BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE
DES
NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1927
N° 1
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDCCCCXXVII
AVIS.
Le Bulletin du Muséum étant une publication mensuelle, destinée essentielle-
ment à de courtes notes permettant des prises de date, son impression doit être
rapide : MM. les Auteurs sont donc instamment priés, dans l’intérêt général, de
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du Bulletin et l’ensemble de ses notes par an ne saurait excéder trente-deux pages.
Toutefois des pages supplémentaires pourront être accordées aux Auteurs qui s’en
gageront à en payer les frais.
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dans les vingt-quatre heures.
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dique, la tomaison, l’année de publication, la pagination.
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entre parenthèses.
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qu’ils désirent (à leurs frais).
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a publication sera renvoyée au Bulletin suivant.
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ou d’ordre technique, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1927. — N° 1.
— -=><§»Cp-
235‘ RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
27 JANVIER 1927.
PRÉSIDENCE DE M. L. ROULE,
PROFESSEUR AU MUSEUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président dépose sur le bureau le 6e fascicule du Bulletin
pour l’année 1926,. contenant les communications faites dans la
réunion du 2 5 novembre 1926.
M. le Président donne connaissance des faits suivants :
M. le Professeur E.-L. Bouvier a été désigné comme Assesseur
du Directeur pour l’année 1927 (Arrêté du i5 janvier 1927).
M. le Professeur M. Bridel a été chargé des fonctions de Secré-
taire de l’Assemblée des Professeurs ( Id .).
M. J. Berlioz a été nommé Assistant titulaire à la Chaire de
Mammalogie et Ornithologie (Arrêté du 3i décembre 1926).
M. P. Chevey a été chargé des fonctions de Préparateur à la
Chaire d’Erpétologie et d’Ichthyologie (Arrêté du 3 1 décembre 1926).
Muséum. — xxxtii.
MUe Desmarets a été nommée Préparateur à la Chaire de Phy-
sique végétale, en suppléance de M. Cerighelli.
M. R. Jeannel, Maître de Conférences à l’Université de Toulouse,
a été nommé Directeur du Vivarium.
Ont obtenu des missions gratuites :
M. le Professeur M. Boule, pour un voyage de prospection en
Algérie et au Maroc (Assemble'e des Professeurs du 20 janvier 1927);
M. le Professeur J. Becquerel, pour Leyde (/d.);
M. le Dr J. Pellegrin, Assistant, pour l’Afrique du Nord (id.);
Mme Pruvot-Fol, pour les îles Océaniennes (Assemblée des Pro-
fesseurs du 16 décembre 1926);
M. E. Vermorel, Constructeur à Viliefranche-sur-Saone, pour la
Guinée française et le Soudan (/d.).
M. le Dr R. Jeannel, Directeur du Vivarium, a obtenu une mis-
sion, subventionnée de 2,5oo francs, pour visiter les Vivariums et
Insectariums de Berlin et de Hambourg (Assemblée des Professeurs
du 20 janvier 1927).
A été nommé Correspondant du Muséum, sur la proposition de
M. le Professeur E.-L. Bouvier (Assemblée des Professeurs du
20 janvier 1927) :
M. Jacques Liouville , Directeur de l’Institut Scientifique Chéri-
fien à Rabat (Maroc) : a rendu d’importants services au Muséum.
M. Ferteux, Garçon au Laboratoire d’Anatomie comparée, a été
décoré de la Médaille militaire, au titre de la Réserve (/. 0. du
1 3 janvier 1927).
M. le Président a le regret de faire part du décès de M. Xavier
Raspail, Correspondant du Muséum.
M. le Dr B. Hindzé, Professeur à l’Université de Moscou, fait
deux communications :
i° Sur une nouvelle méthode d’étude des artères du cerveau ;
20 Sur la circulation cérébrale d’un jeune Gorille.
— 3 —
DONS D’OUVRAGES.
M. le Professeur P. Lemoine dépose sur le Bureau, pour la Biblio-
thèque, les trois premières années des Comptes rendus sommaires de
la Société de Biogéographie.
Cette Société, créée en 192 h et dont le nombre des Membres est
limité, groupe des Naturalistes de toutes spécialités : Géographes,
Géologues, Anthropologistes, Zoologistes, Botanistes. Leur lien
commun est de s’intéresser à des questions générales, de préciser
la répartition de tous les êtres à la surface du Globe, d’en recher-
cher la cause à travers les âges, d’étudier le déterminisme et les
conséquences de la composition des Flores et des Faunes vivantes
et fossiles.
Ses séances ne comportent pas simplement des communications
arides, mais presque toujours d’utiles et intéressantes discussions
dues au concours des représentants de toutes les disciplines.
Certaines questions particulièrement délicates sont mises à l’ordre
du jour et c’est ainsi que la Société a fait paraître une suite de
mémoires réunis en un volume de 2 5o pages consacré à l 'Histoire
du peuplement de la Corse.
La Société prépare en ce moment une nouvelle étude concertée
sur le Peuplement des Hautes Montagnes.
J’ai cru intéressant d’attirer votre attention sur cet organisme,
car les Naturalistes du Muséum sont largement représentés dans
cette Société et son Secrétaire général, M. Fage, est l’un de nos
plus brillants Assistants.
On peut dire que toutes les questions importantes qui sont trai-
tées dans nos Laboratoires viennent en discussion devant la Société
de Biogéographie.
M. le Dr Hindzé offre un tiré à part de son travail intitulé : Die
Hirnarterien einiger hervorragender Persônlichkeiten (Extrait de Anato-
mischer Anzeiger , 62 Bd., 1926-1927).
La Bibliothèque du Muséum a reçu également les dons suivants :
Gruvel (A.) : Les Pêches maritimes en Algérie. Paris, 1926,
in-80.'
Milice (Albert) : Une dynastie provinciale d’ouvriers d’art. Les
Milice. Bordeaux, 192&, in- 8°.
Bourret (B.) : La chaîne annamitique et le plateau du Bas-Laos à
V Ouest de Hué. Hanoï, 1925, in-8°.
Groth (Bertil) : Uber A -Mer cap toketone und verwundte Stojfe. Lund,
1926, in-8°.
Ekblom (Tore) : Morphological and biological sludies of lhe Swedish
families of Hemiptera-Heleroptera, Parti. Uppsala, 1926, in-8°.
Berglôf (Fredrik) : Uber die Hystérésis bei Glimmichtenladungen
mit Wechselstrom. Uppsala, 1926, iD-8°.
Sôdastrôm (Adof) : Zur Kenntnis der Zellarchitektonik. Uppsala,
1926, in-8°.
Janet (Charles) : Constitution orthobiontique des êtres vivants.
Escomel (Edm.) : Une dermalique climatérique, la chapetonada.
Paris, 1926, in-8°. (Extr.de Presse médicale , n° hq, 12 juin 1926.)
Escomel (Edm.) : Batraciens conservateurs et propagateurs de cer-
taines jlagelloses intestinales de l’homme. Paris, 1925, in-8°. (Extr. du
Bull, de la Soc. de Pathol, exotique, t. XVIII, n° 7.)
Alvarez (Dr Antenor) : El meteorito del Chago. Buenos-Aires,
1926, in-8°.
Impérial Geological Survey of Japan : The Geology and minerai
resources of the Japanese Empire. Tokyo, 1926, in-8°.
Etat de l’industrie séricicole en Annam en 1 gaâ-i y a5. Hanoï , 1926,
petit in-8°.
Collard (Paul) : Cambodge et Cambodgiens. Paris, 1925, in-8°.
Dutertre (A.-P.) : Remarques sur la faune du terrain portlandien du
Boulonnais et ses rapports avec la faune volgienne. Boulogne-sur-Mer,
1926, in-8°.
— 5 —
TRAVAUX FAITS DANS LES LABORATOIRES
ET
ACCROISSEMENT DES COLLECTIONS
DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
PENDANT L’ANNÉE 1926.
Anatomie comparée.
Accroissement des Collections. — H est entré en 1926 au Laboratoire d’ Ana-
tomie comparée 399 pièces de collection ou d’étude parmi lesquelles il
convient de citer : deux utérus gravides de Capromys Fournieri Desm. ,
envoyés par le Frère Léon, du Collège J. B. de La Salle, à Velado
(Havane); deux Gorilles (un & de 3 ans et une Ç de 2 ans environ),
offerts par M. L. Petit aîné, Correspondant du Muséum; des cerveaux de
Lemur catta ( Ç et son petit), de Dugong, de Propithèque, d'Echinops,
envoyés par M. G. Petit, Préparateur au Laboratoire des Pêches et Pro-
ductions coloniales d’origine animale du Muséum, au cours de sa mission
à Madagascar.
Il a été effectué pour les collections publiques un grand nombre de
préparations. M. Neuville a continué la collection de valvules iléo-cœcales ;
Mîle Coüpin a entrepris et très avancé la révision et l’étiquetage explicatif
des collections de mvologie; M. Wacquet a préparé de nombreux squelettes
et en particulier ceux des deux Gorilles donnés par M. L. Petit aîné;
M. Gketx a continué ses moulages de fœtus, et a effectué, notamment,
celui d’un Ours nouveau-né provenant de la Ménagerie. Un ensemble de
moulages concernant les organes génitaux femelles de V Hyperoodon sont
également entrés aux Collections publiques.
Travailleurs admis au Laboratoire ou ayant utilisé ses matériaux : MM. le
Dr Hofmann, Chef de clinique d’Oto-rhino-laryngologie a Vienne; Dr Louis
Girard , Chef de Service d’Oto-rhino-laryngologie à l’Hôpital Saint-Joseph ;
P. Reddi, de Madras; G. Iliesco, Chef de travaux à la Faculté vétérinaire
de Bucarest; J. Botez, Docteur ès sciences, Maître de conférences de
Paléontologie à Jassy; Dr Veau, Chirurgien des Hôpitaux; M. Chaworth
Musters, dû Bristisb Muséum; Dr Vialle; Dr E. Wassilieff; Dr Vassileo;
J. Piveteaü, Docteur ès sciences; Lafont, Chirurgien-dentiste; Marceau,
Sculpteur; Dr Florence; G. Dubois, Chargé de conférences à la Faculté des
Sciences de Lille; M11* S. Leclerc, Docteur ès sciences, Assistante de
Paléontologie à l’Université de Liège; Dr Milch, Professeur à l’École des
Beaux-Arts de Stockholm; M. Royer; Dr Kalt, Ophthalmologiste des Hôpi-
taux; P' Rktterer, de la Faculté de Médecine de Paris; Dr Nathalie
Zand; Dr Bhandes; M. L. Passemard; Dr Boris Hindzé, Professeur à l’Ins-
titut d’ Anatomie humaine à l’ Université de Moscou; M. Pansart, Dessina-
teur; Dr J. M. Wainwright, Geranton, Pensylvanie, U. S. A.; L. Taverne;
Dr H. V. Vallois, Professeur à la Faculté de Médecine de Paris; Wald-
mann, Statuaire; Dr Champy, Agrégé à la Faculté de Médecine de Paris;
P1' Bourdelle, École vétérinaire d’Alfort; Pr Petronievics, Université de
Belgrade; Dr Rochon-Duvigneaud, Ophthalmologiste des Hôpitaux; Le
Soueff, Directeur du Zoological Garden de Sydney; Dr Grzybowski, Chef
du laboratoire d’ Anatomie à l’Université de Varsovie.
Publications.
R. Anthony, Professeur. — Les affinités des Cétacés. Ann. de l’Institut Océanogra-
phique , février 1926, A 2 p., 1 pi., 2 A fig.
— A propos de la figure masculine aurignacienne , décrite et interprétée par
M. H. Breuil (Caverne David, à Cabrerets [Lot]). Bull. Soc. Anthrop.
Paris, 1er avril 1926, 5 p., 1 fig.
— Préface du Traité des variations du système artériel. Variations des artères du
membre supérieur, par Louis Dubreuil-Chambardel. Paris, Masson, 1926,
h p.
— Edmond Pkrrier : Notice. Archives du Muséum, 1910, 1 h p. , 1 portrait.
R Anthony et J. Botez, Maître de Conférences à l’Université de Jassy. — Contri-
bution à l’étude du développement du cerveau de l’Ours ( Ursus arctos L.)
J. of Anatomy, july 1926, vol. LX , 4 pl. , 1 1 p. , 7 fig.
R. Anthony et H.-V. Vallois, Professeur à la Faculté de Médecine de Toulouse.
— Catalogue raisonné et descriptif des Collections d’Ostéologie du Service
d’Anatomie comparée du Muséum d’IIistoire naturelle. Fasc. IV. Primates.
Sous Fasc. I, Tarsiidae, 28 p., 3 fig. Paris, Masson.
M. Anthony a fait, en outre, une Conférence sur l’Origine des Cétacés à l’Institut
Océanographique de Paris le 27 novembre 1926 et une série de trois
. Conférences à l’Institut des Hautes-Études de Belgique, les 6, 7, 8 dé-
cembre 1926, sur l’interprétation des plissements néopalléaux.
H. Neuville, Assistant. — De la variation des cornes dans certaines races de
Moutons et remarques comparatives sur l’Antilope tétracère et l’Antilope
furcifère. Annales des Sc. nat., 10e série, t. IX, 1926, p 269-298, 8 fig.
— Note préliminaire sur le pancréas d’un Sténo rostralus Desm. Bull. Muséum,
1926, p. 336-34 1.
— Voy. aussi Travaux du Laboratoire de Chimie.
L. Sémichon, Préparateur. — Le coussinet adipeux de la queue d’un Kanguroo
( Macropus rufus Desm.). Bull. Soc. zool. France., 1925, paru en 1926,
t. L, p. 4io et 4i 1,
— 7
L. Sémjcho'i , Préparateur. — La répartition géographique des Hyménoptères
meliifères en France. C. R. de la Soc. de Biogéographie, 1926, 3e année,
p. 1 à 3.
— Caractères particuliers de la queue du Kanguroo ( Macropus rufius Desm.).
Arch. de Zool. expêr. et gén.. Notes et Revue, 1926, p. 96 à 10a, 7 fig.
F. Coupin, Préparateur. — Note préliminaire sur les fosses nasales de l’Orycté-
rope. G. R. Congrès des Soc. savantes. Poitiers , 1926, h p. , 1 fig.
— Etude d’un cerveau de Semnopithèque aux deux tiers de la gestation. A. F. A. S.
Grenoble, 1925, 5 p., h fig.
— Recherches sur les fosses nasales de l’Oryctérope. Arch. du Muséum, 1926,
2 a p., 2 3 fig., 2 pl.
— Comptes rendus, dans la Revue scientifique, du tome IV, de la Mission Rohan-
Chabot, d’ouvrages de R. Anthony et de L. Dubreuil-Chambardel.
Mlle Coupin a fait, en outre, quatre conférences sur l’Origine des Primates, à
l’École d’ Anthropologie , les 6, 1 3, 20, 37 novembre 1926.
J. Botez. — Étude anatomique et morphogénique du squelette du bras et de
l’avant-bras chez les Primates. Arch. de Morph. gén. et expér., 1926,
fasc. XXIV (Thèse de Doctorat ès sciences), 172 p. , 76 fig.
G. -M. Ilibsco. — Recherches anatomiques sur les cavités nasales chez le Chien.
Arch. Anat., Histol. et Embryol. (Strasbourg), 1926, t. IV, fasc. 4-0,
p. 229-262, 5 fig.
L. Hofmann. — L’os temporal des Singes et ses cavités pneumatiques. Arch.
d’Anat., d’Histol. et d’Embryol. (Strasbourg), 1926, t. IV, fasc. i-3,
p. 161-186. 19 fig.
H. -V. Vai.lois. — Valeur et signification du muscle pyramidal de l’abdomen.
Arch. d’Anat., d’Histol. et d’Embryol. (Strasbourg), 1926, t. V, fasc. 7-8,
p. 697-525, 7 fig.
L. Taverne. — A propos de l’orientation différente de la nageoire caudale chez
les Cétacés et chez les Poissons. Bull. Muséum, p. 260.
— A propos du vol godillé. Id., p. 364.
J. Piveteau. — Amphibiens et Reptiles Permiens. Ann. de Paléont., t. XV, 1926,
126 p., 3a fig., 12 pl.
M. Bulliard. — Sur la brosse du Dindon. C. R. Assoc. des Anatomistes , Liège,
1926, i4 p., 8 fig.
J. Grzybowski. — La phylogénèse de l’artère cœliaque chez les Primates. C. R.
des séances Soc. des Sciences et des Lettres de Varsovie, 1926, p. i65-a8a
(En polonais, résumés en français).
Anthropologie.
Collections reçues : 76 crânes de l’Équateur, don du Dr Rivet; 2 crânes de Mom-
bouttous, don de la Princesse Georges de Grèce (collection du Prince
— 8 —
Roland Bonaparte); crâne et ossements divers de Malgaches, don de
M. G. Petit ; moulage d’un crâne mexicain atteint de léontiasis de nature
syphilitique, don de M. le Sénateur Honnorat; moulage d’un crâne de
Fuégien, don du R. P. Gusinde; moulage de la statuette féminine en ivoire
de Lespugue, don de M. le Dr de Saint-Périir ; 2,860 clichés photogra-
phiques, don de la Princesse Georges de Grèce (collection du Prince
Roland Bonaparte); 126 épreuves photographiques, principaux donateurs :
MM. Verneau, Rivet, Cohen, de Baye, de Wavrin, Avalon, Voronoff,
M11* Sawtell, h dessins de la Martinique, don de M. le Professeur Lacroix ;
Ai diapositifs et 77 négatifs (achat).
Travailleurs admis au Laboratoire: MM. le Dr George Montandon, Royer,
Ch. Peabody, Dr Henri Martin, Soyer, Ioan Botez, Loquet, Dehauï,
Escalier, Conzemios, Vosy-Boürbon , Jousse, Testuot, Ricard, Daudin,
Rouhier, Dr Izard, Baudin, Lapierre, Eiseinstadter, Kavsten, Pastor,
Sinclair, Reich, Lenoir, Voronoff, Raynaud, Médecin-Inspecteur, Écot,
Daire, Teinberg, Professeur Mitsutu Okada, de l’Université de Tokio.
Publications.
Dr R. Verneau, Professeur. — Les origines de l’Humanité, 1 vol. in-A° pot,
09 pl. en héliogravure. Rieder et Cla, Paris.
— La Antiguedad y la Evolucion de la Humanidad. Las Palmas.
— - L’Anthropologie (en collaboration avec M. le Professeur M. Boule) , t. XXXVI,
1926.
— De l’origine des populations de l’Indo- Chine française. Bull, de l’Agence gén.
des Colonies, n° 218, 1926, p. 1261 à 12 55'.
— Informe sobre su ultima mision cienlifica en las Islas Canarias. Las Palmas,
mai 1926.
Dr P. Rivet, Assistant. — Bibliographie américaniste. Journ. Soc. des América-
mstes de Paris, nouvelle série, t. XVIII, 1926, p. 399-53 1.
— Recherche d’une voie de migration des Australiens vers l’Amérique. C. R. des
Séances Soc. de Bio géographie. Paris, 3e année, n° 18, séance du 19 fé
vrier 1926, p. 1 1-16.
— Migration australienne en Amérique. La Géographie. Paris, t. XLVII, 1926,
p. 100-1 02.
— Le rôle des Océaniens dans l’histoire du peuplement du Monde et de la civi-
lisation. Ann. de Géographie. Paris, t. XXXV, 1926, p. 385-390.
— Le groupe Océanien. Bull. Soc. linguistique Paris, t. XXVII, 1926.
— Le peuplement de l’Amérique précolombienne. Scientia. Milan, 1926, p. 89-
100.
1
— Le travail de l’or en Colombie. Ipek. Leipzig, t. II, 1926, p. 128-1 Ai.
— Les Malayo-Polvnésiens en Amérique. Journ. Soc. des Américanistes de Paris.
Paris, nouvelle série, t. XVII! , 1926, p. 161-278.
9
Dr P. Riyet, Assistant. — La langue Uru ou Pukina [suite) [en collaboration
avec G. de Créqui-Montfort]. Id., p. 1 1 1-189.
— La famille linguistique Timote (Venezuela). Internat. Journ. of american
linguistics New-York, t. IV, 1926, p. 187-167.
P. Clavelin, Préparateur. — Sur une anomalie des os propres du nez. Soc.
d’ Anthropologie de Paris, 2 décembre 1926.
— Bibliographie Ethnographique. Revue d’Ethnographie et des Traditions popu-
laireh, 70 année, 1926.
P. Lester, Préparateur. — Analyses critiques de travaux et mémoires concernant
l’Anthropologie. L’Anthropologie, t. XXXVI, 1926.
loan Gh. Botez. — Etude morphologique et morphogénique du squelette du bras
et de l’avant-bras chez les Primates (Thèse de la Faculté des Sciences,
Paris). Arch. de Morph. gén. et exp., 1926.
Dr Henri Martin. — ■ L’Enfant fossile de la Quina. Recherches sur l’évolution du
Moustérien dans le gisement de la Quina. A vol., 1926.
Dr Georges Montandon. — Grâniologie Paléosibérienne. L’Anthropologie , t. XXXVI,
p. 209-297, 447-543.
G.-H. Luquet. — L’Art Néo-Calédonien. Travaux et Mémoires de l’Institut d’ Ethno-
logie, Paris, t. II, 1926.
Dr Henri Vallois. — Les anomalies de l’omoplate chez l’Homme. Bull, et Mém.
Soc. d’ Anthropologie de Paris, 7e série, t. VII, 1926.
— La sustentation de la tête et le ligament cervical postérieur chez l’Homme et
les Anthropoïdes. L’Anthropologie, t. XXXVI, 1926, p. 191-209.
Dr Jean Avalon. — Sarah, la «r Vénus Hottentoten. Esculape, 16e année, 1926.
Paul Royer. — Étude d’un crâne trouvé à Bouig-la-Reine. Bull, de la Soc. Pré-
historique, 1926.
— Étude d’un crâne provenant de la grotte des Hyènes, au Belezma (Constan-
tine). Bull, et Mém. Soc. d’ Anthropologie de Paris, 7e série, t. VII, 1926.
Mammàlogie et Ornithologie.
Collections reçues : de I’Institot Chérifien du Maroc : diverses espèces rares
d’Oiseaux du Maroc; Père Callevert : Oiseaux du Congo belge; Dr Clé-
ment : Oiseaux de la Guyane française; M. Delacour : une importante
collection d’Oiseaux de i’Indo-Chine; M. Clavery : Mammifères de l’Équa-
teur Oriental; Muséum de Mexico : Oiseaux et Mammifères du Mexique
(échange); M. Fromols-Rakowski : Oiseaux du Sahara algérien; M. Lv-
vauden : Oiseaux du Sahara; M. Surcouf : Mammifères de Mozambique;
M. Carié : Oiseaux de la Réunion; British Muséum: Oiseaux de l’Afrique
Occidentale française; Frère Apollinaire Marie, de Bogota : Oiseaux et
Mammifères de la Colombie; Musée de la Chaux-de-Fonds (Suisse) :
une très importante collection d’œufs d’Oiseaux paléarctiques , relative
à 336 espèces (échange); Major Powell-Cotton, de Londres : pièce
montée de Cobus defassa (Waterbuck); MM. le Dr Arnault, Decoux,
Ledot : Oiseaux et Mammifères divers.
Collections prêtées : à MM. Mérite, pour le cours de dessin : pièces diverses
d’Ornitholôgie; Professeur Gruvel, pour son enseignement aux élèves
forestiers coloniaux : pièces diverses et clichés relatifs à la faune (Mammi-
fères et Oiseaux) des colonies françaises; Compagnie des Chemins de fer du
P.-L.-M. , pour son exposition de Lyon : pièces diverses d’Ornithologie ;
Exposition de l’Aéronautique : pièces diverses relatives au vol des Oiseaux.
Travaux de collections au Laboratoire et à la Galerie. — Préparation de 34 pièces
en peau d’animaux provenant de la Ménagerie; révision et rangement des
Mammifères en bocaux; révision et rangement des collections d’Oiseaux en
peau; remaniement et rangement de la collection d’Oologie; révision,
entretien et remise en état des collections de la Galerie : Oiseaux et
Primates.
Travailleurs admis au Laboratoire et travaux poursuivis : MM. Hellmayr, de
Chicago : Oiseaux d’Amérique; Delacour : Oiseaux de la région orien-
tale; Heim de Balsac : Oiseaux de la région paléarctique ; Dehaut : Ostéo-
logie des Primates; Butler, de Horschau : Trochilidés; E. Schwarz, de
Berlin : Primates du Congo; Dr Didier : Ornithologie et Mammalogie;
Le Souéf, de Sydney : étude de divers spécimens rapportés d’Australie
par l’expédition de l 'Astrolabe; Chappelier : Rongeurs.
MM. Brandès 61s, de Dresde, Radeff, du Muséum de So6a, attachés au
Laboratoire : travaux divers.
MM. Mérite, de Poret, Reboussin, Colonel Lambert, Rotig, Artistes
Peintres.
MM. Blériot, Raymond, Blandin, Matisse, Dr Mac Cun, du Chenay,
Denichon, Coulon, Vuillaume, Baudin, Bauzet, Vatel, Regnard : exercices
de Taxidermie.
Publications.
E. Bourdelle, Professeur. — La peau et ses organes annexes chez le Porc ou
Cochon domestique. Rev. d’Hist. nat. appl., t. VII, n° 12, décembre 1926.
— Nouvelle observation d’une curieuse anomalie de l’appareil moteur du globe
oculaire chez le Cheval. Bull. Soc. d’Ophthalm., décembre 1926.
J. Berlioz, Assistant — Les tendances nouvelles de l’Ornithologie. Revue gén.
des Sciences, 1926, n° i3, p. 4oi.
— Les Soui-Mangas à narines emplumées. L’Oiseau, vol. VII, juillet 1926,
p. a3i.
— Contribution à l’Ornithologie de l’Afrique du Nord. Bull. Muséum, 1926,
p. 261.
J. Berlioz et J. Delacour. — Les Perruches américaines. L’Oiseau, vol. VII,
n° 2, février 1926, p. 35.
— 11
Zoologie : Reptiles, Batraciens, Poissons.
Collections reçues de MM. : Angel : Reptiles et Batraciens du département du
Puy-de-Dôme; Belloc : Poissons de Madère; Bernhard (R. P.) : Poissons
de l'Afrique orientale anglaise; Dr Bouet : Reptiles, Batraciens, Pois-
sons du Libéria; Britisii Muséum : Poissons du Lagos; Carié : Reptiles,
Batraciens de l’Ile Maurice, Nossi-Bé, et Mayotte; Ciievey : Poissons, Rep-
tiles et Batraciens de l’Indochine; Delacour : Reptiles de l’Annam ;
Gadeau de Kerville : Reptiles, Batraciens et Poissons d’Asie Mineure;
Gruvel (A.) : Poissons du Maroc; Dr Jugeât : Poissons du Marché de Paris;
Le Clerc : Poissons du bassin de la Loire; Monod (T.) : Poissons de la baie
du Lévrier et du Cameroun; Musée de Mexico : Reptiles du Mexique;
Musée de Tervueren : Poissons du Congo Belge (Dr Schouteden); Pallarï :
Reptiles et Poissons du Maroc oriental ; Petit (G.) : Reptiles et Batraciens
de Madagascar; Théry, Poissons du Maroc; Tschudnowsky : Reptiles de
Sumatra; Vauthier : Reptiles, Batraciens et Poissons de France.
Missions d’études : M. le Dr Louis Roule, Professeur (Tunisie, Espagne, sur les
Poissons migrateurs ) ; M. le D’J. Pellegrin, Assistant (Italie, sur les Pois-
sons); M. E. Angel, Préparateur (Tunisie, sur les Poissons).
Travailleurs admis au Laboratoire : Mms le Dr M. Phisalix (Protozoaires parasites
et Reptiles venimeux); Mlle Verrier (Etudes sur les yeux des Poissons):
MM. Aramboürg, Professeur à l’Institut agronomique d’Alger ( Poissons de la
Méditerranée); Bertin, Assistant à la Faculté des Sciences (Poissons
Apodes); Dl Jugeât, Vétérinaire Inspecteur aux Halles Centrales (Poissons) ;
Ciiégut, Ingénieur agronome (Poissons); Ciievey, Préparateur au Labora-
toire d’Ichthyologie appliquée (Poissons); Bailey (Etats-Unis), Reptiles.
Entretien et accroissement des collections classées : continuation de là révision des
collections en bocaux ; montages de Poissons en squelette et en peau ; ins-
tallation de la collection des Poissons des eaux douces de la France, avec
dessins explicatifs; participation aux expositions de pisciculture de Paris
(Février) et de Lyon (Octobre).
Publications.
Louis Roule , Professeur. — Un cas de cannibalisme ophidiophagique chez le Python
de Seba. Bull. Muséum., 1936, p. 119.
— Cuvier et la science de la Nature; Un volume in-8, de 260 pages; Paris
1926, E. Flammarion, éditeur.
— Les Poissons et le monde vivant des eaux; Tome 1", Les Formes et les Atti-
tudes: Un volume grand in-8, de 855 pages, avec 16 planches en couleur
et 5 0 dessins par F. Angel.
— Sur le développement à métamorphoses complexes (hypermétamorphose) de
Nemichthys scolopaceus Rich. (En collaboration avec M. L. Bertin). C. R.
Acad. Sciences, t. t83, p. 88.
— 12
Louis Roule, Professeur. — Un cas de mémoire topographique, ou pouvant s y
rapporter, chez Blennius basiliscus G. V. Bull. Soc. Zool. de France , 1926.
— Sur les déplacements du Thon rouge ( Orcynus thynnus L. ou Thunnus thyn-
nus L. ) dans le bassin occidental de la Méditerranée. C. B. Acad. Sciences ,
t. 1 83 . p. 916.
— Etude complémentaire sur le Thon de la Tunisie : 1 planche. Annales de la
Station Océanographique de Salammbô, n° II.
— Notice sur les Cyprinodons du lac Nord de Tunis. Notes de la Station Océano-
graphique de Salammbô , n° 6.
— Les Corégones du lac Léman. Feuille des Naturalistes , nov. 1926.
— Rapport à M. le Ministre de l’Agriculture ( Direction générale des Eaux et
Forêts) sur le fonctionnement du Laboratoire d’Ichthyologie générale et
appliquée en 1926.
Dr J. Pellegbin, Assistant. — Sur la biologie de la Truite-Omble du Moyen-
Atlas Salrno Pallaryi Pellegrin C. B. Acad. Sciences , t. 182, 1926, p. 85.
— La disparition des nageoires paires chez les Poissons africains du groupe des
Glariinés. Id., t. 1 83 , 1926, p. i3oi.
— Mission J. Pellegrin au Maroc, Reptiles, Ratraciens et Poissons. Bull.
Muséum., 1926, p. 129.
— Reptiles, Batraciens et Poissons du Maroc oriental, recueillis par M. Pallary.
Id. , 1926, p. 159.
— - Les Esturgeons du Danube. Bull. Soc. Aquic., 1925, p. 97.
— La Truite-Omble du Moyen-Atlas ou de Pallary; mœurs reproduction, utili-
sation. Id., 1926, p. 17.
— L’Omblais ou Brème de Buggenhagen. Id. , 1926, p. 33.
— Description de Characinidés nouveaux récoltés au Congo belge par le D1 Schou-
teden. Bev. Zool. Africaine, XIII, 1925, p. 107.
— Description d’un Cyprinidé nouveau récolté au Congo belge par le Dr Schou-
teden. Id., XIV, 1926, p. 4o.
— - Sur un Cyprinidé de l’Ogôoué et du Congo, le Labeo variegatus Pellegrin,
Id., XIV, 1926 , p. 70.
— Description de Siluridés, d’un Cyprinodontidé et d’un Tétrodontidé récoltés
au Congo belge par le Dr Schouteden. Id. , X1Y, 1926 , p. 201.
— Les Batraciens urodèles de l’Afrique du Nord. Bev. Hist. nat. appl., impartie,
1926, p. i45.
— Une piscifacture de Poissons rouges aux environs de Milan. Id., irc partie,
1926, p. 333.
— Protection des espèces intéressantes ou utiles de Reptiles, Batraciens et Pois-
sons en France et aux colonies. Congrès intern. pour la protection de la
nature de iys3 (1925), p. 161.
— 13 -
Dr J. Pellegrin, Assistant. — Les Characinidés du Congo. Ass. fr. Av. Sc., C. R.
Congrès de Grenoble, 1925, p. h 20.
— Contribution à l’étude de la faune ichtyologique du Niger et de la Guinée
française, d’après les envois de M. Jean Thomas. Bull. Comité Hist. scient.
Af. occ. Fr. IX, 1926, p. 52.
— Liste des Reptiles , Batraciens et Poissons d’eau douce des collections du
Musée de l’Institut scientifique chérifien à Rabat. Bull. Soc. Sc. Nat. Maroc,
1925, p. 3 1 5.
— La longévité chez les Reptiles en captivité. Rev. gén. Sc., 1926, p. 86.
— - Les Poissons cavernicoles aveugles. Id., 1926. p. 64 1.
— L’autrucherie de Meknès. Monde col. ill., 1926, p. 86.
— La ville marocaine de Khénifra, capitale du pays zaïene. Id., 1926, p. 178.
F. Angel, Préparateur. — Voyage de Ch. Alluaud et R. Jeannel en Afrique Orien-
tale (1911-1912). Résultats scientifiques : Reptiles et Batraciens, Paris,
1925, P. Chevalier, p. 1 à 63, fig. I à V, 3 planches.
— Sur un squelette céphalique de Crocodilus cataphractus Cuv. Bull. Muséum,
1926, p. 125.
— Les Entomostracés pélagiques du lac Léman (en collaboration avec Léon
Bertin). Bull. Soc. centr. Aquic. et Pèche, Paris, 1926, t. XXXIII, p. 2/1
à 32.
— Seize planches en couleurs d’après nature pour l’illustration d’un ouvrage du
professeur Louis Rodle , sur les formes et les attitudes des Poissons.
P. Chevey, Dr es sciences , Préparateur au Laboratoire d’Ichthyologie générale et
appliquée , attaché comme Naturaliste à la Mission Hydrographique d’Indo-
Chine en 1925-26. — Série de rapports mensuels au Ministère de la
Marine sur les Travaux d’Océanographie effectués en 1925-26 sur les côtes
d’Indo-Chine , à bord de l 'Octant.
— Sur la larve de la forme aptère de Mesovelia furcata Muls. et Rey. C. R.
Congrès des Sociétés Savantes en iga5, Sciences.
— Etude documentaire sur les Étangs à Carpes de la Brenne, C. R. Trav. Cent.
expériment. de l’Off. rég. agric. du Centre, 1. 1, p. 1 3 5- 1 5i , Bourges, 1926.
Mme M. Phisalix. — Immunité naturelle de l’Anguille vis-à-vis du virus rabique
et action rabicide de son sérum. Bull. Muséum, 11 janv. , p. 89. C. R.
Acad. Sciences , t. 182, p. 182.
— Pouvoir rabicide du sang du Hérisson et pouvoir vaccinant contre l’inoculation
intra-cérébral de virus rabique fixe du mélange neutre virus-sérum inoculé
dans l’encéphale. Bull. Muséum, 21 janvier, p. 92 , Id., t. 182 , p. 288.
— A propos de la note de M. Marcenac , sur l’innocuité des Galéodes. Bull. Mu-
séum, 1926, p. 88.
— U —
Mme M. Phisalix. — Vaccination du lapin contre l’inoculation intra-cérébrale de
virus rabique fixe par inoculation sous-cutanée des mélanges virus-sérum
de Vipères, de Couleuvre ou de Hérisson, puis de virus fixe. Bull. Muséum,
1926, p. 1/17 ; G. R., Acad. Sciences, t. 182, p. 699.
— Des Solpuges. Revue d’Hist. Nat. appliquée, vol. VII, n° h , p. 1 1 4- 1 2 1 . ,
1 fig.
— Sur la soi-disant immunité naturelle du chien Sloughi aux venins de Scor-
pion, de Vipère, ainsi qu’au virus rabique (en collaboration avec M. Mar-
cenac). Bull. Muséum, 1926, p. 275-278.
— A propos de la note de M. Houdemer, sur un Myriapode vésicant du Tonkin,
Otostigmus aculeatus Haasse. Id. , p. 21 4.
— Présentation de spécimens vivants de Couleuvres vipérines et de Vipères aspic
pouvant être confondues. Revue d’Hist. Nat. appliquée, vol. VII, n° 11,
p. 337.
Entomologie.
«
Cidleclions reçues : notamment de MM. L. Ciiopard : une importante série d’Or-
thoptères du globe ; E. Jacobson : une série d’insectes déterminés de
Sumatra ; H. Maneval : une série importante de Diptères parasites ;
C. Allüaud : une collection de Diptères de France; J. Hervé-Bazin : une
collection d’Anthomyides asiatiques.
58 envois parmi lesquels ceux de MM. R. Decary (Madagascar), R. Ellen-
berger (Rhodésia du Sud), André Gide (Cameroun), Paul Serre (Nouvelle-
Zélande), J. Sdrcouf (Mozambique).
" 1
Collections communiquées au nombre de 102, parmi lesquelles :
Coléoptères : en France, à MM. H. Bertrand (larves de Dytiscides),
le Dr Didier (Lucanides), A. Hustache (Curculionides), V. Laboissière
(Galérucines), R. Peschet (Dytiscides), M. Pic ( Malacodermes et Rhipi-
cérides), L. Planet (Lucanides); au Maroc, à M. A. Théry (Buprestides) ;
en Allemagne, à M. le Dr Walther Horn (Cicindélides); en Angleterre, à
M. G. Arrow ( Sisyphus ).
Un certain nombre de Noctuidœ ont été communiquées à divers spécia-
listes : Dr Corti ('Diibrndorf), R. Püngeler (Aachen), H. J. T. T. Tams
(London, British Muséum), etc.
Stratiomyides asiatiques à M. E. Brcnetti.
Orthoptères à M. Ramme (Berlin).
Névroptères au P. Longinos Navas (Saragosse).
Hyménoptères à M. Grandi (Bologne) et P. Roth (Alger).
Travailleurs admis au Laboratoire :
Coléoptères. — - Français : MM. Ch. Alluaüd (Carabides), G. Babault
(Cicindélides), Bourgin-Daru (Coléoptères de France), Dr A. Cros (Mé-
loïdes), Ed. Fleutiabx (Elatérides et Mélasides), Cel Grüabdet (Coléoptères
de France), A. Hustache (Curculionides), P. Marié (Coléoptères de France),
— 15 —
A. Méquignon (Élatérides de France), R. Peschet (Dytiscides), M. Pic
(Malacodermes), G. Portevin (Silphides), A. Théry ( Buprestides ) ; Alle-
mand : Dr Walter Horn (Cieindélides) ; Anglais : Prof. C. F. G. Beeson
( Scolytides) ; Autrichien : Stephen Breuning ( Car abus ) ; Belge : Prof.
A. Lameere ( Cérambycides ) ; Japonais : Okada (Lampyrides); Tchéco-
slovaque : G”1 Petchirka (Elatérides d’Europe); Yougo-Slave : Bon Hoscheck
(Buprestides). — Iconographie : R. Blanc, E. Juillerat, Séijuy.
Hyménoptères, Névroptères, Orthoptères. — Français : MM. Chopard
(Orthoptères), Vignon (Orthoptères*), Bathelier (Termites); Seyrig (Hymé-
noptères); Américains : Miss Mary Donwortii (Hyménoptères) ; Prof.
Gerodlo (Biologie); Anglais Lt.-Ca Fraser (Odonates).
Diptères, Hémiptères. — Français: MM. H. Lhoste (Hémiptères);
Diptères : C. Pierre; Allemand : O. Duda; Anglais : E. Brunetti; Icono-
graphie : M. G. Bouillot, Mü* P. Boully.
Lépidoptères. — Le nombre des visites reçues au service (Consulta-
tions, déterminations, etc.), s’est élevé à 35o environ, parmi lesquelles
celles de : M. et M,e Bradshaw (d’Exeter), M. Carswell (de Murcie),
M. Schirber (de Bordeaux), Dr A. Schmidt (de Budapest), A. Zerkowitz
(de Budapest), M. R. Biedermann (de Winterthur), M. George Talbot
(Witley), etc.
Rangement et classement de collections :
Coléoptères. — G. Babailt (Cieindélides), G. Bénard (Staphylinides),
Ed. Fleutiaüx (Elatérides), P. Lesne (Ténébrionides australiens), A. Théry
(Buprestides).
Hyménoptères, Névroptères et Orthoptères. — Mise en état définitif des
Sphex du Muséum (70 cartons), des Mécoptères, Plécoptères, Mégaloptè-
res, Néuroptères, Planipennes (io3 cartons), et de la collection de Ter-
mites. Installation de la vitrine de Termites à la galerie.
Diptères. — Stratiomyides, Erinnides, Rhagionides, Oncodides, Bom-
bylides, Thérévides, Scenopinides paléarctiques, Stratiomyides asiatiques
et africains.
Lépidoptères. — Le classement des Nymphalides africains s’est poursuivi
(F.- Le Cerf) ainsi que l’intercalation, dans les groupes déjà classés, de
plus de &,5oo spécimens (F. Le Cerf). Dans les Hétérocères, le classement
des Noctuidæ continue et s’est étendu cette année des Cuculliinæ aux Ca-
tucalinæ inclus (M. Boursin).
Publications.
E.-L. Bouvier, Professeur. — Nouvelles observations sur les Copaxa. C. R. Congrès
Soc. Savantes en 1 g a 0, 1926.
— Micragone Tholloni, nov. sp. Bull. Muséum, 1926, p. 7 A- 70.
— Sur deux Saturniens de l’île Yule. là. , p. 197-198.
Ë.-L. Bouvier, Professeur. — Additions à nos connaissances sur les Saturniens
hémileucides des genres Catocephala, Molippa et Micrattacus. Eos, vol. Il,
p. 2o5-2i4, 4 figures de texte, 1926.
— Sur la variabilité et les formes des Bunæa normaux, Papillons hétérocères de
la famille des Saturnides. Ann. Sc. nat., Zool., (10), t. IX, p. 3o5-337,
avec une planche, 1926.
— Le Communisme chez les Insectes , un volume de la Bibliothèque de Philosophie
Scientifique , 291 pages et 2 4 figures dans le texte, chez Flammarion.
P. Lesne, Assistant. — Sur une faunule coléoptérologique pliocène du nord de
l’Angleterre. C. B. Acad. Sciences , 1 5 février 1926 p. 4g5-497.
— Fauna Buruana, Bostrvchidæ. Treubia, vol. VII, livr. 2, p. 118-119.
— Sur le genre Lyprochelida ( Tenebrionidœ , Lypropini). Enc. ent., Coleoptera,
I, fasc. 2, p. 68.
— Le Derelomus chamæropis F. ( Curculionidœ ) aux îles Canaries, ld., p. 84.
— Les Coléoptères Sphindides du bassin de l’Océan Indien. C. B. du Congrès
des Soc. Savantes en iga5 (Sciences) p. 5io-5i3.
— Un Bostrychide chilien peu connu, Neoterius Fairmairei Lesne. Bev. chil. de
Hist. Nat. XXX, p. 23-2 5, fig.
— Nouvelles données sur la faunule coléoptérologique pliocène de Castle Eden
(Angleterre sept.). Enc. ent., Coleoptera, II. fasc. 1 , p. 1-1 5, fig.
— Une espèce nord-guinéenne de Lyprochelida ( Tenebrionidœ ). Enc. ent., Coleop-
tera, II, fasc. 1, p. 16.
— Encyclopédie entomologique , Coleoptera, années l-II, Paris, P. Lechevalier
édit.
L. Berland, Assistant. — LeDolomedesjimbriatus à Cannes. Feuille des naturalistes ,
1925, n° 23, p. i-4, 1 fig.
— Les Araignées peuvent-elles être nuisibles aux cultures? Id., 1926, n° 2 5 ,
p.-4o-4i.
— Le Calotermes jlavicollis dans le Var. Id., 1926, n° 27, p. 72-73.
— Méthodes de chasse des Arachnides. Id., 1926, n° 28. p. 92-96.
— Les Sphegidœ du Muséum national de Paris. Bull. Muséum, tre note, p. 1 63 -
170, 4 fig.; 2' note, p. 200-206; 3e note, p. 282-285.
— Les Hyménoptères, dans : L’Histoire du peuplement de la Corse; Bastia-
Paris, 1926, 4 fig.
— Notes sur les Hyménoptères fouisseurs de France. — - X. Observation biologique
sur Sphex occitanicus. — XI. Sur Cryptochilus hispanicus Sustera, Pom-
pilide nouveau pour la faune française. — XII. Quelques mots sur Grilat,
entomologiste lyonnais, et ses récoltes d’Hyménoptères. Ann. Soc. ent.
France, 1926, p. 173-178.
— 17
L. Berland , Assistant. — Capture de quelques Araignées rares , en Provence.
Bull. Soc. ent. France, 1926, p. 175-178, 6 fig.
— 275 dessins illustrant l’ouvrage posthume de E. Simon, Les Arachnides de
France, VI, 2e partie, Paris, 1926, publié par L. Berland et L. Fage.
— Les Araignées ubiquistes , ou à large répartition , et leurs moyens de dissémi-
nation. C. H. sommaire des séances Soc. de Biogéographie , 1926, n° 23,
p. 65-67.
L. Bénard, Préparateur. — Description d’une nouvelle espèce de Polyhirma de
l’Afrique orientale [Col. Carabidæ]. Coleoptera, 1. 1, fasc. h , août 1926,
p. 173-17 h, 1 fig.
— Description d’une nouvelle espèce de Polyhirma [Col. Carabidæ ]. Bull.
Muséum, 1926, n°6, p. 352-353, 1 fig.
Fd. Le Cerf, Préparateur. — Caractères sexuels de quatre Hydrœcia. Enc.
entom., Lepidoptei'a , I, p. 73-87, 8 fig., 1926.
— Description de quelques Morphos. Id., p. 98-109, 1 fig., pi. IV, V, 1926.
— Contribution à l’étude des organes sensoriels des Lépidoptères. Id., p. 1 34-
i58, 33 fig., 1926.
— Addition à une note de M. Lavallée. Id., p. 160, 1926.
E. Séguy, Préparateur. — Etude sur les Diptères Anthomyides du groupe Uyle -
phila. C. R. Congrès des Sociétés Savantes , 1925, p. 473-478.
— Etudes sur les Anthomyides, 4® note : Fannia pseudoscalaris. Enc. ent.,
Diptera, II, igS-4 ; 5e note : Id., III, p. 4i-44.
— Description de quatre Calliphorines nouveaux. Bull. Soc. ent. France, 192b,
p. 3o3-3o4.
— Sur deux nouveaux Tachino-œstrides. Enc. Ent., Diptei'a, III.
— Étude sur quelques Muscides parasites. Bull. Soc. Pathol, exot., XVIII,
p. 732-735.
— Étude sur quelques Calliphorines testacés rares ou peu connus. Bull. Muséum ,
XXXI, p. 439-44 1.
— Espèces nouvelles du genre Mesembrinella. Enc. ent., Diptera, II, p. 195-197.
— Sur le Microcerella rufomaculata Macquart. Id., II, 188.
— Un nouveau Calliphorine de Madagascar. Id., II. 188.
— Description d’un nouveau Rhynchomyia. Id., II, 160.
— Description de trois Diptères nouveaux. Ann. Soc. ent. France, XCV, p. 2 6 5.
— Sur deux Calliphorines nouveaux. Bull. Soc. ent. France, ip26,p. 62-68.
— Note sur quelques Diptères. Id., 1926, p. 87-88.
Muséum. — xxxm.
2
18
E. Seguy, Préparateur. — Sur une forme nouvelle se rapportant aux «Œstridœ-
Dubiosœ». Enc.ent., Diplera , lll, p. 1-6.
— Description d'un nouveau Slratioleplis. Id., III, p. 11.
— Calliphorines nouveaux. Id., III, p. 17.
— Diptères Slratiomyides, Erinnides, Rhagionides, Tabanides, Oncodides,
Nemesbrinides, Mydaides, Bombylides, Therevides, Scenopinides , in
Faune de France, t. Xlll, 3io p., 68f> fig.
— Notes pour servir au catalogue des Diptères de France. Enc. ent.. Diplera ,
Hl; p- 192.
- — Diptères exotiques peu connus. Id., III, p. 19/1-197.
Ch. Boursin. — Collaboration au Catalogue des Lépidoptères de France. L’Ama-
teur de Papillons, partie : Moctuidæ , suite), 3a pages, 1926.
— Une forme nouvelle de Noctuelle de France. Enc. entom., I, p. 109-110,
1 fig-, 1926.
— Contributions à l’élude des Noctuelles trifides, I. Id., p. i2&-i3o, 3 fig.,
pl. VU, 192O.
— Ibid., II. Id., p. 186-200, 2 fig., pl. X, 1926.
Zoologie : Vers et Crüstacés.
Collections reçues : de MM. G. Petit : Crustacés, Vers, Arachnides, Myriapodes;
Stepiiensen: Crustacés; Th. Flynn : Crustacés; L. Berland : Arachnides;
Arnaud: Arachnides; R. Herpin : Vers; Frère Apollinaire : Péripates;
J.-L. Dantan : Vers; H. Bossière: Crustacés; M™0 Vauthier : Vers, Crus-
tacés; P. Carié : Vers, Crustacés, Arachnides; A. Grdvel : Vers, Arach
nid es ; P. Falvkl : Vers.
Collections prêtées, pour éludes, à MM. Odiiner, à Stockholm (Crustacés) ; J. -G.
De Man , à Jerseke ( Crustacés) ; P. Fauvel , à Angers (Vers): N.-V. Hofsten,
à Lppsala (Crustacés); J. F. Gates, à Rangoon (Vers); St. Hirst, à
Londres (Arachnides); Calman, à Londres (Crustacés); R. Dollfus, à
Paris (Arachnides).
Travailleurs admis au Laboratoire : MM. : Prof. CouTiÈRE,de la Faculté de Phar-
macie de Paris ( Crustacés Décapodes «Travailleur et Talisman»), P. Mathias
(Tremalodes), M'* H. Delagk (Trémalodes), Mra” Areloos (Hirudinés),
MlM. E. Fischer (Vers), Schlegel (Crustacés Brachyures), Yô Okada, de
Tokio (Crustacés et Vers), J.-L. Dantan, d’Alger (Annélides); H. Gauthier,
d’Alger ( Recherches bibliographiques), L. Berland (Arachnides), R. Sher-
riffs , de Soulhampton, (Arachnides), J. F. Gates, de Rangoon (Oligochètes).
Prof. Ch. Peiiez, de la Faculté des Sciences de Paris (Crustacés), Prof.
F. Borg, d’Upsal (Bryozoaires), Prof. Mello-Leitaô, de Rio de Janeiro
(Arachnides), L. Clerget (Travaux de bibliographie).
19 —
Entretien et accroissement des collections : Classement des collections reçues et
continuation des travaux d’ornementation des galeries de Vers et Crus
tacés, ouvertes au public.
Publications.
Ch. Gravier, Professeur. — Sur la réorganisation de la collection des Arthro-
, podes ( autres que les Insectes) et des Vers ouverte au public dans les
galeries de Zoologie du Muséum. Bull. Muséum, 1926, p. 6b.
— Remarques sur la distribution géographique des Péripates (en collaboration
avec L. Fage). G. B. Assoc. Franc. Avanc. Sciences, Grenoble, 1926, p. 725.
— Sur un Péripate ( Eoperipatus Horsti R. Evans), recueilli par le D1 Mjôberg,
à Rornéo (en collaboration avecL. Fage). Ann. Sc. Nat.. 1926, IX, 10e s.,
p. 298.
— Sur une anomalie de la trompe chez un Néreidien ( Nereis zonata Mgrn.)
de la baie d’Alger (en collaboration avec J.-L. Dantan). Bull. Muséum,
1926, p. 36q.
L. Fage, Assistant. — Note sur quelques Araignées de Madagascar nouvelles ou
peu connues et sur leur curieuse industrie. Arch. Zool. Exp., 1926.
t. LXV, N. et R. n° j, p. 5.
— Sur un Niphargus des eaux souterraines de Rulgarie. Bull. Soc. Sc. Cluj.,
1926, vol. III, 2e partie, p. 1.
— Essaimage et rythme lunaire d'un Phyllodocien [Eulalia punctifera Grube]
(en collaboration avec R. Legendre). G. B. Acad. Sciences, 1926 , t. 182,
p. 721.
— Histoire du peuplement de la Corse : Avant-propos et Arachnides. Bull. Sc.
Nat. et Hist. de la Corse, 1926, XL Ve année, p. 21 5.
— Remarques sur la distribution géographique des Péripates (en collaboration
avec Ch. Gravier). C. B. Assoc. Franç. Avanc. Sciences, Grenoble, 1926,
p. 725.
— L’épitoquie des Amphinomiens. Bull. Soc. Zool. de France, 1926, fasc. 3,
p. 23l.
— - Remarques à propos de la distribution géographique d’un Annélide polvchète ,
l 'Hesione pantherina (Risso) dans le Golfe de Gascogne. Feuille des Natura-
listes, 1926, fasc. 29, p. 108.
— Sur une Araignée vivant dans les urnes de Nepenthes. C. B. sommaire, Soc.
Biogéogr., 1926, p. 82.
— Publication du vol. VI, 2* partie des Arachnides de France de Eug. Simon
(en collaboration avec L. Rerland), 1926.
— Sur un Péripate ( Eoperipatus Horsti R. Evans), recueilli par le Dr Mjôberg,
à Rornéo (en collaboration avec Ch. Gravier). Ann. Sc. Nat., 1926, IX,
1 0° s., p. 993.
— 20 —
M. André, Préparateur. — Une forme tunisienne nouvelle de Thrombidion
(Thr o rubidium, insidiosum nov. sp. ). Bull. Muséum, 1926, p. 1 3 5-
— Contribution à l'étude des Acariens libres (Les Thrombidiidæ de la Faune
française). Bull. Soc. Zool. France, 1926, p. 1.
— Une forme française nouvelle de Thrombidion. Bull. Muséum, 1926, p. B72.
— Notes complémentaires et synonymiques concernant divers Thrombidiidæ. Id.,
p. 375.
P. Matiiias, Stagiaire. — Sur la biologie d’un Crustacé Phyllopode ( Chirocephalus
diaphanus Prévost). C. R. Soc. Biol., XCIY, 1926, p. 1 193.
— A propos d’une épidémie de Distomatose (en collaboration avec M. Chesse-
beof), Bull. Soc. Zool. France, 1926, p. 23i.
— Sur une nouvelle espèce de Trématode ( Paracreadium Perezi nov. sp. Bull.
Soc. Zool. France, 1926, p. 353.
— Sur le cycle évolutif d’un Trématode de la famille des Echinostomidæ ( Echino -
paryphium recurvatum Linst. ), C. R. Acad. Sciences, 1926, p. 90.
— Cestodes et Trématodes récoltés par le Professeur Brumpt, au cours de la
mission Du Bourg de Bozas (en collaboration avec M. Joyeux). Arch. Parasit.,
1926, p. 333.
Yô K. Okada. — Luminescence in Sponges. Science, 1926, vol. LXII, p. 566.
— Contribution à l’étude des Cirripèdes Ascothoraci ques ; II. Note sur l’organi-
sation de Synagoga. Bull. Muséum, 1926, p. 69.
— Description d’un Trématode nouveau : Wedlia katsuwonicola nov. sp., Ann.
Parasit., 1926, IV, p. 1/10.
— Le genre Spirocadon (Hydroméduse). Description d’une nouvelle espèce. Ann.
Zool. Japon, 1926, n° 1, p. 76.
— On the Photogenic Organ of the Knightfish (Monocentris japonicus [Hout.]),
Biol. Bull., 1926, L, p. 365.
— Aktinienregeneration aus abgeworfenen Tentakeln. Arch. f. Entw., 1926,
Bd. 108, Heft 3, p. 68a.
— Uber die Régénération bei Seeigeln. Arch. J. Entw., 1926, Bd. 108, Hft. 3,
p. 487.
J.-L. Dantan. — Sur une anomalie de la trompe chez un Néréidien ( Nereis
zonata Mgrn.) dé la baie d’Alger (en collaboration avec Ch. Gravier). Bull.
Muséum, 1926, p. 369.
Malacologie.
Collections reçues. — Parmi les principales collections entrées au laboratoire, il y
a lieu de signaler les dons suivants : MM. Paul Serre, Consul de France
— 21
à Auckland, Associé du Muséum : Spongiaires, Polypiers, Échinodermes ,
Mollusques, Brachiopodes de la Nouvelle Zélande et des îles Samoa;
Dr Th. Mortënsen, Professeur à l’Université de Copenhague: Astéries;
M. Déhognat: Brachiopodes; P. Chevey, Préparateur au Laboratoire d’ich-
tyologie, Chargé de Mission : Spongiaires, Hydraires , Actiniaires, Coral-
liaires, Madréporaires, Échinodermes, Mollusques, du golfe du Tonkin;
Muséum de Mexico : Mollusques du Mexique; L. Petit, Correspondant du
Muséum : Mollusques; I. Borcba, Professeur à l’Université de Jassy :
Mollusques de la Mer Noire ; Mme Vauthier : Collection du D' Vàuthier
(Spongiaires, Cœlentérés, Echinodermes, Mollusques, Tunic.iers); P. Si-
méon Delmas, Missionnaire à Taiohae : Echinodermes et Mollusques des
îles Marquises; P. Carié, Correspondant du Muséum : Mollusques des îles
Maurice et de la Réunion.
Travailleurs ayant utilisé les matériaux fournis par le Laboratoire: MM. R. Koeiilkr,
Professeur à l’Université de Lyon : Etudes sur les Échinodermes et notam-
ment ceux provenant de diverses croisières; E. Topsent, Professeur à l’Uni-
versité de Strasbourg: Études sur les Éponges; A. Billard, Professeur à
l’Université de Poitiers : Études sur les Hydroïdes ; Th. Mortensen, Profes-
seur à l’Université de Copenhague : Etudes sur les Echinides, révision des
Cidaridæ ; Okada, Assistant à l’Université de Tokio : Révision des Céphalo-
podes asiatiques de la collection du Muséum; Boury, Ingénieur agronome :
Études sur les Lamellibranches en vue d’applications à l’Ostréiculture:
Fontaine, Licencié ès sciences : Etudes en vue d’une mission dans l’Océan
Indien: Picard, Professeur à l’Université de Beyrouth : Études sur les Mol-
lusques de Syrie; Prashad, Directeur du Musée de Calcutta : Études de
la collection des Mollusques de l’Inde; Haber, Enseigne de vaisseau de
iro classe : Études en vue d’une mission en Extrême-Orient; G. Dollfus :
Études sur les Mollusques de la Perse; Ph. Dautzenbkrg : Études sur les
Mollusques d’Afrique; Major Connolly, de Londres: Études sur les Mol-
lusques d’Afrique; Cl de l’Éprevier, de Vendôme : Études sur les Mol-
lusques de France et des îles Marquises; G. Moazzo, de Tunis : Études sur
les Mollusques de la Méditerranée; M. Denis, à Neuilly : Études sur les
Mollusques des environs de Paris; Roussin, à Troyes : Études sur les Mol-
lusques; Moll, Ingénieur à Berlin : Études sur les Tarets; Mmo Pruvot,
à Paris : Études sur la radula des Mollusques, les Ptéropodes et le Nautile;
J. Cabanis, Ingénieur à Paris : Études sur les Mollusques de France.
Publications.
L. Joubin, Professeur. — Les métamorphoses des animaux marins. 1 volume,
Bibliothèque de Philosophie scientique , Flammarion.
— Les animaux. 1 volume, Hachette.
Ed. Lamy, Assistant. — Description d’un Lamellibranche nouveau de l’île Saint-
Paul. Bull. Muséum , 1995, p. 457-^58.
— Note sur le genre Basterotia Mayer, 1859 [Mollusques Lamellibranches].
G. B. Congrès des Sociétés savantes en iga5, p. 5o3-5o8.
— 22 —
Eii. Lamy, Assistant. — Sur le prétendu genre Diabolica Jousseaume (Mollus-
ques Lamellibranches). Id., p. 5o8-5io.
— Notes sur les espèces rangées par Lamarek dans le genre Corbula Bruguière.
Bull. Muséum, 1926, p. 8 1-8 5.
— Les Myes de la Mer Rouge (d’après les matériaux recueillis par le Dr Jous-
seaume). Id., p. i4o-i46.
— Mollusques testacés de la croisière 1925 du Pourquoi-Pas ? dans l’Atlantique
et les mers boréales, Id., p. 179-181.
— Mollusques testacés recueillis à Terre-Neuve par M. Rallier du Baty. Id.
p. 215-217.
— Le mimétisme chez les Mollusques. Ann. Sc.Nat. , Zool., 10® s., vol. IX, 1926,
p. 83-in.
— Révision des Pholalidæ vivants du Muséum national d’histoire naturelle de
Paris (3* et b* parties). Journ. de Conchyl., LXIX, 1925, p. i36-i68,
193-222.
— Sur le genre Usina Jousseaume. Id., p. 223-224.
— A. Robert [Notice nécrologique]. Id., p. 255-a57.
— - Sur une coquille énigmatique. Id. , LXX, 1926, p. 5i-56.
L. Germain, Assistant. — Les Mollusques terrestres et fluviatiles de l’île de
Corse. Bastia, 1926, in-8°, 16 pages.
— Relations faunistiques entre l’Australie et i’Antarctique. C. R. Soc. Biologie,
1926 , p. i4-i6.
— La composition de la faune malacologique des îles du golfe de Guinée. C. R.
Congrès Sociétés savantes, tga5. Paris, 1926, in-8°, 18 pages, 1 carte.
— Les Mollusques nuisibles à l’agriculture. Versailles, 1926, in-8°, 3o p., 20 fig.
— L’origine et la composition de la faune malacologique des îles du Cap Vert.
C. R. Cong7'ès Sociétés savantes, Poitiers, 1926. Paris, in-8°, 32 p., 1 carte.
— Mollusques de l’Angola (Mission de Rohan-Chabot). Paris, in-4°, 5o p. ,
18 fig.
— Essai de Malacologie médicale (en collabaration avec M. Neveu-Lemaire)
Annales de Parasitologie , t. IV, 1926, 5a p. , 16 fig.
— Publication de la Préhistoire Orientale (ouvrage posthume de J. de Morgan).
Paris, 3 vol. in- 8°, 2,800 figures dans le texte et 9 planches.
Gilbert Ranson , Préparateur. — La nutrition des animaux aquatiques. C. R.
Acad. Sciences, t. 182, 1926, p. 1102.
— L’Huître portugaise tend-elle à remplacer l’Huître française? Notes et Mémoires
de l’Office des Pêches, n° hq, février 1926.
— La filtration de l’eau par les Lamellibranches et ses conséquences, Bull. Inst.
Océan. Monaco, n® 46g, 1926,
23 —
Gilbert Ranson , Préparateur. — La résistance des jeunes Gryphaea angulata à
la chaleur et leur mortalité exceptionnelle en 1926. G. R. Acad. Sciences,
t. i83, p. 1060, 1926.
— Quelques Meduses des côtes de la Manche (suite et fin). Bull. Muséum,
1926, p. 296.
Botaniqde : Organograpiiie.
Collections reçues : Au cours de l’année 1926, les collections de Paléobolanique
se sont enrichies des envois suivants :
i° Une série d’empreintes du Weslphalien de Kenassa (Sud-Oranais)
remise par M. Coutin; 20 une série plus importante d’empreintes du Slé-
phanien de l'Aveyron, recueillies par M. Loubière, Préparateur, qui les
étudie en ce moment; 3U une série de plantes du Rhélien du Tonkin,
remise par le service des mines de f lndo-Chine par l’entremise de M. Conte,
Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées; 4° le moule d’un cône d’Abies
provenant du gisement de Randaunite d’Aurillac (Cantal).
Mouvement des collections. — Les objets entrés à la collection sont au nombre de
deux cent quarante-six (2 46) et proviennent d’envois fails soit dans le cou-
rant de l’année, soit les années précédentes et dont l’étude était en cours.
Un certain nombre de ces objets proviennent d’envois qui ont donné lieu à
des publications signalées plus loin.
Travailleur admis au Laboratoire : M. Clarence-A. Seyler, Ingénieur chimiste :
Etude des charbons et des échantillons de Sigillaria spinulosa de la collection
Renault.
Publications.
J. Costantin, Professeur. — Tentatives d’acclimatation de l’Argouane ( Pleurolus
Eryngii) sur les « Eryngiumn et les autres Ombellifères au nord de la Loire.
Arch. du Muséum, 6e série, 1. 1, p. 73 à 127, 2 pl. et 12 tig. dans le texte.
- Nouvel essai sur les Pommes de terre montagnardes. Ann. des Sc. na‘. Botan.,
10e série, t. VIII, p. 355 à 362 , 1926.
— Caractère montagnard du genre Lycopodium. Bull. Muséum, 1926, p. 4 16*419.
— La vie asymbiotique des Orchidées. Ann. Sc. nat. Botan., io° série, t. VIII,
Actualités biologiques, p. 1 à xvi, 1926.
— Nouveaux résultats expérimentaux sur la culture de 1’ rgouane ( Pleurotus
Eryngii ). C. B. Acad. Sciences, t. 1 83 , p. 1073, 6 décembre 1926.
— Progrès réalisés et réalisables dans les industries fongiques d'Extrême-Orient
et les pays tropicaux. Revue de Botan. appliq. et d'Agron. colon., t. VI, n° 60,
p. 465-475.
— Sur la variabilité des êtres vivants selon les primitifs. C. R. Acad. Sciences ,
t. 1 83 , p. 628, 18 octobre 1926.
J. Costantin et J. Magrou. — Contribution à l’étude des racines des plantes
alpines et de leurs mycorhizes, C, R. Acad. Sciences , 1. 182 , p. 26, 4 janvier
1926.
— 24 —
P.-H. Fritel, Assistant. — Contribution à l’étude de la flore londonienne de
Belleu (Aisne). Bull. Soc. géol. Fr., in-4°, t. XXVI, p. 229-289, pl. xv.
— Remarques critiques sur le Musophyllum axonense de Watelet. Bull. Muséum,
1926 , p. 236.
— Présence de YHedera hélix L. dans le Tuf pléistocène de Chavenay (Seine-et-
Oise). ld. , p. 238.
— Remarques additionnelles sur la flore fossile des grès de Nubie. Id., p. 3 1 5.
A. Loubière , Préparateur. — Sur la flore et le niveau relatif de la couche houil-
lère moyenne de Gages (Aveyron). C. B. Acad. Sciences, t. 182, p. 710,
1926.
R. Lemesle. — Le rythidome de quelques Labiées. Bull. Soc. Bot. de Fr., 2* ven-
dredi, décembre 1926.
— Étude de l’influence de quelques herbicides sur les plantes adventices.
A. Guichard. — A poursuivi ses recherches sur l’anatomie et l’organographie des
Renonculacées.
J. Leandri. — A continué ses recherches sur l’anatomie des Thyméléacées.
MUe Friand. — A commencé un travail sur les Séneçons tropicaux grimpants.
A. Athanasoff. — A continué son travail anatomique sur la maturation des
chaumes d’un pied de Rlé.
Il a publié en bulgare :
— Nos Blés sous le ciel parisien (étude morphologique). Zembdélie. V Agricul-
ture, 3o* année, 1926, n° 7 de juillet, p. 100-101.
— L’exposition parisienne des machines agricoles en 1926. ld., p. 108.
P. Lebard et MUe V. Jaudel, Professeur au Lycée Victor-Duruy. — Ont poursuivi
leurs études sur les racines des plantes montagnardes,
Botanique : Phanérogamie.
Collections reçues : Le service reçoit tous les ans des collections de plantes de toutes
provenances envoyées, soit par des voyageurs naturalistes, soit par des éta-
blissements similaires étrangers. Voici le résumé des entrées de 1926 :
MM. Poilane : Plantes d’Indochine, 900 échantillons; Decarï : Plantes
de Madagascar, 600; R.-P. Tisserant : Plantes de l’Oubangui, 1.116; Bouuy
de Lksdain : Rubus de l’abbé Boulay, 1.200; Merrill : Plantes de Malaisie,
571; Smithsonian Institution : Plantes de Chine et Indo-Chine, 1.171;
Gadeaü de Kerville : Collection très importante de Fougères, 6.000;
Divers : Nouvelle-Calédonie, Afrique australe, Congo Belge, Siam, Annam,
Tonkin , Chine , Madagascar, Afrique du Nord , Venezuela , Asie centrale , etc.,
2.509. Total : 14.067 échantillons.
Distribution de doubles. — Le service de Phanérogamie a fait, dans le courant
de tqaô, une importante distribution de doubles aux établissements suivants :
Herbiers des Facultés de Caen, Marseille, Montpellier, Al er; Herbiers
étrangers de Berkeley (Californie), Washington, Arnold Arboretum, New-
York , Cambridge , Chicago ( Field Muséum) , Montréal , Caracas pour l’Amé-
rique, Kew, British Muséum et Edimbourg pour le Royaume-Uni; Zurich
et Genève pour la Suisse; Bruxelles, Vienne, Florence, Asie centrale, Cluj
(Roumanie); enfin le Service a fait parvenir à l’Institut des recherches
agronomiques de Saigon un lot important de plantes déterminées d’Indo-
chine, pour constituer sur place un herbier de la colonie.
Les distributions de doubles permettent au Muséum de recevoir en échange
des plantes nombreuses des régions les plus diverses du globe.
Etude et organisation des collections. — Le personnel du Service a continué avec
activité l’étude et la détermination des plantes reçues par le Muséum.
D’autre part, quelques vitrines de la galerie publique ont été orga
nisées ou remaniées dans un but d’enseignement :
a. La vitrine du Welwitschia (Gnétacées) a été complétée par des maté-
riaux récemment entrés au Muséum;
b. Une vitrine nouvelle est spécialement affectée aux fruits et graines,
pour comparaisons;
c. Enfin il a été constitué une vitrine spéciale consacrée au Coton et aux
autres textiles de même nature (Kapok, Soie végétale, etc.).
Botanistes étrangers ayant travaillé au Laboratoire de Phanérogamie. — MM. Mic-
zyriski, de Cracovie (genre Ægylops)\ F. G. Canizares, de la Havane (genre
Rheedia ); Koidzumi, de Kyoto (bibliographie et flore du Japon); Prof. Roup-
pert, de Cracovie (genre Vitis ) ; Alb. Vangel, de Rio-de-Janeiro (bibliogra-
phie); Prof. S. Garside, de Bedford College (genre Hypoxis ); Doct. A. Hill,
Directeur des Jardins de Kew (Ombellifères); Docteur Woronoff (flore de
l’Amérique du Sud); Prof. Pilger, de Berlin (genre Plantago); Lacaita,
Angleterre (genre Echium ); Prof. Junckrr, de Greencastle, Indiana (genre
Cuscuta)-, Prof. L. Hauman, de Bruxelles (genre Nicotiana ); Prof. Sawilescu,
de Bucarest (genre Obione ); Prof. Scuellenberg , de Gôttingen (Conna-
racées); Lion Tchenngo, étudiant à Clermont (classification des Plantes chi-
noises); Prof. Miyazawa, de Miyazaki (genre Azalea)-, Prof. Gundersbn, de
Brooklin (fam. des Frankéniacées); Prof. Kddo, de Taiwan (Labiacées japo-
naises et chinoises).
Botanistes français ayant travaillé au Laboratoire. — MM. Prof. Jumelle, de Mar-
seille; Prof. Maire, d’Alger; Aug. Chevalier, Directeur du Laboratoire
d’Agronomie coloniale, Paris; Hickel, Conservateur des Eaux et Forêts;
P. Guérin et Maheu, de la Fac. de Pharmacie, Paris; J. Hadamard, du
Collège de France; L. Laurent et P. Choux, Faculté de Marseille; Prof.
Viguier, Faculté de Caen; H. Chermezon, Strasbourg; Denis, Clermont-
Ferrand; R.-P. Sacleux; H. Humbert, Faculté d’Alger; Pitard, de l’Ecole
de Médecine de Tours; G‘ Saint-Yves; Gaume, Paris; S. Buchet, Faculté
des Sciences de Paris; M1U A. Camus. .
— 26 —
Des renseignements botaniques divers ont été en outre fournis à g36
botanistes, étudiants , commerçants ou ingénieurs appartenant à des services
publics ou privés (Faculté de Pharmacie, Institut nat. d’Agronomie colo-
niale, Services des Bois coloniaux, Douanes, Octroi, Laboratoire municipal,
Compagnies de chemins de fer, etc.).
Publications.
H. Lecomte, Professeur. — Une Ochnacée nouvelle d’Indochine, avec figures.
Bull. Muséum, 1926, p. g5.
— Un organe de protection de la Fleur chez certaines espèces du genre Viscum.
Id., p. 384.
— Les Bois de l'Indochine, Texte avec 3 1 1 pages in- 4°, 1 6 planches et 3 9 vignettes ;
Atlas de 68 planches comprenant chacune 4 microphotographies. Agence
générale de l’Indochine, 20, rue la Boëtie.
h. Gagmepain, Assistant. — Quelques Artocaiyus -nouveaux d’Indo-Chine. Bull.
Soc. Bot. France, 1926, LXXIII, p. 86-91.
— Deux Conocephalus ( Artocarpacées ) nouveaux d’Indo-Chine. Id. , 1926,
p. 107-108.
— Contribution à l’étude géo-hotanique de l’Indo-Chine. Ann. Musée colon. Mar-
seille, 1926, t. XXXIV, fasc. 1, p. i-48.
— 7 Euphorbiacées (ae fasc.). Flore générale de l’indo- Chine, V, fasc. 5,
p. 373-5i6 (mai 1926).
P. Dangut, Assistant. — Contribution à la Flore de Madagascar. Bull. Muséum,
1926 , p. 3o3.
P. Danguy et P. Choux. — Sapindacées malgaches nouvelles ou peu connues.
Id., p. 387.
François Pellegein, Préparateur. — Les affinités de la flore des sommets vol-
caniques du Tibesti (Afrique centrale). C. B. Acad. Sc., 1926, p. 337.
— Les Gesneracées-Cyrtandrées d’Indo-Chine. Bull. Soc. Bot. France, 1926,
p. 4l2.
— Plantae Le testuanae novae ou Plantes nouvelles récoltées par M. Le Testu,
de 1907 à 1919, dans la forêt du Mayombe : XII. Asclépiadacées, Logania-
cées. Bull. Muséum, 1926, p. 3g3.
— Nombreuses analyses bibliographiques dans le Bull. Soc. Botan. France, 1926.
R. Benoist, Préparateur. — Acanthacées de Madagascar. Bull. Muséum, 1926,
p. i5o.
— Acanthacées de Madagascar. Id., p. 396.
— La forêt et les bois de la Guyane française. Ann. Soc. linn. de Lyon, t. LXXII,
p. 21 , 1926.
— 27
R. Benoist, Préparateur. — La végétation de la Guyane française. C. R. Soc.
de Biogéographie , 18 juin 1926.
— Hyménoptères Mellifères des environs de Paris. Ann. Soc. Entomol. de France ,
XGV, p. 210, 1926.
MUo A. Camds. — Graminées nouvelles de Madagascar. Bull. Soc. Botan. France,
1926, p. 4oi.
— Nouvelles espèces malgaches des genres Aristida et Sporoholus. Id., p. 434.
— Un Cyprès nouveau du Tassali. Bull. Muséum, 1926, p. 101.
— Note sur YAtropis bijlora (Steudel) Saint-Yves et A. Camus. Id., p. 3o6.
R. Hickel et MUe A. Camds. — Fagacées nouvelles d’Indo-Chine. Id., p. 3g8.
P. Caoux. — Les Asclépiadacées récoltées à Madagascar par M. Humbert en 1 92-1.
Bull. Muséum, 1926, p. 307.
Botanique : Cryptogamie.
Collections reçues : Champignons, Algues, Lichens et Mousses, de MM. Boer-
gesen (Canaries) , Cl Charcot (Groënland), Crossland (Galapagos), Decary
(Madagascar), Debredil (Melun), Mono» (Cameroun), G. Petit (Mada-
gascar), Poilane (Indo-Chine), Regel (Lithuanie), Rouppert (Java), Sedrat
(Algérie), Tesnier (Maroc).
Echantillons communiqués à MM. Boergesen (Copenhague), Brotherus (Helsing-
fors), Frémy (Saint-Lô), R. Henry (Épinal), Setchell (Berkeley), Stevens
(Urbana), Sydow (Berlin), Thériot (Fontaine-la-Mallet).
Visiteurs étrangers : 2 4.
Travailleurs admis au Laboratoire : Mmea Paul Lemoine, Gauthier, M11'5 Decary,
Dugas; MM. J. Bessil, J. Bathellier, Chemin, Denis, Deflandre* Dismier,
J. Feldmann, R. Gadme, A. Gdilladme, Flon, R. Heim, Jovet, Lefébure,
Lefèvre, R. Lami, Malençon, Mangenot, G. Moazzo, G. Roüppert, H. Ro-
M AGNES I , B. VARICAK, Dr VeRMOREL.
Publications.
P. Allorge, Assistant. — Contributions à la flore des Algues d’eau douce de
Haute-Normandie. II. Le Plancton végétal de la Seine à Amfréville-sous-
les-Monts (Eure). Bull. Soc. Linn. Normandie, 7e série, 1926, t. IX,
p. 02-64. ,
— Qu’est-ce qu’une association végétale? C. R. somm. Soc. Biogéogr. 1926,
p. 19-22.
— La IVe Excursion phytogéographique internationale en Scandinavie. Id., p. 1.
— Algues du Briançonnais. Bull. Soc. bot. Fr., t. 73, p. io3-i22, 1926.
— Muscinées rares ou intéressantes du Briançonnais. Ibid., p. i23-ia8.
— 28
P. Allorge, Assistant. — Les Muscinées in Histoire du peuplement de la Corse,
p. 247-950, Paris, 1926.
— Sur le benthos à Desmidiées des lacs et étangs siliceux , dans l’Ouest et le
Centre de la France. C. R. Acad. Sc., t. 1 83, 1926, p. 982-984.
— Sur l’amplitude éco-sociologique de quelques espèces atlantiques de Norvège.
Verôffentl. Geobot. Inst. Rübel in Zurich , 4 , sous presse.
P. Allorge et G. Hamel. — Revue algologique, t. II, nos 2,3 et 4.
Paul Biers, Préparateur. — Bory de Saint-Vincent, chef directeur de l’expédition
scientifique de Morée. Bull. Muséum, 1926, p. 254-259.
G. Hamel, Préparateur à l’École des Hautes -Études. — Floridées de France.
Batrachospermum. Rev. algol. , Il , p. 280.
— Sur quelques Algues rares ou nouvelles pour la flore méditerranéenne. Bull.
Muséum, 1926, p. 4eo.
— Sur quelques Cladophora des côtes françaises. Rev. algol. , III, p. 86.
— Phéophycées de France. Fucus , Rev. algol., III, p. 80.
— Sur la synonymie des Chantransisés. C. R. Congrès des Sociétés savantes, 1926.
Mm0 P. Lemoine. — Sur l’existence d’un récif à algues dans le calcaire pisoli-
thique de Vigny (Seine-et-Oise). Bull. Soc. Geol. Fr., 4° série, t. XXVI,
1926, p. 2l3-2l5, 1 fig., pl. XIII.
— Découverte du genre Solenopora dans le Jurassique de France (en collaboration
avec M. G. Delépine). C. R. Acad. Sc., t. 182, n° 12, p. 798-800, 1926.
N. Patouillard. — Travaux posthumes de N. Patouillard (réunis par R. Heim).
I. Quelques champignons du Vénézuela. Bull. Soc. Mycol. Fr., t. XLII,
fasc. 4, pl. XIV et XV, 1926.
Roger Heim. — Sur quelques associations végétales subalpines considérées au
point de vue mycologique. Ass. Fr. Avanc. Sc., Session de Grenoble, 1925.
— Ftmgi Brigantiani (1 18 série). T. Agaricus compressus Scopoli, A. odorus, Vil—
lars, A. (Lentinus) jugis Fries. Bull. Soc. Mycol. Fr., t. XLI, p. 44o-442 ,
pl. XXVII, 1925. ' ^
— Fungi Brigantiani (irc série). II. Histoire et position taxonomique de Wynnea
atrofusca (Beck). Id., p. 442-45i, fig. i-3, 1925.
— Fungi Brigantiani (tr8 série). III. Observations sur le Sarcoscypha protracta
(Fries) Saccardo. Id., p. 45i-457, fig. 4-5, pl. XXIX, 1925.
— La végétation du bois de la Madeleine et des Rots arbustifs du col du Lautaret.
Bull. Soc. Bot. Fr., session tenue dans le Briançonnais en 1922, t. 73,
p. 61-77, 1926.
— Pathologie végétale. Jardinage, t. XII-XIII, 1925-1926.
— Procès-verbaux des séances. Bull. Soc. Myc. Fr., t. XLI-XLII, 1925-1926.
— Analyses bibliographiques. Soc. Bot. Fr., t. 72 et 73, 1925-1926.
— ‘29 —
Roger Heim et L. Remy. — Fungi Brigantiani (irc série). IV. Espèces nouvelles de
macromycètes subalpins du Briançonnais. Bull. Soc. Myc. Fr., 1. XL1,
p. 45846a, fig. 6-8, pl. XXVIII-XXIX, iya5.
J. Offner et R. Heim. — A propos du pleurote des Ombeliifères. C. R. Acad.
Sciences, t. 181, p. 809, 1925.
G. Deflandre. — Monographie du genre Trachelomonas Ehr. Rev. gén. de Botan.,
1926 et Thèse de Doctorat d’Université, Paris, 1926.
— Sur l’existence de formes sigmoïdes parallèles chez plusieurs Closterium. Revue
algol., II, p. 1 58.
— Sur quelques Euglénacées nouvelles du Vénézuéla. Bull. Muséum, 1926.
— Contribution à la flore a biologique de la Basse-Normandie. Bull. Soc. bot. Fr.,
1926.
— Contribution à la flore algologique de France. 1. Confolentais. Id. 1926.
— Sur quelques Algues de Basse-Bretagne et du Maine. Bull. Soc. Linn Norm. ,
1926.
— Matériaux pour la faune rhizopodique de France. I. Quelques Rhizopodes
testacés de Normandie. Id., 1926.
— II. Rhizopodes du Confolentais. Feuille des Naturalistes, 1926.
— Sur la préparation rapide par frottis sec de certains Infusoires ciliés. Id.,
1926.
— Sur une rare Heterococcale (?) Bernardinella bipyramidata Ch. nouvelle pour
la flore française. Id., 1926.
— Note sur quelques Rhizopodes et Héliozoaires du Vénézuéla. Bull. Soc. Zool.
de France, 1926.
— Algues d’eau douce du Vénézuéla récoltées par la mission Grisol. Revue algol,
l. III, (sous presse).
M. Lefèvre. — Contribution à la flore des Péridiniens de France. Revue algologique,
t. II, p. 327.
— Sur une variation de la tabulation chez les Péridiniens d’eau douce. C. R-
Acad. Sciences, t. i83.
— Les Diatomées ; Algues microscopiques. La Nature, i5 janvier 1925.
Culture.
Collections reçues : 3328 espèces de graines; 1271 espèces de plantes vivantes.
Collections données : Le Service de la Culture du Muséum dTlistoire naturelle
est en relation d’échange avec 584 Jardins botaniques de F' rance, des colo-
nies et de l’étranger, ainsi qu’avec 1 5o personnes s’occupant de botanique
et de ses applications culturales.
En 1926, il a été distribué à titre d’échange : no3o sachets de
— 30 —
graines; 6o4 espèces en boutures ou greffons; 5209 échantillons d’étude
aux autres services du Muséum, aux Universités, Instituts et autres Eta-
sblissements publics et aux chercheurs; 7715 plantes d’ornement aux Éta-
blissements de bienfaisance, Crèches, Centres de mutilés, etc.
L’étiquetage des collections de plantes de plein air a été continué.
Race nouvelle de Glaieuls obtenue par M. Caille, Jardinier en chef :
Gladiolus « Race pansiensis » ( Gladiolus x gandavensis , var. Astarîé x G. Gar-
nieri ). Cette race a obtenu une prime de ire classe à la Société nationale
d’Horticulture de France.
Les recherches en cours au Jardin d’Expériences ont été poursuivies.
Jardin de Jussieu : Domaine de Gally-Chèvreloup. — 11 a été reçu par le Jardin
de Jussieu en 1926 : 1282 plantes de diverses provenances.
Travaux divers : A. Guillaumin, Assistant. — Continuation de la révision des
plantes ligneuses du Fruticetum et des Pépinières; détermination et vérifi-
cation d’une partie des plantes ayant fleuri dans les serres ; achèvement de la
préparation du 3e Guide aux Collections de plantes vivantes du Muséum ;
classement de la bibliothèque Roland-Gosselin et de livres provenant de la
bibliothèque Roland Ronaparte.
R. Franquet, Préparateur. — Détermination et vérification de plantes
cultivées à l’Ecole de Botanique; continuation du classement de l’herbier
des plantes cultivées; collaboration à l’achèvement du 3e Guide aux collec-
tions de plantes vivantes du Muséum.
Publications.
D. Bois, Professeur. — Index seminum in hortis Musei parisiensis anno 1 ga5
collectorum. 20 janvier 1926.
— Robert Roland-Gosselin et les collections botaniques de la Colline-de-la-Paix,
à Nice (Alpes-Maritimes) Revue hist. nat. appl., p. g.
— Une précieuse collection fruitière. Les Poiriers des Chartreux. Transfert au
Jardin de Jussieu. Bull. Muséum, 1926, p. 221.
— Le Styrax officinale L. ou Aliboufier. Id., p. 2 2 5.
— La Ficoïde-Épinard ( Mesembryanthemum angulatum Thunb.). Revue horticole,
p. 226, 2 ûg.
— Notice sur Léon Diguet. Bull. Soc. nat. d’Acclimat. , p. 196.
— Un botaniste australien (J.-H. Maiden). Id., p. 201.
— Léon Diguet, explorateur-naturaliste, correspondant du Muséum. Bull. Mu-
séum, 1926 , p. 333.
— Une plante alimentaire à propager (La Ficoïde-Epinard). Revue des sc. natur.
appliquées, p. 3A4, 1 fig.
— Floraisons observées dans les Serres du Muséum pendant l’année 1926.
Bull. Muséum, 1926, p. fi 0 2 .
A. Guillaumin, Assistant. — Matériaux pour la Flore de la Nouvelle-Calédonie,
X1X-XXI1. Bull. Soc. bot. France , 1926, p. 102-104, 104-107, 42g-433,
A37-441.
— Contributions à la flore de la Nouvelle Calédonie, XLVI-XLVIII. Ann. Mus.
col. Marseille, 4e sér. , III (1926), p. 3g-45 et Bull. Muséum , 1926,
p. 237-240.
— Ligneôus plants collected in New Caledonia by C. T. White, Angiospermes.
Journal of the Arnold Arboretum, VII (1926), p. 85-io4.
— Le Coton en Nouvelle-Calédonie. Bevue de botanique appliquée , 1926, p. 702-
704.
— Les plantes à odeur de la Nouvelle-Calédonie. Parfumerie moderne, 1926,
p. 21)9-269, 5 fig.
— Essais d’acclimatation au cours d’un voyage autour du monde au xvme siècle.
Rev. d’Hist. nat. appliquée, irB partie, 1926, p. 252-254.
— Fragments d’une relation inédite du voyage de d'Ëntrecasleaux à la recherche
de la Pérouse. Océanie française , 1926, p. 4-6.
— Les régions floristiques du Pacifique et leurs interrelations. C. R. sommaire
des séances de la Soc. de Biogéographie , 1926, p. 2g-3o.
— Une nouvelle espèce de Paphiopedium d’Indo-Chine : P. Delenatii. Revue
horticole, 1926, p. 42-43 et pl. col.
— Les grands groupes horticoles de végétaux (en collaboration avec J. Gérôme).
Id., p. 21-22.
— Le Tillandsia Caput-Medusœ. Id. , p. 2 1 7, fig.
— Giroflée jaune à fleurs monstrueuses [suite] (en collaboration avecM. Gérôme).
Journ. Soc. nat. horticult. France, 1926, p. 217-218.
— Selenipedium x Sedeni à fleurs monstrueuses. Id., p. 48-49, 2 fig.
— Compte rendu des travaux de la Société nationale d’Horticulture de France
pendant l’année 192b. Id., p. 7-11.
— Documents complémentaires sur les X Pyronia. Bull. Soc. dendrologique de
France, 1926, p. 94.
— Les jardins botaniques métropolitains. Congrès internat, pour la protection de la
nature. Rapports, vœux, réalisations, p. 21 5-2 21.
R. Franqiet, Préparateur. — Sur l’existence de peutoses prétendus libres, dans
les feuilles (en collaboration avec M. H. Colin). Bull. Soc. chim. biol.,
séance du 7 décembre 1926.
J. Gérôme, Sous-Directeur du Jardin d’Expériences. — Au sujet de la floraison
du Pandanus furcatus au Muséum. Revue horticole, 1926, p. 91.
— Les grands groupes horticoles de végétaux (en collaboration avec M. Guil-
laumin). Id., p. 21-22.
— Au sujet du Gunnera scabra. Id., p. 75-76.
J. Gérôme, Sous-Directeur du Jardin d’Expériences. — Les Cactées, ces plantes
peuvent-elles redevenir à la mode? Id ., p. 84-86 et 118-122.
— Les Cactées, les plantes cactiformes et les plantes grasses diverses; conditions
d’existence dans la nature. Id., p. 192-196.
— Les Cactées; notes horticoles diverses. Id., p. 222.
— Fleur pentamère d’Amaryllidée. Id., p. 122.
— An sujet des noms de plantes. Le Petit Jardin, 1926, p. 6.
— Au sujet de la culture du Caféier en Algérie. Id., p. 93.
— Au sujet de la culture de la Vanille. Id., p. 286.
— Présentation d’échantillons divers à la Section des études scientifiques de la
Société nationale d’Horticulture. Journ. Soc. nat. Horticul. France, 1926.
p. 84-87, 3o8-3ii, 496-499.
— Inconvénients des noms vulgaires (nouveaux exemples). Id., p. 89-93.
— M. Jules Méline (notice nécrologique ). Id., p. 1 10-1 1 4.
— Au sujet de la panachure des fruits chez le Solanum Capsicastrum variegatum.
Id., p. 11 4-n 5.
— Note au sujet d’une forme du Columnea glonosa. Id., p. 20 5.
— Au sujet à’Hippeastrum vittatum anormaux , et d’un curieux Radis. Id., p. 212-
2 15.
— Anomalies chez un Cypripedium X Harrisianum. Id., p. 215-217.
— Giroflée jaune à fleurs monstrueuses (suite) [en collaboration avec M. Guil-
laumin). Id., p. 217-218.
— Compte rendu de l’exposition d’horticulture de Tours. Id., p. 396-400.
— Chlorophytum, elatum (Variétés panachées du). Id., p. 496-499 et Bull. Mu-
séum, 1926 , p. 4i 1 -4 1 2.
M. Rodyer, Chef du Fleuriste. — Rapport sur la visite de Vert-Mont, à M. Tuck.
Journ. Soc. nat. Horticult. France, 1926, p. 427*43 1, fig. *
C. Gdinet, Jardinier permanent. — La culture de quelques plantes exotiques au
Muséum d’Histoire naturelle. Rev. d’Hist. nat. appliquée, 1” partie, 1926,
p. 90-95, 121-128.
— Chronique horticole hebdomadaire. L’Écho du sol, 1926.
Paléontologie.
Collections reçues : Environ 35o pièces correspondant à i4 entrées. A signaler
particulièrement : de l’American Muséum of Natural History de New-
York , les moulages des têtes osseuses de Protoceralops Andrewsi du Crétacé
de Mongolie et de l’ Andrewsarchus mongoliensis de l’Eocène de Mongolie ;
du Musée Hoang-Ho-Pai Ho de Tien-Tsinn, divers Mammifères fossiles
miocènes de Chine et un squelette presque complet de Rhinocei'os ticho-
— 33
rhinus du Pléistocène de l’Ordos ; de M. Robiqüet, Directeur du Musée
Carnavalet, la pièce originale d’un morceau de crâne d 'Ovibos, décrit par
E. Lartet; de MM. Capitan et Perony, débris d’un squelette humain
fossile (enfant) trouvé à La Ferrassie (Dordogne); de M. Childs Frick,
dentitions de Merychippus et divers moulages d 'Hemicyon du Miocène du
Nouveau-Mexique et de Californie: de Mm* René Tener, une empreinte
et contre-empreinte de Lates macrurus du calcaire grossier de l’Isle-Adam ;
du Professeur Lameere , un moulage d'Eocicada Lameeri; de M. R. Brkon ,
76 échantillons d’insectes fossiles dans l’ambre; de M. J. Roederer, divers
Invertébrés du Pontien de Crimée ; du Professeur Puccioni , des Invertébrés
du Trias de Lombardie.
Principales soi'ties (Echanges ou dons) : Moulages du crâne, de la mandibule et
de l’encéphale de l’Homme de La Chapelle-aux-Saints â M. Boris
Vichnovski, Directeur du Musée d’ Anthropologie de Pétrograd ; au Musée
d’Histoire naturelle de Las Palmas (Canaries); à l’Institut d’Anthropologie
de Rome. Moulages de la tête osseuse de l’Homme de Chancelade au
Musée d’Histoire naturelle de New- York ; au Professeur Puccioni de Pavie;
au Musée d’Histoire naturelle de Lyon. Crâne de Bovidé fossile de la vallée
du Nil au Musée d’Histoire naturelle de Lyon ; 5 échantillons de Reptiles
permiens de Madagascar au Laboratoire de Géologie de la Sorbonne.
Travaux de Laboratoire et dans la Galerie. — Les travaux courants, nécessités
par l’entretien de la galerie de Paléontologie, ont été poursuivis au labo-
ratoire et à l’atelier de moulage. Ont pris place dans les vitrines divers
Invertébrés du Dévonien de Gerolstein et du Trias de Lombardie. La collec-
tion de Vertébrés exposée au public s’est enrichie de Reptiles du Permien
de Madagascar récemment décrits par M. Piveteau ; des moulages des
têtes osseuses du Protoceratops Andrewsi du Crétacé de Mongolie et de
YAndrewsarchus rnongoliensis de l’Eocène de Mongolie; de deux tibias,
l’un avec astragale, de Baluchithérium, Grangeri et d’une tête de Tsaga-
nomys altaicus de l’Oligocène de l’Ordos ; du moulage d’un crâne à' Hemi-
cyon ursinus du Miocène du Nouveau-Mexique ; d’un crâne de jeune Rhino-
céros etruscus du Pliocène de Senèze (Haute-Loire). Citons enfin un
squelette monté de Metaxyiherium Cuvieri du Miocène de Doué-la-Fontaine
(Maine-et-Loire); ses dimensions n’ont pas permis de l’exposer dans la
galerie, actuellement encombrée.
Travailleurs admis au Laboratoire : Parmi les Français : MM. l’abbé Teilhard de
Chardin, Professeur à l’Institut catholique de Paris; Piveteau, Attaché au
Muséum; Mn° Basse, Boursière du Muséum; MM. VacfiuîV, Boursier du
Muséum; Abrard, Assistant au Muséum; Arambourg, Ingénieur agronome
à Alger; MUe Boisse de Black; MM. de La Bouillerie, de Crosmières
(Sarthe); Canu, de Versailles; Chambas, de Gien ; Chopard; Collignon,
Capitaine d'État-Major; Couffon, Docteur en médecine; Dbtertre, Assis-
tant à la Faculté des Sciences de Lille; Mlla Gillet, Docteur ès sciences;
MM. Hde, Vétérinaire; Jodot, Chef des travaux de Géologie générale à
l’Ecole des Mines; le Général Jourdy; MM. Lecointre, Docteur ès sciences;
Muséum.
xxxni.
3
— 34 —
le Père Licent, Correspondant du Muséum; Lüqcet, Professeur de Philo-
sophie; Neuville, Assistant au Muséum; Dr R. de Saint-Périer; Mm® Pru-
vost; M. Tuomasset, Professeur au Collège d’Autun; Mm® Vaillant-Coutu-
rier, Docteur ès lettres de F U ni ver si té de Paris; MM. Vayson, Ingénieur
des Mines; Vigkon, Docteur ès sciences; Viret, Professeur au Lycée Am-
père à Lyon.
Parmi les Étrangers : MM. Bigorra, Professeur à l’Université de Va-
lence ; Bonstch-Osmolovsky, Maître de Conférences à l’Université de Lénin-
grad; Borissiak, Professeur à l’École des Mines de Léningrad; Borges, de
Caracas; MUe Edlinger ; MM. Freets; Frick, du Muséum de New-York;
Mme Hartmann, de Léningrad; MM. Kahn, Privat-Docent à l’Lniversité de
Cologne; Lameere, Professeur à l’Université de Bruxelles; Macfadyen,
St John’s College, Cambridge; Mm® Martinotti, de Turin; M. et
Mme Pawlov, Professeurs à l’Université de Moscou; Miss Pearson, del’Uni-
versity College de Londres; MM. Petronievics, Professeur à l’Université
de Belgrade; Pilgrim, Directeur du Geological' Survey de l’Inde; Schwarz,
du Musée zoologique de Berlin ; Sefve, d’Upsal; Sun, Professeur de Paléon-
tologie à l’Université de Pékin; Tillyard ; Weber, du Comité géologique
de Léningrad.
Principales publications.
Marcellin Boule, Professeur. — Annales de Paléontologie, t. XV, 1926.
— U Anthropologie (en collaboration avec M. le Professeur R. Vernbau ) , t. XXXVI ,
1926.
— Carte géologique détaillée de la France (Feuille de Brioude et notice expli-
cative). Ministère des Travaux publics.
— Géologie, 9® édition, Paris, Masson, 1926.
Jean Cottreau, Assistant. — Note sur un squelette monté de Metaxylhermm Cu-
viei'i de Christol ( Halilherium fossile Gervais). Bull. Muséum, 1926 ,
p. 34 1.
— Les couches dites à Magilus grandis de l’île Makamby (province de Majunga).
Leur âge, leur extension sur la côte Ouest et à l’extrémité Sud de Mada-
gascar (en collaboration avec le Capitaine Maurice Collignon). Bull. Soc.
gèol. France, 4e série, t. XXIV, p. 278-280.
P. Teilhard de Chardin. — Le Néolithique de la Chine. L'Anthropologie,
t. XXXVI, p. 117-124.
— Description de Mammifères tertiaires de Chine et de Mongolie. Annales de
Paléontologie, t. XV, p. 1-52, 20 fig. et 5 pl. hors texte.
— Étude géologique sur la région du Dalai-Nor. Mém. Soc. géol. France, Nouvelle
série, 1926, p. i-56, 21 fig., 2 pl. et 3 cartes hors texte.
— Les gisements de Mammifères paléocènes de la Belgique (en collaboration
avec L. Dollo). Quarterly Journal of geol. Soc. of London, voL LXX,
p. 12-16.
J. Piveteau. — De l’importance des caractères structuraux dans l’interprétation
de certains fossiles rangés dans les Reptiles. C. R. Acad. Sc., t. 182 , n° 2 ,
il janvier 1926, p. 160.
— Amphibiens et Reptiles permiens de Madagascar, (Thèse de doctorat ès
sciences.) Annales de Paléontologie, t. XV, p. 55-i8o, 33 fig. et 12 pl.
hors texte.
- Contribution à l’étude des formations lagunaires du Nord-Ouest de Mada-
gascar. Bull. Soc. géol. France, t. XXVI, p. 33-39, 1 %*
R. Vaufrey. — La statuette féminine de Savignano sur le Panaro (province de
Modène). L’Anthropologie , p. 329-336; 1 fig.
— Analyses critiques de diverses publications sur la Paléontologie humaine.
ld., t. XXXVI.
Capitaine M. Collignon. — Les couches dites à Magilus gi-andis de i’île Makamby
(province de Majunga). Leur âge, leur extension snr la côte Ouest et à
l’extrême Sud de Madagascar (en collaboration avec J. Cottreau). Bull.
Soc. Géol. France, âe série, t. XXIV, p. 278-280.
Capitaine E. Patte. — Une nouvelle fabrique industrielle d’éolithes reproduisant
des types du Pliocène anglais. L’Anthropologie, t. XXXVI, p. i-i4.
Docteur R. de Saint-Perier. — La grotte des Scilles à Lespugne (Haute-Ga-
ronne). L’ Anthropologie , t. XXXVI, p. i5-Ao.
Ida Vaillant-Couturier-Treat. — Note sur le Permien marin de Madagascar.
C. R. Acad. Sc., t. 182 , n° 18, 3 mai 1926, p. 1926.
Géologie.
Collections reçues : Roches du Venezuela et d’Arabie (M. Lamare), de Chine
(M. Teilhard de Chardin); Calcaires à Nummulites de Dalmatie (M. Rour-
cart) ; Roches et fossiles du Groënland (M. Lacoste) ; Roches et fossiles de
Palestine (Dr Picard); Rrachiopodes lutétiens de Catalogne (M. Bataller).
Rangement des collections. — Installation dans la galerie de Géologie , du Crétacé
supérieur (7 vitrines), du Nummuli tique (26 vitrines), des Faluns de
Touraine ( 1 1 vitrines).
Mise en ordre et détermination des collections du Caucase (MM. Gam-
b a ri an et Bonnet).
Collections pour écoles primaires. — 35 collections ont été envoyées soit directe-
ment, soit par l’intermédiaire de M. Sergent auquel des échantillons
doubles avaient été confiés dans ce but.
Travailleurs admis au laboratoire : MM. Joleadd, Maître de conférences à la Sor-
bonne; Ramond, Assistant honoraire; Glangeaüd. Boursier de doctorat;
Lacoste, Boursier de doctorat ; Bonnet, Assistant à la Sorbonne; Dr Picard,
Maître de conférences à l’Université de Jérusalem; Dutertre, Conservateur
du Musée de Boulogne-sur-Mer; Lecointre, Docteur ès sciences; Soyer;
L. Morellet; J. Morellet; Charpiat, Docteur de l’Université de Dijon;
M11* Guillemot; Sergent; LeVillain; Le Coarer; Gambarian; C* Denizard ;
Piveteau.
Publications.
Paul Lemoine, Professeur. — Les provinces zoologiques à la fin de l’époque
jurassique. C. R. Somm. Soc. Biogéographie, n° 19, mars 1926.
— Aperçu géologique [sur la Corse] (en collaboration avec L. Joleaud). In
Histoire du Peuplement de Corse, p. 23-28.
— Les relations paléogéographiques de la Corse (en collaboration avec L. Jo-
leaud). Id., p. 251-262, 6 cartes.
— Sur la présence de Palœotherium magnum Cuvier dans le calcaire de Saint-
Ouen (en collaboration avec René Abrard). B. S. G. F. (h), XXVI, 1926,
p. 3-9, 1 fig., 1 pi. 1926.
— Sciences naturelles Géologie (classe de 4e). Paris, Delagrave, 1926, 2i3 p.,
212 fig.
René Abrard, Assistant. — Le Lutétien du Bassin de Paris. Essai de Mono-
graphie staligraphique. 1 vol. in-8° raisin. Thèse Fac. des Sciences de
Paris. 38o p., 32 fig., k pl., h cartes, Angers (1995) 1926.
— Sur la répartition géographique de Nummulites planulatus Lamk. C. R. somm.
Soc. Biogéographie, n° 16, p. 119, 192b.
— Métamorphisme du grès armoricain sous l’influence du granité de Flamanville.
(En collaboration avec M. R. Le Coarer). Bull. Soc. Géol. et Min. de Bre-
tagne, t. VI, fa«c. 1, p. 77-78 (1925) 1926.
*
— Révision de la feuille de Wassy au 80.000e. Terrains jurassiques (suite).
Bull. Sei’v. Carte Géol. France , t. XXVIII (1923-192A), p. 85-86, 1926.
— Le contact du Quaternaire et de l’Eocène inférieur à Salency (Oise). La
Feuille des Naturalistes , Nouv. série, p. 79, 1925.
— Le Bartonien des environs de Mériel (S.-et-O. ). Ibid., p. 126-127.
— Un Foraminifère nouveau du Campanien de la Charente-Inférieure. C. R.
somm. S. G. F., p. 3 1-32, 1 fig., 1926.
— Sur la présence d’un niveau gréseux à faune de Jeurre à Margency (S.-et-O.).
Ibid., p.75-76, 1926.
— Remarques sur les cailloutis de la Villetertre (Oise). A. F. A. S., Congrès de
Grenoble, p. 3o5-3o6 , (1925) 1926.
— Paléobiogéographie de Nummulites planulatus Lamk. Ibid., p. 735-736.
— Observations nouvelles sur le Lutétien supérieur d’Epône et de Septeuil
(S.-et-O.). C. R.som. S. G. F., p. na-n3, 1926 PL
— Les meulières de Montlignon (S.-et-O.). Remarques générales sur les meu-
lières de Beauce. Ibid., p. 126-127, *9a7^«
— 37 —
René Abrard, Assistant. — Nota sobre qualques braquiopodes iutécians de
Catalunya-s Ciencia, n° 6, p. 270-271, 2 fig. , Barcelone, 1926.
— Le séisme du 26 septembre 192b à Châteaumeillant (Cher). Bull, Muséum.
Hist. Nat., n° 4, p. 24o-2Ô2, 1926.
— Sur la présence de Palœotherium magnum Cuvier dans le calcaire de Saint-
Ouen. (En collaboration avec M. Pau! Lemoine). B. S. G. F. (4), XXVI,
p. 3-9, 1 fig. 1 pl., 1926.
— Observations sur le Lias du Maroc. Ibid., p. 91-92 , 1926.
G. Ramond, Assistant honoraire. — Présentation d’une Notice nécrologique (avec
Index bibliographique et Portrait) concernant Auguste Dollot, Correspon-
dant du Muséum. Bull. Muséum, 1926, p. 5-6.
— Dépôt d’une Notice sur le même, à la Société Géologique de France. Séance
du 17 mai 1926. C. B. sommaire, p. io3.
— Résumé de la Notice concernant Aug. Dollot (1 portrait). Technique Sani-
taire, t. XXI, p. 70.
-- La question des Cimetières parisiens (2e article), 1 fig. Technique Sani-
taire, t. XXI, p. k 8-4g.
— Présentation d’un Mémoire de M. Edmond Hue, intitulé : «Les Blocs erra-
tiques des environs de Lue-sur-Mer (Calvados)». Bull. Soc. Géol. France.
Séance du 7 Juin 1926. (C. B. sommaire, p. 1 1 1 ).
— Sur la protection des Paysages et Sites (à propos d’une Communication
de M. G. Dabat sur l’Electrification des Campagnes). Technique Sanitaire,
t. XXI, p. 3i4.
— Observations au sujet de deux Communications de M. A.-P. Dutertre : i° Sur
les Dépôts quaternaires et la Préhistoire des environs de Wissant (Pas-de-
Calais). — 20 Haches polies , en Roches cristallines, exotiques, dans les
environs de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Bull, de la Société Préhisto-
rique Française, t. XXIII, p. 1 5g (sous presse).
— Stanislas Meunier. Notice nécrologique et Liste des Travaux ( 1 portrait).
Nouvelles Archives du Muséum (sous presse).
G. Lecointre. — Recherches géologiques dans la Meseta marocaine. Mém. Soc.
Sc. Nat. du Maroc, XIV, 25 mars 1926, i58 p., XVIII pl., 1 carte géol.
en coul. (Thèse de doctorat.)
L. et J. Morellet. — Observations sur les couches à Potamides mixtus. (Zone
d’Ermenonville ).B. S. G. F. (h), XXV, p. 693-702.
Louis Glangeadd. — Observations sur la stratigraphie et la technique de l’Atlas
tellien littoral de l’Algérie occidentale. B, S, G. F. (4), XXVI, 1926,
p. 47-60, 3 fig.
— 38 —
L. Joleaud. — Sur une mandibule de Palæotherium du Calcaire de Saint-Ouen
(Bartonien du Bassin de Paris). B. S. G. F. (ô), XXVI, 1926, p. 1 i-i3 W.
R. Le Coarer. — Métamorphisme du grès armoricain sous l’influence du granité
de Fiamanville. (En collaboration avec M. R. Abrard.) Bull. Soc. Géol. et
Min. de Bretagne, t. VI, fasc. 1, p. 77-78, (1925) 1926,
L. Picard. — Sur le Cénomanien du Carmel (S.-E. d’Haija). C.R. Acad. Scienc.,
t. i83, i5 novembre 1926, p. 895-898, 2 fig.
Mlle H. Guillemot. — Sur une volute du Calcaire pisolithique de Vigny. Bull.
Muséum, 1926, p. 186-187, 1 fig. WW.
P.-H. Fritel. — Présence d 'Hedera hélix dans le tuf pleistocène de Chavenay
(S.-et-O.) Bull. Muséum, 1926, p. 288-2/10 W.
Minéralogie.
Collections reçues : Les acquisitions de la collection de minéralogie consistent
presque exclusivement en dons. i3o échantillons ont été placés dans la
galerie. Parmi les donateurs, nous signalerons MM. Battini, Cl Brémond,
MU6Brière, MM. Delhaye, Fersmann, J. -F. Girona, M'ne Jérémine, MM. Ju-
lian, Maritsch, Pagès-Allary, Palümbo , Pajewitsch, Petra, Slavik,
Solignac, Wagner, les Musées nationaux de Mexico et de Washington,
la Société Kristallo de Thusis (Suisse).
Le Laboratoire a reçu de la Bibliothèque nationale h belles vitrines-
bibliothèques.
Organisation des collections. — Les travaux mentionnés l’année dernière (ce Bul-
letin, 1926, p. 37) ont été continués.
Laboratoire. — Le Laboratoire a été fréquenté par de nombreux travailleurs
auxquels le Professeur a fait des conférences hebdomadaires. Les publi-
cations effectuées ont été les suivantes :
Publications.
A. Lacroix, Professeur. — La systématique des roches leucitiques, les types de
la famille syénitique. C. B. Acad. Sciences, t. 182, 1926, p. 597-601.
— Une nouvelle éruption du volcan de la Réunion (3o-3i décembre 1925).
Id., p. 5o5-5o6.
— Note préliminaire sur un aérolithe découvert dans le département de la
Côte-d’Or, et à ce propos, remarques sur la classification des chondrites.
Id.,t. 182, 1926, p. 1/198-1501.
— Les veinules fondues des météorites, leur analogie avec les pseudo-tachylites
des régions terrestres écrasées. Id., p. 1 58 2-1 58 h.
(1) Matériaux appartenant an Muséum.
(2) Échantillons recueillis au cours d’excursions géologiques publiques du Muséum,
»
— 39 —
A. Lacroix, Professeur. — Les schistes cristallins à dumortiérite et lazulite de
Madagascar. C. R. Acad. Sciences, t. i83, p. 4o5-4o8.
— - Les caractéristiques lithologiques des petites Antilles. Extrait du Livre Jubi-
laire publié à l’occasion du cinquantenaire de la Société géologique de
Belgique (1926).
— La série lithologique de Melfi (Chari). Bull. Soc. Géol. France , p. 4g5-5oo ,
pl. XXII.
— Note sur deux roches alcalines provenant de l’Ordos (Chine). Id., p. 48g-
493.
— Gemmes malgaches. Communication faite à l’Académie des sciences coloniales
le ier février 1926.
— L’eucrite de Béréba (Haute-Vol ta) et les météorites feldspathiques en général.
Nouv. Arch. Muséum, 6’ série, t. 1, 1926, p. i5 à 58.
— Note sur quelques roches grenues de l’Afrique occidentale française. Bull, du
Comité d’études hist. et scient, de l’A. 0. F., janvier-mars 1926.
— Sur une chute de météorites survenue dans la Haute-Volta en iga4. ld.,
octobre-décembre 1925.
— Notice historique sur Jean-Baptiste Boussingault. Lecture faite à l’Académie
des Sciences dans la séance publique annuelle du i3 décembre 1926.
Mém. de l’Acad. des Sciences, t. 58 (sous presse); Revue scientifique,
25 décembre 1926, p. 737-748 et broch. in-4°, 72 pages, 1 planche.
X
P. Gadbert, Assistant. — Sur la détection et le faciès des cristaux de galène et
de pyrite. C. R. Acad. Sciences, t. CLXXXII, 1926, p. 1 43- 1 46.
— Identité de la gæthite et de la limonite fibreuse. C. R. Congrès des Sociétés
savantes, section des Sciences, Poitiers, 1926. (Sous presse.)
— Les modifications du faciès des cristaux. Revue gén. des Sciences, t. XXXVII,
1926, p. 357-366.
— Cristallographie, in Le monde et la Science, t. IV. (Sous presse.)
J. Orcel, Préparateur. — Essai de classification des chlorites. C. R. Acad.
Sciences, t. i83, 1926, p. 363-365.
— L’analyse thermique des chlorites. ld., p. 565.
— Quelques observations sur le minerai de Charrier (Allier) et sur sa gangue.
C. R. Congrès des Sociétés savantes, section des Sciences, Poitiers, 1926.
(Sous presse.) *
— Les méthodes d’examen microscopique des minerais métalliques. Revue de
Métallurgie, n° 9, 1926, p. 537~55i ; Ibid., n° 10, p. 618-626 (1 pl.
hors texte en coul.).
— Formations glaciaires dans la vallée de l'Arc. (Feuille Saint-Jean-de-Maurienne
au 80,000®.) Bull. Serv. Carte géol. dét. de la France, C. R. des Colla-
borateurs, 1925. (Sous presse.)
— 40 —
J. Orcel, Préparateur. — Revue des espèces minérales nouvelles et comptes
rendus de publications étrangères. Bull. Soc.franç. de Miner. , t. XL VIII,
1925, p. 87 4 (kempite, chlorophœnicite, vanoxite, rauvite, chalcoalumite ,
foshagite, magnetoplum- bite); Ibid., t. XLIX, 1926, p. 77 (chapmanite).
— Collaboration à la Revue de Géologie, t. VII, 1926, Liège.
- Collaboration à la Bibliographie des Sciences géologiques , publiée par la
Société géologique de France.
\
V. Agafonoff. — La genèse des terres noires et des autres sols des environs de
Clermont-Ferrand. C. R. Acad. Sciences , t. 188, 1926, p. 224-226.
— Processus podzolique dans les sols sableux des Landes, ld., p. 42 5.
— Quelques réflexions sur l'histoire de la pédologie. Annales de la Science agro-
nomique française et étrangère, 1926.
Jérémine. — Etude pétrographique de quelques roches du massif d’Aubrac
(Aveyron). C. R. Congrès des Sociétés savantes, section des Sciences, Poi-
tiers, 1926. (Sous presse.)
L. Glangeaud, Boursier de doctorat. — Observations sur la stratigfaphie et la
tectonique de l’Atlas tellien littoral de l’Algérie occidentale. Bull. Soc. géol.
France, t. 26, 1926, p. 47-60, 3 fig.
— Sur un curieux lambeau de roches grenues au Djebel Arroudjaoud (Algérie).
C. R. somm. séances Soc. Géol. France, 1926, p. 120-121.
P. Gambarian. — Notes pétrographiqu es sur leKarabagh (Transcaucasie orientale)
[en collaboration avec P. Bonnet]. C. R. somm. séances Soc. geol. France,
1926, p. 119-120 et Bull. Soc. Géol. France, IVe série, t. XXVI, 1926,
p. 247-262, 1 fig. et 2 pi.
Physique appliquée aux Sciences naturelles.
travaux du Laboratoire : M. Jean Becquerel, Professeur, a continué ses re-
cherches sur l’absorption de la lumière et les phénomènes magnéto-optiques
dans les cristaux de terres rares aux très basses températures.
Les moyens matériels manquant au laboratoire du Muséum pour étendre
le champ de ses recherches, l’assemblée des Professeurs du Muséum a
accordé à M. Jean Becquerel une mission au laboratoire cryogène de
l’Université de Leyde.
Grâce aux magnifiques ressources de ce laboratoire, la température à
laquelle sont soumis les cristaux à étudier, a pu être abaissée jusqu’à i°,3
absolus.
De nombreux faits nouveaux concernant la structure des atomes ont été
observés. Les phénomènes ont été enregistrés sur des clichés spectrogra-
phiques que M. Jean Becquerel étudie actuellement; des mesures micro-
métriques très nombreuses sont nécessaires pour préciser les résultats.
Certains faits définitivement’ acquis sont d’une interprétation difficile
ils n’étaient pas prévus par ies théories actuelles , et ils contribueront sans
doute à compléter nos idées sur la structure des atomes.
M. J. Rossignol, ancien élève de l’Ecole normale supérieure, agrégé
ès sciences physiques, prépare actuellement une Thèse de doctorat ès
sciences. Les travaux déjà effectués par M. Rossignol sont les suivants :
Perfectionnements apportés à un montage destiné à obtenir des ondes
électromagnétiques entretenues, courtes et puissantes. La longueur d’onde
minimum obtenue avec puissance a été de 1 m. 98. Un étalonnage précis
des mesures de ces longueurs d’onde a été réalisé.
Ces ondes sont destinées à provoquer dans des cristaux une émission
intense de rayons infra-rouges.
Le montage pour l’étude de ces propriétés nouvelles est en voie d’exécu-
tion.
D’autres propriétés intéressantes relatives à des étincelles de haute ten-
sion et correspondantes à des ondes de 3 mètres de longueur ont été et sont
actuellement étudiées au point de vue spectroscopique. Des clichés ont été
pris pour comparer les spectres des étincelles ainsi obtenues dans des con-
ditions variées, avec les spectres d’étincelles obtenues au moyen de lon-
gueurs d’ondes beaucoup plus grandes , de l’ordre de 1 ,000 mètres.
De nouvelles recherches sont encore nécessaires pour préciser le méca-
nisme complexe de la production de ces différentes sortes d’étincelles.
D’autres clichés spectraux ont été pris au moyen de tubes à gaz raréliés
excités par ondes courtes. Là encore de nouvelles recherches sont néces-
saires.
Publications.
Jean Recqijerel, Professeur. — Communications trom the Physical Laboratory of
the University of Leiden, n° 177 (en collaboration avec MM. Kamerling-
Onnes et W. J. de Haas).
— Élasticité et Acoustique , t. Il du Cours de Physique à l’usage des élèves de
l’Enseignement supérieur. (Hermann, éditeur.)
Chimie appliquée aux corps organiques.
Travailleurs admis au Laboratoire : MM. R. Sutra, L. Piaux, Raymond Hamet,
Ruttgirs, Winckler; MUe Odier.
Publications.
L.-J. Simon , Professeur. — Préparation de la xanthone , préliminaire à celle du
xanthydrol. Bull. Soc. Chimie biologique, t. VIII, 1926, p. 2o3.
V. Hasenfratz, Assistant. — Recherches sur la harmaline et la harmine, Ann. de
Chimie (sous presse).
V. Hasenfratz et R. Sutra. - — Sur l’oxydation de la harmaline et de la bromo-
harmaline. C. R. Acad. Sciences, t. CLXXXI1, 1926, p. 703-705.
_ 42 ~
V. Hasenfratz et R. Sutra. — Sur quelques dérivés du harmol et du harmalol.
C. R. Acad. Sciences, t. CLXXXIII, 1926, p. 605-607.
Marcel Frèrejacque, Préparateur. — Remarques sur certains sels d’alcaloïdes. —
Contribution à l’élude de l’azote pentavalent. C. R. Congrès des Sociétés
savantes, Section des Sciences, 1926 (sous presse).
— La vaillantite, agent de sulfométhylation. Obtention d’un nouvel acide
camphre-sullonique actif. C. R. Acad. Sciences, t. CLXXXIII, 1926,
p. 607-609.
L. Piaux. — Oxydation spontanée, en liqueur alcaline, des acides î-et 7-méthyl-
et de l’acide i-3 diméthylurique. Bull. Soc. Ch. de France, 4 e série,
t. XXXIX, 1926, p. 1471-1 48 1 .
M. L. Zivy. — Sur quelques dosages par oxydation au moyen du permanganate
de potassium (acides phosphoreux, hypophosphoreux, hypophosphite de
calcium). Bull. Soc. Chim. de France, 4e série, t. XXXIX, 1926, p. 496-
5oo.
H. Neuville, Assistant au Laboratoire d’ Anatomie comparée. — Technologie du
Ihé, 2e édition, 1 vol. in-8°, 3o4 pages, avec 49 planches et figures.
Paris, 1926.
PÊCHES ET PRODUCTIONS COLONIALES D’ORIGINE ANIMALE.
Collections entrées au Labw'atoire. — Les collections du Laboratoire se sont aug-
mentées de très nombreux échantillons, les uns rapportés par M. le Pro-
fesseur Gruvkl, du Maroc, d’autres envoyés par M. Petit, de Madagascar,
de ceux rapportés par M. Monod, du Cameroun et, enfin, de ceux
recueillis par M. Dollfus, à bord du Vanneau. De tous ces matériaux, une
partie est restée au Laboratoire, pour l’étude, l’autre a été distribuée à
différents spécialistes , ainsi que dans les autres laboratoires du Muséum.
Ils sont destinés à établir, peu à peu, l’inventaire scientifique des res-
sources marines et fluviales de nos colonies, but que poursuit inlassable-
ment le Laboratoire , depuis sa création.
Collections communiquées ou distribuées dans les différents services. — Anatomie
comparée : Une collection de cerveaux de Mammifères provenant de Mada-
gascar. — Anthropologie : Ossements humains en provenance de Tuléar. —
Cryptogamie : Un lot d’Algues calcaires ou non en provenance de Saint-
Pierre et Miquelon. — Culture : Echantillons de graines diverses provenant
du Cameroun. — Malacologie : Lot de Mollusques, marins, d’eaux douces
ou terrestres, en provenance de Madagascar. — Entomologie : Flacon d’in-
sectes divers en provenance de Madagascar. — Ichthyologie : Une collection de
Poissons d’eaux douces, de Reptiles et de Batraciens en provenance de
Madagascar. — Vers et Crustacés : i° Une collection déterminée d’Hydra-
cariens, de Phascolosomes et de divers autres Vers en provenance du
Maroc; 20 Crustacés, Myriapodes et Arachnides divers en provenance de
Madagascar ; 3° 4 a espèces, dont 5 types, de Bryozoaires déterminées, en
provenance du Maroc et de Mauritanie. — Agronomie coloniale : Echan-
tillons de végétaux divers en provenance du Cameroun.
Travailleurs ayant fréquenté le Laboratoire : En dehors du Directeur et des quatre
Préparateurs du Laboratoire, ce dernier a été fréquenté par les travailleurs
suivants :
MM. André, Pharmacien chef à la Salpêtrière : documentation générale
sur les Cétacés des colonies françaises; Leclerc, Inspecteur des Eaux et
Forêts : recherches sur la conservation des aloses par les procédés combinés
du froid et du fumage ; M11® Yalade : étude sur les Cétacés , leur biologie,
leur systématique, etc.; MM. le Dr Thomas, de l’Institut Pasteur, ancien
Résident de Saint-Pierre et Miquelon : étude générale sur la faune de cette
colonie; Letellier, Garde général des Eaux et Forêts : documentation sur
les procédés de préparation et de conservation des animaux marins; Okada ,
de l’Université deTokio : étude sur certains groupes de Vers inférieurs des
colonies françaises ; Ddchâteaü : études sur les vessies natatoires des Pois-
sons des colonies.
Missions diverses. — M. Grdvel, Professeur, Directeur du Laboratoire, s’est rendu
au Maroc, pour y continuer ses études sur les cours d’eau du Moyen-Atlas,
considérés au point de vue de la pisciculture truitière; il s’est ensuite rendu
à Agadir pour y étudier d’une façon spéciale , les richesses ichthyologiques
et carcinologiques de la région, ainsique celles de la vallée du Sous, dans
le but de favoriser l’installation de fabriques de conserves, à Agadir.
M. Petit est à Madagascar depuis bientôt vingt mois ; il a continué ses
recherches en différents points de la côte ainsi que dans divers lacs. Il a
passé un mois et demi sur les côtes de la Réunion pour y poursuivre des
recherches à la fois scientifiques et techniques.
AI. Monod a passé dix mois au Cameroun ; il a pu remonter jusqu’au lac
Tchad et il a étudié la faune générale de la côte du Cameroun, ainsi que
celle de la plupart des cours d’eau de l’intérieur.
M. Dollfus a passé, comme d’ordinaire, cinq mois au Maroc ; il a accom-
pagné M. Gruvel dans ses différeuts déplacements dans le Moyen-Atlas et
dans la région d’Agadir et du Sous. Il a continué ses éludes océanogra-
phiques, entre le Cap Ghir et l’oued Sous, au point de vue océano-
graphique , pour l’établissement de la carte de pêche de cette région.
Publications.
A. Grdvel, Professeur, Directeur. — Etude pour le Alinistre des Colonies : Sur
la protection des Mammifères marins des Iles Australes. a5/a/a6.
— Elude pour le Alinistre des Colonies : Sur les Perles de culture. 37/3/36.
■— Les Pêches maritimes en Algérie. 1 volume grand in-8° raisin de 170 pages,
avec 18 planches hors texte et 6 gravures dans le texte. (Soc. d’Editions
géographiques, maritimes et coloniales, rue Jacob, n° 17, Paris [6®],
A. Grivel, Professeur, Directeur. — L’Industrie des Pêches sur les côtes tuni-
siennes. 1 volume grand iu-8° de i35 pages avec 19 planches hors texte
et ai gravures dans le texte. (Station Océanographique de Salambô,
Tunis, Bull. n° h , juin 192P.)
— Étude pour le Ministre des Colonies : Sur les Possibilités de fabrication du
nuoc-mam sur les côtes de France. 30/7/26.
— Le Maroc pourrait aider à ravitailler la France en poissons. ( Sciences et
Voyages, n° 367. 9/9/26.)
- Le Port d’Agadir et la Région du Sous considérés au point de vue de la
Pêche industrielle. (Rapport au Ministre des Affaires étrangères, au Mi-
nistre des Colonies et au Résident général du Maroc. 23/9/26.)
— Les Animaux marins de nos Colonies , source de richesses industrielles pour
la France. La Science et la Vie, n° 11. 3/9/26.
— La région maritime d’Agadir et la région du Sous considérées au point de vue
de la Pêche industrielle. (Soc. d’Acclimatation , séance du 6 décembre
1926.)
G. Petit, Préparateur au Muséum. — A passé toute une année en mission sur
les côtes de Madagascar. 11 n’a pas eu, par conséquent, l’occasion de publier
beaucoup de choses; son travail a surtout consisté à adresser des notes et
rapports au Gouverneur général de Madagascar et à son chef direct, au
Muséum. Nous savons qu’il a beaucoup de travaux en réserve qui ne pour-
ront voir le jour qu’ après son retour au Laboratoire, c’est-à-dire au cours
de 1927.
Th. Monod, Préparateur au Muséum. — La région de la Basse-Seulle , étude
bionomique. Trav. Stat. Biol. Roscojf, 1926, p. 1-7Ô, lig. i-4, 1 carte
hors texte.
— Les Gnathiidæ , Essai monographique. Mém. Soc. Sc. Nat. Maroc, 1926, XIII,
p. 1-668, fig. 1-277, 1 pi* en coul. hors 'texte W.
— Tanaidacés, Isopodes et Amphipodes. Rés. Scient. Exp. Ant. Belge (S. Y. Bel -
gica ), p. 1-65, fig. 1-61.
— L’Industrie des Pêches au Cameroun. Chron. Inst. Col. Français , 1 5 décembre
1926, p. 194.
En préparation ou sous presse :
— Remarques sur la morphologie et la position systématique de Thermosbæna
mirabilis. Faune des Colonies françaises , vol. 1, fasc. 2, 1927.
(l) Ce très important mémoire a été présenté par M. Th. Monod, comme thèse pour
ie doctorat ès sciences naturelles. Il a reçu les félicitations du Président et des Membres
du Jury pour ce remarquable travail qui montre, pour un jeune homme de 24 ans , une
maturité scientifique exceptionnelle.
Th. Monod, Préparateur. — Contribution à la faune ichthyologique de Mauri-
tanie (en caflaboration avec M. P. Chabanaud). Bull. Com. Et. Hist. Scient.
A. 0. F.
— Chapitre «Pèches» in Guide du Cameroum, a® édition, publié par l’Agence
économique du Cameroun.
— Rapport décéral de mission ( 1925*1936) comprenant :
Tome I : La pêche et les poissons au Cameroun, un volume avec de
nombreux dessins, clichés, cartes, diagrammes.
Tome II : Contribution à la faune aquatique du Cameroun (publication
des résultats scientifiques de la mission par fascicules, dans la Faune des
Colonies françaises. Un fascicule spécial sera consacré à un lexique de tous
les noms indigènes des poissons et autres animaux aquatiques, des en-
gins, etc.
R.-Ph. Dollfüs, Préparateur à l’Ecole des Hautes-Etudes. — Sur les perles fines ,
sauvages et cultivées, et leur différenciation. (Rapports remis à M. Kmjg-
Rasse, Juge d’instruction, les 27 avril et 27 mai 1926, 89 pages,
22 figures dans le texte et hors texte. Inédit.)
— Sur l’état actuel de la classification des Didymozoonidae Monticelli, 1888
( — Didymozoidae Franz Poche, 1907). Annales de Parasitologie, t. IV,
n° 2, avril 1916, p. 168-161.
— Sur Acanthobothrium crassicole Wedl. Bull. Soc. Zool. de France, séance du
t4 décembre avec 4 figures dans le texte.
— ■ Sur une métacercaire progénétique d’Hémiuride ( Tremat . Digen.). Bull. Biol,
de la France et de la Belgique pour 1927.
— Carie provisoire de pêche des fonds côtiers du Maroc. 2e feuille : région
d’Agadir ( Cap-Ghir-oued Sous). Echelle environ 100,000e. Rabat : Service
cartographique.
P. Chabanaud, Préparateur à l’Ecole des Hautes Etudes. — Sur un second
exemplaire de Monodichtys proboscideus Chab. Rectification de la diagnose
générique et de la diagnose spécifique. Bull. Muséum, 1926, p. 52-58.
— Description d’une espèce nouvelle de Sole originaire de l’Atlantique oriental.
ld., p. 1 27-130.
— Description d’un Poisson nouveau d’Indochine appartenant à la famille des
S ciænidœ. Id., p. 266-270.
— Sur divers poissons de mer de la côte occidentale d’Afrique ; description de
deux espèces nouvelles. Bull. Soc. Zool. France, t. 5 1 , p. 8-16.
— Sur les Clupéidés du genre Sardina Antipa, et de divers genres voisins, ld.,
p. 1 56-i 63.
— Fréquence, symétrie et constance spécifique d’hyperostoses externes chez divers
poissons de la famille des Sciénidés. C. B. Acad. • Sciences , t. 182,
p. 1647-16/19.
46 —
Service de la Ménagerie.
Entrées : 376 animaux (Mammifères, n5; Oiseaux, 161).
Sorties : a 56 animaux (Mammifères, n3; Oiseaux, 1 43).
Publications .
Doct'-Vétai” A. Mouqbet, Assistant. — [Infection à allure grippale chez des Chim-
panzés. Rec. de Méd. vêt., janvier 1926.
— Généralités sur la chimie des êtres vivants. Matières minérales des tissus.
Revue Renjamin, février 1926.
— Allaitement artificiel des jeunes et en particulier du Chien. Rev. de Zootechnie,
janvier 1926.
— Tuberculose ganglionnaire chez un Hapalemur. Généralités sur la tuberculose
des Lémuriens et des Singes. Rull. Soc. centr. Méd. vét., février 1926.
— Généralités sur la pathologie du Cobaye. Etat pellagreux, ld., octobre 1926.
— Considérations sur les causes de certaines lésions oculaires constatées chez des
Carnivores domestiques et sauvages (troubles carentiels). Rull. Soc. Ophlal.
de Paris, novembre 1926.
Laboratoire de Recherches maritimes [navire «Pourquoi-pas? »]
(Ecole pratique des Hautes-Etudes.)
Croisière de 1 g ü6. — Le Pourquoi-Pas? en 1926 a accompli dans les mêmes con-
ditions que les années précédentes sa croisière annuelle.
Après avoir complété quelques recherches géologiques dans la Manche
Occidentale il a été travailler à fentrée de cette mer notamment dans les
environs d’Ouessant, puis sur les bancs Parsons et Schamrock.
Il est remonté ensuite vers le Nord et, après escales à l’île de Man, aux
Hébrides et aux Féroé, il a été compléter ses recherches précédentes autour
de l’île Jan-Mayeu. Traversant les glaces il s’est rendu de nouveau au
Scoresby Sund sur la côte Est du Groènland, puis après escale à Rey-
kiavik, il est rentré en France.
Pendant tout le trajet en dehors des stations de dragages et d’hydro-
logie, des prélèvements de plankton et des mesures de P. h. ont été régu-
lièrement effectuées. Des observations d’électricité atmosphérique ainsi
que des mesures magnétiques et des analyses d’air sont venues s’ajouter à
la documentation biologique, géologique et minéralogique.
Les fossiles recueillis spécialement pour M. le Professeur Haug à la terre
de Jameson ont été remis au laboratoire de ce savant; toutes les autres
collections , sauf celles destinées aux travaux personnels de M. Louis Dan-
geard, ont été remisés pour répartition au Muséum.
— 47
Publications.
J.-B. Charcot, Directeur. — Rapport préliminaire sur la Campagne du Pourquoi-
Pas? en 19*a5 (avec rapports de MM. P. Le Conte, R. Chevallier,
P. Idrac, P. Bailly, J. Lavigne et L. Dangeard). Annales Hydrographiques ,
1925-1926.
— Scorbut moderne ou Maladie des Conserves. Bull. Soc. Scientif. d’Hygiène
Alimentaire, t. IV, n° 1, 1926.
J.-B. Charcot et P. Idrac. — Sur un phénomène de dépression atmosphérique
produit sous le vent d’un obstacle élevé. C. R. Acad.Sciences , 26 octobre
1926.
Emile Haog. — Fossiles du Lias moyen recueillis par la mission Charcot au Cap
Stewart (terre de Jameson, Groenland oriental). C. R. Acad. Sciences,
8 février 1926.
E. Lacroix. — De l’emploi des coccolithes par les Foraminifères arénacés pour
l’édification de leurs tests. C. R. Acad.Sciences, 9 août 1926.
Pierre Dangeard. — Sur la variation des plaques chez les Pérédiniens. C. R. Acad.
Sciences, i5 novembre 1926.
— Description des Péridiniens testacés recueillis par la mission Charcot pen-
dant le mois d’août 192/1. Ann. Institut Océanographique , t. III, Fasc. VIL
COMMUNICATIONS.
N. PATOUILLARD (185Ù-1926).
Notice nécrologique ,
par M. le Professeur L. Mangin.
Le Muséum National d’Histoire naturelle et la Science cryptogamique
ont fait une grande perte le 3o mars 1926 parla mort de N. Patouillard,
Pharmacien honoraire, délégué dans les fonctions d’ Assistant de la Chaire
de Cryptogamie.
Né à Macornay (Jura), le 2 juillet 1 85 A , Patouillard fit ses études
au Lycée de Lons-le-Saunier et choisissant la fonction de pharmacien
devint stagiaire à Bletterans (Jura). Mais il avait déjà la passion des
champignons et utilisant les loisirs que lui laissaient les fonctions de
stagiaire, il s’adonna à des études où il devait plus tard devenir un
maître. C’est de Bletterans qu’il envoya à la Société Botanique de France,
à la première session mycologique, en octobre 1876, son premier travail.
Note sur la conservation des champignons pour l’étude, Bletterans, a octobre
1876.
En 1877, Patouillard vient à Paris suivre les cours de l’Ecole de Phar-
macie, il est en même temps élève à l’école des Hautes -Etudes, puis
devient préparateur dans le laboratoire de Bureau au Muséum.
C’est en octobre 1877, au moment de la 2e session mycologique qu’il
entre à la Société Botanique, sur la présentation de Bureau et Doassans.
Au terme de ses études de pharmacie , il s'établit pharmacien à Poligny,
de 1881 à 1 884 , puis à Fontenay-sous-Bois de 1 884 à 1 885 , vient à
Paris, rue Gay-Lussac pendant quelques années, 1896-1898, et s’installe
définitivement à Neuilly, où il exerce de 1898 à 1922. Il avait rempli
aussi,. de 1893 à 1900, les fonctions de préparateur de Cryptogamie
auprès de M. Marchand, professeur à l’école supérieure de pharmacie.
Au moment où il abandonna définitivement la pharmacie, je fus assez
heureux de le faire déléguer dans les fonctions d’assistant de la Chaire de
Cryptogamie du Muséum en remplacement du regretté Camus.
Durant toute la période de son exercice de pharmacien, ses loisirs
étaient employés à l’étude des champignons.
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Pendant son séjour à Poligny, il publie, 1 88q-i 883, un ouvrage intitulé :
Les Champignons figurés et desséchés, en collaboration avec Doassans.
En 1 8 8 3 , il publie seul un petit ouvrage, peu connu aujourd’hui : Les
Champignons comestibles et vénéneux de la Flore du Jura. Poligny, 1 883.
Il avait commencé la série de ses notes ou Mémoires sur les champi-
gnons que de nombreux correspondants lui adressaient de France, des
Golonies et de l’étranger.
Tous les échantillons étudiés étaient dessinés par lui avec un rare talent
qui rappelait celui de Boudier et il a constitué une remarquable collection
de dessins dont le public a pu admirer au laboratoire de Cryptogamie à
l’occasion des Expositions annuelles de champignons un grand nombre
d’exemplaires. Nous ne les reverrons plus, hélas, orner les vitrines du
laboratoire. »
Plus de a3o notes ou mémoires constituent son œuvre, exécutée par lui
seul ou en collaboration avec Gaillard, L. Morot, L. Mangin, Trabut,
Boudier, Brésadola , de Lagerheim , Doassans , X. Gillot , Hariot,V. Démangé,
H. Olivier.
L’œuvre de Patouillard est considérable; spécialisé surtout dans l’étude
des Basidiomycètes, il a projeté la lumière dans le chaos des familles et des
genres acceptés avant lui, il a procédé méthodiquement par ses vues
générales à la refonte des divers groupes.
Il avait la claire notion de la parenté de formes en apparence dissem-
blables.
Il a le premier, développant une idée émise par Tulasne sur les
Tremellinées , divisé les Basidiomycètes en deux séries parallèles, les
Hétérobasidiés et les Ho7nobasidiés. Cette conception a été acceptée et
Brefeld, en créant les deux groupes Autobasidiomycètes et Protobasi-
diomycètes a sensiblement adopté la même division que Patouillard.
La notion des Hétérobasidiés et Homobasidiés , ébauchée dans son
mémoire sur les Hymenomycètes d’Europe, 1887, a été définitivement
établie avec les nombreux exemples de transition dans son mémoire sur
l’Essai taxonomique des Hymenomycètes (1900).
O11 lui doit aussi la distinction très heureuse des Basidiomycètes en
trois groupes caractérisés par le développement de l’hymenium, Angio-
carpes, Hémiangiocarpes et Gymnocarpes. Il s’est plus spécialement occupé
des deux derniers groupes. Là il a montré l’origine de la confusion intro-
duite dans les classifications des tribus et des genres par le caractère de
la forme de l’hyménium, auquel on accordait une trop grande importance
et qui aboutissait à séparer des formes voisines. Les formes à hyménium
lisse sont produites par des dégradations successives des formes à surface
poreuse ou à surface alvéolée et en conséquence les Téléphores, les Hydnes
et les Polypores doivent être réunis en une famille naturelle caractérisée
par le réceptacle nu et l’hyménium à croissance indéfinie.
Muséum. - — xxxm.
— 50
Nombreux sont les exemples qu’il donne de ces passages. Ainsi la série
des Corticium débute par Hypochnus à trame floconneuse qui passe à
Corticium par la condensation de la trame avec hyménium lisse, passant à
Acia par la présence d'aiguillons simples, puis à Radulum et à Phaera-
dulum.
La plupart des séries que Patouillard a décrites dans son essai taxono-
mique présentent des formes transitoires semblables où les différences de
structure de Phyménium ne masquent pas les autres caractères semblables.
La classification des Agaricinées est des plus confuses parce que les
caractères tirés de l’appareil végétatif, fournissent des groupes très hétéro-
gènes beaucoup plus nombreux que les séries bien naturelles.
Le caractère tiré de la couleur des spores , très facile à appliquer, donne
des groupes bien définis et c’est le caractère actuellement le plus employé.
Mais si les groupements fondés sur la coloration des spores sont com-
modes à adopter, ils ont l’inconvénient de réunir des formes dont les
affinités sont différentes.
Ainsi, comme Patouillard le fait remarquer, un certain nombre
d’espèces ont le faciès coprinoïde et cependant on les range dans des
genres très différents. Cherchant un caractère qui permet de grouper ces
formes coprinoïdes, Patouillard l’a trouvé dans l’existence d’un pore
germinatif chez les spores. Ce caractère permet de grouper toutes les
formes coprinoïdes dans une seule section. Il a été amené à diviser la
famille des Agaricinées en deux sections, l’une à spores dépourvues de
pores germinatifs, section des AgaricQïdées et l’autre à spores pourvus d’un
pore germinatif, section des Coprinoïdées, dont les genres forment plu-
sieurs séries parallèles différentes par la couleur des spores.
Leucosporées Leucocoprinus , Hiatula.
Ochrosporées Bolbitius, Galera, Pholiota (partie).
Pratellées Psathyrea, Hypholoma, Psalliota,
Psylocybe.
Mélanosporées Coprinus, Panæolus, Psathy relia,
Montagnites.
Dans le dénombrement des espèces, il était convaincu de la fragilité des
caractères invoqués pour les distinguer et de la nécessité d’extraire dans
chaque genre un certain nombre de types spécifiques bien caractérisés
formant les grandes espèces et de grouper autour de celles-ci sous le nom
de petites espèces ou de variétés les formes nombreuses que la fantaisie
des mycologues enclins à l’émiettement des espèces a créées.
Il avait réuni de très nombreuses notes pour cette œuvre de rénovation
et il se proposait de les exposer successivement quand la mort l’a surpris.
C’eût été le couronnement de son œuvre.
— 51 —
Si ses travaux les plus importants concernent l’ancien groupe des
Hyménomycëtes maintenant désuet, Patouillard a fourni à d’autres
groupes , aux Angiocarpes et aux Ascomycètes , d’importantes et toujours
originales contributions.
C’est ainsi qu’il a pu préciser le développement et la structure d’un
certain nombre de Gastéromycètes du groupe des Phalloïdées, qu’il s’est
attaché avec succès à la description des formes désertiques de l’Afrique du
Nord.
Les documents nombreux qu’il avait patiemment rassemblés nous ont
permis de faire connaître l’organisation des Atichiales, groupe aberrant
d’ Ascomycètes , dépourvus de mycélium, et dont l’appareil végétatif est
constitué par des chaînes de cellules ovoïdes, rappelant les cellules de
levure, noyées dans un mucilage qui leur permet d’absorber l’humidité
de l’air et de végéter dans une atmosphère humide.
Ces singuliers épiphytes sont caractérisés par la présence de propagules
aux formes curieuses.
Au point de vue systématique l’œuvre de Patouillard n’est pas moindre,
mais comme elle s’applique à la description d’un nombre considérable
d’espèces, il est difficile de la résumer. Sa renommée était telle que de
nombreux correspondants lui adressaient des échantillons de toutes les
parties du monde.
C’est ainsi que plus de 5o notes sont consacrées à l’Afrique du Nord et
à Madagascar; 25 sont relatives à l’Amérique; une trentaine à l’Asie,
principalement à l’Indochine; près de 20 à l’Océanie et à la Malaisie, etc.
Toutes ces notes sont nettes, concises et témoignent, avec un sens très
net des affinités, du souci de simplifier la nomenclature des espèces en
n’accordant son patronage qu’à des formes dignes d’être conservées.
Dans ses travaux de systématique comme dans ceux qui conservent les
principes de la classification , Patouillard s’est montré un maître incompa-
rable qui laissera un souvenir impérissable en mycologie.
k.
— 52 —
Compte rendu d’un voyage d’étude en Angleterre ,
par M. Fd. Le Cerf.
Du i4 au 3o décembre dernier j’ai fait en Angleterre un séjour d’étude
durant lequel j’ai résidé, pour la troisième fois, à la Maison de l’Institut
de France à Londres.
Comme précédemment, j’ai trouvé auprès de mes confrères et amis du
British Muséum l’accueil le plus cordial et l’aide la plus empressée.
En dehors de mes recherches personnelles , M. le professeur Bourdelie
m’avait prié de lui fournir divers renseignements sur la classification et la
présentation des Simiens exposés dans les galeries publiques. 11 me fut
d’autant plus aisé de lui donner satisfaction que M. Oldfield Thomas, qui
dirige le Département de la Mammalogie, se mit très obligeamment à ma
disposition pour me donner toutes les indications désirées et me montrer
l’organisation, remarquablement étudiée et conçue dans le sens le plus
pratique, des collections mammalogiques.
Pour M. le professeur Bouvier j’ai également contrôlé et réuni diverses
observations concernant les Saturnides, qui font l’objet de ses études, au
célèbre Musée partic ulier de Lord Bothschild à Tring. Là encore l’accueil
de l’honorable Lord et des Directeurs de son Musée, MM. les docteurs
Hartert et Jordan, fut aussi affable que possible.
Le temps m’a manqué pour aller à Oxford et je n’ai pu faire au Zoo
qu’une seule visite, entièrement consacrée à l’Aquarium inauguré en 1926
et qui est certainement une des plus belles choses que l’on puisse voir.
Il me faut mentionner spécialement la visite de trois jours faite au Hill
Muséum , à Witley, chez M. J. J. Joicey, correspondant du Muséum. J’y ai
vu, entre autres, les matériaux incomparables arrivés depuis mon dernier
voyage (1 921), et provenant des expéditions entreprises sur l’initiative et
aux frais de M. Joicey dans les régions les plus difficiles d’accès et les moins
connues.
C’est ainsi que MM. Pralt Brothers ont exploré l’intérieur de Buru , les
hautes monlagnes de Sumatra, etc., M. T. A. Barns la région du Lac Kivu
et les îles de San Tbomé et du Prince.
Dans ces dernières, outre les espèces déjà connues, M. Barns a décou-
vert des formes endémiques nouvelles. La faune de ces îles très peu étendues
est d’un très grand intérêt à cause de la proportion élevée de relicles
qu’elle renferme, mais elle est malheureusement vouée à une disparition à
— 53 —
peu près certaine par suite du déboisement intensif et de l’extension des
cultures. A San Thomé la faune autochtone s’est réfugiée dans l’étroite zone
de forêt vierge qui subsiste sur son principal sommet; à l’Ile du Prince sa .
situation est encore plus précaire , le terrain où persiste la flore primitive
ne dépassant pas quelques centaines d’hectares et se réduisant d’année en
année.
Demeurées très rares dans les collections la plupart des espèces auto-
chtones de ces deux îles ne se trouvent déjà plus qu’en exemplaires peu
nombreux. Pourtant, avec sa générosité coutumière, M. Joicey a tenu à
me remettre une série de ces formes rarissimes et si intéressantes pour
nos collections, et dont je présente à l'assemblée quelques-unes groupées
dans ce cadre.
A ces pièces insignes il a encore ajouté le superbe et rare P. euterpinus
de l’Equateur, et d’autres espèces d’Amérique.
Depuis mon retour, nous avons reçu un premier choix de plus de
200 Rhopalocères, préparés et déterminés, provenant du voyage en Guinée
française de M. Collenette, qui avait été, sur la demande de M. Joicey,
chargé de mission du Muséum, dans notre colonie. Les Hétérocères rap-
portés par M. Gollenette sont à l’étude, et dès que celle-ci sera achevée
nous en recevrons également un choix.
Enfin M. Joicey a fait transmettre par le Curateur de son Musée,
M. G. Talbot à qui nous sommes redevables de l’appui et du concours le
plus efficace, un premier choix de Saturnides orientaux contenant des
espèces et des races nouvelles.
— 54
Compte rendu sommaire de voyage sur les côtes d’ Indo-Chiné ,
a bord du Sondeur Octant, en iga5-igs6 , avec liste des
Stations,
PAR M. P. CHEVEY,
Docteur ès sciences, Préparateur au Muséum,
Attaché comme Naturaliste à la Mission Hydrographique d’Indo-Chine
en 1925-26.
I. g décembre iga5 au ier février iga6. — Séjour au Tonkin, partagé entre,
d’une part les baies d’Along et des Faï-Tsi-Long (de Hongay à Port- Wall ut,
points extrêmes W. et E. de la région visitée), d’autre part les environs immé-
diats d’Haïphong, principalement les rizières de la rive gauche du Cua-Cam,
non en culture à cette époque de l’année , ainsi que la zone à palétuviers.
II. Série de prises d’échantillons de fond, les teT et a février iga6, effectuées
par l 'Astrolabe et le La Pérouse, dans le golfe du Tonkin.
III. 6 février au ig avril iga6. — Séjour en Gochinchine (Saigon). Excur-
sions à Mytho (près de l’embouchure du Mékong), et àPhan-Thiet (Sud-Annam),
port de pêche indigène important.
IV. ig avril au a mai iga6. — Séjour au Cambodge, dans la baie de Ream
(au S. de la baie de Kompong-Som). Draguage au large de Poulo-Obi, au
retour.
V. a mai au 6 septembre iga6 :
A. Croisière sur la côte d’Annam: Mui-Né, Poulo-Cecir de Mer, Pointe Lagan,
baie de Cam-Ranh (Ba-nghoi), baie de Nha-Trang;
Baies de Yung-Ro (cap Varella), Xuan-Dai et Vung-Chao;
Baie de Ku-Mong, lie Juan-Brieto, Ilôts Coni, Baie de Qui-Nhon;
B. Croisière en mission à bord du de Lanessan, chalutier du Service Océano-
graphique des Pêches de l’Indo-Chine, sous la direction du DrKrempf, directeur
du Service (a3 juin au k août 1926). — ieT voyage : Tourane, archipel des
Paracels (Ile Triton, Récif de la Découverte, Passu Keah , Récif Bombay, Pyra-
mide, Ile Lincoln, Ile Boisée, Ile Rocheuse, Ile Roberts et Groupe du Croissant),
Tourane; — ae voyage : Tourane, puis vers le N. : Ile du Tigre, Dong-Hoi,
Qui-Dic, Li-IIoa, et retour vers le S. par la Baie de Kikuik; Culao-Ré, Baie de
Tanquam, Baie de Yung-Ro, Baie de Hon-Cohe, Nha-Trang.
C. Séjour de 1 mois dans les Baies de Vung-Chao (Song-Cau), et Vung-
Lam.
LISTE DES STATIONS.
Tous les numéros portant le chiffre (a3.), en tête, se rapportent aux parche-
mins attachés sur les pièces les plus volumineuses (poissons, grands crustacés,
etc.). Tous les autres sont groupés sous un des indices suivants : I (Poissons),
C (Crustacés), M (Mollusques), V (Vers), R (Echinodermes), P (Cœlentérés) ,
S (Spongiaires), St (Plancton), SD (Prises de fond au sondeur Léger),
— 55 —
N DBS STATIONS.
23.229
23.230
23.246
23.244
23.254
LIEUX ET CIRCONSTANCES DE CAPTURE.
Mammifères.
Baie d’Along (foetus de mouflon). .
Reptiles et Amphibiens.
Rizières de la rive gauche du Cua-Cam s
(près de Haïphong).
Idem
Idem “■
Marché de Haïphong a4/i/a6.
COCHINCHINE.
Saigon (jardins de l’Arsenal) io/iv/26.
Baie de Ream aa/iv/sô.
23.267 Pointe Lagan (pêché à la lumière, le soir, i^/v/aô.
le long du bord).
23.273 Pointe Lagan , sur les dunes
23.301 Baie de Vung-Ro (Cap Varella)
Poissons.
23.220
23.221, 22 et 23
23.224 et 25, 1/1
23.226, 27 et 28
23.232
23.233, 34, 35,
36, 37 et 38
23.239, 40, 41
et 42.
1/2
23.245
Baie d’Along (île du Dentelé), dans l’estomac
d’un échassier.
Baie d’Along (île du Képi), pêches effec-
tuées par des indigènes.
Rizières de la rive gauche du Cua-Cam,
près de Haïphong.
Baie d’Along , pêches effectuées par des in-
digènes.
Idem., à marée basse
Marché de Hongay
Marché de Haïphong.
Haïphong, appontement de la poste
Baie d’Along , pêche effectuée par des in-
digènes.
— 56 —
— 58 —
— 59
«
% v
(A suivre.)
— GO —
\
Note préliminaire
SUR L’ORGANISATION DD PIED DES ELEPHANTS ,
par M. H. Neuville.
Je me propose d’examiner brièvement ici quelques particularités peu
étudiées ou mal connues du pied des Proboscidiens.
Ce pied est d’un type spécial. Au lieu d’être modelé comme l’est celui
des autres Mammifères, dans lequel une structure complexe se révèle dès
l’abord, il présente une apparence informe. Continuant sans transition
nette le membre qui le supporte, il semble la terminaison d’une colonne
renflée vers sa base, et horizontalement tronquée à travers ce renflement,
plutôt qu’il ne donne l’impression d’un ensemble de parties articulées. Le
degré d’inclinaison et la faiblesse des phalanges, de même que l’extension
du coussinet élastique, contribuent à le caractériser anatomiquement. De
l’extérieur, en outre de son aspect général tout à fait particulier, ses ongles
le caractérisent également au premier abord ; enfin , la nature et l’apparence
même de la sole sont encore caractéristiques.
Je vais passer rapidement en revue ces quelques caractères.
Phalanges.
C’est à leur sujet, et notamment à celui de la phalangette, que les diffé-
rences d’assertions atteignent leur maximum. Or, en cherchant à contrôler
ces assertions , on en arrive à se convaincre , si l’on dispose d’un matériel
suffisant, qu’elles sont presque toutes recevables. Chez les Éléphants, la
phalangette est en voie de régression, il est même permis de dire de dispa-
rition. Sauf aux doigts m et iv, où elle m’a toujours paru bien reconnais-
sable malgré les grandes différences de son degré de développement, sa
présence est inconstante. Elle peut se réduire à une sorte de tigelle trans-
versale, irrégulièrement courbée, parfois même sinueuse, et n’ayant avec
l’ongle correspondant que des rapports assez vagues, sur lesquels je
reviendrai en traitant des ongles. Elle peut même n’être plus qu’un simple
petit nodule, très irrégulier, échappant à toute description, et échappant
plus encore aux modes usuels de préparation du squelette des grands
Mammifères. Ce nodule même peut enfin ne pas exister. La seconde pha-
lange peut, elle aussi, subir une régression qui, pour être moins accentuée,
est cependant très notable. Ainsi s’expliquent les contradictions — certaines
— 61
au moins — que ion relève au sujet de ces phalanges dans maints auteurs
aussi justement estimés les uns que les autres.
A l’état le plus parfait quelle m’ait présenté, la phalange unguéale des
Eléphants rappelle assez étroitement celle du doigt médian des Rhinocéros,
tout en étant beaucoup moins robuste. Je ne trouve ici aucun terme de
comparaison plus banal. Très allongée dans le sens transversal, très réduite
dans le sens qui est, anatomiquement, celui de sa longueur, et par surcroît
très mince , il est permis de la définir comme une sorte de lame osseuse ,
aplatie d’avant en arrière, présentant souvent en son milieu, vers le haut,
une éminence rappelant très vaguement l’éminence pyramidale des Soli-
pèdes, et, vers le bas , un tubercule médian arrondi, généralement assez fort.
Les extrémités de cette lame sont le plus souvent incurvées vers l’arrière,
de telle sorte que l’ensemble forme un arc surbaissé, à convexité antérieure.
Mais il arrive que cette incurvation ne se produise pas, ou soit à peine
seusible, ou qu’il s’en dessine dans d’autres sens; la concavité de l’arc, qui
se trouve typiquement en arrière comme chez les Rhinocéros , peut ainsi
devenir supérieure ou inférieure; plusieurs incurvations pouvant se produire
en divers sens, l’on en arrive parfois à des formes en clavicule, qui se trou-
vent surtout aux doigts latéraux. Les extrémités de celte phalangette sont le
plus souvent renflées vers l’arrière; sur aucun des sujets que j’ai examinés,
je n’ai trouvé , à leur niveau , rien qui puisse être assimilé à des apophyses
basilaires de Solipèdes, et moins encore à des apophyses rétrossales.
L’épaisseur de cet ossicule est variable. Enfin, tantôt il est à peu près lisse,
tantôt il est rugueux, cette rugosité n’étant d’ailleurs pas localisée comme
elle l’est généralement sur les phalanges unguéales des autres Mammi-
fères.
Ses caractères sont tellement variables qu’il peut être difficile , une fois
les connexions détruites, d’assigner à certaines de ses formes une orienta-
tion précise. La présence du tubercule médian permet indubitablement d’en
distinguer l’avant et l’arrière; mais tout le reste peut être assez indécis
pour qu’il soit impossible d’en reconnaître le haut et le bas, le bord supé-
rieur et le bord inférieur pouvant être aussi irréguliers l’un que l’autre et
le niveau du tubercule médian pouvant varier.
Je donne ici les mensurations de quatre phalangettes appartenant aux
doigts ni et iv d’un Eléphant d’Asie, femelle, ayant vécu vingt-six-ans dans
la Ménagerie du Muséum; ce sont les mieux formées de celles qu’il m’a été
permis d’étudier. Dans ces mensurations, l’os étant placé dans sa position
normale, le premier nombre exprime la largeur, mesurée en ligne droite, le
second la longueur, au milieu , c’est-à-dire au niveau de ce qui représente
une éminence pyramidale, la troisième l’épaisseur maxima, c’est-à-dire la
dimension mesurable d’avant en arrière au niveau de la grosse apophyse
médiane et y compris celle-ci, et la quatrième l’épaisseur moyenne des
parties latérales.
— 62 —
Yoici ces mensurations : 67 mm. xi8x i4x6; 67x17x18x6;
65x2ûxi5x6; 65x t4x 10x7.
Sur le sujet jadis étudié par Perrault, je n’ai retrouvé qu’une seule pha-
lange unguéale, celle du quatrième doigt antérieur droit; elle mesure
68 XHX12X&; elle est plus lisse , sur toute son étendue , et plus grêle ,
dans son ensemble, que sur le sujet précédent.
Cette phalangette des Eléphants étant le plus comparable à celle du doigt
médian des Rhinocéros, je donnerai, pour faciliter cette comparaison, les
mensurations d’une phalangette médiane de Rhinocéros (sp?) : 102 mm.
X 32 x 27 x 1 5. La surface articulaire, si nette et si étendue sur le Rhino-
céros, n’existe pas chez les Eléphants, où, elle semble représentée, sous
une forme très atténuée par la partie supérieure de l’éminence mé-
diane, arrondie, dont je signalais ci-dessus la présence. Il ne me semble
pas exagéré de dire que cet ossicule ne présente pas ici de caractères tonc-
tionnels.
L’ossification de cette phalange terminale paraît tardive. Même à l’état
parfait , je l’ai vue parfois rester fragile et présenter, après dessiccation , une
sorte de légère flexibilité, rappelant un peu celle d’un os en voie de décal-
cification artificielle.
Coussinet élastique.
Les pieds des Eléphants constituent des masses énormes dans lesquelles .
la place tenue par les os est plus faible que chez les autres ongulés, celte
dernière expression étant prise ici dans son sens le plus large. Ces os sont
inclus dans la partie antérieure du pied. L’espace s’étendant en arrière est
surtout rempli parmi tissu rappelant le coussinet élastique du pied humain,
ou, mieux, celui des Tylopodes et surtout celui des Rhinocéros. Les rensei-
gnements fournis à ce sujet sont rares, et, comme cela arrive si souvent au
sujet de ces Mammifères tout à fait spéciaux que sont les Proboscidiens ,
franchement contradictoires. Ce coussinet a été décrit comme un amoncel-
lement de tissu élastique complètement dépourvu de graisse et ne se laissant
couper que difficilement. C’est méconnaître l’iisage,peu connu dans nos
pays il est vrai, de l’abondante et excellente graisse culinaire que les indi-
gènes, et, à l’occasion les Européens, savent en extraire et dont l’une des
qualités est de résister au rancissement.
La figure ci-jointe met en évidence les dispositions d’ensemble de ce
coussinet plantaire , limité essentiellement , en avant par le plan des parties
osseuses, de leurs ligaments et de leurs muscles, qui ne sont pas représen-
tés sur cette figure, en arrière par les téguments et les muscles sous-jacents,
et en bas par la sole et le fascia plantaire. Il semble, sur la figure,
formé d’îlots blancs séparés par des travées très irrégulières venues en gris
sur celte image photographique, la pièce ayant subi , dans ce but, une pré-
64
paration spéciale. Les îlots blancs sont formés de graisse et les travées
représentent une charpente de fibres élastiques, tantôt feutrées étroitement
et constituant alors des plans irréguliers plus ou moins épais , tantôt réunies
en faisceaux épars , serpentiniformes , ou en simples paquets , tantôt disso-
ciées et noyées dans la masse essentiellement graisseuse que forme cette
partie. Cette figure pourra suffire à démontrer non seulement la présence,
mais l’extrême abondance de la graisse. Rien ne rappelle ici une répartition
de la masse adipeuse en boules distinctes, de dispositions constantes,
comme chez les Tylopodes, ni la tendance à la formation d’un talon qui
s’observe également chez ces derniers. L’ensemble de ce coussinet élastique
représente à la fois le coussinet plantaire et la pulpe élastique des doigts,
plus encore que cela n’existe dans le pied des Tylopodes, et beaucoup plus
même que dans celui des Rhinocéros.
Il serait insuffisant de se borner à constater J’existence et l’étendue de ce
large coussin graisseux, qui me paraît hautement instructif quant au rôle
physiologique et aux conditions de développement du tissu adipeux. Sans
entrer dans le domaine des hypothèses hasardées, il est, je crois, permis de
supputer les causes qui l’ont fait apparaître et l’ont amené à cet état.
Cruveilhier a depuis longtemps démontré que les tumeurs graisseuses
sous-cutanées résultent de pressions extérieures exercées sans frottements,
les pressions avec frottements engendrant par contre les bourses muqueuses.
Il est d’autres causes, plus banales, du développement de la graisse; mais
quant au coussinet élastique du pied, ce sont celles des lipomes profession-
nels qui interviennent. Ed. Retterer en a suivi le processus dans le pied
humain. Dans le cas des Eléphants, il est manifeste que ces dernières causes
agissent avec une très vive intensité; les caractères spéciaux de la marche
de ces Mammifères me semblent légitimer particulièrement le rappel de ces
fadeurs mécaniques, qui, dans certains autres cas, sont pathogènes. On
sait comment agissent ceux-ci ; ils provoquent d’abord une prolifération
des cellules conjonctives , puis une vascularisation, et par suite une nutri-
tion, plus intenses, et ce dernier fait entraîne directement la transformation
adipeuse de l'hyaloplasma des cellules conjonctives, dont le réticulum
évolue en substance élastique (Ed. Retterer). Il se forme ainsi des masses
compressibles et élastiques , dont le coussinet pédieux des Eléphants est un
exemple très net. Parmi tous ceux que Ton peut citer de la nature
et de l’effet de ces actions mécaniques , celui-ci me paraît l'un des plus
frappants et des plus démonstratifs.
(A suivre .)
65 —
La formation de l omoplate humaine ,
par M. Henri V. Vallois.
Le simple examen de l’omoplate de l’homme et de celle des autres pri-
mates, anthropoïdes ou non, montre qu’il existe entre elles des différences
très apparentes à première vue. Cependant les éludes comparatives tentées
à diverses reprises par plusieurs anatomistes (Broca, 1878; Livon, 1879;
Flowcr et Garson, 1879; Sarasin, 1893 ; Ranke, 1904-, Schück, 1910;
Frey, 1928) n’ont pas donné de résultats satisfaisants; en particulier, les
divers indices ou mesures qui ont été proposés n’ont pas abouti au but
que poursuivaient ceux qui les avaient établis : donner à l’omoplate de
l’homme une place bien à part, en rapport avec sa morphologie spéciale.
L’élude que j'ai faite , au laboratoire d’anatomie comparée du Muséum ,
des omoplates de nombreux primates avec les muscles y annexés, m’a
permis de constater que l’imprécision des résultats des auteurs tient à ce
qu’ils ont envisagé l’os isolé du corps. Si on l’étudie en place, avec son
orientation normale, et compte étant tenu des conditions dans lesquelles il
est appelé à fonctionner, on se fait une idée très précise de la façon dont a
pu se réaliser l’omoplate humaine.
L’omoplate des Catarrhiniens [1) . — L’omoplate, couchée sur la face pos-
téro-latérale du thorax, doit être considérée aux points de vue de sa forme
çl de sa direction.
1 0 La forme de l’os est tout à fait comparable à celle que l’on trouve
chez la grande majorité des mammifères quadrupèdes. C’est une plaque
triangulaire dont le sommet, tronqué, correspond à la cavité glénoïde. Les
trois bords sont très inégaux : le bord axillaire (caudal) est le plus long,
puis vient le bord cranial ; au contraire , le bord vertébral est très court et
arrondi; au voisinage de l’angle caudal, il reste cartilagineux, même chez
l’adulte.
L’épine s’étend de la cavité glénoïde au bord vertébral ; elle tombe à peu
près perpendiculairement sur ce bord avec lequel elle forme un angle ouvert
cranïalement de 86° environ; elle est aussi à peu près perpendiculaire au
W Je prendrai essentiellement comme type l’omoplale des Cercopithecinæ ;
l’omoplate des Semnopilhecinae, surtout celle du S. nasica, présente certaines
particularités, qu’il serait superflu de décrire ici.
Muséum. — xxxm.
— 66 —
grand axe de la glène, avec lequel elle forme un angle ouvert cranialement
de 88°.
2° La direction de l’os n’est pas, comme on la représente généralement,
perpendiculaire à la colonne vertébrale, mais très oblique en avant, en
dehors et en bas. L’obliquité en dehors est bien exprimée par ce fait que
l’épine forme avec la ligne sagittale un angle, ouvert cranialement, de h 5°.
L’obliquité en bas tient à ce que l’omoplate n’est pas située, comme chez
l’homme, dans un plan frontal, mais dans un plan qui se rapproche du
Fig. i. — I, Cercopithèque; II, Gibbon; III, Orang.
Dans cette figure et dans la suivante, les omoplates ont été dessinées au diagraphe
puis réduites à une échelle qui les rende comparables. L’orientation de l’épine par rap-
port aux lignes verticales est exactement celle réalisée par rapport au rachis sur le vivant.
sagittal. Ainsi, la cavité glénoïde regarde à la fois cranialement, ventrale-
ment et en dehors.
Toutes les dispositions précédentes se comprennent si on observe que le
membre antérieur des Cercopithecidœ est, comme celui du cheval ou du
chien par exemple, formé de segments angulairement coudés les uns sur
les autres : à l’omoplate, oblique en avant et en bas, fait suite l’humérus,
oblique en sens inverse, suivi lui-même des os de l’avant-bras qui ont à
peu près la direction de TomoplaLe. Tout le membre fonctionne dans un
plan à peu près parallèle au plan sagittal.
L’omoplate des Anthropoïdes. — La modification essentielle de l’os est
qu’il est comme comprimé dans le sens transversal, c’est-à-dire perpendi-
culairement à l’axe du rachis : le bord vertébral devient rectiligne et paral-
lèle à la colonne; en même temps, il s’allonge aux dépens de ses deux por-
tions sus et sous épineuse ; il est toujours complètement ossifié chez l’adulte.
D’autre part, le bord cranial se raccourcit progressivement.
— 67 —
Pour tous les autres points de sa morphologie, l’omoplate n’a guère
changé : le bord axillaire garde la même forme et la même orientation vis-
à-vis du rachis. L’épine, elle aussi, garde la même'obliquité que chez les
Cercopithecidœ. Evidemment, puisque le bord vertébral de l’os s’est modifié ,
l’angulation de l’épine sur ce bord n’est plus la même : elle lui était per-
pendiculaire chez les Cercopithecidœ ; chez les Anthropoïdes, elle forme
avec lui un angle, ouvert cranialement, de 5o° en moyenne. Tous les
auteurs en ont conclu que l’épine avait changé de direction. C’est là une
conception erronée. Les figures 1 et 2 montrent que, dans tous les cas,
l’épine est oblique en dehors et cranialement par rapport au rachis et cette
/ obliquité ne varie que dans de faibles limites.
La cavité glénoïde, qui est toujours perpendiculaire à la direction de
l’épine, conserve la même orientation que chez les Cercopithecinœ : elle
regarde cranialement et en dehors. Mais, étant donné que, par suite de
l’élargissement du thorax , l’omoplate des Anthropoïdes est maintenant dans
un plan à peu près frontal (elle ne fait avec le plan frontal qu’un angle de
i5° à 3o°), la cavité ne regarde plus que très ventralement.
Le tableau qui suit permet de bien saisir ks variations des dimensions
des bords et de l’obliquité de l’épine. Les longueurs des deux bords , verté-
bral et cranial, sont données par rapport au bord axillaire supposé égal
à 100. On voit que le bord vertébral qui, chez les Catarrhiniens , mesurait
les sept dixièmes de l’axillaire, en mesure, chez les Anthropoïdes, les huit
à neuf dixièmes. Au contraire, le bord cranial, qui dépassait les huit
dixièmes chez les premiers, descend aux cinq, quatre ou trois dixièmes
chez les seconds. En même temps , on constate que , si l’obliquité de l’épine
sur le bord vertébral change brusquement des Catarrhiniens aux Anthro-
poïdes, celle par rapport au rachis reste sensiblement identique; ce fait
seiait particulièrement évident si l’on tenait compte des variations indivi-
duelles que je n’envisage pas ici.
vertébral.
Cercopithèque..... 72,2
Gibbon 89, à
Orang 80,6
Chimpanzé 95,8
Gorille 97,3
Homme 118
La cause des modifications précédentes réside en grande partie dans la
nouvelle situation du membre qui, chez les Anthropoïdes, fonctionne beau-
5 .
— 68
coup plus dans le plan frontal que dans le sagittal. L’omoplate, rejetée sur
la face postérieure du thorax, est obligée de diminuer ses diamètres trans-
versaux, tandis que, par compensation, les diamètres cranio-caudaux s’al-
longent. Un fait analogue se produit chez les Chéiroptères où la configu-
ration générale de l’os rappelle beaucoup celle des Anthropoïdes.
Le changement de forme se répercute sur les fosses épineuses et sur les
muscles qu’elles contiennent. Le sus et le sous-épineux des Catarrhiniens
constituaient deux muscles longs et étroits qui agissaient surtout pour
étendre et fléchir l'humérus sur l’omoplate. Chez les Anthropoïdes, ces
muscles se raccourcissent comme les fosses correspondantes, mais aug-
mentent notablement de hauteur. En conséquence, les mouvements qu’ils
détermineront seront moins étendus; mais plus puissants; ils s’adapteront
d’une manière plus étroite à la rotation de l’humérus. Le changement d’ac-
tion est particulièrement net pour le sus-épineux : alors que, chez les Catar-
rhiniens, il fonctionnait surtout comme un ressort, lors de la propulsion
du membre, son grand volume chez les Anthropoïdes indique le rôle pré-
pondérant qu’il joue dans l’élévation du bras, mouvement si nécessaire à
la préhension arboricole.
L’omoplate chez l’homme. — Chez l’homme, la forme générale et la situa-
tion de l’os restent sensiblement les mêmes que chez les Anthropoïdes.
L’omoplate, placée dans un plan presque frontal (elle fait un angle de 20°
à 3o° avec ce plan), constitue un triangle allongé dans le sens cranio-
caudal, et son bord vertébral est parallèle au rachis. On dit habituellement
que la principale différence d’avec les Anthropoïdes est que l’épine s’est
redressée, diminuant d’autant la fosse sus-épineuse. En réalité, le lait essen-
tiel est le changement d’orientation de la cavité giénoïde; c’est lui qui
entraîne toutes les autres modifications.
— 69 —
La cavité glénoïde de l’homme ne regarde plus, en effet, comme c était
le cas chez tous les primates, en dehors et crauialement, mais directement
en dehors (abstraction faite de ce que la légère obliquité de l’os sur le
plan frontal la fait aussi regarder ventralement), disposition évidemment
en rapport avec les nouvelles fonctions du membre supérieur. L’orientation
de la glène cranialement et en dehors convient parfaitement, en effet, à un
humérus qui doit effectuer de puissants mouvements d’élévation, comme
c’était le cas dans i’arboricolisme. Au contraire, l’orientation directement
en dehors convient beaucoup mieux à un humérus qui, comme celui de
l’homme, reste habituellement pendant sur le devant ou sur les côtés de la
poitrine.
Il est du reste à noter que, lorsque nous élevons le bras au-dessus de
l’horizontale, notre omoplate ne garde pas sa position habituelle, mais
bascule autour d’un axe passant par son centre, si bien qu’elle prend une
position oblique qui rappelle celle des singes : le bord vertébral perd son
parallélisme au rachis et la cavité glénoïde regarde cranialement (en haut)
et en dehors, absolument comme celle des Anthropoïdes.
La nouvelle orientation de la cavité glénoïde chez l’homme a pour effet
que son pôle supérieur s’éloigne du rachis, tandis que l’inférieur s’en rap-
proche. En conséquence, le bord supérieur de l’os s’allonge, tandis que
l’axillaire se raccourcit; le bord vertébral ne se modifie guère, mais ses
dimensions proportionnelles vis-à-vis du bord axillaire sont naturellement
beaucoup plus grandes, puisque ce dernier bord a diminué de longueur
(voyez tableau). D’autre part, l’épine a modifié son orientation et est main-
tenant à peu près perpendiculaire au bord vertébral et au rachis : l’angle à
sinus cranial qu’elle fait avec eux est de 8à° à 88°. Cette nouvelle direction
est certainement la conséquence de l’orientation nouvelle de la cavité glé-
noïde, car l’épine, cloison de séparation des muscles abaisseurs et des
releveurs de l’humérus, est nécessairement, chez tous les mammifères, per-
pendiculaire au grand axe de la glène.
Enfin, l’horizontalité de l’épine détermine de notables modifications au
niveau des deux fosses sus et sous-épineuses : la première diminue, tandis
que la seconde augmente et, ainsi, le champ d’insertion du muscle abais-
seur de l’humérus se trouve accru aux dépens de celui du muscle éléva-
teur, ce qui correspond, on le conçoit, au rôle nouveau du membre supé-
rieur.
L’exposé précédent montre que la formation de l’omoplate humaine
apparaît relativement simple si l’on tient compte de ces deux facteurs mor-
phogéniques que sont le développement du bras dans le plan transversal
et la situation normalement pendante de l’humérus. Le premier entraîne
le transport de l’os sur la face postérieure du thorax, d’où son raccourcis-
sement dans le sens transversal et son allongement dans le sens cranio-
i
70 —
caudal ; le second entraîne l’orientation en dehors de la glène et l’horizon-
talité de l’épine.
Ces faits ne pouvant être traduits par des chiffres , on comprend , de ce
chef, les contradictions où sont tombés les auteurs qui s’efforçaient d’ex-
primer uniquement par des indices les modifications que l’on observe en
passant des Catarrhiniens aux Anthropoïdes , et de ceux-ci à l’homme. L’in-
dice scapulaire de Broca (rapport de la longueur à la largeur) plaçait le
chimpanzé au même niveau que l’homme , malgré l’obliquité différente de
l’épine. L’indice sous-épineux du même auteur (rapport de la fosse sous-
épineuse à la largeur de l’os) plaçait l’homme à côté de l’orang, mais éloi-
gnait celui-ci du gibbon d’une manière extraordinaire. L’indice épineux de
Sarrasin (rapport des hauteurs des deux fosses épineuses) plaçait l’homme
entre l’orang et les autres Anthropoïdes. L’indice de Ranke (rapport du
bord vertébral au bord axillaire) séparait à peine l’homme du gorille et
mettait le gibbon plus loin de nous que n’eu sont les cercopithèques. Autant
de faits qui montrent la prudence avec laquelle on doit employer la méthode
des indices quand on compare des os dont les conditions de fonctionnement
sont différentes.
»
71
v
Les Saturniens du genre Aurivillius ,
par M. E.-L. Bouvier.
En 1902, A. S. Packard établit le gpnre Aurivillius ( Journ . N. Y. eut.
Soc., X, p. io4, fig. 7-16) pour un Saturnide africain que Weslwood
avait décrit et figuré, en 1849 (Proc. Zool. Soc. London, p. 4 1 , fig. 2)
sous le nom de Salurnia arata. Pour établir ce genre, l’auteur américain
semble avoir manqué de matériaux; il ne possédait qu’un mâle du Natal
qu’il mil en parallèle avec le Nudaurelin cytherea Fabr. et, parmi quantité
de détails sans valeur générique, signale le fait suivant qui lui parut
avoir une grande importance : dans son Nudaurelia (comme d’ailleurs
dans toutes les espèces du genre ainsi qu’il résulte des travaux d’Auri-
viilius), la 2e radiale (10) des ailes antérieures naît de la cellule, tandis
que dans l’espèce de Westwood, elle se détache d’un pédoncule commun
propre à toutes les radiales et, sur ce pédoncule, avant le départ de la
5e radiale (7). Ce caractère n’est pas sans importance, mais, on verra dans
la suite qu’il ne saurait avoir ici une valeur générique.
Ainsi fut établi le genre Aurivillius; il manquait de bases sérieuses et
Aurivillius lui-même crut devoir le rejeter (Ar/c. Zool., IL, n° 4, p. 18,
1905), disant que les caractères choisis par Packard ne sont autres que
ceux du genre Bunæa. Pourtant, certains auteurs l’ont accepté depuis, et
je crois qu’il convient de se ranger à leur opinion, mais en précisant les
caractères propres au genre. Ces caractères doivent être tirés de l’ornemen-
tation des ailes qui est remarquablement la même dans toutes les formes
de ce petit groupe. Chez toutes, en effet , on observe sur la face supérieure
de chaque aile un ocelle arrondi bien constitué, près duquel ou au niveau
duquel court une rayure médiane qu’on n’observe nulle part ailleurs, sous
cette forme, chez les Saturnides africains; fine, très accentuée, plus appa-
rente que les autres rayures, d’un brun noirâtre ou rougeâtre, elle parcourt
les deux ailes en faisant des zigzags nombreux, irréguliers et souvent très
profonds; c’est presque une ligne persillée. Chaque aile a également une
rayure interne ou basale multianguleuse et brisée sur la cellule, ainsi
qu’une rayure externe droite plus ou moins découpée en arceaux; mais
des rayures de ces deux sortes sont fréquentes chez les autres Saturnides.
Plus caractéristique est la structure des ocelles : un anneau interne ou cen-
tral d’un noir pur qui englobe la partie vitrée, autour un anneau large
rouge ou rougeâtre, puis un très mince anneau blanc que limite en dehors
un large anneau plus ou moins rouge. Ainsi est fait l’ocelle postérieur,
remarquable par sou anneau interne qui est une forte tache noire coupée
— 72 —
basalement par une fine ligne vitrée ; l’ocelle antérieur est moins grand , sa
fenêtre est arrondie et simplement marginée de noir, son anneau rouge
externe est peu développé.
Toutes ces formes appartiennent au groupe des Saturnides africains où
les pectinations des antennes de la femelle sont réduites jusqu’à être parfois
nulles, où les tibias des pattes ont des dimensions moyennes normales et
où ceux de la ire paire présentent dans les deux sexes un appendice posté-
rieur. Elles se rapprochent ainsi des Bunœa et des Nudaurelia mais n'ap-
partiennent à aucun de ces deux genres, car les nervures des uns sont
disposées comme dans le premier de ces genres, et celle des autres comme
dans le second, sans que, d’ailleurs, change la parure. Mal caractérisé par
Packard, le genre Aurivillius est néanmoins un genre bien autonome, un
bon genre; aucun n’est plus facile à reconnaître.
I. Examinons d’abord les Aurivillius dont les nervures sont du type
Bunœa, c’est-à-dire avec la 2e radiale (1 o) des ailes antérieures naissant du
pédoncule commun à toutes les radiales. Gomme je le montre au cours
d’un travail récent [Annales des Sciences naturelles Zool. , (10), IX, 1926) la
disposition de cette nervure dans le genre Bunœa se rapporte à deux types :
le type cYalcinoë où la 2e radiale naît du pédoncule avant la 5e (7), et Je
type de Youbie où elle se détache plus ou moins loin après. J’ai constaté
qu’il en est de même chez les Aurivillius.
A. — A ce dernier type, celui où la 2e radiale se détache du pédoncule
au delà du départ de la 5e appartient une espèce que j’appellerai
Oberthüri nov. parce que j’en ai trouvé les types, sous le nom à'aralus,
dans les matériaux de la collection Oberthür acquis par le Muséum. Ces
types proviennent de M' Pala, dans la région du Tauganyika, où ils furent
capturés par le P. Guillemé; ils comprennent un d de 110 millimètres
d’envergure, marron-rougeâtre en dessus, gris-rosé du côté inférieur où
les rayures sont peu apparentes, — et une 9 légèrement plus petite, à
fond jaune en dessus, gris-jaunâtre et avec des rayures très apparentes du
côté ventral. J’ai rapporté à la même espèce une 9 à fond jaune de Katanga,
qui appartient au Musée du Congo belge. En dehors de sa nervulation
toute particulière, cette espèce présente quelques caractères propres : les
zigzags de sa rayure médiane rencontrent les angles de la rayure interne
en arrière de l’ocelle des ailes postérieures, la rayure externe des mêmes
ailes est fort peu onduleuse et seulement en arrière, la fente vitrée de l’o-
celle des ailes postérieures est à peine sensible dans le noir, et l’anneau
rougeâtre superposé au noir commence près de celui-ci par une étroite zone
d’un jaune-rosé. L’A. Oberthüri semble propre aux régions orientales de
l’Afrique tropicale.
U- — Le type où la 2e radiale se détache avant la 5e est beaucoup plus
répandu et plus varié, J’y distingue deux formes spécifiques ; aratus
Westw. où les ailes antérieures du 3 sont peu falquées, d’ailleurs sem-
blables en ce point à celles d'Oberthüri, et Horsini nov. où leur falcature
est grande et presque semblable à la falcature signalée par Rothschild,
dans son triramis.
i° Les représentants de l’espèce aratus ont l’anneau moyen rougeâtre
des ocelles postérieurs assez terne et pâle, un peu gris, plus clair autour
du noir et passant progressivement au rougeâtre du côté de l’anneau blanc.
Ils appartiennent à deux variétés: l’une typique, aratus, représentée par
Wéstwood dans la PI. VII, fig. 2 de son travail, où l’on voit la rayure mé-
diane des quatre ailes confluer avec la rayure interne en arrière des
ocelles, — l’autre, figurée par Maassen et Weymer (Beitrâge, fig. 5q 3 ;
1881) et par Distant (Ins. transvaaf. Part. III, PL VII, fig. 1 3\ 1908)
où ces deux rayures sont largement indépendantes. Ce qui m’a fait choisir
pour celte variété le nom de divaricatus. Les deux variétés furent confon-
dues jusqu’ici encore qu’elles soient assez différentes par leurs caractères et
leur distribution.
La variété aratus Westw. semble propre à l’Afrique occidentale. West-
wood signale aratus des rrAshantis, Sierra Leone et Port Natals, mais il
faut presque sûrement rapporter au Sierra Leone i’exemplaire-type figuré
parcel auteur. Le Muséum a reçu de M. Fieutiaux l’unique représentant
qu’il possède dans cette variété ; c’est une femelle du Congo , en assez mau-
vais état; elle présente tous les caractères du type de Wéstwood, avec une
intrication post-ocellaire, poussée à l’extrême, des rayures médiane et in-
terne, l’épaississement de la rayure externe très onduleuse des ailes posté-
rieures et le large épatement costal de la rayure externe aux ailes anté-
rieures. Il faudra sans doute rapporter à cette forme les aratus signalés par
Auriviilius (1910) à N'djolé, par le même auteur (1905) et parle lieute-
nant Schultze (191 A) à Peteniji, par Strand (1912) à Makomo dans le
district de Ntum, et par W. Rothschild (1895) en Sierra-Leone.
La variété divaricatus nov. a bien été représentée, avec ses rayures ex-
ternes plutôt grêles, dans les deux figures signalées plus haut (de Maassen
et Weymer, exemplaire du Natal, et de Distant, exemplaire du Transvaal).
C’est une forme su l-orientale à laquelle il faut presque sûrement rapporter
l’exemplaire de Durban étudié par Packard (1902), puis par Packard et
Cockerell (191 A), les exemplaires du pays des Àshantis et de Port Natal
signalés par Wéstwood (18A9) et Walker ( 1 85 5 ) , ceux du Transvaal men-
tionnées par 0?Neil (1919). Elle est représentée au Muséum par les maté-
riaux suivants qui proviennent de la vente Oberlhür : un 3 et une 9 de
Barberton (Transvaal), un 3 sans localité et une 9 de Lulua-Sankuru ,
Haut-Kasaï. Ce dernier exemplaire nous montre que la variété divaricatus
s’avance assez loin vers le centre de l’Afrique tropicale; la même observation
peut-être faite au sujet d’un 3 de Mayumba qui se trouve dans les collée-
— 74 —
tions du Congo belge. Cette variété présente une aberration de couleur
marron-rougeâtre que W. Rothschild a désignée sous le nom de juscus.
Cette jolie aberration est représentée au Muséum, très typique, par deux
spécimens de la collection Oberthür : un d de Rikalta, au Mozambique,
et une 9 de Rarberton, au Transvaal. Ces deux exemplaires mesurent res-
pectivement 125 et 1 1 5 millimètres; ils sont un peu plus grands que nos
divaricalus normaux, un peu plus petits que notre femelle congolaise
d'aratus, dont l’envergure atteint i4o millimètres;
2° De la même couleur que l’aberration fuscus , mais un peu plus rose,
est un superbe d envoyé l’année dernière au Muséum par M. le Dr Millet-
Horsin, qui en fit la capture à Ouidah, au Dahomey. Cet exemplaire est le
type d’une espèce qui me paraît nouvelle et que j’appellerai Horsini, en
l’honneur du dévoué correspondant qui l’a découverte. Comme je l’ai dit
plus haut, ce d est caractérisé par ses ailes très falquées, avec l’apex
fort aigu; par la disposition de ses rayures, il ressemble à divaricalus;
l’ocelle postérieur y est très remarquable, avec son anneau moyen d’un
rouge vif séparé du centre noir par un fin anneau d’un gris pur; la fenêtre
vitrée de l’ocelle antérieur est punctiforme; les rayures sont gris foncé, sauf
la médiane qui est d’un brun-rougeâtre très vif; le dorpe est gris-rosé en
dessus, d’un beau blanc très légèrement rosé en dessous; l’envergure est
de 125 millimètres.
II. Il reste à signaler une dernière espèce, VAur. triramis décrit en
1907, par VV. Rothschild [Ann. Nat. Hist. (7), XX, p. 4) qui mit en
évidence, chez celte forme, la disposition nudaurélienne des nervures anté-
rieures, c’est-à-dire l’indépendance de la 2e radiale qui se détache directe-
ment de la cellule. Plus encore que l 'Aur. Horsini, cette espèce est remar-
quable par la forte falcature et l’apex très aigu de ses ailes antérieures. Les
rayures y sont d’un brun-rougeâtre, d’ailleurs disposées comme dans la
variété divaricatus d'aratus; les ocelles sont semblables, mais un peu plus
rougeâtres; de même aussi le fond est jaune sur les deux faces. Il en est
ainsi, du moins, dans les trois exemplaires (des d) que j’ai sous les yeux.
L’un de ces exemplaires fut capturé à Tchibanga, au Gabon et offert par
M. Le Testu, au Muséum; son envergure est de îoo millimètres. Les
deux autres ont été donnés par les frères L. et J. de Joannis et sont à peu
près de même taille; l’un fut capturé à la Côte d’ivoire , l’autre à Kali, dans
le Haut-Sénégal. L’espèce est indiquée par W. Rothschild , de Sierra-Leone ,
des parages de la rivière Kasaï et de l’Angola ; elle semble décidément un
peu plus petite que les autres Aurivillius de l’Afrique occidentale.
Il ne sera pas inutile de condenser les observations qui précèdent dans
le tableau synoptique suivant :
A. — La 2e radiale des ailes antérieures naît du pédoncule des radiales plus ou
moins loin de la cellule.
— 75
B. — Elle se détache du pédoncule après l’origine de la 5*; à la face dor-
sale des ailes postérieures, les sinuosités des rayures médiane et
interne se rencontrent en arrière de l’ocelle. A. Oberthüri nov.
B'. — Elle se détache du pédoncule avant l’origine de la 5e.
C. — Anneau moyen de l’ocelle postérieur rougeâtre terne en dehors,
progressivement plus pâle du côté interne; ailes antérieures
médiocrement falquées A. aratus Westw.
D. — Sur la face dorsale de toutes les ailes, les sinuosités des
rayures médiane et interne se rapprochent et confluent
plus ou moins en arrière de l’ocelle.
var. aratus Westw.
D'. — Sur la même face, les deux rayures sont partout large-
ment indépendantes var. divaricatus nov.
jaune divaricatus normal,
marron-rougeâtre ab .fuscus Boths.
C'. — Anneau moyen de l’ocelle postérieur rouge vif et séparé du
centre noir par un filet gris; ailes antérieures très falquées
avec l’apex aigu; coloration marron-rougeâtre.
A. Horsini nov .
— La 2e radiale des ailes antérieures naît de la cellule ; les rayures médiane
et interne des ailes largement indépendantes; ailes antérieures très
falquées avec l’apex aigu; couleur jaune A, triramis Rolhs,
v
— 76
Tagoropsis Lambertoni,
Saturnien nouveau de Madagascar ,
par M. E.-L. Bouvier.
En 1919, le Muséum a reçu de M. Lamberton un Saturnien de Tana-
narive qui fut rapporté tout d’abord au T. cincta Mabille. Cet exemplaire
est un d de 6 h millimètres d’envergure , par suite , à peu près de la taille
des mâles dé cette dernière espèce; et il ressemble à ceux-ci par un groupe
de caractères qui paraissent justifier la détermination primitive : la rayure
médiane des antérieures passe en dedans de l’ocelle , la rayure externe des
mêmes ailes est simple et droite, les ocelles enfin sont très réduits, surtout
aux ailes postérieures, où ils n’apparaissent vraiment bien qu’à la face
inférieure.
Mais les différences entre les deux espèces sont frappantes ; les ailes anté-
rieures sont bien plus larges, leur largeur étant les 76 centièmes de la
largeur, tandis qu’elle oscille autour de 55 ou 56 dans cincta ; la rayure
basale est nulle sur les deux faces de toutes les ailes; — la rayure médiane
des ailes antérieures est à peine sensible sur la face dorsale et fort éloignée
(5 à 6 millim.) de la tache ocellaire qui se réduit presque à une très petite
ponctuation vitrée, tandis quelle est nette, vaguement sinueuse et très
rapprochée de l’ocelle (1 à 2 millim.) dans cincta; — la rayure externe
des mêmes ailes est beaucoup moins oblique parce que plus éloignée de
l’apex en avant, de la médiane en arrière; - — la submarginale de ces ailes
n’est indiquée que par une grosse tache noirâtre située entre le tornus et
la rayure externe; — la médiane des postérieures est aussi nette que dans
cincta, mais bien plus courte parce que plus éloignée de l’ocelle, qui,
d’ailleurs, est fréquemment sur la médiane dans cincta; — l’ocelle n’est
point apparent du côté dorsal de ces ailes , la rayure externe onduleuse
l’est à peine, et la série submarginale se réduit à trois taches noirâtres
situées en arrière, la plus grande étant la plus reculée. En dessous, on ne
distingue que la médiane des ailes, les deux tiers antérieurs de la rayure
externe et les ocelles qui sont faits d’une tache rouge entourant une petite
fenêtre, celle-ci, rudimentaire aux ailes postérieures.
Le corps est jaune-rosé en dessus, plus jaune en dessous, sauf sur une
partie des pattes où le rose devient vif comme dans cincta. Les ailes sont
rose en dessus , rose également mais un peu plus claires en dessous. On
sait qu’elle sont jaune pâle dans le d de cincta , avec un peu de rose sur la
— 77 —
face ventrale. Dans une 9 que j’ai sous les yeux, que je rapporte a cincta
et qui fut recueillie en même temps que les c? de cincta du Muséum , par
M. Dccary, la coloration est rose-jaunâtre pâle à la face supérieure, franche-
ment rose en dessous; mais tous les autres caractères sont ceux des cincta
mâles, notamment la largeur des ailes qui mesure les 55 centièmes de la
longueur. Dans T. Jlavinaia Walk. ce rapport varie de h h à 58 chez les
môles, de 57 à 6i chez les femelles.
Je suis heureux de dédier cette remarquable espèce à M. Lamberton.
— 78 -
Diagnoses de Clébides Indochinois nouveaux
APPABTENANT AU GENEE ClADISCüS,
par M. Pierre Lesne.
CLadiscus laotianus n. sp.
Long. 9— 13 mm.
Corpus angustum, elongalissimum, undique setis longioribus nigris hirsutum,
capite, prothorace elytrisque rufs, pectore brunneo vel rubesccnte, abdotnine
nigro vel brunneo, antennis pedibus oculisque nigris, palpis brunneis.
Capul supra dense subtenuiter, pronotum for dus punctata. Prothorax
anterius modice dilatatus, postice fortiter constrictus, ad marginem basaient
haud bitubercidatus , sulculo transversal i antico vix manifesto, pleuris juxta
coxas ( desuper inspectis ) gibbosis. Elytra punctis grossis subquadratis demis
regulariter seriatim digestis insculpla, apice sublævia. Abdominis sternitum
primum linea mediana carinifortni.
(S. Oculis maximis, lobis duobus subœqualibus ; fronte (inter oculos) dimi-
diam partent clypei fere attingente ; antennis pectinatis , articulis 3-io intus
processu cuneiformi apice oblique truncato singulis produclis, articulo ultimo
fusiformi; abdotnine nitido, setis rigidis longioribus suberectis vestito , seg-
mento 5° transverso, rectangulo, margine apicali medio leviter subample
emarginato.
9. Oculis minoribus; fronte (inter oculos ) latitudinem totam clypei fere
æquante; antennis serralis, articulo 3° elongato, â°-io° triangularibus ,
ultimo ovato; abdotnine subsurdo , plus minusve rugoso-punctato , setis molli-
bus brevioribus partim vestito, segmento 5° apice fortiter emarginatum , inci-
suræ angulis acutis, reflexis, prominulis, segmento 6° deplanato, prœcedentis
dimidiam partem (secundum lineam medianam mensurato ) superante.
Laos : Vieri-Tiane, à la fin de mai et au début de juin (Vitalis de Salvaza
in Muséum de Paris); Pach. . . . (Mouhot in Muséum de Paris).
Appartient, comme l’espèce suivante, au groupe du Clad. longipennis
West w.
Cladiscus dimorphus n. sp.
Long. 1 3—i 4 mm.
Corpus angustum, elongatissimum , undique setis nigris haud demis hirsu-
tum, capite prothorace elytrisque rufis, pectore abdotnineque brunneis plus
minusve rufescentibus hoc lateraliter rufo maculato ; oculis appendicibusque
nigris.
— 79 —
Caput subdense , pronotum sparsim tenuiter punctata, hoc basi ruguloso
haud bicattoso. Prothoracis pleuræ ( desuper inspectée) juxta coxas gibbosœ.
Elytra punctis grossis subquadratis densis regulariler seriatim digestis
insculpla, apice sublævia. Abdominis sternitum primum ( basi excepta ) ecari-
natum.
d. Gracilius, capite ( oculis inclusis) latitudinem anticam prothoracis
multo superante, oculis maxirnis, antice profunde angulatim incisis, lobo infe-
riore maximo , convexissimo ; fronte ( inter oculos ) tertiam partem clypei haud
superante; antennis ramosis, articulis 3°-ii° elongatis, cylindricis, proces-
sibus duobus longis jïliformibus tortilibusque , in basera extremam articuli
insertis, setulisque erectis hirsutis, singulis instruclis ; abdomine subhirsuto,
segmento 5° apice leviter late sinuato , 6° brevissime manifesto.
9. Capite ( oculis inclusis ) latitudinem anticam prothoracis paullo super-
ante, oculis mediocribus, lobis duobus subæqualibus ; fronte ampla, tumida,
convexissima , latiludine interoculari latitudinem clypei fer e œquali; antennis
brevibus, cr assis, selis densis aigris hirsutis, articulo 3° elongato, â°-ioa
intus processu plus minusve bijîdo, lobo antico brevissimo, postico elongato ,
digitiformi, articulo ultimo subovato intus dentato; prothorace antice quam
in d multo magis dilalato; abdomine dense tenuiter punctato, segmento 5°
apice profunde lateque arcuatim emarginato, incisurœ angulis obtusis, 6° (se-
cundum lineam medianam mensurato) præcedenti longitudme subæquali , mar-
gine postico arcuato, breviler nigro fimbrialo.
Laos : Vien-Tiane, à la fin de mai et au début de juin (Vitalis de Salvaza
in Muséum de Paris).
Cladiscus clavatus n. sp. (d).
Long. î h mm.
Corpus angustum, elongatum, undique setis brunneis hirsutum, capite
prothorace elytris palpisque rufis, peclore, abdomine, antennis pedibusque
aigris .
Caput supra dense tenuiter puncialum, oculis mediocribus lobis duobus
subæqualibus , temporibus callosis. Prothorax antice latitudinem totam capitis
subæquante , postice fortiter constrictum, later aliter juxta coxas haud gibbo-
sum, sulcis transversalibus ( antico et postico ) manifestis, tenuiter subsparsim
punctatum, basi bicallosum. Elytra punctis grossis densis regulariler seriatim
digestis insculpta, apice sublævia.
d. Antennis articulis 3°-io° processibus duobus œqualibus digitiformibus
breviler pubescentibus singulis instructis, articulo n° compressa, securiformi;
abdominis segmento i® ecarinato, 5° rectangulo margine postico rectissimo
haud emarginato , 6° brevissimo, transverso.
« Laos : Vien Tiane, en juin (Vitalis de Salvaza, Muséum de Paris):
Cochinchine : Cap Saint-Jacques (Coll. E. Gordier).
— 80
Sur le Crustacé auquel le Cameroun doit son nom
( Callianassa türnerana White),
par M. Th. Monod.
On sait que les navigateurs portugais donnèrent à l’actuelle baie du
Cameroun le nom de rrRio dos Gamaraos» ou * Rivière des Crevettes» (1).
On admet généralement qu’il s’agit là de Crevettes ordinaires (2) : les
Palæmonidœ , en effet, sont très abondants dans l’estuaire et représentés
par plusieurs espèces. Il est cependant peu probable que l’attention des
Portugais ait été éveillée par ces Crustacés au point de leur faire donner à
la rivière nouvellement découverte le nom de ces animaux, formes banales
sur la côte occidentale d’Afrique , et peut-être même plus abondants
ailleurs (lagunes du Dahomey) qu’au Cameroun.
Un phénomène extraordinaire avait frappé les explorateurs et c’est très
certainement l’observation d’un passage de Callianassa qui poussa les
hardis marins, meilleurs navigateurs que carcinologistes , à qualifier leur
découverte de rr Rivière des Crevettes». On assiste, en effet, dans la Raie de
Douala, à l’apparition saisonnière de quantités prodigieuses de ces pré-
tendues « Crevettes» qui sont l’objet d’une pêche très importante de la part
des indigènes. Ce phénomène a été assez souvent signalé : on trouvera dans
Vanhôffen (1911) quelques références à ce sujet.
Du nom portugais, parfois orthographié trCamarones» [Riv. Camarones
ou Riv. des Chevrettes, sur une ancienne carte, Arch. Serv. Hydrog.,
1 1 3 — 35 — A ] , est venu le nom anglais rr River Cameroons» d’où l’allemand
rrKamerun» et le français « Cameroun».
La pêche des mbeatoe est une grande réjouissance pour les Doualas.
Elle a lieu en pleine saison des pluies au mois de septembre le mbeatoe
est sensé amener la pluie : rrmbua mbeatoe ni» disent alors les indigènes,
rr voilà la pluie des mbeatoe». On signale d’une façon très générale que les
passages de mbeatoe n’ont lieu que tous les trois ans : il y a là un fait
extrêmement curieux et non encore expliqué : peut-être s’agit-il d’une
M Et non des rr Crabes» comme on l’a prétendu : R. Nicolas : Le Cameroun
depuis le traité de Versailles, Saint-Àmand, 192a, p. g6, et E. Richet: Un voyage
dans V Ouest Africain, s. 1. n. d. , p. 1 1.
Par exemple, H. Skolaster, Kulturbilder aus Kamerun, 1910, p. 68.
Peut-être parfois en août (cf. Ehrenbaum, 1913, p. a45).
— 81 —
migration en rapport avec ia reproduction? Cependant, cette apparition
triennale n’est pas absolument rigoureuse : d’après certains indigènes, elle
existerait en réalité tous les ans, mais d’une façon réduite sans avoir l’im-
portance des grands passages. On peut d’ailleurs, en tous temps semble-
t-il, trouver par-ci, par-là, des individus isolés, comme celui que j’ai
recueilli à la senne en novembre 1925, dans la baie Malimba, entre le
village de Souelaba et celui de Bolondo. Cependant, nous ignorons encore
complètement le séjour normal des mbeatoe.
La migration des mbeatoe n’est pas seulement verticale (les animaux
normalement benthiques et vivant dans des terriers venant à la surface)
elle est aussi horizontale : ces déplacements sont encore très mal connus,
mais il semble bien cependant qu’il n’y ait pas là simplement un mouve-
ment de la mer vers la rivière et vice-versa (1) : toute la migration se passe
d’ailleurs eu eaq douce ou presque douce , à une époque de l’année où la
partie extérieure, maritime, de la baie ne présente que des salinités extrê-
mement faibles. Les mbeatoe partiraient de la partie septentrionale de
l’estuaire, en particulier de la région de Djebale où se trouve «-la maison
des mbeatoe», de là, le banc se dirigerait principalement vers la Dibamba,
en particulier par la crique Prisu a Loba : après Yapoma, on perd leur
trace. D’autres iraient dans le delta du Mungo, vers Bojougo et Bwadibo (2).
Sur le passage des mbeatoe, à Yapoma, nous possédons un témoignage
européen intéressant, rapporté ici, d’après une pièce du io octobre 1912
conservée aux Archives impériales du Cameroun allemand (Dossier
rr Fischerei » , sp Q 2 ) : une enquête avait été ouverte par le commissaire
de police Seelmann, sur un rapport de l’aide-géomètre Noack, qui pré-
tendait avoir vu sur la Dibamba, à Yapoma une grande quantité de pois-
sons morts («eine Unmenge toter Fische») qu’il soupçonne avoir été tués
à l'aide d’explosifs, par le personnel du chemin de fer en construction. Or,
le chef Kwane Ngambe déclara qu’il ne s’agissait nullement de poissons,
mais d’un Crustacé, le mbeatoe qui apparaît tous les trois ou cinq ans
(c’est la seule indication d’une période aussi longue); il ajoute que l’animal
meurt aussitôt retiré de l’eau , ce qui contredit les renseignements que je
donne plus loin d’après mon enquête personnelle : ffDiese waren keine
Fische, die mit Gewalt getôtet werden, sondera eine Art Krebse (mbeatoe
genannt), die aile 3-5 Jahre im Yapomafluss und im Wuri selbst in Massen
an die Wasseroberflâche kommen und dann von den Eingeborenen aufge-
fischt werden. . . Die Krebse, wen sie nocli an der Oberllâche schwimmen,
lebem Sie sterben aber sofort, sobald sie an die Luft kommen.»
Le passage dure, semble-t-il, de trois jours à une semaine pendant
W Comme l’a supposé Nobili (1900, p. ü-à).
P) Les mbeatoe parviennent au moins jusqu’aux environs de la bouée de base,
comme l’a observé M. Drotz , directeur de la scierie de Manoka.
Muséum. — xxxin.
t)
laquelle tous les indigènes de la région pratiquent une pêche extrêmement
active qui est, en même temps, une fêle importante.
La pêche se fait sur les bancs de sable de la région de Djebale : à
Douala, même, paraît-il, rron voit les mbeatoe marcher, mais on ne peut
pas les attraper».
Mon informateur indigène prétend que la pêche n’a lieu qu'à marée
descendante; un au Ire Douala, par contre (Makejibe, 1913, p. 3ià)
affirme que la mêmé pêche se fait durant le flot.
Les hommes seuls sont admis à cette pêche qui n’à jamais lieu que le
soir et la nuit : s’il n’y a pas de lune, on emporte des flambeaux. Arrivés
sur les lieux de pêche, les hommes attachent les pirogues et s’avancent
dans l’eau en taisant grand bruit, en agitant les flambeaux et en criant :
«hu-hu ! hu-hu! a mbeatoe hu-hu : a mitoke mikamba hu-hu I a mbeatoe
sanja»; c’est-à-dire : «hou- hou! mbeatoe! hou-hou mitoke mikamba (un
autre nom de l’animal employé seulement alors) hu-hu! urine,
mbeatoe».
A partir de ce moment et pour toute la durée de la pêche, une trêve
tacite consacrée par la coutume s’établit enlre les pêcheurs : les distinctions
sociales sont abolies pour un moment et le moindre du village peut impu-
nément insulter le chef ou les notables, les injurier à haute voix, et pro-
clamer coram populo leurs vols leurs maladies ou leurs infortunes conju-
gales. Autrefois, une autre coutume de cette nuit étrange autorisait chaque
pêcheur à tuer à coups de pagaie celui qui n’aurait pas révélé son nom à
la troisième sommation; ceci étant probablement une mesure de sécurité
deslinée à empêcher qu’à la faveur de la pêche, les guerriers ennemis ne
puissent attaquer la tribu. Des batailles avaient souvent lieu pendant la
pêche, racontent des Doualas.
Et les hommes brandissant leurs paniers avec cette sorte d’excitation
collective que provoquent, chez les noirs, les exercices nocturnes et ryth-
miques (la danse par exemple), s'écrient à l’adresse du Crustacé que leur
envoie « l'homme d’eau», le «jengu» : abusai busa ! busa! busa!»,
«sors! sors! sors! sors!». Celte formule est considérée comme indispen-
sable à la réussite de la pêche.
Les hommes, dans l’eau jusqu’à la ceinture, ramassent à la main malgré
leurs pinces les Callianasses et les jettent, soit dans leurs paniers, soit
directement dans la pirogue. On n’emploie pas, pour cette pêche, le filet
à crevettes on frngoto», parce que le mbeatoe s’y embrouille et que le dé-
maillage prendrait trop de temps.
El rapidement, les paniers se remplissent : bientôt, les voilà pleins et
M Le «jengu» est le roi des mbeatoe : c’est lui qui «ouvre les portes», tous
les trois ans, pour laire sortir le Crustacé. Sur le très important folklore des
«hommes d’eau» , je compte revenir ailleurs en détail.
— 83
la foule grouillante des pêcheurs regagne les villages : Djebale, Deïdo,
Akwa, etc. Au rivage, les femmes les attendent et se chargent des paniers-
Parfois , la quantité de mbeatoe est si considérable que n’importe qui peut
se présenter à l’arrivée des pirogues et obtenir sa part du festin. D’autres
années , ou avant que ne commence la grande période de pêche , le produit
peut atteindre des prix assez élevés, cinq animaux pour o fr. 5o, par
exemple.
Rapportés dans la case du pêcheur, les Crustacés manifestent encore une
assez grande vitalité et peuvent rester vivants, au moins une demi-journée :
parfois, racontent les indigènes, le mbeatoe s’échappe dans la case, s’y
promène, et il arrive que des souris, attirées par leur curiosité, dans le
rayon d’action des pinces du Crustacé, sont capturées par ce dernier : dans
ce cas, on ne doit pas manger le mbeatoe, mais le jeter en même temps
que l’infortunée souris.
Le mâle n’est jamais consommé seul, comme l’est la femelle : il contient,
en effet, un principe irritant, qui pique la gorge, sensation spéciale pour
laquelle les üoualas ont un mot ctekedikedi». Des mâles, on fera simple-
ment de l’huile, produit blanc, mais qui ne se conserve pas (conula ma
mbeatoe»). On obtient cette huile, en cassant l’animal en deux et en
pressant l’abdomen : le thorax est jeté. La femelle, au contraire, est con-
sommée et fournit un aliment dont les noirs sont extrêmement friands.
L’animal est mangé entier, comme, d’ailleurs, toutes les crevettes. Une
partie de la pêche est consommée fraîche, une autre est séchée pour être
conservée et utilisée peu à peu : ce mets est au dire des indigènes, excellent
et comme me le disait l’un d’eux : «Ça , ça fait la soupe bien; on écoute la
bonne odeur qui sort de la marmite».
La position systématique du mbeatoe est aujourd’hui bien connue : il
s’agit d’un Crustacé Décapode de la famille des Callianassidæ , le Callianassa
turnerana White.
Cet animal a été redécrit par Ortmann sous le nom de Callianassa diade-
mata , mais Lenz a montré d’une façon définitive qu’il ne s’agissait que
d’une seule espèce dont le rostre, très variable, pouvait porter 3, h ou
5 pointes. La synonymie de l’espèce qui est, jusqu’ici, localisée dans
l’estuaire du Cameroun , sera donc la suivante :
1861. Callianassa turnerana White, p. 4 a-43 . pl. VI.
1861 a. Callianassa turnerana White, p. 479-/180.
1870. Callianassa diademata Ortmann, p. 56-57, pl. I, fig. 11.
1899. Callianassa turnerana Nobili, p. 3-4.
1900. Callianassa turnerana Rathbun, p. 3 08.
1900. Callianassa diademata Rathbun, p. 309.
1911. Callianassa turnerana Vanhôffen, p. 106 et sqq. , fig. p. 108.
1911. Callianassa turnerana Lenz, p. 3 1 6-3 18, fig. 1—11.
— 84 —
1913. C allianassa turnerana Ehrenbaum, p. 244-245, fig. p. 245.
1913. «Mbea-tôe», Makembe, p. 3t/i (une note de la rédaction donne
le nom scientifique : Callianassa turnerana).
1914. Mbea-toe» Dinkelacker, p. 4g.
1916. Callianassa turnerana Balss, p. 33-34.
La coloration, notée sur le vivant (î c?) est la suivante : blanchâtre,
très légèrement blonde, avec des teintes rose- violacé , vineux sur le dos du
céphalothorax, les deux premiers somites pléaux, le sixième (sur lequel la
nuance rosée forme deux bandes longitudinales parallèles), le telson, les
uropodes et enfin le grand chelipède.
BIBLIOGRAPHIE.
19 1 6. Balss (H.). Crustacea II : Decapoda Macrura und Anomura (ausser
Fam. Paguridae] in : Beitràge zur Kenntniss der Meeresfauna
Westafrikas, 1916, p. 11-16, fig. 1-16.
1914. Dinkelacker (E.). Wôrterbuch der Duala-Sprache. Abhandl. des
Hamburg. Kolonial Instituts, XVI. [Reihe B. 10], 191 4,
p. i-ai5.)
1913. Ehrenbaüm (E.). Uber einige Kerbsformen aus den Küstengewâssern
von Kamerun ( Der Fischei-bote , Y. n° 6, i5 Juni 1913, p. 254-
247, fig. p. 245. ~
1911. Lenz (H.) Callianassa turnerana White und Callianassa diademata
Ortmann. ( Sitzungsber. d. Gesetlsch. Naturforsch. Freunde z.
Berlin, 1911, p. 3 1 6—3 1 8 , fig. i-n).
1913. Makembe (P.). [Ubersetzt von D. C. Meinhof] : Von der Fischerei in
Kamerun. ( Der Fischerbote, V, n° 8, i5 August 1913, p. 3 1 3—
3 1 5.)
1870. Milne-Edwards. Révision du genre Callianassa (Leach) et description
de plusieurs espèces nouvelles de ce groupe , faisant partie de la
collection du Muséum. (Nouvelles Archives du Muséum, Mé-
moires, VI, 1870, p. 77-102, pl. I -II. )
1900. Nobili (G.). Descrizione di un nuovo Palæmon di Giava e osserva-
zioni sulla Callianassa turnerana Wh. del Camerun. ( Ballet, d.
Mus. d. Zool. ed Anat. Camp. d. R. Univ. d. Torino, XV, n° 379,
5 octobre 1900, p. i-4.)
1891. Ortmann (A.). Die Decapoden-Krebse des Strassburger Muséums,
III, Die Abtheilungen der Reptantia Boas : Homaridea, Loricata
und Thalassinidea ( Zool , Jahrb. Abtlg. Syst., VI, 1891, p. 1— 58 ,
pl. I.) .
1 900. Raîhbün (M.). The Decapod Crustaceans of West Africa [Proc, of
the U. S. Nat. Mus., XXII, 1900, n° 1199, p. 271-316).
1911. Vanhôffen (E.). Uber die Krabben, denen Kamerun seinen Namen
verdankt. ( Sitzungsber, d. Gesellsch. Naturforsch. Freunde z.
Berlin 1911, 2, p. io5-uo, 1 fig. p. 108.)
1861. White (A.). Description of T wo Species of Crustacca belonging to
the Families Callianassidce and Squillidœ. (Proc. Zool. Soc.
London, 1861, p. h%-kk, pl. Vl-VII.)
1861 a. White (A.). Description of Two Species... (reproduction de
l’article original). [Ann. Mag. Nat. Histoi'y, (3), VII, 1861,
p. 479-/181.
Laboratoire de M. le Professeur A. Gruvel.
86 —
Notes sur quelques Araignées brésiliennes
I DE LA COLLECTION E. SlMON.
I. Les Palpimanides de l’Amérique du Sud,
PAR M. MeLLO-LeITAO.
(Rio-de-Janeiro).
Les Palpimanides sont peu nombreux en Amérique du Sud el appar-
tiennent tous à la sous-famille des Palpimaninæ Simon , dont on ne connais-
sait, dans cette région, que des espèces du groupe des Chedimeæ, en
particulier des genres Oüothops Sim., Theringia Keys., Anisædus Sim. et
Compsopus Tullgren.
J’ai trouvé dans la très riche collection E. Simon une espèce inédite de
Palpimanus, prise en République Argentine par Silvestri et j’ai pu étudier
des exemplaires de toutes les espèces de l’Amérique du Sud , sauf Compso-
pus ru jus Tullgren.
Les caractères des genres néotropicaux de Palpimanides peuvent être
résumés dans le tableau suivant, en partie d’après Simon :
1 . Yeux latéraux largement séparés, plus éloignés que les médians , céphalo-
thorax presque rectangulaire, la pente postérieure presque verticale-,
aire des yeux médians beaucoup plus étroite en avant. Tarse de la patte-
mâchoire du mâle cylindrique , aussi ou plus épais que le tibia , bulbe
inclus, à style apical : Palpimanus M Duf.
— Yeux latéraux contigus et yeux médians largement séparés; céphalo-
thorax oval , régulièrement incliné en avant et en arrière ; aire des yeux
médians parallèle ou plus large en avant. Tarse de la patte-mâchoire du
mâle mince, aplati, bien plus étroit que le tibia; bulbe basal, globuleux,
très saillant, à long style latéral 2
2. Yeux médians postérieurs très éloignés; les k yeux antérieurs presque
égaux ; le clypeus moins haut que l’aire des yeux médians 3
— Yeux médians postérieurs presque contigus, toujours sépares de moins de
deux diamètres; le clypeus plus haut que l’aire des yeux médians.. 4
3. Tarses antérieurs armés de deux griffes; aire des yeux médians un peu
plus large en avant Compsopus W Tullgren,
W Une seule espèce en Amérique : Palpimanus argentinus M.-L.
!2) Une seule espèce : Compsopus rufus Tull.
— 87 —
— Tarses antérieurs armés de trois griffes; l’aire des yeux médians plus
étroite en avant Anirædüs W Simon.
4. Aire des yeux médians plus large en avant; les yeux médians antérieurs
beaucoup plus gros que les médians postérieurs. . . Otiothops Simon.
— Aire des yeux médians parallèle, yeux médians antérieurs et postérieurs
subégaux ; yeux postérieurs obliques, allongés, contigus. Thekikgia Keys.
Le genre Palpimanus est représenté en Amérique par une espèce
inédite :
Palpimanus argentinus sp. n. (Fig. 1 ).
(3* et Q. 6,5 mm. — Céphalothorax rectangulaire, élevé, densément
vêtu de poils soyeux, les téguments chagrinés, granuleux. Yeux postérieurs
Fig. i . — Patte-mâchoire de Palpimanus argentinus J1 .
petits, presque égaux, les médians séparés environ de U diamètres et éloi-
gnés de plus de 6 diamètres des yeux latéraux, formant une ligne légère-
ment recourbée. Yeux antérieurs en ligne courbée en avant, les médians
bien plus gros, séparés l’un de l’autre de moins d’un diamètre et de presque
2 diamètres des latéraux. Aire des yeux médians bien plus longue que large,
beaucoup plus étroite en avant, les antérieurs 3 fois plus gros que les pos-
térieurs. Chélicères densément pileuses. Pattes nautiques; bord interne des
palellas antérieures armé de h petites dents apicales, tibias pourvus, à la base,
de deux petites dents semblables. Tibias et métatarses i garnis de dense sco-
pula soyeuse sur tout le bord interne; scopulas des métatarses h n’occupant
que le tiers apical et des métatarses ni et iv le quart apical. Abdomen ovale .
M Une seule espèce : Anirœdus gaujoni Sim.
— 88 —
plus dilaté en arrière, garni de dense pubescence soyeuse. Sternum irré-
gulièrement granuleux , l’aire médiane presque lisse, et garni de longs poils
soyeux. Pièce labiale à sommet arrondi, aussi longue que les lames; celles-
ci à sommet presque carré. Hanches pourvues d’un pédicule très net.
Scutum épigastrique de la femelle grand, arrondi.
Céphalothorax, chélicères, sternum et pièces buccales fauve foncé,
rougeâtres; les pattes antérieures et les pattes-mâchoires un peu plus
claires; les pattes n à iv jaunâtres. Pubescence blanche. Abdomen fauve
clair sans taches, ni dessins, de pubescence foncée; les scopulas et les soies
des pattes-mâchoires noires.
Patte-mâchoire du mâle à fémur cylindrique, droit; patella très petite,
cylindrique, un peu plus longue que large; tibia presque 3 fois plus long
que la patella et 1 fois 1/2 plus large, armé d’une courte épine apicale
interne, presque cachée par les poils; tarse petit, cylindrique, aussi long
que le tibia, garni de longs poils qui cachent le bulbe, inclus dans l’article
et pourvu de 3 apophyses apicales tordues, peu chitinisées.
Hab. : Salta (Argentine). Silvestri.
Type : n° 22687 de la collection E. Simon.
Du genre Otiothops il y a 8 espèces , dont les caractères sont résumés
dans les tableaux suivants :
c? : 1 . Fémurs antérieurs pourvus d’une apophyse basale au bord inférieur
de la face interne; tarses des pattes-mâchoires un peu plus longs
que les tibias . . 0. calcaratus M. L.
— Fémurs antérieurs sans apophyse 2
2. Tarses des pattes-mâchoires bien plus petits que les tibias; ceux-ci
énormément dilatés, globuleux, plus de 3 fois plus longs et plus
épais que les patellas (fig. 3) 0. brevis Sim.
— Tarses des pattes-mâchoires plus longs que les tibias 3
3. Bulbe pourvu d’un style apical; les tarses des pattes-mâchoires un
peu pointus ; les tibias un peu plus longs et un peu plus épais que
les patellas 0. setosus M. L.
— Bulbe pourvu d’un style sous-basal 4
4. Style tordu, à pointe mousse, carrée; tibias bien plus épais et environ
deux fois plus longs que les patellas 0. germaini Sim.
— Style sinueux, à pointe très effilée; libias un peu plus longs que les
patellas et presque de même épaisseur (lig. 6). 0. lapidicola Sim,
9:1. Scutum épigastrique arrondi 2
— Scutum épigastrique échancré 3
2. Les yeux méd ans postérieurs contigus, sternum pourvu de grosses
granulations latérales , la région médiane presque lisse.
0. brevis Sim.
— Les yeux médians postérieurs séparés environ d’un demi-diamètre;
sternum très régulièrement granuleux 0. Gounellei Sim.
— 89
3 . Scutum épigastrique très pci il ; les j eux médians postérieurs un peu
allongés, séparés environ d'un diamètre 0. Germaini Sim.
— Scutum épigastrique grand • 4
4. Yeux médians postérieurs subcontigus, séparés de moins d’un quart
de diamètre ...... 5
— Yeux médians postérieurs séparés environ d’un diamètre 6
5 . Sternum uniformément granuleux ; pattes-mâchoires normalement
pileuses 0. lapidicola Sim.
— Sternum irrégulièrement granuleux , la région moyenne presque lisse -,
pattes-mâchoires garnies de poils soyeux touffus. 0. setosus M. L.
6 . Yeux médians postérieurs plus gros que les latéraux.
O. amazoniens Sim.
— Yeux postérieurs égaux 0. dubius M. L
Je vais résumée brièvement les caractères des espèces inédites.
Otiothops calcaratus sp. n. (Fig. a).
3. 7,5 mm. — Céphalothorax un peu plus large que chez les autres
espèces, chagriné, granuleux, presque glabre. Yeux médians postérieurs
Fig. 3. - Patte-mâchoire de Otiothops brevis g-.
Fig. h. — - Patte-mâchoire de Otiothops setosus d1 •
Fig. 5. — Patte-mâchoire de Otiothops germaini <g .
Fig. 6. — Patte-mâchoire de Otiothops lapidicola d1 •
plus gros que les latéraux et séparés environ de î diamètre. Yeux médians
antérieurs un peu plus gros que les latéraux et que les médians postérieurs.
Fémurs I pourvus d’une grosse apophyse basale interne , recourbée en haut.
Sternum garai de granulations . très petites; pièce labiale finement ru-
— 90 —
gueuse. Patte-mâchoire petite : fémur épais ; patella aussi longue que large :
tibia plus épais que la patella, cylindrique, deux fois plus long que large;
tarse un peu plus long que le tibia; bulbe sphérique, à style apical simple,
pointu, légèrement tordu.
Céphalothorax, sternum, pièce labiale, lames maxillaires, chélicères
et pattes i fauves-noirs; abdomen densement pileux, noir; pattes ii,m et
iv fauves.
Ha b. : Colombie- Bogota.
Type : n° 26625 de la collection E. Simon.
' *
Otiothops setosus sp. n. (Fig. 4).
9. 8,5 mm. d*. 7,0 mm. — Céphalothorax légèrement chagriné,
clypeus garni de quelques crins noirs. Yeux postérieurs grands, les
médians presque contigus, circulaires, plus gros que les latéraux. Yeux
antérieurs équidistants, les médians 2 fois plus gros. Yeux médians posté-
rieurs plus gros que les latéraux antérieurs. Sternum irrégulièrement gra-
nuleux, la partie moyenne presque lisse. Pièce labiale fortement échancrée
au sommet. Scutum épigastrique très grand, pourvu d’une petite échan-
crure postérieure , presque semi-circulaire. Pattes-mâchoires pourvues de
denses soies noires.
Patte-mâchoire du mâle : tibia peu dilaté, sub-globuleux ; plus grand
que la patella; tarse plus grand que tibia + patella ; bulbe subsphérique,
style apical , légèrement échancré.
Céphalothorax et ses appendices fauve-noir, comme chez les autres
espèces ; abdomen gris-noir, plus foncé en arrière.
Hab. : Serra Communaty (Pernambuco).
Type : n° 3609 de la collection E. Simon.
Otiothops germaini, E. Simon (Fig. 5).
9. 8,5 mm. cf. 6,0 mm. — Céphalothorax chagriné. Yeux postérieurs
médiocres , les médians allongés , séparés environ de 1 diamètre et distants
de presque 5 diamètres des latéraux. Veux médians antérieurs trois fois
plus gros que les latéraux et environ quatre fois plus que les médians pos-
térieurs. Sternum pourvu de grosses granulations irrégulières; pièce labiale
très rugueuse. Scutum épigastrique de la femelle très petit , échancré en
arrière.
Céphalothorax fauve-noir; abdomen cocciné.
Patte-mâchoire du mâle : fémur cylindrique; patella plus large que
— 91 —
longue; tibia globuleux beaucoup plus grand que la patella; tarse un peu
plus grand que le tibia; style épais, à bords irréguliers, non pointu.
Hab. : Matto-Grosso.
Type : n° 10 34g de la collection E. Simon.
Otiothops dubius sp. n.
9. 7,5 mm. — Céphalothorax chagriné, granuleux. Yeux postérieurs
égaux, les médians séparés environ de un diamètre. Yeux médians anté-
rieurs subcontigus, deux fois plus gros que les latéraux, et trois fois plus
gros que les médians postérieurs. Clypeus pourvu de quelques crins noirs,
plus haut que l’aire des yeux médians. Sternum régulièrement granuleux.
Scutum épigastrique légèrement échancré.
Céphathorax, chélicères, pattes antérieures, sternum, pièce labiale et
lames-maxillaires fauves, les pattes i bien plus claires; pattes-mâchoires et
pattes h à iv jaunes. Abdomen noir, garni de petits points clairs en lignes
régulières , obliques en arrière.
Hab. : Bahia.
Type : n° 17139 de la collection E. Simon.
L’unique espèce du genre Anisædus est A. gaujoni E. Sim. ('Fig. 7).
Le genre Théringia a deux espèces américaines dont les mâles de la col-
lection E. Simon, peuvent être distingués par les caractères suivants :
Patella de la patte-mâchoire plus large que longue ; tibia 2 fois plus long que
la patella: style sinueux, pointu. Sternum irrégulièrement granuleux, la
portion moyenne presque lisse ; pièce labiale échancrée ; céphalothorax cha-
griné (fig. 8) T. lutea Keys P).
Patella de la patte-mâchoire plus longue que large; tibia un peu plus long que
la patella; style lamelleux, échancré au sommet. Sternum régulièrement gra-
nuleux, à granulations très petites ; pièce labiale arrondie, céphalothorax non
chagriné T. typica M. L.
Théringia typica sp. n. (Fig. 9).
d. 5,o mm. — Céphalothorax non chagriné. Yeux médians postérieurs
allongés, obliques, contigus, un >peu plus gros que les latéraux, dont ils
sont séparés d’environ deux diamètres. Yeux médians antérieurs subconti-
gus , un peu plus gros que le3 latéraux. Aire des yeux médians parallèle ,
M La femelle est décrite par Keyserling du Brésil (Rio Grande do Sul); dans
la collection E. Simon il y a un mâle du Paraguay.
— 92 —
plus haute que large, les yeux antérieurs et postérieurs égaux. Glypeus
plus haut que Faire des yeux médians. Sternum régulièrement pourvu de
toutes petites granulations.
Céphalothorax fauve-clair, les pattes jaunes, i et n un peu rougeâtres.
Fig. 7. — Patte-mâchoire de Anisædus gaujoni J1.
Fig. 8. — Patte-mâchoire de Theringia lutea <} •
Fig. 9. — Patte-mâchoire de Theringia typica c? •
Abdomen brun foncé, avec un pointillé indécis clair; la face ventrale jaune
concoiore. Sternum , chélicères et pièces buccales fauves.
Patte-mâchoire : fémur cylindrique, légèrement courbé; patella plus
longue que large; tibia un peu plus long et plus épais que la patella; tarse
beaucoup plus long que tibias- patella; bulbe très grand; style aplati,
sinueux , carré au sommet.
Hab. : Guyaba (Matto-Grosso).
Type : n° 20778 de la collection E. Simon.
En terminant cette première note je tiens à exprimer toute ma gratitude
et mes meilleurs remerciements à M. le professeur Gravier, qui m’a permis
de travailler à son laboratoire et a mis à ma disposition tout ce dont j’avais
besoin pour mes études , ainsi qu’à MM. Fage et Berland , les deux illustres
continuateurs de E. Simon.
E. Simon n’ayant jamais publié la diagnose de son Otiolhops germaini,
ni les figures des pattes-mâchoires des mâles des autres espèces, la descrip-
tion ci-dessus et les figures sont faites d’après les types.
Paris, août 1926.
CÉPHALOPODES JAPONAIS DES COLLECTIONS DU MUSEUM,
PAR M. YÔ K. Okada.
La présente note est un catalogue descriptif des Céphalopodes japonais
conservés au Service malacologique du Muséum national de Paris, avec
des renseignements particuliers sur les habitudes et la distribution des
espèces dont, sur le conseil de M. le Professeur Joubin, j’ai entrepris la
détermination; je lui en exprime ici ma reconnaissance. La collection con-
siste en 1 9 Décapodes , dont 4 appartiennent aux OEgopsides et 1 5 aux
Myopsides. Malheureusement, le nom du récolleur, la date et l’endroit de
la récolte ne sont pas mentionnés. Le seul fait connu, c’est que ces spéci-
mens sont entrés au Muséum en décembre 1920. Toutefois, la collection
est composée, en majeure partie, de formes communes au Japon, le long de
la côte de l’Océan Pacifique, et si elles proviennent de quelque région
délimitée, la collection, d’après mes connaissances de la faune, provien-
drait principalement de la mer de Sagami où les espèces d’eau froide vivent
avec les formes d’eau tiède, par exemple Euprymna morsei (Verrill) avec
Euprymna similis Sasaki, Sepia pelerseni Appellôf avec Sepia andreana Steen-
strup, etc.
Les espèces déterminées sont les suivantes :
1. Watasea scintillons (Berry).
2. Ommastrephes sloani pacijicus (Streenstrup).
3. Stenoleuthis barlrami (Lesueur).
4. Eucleoleulhis luminosa (Sasaki).
5. Sepiola biroslrata Sasaki.
6. Euprymna morsei (Verrill.).
7. Euprymna similis Sasaki.
8. Rossia pacijica Berry.
9. Loligo budo Wakiya et Ishikawa.
1 0. Loligo bleeheri Keferstein.
11. Loligo Icobiensis Hoyle.
12. Sepioteulhis lessoniana Férussac.
13. Sepia esculenla Hoyle.
14.. Sepia elliplica Hoyle.
15. Sepia ( Doratosepion ) andreana Steenstrup.
16. Sepia ( Doratosepion ) peterseni Appellôf.
17. Sepia (Doratosepion) tokyoensis Ortmann.
— 94 —
18. Sepia ( Doratosepion ) paradaris Sasaki.
19. Metasepia lullbergi ( Appellôf).
DESCRIPTIONS.
«EttOPSIDA d’Orbigny i83g.
Famille ENOPLOTEUTHIDÆ Pfeffer, 1900.
Genre Watasea Ishikawa, 191 3.
1 . W atasea scintillans ( Berry ) , 1911.
Hotaru-ika , Watasé, 190&, p. 119, 1 fig.
Abraliopsis scintillans, Berry, 1911, p. g3 ; 1912, p. 4 2 à, pl. VII, VIII, IX,
fig. 1-6; 1913, p. 5gi.
Watasea scintillans, Ishikawa (C), 1913, p. 162, 6 figures.
Hotaru-ika, Sasaki, 1 g 1 3 , p. 58 1 , pl. XIV.
Watesenia scintillans, Sasaki, 1 9 1 4 , p. 1-75 , pl. I, II; 1916, p. 9 4 ; 1921,
p. 196.*
6 spécimens : 2 mâles et h femelles. Longueur médiane dorsale du man-
teau : 1er d\ 48 mm.; 2e d*, 5o mm.; ire 9, 53 mm.; 2e 9, 55 mm.;
3e 9, 57 mm.; 4e 9, 60 mm.
C’est un fait reconnu depuis longtemps par les habitants de la préfecture
de Toyama, qu’une cerlaine espèce de petits Céphalopodes produit une
lumière brillante. Ces Céphalopodes sont pris en grand nombre dans la
région, de mi-avril au commencement de juin. Très intéressé par ce fait,
le Professeur Watasé se rendit à Namerigawa, petit port de pêche, au bord
de la mer du Japon et y fit sa première observation sur la luminosité de
l’animal. Il lut un rapport sur ce sujet à la réunion du 7e Congrès inter-
national de zoologie tenu à Boston en 1 907. (Il avait déjà résumé ses obser-
vations dans le Dobutsu-Gaku Zasshi, 1905, vol. XVII, p. 119, sous le
titre ff Organes lumineux de Y Hotaru-ilca»). Le nom scientifique Abraliopsis
scintillans fut donné par Berry en 1911 à un spécimen femelle des collec-
tions de l’Université de Standford (cat. n° 2o53). Dans le genre Abraliopsis
Joubin, l’hectocotylisation a lieu sur le bras ventral gauche, tandis que,
chez l’espèce japonaise, elle a lieu sur le bras ventral droit. Le nouveau
genre Watasea fut donc établi par Ishikawa ( j 9 1 3 ) pour la présente
espèce. Je ne sais pas pour quelle raison Sasaki (1914) la décrivit comme
Watasenia scintillans (Berry), mais ce nom a, depuis lors, été générale-
ment adopté.
VHotaru (= insecte lumineux) -ika (= seiche ou calmar) est un des
Céphalopodes les plus communs du Japon. Il vit aussi bien dans les pro-
fondeurs de la mer du Japon que sur les bords de l’Océan Pacifique, mais
ce n'est cependant que sur les rives de la mer du Japon qu’il est pris en
grande quantité au cours de la saison du frai, c’est-à-dire au printemps.
La longueur maximum du manteau de YHotaru-ika est d’environ 60 milli-
mètres et son corps porte, comme ses bras, de nombreux photophores. Ses
organes photogènes sont trimorphiques, comportant de petits photophores
intra-tégumentaires , des photophores oculaires (cinq de chaque côté) et de
grands photophores brachiaux. Ces derniers organes consistent en trois
points noirs placés en rang près de l’extrémité distale de chaque bras ven-
tral. Ces points ont été décrits par Joubin (1896) comme le caractère géné-
rique à' Abraliopsis dans lequel l’espèce en question a été comprise. Ces
organes sont entièrement recouverts par de gros chromatophores qui pré-
sentent, à l’état vivant, un mouvement actif. N’ayant pas observé l’animal
vivant et n’ayant pas vu la lumière émise par les organes, Chun (1910) la
réfère à des glandes de fonction inconnue, mais non productrices de
lumière. Cette erreur très naturelle semble, comme le dit Dahlgren (1916),
due au fait qu’il ne s’est pas rendu compte de la possibilité de contraction
et d’expansion des chromatophores. La luminescence est particulièrement
brillante dans les photophores brachiaux et ceux-ci seulement répondent à
l’excitation. La lumière des autres organes est beaucoup plus faible, mais
dure beaucoup plus longtemps que celle des organes brachiaux. Par exem-
ple, les photophores intra-tégumen (aires conservent leur luminescence
même après avoir été retirés de la mer depuis une heure. Cependant il n’y
a pas de différence dans la couleur de la lumière des trois sortes de photo-
phores.
V Hotaru-ika appartient à la faune marine japonaise d’eau froide. II vient
près de la rive pendant la saison du frai : de février (Awa) à la mi-mars
(Sagami) sur la côte de l’Océan Pacifique , et de mi-avril au début de juin
(Eîchou) dans la mer du Japon. D’après Sasaki (1916) on trouve aussi ce
Céphalopode parmi les bancs de morue (juillet?) dans la mer d’Okolsku.
Les œufs sont -petits (environ 1 mm. 5) et flottent à la surface de l’eau.
Famille OMMASTREPHIDÆ Steenstrup, 1861.
Genre Ommastrcphes d’Orbigny, i835.
2. Ommastrephes sloani pacificus (Steenstrup), 1880.
(Voir Sasaki, 1916, p. io3 [Bibliographie]).
3 spécimens, tous femelles. Longueur dorsale médiane du manteau de
ces trois femelles : io5 mm., 120 mnj., 180 mm.
Cette espèce est l’GEgopside fa plus communément trouvé au Japon ; elle
est très répandue de Kiushou à Hokkaido, aussi bien dansda mer du Japon
que sur les bords de l’Océan Pacifique.
Ce Céphalopode est bien connu des Japonais sous le nom de Surumé-iha ,
parce que le peuple s’en sert dans la préparation culinaire appelée Surumé,
en faisant sécher les parties musculaires de l’animal dont la présente espèce
est le matériel le plus commun. Ce Céphalopode a aussi une grande valeur
dans la région de Sagami comme appât pour la pêche du thon.
Le Surumé-ika se trouve presque toute l’année sur chacune des côtes du
Japon, mais sa saison de pêche, à Misaki, par exemple, est le début de
l’été. C’est en cette saison qu’il atteint sa maturité, la longueur du man-
teau des plus grandes femelles atteignant parfois a5o mm. environ. Les
œufs sont petits et flottent à la surface de l’eau comme ceux des autres
OEgopsides. Les jeunes apparaissent près de la rive vers le mois de sep-
tembre, et se mélangent aux bancs de sardines.
Genre Stenoteuthis Verrill 1880.
3. Stenoteuthis bartrami (Lesueur), 1821.
(Voir Sasaki, 1916, p. io5 [Bibliographie]).
Un seul spécimen femelle. Longueur dorsale médiane du manteau :
2Ôo mm.
Cette espèce se distingue tout de suite des Ommastrephides japonais par
sa grande taille et la couleur pourpre sombre de la surface dorsale de son
manteau. A celle-ci se rapporte le nom japonais : Murnsaki (= pourpre)
-ika (= calmar).
Malgré sa grande distribution mondiale, ce Céphalopode n’est pas très
commun au Japon: il apparaît seulement de temps en temps sur les mar-
chés de Misaki et d’Odawara (Sagami).
Genre Eucleoteuthis Berry, 1916.
h. Eucleoteuthis LUMiNOSA (Sasaki), 1915. (Fig. 1.)
Symplectoteuthis oualaniensis , Berry, 1914, p. 1 h 8 .
Symplectoteuthis luminosa, Sasaki, 1915, p. i44, pl. IV, fîg. 7-1 3, text. fig. h ;
1916, p. 106.
Eucleoteuthis luminosa (juv.), Berry, 1916, p. 60.
2 spécimens, 1 mâle et 1 femelle. Longueur dorsale médiane du man-
teau : (S, 1 55 mm. ; 9, 1 65 mm.
La distribution de cette espèce au Japon est, jusqu’à ce jour, très limitée.
Autant que je sache, on n’en trouve guère que du côté de Misaki et d’Oda-
wara (Sagami) à une profondeur de plusieurs centaines de mètres, alors
qu’on a reconnu sa présence aux îles Kermaclec, petit archipel d’origine
— 97 —
volcanique situé dans' l’ Océan Pacifique, au nord-est de la Nouvelle-Zélande
(Berry, 1916). ' ,
Ge Céphalopode produit une luminescence, mais ses organes photo-
Fig. 1. — Eucleoteuthis luminosa (Sasaki), face ventrale.
(Les organes photogènes sont indiqués par les lignes ponctuées.)
gènes sont absolument uniques parmi les OEgopsides décrits, du fait que
les organes principaux , au lieu d’être de petites vésicules sphériques ou
Mcséum. — XXXIII.
7
ovoïde; comme dans la plupart des cas , prennent la forme d’une paire
d’étroites ceintures s'étendant, avec seulement deux interruptions, le long
de la peau ventrale du manteau, sur presque toute sa longueur. Ce déve-
loppement particulier de tissu photogène est rappelé par le nom japonais
Suji (= ligne) -ika (= calmar).
Sasaki (1916) établit le nom scientifique Symplectoteuthis luminosa pour
cette forme lumineuse; Berry (1916) la sépara de sa forme alliée Symplec-
loteulhis oualaniensis (Lesson) et créa le genre Eucleoleuthis avec S. luminosa
Sasaki comme type.
Avant Sasaki, l’espèce en question avait été étudiée par le Professeur
Watasé dont les observations sur la luminescence et les organes photogènes
sont merveilleusement précises. Il connaissait déjà la présence de points
pbologènes invisibles dans le tissu sous-cutané du manteau, des nageoires,
de la trompe, de la lêle, aussi bien que de toutes les paiies de bras et ten-
tacules, sans compter les larges taches et bandes du manteau, de la tête et
de la paire de bras ventraux.
(A suivre.)
— 99 —
Sun le Viscum Perrieri H. Lec., de Madagascar,
par M. H. Lecomte.
Dans la précédente séance de la réunion des Naturalistes du Muséum ,
nous avons eu l’occasion de décrire un organe de protection des jeunes
fleurs chez certaines espèces du genre Viscum et spécialement chez Viscum
Perrieri H. Lec. , recueilli par M. Perrier de la Bâthie sur les hauts som-
mets de Tsaratanana, dans la région nord de Madagascar, où il vit en para-
site sur des Weinmannia (Gunoniacées) et des Philippia (Ericacées).
Parmi les nombreux Guis récoltés par M. Perrier de la Bâthie, cette
espèce est bien certainement l’une des plus intéressantes et elle mérite
d’être décrite séparément. D’autre part, la vignette qui accompagne la pré-
sente description vient compléter la communication précédente, rappelée
plus haut sur l’organe de protection de la fleur. Elle fournit une idée
exacte de la calyptre, représentée par les figures 1, 2, 3, 5 et 9. La
figure 6 montre en outre que les fleurs mâles peuvent être disposées en
groupes assez nombreux (de 3 à 7). Il en résulte que la qualification de
triade employée par les Botanistes et en particulier par van Tieghem , si
elle convient parfaitement pour 3 fleurs groupées, ne peut plus être em-
ployée quand le nombre des fleurs s’élève à 5 ou 7 ; aussi nous proposons
de désigner l'inflorescence sous le nom de cymule qui a l’avantage de ne
rien préjuger quant au nombre des fleurs réunies en une inflorescence
unique. L’espèce envisagée a reçu le nom de Viscum Perrieri, pour rap-
peler le nom du distingué Explorateur naturaliste M. Perrier de la Bâthie,
qui a tant contribué à faire connaître la flore de Madagascar.
Viscum Perrieri nov. sp.
Frutex parasiticus e locis editis. Ramuli teretes leviter striati; intemodia basi
articulata. Folia opposita ; petiolus brevis basi arliculatus; limbus submem-
branaceus, tricostatus, plus minus rhumbus vel lanceolatus , basi apiceque
attenuatus, 2-4 cenlim. longus , 1—1, 5 cenlim. latus. Flores terminales vel
axillares, (S sæpe cymula glomcrali. Flores c? : pedunculus brevis 1—1, 5
millim. altus; bracteœ opposiiæ basi connatœ; jlores ovoidei 3-j glomerati,
rninuti, lobis 4 deltoideis instructi ; antheræ dorsaliter lobis insertæ; pollen
subsphæricus. Flores 9 terminales, vel latérales 2; jlores terminales pedi-
cellati, pedicello usque 1 millim. alto, apice bracteolis 2 oppositis vel calyplra
7\ .
— 100 —
Viscum Perrieri H. Lee.
1, Rameau J1 avec 4 fleurs encore couvertes de leur caiyptre; en bas unecalyptre déjà
soulevée X 6 ; — a, Nœud inférieur plus grossi; — 3, Caiyptre séparée très grossie
X ia; — 4, Nœud avec une cymule dépourvue de caiyptre; — 5, Nœud avec une
fleur calyptrée coupée en long X io; — 6 , Inflorescence J1 à 7 fleurs coupée verti-
calement; — 7, Portion de fleur J1 coupées verticalement et très grossie pour montrer
le mode d’insertion d’une anthère; — 8, Section transversale de la tige pour montrer
les faisceaux corticaux de fibres; ce sont ces faisceaux qui font saillie sur le sec, ce qui
donne naissance aux cêtes de la tige X 12; — 9. Nœud avec a fleurs ÿ à caiyptre
déjà soulevée; — 10, Une fleur $ avec ses 4 lobes X 9; — 11, La même après la
chute des lobes X 9; — ta, Le fruit couronné par le style X a; — i3, Graine
coupée pour montrer l’embryon très grossi; — i4. Embryon séparé.
X
- 101 —
instructo, ovarium cylindricum basi angustum , lobis k deltoideis, caducis apice
instructum; shjlus brevis , stigma globosum. Fructus subsphœricus , superficie
lævis, pedicellalus , pedicello 2 inillim. alto, apice bracteis parvis 2 instructo ;
flores latérales calyptra conica mox caduca primo sæpe instrucli.
Madagascar, région nord , monts Tsaratanana :
Perrier de ia Bâthie n° 10702 , sur Weinmannia (altitude 1,800 m.);
Perrier de la Bâthie n0’ 1 6 3 3 5 et 1 6336 , sur Philippia (altitude
2,600 m.).
Par son aspect général, par la forme des feuilles, par le pédicelle fruc-
tifère, cette espèce n’est pas sans rappeler V.slipitaium H. Lee. (in Sargent,
Planlœ Wilson., III, p. 319) de Chine; mais cette dernière espèce possède
des feuilles à 5 côtes et non pas à 3 : les pédicelles fructifères sont plus
longs; enfin elle manque de calyptre pour la protection des fleurs. Si l’as-
pect général est à peu près le même, il faut convenir qu’en réalité les deux
espèces sont notablement différentes.
F. Perrieri H. Lee. est surtout remarquable par la réunion fréquente des
fleurs mâles en cymules et aussi par la présence d’une calyptre ou organe
protecteur en forme de capuchon qui enveloppe les jeunes fleurs et qui se
soulève et se détache de la même façon que la coiffe bien connue qui re-
couvre d’abord l’urne des Mousses.
Les figures qui accompagnent celte note ont en outre l’avantage de
montrer que chez Viscum Perrieri, comme d’ailleurs chez toutes les espèces
de Viscum, le pétiole est toujours nettement articulé à la base. (Fig. 1,9,
4* 5, 9.)
De plus, chez cette espèce, les entre-nœuds possèdent eux- mêmes une
articulation à leur partie inférieure. (Fig. 1, 2 , 3.)
Enfin la figure 8 montre les faisceaux fibreux contenus dans l’écorce.
Au moment de la dessiccation en herbier, les parties entre les faisceaux se
contractent naturellement davantage que les lignes contenant les faisceaux
de fibres, ce qui donne à la lige sèche un aspect silloriné tout à fait carac-
téristique.
102 -
Sapindacees malgaches nouvelles ou peu connues,
par MM. P. Danguy et P. Choux.
(Suite.)
Filicium aHbreviatum Radlk.
Cette espèce, très brièvement signalée par M. Radlkofer(1) en 1890, n’a
pour ainsi dire jamais été décrite. Il n’est donc pas inutile de donner ici
ses principales caractéristiques.
Les feuilles présentent une disposition très particulière. D’une part , les
folioles, qui, dans l’échantillon d’Humblot, sont au nombre d’une paire
seulement par feuilles, sont très nettement obovales et longuement rétré-
cies en coin à la base. Comme, par aideurs, leur sommet est très nette-
ment échancré, ces folioles sont plutôt obcordées-allongées. D’autre part et
surtout, le pétiole est ailé , et les ailes, assez larges au sommet, se rétré-
cissent longuement vers la base du pétiole , en s’arrêtant d’ailleurs un peu
au-dessus de cette région basilaire. Il en résulte que les ailes reproduisent,
mais avec me largeur plus réduite, la J orme obovale-allongée des folioles.
Toutefois, cette espèce de Filicium peut ne pas être aussi abbreviatum que
le signale M. Radlkolër, En effet, dans des spécimens récoltés par Geay,
certains rameaux portent, à côté de feuilles à 1 paire de folioles, d’autres
à 2 paires de folioles. Dans ce dernier cas, le rachis est ailé de la même
manière que le pétiole. C’est un rameau feuillé de cette forme récolté par
Du Petit-Thouars que Alph. de Candolle a décrit dans le Prodrome, vol. 9 ,
p. 2 4 h, sous le nom de Phyllarthrum Thouarsianum , et placé dans la
famille des Bignoniacées.
Les folioles, qui sont sessiles et un peu coriaces, ont de 4 cm. 6
à 7 cm. 5 de longueur sur 2 centimètres à 2 cm. 9 de largeur. Le pétiole
mesure de 4 cm. 1 à 5 cm. 8 de longueur, et le rachis, lorsqu’il existe,
3 centimètres à 3 cm. 5. Quant aux ailes, leur largeur maxima varie entre
11 millimètres et i5 millimètres.
Les inflorescences sont des panicules de cymes, devenant à leur sommet
• \
L. Radlkofer, Ueber die Gliederung der Famille der Sapindaceen (Sitz.
d. math.-phys. Cl. d. k. b. Altad. d. Wiss. zu München, 1890, Band XX, p. 277).
— 103 —
des grappes de cymes. Elles ont 6 cm. 7 à 9 cm. 9 de longueur, dont
1 cm. 7 à 2 cm. 8 pour le pédoncule.
Les fleurs, de petite taille, ont environ 3 mm. 5 à k millimètres de
diamètre. Les sépales, un peu en forme de capuchon, de 1 mm. 5 à
2 millimètres de longueur, sont ovales-triangulaires, glabres sur la face
externe, mais poilus sur la face interne et sur les bords. Les pétales,
largement ovales, presque orbiculaires , sans appendices, ont 1 millimètre
de hauteur sur 1 mm. 5 de largeur. Ils portent des poils assez nombreux
sur les bords, plus rares sur la face interne. Le disque est tomenleux et
les pétales sont rabattus sur sa face supérieure. Les étamines, nettement
exsertes dans les fleurs mâles, sont au contraire à filets très courts dans
les fleurs femelles, qui sont mélangées aux précédentes dans les mêmes
inflorescences. L’ovaire, rudimentaire dans les premières, mais bien déve-
loppé dans les secondes, est à deux carpelles soudés. Il a un peu la forme
d’une poire surbaissée et est surmonté par un style courbé, portant
2 bandes stigmatifères dans sa région supérieure. Dans chaque loge se
trouve un seul ovule campylotrope , pendant et épinaste, attaché dans l’angle
supéro-interne. Signalons enfin que sur les axes des inflorescences et sur
le calice existent des sortes de glandes peltées.
Ilumblot, n° i52, Nossi-Vé. 12 avril 1882.
Louvel, n° au, Forêt de Tampina, CôLe est de Madagascar; octobre
1923. Nom indigène : Maroampotolra.
Geay, n° 78/17, province de Mananjary, mars-avril 1909.
Poculodiscus nov. gen.
Flores regulares ( hermaphroditi ?). Calyx carnosus , breviter 5—partitus,
lobis inæqualibus , late rotundatis, exlus rufo-pubescens. Petala 5 , carnosula,
breviter unguiculata , apice bilobata, lobo posteriore rotundato , lobo anteriore
cum duobus cornibus lateralibus in medio intra curvato, pilosa, calycem valde
superantia. Discus poculiformis , carnosus, a\tus, pentagonus angulis epise-
palis. Slamina 8 longe exserta, intra disci cupulam circa pistillum inserta.
Gerrnen inleger, 3—loculare , Stylus brevis-3 lineis sligmatosis; gemmulæ in
loculis solitariæ pendentes. Fruc tus junior lignosus. Folia alterna paripinnata.
Racemi plures in f as ciculis e cortice truncorum enascentes, cymulas fer entes.
Poculodiscus Louvelii nov. sp.
Foliolis oppositis vel subopposilis , 2-jugis. ovatis-ellipticis , apice obtusis,
basi in petiolulos brèves (0 mm.) vel nullos inæqualiler contractis , 10 cm.—
16 cm. 4 longis, 4 cm. 7-7 cm. lads, marginibus integerrimis , subtus
répandis, coriaceis, glaberrimis, pallide viridibus, nervis secundariis obli-
— 104 —
quis , arcuatis , subtus manifeste prominentibus , venis dense reticulatïs ; petiolo
rachique 11 cm.- 1 3 cm. 5 longis. Racemîs brevibus, 3 cm— à cm. longis.
Galyce 8 mm. diarn. Petalis 5 mm. 5— j mm. longis, 5 mm. — 6 mm. latis,
pubescentibus , Disco 2 mm. 5—3 mm. alto, basi h mm.— à mm. 5 ’ato, supra
5 mm. 5—6 mm. lato. Staminum jilamentis g mm., parce pilosis, antheris
2 mm. longis, extus pubescentibus. Germine sessili, 3 mm. 3 mm. 5 alto,
rufo-pubescente.
Louvel, n° 249; forêt de Campina. Nom indigène : Lanary à grandes
feuilles, forêts côtières et forêts montagneuses de l’Est.
Le pétiole, qui est nettement aplati sur sa face supérieure, et le rachis,
qui est un peu caréné sur cette même face, sont fortement lignifiés. Dans
chaque feuille, les folioles de la paire supérieure sont nettement plus
développées que celles de la paire inférieure , et , de plus , presque sessiles
alors que les autres sont pétiolulées. De plus , tout au moins dans la paire
supérieure, la nervure médiane, et par suite toute la foliole, est nette-
ment arquée. La nervation est camptodrome.
Les fleurs mâles et les fleurs femelles se trouvent dans les mêmes inflo-
rescences. Les pétales, volumineux, sont formés en quelque sorte de deux
lobes, portés par un onglet court et large. Le lobe antérieur, plus large
et plus élevé que le lobe postérieur, présente à son sommet 2 cornes laté-
rales , dans l’intervalle desquelles le pétale se replie vers l’intérieur et un
peu vers le bas. Le lobe postérieur est soudé au précédent sur une bonne
partie de sa hauteur, mais dans sa région centrale seulement, les bords
demeurant libres , et au sommet il y a entre ces deux lobes comme une
petite pochette. La face dorsale du lobe postérieur est fortement pubes-
cente, ainsi que le bord postérieur du lobe antérieur. Quant à la face
interne du lobe antérieur, elle est comme encadrée par une ligne de poils.
En effet, les poils y sont assez nombreux sur les bords latéraux, puis sur
le bord rabattu , mais toutefois sur ce bord ils sont à une petite distance
de l’extrême sommet. Le disque forme une coupe, dont le pied, charnu,
de contour pentagonal, est assez élevé. La coupe elle-même, de contour
pentagonal également, un peu excavée au centre, est à bords un peu
dentelés, plus ou moins éversés, parfois presque horizontaux. Son- dia-
mètre est plus grand que celui du pied, et, d’autre part, sa face supérieure
présente g bourrelets saillants disposés radialement depuis l’excavation
jusqu’au bord.
Le pistil a un peu la forme d’une bouteille , à col court et portant trois
lignes stigmatifères assez mal indiquées. Chaque loge renjerme un seul
ovule pendant et epinaste.
Nos échantillons ne présentent que de jeunes fruits , ayant encore la
même forme que l’ovaire, mais à paroi épaisse, ligneuse et verruqueuse
extérieurement. Ils ont en général 16 millimètres de hauteur, et corn-
— 105
prennent un court pédicelle (2 ram. 5), qui porte une masse ovoïde
(7 mm. 5) surmontée par un style assez long (6 mm.) avec bandes
stigmatifères assez nettes.
L’absence de fruits complètement développés ne nous permet pas de
savoir si le Lanary à grandes feuilles doit prendre place parmi les Dora-
toxylées ou parmi les Harpulliées. Mais il ne saurait d’ailleurs, nous
semble-t-il rentrer dans aucun genre connu de ces deux tribus et il nous a
paru nécessaire, surtout en raison de la forme assez spéciale de son disque,
d’en faire un genre nouveau , dont le nom fait précisément allusion, à ce
caractère. Aucune assimilation n’est d’autre part possible avec le Lanary à
petites feuilles , dont nous avons fait le Plagioscyphus Louvelii.
En résumé, les sept espèces de Sapindacées malgaches dont nous venons
de donner les principales caractéristiques représentent bien, pour la
plupart, des types assez particuliers, qui ne sauraient être confondus
avec les espèces antérieurement connues. Au point de vue géographique ,
il nous faut d’autre part faire remarquer que, contrairement à ce que
nous avions admis antérieurement^, le genre Allophylus compte mainte-
nant avec VA. Decaryi un représentant dans la Région méridionale , alors
que jusqu’à présent il y était inconnu.
W P. Choüx, Le geare Allophylus à Madagascar ( Congrès de VA. F. A. S.,
Grenoble, 1925, p. 38o).
Nouvelles Acânthagées d’Indo-Chine,
par M. Raymond Benoist.
Ruellia vincta R. Ben. nov. sp.
Suffrulex erectus, ramis junioribus pubescentibus. Folia petiolata, limbo
ovato, ad basirn acuto, ad apicem breviter acuminata, margine integro vel
obscure dentato, pagina utraque sparse pilosa. Flores axillares, sessiles,
solitarii vel gemini; bracleolæ foliaceæ , oblongæ, ad basim altenuatæ. Calicis
segmenta quinque ultra medium connata, parle libéra longe acuminata.
Corollæ tubus superne parum amplialus, intus sub lobis anticis barbatus ; lobi
duo posteriores anierioribus paulo majores. Slamina quatuor didynama; polli-
nis granula sphærica, alveolala. Ooarium glabrum biloculare, 3- à ovula in
quoque loculo gerens. Stylus glaber; stigma depressum, elongatum, fere folia-
ceum. Capsula clavata , ad apicem acuminata, ad basim breviter solida.
Feuilles longues de 4- 10 centimètres, larges de i,5-4,5 centimètres;
calice long de 1 îï millimètres; corolle longue de i5 millimètres; capsule
longue de 17 millimètres.
Laos : Lakhon [Harmand] — Sedon, Bassac [Thorel].
Cette espèce est remarquable par ses sépales soudés jusqu au delà de la
moitié de leur longueur.
Ruellia Poilanei R. Ben. nov. sp.
Herba caule brevi ; folia approximata , petiolata, obovato-oblonga , ad basim
attenuata, ad apicem obtusa vel rotundata, margine crenato, pagina utraque
sparse pilosa. Injlorescentiæ axillares ; flores spicati, oppositi; bracteœ sessiles,
lanceolatæ, hirtœ; bracteolæ lineares. Calicis segmenta quinque æqualia, lan-
ceolata, acutissima. Corollæ pallide cæruleæ tubus ad basim anguslus, cylin-
dricus, superne ampliatus, lobi quinque subæquales, rolundato-emarginati ;
stamina quatuor ; ovarii loculum quodque pluriovulatum ; stigma bilabialum,
labiis inœqualibus. Capsula sublinearis usque ad basim fertilis, valois sulcis
tribus notatis, utroque loculo semina 8- g gerente.
..
Tige haute de 2-4 centimètres; inflorescences longues de 10-20 centi-
mètres; feuilles longues de 8-20 centimètres, larges de 3-6 centimètres;
— 107 —
bractées longues de 1 2 millimètres ; calice long de 4 millimètres ; corolle
longue de 22 millimètres, capsule longue de 18 millimètres.
Annam : Phu bu, province de Nhatrang [Poilane n° 5487]; province
de Phanrang : Cana [Poilane n° 5758], Ba Rau [Poilane n° 9636]; Ka
Rom [Poilane n° 9876].
Par son port çette plante se rapproche beaucoup du Ruellia fiagelliformis
Roxb. ; elle en difïère par ses inflorescences en épis continus, à bractéoles
plus longues que le calice.
Chroestlies nOV. gen. ♦
Bracteæ , bracteolæ et sepala colorata. Sepala inæqualia , fere ad basim
libéra. Corollæ tubus ad basim, breviter cylindricus , superne ampliatus ; lobi
contorti, subœquales. Stamina quatuor didynama, jilamentis per paria haud
approximatis , tubo corollæ sepavatim affixis , antheris ad basim acute et salis
longe calcaratis ; pollinis granula lævia, breviter ovoidea. Ovarium ovula duo in
quoquc loculo gerens. Stylus filiformis ad apicem indistincte bilobatus. Capsula
compressa, loculis basim fere atlingentibus. Semina minute puberula.
Etymologie : de xpàa » couleur et éa Ops vêtement.
Ce genre est voisin du genre Wilhfieldia qui n’est représenté qu’en
Afrique tropicale. II en diffère par ses anthères éperonnées, son pollen
ellipsoïdal, sa capsule à partie basilaire pleine presque nulle, ses graines
finement pubérulentes. Chez les Wilhfieldia les anthères sont mutiques, le
pollen sphérique, la capsule fertile seulement dans sa moitié supérieure, la
moitié basilaire étant plus étroite, pleine et stérile; les graines sont fine-
ment granuleuses.
Chroesthes pubiflora R. Ben. nov. sp.
Frutex ramis divaricaiis, glabris. Folia breviter petiolata, lanceolala, ad
basim acuta et in petiolo decurrentia, ad apicem breviter acuminata , glabra ,
margine inlegro. Flores in racemis vel in paniculis angustis , caulem et ramos
lerminantibus dispositi. Bracteæ brèves, triangulares, cito deciduæ , petaloideæ,
pubescenti-glandulosæ ; bracteolæ lanceolato-lineares , petaloideæ, pubescenti-
glandulosæ ; calicis segmenta quinque parum inæqualia , fere ad basim libéra,
petaloidea, pubescen'i-glandulosa. Corollæ tubus ad basim cylindricus , superne
ampliatus, campanulatus ; lobi subœquales. Stamina quatuor didynama, infra
medium tubum inserta , filamentis glabris per paria haud approximatis,
antheris ad basim calcaratis. Ovarium ovula duo in quoque loculo gerens ;
Stylus sparse pilosus. Capsula glabra ; semina dis coidea , minute puberula.
Feuilles longues de 5— 1 3 centimètres, larges de 1 ,5—4 centimètres.
Bractées longues de 3 millimètres; bractéoles longues de 5 millimètres.
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Sépales longs de 12 millimètres, larges de 1-2,5 millimètres. Corolle
longue de 26 millimètres. Capsule longue de i5 millimètres.
Tonkin : route de Dien Bien Phu à Sapnao, 26 mars 1892 [H. d’Or-
léans].
Chine : Yunnan, sans localité plus précise [Bons d’Anty].
Dyschoriste Principis R. Ben. nov. sp.
Caules graciles e radice perenni , lignoso orti. Folia subsessilia, lanceolato-
linearia, glabra. Flores subsessiles in glomerulis axillaribus paucijloris dispo-
sai. Calicis glabri segmenta quinque linearia, ad basim concrescentia.
Corollæ bilabiatæ tubus superne ampliatus, labio superiore bilobato, inferiore
trilobato; stamina quatuor didynama. Ovarii loculum quodque ovula duo gerens.
Tiges atteignant 20 centimètres de longueur; feuilles longues de
i5-2Ô millimètres, larges de 3-6 millimètres; sépales longs de 10 milli-
mètres, soudés dans leur tiers inférieur; corolle longue de 20 millimètres.
Indo Chine : localité non indiquée (Tonkin ou Laos) [H. d’Orléans].
Cette espèce par sa corolle bilabiée se rapproche des Dyschoriste amé-
ricains et s’éloigne des autres espèces asiatiques.
Hemigraphis modesta R. Ben. nov. sp.
Herba caule primum pubescente, sulcis duobus oppositis notato, deinde
glabrescente , subtereti, ad basim sœpe prostrato et adnodos radicante, superne
erecto. Folia breviter petiolala, ovata vel oblonga , margine remote repando,
pagina superiore glabra, inferiore pubescente, deinde glabrescente. Flores in
spicis brevissimis lerminalibus et rarius axillaribus dispositi. Bracleæ oblongæ
superne sœpe utrinque obsolète crenato-dentatæ , pilosæ. Bracteolæ lineares,
pilosæ. Sepala linearia parum inæqualia, pilosa, fere usque ad basim libéra.
Corollæ tubus basi breviter cylindricus , superne ampliatus. Stamina ad medium
tubum inserta , jilameniis glabris ; pollinis granula ellipsoidea, costata. Ovarii
glabri ad apicem pubescentis loculum quodque ovula quatuor gerens. Capsula
et semina ignota.
Feuilles longues de io-25 millimètres, larges de 6-1 4 millimètres;
bractées longues de 10 millimètres, larges de h millimètres; bractéoles
longues de k millimètres, larges de i/3 de millimètre; sépales longs de
7 millimètres; corolle longue de 9-10 millimètres.
Cambodge : Kompong chnang, mars; vers Babaur [Couderc j.
Hemigraphis turneræfolia R. Ben. nov. sp.
Herba caule piloso deinde glabrescente, ad basim sæpius prostrato, superne
erecto, parum ramosa vel ramis dijjusis. Folia breviter petiolala vel subsessilia,
I
— 109 —
oblonga , ad basim acuta, ad apicem oblusa vel obtusiuscula , margine crenato,
utrinque pilosa. Flores in spicis caulern et ramos terminantibus , brevibus dis-
positi. Bracleæ foliaceœ, hirsutæ, oblongœ; bracteolæ lanceolato-lineares ,
hirsutœ. Sepala quinqueparum inæqualia , linearia , fere usque ad basim libéra.
Corollæ lubus ad basim cylindricus, superne senshn ampliatus. Stamina glabra;
pollinis granula ellipsoidea, coslala. Ovarium glabrum , ad apicem pilis paucis
omatum; Stylus parce pilosus, stigmate longo canaliculato. Capsula quatuor
semina in quoque loculo gerens.
Feuilles longues de s-4 centimètres, larges de 8 — 1 8 millimètres;
bractéoles longues de 7 millimètres; sépales longs de 10 millimètres;
corolle longue de 1 5 millimètres.
Tonkin : Ilots situés au milieu du barrage de Cbobo (Rivière noire),
îh janvier 1887 [Balansa n° 425a].
Indo-Chine : sans localité plus précise [H. d’Orléans].
Cette plante se rapproche de VH. hirsuta T. And. ; elle en diffère par ses
feuilles velues sur les deux faces, â pétiole plus court, par ses inflorescences
courtes, à bractées non glanduleuses, par ses fleurs plus grandes.
Contributions à la Flore de la Nouvelle-Calédonie
par M. A. Guillaumin.
XLIX. Plantes de collecteurs divers [suite).
Xylosma Pancheri Guillaum. — Nouméa [Balansa 2691).
Portulaca oleracea L. — Ferme modèle ( Balansa 9897).
*E latine americana (1) Am. — Balade [Vieillard 438), Canala [Balansa
9001).
Pittosposum mouanum Guillaum. — Mont Mou [Balansa 2760).
Fructus globosi [1,2-1 ,3 cm. diam.) , rugosi, stylo 2 mm. longo coronati,
pericarpio tenui.
Sida Nummularia E. G. Bak. — Gatope [Vieillard i33), Lifou : baie du
Sandal [Vieillard 182) *Kuété» à Lifou.
AbutUon oxycarpum F. Muell. — Nouméa [Vieillard 1 3g).
Erythroxylon novo-caledonicum Schullz. — Canala [Vieillard 3905).
Olax hypoleuca Bail!. — Nouvelle-Calédonie ( Vieillard 3 1 29 in Pancher) ,
Canala [Balansa 178&), haute vallée de la Tamoa [Balansa 2271),
Pousset [Balansa 3 1 8 1 ) , Daaoui de Ero [Balansa io3i).
Anisomallon clusiifolium Baill. — Wagap [Vieillard 2 243).
A. Baillonii Jeanneney [Nouvelle-Calédonie agricole, p. g3) nomen. —
Il semble que ce soit une plante distincte de PA. clusiifolium puisque,
d’après Jeanneney, le bois du premier serait cr blanc, mou» , tandis que le
second aurait un rrbeau bois fauve tigré» mais, en l’absence de tout échan-
tillon, il est impossible de savoir si cette plante appartient même au
genre.
Sarcanthidion sarmentosum Bail!. — Le S. Balansæ van Tiegh. ne paraît
en différer que par les feuilles tronquées-acuminées au lieu d’être atté-
nuées-acuminëes, mais la forme des feuilles est éminemment variable chez
S. Balansæ, tantôt arrondies, obtuses, atténuées, acuminées; les échan-
tillons recueillis dans la chaîne centrale par Lecard et à Wagap par Vieil-
W Famille nouvelle pour la Nouvelle-Calédonie.
— 111 —
lard 2859 comprennent même deux rameaux, l’un fructifère typique,
l’autre stérile ayant, à la fois, des feuilles tronquées-acum inées et tron-
quées-3-5 dentées au sommet.
Sphenostemon pachycladum Baill. — Nouvelle-Calédonie ( Brousmiche ).
*Lecardia J. Poiss. mss. gen. nov.
Arbor vel arbuscula dioicus (texte Pancher), trunco simplici, foliis exsti-
pulatis, apice confertis. Flores fasciculatim caulijlori, sepala 5 , quinconcialiter
imbricata , petala 5, quinconcialiter imbricata, c? : sjamina 5, pelalis alterna,
sub disco inserta , Jilamentis subulatis, antheris ovato-cordatis, introrsis, rimis
longitudinalibus dehiscentibus , discus orbicularis, medio umbonatus, 9 : sta-
mina o , discus indistinctus cum ovarii basi conjluens, ovarium conicum, apice
truncatum , 3-loculare, stylo 0, stigmatibus 3, sessilibus, ovulis in quoque
loculo 2, basi erectis, collateralibus , raphe interiori. Fructus?
J. Poisson rapprochait ce genre de Microtropis , mais les feuilles quoique
réunies en bouquet dense, et rrsub-verticiliées» suivant Pancher, me
paraissent alterner, ce qui indiquerait une Célastrée. Le genre se placerait
donc à côté de Maytenus.
*L. megaphylla J. Poiss. mss. sp. nov.
Frutex 3-â m. altus vel arbor, glaberrimus, ramis crassissimis , foliis
magnis, oblanceolaüs jusque ad ko cm.xn cm.), apice breviter, obtuse,
acuminatis, basi inpetiolum subito contractis, integris, coriaceis, costa valida,
subtus valde prominenle, nervis lateralïbus 10-1 5 jugis, arcuatis , in costam
decurrentibus , subtus prominentibus , venis reticulatis, petiolo crassissimo,
valde abbreviato ( circa 5 mm. longo). Flores usque ad 5 mm. pedicellati,
medio articulati et minute 2-bracteolati , sepalis ovatis, circa 1 mm. longis,
concavis, margine erosis, quorum 2 exterioribus latioribus (vix 2 mm.),
petalis ovatis (2 mm. x 1 mm.), (S : staminibus i,5 mm. longis, Jilamentis
antheras apice breviter apiculatas sub-œquanlibus , disco crasso, 1 mm. alto,
9 : ovario 2 mm. longo, basi i,5 mm. lato.
Uaraï ( Lecard ), forêts de Farino , 800 mètres ( Lecard ), ravins ombragés
de la chaîne centrale de 700 à 900 mètres (Lecard).
Argophyllum ellipticum Labill. — Yar. obovatum Guillaum. — Ngoyé
( Schlechter 15.271).
*Callitriche stagnalis (1) Scop. — Nouvelle-Calédonie (Pancher).
M Famille nouvelle pour la Nouvelle-Calédonie.
112 —
*C. vema Kütz. — Valide du Drahot ( Balansa 3182).
Ces deux espèces, souvent confondues, peuvent se distinguer ainsi :
a. Bractées falciformes, styles persistants, coques à carènes légèrement
ailées C. stagnalis.
b. Bractées lancéolées, styles caducs, coques sans ailes.. C. vema.
Vetragonia expansa Murr. — Lifou ( Balansa 1668).
Gonyza viscidula Wall. — Païta ( Schlechter i4.8ai).
Boerhaavia diffusa L. — Nouvelle-Calédonie (Pancher A 2 9 , Deplanche 89),
Nouméa ( Balansa A89, 489°), anse Vata ( Brousmiche ), île Nui (De-
planche 199), îlot à l’O. de Tanlé ( Deplanche A07, A87), île des Pins
( Germain).
*Pisonia grandis R. Br. — Ilot Siandé ( Balansa ia64).
Deeringia altissima F. Muell. — Païta ( Balansa 1280), vallée de la
Thio ( Brousmiche ).
*Amarantus caudatus L. — Nouvelle-Calédonie ( Pancher 44-5).
*A. paniculatus L. — Nouvelle-Calédonie (Germain), Nouméa (Pan-
cher 444), île des Pins (Germain).
A. viridis L. — Nouvelle-Calédonie (Deplanche 209), Nouméa (Balansa
522), Nouvelle-Calédonie et île des Pins (Pancher 1 45, 437), île des Pins
( Germain).
C’est à cette espèce qu’il faut rapporter l’échantillon signalé comme
A. Blitum : (Vieillard io63, Pancher).
Achyranthes argentea Lam. — Bourail (de Pompéry).
*Altemanthera nodiflora R. Br. — Bondé (Vieillard io64), Gatope (Vieil-
lard io64), Bourail (Balansa ioa5).
Chenopodium ambrosioides L. — Nouvelle-Calédonie ( Germain -, Brous-
miche).
C. carinatum R. Br. — Nouvelle-Calédonie (Vieillard 3077), La Concep-
tion ( Brousmiche ), Uaraï (Deplanche 2o3), Nouvelle-Calédonie et île des
Pins (Pancher 438), île des Pins (Vieillard 1069, Germain, Brousmiche ),
Lifou (Deplanche 81), Naéou (Balansa 1666).
ff Kuamézén à Lifou.
Atriplex jubata S. Moore. — Wagap (Vieillard 1073), Balade (Lahaie
1874 pro parte), îlot Maître (Balansa 616), Nouvelle-Calédonie et île des
Pins (Deplanche 202 , 44 1, Baudouin).
Sueda australis Moq. — Nouvelle-Calédonie (Deplanche 490), Nouméa
(Balansa io5o), Gatope (Vieillard 3o8o), Nouvelle-Calédonie et île des
Pins (Pancher 442), île des Pins ( Brousmiche ).
— 113 —
Certains auteurs, comme Bentham (Fl. Austral. Y. 206), réunissent
cette espèce à S. maritima Dumort. ; c’est sans doute l’opinion adoptée par
S. Moore.
Salsola Kali L. — Nouvelle-Calédonie (Deplanche 91), Anse Vaat
(Brousmiche) , Gatope ( Vieillard 1067), îlot Maître (Balansa 6 1 5 ) , Nou-
velle-Calédonie et île des Pins (Deplanche 201), île des Pins (Germain).
*Basella rubra L. — Thio (Balansa 3543).
Monococcus echinophorus F. Muell. — Témala (Vieillard Soyh), entre
Bourail et le village du Nékou (Balansa 1 333 ) , Uaraï ( Lecard ).
Phytolacca octandra L., var. augustifolia Moq. — Ile Nou (Balansa 3o3o).
*Polygonum divaricatum L. — Nouvelle-Calédonie (Pancher).
L’introduction de cette plante de l’Asie septentrionale, qui n’a pas été
retrouvée depuis est très étonnante. Pancher, contrairement à son habi-
tude, ne donne pas de renseignement à ce sujet.
P. orientale L. — Nouvelle-Calédonie (Pancher 434, Deplanche 200),
Balade ( Vieillard 1074), Bourail ( Balansa 1026), Uaraï ( Lecard ) , île Nou
(Mac Gillivray 16, Pancher 44a), île des Pins (Pancher 44o).
P. subsessile R. Br. — Nouvelle-Calédonie (Pancher 44 1), La Concep-
tion (Brousmiche 663), Wagap (Vieillard 3087), Wagap, Gatope ( Vieil-
lard 3o86), Mont Dho (Lecard), Balade (Lahaie i383, i558), Tchiaor
(Balansa 3 1 3g ) , près de Bourail (Balansa 1027), île Nou (Mac Gilli-
vray 17).
*Muehlenbeckia aœillaris Hook f.? — lie des Pins (Pancher).
Suivant toute vraisemblance, c’est la plante signalée par Jeanneney
(Nouv. Cal. agric.J p. 99) comme M. adpressa.
Nemuaron Vieillardii Baill. — Nouvelle-Calédonie (Montrouzier).
Litsea imbricata Guillaum. — Ngoyé (Schlechter i5i83).
Balanops Balansœ Baill. d. — Canala (Balansa 21 28'’). Fleurs d encore
inconnues : Flores d amentacei, axillaris vel e cauli lateraliter erupti;
racemis glabris ad 3 mm. longi, glaberrimi, singuli bractea lanceolata
arcuata stipati, staminïbus 1 -à ,jilamentis 0 , antheris ovato-rhomboideis , apice
rotundatis , lateraliter dehiscentibus.
Celtis Balansœ Planch. — Panong près Gatope (Vieillard 3 161).
Ficus asperula Bur. , var. nuda Bur. — Nouvelle-Calédonie (Pancher 371,
Pancher et Vieillard 407).
F. austro-caledonica Bur. — Uaraï (Lecard 10 D).
Var. latifolia Bur. — Nouvelle-Calédonie (Pancher 375).
Muséum. — xxxm.
8
Var. sub-attenuata Bur. — Nouvelle-Calédonie ( Lecard m, B, 10 B
pro parte).
F. crescenlioides Bur. — Nouvelle-Calédonie ( Lecard A pro parte , 10 B
pro parte?) , Uaraï (Lecard).
F. edulis Bur. , var. angustifolia Bur. — Nouvelle-Calédonie ( Lecard i o A
pro parle).
Var. cordata Bur. — Nouvelle-Calédonie ( Pancher 368, Lecard 10 A
pro pur le).
Var. glabrescens Bur. — Nouvelle-Calédonie ( Lecard A pro parle).
F. mutabilis Bur. — Nouvelle-Calédonie (Pancher et Vieillard hok).
F. stenocarpa F. Muell. — Yalioué (Schlechler 1/173/1).
F. retusa L. , var. nilida Miq. — Nouvelle-Calédonie (Lecard F.).
Le F. Schlechteri Warb. en paraît leur voisin.
F. Webbiana Miq. — Nouvelle-Calédonie (Raoul), Uaraï (Lecard).
Var. cordata Bur. — Nouvelle-Calédonie (Pancher Syh).
Sparattosyce dioica Bur. — Uaraï (Lecard, bois 111).
— 115 —
Trois Osgillariées inédites trouvées dans l’herrier Gomont,
Par M. P. Frémy.
Au mois d’août 1926, avec ia bienveillante autorisation de M. le Pro-
fesseur Mangin, Directeur du Muséum national d’Histoire naturelle, j’ai
fait quelques recherches dans les cartons de l’herbier Gomont consacrés aux
Oscillariées. Parmi les matériaux précieux utilisés par cet éminent algo-
loque pour la rédaction de la Monographie et des diverses notes qui en
forment comme le complément, j’ai trouvé trois espèces restées inédites
. qu’il m’a paru utile de publier.
I. Porphyrosiphon fuscum Gom. (Fig. 1 a et b).
La diagnose de cette espèce, écrite de la main de Gomont, accompagne
l’échantillon. Je la transcris littéralement :
Stratum tenue, nigro-Juscum. Fila varie curvata et dense intricata. Vaginæ
firmœ, modice crassæ, hyalinœ, vel sœpius brunneo-purpureœ ( in speciminibus
siccis), apice haud raro contractée, chlorozincico ioduralo cœrulescentes. Tri
chomata æruginosa, ad genicula haud constricta, extra vaginam sœpius cur-
vata, 4 ad 6,6 fi crassa ; articuli diametro trichomatis quam sœpissime
longiores , 4,4 ad g p longi, protoplasmate obscure granuloso farcti. Cellula
apicalis rolundaia aut subconica (v. s.).
Hab. Cochinchinam , prope Saigon. — Ex Coll. Henry, n05 358 et 363.
Les rapports de cette plante avec ses congénères sont indiqués dans le
tableau suivant :
A. Gaines pourprées ; trichomes ordinairement contractés au niveau
des articulations, épais de 8-10 p P. Nolarisii Kütz.
B. Gaines brunâtres; trichomes non contractés au niveau des articu-
lations.
a. Trichomes épais de 7-10 p
P. Kœrnbachii (Henn.) De Toni.
b. Trichomes épais de 4-6,6 p. .... P. fuscum Gom.
Spirulina Margaritæ (Gom.) Frémy
(= Arthrospira Margaritæ Gom. nom. nud.) — [Fig. 2.]
Trichomata pallide œruginea, fragilia, in spiram laxam, diametro i5 ad
20 p œquantem, conforta, ad genicula leviler constricta, apice æqualia, haud
8.
capitula, 6 ad 7 g crassa; anfractus 60 ad ~jo (x inter se distantes-, articuli
diametro triplo breviores, a ad 2.5 p longi, protoplasmale vix granuïoso
/arcti, dissepimenta pellucida, non granulata (v. s.).
Fig. i-3. — 1. Porphyrosiphon juscum Gom. : a. Filament avec gaine close
à l’extrémité; b. Filament avec trichome en partie sorti de la gaine. —
2. Spirulina Maryaritœ (Gom.) Frémy. — 3. Phormidium alaskeme Gom.
Gr. : 660 D.
Hab. Ad oras insulæ « Margarita n dictæ, prope Venezulam; in filis Calo-
trichis pilosæ Harv. epiphitica. — Leg. A. F. Blakeslie.
Cette espèce appartient à la section Arthrospira Stizenb. ut gen. carac-
térisée par la présence de cloisons transversales visibles. Elle se distingue
— 117
des autres plantes marines de la même section par les caractères indiqués
dans la clef ci-dessous :
A. Tours de spires distants de moins de 20 p.
a. Trichomes épais de 10 p, un peu atténués à l’extrémité,
articles courts Sp. Ardissonnii Colin.
b. Trichomes épais de 4 p longuement atténués à l’extrémité,
articles longs Sp. miniata Hauck.
B. Tours de spires distants de 60 à 70 p, trichomes épais de 6-7 p,
non atténués à l’extrémité Sp. Margaritæ Fr.
III. Phormidium alaskense Gom. in herb. (Fig. 3).
L’échantillon est accompagné de la note suivante :
ff Trichomes droits, fragiles, érugineux, toruleux, épais de 4 p. Articles
carrés ou deux fois plus longs que larges, longs de 4'-8 p. Extrémité briè-
vement conique, capitée par un petit bouton. Plasma granuleux très dense
Cloisons translucides ou invisibles. — Mélangé avec Y Oscillaloria amœna. —
Je ne sais si cette plante doit rentrer dans le genre Phormidium ou dans le
genre Oscillatoria : la réunion des trichomes en lames n’est pas évidente.»
Dans un de mes examens, j’ai pu observai' nettement ce dernier carac-
tère, et de ce fait le doute exprimé par Gomont doit disparaître.
Diagnose. — - Strato tenui, profunde æruginoso; vaginis in mucum gela-
tinosum dijjluentibus ; trichomalibus rectis , fragilibus œrugineis, leviter toru-
losis; articulis à p crassis, 4 ad 8 p longis, protoplas7nale dense granuloso
far ctis; dissepimentis pellucidis aut inconspicuis ; cellula apicali obtuse conica ,
parvo malleollo superne capitata (v. s.).
Hab. In fonte sulphureo dilionis Alaskæ. — Misit A. Saunders,
ann. 1900.
Cette espèce doit se placer dans la section des Moniliformia Gom.
Monogr. , p. 179. Par la présence d’un petit bouton au-dessus de la cellule
apicale, elle est facile à distinguer de celles qui sont décrites dans ce
travail. Elle ne pourrait être confondue qu’avec certaines formes de Ph.
dimorphum Lemm. (m Geither, Cvanophycae, 1925, p. 378) qui sont
parfois capitées de la même façon. Mais, dans celte dernière espèce, les
cellules ne sont jamais plus longues que larges, et le protoplasma, moins
granuleux , n’est pas uniformément réparti dans toute la cellule.
ê
— 118 —
Sur les variations tabulaires chez les Péridiniens d'eau douce
ET LEUR NOTATION. — DlAGNOSES D'ESPECES ET DE VARIETES
NOUVELLES (D,
par M. M. Lefèvre.
Les variations connues du schéma de tabulation chez les Péridiniens
d’eau douce peuvent actuellement se résumer ainsi :
a. Variation collineatum;
b . V ariation travectum ;
c. Présence possible de 8 et même 9 plaques antapicales ;
d. Absence possible d’une ou plusieurs plaques antapicales;
e. Passage graduel, chez une même espèce, d’un schéma de tabulation
à un autre, très différent, en passant par les intermédiaires.
( C . R. Ac. Sc., t. i83, p. 757.)
Ces variations ne se présentent pas seulement sur des cellules isolées,
mais affectent souvent de nombreux individus d’une même population.
Elles ne sauraient donc être assimilées à des formes tératologiques acciden-
telles.
Dans l’intérêt même de l’étude des variations tabulaires, il est néces-
saire de fixer, au cours des déterminations, l’état dans lequel on a trouvé les
cellules.
Mon correspondant et ami M. le Dr Lindemann avait proposé un système
ingénieux , mais qui se révèle incommode en ce sens qu’il oblige à négli-
ger la notation des variations morphologiques générales (forme particu-
lière, dimensions, ornementation) au seul bénéfice des variations tabulaires.
Les caractères collineatum et travectum donnaient automatiquement à une
cellule le rang de variété; nous avions par exemple : P. laeve Huitf. Kaas
var. y s bitravectum; P. cinctum Ehrenberg var. (3 collineatum. Or, suppo-
sons que nous nous trouvions en présence d’un P. cinctum dont la forme
générale, l’ornementation, etc. étant très différentes du type nous con-
duisent à créer une variété de celui-ci et que, par surcroit cette variété
présente le caractère collineatum ou travectum; nous nous trouvons dans
M. le Dr Lindemann m’a fait connaître, comme je terminais ce travail,
qu’il venait de modifier lui-même dans un important ouvrage en cours de publi-
cation, sa notation primitive des variations tabulaires et il se trouve que la
solution qu’il donne et celle que je propose ont de nombreux points communs.
— 119
l’impossibilité de nommer correctement notre espèce. H nous est de même
impossible d’écrire par exemple: P. umbonatum (Stein) var. inæquale
Lemmermann var. collineaturn.
M'étant à plusieurs reprises trouvé en présence de ces difficultés de
nomenclature, j'ai songé à instaurer un système un peu différent, qui
respecte à la fois les variations morphologiques générales et les variations
propres à la tabulation.
Pour parvenir à ce but j’ai songé à donner à chacune des variations
déjà connues un nom spécial qui rappelle le caractère de la variation.
Les variations a et & conservent leur nom de collineaturn et travectum.
Je propose pour la variation c (augmentation du nombre des plaques) le
nom complexum; pour la variation d (diminution du nombre des plaques)
le nom simplex. Enfin, pour la variation e, propre aux tabulations du type
umbonatum, je note l’absence totale de contact entre les deux plaques dor-
sales par le terme remotum, la présence d’un seul point de contact par le
terme contactum (que j’emprunte à M. le l)r Lindemann) et enfin, la jonc-
tion complète des deux plaques par le mot conjunclum.
Par la combinaison ou la juxtaposition des termes précités avec les noms
d’espèce ou de variété, on sera en mesure de définir très exactement l’état
dans lequel on a trouvé la cellule.
Nous aurons par exemple : P. umbonatum (Stein) var. inæquale-
remotum.
P. Willei Huilf-Kaas. (2 e bicollineatum , etc.
Je conserve naturellement les indices a @ y S etc. pour les sutures
des pr. et je désigne par a' y' §' etc. celles des pst. Une notation tabu-
laire actuellement à l’élude permettra de désigner dans les variations c et d
les plaques ajoutées ou retranchées.
La découverte des variations e nous conduit naturellement à une revi
sion de certaines espèces des groupes umbonatum, inconspicuum , etc. Péri
dinium munusculum Lindem. fusionne avec P. inconspicuum Lemm. et nous
avons les désignations nouvelles :
P. inconspicuum Lemm. = P. inconspicuum conjunctum ( Lemm. ) Lef.
P. munusculum var. contactum Lind. = P. inconspicuum contactum
(Lemm.) Lind.
P. munusculum Lind. = P. inconspicuum remotum ( Lemm. ) Lef,
Enfin, nous avons les types suivants qui n’ont pas encore été signalés :
P. umbonatum Stein var. inæquale contactum (Lemm.) Lef., tabulation
nouvelle.
P. umbonatum Stein var. inæquale remotum (Lemm.) Lef., tab. nov.
P. umbonatum contactum (Stein) Lef., tab. nov.
Je remercie M. le Pr Mangin qui a bien voulu me communiquer des
120
récoltes faites par M. Waterlot, aux environs de Tananarive (Madagascar).
Grâce à l’amabilité de M. P. Ailorge, j’ai pu étudier de très intéres-
santes récoltes provenant de Sologne (France) et.de Galice (Espagne).
J’ai observé dans ces récoltes plusieurs espèces et variétés nouvelles dont
voici les diagnoses :
Peridinium umbonatum Stein var. armatum var. nov.
Diagnose semblable à celle de P. umbonatum, mais les sutures des 2 at.
portent h puissantes épines.
( Espagne : Aranga. )
P. umbonatum Stein var. spiniferum var. nov.
Diagnose semblable à celle de P. umbonatum , mais les sutures des 2 at.
portent de nombreuses épines qui envahissent également les bords du sil-
lon longitudinal.
Etang de Priziac (Morbihan).
P. umbonatum Stein var. globosum var. nov.
Cellule presque sphérique, très faible aplatissement dorso-ventral ;
volume de l’épivalve nettement supérieur à celui de l’bypovalve; sillon
transversal fortement hélicoïdal, sillon longitudinal empiétant peu sur
l’épivalve, s’élargissant très peu dans l’hypovalve et pouvant, chez certains
individus atteindre le pôle antapical. Pore apical apparent rarement situé
sur l’axe des pôles, ce qui détermine une dissymétrie très accusée des
plaques apicales. Hypovalve dissymétrique, plaques polaires souvent très
inégales, la dat. étant plus grande que la gat.
Nombre total des plaques : 20 : Esp. 1 r. + 7 pr. -y 2 vap. + 1 map.
+ 2 dap. - Hyp. 5 pst. + 2 at.
Sutures* larges, faiblement striées transversalement. Plaques couvertes
de papilles peu saillantes et irrégulièrement disposées.
Dimensions : L = 2 8-43 p ; l = 2 5-4o p.
Distribution: France (Sologne); Espagne ( Aranga-Baamonde , etc.);
Madagascar (Tananarive).
P. Allorgei nov. sp.
Cellule globuleuse ou légèrement lenticulaire L = 25-4o p ; /= 28-43 p.
Epivalve à pore apical apparent, sillon transversal nettement hélicoïdal,
divisant la cellule en deux parties sensiblement égales; sillon longitudinal
pénétrant peu dans l’épivalve, s’élargissant dans l’hypovalve et dépassant
presque toujours le pôle antapical. Sutures étroites ou larges suivant Page
121 —
de la cellule; plaques finement aérolées en rangées de points, peu
visibles sur les cellules jeunes.
Total des plaques : 2 1 : Ep. 1 r. + 7 pr. + 2 vap. + 2 map. 4- 2 dap. —
Hvp. 5 pst. + 2 at. Les deux at. sont inégales.
Distribution : Observé pour la première fois dans 1 étang de Courcelie
(Sologne), puis à Aranga-Baamonde , etc. en Galice (Espagne).
P. Deflandrei nov. sp.
Cellule de L= 28-35 p; / = 26-3a g. Epivale conique à pore apical
apparent, séparé de Thypovalve par un sillon transversal faiblement héli-
coïdal. Hypovalve de volume inférieur à celui de l’épi valve, terminé par
deux angles arrondis inégaux portant chacun une longue et fine épine dont
la longueur peut atteindre le quart de la hauteur totale de la cellule. Sil-
lon longitudinal empiétant peu sur l’épivalve, s’élargissant beaucoup dans
Thypovalve.
Tabulation : Ep. 7 pr. + 1 r. + 2 vap. + 3 dap. Hypov. 5 pst. + 2 at.
Les deux at. sont très inégales.
Plaques très peu épaisses, même sur individus âgés, très finement aréo-
lées en rangées de points, sutures larges et striées transversalement.
Kystes durables ovoïdes , à membrane brune très épaisse.
Distribution : Espagne : Galice (2 localités).
P. Lindemanni nov. sp.
Cellule à contour pentagonal vie L = 1 0-12^;/= 9-11 p (sans épines) ;
épivale conique à pore apical apparent, hypovale tronconique de volume
inférieur à celui de l’épivale. Sillon longitudinal empiétant peu sur l’épi-
valve et s’élargissant beaucoup dans Thypovalve. Sillon transversal très
large, faiblement hélicoïdal. Plaques non visiblement aréolées.
Tabulation : Ep. 1 r. + 7 pr + 2 vap. + 1 dap. — Hyp. 5 pst. + 2 at.
Les at. sont inégales et portent plusieurs épines longues et puissantes.
Distribution : Ile de Madagascar (Tananarive).
P. cinctüm Ehrbg. var. gibbosum var. nov.
Cellule un peu plus large que longue, L = 45-70 f*; /= 55-j5 p sans
pore apical, formée de deux troncs de cônes bossués, égaux, inexactement
opposés par leur base, la ligne des pôles étant oblique au plan du sillon
transversal; très faible aplatissement dorso-ventral; sillon transversal forte-
ment hélicoïdal bordé de larges franges hyalines; sillon longitudinal
empiétant très peu sur Tépivalve, s’élargissant peu dans Thypovalve et
n’atteignant pas le pôle antapical; plaques fortement aréolées séparées par
de larges sutures striées transversalement.
— 122 —
Tabulation : 2 1 plaques : Ep. 1 r. + 7 pr. + 2 vap. + 2 map. + 2 dap.
— Hyp. 5 pst. 4- 2 at. Les deux at. sont parfois de surface égale.
Distribution : Yoyennes (Somme); Etangs de Saint-Hubert (près Ram-
bouillet); Ile de Madagascar (Tananarive).
P. cinctum Ehrbg. var. madagascariensis var. nov.
Diagnose semblable à celle de P. cinctum var. gibbosum, mais les aréo-
lations en fdet sont remplacées par de puissantes côtes parallèles qui
donnent â la cellule un aspect très différent du type.
Distribution : Tananarive (Ile de Madagascar).
P. Volzi var. cinctiforme var. nov.
Diagnose semblable à P. Volzi, mais les bords du sillon transversal sont
pourvus de franges hyalines, la plaque en losange est asymétrique comme
celle de P. cinctum, les deux vap. ont une aire très inégale et provoquent,
de ce fait, une dissymétrie générale de l’apex.
Distribution : Tananarive (Madagascar).
P. Volzi simplhx (Lemm.) tabulation nouvelle.
Diagnose semblable à P. Volzi, mais la cellule ne possède qu’une
seule at.
Distribution : Lac d’Echarcon (Région d’Étampes).
— 123 —
Répartition stratigraphiqüe des Orbitolines dans le Cénomanien
DES ENVIRONS DE RocHEFORT,
par M. René Abrard.
C’est aux environs de Rochefort que l’on rencontre les localités typiques
pour l’étude des Orbitolines des Charentes; c’est de Fouras que d’Archiac,
en 1887, a cité et décrit Orbilolina conica, O. plana, O. mamillata (1). Mais,
même après le travail de cet auteur et l’important mémoire de H. Arnaud (î)
beaucoup de points restent à préciser relativement à ces formes et à leurs
conditions de gisement.
M. H. Do u vil lé (S) a montré que Ùrbitolina conica et O. plana étaient une
seule et même espèce, la première étant la forme mégasphérique (forme A)
et la seconde la forme microsphérique (forme B). O. conica dépasse rare-
ment 4 millim. 5 de diamètre et est sensiblement aussi haute que large;
j’ai même rencontré à Tonnav-Charente des échantillons plus hauts que
larges. O. plana peut atteindre 2 5 millimètres de diamètre sur 2 millim. 5
d’épaisseur.
Orbitolina conica A et B (O. plana dans ce dernier cas) semble être la
seule espèce existant réellement dans le Cénomanien de la Charente-Infé-
rieure. 0. mamillata d’Arch. est mal définie et peut être considérée comme
0. plana n’ayant pas atteint son plein développement, les ondulations des
bords correspondant aux ondulations plus centrales de 0. plana adulte.
Quanta 0. concava Lmk. citée par Arnaud et quelques autres auteurs, elle
ne l’a été, la plupart du temps, qu’en lieu et place de 0. conica A et B,
par suite d’erreurs de détermination; c’est une espèce fréquente surtout
dans la Sarthe et l’Orne et qui 11e se trouve pas au même niveau.
D’Archiac indique ( loc . cil., p. 178) 0. plana et 0. mamillata dans son
étage 1, c’est-à-dire à la base, et 0. conica dans son étage 2, c’est-à-dire à
un niveau plus élevé, sa numérotation étant faite de bas en haut. Mais
quelques pages avant, les trois formes sont citées du même niveau
(p. 161 ).
W D’Archiac, Mémoire sur la formation crétacée du Sud-Ouest de la France.
( Mém . Soc. Géol. France, 2* série, t. II,
H. Arnadd, Mémoire sur le terrain crétacé du Sud-Ouest de la France.
(Mém. Soc. Géol. France, 20 série, t. X, 1877.)
(3) H. Doüvillé, Les Orbitolines et leurs enchaînements. G. R. Ac. Sc., t. 1 55
p. 567-572, 1913,
— 126
Pour M.*IL Douvillé, la forme A, ou O. conica, se trouve dans les grès
et sables de Fouras, taudis que la forme B (O. plana ) n’existe que dans des
calcaires supérieurs au niveau précédent : les deux formes, méga et micro-
sphériques ne se trouveraient donc pas réunies, mais l’ensemble des couches
qui les renferment se rapporterait au Cénomanien inférieur. Il semble
d’ailleurs qu’en ce qui concerne la superposition du niveau à O. plana à
celui à O. conica, il y ait eu confusion sur le texte de d’Archiac, mais la
manière de voir de ML H. Douvillé n’en est pas moins plus conforme à la
réalité des faits, quoique n’étant pas absolue comme nous allons le voir.
A Fouras, les grès avec tendance à stratification subentrecroisée, que
l’on observe dans les falaises, m’ont fourni de petits échantillons méga-
sphériques, très coniques et épais de O. conica, et peut être de très jeunes
formes B. Ils supportent des sables fauves plus ou moins bien visibles au
sommet des falaises.
Au dessus de ces sables existe un niveau calcaire fissuré (premier niveau
à Ichthyosarcolites triangularis , d’Arnaud), qui ne s’observe pas dans les
falaises mais que j’ai pu très bien voir dans un forage près de la ferme de
Laubonière, à i.5oo mètres à l’E. de Fouras environ: j’y ai recueilli des
Orbitolines aplaties dont le diamètre dépasse 1 centimètre; ce sont des
formes B (O. plana) de O. conica. Les échantillons plus petits paraissent
bien n 'être aussi que de jeunes formes B.
A Tonnay -Charente, un puits au S. E. de Fonsèche montre très bien la
position du premier niveau calcaire à Orbitolines; on y relève la coupe
suivante de haut en bas :
1. Calcaire à Exogyra columba minima, visible sur... om5o au forage.
2. Sables fauves azoïques avec intercalation d’argiles
schisteuses, ligniteuses, noires 5 à 6 mètres.
3. Sables graveleux liés aux précédents om5o
A. Banc gréseux o 8o
5. Argiles et marnes assez compactes plusieurs mètres.
Les argiles 5 ont été rencontrées sur plusieurs mètres par un forage étroit
qui ne les a pas traversées complètement. Elles représentent toute la base
du Cénomanien en ce point et sont un faciès latéral qui correspond à l’en-
semble des sables blancs fins, des bancs gréseux inférieurs et des sables
roux avec gravier de transgression, observables en d’autres localités. Elles
reposent certainement sur les calcaires jurassiques.
Le calcaire î, à Exogyra columba minima, renferme des débris de Bu-
disles (i SphæruUles foliaceus) e t de nombreuses Orbitolina conica; les unes
sont petites et très coniques, souvent plus hautes que larges; ce sont les
formes A (O. conica d’Arch.); les autres qui peuvent dépasser î centimètre
de diamètre sont beaucoup plus aplaties : ce sont des formes B (O. plana
• — 125 —
d’Arch.). En comparant des échantillons de tailles voisines on trouve les
proportions suivantes : un individu A a A millimètres de diamètre et
A miliim. 5 d’épaisseur, et un jeune individu B a 5 millimètres de dia-
mètre et o miliim. 5 d’épaisseur.
Il est capital de remarquer qu’ici les deux formes A et B sont réunies
dans la même couche, fait déjà signalé par Choffat dans le Vraconnien des
environs de Lisbonne, et rappelé par M. H. Douvillé.
De plus, la coupe ci-dessus montre que cette couche est très près de la
base des sédiments cénomaniens de la région , et qu’en ce point il ne semble
pas y avoir d’assise à O. conica A exclusive.
Si on essaie de faire le parallélisme entre les couches de Fouras et celles
ci-dessus, on est conduit à admettre que le calcaire î représente celui de
Laubonière, les sables 2 et 3, ceux de Fouras (sommet des falaises), mais
plus épais ici, le grès de Fouras étant représenté à Tonnay-Charente par la
couche A bien moins épaisse et moins caractérisée.
Un troisième point a attiré mon attention : c’est le calcaire qui s’étend
de Saint-Sornin au Ghapus; entre Saint-Sornin et Marennes, il est bien
visible dans de nombreuses carrières; il renferme Ichthyosar colites triangu-
laris et semble pouvoir être situé dans la partie moyenne du Cénomanien
de la région ; on y trouve des Orbitolines , généralement mal conservées ,
dont le diamètre dépasse souvent i5 millimètres et dont l’épaisseur est
minime; on peut les rapporter à O. plana, c’est-à-dire à O. conica B.
Ces données fragmentaires auraient besoin pour être coordonnées d’une
étude très précise du Cénomanien de la région qui présente de multiples
changements de faciès. En laissant provisoirement de côté le fait qu’en cer-
tains points (Charras) des grès inférieurs renferment de grandes O. plana ,
il est cependant possible de dégager quelques conclusions: i°si les couches
de base ne renferment qu’une seule forme, c’est la forme mégasphérique
(grès de Fouras); 20 mais les premières couches à Orbitolines peuvent
renfermer les deux formes (Tonnay-Charente), et dans ce cas on doit
remarquer que la forme B (O. plana) n’atteint pas la taille des individus
provenant des couches où celte forme B est presque exclusive; 3° les couches
les plus supérieures à Orbitolines renferment à peu près exclusivement la
forme microsphérique de grande taille; A0 les Orbitolines ne montent pas
jusqu’au sommet du Cénomanien dans la région : les couches de Soubise à
Exogyra columba , celles du Port -des -Barques à Alectryonia carinata,
Eæogyra columba, Pseadodiadema variolare, n’en contiennent plus.
Il est impossible de ne pas faire un rapprochement entre ce qui précède
et ce que l’on observe pour Num7nulites lævigatus dans le Lutétien du bassin
de Paris; là aussi c’est à la base seulement que les formes A et B sont
réunies, tandis que plus haut on ne trouve que la forme B (microsphérique)
exception faite de quelques rarissimes formes A. Même en ce qui concerne
la présence dans les grès inférieurs de Charras, de grandes O. plana, on
— 126
peut rappeler que de grandes variétés de N. lævigalus se trouvent à la base
du calcaire grossier, alliées à des formes A.
Il s’agit maintenant de savoir quelle partie du Cénomanien caractérise
O. conica (A et B). Nous avons vu que pour M. Douvillé, cette espèce est
cantonnée dans le Cénomanien inférieur, le supérieur contenant O. concava.
Il apparaît que cette manière de voir doit être modifiée, car le Cénomanien
des environs de Rochefort appartient entièrement à la partie supérieure de
l’étage; en effet, au-dessus des graviers roux, c’est-à-dire presque à l’extrême
base, on rencontre Acanthoceras rotomagense et TurriHtes costatus; or, en
Normandie on a pu établir trois niveaux, un inférieur à Mortoniceras
iujlatum, un moyen à TurriHtes tuberculatus , et nn supérieur à TurriHtes
coslatus; c’est à ce dernier que correspond la base du Cénomanien cha-
renlais, ainsi que l’a fait remarquer M. E. Haug(1); toutes ses assises sont
donc bien du Cénomanien supérieur.
Regardons maintenant ce qui se passe dans la Sarthe : dès la base on
trouve des couches à Orbitolina concava et notablement plus haut, des
couches à TurriHtes tuberculatus. O. concava se trouve donc sous le niveau
à TurriHtes tuberculatus et O. conica à un niveau égal ou supérieur à
celui à T. costatus. Orbitolina concava caractérise donc le Cénomanien infé-
rieur et O. conica-plana le Cénomanien supérieur.
Les Orbitolines minces et concaves se rencontrent d’ailleurs à des
niveaux inférieurs au Cénomanien : M. H. Douvillé a en effet cité
0. cj. concava dans le Vraconnien du massif du Moghara (2).
Il est important de remarquer que les données ci-dessus relatives à la
présence de 0. concava dans le Cénomanien inférieur et de 0. conica-plana
dans le Cénomanien supérieur ne s’appliquent bien qu’à la France occiden-
tale, puisque, comme nous l’avons vu, 0. concava semble exister dans le
Vraconnien du Moghara et que 0. conica-plana est connue du même étage
des environs de Lisbonne. Il faut en outre se rappeler que 0. conica-plana
est absente dans le Cénomanien supérieur des régions où l’on trouve
0. concava dans l’inférieur (Sarthe, Orne), et qu’enfin les deux espèces
manquent dans les régions plus septentrionales où pourtant tout l’étage est
représenté.
(1) E. Haug, Traité de Géologie, 2' partie, p. 12^2.
(2) H. Douvillé, Les terrains secondaires dans le Massif du Moghara à l’est dè
l’isthme de Suez. (I«. Ac. des Sciences, t. L1V, p. 179, 1916.)
— 127
Sur la présence du niveau a Pholadomya ludensis
AUX ENVIRONS DE SePTEUIL (SeINE-ET-OiSe) ,
' par MM. L. et J. Morellet.
A droite de ïa route conduisant de Septeuii à Dammartin, un peu
au-delà de Courgent, existent plusieurs petites marnières dans lesquelles ,
au dessous d’un banc à Limnœa longiscata Brongn. , déjà signalé par
M. R. Abrard(1), a été découverte, lors d’une excursion dirigée récemment
par M. le professeur P. Lemoine, une couche pétrie d’empreintes de
Cérilhes. La succession y est d’ailleurs la suivante :
Brouillis avec gros blocs de calcaire siliceux sans fossiles :
1. Calcaire gris, dur, à Limnœa longiscata Brongn., Dis-
sostoma mumia (Lmk. ), Hélix cf. Heberti Desh., visible
sur om5o
2. Calcaire marneux à empreintes de Cérithes o 3o
3. Marnes blanches et verdâtres sans fossiles, visibles sur. . î 5o
La question de l’âge de la couche n° a s’est aussitôt posée, mais seule
une étude de la faune permettait d’y répondre. Cette étude nous a montré
que nous nous trouvions en présence d’un équivalent des marnes à Phola-
domya ludensis ; nous avons en effet pu reconnaîlre sur les moulages que
nous avons exécutés : Potamides tricarinatus mut. vouastensis Mun.-Ch. ,
Balillaria ruslica Desh., Terebralia tetratœnia Gossm. (au sens étendu
de Boussac), espèces dont l’association est caractéristique du niveau du
Vouast.
11 s’en suit que :
i° Le calcaire à Limnœa longiscata (couche n° î), considéré comme
représentant le calcaire de Saint-Ouen, est en réalité plus récent que cette
formation et est une récurrence de même faciès, analogue à celles que
l’on connaît sur toute la bordure du bassin de Paris (Ludes, Verzenay,
le Vouast, etc.) au-dessus des marnes à Pholadomya ludensis;
W R. Abrard, Le Lutétien du Bassin de Paris (thèse de doctorat), 1935, p. îâo.
— 128 —
2° Ces dernières ont vers l’W. une extension plus considérable que celle
qu’on leur connaissait jusqu’ici, puisqu’elles n’avaient pas encore été iden-
tifiées au delà de Beynes (1).
W J. Boüssac, La transgression du Ludien dans le Bassin de Paris ( B.S.G. F .
[4], VIII, 1908, p. 85-87); b* et J. Morellet, Note sur le Ludien des environs de
Beynes (Bull. Muséum Hist. naturelle, Paris, 1925, p. 33a).
SOMMAIRE.
Actes administratifs : Pages.
Nomination de M. E.-L Bouvier comme Assesseur du Directeur 1
— de M. M. Bridel comme Secrétaire de l’Assemblée des Professeurs. ... 1
— de M. J. Berlioz comme Assistant de la Chaire de Mammalogie et
Ornithologie 1
— de M. P. Chevey comme Préparateur à la Chaire d’Erpétologie et d’Ich-
thyologie 1
— de Mlie Desmarest comme Préparateur à la Chaire de Physique végétale. a
— de M. R. Jeannel comme Directeur du Vivarium a
Missions obtenues par MM. M. Boule, J. Becquerel, J. Pelleorin,
Mme Pruvot-Fol, MM. E. Vermorel, R. Jeannel 2
Nomination de M. J. Liouville comme Correspondant du Muséum a
— de M. Ferteux comme Médaillé militaire a
Décès de M. X. Raspail, Correspondant du Muséum a
Communications de M. le Dr B. Hindzé a
Présentation d’ouvrages par MM. P. Lemoine et B. IIindzé 3
Dons d’ouvrages à la Bibliothèque 3
Travaux faits dans les Laboratoires et Accroissement des collections du
Muséum national d’Histoire naturelle pendant l’année 1926 5
Communications :
L. Mangin. N. Patouillard ( 1 85A-ig^6) 48
Fd. Le Cerf. Compte rendu d’un voyage d’études en Angleterre 5a
P. Chevey. Compte rendu sommaire de voyage sur les côtes d’Indo-Chine,
à bord du sondeur Octant en 1925-1996, avec la liste des Stations. 54
H. Neuville. Note préliminaire sur l’organisation du pied des Eléphants (Fig.) 60
H.-V. Vallois. La formation de l’omoplate humaine (Figs) 65
E.-L. Bouvier. Les Saturniens du genre Aurivillius 71
— Tagoropsis Lambertoni , Saturnien nouveau de Madagascar 76
P. Lesne. Descriptions de trois Clérides indo-chinois nouveaux appartenant
au genre Cladiscus 78
Th. Monod. Sur le Crustacé auquel le Cameroun doit son nom ( Callianassa
turnerana White) 80
( Voir la suite à la page h de la couverture.)
À. Mello.-Leitao. Notes sur quelques Araignées brésiliennes de la collec-
tion E. Simon. I. Les Palpimanides de l’Amérique du Sud [Figs].. 86
Yô K. Okada. Céphalopodes japonais des collections du Muséum. 1 [Fig.]. <j3
H. Lecomte. Sur le Viscum Pemeri H. Lee. de Madagascar [Figs] 99
P. Danguy et P. Choux. Sapindacées malgaches nouvelles ou peu connues
{Suite) 103
R. Benoist. Nouvelles Acanthacées d’Indo-Chine 106
A. Guillaumin. Contributions à la Flore de la Nouvelle-Calédonie : XLIX.
Plantes de collecteurs divers ( Suite) 110
P. Frémy. Trois Oscillariees inédites, trouvées dans l’herbier Gomont
[Figs.] n5
M. Lefèvre. Sur les variations tabulaires chez les Péridiniens d’eau douce
et leur notation. Diagnoses d’espèces et de variétés nouvelles 118
R. Abraud. Répartition stratigraphique des Orbitolines dans le Cénoma-
nien des environs de Rochefort 1 2 3
L. et J. Morellet. Sur la présence du niveau à Pholadomya ludensis aux
environs de Septeuil (Seine-et-Oise) 127
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
PARIS
RÉUNION MENSUELLE
NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1927
N° 2
IMPRIMERIE NATIONALE
MDCCCCXXVIl
AVIS,
Le Bulletin du Muséum étant une publication mensuelle, destinée essentielle-
ment à de courtes notes permettant des prises de date, son impression doit être
rapide : MM. les Auteurs sont donc instamment priés, dans l’intérêt général, de
vouloir bien accepter la réglementation suivante :
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du Bulletin et l’ensemble de ses notes par an ne saurait excéder trente-jdeux pages.
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gageront à en payer les frais.
De plus, chaque volume annuel ne comprendra au maximum que quarante
feuilles (de seize pages) et, en tout cas, aucun numéro ne devra dépasser
huit feuilles.
Les communications devront être revêtues du visa du Professeur compétent.
Toute remarque verbale faite en séance à propos d’une communication devra ,
si son Auteur désire qu’il en soit tenu compte au Bulletin, être remise par écrit
dans les vingt-quatre heures.
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lisiblement, ou, de préférence, dactylographiés , seulement au recto de feuilles
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fois dans le manuscrit.
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ment auquel appartient l’animal ou la plante dont il est question soit indiqué
entre parenthèses.
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Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux Auteurs, qui sont priés de la retourner
dans les quatre jours. Passé ce délai et dans le cas de corrections trop nombreuses
ou d’ordre technique, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1927. — N° 2.
--£><§><
236' RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
24 FÉVRIER 1927.
PRÉSIDENCE DE M. L. MANGIN,
DIRECTEUR DU MUSEUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président annonce qu’ont été nommés :
Officier de l’Instruction publique : M. Bouleau, Adjudant des
Gardes militaires ;
Officiers d’ Académie : M. Picard (Ernest), Administrateur des
Colonies, Correspondant du Muséum; Mme Picard; M. Favier(H.-M.).
M. le Professeur L. Joubin communique la circulaire suivante :
X’ Congres National des Pêches maritimes.
(Alger, a 4-2 5 avril 1927.)
1” Section : Etudes scientifiques et marines.
Monsieur et cher Collègue ,
Le dernier Congrès national des Pêches maritimes, réuni à Bordeaux
en 1925, a remporté le plus vif succès.
Il n’est pas douteux qu’il n’en soit de même cette année, à Alger, où le
Xe Congrès tiendra ses assises à partir du 2 A avril 1927. Déjà plusieurs
Muséum. — mm.
9
— 130 —
de nos collègues m’ont envoyé d’intéressants mémoires. J’espère que vous
voudrez bien vous joindre à eux et me faire parvenir les titres des Com-
munications que vous vous proposez de faire à la section scientifique.
Il vous suffirait d’ailleurs, si vous ne pouvez venir à Alger, de m’en-
voyer vos Communications qui seront lues au Congrès par le secrétaire
de la section. Je me permets de vous demander de me les adresser le plus
tôt possible, afin que je puisse préparer utilement le programme des
séances de la ire section.
Je vous prie de croire, Monsieur et cher Collègue, à nos plus distingués
sentiments.
L. Joubin.
Président de la ire section,
Membre de l’Institut.
Adresser toutes les Communications concernant le Congrès d’Alger à M. L. Ger-
main, Secrétaire de la ire section, 55, nie de Bujfon, Paris Ve.
M. P. Ghevey fait une communication, accompagnée de pro-
jections, sur son voyage en Indo-Chine en 1925-1926.
DONS D’OUVRAGES.
M. le Professeur H. Lecomte offre, pour la Bibliothèque du
Muséum , l’ouvrage suivant :
Flore générale de l’Indo-Chine, publiée sous la direction de
H. Lecomte : Tome IV, fascicule k : Solanacées (fin), par Bonati;
Scrofulariacées , par Bonati; Orobanchacées , par Fr. Pellegrin.
La Bibliothèque du Muséum a reçu également les dons suivants :
Monod (Théodore) : Les r Gnathiidœ 11 : Essai monographique [mor-
phologie , biologie , systématique). Paris, 1926, in-8°, 668 p., fig.,pl.
Monod (Théodore) : La région de la Basse-Seulle. Elude bionomique.
Paris, 1926, in-8°, qh p., carte.
1
Taliaferro (William H.) and Johnson (Thurston L.) : Zone pheno-
mena in vivo trypanolysis and the therapeutic value of trypanoly tic sera.
S. 1. , 1926, in-8°, p. 85-i 23 , fig.
Taliaferro (William H.) : Ilost résistance and types of infections in
trypanosomiasis and malaria. S. L, 1926, in-8°, p. 2 46-2 6 9 , fig.
— 131 —
Taliaferro (W, H.) : Infection and résistance in trypanosome infec-
tions : studies on the reproduclion-inhibiting reaction product in infections
wilh Trypanosoma Lewisi. S. 1., 1925, In- 8°, 6 p.
Taliaferro (Lucy Graves) : Infection and résistance in bird malaria,
with spécial reference to periodicity and rate of reproduction of the parasite.
S. 1., 1925, in-8°, p. 762-789, fig.
Taliaferro (William H.) : Variability and inheritance of size in
Trypanosoma Lewisi. Philadelphia, 1926, in-8°, p. 629-673, fig.
Vayssière (P.) : Contribution à l'élude biologique et systématique des
Coccidae. Paris, éd. des Annales des Epiphyties, 1926, Grd. in-8°,
p. 199-382, fig., pl.
Grasse (P. P.) : Contribution à l’élude des flagellés parasites. Paris,
H. Le Soudier, 1926, in-8°, p. 365-6o2, fig. , pl.
Furon (Raymond) : L’ Hindou-Kouch et le Kaboulistan. Contri-
bution à l’étude géologique et géomorphique de T Afghanistan. Paris,
imp. Henriot, ig26,in-8\ 169 p., fig., pl., carte.
Alvarez (Antenor) : El meteorito del Chaco. Buenos-Aires, 1926,
in-8°, 222 p., il!., fig., carte.
Collard (Paul) : Cambodge et Cambodgiens : Métamorphose du
royaume Khmêr par une méthode française de protectorat. Paris, Soc.
d’éditions géographiques, 1925, Grd. in-8° carré, xiv-3i2 p., ill. ,
carte.
Belin (Pierre) : Contribution à la connaissance des deux constituants
des Lipides : Elément constant et élément variable. Lons-le-Saunier,
imp. L. Declume, 1926, in-8°, 95 p., fig.
Bose (Sir Jagadis Chunder) : Physiologie de l’ascension de la sève
(traduit par Nicolas Deniker). Paris, Gauthier-Viilars, 1927,
in-8°, xwii-286 p., fig. [Achat.]
Haecker (Valentin) : Pluripolenzerscheinungen. Synlhetische Beitràge
zur Vererbungsund und Abstammungslehre. Jena, Gustav Fischer,
1925, in-8°, viii-2i3 p., fig.
K an ch ara (N.) : The geology and minerai rcsources of the Japanese
Empire. Tokyo, 1926, in- 8°, 1 3 6 p., fig., pl.
Malta (N.) : Die Gallung xZygodonv> Hook et Tayl. Eine mono-
graphische Studie. Pyga , 1926, in-8°, 1 8 5 p., fig., pl.
9-
Osborn (Henry Fairfield) : The origin and évolution oflife . On lhe
theory of action, reaction and interaction of energy. London, G. Bell
and sons, 1925, in-8°, xxxi-322 p., ill. , fig. , pl.
Seguin (Laure) : Recherches sur la phagocytose in vitro. Virulence et
phagocytabilité. Paris, Vigot, 1926, in-8°, 96 p.
Haecker (Valentin) : Vererbungsgeschichtliche Problème der Sozialen
und Rassenhygiene. Berlin, s. d., in-8°, p. 182-255.
Caradja (Aristide) : Uber Chinas Pyraliden, Tortriciden, Tineiden
nebst Kurze Betrachtungen zu denen das Studium dieser Fauna Veran-
lassung gibl [Fine biogeographische Skizze. ] . Bucuresti, Cultura
nationala, i92 5,in-8°, 1 3 1 p., pl.
— 133 —
COMMUNICATIONS.
Compte rendu sommaire de voyage sur les côtes d’Indo Chine ,
À bord du Sondeur Octant, en iga5-i ga6 , avec liste des
Stations,
PAR M. P. CHEVEY,
, Docteur ès sciences, Préparateur au Muséum,
Attaché comme Naturaliste à la Mission Hydrographique d’Indo-Chine,
en 1925-1926.
(Suite.) „
— 134 —
N DES STATIONS.
LIEUX ET CIRCONSTANCES DE CAPTURE.
Pointe Lagan. Dans le sable, à marée
basse.
Baie de Cam-Ranh (grève N de Ba-Nghoi,
sablo-vaseuse).
Baie de Vung-Chao, pêche à la lumière. . .
Baie de Vung-Chao, dans les Madrépores..
Échinodermes»
R/l Baie d’Along, dans les Spongiaires S 1
et 2.
R/2 Baie d’Along, dans les Madrépores
23.128 et 126 Baie d’Àlong •
R/8 Baie d’Along (cirque intérieur d’un îlot) . .
R/4 Baie des Fai-Tsi-Long, Port Wallut, sur
les coraux 23.2 1 3.
R/5 Baie des Fai-Tsi-Long, Port-Wallut. Re-
monté par la ligne de Sonde.
R/6 Baie des Fai-Tsi-Long, près Kebao, sur des
Madrépores.
Baie de Réam. Dans des Madrépores
Baie de Ream. Remonté par la ligne de
23.297
Phan-Thiet, sur la plage sableuse
Poulo-Cecir de Mer, dans des trous de ro-
chers.
Baie de Cam-Ranh, grève N de Ba-Nghoi, 24/v/26.
sablo-vaseuse.
Baie de Nha-Trang, grève sableuse de a 8/v/a 6.
Chutt.
Baie de Ku-Mong, pêche effectuée par des 7/V1/26.
indigènes.
Baie de Vung-Ro (Cap Varella) 2/V1/26.
t
23.266 et 270
N° DES STATIONS.
LIEUX ET CIRCONSTANCES DE CAPTURE.
DATES.
GOLFE DU TONKIN.
Sondages effectués par le La Pérouse.
— 137 —
N DES STATIONS.
LONGITUDES E G1IEENW.
Sondages effectués par /'Astrolabe.
107° 35 20° 34' 3o"
107° 35' 20° 3i'
IO70 25' 20° 24'
Mouillage N de Hon-Me.
Mouillage S de Hon-Me.
4 milles dans le S36E de Hon-Me.
9 milles dans le S36E de Hon-Me.
ler/ll/26.
//
Je tiens, en terminant, à remercier M. le Professeur L. Joubis, sans lequel ce
voyage n’aurait pu être entrepris et mené à bien, ainsi que les Commandants
Diifaÿ et Paul Joubin, commandant respectivement le La Pérouse et l 'Octant,
auprès desquels j’ai trouvé l’accueil le plus bienveillant et qui m’ont grandement
facilité la tâche sur place.
139 —
Observations sur le comportement visuel et la structure de lweil
chez Blennius basilisgus, CV.,
par MM. A. Rochon-Duvigneaud et Louis Roule.
Cette espèce de Blennius habite la Méditerranée , surtout dans ses parties
méridionales. Elle se distingue des autres espèces méditerranéennes du
genre par sa privation complète d’appendices céphaliques, tentacules et
filaments sétacés. Sa tête est nue. Assez fréquente sur le littoral de la Tuni-
sie, les documents utilisés dans le présent travail ont été obtenus grâce
aux nombreuses ressources ichthyologiques de la Station Océanographique
de Salambo.
L’éthologie de cette espèce est remarquable , car elle s’accompagne d’un
comportement visuel différent de celui des autres espèces, et paraissant ré-
pondre à une acuité plus grande de vision. L’un de nous en a récemment
signalé les particularités principales ( Bulletin de la Société zoologique de
France, Juillet 1926). Les deux yeux sont placés non loin l’un de l’autre,
de chaque côté de la crête du museau. Coordonnés dans leurs mouvements,
ils tournent ensemble du côté où il faut regarder, de manière à paraître
bénéficier des avantages d’une vision binoculaire. Et même, pour rendre
encore plus nette cette disposition, la tête, grâce à une souplesse d’articu-
lation que les autres poissons possèdent rarement, est capable de tourner
légèrement à son tour, .de s’incliner du côté où les yeux regardent, et
d’orienter ainsi la vision.
11 était donc intéressant, en présence de phénomènes visuels d’un tel
ordre relativement élevé, d’étudier la structure des organes mis en cause,
et surtout celle de leur rétine. Les observations suivantes ont été effectuées
sur des yeux prélevés chez le vivant, et fixés de suite au Zenker.
Structure de l’oëil de la Blennie basilic. — Cet œil est du même type
que celui des Salmo, Esox, Cottus, Labms, etc. Le bourrelet ou ligament
annulaire qui occupe l’angle irien est de constitution fibro-cellulaire comme
dans les types précités , et non pas uniquement formé de cellules vésicu-
leuses comme chez les Cyprins.
La rétine de la Blennie basilic forme une cupule équivalant à peu près
à une demi-sphère. Son épaisseur est considérable , environ i /h de milli-
mètre. Les gaines pigmentaires qui enveloppent les cônes et les bâtonnets
sont, comme chez la plupart des Téléostéens, extrêmement riches en pig-
140 —
ment; sur les coupes, elles forment par leur ensemble une épaisse bande
noire dans laquelle on ne distingue aucun élément. Il faut une dépigmen-
Fig. i. — Coupe verticale de l’œil de la Blennie basilic.
i, iris ; — c, cornée ; — cr , cristallin ; — ca, la campanule (coupée en dehors de son
grand axe ) ; — sc , partie cartilagineuse de la sclérotique ; — sf, sa partie fibreuse ;
— no, le nerf optique; — • r, la rétine ; — • g. ch. la glande choroïdienne , elle se con-
tinue au dessous du n. opt. ; — p s oc la poche séreuse oculaire , située entre la
glande choroïdienne et la partie fibreuse de la sclérotique.
Cet œil a une longueur d’axe de h mm. 5, mesurés de l’épithelium cornéen à l’épithe-
lium rétinien , ce qui donne une idée de l’extrême petitesse des images rétiniennes.
tation par l’acide chromique, tout particulièrement prolongée, pour dé-
truire ce pigment et faire apparaître les cônes et les bâtonnets, dont la
détermination exacte est fort importante dans l’élude comparative des di-
verses régions de la rétine.
Dans la majeure partie de la rétine de la Blennie basilic, la dépigmenta-
tion révèle la disposition représentée fig. 2. Les bâtonnets, très fins, sont
groupés en faisceaux dont chacun paraît composé de 1 2 à 1 5 éléments.
Leur extrémité externe, coupée carrément, atteint le corps des cellules pig-
mentaires, tandis que leurs extrémités internes filiformes (disposition très
répandue chez les Téléostéens) vont traverser la limitante externe pour se
Fig. 2. — Les cellules visuelles à cônes et à bâtonnets dans une région
située en dehors de la fovea. (Dépigmentation par l’acide chromique.)
ep. r, l’épithelium pigmentaire de la rétine ; — b, les bâtonnets , extrêmement fins et réu-
nis en faisceaux ; leurs extrémités périphériques atteignent les noyaux de l’épithelium
pigmentaire; — c, les cônes intercalés entre les faisceaux de bâtonnets, leur extré-
mité périphérique n’atteint qu’à la moitié environ de la hauteur des bâtonnets. Il y a
vraisemblablement 12 à i5 fois plus de bâtonnets que de cônes; — l. e, limitante
externe; — n. c, les gros noyaux des cellules à cônes ; — n. b, les petits noyaux des
cellules à bâtonnets.
mettre en rapport avec les grains externes ou noyaux des cellules à bâton-
nets. Chaque faisceau de bâtonnets ne dépasse pas 7 à 8 fi d’épaisseur ;
chaque bâtonnet mesure moins de t fi.
Cette disposition en faisceaux des bâtonnets n’a pas , à notre connais-
sance , été signalée chez les Téléostéens. Elle n’est cependant pas une excep-
tion ; l’un de nous l’a également constatée chez la Rascasse. Mais le segment
externe des cellules visuelles est tellement enfoui dans le pigment que ,
sans une dissolution suffisante de ce dernier, il est impossible d’en rien
distinguer.
Les cônes alternent régulièrement avec les faisceaux de bâtonnets, le
corps de chacun d’eux occupant presque autant de place que tout un fais-
ceau de bâtonnets. Le segment externe conique des cônes se termine par
une pointe aigue, en paratonnerre à mi-hauteur des bâtonnets. C’est en
quelque sorte une règle, que là où cônes et bâtonnets coexistent, les pre-
miers sont plus courts que les seconds, et n’atteignent pas le corps des
cellules pigmentaires. Les noyaux des cellules à cônes sont plus gros, moins
colorés, et naturellement moins nombreux, que ceux des cellules à bâton-
nets.
Fovea. — Nous avons constaté, en outre, vers le fond de l’œil, la pré-
sence d'une légère dépression, dont l’orientation exacte n’a pu être vérifiée ,
/, n, couche des fibres nerveuses ; — f, h, couche fibreuse de Henie ; — c, g, cellules
ganglionnaires ; • — g. i. grains internes ; — g. e , grains externes ; — c. b , cônes et
bâtonnets , en partie débarrassés de leur gaine pigmentaire par l’acide chromique ; —
e. r, épithélium pigmentaire de la rétine ; — ch. c, la chorio-capillaire. — Cette fovea,
peu profonde , est surtout caractérisée histologiquement ; la disposition en fossette ré-
sulte en partie du léger épaississement de la couche des grains internes autour du
centre fovéal, mais aussi du passage d’un épais faisceau de fibres nerveuses /, n, sur
l’un des bords de la fovea. Enfin , dans la préparation figurée ici , la rétine est un peu
incurvée en dedans par l’action des réactifs, ce qui augmente artificiellement la pro-
fondeur de la fossette.
car il aurait fallu couper des globes oculaires en place dans l’orbite. N’ayant
pu disposer que de globes énucléés, nous ne chercherons pas, pour le mo-
ment, à préciser une topographie que la petitesse des parties rend aléa-
toire.
Quoiqu’il en soit, il existe, vers le fond de l’œil de la Blennie basilic,
une petite dépression, une fovea, tout au moins au sens macroscopique du
mot. Et, de plus, les coupes microscopiques permettent de s’assurer que la
structure de cette région est établie de la même manière que celle de la
fovea de l’homme, des singes, des oiseaux.
Le caractère essentiel,, et en quelque sorte déterminant, d’une fovea,
c’est que les bâtonnets y font défaut, tandis que les cônes s’allongent,
— m
s’amincissent, et se juxtaposent étroitement en un «bouquet central» dans
lequel leur nombre, sur une surface donnée, est beaucoup plus grand
qu’en n’importe quel autre point de la rétine. Les cellules qui leur font
suite (grains de cônes, cellules bipolaires), au lieu de s’entasser au-dessous
du bouquet central en un amas qui épaissirait la rétine, s’en écartent et se
superposent en une sorte de rempart circulaire qui constitue les bords sur-
Fig. k. — Les cellules visuelles à cônes au centre de la région fovéaie.
(Dépigmentation chromique.)
c, le corps d’un cône ; c\ son segment externe, bacitliforme, hypertrophié par rapport à
celui des cônes périphériques, dont il a k fois la hauteur, avec une épaisseur au moins
doublée. — Le corps des cônes centraux, et leur noyau n, c, ne sont pas plus volumi-
neux que ceux des cônes périphériques.
élevés de la fovea. Il en résulte que tout le système fibrillaire, unissant les
cônes aux cellules qui leur font suite, prend une disposition rayonnante,
allant du bouquet central aux amas cellulaires qui le circonscrivent.
En résumé, bouquet central de cônes, entassement des cellules réti-
niennes autour de ce centre où elles sont raréfiées, couches de fibres
obliques rayonnant des cônes aux cellules: tels sont, à grands traits, les
principaux caractères de structure d’une fovea. Ce sont ceux que présente
la fovea, ou la région paraissant telle, de la rétine de la Blennie basilic.
i° Cônes centraux. — La fig. 4, prise exactement au centre de la région
fovéaie , montre qu’il n’y a plus de bâtonnets , que les cônes y sont seuls
i
Wi
représentés , et que leurs corps sont plus minces que ceux des cônes extra-
fovéaux , tandis que leurs segments externes sont hypertrophiés en lon-
gueur et en épaisseur .
Leur longueur est de 70 fz environ. On compte i5 à 16 cônes juxtapo-
sés sur un espace de ko u de largeur, ce qui donne environ 2 fi 5 comme
épaisseur de chaque cône au niveau de son segment interne. Le segment
externe, plus étroit, mesure environ 2 fi. La longueur et la largeur des
cônes dans le bouquet central de la Blennie basilic sont très approximative-
ment égales à celle des cônes correspondants chez l’homme.
Le bouquet des cônes centraux de l’œil humain mesure environ 200 fi
de diamètre. Celui de la Blennie basilic paraît notablement plus large,
c’est-à-dire que, dans sa rétine, les cônes existent seuls sur un espace
peut-être deux ou trois fois plus étendu que chez l’homme;
20 La disposition rayonnée, à partir du centre foveal, des éléments qui
vont des cônes centraux à la couche des grains externes , est visible sur la
fig. 3, au niveau de la zone désignée par les lettres f. H., et qui corres-
pond à la couche fibreuse de Henle de la rétine humaine;
3° L’épaississement de la couche des grains internes g. i. , de part et
d’autre du centre fovéal , est apparent sur la même figure , bien qu’il soit
beaucoup moins prononcé que dans la rétine humaine ;
4° Au fond et sur les bords de la fovea, on peut enfin constater que les
cellules ganglionnaires (qui donnent naissance aux fibres du nerf optique)
s’entassent sur trois ou quatre couches irrégulières. Au delà des bords fo-
véaux, les cellules se raréfient progressivement pour ne plus former que
deux couches , puis une seule vers les bords de la rétine.
On ne constate pas, comme chez l’Homme, une raréfaction — allant
même jusqu’à l’absence — de cellules ganglionnaires au-dessous du bou-
quet central , tandis qu’elles s’entassent sur sept ou huit rangs superposés
dans les bords épaissis de la fovea. Mais l’essentiel de la disposition est
conservé ; chez la Blennie basilic comme chez l’Homme , les cellules ganglion-
naires augmentent en nombre autour du centre de la rétine.
Physiologie. — On admet que, chez l’Homme, les Singes, les Oiseaux,
chaque cône du bouquet central correspond à une cellule ganglionnaire.
Celte disposition — la conduction individuelle au. niveau de la fovea —
assure chez l’Homme la distinction de deux points lumineux distants de 1 ’
d’angle: c’est le degré de vision centrale de l’Homme, tel que le condi-
tionnent, et la grandeur des images rétiniennes, et la structure de la
région fovéale.
Il ne saurait être question d’une pareille acuité chez Blennius basiliscus.
Alors même que l’œil ne serait pas hypermétrope , et nous pensons , d’après
les observations skiaskopiques laites par l’un de nous, que l’hypermétropie
forte, et non pas la myopie^ est la règle chez les Poissons, l’image projetée
%
— 145 —
sur sa rétine doit être très petite et diffuse, à cause de la minime distance
qui sépare l’appareil dioptrique de l’écran rétinien. '
Du centre du cristallin, pris comme point nodal, à la surface extérieure
de la rétine, nous trouvons, chez l’individu mesuré, une distance de
2 mm. 5. On voit par là quelle doit être la petitesse de l’image projetée au
fond de l’œil de la Blennie basilic, comparée à l’image que reçoit la rétine
humaine, dont la distance au point nodal est de 18 millimètres environ.
L’image, dans l’œil de cette Blennie, est analysée au niveau de la fovea
par un bouquet de cônes centraux, dont les éléments ont sensiblement les
mêmes dimensions transversales que ceux de l’Homme. Mais le nombre des
cellules ganglionnaires de la fovea de la Blennie basilic étant plus faible
que celui de l’Homme , il y a là une deuxième cause de réduction de l’acuité
visuelle. La conduction individuelle des cônes centraux, principal élément de
l’acuité visuelle humaine, ne paraît pas être réalisée ici.
Il y a donc, chez Blennius basiliscus, une complexité de structure réti-
nienne qui explique le comportement visuel de cette espèce, et que d’autres
poissons possèdent peut-être, mais qui n’est pas assez élevée pour admettre
ici la réalité d’une acuité visuelle semblable à celle de l’Homme et de bon
nombre des Vertébrés supérieurs terrestres.
_)
1 O
Mcséüm. — XXXIII.
— 146 —
Sur les Saturniens du genre Degaceorda ,
par M. E.-L. Bouvier.
En 1898, AuriviUius établit le genre Decachorda pour un Saturnide
nouveau, D. rosea, trouvé à la Station des Missions africaines Mukimbugu;
ce Saturnide est essentiellement caractérisé par la suppression de la 2e ra-
diale (nervure 10) des ailes antérieures, de sorte que les nervures de ces
ailes sont au nombre de dix, d’où le nom attribué au genre, qui renferme
également, d’après AuriviUius, une espèce de Zanzibar décrite par Druce
sous le nom de Lechenopteryx fulvia ( pomona de Weymer).
Druce rangeait son Lechcnopteryx parmi les Lasiocampides et Kifby a
suivi cet exemple dans son Catalogue. Le mérite d’avoir pressenti les affi-
nités profondes et fixé la place de ces Insectes revient tout entier à Auri-
villius, qui, pourtant, ne savait rien de la structure des antennes; le savant
entomologiste suédois, en effet, n’eut sous les yeux qu’une femelle proba-
blement dépourvue de ces appendices, et Druce, de son côté, ne parle ni
des antennes, ni du sexe de son exemplaire.
J’ai pu confirmer la plupart des idées d’ AuriviUius , et les compléter
dans une certaine mesure, en étudiant et comparant entre eux quatre
exemplaires d’une nouvelle espèce de Decachorda , que j’appellerai D. as-
persa, du fait que ses ailes sont mouchetées en dessus et en dessous par
de nombreuses petites taches d’un brun plus ou moins noirâtre. Ces exem-
plaires se trouvent dans les collections du Muséum et proviennent tous de
l’Afrique occidentale; le plus ancien est une femelle d’un roux brun vif
recueillie dans le Haut-Kemo (Oubanglii) par M. Dybowski, le 80 mai
1892, et rangée avec doute par Poujade dans le genre Chrysopoloma ; les
trois autres sont de capture plus récente et proviennent tous de la Guinée
française. Ceux que je choisirai pour types sont un mâle et une femelle
pris en Guinée française, à Dinguiraye, par M. L. de Fleury, durant l’été
de 1 9 1 3 ; le mâle est complet, avec ses deux antennes, la femelle est
dépourvue de ces dernières. L’une des antennes est intacte et l’autre brisée
vers sa base dans une femelle recueillie à Mamou, Guinée française,
en 1926, par Mn“ Homburger et Morrell qui l’ont offerte au Muséum;
cet exemplaire est incomplet et mutilé du côté droit, d’ailleurs plus pâle
que les précédents, car son corps et surtout ses ailes ont une teinte fauve
atténuée, par endroits jaunâtre.
Dans le type mâle, la disposition des nervures est ilentique à celle re-
— 147
présentée par Aurivillius chez son D. rosea, sauf que la subcostale et les
deux radiales antérieures, presque contiguës, se trouvent forcément sépa-
rées dans la figure schématique donnée par l’auteur. La radiale la plus
antérieure se détache du pédoncule des radiales loin de la cellule , entre le
point de départ de la 5e radiale (R5 = 7) et la terminaison sous-apicale de
la (R4 — 8); et c'est sans doute pourquoi Aurivillius tient cette radiale
antérieure pour la 3e radiale (R3= 9) et non pour la 2e (Rs= 10); celle-ci
aurait disparu , ce qui serait la caractéristique du genre Decachorda. Or il
n’est pas rare, chez les Saturnides, de voir la 2e radiale naître en ce point
éloigné; il en est ainsi, par exemple, chez le Bunæa oubie Guér. et beaucoup
de formes de son groupe, chez Y Aurivillius Oberlhüri Rouv. également. Et
d’autre part, les femelles de notre nouveau Decachorda présentent entre
l’apex et leur nervure radiale la plus antérieure une petite nervure (fig. 1,
R3 = 9) fort nette qui aboutit au bord costal après un court trajet oblique.
J’ai observé cette nervure dans l'exemplaire du Haut-Kemo et dans celui de
Mamou; à cause de l’apex en mauvais état, je n’ai pu la rechercher dans
la femelle type capturée par M. de Fleury, mais je puis assurer qu’elle
n’existe certainement pas chez le mâle qui, en cela, ressemble tout à fait
au type du D. rosea. 11 s’agit, semble-t-il, d’une nervure accessoire qui peut
ou non se développer suivant les individus; mais celte nervure occupe la
même place que la 3e radiale (R3 = 9) que présentent la plupart des autres
Saturniens, elle a la même signification, et dès lors, il convient de consi-
dérer comme la 2e radiale (R2 = 10) la radiale la plus antérieure. Ainsi, le
1 o
148 —
genre Decachorda présente la nervulation caractéristique de l’immense
majorité des Saturnides africains, et c’est uniquement parce que sa 3e radiale
peut manquer chez certains individus qu’il mérite sa dénomination parti-
culière.
Variable en ce point de l’architecture alaire, le genre Decachorda pré-
sente par ailleurs une grande uniformité : ses formes actuellement connues
se distinguent par leur faible taille, leur coloration terne qui varie du roux
pâle au rose ou au brun, par leur tache discale irrégulière, la réduction
des rayures à la transversale externe qui est fort éloignée du bord externe
et presque parallèle à ce bord, enfin par la forme des ailes qui sont rela-
tivement courtes et larges avec le bord externe légèrement convexe.
Inconnues jusqu’ici, les antennes sont du type Saturnien le plus net,
mais ne présentent qu’une seule paire de dents de peignes sur chaque
article comme dans les Pselaphelia, Pseudaphelia, Parusta, Tagoropsis, etc.
Ces dents sont à peine indiquées chez les femelles où les antennes paraissent
simples au premier abord; elles forment au contraire de longs rameaux
chez le mâle où on les trouve bien développées sur tous les articles, d’ail-
leurs de plus en plus courtes à mesure qu’on se rapproche de la base et
surtout delà pointe de l’organe. J’ai compté 26 articles dans les antennes
du mâle et 3o chez les femelles, avec une marge d’erreur qui peut être
d’une ou deux unités.
Ainsi que l’avait observé Aurivillius, le genre Decachordâ mérite une
place à part dans la série des Saturnides africains; non à cause de nervures
qui rentrent, comme je l’ai montré, dans le type normal, mais par son
faciès, ses rayures et la réduction de ses taches discales non ocelliformes.
Par les simples pectinations des antennes et la disposition des nervures , le
genre se rapproche surtout des Parusta et Tagoropsis, mais pour tout le
reste, il se distingue de ces deux formes, et, en fait, ne ressemble à rien
dans la famille des Saturnides. Due étude approfondie permettra peut-être
d’en connaître les affinités réelles.
Voici maintenant les caractères du D. aspersa.
Type (S. — D’un brun rougeâtre foncé en dehors, juste à partir de la
rayure externe des ailes; tête et face dorsale du thorax du même ton brun
rougeâtre, antennes brunes ainsi que les articles terminaux des pattes,
coloration rousse sur le reste du corps et jusqu’à la rayure externe sur les
ailes, la base de celles-ci tirant toutefois au brun. La face inférieure des
ailes comme le dessus , mais plus claire , avec la région externe un peu rose ;
les franges longues et un peu moins foncées que la partie avoisinante des
ailes ; les mouchetures sont peu visibles du côté dorsal , plus nettes du côté
ventral. La rayure externe des deux ailes brune, légèrement marginée en
dedans de jaune roux clair, droite, mais recourbée en dedans vers le bord
costal; elle est semblable en dessous et, sur les deux faces, très éloignée du
bord externe, de 4 à 5 millimètres en avant, de 6 à 7 en arrière. Une tache
— 149, —
discale à chaque aile et sur chacune des faces; cette tache petite, brune, mal
limitée et irrégulière, avec un petit point gris central atrophié en dessus
aux ailes postérieures. Envergure 33 millim. 5 ; longueur de l’aile anté-
rieure droite 19, largeur maximum 12; longueur maximum de l’aile pos-
térieure droite 17,3, largeur au niveau de la rayure qui esta 4 millimètres
du bord, i3,5.
Type Q. — Elle ressemble tout à fait au mâle, mais sa couleur est plus
claire, sans une différence aussi prononcée entre les régions des ailes com-
prises en dedans et en dehors de la rayure externe, la première de ces
régions étant d’un roux légèrement brunâtre, la seconde d’un brun rosé
pâle, plus accentué aux ailes postérieures. La rayure externe est réguliè-
rement arquée, toujours plus éloignée du bord externe en avant qu’en
arrière; les mouchetures sont nombreuses et fort évidentes en dessus; elles
le sont également du côté ventral qui est semblable, mais plus clair. Les
franges longues et rousses. Les taches discales plus grandes et plus nettes
que celles du mâle, surtout à la face supérieure, où la partie centrale
grise est particulièrement développée aux antérieures. Envergure 38 milli-
mètres; longueur de l’aile antérieure droite 21, largeur maximum de cette
aile i3,7-, longueur de l’aile postérieure droite 17, largeur de cette aile au
niveau de la rayure externe 1 5,3.
Gomme je l’ai dit plus haut, la femelle du Haut-Kémo est d’un roux
brun vif et celle de Mamou d’un roux pâle presque jaune; dans ces deux
femelles, les mouchetures sont nombreuses et très apparentes sur les deux
faces, et il y a peu de différence dans l’intensité de la coloration entre la
zone externe et la zone interne des ailes. Pourtant, cette différence est
encore sensible dans l’exemplaire du Haut-Kemo, où des mouchetures
jaune pâle se mêlent aux mouchetures brunes dans la zone externe des
ailes antérieures. Pour le reste, les caractères sont à très peu près ceux de
la femelle type. La taille est légèrement plus grande.
Cette espèce est très distincte du D. rosea qui est complètement rose,
avec une rayure jaune , d’ailleurs obsolète sur la face inférieure , et qui ne
présente pas de taches discales. Elle paraît se rapprocher beaucoup plus
du D.fulvia décrit par Druce d’après une femelle de Zanzibar; les taches
discales semblent peu différentes, mais les rayures extérieures de cetle
dernière espèce sont plus obliques, très rapprochées de l’apex, et sont
bordées de jaune en dehors, la coloration est d’un brun rose et les mou-
chetures caractéristiques ne semblent pas exister. V
/
— 150 —
/
Les Sphegidæ (Hyménoptères) du Muséum National de Paris,
par M. Lucien Berland.
(4' Note)
Sous-genre Sphex.
Sphex pruinosus Germar.
Espagne : Madrid (G. Mercet et Schramm); Chypre; Constantinople;
environs de Salonique; Syrie; Liban.
Cette espèce a été signalée de France par Dours , mais c’est probable-
ment une erreur car, quoique bien caractérisée , elle n’a pas été retrouvée
depuis. Les collections du Muséum en contiennent plusieurs exemplaires
(d1, 9) pris jadis par Duvaucel au Bengale; ils sont un peu différents de
la forme typique : le c? a l’abdomen noir rayé de rouge à l’extrémité des
segments, la 9 l’abdomen entièrement rouge sombre.
. Yar. scioensis Gribodo.
Djibouti (Dr Jousseaume, 7-97; 1 9).
* Sphex paulinieri Guérin
(= S. eximius Lepeletier).
Sénégal (Heudelot, 1 836 , 1 d1, 1 9; Audouin, 1 83 1 , 2 9); Congo
(1 d de la coli. Ernest André).
Turner, en 1919, a établi cette synonymie que Kohl avait méconnue,
comme il avait méconnu l’espèce de Lepeletier. Guérin a d’ailleurs donné
de son espèce (Magas. de zool., 1 8 A 3 ) une figure excellente, qui permet
une détermination certaine. Il est à noter que le S. paulinieri provient uni-
quement du Sénégal — excepté l’exemplaire, sans localité, de la collection
Ernest André — et que les individus de nos collections sont tous très an-
W in note, Bulletin du Muséum, 1996, XXX11, p. 168-170; 2e note, ihid.,
p. 200-906; 3e note, ibid.,ip, 282-285,
— 151 —
ciens; malgré le grand nombre d’insectes qui nous sont arrivés du Sénégal,
cette espèce n’est pas venue à Paris depuis 3/4 de siècle, ce qui semblerait
indiquer qu’elle est, pour le moins, devenue fort rare.
Sphex gorgon Kohl.
Mozambique : province de Goronza , forêt d’Inhanddna et tendo du Sun-
goué (G. Yasse, 1907, 2 9).
L’espèce est décrite du Congo belge, mais les deux exemplaires de
G. Vasse correspondent très bien à la description.
Sphex satanas Kohl.
Haut-Dahomey, cercle de Djougou-Kouandé (L*Brot, 1908, 1 9); ré-
gion du Bahr-el-Ghazal , Nibokou (Dr Gaillard, 1912, 1 9); Afrique
Orientale anglaise, Shimoni (AHuaud et Jeannel, nov. 191 1, 1 9).
* Sphex gaullei, nov. sp.
9. Long. 17-19 millimètres. — Noire, avec de couleur rouge-feu : les
premiers articles des antennes, y compris le scape,'le clvpéus, le dessus
du cou , le pronotum , le scutellum , les tegulas , la partie des pleures qui
est placée au-dessous de ceux-ci , les tubercules huméraux , les patles sauf
les hanches, le dernier article abdominal. Ailes un peu jaunâtres, brunes
à partir du milieu. Pilosité de la face, du clypéus et de l’arrière des yeux
dorée, celle du segment médiaire gris sale.
Antennes : 20 article du funicule un peu plus court que 3e et 4°. Face :
bords internes des yeux très légèrement convergents en avant, leur plus
grand écartement dépassant les articles I et II du funicule; bord interne du
clypéus légèrement arqué, sans incision au milieu.
Peignes des tarses I avec 1 o longues dents. Scutellum nettement con-
vexe, avec un léger sillon médian; postscutellum élevé, échancré au
milieu. Segment médiaire avec 1 0 à 1 2 fines carènes transversales. Pédi-
cule aussi long que le 20 article du funicule.
d* comme la 9, mais antennes pouvant être entièrement noires ou à
peine rouges à la base.
Congo français : Fort-Crampel (1 c?, 2 9, types, de la collection de
Gaulle); Abyssinie (Raffray, 1882, 1 cf, 1 9).
Cette espèce se rapproche beaucoup des S. satanas et gorgon de Kohl
par sa coloration, mais elle s’en distingue nettement et se rapproche au
contraire de S. pruinosus par son scutellum, son postscutellum et les. ca-
1
— 152 —
rênes transversales du segment médiaire. Les caractères différentiels de ces
espèces peuvent se résumer ainsi qu’il suit :
Sphex adrulentus F.
Forme typique. — Inde anglaise : Pondichéry, côte de Malabar, Mahé
(Maindron); Java : Batavia, Semàrang (Jacobson); Moluques : Amboine
(Rouyer); Nouvelle-Guinée : baie de Humboldt et Darey (Pasteur, 1906).
Var. lepeletieri. — Inde anglaise : Mahé; Birmanie (Fea); lndo-Chine
française : Annam, Quang-lsi (Maunier); Bornéo ; Lohaban; Nouvelle-
Guinée : Amberbaki (Raffray et Maindron).
Var. sericeus. — Inde anglaise ; Bengkalis (Maindron); Java : Batavia
(P. Serre), Semarang (Jacobson); Bornéo sept. : Pontiank; Philippines :
Mindanao (Montano et Rey, 1880); Moluques : Amboine (Rouyer):
Australie : Queensland.
Var. lineolus Lep. — Inde anglaise : Mahé (Maindron); Singapore
(Maindron);' Judée (Roux, 1 836 ).
Sphex tübercdlatüs Smith.
Sierra-Leone (Mocquerys); Soudan; Côte d'ivoire (LieuPBouet); Congo;
Région de Zinder; Bas-Chari (Decorse); Gabon; Natal (1 9); Mozam- *
bique (G. Vasse, février-mars). En tout 5 cf, i5 9.
153 —
Sphex lüteipennis Mocsary.
Gap de Bonne-Espérance (2 9); Rhodésie du nord (V. Ellenberger);
Mozambique (G. Yasse); Congo français : Fort Sibut (1 9).
Sphex pülchripemis Mocsary.
* Nombreux exemplaires (5 ci1, 3i 9) de cette belle espèce, remarquable
par les reflets métalliques des ailes, du Congo et du Gabon.
Sphex malagàssus Smith.
5 c?, 7 9 de Madagascar (diverses localités).
Sphex torridus Smith.
Espèce très commune à Madagascar, dans toute Elle.
Sphex maxillosds F.
Toute la France jusqu’en Normandie et au sud de Paris (Etampes).
Afrique du Nord : Algérie, Tunisie.
Asie mineure : Syrie, Beit-Meri (Gadeau de Kerville).
Sphex flavipennis F.
France : littoral méditerranéen. Balkans.
Algérie. — Syrie : Akbès; Turkestan : Tachkent. Altaï.
* Sphex afra Lepeletier.
Espagne (S. pachysoma et tristis Kolil); Chypre.
Algérie, nombreux exemplaires d’Oran, Bône, Mascara.
Le S. tristis Kohl est le male de cette espèce et le S. pachysoma Kohl en
est synonyme (voir P. Roth, Ann. Soc. ent. France, 19 25). Le S. afra se
distingue assez malaisément du S , flavipennis , cependant, le dimorphisme
sexuel prononcé du premier (mâle entièrement noir) montre bien qu’il
s’agit de deux espèces différentes.
* Sphex rdfinervis Pérez.
Iles Séchelles : Mahé (Ch. Alluaud, 1892, types).
Cette espèce est très probablement synonyme de S. umbrosus var. metal-
lica.
SpHEX ABBOTI FOX.
(=S. kilimandjaroensis Gameron. (1) ; —S. bohemanni Magretti.)
Région du iac Nyassa (collection J. Pérez, 2 9); Afrique Orientale an-
glaise ; Nairobi (Ch. Alluaud, décembre 1909); Kijabé (Alluaud et Jean-
nel, décembre 1911); Tanga (Gierra, i885).
Sphex incomptus Gerstaecker.
Afrique orientale, en particulier Afrique Orientale allemande (collection
J. Pérez); Mozambique : vallée du Rivoué , environs d’Andrada (G. Vasse,
mars 1905, 1 9); le Gap (coll. Pérez, 2 d').
Le S. nigrohirtus Kohl, i895,me paraît très voisin de incomptus, si
même il n’en est pas synonyme.
*Sphex conradti, nov. sp.
9. Long. 80 millimètres. — Corps entièrement noir, tête et thorax mats,
abdomen brillant; ailes opaques, brun foncé, avec des reflets violacés;
pattes entièrement noires; une pilosité argentée sur les côtés du clypéus et
la face, paraissant manquer au milieu; de plus une pilosité noire, longue
et dressée sur la face et le clypéus, longue et plus souple sur les joues, le
segment médiaire, le dernier segment abdominal, plus courte sur le tho-
rax ; quelques poils longs sur les stermites abdominaux.
Tête : clypéus (fig. 16), légèrement convexe, mais avec un enfoncement
sans contours nets sur la ligne médiane, juste au-dessus du bord antérieur,
suivi, au-dessus, d’une sorte de crête obtuse très peu saillante n’atteignant
pas tout à fait le bord supérieur du clypéus; surface du clypéus creusée de
gros points et d’une ponctuation microscopique, les points les plus gros
sont rangés en lignes sur les côtés, deux de ces lignes limitant la fossette
centrale, sur la surface de laquelle les points sont plus petits; bord anté-
rieur du clypéus convexe, son milieu levé en une petite lame légèrement
concave en avant et plus basse que la surface du clypéus (fig. 16). Ocelles
postérieurs plus petits que l’antérieur, plus rapprochés l’un de l’autre que
du bord interne des yeux. Labre arqué en avant, avec une carène médiane
dépassant le bord antérieur en une petite pointe.
Thorax : scutellum bombé, avec une très fine strie médiane, postscutel-
lum en bourrelet étroit, peu élevé, nullement divisé au milieu. Segment
médiaire chagriné et avec, sur le dos, des stries obliques peu saillantes et
W J’ai vu le type de cette espèce, qui m’a été aimablement communiqué par
le prot. Y. Sjôstedt.
mai définies; 1" article du tarse I, avec un peigne rie 9 longues épines,
égales, régulières, sans petites épines entre elles.
Fig. 5. Sphex macula F., aile antérieure, dans la région des cellules cubitales.
— Fig. 6. S. funebris Berland, partie de l’antenne Ç . — Fig. 7. Id., pronoturn,
vu de l’avant. - — Fig. 8. ld., $ , aile antérieure dans la région des cellules cubi-
tales. — Fig. 9. S. gayi Berland, idem. — Fig. 10. Id., partie de l’antenne g- •
— Fig- ii- S. wogneri Berland, g , idem. — Fig. 12. S. nigricapillus Berland,
aile antérieure dans la région des cellules cubitales. — Fig. i3. Id,, partie de
l’antenne g. — Fig. ih. S. paranensis Berland, antenne J1 . — Fig. i5. Id.,
aile antérieure. — - Fig. 16. S. conradti, nov. sp., clypéus Ç .
Abdomen : pétiole court, juste aussi long que le 2e article du tarse III,
plus court que le 2* article du funicule. Abdomen ovale long.
Afrique occidentale : Fernando-Po (L. Gonradt, 1901, 3 9, types);
156 —
Congo, Ogooué : Lambaréné (Ellenberger, 1910; F. Faure, i9ii),Benito
(collection de Gaulle); Sierra-Leone (collection J. Pérez); Angola, Huilla
(Carapana, 1886).
Ce Sphex, qui parait assez commun en Afrique occidentale, ne corres-
pond à aucune espèce connue de la région. Il est voisin de S. pulchripennis
et a le même aspect général, mais il s’en distingue par les pattes noires,
le reflet des ailes violacé (au lieu d’être bleu) et le bord antérieur du cly-
péus d’une forme assez particulière (fig. 16); de plus son scutellum est à
peine marqué d’un sillon médian et son postsculellum n’est nullement di-
visé. Dans la collection de Gaulle , un exemplaire portait le nom : nigripes
et on pourrait en effet penser à une variété de cette espèce, mais outre que
celle-ci n’est pas connue de la côte ouest d’Afrique, le clypéus des deux est
tout à fait différent.
Je n’ai vu aucun mâle correspondant à cette espèce.
(A suivre.)
n
157
Travaux scientifiques de l’armée d’Orient (i gi6-i gi8).
Coléoptères : Cerambycidæ^1),
par M. M. Pic.
1. Spondylis buprestoides L. — Macédoine : Litohoron (/ioo à 700 ni.)
en août (Pharm. A. M. Bellini); Env. de Salonique (Dr Vauthier).
2. Rliamnusium gracilicorne Théry. — Région d’Iven et ravins de la
Côte 1/122, S. E. de Monastir (Dr Yergne).
Capture intéressante pour la région et espèce méconnue par certains
auteurs.
3. Leptura ( Anoplodera ) sexgullata F. — Macédoine : Kastora, en sep-
tembre (Armée d’Orient).
h. Leptura ( Vadonia ) livida F. — Macédoine : Mayadag, en mai (Pharm.
Beal).
5. Leptura ( Vadonia ) bipunclata F. — Macédoine : Route de Zemlak
(S. du lac Prespa) en juin (Armée d’Orient). Albanie. Env. de* Korilza, en
juin (E. Jupille, V. Odezène et Dr Henyer).
6. Leptura (Vadonia) maesiaca Dan. — Macédoine : Mayadag, en mai
(Pharm. Beal); route de Zemlak (S. du lac Prespa), en juin (Armée
d’Orient). Albanie : env. de Koritza, en juin (E. Pupille, V. Odezène et
Dr Henyer),
V. nov. Beali. — Macédoine : Mayadag, en mai (Pharm. Beal).-
Elytres à coloration noire très étendue, marqués de roux sur le disque
et antérieurement, avec une grande macule postmédiane plus nette.
11 est assez difficile de distinguer les espèces groupées autour de Vadonia
bipunclata F% et ces espèces sont classées d’après les travaux de Daniel
(Col. Studien 1, 1891, p. 5); les cf, chez bipunctata F., ont deux éperons
aux tibias postérieurs et ceux de maesiaca Dan. n’en ont qu’un.
7. Leptura ( Leptura ) cordigera Fues. — Macédoine : Lumnica (600 m.),
en juin (Dr E. Gromier); env. de Salonique, en juillet (H. Tabusteau).
W Classés d’après mon catalogue bibliographique et synonymique publié in
«Matériaux pour servir à l’étude des Longicornes».
158 —
8. Leptura ( Pachytodes ) erratica Daim, et var. — Macédoine : Kastoria:
var. erythrara Kust. Albanie : env. de Koritza, en juin (E. Jupille et
V. Odezène) : forme type.
9. Leptura ( Strangalia ) verticalis Germ. — Macédoine : Vodena, en mai
(Armée d’Orient); env. de Gumeudje.
10. Leptura ( Strangalia ) melanura L. — Macédoine : Fiorina, en juil-
let (H. Moncelel).
11. Leptura ( Strangalia ) bifasciata Mull. et var. — Macédoine : Kasto-
ria, Fiorina, en juillet (H. Marcelet). Albanie : env. de Korilza, en juin
(E. Jupille et V. Odezène).
12. Leptura ( Strangalia ) 7 -punctata F. var. — Macédoine : Kastoria
(Armée d'Orient); Fiorina, en juillet (H. Marcelet).
Tous les exemplaires recueillis se rapportent à la var. 5-signata Kust. ,
sauf un, recueilli à Kastoria, qui se rapporte à la var. Dobiachi Pic.
13. Leptura ( Strangalia ) nigra L. — Macédoine : Kastoria, route de
Zemlah, en juin (armée d’Orient).
IA. Grammoptera ■l'ujicomis F. — Macédoine : Vodena, en mai (Armée
d’Orient).
15. Stenopterus Jlavicornis Kust. — Macédoine : Fiorina, en juillet
(II. Marcelet); env. de Holéven, S. de Monastir, en juillet (ï)' Barbier).
IG. Slenoptera rufus v. geniculatus Kr. — Env. de Salonique; région
du M* du Prophète Eli (786 m.), en avril (Dr A. Berlou).
17. Liagrica timida Mén. — Macédoine : Fiorina, en juillet (H. Marce-
let); Holeven, au sud de Monastir, en août (Infirm. Bunico).
18. Cerambyx velutinus Brui. — Macédoine : Vodena, en juin.
18 îis. Cerambyx carinatus v. nov. Landrieui. — Mylilène. en avril
(D1 Landrieu).
Une femelle, qui correspond par l’ensemble de ses caractères (a6 article
des antennes court, élytres munis d’une épine à l’angle suturai, corps net-
tement pubescent) à C. carinatus Kust. mais qui n’a pas de trace de carène
longitudinale au prothorax, ainsi très caractérisée de la forme typique,
mérite d’être distinguée par un nom, je propose celui de Landrieui.
19. Cerambyx cerdo L. et var. — Macédoine : S. E. de Ljumnica
(i,5oo m.), en juillet (L* Mesnil); Kastoria, en sept., Excisson, 0. du lac
Ostrova ( Pharm. Marthey).
Env. d’Isvor, en juillet (Dr Vitteuet); env. de Fiorina en juin, juillet
159 —
(Capitaine Magdelaine, Pharra. Lambert); bords du Lac Prespa (Colonel
Sain t-Hillier ) ; env. de Monastir (lnfirm. Brunico, Dr Barbier); mon-
tagnes et vallée du Vardar (Dr Gromier, L* Pinchon).
20. Cerambyx miles Bon. — Macédoine, rég. du lac de Prespa (M. lvko-
vitch); env. de Holeven, S. de Monastir, en juillet (Dr Barbier). Albanie :
env. de Koritza, en juin (Dr Henyer); région de Lesnica (L1 Legrand).
Macédoine : Litohoron, en août (Pharm. A. M. Bellini); Kastoria, en
sept.; environs de Florina, ën juin, juillet (Capitaine Magdelaine, H. Mar-
celet); région d’Excissou (Dr Rivet). Chalcidique : Yassilica, en juin
(Dr Rivet).
21. Cerambyx Scopolii Fuesl. — Macédoine : Litohoron (-'ioo à 700 m.);
en septembre (Pharm. A. M. Bellini); Osnad, env. de Zelova (L1 Bernot).
22. Stromatium unicolor 01 — Macédoine : Ljumnica (600 m.), juin-
juillet (D1 E. Gromier); Yodena, en août (Sergent Canidela); Pederli,
mission du Vardar, en août (R. Michel); Florina, en juillet (E. Jupille,
H. Marcelet et V Coben); Yénidje, Vardar, en juillet-août, Dr Joyeus;
Camp de Zeitenlik, près Salonique, chasse de nuit (Dr Rivet); bords du
Vardar, à Gorgop, en juillet (Dr Yittenet); Plati, en août et Verria, en
juillet (Dr Provotelle); env^de Salonique (Dr Vauthier).
23. Hesperophanes sericeus F. — Macédoine : Yodena, en juillet
(Dr Rivet); Kastoria, en septembre (Armée d’Orient).
2û. Hesperophanes cinereus Vill. — Macédoine : Vodena (D1' Stanislas);
Viadovo, en juillet (Caporal Coudroyer et E. Gharrayer); Negovani, à
i5 kil. de Florina (J. Jacoël).
25. Hesperophanes griseus F. — Macédoine : plaine du Vardar, entre
Amatovo et Petrovo, eu août (G. Rollet) ; env. de Salonique, bords du
Galiko, près Gradobor, en août (H. Tabusteau).
26. Criocephalus férus Muls. — Macédoine: Litohoron ( h 00 à 700 m.),
en août (Pharm. A. M. Bellini).
27. Phymatodes testaceus L. var. diverses. — Macédoine : Florina, en
juin (M. lvkovitch); Mayaday, en mai (Pharm. Beal). Albanie : Env. de
Koritza, en juillet (Dr Visbecq); Starova, en juin (Caporal Vuillaume).
La nuance typique, de coloration générale testacée, n’a pas été recueil-
lie. Ont été capturées, en Macédoine : la var . fennicus F.; en Albanie : les
var. melanocephalus Panz. , v. praeustus F. , v. rujipes Costa.
28. Hyloirupes bajulus L. — Macédoine : lac Ostrovo, en juillet (Armée
d’Orient); Yodena, en juillet; env. de Salonique (Dr Vauthier). Mytilène,
en avril (Dr Landrieu). Albanie : env. de Koritza, en août (Dr Blanc).
— 160 —
29. Rhopalopus clavipes F. — Macédoine : Lj immica (600 m.) en juin-
juillet (Dr E. Gromier).
30. Rosalia alpina L. — Macédoine : Yadena, en septembre (Dr Sta-
nislas).
31. Aromia moschata L. — Plaines du Vardar, entre Topsin et Tikeli
(R. Michel).
32. Purpuricenus Desfontainesi F. — Mytilène, en avril (Dr Landrieu).
33. Purpuricenus budensis Gœze. — Env. de Salonique (Dr Vaulhier),
bords du Vardar : Karasouli, en mai (Dr Landrieu).
3 4. Purpuricenus Koehleri var. cinctus Villa. — Macédoine : Kastoria
(Armée d'Orient); Litohoron (4oo à 700), en août (Pharm. A. M. Bel-
lini).
35. Calchænesthes oblongomaculatus Guer. — Macédoine : énv. de
Gumendje, en septembre (Armée d’Orient).
36. Plagionotus détritus L. — Salonique : projecteur d’Armenkeuy, en
octobre (R. Bresson).
37. Plagionotus scalaris Brull. — Macédoine (Açmée d’Orient).
38. Plagionotus floralis Pallas. — Mytilène, en avril (Dr Landrieu).
Macédoine : bords du Vardar, env. de Karasouli (Dr Rivet). Albanie : env.
de Koritza, en juin (E. Jupille et V. Odezène).
39. Xylotrechus arvicola 01. var. — Macédoine : Yenidje-Vardar, en
juillet (Dr Joyeux V ^
Exemplaires ayant la base des élytres foncée, h peine teintée de roux
aux épaules.
40. Clytus rhamni Germ. var. — Macédoine : Kastoria (Armée d’Orient);
Ghalcidique : Vassilica, en juin (Dr Rivet).
41. Clytanthus verbasci L. — Macédoine : Vodena , en juillet (Dr Rivet) ;
Plati, en août (Ds Provotelle); env. de Salonique, en juillet (R. Tabus-
teau); Ghalcidique Vassilica, eii juillet (Dr Rivet); Florina, en juillet
(H. Marcelet); bords du Vardar; Gorgop, en juillet (Dr Vittenet).
42. Clytanthus nigripes Brui. — Macédoine : Ljomica (600 m.), en
janvier (Dr E. Gromier).
43. Clytanthus figuratus Scop. — Macédoine : Kastoria (Armée
d'Orient).
44. Caloclythus speciosus Scbn. — Macédoine : Florina, en juin
(M. Ivkovitch), Kruchova (Dr Rivet); Florina, en juin (E. Jupille), en
— 161
juillet (H. Marcelet); env. de Holeven, S. de Monastir, en juillet (Dr Bar-
bier); entre Bukovo et Holeven, en juin-juillet (Infirm. Brunico);
Sakalevo, en juillet (Dr J. Goulden); Kastoria, en septembre (Armée
d’Orient).
45. Neodorcadion bilineatum Germ. — Macédoine : Plaines du Vardar,
en mai; Campement de Dogandzi, en juin; Bégion d’Amatovo, en juillet;
Salonique, en mai, Tekeli, mission du Vardar (B. Michel); env. de Salo-
nique (Dr Vauthier); Excissou, 0. du lac Ostrovo (Armée d’Orient).
Un exemplaire, un peu déformé, capturé par le Dr Berton, en avril,
dans la région du Mont du Prophète Eli, peut être rapporté à la variété
macedonicum Pic.
46. Dorcadion aethiops Scop. var. majoripeme Pic. — Env. de Salonique
(Dr Vauthier) et région du Mont du Prophète Eli (788 m.), en avril
(Dr A. Berton).
La race majoripenne Pic est surtout caractérisée par la taille avantageuse
et la forme élargie des 9 ; elle est originaire de la région de Salonique.
47. Dorcadion lugubre Kr. — Macédoine : Kastoria (Armée d’Orient);
env. de Salonique, région du Mont du Prophète Eli (768 m.), en avril
(Dr A. Berton).
48. Dorcadion Kruperi Gglb. et var. — Macédoine : Florina (L‘ Cohen);
Biklista (870 m.), S. du lac Prespa (Pharm. Durand), en mars; mission
du Vardar, à Zobra, en novembre (B. Michel); env. de Kastoria et
Gumendje, en septembre (Armée d’Orient). Albanie : Stavora (env. de
Koritza), en avril (Caporal Vuillaumo).
49. Dorcadion j-lineatum Kust. — Macédoine : Kastoria , en septembre
(Armée d’Orient); Camp de Zeitenlik, près de Salonique, en mai (Dr Bi-
vet).
50. Dorcadion minutum Kr. — Macédoine : env. de Gumendje (N. de
Yenidje- Vardar) et Kastoria, en septembre (Armée d’Orient).
51. Dorcadion pedestre Poda. — Albanie : env. de Koritza, en juin
(Dr Henyer).
52. Dorcadion salonicum Pic. — Macédoine : Lac Ostrovo, en juillet
(Dr Visbecq); Gorgop, en mai (Armée d’Orient).
Celte espèce a été décrite, en 1916, sur une seule 9 de ma collection,
originaire de Salonique, la 9 (défraîchie) rapportée par l’armée d’Orient,
a les élytres un peu plus courts et proportionnellement plus élargis que
le type, avec la ponctuation du dessus un peu plus écartée; le c? (sexe
inconnu), de coloration semblable, est noir avec le premier article des
1 1
Muséum, — xxxm..
162 —
antennes et les pattes, moins les tarses, rousses, orné d’une ligne blanche
sur le milieu de l’avant-corps et d’une fine bordure de même pubescence
sur les élytres qui sont teintés de roux au sommet, diversement, et non
densément, ponctués, n’offrent qu’une côte humérale assez longue, et,
par ce dernier caractère, se distingue, à première vue, de I). pedeslre
Rossi.
53. Dorcadion lineaticolle Kr. var. nov. Riveti. — Macédoine : Florina
(1/ Cohen), Gorgop, 0. du lac Amatovo, en mars (Armée d’Orient);
Camp Zeitonlik, près de Salonique, en mai (Dr Rivet).
Kcaatz, en décrivant son lineatocolle, le présente comme ayant une
bande discale grise réduite , les exemplaires de la région de Salonique n’en
ont pas et ne présentent qu’une étroite bordure blanche, de plus, ces
exemplaires n’ont pas trace de pubescence blanche, disposée en ligne, sur
le milieu du prothorax et je propose le nom de Riveti pour les distinguer,
au litre de variété, de la forme typique.
Antérieurement aux communications faites par le Muséum, j’ai reçu
cette espèce (ex-Rravard) de la région de Salonique.
54. Dorcadion equestre var. Nogelli Fairm. — Serbie : env. d’Iven (8oo-
1,200 m.); boucle de la Cerna (J. Boudard); ravins de la cote 1/122, au
S. E. de Monastir (D‘ Vergne).
55. Herophila trislis L. — Macédoine : env. de Holeven, au Sud de
Monastir, en juillet (Dr Barbier); Mayadag, en mai (Pbarm. Beal); env.
de Salonique, camp de Zeitenlick (Sergent Perrière); Kruchova, en juin
(Dr Rivet). Albanie : env. de Koritza, en juin-juillet (E. Jupiiie et V. Ode-
zène); Starova, en avril (Caporal Vuillaume).
56. Morimus funereus Muls. — Macédoine : camp de Florina, en juin,
Grosseti (800 m.), près de Florina, en mai (Capitaine Magdelaine); Poroy,
en juin (R. Michel), Lozani, en juin (Pbarm. Lambert); Negovani
(J._ Yacoel); bords du lac Prespa (Colonel Saint-Hillier), Excissou, en
mai: Ravins de la Dakoba (D1 Rivet); S. E. de Monastir, ravins de la
cote iÔ2 2 (Dr Vergne); Montagnes à l’E. du Vardar, en août (Dl Gro-
nder); S. E. de Ljumica, en juillet (Ll Mesnil).
57. Morimus asper Sulz. (lugubris F.). — Macédoine Osnad, env. de
Zeloria, à l’O. de Florina (L1 Bernot). Albanie: région de Lesnica, en
juillet (Sergent Legrand).
58. Agapanthia lais Reiclie. — Macédoine : env. de Holeven, au Sud de
Monastir, en mai (Dr Barbier).
59. Agapanthia Kirbyi Gylh. - — Macédoine: env. du Cumendje (Armée
d’Orient).
60. Agapanthia asphodeli Latr. — Macédoine Kastoria et env. de Gor-
nendje (Armée d’Orient).
61. Agapanlhia cynarae Germ. — Macédoine: Arapli, en juin (R. Mi-
chel). Albanie : environ de Koritza, en juin (L. Jupille et Y. Odezène).
62. Agapanlhia cardui L. var. — Env. de Salonique : Koulakla, en mai
(Dr Yisbeco).
63. Saperda punctata L. — Env. de Holeven, près de Monastir, en
'juillet (Dr Barbier).
6 h. Phyloecia ( Helladia ) Jlavescens Brui. — Macédoine : env. de
Gumendje, dans le Vardar.
65. Phytoecia ( Phyloecia ) ruftmana Schr. - — Mikra , près Salonique, en
mai (Dc Rivet).
66. Phytoecia rujimana v. Baccueli Brui. — Mytilène, en avril (DrLan-
drieu).
67. Phyloecia ( Opsilia ) ccerulescens Scop. — Macédoine : Florina, en
mai (L* Cohen); Région d’Iven, près de Monastir (Dr Vergne).
68. Oberea oculata L. — Camp de Dougandzi, dans le Vardar (R. Mi-
— 164 —
Essai sür les Sénocülides Simon,
par M. Mello-Leitao.
Les Araignées de la famille Sénocülides sont toutes de la zone Néotropi-
cale et, hors S. penicillatus M.-L., habitent le continent, entre le ao°de
latitude nord et 3o° de latitude sud, soit du sud du Mexique au Rio-
Grande du Sud, au Brésil.
Les caractères de cette curieuse famille et ses affinités probables sont
bien décrits par E. Simon et confirmés par A. Pétrunkevitch.
E. Simon considère les Sénocülides comme représentés par le seul
genre Senoculus Faczan., mais, à mon avis, le faciès, la forme de l’abdo-
men, l’armature et la longueur des pattes des espèces sont, dans une
famille aussi homogène , des caractères peut-être suffisants pour la division
des genres ou, au moins, des sou s -genres.
Les espèces grêles, à pattes longues et armées d’épines nombreuses
sont à réunir dans le sous-genre Stenoclenus, les formes épaisses restant
dans le sous-genre Labdncus.
Les caractères des espèces connues jusqu’à présent sont résumés dans
le tableau ci-dessous :
d* . - A. Les tibias I et 11 armés de 8 ou 9 paires d’épines inférieures et les
protarses armés de 7 paires, l’abdomen grêle, cylindrique allongé
Sous-genre Stenoctenüs.
B. I .es tibias des pattes-mâchoires pourvus d’une large apophyse bilobée ,
la branche interne plus longue, les tarses pourvus d’un lobe arrondi
basal interne S. cambridgei n. u.
liB. Les tibias des pattes-mâchoires pourvus de deux apophyses apicales :
l’interne courte et robuste , et l’externe légèrement échancrée , les
tarses sans lobe basal S. parallelus Sim.
AA. Les tibias et les protarses I et II armés de 3 à 5 paires d’épines infé-
rieures ; l’abdomen fusiforme , à dos plan .... sous-genre Labdacus.
B. Les tibias et les protarses I et II armés de 5 paires d’épines infé-
rieures.
* C. Les téguments garnis de pubescence plumeuse; les tibias des pattes-
mâchoires bien plus larges que longs; la patella mutique
S. iricolor Sim.
CG. Les téguments garnis de poils simples; les tibias des pattes-mâchoires
presque aussi longs que larges ; la patella pourvue d’une apophyse
inférieure incudiforme S. ruficapillus Sim.
— 165 -
BB. Les tibias I et II armés de 4 paires d’épines inférieures.
C. Les tibias des pattes-mâchoires bien plus longs que larges; les pro-
tarses I et II armés de 4 paires d’épines inférieures ; région faciale
horizontale S. maronicus Facz.
GÇ. Les tibias des pattes-mâchoires aussi larges ou plus larges que longs.
D. Les protarses I et II armés de 3 paires d’épines inférieures.
E. La patella des pattes-mâchoires pourvue d’une apophyse apicale infé-
rieure légèrement échancrée S. pùrpureus Sim.
EE. La patella des pattes-mâchoires mutique.
F. Les yeux médians antérieurs séparés de moins d’un diamètre ; les pattes-
mâchoires normales, garnies de poils simples. S. fimbriatus sp. n.
FF. Les yeux médians antérieurs séparés de bien plus d’un diamètre; le
tibia et le tarse des pattes-mâchoires pourvus de longs poils touffus
S. penicillatus sp. n.
DD. Les protarses I et II armés de 5 paires d’épines inférieures.
E. La patella des pattes-mâchoires pourvue d’une longue apophyse api-
cale externe sinueuse S. minutus sp. n.
EE. La patella des pattes-mâchoires mutique.
F. Le stylus large et bifide S. prolatus Gamb.
FF. Le stylus grêle , légèrement échancré , canaliculé
S. canaliculatus Camb.
$.-A. Les tibias et les protarses I et II armés de 5 ou 9 paires d’épines
inférieures Sous-genre Stenoctenus.
B. Les léguments garnis de pubescence plumeuse rouge et noire
~ S. nigropurpureus sp. n.
BB. Les téguments garnis de poils simples, blanchâtres
S. parallelus sp. n.
AA. Les tibias et les protarses I et II armés de 3 à 5 paires d’épines infé-
rieures Sous-genre Labdacus.
B. Les tibias et les protarses I et II armés de 5 paires d’épines infé-
rieures.
T. Les téguments garnis de pubescence plumeuse.
D. Les yeux médians antérieurs sub-contigus.. S. incertus sp. n.
DD. Les yeux médians antérieurs séparés de plus d’un diamètre.
E. Portion faciale inclinée, presque verticale S. iricolor Simon.
EE. Portion faciale horizontale S. carminatus sp. n.
GG. Les téguments garnis de poils simples.
D. ,Les yeux postérieurs très grands, les médians sub-contigus; portion
faciale presque verticale S. ruf capillus Simon.
DD. Les yeux postérieurs médiocres, les médians séparés de plus d’un dia-
mètre; portion faciale horizontale S. monastoides Gambr.
— 166 —
]}B. Les tibias I et II armés de h paires d’épines inférieures :
C. Les téguments garnis de pubescence plumeuse.
D. Les protarses I et II armés de 5 paires d’épines inférieures
S. uncatus sp. n.
DD. Les protarses armés de 3 ou 4 paires d’épines inférieures :
E. Les protarses armés de h paires d’épines inferieures
. . S. maronicus Tacz.
EE. Les protarses armés de 3 paires d’épines inférieures :
F. Le sternum sub-circulaire , presque aussi large que long
S. darwini (Holm.).
FF. Le sternum nettement plus long que large S. plumosus Sim.
CC. Les téguments garnis de poils simples :
D. Les protarses armés de 5 paires d’épines inférieures :
E. Le bord interne des pièces latérales de l’épigyne régulièrement con-
vexe, pourvu d’un large crochet apical :
F. Le bord externe des mêmes pièces régulièrement émarginée; les pièces
deux fois plus longues que larges; les crochets aussi séparés que les
bases S. canaliculatus Cambr.
FF. Le bord externe des pièces convexe aux deux tiers postérieurs; les
pièces presque aussi larges à la base que longues; les crochets
deux fois plus séparés que les bases S. proximus sp. n.
EE. Le bord interne des pièces de l’épigyne sinueux, concave; le bord
externe régulièrement arrondi, convexe S. prolatus Cambr.
DD. Les protarses I et II armés de 3 paires d’épines inférieures :
E. Les pièces de l’épigyne en aiguillon de rosier; le bord interne régu-
lièrement concave , la pointe antérieure S. purpureus Sim.
EE. Les pièces de l’épigyne arrondies ou planes antérieurement.
F. Les pièces libres, largement séparées et formées de deux parties dis-
tinctes. . S. penicillatus sp. n.
FF. Les pièces fixes , inclinées en avant :
G. Lÿ> pièces plus longues que larges, le bord interne pourvu d’une
échancrure sub-apicale S. pianus sp. n.
GG. Les pièces plus larges que longues :
H. Le bord postérieur pourvu d’une échancrure demi-circulaire nette
S. rubromaculatus Keyserl.
HH. Le bord postérieur sans échancrure. ........ S. albidus F. Cambr.
Sous genre Steuoctenus Keyserling, 1880.
1. Senocülos (stenoctenus) paraleelus Simon, 1880.
(Fig. î, 2 et 3).
Labdacus parallelus Simon, 1880, Bull. Soc. Zool. France, vol. V, p. i56.
Stenoctenus gracilis Keyserling, 1879, Verth. zool. bot. Ges. Wien,
vol. XXIX, p. 34i, pl. IV, p. 29.
— 167 —
Slenoc tenus pallidus F. Cambridge, 1 8 <j 7 , Ann. Mag. Nat. Hist., (ser. 6e),
vol. XIX, p. 92, pl. IV, f. V.
Les trois espèces S. gracilis Keyverl. , S. parallelus Sim. et S. pallidus F.
Cambridge sont une seule et même espèce. J’ai vu dans la collection
E. Simon des cotypes de S. parallelus dont la forme de l’épigyne (d’ailleurs
variable à cause de la non-fixation de l’extrémité antérieure des pièces)
était la même que S. gracilis Keyverl. Dans la même collection j’ai ren-
J 6
Fig. 1. — Epigyne de Senoculus parallelus Simon.
Fig. 2. — Patte-mâchoire de S. parallelus Sim. (vue latérale).
Fig. 3. — Patte-mâchoire de S. parallelus Sim. J1 (vue ventrale).
Fig. h. — Patte-mâchoire de S. iricolor Sim. g (vue ventrale).
Fig. 5. — Patte-mâchoire de S. iricolor Sim. J1 (vue latérale).
Fig. 6. — Epigyne de S. iricolor Sim.
contré, déterminés de la main de E. Simon, des mâles identiques au
S. pallidus F. Cambridge. Il est difficile de dire quel nom a la priorité,
S. parallelus ou S. gracilis; quoique l’espèce de Keyserling porte la
date 1879, on sait que les Verhandlungen zool. bot. Ges. Wien sont tou-
jours publiés avec un ou deux ans de retard. J’ai donc conservé la dési-
gnation de M. E. Simon.
On rencontre cette espèce du Venezuela à Piio-de-Janerio (Brésil) , entre
les degrés io° nord et 23° sud. Dans la collection E. Simon il y a des
exemplaires de Caracas (10875), Iquitos, au Pérou (â5o), S. Paulo de
Olivença (6890), Manoos (9669), le Para (6811), Pernambuco (1828,
17193) et Mallo Grosso (9993).
— 168 —
2. Senoculus ( Stenoctenus ) cambridgei n. n.
Labdacus monastoides 0. Cambridge, 1896 (nec 1 8 7 3 ) , Proc. Zool. Soc.
London, p. 1009, pi. LIT f. 3.
0. Cambridge a décrit, comme le mâle de son Labdacus monastoides ,
une espèce lout-à-fait distincte, du sous-genre Stenoctenus. Je propose donc
un nom nouveau pour ce mâle.
Hab. : Amazone.
3. Senoculus (Stenoctenus) nigropurpureus sp. n.
9. 11 miliim. Les téguments garnis de pubescence plumeuse. Céphalo-
thorax marqué de dépressions rayonnantes peu nettes. Les yeux médians
postérieurs petits , séparés environ de deux diamètres et plus de quatre des
latéraux. Les yeux médians antérieurs seulement un peu plus petits que
les médians postérieurs, séparés un peu plus d’un diamètre. Région faciale
horizontale; le bord antérieur garni de longs poils. Les pattes longues; les
fémurs I et II armés de 3 files d’épines dorsales; les patellas avec 1-2-i
épines dorsales; les tibias armés de 8 paires d’épines inférieures et les pro-
tarses de 7. L’abdomen cylindrique, grêle, quatre fois plus long que large.
Le céphalothorax brun, bien plus foncé en avant, garni de poils plumeux
rouges et pourvu de larges marges latérales noires ; au tiers moyen une
large bande transversale, légèrement procurvée, de poils blancs; à la région
faciale deux lignes inclinées , aussi des poils blancs. L’abdomen marbré de
blanc et pourpre et pourvu de petites taches noires éparses et de deux bien
plus grandes, allongées, bifides, en V, au tiers moyen. La face ventrale
brun-foncé, concolore. Les pattes brunes, marbrées. Le sternum, les
hanches, les pièces buccales brun-clair. Les chélicères fauves.
Hab. : Paraguay. Le type : n° 8769 de la collection E. Simon.
Sous-genre Labdacus 0. Cambridge, 1873.
A. Espèces avec les tibias et les protarses armés de cinq paires d’épines
inférieures.
4. Senoculus (Labdacus) iricolor Simon, 1880 (Fig. 4, 5, 6).
Labdacus iricolor Simon 1880, Bull. Soc. Zool. France, vol. V, p. i53.
Dans la collection E. Simon il y a des exemplaires (c? et 9) de Jeffé et
S. Paulo de Olivença, Cavallo Cocho (1026, avec les types et cotypes),
et San Esteban, au Vénézuela (1 1 4a4).
— 169 —
5. Senocülus (Labdacds) roficapillüs Simon, 1880 (Fig. 7, 8, 9).
Labdacus ruficapillus Simon, 1880, Bull. Soc. Zool. France, vol. V,
p. 1 54.
Hab. : S. Paulo de Olivença (^585) et Je Para (1988 a).
Les dessins des pattes-mâchoires et des épigynes des espèces de Simon
sont d’après les types de sa collection.
2 12
Fig. 7. — Epigyne ds S. ruficapillus Sim.
Fig. 8. — Patte-mâchoire de S. ruficapillus Sim. J1 (vue latérale).
Fig. 9. — Patte-mâchoire de S. ruficapillus Sim. J1 (vue ventrale).
Fig. 10. — Patte-mâchoire de S. maronicus Tacz. (vue ventrale).
Fig. 11. — Patte-mâchoire de S. maronicus Tacz. (vue latérale).
Fig. 12. — Epigyne de S. maronicus Tacz.
6. Senocülus (Labdacüs) monartoides 0. Cambridge, 1873.
Labdacus monartoides Cambridge, 1873, Proc. Zool. Soc. London, p. 118,
pl. XII , p. 3 ( Ç nec ).
Hab. : Rio Grande du Sud.
— 170
7. Senoculus (Labdacus) carminatus sp. n.
9. 8 millim. Les téguments garnis de poils plumeux. Le céphalotho-
rax marqué de fossette médiane et stries bien nettes. Les yeux postérieurs
petits; les médians séparés d’environ 11/2 diamètre et distants des latéraux
d’environ 3 diamètres. Légion faciale presque horizontale, longue d’environ
3 diamètres des yeux médians postérieurs. Les pattes robustes; les fémurs
I et II pourvus de 3 séries d’épines dorsales; les patellas de 1, 2, 1 épines
dorsales ; les tibias et les protarses armés de 5 paires d’épines inférieures.
Le sternum bien plus long que large. Le céphalothorax jaune, garai de
poils plumeux blancs et pourvu de deux taches noires au bord latéral pos-
térieur ; les yeux dans lâches noires. L’abdomen marbré de blanc et car-
miné, garai de poils plumeux. Les pattes jaune-pâle, ainsi que le ster-
num, les hanches, les chélicères et les pièces buccales.
Hab. : Matto-Grosso. Type : n° 9993 b de la collection E. Simon du
Muséum.
AA. Espèces avec les tibias armés de h paires d’épines inférieures.
B. Les téguments garais de pubescence plumeuse :
8. Senoculüs (Labdacus) maronicüs Taczanowski, 1872
(Fig. 10, 11, 12).
Senoculus maronicüs Taczanowski , 1872, [force Soc. Ent. Rossicœ, vol. IX,
p. 45, pl. III, f. h.
Les redescriptions ci-dessous sont d’après des mâles et des femelles
déterminés par Eugène Simon.
cf. 12 millim. 9. i5 millim. Les tibias et les prolarses I et II armés
de h paires de fortes épines inférieures; les fémurs pourvus de 2 séries
dorsales. La fossette médiane du céphalothorax plus longue que chez les
autres espèces; région faciale horizontale, longue d’environ 3 diamètres
des yeux médians postérieurs. Les yeux médians postérieurs nettement
plus petits que les latéraux , dont ils sont séparés d’environ k diamètres.
Céphalothorax jaune; la région faciale garnie de dense pubescence plu-
meuse^foncée. Les pattes jaunes. L’abdomen jaune, pourvu d’une bande
longitudinale médiane, garnie de poils plumeux rouges, large en
avant, beaucoup plus étroite à la portion médiane et dilatée en arrière en
pointe de lance. De chaque côté de la portion étroite il y a une grosse
tache elliptique de poils plumeux rouges. Les chelicères et les pièces
buccales brunes. Le sternum , les hanches et la face ventrale de l’abdomen
jaune-pâle.
Hab. : dans la collection Simon il y a des exemplaires de la Guyane fran-
çaise (n° 25269), San Esteban.(n° iiÔ24a et nÔ25), Portal(n° A7 A8),
— 171 —
le l’ara (n° 1988), Goyaz (n° 21 548) et Bahia (n° i8658), soit du
1 o° nord au i5° sud.
9. Senoculus (Labdacus) darwini (Holmberg), i883.
Neolherentes darwini Holmberg, 1 883 , Bol. Acad. Argenlina, vol. V,
p. 35.
Hab. : Argentins (Chaco central).
10. Senoculus (Labdacus) plumosus Simon, 1880.
Labdacus plumosus Simon, 1880, Bull. Soc. Zool. France, vol. V, p. 1 5 A .
Dans la collection E. Simon il y a seulement le type (n° 3260); une
femelle jeune du Para.
( A suivre .)
— 172
CÉPHALOPODES JAPONAIS DES COLLECTIONS DU MUSEUM (//),
PAR M. YÔ K. Okada.
MYOPSIDA d’Orbigny i846.
Famille SEPIOLIDÆ Steenstrup 1861.
Genre Sepiola Leach 1817.
5. Sepiola birostrata Sasaki 1918.
Inioteuthis japonica,Wùïker , 1910, p. 10.
Inioteuthis inioteuthis (partie), Sasaki, 191 4, p. 59 4.
Sepiola birostrata , Sasaki, 1918, p. 385; — 1921, p. i85.
Inioteuthis birostrata, Ishikawa (M.), 192 4.
8 spécimens : 6 mâles et 2 femelles. Longueur dorsale médiane du
manteau : ier c?, 17 mm.; 2e ci1, 17 mm.; 3e xÿ, 17 mm. 5; 4° <5,
17 mm. 5; 5e d*, 18 mm.; 6' c?, 19 mm.; ire 9, i5 mm.; 2e 9, 18 mm.
La description sera prochainement publiée.
Genre Euprymna Steenstrup 1887.
6. Eüprymna morsei (Verrill) 1881.
(Voir Sasaki, 1914, p. 589 [bibliographie].)
4 spécimens : 2 mâles et 2 femelles. Longueur dorsale médiane du
manteau : ier d*, 25 mm.; 2e d\ 27 mm.; ire 9, 34 mm.; 2' 9; 42 mm.
Cette espèce semble largement répandue dans les eaux tièdes de l’Océan
Pacifique Septentrional, dont la limite septentrionale est le Japon, aussi
bien que dans la mer des Indes. Elle est très commune au Japon, tant sur
la côte de l’Océan Pacifique jusqu’à 35° N. (région de Sagami) que dans
la mer du Japon jusqu’à 37° N. (région de Toyama); mais on n’en a pas
trouvé un seul individu dans le nord du Japon ni à Hokkaido.
Eüprymna porte le nom japonais Mimi (= oreille) -ika (— seiche) qui
vient de ses larges nageoires en forme d’oreilles, ou Dango (= bol de riz
bouilli) -ika d’après la forme arrondie de son manteau. Il a une paire
d’organes photogènes de chaque côté de la poche du noir. Wiilker (1910)
a étudié leur structure.
173
Le printemps est la saison du frai; les œufs sont protégés par des
capsules séparées qui sont sphériques et fixées sur les algues, les Bryo-
zoaires et autres corps submergés. Ils sont petits, mais beaucoup plus
gros que ceux de Sepiola birostrata.
7. Euprymna similis Sasaki 191 h.
(Sasaki, 191A, p. 5g 1, pi. XI, fig. 5-8; 1921, p. 187.)
3 spécimens : 2 mâles, 1 femelle. Longueur dorsale médiane du man-
teau : ier c?, a5 mm.; 2e d\ 25 mm.; 9, 26 mm.
Cette espèce se distingue facilement des précédentes par le fait que le
corps est quelque, peu plus petit et moins pigmenté; elle s’en distingue
particulièrement par la structure de l’hectocotyle ( Sasaki , 1916, pl. XI ,
fig. 5). Cette espèce se trouve plus au nord que la région de Sagami; elle
est des plus communes à Hokkaido.
Genre Rossia Owen 1 88 h.
8. Rossia pacifica Berry 1911.
(Voir Sasaki, 1921, p. 5g8 [bibliographie].)
1 individu femelle; longueur dorsale médiane du manteau ; 72 mm.
Cette espèce vit dans l’eau froide, tant dans l’Océan Pacifique que sur
les bords de la mer du Japon. D’après Berry (1912), elle se trouve aussi
le long de la côte américaine de l’Océan Pacifique, depuis l’Alaska jusqu’à
la Californie. La saison du frai n’est pas exactement connue.
Famille LOLIGINIDÆ Steenstrup 1861.
Genre Loligo Schneider 1 7 8 h .
9. Loligo bleckeri Keferstein 1866.
(Voir Sasaki, igiâ,p. 606 [bibliographie].)
3 spécimens : 2 mâles et 1 femelle. Longueur dorsale médiane de man-
teau : ier çf, 220 mm.; 2e d*, 220 mm.; 9, 2o5 mm.
La présente espèce est le Myopside le plus commun du Japon, de même
que Ommastrephes sloani pacifiais est le plus commun des OEgopsides.
Elle est aussi largement répandue dans la mer du Japon que dans l’Océan
Pacifique, de Kiushou à Hokkaido. Ce Loligo se pêche abondamment sur
toutes les côtes , de décembre au commencement du printemps ; il appro-
visionne le peuple pour certaines préparations culinaires. D’après la forme
allongée de son manteau , cette espèce est appelée par les Japonais Yari
— 174 —
(=r lance) -ika (== calmar), Saya (— capsule ou manteau) -naga (= long) ,
Sasa (= feuille de bambou) -ika, etc.
Le début du printemps est la saison du frai. Les œufs, d’environ
3 mm. , sont contenus tous ensemble dans une capsule gélatineuse mesu-
rant environ 70 mm. et ayant un diamètre d’environ 10 mm. à sa base
la plus large. Le nombre des œufs contenus dans la capsule gélatineuse
varie entre 5 et 10.
10. Loligo büdo Wakiya et Ishikawa 1991.
(Figure 2.)
[Wakiya et Ishikawa (M.) , 1921, p. 285, pi. I, fig. 10; text. fig. 1.]
2 spécimens, tous deux femelles. Longueur dorsale médiane du man-
teau : ire 9, 200 mm.; 2e 9, 245 mm.
La présente espèce a été décrite par Wakiya et Ishikawa (M.) comme
Anneaux cornés (coupés et allongés) des ventouses tentaculaires.
une forme différente de cAme //sis- type de Loligo , mais il me semble plus
juste de la considérer comme une variété de l’ancienne espèce. Cette
variété, d’après les descripteurs, a été obtenue à Izumo, Tushima et Naga-
saki, mais non sur les rives de l’Océan Pacifique.
11. Loligo kobiensis Hoyle i885.
(Voir Sasaki, 191 4, p. 60 A [bibliographie |.)
3 spécimens : 2 mâles et 1 femelle. Longueur dorsale médiane du man-
teau : ier d, 86 mm.; 2e d, 90 mm.; 9, 85 mm.
Cette espèce est généralement répandue dans les eaux tièdes du Japon,
telles que celles de Kiushou et Shikoku , aussi bien que dans la mer inlé-
— 175 —
j-ieure (Kobé). D’après Ortmann, il s’en trouve aussi dans la mer du
Japon (Maizuru).
Hoyle ( 1886, p. i54) écrit que la membrane buccale a cinq points
dont chacun porte deux ou trois petites ventouses; les deux points ven-
traux sont arrondis et, juste en deçà de la marge ventrale , se trouve une
petite papille entourée de deux anneaux élevés, pour la réception des
spermatophores (fig. 4).» Toutefois la membrane buccale est protubérante
en sept points; ce§ sept protubérances sont distinctement marquées dans
le mâle alors que les deux protubérances ventrales sont beaucoup moins
distinctes dans la femelle. Vraisemblablement, Hoyle a fait sa description
d’après la femelle : rrLe seul spécimen adulte étant une femelle, aucun
hectocotyle n’a été observé. » La structure en queslion se trouve sur le
bras ventral gauche ; les ventouses disparaissent sur la moitié distale du
membre.
Wakiya et Ishikawa (M.) ont trouvé (1921) une forme très voisine de
Loligo Jcobiensis quoique différant de celle-ci par certains caractères :
l’anneau corné de la ventouse des bras sessiles n’a que trois dents, au lieu
des neuf de kobiensis; la marge ventrale de la membrane buccale ne se
développe pas en cercles surélevés pour la réception des spermatophores,
et il y a dix grandes ventouses sur le bout du tentacule, au lieu de huit
qu’il y a chez Jcobiensis. Wakiya et Ishikawa (M.) proposent pour celte
forme le nom de Loligo uyii.
Genre Sepioteuthis Blain ville 1825.
12. Sepioteuthis lessoniana Férussac 1826.
(Voir Sasaki, 191/1, p. 606 [bibliographie].)
1 spécimen jeune ayant 67 mm. de longueur de manteau.
Cette espèce est très largement répandue dans l’Océan Pacifique Septen-
trional et Méridional aussi bien que dans la mer des Indes. Au Japon ,
elle est commune dans les eaux tièdes, mais on peut aussi la rencontrer
dans la partie septentrionale (Hokkaido, d’après Sasaki, I. c.).
Sepioteuthis lessoniana représente le plus grand Myopside du Japon, son
manteau atteignant parfois la longueur de 4oo millimètres. L’animal
apparaît sur la rive dans la saison du frai (début de l’été) et pond ses
œufs parmi les algues. Les œufs, qui ont environ 5 millimètres de dia-
mètre longitudinal . sont contenus dans une capsule commune, gélatineuse,
d’environ 90 millimètres de longueur; comme dans celle de Loligo hleekeri,
le nombre des œufs contenus varie entre h et 10. Mais ces capsules
forment des replis entre les œufs et sont toutes fixées ensemble au même
endroit, formant ainsi une rosette.
Famille SEPIIDÆ Steenstrup 1861.
Genre Sepia Linné 1758.
13. Sepia escülenta Hoyle 1 8 8 -
(Voir Sasaki, îgiâ, p. 611 [bibliographie].)
1 mâle adulte ayant une longueur dorsale médiane de 180 millimètres.
1 U. Sepia elliptica Hoyle i885.
(Voir Sasaki, igii,p. 612 [bibliographie].)
1 grande femelle ayant une longueur dorsale médiane de 1 55 millimètres.
Sepia escülenta et Sepia elliptica sont toutes deux des formes communes ,
mais elles ne sont pas très répandues. Ces seiches se trouvent seulement
dans les eaux tièdes de l’Océan Pacifique jusqu’à la région de Sagami, et
sur les côtes de la mer du Japon jusqu'à la région Miyazu.
Les œufs de Sepia sont grands (5-7 rnm.) et chacun d’eux est contenu
dans une capsule différente, de forme plus ou moins allongée et pourvue
d’un anneau d’attache. On voit généralement des grains de sable très fins
attachés à la surface de la capsule: d’après Ishikawa (M.) [1 9 1 4 , p. 168)
tf ceci est probablement causé par la nature gluante de la membrane, et
puisque l’endroit où vivent les animaux est généralement sablonneux, le
sable y adhère naturellement quand les animaux pondent leurs œufs».
154 Sepia (Doratosepion) andreana Steenstrup 1875.
(Voir Sasaki, igi4,p. 6i3 [bibliographie].)
? Sepia ( Doratosepion ) Sasaki, Wakiya et Ishikawa (M.), 1921,
p. 2 go, pl. II, fig. 11 a-c.
3 spécimens, tous mâles. Longueur dorsale médiane du manteau :
ier d1, 63 mm.; 2e d, 80 mm.; 3e cf, 95 mm.
Cette espèce vit seulement sur la côte de l’Océan Pacifique, depuis la
région de Sagami jusqu’à Hakodaté (Hokkaido). Elle représente que des
deux formes connues de Sepia dont les deuxièmes bras sont exceptionnel-
lement allongés.
L’espèce a été créée en 1875 par un naturaliste suédois. Cet auteur
donna un certain nombre de figures pour illustrer son espèce, mais
quelques-unes de ces figures , particulièrement celles qui montrent l’animal
entier, ne semblent pas représenter exactement la forme identifiée par les
auteurs qui ont, dans la suite, étudié ladite espèce. Sasaki (1916, p. 6 1 3 )
connaissait ce fait et il a écrit que cria deuxième paire de bras, chez les
__ 177 —
mâles, est considérablement plus épaisse ( considerably thicker ) que ne l’a
représentée Steenstrup dans sa figure (1875, pl. I , fig. 11).»
Indiquant plusieurs différences trouvées entre la figure originale et
l’observation actuelle sur le spécimen de Sasaki, Wakiya et Ishikawa (M.)
[1921] proposent un nouveau nom : Sepia sasaki, pour ce dernier. Mais
j’ai des raisons de croire que les figures de Steenstrup ne sont pas exactes,
et les contradictions trouvées entre les dessins originaux et l’animal vivant
actuellement dans les eaux japonaises ne seraient pas réelles mais plutôt
dues à une erreur du dessinateur. En réalité, excepté Sepia andreana, on
n’a pas trouvé d’espèce de Sepia ayant la deuxième paire de bras deux ou
trois fois plus longue que les autres. Steenstrup a dessiné l'extrémité des
bras en question en forme de filament comme dans les autres , mais ceci
est probablement une erreur à moins qu’un mauvais état de conservation
n’en soit cause. Steenstrup n’a pas indiqué le dessin spécial de la pigmen-
tation sur les plus longs bras, mais il a montré les rayures pigmentées
qui existent sur chaque côté de la face ventrale du manteau. Donc, tandis
qu’il y a quelques points contradictoires en ce qui concerne la partie molle
de la seiche en questionna coquille (Tab. I, fig. 12 ) est presque la même
que celle de Wakiya et Ishikawa (M.) [ loc. cit. , pl. II, fig. 11).
16. Sepia (Doratosepion) peterseni Appellôf 1 885.
(Figure 3.)
(Voir Sasaki, 19 14, p. 618 [bibliographie].)
1 spécimen mâle ayant une longueur dorsale médiane de 110 milli-
mètres.
La deuxième paire de bras est environ dix fois plus longue que les
autres (i° 53 mm., 20 34o mm., 3° 4 3 mm., 4° 5o mm.).
Bien que Sepia andreana et Sepia peterseni vivent toutes deux dans la
région de Sagami, la première représente un élément d’eau froide de la
faune marine japonaise, tandis que la dernière représente un élément
d’eau tiède.
17. Sepia (Doratosepion) tokyoensis Ortmann 1888.
(Sasaki, 1916, p. 616 [bibliographie]).
[Wakiya et Ishikawa (M.), 1921, p. 289.]
5 spécimens : k mâles et 1 femelle. Longueur dorsale médiane du man-
teau : 1" c?, 37 mm.; 2e cf, ko mm.; 3e c?, 4i mm.; 4° c?, 43 mm.;
Q, 48 mm.
Celte espèce n’est pas rare dans la baie de Tokio et la mer de Sagami,
mais on ne l’a pas rencontrée jusqu’ici dans d’autres régions.
1 2
Mvsémr.
XXXIII.
178 —
L’ordre de longueur des bras est : 4 , 1 , 3 , 2 ( 1 0 1 5 rnm . ; 20 12 mm. ,
3° i3 mm.; 4° 17 mm..), suivant les mesures d’Ortmann et non trie plus
Fig. 3. — Sépia peterseni Appellôl :
a, animai total; b, extrémité distaie du deuxième bras.
long bras est le premier et le plus court le quatrième « d’après les spéci-
mens de Sasaki (1916) auxquels, suivant Wakiya et Isbikawa (M.) [1921]
se rapporte Sepia misakiensis Wiilker.
18. Sepia (Doratosepion) pardalis Sasaki 1914.
(Sasaki, 1 g 1 4 , p. 61 4, pi. XII, fig. i-3.)
1 seul mâle ayant 2i5 millimètres de longueur de manteau.
Cette espèce est, autant qu’on puisse le savoir, la plus grande Sepia
appartenant au sous-genre Doratosepion de Rocliebrune; elle n’a été ren-
179 —
contrée, jusqu’ici, que dans la mer de Sagami. Les bras sont comparati-
vement courts et presque égaux à l’exception de ceux de la première paire
qui sont longs et filiformes. Cette espèce se distingue facilement des autres
par une ligne brune sur la surface dorsale du bras, de la base au sommet.
L’on voit aussi un nombre de rayures de même nature, beaucoup plus
petites et disposées en plusieurs rangs , de chaque côté de la face dorsale
du manteau.
Genre Metasepia Hoyle i885.
19. Metasepia tullbergi (Appellôf) 1888.
(Voir Sasaki, 1 g 1 A . p. 621 [bibliographie].)
2 spécimens femelles. Longueur dorsale médiane du manteau : 1" 9,
38 mm. ; 20 9,3g mm.
Celle-ci est une petite seiche; le manteau atteint seulement environ
ko millimètres. Elle vit dans les eaux tièdes des bords de l’Océan Pacifique,
de Kajiyama (région de Sagami) à Nagasaki (Kiushou).
BIBLIOGRAPHIE.
Berry ( S. S. ). — 1916, Cephalopoda of the Kermadcc. Islands. Proc. Ac. Nat.
Science, Philadelphie.
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of Japan based on the Structure of Statocysls. Journ. Coll. Agr. Univ. Tokyo,
vol. VIII, n° 3.
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Sasaki (M.). — 1916, Notes on OEgopsid Cephalopods found in Japan. Annot.
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Pacific. Proc. U. S. National Muséum, vol. 57.
Wakiya (Y.) and Ishikawa (M.). — 1991, Review of Myopsid Cephalopods in
Japan. Dobutsu-Galm Zashi (Zool. Mag. Tokyo), vol. 33.
— 180 —
Description d’une Pholade nouvelle de la côte d’Annam,
par M. Ed. Lamy.
M. P. Chevey, attaché comme Naturaliste à la Mission Hydrographique
d’Indo-Chine en 1926-26, a recueilli sur la côte d’Annam, dans la baie
de Vung-Ro située au-dessous du cap Varella, un fragment de Madrépore
( Porites ) perforé par une Pholade qui me paraît différer de toutes les
espèces connues et constituer une forme nouvelle pour laquelle je propose
le nom de Pholadidea Cheveyi.
Pholadidea ( Calyptopholas nov. sect.), Cheveyi nov. sp.
Testa subpiriformis , antice ventricosa et callo testaceo lævi clausa, postice
subattenuata et in laminas testaceas ad reliquam testam affixas producta ;
valvæ sulco medio obliquo ab umbone decurrente divisée, parte anticâ costis
radiantibus striisque obliquis decussatim sculpta, parte posticâ concevtrice
rugatâ; scutum testaceum super umbones et totam regionem anticam expansum,
marginibuslobatis; intus utraque valva processu arcuato infra umbonem
munita.
Diam. ant.-post. : 3o mm.; diam. umbono-ventr. : 18 mm.; crans. :
18 mm.
La surface externe des valves est divisée par un seul sillon umbono-
ventral en deux zones : une région antérieure ornée d’une sculpture
décussée de fines stries obliques et de côtes radiales, et une région posté-
rieure présentant seulement des rides concentriques.
La région antérieure de la coquille est, chez l’adulte, fermée ventrale-
ment par un dépôt calcaire lisse, ou callum, qui est attaché à chaque
valve et qui vient rejoindre, sur la ligne médiane, son symétrique.
A son extrémité postérieure, chaque valve se continue par un prolonge-
ment calcaire arrondi, soudé au reste de la coquille : ces deux appendices
postérieurs correspondent aux lames calcaires constituant le siphonoplaxe
du Pholadidea (Nettas tome lia) Darwini Sow., mais, tandis que celles-ci
s’écartent l’une de l’autre vers le dehors en faisant un angle obtus avec la
valve correspondante, ils sont en prolongement des valves et s’accompagnent
parallèlement.
Dans la région umbonale , le bord dorsal de chaque valve se réfléchit et
181
forme une lamelle saillante. Sur ces bords réfléchis s’appuie un bouclier,
composé de deux pièces confluentes sur la ligne médiane, mais, au lieu
d’être un simple écusson quadrangulaire, tel qu’on l’observe dans certaines
espèces ( Parapholas acuminata Sow. , par exemple), il prend un grand
Pholadidea Cheveyi Ed. Lamy.
I. Valve droite, face externe (le protoplaxe a été enlevé); gros». 1 fois 1/2. — II. Co-
quille munie de son protoplaxe, vue dorsalement. — III. Coquille vue latéralement
en place dans sa loge , qui s’ouvre inférieurement et dont le fond a été supprimé pour
montrer le protoplaxe, au-dessous duquel commence le dépôt calcaire tapissant
l’excavation.
développement et forme une large expansion irrégulièrement lobée, qui
non seulement s’étend sur les côtés de la coquille (comme chez Parapholas
calva Gray), mais qui constitue une calotte complète, dans la cavité
réceptrice de laquelle se trouve logée toute la région antérieure arrondie et
renflée de-la coquille (zone à sculpture décussée et calJum antérieur lisse).
— 182 —
Il n’existe pas d’autres plaques accessoires dorsales : en arrière du pro-
toplaxe, la place du métaplaxe est occupée par une membrane épidermique
réunissant les bords des deux valves. Il n’y a aucune plaque ventrale
(hypoplaxe).
D’autre part, dans les trous où habite l’animal, on trouve, tapissant la
portion étroite de l’excavation , c’est-à-dire l’entrée qui loge les siphons ,
un dépôt calcaire plus ou moius épais en forme de tube conique allongé {1) :
ce tube, qui s’allonge jusqu’à la surface du Polypier perforé, est tronqué
près du sommet pour ménager un orifice au niveau de celle-ci, puis il
s’élargit et diminue d’épaisseur vers la base en s’étendant autour de la
coquille, mais il s’arrête pour laisser à nu le fond sphérique de l’excava-
tion : car il cesse précisément là où commence la calotte formée par le
protoplaxe pour recouvrir toute la région antérieure renflée des valves.
Cette espèce est donc surtout remarquable par l’extrême développement
des formations adventices destinées à protéger la coquille ; en effet , celle-ci
ne se trouve nulle part directement en contact avec la substance du substra-
tum : elle en est entièrement séparée par une enveloppe complète. Mais
cet étui protecteur comprend deux portions bien distinctes, en contiguïté
l’une avec l’autre : la première, qui revêt la partie initiale de l’excavation,
c’est-à-dire qui correspond à l’extrémité siphonale de la coquille, est formée
par un enduit isolé complètement du lest et adhérent à la paroi de la loge;
la seconde, qui recouvre la région antérieure renflée des valves, c’est-à-dire
qui occupe le fond de la cavité , est constituée par une inscrustation qui
fail plus ou moins corps avec le test lui-même et qui représente un proto-
plaxe ayant acquis une extension considérable; ces deux parties se com-
plètent réciproquement, l’une cessant là où l'autre commence.
L’existence d’un tube adventice calcaire qui reste adhérent au substra-
tum creusé et celle d’un protoplaxe extrêmement développé sont deux
caractères par lesquels cette espèce se rapproche des Parapholas Conrad , et
notamment du P. calva Gr.
Mais la présence d’un sillon umbono-ventral unique (au lieu de deux)
divisant les valves seulement en deux (et non trois) zones et l’absence de
plaque accessoire ventrale (hypoplaxe) conduisent à classer dans le genre
Pholadidea Goodall celte Pholade, qui est caractérisée par l’énorme déve-
W Une formation semblable, rappelant le cas des Gastrochæna, a été signalée
chez plusieurs Parapholas : P. californica Conr. , P. acaminata Sow. , P. calva
Gray, P. roseolincta Jouss. (Cf. Éd. Lamy : 1925, Formations adventices chez les
Moll. Lamellibr. perforants, G. R. Congrès Soc. Savantes en tgaâ, p. aà6-25o;
1926, Révis. Pholadidæ, Journ. de Conchyl., LXIX, p. 107-167). Gomme l’a fait
remarquer Sowerby (18/19, P.Z.S.L., p. 162, pi. V, fig. h), ce tube paraît
être composé de la même matière que le corps perforé et offre l'aspect d’une
reconstitution de cette matière par précipitation après dissolution chimique.
— 183
loppement du protoplaxe, ainsi que par la disposition des prolongements
calcaires postérieurs (siphonoplaxe) des valves et qui peut-être prise pour
type d’une section spéciale, Calyptopholas.
Il est possible qu’à cette espèce aient appartenu les spécimens du golfe
de Siam (Mékong) et du golfe du Tonkin (île de Cua-Quen, un peu au
nord de Phu-Dien [Annam]) qui ont été été identifiés respectivement par
L. Morlet (1889, Coq. rec. Pavie Siam, Journ. de Conchyl., XXXVII,,
p. 173) et par H. Crosse et P. Fischer (1889, Faune conclu mar. Annam,
Journ. de Conchyl., XXXVII, p. 2 9 h ) au Martesia multistriata Sowerby
[ Pholas ] (1869, Thés. Conch., Il, p. hÿh, pl. CIV, fig. 35-36), qui vit sur
la côte nord de l’Australie (Turtle Island) (1) : celui-ci présente, en effet,
également des lamelles qui prolongent les valves postérieurement, mais il
montre un simple protoplaxe ovale, arrondi en avant et acuminé en
arrière.
De même, ce sont peut-être des exemplaires jeunes du P. Cheveyi (longs
de 5 à 10 mm.) que M. H. Lynge (1909 , Danish Exped. Siam, Mém. Acad.
R. Sc. Lettr. Danemark, 7e s., V, p. 285) a signalés du golfe de Siam, en
les assimilant au Pholas Grayana Leach mss. (1872, Sowerby, in Reeve,
Conch. Icon., pl. XII, fig. 46) : cette espèce, d’habitat inconnu, possède,
en effet, une coquille subpiriforme, avec des valves sculptées comme chez
le P. Cheveyi, mais elle offre un protoplaxe simplement subquadrangulaire;
d’ailleurs elle a été rangée par Clessin (1893, Conch. Cab., 2e éd. , p. 45,
pl. 11, fig. 2) dans les Martesia et M. Wm. Dali (1909, Shells Peru, Proc.
U. S. Nat. Mus., XXXVII, p. 289)) l’a comparée au Martesia curta Sow. ,
forme du Pérou ressemblant, du reste, d’après Sowerby, au M. multi-
striata.
Or, en tout cas , je ne crois pas que le P. Cheveyi soit à classer dans le
genre Martesia Leach : par l’absence de méfaplaxe et d’hypoplaxe, il s’en
éloigne pour se rapprocher plutôt des Pholadidea.
* W En 1872 (Reeve, Conch. Icon., pl. IX, fig. 37 a-b ), par suite d’un lapsus,
Sowerby place Turtle Island sur la côte nord d’w Amérique». -
184
Description d’vn Lamellibranche nouveau des îles Marquises,
par M. Ed. Lamy.
Beaucoup des espèces de Kellyidae ou Erycinidae sont commensales ou
parasites d’autres animaux, en particulier d’Echinides.
Sur nos côtes on peut citer, par exemple, le Montacuta ferruginosa
Montagu qui vit en général à l’intérieur des cavités occupées dans le sable
par l’ Echinocardium cordalum Pennant, mais qui a été trouvé aussi attaché
aux piquants de cet Oursin (1886, Giard, Bull. Scient, dép. du Nord,
2 e s., 9e ann., p. 188; 1891, J. Marshall, Journ. of Conchol., VI, p. 399;
1916, Anthony, Archiv. Zool. exp. et gén., LV, p. 378); de même le
Montacuta substriata Montagu [= M. spatangi Brusina] se rencontre sur la
face inférieure des Spatangus [o. purpureus Millier], Echinocardium,
Cidaris et Brissus, fixé par son byssus aux épines ventrales de son hôte,
près de l’ouverture de la bouche (1 863 , Jefïreys, Brit. Conch., II, p. 208;
1909, Pelseneer, Bull. Acad. B. Belgique, n° 12, p. 11 44).
A Kerguelen, le Lepton parisiticum Dali vit en parasite sur un Oursin,
Hemiaster cavernosus Phil. , au voisinage de la bouche, dans la profondeur
des ambulacres et aussi à la surface du test (1876, Dali, Bull. V. S. Nat.
Mus., 111 , p. 45 ; 1879, E.-A. Smith , Phil. Trans. B. Soc. London, CLXVIII,
p. i85, pl. IX, fig. 22).
Le Père Siméon Delmas, Missionnaire à Taiohae, îles Marquises, a
envoyé récemment au Laboratoire de Malacologie du Muséum national de
Paris un petit Bivalve provenant de l’île Uahuka Hane et représenté par
une dizaine d’individus : or, tandis que les uns ont été recueillis sur ou
sous les pierres de récifs, les autres ont été trouvés sur des Spatangues,
toujours près de l’anus ou de la bouche.
Ce Pélécypode appartient au genre Kellya Turton, mais il me parait
distinct des espèces déjà connues et je crois donc devoir en donner, sous le
nom de Kellya Delmasi, la description suivante :
Kellya Delmasi nov. sp.
Testa parva, ovato-subtrigona , æquivalvis, inæquilateralis , utrinque rotun-
data, anlice brevior ac paulo anguslata, striis incrementi concentricis tantum
ornata, nitidula. Umbones antrorsum inclinati. Ligamentum intemum in
fossuld obliquà insertum. In valvâ dextrâ, dens cardinalis validas, erectus, et
dens lateralis posticus lamellosus, longissimus. In valvd sinistrâ, duo dentes
cardinales , posterior crassus, valde prominens , anterior obliquas, intus aciem
sat prominulam formans, et dens lateralis posticus, elongatus. Valvarum
pagina interna marginibus crenulatis. Impressiones musculares subœquales,
valde impressee, extus conspiciuntur. Color albus, subhyalinus , translucens.
Diam. ant.-posl. : 10 mm.; diam. umb. -venir. : 7 mm.; crass. : h mm.
Petite coquille ovale, subtrigone, équivalve, arrondie à ses extrémités»
inéquilatérale, à côté antérieur plus court et un peu plus étroit. Surface
Kellya Delmasi Ed. Lamy.
I. Valve droite, face externe; gross. : 2 fois 1/2. — II. Charnière de la valve gauche:
3a et ab , dents cardinales ; LPn , dent latérale postérieure. — III. Charnière de la
valve droite : 1, dent cardinale; LPi, dent latérale postérieure.
luisante, présentant uniquement des stries d’accroissement concentriques.
Sommets inclinés en avant. Ligament interne inséré dans une fossette
oblique.
Dans la valve droite : i° une forte dent cardinale [1], d’abord dressée,
puis s’atténuant pour devenir lamelleuse; 20 une dent latérale postérieure
[ LPi] très longue. Dans la valve gauche : i° deux dents cardinales concres-
centes à leurs extrémités umbonales et constituant une dent lambdiforme
pour recevoir la dent cardinale de la valve droite : l’une postérieure [a b]
épaisse, dressée, très proéminente, l’autre antérieure [2 a\ oblique,
formant une pointe assez saillante; 20 une dent latérale postérieure [LPn]
allongée. Bord des valves denticulé. Les impressions musculaires, subégales
et rapprochées du sommet, sont bien marquées et se voient par transpa-
rence sur la face externe des valves. Couleur d’un blanc subhyalin
transparent.
Le Kellya pacifica Hedley (1899, Moll. Funafuti, Mem. Austral. Mus.,
III, p. 5o2, fîg. 5 lx) (1) est une forme voisine, mais, à en juger par des
individus, provenant des îles Gambier (L.-G. Seurat, 1906), que je lui ai
rapportés autrefois (1906, Bull. Mus. liist. nat., XII, p. 21 3), il a un
contour plus ovale et un faciès extérieur de Scintilla.
Les coquilles recueillies par le Père Delmas me semblent en différer
surtout par leur forme légèrement triangulaire et plus inéquilatérale.
M. Ch. Hedley n’a malheureusement pas figuré la charnière de la valve
gauche.
186 —
A PROPOS DU FRUIT ET DE LA GRAINE DES SâPOTACÉES ,
par M. Henri Lecomte.
Le fruit des Sapotacées est habituellement décrit par la plupart des
Botanistes sous le nom de Baie. Cependant, en ce qui concerne l’Arganier
du Maroc, Argania Sideroxxjlon R. et S., les avis semblent partagés et si
Bentham et Hooker(1) d’une part et Engler(2) de l’autre le considèrent
comme une Baie, A. de Candolie (Prodrome, VIII, p. 187) écrit: » Drupa
ovoïdea, glabra, Ttc.-n, affirmation qui se trouve d’ailleurs contredite par la
suite de la description. Enfin E. Perrot (3) s’exprime comme il suit (p. 1 4a ) :
«Le fruit est une drupe. . . « et la légende de la figure supérieure de la
planche XX attribue à l’endocarpe (end.) la partie dure qui entoure la graine ;
le même auteur (p. 1 4 3 ) décrit à la surface interne du fr noyau » un tissu
blanchâtre qui le tapisse intérieurement et qui serait rrune sorte d’arille en
réseau»; or un arille ne pouvant être qu’extérieur à la graine, il en
résulte que le « noyau» appartiendrait bien au péricarpe, c’est-à-dire au
fruit. El cependant Ë. Perrot (p. 1 43 ) , à la suite de ces indications, ajoute
que ffle tégument qui forme la partie externe de la graine est extrêmement
dur».
Des contradictions, au moins apparentes, se rencontrent donc dans la
diagnose de A. de Candolie et dans le travail de E. Perrot, ce qui montre
que pour ce qui concerne l’Arganier, la question élait à reprendre. Or pour
les Sapotacées en général, le fruit est une baie; l’Arganier ferait seul
exception; si nous pouvons montrer que la partie dure désignée sous le
nom de « noyau» appartient réellement à la graine, nous aurons fourni la
preuve irréfutable que le fruit est bien une baie et non une drupe. C’est
ce qui résultera des considérations suivantes :
On sait que la graine des Sapotacées comporte toujours un tégument
pW ou moins épais, brun et lisse, à l'exception de la surface d’attache
(cicatrice) qui est basale et circulaire chez certains genres (Ex. : Mimu-
sops) interne et allongée chez d’autres (Ex. : Manilkara). Aussi les graines
des Sapotacées sont-elles toujours facilement reconnaissables.
Or chez toutes ces graines, sans aucune exception à notre connaissance,
W Bentham et Hooker, Généra plantarum, II, p. 656.
Engler et Prantl , Pflanzenfamilien , IV, 1, p. ià6.
(3) Les végétaux utiles de l’Afrique tropicale, le Karité et l’Argan, 1907.
1 87 —
on peut découvrir à la loupe, parfois même à l’œil nu , en un point terminal
ou subterminal du tégument, une fente minuscule en arc ou en V, parfois
irrégulière, qui n’est autre chose que le vestige du micropyle de l’ovule
et où s’amorcera l’ouverture du tégument pour laisser sortir la radicule au
moment de la germination.
Chez l’Arganier, ce qu’on désigne habituellement sous le nom de noyau
se compose en réalité d’une ou plusieurs parties et , dans ce dernier cas ,
les parties composantes sont intimement soudées les unes aux autres, avec
des lignes de dépression qui suivent les méridiens et qui indiquent la dé-
marcation entre les parties du «■ noyau ». Or chacune de ces parties présente
vers une extrémité et parallèlement aux lignes de séparation , par consé-
quent en forme d’arc, un sillon très facilement visible à la loupe et, au
milieu de ce sillon , on découvre une fente très courte qui correspond pré-
cisément à une région plus mince du rrnoyau» où se trouve logée la pointe
de la radicule et l’embryon.
Cette fente en arc ou en V n’est donc autre chose que le vestige du
micropyle et comme ce dernier appartient essentiellement à l’ovule et par
conséquent à la graine qui en dérive, il en résulte que le prétendu trnoyau»
des fruits d’Arganier n’est autre chose que le tégument très épais et très
durci de la graine et n’a rien de commun avec le noyau d’une pêche ou
d’une cerise qui est la portion interne du péricarpe. 11 faut en conclure
que la pulpe du fruit de i’Arganier constitue seule le péricarpe et que ce
fruit est non pas une drupe (A. de Candolle et E. Perrot), mais une véri-
table baie comme chez toutes les autres Sapo lacées. 11 n’était pas inutile de
fournir à l’appui de cette thèse un argument péremptoire.
D’autres Sapotacées possèdent d’ailleurs des graines à tégument épais et
très dur; nous citerons en particulier les Tieghemella H. Bn. (ou Dumoria
Aug. Chev.) de l’Afrique tropicale, mais pour les fruits de ce dernier
genre, le péricarpe se sépare si facilement de la graine que la nature bac-
ciforme du fruit n’a jamais été contestée.
Il faut reconnaître que pour ce qui concerne l’Arganier, les deux assises
de cellules qui tapissent intérieurement le péricarpe, épaississent et ligni-
fient leur membrane, de façon à constituer un revêtement interne qui peut
parfois subsister après l’enlèvement de la pulpe et former, à la graine ou
aux graines, un revêtement mince et fragile comparable à la parche du
café; mais cette fine pellicule n’a rien de commun avec le noyau épais et
durci d’une drupe et sa présence n’infirme en rien notre manière de voir,
de même qu’elle ne justifie aucunement la qualification de drupe employée
par A. de Candolle et ensuite par E. Perrot; en résumé le fruit de l’Arga-
nier est une baie comme celui de toutes les autres Sapotacées.
188
Plantes récoltées par M. Monod en Mauritanie.
par M. Raymond Benoist.
Les plantes dont la liste suit ont été récoltées par M. Monod en Mauri-
tanie ; les principales localités citées sont les suivantes :
1. N’Démer, au nord de Saint-Louis.
2. Dunes littorales du Sbar entre Nouakchott et Saint-Louis.
3. Oglat (puits) de Siga dans les dunes littorales entre Nouakchott et
Saint-Louis.
h. Aftout, région à l’est du Sbar, entre cette chaîne de dunes et celle
du Dhrar.
5. Dunes de l’Amoukrouz, entre le Tafolli et Nouakchott.
6. Tafolli, région au nord de Nouakchott entre les dunes de l’Akchar et
celle de l’Amoukrouz.
7. Tidjirit, région entre les dunes de l’Azefïal et celles de l’Akchar.
8. Tasiast, région entre le Cap Blanc et PAzeffal.
Crucifères.
Schouwia Schimperi Jaub et Sp. Tafolli, nov. 1928; nom vernaculaire :
jerjir.
Capparidacées.
Gynandropsis pentaphylla D C. Siga, n. v. chemka.
Capparis apliylla Roth. n. v. iguenine.
Boscia senegalensis Lam. Tidjirit, n. v. ouesenne.
Caryophyllées.
Polycarpaea microphyUa Cav. Port Étienne.
Frankéniacées.
Frankenia hirsuta L. Port Étienne.
Tamaricacées.
Tamarix passerinoides Del. n. v. tarfa.
— 189
Malvacées.
Sida cordijolia L. Sbar, 1 9 nov.
Abutilon fruticosum Guill. et Perr. dunes du Sbar, 10 nov.
Abutilon muticum Webb, Tafolli, n. v. el arche.
Pavonia hirsuta Guill. et Perr. , dunes du Sbar, 1 1 nov.
Zygophyllacées.
Tribulus alatm Del. oglat de Siga, dunes du Sbar.
Tribulus terrestris L. ubiquiste, sables; n. v. timegelost.
Zygophyllum simplex L. Tafolli, Amoukrouz; n. v. moïlhe.
Fagonia Bruguieri D C. fleurs violettes, Tasiast, n. v. telaïhat.
Célastracées. «
Celastrus senegalensis Lam. Sbar, n. v. eïchi.
Féguminciises.
Crotalaria arenaria Benth; dunes littorales du Sbar, 19 nov.
Indigofera semitrijuga Forst. Azeflal, fleurs rouges, n. v. tojao.
Tephrosia purpurea Pers. , dunes du Sbar, 1 0 nov.
Lotus Chazaliei de Boiss. Port Etienne.
Lotus glaucus Dr. forma villosa? Beila près Nouakchott, n. v. alouss.
Canavalia ensiformis D G. dunes littorales du Sbar, 19 nov.
Parkinsonia aculeata L. , importé à Nouakchott.
Rosacées.
Neurada procumbens L., sables de l’ Azeflal, n. v. sadân.
Combrétacées.
Conocarpus erectus L. dunes du Sbar à 10 kilom. au nord de Saint-Louis,
19 nov.
Ficoidées.
Sesuvmn portulacaslrum L., bord de marigot, 19 nov.
Trianthema monogyna L. oglat de Siga , n. v. erbarou.
Rubiacées.
Spermacoce verticillata L. bord de marigot, 1 1 nov.
Milracarpum scabrum Zuçc. , dunes du Sbar, au bord de la mer.
— 190 —
Composées.
Grangea maderaspatana Poir. , bord de marigot, n. v. atasse.
Pulicaria alveolosa Batt. et Tr. n. v. atasse.
Atractylis citrina Coss et Kral. Tidjirit, n. v. chôke.
Centaurea calcitrapa L. dîmes du Sbar, au bord de la mer, 1 o nov.
Zollikoferia mucronata Boiss., dunes littorales du Sbar, 1 1 nov.
Goodéniacées.
Scaevola lobelia L. , dunes littorales du Sbar, 8 nov.
Salvadoracées.
Salvadora persica L., n. v. aferchi.-
Asclépiadacées.
Calotropis procera B. Br., n. v. tourdje.
Leptadenia spartium Decne , n. v. titarek.
Boraginacées.
Heliotropium undulatum Vahl., fleur blanche à centre jaune, n. v. heba-
ïigue.
Heliotropium erosum Lehm. , Port Etienne.
Convolvulacées.
lpomaea repens Lam., Sbar, n. v. ben namad.
Cressa cretica L. , oglat de Jaïnirieh, dans les dunes du Sbar, 7 nov.
Solanacées.
Hyoscyamus mutions L. , oglat de N’talfa, n. v. lebzeïna.
Serofulariacées.
Striga orobanchoïdes Bentham, dunes maritimes, 11 nov.
Plumbagînacées.
Statice tuberculata Boiss. Port Etienne.
Xyctaginacées.
Boerhaavia verticillata Poir. Siga, n. v, gueïlelé.
— 191 —
Amarantacées.
Amarantus graecizans L., oglat de Siga.
Ærua tomentosa Forsk., n. v. tamillé.
Achyranthes aspera L, , oglal de Siga, dunes du Sbar.
Pliiloxerus vermiculatus R. Br. , n. v. Afloui, bord des marigots.
Clienopodiacées.
A triplex halimus L. , Port Etienne.
Arthrocnemum Jructicosum Moq., N’Démer, Port Etienne.
Suaeda frnticosa L. , N’ Démer, 12 nov.
Suaeda vermiculala Forsk., n. v. Aftout, au bord d’une sebkba, 8 nov.
n. v. soueït.
Salsola fœtida Del. , n. v. rassel.
Caroxylon articulatum Moq. , n. v. lardjem.
Euphorhiacées.
Euphorbia cornula Pers., Souehel elabiod, n. v. ramade, oct. 192 B.
Chrozophora senegalensis A. Juss. , n. v. lebetlie.
Commélinacécs.
Commelina Forskalaei Vahl. , dunes du Sbar, 1 1 nov.
Cypéracées.
Cyperus conglomeralus Rottb., dunes de l’Azeffal, n. v. lelebout.
Cyperus maritimas Poil*., dunes littorales, n. v. helep, 1 1 nov.
Pycreus albomarginatus Nees, marigot de ÎS’ démer.
Graminées.
Elionurus hirsutus Munro, Tasiast, n. v. m’ rameleh.
Andropogon schœnanthus Spreng, dunes du Sbar, 10 nov.
Andropogon, sp., dunes littorales, 11 nov.
Latipes senegalensis Kth. , oglat de Siga, n. v. tagourit.
Panicum turgidum Forsk. Siga, n. v. morkebe.
Cenchrus macroslachyus Hochst. , dunes du Sbar, 10 nov.
Cenchrus echinatus L., dunes du Sbar, 10 nov.
Aristida amplissima Tr. , dunes du Sbar, 11. v, morkebé, 10 nov.
Aristida plumosa L. n. v. asserdoun.
— 192 —
Sporobolus spicatus Kth., dunes du Sbar, 10 nov.
Sporobolus elongatus R. Br. , dunes du Sbar, 1 o nov.
Chloris meccana- Hochst. Tasiast, n. v. Kralral.
Daclylotœnium ægyptiacum Wiiid. Siga, n. v. nichem.
Pappophorum brachystachyum Joub. et Sp. Tasiast, n. v. labede, octobre.
Eragrostis œgyptiaca W. , dunes du Sbar, 1 ü nov.
Æluropus littoralis Willd. , Aftout. 8 nov., n. v. braou.
193 —
Nouvelles orservatioss sur les Asclépiadmèes malgaches
DE LA REGI OIS D’AMBOVOMBÉ.
par M. P. Choux.
Nous avons, dans une note antérieure (l), fait connaître un certain
nombre d’Asclépiadacées récoltées par M. Raymond Decary dans le district
d’Arabovombé(2), du mois d’avril au mois d’août 192Û. I)e nouvelles
récoltes, effectuées toujours par M. Decary, dans la même région, et pour
la plupart du mois de septembre 1924 au mois de mai 1925, nous per-
mettent aujourd’hui de compléter de la façon suivante nos observations
précédentes.
Tout d’abord, dans les nouveaux échantillons de M. Decary — dont
M. le Professeur Lecomte a bien voulu, comme précédemment, nous con-
fier l’étude — , se retrouvent un certain nombre d’espèces déjà signalées
dans notre première note , et cela soit qu’il s’agisse d’Asclépiadacées aphvlles
— assez nombreuses dans la région — ou d’Asclépiadacées à feuilles.
Parmi les premières, nous pouvons déjà citer le Cynanchum aphyluuj*
(Thbg.) Schltr. (Antanimora, 12 mai 1925, n° 3791), ainsi que le Cynanchum
messeri Jum. et Perr., liane très touffue, très serrée, recouvrant parfois
complètement les buissons, à lige striée un peu rougeâtre, à pétales vert
jaunâtre avec trois ou quatre stries longitudinales brun rougeâtre sombre,
et où la couronne est tan tôt bien typique avec ses lobes épi pétales nette-
ment bifurqués en deux pointes aiguës (Ambovombé, 1 4 septembre 1924,
110 32 45), et tantôt à lobes épipélales à peine échancrés (Ambovombé,
iû septembre 192Û, n° 32 43; ier mai 1925, n° 3768), modification que
nous avons déjà signalée dans les échantillons antérieurs d’ Ambovombé.
Mais sont encore déjà connus dans la même région, et cela toujours
parmi les Asclépiadacées aphvlles, le Decanema bojerianum Dcne (latex
jaune verdâtre, Behara, 29 août 192 4, n° 3079; latex jaune vert et amer,
tige vert foncée striée de blanc, fleur blanc jaunâtre un peu verdâtre,
Antanimora, i3 mai 1925, n° 3826), et le Sarcostemma viminale R. Br.
(Ambovombé, i4 septembre, n° 3246; 7 octobre 192A, n° 33go;
28 décembre 1 924, n° 3525; 25 janvier 1 925 , n° 3526; 20 février 1925,
P. Cnoux, Les Asclépiadacées malgaches de la région d’Ambovombé (Bull,
du Mus. nat. d}Hist. nat., Paris, 192 n® 5, p. 3 9 4-4 01).
Rappelons ici que le district d’Ambovombé est situé dans l'Extrême-Sud
de Madagascar, dans la province de Fort- Dauphin.
Müséum. — XXXIII.
i3
— 194
n° 3577; t5 mars 1925, n° 3761), l’un et l’autre à couronne aussi poly-
morphe que d’habitude, le Mahafalia nodosa Jum. et Perr. (Ambovombé,
6 mars 1925, n° 3575) et le Prosopostelma Madagascariense Jum. et Perr.
( Ambovombe, i4 septembre 192A, n° 3244; 10 janvier 1925, n° 3527;
11 février 1926, n° 3498; 20 février 192b, n° 3578; 3o avril 1925,
n8 3766; 1er mai 1 925 , u° 3769).
Parmi les Asclépiadacées à feuilles, il faut mentionner le Gonocrypta
gre v ei Bâillon (Antanimora, i5 mai 1925, n° 38o8), le Microstepiianus
gernuus N. E. Br. (Ambovombé, i4 septembre 1924, n° 324o) et les
quatre espèces de Ceropegia subapbylles que nous avons décrites dans
cette région, le Ceropegia Decaryi Choux (Ambovombé, 28 avril 1925,
u° 3767), le Ceropegia helicoidea Choux (Antanimora, 9 mai 1925,
n° 3784), les Ceropegia verrucosa Choux et Viridis Choux (Ambovombé,
3o avril 1925, n° 3765). 11 faut enfin ajouter le Pentopetia androsæmi-
folia Dcne, qui tantôt est à feuilles à peu près normales (sables d’ Ambo-
vombé, 20 novembre 1924, n° 3434; Antanimora, i5 mai 1925,
n° 3807), et tantôt présente, à côté de limbes ovalaires, des limbes
lancéolés ou linéaires lancéolés, plus étroits par rapport à la longueur
(5 cenlim. 3 à 6 centim. de longueur sur 5 millim. 5 à 1 1 millim. 5 de
largeur) que dans les autres spécimens déjà décrits (sables d’Ambovombé,
19 octobre 1924, n° 3171 ; Amboasary, 9 octobre 1924, n° 3228).
Mais, à côté de tous ces types déjà récoltés par M. Decary dans le district
d’Ambovombé, il nous faut faire connaître maintenant neuf autres espèces,
qui n’étaient pas mentionnées dans notre note antérieure. L’une de
ces dernières, le Secamonopsis madagascariensis Jum., que M. Decary a
trouvée à Antanimora (24 octobre 1924, n° 3283), est cependant déjà
bien connue dans cette région. C’est en effet Yangalora du cercle de Fort-
Dauphin, que, comme l’a relaté M. Jumelle(1), le commandant Vacher a
signalé dans le bassin du Mandraré et dans le bassin supérieur et moyen
du Manambovo.
Par contre, il ne nous semble pas qu’011 ait mentionné dans la région
d’Ambovombé trois espèces, qui sont par ailleurs connues dans d’autres
localités de la Région Méridionale :
Le Pentatropis madagascariensis Dcne, (sables d’Ambovombé, 5 dé-
cembre 1924 , n° 3349), récolté autrefois par Bojerm dans les sables de
la baie de Saint-Augustin (Tuléar);
Le Pentopetia cotoneaster Dcne, sub. sp. Pentopetiopsis Cost. et Gall.(3),
W H. Jbmelle, L’Angalora et le Kompitso, lianes à caoutchouc du sud-ouest
de Madagascar (Journal Le Caoutchouc et la Gutta-Percha , i5 octobre 1908).
Decaisne, Asclepiadeæ ( Prodr . DG., VIII , p. 536 , i844).
(3) Costantin et Gallaud, Révision des Asclépiadacées de Madagascar [Ann. d.
Sc. nat. Bot., 9e série, t. VII, 1907, p. 346).
à fleurs jaunâtres (Ampasimpolaka, 5 septembre 1926, n° 3126), consi-
déré tout d’abord par ces auteurs comme le Pentopetiopsis ovalifolia (1) et
récolté par Geay en 1906 à Tuléar dans les plaines du Fiberenana;
Le Marsdenia cordifolia Choux (Ambovombé, 20 février 1925,
n° 3589), décrit par nous en 1 9 1 4 et trouvé par M. Perrier de la
Bâthie sur les dunes boisées situées entre le Fiherenana et le Manombo
et sur les dunes des environs du lac Tsimanampetsa.
On ne connaît pas non plus, croyons-nous, de représentants du genre
Secarnone dans la région qui nous occupe. Or. M. Decary y a rencontré les
Secamonc Cloiselii Choux , bicolor Dcne et cristata Jum. et Perr.
Le Secamone cloiselii Choux a été récolté autrefois par Cloisel à Fort-
Dauphin^5, c’est-à-dire à la limite des Régions orientale et méridionale et
non loin par conséquent d’Ambovombé. Mais, alors que Cloisel le signale
comme un petit arbre, M. Decary dit qu’à Ambovombé (1 4 septembre 1 92 4,
n° 324g) c’est une liane, à latex blanc, à fleurs jaunes, qui pousse dans
les haies aux endroits ensoleillés.
Le Secamone bicolor Dcne est connu à la fois dans la Région centrale
(Bojer, montagnes pierreuses de l’Imerina) et dans la Région occidentale
(Perrier de la Bâthie, bois sablonneux secs d’Ankirihitra , près du Mont
Tsitondraina). Il est donc nouveau pour la Région méridionale, où les
individus vus par M. Decary se rapprochent, au point de vue des dimen-
sions des feuilles et des fleurs, de ceux de la Région centrale, plutôt que
de ceux de la Région occidentale, ces derniers représentant, comme le
font remarquer MM. Jumelle et Perrier de la Bâthie (4), une forme plus
vigoureuse. Le limbe y dépasse rarement 1 centimètre de longueur et les
pétales peuvent n’avoir que 3 millimètres à 4 millimètres de longueur.
Au point de vue du port, c’est tantôt un buisson très bas à branches
enchevêtrées, tantôt une liane se trouvant dans les buissons. Les fleurs
sont blanches ou jaunâtres et la plante paraît se plaire de préférence
dans les endroits ensoleillés (Behara, 29 août 1924, n° 3o8t; i8r sep-
tembre 1924, n° 3o64; 2 septembre 1924, n° 3 1 43 ).
(l5 Costantin et Gallaud, Note sur quelques 4sclépiadées de Madagascar,
nouvelles ou insuffisamment connues, rapportées par M. Geay (1904-1906)
[Bull, du Mus. d’Hist. nat., 1906, p. 4i6].
!2) P. Choux, Études biologiques sur les Asclépiadacées de Madagascar (Ann. du
•Mus. col. de Marseille, 1914, p. 434).
(35 P. Choux, Sur quelques Asciépiadacées-Secamonées malgaches de l’herbier
du Muséum national d’Hisloire naturelle de Paris (Bull, du Mus. d’Hist. nat.,
1924, p. 397).
(4) H. Jumelle et H. Perrier de La Bâthie, Notes biologiques sur la végétation
du Nord-Ouest de Madagascar : les Asclépiadées (Ann. du Mus. col. de Marseille,
1908, p. 199).
— 196
Quant au Secamone cristata Jum. et Perr. , il n’était signalé jusqu’à
maintenant que dans le Nord-Ouest de Madagascar. C’est d'ailleurs une
espèce où le polymorphisme est assez accusé, ainsi que nous l’avons déjà
signalé plusieurs fois(1). Or, ce polymorphisme se retrouve dans les spéci-
mens d’Ambovombé. Dans l’un deux ( 1 A septembre 192/1, n° 3099) les
tiges, assez fortement pubescentes, portent des feuilles glabres, petites,
plus petites même que celles des exemplaires des bois sablonneux d’Anka-
kafantsika, avec lesquels MM. Jumelle et Perrier de la Bâthie(2) ont décrit
leur espèce, car elles peuvent n’avoir que 2 centim. 5 de longueur et ne
dépassent guère 3 centimètres (au lieu de 3 centim. 5 à A centim. 5).
De plus, le sommet de ces limbes est parfois arrondi avec un minuscule
mucron. Ces feuilles sont de dimensions encore plus réduites dans un autre
spécimen d’Ambovombé (18 mai 192A, n° 2688), où les limbes, ellip-
tiques plutôt qu’ovales, aigus aux deux extrémités, glabres ou glabres-
cents, ont de 1 centim. A à 2 centim. 6 de longueur sur o millim. A à
1 0 millimètres de largeur.
Quant aux fleurs, tantôt les appendices coronaires présentent une petite
crête courte sur la face externe, mais sans pointe formant crochet, tout
comme dans les spécimens de l’Ankarafantsika décrits par nous en 1 9 1 A ,
et tantôt cette crête dorsale manque, comme dans les spécimens de
Majunga dont nous avons parlé dans notre étude sur Le Genre Secamone à
Madagascar. D'autre part, fait nouveau, les appendices coronaires, ou
bien arrivent au même niveau que le sommet du stigmate, ou bien même
le dépassent très légèrement , alors que dans les échantillons précédemment
étudiés c’est au contraire le stigmate qui dépasse plus ou moins ces
appendices.
Enfin, parmi les spécimens recueillis dans la région d’Ambovombé par
M. Decary, il nous faut faire connaître deux espèces qui nous ont paru
absolument nouvelles, un Cynanchum aphylle, dont nous avons fait le
Cynanchum Lecomtei, et un Toxocarpus , que nous avons dénommé Toxo-
carpus Decaryi.
Cynanchum Lecomtei Choux , nov. sp.
Aphyllum, ramis gracilibus pubescentibus. Pedicellis Jloriferis pubescentibus.
Sepalis triangulis acutis , glandulosis, extus parce pilosis, 1 mm. 8-2 mm.
longis, 0 mm. 7-0 mm. 8 latis, Corolla subrotala, petalis triangulis leviter
acutis y â mm. j-5 mm. longis, basi ( 1 mm. 5) coalitis, 1 mm. 5—1 mm. 7
W P. Choux, Etudes biologiques sur les Asclépiadacées de Madagascar
(toc. cit., 191A, p.. 378). Le genre Secamone à Madagascar ( Mém. de l’Aca-
démie malgache , Tananarive , fasc. I, 1926). .
H. Jumelle et H. Perrier de La Bâthie, loc. cit., p. 910.
v
latis. Corona â mm. alla, gynostegium (2 mm. altum ) valde superante, basi
(. imm.'j ) integra , urceolata , cum quinque sinibus oppositipetalis , superias
quinque Jîlamentis oppositisepalis longis ( 2 mm. 3 ) gracilibusque. *A ntheræ
appendiculis ovatis-triangulis , acutis, ercctis, 0 mm. 6 — 0 mm. 7 altis,
omm.â-o mm. 5 lalis, stigma levissime superantibus. Polliniis oblongis.
Stigmate 1 mm. alto, apice bijido.
La couronne affect» la forme d’une urne surmontée de cinq long fila-
ments oppositisépales. L’urne proprement dite est elle-même constituée
par deux parties superposées et séparées par un étranglement. La partie
inférieure est de contour pentagonal régulier, le pentagone ayant des angles
oppositipétales. La partie supérieure est à paroi ondulée, les ondulations
externes étant oppositipétales et les ondulations internes oppositisépales.
Gomme, d’autre part, au niveau des ondulations externes, le bord supé-
rieur de l’urne n’est pas horizontal, mais présente une élevure plus ou
moins triangulaire, il y a donc comme cinq lobes très courts oppositL
pétales, un peu en forme de petites pochettes. Le stigmate est fortné lui
aussi de deux pentagones superposés séparés par im léger étranglement
et le pentagone supérieur est à sommet nettement échancré. Enfin le
sommet du stigmate dépasse très légèrement le bord supérieur de l’urne
coronaire.
Sables et calcaires d’Amboasary, 9 octobre 192^, n° 3220.
Par sa couronne, le Cynancham Lecomtei nous apparait bien comme
une espèce nouvelle aisément reconnaissable. Avec ses longs filaments
dressés, on dirait un peu une couronne de Decanema bojerianum, qui
n’aurait que cinq filaments oppositisépales.
Toxocarjms Decaryii Choux, nov. sp.
Scandens, tomentosus. Foliis linearibus-oblongis , apice obtusis, 11 cm. 8—
1 h cm. 7 longis, 6 mm.— g mm. latis, br éviter petiolatis ( petiolo 7 mm.—
g mm. longo), tomentosis. Cymis contractis 6-8 Jloris, villosis. Sepalis trian-
gulis acutis, à mm. 5—5 mm. longis, 1 mm. latis, tomentosis. Petalis glabris
inæqualiter oblongis et leviter arcualis , apice obtusis vel oblique truncatis ,
8 mm. longis, basi (1 mm. 3— 2 mm.) coalitis, 2 mm.— 2 mm. 5 latis. Coronœ
squamis triangulis complanatis, 2 mm. 2-3 mm. altis, staminum appendices
œquanlibus vel superantibus. Antheræ appendicibus triangulis acutis, 1 mm. 5
altis, conum ejjîcientibus. Stigmate 0 mm. 5 alto. Folliculis tomentosis,
1 2 cm. 5-i 3 cm. 5 longis, 1 cm. 6-2 cm. 2 latis.
Le T. Decaryi est une longue liane dont les tiges sont fortement tomen-
teuses. Le tomentum, roussâtre sur les jeunes tiges, devient ensuite blan-
châire, mais est, en tout cas, encore très abondant sur des tiges de 9 mil-
Follicules laineux et groupés par deux du Toxocarpus Decaryi Choux.
— 199 —
limètres de diamètre et déjà fortement lignifiées. Les feuilles jeunes sont
entièrement recouvertes par le même tomentum roussâtre , aussi abondant
que celui des tiges et sous lequel d’ailleurs elles disparaissent complète-
ment. A un stade plus avancé, le tomentum, quoique encore très fourni
sur la face supérieure, l’est cependant un peu moins que sur la face infé-
rieure. Cette différence s’accuse encore chez les feuilles adultes, où sur la
première de ces faces, les poils, formant toujours un revêtement abondant,
laissent néanmoins voir la teinte verdâtre ou brunâtre du limbe proprement
dit , alors qu’« la face inférieure persiste un véritable tomentum un peu
roussâtre. Les pétioles sont naturellement tomenleux comme le reste de la
plante. Les fleurs sont groupées en cymes condensées, dans lesquelles seule
la corolle lie-de-vin émerge du tomentum qui recouvre les axes, très courts
d’ailleurs, de cette inflorescence, ainsi que le calice.
Les appendices staminaux s’accolent par leurs bords, l’accolement pouvant
aller jusqu’à la coalescence légère, et forment ainsi un cône qui coiffe le
stigmate et dont le sommet est parfois un peu tordu par suite de l’enrou-
lement de leur partie terminale. Le stigmate comprend un plateau infé-
rieur, où l’on voit très nettement sur le bord cinq dépressions pour l’in-
sertion des rédnacles , et qui porte en son centre une masse globuleuse
sessile à sommet obscurément bilobé. Les follicules, groupés par deux
et à angle droit, vaguement triangulaires à sommet obtus, ou oblongs
à sommet arrondi, à paroi assez mince, sont véritablement laineux et le
tomentum qui les recouvre est roussâtre ou blanchâtre (fig. 1).
Ampasimpolaka (11 juin 1926, n° 9 8 5 3 ; 1 h juin 192/1, n° 2839;
8 octobre 192 4, n° 3202). Ambovombé (11 février 1925, n° 3/197).
Par l’abondant tomentum qui recouvre toutes ses parties, le Toxocarpus
Becaryi a un faciès très spécial , rappelant celui du Toxocarpus tomentosus
Jum. et Perr. Mais les feuilles sont très nettement différentes dans les deux
espèces. Par ailleurs , le cône staminal qui coiffe le stigmate rappelle , mais
avec une réduction et une simplification beaucoup plus grande, les appen-
dices staminaux très spéciaux du Toxocaipus caudiclavus Choux. Ce cône
staminal existe d’ailleurs aussi chez le Menabea venenata Bâillon.
D’après M. Decary, qui cependant n’est pas affirmatif pour tous ses
échantillons , la plante serait appelée fio-Jio par les indigènes d’Ampasim-
polaka. Or ce nom est celui qui, d’après M. Decary également, serait
appliqué au Menabea venenata, ainsi que nous l’avons relaté antérieu-
rement(1). Mais, en admettant que la première assertion de M. Decary fût
exacte, elle ne saurait nous surprendre, car, si le Menabea venenata a des
feuilles assez nettement différentes de celles du Toxocarpus Decary i, on ne
(1) P. Choux. Sur quelques Asclépiadacées de Madagascar récemment reçues
par le Muséum national d’ Histoire naturelle de Paris (Bull, du Mus. d’Hist. nat.,
1923, p. 45i).
— 200
peut s’empêcher d’autre part de remarquer entre les deux plantes une
certaine similitude d’aspect général due à ce que les deux espèces sont
nettement tomenteuses dans toutes leurs parties, y compris leurs follicules.
Un même nom pourrait donc leur être appliqué par les indigènes qui les
confondent peut-être.
En résumé, on connaîtrait dans la région d’Ambovombé trente et une
espèces d’Asclépiadacées , dont i3 Cynanchées aphylles, et toutes les tribus
d’Asclépiadacees malgaches y seraient représentées. Nous en donnons
ci-dessous la liste, dans laquelle les espèces sont groupées par tribus.
Gonocrypta Grevei Bâillon.
Pentopetia androsæmifolia Dcne.
Pentopetia Cotoneasler Dcne, sub. sp.
Pentopetiopsis Gost. et Gall.
Microstephanus cernuus N. E, Br.
Asclepias fruticosa Uinn.
Cynanchum ampanihense Jum. et Perr.
Cynanchum aphylhm (Thbg.) Schltr.
Cynanchum bisinualum Jum. et Perr.
Cynanchum Decaryi Choux.
Cynanchum Lecomtei Choux.
Cynanchum macranthum Jum. et Perr.
Cynanchum mahafalense Jum. et Perr.
Cynanchum Messeri Jum. et Perr.
Decanema Bojerianum Dcne.
Folotsia sarcostemmoides Cost. et
Bois.
Mahafalia nodosa Jum. et Perr.
Prosopostelma madagascariense J . etP.
Pentatropis madagascariensis Dcne.
Sarcostemma Decorsei Cost. et Gall.
Sarcostemma viminale R Br.
Secamone bicolor Dcne.
Secamone Cloiselii Choux.
Secamone cristata Jum. et Perr.
Secamonopsis madagascariensis Jum.
Toxocarpus Decaryi Choux.
Ceropegia Decaryi Choux.
Ceropegia helicoidea Choux.
Ceropegia verrucosa Choux.
Ceropegia viridis Choux.
Leptadenia madagascariensis Dcne.
Marsdenia cordifolia Choux.
— 201 —
Remarques sur le polymorphisme de Nummulites perforatus Monte.,
par M. René Abrard.
M. Sun, délégué de la Chine au Congrès géologique international
de 1926, en Espagne, m’a remis des Nummulites recueillies par lui dans
le Lutétien de Catalogne, aux environs de Manresa. La forme mégasphé-
rique qui a en moyenne 7 millimètres de diamètre montre des filets tour-
billonnants et des granules disposés aussi bien sur le trajet des filets que
dans leur intervalle. La forme microsphérique qui dépasse 2 centimètres
de diamètre est aplatie , à bords ondulés et tranchants ; les filets bien
visibles sont méandriformes; toute la surface est couverte de granulations
nombreuses et petites qui , comme chez la forme A , s’observent soit sur
les filets, soit dans leur intervalle. Je rapporte cette Nummulite à Nummu-
lites perforatus Montf. {—N. aturicus Joly et Leymerie), mais il est incon-
testable que ce n’est pas la forme typique.
Arnold Heim(1) a décrit et excellemment figuré, sous le nom de Num-
mulites uroniensis [de la Harpe) A. Heim, une forme qu’il considère comme
differente de N. perforatus; si l’on examine cette espèce, on voit qu’aucun
caractère vraiment constant ne la différencie de N. perforatus qui est extrê-
mement polymorphe et présente également des granules sur les filets, ces
granules étant plus ou moins nombreux et plus ou moins gros suivant les
individus. J. Boussac dans son travail classique (2) a réuni les deux formes,
et a considéré N. uroniensis comme simple variété de N. perforatus. Je par-
tage entièrement cette opinion.
Pour M. Douvillé, au contraire, les deux formes sont bien distinctes (3)
et il fait remarquer que les échantillons de Saint-Vallier-du-Thiey sont
différents de la forme typique du col de Braus. Si l’on admet la distinction
entre les deux espèces, les individus recueillis par M. Sun doivent être
U) Arnold Hkim , Numm. und Flyschbild. d. Schweizeratpen. Abhandlung. der
schweiz. paldont. Ges., XXXV, p. 226-233, pl. I, fig. 1 -5 , 11-19, pi, II, fig. i-3
pi. III, fig. 1 [B]; - — pl. I, fig. 6-10, pl. II, fig. 4-24 [A] , 1909.
W J. Boussac, Etudes paléontologiques sur le Numfflulitique alpin. Mém. Serv.
Carte géol. France, p; 66-76, 1911. .. .
(3) H. DouviLii. Les mouvements alpins et pyrénéens pendant l’Ëoeène. C. R.
som. S.G.F,, p. 5a-54, 1921.
rapportés à N. uroniensis; je crois que cette dernière est soit une prému-
tation , soit une variété de N. perforatus.
En général, chez N. perforatus , le dernier tour masque les granulations
et les filets y sont peu visibles; mais J. Boussac fait précisément remarquer
( ïoc . cit., p. 7/1) que sur les variétés plates les granulations subsistent
souvent, or la forme étudiée ici est justement une variété plate. D’autre
part, les Nummuiiles du bassin aquitanien (Saint-Barthélemy-Urcuit,
Bastennes, etc.) rapportées à N. uroniensis me paraissent incontestable-
ment être N . perforatus ; elles sont un peu plus plates que celles du col de
Braus, mais j’ai néanmoins recueilli en ce point des échantillons qui s’en
rapprochent beaucoup; de plus, il y aurait chez N. uroniensis des formes
plates et des formes épaisses, et chez ces dernières le dernier tour masque
également les granulations; nous retombons donc dans ce que l’on observe
habituellement chez N. perforatus ; à Saint-Barthélemy, N. uroniensis est
associée à N. millecaput, espèce qui à Biarritz (rocher de Peyreblanque) se
trouve en compagnie d’une Nummulite qui est sans aucun doute N. per-
foratus. Les échantillons des Landes que j’ai pu examiner me paraissent
indistinguables de N. perforatus. /
Ce qui paraît bien confirmer le fait que JV. uroniensis doit être rattachée
à N. perforatus, c’est que l’on observe tous les passages, toutes les transi-
tions entre les deux formes extrêmes, le type plat à filets et granules bien
visibles sur le dernier tour, objet de la présente étude, et le type extrême-
ment renflé et épais nommé N. crassus par Boubée. La réunion de toutes
ces formes rentre très bien dans le cadre du polymorphisme extraordinaire
des Nummulites : la différence n’est pas plus grande entre les formes
uroniensis et crassus qu’entre les grandes Nummulites lœvigatus, très plates,
à bords ondulés du Lutétien inférieur du bassin de Paris et la variété
scabra de la même espèce. Ici encore, tous les termes de passage sont
connus. De même, N. gizehensis Forskal qui est quelquefois assez épaisse,
présente une variété extrêmement aplatie que d’Archiac avait considérée
comme espèce spéciale et appelée N. Lyelli.
Autre fait remarquable, la variété scabra de N. lœvigatus très renflée se
montre extérieurement peu granuleuse offrant ici un pendant de ce qui est
observable chez N. crassus, variété renflée de N. perforatus.
La légitimité de la réunion de N. uroniensis à N. perforatus paraissant
démontrée, il reste à savoir si les formes plates et ornées sont caractéris-
tiques d’un niveau stratigraphique donné, ou tout au moins si on les ren-
contre plus souvent dans ce niveau.
L’opinion de M. H. Douvillé, d’après laquelle la forme uroniensis de
N. perforatus se trouverait à un niveau moins élevé que le type trouve
sa confirmation dans un certain nombre de faits. Les individus que j’ai
entre les mains proviennent de couches qui renferment N. atacicus ■ Guet-
tardi et qui appartiennent suivant toute vraisemblance au Lutétien
inférieur; les couches à formes renflées des environs d’Olot sont stratigra-
phiquement plus élevées. De même, M. L. Mengaud(1) a cité des couches
à N. uroniensis constamment au-dessous de celles qui renferment la forme
typique; d’après ses coupes, très précises, on peut se rendre compte que
ce fait est général dans la région cantabrique. N. uroniensis peut donc être
considérée comme une prémutation de N. perforaius. Il est fort intéressant
de remarquer que des faits analogues s’observent dans le bassin de Paris ,
où la prémutation grande, plate à bords ondulés, de N. lævigatus se trouve
à un niveau inférieur à la forme typique et à la var. scabra très renflée.
W L. Mengaud, Recherches géologiques dans la région cantabrique. Thèse
Fac. Sc. de Pans , Toulouse, 1920.
SOMMAIRE.
Actes administratifs Pages.
Nominations de M. Bouleau comme Officier de l’Instruction publique et
de M. E. Picard, Mme Picard, M. H.-M. Favier comme Officiers
• d’ Académie 1 29
Circulaire relative au Xe Congrès national des Pèches maritimes à Alger.. 129
Communication de M. P. Chevey sur son voyage en Indo-Chine en 1926-
1926 1B0
Présentation d’ouvrage par M. H. Lecomte i3o
Don d’ouvrages à la Bibliothèque . . . . . 1 3o
Communications :
P. Chevey. Compte rendu sommaire de voyage sur les côtes de ,1’Indo-
Chine. à bord du Sondeur Octant en 1926-1926, avec liste des
stations [Suite) 1 33
A. Rochon-Duvigneàud et L. Boule. Observations sur le comportement
visuel et la structure de l’œil chez Blennius basiliscus C. V. [Figs.]. 189
E.-L. Bouvier. Sur les Saturniens du genre Decachorda [Fig.] i46
L. Berland. Les Sphegidæ (Hyménoptères) du Muséum National de Paris
[âc Note). [ Figs.] i5o
M. Pic. Travaux scientifiques de l’Armée d’Orient (1916-1918). Coléop-
tères : Cerambycidœ 167
À. Mello-Leitâo. Essai sur les Senoculides Simon. [Figs.] 16Ô
Yô K. Okada. Céphalopodes japonais des collections du Muséum (II).
[Figs-] 1 72
Ed. Lamy. Description d’une Pholade nouvelle de la côte d’Annam. [Figs.]. 180
— Description d’un Lamellibranche nouveau des îles Marquises [Figs.]. . i84
H. Lecomte. A propos du fruit et de la graine des Sapotacées 186
R. Benoist. Plantes récoltées par M. Monod en Mauritanie 188
P. Choux. Nouvelles observations sur les Asclépiadacées malgaches de la
région a’Ambovombé. [Fig.] 193
R. Abrard. Remarques sur le polymorphisme de Nummulites perforatus
Montf. 201
SOCIÉTÉ
DES
AMIS DU MUSÉUM NATIONAL
D’HISTOIRE NATURELLE
(EXTRAIT DES STATUTS).
I. But et composition de la Société.
Article premier.
L’Association dite Sociélé des Amis du Muséum national d’ Histoire natu-
relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier
à cet établissement, d’enrichir ses collections, ménageries, laboratoires,
serres, jardins et bibliothèques, et de favoriser les travaux scientifiques et
l’enseignement qui s’y rattachent.
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Article 3.
L’Association se compose de Membres titulaires, de Membres donateurs et de
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pendant dix ans, une cotisation annuelle d’au moins 1,200 francs (l).
S’adresser pour les versements à M. Pierre Masson, trésorier de V Association ,
boulevard Saint-Germain, n° tao, à Paris.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
REUNION MENSUELLE
DES
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ANNÉE 1927
N° 3
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Les communications devront être revêtues du visa du Professeur compétent.
Toute remarque verbale faite en séance à propos d'une communication devra ,
si son Auteur désire qu’il en soit tenu compte au Bulletin, être remise par écrit
dans les vingt-quatre heures.
Les manuscrits doivent être définitifs pour éviter les remaniements et écrits très
lisiblement, ou, de préférence, dactylographiés , seulement au recto de feuilles
isolées.
Ils ne porteront d’autres indications typographiques que celles conformes aux
caractères et signes conventionnels adoptés par l’Imprimerie nationale , par exemple :
Mots à imprimer en italique (notamment tous les mots latins) : soulignés une
fois dans le manuscrit.
Mots en petites capitales : soulignés deux fois.
Mots en caractères gras (en particulier noms d’espèces nouvelles) : soulignés
d'un trait tremblé.
11 est recommandé d’éviter les blancs dus à l’introduction de caractères de diffé-
rentes valeurs (notamment dans les listes énumératives d’espèces).
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remaniements ou par
l’état des manuscrits seront à la charge des Auteurs.
Pour chaque référence bibliographique , on est prié d’indiquer le titre du pério-
dique , la tomaison , Vannée de publication , la pagination.
11 est désirable que, dans le titre des notes, le nom du groupe ou embranche-
ment auquel appartient l’animal ou la plante dont il est question soit indiqué
entre parenthèses.
Les Auleurs sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part
qu’ils désirent (à leurs frais).
Les clichés des figures dans le texte accompagnant les co'mmunications doivent
être remis en même temps que le manuscrit, le j our de la séance ; faute de quoi,
la publication sera renvoyée au Bulletin suivant.
En raison des frais supplémentaires qu’elles entraînent, les planches hors texte
ne seront acceptées que dans des cas tout à fait exceptionnels et après décision
du Bureau.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux Auteurs, qui sont priés de la ret&urner
dans les quatre jours. Passé ce délai et dans le cas de corrections trop nombreuses
ou d’ordre technique, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1927. — N° 3.
— ï><3<=
237" RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
31 MARS 1927.
PRÉSIDENCE DE M. L. MANGIN,
DIRECTEUR DU MUSEUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président dépose sur le bureau le ier fascicule du Bulletin
pour l’année 1927, contenant, les communications faites dans la
réunion du 27 janvier 1927.
M. le Président donne connaissance des faits suivants :
MM. Hissard et Mérite sont à nouveau chargés des leçons de
dessin (plantes et animaux) au Muséum en 1927 (Arrêté du
19 mars 1927).
M. Çhamreau a été nommé Gardien de galerie stagiaire (Arrêté
du 2 1 mars 1927).
M. Relance a été nommé Garçon de laboratoire stagiaire [Chaire
de Physiologie] (Arrêté du 21 mars 1927).
M. Ellenberger, Professeur à l’Université de Johannesburg
(Transvaal), a été nommé Officier de l’Instruction publique.
Muséum.
XXXIII.
— 206 —
Ont obtenu des missions gratuites :
MM, Fd. Le Cerf et G. Talbot, pour ie Maroc (Assemblée des
Professeurs du 17 février 1927);
M. André Bournisien, de Rouen, pour l’Amérique du Sud [Voyage
en Canoë] (Assemblée des Professeurs du 17 mars 1927);
M. le Dr Arnault, pour le Sud-Algérien (Id.)]
M. Lomont, de Noviant-aux-Prés (Meurthe-et-Moselle), pour la
Guyane française ( Id .).;
M. A. Imbert, pour les Indes Anglaises, Portugaises et Hollan-
daises (Id.)-,
M. le Professeur L. Roule, pour Hambourg (Id.)]
M. le Professeur L. Joubin, pour Stockholm ( Id .).
A été nommé Correspondant du Muséum, sur la proposition
de M. le Professeur E.-L. Bouvier (Assemblée des Professeurs du
17 mars 1927) :
M. Victor Laboissière, Entomologiste, -Président de l’Association
des Naturalistes de Levallois-Perret : s’est adonné à l’étude des
Coléoptères Chrysomélides de la tribu des Galérucines, groupe très
nombreux en espèces; a entrepris la détermination des matériaux
des collections du Muséum relatifs à ce groupe et a fait don, au
Laboratoire d’Entomoiogie, de nombreuses espèces qui n’y étaient
pas encore représentées.
PRÉSENTATION D’OUVRAGES.
M. le Professeur E.-L. Bouvier offre, pour la Bibliothèque du
Muséum , les ouvrages suivants :
E.-L. Bouvier : Recherches sur la Morphologie, les Variations et la
Distribution systématique des Crevettes d'eau douce de la famille des Âtyidés.
Paris, Paul Lechevalier édit., 1925.
E.-L. Bouvier : The Psychic Life of Insectes (traduction par
L. O. Howaro), New-York, The Century Co., 1999.
~ 207 —
E.-L. Bouvier : El comunismo en los Insectos (traduction par
J. A. Mompo). Madrid, M. Aguiiar édit., 1926,
et une série de tirés à part de différents articles publiés par lui :
Observations sur les Saturniens du genre «■ Copaxa n [Extr. C. R.
Congr. Soc. sav. en igai].
Sur les « Adelocephala n, cr Anisota r> et « Syssphinx » des collections
du Muséum [Extr. C. R. Congres des Soc. sav. en iga3].
Les Saturniens Hémileucides du genre Chilien « Catocephalav) Blan-
chard [Extr. C. R. Congr. Soc. sav. en iga à].
Nouvelles observations sur les « Copaxa n [Extr. C. R: Congr. Soc. sav.
en ig 2 5].
Sur les Saturniens Hémileucides du groupe « Dirphia Tarquiniav
| Extr. Annales de la Société Entomologique de France, XCIII, 192 A].
Nouvelles remarques sur les Saturniens du groupe des « Arsenuran
[Ibid., XCIV, i925].
Sur les k Heliconisa n et leurs différences sexuelles [ Extr. Revista de la
Universidad de Buenos-Aires , 2e s., secc. Y, t. I].
Contribution à l’étude des Saturniens [Extr. Annales des Sciences
naturelles , Zoologie , 1 oe s. , VII , 1 9 2 A ] .
Sur la variabilité et les formes des « Runœar normaux [Ibid.. 10e s.,
IX, 1926].
Additions à nos connaissances sur les Saturniens Hémileucides des
genres « Catocephala-n, « Molippav et « Micratlacusv [Extr. « Eosn ,
Revista Espanola de Entomologia, II, 1926].
Contributions à la connaissance des métamorphoses chez les Saturniens
Hémileucides [Extr. Lepidoptera, I, fasc. I, 1925].
tf Heliconisa Bedocin sp. n. [Ibid., 1925].
Nouvelles contributions à la connaissance des « Saturnidœv [Ibid., II,
fasc. I, 1927].
Observations sur quelques Saturniens recueillis au Venezuela par
M. Grisol [Extr. Bulletin du Muséum, XXIX, 1923].
Quelques Saturniens nouveaux de l’Amérique tropicale [Ibid. , 1928].
Sur quelques formes de w Dirphia n du grouge «■ semiroscar, [Ibid.,
XXXI, 1925 ].
1 h.
tr Micragone Thollonin nov. sp. [Ibid., XXXII, 1926].
Sur deux Saturniens de l'ile Yule [Ibid. , 1926].
Notes sur les « Nudaurelia » [Ibid. , 1926].
Les deux Schlumberc,er et leur collection de Lépidoptères | Ibid. ,
1926].
M. le Professeur R. Anthony offre les travaux suivants :
R. Anthony et G. Iliesco : Etude sur les cavités nasales des Carnas-
siers [Extr. Proceedings of the Zoological Society of London , 1 9 2 G ] .
R. Anthony : Le Laboratoire de Broca (Discours prononcé lors de
la célébration du Cinquantenaire de l’Ecole d’ Anthropologie, 3 no-
vembre 1926) [Extr. Revue Anthropologique , 37e ann., 1927].
R. Anthony et MUe F, Coupin : Introduction à V étude du développement
pondéral de l’encéphale : IJindice de valeur cérébrale au cours de l’évolu-
tion individuelle [Separatni otisak iz Spomenice u Pocast Prof. D' Gor-
janovic-Krambergera, Zagreb, 1926-1926].
Mlle F. Coupin : L’indice de valeur cérébrale au cours de l’enjance chez
les Anthropoïdes [Extr. Comptes Rendus de l’Académie des Sciences,
t. 18A, 1927].
209
LISTE
DES PÉRIODIQUES REÇUS EN ECHANGE PAR LA RIBLIOTHEQUE
DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
EUROPE.
FRANCE.
Travaux
Pr. 724.
Travaux du labor. de pi ’sci- Pr. 1398.
culture de V Université.
Annales. . . Pr. 586.
Bulletin Pr. 585. '
Revue scientifique du Bour-
bonnais et du centre de
la France.
Annales. - Mémoires
Archives * . . .
Annales
Annales
Annales
Pr. 597.
Pr. 555.
Pr. 555 a.
Pr. 257.
Pr. 565.
Pr. 612. *
S. S. 76.
(l' Ces chiffres indiquent les cotes des Périodiques.
210
et arts.
et-Oise.
Berlin
Berlin. .
Berlin
Berlin . . . .
Bielefeld
Bonn
Breslau
Frankfurt-a.-M.. .
Giessen
Giessen
Halle-s.-Saale . . .
Hamburg. .......
Hamburg
Helgoland
Jena
Leipzig
Magdebourg
Munich
Stuttgart
Wiesbadin ......
ALLEMAGNE.
Akad. d. Wissenschaften. .
Bot. Garten und Muséum.
Deutsch. eut. Institut. . . .
Mus. zool. Sammlung. . . .
Naturw. Verein
Natur. hist. Verein f. Preuss.
Rheinlande.
Schles. Gesellschaft f. va-
terl. Cultur.
Senckenberg Bibliot
Naturhist Muséum
OberLes. Gesellschaft f. Na-
tur. u. Heiikunde.
Leopoid. Garol. Akad. . . .
Inst. f. allgem. Botanik . .
Zool Staats Inst. u. zool.
Muséum.
Biolog. Anstalt
Medicin. naturwis. Gesell-
schaft.
Sàschsische Gesellschaft d.
Wissenschaften.
Nalurwiss. Verein
Akad. der Wissenschaften.
Naturalien. Cabinet
Nassanisch. Verein f. Na-
turkunde.*
Abhandlüngen. - Sitzungs-
berichte.
Notizblatt
Entomologische Mitteilun-
gen. - Supplémenta en-
tomologica.
Mitteilungen
Bericht
Verhandlungen. - Sitzungs-
berichte.
Jahresbericht
Abhandlüngen. - Bericht. -
Senckenbergiana.
Berichte.
Bericht
Mittheilungen
Mitteilungen
Wissemchaftliche Meeres-
untersuchungen.
Jenaische Zeitschrift
Berichte
Abhandlüngen
Abhandlüngen. - Sitzungs-
berichte. •
Mitteilungen
Jahrbiicher
Pr. 745.
Pr. 567.
S. S. 42.
Pr. 1013 bts
Pr. 652.
Pr. 842.
Pr. 1058.
Pr. 323 c et
Pr. 298.
) Pr. 898.
| Pr. 898 a.
Pr. 695.
Pr. 1185.
( Pr. 333.
j Pr. 333 a.
Pr. 327 b.
( Pc. 339.
| Pr. 339 a et
Pr. 763.
Pr. 763.
Pr. 340.
Pr. 300 c.
Pr. 300 b.
Pr. 1524 a.
Pr. 234.
Pr. 331 a.
Pr. 12.
Pr. 322 b et
Pr. 300 b.
Pr. 305.
AUTRICHE.
213 —
Copenhague Dansk. naturbist. forening.
Copenhague Dansk. ornithologisk fore-
ning.
Copenhague Kgl. dansk selskab. wi-
denskabernes.
Copenhague Univers, zook Muséum. . .
Videnskabelige Meddelelser.
Tülsskrift.
Skrifter. — Oversigt. — Med-
delelsers.
Publïkationer
ESPAGNE.
Butlleti.
Baucelona Instit. catalana d’historia
natural.
Barcelona Mus. de ciencias natur. . . Memorias. - Treballs.
cxencias y
Barcelona R. Acad, de
artes.
Barcelona Soc. de cieqc. nalur. v Club
Montanyene».
Madrid Inst. espa. de oceanogralia.
Madrid Junla para ampliacion de
estudios.
Madrid R. Acad, de cienc. exact.
. fisicas y natur.
Madrid R. soc. de hist. natur
Madrid Soc. espau. deantropologia.
Zaragoza Soc. entoniologica de Es-
pana.
Zaragoza Soc. iberica de ciencias na-
turaies.
Memorias. - Boletin
Butlleti
Boletin de pcscas
Memorias. — Trabajos del
Museo de ciencias natu-
rales. — Memoria cor-
resp. al ano.
Memorias. — Anuario. —
Revista.
Boletin. — Memorias
Actas y memorias
Boletin
Boletin .
FINLANDE.
A üo Abo Akad . . Aeta
Helsingsfors Soc. scientiarum fennica. . Ofversigt. - Bidrag till
Kan a f Fini. - Arsbok. —
Commentationes.
Helsingsfors Soc. de géographie Fennia
Helsingsfors Soc. pro fauna et flora Acta botanica jennica ....
fennica.
GRANDE-BRETAGNE.
Abërystyyïth. . . . . Départ of zool. Univers.
College of Wales.
Cambridge Philosophical Society ....
Report on marine and fresh
water investigations.
Biological reviews and bio-
logical proceedings.
Dove marine laboratory . . .
report.
Pr. 259.-
Pr. 1460.
( Pr. 326.
| Pr. 326 a à e.
Pr. 259 a.
Pr. 753.
( Pr. 1476.
j Pr. 941.
Pr. 825.
j Pr. 825 a.
Pr. 1089.
Pr. 977.
Pr. 933.
( Pr. 933 c à f.
Pr. 347 a à c.
Pr. 345 a et b.
Pr. 1117.
Pr. 979.
Pr. 840.
Pr. 1047.
Pr. 379.
Pr. 379 c à g.
Pr. 424.
Pr. 399 c.
Pr. 1477.
Pr. 360 b.
Pr. 1082.
CULLERCOATS
Armstrong College. Dove
marine laboratory.
— 214 —
Pr. 1498.
Pr. 359 a et b
Pr. 361a.
Pr. 1075.
| Pr. 793.
1 Pr. 793 a à G.
Pr. 903.
[ Pr. 358.
I Pr. 358 A.
Pr. 1072.
Pr. 1834.
Pr. 299 bis.
Pr. 5059.
Pr. 125 a.
( Pr. 255.
( Pr. 255 a à c.
Pr. 110.
Pr. 111 J
( Pr. 357.
\ Pr. 357 a.
Pr. 175 a et b
Pr. 600.
Pr. 650.
Pr. 294.
Pr. 284.
Pr. 1081.
Pr. 671 a.
Pr. 780.
Pr. 1172.
( Pr. 349.
j Pr. 349 a.
Pr. 611.
— 215 —
Firenze Soc. botanica italiana. . . . Nuovo giornale. — Bullel-
tino.
Firenze Staz. di entomologia agra- Redia : Giornale di entomo-
na. logia.
Genova Museo civico di storia na- Annali
turale.
Genova R. IJniversita. Istituto Bollettino dei Musei di zoo-
zooiogico. logia.
Genova Soc. entomoiogica italiana. Bollettino. - Memorie ....
Milano Soc. ital. di scienze nalu- Atti
raie.
Milano Soc. lombarda per la pesca Avvenire délia pescu
« e l’acquicoltnra.
Napoli. Museo zool. délia R. Univ. Annuario
Napoli Soc. di Naturalisé Bollettino
Napoli Soc. R. delle scienze fisiche Rendiconto
et matematiche.
Napoli Stazione zoologica Pubbl
Padova Acad, veneto trentina. lstit. Atti
zoologico.
Paleemk Direzione de! Naluralista Naturalista siciliano
siciliano.
Palermë Istituto zool. délia R. Uni- Bullettino
versitâ.
Pavia Ist. botan. d. Universitâ. . Atti
PrsA Soc. toseana di scienze na- Atti .
turale.
Portici Labor. di zoologia délia Bolletino
scuola sup. d’agricol- \
tura.
Roma R. Accad. dei Liacei Atti
Roma Ist. di zoologia délia R. Bollettino
Université.
Roma Instit. international d’agri- Bulletin de statistique agri-
culture. cole et commerciale. —
. ' Revue intern. des insti-
tutions économiques et
sociales. - Revue des
renseignements agricoles.
Roma . Soc. romana d’antropolo- Rivista di antropologia . . .
gia.
Torino R. Museo di zoologia .... Bollettino dei Mus. di zoolo-
gia ed anatomia compa-
rata.
Torino R. Accad. delle scienze.. . Atti
Venezia R. Comitato tallassogra- Memorie
fico italiano.
Pr. 69.
Pr. 69 a.
Pr. 771.
Pr. 250.
Pr. 282.
Pr. 1090.
Pr. 1090 a.
Pr. 398 a.
Pr. 740 b.
Pr. 823.
Pr. 675.
Pr. 297.
Pr. 144.
Pr. 295.
Pr. 629.
Pr. 1035.
Pr. 94 a.
Pr. 299.
Pr. 864.
Pr. 397.
Pr. 737 a
Pr. 897.
Pr. 897 a à d.
Pr. 826 a.
Pr. 172.
Pr. 350.
Pr. 975.
LITV1E.
[A suivre.)
217 —
COMMUNICATIONS.
Note sur deux pièces d’ichthyologie et d’erpétologie
RÉCEMMENT ENTRÉES AU MUSÉUM,
par M. Louis Roule.
v
L’une d’elles est un superbe exemplaire du Thon rouge ou Grand Thon
( Thunnus Thynnus L.). Elle a été offerte en don au Muséum par la Station
Océanographique de Salambo (Tunisie). Cette pièce est un demi-moulage,
en ce sens que le tronc seul a été coulé en plâtre d’après l’individu servant
de modèle, la tête et les nageoires de ce dernier ayant été conservées, puis
surajoutées. L’ajustage a été exécuté de façon parfaite. Ce tronc moulé
montre des dispositions que les pièces sèches n’offrent point, et qui ont
passé inaperçues de la plupart des ichthyologistes , notamment les dépres-
sions superficielles que j’ai nommées rr fosses d’évitements. Ces dépressions,
voisines des nageoires pectorales et pelviennes, sont destinées à les con-
tenir exactement pendant la nage rapide due aux battements de la caudale,
et à les empêcher de faire saillie à la surface du corps.
La seconde pièce est un énorme Python vivant ( Python reticulalus Gray),
provenant de Johore (Malaisie), et donné par M. Imbert. Cet individu
pèse toi kilogs , et mesure près de 8 mètres de longueur. Au moment de
sa capture, voici deux mois et demi, il venait d’ingérer un daim. La diges-
tion , sans doute contrariée par le voyage en mer, n’est pas encore termi-
née, car il a rendu récemment l’un des sabots de sa proie, et il a refusé de
saisir un lapin qu’on lui avait jeté pour son repas.
Sur une série de Lézards (Lacerta vivipara Jacq.) capturés
DANS LE DÉPARTEMENT DU PuY-DE-DoME ,
par M. F. Angel.
Au cours de l’été dernier, pendant un séjour à la station biologique
de Besse-en-Chand esseG) * (1) , j’eus l’occasion de recueillir un certain nombre de
Reptiles et de Batraciens. Parmi ces animaux se trouvent 22 exemplaires
de Lacerta vivipara S acq. , capturés à l’ouest et au nord-ouest de Besse dans
la région des: Puy-de-Sancy, Puy-Ferrand, Pallaret, Ghambourguet , Puy-
Lacerta vivipara Jacq.
Têtes grossies (x 4).
Fig. 1 . — Face latérale chez un individu montrant a plaques loréales.
Fig. 2. — Face supérieure.
Fig. 3. — Face latérale chez un individu né montrant qu’une seule plaque
* loréale.
Serveix, ainsi que dans la grande plaine dite «des Moulons?) qui. relie
Besse à ces hauteurs. Les animaux furent rencontrés à des altitudes variant
de i,33o mètres (Plaine des Moutons) à 1,700 mètres (pelouses montant
G) Je tiens à remercier ici M. le Professeur Moread, directeur de la station
biologique de Besse ainsi que M. Eusébio, professeur au lycée de Clermont pour
l’accueil que j’ai reçu auprès d’eux au cours de mes recherches.
219 —
au Puy-Ferrand), tantôt dans les pâturages non fauchés, assez loin de
toute région boisée ou de points d’eau, tantôt au bord même des ruisselets
descendant des hauteurs. Il est à noter que dans les mêmes régions et jus-
qu'à i,5oo mètres d’altitude, se rencontre aussi en assez grand nombre,
Rana temporaria L.
Je donne le tableau détaillé des variations relevées (nombre extrêmes),
sur ces lézards, en ce qui concerne l’écaillure et le nombre des pores
fémoraux.
Pentes
du Cham-
bourguet
( i55o m.).
gauche | droit gauche | droit médiane.
«7 “ 1.9
Pelouses '
montant ,
au Puy-Ferrand \
(ait. 1 ,700 m.). J
11-11
10 - 8
10 - 8
10- 9
9-10
10- 10
9-10
11 - ia
11- 11
8- 8
10-11
Plaine c_ a
des Moutons I
(Région | 10-11
duPuy-Serveix,/ 9- 9
, ,auTf . 10-11
du lac Pavm) I
(ait. i,33o m.). ! 10 10
9-9
Pentes N. E. j 8-8
du Pallaret j 9-10
(ait. 1,600 nr:). | 9-10
Entre \
le Puy-Serveix / 10 ~ 9
et >10-10
le Puy-Ferrand i 0-0
(ait. 1,600 m.). ]
16- 17
17- 17
17-18
17- 16
*9“ J9
16-16
16- i5
15 - 16
16-16
18- 18
*9-
16- 16
18—17
18-19
17- 16
17-17
1 6 - 1 5
17-17
17-18
17-15
220 —
D’ autres particularités peuvent être mentionnées :
Les granules supra-oculaires (entre les plaques sus-oculaires et les
supra-ciliaires) sont présents sur U exemplaires sur 22 ; leur nombre varie
de 1 à 3, tantôt d’un côté seulement, tantôt des deux côtés à la fois.
La plaque occipitale, sur les adultes, est toujours plus petite que la
frontale.
Les plaques ventrales, en séries longitudinales, sont au nombre de
6 à 8.
„ On trouve 2 loréales sur 17 individus (v. fig. 1) et une seule (v. fig. 3)
sur 5.
Les 22 exemplaires recueillis comportent 9 mâles et i3 femelles.
Chez les femelles dont les pattes postérieures ont été couchées en avant
sur les côtés de l’animal, l’extrémité des doigts atteint le milieu du corps,
ou un peu au-dessous ou un peu au-dessus; chez les males, l’extrémité des
plus longs doigts dépasse presque toujours le milieu du corps. Lorsque les
membres antérieurs et postérieurs de l’animal sont couchés le long du
corps à la rencontre les uns des autres, les extrémités des doigts ne se
touchent pas ou se touchent à peine chez les femelles, tandis que chez les
mâles, les orteils recouvrent largement les doigts et dans quelques cas
atteignent le coude; les membres postérieurs des mâles sont donc plus
longs que ceux des femelles. Dans les jeunes individus, la tête est propor-
tionnellement plus grosse et plus longue, la plaque occipitale plus grande
que chez les adultes.
Les mâles ont moins de séries de plaques ventrales transversales que les
femelles; les pores fémoraux de celles-ci sont moins marqués que ceux des
mâles.
Certaines des femelles capturées dans la seconde moitié du mois d’août
portaient des embryons à différents états de développement : les uns, par-
faitement constitués et sur le point de naître, d’autres dont le développe-
ment peu avancé indiquait des naissances beaucoup plus tardives dans
l’arrière-saison.
Coloration des animaux vivants.
Face supérieure; Brun plus ou moins rougeâtre, jaunâtre ou verdâtre
avec une ligne vertébrale plus foncée; celle-ci peut être continue ou être
seulement marquée par des taches. Sur chaque côté du dos, se trouve une
bande claire plus ou moins indiquée, bordée en dessous par une autre
bande sombre qui, tantôt, est uniforme, ou tantôt peut porter des petites
taches plus claires ou plus sombres quelle. Le dessus de la tête et des
221
membres n’est pas, ou est peu, taché de sombre. Face inférieure : Plaques
mentonnières et gorge variant du vert pâle au bleu assez foncé. Ventre
jaune citron ou jaune orange uniforme ou avec des taches noires; la teinte
de fond se perd insensiblement sous la queue dont l’extrémité est plus
foncée et porte, le plus souvent, des taches ou des ponctuations noires.
Lorsque la queue est régénérée après cassure, cette partie est gris bleuté
uniforme au dessous, brunâtre au dessus. Les mâles ont le ventre parsemé
de taches noirâtres nombreuses qui n’existent pas, ou très peu, chez les
femelles.
Comparaison des exemplaires arec ceux des autres régions.
M. Boulenger qui a examiné plus de i5o individus (1) récoltés dans tous
les points de la vaste répartition géographique connue de cette espèce (en
Europe et en Asie), et à toutes les altitudes (jusqu’à 3,ooo mètres dans les
Alpes et 2,670 mètres dans les Pyrénées), n’a pas trouvé parmi eux de
caractères suffisants pour établir des races géographiques définies. L’étude
de nos exemplaires confirme cette façon de voir; le tableau suivant permet
de comparer les nombres extrêmes, relevés par M. Boulenger, avec les
nôtres.
EXEMPLES EXEMPLES
VUS PAR BOULENGER, D’AUVERGNE.
Pores fémoraux 1 5-5 1 9-8
Lamelles sous le â8 orteil 9 0-1 k 19-15
Ecailles gulaires (1 «érie médiane) 92-12 18-1A
Ecailles autour du milieu du corps .87-25 35-3o
Séries transversales d’écailles ventrales.. . . 3i-23 33-22
Plaques formant le collier 12-7 9-7
Étant donnée la quantité des individus examinés par M. Boulenger , les
nombres relevés par lui peuvent être considérés comme représentant les
limites du champ des variations individuelles de l’espèce. Or, à l’exception
du nombre des séries transversales de plaques ventrales qui, sur un sujet
est de 33 et sur un autre de 22 (Boulgr. 3i-a3), on voit que les nombres
comptés sur nos exemplaires s’intercalent partout entre les extrêmes
signalés par Boulgr. ; ils montrent ainsi que nos Lézards vivipares d’Au-
vergne ne s’écartent pas du cadre tracé par leurs congénères des autres
régions et, par conséquent, qu’ils ne forment pas de variété spéciale parmi
eux.
Travail du Laboratoire d’herpétologie du Muséum.
Pt Monograph of thc Lacertidae, vol. I, 1920. London.
1 ■)
Muséum.
xxxiu.
— 222
Sur un genre nouveau de Scorpemdæ du Tonkin,
PAR M. P. ChEVEY,
Docteur ès Sciences, Préparateur au Muséum.
La famille des Scorpénidés possède de nombreux représentants dans les
mers chaudes, et plus de cinquante espèces ont été citées ou décrites dans
Llnde, l’Archipel indo-malais et la Mer de Chine, par Day, Bleeker, Sau-
vage, etc. — Mais, des côtes même de l’Indo-Chine, en réunissant les
quelques formes citées par Sauvage, Pellegrin, Chabanaud, et en y ajou-
tant les individus de provenance indo-chinoise des Collections du Muséum,
nous ne connaissons guère qu’une douzaine d’espèces. — Cette pénurie de
formes n’est bien probablement que le fait de notre ignorance de la faune
marine indo-chinoise , ainsi qu’en témoigne la description qui fait l’objet de
cette note; il s’agit d’un genre nouveau de Scorpénidé du Tonkin, et dont
la provenance est bien banale , puisqu’il a tout simplement été acheté sur
le marché d’Haïphong.
Chorismopelor, 110V. gen.
Tête monstrueuse; peau épaisse, privée d’écailles, et garnie de nom-
breux lambeaux cutanés déchiquetés — Os du crâne garnis de fosses et de
sillons — Un seul aiguillon à l’Ànale — Trois rayons libres h la Pectorale
— Dents viltiformes sur les mâchoires et le vomer, palatins nus. Six rayons
branchiostèges.
Ghorismopelor Joubini, nov. sp.
Br. 6, D. xvn-7, A. 1-8, G. 11, P. 3-9, V. i-5.
Hauteur du corps presque 4 fois, longueur de la tête 3 fois 3/io, lon-
gueur de la caudale 6 fois, dans la longueur totale — Hauteur de la tête
1 fois 9, J 5, diamètre oculaire 7 fois 7/10 dans la longueur de la tête —
Diamètre oculaire 2 fois dans l’espace interorbitaire, 1 fois a/5 dans l’es-
pace préorbitaire.
— 223
Espace interorbitaire fortement concave, séparé par un sillon accusé
d’une fosse occipitale quadrangulaire — Une large fosse préorbitaire en
avant de chaque œil. Sourcil en crête épineuse. Joues garnies d’une rangée
d’épines, 2 dans la région antérieure, 2 l’une en dessous de l’autre (et
l’inférieure dirigée vers l’arrière) sous l’œil, et 2 l’une derrière l’autre
dans la région préoperculaire. Parallèlement et inférieurement à cette ran-
gée, 2 rangées superposées de filaments cutanés déchiquetés. 2 barbillons
déchiquetés à la mâchoire inférieure. Rayons branchiostèges noyés_ dans
l’épaisseur de la membrane branchiostège. Trois premiers rayons de la Dor-
sale formant un groupe distinct des rayons suivants. Rayons épineux de la
Dorsale dégagés de la peau à leur extrémité seulement. Ceux de l’Anale et
des Ventrales noyés dans la peau. Rayons libres de la pectorale engagés
dans une membrane de base jusqu’à une partie de leur longueur égale aux
2/5 pour le ie‘, au i/3 pour le 2e, à la moitié pour le 3e; le 4e a encore une
partie de sa face antérieure libre, mais postérieurement la membrane s’at-
tache à son sommet. Ventrales adhérentes au corps sur toute leur lon-
gueur, de façon à simuler 2 crêtes abdominales. Ligne latérale représentée
seulement par 4 boutons cutanés, surmontés de minces filaments déchi-
quetés.
Couleur brune, chocolat un peu clair, devenant plus foncée dans l’alcool.
Rayons de la Caudale et des Pectorales présentant des séries de taches noi-
râtres, surtout nettes sur les rayons libres de la Pectorale. Cette forme nou-
velle est étroitement apparentée, d’une part aux deux autres Scorpénidés à
3 rayons pectoraux libres : Chorismodactylus multibarbis Richards des mers
de Chine et du golfe du Bengale, et Choridactylodes natalensis Gjllchrist,
de l’Afrique australe ; d’autre part au genre Pelor de l’Océan Indien et des
10.
mers de Chine. Son nom générique rappelle cetle double affinité, dont on
pourra juger par le tableau suivant :
1 Ex. type, Marché d’Haïphong, Tonkin. (N° ü 3. 2/40 de la liste des sta-
tions, Chevey, lïttll. Muséum., 1927, n° 1). Coll. Muséum: n° 26.098.
Sur quelques Corégones du Lac du Bourget,
PAR M. P. ClIEVEY,
Docteur es sciences, Préparateur au Muséum.
Dans le courant du mois de janvier 1927, le Laboratoire d’Ichthyologic
appliquée a reçu un envoi de 5 exemplaires de Corégones du Lac du
Bourget. La distinction des espèces, sous-espèces ou variétés des Coré-
gones a donné lieu à de nombreuses discussions, et constitue une des
questions les plus délicates de l’Ichthyologie systématique. On trouvera
ici les dimensions et mensurations de ces 5 exemplaires, parvenus au
Laboratoire en parfait état de fraîcheur, et de provenance certaine. On
aura ainsi, éventuellement, une base comparative, portant sur un grand
nombre de mesures, pour l’étude ultérieure d’autres individus de même
espèce ou d’espèces voisines; j’ajouterai ensuite quelques considérations
tirées de ces tableaux de mensurations.
TABLEAU DES DIMENSIONS EN VALEUR ABSOLUE.
( Centimètres. )
— 226 —
TABLEAU DES DIMENSIONS RELATIVES, RAYONS, ÉGAILLES, ETC.
227 —
D’après les auteurs, le Lac du Bourget contient 2 espèces de C oregon es :
le Lavaret ( Coregonus dispersus Wartmanni lavarelus L.) et la Bczoïde
A gauche, branchiospine de l’exemplaire n° t (1 arc branchial);
A droite, branchiospine de l’exemplaire n° 2 (i° arc branchial).
(Coregonus bnlleus hiemalis bezola Fatio); mais on n’est pas d’accord sur
les affinités de la Bezoule, qui seraient avec la Gravenclie ( C . balleus
hiemalis Jurine) d après Tatio, avec la Fera (C. balleus Schinzii Jera Jur.)
d’après Moreau.
— 228 —
Quoi qu’il en soit, de tous les caractères invoqués pour différencier la
Bezoule] d’avec le Lavaret, caractères]; d’ailleurs souvent assez vagues
(la Bezoule serait plus trapue, à dorsale plus ample, à écailles plus
grandes, etc., que le Lavaret), celui du nombre des branchiospines
semble constituer un des plus nets, auquel se réfèrent tous les auteurs.
On voit donc qu’en ce cas, les exemplaires nos 4 et 5 seraient des Bezoules ,
A gauche , nageoire caudale de l’exemplaire n° 2.
À droite, nageoire caudale de l’exemplaire n° 1.
les autres des Lavarets, puisque les nombres indiqués sont : 26 à 33 pour
la Bezoule, 34 à 39 pour le Lavaret.
Mais, si l'on se reporte aux vues récemment exposées par M. Roule
(Feuille des Naturalistes , N. S., n° 33, nov. 1926), sur les Gorégones de
nos lacs alpins, on voit qu’il est probable qu’ils ne composent tous qu’une
seule espèce fondamentale, différenciée par ségrégation en deux grands
groupements (Fera et Gravencbe du Léman d’une part, Lavaret et Bezoule
du Bourget d’autre paî t) et comportant, quant aux dates de ponte, une
diversité complémentaire (ponte profonde et tardive chez le Fera et la
Bezoule, précoce et littorale chez le Lavaret et la Gravenche). Si telle est
la réalité , il n’est pas étonnant qu’il soit très difficile de décider à quels
groupes appartiennent les 5 exemplaires décrits plus haut. Si le nombre
des branchiospines parait donner un caractère, nous voyons, dans la note
de M. Roule (loc. cît .) que ce caractère n’est pas resté constant chez les
Lavarets transportés dans le Léman. La forme des branchiospines ( fîg. 1 ) ,
toutes denticulées très finement sur leur bord, et identiquement chez les
229 —
5 exemplaires, ne nous donne elle non plus aucun caractère diflfé-
rentiel.
11 semble donc bien que le cas de ces 5 individus renforce les" vues
exposées par M. Rouie. Il est même fort inléressant à ce point de vue de
considérer la forme de leur Caudale (fig. 2). D’après les mesures données,
on voit que l'exemplaire n° 2 seul a les deux lobes caudaux égaux, tandis
que tous les autres présentent une inégalité extrêmement nette à ce poinL
de vue. Or, jamais rien de semblable n’a été signalé chez aucun Corégone
du Bourget, ni d’ailleurs chez aucun Corégone français, et bien des auteurs
se croieraient autorisés de ce fait à créai’ une variété ou une espèce nou-
velle; or on trouve dans Falio (Faune des Vertébrés de la Suisse, vol. V)
la mention que le Coregonus Asperi dispar, du lac de Greifen, présente une
telle particularité dans la forme de sa Caudale; il y a donc déjà un exemple
que ce caractère se soit manifesté chez les Corégones, ce qui renforce
encore l'opinion qu’ils sont tous très étroitement apparentés, et qu’il est
vain de vouloir y établir des coupures spéciliques rigoureuses.
( Laboratoire o’Iciithvologje générale, ht appliqué h.)
230
Description d’un Poisson nouveau de la raie du Cameroun ,
APPARTENANT A LA FAMILLE DES CeRDALIDAE,
par M. Paul Chabanaud,
Correspondant du Muséum.
Leptocerdale aethiopicum, nov. sp.
Type unique. — Cameroun, baie Malimba, île de Kwele-Kwele, dans la
baie de Douala [Th. Monod]. — Longueur totale : 5i millimètres.
D. Ü7. — A. 26. — C. 5 (6?); 1 5 ; 5(6?). — Pectorale 12. — Pel-
vienne 4. — Rayons branchiostèges tx (5?).
P. 100 de la longueur sans la caudale : hauteur 6,4; longueur de la
tête 10; espace prédorsal (1) * 21; espace préanal (S) 54. — P. 100 de la
longueur de la tête: espace préoculaire (3) * 25; œil 12; espace interorbi-
taire 8; longueur de la pectorale 5o; longueur d’une pelvienne 46; lon-
gueur de la caudale 100. — P. 100 du diamètre de l’œil : distance com-
prise entre la protubérance symphysiale mandibulaire et l’œil 208. —
P. 100 de la hauteur du corps: épaisseur (immédiatement en arrière des
pectorales) 83; hauteur de la base de la caudale 4i.
Anguiforme. Tête plus longue que haute, comprimée sur toute sa région
supérieure, dilatée au-dessous du niveau des yeux et davantage dans la
région operculaire; les faces latérales très obliques. Profil vertical anté-
rieur brièvement arrondi. Profil horizontal antérieur obtus. Museau (ré-
gion naso-labiale) à peine plus long que le diamètre de l’œil; un pli
dermal formant, sur le museau et entre les yeux, une carène obtuse. OEil
assez petit, distinct, par transparence, sous la peau (qui le recouvre sans
former de membrane différenciée , translucide) ; cet œil situé beaucoup plus
près du sommet de la tête que de la face ventrale de celle-ci. Bord anté-
(l) Soit la distance comprise entre l’extrémité antérieure de la tête (dans le
cas présent, le sommet de la mandibule) et la base du premier rayon de la dor-
sale.
Soit la distance comprise entre l’extrémité antérieure de la tête cl l’orifice
anal.
Soit la distance comprise entre l’extrémité distale de la mandibule et le
bord antérieur de l’œil.
— 231 —
rieur de la mâchoire supérieure émarginé , coupé verticalement au fond de
cette émargination, qui est limitée, à droite et à gauche, par un petit
lobe arrondi, saillant. Devant chaque œil, un pli dermal en forme de
carène oblique, très obtuse. Région préorbitaire (1) plus étroite que le dia-
mètre de l’œil. Fente buccale oblique, sinueuse. Mandibule très épaisse,
fortement proéminente, sinuée de chaque côté de la symphyse, qui forme,
en avant, une saillie obtuse; chacune de ces deux sinuosités recevant le
lobe latéral correspondant de la mâchoire supérieure. Commissure buccale
située un peu en avant de l’aplomb du bord antérieur de l’œil. Lèvre infé-
rieure épaisse. Région infra-mandibulaire portant deux plis dermaux, en
forme de carènes obtuses, partant de la symphyse et divergeant postérieure-
ment. Membrane intermandibulaire (entre la symphyse et l’isthme) for-
mant un pli médian , longitudinal , court.
A chaque mâchoire, une rangée de dents modérément longues et fortes,
légèrement recourbées vers l’arrière et diminuant graduellement de lon-
gueur d’avant en arrière. Les dents antérieures de la mandibule demeurant
à l’extérieur de la bouche , quand celle-ci est fermée.
Opercule long et peu élevé; son extrémité distale entièrement soudée au
cleithrum , contre la base des 3 rayons supérieurs de la pectorale. La fente
operculaire s’ouvre au-dessous de l’opercule et forme un angle d’environ
h 5° avec l’axe du corps; de longueur sensiblement égale à la hauteur de la
base de la pectorale, cette fente est limitée dorsalement par la soudure de
l’opercule au cleithrum, antérieurement par la membrane branchiostège
et, ventralement , par la soudure de cette membrane à l’isthme. Par suite
de son obliquité, cette fente, dont la limite dorsale se trouve au niveau de
la base du 3e rayon de la pectorale, ne se prolonge pas au-dessous du
niveau de l’articulation du rayon inférieur de cette nageoire. Rayons bran-
chiostèges (tous?) placés au-dessous du volet operculaire et visibles, par
transparence, à travers la membrane. Isthme creusé, antérieurement, d’un
court sillon longitudinal, obsolète.
Corps subcylindrique au niveau des pectorales, où sa hauteur est la
même que celle de la région céphalique, de plus en plus comprimé, à
partir de ce point, jusqu’à la base de la caudale; sa hauteur diminuant
graduellement, mais très légèrement, d’avant en arrière à partir de l’anus.
Pas de ligne latérale. Tête, à l’exception des opercules, dénudée; la
peau finement chagrinée. Ecailles petites, déformé discoïdale et à bord
postérieur paraissant lisse; ce bord postérieur non ou très peu saillant
hors de la peau. Rares sur les opercules, ces écailles sont plus nombreuses
sur le corps et plus serrées sur la région caudale, toutefois sans jamais
entrer en contact les unes avec les autres.
Dorsale d’une hauteur subégale, antérieurement, à la moitié de la bau-
d Soit la plus courte distance entre l’œil et la mâchoire supérieure.
— 232 —
teur du corps, s’élevant progressivement d’avant en arrière, sur la région
caudale, et proportionnellement à la diminution de la hauteur de cette
région du corps , de telle sorte que le bord libre de la nageoire demeure
parallèle à l’axe du corps. La membrane non émarginée entre les rayons.
Tous les rayons flexibles; les 3 on U premiers simples; les suivants arti-
culés et bifides. A son extrémité postérieure , la dorsale est largement unie,
par sa membrane, à la caudale. Anale symétrique à la dorsale et reliée,
comme elle, à la caudale; son premier rayon (simple?) inséré immédiate-
ment en arrière de l’anus et très peu plus court que les suivants, tous ar-
ticulés et bifides. Caudale terminée en pointe aiguë , composée de 1 5 rayons
principaux, articulés et bifides, accompagués de 5 (ou 6?) rayons secon-
daires épaxiaux, simples et courts, ainsi que d'un même nombre de
rayons secondaires hypaxiaux, identiques aux précédents; le sommet d’au-
cun de ces rayons secondaires n’atteint le bord libre de la membrane de
connexion dorso-caudale , non plus que le bord libre de la membrane ano-
caudale. Pelviennes insérées exactement au-dessous de l’insertion de la pec-
torale, modérément longues, très étroites; leur rayon interne le plus
long, les autres d’autant plus courts qu’ils sont moins voisins du rayon
interne.
Une papille saillante sur le bord postérieur de l’orifice anal.
Coloration en alcool. — D’un gris jaunâtre clair, parsemé de petites
macules punctiformes, brunes, groupées de manière à former, sur la tête
et sur le corps, une série de 5o ou 6o bandes verticales, à contour assez
net, régulièrement espacées et un peu plus larges que les intervalles qui
les séparent les unes des autres. Ces bandes sont disposées de la façon sui-
vante : deux sur la région buccale; une passant par l’œil; deux sur l’oper-
cule (l’antérieure très élargie); les suivantes en forme de chevrons, dont
l’angle saillant est placé sur l’axe du corps et dirigé vers la tête. Sur la
région dorsale, ces bandes verticales sont séparées d’une série de taches
confluentes entre elles et formant, le long de la base de la dorsale, une
bande longitudinale festonnée. Toute cette ornementation devient plus
claire et s’efface sur l’extrémité postérieure du corps. Le bord libre d’un
grand nombre d’écailles finement marqué de noir. Région abdominale
blanchâtre.
Habitat. — «Dans la vase dure à Sphagebranchus cephalopellis Blkr. ,
Upogebia furcata Auriv. , Eupanopeus africanus A. M.-Edw. , ; niveau infé-
rieur à la vase à Uca tangeri Eydoux, 9 décembre 1925. Densité de l’eau :
1 002-1 ooâ.» C’est en ces termes que le Dr Monod a noté la capture de
cette espèce intéressante.
La famille des Cerdalidae ne comprenait, jusqu’ici, que quatre espèces,
réparties en trois genres : Cerdale ionthas Jord. et Gilb., Microdesmus dipus
— 233 —
Gnthr; Microclesmus retropinnis Jord. et Gilb. et Leptocerdale longipinnis
Weymouth. Les trois premières, dont chacune n’est connue que par un
nombre très restreint d’exemplaires, ont été décrites de la côte W. du con-
tinent américain. Leptocerdale longipinnis Weym. a été décrit en 1911,
d’après 11 exemplaires, capturés la nuit, à la lumière, sur le littoral N.
du golfe du Mexique , à l’embouchure du lac Calcasieu , non loin du delta
du Mississipi.
Leptocerdalç aethiopicum est donc la première espèce de celte famille ren-
contrée en dehors du Nouveau-Monde; il diffère de Leptocerdale longipinnis
Weym. par sa forme beaucoup moins allongée (la hauteur du corps étant
comprise 1 5,5 fois, au lieu de 2/1 à 35,5 lois dans la longueur sans fa
caudale), par la position de son orifice anal, qui s’ouvre un peu en arrière
du milieu de la longueur du corps, et par le nombre plus réduit des rayons
de sa dorsale (£7 au lieu de 68), de son anale (26 au lieu de ho. ) et de sa
pectorale (12 au lieu de 1 lx). Le premier rayon de son anale paraît pro-
portionnellement plus long, tandis que le dernier rayon de la dorsale et le
dernier de l’anale sont moins rapprochés de la caudale; d’ou il résulte un
plus grand développement de la membrane de connexion de l’une et l’autre
de ces deux nageoires avec la caudale. La forme de la caudale elle-même
est légèrement différente plus longue et plus aiguë, dans l’espèce du
Cameroun, que chez L. longipinnis.
Ces différences (les seules qu’il m’ait été possible de relever entre ces
deux espèces) ne 111’ont pas paru assez importantes pour justifier la
création, au profit de L. aethiopicum, d’une coupe générique spéciale.
Chez tous les Cerdalidés connus à l’heure actuelle, le système de colo-
ration est identique et consiste en un semis de petites macules ou de points
bruns ou roussâtres, uniformément répartis sur la presque totalité de la
surface du corps ( Leptocerdale longipinnis ) ou groupés de manière à for-
mer des taches ou des bandes; la région ventrale étant immaculée, ainsi
que toutes les nageoires, dont la membrane est hyaline.
Selon toute vraisemblance, la grande rareté des quelques espèces qui
composent cette famille est due principalement à leurs mœurs particulières.
Leptocerdale longipinnis a été capturé la nuit, à la lumière; L. aethiopicum
demeure enfermé, durant le jour, au fond des terriers creusés dans la vase
et dont il ne sort très probablement, lui aussi, que la nuit. Il se pourrait
encore que les eaux saumâtres du voisinage des estuaires constituent l’ha-
bitat exclusif de ces deux espèces, sinon de toutes les autres.
Au sujet de la densité de l’eau à l’entrée de la baie Malimba , le Dr Monod
me donne les précisions suivantes : cette densité passe de 1.001 5— 1.0020,
en novembre, à i.oi3o, en fin février et mars, mais ne doit guèi’e
(O Weymouth (Frank Walter), Notes on a Collection of Fishes from Gameron,
Lousiana (Proc. U. S. Nat. Mus., 38, 1911, p. îha, fig. 1 et a).
s’élever au-dessus de ce chiffre entre le mois de mars et le début des pluies ;
l’île de Kwele-Kwele est donc baignée, toute l’année, par de l’eau à peu
près douce ou, tout au moins, très faiblement saumâtre et n’atteignant, au
maximum , que la moitié de la salinité d’une eau océanique normale.
On ne saurait trop louer la précision des méthodes scientifiques grâce
auxquelles le D‘ Monod, à qui la Science est déjà redevable de nombre de
découvertes précieuses, a su réaliser des observations de nature à projeter
quelque clarté sur la biologie de ces curieux animaux.
Laboratoire de M. le Professeur A. Gruvel.
Travaux Scientifiques de l’Armée d’Orieet (t giG-i g 1 8).
HvmÉnoptères Ichneümonides ,
PAR M. AnDRK SeYRIG.
Hoplismenus bispinatorius Thunb. ( arrnatorius Gr.). — d. Env. d’Isvor,
itoo m. d’alt., 7-17. (Dr Vittenet).
Barichneumon anguslatus VVsm. — d. Forme type. Holéven, S. de
Monastir, 8-17. (Infirmier Bunico).
Amblyteles equitatorins Pnz. — d. Ostrovo, 0. de Vodena, 1916. (I)r Ili-
vet). — Segment médian en grande partie jaune.
Colpognathus divisus Ths. — 9. Camp Grossetti, ait. 800 m., 5 km.
0. de Fiorina, 5 -18. (Capitaine Magdelaine). — 2 d. Fiorina, 7-17.
(H. Marcelet).
Phaeogenes fulvitarsis Wsm. — 9. Fiorina, 6-18. (Lieut* Cohen). —
d. Fiorina, 7-17. (H. Marcelet).
P. (?) Corcyrensis Brth. — d. Fiorina, 7- 17. (H. Marcelet). — Diffère
de la description de Brth. par le icr tergite rouge, h- 7 noirs, les hanches
m brunes à la hase et les fémurs et tibias m un peu obscurcis à l’extré-
mité. Au demeurant, typique ; Tête large, antennes petites, rouges, funi-
cule de 19 articles, le 7e carré. Aire supéromédiane semi-elliptique,
allongée. Hanches m avec une crête dentiforme. 5 mm.
Âcrorrhicnus ( Osprynchotus ) seductorius F. — 9. Golfe de Corinthe, Iléa,
7-18. (Dr Provotelle).
Cryptus spiralis Frcr. — 9. Camp de Zeiteniik , près Salonique , 10-17.
(Dr Bivet).
C. arrnatorius F. ( spinosus Gr.). — 9. Camp Grossetti, ait. 800 m.,
5 km. 0. de Fiorina, 5- 18. (Cap. Magdelaine).
Goniocryptus legator Thunb. ( plebejus Tschek). — 9. Albanie, Env. de
Koritza, 6-18. (E. Jupille et V. Odezène). — 9. Macédoine, Mayadag,
S. de Guevgeli, 6-18. (Pharmacien Beat).
Spilocryptus ( Gambrus ) tricolor Gr. — 9. Holéven, S. de Monastir,
9-17. (Infirmier Bunico). — Ailes très enfumées, au demeurant typique.
Hopïocryptus jemoralis Gr. , forma rnediterranca Tschek. — 9. Macé-
doine, S. E. de Yénidjé-Vardar, 8-17. (Dr Provotelle).
— 236 —
Listrognalhus maclator Thunb. ( pygostolus Gr. ). — 9. S. de Monastir,
Holéven, 8-17. (Inf. Bunico). — Coloration comme la forme type, sauf
que les tarses ni sont dépourvus d’anneau blanc. Très différent de la forme
andalusica, que j’ai décrite il y a peu de temps dans la revue crEos».
Mesostenus gladiator Scop — 9. Salonique, 1916. (Dr Rivet). —
Thorax noir. Antennes et tarses annelés. Ailes presque hyalines.
M. grammicus Gr. — 9. Macédoine, S. E. du Yénidjé-Vardar, Plati,
9-17. (Dr Provotelle).
Hemiteles pulchellus Gr. — 9. Florina, Vallée d’Armenko, 7-17. (Dr J.
Goulden). — 9. Florina, 7-17. (H. Marcelet). — 9. Holéven, S. de
Monastir. 10-17. (Inf" Bunico). — Ces trois 9 ont les pattes et la moitié
antérieure de l’abdomen rouges, comme la tête et le thorax.
Pimpla instigator F. — d. Yénidjé-Vardar, 1917. (Dr Joyeux).
P. examinator F. — d. Florina, 1917. (H. Marcelet).
Epiurus ( Pimpla ) roborator F. — d. Yénidjé-Vardar, 1917. (Dr Joyeux).
— d. S. de Monastir, Holéven, 8-17. (Inf. Bunico).
Polysphincta macedonica, nov. sp. — 9. Tête sensiblement rétrécie
derrière les yeux, très finement et éparsement ponctuée sur le dessus; face
transversale, protubérante au milieu; joues rétrécies en ligne droite vers
le bas, plus courtes que la base des mandibules; clypeus profondément
séparé de la face, convexe, arrondi au bord antérieur; antennes aussi
longues que les 3/A du corps; funicule atténué à la base et à l’extrémité,
composé de 23 articles, dont le i*r est 2,5 fois plus long que large, le 1 o*
presque subcarré, et les avant-derniers de nouveau beaucoup plus longs
que larges. Thorax brillant, très finement ponctué; mésonotum, vu d’en
haut un peu plus long que large, les notaules presque effacés; écusson
grand, un peu convexe; mésopleures luisantes, finement et irrégulièrement
ponctuées; segment médian nettement aréolé, la carène postérieure forte,
l’aire supéromédiane complètement entourée, subcarrée, les aires coxales
et spiraculaires bien délimitées aussi. Abdomen fortement et assez densé-
ment ponctué sur les 3 premiers tergites, finement et éparsement en
arrière; 1e1 tergite aussi long que large avec deux fortes carènes convergeant
vers l’arrière, et se prolongeant jusqu’à un sillon transversal , un peu avant
l'extrémité; 2e et 3e tergites sillonnés transversalement, le 4e et les suivants
presque lisses; le fi® égal à la moitié du 5% 6e sternite deux fois aussi long
que le précédent, atteignant presque l’extrémité de l’abdomen; tarière un
peu plus courte que le ier tergite, environ de la même longueur que le
métatarse m, ses valves très larges hérissées de poils noirs, peu denses,
mais exceptionnellement longs et fins. Pattes assez robustes, le 5' article
des tarses 111 un peu plus dn double du précédent; ongles densément pec-
— 237 —
tinés. Nervure transverso-cubitale plus courte que la distance qui la sépare
de la récurrente; 2e abscisse radiale à peu près droite, légèrement courbée
à l’extrémité même, nervuîus en arrière de la nervure basale; nervellus
brisé en son tiers inférieur et émettant une nervure bien nette. - — 4 mm.
Noir; palpes, mandibules et clypeus blancs, antennes rouges, le sçap
noir, les premiers et derniers articles du funicule rembrunis; écusson roux
clair, ainsique le mésosternum; tergites 2-3 bruns; pattes rouges , y com-
pris les hanches; l’extrémité des tibias m, le 5e article des tarses h et les
tarses iii noirs, la base des ier et 2e articles de ceux-ci pâles; Stigma blan-
châtre.
Semble ressembler beaucoup à P. subrufa Brdgm. (espèce connue seu-
lement d’Ecosse et du Norfolk), mais en diffère par l’écusson rouge, la
base de l’abdomen fortement ponctuée, la taille plus petite et d’autres
caractères secondaires.
Décrit d’après une 9 étiquetée : S. de Monaslir, Holéven, 8-17.
(Inf. Bunico).
Clystopyga incitalor F. — 9. Yar. à abdomen en grande partie rouge.
— Serbie, env. d’Iven, 800-1200 m, d’alt., boucle de la Cerna, 1917.
(J. Houdard).
Lissonota insignita Gr. — 4 9. Var. mediterranea (nov.). — Taille plus
grande que la forme type : i3 + i4 mm. Fémurs et tibias m entièrement
d’un rouge clair, ainsi les tergites 2-4. Albanie, env. de Koritza, 1918.
(E. Jupille et V. Odezène). — Une 9 de la forme type étiquetée : Albanie,
env. de Koriza, 8-17. (D1 Blanc).
Leptobaius ( Exetastes ) crassus Gr. — d. Macédoine, Zemlak, S. du lac
Prespa, 6-18. (Laborde). — Antennes filiformes, peu atténuées vers
l’extrémité, funicule de 42 articles.
Acrotomus succinctus Gr. — d. S. de Monastir, Holéven, 9-17- (Inf.
Bunico).
Polyblastus pnslornlis Gr. — 9. Albanie. Env. de Koritza, 8-17.
(D1' Blanc).
Hadrodactylus typliae Geoffr. — d. Diffère un peu de la formas type , et
constitue la var. balcanica (nov.) : Acetabula peu saillante; pilosité grise
médiocre; 1er tergite dépourvu de sillon longitudinal ; 5° article des tarses 111
égal au 3% et 1,0 fois plus long que le 4”. Nervellus brisé en son milieu.
— Face noire avec deux grands triangles jaunes le long des orbites; scape
noir, taché de jaune en dessous; premiers articles du funicule entièrement
bruns. 3e tergite rouge, bimaculé de brun, le 4e rouge seulement à la base.
Fémurs m entièrement rouges, leurs tibias jaunes, légèrement brunâtres
vers l’extrémité. 10 mm. — Macédoine, Vertékop, 0. de Vodena, 8-18.
MüSÉüM. XXXIII.
16
Mesoleius haematodes Gr. var 5. Schmdk. — 3. Macédoine, Yerria, 5 — 1 8.
Exochus castaniventris Brauns. — 9. Var. meridionalis (nov.) Semblable
à la forme type, mais en diffère par les joues ornées d'une tache jaune
remontant un peu le long des orbites externes. Antennes noires. Extrémité
des mésopleures et côtés du segment médian tachés de rouge. Tergites 1-7
entièrement rouges, le 8e seul, qui est exserte, est brun. 9 mm. — Camp
de Zeitenlik, près Salonique, 10-17. (Dr Rivet).
Bassus laetatorius F. — 3 9. Salonique. (Dr Rivet).
Promethes sulcator Gr. — <3. Var. avec l’écusson taché de roux-jaune. —
Macédoine, Sakulevo (marais), N. E. de Florina, 7-17. (Dr J. Goulden).
llomocidus nigritarsis Gr. — <3. Albanie. Env. de Koritza, 7-18.
(E. Jupille et V. Odezène).
Parabatus terebrator tilbr. — 3, caractérisé par le 1" tergite au moins
h fois plus long que large. 9,5 mm. — Salonique. (D1 Rivet).
Pnniscus tcstaceus Gr. — 16 9 et 9 3 provenant de divers points de
Macédoine, depuis Salonique et le bas Vardar jusqu’à la région des lacs
Prespa et Ochrida, en passant par la boucle de la Cerna et Monastir.
P. fuscicornis Hlm. — 9. Chalcidique, Vassilica, 7-16. (Dr Rivet). —
3. Mission du Vardar 1909. (R. Michel).
P. capito Kok. — 9. Tempes larges, non rétrécies en arrière; Ocelles
distants des yeux; funicule de 46 articles, le 20 environ 2 fois aussi long
que large, à peine plus long que le scape. Nervulus de la longueur de
l’abcisse qui le sépare de la nervure basale. — Corps rouge, lavé de jaune
aux sutures thoraciques et autour des yeux; stemmaticum jaune; funicule
brun-noir, sauf à la base; sternum et abdomen dépourvus de dessins bruns.
— Le présent exemplaire appartiendrait par sa coloration à la var. sibiricola
Kok. — L’espèce n’est connue que de Transcaucasie et de Sibérie. —
Sarirazar, Mission du Vardar, 1910. (R. Michel).
Enicospilus merdarius Gr. — Bach sur la Cerna, S. E. de Monastir,
1917. (Infirmière Martinez).
Ophion obscurus F. — 2 9. Env. de Salonique, projecteur d’Harman-
keuy, 1918. (R. Bresson). — 3. Macédoine, Florina, 1918. (Dr Joyeux).
O. distans Ths. — - 9. Funicule de 5i articles, ceux du milieu subcarrés.
Eperon externe des tibias 11, moitié moins long que l’éperon interne. Seg-
ment médian assez nettement aréolé. — Environs de Salonique, M* du pro-
phète Elie (780 m. d’alt.) 5-i8. (Dr A. Berton).
Barylypa raja Ilim. (= humeralis Rrns. syn. nov.) — 9. Albanie. Env.
de Koritza, 8-17. (Dr Blanc). — Le présent exemplaire mesure 10 mm.
et a le thorax rouge, taché de noir, mais sans dessins jaunes. Divers exem-
— 239 —
plaires 9 et g? de cette espèce que j’ai d’Andalousie et de Fiance (Hte-
Marne), montrent que tous les intermédiaires de taille et de colorations
existent entre les petits individus rouges et noirs, et les grands, vivement
décorés de jaune. Chez tous , la forme et la ponctuation sont très constantes.
L’identité des deux espèces me paraît donc hors de doute, et le d noir que
Hohngren a associé à sa 9 me semble appartenir à une autre espèce.
Pseudocymodusa ancilla nov. sp. — 9. Tête plus large que le
thorax, rétrécie en ligne droite vers l’arrière, finement ponctuée et mate,
ainsi que la face. Yeux glabres, très grands, se rapprochant vers le bas, de
façon à ne laisser entre eux qu’un intervalle à peine moitié aussi large que
le haut de la face, juste sous les antennes. Joues nulles. Clypéus et mandi-
bules très petits. Thorax étroit et grêle, mat. Notaules indiqués en avant.
Spéculum lisse et luisant. Aréolation du segment médian faible. Aire supéro-
rne'diane ouverte en avant et en arrière et communiquant d’une part avec
une petite aire basale allongée , et d’autre part avec une aire postérieure
légèrement excavée. Costule fine, mais nettement visible. Abdomen grêle,
le postpétiole aussi long que large, arrondi sur les côtés, 2e tergite deux
fois plus long que large, le 3° subcarré. Tarière i,5 fois plus longue que
le ie' tergite, presque aussi longue que les tibias ni. Extrémité de la cellule
radiale très éloignée du bout de l’aile. Aréole brièvement pétiolée , recevant
la nervure récurrente en son milieu. Nervure cubitale effacée à partir de
l’aréole. Nervulus interstitiel. Nervellus non brisé, légèrement courbe. A mm.
Noir, mandibules jaunes , tegulae blanchâtres , î er et û‘ tergite étroitement
bordés de rouge en arrière. Pattes d’un roux jaunâtre, y compris les
hanches i et n ; hanches in noires, ainsi que la base de leurs trochanters;
fémurs ni lavés de brun , leurs tibias jaunâtres , bi-annelés de brun clair.
Stigma jaune.
Diffère de toutes les Cyrnodusa et Pseudocymodusa par la longueur de
sa tarière. Se rapproche surtout de C. exilis, mais en outre de la coloration
de l’abdomen et des pattes, en diffère encore par les yeux glabres.
Décrit d’après une 9 étiquetée : Macédoine, Florina, 7-17. (H. Mar-
celet).
Saga ritis cognata Tsch, — 9. Env. de Salonique, Bords du Galiko, 8-17.
(D1 Rivet).
Casinaria monticola Ths. — d. Macédoine, Florina, 7-17. (H. Mar-
cel et).
C. tennivenlris Gr. — 9. Avec l’espèce précédente,
Eriborus ( Anilastus ) braccatus Gml. — 9. S. de Monastir, Holéven ,
8-17. (Inf. Bunico). — d. Macédoine, Florina, Vallée d’Armensko,
7-1 7. (J. Goulden).
16.
Diadegma ( Meloboris ) crassicornis Gr. — 9. S. de Monastir, Holéven,
7-17. ( Inf. Bunico ) .
Eulimneria ( Limnerium ) Xanlhostoma Gr. — 9. Macédoine, Zemlac,
S. du lac Prespa, 9-17. (R- Bresson).
Ncmeritis conescens Gr. — 9. Macédoine, Vakoufkeuy, N. E. de Florina,
7-17. (M. Marcelet).
Omorgus algériens Habm. — 9. S. de Monastir, Holéven. 9-17. (Inf.
Bunico). — Exemplaire parfaitement typique.
Meloboris stagnalis Hlm. — d. Salonique. Bords du Galiko, 8-17
(D1 Rivet). — Variété avec le scape noir, au demeurant typique.
Angitia trochanterata Gr. — 9 d. Env. de Salonique.
A. tibialis Gr. — 9 d. Avec l’espèce précédente.
A. trochanterata Ths. — d. Camp de Zeitenlik, près Salonique, 10-17.
(Dr Rivet).
A. vestigialis Rtzb. — 9. Macédoine, Florina, Vallée d’Armensco, 7-17.
(Dr J. Goulden).
Mesochorus vittator Zett. — d. Macédoine, Florina, 7—17- (H. Mar-
celet).
Les Ptérochrozées du Musée zoologique de l’Université de Berlin.
Une espece et deux variétés nouvelles,
PAR M. P. VlGINON.
M. Je Dr Ramme , Conservateur au Musée zoologique de l’Université de
Berlin, a bien voulu m’envoyer en communication sept Sauterelles appar-
tenant au groupe des Ptérochrozées.
Je connaissais déjà, par des photographies que le Dr Ramme avait eu
l’amabilité de faire exécuter pour moi, trois autres Ptérochrozées du
Musée zoologique. Il s’agissait des spécimens que voici. — Porphjromma
viridifolia Brunner, monotype (3. — Pterochroza ocellata L. , une 9. —
Le c? rattaché par Brunner, 1895, p. 2^6, à la 9 que Stoll (p. 7,
pl. Il a, fig. 3) appelait <rla Sauterelle à sabre tachée verte en forme
d’yeux» et dont Brunner a fait l’espèce Pterochroza Stolli : c’est là une
question dont je m’occuperai ultérieurement.
Gela dit, les sept exemplaires qui m’ont été adressés sont les suivants.
Roxelana crassicornis Stâl. Une 9. Bien noter le caractère primitif de la
cellule P, nullement encore dilatée ni spécialement polygonale : ce qui
contribue à faire, des Roxelana , un groupe de début, parmi les Ptéro-
chrozées actuelles. Ici Pélytre est sensiblement plus étroit que chez le
type . et l2 sont présents. q est remarquable. Cette simulation mimé-
tique comprend deux taches vaguement circulaires. La première, d’un
brun soutenu, occupe toute la région proximale delà cellule T. La seconde
touche presque l’autre : d’un brun jaune,, et plus pâle, elle se raccorde
par une marge incolore au tissu inaltéré. Ces taches ne sont point rongées;
elles ont un aspect gâté, pourri. Quant à la tache q, plus petite, à peu
près circulaire elle aussi, son intérieur est fenêtré. Un grand nombre de
points sombres sur le reste de l’élytre. Plaque sous génitale plutôt trian-
gulaire que cordiforme, avec une encoche de dimensions moyennes dont
le fond et les bords sont anguleux ; une carène partant du fond de l’en-
coche conduit à une région triangulaire déprimée , avec sillon médian. —
Pérou, Ob Madré de Dios, 5oo mètres.
Ommatoptera pictifolia Walker. — Une 9 , d’un brun qui est pourpré
par transparence. L’abdomen en est au stade Tanusia. Rio de Janeiro.
Mimetica sp. — A rapprocher de M. castanea Brunner. — Une 9.
Élytre vert, se salissant et jaunissant vers la base; s’harmonisant en cela
— 242 —
avec ie pronotum , qui est de cette couleur, mais qui se tache eu outre de
brun foncé suivant une bande axiaie marquée sur ie dessus de la selle.
Une granulation noire dans chacun des lobes arrière de la métazone. Les
pattes modérément brunes , mais toutes tachées de noir : épineuses à la
façon de M. castaneu, A l’élytre, les pentes antéro et postéro-distales un
peu plus fortes que chez M. casianea, la pointe apicale bien plus courte et
bien moins dégagée. Abdomen? (Il serait imprudent d’étaler cet exem-
plaire). Plaque sous-génitale rappelant, dans son ensemble, le trapèze :
sur le dessus de la plaque, ia fine encoche mène aussitôt à un étroit
triangle déprimé; les bords de l’encoche subanguleux; un second coude
subanguleux aussi ; puis les côtés du trapèze , qui sont concaves. — Long,
corp. 28, pronoti <j , elytr. 56, lut. campi ant. 18, post. 10; long, femor.
uni. io,5 , post. 26 , oviposit. 10. — Origine?
Mimetica bicolor nov. var.
Monotype 3. — A rattacher, soit à M. morluifolia Pictet, soit à M. in-
cisa Stâl, suivant que ia région moyenne, au champ postérieur de l’élylre,
est sinuée, ou entière, chez l’insecte : ce dont l’état du bord arrière ne
permet pas de décider (exemplaire plus petit que les 3 M. incisa de
Paris. )
La création de la variété nouvelle se justifie par le coloris singulier de
l’élytre : la bête étant brune, le champ arrière de l’élylre est brun aussi ;
mais tout le champ avant est soudain d’un beau vert. Je n’avais jamais vu
de Ptérochrozée mariant ainsi le vert et le brun, sur l’élytre.
A l’élytre, entaille antérodistale mâle très creuse, avec, au bord proxi-
mal de l’échancrure, le ressaut habituel. Un sinus dégage bien l’apex,
antérieurement. Pattes faiblement épineuses. Abdomen? (exemplaire à 11e
pas étaler). Les dimensions rappellent celles du 3 M. morluifolia de Paris.
— Long. corp. 1 7, pronoti 6, elytr. a 4. lut. campi ant. <j , post. ? ; long,
femor. ant. 7, post. 1 6,5, — Costa-Rica , volcan Cbiriqui.
Rhodopteryx crocea nov. var.
Holotype 9. — «In Begatlung» (in copula ) avec l’allotype 3. A rat-
tacher à Rli, elongata mihi, dont il diffère : i° par le coloris jaune de
l’élytre ainsi que' par la bande antérieure jaune de l’aile arrière; 20 par
l’apex, un peu raccourci, de l’élytre. Les épines des pattes plutôt moins
fortes que chez le type. Le renflement dorsal du tibia intermédiaire très
modéré.
Élytre d’un jaune faiblement bruni, se dorant par transparence : d’où
le nom de la variété. A l’aile postérieure, au lieu que l’apex, seul, soit du
— 243 —
Ion de l’élytre, c’est ici toute une bande, bornée par la nervure médiane,
qui est de couleur jaune. Le reste de l’aile est rouge avec des impressions
noires bien plus fines que chez le type spécifique. L’élytre, disais-je, est
un peu raccourci : du fait que la pente antérodistale, après avoir franchi
la nervure d’axe, aboutit à l’apex sans avoir formé de bec, pour rejoindre
ici la veine LK et non, comme chez le type, une branche antérieure de
cette nervure. Abdomen. Sur cette 9 , le lobe du deuxième segment est
avorté; mais nous le retrouverons chez le <$. Plaque sous-génitale assez
courte, quelque peu cordiforme, creusée d’une belle encoche aux bords
- subanguleux. — Long. corp. 3i, pronoti 7, elijtr. 36, ht. campi ant. 10,
post. g, 5 ; long, fe mor. ant. 12, post. 20 , oviposil. 1 7.
Allotype d très pareil. Abdomen : cette fois c’est le lobe du septième
segment qui est à peu près complètement avorté. Long. corp. ùâ, pronoti
6,5 f ehjtr, 28,0, lat. campi ant. 7 ,5, post. g,o ; long, femor. ant, lu,
post. 21. — 9 d; Colombie, Magdalena (Buena Vista).
Typophyllum laciniosum nov. sp.
Monotype 9. Doit son nom aux lobes tout à fait particuliers des fémurs
postérieurs.
Aile postérieure abortive. Pour ce qui est de la forme générale de
l’élytre, l’espèce vient grossir un groupe comprenant déjà T. abruptum
Brunner 1 89 5 et T. prœruptum mihi 1926. Sinus , poslérodistal unique,
comme chez T. prœruptum et contrairement à T. abruptum chez qui celte
région arrière est ondulée. Branche externe de la fourche sous-costale pré-
sente, comme chez T. abruptum, et contrairement, cette lois, à T. prœrup-
tum qui a perdu cette nervure. — Pour ce qui est des fémurs postérieurs,
si curieusement lobés, ce type est beaucoup plus évolué que les deux
autres : mais, pour ce qui a trait à la branche externe de la fourche sous-
costale, il est moins évolué que T. prœruptum puisqu’il conserve celle
branche, et, sous le rapport de la région postérodislale de l’élytre, il est
plus primitif que T. abruptum, puisqu’il n’ondule pas encore le bord
arrière
(l) Constater l’absence de la branche externe à la fourche sous-costale dans
Eos, 1925, p. 367, sur la fig. 5 qui reproduit en réalité un T. prœruptum alors
que j’avais cru dessiner T. abruptum. — Et voy. ce Bulletin, 1926, p. 208,
pour la création de l’espèce T. prœruptum mihi.
La présence de la branche externe à la fourche sous-costale nous rapproche
du très classique T. Trapeziforme. Dans le groupe des espèces dont l’aile posté-
rieure est abortive, T. injlatum et T. gibbomm mihi ont d’ailleurs aussi les four-
ches sous-costales munies de leur branche externe (Ce Bulletin, 1990, p. 446
448).
— 244 —
Tout l’insecte est brun. À lelylre , un trait plus pale souligne la nervure
d’axe. Pronotum étroit. Le dessus plat, et même déprimé faiblement entre
des arêtes saillantes, s’étrangle un peu dans la partie moyenne; largeur
avant 2 millimètres 3/4, largeur arrière 3 millimètres, longueur 5. Le
bord arrière à peine arqué : encoche minime. Elytre étroit. Le bord avant
de l’élylre se creuse légèrement dans la région B G pour monter ensuile à
la bosse àntérodistale , puis tombe suivant une pente très rapide tout en se
sinuant en E, en F, et dégageant un peu l’apex aigu. Le bord arrière, qui
va se dilatant jusqu’à la nervure U" U'", creuse ensuite le long sinus que
nous disions. Je reviens au champ antérieur et à la fourche sous-costale :
la branche interne de cette fourche se divise, pour envoyer au plus haut
de la bosse antérodistale deux rameaux entre lesquels le bord, rectiligne,
est parallèle à l’axe de l’élytre; quant à la branche externe, elle finit sur
un saillant marqué, à partir de quoi se creuse la pente abrupte. Bans le
champ arrière, là cellule P, assez longue et médiocrement haute, marque
un angle postérieur d’où descend une nervure II' U'" qui se bifurque bientôt
pour loger entre ses branches la cellule U". Une seule cellule S. — En
fait de taches mimétiques, une bonne fenêtre fj, et des points sombres,
dont le plus beau est en D. — Tous les fémurs sont lobés; mais surtout
ceux des pattes antérieures et postérieures. Fémurs antérieurs à trois dents,
l’apicale exceptionnellement grande (donnant au fémur une hauteur totale
de 2 millimètres 3/4, à cet endroit). Cette dent, très ample, dépassant beau-
coup le triangle. La dent intermédiaire est moins haute et bien moins
ample. La proximale est encore d’une bonne taille. Les trois dents peuvent
être considérées comme implantées sur une dilatation lamellaire du bord
céphalique du fémur. Fémurs intermédiaires à quatre dents; l’apicale,
grande, dépasse bien le triangle (hauteur du fémur, par le travers de celte
dent, 2 millimètres); la pénultième est encore d’une bonne taillle, les
deux proximales sont infimes. Les fémurs postérieurs ont des dents lobées
tout à fait particulières. L’apicale est grande et ample, dépassant beaucoup
le triangle (hauteur du fémur, par le traversée cette dent, 2 millimètres);
elle est précédée et suivie d’un petit lobe indépendant. L’avant-dernière
dent, de même forme que l’apicale, est quelque peu moins forte, la pré-
cédente est notablement moins ample, mais l’une et l’autre continuent de
dépasser le triangle au point d’offrir, comme l’apicale aussi d’ailleurs, un
bord presque circulaire, tout en faisant saillir une pointe, fine et courte.
Les trois dents de base sont ordinaires : la plus distale des trois , encore
notable, forme simplement le triangle, les deux proximales sont très
petites. Tibias normaux. Les intermédiaires terminent la dilatation de base
par une saillie qui précède la pente modérément rapide. La saillie en ques-
tion est précédée elle-même, sur le bord céphalique, par une saillie plus
faible ; sur l’autre bord il y a là un tubercule. Les tibias postérieurs ont le
bord dorsal interne du type lobé : les lobes 1 et surtout 1'; le lobe 2, crochet
— 245 —
étroit; une fine dent 3; des épines 4 et 5, très petites. — Abdomen. Au
premier segment, un petit lobe aigu; au second, un bon lobe terminal
dressé qui fait le crochet vers l’avant; au troisième un lobe terminal de
même importance envoyant une pointe vers l’arrière; les anneaux 4, 5
et 6 sont nus; ail septième, un bon lobe; encore un petit lobe au hui-
tième. Plaque suranale tuberculeuse, en trapèze, presque en rectangle,
avec le bord arrière sinué , non dépassée par les cerci. Plaque sous-géni-
tale plutôt cordiforme que triangulaire, sans carène bien nette, avec une
encoche modérée qui a le fond et les bords subanguleux. — Long-, corp.
aa, pronoti 5, elytr. ai, Int. cnmpi uni. 6 3/ 4, post. 5 ; long.fémor. uni. 6,5,
post. i j, oviposit.g. — Bolivie, V ungas de la Paz, 1,000 mètres.
Notes sue les Aptérygotes.
Deux exemplaires de Tullbergia antarctia JjUbv.
DES COLLECTIONS DU MUSEUM NATIONAL DE PARIS,
par M. J. -R. Denis.
Ces deux échantillons proviennent des Kerguelen et ont été récoltés par
J. Loranchet, en 191 4. Je crois pouvoir les rapporter à l’espèce de Lub-
bock , mais non sans quelque doute.
L’espèce nous est connue par la diagnose de Lubbock (1876, Ann. Mag.
N. H., 18), la description de Studer (1889, Forschungr. S.M.S. Gazelle,
etc.) et surtout par ce qu’en dit Borner (1908, Zool. Anz., 26, n° (189).
Ce dernier a pu examiner bon nombre d’exemplaires des Kerguelen , rap-
portés par Enderlein.
Je n’ai pas trouvé d’indications bibliographiques concernant le nombre
des bosses de l’organe postantennaire. Ce nombre est fort élevé chez les
exemplaires du Muséum de Paris; c’est même le plus éle/é qu’on connaisse
chez les Tullbergia. Il dépasse en effet 1 ho. Il me semble inadmissible
qu’une telle particularité ait échappé à l’observation, toujours si parfaite de
Borner; aussi dois-je mettre un ? à ma détermination. Cependant, je ne
crois pas être en droit de proposer quelque nom nouveau.
Les bases antennaires des échantillons examinés sont bien individuali-
sées et pourvues chacune d’un pseudocelle en rosette. Bien qu’il soit con-
forme à la description de Borner, l’organe antennaire III, présente, au
devant des trois gros sensilli, deux rudiments de bosses protectrices; aussi
les deux petits sensilli centraux ne sont pas tout à fait directement visi-
bles. Les pseudocelles du corps sont difficiles à voir: il est certain qu’il en
existe une paire sur le pronotum. Les épines anales ne présentent pas cette
particularité, décrite par Lubbock, mais dont ne dit rien Borner. L’appen-
dice empodial est représenté par un petit tubercule. Enfin , le revêtement
du corps est remarquablement long; les plus grandes soies d’abd. VJ sont
au moins cinq fois aussi longues que les épines anales.
Essai sur lus Sénocvlides Simon,
par M. Mello-Leitao.
[Suite.)
11. Senoculus (Labdacus) uncatus sp. n. (Fig. i3).
Q. 7 millim. Le céphalothorax uettement marqué de dépressions rayon-
nantes courbes; fossette médiane mal définie; la région céphalique un peu
plus élevée. Les yeux médians postérieurs grands, séparés moins d’un dia-
mètre et à deux diamètres et demi des latéraux. Région faciale inclinée,
presque verticale, courte, longue d’environ un diamètre des yeux médians
postérieurs. L’aire des yeux médian est, exceptionnellement pour le genre,
plus large que longue. Aux pattes 1 et II les patellas sent presque nauti-
ques, les tibias armés de k paires d’épines inférieures et les protarses de
5 paires. Le sternum arrondi, aussi large que long. L’abdomen est un
peu plus court que chez les autres espèces. Le céphalothorax est brun-
foncé, pourvu d’une large bande marginale noire, garnie de poils plu-
meux noirs; la région oculaire presque noire, L’abdomen blanc , presque
uniformément garni de pubescence plumeuse marron très foncé et tacheté
de noir; les filières rougeâtres; la face ventrale blanchâtre, concoiore. Le
sternum, les lames et les hanches brun-clair; la pièce labiale marron.
Hab. : Goyaz. Type n° 2i54i de la collection E. Simon.
BB. Les téguments garnis de poils simples :
G. Espèces avec les protarses armés de 5 paires d’épines inférieures.
I
12. Senoculus (Labdacus) prolaïus 0. Cambr. 1896.
Labdacus prolalus 0. Cambridge, i8qG , Biol Centr. Amer., vol. 1, p. 218,
pl. XXVIII, f. 3.
llab. : Mexique, Guatemala. Dans la collection E. Simon il y a une fe-
melle de Chirigui, au Panama (11* 7255).
— 248
13. Senoculus (Lardacus) canaliculatüs F. Cambr. 1902.
Senoculus canaliculatus F. Cambridge, 1902, Biol. Centr. Amer, vol, II,
p. 35o, pj. XXXIII, lig. 3, k.
Hab. : Mexique, Guatemala, Panama.
14. Senoculus (Labdacus) minutus sp. n. (Fig. 1 h, i5).
3. 6 millim. Le céphalothorax marqué d'une fossette médiane bien
nette, sulciforme et de stries rayonnantes. La région faciale courte, inclinée.
Fig. i3. — Épigyne de S. uncatus M. L.
Fig. 1 h. — Patte-mâchoire de S. minutus M. L. J- (vue latérale).
Fig. i5. — Patte-mâchoire de S. minutus M. L. J1 (vue ventrale).
Fig. i(j. — Epigyne de 5. proximus M. L.
Fig. 17. — Épigyne de S. purpureus Sim.
Fig. 18. — Patte-mâchoire de S. purpureus Sim. J1 (vue latérale).
Fig. 19. — Patte-mâchoire de S. purpureus Sim. J1 (vue ventrale).
presque verticale. Les yeux normaux (pour le genre). Les patellas I et 11
armées de î-t épines dorsales; les tibias de h paires d’épines inférieures
et les protarses de 5 paires. Le sternum arrondi, aussi large que lông. Le
céphalothorax jaune-pâle , pourvu d’un mince bord noir, les yeux dans
taches noires et les stries rayonnantes rougeâtres.
— 249 —
Les pattes janne-pâle, garnies de taches noires aux patellas, à la
hase et au sommet des tibias et des protarses. L’abdomen blanc, garni
d’une large bande longitudinale coccinée à la portion antérieure et de
deux bandes latérales noires, formées de grosses taches. Pubescence de
poils simples.
Hab. : Goyaz. Type : n° 21 568 b de la collection E. Simon.
15. Senoculus (Labdacus) proximus sp. n. (Fig. 16).
9. 8 millim. Le céphalothorax marqué d’une fossette médiane courte
et de stries rayonnantes superficielles , peu nettes. Région faciale horizon-
tale, longue d’environ 5 diamètres des yeux médians postérieurs. Yeux
normaux. Les patellas 1 et II armées de 1-2-1 épines dorsales; les tibias
de 4 paires d’épines inférieures et les protarses de 5 paires. Le sternum
échancré en avant, nettement plus long que large. Le céphalothorax
jaune-pâle, garni de poils simples brun-foncé. Les pattes jaune-pâle, con-
colores. L’abdomen blanc, garni, dans la moitié antérieure, d’une bande
longitudinale gris. En arrière de cette bande, une grosse tache brun-
rougeâtre, triangulaire, de base postérieure et, de chaque côté, une tache
inclinée en arrière et en bas, delà même couleur; toute la face dorsale est
finement tachetée de brun-rougeâtre. Le sternum, les hanches et les
pièces buccales jaune-pâle. La face ventrale gris-bleuâtre, concolore.
Hab. : Communaty (Pernambuco). Type : n° 1 71 g3 a de la collection
E. Simon.
GG. Espèces avec les protarses I et II armés de 3 paires d’épines infé-
rieures.
16. Senoculus (Labdacus) rubromaculatus Keyserl. 1879.
Senoculus rubromaculalus Keyserling, 1879, Verh. zool. bot. Ges. Wien,
vol. XXIX, p. 33g, pl. IV, p. 3o.
Hab. : Pérou, Amable Maria.
1'7. Senoculus (Labdacus) purpureus Simon, 1880 (Fig. 17, 18, 19).
Labdacus purpureus Simon, 1880, Bull. Soc. Zool. France, vol. V, p. 1 5 h .
Le type d’E. Simon est une femelle très jeune (n° 325g) de l’Isthme de
Dariea, mais dans la même collection il y a des mâles et des femelles sexuel-
lement mûres du Yénézuela (Fovar, n" 10997) et du Brésil, de Therezo-
polis (n° 9020 et 8735), Caraça (n° 7945), Colonia AIpina(n° 19212).
Cette espèce a un dessin bien caractéristique. Dans ma collection il y a des
femelles de Campina-Grande (Parahyba) et Petropolis. L’habitat de cette
espèce est donc du io° nord au 23" sud.
— 250 —
18. Sexoculus (Lvboaccs) albidüs F. Cambridge, 1897.
Labdacus albidus F. Cambridge, 1897, Ann. M«g. Nat. Hist (6e série),
vol, XIX , p. 91.
Hab. : Rio-de-Janeiro. .
19. Senoculus (Labdacus) fimbriatus sp. n. (Fig. 20).
Cu 10 millim. Le céphalothorax marqué d’une fossette médiane courte
et peu nette; la région faciale inclinée, presque verticale, longue de deux
diamètres des yeux médians postérieurs. Les yeux médians antérieurs
séparés d’environ un demi-diamètre. Les patellas I et 11 pourvues de deux
épines latérales (une interne et une externe), sans épines dorsales ; les
tibias armés de k paires d’épines inférieures et les protarses de 3 paires.
Le céphalothorax jaune, légèrement rembruni. L’abdomen blanc, marbré
de brun et pourvu d’une large bande longitudinale brune antérieure.
Toute la face ventrale jaune-pâle.
Hab. : Rio-de-Janeiro. Type dans ma collection.
20. Senoculus (Labdacus) penicillatus sp. n. (Fig. 21, 22, 2 3).
9. 16 millim. cf. 1 3, 5 millim.
Le céphalothorax marqué d’une fossette médiane courte et peu pro-
fonde, garni de longs poils blancs simples. La région faciale horizontale ,
longue de 2 diamètres et demi des yeux médians postérieurs. Les yeux
médians antérieurs séparés d'environ deux diamètres.
Les patellas 1 et II pourvues de 1-2-1 épines dorsales; les tibias armés de
l\ paires d’épines inférieures et les protarses de 3 paires. Les pattes-mâ-
choires du mâle robustes, les patellas un peu plus longues que larges, le
tibia aussi long que la patella et très élargi au sommet, en forme de
tarse et pourvu d’une petite dent inférieure; le bulbe pourvu de 3 pointes
courbes; le tarse et le tibia sont garnis de longs poils soyeux noirs qui
forment des pinceaux à l’extrémité apicale du tibia et à la base du tarse.
Le céphalothorax jaune, les stries rayonnantes rouges, la région cépha-
lique rouge et les taches oculaires noires. Le sternum et les hanches
jaune-pâle; la pièce labiale fauve; les lames fauves, garnies de longues
soies courbes; les chelicères fauves. Les pattes jaunes, concolores, garnies
de longs poils blancs et de poils rouges bien moins longs et bien moins
nombreux. L’abdomen blanc-jaunâtre, garni de longs poils soyeux blancs
et jaunes et pourvu d’une bande longitudinale médiane antérieure marron,
pointue en arrière. Au tiers postérieur de l’abdomen il y a, quelquefois,
une petite tache noire; et des deux côtés il y a aussi, quelquefois, une
mince bande sinueuse noire.
— 251
Hab. : Trinidad (n° 16873), Fonleboa, Amazone (n° 72-25), Goyaz
(n" 21 548 «), Matlo-Grosso (n° 9993 a) et Paraguay (n° 8748), soit du
12° nord au 27° sud. Types et cotypes à la collection E. Simon du
Muséum.
21. Senoculus (Labdacus) planus sp. n. (Fig. 2 4).
9. i3 millim. Le céphalothorax assez aplati, marqué d’une fossette
large et peu profonde et d’une dépression faciale très nette. Les yeux mé-
Fig. 20. — Patte-mâchoire de S. fimbriatw M. L. (vue latérale).
Fig. 21. — Patte-mâchoire de S. penicillaius M. L. J* (vue latérale).
Fig. 20. — Patte-mâchoire de S. penicillatm M. L. cf (vue ventrale).
Fig. 2 3. — Epigyne de S. penicillatus M. L.
Fig. 2 4. — Epigyne de S. planus M. L.
dians postérieurs médiocres , séparés d’environ deux diamètres et un peu
plus distants des latéraux , qui sont plus gros que chez les autres espèces
— 252
et regardent en dehors. Les yeux médians antérieurs séparés d’environ deux
diamètres. La région faciale horizontale, longue d’environ deux diamètres
des yeux médians postérieurs. Les patellas I et II pourvues de 1-9-1 épines
dorsales; les tibias armés de 4 paires d’épines inférieures et les protarses
de 3 paires. Les pattes garnies de poils soyeux très longs.
Le céphalothorax jaune, la région faciale rougeâtre et les yeux dans
des taches fauve-noir. Les pattes jaunes, pourvus de taches fauves, irrégu-
lières. L’abdomen jaune-pâle, garni de poils simples blancs et rouges; la
portion antérieure du dos avec une large bande de poils rouges; les
deux côtés striés de noir; la face ventrale brun-clair, concolore. Le
sternum et les hanches jaune-pâle; la pièce labiale, les chelicères et les
lames fauves.
Hab. ; Sanlo Antonio da Barra (Bahia). Type ; n° 1 1A99 de la collec-
tion E. Simon du Muséum.
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Janvier 1927.
— 253 —
Si JR DEUX TYPES DE TbROMBIDIONS DE LA COLLECTION LUCAS,
par M. Marc André.
Dans ies collections d’Arachnides du Muséum national d’Histoire natu-
relle de Paris, j’ai eu la bonne fortune de retrouver deux types de Throm-
bidions recueillis et décrits par Lucas (18/19, Expi. Sc. de l’Algérie, An.
Art., p. 3 10) et qu’aucun acarologiste n’avait pu jusqu’ici reconnaître,
tellement les diagnoses et les dessins donnés par l’auteur sont incomplets*
Ces exemplaires sont complètement décolorés à la suite de leur longue im-
mersion (85 ans) dans le liquide conservateur.
J’ai découvert en outre le type du Rhyncholophus? plumipes du même
auteur, décrit en 1 86 A dans les Ann. Soc. Ent. de France, p. 206 et non
figuré. L’animal étant complètement desséché, je ne me trouverai en me-
sure de donner sa description qu’après une assez longue préparation de
réhydratation.
Je crois maintenant pouvoir affirmer que ce sont les trois seuls types
d’ Acariens de la collection Lucas que possède le Muséum de Paris.
Microthrombidium (Enbmothrombiüm) barbarum Lucas.
18/19. Trombidium barbarum Lucas, Expi. Sc. de l’Algérie, Anim. artic. , p. 3 10,
pl. 32 , fig. 2.
1880. Thrombidium barbarum Lucas, Karsch, Arch.f. Nat., XLV1I, p. k.
i88Z(. Trombidium barbarum Lucas, Pavesi, Ann. Mus. Civ. di St. Nat. di Go-
nova, XX, p. 37.
Le spécimen-type, long de 2 mm., serait, d’après Lucas, crd’un rouge
écarlate vif en dessus, pâle en dessous. . . La tête et les pattes sont d’un
jaune foncé uniforme. Les yeux sont également jaunes ».
Chez cette espèce , l’abdomen est subcylindrique et présente seulement
à la hauteur d’insertion des troisième et quatrième paires de pattes un
léger étranglement. Sa partie postérieure est largement arrondie.
Sur toute sa surface, cet abdomen est revêtu de papilles bien caracté-
ristiques, dont la forme est voisine de celles du M. ( E .) Antonii M. André.
Ces papilles (A) sont toutes du même type, subclaviformes, fortement
recourbées en arrière et très légèrement tronquées obliquement à leur
extrémité. La distance qui les sépare entre elles est de 25 à 3o p, mais
Muséum. — xxxm.
l7
— 254
leur largeur, atteignant 2 5 p, les amène presque en contact les unes avec
les autres. Leur longueur est de 55 à 6o f i.
Environ vers leur moitié basilaire, ces papilles sont divisées par une
étroite cloison transversale. Depuis l’origine jusqu’à cette cloison , la hampe
est recouverte de barbules simples, fines, assez longues, mais diminuant
graduellement de taille au fur et à mesure quelles s’éloignent de la base.
Au niveau où se terminent ces barbules, commencent à paraître de petites
tubérosités recouvrant les bords latéraux de la papille.
Les papilles qui se trouvent sur les pattes sont, bien que moins déve-
loppées, assez semblables à celles de l’abdomen et mélangées à de rares
poils simples.
Dans la première paire de pattes (Pi), les tarses ^70 fz) sont plus
longs que les tibias ( 23 0 f*). Le tarse, renflé à sa partie ventrale et arrondi
à son extrémité distale, atteint i3o f* de largeur : le rapport entre ses
deux dimensions est donc de 2,84.
L’armature des palpes maxillaires (Pm) est également bien caractéris-
tique. Sur sa face dorsale, le quatrième article présente, à la base de la
griffe terminale, un ongle accessoire très fort, suivi postérieurement d’une
dizaine de fortes et longues soies spiniformes. Sur la face ventrale ou infé-
rieure, du côté externe, et à la hauteur d’insertion du tentacule, il y a trois
longues épines bien développées.
Cette espèce se classe dans le genre Microthrombidium en raison de sa
crête métopique linéaire, formant dans sa région postérieure une aréa sen-
silligère rhomboïdale. Elle se rattache au sous-genre Enemothrombium par
les papilles cloisonnées qui la recouvrent.
Elle est très voisine du M. ( E .) Anlonii M. André dont elle s’éloigne
toutefois par l'armature des palpes, les papilles de l’abdomen pourvues de
tubérosités (au lieu d’être lisses) et les dimensions relatives du tarse et du
tibia de la première paire de pattes.
Contrairement à ce que Lucas affirme dans sa diagnose, cette espèce n’a
que peu d’affinités avec le Sericothrombium holosericeum L. d’Europe.
Il dit quelle rrn’est pas rare dans l’est et l’ouest de l’Algérie, particuliè-
rement aux environs du cercle de Lacalle, de Bône, de Constantine, de Phi-
lippeville, d’Alger et d’Oran; cette espèce, à démarche assez lente, se plaît
sous les pierres légèrement humides, et se tient aussi dans leurs anfrac-
tuosités. L’hiver et le printemps sont les meilleures saisons pour rencon-
trer ce Trombidium , que j’ai cependant quelquefois trouvé errant, pendant
l’été, dans des lieux secs, arides, sablonneux et exposés au soleil».
Euthrombidiüm pulchelldm Lucas.
18 4g. Trombidium pulchellum Locas, Expi. Sc. de l’Algérie, Auim. artic. , p. 3io,
pl. 22, fig. 3.
— 256 —
Lucas donne comme taille de l’animal 2 millimètres de long sur 1 milli-
mètre de large; ces dimensions sont exactement de 1900 p sur 1060p.
Selon l'auteur, trie corps est rouge, taché de jaune, tête rouge uni-
forme, palpes et pattes jaunâtres ».
Comme le précédent , l’individu type est , pour la même cause , complè-
tement décoloré.
La forme du corps est bien caractéristique, car, quoique l’abdomen ait
des bords moins sinueux que chez YE. trigonum, il présente également un
aspect presque trigone.
Cet abdomen se prolonge au-dessus du céphalothorax et possède de
fortes saillies humérales arrondies. A la hauteur d’insertion des troisième
et quatrième paires de pattes, le corps se rétrécit et présente de chaque
côté un étranglement bien marqué. On remarque, en outre, comme Lucas
l’a signalé, des plis dorsaux transverses dont l’antérieur est presque recti-
ligne et les deux postérieurs arqués en avant.
La partie du corps la plus typique chez cet exemplaire est la région pos-
térieure de l’abdomen. En effet, celle-ci présente un scutum bien chitinisé,
convexe dorsalement, dont la couleur d’un jaunâtre foncé s’est conservée.
Ce scutum, plus long que large, est tronqué à sa partie antérieure et se
termine par un bord postérieur arrondi. Cette espèce de bouclier, dont le
centre seul arrive au niveau de la face dorsale de l’abdomen, est enfoncé
assez profondément dans un repli circulaire de la cuticule et se trouve alors
limité sur une partie de son pourtour par une gouttière se prolongeant
jusqu’aux deux tiers de la longueur des bords latéraux.
Les poils recouvrant l’abdomen sont de petite taille (environ 45 p) et
tous de même forme : leur structure (A) est semblable à ceux de YE. tri-
gonum, c’est-à-dire qu’ils sont coniques et munis de barbules assez courtes
et serrées.
Chaque paire d’yeux est portée sur un court tubercule.
La crête métopique est composée d’une partie médiane linéaire qui oc-
cupe presque toute l’étendue du céphalothorax. Elle présente une petite
aréa losangiforme sur les bords de laquelle s’insèrent les deux poils senso-
riels.
Les pattes sont assez robustes et du même type que chez YE. trigonum
Herm. Dans celles de la première paire (l), le tarse (Pi) est sensiblement
plus long (260 p) que le tibia (24o p). Sa largeur (90 p) est contenue
presque trois fois (exactement 2,88) dans sa largeur.
M Chez le T. pulchellum , Lucas figure les pattes comme n’ayant que six articles :
il y en a, en réalité, sept, car, chez les Thrombidiidae comme dans d’autres Aca-
riens, une articulation (ou tout au moins une suture) sur la partie du fémur
permet de délimiter, entre celui-ci et le trochanter, un petit article supplémen-
taire, le trochantin.
— 257 —
P,
Euthrombidium, pulchellum Lucas (x 53) :
Pi, tibia et tarse de la ire paire de pattes (X 87); P m, palpe (face externe);
Pin’, palpe (face interne); A, poils de l’abdomen (x 220).
'1-
Le palpe maxillaire (Pot) est muni d’un appendice plutôt cylindrique
que claviforme et l’extrémité libre de cet appendice atteint presque celle
de l’ongle terminal. La longueur totale du palpe est de kh o p.
On remarque, au sommet de chacun des palpes, à la base de l’ongle
terminal, une forte épine conique, très aigue, dirigée en avant (ongle
accessoire) et insérée sur le bord supéro-intcrne du quatrième article. A la
face externe du palpe , au bord inférieur, près du point d’insertion du cin-
quième article, naissent deux fortes épines. Il y a en outre à la face interne
du même article une brosse, ou radula, composée de quatre soies spini-
formes.
Cette espèce, depuis Lucas, n’a été citée par aucun autre acarologiste.
Je classe ce Thrombidion parmi les Eulhrombidium en raison de la struc-
ture de son abdomen qui présente un scutum postérieur; de l’armature
des palpes maxillaires; de la forme des poils recouvrant le corps et de celle
de la crête métopique caractéristique du genre. N’ayant en ma possession
qu’un seul exemplaire, il m’a été impossible de le dilacérer pour constater
la présence d’un naso.
Lucas dit n’avoir rencontré qu’une seule fois ce Thrombidion, pris en
mai, errant sur les arcades de l’aqueduc romain situé à la jonction du Bou-
mersoug et du Rummel (environs de Constantine).
Les S po isd y les de la Mer Rouge-
( D’APRES LES MATERIAUX RECUEILLIS PAR LE D‘ JoUSSEAUME ),
par M. Ed. Lamy.
Les Spondylus sont des Bivalves fixés par leur valve droite, qui très sou-
vent adhère par presque toute son étendue au substralum, dont on a, par
suite, de grandes difficultés à la détacher : aussi sont-ils fort peu rapportés
par les voyageurs naturalistes. C’est ce qui explique pourquoi , à l’excep-
lion du Sp. aculeatus Chemn. , il est rarement fait mention des espèces de
ce genre dans les travaux relatifs à la faune de la Mer Rouge. Le D‘ Jous-
seaume, au contraire, a pu y recueillir une importante série de ces formes
qu’il a donnée en 1917 au Muséum national de Paris; en même temps il
m’a remis ses notes manuscrites concernant ces coquilles, dont la détermi-
nation est toujours rendue fort incertaine par le fait que, comme tous les
Mollusques fixés, non seulement elles s’incrustent de corps étrangers, mais
elles modifient extrêmement leur forme et leur ornementation selon l’ha-
bitat.
Spondylus aculeatüs (Chemnitz) Schroter.
Dans ses notes, le Dr Jousseaume fait remarquer que les auteurs attri-
buent à tort le nom spécifique d 'aculeatus à Chemnitz , qui désignait cette
espèce par plusieurs mots, et que c’est Schroter qui, dans la table du Con-
chylien Cabinet publiée en 1788, a donné à ce Spondyle une appellation
jainominale.
D’autre part, il admet pour synonyme de ce Sp. aculeatus le Sp. costalus
Lamarck et il ajoute : kod a également commis une errêtïr en rapportant ce
Sp. costatus au Folium petroselimm, Spondylus foliaceus de Chemnitz ».
Mais, en réalité, sous le nom de Sp. costatus, Lamarck a réuni (1819,
Anim. s. vert., VI, ire p. , p. 189) deux espèces différentes de Chemnitz.
L’une, d’un rouge foncé, avec côtes et épines blanches, est la coquille
appelée par Chemnitz Sp. gaederopus ex mari Chinae ( 1 7 8 A , Conch. Cab.,
VII, p. 75, pi. 44, (ig. 46 1 -46a) : à cette forme, qui est considérée
comme typique par Lamarck et dont le spécimen original, de couleur
pourpre, avec six côtes spinifères blanches, est conservé au Muséum de
Paris (1917, Lamy, Bull. Mus. hist. nat., XXIII, p. 322), il faut restreindre
le nom de costatus, et c’est elle qui a été assimilée parles auteurs à l’espèce
figurée par Chemnitz (1784, loc. cil., p. 85, pl. 46, fig. 47-2-473) sous
l’appellation Folium pelroselimim , Spondylus foliaceus, et nommée par
Sowerby (i848, Thés. Conch., I, p. 4 î 8 , pl. LXXXIV, fig, 6-10;
pl. LXXXVIII , fig. 4) Sp. petroselinum Chemn. "par Reeve (i856, Conch.
Icon. , pl. Vil, fig. 2 5 a-b) Sp. foliaceus Chemn. , tandis que M. H.-C. Fulton
(igt5, List Rec. Spec. Spondylus, Journ. ofConchol., XIV, p. 354) adopte
la dénomination de Sp. pes-asininus Rollen (1798, Muséum Bolten . ,
p. i-9 4).
Quant à l’autre forme qui est la variété b de Lamarck à côtes et épines
plus ou moins teintées de pourpre, et qui constitue, comme l’a reconnu
Deshayes ( 1 836 , Anim. s. vert., ac éd., Vil, p. 186, note), une espèce
distincte, c’est elle qui correspond à la coquille Erythréenne appelée par
Chemnitz Sp. aculeatus ex mari rubro (1784, Conch. Cab., VII, p. 74,
pl. 44, fig. 46o; 1786, ibid., IX, p. i44, pl. 116, fig. 991), par
Schroter (1788, Namen-Regisler Conch. Cab., p. 99) Sp. aculeatus et par
Bolten (1798, Mus. Bolten., p. 1 9 4 ) Sp. maris-rubri.
rfHab. — Suez, Djibouti : celte espèce est très abondante sur la plage
de Suez où elle est rejetée par les flots avec les blocs madréporiques ou les
autres corps sur lesquels elle se fixe : sa forme, le nombre des rangées
d’épines, ainsi que la longueur de celles-ci, présentent de nombreuses
variations. Chemnitz rapporte que celte espèce est comestible : c’est
probable, car je l’ai vue quelquefois figurer dans les paniers des pê-
cheurs.» (Dr J.)
Un autre Spondyle de la Mer Rouge a été représenté avec l’appellation
de Proboscis elephanti par Chemnitz (1784, Conch. Cab., VII, p. 81,
pl. 45, fig. 468), qui lui reconnaît d’ailleurs la plus grande conformité
avec le Sp. aculeatus.
Le Dr Jousseaume dit qu’il a trouvé à Suez une coquille semblable à
celte figure de Chemnitz et il ajoute : rrquoique cette forme ait été établie
sur un spécimen qui a été gêné dans son développement, je crois qu’elle
appartient à un type différent de celle que l’on rencontre ordinairement
dans la mer Rouge [c’est-à-dire du Sp. aculeatus ] : aussi l’ai-je conservée
comme espèce sous le nom de Sp. proboscis elephanti-n.
Mais, pour la raison même qu’il s’agit simplement d’une monstruosité,
cette forme a été, à meilleur droit, réunie au Sp. aculeatus par Küster
( 1 858 , Conch. Cab., 2' éd., p. 5, pl. 1, fig. 2 et pl. 4, fig. 8).
Le Df Jousseaume signale également à Suez comme très rare le Sp. bar -
batus lleeve (i856, Conch. Icon., pl. IV, fig. 16) : or, dans sa collection,
le seul spécimen qui pourrait correspondre à cette espèce, et qui est d’ail-
leurs étiqueté Sp. plurispinosus Rve., ne semble être aussi qu’un jeune
Sp. aculeatus.
D’autre part, il identifie au Sp. monachus Chenu (1 845 , lllustr. Conch.,
p. (>, pl. 26, lig. 5) ffun seul exemplaire mort et un peu décoloré, dont
le développement paraît plus normal que celui de l’individu figuré par
Chenu» : mais ce spécimen, recueilli à Aden, n’offre pas la coloration
rouge brique, avec épines violettes, indiquée par la figure en question et
il me paraît n’être qu’un échantillon roulé de Sp. aculeatus.
Enfin, sous le nom de Sp. Suvignyi, il donne la description suivante
d’une forme également voisine, qu’il considère comme une espèce nou-
velle.
Sp. Savignyi Jousseaume.
ff Testa soliila, ovoidea, inœquivalvis , ru fa, lineis albis intersitis ; longitu-
dinaliter coslata, costis rudibus , numerosis, inermibus, inæqualibus , rujis el
albis allcrnantibus , intus albo-fulva, zona lata castaneo-rufa circumcincla ;
margines forlissime slriati.
ffDimens. : long., ho à 5o millimètres; largeur, 3o à ho millimètres.
« Coquille solide, irrégulièrement ovale, d’un rouge violacé ou fauve,
sur lequel se détachent des bandes blanches. La surface est couverte de
côtes rugueuses, saillantes, de grosseur différente. Les deux valves sont
inégales. L’inférieure, toujours plus grande, adhère sur une large étendue
et, quand la coquille vieillit, du pourtour de la partie adhérente s’élèvent,
presque à angle droit, des bords qui atteignent quelquefois plus d’un cen-
timètre de hauteur : ils sont rugueux et divisés par des côtes qui sont cou-
vertes de petites nodosités squameuses; de ces côtes, les unes sont blanches
et alternent d’une façon régulière avec d’autres, dont la couleur est d’un
rouge légèrement teinté de violet. Intérieurement cette valve, très excavée,
est, ainsi que la valve supérieure, d’un blanc jaune-verdâtre au centre avec
une large bande d’un brun foncé près des bords qui sont profondément
striés : en dedans, ces stries s’arrêtent brusquement en formant une rangée
de petites nodosités, dont la couleur est toujours plus rouge el plus vive.
L’impression musculaire, dans chaque valve, est superficielle, assez
étendue, en forme de croissant. La valve supérieure, un peu voûtée et
presque circulaire, est couverte de côtes rayonnantes rugueuses, mais sans
épines, excepté sur le bord où, chez l'un des individus que j’ai recueillis,
quelques unes des côtes se prolongent antérieurement en pointes proémi-
nentes; les côtes les plus saillantes sont blanches et les autres brunes; le
sommet de cette valve est assez fort et mousse , les oreillettes qui s’étendent
sur ses côtés sont assez longues, étroites, surmontées de côtes un peu pe-
tites, mais semblables à celles de la surface. Sur la valve inférieure, la char-
nière est formée de deux fortes dents médianes canaliculées, qui se
recourbent en dehors comme deux cornes : sur leur face externe existe, de
chaque côté, une fossette profonde dans laquelle vient se placer une des
dents latérales de la valve supérieure; le ligament est petit et n’occupe
qu’une faible partie de la dépression qui sépare les dents; la surface plane
qui s’étend du sommet au bord de la charnière, est maculée de quelques
taches violettes et divisée au milieu par une fissure qui ne s’étend pas jus-
qu’au sommet. Sur la valve supérieure, la charnière présente au milieu
une fente pour recevoir le ligament, qui est bordé de chaque côté par les
dents cardinales (1) qui sont petites, allongées et à peine saillantes, alors
que les dents latérales sont fortes et très proéminentes; ces dernières sont
séparées des dents cardinales par des fossettes profondes dans lesquelles
viennent s’engrener les dents cardinales delà valve inférieure.
rrHab. — Obock, Djibouti : dans chacune de ces localités je n’ai trouvé
qu’un seul individu, fixé dans les anfractuosités de Madrépores. « (D1 J.)
L’examen des types de cette espèce, qui, à première vue, paraît bien
distincte, conduit cependant à se demander s’il ne s’agirait pas d’échan-
tillons roulés de Sp. aculeatus Chemn. , chez lesquels l’usure aurait fait dis-
paraître complètement les épines.
Sr. Lixgua-fehs Sowerby.
Deux coquilles recueillies à Massaouah ont été déterminées par le D' Jous-
seaume, l’une Sp. asperrimus Sow . , l’autre Sp. lingua-felis Sow. = jeune
asperrimus Sow.
M. 11. C. Fulton (1910, Journ. of Conchol. , XIV, p. 33a) fait remarquer
que les figures données par Reeve (i856, Conch. Icon., pl. XII, fig. 65 et
pl. VII, fig. 27) pour ces deux formes sembleraient indiquer qu’elles 11e
constituent, en effet, qu’une seule espèce, mais il les maintient comme
bien distinctes.
D’ailleurs, le spécimen étiqueté S. asperrimus par le Dr Jousseaurne me
paraît, en raison de sa forme oblongue, de son test solide, de sa couleur
brune uniforme, tout au plus pourpre au sommet, appartenir, lui aussi,
plutôt au Sp. lingua-felis Sowerby (1868, Thés. Conch., 1, p. 620,
pl. LXXXV11I, fig. 5o),
ffHab. — Massaouah : deux individus pris vivants parmi les Madré-
pores ». (D‘ J.)
t1) Dans toutes les descriptions, le D1' Jousseaurne appelle «dents cardinales;)
de la valve supérieure (valve gauche) les lames situées entre la fossette ligamen-
taire et les fossettes dentaires, mais F. Bernard (1898, Ann. Sc. Nat. Zool., 8e s.,
VIII, p. lia) a fait remarquer qu’elles ne sont pas surélevées par rapport à la
surface générale du plateau cardinal et ne sont donc pas de véritables dents s en
réalité les vraies dents cardinales de cette valve sont celles nommées latérales par
le Dr Jousseaurne.
263 —
Sp. Reevei Fii lion.
Le Dr Jousseaume a assimilé au S. hystrix Rve. «un spécimen, en par-
lait état de conservation, trouvé à Djibouti dans les Madrépores», qui
effectivement parait bien conforme à la figure donnée par Reeve (1806,
Conch. Icon., pl. XII , fig. 42).
M. Fulton (1910, Journ. ofConchol., XIV, p. 33a), qui adopte pour Je
Sp. radians Lk. le nom de Sp. hyslrix Bolten (1798, Mus. Bollen., p. 19b),
a proposé d’appeler Sp. Reevei l’espèce de Reeve qui est différente.
tfllab. — Djibouti, dans les Madrépores : très rare». (Dr J.)
Sp. Herinacetts Chenu.
Le Dr Jousseaume a attribué le nom de Sp. zonalis Lk. à des coquilles
dont il dit : «Ces individus , que j’ai rencontrés vivants à Aden , ressemblent
à la variété du zonalis représentée par Chenu dans les figures 4 de la
planche 7 : cette variété est assez différente de la figure du type publiée
par Delessert et reproduite par Chenu dans la figure 7 de sa planche 3 ».
C'est, en clïel, à tort que celte dernière figure de Chenu a été consi-
dérée par M. Fulton (1915, Journ. ofConchol., XIV, p. 333) comme pou-
vant correspondre à une variété du Sp. albibarbalus Rve. : car, ainsi que
le dit le Dr Jousseaume, elle n’est que la reproduction de la ligure originale
de Delessert (i84i, Rec. Coq. Lamarck, pl. 16, fig. 10) et elle représente,
par conséquent, le Sp. zonalis typique. Tel que l’a représenté Delessert, ce
-Sp. zonalis Lamarck (1819, Anim. s. vert., VI, 1" p., p. 1 98) est une
coquille offrant une région umbonale blanche tachetée de brun et une large
zone brun rouge vers le bord ventral, et, d’après cette figure, il semble
bien que von Martens (1902 , Rumphius Gedenkboek , Molluslœn, p. 128) a
eu raison d’identifier à cette espèce le Sp. coccineus Rve. = ocellatus Rve.
Or, Küster (i858, Conch. Cab., 2e éd., p. 22, pl. IV, fig: 3-4 et pl. IX,
fig. 2-3) et M. Fulton (1915, Journ. of Conchol., XIV, p. 336) font ce
Sp. coccineus Rve. synonyme de nicobaricus Chemn. = hystrix Bolten =
radians Lk., espèce à laquelle il convient donc de rattacher également le
Sp. zonalis typique.
Quant aux figures 4 de la planche 7 de Chenu (18 45, lllustr. Conch.),
elles correspondent , comme les figures 12 (pl. LXXXV) et 60 ( pl. LXXXIX)
de Sowerby (1 848 , Thés. Conch., I), ainsi que les figures 29 a et 29 b de
Reeve ( 1 856 , Conch. Icon., pl. VIII), au Sp. kerinaceus Chenu ( 1 845 ,
lllustr. Conch., pl. 25, fig. 3-4), qui, selon la suggestion de M. Fulton
(igi5, Journ. of Conchol., XIV, p. 333), est très probablement une variété
de son Sp. Reevei — hnstrix Reeve ( non Bolten] f 1 856 , Conch. Icon.,
pl. XII, fig. 42).
«liai). — A <le n ; subfossile à Kamarau (Dr Faurot).» ( !>' J . )
Dans sa collection, le Dr Jousseaume a rapporté au Sp. plurispinosus
Reeve(i856, Conch. Icon., pl. Y, fig. 18 a-b ) deux individus trouvés à
Djibouti; ils me paraissent aussi devoir être rattachés plutôt à ce Sp. heri-
naceus Chenu.
Sp. Fragum Reeve.
Le Dr Jousseaume a aussi déterminé Sp. zonalis Lk. deux coquilles de
Djibouti, qui, avec une coloration générale blanche teintée de brun violacé,
ont leur région umbonale d’un rouge vermillon : elles me paraissent être
plutôt des Sp. fragum Reeve ( 1 8 5 6 , Conch. Icon., pl. XVII, fig. 6i), espèce
que M. Lynge (1909, Mém. Acad. R. Sc. Lelt. Danemark, 7e s. , V. p. 1 5 J )
regarde comme étant synonyme du Sp. speclrum Rve. , qu’il rattache aussi,
à titre de variété, au Sp. nicobaricus Ghemn. = hyslrix Bollen = radians Lk.
Hab. — Djibouti, Àden(1), Perim.
D’autre part, le Dr Jousseaume rapporte des coquilles provenant d’Aden
et «le Djibouti au Sp. concavus Deshaves ( 1 863 , Cal. Moll. Réunion, p. 3 h,
pl. XXXII , fig. i-3 (2)) forme qui n’a été décrite que d’après une valve infé-
rieure, et il considère que cette espèce «n’est peut-être qu’une variété du
Sp. zonalis Lk» : les spécimens en question me semblent se rattacher plutôt
au Sp. fragum Rve.
Si*. Spectuum Reeve.
Plusieurs Spondyles recueillis dans la Mer Rouge par le Dr Jousseaume
me paraissent pouvoir être rapportés au Sp. nicobaricus Reeve (i856,
Conch. Icon., pl. XIV, fig. 5o), qui est, selon Küster (i858, Conch. Cab.,
ae éd., p. 23), une forme différente du Sp. nicobaricus G hem ni tz = hyslrix
Rolt. — radians Lk., et qui, d’après M. Fulton (1915, Journ. of Conchol.,
XIV, p. 335), doit êire identifié au Sp. speclrum Reeve ( 1 856 , Conch.
Icon., pl. XIV, fig. A 9).
Ilab. — Djibouti.
Sp. Castus Reeve.
Le D‘ Jousseaume a trouvé à Djibouti une forme qu’il rattache, à litre
de variété, au Sp. gracilis Chenu ( 1 8 A 5 , llluslr. Conch., p. 5,pl. 26,
fig. 1), qu’il considère comme «une espèce bien distincte du Sp. candidus
O Un des spécimens provenant d’Aden a été étiqueté par le 1)' Jousseaume
Sp. tenebrosus Reeve (i856, Conch. Icon., pl. IX, fig. 33) avec un point d’inter-
rogation.
('2) Dans sa collection, le D1' Jousseaume déforme ce nom spécifique en excavai u
— 265
Lk., avec lequel elle ne peut être confondue, ainsi que semble le supposer
Sovverby (i8â8, Thés. Conch., I, p. /i3i).
rrUne variété maculée , à la valve supérieure , de quelques taches noires
disséminées sans ordre, m’a paru plus abondante a Djibouti que l’espèce
typique, dont elle diffère par sa forme, ses dimensions et l’intensité de sa
coloration. »
Par leur ornementation, leur coloration qui est blanche avec macules
d’un brun-ferrugineux, les spécimens déterminés Sp.gracilis par le D1 Jous-
seaume me semblent correspondre plutôt au Sp. castiis Reeve (1 856 , Conch.
Icon., pl. XIII, fig. h 7) qui, ainsi que le dit M. If. Lynge (1909, Mém.
Acad. R. Sc. Lett. Danemark, 7e s., V, p. 1 5 1 ) , est probablement syno-
nyme de Sp. speclrum Rve. et pourrait même, comme celui-ci, 11'êlre qu’une
variété du Sp. nicobaricus G bénin. = hystriæ Bolten = radians Lk. (l)
ffHab. — Djibouti, rare : vit sur les Madrépores». (Dr J.)
Sp. echinus Jousseaume.
cr Testa simillima «rSp. cilialus Sow.-o , sed spinæ aculeatæ denlibus tenuibus
lateraliter serrâtes.
ffDim. : environ i5 à ao millimètres.
tr J’avais d’abord confondu avec le Sp. cilialas celte coquille h valve supé-
rieure hérissée de longues épines, tant est grande sa ressemblance avec
la figure que donne Sowerby (i8â8, Thés. Conch., 1. p. h 29, pl. LXXXIX,
fig. 5a) ; mais les épines, de grosseur et de longueur inégales, vont presque
toutes en s’atténuant de la base au sommet, qui finit en pointe, et sur les
parties latérales de ces épines on aperçoit, à la loupe, une rangée de petites
dents aiguës. Sa valve inférieure, qui est épineuse comme la valve supé-
rieure, devient squameuse dans sa partie adhérente; son talon, qui n’est
pas séparé latéralement des bords de la coquille, présente une surface
plane, plus ou moins étendue, de forme triangulaire : celte surface, qui
n’est pas divisée par une fissure médiane, est très finement striée de la
base au sommet. La couleur de la coquille est blanche avec quelques
petites et rares taches noirâtres irrégulièrement disséminées : sur un indi-
vidu en parfait état de conservation, quelques-unes des épines delà péri-
phérie sont rougeâtres.
«Hab. — Djibouti : vit dans les anfractuosités des Madrépores». (DrJ.)
W D’ailleurs, M. Fui Ion (j<)i5, Journ. of Conchol., XIV, p. 335) regarde le
Sp.gracilis de Chenu comme pouvant être, lui aussi, une variété tisse de celte
même espèce.
— 266 —
Le type de cette espèce pourrait bien être un jeune de Sp. plurispinosus
Reeve (1 85 6, Conch. Icon., pi. V, fig. 18 a-h), espèce qui a été indiquée
de ia Mer Rouge par Mac Andrew (1870, Ann. Mag. Nat. Hist., 4° s., VI,
p. 45o).
Sp. Coccineus Larnarck.
Dans sa collection le D1 Jousseaume a déterminé Sp. coccineus Larnarck
(1819, Anim. s. vert., IV, ire |>., p. 190) plusieurs coquilles, provenant
les unes d’Aden, les autres de Djibouti.
Au sujet des premières, il fait les remarques suivantes :
ff Je n’ai trouvé dans le golfe d’Aden que trois individus de cette espèce
recueillis par les pêcheurs de nacre; leur couleur est différente : l’un est
d’un beau pourpre, un autre offre une couleur moins vive, et le troisième
est rose foncé au sommet, blanc rougeâtre au milieu et brunâtre sur les
bords. Larnarck a certainement réuni ensemble des espèces qui me sem-
blent différer : je considère comme typique la forme [a] aculeis rariusculis.n
Un seul des spécimens en question offre une couleur écarlate uniforme
et me paraît correspondre à cette forme typique.
Les deux autres me semblent appartenir à la même variété que les
exemplaires de Djibouti dont nous allons parler.
Hab. — Aden.
(A. suivre.)
O Dans sa collection, le Dr Jousseaume a étiqueté également Sp. échinas une
valve recueillie à Suez qui est très différente et parait appartenir à un Sp. caslus
Hve.
— 267 —
Plantæ Letestuanæ novæ ou Plantes nouvelles
RÉCOLTÉES PAR M. Le TeSTU DE IQO'J A 1 g 1 g
DANS LE MaYOMBE CONGOLAIS ,
par M. François Pellegrin.
XIII <*>.
Loganincese (Suite).
Strychnos ndengensis Pellegrin sp. nov.
Frutex scandons, cirrhosus, glaber , ramis ienuibus, elongatis. Folia oppo-
site. Peliolus basi articulâtes, supra canaliculatus , glaber, 6—8 mm. longtts.
Lamina oblonga , apice obtusa, abrupte brève acuminata, acumine + acute,
6-8 mm. longo > basi cuneata , obtusa, coriacea, nitidula , glabra , 10—1 1 cm.
longa, b, 5-6, 5 cm. lata, e basi 3-nervia vel si macis 5-nervia, venis laxe
reticulatis utrinque subœqualiter prominentibus.
Cymœ axillares, laxrn, glabræ. Pedunculi 1 cir. 5-io mm. longi, pedun -
culi II cir. 8-ia mm. , pedicelli cir. î mm. Bracteœ ovalœ, acutœ, glabrae,
1 mm. longœ. Sepala 4, imbricata, late ovata, apice acuta vel subacuta, mar-
gihe ciliolata , î mm. longa, cir. î mm. lata. Corollæ tubus cylindraceus ,
3— k mm. longus, exlus glaber, intus lanatus; lobi 4 lanceolati, oblusi,
3-3 mm. longi, extus glabri, intus lanati. Stamina 4, glabra, exserta; jt la-
menta libéra i mm. longa; antherœ lanceolatm , acutæ, cir. 1 mm. longue.
Ovarium parvulum , subglobosum, glabrum; Stylus Jili for mis , longe exsertus;
stigma inconspicuum. Fructus . . .
Liane à fleurs blanches.
Mayombe bayaka : Ndenga, le 22 mai 1919 (L. T. 1752).
Cette espèce est voisine du S. nigritana Baker dont elle a les mêmes
feuilles, mais elle se distingue par ses cyrrhes simples et non par paires
pédonculées, ses inflorescences plus riches en fleurs, du type k et non du
type 5, à sépales^t bractées à. peine un peu ciliés plus aigus, et surtout par
l’ovaire glabre et non velu hirsute.
M Pour les premières parties, voir Bull. Muséum d’Hist. nat. de Paris,
t. XXVI à XXXII, années 1920 à 1926.
N
— 268 —
Le S. ndengensis Pellegrin est voisin aussi sans doute du S. cilücalyx
Gilg et Busse. Mais je n’ai pas vu de représentant de cette espèce en herbier
et l’androcée ni le gynécée n’ont été décrits, à ma connaissance. Pourtant
les dimensions et formes respectives des feuilles, inflorescences, et fleurs
sont différentes.
Ve rben ac eæe.
Vitex ciliata (Pierre mss. in herb.) Pellegrin sp. nov.
Arbuscula, ramis novellis puberulis vel ferrugineo-pubescenlibus , villosulis ,
Joins oppositis, 5-foliolatis annido unitis, petiolo villoso, 3—i5 cm. longo,
foliolis infinis A-8 cm. Ion pis , 3,5 cm. latis, supremis 18 cm. long. s,
6.5 cm. latis, foliolis obovatis , apice rotundatis, abrupte breviter acuminatis ,
acuinine acuto 2—5 mm. longo, basi sensim cuneatirn attenuatis, acutis, sessi-
libus, membranaceis , ciliatis, supra sparse pilosis utrinque ad costam, subtus
ad coslulas villosulis, minorum nervis secundariis 8-<j , majorum 1 2-1 5 utrin-
que, sublus cum nervis tertiariis transversis subparallelis mugis elevatis.
Paniculæ villosulæ axillares, folio longiores, 18—2 4 cm. longæ, rare
breviores, dichotomie, laxœ, multijloræ, pedunculatœ, peduncido I cir.
<j-i 5 cm. longo, pedunculis II vel III cir. 2-3 vel 1 cm. longis, pedicellis
1—2 mm. longis, bracteis 2—8 mm. longis ,fdif or mibus , villosulis. Calyx exlus
villosus, complanatus , 5-dentatus , dentibus o,5 mm. longis, quam tubus
1.5 mm. longus brevioribus. Corolla exlus villosa, lubo calycem paullo supe-
rante, obliqua, 5 mm. longa, 5-lobata, lobo antico subrotundo. Stamina
4 paullo exserta, fdamentis cir. 2,5 mm. longis, villosulis, inframedium lubo
insertis. Ovarium glabrum, biloculare, ovula 2 in quoque loculo; Stylus stami-
nibus œquilongus, apice breve, acute bifidus. Fructus. . .
\ ilex à fleurs blanches. Petit arbre de 3 mètres, diamètre 10 cm.
Gabon : Libreville (Klaine n° 8267) et
Tcliibanga, le 2 mars 191/1 (Le Testu 1701).
Y oisine du V. micrantha Giirke, en l’absence de type, celte nouvelle
espèce diffère de la diagnose par les caractères principaux suivants : les
rameaux sont nettement pubescents; les folioles sont sessiles au lieu d’être
péliolulées et beaucoup plus grandes i5x5 cm. au lieu de 5x2 cm.; les
cvmcs sont grêles et longues, dépassant les feuilles; le calice plus court
est dépassé par la corolle; les anthères ne sont pas incluses mais exsertes.
Podostemonaceic.
Sphærothylax pygmæa Pellegrin sp. nov.
ilryoidea, minuscula, omnino glabra. Folia angustissime linearia, ad
basin paullo dilatata, 2-4 cm. longa, congesta. Spathella ellipsoidea primo
— 269
clausa breviter apiculata, cir. 2 mm. alla, deinde apice irregulariter dental a.
Flores zygomorphi longissime pedicellati. Pedicellus mtra spathellam diu apice
rejlcxus, démuni evsertus, subrectus, valde. elongatus, quant folia 2-3-plo
longior. Tepala 2 angustissime linearia. Stamina 2, jilamentis in columnam
complanatam connatis, pedicellum æquantibns , antheris coalitis in summa
columna sessilibus. Ovarium ovoideum breviter stipitalum , mult ovulatum ,
stigmatibus 2 subulatis coronatum. Capsula elongato-fusiformis , bivalvis,
valvis æquantibus 3—nerviis. Semina ovoidea.
Podostemacée , sur ies rochers granitiques des chutes de Samha; Sindara
(N’Gounié), le 3o juin 1917 (L. T. 2202).
i Cétte petite espèce bryoide a l’organisation llorale, et en particulier
l’androcée caractéristique du genre Sphaerothylaæ , comme il est figuré
pour le Sph. abyssinica Warming dans Ilooker, Icônes tab. 2 356. C’est ce
qui me fait rapporter les échantillons de Le Testu k ce genre, considérant
ce caractère plus important que l’ouverture de la capsule en 2 valves égales
comme chez les Inversodicrœa.
Cette espèce est encore plus voisine du Monandriella , genre décrit par
Engler en août dernier dans le Botanische Jahrbücher, mais je n’ai pas pu
y rapporter la plante de Le Testu , car Tandrocée au lieu d’être composé
d’une anthère unique est formé de deux anthères accolées caractéristiques
des jSphœrothylax.
— 270 —
Espèces nouvelles de Phanérogames de la Guyane française ,
par M. Raymond Benoist,,
Anonacées.
Guatteria Wachenheixni R. Ben. nov. sp.
Arbuscula? ramis junioribus glabris; folia petiolata, peliolo ad basim
tumido, oblonga , ad basim attenuala et in petiolo decurrentia, ad apicem
obtusiuscula , in utraque pagina glabra ; costa utrinque ncrvos secundarios
11—16 ante marginem anastomosantes gerente ; costa nervique secundarii supra
impressa, subtus prominentia. Flores aæillares solitarii vel 2—4 fasciculaii;
pedunculi glabri supra basim articulati. Sepala ovata, acuta, glabra, ad api-
cem pubescentia. Petala oblonga, obtasa , pubescentia , ad basim pagines e.rte-
rioris sericeo-villosa. Stamina numerosa; carpella pubescentia; styli glabri;
stigmata ad apicem pilosula. Fructus ignotus.
Feuilles longues de 10-20 centimètres, larges de 3-5,5 centimètres;
sépales longs de 3 millimètres, larges de h millimètres; pétales longs de
12 millimètres, larges de 5 millimètres: étamines longues de 2 milli-
mètres; carpelles longs de 2 millimètres.
Guyane française : environs de Godebert, mai 1920 (Waclienheim
n° 201).
Cette plante est voisine du G. brevipes D. G. dont elle diffère par ses
feuilles aigues à la base, par ses pédicelies bien plus courts et ses pétales
bien plus étroits.
Zingtbcracces.
Costus claviger R. Ben. nov. sp.
Herba caulescens, perennis; vaginœ cylindraceœ , membranaceæ circiter g
oblique truncatœ , lamina destilutæ, internodio paulo longiores, pilis stratis
satis longis sparsis vestitæ, ore subglabro. Folia à lerminalia, rosulantia,
conferta, laminis ovato-oblongis , ad apicem oblusis, in utraque pagina sparse
pilosis. Inflorescentia pauciflora terjninalis substrobiliformis , bracteis foliaceis
quam folia minqrïbus. Flores lutei intus rubro-striati. Calyx lubulosus triden-
tatus, denlilÆ friangularibus. Corollæ lobi lanceolati, subæquales, multinervi,
1
271 —
nervis par aile lis. Labellum obovalum. Staminis lamina auguste lanceolata,
loculis parallelis apice oblusis. Stigma infundibuliforme , appendice postico
bilobo. Ovarium triloculare pilis luteis dense restituai.
Tige haute de 60 centimètres, de la grosseur du doigt; fleurs longues
de 6 centimètres.
Guyane française : Charvein; plante de sous-bois, q janvier îqi h
(R. Benoist n° 534).
Voisin du C. rosulifer Gagnep, dont il diffère par sa taille plus élevée,
par les feuilles inférieures réduites à la gaine, non aranéeuses en dedans,
par l’inflorescence plus grande presque strobiliforme , par les feuilles du
sommet de la tige à limbe obtus.
x '
Contribution À la Flore de la Nouvelle-Calédonie ,
par M. A. Guillaumin.
L. Plantes recueillies par M. Franc (l).
(5” supplément).
Myodocarpus crassifolius Dub. et R. Vig. — Prony (1980).
*M. fraxinifolius Brong. el Gris, var. Francii Guillaumin var. nov.
Arbor 3- à m. alla, foliolis 5- 7 jugis , leviter coriaceis, h'neari-lanceolatis
(usque ad 7 cm. X 1 cm.), basin versus sensim attenuatis, margine suprema
parte serratis, pedicellis 7-10 jwm. longis, papillosis
Plaine des Lacs, bords de la Rivière Bleue (16.76, sérié A).
Eremopanax angustata Baill. — Prony (1678 série A).
*E. grandifolia Guillaumin nov. sp.
Frutex glaberrimus , foliis pinnalis , magnis ( ultra 1 m.),petiolo valido,
usque ad 65 cm. ïongo, nudo , foliçlis ovatis ( usque ad $3 cm. x i5 cm.), basi
apiceque obtusis, sat coriaceis, nervis usque ad i5 jugis, inferioribus approxi-
matis , superioribus valde remotis, venis immersis, petiolulo usque ad à cm.
longo, foliis jloralibus simplicibus , oppositls ternatisve, ovatis (10-0 cm.
X 6-2 cm.), nervis 6-6 jugis fere immersis; umbellis simplicibus, vulgo
6-nis, pedunculo robusto, 2 -3 cm. longo, jloribus 6-g , pedicello robusto,
circa 5 mm. longo, calyce infundibuliformi , glabo, dentibus indistinciis,
petalis triangularibus , 6 mm. longis, staminibus 5 , disco 5-gono, ovario ver-
tice in conum elevato , 1 -loculari, ovulo 1 , ex apice pendulo.
Plaine des Lacs (1979).
Bien que le fruit soit inconnu , cette espèce paraît voisine NE. Balansœ
Baill. mais est caractérisée par ses grandes feuilles végétatives à nervation
différente.
ScheJJlera Nono Baill. — Prony (1 5g série A).
Voir Bull. Mus., igi3, p. 619; 1919» p. ai3, 288, 372; 1920, p. 254;
1921, p. 1 19 , 558 ; 1922 , p. io3 , 196 , 545; 1995 , p. 4 80 ; 1926, p. 23 1.
Ce caractère existe chez le type, mais n’a pas été signalé.
— 273 —
Tieghemopanax austro-caledonicus R. Vig. — Prony (178, 178 série A).
T. dioicus R. Vig. — Prony (i63& bis série A).
T. Harmsii R. Vig. - — Prony (i55g série A).
Altemanthera nodijlora R. Br. — Nouméa (212/1).
Atriplex jubata S. Moore. — Nouméa (211 1).
Euphorbia obliqua Bauer. — Nouméa (2000).
Cleistanthus stipitatus Müli.-Arg. , forma laurina Müll.-Arg. — Prony
(1 663 série A , 1993).
Phyllanthus æneus Baill. — Prony (i525 série A, 1829/»).
P. cataractarum Müli.-Arg. — Prony (19/16), Farino (72.5 série A).
*P. (S Heteroglochidion) Francii Guillaumin nov. sp.
Frutex parvus, glaberrimus, ramis teretibus tortuosis, cortice griseo ,
ramulis florigeris angulosis et sub foliis fere alatis. Folia alterna, lanceolata
(2,5-7 cm X 1-1,5 cm.), basi sensim in peiiolum breveta (vix 2 mm. lon-
gum ) acuta, apice obtusa acutave, integerrima, coriacea, nervis lateralibus
circa 3-jugis, immersis et sæpius indistinctis , stipulis fere 0. Flores c S sin-
gulivelù-ni, pedicello 6-10 mm. longo, apice leviter incrassato , tepalis 5,
ovatis, 3 mm. longis, sub -œqualibus , patulis, staminibus 5 , liberis, in disco
discoideo insertis, filamentis brevissimis antheris â-plo brevioribus, antheris
ovatis , obtusis, basifixis, extrorsis, rimis longitudinalibus dehiscentibus.
Flores 9 singuli vel floribus (S adjuncti, subsessiles, tepalis 5, ovato-
triangularibus , margine erosis, 1 mm. longis, sub-æqualibus , erectis , disco 0,
ovario glabro, stylo 0, stigmatibus 3, minimis (o,5 mm. longis), erectis, 3-
loculari. Fructus sub-sessili, capsula globosa [6 mm. diam.) vel leviter 3-gona,
stigmatibus 3 , minimis (vix 1 mm. longis), gracilibus.
Prony (i5io série A, 1991).
L’aspect général de la fleur d1 rappelle tout à fait les espèces de la sec-
tion Polyandroglochidion mais qui ont des étamines nombreuses et pas de
disque. Semble se rapprocher surtout du P. maytenifolius S. Moore, mais
en diffère par les fleurs à pédicelles et tépales bien différents suivant les
sexes et par le disque 9 qui fait défaut.
P. persimilis Müll.-Arg. — Prony (1995).
*P. (S Heteroglochidion) pronyensis Guillaumin nov. sp.
Frutex parvus, glaberrimus, ramis teretibus tortuosis , cortice griseo , ra-
mulis florigeris sub foliis vulgo compressis vel compresso-alatis sed interdum
teretibus. Folia alterna, fere sessilia (2-5 mm), triangulan- lanceolata
274 —
(5-12 cm. x 2-5 cm.), basi rotundato-lruncata et leviter cordata, apice
acuta et sæpe mucronulata, integerrima, coriacea, nervis â-6 jugis, immer-
sis, subtus tantum conspicuis, nervis sæpius inconspicuis , stipulis fere o. Flores
9 dense fasciculati, pedicello usque ad 3 mm. longo, apice leviter incrassato,
tepalis 5 , ovatis, 2 mm. longis, recurvis, subæqualibus , disci glandulis fda-
menta cingentibus, staminibus 3-5, liberis, î mm. longis, Jilamentis antheris
œquilongis, antheris ovatis, apice obtusis , basifixis, extrorsis, rimis longitudi-
nalibus dehiscentibus. Flores 9 in glomerulis C? pauci, fere sessiles, sepalis 5 ,
ovatis, interioribus longiorïbus (0,70 mm.), disco 0, ovario glabro, stylo 0,
stigmatibus 3, gracilibus, patulis, ad 2 mm. longis, 3 loculari. Fructus breviter
pedicellati (vix 2 mm.), capsula globosa ( 6 mm. diam.), 3-cocca, stigmatibus
3, gracilibus; semina ?
Prony (i522 série A, 1917).
La planche de Jeanneney publiée par Heckel (Ann. Mus. col. Marseille,
2° série, X, pi. XXIX), et donnée comme P. bupleuroides paraît se rapporter
à cette espèce.
Longetia depauperata Baill. — Prony ( 1 5 9 6 série A, 1662 série A).
Acalypha grandis Benth., var. genuina Müll.-Arg. — Prony (1994).
Cleidion Vieillardii Baill., var. genuina 'Müll.-Arg. — Prony (i6o3
série A).
Parmi les notes ou mémoires que, depuis près de vingt ans, j’ai consa-
crés à la Flore de la Nouvelle-Calédonie, quatre-vingt six constituent des
additions et corrections au Catalogue des Phanérogames de la Nouvelle-Calé-
donie et dépendances que j’ai publié eu 1911 dans les Annales du Musée
colonial de Marseille, 2e série, IX, p. 79-288. Afin qu’otipuisse s’yreporter
plus facilement j’ai établi les deux tables suivantes :
LISTE DES ARTICLES.
Remarques sur la synonymie de quelques plantes néo-calédoniennes , in
Notulœ systematicœ, I , p. 10g, 3s8; II, p. 37, gi, io5, 129,196,229,
372 (1909-1916); table parue séparément en 191*9.
Contributions à la flore de la Nouvelle-Calédonie , I à L (1 910-1 927) in
Annales du Musée colonial de Marseille, 2e série , IX, p. 55, 73; X, p. 1 56 ;
6“ série, III, p. 39; in Notulœ systematicœ, II, p. 4i,4a,44, 99; in
Bulletin du Muséum, XVII, p. 34g, 453, 558; XVIII, p. 39, 91, 166,
324, 373, 466; XIX, p. 376, 379, 509,519; XX, p. g3;XXV,p. 2i3,
288, 372, 376, 699, 5oi, 645, XXVI, p. 77, 176, 254, 36 1, 434;
XXVII, p. 119, ü57, 558; XXVIII, p. io3, 196, 543; XXIX, p. 122,
126; XXXI, p. 100, 209, 679, 681 ; XXXII, p.85, a37, a3g; XXXIII,
p. 126, 275.
— !275
Matériaux pour la Flore de la Nouvelle-Calédonie , I-XXII (1914-1927)
in Noiulæ systematicæ , III, p. 55, 59, 61, 160, 162, 260; in Bulletin de
la Société botanique de France , XLVI, p, 3io ; XLV1I, p. 27, 67, 64, 121,
345; XLIX, p. 3 1 , 65, 507; LI, p. 939, 1101; LII, p. 89; LUI,
p. 102, io4, 429, 437.
Les Citrus de la Nouvelle-Calédonie in Notulæ systematicæ, II, p. 128
(1Q11)\
Les Formes de jeunesse des Araliacèes de Nouvelle-Calédonie in Notulæ
systematicæ, II, p. 255 (1912) [eu collaboration avec R. Viguier].
Species Montrouzierianœ in Annales de la Société botanique de Lyon,
XXXVIII, p. 75 (1913) [en collaboration avec G. Beadvisage].
F. Sarasin et J. Roux. Nova Caledonia, Botanique, p. 1 1 3 ; Siphonogamen
(1914*1921) [en collaboration avec H. Scmxzj.
Ligneous plants collecled in New Caledonia by C. T. White, Angiospermœ
in Journal of the Arnold arboretum, VII, p. 85 (1926).
LISTE DES COLLECTEURS'1).
Bougier, in Bulletin du Muséum, XVIII, p. 466*469.
Collecteurs divers in Bulletin du Muséum, XIX, p. 5o9~5 19; XXV,
p. 5oi-5o5, 645-652; XXVI, p. 77-85, 36i-368, 434-435; XXIX,
p. 1 1 4-i 18; XXXI, p. ioo-io3, 209-212, 48 1-483 ; XXXIII, p. 126-
1 3o,
Cribs, in Bulletin du Muséum, XVIII, p. 166-176, 324-33 1, 373—
384.
Fetscherin, in Notulæ systematicæ , II, p. 93-106.
Franc, in Bulletin du Muséum, XIX, p. 5 1 9-5 2 4 ; XXV, p. 213*217,
288-299, 372*376; XXVI, p. 254-262 ; XXVII, p. 1 19-125, 558-562:
XXVIII, p. io3-io8, 196-199, 545-546; XXXI, p. 479-480; XXXII,
p. 239-240; XXXIII, p.
Gervais, in Notulæ systematicæ , II, p. 42-44.
Herbier dendrologique de l’Exposition de 1889, in Bulletin du Muséum,
XIX, p. 376-379.
Jeanneney, in Annales du Musée colonial de Marseille, 2® série, IX, p. 73*
75.
Kiener ( Mlle) , in Notulæ systematicæ, II, p. 4i-42.
Lequerré, in Bulletin du Muséum, XXV, p. 376-378.
Le Rat (M. et Mme), in Bulletin du Muséum, XVII, p. 349 357, 453-
459, 558-566; XVIII, p. 3g-46, 91-102; XIX, p. 379-383; XXV,
M Collections publiées séparément , sans parler des numéros cités occasionnel-
lement.
p. 499-501; XXVI, p. 174-180; XXIX, p. 122-123; XXXII, p. 287-
238.
Metzger, in Annales du Musée colonial de Marseille, 4e série, III, p. 3g-
45.
Montroüzier (R. P.), in Annales de la Société botanique de Lyon,
XXXVIII, p. 7Ô-i32 [en collaboration avec G. Beauvisage].
Pennel, in Annales du Musée colonial de Marseille , 2e série, IX, p. 53-
73; X, p. 156-172.
Sarasin, in Nova Caledonia, Botanique, p. nd-ükq [en collaboration
avec H. Schinz].
Savès, in Notulæ systemalicœ , II, p. 44-46.
Service pénitentiaire in Annales du Musée colonial de Marseille, 2* série,
IX, p. 156-172.
White, in Journal of the Arnold Arboretum, VII, p. 85-io3.
SOMMAIRE.
.
Actes administratijs : ' Page».
Dépôt du fascicule n° 1 du Bulletin de 1927 ao5
Nomination de MM. Hissard et Mérite comme chargés des leçons de dessin
au Muséum en 1997 ao5
— de M. Chambeau comme Gardien de galerie stagiaire ao5
— de M. Relance comme Garçon de laboratoire stagiaire ao5
— de M. Ellenberger comme Officier de l’Instruction publique ao5
Missions obtenues par MM. Fd. Le Cerp, G. Talbot, A. Bournisien,
Dr Arnadlt, Lomont, A. Imbert, L. Roule, L. Joubin 206
domination de M. V. Laboissière comme Correspondant du Muséum a 06
îrésentation d’ouvrages par MM. E.-L. Bouvier et R. Anthony 206
jiste des périodiques reçus en échange par la Bibliothèque du Muséum.. . 209
Communications :
L. Roule. Note sur deux pièces d’ichtbyologie et d’erpétologie récemment
entrées au Muséum 217
E. Angel. Sur une série de Lézards ( Lacerta vivipara Jacq.) capturés dans
le département du Puy-de-Dôme [Figs.] 218
P. Chevey. Sur un genre nouveau de Scorpenidœ du Tonkin [Fig.] aaa
— Sur quelques Gorégones du lac du Bourget [Figs.] 2a5
P. Chabanaud. Description d’un Poisson nouveau de la Baie du Cameroun
appartenant à la famille des Cerdalidæ a3o
A. Seyrig. Travaux scientifiques de l’Armée d’Orient (1916-1918) : Hymé-
noptères lchneumonides a35
P. Vignon. Les Ptérochrozées du Musée zoologique de l’ Université de
Berlin : Une espèce et deux variétés nouvelles aôi
J.-R. Denis. Notes sur les Aptérygotes : Deux exemplaires de Tullbergia
antarctica Lubb. des collections du Muséum national de Paris a h 6
A. Mello-Leitâo. Essai sur les Sénoculides Simon (Suite). [Figs.] 3Û7
M. André. Sur deux types de Thrombidions de la collection Lucas [Figs.]. a53
( Voir la suite à la page h de la couverture.)
Ed. Lamy. Les Spondyles de la Mer Rouge (d’après les matériaux recueillis
par le Dr Jousseaume) a5$
Fr. Pellegrin. Plantes Letestuanee novee ou Plantes nouvelles récoltées par
M. Le Testu de 1907 à 1919 dans le Mayombe congolais. XIII. . . 267
R. Benoist. Espèces nouvelles de Phanérogames de la Guyane française. . 270
A. Guillaumin. Contribution à la Flore de la Nouvelle-Calédonie : L.
Plantes recueillies par M. Franc. (5* Supplément .) 272
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE
DES
NATURALISTES DU MUSEUM
ANNÉE 1927
N° 4
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDCCCCXXVII
f
AVIS.
Le Bulletin du Muséum étant une publication mensuelle, destinée essentielle-
ment à de courtes notes permettant des prises de date, son impression doit être
rapide : MM. les Auteurs sont donc instamment priés, dans l’intérêt général, de
vouloir bien accepter la réglementation suivante :
Chaque Auteur n’aura droit qu’à huit pages d’impression dans un même numéro
du Bulletin et l’ensemble de ses notes par an ne saurait excéder trente-deux pages.
Toutefois des pages supplémentaires pourront être accordées aux Auteurs qui s’en
gageront à en payer les frais.
De plus, chaque volume annuel ne comprendra au maximum que quarante
feuilles (de seize pages) et, en tout cas, aucun numéro ne devra dépasser
huit feuilles.
Les communications devront être revêtues du visa du Professeur compétent.
Toute remarque verbale faite en séance à propos d’une communication devra ,
si son Auteur désire qu’il en soit tenu compte au Bulletin, être remise par écrit
dans les vingt-quatre heures.
Les manuscrits doivent être définitifs pour éviter les remaniements et écrits très
lisiblement, ou, de préférence, dactylographiés, seulement au recto de feuilles
isolées.
Ils ne porteront d’autres indications typographiques que celles conformes aux
caractères et signes conventionnels adoptés par l’Imprimerie nationale , par exemple :
Mots à imprimer en italique (notamment tous les mots latins) : soulignés une
fois dans le manuscrit.
Mots en petites capitales : soulignés deux lois.
Mots en caractères gras (en particulier noms d’espèces nouvelles) : soulignés
d’un trait tremblé.
11 est recommandé d’éviter les blancs dus à l’introduction de caractères de diffé-
rentes valeurs (notamment dans les listes énumératives d’espèces).
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remaniements ou par
l’état des manuscrits seront à la charge des Auteurs.
Pour chaque référence bibliographique , on est prié d’indiquer le titre du pério-
dique , la tomaison , Vannée de publication , la pagination.
11 est désirable que, dans le titre des notes, le nom du groupe ou embranche-
ment auquel appartient l’animal ou la plante dont il est question soit indiqué
entre parenthèses.
Les Auteurs sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part
qu’ils désirent (à leurs frais).
Les clichés des figures dans le texte accompagnant les communications doivent
être remis en même temps que le manuscrit, le jour de la séance; faute de quoi,
la publication sera renvoyée au Bulletin suivant.
En raison des frais supplémentaires qu’elles entraînent, les planches hors texte
ne seront acceptées que dans des cas tout à fait exceptionnels et après décision
du Bureau.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux Auteurs, qui sont priés de la retourner
dans les quatre jours. Passé ce délai et dans le cas de corrections trop nombreuses
ou d’ordre technique, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur.
BULLETIN
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1927. — N° 4.
238e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
12 MAI 1927.
PRÉSIDENCE DE M. E.-L. BOUVIER,
ASSESSEUR DU DIRECTEUR.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président dépose sur le bureau le 2e fascicule du Bulletin
pour Tannée 1927, contenant les communications laites dans la
réunion du 2 k février 1927.
M. le Président donne communication des nominations sui-
vantes :
MM. Le Texier et Trenier ont été nommés Gardiens de galerie
titulaires (Arretés du 29 avril 1927).
M. Moisan a été nommé Gardien de ménagerie titulaire ( Id .).
PRÉSENTATION D’OUVRAGES.
M. le Professeur A. Lacroix offre , pour la Bibliothèque du Mu-
séum :
Scientific Japan pasl and présent. Tokyo, Maruzen, 1926, in-8°,
vn-3 5 9 p., pl., carte.
Muséum. — xxxm.
18
— 278 —
Guide-boolcs of the excursions. Pop. Pacific Science Congress. iqq6.
Japan. Tokyo, Tokyo print. Co, 1926, in-8°.
M. ie Professeur D. Bois offre :
1 0 Index seminum in horîis Musei Parisiensis anno 1 g 2 6 collectorum
(Paris, 1927), Catalogue des graines qui sont offertes aux établis-
sements scientifiques, à titre d’échange, et aux correspondants,
pour l’étude.
2° Une plante alimentaire à propager ( La Ficoïde— Epinard) , par
D. Bois [Extrait de la Revue d’Histoire naturelle appliquée, ire p. ,
„ n° 1 1 , 1 926.]
3° Notice sur Léon Diguel, par D. Bois (Extrait du Bulletin de la
Société Nationale d’ Acclimatation, n° il, 1926).
MI,e F. Coupin dépose les articles suivants :
R. Anthony : Enseignement universitaire et Enseignement supra-
universitaire [Extrait de la Revue Scientifique du 2G mars 1927].
Mllfi F. Coupin : L’Origine des Primates [Extrait de la Revue Scien-
tifique du 1 2 mars 1927].
Mlle F. Coupin : L’indice de valeur cérébrale au cours de l’enfance
chez les Anthropoïdes [Extrait des Comptes rendus de l’Académie des
Sciences, 1. i84, \k février 1927].
v
279
LISTE
DES PÉRIODIQUES REÇUS EN ÉCHANGE PAR LA BIBLIOTHEQUE
DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
( Suite. )
POLOGNE.
Sprawozdanie Pr. 476.
Rocznik <. Pr. 476 a.
Rosprawi Pr. 476 b.
Prace y materajly antropo. Pr. 476 d.
Bulletin Pr. 476 e.
Kosmos Pr. 1804.
Prace Pr. 1083 b à
Bibljoteka zaktadu polityki Pr. 1386.
agrarnej.
Prace zool. — Annales zool. Pr. 1178.
Sprawozdania. - Bulletin. Pr. 1054.
Acta Pr. 1095.
Archiwum antropoi Pr. 1083.
Archiwum biolog Pr. 1385.
Sprawozdania Pr. 1083 A.
Bibliotheca universitatis li- Pr. 1080.
berae Poloniae.
1 Prace zakladu zoologicz- Pr. 1387.
nego.
Prace zakladu biologji.. . . Pr. 1387 a.
PORTUGAL.
leriologico.
18.
— 280
Lisbonne Inst, de anatomia. Faculd. Archivio de analomia e an-
de medicina. thropologia.
Lisbonne Serviços geologicos de Por- Comunicaçôes
tugal.
Lisbonne Sociedad portuguesa de Mémoires
sciencias naturaes.
Porto Acad, polytecnica Annaes scientif.
Bucarest
Cluj
Jassy
Jassy
ROUMANIE.
Acad, romana
Inst, de spéologie (Univ.
de Cluj).
Soc. des naturalistes et
médecins.
Université
Anale
Bulletin de la section scien-
tifique.
Studii si cercetari
Buletinul socielatii de sliinte
din Cluj.
Revista medico-chirurgicalâ
din Jasi.
Annales scientifiques
Gorky. . . .
K ew
Léningrad .
Léningrad ,
Léningrad ,
Léningrad .
Léningrad .
Léningrad ,
Léningrad .
Léningrad .
Léningrad .
Moscou . . .
Perm . . . .
SvERDLOVSK
Tachkent . ,
Tiflis
RUSSIE.
Institut d’agriculture ....
Société des naturalistes . .
Académie des sciences . . .
ld., Musée botanique.. . .
ld.. Musée géologique (et
minéral).
Id., Musée minéralogique.
Id., Musée zoologique. . .
Comité géologique
Soc. russe d’entomologie .
Soc. minéralogique
Société des naturalistes . .
Société des naturalistes . .
Institut des recherches
biologiques.
Soc. ouralienne des amis
des sc. naturelles.
Université de l’Asie cen-
trale.
Jardin botanique
Mittheilungen
Mémoires. — Recueil des
travaux
Bulletin. — Comptes rendus.
Travaux
Travaux
Travaux
Annuaire
Bulletin. — Mémoires
Revue russe d’entomologie .
Verhandlungen
Travaux
Bulletin. — Nouveaux n
moires
Bulletin de la station bût >-
gique.
Bulletin , ,
Bulletin
Scientific Papers , ,
Pr. 965.
Pr. 1550.
Pr. 874 b.
Pr. 873.
Pr. 546.
Pr. 546 b.
Pr. 546 c.
Pr. 1071.
Pr. 601.
Pr. 717.
Pr. 1444.
Pr. 272.
Pr. 272 a.
Pr. 362.
Pr. 362 b.
Pr. 879.
Pr. 906.
Pr. 362 d.
Pr. 362 bis.
Pr. 474.
Pr. 474 e.
Pr. 877.
Pr. 133 bis.
Pr. 289.
Pr. 363.
Pr. 363 a.
Pr. 1833.
Pr. 599.
Pr. 1442.
Pr.5 2 b.
j
Gôteborg.
Gôteborg .
Lund
Stockholm
Stockholm
Stockholm
Stockholm
Stockholm
Stockholm
Upsala
— 281 —
SUEDE.
K. vetensk. och vitterhets
Samhàllet.
Botaniska Tràdgârden . . .
Ilereditas
Kongl. svenska vetenskaps
Akademien.
Nobelinstitut
Svensk. Sallskapet for an-
tropologi och geografi.
Entomoî. fôreningen ....
Hortus Bergianus
Stat, skogsfôrsokanstalt ex-
perim. faltet
Université royale j.
Handlingar
Acta horti Gothoburgemis.
Hereditas
IArkiv for botanik
Arkivf. kemi, mineralogi.
Arkiv f. matematik
Arkiv f. zoologi
Arsbok
Meddelanden
\ Accessions-Katalog
Meddelanden
Y mer
Entomologisk tidsknft. . . .
Acta
i Meddelanden
Flijblad
Skogliga Rdn
Skogs-fôrsoksanst. Exkurs.
Ledare
Bulletin of the geological
institute of the Univer-
sity.
SUISSE.
Pr. 1797.
Pr. 1182.
Pr. 1069.
Pr. 374.
Pr. 374 b.
Pr. 374 c.
Pr. 374 a.
Pr. 374 d.
Pr. 1360.
Pr. 374 e.
Pr. 374 f.
Pr. 420.
Pr. 648.
Pr. 59 ter.
Pr. 925.
Pr. 925 a.
Pr. 925 b.
Pr. 925 c.
Pr. 926.
Pr. 242.
Pr. 240.
Pr. 243.
Pr. 180.
Pr. 729.
Pr. 33.
Pr. 367.
Pr. 367 b.
Pr. 354 a.
Pr. 945.
Pr. 364.
Pr. 364 a.
Pr. 291.
Pr. 291 a.
Pr. 642.
— 282 —
Musée national.
YOUGOSLAVIE.
ASIE.
Bombay.
Calcutta
INDES ET CEYLAN.
Bombay nat. hist Soc. . . .
Agric. research. Institute
Pusa
Journal Pr. 939.
Agricult. journal of India. Pr. 839.
Bulletin , Pr. 839 a.
Review of agric. operations Pr. 839 c.
in India.
Memoirs, , , . . Pr. 839 d à f.
283 -
nical Garden.
Hanoï,
Hanoï.
INDOCHINE.
Éc. fr. d’Extréme-Orient. . Bulletin Pr. 815.
T , ,1 „ . . I Bulletin économique de Vin- Pr, 691.
insp. gener. de i agnc. des \ , , . 1 '
/P. ai r 'i < dochine.
iorêts et de i eievage. ) n n nn.
° [ lienseignements rr. bUl a.
JAPON.
Kurashiki Okoyama Ohara Inst. f. landwirt.
Forschungen.
Sendaï K. japonische Universitât .
Sendaï ïôhoku imper. Universit. .
Taihokd Experim. Station. Bureau
of forestry.
Tokyo Anthrop. inst. science coll.
Imper. University.
Tokyo. Impérial University
Tokyo Nat. research couucil of
Japan.
Berichte Pr. 970.
Arbeiten aus dem anat. Ins- Pr. 1010.
titut.
Science reports Pr. 919.
Illustrations of Japanese Pr. 5828.
fungi.
Journal of the anthropolo- Pr. 457.
gical society.
Journal of thefac. of science. Pr. 463 à 463 e.
Journal of the college of' Pr. 921.
agriculture.
Japanese journal of astro- Pr. 1088 c.
nomy.
Botany Pr. 1088.
Chemistry Pr. 1088 a.
Geology Pr. 1088 d.
Physics Pr. 1088 e.
Zoology Pr. 1088 b.
— 284
Tokyo.
Tokyo.
Bangkok
Saad-Naïl, par
Beyrodth.
Alger.
Le Caire.
Tananarive
Tananariye.
Tananarive. ... .
Rabat.
Bulawayo
Bdlawayo
Cape Town
Grahamatown. . . .
Pietermsritzburg. .
Pretoria
Bot. soc. of Japan Bot. gar- Botanical magazine Pr. 116.
dens. imper. Univ.
Zool. soc. coll. of science Annotationes zoologicae ja- Pr. 669.
Imper. Univ. ponenses.
SIAM.
Nat. hist. Society Journal t Pr. 920.
SYRIE.
Observât, de Ksara Annales. - Bulletin du ser-
vice météorologique en
Syrie et au Liban
AFRIQUE.
ALGÉRIE.
Soc. hist. nat. de l’Afrique ) D „ .. ,
du Nord ^ I ~ Mémoires.
ÉGYPTE.
Institut égyptien Mémoires. — Bulletin.
( Pr. 807.
( Pr. 807 a.
i Pr. 1044.
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MADAGASCAR.
Académie malgache
Office économique.
Service des mines..
Bulletin Pr. 792.
Bulletin économique Pr. 711 A.
Bulletin des mines de Ma- Pr. 1184.
dagascar.
MAROC.
Soc. sciences nat. Institut
chérifien
Bulletin. — Mémoires.
Pr. 1060.
Pr. 1060 a.
SOUTH AFRICA.
Rhodesia scient, assoc. . .
Rhodesia-Museum ......
South African-Museum. . .
Albany-Museum
Natal Govern^Museum . . .
Transvaal-Museum
Proceedings . .
Annual report.
Annals
Becords
Annals
Annals
Pr. 755 bis.
Pr. 755.
Pr. 679.
Pr. 923.
Pr. 835.
Pr. 865.
TUNISIE.
Station océanographique . Notes et mémoires Pr. 1378.
Direct, de l’agriculture. . . Bulletin. - Statistique gé- Pr. 672.
nèrale Pr. 672 a.
Institut Pasteur Archives Pr. 827.
AMÉRIQUE.
AMÉRIQUE CENTRALE.
Salammbô.
Tunis. . . ,
Tunis. . .
ÉTATS-UNIS.
Bull. N. Y, State Muséum.
Min. plant studies. — Bul-
letins
Pr. 510 a.
Pr. 510 b.
Pr. 510.
Pr. 995 b.
Pr. 995 a.
Pr. 995 c.
Pr. 995.
Pr. 809.
Pr. 598.
Pr. 603 à
Pr. 603 s.
Pr. 501.
Pr. 501 a.
Pr. 254 a.
Pv. 254 b.
Pr. 988.
Pr. 988 c.
Pr. 760.
Pr. 760 a.
Pr. 760 c.
Pr. 157.
Pr. 157 a.
Pr. 157 b.
Pr. 714.
Pr. 541 à
Pr. 541 bis k
Pr. 850.
Pr. 802 b.
Pr. 802.
Pr. 1169,
Pr. 1169 c.
Pr. 1392.
Pr. 808.
Pr. 160.
Pr. 160 a.
Fr. 670.
Pr. 1049.
Pr. 947
à
Pr. 947 s.
( A suivre.)
287 —
COMMUNICATIONS.
A PROPOS DE LA DÉFORMATION ARTIFICIELLE DU CRANE
CHEZ LES MoMROÜTTOUS DE l’OüELLÉ,
par M. R. Verneau.
Une singulière coutume, qui a depuis longtemps attiré l’attention des
observateurs, est celle qui consiste à déformer artificiellement le crâne,
tantôt pour l’allonger, tantôt pour le raccourcir. Hippocrate avait déjà
signalé cette coutume chez les Macrocéphales du littoral de la Mer Noire.
Dansson livre intitulé : Des airs , des eaux et des lieux (traduction Littré,
1839-1861, t. 11, p. 5g), il raconte que ce peuple avait l’habitude,
lorsqu’un enfant venait au monde, de lui façonner la tête avec les mains,
puis de l’entourer de bandes de manière à l’obliger à se développer en
longueur. II ajoutait que ce changement de forme finissait par devenir
héréditaire, ce qui est incontestablement erroné.
Des crânes artificiellement déformés ont été rencontrés en Crimée, dans
des nécropoles du Caucase, en Ossétie, en Hongrie, le long du Rhin, en
Suisse, en Italie, en France, en Angleterre, mais la coutume persiste
encore en maintes contrées du globe. On l'observe chez quelques popula-
tions asiatiques, dans l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud, en
Océanie , dans l’île de Mallicolo , aux Nouvelles-Hébrides ; chez nous-mêmes,
on en signale des cas dans les Deux-Sèvres et en pays toulousain. Il est
certain que, dans ce dernier pays et en Normandie, elle était naguère d’un
usage très répandu.
D’une façon générale, on peut dire que chaque peuple considère la
forme de son crâne comme réalisant le type de la beauté. Aussi, lorsqu'elles
ont recours à des manœuvres pour en modifier la forme, les populations
dolichocéphales s’efforcent-elles d’en accroître la longueur, tandis que les
populations brachycéphales cherchent à le raccourcir. Pour l’allonger, elles
se servent de serre-tête, comme les Toulousains, les Aymaras, les Néo-
Hébridais, c’est-à-dire de bandes qui, appliquées sur le front, quelles
compriment en haut et latéralement, prennent un point d’appui à la
nuque. Ainsi comprimée, la boîte crânienne ne peut se développer que
d’avant en arrière, en même temps que sa région postérieuse se relève.
- 288 —
Je viens d’en observer un curieux exemple chez une population africaine,
les Mangbétous ou Mombouttous.
Les Mombouttous vivent sur les bords de l’Ouellé, grand fleuve de l’Etat
indépendant du. Congo, découvert par Sehweinfurth. Réuni au M’Bomou,
l’Ouellé donne naissance à l’Oubangui. Le naturaliste allemand a recueilli
de nombreux documents sur cette importante nation qui ne compte pas
moins d’un million d’individus. Il en a décrit avec détails les habitations,
l’industrie, le genre de vie, les mœurs, l’organisation sociale. A tous les
points de vue , ils sont très supérieurs à leurs voisins.
Lors du voyage de Sehweinfurth , le pa?/s était gouverné par un puissant
monarque, Mounza, qui avait soumis à son autorité un certain nombre de
petits rois. Son palais comprenait de grandes balles, construites en pétioles
de raphia d’une jolie teinte brune, qui mesuraient parfois cent cinquante
pieds de long, soixante de large et cinquante de haut. Il avait des courti-
sans, sa garde de corps, ses maîtres de cérémonie, ses fonctionnaires civils
qui le représentaient sur tous les points de son territoire. Des huissiers
maintenaient l’ordre; des musiciens , des bouffons , des danseurs distrayaient
le souverain. En dehors des serviteurs attachés à sa personne, il en avait
d’autres qui assuraient le service de ses quatre-vingts épouses, en même
temps que celui de ses concubines, dont le nombre s'élevait à plusieurs
centaines.
Indépendamment de tout ce personnel, Sehweinfurth cite de grands
dignitaires sous les. ordres de Mounza : vice-rois, gouverneurs de districts,
cinq grands officiers, le conservateur des armes, le surintendant des
magasins, le drogman en chef, sorte de ministre des Affaires étrangères
chargé des relations diplomatiques. En somme, c’est toute une civilisation
et une organisation remarquables que le voyageur découvrit au cœur de
l’Afrique.
Toutefois la médaille avait son revers. Les Mombouttous cultivaient bien
des végétaux variés qui entraient dans leur alimentation, mais ils n’élevaient
que des poules, de petits chiens et des cochons. Pour se procurer de la
viande , ils se livraient à la chasse avec succès , grâce à l’abondance du
gibier et à leurs armes meurtrières , ou bien opéraient des razzias de
bestiaux chez leurs voisins. Mais ce qu’ils appréciaient au-dessus de tout,
c’était la chair humaine. Leurs expéditions guerrières n’avaient souvent
d’autre but que de s’en approvisionner. Les corps de ceux qui tombaient
dans la lutte étaient découpés, boucanés sur place et emportés comme
provisions de bouche. Les prisonniers étaient réservés pour plus tard. Le
bruit courait que presque tous les matins, on tuait un enfant pour la table
de Mounza.
Si Sehweinfurth s’est étendu sur les mœurs des Mombouttous, il a été
assez bref sur leurs caractères physiques; voici ce qu’il nous en a dit :
ffLes Mombouttous diffèrent des Niams-Niams en ce qu’ils ont les
290 —
membres plus minces, toutefois sans apparence de faiblesse, la barbe plus
longue et plus fournie. Leur chevelure est la même que celle de leurs
voisins; mais ce que l’on ne rencontre pas chez ces derniers, ce sont les
cheveux blonds, qui forment l’un des traits particuliers des Momboutlous.
A en juger par les milliers d’individus qui ont frappé mes regards pendant
les trois semaines que j’ai passées chez Mounza, un vingtième delà popu-
lation au moins est d’un blond pâle et cendré qui rappelle le ton de la
filasse de chanvre. Ces cheveux, qui d’ailleurs sont crépus et de la même
nature que ceux du Nègre, accompagnent un teint de la nuance la plus
claire que j’aie vue en Afrique, à partir de la Basse-Égypte.
ff Tous les individus chez lesquels on remarque cette coloration de la
peau et des cheveux ont la vue mauvaise, le regard incertain, presque
louche, et offrent des signes marqués d’albinisme » (1).
Cette abondance d’individus à cheveux d’un blond pâle et cendré pourrait
faire croire à une décoloration artificielle de la chevelure, comme on
l’observe chez plusieurs peuplades de la région nilotique, si les caractères
de la peau et de la vue ne plaidaient en faveur de la thèse de Schwein-
furlh.
Les voyageurs qui ont visité les Mombouttous depuis le naturaliste
allemand ne nous ont fourni que des détails bien insuffisants sur leurs
caractères physiques. Il semble cependant que malgré leurs cheveux
ff crépus et de la même nature que ceux du Nègre », il faille les considérer
comme des Ethiopiens fortement croisés avec des éléments franchement
nigritiques.
En 1910, j'ai fait l’acquisition, pour la collection anthropologique du
Muséum, d’un crâne qualifié de Mangbettou du Haut-Itouri, dont les
caractères étranges m’avaient inspiré quelque doute sur son origine.
Il présentait, en effet, une déformation singulièrement exagérée (fig. i et 2)
qui n’avait pas été signalée par Scbweinfurth. J’attendais donc de nouveaux
renseignements avant d’en faire état. Or, parmi les collections provenant
de la succession du Prince Roland Bonaparte qui ont été offertes à mon
laboratoire, se trouvaient deux crânes complets donnés comme Mom-
bouttous et présentant la même déformation, moins accentuée, cepen-
dant.
Cette déformation a été obtenue, sur nos trois pièces, par le même
procédé. Deux bandes ont été appliquées l’un sur le frontal, un peu en
avant du bregma, l’autre un peu en arrière ou sur le bregma lui-même.
Elles contournaient la boîte crânienne obliquement, de haut en bas et
d’avant en arrière et venaient prendre un point d’appui à la nuque. Dans
la région bregmalique, deux larges sillons, peu profonds mais nettement
W Schweinfürth. Au Cœur de l’Afrique, trad. française par Mmo Lof eau, t. II,
p. 89, Paris, Hachette et Cie, 1875.
— 292 —
visibles, séparés l’un de l’autre par un intervalle de plusieurs centimètres,
indiquent les parties sur lesquelles s’est exercée la compression.
Ainsi comprimé, le crâne n’a pu se développer en hauteur dans sa
région frontale, qui apparaît très fuyante, ni en largeur dans les régions
temporo-pariétales. Sur le crâne le plus 'déformé , le diamètre transverse
maximum tombe à 125 millimètres. Sur un deuxième, de sexe masculin
comme le précédent, il descend â 120 millimètres. Sur le troisième, qui
provient d’une femme, ce diamètre ne dépasse pas 118 millimètres. Le
développement de la boîte encéphalique s’est fait dans le sens antéro-
postérieur, en même temps que la région pariétale postérieure se relevait
notablement par suite de la traction qu’opéraient les bandes sur la région
inférieure de l’écaille occipitale.
En raison de l’allongement de la tête et de son étroitesse, l’indice
céphalique horizontal s’abaisse à des chiffres tout à fait inusités (64, 1 o chez
le premier; 66,66 chez le second; 66,29 c^ez troisième sujet).
La face est franchement nigritique. Elle se projette tellement en avant
que l’angle facial ophryo-alvéolaire qui, chez les Nilotiques, ne dépasse
pas 63° en moyenne, d’après les auteurs des Crania elhnica, tombe à 53°
chez notre premier sujet et à 59° chez le second. Le bord alvéolaire étant
en partie résorbé sur la tête féminine, il est impossible de mesurer cet
angle avec quelque précision.
Le nez est franchement platyrhinien. Sur les deux têtes masculines,
l’indice nasal atteint respectivement 54,34 et 56, o5; chez la femme, il
s’élève à 5q,52.
Pour ne pas citer davantage de chiffres , je me bornerai à mentionner la
fuite bien nette du menton, quoique celte fuite n’ait rien d’exagéré.
La compression de la boite crânienne a eu naturellement pour consé- ;
quence d’apporter du trouble dans l’ossification. Les bandes étant appli-
quées dans le voisinage du bregma, ainsi que je l’ai noté plus haut, une
partie du front n’a pas été gênée dans son développement. C’est ce qui
explique l'existence de la suture métopique sur les deux pièces du Prince
Roland Bonaparte, dont toutes les sutures sont largement ouvertes. Le
crâne masculin présente un grand wormien, surmonté d’un autre beaucoup
plus petit, à l’extrémité postérieure de la suture sagittale, immédiatement
au-dessus du lambda. Une chaîne de wormiens occupe toute l’étendue de
la suture lambdoïde. Quant à la coronale, elle est d’une extrême simplicité.
Le crâne féminin a les sutures coronale et sagittale très simples, mais il ne
possède des wormiens que dans les stéphanions.
Le crâne le plus déformé provient d’un sujet encore jeune, car l’apophyse
basilaire de l’occipital n’est pas soudée au sphénoïde, quoique ses troi-
sièmes molaires soient toutes entièrement sorties de leurs alvéoles. Cepen-
dant la suture sagittale est totalement synostosée. Il possède toute une
série d’os wormiens : deux grands occupent la lambdoïde; plusieurs petits
293 —
Fig. 3. — Femme Mombouttou à crâne déformé.
( Photographie de la mission Citroën Centre-Afrique. )
Muséum. — xxxiii. 19
_ 294 —
se voient dans les astérions , et la suture temporale gauche en présente une
véritable chaîne.
La canine supérieure droite, au lieu d’occuper sa place habituelle entre
la deuxième incisive et la première prémolaire, a fait éruption sur la face
antérieure du maxillaire supérieur, immédiatement au-dessous du plancher
nasal ; sa direction est horizontale.
La face peut fournir quelques indications ethniques. Malgré l’influence
qu’ont pu exercer sur le prognathisme de nos "sujets les manœuvres aux-
quelles ils ont été soumis , on y retrouve des caractères franchement nigri-
tiques.
On pourrait se demander si les sujets dont nous possédons les crânes
n’étaient pas des êtres exceptionnels parmi les Mombouttous et même s’ils
appartenaient réellement à cette race. Il est surprenant, en effet, que
Schweinfurth , qui donne tant de détails sur la population au milieu de
laquelle il a séjourné pendant trois semaines , ne dise pas un mot de la
déformation du crâne, quand il décrit avec tant de soin les peintures
corporelles, les parures et l’arrangement de la chevelure de ces Nègres.
Il déclare même qu’en dehors de la circoncision, ils rrne s’infligent pas
d’autre mutilation que le percement des oreilles a pour introduire dans
l’ouverture un bâtonnet de la grosseur d’un cigare. J’ai interrogé à ce sujet
le regretté commandant Bettembourg et M. Jean Michaud de la mission
Citroën Centre-Afrique; ils m’ont affirmé que la déformation artificielle du
crâne est générale chez les Moubouttons. A l’appui de leur déclaration, ils
m’ont mis sous les yeux une série de photographies, notamment celle
dont la figure 3 est la reproduction.
Quoique la coiffure de la dame dissimule en partie son crâne, on
constate nettement l’élongation de la région fronto-pariétale. La coiffure
elle-même est très curieuse. Les cheveux, divisés en toutes petites mèches,
sont tendus sur une carcasse en roseaux , qui affecte la forme d’un cône
largement évasé et ouvert en arrière.
Nous savions que les Mombouttous sont d’habiles potiers, mais la mission
Citroën Centre-Afrique nous a rapporté des spécimens tout à fait inédits
de vases qui ressemblent de la façon la plus frappante à des vases de
l’ancien Pérou (vases à personnages humains, vases à double anse tubulée,
etc.). Les partisans de vieilles migrations, en Amérique, de Mélanésiens ou
d’individus partis d’autres contrées lointaines, verront peut-être, dans
l’existence, chez les Mombouttous, de la déformation si caractéristique que
je viens de décrire, en même temps que d’une céramique particulière qu’on
rencontre au Pérou, un indice de relations précolombiennes entre le
continent noir et le Nouveau-Monde. Il me semble impossible d’admettre
que de telles relations aient pu exister entre le centre de l’Afrique et l’empire
des Incas. A mon sens, il ne s’agit que d’un simple phénomène de conver-
gence.
Nouveaux Rhipiceridæ [Col.],
par M. M. Pic.
Les nouveautés ci-dessous décrites font partie des collections du Muséum
National de Paris.
Callirrhipis costata nov. sp. C?,
Elongata , parum nitida, parum dense et unifor miter griseo pubescens,
nigra, abdomine rufo.
Allongé, peu brillant, revêtu d’une pubescence grise, courte, uniforme
et peu serrée, noir avec l’abdomen roux. Tête courte, densément et irré-
gulièrement ponctuée, impressionnée au milieu, peu creusée entre les
yeux qui sont grands; antennes atteignant le milieu des élytres, à longues
lamelles moins foncées que les articles de la base, ier long et arqué, ae bien
visible; prothorax assez court et peu large, un peu rétréci en avant, sinué
sur les côtés avec les angles postérieurs presque droits , fortement et den-
sément ponctué, à sillon médian terminé dans une impression basale et
une faible impression ponctuée , de chaque côté du milieu ; écusson oblong ,
peu ponctué; élytres longs, pas plus larges que le prothorax, à bords
relevés en côtes, sinués sur les côtés, atténués à l’extrémité, ornés d’une
côte présuturale antérieure courte et de h côtes bien nettes, réunies d’abord
deux à deux en dessous du milieu pour ne laisser subsister ensuite que les
deux internes qui elles-mêmes se réunissent un peu plus bas , ponctuation
forte, irrégulière, en partie mélangée de plis; pattes moyennes, cuisses
épaissies.
Longueur : 2 h millim. — Presqu’île de Malacca : Tapah Perak ( G. B. Cer-
ruti, 1900.)
Cette grande espèce se rapproche de C. tonkinea Pic et s’en distingue ,
à première vue, par les côtes élytrales très marquées toutes, mais diverse-
ment, jointes en arrière et les antennes plus longues.
Callirrhipis Morgani nov. sp. 9.
Elongata , parum nitida, supra glabra, rufescens, elytris castaneis.
Allongé, peu brillant, dessus glabre, dessous à pubescence espacée grise,
roussâtre, élytres châtains, un peu roussâlres par places. Tête courte, irré-
— 296 —
m gulièrement el densément ponctuée, un peu excavée en avant avec le bord
surélevé entaillé au milieu, yeux grands; antennes un peu plus longues
que le prothorax, longuement pectinées, à ier article robuste , en massue ,
2e peu distinct; prothorax court et large, rétréci en avant, sinué sur les
côtés, à angles postérieurs presque droits, à ponctuation forte et dense,
marqué d’une faible dépression antérieure, de deux petites impressions
discales et de 2 fossettes profondes et allongées au milieu de la base, côtés
un peu creusés; écusson grand, finement et assez densément ponctué;
ély très longs, de la largeur du prothorax , subsinués sur les côtés , atténués
postérieurement, à rebord surélevé, à ponctuation moyenne, rapprochée,
un peu irrégulièrement disposée et des côtes discales à peine indiquées ;
pattes moyennes, cuisses peu épaissies.
Longueur : 17 millim. — Malacca (de Morgan). Peut se placer près de
C. suturalis Wat., s’en distingue par la coloration roussâtre de l’avant-corps
jointe à la structure du prothorax.
Callirrhlpis rufescens v. nov. obscurior 9.
Elongata, supra glabra, nitida , rufa aut brunnea, articulo i° antennarum,
capite, thorace elylrisque nigris, sutura pro parle rufa; capite diverse punc-
tato , postice sulcato , antice transverse impresso ; anlennis brevibus, sat longe
pectinatis; thorace parum breve, antice valde attenualo, antice profunde sul-
cato, in disco et postice bifoveolato, postice tri impresso, fortiter sat dense
punctato; elytris eongatis, subparallelis , apice altenuatis sat distincte à cos-
latis, costis internis postice junctis, media postice ad suturam prolongala ,
médiocre parum dense et irregulariter punclatis , epipleuris luteo ciliatis.
Longueur : 22 millim. — Brésil : environs de Jaragua (E. Gounelle,
i9«5.)
Plus grand que la forme type avec les ély très plus foncés.
Très distinct de C. angustata Pic 9 par la forme plus large, le prothorax
plus robuste, autrement impressionné.
Ptorthocera cal va Champ. 9 [sexe inconnu.]
Elongata, convexa, supra glabra, rufescens, articulo i° antennarum,
capite, thorace elytrisque nigris; capite diverse punctato, postice et antice im-
presso, oculis sat grandis; antennis brevibus, articulo i° elongato, apice
curvato, 20 breve, 3° triangulare, â° et sequentibus brevibus, apice longe
denlatis, ultimo elongato; thorace parum breve, antice paulo attenuato, laté-
ral; ter sinuato , angulis distinctis, parum punctato, medio sulcato el postice
medio paulo impresso, lateraliter oblique subsulcato ; elytris thorace paulo
— 297 —
latioribus, laleraliter sinuatis, apice atlenuatis , striato-punctatis , intervalUs
costatis, costis postice pro parte junctis.
Longueur : i3 millim. — Mexique (Guillemin, 186 5.)
Cette espèce, caractérisée par ia structure des antennes et la sculpture
élytrale, se distingue, à première vue, des 9 que je connais du genre
Callirrhipis Latr. par les élytres présentant des côtes nombreuses alternées
avec des stries larges et assez profondément, mais irrégulièrement, ponc-
tuées.
Simunides L\portei v. nov. Bocourti.
Niger, capite antice breve thoraceque rufis, illo medio nigro lineato.
Mexique (Bocourt, 1 865. )
Voisin de la var. atripennis Pic, dont l’avant-corps est concolore, roux,
en diffère par 1a tête presque entièrement noire et le prothorax roux , à bande
médiane noire.
Simianellus Cerrutii nov. sp . C?.
Angustalus, nitidus, sparse et regulariter griseo pubescens , rufus.
Étroit, brillant, à pubescence grise espacée et régulièrement disposée,
entièrement roux avec les rameaux flabellés des antennes un peu rem-
brunis. Tête peu courte , à ponctuation moyenne, un peu écartée, yeux
. assez gros; antennes assez grêles, longues, dépassant le milieu du corps,
à articles 3 et suivants assez courts et munis de minces et longs rameaux
flabellés, en partie recourbés; prolliorax assez court et peu large, peu
rétréci en avant, ponctué comme la tête, à large fovéole médiane posté-
rieure et impression arquée sur les côtés , angles postérieurs peu saillants ;
écusson large, peu ponctué; élytres de la largeur du prothorax, longs,
atténués et subacuminés au sommet, à rangées de gros points avec les
intervalles étroits , pattes peu longues , cuisses un peu épaissies.
Longueur : 1 3 millim. - Presqu’île de Malacca : Tapah Perak (G. B. Cer-
ruti, 1900.)
Voisin de S. ( Ennometes olim) malaccanus Pic, en diffère par les mem-
bres roux, les pattes moins robustes, la ponctuation espacée de l’avant-
corps, etc.
Simianus Pasteuri n. sp. cf.
Elongatus, nitidus, sparse et regulariter pubescens , niger, abdomine femo-
ribusque pro parte rujis, capite thoraceque rufis, nigro maculatis, scutello
elytrisque lestaceis, his apice nigro marginatis.
298 —
Allongé, brillant, à pubescence grise espacée et régulièrement disposée,
noir en dessous et roux sur les membres avec partie des cuisses et abdomen
roux, avant-corps roux, maculé de noir, élytres testacés, à étroite bordure
apicale noire. Tête peu courte, à ponctuation dense, sillonnée sur le vertex,
maculée de noir entre les yeux qui ne sont pas très grands mais bien sail-
lants; antennes grêles et pas très longues, à icr article très arqué,
2e court, 3e et suivants longs et munis à leur base d’un long rameau grêle,
celles-ci noires, marquées de roux par places; prothorax peu court, très
rétréci en avant, à angles postérieurs marqués, densément ponctué,
sillonné antérieurement au milieu, triimpressionné postérieurement et
marqué de noir sur son milieu postérieur; écusson un peu allongé, peu
ponctué, testacé, foncé à l’extrémité; élvlres de la largeur du prothorax,
pas très longs, atténués à l’extrémité, faiblement costés intérieurement
avec les intervalles ayant une double rangée de points; pattes moyennes,
cuisses très ciliées en dessous, foncées avec les cuisses teintées de roux sur
leur milieu.
Longueur : 1 1 millim. — Java (J. D. Pasteur.)
Voisin de S. bicoloripes Pic, en diffère par le prothorax plus étroit,
maculé de noir et moins fortement impressionné, le ier article des an-
tennes noir, les élytres avec quelques côtes bien nettes et bordés de noir à
l’apex.
Simianus apicalis v. nov. lateapicalis 9.
Rufus, antennis pro parte elytrisque apice late nigris, his forliter
costatis.
Java (J. D. Pasteur.)
Diffère de la forme type par les élytres plus largement noirs au sommet
et munis de côtes plus saillantes avec les antennes à premiers rameaux
presque entièrement noirs, au lieu d’être presque entièrement testacés.
Ennometes obscurus n. sp. d*.
Elongatus, nitidus, sparse griseo pubescens , niger, elylris castaneis , abdo-
mine pedibusque pro parte rufis.
Allongé, brillant, à pubescence grise espacée, noir, avec les élytres
moins foncés, pattes en partie et abdomen roux. Tête courte, fortement
ponctuée, sillonnée postérieurement, à peine impressionnée en avant,
yeux assez gros; antennes assez courtes, un peu grêles , à articles 3 et
suivants un peu allongés et munis d’un assez long rameau étroit; prothorax
peu court, subarqué en avant, un peu étranglé vers le milieu sur les côtés,
faiblement sillonné en avant, bifoveolé au milieu et impressionné posté-
rieurement devant Técusson, à ponctuation forte et rapprochée; écusson
— 299
subovalaire, peu ponctué; élytres de la largeur du prothorax, pas très
longs , atténués postérieurement avec des rangées de points forts entremêlés
de plis et des traces de costules; pattes assez grêles.
Longueur : 12 millim. — Tonkin : Région d’Ha-Giang (S. Olivier,
T9 1 6- )
Très distinct de E. Rouyeri Pic par les rameaux des antennes plus
courts, la forme moins élancée, la ponctuation moins régulière des
élytres.
Rhipicera Donckieri n, sp. d* 9.
Elongata, parum, nitida, pro parte dense griseo aut luteo pubescens,
rufescens aut nigro picea, elytris pro parte denudatis ; d* antennis brevibus. ,
multijlabellatis , 9 antennis gracilibus, pectinatis.
Allongé, peu brillant, paraissant même opaque en partie par suite de la
pubescence grise, ou jaunâtre, très dense par places, un peu interrompue
aux élytres , qui recouvre cette espèce , coloration roussâtre , parfois noire de
poix par places. Tête assez grosse, finement et densément ponctuée, plus
courte chez c?, yeux grands, mandibules noires; antennes courtes , en forme
d’éventail cf, de 2 A articles, à rameaux flabellés, 3-6 et derniers plus
courts que ceux du milieu, celles-ci grêles chez 9, peu longues, pectinées
avec les derniers articles resserrés ; prothorax assez large , un peu moins court
chez 9 que chez d1, finement et densément ponctué, sillonné au milieu, bifo-
véolé de chaque côté au milieu, les fossettes au dessus l’une de l’autre, plus
densément pubescent sur les côtés avec les angles postérieurs saillants en
dehors ; écusson densément pubescent ; élytres un peu plus larges que le
prothorax , sinués sur les côtés , faiblement surélevés vers la base , un peu
plus longs chez 9 que chez d1, courtement atténués et subacuminés au
sommet, ornés de 4 côtes en partie jointes en arrière, pubescentes à l’état
frais, à ponctuation irrégulière, plus forte chez d* et pubescence grise non
absolument continue, laissant quelques places qui, de loin, apparaissent
foncées d’aspect un peu moucheté ; dessous du corps régulièrement
pubescent; pattes assez grêles, tarses élargis chez d*.
Longueur : 1 5— 1 7 millim. — Australie (ex Donckier, 1923.)
Sans doute à placer dans le s. g. Oligorhipis Guer., très distinct, à pre-
mière vue, de O. vetusta Gory par la forme non ramassée du corps.
Sandalus Posthi nov. sp. d1 (1).
Oblongus , parum nitulus, uniformiter griseo pubescens , rufus , aliquot pro
parte paulo brunnescens ; thorace postice valdc dilatato ; elytris irregulariter
punctatis , fere indistincte costulatis.
W Cette espèce figure aussi dans ma collection.
Oblong, peu brillant, revêtu d’une pubescence uniforme grise, roux ou
brunâtre par places. Tête longue, densément ponctuée, excavée entre les
yeux et munie d’une saillie au-dessus des antennes qui n’atteignent pas la
base du prolhorax; prothorax court et large, fortement dilaté postérieure-
ment avec les angles nuis, sillonné au milieu, impressionné aux extrémités,
bifovéolé sur le disque, finement et densément ponctué; écusson nettement
ponctué; élytres un peu plus larges que le prothorax, pas très longs, atté-
nués à l’extrémité, à ponctuation irrégulière et dense , ornés de 3 ou 4 côtes
discales, en partie courtes et peu marquées; pattes moyennes, tibias arqués
ou sinués , denticulés extérieurement.
Longueur : 16 millim. — Côte d’ivoire : région du N’Ji (Gap. Posth,
ipn.)
Voisin de S. castanescens Fairm., en diffère, à première vue, par les
antennes plus courtes , ne dépassant pas le bord du prothorax.
— 301 —
Les Spondyles de là mer Roügb
(d’ APRÈS LES MATÉRIAUX RECUEILLIS PAR LE Dr JOUSSE AUME),
par M. Ed. Lamy.
( Suite.)
Sp. coccineds Lk. var. Vaillanti Jonss.
Quatre coquilles recueillies à Djibouti et étiquetées également par le
Dr Jousseaume Sp. coccineus Lk. (t) sont teintées de rouge vermillon près
des sommets, le reste des valves étant de couleur pourpre foncé : elles
correspondent plutôt au Sp. coccineus de Sowerby (i848, Thés. Conch., I,
p. 43o, pl. LXXXVIII, fig. 47) et, d’autre part, me paraissent offrir la
plus grande ressemblance avec les types (au nombre de trois) d’une forme
que le Dr Jousseaume appelle Sp. Vaillanti et qu’il décrit ainsi :
«Sp. Vaillanti Jousseaume.
irUn Spondyle (long. : 45 mm.) que j’ai trouvé à Djibouti me semble,
sauf la coloration de la valve inférieure qui est brune, être identique à la
forme que Chenu (1 845 , lllustr. Conch., pl. 25 , fig. 2 ) a considérée comme
une variété c du Sp. coccineus Lk. Cette coquille, dont je fais une espèce
nouvelle, est mince, inéquivalve, brune, excepté les sommets qui sont, dans
une large étendue , d’un beau rose légèrement orangé. La valve supérieure,
presque plane, est couverte de petites côtes rayonnantes, dont quelques-
unes, un peu plus fortes, sont hérissées d’épines. La valve inférieure,
profondément excavée, est squameuse dans sa partie adhérente; dans le
reste de son étendue, sa surface est divisée par des côtes rayonnantes assez
espacées : celles-ci , qui portent quelquefois de rares et courtes épines, sont
découpées, ainsi que les larges sillons qui les séparent, par de fines stries
concentriques. A l’intérieur, les valves sont teintées de rose au sommet et
blanches ensuite jusqu’au bord qui présente deux lisérés , l’un violet situé
M L’un de ces quatre spécimens portait écrit au crayon sur le test même le
nom de Sp. asiaticus Chenu (i845, lllustr. Conch., pl. a4, fig. 1-2), espèce
figurée d’après des échantillons encroûtés de matières étrangères et impossible à
identifier selon Sowerby (i848, Thés. Conch., 1, p. 43 1 et 438).
— 30*2 —
à la périphérie et l’autre brun-jaunâtre en dedans du précédent : la partie
violette est découpée par de petits sillons qui séparent des denticules
nettement accusés surtout dans la région opposée an sommet; l’impression
musculaire est superficielle, peu apparente et transversalement ovale.
La charnière de la valve supérieure est formée par deux petites dents
cardinales allongées et peu saillantes séparées par la fossette du ligament
et de deux fortes dents latérales situées en dessous des oreillettes et se
dirigeant en bas et en dehors : ces dents, crénelées au sommet, sont
séparées des dents cardinales par une dépression ovale creusée en fossette.
Sur la valve inférieure, l’on ne trouve que de fortes dents cardinales
embrassant le ligament et supportées par une tubérosité qui fait nettement
saillie dans l’intérieur de la coquille; de chaque côté le bord est mince et
creusé, en dedans, de deux dépressions qui servent de loges aux dents
latérales de la face supérieure; sur la surface plane du talon, le ligament
se dessine par transparence du sommet à la base.
« La minceur du test et la délicatesse des ornements permet de distinguer
facilement du Sp. coccineus cette espèce qui offre une variété où la valve
supérieure porte quelques longues écailles spalhulées.
crHab. — Djibouti : vit sur les Madrépores; j’ai trouvé plusieurs exem-
plaires de cette espèce dédiée au Professeur L. Vaillant, auteur d’un
mémoire sur les Mollusques de la Mer Rouge a.
Cette forme me paraît pouvoir être rattachée au Sp. coccineus comme
variété caractérisée par sa coloration rouge-vermillon dans la région
umbonale et pourpre sur le reste de la coquille.
Mais ce n’est pas la variété c de Lamarck , car, ainsi que je l’ai dit anté-
rieurement (1917, Bull. Mus. hist. nat., XXIII, p. Ô02), le type de celte
variété se trouve au Muséum national de Paris et consiste en une grande
coquille qui est ornée de côtes complètement inermes et qui présente sur
chaque valve une couleur presque uniforme rouge foncé sur la supérieure,
jaune orangé sur l’inférieure.
D’autre part, le Dr Jousseaume rapporte au Sp. multimuricatus Reeve
( 1 856 , Conch. Icon., pl. IV, fig. i5) un individu recueilli sur la plage
d’Aden et admet que recette espèce n’est peut-être qu’une variété du
Sp. aculeatus (Chemn.) Scbr.» : l’examen de ce spécimen me porte à le
rattacher plutôt au Sp. Vaillanti.
Sp. aurantius Lamarck.
Dans ses notes le Dr Jousseaume mentionne le Sp. aurantius Lamarck
(1819, Anim. s. verl., VI, ire p., p. 192) comme ayant été trouvé par le
Dr Faurot dans les sables des plages soulevées de Kamaran, à l’état sub-
fossile, mais déclare ne pas l’avoir rencontré vivant.
— 303 —
Sp. Layardi Reeve.
Un spécimen recueilli à Kamaran a été étiqueté par le Dr Jousseaume
Sp. Layardi Reeve (i856, Conch. Icon., pl. XVIII, fig. 66) et cette déter-
mination paraît exacte, car c’est une coquille d’un pourpre foncé, blan-
châtre vers le sommet et ornée de côtes rayonnantes serrées dont les plus
fortes portent des épines et des écailles.
A la même espèce me semblent appartenir d’autres échantillons provenant
de Djibouti et d’Aden.
Hab. — Kamaran, Djibouti, Aden.
Sp. Layardi Rve. var. Lemayi Jousseaume.
D’autre part , le Dr Jousseaume a décrit comme espèce nouvelle sous le
nom de Sp. Lemayi une coquille qui me paraît être bien voisine du
Sp. Layardi, ou, sinon identique, constituer tout au plus une variété :
Sp. Lemayi Jousseaume.
ff Testa oblique ovalis, purpureo-jusca ; valva superior convexa, dense
costata : costee tenues aculeatœ, ex quibus cir citer 10 distantes squamis
foliaceis parvis armalœ sunt; valva inferior subcomplanata , late adhœrens,
lateraliter tenuissime striata; valvæ intus albæ, marginibus crenulatis vivide
violaceis.
rfDim. : long., 80 mm.; larg. , 65 mm.
cr Coquille obliquement ovale, à sommet déjeté à droite et à bord gauche
plus convexe et plus arrondi (1). Sa couleur est d’un pourpre sombre,
principalement sur les bords de la valve supérieure. Cette valve qui est
voûtée, porte de petites côtes rayonnantes couvertes d’épines assez sail-
lantes et serrées; une dizaine de ces côtes à peine plus fortes et sensible-
ment à égales distances les unes des autres, sont armées d’épines plus
saillantes et plus larges, dont quelques-unes, en approchant des bords, se
transforment en lames spathuliformes ; près du bord gauche , les côtes sont
beaucoup plus fines et dépourvues de pointes saillantes; le sommet,
recourbé à droite, est rose, et les oreillettes, dont la gauche est un peu
plus étendue que la droite, sont finement striées et granuleuses. Intérieu-
rement cette valve, ainsi que l’inférieure, est blanche, avec quelques zones
à reflets violacés et une bordure assez large d’un rouge violet très intense;
sur cette partie les bords sont divisés par de petits sillons nombreux et
irréguliers, beaucoup plus forts et plus étendus en arrière que sur les
parties latérales. La valve inférieure adhérait à une Méléagrine par une
t1) Dans cette description il s’agit de la droite et de la gauche d’un observateur
regardant la coquille par sa valve supérieure, le sommet placé en haut.
— 304 —
large surface, sur les bords de laquelle s’étendent quelques lamelles
saillantes: les parties latérales de cette valve présentent des stries d’accrois-
sement découpées par d’autres stries très fines, qui, du sommet, se dirigent
vers le bord. L’impression musculaire, sur chaque valve, est superficielle,
très large, de forme ovale. Sur la valve supérieure la charnière, forte et
épaisse, est formée de deux dents latérales brunes très grandes et d’une dent
cardinale peu saillante, qui entoure, comme un anneau ovale, un fort
ligament et qui est séparée de chaque dent latérale par une dépression
profonde. Sur la valve inférieure, les deux dents cardinales, qui se
réunissent à la base pour constituer une masse saillante, sont séparées en
haut par une profonde fossette qui affecte la forme d’un fer à cheval et
dans laquelle viennent se loger le ligament et la dent cardinale de la valve
supérieure; les dents latérales, séparées des cardinales par une fossette
profonde, sont beaucoup plus petites et moins saillantes; la surface plane,
de forme triangulaire, qui s’étend du bord de la charnière au sommet de
la valve inférieure, est striée longitudinalement et ne présente pas de
fissure médiane.
rrHab. — Aden, où je n’ai trouvé qu’un seul exemplaire de cette espèce
qui est probablement la variété [4] aculeis minoribus crebrioribus du Sp.
coccineus Lk. » (Dr J.).
Contrairement à cette hypothèse du Dr Jousseaume, cette forme ne peut
pas être la variété [b] du Sp. coccineus Lamarck (1819, Anim. s. vert., VI,
1" p. , p. 190), car le type de cette variété se trouve au Muséum de Paris
et, comme je l’ai dit antérieurement (1917, Bult. Mus. hist. nat., XXIII,
p. A02), il paraît assimilable au Sp. lima Chenu (1 845 , Illustr. Conch.,
pl. 24, fig. 7) et au Sp. coccineus Reeve (1 856 , Conch. Icon., pl. XII,
fig. 44 et pl. XVIII, fig. 444), qui sont, d’après M. Fulton (1915, Journ.
of Conchol., XIV, p. 336), simplement des variétés de Sp. nicobaricus
Chemn. = hyslrix Boit. = radians Lk.
Sp. Fauroti Jousseaume.
Sous le nom de Sp. Fauroti le Dr Jousseaume a décrit en 1888 (Mém.
Soc. Zool. France, I, p. 221) une espèce qu’il ne connaissait alors que par
des valves dépareillées, dont une seule inférieure, recueillies par M. le
Dr Faurot dans les couches des plages soulevées d’Obock et de Kamaran.
Dans ses notes manuscrites, il modifie ainsi sa première description :
ff Testa irregulariter ovata, solidissima, inœquivalvis et inœquilateralis ;
valva inferior oblonga, projundissime excavata, costis numerosis squamosis
radiaüm ornata, inter illas tenuissime striata ; valva superior rotundato-ovalis,
convexa, longitudinaliter sulcata, costis tenuibus tecta, quæ ad dextram
1
— 305
partent squamis spinosulis armatæ sunl; color livido-ruber, subfossilis
rubescente-albus.
«Dim. : loog., 88 mm.; iarg. , 58 mm.
ff Coquille solide, pesante, irrégulièrement ovale, inéquivalve et inéqui-
latérale; couleur rouge lie-de-vin foncé sur le vivant, jaune orange très
clair à l’état subfossile. La valve inférieure, toujours beaucoup plus grande,
plus ou moins longue et profondément excavée, présente à sa surface une
quinzaine de côtes hérissées de courtes aspérités squameuses ; les intervalles
de ces côtes sont assez larges, très finement striés transversalement et
chagrinés de petites écailles disposées par séries longitudinales; la surface
plane du talon est divisée en deux parties à peu près égales par une fissure
profonde; intérieurement le bord antérieur de la valve est creusé de
sillons espacés et profonds, qui se prolongent dans l’intérieur de la coquille.
La valve supérieure, convexe en dehors, est intérieurement denticulée au
bord ventral; sur sa face externe s’étendent des côtes rayonnantes, qui sont,
en général, plus fortes et squameuses sur la partie droite (1); les intervalles
de ces côtes sont finement striés ; sommet assez saillant avec de petites
oreillettes triangulaires, dont la droite est toujours plus grande. La cou-
leur d’un rouge vermillon au sommet est d’un brun marron très foncé dans
le reste de l’étendue de la coquille; sur les côtes du talon de la valve infé-
rieure existe , à une assez grande distance de ses bords , une côte dont la
couleur noire se détache nettement sur la couleur générale de la coquille,
l’intérieur des valves est d'un blanc sale gris-jaunâtre encadré par une
bordure d’un brun foncé.
«Cette espèce est très voisine du Sp. sanguineus Dunker (î 858 , Novit.
Conchol., p. 26, pl. YIÏ, fig- â-5) : elle s’en distingue par l’existence de
côtes épineuses sur l’une et l’autre valve et par la présence, sur les côtés
de chaque valve, de deux côtes saillantes colorées en noir, qui sont filiformes
en partant des sommets , puis vont en s’élargissant.
«Hab. — Kamaran, Obock, Djibouti : cette espèce a été découverte à
l’état subfossile par M. le Dr Faurot dans les plages soulevées des deux
premières localités et trouvée par moi vivant sur des Madrépores dans les
deux dernières » (Dr J.).
Sur l’étiquette accompagnant un échantillon d’Obock, le Dr Jousseaume
a inscrit comme synonyme, avec un point d'interrogation, Sp. flubellutn
Reeve (i856, Conch. Icon., pl. YI, fig. 21 et pl. XIII, fig. 21 b) qui est
aussi une espèce fort semblable, sinon identique.
W C’est-à-dire la région qui se trouve à ta droite de l’observateur.
— 306
Sp. roseus Jousseaume.
( «Testa rosea, tenais, subrotundata , subdepressa, costis numerosis vix
elevatis radiala, quæ spinis aculeatis numerosis serratis armatæ sunt; pars
adhœrens lamellosa.
ffDim. : 20 à 3o mm.
rr Coquille irrégulièrement circulaire, colorée en rose vif et couverte,
comme le Sp. echinus, d’épines denticulées, mais moins longues et plus
régulièrement disséminées. Le test est assez mince et fragile, surtout à la
valve inférieure qu’il est difficile de détacher du substratum sans la briser ;
cette valve, foliacée sur les bords de sa partie adhérente, se prolonge en
avant par une sorte de talon séparé du reste de la valve par deux dépres-
sions latérales ; ce talon , découpé comme par un coup de hache , présente
une large surface triangulaire finement striée du sommet à la base et
quelquefois divisée au sommet seulement par une fissure superficielle. La
valve supérieure, irrégulièrement convexe, est hérissée d’épines, en général
plus longues du côté droit (1), qui prennent naissance sur de petites côtes
rayonnantes : dans chaque espace compris entre deux côtes on aperçoit ,
à la loupe, trois à quatre petites côtes squameuses beaucoup plus appa-
rentes et plus nombreuses à la périphérie; les deux oreillettes qui
s’étendent sur les côtés du sommet sont étroites, un peu inégales et cou-
vertes de petites écailles et rarement de quelques épines. L’intérieur des
valves est d’un blanc coloré d’un rouge toujours plus vif en s’approchant
des bords, surtout à la valve supérieure qui est souvent bordée d’un large
liséré d’un rose éclatant. Sur la valve supérieure, la charnière, très longue
et assez étroite, est formée par une dent médiane, percée au centre par le
ligament quelle embrasse comme un anneau, et de deux dents latérales
séparées chacune de la précédente par une large et profonde fossette ; ces
deux dents latérales, qui se prolongent en dehors en se recourbant, sont
dentées en avant. Sur la valve inférieure, on ne trouve que deux dents
médianes séparées par la fossette qui donne insertion au ligament et
divisées à leur sommet par un sillon longitudinal superficiel.
ffHab. — Djibouti : j’ai rencontré sur les Madrépores quatre individus
de cette espèce remarquable par sa teinte rose uniforme et la denticulalion
de ses épines » (Dr J.).
Sur l’étiquette qui dans la collection de Dr Jousseaume accompagnait
les exemplaires de cette espèce se trouvait raturé le nom Sp. tenellus Reeve :
mais effectivement ce Sp. roseus pourrait bien être identique à cette espèce
Australienne (i856, Reeve, Conch. Icon., pl. XVIII, fig. 67; 1916,
Fulton, lourn. of Conchol., XIV, p. 354).
W Ici encore il est question de la droite de l’observateur.
Sp. unicus Jousseaume.
ff Testa deformis, subrotundata , subdepressa, tenuis, radialim costata,
cinereo-lutescens , spinis rubris raris sparsim armata ; in valva inferiore area
cardinalis medio violaceo maculata, maculis in fascia triangulari longitudina-
liter fissa disposais.
cr Dim. : 28 mm.
» Coquille irrégulière, à contour presque circulaire; le test est assez
mince, surtout à ia partie adhérente. La valve inférieure, qui est blanche
en dedans et sillonnée sur les bords dans une large étendue, e£t remar-
quable par le développement de son sommet qui forme une large surface
triangulaire finement striée de haut en bas; cette surface est divisée en
deux parties par une fissure qui s’étend du sommet à la base; de part et
d’autre de celte fissure existent deux bandes triangulaires colorées en lilas
par un semis de points et de lignes transversales irrégulières et tremblées;
ces bandes sont séparées des bords par une surface blanche de même forme
et de même largeur. La valve supérieure légèrement bombée présente, à la
face externe, de nombreuses côtes rayonnantes assez fortes et couvertes
d’aspérités; quelques côtes portent de rares épines acuminées ou foliacées,
dont la couleur rougeâtre mêlée à la teinte gris jaunâtre du fond donne à
cette partie de la coquille un aspect livide; à l’intérieur cette valve est
blanche au centre et jaune, avec des points lilas, sur les bords, qui sont,
comme ceux de la valve inférieure, crénelés et sillonnés. Sur la valve infé-
rieure la charnière, étroite et longue, est formée par une arête découpée
au centre par la fossette du ligament qui est enfermée à la base par la
réunion de deux dents blanches assez saillantes et légèrement recourbées
en dehors; antérieurement ces dents sont divisées par un sillon longitudinal
superficiel. Sur la valve supérieure le bord de la charnière est plus large
et à peine saillant : au centre se voit une étroite fossette où se loge le
ligament, qui est très petit dans cette espèce; les deux dents médianes,
qui se trouvent sur les parties latérales de la fossette ligamentaire, sont
petites, peu saillantes et blanches; les deux dents latérales, séparées des
précédentes par une excavation assez large et profonde, sont fortes,
proéminentes et brunes.
«Hab. — Djibouti; je n’ai trouvé qu’un seul individu de cette curieuse
espèce : sa valve inférieure qui adhérait dans toute son étendue à un bloc
madréporique , n’a pu en être détachée complètement.» (Dr J.).
Le type de ce Sp. unicus rappelle beaucoup certains exemplaires très
peu colorés du Sp. gæderopus L. , de la Méditerranée et pourrait, je crois,
être identifié au Sp. camurus Reeve (1 856 , Conch. Icon., pl. X, fig. 36)
308 —
des Philippines, qui est regardé par M. Fulton (1915, Joum. of Conchol.,
XIV, p. 33 1) comme une variété de l’espèce Linnéenne (1).
Sp. candidds Lamarck.
Le type du Sp. candidus Lamarck (1819, Anim. s. vert., VI, ir* p.,
p. 188), qui est conservé, avec son étiquette originale, dans la collection
du Muséum national de Paris (1917, Lamy, Bull. Mus. hist. nat., XXIII,
p. 32o), est une coquille blanche ornée de stries longitudinales sans
épines.
Mais, comme Reeve (1 856 , Conch. Icon., pl. VI, fig. 22) et Küsler
(i858, Conch. Cab., 2e éd. , Spondylus, p. 26, pl. X, fig. 4) l’ont fait
remarquer, cette espèce offre fréquemment une teinte rose ou carnéolée,
tachetée de noir près du sommet.
Sur cette espèce dont il a recueilli un certain nombre d’individus, le
Dr Jousseaume fait les remarques suivantes : tfLa valve supérieure, chez
tous les jeunes que j’ai rencontrés , est d’un rose vif avec des zones concen-
triques noirâtres près du sommet : cette couleur persiste souvent chez
l’adulte, mais, en général, elle disparaît et la coquille reste blanche. Dans
le jeune âge, les côtes sont hérissées d’épines spathuliformes rapprochées,
assez longues et comme noduleuses à l’extrémité. A l’état adulte, cette
espèce est inerme : les épines ont complètement disparu et il ne reste plus
que des côtes anguleuses, irrégulièrement saillantes et assez épaisses.
La valve inférieure est aussi très remarquable par la dépression en gouttière
et lisse qui se trouve des deux côtés du talon.
ffHab. — Aden, Perim, Djibouti» (Dr J.).
Pour M. H. Lynge (1909, Mém. Acad. R. Sc.^Lett. Danemark, s., V,
p. i5i), ce Sp. camurus Rve. pourrait bien être une des nombreuses variétés du
Sp. nicobaricus Chemn. = hystrix Boiten = radians Lk.
309
Sur la distribution des Glandina dans l’Éocene parisien,
par M. René Abrard.
Sept espèces de Glandina sont connues dans l’Éocène des environs de
Paris : G. fragilis Desh. et G. Tervieri Boissy dans le Thanétien; G. Nau-
doti Mich., G. longipontiensis Bayan, G. Toumoueri Denainv., G. Deschiensi
Bayan, dans le Lutélien; enfin, G. Cordieri Desh. dans le Bartouien.
La remarque qui s’impose tout d’abord , c’est que sauf G. Cordieri qui
a été rencontrée en rares individus à Auvers, Berville, Marines, ces espèces
sont bien localisées géographiqnementà la partie orientale ou sud-orientale
du bassin de Paris. Le maximum d’espèces et d’individus se présente dans
cette partie sud-orientale au Lutétien, précisément à l’époque et au point
où se trouvait le grand lac d’eau douce de Provins et ses dépendances. Il
est très intéressant de noter que les dépôts de Morancez près de Chartres,
dépôts qui tant au point de vue litholo^ique qu’au point de vue faunique
présentent les plus grands rapports avec ceux de Provins sont dépourvus de
toute Glandina, et notamment des espèces si caractéristiques deSaint-Parres
et des Eparmailles, G. Naudoti et G. Deschiensi . Cela provient certainement
de ce que les conditions d’existence n’étaient pas favorables à ces Mollus-
ques dans la région de Chartres; en effet, ces espèces continentales vivaient
fort probablement non loin des lacs, et il n’y a aucune raison valable pour
admettre qu’à Morancez les coquilles vides soient restées à terre et n’aient
pu être fossilisées, tandis qu’à Provins leur entraînement vers le lac se
faisait très facilement.
11 faut même constater que quelquefois l’entraînement s’est fait plus loin
jusque dans les lagunes marines; ainsi, Glandina longipontiensis est très
fréquente à Longpont dans une petite couche peu épaisse et très particu-
lière, qui, associées à des espèces continentales et saumâtres renferme des
espèces franchement marines telles que Voluta cithara. On ne peut pour
expliquer ce fait, dire que G. longipontiensis était une espèce maritime,
car on la retrouve associée à G. Naudoti dans les calcaires purement la-
custres.
Nous avons vu que seule Glandina Cordieri faisait exception à la règle
de répartition géographique du tertiaire parisien; mais il faut considérer
qu'elle se trouve là dans des faciès de charriage et que les quelques exem-
plaires connus proviennent, suivant toute probabilité de fort loin, et pré-
cisément de la région orientale du bassin; il me semble probable en effet
Musédm. — XXXIU.
2o
— 310 —
que Cyrena incompta et Voluta strombiformis , pour prendre ces deux
exemples, qui se rencontrent dans les faciès de charriage de la région
d’Auvers, ont été arrachées à leur faciès habituel dans la région de Nogent-
T Artaud : la première espèce y abonde en effet, et la seconde y a été
trouvée bien en place et pour la première fois dans un faciès tranquille par
le Commandant Denizart; Glandina Cordieri a fort bien pu avoir un sort
analogue.
En ce qui concerne les conditions de climat, l’existence de deux Glan-
dina au Thanétien doit retenir l’attention; on sait en effet qu’actuellement,
sauf une espèce méditerranéenne, ces Mollusques sont surtout antillais et
centre-américains; on peut en conclure que la période était déjà chaude,
malgré la taille relativement petite des espèces en question. D’ailleurs, la
faune du calcaire de Riily d’où provient G. Terrien corrobore cette opinion.
Or, l’on sait d’autre part que la mer thanétienue dans le bassin parisien
présente un caractère mixte, de mer froide par la présence de grands
Lamellibranches et d’espèces boréales telles que Cyprina lunularia et des
Astarte, de mer chaude par celle de nombreuses Dasycladacées. Il apparaît
vraisemblable que cette mer baignait un territoire assez chaud, et que
la présence des espèces boréales est liée plutôt à la facilité des communi-
cations avec les régions nordiques, qu’à la température réelle des
eaux.
Au Lutétien, l’abondance des individus et leur grande taille con-
firme ce que nous savons sur la température élevée qui régnait à ce
moment.
Au Bartonien, le nombre d’exemplaires de Glandina Cordieri est trop
minime pour permettre des conclusions; cependant cette espèce qui dérive
très certainement de G. N audoti est beaucoup moins vigoureuse,
et annonce que dans la région parisienne, on s’achemine vers des climats
plus tempérés.
W R. Abrard, Sur la position systématique de Glandina Cordieri Desh. (C. R.
som. S. G. F., p. 107-108, 1927.)
311
A PROPOS DE LA PRESENCE D’UNE PrÆSCUTELLA DANS LE LUTETIEN
DU BASSIN PARISIEN,
par M. René Abrard.
M. J. Lambert a signalé dans le calcaire grossier d’Ecos(1), et décrit sous
le nom de Præscutella Cossmanni un Ecbinide dont il n'est pas sans intérêt
de remarquer la présence dans le Lutélien du bassin parisien , où il semble
d’ailleurs rarissime.
Ce genre est en effet représenté dans le bassin de la Loire-Inférieure
par de nombreux exemplaires d’une autre espèce, P. Cailliaudi Gott. , qui
se trouve dès la base des dépôts éocènes, dans le calcaire d’Arthon, mais
qui est surtout abondante dans les sables coquilliers de Bois-Gouët. L’exis-
tence d’une espèce du genre dès le Lutétien inférieur d’Ecos confirme
lage lutétien des sables de Bois-Gouët où l’on rencontre en abon-
dance Lenita patellaris, Echinide du calcaire grossier inférieur pari-
sien.
M. J. Lambert fait remarquer que P. Cossmanni a un périprocte mar-
ginal, ce qui lui confère un caractère archaïque, mais il ne faut pas oublier
que les sables de Bois-Gouët sont au sommet de la série lutétienne,
tandis que le calcaire grossier d'Ecos en est à la base, et que d’autre
part, il existe une espèce du Cotentin qui présente également un périprocte
marginal.
N) J. Lambekt, Note sur quelques Échinides éocéniques des environs de
Paris. (Bull. Soc. Et. Sc. Nat. d’Elbeuf, la p., 1 pl. , 1910. Voir p. 6-7.)
2o .
— 312 —
Note sur une couche bartonieïïne fossilifère
DÉCOUVERTE PAR AUGUSTE DoLLOT À ChAMUIGS V-SÜR-MaRNE ,
par MM. L. et J. Morellet.
En suivant l’exécution des travaux de construction de la nouvelle voie
ferrée de Bobigny à Sucy, notre regretté confrère Àug. Dollot avait recueilli
sur le Bartonien de Cnampigny-sur-Marne un certain nombre de documents
que nous nous faisons un devoir de mettre en lumière.
Nulle part les forages n’ont été poussés jusqu’aux Sables Moyens, mais
Dollot a observé cette formation au voisinage de la gare du Plant-Cbam-
pigny où elle est représentée par des sables quartzeux sans fossiles, avec
plaquettes noduleuses de grès et surmontée, à l’altitude + 46 m. o5 , par un
calcaire à Bithinies.
Les puits les plus profonds ont été arrêtés dans un calcaire lacustre qui
paraît bien correspondre au calcaire de Saint-Ouen et dans lequel Dollot
a recueilli, avec ues Planorbes indéterminés , Limnœa longiscata Brongn.
Au kilomètre i5,6 de la ligne en construction, ce calcaire a son sommet
à -f 55 m. 20, soit 9 m. i5 au dessus du sommet des Sables moyens
de la gare du Plant-Champigny, mais il est impossible d’en préciser la
puissance, les couches à Avicula Defrancei n’ayant pas été atteintes.
Les observations les plus intéressantes de Dollot sont celles relatives aux
assises qui surmontent le calcaire de Saint-Ouen ; il a en effet reconnu la
présence d’une couche marine fossilifère dans trois sondages dont voici les
coupes :
1 il iii
Km. i5,6 Km. 16,6 Km.' 16,7
(Sondage a de 1918.) (Sondage 9 de 1921.) (Sondage 9 de 1918.)
TERRE VÉGÉTALE
(altitude -f- 60 m. 60)
Marne blanche, o m. 80
Marne blanche avec con-
crétions calcaires et
silex i m. 90
Marne jaune et blanche
et calcaire avec débris
de Pélécypodes et de
Cérithes.. . . 9 m. 00
(altitude -j- 55 m. 90).
Marne jaunâtre. 0 m. 70
Calcaire blanc à L. longis-
cata, sur. . . 3 m. ao
(fond du sondage.)
TERRE VÉGÉTALE
(altitude-|- 57 m. 70)
Terrains remaniés 3 m. 2 0
Marne blanche très hu-
mide 3 m. 70
Calcaire jaune très dur,
criblé de Cérithes
0. m. 3o
( altitude -j- 5o m. 5o. )
Argile sableuse. om.5o
(fond du sondage.)
TERRE VÉGÉTALE
(altitude -f- 53 m. 3o)
Marne blanche et jaune
clair i m. 80
Argile jaune un peu sa-
bleuse o m. go
Marne blanche à silex
0 m. 5o
Calcaire marneux avec
une couche criblée de
Cérithes o m. ho
(altitude + 4 9 m. 70)
Calcaire blanc -jaunâtre à
silex 3 m. 70
(fond du sondage.)
— 313 —
Malgré les différences de faciès et malgré les écarts qui existent dans les
cotes d’affleurement, écarts qui s’expliquent par le plongement , général
dans la région, des assises du N. vers le S., on peut admettre avec Dollol
que les couches fossilifères des sondages I, Il et III appartiennent au même
niveau stratigraphique qui, pour notre confrère, était celui des marnes h
Pholadotnya ludensis.
L’étude que nous avons faite des matériaux du sondage II, les seuls que
nous ayons pu nous procurer, ne nous permet pas cependant de partager
cette manière de voir. Tout d’abord , la couche marine fossilifère de Cham-
pigny ne renferme ni Pholadomyes , ni Psammobies , caractère négatif qui
n’aurait qu’une très faible valeur, si ces coquilles n’existaient à Bry-sur-
Marne, localité très voisine du point qui nous occupe; ensuite, sur les
deux espèces de Céritbidés, qui, avec des Bithinies (ou Hydrobies), des
moules d’Ampullines et de Pélécypodes indéterminables, constituent toute
sa faune, l’une, Tympanotonus Roissyi (Desh.), n’a jamais été trouvée dans
les marnes à Pholadomyes ou leurs équivalents, et l’autre, Batillaria rustica
(Desh.), bien que fréquente dans ces marnes, n’y est pas localisée et se
trouve, par exemple, à Marines à la partie supérieure des sables de même
nom ( couches à Corbula costata. )
Il nous semble beaucoup plus vraisemblable de considérer la couche
à Cérilhes de Champigny comme correspondant aux marnes blanches à
concrétions calcaires et à fossiles marins trouvées à Bry-sur-Marne par
Hébert ll) ko m. 53 au-dessous des marnes à Pholadomya ludensis indubi-
tables et, par suite, comme représentant un des vestiges les plus méridio-
naux des sables de Monceau et d’Argenteuil.
Dans cette dernière localité , d’ailleurs, les grès interstratifiés à la partie
supérieure de ces sables montrent, d’après Deshayes <2), l’association peu
commune, sauf dans les couches à Avicula Defrancei, d’une Batillaria du
groupe de B. pleurotomoides et d’un Tympanotonus du groupe de T. Roissyi,
exactement comme à Champigny.
W Hébert, Note sur le travertin de Champigny et sur les couches entre les-
quelles il est compris. B. S. G. F., (a), XVII, 1860, p. 8oo-8ia.
(2) Deshayes, Communication (sans titre) à la suite de celle de Bioche et
Favre. B. S. G. F., (a), XXIII, 1 865-66, p. 3a7-339.
— 314
Observations sur le rhizome des Nymphéacées de l’Oligocène ,
PAR M. P. H. FrITEL.
Les Nymphéacées constituaient à l'époque Oligocène l’un des éléments
les plus caractéristiques des flores retrouvées dans les dépôts contempo-
rains. On les signale dans le Midi de la France, aussi bien en Provence
qu’en Languedoc, ainsi que dans le Bassin de Paris et sur d’autres points
de l’Europe. On a reconnu dans ces dépôts la présence des genres Nelum-
biurn et Nymphœa , encore actuellement vivants, et d’un genre éteint.
Anœctomeria, créé par de Saporta.
Dans celte note je laisserai de côté les fossiles rapportés au g. Nelutn-
bium, dont la détermination générique est hors de doute, pour ne m’oc-
cuper que des empreintes plus ou moins fragmentaires de rhizomes sur les
caractères desquels ont été établies plusieurs espèces de Nymphœa et
d 'Anœctomeria.
D’après les données slratigraphiques actuellement admises ces espèces,
présentées dans leur ordre d’apparition dans le temps, se répartissent
ainsi :
Étage Rupélien.
Nymphæa Anoectomeria
A la suite d'observations personnelles sur de nombreuses empreintes
provenant des meulières de Beauce et des gisements provençaux, conser-
vées dans les collections du Muséum National d'Hisloire naturelle, j’ai pu
nie convaincre que le nombre des espèces décrites jusqu’alors est trop
W On verra plus loin que les espèces chaltiennes , sont les mêmes que celles
rencontrées dans le Rupélien.
— 315 —
élevé. Je résume dans le tableau suivant les caractères susceptibles d’être
employés pour la distinction spécifique de ces restes, d’une part : dimen-
sions des coussinets pétiolaires et pédonculaiies et nombre des lacunes
aérifères qu’on y remarque, d’autre part : nombre des cicatrices radicu-
laires qui accompagnent les précédentes à la face supérieure des rhizomes.
Ce tableau montre que le nombre des canaux aérifères principaux des
pétioles et des pédoncules floraux n’est pas particulier à une espèce
donnée, ni constant dans une même espèce. En général, le nombre
normal des lacunes est de six disposées : ( n j pouvant se réduire à4(u]
(oo\ _ \11/ _ t # \00 J
ü j par conjugaison des paires supérieure et inférieure
I
- 316 —
avec la paire médiane, qui acquiert ainsi un développement anormal au
détriment des deux autres, ou encore par avortement. Certaines empreintes
sont, à cet égard, très significatives, j'en citerai une, entre autres, prove-
nant de Saint-Zacharie (Var) et se rapportant au N. polyrhiza Sap. sur
laquelle le coussinet péliolaire ne présente que quatre lacunes, les cica-
trices de la paire inférieure ne dessinant plus qu’un léger lobe à la base
des lacunes médianes, dont le diamètre est ainsi devenu excessif par leur
fusion avec les lacunes inférieures, comme cela se voit d’ailleurs sur les
empreintes que de Saporta, pour cette raison, a cru devoir séparer des
véritables Nymphæa sous le nom générique d 'Anœctomeria^. Sur plusieurs
rhizomes du Nymphæa Arethusœ, des meulières de Beauce, j’ai retrouvé
les mêmes particularités. Ces exemples que l’on pourrait multiplier,
suffisent à démontrer le peu de fixité de ces détails et s’opposent au main-
tien de la distinction générique indiquée plus haut.
La variation du nombre des canaux aérifères correspond sans doute
soit à des stades successifs de développement soit à des avortements, ou
bien encore à des particularités de fossilisation.
On la constate dans presque toutes les espèces énumérées plus haut.
La même remarque peut s’appliquer aux cicatrices radiculaires qui
accompagnent les coussinets dont il vient d’être question. Leur nombre
et leur mode de groupement peut varier sensiblement d’un coussinet à
l’autre sur le même organe. Leur importance, ainsi que celles des cica-
trices qui se présentent, seules, à la face inférieure du rhizome paraît
être en relation avec les dimensions de ce dernier. C’est ainsi que sur les
formes naines on ne compte jamais plus de cinq cicatrices radiculaires :
Nymphæites microrhizus n’en présente qu’une ou deux et les N. palæo-
pygmeus et parvula, trois ou quatre au maximum; suri ' Anœctomeria nana,
d’Aix, qui est aussi de petite taille, on n’en compte qu’une ou deux,
quatre tout au plus, et dans toutes ces espèces elles sont d’ailleurs peu
développées. Au contraire, sur les grands rhizomes de Y Anœctomeria Bron-
gniarti et sur ceux des Nymphæa polyrhiza et N. calophylla ces mêmes
cicatrices sont toujours beaucoup plus nombreuses : 1 3 — 1 5 et même 18,
groupées d’une manière plus compliquée.
Le nombre des radicules ne paraissant varier que très faiblement dans
une même espèce les caractères tirés du mode de groupement et du nombre
W Voici comment s'exprime de Saporta à propos de Y Anoectomeria Bron-
niarti : «Ce qui est certain, dit-il, c’est, que les empreintes provenant d’Armissan
présentent 'constamment quatre lacunes principales dont les inférieures sont
beaucoup plus grandes Cette disposition doit être regardée comme celle qui
caractérise l’espèce et la sépare des Nymphæa proprement dits, tout en l’éloi-
gnant beaucoup moins de ce genre que lorsque le nombre des grandes lacunes
se trouvait réduit à deux seulement.» (Comme l’indique Caspary.)
— 317
des cicatrices radiculaires peuvent donc servir de base au classement des
espèces énumérées dans le tableau précédent. Celles-ci se répartissent , tout
d’abord, en deux groupes principaux suivant que leurs cicatrices radicu-
laires n’atteignent pas ou dépassent le nombre de dix par coussinets.
Cette première répartition étant établie, on peut condenser les espèces dis-
tribuées dans chacun de ces deux groupes en considérant comme types
celles dont les pétioles ou les pédoncules présentent les six canaux aérifères
normaux. La réduction de ces derniers à quatre ou à deux pouvant se
rencontrer sur un même rhizome ne saurait être invoquée comme carac-
tère spécifique. Les formes présentant cette réduction ne doivent donc être
considérées que comme synonymes des précédentes.
En combinant delà sorte les caractères énumérés ci-dessus, on obtient
le groupement suivant :
A. Rhizome de petite taille: 1 à 5 cicatrices radiculaires par coussinet.
6 lacunes aérifères : N. parvula Sap.
4—2 — An. nana Sap.
( N. microrhizus Sap.
\ iV. palæopygmeus Sap.
B. Rhizome de grande taille; 6 — 1 8 cicatrices radiculaires par coussinet.
a. 6-io cicatrices radiculaires,
!N. Arethusæ Brng.
N. qypsorum Sap.
N. Ameliana Sap.
! ( iV. Arethusæ Brgn.
( A. Renaulli Sap.
b. 1 1 à 1 8 cicatrices radiculaires ,
!N. polyrhiza Sap.
N. calophylla Sap.
A. Brongniarti Sap. (1)
( N. polyrhiza Sap.
4 — \ A- Brongniarti Sap.
( A. media Sap.
2 — A. Brongniarti Sap.
M Dans cette espèce on rencontre exceptionnellement des coussinets à g cica-
trices radiculaires et d’autres où ceiles-ci sont au nombre de vingt-et-une ; sous
ce rapport c’est la plus variable des espèces énumérées ici.
En appliquant à ce groupement la règle énoncée plus haut pour la
distinction de l’espèce type et en se conformant à la loi de priorité, quand
plusieurs espèces présentent à la fois le même nombre de cicatrices radi-
culaires et de lacunes, c’est-à-dire en considérant comme type l’espèce la
plus anciennement décrite on est amené à ne conserver que les suivantes :
Groupe l : Pauciradiculées.
Nymphæa parvula Sap.
1 863- Saporta : Ann. Sc. nat. Bot. (4°) t. 17, p. 118, et (5°) t. 18, p. 18a,
pi. 12, fig. A , g.
1866. Nymphæites microrhizm Saporta : loc. cit. (5°) t. 3, p. 123, pi. 7, fig. a.
— — palæopygmeus Saporta : loc. cit. (5°), t. A , p. 3 1 8, pl. 9, fig. 1 A.
188A. Anœctomeria nana Saporta : Organ, problém., p. 1 5 , pi. II, fig. 3.
1889. — Saporta : loc. cit. (70), t. 7, pi. i3, fig. la.
Le Nymphæites palæopygmeus représente à Armissan le N. microrhizus
du Rupélien, espèce dont le rhizome est déformé par compression latérale.
Groupe 11 : IVIultiradiculées.
Nymphæa Arethusæ (Sternb) Brong.
182a. Brongniart : Ciassif. et distrib. d. végét. foss. (Mém. Muséum, t. VIII,
p. 33o, pi. XVII, fig. 9), 1822.
1859. Nymphæa Charpentieri Heer : Flor. tert. helv., t III, p. 3o, pi. 107, fig. 1.
1 863. — gypsorum Saporta : Ann. Sc. nat. Bot. (A0), t. 17, p. 117,
pi. 12, fig. 2.
188 A. — Dumasi Saporta : Organ. problem. , Rhizome non figuré.
— Anœctomeria Benaulti Saporta : loc. cit., p. ai, fig. 2.
1891. Nymphæa Ameliana Saporta : Mém. Soc. géol. France (Paléont.), n° 9,
p. 1 1, pl. 2 , fig. 2 , 3.
Nymphæa Brongniarti (Caspary).
1822. Nymphæa Arethusæ Brong. pro. parte : loc. cit., pl. 17, fig. 9.
1857. Nymphæites Brongniarti Caspary : Ann. Sc. nat. Bot. (A°), t. VI, p. 199,
pl. i3.
1 85g. — — Caspary, Heer : Flor. tert. helv., t. III, p. 195,
pl. i55 , fig. 20.
1865. Nymphæa polyrhiza Saporta : Ann. Sc. nat. Bol. (A°) t. 19, p. 2 36 ;
pl. 10, fig. 1, loc. cit.; (5°) t. 3, p. 120, pl. 7, fig. 3.
1866. Anœctomeria Brongniarti Saporta : loc. cit. (5°) t. 3, p. ia5, pl. 7. fig. 1 ;
loc. cit. (5°) t. A, p. 3o6, pi. 10, fig. A.
1867. Nymphæa calophylla Saporta : loc. cit. (5°), t. 8, p. 97, pl. ti, fig. 3.
1890. Anœctomeria media Saporta : Mém. Soc. géol. Fr. (Paléont.), n° 9, p. i5,
pl. III, fig. 3.
319 —
Les espèces décrites jusqu’ici se trouvent donc réduites à trois et le genre
Anœctomeria disparaît de la nomenclature. A ce propos, il faut remarquer
que ce dernier fut créé pour des empreintes d’Armissan, confondues jadis
par Ad. Brongniart avec son Nymphæa Arethusæ des meulières de Beauce.
Caspary(1) le premier les en sépara sous le nom de Nymphœiles Brongniarti
en se basant sur la réduction à deux des canaux aérifères principaux;
mais on a vu que ce caractère n’est pas particulier à cette espèce. Néan-
moins la distinction faite par Gaspary, admise par Schimper, peut être
maintenue, non pas à cause de la réduction du nombre des canaux aéri-
fères mais parce que celui des cicatrices radiculaires dans l’espèce d’Armis-
san, est au moins deux fois plus élevé que chez le N. Arethusæ du Bassin
de Paris.
W Gaspary, Les Nymphéacées fossiles (Ann. Sc. nat. Bot. [&°], t. VI, 1857).
SOMMAIRE
Actes administratifs : Pages.
Nomination de MM. Le Texier et Trenier comme Gardiens de galerie.. . . 277
— de M. Moisan comme Gardien de ménagerie 377
Dons d’ouvrages par MM. A. Lacroix, D. Bois et Mlle F. Coupin 277
Liste des Périodiques reçus en échange par la Bibliothèque du Muséum
(Suite) - 379
Communications :
R. Verneau. A propos de la déformation artificielle du crâne chez les Mom-
bouttous de l’Ouellé [Figs] 287
M. Pic. Nouveaux Rhipiceridæ [Col.] 295
Ed. Lamy. Les Spondyles de la mer Rouge (d’après les matériaux recueillis
par le Dr Jousseaume) [Suite] 3oi
R. Abrard. Sur la distribution des Glandina dans l’Eocène parisien 3og
— A propos de la présence d’une Prœscutella dans le Lutétien du bassin
parisien 3n
L. et J. Morellet. Note sur une couche Bartonienne fossilifère découverte
par Auguste Dollot à Champigny-sur-Marne 3i2
P.-H. Fritel. Observations sur le rhizome des Nymphéacées de l’Oligocène. 3i4
SOCIÉTÉ
DBS
AMIS DU MUSÉUM NATIONAL
D’HISTOIRE NATURELLE
(EXTRAIT DES STATUTS).
I. But et composition de la Société.
Article premier.
L’Association dite Société des Amis du Muséum national d’Histoire natu-
relle, fondée en 1 907, a pour but de donner son appui moral et financier
à cet établissement, d’enrichir ses collections, ménageries, laboratoires,
serres, jardins et bibliothèques, et de favoriser les travaux scientifiques et
l’enseignement qui s’y rattachent.
Elle a son siégé à Paris.
Article 3.
L’Association se compose de Membres titulaires, de Membres donateurs et de
Membres bienfaiteurs , qui doivent être agréés par le Conseil d’administration.
Pour être Membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d’au
moins 20 francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme
fixe de i5o francs.
Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d’au moins
5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d’au moins
60 francs par an.
Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum, ou à la
Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques
ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente, soit,
pendant dix ans, une cotisation annuelle d’au moins 1,200 francs (1).
(l> S’adresser pour les versements à M. Pierre Masson, trésorier de F Association,
boulevard Saint-Germain, n° 120, à Paris.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
REUNION MENSUELLE
DES
NATURALISTES DU MUSEUM
ANNÉE 1927
N° 5
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDCCCCXXVII
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Le Bulletin du Muséum étant une publication mensuelle, destinée essentielle-
ment à de courtes notes permettant des prises de date, son impression doit être
rapide : MM. les Auteurs sont donc instamment priés, dans l’intérêt général, de
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fois dans le manuscrit.
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la publication sera renvoyée au Bulletin suivant.
En raison des frais supplémentaires qu’elles entraînent, les planches hors texte
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du Bureau.
B ne sera envoyé qu 'une seule épreuve aux Auteurs , qui sont priés de la retourner
dans les quatre jours. Passé ce délai et dans le cas de corrections trop nombreuses
•u d’ordre technique , l’article sera ajourné à un numéro ultérieur.
i
BULLETIN
DP
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1927. — N” 5.
;
239' RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
30 JUIN 1927.
PRÉSIDENCE DE M. L. MANGIN,
DIRECTEUR DU MUSÉUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président dépose sur le bureau les 3e et 4e fascicules du
Bulletin pour l’année 1927, contenant les communications faites
dans les réunions des 3i mars et 12 mai 1927.
M. le Président donne connaissance des faits suivants :
Par décret du 26 avril 1927 relatif à la dénomination de di-
verses catégories du personnel du Muséum, les Assistants prennent
le titre de Sous-Directeurs de laboratoire, les Préparateurs scien-
tifiques celui d’Assistants et les Préparateurs techniques celui
d’ Aides techniques.
Les Préparateurs en fonctions à la date du présent décret
prennent tous, par mesure transitoire, le titre d’Assistants.
MM. Hamel et Mathias ont été nommés Assistants stagiaires
[Cryptogamie et Mammalogie] (Arrêté du 27 mai 1927).
MM. Prêtre et Brison ont été nommés Aides techniques [Erpé-
tologie et Minéralogie] ( Arrêtés des 27 mai et 17 juin 1927).
2 1
Muséum. — xxxm.
— 322 —
Mme Boy et M. Boursin ont été nommés Aides techniques sta-
giaires [Zoologie (Vers et Crustacés) et Entomologie] (Arrêté du
27 mai 1927).
M. Devove a été délégué dans les fonctions d’Aide technique
[Anatomie comparée] (Arrêté du 27 mai 1927).
MM. Burlot et Gudefin ont été nommés Gardiens de galerie
stagiaires (Arrêté du 9 juin 1927).
Ont été admis à faire valoir leurs droits à la retraite :
M. R. Verneau, Professeur de la Chaire d’ Anthropologie , à dater
du ier août 1927;
M. J. Gérôme, Sous-Directeur du Jardin d’Expériences (Arrêté
du 9 juin 1927);
M. Lépine, Préparateur au Laboratoire Colonial des Hautes
Etudes, à dater du ier août 1927 (Arrêté du h juin 1927);
M. Fouassier, Sous-Brigadier de galeries, à dater du ier août
1927 (/d.); #
M. Janet (I.), Garçon de laboratoire, à dater du ier août 1927
(«•);
M. Plagne, Garçon de laboratoire, à dater du ier juin 1927
(Arrêté du 3i mai 1927).
M. le Professeur D. Bois a été nommé Commandeur de l'Ordre
du Mérite agricole (Décret du 2 A mai 1927).
Ont obtenu des missions :
M. J. Delacour, pour le Canada, les États-Unis, le Japon,
l’Indo-Chine (Assemblée des Professeurs du 19 mai 1927)^
M. J.-M.-R. Surcouf, pour le Mozambique;
M. le Dr P. Rivet, pour la République Argentine;
M. P. Allorge, pour le Portugal et l'Espagne;
MM. E. Hubault, Inspecteur des Eaux et Forêts, et Paul Rémy,
Assistant à la Faculté des Sciences de Nancy.
Ont été délégués pour représenter le Muséum au Congrès inter-
national de Zoologie à Budapest :
MM. les Professeurs Ch. Gravier et L. Roule;
323
Au Congrès international d’ Anthropologie à Amsterdam :
M. le Professeur H. Verneau.
A été nommé Associé du Muséum M. l'abbé Foucher, sur la
proposition de M. le Professeur E. Boule et le rapport suivant de
M. le Professeur E.-L. Bouvier (Assemblée des Professeurs du
19 mai 1927).
RAPPORT
CONCERNANT LA PRESENTATION DE L’ABBÉ FoüCHER
comme Membre Associé du Muséum.
par M. E.-L. Bouvier.
M. l’abbé G .Foucher, aujourd’hui Chanoine de Bourges , est , depuis des
années, en relation étroite avec le Muséum. Il aime notre Établissement;
pour l’avoir fréquenté beaucoup, il en connaît les besoins, et il n’a rien
négligé jusqu’ici pour que ces besoins fussent satisfaits.
Un de ces besoins paraît primer tous les autres. Le Muséum a des collec-
tions qui embrassent tout le domaine des sciences naturelles; il a aussi des
serres, une ménagerie de Vertébrés et, sur nos côtes, un Aquarium pour
les animaux marins; il lui manquait une installation permettant de présen-
ter au public et d’ouvrir aux chercheurs une installation analogue pour les
Invertébrés terrestres et d’eau douce (Mollusques, Insectes, Arachnides,
Myriapodes , Crustacés, etc.) soit de nos pays, soit des régions tropicales.
Un Vivarium de cette sorte existe depuis longtemps à Berlin, à Hambourg,
à Londres, pour ne parler que de l’Europe; rien de pareil chez nous; il
fallait combler cette lacune.
M. Foucher n’ignorait pas cette situation; il s’efforça d’établir qu’on
pouvait heureusement la résoudre. En 1919, avec le concours du jeune
Prince d’Aremberg, il fut le promoteur d’une exposition de petits animaux
vivants. Oiseaux, Poissons, Insectes, qui attira au Bois de Boulogne un
nombreux public. Le succès fut tel que certains de nos Collègues envisa-
gèrent, avec les organisateurs de l’exposition, les moyens de procurer au
Muséum le Vivarium qui lui manquait. M. Foucher et le Prince d’Arem-
berg vinrent dans ce but visiter notre Établissement : on pensait alors éta-
blir le Vivarium dans une des serres basses et provoquer une souscription
pour recueillir la somme nécessaire.
La guerre survint, le Prince d’Aremberg mourut et ces beaux projets
s’évanouirent. Mais alors M. Foucher travailla, par une autre voie, à la
réalisation du futur Vivarium. Il en établit un chez lui, dans la cuisine
de la maison de famille annexée à l’Institut Catholique; et, s’attaquant de
front à la plus grande difficulté, tenta l’élevage des Insectes tropicaux les
2 1 .
324 —
plus curieux et les plus délicats , des Phyllies et des grands Phasmidés ba-
cilliformes. Jusqu’alors, on ne pouvait rien offrir h ces Insectes que des
feuilles de Goyavier, et, comme les Goyaviers sont rares et peu feuillus
dans les serres, l’élevage cessait faute d’aliments. M. Fouchera eu le grand
mérite de montrer que ces animaux peuvent vivre, prospérer et se multi-
plier avec certaines plantes de nos pays , le Hêtre et la Ronce notamment.
Il a obtenu des succès extraordinaires , qui ont attiré dans son modeste
Vivarium une foule de curieux et procuré aux biologistes de tous pays des
matériaux de recherches partout ailleurs introuvables. Cette découverte fit
l’objet d’un ouvrage couronné par l’Académie des Sciences; elle a valu à
M. Foucher la reconnaissance des biologistes et montré que l’élevage des
Insectes tropicaux est possible dans nos régions.
Heureux de son succès, qui fut très grand, M. Foucher voulut en faire
bénéficier le Muséum. Il offrit ses cages à notre Etablissement et vint les
établir lui-même dans la galerie des Reptiles, où M. Roule lui offrit l’hospi-
talité. C’était le premier essai de Vivarium largement public. Les événe-
ment? voulurent que sa durée fut brève : on était en pleine guerre et l’on
manquait de chauffage; accoutumés aux chaleurs tropicales, dont la cui-
sine de l’Institut catholique leur offrait un rappel suffisant, les malheureux
Insectes souffrirent du froid et disparurent peu à peu. Mais la preuve était
laite qu’on pouvait en pratiquer aisément l’élevage, et cette preuve on la
devait à M. Foucher.
La guerre prit fin et les projets restèrent en suspens jusqu’au jour où
le Muséum obtint, pour les réaliser, un subside de ô5o,ooo francs sur
les fonds de la rr Journée Pasteur *. C’éLait le succès rêvé, mais il fallait s’en
rendre digne et, pour cela, donner à l’installation toutes les qualités dési-
rables. Où trouver des lumières? On envoya en Angleterre un assistant du
Laboratoire d’Entomologie, M. Lesne, qui visita le Vivarium de Londres
et en rapporta des notes très précises. Une commission fut nommée qui
s’entendit avec l’architecte et lui donna les indications nécessaires. Dans un
Vivarium, les détails d’installation prennent une importance prédominante,
car ils doivent être exactement en rapport avec les moeurs des animaux
élevés. M. Foucher fut un guide sûr et un conseiller précieux de la com-
mission dans le choix, la structure, l’aménagement des bacs et des cages.
Le Vivarium existe; sous l’habile direction de M. Jeannel, il prend belle
mine et fera bientôt l’admiration du public. Le Muséum pourra en être
fier; qu’il n’oublie pas qu’une telle œuvre a eu des promoteurs dont l’un
des plus ardents fut M. Foucher.
Ce faisant, M. Foucher n’a eu qu’à donner libre cours à son penchant
très vif pour le Muséum; il n’a jamais songé qu’à rendre notre Etablisse-
ment riche et prospère. C’est à lui que le Muséum doit l'importante collec-
tion d’Oiseaux rassemblée par M. Albert Maës; celle collection était destinée
à l’Institut catholique, qui n’était pas aménagé pour la recevoir; M. Foucher
— 325 —
le fit comprendre au donateur et obtint pour lui-même ce trésor qu’il s’em-
pressa d’offrir au Muséum, tout installé et toutes dépenses faites. Il n’y
avait pas moins de quatorze vitrines, qui se trouvent maintenant bien en
place dans nos galeries.
M. Foucher est entomologiste et a réuni pour ses études une riche col-
lection qu’il destine au Muséum. En fait, déjà, cette collection est nôtre.
II y a deux ans, le professeur d’entomologie, accompagné de M. Le Cerf,
préparateur, s’est rendu à Bourges, chez M. Foucher, et a choisi dans la
collection tout ce qui pouvait nous satisfaire. Les deux voyageurs sont
revenus chargés d’un véritable trésor. M. Foucher a des correspondants
aux Célèbes, en Nouvelle-Guinée, c’est-à-dire en des régions où les Fran-
çais ne vont guère; la faune de ce pays est extraordinairement riche, pleine
de nouveautés, et si le Muséum reçoit maintenant une part de ces richesses,
c’est à M. Foucher qu’il le doit.
Ont été nommés Correspondants du Muséum (Assemblée des
Professeurs du i 6 juin 1927),
Sur la proposition de MM. les Professeurs L. Roule et Ch. Gra-
vier :
M. le Dr A. Rochon-Duvigneaud , Médecin-ophthalmologiste des
hôpitaux : s’est signalé depuis longtemps par de savantes et minu-
tieuses études sur la vision et la structure des yeux des Vertébrés.
Il a employé pour cela les procédés les plus précis de l’ophthal-
mologie moderne, et il est devenu, pour effectuer ses expérimen-
tations , l’un des travailleurs les plus assidus de nos ménageries et
de nos laboratoires. A diverses reprises, il a donné au Muséum des
pièces et des préparations.
Sur la proposition de M. le Professeur Ch. Gravier ,
M. J.-M.-R. Surcouf : a travaillé longtemps au Laboratoire Colo-
nial du Muséum; il a publié de nombreuses notes ou mémoires
sur les Insectes et en particulier un important travail sur les Taba-
nides, pour lesquels il est devenu un spécialiste dont la compétence
est reconnue partout. Il a accompli, dans le Mozambique, une
mission très fructueuse, au cours de laquelle il a rapporté de nom-
breux matériaux d’étude, qu’il a répartis dans les laboratoires inté-
ressés.
Sur la proposition de M. le Professeur H. Lecomte :
M. Victor Démangé, commerçant d’Indo-Chine qui s’intéresse
— 326 —
passionnément à toutes les questions d’Histoire naturelle. En colla-
boration avec le regretté Patouillard , il a publié quelques notes sur
les Champignons du Tonkin. Il s’est vivement intéressé aux Oiseaux
d’Indo-Chine , en particulier pour le trafic que peuvent alimenter
leurs plumes. Enfin, il a fourni des plantes pour l’élaboration de
la Flore générale d’Indo-Chine et il a fait tous ses efforts pour décider
le gouvernement général de l’Indo-Chine à fournir les subventions
nécessaires pour assurer la publication de cette Flore.
Sur la proposition de M. le Professeur A. Gruvel :
M. le Dr Veyre, de Casablanca : est l’auteur de travaux extrême-
ment intéressants sur l’incubation des œufs d’Autruches et a donné
au Muséum un couple de ces Oiseaux.
M. le Président a le regret de faire part de la mort de M. E.-
L. Trouessart, Professeur honoraire, décédé le 3o juin 1927.
DONS D’OUVRAGES.
M. le Professeur D. Bois offre, pour la Bibliothèque du Muséum,
les ouvrages suivants :
Les plantes alimentaires chez tous les peuples et à travers les âges ,
par D. Bois. Paris, Paul Lechevalier, édit., 1927.
Notice sur les collections et les laboratoires de botanique pure et appli-
quée du Muséum national d’Histoire naturelle (Notice distribuée aux
membres du Congrès international d’Horti culture qui ont visité le
Muséum le 27 mai 1927).
La Bibliothèque du Muséum a reçu également les dons suivants :
Dreyfus (Suzanne) : Recherches sur les variations de la flore intesti-
nale des nourrissons soumis aux difféi'ents régimes lactés. Fontenay-le-
Comte (1927), in-8° i5i p., pl. h. t.
Eftimiu (Panca) : Contribution à V étude cytologique des Exoascées.
Paris, 1927, in-8°, 1 55 p., fig., pl.
Gubler (J.) : Etudes géologiques dans le Vorarlberg central. Vin-
cennes, 1927, in-8°, i56 p., fig., pl.
Schmitz (Robert H.) : Recherches sur le métabolisme du « Bacterium
termor). Paris, 1927, in-8°, io5 p., fig.
327 —
LISTE
DES PÉRIODIQUES REÇUS EN ÉCHANGE PAR LA BIBLIOTHEQUE
DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
(Sut/*.)
New-Haven.
New-Haven.
New-York. .
Nkw-York..
New-York..
New-York. .
New-York..
Oberlin (Ohio) . .
Philadelphia ....
Philadelphia . . . .
Philadelphia . . . .
Pittsburg
PoRTLAND
Rochester
Saint-Lodis
Saint-Louis
San Diego
San Francisco . . .
Springfield
Stanford (Cali-
fornia),
ÉTATS-UNIS. (Suite.)
Connect. Acad, of sciences
Osborn bot. garden
Americ. Mus. nat. hist.. . .
N. Y. Ac. of sciences
N. Y. botanic. garden. . . .
Torrey botanical club.. . .
Zoological society
Oberlin College Library . .
Acad. of. nat. sciences . . .
Americ. philos, society. . .
Univ. of Pennsylvania . . .
Carnegie Muséum
Transactions
Contributions
An. Rep
Bulletin
Anthrop. Papers ........
Nat. History
Americ. Mus. Novitates . . .
Annale.
Bulletin. — Journal. — Mé-
moire
Bulletin. - Torreya
Bulletin. - Zoopathologica. -
An. report
Bulletin
Proceedings. - Year book.
Proceedings
Contributions o j zool. labo-
ratory. - Bulletin. — Re-
port
Mémoire. — Annale. - An.
reports
Pr. 338.
Pr. 1033.
Pr. 507.
Pr. 507 a.
Pr. 507 c.
Pr. 507 d.
Pr. 1055.
Pr. 502.
Pr. 765.
Pr. 765 b.
Pr. 765 c.
Pr. 89 bis.
Pr. 89 bis a.
Pr. 909 a.
Pr. 909 b.
Pr. 909 c.
Pr. 973.
Pr. 253 a.
Pr. 253 b.
Pr. 504 a.
Pr. 667 a
Pr. 667 b.
Pr. 667 c.
Pr. 751.
Pr. 751 a.
Pr. 751 c.
Soc. of nat. history
Academy of Sciences ....
Missouri bot. garden ....
Washington University. . .
Journal. . . .
Proceedings,
Annals . . . .
Studies. . . .
Pr. 911 a.
Pr. 534.
Pr. 620 a.
Pr. 978.
Society of natural history.
California Acad, of sciences.
Annual report Pr. 1862.
Transactions - Pr. 1862 a.
Illinois State
sciences.
Proceedings. — Occasional l Pr. 720.
Papers ( Pr. 720 b.
Acad, of Transactions Pr. 1865.
Stanford University ..... Publications in
scien- ( Pr. 647 a.
Bulletin ) Pr. 647 n.
_ 328 —
Journal of agricult. re-
search.
Farmer» bulletin
Bulletins
Départ. Circular
Report entomol
Monthly weather Review . .
Washington Nat. Acad, of scien Memoirs. - Proceedings...
Washington
Library of départ, of agri-
culture
Pr. 976.
Pr. 651 b.
Pr. 987 a.
Pr. 1024 bis a.
Pr. 447.
Pr. 447 a.
| Pr. 160.
1 Pr. 160 a.
| Pr. 751 bis.
| Pr. 751 bis a.
Pr. 1008.
Pr. 519 b.
Pr. 519 c.
Pr. 519 r.
Pr. 519 H.
Pr. 519 o bis a,
l Pr. 512.
j Pr. 512 a.
Pr. 1025.
Pr. 1025 a.
Pr. 1026.
Pr. 500 a.
Pr. 500 b.
Pr. 500 c.
Pr. 133.
Pr. 133 a.
Pr. 133 b.
Pr. 133 d.
Pr. 133 c.
t Pr. 265.
Pr. 265 a.
) Pr. 265 bis.
( Pr. 265 c.
Pr. 1155.
( Pr. 663 ter.
| Pr. 663 ter b.
Pr. 515.
Pr. 536.
Pr. 1179.
Pr. 1163.
_ 329 —
PÉROU.
Lima Assoc. para el progreso de Archivos.
la ciene.
Lima Direct, du corps des ingé- Boletin. .
nieurs des mines.
RÉPUBLIQUE ARGENTINE.
URUGUAY.
Montevideo Mus. nac. hist. nat Anales
YÉNÉZUÉLA.
Caracas Oficina de informacion y Boletin del Minist. rela-
canje. eiones exteriores.
OCÉANIE.
AUSTRALIE.
Âdelaîdb ...... . Roy. soc. of South Australia. Transactions and Procee-
dings.
Adélaïde South Australian Muséum. Records
Brisbanb GeoLsurveyof Queensland. Publications
Brisbanb Queensland Field natur. Queensland Naturalist. . . .
club.
Brisbanb Queensland Muséum .... Mémoire
Brisbanb Roy, soc. of Queensland. . Proceedmgs ;
Pr. 1074.
Pr. 759.
Pr. 1015 b bis.
Pr. 1796.
( Pr. 517.
j Pr. 517 a.
Pr. 907.
( Pr. 690.
Pr. 690 a.
Pr. 1037.
( Pr. 523.
j Pr. 523 a.
Pr. 532.
Pr. 532 a.
Pr. 990.
Pr. 990 b.
Pr. 990 c.
Pr. 542.
Pr. 1175 f.
Pr. 1061.
Pr. 985.
Pr. 795.
Pr. 1053,
Pr. 752 a.
Pr. 607 bis.
— 330 —
HAWAÏ.
331
ADDITIONS*
FRANCE.
Nogent-sur-Marne. Jardin colonial Agronomie coloniale Pr. 746 a.
RUSSIE.
Annales d’essai de semence . Pr. 1473.
Bulletin Pr. 1418.
Morbi plantarum Pr. 1429.
Notulae systematicae Pr. 1425.
Journal. Pr. 1863.
Bulletin Pr. 1858.
INDES.
Kuala Lumpur . . . Feder. Malay States Mus.. Journal. Pr. 1050.
Lahore. Dep* of Zoology. Uni ver si ty Memoirs Pr. 1814.
of Penjab.
Lèninegrad Jardin botanique.
Nikita , Yalta, Cri- Government Botanical Gar-
mée. den.
Tiflis Politechnic Institute
INDO-CHINE,
Saigon ......... Société des études indo- Bulletin
chinoises.
Pr. 488.
JAPON.
Sapporo . Entomol. Muséum. Hok- lnsecta Matsumurn Pr. 1859.
kaido lmp. Univ.
ÉGYPTE.
Le Caire Sultanic Agricultural So- Bulletin Pr. 1773 a.
ciety Technical Section..
Ottawa
Royal Society.
CANADA.
. . . Proc, and Tram.
Pr. 505.
— 333
COMMUNICATIONS.
L’omoplate des Négrilles et celle des Négritos,
par M. Henri V. Vallois.
Un certain nombre d’anthropologistes considèrent les Ne'grilles du centre
africain et les Négritos des Philippines comme deux branches d’une même
race; ce rapprochement, qui se base essentiellement sur la petite taille des
deux groupes et leur relative brachycéphilie , est, au contraire, combattu
par d’autres auteurs. Sans prendre, à vrai dire, position dans la question ,
il me paraît intéressant d’exposer, à ce sujet, les résultats auxquels m’a
conduit l’étude comparative des omoplates des deux groupes. Cette étude,
effectuée au Laboratoire d’ Anthropologie du Muséum, repose sur l’examen
de 18 omoplates de Négrilles et de 52 omoplates de Négritos.
L’omoplate des Négritos est la plus petite des omoplates humaines. Sa
hauteur moyenne est de 12/1 mm. (maximum 1A9, minimum io4), sa lar-
geur moyenne de 84 (maximum 99, minimum 74); les autres mensura-
rations sont à l’avenant. L’omoplate des Négrilles n’est guère plus considé-
rable; sa hauteur moyenne est de 128,6 (maximum i46, minimum 1 14),
sa largeur moyenne de 90,5 (maximum to4, minimum 76). Il existe
donc, dans les deux groupes, une commune exiguïté de dimensions et
celle-ci a pour cause, évidemment, la très petite taille de tous ces hommes,
mais là se limitent les ressemblances : dès que l’on passe à la considération
de la forme des diverses parties, les différences apparaissent nombreuses.
L'aspect général de l’omoplate des Négritos est très analogue à celui que
l’on rencontre dans les autres races noires ou négroïdes. L’indice scapu-
laire est de 67,5 chiffre identique à celui de 96 Noirs d’Afrique, et tout
proche de 67,7 que j’ai obtenu pour 60 Mélanésiens, ainsi que pour
i5 Hindous. L’omoplate des Négrilles est, au contraire, remarquablement
large par rapport à sa hauteur. Cet élargissement , qui frappe à première
vue, se traduit par un indice scapulaire moyen de 72,9; chez un sujet j’ai
obtenu le maximum de 85,9 , alors que le maximum que j’ai trouvé sur 900
omoplates d’autres races n’est que de 79. Cette grande largeur constitue
un premier caractère qui différencie notablement l’omoplate des Négrilles
de celle des Négritos et, d’une manière générale, de toutes les autres
races humaines.
— m —
Le bord supérieur montre des différences analogues; il est beaucoup
plus long chez les Négrilles (74,2 mm.) que chez les Négritos (64,3);
chez les premiers, il revêt un type très spécial : il est toujours rectiligne et
sa direction est horizontale ou faiblement ascendante. Chez les seconds , il
est analogue à celui des Mélanésiens : il est concave dans la majeure partie
des cas et sa direction est le plus souvent oblique. D’autre part, l’échan-
crure coracoïdienne fait complètement défaut chez la grande majorité des
Négrilles (61.1 p. 100); chez les Négritos, son absence ne se rencontre
que dans 20 p. îoo des cas, comme chez les Mélanésiens.
Le bord axillaire est remarquablement long chez les Négrilles, eu égard
à leur petite taille. En conséquence , l’indice vertébro-axillaire s’élève chez
eux à 92,9, tandis qu’il ne vaut que 87,3 chez les Négritos (87,4 chez les
Mélanésiens). Chez un Négrille, cet indice atteint le chiffre de 101,7, ce
qui indique que le bord axillaire était plus long que le bord vertébral. Une
telle disposition est absolument unique chez l’homme, alors qu’elle est fré-
quente chez les anthropoïdes.
L’angle que fait le bord axillaire avec la hauteur de l’omoplate est très
ouvert chez les Négrilles: 43°2 en moyenne, avec un maximum de 5o°.
Chez les Négritos, au contraire, il ne mesure que 38°4 , avec un maximum
de 46°. Ce chiffre rentre dans la moyenne des races humaines (de 88°
à 4o°) et, en particulier, est très proche de celui des Mélanésiens: 38°7.
La cavité glènoïde est, malgré sa commune petitesse, différente de forme
dans les deux races. Chez les Négrilles elle est, comme chez les Européens,
piriforme, avec une échancrure ventrale bien marquée et une concavité
nette. Chez les Négritos, au contraire, elle est ovoïde, dépourvue d’échan-
crure , et à bords mal accusés ; dans le sens transversal , elle est complète-
ment plane.
L 'inclinaison de l’épine diffère également. L’épine des Négrilles est la plus
inclinée de toutes les omoplates humaines. L’angle que fait son axe avec
l’horizontale (c’est-à-dire la ligne perpendiculaire à la hauteur de l’os) est
de 12° en moyenne; il atteint 17® sur un sujet. Chez les Négritos, cet
angle ne mesure que 8°5 en moyenne , comme chez les Mélanésiens et les
Noirs d’Afrique.
Les dimensions relatives des fosses épineuses sont en rapport avec ces diffé-
rences d’inclinaison : la hauteur de la fosse sus-épineuse vaut, chez les
Négrilles, les 47 p. 100 de celle de la fosse sous-épineuse, chiffre le plus
élevé de toutes les races humaines. Chez les Négritos , elle ne vaut que les
37 p. 100 (4o p. 100 chez les Mélanésiens). Les indices sus-épineux et
sous-épineux varient naturellement en conséquence.
En résumé l’omoplate des Négritos nous apparaît comme étant seulement
une omoplate de Mélanésien réduite dans toutes ses dimensions , mais sans
que les divers rapports en soient sensiblement altérés. Dans l’ensemble ,
— 335 —
elle appartient au meme type que les omoplates des autres races noires et,
jusqu’à une certaine mesure, des races blanches. Au contraire, l’omoplate
des Négrilles apparaît comme occupant, vis-à-vis de toutes les autres races
humaines, noires ou non, une place absolument à part. Un fait curieux à
signaler, c’est que certains des caractères spéciaux de cette omoplate rap-
pellent ceux des anthropoïdes , ce qu’on peut interpréter soit comme dû à
la persistance de dispositions primitives, soit, plus simplement, comme un
phénomène de convergence dû à l’arboricolisme très marqué des pygmées
du centre africain.
Il est, en tout cas, bien certain que les différences entre l’omoplate des
Négrilles et celle des Négritos sont extrêmement accusées. L’étude, com-
plètement laissée de côté jusqu’ici , des autres parties du squelette du tronc
et des membres permettrait de voir si ces différences sont ou non limitées
à la seule omoplate. Le problème des affinités de ces deux groupes hu-
mains pourrait alors se discuter d’une façon plus précise.
A titre documentaire, je donnerai, pour terminer, le résultat des principales
mensurations que j’ai effectuées sur les omoplates des deux groupes noirs de
grande taille et des deux groupes noirs de petite taille d’Afrique et d’Océanie.
— 336 —
Contribution a l’étude de là morphologie externe
des Siréniens
(in note.)
Sur un Dugong femelle capturé a Morombé (Madagascar) ,
par M. G. Petit.
Le Dugong du sexe femelle dont il s’agit ici a été harponné sous nos
yeux, dans la nuit du 3i octobre 1925, par deux pêcheurs sakalavas
(Vezos), à Morombé, province de Tuléar (Madagascar), aux abords de
Tile Nosy Trozona, sur les hauts fonds, couverts d’herbiers de Gymo-
docées, où l’animal était en train de brouter.
Cette capture nous a permis quelques observations générales sur la
morphologie externe de ï'Halicore dugong Erxl. Nous les présentons dans
cette note qui pourra servir d’introduction à des études ultérieures plus
détaillées (a).
La longueur totale de notre animal, étendu sur la face ventrale, et com-
prise entre le bord supérieur de la lèvre supérieure et le milieu de la
nageoire caudale, mesurait 292 centimètres. H n’est pas inutile de rap-
peler à ce propos quelques données recueillies çà et là concernant la taille
des Dugongs. Parmi les premiers voyageurs ayant parcouru les côtes de
Madagascar, il en est qui ont indiqué la longueur des Dugongs capturés
par eux. Matelief (1606), par exemple, signale que la taille de ces ani-
maux varie entre 3 m. o4 et 4 m. 56; Hugo (3), entre 4 m. 5o et 4 m. 86.
Léguât ( 1708) aurait vu des exemplaires de 6 mètres. Herbert (1626)
Nous pouvons continuer nos recherches sur les Siréniens grâce à une sub-
vention de la Caisse des Recherches scientifiques. Nous profitons avec plaisir de
l’occasion qui nous est offerte pour exprimer notre gratitude à M. le Professeur
Lacroix et à M. le Professeur Bouvier, qui ont bien voulu soutenir notre demande
pour la faire aboutir.
W Nous avons déjà donné des renseignements sur les Dugongs des côtes de
Madagascar, sur les lieux fréquentés par eux , sur le caractère rituel de la pêche
qui leur est faite. Voir, par exemple : G. Petit, Les Dugongs de Madagascar;
Notes ethnographiques, Bull, et Mém. Soc. Anthrop., Paris, 7' s., t. IV, 1922.
Notes sur les Dugongs des côtes de Madagascar, Bull. Muséum , 1994, n° 9.
Journal manuscrit de Hubert Hugo , conservé aux Archives de la Haye. Cité
par A. Pitot, TEylandt Mauritius. Esquisses historiques. Coignet (Maurice), 1908.
— 337
était beaucoup plus près de la réalité lorsqu’il écrivait que les Dugongs des
Comores ont ordinairement 2 m. 70 de long, tandis qu’il décrit un Dugong
de 3 m. 64, échoué à Maurice (i6q9)(1).
Un certain nombre de zoologistes ou d’anatomistes ont également fourni
sur la taille des Dugongs des chiffres intéressants. Home(2) signale un mâle
de 2 m. 43, Rafïles(3) de 2 m. 59. RüppelL4' a étudié un Dugong femelle,
de la mer Rouge, qui mesurait 3 m. o4. Il cite, en outre, un mâle adulte
de 5 m. 83, ce qui est évidemment exagéré. Annandaie(5) 6 a publié des
renseignements intéressants sur la morphologie externe d’un Dugong
mâle, du golfe de Manaar, mesurant 2 m. 81, de l’extrémité du museau à
l’extrémité de la nageoire caudale.
Mais les données les plus nombreuses sur la taille des Dugongs ont été
publiées par H. Dexler et Freund(d). La taille moyenne de 28 mâles cap-
turés sur la côte orientale d’Australie était de 2 m. 88 avec, comme taille
maxima, 3 m. i5 et, comme taille minima, 2 m. 78. La taille de quatre
femelles était de 2 m. 45.
Ajoutons que nous pouvons indiquer nous-même les mensurations
inédites d’un Dugong mâle et d’un Dugong femelle , capturés aux Comores
par les soins du Dr Crozat. Le premier mesurait 2 m. 4o et le se-
cond 2 m. 5o.
En somme, de toutes ces données il faut retenir que la taille des
Dugongs ne semble pas dépasser 3 m. 20 à 3 m. 5o, au maximum,
contrairement à ce qui a été indiqué quelquefois. Si la taille du mâle p irait
être, dans l’ensemble, légèrement supérieure à celle de la femelle, l’exem-
plaire de Morombé avait toutefois une longueur nettement supérieure à
celle indiquée jusqu’ici, à notre connaissance, pour les Dugongs du même
sexe.
Notre animal était d’une couleur gris brun sur le dos, s’éclaircissant sur
les côtés et sur la tête pour devenir nettement d’un gris clair, presque
brillant , sur la face ventrale.
Le corps, qui s’évase assez vite jusqu’au niveau de la région du maitre-
(1) Voir, pour les relations des anciens voyageurs (Matelief, Herbert, Léguât) :
Collection des ouvrages anciens concernant Madagascar, publiés par A. e
G. Grandidier et H. Froidevaux, et en particulier les tomes 1 et II de cett
collection.
Ev. Home, Particulars respecting the Ànatomy of the Dugong. Philo s
Transact., 1820.
St. Baffles , Sonne account of the Dugong. Philo ». Trans. Roy. Soa.
London, 1820.
Rüppbll, Beschreibung des im rothen Meere vorkommenden Dugong (Hali-
core). Muséum Senckenbergianum , t. I, i834.
Journ. et Proceed. Asiatic Soc. Bengal. N. S. I. 1905.
(6) American Naturalist , 4o, 1906.
22
Müséüm. XXXIII.
— 338
couple, située en arrière des nageoires pectorales, se rétrécit progressive-
ment vers l’arrière pour constituer la racine de la queue. La partie posté-
rieure du corps, la racine de la queue s’élargissant brusquement eu une
nageoire cauuaie hoi îzonlale, contraste, chez notre individu, par son
élegauce, avec la partie antérieure qui otlre un aspect massit et lourd, la
Le Le se continuant presque sans transition avec la région Liioracique. Vers
le tiers postérieur du corps et sur la ligne médiane, la colonne vertébrale
amorce une crête qui devient assez rapidement saillante, particulièrement
sur la racine de la queue, pour s atténuer brusquement sur le milieu de
la nageoire caudale elle-même.
Le bord postérieur de celle nageoire caudale présente, de chaque côté,
une ondulation kgèie, d’abord laiblemeiil concave, puis convexe sur un
très court espace , pour loi mer enliu une encoche médiane très nette. Il
laut noter que celle indentation séparant en deux parties symétriques la
Irange distale de la nageoire caudale u’exislail pas ciiez un Dugong mâle
capture en îy-za au même endroit, nageoire cauuaie dont Al. le Proiesseur
Aulbouj a lait exécuter un moulage pour les Galeries publiques d’ Ana-
tomie comparée (iyü3-ôb2; A îddyb J(l).
Les poils de la lace dorsale , courts et lins , sont très clairsemés. Il sont
espaces de 7 à y millimétrés. Ils sont plus rares encore sur la tête, plus
courts et plus raides sur la lace ventraie où les espaces qui les séparent
varient de 3o à 5o millimètres. Contrairement à ce qu’ont ailirmé certains
auteurs, nous avons rencontré quelques poils très lins sur le bord auLe-
rieur et la lace supérieure des nageoires pectorales.
Sur le dos et aussi sur les lianes se voient de nombreuses balafres, les
unes cicatrisées, les autres lraiches, qui entament exactement 1 epiderme.
Selon les indigènes — et leur explication parait vraisemblable — 1 animai
se ierail ces érallures et ces coupures eu se retournant sur les hauts tonds
où se trouvent, dissimules dans les herbiers de Phanérogames marines,
des coraux, des huîtres perlières, des Pinna dont seule la partie postérieure,
tranchante , de la coquille , émerge du sable.
Ln dehors de ces blessures, la peau est sillonnée de rides très fines,
particulièrement visibles sur le dessus de la tête, entre les yeux et les ori-
fices nasaux. Un en voit aussi des laisceaux en arrière et au-dessus des
yeux, qui se duigent obliquement vers le haut, tandis qu’en avant de
l’œil, d'autres rides venant du sommet du crâne sinllecbissent vers les
paupières. Sur les joues, les rides deviennent des plis très nets, et même
W L’indentation médiane du bord de ta nageoire caudale parait être un carac-
tère très variable chez i’iialicore. Dexler et Freund (up. cil.) ont signalé qu’elle
était très legere. ituppeli (up. ctl.j 11e l’indique pas dans la ligure qu’il donne
d’un Dugong temetle de la mer bouge et Turner ( Juurn . Anal. Phys., îdy/i ) ne
l’a pas trouvée chez un iœtus de Dugong mâle de ô pieds k pouces.
— 339 —
des siiions qui, partis de ia commissure des lèvres, rencontrent d’autres
sillons se dirigeant en arrière, pour se recouper les uns les autres, bul-
les bords de l’ontice génital, on voit des sillons transversaux, également
recoupés par des sillons obliques. Enfin, un sillon profond, visible sur la
lace ventrale, immédiatement sous la mâchoire intérieure, semble établir
comme une délimitation entre la tête et la région antérieure du thorax.
C’est dans la région antérieure du corps, assez près de la tête, que se
détachent les nageoires pectorales. Elles mesuraient, chez notre animal,
33 centimètres de long et, dans leur plus grande largeur, 18 centimètres.
La dimension de ces nageoires est donc très réduite par rapport à la lon-
gueur du corps. Leur épaisseur allait eu diminuant du bord antérieur,
arrondi, rigide, au bord postérieur plus mince et plus souple. Elles ont
ainsi l’aspect de palettes ou de rames , dont le dessin ne serait ni parlaite-
ment ovoide, ni pariailement régulier. En eilet, si le bord antérieur est à
peu près rectiligne, il se continue, à l’extrémité distale de la nageoire, par
une surlace oblique aboutissant à une proéminence très nette. Celle-ci se
conlond avec le bord postérieur de la nageoire légèrement convexe dans sa
moiüé distale pour ioriner, avant de reprendre, bans sa moitié proximale,
une direction presque rectiligne, une encoche proloiide. C’est évidemment
la concavité que signale fumer (op. cit.) sur la bordure postérieure de la
nageoire pectorale d’un Indus d 'Hahcore dugong mesurant 1 U centimètres
et qu’il situait entre les extrémités du quatrième et du cinquième doigts,
visibles a travers la peau très mince w.
Ajoutons que seuls la main et l’avant-bras sont reconnaissables à i’ exté-
rieur. Le nias reste inclus a l’interieur des téguments.
Le rôle des nageoues pectorales, relativement si courtes, des Siréniens
n’est pas îietleineul deliui. Ces «palettes natatoires» 11e paraissent avoir
aucun rôle aclil uaus la locomotion aquatique de ces iVlainuiiler _s, dont les
déplacements se tout essentiellement par les mouvements de la nageoire
caudale, les membres anterieurs étant rabattus, en arrière, le long du
corps (Dugongsp2j ou par des liexiuus très prononcées du corps dans le
sens vertical ^Lamantins;
Mais il est possible, par contre, d’après ce que Garrod (voir note 3)
a note chez un Lamantin captil et aussi d’apres des Ouservations du
1/ lNelsou, que ces animaux puissent s’aider ne leurs nageoires pectorales
pour se mouvoir lentement sur les louds, leur lace ventrale maintenue à
très peu de distance au-dessus d’eux, avant de s’y eteudre eL de s’y înimo-
Ô) Le même auteur ne signale pas cette fossette sur ia nageoire pectorale d’un
lœtus plus âge (0 pieds 4 pouces j egalement décrit par lui.
W Ubservaimn Ue Uexier et Ureund (up. al.).
di Unservauons de Uurrod (ira/u>act. Zool. àuc. London, 1877, vol. X) et de
Mûrie (1 d. îfitto, vol Xi J.
au.
»
340 —
biliser complètement (1). De même, toujours d’après Garrod (op. cil.) et
Mûrie ( op . cit .) un Lamantin peut se servir de ses membres antérieurs, du
reste très mobiles, pour porter vers sa bouche des débris de plantes aqua-
tiques flottant dans l’eau.
Très légèrement en arrière et en dedans de l’insertion des nageoires
pectorales et pouvant être recouverts par elle, pendent les mamelons,
mesurant une longueur de 54 millimètres. Contrairement à ce qui a été
écrit souvent à propos des Siréniens du sexe femelle, les mamelles de notre
individu, qui était cependant en période d’allaitement, étaient peu
saillantes, quoique les glandes mammaires aient été bien développées
sous une épaisse couche de lard. Elles avaient une longueur de o m. 902
et une largeur de o m. 1 2 4.
La distance entre le bord antérieur de la nageoire pectorale placée per-
pendiculairement au corps et la base du mamelon était de 1 5 centimètres
et de 6 centimètres entre ce point et le bord postérieur du membre anté-
rieur, le point de repère étant pris, pour les nageoires, à l’endroit où elles
se détachent du corps. L’écartement des mamelles, mesuré de la base d’un
mamelon à l’autre, était de 54 centimètres.
La tête du Dugong est rendue caractéristique par le développement
considérable de la lèvre supérieure, qui s’élève, s’arrondit et s’élargit en
un disque qui a été parfois comparé (H. Dexler et Freund) à un fer à
cheval. De fait, inférieurement, celte lèvre supérieure s’évase en une échan-
crure à convexité supérieure pour laisser la place à une sorte de soc fibreux,
épais, saillant, très dur, arrondi à son extrémité antérieure et qui coiffe
l’extrémité distale des intermaxillaires, dont on connaît chez les Siréniens,
en particulier chez les Dugongs, l’allongement et la courbure. C’est la
ffmiddle-lip (mesia process)» de Turner (op. cit.), le tt processus palatal»
de Dexler et Freund (op. cit.), le Zwichenkiefer-oder Gaumenfortsatz»
de Gudernatsch (9).
Latéralement à cet appendice fibreux, celte lèvre se continue en
deux larges replis qui s’infléchissent vers l’arrière en une courbe con-
W Un tel usage des nageoires pectorales considéré comme possible au sein des
eaux — et sans doute dans certaines conditions qui n’ont pas été précisées —
paraît absolument impossible à terre. Nous avons déjà écrit ailleurs que les
Dugongs n’étaient pas capables de se mouvoir sur les plages et nous pensons
qu’il faut considérer comme entachés d’erreur les récits qui nous représentent les
Lamantins d’Afrique abattant de leur poids les enclos de branchages protégeant
les rizières et cherchant leur nourriture dans les champs riverains. On dit aussi
que la femelle du Dugong soutient son petit entre ses nageoires pectorales. Si ie
jeune peut se réfugier sous le ventre de sa mère, on ne voit pas du tout com-
ment il pourrait être embrassé par les appendices thoraciques.
(â) J. F. Godernatsch, Zur Anatomie und Histologie des Verdauungstraktes
von Haltcore Dugong Erxl. , Morphol. Jahrb., Bd. 37, 1908.
— 341 —
vexe ventralement pour rejoindre la commissure des lèvres. Dans le pro-
fond intervalle laissé entre les replis de cette lèvre et le prolongement
des intermaxillaires saillent, chez les individus mâles, les incisives (1).
Sur la ligne médiane de la lèvre supérieure se voit un sillon profond
qui se bifurque ventralement au niveau de la face dorsale du soc pour se
perdre dans l’intervalle que nous indiquions ci-dessus. Signalons, en
outre, latéralement au disque labial, deux autres sillons très profonds qui
établissent la limite entre les joues et la lèvre supérieure. Dans la région
médiane de ce disque se trouvent des soies très raides , clairsemées , courtes
et comme usées, qui deviennent plus longues dans la région des sillons
latéraux de démarcation.
En bordure de l’échancrure médiane, inférieure, qu’offre le disque
labial et à droite et à gauche de la saillie formée par le prolongement
fibreux qui fait suite aux intermaxillaires, ces soies passent à de véritables
piquants, gros et rigides, dont la longueur augmente sur la partie anté-
rieure des replis latéraux. Les plus longs mesurent de 12 à 1 8 millimètres
et les plus courts 5 millimètres.
Dans la partie postérieure des replis latéraux de la lèvre, de nouvelles
soies, longues, pointues , rigides , font suite à ces piquants. Dirigées
d’arrière en avant et de dehors en dedans, elles rencontrent, sur la bor-
dure interne du relroussis de la lèvre, dans l’espace laissé entre cette lèvre
et le prolongement fibreux en forme de soc, d’autres soies, de nature
identique, mais orientées de dedans en dehors. Il se forme ainsi une véri-
table herse, étroite, mais dense, dont les plus grands éléments mesurent
16 millimètres de long et qui se continue en arrière jusqu’à l’entrée de la
cavité buccale, d’abord en bordure du prolongement qui coiffe l’extrémité
des intermaxillaires, puis en bordure d’une plaque masticatrice très dure,
qui recouvre le plancher des intermaxillaires, laquelle se prolonge, en
s’amincissant considérablement, par une plaque qui recouvre le palatin.
L’étroitesse de la mâchoire inférieure et du menton, presque complète-
ment glabre (9), contraste avec la masse de la lèvre supérieure et de ses
replis latéraux. Les bords de la lèvre intérieure portent des piquants, plus
gros et plus trapus, mais aussi beaucoup moins nombreux que ceux qui
ornaient la lèvre supérieure. Elle se continue en arrière par une plaque
masticatrice qui s’applique contre la symphyse, très élargie et oblique de
haut en bas de la mâchoire inférieure et se juxtapose exactement contre la
plaque des intermaxillaires. Cette plaque s’arrête, en arrière, à l’entrée de
la cavité buccale.
A 1 2 centimètres au-dessus du rebord supérieur du disque labial , par
W Chez notre exemplaire femelle les incisives étaient contenues dans les
ntermaxillaires sans faire la moindre saillie au dehors.
On y voit cependant quelques poils en pinceau.
— 342
conséquent sur la face dorsale de la tête, s’ouvrent les orifices des cavités
nasales, sous forme de deux croissants à convexité antérieure, mais dont
les cornes internes s’infléchissent obliquement vers l’extérieur. Il s’ensuit
que la distance qui les sépare est plus longue en avant (5 centimètres)
qu’en arrière (i cm. 6). Le plancher de ces orifices présente un très léger
bombement qui s’adapte exactement à leur forme en croissant et qui doit
évidemment obturer complètement ces orifices pendant la plongée (1). Les
yeux, latéraux, petits, sont assez haut placés. Leur écartement est de
3o centimètres. L’ovale des paupières, rigides et sans cils, mesure 17 milli-
mètres dans le sens horizontal.
Les orifices auditifs sont situés à 1 4 centim. 5 en arrière du bord anté-
rieur de l’œil et à 38 centimètres des orifices nasaux. Rien ne les révèle à
l’extérieur et leur entrée n’a pas plus de 3 millimètres de large.
Telles sont les observations sur la morphologie externe du Dugong que
nous voulions indiquer dans cette première note. Pour compléter cette
description rapide et fixer l’emplacement des parties de l’animal les unes
par rapport aux autres, nous avons réuni ci-dessous quelques-unes des
mensurations qui nous ont paru les plus intéressantes à connaître, en
dehors de celles indiquées plus haut.
Pourtour de l’animal au niveau du bord postérieur du menton.. ... 0™ 84
Pourtour de l’animal au niveau du bord antérieur des nageoires
pectorales 1 3o
Pourtour de l’animal au niveau du maître couple 1 90
Pourtour de l’animal au niveau de l’anus 1 22
Pourtour de l’animal au niveau de la racine de la queue o 53
Largeur de la nageoire caudale 0 82
Hauteur du disque labial (lèvre supérieure) jusqu’au bord supérieur
du prolongement fibreux des intermaxillaires 0 245
Largeur du disque labial 0 20
Distance du milieu de la ligne joignant les orifices nasaux au bord
supérieur du prolongement des inter maxillaires 0 336
Distance du milieu de la ligne réunissant les deux yeux au milieu de
la ligne réunissant les orifices nasaux 0 20
Distance du milieu de l’anus au milieu de la nageoire caudale 0 92
Distance du bord postérieur du sillon génital au milieu de l’anus. . . o 06
Distance du bord antérieur du sillon génital au bord antérieur de
l’anus o 17
Distance du bord antérieur du sillon génital à la trace de l’ombilic., o 42
Distance du bord antérieur de l’anus à la trace de l'ombilic o 58
W Comme l’ont bien reconnu Dexler et Freund, il n’y a rien là qui puisse
rappeler les «valves» que certains auteurs (Rüppell, Turner) ont décrit chez
l’Halicore dugong.
— 343
Essais de mensuration sur des Mu ridés ( Mammifères Rongeurs ),
par M. A. ChappellierM.
Préparant une enquête sur les Rongeurs, j’ai établi un questionnaire
analogue à celui de mon enquête sur les Corbeaux(2), où le groupe des
questions était précédé de renseignements facilitant la reconnaissance
des espèces : dessins au trait, «■ Tableau des déterminations », <rTableau des
caractéristiques
Cette documentation est destinée à des milieux non scientifiques et doit
pouvoir être mise en œuvre sur l’animal en chair, sans préparation préa-
lable et sans l’aide d’aucun instrument de laboratoire; d’où nécessité d’éli-
miner bien des caractères distinctifs, sur lesquels se basent couramment les
Faunes et les ouvrages de détermination.
Chez les Rongeurs, un caractère est d'emploi constant : c’est la longueur
de la queue, comparée à celle du corps.
J’ai introduit celte donnée dans mes tableaux et j’ai voulu indiquer un
moyen pratique de prendre les mesures.
Trouessart, dans ses rc Instructions pour les naturalistes voyageurs»,
enseigne l’emploi du compas à pointes sèches : l’animal étant étendu sur
le ventre devant l’opérateur, on appuie une des pointes sur les vertèbres,
à la naissance de la queue, que l’on allonge verticalement en ouvrant peu
à peu le compas jusqu’à ce que sa seconde pointe vienne toucher l’extré-
mité de la queue, non compris la houppe de poils, plus ou moins déve-
loppée, qui la termine. Les auteurs américains remplacent le compas par
une règle divisée en millimètres. D’un maniement beaucoup plus pra-
tique que le compas, elle paraît fournir des résultats plus homogènes.
Mais règle et compas ont tous deux l’inconvénient que la masse du corps
s’écrase sous eux, laissant fléchir la colonne vertébrale qui n’oflre plus un
point de départ assez net, surtout chez les petites espèces. Pour étendre la
queue, il faut tirer sur son extrémité et l’on ne sait où s’arrêter dans la
M Travail de l'Institut des Recherches agronomiques et du Laboratoire de
Mammalogie et d’Ornithologie du Muséum.
Enquête sur les Corbeaux de France, leur répartition, leurs mœurs, leur
nourriture. Annale* de la Science agronomique française et étrangère , 1923, p. 65.
— Voir aussi : Résumé et conclusions de l’enquête. Ann. sc. agr. jr. et ètr., 1926,
fasc. 1.
— 34 4 —
traction pour avoir l’exacte dimension, sans perte de longueur et sans ris-
quer une élongation artificielle — ou même une rupture de la peau, avec
dégainement des vertèbres , ainsi que cela m’est régulièrement arrivé avec
le Mulot ( Mus sylvaticus Linné).
Tout cela m’a conduit à rechercher s’il n’y aurait pas une technique plus
fidèle et dont l’application peu compliquée répondrait aux exigences parti-
culières de mon enquête.
Les essais ont été faits au Laboratoire de Mammalo^ie et d’Ornithologie
du Muséum et je remercie très vivement M. le professeur Bourdelle
de l’accueil qu’il a bien voulu me réserver et des facilités de travail et de
documentation dont j’ai pu disposer grâce à lui.
Deux espèces, la Souris ( Mus musculus Linné) et le Surmulot (Mus
decumanus Linné) ont fourni la plus grande partie des sujets examinés. Ils
ont été pris de diverses manières et proviennent, pour la plupart, de
6 stations réparties sur quelques kilomètres, de Versailles à Saint-Cyr
l’École (Seine-et-Oise). M. Mouquet, vétérinaire du Muséum, a eu la très
grande amabilité de faire capturer dans son service un lot de Surmulots
qui ont apporté une localité largement éloignée des premières. Quelques'
Campagnols, Campagnols des champs ( Arvicola arvalis Palias) et Campa-
gnols roussâtres ( Arvicola rutilas Palias) ont été pris, les premiers sur une
ferme de Maule, eu Seine-et-Oise, les seconds dans des trappes à Belette
tendues par l’un des gardes forestiers du Grand parc de Versaillles.
Chaque animal a été mesuré de Trois façons différentes, mais toujours
en prenant d’abord la longueur totale L = Corps + Queue, puis, ensuite, la
longueur de la queue elle-même.
De cette façon, L est obtenu directement, et bien plus exactement, à
mon avis, qu’en additionnant C + Q prélevés indépendamment l’un de
l’autre, ainsi que le préconisent certains auteurs.
Notons que, dans tous les cas, C = longueur de la tête + longueur du
corps proprement dit.
Moues de mensuration.
i° Mensuration sur table; donne du même coup L et Q ;
Q étant pris à partir de l’anus.
Sur un morceau de tapis liégé (1), qui sert habituellement aux dissections,
on trace une raie de crayon qui sera l’axe de mensuration.
On étend l’animal, tête à gauche; pointe du museau, anus et queue
tôut entière alignés sur l’axe.
Une grande épingle à chapeau (elle permet de tenir les mains loin au-
M On peut opérer sur une table ou sur une piauche de bois tendre laissant
pénétrer la pointe des épingles.
— 345 —
dessus de l’animal ) est piquée dans le liège à hauteur de la fente anale et le
plus près possible de l’axe.
Chez les mâles de plusieurs espèces (Rats, par exemple) les bourses
viennent masquer l’anus : on les soulève doucement et sans traction, de la
main gauche, jusqu’au moment où apparaît la fente anale, que l’on pointe
comme il vient d’être indiqué.
Le museau, abandonné librement à lui-même, est repéré soit en enfon-
çant dans sa verticale une épingle en acier, soit en employant un artifice
qui permet d’opérer plus sûrement : j’utilise une boîte métallique rectan-
gulaire sur le fond de laquelle est collée une petite glace de 6 à 7 centi-
mètres de haut. Un poids de fonte de 0 kilogr. 5oo, placé à l’intérieur de
la boîte la maintient à l’endroit où on l’arrête sur le liège, après avoir
établi le contact entre l’extrémité du museau et son image dans la glace.
A la pointe de queue, doucement étendue, on plante une petite épingle
d’acier.
On enlève l’animal et on mesure L et Q en se servant d’une règle divisée
(de 0 m. 60) dont on a préalablement abattu l’extrémité du côté du zéro,
jusqu’à la première division.
Un dispositif plus mécanique pourrait être imaginé; j’ai abandonné plu-
sieurs plans qui m’avaient effrayé par leur complication. Tout au plus,
aurait-on avantage à disposer sur la règle un petit indice coulissant qu’on
amènerait à hauteur de l’épingle de l’anus; celle-ci étant quelquefois un
peu éloignée de l’axe de mensuration , lorsque l’on a de gros animaux , tels
les Surmulots adultes.
L est mesuré sur table , comme pour 1° ; Q est mesuré au compas .
Compas à pointes sèches, pris dans une «pochette» de dessinateur. La
peau glisse sur les vertèbres, la pointe du compas échappe tantôt à droite,
tantôt à gauche. C’est un exercice quelque peu acrobatique et énervant,
auquel je dois renoncer pour plusieurs animaux , après quelques tentatives
qui donnent des chiffres très différents.
La situation s’améliore en plaçant le compas , non plus dans le plan de
la colonne vertébrale, mais perpendiculairement à celle-ci.
Il reste la difficulté de situer sur le dos la pointe du compas qui est
masquée par les poils et gênée par l’épaisseur de la peau : il reste, par
dessus tout, — ce qui a été déjà signalé — , cette difficulté beaucoup plus
grande d’étendre suffisamment et pas trop la queue.
3° L est mesuré sur table, comme pour 1°; Q est mesuré sur règle.
La réglette divisée supprime presque totalement le tâtonnement de
celle des pointes du compas qui touche l’animal, elle n’évite pas le vague
— 346
apporté par traction forcée sur la queue. Afin de garder le bon de cette
méthode et d’éliminer ce qu’elle a d’incertain, je procède ainsi :
La règle est remplacée par un bloc de bois tendre ayant 6 centimètres
de côté et 35 centimètres à ho centimètres de long. L’animal est saisi par
la queue, non loin de la racine de celle-ci et approché de l’extrémité du
bloc, dos touchant au bois. Laissant pendre le corps, on cherche, par
avance et recul, la cr cassure» de la queue à sa naissance, cette cassure
venant se placer sur l’arête du bloc. Une fois le point trouvé, on plaque la
queue sur le bois, à sa base, avec la main gauche, puis on fait glisser la
main droite jusqu’à l’extrémité de la queue que l’on maintient en place pour
venir, de la main gauche, rendue libre, planter une épingle d’acier dont
la distance à l’arête du bloc est la longueur cherchée.
Dans mes essais, le bloc était simplement maintenu à la main sur le
bord d’une table et la règle divisée devait intervenir pour l’obtention des
mesures. Si l’on voulait adopter ce mode de mensuration , il y aurait à le
perfectionner en fixant le morceau de bois au moyen d’une pince ou d’un
serre-joint ; on éviterait l’usage de la règle et on gagnerait du temps en
traçant des divisions directement sur le bloc, qui peut être remplacé par
une planchette de 20 à 25 millimètres d’épaisseur.
Lorsque l’on place le corps de l’animal sur le liège , il faut l’étendre en
extension naturelle. Pour cela, la tête est saisie de la main gauche entre
deux doigts, à hauteur des oreilles. Le corps est ensuite secoué doucement
à plusieurs reprises, pour lui rendre son allongement normal, puis on le
couche sur le liège, la main droite le déposant sans secousses, en glissant
peu à peu vers la queue, tout le long de l’échine.
Il faut prendre les mesures, si possible, immédiatement sur l’animal
fraîchement tué. Lorsque la mort remonte à quelques heures seulement,
lorsque, même, le corps n’est plus tout à fait chaud, il est indispensable
de le manipuler, de le pétrir, pour lui rendre toute sa souplesse. On trouve
facilement plusieurs millimètres de différence entre l’animal tel qu’on le
reçoit et le même après trituration du corps. Trois Surmulots, par
exemple, m’ont donné :
L= 223; 2q5; 227; 227; 227; 227;. . .
L=25o; 25o,5; 25i; 25i,5; 2 5 1 ; 25 1 ,5 ; 252;...
L = 372; 372,5; 373,5; 37/i; 375; 375; 375;. . .
On voit que l’équilibre ne s’établit pas tout de suite et, si l’on ne pre-
nait pas la précaution de préparer l’animal , on risquerait d’enregistrer une
erreur dépassant très sensiblement le l/a millimètre d’incertitude que l'on
doit admettre ici.
Une autre cause d’irrégularité dans les mensurations peut provenir de
ce qu’il est souvent difficile de bien situer l’extrémité de la queue au mi-
— 347 —
lieu de sa touffe terminale. Ceci se présente plus accentué chez de petites
espèces et pour Arvicola rutilus, les poils foncés du toupet forment un
masque très gênant. Le mieux, lorsque l’on ne veut pas mettre la peau en
collection, est de dégarnir aux ciseaux l’extrémité de la queue; on peut
aussi — je l’ai essayé sur Arvicola arvalis — tremper cette extrémité dans
l’eau. Du papier blanc glissé sous elle facilite le repérage.'
L’anus des petites espèces n’est pas toujours visible de prime abord.
Il sera nécessaire de le reconnaître, en écartant les poils et de le mettre en
évidence avant d’aligner le sujet sur le liège. Cette peine sera évitée si, et
le cas est fréquent, l’animal a uriné et déféqué au moment de sa mort; les
excréments encore engagés dans l'anus en indiquent fort bien la place,
évitant une confusion qu’il conviendrait de signaler: chez les femelles des
Mu ridés, la protubérance génitale peut être prise pour un pénis et l’ou-
verture femelle confondue avec l’anus.
Chaque animal examiné a été mesuré des trois façons décrites et chaque
mode à été répété au moins quatre fois de suite et, chaque fois, sur des
bases neuves, c’est-à-dire qu’après une mesure le corps de l’animal est
éloigné, les épingles sont enlevées, le compas est refermé en partie.
Les résultats obtenus sont portés sur les courbes des figures 1 à 12 , des
planches I à IV. (Voir ame partie.)
Surmulot ( Mus decumanus Linné).
26 individus : i3 mâles. i3 femelles.
La longueur de queue mesurée sur table, à partir de l’anus, tombe entre
la moitié et le tiers de la longueur totale (fig. 1).
Des courbes établies séparément pour les deux sexes (fig. 2) montrent
que, chez les femelles, la courbe Q s’éloigne moins de la courbe 1/2 L que
chez les mâles; ce qu’on peut traduire en disant que, dans l’ensemble, la
queue serait un peu plus longue chez les femelles que chez les mâles :
Mâles j minimum entre 1 /a L et Q : 1 5 millimètres.
" ) maximum — : 3 1
Femelles . j mlu^mum -
( maximum — : 37
Comme éléments de comparaison, j’ai pu établir deux courbes. L’une
sur des données provenant du livre de Hovell(1) : sur 2 5 individus (fig. 3)
un seul donne Q = exactement i/3; tous les autres tombent entre Q et
1/2 L. Hovell n’indique pas son mode de mensuration; il est décédé depuis
peu et les éditeurs n’ont pu me fournir aucun éclaircissement. Ici, encore,
W Mark Hovell, Rats and how to destroy them. London, John Baie and
Danielsson, 19a à-
— 348 —
légère tendance chez les femelles à avoir une queue un peu plus longue :
( minimum entre 1/2 L et Q : 19 millimètres.
' ( maximum — : 53,5 (63,5 pour Q = i/3 L).
™ ,, ( minimum — : i8,5
femelles..] .
( maximum — : £1 0
La seconde courbe a été établie sur des chiffres de Miller (1).
La courbe Q (fig. 4) tombe encore bien entre 1/2 L et i/3 L. Miller dit
qu’il a relevé les mensurations sur les étiquettes des peaux qu’il a étudiées
et qu’on ne doit les considérer que comme approximativement exactes. Sur
les 10 individus, il y a au moins 8 mâles, donc pas de comparaison pos-
sible entre les deux sexes.
Sur la ligure 5, sont mises en place les trois courbes Q, R et C, obte-
nues dans mes mensurations; on voit que, sauf pour une seule exception,
R et G donnent des chiffres plus forts que Q.
Rat noir ( Mus rattus Linné).
La courbe de la figure 6 a été tracée d’après des chiffres de Miller; elle
est frappante : chez Mus rattus , la queue est plus longue que i/â L.
Je n’ai pu, jusqu’ici, mesurer qu’un seul Rat noir. Il vient de m’être
envoyé de Blois (Loir-et-Cher), par M. le Comte Delarnarre de Monchaux,
dont la maison, située en pleine ville, est envahie par cette espèce. Le
sujet, un mâle jeune, donne :
r 00 1/2 L = i64.
L = 200 ' , „ , ,
Q =171 donc : (J > 1/2 L.
Sur la courbe d’après Miller, sont mêlés Mus rattus rattus type (R) et
la variété à gorge jaune Mus rattus aleæandrinus (A). Il ne paraît pas pos-
sible de distinguer A de R au moyen du caractère qui nous occupe. En effet,
si on établit le rapport ^ pour les 11 individus de la figure 6, on obtient
les chiffres suivants, classés par ordre numérique croissant :
0,521 R
0.52 1 R
0.527 R
o.53 1 A
0.536 A
0.536 A
0.542 R
0.549 A
0.552 A
0.556 A
0.578 A
femelle.
mâle.
mâle.
femelle.
moyenne de 1 0 individus.
moyenne de 6 individus.
femelle.
femelle.
femelle.
femelle.
femelle.
O G. S. Miller, Catalogue of the Mammals oj western Europe. British Muséum,
London.
— 349 —
Les A sont, il est vrai, groupés en bas du tableau , mais un R vient s’in-
tercaler au milieu d’eux.
Souris (Mus musculus Linné).
37 individus, plusieurs de sexe non déterminé.
La queue est égale ou presqu’égale à 1/2 L (fig. 7). Une courbe établie
d’après les chiffres de Miller donne un résultat identique (fig. 9). A noter
seulement que les individus de Miller sont, en général, sensiblement plus
grands que les Souris de la région versaillaise :
Courbe Miller (fig. 9)
Courbe de la Station des Ver-
tébrés (fig. 7)
L minimum = 157
L maximum = 182
L minimum = 129.5 millimètres.
L maximum =172
Chez les Souris de la Station des Vertébrés (fig. 8), R et C s’éloignent
très peu de la courbe Q.
Deux courbes établies séparément pour les Souris des deux sexes de la
figure 7 n’apportent aucune indication intéressante.
Sur la courbe d’après Miller (fig. 9) sont mêlées trois variétés de Mus
musculus : Mus musculus musculus (S), Mus musculus azoricus (A) et Mus
musculus muralis( R), ils donnent lieu à même remarque que les Musraltus.
Le tableau par ordre croissant de valeur ^ est celui-ci :
Campagnol des champs ( Arvicola arvalis Pallas).
7 individus : 3 mâles, 4 femelles.
La courbe Q (fig. 10) est très voisine de i/4 L et les courbes Q, R et
G sont presque superposables.
Huit chiffres de Miller donnent également Q à cheval sur i/4 L (fig. 11).
Campagnol roussâtre ( Arvicola rutilus Pallas).
La courbe Q, dans cette espèce, se rapproche beaucoup de i/3 L
(fig. 13). R et G ont même allure.
(A suivre .)
_ 350 —
Notes critiques et synonymiques sur quelques Phalacrocorax
[Oiseau j Pelecaniformes)
DE LA COLLECTION DU MUSEUM ,
par M. J. Berlioz.
Parmi les spécimens anciens de Cormorans ( Phalacrocorax ) rapportés
par les voyageurs au début du siècle dernier, les collections du Muséum
possèdent encore quelques types malheureusement en assez mauvais état
de conservation et dont l’identilicalion a donné lieu à bien des controverses
de la part des systemaliciens. i\ous pensons qu’il n’est pas inutile de mettre
au point ces quesuons.
Le plus énigmatique de ces Oiseaux est sans doute ce spécimen-type que
Lesson décrivit en i83i ( Traité (l’Ornithologie, p. 6oA) sous le nom de
Carbo aler et sous cette seule diagnose exagérément laconique :
«Mon en entier; de la taüle d'un Canard. De la baie des Chiens Marins,
à la [Nouvelle- Hollande.»
Plus tard, ce même spécimen a été redécrit plus en détail par Pucheran
(Rev. et Mag. de Zoot., i8bo, p. 627). Cet auteur insiste entre autres,
avec jusLe raison, sur la couleur de cet Oiseau, qui est loin d’être unilor-
mément noire, mais présente au contraire des plages plus ou moins
loncées : or ce caractère est encore actuellement 1res visible et ne saurait
donc être imputé à une iougue exposition à la lumière. Toutelois Puclieran
conclut eu 1 assimilant au Pliai, chalconotus Gray, de Mouvelle-Zélande , ce
qui est incontestablement erroné.
liecemment, Mr. Mathews a repris cette question ( Birds of Australia ,
IV, 1914, p. 17 A) : écartant délibérément l’assimilation de ce type à une
espèce néo-zélandaise bien dillérente, il. l'identifie- à son tour avec le Pliai,
sulcirostris (Br.), d’Australie, ce qui n’est pas moins erroné, bans doute
une ressemblance superlicielle dans les proportions et la couleur sombre
du plumage est-elle la seule raison valable pour cette contusion. En outre,
M. Mathews écrit que le type du C. aler Lesson lut rapporté par Péron et
Lesueur de Shark’s Bay (Australie occidentale), ür on ne peut vraiment
comprendre où il a été imaginer pareille allirmalion, vu qu’il est noté et
reconnu de tous que cet Oiseau a été rapporté par MM. de Freycinet, Quoy
et Gaiuiard (Expédition de l’ Uranie), eu 1820.
Quoi qu’il eu soit, un examen atteutit de l’Oiseau en question nous a
amené à celte conclusion que ce n’est ni un Pliai, chalconotus, ni un Pliai,
sulcirostris , mais bien simplement un jeune Phal. magellamcus Gin., et
— 351 —
qui! provient non d’Australie, mais des îles Malouines, ces deux pays
ayant été visités par l 'Uranie. — Voici les raisons qui nous ont conduit à
cette identification :
i° Les proportions générales et la gracilité du bec, à onglet terminai
faible et peu recourbé, sont tout à fait celles du P. magellanicus , ainsi que
la disposition des plumes dorsales, plus petites, plus serrées et plus acu-
minées que chez P. sulcirostris ;
2° La poitrine et l’abdomen sont d’un brun un peu plus clair que le
cou, — ainsi que l’avait déjà remarqué Pucheran, — ce qui tient surtout à
ce que toutes les plumes de celte région ont la base et le rachis blancs , ce
qui n’existe pas chez les Cormorans à ventre noir du groupe P. sulci-
rostris, et conürme le caractère d’immaturité de l'Oiseau;
3° Enfin, caractère essentiel et qui paraît avoir été négligé de tous les
observateurs, les plumes du menton ne sont nullement disposées comme
chez le P. sulcirostris, mais s’avancent au contraire en pointe jusqu’à un
niveau antérieur à celui des yeux et ces plumes mentonnières sont
blanches, tout comme chez les jeunes les plus typiques de P. magellanicus.
Ajoutons qu’un jeune de celte dernière espèce, rapporté de la Terre-
de-Eeu par la Mission du Cap-Horn en i88ù, est tout à tait semblable au
type du P. ater, avec seulement en plus quelques plumes blanches appa-
rentes éparses sur l’abdomen. 11 ne nous semble donc nullement douteux
que le C arbo ater de Lesson né soit qu’un jeune P. magellanicus, au stade
où celui-ci est encore presque entièrement brun, le plumage de cette
espèce étant, on le sait, très variable selon lage.
Quant à la contusion des localités, elle est des plus simples, surtout si
l’on se reporte à l’époque de Lesson, où l’on ne laisait qu'uu cas médiocre
de ce caiactère. En eilet, les listes ofiicielles, conservées daus les Archives
du Muséum, mentionnent, parmi les sujets rapportés par le Capitaine de
Freycinet en 1820, neul Cormorans, catalogués delà taçon suivante :
3 sujets, dits « Cormorans ponctués» , de la baie des Chiens Marins;
5 sujets, dits «Cormorans a ventre blanc» , des îles Malouines;
1 sujet, dit «Cormoran caronculé», des îles Malouines.
Or, des trois premiers le Muséum possède encore un exemplaire qui
fut nommé plus tard P. varias jeune, mais qui, s’il laut en croire l’origine,
serait certainement un P. hypoleucus (= P. vanus Perlhi, selon Mathews),
ce qui d’ailleurs s’accorde tout à fait avec la longueur du bec et la couleur
blanche du dessous du corps de cet (Jiseau.
Des seconds, l’on possède encore deux spécimens, tous deux P. magel-
lanicus adultes bien caractérisés et qui sont notés comme ayant servi de
types à Cuvier et Lesson pour leur C arbo leucuüs.
Ces trois spécimens sont, avec le type de C arbo ater, tout ce qui reste
des Cormorans provenant du voyage de l’ Uranie : il ne lait donc aucun
— 352 —
doute que ce spécimen-type de Lesson. fut rapporté, avec les autres
P. magellanicus, des îles Malouines et que l’erreur de localité provient
d’une simple confusion avec celle des Cormorans classés comme rrCormo-
rans ponctués». — Remarquons d’ailleurs, en passant, que cette erreur
n’est pas la seule qui figure parmi les localités attribuées aux différentes
espèces de Cormorans, citées par Lesson dans son Traité d’ Ornithologie !
Sous le nom de P. ater, figuraient encore, dans la Collection du
Muséum , deux autres spécimens de Cormorans : l’un d’eux , rapporté par
Péron et Lesueur, naturalistes de l’Expédition Baudin (en i8o4), est
étiqueté comme provenant d’Australie, et c’est peut-être là la source
de l’erreur de M. Mathews. Néanmoins cet Oiseau n’est pas davantage, à
notre avis , un P. sulcirostris et la localité qui lui a été attribuée est très
vraisemblablement erronée. Il est en effet de tout point semblable à l’autre
exemplaire, mais celui-ci, rapporté par l’Expédition de L’Astrolabe dans
les régions australes , est étiqueté : Chili. Or cette dernière localité nous
paraît beaucoup plus exacte, car les deux sujets sont, à n’en pas dou-
ter, des P. vigua encore immatures : ils possèdent en effet tous deux le
plumage sombre caractéristique de cette espèce sud-américaine , ainsi que
son bec puissant, à onglet terminal robuste et fortement crochu, et sa
disposition des plumes autour de la région dénudée du menton.
Nous ne dirons ici qu’un mot du Phal. fuscescens type de Vieillot : c’est
que M. Mathews a eu entièrement raison de le rapporter à l’espèce austra-
lienne longtemps connue sous le nom de P. Gouldi; la brièveté du bec et
la disposition caractéristique des plumes à la base de la mandibule infé-
rieure ne permettent aucun doute à cet égard et il peut être seulement
étrange de constater la confusion qui a pu régner si longtemps avec le
P. varias, qui en est pourtant nettement différent (Mathews, loc. cit.,
P- 179)-
Enfin nous mentionnerons le type de VHydrocorax niger, décrit par
Vieillot en 1817 ( Nouv . dtct. d’hist. nat., VIII, p. 88) et qui figure encore
dans la Collection du Muséum, avec cette mention de provenance :
k Bengale, M. Macé». Dans le Catalogue oj Birds of the Brit. Mus., ouvrage
fondamental, dont les suggestions ont été en général fidèlement suivies
par la suite, Og.-Grant (t. XXVI, p. 4oa) indique bien ce type, mais
avec un point de doute, dans la synonymie du petit Cormoran oriental,
généralement connu sous le nom de Phal. javanicus , donné par Horsfield
en 1822. Or, si la description laconique de Vieillot peut laisser place à
quelque doute, par contre l’examen du type, assez bien conservé, prouve
sans conteste possible l’identité absolue de ces Oiseaux, — examen qui fut
probablement négligé par O. -Grant dans sa révision des Phalacrocorax.
Par suite de la loi de priorité, il est donc nécessaire de désigner désormais
cette espèce non plus sous le nom de Ph. javanicus ( Horsf. ) , mais sous
celui de Ph. niger (Vieill.).
— 353
Etude dune Collection d’Oiseauz de l’Equateur,
donnée au Muséum par M. Clavery,
par M. J. Berlioz.
M. Clavery, lors de son séjour à Quito (Equateur) en qualité de Consul
de France, s’est appliqué avec un dévoûment éclairé à procurer au Muséum
d’Histoire naturelle d’importantes collections de ce pays, dont la richesse
extraordinairement variée ne se dément pas, malgré les nombreuses explo-
rations et études auxquelles il a déjà donné lieu.
Les spécimens de la Collection d’Oiseaux, qui fut réunie par ses soins
et dont nous donnons la liste ci-après, proviennent de deux régions de
l’Equateur parfaitement distinctes et dont les faunes aviennes respectives
présentent des dilférences extrêmement marquées :
D’une part, le plateau de Quito, avec les vallées de Tumbaco et de San
Pedro, et les hautes montagnes qui l’entourent : au nord, le Cerro
Mojanda et son lac, — à l’est, i’Antisana, et les environs de Huila et de
Papallacta, ces deux localités situées sur le versant oriental des Andes.
De toute cette région, qui s’étage à des altitudes jamais inférieures à
2,5oo mètres, proviennent surtout la plupart des espèces connues depuis
longtemps en provenance de Quito , ainsi que quelques types particuliers ,
adaptés aux très hautes altitudes (faune des ffParamos»);
D’autre part, les vallées basses des dernières pentes orientales d|es
Andes (San José et vallée du Rio Suno, affluent du Napo), qui appartien-
nent au bassin du Haut Amazone et sont situées dans la province dü»p
ff Orient équatorien». C’est une région de forêts chaudes et humides, 0u
domine, parmi les Oiseaux, le groupe complexe des Passereaux Trachéo-
phones : parmi ceux-ci nous avons trouvé une forme apparemment encore
inédite d’une espèce qui n’avait été que depuis peu signalée en Equateur,
— ainsi qu’un bon nombre d’autres espèces peu communes.
Par contre, on remarquera la carence complète, dans cette collection,
des types ordinaires caractéristiques des vallées chaudes du versant occi-
dental de*s Andes.
Tinamidés.
Nothoprocta curviroslris Sel. et Saiv. — 2 c? ad. : Cerro Mojanda.
Ce Tinamou, connu communément sous le nom de ff Perdrix» dans ce
pays, est un habitant des hautes régions montagneuses du Pérou septen-
trional et de l’Equateur.
Muséum.
XXXIII.
a3
— 354 —
Podïcxpédidés.
Podiceps calipareus Less. — 2 9 ad. : Antisana.
L’existence de cette espèce australe de Grèbe en Équateur semble avoir
été longtemps méconnue de tous ceux qui se sont occupés de la faune de ce
pays, celui-ci représentant en tout cas l’extrême limite septentrionale
de son habitat : c’est en effet typiquement un Oiseau des Andes méridio-
nales et il montre ainsi un cas intéressant d’adaptation sous une latitude
équatoriale, grâce aux conditions créées par l’altitude.
Berlepsch et Stolzmann ont décrit {Proc. Zool. Soc. Lond., 189A,
p. 112) sous le nom de Pod. juninensis un Oiseau du lac Junin (Haut-
Pérou), qui n’est qu’une variété mal définie du P. calipareus. Nous douions
de la valeur de cetie sous-espèce et les spécimens de l’Equateur, qui
géographiquement sans doute devraient s’y rapporter, sont si semblables
à ceux du Chili, auxquels nous les avons comparés, que nous ne pensons
pas devoir les séparer de la forme typique.
JL arides.
Larus serranus Tschudi. — 2 d1 ad. : Laguna Mojanda.
Voici encore, pour ce Goéland, un cas géographique tout à fait sem-
blable au précédent : c’est une espèce des Andes méridionales, nichant,
comme le Grèbe, au voisinage des nombreux lacs de ces montagnes et ne
dépassant pas, vers le nord, la latitude de l’Équateur. On la reconnaît
aisément à son beau plumage d’un gris très pâle en dessus avec la tête
entièrement d’un brun-noir.
ilnatidés.
Anas Andium (Sel. et Salv.). — 9 ad. : Laguna Mojanda.
Espèce typique des Andes septentrionales (Vénézuéla, Colombie, Équa-
teur).
C Il : t r : 1 < I r i i <1 (■»''
Tringa macularia L. — 3 c?, 1 9 : Laguna Mojanda; vallée de San
Pedro Tingo.
Ces quatre spécimens sont en plumage hivernal.
Tliinocorytidés.
Cette curieuse famille d’Oiseaux présente des caractères intermédiaires à
ceux des Gailiformes d’une part et des Gharadrii formes d’autre part: elle
est essentiellement propre à l’Amérique australe et semble y remplacer les
Gangas ou Pteroclidés, de l’Ancien Continent. Reichenow [Die Vôgel,
1918, p. 262) a fait un rapprochement singulièrement suggestif entre
— 355 —
ces deux groupes d’Oiseaux géographiquement si éloignés, mais semblable-
ment adaptés aux régions arides et aux steppes.
Attagis Latreillei Less. (— A. chimborazensis auct.). — d et 9 ad. :
Antisana. [Nom indigène : ffCodorniz».]
Ces deux spécimens sont typiques de l’espèce, exclusivement cantonnée
sur les plus hauts sommets de l’Equateur. Elle y représente encore un cas
d’adaptation tout à fait isolé, sous les latitudes équatoriales, d’un petit
groupe d’Oiseaux de la faune patagonienne. Leur plumage et leur aspect
général rappellent ceux des Odontophoridés , mais leurs ailes , construites
sur un plan totalement différent de celles de ces derniers, les rapprochent
au contraire des Gharadriidés.
Itnllidés.
Aramides caloplera Sel. et Salv. — d ad. : Rio Suno.
Elément faunique bien différent des précédents, cette belle et rare
espèce n’est connue que de la zone forestière de l’Equateur oriental, où
elle représente le groupe bien défini des Aramides, répandu dans toute
l’Amérique du Sud.
Psophiidés.
Psophia crépitants napensis Sel. et Salv. — 9 ad. : Rio Suno.
Gomme le précédent, cet Oiseau, appelé communément Agami-trom-
pette ou ffTrompeteron, est un habitant des régions forestières chaudes et
ne se trouve, en Équateur, que dans le bassin amazonien.
Cracidés.
Pipile cumanensis (Jacq.). — d ad. : Rio Suno.
Très répandu dans tout le haut bassin de l’Amazone.
Odontophoridés.
Odontophorus guianensis Buckleyi Chubb. — d ad. : Rio Suno.
Ce spécimen est caractéristique de la race andine d’une espèce large-
ment distribuée dans le nord de l’Amérique méridionale.
Coiumbidés.
Columba albilinea Rp. — a d, i 9 ad. : Cerro Mojanda.
Peristéridés.
Gomme la précédente, les espèces suivantes de Colurnbiformes sont les
types les plus fréquents de cet ordre dans les Andes septentrionales :
Zenaida auriculata Bp. — d ad. : Val. de San Pedro Tingo.
a3 .
— 356 —
Melriopelia melanoptera saiuralior Chubb. — a c?, 1 9 ad. : Val. de
Tumbaco.
Chamœpelia passerina (L.). — 3 et 9 ad. : Val. de Tumbaco.
(On a donné à tort le nom de C. p. quitensis Todd aux spécimens de
l’Equateur, — qui ne diffèrent en rien des spécimens typiques de cette
espèce, très commune dans l’Amérique tropicale.)
Leptotila Verreauxi Bp. — c? et 9 ad. : Val. de San Pedro Tingo.
Oreopeleia montana (L.). — i c?, a 9 ad. : Rio Suno.
Falconidés.
Falco sparverius cinnarnominus Swains. — 3 cf, a 9 ad. : Val. de Tum-
baco; Val. de San Pedro Tingo; Aluguincho.
Strigidés.
Glaucidium Jardinei (Bp.). — 3: Curubi.
Espèce caractéristique de la région nord-andine.
Psittacidés.
Amazona mercenaria (Tschudi). — 9 ad. : Rio Suno.
Ce Perroquet, bien connu dans les lots d’Oiseaux de Bogota , est l’espèce
Ly pique de toute la région des Andes septentrionales.
Capitonidés.
Capito Richardsoni Gray. — 52 c? ad. : San José; Rio Suno.
Espèce typique de l’Equateur et de la Colombie.
Bucconidés.
Monasa morpheeus peruana Sel. — a 3 ad. : Rio Suno.
Caractéristique du haut bassin de l’Amazone, en Equateur et au Pérou.
Rliampliastidés.
Rhamphastos Cuvieri Wagl. — 3 ad. : Rio Suno.
Cette grande et belle espèce de Toucan n’existe également , en Equateur,
que dans le bassin amazonien. Son habitat ne s’étend pas au delà de la
Colombie méridionale (bassin de l’Amazone).
Andigena hypoglaucus (Gould). — 3 et 9 ad. : Huila.
Aulacorhamphus albivitta (Boiss.). — 3 ad. : Huila.
— 357 —
Picidés.
Hypoxanthus Rivolii brevirostris Tacz. — 9 ad. : Pilon.
Trogonidés.
Pharomacrus antisiensis (D’Orb.). — c? ad. : Pilon.
Pharomacrus auriceps (Gould). — 9? : Huila.
Trogon personatus (Gould). — 9 d* ad. : Aluguincho.
[A suivre.)
— 358 —
Observations sur la croissance et lattituoe des jeunes Saumons
(SaLMO SÀLAR Z/.),
par M. Louis Roule.
I. Les observations suivantes ont été effectuées, de mars à mai 1927,
sur des jeunes Saumons, on Tacons, conservés vivants dans les très vastes
bassins de l’aquarium du Trocadéro, où le nanisme par défaut d’espace ne
saurait se manifester. Cette circonstance première est à noter. L’obligeance
de M. Grandjean, Inspecteur général du service des eaux et Directeur de
l’aquarium, m’a permis de les faire, et je tiens d’abord à l’en remercier.
Ces Tacons ont une origine précise. Ils proviennent d’œufs embryonnés ,
obtenus à Brioude par M. Le Clerc , Inspecteur des eaux et forêts et chef
du service de la pisciculture du bassin de la Loire. La capture des géni-
teurs a été opérée dans l'Ailier pendant l’automne de 1926; la fécondation
artificielle a eu lieu ensuite. Ces œufs, envoyés à Paris, pour l’aquarium du
Trocadéro, ont éclos en février et mars 1926. Au moment de mes obser-
vations, les Tacons comptaient donc un peu plus d’une année dage, soit
treize à quinze mois. Ils vivaient à leur aise, aussi bien que dans la nature,
en ces grands viviers contenant par mètres cubes une eau abondamment
renouvelée.
Deux faits sont à retenir au sujet de leur croissance : l’inégalité entre
individus et la grande taille de la plupart d’entre eux. Les Tacons du même
âge , dans les rivières à frayères de Saumons dans notre pays , comptent en
moyenne 70 à 80 millimètres de longueur totale; or ceux du Trocadéro,
beaucoup plus forts, mesurent 102 à 160 millimètres, et sont aussi volu-
mineux que les Tacons de rivières âgés de deux ans et prêts à descendre ,
bien que la livrée de descente n’ait pas fait chez eux son apparition.
D’autre part, les différences de dimensions sont entre eux considérables,
puisque les plus petits mesurent 102 millimètres , et les plus gros 160 mil-
limètres, la plupart se trouvant compris entre i3o et i5o millimètres.
J’ai étudié les écailles des deux tailles extrêmes pour apprécier les degrés
d’une telle croissance.
i° Tacon de 102 millimètres. — Écailles en hexagone allongé, à trois
ou quatre angles arrondis. — Longueur : 1 mm. à 1 mm. , 2 ; largeur :
o mm., 7 à 0 mm., 8. — 20 à 25 lignes de croissance largement et éga-
lement espacées ; la plupart de 8 à 1 o lignes les plus internes sont en-
tières, ou presque; les autres sont tantôt entières, et tantôt en croissants,
359 —
celles-ci e'tant les plus nombreuses et se groupant habituellement par trois
ou quatre successives.
2° Tacon de tfio millimètres. — Ecailles presque ovalaires et faible-
ment hexagonales. — Longueur : 1 mm., 6 à 1 mm., 8; largeur : î mm. à
î mm., 2. — 3o à 82 lignes de croissance largement et également espa-
cées, les autres dispositions ne différant point de celles des écailles précé-
dentes.
A en juger d’après cette lecture d’écailles , la croissance a été intense ,
égale, et faite avec continuité. Contrairement à ce qui en est dans la na-
ture, la période hivernale ne l’a pas interrompue, d’où est résulté cet excès
de dimensions. La cause en est due au fait du nourrissage journalier, pra-
tiqué à la pulpe de rate, comme il en était aussi pour les alevins de Truites
placés dans les viviers voisins. Ces Tacons conservés en stabulation, étant
ainsi nourris en abondance alors que leurs semblables, dans la nature, ne
trouvent autour d’eux qu’une alimentation insuffisante, lorsqu’ils la ren-
contrent, ont profité de cette circonstance, et se sont accrus plus forte-
ment, à l’instar des alevins de Truites d’élevage placés dans les mêmes
conditions. D’autre part, leurs différences de taille entre individus sont de
même sorte que celles des alevins de Truites, et doivent être attribuées à
une cause identique, celle de dissemblances portant sur la capacité d’assi-
milation.
Les observations faites, en outre, sur l’attitude habituelle de ces Tacons,
préseritent un grand intérêt, car on a rarement l’occasion de pouvoir,
dans la nature, étudier aussi bien le cas correspondant. Le plus souvent,
ces Tacons se tenaient posés sur le fond, appuyés sur leurs pectorales et
leurs pelviennes, la face ventrale touchant le sol, la tête tournée de manière
uniforme vers le point d’où sortait le courant d’eau alimentant l’aquarium.
Parfois, ils sortaient de cette inertie, se mettaient à nager, d’habitude se-
lon la même orientation, puis retournaient se poser. Assez souvent, sans
quitter le fond , ils se frottaient à lui en se couchant alternativement sur
les deux flancs, et reprenaient leur attitude ordinaire. Le contraste était
grand, à cet égard, entre eux et les Truites des bacs voisins. Celles-ci se
tenaient habituellement entre deux eaux , nageaient avec continuité , et ne
se posaient que rarement. En somme, d’après leur éthologie, les Saumons
se présentent comme étant des poissons de fond, plutôt que de pleine eau,
contrairement aux Truites. Ceci , corroboré par les observations acciden-
telles que l’on a parfois l’occasion de faire dans la nature, expliquerait, à
mon avis, un certain nombre de données encore énigmatiques sur la bio-
logie et i’œcologie du Saumon.
IL En même temps que ces Tacons d’élevage , j’en ai étudié d'autres,
pêchés en Bretagne, dans T Elle, auprès de Quimperlé. Ceux-ci faisaient
partie de la descente de 1927, et avaient revêtu leur livrée caractéristique.
— 360
Ils mesuraient 128 à 1 ko millimètres de longueur totale, et se trouvaient
donc plus petits , dans la moyenne , que ceux du Trocadéro.
D’autre part, la lecture de leurs écailles m’a montré qu’ils étaient plus
âgés, et qu’ils comptaient une année de plus. La date de leur éclosion,
dans leur rivière naturelle, remontait au début de 1925. Chez tous, les
écailles montraient deux périodes de croissance, et non pas une seule. La
zone intérieure, répondant à la première année, comptait i5 à 22 lignes
peu espacées, les 3-5 plus internes entières, la majorité des autres en crois-
sant et groupées par trois à quatre successives. La zone extérieure, répon-
dant à la deuxième année , comptait seulement 4 à 7 lignes assez espacées ,
la plupart entières.
Ainsi, dans la nature, tout au moins dans les fleuves côtiers de la Bre-
tagne, les Tacons de descente, âgés de deux ans révolus, sont moins
grands et moins forts que les Tacons d’un an, élevés dans des vastes viviers
et nourris artificiellement. La croissance des premiers, à en juger d’après
la lecture de leurs écailles, s’interrompt pendant la saison froide, lorsque
les eaux de leurs rivières ne portent plus de proies possibles; alors que
celle des seconds se continue pendant l’hiver en raison delà permanence de
l’alimentation. La croissance étant en fonction directe de l’alimentation
comme quantité, qualité et continuité, pareil contraste a son intérêt.
I 11. Les observations précédentes conduisent â présenter un certain
nombre de conclusions.
La croissance des Saumons en rivière se subordonne à la capacité ali-
mentaire, ou sitèse, de leur habitat. En conséquence, on ne saurait attri-
buer une importance quelconque à sa diversité, en la considérant comme
l’expression de caractères de races, puisque cette diversité dépend stricte-
ment des conditions locales du milieu extérieur.
L’apparition de la livrée de descente ne se lie pas entièrement à une
taille déterminée.
Il est difficile de considérer la diversité de taille des Tacons comme
devant se maintenir pendant la croissance marine ultérieure, et aboutir
à la formation de catégories differentes d’individus, étant donné que cette
diversité dépend plus du milieu extérieur, et des circonstances environ-
nantes, que du milieu intérieur.
361 —
SüR LA MORPHOLOGIE DE LA CORNEE TRANSPARENTE
CHEZ QUELQUES TÉlÉOSTEENS,
par M1,e M.-L. Verrier.
L’étude de la morphologie de la cornée transparente a révélé chez un
certain nombre de Poissons l’existence de dispositions très variables dans
leur sfructure comme le montrent particulièrement les observations de
Harms et plus récemment du Dr Rochon-Duvigneaud.
En 1916 Harms (1) s’attache à l’étude de la cornée de l’œil de quelques
Poissons de fond. Dans son mémoire, il rappelle la description de l’œü de
Boleophthalmus sculptus Guüther faite par Volz en 19o8(2) et celle de l’œil
des Rhinophidés donnée ensuite par Raumeister(î). Il étudie à son tour l’œil
de l’Anguille, d’un Lepadogaster et de Cottus gobio L et conclut chez ces
différentes espèces h l’existence , immédiatement au-dessous de la lame an-
térieure de la cornée, d’un sac conjonctival. De plus, il assimile la lame
antérieure de la cornée à la calotte protectrice ou a lunette» de l’œil des
serpents. L’ensemble de ces dispositions a pour effet, selon Harms, de pro-
téger l’œil contre les particules dures qui abondent plus ou moins dans les
milieux où vivent ces Poissons.
En 1916, le Dr Rochon -Duvigneaud(4), dans une étude de la cornée
chez les Vertébrés qui rampent, réfute les conclusions de Harms et signale
chez le Congre l’existence d’une couche intermédiaire entre l’épithélium
cornéen et la cornée proprement dite. Cette couche fibreuse lui paraît
prendre origine au niveau de l’angle externe des poches séreuses orbitaires.
Sa présence permet à l’œil de se mouvoir sous une enveloppe cutanée im-
mobile et cette présence paraît coïncider avec l’absence de pli conjonctival.
D’où, selon le Dr Rochon-Duvigneaud, deux modes d’articulation du seg-
ment antérieur de l’œil : i° trpar la formation d’une conjonctive» ; 20 cr par-
le clivage de la cornée en deux lames mobiles l’une sur l’autre moyennant
P) Harms , Uber die Augen der am Grande der Gewâsser lebenden Fische.
Zool. Anz., XLIV, 1914.
W Volz , Zur Kenntniss des Auges von Periophthalmus und Boleophthalmus.
Zool. Jahrb., Bd. 29, 1905.
Baümeister, Beitrage Zur Anatomie und Physiologie der Khinophiden. Zool.
Jahrb., Bd. 26, 1908.
W Dr A. Rochon-Dovjgnbadd, La protection de la cornée chez les Vertébrés qui
rampent ( Serpents et Poissons anguiformes). Annales d’occulistique, mai 1916.
— 362
une couche feuilletée intermédiaire » ; cette disposition a été décrite, par
lui, chez le Congre et la Lamproie.
Ainsi les travaux les plus récents et les plus complets sur la cornée des
Poissons y révèlent des dispositions très dissemblables et paraissant jouer
un rôle physiologique important : protection et mobilité de l’œil.
J’ai repris l’étude de la cornée chez un certain nombre de Poissons afin
de vérifier les conclusions des précédents auteurs, de les compléter quant à
la structure histologique des différentes couches de la cornée et de voir si
les dispositions décrites sont rigoureusement spéciales aux espèces étudiées
ou s’il est possible de les retrouver plus ou moins modifiées chez d’autres
individus (1).
Pour cela, je me suis adressé à l’Anguille commune dont le mode de lo-
comotion rappelle celui du Congre, à un Siluridé, le Glanas batrachus L.
dont le comportement biologique se rapproche de celui des Poissons de fond
observés par Harms. Enfin j’ai étudié la Truite , la Perche , la Carpe et la
Tanche.
Les coupes ont été faites dans des yeux en place dans l’orbite afin de
voir les relations entre la cornée et les zones tégumentaires avoisinantes.
Chez l’Anguille, tout repli conjonctival fait absolument défaut. La cornée
se montre particulièrement épaisse. Sa largeur en son centre est de
o mm. , 1 8 chez une Civelle et de 1 î mm. de longueur (fig. î ) ; elle est de
o mm. , -20 chez l’Anguille adulte. Elle comprend un épithélium antérieur
un épithélium postérieur, avec, entre les deux, une zone intermédiaire
fibreuse.
L’épithélium antérieur comprend un nombre d’assises de cellules va-
riable suivant les régions étudiées. Ce nombre est de cinq environ au centre
de la cornée. Il croît à mesure que l’on se rapproche de la périphérie; au
niveau de VOra serrata il est d’environ une dizaine. A ce même niveau, il
existe, entre les strates épithéliales, des cellules muqueuses caliciformes
remarquables par leur nombre et leur taille. Elles sont souvent groupées
par quatre ou cinq et leur hauteur est parfois supérieure à la moitié de la
hauteur totale de l’épithélium. Tout élément glandulaire fait défaut au
centre de la cornée. L’épithélium est doublé sur toute sa longueur par
une basale très mince.
L’épithélium postérieur est formé d’une seule assise de cellules aplaties
tangentiellement.
La zone fibreuse intermédiaire comprend deux régions très nettes. La
plus externe, celle qui double l’épithélium, est la plus importante. Sur les
coupes, elle se distingue par sa teinte rouge plus intense après les colora-
tions à l’éosine. Elle se montre constituée de fibres conjonctives, parallèles,
W L’étude de la membrane de Descemet, qui demande des méthodes de fixa-
tion et de coloration spéciales , n’a pas été abordée ici.
— 363 —
serrées les unes contre les autres et réunies entre elles par d’autres fibres
conjonctives à direction à peu près perpendiculaire aux précédentes. Cette
disposition est fréquente dans le tissu conjonctif dermique des Vertébrés
inférieurs. Cette région est constituée par le prolongement de fibres con-
jonctives qui forment sous la peau un revêtement important et continu
auquel viennent s’ajouter les prolongements d’un faisceau de fibres de
même nature qui prend naissance au niveau des capsules olfactives, longe
ensuite le bord supérieur des poches séreuses périoculaires et s’unit enfin
aux fibres conjonctives dermiques (fig. 1). Au dessus de cet ensemble
Fig. i. — Coupe verticale, demi-schématique de fa région supérieure de fa
cornée et de l’orbite chez Anguilla vulgaris L.
b, basale; c, cornée; cji, couche fibreuse interne; cf , couche fibreuse; ch, choroïde;
cm, allulo muqueuse; cr, cristallin; es, cavité séreuse; co, capsules olfactives; es, épi-
thélium supérieur ou antérieur; ei, épithélium interne "ou postérieur ; r, rétine; sc, sclé-
rotique; te, tissu conjonctif. X 100.
s’étend la région interne de la couche fibreuse constituée par le tissu propre
de la cornée, prolongement de la sclérotique. Ce tissu est formé d’un en-
semble de fibres conjonctives dont la disposition est analogue à celle déjà
indiquée dans la région externe. Leur réseau est cependant plus lâche, et
les éléments nucléés y sont plus abondants.
Ces différentes couches sont, sur toute leur longueur, entièrement en
contact les unes avec les autres.
Chez le Clarias batrachus L. il existe un repli conjonctival assez peu
développé mais cependant très visible à l'examen macroscopique. Chez un
— 364 —
individu de i5 centimètres de long, il atteint environ o mm. , 5 de profon-
deur. La cornée présente dans son ensemble les dispositions décrites chez
l’Anguille avec les quelques différences que je vais indiquer. L’épithélium
antérieur n’offre qu’un nombre réduit d’assises de cellules allant de trois au
centre de la cornée à cinq ou six à la périphérie. Les cellules glandulaires
s’y rencontrent dans les mêmes régions que chez l’Anguille mais leur nombre
et leur taille sont plus réduits, de plus elles sont toujours isolées les unes
des autres.
La région intermédiaire fibreuse offre comme chez l’ Anguille deux zones
distinctes mais d’épaisseur moindre. Ces deux zones ont avec les régions
voisines, dermes, capsules olfactives, poches séreuses et sclérotique les
rapports que nous avons indiqués dans la précédente description.
Chez la Truite commune, ainsi que le montre la figure 2 , dessin demi-
schématique d’une coupe pratiquée chez un individu dont la taille, 2 cm. 5
Fig. a. — Coupe verticale, demi-schématique de la région supérieure de la
cornée et de l’orbite chez un alevin de Salmo fario L. de a cm., 5.
Mêmes indications que pour la fig. 1 X 100.
de longueur, permettait d’obtenir facilement des sections totales de l’œil en
place dans l’orbite , on voit l’épithélium antérieur constitué en son centre
de deux assises de cellules aplaties tangentiellement. Dans les régions péri-
phériques de la cornée le nombre de ces assises ne dépasse jamais un maxi-
mum de quatre. Les éléments glandulaires, qui font toujours défaut au
centre, apparaissent sur les bords, particulièrement au niveau du repli con-
365 —
jonctival ici très marqué. Ces cellules glandulaires sont toujours rares, de
petite taille et isolées les unes des autres.
L’épithélium postérieur offre les caractères de celui de l’Anguille et du
Clarias.
La zone fibreuse intermédiaire, particulièrement réduite, est formée
presque entièrement par le tissu propre de la cornée. La zone externe très
réduite ne comprend que quelques fibres conjonctives provenant en partie
du derme sous-jacent et d’un très mince faisceau conjonctif qui apparaît
au niveau des capsules olfactives et vient doubler, comme dans l'Anguille
et le Clarias, la couche conjonctive dermique.
Ces formations conjonctives et le tissu propre de la cornée ont la struc-
ture indiquée dans les exemples précédents.
Des structures semblables dans leurs grandes lignes se retrouvent chez
la Truite adulte, la Perche, la Carpe et la Tanche, avec pour cette der-
nière une épaisseur des couches constitutives de la cornée pouvant atteindre
le double de celles de la Truite.
De l’étude comparée de la cornée chez ces quelques Téléostéens on peut
déduire les conclusions suivantes :
La morphologie de la cornée est variable chez les Poissons. Ces varia-
tions ne portent que sur l’importance des couches constitutives de la cor-
née, mais non sur leur nombre qui reste constant. Seules les régions les
plus externes subissent les modifications les plus accusées. Le tissu propre
de la cornée et l’épithélium postérieur ont montré des caractères presque
semblables dans les six espèces étudiées. Ces modifications ont atteint leur
maximum chez l’Anguille, le Clarias et ensuite la Tanche, poissons qui
rampent ou se tiennent le plus souvent dans des fonds vaseux ou sableux.
Il semble donc quelles aient un rôle important dans la protection de l’œil
et que leur présence soit en rapport avec l’habitat et la biologie du Poisson.
En aucun cas je n’ai constalé l’existence du sac conjonctival intra-
cornéen signalé par Harms. Un défaut de fixation entraîne souvent le décol-
lement des couches fibreuses de la cornée. L’observation de Harms a dû
être faite sur des pièces mal fixées.
La couche feuilletée intermédiaire décrite pour la première fois, et seu-
lement chez le Congre, par le Dc Rochon-Duvigneaud existe aussi chez
l’Anguille. Elle n’est pas particulière aux poissons privés de repli conjonc-
tival; je l’ai observée, bien développée, chez le Clarias batrachus L. Elle
existe aussi, mais très réduite, chez la Perche, la Carpe, la Tanche et la
Truite. Son importance est en raison inverse de celle du repli conjonctival ,
ce qui renforce l’opinion émise par le Dr Rochon-Duvigneaud quant au
rôle de cette formation fibreuse dans la mobilité du segment antérieur de
l’œil.
Travail du Laboratoire d’ichthyologib du Muséum.
366
Note sur les Araignées
RECUEILLIES AUX ÎlES MARQUISES PAR LE R. P. SlMEON DeLMAS,
Par M. Lucien Berland.
Le R. P. Siméon Delmas, missionnaire à Taiohaé, île Noaka-Hiva,
archipel des îles Marquises, a bien voulu y recueillir à mon intention
quelques Araignées. Bien que le nombre de celles-ci soit encore très faible
je crois utile de les signaler, étant donné la pénurie des renseignements
que nous avons sur ces îles. En fait, je ne crois pas qu'il en ait jamais
été signalé aucune Araignée. La liste que je puis en donner est la sui-
vante :
Uloborus geniculalus Oliv. — Plusieurs exemplaires, en juin 1926, avec
des cocons.
Araneus theisi Walcli. — 1 c?, 18 9.
Misumenops delmasi, sp. nov. — 20 9, presque toutes adultes.
Menetnerus bivittatus Dufour. — 1 jeune.
Sur ces h espèces, 3 sont cosmopolites, c’est-à-dires répandues partout
dans la région chaude; il n’est pas douteux qu’elles aient été amenées à
Taiohaé par des navires, leurs habitudes domestiques leur rendant leur
dispersion très aisée. J’ai d’ailleurs exposé récemment (1) que toutes les
Araignées cosmopolites sont des espèces domestiques et ont été transportées
par l’Homme. La U‘ espèce : Misumenops delmasi, que je dois considérer
comme nouvelle, représente un cas différent; elle n’est certainement pas
cosmopolite, et du reste on ne connaît, de la famille des Thomisides,
aucune espèce qui ait même simplement une très large répartition , ni
aucune qui se laisse transporter par l’Homme; il n’y a donc pas de raison
pour qu’elle ait été amenée par des navires; le nombre d’individus recueillis
montre d’ailleurs qu’elle est commune à Nouka-Hiva. Y serait-elle endé-
mique? On ne peut non plus l’affirmer : la faune du Pacifique est assez
mal connue, le genre Misumenops ne l’est pas davantage, ses espèces sont
assez nombreuses en Amérique, mais il s’en trouve aussi en Malaisie, en
Australie et en Afrique tropicale ; j’ai pu m’assurer, autant qu’il était pos-
sible, que cette Araignée ne correspondait pas aux espèces connues. Nous
la considérerons donc comme spéciale à Nouka-Hiva, provisoirement.
W C. R. Soc. Biogéographie, n° s3, 1926, p. 65.
367
Les Àraneus theisi et Misumenops delmasi ont été trouvés dans des nids
de Pelopées : Sceliphron cœmentarium, le 29 août 1925. Ces infatigables
chasseurs d’ Araignées en avaient approvisionné leur nid. Selon toute vrai-
semblance, il s’agissait là de la provision de deux nids, car on conçoit mal
que l’Hyménoptère ait placé pêle-mêle dans la même cellule des proies si
Fig. 2. Misumenops delmasi sp. nov., $ . — Fig. 1. ld. , groupe oculaire. — -
Fig. 3. Id., épigyne.
différentes d’aspect et aussi de mœurs : V Araneus vit sur des toiles de forme
géométrique, le Misumenops probablement sur des fleurs.
Il serait particulièrement utile de connaître la faune de cette partie du
Pacifique, dont l’histoire est encore obscure. L’existence d’une espèce nou-
velle, et probablement endémique, est un fait intéressant et paraît indiquer
un isolement déjà ancien. Malheureusement il n’est pas possible d’indiquer
les affinités et les relations biogéographiques de celte espèce. 11 faut attendre
de récoltes futures des documents plus importants que nous fournira, je
l’espère, le zèle du R. P. Simeon Delmas.
— 368 —
DESCRIPTION DE L’ESPECE NOUVELLE.
Misumenops delmasi, sp. nov.
9 (fig. 1). Couleur : céphalothorax uniformément blanc un peu jau-
nâtre , les yeux entourés d’un mince cercle blanc avec , au delà , une tache
gris ardoisé n’entourant entièrement que les médians postérieurs ; chéli-
cères, pièces buccales et pattes en entier jaune paille clair, hanches et ster-
num blancs, ce dernier avec une bordure jaune; abdomen blanc-crème
avec sur la ligne médiane du dos une série de dessins en grisaille très
claire, mal définis.
Yeux (fig. 2 ), première ligne fortement récurvée, ses yeux équidistants,
les latéraux beaucoup plus gros que les médians; deuxième ligne forte-
ment récurvée, les médians plus rapprochés l’un de l’autre que les laté-
raux, ceux-ci un peu plus gros que les médians ; groupe des médians à peu
près aussi large que long, un peu plus étroit en avant; latéraux des deux
lignes surélevés sur des tubercules qui fusionnent tout en restant distincts.
Pattes armées d’épines assez nombreuses : aux fémurs i, une série
d’assez courtes sur la face antérieure, deux épines sur la ligne médiane,
ainsi qu’aux fémurs h , deux séries de 5 épines couchées chacune à la face
inférieure des tibias et métatarses i et n.
Epigyne (fig. 3) peu saillant et à contours peu précis, en avant une
ligne arqué qui surplombe comme une visière la partie antérieure de l’épi-
gyne, au milieu un septum assez large, s’élargissant en avant, et mar-
qué postérieurement de deux petits points bruns placés au bord d’une
tache brune.
Dimensions : long. tôt. : 5,5 mm.; céphalothorax, long. : 2,2 mm.,
larg. : 2 mm.
îles Marquises (Océanie). Nouka-Hiva, Taiohaé, 28 9 prises le 29 août
1925 par le R. P. Siméon Delmas dans le nid d’un Pélopée : Sceliphron
cœmentarium. Types dans les collections du Muséum National de Paris.
Le genre Misumenops , ainsi que le genre Misumenoïdes , a été créé par
F. O. P. Cambridge aux dépens des Misumena en 1900. De l’avis de leur
auteur, ces deux genres sont de transition et la séparation des trois n’est
pas toujours aisée à préciser. Je place cette Araignée dans les Misumenops
à cause de ses yeux latéraux antérieurs très gros et très saillants. On con-
naît d’assez nombreuses espèces américaines , dont certaines ont justement
la même visière antérieure de l’épigyne , mais le restant de cet organe et la
coloration de corps sont différents ; le M. delmasi se distingue de toutes les
autres par le dessin de l’épigyne.
Description
d’une nouvelle espece de Polyhirma du Congo Belge,
Bassin du Kassaï (Carabidæ),
Par M. G. Bénard.
Polyhirma Kassaïca n. sp,
(S. — Insecte déformé élégante, noir, à tête et pronotum assez bril-
lants , les élytres d’un noir mat.
Tête un peu plus longue que large, fortement déprimée entre les yeux,
où elle présente une large côte longitudinale et caréniforme commençant
à la hauteur des yeux et se prolongeant jusqu’à la base du labre, longée
d 3 chaque côté par une impression très accusée; face dorsale de la tête
grossièrement et irrégulièrement ponctuée, recouverte de soies couchées
d’un blanc légèrement grisâtre, espacées dans la région médiane et plus
dense dans la partie avoisinant la base du labre ; tempes courtes et arron-
dies; labre convexe, très brillant, à dépression basale profonde, portant à
son bord antérieur quatre pores pililères bien marqués ; ses bords latéraux
sont nantis également d’une série de huit pores pilifères fins et très rap-
prochés.
Pronotum cordiforme, légèrement convexe , grossièrement et irrégulière-
ment ponctué; dépourvu d’impression à la base des côtés; sillon médian
large, peu profond, garni d’un feutrage de soies couchées semblables à
celles de la tête; gouttière latérale large garnie de soies de même nature.
Ecusson invisible , caché par le feutrage de la bande scutellaire.
Elytres ovoïdes, peu convexes, à déclivité très atténuée vers la base et
très légèrement tronqués au sommet, marqués: i° d’une bande sculel-
laire étroite, spatulée à l’extrémité, garnie d’un même feutrage que celui
du sillon thoracique et égale en longueur à un peu plus de la moitié de
l’élytre; a0 chacun des élytres est orné de six côtes minces et tranchantes,
convergeant vers le sommet pour atteindre la bordure latérale très élargie
à cet endroit; angles suturaux arrondis à l’apex et légèrement déhiscents.
Les intervalles entre les côtes sont larges et garnis de petits alvéoles
profonds. Bordure latérale garnie de soies de même couleur que la bande
scutellaire, s’élargissant graduellement de la base à l’extrémité , s’épaissis-
üh
Muséum. — uxm.
— 370 —
Sant et envahissant une grande partie du sommet mais s’arrêtant de chaque
côté à une courte distance de la ligne suturale.
Côtés du prosternum revêtus de soies couchées d’un blanc grisâtre dont
la direction suit le contour des cavités cotyloïdes ; les pièces méso- et méta-
thoraciques sont ornées d’une pilosité analogue mais plus courte et moins
dense sur la ligne médiane ;
les pattes et les arceaux ab-
dominaux sont également
munis d’une pubescence
semblable.
La 9 qui est plus grande
que le d*, présente les
mêmes caractères; toute-
fois , les ély très sont beau-
coup plus élargis.
Long. : d\ 16 mm.;
9,90 mm.
Par son faciès général
cette nouvelle espèce se
rapproche du Polyhirma
interrupta Faimaire; mais
elle en diffère par les côtes
ély traies au nombre de six,
alors que P. interrupta n’en
présente que cinq ; par son
pronotum plus court et
plus cordiforme et enfin
par la coloration des orne-
mentations soyeuses qui
sont d’un blanc légèrement
grisâtre chez P. Kassaïca,
Polyhirma Ka, mica nov. sp. tandis que che!, p {nUr_
rupta elles sont d’un gris jaunâtre.
Habitat. : Congo Belge: Bassin du Kassaï (Muséum national d’Histoire
naturelle et Collection de M. Ch. Aliuaud).
Deux exemplaires c? et un exemplaire 9.
Deux exemplaires 9 , de même provenance , figurent dans la Collection
de M. Guy Babault.
Travaux scientifiques le l’Armée l’Orient (igi6-igi8).
Coléoptères Malacodermata ,
par M. M. Pic.
Lampyridæ.
1. Lampyris Brullei Reiche et var. — Macédoine : Lac Ostrovo, S. E.
de Ljumnica, en juillet 1918 (L* Mesnil); Ljumnica (600 m.) en juin-
juillet (Dr E. Cromier); Lozani à l’est de Florina en juin, 3 kilom. à
l’ouest de Kupa (800 à 1,000 m.) [Pliarm. Lambert]; Holeven, sud de
Monaslir, en juillet (Infirm. Brunico); Plati, en août (D'Provotelle); bords
du Vardar (4i m,) à Karazoueli (D* Landrieu). Chalcidique : Vassilica,
en juin-juillet (Dr Rivet). Mytilène, en avril (Dr Landrieu).
2. Lampyroidea dispar Fairm. — Chalcidique: Vassilica, en juin-juillet
(Dr Rivet). Mytilène, en avril (Dr Landrieu).
3. Luciola mingrelica Men. — Macédoine : Vodena, en juin; Kastoria,
en septembre; Florina, en juillet (H. Marcelet) et environs de Florina en
juillet (Cap” Magdelaine); S. de Monastir, entre Bukovo et Holeven,
en juin (Infirm. Brunico).
Cantharide».
li. Cantharis longitarsis Paud. et var. — Albanie : Koritza, en juin
(Dr Henyar). Macédoine : Excissou, en mai; route de Zemlak, en juin,
environs de Salonique, région du mont du Prophète Elie (786 m.)
[Dr A. Berton]; Camp Grossetti (800 m.) à 5 kilom. O. de Florina
(Cap” Magdelaine); envir. de Holeven, au sud de Monastir, en mai
(Dr Barbier); Zemlak, au sud du LacPrespa, en juin (Laborde).
5. Cantharis rustica Fall. et var. — Albanie : Pranisti (L’ Bernot) et
Starova, en mai (C*1 Vuillaume). Macédoine : Camp Grossetti (800 m.),
5 kilom. 0. de Florina (Cap” Magdelaine J ; Florina (L1 Cohen).
Cantharis rustica v. nigripalpis Rey. — Macédoine (Dr Rivet).
6. Cantharis longicollis Ksw. — Macédoine : Florina , en juin (L1 Cohen) ;
Camp Grossetti (800 m.), 5 kilom. 0. de Florina, en mai (Cap” Magde-
— 372 —
laine); environs de Salonique, région du mont du Prophète Eli (786 m.),
en avril (Dr A. Bertcn); environs de Gumendje, en septembre et Kastoria,
en septembre.
7. Cantharis livida L. et var. dispar F. — Espèce commune et récoltée
un peu partout, en Albanie, à Starova (G01 Yuillaume); aux environs
de Koritza, etc.; en Serbie, aux environs d’iven (J. Houdard). Aussi en
Macédoine : au Yardar, à Vodena, environs de Monastir, région d’iven,
Salonique, etc.
8. Cantharis obscura L. — Macédoine : Excissou , en mai ; Kastoria , en
septembre; Florina, en avril (L* Cohen); Kotori-le-Haut (700 m. ),
en avril (Gapoe Magdelaine); Riklista (870 m. ), sud du Lac Prespa
(Pharm. Durand); Camp Grossetti (800 m.), à 5 kilom. 0. de Florina,
en mai (Capne Magdelaine).
9. Cantharis pulicaria F. — Albanie : à Starova, en mai (G*1 Vuil-
iaurne). Macédoine : environs de Gumendje, septembre; Kastoria; Camp
Grossetti (800 ni.), à 5 kilom. 0. de Florina, en mai (Capüe Magde-
laine).
10. Cantharis bicoior F. — Macédoine : route de Zimlak, en juin; envi-
rons de Holeven, au sud de Monastir, en juillet (Dr Barbier).
1 1. Cantharis lateralis L. — Environs de Salonique , région du mont du
Prophète Éiie (786 m.), en avril (Dr A. Berton). '
12. Rhagonycha fulva Scop. — Espèce des plus communes et répandue
un peu partout en Europe. Capturée en Albanie : à Koritza ; en Macédoine :
à Koulakia, Sakalevo, Monastir, Florina, Salonique, etc.
13. Rhagonycha lignosa Midi ( pallipes F.). — Environs de Holeven,
au sud de Monastir, en mai (Dr Barbier).
14. Rhagonycha limbata Thoms. — Macédoine : Florina, en juin
(I.‘ Cohen).
15. Rhagonycha bannalica Bos. — Macédoine : environs de Gumendje,
en septembre.
1 6. Rhagonycha albanica n. sp. — Albanie : environs de Koritza
en juin (E. Jupille et Y. Odezène); Starova (Cal Yuillaume). Types
in Muséum de Paris et coll. Pic.
E long ata, nitida, griseo pubescens , nigra aut picea, thorace circa diverse
rufo, antennis ad basin pedibusque testaceis, elytris plus minusve teslaceis,
lateraliter nigro vittatis.
Allongé et étroit, brillant, orné d’une pubescence grise un peu soulevée
sur les élytres, noir, ou noir de poix par places, avec le pourtour du pro-
thorax plus ou moins roux, la base des antennes et les pattes testacées, les
373 —
ély très testacés, à bande externe longitudinale foncée plus ou moins
étendue et couvrant parfois l’extrémité de ces organes avec, au moins
antérieurement , un étroit rebord latéral clair. Tête avec les yeux plus large
que le prothorax, peu ponctuée; antennes longues et grêles, foncées avec
la base plus ou moins testàcée; prothorax non transversal, à peine rétréci
en avant, peu ponctué, faiblement impressionné sur son milieu posté-
rieur; élytres peu plus larges que le prolhorax, longs, parallèles, modéré-
ment ponctués; dessous du corps plus ou moins foncé, sommet de
l’abdomen testacé. Long. 7 millim.
Voisin de R. femoralis Brui.; en diffère, à première vue, ainsi que des
autres espèces voisines, par le pro thorax non entièrement foncé et les élytres
ornés d’une bande externe foncée.
Malachiidæ»
17. Colotes punctatus Er. — Ghalcidique : Vassilica, en juin (Dr Rivet).
18. Ebaeus flavicornis Er. var. — Macéiioine : Florina, en juillet
(H. Marcelet); Vallée d’Armensko, en juillet (Dr J. Goulden).
19. Ebaeus caerulescens Er. — Albanie : environs de Koritza, en
août (Dr Blanc). Macédoine : Florina, vallée d’Armensko, en juillet
(Dr J. Goulden); Florina, en juillet (II. Marcelet); Salonique, en mai
(Dr Rivet).
20. Attalus Nourricheli v. palliatus Baudi. — - Espèce connue d’Italie et
de Sicile. — Albanie : environs de Koritza, en août (Dr Blanc). Macé-
doine : Zemlac (R. Bresson).
21. Axinolarsus pulicarius F. — Macédoine : Florina, en juillet
(H. Marcelet); Vallée d’Armensko, en juillet (Dr J. Goulden).
22. Malachius eoccineus Walt. — Mytilène, en avril (Dr Landrieu).
23- Malachius scutellaris Er. — Macédoine : Kastoria. — Provenance
intéressante pour cette espèce.
24. Malachius Mariæ Ab. — Mikra, près de Salonique, en mai
(Dr Rivet). — Rare espèce, décrite de la Turquie d’Asie.
25. Malachius aeneus L., v. médius Ab. — Albanie : Starova, en avril
(Cai Vuillaume); environs de Koritza, en juin (E. Jupille et V. Odezène).
Macédoine : route de Zemlak, en juin. Région d’Iven : ravins de la
cote 1Û22 , au S. E. de Monastir (Dr Vergne); Florina, en avril (L‘ Cohen);
Camp Grosselti (800 m.), en mai (Gapno Magdelaine); environs de Hole-
ven, au sud de Monastir (Dr Barbier).
26. Malachius marginellus 01. — Albanie ; environs de Koritza, en
— 374 —
juillet (E. Jupille et V.Odezène), aussi en août (Dr Blanc). Aussi en Macé-
doine , sans indication de localité.
27 . Malachius dilaticornis Germ. — Région d’Iven , ravins de la cote 1 4 2 2 ,
au S. E. de Monastir (Dr Vergne).
28. Malachius bipustulatus L. — Macédoine : Camp Grossetti (800 m.),
en mai (Gap“e Magdelaine); Salonique, en mai (D' Rivet); camp de Zei-
tenlik, près de Salonique (1/ Pinchon ).
29. Malachius assimilis Baudi. — Albanie : environs de Koritza, en juin
(E. Jupille et V. Odezène). Macédoine : Kastoria, en septembre; camp
Grossetti (800 m.), en mai (Capne Magdelaine); environs de Salonique ;
régions du mont du Prophète Elie (786 m.), en avril (Ds Berton).
30. Malachius geniculatus Er. — Albanie ; environs de Koritza, en août
(Dr Blanc). Macédoine : Kastoria, Vodena, en juin; Camp Grossetti
(800 m.), en mai (Cap“ Magdelaine); Mikra, près de Salonique, en avril
(Dr Rivet); environs de Holeven, au S. de Monastir, en mai (Dr Barbier);
Florina, en juillet (H. Marcelet); S. de Monastir, entre Bukovo et Holeven,
en juin (Infirm. Brunico).
31. Malachius elcgans 01. — Macédoine ; Salonique, en mai (Dr Rivet
et D1 Visbecq); Camp Grossetti (800 m.), en mai (Capn* Magdelaine);
Florina, en juin (L‘ Cohen).
32. Malachius spinipennis Germ. — Macédoine: Kastoria et environs de
Gumendje, en septembre; Florina, en juin (L* Cohen).
33. Malachius viridis F. — Macédoine : Camp Grossetti (800 m.), en
mai (Cap“e Magdelaine); Florina, en juin (L* Cohen), Mikra, près
de Salonique (Dr Rivet).
34. Malachius viridanus Muls. var. — Macédoine : Camp Grossetti
(800 m.), en mai (Cap“e Magdelaine). Espèce intéressante, malheureuse-
ment représentée par une seule 9.
35. Anthocomus coccineus Schal. — Albanie : Starova, environs de
Koritza, en avril (Gal Vuillaume et l)r Blanc). Macédoine : Zemlac,
en septembre (B. Bresson).
36. Anthocomus hipunctalus Har. — Macédoine : Zélova, près Florina,
en mai.
Dasytidæ.
37. Henicopus parnassi Ksw. et var. — Espèce répandue et capturée
un peu partout. En Albanie, à Koritza; en Serbie, près d’Iven; en Macé-
doine ; à Monastir, Florina, Zemlak, Kastoria, Salonique, etc.
— 375 —
38. Dasytes moniliatus Ksw. — Macédoine : Yodena (Dr Rivet); Ghalci-
dique : Vassilica, en juin (Dr Rivet).
39. Dasytes tardas Schf. — Albanie, environs de Koritza, en août
(Dr Blanc). Macédoine : Vodena, en juillet (Serg. Gandela); Florina, en
juillet (H. Marcelet) et août (M. Sikowitch); bords du Yardar, Yodena,
en juillet; environs de Karaouli et deSarigol (Dr Rivet).
40. Dasytes ? æqualis Schils. — Macédoine : environs de Gumendje,
en septembre.
41. Dasytes dahnatinus Baudi var. — Environs de Salonique, région du
mont du Prophète Elie (786 m.), en avril ''D1 A. Berton).
42. Dasytes (Hapalogluta) subaeneus Scbn. — Macédoine : Florina, en
juillet (H. Marcelet); Çamp Grossetti (800 m.), à 5 kiiom. 0. de Florina,
en mai (Capue Magdelaine); Mytilène, en avril (Dr Landrieu).
43. Dalichosoma simile Brull. — Salonique , en mai (Dr Rivet).
44. Psilothriæ cyaneus 01. v. viridis Rossi. — Macédoine : Kastoria;
environs de Gumendje, en septembre; environs de Salonique; Kouokja, en
mai (Dr Visbecq); Mikra, près de Salonique, en mai (Dr Rivet). Grèce :
Golfe de Corinthe à Itea, en mars (Capne Magdelaine).
45. Trichoceble fanera Ksw. — Région d’Iven, ravins de la cote i42 2
au S. E. de Monastir (Dr Vergne).
46. Dasytiscus rujitarsis Luc. — Macédoine : Florina et Vakouf-Keny,
en juillet (H. Marcelet); Sakulevo, en juillet (Dr J. Goulden).
47. Danacaea monastirensis Pic. — Albanie, environs de Koritza, en
août (Dr Blanc). Macédoine : Florina, en juillet (H. Marcelet); vallée
d’Armensko, en juillet (Dr J. Goulden).
Parfois le pubescence du dessus du corps , qui est blanche chez la forme
type, devient jaunâtre, c' est alors la var. nov. Jupillei, récoltée aux
environs de Koritza, en juin, par E. Jupiile et Y. Odezène.
48. Danacaea mutata Pic ( tibialis Schils.). — Macédoine : Florina, en
juillet (H. Marcelet).
49. Zygia oblonga F. et v. limbata Pic. — Macédoine : Vodena, en mai
(Dr Stanislas); environs de Salonique (Dr Vauthier); plaine du Vardar,
entre Amatovo et Petrovo, en août (G. Rollet).
Phloeophilidse.
50. Acanthocnemus ciliatus Perris = nigricornis Hope. — Espèce cosmo-
polite. - — Mytilène, en juin (Dr Landrieu).
I
376 —
Travaux scientifiques de l’Armée d’Orient ( igi6-igi8 ).
Coléoptères GalÉrücines,
par M. V. Laboissière.
Rhaphidopalpa foveicollis Luc. — Golfe de Corinthe : Itéa (Dr Provotelle
août 1919), deux exemplaires.
Galerucella lineola Fabr. — Macédoine : Kotori-le-Haut , à 8 kilomètres
de Fiorioa (ait. 700 m.), capitaine Magdelaine (avril 1918); Biklista, au
sud du lac Prespa (ait. 870 m.), pharmacien Durand, deux exemplaires.
Galerucella calmariensis L. — Macédoine : camp Grossetti, à 5 kilomètres
de Florina (ait. 800 m.), capitaine Magdelaine (mai 1918); Vodena,
Dr Stanislas (mai 1917). Turquie : sud de Monastir, Holéven, infirmier
Bunico ( sept. 1917), cinq exemplaires.
Galerucella calmariensis ab. lythri Gyll. — Macédoine : Vodena , Dr Sta-
nislas (mai 1917), quatre exemplaires.
Galerucella luteola Müll. — Macédoine : Florina, II. Marcelet (juillet
1917); Vodena, Dr Rivet (juillet 1916). Albanie: environs de Koritza,
Dr Blanc (août 1917). Turquie : sud de Monastir, infirmier Bunico (août
1917), six exemplaires.
Hydrogaleruca nympheœ L. , var. aquatica. Fourc. — Macédoine , Dr Rivet ,
un exemplaire.
Galeruca tanaceli L. , var. gibbosa Reiche. — Macédoine : Florina, lieu-
tenant Cohen (mai-juin 1918); Mavadag, au sud de Guevgueli, pharma-
cien Béal (mai 1918). Albanie centrale : Scutari , Alessio , Tirana , Elbasan,
Lin. Dibra, capitaine Perrier (191 A); environs de Koritza, Jupilie et
Victor Odezène (juin 1918). Turquie : environs de Salonique, région du
mont du Prophète Élie (ait. 786 m.), Dr A. Berton (avril 1918); vallée du
Vardar, lieutenant Pinchon, seize exemplaires.
Galeruca littoralis Fab. — Macédoine : Florina , Miloche Ivkovitch (juin
1919); Kastoria. Turquie : environs de Salonique, région du mont du Pro-
phète Elie (ail. 786 m.), Dr A. Berton (avril 1918); au nord-ouest du
signal de Gradobor, Dr Melnotte (oct. 1918); vallée du Vardar, lieutenant
Pinchon, cinq exemplaires.
Galeruca ( Emarhopa ) rufa Germ. — - Macédoine ; environs de Gumendié ,
nord de Yenidjé-Vardar; camp Grossetti, h cinq kilomètres de Fiorina (ait.
800 m.), capitaine Magdelaine (mai 1918); Vodéna, sergent Candela
(sept. 1917); Zemlae, au sud du lac Prespa, Raoul Bresson (sept. 1917);
Vertékop , à l’ouest de Vodéna, F. Julien (juillet 1917); Yenidjé-Vardar,
Dr Joyeux (juillet-août 1917); région du lac de Prespa , Miloche Ivkovitch
(août 1918); Kastoria; environs d’Isvor (ait. 1100 m,), Dr Vittenet
(juillet 1917). Albanie : Starova, environs de Koritza, caporal Vuillaume
(avril-mai 1917); environs de Koritza, Dr Blanc (août 1917)- Grèce:
Starovo, près Itéa, dans le golfe de Corinthe, pharmacien Durand (mai
1918). Turquie : sud de Monastir, Holéven , infirmier Bunico (juillet 1917),
nombreux exemplaires.
Diorhabda elongata Brullé. — Macédoine : Vertékop, à l’ouest de Vodéna;
Koulazia, aux environs de Salonique, Dr Visbecq (mai 1918); camp de
Zeitenlik, près Salonique, lieutenant Pinchon, trois exemplaires.
Exosoma thoracica Redth. , ah. Gaudioni Reiche. — Environs de Salo-
nique, région du mont du Prophète Elie (ait. 786 m.), Dr A. Berlon
(avril 1918), quatre exemplaires.
Phyllobrotica adusta Greutz. — Vodéna, sergent-major Delubac (7 août
1918), trois exemplaires (collection Laboissière).
Luperus xanlhopoda Schrank. — Macédoine : route de Zemlae, au sud
du lac Prespa ; camp Grossetti (ait. 800 m.) , à cinq kilomètres de Fiorina,
capitaine Magdelaine (mai 1918), trois exemplaires.
— 378 —
Sur les Stolons sexués acéphales d’une Annélide Polychéte
j Syllis (Haplosyllis) spongicola Grube ],
par MM. Ch. Gravier et J.-L. Dantan.
Un grand nombre d’Annélides Polychètes de la famille des Syllidiens,
parvenus à maturité sexuelle, détachent, sur une région plus ou moins
étendue, la partie postérieure de leur corps chargée de cellules reproduc-
trices. Les stolons ainsi mis en liberté nagent à la surface de la mer pen-
dant un certain temps et y évacuent les éléments génitaux dont ils sont
bourrés. Us sont pourvus, à leur partie antérieure, d’une tête régénérée,
de dimensions réduites par rapport à celle de l’individu dont ils proviennent ,
et qui est munie de certains appendices appelés antennes. Suivant le nombre
de ces appendices, qui oscille entre o et 5 , on leur a donné des noms variés
( Tetraglene , Chœtosyllis, loicla ), parce qu’on a cru longtemps que ces sto-
lons représentaient des genres autonomes , alors qu’ils ne sont que des
formes sexuées appartenant à des espèces nommées et décrites sous la forme
asexuée. Les stolons ainsi séparés de la souche qui leur a donné naissance
sont, dans la plupart des cas, indéterminables; ils sont dépourvus du.
pharynx qui fournit fréquemment de précieux caractères et la tête régénérée
diffère profondément de celle de l’individu-souche. Ne sont reconnaissables
que ceux qui portent, comme le progéniteur, une ornementation spéciale.
Il faut mentionner ici un stolon sexué, celui du Syllis ( Haplosyllis
spongicola Grube, qui présente deux particularités : i° Il porte à
chaque segment et à la base de chaque parapode une tache de teinte violet
foncé qui, ainsi que Malaquin l’a démontré, a la structure d’un œil;
2° Ces stolons ne régénèrent pas de tête.
P. Langerhans (1) a récolté , à Madère, deux mâles de Syllis (H.) hamata
Claparède = Syllis ( H .) spongicola Grubé, un de 68 segments avec sperme
à partir du 48e segment et un autre de 55 segments avec des éléments
génilaux à partir du 24e; nichez l’un ni chez l’autre il n’y avait trace
de tête régénérée. En revanche, une femelle de 77 segments présentait des
œufs violets à partir du 20e segment et déjà, au 21e segment, les yeux
d’un animal sexué.
O P. Langerhans, Die Wurmfauna von Madeira. Zeitsch. für Wissensch. Zool .,
3 2e Bd., 1879, p. 537.
— 379
En 1886, Albert (1) vit un stolon sexué sans tête chez le Syllis (H.)
spongicola Grube. Malaquin (2) a vu également ce stolon sexué qu’il a qua-
lifié d’acéphale. A lire le texte de Mac Intosh dans ses études sur les
cr British Annelids», on croirait que ledit stolon bourgeonne à sa partie
antérieure une tête qui, d’abord dépourvue d’antennes (type Tetraglene ou
acere ), en présente ensuite 2 (type Chœtosyllis ou dic'ere ), puis 3 (type
tric'ere ), puis 5 (type Ioida ou pentacere). Mais en réalité, ce que Mac
Intosh attribue au Syllis ( H .) spongicola Grube appartient en réalité au
Syllis hyalina Grube, dont Malaquin a pu suivre l’évolution. On lit en
effet à la page 333 du mémoire de Malaquin : trAucun auteur n’a vu appa-
raître de segment céphalique chez cette forme sexuée (stolon sexué de
Syllis (H.) hamata Glpd. — Syllis (H.) spongicola Grube) et il est probable
qu’au contraire de ce qui se passe chez le Syllis hyalina Grube, ce stade
n’est jamais dépassé chez Syllis ( Haplosyllis ) hamata -n .
.Au cours de nos pêches nocturnes à la lumière dans la baie d’Alger, à
toutes les époques de l’année, de 1923 à 1927 , nous avons recueilli plus
de 3,6oo stolons sexués de Syllis ( Haplosyllis ) spongicola Grube. Aucun
de ces stolons qui ont été examinés soigneusement, nn à un, n’a montré le
moindre indice de régénération céphalique. Il ne semble pas téméraire
d’affirmer que , tout au moins en ce qui concerne la baie d’Alger, les stolons
sexués de Syllis ( Haplosyllis ) spongicola Grube sont et demeurent acé-
phales au cours de leur existence.
Ce qui demeure inexplicable, c’est l’assertion de P. Langerhans qui tra-
vaillait à Madère, dont la faune annélidienne ne paraît pas différer beau-
coup de celle d’Alger. 11 semble inadmissible, a priori, que l’auteur
allemand, observateur expérimenté et averti, ait pu prendre les taches
oculiformes , dont tous les segments du stolon sont munis , pour les yeux
d’une nouvelle tête en voie de formation.
Lo Bianco (t) mentionne que les spécimens de Naples sont mûrs en sep-
tembre. Nous avons récolté des stolons mûrs à tous les mois de l’année ;
mais c’est au mois de juin que nous avons recueilli le nombre maximum
d’exemplaires : 767, le i5 juin 1926; il semble qu’il y ait eu, ce jour-là,
un véritable essaimage; peut-être même aussi le 22 juin, avec 2 48 exem-
plaires et aussi le 2 A septembre 1926, avec 3o 3 exemplaires , le 3 novembre
1928, avec 367 et le ûk novembre 1925 avec 2A0.
W F. Albert, Ueber die Fortpflanzuug von Haplosyllis spongicola Gr. , Mitt.
Zool. Stat. Neapel, t. 7, 1886, p. 1-90, pî. 1, fig. 1 et 7.
M Malaquin, Recherches sur les Syllidiens, Mém. Soc. Sciences et Arts, Lille,
1893 , p. 333.
W W. G. Mac Intosh, British Annelids, 1908, p. 198-199.
W S. Lo Bunco, Notizie rignardanti specialmente il periodo di maturita ses,
suale degli animali del Golfo di Napoli, Mût. Zool. Stat. Neapel, t. 8, 1889
p. 385-AAo.
— 380 —
Sur l’Erythræus plumipes de L. Koch et de Lücas ,
par M. Marc André.
1856. Rhyncholophus plumipes L. Koch, in Rosenhauer, Die Thiere Andalusiens,
p. 4i2.
1864. Rhyncholophus plumipes Lucas, Ann. Soc. Entom. France, 4® s., IV, p. ao6.
1866. Rhyncholophus plumipes L. Koch, von Frauenfeld, Fer 4. Zool. Bot. Gesell.
Wien, XVIII, p. 892.
1880. Rhyncholophus plumipes Lucas, P. Pavesi, Ann. Mus. Genova, XV, p. 384.
1 885. Rhyncholophus plumipes Lucas , Haller , Viertel Jahrs. Naturf. Gesell. Zurich ,
XXX, p. 82 , pl. 1, fig. 2.
1893. Rhyncholophus (Apectolophus) plumipes Lucas , Berlese, Prostigma la, p. 87.
1896. Rhyncholophus plumipes Lucas, George, Science Gossip, III, p. i53.
En i864, H. Lucas (Ann. Soc. Entom. de France, IV, p. 206) a signalé
qu’il avait trouvé, aux environs rie Boghar (Algérie), plusieurs exem-
plaires d’un petit Acarien (long de 2 millim.) qu’il nomma Rhyncholophus
plumipes, d’un brun foncé avec les pattes jaune roussâlre et la région
abdominale couverte d’une granulation fine et serrée; le principal caractère
est l’existence de poils soyeux qui hérissent le dernier article ( qu’il appelle
le 5*) des pattes de la quatrième paire.
Cette espèce vit dans les lieux arénacés , notamment sur la tige du Stipa
tenacissima L. (Alfa). Lucas indique qu’elle habite aussi la Tunisie, aux
environs de Sousse.
Mais dès i856, L. Kochjun. (in Rosenhauer, Die Thiere Andalusiens,
p. 4 1 2 ) avait déjà employé ce même nom Rhyncholophus plumipes pour
une forme provenant des environs de Malaga ; il en donne la diagnose sui-
vante, d’après deux exemplaires desséchés :
Animal ovale allongé (long. 1/2 ligne), élargi en arrière, aplati en
dessus. Surface dorsale du corps pourvue de papilles claviformes. Face ven-
trale, palpes et pattes munis de petites soies courtes et fortes. « Articles des
tarses» des très longues pattes postérieures garnis, tout autour, de brosses
de poils.
Corps, palpes et pattes paraissant jaune rougeâtre. Papilles et petites
soies blanchâtres. Poils des brosses des pattes postérieures noirs.
En 1866 G. von Frauenfeld (Zool. Miscel., Verh. Zool. Bot. Gesell.
Wien, xvm , p. 892) signala que ce Rh. plumipes Koch d’Andalousie, à
381 —
lougues pattes postérieures buissonneuses, avait été trouvé également en
très grand nombre à Gorfou , par J. Erber(1).
P. Pavesi, en 1880 [Ann. Mus. Genova, XV, p. 384), dans ses «Arachnidi
di Tunisia», cite l’espèce de Lucas, sur la seule foi de cet auteur, sans
en avoir recueilli d’exemplaire.
En i885 G. Haller (Beitr. Kennt. der Scbweiz. Milbenf. , p. 82, pl. I,
fig. 2, in Viertel Jahrs. Naturf. Gesell. Zurich, XXX) appelle cette espèce
d’Andalousie et de Gorfou Rhyncholophus plurnipes a Lucas » , sans même
mentionner le nom de Koch et il lui a rapporté des spécimens trouvés par
Frey Gessner en Suisse, dans deux localités du Valais aux environs de Siders
[Sierre] et près de Martigny dans des prairies et des champs, sous des
pierres ou des cailloux sur un sol sec recouvert d’une herbe courte.
11 donne de cet Acarien une figure (fig. 1), accompagnée d’une nouvelle
description :
Une des plus grandes espèces. Corps comprimé pentagonal, acuminéen
avant, très rétréci en arrière, tronqué à l’extrémité postérieure, à peine
convexe, excavé sur les côtés.
Couleur variant du rouge vif au violet.
Faces dorsale et ventrale pourvues de poils serrés, courts, élargis en
forme de feuilles. Sur le dos du céphalothorax, longues soies simples.
Pièces buccales assez grandes qui, à l’état d’extension, sont plus longues
que les deux premiers articles des premières pattes.
Pattes, dans l’ensemble, longues et grêles, pourvues de soies courtes
rapprochées qui vont en divergeant vers l’extrémité de chaque article. Les
deux premiers articles courts, comprimés et arrondis, les suivants longs,
bacilliformes , sensiblement égaux entre eux; le dernier article dans les
trois paires antérieures raccourci, non élargi unilatéralement, sans brosses
de poils.
La dernière paire de pattes est extrêmement longue (près de six fois aussi
longue que le corps) : ses deux derniers articles, encore plus minces et
plus longs que les précédents, sont dépourvus des petites soies courtes,
mais portent, par contre, sur toute leur longueur, une garniture extra-
ordinaire et caractéristique de très nombreuses et très longues soies noires ,
raides , s’en allant de tous les côtés. Il se forme ainsi une touffe plumiforme
de poils, dont la structure ne révèle rien d’aberrant comparativement aux
longues soies ordinaires, sauf leur couleur noirâtre, rare chez les Acariens.
En 1896, C. F. George ( Science Gossip, III, p. 5 1 3) a signalé la décou-
d) D’après les indications de J. Erber (1866 , Ver h. Zool. Bot. Gesell. Wien,
XVI, p. 84; 1867, ibid., XVII, p. 856), ses récoltes ont été étudiées par L. Koch.
— 383 —
verte, faite par W. A. Luff, du Rh.plumipes Lucas, sur des collines sableuses
de Jersey : il lui attribue une belle couleur écarlate et un revêtement de
poils claviformes.
Il est fort probable que, comme l’a admis implicitement Haller, il y a
identité entre l’espèce de Lucas et celle de Koch , mais c’est ce dernier qui
a la priorité.
Ainsi que je l’ai signalé dernièrement (1927, Bull . Mus. Parif, XXXIII,
p. 253), j’ai été assez heureux pour retrouver au Muséum national de
Paris les types de Lucas et, bien qu’ils soient en mauvais état de conser-
vation, j’ai pu, en ce qui concerne les pattes postérieures, constater que
les descriptions données par les différents auteurs sont inexactes.
En effet, les touffes plumeuses de soies seraient portées, pour Koch et
Lucas, par le tarse ou dernier article et, d’après Haller, par les deux der-
niers (tarse et tibia).
En réalité, le tarse qui, contrairement à ce que dit Haller, est dilaté
dorsalement (comme il l’est d’ailleurs plus ou moins aux trois autres paires
de pattes) et qui se termine par deux griffes, ne porte pas de touffes plu-
miformes : celles-ci s’observent uniquement sur l’avant-dernier article
(tibia) qui, déjà allongé chez les autres Rhyncholophus s. str., est ici devenu
extraordinairement grêle et bacilliforme (1).
Ces longues soies recouvrant le tibia ne semblent pas, chez les exem-
plaires de Lucas, être absolument raides ainsi que le spécifie Haller : comme
le montre la figure (Pxv) que j’en donne ci-contre, elles paraissent au
contraire relativement souples et sont parfois entremêléees entre elles.
La signification et l’usage de ces curieuses brosses de soies de la dernière
paire de pattes sont encore inconnus. Lucas les compare aux touffes soyeuses
des organes locomoteurs de certains Coléoptères Longicornes ( Odontocera
Serv. et Coremia Serv.).
D’après les observations de Frey Gessner (in Haller) l’animal, quand il
court sur le sol , traîne ses pattes postérieures comme des appendices cau-
diformes. Au contraire, d’après W. A. Luff (in George), il les porte dres-
sées en l’air.
La pilosité recouvrant la surface dorsale de l’abdomen, que Lucas
désigne sous le terme de «■granulation fine et serrée», et qui, selon Koch
et George, est formée de poils claviformes est, en réalité, composée de
papilles foliacées (comme le dit Haller), très petites, qui présentent une
grosse nervure médiane (A), des bords légèrement sinueux et dont le
sommet est plus ou moins recourbé vers le corps.
M Les pattes sont toutes formées de 7 articles : coxa, trochanter, trochantin,
fémur, génual, tibia, tarse.
— 384 —
La mauvaise conservation des individus ne me permet pas d’en donner
les dimensions exactes, cependant, ïa taiile de chacun d’eux parait être
d’environ a millimètres.
Cette espèce semble avoir une large répartition géographique puisqu’elle
a déjà été signalée à Jersey, dans le Valais (Suisse), à Corfou, à Malaga,
à Boghar (Algérie) et en Tunisie (Sousse).
Il est bien vraisemblable qu’elle doit se trouver également en France,
mais jusqu’ici aucun acarologiste ne l’a signalée et moi même ne l’y ai pas
encore rencontrée.
Synonymie. — Le Rhÿncholophus plumipes » Lucas» a été rangé par Ber-
lese (1893, Prostigmata, p. 87) dans son sous-genre Apectolophus (1891).
Celui-ci, ayant pour type le Rh. phalangioides (De Geer) Koch, correspond
aux Rhÿncholophus s. str.
Mais le nom Rhÿncholophus Dugès (1 834 ) tombe en synonymie A'Ery-
thræus La treille, 1806.
On doit donc adopter le nom d 'Erythræus plumipes L. Koch. Cette espèce
appartient par conséquent à la famille des Erythreeidæ Oudemans, 1902
( non Kramer, 1877) [— Rhyncholophidœ Koch, i84o] chez lesquels les
mandibules sont styliformes et les larves diffèrent complètement des
adultes (1).
M Au contraire, chez les Erythæidœ Kramer, 1877 ( non Oud., 1902) = Anys-
tidæ Oudemans, 1902 [= Erythracaridæ Trâgârdh, ujoh — Actinetidæ Berlese,
1912], les mandibules sont falciformes (c’est-à-dire pourvues d’une griffe recour-
bée) et les larves ressemblent aux adultes.
385
Liste de Coquilles marines
RECUEILLIES PAR M. E. AüBERT DE LA BÜE À LA CÔTE d’IvOIRE (igü6),
par M. Ed. Lamy.
M. Edg. Aubert de la Rue, Attaché au Service géologique du Gouver-
nement général de l’Afrique occidentale française, a recueilli en 19-26 sia-
les plages de la Cote d’ivoire une petite série de Coquilles marines : les
Gastropodes y sont peu nombreux; les Pélécypodes plus abondants ren-
ferment, à côté d’espèces bien connues, quelques formes intéressantes,
parmi lesquelles il faut mentionner notamment deux Tellines qui n’étaient
pas encore représentées dans les collections du Muséum national de Paris.
Gastéropodes.
Siphonaria Algesjræ Quoy et Gaimard = Lepas mouret Adansou. —
Plage entre Tabou et San Pedro.
Terebra micaus Hinds = T. arvan Adanson. — Assinie.
Oliva (Olivancillaria) acüminata Lamarck. — Id.
Purpura (Stramonita) hæmastoma Linné = P. sakem Adanson. — Plage
entre Tabou et San Pedro.
Cypræa stercoraria Linné = C. majet Adanson ( pars ). — Drewin.
Potamides (Tympanotomus) fuscatus Linné var. radula Linné = C ri-
thium popel Adanson. — Plage entre Tabou et San Pedro.
Jànthina planispirata A. Adams et Reeve. — Id.
SlGARETÜS BIFASCIATUS Réduz. Id.
Nerita senegalensis Gmelin = N. dunar Adanson. — Id.
Haliotis rosacea Reeve var. striata Reeve = H. ormier Adanson. — ld.
Fissurella nübecula Linné. — Id.
Pateula Adansoni Dunker = Lepas libot Adanson. — Id.
Pélécypodes.
Ostrea gasar Adanson = O. parasitica var. /S Gmelin. — Plage entre
Tabou et San Pedro.
Pecten orbicouaris Sowerby = Perna essan Adanson. — Grand-Rassam.
Muséum. — xxxm.
a5
— 386
Mytilüs perna Linné = M. pictus Born = M. africanus Ghemnitz = M.
afer Gmelin. — Plage entre Tabou et San Pedro.
Arca (Anadara) senegalensis Gmelin = Pectunculus robet Adanson. —
Tabou, San Pedro, Grand- Bassain. — Je rapporte à cette espèce plusieurs
valves isolées d’une petite Arche, présentant a 5-2 6 côtes, qui, par son
aspect général , me paraît correspondre assez bien à la coquille d' Adanson :
ce P. robet ne peut pas être comme l’avait suggéré Nyst (1847, Mém.
Acad. R. Belgique , XXII, p. 68), VA. obliqua Reeve (i844, Conch. Icon.,
pl. VI, tig. 4t), qui possède 35-36 côtes, dont les antérieures présentent
un sillon.
Arca (Senilia) senilis Linné = Pectunculus fagan Adanson. — Tabou,
San Pedro , Grand-Bassam.
Pectuncülüs vovan Adanson = P. stellatus (pars) Gmelin. — Id. — J’ai
adopté pour cette espèce le nom de P. vovan , car la détinition du P. stel-
latus Gm. est si insuffisamment précise qu’il a pu être identifié au jeune
du P. violacescens Lk. tout aussi bien qu’à une variété du P. glycymeris L.
(1911, Lamy, Journ. deConchyl . , L1X, p. i46).
Venericardia (Gardiocardita) ajar Adanson [Chaîna]. — Plage entre
Tabou et San Pedro.
Crassatella (Grassatina) contraria Gmelin = Venus divaricata guinaica
Ghemnitz. — Id.
Gardiüm (Tropidocardiom) costatcm Linné = Pectunculus kaman Adan-
son. — Assinie.
Gardiüm (Ringicardidm) ringens (Chemnitz) Gmelin = Pectunculus mofat
Adanson. — Tabou, San Pedro, Grand-Bassam, Assinie.
Dos [nia africana Gray = Chaîna dosin Adanson = Cytherea Adansoni
Pbilippi. — Plage entre Tabou et San Pedro.
Dosinia isocardia Dunker. — Id.
Meretrix (Pitaria) îdmens Gmelin = Chama pitar Adanson. — Tabou,
San Pedro, Grand-Bassam.
Meretrix (Tivela) tripla Linné = Tellina livel Adanson. — Tabou,
San Pedro, Grand-Bassam, Assinie.
Lngulinà alba Rang. — Plage entre Tabou et San Pedro.
Donax ^Ghion) rdgosus Linné = Tellina painet Adanson = D. elongatus
Lamarck. — Tabou, San Pedro, Grand-Bassam, Assinie.
Mactra glabrata Linné (non Gmelin) = Chama lisor Adanson — M.
Adansoni Pbilippi. — Tabou, San Pedro, Grand-Bassam.
Mactra nitida '•pengler. — ld.
Gorbula progera Hiuds. — Lagune Tendo. — Je rapporte à cette
espèce, dont Hinds (i844, P. Z.S.L., p. a6) n’indique pas l’habitat,
plusieurs exemplaires d’une Gorbule qui peut atteindre 20 mm. de lon-
gueur (taille supérieure à celle du C. trigona Hds. du Sénégal) et qui est
identique à des spécimens de la Casamance déterminés C. procera dans la
collection du D1 Jousseaume.
Tellina Mars Hanley. — Grand-Bassam. — Une seule valve droite
représente cette espèce, qui a une forme oblongue (55x27 mm.) assez
comprimée, presque équilatérale, à côté antérieur arrondi, à côté posté-
rieur flexueux, subrostré et obtusément acuminé, une couleur rose et une
sculpture consistant en stries concentriques très serrées et en lignes radiales
obsolètes.
C’est une Coquille rare qui manquait au Muséum national de Paris :
Hanley (i848, in Sowerby, Thés. Conclu, I, p. 27B, pl. LXIl, fig. 180)
n’en avait vu qu’un seul exemplaire faisant partie de la collection Cuming,
où il était indiqué comme provenant de Guinée (1).
Tellina (Homala) hyalina Gmelin. — Plage entre Tabou et San Pedro.
— Trois valves droites représentant ce T. hyalina Gmelin (1790, S y si.
Nat., ed. XIII, p. 3235), qui est l’espèce figurée par Chemnitz (178a,
Conch. Cab ., VI, p. 107, pl. XI, fig. 99) sous le nom de Tellina compla-
nata pellucida : cette Coquille de Guinée est oblongue (75x45 mm.),
mince , comprimée , très inéquilatérale , à côté antérieur court et arrondi ,
à côté postérieur prolongé (deux fois plus long que l’autre), arrondi, atté-
nué, concave près des sommets.
C’est une forme rare : Hanley (i846, in Sowerby, Thés. Conch., I,
p. 292, pl. LXI, fig. 167) la connaissait seulement par un spécimen que
le Dr Baies lui avait envoyé des États-Unis (2); Rômer (1872, Conch. Cab.,
2e édit., p. 181, pl. I, fig. 5) ne l’avait rencontrée dans aucune collection
d’Allemagne et Ber tin (1878, Nouv. Archiv. Mus. Paris, 2e s., I, p. 294 )
signale également son absence au Muséum national de Paris.
Rômer donne comme étant synonyme, d’après Schrôter, le T. excavata
Spengler. Or, en réalité, Schrôter (1786, Einleit. Conchyl., 111 , p. 6) cite
deux formes différentes : l’une des côtes de Guinée, n° i3, qui est l’espèce
de Chemnitz; l’autre des Indes orientales, n° i4, qu’il considère comme
une variété et qu’il nomme T. excavata Spglr. Mais ce T. excavata a été
identifié par Môrch (1870, Malak. Blàtt., XVII, p. 117) au Tellina sinuata
Spengler (1798, Skrivt. Naturh. Selsh., IV, Hft. 2, p. 4o,pl. XII, fig. 6),
de Tranquebar, qui appartient au sous-genre Tellinides.
D’autre part, L. Pfeiffer (i84o, Krit. Ileg. Conch. Cab., p. 64) indique,
avec point d’interrogation , comme synonyme de T. hyalina Gm. le Psam-
ô) Reeve (1867, Conch. lcon., pl. XXXVI, fig. ao4) a fait confusion et cite
pour habitat la Nouvelle-Guinée.
W Reeve (1867, Conch. lcon., pl. XXX VIII, fig. ai 6) en a conclu que cette
espèce avait les Etats-Unis comme habitat.
— 388 —
motæa candida Lk. , mais celui-ci esl uq Macoma Australien, qui, d’après
Bertin (1878, loc. cit., p. 342 et 344), est la forme figurée par la plu-
part des auteurs [Hanley, Reeve, Rômer] sous le nom erroné de Tellina
galathea Lk. et chez lequel, au contraire, c’est le côté antérieur qui est
allongé et arrondi, le côté postérieur étant court et tronqué.
Tellina (Métis) lacunosa Ghemnitz. — Tabou, San Pedro, Grand -Bas-
sam. — Sous l’appellation de Métis lacunosa trois espèces ont été confon-
dues (1918, Lamy, Bull. Mus. Paris , XXIV, p. 168) :
1 0 Une espèce de la Floride et des Antilles : le T. ephippium Spengler
— T. intastriata Say [probablement faute d’impression pour interstriata ] —
T. Grüneri Pbilippi = T. inornata Adams;
2® Une espèce de la Mer Rouge et des Mers de Chine : le T. coarctala
Philippi— T. lacunosa and. [Hanley, Sowerby, Romer] ( non Ghemnitz);
3° Une espèce de Guinée et du Sénégal : le véritable T. lacunosa Chem-
nitz (1782 , Conch. Cab., VI, p. 92, pl. 9, fig. 78), figuré dans T Encyclo-
pédie Méthodique sous le n® 1 de la planche 23 1, en haut de laquelle
Bruguière a inscrit le nom générique de Capsa, qui , pris dans cette
acception, est synonyme de Métis H. et A. Adams.
Tellina (Macoma) cümana 0. G. Costa. — Grand-Bassam , Assinie.
— 389 —
Descriptions d’espèces nouvelles d’Acanthacees de Madagascar,
par M. Raymond Benoist.
Hypoestes Humbertii R. Ben. nov. sp.
Frutex ramis subtetragonis , junioribus pilis albis udpressis vestitis, deinde
glabrescentibus. Folia breviter petiolata , lanceolata , ad basirn attenuata, ad
apicem acuta, supra fer e omnino glabra, subtus in nervis albido-pilosa. Flores
in spicis brcvibus unilateralibus , aliis axillaribus, aliis terminalïbus dispositi.
Bracteæ lineares, acutæ, pilis albis paucis sparsis vestitæ. Involucri tetra-
phylli foliota pilis albis sparsis vestita, exteriora linearia, acuta, ad basini
breviter connata , inleriora lanceolato-linearia , acuta, libéra. Sepala quinque
æqualia, ad basini concrescentia , margine ciliato. Corollæ rubro-violaceœ
tubus a basi ad fauceni sensim ampliatus; labia lubo breviora, inferius trilo-
batum, superius integrum, lanceolatum. Staminum JHamenta parce ciliala.
Disais membranaceus , inæqualis, ovarii glabri basini cingens. Stylus glaber.
Capsula pubescens.
Feuilles longues de 1 5-4 o millimètres, larges de 6-i6 millimètres.
Bractées longues de 19 millimètres, larges à la base de 2 millimètres;
involucre à folioles externes longues de 18-22 millimètres. Galice long de
8 millimètres; se'pales soudés dans leur tiers inférieur. Corolle longue
de 35 millimètres; lèvres longues fie ib millimètres. Capsule longue de
1 6 millimètres.
Massif de l’Andringitra (Iratsy); berges rocailleuses d’un ruisseau sur
le plateau d’Andohariana vers 2,000 mètres d’altitude [H. Humbert,
n° 3786].
Hypoestes caudata R. Ben. nov. sp.
Frutex ramis leretibus, junioribus longitudinaliter obsolète sulcatis, breviter
pubescentibus, deinde glabrescentibus. Folia inferiora petiolata, super iora
subsessilia, ad basini rotundala, ad apicem parum acuminata, acuta vel obtu-
siuscula, in nervis minute puberula, præterea glabra. Flores in cymis brevibus
axillaribus et terminalibus dispositi. Bracteæ foliis nisi magnitudine similes.
Involucri hexaphylli foliota minute puberula, exteriora duo caudata, interiora
quatuor breviora, acuta. Sepala quinque œqualia, jere ad medium concrescen-
lia, sparse albo-pilosa. Corollæ tubus superne parum ampliatus, labia tuba
— 390
multo breviora , inferius breviier trilobatum, superius oblongo-lanceolatum.
Staminum filament a glabra. Discus membranaceus , ovarii glabri basim ein-
gens . Stylus glaber. Capsula ignota.
Feuilles longues de 2-5 centimètres, larges de 12-20 millimètres.
Folioles externes de l’involucre longues de 19-21 millimètres, soudées
dans leur cinquième inférieur, les internes longues de 12-1 5 millimètres.
Calice long de 6 millimètres. Corolle longue de 3 centimètres, les lèvres
longues de 7 millimètres.
Près de Andranofotsy, province de Tuléar; petit arbuste; 18 avril 1922
[H. Poisson n* 483].
Cette plante ressemble beaucoup à 177. Humbertii par son aspect exté-
rieur, mais en réalité elle est bien différente par ses bractées foliacées et
par son involucre de 6 pièces; par ce dernier caractère elle se rapproche
de YH. elegans Nees et des espèces voisines.
Hypoestes Poissonii Pi. Ben. nov. sp.
Suffrutex rarnis subteretibus , longitudinaliter lineis octo impressis e pubes-
centia brevi alba vestitis notatis. Folia petiolata, oblonga, ad basim obtusa,
ad apicem acuta, pagina supcriore glabra, inferiore sparse albo-pilosa. Flores
spicati, spicis unilateralibus axillaribus et terminalibus in panicula ampla
instructis. Bracteæ brèves, lineares. Involucri tetrapkylU foliota lanceolato-
linearia, exteriora paulo longiora et minus acuta, ad basim connata, omnia
minutissime puberula et pilis sparsis glandulosis ornata. Sepala quinque
œqualia, ad medium concrescentia , pubesccntia. Corollæ tubus subcylindricvs,
dimidium labium æquans; labium inferius trilobatum, superius lineare. Sta-
minum filamenta glabra. Discus membranaceus, ovarii basim cingens. Stylus
glaber. Capsula puberula.
Feuilles longues de 12-45 millimètres, larges de 5- 20 millimètres.
Bractées longues de 2 millimètres. Folioles de l’involucre longues de
6-7 millimètres. Calice long de 7 millimètres. Corolle longue de 2 3 mil-
limètres.
Entre Antaniraena et Ankazomanya, province de Tuléar; petit arbuste h
fleurs pourpres, 8 avril 1922 [H. Poisson, n° 4in].
Var. vestita B. Ben.
a spedmine typico dijfert 1 0 pubescentia densa alba caulium et foliorum ;
20 jlorïbus paulo minoribus.
Bois à Belavenoka, vallée de l’Onilahy, vers l’embouchure; fleurs roses
[H. Humbert n° 265 1].
— 391
Cette plante rappelle un peu par son aspect général le Peristrophe bica-
lyculata Nees.
Hypoestes erythrost achya R. Ben. nov. sp.
Herba erecta vel decumbens, caulibus subtetragonis, sulcts quatuor long > tu -
dinalibus notatis , pubescentibus. Folia petwlata, ovata vel oblonga, ad basim
acuta, ad apicem acuminata, glabra, mterdum subtus in nervis parce pubes-
centia. Flores spicati; spicee laxœ, unilatérales, terminales in paniculis
strictis instructæ. lnflorescenhæ axes et ramt stcut brarteæ et involucri Joliola
rubescentia, pilis glandulosis dense obtecta. Bracteæ lineares. Involucri tetra-
phylli joliola linearia, fere ad basim libéra. Sepala qumque æquaha , glabra,
ad basim concrescentia. Corolles albo-roseœ extus pilosæ tubus a basi ad fau-
cem sensim amphatus, labia tubo breviora, injerius brev ter trilobatum,
superius integrum , lanceolatum. Staminum flamenta glabra. Discus membra -
naceus, ovarit glabri basim cingens. Stylus glaber. Capsula glanduloso-
pubescens.
Feuilles longues de 5-n centimètres, larges de a-5 centimètres.
Bractées longues de 3-â millimètres. Involucre à folioles externes longues
de 1 2 millimètres. Calice long de 5 millimètres. Sépales soudés dans leur
tiers inférieur. Corolle longue de 35 millimètres; lèvres longues de
12 millimètres.
Bejofo, district de Maromandia, forêt humide; fleur blanc rosé, 19 juin
1923 | Decary, n° 2218].
Cette espèce rappelle assez VH. Hichardi Nees , mais elle en diffère par
ses tiges herbacées, ses feuilles de forme différente et par la teinte rou-
geâtre des inflorescences.
Hypoestes tæniata R. Ben. nov. sp.
Herba erecta, caulibus subtetragonis sulcts quatuor longitudinalibus notatis,
pubescentibus. Foha petiolata, oblonga, ad basim acuta, ad apicem acumi-
nata, glabra. Flores spicati; sp cælaxæ, unilatérales, axil lares et terminales
in panicula instructæ. lnflorescentiæ axes et rami, bracteæ et involucri Joliola
rubescentia, pilis glandulosis dense obtecta. Bracteæ lineares. Involucri
tetraphylli joliola linearia fere ad basim libéra. Sepala quinque æqualia,
pubescentia, ad medium concrescentia. Corollæ extus pilosæ tubus brevis;
labia longa tubum bis et ultra æquantia, angusta, superius integrum, injerius
breviter trilobum. Staminum flamenta longa, glabra. Discus membranaceus ,
ovarii basim cingens. Stylus glaber. Capsula rubescens, glanduloso-pubescens.
Feuilles longues de 5-i6 centimètres, larges de 1 ,5-5 centimètres.'
Bractées longues de 2-3 millimètres. Folioles externes de l’involucre
392 —
longues de îa-iA millimètres. Calice long de A millimètres. Corolle
longue de A centimètres, les lèvres longues de 27 millimètres.
Montagne des Français, province de Diego-Suarez [Wateiiotn0 A 2 6 ] ;
plante en petit buisson très commune dans les pentes boisées du Sakaramy,
province de Diego-Suarez, 27 mai 1917 [H. Poisson, n° 123].
Cette espèce est remarquable par les lèvres de sa corolle très étroites et
très longues.
Hypoestes calycina R. Ben. nov. sp.
Frutex rarnis subteretibus , sulcis octo longitudinaliter notatis, pilis bre-
vibus albis vestitis. Folia breviter petiolata, ovala, oblonga vel lanceolato-
oblonga, ad basim acuta, ad apicem rotundata, aliquando retusa, prœter
petiolum glabra. Flores axïllares, solitarii, breviter pedicellati vel sessiles.
Involucri tetraphylli foliola exteriora albo-puberula , lanceolala, ad basim
concrescenlia , interiora oblonga, ad basim libéra, ad apicem parce puberula.
Sepala quinque involucri foliolis longiora, æqualia, ad bas m breviter
concrescentia , lanceolato-linearia , ad apicem sparse et breviter glanduloso-
pilosa. Corollæ ertus breviter pilosæ tubus a basi ad jaucern sensim ampliatus,
labia tubo breviora, inferius breviter trilobatum, superius lanceolatum. Sta-
minum Jilamenta pilosa. Discus membranaceus , salis breve, ovarii glahri
basim cingens. Stylus glaber. Capsula glabra.
Feuilles longues de 6-3o millimètres, larges de A-21 millimètres.
Folioles de l’involucre longues de 5 millimètres , les externes soudées dans
le quart inférieur. Calice long de 7 millimètres; sépales soudés daus leur
quart inférieur. Corolle longue de 26 millimètres. Capsule longue de
17 millimètres.
Ambovombe; fleur violette; buisson croissant sur le sable, 18 mai 192A
[Decary, n” 2691]; Ambovombe; fleur violet rougeâtre; sur le sable,
22 mai 192A [Decary, n° 2765]; Andrahomana, province de Fort-
Dauphin; buisson, sur les calcaires littoraux, fleurs bleu violet pâle,
21 juin 1926 [Decary, n° Ai 52].
Hypoestes isalensis R. Ben. nov. sp.
Frutex rarnis subteretibus, dense albo-pubescentibus. Folia breviter petiolata
vel sessilia, oblonga vel lanceolata, ad basim obtusa, ad apicem obtusa vet
fere acuta , pagina utraque pilis albis sparsis in nervis densioribus vestita.
Flores in spicis brevïbus paucifloris caulem et ramos terminantibus dispositi.
Bracteœ foliaceæ, superiores minulæ sed foliis similes. Involucri tetraphylli
foliola lanceolata, acuta, exteriora ad basim concrescentia, interiora libéra,
0 mnia, sparse albo-pilosa. Sepala quinque æqualia , involucri foliolis breviora,
ad basim concrescentia, pubescentia. Corollæ rubræ, extus bi'eoiter pilom;
— 393
tubus a basi ad faucem sensim ampliatus, labia tubo breviora, inferius breviter
trilobaturn, superius lanceolato-acumînalum. Staminum jilamenta pilis paucis
sparsis vestita. Capsula pubescens.
Feuilles longues de 1 -h centimètres, larges de 2,5-1 2 millimètres.
Folioles de l’involucre longues de 1 1 millimètres. Calice long de h milli-
mètres; sépales soudés dans leur moitié basilaire. Corolle longue de
20 millimètres.
Arbuste à fleurs rouges; près de la source qui sort du massif de l’Isalo ,
à 1 kilomètre de Voavatalava, 12 septembre 1922 [H. Poisson, n° 546];
petit arbuste à fleurs rouges de Tlsalo; col des Tapia, 17 juin 1923
[H. Poisson, n° 686].
Cette plante ressemble beaucoup à la précédente; elle en diffère par ses
sépales plus courts que l’involucre, ses capsules pubescentes et la forme
de ses feuilles.
— 39â —
Pourquoi le nom de Riella Mont, a-t-il Été substitué 1 celui de
Duriæa Bory et Mont. , dans un genre nouveau d’HÉpatiques?
par M. Paul Biers.
Durieu de Maisonneuve (1) nommé, avec son compatriote Bory de Saint-
Vincent (î), membre de la Commission scientifique de l’Algérie, herborisait
dans la région d’Oran, lorsqu’il rencontra un petit lac, à l’eau saumâtre,
qu’il côtoya. Il vit paraître, à quelques centimètres en dessous de l’eau,
une végétation commençante, se détachant en beau vert sur le fond
ochracé. Durieu revint plusieurs fois dans la localité pour suivre les
progrès de la plante; et quand il l’eut observée dans son état de dévelop-
pement parfait, il envoya des échantillons au D' C. Montagne (3). Celui-ci
W Durieu de Maisonneuve (1796-1878), botaniste. Capitaine d’infanterie, il
fit les campagnes qui amenèrent la soumission d’Abd el-Kader. «Membre de la
commission scientifique de l’Algérie et chargé spécialement de la partie botanique,
il a pris, de i84o à 18 4a , une part active aux recherches de la Commission,
recherches qu’il a poursuivies, sous le patronage du Ministère de la Guerre, de
i84a à i844. Ses collections forment la base de l’herbier spécial de l’Algérie qui
est conservé au Muséum.» (Introduction à la Flore d’Algérie par E. Cosson et
Durieu de Maisonneuve, Paris i854-i857, p. xxvn.)
W Bory de Saint-Vincent (1778-1846), naturaliste et explorateur, membre de
l’Institut, colonel d’état-major, attaché au service géographique de l’armée,
directeur-chef de l’expédition scientifique de Morée (1829), président de la
Commission scientifique de l’Algérie (i84o-i84a).
«Le colonel Bory de Saint-Vincent, chargé de la présidence de la Commission
de l’exploration scientifique de l’Algérie pendant les années i84o-i84a , s’était
réservé, en raison de ses études spéciales sur la Cryptogamie, la recherche des
Algues marines , et a exploré , surtout à ce point de vue , le littoral de La Calle
à Oran , tandis que M. Durieu de Maisonneuve explorait , outre le littoral , tous
les points de la côte et de l’intérieur, que la soumission rendait successivement
accessibles.» (Introduction à la Flore d’Algérie. Phanérogamie , par E. Cosson et
Durieu de Maisonneuve. Paris, i854-i857, p. xxn.)
(s) Pierre-Camille Montagne (1784-1866), botaniste, chirurgien-major de
l’armée (1808-1882), membre de l’Institut (i853). Il a publié d’importants
travaux de systématique et on lui doit, en partie, l’étude des Cryptogames
rapportés des grandes explorations scientifiques du xixe siècle : Voyages aux
Indes orientales de Bélanger et Bory (1825-1829); voyage d’Alcide d’Orbigny
dans l’Amérique méridionale (1889); voyages de l’ Astrolabe et de la Zélée , sous
le commandement de Dumont d’Urville (1887-1840); voyage de la Bonite (i836) ;
exploration scientifique de l’Algérie par Bory de Saint-Vincent et Durieu de
Maisonneuve (*84o-t844), etc.
— 395 —
manifesta tout de suite son étonnement. II avait sous les yeux une
Hépatique nouvelle qu’on ne pouvait rattacher à aucun genre connu.
Dans un mémoire qui fut présenté à l’Académie des Sciences sous la
double signature de Bory de Saint-Vincent et G. Montagne, les caractères
génériques et spécifiques de la plante sont décrits : elle est appelée le
Duriaea helicophylla.
Le nom de Duriaea qui désigne le genre nouvellement créé, remar-
quable par sa singularité, est dédié, nous expliquent les auteurs : rrau
botaniste encore trop peu connu, mais d’un mérite éminent, qui le décou-
vrit». Ils prennent le soin d’ajouter cette restriction : « quoiqu’un autre
botaniste eût déjà introduit le nom de M. Durieu dans la botanique».
M. Boissier (1) avait donné primitivement le nom de Düriaea à un nou-
veau genre d'Ombellifères. Ce genre d’Ombellifères , d’après les auteurs de
notre Duriaea , manquait de consistance et le nom [pouvait, sans inconvé-
nient, être rapporté sur un genre plus assuré de rester.
Les parrains du Duriaea heltcophylla s’étaient déçus. Non seulement le
genre de Boissier fut reconnu valable, mais bien mieux il se confirma par
l’adjonction de nouvelles espèces. De ce fait Duriaea tombait en synonymie
et devait disparaître parmi les Hépatiques. Montagne n’avait qu’à s’incliner
devant l’évidence et il s’exécuta d’assez bonne grâce, semble-t-il.
On lit, en effet, dans les Annales des Sciences Naturelles (3* S. Bot.,
t. 18, i852), la rectification suivante (2) :
ff Lorsque, de concert avec Bory de Saint-Vincent, nous publiâmes ce
genre d’Hépatiques ( Riella ) sous le nom de Duriaea , il n’existait encore
qu’une seule espèce du genre homonyme de MM. Boissier et Reuter (3).
Ce dernier genre de la famille des Ombellifères , établi en i84a, sur le
Caucalis hispanica Laink., pouvait nous laisser alors quelques doutes sur sa
W Edmond Boissier (i8io-i885), botaniste. Né à Genève. De famille aisée,
il s’appliqua dès sa jeunesse à l’étude des sciences. Epris de botanique, il par-
courut de nombreux pays pour rechercher des plantes : Espagne, Italie, Grèce,
Syrie, Egypte. On peut citer parmi ses ouvrages : Voyage botanique dans le midi
de l’Espagne pendant l’année t83j, a vol., Paris (1 8 3q — 1 845); et Flora
orientalis, 5 vol., in-8°, Genève (1867-188 h). Dans ses visites à Paris, il se lia
avec son compatriote Jacques Gay ainsi qu’avec Barker-Webb, l’auteur de la
Flore des Canaries. Boissier était correspondant de l’Institut de France.
(*> Note sur le genre Riella, et description d’une espèce nouvelle R. Reuteri,
par C. Montagne, D. M., p. 11-1 3.
(3) Boissier, voir la note ci-dessus.
Reuter, conservateur de l’herbier Boissier, puis son collaborateur. Il accom-
pagna Boissier en Espagne (18/19) et en Norvège (1861). Reuter est mort en 1872.
On a de Boissier et Reuter: Diagnoses plantarum novarum hispanicarum præsertirn
in Castella nova collectarum, in-S°, Genève, 18/12; Pugillus plantarum novarum
hispanicai'um, in-8°, Genève, i85a. ,
— 396
légitimité; mais ii s’est, enrichi depuis de deux autres espèces trouvées,
l’une en Syrie, l’autre dans l’Abyssinie. Son droit de priorité reconnu me
force à changer, ou tout au moins à modifier le premier nom qui avait
été imposé à notre Ricciée dans le mémoire que nous lûmes à l’Académie
des Sciences le 22 mai 1 843 , et qui fut inséré dans le tome I de la 3e série
de ces Annales. (i844,p. 223-235). »
Montagne ajoute que pour rendre hommage quand même au découvreur
de la plante, il s’est décidé, «sur l’avis motivé d’éminents botanistes, à
adopter définitivement le nom de Riella, tiré du mot Rieu, en italien Rio,
ruisseau dans notre langue pour perpétuer, autant qu’il est en moi, le
souvenir de la belle découverte de M. Du Rieu de Maisonneuve, persuadé
qu’en agissant ainsi je ne suis qu’équitable envers lui».
L’explication que donne Montagne nous semble longue; elle est pourtant
écourtée; on y perçoit quelques sous-entendus. Ce que Montagne omet de
dire, nous le trouvons dans un document qui complète, d’une façon
curieuse, la note que Montagne a publiée. Le mobile secret qui l’a amené
à faire la rectification que l’on vient de lire se dévoile; et l’on saisit la juste
portée de cette rectification.
Dans les papiers du fonds Montagne qui sont conservés, au même titre
que ses herbiers, dans les collections de Cryptogamie du Muséum, existe
un feuillet manuscrit, revêtu de plusieurs signatures, dont nous donnons
la copie intégrale.
ffLes botanistes soussignés, réunis chez M. J. Gay (,), ce soir i5 novembre
i85i, après avoir délibéré sur la question de savoir si M. le Dr Montagne
pouvait justement changer le nom de Duriaea imposé par lui à un genre
nouveau d’Hépatiques en celui de Duriella , attendu qu’à l’époque où
M. Montagne créa son genre, le nom de Duriaea avait été déjà appliqué
par M. Boissier à un genre d’Ombellifères, décident à l’unanimité que la
modification de nom dont il s’agit leur semble opportune et rationnelle, et
qu’ils verraient avec plaisir M. Montagne l’accepter et la consacrer dans
son prochain travail sur une espèce nouvelle du genre. »
t1) Riù ou riou, dans la langue romane de i’Agenais, pays natal de Durieu.
Jacques Gay (1786-1864), né à Nyon (Suisse), le 11 octobre 1786, mort
à Paris le 16 janvier i864, fut un des savants les plus estimés du xix* siècle.
Il collabora à d’importants recueils et publia lui-même des travaux appréciés.
11 fut un des fondateurs de la Société botanique de France en i854. A. Ramond
(hommage rendu à la mémoire de Jacques Gay, Soc. bot. Fr., séance du 2 5 dé-
cembre i864) nous apprend que Gay possédait un herbier remarquable, fruit
de cinquante ans de voyages, de recherches et de dépenses, qu’il ouvrait libérale-
ment à ses confrères. Son salon était leur centre de réunion. Pendant leur séjour à
Paris, les botanistes des départements et de l’étranger tenaient à honneur d’y
être admis.
— 397 —
Suivent les signatures : Duchartre; P.-B. Webb; T. Puel ; G. de
Martens (?) (1).
La note se termine par ces quelques lignes signées de J. Gay : «Suivant
moi Duriella est trop long, et j’aimerais mieux Riaea ou Riella »,
La lecture de ce procès-verbal a de quoi surprendre celui qui ne connaît
pas l’esprit de discipline des anciens botanistes. Ce cénacle de savants qui
s’assemble le soir chez l’un d’entre eux et qui disserte fort gravement sur
une question de priorité : ce sont là des habitudes qui ne sont plus de notre
époque. Nous voyons que, malgré tout le respect qu’ils doivent au maître,
ils décident de lui porter leurs remontrances.
Je ne sais comment Montagne reçut cette sorte de mise en demeure.
«La franchise, parfois un peu brusque de ses avis, en augmente encore le
prix » , dit A . Ramond dans l’éloge de Gay : Montagne put apprécier la
justesse, un peu brusque, de l’information. Sans l’avouer expressément,
Montagne s’est rendu, en effet, à un avis si catégoriquement formulé.
Que conclure de là? Sinon que tous ces botanistes agissaient avec la
même bonne foi : s’ils se morigénaient c’était au nom des bons principes
et pour le bénéfice commun de la science que tous cultivaient avec l’ardeur
la plus fervente.
W Duchartre (1811-1894) membre de l’Académie des sciences, professeur de
botanique à la Sorbonne. Philipp Barker-Webb (1798-1854), auteur de l’Histoire
naturelle des îles Canaries. Timothée Puel, membre de la Société botanique de
France, a publié : Catalogue des plantes vasculaires qui croissent dans le dépar-
tement du Lot, Cahors, i845-i85a. Si l’identification des signatures est par-
faite pour les trois premières, elle laisse un doute au sujet de la quatrième, et
nous n’inscrivons le nom de G. de Martens que sous toutes réserves.
— 398 —
Excursion des 5 et 6 juin îgsj dans les terrains jurassiques des
Ardennes , dirigée par M. le professeur Paul Lemoine, avec le
concours de M. A. -P. Dutertre, assistant a la Faculté des
Sciences de l’Université de Lille.
Compte rendu sommaire de l’excursion du 5 juin 1927
AUX ENVIRONS d’AuBBBTON ET DE RuMIGNY,
PAR A. -P. Dutbutre.
Le groupe des excursionnistes, comprenant 27 personnes auxquelles se
joignent M. L. Richard, président, et M. le Dr Vassal, secrétaire de la
Société d’Histoire naturelle des Ardennes, se rend en train à Aubenton et
de là, à pied, au hameau de Buirefontaine où de grandes carrières sont
ouvertes sur le bord du Thon.
Avant d’aborder l’étude détaillée de la région, M. le professeur P. Le-
moine rappelle les grands traits de la structure du bassin de Paris et la
disposition générale des terrains jurassiques qui forment ses enveloppes,
puis M. Dutertre esquisse la description des terrains jurassiques ardennais
en les comparant à ceux du Boulonnais , que la plupart des excursionnistes
ont visités les années précédentes, et il expose ensuite les caractères géné-
raux de l’étage batbonien de cette région à l’étude duquel la journée sera
consacrée.
Le tableau suivant indique les divisions établies par Edouard Piette
dans le Batbonien des environs d’Hirson et de Rumigny avec les principaux
fossiles caractéristiques de chacune d’elles.
(Assise supérieure.
Assise inférieure..
[ Assise supérieure.
Calcaires 1
blancs, j
( Assise inférieure..
Zeilleria dtgona Sow., Alectryonia costata Sow.
Genabacia stellifera M. Edw. et H., Terebratula
intermedia Sow., Rkynchonella elegantula
Bouch. , Pseudomonoti» echinatus Sow. , Pecten
vagans Sow.
Anabacia orbulites Lamour. , Corbis Lajuyei
d’Arch., Trochalia patella Piette.
Zone à Rhynchonella decorata v. Scblot.
Zone à Fibula undans Piette.
Zone à Cardium pes bovis d’Arch.
P) Ed. Piette , Observations sur les étages inférieurs du terrain jurassique
dans les départements des Ardennes et de l’Aisne. Pull. Soc. géol. Fr. , 2 e série ,
t. XII, i855,p. 1083-1122.
— 399
Beusheusenta hirsonensis M. et L.
Ostrea acuminata Sow. , Parkinsonia Parkinson»
Sow.
Les carrières de Buirefontaine offrent une belle coupe d’une partie
importante des calcaires blancs constituant la division moyenne du Batho-
nien dans ce district.
Vers la partie inferieure des carrières, certains bancs de la zone à
Cardium pes bovis d’Arch., sont formés par un calcaire blanc renfermant
des nodules plus ou moins régulièrement arrondis dont la nature demeure
douteuse; en coupe, les uns montrent des zones concentriques qui les font
ressembler à certains spongiaires, d’autres rappellent la structure de cer-
tains hydrozoaires ; certains nodules renferment en leur centre un fossile
entier ou à l’état de fragment, plus ou moins roulé, autour duquel des
couches de calcaire se sont déposées et ont formé une sorte de croûte dure.
Quelques bancs ont l’aspect pisolithique et sont bourrés de corps arrondis
réunis par un ciment de calcite cristallisée et rappelant macroscopiquement
des Algues calcaires.
Suivant l’hypothèse d’Ed. Piette, ces dépôts semblent avoir été formés
dans des eaux agitées où les organismes fragiles ont été brisés et roulés et
il est probable que la richesse des eaux en calcaire a dû provoquer une
sédimentation rapide.
Les excursionnistes ont pu recueillir dans les carrières les principaux
fossiles des calcaires blancs tels que Corbis Lajoyei d’Arch., Cardium pes
bovis d’Arch., Lucina Bellona d’Orb., Nerita ponderosa Piette, Bhynchonella
decorata v. Schlot, dont le niveau affleure vers la partie supérieure des
carrières.
Un jeune chercheur, M. Elie Haïck, a eu la bonne fortune de trouver une
belle empreinte de Goniolina geomelrica Rœmer dans l’un des bancs infé-
rieurs pisolithiques : cette intéressante trouvaille vient confirmer l’hypothèse
faite précédemment (1), qu’il y a identité entre cette dasycladée et les fossiles
décrits en Angleterre sous le nom de Aroides Stutterdi Carruthers.
Les excursionnistes reprennent ensuite le train à Aubenton et descendent
à Rumigny pour se rendre au Château de la Cour des Prés où les attend
une très aimable réception.
Mm* Henri Fischer, aidée de ses enfants Mme la Comtesse Antoine de
Cugnac, M. Paul Fischer, assistant de zoologie à la Faculté des Sciences de
Paris, Mm* et M. Edouard Fischer, agrégé de l’Université, chef des travaux
de zoologie à l’école des Hautes études (laboratoire maritime de Saint-
Servan ) , leur font les honneurs de leur belle résidence d’été et leur ofïrent
M A.-P. Dutbrtrb, Compterendu de l’excursion géologique à Aubenton,
Rumigny et Logny. Bull. Soc . d’Hist. nat. des Ardennes, 1926.
Calcaires jaunes
Oolithe miliaire
Marnes et lumachelles.
— m
un excellent déjeuner; au dessert, M. Paul Lemoine remercie les aimables
hôtes de leur généreuse invitation et se félicite de cette réunion de natura-
listes chez une famille où les traditions scientifiques sont si vivaces; après
une aimable toast de M. Paul Fischer, M. Dutertre fait un historique de la
Cour des Prés, manoir fondé au milieu du xvi* siècle par un ancêtre du
conventionnel J.-B. Piette, aïeul du géologue et préhistorien Edouard
Piette, lui-même père de Mmo Henri Fischer qui a restauré le domaine
après la dernière guerre.
A sa sortie du château, le groupe suit le chemin de Champlin et s’arrête
d’abord au talus situé en face du domaine de la Cour des Prés où affleure
l’assise à Rh. elegantula Boucb.; malheureusement, cet affleurement, qui a
fourni jadis à Ed. Piette et à H. Fischer une faune nombreuse, est aujour-
d’hui presque entièrement couvert par la végétation et les fossiles y sont
plutôt clairsemés et en assez mauvais état; on ramasse cependant les
espèces typiques de l’assise telles que Genabacia stellifera M.-Edw. et H.,
Rh. elegantula Bouch., Pseudom. echinatus Sow., Pccten vagans Sow. , avec
quelques moules de Lamellibranches et débris de Gastéropodes ( Ataphrus et
Nérinées ).
Les géologues poursuivent leur marche vers Champlin et visitent la
seconde carrière ouverte sur le côté W. du chemin; M. Dutertre rappelle
que les calcaires blancs entaillés dans cette exploitation ont livré à Ed.
Piette une remarquable faune de Gastéropodes (notamment des Purpuroidea)
que ce géologue a dégagé avec beaucoup de patience et décrit avec talent
dans plusieurs mémoires (1); pendant la guerre, sa collection, enrichie des
trouvailles d’H. Fischer, était demeurée dans sa maison de Bumigny où
s’installa le DT Franck, médecin-major de l’armée allemande; lors de la
débâcle et de la retraite, le Dr Franck emporta chez lui à Wittenberg cette
précieuse collection qu’il tentait de faire passer pour le fruit de ses
recherches personnelles ; informée de ces faits, Mm’ H. Fischer accompagnée
de son fils Édouard, alors officier d’infanterie, se rendit à Wittenberg et
obtint la restitution d’une partie de la collection; malheureusement la riche
bibliothèque géologique et paléontoiogiqüe que renfermait aussi le cabinet
d’Ed. Piette ainsi qu’un manuscrit comprenant la description du Bathonien
des environs de Bumigny, rédigé par H. Fischer, ont disparu pendant
l’occupation.
La seconde carrière du chemin de Champlin offre une succession de
bancs de calcaire blanc compact assez irrégulièrement stratifiés avec quelques
bancs de calcaire pisolithique présentant les mêmes caractères qu’à Buire-
lontaine; vers le haut de la carrière apparaît la zone à Rh. decorata
v. Schiot, qui présente en ce point un beau développement et se trouve
W Bull. Soc. Gêol. de Fr., a* sér., t. XIII, i855, p. 85; id., i856, p. 587 ;
id., i857, t. XIV, p. 5 hh , etc.
— 401 —
bourrée de ce Brachiopode dont les visiteurs ont pu ramasser de beaux
échantillons; les bancs inférieurs renferment Patella aubentonensis d’Arch,
dont plusieurs individus ont été recueillis lors de cette visite; c’est dans ce
gisement que M. Dutertre a trouvé l’an dernier un individu dVAroides
Stutterdi» Carruthers ( Goniolina geometrica Rœm.), le premier signalé dans
la région (1).
On s’arrête encore à une autre carrière ouverte près des Basses-Broises
dans les calcaires blancs qui offrent aussi leurs divers caractères lilhoio-
giques, puis l’on se hâte vers Champlin; au delà de ce village, le talus
d’un petit chemin qui descend vers l’W. montre un affleurement de l’oolithe
miliaire que les excursionnistes examinent en passant.
Enfin, un dernier arrêt a lieu avant d’atteindre Auvillers-les-Forges où
l’on visite rapidement une petite carrière et un talus entaillant les marnes
et lumachelles à Ostr. acuminata Sow., fossile que l’on ramasse avec
Modiala bipartita Sow., des fragments de Pinna, Pseudomonotis cf. Munster i
Goldf; M. Dutertre y trouve un jeune individu d'Acanthothyris spinosa
v. Schlot, espèce qui ne semble pas avoir encore été signalée dans les
Ardennes; le gisement le plus voisin serait celui de Pierre la Treiche (près
de Neufchâteau), où ce fossile se rencontre dans les marnes argileuses du
Bathonien supérieur cette Rhynchonelle épineuse est indiquée dans le
Bathonien du Calvados, de la Sarthe, de l’Yonne, de la Côte-d’Or, du
Méconnais, etc.
Les excursionnistes gagnent ensuite la gare d’Auvillers où ils prennent
le train qui les ramène à Charleville pour le dîner.
M A.-P. Dutertre, Découverte d’un trAroides» dans le Bathonien des
Ardennes. Ann. Soc. géol. du Nord , t. LI, 1926, p. 211 (1927).
(2) Henry Joly, Le jurassique inférieur et moyen de la bordure nord-est du
Bassin de Paris, 1908, p. 219.
Muséum. — xxxm.
26
— 402 —
Les Auricula dans le Nümhulitique dü Bassin parisien
et de la France occidentale,
par M. René Abrard.
Les Auricules actuelles vivent à peu de distance de la mer, le long des
rivages de l’Océan Indien et de l’Océan Pacifique; ce sont des espèces in-
diennes, indo-malaises et phiiippiennes(1). Ce mode d’existence bien défini
permet d’admettre que ces Mollusques donneront d’intéressantes indications
sur le climat qui régnait au moment de la formation des dépôts qui les
contiennent, et on peut dire que plus les espèces seront vigoureuses, plus
elles seront nombreuses et représentées par des individus abondants, plus
la température aura été rapprochée du climat tropical.
A cet égard, la comparaison des faunes à Auricules du bassin de
Paris , du Cotentin et de la Loire-Inférieure au Lulétien , est particulière-
ment suggestive, surtout si l’on tient compte du fait que toutes choses
sont égales d’ailleurs, les conditions étant essentiellement comparables
dans ces trois bassins , en ce qui concerne l’entraînement vers les lagunes
ou les golfes , des coquilles de ces organismes.
Le Lutétien parisien fournit Auricula ovata Lmk. et A. Lamarcki Desh.
Sans être rares, ces formes ne s’y rencontrent pas en abondance; on les
trouve plus généralement dans la partie occidentale du bassin, dans les
couches saumâtres de Grignon, Vaudancourt, et surtout de Septeuil et de
Neauphlette, ces deux dernières localités présentant par ailleurs, dans leur
faune malacologique continentale , de remarquables affinités avec les sables
de Bois-Gouët.
Les sables de Bois-Gouët sont caractérisés par une abondance extrême
des Auricula représentées par neuf espèces, A. namnelica Vassedr, A sim-
plex Cossm., A. Heberti Vasseur, A. citharella Cossm., A. Ludovici Vasseur ,
A. Douvillei Vasseur, A. Lamarcki Desh., A. ovata Lmk., A. Houdasi
Cossm.
Ces formes sont dans leur ensemble beaucoup plus vigoureuses que
celles du bassin de Paris; certaines sont de très grande taille et A. Heberti
notamment est une espèce géante.
Au point de vue de la fréquence, A. Douvillei est d’une abondance extra-
C’est aux Philippines que le genre est actuellement le mieux représenté
par 9 espèces.
— 403 —
ordinaire , et on peut dire qu'il n’y a pas une poignée de sable de Bois-
Gouët qui n’en renferme plusieurs individus à différents stades de dévelop-
pement; cette espèce pullulait certainement au Lutétien supérieur sur les
rivages du golfe de la Loire-Inférieure, dans des marécages saumâtres.
La grande forme A. Heberli elle-même est fréquente, car s’il n’est pas
commun de la rencontrer intacte, ses fragments se trouvent souvent.
Le climat des rives du golfe de la Loire-Inférieure était donc sensible-
ment différent de celui des terres que baignait la mer lutétienne du bassin
de Paris. Peut-être n’était-il pas beaucoup plus chaud , mais la différence
faunique peut provenir de ce qu’il y pleuvait davantage , ce golfe de Saffré
étant ouvert aux vents de l’Atlantique, les conditions favorables au grand
développement des Auricula étant ainsi réalisées.
Il faut noter que les Marinula, qui ont aujourd’hui la même distribution
géographique que les Auricula , ont été au Lutétien représentées par
M. Pfeijjeri qui accompagne les Auricules dans la plupart des gisements,
et qui est beaucoup plus commune à Bois-Gouët que dans la région pari-
sienne, ayant ainsi une manière d’être absolument identique à celle des
Auricula.
En ce qui concerne le Cotentin , il semble bien, au point de vue que nous
venons d’étudier, intermédiaire entre les deux bassins ci-dessus ; on y ren-
contre notamment A. Douvillei (qui manque dans le bassin de Paris), mais
en exemplaires relativement peu nombreux.
Une étude de la distribution stratigraphique des Auricula nous montre-
rait que c’est au Lutétien que ces Mollusques ont atteint leur apogée dans
les régions que nous venons de passer en revue.
26.
— 404 —
La Flore aturienne de Füvead
d’après les matériaux de la collection De Saporta,
par M. P.-H. Fritel.
La flore aturienne des environs de Fuveau, Auriol , Beicodème, Trets
(Bouches-du-Rhône) et Nans (Var) a été mentionnée à plusieurs reprises
par de Saporta (1), et sa collection, léguée au Muséum National d’Histoire
naturelle, renferme la plupart des espèces décrites on figurées ou simple-
ment citées par lui.
En récapitulant les listes données successivement par cet auteur on
obtient l’ensemble suivant :
Cryptogames vasculaires.
Adiantis vadensis, Adiantites lacerus, Lygodium sp., Pteiridoleima sp. ,
espèces réunies ultérieurement sous le nom d ’Osmunda Garini Sap.
Gymnospermes.
Zamites serotinus , Zamites sp. , Pinus oxyplera , Geinitzia creiacea, que
je n’ai pas retrouvées , et Frenelopsis Hoheneggeri.
Monocolylédoncs.
Rhizocaulon macrophyllum , Rh. sublilinervium , Flabellaria longirachis ,
Nipadites provincialis , N. curtus, Typhaciles rugosus, T. lœvis, Pistia Mazeli
et Musophyllum longævum
0> 1863. Etudes sur la flore du Sud-Est de la France à l’époque tertiaire,
Ann. Sc. nat. Bot. (4e), t. 17, p. 38.
1866. — loc. cit. (5e), t. 111, p. 35.
1872. — loc. cit. (5e), t. XV, p. 5g.
1868. Prodrome d’une flore foss. des trav. de Sézanne, Mém. Soc. géol.
France (3e), t. VIII, mém. 3, p. i5.
1885. Saporta et Marion : Evolut. du règne végét. , Phanérog. Il, p. 38.
1890. Saporta, Rev. génér. de Bot., t. II, 1. 189.
1891. Mém. Soc. géol. France ( Paléon .), mém. 5, p. 3.
<2) Cette espèce doit disparaître de la nomenclature, comme 011 le verra plus
loin, elle est synonyme du Flabellana longirachis.
— 405
Dicotylédones.
Myrica sp. , Nelumbium provinciale , Anacardites alnifolius, A. ternis ?,
Eucalyptus sp., Grevillea? obscura et Conospermum, ces deux dernières
n’ont pas été retrouvées dans ia collection De Saporta.
Plusieurs de ces espèces doivent être revisées et les caractères de quelques
autres peuvent être précisés. Tel est l’objet de cette note.
Cryptogames.
Osmünda Gerini Sap.
1890. Sapobta : Revue gêner, de Bot., t. II, p. 182 , pl. Il, fig. 1 (1890).
1863. Filicitas redensis Sap. : Ann. Sc. nat. Bot. ( Ue) , t. 17, Études III , p. 38 , non
figuré (i863).
— — lacerus Sap. : loc. cit., p. 38, non figuré.
1866. Adiantite s redensis Sap. : loc. cit., (5e), t. III, p. 35, non figuré.
— — lacerus Sap. : loc. cit., p. 35, non figuré.
1866. Pteiridoleima sp. Sap. : Ann. Sc. nat. Bot. (5e), t. III, p. 35, non figuré.
1872. Lygodium sp. Sap. : loc. cit. (5e), t. XY, p. 5o.
De Saporta considère cette espèce comme très voisine d’une variété de
YOsmunda regalis L., provenant de Sénégambie. Je ne puis indiquer dans
quelle collection se trouve actuellement l’empreinte figurée dans la Revue
générale de Botanique.
En ce qui concerne le Pteiridoleima, placé ici en synonymie, de Saporta
fait remarquer son analogie avec le Carolopsis asplenioidas de Debey et
Ettingshausen(1) et indique que cette pinnule est lobée comme celles du
Bonaventura cardinalis des mêmes auteurs. Ces deux espèces de la craie
d’Aix-la-Chapelle n’ont rien de commun entre elles et aucune des empreintes
de Fuveau ne peut y être comparée; elles représentent toutes des pinnules
isolées de YOsmunda Gerini, sauf les suivantes :
Osmunda affuvelensis nov. sp.
J’ai remarqué dans la collection De Saporta quelques empreintes se rap-
portant les unes à des pinnules terminales détachées, les autres à un
fragment de fronde d’une forme évidemment voisine de la précédente mais
qui ne peut cependant être confondue avec elle.
Les pinnules terminales sont relativement courtes, mutilées à leur
sommet ou se terminant en pointe obtuse. A la base elles sont atténuées en
un court pétiole. La nervure médiane, relativement forte, donne naissance
Debbv et Ettihgshausen , Die Kreideflora v. Aacheii. 11 : Acrobryea.
406 —
à des nervures secondaires qui s’infléchissent avant de s’étendre dans le
limbe et sont presque toutes dichotomes à partir de leur point d’inflexion ,
de plus elles se bifurquent fréquemment vers leur extrémité marginale.
Une autre empreinte consiste dans un fragment de fronde sur lequel
quelques pinnules latérales sont encore attachées au rachis , leur axe for-
me sur ce dernier un angle presque droit. Elles sont relativement plus
courtes et plus larges que les pinnules de l’espèce précédentes et les carac-
tères de la nervation sont les mêmes que ceux observés sur les pinnules
terminales signalées plus haut.
Dans son ensemble cette forme, qui n’est peut-être qu’une variété plus
robuste de l’espèce précédente, peut être comparée parmi les espèces
actuelles à YOsmunda spectabilis Willdn., de Colombie et du Mexique et
plus particulièrement à la var. palustris.
Je propose de la distinguer provisoirement de l’espèce précédente sous
le nom à'Osmunda affuvelensis.
Gymnospermes*
Des cinq Gymnospermes indiquées, à Fuveau, par deSaporta, je n’ai vu
dans sa collection que l’échantillon se rapportant au Frenelopsis Hoheneg-
geri Shaenk. C’est le type de la figure donnée dans le mémoire sur le
Nelumbium provinciale (1).
11 est accompagné d’un moulage en terre cuite inscrit au catalogue sous
le même numéro.
Monoeotylcdoncs.
Ardndinites macrophyllds (Sap.) Fritel.
1863. Rhizocaulon macrophyllum Sap.: Ann. Sc. nat. Bot. (4*), t. 17, p. 38,
pl. I, fig. h.
1866. — loc. cit. (5e), t. III, p. 35.
1872. — loc. cit. (5*), t. XV, p. 60.
1890. — Mém. Soc. géol. Fr. ( Paléont .), mém. 5, p. 3, pl. II, fig. 2.
ARDNDINITES SDBTILINERVIDM (Sap.) Fritel.
1863. Rhizocaulon subtilinervium Sap.: Ann. Sc. nat. Bot. (4e), t. 17, p. 38,
pl. I, fig. 5.
1866. — loc. cit. (5*), t. III, p. 35.
1872. — loc. cit. (5*), t. XV, p. 60.
1890. — Mém. Soc. géol. France (Paléont.), mém. 5, p. 3, pl. II, fig. 3.
Ces deux espèces, qui devront sans doute être réunies, sont abondam-
ment répandues à ce niveau.
0) Sàpobta, Le Nelumbium provinciale. Mém. Soc. géol. de France (Paléont.),
mém. 5, p. 4, pl. II, fig. 6. 1890.
— 407 —
Elles sont représentées l’une et l’autre par des lambeaux de feuilles et
de tiges parmi lesquelles j’ai retrouvé les échantillons figurés par de Saporta,
soit dans ses crEtudes» soit dans son mémoire sur le N elumbium provinciale.
Il est à remarquer que ces restes, représentant un Arundo très voisin de
l’A. donax L. actuel, ne sont jamais accompagnés des rhizomes noueux
caractéristiques de ce genre. C’est pourquoi j’ai employé le nom générique
d ' Arundinites de préférence à celui d 'Arundo, le premier s’appliquant pré-
cisément à des déhris de feuilles qui d’ailleurs sont beaucoup plus étroites
que celles mentionnées ici. Ce genre devrait donc être amendé de façon à
comprendre les débris foliaires et caulinaires que de Saporta rapportait , à
tort selon Schumann (1), à ses Rhizocaulons.
Flabellaria longirachis Ung.
1852. Unger : Iconog. plantar. fossil., p. 19, pi. VIII et IX, fig. 1.
1866. Musophyllum longœvum Sap. : Ann. Sc. nat. Bot. (5e), t. III, p. 35, non
figuré.
Je considère comme synonyme de cette espèce le Musophyllum signalé
par de Saporta, en 1866 , et dont il ne fait plus mention dans la suite. On
verra plus loin que le Typhœloipum rugosum ( Typhociles rugosus) Sap. fut
momentanément regardé par lui comme étant la côte médiane de ce pré-
tendu Musophyllum.
Le Flabellaria longirachis Ung. est mentionné à Fuveau, pour la pre-
mière fois, par de Saporta et Marion (2) en 1 885.
Arecopsis communis Frit.
1927. Fritrl : C. R. Somm. Soc. géol. France.
Il y a lieu de distinguer du Nipadites provincialis , bien qu’ils en soient
voisins, les fruits beaucoup plus communs qui l’accompagnent dans les
calcaires fuvéliens. Ces fruits, dont les plus grands ont 4o-45 millimètres
de longueur sur i5-i6 de diamètre et les plus petits 21 millimètres de
haut sur 8 de large, sont fusiformes, renflés dans leur milieu et plus ou
moins atténués aux deux extrémités. Leur surface est finement sillonnée
longitudinalement par l’impression d’une enveloppe fibreuse qui protégeait
un noyau central de 1 o millimètre de diamètre.
Extérieurement ces fruits sont tout à fait comparable à ceux de YAreca
triandra Roxle actuel des Indes orientales. Ils en ont exactement la taille.
6) K. Schumann , Untersuch. über d. Rhizocaulaen. ( Jahr . d. K. preuts. Geolog.
Land.) 1891.
De Saporta et Marion, Évolution du règne végétai. Les Phanérogames,
L II, p. 38.
408 —
il y a lieu de remarquer que dans le genre Areca les feuilles sont pennées
ou pennifides, c’est-à-dire du même type que celles du Flabellaria longi-
rachis cité plus haut. Peut-être faudrait-il voir dans l 'Arecopsis communis le
fruit de cette espèce?
Nipadites provincialis Sap.
1868. Saporta : Prod. fl. foss. trav. de Sézanne, Mém. Soc. géol. France, p. 3o3,
fig*2-
1863. Carpolithes provincialis Sap. : Ann. Sc. nat. Bot. (4e), t. 17, p. 38, pi. 1,
fig. 6.
— — curtus Sap., loc. cil., pl. I, fig. 7.
Quelques-uns seulement des fruits décrits tout d’abord par de Saporta
sous les noms de Carpolithes provincialis et C. curtus méritent d’être rap-
portés, avec d’autres d’ailleurs, au g. Nipadites ; ce sont ceux qui répondent
à la figure donnée par cet auteur dans son Prodrome de la flore de Sézanne
sous le nom de Nipadites provincialis, dont le C. curtus ne représente que
l’endocarpe encore partiellement recouvert de la filasse protectrice. Les
autres fruits se rapportent au g. Arecopsis dont il vient d’être question, et
c’est sans doute à ces derniers que de Saporta faisait allusion en proposant
le terme impropre d'AJfuveliles A).
Zyphacites rügosds Sap.
1881. Mém. Soc. géol. France ( Paléont .), mém. 5, p. 3, pl. Il, fig. 4.
1863. Typhwloipum ? rugosum Sap. : Ann. Sc. nat. Bot. (4°), t. 17, p. 38, non
figuré.
1866. — loc. c*£(5°), t. 111, p. 35, non figuré.
Le Typhæloipum? rugosum fut regardé par de Saporta pendant un cer-
tain temps comme étant la côte ou nervure médiane du Musophyllum lon-
gævum, espèce dont il ne fait plus mention par la suite et qui n’était
vraisemblablement qu’un fragment de fronde du Flabellaria longirachis Lng.
signalé depuis lors à Fuveau.
Typhacites lævis Sap.
1891. Mém. Soc. géol. France (Paléont.), mém. 5, p. 3, pl. II, fig. 5.
1863. Typheeloipum primævum Sap. : loc. cit. (4e), t, 17, p. 38 et (5°), t. 111,
p. 35. non figuré.
Les échantillons de ces Typhacites correspondant aux figures données
par de Saporta sont inscrits aux collections du Muséum, sous les
n"' 1 4843-44.
fl' De Saporta : loc. cit., Ann, Sc. nat. Bot, (5°), t. 111, p. 37.
Pistia Mazfli Sap. et Mar.
1885. Saportà et Marion : Évoiut. règ. végét. Phanér. II, p. 38, fig. n4c, D.
( i885).
1872. Pistia sp. Sap. : Ann. Sc. nat. Bot. (5e), t. XY, p. 6o, non figuré.
Figurée pour la première fois par de Saporta et Marion , celte espèce a
été représentée à nouveau, avec plus de précision, par de Saporta dans son
mémoire sur le Nelumbium provinciale : pl. I, fig. a-3. Les échantillons
correspondant à ces figures font aujourd’hui partie des collections du
Muséum inscrites sous les n°’ 1 4866 et 1/1867.
Dicotylédones.
Les Dicotylédones ne sont représentées, dans la flore de Fuveau, que
par des empreintes très imparfaites, sauf celles décrites sous les noms de
Nelumbium provinciale Sap. et d ' Anacardites alnifolius Sap. Les autres ne
sont déterminées que dubitativement par de Saporta et n’ont pas été
figurées. Je n’ai retrouvé dans la collection que quatre des formes citées
par cet auteur, savoir : Myrica sp., Anacardites alnifolius, A. ienuis, et
Eucalyptus sp. La détermination générique des deux Anacardites doit être
modifiée.
Psidium alnifoliüm (Saporta) Fritel.
1863. Anacardites alnifolius Sap. : Ann. Sc. nat. Bot. (à°), t. 17, p. 38, pl. 11,
fig. 1.
Feuille de petite taille (35 x 16 miliim.) ne se reliant que d’assez loin à
celles de l’espèce actuelle à laquelle de Saporta la compare.
Parmi les termes de comparaison plus rapprochés il y a lieu de signaler
les Psidium pomi fer um L. et P. piriferum L. réunis par Raddi sous le nom
de P. Guyava (Goyavier blanc ou Poirier des Indes).
Bien que les feuilles de la plante vivante soient plus amples que celles
de Fuveau, la forme générale du limbe est très voisine et la nervation iden-
tique.
Quant è la seconde espèce : Anacardites tennis Sap., son mauvais état de
conservation ne permet pas de lui appliquer d’autre nom générique que
celui de Phylliles sous lequel de Saporta l’avait d’abord inscrite.
CaRPOLITHES JATROPHÆFORMIS Frit.
1927. Frite j, : C. R. Somm. Soc. géol. France.
Jusqu’à présent cette espèce n’est connue que par les deux exemplaires
de la collection De Saporta (coll. Mus. Nat. n°‘ 1 4874-1 4875).
Ce sont des graines qui par leur aspect extérieur et leur taille présentent
— 410 —
les plus grandes analogies avec celles d’une Euphorbiacée actuelle du
Mexique : le Jatropha tepiquensis Cost. et Gall. ou arbre à chiite. Les
dimensions des deux exemplaires connus sont : d’une part (n° 14876)
longueur 55 millimètres, largeur 20 millimètres; d’autre part (n° 16875)
longueur 4o millimètres, largeur 10 millimètres, alors que dans l’espèce
actuelle une graine de taille moyenne mesure 80 millimètres de hauteur
sur 1 1 millimètres de largeur. On voit donc que la seule différence consiste
dans une légère élévation de la taille chez l’espèce luvélienne.
L’empreinte se rapportant au Myrica rappelle non pas le N. sinuata
d’Aix, comme l’indique de Saporta, mais plutôt le N. linearis du même
gisement. Dans son ensemble cette feuille se rapproche surtout des formes
les plus étroites et les plus allongées du N. œthiopica L. d’Abyssinie.
Le Nelumbium provinciale , dont je n’ai pas vu d’exemplaires dans la col-
lection De Saporta, reste, en somme, l’espèce la plus importante et la
mieux connue de ce niveau. Signalé d’abord par de Saporta et Marion (1), il
a été l’objet d’un mémoire ultérieur dans lequel sont également donnés
quelques détails sur les autres plantes du même niveau (a).
L’état de dissociation des organes (pinnules de Fougères, fruits de Pal-
miers, etc,) recueillis à ce .niveau semble indiquer qu’ils ont subi, pour la
plupart, un assez long transport au sein des eaux avant leur enfouissement
définitif dans le sédiment. Gomme dans presque tous les gisements simi-
laires on se trouve en présence d’éléments ayant vécu sur place : Arundi-
nites, Pistia, Nelumbium, et d’éléments apportés par les vents, les courants
ou les crues : rameaux de Conifères, fruits de Palmiers, etc.
ll> De Saporta et Marion, loc. cit. Phanérog., t. II, p. 125, fig. 128.
(2) De Saporta, Le Nelumbium provinciale. Mém. Soc. géol. de France (Puléont.),
mém. 5, 1890.
— 411 -
Les Météorites tombées en France et dans ses Colonies
ET CONSERVÉES AU MusÉüM NATIONAL d’ HISTOIRE NATURELLE,
avec Remarques sur la Classification des Météorites,
pab M. A. Lacroix.
Dès 1861, A. Daubrée a jeté les bases de la collection des météorites
du Muséum , en réunissant aux quelques échantillons conservés dans le Ser-
vice de Géologie ceux qui existaient dans la collection de Minéralogie.
Grâce à sa compétence , à sa grande autorité et â son activité , cette nou-
velle collection s’est rapidement développée et a pris bientôt une des pre-
mières places parmi les grandes collections mondiales de météorites.
Lorsque trente ans plus tard, en 1892, il atteignit l’âge de la retraite,
son aide-naturaliste, Stanislas Meunier, devenu son successeur, continua
son œuvre (1892-1920).
L’an dernier, à la suite d’une entente avec mon collègue M. Lemoine,
une décision de l’Assemblée des professeurs du Muséum a transféré cette
collection de météorites du Service de Géologie à celui de Minéralogie.
J’ai entrepris aussitôt sa réorganisation au point de vue matériel et au
point de vue scientifique :
Au point de vue matériel, en la disposant méthodiquement dans sept
vitrines élégantes , qui ont pu être construites grâce à une belle libéralité de
M. et Mmo Guinochet; les échantillons, dont beaucoup sont de petite taille,
ont pu ainsi être mis plus facilement à la portée de l’examen du public;
— > en procédant ensuite à un inventaire détaillé quia permis de rectifier les
données numériques fournies par les divers catalogues publiés antérieure-
ment, et où il n’avait pas été tenu compte des mutations effectuées à diverses
époques ;
Au point de vue scientifique, en adoptant une classification nouvelle en
harmonie avec l’état actuel de la science , classification dont il va être ques-
tion plus loin.
Ce premier catalogue est uniquement consacré aux météorites tombées
dans la France métropolitaine et dans ses Colonies; j’ai pensé intéressant
et utile de les réunir dans des vitrines spéciales.
Cette collection mérite bien le qualificatif de nationale. Si, en effet,
quelques échantillons, en moindre nombre, ont été acquis avec les fonds
du Muséum , la plus grande partie a été obtenue grâce à des concours
généreux, dévoués, venus de tous les horizons du pays. Parmi les prin-
cipaux donateurs, il faut citer la Première Classe de l’Institut national,
412 —
devenue, en 1816. l’Académie des sciences, des Services des Mines, puis
des personnages officiels — plusieurs Ministres de l’intérieur. Préfets de
département, Gouverneurs généraux et Gouverneurs de Colonie, Maires de
ville. Évêques et membres de leur clergé, Administrateurs et Officiers
coloniaux, fonctionnaires de tous ordres — et aussi des particuliers. Les
noms des principaux de ces donateurs sont indiqués plus loin.
Cette partie de notre collection présente un grand intérêt , non seule-
ment au point de vue scientifique, mais encore au point de vue historique.
On sait que, bien que des chutes de météorites aient été signalées, et
même aient été clairement décrites depuis les temps les plus reculés, â
la fin du xviii* siècle, la réalité même du phénomène était contestée par la
majorité des hommes de science.
Une chute d’aérolithes à Luponnas, dans la Bresse, en 1753, fut décrite
par un astronome digne de foi, Jérôme de La Lande (1), sans d’ailleurs
atténuer le scepticisme du plus grand nombre; aussi, quand, en 1769,
l’abbé Bachelay envoya à l’Académie royale des Sciences le récit de la chute
d’une pierre survenue à Lucé, dans le Maine (2), récit accompagné d’un
morceau de cette pierre et de documents concernant des événements du
même genre constatés , en 1760,3 Nicorps , près Coutances , en Normandie ,
et, en 1769, dans le bailliage d’Aire-en-Artois , l’Académie nomma-t-elle
pour étudier ,1a question une commission composée de Fougeroux de
Bondaroy, de Cadet et de Lavoisier. Leur rapport conclut à la négation du
phénomène, la pierre, assuraient-ils, rrne doit pas son origine au tonnerre;
elle n’est point tombée du ciel»; c’est un grès pyriteux ordinaire qui a été
frappé à terre par la foudre et a été vitrifié superficiellement par l’action
de celle-ci.
Les chutes de Nicorps et d’Aire doivent cependant être ajoutées à la
liste authentique de celles observées en France, car Fougeroux et Cadet ont
étudié les pierres en provenant et ils ont donné des preuves de leur par-
faite identité avec celle de Lucé dont il reste des traces facilement étu-
diables. D’après un manuscrit conservé dans les Archives de l’Académie des
Sciences et signé par ces savants, l’aérolithe d’Aire pesait 7 livres et 1 4 onces,
soit près de 4 kilogrammes. Dans les procès-verbaux de la séance du
20 avril 1761, on lit encore que l’abbé Noilet rra fait voir une pierre qui
lui a été donnée par le P. Berger, jésuite; elle a été ramassée par un paysan
qui dit l’avoir vue tomber du ciel avec un grand bruit près de Valognes».
C’est la météorite de Nicorps.
Mais, bientôt, les observations vont se succéder. Ce sont, en Italie, la
chute de Siena (16 juin 1794); en Angleterre , celle de Wold Cottage, dans
« Cf. p. 43g.
<2) Cf. p. 43o.
413 —
le Yorkshire (1795); puis celle de Benares, dans les Indes (16 décembre
1798) en fournissent l’objet. Elles entraînent la conviction des savants
allemands et anglais et, parmi eux, de Chladni et de E. Howard, puis celle
de notre compatriote, le comte de Bournon, minéralogiste émigré en
Angleterre.
Le même phénomène se produit aussi en France, à la limite des dépar-
tements actuels des Landes , du Gers et du Lot-et-Garonne ( météorites dites
de Barbotan, en 1790), puis à Salles, près Villefranche, dans le Rhône
(1798). Ces chutes, dûment constatées, ravivent la polémique, tout en
laissant encore des sceptiques. De Bournon (1) et de Drée(2) plaident pour ; le
vieux minéralogiste voyageur Patrin (3), contre.
II fallut qu’en i8o3 de nombreuses pierres météoritiques tombassent
à l’Aigle, dans l’Orne, pour que la lumière fût faite, complète et définitive.
La Première Classe de l’Institut de France envoie Biot en mission et le
savant physicien en rapporte un mémoire où est mise hors de doute la réa-
lité du phénomène. Biot le décrit et montre, pour la première fois, que,
dans les averses de météorites — car ce fut là une véritable averse ayant
fourni plusieurs milliers d’aérolithes — , celles-ci couvrent le sol suivant une
surface à contour elliptique dont le grand axe est parallèle à la trajectoire
du bolide. Dans le cours du même siècle , de nombreuses observations con-
cordantes allaient montrer la généralité de ces conclusions.
Il est important de noter que les documents ayant servi à cette grande
controverse se trouvent presque tous dans notre collection; je dis presque
tous, car nous ne possédons qu’une bribe dé la météorite de Lucé, dont il
n’a été conservé que peu de chose. On a vu plus haut que les pierres de
Nicorps et d’Aire ont bien été transmises à l’Académie royale des Sciences,
mais il n’en reste plus rien.
A une exception près, toutes les météorites recueillies sur notre sol
national sont représentées dans la collection , et le morceau principal de
beaucoup d'entre elles y figure.
Ces documents tirent en outre une valeur spéciale du fait qu’ils
ont été étudiés et plus ou moins complètement décrits, au point de vue de
leur composition, par des savants, tels que Arago, Berthier, Berthollet,
Biot, Alex. Brongniart, Gordier, Dufrénoy, Fourcroy, Gay-Lussac, Haüy,
Laplace, Monge, Laugier, Thénard, Vauquelin, et, plus récemment,
O Lettre du comte de Bournon ... à M. Delamétherie , en réponse à la cri-
tique de M. Patrin, à l’égard des pierres tombées de l’atmosphère. J. Physique,
t. 56, i8o3, p. 29/1.
W Sur les masses minérales dites tombées de l’almosplière sur notre globe.
Ibid., p. 36o (lu à l’Institut national le 19 floréal an xi) et p. 4o5.
E. M. L. Pàtkin, J. Physique, t. 55, 1802, p. 376.
— 414 —
Berthelot, Cloëz, Damour , Daubrée, Des Gioizeaux, Forquignon, Fouqué,
Leymerie, Stanislas Meunier, Pisani, pour ne parler que des morts. La
bibliographie donnée plus loin montre la part prépondérante prise par Dau-
brée non seulement dans la constitution de la collection du Muséum , mais
aussi dans son étude.
Il faut reconnaître que la plupart de nos météorites doivent être étudiées
à nouveau plus complètement, notamment au point de vue chimique, les
analyses anciennes, en particulier, devant être refaites. J’ai entrepris cette
tache qui sera longue.
Spécification géographique des météorites. — Les météoriles sont généra-
lement désignées sous le nom delà localité où elles sont tombées, ou bien
où elles ont été recueillies quand leur chute n’a pas eu de témoins , mais
cette désignation a souvent été faite sans méthode, au hasard du rensei-
gnement, fréquemment incomplet, fourni par le premier informateur; il
en résulte des incertitudes ou des erreurs. Les météorites dites d’Alais,
d’Agen, d’Aumale, de Toulouse, par exemple, sont tombées à de nom-
breux kilomètres de ces villes et dans plusieurs endroits différents. Dans
certains cas, l’indication adoptée jusqu’ici a été celle d’un hameau , d’un
lieu-dit (Kérilis, le Pressoir, etc.) dont l’orthographe est souvent écorchée
( Kernouve , au lieu de Keranroué) , et qu’il est parfois même difficile ou
impossible de retrouver sur une carte , même à grande échelle.
J’ai unifié cette nomenclature en recherchant des précisions dans des
documents originaux. J’ai indiqué en premier lieu la commune, avec
ensuite une indication plus précise, quand cela a été possible.
Il est bien évident que tout cela n’a pas une importance capitale, puis-
que le lieu de chute d’une météorite est occasionnel , mais il en est de même
pour bien des lieux historiques et, du moment où une indication géogra-
phique est donnée pour situer un événement ou un phénomène, elle doit
être aussi correcte que possible. Je me suis efforcé en outre de préciser la
date et les heures de chute.
Bibliographie. — Pour chaque chute, je donne l’indication du mémoire
où l’on peut trouver des précisions sur elle. Quant à la composition miné-
ralogique et chimique des météorites elles-mêmes, j’ai limité les indica-
tions bibliographiques aux travaux qui leur sont exclusivement consacrés.
On trouvera des compléments concernant la bibliographie fort touffue
de la question, antérieurement à 1897, dans l’ouvrage général de E. A.
Wülfing, intitulé : Die Meteoriten in Sammlungen und ihre Literatur,
Tübingen, 1897.
Classification. — Les détails de la classification des météorites telle que
je la comprends seront exposés ailleurs; je voudrais seulement en donner ici
415
le principe , afin de faciliter la compréhension du classement adopté plus loin.
Les météorites ont été souvent traitées essentiellement comme des objets
rares et curieux et les classifications proposées pour elles ont eu surtout
pour but leur arrangement commode dans les vitrines des musées. Elles
méritent mieux et doivent servir, en particulier, à démontrer la continuité
qui existe entre elles, caractérisée par” le défaut ou le faible degré d’oxy-
dation de leurs éléments métalliques, et les roches terrestres, dans quoi
les mêmes métaux sont généralement complètement oxydés. Si l’on met à
part les corps simples se trouvant à l’état métallique et quelques minéraux
sulfurés ou phosphurés, l’on constate que tous les autres minéraux des
météorites sont de ceux qui forment les roches de notre globe.
La classification des météorites doit donc , comme pour ces dernières , être
basée sur la composition minéralogique et chimique et sur la structure ,
mais, parmi les caractères des météorites , je crois indispensable de faire la
discrimination entre ceux qui sont primordiaux, c’est-à-dire dus à des
conditions magmatiques, originelles, d’importance générale, et ceux qui
résultent des « aventures» qu’ont subies les échantillons étudiés; ces carac
tères secondaires sont uniquement de nature physique, à l’exception de
ceux résultant de certains phénomènes d’oxydation superficielle , tels que
ceux produits dans la très mince croûte fondue enveloppant extérieure-
ment les météorites et due à réchauffement produit au cours de leur très
rapide traversée de l’atmosphère terrestre.
Bien que l’on ait discuté sur cette question, il ne paraît guère douteux
que toutes les météorites soient des roches de fusion purement ignée et
l’on n’y rencontre aucune transformation d’origine pneumatoly tique du
type de celles qui sont si fréquentes dans les roches terrestres.
Aux points de vue minéralogique et chimique, trois grands groupes sont
admis par tous sans aucune contestation, un premier (Sporadosidérites , ou
Aérolithes ) est basé sur la prédominance des silicates , le fer nickélé métal-
lique n’y étant qu’accessoire et distribué à l’état de grenailles discontinues;
dans un second groupe ( Syssidérites ou Lithosidérites) , les deux groupes
de minéraux jouent un rôle comparable; le fer nickelé forme une trame
continue. Enfin dans les Holosidérites, le fer nickélé existe seul, ou à peu
près seul,
Spora dosi dé rites (Aérolithes). — Ce sont les météorites qui, chimique-
ment et minéralogiquement, sont comparables aux roches terrestres, leur
liaison avec elles est faite par des types dépourvus, ou à peu près dépour-
vus, de fer métallique; mais, alors que sur notre globe les roches éruptives
feldspath iques dominent d’une façon écrasante sur celles qui sont dépourvues
de feldspath, c’est l’inverse qui a lieu parmi les météorites. Les météorites
feldspathiques sont comparables à nos gabbros (dolériles).
Quant aux types dépourvus de feldspath ou très pauvres en feldspath,
— 416 —
ils sont comparables (1), aux points (le vue minéralogique et chimique, aux
roches terrestres du genre delà dunite et de la harzburgite, mais en diffèrent
généralement par leur structure. i\l. G. T. Prior a fait remarquer que
l’interprétation de leur composition chimique se simplifie beaucoup si , au
lieu de considérer les rapports des oxydes mis en évidence par les analyses,
l’on ne tient compte que des proportions relatives des métaux. Toutes ces
météorites apparaissent alors comme ayant sensiblement la même compo-
sition, et ne différant les unes des autres que par leur teneur en oxygène;
ainsi s’explique pourquoi, dans une météorite donnée, les silicates sont
d’autant plus ferrifères que la teneur en fer métallique est plus faible et,
en outre, pourquoi ce fer métallique contient d’autant plus de nickel qu’il
existe lui-même en moindre proportion, le nickel ne s’oxydant, en effet,
que lorsque le fer est passé entièrement è l’état d’oxyde (2) 3, remarque faite
pour la première fois par Daubrée.
Pour classer les aérolithes , il est donc légitime de se servir de la nature
d’un de leurs minéraux essentiels , de leur pyroxène rhombique(î), enstalite,
bronzite ou hypersthène dont la teneur en fer est croissante, mais comme
cette distinction est difficile à effectuer sans une analyse complète de la mé-
téorite^, il est pratiquement plus commode de considérer la teneur en fer
métallique, qui est liée à la composition des silicates, et qui, elle, saute
aux yeux , c’est pourquoi j’ai introduit dans le tableau donné plus loin les
qualificatifs de sidériques et de sidérifères (plio-, mio-, micro-sidérifères),
basés sur le pourcentage décroissant du fer métallique; il est bien entendu
que ce n’est là qu’une façon de parler dans la série sidérifère, car, comme
pour toutes les propriétés des séries lithologiques, il existe, dans la teneur
en fer métallique, une chaîne continue depuis un maximum jusqu’à zéro.
Quant aux types sidériques, ou verra plus loin qu’ils sont plus étroitement
définis : ce sont ceux très riches en fer, pauvres en nickel, dans quoi seuls
le magnésium et éventuellement une partie du calcium sont silicatés ; il n’y
a pas de péridot, et souvent même une portion du calcium y existe à l’état de
sulfure (oldhamite).
Au point de vue structural, deux cas sont à considérer dans chacune
des divisions basées sur la composition minéralogique et chimique : l’un est
comparable à ceux connus dans les roches terrestres et il est réalisé dans les
météorites qui se rapprochent le plus de celles-ci, au point de vue minéra-
logique, c’est-à-dire dans celles qui sont très pauvres en fer nickélé ou qui en
(1) G.-T. Prior, Miner . Magaz., t. 19, 1920, p. 5i.
W La chaleur de formation de Ni O (+59,7 cal.) est plus faible que celle de
FeO (+ 64,6 cal.).
(3) Certaines propriétés optiques fournissent un moyen de distinction ; mais il
n’est pas toujours possible de les déterminer avec précision , à cause de la petitesse
du grain de beaucoup de météorites.
— 417 —
sont dépourvues ; je fais allusion à la structure ophilique des météorites
felspathiques ( eucrites ) et à la structure grenue de celles qui sont privées
de feldspaths. Il faut remarquer que les météorites auxquelles il est fait allu-
siou ici 6ont d’une grande rareté.
Le cas de beaucoup le plus répandu , et qui est spécial aux météorites, est
caractérisé par la présence des chondres {'\ petits globules plus ou moins
parfaitement sphériques, à structure cristallitique, souvent riches en verre,
ce qui élimine pour leur origine toute autre hypothèse que celle de la fusion
ignée. Il est probable qu’il s’agit là de gouttelettes de matière fondue
rejetées par des volcans dans un milieu à haute température et ayant été
par suite soumises à des conditions de refroidissement et de cristallisation ,
différentes de celles qui régnent dans les volcans terrestres. Les chondres
sont mélangés à des débris de minéraux de même nature que ceux qui les
constituent.
De grandes variations existent, pour une composition chimique donnée,
dans les proportions relatives de ces chondres et dp ces débris, dans leur
structure intime, dans leur couleur, dans leur mode d’agrégat, dans la
cohésion de la roche, à apparence tuffacée, qu’ils constituent. Il en résulte
pour celles-ci des différences d’aspect qui ont surtout frappé les classifica-
teurs et les oui conduits à multiplier les divisions et les noms particuliers
n’ayant guère d’intérêt général , aussi les reléguerais-je au second plan. Les
qualificatifs d 'holo-,poly-, oligo -, micro-chondritique sont faciles à comprendre ;
le dernier s’applique à certaines météorites , très cristallines , très tenaces ,
dont les chondres, fort peu nombreux, sont en voie de disparition; ces
roches doivent sans doute leur structure à un phénomène de recristal-
lisation, à un pyrométamorphisme, pour employer la terminologie de
M. Wahl , qui a fait d’intéressants essais de synthèse à ce sujet (2).
Les caractères qui viennent d’être énumérés doivent être considérés
comme primaires , sous ia réserve des transformations pyrométamorphiques
qui sont peut-être d’origine immédiate.
Voyons maintenant les. caractères secondaires.
Les aérolithes présentent souvent des traces d’actions mécaniques plus ou
W Je qualifie les chondres de protérocristallins ou d'hystérocristallim suivant que
les cristaux qu’ils renferment sont antérieurs à la projection de ces gouttelettes ou
bien postérieurs; dans ce dernier cas, leur disposition est réglée sur les contours
du chondre. Ils sont appelés, d’après leur composition, simples ou composés, suivant
qu’ils contiennent un ou plusieurs minéraux , et , dans le cas d’un seul minéral,
mono - ou poly somatiques , suivant que ce minéral forme un seul ou plusieurs cris-
taux distincts.
W. Wahl. Zeitsch. f. anorgan. Chemie, Bd. LXIX, 1910, p. 86. Les phéno-
mènes de recristallisation sont parfois très remarquables dans les eucrites
(Cf. A. Lackoix, L’eucrite de Béréba, voir p. 4/17.)
Muséum. — xxxm.
*7
— 418 —
moins puissantes; il importe peu pour l’objet que je discute ici de cher-
cher à savoir si celles-ci sont d’origine tectonique, c’est-à-dire si elles ont
été réalisées dans le corps céleste dont a fait partie la météorite, ou bien si
elles sont le résultat de chocs cosmiques produits pendant la course dans
l’espace de la météorite avant son entrée dans l’atmosphère terrestre. Leur
étude permet de constater dans tous les types d’aérolithes, quelle que soit
leur composition , les divers stades de déformation mécanique connus dans
les roches terrestres (1), torsion et fêlure des minéraux , cataclase partielle ,
formation de brèches (météorites de Saint-Mesmin et de l’Aigle) , et enfin
mylonites à l’exception seulement des laminages; dans ces divers cas, les
déformations sont d’ordre purement mécanique , mais il en est d’autres où
la météorite est traversée par des diaclases, étroites, plus ou moins recti-
lignes (météorites de Saint-Georges-de-Lévéjac, de Charsonville, de Lan-
çon , etc. ) , sections de surfaces de frottement , ou par un grand nombre de
veinules finement anastomosées de couleur noire (météorites de Chantonnay,
de Salles, etc.), où les minéraux ont été non seulement écrasés, mais
encore plus ou moins fondus et transformés en verre. L’étude récente de
phénomènes de ce genre présentés par l’eucrite de Béréba, dont il sera
question page 4Û7, m’a permis de montrer que cette fusion partielle est,
elle aussi, due à une action mécanique d’une exceptionnelle intensité.
Parfois le réchauffement de la météorite a été suffisamment généralisé pour
l’avoir uniformément colorée en noir : les météorites ainsi noircies (météo-
rite de Tadjéra) ne doivent pas être confondues avec les météorites noires ,
originellement colorées par un pigment de graphite (météorite de Lancé).
Sans doute , tous les faits qui viennent d’être exposés , de même que les
particularités de sa forme extérieure, de sa croûte de fusion superficielle
effectuée pendant sa traversée de l’atmosphère terrestre, ont de l’intérêt
pour l'histoire de l’échantillon particulier qui les présente, mais ils ne
sauraient être utilisés pour établir des divisions systématiques dans une clas-
sification d’ordre général qui me semble devoir s’appuyer seulement sur
les propriétés originelles. J’estime donc qu’il est nécessaire de signaler tous
les détails de ces particularités secondaires dans les descriptions, mais je
rejette toute dénomination spécifique basée sur elles.
Syssidérites (Lithosidérites). — On verra plus loin les distinctions à
admettre parmi ces météorites, où le fer nickélé n’est plus distribué en
grenailles, mais enveloppe les silicates dans un réseau continu.
W II faut remarquer d’ailleurs que tandis que les caractères primaires ne varient
pas dans fes diverses parties d’une même météorite, ou dans les diverses pierres
d’une môme chute, il n’en est pas toujours de même pour les caractères secon-
daires et ainsi s’expliquent les variations d’opinion qui ont été parfois exprimées
par de bons observateurs au sujet d’une même météorite, rangée par eux dans
des divisions différentes de la classsification de Tschermak-Brezina par exemple.
— 419 —
Je place dans un groupe spécial les météorites , dont celle de Chinguetti ,
en Mauritanie, constitue un bon exemple, qui ne paraissent pas pouvoir être
considérées comme ayant une origine simple. A l’inverse de ce qui a lieu
dans les pallasites (type normal), les silicates n’ont pas cristallisé dans
le fer qui les englobe; les choses se passent comme s’ils représentaient les
restes d’une roche, plus ou moins feldspathique, pénétrée et dissociée par
un magma holosidéritique. C’est pourquoi je propose pour ces météorites
le nom à’hétérosidérite rappelant cette hypothèse explicative de leur origine ;
dans ma nomenclature, il remplace celui de mésosidérite qui a été employé
avec des significations trop diverses.
Holosidérites. — Les holosidérites peuvent être classées en nickélifères
et en nickéliques suivant leur composition chimique, suivant le rapport du
fer et du nickel qui entraîne comme conséquence une composition miné-
ralogique, au moins quantitative, et une structure spéciales [structures
cubique | hexaédritcs ] , octaédrique [octaédrites] , ou ataxitique (alaxites)].
Là encore, il existe un type qui demande une discussion, celui désigné
par M. Berwerth sous le nom de métabolite. Sa structure, dépourvue d’ap-
parence cristalline orientée ( structure ataxitique ) , ne semble pas être primaire
et résulte du réchauffement d’un fer à structure octaédrique.
Dans sa classification, M. G. T. Prior considère les fers que j’appelle
holosidérites mionickélifères comme liés magmaliquement aux chondrites
sidériques, les plionickélifères , aux chondrites pliosidérifères, et les nické-
liques, aux chondrites mio- et microsidérifères.
I
SPORADOSIDÉR1TES (AÉROLITHES ).
( Silicates prédominants avec fer nickéié [oàa5p. 100] en grenailles disséminées.)
I. Groupe magnéaio-calcique.
(Pyroxènes, avec ou sans plagioclase; traces ou absence de fer nickéié.)
a. Feldspathique Structure ophitique Edckite (Howardite)»
( Pvroxène Angkite.
b. on feldspathique .. . Structure grenue < _ , ... _ .
( Pyroxeneetoüvine. JNakhute.
ii. Groupe magnésien.
(Silicates magnésiens, avec ou sans petite quantité de plagioclase, généralement acide,
fer nickelé = o à 25 p. 100.)
a. Péridotique (péridotj
seul ou très prédo-/
minant. Traces ou> Structure grenue Péridot presque Chassignite.
absence de fer\ seul,
nickéié) )
420
in' / • j . • / *• Structure grenue.) F • uu TIreilitb
b. Pyroxeno- pendoitquel (Fer nickélé rare ( CKeie u milite.
(péridot et pyro-\ ou absent ) ) Pas de fer nickélé. Rodite.
Fer^ickél^oli^ 20 J Structure chondri-( Hypersthène ...... Chondrites micro-
p 10Q^ / tique. (Fer nickélé J et miosidérifères.
I = 0 à 20 p. 100. )| Bronïile. Chondrites pliosidé-
RIFERES.
a. Structure grenue.) Bronzite Diogénite.
(rer nickélé rare) „
P roxéni ue ou absent.) ) Enstatite Aubritb.
yroxemque y ^ Structure chondri- Enstatite Chondrites sidéri-
tique. (Fer nickélé qbbs.
> 20 p. 100.)
II
SYSSIDÉRETES ( LITHOSIDÉRITES).
(Fer nickélé très abondant, englobant silicates dans trame continue.)
I. Groupe magnésien.
a. Péridotique . Pallasitb.
b. Pyroxéno-péridotique Lodranitb.
c. Pyroxénique Sidérophyrr.
11. Groupe magnésio-calcique.
, (Roche hétérogène : fer nickélé englobant débris d’eucrite.)
Pyroxène et plagioclases (débris d’eucrite) Hétérosidérites.
III
1IOEOSIDÉRITES.
(Fer nickélé seul ou associé à un peu de pyrrhotite, de schreibersite ou traces de silicates , etc. )
f a. Structure cubique . . Camacite seule. . . )
Structure octa- Camacite prédomi -( Holosidérites M10_
, edrinue a larges nante avec tæ->
nite etplessite.l
è. Structure octa- )
édrique détruite
\ ( Métabolites ).
b. Pliouickéli [ères Structure octaédrique à Camacite -f tæ- Holostdérites pi.io-
Fe : Ni = 1 3—8. bandes moyennes ou nite-j-plessite. nickélifères.
étroites.
c . Nickéliques Structure ataxitique .. . Apparence homo- Holosidérites nické-
Fe:Ni<8. gène. uqces.
m —
LES MÉTÉORITES TOMBÉES EN FRANCE.
Avant de passer en revue d'une façon systématique ces diverses météo-
rites, quelques mots doivent être dits sur leur distribution dans le temps
et dans l’espace. L’on ne peut pas en tirer des conséquences générales,
puisqu’il ne s’agit pas là de toutes les météorites tombées pendant ce
temps et sur cet espace, mais seulement de celles qui ont été recueillies,
et il est évident qu’elles ne constituent qu’une partie de celles qui ont dû
toucher notre territoire. Néanmoins, comme il s’agit là de faits bien établis,
cette discussion n’est pas sans intérêt.
Distribution dans le temps. — Voici la liste des cinquante-deux météo-
rites (1) connues en France et classées par ordre chronologique; j’y ai indiqué
entre [J celles qui ont été recueillies d’une façon certaine, mais dont il ne
reste plus trace dans les collections et celle (Asco) qui n’existe pas dans la
nôtre.
Si l’on élimine les chutes d’Ensisheim, de Caille et de Nicorps, à cause
du manque d’observations régulières existant entre elles et la chute de la
météorite de Vonnas, qui est la première de, la grande série continue jus-
qu’à ce jour, l’on constate que, au cours des 176 années comprises entre
1753 et 1997, il a été recueilli environ une météorite tous les trois ans et
demi, parfois deux dans la même année, alors que, dans d’autres cas, il y
a des périodes plus ou moins longues sans observations ; la plus longue
de ces périodes est celle qui se poursuit actuellement, la dernière; météo-
rite recueillie en France étant celle de Saint-Sauveur, qui date de 1 9 1 h .
1492. 16 novembre... Ensisheim.
1700 Caille.
1750 [Nicorps].
1753. 7 septembre. . . Vonnas (Luponnas).
1768. i3 septembre... Lucé.
1769. (Fin de) [Aire-sur-la-Lys].
1790. 24 juillet Barbotan.
1798. 12 mars Salles.
1803. 26 avril L’Aigle.
— 8 octobre Apt.
1805. 3o novembre... [Asco].
1806. i5 mars Valence, près Alais.
1810. 2 3 novembre... Charsonville.
1812. 10 avril Aucamvilie (Toulouse).
(1) On verra p. kUU l’indication de quelques chutes que je considère comme
douteuses ou apocryphes,
— 422
Il peut être intéressant de grouper ces chutes par mois. On peut constater
alors que les chutes les plus nombreuses ne coïncident pas avec les périodes
de grandes apparitions d’étoiles filantes (août et novembre), phénomène
que certains astronomes ont lié à celui de la chute des météorites.
— 423 —
On remarquera aussi que le minimum des chutes observées se trouve
pendant les mois d’hiver, alors que le maximum a été constaté de mai à
septembre, à l’exception du mois d’août, exception assez embarrassante. On
peut sans doute expliquer ce fait par ce que le plus grand nombre des
chutes ayant été observées à la campagne, ce sont les mois pendant les-
quels les travaux des champs maintiennent le plus de gens, et par suite
d’observateurs, en dehors de leurs habitations; et cette remarque est con-
firmée par le tableau où sont classées les données recueillies sur les heures
de chute : elles sont presque toutes comprises entre 5 heures et 2 1 heures.
Janvier :
28. 1883. Saint-Caprais-de-Quinsac.
3i. 1835. Mascombes.
— 1879. Dun-le-Poëlier.
Févr ier:
Néant.
Mars :
12. 1798. Salles.
i5. 1806. Valence, près Alais.
Avril : ,
10. 1812. Aucamville.
26. 1803. L’Aigle.
Mai :
13. 1831. Vouillé.
14. 1864. Orgueil.
22. 1869. Cléguerec.
28. 1890. Villedieu.
3o. 1866. Saint-Mesmin.
? 1859. Beuste.
Juin :
3. 1822. Angers.
- 1842. Saint-Georges-de-Lévéjac (Aumières).
12. 1841. Triguères.
13. 1819. Jonzac.
14. 1871. Laborel.
15. 1821. Juvinas.
20. 1897. Lançon.
3o. 1903. Limerzel.
Juillet :
4. 1890. Saint-Germain-du-Pinel.
10. 1914. Saint-Sauveur.
11. 1868. Ornans.
Juillet :
i 4. 1845. Le Teilleul.
22. 1838. Monllivauit.
23. 1872. Authou-Lancé.
2 4. 1790. Barbolan.
Août :
5. 1812. Chantonnay.
? 1837. Esnandes.
Septembre :
5. 1814. Monclar-d’Agenais.
7. 1753. Vonnas (Luponnas).
- 1868. Sauguis-Saint-Etienne.
13. 1768. Lucé.
— 1822. La Baffe.
14. 1836. Aubres.
? 1875. Mornans.
Octobre :
1". 1857. Les Ormes.
3. 1815. Chassigny.
8. 1803. Api.
21. 1844. Gaillac (Favars).
Novembre :
5. 1841. Saint-Christophe-ia-Chartreuse.
16. 1492. Ensisheim.
o3. 1810. Charsonville.
26. 1874. Maël-Pestivien.
3o. 1805. Asco.
Décembre :
9. 1858. Ausson-Clarac.
Résdmé des heures de chute :
2h Ghantonnay.
2h 3o Sauguis-Saint-Etienne.
5h 20 Authon-Lancé.
6h Jonzac.
6h-7‘‘ Gaillac.
7h La Baffe.
7 11 i5 Ornans.
7h 3 o Ausson-Glarac.
8h Chassigny.
1 oh Cléguerec.
— 425 —
î oh-i ih Apt.
ioh 3o Maël-Pestivien.
nh4o Monclar-d’Agenais.
i9hBo Dun-le-Poëlier.
i3h Vonnas (Luponnas).
i3h3o Ensisheim.
- Charsonville.
i3-i4h L’Aigle.
- Triguères.
i4h45 Saint-Caprais-de-Quinsac.
1 4b-i 5h Saint-Sauveur.
i5h éubres.
- Juvinas.
— Le Teilleul.
i5h3o Saint-Germain-du-Pinel.
1 5b 45 Saint-Mesmin.
i6h 3 o Lucé.
i6b 45 Les Ormes.
i7h Valence.
- Saint-Christoplie-la-Ghartreuse.
1 8h Salles.
90h Au carn ville.
— Orgueil.
- Laborel.
2oh i5 Angers.
aob 3o Lançon.
2ih3o Barbotan.
- Saint-Georges-de-Lévéjac.
- Villedieu ?
9 9b45 Vouillé.
9 4h Mascombes.
Distribution dans l’espace. — Dans le tableau ci-contre de la distribution
des météorites recueillies en France quarante et un départements (1) sont
représentés, 3o y figurent pour une chute, 9 pour deux, 9 pour trois.
On voit qu’aucune météorite n’a été recueillie dans la région monta-
gneuse du Massif central ni dans les Alpes. Gomme il n’y a pas de raison
permettant d’expliquer un tel fait, il faut en conclure qu’il résulte proba-
blement de ce que ces régions manquent d’observateurs , parce qu’elles sont
peu peuplées et même localement désertes , et que la topographie y ren-
drait difficile la découverte d’un objet de petite taille, comme le sont les
météorites. 11 faut reconnaître toutefois qu’une telle remarque ne peut pas
(I) 11 faut remarquer que la chute de Barbotau intéresse trois départements.
426 —
expliquer que l’on n’ait recueilli en France qu’une seule météorite (celle
d’Aire), au Nord d’une ligne brisée passant par Caen, Fontainebleau et
Strasbourg, ce qui correspond à une région peu accidentée et très peuplée.
Flandre :
— 427 —
Aveyron.. . Gaillac (Favars),
Gers. Barbotan.
Landes Losse, etc. (cf. Barbotan).
Lozère Saint-Georges-de-Lévéjac (Aamières).
Haute-Garonne Ausson-Clarac.
— ..... Saint-Sauveur.
Basses-Pyrénées. . . . Beuste.
— .... Sauguis Saint-Etienne.
Bassin do Rhin :
Vosges La Baffe.
Haut-Rhin. Ensisheim.
Bassin dü Rhône :
Doubs
Ain
Rhône
Ardèche
Gard.
Drôme
Vaucluse.
Bouches-du-Rhône. . .
Var
CORSE
Ornans.
Yonnas (Luponnas).
Salies.
Juvinas.
Valence, près Alais.
Aubres.
Mornans.
Laborel.
Apt.
Lançon.
Caille.
[Asco].
I
SPORADOSIDÈRES (AÉROLITHES) (!).
I. Groupe calco-magnésien.
Eucrites ( howardites ).
(Météorites feldspathiques, à croûte noire, vernissée.)
1819. i3 juin, 6 h. — JONZAC (Charente-Inférieure).
219 gr. (n° îû 57); i46 gr. (n° io3); 119 ( n° 3Û5 , collection Babinet)
35 gr. (n° aoi, don de Ch. d’Orbigny); 3a gr. (»" iâ8o).
Cette averse de météorites a fourni un grand nombre de pierres dont les
plus volumineuses pesaient 3 kilogrammes; elles sont tombées dans les
W La collection du Muséum possède au moins un fragment de toutes les mé-
téorites qui ont été recueillies en France, à l’exception d’une seule. Le Musée de
Vienne renferme un petit fragment d’une chondrite portant l’étiquette «Asco»
(Corse, So novembre i8i5) : il a été signalé par Partsch (Meteoriten. Die
— 428
communes suivantes. Archiac, Saint-Eugène, Moingts, Alias-Champagne,
Brie, Saint Ciers, Champagne et enfin Saint-Martial d’où proviennent les
échantillons indiqués ci-contre.
Les deux plus gros échantillons (n°‘ xkhq et io3), couverts en partie
par leur croûte noire vernissée, ont été donnés par la Société d’histoire
naturelle de la Rochelle et le Musée de cette ville qui possède, intacte, la
pierre orientée, de 1 kgr. 987, décrite par Fleuriau de Bellevue(1). M. le
docteur Loppé, directeur du Musée de la Rochelle, a bien voulu me com-
muniquer cet échantillon remarquable que j’ai étudié moi-même récem-
ment(2) et dont des moulages sont exposés dans nos vitrines.
1821. 1 5 juin, i5 h. — JUV1NAS, au vallon de Libonnez (Ardèche).
ko kgr. 5oo (n° 4o); 1 kgr. 4g.8 (n° i4; 99); a85 gr. (n° 4i); a55 gr.
(1 n° i5oo); 112 gr. (n° 4a); 86 gr. (n° i5oi)); 56 gr. ( n° i533).
Cette chute (3) a fourni, avec quelques météorites de petite dimension , une
pierre de 91 kilogrammes; près de la moitié (n° 4o) a été sauvée et a été
achetée par Cordier pour le Muséum; un autre fragment du même bloc
(n° 4i ) a été donné parle maréchal Suchet, duc d’Albufera.
Cette série est la plus complète qui existe; elle permet d’étudier la texture
bréchiforme (par actions mécaniques) de cette eucrite, à structure ophi-
tique; l’un des échantillons montre des vides miarolitiques tapissés de
petits cristaux distincts.
1845. 1 4 juillet, 1 S h. — LE TEILLEUL, au hameau de la Vivionnière
(Manche).
345 gr. (n° 7 10); gr. (n° 711), don de MM. Retout et Dary.
Cette chute a fourni (4) une seule pierre d’environ 780 grammes.
Meteoriten oder von Himmel gefallenen Stsine und Eisenmassen im K. K. Hof-
Mineralien-Kabinette zu Wien, i843, p. 64).
Je n’ai pu trouver aucune trace de cette chute dans les journaux de Corse, ni
aucune tradition à Asco.
d) Fleüriau de Bellevue, Journ. Physique, t. 9a, 1821, p. i36. — Laugier,
Ann. Chim. Phys., t. 19, 1821, p. 264.
d) A. Lacroix, Archives du Muséum, 6' série, 1, 1926, p. i5 (analyse chi-
mique nouvelle).
d) Ann. Chim. Phys., t. 17, 1821, p. 434. On trouve dans ce périodique les
récits des témoins de cette chute que j’ai reproduits dans le mémoire indiqué
par la note précédente, où j’ai donné une étude nouvelle de cette eucrite.
Cf. aussi Vauqublin, Ann. Chim. Phys., t. 18, 1821, p. 421. — Laugier, ibid.,
t. 19, 1822, p. 264; rapport de Thénard (Proc., Verb. Ac. Sc., t. 7, 1820-23,
p. 3 16). — Wahl, op. cit.
d) Daubrée, C. Rendus, t. 88, 1879, p. 544. — A. Lacroix, op. cit., 1926
(analyse nouvelle).
429 —
La météorite du Teilieui est entièrement eataclastique et appartient à
la variété d’eucrite qui a été appelée howardite.
II. Groupe magnésien.
(Météorites sans feldspath ou à feldspath accessoire, à croûte noire,
terne et raboteuse.)
a. Sous-groupe péridotique.
a. Type grenu ( chassignite ).
1815. 3 octobre, 8 h. — CHASSIGNY (Haute-Marne).
a46 gr. et 29 gr. (n° 3q)-, 65 gr. (n° t5tj).
Ce type lithologique, asidère, n’a été observé que dans cette seule chute
qui a fourni w une pierre pesant 4 kilogrammes, dont quelques centaines
de grammes seulement ont été conservés: la collection du Muséum en pos-
sède la plus grande partie.
b. Sous-groupe pyroxéno-pérldotique.
(Chondrites sidérifères. )
1. Chondrites microsidérifères et miosid ér if ères .
a. Types microchondri tiques à structure microgrenue.
1492. 16 novembre, i3 h. 3o. — ENSISHEIM (Alsace).
9 kgr. 4oo +178 gr. ( n° 1).
Cet aérolithe est le plus ancien de ceux qui aient été recueillis et con-
servés (2) ; au moment de sa chute, il pesait environ 127 kilogrammes. Il fut
suspendu par une chaîne à la porte de l’église d’Ensisheim , par ordre de
l’empereur Maximilien qui, à la tête de sort armée, était alors à proximité
du lieu de la chute. Un bloc de 54 kilogrammes est encore conservé à la
mairie d’Ensisheim.
L’échantillon du Muséum a été envoyé {3) par le préfet du Haut-Rhin , à
Fourcroy, alors directeur du Muséum.
W Pistollet, Am. Chim. Phys., t. 1, 1816, p. 45. — Vauquelin, Ann. Chim.
Phy.,t. t, 1816, p. 49. — Laugier, ibid., t. i3, 1820, p. 44o. — D amour,
C. Rendus, t. 55, 1862, p. 5gi.
W Bigot de Morogce, Mémoire histor. et phy s. sur les chutes de pierres tombées
sur la surface de la terre à diverses époques, Orléans, 1812, p. 56. Cf. Sage,
J. Physique, t. 57, i8o3, p. 71; Vauqueun, Ann. Chimie, t. 45, i8o3, p. 245;
Laugier, Ann. Muséum hist. nat., t. 7, 1806, p. 892 : Prior, Miner. Magaz.,
t. 19, 1921, p. 169 (analyse nouvelle).
J.-A.-H. Lucas, Tableau des espèces minérales, seconde partie, i8i3,p. 36g.
— 430 —
[1903. 3o juin] trouvé eu 1911. — LIMERZEL, hameau de Kermiché
(et non Kermichel) [Morbihan],
101 gr. ( n° ia38, don de M. de Mauroi). Pierre imprégnée de rouille.
Un échantillon pesant 3 kilogrammes a été retrouvé dans le lieu de
chute par le marquis de Mauroy (l).
(S. Types oligo- et polychondritiques.
1768. i3 septembre, 16 h. 3o. — LUGE, au château delà Chevallerie
(Sarthe).
1 gr. 5 (n°s i3o et 378).
On a vu plus haut l’histoire de cette chute, dont la pierre a été analysée
par Lavoisier (ï).
Le seul échantillon qui ait été conservé (166 gr.) se trouve au Hof-
museum de Vienne , d’où provient ce minuscule fragment.
1790. 24 juillet, 21 h. 3o. — BARBOTAN, en Gazaubon (Gers), etc.,
et Landes et Lot-et-Garonne.
Je maintiens exceptionnellement à cette chute le nom de Barbotan , bien
que ce ne soit pas celui d’une commune, parce que cette petite station
balnéaire , bien connue , est située à peu près au centre de la surface cou-
verte par une averse de météorites qui a laissé tomber un très grand
nombre de pierres â la limite des trois départements des Landes, du Lot-et-
Garoune et du Gers. Des météorites ont été notamment recueillies sur les
communes de Juliac, Losse, Gréon près de Roquefort (Landes), de Gazau-
bon et d’Eauze (Gers), et enfin de Mézin (Lot-et Garonne). Il y a environ
20 kilomètres entre Losse (au N. W.) et Barbotan et 16 kilomètres entre
Barbotan et Eauze (au S. E. ); Gréon est à 6 kilomètres, Juliac à 11 kilo-
mètres, Mézin à 24 kilomètres environ de Barbotan.
Des pierres de 9, to, 25 kilogrammes ont été signalées dans de vieilles
collections (S), mais elles ont disparu et je ne crois pas qu’il existe actuelle-
W Stanislas Meunier, C. Rendus, t. i54, 1912, p. 1789.
^ Histoire Acad. roy. sciences, 1769, p. 20.
Bertholon, Journ. des sciences utiles, Montpellier (n°* a3 et ah), 1790,
p. 3o5, d’après de Drke, Journ. Phy., t. 56, i8o3,p. 4o5; voir aussi : Baudin,
La décade philosophique , littéraire et politique, Paris, n° 67, an iv (1796), 2e trim.,
p. 385.
Des inexactitudes nombreuses ont été fournies au sujet de cette chute. Un
article publié dans le Bulletin polymathique du Muséum d’instruction publique de
Bordeaux, t. I, i8o3, p. 39, indique le mois de mai. — De Boürnon, dans une
note destinée à défendre l’origine cosmique des aérolithes (Journ. phys., t. 56,
431 —
ment, dans aucun musée, d’échantillons de cette chute atteignant 1 kilo-
gramme. Type miosidérifère , polychondritique.
229 gr. ( n° i5); i56 gr. (n° ù); 29 gr. ( n° ia35). Ce dernier numéro paraît
être un fragment d’un échantillon recueilli à Losse et porté aussitôt au Muséum
de Bordeaux; il a été donné, en effet, en 1802, par les directeurs de ce musée.
1803. 26 avril, entre i3 et 1 4 heures. — L’AIGLE (Orne).
6 kgr. i3o ( n° 2S7, don du Cte de Saporta)(1); 845 gr. ( n îàog); 548 gr.
( n° 63, Coll. Cordier); 2 48 gr. ( n° 10 h g)-, 195 gr. (n° i5aù); 182 gr.
(n° îqg); 85 gr. (n° 68g)-, 29 gr. (n° i53i); 26 gr. ( n° 1 5a5); 32 gr.
(n° iâg3).
La texture bréchiforme est remarquablement nette dans certains échan-
tillons. Type miosidérifère. Une partie de ces météorites et des suivantes
sont intactes.
Cette chute est célèbre par le rapport de J.-B. Biot(5) dont il a été ques-
tion plus haut ; une partie des échantillons qui y sont décrits ont été
donnés au Muséum ; ce sont les suivants dont quelques-uns portent l’in-
dication du nom des localités signalées dans le rapport de Biot :
645 gr. ( n° 1 7 , Bas-Vernes, près la ville de l’Aigle); i45 gr. ( n 18, châ-
teau de Fontenil); 180 et 28 gr. (n° ai); i5o gr. ( n" i5, Saint-Nicolas de
Sommadre); 74 gr. ( n° g, les Aunées); 73 gr. (n° 18 bis); 55 gr. (n0 tU,
près Mesle); 26 gr. (n° i3 , la Marceline); 19 gr. (n° 11, Bois-la- Ville ) ; 19 gr.
(n° 10, la Borne); 5 gr. (n° ta, le Guillemin, croûte primaire et croûte secon-
daire).
i8o3, p. 294), considère à tort comme distinctes deux chutes qui auraient eu
lieu, l’une aux environs de Rochefort, le 2 4 août 1789 , et l’autre, le 6 septembre
1790, à Juliac et Créon.
De Dkée, dans i’article précité, désigne cette météorite sous le nom de «pierre
d’Agen», Mezin se trouvant dans le département dont Agen est le chef -lieu; aussi
est-il vraisemblable que dans de vieilles collections, il y a confusion d’échan-
tillons entre cette météorite et celle de 181 4, appelée aussi «météorite d’Agen»
et que je désigne sous le nom de Monclar-d’Agenais.
W Datjbrée, C. Rendus, t. 59, 1 8 64 , p. io65.
J.-B. Biot, Relation d’un voyage fait dans le département de l’Orne pour
constater la réalité d’un météore observé à l’Aigle le 6 floréal an xi. Mémoires
Classe Sciences mathématiques et physiques de l’Institut national de France, t. 7*
1806, p. 224-268 ( avec analyses chimiques par Thénard).
Cette chute avait été annoncée par Lambotin qui a publié le récit d’un
témoin. Journ. Phys., t. 56, i8o3, p. 458. — Cf. Sage, Journ. Physique, t. 56,
i8o3, p. 3i4. — Fourcroï, Ann. Muséum hist. natur., t. 3, i8o4, p. 101 ; Lau-
gier, ibid., t. 7, 1806, p. 392. — Baumhauer, Archives néerland. Sc. natur.
Haarlem, t. 7, 1872, p. i54. — Pfahler, Tschermak’s , min. u. petr. Mitt., Bd.
i3 , 1892 , p. 362.
— 432 —
1803. 8 octobre; entre îo et n h. — APT, au lieu-dit Saurette
( Vaucluse) (1).
a kgr. lia (n* aa).
Au moment de sa chute, cette météorite pesait 3 kgr. 36; elle a été envoyée
à la Première Classe de l’Institut par Chaptal, alors Ministre de l’Intérieur, et
donnée par celle-ci au Muséum <*>. Elle a conservé une partie de sa croûte.
1812. io avril, ao h. — AUG AM VILLE (Tarn-et-Garonne).
îaa gr. (n° 33 ); 3i et 27 gr. ( n° 3ki , collection Babinet); 16 gr. ( n° 33).
Cette chute est désignée dans les catalogues sous le nom de Toulouse,
bien qu’elle ait eu lieu à plus de 8 kilomètres au nord de cette ville.
Plusieurs pierres sont tombées sur une surface mesurant 4 kilomètres
X 4oo mètres, allongée suivant la direction W. N. W. et située sur le
territoire d’Aucamville et de Verdun- sur-Garonne (Tarn-et-Garonne) et du
Burgaud (Burgave) [Haute-Garonne] (3). Le n° 33 est tombé sur le toit de
chaume de la ferme de Pemeja (3 kilomètres N.W. d’Aucamville). Une
pierre de 1 kilogramme a été recueillie à la Pradère-en-Verdun. Type
rnmidérifère polychondritiques.
1812. 5 août, ah. — CHANTONNAY, près métairie de la Haute
Revétison, à 4 kilomètres du bourg ( Vendée) (4).
1 kgr. 334 (n° 180 , bloc avec sa croûte, don du musée du Mans); 2 54 gr.
( rT 18a , don du D' Boucher); 1 83 et 4o gr. (n® ïSo); 5a gr. (n° 8g, don du
duc de Luynes); 18 gr. (n'aoa); i3 gr. (n° 3âa). — Texture bréchiforme.
Cette chute a fourni une pierre pesant de 3o à 35 kilogrammes. Cette
météorite est remarquable par l’abondance de ses veines de friction et de
réchauffement; elles sont localement si nombreuses que la pierre est partiel-
lement noire. C’est le type de la chantonnite de Stanislas Meunier. Type oligo-
chondritique.
Û) Bourdon. Gazette nationale ou le Moniteur universel, a frimaire an xii
(a4 novembre i8o3), p. 2 45.
J.-A.-H. Lucas. Op. cit., p. 370. Laugier. Ann. Mus. hist. nat., t. 4, i3o4,
p. a4g.
D’Aueuisson , Journ. Mines , t. 3 1 , 1812, p. 419. Cette note est intitulée w Sur
la chute des aérolithes tombés près de Grenade, à sept lieues N. N.W. de Tou-
louse» ; Grenade est située à une vingtaine de kilomètres d’Aucamville.
Cavoleau, Journ. Physique , t. 88, 18x9, p. 3n; Berzemus, K. Vetensk.
Acad. Handl., i834, p. i4i; Rammelsbkrg , Zeitsch. d. d. geol. Gesellsch., Bd.
22, 1870, p. 889; Stanislas Meunier, C. Rendus, t. 73, 1891, p. 1 2 84 ;
Tschermak, Silzungsb. Wien. Akad. , Bd 70, 1876, p. 465.
— 433
1814. 5 septembre, n h. 4o. — MONCLAR-D’AGENAIS (Lot-et-
Garonne) (l).
Celte météorite est généralement désignée sous le nom d 'Agen, bien
que ses points de chute soient distants d’une trentaine de kilomètres , au
N.W. et au N. N.W. de cette ville. De nombreuses pierres sont tombées
sur les communes de Monclar-d’Agenais, de Castelmoron au Nord, du
Temple et de Monpezat au Sud du Lot. Type oligochondritique.
3 kgr. 870 (n° 168, hameau de la Trène, en-Monclar-d’Agenais , échantillon
acheté au propriétaire du champ sur lequel il est tombé); aiô gr. (n° i3g, don
de M. Boürrière); 53 1 gr. (n 36 , le Temple, échantillon envoyé par l’abbé de
Montesquiou, ministre de l’intérieur, à l’Académie des sciences qui l’a donné au
Muséum; il a été étudié par Vauquelin W ; échantillon très veiné); 4i gr.
(»" lù79) el 39 gr. (n" 1 5a 5), fragments d’une pierre de 9 kgr., tombée près
de Castelmoron, au hameau du Brethou^, voisin de Monclar; 3j gr. ( n° p4a);
8 gr. ( n° yâ3 , du même gisement, don de M. Desnoyer); la pierre du Brethou,
de couleur blanche, est localement bréchiforme, ailleurs veinée, plus loin homo-
gène.
1822. 3 juin, 20 h. i5. — ANGERS (Maine-et-Loire).
71 gr. ( n° U3 , pierre presque entière, tombée au Chemineau, près la ville, et
donnée par M. Paulmier); 4 1 gr. ( n° iâqg)\ 21 gr. ( n° iùj5).
Plusieurs pierres sont tombées à Angers et dans ses environs immédiats ;
la plus grosse, du poids d’environ 900 grammes (4), a été recueillie dans
un jardin du faubourg Gauvin. Type oligochondritique.
1826. Août. — GALAPIAN (Lot-et-Garonne).
3g gr. ( n° 1Ù0).
Cette chute a été signalée dans un entrefilet non signé du Bulletin des
Sciences naturelles de Férussac en 1827.
Dans le vieux catalogue de la collection du Muséum, se trouve indiqué,
sous le numéro précité, un échantillon donné, en même temps que d’autres
(météorite de Monclar-d’Agenais), par M. Boürrière, architecte à Agen.
L’inscription porte 1826, sans date plus précise. Stanislas Meunier a
signalé (6) pour la première fois cette météorite en 1 884, avec cette incer-
(1) B. de Saint-Amans, Ann. Chimie , t. 92, 181A, p. 25.
& Vauquelin, J. Mines, t. 37, i8i5, p. 317.
Note manuscrite d’un témoin, M. Prugnières, habitant le Brethou et datée
du 1 2 septembre 1 8 1 4 ; note communiquée par le marquis de Mauroy.
(4> Desvaux. Ann. Chim. Phys., 20, 1822, p. 89. Reproduction d’une lettre de
Desvaux au président de l’Institut.
Bull. Sc. nat., t. 2, 1827, p. 420.
^ Météorites. Encyclopédie chimique de Frémy, i884, p. 208.
Muséum. — xxxm.
a8
434 —
titude, puis , en 1909, avec Indication 19 mai i82 6(1); le catalogue porte
cette nouvelle indication inscrite de sa main , mais sans références. Si l’on
identifie cet échantillon avec celui de la chute de 1826, il y a lieu de lui
restituer sa date exacte.
1831. i3 mai, vers 22 h. 45. — VOUILLÉ (Vienne) (î).
19 kgr. 600 (n° tà'j, don du maire de Poitiers); 1 kgr. 695 (n° i48); 157
et 70 gr. ( n° 4 7, don de l’Académie des Sciences).
Cette chute a fourni une seule pierre du poids d’environ 20 kilo-
grammes. Les deux échantillons principaux sont en partie entourés de leur
croûte. Type polychondrilique.
1835. 3i janvier, minuit. — MASCOMBES (Corrèze).
348 gr. (ït° 585 , don de M. Grasset); 92 gr. ( n° io5 , don de M. AHuaud).
Cette chute a fourni une pierre, à cassure blanche uniforme, pesant
environ 1 kilogramme. (3).
1837. Août. — ESNANDES (Charente-Inférieure).
4 gr. (ra# 1572).
Cette chute semble avoir fourni une pierre de 1 kgr. 5 qui aurait été
brisée et dont un morceau aurait été envoyé au <x Cabinet d’histoire natu-
relle de Bordeaux (4)n. Il ne se trouve pas dans le musée de cette ville: une
trentaine de grammes figurent dans les musées de Vienne et de Rome; ce
dernier nous a cédé récemment le petit fragment indiqué ci-contre.
1838. 22 juillet. — MONTLIVAULT (Loir-et-Cher).
432 gr. ( n° 6tg, don de M. Blondin).
Cette pierre est tombée dans le val du Cul-de-Four, sur la rive gauche
de la Loire, ait kilomètres en amont de Blois. Elle a fourni une pierre du
poids de 5to grammes (5) ; l’échantillon a conservé la plus grande partie
de sa croûte. Type oligochondritique.
1842. 4 juin, 21 h. — SAINT-GEORGES-DE-LÉVÉJAC , à la ferme
d’Aumières (Lozère).
1 kgr. 355 (n* i45, don du musée de Rodez).
W Collection des météorites du Muséum d’histoire naturelle, Paris, 1909, p. 3o.
Béra, maire de Vouillé, rapport in. Ann. Chim. Phys., t. 47, i83i, p. 44a
et A. Lacroix, Congrès Soc. sav. Poitiers, 1926 (1927), p. 24i.
W Daubrée, G. Rendus, t. 58, i864, p. 229.
W UInslitut, n° 220, octobre 1887, p. 334.
(5) Daubrée, C. Rendus, t. 76, 1873, p. 3t4.
— ' *435 —
Chondrite, gris clair, miosidérifère oligochondritique , Iraversée par quel-
ques fines cassures noires, rectilignes.
La pierre de cette chute pesait environ 20 kgr. i5 (1).
1841. 12 juin, i3 h. 3o — TRIGUÈRES, à FE.-N.-E. de Château-
renard (Loiret).
85a et 174 gr. (w° Ug, don de MM. Foubert et Jossel); 76 gr. ( n° i5o8 ).
Cette chute a fourni deux pierres tombées à une vingtaine de mètres
l’une de l’autre; la première pesait 1 5 kilogrammes, l’autre s’est fractionnée
en fragments de o kilogr. 5oo à 5 kilogrammes. Le point précis de la
chute est, au sud du bourg, le champ des Simières, limité par le Ru de
Villargis (2), près du hameau de Rourgognière. Type miosidérifère, oligo-
chondritique.
1841. 5 novembre, vers t7 h. — SAINT-CHR1ST0PHE-LA-CHAR-
ÏREUSE (Vendée), près Rocheservière (Loire-Inférieure) (3).
200 gr. (w* i4oS); 22 et 17 gr. ( n° îhoü).
Cette chute a fourni une pierre de 5 kgr. 396 qui a été considérée
pendant longtemps comme perdue; elle a été donnée, en 1894, au musée
d’histoire naturelle de Nantes; son directeur, M. Louis Bureau, a bien
voulu m’en confier l’étude. J’ai publié, en même temps que sa descrip-
tion (4), un curieux jugement rendu par le tribunal de La Roche-sur-Yon
et qui a fixé le droit de propriété d’une météorite tombée dans un sillon
servant de limite à deux champs appartenant à deux propriétaires diffé-
rents, météorite recueillie par une troisième personne et vendue par elle
à une quatrième.
Type miosidérifère, polychondritique.
1844. 21 octobre, 6 à 7 h. — GAILLAC, au hameau de Favars
(Aveyron).
335 gr. (n° îâà, don du musée de Rodez).
Cette chute a fourni une pierre de 1 kgr. 5 (5). Type polychondritique.
(1> Lescure , Mém. Soc. lettr., scient, arts Aveyron, t. h , 1 8 43 . p. 637 ; H. de Bar-
rau, tbid., p. 656, et Boisse, Ibid., t. 5, i844-i845, p. 782.
W Delà vaux, C. Rendus, t. 12; de Longuemare, tbid. , t. i3, i84i, p. 88.
(3) Écho du Monde savant, 2 4 novembre i84i.
W A. Lacroix, Bull. Soc. sc. nat. Ouest, Nantes, t. 6, 1906 , p. 81.
^ Lescure, Mém. Soc. lettres, sc. et arts Aveyron, t. 5, i844-45, p. 4o5;
Majorel, tbid., p. 4o3; Boisse, ibid. , p. 4io et l’Institut, t. 12, i844, p. 399
28.
— 436 —
1857. i“ octobre, i6h. 45. — LES ORMES, au hameau des Tou-
chars (Yonne).
76 gr. (n° go, don du musée d’Auxerre). Cet échanlilion est un fragment
d’un morceau de 12 5 gr. présenté par Séguier à l’Académie des Sciences; il
parait avoir été le seul qui ait été conservé W. Type polychondritique.
1866. 3o mai, i5 h. 45. — SA1NT-MESM1N (Aube).
3 kgr. 745 ( n° 368) et 190 gr. ( n° ài3), don de M. Sauvage; 1 kgr. 7 35
(n° 36g, don de la Société académique de l’Aube).
Celte chute a fourni (î) trois pierres tombées sur, ou à proximité de la
voie ferrée, et pesant respectivement 4 kgr. 2 (Haut-de-la-Garonne),
2 kgr. 2 (Bas-de-Brun) et 1 kgr. 860 (La Haute-Borne, près du hameau
de Courlanges) : ces localités sont respectivement distantes les unes des
autres de 0 kilom. 660, 1 kiiom. 43o et 1 kilom. 85o.
Cette ehondrite miosidérifère est remarquable par sa texture bréchi-
forme : c’est le type de la mesminite de Stanislas Meunier.
1868. 7 septembre, 2 h. 3o. — SAUGLIS-SAINT-ÉTIENNE (Basses-
Pyrénées).
99 gr. (n° 58 0, don de M. Thore).
Une pierre du poids d’environ 2 kgr. (3) est tombée à 3o mètres de l’église
du village, dans l’eau d’un ruisseau et s’est brisée en un grand nombre de
petits fragments de quelques centimètres de diamètre.
Cette ehondrite est blanche, miosidérifère, oligochondritique.
1879. 3i janvier, îa h. 3o. — DUN-LE-POËL1ER , au hameau delà
Bécasse (Indre).
2 kgr. 162 ( n° 7 à5).
Cette chute a fourni une pierre de 2 kgr. 8 (4) : l’échantillon, à cassure
blanche, est presque entièrement recouvert de sa croûte. Type oligochon-
dritique.
1897. 20 juin, 20 h. 3o. — LANÇON, au domaine des Pommiers
(Bouches-du-Rhône).
695 gr. ( n° 1108, don du marquis de Mauroi).
Cette chute a fourni une pierre d’environ 7 kilogrammes (6), à cassure
blanche uniforme. Type oligochondritique.
(b Séguier, C. Rendus, t. 45, 1857, p. 687. — Stanislas Meunier, Bull. Soc.
hist. nat. Autun, t. 5, 1892, p. 336.
Daubrée, C. Rendus, t. 62, 1866, p. i3o5; Pisani, ibid. , p. 1826.
<3) Daubrée, C. Rendus, t. 67, 1868, p. 873.
W Daubrée, C. Rendus, t. 89, 1879, p. 597.
Stanislas Meunier, C. Rendus, t. i3i, 1900, p. 969.
— 437
y. Types holochondritiques.
1845. 2Ô janvier, i5 h. — LOUANS, au hameau du Pressoir (Indre-
et-Loire).
86 gr. ( n° 77 5); 83 gr. ( n° iij6).
Cette chute a fourni une pierre de 3 kilogrammes (1) ; elle est miosidéri-
fère.
1858. 9 décembre, 7 h. 3o. — AUSSON-CLARAC , près Montréjeau
(Haute-Garonne).
1 kgr. 089 ( n° i536 ); 867 gr. (n® ioâ)\ 180 gr. ( n° aâa)\ 190 gr.
(n® 318 , don de M. Lezat); 171 gr. ( n° îgi, don de M. Filhol) ; 82 gr.
(n® t5ig)\ 61 gr. (n® i5i8)\ 34 gr . (n° iâ6)-, 29 gr .(n°gi).
Cette chute a fourni deux pierres pesant 4i kilogrammes (près Clarac)
et 9 kilogrammes ( environs d’Ausson) (î).
Cette météorite est remarquable par la beauté de ses chondres , faciles à
extraire de leur gangue; elle constitue le type de la montréjite de Stanislas
Meunier.
1868. 1 1 juillet, 7 h. 1 5. — ORNANS, au hameau de Lavaux (Doubs ).
2 kgr. 63o ( n° 58à)\ 84 1 ( n° 58i).
Ce type très spécial, microsidérifère , friable, d’un gris verdâtre, est
uniquement constitué par de très petits chondres riches en péridot.
La croûte noire, scoriacée, est friable et peu adhérente à la pierre.
Cette météorite, pesant environ 6 kilogrammes au moment de sa chute, s’est
brisée en deux parties (3). Le Muséum possède l’échantillon principal.
Cette variété de chondrite n’a été fournie que par une seule autre chute
(Warrenton, Missouri, 3 janvier 1877): elle constitue Vornamite de
Stanislas Meunier.
1872. 2 3 juillet, 5 h. 20. — LANCÉ et AUTHON (Loir-et-Cher).
091 gr. et 100 gr. ( n° 6a4); 4g3 gr. (n° mg6 ), près Pont-Loisel, pierres
presque entières; 62 gr. (n° iâ8i).
<6 Daubukk, G. Rendus, t. 92, 1881, p. 98/1.
F. Petit, C. Rendus, t. kg, i858, p. io53; Filhol et Leymerie, ibid., t. 48,
1859, p. ig3; Chancbl et Moitbssieb, ibid., p. 267 et p. 479; Leymerie, ibid.,
p. 446; Damoür, ibid., t. 4g, 1859, p. 3i ; Haidinger, Sitzung. Wien Ahad.,
bd. 34, i85g, p. 260
Marcoü, Rull. Soc. géol. France, t. 26, 1868, p. 92. — Pisani, C. Rendus,
t. 67, 1868, p. 663.
— 438
Cette chute a fourni d’assez nombreuses pierres (1) ; la principale, pesant
k'j kilogrammes, est tombée à la Haye-de-Blois,àlalimite des communes de
Lancé et de Saint-Amand; elle se trouve au musée de Vienne. Une autre,
de 3 kilogrammes, est tombée près de Sablet, entre Authon et Villechauve;
d’autres, au nord d’Authon ou près de ce village, puis à 3 kilomètres au
nord de Prunay; à 2 kilomètres de Pont-Loisel, près Authon, etc.
Cette météorite, très compacte et très tenace, est essentiellement formée
par de très petits chondres; elle est colorée en noir par du graphite fine-
ment divisé.
2. Chondrites charbonneuses miosidérilères.
1806. i5 mars, 17 h. — VALENCE, à 18 kilom. d’Alais (Gard).
i5 gr. (n° aS , don de d’Hombres Firmas); 7 gr. ( n° aâ)\ a3 gr. (n° 338,
coll. Babinet).
Deux météorites, pesant respectivement 4 et 2 kilogrammes, sont tombées,
la première, à Saint-Ltienne-de-Lolm et l’autre, à Valence (2).Les échantillons
du Muséum proviennent de cette dernière localité. De cette météorite, peu
cohérente et très altérable, il n’a été conservé que peu de chose.
1864. i4 mai, 20 h. — ORGUEIL (Tarn-et-Garonne).
Cette averse a fourni un très grand nombre de pierres (3), très fragiles,
poreuses, tombant rapidement en poussière au contact de l’air. La plupart
ont été données au Muséum. Celles qui ont subsisté intactes sont les sui-
vantes; quelques-unes sont accompagnées de l’indication précise de leur
point de chute :
2 kgr. 869 (n° 36a , don du maréchal Vaillant); 1 kgr. 267 (n° aâ8)\
955 gr. ( n° aaa , don de M. d’Aulas-GratioIet); 8A7 gr. ( n° a38, quartier de
Nauzias à Orgueil, don de M. Maugard); U97 gr. ( u" a3 7, la Bastide-Saint-
Pierre, don du curé); kia gr. et 38 gr. ( n aoa , La Bastide-Saint-Pierre);
358 gr. , 70 gr. et 37 gr. ( n° ai g, don du musée de Moutauban); 23 A gr.
( n° aâ6 , jardin du presbytère de Gampsas, don de M. Leynac, curé); aah gr.
P) De Tastes, C. Rendus, t. 75, 1872, p. 2o3, et DàubriIe , tbid., p. 3o8
et 465 et t. 79, 1874, p. 277. — Cf. von Drasche, Tschermak’s , min. u. petr.
Mitt., 1875, p. i.
t*) Pagès et L.-A. d’Hombues Firmas , Journ. Physique, t. 62, 1806, p. 44o;
Thénard, Ann. Chim., t. 69, 1806, p. 35 et io3; Berzelius, Kongl. Vetens.
Acad. Handl. Stockholm, i834, p. i44; Roscob, Philos. Magaz., t. a5, 1 863 ,
p. 3i9.
Alex. Brongniart, Daubrbe, Le Verrier, G. Rendus, l. 58, 186A, p. 93a
à 987 et984;CEoëz, ibid., t. 58, 1 8G4 , p. 986, et t. 59, p. 37 et 83o; Leymbrib,
ibid., p. 988 gt 1072,
439 -
( n° a5i ); 2i3 gr. ( n° ai8 , don de M. Malfré, maire d’Orgueil ) ; 182 gr. et 57 gr
( n° aai , ies Rieux, don de M. Maugard, instituteur à Orgueil); 98 gr. , 77 gr.
3o gr. ( n° aS4); 91 gr. ( n° aüo)-, 69 gr. (n° aa3, don de Mgr l’évêque de Mont-
auban); 4 3 gr. (n° i5aa ); 24+17 gr. ( n° aa5, Monbéqui, don de M. Soulié,
instituteur); 3i gr. ( n° a35 )'; 10 gr. ( n° a a 6).
Les pierres d’Orgueil sont remarquables par leur richesse en carbures d’hydro-
gène oxygénés offrant l’aspect de l’humus , par la présence de petits rhomboèdres
de breunnérite : c’est là le seul exemple d’un carbonate trouvé dans une météo-
rite, enfin par l’existence de sels solubles (principalement de sulfates provenant
de la décomposition de sulfures). Elles ont donné lieu à de nombreux travaux
leur carbone n’est pas d’origine organique.
3. Chondrites pliosidérifères.
et. Types microchondritiques à structure microgrenue.
1869. 22 mai, 10 h. — CLÉGUEREC, au hameau de Keranroué (et
non Kernouve). [Morbihan.]
i5 kgr. 45o -f- 168 gr. ( n° 60a).
Cette chute a fourni un bloc conique pesant environ 80 kilogrammes (2)
qui a été morcelé ; notre échantillon est le plus gros qui ait été trouvé.
|3. Types oligo- et polychondritiques.
1753. 7 septembre, i3 h. — VONNAS, au hameau de Luponnas (Ain).
54 gr. (n° aga). Structure bréchiforme (sb
Cette chute célèbre par la description qu’en a donnée J. de La Lande (t)
a fourni deux pierres pesant respectivement 1 0 kilogrammes et 5 kgr. 5
b) Filhol et Melliès, Mém. Acad. sc. Toulouse, i864, p. 379; Pisani, G. Ren-
dus, t. 59, i864 , p. 182 ; Des Cloizeaüx, Ibid., p. 829 : M. Berthelot, Ann. Chim.
Phys., t. 19, i 870, p. 417 et t. 20 , p. 53 1 ; C. Rendus, t. 67, 1868 , p. 84g,
et V. Niesseln, Verh. naturf. Ver., Bd. 18, 1880, p. i43.
De Limur, C. Rendus, t. 68, 1869, p. 1 338 ; Pisani, ibid, p. 1489.
En i864 , l’Académie des Sciences a donné au Muséum une pierre presque
entière, un peu rouillée, provenant certainement d’une chute française, mais
sans indication précise de localité [534 gr. (n° îâa)]. Par sa richesse en fer
nickélé, cette météorite rappelle celle de Yonnas.
W J. de La Lande, Etrennes historiques de la province de Bresse, 1756, p. 3a,
et aussi Journ. Phys., t. 55, 1802, p. 4 5 1 . — Stanislas Meunier, Bull. Soc
Hist. Nat. Autun, t. 5, 1892, p. 35o.
— 440
environ, tombées l’une à Luponnas, l’autre au Pin, en Laiz, près Pont-de-
Veyle. Type polychondritique.
1798. 12 mars, 18 h. — SALLES, près Villefranche (Rhône).
i kgr. 32.5 (n° 65). Morceau partiellement entouré de croûte avec veines
noires nombreuses et miroirs de frottement (coll. de Roissy); 85 gr. et k î gr.
( n* 66); 36 gr. ( n° ag3 , don du musée de la Rochelle).
Cette chute a fourni une pierre d’environ îo kilogrammes (1). Type
polychondritique.
1810. a3 novembre, i3 h. 3o. — CHARSONVILLE (Loiret).
k kgr. 280 (n° 3i); 63 gr. ( n° i55q); 38 gr. (n° aao); 98 gr. (n° 3i bis);
21 gr. (n° 881).
La description de cette chute a été faite par Bigot de Morogues (2) d’après
le récit d’un témoin, le marquis de la Touane. Elle a fourni trois pierres
tombées sur la commune de Charsonville près des limites de celle
d’Epieds; l’une, au hameau de Mortelle, n’a pas été retrouvée; une autre,
du poids de 10 kilogrammes, au hameau de Villeray; la troisième,
pesant environ 20 kilogrammes, au Moulin Brulé, aujourd’hui disparu,
il se trouvait à l’est du bourg, non loin du moulin actuel. C’est un
morceau de la seconde pierre, partiellement enveloppé par sa croûte,
qui constitue le n° 3i ; il a été étudié par Haüy et par Vauquelin (S). Haüy
y a, pour la première fois, observé dans une météorite la particularité
des veines noires secondaires : elles sont plus abondantes dans la pierre
du Moulin Brulé que dans celle de Villeray, C’est dans l’étude de ce même
échantillon que Vauquelin, pour la première fois aussi, a fait voir qu’une
météorite blanche ou grise devient uniformément noire et plus cohérente
quand elle a été chauffée au rouge pendant quelque temps. L’échantillon
n“ 3 a, été donné, en 1810, par le comte de Montalivet, ministre de l’In-
térieur; il pesait alors 5 kgr. 44 0 (4). Type polychondritique.
Cette météorite est quelquefois désignée dans les collections sous des
noms divers, et inexacts: Meung (chef-lieu du canton où se trouve Char-
sonville), Beaugency (dans son mémoire, Vauquelin indique Charsonville,
\
(1) De Dbée, Journ. Physique, t. 56, 1802, p. 383. J’adopte la date indiquée
par cet auteur parce qu’elle a été recueillie par lui presque sur place, à Lyon,
tandis que la date donnée par B.-C. Sage ( ibid ., p. 3i4), qui est le 17 juin, à
20 heures, me paraît moins sûre; cf. Prévost (ibid., p. 465).
t*) Bigot de Morogues. Journ. Phys. , t. 71, 1810, p. 470 et Mémoire histo-
rique et physique sur les chutes des pierres tombées n la surface de la teire ,1812,
p. 240-79.
^ Vauquelin. Ann. Mus. hist. nat. , t. 17, 1811, p. 1.
W J.-A. Lucas, op. cit., p. 370. ,,
— 441 —
près Beaugency); bois de Fontaine (I) ; La Touane et même Chartres (*\
[4 gr. (»• 86g)].
1822. 12 mars, vers 7 h. — LA BAFFE, à 8 kilom. d’Épinal (Vosges).
210 gr. (n® aât ; don de M. Mougeot).
Cette chute a fourni une pierre de la grosseur d’un <r boulet de six» (3),
c’est-à-dire ayant environ 9 centimètres de diamètre ; notre échantillon est
indiqué au catalogue comme étant tombé dans la forêt de Tanières,
à 3 kilomètres de l’endroit où a été trouvé l’échantillon principal. 11 semble
qu’il n’ait pas été conservé plus de 3oo grammes de cette météorite.
1859. Mai. — BEUSTE (Basses-Pyrénées).
i5ti gr. (n® ta55, tranche polie sur les deux faces avec croûte); 60 gr. (n® 6a8 ,
don de M. Genreau).
La chute a fourni deux pierres (4) ; l’une de 1 kgr. 4oo et l’autre de
4 20 grammes. Type polychondrilique.
1871. 1 4 juin, 20 h. — LABOREL, au hameau des Armoux (Drôme).
844 gr. (n® i5j3)\ 38 gr. (»® 1066).
La chute a fourni deux pierres, pesant respectivement 2 kgr. 60 et
91 grammes (5). Le n° 1673, qui est le plus gros morceau connu, a été
cédé au Muséum par la Faculté des sciences de Grenoble. Type polychon-
dritique.
1874. 26 novembre, 10 h. 3o. — - MAËL-PESTIVIEN , au hameau de
Kérilis (Côtes-du-Nord).
3 kgr. 825 (n® 7 53), don de Mgr David, évêque de Saint-Brieuc) ; 18 gr.
(n® 767).
Cette chute a fourni une pierre pesant environ 5 kilogrammes (6). Type
polychondritique.
Ce nom a été introduit par J.-F». Grbgorv ( Geolog . Magaz. , t. 3, 1886,
p. 357), d’après un échantillon, actuellement au British Muséum, et qui pro-
viendrait du médecin de M. de la Touane; il faut remarquer que ce dernier ne
signale pas cette localité dans son récit rapporté par Vauquelin , pas plus que sa
femme ne le fait dans une lettre (sans nom d’autenr) publiée par Jdrine ( Biblio-
thèque britann., t. 46, 1811, p. 94).
Cf. Stanislas Meunier. Météorites, 1 884 , p. 197. Fletchek a montré ( Min.
Magaz., t. 8, 1889, p. i46) l’invraisemblance de cette indication de localité
et de date (sept. 1810).
(*) Pabisot, Ann. Chim., t. 21, 1822, p. 17 ; Vauqueun, Ann. chim. etphys., t. 21,
1822, p. 324.
W Daubrée. C. Rendus, t. 76, 1873, p. 3i4 et Fobqoé, Bull. Soc. jranç.
minér., t. 12, 1889, p. 87.
W W. K tu an, Trav. Labor. géol. Unie. Grenoble, t. 4, fasc. 1, 1896-97;
E. Cohen, Ann. K. naturhistor. Hofmuseum Wien, Bd. II, 1896, p. 3i.
1®) Daubbée, C. Rendus, t. 91, 1880, p. 28.
— 442 —
1875. Septembre. — MORNANS (Drôme).
33 gr. ( n° io3i ).
Un échantillon de î kgr. 3 a été trouvé dans une collection (1), sans que
sa chute ait été signalée au moment où elle s’est produite. Le morceau prin-
cipal se trouve dans la collection du British Muséum, qui nous a cédé le
petit fragment indiqué ci-contre.
1883. 28 janvier, 1 4 h. 45. — SAINT -CAPRAI S -DE -QUINSAC
(Gironde).
ia3 gr. ( n° 865 , don de M. Forquignon).
La pierre de cette chute pesait 282 grammes (2). Type polychondritique.
Vers 1890. Vers un 28 mai, vers 21 h. — VILLEDIEU, au hameau
du Tertre (Côte-d’Or).
it kgr. 4oo (n° i5â3)\ 1 kgr. 35o ( n° i5ââ, une plaque polie).
Cette météorite très tenace, de couleur noirâtre, qui devait peser origi-
nellement environ 1 4 kilogrammes, a été découverte par M. Courtois, qui
me Ta signalée (3) ; elle a été donnée au Muséum par le maire de Châtilion-
sur-Seine. Elle a séjourné pendant plus de vingt-cinq ans sur un mur
à Molesmes, commune contiguë de Villedieu, sans être altérée, malgré
sa richesse en fer métallique. Type polychondritique.
y. Types holochondritiques.
1890. 4 juillet, i5 h. 3o. — SAINT-GERMAIN-DU-PINEL (Ille-et-
Vilaine).
i4g gr. (n# isù3 ); 46 gr. (rc° îü53); 43 gr. ( n° iàgs)\ 3i gr. ( n° îafrù).
Cette chute a fourni une pierre de 4 kilogrammes environ, qui est
tombée en deux morceaux, à 3 kilom. 5 environ l’un de l’autre (4).
c. Sons-groupe pyroxéniqne.
(Silicate constitué par un pyroxène rhombique.)
a. Types grenus (aubrite).
1836. i4 septembre, i5 h. — AURRES (Drôme).
9 gr. ( n° to3a).
Cette chute était restée inaperçue. Elle a fourni une pierre d’environ
W J. R. Gregory. Geol. Magaz t. 4, 1887, p. 553.
(s) Lespiaüet et Forqdignos , C. Rendus, t. 97, i883, p. 1093.
A. Lacroix. C. Rendus, 1926, t. 183, p. i4g8.
W Stanislas Meunier, C. Rendus t. i54, 1912, p. 1789.
— 443
8oo grammes(1); 667 grammes ont été retrouvés dans le pays, en 1 845.
La plus grande partie se trouve au British Muséum qui nous en a cédé un
fragment, d’un blanc de lait (enstatite), au milieu duquel se trouvent une
petite plage de fer nickélé et des grains microscopiques d’oldhamite. La
structure grenue a été déformée par actions mécaniques.
Il est à remarquer que, contrairement à la règle qui semble ne pas
souffrir d’exception dans les cbondrites, le fer métallique des aubrites, qui
n’existe d’ailleurs qu’en infime proportion , est pauvre en nickel.
(3. Types chondritiqoes ( chondriles sidèriqucs ).
1914. 10 juillet, entre i4 et i5h. — SAINT-SAUVEUR, 17 kilom. au
Nord de Toulouse (Haute-Garonne).
335 gr. ( n i456); 67 gr. (n° tU 77, don du maire de la ville de Toulouse).
Cette chute a fourni une pierre pesant environ i4 kilogrammes (î) ; elle se
trouve presque entière au Musée de Toulouse.
C’est une chondrite noire à enstatite , à grain très fin , à structure micro-
grenue; elle est très pauvre en chondres, fort riche en fer nickélé et en
pyrrhotite; elle renferme de l’oldhamite; sa coloration est due à des
traces de graphiîe.
III
HOLOSIDÉRITES.
( Holosirtérites plionickélifères.)
Octaédrites.
1700 environ. — CAILLE (Var).
Ce fer, à structure octaédrique, à bandes de largeur moyenne, pesait
environ 625 kilogrammes. C’est le seul qui ait été rencontré en France. Il
a été découvert, en 1828, par Brard (3) devant l’église du village de Caille.
La tradition indique qu’il est tombé vers 1700 , sur la montagne de l’Audi-
bergue, au sud d’Andou, commune limitrophe de Caille. L’abbé Tisserand
a donné cette date dans sa Géographie des Alpes-Maritimes, et 1760, dans (*)
(*) J. R. Gregory, Geol. Magaz., t. 12, 1887, p. 55r.
(2) A. Lacroix, Mengaud et Mourié. Bull. Soc. franç. miner., t. 46. 1923,
p. 109.
(3) Académie des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux. Séance publique du
1 6 juin 1829. Brard a écrit incorrectement «Caisse», puis plus tard ( Nouveaux élé-
ments de minéralogie, i838, p. i5i ). «la Caille». C’est là l’origine de cette version
incorrecte qui a été adoptée dans les ouvrages étrangers.
— 444 —
son Dictionnaire administratif et historique des communes des Alpes-
Maritimes ( Nice , 1889).
Sur ies instances de Brard, le vicomte de Martignac, ministre de l’inté-
rieur, fit acheter cet échantillon remarquable et le donna au Muséum. 11 en
a été détaché plusieurs kilogrammes dont quelques morceaux ont été con-
servés dans la collection, polis et attaqués pour mettre en évidence la
structure octaédrique.
620 kgr. environ (n° 5o)\ koo gr. (n° 36); 110 gr. (n* 471); 108 gr.
(n* 336)’, 199 et 25 gr. (n° 5i); 87 gr. ( n° io5o).
L’échantillon principal est placé hors série, au pied de la statue de Haüy.
Sur une de ses faces l’on distingue un large plan de séparation suivant
une face de l’octaèdre régulier, mettant en évidence la structure intime.
Quelques trous profonds occupent la place de pyrrhotite disparue.
Chutes suspectes ou apocryphes.
En outre des chutes qui viennent d’être passées en revue et dont la
réalité est appuyée par des documents non discutables, il en est d’autres
qui ont été signalées sur la foi d’échantillons trouvés dans des collections,
sans précision et sans références. Je les considère comme suspectes ou
même comme apocryphes; je vais indiquer, pour chaque cas particulier,
sur quoi je fonde cette opinion.
1848. 4 juillet. — MONTIGNAC, près Marmande (Lot-et-Garonne).
Cette chute a été signalée(1) d’après un échantillon de quelques grammes
trouvé dans les bagages d’un colonel Gabalda, échantillon qui, suivant
une étiquette, aurait été acheté chez un marchand de minéraux de Paris;
ce fragment aurait été détaché d’une pierre de 8 kilogrammes. 11 existe
2 5 grammes de cette météorite au musée de Vienne, un peu plus de
4 grammes au Britisb Muséum; nous n’en possédons qu’une esquille.
Je n’ai pu trouver dans les journaux du temps aucune trace de cette
chute; d’autre part, il existe deux Montignac au N.-N.-E. de Marmande,
Montignac-Toupinerie en Seyches, à 18 kilomètres N.-VV., et Montignac-
de-Lauzun en Lauzun, à 16 kilomètres N.-N.-W. de Monclar-d’A gênais;
il est bien peu vraisemblable qu’une seconde chute de météorites se soit
produite sur la surface couverte par celle de Monclar-d’Agenais en 181 4.
W Greg., Philos. Magaz., t. a4, 186a , p. 54o.
1851. Été. — QUINÇAY (Vienne).
Un échantillon pesant actuellement 9 grammes (n* 769) se trouve dans
la collection du Muséum, avec l’indication Quinçay. Il a été acheté à un
M. Mallet, mais il n’existe aucun document attestant l’origine ou l’exac-
titude de cette indication géographique. Stanislas Meunier a signalé cet
échantillon en i884 et a même proposé alors, sans en donner la
description, d’en faire un type spécial sous le nom de quincyte, qu’il a
d’ailleurs bientôt abandonné.
Je n’ai pu trouver dans les journaux locaux aucune indication sur cette
chute; de plus, trois faits sont à retenir : 1“ Quinçay est le chef-lieu du
canton dont dépend Vouillé et ne se trouve qu’à peu de kilomètres de cette
commune; 2“ on a vu plus haut qu’une météorite est tombée à Vouillé
en 1 83 1 ; il est donc vraisemblable qu’il y a eu erreur de date par ana-
logie de chiffres. Enfin, 3° l’échantillon en question ne diffère pas miné-
ralogiquement de la météorite de Vouillé. Je considère celte chute comme
certainement apocryphe (2).
1822. ai juin. — CLOHARS-FOUESNANT (Finistère).
Stanislas Meunier a acheté, en 1897, à une demoiselle Bouteloup , puis a
décrit <3) un petit fragment de 6 grammes, aujourd’hui réduit à 5 grammes
(n° 1082) , d’une météorite qui serait tombée au lieu et à la date indiqués
plus haut. Aucune référence n’a été fournie.
J’ai fait faire une enquête dans le pays, entrepris des recherches dans
les journaux régionaux sans pouvoir trouver aucune indication sur
une telle chute.
L’échantillon , partiellement entouré d’une croûte noire , est bréchiforme.
Sur un fond noir, se détachent de petits fragments blancs ou rougeâtres.
L’examen microscopique montre une structure chondritique des plus nettes;
cette roche présente une grande analogie avec la météorite de Renazzo
(i5 janvier i8a4), notamment une égale richesse, assez exceptionnelle,
en clinohypersthène à maçles fines et répétées. Aussi cette chute me paraît-
elle plus que suspecte.
1826. — GROSLÉE (Ain).
Elie de Beaumont a signalé à l’Académie des Sciences (4) qu’en 1826,
visitant la collection de Gueymard, professeur à la Faculté des Sciences de
W Stanislas Meunier, Météorites, 1 884 , p. 2ài.
W A. Lacroix, C. Rendus Soc. des Soc. savantes, Poitiers (1926-1997), p. 2/17.
Stanislas Meunier, C. Rendus, t. 1 2 A , 1897, p. 1 543.
î4> Elie de Beaumont, C. Rendus, t. 72, 1871, p. 187.
Grenoble, il y avait vu un morceau de fer mamelonné, trouvé dans le cal-
caire jurassique de Groslée. Moissenet en fit l’analyse (1) qui ne décela ni
nickel ni cobalt.
En 1909, Stanislas Meunier a fait figurer cette localité dans son cata-
logue de la collection du Muséum, mais avec la mention ffdouteux»(î).
L’échantillon visé est un globule pesant 6 grammes et provenant de la col-
lection Damour. Il est recouvert d’une croûte de limonite, incrustant des
grains de sable quartzeux. L’examen métallographique m’a montré, sur sa
périphérie seulement, des cristallites de ferrite groupés, à la façon des fi-
gures de Widmanstàtten , dans de la perlite. Il s’agit là d’un produit d’une
vieille forge à la catalane (3) et non point d’un fer météorique.
1887. 10 août. — GRAZAC (Tarn).
D’après Caraven Cachin(4), il serait tombé, à la date indiquée ci-dessus,
une vingtaine de pierres dont la plus grosse aurait pesé 600 grammes.
Les petits fragments [n“s 919, 920, 921] donnés au Muséum par cet
auteur, ont été trouvés chez un habitant du pays, deux ans après la date
indiquée ci-dessus; ils sont constitués par un charbon rubané, renfermant
de petits grains de sphérosidérite ; ils ne sont certainement pas de nature
météori tique.
M Moissenet, C. Rendus , t. 73, 1871, p. 781.
Stanislas Meunier, Guide de la Collection des météorites avec le catalogue des
chutes représentées au Muséum, 1909, p. 3i.
W Cette structure est exactement celle représenlée par la figure 278 ( acier
demi-dur brut de forge ) de la planche XLIX, p. 160 du Précis de métallographie
de MM. Léon Guillet et Portbvin, 1924.
(4) Caraven-Cachin , C. Rendus, t. io4, 1887, p. i8i3,et Daubréb et Stanislas
Meunier, ibid., p. 1771.
— 447
LES MÉTÉORITES TOMBÉES DANS LES COLONIES FRANÇAISES.
A. Afrique du Nord bt Afrique Occidentale.
I
SPORADOSIDÉRITES ( AÉROLITHES).
I. Groupe caleo-magiiésieu (Eucrites).
1924. 27 juin, i5 h. — BÉRÉBA, Haule-Volta (Afrique Occidentale).
17 kgr. /100 (n° îag 7); qh gr. ( n° i5oa ).
J’ai décrit (1) cette chute et cette météorite qui m’avaient été signalées par
M. Henry Hubert ; M. le Gouverneur Hessling a donné au Muséum cet
échantillon précieux, au nom de la Colonie de la Haute-Volta.
Le poids initial de cette météorite était d’environ 1 8 kilogrammes ; elle
est donc presque entière, sauf une blessure qui permet d’étudier sa struc-
ture bréchiforme et veinée; partout ailleurs, elle est entièrement revêtue
de sa croûte noire, vernissée et ridée.
Par ses particularités chimiques et minéralogiques , cette eucrite est très
analogue à celles de Juvinas et de Jonzac.
II. Groupe magnésien.
b. Sous-groupe pyroxéno-pérldotique.
Chondrites oligochondritiques.
1865. a5 août, entre 1 1 et 12 h. — SENHADJA (Alger).
Cette chute est désignée souvent sous le nom d'Aumale, bien qu’elle ait
eu lieu à une cinquantaine de kilomètres au nord de cette ville, en deux
points distants l’un de l’autre de 4 kilom. 8 ; le premier est Zérouch, dans la
tribu des Senbadja ( 1 0 kilom. S. W. de Thiers ) , le second le douar Gouamar ,
dans la tribu des Oued-Sidi-Salem (12 kilom. W. de Ben-Haroun).
Il est vraisemblable que de nombreuses pierres ont dû tomber^; deux
seulement ont été recueillies , pesant l’une et l’autre environ 2 5 kilogrammes.
Le Muséum a reçu , à quelques centaines de grammes près , tout ce qui a
W A. Lacroix, C. Rendus, 1. 181 , 1 925 , p. 7 A5 et Archives du Muséum , 6* série,
t. 1, 1926, p. 1 5-58 + 7 pl.
W Dàbbrée, C. Rendus, t. 62, 1866, p. 72.
— 448 —
pu être sauvé. Ces échantillons ont été donnés pour la plupart par M. Ville,
au nom du Service des mines.
6 kgr. 720 ( n° 3tg); 282 gr. (n° 3 ao , don de M. Grenade , Douar Gouamar);
t kgr. 628 ( n°3ai . Zérouch); 5o gr. et 4i gr. ( n° 3a3 ); gr. ( n° 33i ); 20 gr.
( n° 3aâ).
Celte météorite, à cassure blanche, constitue le type de Yaumalite de
Stanislas Meunier. Type polychondritique.
1867. 9 juin, aa h. — TADJÉRA (Constantine), Algérie.
5 kgr. 757 ( n° 55i) ; 6g5 gr. ( n° à 36); 53a gr. ( n° 56 1 ).
Cette chute a fourni deux pierres; l’une, restée intacte (n° 55 1), a
été donnée au Muséum par le maréchal de Mac-Mahon , alors gouverneur
général de l’Algérie; l’autre, pesant environ 1 kgr. 700, a été divisée et
plusieurs morceaux en ont été donnés par MM. Mœvus et Panisse.
Cette météorite complètement noire, extrêmement tenace, riche en
pyrrhotite, a une surface rendue lisse par fusion, mais hérissée d’aspé-
rités formées par des grains de pyrrhotite et de fer nickélé non fondu ; c’est
l’exemple le plus parfait, et unique, d’une chondrite entièrement noircie par
l’action d’une chaleur secondaire ; elle ne renferme pas de carbone. Stanislas
Meunier (1) l’a appelée tadjérile.
1875. 16 août, midi. — FE1D- CHAIR, 3o km. de la Calle (Constantine).
a5 gr. ( n° 67 1, don de M. Tissot).
II n'a été recueilli que 3 80 grammes de cette météorite (2). Il semble que
l’échantillon ci-contre soit le seul fragment qui ait été préservé. Type poly-
chondritique.
II
SYSSmÉRITES W.
Ilélérosidérlte».
Trouvé en 1920. — CHINGUETTI, Adrar de Mauritanie.
1 kgr. koa (»° lagi); 1 kgr. aqh (n° iag5)\ \ kgr. 260 ( n° i586).
J’ai décrit w celte météorite qui a été donnée au Muséum par M. Henry
Hubert; nos échantillons sont les sections d’un bloc pesant environ
M Àugeraud, C. Rendus, t. 65, 1867, p. a4o; Daübrée, ibid., t. 66, 1868,
p. 5i3; Stanislas Meunier, ibid. , t. 73, 1871, p. 33g; t. 73, 1871, p. ia84;
t. 75, 1872, p. 5oo.
Daübrée, C. Rendus, t. 84, 1877, p. 70.
(*) La chute de syssidérites et d’hoiosidérites a été rarement observée; ces
météorites se rencontrent surtout dans les régions désertiques dont le climat sec
assure leur conservation. C’est en particulier le cas pour les types provenant de
nos colonies africaines.
A. Lacroix. C. Rendus, t. 179, 1924, p. 809.
— A4 9 —
A kgr, 5 qui a été recueilli par M. l’administrateur Ripert dans le désert de
l’Adrar, à environ 45 kilomètres S.VY. de Chinguetti et à l’Ouest d’Aouinet-
N’cher. Cet échantillon était isolé sur un énorme bloc de même nature
mesurant une centaine de mètres de côté et une quarantaine de hauteur et se
dressant au milieu d’une dune. Si ces informations sont exactes, il s’agit là
de la plus grosse météorite connue. Des recherches effectuées, sur les ordres
du Gouverneur Gaden, pour la retrouver et préciser les informations qui
viennent d’être résumées, n’ont pas encore donné de résultat.
Cette météorite est essentiellement constituée par 89 p. 100 de fer
nickélé, 10 p. 100 de pyrrhotite, des traces de schreibersite et 20 p. 100 de
silicates, formés surtout d’hypersthène, avec un peu de labrador et d’oli-
vine. La structure est bréchiforme. C'est là un type spécial d’hétérosidérite,
beaucoup moins riche en matériaux pierreux que ceux qui ont été anté-
rieurement décrits.
III
HOLOSIDÉRITES.
a. Holosidérites mtonickélifères.
Œ. OCTAEDRITES.
xi v“ siècle. — TAMENTIT, Touat (Sahara algérien).
5oo kgr. env. (n" i5 77); 2 kgr. 65o ( n° i58à)\ 664 gr. (n° i585 ).
Ce fer, vu par Rohlfs(1\ en i864, par le commandant Laquière (,), en
1900, dans le ksar de Tamentit, est tombé, d’après la tradition, au
xiv° siècle, entre Noum-en-Nas et Tittaf, points situés respectivement à
12 et 4o kilomètres au S. de l’oasis de Tamentit.
Grâce à la générosité de M. Viollette, gouverneur général de l’Algérie,
il a été acheté et donné au Muséum. M. René Eslienne, l’un des directeurs de
la Compagnie des transports transsahariens, a assuré gracieusement
son transport par auto Renault à six roues jusqu’à la gare de Golomb-
Béchar, tête de ligne des chemins de fer algériens. Quelques semaines plus
tard , il était lâchement assassiné sur la frontière du Maroc.
De ce bloc, pesant originellement 5 1 0 kilogrammes, il a été détaché une
dizaine de kilogrammes destinés à l’étude; deux morceaux ont été conservés,
qui montrent sa belle structure octaédrique à grands éléments (3).
L’échantillon principal est placé hors série au pied de la statue de Cuvier.
W Rohlvs, Petermann Mitteil., t. 3, i865, p. 4og.
Supplément au Bulletin du Comité de l’Afrique française, janvier 1902 , p. 21.
<a> A. Lacroix, C. Rendus, t. i84, 1927» p* 1217; t. i85, 1937, p. 3i3.
Muséum. — xxxu. 39
— 450 —
C’est une météorite entière, en forme de bouclier convexe, remarquable
par la grandeur et la netteté des piézoglyptes qui creusent sa surface et
particulièrement sa partie concave, postérieure.
1900. 1 5 juin. — N’GOUREYMA (Haut-Niger).
fio4 gr. ( n° 116g ); 3i gr. ( n° iû6g ); 16 gr. ( n° u5a); t8 gr. ( n° n5t);
i 4 gr. ( n° nàg)\ i4 gr. (n° n5o ) et îo gr. (n° n53).
Ces échantillons sont des fragments d’un bloc de 37 kgr. 5 tombé à
N’Goureyma, au N. de Koakourou, près de Djenné(1b
D’après les observations de Cohen (2), ce fer est une octaédrite grenue dont
la structure a été modifiée par la chaleur ; il est riche en pyrrhotite régu-
lièrement orientée. La chute de cette météorite a été constatée : il n’existe
qu’une dizaine d’observations de ce genre sur près de 25o fers météoriques
connus.
|3. Ataxites.
Avant le xvn* siècle. — FOUTA SÉNÉGALAIS (Nord Sénégal).
67 gr. ( n° iàg8, coll. Haüy); 17 gr. ( n° 35j, coll. Babinet).
Dès la fin du xvna siècle, la Compagnie des Indes a envoyé en France
des fragments de fer nickélé recueillis par les indigènes ; un échantillon , en
particulier, a été étudié par Rouelle, membre de l’Académie royale des
Sciences. Ce fer a été souvent cité depuis E. Bertrand (S>; c’est le type du
crfer vierge cubique » de Wallerius (4).
L’échantillon n° 1^98, faisant partie de la collection d’Haüy.lui avait été
rapporté par Mollien, l’un des survivants du naufrage de la Méduse; il a
été cité par Chladni.
J’ai montré (5) que l’indication «■ Siralik , Bamboukr, par quoi ce fer est
désigné dans les traités spéciaux, n’a pas de sens, Siratik n étant pas un
nom de lieu, mais le titre porté par les rois des Peuls du Fouta-Toro entre
les années i55o et 1776. Une inscription arabe gravée sur l’échantillon
de la collection Haüy indique qu’il provient du Fouta sénégalais et non du
Bambouk.
Ce fer, qui est une ataxite, avait été rangé par Fletcher parmi les litho-
sidérites (,), d’après un échantillon du British Muséum , rapporté naguère par
(1) Stanislas Meunier, C. Rendus , t. i3a, 1901, p. hhi.
Cohen, American Journal oj Sc., t. i5, iqo3, p. 2 54.
E. Bertrand, Dictionnaire Universel des fossiles propres et des fossiles acci-
dentels, 1763, p. 22 4.
W Wallerius, Systema mineralogicum , t. 2, 1778, p. 223.
A. Lacroix, C. Rendus, t. 179, 1924, p. 357. 11 est donné dans cette note
un long historique de la question, avec une bibliographie.
M L. Fletcher, An Introduction to the Study of Meteoriles. London, 1908,
p. 93.
le général anglais O’Hara. Mais plus récemment, M. G. T. Prior a constaté fl)
que la partie pierreuse de cet échantillon est constituée, non par de l’oli-
vine, mais par du quartz fondu; ce fer a donc été traité artificiellement,
comme celui du n° 35y, rapporté par Adanson et donné par celui-ci à Sage.
On sait que les indigènes se servaient de ce fer pour fabriquer des armes
et des instruments domestiques.
b. Holosidcrites pléloniekélifères.
Octaédrites.
Avant 1865. — DELLYS (Alger).
72 gr. ( n° 3a5).
Cette octaédrite à bandes moyennes a été envoyée jadis à Daubrée par Ville ,
ingénieur en chef des mines à Alger, sans précision autre que ce nom de
localité
Avant 1888. — HAN1ET-EL-BEGUEL, Mzab (Sahara algérien).
1 kgr. 935 ( n° g5o).
Celte météorite, qui pesait originellement environ 2 kilogrammes, a été
découverte au cours du forage d’un puits à 80 kilomètres à l’Est de Ghar-
daia, sur la route de Ouargla; elle se trouvait à une profondeur de
5 mètres au milieu de graviers et de cailloux. C’est l’unique échantillon
connu.
En raison de sa faible masse, il est peu probable que cette météorite
ait pu pénétrer dans le sol à une telle profondeur, il est plus vraisemblable
que sa chute est contemporaine du dépôt (Quaternaire?) au milieu duquel
elle gisait. Ce fer est une octaédrite à bandes moyennes.
Cet intéressant échantillon a été donné par M. Pouyanne(3).
Peu avant 1890. — HASSI-IEKNA, Erg (Sahara algérien).
1 kgr. 25o (n° 1016).
Cette météorite , eu forme de poire, à surface lisse et partiellement recou-
verte d’une croûte noire oxydée, a été cédée au Muséum en 1892, par le
capitaine Hélo qui l’avait achetée d’indigènes l’ayant vu tomber quelques
années auparavant, à environ Aoo mètres du puits appelé Hassi-Iekna, dans
l’Oued Meguiden, entre El-Goléa et Timmimount<l).
C’est une octaédrite à bandes étroites.
(1) G. T. Prior, Catalogue of Météorites (British Muséum), 1923, p. 166.
(2) Daubrée, C. Rendus, t. 6a, 1866, p. 78.
^ Daubrée, C. Rendus, t. 108, 1889, P- î)3o.
■4) Stanislas Meunier, C. Rendus, t. ii5, 1892, p. 53 1.
— 452 —
B. Indo-Chine.
I
SFORADOSIDÉRITES ( AÉROLITHES).
a. Chondrîtes pliosidérifèresu
1587. 22 septembre. — PHU LONG, canton de Binh Chanh (Cochin-
cliine).
3oa gr. (n° g38); 121 gr. ( n° g3a).
Cette chute a fourni une pierre, à peu près sphérique, de o m. 10 rie
diamètre. H n’a été recueilli que les deux fragments ci-dessus indiqués,
donnés par le commandant Delauney (l). Type polychondrilique.
b. Chondrites miosidérllère*.
1868. Vers 3o juin. — PHNOM PENH, Cambodge.
3i gr. (n° 583 , don de M. Peyremol); a3 gr. (n° taji, don de M. Cartaiihac).
Cette chute a produit environ 1 kilogramme de pierre, en trois mor-
ceaux, dont l’un, d’où proviennent les fragments dont il est question ici,
a été recueilli devant l’une des portes du palais royal (2).
1921. 3o juin, i5 h. — TUAN TUC, W. province de So Trang;
VIN H LL OC, Sud province de Rach Gia (Gochinchine).
îkgr. 8ôo (»° tago ) Tuan Tue; 1 kgr. o32 (n° i53a)e t 2Û9 gr. ( n° t56â)
Vinh Luoc.
Plusieurs pierres sont tombées à Tuan Tue; l’une d’elles seulement,
pesant 10 kgr. 85o, a été recueillie. La pierre de Vinh Luoc, tombée à
une quarantaine de kilomètres de la précédente, pesait 2 kgr. 33o (3).
Les échantillons indiqués ci-contre ont été donnés au Muséum par le Ser-
vice géologique de l’Indochine. Les pierres de cette chute sont très tenaces ,
riches en chondres de diverses couleurs. La croûte, Lrès mince, est peu
adhérente et n’existe plus que par places. Type polychondrilique.
M Delauney, C. Rendus, t. io5, 1887, p. 1291; Daubrée, ibid., t. 106,
1888, p. 38; À. Lacroix, C. Rendus , ibid., 180, 1925, p. 1977-
W Les Mondes, Revue hebdomadaire des sciences par l’abbé Moigno, t. 18,
1868 , p. 5o6.
Ch. Jacob et Marc Removille, C. Rendus, t. 173, 1921, p, 1373 et
A. Lacroix, ibid. , t. 180, 1925, p. 1977.
— 453 —
C. Madagascar.
Aucune chute de météorites n’a été jusqu’ici constatée à Madagascar; le
Bristish Muséum possède bien un petit aérolithe à croûte intacte , portant
l’étiquette Nosy bé, mais aucun document ne l’accompagnant, M. G. Prior
considère cette indication comme inexacte et suppose que l’échantillon
provient de la chute de Pultusk, aussi n’a-t-il pas fait figurer Madagascar
dans le catalogue du British Muséum.
Pendant longtemps les traités spéciaux ont cité, d’après Shepard(1), un
fer qui aurait été trouvé dans la baie de Saint-Augustin. Il consiste en une
pointe de flèche taillée, disait-on, dans un bloc de fer métallique naturel.
D’après le lieutenant Fiagg , qui a rapporté ce spécimen , de gros blocs de
fer malléable auraient existé à 8 ou 9 milles au Nord du port de Saint-
Augustin. Une telle indication n’a pas été confirmée.
En 1898, Cohen ayant examiné un fragment de ce fer, a montré (î) qu’il
ne renferme pas de nickel et, depuis lors, l’indication qui le concerne a
été rayée des catalogues de météorites.
Shepard , Proceed. Sixth Armuai Meeting 0/ the Assoc. of Amer. Geologùts
held at New-Haven ( Conn .), April i845, p. ko.
CO Cohen, Ann. K. naturhistor. Hofmuseum Wien, Bd. i3, Heft 1,-1899, P*
— 454 —
LISTE DES NOMS DE LIEUX CITÉS.
(Cette liste est aussi celle des météorites recueillies en France et dans les colonies
françaises : les noms précédés d’un * sont ceux des météorites douteuses ou
apocryphes.)
Pages.
Agen (Cf. Barbotan et Monclar-
d’Agenais).
Aire-sur-Lys 4 1 2
Alais (Cf. Valence).
Andou (Cf. Caille).
Angers 433
Apt A3 2
Asco A27
Aubres 44a
Aucam ville A3 2
Audibergue (Cf. Caille).
Aumale (Cf. Senhadja).
Aumières (Cf. Saint-Georges-de-
Lévéjac).
Ausson A37
Authon A37
Baffe (La) AAi
Barbotan A3o
Bastide-Saint-Pierre (La ) [ Cf. Or-
gueil].
Beaugency (Cf. Charsonville).
Bécasse (La) [Cf. Dun-le-Poë-
lier ].
Béréba 4A7
Beuste 44 1
Caille 443
Campsas (Cf. Orgueil).
Castelmoron (Cf. Monclar-d’Age-
nais).
Cazaubon (Cf. Barbotan).
Chantonnay 43a
Charsonville. AAo
Chartres (Cf. Charsonville).
Chassigny 42g
Châteaurenard (Cf. Triguères).
Chinguetti 448
Pages.
Clarac 437
Cléguérec 43 g
* Clohars-Fouesnant 445
Dellys 45 1
Dun-le-Poëlier 436
Ensisheim 42g
Esnandes 434
Favars (Cf. Gaillac).
Feid-Chair 448
Fontaine [Bois de] (Cf. Charson-
ville).
Fouta sénégalais 45o
Gaillac 435
Galapian 433
Gouamar (Cf. Senhadja)
* Grazac 446
Grenade (Cf. Aucamville)
* Groslée 445
Haniet-el-Béguel 45 1
Hassi-Jekna 45 1
Jonzac 427
Juliac (Cf. Barbotan)
Juvinas 428
Kérilis (Cf. Maël-Pestivien).
Keranroué (Cf. Limerzel).
Laborel A4i
L’Aigle 43 1
Lancé 437
Lançon 436
Lavaux (Cf. Omans).
Libonnez (Cf. Juvinas).
h 55 —
Pages.
Limerzel 43o
Losse (Cf. Barbotan).
Louans 437
Lucé 43o
Luponnas (Cf. Vonnas).
M aël-Pestivien 4 4 1
Marmande (Cf. Montignac).
Mascombes 434
Meung (Cf. Charsonvilie).
Monbéqui (Cf. Orgueil).
Monciar-d’Agenais 433
* Montignac 444
Montlivault 434
Molesme (Cf. Villedieu).
Montpezat (Cf. Aucamville).
Mornans 44a
Nicorps 4ia
N’Goureyina 45o
* Nosy bé 453
Orgueil 438
Ormes (Les) 436
Ornans 437
Pemeja (Cf. Aucamville).
Phnom Penh 45a
PhuLong 45a
Pont-Loisel (Cf. Authon).
Pressoir (Le) [Cf. Louans].
* Quinçay 445
Rocheservière (Cf. Saint-Christo-
phe-la-Char treuse ).
Roquefort (Cf. Barbotan).
Pages.
* Saint-Augustin (Baie de) 453
Saint-Caprais-de-Quinsac 44 a
Saint-Christophe-la-Chartreuse . . 435
Saint-Georges-de-Lévéjac 434
Saint-Germain-du-Pinel 44a
Saint-Martial (Cf. Jonzac).
Saint-Mesmin 436
Saint-Sauveur 443
Salles 44o
Sauguis-Saint-Etienne 436
Saurette (Cf. Apt).
Sénégal (Cf. Fouta sénégalais).
Senhadja 447
Tadjéra 448
Tamentit 44g
Teilleul (Le) 4 28
Temple (Le) [Cf. Monclar-d’Age-
nais].
douane (La) [Cf. Charsonvilie].
Toulouse (Cf. Aucamville).
Trène (La) [Cf. Monclar-d’Age-
nais].
Triguères 435
Tuan Tue 452
Valence 438
Villedieu 442
Vinh Luoc 452
Vivionnière (La) [Cf. Le Teil-
leul].
Vonnas 43g
Vouillé 434
Zérouch (Cf. Senhadja).
SOMMAIRE
Actes administratifs : Page*.
Dépôt des fascicules n01 3 et h du Bulletin de 1927 3a i
Décret relatif à la dénomination de diverses catégories du personnel du
Muséum 3a 1
Nomination de MM. Hamel et Mathias comme Assistants stagiaires 3a 1
— de MM. Prêtbe et Brison comme Aides techniques 3a 1
— de Mm0 Boy et M. Boürsin comme Aides techniques stagiaires 3a a
— de M. Devove comme délégué dans les fonctions d’Aide technique . . . 3a a
— de MM. Burlot et Güdefin comme Gardiens de galerie stagiaires. . . 3aa
Admission à la retraite de MM. le Professeur R. Verneaü, J. Gérôme,
Lépine, Fouassibr, Janet (1.), Plagnr 3aa
Nomination de M. le Professeur D. Bois comme Commandeur de l’Ordre
du Mérite agricole 3aa
Missions obtenues par MM. J. Delacour , J.-M.-R. Sorcouf, Dr P. Rivet,
P. Allorgb, E. Hübadlt et Paul Rémy 3aa
Délégation de MM. les Professeurs Ch. Gravier, L. Roüle, R. Verneaü aux
Congrès internationaux de Zoologie à Budapest et d’ Anthropologie
à Amsterdam 3a a
Nomination de M. l’abbé Foucher comme Associé du Muséum sur un
rapport de M. le Professeur E.-L. Bouvier 323
— de MM. le Dr A. Rochon-Dovigneaud, J.-M.-R. Surcouf, V. Démangé,
Dr Veyre comme Correspondants du Muséum 3a5
Décès de M. le Professeur E.-L. Trouessart 3a6
Dons d’ouvrages 3a6
Liste des périodiques reçus en échange par la Bibliothèque du Muséum
(Suite) 397
Communicatiom :
H.-V. Vallois. L’omoplate des Négrilles et celle des Négritos 333
G. Petit. Contribution à l’étude de la morphologie externe des Siréniens
(1” Note) : Sur un Dugong femelle capturé à Morombé [Mada-
gascar] 336
( Voir la suite à la page U de la couverture.)
I
' ■
A. Chapdellier. Essais de mensuration sur des Muridés (Mammifères Ron-
geurs) 343
J. Berlioz. Notes critiques et synonymiques sur quelques Phalacrocorax
( Oiseaux Pélécaniformes) de la collection du Muséum 35o
— Étude d’une Collection d’Oiseaux de l’Équateur donnée au Muséum
par M. Clavery 353
L. Roule. Observations sur la croissance et l’attitude des jeunes Saumons
( Salmo sular L.) 358
M1U M.-L. Verrier. Sur la morphologie de la cornée transparente chez
quelques Téléostéens [Figs] 36i
L. Berland. Note sur les Araignées recueillies aux Iles Marquises par le
R. P. Siméon Delmas [Figs.] 36ô
G. Bénard. Description, d’une nouvelle espèce de Polyhirma du Congo
Belge : Bassin du Kassaï ( Carabidæ ) [Fig.] ; . . . 36g
M. Pic. Travaux scientifiques de l’Armée d’Orient (1916-1918) : Coléo-
ptères Malacodermala 371
V. Laroissière. Travaux scientifiques de l’Armée d’Orient (1916-1918).
Coléoptères Galérucines 376
Ch. Gravier et J.-L. Dantan. Sur les stolons sexués acéphales d’une
Annélide Polychète [Syllit (Haplosyllis) spongicola Gruhe] 378
M. André. Sur VEryihrœus plumipes de L. Koch et de Lucas [Figs] 38o
Ed. Lamy. Liste de Coquilles marines recueillies par M. E. Aubert de la
Riie à la Côte d’ivoire (1926) 385
R. Benoist. Descriptions d’espèces nouvelles d’Acanthacées de Madagascar. 38g
P. Biers. Pourquoi le nom de Riella Mont, a-t-il été substitué à celui de
Duriœa Bory et Mont, dans un genre nouveau d’Hépa tiques?. . . .. . 3g4
A.-P. Dutertre. Excursion des 5 et 6 juin 1927 dans les terrains juras-
siques des Ardennes, dirigée par M. le Professeur Paul Lemoine
avec le concours de M. A.-P. Dutertre. Compte rendu sommaire de
l’excursion du 5 juin 1927 aux environs d’Aubenton et de Rumigny. 398
R. Abrard. Les Auricula dans le Nummulitique du Bassin Parisien et de
la France occidentale 4oa
P.-H. Fritel La Flore aturienne de Fuveau d’après les matériaux de la
collection De Saporta 4o4
A. Lacroix. Les Météorites tombées en France et dans ses Colonies et
conservées au Muséum national d’histoire naturelle 4 11
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
MDCCCCXXVII
AVIS.
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ment à de courtes notes permettant des prises de date, son impression doit être
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ou d’ordre technique, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
BULLETIN
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDCCCCXXVII
BULLETIN
[)U
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1927. Nü fi.
240'- RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
2/i NOVEMBRE 1927.
PRÉSIDENCE DE M. L. MANGIN,
DIRECTEUR DU MUSEUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président dépose sur le bureau le 5e fascicule du Bulletin
pour l’année 1927, contenant les communications faites dans la
réunion du 3o juin 1927.
M. le Président donne connaissance des faits suivants :
M. le Professeur L. Mangin, Directeur du Muséum, atteint par la
limite d’âge, est maintenu en activité (Arrêté du 26 octobre 1927).
M. le Professeur A. Lacroix a été' élu Délégué du Muséum au
Conseil supérieur de l’Instruction publique.
M. le Professeur A. Lacroix a été nommé Membre de l’Académie
des Sciences de Stockholm.
M. le Professeur L. Joubin a été nommé Président du Comité
permanent des Congrès internationaux de Zoologie.
M. Gerighelli, Assistant, est détaché, pour une nouvelle période
d’un an, à l’Institut agronomique de l’Indo- Chine (Arrêté du.
22 octobre 1927).
00
M USKUM.
XXXII 1.
— 458 —
M. G. Ranson, Assistant à la Chaire de Malacologie, a été reçu
Docteur es Sciences naturelles, après la soutenance d’une thèse
ayant pour titre : •
U absorption de matières organiques dissoutes par la surface extérieure
du corps chez les animaux aquatiques [Annales de l'Institut Océanogra-
phique, n. s., t. IV, fasc. III].
M. E. Demoussy, Sous-Directeur de Laboratoire, a été nommé
Chevalier de la Légion d’Honneur.
AI. Achalme, Directeur du Laboratoire Colonial des Hautes-
Études, a été nommé Officier de la Légion d’honneur.
Ont obtenu des missions :
M. le Professeur A. Gruyel, pour les côtes égyptiennes de la
Méditerranée et de la mer Rouge (Assemblée des Professeurs du
17 novembre 1927);
M. P. Lesne, Sous-Directeur de laboratoire, pour le Mozambique
(Assemblée du 20 octobre);
M. L. Bultingaire, Bibliothécaire, pour Londres (Assemblée du
16 juin);
M. Hostains, Consul de France, pour la Guinée portugaise
(Assemblée du 20 octobre);
M. Lucien Démangé, à Epinal, pour l’A. O. F. et PA. E. F. (Id.);
A
M. Louis Gaudin, à Versailles, pour les Iles Canaries ( Id .);
Al. Henri Humrert, Chef des travaux de Botanique à la Faculté
des Sciences d’Alger, pour Madagascar (Id.);
AL Charles Henry, à Paris, pour la Colombie (Assemblée du
17 novembre).
Ont été nommés Correspondants du Muséum :
Sur la proposition de Al. le Professeur R. Anthony (Assemblée
des Professeurs du 20 octobre 1927);
M. R.-AL Moscoso, naturaliste à Santiago (République Domini-
caine) : a fait d’intéressants dons au Laboratoire d’Anatomie com-
parée.
— 459 -
Sur ia proposition de MM. les Professeurs A. Lacroix et
E.-L. Bouvier (Assemblée du 17 novembre) :
M. Dropsy, à Paris : a .longtemps habité à Madagascar, puis dans
le Congo belge et notamment dans la région du lac Kiwu; a lait
de longs séjours au laboratoire de Minéralogie; a offert au Muséum
de nombreux dons de minéraux, de roches et de papillons.
Sur la proposition de Al. le Professeur H. Lecomte {là.) :
M. H. Humbert, Chef des travaux de Botanique à la Faculté des
Sciences d’Alger : a recueilli à Madagascar en 1912 (avec la colla-
boration de M. R. Viguier) et en 1924 des collections botaniques
qui ont fait, en totalité ou en partie, l’objet de nombreuses notes
dues à divers botanistes; les échantillons types ont enrichi les col-
lections du Muséum qui comprennent actuellement A096 numéros
d’exsiccata récoltés au cours de ces deux voyages; il a, en outre,
remis au Muséum, les types des espèces nouvelles qu’il a décou-
vertes au cours de ses voyages botaniques au Maroc, de 1923
à 1927.
Sur ia proposition de M. le Professeur L. Mangin ( Id .) :
M. Neveu, Directeur du Jardin zoologigue de Saigon : a rendu
de grands services au Aluséum, en donnant tous ses soins, à l’expé-
dition d’animaux destinés à la Ménagerie.
M. le Président a le regret de faire part de la mort de :
M. P. H. Fritel, Sous-Directeur du Laboratoire d’Organographte
végétale, décédé le 7 août 1 927 ;
M. J. Terrier, ancien Préparateur au Laboratoire de Mamma-
logie, décédé le 1 1 juillet 1927.
Le 2 3 septembre 1927, une délégation de la Section Califor-
nienne de i’ American Légion, conduite par son chef, M. Harry
Gottesfeld, s'est rendue au Jardin des Plantes et a remis officiel-
lement à M. le Directeur du Muséum un plateau, de 3 mètres de
diamètre, qui provient d’un arbre de Californie ( Séquoia semper -
3 o
460 —
virens Endl.), âgé de plus de deux mille ans, et qui porte, en fran-
çais et en anglais, l’inscription suivante :
En souvenir de leur amitié de tons temps, qu’ils désirent perpétuer , le
peuple de Californie et la Légion Américaine, section de Californie .
offrent aux anciens combattants français de la grande guerre ce témoi-
gnage d’estime et de camaraderie. Septembre tgtn'j.
Après une invocation du chapelain Barbon, M. Philipp Dodson,
de l’ American Légion, prononça une brillante allocution. IM. le Di-
recteur L. Mangin fit une réponse émue et annonça que les dona-
teurs ont fait frapper plusieurs petites plaques de cuivre qui seront
tixées sur le bois pour rappeler les grandes dates historiques de
l’humanité.
L’inauguration du Vivarium, édifié en 1926 au Muséum avec
les fonds de la Journée Pasteur, a été effectuée le 28 octobre 1927,
en présence de M. Édouard Herriot, Ministre de l'Instruction
publique et des Beaux-Arts, accompagné de M. Paul Doumer,
Président du Sénat et de la Société des Amis du Muséum.
Après une allocution de M. le Directeur dont on trouvera le texte
ci-après, M. le Ministre a exprimé ses remerciements aux donateurs
qui ont permis de réunir la collection exposée comprenant de
nombreux animaux terrestres et d’eau douce.
M. le Ministre a également visité la nouvelle singerie destinée
aux Anthropomorphes.
ALLOCUTION
PRONONCÉE À L’INAUGURATION DU VlVARIUM
par M. le Directeur L. Mangin.
Monsieur le Ministre ,
Je vous exprime au nom de mes collègues, nos bien vifs remerciements
d’avoir bien voulu accepter la présidence de cette réunion où nous inau-
gurons le Vivarium, instrument d’études et de démonstration édifié avec
les fonds provenant de la Journée Pasteur.
Notre gratitude s’adresse d’abord à M. de Nalècbe, Président du Syndicat
des journalistes, dont l’active propagande a été si efficace et surtout à
461
M. Émile Picard, Secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences, Prési-
dent de la Commission des fonds Pasteur. Sa connaissance des problèmes
de la biologie qui ne le cède pas à sa grande autorité dans les questions
les plus ardues de la mathématique , nous a été très précieuse et grâce à
ses efforts, nous avons obtenu les fonds nécessaires à l’édification de ce
monument.
Sous l’habile direction de M. Pontremoli, architecte, Membre de l’In-
stitut, qui nous a quitté en nous laissant pour adieu ce joli bâtiment si
bien aménagé, avec le concours de M. Bassompierre , le Vivarium est né.
Mais le bâtiment était vide, il fallait le meubler et y installer la vie. Nous
avons eu la bonne fortune de trouver en M. Jeannel , Maître de conférences
à la Faculté des Sciences de Toulouse, l’homme qui convenait pour cette
organisation. Sa science, son ingéniosité et son activité ont rapidement
transformé les cages vides en paysages variés où s’ébattent des insectes,
des batraciens ou des reptiles des régions tempérées ou tropicales.
Le biologiste n’aura que l’embarras du choix pour fixer les objets de
son étude. Voici les êtres au mimétisme si curieux : les Phyllies , si sem-
blables à des feuilles vertes qu’on ne saurait les en distinguer; les
Phasmes de Manille ou bâtons du diable, comparables à un fagot de brin-
dilles de bois mort; au moindre attouchement, le fagot s’anime et se résout
en fragments agiles dispersés de toutes parts. Voici les Bousiers occupés à
préparer la boule de crottin destinée à leur progéniture, les Mantes reli-
gieuses aux féroces amours, les Scorpions, les Carabes, les Dytiques, etc.
Des Rainettes voisinent avec les Triions et le petit Lézard d’Algérie, qui
accourt au moindre signal, n’est pas loin des Caméléons occupés a saisir
les Mouches avec leur langue protractile.
L’œil émerveillé du visiteur ne peut se détacher de ces spectacles sans
cesse, changeants , qui lui révèlent un monde inconnu.
Nombreux sont les concours qui ont coopéré à la réalisation de cette
Œuvre.
Notre collègue M. Bouvier, qui depuis longtemps avait eu l’idée de
placer des cages pour l’élevage des insectes dans nos serres, fut l’artisan
le plus actif de la création du Vivarium. Il se dépensa avec la fougue que
vous lui connaissez pour obtenir les fonds nécessaires à l’exécution du
projet; les fonds obtenus, il dirigea les réunions où l’organisation fut défi-
nitivement établie en grande partie d’après ses conseils.
M. Lesne, Sous -Directeur du laboratoire d’Entomoiogie qui nous a
adressé à la suite de ses voyages à l’étranger, surtout à Londres , les don-
nées générales sur l’organisation du Vivarium; M. le Chanoine Foucher,
qui le premier a réalisé l’élevage des insectes exotiques et nous apporte
le concours bénévole de son expérience; et enfin les personnes qui ont
répondu à l’appel de M. Jeannel et rivalisé de zèle pour nous envoyer les
espèces les plus intéressantes; M. le Dr Arnault auquel nous devons les
coléoptères et les reptiles sahariens, ainsi que M. Ch. AJluaud et le Com-
mandan , tBerquel; M. le Commandant Magdelaine avec des carabes de
Normandie; M. le Dr Royer avec des animaux d’Algérie; M. Petit Aîné
auquel nous devons les curieuses Achatines d’Afrique; M. leDr 0. Heinroth,
directeur de l’Aquarium de Berlin qui nous a offert les Phyllies et les
Phasmes et le Dr Buresch, Directeur du Muséum de Sofia, avec les coléo-
ptères cavernicoles, et combien d’autres que je ne puis nommer. A tous,
j’exprime au nom du Muséum nos remerciements pour leur participation
désintéressée au succès de ce merveilleux instrument d’études pour les
biologistes.
11 a déjà démontré la nécessité de son existence par la production d’un
Hybride de Carabes, qu’on ne rencontre que très rarement dans la nature,
aux Montagnes Noires où ses deux parents existent et qui présentent cet
avantage d’avoir une nymphose de courte durée.
Ce premier résultat si précieux pour la connaissance des Hybrides et
du comportement des Insectes aurait réjoui le cœur de Fabre qui écrivait
dans ses souvenirs enlomologiques ;
ffA quand un laboratoire d’entomologie où s’étudierait, non l’m secte
mort, macéré dans le trois-six, mais l’insecte vivant; un laboratoire ayant
pour objet l’instinct, les mœurs, la manière de vivre, les travaux, les
luttes, la propagation de ce petit monde.*
Ce rêve est enfin réalisé et le Muséum national d’Hisloire naturelle,
qui a recueilli f héritage du grand naturaliste, est heureux en ce jour où
nous ouvrons la maison des Insectes, d’associer la mémoire de Fabre à
celle de Pasteur dont le nom a provoqué dans tout le pays un élan si
précieux pour la Science française.
DONS D’OUVRAGES.
M. le Professeur H. Lecomte présente et offre, pour la Biblio-
thèque du Muséum, l’ouvrage suivant :
Flore générale de l' Indo-Chiné , publiée sous la direction de H. Le-
comte : Tome V, fascicule 6 : huphorbiacées (fin), par F. Gagnepain
et L. Beille; Ulmacées, par F. Gagnepain.
M. le Professeur D. Bois offre les travaux suivants :
Une plante alimentaire a propager ( La Ficoidc-Epinard , par D. Bois
[Extrait de la Revue d’ Histoire naturelle appliquée, ire Partie, n° î î,
1926]);
— 463 —
Conceming the slerility oj Phanerogamic Plants ( French Studies) ,
by D. Bois [Extrait de Memoirs of the Horticultural Society of New
York, III, 1997].
M. L. Semiciion offre la note suivante, qu’il vient de publier :
Les réserves albuminoïdes chez les adultes de Rhagonycha fuiva
Scopoli ( Coléoptère ) [Extrait du Bulletin de la Société zoologique de
France, t. LII, 1997 j.
La Bibliothèque du Muséum a reçu également les dons suivants :
Bousquet (G.) : Contribution à l’élude de la Jaune parasitaire ( Méta-
zoaires et Protozoaires de l’intestin de l’homme à Montpellier et dans ses
environs). Rodez, 1926, in-8°, io3p.,fig.
Dubar (Gonzague) : Etudes sur le Lias des Pyrénées françaises.
Lille, 1925, in-4°, 333 p., fig. , pl.
Luciani (D.) : Contribution h l’élude du frêne à manne et de sa culture.
Montpellier, 1926, in-8°, 161 p., fig., pi.
Lietzschmann (O.). : Lehrbuch der Entwicklungs Geschichte der
Haustiere. Berlin, 1924, in 8°, 542 p., fig. [Achat.]
Cleras Codazzj (R.) : Notas geograficas y geoiogicas. Bogota,
1926, in-8°, 127 p., pi. , cartes.
Dutertre (A. P.) : Observations complémentaires sur les formations
quaternaires du bassin de Wissanl. Lille, 1927, in-8", p. 260-265.
Dutertre (A. P.) : Contribution à l’étude paléonto logique du Port-
landien du Boulonnais. Lille, 1927, in-8", p. 240-249.
Dutertre (A. P.) : Extension du Pliocène sur le Boulonnais. Lille,
i927,in-8°, p. 250-25.9.
Dutertre (A. P.) : Bipartition de la faune dans le Viséen du Boulon-
nais. Mâcon, 1926, in-8°, p. i38-i4o.
Dutertre ( A. P. ) : Esquisse biogéographique de l’estuaire de la Canche
(Pas-de-Calais). Beaugency, 1 927, in-8°, p. 3 1 -58.
Conseil (L. B.) : La question de la pêche industrielle à la Martinique.
Fort-de-France, 1926, in-8°, 43 p.
Cuervo Marquez (C. ) : Las conmosciones geoiogicas de la epoca
cuaternaria en la sabana de Bogota y sus alrcdedorcs. Bogota, 1927,
in-8°, 69 p. , il!.
4G4
Baspail (Mme Xavier) : La vie et l'œuvre scientifique de F. V. Raspail.
Paris, Vigot, 1926, in-8°, xm-126 p. , prt.
Catherin (Dr F.) : Atlas de cinquante aquarelles urinaires dessinées
par Reignier et extraites des huit séries de travaux annuels de V Hôpital
d’urologie. Pièces opératoires du Dr Cathelin. Paris, 1927, in-8°,
5o pi., 9 p*
Borg (Folke) : Studies on recent cyclosto matous Bryozoa. Uppsala,
Aimquist et Wiksell, 1926, in-8°, p. 181-507, %•> pl-
Horner (N. G.): Brattforsheden ett varmlàndskt randdeltekompler
och dess dyner. Stockholm, P. A. Norstedt, 1927, in-8°, 193 p.,
fig., pl.
Molin (Kurt) : Experimentelle Untersuchungen liber Intensitàtsver-
haltnisse in der M. Reihe von Rontgenspektren. Uppsala, Aimquist et
Wiksell, 1927, in-8°, t. V, 193 p., lig.
A rends (D. H.): De belangrijkste inlandsche vergiften van Neder-
landsch Oost-Indie. Amsterdam, 1927, in-8°, 2 52 p., pl. h. t.
De M. le Professeur A. Lacroix:
1" Lohest (Max): Introduction à l'élude de la géologie. La me de
l'écorce terrestre. Bruxelles, M. Hayez, 192/1, in-8°, 229 p., fig.
2° Leriche (Maurice) : Éléments de géologie. 2e édition. Bruxelles,
Maurice Lamertin, 1926. in-8°, 197 p. , fig., pl.
3" Bourcart (Jacques) : Les confins albanais administrés par la
France ( iqi6-j gao ). Contribution h la géographie cl à la géologie de
l’Albanie moyenne. Paris, Delagrave, 1922, in-8°, 307 p., ill.,
fig., pl.
h" Betterer (Ed.): Religion, science et morale. Paris, G. Doin ,
1927, in-8°, xiii- 3 6 4 p.
5° Hubert (11.): Nouvelles études sur la météorologie de I Afrique
occidentale française. Paris, E. Larose, 1926, in-A°, 200 p., fig.
6" Mansuy (H.): Contribution à l’étude de la préhistoire de l’Indo-
chine, IV. Stations préhistoriques dans les cavernes du massif calcaire
de Bac-Son ( Tonkin). Hanoï, 192/1, in-4°, 3q p., pl.
COMMUNICATIONS.
Xe Congrès international de Zoologie de Budapest,
par M. Ch. Gravier.
Le IXe Congrès international de Zoologie eut lieu à Monaco en 191 3;
sur la demande de M. le Dr G. Horvâth , il avait été décidé que le congrès sui-
vant aurait lieu en 1916 à Budapest. La grande guerre, avec ses terribles
conséquences, a interrompu la série triennale de ces Congrès qui, grâce à
l’énergie opiniâtre de M. G. Horvâth, ont été repris cette année même à
Budapest, où s’est tenu le Xe Congrès international de Zoologie.
M. le Dr G. Horvâth a dû entreprendre une véritable croisade, — dont
nous avons vu les débuts il y a trois ans, ici même, au Muséum, où il
venait assez fréquemment travailler au Laboratoire de M. le professeur
E. L. Bouvier — pour tenir les engagements qu’il avait pris en 1918 à
Monaco. En cette occurrence, il a montré, dans sa verte vieillesse, ce que
peut une foi ardente au service d’une volonté inflexible. Les zoologistes
doivent être reconnaissants au Gouvernement hongrois d’avoir voulu , mal-
gré toutes les difficultés de l’heure présente, que le Xe Congrès inter-
national de Zoologie soit tenu à Budapest, dès cette année 1927.
Tous les organisateurs du Congrès, les hautes autorités du Comité de
patronage, les membres du Comité d’organisation qui ont été les collabo-
rateurs immédiats de M. le Dr G. Horvâth, président du Congrès, ont
droit aux plus chaudes félicitations. Les membres du Congrès ont pu juger
du succès de cette réunion scientifique, tant au point de vue matériel
qu'au point de vue moral. Les choses se sont déroulées normalement, sans
la moindre discontinuité, suivant le plan prévu par le Comité d’organisa-
lion et. la plus grande courtoisie a caractérisé les rapports entre tous les
participants du Congrès.
Grâce à M. le Dr G. Horvâth , un vieil ami de notre pays, la langue fran-
çaise fut la langue officielle à Budapest. A la séance solennelle d’inaugura-
tion du Congrès, le dimanche k septembre, M. le comte Kuno de
Klebelsberg, Ministre de l’Instruction publique et des Cultes, fit le dis-
cours d’ouverture en français; M. le Maire de Budapest souhaita dans la
même langue une cordiale bienvenue aux congressistes. Après les discours
— 4G6
officiels, le programme comportait l’audition de quatre brèves conférences
(une demi-heure au plus) de: MM. R. Hesse (Université de Berlin), F. A.
Bather (British Muséum), Gb. Gravier (Muséum de Paris) et R. G.
Harrison (New-Haven , Etats-Unis).
Le même jour, à quatre heures, un bateau fut mis à la disposition des
congressistes pour les conduire, sur le Danube, à la délicieuse île Sainte-
Marguerite, lieu de promenade favori des habitants de Budapest.
Le lundi, 5 septembre, fut consacré à une fort belle excursion, par un
temps superbe sur le lac Balaton et à l’inauguration de l’Institut biolo-
gique de Tihany (qui fait l’objet de la note suivante). Un déjeuner auquel
assistait le Régent , Amiral Horthy, fat offert aux Congressistes par M. le
Comte Kuno de Klebelsberg, Ministre de l’Instruction publique et des
Cultes au rr Grand Hôtel » de Balatonfüred , d’où l’on se rendit par bateau,
l’après-midi, à Tihany.
Les cinq autres jours du Congrès, du mardi 6 au samedi 10 inclus,
furent entièrement pris par les séances scientifiques. La matinée était réser-
vée aux séances générales, où étaient traitées les questions susceptibles
d’intéresser tous les Congressistes (avec projections simples ou cinémato-
graphiques). L’après-midi, avaient lien les séances des sections. Ces sec-
tions étaient au nombre de 8 : 1. Zoologia generalis ; IL Anatomiaet Physio-
logia; III. Cytologia experimentalis (le Congrès international de Cytologie
avait demandé à se fusionner avec celui de Zoologie); IV. Vertebrata;
V. Evertebrata (excl. Arthropoda ); VI. Arthropoda ; VH. Zoologia applicata;
VIII. Palaeozoologia et Zoogeographia. Une grande activité n’a cessé de
régner dans toutes les sections; nos compatriotes y ont contribué dans toute
la mesure du possible. Et le Congrès de Budapest tiendra une place fort
honorable dans la série des Congrès internationaux du même ordre,
comme en feront foi les comptes rendus qui seront publiés l’an prochain.
Le jeudi 8 septembre, la municipalité offrit aux congressistes un grand
banquet à l’hôtel Saint-Gellért et ce fut encore en français que parla M. le
Délégué du Maire en l’absence de celui-ci qui était parti à Genève pour la
réunion de la Société des Nations.
Sur la proposition du Comité permanent des Congrès internationaux de
Zoologie, réuni le samedi matin, il fut décidé que le XIe Congrès aurait
lieu en 1980 à Padoue, sous la présidencede M. P. Enriques, professeur
à l’Université de cette ville.
Une heureuse idée du Comité d’organisation a été de montrer à la fin du
Congrès, aux étrangers qui y avaient participé, l’une des plus grandes
curiosités de la Hongrie, la steppe, avec ses superbes et immenses trou-
peaux. Le projet qui en naquit fut réalisé les dimanche 11 et lundi 1 9
septembre. La journée du dimanche fut prise par la visite de l’une des
plus grandes villes de la Hongrie, Debrecen, où fut déclarée, en 18Ô9,
l’indépendance delà nation. Le lendemain, un train spécial transportait
— 467 —
ies Congressistes à la «Puszta Hortobagy*, en pleine steppe (où la faune
entomologique est très semblable à celle du Turkeslan, nous a appris
M. le D1' G. Horvath). Les Hongrois ont trouvé le moyen d’utiliser au
mieux de vastes terrains incultes, en y élevant d’énormes troupeaux de
tenue remarquable: porcs, moutons, bœufs aux cornes majestueuses,
chevaux à l’allure fine et rapide. II s’est conservé là de curieuses mœurs
traditionnelles et les costumes éclatants des gardiens de ces troupeaux n’ont
pas été, pour nous, l’une des moindres particularités du Congrès.
Sur les programmes qui furent distribués aux membres du Congrès, à
leur arrivée au Muséum national hongrois, où siégeait le bureau, figurent
753 membres inscrits; un certain nombre d’entre eux manquèrent à l’ap-
pel. Toutes les nations de l’Europe et en outre, l’Egypte, le Canada, les
Etats-Unis et le Brésil étaient représentés. Parmi les 753 membres inscrits,
j’ai relevé 173 Allemands, 1 55 Hongrois, à peine une quinzaine de
Français! Si l’on remarque que la langue officielle de l’ancien empire
austro-hongrois était l’allemand , et que, par suite, les peuples nés du mor-
cellement de cet empire parlent plus aisément cette langue que toute autre
langue admise aux Congrès (français, anglais, allemand, italien), qu’il
en est de même des Scandinaves, des Hollandais, de certains Russes,
Suisses et Bulgares, on ne s’étonnera pas que l’allemand ait été la langue
la plus parlée au Congrès; c’était, comme le disaient les Allemands, non
sans quelque fierté , la rrVerbindungspraehe« (langue de liaison). Il faut
dire pourtant que les Hongrois cultivés savent tous le français, qu'un
grand nombre d’entre eux et, en particulier, le président, M. G. Horvath,
le parlent couramment et que, en dehors des Belges et de nos compatriotes,
le français était la langue du Congrès pour les Espagnols, les Portugais,
les Roumains, les Turcs, les Polonais et quelques Yougo-Slaves.
Ajoutons que les Français ont été fort aimablement accueillis par les
Hongrois. Dans notre ignorance totale de leur langue, il nous arrivait
fréquemment de nous égarer dans la grande et belle ville de Budapest;
c’était toujours avec empressement que les passants nous remettaient dans
la bonne voie. Une mention spéciale est due aux dames du Comité, toutes
polyglottes, qui se sont mises à notre disposition avec la plus entière com-
plaisance et avec la meilleure bonne grâce.
468
L’ Institut hongrois de recherches biologiques de Tihany
( sur le lac Balaton),
par M. Ch. Gravier.
La Hongrie , dont la population a été réduite des deux tiers environ à la
suite de la grande guerre, cherche à réagir vigoureusement et fait de
grands efforts dans toutes les directions, notamment dans le domaine de
l’Instruction publique. Sous l’énergique impulsion de M. le Comte Kuno
de Klebelsberg, Ministre de l’Instruction publique et des Cultes, elle vient
d’ériger un très remarquable établissement de recherches limnologiques à
Tihany, en l’un des points les plus pittoresques des bords du lac Balaton ,
au pied d’une ancienne abbaye de Bénédictins. Cette fondation a été inau-
gurée au cours du Xe Congrès international de Zoologie qui s’est tenu à
Budapest du h au 9 septembre 1927. Elle se compose actuellement d’un
Institut de recherches et d’un bâtiment destiné au logement des travail-
leurs. D’après les plans dressés par l’architecte, il reste à construire la mai-
son destinée à la direction et l’aquarium qui sera ouvert au public.
L’Institut de recherches est un édifice à deux étages, dont l’une des ailes
a la forme d’une tour. Le rez-de-chaussée et le premier étage sont aména-
gés pour les études de zoologie, de botanique et d’hydrobiologie en géné-
rai. Au premier étage, sont la salle de réception du directeur et son labo-
ratoire personnel y attenant, la bibliothèque de l’Institut, le laboratoire de
botanique, le laboratoire de bactériologie et une pièce pour un assistant.
La salle la plus importante est le laboratoire de microscopie complètement
aménagé pour six places de travail. Au rez-de-chaussée, se trouvent: une
chambre consolidée par des colonnes qui la préservent de toute trépidation,
un aquarium à eau froide, un autre pour l’élevage des poissons, un atelier
de mécanique, un dépôt de verres et de produits chimiques, une salle des
machines et le logement du mécanicien.
Béservé aux examens physiologiques et physico-chimiques, le second
étage contient un laboratoire d’expériences biologiques, un laboratoire de
chimie, deux laboratoires de travailleurs . une chambre de balances de
précision et une chambre de travailleur. Au même étage, il a été installé
une salle de cours avec 90 places, pour les conférences qui peuvent être
données, sans programme déterminé, par les naturalistes, physiciens ou
chimistes de l’Institut, à l’occasion de leurs études.
Dans la tour constituant l’aile droite de l’Institut, sont disposés: une
pièce pour les recherches d’optique proprement dite, un atelier de dessin
Institut hongrois pour recherches biologiques , à Tihany, sur les bords du Lac Balaton
(Kir. Magyar Egyetemi Nyomda, VIII, Mûzeum-Kôrut 6. Golyavâr. — 19127).
— 469
et de photographie, une chambre obscure, des réservoirs d'eau du Balaton
et un réservoir d’eau de mer artificielle. Sur la terrasse qui la surmonte,
ont été établis les instruments de météorologie.
Chaque place de travail est pourvue : d’un double aquarium avec eau
courante du Balaton (muni d’une conduite d’air comprimé pour l’aération)
du courant électrique (alternatif et continu), de gaz d’éclairage (extrait
par l’Institut lui-même, à partir de la benzine), d’eau de source. Le chauf-
fage central à l’eau chaude assure une température douce et constante pen-
dant les mois d’hiver. Enfin, trois aquariums doubles peuvent être alimen-
tés d’eau de mer artificielle.
A côté de l’Institut de recherches, est le bâtiment d’habitation des
travailleurs delà station, avec 26 lits répartis dans i5 chambres, grande
salie à manger, cuisine , buanderie , logement du personnel domestique.
Quant au programme de l’Institut, il comporte d’abord l’étude du
Balaton à tous les points de vue et celle des autres eaux douces hongroises;
il s’étend, par conséquent, à tous les domaines de la biologie générale, en
particulier à toutes les recherches physico-chimiques qui s’y rattachent,
pour lesquelles les laboratoires sont outillés avec tous les raffinements de la
technique moderne.
En principe, journellement et, en tout cas, autant que l’exigent les
besoins de la station, celle-ci organise des excursions en bateau, aux-
quelles les chercheurs de la station peuvent prendre part. En été, les
connexions avec Budapest sont faciles par Balatonfüred et Sidfok.
Deux directeurs et quatre collaborateurs scientifiques composent actuel-
lement le personnel scientifique de l’Institut. L’attribution des places de
travail est accordée par les directeurs en raison des places vacantes. L’oc-
cupation de l’une de ces places, complètement pourvue, l’utilisation du
matériel d’étude et le logement coûtent ia5 pengôs par mois (en juillet
1927, 2b pengôs valaient environ 23 francs suisses).
L’Institut de Tihany est ouvert aux étrangers; il serait bien désirable
que quelques jeunes naturalistes français pussent y travailler; à ma con-
naissance , il est fort peu de laboratoires du même ordre — s’il y en a —
qui soient aussi puissamment armés au point de vue scientifique, tant en
Europe qu’en Amérique. Longtemps, par suite de la construction de labo-
ratoires maritimes, — peut-être trop nombreux chez nous à l’époque ac-
tuelle — on a négligé en France les études limnologiques. Il s’est produit
heureusement une réaction. Les universités de Grenoble, de Dijon, de
Toulouse, de Clermont-Ferrand ont acquis des stations pour l’étude des
eaux douces, sans compter, bien entendu, les établissements de piscicul-
ture. Néanmoins, il serait utile à nos jeunes naturalistes que la limnologie
intéresse, de faire un séjour de quelque durée dans une station aussi com-
plètement outillée que l’est celle de Tihany, où nos compatriotes seraient
sûrement fort bien accueillis.
— 470
Remarques sur les collections londoniennes
D’HISTOIRE NATURELLE,
par M. A. Guillaumin.
Je n’ai pas la prétention de connaître Londres à fond après un séjour
d'un mois(,), cependant ayant visité en détail toutes les collections d’His-
toire naturelle appliquée: British Muséum of Natural History, Impérial
Institute, Muséum of practical Geology, collections de la Société Linnéenne
à Burlington House, rrZoon et jardin de la Société Royale de Botanique à
Begenl’s Parle, jardins royaux de Kew, des Apothicaires à Chelsea, de la
Société royale d’horticulture à Wisley, et grands parcs de Kensington Gar-
dens, d’Hyde Park, de Saint-James , de Battersea et le Green Park, j’ai
fait quelques observations que je crois utile de résumer ici car on pour-
rait en tirer profit en France pour la présentation de collections qui
peuvent rivaliser de richesse avec celles d’Angleterre et les surpassent
parfois.
Qu’il s’agisse de collections mortes ou vivantes, la présentation est
dominée par trois idées :
i° Permettre aux visiteurs de trouver rapidement ce qu’ils désirent voir
ou ce qui est le plus intéressant;
2° Présenter les objets dans les meilleures conditions possibles;
3° Apprendre quelque chose au public.
Dès l’entrée des musées ou des jardins, des plans très nets et à échelle
suffisante permettent de s’orienter et les objets particulièrement remar-
quables : acquisitions nouvelles, pièces rares, plantes particulièrement
fleuries, sont mentionnées sur un tableau avec l’endroit précis où on peut
les voir.
Tandis que, chez nous, on loge les collections dans d’anciens palais,
dans des chapelles désaffectées ou dans des bâtiments neufs mais construits
sans aucun souci de ce qu’ils devront contenir, les musées anglais sont
adaptés à ce qu'ils renferment; ce sont donc des bâtiments en fer et briques
le plus souvent, consistant en galeries étroites et pas Irop hautes, très
claires, avec de larges dégagements, dépourvues d’ornements archilectu-
W Grâce à l’hospitalité de la Maison de l’Institut et à une subvention de la
Caisse des recherches scientifiques.
471
faux inutiles ou sans rapport avec les collections , et bien aérées au moyen
de fenêtres à guillotine dont la partie mobile est en haut ce qui permet de
donner de l’air sans craindre que le vent ne déplace ou renverse les objets.
De plus, comme les musées anglais restent ouverts beaucoup plus tard que
chez nous (jusqu’à 20 heures le samedi afin que les travailleurs puissent
profiter des loisirs de la semaine dite anglaise) , un éclairage électrique très
abondant est réalisé. Des précautions nombreuses contre l’incendie n’en
sont pas moins prises : non seulement les galeries peuvent se compartimen-
ter par des rideaux ou des portes de fer et le chauffage ne se fait qu’à la
vapeur ou à l’eau chaude , mais afin de supprimer tout emploi d’allumettes
ou de gaz, les capsules où sont ramollis les échantillons à étudier sont
chauffées électriquement et dès qu’un réchaud fonctionne, une ampoule
rouge très visible s’allume automatiquement.
Dans les galeries, on ne cherche pas à tout exposer mais à mettre sous
les yeux du public un choix de pièces les mieux préparées , les plus instruc-
tives (tels les animaux en action et dans leur milieu) et entourées d’un
luxe inouï de notices, photographies, croquis, cartes de répartition dans
l’espace et échelles d’ancienneté dans le temps; pour certains détails trop
petits, des loupes sont fixées au dessus des objets et même de nombreux
microscopes , fixés sur des tablettes et éclairés électriquement , sont mis à
la disposition des visiteurs.
Aux fossiles, on joint de plus des reconstitutions, des modèles grossis
des organes intéressants ainsi que des animaux ou des plantes actuels à
titre de comparaison.
Pour la géologie, aux roches et fossiles caractéristiques sont jointes des
séries spéciales consacrées à l’action de l’eau, des glaciers, du vent, à la
définition des dyke, faille, etc., aux divers types de plissements et cela à
grand renfort de photographies.
A la minéralogie est jointe une série appliquée (matériaux de construc-
tion, combustibles, etc. J.
La présentation des collections mortes de botanique est ce qui m’a le
plus frappé, non pas que leur aspect soit spécialement artistique mais
parce qu’il est particulièrement ardu de les présenter de façon à intéresser
le public et cependant j’ai vu, au moment des examens, des élèves d’écoles
correspondant à nos écoles primaires supérieures ou à nos lycées, les par-
courir un crayon à la main, prenant des notes et des croquis.
Trois séries sont réalisées :
La première , qu’on peut appeler la série morphologique , sert à définir
les divers organes et les formes de ceux-ci qui sont expliquées par de
courtes notices et des échantillons de feuilles, de tiges, de racines, de
fleurs, etc.
La deuxième série, ou série systématique, passe en revue toutes les
familles végétales; pour chacune d’elles, à côté d’une courte description,
472 —
d’un diagramme et d’ime coupe lougitudiuale grossis de la fleur, sont ex-
posés les principaux types secs ou en alcool avec croquis ou photogra-
phies leurs produits, la carte de leur répartition géographique et
l’échelle de leur ancienneté géologique.
A celte série, est joint un herbier monté sur volets vitrés où figurent
toutes les plantes de la flore anglaise avec indication de leurs caractères
distinctifs.
La troisième série, ou série biologique, montre les divers organes uti-
lisés dans l’alimentation, des exemples de gigantisme et de nanisme, de
monstruosités, les particularités des plantes parasites, désertiques, aqua-
tiques, de terrains salés, de montagnes, etc., les rapports des insectes et
des plantes (pollinisation, plantes dites carnivores), le mécanisme de la
fécondation et des mouvements, le tout avec des échantillons, des photo-
graphies, des modèles grossis , des notices détaillées et des dessins de
coupes micrographiques.
Les collections de botanique appliquée sont groupées tantôt par famille ,
tantôt par sortes de produits (textiles, oléagineux, alimentaires, etc.). Ce
dernier procédé intéresse évidemment plus les non-spécialistes surtout
lorsqu’il est accompagné à profusion de dioramas et de diagrammes indi-
quant la production, la consommation et la valeur.
Il y a lieu de signaler aussi la disposition des herbiers bien que ceux-ci
(sauf l’herbier d’Angleterre cité plus haut) soient réservés aux chercheurs
mais pas mis à la disposition du public. Ils sont disposes dans des armoires
fermant par une porte, disposées perpendiculairement aux parois longitu-
dinales des galeries, de chaque côté des fenêtres, limitant ainsi des places
de travail particulièrement bien éclairées. Les paquets , de petite taille , ne
sont pas serrés entre deux cartons et les chemises sont superposées à même
dans ces cases. Les familles et les genres sont rangés dans l’ordre systéma-
tique et les espèces — au moins à Kew — dans l’ordre géographique à
l’intérieur duquel elles suivent l’ordre alphabétique.
L’idée d’enseignement se retrouve dans les jardins zoologiques où beau-
coup d’animaux (mammifères marins, ours, caprins, certains singes,
oiseaux d’eau , poissons et surtout reptiles et batraciens) sont exposés dans
un cadre représentant leur milieu naturel, ou d’autres (zèbres, bisons,
buffles, antilopes, etc.) sont présentés par séries avec notices et dessins
coloriés expliquant leurs différences spécifiques. On a même soin de don-
ner aux cormorans et aux pingoins leur pitance de poissons vivants dans
une immense cuve de verre fortement surélevée de façon à ce qu’un nom-
breux public puisse suivre leurs évolutions sous l’eau.
W Les échantillons conservés en alcool sont particulièrement frappants car on
leur a maintenu une couleur verte très voisine de la couleur naturelle au moyen
d’un traitement par l’acide acétique et un sel de cuivre.
— 473 —
Pour les plantes vivantes, même souci d'enseignement, puisqu’elles sont
nommées non seulement dans les jardins botaniques mais même dans les
parcs et jusque dans les petits squares où des étiquettes donnent les noms
des variétés de plantes d’ornement employées dans la décoration des
corbeilles.
Evidemment les jardins botaniques possèdent tous des écoles de bota-
nique où les plantes sont rangées dans l’ordre systématique en plates-
bandes mais les arbres et arbustes sont groupés dans de vastes arboretum
et fruticetum où ils peuvent prendre tout leur développement sans nuire
aux plantes herbacées qui sont seules alignées dans les plates-bandes.
A côté des écoles de botanique, existent, en plein air ou en serres, des
groupements géographiques ( plantes de l’Afrique australe , du Mexique ,
de l’Australie, etc.) et biologiques (plantes de rocailles, désertiques, de
milieux très humides , d’ombre , etc. ).
Dans le parc d’agrément de Battersea, on a même réalisé un « jardin
subtropical». Le nom est évidemment exagéré mais il n’en est pas moins
intéressant de voir réunies, dans une jolie scène paysagère, une belle
série de plantes succulentes, des Dracœna, des Cordyline, et de nombreux
représentants de la flore australienne ( Eucalyptus , Légumineuses , Pro-
téacées ).
Je noterai, en terminant que dans les musées londoniens ont lieu,
chaque jour, des conférences-promenades dirigées par des spécialistes qua-
lifiés dans une partie ou l’autre des collections et qu’à certains jours dits
rr jours d’étude» les prix d’entrée sont majorés afin de diminuer l’affluence
du public et laisser plus de tranquillité aux travailleurs largement admis.
S’il me fallait condenser en quelques mots ce qui m’a le plus frappé dans
la visite des musées britanniques, je dirais que la muséologie y est très
avancée et la pédagogie développée à un degré surprenant.
Muséum. — xxxm.
— 474
Méthode de préparation des artères de l’encéphale
SANS INJECTION ET SANS INCISION.
PAR M. B. HlNDZti.
Les travaux cousacrés aux plissements [du cerveau sont beaucoup plus
nombreux que ceux qui concernent les vaisseaux cérébraux, et cela autant
pour le cerveau des hommes d’élite que pour celui des Primates en général.
Cependant la morphologie des artères cérébrales a une importance égale
à celle de la morphologie des sillons des hémisphères du cerveau, comme
le montrent les travaux de nombreux auteurs
Il semblait autrefois impossible d’étudier les vaisseaux du cerveau sans
les injecter: d’autre part, on reçoit ordinairement le cerveau déjà extrait et
durci par le formol. Il ne reste aux anatomistes qu’à enlever la méninge et
qu’à étudier les sillons et les circonvolutions. De cette manière on perdait
les vaisseaux.
Gomme je l’ai déjà montré dans mes travaux précédents (2), on peut pré-
parer les artères cérébrales sans détruire le cerveau et même sans le dissé-
quer.
On peut utiliser cette méthode autant pour le cerveau humain que pour
le cerveau des autres Vertébrés. Elle a une grande importance surtout
pour les Primates, parce qu’il est presque impossible d’avoir pour eux des
vaisseaux injectés suffisamment.
Dans le laboratoire d’Anatomie comparée du Muséum, sous la direction
de M. le professeur Anthony, j’ai pu perfectionner ma méthode précédem-
ment exposée en russe et en allemand.
W Voir la littérature dans: B. de Vkies. «Sur la signification morphologique
des artères cérébrales.» Arch. de Biolog.1, XXI, 190.5 , et Oertel. «Ueber die Per-
sistenz embryonaler Verbindungen zwischen der A. carotis interna und der A.
vertebralis cerebralis:» Abh. z. 55 Bd. Anat. Anzeiger, 193a.
W Les artères du cerveau du poète arménien Ovanece Toumanjane, Joivrn.
russe d’ Anthropologie , t. 1 3 , cah. B et 4, 1936. En russe.
— - Sur la question des recherches sur les artères cérébrales des hommes
d’élite. Jubileiny Sbornik Rossolimo. Moscou, Gossisdate, 1935. En russe.
— Die Hirnarterien einiger liervorragender Personlichkeiten. Anat. Anz.,
Bd. 6a , 1936-1937.
— Les artères du cerveau des hommes d’élite. Bull. et. Mém. de la Soc. d’ An-
thropologie de Paris, n°“ 4, 5 et 6, 1936.
— 475 —
Elle comprend deux phases séparées: i* lextraction des artères; et
a0 leur montage.
1. Les modes d’extraction des artères.
Ges modes diffèrent selon le but qu’on poursuit et selon l’état du cer-
veau.
a. Quand le cerveau est frais et qu’on ne doit pas le conserver, on peut
le laisser macérer; au bout de quelques jours en le lavant dans l’eau cou-
rante on peut enlever la pie-mère avec toutes les artères jusqu’aux arté-
rioles même. Pour les manipulations de la seconde phase ce matériel est
d’une qualité supérieure.
b. La technique devient beaucoup plus compliquée quand il faut étu-
dier la topographie des artères tout en conservant le cerveau.
Cependant il me semble que l’étude morphologique du cerveau exige
fatalement sa dissection partielle. Voilà la raison pour laquelle je préfère
exposer le mode d’emploi dans ce cas.
Quant aux coupes du cerveau , je dois ajouter que la pratique ordinaire
ne me semble pas satisfaisante. La plupart des anatomistes coupent le cer-
veau en deux moitiés dans le plan sagittal, les autres séparent d’abord le
cervelet. L’inconvénient consiste en ce que chaque auteur a ses méthodes
et qu’on obtient ainsi des parties différentes et incomparables entre elles,
et dans tous les cas le tronc du cerveau perd sa valeur pour une étude
descriptive.
Il me semble que la méthode de dissection du cerveau doit être unifiée.
J’ai proposé, dans un de mes travaux précédents, les sections qui ont, à
mon avis, une valeur morphologique (1).
Comme instruments il faut avoir : deux pinces très fines (comme celles
utilisées en ophtalmologie) , deux épingles et des petits ciseaux. Le cerveau
doit être plongé dans l’eau , dans un cristallisoir. 11 faut avoir aussi des fils
de soie de différentes couleurs, par lesquels on puisse marquer les artères
sur les préparations, sur les notes et sur les photographies.
i° On pèse le cerveau et on mesure son volume.
2° On fait six photos dans toutes les normes à la grandeur naturelle. Si
le cerveau est frais on le photographie sous l’eau selon la méthode de
Retzius.
3° Commencer la préparation de l’artère cérébelleuse inférieure posté-
rieure d’un côté (droit) et finir par l’artère cérébelleuse supérieure droite.
b) Sur ta question des recherches somatiques sur les hommes de capacités men-
tales éminentes. Arch. clinique du génie et de capacité, cah. 3, î Ç)o5. Ekaterin-
bourg. En russe.
3i .
— "476 —
4Ü On sépare ensuite l’hémisphère droit du cervelet par une coupe
sagittale du vermis et par la section des pédoncules cérébelleux.
5° On prépare les artères de l’hémisphère droit en commençant par l’ar*
Fig. 1.
Préparation des artères du cerveau d’un aliéné d’un des hôpitaux de Paris
faite selon la méthode décrite. Collection du Muséum, n° A. îA. 5oi.
tère cérébrale postérieure et en finissant par l’artère cérébrale antérieure.
On prépare aussi toutes les artères du côté droit du polygone de Willis.
6° On sépare l’hémisphère droit par une coupe sagittale à travers le
corps calleux, le chiasmia, la fosse de Tarin jusqu’au pont de Yarole, et
par une coupe perpendiculaire du pédoncule du cerveau. On laisse le corps
quadrijumeau avec le tronc du cerveau.
— 477
7° On prépare les artères du cervelet gauche.
8° On sépare le cervelet par la section des pédoncules cérébelleux.
9* On sépare l’hémisphère gauche du cerveau par la section perpendi-
culaire du pédoncule du cerveau.
io° On peut faire photographier la surface mésiale de l’hémisphère
gauche avec les artères et celle de l’hémisphère droit sans les artères.
il* On prépare les artères de l’hémisphère gauche.
Il faut ajouter qu’on doit tirer les artères avec toute la méninge, ce qui
donne toutes les branches, souvent jusqu’aux artérioles. Les artères doivent
être liées par les soies de différentes couleurs , marquées en rouge sur les
photos.
c. Le mode d’emploi devient plus simple si le cerveau est frais et si l’on
n’étudie que le tableau général des vaisseaux et non leur répartition entre
les circonvolutions.
IL Montage des préparations.
Pour faire une préparation durable, aplatie entre deux verres, il faut :
i® Colorer toute la masse des artères dans un colorant histologique (1)
pour les différencier du fond de la méninge.
a* On porte toute cette masse, soigneusement lavée, dans un cristal-
lisoir avec de l’eau, et on sépare avec deux pinces fines les artères de la
pie-mère. Une coloration bien faite permet de distinguer même les artères
les plus petites. Ce travail exige beaucoup de patience.
3° Les artères ainsi libérées de la pie-mère et des veines voisines sont
placées dans une cuvette photographique assez grande (4ox4ocm.).
Au fond de cette cuvette on pose une plaque de bois contreplaqué, ou de
liège, ou de carton, recouverte d’une feuille de papier blanc, marquée
par deux axes perpendiculaires. Le papier est fixé par des punaises. La
cuvette est remplie d’eau. On arrange les artères de la manière la plus par-
faite, on les fixe par des épingles entomologiques , et on les, libère peu à
peu du reste de la méninge.
4° On enlève le carton avec toutes les artères, on détache les épingles
et les punaises.
5° On couvre les artères avec une plaque de verre (4o x 5o cm.).
6* On retourne le tout.
Par exemple : l’hématoxvline d’Ehrlich, le carmin aluné, la fuchsine, etc.
— 478 —
7° On enlève d’abord le carton, puis le papier, avec soin et attention
pour que les artères restent sur le verre.
8° On verse sur la plaque de verre de la glycérine.
9° Pour aplatir toutes les artères , on les couvre par une autre plaque
de verre, on met un poids et on les laisse ainsi pendant quelques jours.
i o° On change deux ou trois fois la glycérine en respectant l’arrange-
ment des artères.
ii° Enfin, dès que les résultats sont assez satisfaisants, on sèche la
préparation avec du papier à filtre jusqu’à ce que le papier reste tout à
fait sec. On photographie la préparation en grandeur naturelle, soit avec
un appareil photographique, soit directement par contact.
1 2° La préparation peut être fermée sur ses bords par une bande de
papier noir, collée sur les deux verres. On peut aussi la déshydrater, la
pénétrer de xylol et l’inclure dans le baume de Canada. Pour éviter le
déplacement des artères il faut faire toutes ces manipulations à travers du
papier à filtre posé sur la préparation.
Avant de terminer cet exposé, je voudrais noter les défauts et les avan-
tages de cette méthode.
Les défauts sont les suivants :
La préparation est plate, c’est-à-dire que la véritable situation des
artères dans l’espace n’est pas conservée ; elle ne permet pas de voir la ter-
minaison des artères dans la substance cérébrale; elle ne conserve que les
anastomoses les plus rapprochées; enfin elle produit un changement du
diamètre des artères.
Ses avantages, en comparaison avec la méthode d’injection, sont nom-
breux et importants :
i° Cette méthode est plus simple, car le succès ne dépend que de l’ha-
bileté de l’expérimentateur, tandis que la méthode d’injection exige en
outre des cadavres frais, des masses à injection souvent coûteuses et des
instruments délicats appropriés à chaque cas. Elle permet l’utilisation
des cerveaux déjà extraits sans injection.
2° Les préparations par l’injection ne montrent que les artères superfi-
cielles. la méthode en question donne la possibilité de voir toutes les
artères et de les conserver. ...... , .
3° La masse à injection ne pénètre presque jamais dans tous les vaisseaux
et les artères non injectées sont perdues pour l’étude, tandis que la méthode
en question laisse toutes les artères dans les mêmes conditions de visibilité.
479 —
U° Pour étudier toutes ies artères de l’encéphale injecté, il faut le cou-
per et même parfois le détruire (par exemple pour l’artère sylvienne); la
méthode en question le laisse intact.
5° La méthode d’injection ne donne pas le tableau entier des artères,
mais des tableaux partiels. Par la méthode décrite ici on obtient une prépa-
ration complète et indépendante du cerveau.
6° Celte méthode donne des préparations très faciles à comparer.
7° La méthode d’injection modifie le diamètre des vaisseaux et ne per-
met pas de mesurer le degré de ces changements, ce qui est possible, au
contraire, dans la méthode décrite.
La méthode en question, employée largement par les zoologistes, les
anatomistes, les anthropologistes et les neurologistes, ne tardera pas pro-
bablement à s’améliorer encore. Elle peut être, de plus, appliquée aussi à
l’étude du système vasculaire de toutes les parties du corps.
480 —
Essais de mensurations sur des Muridés ( Mammifères Rongeurs),
par M. A. Chappellier.
[Suite. )
Conclusions.
i° La longueur de queue, comparée à la longueur totale du corps (lon-
gueur totale = tête + corps + queue), fournit, chez les Rongeurs Muridés,
des données utilisables dans les tableaux de détermination.
2° Dans plusieurs cas, ce caractère permet de reconnaître, sans erreur,
des genres et même des espèces — tout au moins, un groupe d’individus
d’une même espèce :
Mus ( Epimys ) decumanus 1/2 L>Q> i/3 L.
Mus rattus Q > 1/2 L.
Mus musculus Q = 1/2 L.
Arvicola arvalis Q = i/4 L.
Arvicola rutilus Q = i/3 L.
3° Les deux sexes d’une même espèce ou variété et les différentes varié-
tés d’une même espèce entre elles ne paraissent pas présenter de différences
appréciables, quant au caractère considéré.
h° Les trois modes de mensuration employés : sur table, sur règle, au
compas , fournissent des résultats concordants et assez voisins les uns des
autres, avec de très rares exceptions individuelles. On peut donc adopter
celui des trois modes de mensuration qui est le plus pratique :
Le compas s’élimine à cause d’incommodités dans sa manipulation;
La mensuration de la queue sur règle peut être acceptée, mais elle .
apporte une opération et un matériel supplémentaires , puisque L est me-
suré sur table; déplus, les animaux sont moins faciles à manier sur règle
que sur table.
11 y a donc intérêt à employer la seule mensuration sur table qui réunit
tous les avantages de commodité et de rapidité.
5° C’est la mensuration sur table que j’indiquerai dans le questionnaire
de l’enquête sur les Rongeurs, tout en cherchant à compléter les données
réunies jusqu’ici, soit par l’étude d’espèces non encore examinées, soit par
l’examen de plus nombreux individus des deux sexes et de tout âge.
- 481 —
EXPLICATION DEE PLANCHES.
Indications communes à toutes les figures : ies animaux sont rangés par ordre
de longueurs totales croissantes — les courbes ont été établies grandeur nature-,
la réduction est uniforme pour chaque planche — ligne des abscisses : mensura-
tions ; ligne des ordonnées : nombre d’individus mesurés ; L = longueur totale
des animaux (tête + corps -)- queue); 1/2 L, i/3L, i/4 L = demies, tiers et
quarts des longueurs totales ; Q — longueur de queue, mesurée à partir de l’anus ;
R = longueur de queue , mesurée sûr règle ; G = longueur de queue , mesurée
au compas.
Planche I (réduction au i/4).
Figure 1 . — Mus decumanus Pallas ; mensuration sur table.
Figure 2. — Mus decumanus Pallas; même mensuration, mêmes animaux,
sexes séparés.
Planche II (réduction au i/3).
Figure 3. — Mus decumanus Pallas; courbe d’après mensurations de Hovell.
Figure 4. — Mus decumanus Pallas; courbes d’après chiffres de Miller.
Figure 5. — Mus decumanus Pallas ; ensemble des courbes Q , R et G.
Figure 6. — Mus rattus Linné; courbes d’après chiffres de Miller; (R) — Mus
rattus rattus; (A ) — Mus rattus alexandrinus.
.Planche III. (réduction au i/3).
Figure 7. — Mus musculus Linné; mensuration sur table.
Figure 8. — Mus musculus Linné; ensemble des courbes Q, R et G; en fin
pointillé, la courbe 1/2 L.
Figure 9. — Mus musculus Linné; courbes d’après chiffres de Miller; (S) =
Mus musculus musculus ; (A ) = Mus musculus azoricus; (R ) = Mus musculus mu-
ralis.
Planche IV (réduction au 1/2).
Figure 10. — Arvicola arvalis Pallas; en haut : courbe Q; en bas : à gauche,
courbe R et à droite, courbe G.
Figure 11. — Arvicola arvalis Pallas; courbes d’après chiffres de Miller;
(A) = Arvicola arvalis arvalis; (L) = Arvicola arvalis levis; (M) = Arvicola arvalis
mrridianus.
Figure 12. — Arvicola rutilus Pallas; en haut : courbe Q; en bas : à gauche,
courbe R et, à droite, courbe G.
— 485 —
Fi j 10
50 7" 100
ARViCOLA RUTILU5 PALLAS
FJÿ. 72
Planche IV.
— 48.fi —
Etude d’une Collection d’Oise aux de l’Equateur,
donnée au Muséum par M. Clavery,
par M. J. Berlioz.
[Suite.)
Trochilidés.
L’importante série de Trocbilidés renferme, à côté des espèces ordinaires
de la région de Quito, deux espèces beaucoup plus rares , propres à l’Orient
équatorien, le Campylopterus Villavicencio elle Phlogophilus hemileucurus :
Phaetornis superciliosa Moorei Lawr. — 2 d ad. : San José.
Cette race représente dans le haut bassin de l’Amazone une espèce
polymorphe, répandue dans tout le nord de l’Amérique du Sud.
Pygmornis griseogularis (Gould). — d ad. : Rio Suno.
Sœpiopterus (= Campylopterus) Viüavicencio (Bourc.). — d ad. : San
José.
Une des gemmes de cette collection; ce superbe Colibri, toujours assez
rare dans les Musées, n’est connu que de l’Equateur oriental (bassin du Rio
Napo, affluent de l’Amazone) et se distingue aisément de la plupart des
autres Campyloptères par son bec allongé et presque droit.
Petasophora iolata (Gould). — 5 d et 9 9 ad. : Gerro Mojanda; Vallée
de Tumbaco.
Espèce purement andine, des plus communes en Equateur.
Prasitis melanorhynchus (Gould). — 2 d, 1 9 ad. : Vallée de Tum-
baco.
Thalurania nigrofasciata (Gould). — 3 d ad. : San José.
Cette espèce répandue dans tout le haut bassin de l’Amazone, ne se
trouve, en Equateur, que dans la région orientale.
Adelomyia melanogenys (Fraser). — 3 d, t 9 : Aluguincho.
Phlogophilus hemileucurus Gould. — ? d, 2 9 ad. : San José.
Ce petit Oiseau-Mouche, aux couleurs peu brillantes, représente un type
assez isolé, par ses caractères tyès particuliers, dans l’immense groupe des
Trochilidés. il est exclusivement cantonné dans le bassin amazonien de
,7!
l’Ecjuateur, région en dehors de laquelle il n’a jamais été trouvé, Les deux
sexes possèdent un plumage à peu près semblable, gynémorphe.
Oreotrochilus Chimborazo Jamesoni Jard. — 3 c? et t 9 ad. : Cerro
Antisana.
Espèce bien connue, propre aux hautes altitudes de l’Equateur.
Patagona gigas (Vieill. ). — 1 d ad., 1 d juv. , 1 9 : V. de Tumbaco.
L’Équateur est la limite septentrionale de cet Oiseau, propre aux hautes
régions andines et dont l’habitat s’étend au sud jusqu’au Chili centrai.
Aglœactis cupreipennis (Bourc.). — 4 d ad., ?2 9 : Cerro ±Mojanda;
Papallacta.
Pterophanes cyanopterus (Fras.). — 2 d imm. : Cerro Mojanda.
Calligenia Lutetiæ (Del. et Bourc.). i d ad. , a 9? : Aluguincho, —
a d ad. : Papallacta.
Un des Oiseaux-Mouches les plus abondants dans les Andes, autour de
Quito. — Les spécimens du versant oriental avaient été rapportés par
Goodfellow à une race particulière sous le nom de C. L. Hamiltoni, dont
la localité typique serait Papallacta. En réalité, les deux spécimens que
nous signalons ici de cette même localité ne diffèrent pas des autres et
nous nous rangeons tout à fait à l’avis de Chapman ( Bird-Life in Ecuador,
1926, p. 3o5), qui considère comme inexistante cette distinction sub-
spécifique.
Bourcieria torquata (Boiss.). — 2 d* ad. et imm. : Huila.
Espèce propre à la Colombie et à l’Équateur, mais , en ce dernier pays ,
seulement dans la Cordillère orientale.
Bourcieria fulgidigula Gould. — 2 d, 2 9 ad. : Aluguincho.
Très voisine de la précédente, cette espèce la remplace sur le versant
occidental des Andes de l’Équateur.
Docimastes ensifer (Boiss.). — 4 d ad. et imm. : Aluguincho; Cerro
Mojanda; Papallacta.
Heliotrypha eæortis (Fraser). — 2 d ad. : Huila.
Eriocnemis Luciani (Bourc.). — 2 d, 2 9 ad. : Cerro Mojanda.
Psalidoprymna Victoriæ ( Bourc. ). — 3 d, 1 9 : Cerro Mojanda ; Y. de
Tumbaco.
Psalidoprymna gracilis (Gould). — 3 d, 3 9 : Cerro Mojanda; Y. de
Tumbaco.
Metallura tyrianthina (Lodd.). — 4 d, 3 9 : Cerro Mojanda; V. de
San Pedro Tingo ; Huila.
Chalcostigma Stanleyi (Bourc.). — d presque ad. : Cerro Antisana.
Espèce tout à fait localisée, comme les Oreotrochilus, dans les hautes
altitudes, au voisinage des neiges; ne se trouve que dans l’Équateur et le
nord du Pérou.
488 —
Myrtis Fannyæ (Less.). — 2 d*, 1 9 ad. : V. de Tumbaco.
Dans le nord de l’Equateur, cet Oiseau-Mouche, qui se retrouve aussi
au Pérou sur les deux versants des Andes, est une des espèces les plus
caractéristiques des Andes occidentales seulement,
Acestrura Mulsanti (Bourc.). — 2 cf, 1 9 ad. : V. de Tumbaco.
Pteroptochidés .
Scytalopus fuscus latrans Hellm (=S. magellanicus pars. , auct). — 1 d
et 1 9 ad., 2 9?imm. : Cerro Mojanda.
D’après les caractères indiqués par Hellmaÿr ( Cat. of Birds of Amer. ,
III, 1924, p. 11), il nous semble impossible de séparer spécifiquement
cette race nord-andine de la forme S. fuscus typique, des Andes méri-
dionales. D'ailleurs les deux spécimens 9, qui nous signalons ici
comme vraisemblablement immatures , présentent des caractères de colora-
tion les rapprochant de celte dernière : coloration générale d’un gris un
peu plus pâle, avec des traces mal définies de bandes roussâtres vers la
région anale, tandis que les adultes sont uniformément d’un gris foncé.
Scytalopus Jemoralis micropterus (Sel.) [=5. analis, auct.]. — 1 9 :
Aluguincho.
Espèce propre également aux Andes septentrionales. Le seul spécimen
que nous signalons ici a le dessus du corps fortement teinté de brun, selon
le caractère distinctif donné pour la race de Colombie et de l’Equateur.
Acropternis orthonyx infuscata Salv. et Fest. — d ad. : Pilon.
Conopophagidés .
Conopophaga aurita occidentales Chubb. — 1 d, 2 9 ad. : Rio Suno.
Ces spécimens, qui sont caractéristiques de la race du haut bassin de
l’Amazone, n’en accusent que davantage la faible différence de teinte qui
sert à distinguer celle-ci de la race typique, du Bas-Amazone et des
Guyanes.
Corythopîs torquata sarayacuensis Chubb. — d ad. : Rio Suno.
Ce curieux Oiseau est également un représentant de la faune amazo-
nienne , dont la race andine est fort peu différente du type.
Formicarifdés*
Cette importante famille est, comme la précédente, abondamment
représentée surtout dans le bassin de l’Amazone, les Guyanes et le Brésil.
Aussi bien les Oiseaux que nous signalons ici sont-ils tous , — à l’excep-
tion des Grallaria, plus spécialement adaptés aux forêts andines de
moyenne altitude, — des habitants des basses forêts humides, à climat
1
chaud, de l’esl de l’Équateur. La plupart d’entre eux y représentent des
espèces possédant une aire de dispersion considérable et dont chacune
est connue par plusieurs races géographiques, souvent d’ailleurs fort peu
différentes les unes des autres : le haut bassin de l’Amazone, comprenant
les territoires de la Colombie, de l’Equateur et du Pérou arrosés par ce
fleuve et ses affluents les plus occidentaux (Rio Napo, etc.) ainsi que les
confins du Vénézuéla et du Brésil, peut être considéré à ce titre comme
une région assez particularisée, possédant ses types spécifiques et sub-
spéeifîques propres, dont la série mentionnée ci-après donne un aperçu
significatif.
Cymbilaimus linealus intermedius (Hart, et Goods. ). — a (?, 1 9 ad. :
San José ; Rio Suno.
Thamnistes unabatinus æquatorialis, Sel. — 9 ad. : San José.
Myrmotherula ornata saturala ( Chapm. ). — 9 ad. : San José.
Myrmotherula axïllaris melæna (Sel.). — d ad. : Rio Suno.
Espèce bien caractérisée par les longues touffes de plumes- blanches qui
ornent les flancs.
Myrmotherula longipennis Pelz. — d et 9 ad. : Rio Suno.
Myrmotherula Menetriesi pallida Berl. et Hart. — d et 9 ad. : Rio
Suno; San José.
Cette espèce et la précédente appartiennent au groupe particulièrement
complexe des Myrmotherula à plumage presque uniformément gris chez
le d : chez M. longipennis, la gorge est noire, comme chez M. Menetriesi
typique, mais chez la race pallida, la gorge est grise comme le dessous du
corps. Les femelles des deux espèces sont à peine distinctes l’une de l’autre.
Microrhopias (= Formicivora ) quixensis (Corn.). — d ad. : Rio Suno.
Cercomacra serva (Sel.). — d ad. : Rio Suno.
L’identification de ce spécimen laisse place à quelque doute, car la
queue fait presque entièrement défaut : elle est réduite à deux rectrices
latérales, noires avec une très petite tache blanche au sommet. Mais par
ses proportions, ainsi que par son plumage noirâtre, marqué de blanc
sur le dos et les couvertures alaires, il nous semble bien devoir être rap-
porté à cette espèce, propre au versant oriental des Andes, de l’Équateur
à la Bolivie.
Myrmoborus myotherinus (Spix). — d ad. : Rio Suno.
Hypocnemis cantator peruviana Tacz. — 9 : Rio Suno.
Sclateria schistacea subplumbea (Sel. et Salv.). — d ad. : San José.
Celte espèce, que ses affinités énigmatiques ont fait ranger autrefois
parmi les Dysithamnus , est difficile à caractériser; le mâle paraît surtout
distinct par les très petites taches blanches des tectrices alaires, réduites à
Muséum..
XXXIU.
32
— 490 -
un point apical et non à une bordure, le reste du plumage étant d’un gris
sombre uniforme,
Formicarius analis Zamorae Cliapm. — 3 ad., (3 imm., a 9 ad. : San
José; Rio Suno.
Race propre à l’est de l’Equateur, d’une espèce très répandue en Amé-
rique tropicale. Le spécimen que nous considérons comme immature, se
distingue des autres, — cas d’ailleurs très général dans tout ce groupe
d’Oiseaux, — par la gorge blanchâtre variée de noir et la teinte d’un gris
moins pur, plus teintée de brun , du dessous du corps.
Hylophylax nœvia Theresæ (Des Murs). — <3 et 9 ad. : San José.
Cet Oiseau est un des plus remarquables de la famille par i’ornemenia-
tion compliquée de son plumage. La race haute-amazonienne, à laquelle
appartiennent ces spécimens, se distingue nettement de la race typique
guyanaise par la teinte fauve pâle et non blanche de ses taches.
Myrmomis torquata (Rodd.) [=Rhopoterpe t., auct.]. — 9 ad. : Rio
Suno.
Les trois espèces suivantes de Grallaria représentent un tout autre élé-
ment faunique que les précédents : ce sont des espèces purement andines,
propres aux forêts de la zone tempérée des montagnes. Toutes trois sont
d'ailleurs communes , en Colombie et en Equateur.
Grallaria squamigera Prév. et Des Murs. — a d1, i 9 ad. : Cerro
Mojanda; Aluguincho.
Grallaria quitensis Less. — 2 d\ a 9 ad. : Cerro Mojanda; Aluguincho.
Grallaria ruficapilla Lafr. — 2 d*, i 9 ad. : Cerro Mojanda; Aluguincho.
f iiraariidés.
Cinclodes fuscus albidiventer Sel.; — 3 et 9 ad. : Cerro Mojanda.
Race particulière aux montagnes de l’Equateur.
Cinclodes excelsior Sel. ( — Jpucerthia exc. , auct.). — 3 et 9 ad. :
Cerro Mojanda.
Espèce propre également à l’Equateur et au sud de la Colombie. Il est
impossible d’imaginer une similitude de plumage plus marquée que celle
qui existe entre cette espèce et la précédente, à tel point que l’on pourrait
même concevoir des doutes sur leur différence spécifique réelle : lorsque
les différents âges de l’une et de l’autre seront connus, sans doute pourra-
t-on se montrer plus affirmatif à ce sujet. Contentons-nous de constater
pour le moment que le C. excelsior ne diffère de l’autre que par ses pro-
portions plus considérables et son bec plus fort, légèrement incurvé au
sommet. Ce caractère ne saurait justifier en tout cas suffisamment la. sépa-
ration générique que la plupart des auteurs ont admise pour ces deux
491
formes et nous nous rallions à l’idée primitive de Sciater en rangeant le
C. excelsior parmi les Cinclodes, ainsi d’ailleurs que le suggère Hellmayr
(Cal. of Birds of Amer., IV, 1 9 a 5 , p. 5i).
Den«lrocola|tticlés.
Leptasthenura andicola Sel. — 2 c?, 1 9 ad. : Gerro Mojanda.
Espèce caractéristique des hautes altitudes de la Colombie et de l’Equa-
teur.
Synallaxis gu taris Lafr. — h dV: Aluguincho; Gerro Mojanda.
Nous nous rangeons à l’avis de Chapman qui considère la forme
Pichinchæ décrite par Stone, de l’Equateur, identique avec la forme typique
de Colombie. D’ailleurs les quatre spécimens signalés ici présentent
quelques différences individuelles dans la teinte plus ou moins ocreùse du
plumage, caractère auquel il ne faut pas attacher une importance exagérée.
Synallaxis Azarai media Chapm. (= S. frontalis, auct. ). — 4 cf, 1 9 ad. :
Aluguincho; Gerro Mojanda; V. de San Pedro Fingo.
Asthenes (= Siptornis ) flammulata (Jardine). — 2 cf, 1 9 : Curubi;
Gerro Mojanda.
Asthenes Wyalti æqualorialis (Chapm.). — c? ad. : Gerro Mojanda.
Margarornis squamigera perlata (Less.). — 4 d\ 2 9 ad. ; Aluguincho;
Gerro Mojanda; Huila; Papallacta.
Espèce très abondante dans le nord des Andes.
Premnoplex brunnescens (Sciât.). — c? et 9 ad. : San José.
Pseudoco tapies Boissonneani (Lafr.). — d1 ad. : Aluguincho.
Cet exemplaire est tout à fait identique aux spécimens typiques de
Bogota; il ne saurait donc être référé à la race Johnsoni Lônnb. et Rond.,
de l’Equateur oriental, — race d’ailleurs fort peu différenciée.
Philydor rujicaudatus (Lafr. et d’Orb.). — 2 9 id. et imm. : San José.
A l’inverse des précédentes, celte espèce n’appartient pas à la faune
audine, mais au contraire à la faune amazonienne, et elle est très répandue
dans toute l’Amazonie jusqu’en Guyane et en Bolivie. Elle est bien carac-
térisée par la couleur de l’uropygium et des sus-caudales qui, chez l’adulte,
sont colorés en brun olivâtre comme le dos — et non en roux comme les
lectrices — et sont légèrement frangés de roux seulement chez l’immature.
Automolus infuscatus (Sel.). — d* ad. : Rio Suno.
Espèce typique du bassin amazonien ; elle est bien caractérisée par la
teinte brun olivâtre du dos, l’absence de traits supra-oculaires et le dessous
du corps brun pâle, avec la gorge blanchâtre.
— 492 —
Automolus rubiginosus brunnescens nov. subsp. — <3 ad. : Rio
Suno.
Dessus de la tête brun terreux sombre, plus pâle vers les lores; tout le
dessus du corps et des ailes du même brun de terre faiblement teinté de
rougeâtre et passant au brun châtain sombre sur l’uropygium et les sus-
caudales; rectrices brun châtain sombre et terne en dessus, un peu plus
pâle en dessous. Côtés de la tête bruns; menton blanchâtre, passant au
fauve pâle sur la gorge et au roux fauve assez foncé sur les côtés et le bas
de la gorge, puis au brun ochracé sur la poitrine et les flancs, avec tout le
milieu de l’abdomen et les sous-caudales d’un ochracé plus pâle. Bordures
internes des rémiges primaires roux cannelle pâle; sous-alaires et axillaires
roux fauve assez vif.
Bec couleur de corne , avec la mandibule inférieure pâle.
Long, totale : 190 mm.; — aile : 80 mm.; — queue : 76 mm.; —
bec : 19 mm. ; — tarse ; 2 2 mm.
Cet Oiseau est évidemment celui que Chapman, dans sa révision des
Oiseaux de l’Equateur ( B . L. in Ecuador, 1926, p. 446) mentionne sous
le nom d'Aut. cinnamomeigula , Hellm. ; ce n’est toutefois qu’une forme de
VA. rubiginosus, espèce polymorphe bien caractérisée par la teinte rousse
de la gorge et l’absence de traits supraoculaires et qui, jusqu’à Chapman,
n’avait pas été signalée en Equateur. C’est ainsi un trait d’union tout naturel
entre les races des pays voisins, décrites par Hellmayr : A. r. cinnamomei-
gula, de Colombie, et A. r. Watkinsi, du Pérou. Notre spécimen leur res-
semble d’ailleurs par ses teintes générales beaucoup plus brunes et moins
rougeâtres que chez les races de l’Amérique centrale ; mais — autant que
des caractères puissent être jugés définitivement d’après ce seul exemplaire
et en l’absence des types voisins — il paraît s’en distinguer suffisamment
pour justifier sa séparation subspécifique; entre autres par sa gorge plus
pâle et par ses proportions sensiblement plus faibles, son bec court sur-
tout, qui le rapprochent au contraire de la race guyanaise, A. r. obscurus
Pelz. Peut-être, lorsque ces quatre races seront mieux connues, recon-
naîlra-t-on qu’elles n’en constituent en réalité qu’une seule, propre au
bassin de l’Amazone.
Quoi quil en soit, l’exemplaire que nous signalons ici se caractérise
essentiellement par ses proportions assez grêles et ses teintes sombres ,
aussi bien la couleur brune du corps que la couleur châtain de l’uropygium
et de la queue.
Hyloctistes subulalus (Spix) (— Automolus sub., auct.). — <3 ad. : San
José.
Propre également à la faune du Haut- Amazone.
Lepidocolaples lacrymiger œquatorialis (Mgx.). — <3 ad. : Pilon.
Xiphocolaples promeropirhynchus (Less.). — 9 ad. : Aluguincho.
493
Tyrànnidés.
Cette famille, une des plus considérables de i’avifaune américaine, est
abondamment représentée en Equateur, mais, à part les Agriornis et formes
voisines, d’origine plutôt patagonienne, la plupart des espèces signalées
ici appartiennent à des types largement distribués dans les Andes septen-
trionales, de la Colombie à la Bolivie.
Agriornis montana solitaria Sel. — 2 A, 2 9 ad. : Pilon; Cerro Mojanda;
Aluguincho.
Race nord-andine, adaptée aux hautes altitudes, d’une espèce plutôt
méridionale.
Agriornis albicanda (Phil. et Landb.) [= A. pollens, auct.]. — 2 (A ad. :
V. de San Pedro Tingo.
Celte espèce, de taille supérieure à la précédente, paraît habiter la zone
tempérée moyenne des Andes, de l’Equateur à l’Argentine.
Muscisaxicola ulpina (Jard.). — 2 A, 2 9 ad. : Cerro Mojanda.
Propre aux hautes altitudes des Andes du Nord.
Muscisaxicola maculirostris rufescens Berl. et Tacz. — A et 9 ad. :
V. de Tumbaco.
Race particulière aux Andes de l’Equateur.
Myiotheretes striaticollis (Sel.). — k A, t 9 ad. : Aluguincho; V. de
Tumbaco.
Ochthæca jumicolor brunneifrons Berl. et Stolzm. — (A et 9 ad. : Pilon;
Cerro Mojanda.
Ochthæca rujopectoralis rujipectus (Less.) [— O. Lessoni auct.]. — 3 (3,
1 9 ad. : Aluguincho; Curubi.
Ochtœca diadema gratiosa (Sel.). — h (A ad. : Aluguincho.
Sayomis nigricans latirostris (Gab. et Heine). — A et 9 ad. : V. de
Tumbaco.
Colonia (— Copurus ) colonus ( Vieiil.). — (A ad. : San José.
Espèce très répandue en Amérique du Sud; la variété fuscicapilla (Sel.),
du nord des Andes, nous paraît tout à fait insignifiante.
Pyrocephalus rubinus obscurus Gould. — A et 9 ad. : V. de Tumbaco.
Cette race, propre au versant Pacifique des Andes et assez mal caracté-
risée, comme la plupart des races de cette espèce, nous semble du moins
suffisamment distincte par la teinte sombre du dos chez le A-
(A suivre.)
Note critique sur le nichage du Pic tri dactyle en Bulgarie,
par M. N. Radeff,
Assistant au Muséum de Sofia.
Le ier janvier 1926, le Directeur des Institutions scientifiques de
S. M. le Roi Boris de Bulgarie, M. le Dr Jean Buresch, au cours d’une
excursion dans la haute montagne de Ryla (Bulgarie méridionale), Marche
de Tcham-Kouria, vers le lieu dit Ikonostas, à une altitude de i.5oo mètres
au-dessus de la mer, trouva un exemplaire de Picoides tridaclylus alpinus
Brehm, encore tout jeune, sur une couche de neige fraîche; celui-ci
paraissait mort depuis 1 ou 2 jours au plus. Son corps était encore entiè-
rement dépourvu de plumes, sauf la huppe jaune de la nuque, qui, avec
les trois doigts des pattes, permettait de l’identifier sans conteste avec l’es-
pèce en question.
Or, l’époque de nichage chez celte espèce se trouve, d’après les auteurs,
à la fin du mois de mai et au commencement du mois de juin.
Gomment expliquer dès lors l’observation de ce Pic tridactyle au
milieu de l’hiver? 11 ne pouvait s'agir, en effet, d’un individu âge, chez
lequel la putréfaction aurait fait tomber la plupart des plumes. On ne peut
admettre non plus la probabilité d’une conservation du corps pendant un
mois, comme c’est un fait connu chez le Loxia curviroslra par exemple,
qui, à cause de la consommation de graines des Conifères, peut se préserver
d’une putréfaction rapide , grâce à la résine contenue dans ces graines ,
mieux encore que le Pic tridactyle, qui ne se nourrit qu’en partie de ces
graines. Dans ces conditions, d’ailleurs, le corps aurait été certainement
la proie soit de Mammifères carnivores , soit de Rapaces.
L’hypothèse la plus plausible semble être en somme, que l’Oiseau
trouvé mort provienne d’une couvée dans une fente d’arbre et que le vent
ou tout autre accident l’ait fait tomber sur la neige.
Une conclusion s’imposerait alors: cette espèce nicherait-elle pendant
l’hiver comme le Bec-croisé?
Les observations et les recherches sur le nichage du Pic tridactyle sont
encore bien insuffisantes et loin d’être considérées comme parfaites.
Picoides tridactylus alpinus Br., de même que Charadrius morinellus,
Aegolius tengmalmi, Acantkis linaria cabaret, etc., est d’origine ancienne et
représente encore actuellement une des formes septentrionales qui, en
Bulgarie, sont restées après l'époque glaciaire. Ces formes, dites rrrelictes
— 495 —
glaciaires?), n’habitent, dans notre pays méridional, que les régions des
hautes montagnes, où domine un climat plus frais, leur convenant.
Théoriquement, il est donc très possible, que pour un tel Oiseau, ori-
ginairement adapté à une région riche en glace et en neige, le climat froid
temporaire de l’hiver ne l’empêche pas de nicher à cette époque de Tannée.
Ce qui est regrettable , c’est que , pensant simultanément au nichage
hivernal du Bec-croisé et au caractère de relicte glaciaire du Pic tridactyle,
M. le Dr J. Buresch soit resté avec l’impression d’un fait bien établi et
n’ait pas pensé à conserver le cadavre intéressant !
Liste des Reptiles et des Batraciens rapportes d’Indo-Chine
PAR M. P. CllEVEY.
Description d’une variété nouvelle de Simotes violaceus Cantor,
par M. F. Angel.
Au cours de son voyage en Indo-Chine, en qualité de naturaliste attaché
à la Mission Hydrographique d’Indo-Chine en 1926-1926, M. P. Chevey
a recueilli pour le service d’herpétologie une petite collection de Reptiles et
de Batraciens. Parmi eux se trouve un exemplaire d e Simotes violaceus toul
à fait remarquable par la grande longueur de sa queue, qui, à ma connais-
sance, dépasse de beaucoup, tout ce qui a été signalé, dans ce genre,
jusqu’à ce jour. .
REPTILES.
(«eekonidéK.
Gecko verticillatus Laur.
Cambodge : Baie de Béam. 22/IV/26.
Agamidés.
Calotes versicolor Daud.
Cochinchine : Saigon (Jardins de l’Arsenal). 10/IV/26.
Colubridcs.
Colubrinês : Simotes violaceus macrurus var. nov.
Annam : Pointe Lagan (sur les dunes). 17/V/26.
Tropidonotus piscator Schn.
Tonkin : Rizières de la rive gauche du Cua Cam (près de Haïphong).
20/XII/25.
Homalopsinés : Hypsirhina enhydris Schn.
Tonkin : Rizières de la rive gauche du Cua Gam (près de Haïphong).
2 5/XII/25.
Hydrophiinés : Enhydris Hardwicki Gray.
Annam (Pointe Lagan), pêché à la lumière, le soir, le long du bord.
17/V/26.
— 497
Vipéridés.
Lachesis gramineus Shaw. (206 plaques ventrales.)
Annam : Baie de Vung-Ro (Gap Yarella) à proximité de la côte.
5/VII1/26. £
BATRACIENS.
Ranidés.
Rana tigrina Daud. jorma typica Blgr.
2 ex. (S et 9 provenant du marché de Haïphong. 2Ô/I/26.
6 ex. jeunes des Rizières d’Haïphong.
D’après un document rapporté par M. Chevey, la bande vertébrale est
d’un beau rouge vermillon sur certains sujets; la teinte de fond est gris
verdâtre.
Bui'onidés.
Bufo melanostictus Schn.
Saigon : Jardins de l’Arsenal. 10/IV/26.
Simotes vioLACEüs macrurus var. nov.
Garactères du Simotes violaceus dont l’individu se distingue par la grande
longueur de la queue; celle-ci, comporte 83 plaques sous-caudales.
L’exemplaire mesure 447. millimètres de longueur totale : corps, 3oo mil-
limètres; queue, 147 millimètres.
Ecailles lisses sur 17 rangs. — Ventrales : i52. — Anale entière. — Sous-
caudales : 83. — Huit labiales supérieures, les quatrième et cinquième bordant
l’œil. — Une préoculaire avec, au-dessous, une sous-oculaire. — Deux postocu-
laires. — Temporales i+a(i-p3). — Quatre labiales inférieures en contact
avec les plaques gulaires antérieures, qui sont plus grandes que les postérieures.
Parmi les Simotes connus , une espèce décrite par M. Boulenger : Simotes
longicauda’'\ est déjà remarquable par la dimension de sa queue. Cette
forme fut capturée dans les montagnes Man-Son, au Tonkin, entre 3. 000
et 4.ooo pieds d’altitude. A cette espèce, Male. A. Smilb ajouta une variété
nouvelle : Simotes longicauda Joynsonim, provenant de la vallée Maa Yome,
Muang Ngow, dans le Nord du Siam. D’après les chiffres donnés par ces
deux auteurs pour les proportions de la queue par rapport à la longueur
totale, celle-là représente chez Simotes longicauda le cinquième de la lon-
gueur de l’animal, et, pour la var. Joynsoni, environ le septième.
(1) Armais and Mag. Nat. Hist. 7* s1*, vol. XII; p. 35 1-1 903.
W Journ. Nat. Hist. Soc. of Siam. Bangkok, vol. II; n° h ; p. 276-1917.
— 498 —
Chez l’exemplaire recueilli par M. Chevey, la queue fait le tiers delà
longueur totale, ce qui est tout à fait digne de remarque dans l’espèce
violaceus, à laquelle je rapporte cet exemplaire, et où la région caudale ne
représente le plus souvent que le dixième de la longueur de l’animal.
Au point de vue de l’écaillure céphalique, il semble utile de signaler une
petite scutelle située, de chaque côté, en arrière des postoculaires, dans le
coin supérieur de la grande temporale antérieure, et que je ne considère
pas comme une temporale véritable.
La coloration de l’individu peut se résumer ainsi : dessus du corps brun
jaunâtre clair avec, sur chaque côté du cou, une tache sombre, sertie de
noir. Sur la région médiane dorsale, immédiatement en arrière des 2 taches
collaires , une macule de même dimension que celles-ci est suivie à inter-
valles plus ou moins réguliers ( 2 à 4 séries transversales) de petits tirets
en zigzag formés par le bord noirâtre postérieur des 4 ou 5 écailles dor-
sales supérieures; ces petits tirets, bien marqués sur le cinquième antérieur
du corps, deviennent, après cette région et jusqu’au début de la queue,
beaucoup moins précis. Le dessus de la queue est de teinte uniforme.
Sur la tête, une bande foncée traverse les plaques préfrontales, l’œil, et
descend sur les sixième et septième labiales supérieures pour s’arrêter avant
le bord inférieur de ces plaques. A la partie postérieure des pariétales une
bande transversale forme 3 branches dirigées vers l'arrière ; celle de chaque
côté descend obliquement jusqu’en arrière des dernières labiales supé-
rieures, tandis que la branche médiane forme une tache ovalaire s’étendant
sur les 5 rangs transversaux d’écailles qui suivent immédiatement les
pariétales. Parties inférieures blanc jaunâtre, complètement uniforme.
— 499
Mission Gijy Babault,
Poissons du lac Ta NGANYIKA,
par M. le Dr Jacques Pellegrin.
M. Guy Babault a recueilli, lors de sa dernière mission au Congo belge
et dans l’Afrique orientale , un certain nombre de Poissons.
Je n’étudierai dans celte note que les espèces récoltées à Ouvira, dans le
Tanganyika, tout au Nord de ce grand lac à la faune ichtyologique si parti-
culière, bien mise en lumière par les travaux de Günther, Boulenger,
Steindachner et Regan.
On trouvera ci-dessous, dans l’ordre zoologique, la liste de toutes les
espèces rapportées au Muséum ainsi que la description d’une forme nou-
velle de la famille des Cichlidés, groupe particulièrement bien représenté
dans tous les grands lacs de l’Afrique équatoriale.
(HARKINIDÆ.
1. Alestes macrophthalmds Güntber.
CYPRINIDÆ.
12. Vâricorhinüs Ruandæ Pappenheim(1).
3. Barbus tropidolepis Boulenger.
SILUR1DÆ.
4. Clarias mossambicüs Peters.
5. Chrysichthys myriodon Boulenger.
6. Synodontis multipiinctatus Boulenger.
7. Pelmatochromis polylepis Boulenger (2).
8. — pleurospilds Boulenger.
(l) Le spécimen recueilli par M. Guy Babault mesure 210 millimètres. Les
types de l’espèce, atteignant seulement i5o millimètres, proviennent de Mkunda,
près Ruasa , Ruanda. Cette forme n’avait pas encore été signalée dans le Tan-
ganyika.
^ M. Tate Regan (Ann. Mag. Nat. Hist., 9, V, 1920, p. 87) place ce Poisson
dans un genre spécial Tylochromis qui a certainement au moins la valeur d’un
sous-genre.
— 500 -
9. Bathybates Graüeri Steindachner.
10. Enantiopds melanogenys Boulenger.
. 11. Stappersia singularis Boulenger.
12. Lamprologus modestüs Boulenger.
13. — Boulengeri Steindachner.
14. — callipterus Boulenger.
15. Tilapia Horei Güntlier.
16. — Dardennei Boulenger (1).
17. Boulengerochuomis microlepis Bouienger(2)
18. Simochromis Babaulti nov. sp.
19. Plecodus paradoxes Boulenger.
Simochromis Babaulti nov. sp.
La hauteur du corps, égale à la longueur de la tête, est comprise
3 fois i/4 dans la longueur sans la caudale. Le profil supérieur est assez
convexe. La tête est a fois î /a aussi longue que large. Le museau, aussi
long que large, est égal environ à la région postoculaire de la tête. L’œil,
fort grand, est contenu 3 fois dans la longueur de la tête, une fois dans
la longueur du museau. L’espace interorbitaire mesure les a/3 de l’œil. La
bouche est large, transverse, sa largeur égalant presque celle de la tête, et
n’arrive pas tout à fait en arrière sous le bord antérieur de l’œil. La lèvre
supérieure est très épaisse. Les dents sont en 4 séries à chaque mâchoire,
celles de la série externe plus volumineuses, bicuspides, au nombre de 3â
à la mâchoire supérieure, sans compter de chaque côté des prémaxillaires
5 à 6 dents coniques; les dents internes sont tricuspides. On ne distingue
qu’une seule rangée d’écailles sur la joue(3). 11 y a 7 courtes branchiospines
en bas du premier arc, plus 2 ou 3 rudimentaires antérieurement. On
compte 3a écailles, faiblement denticulées, en ligne longitudinale, en
ligne transversale. La ligne latérale supérieure perce 20 écailles, l’infé-
rieure 10. La dorsale est formée de 1 7 épines subégales à partir de la 6e
qui lait les 2/ 5 de la longueur de la tête et de 9 rayons branchus, les mé-
dians mesurant un peu moins de la 1/2 de la longueur de la tête. L’anale
comprend 3 épines, la troisième plus forte et plus longue que la dernière
de la dorsale et 7 rayons mous. La pectorale fait les 3/4 de la longueur de
la tête. La ventrale n’arrive pas tout à fait à l’anus. Le pédicule caudal est
1 fois 1 /3 aussi long que haut. La caudale est tronquée.
La coloration est blanc jaunâtre avec 8 larges barres noires transversales.
(O M. Tate Regan ( loc . cit. , p. 39) fait de cette espèce le type de son genre
Limnolilapia.
W Ce genre créé par moi en 190/1 , non admis par M. Boulenger ( Cat. Freshw.
Fish. Brit. Mus., III, igi5, p. 3o8), est repris par M. Tate Regan (loc. cit., p. kk).
W Peut-être des écailles sont tombées.
— 501 —
Une ligne noire s’étend sur la partie antérieure et supérieure de la dorsale
et s’arrête brusquement à la 8° épine. Les aulres nageoires sont grisâtres,
la pectorale et la ventrale plus foncées.
D. XVII 9 : A. III 7; P. 16; V. I 5; Sq. 3 1/2 1 82 ] 10.
N° 27~.3i8 Coll. Mus. — Ouvira (Lac Tauganyika) : Guy Babault.
Longueur :ôa4-ii = 76 millimètres.
Ce carieux petit Poisson que je me fais un plaisir de dédier à M. Guy
Babault qui l’a rapporté au Muséum et que sa dentition paraît devoir
placer dans le genre Simochromis Boulanger, se distingue nettement du
S. diagrarnma Blgr. aussi du Tanganyika, la seule espèce jusqu’ici connue
du genre, par son profil moins abrupt, sa bouche plus large, ses rangées
de dents et ses branchiospines moins nombreuses, et sa coloration.
Elle présente certains rapports avec le Tilapia Williamsi Boulenger du
lac Nyassa, dont la dentition est analogue et pour lequel M. Taie Regan (1)
a formé le genre Pseudotropheus dans lequel il fait rentrer h autres espèces
du lac Nyassa : Tilapia zébra Boulenger, T. aurata Bigr. , Pseudotropheus
novemfasciatus Regan, P. tropheops Regan.
W Pr. Zool. Soc. London, 1921, 2 , p. 681.
50l>
Concentration en oxygène dissous de l’eaij de quelques lacs,
TOURBIÈRES ET TORRENTS DU PLATEAU CENTRAL,
par M1,e M.-L. Verrier.
La teneur en oxygène dissous dans ies eaux courantes de notre pays est
connue principalement par les travaux de M. le Professeur Roule sur ies
rivières à Saumons. Récemment Hubault, dans sou étude sur les Invertébrés
torrenticoies , donne le résultat de mesures faites par lui sur des échantillons
provenant de torrents des Vosges et des Alpes.
Quelques mesures analogues ont été faites, en 1898, sur les lacs de
Genève et du Bourget par Delebecque qui, dans son travail sur les lacs
français, n’accorde qu’une importance minime à la concentration en oxy-
gène dissous de leurs eaux.
Les tableaux ci-joints donnent les résultats de mesures faites sur des
eaux prélevées dans différents lacs , tourbières et torrents de la région des
monts Dore, dans le Plateau Central , région non encore étudiée à cet égard.
Les échantillons ont été prélevés à ko centimètres de profondeur au
maximum; ce sont donc des échantillons d’eau de surface. Dans le cas des
lacs la prise a été faite à une distance du bord comprise entre 2 et 3 mètres.
J’ai employé, comme méthode de dosage, la méthode de Winkler dont
voici très rapidement le principe : Un volume déterminé de l’eau dont on
veut connaître la teneur en oxygène dissous est additionné de chlorure de
manganèse en solution à 80 p. 100, puis d’une quantité convenable d’une
solution concentrée de soude et d’iodure de potassium. Le chlorure de man-
ganèse, en présence de la soude, fixe l’oxygène dissous et se transforme
en hydrate manganique qui précipite. Le précipité se transforme sous
l’action de l’acide chlorhydrique concentré en chlorure manganique puis en
chlorure manganeux avec dégagement de chlore. Le chlore dégagé décom-
pose i’iodure de potassium introduit au moment de la stabilisation, donne
du chlorure de potassium avec libération d’iode. La quantité d’iode libérée
est en rapport avec la quantité de chlorures et d’hydrate de manganèse
formés au cours des réactions précédentes et par suite en rapport avec la
quantité d’oxygène dissous dans l’eau. Il suffit donc de doser l’iode libérée;
du résultat obtenu il est facile de déduire le volume d’oxygène cherché.
Dans chaque tableau ci-joint / — la température de l’air au moment du
prélèvement, /' = la température de l’eau au même moment, v — le volume
d’oxygène dissous dans un litre d’eau prélevé, v = le volume d’oxygène
— 505 —
dissous à la saturation pour ia même température — ce nombre est donné
par les tables de Fox — . Le rapport ^ a été établi pour permettre de
comparer entre elles les différentes concentrations mesurées. L’eau est
saturée ou sursaturée d’oxygène lorsque ce rapport devient égal ou supé-
rieur à l’unité.
Ces différentes mesures de concentration en oxygène ont été faites à la
période de l’année et au moment de la journée où la température des eaux
étudiées est voisine de son maximum. De plus, les prélèvements ayant été
effectués par temps couvert ou brumeux, sauf dans le cas des lacs Chambon
et d’Aydat, l’assimilation chlorophyllienne des végétaux aquatiques n’a pu
modifier d’une manière sensible la proportion d’oxygène dissous. Ainsi les
nombres exprimés dans les différents tableaux doivent être considérés
comme très voisins de la concentration minima en oxygène. II en résulte
que les eaux des lacs et torrents étudiés sont riches en oxygène dissous.
Les tourbières énumérées dans le deuxième tableau sont des tourbières
à différents stades de formation. Leur richesse en tourbe et par suite leur
ancienneté croît de la première à la troisième. Il semble donc que la con-
centration en oxygène de leurs eaux soit en rapport direct avec leur âge.
Ces résultats ne sont que les résultats préliminaires d’une étude ulté-
rieure plus complète où la concentration en oxygène pourra être mesurée
à différentes périodes de l’année, à différentes heures de la journée et
même de la nuit et sur des échantillons prélevés à des profondeurs variables.
A ces mesures seront jointes des observations sur la température des eaux
et leur acidité (concentration en ions hydrogène).
Les résultats exposés plus haut, de même que les recherches qui les
compléteront ultérieurement, ont pour but de constituer une étude des
conditions physico-chimiques des eaux des stations précédemment énu-
mérées. Ces conditions sont en rapport avec le faciès biologique de ces
stations, c'est-à-dire avec la nature, la répartition de leur faune et de leur
flore, qu’il s’agisse de zoo ou de phylo-plancton, de phanérogames ou
d'animaux supérieurs, tels les Poissons des lacs et des torrents.
Travail dd Laboratoire d’Ichthyologie du Muséum.
Muséum. — xxxm.
33
506
COCCIDIOSE INTESTINALE DE LA SALAMANDRE NOIRE
(Salamandra atra Laürenti ),
Note de Mme M. Phisalix.
Nous avons trouvé chez la Salamandre noire , espèce voisine de la Sala-
mandre tachetée, une Goccidie nouvelle, parasitant exclusivement l’in-
testin, surtout dans sa moitié postérieure.
Nos sujets, reçus en plusieurs lots, provenaient tous de la même loca-
lité, la Monta (Hautes- Alpes), située à 1.700 mètres d’altitude, où la
Salamandre tachetée , qui habite le versant italien , à une altitude beau-
coup moindre , n’a jamais été rencontrée.
Schizogonie.
Les schizontes se développent d’abord dans la portion externe des cel-
lules épithéliales, entre la cuticule et le noyau; ils s’y présentent sous la
forme de petites masses sphériques dans lesquelles se forment des granula-
tions ayant 2 p de diamètre; à leur complet développement, iis atteignent
un diamètre de i5 p, et mises en liberté dans la lumière intestinale, ces
masses ayant l’aspect de barillets, s’y étalent en une rosace de 6 à 10 méro-
zoïles. Ces derniers sont courts, piriformes, et mesurent 4 p 2 de long sur
2 p 1 de large.
Cette première forme de schizogonie est celle qu’on rencontre le plus
souvent, mais il en existe deux autres, qui en diffèrent par le volume des
barillets, ou corps à mérozoïtes, et par les dimensions et le nombre des
mérozoïtes. A maturité, le corps à mérozoïte de la deuxième catégorie me-
sure environ 21 p; il s’étale en 8 à 16 mérozoïtes, gros cylindres un peu
incurvés aux extrémités, mesurant 12 p 6 de long sur 6 p 3 de diamètre,
et présentant un noyau central.
Quant à la troisième forme des corps à mérozoïtes ils sont plus grands
encore; ce sont des sphères légèrement aplaties, mesurant 27 p 3 sur
3 1 p 5 suivant les 2 axes ; à l’intérieur les mérozoïtes y sont rangés en
2 étages superposés; on en compte de 12 à 20. A l’étalement, chaque mé-
rozoïte présente la forme d’un croissant très aminci aux deux extrémités,
pouvant atteindre 2 1 p de long sur 3-4 de large dans son plus grand dia-
mètre.
Ces 3 grandeurs de barillets se rencontrent parfois chez le même sujet,
tandis que d’autres en contiennent seulement deux. Elles ne correspondent
— 507
pas à des Coccidies distinctes, car sur les nombreux spécimens observés,
une soixantaine, nous n’avons jamais rencontré qu’une seule espèce
d’ookystes.
Ces 3 catégories de schizontes se développent tous au début sous la cuti-
cule des cellules épithéliales ; les schizontes n° 1 peuvent même y atteindre
leur maturation ; les schizontes n° 2 et n° 3 sont mis en liberté auparavant et
achèvent leur développement dans l’intérieur de l’intestin.
Sporogonie.
Macrogamètes et ookystes. — Les cellules qui se développeront en macro*
gamètes occupent, comme celles qui donneront des corps à mérozoïtes, la
région sous-cuticulaire. Elles sont ovoïdes; leur contenu est rapidement et
finement granuleux: lorsqu’elles ont atteint les dimensions de i5 p de
long sur îo p 5 de large, elles passent dans l’intestin, où a lieu la fécon-
dation et deviennent ookystes. Nous avons observé tous les stades de leur
développement, depuis le début. Lorsque la conjugaison vient de s’effec-
tuer, leur membrane est mince et déformable, ils mesurent 2 5 p 2 et
18 p 9 suivant leurs diamètres; puis il se fait une rétraction intérieure
amenant le granulum à l’état sphérique, tandis que la membrane s’épaissit
et que les contours en sont plus rigides. A cet état, l’ookyste mesure 21 p
sur 16 p 8. Puis cette sphère inférieure se boursoufle et se divise en
4 sporoblastes sphériques , mesurant chacun 1 o p 5 de diamètre et conte-
nant 2 sporozoïdes. Les ookystes mûrs mesurent 27p5et 23p suivant
leurs deux diamètres ; ils sont émis au dehors avec le résidu intestinal.
Nous avons déjà rencontré un tel polymorphisme de corps à mérozoïtes
et de mérozoïtes chez Cyclospora Viperæ.
Ce mode de division de l’ookyste correspond au genre Coccidium.
Microgamétocytes et microgamètes. — Sur 23 sujets examinés dans le
courant du mois de juillet, nous avons rencontré 7 fois des microgaméto-
cytes à divers stades de leur développement; une seule fois ils étaient à
maturité et mettaient en liberté leurs microgamètes.
Leur volume est très variable : les plus jeunes que nous ayons observés
mesuraient i5 p sur 10 p 5, suivant leurs deux diamètres. Leur forme
demeure régulièrement ovoïde pendant toute la durée de leur développe-
ment. Au stade moyen, ils atteignent 35 p sur 27 p, et au moment de
leur maturation 45 p sur 27 à 45.
A l’état très jeune, ils se distinguent tout d’abord par la grande réfrin-
gence de leurs granulations , qui sont uniformément réparties ; un peu plus
tard , leur masse se trouve dissociée par un ou plusieurs espaces vacuo-
laires. Les colorants mettent en évidence les divisions successives du noyau;
après coloration par le Giemsa , tous les noyaux filles se teintent en bleu
33.
508 —
sombre et se portent vers la périphérie. A mesure qu’ils grossissent ils
perdent la forme sphérique et prennent celle d’un demi-disque à diamètre
légèrement concave; ils mesurent alors 2 p 5 de long. Leur nombre est
très grand et peut dépasser ia centaine. La maturation complète est mar-
quée par la forme définitive en fins croissants déliés, de 6 à 7 p 5 de long-
sur 1 (x de diamètre, et par les mouvements de torsion, d’incurvation, de
redressement, de translation, qu’exécutent tous ces petits microgamètes
avant de se disperser. Leur noyau, central, est réfringent; il devient bleu
sombre après l’action du Giemsa, tandis que leur protoplasme reste légè-
rement teinté en mauve. Ces microgamètes, mis en liberté dans l’intestin,
comme les macrogamèles , pénètrent ceux-ci par le processus ordinaire
pour former les ookystes.
Celte Coccidie est voisine de celle qui habite l’intestin de la Salamandre
tachetée, et qui a été désignée en 1897 par Simond sous le nom de Cocci-
dium Salamandres ; elle s’en distingue toutefois par le polymorphisme de
ses corps à mérozoïtes , les formes et les dimensions de ceux-ci, par la forme
et le volume que l’ookyste peut atteindre à sa maturité, et celui des micro-
gamétocytes. Nous l’appellerons Coccidium Salamandres atræ.
509
Digestion «extra-intestin ale v chez le Rouget
(Leptus autumnalis Shaw ),
par M. Marc André.
A partir du moment de leur naissance, les larves hexapodes de Thrombi-
diidæ désignées sous le nom de Rouget ou « Leptus » autumnalis Shaw(1)
vivent en parasites sur des Vertébrés à sang chaud chez lesquels elles pro-
voquent un exanthème cutané appelé érythème autumnal ou thrombidiose.
La façon dont cet Aearien absorbe les éléments qu’il emprunte à ces
animaux pour sa nutrition, en enfonçant ses pièces buccales à travers la
peau de sa victime, a été l’objet de recherches de différents auteurs.
En 1871 [p. 255], Gudden, quia observé un cas de thrombidiose dans
l’espèce humaine, a reconnu que ce parasite faisait pénétrer dans la peau
de son hôte un appareil en forme de trompe tubulaire qui offre une paroi
plus épaisse que le diamètre de la lumière centrale , et il a constaté que
l’intérieur de ce tube est parfois rempli de particules d’une bouillie alimen-
taire, mais jamais il n’y a trouvé de sang du Vertébré. Il considérait ce
tube suceur comme un organe permanent du Leptus et il supposait que
cet appareil est rétracté dans le corps, quand l’animal vit à l’état de
liberté.
En 1908 [p. 3o4], G. Brandes a également admis que cette trompe
était un organe de l'Acarien et il a affirmé qu’elle possédait une enveloppe
externe chitineuse qui,( au sommet, se réfléchissait à l’intérieur pour
former le revêtement, également chitineux, du canal axial.
S. Jourdain [1899 (a), p. 3o, tlg. 3], quia observé des Leptus fixés
sur le Mulot et la Taupe et probablement identiques au même Rouget que
celui étudié par Gudden, a considéré, au contraire, la trompe comme un
appareil temporaire auquel il a donné le nom de stylostome : cdui-ci est
constitué par un cylindre qui est creusé d’une lumière centrale et dont les
parois sont formées d’une matière transparente résultant de la sécrétion
solidifiée du pourtour de l’ouverture buccale et, quand on détache la larve
avec précaution, les parois de ce stylostome restent souvent adhérentes à
la bouche. Au moment où la larve repue quitte sa victime, cet appareil de
M Pour la position systématique de cette forme larvaire, voir M. André
[*997j-
— 510 —
succion adventif se détache à son union avec la bouche de l’Acarien et
demeure dans les tissus de l’hôte. (1)
Le Dr E-L. Trouessart de son côté [1897, p. 98; 1899, P- 286] a
décrit l’organe de fixation de Rougets parasites sur de petits Mammi-
fères.
D’après lui, après avoir planté solidement dans la peau de sa victime,
ses chélicères ou mandibules arquées en hameçon, l’Acarien darde-
rait, hors de sa bouche, une langue qui se redresse alors en forme de
lance , tandis que cet organe , fixé à l’extrémité antérieure du pharynx
était, auparavant dans la bouche, recourbé en S. Ce serait une tige grêle
creusée en gouttière et formée de deux parties symétriques accolées. Elle
serait munie , vers le milieu de sa longueur, d’un renflement portant une
sorte de frange constituée par des prolongements très fins dirigés en avant
et se terminerait par une partie effilée dont la pointe serait chargée de
percer les tissus de l’hôte.
Dans la peau du Vertébré la piqûre venimeuse du Rouget produit
l'afflux d’un liquide qui est un produit d’inflammation et qui s’épanche
dans la plaie , puis se durcit sous l’action coagulante de la salive du Rouget.
Il se constitue ainsi un tube cylindrique solide qui est formé d'une sub-
stance anhyste transparente et dont le conduit central est occupé par la
langue qui fonctionne donc comme un piston dans un corps de pompe et
que Trouessart aurait vue in situ dans la lumière du stylostome.
En 1897, F. Brandis [p. 4i5] a admis également que le stylostome
n’est pas un organe du Leplus, mais représente une trompe (langue de
Trouessart) contenue dans une enveloppe adhérente qui, elle, résulte de
la coagulation d’un exsudât d’inflammation des tissus de l’hôte à la suite
d’une sécrétion inoculée par le parasite.
Plus récemment K. Toldt jun. [1923 (6), p. 26, fig. 7] qui a observé
des Leptus complètement gorgés pris sur des Moutons, a partagé la même
opinion: d’après lui, il existe, en prolongement de la tête, un appendice
épais, cylindrique (ayant au milieu un diamètre d’environ 38 p), un peu
renflé à l’extrémité arrondie, et dont la longueur variable peut atteindre
36o p. Sa masse principale est constituée par une substance homogène,
transparente, incolore. Son axe est occupé par un canal délicat, clair,
vitreux.
Avec Trouessart et Brandis, Toldt [1923 ( b ), p. 27] admet que la
W Chez une larve de Thrombidiiclæ différente, qui n’attaque pas les Vertébrés,
mais se fixe sur divers Arthropodes, Jourdain [1892, p. 621; 1899 (a), p. 3i,
fig. 5 ] a rencontré une autre forme de stylostome qui , au lieu d’être simple , se
ramifie irrégulièrement en branches s’insinuant au milieu des tissus sous-tégu-
mentaires de l’hôte. Il a donné le nom d 'appareil stomatorhizique à cette confor-
mation qui avait déjà été observée par Flôgel [1876, p. 106, pl. VI].
— 511
masse épaisse homogène hyaline est seulement un produit de réaction
provenant des tissus de l’hôte.
La surface externe de cette masse , sur la majeure partie de son étendue ,
paraît simplement finement déchiquetée, mais elle montre, par places, des
restes assez grands d’un tissu lâche, qui indiquent que cette enveloppe
était en connexion avec les tissus de l’hôte et qu’elle doit être considérée
comme résultant de la modification de ceux-ci sous l’influence d’une sécré-
tion digestive de la larve.
Cette masse hyaline forme une gaîne autour du canal axial clair qui
constitue la lumière de l’organe. C’est dans cette lumière que se trouverait
la trompe proprement dite (langue de Trouessart).
Toldt [1913 (a), p. 11] reconnaît, du reste, que, dans ses prépara-
tions, il n’a jamais pu nettement délimiter cette trompe d’une façon aussi
tranchée que l’a figurée Trouessart, ni y apercevoir les renflements et
dentelures dessinés par cet auteur, mais il admet que cela pouvait tenir à
ce que la trompe s’était rétractée dans le corps de l’Acarieo.
Jourdain [1899 (a), p. 33] d’ailleurs a nié formellement l’existence
d’une langue telle que Ta décrite Trouessart : c’est pour lui un organe
imaginaire qui n’a été vu par aucun autre zoologiste.
Trouessart [1897, p. 98] supposait que cette langue était l’organe dési-
gné par Henking [1882, p. 566], chez la larve du Thrombidium fuligi-
nosum Herm., sous le nom de rtSaugkegel» (cône [et non tube] suceur) et
il l’assimilait à un hypopharynx : mais il est beaucoup plus probable que
ce serait un épipharynx, ainsi que le dit Brucker [1900, p. 4 18]; en tout
cas , chez la larve comme chez l’adulte, ce cône suceur, dont la paroi dorsale
est formée par Tépipharynx accolé au tégument supra buccal (M. André
1 1 99 5 , p. 3o3 , fig 1 e]), s’avance seulement jusqu’à l’orifice buccal en-
touré par une membrane constituée par les lobes maxillaires, et c’est un
organe conique court , tandis que la soi-disant langue tubulaire de Troues-
sart aurait une longueur pouvant atteindre celle du corps de TAca-
rien(1).
J’ai pu observer des Rougets, conservés dans l’alcool, donnés en 1899
au Muséum par M. H. du Buysson et fixés sur les organes génitaux externes
de Lapins provenant de Broût-Vernet (Allier).
En prélevant des fragments de peau de ces vertébrés et en les dilacérant
sous la loupe , je suis arrivé à isoler des larves auxquelles restait adhérent
leur stylostome (Fig. A , I).
W Chez une larve différente, le Metalhrombium inexspectatum Oud. — puriceps
Oud. = parasiticum de Geer, Oudemans (1909, Tijdschr. Entom., Lit, p. ai,
pl. 5 , fig. 1 2 ) a décrit et figuré , entre les lobes maxillaires , un épipharynx :
mais c’est également une lame triangulaire courte et large.
512
H se présente sous la forme, indiquée par tous les auteurs, d’une masse
cylindrique (S) homogène hyaline dont le contour externe se montre, sur-
tout dans la partie proximale, irrégulier.
Dans certains cas , ce cylindre s’est trouvé brisé transversalement vers
son milieu et on s’aperçoit alors que son
axe est occupé par un cordon d’aspect plus
opaque. (Fig. A, II, T.)
Si on fait agir une solution de potasse à
chaud, on constate que tout, aussi bien
masse enveloppante que canal axial, se
trouve détruit, alors que toutes les parties
chitineuses de l’Acarien subsistent. H y a
donc absence totale d’aucun revêtement chi-
tineux et ceci démontre que tout cet appareil
n’est nullement un organe permanent du
Leptus : le caractère anhyste de cette for-
mation permettait du reste de prévoir ce
résultat.
D’ailleurs, en admettant l’existence d’une
langue ou d’une trompe, on devrait tout
au moins la trouver rétractée à l’intérieur
du corps et il est à remarquer que, dans
aucune préparation de Rouget libre ou fixé ,
je n’ai pu observer un organe interne de ce
genre.
Je crois donc pouvoir conclure avec Jour-
dain à l’inexistence d’une langue.
En faisant des coupes histologiques dans
la peau du Lapin aux points où étaient fixés
des Leptus, j’ai pu vérifier, en grande par-
tie, les observations récentes de K. Toldt et J. Kyrie [in Toldt, 1923 (/>),
p. 18].
Le Leptus, qui s’accroche à l’hôte par ses palpes maxillaires (P), mais
non par ses pattes, enfonce, dans la peau de celui-ci, les crochets des man-
dibules (G), lesquels, le plus souvent, contrairement à ce qu’affirme
Flôgel [1876, p. 107, pl. VI, fig. 1, 2, 5], ne divergent pas de façon à
tourner leurs bords convexes en regard vers la ligne médiane , mais se
placent parallèlement l’un à l’autre, comme on le voit dans plusieurs figures
d’Oudemans [1 91 3 , fig. B 4 , G 5 , K 4].
Le stylostome est un peu plus épais au sommet que vers la base, qui
d’ailleurs se renfle en un bourrelet annulaire : tantôt il suit un trajet recti-
ligne (fig. B, 2 et 3), tantôt il présente plusieurs courbures (4 et 5).
Le canal axial, clair, dont le contour n’est pas uniformément rigide,
Fig- A.
I , Leptus fixé à un fragment ( F )
de peau de Vertébré et muni de
son stylostome ^ S ).
II, Stylostome (S) brisé et laissant
voir le cordon axial (T).
— 513 —
s’amincit fortement en armant au contact des crochets mandibulaires (1).
A son extrémité distale il se rétrécit le plus souvent un peu, puis se con-
' Fig. B.
Coupes montrant différents stades de développement du stylostome.
tinue en s’élargissant en un court pavillon infundibuliforme qui s’ouvre
au sommet du stylostome.
Dans la lumière de ce canal interne je n’ai pas , en particulier, aperçu la
moindre trace d’un organe quelconque pouvant rappeler la langue décrite
par Trouessart. Dans l’ensemble du stylostome je n’ai d’ailleurs jamais dis-
tingué qu’un double contour : un externe, constituant la limite périphé-
1 Contrairement à ce que représente Flôgel [1876, p. 107, pi. VI,
tig. 1, 2, 5] pour le stylostome ramifié des Rougets d’Arthropodes , je n’ai jamais
observé que les crochets des mandibules fussent enfoncés dans l’intérieur de la
cavité tubulaire axiale, mais j’ai toujours constaté qu’ils sont externes par rap-
port à ce canal central, ainsi que le montre la figure de Jourdain [1899 ( a ),
fig. 4].
— 514 —
rique de l’appareil et un interne, correspondant à son canal axial. Rien ne
m’a permis de discerner un troisième contour représentant la délimitation
d’un organe placé à l’intérieur de cette cavité centrale.
Mais parfois on trouve celle-ci remplie d’une matière (fig. B, 4) qui
correspond au cordon opaque mentionné plus haut et qui se montre
comme formée des particules d’une bouillie alimentaire , ainsi que l’indique
Gudden.
Quant à la substance anhyste et transparente dont est composée la
masse même du stylostome , elle paraît homogène (x), mais elle n’est pas
nettement séparée des tissus de l’hôte et son contour est plus ou moins
déchiqueté : la formation se présente comme si, à sa périphérie, il s’était
produit une modification des tissus de l’hôte sous l’action d’une inflamma-
tion déterminée par un liquide inoculé par le parasite.
Les choses paraissent donc pouvoir s’interpréter ainsi : l’Acarien, après
avoir enfoncé les crochets de ses chélicères, déverse dans la blessure un
liquide (salive ou venin) qui constitue la masse homogène du stylostome
et qui pénètre par diffusion dans les tissus de l’hôte. Sur toute la péri-
phérie de ce pseudo-organe, ceux-ci se trouvent profondément modifiés,
mais l’action se fait surtout sentir à l’extrémité distale du stylostome qui
se trouve entouré par une zone semi-circulaire œdémateuse.
Un cas unique où j’ai vu le stylostome se montrer comme une petite
masse piriforme (fig. B 1) attachée aux chélicères me paraît particulière-
ment intéressant; je considère en effet que ceci pouvait représenter un
début de formation de cet appareil (2).
Je regarde donc le stylostome comme étant formé d’une sécrétion du
parasite produite fort probablement par ses glandes salivaires ou veni-
meuses.
Mais cet appareil tubulaire ne servirait pas simplement à puiser des
matériaux déjà liquides dont se nourrirait le parasite.
Le produit secrété aurait pour effet d’agir sur les tissus sous-tégumen-
taires de l’hôte pour les transformer en principes nutritifs liquides suscep-
tibles de pouvoir être introduits dans le tube digestif de l’Acarien : ceux-ci
sont aspirés dans le canal axial du stylostome et constituent la bouillie ali-
mentaire dont on le voit parfois rempli.
W Dans les parois de cette masse je n’ai jamais distingué les trois couches que
Flôgel [1876, p. 108] mentionne pour le stylostome ramifié des Rougets d’ Arthro-
podes. '
(2> Dans le cas du stylostome ramifié des Leptus d’Arthropodes, Flôgel [1876,
p. 110, pl. VI, fig. 3] a observé que le premier stade de la production de ce
pseudo-organe apparaît sous forme de petites bulles placées devant la bouche du
parasite, ce qui donne bien l’impression qu’il s’agit de globules que celui-ci
vient d’émettre.
515
Or, comme le remarque Sig Thor [190/1, p. 55], c’est un fait général
que les Acariens prostigmatiques , même à l’état adulte, n’introduisent
jamais de proies solides dans leur tube digestif : il convient donc d’ad-
metti’e qu’en suçant leur nourriture, ils secrétent des liquides qui trans-
forment les organes de la victime en un suc nutritif. La sécrétion de ces
liquides peut être attribuée aux «■ glandes salivaires» que l’on trouve chez
ces animaux adultes et qui ont été signalées aussi par Henking (1882,
p. 628] chez la larve du Thrombidium fuliginosum Herm.
Aussi la plupart des auteurs, Gudden, Flôgel, Trouessart, von Frey
(in Toldt) ont-ils admis qu’il doit exister de même chez le Leptus aulum-
nalis des glandes dont la sécrétion, salive ou venin, provoque des modifi-
cations dans les tissus de l’hôte.
Le fait qu’un animal n’accepte que de la nourriture dissoute sous forme
d’un liquide visqueux, a été également observé non seulement chez les
Aranéides, mais chez plusieurs Insectes (Plateau [1877, p. 9 A], Nagel
[1896, p. io4], Jordan [1910, p. 89], Portier [1911, p. n5, 123,
176], Yogel [1912, p. 517]) : ils injectent dans leur proie un liquide
possédant la propriété d'en digérer les tissus ; puis ils aspirent la solution
de principes nutritifs qui vient de se former dans cette digestion rrextra-
intestinale» ou «■ extra-somatique».
Il y aurait donc deux temps à distinguer dans la piqûre du Rouget :
1® Le Leptus dégorge dans sa proie un suc digestif capable de solubi-
liser les divers tissus de celle-ci (digestion extra-intestinale);
20 II aspire par succion le liquide nutritif ainsi produit, dont la diges-
tion chimique se complétera dans l’intestin.
Dès lors , on comprend que cette sécrétion , qui a pénétré dans le corps
du Vertébré, continue à y faire sentir son action après l’extraction du
Leptus et que, par suite, même dans ce cas, les démangeaisons puissent
persister quelques jours après la piqûre.
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Les Bucardes de la mer Rouge
( d’après les matériaux recueillis par le Dr Jousse aume ),
par M. Ed. Lamy.
Le Dr Jousseaume a recueilli dans la mer Rouge 1 2 espèces de Cardium ,
dont 1 appartient au sous-genre Acanthocardium Gray, 18/17, 2 au sous-
genre Cerastoderma Poli, 1795, 1 au sous-genre Parvicardium Monte-
rosato, i884, 4 au sous-genre Trachycardium Môrch, i853, 2 au sous-
genre Papyridea Swainson, 1 84o , t au sous-genre Hemicardium Cuvier,
1817, et 1 au sous-genre Opisocardium Bayle, 1 879.
Cardiüm (Acanthocardium) pseudolima Lamarck.
Le Cardium pseudolima Lamarck (1819, Anirn. s. vert., VI, ire p., p. 7)
a été signalé de la mer Rouge par Rômer (1869, Mart. u. Chemn. Conch.
Cab., 2eéd., Cardiacea, p. 28, pl. 9, fig. 4) et par Shopland (1896. Joum.
Bombay Nat. Hist. Soc., X, p. 17).
D’après le Dr Jousseaume, rr il faudrait considérer comme le jeune âge
de cette espèce la forme figurée par Reeve (18 44, Conch. Icon., II, Car-
dium, pl. II, fig. 10) sous le nom de C. multispinosum Sowerby (i84o,
P. Z. S. L., p. 106 ; i84i, Conchol. Illustr., Cardmm, p. 3, fig. 38)».
rrHab. — Aden : rare.»
C. (Cerastoderma) edule Linné var. isthmica Issel.
L. Vaillant ( 1 8 6 5 . Faune Malac. Suez, Joum. de Conchyl., XIII, p. 117)
avait recueilli près de Suez, à l’état subfossile, un Cardium auquel il trou-
vait des analogies éloignées avec le C. edule Linné (1758, Syst. Nat.,
éd. X, p. 681) et qu’il assimilait aux figures 1 1 et 12 de la planche 9 de
Savigny (1817, Planches Moll. Descr. Egypte).
Cette forme a été décrite comme espèce distincte sous le nom de C. isth-
micum par Issel (1869, Malac. Mar Rosso, p. 74), qui lui rapportait seu-
lement la figure 1 1 .
Quant aux figures io et 12 il admettait, avec un certain doute, qu’elles
pouvaient correspondre à des variétés de la même espèce.
M. P. Pallary (1926, Explic. planches Savigny, Mém. Inst. Egypte, XI ,
[>. 109) pense qu’elles représentent respectivement deux formes Méditerra-
néennes : C. edule L. var. mareotica Pallary (1912, Catal. Moll. litt. Médit.
Egypte, Mém. Inst. Egyptien, VIJ, p. i65, pl. XVIH, fi g. 3-4) et C. edule
L. var. paludosa Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus (1892, Moll. mar. Rous-
sillon,11, p. 295, pl. XLVII, fig. i3).
Le C. isthmicum est d’ailleurs rattaché comme variété à la même espèce
Linnéenne par MM. Bucquoy, Dautzenberg , Dollfus , qui disent ( loc. cit. )
p. 294) que des échantillons de cette forme ont été recueillis à Suez par le
Dr Jousseaume, bien que je n’en aie trouvé aucun dans sa collection.
C. (Cerastoderma) sueziense Issel.
Le C. sueziense a été signalé de la baie de Suez par Issel (1869, Malac.
Mar Rosso, p. 76, pl. III, fig. 4) et par Mac Andrew (1870, Rep. Test.
Moll. g. Suez , Ann. Mag. Nat. Iiist., 4° s., VI , p. 447).
wHab. — Suez, Djeddah, Souakim, Perim, Aden» (Dr J.).
G. (Parvicardium) Richardi Audouin.
La coquille représentée par Savigny dans les figures i4 1 -à de sa
planche 9 (1817, Planches Moll. Descr. Egypte) a été décrite par Issel
(1869 , Malac. Mar Rosso , p. 77 ) sous le nom de C. arabicum.
M. Pallary (1926, Explic. planches Savigny, Mém. Inst. Egypte, XI,
p. 110) a fait remarquer que Audouin (1827, Descript. Egypte, XXII,
p. 201) avait proposé antérieurement pour elle le nom de C. Richardi.
Le Dr Jousseaume distingue quatre variétés : tri0 toute blanche;
20 blanche en avant, maculée de brun à l’extrémité postérieure; 3° grise
en avant, brune en arrière; 4° rose en avant, orange en arrière».
trHab. — Suez, Aden : assez abondant dans la iro localité.»
. G. (Trachycardium) rubicdndum Reeve.
Trois spécimens d’un Cardium, de forme oblongue, orné de 35 côtes
rayonnantes, ont été rapportés par le Dr Jousseaume, dans sa collection,
au C. assimile Reeve (i844, Conch. Icon., pl. IX, fig. 45), forme de Zan-
zibar indiquée de la mer Rouge par Shopland (1896, Joum. Bombay Nat.
Hist. Soc., X, p. 17).
Dans ses notes il avait admis comme synonyme possible le C. rubicundum
Reeve (i844, loc. cit., fig. 44), espèce également de Zanzibar signalée
d’Aden par E.-A. Smith (1891, P. Z. S. L., p. 428) : ce nom spécifique
a d’ailleurs l’antériorité sur assimile.
trHab. — Hodeidah, Perim, Aden, Djibouti : sur les plages sableuses
où on ne rencontre le plus souvent que des valves séparées» (Dr J.).
Le Dr Jousseaume ajoute que 'des figures 8 i-3 de la planche 9 de
Savigny (18 17, Pl. Moll. Descr. Egypte ) représentent un exemplaire un peu
plus grand que ceux que l’on trouve ordinairement».
— 519
Ces mêmes figures oui été identifiées par Issei (1869 , Malac. MarRosso ,
p. 7 4) à la forme des Indes Orientales assimilée par Chemnitz (1782,
Conch. Cab., VI, p. 196, pl. 19, %. 191) au C. magnum Linné (1758,
Syst. Nat., éd. X, p. 680) etnommée par Lamarck (1819, Anim. s. vert.,
VI, ire p. , p. 10) C. rugosum.
Or, à propos de cette espèce linnéenne, le Dr Jousseaume dit : «Chacun
a interprété à sa façon le C. magnum que Linné indique de la Jamaïque :
je ne connais que l’espèce à laquelle Sowerby (1 833 , P. Z. S. L., p. 83 ;
i834, Conchol. Illustr., Cardium, p. 5, fig. 23) a attribué le nom de
C.procerum [de Real Llejos (côte Pacifique du Nicaragua)] qui réponde à
la description donnée dans le Muséum Ludovicœ Ulricæ (1764, p. 489)71.
M. Sturany, de son côté (1899, Exp. « Polar , Lamellibr. Roth. Meer.,
üenlcschr. K. Akad. Wiss. Wien, LXIX, p. 283), fait remarquer qu’il
existe une grande ressemblance entre le C. rugosum Lk. (= C. magnum
Chemn.) et le C. assimile Rve. , et que ce dernier pourrait tomber en syno-
nymie, ainsi d’ailleurs que le C. rubicundum Rve.
Il est probable que c’est encore la même espèce que Caramagna (1888,
Boll. Soc. Malac. Ital., XIII, p. 1 13) a signalée de la mer Rouge sous le
nom de C. flavum Linné (1758, Syst. Nat., éd. X, p. 680), qui, suivant
Lamarck (1819, Anim. s. vert., VI, ire p., p. îo) et Romer (1869, Conch.
Cab., 2' éd., p. 06), est synonyme de rugosum Lk.
Il est, d’autre part, à noter que, tandis que le nombre des côtes est,
d’après Chemnitz, 27 à 3o pour C. magnum et, selon Lamarck, 28 à 32
pour G. rugosum, la figure 8 1 de Savigny représente une coquille possé-
dant 43 côtes : c’est probablement la raison pour laquelle elle a été assi-
milée par M. Pallary (1926, Explic. planches Savigny, Mém. Inst. Egypte,
XI, p. 108) au C. orbita Broderip et Sowerby (i833, P. Z. S. L., p. 83;
i834, Conch. Illustr., p. 4, fig. i3), de l’île Annaa (Mélanésie), qui est
décrit comme ayant 42 côtes.
C. (Trachy cardium) surrugosum Sowerby.
Born a décrit (1780, Test. Mus. Cæs. Vindob., p. 46, pl. 3, fig. 6-7)
un C. leucostoma auquel il attribuait pour localité la Jamaïque .* bien que
Romer (1869, Conch. Cab., 2e éd., p. 52) soit d’avis que cet habitat est
erroné et qu’il s’agit en réalité de la forme de Singapour figurée sous ce
même nom par Reeve (i845, Conch. Icon., pl. IX, fig. 47, et pl. XIII,
fig. 47), le Dr Jousseaume dit que «cette espèce de l’océan Indien a été
méconnue par les auteurs et qu’elle n’a aucun rapport avec le type figuré
par Born» : il aurait proposé pour elle le nom de «C. ignotum-n , s’il n’avait
pas pensé que «le C. submgosum Sowerby (i84o, P. Z. S.L., p. 108;
1 8 4 1 , Conch. Illustr., p. 5, fig. 34; 1 8 4 4 , Reeve, Conch. Icon., pl. XI,
520 —
fig. 55) pourrait bien être un jeune de cette espèce, qui devrait alors con-
server cette dénomination n.
Il déclare avoir recueilli ce C. subrugosum à Perim et à Obock, mais je
n’ai trouvé dans sa collection aucun exemplaire correspondant.
C. (Trachycardiüm) peregrinüm Jousseaume.
D’après le Dr Jousseaume, qui a décrit le C. peregrinüm. (1888, Mém.
Soc. Zool. France, I, p. 212) en l’indiquant de la mer Rouge, des Philip-
pines et de la Nouvelle-Calédonie, cette espèce se distingue du C. dupu-
chense Reeve (i845, Conch. Icon., pl. XIV, fig. 67) par sa forme oblique,
un peu aplatie , et la présence de taches noirâtres sur la surface.
trHab. — Souakim, Massaouah, Aden, Obock, Djibouti : dans toutes
les localités de la mer Rouge que j’ai visitées , c’est de toutes les espèces de
Cardium que j’ai recueillies la plus répandue.» (Dr J.).
C. (Trachycardiüm) arenicola Reeve.
Le Dr Jousseaume signale de la mer Rouge le C. arenicola Rve. et il
admet pour synonyme C. nebulosum Reeve (i845, Conch. Icon., pl. XIX,
99)-
cfHab. — Suez, Souakim, Massaouah, Perim, Aden, Djibouti.»
Il cite comme autre synonyme C. maculosum Sow. ( non Wood).
Ce nom maculosum a prêté à plusieurs contusions.
Quand M. Sturany (1899, Exp. «Pola-n , Lamellibr. Roth.Meer., p. 282)
déclare que le dernier mot n’est pas dit sur la synonymie du C. maculosum
Wood (181 5, Gener. Conchol., p. 218, pl. 52, fig. 3) avec le C. arenicola
Reeve (1 845 , Conch. Icon., pl. XVI, fig. 78), il n’a pas remarqué que
Reeve assimile son arenicola non pas avec l’espèce de Wood de la Colombie
occidentale (Ibid., fig. 76), mais avec un C. maculosum Sow. (non Wd.)
des Philippines.
Malheureusement Reeve aussi a commis une erreur : en réalité, le
C. maculosum Sowerby (i833, P. Z. S. L., p. 85) est une espèce des îles
Très Marias (sur la côte Pacifique du Mexique) dont le nom a été changé
en maculatum (i834, Sowerby, Conch. Illustr., p. 4, fig. 18).
D’autre part, il ne me paraît pas impossible qu’au C. arenicola Rve.
soient à identifier des individus du golfe de Tadjourah qui, rapportés au
Muséum national de Paris par M. Ch. Gravier, ont été désignés sous le nom
de C. biradiatum Rrug. par M. R. Anthony (1905, Bull. Mus. hist. nat.,
XI, p. 492) et dont les côtes antérieures et postérieures sont tuberculeuses ,
et non pas lisses comme dans le sous-genre Lævicardium auquel appartient
l’espèce de Bruguière (1789, Encycl. Méthod., Vers, I, p. 23i) : celle-ci
521
a été d’ailleurs sigualée également de la mer Rouge par M. Sturauv (1899 ,
Exp. trPola -n, Lamellibr. Roth. Meer . , p. a 83 ) (I).
C. (Papyrxdea) papyraceum (Chemnitz) Gtnelin.
Le C. papyraceum Chemnitz (1782, Conch. Cah., VI, p. 190, pl. 18,
lig. i84) a été indiqué du golfe de Suez par Mac Andrew (1870, Ann.
Mag. Nat. Hist. , N s., VI, p. 4/47) et de la baie de Tadjourah par
VL R. Anthony (1905, Bull. Mus. hist. nat., XI, p. 492).
D’après le Dr Jousseaume, ff le C. dulce Deshayes (i3G3, Catal. Moll.
Réunion, p. 12, pl. XXIX, fig. 4-5) doit être considéré comme le jeune
du C. papyraceum. : je ne trouve pas de différences avec celte dernière
espèce que j’ai rencontrée à tous les âges avec des colorations variées».
Il pense, de plus, que c’est la même espèce que Issel (1869, Malac.
Mar Rosso, p. 74) a signalée de Suez sous le nom de C. tenuicostatum
Lamarck (1819, Anim. s. vert,, VI, 1" p., p. 5) en lui rapportant les
figures 9 î-â de la planche 9 de Savigny (1817, Pl. Moll. Descr. Egypte).
tfHab. — Suez, Souakim, Massaouah, Aden, Obock, Djibouti.»
C. (Papyridea) australe Sowerby.
Reeve (1 845 , Conch. Icon., pl. XIX, fig. 97) indique comme étant une
forme proche alliée de ce C. tenuicostatum Lk. le C. australe Sowerby (1 834,
Conch. Illustr., p. 1, fig. 12; i84o, P. Z. S. L., p. 100) qui aété signalé
de la baie de Tadjourah par M. Anthony (1900, Bull. Mus. hist. nat., XI,
p. 492).
D’autre part, le D1 Jousseaume dit, dans ses notes, avoir trouvé à
Djibouti un individu de C. pulchrum Reeve (i845, Conch. Icon. , pl. XIX,
fig. 98), forme qui avait été rattachée au C. australe par Sowerby comme
variété et par Romer (1869, Conch. Cah., 2e éd., p. 71) et Shopland
1896, Journ. Bombay Nat. Hist. Soc., X, p. 17) comme synonyme.
C. (Hemicardxum) fornxcatum Sowerby.
Le C. fornicatum Sowerby (i84o , P. Z. S. L., p. 110; i84i, Conch.
Illustr., p. 7, fig. 5o) a été signalé de la mer Rouge par Mac Andrew
W L. Vaillant (1 865 , Journ. de Conchyl., XIII, p. 117) a trouvé près de Suez,
à l’état subfossile, un Cardium ayant des affinités avec le C. ( Lœvicardium ) ohlon-
gum (Chemnitz) Gmelin.
De son côté, le D‘ Jousseaume (1888, Mém. Soc. Zool. France, 1, p. 211) a
mentionné comme ayant été rencontrée à l’île Kamaran une valve subfossile de
C. ( Lœvicardium ) attenuatum Sowerby.
Muséum. — xixiu.
3 h
— 522. —
(1870, Ann. Mag. Nat. Hist. , h" s., VI, p. Uhr]) et par M. Sturany
(1899, Exp. xPolav , Lamellibr. Roth . Meer.y p, 983 ),
a-Hab. — Suez,»
C. (Oi'isocardiüm) aumcula Forskâl.
Le C. auricula Forskàl (177a, Doser. Anim. Itin. Orient., p. 199) cor-
respond aux figures i3 1- 4 de la planche 9 de Savigny (1817, PI. Moll.
Descr. Egypte).
trHab. — Suez, Djeddah, Massaouah, Perim, Djibouti : assez abondant
dans la première de ces localités.» (Dr
W De la mer Rouge ont été signalés par Issel (1869, Malac. Mar Rossa ,
p. a5a) le C. ( Lævicardium ) lyratum Sowerby (1 8io , P. Z. S. L. , p. 109; 18/-11,
Conch. lllustr., p. 6, fig. ho ) et par Mac Andrew (1870, Ann. Mag. Nat. Hist. ,
4e s., VI, p. 4/17) le C. ( Lævicardium ) peclinatum Linné (1 708 , Syst. Nat.,
éd. X. , p. 681).
Le Dr Jousseaume dit : et Je n’ai trouvé ni l’un, ni l’autre : peut-être est-ce la
même espèce qui a été déterminée sous ces deux noms?»
— 523
Deux Cryptocarya nouveaux de Madagascar ,
par M. Paul Danguy.
*
En 1908, le Muséum recevait du Service forestier de Madagascar
quelques rameaux d’un arbre à feuilles opposées appelé rrLongotra-fotsy».
Plus tard, en 1919, M. Thouvenot récoltait d’autres échantillons de la
même espèce, plus nombreux et en meilleur état, c’est-à-dire portant des
fleurs en boutons, dans lesquelles il était possible de reconnaître les carac-
tères d’une Lauracée.
Depuis nous avons reçu de M. H. Perrier de la Bathie, sous Je nom de
Longotromena , la même espèce pourvue de 2 fruits analogues à ceux des
Cryptocarya.
Enfin, plus récemment, M. Louvel , Inspecteur des Forêts, nous a remis ,
sous le nom de Longotra-mena, quelques rameaux d’une autre Lauracée
à feuilles opposées, à fleurs bien développées , appartenant certainement au
même genre, mais à une espèce différente.
Il est donc possible à présent, d’après ces documents, d’identifier dans
ces Longotra 2 espèces qui représentent à Madagascar un type nouveau du
genre Cryptocary a à feuilles opposées, type voisin du Cryplocarya Peurnus
du Chili.
Cryptocarya Perrieri nov. sp.
Arbor, Ramuli juniores glaberrimi rubescentes vetustiores rugosi, grisei,
lenticellati. Folia coriacea petiolata glaberrima ; limbus lanceolalus acutus,
acuminatus, 6—8 cm. longus, 9.5-âo mm. latus, supra lucidus , subtus
pallidior, nervi utrinque 7 -g; peliolus 8—10 mm. supra canaliculalus. Racemi
axillares multijlori, 5-6 cm. longi, glaberrime, pedunculis pedicellisque
divaricatis, pedicellis i-3 mm. longis. Flores hermaphroditi glaberrimi ;
receptaculum excavatum; segmenta perianthii 6 , biseriata, ovata crassa vix
1 mm. longa; stamina g triseriata subsessilia, crassa, ovata vix 1 mm.
longa, extema 6 introrsa, interna 3 subextrorsa ; antheree bilocellatæ;
staminodia interna 3, conica ; pistillum glabrum 2 mm. , fundo receptaculo
arcle inserlo, ovarium vix inflatum uniloculare Stylus 1 mm., stigma breve,
latérale. Fructus ovoideus 2 cm., glaber apice sub 6— g costatus, perianthio
persistente coronatus ; unilocularis , loculo laeve.
Le Cryptocarya Perrieri est un arbre de 18 à 2 5 mètres de la forêt
d’Analamazaotra. M. Thouvenot, n‘ n5 (Longotra fotsy). M. H. Perrier
delà Bathie, n° 5269 (Longotromena).
34.
Cryptocarya Louvelii uuv. sp.
Arbor alta. Ramuli juniores glaberrimi crassi, lenticellis nolati. Folia co-
riacea glaberrima vix petiolata ; limbus obovatus, obtusus vel subacuminatus ,
basi attenuatus, 8-10 cm. longus, 3-5 cm. laïus, costa media valida, nervis
partait conspicuis; peliolus 4— 5 mm., crassus. Racemi terminales 4-5 cm.
divaricali, crassi, io-i5 flori, bracteati, glabri velglabrescent.es, pedicelli
1—% mm. Flores hermaphrodite glaberrimi; receptaculum excavatum; segmenta
perianthii 6 , biserriata ovata crassa i-ü mm. longa; stamina g triseriata ,
subsessilia, crassa, ovata i mm. longa, externa 6 introrsa, interna 3 sub-
eætrorsa, antheræ bilocellatæ ; staminodi a interna 3, conica vix 1 mm. longa;
pistillum glabrum 3- 4 mm. , fundo receptaculo arcte insertum; ovarium unilo-
culare, uniovulatum , Stylus 2 mm., stigma acutum latérale.
Le Cryptocarya Louvelii est an très grand arbre. D’après M. Louvel (l),
ce serait le plus grand arbre de la forêl d’Analamazaotra. Son fruit est
une drupe brunâtre piriforme mucronnée de 3 cm. M. Louvel, n° a 53
( Lougotra-mena ). •
Ses rameaux plus grêles et ses feuilles ovales lancéolées permettent
acilement de distinguer le C. Perrieri du C. Louvelii.
W M. Louvel. Notes sur les Bois de Madagascar. Bulletin économique de Mada-
gascar et dépendances , Tananarive, î ya4 , p. 90.
525 —
Plantæ Letestuanæ novæ ou Plantes nouvelles
RÉCOLTÉES PAR M. Le TeSTU DE tQOJ A 1 g 1 ÿ
DANS LE MAYOMBE CONGOLAIS,
par M. François Pellegrin.
XIV
Podostemonaceæ ( Suite. )
Inversodicræa Le Testui Pellegrin sp. n.
Glabra. Ramuli fluctuantes elongati , pseudo - dichotomi , io-i5 cm.
longi, internodiis longis. Squama nulla. Folia dichotoma, vel pluries dicho-
toma, segmentis anguste linearibus, * elongatis , acutis, a— 5 cm. longis.
Spathellœ plures, ad ramorum apicem dense congeslæ , sessiles, ellipsoideæ,
irregulariler dentatœ, cir. 2 mm. longœ. Pedicellus ternis, primum curvatus,
deinde erectus , à mm., longue. Tepala minirna, subulata. Stamina 2; fllamenla
cir. 1,5 mm. longa, ad medium usque vel, ultra medium coalita ; antherœ 1 mm.
longœ. Ovarium breviter stipitatum, oblongum, leviter 6-costatum, stigma -
tibus 2, subulalis, coronalum. Capsula 1,5 cm. longa, o,5 cm. in diam.,
valvis œquatibus. S-nervis. Semina ellipsoidea glutinosa.
Plante vert foncé noir, nageante.
Mayombe bayaka : terre de Kwango, dans la Douvouea, le 17 juillet
1908 (L. T. 1347).
Espèce voisine de 17. Schlechteri Engler, mais facile à distinguer par les
spathelies sessiles et non pas longuement pédonculées.
Eup horbiaceæ.
Croton tchibangensis Pellegrin sp. n.
Arbuscula , remis gracilibus longitudinaliter slriatis, glabris, juvenilis
passim stellato-pilosis , glabrescentibus , foliis longe petiolatis. Petiolus gra-
(1) Pour les premières parties, voir BuU. Muséum d’Hist. nat. de Pans,
t. XXVI à XXXIII, années 1 920 à 1927.
526 —
dits, teres, 5—io cm. longus, sparse sellalo-pilosus , fere glaber, apice bi-
glandulosus. Lamina ovala, basi cordata, apice attenuata, acuminata, acumine
acuto a cm. longo, margine obscure breviterque denticulata, subinlegra,
utrinque sparse sellato-pilosa , 10-13 cm. long a, 7-9 cm. lata, nervis basi-
laribus 5, lateralibus utrinque 3—5, venis laxe reliculatis. Stipulæ. . . Inflo-
rescentiæ terminales, 30-30 cm. longœ, alterœ unisexuales, alleræ bisexuales.
Flores masculi 5-6 fasciculati. Bracteœ suhulatœ, brevissimœ, caducæ. Pedi-
celli capillares, velutini, 1 cm. longi. Sepala 5, ovata, obtusa, glabra præter
apice lanata basique intus pilosula , 3 mm. longa, cir. 1 mm. lata. Petala 5,
spatulata, intus dense lanata, exlus præter margine glabra, 3 mm. longa,
cir. o,5 mm. lata. Stamina i5; Jilamenla gracilia, fere glabra, 5 mm.
longa; antheræ arcuatæ, 1 mm. longœ, glabrœ. Receptaculum dense lanato-
hirsutum. Flores feminei : Pedicellus crassus, 1—3 mm. longus, pilosus.
Sepala 5 , ut masculis, basi breviter adnata, extus passim stellato-pilosa.
Petala nulla. Stamina nulla. Discus crassus, annularis. Ovarium subglobosum,
3-loculare, in quoque loculo uniovulalum, dense stellato-villosum, stylis 3,
linearibus, usque ad medium bifidis, liberis, patentibus, glabris. Fructus. . .
Petit arbre de 7 à 8 mètres, 1 1 à i5 centimètres de diamètre. Fleurs
males blanches. Fleurs femelles : ovaire vert à 3 styles bifides blancs.
Mayombe bayaka : Tchibanga, le 8 janvier 1908 (L. T. 1390 et 1291).
Cette espèce est voisine par le port et la forme des feuilles du C. oxype-
lalus Müll. Àrg. Elle s’en distingue d’abord parce quelle est beaucoup moins
velue, ensuite, entre autres caractères, par ses pétales spatules, arrondis
au sommet et par les filets des étamines presque glabres, ne portant que
quelques poils laineux isolés et très clairsemés, au lieu d’être très velus.
Assez rapproché aussi du C. Tiglium L. des Indes orientales, le C. Ichiban-
gensis Pellegrin s’en distingue pourtant par l’inflorescence plus velue, les
bractées différentes, les feuilles plus larges et cordées à la base, etc.
Croton Dibindi Pellegrin sp. n.
Arbor, ramis leviter sulcalis plus minus glabris, juvenilis stellatopilosis.
Petiolus gracilis , teres, passim stellato-pilosus , apice biglandulosus , 3-5 cm.
longus. Lamina elliplica vel lanceolata, basi rolundata vel subcordala , apice
attenuata p aulatim acuminata, acuta, margine obscure denticulata, subintegra,
subcoriacea, utrinque passim rare stellato-pilosa, 10 cm. longa, à cm. lata,
nervis lateralibus utrinque 5—6 ascendentibus. Stipulæ caducæ. Inflorescentiæ
terminales, stellalo-pilosæ , ferruginosæ , 3o-3o cm. longœ. Flores masculi
breve pedicellati, fasciculati. Pedicellus stellato-pilosus, 3-3 mm. longus.
Bracteœ minutæ, extus villosæ. Sepala 5, oblonga, lanceolata, obtusa, basi
brevissime adnata, extus glabra, intus lanata, 3 mm. longa, 1 mm. lata.
Petala 5 , lanceolata, obtusa, extus glabra, inlus lanata, 3,2 mm. longa,
1,2 mm. lata. Disais : glandulæ renif ormes glabrœ. Stamina 16; jilamenta
3 mm. longa, ad basim hirsuta ; anlheræ glabrœ, connectivo triangulare sub-
incrassato. Receptaculum dense lanato-hirsutum. Flores feminei : Pedicellus
cressus, brevissimus. Calyx 5-ftdus, extus passim stellato-pilosus ; tubus
î mm. altus; lobi subulati angusti, acuti , cir. î mm. longi. Petala nulla.
Stamina nulla. Discus : glandulæ reniformes, brèves, glabrœ. Ovarium sub-
globosum, 3-costatum, triloculare, dense stellato-pilosum ; Styli 3, lineares,
ultra medium bijidi. Fructus . . .
Arbre de 20 centimètres de diamètre, 20-25 mètres de haut. Fleurs c?
blanches; fleurs 9 souvent attaquées par un insecte (galle).
Nom vernaculaire : Dibindi.
Mayombe bayaka : Tchibanga, le a3 février 1 9 1 A (L.T. 1686 bis).
Le C. Dibindi Pellegrin est assez voisin des C. Pynaerti De Wiid. et C. Lam-
bachii Hutch. mais les étamines sont plus nombreuses, à fdets fortement
velus à la base, au lieu d’être glabres, et les fleurs femelles petites ont
leurs styles non soudés dans leur moitié inférieure mais libres et étalés
dès leur naissance.
Croton loukandensis Pellegrin sp. n.
Arbor, ramis gracilibus, leviter sulcalis, subglabris , passim stellato-pilosis.
Stipulœ lineares, ± acutœ, glabrœ prœter apice breviter pilosulœ, 7 mm.
longœ, cir. 1 mm. latœ. Petiolus gracilis , subteres, glabrescens , apice biglan-
dulosus, 3—â cm. longus. Lamina oblanceolata , basi ± acuta, apice abrupte
attenuata, acuminata, acumine 1 cm. longo, margine obscure denticulata,
papyracea, subglabra, y-10 cm. longa, 3,5 cm. lata, nervis basilaribus 3,
lateralibus 4—5, venulisque laxe reticulatis. Inflorescentiœ terminales, alterœ
unisexuales, alterœ bisexuales, sparse stellato-pilosœ. Bracteœ ut stipulis. Brac-
teolœ 1 mm. longœ. Flores masculi : pedicellus gracilis , à mm. longus, stellato-
pilosus. Sepala 5, late lanceolata, obtusa, breviter basi adnata, subglabra , 2 mm.
longa, 1,5 mm. lata. Petala 5 , oblonga, apice rotundata, extus glabra, intus
dense lanata, 2,1 mm longa, i,5 mm. lata. Discus 5-glandulosus. Stamina 1 6 :
jilamenta cir. â mm. longa, glabra; antherœ arcuatœ 1 mm. longœ. Becepta-
culum dense lanato-hirsutum. Flores feminei : pedicellus brevis, 2-3 mm.
longus, dense stellato-pilosus. Sepala 5, lanceolata, obtusa, subrotundata ,
glabra prœter apice breviter pilosula, inlusque basi leviter pilosula, 3 mm.
longa, 2,5 mm. lata. Petala nulla. Stamina nulla. Discus subinconspicuus.
Ovarium subglobosum ; 3—costatum, 3—loculare, inquoque loculo uniovulatum ,
dense stellato-pilosum; styli 3, liberi , patuli , subglabri, usque ultra medium
bifdi. Fructus. . .
Arbre de 4—5 mètres. Fleurs verdâtres.
Mayombe bayaka : lisière delà forêt à Loukandou, le 27 décembre
1907 (L. T. 1271).
Voisine du C. Dïbindi Pellegrin, cette espèce est bien distincte princi-
palement par les feuilles ± aiguës à la base , les sépales , pétales et filets
d’étamines glabres, les lobes du calice des fleurs femelles beaucoup plus
larges.
529 —
Acanthacées nouvelles de Madagascar,
par M. Raymond Benoist.
Hypoestes parvula R. Ben. nov. sp.
Sujfrutex caulibus decumbentibus , glabris, in parte inféra ad nodos radi-
cantibus. Folia breviter petiolata, lanceolato-linearia , ad basim acuta, ad
apicem obtusiuscula , membranacea , glabra. Involucra in spicis Iaxis axilla-
ribus et terminalibus , breviter pedunculatis , secundis disposita, axi breviter
glanduloso-pubescente. Bractece involucra axillantes brèves, triangulares ,
glanduloso-pubescentes. Involucri paulum patentis bracleæ quatuor glanduloso-
pubescenles, duæ exteriores ad medium connatæ, lanceolatæ , duæ interiores
liberæ, lineares, acutæ. Sepala quinque acuta, æqualia, usque ad tertiam
partefn superiorem connota . Corollæ tubus cylindricus, labium inferius tri-
lobum, lobo medio multo latiori, superius cruciforme, lobis obtusis. Stamina
duo ad faucem inserta, jilamentis pilosis. Discus bilobus, lobis ad apicem
elongatis. Ovarium glabrum. Capsula ignota.
Feuilles longues de a-4 centimètres, larges de 3-7 millimètres; invo-
lucres longs de 3,5-4 millimètres; corolle longue de 7-8 millimètres.
Herbier du Petit-Thouars , sans indication de localité, mais vraisembla-
blement de Madagascar.
Cette plante , par la forme des diverses parties de la fleur et par celle des
feuilles, se distingue aisément des autres espèces du même groupe du
genre Hypoestes.
f
Hypoestes humifusa R. Ben. nov. sp.
Herba caulibus satis gracilibus, prostratis, ad nodos radicantibus , ad
apicem suberectis, glabris. Folia petiolata, lanceolato-oblonga , ad basim et
ad apicem acuta, membranacea, glabra. Involucra in spicis brevissimis,
secundis disposita; spicæ axillares et terminales, breviter pedunculatœ vel
subsessiles. Bracteæ involucra axillantes lineares, dimidium involucrum
œquantes. Involucri bracteæ quatuor, duæ exteriores pilis patentibus longis
albis et brevioribus glandulosis vestitæ, paulo ultra medium connatæ, parte
libéra lanceolata, duæ interiores liberæ, ad apicem glanduloso-pubescentes.
— 530 —
Sepala quinque œqualia, acuta, ultra medium connota. Corollæ tubus cylin-
dricus ; labium inferius triloburn, superius cruciforme, lobis lateralibus trun-
catis, medio sublineari, integro. Stamina duo ad faucem inserta, jilamentis
pilosis. Discus bilobus, lobi cujusque, ovario œquilongi, apice lineari. Ova-
rium glabrum. Capsula ignota.
Feuilles longues de 2,0-9 centimètres, larges de i,5-4 centimètres;
involucres longs de 8 millimètres; corolle longue de 12 millimètres.
Plante traînante à tige faible; tube blanc recourbé au sommet; lèvre
supérieure renversée en arrière, blanche à onglet violet foncé marbré de
blanc; lèvre inférieure blanche à lobes latéraux linéaires, enroulés sur
eux-mêmes ; lobe médian infléchi ; étamines à filets couverts de poils violets ,
à anthères rouge brun, se recourbant au-dessous de la lèvre inférieure.
Bois, Firingalava, mai 1898 (Perrier de la Bathie, n° 61 3).
Cette espèce est voisine de H. verticillaris R. Br. , elle en diffère par son
port tout différent, ses inflorescences plus denses, ses involucres plus
étroits, sa corolle plus petite, à lèvre supérieure cruciforme.
Hypoestes angusta R. Ben. nov. sp.
Herba caulibus diÿusis , pubescentibus , subtetragonis. Folia petiolata, ovalia
vel oblonga ad basim obtusa, ad apicem acuta, pagina utraque sparse hirsuta
velpræter nervos glabra. Involucra in spicis brevibus, densis, secundis dispo-
sita; spicæ axïllares et terminales, pedunculatæ vel sæpius subsessiles. Bracteæ
involucra axillantes lineares , pubescenti-glandulosœ , involucro breviores. Invo-
lucri bracteæ quatuor, duæ exteriores pilis patulis sæpe glandulosis dense
vestitœ , paulo ultra medium connatæ , parum inœquales, parle libéra lanceolata ;
duæ interiores liberæ, ad apicem glanduloso-pubescentes. Sepala quinque
œqualia, acuta, ultra medium connata. Corollæ tubus cylindricus ; labium in-
ferius triloburn. ad basim coarclatum, superius cuneato - triangulare , trun-
catum, appendice terminali lineari addito. Stamina duo ad faucem inserta,
jilamentis glabris. Ovarium glabrum, ad apicem parce pilosum.
Feuilles longues de 2-6 centimètres, larges de i-3 centimètres; invo-
lucres longs de 8-9 millimètres; corolle longue de 22 millimètres.
Province de Farafangana, Befotaka, fleur violet pâle; forêt humide,
8 août 1926 (Decary, n° 458o).
Même localité, fleur rose violacé; bord de route en forêt, 16 août 1926
(Decary, n° 4583).
Hypoestes macilenta R. Ben. nov. sp.
Herba caulibus diffusis , pubescentibus , subtetragonis . Folia petiolata, ovalia
vel oblonga , ad basim obtusa, ad apicem acuta, pagina utraque pubescenle. Invo-
iucra in spicis brevibus, densis, secundis disposita; spicæ axillares el termi-
nales, pedunculatæ vel sæpius subsessiles. Bracteæ involucra axittantes , brèves,
triangulares , p ubescen ti-g km du losæ , involucris multo breviores. Involucri
bracteæ quatuor, duæ exteriores pilis patulis sæpe glandulosis dense vestitæ,
ad medium connûtes , parte libéra lineari, duæ interiores liber æ , lineari-acutæ ,
ad apicem puberulæ. Sepala quinque æqualia, acuta, ultra medium connota.
Corollæ tubus cylindricus ; labium inferius trilobum, superius elongatum,
ad medium subito coarctatum. Stamina duo ad faucem inserta , jilamentis gla-
bris. Ovarium glabrum ; capsula ignota.
Feuilles longues de 3-5 centimètres, larges de 1 ,5-2,5 centimètres;
involucres longs de 10 millimètres; corolle longue de 20 millimètres.
Plateaux et vallées de l’Isalo, sables siliceux: fleurs lilas (Humbert,
n° 2791).
Cette plante est très voisine de YH. angusta R. Ben. ; elle en diffère par
la partie libre des bractées externes de l’involucre plus allongée, et par la
forme différente de la lèvre supérieure de la corolle.
Hypoestes flavescens R. Ben. nov. sp.
Herba caulibus dijfusis, junioribus pubescentibus , deinde subtetra, gonis ,
sulcatis, glabris. Folia petiolata oblonga, adbasim acuta, ad apicem acuminala
et obtusiuscula , pagina utraque sparse et breviter pilosa. Involucra in spicis
secundis disposita; spicæ sessiles axillares et terminales. Bracteæ involucra
axillantes lanceolatæ, pubescentes, involucris breviores. Involucri bracteæ
quatuor: duæ exteriores dense glanduloso-pubescentes , ad medium connatæ,
inæquales, parte libéra lanceolata; duæ interiores liberæ, lineari-acutæ , ad
apicem dense pubescentes. Sepala quinque æqualia, acuta, ultra medium con-
nota. Corollæ tubus cylindricus , labium inferius trilobum, superius subrhom-
boidale. Stamina duo, ad faucem corollæ inserta, Jilamentis glabris. Discus
bilobus, lobo quoque appendice lineari producto. Ovarium glabrum , ad apicem
parce pilosum. Capsula glabra, apice sparse piloso.
Feuilles longues de 2-7 centimètres, larges de 7-25 millimètres; invo-
lucres longs de 9 millimètres ; corolle longue de 1 2 millimètres ; capsule
longue de 8 millimètres.
Hans les bois aux environs de Vohémar (Richard, n° 100).
Cette plante est voisine de Y H. verticïllaris R. Br. ; elle en diffère par ses
fleurs à corolle plus petite, dont la lèvre supérieure est de conformation
différente et par ses involucres plus longs , la partie libre des bractées ex-
ternes étant plus allongée.
532 —
Hypoestes hastata R. Ren. nov. sp.
Herba ramis subtetragonis glabris , sulcis quatuor longitudinaliter notatis.
Folia breviter petiolata, lanceolato-oblonga, utrinque acuta, membranacea,
glabra. lnvolucra in spicis brevissimis, secundis disposita; spicæ in inflo-
rescentiis pubescentibus , axillaribus, breviter pedunculatis vel sessilibus , sæpe
gemini s congestæ. Bracteæ invol ucru axillantes minimæ, cujusque paris con-
natæ, parte libéra brevissima, dentiformi, una sterilis et altéra fertilis. Invo-
lucri bracteæ quatuor, duæ exteriores pilis patentibus longis albis et brevio-
ribus glandulosis sparse vestitæ, paulo ultra medium connatæ, parte libéra
lanceolato-lineari ; duæ interiores liberæ, lanceolatæ, ad apicem glanduloso-
pubescentes. Sepala quinque æqualia, acuta, ultra medium connata. Corollæ
iubus cylindricus : labium inferius trilobum ; superioris pars basalis transverse
rhomboidea, pars apicalis linearis. Stamina duo ad faucem inserta , Jîlamentis
pilosis. Ovarium glabrum; capsula ignota.
Feuilles longues de 5-7 centimètres, larges de 2-2,5 centimètres; invo-
lucres longs de 8 millimètres; corolle longue de 12 millimètres.
Madagascar, sans localité plus précise (Baron, n° 4919). Distribué sous
le nom de H. saxicola.
Cette plante ne peut pas être VH. saxicola Nees, car chez cette espèce,
d’après la description de Nees , le calice doit être bilabié.
UII. hastata se rapproche beaucoup de VH. verticillaris R. Br., mais il
en diffère par les bractées axillantes des involucres glabres, à partie libre
très petite, dentiforme, par les involucres bien plus étroits et par leurs
bractées externes à partie libre lancéolée-linéaire.
Hypoestes transversa B. Ben. nov. sp.
Frutex caulibus dijjusis, junioribus obscure tetragonis, deinde teretibus,
glabris. Folia lanceolata, ad basim acuta, vel rotundata, ad apicem acuta,
glabra. lnvolucra in spicis secundis disposita ; spicæ breviter pedunculatœ,
axillares et terminales. Bracteæ involucra axillantes lanceolato-triangulares,
pubescentes , fere dimidium involucrum æquantes. Involucri bracteæ quatuor,
duæ exteriores parum inæquales, dense pubescenti-velutinæ , ultra medium
connatæ, parte libéra triangulari, duæ interiores liberæ, lineari-acutæ , ad
apicem dense pubescentes. Sepala quinque æqualia acuta, ad medium con-
crescentia. Corollæ iubus cylindricus, ad faucem vix ampliatus, labium infe-
rius trilobum, lobo medio latiore, superius transversum subrhomboidale , apice
breviter producto. Stamina duo ad faucem corollæ inserta , filamenlis glabris.
Ovarium. glabrum; capsula ignota.
— 533 —
Feuilles longues de 3-8 centimètres, larges de i-3,5 centimètres; in-
volucre long de 4-5 millimètres; corolle longue 11-12 millimètres.
Madagascar, sans localité plus précise (Scott Elliot, n° a 43a, Baron,
nu 5669).
Fleurs violacées; terrains arides. Fort-Dauphin (Paroisse, nu 4o).
Fleurs blanches; nom vernaculaire : Tapakatatra; sous-bois. Fort-Dau-
phin, 08 juin 1926 (Decary, n° 4170).
Cette plante se rapproche de YH. verticillaris R. Br. , mais elle en diffère
par ses feuilles plus allongées, par sa corolle plus petite et à lèvres de
forme différente, par la partie libre des deux bractées externes de l’involucre
plus étroite, à extrémité subaiguë, par la pilosité de toute la plante bien
moins développée.
Hypoestes verticillaris R. Br. var. modesta nov. var.
A speciminïbus typicis differt præcipuc statura minore, foins brevioribus,
carnosulis, injlorescenüis minoribus paucijloris.
Fleur blanc violacé pâle ; sur les calcaires littoraux, province de Fort-
Dauphin : Andrahomana, 19 juin 1926 (Decary, n° 4o88).
Je considère cette plante comme une variété de Y H. verticillaris : ses
involucres et sa corolle sont semblables à ceux de cette espèce ; les princi-
pales différences résident dans la taille rabougrie de la plante, les feuilles
plus petites et plus épaisses, la pilosité moins abondante; ces différences
peuvent, en somme, s’expliquer par la station où a crû l’exemplaire
récolté.
Notes sur la Flore de France,
par Mlie Aimée Camus.
[. Descriptions de quelques Orchidées hybrides.
X Serapias Godferyi A. Camus (S. cordigera x neglecta) A. Camus
in Riviera scientifique (1996), p. 68(1).
Planta valida. Caulis 16— a 0 cm. altus. Folia lineari-lanceolata, inferiora
maculala, recurva, superiora erecta, amplexicaulia. Bracleœ lanceolatœ ,
acuminatæ, elongatæ. Inflorescentia densa, 3-6-jlora. Sepala connata,
ovato-lanccolata , acuta. Petala late ovata in acumen contracta. Labellum
hirtum , profunde trilobum, lobis lateralibus rotundatis, medio lato, ad basim
callo duplice nigrescente ornatum.
Var : Saint-Tropez, au Pinet, 9 avril 1996 (A. Camus).
Cet hybride diffère du S. cordigera par son port plus trapu , ses fleurs
plus jaunâlres, son labelle un peu plus long- par rapport au casque, à
lobes latéraux un peu plus divergents, la callosité basilaire à lames un peu
moins divergentes. Il se distingue du S. neglecta par ses feuilles maculées
de carmin à la base, ses fleurs plus foncées, un peu plus grenat, son
casque cachant légèrement les lobes latéraux du labelle , son labelle à lobes
latéraux un peu moins divergents.
La plante est décrite en détails dans Riviera scientifique (1996). p. 68
et sera figurée, ainsi que les autres hybrides décrits ici, dans E. G. Camus,
Iconographie des Orchidées d’Europe.
X Serapias Kelleri (S. cordigera x pseudocordigera ) A. Camus
in Riviera scientifique (1996), p. 70(2).
Planta valida. Caulis erectus, foliosus, 20-âo cent, longus. Folia lineari-
lanceolata, inferiora recurva, maculata. Bracteæ lanceolatœ, acuminatæ,
Cl) J’ai dédié cet hybride à M. le colonel Godfery, botaniste anglais, auteur de
nombreux travaux sur les Orchidées.
(2) Cet hybride a été dédié à M. le Dr Keller, d’Aarau , le savant monographe
de la famille des Orchidées.
— 535 —
pallidœ, elongatœ . Spica e long ata, â-m-Jloru. Sepala connata, uvato -
lanceolata, acuminata. Labellum trilobum, bicallosum, lobis lateralibus rolun -
datis , medio rejlexo pilis elongatis veslito.
Var: Saint Tropez (10 mai 1926, A. Camus).
Cet hybride diffère du S. cordigera par ses fleurs à bractées bien plus
longues , son labelle un peu plus clair, à lobe médian un peu moins large ,
à callosités basilaires intermédiaires entre celles des deux parents. Il se
distingue du S. pseudocordigera par ses fleurs plus foncées, à lobe médian
du labelle un peu plus court, un peu moins étroit, h callosités basilaires
plus épaisses. *
M. Keller, d’Aarau, a nommé Serapias Gersiana un hybride de S. cordi-
gera x longipelala, mais comme cet hybride n’a pas été décrit, il est im-
possible de savoir s’il est proche du précédent.
X S. Broeckii (S. occullata X pseudocordigera ) A. Camus
in Riviera scientifique (1926), p. 71.
Tubera ovoidea vel subglobosa. Caulis ereclus, foliosus. Bracleœ ovato-
lanceolatæ, violaceæ, elongatæ. Spica luxa , à—5—jlora. Sepala connata, apice
libéra, ovato-lanceolata , acuta. Petala late ovata, basi dilatata, subito longe
angustissimeque acuminata. Labellum 3—lobum, in parte media pallescens,
lobis lateralibus rotundatis, lobo intermedio rejlexo pilis elongatis vestito , ad
basim callo duplice pallido ornatum.
Var: Pampelonne, route de Ramatuelle à Saint-Tropez (11 mai 1926,
A. Camus).
Cet hybride diffère du S. occultata par son labelle plus grand, à lobe
médian dépassant beaucoup le casque, les callosités basilaires pâles, le
milieu du labelle bien plus clair que les lobes latéraux. 11 se distingue du
S. pseudocordigera par les bractées plus courtes , les fleurs et bractées plus
foncées, le labelle moins long.
Le X S. Bergoni (S. occultata var. Columnæ x pseudocordigera)
Camus, de Grèce, se distingue du précédent par sa robustesse, ses fleurs
plus nombreuses et les lobes latéraux du labelle plus cachés.
Ophrys litigiosa var. G. Camus var. lob ata A. Camus. — Labellum trilo-
bum. Alpes-Maritimes: Gattières, Garros.
Cette var. à labelle trilobé est presque parallèle à la var. subfucifera.
Reichb. de l’O. aranifera.
(1) Cet hybride est dédié à M. E. van den Broeck, Conservateur honoraire du
Musée Royal dTIistoire naturelle de Bruxelles, qui s’occupe beaucoup actuellement
de la Biologie et de la Culture des Orchidées.
— 53G —
X Ophrys Neowalteri (O, Bertolonii x litigiosa) A. Camus.
Spica pauciflora. Bracteœ lanceolatœ. Sepala roseu et viridia, 7—12 mm.
longa , palula. Petala subligulala , rosea et viridia. Labellum obovatum, velu-
tinum, violaceum, basi egibbosum, apiculatum, macula glabra , scutelliformis.
Alpes-Maritimes: Gattières.
X Ophrys Bergonii (O. Bertolonii X Scolopax. -O. Bertolonii >
Scolopax) A. Camus.
Spica pauciflora. Sepala erecta, rosea, nervis viridibus. Petala roseu ,
velutina. Labellum, bigibbosum, trilobum, velutinum, apiculatum; macula
glabra, scutelliformis.
Alpes-Maritimes : entre Sainl-Laurent-du-Var et Saint-Jeannet; Gat-
tières.
Cet hybride est plus proche de 10. Bertolonii que 1’ x 0. Neoruppertii
A. Camus. 11 sera figuré, comme les précédents, dans les planches supplé-
mentaires de E. G. Camus , Iconogi’aphie des Orchidées d’Europe et du
bassin méditerranéen.
II. Les Formes françaises de l 'Hedysarüm obsgvrom L.
Eu France, Y Hedysarüm obscurum L. présenteute deux formes qui
paraissent ne pas avoir tout à fait la même répartition géographique, l’une
ayant été trouvée dans la partie septentrionale des Alpes, Fautre dans la
partie centrale et méridionale. Leur répartition exacte sera d’ailleurs à pré-
ciser. Les localités notées ont été relevées dans l’herbier du Muséum et
dans l’herbier de G. Camus.
Var. genuinum A. Camus. — Plante peu élevée, plus ou moins courbée
à la hase, haute de 20-35 cm.; grappes courtes, brièvement pédonculées;
axe principal un peu ou très courbé; fleurs violettes, dents calicinales trian-
gulaires, peu inégales; folioles oblongues ou subelliptiques, étroites,
arrondies et mucronées brièvement au sommet; fruit marginé, glabre ou
presque. — Haute-Savoie : Mont Brizon (Crozet, Bourgeau); Vergy
(Bourgeau, Gave); col de Balme (Lavallée); Méry (Charmont); rochers
de l’Etale près de la Clusaz (E. G. Camus).
Yar. Boutignyanum A. Camus (,). — Plante plus dressée, atteignant
W D’après quelques lignes écrites par Boutigny, sur une étiquette conservée
dans l’herbier du Muséum, ce botaniste paraît avoir distingué du type les
plantes qu’il a récoltées dans les Alpes centrales.
5o cm,, grappes plus allongées que dans la var. précédente, longuement
pédonculées; axe principal droit ou peu courbé; (leurs d’un blanc jaunâtre
ou à* peine rosées; dents supérieures du calice triangulaires, courtes et
assez larges, l’inf. bien plus longue; folioles assez larges, souvent obo-
valesou subelliptiques, rétuses au sommet, non ou très brièvement mu-
cronées; fruit très marginé, glabre ou presque. — Isère : ravin de la
Cbarance à Mont-Morgon, Bragoune, Colombier de Boreodon (Boutigny);
Notre-Dame-de-la-Salette (Moulin), Montagne de la Salette-Fallavaux près
Corps (Merlot et Delacour). — Hautes-Alpes: env. de Briançon (Delessert);
rochers au-dessous du col de Marlif (Yerlot); Mont-Viso (Grenier, Yerlot) ,
la Grave (Malhonnet); Puy-Golèfre à la Grave (Vieux); le Galibier (Tem-
plier); Embrun (Boutigny), Dauphiné (Verlot): env. d’Orcières (Burle f.);
Fougillarde, chaîne du Col Agnel (Jeanperl), Sopez près Gap (Boille). —
Basses-Alpes : vallée de Barcelonnette (Aunier), Allos (Cosson et Germain),
la Condamine (Proal), la Condamine aux Tardées (Lannes). — Alpes-
Maritimes: env. de Bourdons, près d’Entraunes (Thuret), Saint-Dalmas-
le-Sauvage ( Thuret) (1).
La var. Boutignyanum a quelques affinités avec ÏHcd. obscurum var.
exaliatum Fiori et Béguin Paol., II. p. 96 (1900-1902) — H. exaltalum
Kerner in Œst. bot. Zeilschr. , p. 1 o3 (1 87^) , des Alpes de Vénetie , mais en
diffère par ses grappes plus allongées, à axe principal plus droit, par ses
fleurs blanches ou d’un blanc crème, non roses, ses folioles souvent
rétuses, moins longuement mucronées, à nervures moins marquées, ses
fruits ordinairement glabres, très marginés.
111. Bibliographie et synonymie de qüelques hybrides intergénériques.
Dans presque tous les groupes où les hybrides de genre sont relative-
ment abondants, les botanistes admettent aujourd’hui, pour désigner ces
plantes, des noms rappelant les deux genres auxquels appartiennent les
espèces procréatrices ( Orchigymnadenia , Orchiserapias , Gymnigritella , etc.).
C’est ainsi que chez les Orchidées, en France, en Angleterre, en Allemagne,
cette nomenclature est presque unanimement adoptée. Ascherson et Graeb-
ner furent les premiers à l’appliquer aux Graminées. Je donne ici quelques
combinaisons nouvelles se rapportant à cette famille.
X Agrohordeum G. Camus = Agropyrum x Hordeum.
Âgropyrum repens x Hordeum secalinum. ■ '
X Agrohordeum Langei G. Camus. — Agropyrum Langei K. Bichter,
PI. Eur. , I, p. 126 (1896). — Tritordeum Langei Aschers. et Graebn.,
W Sur l’étiquette Thuret a noté xjl. albidis, exsiccatione purpurascentibuiin .
Sur le sec, les fleurs sont en réalité légèrement rosées.
Muséum. XXXUI.
3f>
Syn., II, p. 7 48 (1902). — Agropyrum repens x Hordeum secalimm
G. Camus. — Agropyrum repens var. hordeaceum Niels, Bot. Tidskr. , V,
p. 202 (1872). — Agropyrum repens x Hordeum pratense K. Richter, 1. c.
(1896).
Danemark. — A rechercher en France.
X Agroelymus G. Camus — Agropyrum x Elymus.
Agropyrum junceum x Elymus arenarius.
X Agroelymus strlctus G. Camus. — Tritordeum strictum Aschers. et
Gr. , Syn., II, p. 748 (1902). — Agropyrum strictum Reichb., FI. excurs. ,
p. 21 (1880). — Triticum acutum Mert. et Koch, Deutschl. Fl., I, p. 708
(1823). — Triticum strictum Deth., Consp. Fl. Megap., p. II (1828). —
T. elymogenes Arn.*, Flora, XLII, p. 218 (1869). — Agropyrum junceum
X Elymus arenarius G. Camus. — Triticum junceum x Hordeum ( Elymus )
arenarius Marsson, Fl. Neuv. u. Rügen, p. 898 (1869).
Littoral de la mer Baltique.
X Festulolium Braunii A. Camus. — Festuca Braunii Richter, PI.
Eur. , I, p. io3 (1890). — Lolium Boucheanum ( italicum ) x Festuca
loliacea A. Camus. — Festuca elatior x Lolium italicum Meyer, Fl. Hanov.
— Festuca elatior x Ljolium multiflorum ? Aschers. et Gr. , Svn., II,
p. 5o5 (1900). — Festuca pratensis x Lolium multiflorum? Aschers. et
Gr. , 1. c. (1900^.
Allemagne, France.
X Ægilotrichum Loreti G. Camus. — Triticum Loreti Richter, I‘l. Eur. ,
I, p. 129 (1890). — Ægilops Loreti Husuot, Gram., p. 79 (1896-1899).
Ægilops tnuucialis x Triticum vulgare G. Camus. — Ægilops vulgari-
triuncialis Lange, N. For. Kiobenh. Aart. IL p. 56 (1860); Lorel in Bull.
Soc. bot. Fr., XVI, [). 288 (1869).
France , région méridionale, Espagne.
X Ægilotrichum Grenieri G. Camus. — Triticum Grenieri Richter, PL
Eur., I, p. 129 (1890); Husnot, 1 c. , p. 79. — Ægilops triaristata x
Triticum vulgare A. Camus. — Triticum vulgari-triaristatum G. et G., Fl.
Fr., III, p. 601 (i856). — Ægilops vulgari-triaristata Loret et Barrand.,
Fl. MontpelL, p. 771 (1876).
Région méridionale.
X Ægilotrichum triticoides G. Camus. — Ægilops triticoides Req. ap.
Bert., Fi. It., I, p. 788 (1 833 ) ; Husnot, 1. c., p. 79. — Triticum Requieni
Ces. Pass. Gib,, Consp., Fl. ital. , p. 86 (1869). — Â Egilops ovata x
Triticum sativum tenax vulgare. — Ægilops vulgari-ovata Lorr. et Barrand. ,
Kl. Montp., p. 770 (1876). — Triticum vulguri-ovatum G. et G., Fi. Fr.,
III, p. 600.
France, région méridionale, Italie, Algérie.
Ægilotrichum speltaeforme G. Camus. — Ægilops speltaeformis
Jord., Mém. sur l’Ægil., p. 19 et Nouv. Mém., p. 8 et f. A; Husnot, 1. c.
— Triticum speltiforme Ascii, et Gr. , Le., p. 716 (1909). — Ægilops
ovata 9 X Triticum vulgarc d,9x Trit. vulgare (j Focke, Pllanzen , Misch. ,
p. h i3 (1881). — Triticum pcr-sativmn x ovatum Asch. et Gr.. Le., p. 718
(19°2).
Cet hybride ternaire a été obtenu artificiellement, par Godronet Groen-
land, en fécondant artificiellement ï Ægilotrichum triticoides parle Triticum
sativum.
Ægilotrichum hybridum A. Camus. — Ægilops ovata X Triticum
Spella Blaringhem in Bull. Soc. bol. Fr. (1926), p. 69/1.
Obtenu de fécondation artificielle, par M. Blaringhem.
Ægilotrichum Blaringhemii A. Camus. — Ægilops ventricosa x
Triticum ventricosum Blaringhem in Bull. Soc. bot. Fr. (1926), p. 695.
Obtenu de fécondation artificielle, par M. Blaringhem.
Triticosecale Blaringhemii A. Camus. — Secale cereale x Triticum
Spelta Blaringhem in C. B. (1922), p. 635; (1926), p. io5o; in Bull.
Soc. bot. Fr. (1926), p. il 63.
Cet hybride obtenu de fécondation artificielle, par M. Blaringhem, pré-
sente deux variétés: breviaristatum, A. Cam., à arête courte et longiarista-
tum A. Cam., à arête longue.
Triticosecale Neoblaringhemii A. Camus. — Secale cereale X Triticum
lurgidum Blaringhem in Bull. Soc. bot. Fr. (1924), p. 1 1 58 et (1926),
p. 10/19.
A été obtenu de fécondation artificielle, par M. Blaringhem.
L’hybride de Triticum sativum par Secale cereale a reçu le nom de
X Triticosecale Bimpaui Asch. et Gr. 1. c., p. 719.
T ous ces hybrides sont à rechercher à l’état spontané.
540
FLORAISONS OBSERVEES DANS LES SERRES DD MuSEDM
PENDANT L’ANNÉE igü'J
( AUTRES QUE CELLES DEJA SIGNALEES DANS LES LISTES PRECEDENTES) 0),
PAR M. D. bois.
Monocotylédunes.
Alocasia cucultala Schott.
Aloe eru Berger, var. glauca Berger(2).
Amorphophallus Rivieri Dur. ex Biv.
Anthurium araliifolium Versch. ex
Regel.
— rubrijlorum Engl.
— Scherzerianum Schott. , var. Roth-
schildianum Bergman ( A . Scherze-
rianum , var. Williamsii Hort.
X A. Scherzerianum type).
— Sellowianum Kunth.
Aporocactus Jlagelliformis Lemaire.
Bijrenuria Harrisoniœ Reich, f., suh-
var. alba. Brésil : Itatiaya (, Mercier
f. 224, 1924, D. 4 08 n" 1)
[Guillaumin det.j.
Billbergia horrida Regel.
Catasetum macrocarpum Rich. (4)
forme çf (forma tryanthus) Guyane
( Delacour f. 206, 1925, n° 5)
[Guillaumin det.].
Cattleya Loddigesii Lindl., var. Har-
risoniana.
Cipura paludosa Aubl.
M Voir les années précédentes du Bulletin du Muséum , à partir de 1920.
P) M. Perrier de la Bâthie, par lettre du t5 juillet, précise que Y Aloe coni-
fera Perr. de la Bât. est spécial au Betsiieo. L’indication de provenance : Tana-
narive donnée pour la plante ayant fleuri en 1922 et 1924 serait donc inexacte.
A. Guillaumin.
W C’est la plante signalée en 1920 ( Bull. Mus., p. 432) sous le nom
d’d. glaucescens De Smet et en 1925 (Bull. Mus., p. 471), par erreur, sous celui
d’d. glaucum De Smet. Aucun de ces noms ne sont relevés dans YIndex kewensis
et ses suppléments ni dans le PJlanzenreich iv/a.3 1 9 o 5 ; seul celui dM. glauces-
cens figure dans le Kew Hand List, Tender Monocotyledons , p. 297 (1897).
Il ne faut pas les confondre avec A. glaucum Schott et A. glaucescens Kunth,
l’un et l’autre synonymes d’d. coriaceum Endl. , car VA. coriaceum a une tige
aérienne et des pétioles cylindriques tandis que VA. rubrijlorum a une tige
presque nulle, et un pétiole arrondi en dessous et aplati en dessus (voir Pflan-
zenreich, iv/38. p. i44, fig. 89).
Engler pensait que ce pouvait être un hybride d’d. coriaceum, par une espèce
voisine non précisée. A. G.
(4) La plante signalée en 1921 (Bull. Mus., p. i55) était la forme $ (forma
monacanthus). A. G.
— 541
Cirrhopetalum gamosepalum Griff.
Cordyline striata Endi.
Crinum Schimperi Vatke ex Schum.
Ethiopie (Maurel, F. 1 1, 1927)
[Guillaumin det.].
Dendrobium crepidatum Lindl. etPaxt.
— Parishii Reich.'1’. Anuam. Quang
tri : Lao bao ( Delacour I’. 207,
19 24) [Guillaumin det.].
Dichorizandra vittala Hort. (2).
Dieffenbachia latimaculata Linden et
André, var. illustris Fournier.
Dracæna Rothiana Garr.
Dyckia catharinensis G. Koch.
Eria Reinwardtii Lindl.
— stellata Lindl.
Gasleria brevifolia Haw.
Globba Schomburgkii Hook. f.
Haworthia attenuata Haw., var. clari-
perla Bak.
Hœmanthus hybridus Wittm. , var.
Kônig Albert Wittm. (3).
— mullijlorus Marty n , Ethiopie
( Maurel , F. 2, 1927) | Guil-
laumin det. J.
Karatas leucophæa Bak. , var. (i).
Phalænopsis Aphrodite Reichb. f.
Pitcairnia Andreana Linden.
Platyclinis glumacea Benth.
Raphidorhynchus Ellisii Finet, var.
occidentale Finet mss.(5).
Sobralia macrantha Lindl.
Spathiphyllum grandifolium Engl.
Colombie ( Claès , f. 269, n° 1,
192/1) [Guillaumin det.].
Spiranthes speciosa Lindl. Colombie
(Claès, f. 21 4, 1925, n° 5) [Guil-
laumin det.].
Stenospermatton popayanense Schott ,
var. Wallisii Engl. (Guillaumin
<let. ).
Tillandsia x Closoniana Hort. Paris.
Vriesea x Closoniana Hort. Leod.
( T. Morreniana x T. Barilletii
Bak.).
— jilifolia Ghatn. et Schlecht.
— loliacea Mart.
— X Rex Hort. ( T. Morrenii Bak.
xBarillelit Bak. x cardinalis Hort.) .
— streptophylla Scheidw.
Zephyranthes carinata Herb. Colombie
( Claès , f. 2 1 7, 1 9 2 6 ) [Guill. det.].
Dicotylédones.
Abutilon aurantiacum S. Wats.
Acacia Dietrichiana F. Muell.
Adenanthera pavomna L.
Alyxia Forsteri A. Cuim. ex Loud.
Bégonia Schmidtiana Regel.
— xanthina Hook.
(l) Diffère du type par le coloris général d’un blanc à peine rosé.
^ Ce nom n’est pas relevé dans l'Index kewensis mais il figure, avec une
courte description, dans Nicholson (Dict. of Gard., I, p. A-67 [1 885 ] ) et les
Kew Hand List, Tender Monocolyledons , ed. 1, p. 220 (1897) et ed. 2, p. 107
(1915). Beilair et Saint-Léger, Plant, de Serre, p. 699 (1900) l’attribuent à
Linden et André. A. G.
A déjà fleuri en 1921 et 1926.
C’est la plante citée en 1920 (Bull. Mus., p. h 82) sous le nom de K. can-
dida Hort. Elle ne diffère du type que par les sépales vert, clair à i’exirémité et
non brun l’ouge et par les pétales avec une bande verte au milieu. A. G.
(5) Forme à éperon court correspondant à la figure de Coslantin ; voir Bull ,
Mus., 1924, p. 5 18.
— 542
Cassia lævigala Willd(n. Annam,
prov. du Lang biang : Dran (Poi-
lane n° 3g3 4, F. 91 4, 1922)
[Guillaumin det.].
Cestrum lanatum Mari, et Gai.
Cistus platysepalus Sweet.
Clavija latifolia G. Koch.
— spinosa Mez (Guillaumin det.).
Colens thyrsoideus Bak.
Columnea Schiedeana Schlecht.
Erythrorhipsalis pilocarpa Berger.
Euphorbia polyacantha Boiss.
Fatoua grossa Wedd(a) Cameroun
central (Monod, f. 957, 1926)
[Guillaumin det.].
x Gesnerinia laversinensis L. Plan-
chon (Gesneria rutila, Lindl. x Glo-
xinia hybride race Vallerand).
Jacobinia Mohintli Benth. et Hook. f.
Mesembryanthemum cruciatum Haw.
— emarginatum L.
Neomamillaria dealbata Britt. et Rose.
— echinata Britt. et Rose.
— Wildii Britt. et Rose.
Pachira aquatica Aubl.
Pavetta indîca L.
Peperomia tithymaloides A. Dietr.
Phyllocactus Pfersdorjii Hort.
Phy salis peruviana L.
Piper costatmn G. DG.
Pratia begoniœfolia Lindl.
Rhipsalis hadrosoma Lind.(3).
Rubus rosæfolius Sm.
Ruellia amœnaNees.
— Lorenlziana Griseh.
Sempervivum ciliatum Willd.
— cuneatum Webb et Berth.
Stephania rolunda Lour.
Stapelia divergeas N. E. Br.
Slrobilanthes petiolaris Nees.
Tetramera bicolor Benth.
Vernonia seorpioides Pers.
M Espèce cosmopolite pas encore signalée en Indo-Chine. Est cultivée par les
Mois qui consomment les jeunes tiges, feuilles, fleurs et fruits. A déjà fleuri en
192a. A. G.
Diffère du type par l’inflorescence ne dépassant par 2 centimètres de lon-
gueur.
A déjà fleuri en 1926.
543 —
PeüT-ON EMPLOYER LE MOT « ACCLIMATATION n
A PROPOS DU PlEUROTUS DE X’ErYNGIUM CAMPESTRE ?
PAR M. J. CoSTANTIN.
Quand j’ai publié, en 1926, mon travail sur la culture du Pleurotus
Eryngii en pleine terre (1), je me suis contenté d’employer les expressions
« tentatives d'acclimatation -n.
Je ne m’appuyais, à celte époque, que sur l'apparition de deux Cham-
pignons à Fontainebleau et six dans les Ardennes. C’était un résultat
certain au point de vue de la culture , mais il ne permettait pas d’affirmer
que cette production fongique serait permanente.
Je disais dans mon travail : rrLe premier point à voir sera le maintien de
la station l’année prochaine, -n
Cette question a été résolue par une observation qui a été faite à Fontai-
nebleau, le 27 novembre 1926. Malgré l’époque très tardive, une très belle
poussée de Pleurotes a été observée et toujours au même point où les deux
premiers chapeaux du Champignon étaient apparus la première fois le
2 octobre 1925, c’est-à-dire sur l’aire très étroite de l’ensemencement de
1924 : la surface ayant 2 mètres de long sur 5o centimètres de large.
Depuis 1926, encore au même point précis, j’ai trouvé, le i4 juil-
let 1927, 7 Pleurotes.
En outre, la société des amateurs de Champignons de Fontainebleau,
qui explore la forêt sous la direction de M. Dufour, a fait une récolte abon-
dante de Pleurotus Eryngii, le 29 octobre 1927.
D’après les observations précédentes , il devient très possible que plusieurs
sorties de Champignons aient pu échapper faute d’observateurs pour les
constater.
En 1926, c’est bien par un hasard heureux que l’observation a été faite.
On se rappelle que cette année-là a été d’une sécheresse excessive, tellement
qu’au mois d’octobre pas un Champignon n’apparaissait dans la forêt de
Fontainebleau. Je renonçais donc à l’espoir de voir apparaître des Pleurotes.
J’avais eu tort de désespérer : des pluies tardives survinrent et grâce à la
vigilance de M. Dromini, chef d’atelier du laboratoire de Biologie végétale
de Fontainebleau, j’appris la belle apparition du 27 novembre 1926. (*)
(*) Archives du Muséum , 6e série, t. 1, p. 73.
Il y a donc persistance du mycélium de 1926, réapparition successive
de fructification. Le mot d’acclimatation peut être maintenant prononcé.
Ou peut résumer les résultats de la première expérience de Fontai-
nebleau faite volontairement sur une aire très restreinte pour donner de la
rigueur à la démonstration :
Semis du blanc 2 5 avril 199.6;
1" sortie (9 Champiguons) 20 octobre îpaô;
9e sortie (Champignons nombreux) 27 novembre 1926;
3e sortie (7 Champignons) i4 juillet 1927;
6e sortie (plusieurs chapeaux) 29 octobre 1997.
Les résultats nouveaux qui sont ainsi publiés m’amènent adiré quelques
mots de faits qui viennent de m’être communiqués et qui se rapportent à
la même question.
Expériences entreprises à la Mothe-Sainte-IIeraye. ( Deux-Sèvres ). Parmi
les correspondants de la première heure qui ont bien voulu s’intéresser à
mes essais, je citerai M. Dupain, ancien vice-président de la Société myco-
logique. 11 m’offrit, en 1926, de faire des expériences avec mon mycélium
à la Motlie-Sainte-Heraye dans les Deux-Sèvres. Malheureusement, il crut
que le résultat se manifesterait très rapidement et, ne voyant rien venir, il
se découragea et crut à l’insuccès de sa tentative.
Il a eu tort de désespérer : un de ses amis M. Marcus affirme avoir
trouvé quelques Pleurotes dans le voisinage des Panicants ensemencés.
En outre, le 3o octobre 1927, M. Dupain a trouvé une dizaine de beaux
échantillons de Pleurotus Eryngii. Ces chapeaux ont été récoltés, il est vrai,
dans la partie supérieure du coteau et à quelque distance de l’endroit où
les plantations avaient été faites.
Avant de tirer une conclusion de cette dernière remarque, je ferai
observer que, d’après M. Dupain, depuis plus de trente ans qu’il excur-
sionne dans sa région , jamais il n’a récolté d’argouanes dans un rayon de
10 à 12 kilomètres autour de sa maison.
L’apparition de Pleurotes autour du point où l'ensemencement a été fait
en 1926 dérive donc vraisemblablement des premières fructifications épa-
nouies qui ont échappé à M. Dupain.
Mais ce qui est remarquable dans la diffusion de l’espèce semée, c’est
que, à l’heure présente, la zone d’extension des Pleurotes autour du point
primitif est presque de 1 00 mètres.
Evidemment, on pourrait envisager qu’un ensemencement spontané par
des spores lointaines a pu se faire (fait qui ne s’est pas produit depuis
trente ans). La première hypothèse paraît plus admissible.
Dans ce cas , la propagation par spores dans le voisinage est à envisager ,
conception nouvelle d’un véritable intérêt.
545 —
Sur quelques Algues calcaires du Nümmulitique
de la Haute-Savoie ,
par Mme Paul Lemoine.
Au cours de la révision de la feuille géologique d’Annecy, M. L. Moret,
a signalé, dans les couches nummulitiques de la Haute-Savoie, la présence
de Mélobésiées dans des gisements d’âge éocène supérieur ou priabonien.
Bien que ces algues y soient à l’état de débris , ce qui rend leur détermi-
nation quelque peu incertaine, il était intéressant de faire l’étude d’une
collection qui provient d’un niveau indiscutable et bien daté par des Num-
mulites. En effet dans beaucoup de gisements, il reste un doute sur l’âge
des ff couches à Lithothamnium n ; par suite, la comparaison des espèces et
l’étude de leur répartition ne repose sur aucune base géologique solide.
Toute une série de gisements priaboniens renferment des Mélobésiées
en Haute-Savoie; je vais rapidement les passer en revue en allant de l’Ouest
vers l’Est :
Au Nord du lac d’Annecy, dans la montagne de Veyrier (,), M. Moret a
observé dans le Priabonien à faciès littoral, un banc de « calcaire à Litho-
thamniumn typique formant un véritable récif. Entre Men thon-Saint-Bernard
et Talloires, la rive orientale du lac d’Annecy fait saillie à l’intérieur du
lac : c’est le roc de Chère (2); au-dessus du Sénonien, M. Moret a observé
deux niveaux à Nummulites séparés par des couches lacustres à Bulimes
correspondant au Lutétien supérieur; le niveau à Nummulites le plus élevé
montre, sur une épaisseur de 5o mètres, des conglomérats, des grès, des
calcaires à petites Nummulites (N. striatus ) et des rr calcaires à Lithothamnium n
qui sont par conséquent d’âge priabonien.
Nous retrouvons encore des calcaires à Lithothamnium associés à de
petites Nummulites à l’Est de Saint-Laurent dans la vallée du Borne (3); puis
entre Scionzier et Cluses, et au delà de Cluses, au plateau d’Araches. Enfin
au Nord du désert de Platé, au-dessus des Chalets de Pleine, en se dirigeant
vers la combe de Veret, on franchit le Sénonien, puis les couches schis-
te Moret, Révision de la feuille d’Annecy. Bull, carie géol. Fr. XXV, n° iA3,
1 920-192:1, p. k.
W Moret et, Carette, Découverte du Lutétien marin au roc de Chère, Lac
d’Annecy. G. R. Acad. Sc., 25 août 192 h, t. 179, p. kh?>-hkh.
W Moret, Révision de la feuille d’Annecy au 80,000. Bull, carte géol. Fr.
n° i5i, XXVII, 1922-1928, p. 8, 9.
toïdes noires du Nummulitique qui contiennent des Mélobésiées associées à
N. strialus, Operculina alpina; ces couches sont surmontées par ies calcaires
compacts à Orthophragmina et le Flyscli.
Les échantillons que j’ai reçus de M. Moret proviennent de la Montagne
du Veyrier, du Calvaire de Thèmes, du Roc de Chère et de Saint-Jean-
de-Sixt.
J’v ai reconnu les espèces suivantes :
Archœolithothumnium nummuliticum Gümb.
Lithothamnium Moreti nov. sp.
Lithothamnium Faurai nov. sp.
Lithophyllum simplex nov. sp.
Lithophyllum symetricum nov. sp.
Lithophyllum ( Dermatolithon ) sp.
Melobesia ( Lithoporella ) melohesioides Fosl.
Jania nummulitica nov. sp.
Arciiæolithothamnium nummuliticum ( Gümb. ) Rothpl.
Un Archæolithothamnium qui me paraît voisin de Arch. nummuliticum
existe dans le calcaire à Mélobésiées priabonien du Roc de Chère (lac
d’Annecy); le fragment observé dans une plaque mince est une coupe de
mamelon de h millim. x 5 millim. avec quatre rangées
de sporanges; ceux-ci sont extrêmement serrés les uns
contre les autres dans chacune des rangées; la plupart
ont une forme plus ou moins rectangulaire avec leurs
extrémités arrondies; ils mesurent ioo à i3o p de lon-
gueur; quelques-uns ont une forme de massue amincie
à la partie supérieure en un col de ho à 5o p de long;
ces sporanges atteignent au total 160 p de longeur;
leur largeur est de 5o p.
Le tissu est constitué par des rangées de cellules
rectangulaires qui mesurent i5 à 3 2 p de long et 10
à t5 p jusqu’à 18 p de large; les dimensions les plus
fréquentes paraissent 20a 22 px 10a 1 5p. Près des
sporanges, sur une faible épaisseur, les cellules sont disposées en files.
Arcli. nummuliticum a été décrit par Gümbel(1); puis Rolhpletz l’a décrit
à nouveau sur des échantillons authentiques provenant de l’Eocène de Rorgo
t
W Gümbel, Die sogenannten Nulliporen. Erster Theil. Abhand. d. K. bay.
Acad. d. Wtssensch. XI, 1871, p. 27, pl. I., fig. 2 a b.
(2) Roth pletz, Fossile Kalkalgen aus den Familien der Codiaceen und Coralli-
naceen. Zeitschr. d . Deutsch. geolog. Gesellsch. XLIII, Heft 2, 1891, voir p. 3i6,
pl. XVII, fig. 5.
— 547
dans le Val Sagana (Suisse) et de Kressenberg (Bavière); cet auleur
indique pour les cellules les dimensions de i5àa5 jaxio à 1 5 p et poul-
ies sporanges 120 f* x 60 fz .
Dans l’espèce du priabonien de Haute-Savoie les cellules atteignent une
longueur plus grande (32 p.) et les sporanges sont un peu moins larges
(5o fi), leur longueur est la même, sauf pour ceux munis d’un col
allongé; dans la figure de Rothpletz les sporanges sont terminés en pointe
à la partie supérieure, mais la figure est à trop faible échelle pour qu’on
discerne si quelques-uns sont terminés par un col aussi développé que ceux
que je figure ici.
En résumé, les quelques différences que je relève entre l’espèce du Luté-
tien de Suisse et de Bavière et celle du Priabonien de Haute-Savoie peu-
vent tenir au manque de détail des descriptions ; mais il est possible aussi
que ces différences aient la valeur de distinctions spécifiques.
En dehors des localités indiquées ci-dessus, Arch. nummuliticum a été
signalée par Gapeder (1) dans le calcaire Oligocène deGassino, mais les
dimensions qu’il indique pour les cellules (9 a 12 p) et pour les sporanges
(75 p x 5o p) ne correspondent pas à celles de cette espèce. D’ailleurs
lorsque j’ai eu entre les mains la collection de plaques minces de cet
auteur (3) je n’ai pas observé, dans celle de Gassino, d’espèce appartenant à
ce genre, mais seulement 2 Lithothamnium et 2 Lithophyllum.
Quant aux échantillons signalés en Algérie ils doivent, ainsi que je le
montrerai prochainement, appartenir à une autre espèce.
Lithothamnium Moreti nov. sp.
Je dédie à M. Moret une espèce de l’Eocène supérieur du Roc de Chère
(lac d’Annecy), qui se trouve à la fois dans des
roches de couleur gris mastic avec des débris d’al-
gues et dans un bel échantillon de calcaire à Mélo-
bésiées; la même espèce existe au Mont Durand
près Saint-Jean-de-Sixt, dans le Priabonien.
L’un des fragments a 1 centimètre de large
à la base et se divise à sa partie supérieure en
3 ébauches de mamelons de 2 à 3 millimètres
de diamètre, le plus grand a 1/2 centimètre de
haut.
Le tissu est formé de petites cellules rectangulaires ou carrées de 5 à
W Capeder. Contribuzione allô studio dei Lithothamnion terziari. Malpighia .
XIV, 1900, voir p. 176, pl. VI, fig. 2.
W Lemoine (Mme). Révision des Mélobésiées tertiaires d’Italie décrites par
M. Gapeder. C. R. Congrès Sociétés Savantes, 1925. Sciences, p. 2& 1-259,
17 fig. texte , paru 1926.
Fig. 2.
Cellules de L. Moreti.
— 548 —
12 fi qui atteignent 1 5 et 1 8 px ; la largeur varie de 5 à 12 px. L’hypothalle
basilaire n’existait pas dans la coupe étudiée.
Les conceptacles sont très nombreux dans les mamelons; on remarque
dans le toit la présence de canaux caractérisliques du
Cw-^C. — genre Lithothamnium ; les concéptacles mesurent 3oo à
( ^ 5a 5 (x de largeur en coupe et 75 à 1 5o px de haut.
Les cellules de L. Moreti ont une dimension voisine
de celle de Arch. torulosum (Gümb.) Rothpletz, d’après
_ les dimensions données par Rothpletz : 7 à 1 2 px de long
et 7 à 9 fx de large.
1 1
"500-s*
Fig. 3. — Concep-
- tacles de L. Mo-
Lithothamnium sp.
D5ns les plaques de l’Eocène supérieur du Roc de
Chère et dans celui de la Montagne de Veyrier, j’ai
observé des thalles de moins de 100 fx d’épaisseur appartenant au genre
Lithothamnium. L’hypothalle est formé de cellules rectangulaires de 17 à
35 (xx h à 10 px en fdes extrêmement serrées; le périthalle est formé de
cellules de h à 9 fx x 7 à 11 px. Ces thalles représentent sans doute l’état
jeune d’un Lithothamnium , peut-être même de L. Moreti?
Lithothamnium Faurai Lem. mscr.
Dans une plaque d’une roche du Priabonien du Mont Durand, près
Saint-Jean-de-Sixt, existe une coupe de branche de 2 millim. 200 de dia-
mètre avec des zones d’accroissement marquées; les cellules sont assez
variables de dimensions : elles mesurent 12 à 22 px, jusqu’à 28 fx de lon-
gueur et 7 à 1 5 px de largeur.
Cette espèce m’a paru être la même qu’une espèce que je décrirai pro-
chainement avec d’autres espèces du Nummulitique d’Espagne.
Lithophyllum simplex nov. sp.
On observe, dans les grès calcarifères de l’Eocène supérieur de la Mon-
tagne de Veyrier et dans le Priabonien du Calvaire de Thônes des thalles
extrêmement minces, de 100 px d’épaisseur seulement , pour lesquels je pro-
pose ce nom nouveau; ces thalles sont constitués uniquement par l’hypo-
thalle, le périthalle n’est représenté que par 1 ou 2 cellules seulement qui
servent de couverture à l’hypothalle.
L’hypothalle est formé de cellules de aS à 3o px et 10 à 20 px de large,
disposées en rangées; les cloisons limitant les rangées sont très minces et
faiblement arquées, de sorte que la disposition en rangées est peu apparente
au faible grossissement.
Fig. 4.
Thalle île Lithophyllum sim/plex.
Cette espèce rappelle L. lichenoides actuel et L. prelichenoides Lem. fossile
par la dimension des cellules de l’hypothalle ; mais dans ces deux espèces
les cloisons limitant les rangées sont
plus épaisses, plus marquées et très
nettement concentriques.
L. simplex existe dans le Numrnu-
li tique de Catalogne (Espagne) d’où
je vais la décrire à nouveau: j’ai re-
connu également sa présence dans
une plaque mince de Lithothamnium
cavernosum Cap. de l’Ëocène de San
Genesio (Italie) de la collection Ga-
peder(l), conservée au Musée géologique de Turin.
Malgré sa petitesse, cette espèce paraît être un fossile assez carac-
téristique.
Lithophyllum symetricum nov. sp.
Dans cette espèce, comme dans la précédente, le thalle, extrêmement
mince est uniquement constitué par l’hypothaHe; celui-ci se développe
d’une façon symétrique à partir d’une ligne
médiane et ses files se recourbent vers la partie
supérieure et la partie inférieure ; à l’époque
actuelle cet aspect se trouve réalisé dans les
thalles qui sont fixés au substratum par quel-
ques points sans y adhérer fortement.
Les cellules sont à la fois plus courtes et
plus larges que celles de L. simplex; celles de
la partie axiale sont carrées i5à2opxi5à
20 p; les cellules périphériques sont rectan-
gulaires, les unes plus larges que hautes, les
autres plus hautes que larges : de 6 à
i3f*x6ài5p. Dans l’ensemble les cellules
sont disposées en rangées, mais les cloisons
ne sont pas continues de la face supérieure à la face inférieure du thalle,
et on constate une certaine irrégularité.
Je n’ai observé cette espèce que dans le Priabonien du Calvaire de
Thênes.
Lithophyllüm (Dermatolithon) sp.
Des thalles appartenant, très certainement au sous-genre Dermatolithon
se rencontrent dans les roches de i’Eocène supérieur du Roc de Chère
(lac d’ Annecy). Ce sont des thalles composés de quelques rangées de
cellules (au maximum 7); l’un deux montre un conceptacle de forme
arrondie de 3io p de diamètre; les cellules ont au maximum 10 à a 5 p
de hauteur et 12 à 20 p de largeur; les rangées se dédoublent au niveau
d’un conceptacle.
La mauvaise conservation des cellules ne m a pas permis de faire des
mesures rigoureuses, ni d’observer l’hypothalle. Aussi est-il préférable de
11e pas nommer cette espèce avant d’observer de meilleurs échantillons.
Meeobesia (Lithoporella) mei.obesioides. Fosi.
Un fragment de ce sous-genre caractéristique existe dans une plaque
mince de l’Eocène supérieur du Roc de Chère (lac d’Annecy).
A l’époque actuelle les Lithoporella ne se trouvent que dans les mers
chaudes; à l’état fossile il en a été signalé dans l’Eocène supérieur ou l’Oli-
gocène des Antilles; je l’ai observé dans le Stampien du Sud-Ouest de la
France et dans les couches à Lépidocyclines d’Algérie (1); MiIe Pfender(2) l’a
également signalé dans le Nummulitique de Catalogne. La date de son
apparition est encore imprécise; mais elle n’est connue ni au Crétacé, ni
au Montien.
Le genre Melobesia, par la trop faible taille de son thalle et la variation
de ses cellules , offre trop peu de caractères distinctifs sur lesquels on puisse
baser des distinctions spécifiques; aussi, d’un commun accord, les auteurs
qui ont signalé cette espèce l’ont- ils désignée sous le nom de l'espèce
vivante.
Le fragment observé montre deux thalles superposés chacun composé
d’une seule rangée de cellules de 25 à 5o p de haut et 10 à 3o p
de large.
Jania nummulitica nov. sp.
Je décris sous ce nom nouveau des fragments d’articles d’une Gorallinée :
ce débris de branche de 3 00 p de diamètre devait, comme dans les Jania
actuelles , faire partie d’un fin buisson de branches délicates.
Le tissu central de cette branche est composé de cellules h parois minces
P) Lemoine (M“°), Etude des Mélobésiées tertiaires d’Algérie A. F. A. S.
Congrès de Constantine, 1927,.
W Pfender, Sur les organismes du Nummulitique de la colline de San Sal-
vador, près Cainarasa (prov. de Lerida, Catalogne). Bol. R. Soc. Esp. Hist. nat.,
juin 1926, XXVI, p. 32i-33o, pl. VIII à XV. Madrid 1926.
de 70 à 110 (jl de hauteur et de 10 ( 1 de [largeur; elles sont alignées
en rangées, mais les cloisons transver-
sales ne sont pas soudées, et au fort
grossissement elles forment, entre les
rangées, une ligne de démarcation si-
nueuse; à la périphérie ce tissu à lon-
gues cellules donne très brusquement
naissance à un périthalle formé de cel-
lules beaucoup plus petites; les cellules
périphériques mesurent 10 à thpxy
Ù 1 -2 (L.
Le fragment décrit ici provient des
grès calcarifères de l’Eocène supérieur
de la Montagne de Veyrier. Ainsi que
je l’indique dans une autre publica
Fig. 6. — Une rangée de cellules
de l’hypothalle axial de Jania.
lion, la même espèce existe dans le Nummulitique de Catalogne.
*
* *
En résumé les quelques plaques minces étudiées de l’Eocèue supérieur
de la Haute-Savoie montrent l’existence de 9 espèces de Corallinacées dans
cette région; la présence d’un Archœolithothamnium et d’un Lithoporella
indiquent le caractère chaud de la flore.
Dans les régions chaudes la limite inférieure de vie de ces algues est de
100 mètres; mais elles ne se trouvent pas en abondance suffisante pour
constituer des calcaires; aussi la formation de calcaires à Mélobésiées me
semble-t-elle correspondre à une profondeur d’environ 60 mètres.
Cette étude est la première qui est faite sur des gisements priaboniens(1);
j’espère que l’arrivée de matériaux nouveaux provenant du même étage
et de x’égions différentes me permettront ultérieurement des comparaisons
intéressantes.
(1) Une espèce L. ejfusurn a été signalée par Giimbel ( loc . cit. 1871,
p. 28, pl. 1, fig. 3) dans des couches qu’il rapporte au Bartonien, à Trente
(Suisse).
Compte pendu sommaire de l’excursion du 6 juin îgnj
DANS LES TERRAINS JURASSIQUES DES ENVIRONS DE ClIA tILE VILLE ET DE SEDAN ,
PAR M. A,-P. Dutertre.
Le programme de cette journée comprenait la visite des principaux types
de terrains de la série jurassique des Ardennes depuis le Sinémurien jus-
qu’au Rauracien et compqrtait un long parcours qui fut effectué en auto-
mobile; une délégation de la Société d'Histoire naturelle des Ardennes ayant
à sa tête M. Benoit, vice-président, se joignit au groupe des excursionnistes
parisiens.
De Charleville où eut lieu le départ, on se dirige vers le Vivier-Guyon
où l'on s’arrête pour visiter de grandes carrières ouvertes dans le «■ Calcaire
sableux du Lias* (l3a de la légende de la feuille de Mézières); cette forma-
tion qui prend un grand développement entre Charleville et Sedan , où elle
est activement exploitée pour la construction, correspond aux divisions
moyenne et supérieure de l’étage Sinémurien , d’après les récentes recherches
de M. G. Duhar(l) et comprend une alternance de bancs de grès et découches
de sables jaunâtres. Les excursionnistes ont pu observer le calcaire sableux
dans d’excellentes conditions et recueillir quelques fossiles dans l’assise à
Arietites bisulcatus, notamment de grandes Cardinies et des Pectens.
Voici les divisions du Lias (ou Jurassique inférieur) ardennais d’après les
travaux de Tliiriet aux environs de Sedan et de M. G. Dubar aux environs
de Mézières.
Toarcien. .
Domérien.
Pliensbachien
W G. Doua h , Contribution à l’étude du Lias de la Feuille de Mézières. Bull.
Serv. Carte géol. de Fr., n° i52. XXVII, 1932-1993, p. 287-279 (1923). —
G. Dübar, Note sur l’Hettangien et le Sinémurien à l’Ouest de Mézières. Ann.
Soc. géol. du Nord, XL VIII, 1928, p. 79-113.
. . | Marne de Flize (l4).
I Calcaire ferrugineux du Lias (l3c).
( Aegoceras capricornu.
Marne moyenne du Lias (l*b). . < Aegoceras Henleyi.
( Belemnites clavatus.
IPolymorphites Jamesoni.
Deroceras armatum.
Gryphœa cymbium.
— 553 —
SGryphæa cymbium.
Arietites rancostatu».
Anetites obtusus.
I Anetites Bucklandi.
| Arietites b/sulcatus.
ÎArietites latisulcatus.
Gryphæa arcuata.
j Schlotheimra Charmasset.
On gagne ensuite Saint-Laurent et on traverse successivement les vil-
lages de Ville-sur-Lumes, Lûmes et Nouvion-sur-Meuse puis Ton franchit
la Meuse et l'on atteint Dom-le-Mesnil; on gravit ensuite la côte de Dom-le-
Mesnil constituée par la marne de Flize et le calcaire de Dom (Bajocien) et
l’on visite les carrières situées au sommet de la côte.
Ces carrières sont ouvertes dans la partie la plus élevée du Bajocien con-
stitué par un calcaire jaune grenu épais de 25 à 3o mètres exploité comme
pierre de taille; ce calcaire est peu fossilifère, il renferme Belemnites
giganteus et Sonninia cf. corrugata Sow. et semble correspondre, d’après
M. G. Delépine!1), à la zone à Witchelliea Romani.
La surface du calcaire de Dom est bosselée et taraudée et la lumachelle
à Ostrea acuminata Sow. (Bathonien inférieur ) qui la recouvre contient des
cailloux de calcaire bajocien, aplatis, roulés et perforés par des mollusques
lithophages et des fragments de Trichites et des polypiers roulés; ces faits,
que les excursionnistes ont pu observer dans d’excellentes conditions, in-
diquent manifestement une période d’émersion entre le Bajocien et le Ba-
thonien; le caractère littoral du Bathonien inférieur est d’ailleurs accusé par
l’abondance des huîtres ( Ostr . acuminata Sow.); au-dessus de ces luma-
chelles se trouve un calcaire compact avec Trigonia cf. costala Sow. à l’etat
de moulages.
Au sortir des carrières, les excursionnistes s’arrêtent un instant au bord
de la crête pour examiner le panorama qui s’offre à leurs yeux ; M. Dutertre
rappelle quelques faits relatifs à l’histoire de la vallée de la Meuse qui
s’étend au pied de la colline et indique que des ossements de Mammouth
(Elephas primigenius typique) ont été trouvés récemment dans les carrières
ouvertes dans les alluvions de la Meuse (a1 de la feuille de Mézières) au
faubourg de Saint-Julien près de Mezières.
On descend ensuite la côte et on arrive à Sedan pour déjeuner.
Le convoi se remet en route ensuite pour Chémery où a lieu un premier
arrêt pour la visite des grandes carrières qui exploitent les calcaires blancs
du Bathonien moyen; on y retrouve des nodules analogues à ceux observés
W G. Delépink, Contribution à la connaissance des terrains jurassiques de la
feuille de Mézières. Bull. Serv. Carte gêol. de Fr., n° 1 4 5 XXV, 1921-1922,
aa p. , 1 pl. h. t. (1922).
! Calcaire ....
sableux....
du Lias (l3*).
Tx.,. ( Calcaire ....
Intérieur.... <
( marneux (l2).
Hettangien.. . . [ Calcaire marneux.
Müséom.
XXXll.
3t>
554 —
la veille à Buirefontaine et à Rumigny et Ton ramasse quelques polypiers
dont la structure fine les ferait facilement confondre avec des algues calcaires :
c’est dans cette carrière toutefois que Mms Paul Lemoine et M. G. Delépine(1) *
ont découvert des Solenopora, algue siphonée dont la couleur rosée est con-
servée ce qui paraît indiquer que ces organismes ont du être enfouis vivants
et rapidement.
On descend ensuite vers Raucourt et on prend le chemin de la Besace;
un nouvel arrêt a lieu à une petite carrière entaillée dans le talus du chemin
à environ 3 kilomètres au S. de Raucourt : on y observe, à la base, un
calcaire coquillier avec Pseudomonolis echinatus Sow. surmonté par des
marnes contenant à deux niveaux des galets aplatis et perforés constitués
par un calcaire à oolithes ferrugineuses présentant, la plupart, la teinte
mordorée des oolithes ferrugineuses du Bathonien supérieur des environs
(N. de la ferme Mongarni, Huttes de Raucourt, chemin des Huttes vers
Maisoncelle); la couche supérieure de galets est recouverte de quelques
bancs de calcaire à oolithes jaunâtres rarement ferrugineuses. D’après
M. G. Delépine (î), qui les a décrites, les couches de cette carrière représen-
teraient un reste de dépôts du Cailovien le plus inférieur et seraient une
formation du rivage si nettement marqué à la limite supérieure du Batho-
nien comme l'a observé J. Wohlgemuth(3); nous avons ramassé dans ce
gisement des fragments d’ammonites qui semblent appartenir à la même
forme que celle qui se trouve dans le Boulonnais (gisement de Gobrique à
Bellebrune) à la limite supérieure du Cornbrash et qui est désignée par
les auteurs sous le nom de Perisphinctes subbakeriae d’Ürb. On y observe
un beau développement de calcaire corallien que M. G. Delépine attribue à
l’Argovien; sous les massifs de coraux que l’on observe surtout vers le haut
de la carrière apparaissent çà et là des organismes d’une jolie couleur vio-
lacée qui tranche sur le fond blanc crème de la roche et que Mm* Paul Le-
moine et M. G. Delépine (4) ont reconnu pour être des algues calcaires appar-
tenant nu Genre Solenopora comme celles des calcaires blancs halhoniens de
Chémery ; M. et Mm* Paul Lemoine donnent des explications sur ces orga-
nismes et sur les conditions bathymétriques qu’ils paraissent indiquer
(faible profondeur des eaux). Dès que les excursionnistes eurent fait leur
provision de ces curieux fossiles qui les ont émerveillés , l'on reprit le che-
min de Pont-Bar puis la grand route du Cbesne, que l’on traversa bientôt,
(i) jjm. p Lemoine et G. Delépine, Découverte du genre Solenopora dans le
Jurassique de France. C. R. Ae. Sc., t. 182 , n° 12 (22 mars 1926), p. 798-800.
(s) G. Delépine, Contribution à la connaissance des terrains jurassiques de la
feuille de Mézières (ouvr. cité).
W J. Wohlgemdth, Recherches sur le Jurassique moyen à l’Est du Bassin de
Paris, 1 vol. in-8°, 3io p. , h pl. , 1 carte. Paris, 1 883.
(4) p. Lemoine et G. Delépine, Découverte du genre Solenopora dans le
Jurassique de France (ouvr. cité).
555 —
et l’on fila en suivant ia ligne des crêtes jusqu’à la hauteur du bois de Ma-
zerny d’où l’on se dirigea vers Poix; en descendant la crête, on s’arrêta un
instant à une petite carrière qui exploite la gaize oxfordienne sur le bord
de la route et l’on y ramassa quelques fossiles typiques de cette formation :
Modiola bipartita Sow., Gryphæa dilatata Sow. , Pholadomya exaltata, Pecten
vngrus Sow. , Cardioceras cordaium Sow. , etc. ; on traversa ensuite le bourg
de Poix et l’on fit un dernier arrêt à la Fosse Prêcheur pour visiter les cap-
tages d’eau aménage's par la ville de Mézières (resurgence dans les calcaires
blancs du Bathonien) et l’on rallia rapidement Charleville pour reprendre
l’express de Paris après avoir bouclé un circuit de 126 kilomètres et rempli
le programme de la journée.
Muséum. XXXIII.
556
Lf.s Gïïeiss 1 Gbandidiéiute d’Andraomana {Madagascar),
par M. R. Decary,
Correspondant dp Muséum d’Histoire naturelle.
Les schistes cristallins qui constituent le horst malgache se terminent dans
l’Extrême Sud par une pénéplaine arasée qui forme toute la partie septen-
trionale de l’Androy. Ils disparaissent alors sous des calcaires tertiaires sur-
montés eux-mêmes de formations plus récentes, et ne reviennent au jour
que tout à fait sur le littoral, représentés par des amphibolites feldspa-
thiques qui pointent dans la mer sous forme de récifs (Antaramaitsy).
Plus à l’Est, mais à la même latitude, entre le Mandrare et Fort Dauphin,
les formations cristallines ont été moins attaquées par l'érosion, la ligne
de crêtes de l’Ankazondrano, orientée Nord-Sud, qui sépare les hautes
vallées du Mandrare et de son affluent le Manambolo, après avoir subi un
infléchissement marqué au Col de Mahatsinjo, ou reporte de i’Androy »
qu’emprunte une route carrossable, se termine à 4o kilomètres Ouest-Sud-
Ouest de Fort-Dauphin, près du Cap Andrahomana ou Andavaka que
domine le sommet gneissique du Vohitrandria (896 mètres).
Andrahomana est un point de passage important entre l’Anosy et
l’Androy(1). Le cap se trouve à 1 kilomètre à peine au Sud de la hase,
couverte de broussailles épineuses, du Vohitrandria. Lorsque, de ce point,
on se dirige vers la mer, on rencontre d’abord des calcaires quaternaires
ou subactuels, analogues à ceux de l’Androy, et renfermant des coquilles
terrestres semblables aux espèces qu’on trouve encore dans la région.
Un peu de sable d’apport éolien les surmonte. Ils reposent sur des calcaires
plus anciens, d’âge probablement aquitanien, renfermant des Amphistegina
(Douvillé, Giraud). Ces dernières couches, très peu développées ici, cor-
respondent à celles qu’on suit facilement tout le long de la base de la falaise
terminale de Madagascar entre le Menarandra et le cap Sainte-Marie ; elles
en représentent la terminaison orientale.
L’ensemble calcaire forme à Andrahomana une falaise littorale haute
d’environ ko mètres , dont la base repose sur le cristallin qui réapparaît au
niveau de la mer, et sur laquelle sont plaqués çà et là des sables récents
agglomérés en grès.
(') Vers 1900, ce lieu, était commandé par un poste de tirailleurs sénégalais
installé entre le Vohitrandria et la mer; seuls, des pans de murs en marquent
aujourd’hui l’emplacement.
Ce cristallin, accessible seulement à marée basse, est représenté par une
leptynite très riche en grenats. Elle forme deux bombements à Aoo mètres
1 un de l’autre environ , entre lesquels le pied de l’escarpement est formé de
grès calcaires récents qui arrivent jusqu’au niveau de la mer. L’affleurement
Est présente une extension un peu moindre que celui de l’Ouest; leur
épaisseur commune visible atteint ao h 3o mètres.
Les leptynites pendent vers le Nord-Est et présentent en tous sens de
petites fractures sans importance. Elles sont recoupées obliquement par des
filons de pegmatite, orientés pour la plupart Est-Ouest, et dont la largeur
varie de 20 centimètres à 1 mètre au maximum. L’affleurement occidental
en renferme une dizaine, alors que celui de l’Est n’en montre que deux,
l’un très mince, l’autre ayant une largeur de cinquante centimètres. 11 m’a
été impossible de retrouver dans les leptynites de l’Ouest le prolongement
de ces derniers filons.
Les pegmatites sont riches en minéraux variés. La biotile en lamelles
noires forme des petites masses très abondantes et disposées en tous sens
dans les filons du gisement Ouest.
Le mica est beaucoup plus rare dans les pegmatites de l’Est; par contre
c’est exclusivement dans celles-ci que se rencontre la grandidiérite. Ce
minéral, dédié par M. À. Lacroix à l’explorateur Alfred Grandidier, n’a
encore été trouvé que dans le seul gisement d’Andrahomana. Ses cristaux,
vert bleuâtre, d’un éclat vitreux, peuvent atteindre 8 centimètres de lon-
gueur(1); à vrai dire, cette dimension est exceptionnelle et les échantillons
que j’ai recueillis à l’aide d’explosifs ne dépassent pas en général un à
deux centimètres.
L’ensemble de la côte en ce point a dû subir un soulèvement récent,
dont j’ai constaté l’existence également sur le littoral Antandroy (a).
Geay et Giraud ont signalé des plages soulevées sur la côte Sud-Est de
Madagascar. L’une d’entre elles est visible non loin de Betaly, petit village
à quelques kilomètres Est d’Andrahomana ; les leptynites d’Andrahomana
elles-mêmes, dans les endroits toujours exondés, se montrent presque
aussi lisses et polies que celles qui sont encore frappées par la vague.
Enfin, entre leurs deux affleurements, une grotte très délabrée et dont la
voûte est effondrée, existe, dans les grès calcaires récents. Elle s’ouvre
à environ i5 mètres au-dessus du niveau des plus hautes mers, et a été
vraisemblablement creusée, tout au moins en partie, par les eaux marines
qu’ont pu aider les eaux pluviales.
Pour terminer, je signalerai qu’un peu à l’Est d’Andrahomana, l’aiguille
aimantée est déviée d’environ 20 degrés vers l’Est.
(P A. Lacroix, Minéralogie de Madagascar, t. I, p. 893, Paris, 1922.
(2) R. Decary, Monographie du district de Tsihombe, chapitre 3, Géologie.
Bulletin économique de Madagascar, he trimestre 1920.
— 559 —
LISTE
DES ASSOCIÉS ET CORRESPONDANTS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
NOMMÉS EN 1927.
ASSOCIÉS.
MM. Delacour (J.) 18 novembre 1936.
Foucher (Abbé G.) 19 mai 1927.
CORRESPONDANTS.
MM. Démangé (V.) 16 juin 1927.
Dropst 17 novembre 1937.
Hdmbert (H.) 17 novembre 1927.
Laboissière (V.) 17 mars 1927.
Liouville (J.) 20 janvier 1927.
Moscoso (R. M.) 20 octobre 1927.
Neveü 17 novembre 1927.
Rochon-Duvigneaui) (D‘‘ A.). . 1 6 juin 1927.
Scrcouf (J.-M.-R.) 16 juin 1927.
Yeyre (Dr) 16 juin 1927.
CORRESPONDANT DÉCÉDÉ EN 1927.
M. Raspail (X.).
— 560 —
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
CONFÉRENCES POPULAIRES DU DIMANCHE
FAITES À 15 HEURES
DANS
LE GRAND AMPHITHÉÂTRE DU MUSÉUM.
ANNÉE 1927.
37 février. Le Pourquoi-Pas? au Groenland (avec pro-
jections cinématographiques) M. ie Dr J.-B. Charcot.
6 mars.. . Dans les montagnes de ia Transylvanie .... M. le Dr R. Jkannel.
1 3 mars. . Les plantes employées en médecine populaire
et leurs principes actifs. M. M. Bridée.
90 mars.. Les monstres chez les Mammifères et chez
les Oiseaux. — De la légende à la réalité. M. E. Boijrdelle.
«3 avril.. . Pièges et cages à travers le monde M. Ed. Mérite.
«
/
— 561
LISTE ALPHABÉTIQUE
DES AUTEURS ET DES PERSONNES CITÉS
DANS CE VOLUME.
Abuard. (R.)- Répartition stratigraphique des Orbitolines dans le Cénoma-
nien des environs de Rochefort
- — Remarques sur le polymorphisme de Nummuliles perforatus Montf. . .
— Sur la distribution des Glandina dans l’Eocène parisien
— A propos de la présence d’une Præscutella dans le Lutétien du bassin
parisien
— Les Auricula dans le Nummulitique du Rassin parisien et de la
France occidentale
Achalme (P.). Nomination d’Officier de la Légion d’honneur
Allorge (P.). Mission pour le Portugal et l’Espagne. . .
André (M. ). Sur deux types de Thrombidions de la collection Lucas [Figs]. .
— Sur YErythrœus plumipes de L. Koch et de Lucas [Figs]
— Digestion « extr a-intes tinal e » chez le Rouget ( Leptus autumnalis
Shaw) [Figs]
Angel (E.). Sur une série de Lézards (Lacerta vivipara Jacq.) capturés dans
le département do Puy-de-Dôme [Figs]
— Liste des Reptiles et batraciens rapportés d’Indo-Chine par M. P. Chevey.
Description d’une variété nouvelle de Sirnotes violaceus Gantor
Anthony (R.). Don d’ouvrages ao8,
Arnaült (Dr). Mission pour le Sud algérien
Becquerel (J.). Mission pour Leyde . . .
Bénard (G.). Description d’une nouvelle espèce de Polyhirma dil Congo
Belge : Bassin du Kassai ( Carabidæ ) [Fig.]
Benoist (R.). Nouvelles Acanthacées d’Indo-Chine
— Plantes récoltées par M. Monod en Mauritanie
— Espèces nouvelles de Phanérogames de la Guyane française
— Descriptions d’espèces nouvelles d’ Acanthacées de Madagascar
— Acanthacées nouvelles de Madagascar
Pages.
i a3
•20 1
3og
3t i
Aoa
458
3aa
a53
38o
5o9
•21 8
-•96
278
206
369
106
188
«70
389
539
Berland (L.). Les Sphegidæ (Hyménoptères) du Muséum National de Paris
(âe Note). [Figs] i5o
— Note sur les Araignées recueillies aux îles Marquises par le R. P. Siméon
Delmas [Figs.] 3(>(>
Berlioz (J.). Nomination d’Assistant [Sous -Directeur] de la Chaire de
Mammalogie et d’Ornithologie i
— Notes critiques et synonymiques sur quelques Phulacrocorax ( Oiseaux
Pélécaniformes) de la collection du Muséum 3a o
— Étude d’une Collection d’Oiseaux de l’Equateur donnée au Muséum
par M. Clavery 353, A 86
Biers (P.). Pourquoi le nom de Iliella Mont, a-t-il été substitué à celui de
Duriæa Bory et Mont, dans un genre nouveau d’Hépatiques ? 3 9 A
Bois (D.). Nomination de Commandeur de l’Ordre du Mérite agricole.. . 3a a
— Don d’ouvrages 978, 3a6, A62
— Floraisons observées dans les serres du Muséum pendant l’année 1997 . 5 Ao
Bodle (M.). Mission pour l’Algérie et le Maroc a
Boulead. Nomination d’Officier de l’Instruction publique 129
Boürdelle (E.). Conférence : Les monstres chez les Mammifères et les
Oiseaux. De la légende è la réalité f>6o
Bournisibn (A.). Mission pour l’Amérique du Sud a 06
Bodhsin. Nomination d’ Aide technique (Entomologie) 322
Bouvier (E.-L). Nomination d’ Assesseur du Directeur 1
— Don d’ouvrages . 206
— Rapport concernant la présentation de l’abbé Foucher comme Associé
du Muséum 3 a 3
— Les Saturniens du genre Aurivillius 71
— Tagoropsis Lamberloni, Saturnien nouveau de Madagascar 7')
— Sur les Saturniens du genre Decachorda [F ’ig-] . ,/|(i
Bov (M”*). Nomination d’Aide technique stagiaire (Zoologie [Verset Crus-
tacés]) 32 2
Bridel (M.). Nomination de Secrétaire de l’Assemblée des Professeurs. . . 1
— Conférence : Les plantes employées en médecine populaire et leurs
principes actifs 56o
Brison. Nomination d’Aide technique ( Minéralogie) 3a:
Bultingaire (L.). Mission pour Londres h 58
Bbrlot. Nomination de Gardien de galerie stagiaire 3 2 2
Camus (MUs A.). Notes sur la Flore de France 53 h
Cerighelli (R.), Assistant. Détaché à l’Institut agronomique de l’indo-
Chine A 57
— 563
Chabanaud (P.). Description d’un Poisson nouveau de la Baie du Cameroun
appartenant à la famille des Cei’daîidœ. a3o
Chambbau. Nomination de Gardien de galerie stagiaire ao5
Chappeleier (A.). Essais de mensuration sur des Muridés (Mammifères
Rongeurs) [Figs] 343, 48o
Charcot (Dr J.-B.). Conférence : Le Pourquoi-Pas ? au Groenland 56o
Chevet (P. ). Nomination de Préparateur à la Chaire d’Erpétologie et d’Ich-
thyologie i
— Communication sur son voyage en Indo-Chiné en 1925-1936 i3o
— Compte rendu sommaire de voyage sur les côtes d’Indo - Chine .
à bord du sondeur Octant en 1925-1926, avec liste des sta-
tions 54, i33
— Sur un genre nouveau de Scorpenidæ du Tonkin [Fig.] 232
— Sur quelques Corégones du lac du Bourget [Figs] aa5
Chodx (P.). Nouvelles observations sur les Asclépiadacées malgaches de la
région d’Ambovombé [Fig.] 196
— et Danguy (P.). Sapindacées malgaches nouvelles ou peu connues
(Suite).. 102
Costantïn (J.). Peut-on employer le mot «acclimatation» à propos du Pleu-
rùtus de l 'Eryngium campestre ? . 543
CoueiN (M11® F.). Don d’ouvrages 208, 278
Danguy (P.). Deux Cryptocarya nouveaux de Madagascar 523
— et Choux (P.) Sapindacées malgaches nouvelles ou peu connues.
(Suite.) 102
Dantan (J.-L.) et Gravier (Ch.). Sur les stolons sexués acéphales d’une
Annélide Polychète [Syllis (Haplosyllis) spongicola Grube] 378
Decary (R.). Les Gneiss à Grandidiérite d’Àndrahomana (Madagascar). . 556
Delacoub (J.). Mission pour le Canada, les États-Unis, le Japon, l’Indo-
Chine 322
Démangé (L.). Mission pour l’A. O. F. et l’A. E. F 458
Démangé (V.) Nomination de Correspondant du Muséum.. . . 325, 559
Demodssy (E.). Nomination de Chevalier de la Légion d’honneur 458
Denis (J.-R.). Notes sur les Aptérygotes : Deux exemplaires de Tullbergia
antarctica Lubb. des collections du Muséum national de Paris.. ... a46
Desmarest (M11*). Nomination de Préparateur à la Chaire de Physique végé-
tale . . 2
Devove. Nomination d’Aide technique (Anatomie comparée) 322
Dropsy. Nomination de Correspondant du Muséum 45g, 55g
— 564 —
Dutertre ( A.-P.). Excursion des 5 et 6 juin 1997 dans les terrains juras-
siques des Ardennes, dirigée par M. le Professeur Paul Lemoine
avec le concours de M. A.-P. Dutertre :
Compte rendu sommaire de l’excursion du 5 juin 1927 aux environs
d’Aubenton et de Rumigny 398
Compte rendu sommaire de l’excursion du 6 juin 1997 dans les terrains
jurassiques des environs de Charleville et de Sedan 552
Ellenberger. Nomination d’ Officier de l’Instruction publique 200
Favier (H.-M.). Nomination d’Officier d’ Académie 199
Ferteüx. Nomination de Médaillé militaire 2
Fouassier. Sous-Brigadier de galeries. Admission à la retraite 322
Foucher (Abbé G.). Nomination d’Associé du Muséum 323, 559
Frémy (P.). Trois Oscillariées inédites trouvées dans l’herbier Gomont. 1 1 5
Fritel (P.-H.), Sous-Directeur du Laboratoire d’Organographie végétale.
Décès 45q
— Observations sur le rhizome des Nymphéacées de l’Oligocène 3i fi
— La Flore aturienne de Fuveau d’après les matériaux de la collection
De Saporta fio fi
Gaudin (L.). Mission pour les îles Canaries fi 58
Gérôme (J.), Sous-Directeur du Jardin d’Expériences. Admission à la re-
traite 32 2
Gravier (Ch.). Délégation au Congrès international de Zoologie à Buda-
pest 32 2
— Xe Congrès international de Zoologie à Budapest 465
L’Institut hongrois de recherches biologiques de Tihany (sur le lac
Balaton) [PL] 468
— et Dantan (J.-L.). Sur les stolons sexués acéphales d’une, Annélide
polychète [Syllis ( Haplosyllis ) spongicola Grube] 378
Gruvel (A.). Mission pour les côtes Egyptiennes de la Méditerranée et de
la mer Rouge 458
Gudefin. Nomination de Gardien de galerie stagiaire 392
Guillaumin (A.). Contributions à la Flore de la Nouvelle-Calédonie :
XLIX. Plantes de collecteurs divers. (Suite.) 110
L. Plantes recueillies par M. Franc. (5* Supplément.) 279
— Remarques sur les collections Londoniennes d’histoire naturelle 470
Hamel (G.). Nomination d’Assistant stagiaire (Cryptogamie) 32 1
— 565
Henry (Ch.). Mission pour la Colombie A 58
Hindzé (Dr B.). Communications a
— Présentation d’ouvrage 3
— Méthode de préparation des artères de l’encéphale sans injection et sans
incision [Fig.] A7A
Hissa rd (H.). Nomination de Maître de dessin ao5
Hostains. Mission pour la Guinée Portugaise 458
Hdbadlt (E.). Mission pour l’A. 0. F 322
Humbbrt(H.). Mission pour Madagascar 458
— Nomination de Correspondant du Muséum 45g, 55g
Imbert (A.). Mission pour les Indes Anglaises, Portugaises et Hollan-
daises .• 206
Janet (I.), Garçon de laboratoire. Admission à la retraite 322
Jeannel (R.). Nomination de Directeur du Vivarium 2
— Mission pour Berlin et Hambourg 2
— Conférence : Dans les montagnes de la Transylvanie 56o
Joübin (L.). Nomination de Président du Comité permanent des Congrès
Internationaux de Zoologie 457
— Circulaire relative au Xe Congrès national des Pêches maritimes à
Alger 12g
— Mission pour Stockholm 206
Laboissière (V.). Nomination de Correspondant du Muséum 20O, 55g
— Travaux scientifiques de l’Armée d’Orient (tgi6-igi8). Coléoptères
Galérucines 376
Lacroix (A.). Élection de Délégué du Muséum au Conseil supérieur de l’In-
struction publique 457
— Nomination de Membre de l’Académie des Sciences de Stockholm.. . . 457
— Don d’ouvrages 277, 464
— Les Météorites tombées en France et dans ses Colonies et conservées
au Muséum national d’histoire naturelle, avec Remarques sur la
Classification des Météorites Ait, 571
*
Lamy (Ed.). Description d’une Pholade nouvelle de la côte d’Annam [Figs]... 180
— Description d’un Lamellibranche nouveau des îles Marquises [Figs.]. . i84
— Les Spondyles de la mer Rouge (d’après les matériaux recueillis par le
Dr Jousseaume) 25g, Soi
— 566 -
Lamy (Ed.). Liste de Coquilles marines recueillies par M. E. Aubert de
la Rüe à la Côte d’ivoire (1926) 385
— Les Bucardes de la mer Rouge (d’après les matériaux recueillis par le
Dr Jousseaume) 517
Le Cerf (Fd.). Mission pour le Maroc 206
— Compte rendu d’un voyage d’étude en Angleterre 5 a
Lecomte (H.). Présentation d’ouvrages i3o, A62
— Sur le Viscum Perrieri H. Lee. de Madagascar [Figs] 99
— A propos du fruit et de la graine des Sapotacées 186
Lefèvre (M.). Sur les variations tabulaires chez les Péridiniens d’eau douce
et leur notation. Diagnoses d’espèces et de variétés nouvelles 118
Lemoine (P.). Présentation d’ouvrage 3
Lemoine (Mme P.). Sur quelques Algues calcaires du Nummulitique de la
Haute-Savoie 545
Lépine , Préparateur au Laboratoire Colonial des Hautes Etudes. Admission
à la retraite 32 2
Lesne (P.). Mission pour le Mozambique 458
— Diagnoses de Clérides indo-chinois nouveaux appartenant au genre
Cladiscus , 78
Lb ïexier. Nomination de Gardien de galerie 277
Liodville (J.). Nomination de Correspondant du Muséum a, 55g
Lomont. Mission pour la Guyane française 206
Mangin (L.), Professeur. Maintien en activité 457
— N. Patouillard : notice nécrologique 48
— Allocution prononcée à l’inauguration du Vivarium 40 o
Mathias (P.). Nomination d’Assistant stagiaire (Mammalogie) 3a 1
Mello-Leitao (A.). Notes sur quelques Araignées brésiliennes de la collec-
tion E. Simon. Les Palpimanides de l’Amérique du Sud [Figs].. . . 80
— Essai sur les Sénoculides Simon [Figs] i64, 347
Mérite (Ed). Nomination de Maître de dessin ao5
— Conférences : Pièges et cages à travers le monde 56o
Moisan. Nomination de Gardien de ménagerie 377
Monod ( Th. ). Sur le Crustacé auquel le Cameroun doit son nom ( Callianassa
turnerana White) 80
Morellet (L. et J.). Sur la présence du niveau à Pholadomya ludensis aux
environs de Septeuil (Seine-et-Oise) 127
— Note sur une couche Bartonienne fossilifère découverte par Auguste
Dollot à Champigny-sur-Marne 3i2
Moscoso (R. M.). Nomination de Correspondant du Muséum 458, 55g
— 567 -
Neuville (H.). Note préliminaire sur l’organisation du pied des Eléphants
[Fig*] 60
Neveu. Nomination de Correspondant du Muséum 45g, 55g
Okada (Yô K.). Céphalopodes japonais des collections du Muséum
[Figs] g3, 1.72, 570
Pkllegkin ( Fr.). Plantée Letestuanœ nuvæ ou Plantes nouvelles récoltées par
M. Le Testu de 1907 à 1919 dans le Mayombe congolais :
XIII 267
XIV 525
Pellegrin (Dr J.). Mission pour l’Afrique du Nord 2
-- Mission Guy Babault. Poissons du lac Tanganyika 4gg
Petit (G.). Contribution à l’étude de la morphologie externe des Siréniens
(tre Note) : Sur un Dugong femelle capturé à Morombé [Mada-
gascar] 336
Phisalix ( Mme M. ). Coccidiose intestinale de la Salamandre noire (Sala-
nt andr a atra Laurenti) 5o6
Pic(M.). Travaux scientifiques de l’Armée d’Orient' (1 916-1918). Coléo-
ptères : Cerambycidœ i57
— Nouveaux Rhipiceridœ [Col.] ag5
— Travaux scientifiques de l’Armée d’Orient (1916-1918) : Coléoptères
Malacodermata 371
Picard (E.). Nomination d’Officier d’ Académie 129
Picard (M”'). Nomination d’Officier d’Académie 129
Plagnk, Garçon de laboratoire. Admission à la retraite 3aa
Prêtre. Nomination d’Aide technique (Erpétologie) 821
Pruvot-Fol (Mme). Mission pour les fies Océaniennes 2
Radeff (N.). Note critique sur le nichage du Pic tridactyle en Bulgarie . 4g4
Ranson (G.). Thèse de Doctorat ès Sciences naturelles 458
Raspail (X.), Correspondant du Muséum. Décès. 2
Relance. Nomination de Garçon de laboratoire stagiaire . » ao5
Rémy (P.). Mission pour l’A. O. F 322
Rivet (Dr P.). Mission pour la République Argentine 322
Rochon-Duvigneaud (A.). Nomination de Correspondant du Muséum. 32 5, 55g
— et Roule (L.). Observations sur le comportement visuel et la structure
de l’œil chez Blennius basiliscus C. V. [Figs] 1 3g
Roule (L.). Mission pour Hambourg 206
— Délégation au Congrès international de Zoologie à Budapest 322
— 568 —
Roule (L.). Note sur deux pièces d’ichthyologie et d’erpétologie récemment
entrées au Muséum 217
— Observations sur la croissance et l’attitude des jeunes Saumons
( Salmo salar L.) 358
— et Rochon-Duvigneaud (A.). Observations sur le comportement visuel et
la structure de l’œil chez Blennius basilncus 0. Y. [Figs| 1 3 9
Semichon (L.). Don d’ouvrage 463
Seyrig (A.), travaux scientifiques de l’Armée d’Orient (1916-1918): Hymé-
noptères Ichneumonides a 35
Surcouf (J.-M.-R.). Nomination de Correspondant du Muséum .... 325, 55q
— Mission pour le Mozambique 32 2
Talbot (G.). Mission pour le Maroc 206
Terrier (J.), ancien Préparateur du Laboratoire de Mammalogie. Décès. . 4 69
Trenier. Nomination de Gardien de galerie 277
Trouessàrt (E.-L.), Professeur honoraire. Décès 326
Yallois (H.-V.). La formation de l’omoplate humaine [Figs] 65
— L’omoplate des Négrilles et celle des Négritos 333
Vermorel (E.). Mission pour la Guinée française et le Soudan 2
Vernbau (R.)) Professeur. Admission à la retraite 32 2
— Délégation au Congrès international d’Anthropologie à Amsterdam. . . 323
— A propos de la déformation artificielle du crâne chez les Mombouttous
de l’Ouellé [Figs] 287
Verrier (Mn® M.-L.). Sur la morphologie de la cornée transparente chez
quelques Téléostéens [Figs] 36i
— Concentration en oxygène dissous de l’eau de quelques lacs, tourbières
et torrents du Plateau central 5o2
Veyre (Dr). Nomination de Correspondant du Muséum 326, 559
Vignon (P.). Les Ptérochrozées du Musée zoologique de l’Université de
Berlin : Une espèce et deux variétés nouvelles a4i
Conférences populaires du dimanche en 1927 56o
Décret relatif à la dénomination de diverses catégories du personnel du
Muséum 321
206, 277, 3a6, 463
Don d’un plateau de Séquoia remis au Muséum par une délégation de la
Section Californienne de l’American Légion 45g
— 569 —
Inauguration du Vivarium 46o
Liste des Associés et Correspondants du Muséum nommés en 1937 par
l’ Assemblée des Professeurs 558
Liste des périodiques reçus en échange par ia Bibliothèque du Muséum,
909, 379, 337
Travaux faits dans les Laboratoires et Accroissement des Collections du
Muséum national d’histoire naturelle pendant l’année 1926 5
RECTIFICATION.
Céphalopodes japonais des Collections dü Muséum,
par M. Yô K. Okada.
La Collection de Céphalopodes japonais que j’ai étudiée dans le Bulletin
du Muséum, XXXIII, 1027, p. q3, avait été envoyée au Muséum en 1020
par M. le Prof. M. Sasaki.
J’ai attribué le nom de Watasea scintillans (Berry) [ loc . cit., p. q4] au
Céphalopode lumineux Hotaru-iha. Mais l’appellation générique Watasea
avait été antérieurement employée pour des Poissons japonais [Proc. U. S.
Nat. Mus., XXIII, 1901, p. 765] et le Prof. Ishikawa lui a substitué , pour
le Céphalopode en question, le nom Watasenia ou Watasenella [Zool. Anz.,
XLIII , 191& , p. 336].
571
ADDENDA et ERRATA.
Les Météorites tombées en France et dans ses Colonies,
par M. A. Lacroix.
I. Depuis ia publication de ma note sur les Météorites françaises de la
Collection du Muséum (I), deux intéressants échantillons nous ont été cédés
par le Musée d’Orléans, grâce à l’obligeance de son Directeur M. Trahard.
Aérolithes : TRIGUÈRES^, i84i : 397 gr.
CHARSONVILLE (3), 1810: i5s gr.
D’autre part, le Musée d' ANGERS a bien voulu nous autoriser à faire
mouler la pierre presque entière (892 gr.) qu'il possède et qui est tombée
le 3 juin 1822 dans cette ville au faubourg Gauvin(4). Elle est intéressante
en ce qu’elle est recouverte par une croûte en partie primaire , lisse et , en
partie secondaire, bosselée. Le moulage a été exposé dans nos collections.
II. Quelques rectifications sont à apporter aux données numériques de
ma note précédente :
MASCOMBES(5) : il faut lire «i836. 3i janvier, i3 h.» au lieu de
rr 1 835. 3i janvier, minuit».
ENSISHEIM (6) : ff 1 1 h. 3o» au lieu de « i3 b. 3o».
AUCAMVILLE(7) : se trouve à 3i kilomètres (et non 8 kilom. ) au nord
de Toulouse. Dans la note 3 lire : «Grenade est située à 8 kilomètres»
(et non une vingtaine).
(1) Les Météorites tombées en France et dans ses Colonies et conservées au
Muséum national d’histoire naturelle. Bull. Muséum , 1927, p. A 1 1 -455.
Op. cit., p. 435.
(3) Op. cit., p. 44o.
Op. cit., p. 433.
Op. cit., p. 434. Il faut, par suite, rectifier la date et l’heure dans les
tableaux des pages 4a2, 423, 425.
t6) Op. cit., p. 429.
Op. cit., p. 432.
— 572
JONZAG (I) : une analyse nouvelle de cette eucrite a été publiée par
M. Michel».
III. Dans un Catalogue qui vient de paraître, M. G. T. Prior (S) a
signalé, d’après Berwerth (4) et M. P. de Brun (6) une chute de météo-
rite à Langeac (Haute-Loire), le i3 août 1900.
Ce n’est pas sans raison que je n’ai pas fait figurer cette indication dans
mon Catalogue. La pierre (33 kiiogr.) qui a été recueillie le 23 (et non
le i3) août 1900, à la suite d’un orage et rraprès un coup de tonnerre très
sec et très violent», était un bloc de basalte mi-compact, mi-scoriacé, ren-
fermant des enclaves de nodules à olivine et des cristaux de calcile secon-
daire.
C’est la lave commune du pays. M. de Brun a d’ailleurs, dans sa note,
reproduit cette indication à la suite de l’examen que j’avais fait de l’échan-
tillon qu’il avait bien voulu me communiquer.
W Op. cit., p. 4 3 7.
W Tschermak’s min. u. petr. Mitth., t. 3i, 1912, p. 577 et 58g.
(3) Appendix to the Catalogue of Meteorites , with spécial rejerence to those repre-
sented in the Collection of the British Muséum, 1927, p. 26.
(4) , Fort8chritl Min. Kryst. u. Petr., t. 2, 1913, p. 235.
Mém. Procès-verbaux Soc. Agric. Sc. Le Puy, t. II, 1902 , p. ifi3-i65.
SOMMAIRE,
Actes administratifs : Pages.
Dépôt du fascicule n° 5 du Bulletin de 1927. 45 7
Maintien en activité de M. L. Mangin 457
Élection de M. A. Lacroix comme Délégué du Muséum au Conseil supé-
rieur de l’Instruction publique ... . 457
Nomination de M. A. Lacroix comme Membre de l’Académie des Sciences
de Stockholm 457
— de M. L. Joubin comme Président du Comité permanent des Congrès
internationaux de Zoologie 457
— de M. Cerighelli à l’Institut agronomique de l’Indo-Chine 457
Thèse de Doctorat ès Sciences de M. G. Ranson 458
Nomination de M. E. Demoüssy comme Chevalier de la Légion d’honneur. 458
— de M. P. Achalme comme Officier de la Légion d’honneur 458
Missions obtenues par MM. A. Grbvel, P. Lesne, L. Bultingaire, Hostains ,
L- Démangé, L. Gaudin, H. Humbert, Ch. Henry 458
Nomination de MM. R.-M. Moscoso, Dropsy, H. Humbert, Neveu comme
Correspondants du Muséum 458
Décès de MM. P.-H. Frivel et J. Terrier 45g
Don d'un plateau de Séquoia remis au Muséum par une délégation de la
Section Californienne de l’American Légion.. 459
Inauguration du Vivarium et Allocution prononcée par M. L. Mangin. . . . 46o
Dons d’ouvrages par MM. H. Lecomte, D. Bois, L. Semichon 46a
— d’ouvrages à la bibliothèque 463
Communications :
Ch. Gravier. Xe Congrès international de Zoologie de Budapest 465
— L’Institut hongrois de recherches biologiques de Tihany (sur le lac
Balaton) [PL] 468
A. Guillaumin. Remarques sur les collections londoniennes d’Histoire natu-
relle 470
B. Hindzé. Méthode de préparation des artères de l'encéphale sans injec-
tion et sans incision [Fig.] liqU
( Voir la suite à la page U de la couverture.)
A. Chappellier. Essais de mensurations sur des Muridés [Mammifères
Rongeurs] [Suite) [Figs] 48o
J, Berlioz. Elude d'une Collection d’Oiseaux de l'Equateur, donnée au
Muséum par M. Clavery. (Suite.) 686
N. Radeff. Note ciilique sur le nichage du Pic tridactyle en Bulgarie. . . 4 96
F. Angel. Liste des Reptiles et Batraciens rapportés d’Indo-Chine par
M. P. Chevey. Description d'une variété nouvelle de Simotes violaceu s
Cantor 496
Dr J. Pellegrin. Mission Guy Babault : Poissons du lac Tanganyika 499
Mlle M.-L. Verrier. Concenl ration en oxjgène dissous de l’eau de quelques
lacs, tourbières et torrents du Plateau Central 5oa
Mme M. Phisalix. Cnccidiose intestinale de la Salamandre noire ( Salaman -
dm atra Laurenti) 5o6
M. André. Digesftion «extra-intestinale» chez le Rouget (Leptus autumnalis
Sliaw) [Figs] 5og
Ed. Lamy. Les Bucardes de la Mer Rouge (d’après les matériaux recueillis
par le Dr Joutseaume) 517
P. Danguy. Deux Ciyptocarya nouveaux de Madagascar 5a3
Fr. Pellegrin. Plantœ Letestuanœ ou Plantes nouvelles récoltées par
M. Le Teslu de 1907 à 1919 dans le Mayombe congolais. XIV. . . . 5a5
R. Benoist. Acanlbacées nouvelles de Madagascar 5a 9
M11® A. Camus. Notes sur la Flore de France 534
D. Bois. Floraisons observées dans les serres du Muséum pendant l’an-
née 1927 54o
I. Costantin. Peut-on employer le mot «acclimatation» à propos du Plew-
rotus de VEryngium campeslre ? . 563
Mmo P. Lemoine. Sur quelques Algues calcaires du Nummulitique de la
Haute-Savoie 545
A.-P. Dutertre. Compte rendu sommaire de l'excursion du 6 juin 1937
dans les terrains jurassiques des environs de Cbarleville et de Sedan. 55a
R. Decary. Les Gneiss à Grandidieiite d’Andrahomana (Madagascar). . . . 556
Liste des Associés et Correspondants du Muséum nommés en 1997 par
l'Assemblée des Prolesseurs 55q
Conférences populaires du dimanche en 1927 56o
Liste alphabétique des Auteurs et des Personnes cités dans le tome XXXIU
du Bulletin du Muséum 56 1
Rectification à un article de M. Yô K. Okada 570
Addenda et errata à un article de M. A. Lacroix 571