les plantes de la dune
fixée sauf les petites espèces comme Phleum arenarium, Hernia-
ria ciliata et les tapis de muscinées.
Sept mesures ont été faites : au fort Penthièvre (1), dans l’île
— 452 —
de Noirmoutier (Barbâtre et Pointe de la Loire), à la pointe des
Demoiselles, dans l’île de Ré (Le Bois) et dans l’île d’Oléron (plage
des Boyards et la grande plage de Saint-Trojan), les valeurs s’éta¬
gent entre 41,3 et 51,6 % avec comme moyenne 45,5 % ; l’on a
donc ici encore des valeurs relativement très proches de celles
constatées pour les autres stations des dunes semi-mobiles et
ensablées.
3. Dunes fixées non ensablées.
La zone des dunes fixées, à l’encontre des précédentes, est cou¬
verte d’un tapis fermé où se rencontrent de très nombreuses espèces
en particulier : Tortula ruralis, Hypnurn cupressiforme, Sedum
acre, Phleum arenarium, Carex arenaria, Centaurea spicata, Ono-
nis repens, Lagurus ooatus, Koeleria albescens, Silene conica, Plan-
tago lanceolata var. lanuginosa, Ephedra distachya, Arenaria ser-
pyllifolia, Sanguisorba minor, Allium sphaerocephalum, Vulpia uni-
glumis, Odontites rubra, Helichrysum stœchas, Artemisia maritima...
Cette zone a fait l’objet de 14 mesures sur les plages du fort
Penthièvre (4), de l’île de Noirmoutier (Barbâtre (3), Pointe de la
Fosse), de l’île de Ré (Le Bois), des Demoiselles, de l’île d’Oléron
(plage de Matha et des Boyards) et de Marennes (2). Les pour¬
centages varient de 46,4 à 60,4 % et donnent comme moyenne
50,7 %. Ces résultats montrent une transformation très impor¬
tante du sol, due au tapis végétal.
Toutes ces valeurs correspondent sensiblement à celles trouvées
sur la côte Ouest du Cotentin ; la moyenne y étant pour les dunes
fixées de 55,7 % (11 valeurs).
Des comparaisons ont été faites entre les divers tapis végétaux.
Il semble que Y Ephedra puisse accepter des variations assez impor¬
tantes de la porosité puisque l’on peut trouver sous son couvert
des valeurs allant du maximum (60,4 plage de Penthièvre) jus¬
qu’à 47,5 % (plage des Demoiselles).
Sur la plage Ouest du cordon littoral du fort Penthièvre deux
mesures ont été effectuées dans un tapis de Medicago marina ;
c’est une espèce qui semble avoir besoin d’une certaine mobilité
des sables : elle vit en des stations où le sol n’est pas complètement
recouvert. Les deux valeurs obtenues montrent de hautes teneurs
de la porosité : 54,7 % là où Medicago marina vit dans une dune
fixée très peu remaniée et 51,5 % dans celle qui a reçu un apport
de sable de 4-5 cm.
Remarquons que sous les tapis purs de Tortula ruralis, on
trouve les valeurs minimum de la porosité pour les dunes fixées ;
il faut probablement expliquer cela par le fait que dans ces places
l’enracinement est très faible, le tapis végétal comprenant surtout
des mousses et des annuelles, ordinairement des vernales. La
— 453 —
valeur déterminée à la plage de Barbâtre (île de Noirmoutier) est
la même (45 %) que celle trouvée pour le même type de stations
sur les côtes du Cotentin.
Conclusion.
En rapprochant tous les résultats obtenus on peut dire que les
sables vifs, sans matière organique ou presque, sans tapis végétal
fermé, présentent sensiblement tous une valeur moyenne aux envi¬
rons de 46 %. La zone à Atriplex montre un maximum de poro¬
sité très net puisque la moyenne des valeurs est aux environs de
50 %, la valeur minimum étant de 45,5 %. Un autre maximum
de la porosité se trouve dans les dunes fixées non remaniées, les
valeurs moyennes étant de 51,5 %, le minimum étant de près
de 46,5%.
En faisant enfin la moyenne de toutes les valeurs signalées
ici pour tous les types de végétation, on a pour 56 mesures une
moyenne de 47,5 % pour la porosité. Cette porosité n’étant que
de 47,0 pour les stations du Cotentin, (25 stations) déjà étudiées
précédemment, il en résulte une moyenne générale de 47,3 %
(81 mesures) valeur extrêmement voisine de celle que Plaisance
et Cailleux indiquent pour les sols sableux en général.
BIBLIOGRAPHIE
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sphère de quelques plantes supérieures. (Thèse). Rev. Cyto. et
Biol, végétales, t. XIX, supp., n° 1, 1958, pp. 1-251.
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Duchauffour (Ph.). — Végétation des dunes de l’ Ile d’Oléron. Bull.
Soc. Bot., Fr., t. 95, 1948, pp. 202-205.
Poussard (H.). • — • Contribution à l’étude de la végétation des sables
maritimes de la presqu’île guerandaise. Etude écologique et phy-
tosociologique. Bull. Soc. Scien. nat. Ouest de la France, 6e sér.,
t. II, 1952, pp. 1-36.
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P. B. et Helichrysum Stœchas L. Montpellier 1927, pp. 1-36.
— La végétation côtière des Charentes entre la Gironde et la Seudre.
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Siegrist (R.). — (traduit par Meier (H.). — Abrégé de l’analyse phy¬
sique des sols. S.I.G.M.A., n° 9, Montpellier 1931, pp. 15-31.
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sables et les tangues de la côte Ouest du Cotentin. Bull. Mus.
Paris, 2e sér., t. XXVII, n° 5, 1955, pp. 426-431.
— 454 —
Révision des gisements helvétiens
(FACIÈS PONTILÉVIEN) DE L’ANJOU
Par C. Cavelier.
Contrairement à la Touraine, l’Anjou présente fort peu de dépôts
pontiléviens.
Les auteurs qui font autorité en la matière, G. F. Dollfus
et Ph. Dautzenberg (1902) (1) et O. Couffon (2), signalent
6 gisements : Genneteil (Breil de Foin, la Beurelière), Chigné,
Chavaignes (Launay-Bafîert), au Nord de la Loire et Brigné
(Reneauleau), Saint-Saturnin (Le Haguineau), au Sud. Cependant
5 autres gisements ont été reconnus au cours des levés de la lre édi¬
tion de la feuille géologique Angers au 1 /80.000e, par P. Bizet (3)
et L. Bureau (4). (La légende de cette feuille donne également
quelques renseignements). Ils sont situés sur les communes de
Denezé (Brégirard, le Chat Mou) et Meigné le Vicomte (Civray,
Octival et la Beausseraye).
Au cours de l’été 1954, j’ai revu la plupart de ces gisements,
tous situés dans le département de Maine-et-Loire, et j’ai eu la
bonne fortune d’en découvrir un nouveau, extrêmement fossili¬
fère, sur la commune de Genneteil. Parmi les gisements visités,
certaines attributions au faciès pontilévien m’ont paru douteuses,
d’autres sont manifestement erronées ; enfin, certaines com¬
munes ont été citées à tort. Une révision s’imposait donc.
Au NORD DE I.A LoiRE.
1. Commune de Genneteil.
Deux gisements ont été signalés sur cette commune depuis
longue date. Le premier était situé près du château de Breil de
Foin ; il n’est plus visible, mais les faunes qui en ont été publiées
en font incontestablement un gisement de type pontilévien.
Le second situé près de la ferme de la Beurelière, à droite de
la route d’Auverse à Chigné, est encore visible. Son emplacement
est marqué par une dépression d’un à deux mètres de profondeur,
transformée en prairie, qui s’étend à droite du chemin qui relie
la route à la ferme. Le falun très grossier, jaunâtre, avec de grosses
coquilles, typiquement pontilévien, est encore visible en bordure
du chemin. Une petite fouille m’a livré la faune suivante, carac-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 5, 1959.
— 455 —
térisée par l’abondance relative des Auriculidés et des Cérithidés
de grande taille :
Ferme de la Beurelière.
Corbula carinata Duj., 11 ex. — C. revoluta Brocchi, 1 ex. —
C. cf basteroti Hoernes, 2 ex. — Mactra nucleiformis Mayer-E,
3 ex. — Ervilia castanea Mtg var. pusilla Phil, 10 ex. — • Donax
burdigalensis Defr. 1 ex. — Venus ovata Pennant, 2 ex. — V. casina
L. mut. asthena D. D. 1 ex. - — V. coturnix Duj. 3 ex. — Linga
columbella Lmk., 2 ex. — Crassatella concentrica Duj., 12 ex. —
C. concentrica Duj. var., 2 ex. — Astarte solidula Desh, 1 ex. —
Cardita monilifera Duj., 4 ex. — C. monilifera Duj. var. très
allongée, 1 ex. — C. turonensis Iv. et Peyrot, 1 ex. — C. ( Clans)
trapezia L., 6 ex. — - C. sp. I, 1 ex. — C. sp. 2, 10 ex. — Chama
gryphoides L. 2 ex. — Area noe L. 1 ex. — A. ( Barbatia) poly-
morpha Mayer, 4 ex. — A. (Anadara) turonica Duj., 18 ex. - —
A. (Anadara) umbonaria Mayer, 2 ex. ■ — A. (Fossularca) lactea
L., 1 ex. • — Axinaea texta Duj., 2 ex. — A. cor Lmk., 4 ex., A.
sp. 1 ex. — Avicula cf. phalaenacea Lmk., 1 ex. — Aequipecten
seniensis Lmk., 3 ex. — Plicatula mytilina Phil., 1 ex. —
Ostrea edulis L. var. 1 7 ex. — O. gryphoides Schloth var. gin-
gensis Schloth, 1 ex. — O. sacellus Duj. 5 ex. — Calliostoma tau-
romiliare Sacco, 2 ex. — Gibbula pontileviensis Iv. et Peyr, 1 ex. —
Nerita funata Duj. 1 ex. — N. (Pila) morio Duj. 1 ex. — Val-
vata sp. 1 ex. — Nystia pontileviensis de Morgan, 1 ex. — Alva-
nia ( Manzonia) costata falunica Morg. 1 ex. — A. venus Orb.
2 ex. • — Adeorbis dollfusi Cossm, 1 ex. — Turritella triplicata
Brocc. 3 ex. — T. bicarinata Eichw. 1 ex. — V ermetus arena-
rius L. 2 ex. — Potamides papaveraceus Bast. 8 ex. — T erebralia
lignitarum Eichw. 6 ex. — Bittium cf. reticulatum Da Costa, 1 ex. —
Rhinoclavis pupaeformis vasconiensis C. et P., 1 ex. — Odosto-
mia sp ?, 1 ex. — Calyptraea chinensis tauro-striatellata Sac. 3 ex. — •
Polynices olla de Serres, 2 ex. — P. sp. 1 ex. — - Natica tigrina
Defr., 1 ex. — N. neglecta Mayer, 7 ex. — Erato gallica Sch.
2 ex. — Trivia dimidiatoaffinis excoccinella Sac. 1 ex. — Trito-
nalia vindobonensis occidentalis Peyr. 1 ex. — Pyrene petersi H.
et A. 1 ex. — P. cf fallax H. et A., Nassa dujardini Desh. 9 ex. —
N. cf recta D. D. 1 ex. — N. cf blesensis Mayer, 3 ex. — N. cf
1. M. G. Lecointre qui a eu la gentillesse de revoir cette note, m’a communiqué
l’observation suivante au sujet de cette huître rapportée par D. D. à la var. boblayei
Desh.
« Une erreur : l’huître du groupe edulis qu’on rencontre dans les faluns de Tou¬
raine n’est pas la boblayei, mais reste à nommer. La boblayei Desh. de Morée tombe
en synonymie avec O. lamellosa Brocchi (voir Ranson, in Lecointre 1952. —
Recherches sur le Néogène et le Quaternaire marins de la Cote Atlantique du Maroc,
t. 11, Paléontologie p. 36 — Notes et Mémoires, Sero. Geol. du Maroc, n° 99) ».
— 456 —
conforta Duj. 1 ex. — N. caroli D. D. 4 ex. — Ancilla glandiformis
Lmk., 1 ex. — Mitra sp. 1 ex. — Persicula miliaria L., 1 ex. — -
Conus dujardini Desh. 3 ex. — Gemmula denticula boreali Glib.
1 ex. — Clavatula neogradata Glib, 1 ex. — C. sp. 1 ex. — Cras-
sispira pseudobeliscus F. et I., 1 ex. — cf. Leujroyia leufroyi praece-
dens Peyr. 1 ex. — Hastula cf. subcirenea Orb. 1 ex. — Terebra
cf modesta Trist. 1 ex. — Ringicula bourgeoisi Morl. 6. ex. —
Acteon cf semistriatus burdigalensis Orb. 1 ex. — Laemodonta
marginale Grat. 3 ex. — - Alexia pisolina Desh., 4 ex. — Tralia
bardini Tourn. 2 ex. — Ovatella dujardini Tourn. 16 ex. — Cla-
dangia crassoramosa Mich. 2 ex. — Cryptangia parasita Mich.
2 ex. — Dendrophyllia cornigera Lmk., 2 ex. — Bryozoaires 2 sp. - — -
débris de Poissons.
Un troisième gisement, nouvellement reconnu, est situé près
d’une ferme non indiquée sur la carte d’État-major, 50 mètres
à gauche de la route de Genneteil à Auverse, à environ 4 km 500
du clocher de Genneteil et à moins de 500 mètres du croisement
avec la route d’Auverse à Chigné. Il s’agit d’une « crouazière »-
abandonnée, sensiblement circulaire, peu visible de la route. Le
point le plus fossilifère est une petite fouille située au Sud de l’an¬
cienne exploitation. Le falun, sableux, blanc, relativement fin,
argilo-calcaire, est extrêmement riche en espèces de petite taille
souvent excellemment conservées. Les formes de taille moyenne
sont assez peu abondantes, les grandes formes très rares ( Ostrea
gryphoïdes var crassissima est absente) ; les Pleurotomidés, Nas-
sidés, Cypraeidés, Rissoidés, Ringiculidés, Corbulidés, Chamidés,
Lucinidés, sont les familles les mieux représentées tant en espèces
qu’en individus. A noter un certain contingent d’Hydrobiidés et
quelques Auriculidés (ces derniers nettement moins abondants qu’à
la Beurelière). La faune très riche n’est pas encore totalement
déterminée. Elle paraît de premier abord fort différente de celle
de la Beurelière et présente un certain nombre d’espèces incon¬
nues en Touraine (la description de la faune fera l’objet d’une
note ultérieure). Ce nouveau gisement, de toute manière est à
rapporter au faciès pontilévien.
IL Commune de Chigné.
Aucun gisement particulier n’a jamais été signalé sur le territoire
de la commune de Chigné. Il faut certainement rapprocher la
citation de cette commune, du gisement de « Breil de Foin »,
beaucoup plus proche de l’agglomération de Chigné que de celle
de Genneteil.
— 457
I I I . Commune de Chavaignes.
Le gisement de Launay-Bafïert à Chavaignes montre, d’après
O. Couffon (1912) la superposition du Savignéen sur le Ponti-
lévien. Ce dernier se présente sous la forme « d’un sable extrême¬
ment fin, presque impalpable, contenant par milliers une toute
petite huître », rapportée par l’auteur à Pycnodonta acuta Defr. ? ;
j’ai pu retrouver ce gisement qui est très proche du château de
Launay-Bafïert et vérifier les faits signalés par O. Couffon.
Cependant l’attribution du sable à petites huîtres de la base, au
faciès pontilévien surtout caractérisé par sa richesse en coquilles
et des dépôts grossiers, me paraît pour le moins douteuse.
IV. Commune de Denezé.
P. Bizet (1900) (3) n’a pas indiqué exactement l’emplacement
des gisements « pontiléviens ». Il cite uniquement les fermes de
Chat-Mou et de Brégirard.
Deux exploitations sont ouvertes actuellement entre le Chat-
Mou et Brégirard, d<» part et d’autre de la route menant de Denezé
à Meigné. Le faciès des dépôts de base est très grossier avec de
nombreux galets et blocs calcaires perforés par les Lithodomes.
Cependant, je n’y ai rencontré que les Mollusques banals (Pecti-
nidés et Ostréidés) du faciès savignéen avec quelques moulages
internes de pélécypodes et gastéropodes indéterminables. Ce dépôt
difficilement attribuable montre cependant la présence possible
dans le voisinage du faciès pontilévien type.
V. Commune de Meigné.
Trois gisements ont été signalés sur le territoire de cette com¬
mune à Civray, Octival (ou Coclival) et la Beausseraye).
Je n’ai pu retrouver le gisement de la Beausseraye. Celui d’Oc-
tival ne permet plus d’observation. Il était situé à droite de la
route de Meigné à Chalonnes-sous-le-Lude, juste avant le croise¬
ment de la Nationale Angers-Tours.
A l’emplacement indiqué par P. Bizet (1900) pour le gisement
de Civray, c’est-à-dire « sur la route de Meigné (gare) à Chalonnes,
au carrefour d’un chemin vicinal qui conduit au hameau de la
Cormerie », existe encore une « crouazière » abandonnée. Par
contre, là où cet auteur signale 2,50 m de graviers fossilifères, j’ai
observé un sable argilo-calcaire blanchâtre fossilifère avec galets,
surmonté du faciès savignéen. Ceci correspond d’ailleurs mieux
avec la citation générale faite par L. Bureau (1904) d’un « cal¬
caire marneux blanchâtre avec nombreux galets et Ostrea cras-
sissima ».
La faune recueillie dans le sable argilo-calcaire de base n’est
458
pas abondante ni dans un très bel état de conservation (en parti¬
culier les gastéropodes qui se désagrègent sur simple contact).
Il est fort possible en conséquence que les fossiles rencontrés par
P. Bizet viennent d’une couche inférieure plus grossière — à
l’appui de cette hypothèse, je mentionnerai l’absence totale, dans
mes récoltes d’Ostrea gryphoïdes var. crassissima, signalée comme
très abondante.
Faune « tongrienne » (sic) de Civray citée par P. Bizet (1900) :
Corbula carinata Dujardin — Venus clathrata Dujardin —
Lucina columbella Lmk. — Cardium turonicum Mayer — Area
turonica Dujardin — A. clathrata Defr. — A. umbonata Lmk —
Lima plicata Lmk — Pecten taurinensis Brongt — Cerithium
bidentatum Defr. —
Faune de Civray (récoltes personnelles) :
Corbula carinata Duj., 9 ex. — C. (Agina) gibba Olivi, 2 ex. —
Eastonia crassidens Lmk., 1 ex. — Capsa laminosa Sow. (jeune)
2 ex. — Psammobia sp., 1 ex. — Venus (Ventricola) casina L.
mut asthena D. D., 2 ex. — V. (Clausinella) basteroti Desh.,
1 ex. — V. (Mercenaria) dujardini Hoernes, 1 ex. — Meretrix
italien Defr., 1 ex. — Myrtea spinifera Montagu, 1 ex. — Pha-
coïdes sp., 1 ex. — Linga columbella Lmk., 2 ex. — Crassatella
concentrica Duj., 31 ex. — Cardita ( Actinobolus) turonica Iv. et
P., 7 ex. — C. (Actinobolus) monilifera Duj., 2 ex. — ? Veneri-
cardia sp., 1 ex. — Clans trapezia L., 10 ex. — Chama philippi
Desh., 4 ex. — Cardium turonicum Mayer, 1 ex. — Area (Bar-
batia) barbata L., 1 ex. — A. (Anadata) turonica Defr., 11 ex. —
Axinaea texta Duj., 5 ex. ■ — A. cor Lmk., 5 ex. — ? Mytilus sp.,
2 ex. — Chlamys multistriata Poli. 3 ex. — Aequipecten seniensis
Lmk., 7 ex. — Pecten cf. subarcuatus Tourn. 2 ex. — Plicatula
mytilina Philippi, 1 ex. — Ostrea edulis L. var. 1 8 ex. — O. sacel-
lus Duj., 3 ex. — Anomia ephippium L. var. rugulostriata Bronn.,
2 ex. — Dentalium sp., 4 ex. — Melanella cf. subbrevis Orb.,
1 ex. — Polynices sp., 5 ex. — Turritella triplicata Brocchi f.
incrassata Sow., 2 ex. — Protoma vasconiensis C. et P., 1 ex. — •
Tenagodus terebellus Lmk., 3 ex. — Cerithium sp., 1 ex. — Tere-
bralia bidentata Defr. — 1 ex. — T. lignitarum Eichw., 4 ex. —
Potamides papaveraceus Bast., 10 ex. — P. cf. discolor Duj., 1 ex. —
Trivia sp., 1 ex. — - Ancilla glandiformis Lmk., 1 ex. — Serpula
cf. ficosa Rov., 1 ex. — Dendrophyllia cornigera Lmk., 1 ex. —
1. Il s’agit de la var. boblayei D. D. (non Desh.) (voir ante, note infrapaginale).
459 —
Radioles indéterminées, 2 ex. — Dent et plaque dermique de Sau-
rien, 2 ex. — Dents de Squales... Bryozoaires indéterminés.
Par son faciès, ce gisement se rapproche beaucoup du nouveau
gisement signalé à Genneteil (voir ante). La faune apparaît beau¬
coup plus pauvre ; ceci provient surtout du mauvais état de con¬
servation des espèces, en particulier des gastéropodes. Cependant
le caractère littoral prononcé des espèces et la présence de galets
abondants, permettent d’attribuer ce gisement au Pontilévien.
Au sud de la Loire.
VI. Commune de Saint-Saturnin.
Le gisement du Haguineau, commune de Saint-Saturnin, a été
rapporté au Pontilévien par G. F. Dollfus et Ph. Dautzenberg
en 1902, dans leur liste des gisements (p. 11) mais décrit comme
analogue aux dépôts du « bassin de Savigné » (p. 48). O. Couffon
le considère également comme pontilévien en 1904, mais dès 1908
le rapporte au Savignéen. Je n’ai pas revu ce gisement, mais si
l’on examine les travaux des auteurs précédents, son attribution
au Savignéen semble tout à fait logique1, faciès et faune étant
tout à fait caractéristiques.
VIL Commune de Brigné.
Je n’ai pu retrouver le gisement de Reneauleau — la Grésille,
connu depuis une date très ancienne. G. F. Dollfus et Ph. Daut¬
zenberg, puis O. Couffon, le considèrent comme nettement pon¬
tilévien. Les premiers auteurs notent cependant la présence « d’es¬
pèces communes avec Saint-Clément de la Place, Sceaux, Tho-
rigné, Apigné » c’est-à-dire redoniennes.
L’attribution de ce gisement au Pontilévien mériterait donc
d’être soumise à révision.
Conclusions.
Sur les 11 gisements angevins décrits comme appartenant au
faciès pontilévien par les anciens auteurs :
— 1 est à attribuer au Savignéen : Saint-Saturnin (Le Hagui-
ncau).
— 1 est à retirer de la nomenclature : Chigné, pour double
emploi avec Genneteil (Breil de Foin).
— 1 non retrouvé, mériterait d’être revu, sa faune présentant
un caractère plus récent (Redonien) : Brigné (Reneauleau).
— 2 gisements qui n’ont pas donné lieu à nouvelles observa-
1. C’est également l’avis de M. G. Lecointre (renseignement oral).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 5, 1959.
31
— 460 —
tions, restent incertains : Meigné (La Beausseraye, non retrouvé
et Octival, pratiquement disparu).
— 3 sont d’attribution douteuse, présentant des caractères, soit
spéciaux : Chavaignes (Launay-Baffert), soit insuffisants (faciès
transgressif mais faune savignéenne) : Denezé (Le Chat-Mou et
Brégirard).
— 3 sont typiquement pontiléviens : Genneteil (Breil de Foin
et la Beurelière), Meigné (Civray).
A ces derniers gisements, vient s’ajouter un autre, nouvellement
découvert : Genneteil (route d’Auverse) dont la faune donnera
lieu ultérieurement à plus ample description.
B. R. G. M.
BIBLIOGRAPHIE
1. Dollfus (G. F.) et Dautzenberg (Ph.), 1902. — Conchyliologie du
Miocène moyen du Bassin de la Loire (Description des Gisements
fossilifères). Mém. S. G. F. (Paléontologie), n° 27.
2. Couffon (O.), 1904. — - Contribution à l’étude des Faluns de l’An¬
jou II. Etage Pontilévien, gisement du Haguineau. Bull. Soc.
Et. Sc. d'Angers, (1903).
- — 1907. — - Le Miocène en Anjou. Bull. Soc. Et. Sc. d’Angers, (1906).
- — - 1908. — - Le Miocène en Anjou, supplément. Bull. Soc. Et. Sc. d’An¬
gers, (1907).
■ — 1912. — Excursion scientifique du 23 juin 1912 à Baugé et ses
environs. Ibid., XLI.
■ — • 1934. — • Précis de Géologie Angevine. Angers. Imprimerie Centrale.
3. Bizet (P.), 1900. — Feuille d’Angers C. R. Coll. Camp. 1899. B.C.G.F.,
n° 73.
4. Bureau (L.), 1904. - — - Feuille d’Angers C. R. Coll. Camp. 1903.
B.C.G.F., n° 98.
461 —
Observations sur quelques formations volcaniques
DE LA PATAGONIE CHILIENNE
Par E. Aubert de la Rue.
A l’occasion d’une récente mission dans l’extrême Sud du Chili,
confiée par l’UNESCO 1, j’ai été amené à faire un certain nombre
de constatations, qui ne concordent pas toujours avec les indi¬
cations portées sur les cartes géologiques récentes intéressant ce
territoire (1-2-3). Étant donné le caractère encore très fragmen¬
taire des données dont on dispose sur la géologie de divers sec¬
teurs de la Patagonie occidentale, il était utile de signaler les
remarques éparses que j’ai pu faire dans des conditions malheu¬
reusement trop rapides. Les quelques faits rapportés ici ont trait
aux diverses périodes volcaniques qui se sont succédé du Crétacé
inférieur à nos jours. J’ai bénéficié, pour l’examen des laves
recueillies, de l’aimable et précieux concours de Mme E. Jéré-
mine. Ces échantillons ont été déposés au Laboratoire de Géologie
du Muséum.
Ile de Chiloé. — Il convient d'indiquer, dans le Nord-Ouest de
l’île, là où les cartes ne mentionnent que du Tertiaire marin, des
épanchements et des projections andésitiques, vraisemblablement
d’âge tertiaire et occupant une étendue sans doute plus consi¬
dérable qu’il n’apparaît à première vue. Ces formations volca¬
niques sont visibles le long du littoral, à partir de la ville d’Ancud
en direction de l’Ouest, le long de la rive méridionale de la rade
d’Ancud ou golfe de Quelalmahue. Ce sont généralement des
brèches andésitiques très vitreuses (probablement des brèches de
coulées), formées de blocs de lave fluidale, d’obsidienne et de
microbrèches andésitiques. Étant donné toutefois l’abondance du
verre, il n’est pas exclu que l’on soit en présence de dacitoïdes.
Une analyse chimique permettrait seule de trancher la question.
Un peu à l’Ouest de ces affleurements de brèches volcaniques
apparaissent, en divers points du littoral, des tufs clairs et légers,
bien stratifiés, horizontaux ou inclinés suivant les endroits, qui
correspondent à des cinérites déposées dans la mer et contenant
quelques débris de Foraminifères.
1. Ce voyage a été réalisé en 1958-1959, dans le cadre de l’Assistance Technique,
avec le concours du Gouvernement du Chili.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 5, 1959.
31
— 462 —
De véritables épanchements de lave sont visibles, plus à l’Ouest
encore, au lieudit « Mar Brava », dans l’Ouest de l’isthme sépa¬
rant les baies de Quelalmahue et de Cocotue. La lave y forme
une suite d’éminences en bordure du Pacifique. Il s’agit d’une
andésite à hypersthènc massive et noire ; ce faciès basaltique
est assez surprenant chez une lave aussi riche en microlites
de plagioclases (labrador à 50 % An) et d’augite, mais s’explique
par l’abondance d’un résidu vitreux brun.
Région de Coyhaique (Aisén). — Une dacite claire, très typique,
présentant un débit plus ou moins bien prismé, seule roche acide
qu’il m’ait été donné de rencontrer en place au cours de ce périple
à travers les Andes Australes, forme plusieurs dômes, partielle¬
ment dégagés par l’érosion, juste à l’Est et au NE de la localité
de Coyhaique. J1 s’agit là d’un secteur, situé autour du confluent
des rios Simpson et Coyhaique, où les formations volcaniques
anciennes sont largement représentées et ont été étudiées par
C. Ruiz (4), qui les place dans la Série porphyrique (Jurassique).
Cerro Paine — Laguna Amarga (Province de Magellan). —
Des filons andésitiques, généralement minces, ne dépassant guère
quelques mètres au maximum, recoupent fréquemment, suivant
des orientations diverses, les couches crétacées (schistes ardoi-
siers noirs, arkoses, conglomérats) formant la zone que j’ai visitée
sur le versant oriental de la Cordillère, vers 51° lat. Sud, com¬
prise entre le Cerro Paine, la Laguna Azul, la Laguna Amarga
et le Lago Sarmiento. Plus résistants que les sédiments encais¬
sants, ces dykes volcaniques demeurent souvent en saillie et se
suivent, en affleurement, sur de longues distances.
Une rhyolite noire, à gros phénocristaux de quartz et de pla-
gioclase, trouvée en blocs erratiques autour de la Laguna Amarga,
provient sans doute de plus à l’Ouest, car elle n’a pas été vue en
place dans le secteur parcouru.
Zone volcanique récente du Nord-Est de la province de Magel¬
lan. — La frontière chiléno-argentine traversant les plaines cou¬
vertes de steppes, situées au Nord du détroit de Magellan, le long
et à proximité du 52e parallèle, entre le Cap Dungeness, sur l’At¬
lantique et le Morro Chico, à l’Ouest, est jalonnée sur une partie
de son étendue par de nombreux petits volcans basaltiques. Le
Morro Chico lui-même est un culot de basalte prismé, isolé, dégagé
par l’érosion et appartenant à une phase éruptive plus ancienne.
Ce volcanisme basaltique, représenté par divers types d’épan¬
chements, de puissantes accumulations de tufs et de brèches et
par des cônes de scories, comprend plusieurs phases, s’espaçant
de la fin du Tertiaire à la période subactuelle. Il empiète en ter¬
ritoire chilien sur une largeur de 15 à 20 km, peut-être légèrement
463
davantage par endroits, au Sud de la frontière, et n’est que la
frange méridionale des grands champs de basalte répandus sur
une bonne partie de la Patagonie argentine.
C’est plus spécialement le long d’une section, longue de 35 km,
comprise entre l’Estancia Brazo Norte, située dans la vallée du
rio Chico et le Monte Aymond (265 m), volcan se dressant non
loin du km 200 de la route de Punta Arenas à Rio Gallegos, sur
la frontière même, que j’ai pu avoir un aperçu de cette zone vol¬
canique. En aucun point, là ni ailleurs, ne se manifeste plus le
moindre signe d’une activité quelconque en territoire chilien, et
cela certainement depuis déjà avant la période historique.
Les émissions de lave les plus anciennes sont des coulées de
basalte à olivine, compacte ou légèrement vacuolaire, souvent
recouvertes par des dépôts détritiques fluvio-glaciaires. I/érosion
a sculpté dans ces entablements de lave, d’origine apparemment
fissurale, des vallonnements, des chenaux fluviaux et des abrupts,
en général modestes. Un échantillon d’une coulée tabulaire, proche
de l’Estancia Brazo Norte, montre, en lame mince, des phéno-
cristaux d’olivine bien formés, incolores, des microlites d’augite
et de nombreux cristaux et aiguilles de titanomagnétite.
Les très nombreux petits volcans édifiés dans la région envi¬
sagée sont nettement postérieurs à ces épanchements et une partie
d’entre eux, au moins, plus récents que la dernière glaciation,
à laquelle des édifices aussi fragiles, faits de matériaux incohé¬
rents, n’auraient sans doute pas résisté. La plupart de ces appa¬
reils n’ont pas de nom et ne figurent même pas sur la carte topo¬
graphique la plus détaillée que nous ayons de la contrée (5). Il
est donc difficile de les identifier avec précision, d’autant plus
qu’ils sont souvent groupés et coalescents. Ce sont généralement
des cônes tronqués à pentes extérieures modérées, dont la hau¬
teur propre oscille entre 50 et 150 m, peut-être légèrement plus
pour les plus élevés d’entre eux. Les uns sont intacts, mais d’autres
ont leur cratère ébréché et sont parfois fortement délabrés. Ces
derniers ne sont pas nécessairement les plus anciens, leur des¬
truction partielle pouvant résulter d’une explosion et non de
l’érosion. Il arrive d’observer, en effet, au pied de certains vol¬
cans en ruine, des coulées d’une grande fraîcheur, semblant épan¬
chées de la veille.
Un argument en faveur de l’âge, sans doute très jeune, de plu¬
sieurs volcans, est qu’ils semblent avoir été édifiés après le dépôt
des cailloutis fluvio-glaciaires étalés à la surface de la plaine envi¬
ronnante. On ne trouve pas de galets roulés déposés sur eux, ou,
s’il en existe parfois, c’est qu’ils ont été entraînés du substratum
du volcan lors de l’ascension de la lave et projetés en même temps
que les scories. Il n’est pas exclu, cependant, que certains cônes
— 464
d’un aspect très récents ne soient pourtant antérieurs à ces dépôts
détritiques ou contemporains. Ils peuvent produire l’impression
d’être posés à leur surface, alors que leur base semble être, au
contraire, enfouie sous une certaine épaisseur de cailloutis déposés
plus tardivement autour d’eux, sans avoir recouvert leur partie
supérieure. Cette hypothèse expliquerait pourquoi certains volcans
ont rejeté, en même temps que des scories basaltiques, des galets
roulés de natures diverses, empruntés à leur substratum et qui leur
sont totalement étrangers et d’autres seulement des scories.
Un secteur intéressant, sous ce rapport, où abondent les cônes
volcaniques, est celui s’étendant à une dizaine de kilomètres à
l’Ouest du Monte Aymond. On peut voir là, à environ 5 km au Nord
du poste de Monte Aymond, un vaste champ de basalte rugueux et
chaotique, du type aa, avec grottes, tunnels de lave et hornitos
(Campo del Diablo). Sur de grands espaces la lave est demeurée nue
et noire, montrant ailleurs des incrustations de Lichens^ quelques
Fougères et des taches de Graminées. Cette étendue désolée est
le résultat de diverses coulées, émises simultanément par certains
des appareils surgissant à sa périphérie. Dans l’un d’eux, du côté
sud, j’ai trouvé sur les bords et à l’intérieur du cratère de nom¬
breux galets étrangers, arrachés au substratum fluvio-glaciaire.
Certains galets sont libres, d’autres enrobés de verre basaltique.
Il y avait également là des blocs de verre pétris de grains de quartz
provenant d’un niveau sableux traversé par la magma et une
curieuse brèche ignée à éléments de graviers quartzeux et de
lapillis, fortement cimentés par du verre.
Plus à l’Ouest encore, le long de la frange frontalière, on ren¬
contre à 6 ou 7 km au NNW de Seccion Dicky, station de la
S.E.T.F. 1, une éminence d’une centaine de mètres, dominant au
Nord un petit lac sans issue. C’est un lambeau-témoin de brèche
palagonitique, assez grossière par places, offrant une stratification
sub-horizontale très nette. Cette formation renferme de nombreux
blocs basaltiques anguleux projetés, dont certains atteignent 1 m
de diamètre. Certains blocs, d’une pâte compacte, très fine, riche
en verre, correspondent à une limburgite et ont été sans doute
arrachés à des coulées sous-jacentes, antérieurement consolidées,
coulées fissurales qui sont du reste bien représentées dans toute
la région. Ces limburgites contiennent souvent de petites enclaves
de péridotite. L’olivine y est accompagnée d’un pyroxène vert
(diopside) et de grains de chromite. Les mêmes brèches renferment
des petits galets fluviatiles de diverses natures (quartzite, rhyolite,
diorite, etc...).
1. Il s’agit d’une station d’élevage de la « Sociedad Explotadora de Tierra del
Fuego », de même que le poste de Monte Aymond, mentionné plus haut.
— 465
Des tufs basaltiques gris, assez semblables, moins grossiers et
plus homogènes toutefois que les précédents, mais où l’on trouve
aussi, occasionnellement, des enclaves basaltiques et des galets
empruntés aux dépôts fluvio-glaciaires quaternaires, ont une assez
large extension sur le domaine de l’Estancia Brazo Norte. Sans
doute appartiennent-ils, eux aussi, à une phase volcanique explo¬
sive, plus ancienne que les cônes de scories dont il a été question
précédemment, car ces tufs ont été déjà fortement entamés et
déblayés par l’érosion. Ils m’ont semblés, par contre, être posté¬
rieurs aux épanchements fissuraux.
Les observations que je viens de présenter, relatives à ce vol¬
canisme du NE de la province de Magellan, sont le résultat de
quelques tournées très hâtives. Celui-ci mériterait de plus amples
recherches afin d’en distinguer avec précision les différentes phases
et leur ordre de succession. On verrait que son extension, en terri¬
toire chilien, est beaucoup plus importante que les rares petites
taches portées sur certaines cartes ne le laissent entendre.
Terre de Feu. — Il n’est fait mention, jusqu’à présent, d’au¬
cune formation volcanique récente dans l’archipel de la Terre de
Feu. Rappelons, cependant, que des dépôts de cendres claires ont
été fréquemment observés parmi les formations superficielles des
vastes plaines ondulées du Nord de la Grandel le, comme du reste
aussi sur celles du continent proche. Ces cendres, parfois accom¬
pagnées de lapillis, a-t-on dit (6), ont été attribuées à des érup¬
tions violemment explosives de volcans andins et charriées par
les vents dominants d’Ouest. Le plus proche de ces volcans, qui
est en .même temps le plus austral des Andes, considérés comme
toujours actif, est le Mont Burney (1.750 m), situé par 52° 21'
lat. Sud sur la péninsule Munoz Gamero, à 300 km à l’WNW de
la Terre de Feu et dont P. Qtjensel a montré la nature andési-
tique. Sa dernière éruption date de 1910.
Je crois toutefois que les importantes accumulations de lapillis
et de scories rubéfiées, apparemment basaltiques, plus ou moins
dissimulées sous la végétation clairsemée de la steppe, situées
non loin à l’Ouest de l’Estancia China Creek, dans le centre nord
de la Grande Ile de la Terre de Feu, sont trop grossières et consi¬
dérables pour que l’on puisse leur attribuer une origine aussi loin¬
taine et un transport éolien. Ces scories proviennent plus vraisem¬
blablement de quelque foyer local, recouvert par les dépôts fluvio-
glaciaires quaternaires, si puissants dans toute la région.
Iles situées au Sud du Canal du Beugle. — J’ai observé sur plu¬
sieurs de ces îles des filons volcaniques divers, anciens à en juger
par leur degré d’altération, qui recoupent les sédiments marins du
Crétacé inférieur (grauwaekes, quartzites, schistes ardoisiers noirs).
466 —
A la Caleta Cutter (Ile Lennox) et en divers points de Navarino,
comme aux îlots Whaits, devant Puerto Navarino, ce sont des
basaltes doléritiques, ailleurs des filons d’andésite claire, passant
à une microdiorite, comme on peut en voir à la cote 580, au des¬
sus de Puerto Williams et près du littoral à Puerto Eugenia (le
long du Canal du Beagle).
Les roches volcaniques efïusives anciennes paraissent avoir plus
au Sud, aux îles Wollaston notamment (Groupe du Cap Horn),
une extension que ne mettent pas en évidence les cartes existantes.
Ces îles sont indiquées comme étant formées, soit en totalité par
du Crétacé intrusif (2, 3), c’est-à-dire par des granités et grano-
diorites, ou seulement en partie, la plus importante, Wollaston
proprement dite, l’étant par des sédiments néojurassiques-éocré-
tacés (1). E. H. Kranck, auteur d’un travail très remarquable
sur l’archipel de la Terre de Feu (7), indique aux îles Wollaston,
où il n’a pu se rendre, mais d’après les observations de Hyades
(Expédition française de La Romanche, 1882-1883) et celles de
l’Expédition suédoise dirigée par C. Skottsberg, en 1908, la
présence de deux zones volcaniques restreintes sur Grevy et Frey¬
cinet.
Plus d’importance doit être accordée, en fait, à ces laves
anciennes que Hyadès et Quensel qualifiaient très justement
de propylites. Ces laves, plutôt basiques en général, très altérées,
compactes, devenues très dures et tenaces, d’une teinte sombre,
grise ou plus généralement vert-foncé, montrant à l’œil nu une
pâte très fine d’ordinaire, mais parfois aussi une structure por-
phyrique ou brèchique, dérivent d’andésites ou de basaltes. Exa¬
minées au microscope, ces laves modifiées se montrent silicifiées,
calcifiées, séricitisées, avec développement de chlorite et d’épi-
dote. Elles sont bien représentées, notamment, aux îles Deceit et
Wollaston. Au fond de la baie Alsina, sur la côte orientale de cette
dernière, ces propylites circonscrivent un massif de granodiorite
à biotite et amphibole, contenant de rares petites inclusions de
chalcopyrite. Cette intrusion est hachée de cassures dont les plus
nettes, verticales, sont orientées NE-SW.
Remarques sur le volcanisme récent des Andes de Patagonie. —
Il ne paraît pas y avoir, en ce moment, le moindre signe d’acti¬
vité volcanique perceptible dans les Andes Australes. Tous les
volcans aperçus ou survolés semblaient parfaitement assoupis. Les
plus importants, situés pour la plupart dans le Nord de la Pata¬
gonie, avaient leur cratère ensevelis sous la neige. Ces grands
cônes, surtout nombreux entre 41° et 45° de latitude, sont, du
Nord au Sud, les suivants :
— 467 —
Hornopiren (1.670 m), 41° 53' S — 72° 37' W.
Huequén ou Huequi (1.050 m), 42° 22' S — 72° 44' W.
Michinmavida (2.470 m), 42° 50' S — 72° 40' W.
Yelcho (2.020 m), 43° 07' S — 72° 38' W.
Corcovado (2.500 m) 43° 13' S — 72° 50' W.
Yanteles (2.050 m) 43° 29' S — 72° 52' W.
Melimoyu (2.400 m) 44° 05' S — 72° 52' W.
Mentolat (1.660 m) 44° 40' S — 73° 06' W.
Macâ (2.960 m) 45° 06' S — 75° 12' W.
Plusieurs de ces volcans, sur lesquels H. Steffen a recueilli
une utile documentation, ont eu des éruptions au cours de la
période historique, mais comme ils se dressent dans des régions
isolées, peu habitées, les dates sont incertaines. On admet, selon
une information de Ch. Darwin, qui se trouv it alors dans les
parages de Chiloé, d’où ils sont bien visibles, que le Corcovado,
le Michinmavida et le Yantales étaient en activité en 1834-1835.
L’Hornopiren l’aurait été plus récemment et le Huequén en 1893
et 1906.
On dispose de données peu précises relatives aux centres érup¬
tifs récents existant au Sud du fjord d’Aisén, dans la zone des
grands icefields, comprise entre 46° 30' et 51° 30' Sud. En diverses
occasions, des fumées, des pluies de cendres et même des érup¬
tions ont été signalées ainsi dans le Sud de la Patagonie occiden¬
tale. Des cratères inactifs ont d’ailleurs pu être repérés d’avion
L. Lliboutry cite ainsi la présence d’un volcan, par 47° 09' Sud
et 73° 52' W, dans les Andes d’Aisén. Il s’agit d’un petit cône
sans glace et privé de végétation (9). Le même auteur suppose
qu’il existe de nombreux maare, en partie enfouis sous la neige
au milieu des icefields.
Diverses personnes ont aperçu, à distance, des éruptions
récentes, la dernière datant de 1944, d’un volcan situé au milieu
des glaciers à l’Ouest du lac San Martin (Province de Magellan).
Les habitants des estancias se trouvant à l’Est du lac, en Argentine,
ont pu apercevoir, en diverses occasions, une colonne de fumée,
accompagnée de grondements et la nuit de lueurs rouges, s’élevant
de la Cordillère.
Enfin, un volcan, dont on ignore s’il a été actif récemment ou
non, est celui situé à l’Ouest du lac Viedma (49° 24' Sud — ■ 73°
20' W). Son cratère, repéré d’avion, aurait 5 km de long sur 2 km
de large.
Telles sont quelques données sur le volcanisme récent et actuel
de la Patagonie chilienne qu’il était indiqué de résumer ici.
— 468 —
RÉFÉRENCES RIRLIOGRAPHIQUES
1. Munoz Cristi (J.), Flores Williams (H.) et Brüggen (J.). — - Carte
géologique du Chili accompagnant l’ouvrage de J. Brüggen :
Bosquejo Geolôgico de Chile. Instituto Geogrâfico Militar, San¬
tiago, 1950.
2. Géologie Map of South America au 1 : 5.000.000e. The Geological
Society of America, 1950. (Le Chili y est figuré d’après les indi¬
cations de J. Munoz Cristi, O. Wenzel et H. Flores Williams.
3. Chile, Mapa geolôgico par J. Munoz Cristi, O. Wenzel et H. Flores
Williams. Accompagne le vol. 5, fasc. 7 du Lexique Stratigra-
phique International, publié sous la direction de R. Hoffstetter.
C.N.R.S., Paris, 1957. Cette carte ne présente pas de différence
notable avec la précédente pour la région envisagée).
4. Ruiz (Carlos). ■ — Posibilidades mineras de Aisén. 70 p. Impresa
Universitaria ; Santiago, 1946.
5. Anonyme. — Laguna Blanca. Carta preliminar n° 5270, au 1 : 250.000e
Instituto Geogrâfico Militar, Santiago, 1954.
6. Anonyme. — - Yolcanic Activity and Glacial Retreat in Patagonia.
Geographical Review, New York. Oct. 1947.
7. Kranck (E. H.). — Geological Investigations in the Cordillera of
Tierra del Fuego. Acta Geographica, n° 2, pp. 1-221, Helsinki,
1932.
8. Steffen (H.). — - Patagonia Occidental. 2 vol. Ediciones de la Uni-
versidad de Chile, Santiago, 1944.
9. Lliboutry (L.). — Nieves y glaciares de Chile. Ediciones de la Uni-
versidad de Chile, Santiago, 1956.
ACTES ADMINISTRATIFS
MM. A. Loubière et G. Kuhnholtz-Lordat sont nommés Pro¬
fesseurs honoraires du Muséum. (Décret ministériel du 21-II-1959).
M. Pierre Donzelot est nommé Professeur à la chaire de Physique
Végétale (D. m. du 22-VI-1959).
M. Marcel Frèrejacque, est nommé sous-Directeur honoraire du
Muséum (Arrêté ministériel du 29-iv-1959).
M. Jacques Forest est nommé sous-Directeur de laboratoire à titre
personnel (Vers et Crustacés). (A. m. du 23-iv-1959).
M. Henri Lehmann est nommé sous-Directeur de laboratoire à titre
personnel au Musée de l’Homme. (A. m. du 19-V-1959).
M. Darius Moliio est nommé sous-Directeur de laboratoire à la
chaire de Chimie .(A. m. du 30-V-1959).
M. Gérard Aymonin est titularisé dans les fonctions d’Assistant au
laboratoire de Phanérogamie. (A. m. du 5-m-1959).
M. Jean-Claude Lizeray est titularisé dans les fonctions d’Assistant
au laboratoire d’Océanographie Physique. (A. m. du 5-m-l 959) .
M. Jean-François Jézéquel est nommé Assistant au laboratoire de
Zoologie (Vers et Crustacés). (A. m. du 28-IX-1959).
M. Emile Manguin est nommé Jardinier Chef honoraire. (A. m. du
29-1-1959).
M. Louis le Pape est nommé Gardien-chef au Musée de l’Homme.
(A. m. du 5-VIII-1959).
Par arrêté ministériel du 2-V-1959 portant transformation de chaires
du Muséum :
La chaire de Culture est transformée en « Chaire de Biologie végé¬
tale appliquée »,
La chaire d’Anatomie comparée des végétaux vivants et fossiles en
« Chaire de Physique végétale »,
La chaire d’ÉcoIogie et protection de la nature, en « Chaire d’Écologie
générale ».
DISTINCTIONS HONORIFIQUES
Légion d’Honneur.
M. H. Lacombe, Professeur, est promu Officier de la Légion d’Hon¬
neur par décret du 31 juillet 1959.
M. M. André, sous-Directeur, est nommé Chevalier de la Légion
d’Honneur par décret du 31 juillet 1959.
470 —
Ordre des Palmes Académiques.
Par décret du 9 juillet 1959
sont promus Officiers :
MM. A. Villiers, sous-Directeur ; H. Pasquino, aide-technique ;
MIle D. Godot de Mauroy, Dessinatrice.
sont nommés Chevaliers :
MM. R. Gessain, sous-Directeur ; J. Rinjard, sous-Directeur ; G. Rou¬
get, Assistant ; V. Plouvier, chargé de recherches au C.N.R.S. (labo¬
ratoire de Chimie).
Mérite Agricole.
M. Roger Heim, Professeur, est promu Commandeur du Mérite Agri¬
cole par décret du 26-V-1959.
Par arrêté ministériel du 30 juillet 1959 sont nommés Chevaliers du
Mérite Agricole :
M. R. Lami, Directeur-adjoint du laboratoire Maritime de Dinard
et Mme J. Nicot, Assistante.
Le Gérant : Jacques Forest.
*
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART (ü. 7335). - 30-12-1959.
RÈGLEMENT
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dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’ Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules est de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d'im¬
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus¬
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations.
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charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
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ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
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sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé¬
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
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In-4°, sans périodicité).
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Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle (paraissent depuis 1936-
- Depuis 1950, nouvelle série en 3 parties : A, Zoologie ; B, Botanique ;
C, Sciences de la terre. Sans périodicité).
Notes et Mémoires sur le Moyen-Orient (paraissent depuis 1933. In-4°,
sans périodicité).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle (paraissent depuis
1933. Sans périodicité).
PUBLICATIONS DES LABORATOIRES DU MUSÉUM
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prix variable par fascicule.
Mammalia. Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères.
Directeur : M. Ed. Bourdelle, Laboratoire de Zoologie des Mammifères,
55, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1936 ; trimestriel ; abonnement,
France, 2.000 fr., Étranger, 2.500 fr.
Revue française d' Entomologie. Directeur : M. R. Jeannel, Laboratoire
d’ Entomologie, 45 bis, rue de Buffon, Paris-5e, depuis 1934 ; trimes¬
triel ; abonnement, France, 2.000 fr., Étranger, 3.000 fr.
Index Seminum Horti parisiensis. Laboratoire de Culture, 61, rue de Buffon,
Paris-5e ; depuis 1882 ; échange.
Journal d’ Agriculture tropicale et de Botanique appliquée, suite de Revue
internationale de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale depuis
1954. Laboratoire d’Entomologie agricole coloniale, 57, rue Cuvier,
Paris-5e ; abonnement, France, 1.500 fr., Étranger, 2.000 fr.
Notulae Systemalicae. Directeur : M. H. Humbert, Laboratoire de Pha-
nérogamie, 16, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1909; sans périodicité ;
abonnement, France, 600 fr. ; Étranger, 1.000 fr.
Revue Algologique. Directeur : M. R. Lami, Laboratoire de Cryptogamie,
12, rue de Buffon, Paris-5e, depuis 1924 ; abonnement, France, 1.000 fr.,
Étranger, 1.200 fr.
Revue Bryologique et Lichénologique. Directeur : Mme V. Allorge, Labo¬
ratoire de Cryptogamie ; depuis 1874 ; abonnement, France, 1.500 fr.,
Étranger, 2.000 fr.
Revue de Mycologie. Directeur : M. Roger lleim, Laboratoire de Crypto¬
gamie ; depuis 1928 ; abonnement, France et territoires d’Outre-Mer,
1.400 fr., Étranger, 2.000 fr.
ABBÉVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART (d. 7335); - 30-12-1959.
Tome XXXI
2* Série
DÉCEMBRE 1959
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE
PARIS
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, Rue Cuvier, 5e
Publication bimestrielle
Paru le 18 Mars 1960.
SOMMAIRE
Pages
Communications :
J. Dorst. A propos de quelques Chiroptères du Sénégal, et description d’une
forme nouvelle du genre PipistreUus . 471
— Description d’un nouveau Chiroptère des Comores, du genre Mijolis. . . . 475
Chr. Jouanin. Une colonie méconnue d’ Albatros à pieds noirs, Diomedea
nigripes, dans les îles Mariannes . . .. 477
.1. Gery. Contributions à l’étude des Poissons Characoïdes. Parodon guya-
nensis n. sp. de Guyane française, avec quelques considérations sur le
groupe (Hemiodontinae) . . 481
J. Spillmann. Note préliminaire sur la systématique de T elestes sou fia
Risso, Poisson de la famille des Cyprinidae . 491
A. Descarpentries et A. Vili.iers. Les types de la collection M. Pic. II.
Chrysomelidae Hispinae de l’Ancien Monde . 499
Ed. Dresco. Tegenaria zinzulusensis , Araignée nouvelle d’Italie du Sud (Ara-
neae, Agelenidae) . . . 50G
D. Guinot-Dumortier. Sur une collection de Crustacés (Decapoda Rep-
tantia ) de Guyane française. I. Brachyura ( Oxyrhyncha exclus) (suite)... 510
A. Vandei,. Description d’une nouvelle espèce de l’Afrique orientale appar¬
tenant au genre Niambia Budde-Lund (Crustacés; Isopodes terrestres).. 516
A. Tixier-Durivault. Un nouvel Alcyonaire d’Afrique du Sud . 520
A. Guillaumin. Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum
(Notules sur quelques Orchidées d’Indochine. XXI) . 522
J. L. Hamel. Contribution à l’étude caryo-taxinomique des Eucryphiacées . . . 526
R. Hoffstetter. Les rôles respectifs de Brü, Cuvier et Garriga dans les pre¬
mières études concernant Mégathérium . 536
J.-M. Turmel. Écologie dans les dunes littorales. II. Percolation et mouilla-
bilité . 546
E. Aubert de la Rue. Remarques sur la géologie et la morphologie de la
Patagonie occidentale (Chili) . 555
Table des matières du Tome XXXI . 564
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1959. — N° 6.
435e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
3 DÉCEMBRE 1959
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
COMMUNICATIONS
A PROPOS DE QUELQUES CHIROPTÈRES DU SÉNÉGAL ,
ET DESCRIPTION D’UNE FORME NOUVELLE DU GENRE
PlPISTRELLUS
Par Jean Dorst.
Au cours de sa dernière mission au Sénégal pendant l’automne
de 1958, M. Francis Roux a bien voulu collecter à notre intention
quelques chiroptères venus se faire prendre dans les fdets tendus
en vue de la capture des oiseaux. En dépit du petit nombre d’in¬
dividus collectés, ces chauves-souris présentent cependant un grand
intérêt en raison du peu de renseignements concernant les Chi¬
roptères du Sénégal.
La petite série rapportée par M. Roux comprend 5 espèces.
Si deux d’entre elles sont banales, les autres sont par contre nou¬
velles pour le Sénégal, et l’une d’entre elles pour l’Afrique occi¬
dentale toute entière. L’intérêt biogéographique de leur présence
dans cette partie de l’Afrique est d’ailleurs variable suivant les
espèces.
Tous les spécimens ont été capturés à Richard-Toll, Sénégal, au
moyen de filets tendus aux alentours de mares.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 6, 1959.
32
— 472 —
Molossidés.
Cette famille est représentée par trois espèces, largement répan¬
dues en Afrique tropicale. C’est en particulier le cas de Tadarida
(Chaerephon) limbata Websteri (Dollman), espèce banale à très
large répartition. Une autre espèce du même genre rapporté par
M. Roux, Tadarida (Mops) condylura Wonderi (Sanborn), a déjà,
été signalée au Sénégal par Aellen ( Mém . IFAN, n° 48, 1956,
p. 31). La troisième espèce, Tadarida (Mops) midas (Sund), de
très grande taille (notre spécimen a un avant-bras de 60,5 mm
et une longueur maximale du crâne de 26,8 mm) est elle aussi
assez largement répandue en Afrique, dont elle habite les régions
ouvertes. (Signalons une fois de plus la confusion faite par Allen
(Bull. Mus. Comp. Zool., 83, 1939, p. 108) qui a confondu sous
le nom de Rüppelli (Temm.) un Molossidé du groupe de formes
Tadarida (Tadarida) taeniotis et cette espèce de grande taille appar¬
tenant au sous-genre Mops. La capture de T. (Mops) midas par
M. Roux constitue le premier record pour le Sénégal.
Vespertilionidés.
M. Roux n’a rapporté que deux espèces appartenant à cette
famille, dont les représentants sont bien entendu beaucoup plus
nombreux au Sénégal. Ces deux espèces sont cependant du plus
grand intérêt. Il s’agit tout d’abord de Scotophilus gigas Dobson,
espèce facilement reconnaissable à sa taille, qui en fait le plus
grand de tous les Scotophilus. Les principales mensurations du
sujet rapporté par M. Roux, une femelle adulte, sont les sui¬
vantes :
Crâne : Longueur maximale . 31
Longueur condylo-basale . 25
Largeur zygomatique . 21
Longueur mandibule . 22,5
Longueur rangée dentaire supérieure (C-AT3) . 10,5
Longueur rangée dentaire inférieure (C-Ms). 12,5
On attribue à cette espèce une aire de répartition allant de la
Rhodésie au Nigéria et au Ghana à l’Ouest duquel elle n’avait
pas été rencontrée auparavant. Sa capture au Sénégal étend par
conséquent largement vers l’Ouest la répartition de cette espèce
qui paraît très rare dans la totalité de son habitat. On a avancé
que cette chauve-souris est propre à la grande forêt ou du moins
à la savane densément boisée. Sa présence au Sénégal montre
qu’il n’en est rien et qu’elle sait s’adapter à des conditions bien
473 —
différentes. Ce n’est d’ailleurs pas le premier vertébré réputé
propre aux régions forestières que l’on rencontre au Sénégal dans
la région de Richard Toll, dont les îlots boisés et les forêts rive¬
raines abritent des animaux remontés de régions au couvert végé¬
tal beaucoup plus dense. Ceci est particulièrement net pour certains
types d’oiseaux mieux connus à ce point de vue.
Un autre type de Vespertilionidé a été trouvé par M. Roux
au Sénégal, à savoir un représentant malheureusement unique du
genre Pipistrellus. Il s’agit en fait d’un proche parent de Pipis-
trellus Rüppelli (J. B. Fischer), espèce propre à l’Est du conti¬
nent africain, très facilement reconnaissable à son pelage bicolore
fortement contrasté, foncé sur le dessus du corps, blanc dessous.
Nous avons comparé notre spécimen avec des P. Rüppelli pro¬
venant du Soudan (région du Haut-Nil) qu’a bien voulu nous
communiquer le British Muséum (Natural History), avec lesquels
il présente des parentés manifestes. Mais plusieurs caractères l’en
éloignent cependant, ce qui nous incite à le décrire comme une
forme nouvelle propre à l’Ouest africain où il représente P. Rüp-
pelli de l’Est de ce continent. En conséquence nous nous propo¬
sons pour la forme du Sénégal le nom de
Pipistrellus Rüppelli senegalensis subsp. nov.
Type : 1 Ç, ad, Richard-Toll, Sénégal ; septembre 1958 ; cap¬
turé dans un filet tendu près d’un point d’eau.
Cette forme se distingue des Rüppelli typiques par une taille •
supérieure, perceptible entre autres dans la longueur de l’avant-
bras. Le crâne comporte un rostre plus fort, plus renflé à son
extrémité. Les dents présentent un aspect semblable à celles de
Rüppelli, mais sont de dimensions nettement plus fortes ; la rangée
dentaire est légèrement plus longue surtout en ce qui concerne
les molaires dont chacune prise individuellement est plus grande,
surtout plus large que son homologue chez Rüppelli. La première
prémolaire supérieure est très petite, pour ainsi dire invisible chez
Rüppelli. Elle est exclue de la rangée dentaire, le diastème relati¬
vement grand chez Rüppelli n’existant pas chez la forme du Séné¬
gal ; la 2e prémolaire et la canine se trouvant en contact, la
lre prémolaire est en effet comprimée dans l’angle intérieur de
ces deux dents. Ceci peut dans une certaine mesure être inter¬
prété comme une conséquence du plus grand développement des
dents qui ont repoussé la première prémolaire vers l'intérieur.
Les dents de la mandibule inférieure sont elles aussi plus fortes
que chez Rüppelli.
Notons par ailleurs que les bulles tympaniques sont plus longues
et plus volumineuses chez la forme du Sénégal. Voici à titre d’in-
— 474 —
dications les principales mensurations de notre spécimen par com
Le pelage des parties supérieures paraît plus foncé chez senega-
lensis, principalement du fait de la couleur de la base des poils
qui est brun noirâtre très foncé chez senegalensis, chez qui seule
l’extrémité du poil est claire comme la totalité du poil chez Rüp-
pelli. Le dos est en fort contraste avec le dessous du corps, recou¬
vert d’un pelage blanc pur. Les oreilles et les membranes sont
foncées.
La forme du Sénégal est dans l’ensemble étroitement apparentée à
celle de l’Est Africain. Mais plusieurs de ses caractères sont suffi¬
samment distincts de ceux de Rüppelli pour justifier la séparation.
Cela est particulièrement vrai pour la morphologie et la dimension des
dents. Senegalensis est manifestement le représentant « occidental »
de Rüppelli, répandu depuis le Soudan (ex Soudan anglo-égyp¬
tien) jusqu’à l’Uganda. Le type de Pipistrelle possède donc une
aire de répartition qui s’étend largement vers l’Ouest. Sa pré¬
sence dans toute la bande sahélienne allant du Sénégal à la mer
Rouge est probable.
Qu’il nous soit permis enfin de remercier, avant tout M. Francis
Roux pour ses intéressantes captures, mais également MM. V. Ael-
len (Genève), W. P. Crowcroft et R. W. Hayman (Londres)
pour leurs avis et le prêt de matériel de comparaison.
Laboratoire de Zoologie ( Mammifères et Oiseaux) du Muséum.
475
Description d'un nouveau Chiroptère des Comores,
DU GENRE MyOTIS.
Par Jean Dorst.
Les Vespertilionidés du genre Myotis sont représentés dans la
région malgache par une espèce assez bien différenciée, Myotis
Goudoti (A. Smith), qui habite Madagascar, probablement la partie
orientale comme la partie occidentale de l’île, et vraisemblable¬
ment aussi le groupe des Comores, du moins Anjouan où elle a
été collectée par Humblot.
Nous avons eu l’occasion d’étudier de longues séries de Myotis
Goudoti provenant de diverses localités de Madagascar et de les
comparer à de nombreux spécimens rapportés d’Anjouan par Hum¬
blot. De cet examen, il résulte que si les populations d’Anjouan
appartiennent manifestement à l’espèce malgache, comme l’at¬
testent notamment les similitudes dans la morphologie dentaire,
elles se différencient cependant suffisamment de celles de Mada¬
gascar pour être distinguées subspécifiquement. Il existe en effet
des différences constantes dans la taille et dans la coloration des
parties supérieures.
Les différences de taille apparaissent avec une netteté parti¬
culière dans les longueurs de l’avant-bras. Les individus mal¬
gaches, provenant de plusieurs localités, ont en effet des avant-
bras dont la longueur varie entre 36 et 40,5 mm avec une fré¬
quence maximum de 38 mm environ, tandis que leurs homologues
d’Anjouan ont des avant-bras dont la longueur varie entre 42,5
et 45, avec une fréquence maximum de 44 mm environ. Des diffé¬
rences du même ordre se retrouvent dans les autres mesures,
notamment la longueur des phalanges et celle de l’oreille. Les
dents, du même type chez les deux formes, sont nettement plus
fortes chez les spécimens provenant d’Anjouan, leur robustesse se
traduisant notamment par une plus grande largeur, surtout appa¬
rente quant aux molaires (M1 et M3).
Nous avons comparé par ailleurs ces caractères aux descriptions
originelles concernant les populations malgaches : cette espèce a
été en effet décrite sous trois noms différents : V espertilio Gou¬
doti A. Smith (1834), Vesp. madagascariensis Tomes (1858) et
Vesp. sylvicola A. Grandidier (1870), ces deux derniers noms étant
synonymes du premier. Or les dimensions de l’avant-bras que
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 6, 1959.
— 476 —
donnent A. Smith (38 mm) et Tomes (38,5 mm), (Grandidier
ne donne pas les dimensions de l’avant-bras de son type, mais
les autres mensurations montrent clairement qu’il s’agit d’un spé¬
cimen de petite taille), concordent parfaitement avec la moyenne
de nos spécimens malgaches et se séparent par contre nettement
de ceux provenant d’Anjouan.
Par ailleurs la coloration des parties supérieures paraît d’une
manière générale plus foncée chez les spécimens d’Anjouan. Leur
pelage est en effet roux foncé alors qu’il est plutôt roux clair chez
les spécimens malgaches. Nous proposons en conséquence le nom de
Myotis Goudoti anjouanensis subsp. nov.
pour les populations d’Anjouan.
Type : 1 £ rapporté par M. Humblot, d’Anjouan, conservé dans
les collections du Muséum de Paris, CG. 1886-1536.
Il existe donc deux sous-espèces de Myotis Goudoti dont les
diagnoses sont les suivantes :
— Myotis G. Goudoti (A. Smith). Taille relativement faible ;
avant-bras variant de 36 à 40,5 mm, avec une fréquence maxi¬
mum de 38 mm. Parties supérieures brun roux clair.
Madagascar.
— Myotis G. anjouanensis subsp. nov.
Taille relativement forte ; avant-bras variant de 42 à 45 mm,
avec une fréquence maximum de 44 mm environ. Parties supé¬
rieures brun roux foncé.
Anjouan.
Nous ne disposons pas de spécimens provenant d’autres parties
de l’archipel des Comores. Il est cependant possible que cette
espèce existe dans d’autres îles.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum.
— 477 —
Une colonie méconnue d’Albatros a pieds noirs,
DIOMEDE A NIGRIPES, DANS LES ILES MARIANNES.
Par Christian Jouanin.
La rareté des informations concernant la nidification des oiseaux
de mer en Micronésie nous incite à attirer l’attention sur un maté¬
riel déposé au Muséum de Paris depuis soixante-dix ans et qui
atteste qu’une colonie d’Albatros à pieds noirs ( Diomedea nigripes
Audubon) s’est reproduite au moins dans le passé à l’île Agrigan
(ou Agrihan) dans l’archipel des Mariannes.
La nidification d’Albatros dans les îles Mariannes n’est signalée
dans aucune faune locale moderne ni dans aucun travail concer¬
nant les Diomédéidés. L’omission de la colonie d’Agrigan est
d’autant plus singulière qu’une description explicite du matériel
qui fait l’objet de la présente note se trouve dans l’important
travail qu’E. Oustalet (1896, pp. 51-54) a consacré aux Ver¬
tébrés supérieurs des îles Mariannes d’après les récoltes du voya¬
geur naturaliste Alfred Marche. Certaines des informations publiées
par Oustalet dans cet ouvrage étaient assez obscures, et nous
avons eu déjà l’occasion de rétablir l’identité véritable d’un Pro-
cellarien qu’il cita sous le nom de Puffinus obscurus (Jouanin,
1956). Mais dans le cas qui nous occupe aujourd’hui son texte est
très suffisamment clair pour qu’on puisse conclure sans hésitation
que Marche avait à la fin de l’année 1888 découvert à Agrigan
une colonie reproductrice de Diomedea nigripes.
Le matériel réuni par Alfred Marche existe encore pour la plus
grande part dans les collections du Muséum de Paris. En ce qui
concerne les Albatros d’Agrigan, il se compose de sept peaux
(4 3 ÇÇ) et de six œufs, une huitième dépouille, celle d’un
ayant été donnée en 1923. A l’exception d’une seule, toutes les
peaux sont pourvues de leur étiquette originale et les œufs portent
encore des papillons marqués au chiffre d’Alfred Marche avec un
numéro d’ordre dans la série de ses récoltes. Les uns et les autres,
œufs et peaux, ont été collectés en décembre 1888 et janvier 1889.
Le nombre des peaux, collectées à une époque de l’année cor¬
respondant au plein moment de la ponte et de l’incubation chez
Diomedea nigripes, laisse déjà préjuger de l’existence d’une colonie
à Agrigan. La preuve néanmoins n’est pas suffisante, car Agrigan
pourrait n’avoir été qu’une station de repos fréquentée soit par
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 6, 1959.
478
les sujets d’une colonie reproductrice plus ou moins éloignée, soit
encore par des individus non reproducteurs : le fait que parmi
les sept peaux de Marche aucune ne présente le croupion et les
sous-caudales blancs qui seraient, selon les auteurs, caractéris¬
tiques du stade le plus adulte, viendrait étayer cette dernière
supposition.
Mais parmi les récoltes de Marche à Agrigan figurent aussi
des œufs, avons-nous rappelé. Ces œufs sont blanc sale, plus ou
moins teintés de rougeâtre. La suffusion rougeâtre de la teinte
de fond est parfois irrégulièrement répandue en larges plaques,
une autre fois plus prononcée au gros bout de l’œuf. Des tâches
foncées brun rouge parsèment la coquille, elles sont en général
plus ou moins disposées en couronnes irrégulières aux extrémités.
La coque est granuleuse. Il ne fait pas de doute que ces œufs sont
ceux de l’une des trois espèces d’Albatros qui habitent l’océan
Pacifique nord ( Diomedea albatrus Pallas, D. nigripes Audubon,
D. immutabilis Rothschild). Voici les dimensions des trois coquilles
encore intactes : 103,3 X 67,2 ; 110,5 X 69,1 ; 101,7 X 69,3.
Voici celles, évidemment plus approximatives, des trois autres :
114 X 64 j 104 X 68 j 106 X 69. Si 1 on se reporte aux dimen¬
sions extrêmes des œufs des trois espèces précitées, telles qu’elles
sont données par Bent (1922) d’après de longues séries, on cons¬
tate que les œufs collectés par Marche à Agrigan peuvent être
aussi bien rapportées à l’une quelconque d’entre elles, car les
dimensions de leurs œufs respectifs se chevauchent largement.
C’est donc en fait la présence simultanée de peaux et d’œufs,
collectés à la même époque dans la même île, qui permet de con¬
clure et d’affirmer qu’au temps de la visite de Marche une colonie
d’Albatros à pieds noirs se reproduisait à l’île Agrigan dans les
Mariannes.
La question est de savoir si cette colonie existe toujours : rien
n’est moins sûr hélas ! car le sort des Albatros en général dans
le Pacifique nord a été gravement compromis depuis lors.
Des trois espèces, D. albatrus est de beaucoup la plus sévèrement
atteinte : réduite de nos jours à quelques dizaines de survivants,
elle est heureusement maintenant l’objet d’une stricte protection
de la part du gouvernement du Japon, ce qui autorise quelque
espoir de la voir reprendre son essor (Yamashina, 1958).
Sans avoir été aussi éprouvé, l’effectif total des deux autres
espèces a été considérablement réduit : c’est à la distribution
géographique de leurs colonies, plus dispersées vers le Pacifique
central, qu’elles doivent d’avoir mieux résisté que D. albatrus.
Néanmoins les Albatros de l’île Wake (qui comprenaient probable¬
ment les deux espèces D. nigripes et D. immutabilis ) ont été exter¬
minés par les « chasseurs de plumes » dès la fin du xixe siècle
— 479 —
(Austin, 1949, p. 284). De même la colonie de D. nigripes et celle
de D. immutabilis qui se reproduisaient conjointement à l’île Mar¬
cus 1, succombèrent dans les premières années de notre siècle.
Les « chasseurs de plumes » étaient de féroces destructeurs. S’il
faut en croire Hattori (in Austin, 1949, p. 287) ils ne laissaient
rien perdre des dépouilles de leurs victimes : « les plumes étaient
vendues comme succédané du coton ou pour l’usage ornemental.
La graisse était utilisée dans l’alimentation ou dans l’industrie,
la viande desséchée faisait de l’engrais ». Bryan fait un récit paral¬
lèle dans sa monographie de l’île Marcus (1903, p. 106) : « Après
avoir été tués, les oiseaux étaient mis à bouillir dans de grands
chaudrons. Le produit de l’opération, composé de la chair, des
os et des viscères, était embarillé et expédié au Japon pour servir
d’engrais. Les rémiges, arrachées et soigneusement préservées,
étaient expédiées et vendues comme « couteaux d’aigle » en Amé¬
rique et en Europe où existait une demande importante pour la
garniture des chapeaux féminins. Les plumes de la poitrine étaient
arrachées et vendues au poids. Un commerce profitable se déve¬
loppa dans ces conditions avec pour triste résultat qu’en six ans
la colonie entière de ces magnifiques oiseaux fut exterminée ».
Bryan ajoute que pendant la saison de 1901-1902, les chasseurs
de plumes japonais ne réussirent à capturer que dix D. immuta¬
bilis seulement et qu’ils ne trouvèrent plus aucun D. nigripes.
Les chasseurs de plumes ont cessé leurs exploits depuis plu¬
sieurs décennies, mais il y eut depuis les combats de la Seconde
Guerre Mondiale : des garnisons, certes peu soucieuses de pro¬
téger la nature, ont vécu ici et là pendant plusieurs années ; elles
n’ont certainement pas hésité à varier leur menu avec de beaux
volatiles. Austin (1949, p. 290) cite l’exemple dans les îles Bonin
de deux ou trois cents soldats japonais qui tinrent garnison à
Mukojima où se seraient reproduits autrefois D. nigripes et D. alba-
trus : la vie avienne y est maintenant très appauvrie et il n’y a
plus trace d’aucun Albatros. Ailleurs c’est l’installation d’aéro¬
dromes sur des îlots fréquentés par ces oiseaux qui leur porta
préjudice. La présence de leurs colonies n’est d’ailleurs pas sans
danger pour la sécurité aérienne et les autorités américaines se sont
souciées de diminuer le nombre des accidents provoqués par le
heurt des avions et des Albatros. (Kenyon et ail., 1958). Il faut
rendre hommage aux tendances conservatrices des autorités qui
tentent actuellement de résoudre ce problème, mais il est évident
que pendant les hostilités la sauvegarde des animaux était la der¬
nière préoccupation à entrer en ligne de compte et il est peu dou¬
teux que les opérations militaires conduites dans le Pacifique
1. Marcus est désignée sur certaines cartes sous le nom de Weeks ou encore de
Minami Tori.
— 480 —
nord-ouest aient causé un grand tort à des oiseaux particulière¬
ment vulnérables puisqu’ils nichent au sol et qu’ils se déplacent
avec maladresse à terre.
Pour toutes les raisons que nous venons de rappeler brièvement
la distribution géographique des Albatros dans le Pacifique nord
a subi de très graves altérations depuis l’époque du voyage d’Al¬
fred Marche. C’est pourquoi il nous paraît nécessaire de sauver
d’un oubli immérité les renseignements que l’on peut tirer de ses
collections et de l’excellent travail d’OusTALET : leur comparaison
avec les données actuelles permettra de mieux apprécier l’évolu¬
tion récente de l’avifaune micronésienne.
Depuis la rédaction de ces lignes, nous avons appris par une note de
la revue américaine d’ornithologie The Auk (1959, p. 560) que les auto¬
rités navales des U. S. A. avaient en août 1959 pris la décision d’extirper
radicalement les Albatros de Midway Atoll. Les « chasseurs de plume »
que nous incriminions plus haut ont donc trouvé des successeurs !...
Espérons que devant l’universelle protestation, les autorités respon¬
sables reviendront sur une mesure dont l’exécution diminuerait d’un
bon tiers la population mondiale de D. immutabilis !
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— 481 —
Contributions a v étude des Poissons Characoides1.
Parodon guyanensis n. sp. de Guyane Française,
AVEC QUELQUES CONSIDÉRATIONS SUR LE GROUPE
(H EMIODONTINAE) .
Par J. Géry.
Les Parodontidi sont encore mal connus et leur nomenclature
reste confuse, faute d’une bonne iconographie et de diagnoses
différentielles serrées. Aussi la description d’une espèce nouvelle
(dans un groupe qui n’avait pas été renseigné du Département
français de la Guyane) risquerait-elle d’ajouter à cette confusion
si elle n’était appuyée par des figures aussi nombreuses que pos¬
sible, et surtout par la discussion de questions taxonomiques et
phylogénétiques encore à l’étude. Les considérations qui ter¬
minent ce travail m’ont été permises grâce à la compréhension
du Professeur Guibé (Muséum) et du Dr Schindler (Collections
zoologiques de l’État bavarois à Munich), qui m’ont confié quelques
types et que je suis heureux de remercier ici.
Malgré tout, les Parodontidi sont trop peu nombreux dans les
collections européennes pour qu’on puisse envisager une révision
du groupe, et j’ai dû me contenter d’effleurer certains points qui
mériteraient une étude plus complète.
A. Description du type.
Matériel. — Holotype H04-20 bis-1, 67 mm L. sd. (Guyane
Française, Haute-Mana, crique Deux-Branches à la hauteur de
Saut-Fini, collect. Lelong 25-10-57).
Paratypes H04-20 bis-2 à 7, 64,5 à 38,5 mm L. sd. (id.).
1 paratype déposé au Muséum National d’ Histoire Naturelle de
Paris sous le n° 59.34.
1 paratype déposé au Muséum de Munich.
Résumé de la diagnose :
Bien caractéristique des Parodontidi ( Hemiodontinae , Ery-
thrinidae) cette espèce qui se rattache au genre Parodon par la
présence de dents latérales à la mâchoire inférieure se distingue
1. Voir Bull. Mus. nat. Hist. nat., 1959, 31, pp. 345, 403.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 6, 1959.
482 —
des autres espèces connues par la présence de 10 dents prémaxil
laires (au lieu de 8 en général) et par la coloration de la dorsale
qui est nettement marquée de jaune et de noir.
Résumé des comptes et proportions :
D. II 9 + I ; A. II 6 ; P. I 11 + I ; V. II 6.
Sq. 1. 38 ; Sq. tr. 4 % — 1 — 4 % ; Sq. Préd. 12 ; Sq. Prév.
18 ; Sq. Péd. cire. 14.
T. 4,45, H. 5,15, Larg. 6,1 dans la L. sd.
O. 3,85, 1.0.3. 2 et M : 2,85 dans la tête.
Hauteur du Péd. 1,55 dans sa L.
2 + 10 + 2
Dents
2 (+ 1) + 1 (+ 1)
Description (fig. 1).
La tête est de forme pyramidale (le museau, arrondi et proéminent,
formant la pointe), la région interorbitale plane et relativement large.
Le museau est relativement long (1,38 fois plus long que l’œil), la bouche
très infère, son ouverture située à la hauteur d’une verticale menée
par la narine antérieure. Il n’y a pas de bord charnu à la lèvre supé¬
rieure qui est adhérente autour de la base des dents prémaxillaires ;
la lèvre inférieure est droite et régulière, comme le bord antérieur du
dentaire (dépourvu de dents à ce niveau). Prémaxillaire avec 10 dents
spatulées serrées et formant un bord crénelé bien régulier, non sinueux ;
chaque dent possédant + 14 denticules assez profondément incisés,
recourbés vers le dedans ; maxillaire court et enfoui dans des replis
de peau, avec, à l’angle, 1 dent analogue aux dents antérieures, mais
oblique et plus courte, suivie d’une 2e dent presque enfouie, beaucoup
plus petite et beaucoup moins denticulée.
Le bord latéral du dentaire porte d’un côté 2 dents molaires aplaties
+ une 3e plus profonde, de l’autre côté une seule dent en bordure et
une autre plus profonde.
Les narines, un peu plus près du bord antérieur de l’œil que de l’extré¬
mité du museau, sont très rapprochées entre elles et séparées seule¬
ment par un pont cutané.
L’œil est relativement grand, exactement latéral, situé à la partie
supérieure de la tête (l’interorbital étant pratiquement plat) et très
légèrement plus près du museau que de l’extrémité de l’opercule ; la
pupille est relativement grande, l’orbite est plus ou moins ellipsoïde
à grand axe de bas en haut et d’avant en arrière. La série sous-orbitale
couvre la joue. La membrane des ouïes se soude à elle-même sous la
ligne médiane, mais non à l’isthme.
Le corps est allongé, fusiforme mais aplati ventralement depuis
l’isthme jusqu’à l’origine de l’anale, peu arrondi dorsalement, de plus
en plus comprimé vers l’arrière à partir de la dorsale. Le profil dorsal
est modérément convexe, s’élevant jusqu’à l’origine de la nageoire dor¬
sale et s’abaissant ensuite jusqu’à l’adipeuse. Le profil ventral est sen¬
siblement horizontal jusqu’à l’origine de la nageoire anale.
— 483 —
La nageoire dorsale, située en avant du milieu du corps (origine plus
près du museau que de la racine de la caudale d’environ % l°ng- de
Fig. 1. — Parodon guyanensis n. sp. Aspect général et détails de l’holotype.
la tête), est assez courte, sa base comprise deux fois dans la tête, et
relativement haute, le plus long rayon étant presque aussi long que la
tête. La base n’est pas recouverte d’écailles. Les deux premiers rayons
— 484
sont simples (le premier assez rudimentaire), suivis de dix rayons seg¬
mentés, le dernier non ramifié. L’adipeuse est petite et étroite.
Les pectorales, insérées très bas et très en avant, sont horizontales
et longues (la longueur du plus long rayon, le 4e, dépasse la longueur
de la tête mais n’atteint pas, de beaucoup, l’origine de la ventrale) ;
le premier rayon simple et les quatre premiers rayons segmentés sont
très épaissis ; les six rayons segmentés suivants normalement ramifiés,
le dernier (12e) court et non ramifié. Les ventrales également basses et
horizontales s’insèrent un peu en arrière d’une verticale menée par le
milieu de la base de la dorsale ; elles sont nettement plus courtes que
les pectorales et n’atteignent pas, de beaucoup, l’origine de l’anale.
Deux premiers rayons non ramifiés, le 1er rudimentaire, le 2e très
épaissi, et 6 rayons ramifiés, les deux premiers épaissis. La base est
recouverte de deux écailles modifiées, triangulaires, sur la face ven¬
trale ainsi que sur la face dorsale.
L’anale, très courte et postérieure, s’insère légèrement en avant d’une
verticale passant par l’adipeuse ; deux rayons non ramifiés, le premier
rudimentaire, suivis de 6 rayons ramifiés. La base n’est pas recouverte
d’écailles. La caudale est bien développée, fourchue, les deux lobes
sensiblement égaux ; elle est recouverte de 1 ou 2 rangées d’écailles
sur toute sa base.
Ligne latérale bien complète, très peu incurvée, basse, se poursui¬
vant sur le milieu de la base de la caudale. Ecailles bien régulièrement
rangées et imbriquées sauf sur les régions ventrale et pédonculaire où
s’intercalent une ou deux écailles supplémentaires.
La structure d’une écaille généralisée (c’est-à-dire non spécialisée)
(fig. II, A) prélevée sur le flanc, est très caractéristique du type Ery-
thrinide, mais se rapproche beaucoup plus du type d’un Leporinus que
d’un Hemiodus ou d’un Anisitsia. Ecaille d’environ 2,2 mm, un peu
plus large (= haute) que longue, au bord basal fortement incisé et
bilobé ; nucléus sensiblement central, peu réticulé ; environ 4 radii
basaux, 2 latéraux délimitant le champ apical et 2 apicaux ; les circuli
très serrés dans la région basale, bien concentriques et parallèles au
bord, deviennent moins nets dans le champ apical où ils se résolvent
parfois en grains ou gouttelettes comme chez Leporinus ; toutefois leur
direction est toujours bien nettement visible : ils ne sont pas concen¬
triques comme dans le type « primitif » (Charax par exemple) ni diver¬
gents comme dans le type évolutif ( Cheirodon etc...) mais occupent
une position intermédiaire, se perdant dans le bord apical suivant une
direction sensiblement postérieure (= horizontale) et restant plus ou
moins parallèle entre eux. Le bord apical est régulier, non crénelé ; la
zone découverte est faiblement iridescente, beaucoup moins que chez
Anisitsia par exemple.
Coloration (en alcool) :
Dos brun-foncé, flancs plus clairs, abdomen jaune ; écailles avec
reflets argentés; une bande longitudinale à la hauteur de la L. 1, gris
foncé, peu accentuée ; 2 bandes brunes étroites au-dessus, peu accen¬
tuées, plus près de la dorsale que de la L1 ; 3 dessins transversaux en
forme d’Y renversé, le premier au-dessus de la pectorale, le deuxième
— 485
au-dessus de la ventrale, le troisième au-dessus de l’anale ; seul le des¬
sin central est bien net et bien délimité ; les deux extrêmes sont plus
ou moins réguliers ; une amorce de ce dessin à la partie supérieure du
Fig. 2. — A. Écaille de Parodon guyanensis ; B. Dents prémaxillaires de Sacco-
don (1), Apareiodon (2), P. guyanensis (3), et P. suborbitale (4) ; C. Hemiodus ;
D. Parodon (exosquelette céphalique).
pédoncule caudal : tous ces dessins sont gris foncé, d’un ton plus sou¬
tenu que la ligne longitudinale. Toutes les nageoires sont de teinte fon¬
damentale jaune-citron, seule l’anale n’est pas marquée ; 1/3 distal
des pectorales et des ventrales teinté de gris ; caudale marquée de
3 bandes longitudinales gris foncé, l’une allongée à la partie moyenne,
— 486 —
les deux autres sur chaque lobe, plus courtes, presque des maculatures
plutôt que des bandes. C’est enfin la dorsale qui montre la coloration
la plus marquante : partie moyenne jaune d’or vif, base tachetée
de noir, 1/3 distal des 5 premiers rayons fortement marqué de noir
profond, les 5 rayons suivants de gris foncé.
B. Variations.
Les six exemplaires examinés montrent peu de variabilité :
D. II 9 + I sur les trois plus grands exemplaires (67, 64,5 et
48 mm L. sd.) et Dii8 -f- I sur les trois plus petits (46,5, 40 et
38,5 mm L. sd.). Nombre de rayons à la pectorale constant :
P. I 11 I. Il y a 38 écailles perforées en ligne longitudinale
(4 ex.) ou 39 (2 ex. ) ; toujours 4 % éc. au-dessus de L. 1 et 4 y2
au-dessous, jusqu’au milieu de la surface ventrale (2 de la L. 1.
à l’origine des ventrales) ; 11 (2 ex.) à 12 (4 ex.) sur le dos en avant
de la dorsale ; 18 à 20 écailles pas toujours régulières depuis
l’isthme jusqu’à la base des ventrales ; et 14 à 16 en zig-zag
autour du pédoncule.
La tête est comprise 4,05 à 4,45 fois dans le L. sd., la hauteur
5,05 à 5,15 et la largeur (en avant des ventrales) 6,1 à 6,85 dans
la L. sd. l’œil 3,85 à 4,15 fois dans la longueur de la tête, le museau
2,75 à 3,05 et l’interorbital 3,20 à 3,65.
La formule caractéristique des dents de la mâchoire supérieure
est constante : 5 dents sur chaque prémaxillaire et 2 dents sur
chaque maxillaire ; en revanche, les dents latérales du dentaire
sont irrégulièrement réparties et peuvent être au nombre de 3 de
chaque côté, ou 3 et 2, ou 2 de chaque côté : ces irrégularités ont
été signalées par Schultz (1944) pour d’autres espèces du genre.
En ce qui concerne la coloration, aucune différence notable ne
peut être relevée parmi les 7 spécimens examinés. Il n’y a en par¬
ticulier aucun dimorphisme sexuel, en dehors de la plus grande
largeur des deux plus grands exemplaires, qui peuvent être des
femelles (dissection non faite, le matériel n’étant pas assez abon¬
dant), 6,1 à 6,15 dans la longueur (contre 6,65 à 6,85).
C. Biologie.
Bien n’est encore connu de la reproduction des espèces, qui
vivent en général dans les eaux agitées, s’aidant des incisives
supérieures pour se retenir, à contre-courant, aux « mousses »
qui tapissent les rochers (d’après Travassos). Les exemplaires
décrits ont été capturés à la nasse, ce qui semble indiquer une vie
nocturne ou crépusculaire. J’ai pu observer pendant quelques
instants, grâce au masque de plongée, un exemplaire (probable-
— 487
ment de la même espèce) au voisinage d’un « saut » sur le Maroni,
sans noter de comportement caractéristique tel que station sur le
fond à, l’aide des pectorales et des ventrales (comme les Charici-
dium en Amérique ou les N annocharax en Afrique) ou fixation
par les dents aux obstacles naturels.
Les Parodon sont probablement beaucoup plus abondants qu’on
ne le croit, mais les difficultés de capture (très analogues à celles
des Anostomus) font croire à leur relative rareté.
D. Discussion.
Rien n’est plus confus que la nomenclature des Parodon. Eigen-
mann, en 1916 {Ann. Carnegie Mus. 10 : 71-76) a bien tenté de
simplifier la classification en créant un nouveau genre caractérisé
par l’absence de dents sur les bords latéraux du dentaire : Apa-
reiodon (type Parodon piracicabae Eig 1907) : même cette dis¬
tinction n’est pas absolue puisque Apareidon a/finis (Stein-
dachner) fut décrit en 1879 comme ayant 2 dents inférieures de
chaque côté, dents qui ne furent pas retrouvées par la suite sur
les types par Eigenmann ! Dans le même ordre d’idées, Stein-
dachneb (Beitrâge zur Kenntnis der Flussfische Südamerikas,
Denkschr. Kais. Akad. D’iss. Wien, 5 : 11-13, pl. 5 figs 1-3, 1915),
qui décrit sous le nom de Parodon tortuosus Eig. et Norris 1900
au moins trois formes différentes : P. cf. suborbitale, P. cf. subor¬
bitale bijasciatus et A. cf. piracicabae (?) dit à propos des dents
de la mâchoire inférieure : « Unterkiefer zahnlos oder jederseits
seitlich 2 sehr kleine Zàhnchen, die nur unter der Lupe bemerkbar
sind ». Enfin A. caquetae d’après Boehlke (... Collections from
Ecuador, Proc. Ac. Nat. Sc. Phi. CX : 85, 1958) et A. pongoense
d’après Schultz in Schultz et Milles, Journ. Wash. AC. Sc. 33
(8) : 252, 1943) présenteraient également des dents à la mâchoire
inférieure 1.
Les difficultés de détermination des Parodon (s. str. Eigen¬
mann) viennent du fait que la plupart des espèces ont été décrites
en un temps où le stéréomicroscope était peu employé et où les
diagnoses étaient sommaires, les auteurs ne précisant pas des
données qui — telles le nombre ou la forme des dents, le nombre
des rayons des pectorales ou des ventrales etc... — nous seraient
aujourd’hui précieuses (les types étant pour la plupart en petit
nombre, souvent abîmés ou peu accessibles). S’ajoutent à ces
difficultés des caractères particuliers propres aux Parodontidi, qui
sont rares ou difficiles à capturer, tous vraisemblablement homo-
1. Il est probable que les petites dents inférieures des Parodon n’apparaissent
que tardivement au cours de la croissance.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 6, 1959.
33
— 488 —
chromes, donc de dessin variant avec le milieu et peut-être même
avec l’état physiologiques, et dont, d’autre part, les structures
traditionnellement employées en ichthyologie (comptes des écailles,
des nageoires etc...) sont extraordinairement constantes au sein
d’un même genre. Enfin les proportions elles-mêmes semblent
varier non seulement avec le sexe (ce qui est évident), mais aussi
avec l’âge, (les ex. juvéniles étant plus élancés que les adultes).
Les classifications à venir devront donc faire état, lorsque les
exemplaires seront plus nombreux, des caractères anatomiques
des os des mâchoires ainsi que des statistiques, comme pour tous
les groupes difficiles.
La chronologie des espèces de Parodon s. str. s’établit comme
suit :
P. suborbitale Val. in Cuv et Val. Hist. Nat. Poiss. 25 : 51,
1849.
P. nasus Kner, Denks. Ak. Wiss. Wien 17 : 167, 1859 (Parana)
mis en synonymie par Steindachner ( Denk . Ak. Wien 41 : 20,
1879) et par Perugia [Ann. Mus. Civ. Stor. Nat. Genova, Ser. 2,
10 (30) : 637, 1890-91) avec P. suborbitale Val, mais non par Berg
{Anal. Mus. Nac. Buenos-Aires, Ser. 2, 2 : 280, 1896-97).
P. hillarii Reinhardt in Lütken, Velhas-Flodens Fiske 12 (2) :
194, 1875 mis également en synonymie par Steindachner 1879
(loc. cit.) et par Perugia 1890 (loc. cit.) avec P. suborbitale Val.
P. buckleyi Boulenger, Proc. Zool. Soc. London : 279, 1887
(Équateur) mis en synonymie par Schultz (Characinidae from
Venezuela, Proc. US Nat. Mus. 95 : 291, 1944) avec P. suborbi¬
tale Val.
P. caliensis Boulenger, Ann. Mag. Nat. Hist. Ser. 6, 16 : 480,
1895 (Colombie).
P. tortuosus Eigenmann et Norris, Rev. Mus. Paulista 4 : 356,
1900 (Sao Paulo).
P. gestri Boulenger, Ann. Mag. Nat. Hist. Ser. 7, 10 : 285,
1902 (Matto Grosso).
P. bifasciatus Eigenmann, Mem. Carnegie Mus. 5 : 274, 1912
(Guyane anglaise) mis en synonymie par Steindachner 1915
(loc. cit.) avec P. tortuosus Eig et par Schultz 1944 (loc. cit.)
avec P. suborbitale Val.
P. apolinari Myers, Proc. Biol. Soc. Wash. 43 : 66, 1930 (Colom¬
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P. carrikeri Fowler, Proc. Ac. Nat. Sci. Phi. 92 : 43-103, 1940
(Bolivie), mis en synonymie par Schultz 1944 (loc. cit.) avec
P. suborbitale Val.
P. caudalis, même référence.
— 489 —
P. pongoense (Allen) in Eigenmann et Allen, Unio. Kentucky
286, 1942.
P. caquetae (Fowler), Proc. Ac. Nat. Sc. Phila. 97 : 106, 1945
(Colombie).
P. guyanensis n. sp. (Guyane française).
P. guyanensis n. sp. diffère de toutes ces espèces par la dorsale
très nettement marquée de noir à son tiers distal. Seul Apareiodon
dariensis (Meek et Hildebrand) pourrait lui être comparé (« The
dorsal and caudal lobes are prominently barred with black »)
mais c’est un typique Apareiodon, au moins pour le spécimen
adulte connu (« the teeth varie with âge ») au biotope excessive¬
ment restreint (bassin du Tuyra, Panama).
P. guyanensis n. sp. diffère également de toutes les autres
espèces du genre par la présence de 5 dents de chaque côté du
prémaxillaire, alors que le nombre de 4 + 4 est donné par Schultz
comme un caractère constant et commun aux 3 genres Parodon-
tops, Apareiodon et Parodon (Key to the généra of Parodontinae,
1944, loc. cit. : 288) ; le chiffre de 5 + 5 est toutefois donné par
Steindachner (1915, loc. cit.) à propos des exemplaires dont il
décrit, sous le nom de P. tortuosus, probablement trois formes
(voir plus haut). Sans réexamen complet de tous les exemplaires
du Musée de Vienne, il n’est pas possible de dire à quelle forme
appartiennent les spécimens désignés par « normal 5 + 5 Zâhne
in Zwischenkiefer ».
P. guyanensis n. sp. se distingue aussi nettement, par sa forme
élancée, du groupe à corps relativement haut (hauteur comprise
moins de 4 fois dans la longueur standard) formé par les espèces
caliensis, apolinari, suborbitale, gestri et probablement d’autres,
pour se rapprocher de P. tortuosus (hauteur 4,1 à 5,6 fois dans
la longueur standard d’après Travassos, Subfamilia Parodon¬
tinae, Bol. Mus. Nac. Rio de Janeiro, Zool., n° 129, 1955), dont
il diffère par la coloration, 1 dent de plus au prémaxillaire et
1 dent de moins au dentaire, et 1 à 3 rayons de moins à la pec¬
torale.
Enfin la forme géographiquement la plus rapprochée, P. bijas-
ciatus, connu d’un seul spécimen de la Guyane anglaise, est très
différent par les proportions et la coloration, se rapprochant beau¬
coup de P. suborbitale dont il n’est peut-être qu’une sous-espèce.
E. Position systématique et phylogénie des Parodon.
Travassos (Ostéologie oromandibulaire de trois espèces de Paro¬
dontinae, Bol. Mus. Nac. Rio de Janeiro, Zool., n° 108 : 1-18 ;
— 490 —
1952) a émis l’hypothèse que la structure des dents prémaxillâires
et maxillaires puisse servir de critère de distinction entre les genres
du groupe Parodon, au même titre que la présence ou l’absence
de dents inférieures : les denticules chez Apareiodon sont moins
nombreux, plus larges, plus séparés mais moins hauts que chez
Parodon s. str.
La fig. 2, B, où les dents de 3 genres ont été ramenées sensible¬
ment à la même échelle, semble montrer une progression dans
la complexité et la spécialisation, depuis Saccodon ( craniocepha-
lum, type du Mus. Nat. Hist. Nat, probablement synonyme de
wagnerï) (n° 1) aux incisives grossièrement dentées, ou plus sim¬
plement usées ; en passant par Apareiodon (n° 2) ( hasemani ,
exemplaire confié par la ZSBS de Münich) aux denticules en étoile
assez conformes à la description de Travassos, pour aboutir à
nouveau à un type incisiforme, mais aux incisures profondes et
complexes de Parodon (n° 4) (type du Mus. Nat. Hist. Nat. de
suborbitale). Parodon guyanensis n. sp. (n° 3) semble intermé¬
diaire entre ces deux dernières structures et constitue, à mon sens,
une forme de transition entre Parodon et Apareiodon, si tant est
que la structure des dents ait une valeur phylogénétique chez les
Characoïdes.
En ce qui concerne la position systématique du groupe tout
entier au sein des Characoïdes, la plupart des auteurs modernes
en font une sous-famille, les Parodontinae Eigenmann 1910, voi¬
sine à la fois de Characidium et de Hemiodus. Cette double affi¬
nité peut difficilement se soutenir, et je crois que Parodon et Cha¬
racidium, d’aspect extérieur semblable, sont en réalité très éloignés
l’un de l’autre et ne présentent qu’une adaptation convergente
à la vie dans les torrents. Characidium, pour moi, est en effet un
Characide dérivé probablement des Cheirodon, tandis que Paro¬
don montre par la structure du crâne, des écailles etc... qu’il est
un typique Erytbrinide. La fig. 2, C et D, qui compare l’exos-
quelette céphalique de Hemiodus quadrimaculatus (C) avec Paro¬
don guyanensis n. sp. (D) (sensiblement même biotope) montre
bien les affinités entre les deux espèces, en particulier le dévelop¬
pement si caractéristique du dermethmoïde, s’insérant entre les
prémaxillaires. Malgré la réduction du maxillaire et la disparition
des fontanelles chez Parodon, malgré aussi le développement en
cuirasse de la série circumorbitaire chez Saccodon (toutes évolu¬
tions que je crois secondaires), le groupe s’intégre aux Hemiodon-
tinae en une unité taxonomique valable qui ne peut 'prétendre
à mieux que le rang de tribu, les Parodontidi.
Institut Français d' Amérique Tropicale à Cayenne ( Guyane Française),
Laboratoire de Zoologie ( Reptiles et Poisson) du Muséum.
491 —
Note préliminaire sur la systématique
de Telestes soufia Risso,
Poisson de la famille des Cyprinidae.
Par J. Spillmann.
Plus connue sous les noms de Blageon en Savoie, de Suiffe ou
Soufîe dans les affluents du bas-Rhône et sur la côte méditerra¬
néenne, cette petite espèce, dont la taille courante est d’une
douzaine de centimètres, est très voisine des Leuciscus.
Le genre Telestes, créé en 1834 par Charles Bonaparte, est
considéré par beaucoup d’auteurs ( Vladykov 1931) comme un sous-
genre du genre Leuciscus.
Les Telestes sont caractérisés principalement par une cavité
générale colorée par un pigment noir diffus, caractère partagé
avec les Chondrostomes dont, par ailleurs, les Telestes diffèrent
par leurs dents pharyngiennes et l’absence de lèvres cornées.
Le Blageon se distingue extérieurement par une bande de pig¬
ment foncé courant le long des flancs, de l’œil à l’extrémité du
pédicule caudal. Cette bande est située au dessus de la ligne laté¬
rale dans sa partie médiane ; elle rejoint la ligne latérale à son
extrémité postérieure et passe à mi-hauteur du pédicule caudal.
Au dessous de cette ligne sombre, la ligne latérale, bordée le plus
souvent d’une double rangée de mélanophores rappelant celle du
Spirlin, est soulignée de pigment orange. Cette coloration est
particulièrement accentuée pendant la période de reproduction. Il
en est de même des tâches du même pigment existant à la base
des nageoires paires et de la caudale ainsi que de la ligne orange
soulignant la base de l’anale ; mais il est rare qu’il ne reste pas
quelques traces de ce pigment aux autres époques de l’année.
L’espèce a été décrite pour la première fois par Risso en 1826,
sous le nom de Leuciscus soufia, dans 1’ « Histoire naturelle de
l’Europe méridionale ».
L’espèce, comprise au sens large, est autochtone en Europe
dans la vallée du Haut-Rhin, le bassin du Rhône (Léman excepté),
du Danube, les fleuves côtiers alpins, l’Italie septentrionale et
centrale et certaines zones de la péninsule balkanique voisines
de l’Adriatique. Récemment Banarescu et Bichiceanu la signalent
en Roumanie dans la rivière de Sapinta (Maramures).
Le biotope préférentiel des Telestes est représenté par les eaux
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 6, 1959.
— 492 -
claires et courantes ; lorsqu’il existe dans une rivière comportant
des Ombres (Thymallus thymallus), Telestes sou fia fréquente les
mêmes parages, c’est pourquoi Dorier (1957) le préconise comme
poisson type de la zone à Ombre, dans les régions méridionales
de la France, là où cette dernière espèce n’existe plus.
Bien que préférant les eaux courantes, le Blageon est considéré
comme faisant partie de la faune de certaines lacs (Annecy, Bour¬
get). Autant que nous avons pu nous en rendre compte, ces pois¬
sons sont rares dans ces lacs, à l’heure actuelle du moins, et ne
doivent guère s’aventurer loin des affluents ou des émissaires.
L’espèce témoigne d’une certaine variabilité. En gros, on dis¬
tingue deux tendances se concrétisant l’une dans le Wurtemberg,
la Bavière et l’Autriche, l’autre en Italie.
La première de ces formes correspond au Squalius agassizi de
Heckel, la seconde au Leuciscus savignyi de Cuvier Valen¬
ciennes.
Fatio (1882) a dégagé les caractéristiques de ces deux formes.
En 1905, Cépf.de dans une étude comparative du Blageon du
lac d’Annecy et de la Suifîe bouchesse de l’Isère et du Drac, écri¬
vait que l’on trouve, en descendant vers le sud, des formes qui
se font remarquer par une taille plus petite, un corps moins élevé
et plus épais, une tête relativement plus volumineuse à museau
plus court. Il précisait que la coupure se situait au niveau de
l’Isère et concluait qu’il n’y avait pas lieu de distinguer spécifi¬
quement les deux formes.
Vladykov (1931) considérait les formes des bassins du Rhône
et du Pô comme représentant le type : Leuciscus soufia soufia
(Risso) suivant la diagnose donnée par Fatio pour Squalius savi-
gnyi :
D = 111/8(9) A — 1 1 1/8-9 Lign. lat. 44-51(60) Dents phar.
5 -(- 2/4 -f- 2.
Ayant éprouvé quelques difficultés dans le classement des
Telestes reçus de différents points du territoire français, nous
avons commencé un examen détaillé des échantillons récoltés. Ce
sont les premiers éléments recueillis qui font l’objet de cette note.
L’étude comparative que nous avons pu faire, portant sur
122 individus tant d’origine française qu’italienne et bavaroise,
nous conduit à cette constatation que, pour l’ensemble des formes
du bassin du Rhône (Afïl. Rive Gauche) et de celui de l’Argens
(Var), les moyennes obtenues correspondent à la sous-espèce
Telestes soufia agassizi.
La population de la Bevera (Alpes maritimes) se révèle seule
nettement différente et assimilable à la sous-espèce italienne :
Telestes soufia muticellus.
Les Telestes du fleuve Var (Alpes maritimes), bien que très
Tableau des caractères différentiels des trois formes de Telestes.
— 494 —
proches de la sous-espèce agassizi par la plupart de leurs carac¬
tères, méritent cependant une place à part, en tant que type de
l’espèce, parce qu’ils présentent certaines particularités.
Nous donnons ci-dessus les diagnoses que nous avons établies
pour ces trois formes et compléterons ensuite la documentation
par quelques moyennes métriques.
Ces chiffres sont en accord avec les observations des différents
auteurs sur les deux formes de Telestes ; ils confirment, si l’on
tient compte du fait que la Bevera est un affluent de la Roya
(fleuve côtier italien) que la quasi totalité des Telestes français
est à considérer comme appartenant à la sous-espèce Telestes
soufia Agassizi.
En ce qui concerne l’aspect général du corps, les Telestes de la
Bevera ont, comparativement à ceux du bassin du Rhône et de
l’Argens, une forme moins élancée, plus massive, une tête plus
large, un dos plus épais, un museau plus court, un profil dorsal
plus convexe. Dans l’ensemble, les nageoires ont également ten¬
dance à présenter des angles plus arrondis.
Caractères particuliers des Telestes du fleuve Var.
Les Telestes du Var sont très proches, par leurs caractères numé¬
riques, de ceux des bassins de l’Argens et du Rhône ; il n’y a guère
que le nombre des écailles qui soit un peu plus élevé (chiffres
extrêmes 51-57 contre 46-58, moyenne 54,3 contre 53).
Par contre, ils en différent notablement par leur silhouette et
leur coloration. Les Telestes du Var ont en effet une couleur claire,
argentée, brillante, la pigmentation mélanique est peu accentuée
et la bande noire des flancs, marquée de fines ponctuations, est
le plus souvent incomplètement indiquée. Des individus péchés
fin août, donc loin de la période de reproduction présentaient une
ligne latérale soulignée de pigment orange. Des taches de ce même
pigment étaient également nettement visibles, quoique peu intenses
à l’aisselle des nageoires paires. Les nageoires pectorales sont
étroites et acuminées, la caudale bien échancrée offre des lobes
assez aigüs. La dorsale et l’anale ont une pointe accusée.
Enfin, la silhouette des Telestes du Var se caractérise par un
profil dorsal rectiligne et une courbure marquée de l’abdomen,
ainsi que l’avait déjà expressément noté Risso en 1826.
Caractères des formes italiennes et bavaroises.
De l’étude de 16 individus provenant du territoire italien (Lac
de Côme à l’embouchure du fleuve Telo, de Lombardie et d’Italie
— 495
centrale) et de 10 individus provenant de Bavière (Rosenheim)
nous retenons les données numériques suivantes :
Formes italiennes
Formes bavaroises
Écailles . 45-51 (moyenne 48,3) 50-57 (moyenne 52,7)
Rayons rameaux anale . 8 9 (1 fois 8)
Pelvienne . 7 8
Dents phar . 5 + 2/4 + 2 (dans 82 % des cas) 5 + 2/5 + 2 1
En comparant ces données avec celles fournies par les formes
françaises on constatera que l’ensemble des Telestes des bassins
de l’Argens et du Rhône s’apparente aux formes bavaroises alors
que les Telestes de la Bevera s’apparentent aux formes italiennes.
Poids et tailles.
On constatera, par l’examen du tableau ci-dessous, qu’il n’y a
sensiblement pas de différence entre les Telestes du Rhône et ceux
de l’Argens.
Les autres formes donnent des chiffres plus faibles ; les indica¬
tions fournies par le poids et la taille marquent donc les mêmes
différences que celles accusées par les données numériques.
Moyenne des poids et des tailles 2.
1. Le pourcentage n’a pu être établi, les dents pharyngiennes ne pouvant être
prélevées sur des échantillons de collection aimablement prêtés par le Musée de
Munich.
2. Nous croyons bon de faire observer ici qu’il existe dans la collection du Labo¬
ratoire, sous le n° 3355, quatre Telestes dont la provenance indiquée est Nice, sans
plus de précision. Nous ne les avons pas ajoutés à nos échantillons récents prove¬
nant du fleuve Var pour la raison qu’ils sont assimilables, par leurs caractères, aux
Telestes de la Bevera. A cette occasion nous pensons qu’il y a peut-être là une des
raisons pour lesquelles une certaine confusion a régné, dans un proche passé, quant
au rattachement des Telestes de Risso à l’une ou l’autre des deux sous-espèces, si
l’on admet que ces poissons de Nice ont pu être étudiés en tant qu’originaires du
fleuve Var.
Une fois encore s’impose la nécessité absolue d’indications d’origine très précises
sur les pièces de collection.
— 496 —
Les plus forts spécimens observés.
Bassin du Rhône . Long. tôt. 16,5 ; long. std. 13,2 ; Poids 36
Bassin de l’Argens . » » 15,7 » » 13 » 38
Var . » » 11,7 » b 9,6 b 15
Bevera . b b 13,1 b b 10,7 b 24
Italie . b b ? b b 12,2 b 38
Maturité sexuelle et longévité.
D’après l’examen des écailles, le plus souvent difficiles à lire,
nous estimons que la majorité des Telestes français ont de 2 à
4 étés. Des femelles à la fin de leur deuxième été ont des ovules
laissant prévoir qu’elles participeront à la prochaine fraye prin¬
tanière, c’est-à-dire après deux ans révolus.
Les poissons dans leur cinquième été sont rares ; la longévité
des Telestes ne doit donc guère excéder cinq ans révolus.
Observations sur quelques données métriques.
Parmi les données métriques dont nous donnons ci-dessous les
moyennes, les trois premières ont été choisies parmi celles met¬
tant en évidence les variation de la forme de la tête.
Les trois suivantes sont relatives aux proportions de la nageoire
anale, les deux dernières enfin sont des mesures classiques sélec¬
tionnées en tant que caractères métriques non influencés par
certains facteurs tels que sexe, état de développement des organes
génitaux, plus ou moins d’embonpoint en relation avec la sitèse
des eaux.
On comparera utilement ces données métriques avec celles
fournies par les formes italiennes et bavaroises. On constatera
qu’elles parlent dans le même sens que les données numériques.
— 497 —
Italie (16 ind.) Bavière (10 ind.)
1 . 62 79,2
2 . 23,5 29,4
3 . 82,8 128
4 . 18,1 16
5 . 56 65,8
6 . 74,3 67,1
7. . . . 23,2 22,7
8 . 50,7 51,2
Les rapports 1, 2, 3 mettent en évidence la tendance des formes
« muticellus » à présenter un museau plus court et plus arrondi
que les formes « agassizi ».
Les rapports 4, 5, 6, relatifs aux proportions de la nageoire
anale, montrent la tendance des formes « muticellus » à voir une
anale plus haute que les formes « agassizi ».
On remarquera à cet égard que les chiffres fournis pour ces
trois rapports par les formes du Var et de Bavière sont relative¬
ment voisins et intermédiaires entre ceux des T elestes de la Bevera
et d’Italie (T. S. muticellus) et ceux des Telestes de l’Argens et
du Rhône (T. S. agassizi).
On observe un phénomène analogue en ce qui concerne le
nombre des écailles. On trouve, en effet, le chiffre maximum de
57 chez un Telestes du Var (même maximum trouvé chez les
Telestes de Bavière), alors que le maximum trouvé parmi les pois¬
sons des bassins du Rhône et de l’Argens est de 53 ; ces particu¬
larités tiennent évidemment à la discontinuité dans le détail d’une
variation progressive dans l’ensemble.
Enfin, les rapports 7 et 8 se montrent sensiblement constants
pour l’espèce au sens large.
Conclusions.
Les chiffres obtenus tant pour les caractères numériques que
pour les caractères métriques confirment les observations des
auteurs quant à l’existence de deux formes de l’espèce.
Les moyennes permettent de situer la coupure à hauteur du
département des Alpes-Maritimes.
Les formes situées à l’ouest du département (bassin de l’Argens
et du Rhône) sont assimilables à la sous-espèce Telestes soufia
agassizi (Heckel) celles situées sur la bordure est du départe¬
ment (Bevera, affluent de la Roya, fleuve côtier italien) sont assi¬
milables à la sous-espèce Telestes soufia muticellus (Cbp.).
Enfin, dans le fleuve Var lui-même (Alpes-Maritimes) se trouve
le type de l’espèce, conforme à la description de Risso, poisson
— 498 —
très voisin de Telestes soufia agassizi par l’ensemble de ses carac¬
tères numériques et métriques, mais, présentant, par sa silhouette
et sa livrée, une incontestable originalité.
En ce qui concerne l’ensemble formé par les diverses popula¬
tions des bassins du Rhône et de l’Argens, il sera intéressant, au
fur et à mesure que des exemplaires pourront être obtenus en
nombre suffisant, de constater comment s’organise leur découpage.
Les données fournies par les Telestes de Bavière indiquent en
effet que la variation se poursuit et les poissons de Roumanie
étudiés par Banarescu et Bichiceanu représentent, à leur tour,
des animaux légèrement différents de ceux de Bavière.
Dans sa constitution même, l’ensemble des populations de
Telestes du territoire français présentant une variation géogra¬
phique et des formes de transition, met en évidence le fait que les
deux variétés de Telestes sont bien en rapport d’espèce à sous-
espèce et ne peuvent être regardées comme deux espèces diffé¬
rentes.
Il est certain que les chiffres dont nous faisons état, portant
sur un nombre relativement faible d’individus, ne doivent pas, en
valeur absolue, être considérés comme définitifs ; envisagés dans
leur valeur relative les uns par rapport aux autres on peut, par
contre, les considérer comme valables.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles de Poissons).
OUVRAGES CONSULTÉS
1834. Bonaparte (Charles). — Fauna italica III.
1844. Cuvier Valenciennes. — Hist. nat. poiss., t. XVII.
1858. Heckel et Kner. — Süsswasserfische. Leipzig.
1866. Blanchard. — Poiss. eaux douces. France, Paris.
1866. Steindachner. — Sitzber. Akad. VFtss. Wien. 54, I. Abth.
1868. Günther. — Cat. Poiss. British Mus., vol. VII.
1881. Moreau. • — - Poiss. France, t. III, Paris.
1882. Fatio. ‘ — Faune Vertéb. Suisse, vol. IV.
1905. Cépède. — Annal. Univers. Grenoble, t. XVII, n° 2.
1925. Roule. — Poiss. eaux douces. France, Paris.
1931. Vladykov. — Mém. Soc. Zool. Fr., t. 29.
1935. Tortonese. — Boll. Pèse. Pisc. Idro, Anno XI, f. 2. XIII. Roma.
1936. Steinmann. — Poiss. de la Suisse. Aarau.
1953. Schindler. — Unsere Süsswasserfische, Stuttgart.
1955. Oliva (Ota). — Bull. Mus. Nat. Hist., t. CXXIV, lre part. Prague.
1959. Banarescu et Bichiceanu. — Acad. Bep. Pop. Boumanie, Sect.
biol. (Biol. anim. I., t. XI).
499 —
Les types de la collection m. pic.
II. Chrysomelidae Hispinae de l'Ancien Monde.
Par A. Descarpentries et A. Villiers.
Le présent travail fait suite à celui que nous avons déjà publié
dans la même revue [Bull. Muséum, (2), t. XXXI, n° 2, 1959,
pp. 137-154). Les Chrysomelidae Hispinae de l’Ancien Monde sont
rangés ici selon l’ordre et la nomenclature du Coleopterorum Cata-
logus (Uhmann, 1958).
Abréviations : Ht., holotype ; pt. : paratype.
Genre Macrispa Baly.
bipartita Pic 1927. — Tonkin : Chapa. — Ht.
Genre Estigmera Hope.
atricollis Pic ( chinensis var.) 1924. — Assam : Khasi Hills. — Ht.
latior Pic ( chinensis var.) 1924. — Patria ? — Ht.
nigripennis Pic ( chinensis var.) 1924. — Cochinchine 1. — Ht.
ruficollis Pic ( chinensis var.) 1924 2. — Sumatra.
Genre Lasiochila Weise.
apicalis Pic 1927. — Tonkin : Chapa. — Ht., 1 pt.
bicolor Pic 1924. — Formose. — Ht.
formosana Pic 1924. — Formose. — Ht.
gestroi Baly 1888. — Birmanie. — 2 pt.
macilenta Gestro 1906. — Indes : Travancore. — 13 pt.
parallela Chapuis 1876. — Philippines. — 1 pt.
ruficolor Pic ( gestroi var.) 1924. — Tonkin : Bac Mue. — Ht.
rufipennis Pic 1924. — Tonkin : Chapa. — Ht.
rufipes Pic 1924. — Tonkin. — Ht.
subparallela Pic 1924. - — Tonkin. — Ht.
1. Et non Laos comme indiqué par Pic dans sa description.
2. Et non ruficolor comme indiqué au Coleopterorum Catalogus.
Bulletin du Muséum , 2e série t. XXXI, n° 6, 1959.
— 500
Genre Anisodera Chevrolat.
brevelineata Pic 1924. — Malaisie : Perak. — Ht., 1 pt.
brevipennis Pic 1924. — Tonkin : Hoa-Binh. — Ht.
elongata Gestro 1888. — Sumatra : Mts Singalang. — 2 pt.
foveolata Pic 1924. — Laos : Vientiane. — Ht.
humilis Gestro 1897. — Sumatra. — 4 pt.
sinuaticollis Pic 1926. — Tonkin : Koa-Binh. - — Ht.
suturella Uhmann 1939. — Java : Preanger. — 1 pt.
Genre Callispa Baly.
apicalis Pic 1924. — Chine : Fokien. — • Ht.
atripes Pic ( bowringi var.) 1924. — Chine. — Ht.
bicoloripes Pic 1930. — Congo : Pangala. — • Ht.
curtipennis Pic 1925. — Cochinchine : Saigon. — Ht.
cyanipennis Pic 1924. — Chine. — • Ht.
donckieri Pic 1924. — Chine : Fokien. — Ht.
elongata Pic 1924. — Tonkin : Lac-Thô. — Ht.
fallax Uhmann 1931. — Luzon : Los Banos. — 1 pt.
feae Baly 1888. — Birmanie : Carin Cheba. — 1 pt.
flavonotata Pic 1924. — Sumatra : Palembang. — Ht.
intermedia Uhmann 1931. — Cameroun : Bosum. — 1 pt.
jeanvoinei Pic 1927. — Tonkin : Chapa. — • Ht., 1 pt.
latior Pic ( dimidiatipennis var.) 1924. — • Tonkin : Lac Thô. —
Ht., 1 pt.
latipennis Pic 1924. — Sikkim. — Ht.
latithorax Pic ( vicina var.) 1927. — Tonkin : Chapa. — Ht.
luzonica Pic 1930. — Luzon : Bangui. — Ht.
maindroni Pic 1943. — Indes : Mahé. — Ht.
nigronotata Pic 1931. — S. Inde : Wallayar forest. — Ht.
puellaris Pic 1930. — Mindanao : Surigao. — Ht., 1 pt.
ruficeps Pic 1929. — Tonkin : Hoa-Binh. — Ht., 1 pt.
testaceicornis Pic 1925. — Congo : Benito. - — Ht.
testaceipes Pic 1924. — Birmanie : Paungde. — Ht.
vicina Pic 1927. - — Tonkin. — Type détruit.
violaceicornis Pic 1937. — S. Inde. — Ht.
Genre Leptispa Baly.
allardi Baly 1889. — - Annam : Hué. — 3 pt.
anceyi Pic 1924 L — Cochinchine : Saigon. — Ht., 1 pt.
angolensis Pic 1936. — Angola : Kuandu. — Ht.
1. Décrit comme Downesia subgen. Paradownesia.
— 501 —
angustata Pic 1925. — Madagascar : Tananarive. — Ht.
angustior Pic 1951. — Tonkin : Lao-Kay. — Ht.
atricolor Pic 1928. — Tonkin : Chapa. — Ht.
atripes Pic 1925. — Tonkin : Dap-Kan. — Ht.
bicolor Pic 1929. — Tonkin : Hoa-Binh. — Ht.
bifoveolata Pic 1951. — Madagascar : Fianarantsoa. — Ht.
distincta Gestro 1906. — Travancore. — 5 pt.
donckieri Pic 1925. — • Madagascar : Tananarive. — Ht., 4 pt.
graminum Gestro 1906. — Fernando-Poo : Basile. — 3 pt.
grandis Pic 1937. — République Centre-Africaine : Carnot 1.
impressithorax Pic 1953 (= impressicollis Pic 1951). — Mada¬
gascar : Fianarantsoa. — Ht.
irregularis Pic 1951. — Madagascar : Tsaratanana. — 1 pt.
latior Pic 1925. — Madagascar : Tananarive. — Ht., 1 pt.
longissima Pic 1924. — Tonkin : Chapa. — Ht.
notaticollis Pic 1925. — Sénégal. — - Ht.
perforata Pic 1925. — Côte d’ivoire : Bingerville 2. — Type
détruit.
pici Uhmann 1958 (= perroti Pic 1939). — Tonkin : Tam-
Dao, Ht.
tonkinea Pic 1929. — Tonkin : Hoa-Binh. — Ht., 4 pt.
Genre Xiphispa Chapuis.
multivittata Pic ( coquerelii var.), 1924. — Madagascar. — Ht.
Genre Cryptonychus Gyllenhal.
Sous-Genre Cryptonychus Gyllenhal.
annulipes Pic 1924 (= lionotus Kolbe 1899). — Cameroun :
Victoria. — Ht.
apicalis Pic 1924. — République Centre-Africaine : Ft Cram-
pel. - — Ht.
nigrofasciatus Pic 1934. — Gabon : Lastoursville. — Ht.
obscura Pic 1934 ( dubius var.). ■ — Gabon : Ivindo. — - Ht.
rufipes Pic 1924 ( dubius var.). — Cameroun : Bipindi. — Ht.
Sous-Genre Gyllenhaleus Weise.
subnotata Pic 1924 ( bipunctatus var.). — Congo Portugais. — Ht.
Genre Callistola Dejean.
corporaali Uhmann 1932. — Moluques : Buru. — 1 pt.
1. Et non Gabon comme indiqué par Pic dans sa description.
2. La description donnait comme localité : Ouest de l’Afrique.
— 502 —
Genre Octodonta Chapuis.
surigaoana Uhmann 1933. — Mindanao. — 1 pt.
Genre Javeta Baly.
breveapicalis Pic 1934. — Java : Soekaboemi. — Ht.
Genre Coelaenomenodera Blanchard.
angustata Pic 1932. — Gabon. — Ht.
donckieri Weise 1922. — Madagascar : Mahatsinjo. — Ht.
funerea Weise 1922. — Madagascar : Tananarive. — Ht.
Genre Balyana Peringuey.
sculptilis Fairmaire 1895. — Mozambique. — 1 pt.
Genre Promecotheca Blanchard.
opacicollis Gestro 1897. — Nouvelles Hébrides : Mallicolo. —
14 pt.
superba Pic 1924. — Iles Salomon : Bougainville1. — Ht.
Genre Wallaceana Maulik.
impicta Uhmann 1931. — Mindanao : Surigao. — 1 pt.
inornata Gestro 1892. — Ile Engano. — ■ 1 pt.
sparsepunctata Pic 1939. ■ — Tonkin : Tam-Dao. — Ht.
Genre Downesia Baly.
atripes Pic 1928. — - Tonkin : Hoa-Binh. — Ht.
basipennis Pic 1924 ( latenigra var.). — Tonkin : Lac-Thô. — Ht.
diversepunctata Pic 1935. — Tonkin : Hoa-Binh. — Ht.
donckieri Pic 1924. — Tonkin : Bao-Lac. — Ht.
gestroi Baly 1888. — Birmanie : Bhamo. — 1 pt.
latenigra Pic 1924. — Tonkin : Cho-Ganh. — Ht.
maculaticeps Pic 1924. — ■ Sumatra : Palembang. — Ht.
major Pic 1934. — Bengale. — Ht.
nigerrima Uhmann 1928 ( javana var.). — Java. — 1 pt.
nigra Pic 1934. — Tonkin : Chapa. — Ht.
nigritarsis Pic 1924. — Tonkin : Bao-Lac. — Ht., 2 pt.
1. Et non Australie comme indiqué par Pic dans sa description.
— 503 —
rufîcolor Pic 1924. — Tonkin : Lac-Thô. — Ht.
strigosa Pic 1924. — Tonkin : Lac-Thô. — Ht.
subnotata Pic 1938. — Cochinchine : Thu-Dau-Mot. — Ht.
reducta Pic 1924 ( sumatrana var.). — Sumatra : Palembang. —
Ht.
tonkinea Pic 1924. • — Tonkin : Dap-Can. — Ht.
Geme Agonita Strand.
atripennis Pic 1926. — Tonkin : Ha-Giang. — Ht.
bicolorata Pic 1927 ( semicyanea var.). — Tonkin : Chapa. — Ht.
coomani Pic 1924. — Tonkin : Hoa-Binh. — Ht.
indenticulata Pic 1924. — Tonkin : Lac-Thô. — Ht.
juncta Pic 1924 ( multimaculata var.). — Tonkin : Lac-Thô. — Ht.
kuntzeni Uhmann 1931. — Cameroun : Bosum. — 1 pt.
limbata Pic 1927. — Tonkin : Chapa. — Ht.
lineaticollis Pic 1941. — Congo : Benito. — 1 pt.
multimaculata Pic 1924. — Tonkin : Ha-Giang. — - Ht.
nigrimembris Pic 1926. — Tonkin : Lac-Thô. — Ht.
semibrunnea Pic 1940. — Tonkin : Hoa-Binh. — Ht.
semicyanea Pic 1927. — Tonkin : Chapa. — Ht., 1 pt.
testaceicornis Pic 1942. — Mont Cameroun. — 1 pt.
undata Uhmann 1929. — Java : Preanger. — 1 pt.
Genre Agoniella Weise.
biformis Uhmann 1932. — Philippines : Mindanao. — 1 pt.
Genre Gonophora Chevrolat.
annamita Pic 1930. — Annam : Dan-Khia. — Ht.
bicoloripes Pic 1930. — Sumatra : Medan. — Ht.
clathrata Gestro 1906. — Sumatra : Palembang. — 3 pt.
clermonti Pic 1927 ( pulchella var.). — Tonkin : Chapa. — Ht.
coomani Pic 1930. — Tonkin : Hoa-Binh. — Ht.
donckieri Pic 1930. — Travancore : Wallardi. — Ht., 2 pt.
niasensis Gestro 1897 ( haemorrhoïdalis var.). — Ile Nias. — 1 pt.
pulchella Gestro 1888. — Birmanie. — 3 pt.
reducta Pic 1930 ( uhmanni var.). — Ile Mentawei. — Ht., 3 pt.
sapitana Pic 1930 ( unimaculata var.). — Ile Basilan : Sapitan. —
Ht.
uhmanni Pic 1930. — Ile Mentawei. • — Ht., 19 pt.
unimaculata Pic 1930. — Ile Basilan : Sapitan. — Ht.
vitalisi Pic 1930 ( pulchella var.). — Cochinchine : Ba-Than. —
Ht.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 6, 1959. 34
— 504 —
Sous-genre Micrispa Gestro.
dentatithorax Pic 1924. — Tonkin : Lac Thô. — Ht.
sinuata Gestro 1885. — Java : Teibodas. — 2 pt.
Genre C.haeridiona Baly.
feae Gestro 1890. — Birmanie : Pegu. — 5 pt.
semiviridis Pic 1935. — Tonkin : Hoa-Binh. — Ht., 2 pt.
Genre Prionispa Chapuis.
dentata Pic 1938. — Siam. — Ht., 1 pt.
tuberculata Pic 1926. — Tonkin : Hoa-Binh. — Ht., 16 pt.
Genre Oncocephala Agassiz.
atripennis Pic 1935. — Bornéo : Pontianak. — Ht.
donckieri Pic 1935. — Cochinchine. • — Ht.
incisa Pic 1941. — Madagascar : Diego-Suarez. — Ht., 11 pt.
jeam’oinei Pic 1935. — Tonkin : Than-Moï. — Ht., 1 pt.
perrieri Fairmaire 1899. — Madagascar : Suberbieville. — 7 pt.
ruficornis Pic 1941. — • Afrique orientale : Morogoro. — 2 pt.
Genre Phidodonta Weise.
tuberculata Pic 1924. — Côte d’ivoire : Dimbroko. — Ht.
Genre Rhadinosa Weise.
impressa Pic 1926. — Tonkin : Lac Thô. — Ht.
Genre Dactylispa Weise.
balianii Gestro 1909. — Madagascar : S. baie d’Antongil. — Ht.
carinijrons Gestro 1908. — Madagascar : Ambovombé. — 1 pt.
chinensis Weise 1905. — Chine : Fokien. — 9 pt.
crassicuspis Gestro 1906 (08). — Chine : Yunnan. — Ht., 11 pt.
dentispinis Gestro 1908. — Madagascar : Diego-Suarez. — 1 pt.
dichroa Gestro 1908. — Madagascar : S. baie d’Antongil. —
6 pt.
donckieri Weise 1905. — Congo : Benito. — Ht., 4 pt.
incredula Gestro 1906. — San Thomé : Agua-Ize. — 2 pt.
— 505 —
lesnei Gestro 1908. — Madagascar : S. baie d’Antongil. — 3 pt.
maculithorax Gestro 1906. — Chine : Yunnan. — 3 pt.
nemoralis Gestro 1897. — Sumatra : Mont Singalang. — 2 pt.
pallidiventris Gestro 1908. — Madagascar : S. baie d’Antongil. —
4 pt.
picticornis Gestro 1908. — Madagascar : Diego-Suarez. — 1 pt.
pusilla Weise 1905. — Inde : Mahé. — Ht., 5 pt.
rubus Gestro 1892. — Nouvelle-Guinée : Ighibirei. — Ht.
secura Weise 1922. — Madagascar : Mahatsinjo. — Ht.
trifida Chapuis 1877 (= perrotetii Guérin). — Malacca. — Ht.,
1 pt.
vulnifica Gestro 1906 (08). — Chine : Yunnan. — 8 pt.
Genre Dicladispa Gestro.
boutani Weise 1905. — Tonkin. — 4 pt.
madegassa Pic 1932. — Madagascar : Tananarive. — Ht.
obscura Gestro 1908. — Madagascar. — 2 pt.
saga Gestro 1908. — Madagascar : S. de la baie d’Antongil. —
Ht.
Genre Platypria Guérin-Méneville.
echinogale Gestro 1897. — Sumatra : Palembang. — 4 pt.
fenestrata Pic 1924. — Tonkin : Hoa-Binh. — Ht.
latenigra Pic 1927 ( fenestrata var.). - — Tonkin : Chapa. — Ht.
Genre Dichirispa Gestro.
corpulenta Weise 1910. — Congo : Benito. — 2 pt.
funebris Gestro 1905. — Fernando-Poo : Moka. — 1 pt.
mashonana Weise 1898 (= nigrospinosa Fairmaire). — Masho
naland : Salisbury. — 4 pt.
;
— 506 —
Tegenaria zinzulusensis,
Araignée nouvelle d'italie du Sud
(Araneae, Agelenidae).
Par Ed. Dresco.
Au cours d’une visite à la grotte Zinzulusa, dans les Pouilles,
nous avons capturé, le 9-X-1958, avec Mme L. Dresco-Derouet,
dans la vaste entrée de la grotte, plusieurs exemplaires d’une
Tégénaire que nous pensons nouvelle. Nous en donnons-ci-après la
description :
Tegenaria zinzulusensis, sp. nov.
Matériel étudié et stations. — ■ 3 rj, 2 Ç, (i non ad., 1 juv. ; types
provenant de la grotte Zinzulusa, près de Castro, in Terra
d’Otranto (Pouilles). — 3 $, provenant de la grotte d’Emeraude,
côte thyrrhénéenne d’Amalfi (Campanie) (capt. Coiffait).
Description. — $. — Yeux antérieurs en ligne nettement procurvée.
MA petits (diamètre 0,12 mm), LA de la grosseur des LP (diam. 0,22) ;
intervalle des MA : 0,1, et des MA aux LA : 0,07. — Yeux postérieurs
en ligne très procurvée, presque égaux (MP : 0,18 ; LP : 0,22) et équi¬
distants (0,22). Intervalles des médians : 0,21 et des latéraux : 0,12 mm. —
Filières : article apical blanc, membraneux, plus long que le basal (type :
1,025 et 0,85 ; cotype : 1,125 et 0,90), ce dernier à peine obscurci. —
Céphalothorax, sternum, chélicères et appendices fauve testacé ; abdo¬
men à fond testacé, avec des dessins grisâtres, peu marqués. — - Ché¬
licères : marge inférieure armée d’une rangée de 5 dents semblables
et d’une dent très petite (parfois absente) à la base de la basale ; marge
supérieure armée de 4 dents dont la basale (la plus éloignée de la base
du crochet) plus petite (fig. 1). — Pattes longues, avec les fémurs et les
tibias vaguement annelés ; longueur des fémurs :
Fémurs I II III IV
type . 7,25 6,37 5,5 7
cotype . 6,87 6,25 5,75 6,87
Patte-mâchoire fauve, tous les articles garnis de poils et de crins
sinués ; longueur des articles : F. 2,6 ; pat. 0,88 ; Tb. 1,6 ; tarse 2,08 mm.
Fémur avec 3 robustes épines supères situées dans la moitié apicale :
la plus grande un peu au delà du milieu, les deux autres, rapprochées
entre elles, la plus petite vers l’apex. — Epigyne en fossette plus large
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 6, 1959.
— 507 —
que longue, avec une plaque chitinisée irrégulièrement convexe dans
la fossette ; vulva, fig. 2.
Tegenaria zinzulusensis, sp. nov.
Fig. 1. — $ : chélicère gauche, vue par la face interne. — Fig. 2. — $ : vulva
(P. M. n° 254 et 255). — Fig. 3. — $ : patte-mâchoire, bulbe et tibia, face
externe. — Fig. 4. — <$ : bulbe, vu par dessous. — Fig. 5. — <$ : tibia de la
patte-mâchoire, face inféro-externe. — Fig. 6. — <$ : tibia de la patte-mâchoire,
vu du dessus.
cJ. — Yeux antérieurs en ligne procurvée (en ligne droite par leurs
sommets) ; les MA plus petits (diam. 0,14) que les LA (0,2) et que les
postérieurs ; ceux-ci sensiblement égaux : MP, 0,175 et LP 0,2 ; inter-
— 508 —
valles des postérieurs : des MP, 0,175 et des MP aux LP 0,15. Inter¬
valles des médians : 0,15, et des latéraux : 0,05 mm. — Chélicères fauve
rougeâtre ; marge inférieure armée de 5 dents dont la basale plus
petite ; marge supérieure armée de 3 à 5 dents. — Pattes antérieures
rougeâtre, les postérieures fauve-rougeâtre, non ou à peine annelées ;
longueur des fémurs : I, 7,75 ; II, 6,875 ; III, 5,75 ; IV, 7,06 mm. —
Patte-mâchoire fauve-rougeâtre ; fémur et patella sans apophyse ; tibia
lisse et convexe en-dessus, muni sur sa face externe d’un mamelon por¬
tant 3 griffes : une longue dirigée vers l’avant, une postérieure plus
petite, tronquée à l’extrémité, et une très petite dent située entre les
deux, vers la partie supère du mamelon. La portion apicale latéro-
infère du tibia est lamelleuse et se prolonge en partie sous la base du
tarse (voir fig. 3 et 5). Longueur des articles : F. 3,33 ; pat. 1 ; Tb. 1,24 ;
tarse 2,24 mm. Fémur de la patte-mâchoire avec 3 épines supères situées
dans la moitié apicale, comme chez la 2. — Bulbe, fig. 3 et 4.
Remarques. — Les captures ont été faites dans le porche d’entrée,
largement ouvert sur la mer, de la grotte Zinzulusa, donc en zone
éclairée ; les Tegenaria ont leurs toiles le long de la paroi éclairée
ou dans des redans (pénombre) ; nous n’en avons pas trouvé dans
la grotte.
L’espèce a également été capturée par H. Coiffait, le 12-X-1958
à la grotte d’Emeraude, Amalfi (3 Ç). Ces trois Ç correspondent
bien à l’espèce décrite : examen des vulva, épines supères des
fémurs de la patte-mâchoire, disposition et grosseur des yeux. Il
y a quelques divergences dans l’armature des chélicères, marge
inférieure ou supérieure (une dent en plus ou en moins).
La grotte' Zinzulusa est remarquable par sa faune aranéenne
dont l’inventaire a été donné par di Caporiaco qui a décrit
de cette grotte des espèces très intéressantes. Dans cet inven¬
taire, il a cité, avec doute, Tegenaria nemorosa Sim., d’après une Ç
immature. Nous pensons que cette capture se rapporte à notre
espèce et qu’il ne faut pas maintenir, pour le moment, T. nemo¬
rosa dans l’inventaire de la grotte ; comme nous le verrons plus
loin, les deux espèces font partie du même groupe et les immatures
ne peuvent être identifiés spécifiquement.
Il paraît en être de même pour quelques citations (4) de T. nemo¬
rosa par Caporiacco : grotte dei Diavoli (Porto Badisco) et grotte
di Madonna délia Rutta (Presicce), identifications faites sur des
non adultes. Il faut attendre des captures d’animaux adultes
dans ces grottes afin de préciser l’espèce ou les espèces qui les
habitent ; il est seulement possible à ce jour de dire que dans ces
deux grottes ont été trouvées des Tegenaria appartenant au neu¬
vième groupe de Simon (voir plus loin).
Par contre, di Caporiacco a publié (3) une liste d’Araignées
— 509 —
(cavernicoles ou non) des Pouilles, et, dans ce travail, les Tege-
naria suivantes ont été citées : T. parietina (Fourcr.), T. siloes-
tris (L. K.), et T. pagana C. L. K. (Rocce presso e sopra Grotta
Romanelli, à Castro) ; cette dernière capture, à l’extérieur, a été
faite dans les environs de la grotte Zinzulusa, mais elle n est pas
douteuse, car di Caporiacco l’a déterminée sur un <§, dont les
caractères sont très différents de T. zinzulusensis, et T. pagana
(qui fait d’ailleurs partie du même groupe) doit donc être conservée
dans l’inventaire de la faune des Pouilles.
Affinités. — T. zinzulusensis fait partie du neuvième groupe,
créé par Simon, en 1937, dans ses Arachnides de France ; les affi¬
nités de cette espèce vont donc vers T. derhami (Scop.), T. nemo-
rosa Sim., T. pagana C. K. et T. pagana urbana Sim.
Les caractères communs à ces espèces résident dans les yeux
MA plus petits que les autres, les deux lignes oculaires procurvées,
le bulbe £ avec la lame externe du bulbe repliée dans la cavité
tarsale, et l’article apical des filières blanc et membraneux. On
peut y ajouter le tibia de la patte-mâchoire du lequel est de
forme allongée (caractère qui se retrouve toutefois dans les 6e et
7e groupes, et en partie dans le 8e groupe), et l’épigyne de la $
qui ressemble aux épigynes de T. nemorosa et de T. pagana.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Bonnet (P.), 1945. • — - Bibliographia Araneorum, Toulouse.
Caporiacco (L. di), 1951. — Aracnidi cavernicoli Pugliesi. Mem. Bio-
geog. Adriatica, V. II.
Caporiacco (L. di), 1951. • — Aracnidi pugliesi. Ibid.
Kratochvil (J.), 1934. ■ — Liste générale des Araignées cavernicoles
en Yougoslavie. Prirod. Razpr., 2.
Kratochvil (J.) et Miller (Fr.), 1940. - — Neue Hôhlenspinnen der
Gattung Tegenaria aus Jugoslawien. Zool. Anzeiger, Bd. 131,
H. 7/8.
Simon (E.), 1937. — - Les Arachnides de France, t. VI, 5e p.
— 510 —
Sur une collection de Crustacés
(Decapoda Reptantia)
de Guyane Française.
I. BRACHYURA ( OXYRH YNCH A EXCLUS ) (suite).
Par D. Guinot-Dumortier.
Genre Hepatus Latreille, 1802.
Hepatus princeps (Herbst, 1794).
Fig. 10.
Cancer princeps Herbst, 1794, p. 154, pl. 38, fig. 2.
Hepatus princeps, Rathbun, 1937, p. 235, pl. 70, fig. 1, 2. —
Chace, 1940, p. 30. — Behre, 1950, p. 23.
Hepatus fasciatus, Desbonne in Schramm, 1867, p. 53.
Matériel examiné. — St. 7-8, 45 m, sable, 8 février 1954 :
1 (J 62 X 43 mm, 1 Ç ovigère 50 X 36 mm. — Iles du Salut, juil¬
let 1957 : 1 (J 33 X 24 mm. — Iles du Salut, 10 juillet 1958 :
1 (J 35 X 25 mm, 1 $ 29 X 22 mm.
Remarques. • — Tous ces spécimens présentent la morphologie
externe et la coloration caractéristiques d’ Hepatus princeps (Herbst).
La carapace est sillonnée de bandes transversales rougeâtres se
fractionnant plus ou moins en taches ; les pattes ambulatoires
portent des taches rouges (deux sur le mérus et sur le carpe ; une
proximale sur le propode).
Nous figurons le pl 1 (J (fig. 10) : il est très voisin de celui
d’H. chiliensis H. Milne Edwards, 1837, que nous publions égale¬
ment (fig. 11) : la courbure de l’appendice est cependant diffé¬
rente ; de plus, l’extrémité apicale, d’aspect corné, dépourvue de
poils mais finement spinuleuse, est plus allongée et plus effilée et
aussi non incurvée chez H. chiliensis.
Il convient d’ajouter à la synonymie de cette espèce établie par
Rathbun ( loc . cit., p. 235) deux spécimens de « Hepatus fasciatus
Latreille » signalés par Desbonne (in Schramm, 1867, p. 53 :
collection nos 163 et 164) de la Guadeloupe.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 6, 1959.
511 —
Fig. 10. — Hepatus princeps (Herbst), (J 62 X 43 mm, Guyane française, st.
7-8 : pl 1, (X 8).
Fig. 11. — Hepatus chiliensis H. Milne Edwards, ^ 66 X 45 mm, Chili, Porter
coll., Bouvier det. : pl 1 <J, ( X 6).
Fig. 12. — Hepatus sp. A, 35 X 26 mm, Guyane française, st. 354. — 12 a,
pl 1, (X 7) ; 12 b, pl 1, extrémité grossie, (X 28) ; 12 c, détail de l’apex, (X 60).
Fig. 13. — Callinectes ornatus Ordway, (J 74 X 34 mm, Guyane française, lies
du Salut. — 13 a, pl 1, (X 6) ; 13 b, pl 1, extrémité grossie, (X 42).
Fig. 14. — Lupella forceps (Fabricius), <$ 65,5 X 28 mm, Guyane française, st. 110.
14 a, pl 1, (X 8) ; 14 b, pl 1, extrémité grossie, (X 28).
— 512 —
Hepatus sp. A et Hepatus sp. B.
La collection récoltée par M. J. Durand en Guyane française
comporte, outre H. princeps (Herbst), deux espèces d 'Hepatus
qui sont nouvelles pour la faune carcinologique américaine.
Ces deux espèces étaient également présentes dans la collection
de Suriname étudiée par L. B. Holthuis et leur description est
actuellement sous presse (The Crustacea Decapoda of Suriname
(Dutch Guiana). Zool. Verhand., Leiden ). Nous désignons simple¬
ment ici ces deux espèces par une lettre en indiquant les localités
de captures.
Afin de permettre l’identification d 'Hepatus sp. A, nous en
publions le premier pléopode mâle (fig. 12 a-c ). Hepatus sp. B
n’est représenté que par des exemplaires femelles dans notre
collection.
Hepatus sp. A. Fig. 12 a-c.
Matériel examiné. — St. 17, 35 m, sable vaseux, 15 fé¬
vrier 1954 : 1 $. — St. 354, 23 m, vase, chalut, 13 août 1957 : 1 —
St. 408, 25 m, sable vaseux, 9 juillet 1958 : 1 (J, 1 Ç ovigère. —
Iles du Salut, juillet 1957 : 1 ; Iles du Salut, 1er juillet 1958 :
1 <j, i $.
Hepatus sp. B.
Matériel examiné. — St. 7-8, 45 m, sable, 8 février 1954 :
2 Ç. — St. 354, 23 m, vase, chalut, 13 août 1957 : 1 Ç.
Genre Calappa Weber, 1795.
Calappa nitida Holthuis, 1958.
Calappa nitida Holthuis, 1958, p. 172, fig. 46-50.
Matériel examiné. — St. 6, 45 m, sable, 30 janvier 1954 :
1 (J 73 X 49,5 mm.
Remarques. — Cette espèce a été récemment décrite de Suri¬
name. Nous lui identifions un spécimen découvert en Guyane
française, ainsi qu’un très bel exemplaire £ de la collection sèche
(120 X 79 mm) étiqueté « Calappa flammea = C. marmorata,
Martinique, Ducoux 1909 ». Tous deux présentent la coloration
caractéristique de l’espèce, en particulier les ocellations rougeâtres
sur la carapace. Les pléopodes 1 et 2 mâles sont conformes aux
dessins donnés par Holthuis ( loc . cit., fig. 49, 50).
— 514 —
Genre Lupella Rathbun, 1897.
Lupella forceps (Fabricius, 1793).
Fig. 14 a, b.
Cancer forceps Fabricius, 1793, p. 449.
Lupella forceps, Rathbun, 1930, p. 133, pl. 57. — Roone, 1930,
p. 187, pl. 64, A, B.
Matériel examiné. — St. 110, 50 m, graviers, petits coraux,
19 juillet 1954 : 1 <$ 65,5 X 28 mm ; 1 $ 69 X 30 mm.
Remarques. — La capture en Guyane de cette espèce relati¬
vement rare est très intéressante : en effet, elle n’était connue
que des Antilles, avec pour limite sud la Martinique.
Nous en figurons le pl 1 (fig. 14 a, b).
Genre Cronius, Stimpson, 1860.
Cronius ruber (Lamarck, 1818).
Fig. 15 a, b.
Portunus ruber Lamarck 1818, p. 260.
Cronius ruber, Rathbun, 1930, p. 139, pl. 62, 63. — Garth,
1946, p. 422, pl. 72, fig. 3, 4. — Monod, 1956, p. 189, fig. 218-221.
Matériel examiné. — St. 110, 50 m, graviers, petits coraux,
19 juillet 1954 : 1 ^ 74 X 47 mm. — Ile du Salut, janvier 1957 :
1 (J 61,5 X 39 mm.
Remarques. — Espèce commune aux deux rives, africaine et
américaine, de l’Atlantique et au Pacifique oriental.
Le pl 1 (J est figuré ici (fig. 15 a, b).
Genre Callinectes Stimpson, 1860.
Callinectes ornatus Ordway, 1863.
Fig. 13 a, b.
Callinectes ornatus Ordway, 1863, p. 571, 6. — Contreras, 1930,
p. 231, fig. 4. — Rathbun, 1930, p. 114, fig. texte 15 b, 16 a, 17 a,
18 b, pl. 50. — Beatty, 1944, p. 175. — Chace, 1940, p. 33.
Matériel examiné. — St. 354, 23 m, vase, chalut, 13 août
1957 : 2 ^ 38 X 18 mm, 37 X 17 mm ; 1 $ 37 X 17 mm. — St.
413, 48 m, coquilles mortes, rocailles, 24 juillet 1958 : 1 $ 43,5
X 20,5 mm. - — Iles du Salut, juillet 1957 : 2 74 X 34 mm, 40
X 21 mm ; 1 $ 60 X 28 mm.
Remarques. — Callinectes ornatus, espèce très répandue sur
le littoral atlantique de l’Amérique, du New Jersey au Brésil,
— 515
aux Antilles, également signalée des Bermudes et de l’archipel
de Bahama, et déjà connue du Vénézuela, est pour la première
fois récoltée au large des côtes de Guyane.
Le pl 1 (J, déjà figuré par Verrill (1908, fig. 22 c) et par
Rathbun ( loc . cit., fig. 17 a), est représenté ici (fig. 13 a, b).
Genre Ocypode Fabricius, 1798.
Ocypode albicans Bosc, 1801.
Fig. 16 a-c.
Ocypoda albicans Bosc, 1801, p. 196.
Ocypode albicans, Latreille, 1802, p. 48.
Rathbun, 1918, p. 367, pl. 127, 128 ; 1921, p. 79 ; 1936, p. 388. —
Boone, 1930, p. 215, pl. 73. — Crâne, 1941, p. 298, pl. 2, fig. 6. —
Oliveira, 1949, p. 695. — - Behre, 1950, p. 26. — - Hildebrand,
1950, p. 79.
Matériel examiné. — Cayenne, 15 juin 1953 : 1 38 X 32 mm,
1 $ 30 X 24 mm.
Remarques. — Cet Ocypode est bien connu d’Amérique du
Nord, du New Jersey à la Floride, du Golfe du Mexique et d’Amé¬
rique Centrale, des Antilles, des Bermudes, d’Amérique du Sud
jusqu’au sud du Brésil.
J. Crâne a publié une photographie du pléopode 1 mâle de
cette espèce (loc. cit., pl. 2, fig. 6) ; nous en donnons ici trois des¬
sins (fig. 16 a-c).
Genre Uca Leach, 1814.
Uca maracoani (Latreille, 1802).
Fig. 17 a, b.
Ocypode maracoani Latreille, 1802, p. 46.
Uca maracoani, Rathbun, 1918, p. 378, pl. 130, fig. 2, 3, pl. 131,
fig. 3. — Oliveira, 1939, p. 123, pl. 1, fig. 4, pl. 4, fig. 17, 18, pl. 6,
fig. 33, pl. 7, fig. 39. — Crâne, 1943, p. 35, fig. 1, J, K, L ; 1958,
pp. 113-129, fig. texte 1-5.
Matériel examiné. — Cayenne, 1954 : 1 (J 46 X 28 mm.
Remarques. — Espèce tropicale connue de la Jamaïque (Sloane),
du Vénézuela, de Trinidad, des Guyanes (anglaise, néerlandaise,
française), du Brésil.
Nous en figurons le pl 1 mâle (fig. 17 a, b), déjà représenté par
J. Crâne (loc. cit., 1943, fig. 1, J, K, L).
(à suivre)
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 516 —
Description d'une nouvelle espèce
de l'Afrique Occidentale
appartenant au genre Niambia Budde-Lund
(Crustacés -, Isopodes terrestres).
Par A. Vandel
ASSOCIE DU MUSÉUM
Le genre Niambia a été institué par Budde-Lund, en 1904
(Budde-Lund, 1904, p. 37), mais, n’a été défini par lui que dans
un travail ultérieur (Budde-Lund, 1909, p. 59). Barnard (1932,
p. 258) a reproduit la diagnose de Budde-Lund ; il a montré par
ailleurs que le genre Thomsenia, créé par Panning (1924, p. 173)
est synonyme de Niambia.
J’ai montré, dans un autre travail (Vandel, 1959) que : 1) les
représentants du genre Niambia possèdent des pléopodes dépour¬
vus de pseudo-trachées ; 2) que le genre Niambia doit rentrer
dans la famille des Squamiferidae ; 3) que les deux genres, Niam¬
bia et Trichorhina, sont fort voisins l’un de l’autre, et que leur
distinction est délicate. Le seul caractère qui permette de les
séparer est la présence d’une ligne frontale chez Niambia, et son
absence chez Trichorhina, la disparition de celle-ci représentant
une manifestation de simplification secondaire et régressive. Il
convient de remarquer que Trichorhina atlasi Vandel (Vandel,
1959, p. 100), « l’une des plus primitives du genre » possède « une
ligne frontale très fine, difficile à apercevoir dans la région médiane ».
La séparation de ces deux genres est donc extrêmement délicate.
Dans la note à laquelle je viens de faire allusion, j’écrivais
(p. 100) : « Le genre Niambia est propre à l’Afrique du Sud, et
ne semble pas dépasser l’Equateur ». Le second membre de cette
phrase me paraît aujourd’hui inexact. J’ai décrit (Vandel, 1953,
p. 374), sous le nom de Trichorhina eburnea n. sp., un Isopode
recueilli à Sassandra (Côte d’ivoire) par MM. Lepesme, Paulian
et Villiers. L’existence d’une ligne frontale très fine, mais nette,
me conduit à placer aujourd’hui cette espèce dans le genre Niam¬
bia, et à la nommer : Niambia eburnea (Vandel, 1953).
Par ailleurs, j’ai reçu par l’intermédiaire du Commonwealth 1ns-
titute of Entomology , des exemplaires d’un autre représentant du
genre Niambia. Ils ont été récoltés par le Department of Agri¬
culture du Ghana, aux environs de Keta. En voici la description.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 6, 1959.
— 517 —
Niambia palmetensis n. sp.
Stations. — Keta (Ghana). « Diseased crown of coconut palm ».
a) Agorkoh ; 18-iv-1958 : 15 <$, 31 Ç, dont 16 ovigères.
b) Kodzi ; 25-iv-1958 : 3 <$, 17 Ç dont 5 ovigères.
c) Agbosome ; 8-IV-1958 : 2 <$, 1 Ç ovigère.
d) Avume ; 23-iv-1958 : 1 12 Ç dont 6 ovigères.
e ) Adina ; 20-m-1958 : 9 10 Ç dont 2 ovigères.
Fig. 1. — Céphalon ; pléon ; soies-écailles du premier péréionite.
Description. — Taille : 4 X 1 mm.
Coloration : violacée ; le péréion parcouru par des linéoles blan¬
châtres (insertions musculaires). Ce type de coloration rappelle
celui de Trichoniscus pusillus.
Œil (Fig. 1) de petite taille, formé de 7-8 ommatidies.
Caractères tégumentaires. — a) Corps recouvert de grandes soies-
écailles, en forme de feuille de palmier, particulièrement déve¬
loppées sur les bords latéraux et postérieurs des segments (Fig. 1).
b) Pleurépimères dépourvus de pores glandulaires.
Céphalon (Fig. 1). — Région antérieure du céphalon saillante,
se continuant avec le front par une courbe arrondie. Une ligne
— 518 —
supra-antennaire aboutissant à un tubercule antennaire triangu¬
laire, mimant un lobe frontal latéral. La partie antérieure du
céphalon est limitée par une ligne frontale peu distincte qui passe
nettement au dessus des tubercules antennaires et aboutit au
milieu de l’œil.
Péréion. — Angle postérieur du premier segment arrondi.
Fig. 2. — Premier et second pléopodes du mâle.
Pléon (Fig. 1). — Pléon continuant directement le péréion.
Néopleurons 3, 4 et 5 grands.
Telson (Fig. 1). — En forme de triangle à côtés régulièrement
incurvés.
Antenne (Fig. 1). — Courte ; flagelle formé de deux segments,
le premier trois fois plus court que le second.
Péréiopodes. — Courts, puissamment armés.
Pléopodes. — Dépourvus de pseudo-trachées. L’exopodite du
second pléopode (Fig. 2) renferme un gros tronc vasculaire.
519 —
Uropode (Fig. 1). — Endopodite long et grêle, dépassant le milieu
de l’exopodite.
Caractères sexuels mâles. — a) Péréiopodes antérieurs et pos¬
térieurs non différenciés.
b) Premier pléopode (Fig. 2) : exopodite petit, régulièrement
ovoïde, dépourvu de pointe ; bord distal garni de très petites
épines.
c) Second pléopode (Fig. 2) : endopodite terminé par une pointe
très fine.
Affinités. — Cette espèce est voisine d ’eburnea ; mais, elle en
diffère par : 1) sa pigmentation normale ; 2) l’ornementation des
soies-écailles ; 3) la forme du telson qui possède une pointe allon¬
gée ; 4) par le remarquable allongement de l’endopodite de l’uro¬
pode ; 5) par l’exopodite du premier pléopode mâle, dépourvu
complètement de pointe (caractère exceptionnel chez Niambia).
BIBLIOGRAPHIE
Barnard (K. H.). 1932. ■ — - Contributions to the Crustacean Fauna of
South Africa. N° 11. - — - Terrestrial Isopods. — Ann. S. Afric.
Mus. Cape Town, XXX, pp. 179-388.
Budde-Lund (G.). 1904. — A Révision of « Crustacea Isopoda terres-
tria », with additions and illustrations. • — • 2. Spherilloninae. ■ — -
3. Armadillo. Copenhagen ; pp. 33-144, pl. VI-X.
Budde-Lund (G.). 1909. — - Land-Isopoda. ■ — ■ In L. Schultze. — Zool.
anthrop. Ergebn. Forschungsr. Südafrika. — Bd. II, Lief. 1. —
Denckschr. med. Gesell. Jena. XIV, pp. 53-70, pl. V-VII.
Panning (A.). 1924. — Isopoda. — In Beitrâge zur Kenntnis der
Land- und Süsswasserfauna Deutsch-Südwestafrikas (zur Zeit
Mandat Südwest-Afrika). — Ergebn. Hamburg. deutsch-südwest-
A/rik. Studienr., herausg. von W. Michaelsen. — - Bd. II, Lief 3.
pp. 167-201.
Vandel (A.). 1953. — La famille des Squamiferidae, et l’origine des
Platyarthrus. — Bull. Soc. Zool. France, LXXVII, pp. 371-388.
Vandel (A.). 1959. — Sur la présence du genre Trichorhina au Maroc,
et sur les affinités de ce genre (Crustacés ; Isopodes terrestres). — -
Bull. Mus. Hist. Nat. Paris, (2) XXXI, pp. 100-104.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 6, 1959.
35
Un nouvel Alcyonaire d'Afrique du Sud.
Par A. Tixier-Durivault.
Les Xeniidae connus en Afrique du Sud sont fort peu nom¬
breux ; ce sont Xenia florida (Lesson), Xenia umbellata Lamarck,
Heteroxenia capensis Hickson et Heteroxenia uniserta (Kükenthal).
Les quatre exemplaires récoltés à Port-Saint-Johns le 7-7-1959
diffèrent nettement des espèces précédentes. Ne possédant qu’une
seule forme de polypes ils appartiennent au genre Xenia. Le type
représenté dans la figure a montre un pied colomnaire fortement
aplati, peu plissé, haut de 12 mm, large de 12 mm, surmonté d’un
capitule bas. Les polypes du centre du disque sont adultes alors
que ceux de la périphérie sont jeunes et de taille variable. Epanouis,
partiellement transparents, les zoïdes adultes mesurent 7 mm de
hauteur totale, anthocodie et tentacules compris et 1 à 1,5 mm
de largeur anthocodiale. Longs de 3 mm, minces, ces tentacules
présentent sur leur face interne deux doubles alignements latéraux
inégaux de pinnules arrondies ou digitées au nombre de cinq à
sept pour les deux rangées les plus internes ( fig. b) et au nombre
de onze pour les deux rangées latérales (fig. c). Chez les jeunes
zoïdes le nombre des pinnules se réduit respectivement à trois et
à neuf pour les diverses rangées (fig. d). Tronc, anthocodies et ten¬
tacules sont dépourvus de spiculés. Dans l’alcool la teinte générale
est gris verdâtre.
Les autres échantillons mesurent respectivement 12 mm, 11 mm
et 6 mm de hauteur totale, l’un d’entre eux se ramifiant dès le
premier tiers du tronc en deux portions inégales. Tous les exem¬
plaires présentent les mêmes polypes et sont également dépourvus
de spiculés dans la totalité de la colonie. Leur consistance est
molle. Leur coloration est gris verdâtre.
Nous avons créé une nouvelle espèce, Xenia dayi, pour ces spé¬
cimens car leurs divers caractères les distinguent nettement tant
des espèces relevées en Afrique du Sud que de toutes les espèces
actuellement connues. C’est ainsi que la forme coloniale ramifiée
de X. umbellata Lamarck et X. florida (Lesson) et les trois rangées
de pinnules tentaculaires de ces deux espèces s’opposent à X. dayi.
Les espèces les plus voisines semblent être X. kükenthali Roxas,
X. lilieae Roxas et X. puertogalerae Roxas qui, toutes, possèdent
deux rangées de pinnules tentaculaires. Or les spiculés coloniaux
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 6, 1959.
— 521 —
de ces deux dernières les distinguent de X. dayi et bien que
dépourvue de sclérites X. kükenthali se différencie de X. dayi
par sa grande ramification coloniale ainsi que par la forme basse
et arrondie de ses pinnules tentaculaires.
à) colonie ; b) face interne du tentacule d’un polype adulte ; c) face externe du ten¬
tacule d’un polype adulte ; d) face externe du tentacule d’un jeune polype.
Nous pouvons donc adopter pour X. dayi la diagnose suivante :
Colonie à pied aplati cylindrique rarement divisé ; pinnules digitées
ou arrondies, réparties en deux rangées plus ou moins distinctes
sur la face interne de longs tentacules ; spiculés absents.
Laboratoire de Malacologie.
— 522 —
Plantes nouvelles , rares ou critiques
DES SERRES DU MUSÉUM
(Notules sur quelques Orchidées d’Indochine. XXI).
Par A. Guillaumin.
360. Microstylis Wallichii Lindl. var. biloba Hook. f. — Annam :
chutes de Dautania (Tixier n° 59, f. 243, 1958).
Sépales et pétales mauve violacé, labelle de même couleur sauf
le centre jaune.
L’espèce ne figure pas dans la Flore de V Indochine bien que
Hooker fils (Fl. brit. Ind. V, p. 686) l’ait indiquée au Cambodge.
361. Dendrobium Arachnites Reichb. f. — Laos : Ritaville : au
pied du Phou Khaou Kouei, 64 km. de Vientiane, 800 in (donné
par Lecoufle, f. , 1959).
169. D. Farmeri Paxt. var. albiflora Hort. — Laos (Tixier,
Dendrobium, n° 2, donné par Eichhorn, f. 137, 1955).
La variété n’avait pas encore été signalée au Laos.
362. D. hercoglossum Reichb. f. — Annam : acheté au marché
de Dalat 1 (Tixier n° 56, f. 243, 1958).
Les fleurs ressemblent à s’y méprendre à celle de D. Poilanei
Guillaum. mais sont isolées ou en grappes de 2-3 sur la tige feuillée
alors que chez D. Poilanei, elles sont en très nombreuses grappes grou¬
pées vers l’extrémité d’une longue tige aphylle, de plus les sépales
latéraux sont peu soudés à la base ne formant nullement menton.
L’espèce qui ne figure pas dans la Flore de F Indochine avait été
découverte dans la presqu’île de Malacca et retrouvée au Siam
à Kao Kuap Krat (Kerh 2910).
319. D. longicornu Lindl. — Annam : Dalat (Tixier n° 4/59,
f. 258, 1959.
Fleurs blanches à labelle avec bande médiane orangé.
363. D. Serra Lindl. — Laos : km 90 de la route Vientiane-
Paksane, forêt dense en bordure de la Nam Hang et du village
de Tha Bok (Tixier, Dendrobium n° 3, donné par Eichhorn,
f. 137, 1955) ; région de Ban Keun, 60 km au N. de Vientiane,
épiphyte sur feuilles de forêt claire (de Sigaldi n° 303/Sig.,
f. 12, 1957).
Trouvé depuis Singapoore et le Siam jusqu’à Bornéo et aux
1. Les Mois apportent au marché les plantes qu’ils ont récoltées en forêt.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 6, 1959.
— 523 —
Philippines, signalé au Cambodge et en Cochinchine mais pas
encore au Laos.
364. Sarcopodium langbianense Guillaum. sp. nov.
Rhizoma repente, pseudobulbis contiguis, b-angulatis, 3 cm altis,
lutescentibus, squama fulva primum obtectis ; foliis 2, linearibus (13 cm
X 1,5 cm), apice vix 2 -lobis. Inflorescentia terminalis, racemosa,
11 cm longa, b-flora, rachi gracili, laete viridi, floribus labello luteo
castaneo granuloso et gynostemio intus luteo castaneo marginato exceptis,
albis, pedicello gracili, circa 1 cm longo, sepalis auguste lanceolatis (fere
1,5 cm X 0,3 cm), apice acutis et leviter recurvis, basi mentum haud for-
mantibus, petalis similibus sed angustioribus, labello 9 mm longo, 3 -lobo,
basi 2-membranaceo costato, lobis lateralibus rotundatis, 2 mm longis,
medio ovato triangulari, 5 mm longo, marginibus valde undulatis, pagina
granulis castaneis sparsis et secundum lineas 4 longitudinales dense dis-
positis ornata, gynostemio ovato lanceolato, valde excavato, anthera qua-
drata.
Annam : flanc N. du Lang bian, en forêt moussue, vers 1900 m
(Tixier n° 71, f. 279, 1958).
Se rapproche surtout de S. zebrinum Krànzl.
Une seule espèce de ce genre avait été signalée jusqu’ici en
Indochine : 5. labuanum Krànzl., au Tonkin.
365. Sarcanthus inflatus Rolfe. — Annam : Dalat : Hauts-pla¬
teaux ( C.R.S.T . n° 1/sm, f. 156, 1953).
Sépales et pétales jaunâtres avec 2 bandes pourpre brun, labelle
blanc avec l’extrémité des lobes jaune clair et 2 bandes pourpres
commençant vers la base des lobes latéraux et se poursuivant au
dos de l’éperon.
219. S. pallidus Lindl. — Laos : Vientiane (Tixier Sarean-
thus n° 2, f. 203, 1955) ; Annam : Dalat (Tixier n° 69, f. 243,
1958).
366. Saccolabium dalatense Guillaum. sp. nov.
Caudex circa 10 cm alta, 0,9 cm crassa, radicibus crassis, vaginas tere-
brantibus ; foliis rigidis, atro viridibus, loratis (usque ad 25 cm X 3 cm),
apice i inaequaliter 2-lobis, vaginibus 1 cm altis. inflorescentiae race-
mosae, pendulae, foliorum injeriorum vaginas terebrantes, circa 10 cm
longae, 3 ® suprema parte dense floriferae, rachi atro rubro, crasso, undu-
lato, bracteis minimis, auguste triangularibus, apice subulatis, floribus
subluteis, sepalis medio longitudinaliter amethystino fasciatis, petalis et
labelli lobo medio apice amethistino apice maculatis exceptis, pedicello
atro rubro, 3 mm longo, sepalis ovatis, 4 mm longis, labello 5 mm longo,
3 -lobo, lobis lateralibus ovatis, parum conspicuis, terminait triangulari,
obtuso, intus incrassato et minutissime papilloso, calcare pendulo, 9 mm
longo, suprema parte dilatato, midia leviter contracto, infima cylindrico
et apice haud dilatato, petalis ovatis, 3 mm longis, columna brevissima,
anthera basi ovata, apice longe cuspidata, caudiculo elongato, undulato,.
— 524 —
apice dilatato et medio horizontaliter caudato, glandula angustata, polli-
niis luteis, in caudiculi rostrum insertis.
Annam : acheté au marché de Dalat (Tixier n° 77, f. 279, 1958).
Se rapproche surtout de S. Fürstenbergianum Schltr. = Robi-
quetia Fürstenbergiana Schltr. ; très remarquable par la forme de
la bandelette qui, dilatée au sommet, se prolonge horizontalement
par un bec sur lequel sont insérées les pollinies.
367. S. papillosum Lindl. — Laos (de Sigaldi n° 306/Sig.,
f. 12, 1957).
Espèce de l’Inde pas encore signalée en Indochine.
368. Phajus albus Lindl. — Annam : Dalat ( C.R.S.T. , Phajus
n° 2, f. 158, 1954).
Pas encore signalé en Indochine.
Liparis sp. afî. Mannii Reichb. f. ? — Annam : acheté au
marché de Dalat (Tixier Liparis n° 68, f. 243, 1958).
Fleurs jaune paille à lâbelle rouge comme celles des plantes
récoltées par Mme de Sigaldi. Ces coloris correspondent à ceux
de la planche 34 de King et Pantling (Ann. Bot. Gard. Cal¬
cutta VIII) (bien que dans le texte ils disent que les sépales et les
pétales sont verts) représentant L. paradoxa Reichb. f. mais cette
espèce a 2-3 feuilles linéaires-lancéolées alors que la plante de
Tixier n’en a qu’une ovale-lancéolée toutefois si je n’ai pas vu
de cornes à la base du labelle, je n’ai pas constaté de lobes laté¬
raux.
Liparis sp. aff. pauciflora Rolfe. — Annam : flanc nord du
Lang bian, forêt moussue (Tixier n° 76, f. 279, 1958).
Pseudobulbes sphériques (1 cm diam.) entièrement recouverts
par les gaines de 1-2 feuilles lancéolées (7 cm X 2 cm) ; hampe
très comprimée, haute de 5 cm., fleurs 2, brun tabac sauf les
2 tubercules verts du labelle situés côte à côte et reliés à la base.
Rolfe (Kew Bull. 1896, p. 193) dit que son L. pauciflora prove¬
nant du Setchuen a le labelle sans callosité. Les échantillons de
l’Herbier du Muséum de Paris, vus par Finet, provenant du
Kouy Tchéou, du Yun nan et du Setchuen, à fleurs vertes ou
blanches, présentent, à la base du labelle deux lames non relieés
entre elles. Dans les 2 cas, l’inflorescence est à l’extrémité d’une
tige sans pseudobulbes, tandis, qu’ici, l’inflorescence est à l’aisselle
de la feuille supérieure qui couronne le pseudobulbe.
Eria conoallarioides Lindl. — Laos : Xieng Kouang (Tixier XIII,
f. 178, 1956).
Des plantes assez différentes récoltées en Annam, à Dalat, ont
été signalées antérieurement sous le n° 185 (Bull. Mus., 2e sér.,
XXVI, p. 691, XXX, p. 302).
— 525 —
350. Bulbophyllum hirtum Lindl. — Annam : Dalat (Tixier n° 3,
f. 148, 1958).
369. B. odoratissimum Lindl. — Annam : vallée de Prenn,
1.200-1.300 m (Grillet Bulbophyllum n° 228, f. 231, 1956).
Fleurs blanches à fond jaunâtre.
Signalé depuis le Népal jusqu’en Chine mais pas encore en
Indochine.
289. Pholidota Tixieri Guillaum. — Laos : Xieng Kouang
(Tixier Pholidota XV, f. 178, 1956).
131. Cymbidium Dayanum Reichb. f. — Annam : Lang bian
(Lemai f. 92, 1952).
322. C. Poilanei Gagnep. — Annam : Dalat (Hach n° 9, f. 69,
1957).
370. Trichoglottis retusa Bl. — Annam : Dalat (Grillet n° 36,
f. 220, 1956).
Labelle à lobes latéraux terminés par une pointe falciforme
au delà de la partie carrée, lobe médian muni d’une carène en
dessous vers l’extrémité, callus jaune orangé. Les sépales n’ont
que 5 nervures et non 7 mais les pétales en ont 7.
371. Haemaria pauciflora Gagnep. ? — Annam : Dalat (Tixier
f. 258, 1959).
La forme du labelle et du rostellum correspond tout à fait à la
figure 23 de Gagnepain (Fl. Indochine VI, fig. 52) mais l’inflo¬
rescence et l’ovaire sont glabres. Les feuilles ressemblent à celles
de VH. Dawsoniana Rolfe c’est-à-dire sont au dessus vert brun
velouté foncé à nervures rouge cuivré (cfr. Rev. Hort. n. sér.,
XXVI, p. 332, pl. col. II). Gagnepain dit que les feuilles de
VH. pauciflora sont colorées mais comment peut-on le savoir en
se basant sur un échantillon unique ayant séjourné dans l’alcool
dans une touque à pétrole avant d’être mis en herbier ?
Plante d’Indochine autre que des Orchidées.
372. Æschynanthus marmoratus T. Moore. — Annam : environs
de Xhatrang : Suoi Ca (de Sigai.di n° 233/Sig, f. 183, 1958).
La patrie de cette espèce qui semble avoir été assez répandue
dans les cultures dès 1851 et qui existait encore à Kew en 1899
était toujours restée inconnue. Les sépales sont jaunes finement
ponctués de rouge, la corolle en dehors jaune verdâtre, en dedans
de même couleur passant au rouge sombre vers la partie supé¬
rieure avec lobes rouges marginés de jaune avec des ponctuations
rouges sur le bord.
— 526 —
Contribution a l'étude caryo-taxinomique
DES EUCRYPHIACÉES.
Par J. L. Hamel.
En 195G, M. Éric Pellerin me remettait quelques racines,
trois fleurs et un jeune fruit de Y Eucryphia lucida (Labill.) Baill.
(= E. Billiardieri Spach) que Mme le Professeur Winnifred Cur-
tis, de l’Université de Tasmanie, avait fixés à mon intention dans
le liquide de Navashin. Je suis heureux de pouvoir ici les remer¬
cier vivement l’un et l’autre.
Il nous avait paru intéressant de définir, chez cette Eucry-
phiacée endémique de la Tasmanie, les caractères caryologiques
qui, à ma connaissance, n’avaient pas encore été décrits. Il m’a
depuis semblé utile de compléter cette étude par l’observation de
trois autres espèces de ce genre qui, d’après Bausch (1938), n’en
compte que cinq et constitue à lui seul la famille des Eucryphiacées.
Selon cet auteur, en effet, il convient d’exclure de celle-ci le genre
Paracryphia Bak. f. qui se placerait plutôt au voisinage des Win-
téracées et des Trochodendracées.
D’ailleurs, depuis sa création en 1797, le genre Eucryphia n’a
pas eu une position systématique incontestable et les divers auteurs
qui l’ont étudié lui ont reconnu des affinités très variées. Bausch
(loc. cit.), après avoir fait l’examen de ces hypothèses, admet,
en raison des caractères de la morphologie de ses différentes
espèces, qui sont toutes des arbres ou des arbustes, de leur ana¬
tomie, de la chimie de leur bois, son rapprochement avec les Cuno-
niacées, voisines elles-mêmes des Saxifragacées ligneuses.
Les Eucryphia sont également intéressants par leur répartition
géographique : trois appartiennent au continent Australien, deux
sont du Chili :
Les Eucryphia lucida Baill. et E. Milligani Hook. f. (= E. Bil¬
liardieri var. Milligani (Hook. f.) Benth., E. lucida Druce var.
Milligani Summerhayes), propres à la Tasmanie ont une étroite
parenté : le premier diffère du second (que je n’ai pu examiner)
par ses dimensions plus considérables, par le nombre des bractées
placées à la base des pédoncules, deux au lieu de quatre ou cinq.
Ils sont l’un et l’autre reconnaissables à leurs feuilles entières.
L ’E. Moorei F. v. Mueller, remarquable par ses feuilles com¬
posées imparipennées ayant de 3 à 13 folioles entières et mucro-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 6, 1959.
527 —
nées, ne se trouve qu’en Nouvelle Galle du Sud et dans l’état de
Victoria.
Possédant également des feuilles pennées de 3 à 11 folioles tou¬
jours découpées et dentelées, YE. glutinosa (Poepp. et Endl.)
Baill. (= Fagus glutinosa Poepp. et Endl., Eucryphia pinnatifida
Gay, E. glandulosa Focke) ne se rencontre qu’au Chili, dans les
régions basses comprises entre les vingt-septième et trente-hui¬
tième degrés de latitude sud.
h’ Eucryphia cordifolia Cav. croît également au Chili entre les
trente-septième et quarante-quatrième degrés de latitude sud, où
« arbre majestueux et vraiment superbe » il est l’élément caracté¬
ristique de la forêt valdivienne (Hauman-Merck, 1913), mais où
il peut atteindre également les hautes altitudes jusqu’au pied des
glaciers (Skottsberg, 1916) et il présente alors les caractères d’un
arbuste nain. Ses feuilles entières, cordées à leur base, sont plus
grandes et plus larges que celles des deux espèces Tasmaniennes h
Le matériel utilisé pour ce travail, en dehors de celui fixé sur
place en Tasmanie (E. lucida), a été prélevé sur des végétaux
cultivés au Muséum. Les uns étaient de jeunes plants reçus de la
« Nursery » Anglaise Hillier (E. lucida, E. Moorei, E. cordifolia),
les autres étaient issus de graines distribuées par la « Nursery »
C. English (4 pieds de YE. glutinosa). Tous étaient beaucoup trop
jeunes pour fleurir. Les méristèmes radiculaires ont été fixés avec
le mélange de Navashin-Karpechenco, inclus dans la paraffine
suivant les techniques habituelles. Quelques-unes des coupes,
toutes épaisses de 6 p,, et spécialement celles des racines et des
fleurs de YE. lucida Tasmanien, ont été colorées par le violet-
crystal suivant la méthode de Clausen-Œlkers ; mais la plupart
ont été soumises à la réaction de Feulgen.
Dans les méristèmes radiculaires des quatre espèces étudiées,
les noyaux interphasiques sont sensiblement sphériques. Leur dia¬
mètre mesure entre 5 et 6 p.. Autour d’un nucléole unique, on
voit, baignant dans l’enchylème légèrement contracté sous l’action
du liquide fixateur, un fin réticulum, coloré en rouge après la
réaction de Feulgen, sur lequel se détachent nettement des chro¬
mocentres petits, toujours situés au voisinage de la membrane
nucléaire et au nombre d’une trentaine. Chacun d’eux correspond
vraisemblablement à un chromosome.
Les noyaux quiescents, observables dans les tissus plus diffé¬
renciés, présentent un réticulum toujours très visible tandis que
le nombre des chromocentres diminue d’autant plus qu’on s’éloigne
de la région méristématique. En même temps les noyaux, de sphé-
1. Une sixième espèce existe peut être dans cette même région, Y Eucryphia pata-
gonica Speg. qui n’a jamais pu être retrouvé depuis sa description en 1902 par
Spegazzini et qui serait très voisin de YE. cordifolia.
— 528 —
riques qu’ils étaient, deviennent ovoïdes, puis prennent une forme
d’olive ou de datte.
Dans les étamines de Y Eucryphia lucida, toutes trop âgées pour
qu’il soit possible d’y observer la méiose, il y avait des grains de
pollen fort bien constitués. Tous possédaient deux noyaux : l’un
le noyau végétatif, ellipsoïdal, présentant une structure normale
avec réticulum et chromocentres, l’autre, reproducteur, ayant un
aspect de pastille, apparemment si chromatique qu’il est très
souvent impossible d’y discerner une structure ; parfois on peut
cependant reconnaître des chromocentres sur un réseau épaissi.
Chez cette même espèce, les noyaux des tissus ovariens, aussi
bien ceux des parois et ' des placentas que ceux des ovules, très
jeunes encore x, ont un aspect comparable à celui des noyaux
dans les méristèmes radiculaires, mais ils sont généralement de
dimensions plus réduites : leur diamètre atteint rarement 5 p., qu’il
dépasse cependant quelquefois dans certaines cellules du nucelle.
Quand la prophase commence, le noyau augmente de volume ;
son diamètre peut excéder 7 p dans les méristèmes radiculaires.
Simultanément les chromocentres s’effacent sur le réticulum qui
s’épaissit tout en devenant plus pâle. La cavité nucléaire paraît
alors traversée par des filaments rosés, encore relativement longs.
Ceux-ci se raccourcissent bientôt, assez rapidement semble-t-il,
car il n’existe pratiquement pas d’images intermédiaires, et
donnent des masses chromatiques à la fois plus épaisses et plus
courtes que les chromosones métaphasiques issus de chacune
d’elles. On peut admettre, si on en juge d’après ce qui se passe
chez les Saxifragacées (Hamel, 1953) que le clivage des chromo¬
somes se produit pendant cette phase de contraction ; ici en raison
de la petitesse de ces éléments et de leur forte chromaticité, il
n’a pas été possible de le mettre en évidence. Puis, subissant un
phénomène de relâchement, les chromosones prennent leur aspect
définitif et se disposent sur le plan équatorial après que le nucléole
ait disparu.
Les métaphases et les anaphases n’offrent aucun caractère par¬
ticulier. En vue polaire, les métaphases sont souvent difficiles
à lire en raison de la petite taille des chromosomes et de la ten¬
dance qu’ils ont à rester très proches les uns des autres.
A la télophase, les chromosomes, enfermés dans la membrane
nucléaire qui vient de . se reconstituer en même temps que le
nucléole, se tassent autour de celui-ci. Le noyau a alors une forme
de lentille. Pendant qu’il grossit pour devenir à peu près sphé-
1. Il convient de remarquer que la méiose n’est pas commencée dans les ovules
alors qu’elle est terminée depuis longtemps déjà dans les étamines. Il existe donc
une importante dissociation dans le temps des maturations mâles et femelles comme
on en observe chez de nombreuses Saxifragacées.
— 529
rique, chaque chromosome paraît s’étirer en deux rubans qui
s’allongent peu à peu en même temps qu’ils deviennent plus étroits
et plus pâles que lui. Seule sa région médiane, où se trouve sans
doute le centromètre, subsiste et n’est bientôt plus qu’un chro¬
mocentre porté par les fdaments du réticulum reconstitué par le
déroulement progressif des chromonémas déspiralisés et séparés
les uns des autres.
Malgré leurs différences morphologiques et leur dispersion géo¬
graphique, les quatre Eucryphia étudiés possèdent 32 chromo¬
somes somatiques se ressemblant fort d’une espèce à l’autre. Il
serait vain de vouloir accorder une valeur taxinomique aux idio-
grammes qu’ils constituent. Leur épaisseur moyenne est de 0,3 [x ;
les plus grands d’entre eux dépassent nettement 1 p. tandis que les
autres ne l’atteignent pas. Quelles que soient leurs dimensions, ils ont
un aspect comparable qui ne favorise guère leur identification.
r*l .
V/—
la"*
Je
3
4
1. Eucryphia lucida : 1 a racine fixée en Tasmanie ; 1 b, racine fixée à Paris. —
2. E. glutinosa. — 3. E. cordifolia. — 4. E. Moorei.
Toutefois, dans presque toutes les plaques équatoriales, il est
possible de distinguer quatre chromosomes (a), les plus longs,
généralement incurvés en forme de V ouvert, et huit autres légè¬
rement plus courts ( b et c). La présence de ces doubles paires est
probablement l’indice de la tétraploïdie des Eucryphia, que semble
suggérer également l’existence chez l’£. glutinosa d’un groupe de
quatre chromosomes très souvent reconnaissables à leur disposi¬
tion parallèle deux à deux (fig. 2 : les chromosomes entourés d’une
ligne en pointillé). Seul l’examen de la méiose permettrait pro¬
bablement d’avoir une certitude à ce sujet. Toutefois il semble
permis d’admettre provisoirement que le nombre de base des
Eucryphia est x = 8.
Est-il possible de préciser la place que les Eucryphiacées doivent
occuper dans la classification botanique d’après les caractères
— 530 —
caryologiques qui viennent d’être définis : noyaux somatiques
présentant un fin réseau porteur de chromocentres correspondant
vraisemblablement chacun à un chromosome, présence de 32 chro¬
mosomes longs d’environ 1 ;x, épais de 0,3 (x, dont l’idiogramme
suggère l’existence d’une tétraploïdie de base 8 ?
Il ne paraît pas utile, après la critique pertinente qu’en a faite
Bausch, de rappeler ici les opinions des différents auteurs sur les
affinités des Eucryphia. Il suffit en effet, de retenir celles qui sont
encore proposées :
— d’une part, Gilg (1925), reprenant l’hypothèse de Focke,
puis de Engler, et suivi par des auteurs tels que Lawrence (1955),
propose de rapprocher les Eucryphiacées des Actinidiacées et des
Médusagynacées entre les Dilléniacées et les Ochnacées dans
l’ordre des Pariétales au début du sous-ordre des Théinéées où se
retrouvent également les Guttifères et les Hypéricacées ;
— d’autre part, Hutchinson (1959) admet que les Eucry¬
phiacées ont suffisamment d’affinités avec les Hypéricacées en
raison de leurs feuilles opposées, de leurs étamines réunies en
faisceaux, de leurs sépales imbriqués (il ne fait là que suivre l’opi¬
nion de Choisy, Cambessedes, Cl. Gay), pour les placer dans
l’ordre des Guttiférales tel qu’il le définit, mais il rejette les Och¬
nacées dans celui des Ochnales qui, avec les Guttiférales, serait
lié à l’ordre des Théales où se rangent les Actiniadacées, et, par
celui-ci, aux Dilléniales dont le type est justement donné par les
Dilléniacées ;
— enfin Bausch (1937) qui, après Planchon, Bentham, Hal-
lier (du moins vers les années 1901-1908) et Sandwith, consi¬
dère les Eucryphiacées comme très voisines des Cunoniacées,
puisqu’elles ont les unes et les autres des stipules connées, des
feuilles habituellement opposées, des graines dont l’embryon est
petit et l’albumen abondant (ce caractère les différencie très nette¬
ment des Hypéricacées, qui n’ont jamais d’albumen, et même
des Ochnacées chez qui il manque souvent), des fruits déhiscents,
des ponctuations scalariformes et des plages perforées scalari¬
formes dans leurs vaisseaux du bois, des ponctuations aréolées
très nettes dans ]eurs fibres ligneuses ; il existe en outre des affi¬
nités entre elles que manifestent certaines propriétés chimiques de
leur bois (Bausch) et la forme de leurs grains de pollen (Erdt-
mann, 1946).
Pour faire cette étude de caryologie comparée, il est nécessaire
de recenser les descriptions des structures nucléaires chez des
espèces appartenant à ces diverses familles, puis, pour chacune
d’elles, les dénombrements chromosomiques parfois accompagnés
de la présentation d’idiogrammes. On est aussitôt frappé par le
petit nombre et la dispersion des renseignements qui les concernent
— 531 —
et même, pour quelques-unes, par l’absence de toutes données,
pour les Médusagynacées par exemple.
1. — Structure nucléaire.
Il n’existe quelques faits précis que pour les Ochnacées, les
Dilléniacées, les Guttifères sensu lato, les Cunoniacées et certaines
Saxifragacées ligneuses.
Parmi les Ochnacées, YOchna atropurpurea possède des noyaux
dont le réseau, d’après Gosselin (1948), est « très léger, peu chro¬
matique et difficilement visible », dont les chromocentres, en
nombre variable, répartis dans toute la cavité nucléaire, ont des
formes et des dimensions différentes d’une cellule à l’autre à l’in¬
térieur d’une racine. Dans cette même famille, les Ouratea, et
spécialement Y O. affinis, ont des noyaux que Farron (1957) rap¬
porte au type semi-réticulé à chromocentres décrit par Mlle Delay
(1946-1948) ; cependant les chromocentres sont vraisemblablement
formés par la coalescence de plusieurs d’entre eux.
Tixier (1953) observe chez le Dillenia ovata, qui est la seule
Dilléniacée étudiée de ce point de vue, des noyaux interphasiques
remarquables par leur « faible colorabilité. On peut distinguer un
réseau de filaments peu chromatiques comportant des épaississe¬
ments de place en place ». Ceux-ci, au début de la prophase, s’or¬
ganisent en chromocentres peu nombreux, sans doute composés
de plusieurs éléments, puis donnent naissance aux chromosomes
en même temps que disparaissent les fdaments du réseau.
Dans le même mémoire, Tixier présente également la structure
des noyaux de quelques Guttifères : chez les Calophyllum ino-
phyllum et Mesua ferrea, elle rappelle celle caractéristique du
Dillenia ovata tandis que chez YOchrocarpus siamensis, les Gar-
cinia hanburyi et G. Laureiri, il existe un réseau à peine visible,
« très diffus », des chromocentres composés, volumineux à côté
de chromocentres simples plus petits.
Nielsen (1924) constate que les noyaux interphasiques de plu¬
sieurs Hypericum présentent sur un fond faiblement colorable des
chromocentres en nombre variable sans rapport avec celui des
chromosomes.
Les noyaux du Pancheria Sebertii, qui est une Cunoniacée de la
Nouvelle Calédonie, montrent un fin réticulum sur lequel se dis¬
tinguent des chromocentres, petits, en nombre sensiblement égal
à celui des chromosomes. Ce type de structure se retrouve chez les
Escallonia, les Itea et le Brexia madacascariensis qui sont des
Saxifragacées. Toutefois chez ce dernier les chromocentres sont
réduits à des points épars sur un réseau grêle et pâle (Hamel,
1953). Hallier (1908) a rapproché les Eucryphia des Bréxiées
qu’il place les uns et les autres dans les Cunoniacées en raison
— 532 —
du développement superficiel de leur liège, de leurs feuilles opposées
persistantes, pourvues de stipules existant également chez les Itea,
qui, selon lui, se rangent parmi les Bréxiées.
Il serait vain de vouloir trancher la question des affinités des
Eucryphia en utilisant ces quelques faits. Toutefois il est permis
de dire, qu’en l’état de nos connaissances, les structures nucléaires
des Eucryphia, du Pancheria Sebertii et des quelques Saxifra-
gacées qui viennent d’être citées sont très comparables.
2. — Nombres des chromosomes.
Ici encore, les renseignements, bien que moins rares, sont encore
très insuffisants pour en pouvoir tirer des conclusions valables.
Dans la famille des Ochnacées, Chiarugi et Francini (1930),
trouvant que 2 n = 35 chez YOchna serrulata, qui est une espèce
apomictique, admettent que pour lui x = 5, tandis que Farron
(loc. cit.) compte 12 ou 24 chromosomes somatiques chez six
Ouratea et. que S. et G. Mangenot (1957) observent 2 n = 28
chez le Lophira alata.
Pour les Dilléniacées, plusieurs nombres de base ont été pro¬
posés : x = 13 chez les W ormia (Paetow (1931) compte 2 n = 26
chez le W ormia suffruticosa) ; x = 8 chez le Dillenia ovata (2n
= 32, d’après Tixier (loc. cit.) et chez divers Iiibbertia, puisque
Hotchkiss (1955) constate la présence de 16, 32 et 64 chromo¬
somes somatiques pour cinq d’entre eux ; cependant Janaki
Ammal (1945) estime que x = 9 pour le H. volubilis qui possède
18 chromosomes somatiques.
Le genre Actinidia est remarquable par sa haute polyploïdie
qui ne permet guère d’établir avec certitude la valeur d’un nombre
de base. En effet, selon Rizet (1945), VA. chinensis posséderait
environ 160 chromosomes (2 n), alors qu’il n’en aurait qu’environ
116, si l’on en croit Bowden (1940 et 1945). Celui-ci retrouve ce
même nombre chez VA. arguta et VA. polygama, tandis que Naka¬
jima (1942) n’observe chez ce dernier que 29 bivalents et en dis¬
tingue 56 chez TA. kolomicta.
Les divers auteurs qui ont compté les chromosomes du genre
Hypericum, Nielsen (loc. cit.), Winge (1925), Chattaway (1926),
Hoare et Haertle (1932) Matsuura et Suto (1935), Stenar
(1938), Sugiura (1944), Mulligan (1957), pour ne citer qu’eux,
ont mis en évidence l’existence de plusieurs séries dont les nombres
de base sont respectivement égaux à 8, avec de nombreuses espèces
ayant les unes 61 chromosomes, les autres 32, à 9 — deux espèces
sont tétraploïdes (2 n = 36), douze sont diploïdes (2 n = 18) — ,
à 10, et Ton a une espèce ayant 20 chromosomes et trois en possé¬
dant 40, à 12, VH. gentianoides, à 19 enfin pour VH. virginianum
qui est parfois appelé Triadenum virginianum. Winge essayait
— 533
d’expliquer cette diversité en admettant que les nombres de base
de toutes ces séries devaient être plus petits, tels que 3 ou 4. Une
Hypéricacée du Viêt-Nam, appartenant au genre Cratoxylum
(C. formosum) est caractérisée par n = 7, d’après Tixier, qui
trouve chez d’autres Guttifères (Clusiacées) x = 8 ( Calophyllum
inophyllum, Mèsua ferrea, Ochrocarpus siamensis : 2 n = 32) et
x = 11 pour le Garcinia hanburyi (2 n = 44).
Ainsi à l’intérieur des Guttifères (Hypéricacées, Clusiacées) on
observe des nombres chromosomiques très variés comme il en
existe d’ailleurs chez beaucoup d’autres familles et tout particu¬
lièrement chez les Saxifragacées. Je ne citerai à leur sujet que le
Brexia madagascariensis (2 n — 60), les Escallonia (2 n = 24), les
Corokia (2 n = 18), les Itea (2 n = 22) et le Bauera rubioides
(2 n = 32 ; Smith-White, 1955) dont le pollen ressemble justement
à celui des Eucryphia (Erdtmann, loc. cit.). Il doit en être de même
dans la famille des Cunoniacées, qui rassemble de nombreux genres.
Malheureusement il n’y a actuellement de renseignement que pour
Pancheria Sebertii qui possède 24 chromosomes somatiques (Hamel,
1952) et le Ceratopetalum gummiferum qui, australien comme le
Bauera, a lui aussi 32 chromosomes (Smith-White). Mais pour ces
deux plantes, Darlington et Wylie estiment que le nombre de
base est x = 16.
Devant tant de diversité, il est difficile de déceler les affinités
réelles des Eucryphia pour les familles dont ils ont été rapprochés.
Sans doute trouve-t-on 32 chromosomes chez plusieurs Hypericum,
chez certaines Clusiacées, chez quelques Dilléniacées, chez une
Cunoniacée et chez \e Bauera qui est une Saxifragacée pour Engler
Engi.er et une Cunoniacée pour IJutchinson. Jusqu’à présent
du moins, ce nombre n’a pas été observé chez les Ochnacées
et chez les autres Saxifragacées habituellement rapprochées des
Cunoniacées et des Eucryphiacées. Toutefois, il est possible de
constater que toutes ces plantes n’ont jamais, quel qu’en soit
leur nombre, des chromosomes de grandes dimensions. Il est vrai
qu’il s’agit d’espèces ligneuses, qui, selon Darlington et Janaki
Ammal (1945), possèdent toujours de petits chromosomes.
Je pense cependant que les caractères caryologiques des Eucry¬
phia, et spécialement la structure de leurs noyaux, l’évolution de
la chromatine au cours de la mitose, rappelant tout à fait ceux
observables chez certaines Saxifragacées et chez une Cunoniacée,
s’ils ne permettent à eux seuls de tirer aucune conclusion phy¬
logénétique, suggèrent, quand on les associe aux caractères mor¬
phologiques, anatomiques et palynologiques que présentent en
commun ces trois familles, d’admettre l’hypothèse de Bausch.
Enfin il convient de noter que l’homogénéité du genre Eucry-
— 534 —
phia du point de vue tant de la morphologie que de la caryologie,
confirmée d’ailleurs par l’existence d’hybrides naturels entre les
E. lucida et E. Milligani (E. X hybrida Bausch), par la possibilité
d’hybridation dans les cultures entre les E. cordifolia et E. glu-
tinosa (E. X nymansensis Bausch) et, ce qui est plus intéressant
encore, entre les E. glutinosa et E. lucida ( E . X intermedia Bausch),
apporte une preuve à l’hypothèse d’une liaison entre l’Australie
et la côte occidentale de l’Amérique du Sud pendant les temps
géologiques. Cette liaison a du être assez longue puisqu’elle a
permis, d’un côté comme de l’autre, l’apparition de la tétraploïdie
à partir d’équipements chromosomiques communs.
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36
— 536 —
Les rôles respectifs de Bru, Cuvier et Garriga
DANS LES PREMIÈRES ÉTUDES CONCERNANT MEGATHERIUM.
Par Robert Hoffstetter.
Deux publications de 1796 sont à la base de notre première
connaissance du genre Mégathérium et de son génotype M. ameri-
canum : l’une est une note de Georges Cuvier ; l’autre, due à
l’espagnol Joseph Garriga, comprend un prologue, un mémoire
descriptif rédigé et illustré par Juan Bautista Brû, et la traduc¬
tion de la note de Cuvier. Malheureusement, ces deux publications
n’ont eu qu’une diffusion limitée, de sorte que la première est
souvent ignorée, tandis que la seconde est surtout connue par
une traduction abrégée du mémoire de Brû, donnée par Cuvier
en 1804. De ce fait, bien des erreurs ont été commises, concer¬
nant le véritable auteur de l’espèce M. americanum. Mais surtout,
divers spécialistes ont apprécié de façon très inexacte les apports
respectifs de Cuvier, de Garriga et de Brû ; certains ont été
jusqu’à mettre en doute la probité scientifique du premier, l’accu¬
sant d’avoir frustré le second du résultat de ses observations ;
quant au troisième, il a été trop souvent oublié.
Déjà, dans l’introduction historique du mémoire de Richard
Owen (1860), on peut relever des indications assez ambiguës, et
constater l’absence des références des deux publications fonda¬
mentales, ce qui donne à penser qu’OvvEis n’a pu se les procurer.
D’autres auteurs ont répété et parfois aggravé ces ambiguïtés,
faute d’avoir consulté les sources en vue d’éclairer le problème.
C’est probablement sous l’influence de ces indications équivoques
ou erronées que tout récemment Josef Augusta formule à son
tour des accusations contre Cuvier. Dans l’explication de la pl. 49
( Mégathérium ) de son album sur les Animaux préhistoriques, il
donne en effet la relation historique suivante :
« En 1789, dans le lœss de la pampa qui s’étend non loin de Buenos-
Aires, on retrouva le squelette d’un animal gigantesque, qui fut expédié
peu de temps après à Madrid et étudié en détail, pendant plusieurs
années, par Joseph Garriga. Ayant terminé ses travaux en 1795, celui-
ci remit son manuscrit à l’imprimeur. Il venait de recevoir un premier
jeu d’épreuves, aux fins de correction, quand se produisit un événe¬
ment fort désagréable. Le gouverneur de la colonie française de Saint-
Domingue lui rendit visite et lui demanda une épreuve de son ouvrage
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 6, 1959.
537
où figurait un projet de reconstitution de l’énorme squelette. N’y
voyant pas malice, Garriga fit don d’un exemplaire de son œuvre au
gouverneur. Mais ce dernier l’expédia tout de suite à l’Académie des
Sciences de Paris, si bien que lors de la réunion suivante de l’Académie,
le célèbre Cuvier rendit compte lui-même de la découverte et baptisa
l’animal Mégathérium americanum. Il devança ainsi Garriga de toute
une année car l’ouvrage de celui-ci ne parut qu’en 1796. »
Nous verrons que ce texte exagère beaucoup les mérites de
Garriga, qui n’a jamais étudié le Mégathérium et qui n’a connu
l’existence du squelette de Madrid qu’en 1796, précisément par la
note de Cuvier. Le même texte est profondément injuste envers
Cuvier ; il l’est au moins autant à l’égard de Brü, qu’il ignore
complètement.
A vrai dire, un travail historique très documenté sur ce sujet
a été publié récemment (sans référence au texte d’AuGusTA) par
J. P. Boyd (1958). Ce dernier établit clairement la priorité des
observations de Brü ; mais il laisse encore peser sur Cuvier une
grave accusation qui, à mon sens, repose principalement sur des
hypothèses concernant les intentions de Brü et de Garriga.
Il est bon, dans une question aussi délicate, de s’en tenir aux
faits. Pour rétablir ceux-ci dans leur exactitude, il m’a paru oppor¬
tun de relater ci-après l’histoire de la découverte et de l’étude du
fossile en question, en dégageant le rôle joué par chacun.
Le squelette qui devait devenir, le type de Mégathérium ameri¬
canum a été découvert, en 1788, par le dominicain Manuel Torres 1,
au cours d’excavations faites au voisinage de la ville de Luxan
(on écrit aujourd’hui Lujân), laquelle se situe à quelque 65 km
à l’W de Buenos-Aires. Le marquis de Loreto, vice-roi de Buenos-
Aires, en fit l’envoi au Cabinet Royal d’LIistoire Naturelle de
Madrid, où les caisses ont été reçues le 29 septembre 1788 2.
A Madrid, le squelette a été préparé et monté par J. B. Brü,
.1. D’après Barreiro (1944, p. 101).
2. Garriga (1796) donne la date du 29 septembre 1789. Mais Boyd (1958, note 38)
fait remarquer que, dès le 26 janvier 1789, W. Carmichael adressait à Jefferson
un dessin de Bru représentant le squelette du fossile, dont la reconstitution était
déjà avancée. Nous admettrons avec Boyd que Garriga a écrit par erreur 1789
pour 1788. Il n’en reste pas moins curieux que Barréiro n’ait pas noté cette entrée
dans les enrichissements du Cabinet Royal en 1788 ou 1789. Par contre, le dernier
auteur (1944, p. 101) dit que les os n’ont été reçus au Cabinet Royal qu’en 1805,
après avoir séjourné, complètement oubliés, à la « Secretaria de Gracia y Justicia ».
De son côté Hernândez-Pacheco ( ibid ., Prologue, p. 20) donne la même date de
1805 comme celle du montage effectué par Brü. Tout ceci est contredit par les
témoignages antérieurs que nous possédons, et surtout par la date de la mort de
Brü (1799).
— 538
prosecteur 1 du Cabinet Royal, lequel l’a dessiné, en a fait graver
5 planches, et a rédigé une description. Le travail, d’après Boyd,
aurait été terminé vers 1790. Nous savons (par Garriga, 1796,
lre page du Prologue) que Brû « avait eu d’abord l’intention de
publier cette description mais que, pour diverses circonstances
imprévues, il l’ensevelit dans l’oubli ». Ces obstacles ne sont pas
explicités. Il y a tout lieu de penser à des difficultés de finance¬
ment 2 3 rencontrées par Brû qui — nous le verrons plus loin —
a finalement accepté de vendre son œuvre à Garriga, aux fins de
publication.
Entre temps, des scientifiques étrangers visitaient le Cabinet
Royal de Madrid et s’intéressaient au fossile sud-américain. Deux
de ces visites eurent comme conséquence des publications presque
simultanées mais totalement indépendantes.
C’est d’abord le danois P. C. Abildgaard qui, entre le 20 décem¬
bre 1793 et le 9 janvier 1794, a l’occasion d’étudier le squelette.
Il publie en 1796 une grossière figure de la tête osseuse et de la
patte postérieure, avec une courte description, où il compare
l’animal aux Myrmécophages d’Amérique du Sud (Tamanoir) et
d’Afrique (Oryctérope).
En 1795, le français Philippe-Rose Roume, correspondant de
l’Institut et représentant du Gouvernement français à Saint-
Domingue (voir Cuvier, 1804, p. 377), passe par Madrid et exa¬
mine le squelette fossile. Il obtient les épreuves des planches de
Brû, mais non la description dont il semble avoir ignoré jusqu’à
l’existence. Les planches, accompagnées d’une courte note de
Roume, sont alors adressées au citoyen Grégoire 3 pour être
présentées à l’Institut de France. Cette remise a-t-elle été faite
à l’insu de Brû en trompant sa confiance ? Rien ne permet de le
supposer. Jusqu’à preuve du contraire, on peut même admettre
que c’est précisément en vue de cette présentation à l’Institut
qu’un jeu d’épreuves a été confié à Roume 4. On regrettera, toute-
1. Selon Boyd (1958, p. 432), Garriga, dans l’intention d’exalter la personna¬
lité de Brü, lui aurait donné le titre de « director » du Muséum de Madrid. Il y a
là une erreur de lecture : Garriga a écrit « disector », qui équivaut à prosecteur.
2. Boyd (1958, p. 431) propose une autre explication, en supposant que Brû se
serait séparé du Muséum de Madrid en 1794. Une telle hypothèse est contredite
par Barreiro (1944, p. 92) et Hernândez-Pacheco (ibid., Prologue, p. 40) qui
précisent que la mort de Brü, en 1799, a laissé vacante la place de prosecteur au
Cabinet Royal.
3. Il s’agit évidemment du fameux abbé Henri Grégoire, évêque constitutionnel
de Loir-et-Cher (en fin 1795, il reprenait le titre d’évêque de Blois) et membre de
la Convention. Il venait de jouer, comme rapporteur, un rôle important dans la
fondation de l’Institut (auquel il appartint dès le début comme membre de la Classe
d’Histoire et de Littérature) et s’occupait activement des relations de celui-ci avec
l’étranger ; on s’explique ainsi que Roume se soit adressé à lui pour cette présentation.
4. D’autant plus que Roume était, répétons-le, correspondant de l’Institut et
que Brü en a certainement été informé. Ce fait significatif est passé sous silence
dans le texte d’AuGusTA et même dans le travail de Boyd (1958).
539
fois, que ce dernier ait omis ou oublié de mentionner le nom de
l’auteur des planches. Il en est résulté, pour Bru, un préjudice
évident qu’il convient de souligner.
Quoi qu’il en soit, la note de Roume, sans figures, a été publiée
dans le Bulletin de la Société Philomathique ; le chapitre où elle est
insérée correspond à la période nivôse-pluviôse-ventôse an IV
(soit du 22 décembre 1795 au 20 mars 1796). Roume, lui aussi,
voit dans le fossile des ressemblances avec le Tamanoir et l’Oryc-
térope, mais il signale que Cuvier lui reconnaît plus d’affinités
cvec les Paresseux.
Les planches ont été présentées par Grégoire à la Classe des
Sciences de l’Institut, à la séance du 11 germinal an IV (= 31 mars
1796), dont le procès-verbal précise : « le Cn Grégoire présente
à la Classe plusieurs planches envoyées de Madrid par le Cn Roume,
Associé non résident, et représentant les différentes parties d’un
squelette d’un très grand quadrupède, trouvé sous terre à la pro¬
fondeur de cent pieds, aux environs de Rio de la Plata, dans
l’Amérique Méridionale ; le Cn Cuvier est chargé de les examiner
et d’en rendre compte à la Classe ».
Ainsi mandaté, Georges Cuvier (membre de l’Institut, Classe
des Sciences, Section Anatomie et Zoologie) rédige un mémoire
détaillé, fondé sur les planches [de Brü] et sur la note de Roume.
Ce rapport est présenté à la Classe des Sciences de l’Institut, à la
séance du 21 germinal an IV (= 10 avril 1796), ainsi qu’en témoigne
le procès-verbal : « Le Cn Cuvier lit un Mémoire qui a pour titre
Examen d’un squelette d’un très grand quadrupède trouvé sous terre
dans le Paraguay et conservé dans le Musée de Madrid. »
Le problème de la publication des Mémoires de l’Institut étant
encore à l’étude, le rapport de Cuvier fut condensé en une notice
qui, avec deux planches représentant le squelette monté et le
crâne fossile comparé à celui des Paresseux, fut inséré dans le
Magasin Encyclopédique, 2e année, t. I, pp. 303-310. Le tome est
daté de 1796, an IV ; des recoupements permettent de préciser
que le n° 3 a paru au cours du 2e trimestre de 1796. Dans cette
notice, Cuvier fait état de la courte description de Roume ; quant
au fossile, il signale qu’ « on en a fait graver la figure entière et
tous les détails dans cinq planches format in-folio, qui doivent
probablement servir à quelque dissertation dont le squelette fera
l’objet ». (On voit que Cuvier ignore encore l’auteur des planches
et l’existence de la description inédite rédigée par Brü). Cuvier
souligne les caractères particuliers du fossile (dont certains, erronés,
seront rectifiés par la suite) et conclut à sa parenté avec les Pares¬
seux. Finalement il lui attribue un nom dans la phrase suivante
[ibid., p. 310) : « J’ai cru en attendant pouvoir lui donner le nom
générique de Mégathérium, et le nom trivial Mégathérium ameri-
540 —
canum. » Rappelons ici qu’un résumé de la même notice, avec la
figure du squelette, a été inséré dans le numéro de septembre 1796
du Monthly Magazine de Londres ; c’est par ce canal que l’inter¬
prétation de Cuvier a été portée à la connaissance des scienti¬
fiques nord-américains, notamment de Jefferson.
C’est alors seulement qu’intervient Joseph Garriga, Capitaine
des Ingénieurs cosmographes d’Espagne. Un ami l’informe de la
publication de la notice de Cuvier (auquel il attribue par erreur
le prénom de Gregorio), et cette notice lui apprend l’existence
à Madrid du squelette d’un « animal grand et étrange ». Il décide
de la traduire et de la publier en Espagne. Mais la traduction lui
révèle que des planches ont été gravées à Madrid ; il apprend alors
que l’auteur en est J. B. Brû, et que celui-ci a aussi rédigé une
description demeurée inédite. Garriga, au prix de pressants
efforts de persuasion, obtient de Brû qu’il lui vende le tout, des¬
cription et planches, ce qui lui permet d’éditer à Madrid, en 1796,
une publication comprenant : 1° un prologue (2 p. non numé¬
rotées), rédigé par Garriga ; 2° une description générale (pp. i-
xvn) et une description particulière (pp. 1-16), non signées, mais
dont l’auteur est évidemment Bnû ; 3° la traduction de la notice
de Cuvier (pp. 17-20) ; 4° les 5 planches de Bru. L’attribution
de ces diverses parties à leurs auteurs respectifs découle de leur
examen attentif ; elle apparaît aussi dans le prologue de Garriga
qui exprime clairement son intention de publier conjointement la
notice de Cuvier et la « description générale et particulière de ce
squelette par l’auteur même des planches. » Toutefois, il aurait
été opportun de répéter le nom de Brû sous les titres des des¬
criptions, car certains auteurs, même espagnols (voir p. ex. BoscÂ,
1903), ont pu en attribuer des passages à Garriga au lieu de Brû.
Remarquons d’ailleurs que le titre même du mémoire indique une
Description... publiée par Garriga, et que celui-ci ne se présente
nulle part comme l’auteur.
On remarquera que les apports de Brû et de Cuvier, confrontés
dans la publication de Garriga, se complètent sans se superposer.
Le premier auteur se contente d’une description topographique
minutieuse, sans essayer de dégager les affinités du fossile et sa
place dans la classification 1 ; tout au plus signale-t-il quelque
ressemblance (non précisée) avec de grands quadrupèdes, Élé¬
phant, Rhinocéros, Cheval, etc... ; il ne propose pas de nom parti¬
culier pour l’objet de son étude, toujours désigné comme « le
Squelette ». Au contraire, Cuvier met l’accent sur la comparaison
du fossile avec les divers genres d’Édentés et spécialement avec
1. Bru n’a d’ailleurs jamais témoigné le moindre souci de classification, même
dans ses publications antérieures sur les Vertébrés, où les animaux sont présentés
sans aucun ordre (voir Barreiro, 1944, p. 23).
541 —
les Paresseux ; il propose une désignation binominale (générique
et spécifique), laquelle n’est même pas relevée par Garriga dans
son titre ou dans son prologue 1. Entre les deux textes, le con¬
traste est saisissant : d’un côté, le consciencieux travail descriptif
d’un naturaliste classique, déjà vieillissant ; de l’autre, la recherche
du caractère diagnosique, le souci d’interprétation, dans lesquels
on sent déjà percer le jeune génie de celui qui devait devenir le
père de la Paléontologie.
Bien sûr, il aurait été préférable que Brû publiât d’abord sa
description, n’eût-ce été que pour établir dès le début la priorité
(indéniable) de ses observations. Mais cela n’aurait rien changé
aux mérites de chacun. Quel qu’ait été l’ordre des publications,
le premier nom à rappeler est celui de M. Torres, découvreur
du fossile ; vient ensuite Brû qui eut le mérite de monter et de
décrire le squelette (c’était pour l’époque une authentique prouesse
puisqu’il s’agit de la première reconstitution qui ait été faite d’un
squelette fossile) ; mais c’est Cuvier qui a su dégager ses affinités
et qui lui a attribué un nom ; quant à Garriga, nous lui devons
surtout la publication de la description de Brû.
Peut-on supposer que Brû ait voulu se réserver l’exclusivité de
l’étude du squelette fossile ? Il faudrait alors admettre que Abild-
gaard, Rodme et Cuvier auraient trahi sa confiance. Mais, dans
cette hypothèse, Brû n’aurait pas manqué d’exprimer ses griefs
à Garriga et celui-ci s’en serait fait l’écho dans sa publication,
qui visait précisément (Garriga, 1796, 2e p. du Prologue) « à
rendre justice non seuleihent à Juan Bautista Brû, mais aussi
à notre Nation, en démontrant que les Naturalistes d’Espagne
n’ont pas été si négligents, qu’ils n’aient décrit avec la plus grande
prolixité ce squelette... »
En fait Garriga, qui ne cache pas sa position très nationaliste,
exprime surtout son intention de montrer, par la comparaison
avec la description de Brû, les insuffisances et les erreurs de la
notice de l’auteur étranger, Cuvier (il se garde d’ailleurs de pré¬
ciser les points sur lesquels portent les divergences !). Mais il ne
met nullement en doute l’honnêteté scientifique de ce dernier. Le
1. Boyd (1958, pp. 432-433) interprète ce fait en disant que Garriga rejette
dédaigneusement la classification de Cuvier et même le nom de Mégathérium , esti¬
mant que l’animal ne peut encore être classé avec certitude. En ce qui concerne
le nom, cette opinion va au-delà des déclarations de l’auteur espagnol. On peut
admettre plus simplement que Garriga, qui n’était pas naturaliste, n’attribuait
aucune importance à cette question de nomenclature, d’autant plus qu’en 1796 de
tels problèmes étaient loin d’avoir l’importance acquise par la suite : nous verrons
que Cuvier lui-même négligera de reprendre le nom spécifique attribué par lui au
fossile considéré ici ; sur d’autres animaux éteints, le même Cuvier écrira des
mémoires fondamentaux sans se donner la peine de proposer un nom latin, perdant
ainsi ses droits de parrain au profit de simples traducteurs. Ajoutons que Garriga
n’avait probablement pas la formation suffisante pour pouvoir suivre Cuvier dans
ses arguments d’Anatomie comparée.
542
silence de Garriga à cet égard nous prouve que ni lui ni Brû
n’ont éprouvé le moindre soupçon sur la correction des divers
auteurs qui ont publié avant eux des notes concernant le sque¬
lette du Musée de Madrid. On remarquera même que c’est la
notice de Cuvier qui a provoqué la publication de Garriga,
arrachant ainsi à l’oubli la description de Brû, laquelle risquait
sans cela de demeurer définitivement inédite.
Je ne détaillerai pas la suite des publications concernant M. ame-
ricanum : elles n’ont qu’une importance secondaire pour notre
propos.
Cuvier (1798, pp. 145-146) mentionne le genre (sans nom d’es¬
pèce) et le classe à la suite des Paresseux.
Shaw (1800, pp. 162-165, pl. 48) traduit la note de Cuvier
(1796) et l’inclut dans sa « General Zoology ».
En 1804, Cuvier publie son mémoire sur le Mégathérium (là
encore il omet de mentionner le nom spécifique). Il a appris entre
temps, par la publication de Garriga, le mérite de Brû, auquel
il rend hommage. Scrupuleusement, il ajoute à son travail un
résumé de la description de l’auteur espagnol, traduite par Bon-
pland. Ce mémoire sera inséré dans les éditions successives des
« Recherches sur les Ossemens fossiles », avec chaque fois des modi¬
fications et des additions tenant compte d’observations diverses,
notamment celles de Pander et d’Alton (1821) effectuées au
cours d’un séjour à Madrid en 1818.
Par la suite, l’ostéologie de Mégathérium a été progressivement
précisée, grâce aux squelettes montés à Londres, Paris, Milan,
Turin, Copenhague, Zurich, Buenos-Aires, La Plata et Valencia.
Ce matériel nouveau a provoqué des publications, entre lesquelles
se détache la monographie fondamentale d’OwEN (1860).
Pour rectifier diverses inexactitudes relevées dans la littérature,
il reste à donner quelques précisions concernant le type et le nom
de l’espèce considérée.
1) Le type de M. americanum provient du Pampéen (Pléisto-
cène) d’Argentine. D’après Garriga, il a été trouvé à 1 lieue y2
au SW de Lujân, sur les bords de la rivière du même nom [c’est
sans doute par erreur de traduction que Cuvier, 1804, p. 376,
situe le gisement au SE de Lujân et cette ville à 3 lieues (au lieu
de 13) de Buenos-Aires],
A plusieurs reprises, Cuvier parle du Paraguay comme lieu
— 543 —
d’origine du fossile. Il convient de rappeler qu’à l’époque le terri¬
toire désigné comme Paraguay ne coïncidait pas avec l’actuelle
République du même nom. Mais, de plus, une confusion a pu
résulter du fait que d’autres squelettes ont été reçus à Madrid
vers la même époque ; l’un provenait du Pérou et serait arrivé
au Cabinet Royal en 1795 ; l’autre, originaire du Paraguay, appar¬
tenait au Père Fernando Scio, des « Ëscuelas Pias » (voir Gar-
riga 1796, Prologue, et Cuvier 1804, p. 377) ; ces deux squelettes
n’ont jamais été décrits ni figurés ; ils avaient déjà disparu en
1818 selon Pander et d’Alton (1821) qui les ont vainement
recherchés ; leur identité spécifique (et même générique) avec
celui de Lujân, admise par Garriga et Cuvier (sans que ce der¬
nier ait vu le matériel), aurait demandé une confirmation, mal¬
heureusement impossible à obtenir aujourd’hui ; il reste fort pos¬
sible qu’il se soit agi de squelettes fossiles tout à fait autres que
Mégathérium.
De son côté, Abildgaard admet que le fossile proviendrait
d’un lieu indéterminé du Pérou, mais il dit avoir reçu des indica¬
tions contradictoires sur son origine. Selon Garriga, au moment
de la visite d’ABiLDGAARD, le Musée de Madrid ne possédait qu’un
seul exemplaire, celui de Lujân.
Le spécimen type est conservé au Musée d’Histoire Naturelle
de Madrid, où il est actuellement étiqueté « Mégathérium ameri-
canum Garriga ». On notera que le matériel original a été complété
par une queue provenant d’un autre individu (voir fig. 8 in Boyd,
1958).
2) Le nom de l’espèce est indiscutablement Mégathérium ameri-
canum Cuvier 1796. Le même nom apparaît dans les traductions
de la note originale de Cuvier en espagnol (Garriga 1796, p. 19)
et en anglais (Shayv, 1800, p. 165).
On comprend mal pourquoi Owen (1860, p. 3) donne Cuvier
et Rlumenbach comme co-auteurs. Il est encore plus curieux
que Trouessart (1898-99, p. 1109) date le genre de 1798 (Cuvier.
Tabl. Elem., p. 146) et attribue l’espèce à Blumenbach (Handb.
Naturg., 1780, p. 73), reportant ainsi la création de celle-ci à une
date antérieure à la découverte du fossile ! J’ai pu contrôler que
l’espèce n’est pas encore citée dans la 6e édition (1799) du Hand-
huch der Naturgeschichte ni dans l’édition française de 1803. Je
n’ai pas pu consulter la 7e édition. C’est dans la 8e (1807, p. 731)
que je trouve pour la première fois Mégathérium americanum,
avec, en note infrapaginale, les références de Garriga (1796) et
de Cuvier (1804), ce qui tendrait à attribuer abusivement le nom
à l’auteur espagnol.
Les noms de Bradypus giganteus Pander et d’Alton (1821) et
Mégathérium cuvieri Desmarest (1822, p. 365) sont des syno-
— 544
nymes stricts, puisque fondés sur le même matériel type. Il en
est probablement de même de M. australe Oken (1829), dont je
n’ai pu consulter la référence originale.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
Note. — Avant de présenter cette communication, j’ai tenté d’entrer
en contact avec le Professeur Josef Augusta, à qui j’ai exposé mes
remarques et l’essentiel de ma documentation dans une lettre du
2 octobre 1959. Malheureusement le Professeur Augusta, malade, puis
absent de Prague, n’a pu me répondre que le 21 décembre, c’est-à-dire
pendant l’impression de cette note. Il me confirme que sa bonne foi
a été surprise par des sources erronées ; il me fait aussi part de son
intention de corriger la 2e édition de son ouvrage et, dès à présent, de
publier en Tchécoslovaquie une mise au point qui concorde avec mes
conclusions.
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546 —
Écologie dans les dunes littorales.
II. Percolation et mouillabilitê.
Par J.-M. Turmel.
Cette deuxième étude (1) sur l’écologie des dunes littorales porte
sur la percolation et la mouillabilitê des sables dunaires.
Dans plusieurs articles précédents j’ai étudié et analysé les
phénomènes de percolation et de la mouillabilitê dans les dunes
normandes et au Sahara (2). Ici j’étends à d’autres dunes littorales
françaises 1 entre Quiberon (Morbihan) et Marennes (Charente-
Maritime), les expériences effectuées sur la côte Ouest du Cotentin
au printemps 1951. Ces nouvelles expériences ont été faites en
juin 1957 et juin 1959 dans tous les milieux des dunes, comme
je les ai définis dans la note précédente : estran, zone à Atriplex
zone à Agropyrum, zone à Psamma et dunes fixées, où je distingue
plusieurs faciès.
Ces mesures de percolation s’effectuent comme dans les premières
expériences ; c’est-à-dire nombreux versements consécutifs de
50 cm3 d’eau douce dans un cylindre de six centimètres de dia¬
mètre enfoncé de 5 centimètres dans le sol ; on mesure les temps
de pénétration, dans le sol, des 50 cm3 de chaque versement. Les
temps sont exprimés en secondes.
I. — Estran.
Cinq séries de mesures ont été faites dans ce milieu :
Barbâtre : 7-9-10-9,5-8-8-7,5-7,5-9-9,5-9-9,5-9-9.
Plage des Demoiselles : 6-...-7-8,5-8-8-7,5-8-8-8,5-8-8-8,5-9-9-9-
9-9-9-9-9-9.
Penthièvre Est : 8-15-17-16-1 7-17-17-17-18-17-17-16-17-16,5-17-
17-18-18-17-17-18-19.
Penthièvre Ouest : 10-13-15-14-15-14-15-15-15-15-15-15-15-14-
15-13-15-15.
Saint-Trojan : 15,6-45,2-49,3-49,8-51,2-49,5.
1. A Quiberon : plages Est et Ouest du cordon littoral au fort Penthièvre ; à l’ile
de Noirmoutier : plage de Barbâtre, Pointe de la Fosse et Pointe de la Loire ; à
Saint- Jean des Monts : plage des Demoiselles ; à l’extrémité de la pointe de l’Aiguil¬
lon ; à l’île de Ré : le Bois plage en Ré, presqu’ile des Portes ; à l’île d’Oleron :
grande plage de Saint-Trojan, des Boyards, de Matha et au perthuis de Maumusson
enfin à Marennes-plage.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 6, 1959.
— 547 —
Ces courbes sont toujours ascendantes ; leur assymptote corres¬
pondant au maximum de la courbe ; les valeurs très faibles des
ordonnées des assymptotes, pour les quatre premières stations,
oscillent entre 9 et 19 sec. (moyenne 12,8). Une seule, la station
de la grande plage de Saint -Trojan fait exception ; le maximum
est aux environs de 51 sec. mais ceci s’explique par la présence
de nombreux débris ; on est là dans une station de plage trans¬
formée où auraient pu s’installer les plantes de la zone à Atriplex.
II. — Zone à Atriplex.
La présence de cette zone de végétation est liée, comme je l’ai
montré dans une note précédente, à l’existence dans le sol d’un
niveau humide plus ou moins chargé d’humus. Sept stations ont
été étudiées :
Aiguillon : 9-13,5-12,8-12-11-10-10-10-10-10.
Pointe de la Loire : 50-27-25-24-23-22-21,5-21-21-20,5-20,5-20-
19,5-20-19,5-20,5-19,5-19,5-20-19,5-19,5.
Penthièvre Ouest : 22-30-26-24-23-23-22-22-22-22-21-21-21-20-
21-21-21-20-20-20,5-20.
Pointe de la Fosse : 28-33-32-32-28,5-28,8-29-27.
Saint-Trojan : 18-23,2-25,4-23,8-24,7-24,5-24,5-25-24,8.
Penthièvre Est : 9-36-38-36-36-33-33-32-33-32,5-33-32,5-32,5-32-
32-32-31-31,5-32-31-31-31.
Saint-Trojan : 22-33,6-36,2-36-35,8-36-35,4-35-34.
Six sur sept des valeurs ultimales (moyenne 24,0 sec.) se placent
nettement au dessus de celles de la station précédente. Les courbes
(sauf une à la pointe de la Loire) présentent toutes un maximum :
d’abord croissantes rapidement, puis décroissantes lentement pour
tangenter une assymptote horizontale variant entre 10 et 34 sec.,
la moyenne étant de 24,1 sec.
La courbe de la station de la Pointe de la Loire est uniquement
décroissante, la valeur du temps de pénétration au deuxième ver¬
sement correspond sensiblement au maximum des autres courbes.
Quatre expériences avaient été faites dans ce même milieu
dans les dunes normandes ; l’allure générale de trois de ces courbes
est analogue à celle trouvée ici ; les valeurs ultimales étant très
voisines de 24 sec. (25-23-22) seule une expérience (n° 9) montrait
une courbe toujours croissante avec des valeurs élevées (140 sec.),
expérience faite « sur une très grosse masse de varech (10-15 cm
d’épaisseur) en voie de décomposition recouverte de 7-8 cm de
sable ».
— 548 —
III. — Zone à Agropyrum.
Dans la zone à Agropyrum quinze séries de mesures de perco¬
lation ont été faites :
Presqu’île des Portes : 14-23-19,3-18,4-17,5-16-17-17-16,5.
id. : 14-22,6-23,2-23-22,8-21-20,7-21-20,2-19,7-
19.
Pointe de la Fosse : 16-20-19-18,4-17-16,6-16,2-16-16-15,2-15,
6-15, 6.
Aiguillon : 11,5-16,5-18,6-19-19,8-20-19,5.
Le Bois : 9,3-19-19-19,4-19-19-19.
Plage des Boyards : 5-10-13-12,5-12,4-12,4-14-12,7-12,5.
Saint-Trojan : 16,4-49,4-54,3-51-51,2-51,2-51,3-48-50,6.
Saint-Trojan : 12-28-31,4-33,3-32,8-34.
Saint-Trojan : 9-30,2-33,2-32-32,8-33,2.
Saint-Trojan : 9,8-18,5-24,1-23,7-22,2-21,5-21,4-21,2.
Barbâtre : 12-19-21,5-21-19,5-18-18-18-17-15-17-16,5-16-16-16-16-
16-16.
Pointe de la Loire : 23-20-19-18-17-17-17,5-18-17,5-17-17,5-17-
17-17-17-16-16,5-16,5-16-16,5.
Plage des Demoiselles : 9,5-15-15-14,5-15-15-15-15-15-15-15-15-
15-15-14-15-15-15-14-14.
Penthièvre Est : 15-26-26-27,5-26-27-27-27-27-27-27,5-27,5-27,5-
27-28-27-27-26,5-26-26.
Penthièvre Ouest : 36-37-36,5-34-33,5-33-31,5-30,5-28,5-29-28,5-
28,5-28-27-28-27,5-27,5-27-27,5-26-26,5-26.
Les valeurs ultimables s’échelonnent toutes (sauf une à la plage
de Saint-Trojan) entre 15 et 35 sec. ce qui donne, pour ces qua¬
torze stations groupées, une moyenne de 19,1 sec. (22,5 pour
toutes les stations). Neuf courbes possèdent un maximum net ;
quatre ont un maximum très peu marqué, une courbe est crois¬
sante de bout en bout et une est décroissante. La courbe franche¬
ment croissante et les quatre où le maximum est peu net corres¬
pondent à une zone où Y Agropyrum est pionnier et où le sable
est extrêmement mobile les autres courbes à la zone normale où
les Agropyrum junceum vivent en grande masse.
Les valeurs ultimales sont sensiblement les mêmes que celles
trouvées précédemment en Normandie mais alors que l’on n’avait
que des courbes croissantes (sauf une à maximum) ici c’est l’in¬
verse. On peut donc en conclure que la zone à Agropyrum des
dunes du Cotentin, est moins transformée pédologiquement que
celle des stations étudiées ici.
549 —
IV. — Zone a Psamma.
Treize séries de mesures ont été effectuées dans cette zone ;
elles sont transcrites ici :
Boyard : 6,8-14,8-14,5-14,3-14,5-14,8.
Barbâtre : 32-30-26-24-23-23-20-19-19-18-18,5-17-17,5-17,5-17-17-
17-17-17-16-16.
Le Bois : 29-31-28-23-21-21-19-19,6-19-19-18,5-16-17,5-16-18-16-
18.5- 17,5-17.
Plage des Boyards : 9,5-21,5-22-21-22,5-22-22-20,8.
Penthièvre Ouest : 50-51-43-35-34-33-32-30-29-29-28-29-27-26-
25.5- 25,5-25-25,5-24-24-23,5-22.
Aiguillon : 74-64-51-40-38,5-36,2-34,5-32,5-30,5-28-26,5-25,4-24-
23-24-23,5.
Plage des Boyards : 40-32,2-30,7-28,5-26,5-26-25,2-24,7-27,5-24.
Penthièvre Ouest : 22-36-35-33-33-31-31-27,5-27,5-27,5-27,5-27-
26-26-25-25-25-25-26-24-24-24.
Saint-Trojan : 10,7-25-24,5-24,8-25-24,8-24,7-24,8.
Plage des Demoiselles : 15-25-26,5-26-25-25,5-25,5-25,5-25,5-26-
25- 25,5-26-25-25,5-25,5.
Barbâtre : 48-35-30-30-30-28-26-28-27-29-28,5-28,5-26-28-28-26-
26- 27-26,5-25,5-26-26-26-25-26-26-25,5-26-26-26-25-26.
Penthièvre Est : 150-110-85-82-78-75-72-68-66-62-61-64-62-57-
55-55-53-50-51-48-45.
Pointe de la Fosse : 49-79-75-73-71-67,5-66-65-63-62-62-61-60-57.
Sur ces 13 expériences trois ont des courbes qui sont unique¬
ment croissantes ou ont un maximum assez peu net ; quatre pré¬
sentent des courbes à maximum bien net et six sont des courbes
décroissantes. Les trois courbes qui présentent un maximum peu
net correspondent à des stations qui ont des affinités botaniques
et géomorphologiques avec les stations de la zone à Agropyrum ;
les quatre à maximum sont nettement caractéristiques du tapis
végétal de la zone à Psamma ; les courbes continuellement décrois¬
santes proviennent de stations qui ont des affinités assez nettes
avec la zone de dunes fixées.
Les résultats obtenus en Normandie montrent uniquement des
courbes croissantes et à maximum ; les valeurs correspondant au
début et à la lin des expériences sont sensiblement les mêmes.
— 550 -
V. — Dunes fixées.
Vingt-deux mesures y ont été effectuées ; cinq sont localisées
dans les peuplements à Ephèdra. Les dix-sept autres sont faites
dans différents tapis végétaux qui ont subi des ensablements plus
ou moins importants (tapis de Corynephorus, d’ Helichrysum, de
Medicago, de Lagurus et de Tortula ruralis).
Il faut d’abord prendre en considération trois expériences à la
presqu’île des Portes, à Marennes et à la Pointe de la Fosse.
Presqu’île des Portes : 44-73-64-57-54-53,5-53,5-53.
Marennes : 55-80-76-69-67-64-63-63,5-64-65-64-63.
Pointe de la Fosse : 92-103-90-84-82-75-72-70-68-66-60-60-58.
Ces trois courbes ont toutes les trois un maximum bien net ;
deux correspondent à des stations de dunes fixées qui possèdent
encore quelques affinités botaniques ou géomorphologiques avec
les dunes mobiles (ensablement, banc de galets pas complètement
recouvert) ; la station de Marennes, qui est dans une dune fixée
typique avait un sol très légèrement humide. Ces remarques
expliquent que la moyenne des valeurs ultimales soit relativement
basse (84 sec.) pour des stations de dunes fixées.
Parmi les quatorze expériences qui restent à examiner, les six
qui ont les valeurs de début les plus faibles correspondent aux
stations ensablés : Plage des Boyards ( Helichrysetum ensablé),
Plage des Demoiselles I ( Corynephoretum fortement ensablé, le
Bois-plage (peuplement de Medicago marina ensablé), pointe de
l’Aiguillon ( Helichrysum et Corynephorus), Penthièvre Ouest ( Medi¬
cago marina ), Dunes des Demoiselles II (Corynephoretum et Tor¬
tula) ; ces trois dernières stations ont un ensablement presque nul.
Les résultats sont consignés dans le tableau ci-contre :
Plage des Boyards : 90-65-50-52-50-45,5-47-44-40.
Le Bois-Plage : 92-83-67-60-54-49-48-43-42-36.
Plage des Demoiselles I : 94-89-72-65-60-59-53-53-54-51-49,5-48-
46-47-47-44-45-44-44-42-41 -40-41-40-37, 5-39, 5-34, 5-...-39.
Penthièvre (Medicago ensablé). 161-130-110-101-91-91-81-83-76-
80-73-74-75-74-70-69-67-68-63-63-62-65.
Penthièvre (Medicago peu ensablé) : 160-.. .-101-102-102-105-106-
106-105-105-108-109-110-105-105-113-108-113-106-109-113.
Plage des Demoiselles II : 175-153-144-131-135-111-109-106-98-
90-81-74-66-62-59,5-59-57-53,5-53-52-50-50,5-49-47-48-46,5-45-45,5.
Les courbes qui caractérisent ces expériences décroissent toutes
régulièrement, ce qui les différencie entre elles, c’est la valeur du
temps de pénétration de l’eau dans le sol lors du premier verse-
— 551 —
ment (entre 90 sec. et 630 sec.) et du dernier (entre 20 sec. et
170 sec.).
La moyenne des valeurs ultimales (56 sec.) est extrêmement
voisine de celle trouvée pour les trois premières courbes.
Les huit dernières expériences se placent dans les dunes fixées
non remaniées : à la pointe de la Fosse (peuplement de Coryne-
phorus et Helichrysum, aux dunes de Matha, à Barbàtre sous le
tapis de Tortula, sur le cordon littoral du Fort Penthièvre : côté
Ouest (Tortula) et Est (peuplement de Lagurus ovatus), aux
dunes de Maumusson, de Barbàtre (Tortula, Helichrysum) et à
Le Bois-Plage (Corynephorus et Helichrysum ). Ces expériences ont
respectivement les valeurs suivantes :
Pointe de la Fosse : 180-150-143-137-136-124-122-122-115-.. .-110-
108-106.
Matha : 210-150-130-127-122-123-122-125.
Barbàtre : 265-155-120-112-105-100-97-95-95-90-90-86-84-82-85-
84-82-83-82-80-75-75-77.
Penthièvre Ouest (Tortula) : 280-210-200-180-180-176-165-160-
165-160-146-148-133-135-131-124-122-120-113-112.
Penthièvre Est (Lagurus) : 390-210-177-144-138-125-115-109-
105-97-91-92-89-87-82-80-80-77-75-75-75.
Maumusson : 480-240-180-170-150-160.
Barbàtre : 600-320-305-292-275-248-220-220-210-210-200-181-180-
169-172-172-172-178-174-172.
Le Bois-Plage : 630-450-330-270-240-220-200-180-160-145-138-
138-130.
La moyenne des valeurs ultimales est ici notablement plus forte
que dans les autres parties des dunes fixées (120 sec. environ),
et toutes les courbes sont décroissantes.
Le peuplement à Ephedra correspond à un stade parfaitement
fixé de la dune où sauf accident, le sol est entièrement couvert
d’un épais manteau végétal.
Les valeurs des temps de pénétration sont résumées dans le
tableau ci-dessous :
Barbàtre : 80-64-60-58-56-56-56-52-52-48-49-48-48-44-42-45-42-
42-42-40-41-41-41-37-39-39-38-35-33-35-35-35.
Plage des Demoiselles : 288-205-184-180-167-166-158-159-152-
152-154-147-147-145-146-146.
Penthièvre Est : 840-540-420-375-355-330-315-310-300-300-290-
290-285-280-275-265.
Penthièvre Ouest : 340-260-190-140-130-120-107-105-100-100-92-
92-90-91-89-86-83-80-79-81-78,5-77,5.
Le Bois-Plage : 150-80-70-75-65-63-57-53-48-42-40-37.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXI, n° 6, 1959.
37
— 552 —
Ces cinq courbes sont toutes décroissantes de bout en bout. On
y distingue cependant de très notables différences dans les temps
de percolation : il faut voir là probablement le résultat de dates
différentes de colonisation : les sols n’ayant pas toujours, sous
un même couvert végétal, même degré d’évolution. Pour les
valeurs des premiers versements elles s’étagent entre 80 sec.
(prairie à Koeleria albescens, nombreux Trifolium campestre, Mus-
cari comosum, Ephedra peu commun) et 840 sec. ( Ephedra abon¬
dant et Tortula ) ; cette dernière valeur (14 min.) est la plus forte
trouvée pour toutes les dunes.
La comparaison que l’on peut faire avec les résultats déjà
obtenus dans le Cotentin montre que l’allure et l’amplitude des
courbes trouvées pour les stations des dunes fixées sont sem¬
blables. La durée du temps de percolation le plus long avait été
de 930 sec. alors qu’il est ici de 840 sec.
D’après tous ces résultats on voit donc que la percolation se
fait à des vitesses et avec des modes extrêmement différents sui¬
vant les zones de végétation et cela pour des granulométries sensi¬
blement identiques ; c’est au phénomène de mouillabilité qu’il
faut imputer ces différences.
J’ai déjà montré pour les courbes toujours montantes que les
valeurs faibles du début de l’expérience correspondent à la phase
de saturation du sol dans le cylindre et que ces valeurs sont d’au¬
tant moins différentes de la valeur assymptotique finale que
l’échantillon est d’avantage près de son point de saturation ; cette
valeur assymptotique ne dépendant que de la structure du sol
et de ses conditions physico-chimiques et non pas de sa teneur
en eau.
En ce qui concerne les courbes toujours décroissantes on est
en présence d’un tout autre phénomène. En effet lors des pre¬
miers versements l’eau peut rester longtemps à la surface du sol
avant de pénétrer un peu ; puis l’eau s’enfonce lentement, seule¬
ment par un interstice un peu plus grand que les autres et finale¬
ment pénètre profondément par « un puits » en ne mouillant que
très peu de sable. Les grands écarts qui peuvent exister entre les
temps de pénétration des premiers versements sont dus à ce que
au début du premier versement l’eau ne pénètre pas encore par
les canalicules ; puis cette circulation s’établissant il y a très
notable diminution du temps de stagnation de l’eau à la surface
du sol ; enfin l’abaissement réduit du temps que l’on constate
après est lié à l’établissement d’un système régulier de circulation.
C’est la rapidité de progression du mouillage des particules solides,
553 —
autour des canalicules qui conditionne l’augmentation de la vitesse
de circulation. Comme dans le premier cas l’assymptote est repré¬
sentatrice de la structure du sol mais en période sèche ce n’est
pas elle qui joue un rôle important mais ces phénomènes de mouil-
labilité. Des études sur la mouillabilité des sols dunaires ont montré
la grande différence qui existe entre les sables des associations
mobiles et ceux des dunes fixées ainsi qu’entre ceux de surface
et de profondeur dans les dunes fixées.
Des résultats antérieurs m’ont montré combien les sables de sur¬
face des dunes fixées étaient peu mouillables 1 : après séchage « au
bout de deux minutes seulement 2,4 % sont sédimentés et 1,5 %
dans une autre expérience et enfin seulement 4,2 et 2,5 respective¬
ment au bout de quatre heures », alors que pour les sables mouillables
c’est plus de 85 % qui sont sédimentés au bout de trente secondes
et plus de 90 % au bout d’une minute.
Au début de juin 1959 dans les dunes fixées de Barbâtre dans
l’île de Noirmoutier j’ai pu mettre en évidence un phénomène
particulier. Sur de petites pentes chaudes on constate que le tapis
de Tortula est fragmenté et craquelé. Ceci est dû à une impor¬
tante dessication qui tord les tiges des mousses et l’on voit alors
sur le sol, uniquement pour le tapis muscinal, un phénomène de
« fentes de retrait » comme pour les sols argileux en période sèche.
Exactement sous les plaques de mousses le sol est absolument
non mouillable alors que entre les plaques, au milieu des fentes
le sable est mouillable partiellement sur une épaisseur d’environ
0,5 cm. Une goutte d’eau posée entre les plaques disparaît en
moins de 15 sec. en s’étalant et en mouillant une grande surface.
Au contraire, la goutte tombée sur le sol non mouillable, se met
en boule et reste ainsi très longtemps. Au bout de 2 heures, la
goutte d’eau n’est nullement étalée, le sol immédiatement en des¬
sous, vers un ou deux millimètres est toujours sec. Seul le dia¬
mètre de la goutte d’eau a un peu diminué mais cela est dû à
l’évaporation !
De rapides expériences faites sur le terrain donnent pour les
sols mouillables près de 30 % de grains qui sont mouillés immé¬
diatement et seulement 1 % pour les sols non mouillables pris
sous les mousses. La différence est beaucoup moins sensible au
laboratoire quand les deux échantillons ont même teneur en eau.
Les sols non mouillables sont seulement 1 % de leurs particules
qui sédimentent en 30 sec. alors que pour les sols mouillables
seuls, maintenant, 3 % sédimentent. Il faut donc penser que
c’est la teneur en eau de ces deux stations (si proches), l’une à
1. La mouillabilité d’un sol s’évalue en déterminant le pourcentage de particules
sédimentées en un temps donné ; ce sol ayant été déposé très doucement à la sur¬
face d’une eau douce tranquille.
554
l’abri sous les mousses et l’autre au contact de l’air humide et de
la rosée qui font que l’un est un peu mouillable et l’autre pas du
tout. Il ne peut s’agir ni d’un apport de sable mouillable ni d’une
usure mécanique par le vent de la pellicule enrobant les grains
ni d’une dissolution différente entre ces deux stations.
En conclusion deux modes de circulation de l’eau existent l’un
qui est propre aux dunes mobiles et l’autre aux dunes fixées.
Dans le premier cas, pour ces dunes non chargées d’humus et où
les particules solides sont nues, la siccité du milieu importe peu :
les courbes sont toujours croissantes tendant vers une assymp-
tote horizontale correspondant aux valeurs les plus élevées ; les
valeurs de début sont d’autant plus proches de l’assymptote que
le sol est plus saturé.
Dans le deuxième cas où les particules sableuses sont enrobées
de substances humiques la très grande siccité empêche toute péné¬
tration ; l’humidification au contraire favorise la pénétration et,
ici encore, plus le sol est riche en eau plus les valeurs de début
sont proches de l’assymptote, correspondant aux temps les plus
faibles.
Les courbes à maximum correspondent à des types de stations
de dunes fixées, plus ou moins remaniées ou plus ou moins humi¬
difiées en surface seulement.
Donc pour résumer le phénomène : dans un cas l’humidité crois¬
sante augmente les temps de percolation (dunes mobiles mouil-
lables) alors que dans l’autre elle les diminue (dunes fixées mouil-
lables).
BIBLIOGRAPHIE
(1) . — Turmel (J. M.). — Ecologie des dunes littorales. I. Teneur en air
eau et particules solides. Bull. Mus., Paris, 2e sér., t. 31, 1959,
pp. 448-453.
(2) . - — - La percolation dans les sables. I. Dunes maritimes de Nor¬
mandie. Les faits. Ibid., t. 22, 1950, pp. 664-71, 5 tabl.
— Id. Expériences au laboratoire et discussion des résultats. Ibid.,
t. 22, n° 6, 1950, pp. 804-14, 1 fig., 4 tabl.
— Id. IL Recherches préliminaires dans les divers milieux du
Sahara occidental. Ibid., t. 24, n° 6, 1952, pp. 608-15, 4 tabl.,
1 fig.
— Diffusion de l’eau de percolation dans les sables sahariens.
Ibid., t. 25, n° 1, 1953, pp. 105-109, 2 tabl., 2 fig.
— 555 —
Remarques sur la géologie et la morphologie
de la Patagonie occidentale (Chili).
Par E. Aubert de la Rüe.
Dans cette note sont réunies diverses observations intéressant
la géologie, la structure et la morphologie de la Patagonie chilienne
et de l’archipel de la Terre de Feu. Elles ont été réalisées lors d’un
récent voyage dans l’extrême Sud du Chili (1958-1959) 1 et peuvent
apporter, malgré leur caractère épars et rapide, quelques préci¬
sions de détail à la connaissance encore imparfaite de ce vaste
territoire.
Ile de Chiloé. — Au fond de la petite anse de Gamboa, faubourg
de Castro, sur la côte orientale de l’île, où sont seulement connus
de puissants dépôts fluvio-glaciaires pléistocènes, le socle ancien
est visible, sur une surface très limitée, représenté par des
schistes lustrés.
A 3 km 500 au Nord de Castro, sur la route d’Ancud, appa¬
raît, sous ces mêmes dépôts superficiels, un grès calcaire assez
friable. Cette formation marine néritique est formée de débris de
coquillages, de piquants d’Oursins et contient des grains angu¬
leux de quartz et de feldspath (Plagioclases). Mme Le Calvez
a eu l’obligeance d’examiner une coupe de cette roche et y a noté
la présence de quelques Foraminifères, des Rotalia et une Textu-
laria notamment), ainsi que des Algues calcaires (Lithothamniées)
qui l’incitent à considérer ce dépôt comme appartenant vraisem¬
blablement au Pliocène.
Extension des schistes noirs ( J urassique-Injracrétacé) au Sud de
Coihaique (Aisén). — Ces dépôts marins étaient connus dans
la région de Coyhaique et plus au Nord, en direction du haut
Baguales. En survolant les sommets dénudés situés un peu au Sud
de la vallée du rio Simpson, j’ai observé des couches noires, fai¬
blement inclinées, reposant en quelques points sur les croupes
que forme dans toute cette région l’intrusion de diorite andine,
notamment du côté du Cerro Quatro Puntas (1.890 m).
Présence de bois fossiles au Cerro Dorotea (Proo. de Magel¬
lan). — Environ vers 800-850 m d’altitude, au dessus et à 300 m
1. Voyage accompli à l’occasion d’une mission de l’Assistance Technique de
l’UNESCO.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXXI, n° 6, 1959.
— 556
à l’Est du chemin allant de la Mina Chilena à la Mina Rio Tur-
bio, à peu près exactement sur le tracé de la frontière entre le
Chili et l’Argentine, gisent à la surface du sol, parmi des dépôts
glaciaires, de nombreux et gros fragments de bois fossiles. Ils ne
sont pas rigoureusement en place, mais la présence d’un grand
nombre de ceux-ci, sur une étendue qui paraît assez importante,
incite à penser qu’ils ne proviennent pas de loin. Les affleurements
rocheux les plus proches, à 500 m au NW, montrent des schistes
argileux à lignite du Tertiaire. La carte géologique indique là. du
Miocène-Pliocène (1). M. Ed. Boureau, auquel j’ai remis divers
échantillons de bois fossiles provenant de ce gisement, a reconnu
parmi eux des Fagus et des Nothofagus.
Extension des schistes métamorphiques sur la côte orientale de
l’île Santa Inès (Prov. de Magellan) . — L’île est entièrement
figurée, sur la carte américaine (1) en « Crétacé intrusif », repré¬
senté par le batholite de diorite andine. E. H. Kranck indique
toutefois sur sa carte de l’Archipel de la Terre de Feu (2), qui
est antérieure, une bande de schistes fortement métamorphiques,
supposés paléozoïques, formant la rive nord du Fiordo Helado
sur la côte orientale de l’île Santa Inès. J’ai constaté que ces
schistes avaient plus d’extension, se prolongeant au Sud, en tous
cas jusqu’à la Caleta Nutland, sur le Canal Barbara, à 10 km du
Fiordo Helado.
Sur quelques caractères de la Formation Yahgan au Sud de la
Terre de Feu. — E. H. Kranck a étudié en 1928-29 l’Archipel
Fuégien et défini la « Formation Yahgan », qu’il identifia avec
la partie supérieure de sa « Formation Monte Buckland », attri¬
buée par lui au Paléozoïque. R. Hoffstetter, s’appuyant sur les
travaux de H. Harrington et de G. Cecioni notamment, est
d’avis que ces formations appartiennent à l’Eocrétacé et peut-
être aussi en partie au Jurassique supérieur (3).
J’ai pu examiner la Formation Yahgan au centre de la Terre
de Feu (Estancia Vicuna) et le long du Canal du Beagle, où elle
est présente sur la côte nord (Argentine) jusqu’aux Monts Mar¬
tial, à l’Ouest d’Ushuaia, formant au Sud la totalité des îles Nueva,
Piéton et Lennox, la majeure partie de Navarino, la péninsule
Dumas (Hoste) et l’île Gordon. Il s’agit, on le sait, d’une série
marine, dont les caractères lithologiques, décrits par E. H. Franck,
sont assez constants. Elle comprend principalement des schistes
argileux noirs alternant avec des niveaux arénacés (quartzites et
grauwackes) et des phtanites à Radiolaires. Certains faciès corres¬
pondent également à des pélites feuilletées, d’autres à des calc-
schistes et certains, très localisés, à des calcaires massifs impurs,
comme je l’ai noté, en particulier, sur les hauteurs dénudées de
— 557 —
Navarino, entre 700 et 900 m, au dessus de Puerto Williams, où
ils se signalent d’ordinaire en surface par des phénomènes de disso¬
lution. Ces sédiments sont généralement gris foncé ou noirâtres,
assombris, dirait-on, par la présence de substances charbonneuses.
Un faciès assez exceptionnel de cette formation est représenté par
des lydiennes, dont un affleurement est visible à l’Ouest de Puerto
Robalo, où cette roche a été exploitée jadis par les Indiens Yahgan
pour confectionner des haches et des pointes de flèche.
Dans les régions parcourues, ces couches de l’Infracrétacé con¬
sistent le plus souvent en alternances de niveaux schisteux et de
grauwackes, ces derniers dominant toutefois en beaucoup d’en¬
droits. Ces grauwackes, à grain fin, contenant, outre de menus
fragments de quartz et de feldspath (plagioclases), des éléments
andésitiques remaniés, ont parfois une structure un peu schis¬
teuse et une tendance à se débiter en plaquettes. A Navarino,
les schistes ardoisiers sont localement bien développés à la Caleta
José, près de Wuluaia et sur la côte nord, entre Puerto Wil¬
liams et Puerto Eugenia. Aucun des échantillons examinés, même
au microscope, ne m’a montré le moindre reste organique.
Le métamorphisme de cette série sédimentaire est généralement
nul et, en dehors de fines mouches et inclusions de pyrrhotite,
qui semblent un caractère très constant de la formation, on ne
voit, çà et là, que de rares lits de quartz stérile.
La formation Yahgan a été affectée, en général, par des plisse¬
ments vigoureux et montre par endroits des plis très serrés, mais
elle apparaît pourtant aussi très peu bouleversée en divers secteurs.
L’orientation des couches a été mesurée en plusieurs points et
reproduite sur la carte ci-dessous, réduite au Nord géographique.
On constate, dans l’ensemble, que les plis offrent entre l’île Gor¬
don, à l’Ouest et l’île Nueva à l’Est, une direction générale WNW-
ESE assez constante. Quelques mesures supplémentaires, non
portées sur la carte, le confirment. Ainsi les pélites schisteuses
rencontrées sur les hauteurs dominant Puerto Williams, sont
dirigées N 47° W, avec un pendage de 45° S. On relève cependant,
en certains points, une orientation très différente des couches,
indiquant l’existence, çà et là, de brusques rebroussements en
direction du NE et de l’ENE. Il en est ainsi à la Caleta Molinare
(Hoste), où les grauwackes sont N 72° E, avec une inclinaison
comprise entre 80° S et la verticale, à l’Ouest de Puerto Robalo,
chez des lydiennes (d. N 46° E, p. 28° SE) et des grauwackes peu
distantes (d. N 80° E, p. 30° S). Cette direction anormale se
retrouve dans le NW de l’île Picton (Punta Ganado : d. N 20° E,
p. 45° E et Caleta Jeria : d. N 40° E, p. 57° S) et enfin à la Caleta
Cutter de l’île Lennox (d. N 15° Ë, p. vertical).
A ces quelques considérations sur la Formation Yahgan, je dois
558 —
ajouter que je l’ai observée également dans le Nord-Ouest de
l’île Navarino, entre Puerto Navarino et Mejillones, là où E. H.
Franck indiquait une zone de diorite, encore figurée sur les cartes
ultérieures (1, 3). Même les îles Whaits, proches du rivage, sont
formées par des quartzites, et les îles Bridges, au milieu du Canal
du Beagle, devant Ushuaia, par les grauwackes habituelles.
Au point de vue morphologique, les couches de la Formation
Yahgan donnent des reliefs élancés, en forme de pyramides et de
dents de scie, typiques des parties élevées se dressant de part
et d’autre du Canal du Beagle dans la section envisagée (PI. I, 1).
Directions et pendages des couches relevées dans l’Archipel de la Terre de Feu.
Zone métamorphique (Précrétacé) de la Bahia Y éndegaia et Cor¬
dillère de Darwin. — La baie de Yendegaia s’ouvre dans des schistes
lustrés, modérément métamorphiques, formant les contreforts méri¬
dionaux de la Cordillère de Darwin et probablement aussi certains
des sommets de cette puissante chaîne montagneuse, comme le
Monte Italia, encore en partie couverte par une importante gla¬
ciation. Ces schistes lustrés sont accompagnés par de minces lits
de quartzites micacés. Très plissotés par places et fortement
redressés en général, ils offrent sur les pentes ouest de la vallée
faisant suite au fjord de Yendegaia, une orientation N 70° W et
un pendage de 62° Sud. Des veines lenticulaires de quartz s’y
rencontrent fréquemment. Près de la Pointe Hyades, à l’entrée
— 559 —
de la baie de Yendegaia, les schistes, légèrement chloriteux en cet
endroit, montrent des veines de quartz qui renferment une légère
minéralisation sulfurée (pyrite, blende, chalcopyrite), comme il en
existe en divers points de la province de Magellan.
A 10 km au fond de la même baie parvient le glacier Stoppani,
isolé maintenant du littoral par une large vallée alluviale très
unie, que recouvrent quelques zones de dunes. Les roches apportées
par ce glacier, très souillé à l’aval, qui provient de la zone médiane
de la Cordillère de Darwin, comprennent essentiellement des blocs
de granité gneissique leucocrate, des granodiorites orientées, des
amphibolites, des quartzites à grenat et des paragneiss.
Beaucoup plus à l’Ouest, en suivant le Bras Nord-Ouest du
Beagle, vers lequel descendent de nombreux glaciers, j’ai recueilli
au pied du glacier Aleman, issu lui aussi de la zone axiale de la
Cordillère, des paragneiss très quartzeux, bien lités, un granité
porphyroïde et une diorite amphibolique, mêlés à des dépôts
sableux riches en grenat.
Aucune roche erratique ayant les caractères d’une migmatite
n’a été rencontrée tant au pied du glacier Aleman que devant le
glacier Stoppani, pouvant laisser soupçonner l’existence de telles
roches dans la partie cristalline axiale de la Cordillère de Darwin,
du moins dans la section approchée.
Couches à plantes de la Bahia Tekenika ( Ile Hoste). — Il s’agit
des dépôts de conglomérats et de grès qui affleurent à l’extrémité
d’une langue de terre peu élevée, la presqu’île Burleigh, dirigée
vers l’ENE, comprise entre la Bahia Concepcion au Nord et la
Bahia Allen Gardiner au Sud, sur la côte méridionale de la spa¬
cieuse baie de Tekenika (Péninsule Hardy). Décrites par J. G.
Andersson en 1891 (4) et en 1913 par T. G. Halle (5), ces
couches à plantes ont été attribuées par ce dernier au Jurassique.
Une brève visite à ce gisement m’a simplement permis d’examiner
les conglomérats, formés de galets volcaniques et autres, de pré¬
lever divers échantillons de bois fossiles, difficiles à extraire de
leur gangue très résistante, et de charbon, dont je n’ai vu que
des veines très minces, n’excédant pas 5 cm et sans continuité.
A la Punta Fosil, au Nord-Est, où l’on trouve les bois silicifiés
les plus nombreux, la direction des couches varie entre N 52° \V et
N 57° W, leur pendage entre 15° et 25° Sud. A la Punta Carbon,
au Sud-Est, elle est de N 72° W, le pendage étant de 63° N.
Alignement de blocs granitiques en retrait de la Bahia Inutil
(Terre de Feu). — Il est frappant de constater la faible dimension
que présentent habituellement les blocs erratiques abandonnés au
loin par les glaciers andins quaternaires, qui se sont avancés à
l’Ouest jusqu’à l’île de Chiloé et à l’Est sur les plaines de la Pata-
— 560 —
gonie orientale. Aussi est-il curieux de noter la présence, à 1 ou
2 km en retrait de la rive méridionale de la Bahia Inutil, entre
les Estancias Josefina et Cameron, d’un alignement assez régulier
de gigantesques blocs granitiques, espacés sur plusieurs kilomètres.
Ceux-ci semblent, à première vue, posés sur les dépôts fluvio¬
glaciaires s’étendant sur toute la zone, en pente douce, proche
du littoral. Ces blocs, tantôt isolés, tantôt groupés, sont de la
même nature et correspondent à un granité à biotite homogène,
largement grenu, contenant un peu de hornblende et d’épidote.
Au cours d’un itinéraire plus méridional, entre les Estancias
Cameron et Vicuna, c’est-à-dire en allant vers le centre de l’île,
je n’ai plus observé le moindre bloc de ce type.
Les affleurements granitiques connus les plus proches de la
Bahia Inutil sont ceux de la Cordillère de Darwin, semble-t-il,
distants d’une centaine de kilomètres au Sud. Ils en sont séparés
par le fossé du fjord Almirantazgo et par la chaîne montagneuse,
haute de 1.000 m, se dressant au Nord de celui-ci et constituée
par les grauwackes de la Formation Yahgan. Il n’est pas prouvé,
d’ailleurs, que le granité des blocs erratiques présumés de la Bahia
Inutil soit identique aux types de granité pouvant exister dans la
Cordillère lointaine. On est donc fondé à se demander si le singulier
alignement indiqué ne jalonnerait pas, en réalité, une crête grani¬
tique indépendante, en grande partie dissimulée par les dépôts
glaciaires superficiels, très puissants dans la région ?
Phénomènes périglaciaires. — Les phénomènes périglaciaires
sont loin d’avoir l’ampleur que l’on pourrait supposer sous les
latitudes auxquelles se déploie la Patagonie. Ceci tient en grand
partie à l’extension de la couverture végétale très fournie (Forêts
tourbières, steppes) jusque dans les îles les plus australes. Aux
basses altitudes, c’est-à-dire jusque vers 800 à 1.000 m, il n’y a
guère que les pentes des îles situées au Sud du 50e parallèle, direc¬
tement tournées vers l’océan et balayées par d’incessantes tour¬
mentes, qui soient en grande partie privées de végétation. Cons¬
tamment lavées par les pluies, ces pentes montrent une roche nue,
rabotée et moutonnée par le passage des anciens glaciers. Sous le
climat maritime très frais, mais ne comportant le plus souvent
que de rares gelées, qui règne dans les archipels du Sud-Ouest,
ces pentes rocheuses se prêtent peu au développement des phé¬
nomènes périglaciaires.
Ce n’est guère que dans la zone comprise entre la limite supé¬
rieure des neiges persistantes, tombant progressivement de 2.000 m
dans le Nord de la Patagonie à 1.000 m au Sud et la limite supé¬
rieure de la forêt, qui s’abaisse elle-même de 1.500 à 500 m envi¬
ron, que l’on peut observer diverses formes de terrains en relation
— 561
avec les phénomènes de gélivation, là où le sol rocheux ne com¬
porte que la végétation clairsemée de la toundra australe. Cette
zone altitudinale, difficilement accessible, est peu connue et les
données sont encore rares en ce qui concerne les formes de soli-
fluxion et autres dont elle est le siège.
Sur les hauteurs de Navarino (55° Sud), parmi les champs de
pierres éclatées couvrant les pentes comprises entre 700 et 900 m,
au dessus de Puerto Williams, j’ai noté des associations, d’ailleurs
peu distinctes, de petits polygones et de sols striés, et plus souvent
des terrassettes de solifluxion, inclinées suivant la pente et formées
de débris pierreux, retenus en aval par des coussinets d ' Azorella
(PI. II, fig. 4). Des terrassettes semblables existent également vers
800 m d’altitude, fixées par des touffes d’ Empetrum, sur les pentes
d’éboulis de la Cordillère de Paine (52° Sud).
De curieuses niches de nivation, rappelant beaucoup des dépres¬
sions cratériformes, s’ouvrent assez souvent au sommet des croupes
et des bosses résultant du démantèlement du batholite de diorite
andine.
Ces cuvettes spacieuses, dont l’existence est souvent difficile à
soupçonner du pied de la montagne, d’où l’on n’aperçoit qu’un
sommet arrondi, apparaissent distinctement lorsqu’on survole cer¬
tains secteurs des Andes australes, celles d’Aisén en particulier,
entre 44° et 47° Sud, où dominent les reliefs granodioritiques.
C’est là que j'ai entrevu les niches les plus typiques, souvent
occupées par un lac, entouré ou non de névés et de glaciers. Il
s’agit évidemment là d’un curieux type de niches d’origine gla¬
ciaire, dont la genèse mériterait d’être éclaircie, car le fond de
ces dépressions semble parfois inférieur au niveau de la brèche
par où s’écoule la glace ou le trop-plein d’un lac (PI. II, fig. 1 et 2).
Il semblerait donc que l’on se trouve là en présence de petits
bassins suspendus, creusés, selon un processus indéterminé, dans
une roche d’une grande dureté et très homogène.
Une remarque s’impose, en terminant, concernant les glaciers
actuels de la Patagonie. Ils doivent à des conditions climatiques
très spéciales l’extraordinaire développement qu’ils atteignent, sous
des latitudes, somme toute très moyennes, étant pour la plupart
compris entre 45° et 55° lat. Sud, et à des altitudes modérées,
puisqu'ils se forment déjà souvent entre 2.000 et 1.200 m, pour
atteindre à l’Ouest le niveau de la mer dès 46°30’ (Lagune de San
Rafael). Des hivers très doux sont compensés par des étés frais,
mais le facteur principal de l’ampleur de la glaciation réside dans
l’abondance des précipitations atmosphériques, presque toujours
neigeuses au dessus de 1.000 m. Les rares stations météorologiques
existantes, dispersées le long de la côte, indiquent une hauteur
annuelle de pluie comprise entre 3.500 et 9.000 mm. On peut
- 562 —
admettre que les précipitations sont beaucoup plus considérables
encore en altitude.
On note cependant, depuis le début du siècle, une régression
générale extrêmement marquée des glaciers. Elle se traduit par le
recul très sensible de la plupart des fronts et par une forte dimi¬
nution de l’épaisseur de la glace. Les observations faites par le
Père de Agostini, depuis 1910, au cours de ses reconnaissances
dans les Andes de Patagonie et dans la Cordillère de Darwin,
montrent que cette réduction moyenne d’épaisseur a été de 40 à
60 m pour ces cinquante dernières années, soit approximative¬
ment de 1 m par an (6).
RÉFÉRENCES R1RLIOGRAPHIQUES
1. Geological Map of South America ai 1:5.000.000e. The Geological
Society of America, 1950.
2. Kranck (E. H.). — Geological Investigations in the Cordillera of
Tierra del Fuego. Acta Geographica, n° 2, pp. 1-221, Helsinki,
1932.
3. Lexique Stratigraphique International. Vol. V, Amérique Latine,
sous la direction de R. Hoffstetter. Fasc. 7, Chile-Chili.
444 p. Centre National de la Recherche Scientifique , Paris, 1957.
4. Andersson (J. G.). — Geological Fragments from Tierra del Fuego.
Bull. Geol. Inst. Upsala, t. 8 (1906-1907), pp. 169-183, 6 fig.,
Taf. 9-12.
5. Halle (Th. G.). — Some mesozoic plant-bearing deposits in Pata-
gonia and Tierra del Fuego, and their floras. Kgl. Svenska Vet.
Akad. Ilandl. Bd. 51, n° 3, 58 p., 4 fig., 5 pl.
6. Morandini (G.). — La Spedizione de Agostini alla Terra del Fuoco,
1955-1956. Bollet. délia Societa Geografica Italiana., 1957, nos 6-8,
Roma.
Pl. I, 1. Le Cerro Condrington (1.200 m), au centre de l’île Navarino (Lat. 55°
Sud}. Vue prise en novembre 1958, à l’altitude de 900 m, montrant l’allure déchi¬
quetée des reliefs de la Formation Yahgan. On est là en présence de l’extré¬
mité la plus orientale en même temps que la plus australe des Andes de Pata¬
gonie.
Pl. I, 2. Terrassettes de solifluxion, retenues par des bandes d’ Azorclla, à l’alti¬
tude de 650-700 m, sur les pentes de l’île Navarino.
Pl. II, 1 et 2. Dépressions cratériformes avec lac et névé, correspondant à d’an¬
ciennes niches glaciaires, situées au sommet de certains reliefs granodioritiques
des Andes de Patagonie. Vues aériennes, prises en janvier 1959, par 45° lat.
Sud, entre le Fjord d’Aisén et le Canal Puyuguapi (Province d’Aisén). Les
reliefs survolés sont de l’ordre de 1.800 m.
PLANCHE 1
PLA.XCI1E H
E. AUBERT DE LA RÜE
Bulletin du Muséum , 2° série,
B h. E. Aubert de la Rüc
— 563 —
DON D’OUVRAGE
Raymond Furon. La Paléogéographie. Essai sur l’Évolution des
Continents et des Océans. 1 vol. in-8° de la Bibliothèque Scien¬
tifique, 405 pages, 76 figures, 12 planches hors-texte. Paris,
1959, Éditions Payot.
La première édition de cet ouvrage, publiée en 1941, avait connu un
grand succès près des géologues et des biogéographes. Epuisée depuis
longtemps, elle demandait une refonte tenant compte de l’énorme docu¬
mentation accumulée depuis vingt ans. L’Auteur s’est astreint à ce tra¬
vail de révision et nous apporte un ouvrage tout nouveau, ayant con¬
servé ses qualités de présentation et de clarté.
Un certain nombre de faits extrêmement nouveaux intéressent tous
les Naturalistes. Tout d’abord, M. Furon donne le coup de grâce au
« mythe de la Gondwanie », qui a trop longtemps fait figure de conti¬
nent massif sans liaison avec les continents du Nord. Ensuite, l’Auteur
montre l’importance méconnue de la mer ouralienne qui a très souvent,
et jusqu’à des époques récentes, séparé l’Europe de l’Asie. L’Afrique,
complètement émergée depuis plus de 250 millions d’années, est devenue
un continent d’élection pour l’étude du Précambrien et des séries conti¬
nentales secondaires et tertiaires. L’histoire de l’Océan atlantique est
de mieux en mieux connue et les sondages profonds dans les atolls du
Pacifique laissent supposer une subsidence de cet océan de l’ordre de
1.500 à 2.000 mètres depuis la fin du Crétacé. L’ouvrage, enrichi de
12 planches hors-texte, constitue un très bon instrument de travail,
accompagné d’une riche bibliographie.
R. Abrard.
— 564 —
TABLE DES MATIÈRES
du Tome XXXI. — 2' Série.
Actes administratifs . 469
Distinctions honorifiques . 469
Liste des Associés et Correspondants nommés en 1959 . 5
Travaux faits dans les laboratoires du Muséum pendant Vannée 1959 . 9
Communications :
Abrard (R.). Contribution à l’étude hydrogéologique du Bassin de Paris.
Septième supplément . 294
Arènes (J.). A propos de Centaurea sisymbriifolia J. Ar . 376
Aubert de la Rüe (E.). Quelques observations faites aux îles Diego Rami-
rez (Chili) . 387
— Sur la présence de concrétions argilo-sableuses dans la province de
Magellan (Patagonie chilienne) . 392
— Observations sur quelques formations volcaniques de la Patagonie
chilienne . 461
— Remarques sur la géologie et la morphologie de la Patagonie occi¬
dentale (Chili) . 555
Aubréville (A.). La vocation particulière de la chaire de Phanérogamie à
l’étude de la systématique et de la biogéographie des flores tropicales.
Leçon inaugurale du cours de Phanérogamie prononcée le 6 mai 1959. 303
Berlioz (J.). Description de deux espèces nouvelles d’Oiseaux de Bolivie... 217
— Note sur la distribution géographique d’un Trochilidé : Eriocnensis
Alinae (Bourcier) . 220
— Étude d’une nouvelle collection d’Oiseaux du Gabon . 395
Blanc (M.). A propos d’une mission ichthyologique au Cambodge . 341
Cavelier (C.). Révision des gisements helvétiens (faciès pontilévien) de
l’Anjou . 454
Cherbonnier (G.). Échinodermes de la Guyane française (Crinoides, Asté-
rides, Ophiurides, Échinides, Holothurides) . 105, 168, 261, 367, 440
Démangé (J.-M.). Un nouveau Mvriapode Spirostrepsidae (Diplopodes) de
Madagascar . . . 95
Denis (J.). Description de deux Zodariides (Aranéides) nouveaux du Sahara. 238
— Quelques Araignées cavernicoles du département du Gers . 353
Descarpentries (A.) et Villiers (A.). Les types de la collection M. Pic.
I. C hrysomelinae et Ilispinae du Nouveau Monde . 137
Id. IL Chrysomelidae Ilispinae de l’Ancien Monde . 499
Dorst (J.). A propos de quelques Chiroptères du Sénégal, et description
d’une forme nouvelle du genre Pipistrellus . 471
— Description d’un nouveau Chiroptère des Comores, du genre Myotis. 475
— 565 —
Dresco (Ed.). Araignées et Opilions capturés dans quelques cavités sou¬
terraines de l’Ouest et du Sud-Ouest de la France . 88,155
— Sur quelques espèces du genre Robertus (Araneae, Theridiidae) . Des¬
cription de R. alpirius et R. cardesensis spp. nov . 242
— Tegenaria zinzulusensis, espèce nouvelle d’Italie du Sud ( Araneae ,
Agelenidae) . 506
Face (L.). Pierre Fauvel, 1866-1958 . 70
Feugueur (L.). Paléogéographie des premières assises bartoniennes au Nord-
Ouest de l’Ile-de-France (Vexin) . 188
Géry (J.). Contributions à l’étude des Poissons Characoïdes (Ostariophysi).
(II.) Roeboexodon gen. n. de Guyane, redescription de R. guyanensis
(Puyo, 1948) et relation probable avec les formes voisines . 345, 403
— Id. Parodon guyanensis n. sp. de Guyane française, avec quelques
considérations sur le groupe (Hemiodontinae) . 481
Grandjean (F.). Observations sur les Oribates (39e, 40e sér.) . 248, 359
Guibé (J.). Description d’un Batracien nouveau de Côte d’ivoire : Phryno-
batrachus villiersi n. sp . 134
Guillaumin (A.). Contributions à la Flore de la Nouvelle-Calédonie. CXVII.
Plantes récoltées par Mac Kee (supplément) . 173, 266
— Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum (Notules
sur quelques Orchidées de l’Indochine. XXI) . 270
— et Rose (H.). Floraisons les plus intéressantes observées dans les
serres du Muséum pendant les années 1956, 1957 et 1958 . 112
Guinot-Dumortier (D.). Sur une collection de Crustacés (Decapoda Rep-
tantia) de Guyane française. I. Brachyura (Oxyrhyncha exclus).. 423, 510
Halle (N.). T ristemonanthus Loes (Hippocrateaceae) genre nouveau pour
l’Afrique Occidentale. Complément de description pour une espèce
nouvelle de ce genre . . . 274
Hamel (J. L.). Contribution à l’étude caryo-taxinomique des Eucryphiacées. . . 526
Hoffstetter (R.). Sur la généralité d’une circulation intrarachidienne chez
les Édentés Tardigrades (Paresseux et Gravigrades) . 181
— Un dentaire de Madtsoia (Serpent géant du Paléocène de Patagonie).. 379
— Les rôles respectifs de Brû, Cuvier et Garriga dans les premières
études concernant Mégathérium . 536
Jacquot (M.). Sur les rapports entre typologie céphalo-cérébrale et étho¬
logie chez les Amphibiens . 223
Jouanin (Chr.). Une colonie méconnue d’Albatros à pieds noirs dans les
îles Mariannes, Diomedea nigripes . 477
Jouffroy (F. K.). Muscles péroniers des quatrième et cinquième orteils chez
les Primates. Description et interprétation (suite) . 72
— Un crâne subfossile de Macaque du Pleistocène du Viêt-Nam . 209
— L’indépendance du muscle ischio-condylien chez les Gibbons . 330
Kelner-Pillault (S.). Les Bethylidae et les Belytinae (Insectes Hyménoptères)
provenant de la collection de l’Abbé J.-J. Kieffer . 410
Lessertisseur (J.). Signification de l’épine iliaque antéro-inférieure chez
les Primates. IL Interprétation et conclusion . 80
— Le diaphragme dans ses rapports avec l’évolution thoracique chez
les Primates (note préliminaire) . 322
Mentzer (C.). La Chimie dans le cadre et la tradition du Muséum national
d’Histoire naturelle. Leçon inaugurale du cours de Chimie appliquée
aux corps organisés prôhoncée au Muséum le 14 avril 1959 . 195
Nouvel (J.) et Petter (A.). Helminthes récoltés en 1958 dans les collec¬
tions animales vivantes du Muséum national d’Histoire naturelle . 373
— Rinjard (J.) et Pasquier (M.-A.). Rapport sur la mortalité et la
natalité enregistrées au Parc Zoologique pendant l’année 1958 . 121
— 566 —
— et Saëz (H.). Formes observées dans six candidoses survenues chez des
animaux du Parc Zoologique . 377
Postel (E.). A propos d’un lot de sardinelles plates ( Sardinella sp.) cap¬
turé dans le golfe de Tunis . 230
Rem y (P. A.). Palpigrades et Pauropodes du Natal (nouvelle récolte du
Dr R. F. Lawrence) . 256
Roewer (C. Fr.). Opiliones des II. Mont Nimba-Collection von Prof.
M. Lamotte . 355
Roux (F.). Captures de migrateurs paléarctiques dans la Basse Vallée du
Sénégal . 334
Ruffo (S.). Studi sui Crostacei Anfipodi. LIV. Una nuova specie di Gamma-
rus (s. lato) délia fauna francese ( Gammarus anisocheirus n. sp.) . . . . 435
Saëz (H.). Aspergillus isolés dans les fèces de quelques animaux du Parc
Zoologique de Vincennes . 277
Spillmann (J.). Rectification de la nomenclature de deux poissons : l’Alose
feinte et l’Able de Stymphale . 85
— Un petit poisson américain, Umbra pygmaea (De Kay), acclimaté
depuis 46 ans dans un étang du Bourbonnais . 401
— Note préliminaire sur la systématique de Telestes sou fia Risso, Pois¬
son de la famille des Cyprinidae . 491
Tixier-Durivault (A.). Un nouvel Alcyonnaire d’Afrique du Sud . 520
Turmel (J.-M.). Note préliminaire sur la condensation nocturne de la vapeur
d’eau atmosphérique et l’humidité du sol dans les dunes normandes. . 285
— Écologie des dunes littorales maritimes. I. La porosité . 448
— Id. IL Percolation et mouillabilité . 546
Vandel (A.). Sur la présence du genre Trichorhina au Maroc et sur les affi¬
nités de ce genre (Crustacés; Isopodes terrestres) . 100
— Les Styloniscidae et les Trichoniscidae de l’Afrique du Nord (Crus¬
tacés ; Isopodes terrestres) . 159
— Description d’une nouvelle espèce de l’Afrique occidentale apparte¬
nant au genre Niambia Budde-Lund (Crustacés; Isopodes terrestres). 516
Le Gérant : Jacques Forest.
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d’ Entomologie, 45 bis, rue de Buffon, Paris-5e, depuis 1934 ; trimes¬
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Revue Algologique. Directeur : M. R. Lami, Laboratoire de Cryptogamie,
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ratoire de Cryptogamie ; depuis 1874 ; abonnement, France, 15 NF,
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gamie ; depuis 1928 ; abonnement, France et territoires d’Outre-Mer,
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