BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1928
N° 1
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDCCCCXXVIJI
AVIS.
Le Bulletin du Muséum étant une publication mensuelle, destinée essentielle-
ment à de courtes notes permettant des prises de date, son impression doit être
rapide : MM. les Auteurs sont donc instamment priés, dans l’intérêt général, de
vouloir bien accepter la réglementation suivante :
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du Bulletin et l’ensemble de ses notes par an ne saurait excéder trente-deux pages.
Toutefois des pages supplémentaires pourront être accordées aux Auteurs qui s’en
gageront à en payer les frais.
De plus, chaque volume annuel ne comprendra au maximum que quarante
feuilles (de seize pages) et, en tout cas, aucun numéro ne devra dépasser
huit feuilles.
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dans les vingt-quatre heures.
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dique, la tomaison, Vannée de publication , la pagination.
11 est désirable que, dans le titre des notes, le nom du groupe ou embranche-
ment auquel appartient l’animal ou la plante dont il est question soit indiqué
entre parenthèses.
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qu’ils désirent (à leurs frais).
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la publication sera renvoyée au Bulletin suivant.
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ou d’ordre technique, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur.
BULLETIN
DU
' MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE' 1928. — N" 1.
— — —
24iE réunion des naturalistes du musi
26 JANVIER 1928.
PRÉSIDENCE DE M. L. MANGIN,
*7
DIRECTEUR DU MUSEUM.
ACTES ADMINISTRATIFS,
M. le Président dépose sur le bureau le 6e fascicule du Bulletin
pour l’année 1927, contenant les communications faites dans la
réunion du 24 novembre 1927.
M. le Président donne connaissance des faits suivants :
M, R. Fosse, Professeur à la Faculté des Sciences de Lille, a été
nommé Professeur de la Chaire de Chimie organique (Décret du
2i janvier 1928).
M. R. Verneau a été nommé Professeur honoraire (Décret du
3 janvier 1928).
M. le Professeur E.-L. Bouvier a été nommé Assesseur du
Directeur pour l’année 1928 (Arrêté du k janvier 1928).
M. le Professeur M. Bridel a été nommé Secrétaire de l’Assemblée
des Professeurs (ld.).
M. Relange a été nommé Garçon de laboratoire ( 2 o janvier 1 9 2 8 ).J
Muséum
\xxiv.
1
2
Des bourses pour Tannée scolaire 1927-1928 ont été attribuées
à :
Mlles Basse, Friant, Verrier (Bourses de Doctorat, 2e année);
M. Le Villain (Bourse de Doctorat, ire année);
M. Piveteau (Bourse de Voyage, ire année).
La Chaire d’Anthropologie a été déclarée vacante par arrêté du
10 décembre 1927).
Ont obtenu des missions ;
M. le Dr Alanson Bryan, Directeur du Musée de Los Angeles,
pour Tîle de Rapa (Assemblée des Professeurs du îb décembre
1927);
M. R. Dollfus, pour l'Egypte et la mer Rouge ( Id .);
M. André Seyrig, pour Madagascar (Assemblée des Professeurs
du 5 janvier 1928);
M. André Clément Marot, de la Société d’Acclimatation , pour les
Balkans (Assemblée des Professeurs du 19 janvier 1928);
M. Pierre Magard, Lieutenant, pour l’Afrique occidentale fran-
çaise (Id);
M. Lefèvre, pour le Congo et le Gabon (Id.);
M. Chabanaud, pour Londres et pour la Hollande [Amsterdam et
Leydej (Id.).
Ont été nommés Correspondants du Muséum (Assemblée des
Professeurs du i5 décembre 1927) :
Sur la proposition de M. le Professeur E.-L. Bouvier :
M. Albert de Cooman : envois importants d’insectes du Tonkin;
Sur la proposition de MM. les Professeurs A. Lacroix et
E.-L. Bouvier :
M. André Seyrig : don de collections d’Hyménoptères, notam-
ment d’une collection déterminée d’Ichneumonides;
Sur la proposition de M. le Professeur D. Bois :
M. Charles Henry : a fait au Service de la culture d’intéressants
envois de graines d’Egypte , de Turquie et surtout des îles Marquises ;
— 3 —
on lui doit l’introduction d’un Palmier remarquable d’un genre
nouveau : le Pelagodoxa Henryana Beccavi, des îles Marquises.
M. L. Semichon, Assistant, a été nommé Officier du Mérite agri-
cole.
M. L. Clerget, Correspondant du Muséum, a été nommé Officier
de l’Instruction publique.
M. le Président fait connaître que l’Assemblée générale de la
Société des Amis du Muséum s’est tenue, le 1 5 janvier 1928, dans
le Grand Amphithéâtre du Muséum, sous la présidence de M. le
Professeur A. Lacroix (remplaçant M. le Ministre de l’Instruction
publique empêché), assisté de M. P. Doumer, Président de la
Société.
Après la lecture du Compte rendu moral sur les actes de la
Société par M. Guy Babault, Secrétaire général, et du Rapport sur
la situation financière par M. P.-V. Masson, Trésorier, des gratifica-
tions ont été attribuées à plusieurs Gardiens et Employés du
Muséum.
Une allocution a été ensuite prononcée par M. L. Mangin , Directeur
du Muséum.
La séance s’est terminée par une Conférence de M. Guy Babault :
Expédition zoologique en Afrique équatoriale ( Régions du Kivu et
Aganda).
M. le Professeur E. Bourdelle annonce l’arrivée à la Ménagerie
de trois Orangs [Pongo pygmæus Hoppius) [un mâle, une femelle
et, un jeune] de Sumatra.
DONS D’OUVRAGES.
M. Ed. Lamy offre , pour la Bibliothèque du Muséum , deux mémoires
qu’il vient de publier :
i° Révision des « Myidæ v vivants du Muséum national d’histoire natu-
relle de Paris (Extrait du Journal de Conchyliologie , vol. LXX [1926],
2° Révision des rr Teredinidœn vivants du Muséum national d’histoire
naturelle de Paris ( Ibid .).
— à —
La Bibliothèque du Muséum a reçu également les dons suivants :
Arbos (Ph.) ; Les associations végétales du massif du Mont-Dore.
Etude critique. Clermont-Ferrand* Impr. G. Mont- Louis, 1927.
In-8°; k p.
Burollet (Pierre André) : Le Sahel de Sousse : monographie phyto-
géographique. Tunis, Soc. Impr. rapide de Tunis, 1927. Id-8°;
270 p., pl., carie.
Bertrand (Henri) : Les larves des Dyiiscides , Hygrobiides , Haliplides.
Paris, Jouve, 1927. In-8°; xv-371 p., fig.
Bathellier (Jean) : Contribution à l’étude systématique et biologique
des Termites de l’Indochine. Paris, Soc. d’édit, géogr. marit. et colo-
niales, 1927. In-8°; pp. 125-365; fig., pl.
Dehaut (Emile Georges). Etudes sur les homologies du squelette axial
humain [vertèbres ; occipital). Paris, E. Le François, [1927]. In-8°;
38 p., çj.
Dehaut (E. G.) : Etudes d’ anthropotomie et de zoologie générale.
Paris, E. Le François, 1927. In-8°; 58 p., fig., pl.
Delàunay (Henri) : Recherches biochimiques sur l’excrétion azotée des
Invertébrés. Bordeaux, Impr. Siraudeau, 1927. In- 8°; 197 p.
Fosse (Bichard) : L’urée. [Recherches de chimie analytique , biologique
et agricole.) Les fonctions dinaphtopyranol , xanthydrol et sel de pyryle
[Chimie organique). Paris, Les Presses universitaires de France, 1927.
In-8°; xu-3o8 p., fig.
Hamel (Gontran) : Recherches sur les genres rr A crochaetium n Nœg.
et « Rhodochorton» Nœg. Sain t-Lo, Impr. R. Jacqueline, 1927.L1-80;
117 p., fig.
Lagatu (Henri) : Contrôle chimique du mode d’alimentation de la
Vigne par les engrais. Alençon, Impr. alençonuaise, 1927. In-8°;
2/i p. , graph. : .
Pottier (Jacques) : Nouvelles recherches sur le développement de la
feuille des Muscinées. Saint-Dizier, A. Brulliard, 1925, In-8°; 60 p.,
pl.
Pottier (Jacques) : Recherches sur l’anatomie comparée des espèces
dans la Jamille des Elatinacées et sur le développement de la tige et de la
racine dans le genre Elatine. Besançon, Impr. de l’Est, 1927. In-8°;
137 p., pl.
Retterer (E.) : Des dents, de leur origine, de leur structure et des
facteurs qui assurent leur vitalité et leur durée. Paris, Édit. Semaine
dentaire, 1927. In-8°; 211 p., fig.
Retterer (E.) : Religion, science et morale. .Paris,- G. Doin, 1927.
In-8°; xiii-36/i p.
Tattevin (Ludovic) : Le sel et les microbes. Vannes, Impr. À. Com-
melin, 1927. In-8°; 100 p. et errata, fig.
Vanheeghoet (Dr Maurice) : La pêche maritime. Production et dé-
bouché. Lille, Impr. Durant, 1927. In-8°; 192 p.
— 6 —
TRAVAUX FAITS DANS LES LABORATOIRES
HT
ACCROISSEMENT DES COLLECTIONS
DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
PENDANT L’ANNÉE 1927.
Anatomie comparée.
Accroissement des Collections. — H est entré en 1927 au Laboratoire d’Ana
tomie comparée 606 pièces de collection ou d’étude parmi lesquelles il
convient de citer : la masse viscérale d’une Genette capturée à Niort,
envoyée par M. Châtelain, pharmacien; un crâne d’Orang-Outan, don de
M. Imbert; un fœtus de Dromadaire de Tunisie, envoyé par M. Bédé; un
crâne de Cryptoprocte , envoyé de Madagascar par M. G. Petit, Assistant
au Laboratoire des Pêches et Productions coloniales d’origine animale du
Muséum; un fœtus de Buffle, envoyé par le Professeur Jeannel, de l’Uni-
versité de Cluj; un Lagenorhynchus nouveau né, remis par M. Le Danois,
Directeur de l’Office scientifique des Pêches maritimes; un fœtus de
Rhinocéros simus, rapporté de sa mission en Afrique par M. Guy Babault.
Il a été effectué pour les collections publiques une série de prépara-
tions de valvules iléo-cœcales de Ruminants et de poumons de Cétacés
par M. Nedville, Sous-Directeur; MUe Codpin, Assistant, a continué la
révision de la collection de cerveaux et l’étiquetage des collections de myo-
logie; M. Wacqdet, Assistant, a continué la révision de nos collections
ostéologiques; M. Creyx , Assistant, a enrichi les collections d’un grand
nombre de moulages, notamment : organes génitaux de Cétacés ( Del -
phinus, Globicephalus , Hyperoodon, Balaenoptère) et endocrânes d’enfants.
En témoignage des travaux qu’ils ont fait au laboratoire, MM. Hoffmann
(Chef de clinique à l’Université de Vienne) et Hindzé (Professeur à
l’Université de Moscou) ont laissé à nos collections, le premier, des pré-
parations de l’oreille osseuse du Gorille, du Chimpanzé et du Mycetes,
le second , des préparations de la circulation encéphalique chez le Gorille
et chez l’Homme.
Travailleurs admis au Laboratoire ou ayant utilisé ses matériaux : MM. Sydney
Harmer, Conservateur du département zoologique au Brisfish Muséum;
(îoricki, en mission du Gouvernement polonais; Dr Slomann, de Copen-
hague; Dr de Saint-Perrier ; M. Taverne; Mme Zànd, de l’Université de
Varsovie; Professeur Bojor, de l’Université de Jassy; M. de Lbithner;
__ 7 —
Dr Millot, Assistant d’Histologie à la Faculté de Médecine de Paris,
MM. Batelier, Docteur ès sciences, Professeur d’Histoire naturelle à l’ Uni-
versité indo-chinoise à Hanoï; Lafond, Chirurgien-dentiste; Dr Champy,
Agrégé d’histologie à la Faculté de Médecine de Paris; Dr Bulliard, Chef
de laboratoire adjoint à la clinique gynécologique de l’hôpital Broca;
M. Pivetead, Docteur ès sciences; Dr J. Odio de Granda; Dr Bobin,
Professeur agrégé à l’Institut d’Ànatomie de Kouban; M. Arambourg, Pro-
fesseur à l’Institut agricole; Dr Rosinski, Professeur agrégé à Lwoff;
Dr Herpin; Pr S eur at, de la Faculté des Sciences d’Alger; M. Nkmette,
Préparateur à l’Institut scientifique chérifien; M. Mettetal; Dr Peyron,
Chef de laboratoire à l’Institut Pasteur et Professeur à l’Ecole de Médecine
de Marseille; M. Chabanaud, Assistant au laboratoire des Pêches et des
Productions coloniales d’origine animale; Dr Félix Régnault; Pr Ch. Frai-
pont, de l’Université de Liège; Dr B. Hindzé, Professeur agrégé à l’Uni-
versité de Moscou; Pr H. V. Vallois, de la Faculté de Médecine de Tou-
louse; M. G. Petit, Docteur ès sciences, Assistant au Laboratoire des
Pêches et Productions coloniales d’origine animale; P' Retterer, de la
Faculté de Médecine de Paris; MM. Royer; Lefebvre, Explorateur;
Dr Louis Girard, Chef de Service d’Oto-rhino-laryngologie à l’Hôpital
Saint-Joseph; M. Wainwright de Geranton, Pensylvanie; Dr Rochon
Duvigneaud, Ophthalmologiste des Hôpitaux; Dr Hoffmann, Chef de
clinique d’Oto-rhino-laryngologie à l’Université de Vienne; M. Iliesco,
Professeur à la Faculté vétérinaire de Bucarest.
Publications.
R. Anthony, Professeur. — Discours prononcé aux obsèques de L. Manouvrier.
Bull, et Mém. Soc. Anthrop. de Paris, 1927. Reproduit dans le Concours
médical, 6 février 1937, et l’ Homme préhistorique , janvier 1927, 3 p.
— Le laboratoire de Broca. Discours prononcé à la célébration du cinquantenaire
de l’Ecole d’Anthropologie. Revue anthropologique, janvier-mars 1927,
3 p.
— Discours d’entrée en fonctions comme Président de la Société Zoologique de
France. Bull, et Mém. Soc. Zool. de France, 11, janvier 1927, 5 p.
— Enseignement universitaire et Enseignement supra-universitaire. Revue scien-
tifique, 26 mars 1927, 12 colonnes.
— Discours prononcé à la XXXIVe assemblée annuelle de la Société zoologique
de France. Bull, et Mém. Soc. zool. de France, 22 février 1927.
— Compte rendu du Secrétaire général sur le fonctionnement de la Société
d’anthropologie pendant l’année 1926. Bull, et Mém. Soc. Anthrop. de Paris,
16 décembre 1926.
— Léonce Manouvrier. Revue anthropologique , juin 1927.
— L’Anthropologie, sa définition, son programme, ce que doit être son enseigne-
ment. Bull, et Mém. Soc. Anthrop. de Parts, i'r décembre 1927, 19 p.
— Leçons sur l’Anatomie comparée du cerveau. Paris, Doin, 36o p., 234 fig.
8 —
R. Anthony et F. Coupin. — Introduction à l’étude du développement pondéral de
l’encéphale. L’indice de valeur cérébrale au cours de l’évolution indivi-
duelle. E Xeinis Gorjanovic-Krambergerianis , Zagreb, 1925-1926, 18 p.,
4 fig.
R. Anthony et G. M. Iliesco. — Etude sur les cavités nasales des Carnassiers.
Proc. Zool. Soc. of London, 1926, 26 p. , 9 fig.
M. Anthony, en Mission du Ministère des Affaires étrangères , a fait , en outre ,
une série de conférences durant le mois de mai dans les Universités rou-
maines, Rucarest, Jassy, Cernauti et Cluj. Sujets traités : Le déterminisme
morphologique en Riologie animale; Anatomie comparée du cerveau chez
les Mammifères.
H. Neuville, Sous-Directeur du Laboratoire. — Note préliminaire sur l'organi-
sation du pied des Éléphants. Bull. Muséum, 1927, n° 1, p. 6o-64, 1 fig.
— Observations sur le genre Sténo Gray. A. F. A. S. Compte rendu de la Session
de Constantine, 1927. (En cours de publication.)
— De quelques caractères de la forme humaine, et de leurs causes, 1" partie.
L’Anthropologie , n° 3-4, p. 3o5-328, 11 fig.
— Remarques et comparaisons relatives aux phanères des Rhinocéros. Archives
du Muséum, 1927^. 181-211, 11 fig., 3 pi. (En cours de tirage.)
L. Semichon, Assistant. — Les réserves albuminoïdes chez les adultes de Rha-
gonycha fulva Scopoli. Bull. Soc. zool. France, t. 52, 1927, p. 3io-3n.
— Fixation et conservation de la couleur par l’emploi d’un seul liquide. Revue
de Pathol, végét. et d’Entomol. agric., t. i4, 1927.
— Sur le tissu conjonctif de l’intestin chez certains Lamellibranches. C. R. Soc.
de Biologie de Paris, t. 97, 1927, n° 34, p. 1529-1 53o.
F. Coupin, Assistant. — L’indice de valeur cérébrale au cours de l’enfance chez
les Anthropoïdes. C. R. Acad. Sciences, t. i84, i4 février 1927.
— L’origine des Primates. Revue scientifique, 12 mars 1927, 8 p. , 12 fig.
— ■ Analyse dans la Revue scientifique et dans la Revue anthropologique d’un ou-
vrage du Dr Dubreuil Chambardel.
— Contribution à l’étude de deux jeunes Gorilles. I. Introduction, IL Le cer-
veau. Arch. du Muséum, 1927, 22 p. , 29 fig., 2 pi. (En cours de tirage.)
MUe Coupin a fait, en outre, quatre conférences à l’École d’Anthropologie , les 5,
12, 19, 26 novembre 1927, sur quelques points relatifs au développement
comparé de l’Homme et des Anthropoïdes.
B. Hindzé, Agrégé à l’Institut d’Anatomie humaine à l’Université de Moscou. —
Contribution à l’étude de deux jeunes Gorilles III. Les artères de l’encé-
phale. Arch. du Muséum, 1927, 10 p., 1 fig., 2 pl. (En cours de tirage.)
— Le problème anthropologique des hommes d’élite. Bull, et Mém. de la Soc.
d’Anthrop. de Pains, 1.927, n05 1, 2 , 3 , 6 p. - -
— 9
H.-V. Vallois, Professeur d’Anatomie à la Faculté de Médecine de Toulouse. — •
La formation de l’omoplate humaine. Bull. Muséum, 1937,^ 1,6 p. , 2 fig.
— L’omoplale des Négrilles et celle des Négritos. ld., n° 5, â p.
M. Lafond. — Contribution à l’étude de deux jeunes Gorilles. IV. La dentition.
Arch. du Muséum, 1927, fig., 2 pi. (En cours de tirage.)
G. Odio de Granda. — Les tubercules surnuméraires des molaires. Leurs variétés
et leur signification. Tiré à part de la Presse médicale , n° 67, 20 août 1927,
2Û p. , i3 fig.
Mme Zand. — Les olives inférieures, centres de la station verticale. Arch. du
Muséum, 10p., 6 fig. (En cours de tirage.)
Dl Herpin. — Introduction à l’étude des dents. Edition de la Semaine dentaire.
1937.
Anthropologie.
Collections reçues : Une momie d’enfant péruvien, dou du Dr Roques ; h -2 échan-
tillons d’objets néolithiques du Tonkin, don du Service géologique de
i’Indo-Chine; 129 objets provenant des palafittes de Chalain (Jura), don
de M. Dalloz; nombreuses épreuves photographiques : de Bali (don de
M. Petit. Amsterdam), des Gisements de Solutré, des ruines du Pérou
(don du Dr Rivet), des monuments mégalithiques de la France (don de
M. Dalloz), du Mexique (Collection Diguet); 370 diapositifs, A60 négatifs
8,5xio, 11 négatifs 9X12, 28 négatifs i3xi8, 11 négatifs 18X2^.
Travailleurs admis au Laboratoire : Mme Debrüères, Miles Friedlânder, IIom-
bdrger, MM. le Dr G. Montandon, Dr Henri Martin, Dr Dehauï, D1 Izard,
Royer, Soyer, Métraux, Luquet, Waterlot, Vosy-Bourbon, R. P. Tastevin,
Capitaine Patte, Hervé, Slomann (Copenhague), Odio de Granda (Cuba),
R. P. Jazetta (Rome), Boonak (Moscou).
Publications.
Dr R. Verneao, Professeur. — La déformation artificielle du crâne chez les
Mombouttous de l’Ouellé. Bull. Muséum, 1927, n° k.
— La nouvelle expédition du Père Azaïs dans le sud de l’Abyssinie. L’Anthropo-
logie, t. XXXVII, p. 22 a.
— Découverte d’un crâne humain fossile (?) en Colombie. L’Anthropologie,
t. XXXVII, p. 6o5.
— - Les crânes de Cascaes et la race de Cro-Magnon dans la Péninsule Ibérique.
Congrès internat, d’ Anthropologie d’Amsterdam. (Sous presse.)
— L’Homme préhistorique en Extrême-Orient. Congrès internat, d’ Anthropologie
d’Amsterdam. (Sous presse.)
— Les Cambodgiens. Annales de T Académie des Sciences coloniales. (Sous presse.)
— L’Anthropologie (en collaboration avec le Professeur M. Boule), t. XXXVll,
1937.
— 10 —
Dr P. Rivet, Sous-Directeur du Laboratoire. — Le groupe Océanien. Bull. Soc.
de linguistique, t. XXVII, fasc. 3, 1927, p. iZn-168.
— La langue Uru ou Pukina (suite). Journ. Soc. des Américanistes, t. XIX,
1927, p. 57 à 116.
— La famille linguistique Timote (Venezuela). Internat. Journ. of american
Linguistics, t. IV, nos 2-4, janvier 1927, p. 187-167.
— La musique indienne en Amérique. La Nature. Paris, t. LXIX, 1927, p. 2 44
à 2/17.
— Costumbres funerarias de los lndios del Ecuador (traducido del frances por
G. de Gangoteno y Jijon). Bolelin de la Biblioteca nacional de Quito. Quito.
Nouvelle série, t. II, 1927, p. 1 à 36.
— - Relations commerciales précolombiennes entre la Polynésie et l’Amérique.
C. R. sommaire Séances Soc. de Biogéographie. 4* année, n° 29, séance du
20 mai 1927, p. 65-68.
— Bibliographie américaniste. Journ. Soc. des Américanistes, t. XIX, 1927,
p. &39-554.
- — Princesse Thérèse de Bavière. Id., t. XIX, 1927, p. 877-879.
— - Léon Diguet. Id., t. XIX, 1927, p. 379-383.
— Coutumes funéraires et jeux indiens. Id., t. XIX, 1927, p. 406-/107.
P. Clavelin, Assistant. — Bibliographie ethnographique. Revue d’Ethnographie
et des Traditions populaires , nos 29 et 3o, 1927.
— Bibliographie anthropologique. Bull, et Mém. Soc. d’ Anthropologie de Paris,
7e série, t. VIII, 1927.
— La déformation crânienne en Amérique et en Polynésie. Communication faite
à la Société des Américanistes. Séance du 7 juin 1927.
P. Lester, Assistant. — Analyses critiques de travaux et mémoires concernant
l’Anlhropologie. L’Anthropologie , t. XXXVII, 1927.
Dr G. Montandon. — Aïnou, Japonais, Bouriates. L’Anthropologie, t. XXXVII.
1927, p. 97-124 et 329-354, avec 48 pl. h. t.
— Une descente chez les Havazoupaï du Cataract Canyon, Journ. Soc. des Amé
ricamstes , t. XIX, 1927, p. 1 4 5 à 1 5 4 .
— Au pays des Aïnou. Exploration anthropologique. Paris, Masson, 1927. 24op.
48 pl. h. t.
— L’ologénisme. Revue mondiale, ier février 1927, 8 p.
Dr E.-G. Dehaut. — Etudes d’Anthrop otomie et de Zoologie générale. Paris, Le
François, 1927, 58 p.
— Etudes sur les homologies du squelette axial humain (vertèbres, occipital).
Thèse pour le Doctorat en médecine. Paris, Le François, 1927,38 p. , 1 fig.,
5 pl. h. t.
G.-H. Luquet. — t.’Art Néo-Calédonien. Le Monde colonial illustré, 1927, p. 3i,
— 11
G.-H. Ldquet. — La critique de la raison pratique chez les Yagan de la Terre de
Feu. Journal de Psychologie, 1927, p. 189.
G.-H. Ldquet. — Un talé (jambage de porle) de Nouvelle-Calédonie. U. Anthropo-
logie, 1927, p. 383.
Dr Slomann. — Contribution à la paléo-pathologie égyptienne. Bull, et Mém. Soc.
d’ Anthropologie de Paris, 7e série, t. VIII, 1927, p. 62-80.
Dr Henri Martin. — Caractères des squelettes humains quaternaires de la vallée
du Roc (Charente). Bull, et Mém. Soc. d’ Anthropologie de Paris, 7e série,
t. VIII. 1927, p. io3 à 129.
G. Odio de Granda. — Les tubercules surnuméraires des molaires. Leurs variétés
et leur signification. La Presse médicale, n° 67, 20 août 1927, -2 h p.
Métraux. — Migrations historiques des Tupi Guarani. Journ. Soc. des Amèricar
nistes , t. XIX, 1927, p. i-46.
Mammalogie et Ornithologie.
Travaux de collection au Laboratoire et à la Galerie. — Révision et rangement de
la collection des Simiens à la Galerie. — Suite de la révision de la collection
d’Oiseaux à la Galerie. — Extension et rangement nouveau de la collection
d’Oiseaux du Laboratoire.
Collections reçues. — MM. G. Babault : une très importante collection de Mam-
mifères et d’Oiseaux de l’Afrique Equatoriale, comprenant, entre autres,
un exemplaire du très rare Rhinocéros blanc; Delacour : une très impor-
tante collection d’Oiseaux de l’Indo-Chine; Muséum de Cambridge (E.-U.) :
Oiseaux des Antilles; Britisii Muséum : une importante collection d’Oiseaux
de Tunisie (Mission Lowe et Bannerman); Vitry : Mammifères de l’Indo-
Chine; Dr Hartert : Oiseaux de Nouvelle-Guinée (échange); Muséum de
Mexico : Mammifères et Oiseaux du Mexique (échange); Bon: Oiseaux du
Japon (échange); Mm* Lecallier, MM. Arnault, Decoux : Oiseaux et
Mammifères divers.
Collections données ou échangées : au Musée de la Chaux-de-Fonds (Suisse) : une
collection de Mammifères montés; au Musée de Trisg (Angleterre) : une
collection d’Oiseaux d’Indo-Chine; au Musée de Cambridge (E.-U.) :
une collection d’Oiseaux d’Indo-Chine; au Musée de New-York (E.-U. ) : une
collection d’Oiseaux d’Indo-Chine; à M. Bon : une collection d’Oiseaux
paléarctiques.
Collections prêtées : à la Compagnie des Chemins de fer du P.-L.-M. , pour ses
expositions de Paris et de Lyon : pièces diverses de Mammalogie et d’Orni-
thologie relatives au gibier; à M. Masson, de Londres : une série de Pte-
ropus; à divers : de nombreuses pièces d’Ornithologie.
Travailleurs admis au Laboratoire. — Travaux scientifiques : MM. le Dr Arnault :
Ornithologie générale ; Bon : Oiseaux paléarctiques; Chappellier : Muridés-
Delacour : Oiseaux de la région orientale; le Dr Didier : Ornithologie
et Mammalogie; Forth (de la Nouvelle-Zélande) : Oiseaux d’Océanié;
D1' Froment : biologie des Primates; Legendre : Oisea'ux paléarctiques;
— 12 —
G. Lefèvre : Primates africains; Nemeth : Oiseaux de l’Afrique du Nord;
Dr Rocuon-Duvigneaud : Insectivores et Rongeurs; de Saint-Périer : Orni-
thologie; Vignon : biologie des Oiseaux; Radeff, Assistant au Muséum de
Sofia, Brandès fils, du Jardin zoologique de Dresde, attachés au Labo-
ratoire.
Travaux de taxidermie : MM. Banzet, Depré, Démangé, Forauzi,
Guillermo, Harnach, Jeannin, Lefèvre, Malbrant, Ochoa, Pilet, Regnard,
Thivet.
Artistes peintres : Mm*3 Barbey, Morisot; MUe Hoffbaüer ; MM. Bij.lon ,
M. Dyf, Jhillerat, Mérite, Reboussin, Segdy.
Publications.
E. Bourdelle , Professeur. — Le développement anormal des mamelles chez les
mâles et, en particulier, chez le Bouc. (En collaboration avec le Professeur
Dechambre.) Société d’acclimatation. Séance du i3 janvier 1937. Bull, de
la Société, 1937, p. 5a.
— L’anomalie de la soudure des doigts chez les grands Mammifères et les Porcs.
(En collaboration avec le Professeur Dechambre.) Société d’acclimatation.
Séance du 7 avril 1937. (A paraître prochainement.)
— A propos des monstres cyclopes. Bull. Soc. d’ Ophthalmologie de Paris, 1937,
p. 285.
— Le cul de sac antérieur de la plèvre chez les Carnivores, en particulier chez
le Chien et chez le Chat. (En collaboration avec le Professeur Bressou.)
Becueil de Médecine vétérinaire , août 1927, p. A07.
— Leçon d’ouverture du cours de zoologie des Mammifères et des Oiseaux du
a 5 mai 1927. Bev. d’IIist. nat. appliquée, 1927, n°8, p. 325;n°9,p. 266;
et Bevue scientifique, n° 19, 1927. p. 577.
J. Berlioz, Sous-Directeur du Laboratoire. — Notes critiques et synonymiques
sur quelques Phalacrocorax de la collection du Muséum. Bull. Muséum,
1927, p. 35o.
— Etude d’une collection d’Oiseaux de l’Équateur. Id., p. 353 et A 86.
— Les Brèves ou Grives superbes. L’Oiseau, 1927, p. 76.
— Description d’une espèce nouvelle de Tanagridé, Id., p. 9 A.
— Les Fourmiliers, Id., p. 121.
— La Chouettes à lunettes en captivité, Id., 1927, p. 1A9.
— Remarques sur l’hybridation naturelle chez les Oiseaux. Bull. Soc. Zool.
France, 1927, p. 3g3.
P. Mathias, Assistant — Cycle évolutif d’un Trématode échinostomide ( Echino -
paryphium recurvatum Linstow). Ann. des Sc. nat., t. X, p. 289.
N. Radeff, Attaché au Laboratoire. — Observations sur le nichage du Pic tri-
dactyle. Bull. Muséum, 1927, p. A9A.
A. Chappellier. — Essais de mensuration sur des Muridés. Bull. Muséum , 1927,
p. 3A3 et A80.
13 —
Ménagerie.
Mouvement.
SORTIES. MORTS. VENDUS. ÉCHAPPÉS. ÉCHANGÉS. DONNES. RENDUS. TOTAUX
Mammifères.. 123 9 u 1 2 1
Oiseaux 1^7 6 2 // // 1
Principaux animaux reçus. — Mammifères : 2 Lionnes de M. Prudhomme;
5 Lémuriens de Madagascar de M. G. Petit; 1 Gazelle leptoceros du
LFArnault; 1 Ours noir, 2 Renards argentés, 2 Lynx roux du Parc zoolo-
gique de Mexico; 1 Hyène tachetée, 1 Guib de M. G. Babault; 5 Chim-
panzés, 12 Cercopithèques, 1 9 Cercocèbés , 2 Colobes, 1 Antilope Bongo,
6 Céphaiophes, 3 Potamochères , 1 Hippopotame nain, 6 Civettes,
4 Genettes du Gouvernement de la Côte d’Ivoire; 1 Bison offert parla
Légion américaine; 1 Phoque moine de M. Novella; 1 Atèle, 1 Saimiri du
Dr Grenier.
Oiseaux : 1 Aigle du Maroc de M. Lecere; 1 Casoar à casque de M. Imbert;
1 Marabout, 1 Jabiru de M. Delacour; 4 Râles de Cayenne de Mme Le-
callikr; 1 Grand Duc Ascalaphe , 1 Aigle Royal, 2 Cralèropes, 17 Perdrix
de roche du Dr Arnault; 1 Grue couronnée, 1 Aigle tanné de M. Guy
Babault; 8 Faisans divers de Mme Daydé; 5 Perroquets gris de la Côte
d’ivoire; 2 Colombes poignardées de M. Decoux, etc.
Principales naissances : 3 Ours métis; 1 Faon pseudaxis; 2 Makis; 4 Boucs
nains; 3 Mouflons à manchettes; 4 Loups coyottes; 1 Porc-Epic, 1 Alga-
zelle ; 1 Gazelle à bezoard; 3 Faisans Argentés; 3 Oies de Magellan;
3 Goélands; 6 Perdrix de roche; 3 Paons spicifères.
Travaux et observations poursuivis à la Ménagerie : Par MM. Guillaume et
Meyerson : sur l’intelligence et la psychologie des Simiens; par MM. Bour-
delle et Mouquet, sur les caractères de deux Caprins domestiques herma-
phrodites; sur les modifications survenues dans le pelage d’un Faon de
— 14
coloration anormale; par M. Mouqijet, sur la pathologie des animaux de
ménagerie , en particulier sur les manifestations de carence alimentaire et
sur le typhus des Carnivores.
Artistes admis à travailler dans la Ménagerie : MUc Mehent; MM. Costa, Gardet,
Hilbert, Jouve, Marceaux , Margat, Pompon, Reboussin, Rotig, Tremont;
M. Mérite, Professeur de dessin au Muséum et ses élèves.
Publications.
D1 Mouquet, Vétérinaire, Sous-Directeur de la Ménagerie. — Qu’est-ce qu’un
œuf frais. Bull. Soc. centrale de Médecine vétérinaire, 3 O décembre 1926.
— A propos de la communication du Dr Iliesco sur le Buflle de Roumanie : la
présence d’un Buffle Arni sur des cylindres assyriens. Bull. Soc. d’acclima-
tation, septembre 1926.
— Les Singes autophages. A propos de la présentation d’un Cercopithèque
Moustac par M. Crépin. Id., novembre 1927.
Zoologie : Reptiles, Batraciens, Poissons.
Collections reçues de MM. Guy Babault : Reptiles, Batraciens et Poissons de
l’Afrique orientale; P. Chevey : Poissons de l’Indo-Ghine ; Decary : Reptiles
et Batraciens de Madagascar; Delacour et Lowe : Reptiles et Batraciens
d’indo-Chine; Gadeau de Kerville : Batraciens des Pyrénées, Poissons
d’Asie Mineure; Dr Gastinel: Reptiles du Brésil; Dr A. Herre : Poissons
des Philippines; Dr Krempf : Poissons du Cambodge; Dr Loppé (Musée de
la Rochelle) : Poissons du Cameroun; T. Monod : Reptiles, Batraciens et
Poissons du Cameroun; P. Pallary : Reptiles et Poissons d’Algérie et du
Maroc ; Dr J. Pellegrin : Batraciens çt Poissons d’Algérie et du Maroc ;
G. Petit : Reptiles, Batraciens et Poissons de Madagascar; Rossion : Batra-
ciens et Poissons du Sahara central; Dr J. Schmidt : Poissons de Tahiti;
Dr Tok : Poissons d’Asie-Mineure ; YVaterlot : Reptiles et Batraciens du
Sud oranais.
Entretien et accroissement des collections classées : continuation de la révision des
collections en bocaux; montage de Poissons en squelette et en peau; in-
stallation de la collection générale des Poissons; participation aux exposi-
tions de pisciculture de Paris (février) et de Lyon (novembre).
Travailleurs du Laboratoire en 1937 : Mme le Dr M. Phisalix (Protozoaires para-
sites et Reptiles venimeux); Mlie Verrier (Etudes sur les yeux des Pois-
sons); MM. Bertin, Assistant à la Faculté des Sciences (Poissons Apodes);
Groupe de Vétérinaires coloniaux (Reptiles de nos colonies); Chevey, Assis-
tant au Laboratoire d’ichtyologie appliquée (Poissons et pisciculture);
Officiers des Eaux et forêts (Enseignement de Pisciculture); D‘ Rochon-
Duvigneaud (Etudes sur les yeux des Poissons); Radeff, Assistant de
Zoologie au Musée d’Histoire naturelle de Solia (Eludes sur les Reptiles);
Lozano, Professeur à Madrid (Squales); Loveridge [Anglais] (Reptiles de
l’Est Africain).
15 —
Publications.
Louis Roule , Professeur. — Notice sur les Musées régionaux d’Histoire naturelle
du Sud-Ouest de la France.
— Observations sur le comportement visuel et la structure de l’œil chez Blennius
basiliscus G. V. (En collaboration avec M. le Dr Rochon-Duvigneaud.) Bull.
Muséum, 1927, p. 139.
— Notice sur la biologie et l’état actuel du Saumon dans le Nord de l’Espagne.
(Rapport à la Comm. Int. pour l’explor. de la mer.)
— Considérations sur deux espèces abyssales de Poissons récemment entrées au
Musée Océanographique de Monaco , et sur la valeur tératologique possible
de l’une d’elles. Bull. Inst, océan. , n° 497.
— Note sur deux pièces d’ichtyologie et d’erpétologie récemment entrées au
Muséum. Bull. Muséum, 1927, p. 217.
— Observations sur la croissance et l’attitude des jeunos Ça unions ( Salmo
salar L.). Id., p. 358.
— Les Poissons et le monde vivant des eaux, Eludes ichtvologiques; tome II,
la Vie et l’Action, 374 pages, 16 planches coloriées et 52 dessins dans le
texte; Paris, Delagrave, 1927.
— Étude de quelques alevins de descente (Pintos ou Tacons) du Saumon
( Salmo salar L.) provenant du fleuve côtier Pas (Nord de l’Espagne);
Direcc. Gen. de Pesca, Notas y Resumenes, II, 20, Madrid.
— Etude sur les barbillons des Rougets-barbets (G. Mullus ). [En collaboration
avec M1U Verrier.] Ann. Station Océan. Salammbô, 111.
— Considérations sur la nature tératologique probable de quelques formes de
Poissons abyssaux. Congr. intern. de Zoologie de Budapest.
— Lamarck et l’interprétation de la Nature; s5o p. , Paris, Flammarion,
1927.
— Considérations sur la pénétration du Saumon ( Salmo salar L.) dans les
estuaires du littoral de la France pour le début de sa migration de montée.
(En collaboration avec M. D. de Bouville.) Bull. Inst. Océan., n° 5o4.
— Sur l’interruption de la montée des Saumons par la diminution de la teneur
des cours d’eau en oxygène dissous. (En collaboration avec M. Chevey et
Mlle Verrier.) C. R. Acad. Sciences, 19 décembre 1927.
Dr J. Pellegrin, Sous-Directeur du Laboratoire. — Les Barbeaux du Maroc.
C. R. Acad. Sciences, t. »84, 1927, p. 1 585.
— La présence du Crapaud vert au Hoggar. Id., t. i85, 1927. p. 1066.
— Poissons de l’Afrique orientale anglaise recueillis par le R. P. Bernhard. Des-
cription de trois espèces nouvelles. Bull. Soc. Zool. Fr., 1926, p. 384.
— Characinidé nouveau du Cameroun recueilli par M. Th. Monod. Id., 1926,
p. 3go.
16 —
D' J. Pellegrin , Sous-Directeur du Laboratoire. — Poissons intéressants du
marché de Paris. (En collaboration avec le DT Jugeât.) Ici., 1926, p. 53o.
— Description d’un Cyprinidé nouveau d’Asie-Mineure. Id., 1927. p. 34.
— Poissons d’Asie-Mineure, recueillis par M. Gadeau de Kerville. Id., 1927,
p. i39.
— Gharacinidé nouveau du Cameroun recueilli par M. Th. Monod, 2e note. Id.,
1927, p. i39.
— Description d’un Cyprinidé nouveau d’Abyssinie appartenant au genre Disco-
gnathus. Id., 1927, p. 23 1.
— Mormyridés du Cameroun recueillis par M. Th. Monod. Description d’un
genre, de quatre espèces et d’une variété. Id., 1927, p. 294.
— Poissons du Cambodge recueillis par le Dr A. Krempf. (En collaboration avec
P. Chevey.) Id., 1927, p. 3oi.
— Description d’un Siluridé nouveau du Cameroun appartenant au genre Syn-
odontis. Id ., 1997, p. 365.
— Description de Cichlidés et d’un Mugiiidé nouveaux du Congo belge. Rev.
Zool. Africaine, XV, 1927, p. 5a.
— La pêche et la pisciculture dans le Léman. Bull. Soc. Aquic., 1927, p. 17.
— Le Xe Congrès des pêches maritimes d’Alger. Id., 1927, p. 65.
— La disparition des nageoires paires chez les Poissons africains du groupe des
Clariinés. Ann. Sc. Nat. Zool., X, 1927, p. 209.
4 — Les Siluridés du bassin du Congo. Ass.fr. Av. Sc. , G. R. Congrès de Lyon,
1926, p. 426.
— Les Poissons euryhalins de l’Afrique du Nord française. Bull. trim. Ens. prof.
techn. Pêches maritimes, avril-juin 1927, p. 282.
: — L’Agone et sa pêche. La Pèche illustrée , janvier 1927, p. 17.
— Une ville marocaine en Algérie : Tlemcen. Monde col. ill., novembre 1927,
p. 247.
— Les Cèdres de l’Atlas. La Sc. mod., août 1927, p. 2 83.
Mission d’études (Tunisie, Algérie, Maroc oriental) sur les Reptiles,
Batraciens et Poissons.
F. Angel, Assistant. — Synonymie entre un Ophidien et unCladocère, et création
. du genre Simodaphnia. (En collaboration avec P. Chevey.) Bull. Soc. Zool.
France, 1927, p. 44.
— Sur une série de Lézards ( Lacerta vivipara Jacq.) capturés dans le départe-
ment du Puy-de-Dôme. Bull. Muséum, 1927, p. 218.
— Liste des Reptiles et des Batraciens rapportés d’Indo-Chine par M. P. Chevey.
Description d’une variété nouvelle de Simotcs violaceus Cantor. Id., p. 4 96.
— - Seize planches en couleurs , d’après nature , pour l’illustration d’un ouvrage du
professeur Louis Roule , sur les Poissons.
— 17 -
P. Cm; ve y, Assistant. — Sur les réseaux vasculaires transitoires de l’alevin d’dcara
te tr amènes Heckel. G. R. Acad. Sciences, ao avril 1927.
— Sur quelques Corégones du lac du Bourget. Bull. Muséum, 1927, p. aa5.
— Cladocères et Copépodes des étangs de la Brenne (Indre). Bull. S. Z. F., LII,
I, p. 17.
— Sur l’interruption de la montée des Saumons par la diminution de la teneur
des cours d’eau en oxygène dissous. (En collaboration avec M. le Dr L. Roule
et MUe Verrier.) C. R. Acad. Sciences, 19 décembre 1927.
— Rédaction, pour les « Faune et Flore de la Méditerranéen ( Comm . Int. Médit.),
des fiches se rapportant aux Poissons suivants : Sebastes dactyloptera ,
Serranus cet brilla, Rhinobalus rhinobatus, Sphyrna zygœna, Sargus sargus,
S. annularis, S. vulgaris , Mugil auratus , M. cephalus, M. ramada,
M. labrosus. \
— Synonymie entre un Ophidien et un Cladocère et création du genre Simo-
daphnia. (En collaboration avec M. F. Angel.) Bull. S. Z. F., LU, I,
p. 46.
— La Pêche des Tortues aux îles Paracels (mer de Chine). Bull. Soc. Aqu. et
Pèche, XXXIII, p. 10a.
— Compte rendu sommaire de voyage sur les côtes d’Indo-Chine, à bord du
sondeur Octant, en 1925-1926 , avec liste des stations. Bull. Muséum, 1927,
p. 54 et 1 33.
— Sur un genre nouveau de Scorpenidæ du Tonkin. Id., p. 2 a 2.
— Poissons du Cambodge recueillis par le Dr A. Krempf; Description d’un
Cyprinidé nouveau. (En collaboration avec le D’ J, Pellegrin.) Bull. S. Z. F.,
LII, p. 3oi.
— - Résumé de nos connaissances actuelles sur le Tacaud ( Gadus luscus L.)
Systématique, Développement, Croissance, Biogéographie. ( A l’impression :
publications de Y Office scient, et techn. des Pèches maritimes.)
— Triage, Analyses quantitatives et Répartition par grands groupes zoologiques
et botaniques du Plancton recueilli par l’aviso Ville-d’Ys, en 1926, sur le
banc de Terre-Neuve. (A paraître : publications de Y Office scient, et techn.
des Pèches maritimes.)
M“* M. Phisalix. — Rapports existant entre l’immunité antivenimeuse et l’immu-
nité antirabique. Bull. Hist. nat. du Doubs , janvier.
— Les ennemis des Serpents. Revue d’Hist. Nat. appliquée, vol. VIII, n05 8
et 9. , .• ' ■ ' ‘
— 'Coccidiose intestinale de la Salamandre noire, Coccidium Salamandrœ atrrn,
nov. sp. Bull. Muséum, novembre.
— Propriétés du sérum des Couleuvres Aglyphes appartenant au genre Coluber L.
C. R. Acad. Sciences, décembre. >" : • - *;■
Muséum. — xxxiv.
2
— 18 —
Mlic M. L. Verrier, Boursière de doctorat. — Sur l’existence de poches séreuses
dans l’orbite et dans l’œil des Téléostéens. (En collaboration avec le
DrA. Rochon-Duvigneaud.) C. R. Acad. Science», t. 18A, p. 53g, 1927.
— Sur les organes céphaliques transitoires de l’alevin d 'Acara tetramerus Heckel.
Id., p. 1278.
— Sur la détermination du champ visuel anatomique chez les Poissons et les
Batraciens. Id., p. 1/182.
— Sur la réfraction statique de l’œil chez les Poissons. Id., t. i85, p. 1070,
1927.
— Contribution à l’étude des Cécidies d’Auvergne. Bull. Hist. nat. d’ Auvergne ,
n° u, p. 20, 1927.
— Sur la morphologie de la cornée transparente chez quelques Téléostéens.
Bull. Muséum, 1927, p. 36 1.
— Etude sur les barbillons des Rougets-barbets (G. Mullus). [En collaboration
avec M. le Professeur Roule.] Annales de la Station Océanographique de
Salammbô , n° III , 1927.
— - Détermination de l’étendue des champs de vision anatomique chez quelques
Téléostéens. Bull. Soc. Zool., t. LU, p. 32g, 1927.
— Concentration en oxygène dissous de l’eau de quelques lacs, tourbières et
torrents du Plateau central. Bull. Muséum, 1927, p. 5o2.
— ■ Sur l’interruption de la montée des Saumons par la diminution de la teneur
du cours d’eau en oxygène dissous. (En collaboration avec M. le Professeur
Roule et M. Chevey.) C. R. Acad. Sciences, t. i85, p. 1028, 1927.
— Etude anatomique et cytologique d’une cécidie sur Senecio cacaliaster Lamk.
Ann. Soc. Entomologique. (Sous presse.)
— Sur la structure de l’œil de Glarias batrachus L. et à'Ameiurus nebulosus
Lesueur. Ses rapports avec l’habitat et le comportement biologique de ces
deux Siludirés. Bull. Soc. Zool. (Sous presse.) _
Entomologie.
Collections reçues : le laboratoire a reçu en 1927, 88 envois ou collections,
parmi lesquels les plus importants sont : des lots d’insectes recueillis dans
le Nord de l’Afrique, par MM. Dumont et Le Cerf, la collection d’Elaté-
rides (Coléopt.) paléarctiques de Henri du Buysson, de nombreux Ichneu-
monides (Hyménopt.) donnés par M. Seyrig, des Lépidoptères des Samoa,
donnés par M. Buxton, plusieurs centaines de Microlépidoptères du Dane-
mark, donnés par M, Olsen; des Rhopalocères , Saturnides et Noctuides,
donnés par M. Joicey; des Insectes de l’Inde, en particulier des Odonates,
donnés par le Lt-Col. Fraser; des Termites et documents biologiques,
donnés par M. Bathellier ; enfin d’importants envois principalement du
R. P. de Cooman, du Fr. Apollinaire-Marie, de MM. Paul Serre, Surcouf
et R. Ellenberger.
— 19 —
Collections communiquées au nombre de 7 2 , parmi lesquelles :
En Angleterre, à MM. Arrow (Erotylides et Endomychides ) , Uvarov
(Orthoptères); en Amérique, à M. Malloch (Hémiptères); en Allemagne,
à MM. Kleine (Lycides); Walther Horn (Coccinellidcs); en France, à
MM. Bertrand (larves de Dvtiscides); Chopard (Orthoptères); Hdstache
(Gurculionides); Laboissière ( Chrysomélides ) ; Portevin ( Silphides ) ; en
Algérie, de Peïerimhoff (Coléoptères du Maroc); au Maroc, Théry ( Bupres-
tides); M. W. H. T. Tams, British Muséum (Londres); Dr Schmidt,
Musée National hongrois (Buda-Pest); D'Corti (Diibendorf); R. Püngeler
(Àachen), Hill Muséum (Witley); C. Dumont (Paris); E. Le Charles
(Paris); E. Le Moult (Paris).
Travailleurs admis au Laboratoire, en dehors de nombreuses personnes qui
viennent consulter le personnel et les collections :
Coléoptères. — Français : MM. Ch. Alluaud (Carabides), G. Babault
(Cicindélides), Bourgoin (Buprestides), H. Desbordes (Histérides),
Ed. Fleutiaux (Mélasides, Elatérides), P. Marié (Coléoptères de France),
R. Peschet (Dytiscides- Gyrinides), P. de Peyerimhoff (Rhyzotrogus et
Pachydema), M. Pic (Fam. diverses), G. Portevin (Silphides), A. Théry
(Buprestides); Japonais : Yô K. Okada (Lampyrides). — Iconographie :
R. Rlanc, E. Juillerat, L. Planet (Dessinateurs scientifiques).
Hyménoptères, Névroptères, Orthoptères. — Français : MM. Chopard
(Orthoptères), Vignon (Orthoptères), Bathellier (Termites), Seyrig (Hymé-
noptères), le R. P. Piel (Hyménoptères), àrlé (Hyménoptères); Amé-
ricains : Miss Mary Donworth (Hyménoptères), Morgan Hebard (Ortho-
ptères); Anglais: Richards (Hyménoptères) ; Autrichien : Karny (Ortho-
ptères); Russes : Schkaff (Hyménoptères), Shestakov (Hyménoptères);
Suisse : Ferrière (Hyménoptères).
Entomologie générale. — M. G. Macary.
Diptères, Hémiptères. — Français: MM. H. Lhoste, Béraud; Amé-
ricain : M. W. L. Mac Atee; Japonais : M. Teiso Esaki; Suédois: D. Melin;
Diptères : C. Pierre, M. Gaumont, M. G. Portevin; Anglais : M. H. Audcent;
Japonais : M. Shiraki. — Iconographie : M. G. Bouillot, M11* P. J. Boully.
Lépidoptères. — Le service a reçu plus de 370 visites (Déterminations,
Consultations, etc.), parmi lesquelles celles de : MM. G. Talbot (Witley),
R. Biedermann (de Winterthur), Shibuya (Sapporo), Schwanwitscii (Lénin-
grad), Dr Schmidt (Buda-Pest), Rev. et Mrs. Alan Dalby (Rugby), Bala-
chowsky (Alger), Lhomme (Douelle), Blanchard (Eygurandes), R. Olivier
(Evreux), Boullay-Lasserre (Cannes), Caruel (Reims), Ph. Henriot
(Picon), etc.
Rangement et classement de collections :
Coléoptères. — G. Bénard (Prianides), H. Desbordes (Histérides),
E. Fleutiaux (Elatérides).
Orthoptères. — Classement de divers groupes d’ Acridiens (L. Berland
et L. Chopard).
a .
— 20 —
Névroptères. — Classement des Chrysopides, Hémérobiides et Ephé-
mérides (L. Berland).
Hyménoptères. — Classement de divers Ichneumonides ( A. Seyrig ) , des
Guêpes de France (L. Berland).
Lépidoptères. — Le classement des Nymphalides s’est poursuivi, en
même temps que l’intercalation, dans les familles classées précédemment,
de plusieurs milliers de spécimens. Une partie des Papilios d’Afrique a
été remaniée (F. Le Cerf). — Classement dans la famille des Noctuidœ :
de la sous-famille des Phytometrinœ à celle des Noctuidœ exclusivement.
Répartition de plusieurs centaines de spécimens et détermination. Classe-
ment de la famille des Agaristidœ (Ch. Boürsin).
Publications.
E.-L. Bouvier, Professeur. — Notes sur les Nudaurelia , Bull. Muséum, 1926 (paru
en 1937), p. 365-35 1 .
— Les Saturniens du genre Aurivillius, ld., 1927. p. 71-75.
— Tagoropsis Lambertoni, saturnien nouveau de Madagascar, Id., p. 76-77.
— Sur les Saturniens du genre Decachorda, Id., p. 1 46-1/19 une 6gure de
texte.
— Sur quelques Automeris rares ou nouveaux récemment entrés dans les
collections du Muséum de Paris. Lepidoptera, t. II, p. 15-29, avec deux
planches, 1927.
— Sur le classement des Bunœa, qui appartiennent au groupe du B. oubie. Id.,
p. 29-B2.
— Sobre algunos Satumidos de las regiones andinas. Bol. soc. Columbiana Cienc.
Natur., t. XVI, p. 45-5o, 1927.
— Quelques observations sur les Saturnides attaciens du genre Coscinocera.
Bull. Soc. ent. de France, 1937, p. lAg-ifii.
— Saturniens du Musée du Congo belge, Bev. zool. afr. , t. XV, p. 129-171,
avec 6 figures de texte, 1927.
— Étude sur les Cératocampidés de la collection Charles Oberthur. Ann. Sc.
nat., Zool., (10), t. X, p. 283-288, avec une figure de texte et 3 plan-
ches, 1927.
— Sur les Saturniens d’Afrique. C. B. Acad. Sciences, t. 186, p. 1289-1292,
19a7;
— Sur le Papillon séricigène de l’Ailanthe et les formes affines. Bull. Acad.
nation, d’agriculture, 9 novembre 1927, 19 pages.
P. Lesne, Sous-Directeur du Laboratoire. — Diagnoses de Clérides Indochinois
nouveaux appartenant au genre Cladiscus. Bull. Muséum, 1927, p. 78-79.
— Les Gyrins subfossiles de Belle-Isle-en-Mer. Ç. B. Acad. Sciences, C. R. 1927»
t. m, p. 566-566.
21
P. Lesne , Sous-Directeur du Laboratoire. — Quelques particularités biologiques
des Gastroidea (Chrysomelidæ). Coleoptera 1927, vol. Il, fasc. 2, p. 95-96.
— Sur une Cétoine malgache du genre Euchrœa. Id., fasc. 3, p. 1/18.
L. Berland, Sous-Directeur du Laboratoire. — Rectification de quelques noms
d’Odynères employés par Ferton. Ann. Soc. ent. France, 1927, p. 92.
— Description d’un Odynère nouveau de France. Op. cit., 1927, p. 110.
— Les Sphegidæ du Muséum national de Paris, 4® note. Bull. Muséum, 1927,
p. i5o-i56, fig. 5-i 6.
— Note sur les Araignées recueillies aux îles Marquises par le R. P. Siméon
Delmas. Op. cit., p. 366-368, 3 fig.
— Le venin des Araignées. Rev. scientifique, 1927, n° 9, p. 267-271, fig. 106-
109.
— Sur une Araignée myrmécomorphe de Nouvelle-Calédonie. Bull. Soc. ent.
France, 1927, p. 5a-55, 7 fig.
— Contributions à l’étude de la Biologie des Arachnides. 2® mémoire. Arch. zool.
exp., 1927, 66, notes et revue, 2.p. 7-22, fig. 1-20.
— Hyménoptères : Fossores et Mellifera, dans : Mission Rohan-Chabot, Angola
et Rhodesia (1912-191/1), t. IV, fasc. 3, p. 1A7-158, 10 fig.
G. Bénard, Assistant. — Description d’une nouvelle espèce de Polyhirma du
Congo Belge, Bassin du Kassai ( Carabidæ ). Bull. Muséum, 1927, p. 36 g-
370, 1 fig.
— Etude des Anthiinæ (Carabidæ) , recueillis par la mission de M. de Rohan-
Chabot, dans l’Angola et dans la Rhodesia du Nord (1912-191/1), t. IV,
Histoire naturelle, fasc. 3. Insectes, p. 17-26, 6 fig.
— Étude des Rhyssemus recueillis par la mission de M. de Rohan-Chabot
(1912-191/1), t. IV, Histoire naturelle, fasc. 3, Insectes, p. 137-189,
1 fig.
F. Le Cerf, Assistant. — Lépidoptères nouveaux du Muséum National d’His-
toire naturelle. Enc. entom., III, Lepidoptera, II, p. 44-58 , pi. IV, 1927.
— Description d’un Charaxes nouveau d’Abyssinie. Id., p. 1 4 4 , 1927.
— Aegeriidæ nouvelles du Tonkin. Id., p. 1/17-1/19 , 1927.
— Sur la validité de certains termes génériques attribués à Linné. Id., p. i53-
167, 1927.
— Chargé — en compagnie de M. G. Talbot — d’une mission au Maroc, à
travers le Grand Atlas (de Taroudant à Marrakech), IV-VII-1927, par le
Muséum National d’Histoire naturelle et l’Institut scientifique chérifien.
E. Ségdy, Assistant. — Etudes sur les mouches, parasites et les formes voisines.
I. Contribution à la connaissance des chrysomyiinæ typiques. Enc. ent.,
Diptera, IV, p. 1-1 5.
— Description d’une nouvelle espèce d'Ormia, R.-D. Id., IV, p.
— 22 —
F. Séguy, Assistant. — Notes sur les moustiques, de F Afrique mineure, de
l’Egypte et de la Syrie, II, Id., IV, p. 27 et 28.
— Faune de France, t. XVII. Diptères. Brachycères. II, Asilidœ, 1927, p. 190
et fig. 38é.
Ch. Boürsin , Aide technique. — Collaboration au Catalogue des Lépidoptères de
France. ( Edition Amateur de Papillons ) , partie : Noctuidæ ( suite) ,100 pages,
1927.
— Contributions à l’étude des Noctuelles trifides. Enc. entom. III, Lepidoptera ,
II, A, p. i3A à i43, A fig., pl. VIII, 1927.
— Délégué par le Laboratoire d’Entomologie comme représentant au Congrès
International de Zoologie, tenu à Budapest, en septembre 1927.
Zoologie : Vers et Crustacés.
Collections reçues : de MM. G. Petit : Crustacés, Vers, Arachnides, Myriapodes
(Madagascar); Chevey : Crustacés, Vers (baie d’Along) ; Gruvel : Crustacés,
Vers, Arachnides (côtes du Maroc); C. Porter : Arachnides (Chili);
Siméon Delmas : Crustacés, Vers, Arachnides, Myriapodes (Iles Marquises);
R. Anthony : Vers (Otarie du Muséum); Frère Claude Joseph : Arachnides,
Peripates (Chili); Gromier : Arachnides, Myriapodes (Guinée française);
L. Seurat : Vers (Alger); R. Decary : Crustacés, Vers, Arachnides, Myria-
podes (Madagascar); Léger : Arachnides (France); M. Serand : Crustacés,
Arachnides (Iles de Los); Dumont : Arachnides (Tunisie); R. Dollfus :
Vers (Maroc); Burollet : Crustacés, Vers, Arachnides (Maroc).
Collections prêtées, pour études, à MM. Chevey, à Paris (Vers); W. T. Calman,
à Londres (Crustacés); R. Vogel, à Stuttgart (Arachnides); J.-G. de Man,
à Jerseke (Crustacés); G. Petit, à Paris (Crustacés); W. A. Cunnington,
à Londres (Crustacés); Sollaud, à Rennes (Crustacés); Vandel, à Toulouse
(Crustacés).
Travailleurs admis au Laboratoire : M11* H. Delage (Trématodes), MM. P. Mathias
(Trématodes), E. Fischer (Crustacés), Schlegel (Crustacés Brachyures),
YôOkada, de Tokio (Crustacés et Vers), J.-L. Dantan, d’Alger (Annélides);
L. Berland (Arachnides), Mello-LeitaS, de Rio de Janeiro (Arachnides),
L. Clerget (Travaux de bibliographie), L. Sirvent, de Monaco (Crustacés
Macroures), R. Sherriffs, de Southampton, (Arachnides), A. Madry, du
Havre (Isopodes), Th. Monod (Crustacés), J. Bathellier (Travaux de
Bibliographie).
Entretien et accroissement des collections : Classement des collections reçues ,
détermination de Vers , Crustacés , Arachnides.
Publications.
Ch. Gravier, Professeur. — La phase pélagique de la vie des Annélides poly-
chètes à l’époque de la maturation sexuelle. Conférence faite au X° Congrès
international de Zoologie de Budapest, le h septembre 1927"
— 23
C. Gravier, Professeur. — Le Xe Congrès international de Zoologie de Buda-
pest. Bull. Muséum, 1997, p. 465.
— L’Institut hongrois de recherches biologiques de Tihany (sur le lac Balaton).
Bull. Muséum, 1927, p. 468.
Ch. Gravier et J.-L. Dantan. — Sur la famille des Néreidiens (Annélides poly-
chè tes) et leurs formes sexuées. C. R. Assoc. Franc. Avanc. Sciences , Constan-
tine, 1927.
— Sur les stolons sexués acéphales d’une Annélide polychète Syllis (Haplosyllis)
spongicola Grube. Bull. Muséum , 1927, p. 3?8.
— Sur les Annélides polychètes recueillies en pêches nocturnes à la lumière
dans la baie d’Alger (Xe Congrès international de Budapest), 4 septem-
bre 1927.
L. Fage, Sous-Directeur du Laboratoire. — Sur le rythme lunaire des essaimages
du Nereis irrorata Malmgr. (en collaboration avec B. Legendre). Bull. Soc.
Zool. de France, 1927, LII, p. 84.
— Arachnides in Mission Rohan-Chabot, Angola et Rhodesia, IV, fasc. 3 , p. 189.
Paris 1926, 1927.
— Sur le «stade natantn ( Puerulus ) de la Langouste commune ( Palinurus vul-
garis ). Arch. Zool. Exp. et Gen., t. 67, N. et R. n° 2.
— Pêches planctoniques à la lumière , effectuées à Banyuls-sur-Mer et à Concar-
neau. I. Annélides polychètes. Arch. Zool. Exp. et Gen., t. 67, fasc. 2,
p. 23 à 222 , fîg.
M. André. Assistant. - Sur deux types de Thrombidions de la collection Lucas.
Bull. Muséum, 1927, p. 253.
— Sur YErythraeus plumipes de L. Koch et de Lucas. Bull. Muséum, 1927,
p. 38o.
— Sur quelques nouveaux cas d’observation du Leptus autumnalis Shaw. Bull.
Soc. Zool. France, 1927, LI1I, p. 3 1 3.
— Digestion «extra -intestinale» chez le Rouget ( Leptus autumnalis Shaw), Bull,
Muséum, 1927, p. 5og.
— Acariens recueillis en Algérie et en Tunisie par M. H. Gauthier (ire liste).
Bull. Soc. Hist. nat. Ajrique du Nord, 1927.
Yô K. Okada. — Un cas nouveau de myiase du tube digestif causé par la larve
de Psychoda 6-punctata Curt. Ann. Parasit., 1927, V, p. io5.
— Céphalopodes japonais des collections du Muséum (I). Bull. Muséum, 1927,
p. 93.
— Contribution à l’étude des Céphalopodes lumineux (I). Bull. Inst. Océan. f
n° 494.
— Régénération du siphon des Mollusques Lamellibranches. Bull. Soc , Zool, de
France, LU, p. 92.
— n
Yo K. Okada. — Contribution à l’étude des Céphalopodes lumineux (II). Bull.
Inst. Océan., n° A g g .
— Luminescence chez les Mollusques Lamellibranches. Bull. Soc. Zool. France,
LU, p. g5.
— Céphalopodes japonais des collections du Muséum (II). Bull. Muséum, 1927,
p. 172.
— Staurosoma, Copépode parasite d’une Actinie : Description de S. Caulleryi
nov. sp. Ann. Zool. Jap., 1927, vol. 11, p. 178.
— Copépode parasite des Amphibiens. Nouveau parasitisme de Lerunea cypri-
nacea. Ann. Zool. Jap., 1937, vol. 11, p. i85.
— Études sur la régénération chez les Cœlentérés. Arch. Zool. Exp. et Gen.,
t. 66,p. Û97.
— Note sur l’Ontogénie de «Charybdea Bastonii-n Haacke. Bull. Biol. Fr. et Belg. ,
1937, LXI, p. ail.
— - Sur l’origine de l’Endoderme des Discoméduses. Bull. Biol. Fr. et Belg.,
1937, LXI, p. s5o.
Yersuche über die Wirkung der Dotterwegnahme am Meroblastischen Ei (Ei
von Loligo bleekeri Keferstein). Zool. Anz., 1927, Bd. LXXIII, p. a8o.
A. Mello-Leitao. — Notes sur quelques Araignées brésiliennes de la collection
E. Simon. I. Les Palpimanides de l’Amérique du Sud. Bull. Muséum,
1927 , p. 86.
— Essai sur les Sénoculides Simon. Bull. Muséum, 1927, l’asc. 2, p, i64 et
fasc. 3, p. 247.
Malacologie.
Collections reçues. — Parmi les plus importantes entrées du laboratoire, il y a lieu
de signaler les dons de MM. A. Vayssière, Professeur honoraire à l’Univer-
sité de Marseille : Mollusques Nudibranches; P. Serre, Consul de France à
Auckland : Mollusques; le R. P. Simèon Delmas, Missionnaire aux îles
Marquises : Mollusques, Echinodermes , Coraux; Armbuustek : Collection
de Mollusques de M. Arnoul; P. Carié : Mollusques de l’ile Maurice;
Kilian, Lieutenant de vaisseau : Plancton de Tahiti; Cl J. -B. Charcot,
Membre de l’Institut : Collection du Pourquoi-Pas ?; J. Risbec, Professeur
au Collège de Nouméa : Mollusques Nudibranches; Mmc Falco : Perles et
nacres léguées par feu M. A. Falco, ancien Président de la Chambre de
commerce des perles et diamants; Mugnier-Serand, Gardien de phare aux
îles de Loos : Coralliairés; Collection Risso (Musée de Nice) : Mollusques
"et Coralliairés.
Travailleurs ayant utilisé les matériaux fournis par le Laboratoire: MM. R. Kqehlkr,
: Correspondant de l’Institut, Professeur à l’Université de Lyon : Échino-
dermes des collections du Muséum et de diverses croisières; E. Topsent,
Professeur à l’Université de Strasbourg : Spongiaires ; A. Billard , Profes-
seur à l’Université de Poitiers : Hydroïdes ; R. P. Teilhard de Chardin
25
Professeur à l’Université Catholique : Mollusques terrestres de Chine; Th.
Mortenskn, Professeur à l’Université de Copenhague : Eehinides; Yô Okada,
Assistant à l’Université de Tokio : Céphalopodes; Mme Pruvot Fol, Docteur
ès sciences : Mollusques ; Soos , Directeur du Musée de Budapest : Mollusques ;
Dr Wagner , Professeur au Musée de Budapest : Mollusques terrestres ; P. Fis-
cher, Assistant à la Faculté des Sciences de Paris (Enseignement P. C. N. ) :
Mollusques; Prashad, Intendant du Muséum de Calcutta : Mollusques
fluviatiles; Rodssin, Directeur d’école à Troyes : Mollusques de France;
Colonel Connollï, de l’armée britannique : Mollusques terrestres d’Afrique ;
Mattai, Professeur à l’Université de Punjab : Coraux de l’Océan, Indien;
J. Risbec, Professeur au Collège de Nouméa : Mollusques Nudibranches;
Bodry, Assistant à l’Office scientifique des pêches : Mollusques Lamelli-
branches; Fontaine, Licencié ès sciences : Préparation de mission dans
l’Océan Indien; Léprëvier, Commandant en retraite à Vendôme : Mol-
lusques; Moazzo, à Alexandrie, Égypte : Mollusques; Harant, Assistant à
la Faculté des sciences de Montpellier : Tunieiers; Agafonoff, d’Odessa :
Mollusques; Remy, Assistant à la Faculté des sciences de Nancy : Echi-
nodermes de la croisière du Pourquoi-Pas ?
Personnel. — Le personnel du Laboratoire s’est, accru par la nomination
de M. Paul Tcherniakobsky, Préparateur sans traitement.
Matériel. — Les crédits supplémentaires accordés sur la taxe d’appren-
tissage ont permis d’organiser un atelier de Photographie pourvu d’un
important matériel moderne. L’installation n’est pas encore complète; il
faut espérer qu’un crédit nouveau permettra de l’achever.
Publications.
L. Joubin, Professeur. — Faune de la Méditerranée, publiée par la Commission
internationale pour l’étude de la Méditerranée. Direction de la publication
et collaboration (Coralliaires) , fasc. 1 et 2 , 1927.
Ed. Lamy, Sous-Directeur du Laboratoire. — Sur diverses coquilles de la mer
Rouge figurées en 1 83 0. par Léon de Lahorde. Bull. Muséum, 1926,
p. 878-383.
— Révision des Myidee vivants du Muséum national d’Histoire naturelle de
Paris. Journ. de ConchyL, LXX, 1926, p. i5i-i85.
— Description d’une Pholade nouvelle de la côte d’Ànnam. Bull. Muséum, 1027,
p. i8o-i83.
— Description d’un Lamellibranché nouveau des îles Marquises. Id., p. 18A-
1 85.
— Les Spondyles de la mer Rouge (d’après les matériaux recueillis par le
Dr Jousseaume). Id., p. 259-266 et 3oi-3o8.
— Liste de Coquilles marines recueillies par M. E. Aubert de la Rüe à la côte
d’ivoire. Id., p. 385-388.
— Révision des Teredinidœ vivants du Muséum national d’Histoire naturelle de
Paris. Journ. de Conchyl., LXX, 1926, p. 201-284.
— 26 —
L. Germain, Sous-Directeur du Laboratoire. — Mission Rohan-Chabot. Mollusques
terrestres et fluviatiles, in-4°, 4o p. , i4 fig. dans ie texte.
— Faune des îles de ia mer Méditerranée occidentale. Commission internatio-
nale de la Méditerranée. Rapports et Procès-Verbaux, in-4°, p. i53-i8o,
9 cartes dans le texte.
— Le faune malacologique des Hautes Montagnes de l’Afrique occidentale. C.R.
Soc. Biogéographie , p. 77-81.
— - Note sur les migrations de l’Australie vers l’Amérique du Sud. Id., p. 1 4-
16.
— La distribution géographique des Anguilles. Bull. Soc. d’Océanographie de
France, n° 34, p. 666-671 et n° 35, p. 678-682, 3 cartes.
— La faune des îles Sandwich. Congrès Pan-Pacifique, ho p., in-8°.
— L’origine et les caractères généraux de la faune malacologique des îles du
Cap Vert. Congrès des Sociétés savantes , Poitiers, p. 3 7 6-4 0 5 , 1 carte.
— Publication du 3e et dernier volume de la Préhistoire Orientale de J. doMon-
gan, in-8°, 5oo p. , 600 fig., 3 planches.
G. Ranson, Assistant. — L’absorption de matières organiques dissoutes par la
surface extérieure du corps chez les animaux aquatiques. Ann. de l’Institut
Océanographique , t. IV, fasc. III, 1927.
Botanique : Organographie et Paléontologie végétale.
Collections reçues de MM. Loubière, Assistant : Une importante collection de
végétaux fossiles des houillères d’Albi (Tarn), et une série d’empreintes
du Stéphanien moyen de l’Aveyron; Clavery : un bois pétrifié de la rive
gauche du rio Magdalena (Colombie).
Mouvement des collections. — Les échantillons entrés à la collection sont au nombre
de deux cent soixante-six.
Travailleur admis au Laboratoire : M. Thomson, Professeur à l’Université de
Toronto : Etude des échantillons de Botryopteris jorensis de la collection
Renault.
Publications.
J. Costantin, Professeur. — Recherches sur les relations du Pin silvcstre et du
Bolet granulé (avec M. Dufour), Ann. Sc. nat. Botan., 10e série, t. IX,
p. 271, avec une photographie. .
— Un programme pour la lutte contre la dégénérescence de la Pomme de terre.
Id., p. 281.
— La Tricholoma pseudo-acerbum (avec M. Dufour). Bull. Soc. mycol., 1927.
— Importance économique et agricole des cultures montagnardes tropicales.
C. B. Acad. Sciences, t. i84, p. 1 385 , 20 juin 1927.
J, Costantin, Professeur. — Utilisation des montagnes en Agriculture.
C. R. Acad. Agriculture, t. i3, n° 22, p. 7/18, 29 juin 1927.
— Essai d’une théorie de la cure d’altitude. C. R. Acad. Sciences, t. i85, p. îk,
îû juillet 1927.
— La cure d’altitude. Son emploi et son efficacité en Pathologie végétale.
Essai d’une théorie de ce phénomène. Ann. Sc. nat. Rotan., 10e série,
p. 299 à 366, avec 9 fîg. dans le texte, 1927.
— Peut-on employer le mot «acclimatation» à propos du Pleurotus de l'Eryn-
gium campestre ? Rull. Muséum, 1927, p. 5â3-5â/i.
— Notice sur le Professeur Philippe vais Tieghem, 1839-191/1. Arch. du Muséum.
6e série, t. 2 , p. 1 à 19 , 1927.
P.-H. Fritel, Sous-Directeur du Laboratoire. — Observations sur le rhizome des
Nymphéacées de l’Oligocène. Rull. Muséum, 1927, n° h.
— La flore alurienne de Fuveau, d’après les matériaux de la collection de
Saporta. Rull. Muséum, août 1927.
A. Loubière, Assistant. — Les dépôts houillers des vallées de l’Aveyron et du
Lot sont-ils synchroniques ? C. R. Acad. Sciences , t. 1 8 h , p. 160, 1927.
P. Lemesle, Élève du Laboratoire. — Contribution à l’élude de la composition
floristique des prairies et des pâturages de la région du Lautaret. Ann. de
la Soc. française de l’Economie alpestre, 6e année, 1927.
— De l’existence du liège intraligneux chez une Labiée ( Hymenocrater bitumi-
nosus). Rull. Soc. botan. de France, décembre 1927.
J. Leandri, Elève. — A continué ses recherches sur l’anatomie des Thyméléacées.
Mile Friand, Élève, Boursière de doctorat. — A poursuivi ses recherches sur les
Séneçons tropicaux.
Athanas D. Athanassoff, Élève. — A déposé à la Sorbonne pour le doctorat
d’Université, le travail suivant qui a été accepté et est à l’impression :
«L’Anatomie et la maturation des chaumes du pied de Blé colosse de
Bazgrad ( Triticum turgidum..)»
P. Lebard, Assistant, etM11' Yalène Jacdel, Professeur au Lycée Victor-Duruy. —
Ont continué leurs travaux sur la flore alpestre.
Botanique : Phanérogamie.
Le Service de Phanérogamie a poursuivi régulièrement ses travaux habituels
pendant le courant de l’année 1927.
Le personnel, trop restreint, a eu à déterminer les nombreuses collections qui
nous arrivent de tous les pays et en particulier les plantes d’Extrême-Orient pour
l’élaboration de la Flore générale de l’Indo-Chine , en cours de publication.
— 28 —
La recherche des matériaux pour les études poursuivies par les Botanistes
n’appartenant pas au Laboratoire, puis la réintercalation des mêmes plantes
après étude ont exigé d’autant plus de temps de la part du personnel que ces
visiteurs ont été plus nombreux dans le cours de l’année 1927 et que plusieurs
étudiants ont demandé et reçu des matériaux pour la préparation d’une thèse de
doctorat ès sciences.
Collections reçues en 1927. — Le service reçoit tous les ans des collections de
plantes de toutes provenances, fournies soit par des voyageurs naturalistes,
soit par des établissements similaires étrangers.
MM. Decary : Plantes de Madagascar, A. 700 échantillons; Poilanë :
Plantes d’Indo-Chine , 3. 000; Surcouf : Plantes de Mozambique, 900;
British Muséum : Fougères de la collection Forbes, 999; Frère Victorin :
Plantes du Canada, 8o3; Plantes diverses : Europe centrale, Asie centrale ,
Chine, Tonkin, Afrique du Nord, Afrique équatoriale, Madagascar (H. Per-
rier de La Bathie), Amérique, etc., 1927. Total : 11.239 échantillons.
De nombreux botanistes français et étrangers ont été admis à poursuivre
des recherches dans les collections de Botanique du Muséum :
Botanistes jrançais ayant travaillé au Laboratoire. — MM. Prof. Maire, d’Alger;
Prof. Jumelle, de Marseille; J. Hadamard , du Collège de France; Aug. Che-
valier, Directeur du Laboratoire d’Agronoinie coloniale; Hickel, Conser-
vateur des Eaux et Forêts; Mu* Camus; R.-P. Sacleux; Chermezos, de la
Faculté de Strasbourg; H. Humbert, de la Faculté d’Alger; Friedel, de la
Faculté de Nancy; C* Saint-Yves; Dop, de la Faculté de Toulouse;
Cherfils; Denis, de la Faculté de Clermont-Ferrand; Chouard; abbé Four-
nier; Dode; Gaume; etc.
Botanistes étrangers ayant travaillé au Laboratoire. — MM. Prof. Trelease, de
Urbana; Mme Agnès Chase, de Washington; Lincoln Robinson, de Wash-
ington; Prof. Blakesley, de New-York; Schneider, de l’Arnold Arboretum;
Prof. Kudo, de Taiwan; Koidzumi, de l’Université de Kyoto; Baker, du
British Muséum; Miss Haydon; Hutchinson, de Kew; Prof. Fkdde, de
Berlin-Dahlem; Wolf, de Berlin-Dahlem; Prof. Seeliger, de Berlin-
Dahlem; Prof, van Steenis, d’Utrecht; abbé Rodriguez, de Santa-Fé de
Bogota; Prof. Fedtschenko, de Leningrad; Prof. Vavilov, de Leningrad;
Prof. Flaksberger, de Leningrad; Prof. Navachine, de Moscou; Mme Vera
Nekrassova, de Leningrad; Stapf, de Londres; Aug. Henry, de Dublin;
Prof. Miyabe, de Formose; Hayek, de Vienne; Thomson, de Toronto;
Prof. Schonland, de Grahamstown; Lacaita, de Londres; Prof. Tanaka,
de l’Université du Kyüshü; Dr Enander, de Liliherrdal; Lewitsky, de
Leningrad; Prof. Mattirolo, de Turin.
Visiteurs divers. — Des renseignements botaniques divers ont été en outre
fournis à 1 106 botanistes, étudiants, commerçants ou ingénieurs appar-
tenant à des services publics ou privés (Faculté de Pharmacie , Institut
nat. d’Agronomie coloniale, Services des Bois coloniaux, Agences écono-
miques coloniales , Douanes , Octroi , Laboratoire municipal , Compagnies de
chemins de fer, etc.). . . .. ■
Publications.
Le Service de Phanérogamie a continué ïa publication de la Flore d’Indo-Chine
dont le dernier fascicule porte le n° 38.
Les fascicules parus en 1927 sont les suivants :
Vol. IV, fasc. 4, Scrojulariacées (p. 337-464), auteur M. G. Bonati.
Vol. V, fasc. 6, Euphorbiacées (p. 517-676), auteurs, MM. F. Gagnepain et
L. Beille.
On peut admettre que la publication effectuée à ce jour représente les deux
tiers de l’ouvrage total.
Le Service a en outre publié le fascicule 3 , du tome IV des Notulæ Systematicœ.
H. Lecomte, Professeur. — Sur le Viscum Perrieri, H. Lee. de Madagascar.
Bull, Muséum, 1927, p. 99.
) '
— A propos du fruit et de la graine des Sapotacées. Id., 1927, p. 186.
— Le genre Viscum à Madagascar Notulæ systematicœ , t. IV, p. 65.
F . Gagkepain , Sous-Directeur du Laboratoire. — Why Lysimachia Nummularia L. ,
always very floriferous , is ordinarily stérile. Memoirs of the Horticult. Soc.
of New York, III, p. 373-376.
— Espèces nouvelles de Ficus. IL Lee. Not. sy st., IV, p. 84-98.
— Un genre nouveau de saxifragées : Francfleurya (en collaboration avec
M. Aug. Chevalier). A. Chevalier, Revue de culture appliq. et de bot. colon.,
VII, n° 74, (1927), 4 p. et 1 pl.
— Euphorbiacées (en collobaration avec M. L. Beille). Fl. gén. de l’Indo-Chine ,
V, fasc. 6 , p. 517-678 et i3 vignettes.
— Ulmacées. FL générale Indo- Chine, V, fasc. 6, p. 673-678.
P. Danguy, Sous-Directeur du Laboratoire. — Deux Cryptocarya nouveaux de
Madagascar. Bull. Muséum, 1927, p. 523.
P. Danguy et P. Choux. — Sapindacées malgaches nouvelles ou peu connues.
(Suite). Bull. Muséum, 1927, p. 102.
François Pellegrin, Assistant. — P’antæ Letestuanœ novœ ou Plantes nouvelles
récoltées par M. Le Testu, de 1907 à 1926, dans la forêt du Mayombe :
XIII. Logadiacées, Verbénacées, Podostémacées. Bull. Muséum, 1927,
p. 267.
— XIV. Podostémacées, Euphorbiacées, Bull. Muséum, p. 525.
— Une espèce problématique : Berlinia Adansoniana, Guill. et Perrott. Bull. Soc.
Bot. France, LXXIV, 1927, p. 622.
— Orobanchacées , in H. Lecomte. Fl. gén. de l’Indo-Chine, IV, fasc. 4, p. 46 1.
— Notices botaniques sur des bois utiles d’Afrique : Okoumé, N’Dola. Colonies-
Sciences, 1927.
— Nombreuses analyses bibliographiques dans le Bull. Soc. Bot. France, LXXIV,
1927.
— 30
R. Benoist, Assistant. — Nouvelles Acanthacées d’Indo-Chine. Bull. Muséum,
1937, p. 106.
— Plantes récoltées par M. Monod, en Mauritanie, Id., p. 188.
— Espèces nouvelles de Phanérogames de la Guyane française, Id., p. 370.
— Descriptions d’espèces nouvelles d’ Acanthacées de Madagascar. Id., p. 389.
— Acanthacées nouvelles de Madagascar. Id., p. 599.
— Sur le bois de quelques Anonacées américaines. Bull. Soc. Bot. France , 1937,
p. 381.
— Acanthacées nouvelles du Gabon. Id.
— Les Hyménoptères mellifères des Alpes. Bull. Soc. de Biogéographie , 1937.
— Sur la biologie des Dolichurus. Ann. Soc. Entomol. de France, 1937, p. 111.
— Une nouvelle espèce d’Osmie d’Algérie. Id., p. 370.
L. Rodriguez. — Contribution à la flore du Guatemala. Bull. Soc. Bot. France,
1997.
MUe A. Camus. — Une nouvelle Fumeterre hybride du Yar. Bull. Soc. Botan.
France, LXXIV, 1937, p. h 34.
P. Caoux. — Nouvelles observations sur les Asclépiadacées malgaches de la région
d’Ambovombe. Bull. Muséum, 1997, p. ig3.
Botanique : Cryptogamie.
Collections reçues : Dr Felippone (Uruguay), P. Champagnat (Cuba), C. Du-
mont (Tunisie), Decarï (Madagascar), Démangé (Indo-Chine), Dismier
(France), G. Petit (Madagascar), M. Grisol (Venezuela), R. Gaume
(env. de Paris), Laing (Nouvelle-Zélande), L. Mille (Equateur), D. Per-
rault (env. de Paris), Regel (Lithuanie), P. Serre (Nouvelle-Zélande),
Waterlot (Madagascar).
Echantillons communiqués à MM. Arnaud (Paris), Boergesen (Copenhague),
Bresadola (Trente), Frémy (Saint-Lô), R. P. Luisier (la Guardia, Espagne),
Malta (Riga), Potier de La Varde (Lez-Eaux), Stdow (Berlin), Thériot
(Fontaine-la-Mallet) , Zahlbruckner (Vienne) , Zundel (New Haven Ü. S. A.).
Visiteurs étrangers : i5.
Travailleurs admis au Laboratoire : Mm° P. Lemoine, M1,e Dugas; MM. R. Heim,
. Dismier, M. Lefèvre, J. Feldmann, H.-J. Maresquelle , P. Jovet, G. Deflan-
dre, R. Gaume, R. Lami, H. Romagnesi, P. Cohen, Flon, Dr Vermorel.
Malençok.
Publications.
L. Mangin , Professeur. — Le Conseil scientifique international à l'Institut inter-
national d’ Agriculture à Rome. C. R. Acad, d’ Agriculture, T. XIII, n° 3i,
23 novembre 1929, p. 979.
31 —
L. Mangin, Professeur. L’Institut des Recherches agronomiques. Id., T. XIII,
21 décembre 1927^. i.n3.
— La campagne phytopathologique en 1926. Id., T. XIII, 21 décembre 1927,
p. 1.1 15.
— Allocution prononcée à l’inauguration du Vivarium. Bull. Muséum, p. 46o-
662.
— N. Patoüillabd (1854-1926). Notice nécrologique. Bull. Soc. mycol. Fr.,
fasc. 1, 1927, p. 8-23.
P. Allorge, Sous-Directeur du Laboratoire. — Sur la végétation des bruyères à
Sphaignes de la Galice. C. R. Acad. Sc., t. 1 84, 1927, p. 223-225.
— Notes sur les complexes végétaux des lacs-tourbières de l’Aubrac (en colla-
boration avec Marcel Denis), Arch. de Bot., t. I, p. 17-36, 3 fig. , 1927.
— Les bombements de Sphaignes , milieu biologique. C. R. somm. Séances Soc.
Biogéogr., 4e année, p. 2-3, 1927.
— Muscineas nuevas para la flora espanola. Bol. R. Soc. Esp. Ilist. Nat., t. 27,
p. 455-459, 1927-
— Remarques sur quelques plantes rares ou intéressantes de ia Galice. Bull. Soc.
Fr., t. 74. (Sous presse.)
— Remarques préliminaires sur, la flore muscinale des hautes montagnes de la
péninsule ibérique. C. R. Somm. Séances Soc. Biogéogr., 5e année, p. to3-
io4 , 1927.
— Rryotheca iberica , fasc. I, n05 i-5o.
P. Allorge et G. Hamel. — Revue algologique, 1. 1, n05 i-4.
Paul Hiers, Assistant. — Pourquoi le nom de Riella Mont, a-t-il été substitué à
celui de Durieea Bory et Mont., dans un genre nouveau d’Hépatiques ?
Bull. Muséum, 1927, p. 394-397.
— Bory de Saint-Vincent à l’île Bourbon. Rev. de l’Agenais, 1927, p, 179-186.
G. Hamel, Assistant. — Recherches sur les genres Acrochœtium Naeg. et Rhodo-
chorton Naeg. (Thèse présentée à la Faculté des sciences de Paris, 1927.)
Mm* P. Lemoine. — Les Mélobésiées de la Craie de Maestricht. Congrès des Soc.
Savantes, Poitiers 1926, p. 116-120, 3 fig. paru 1927.
— - Corallinacées du Maroc, II, Bull. Soc. Sc. nat. Maroc, VI, 3o juin 1926,
p. 106-108 , paru Rabat-Paris 1927.
— Les algues calcaires des îles Galapagos. Soc. de Biogéographie , 4e année , n° 3o,
p. 71 à 75, 17 juin 1927.
— Sur quelques algues calcaires du Nummulitique de la Haute-Savoie. Bull.
Muséum, novembre 1927, p. oh 8-554 , 6 fig. texte.
— Les Solenopora du Jurassique de France. Bull. Soc. Geol. Fr., [4] XXVII,
1927, 7 fig. texte, 2 pl. , 5 décembre 1927, paru 1928.
— Etude des Mélobésiées tertiaires d’Algérie. A. F. A. S. Congrès de Constan-
tine. Avril 1927. (A l’impression.)
— 32
MiU Dügas. — Observations sur les Hépatiques des environs de Montpellier.
Bull. Soc. Bot. Fr., 1927, p. 107-112.
N. Patouillard. — Travaux posthumes de N. Patouillard (réunis par R. Heim).
I. Champignons nouveaux de l’Annam. Bull. Soc. Mycol. Fr., t. XLIII,
p. 24-34 ,1927.
Roger Heim, Préparateur à l’École des Hautes -Études. — Remarques socio-
logiques sur les champignons non parasites des hautës montagnes de
l’Europe. C. B. somm. Soc. Biogéogr., n° 2 4, 1927.
— • Fungi Brigantiani (2" série). T. Quelques Ustilaginales des régions du Lau-
taret et du Briançonnais. Bull. Soc. Mycol. Fr., t. XLIII, p. 5 9 -64 , 1927.
— ; Fungi Bngantiani ( 2e série). II. Première contribution à l’étude des Urédi-
nales du haut bassin de la Durance. Bull. Soc. Myc. Fr., t. XLIII, p. 64-
U*. 19a7-
— Pathologie végétale. Jardinage , t. XIV-XY, 1927.
J. Offner et R. Heim. — Distribution géographique d’un champignon médite r-
ranéo-atlantique. C. R. somm. Soc. Biogéogr., n° 26, 1927.
G. Malençon. — Quelques espèces inédites de Discomycètes. Bull. Soc. Myc. Fr.,
t. XLIII, p. 95-106, pl. YI, 1927.
R. Potier de La Varde. — Hookeriopsis Mittenii nom. mutât. Archives de Botanique,
t. I, p. 138-189.
— A propos de Phasconia Balansæ C. M. Ibid., n° 2, 1927.
— Mousses nouvelles de l’Afrique tropicale française (Diagnoses préliminaires).
5e note. Bull. Soc. Bot., t. 74,5e s., t. III, 1927, p. i42-i53.
— Contribution à la Flore bryologique de l’Inde méridionale (en collaboration
avec H.-N. Dixon). Arch. de Botanique, n° 8-9 , Août-Septembre 1927.
G. Deflandre. — Remarques sur la systématique du genre Trachelomonas. I.
Bull. Soc. bot. de Fr., LXXIV, 1927, p. 285-288.
— Remarques. . . II. Quatre Trachelomonas nouveaux. Id., p. 657-665.
— Matériaux pour la faune rhizopodique de France. III. Bull. Soc. zool. de Fr.
LU, 1927, p. 496-519.
Culture.
Collections reçues : 2.903 espèces de graines; i.oo4 espèces de plantes vivantes.
Collections données : Le Service de la Culture du Muséum est en relation
d'échange avec 590 Jardins botaniques de France, des colonies et de
l’étranger, ainsi qu’avec i56 personnes s’occupant de botanique et de ses
applications culturales.
En 1927, il a été distribué à titre d’échange : 10.600 sachets de
graines; 229 espèces en boutures ou greffons; 5.873 échantillons d’études
— 33 —
aux autres services du Muséum, aux Universités, Instituts et autres Eta-
blissements publics et aux chercheurs; 6.854 plantes d’ornement aux Éta-
blissements de bienfaisance , Crèches , Centres de mutilés , etc.
L’étiquetage des collections de plantes de plein air a été continué.
Le Service a participé àl’Exp osition du Centenaire de la Société natio-
nale d’Horticulture de France en présentant une importante collection
de plantes utiles des Colonies.
Une visite du Muséum par les Membres du Congrès international
d’Horticulture a été organisée par ses soins.
De nombreux renseignements ont été fournis aux personnes qui se sont
adressées au Laboratoire.
La mise en ordre et le classement de l’Herbier des plantes cultivées
ont été continués par MM. Souny, Jardinier permanent et Caudal, Garçon
de laboratoire.
Jardin de Jussieu : Domaine de Gally-Chèvreloup. — Le transfert des Pépinières
du Muséum au Jardin de Jussieu à Chèvreloup a été opéré : 5,455‘plantes
ligneuses ou suffrutescentes ont été transportées et plantées dans cette
annexe du Muséum. Le Jardin de Jussieu a reçu en outre en 1927,
982 espèces de graines.
Les recherches en cours au Jardin d’Expériences ont été poursuivies.
Travaux divers : A. Guillaumin, Sous-directeur du Laboratoire. — Continuation
de la révision des plantes ligneuses du Fruticetum, détermination et vérifi-
cation d’une partie des plantes ayant fleuri dans les serres.
R. Franquet, Assistant. — Détermination et vérification des plantes
cultivées à l’Ecole de Botanique. — Présentation à l’exposition d’horti-
culture de documents sur les greffes hétérogènes ayant servi à l’étude du
chimisme chez des plantes greffées (en collaboration avec H, Colin).
Publications.
D. Bois, Professeur. — Index seminum in hortis Musei parisiensis anno tga6
collectorum. : . , ; .
— Le Professeur Charles Sprague Sargent. Revue horticole , 1917, p- 427.
— Le Jardin alpin de la Société nationale d’Acclimatation (Fondation, Coëz),
en 1926. Bull. Soc. nat. d’ Acclimat. 1927, p. 76.
— Les Plantes alimentaires chez tous les peuples et à . travers les âges (Encyclo-
pédie biologique , vol. 1). Phanérogames légumières. Histoire, utilisation,
culture. i vol., gr. in-8° de 5g3 p. avec 255 fig. Paris, Lechevalier.
— Concerning the sterility of Phanerogamic Plants (French Studîes).' Mem.
Horticult. Soc. of New York, p. 876-397.
— Le Professeur Sargent, directeur de l’Arnold Arboretum, Jamaïca Plain,
Massachussetts (É. M.). Bull. Soc. nat. d’ Acclimat., 1927 , p. i5i.
: Notes bibliographiques sur le Traité de Géographie physique, de Emm. de
Martonne, 4* édit., t. 3, 5e partie, Biogéographie (avec la collaboration
de MM. A. Chevalier et L. Cujénot). Bull. Soc. nat. d’ Acclimat;, 1927,
p. 161.
Muséum. — xxxiv. 3
— 34 —
D. Bois, Professeur. — Floraisons observées dans les Serres du Muséum pen-
dant l’année 1927. Bull. Muséum, 1927, p. 54o.
A. Guillaumin, Sous-Directeur du Laboratoire. — Matériaux pour la Flore de
la Nouvelle-Calédonie, XXI11, Archives de botanique. I, p. 73-77; Bull.
Soc. bot. France, 1927. (Sous presse.)
— Contribution à la flore de la Nouvelle-Calédonie, XLIX et L. Bull. Muséum,
1927, p. 126-130-272-276.
— Contribution à la Flore des Nouvelles-Hébrides ; II. Liste des plantes
connues. Bull. Soc. bot.France, 1927, p. 693-712.
— Présentation de monstruosités. Journ.Soc. nat.Hor tic. France, 1027, p. iq4-
i95, 457-458.
— Remarques sur les collections londoniennes d’Histoire naturelle. Bull.
Muséum, 1927, p. ^70-/173.
— Notice sur les collections et les laboratoires de botanique pure et appliquée
du Muséum : 1 broch. in-16, p. 1-6, remise aux Membres du Congrès
international d’Horti culture qui ont visité le Muséum en mai 1927.
— Guide aux collections de plantes vivantes du Muséum, III, Arbres et
Arbrisseaux utiles et ornementaux (avec la collaboration de M. R. Fran-
qüet), 1 vol. in-16, 258 p.
R. Franquet, Assistant. — La genèse de l’amidon dans la Pomme de terre
(H. Colin et Franquet). Bull. Soc. bot. Fr., p. 452, 1927.
— Formation de tubercules aériens de Topinambour sans greffage. C. B. Acad.
Sciences, t. i85, p. 793 , 1927.
— Tuberculisation aérienne du Topinambour à la suite de ligatures. Journ.
Soc. nat. Hortic. France, p. 42 2', 1927.
— Guide aux collections de plantes vivantes du Muséum, III, Arbres et Ar-
brisseaux utiles ou ornementaux, ch. III et IV, p. 1 9-3.7.
J. Gérôhe, Sous-Directeur du Jardin d’Expériences. — Chlorophytum elatum.
(Suite.) Nouvelles précisions sur les variétés panachées et sur les caractères
distinctifs entre C. elatum et C. comosum. Journ. Soc. nat. Hortic. France,
1927, p. 98-101.
— Présentation à la Section des études scientifiques. Ibid., 1927, p. 273-274.
C. Guinet, Jardinier permanent. — Chronique horticole :"Les roses de Noël :
Hellébores ; Arboriculture fruitière : Deux bonnes Variétés de poires à
maturité hivernale ; Les ennemis de nos plantations fruitières ; Les
Courges : Citrouilles et potirons; Les plantes grimpantes au jardin
d’agrément; Culture du navet; Culture du cardon; La Camomille
romaine : sa culture; Arboriculture fruitière m l’Abricotier, les Kakis
ou Plaqueminiers du Japon; La stratification des semences. L’Echo du
Sol.
— 35 —
Paléontologie.
Collections reçues. — Environ 3oo échantillons correspondant à i3 entrées.
A signaler particulièrement : de M. Teilhabd de Chardin, des Poissons
jurassiques et divers Mammifères pliocènes ou pléistocènes deSangkanHo
(Chine); de M. Schmid, un œuf de Dinosaurien de Mongolie; de la
Société des Phosphates de Fauzan, un crâne à'Ursus spelæus de la
caverne de Minerve (Hérault); de M. Millot, de belles empreintes
de Poissons du Lias de Sainte -Colombe (Yonne); de M. G. Petit,
Assistant au Muséum, de nombreux Invertébrés fossiles provenant de
Madagascar; de M. Perrier de La Bathie, Invertébrés et calcaires à
Foraminifères des environs de Majunga (Madagascar); du Professeur
Pdccioni, des Invertébrés du Jurassique et du Crétacé d’Italie.
Principales sorties (Echanges ou dons) : Moulages du crâne et de la mandibule
de l’Homme de la Chapelle-aux-Saints au Professeur Dalloni d’Alger,
au Professeur Pdccioni de Pavie; Moulages de la gravure du Mammouth
de la Madeleine, du crâne et de la mandibule de l’Homme de la
Ferrassie à M. Peyrony, Directeur du Musée préhistorique des Eyzies;
une collection de fossiles pour l’Enseignement à M. Antoine, Professeur
au Lycée de Casablanca.
Travaux de Laboratoire et dans la Galerie. — En dehors des travaux courants,
nécessités par l’entretien de la galerie de Paléontologie, le personnel du
Laboratoire et de l’Atelier de moulage a été occupé au classement et à
la mise en place des collections de Mammifères fossiles de Maragha, de
Salonique et de Senèze, au montage d’un squelette de Rhinocei-os
tichorhinus du Pléistocène de Chine.
Ont pris place dans les vitrines : divers Invertébrés du Jurassique et du
Crétacé d’Italie, du Pontien de Crimée, des empreintes de Poissons
du Lias de Sainte-Colombe et diverses pièces de Mammifères fossiles.
Travailleurs admis au Laboratoire : Parmi les Français : MM. l’abbé P. Teilhard de
Chardin, Professeur à l’Institut catholique de Paris; Pivetead, Attaché au
Muséum; Mil8 Basse, Boursière du Muséum; MM. Vaufrey, Attaché à
l’Institut de Paléontologie humaine; Antoine, Professeur au Lycée de
Casablanca; Arambourg, Ingénieur agronome à Alger; Barrabé, Agrégé-
préparateur à l’Ecole normale supérieure; MUe Boisse de Black;
MM. Cand, Collignon, Capitaine d'Etat-Major; Corroy, Assistant à la
Faculté des Sciences de Nancy; Ddtertre, Assistant à la Faculté des
Sciences de Lille; Mu* Gillet, Docteur ès sciences; MM. Hde, Vétéri-
naire; Jodot, Chef des travaux de Géologie générale à l’École des Mines ;
Lecointre, Docteur ès sciences; Necville, Sous-Directeur de Laboratoire
. . . î
au Muséum; Capitaine Patte; Rode, Assistant à la Sorbonne; Dr R. de
Saint-Périer; M11c Trodard-Riolle , Agrégée de l’Université de Paris;
Mme Vaillant-Couturieii, Docteur ès lettres de l’Université de Paris;
MM. Vallois, Professeur à la Faculté de Médecine de Toulouse; Vayson,
Ingénieur des Mines; Vignon, Docteur ès sciences.
3.
Parmi les Étrangers : MM. Baldwin-Brown , Professeur à l’Université
d’Edimbourg; Hirzberg, de Lodz (Pologne); A. F. Hopwood, Professeur
au British Muséum à Londres; Mme Luprecht de La Haye; MM. Pazdro
de l’Université de Lwow (Pologne); Roro y Gomez, Professeur de
Géologie à Madrid; G. G. Simpson, Professeur au Peabody Muséum,
New Haven; E. Stensiô, Directeur du Musée paléontologique de Stock-
holm; Watson, Professeur à l’[J niversity College, Londres; H. E. Wood,
Professeur à l’Université de New-York.
Principales publications.
Marcellin Boule, Professeur. — Annales de Paléontologie, t. XVI, 1927.
— L’Anthropologie (en collaboration avec M. le Professeur R. Vkrnead) , t. XXXVII ,
1927.
— La Grotte de V Observatoire à Monaco, 1 vol. in-4°, n3 pages, 16 figures
dans le texte, 26 planches hors-texte. Archives de l’Institut, de Paléonto-
logie humaine, mémoire I, 1927.
Jean Cottreau, Sous-Directeur du Laboratoire. — Types du Prodrome de Palé-
ontologie stratigraphique universelle de d’Orbigny (Collaboration aux).
Annales de Paléontologie , t. XVI, 1927, 3i p. et 5 pl.
— Paléontologie de Madagascar. — XIV. Fossiles du Miocène marin (en colla-
boration avec le Capitaine M. Collignon). Annales de Paléontologie,
t. XVI, 1927, 39 p., 2 fig. dans le texte et k pl.
P. Teilhard de Chardin. — Les Mammifères de l’Eocène inférieur de la Bel-
gique. Mémoires du Musée royal d’ Histoire naturelle de Belgique, n° 36,
1927, 33 p. , 29 fig. dans le texte et 6 pl.
— Observations sur la lenteur d’évolution des faunes de Mammifères conti-
nentales. Palœobiologica , t. I, 1928, 5 p.
— La base des terrains paléozoïques au Chansi méridional. Bulletin de la
Société géologique de Chine , 1927.
— ■ Les terrains quaternaires inférieurs et tertiaires supérieurs dans le bassin
du Fen-Ho. Ibid., 1927 (nombreuses coupes).
J. Piveteau. — Étude sur quelques Amphibiens et Reptiles fossiles. Annales de
Paléontologie , t. XVÏ, 1927, hh p. h pl.
— Note sur des Poissons fossiles du Nord de Madagascar. C.R. Acad. Sciences ,
t. i85, n° h3 , p. iüfrli,
— Un Amphibien du Trias de Lunéville. C. R. sommaires de la Soc. géologique
de France, 1927, ^. 119.
— Les théories sur l’origine de l’Homme avant et après Darwin. L’Anthropo-
logie , t. XXXVII, 1927, 2 5 p.
— Révision de la feuille de Meaux. C. R. des collaborateurs. Service de la carte
géologique de France, 1927, 6 p.
Eliane Basse. — Sur quelques faunes d’Ammonites du Sud-Ouest de Mada-
gascar ( note préliminaire ). C. R. sommaires de la Soc. géologique de France,
I927-
Raymond Vadfrey. — Le Mammouth et le Rhinocéros à narines cloisonnées en
Italie méridionale. Bull, de la Soc. géologique de France, t. XXVII, 1927,
8 p.
— Observations de Paléontologie humaine en Sicile, Tunisie et Italie méri-
dionale. Communication à l’Institut français d’ Anthropologie, L’Anthropo-
logie, t. XXXVII, 1927, 3 p.
Ida Vaillant-Couturier-Treat. — Primitive Hearts in the Pyrénées, 1 vol. in-8°,
Appleton C°, Publishers, Londres, New-York, 1927.
D1 René de Saint-Périer. — La grotte de Gouerris à Lespugne. L’Anthropo-
logie,t. XXXVII, 1927, h h p., 20 figures dans le texte.
Capitaine Maurice Collignon. — Paléontologie de Madagascar. Fossiles du
Miocène marin (en collaboration avec J. Cottreau). Annales de Paléonto-
logie, t. XVI, 1927, 39 p. 2 fig. dans le texte et 4 pl.
Géologie.
Rangement des collections. — Exposition dans la galerie de Géologie des terrains
Néogènes divisés en deux groupes : i° Terrains Miocènes; 20 Terrains
Pliocènes.
Rangement et remaniement des collections Boué et de Drée.
Collections reçues : Collections Miquel (Primaire de la Montagne Noire).
Collection Surcouf (Secondaire et Tertiaire de Mozambique).
Collections pour écoles primaires. — 32 collections ont été envoyées aux écoles
qui en ont fait la demande.
Travailleurs admis au laboratoire : MM. Ramond , Assistant honoraire; L. Glangeaod,
Assistant à la Faculté des Sciences de Bordeaux; Dr Picard, Maître de
conférences à rtlniversité de Jérusalem; R. Soyer; Le Coarer ; P. Lamare;
Yan-Kieh (étude de la collection Pelliot et Vaillant); L. et J. Morellet;
J. Fromaget, Géologue du Service de l’Indo-Chine; R. Charpiat; Cl Denizard ;
Le Villain; G. Lecointre, Docteur ès sciences; Capitaine Patte,
Géologue du Service de ITndo-Chine; J. Piyetead, Docteur ès sciences.
Publications.
Paul Lemoine, Professeur. — Rapport sur l’attribution du Prix Fontannes à
AI. R. Abrard. C.R.som.S.G.F., p. 93-95. 1927.
— Sur les conditions de gisement du Montien du Port-Marly ( Seine-et-Oise)
[en collaboration avec MM. R. Abrard et L. Joleaud]. C.R. Ac. Sc.,
t. i85, p. 391-393, 1 fig.
38 —
Paul Lemoine, Professeur. — Observations sur le relief terrestre («à propos d’une
communication de M. Soulier). Bull. Assoc. G éog. français. , n° 1, 2 janv,
1927.
René Abrard, Sous-Directeur du Laboratoire. — Les Nummulites du grès de
Vallières. Révision des Nummulites des environs de Royan. B .S .G .F.(k),
XXVI, p. 217-221 (1926), 1927.
— Un forage profond à Rures (Seine-et-Oise). Bull. Muséum, 1926, p. 4 2 3-4 2 4 .
— Répartition stratigraphique des Orbitolines dans le Cénomanien des environs
de Rochefort. Id., 1927, p. 128-126.
— Répartition stratigraphique de Voluta athleta Sol. dans le bassin de Paris.
C. B. som. S. G. F.,]). 68-69, 1927.
— Remarques sur le polymorphisme de Nummulites perforatus Montf. Bull.
Muséum, 1927, p. 20 1-208.
— Remerciements pour l’attribution du prix Fontannes. C. B. Som. S. G. F.,
p. 95-96, 1927.
— Sur la position systématique de Glandina Cordieri Desh. Ibid., p. 107-108.
— Importance de la nomenclature des Nummulites au point de vue strati-
graphique. A. F. A. S., Congrès de Lyon, p. 3 1 5-3 1 6 (1926) 1927.
— Extension géographique des Nummulites vers le Nord. Ibid. , p. 654-655.
— - Remarques sur la répartition des genres Glandina et Auricula dans le
Lutétien. C.B. som. Soc. Biogéographie , p. 76-77, 1927.
— - Sur la distribution des Glandina dans l’Eocène parisien. Bull. Muséum,
1927, p. 3o9-3io.
— A propos de la présence d’une Præscutella dans le Lutétien du bassin pari-
sien. Id., p. 3 11.
— Les Auricula dans le Nummulitique du bassin parisien et de la France
occidentale. Id., p. 4o2-4o3.
— Sur les conditions de gisement du Montien du Port-Mariy (Seine-et-Oise)
[en collaboration avec MM. L. Joleaüd et Paul Lemoine]. C. B. Ac. Sc.,
t. i85, p. 891-893, 1 fig.
— Sur l’Eocène supérieur de Septeuil. C. B. som. S. G. F., p. 167-168, 1927.
G. Ramond, Sous-Directeur honoraire de Laboratoire. — Stanislas Meunier.
Notice biographique et bibliographique (1 portrait (b). Archives du
Muséum , 6e série, t. II (1927), p. 49 à 79 (in-4°).
— Auguste Dollot. Notice biographique et bibliographique (1 portrait). Bull.
Soc. géol. France, t. XXVI (1926), p. 307 à 820 (publiée en 1927).
— Id. (Résumé). Bull. Soc. Préhistorique franc., t. XXIV, novembre 1927
(p. 417 à 4ig).
(l> Reproduction de la plaquette de Lecomte dü Nouy (année 1930), offerte au Muséum
par M""3 Stanislas Meunier.
— 39
G. Ramond, Sous-Directeur honoraire de Laboratoire. — Anomalies de cristalli-
sations des colonnes stalagmi tiques dans l’Aven-Armand (Lozère). Ibid.,
p. 239 et 2 Uo.
— L’Atlas Géologique de Paris, au i/5oooe, dû à M. Gérards, Ingénieur de la
Y. P. — Observations. C. R. som. Séances Soc. Géol. France, p. 18 (1927).
— Articles (sujets divers) publiés dans la Revue de Géologie et Sc. connexes,
t. VII et VIII (1926-1927), in-8°, Liège (Belgique).
J. Lacoste, Aide technique. — Sur la présence du Toarcien supérieur au
Djebel Khang-el-Ghar (Haut-Atlas Marocain Oriental). C.R.som. S. G. F.,
U avril 1927.
— Sur la lacune du Callovien inférieur de Vendée. C. R. som. S. G. F. ,
2 mai 1927.
— Compte Rendu de la Mission Charcot à la Côte Orientale du Groenland en
1926 (partie géologique). Annales hydrographiques , 1927-1928.
Mnc Paul Lemoine. — Contribution à l’étude des Corallinacées fossiles :
IX. Sur l’existence d’un Récif à Algues dans le Calcaire Pisolitbique de
Vigny (Seine-et-Oise). Rull. Soc. Géol. France ( h) , XXVI, 1926
(paru 1927).
R. Soyer. — Présence de Nummulites Gizehensis Forskal en Syrie. C. R. som.
S. G. F., p. 76-77, 1927.
R. Soyer et J. Picard. — Sur la présence du Jurassique , du Crétacé inférieur
et moyen sur le versant Ouest de l’Anti-Liban. C. R. Ac. Sc., t. 1 85 .
p. 656, 1927.
L. et J. Morellet. — Sur la présence de Pholodomya ludensis aux environs de
Septeuil (Seine-et-Oise). Bull. Muséum, 1927, p. 127-128
MlNÉRALOfilE-
Collections reçues : Les acquisitions de la collection de minéralogie consistent
presque exclusivement en dons. 208 échantillons ont été placés dans la
galerie. Parmi eux figurent principalement ceux rapportés par M. A. Lacroix
de sa mission en Extrême-Orient. Au nombre des autres donateurs nous
signalerons : M. Biuly, Mlle Brière, MM. Codazzi, Decary, Deligny, Dimi-
trievitch, Fallod, Faye, Firth, Mme Krifpt, MM. Rasamoël, Scrivenor,
Teilhard de Chardin, van Aobel, la Société des mines de la Lucette, la
Cie lyonnaise de Madagascar.
La collection de météorites s’est enrichie de plusieurs échantillons
parmi lesquels il faut signaler un fer météorique (octaédrite) de
5io kilogrammes, provenant de l’oasis de Tamentit dans le Touat,
acquise après de longues négociations par le gouvernement général de
l’Algérie et donné ensuite par lui au Muséum.
1
Organisation des collections. — L’organisation de la collection de météorites et
de celle des roches a été continuée. D’autre part la vitrine centrale de la
galerie a été affectée à une collection générale de minerais métalliques ,
dont le classement a été commencé.
Travailleurs admis au laboratoire. — Parmi les Français : MM. Arsandaex,
Professeur à l’Ecole de physique et chimie; Patte, Docteur ès sciences,
Géologue au Service de la Carte géologique de l’Indo-Chine ; Solignac ,
Docteur ès sciences, Géologue au Service des Mines de Tunisie; Pied,
Assistant à la Sorbonne ; Albenne , Ingénieur E. P. C. ; Blanqeet ;
Roebault-; Dageae; Seyrig; Marie.
Parmi les Etrangers : M. Y. Agafonoff, ancien Professeur à l’Université
de Tauride; Mme Jérémine; MM. Pereira de Soeza, Professeur à l’Univer-
sité de Lisbonne; M.-E. Denaeyer, Chargé de cours à l’Université de
Bruxelles; Gil Bivera Plaza, Ingénieur des mines à Lima (Pérou);
B. Dimitrievitch, Assistant à l’Université de Belgrade; Gambarian, Pavlo-
VITCH, MeNCHIKOFF.
Publications.
A. Lacroix, Professeur. — Sur l’existence dans le Sud de l’Annam d’une
pipérite résultant de l’intrusion d’un basalte dans un sédiment à
diatomées. (En collaboration avec F. Blondel.) C. R. Acad. Sciences,
t. i84, p. n45.
— Le fer météorique de l’oasis de Tamentit dans le Touat. Ibid., t. i8A,
p. 1217.
— La composition et la structure du fer météorique de Tamentit. L’oxydation
des fers météoriques à haute température. Ibid., t. 180, p. 3 1 3.
— La constitution lithologique des volcans du Pacifique central austral. Ibid.,
t. i85, p. 4a5.
— Les caractères chimico-minéralogiques des roches intrusives et volcaniques
tertiaires de l’Afrique du Nord, Ibid., t. i85, p. 573.
— Premières observations sur la composition minéralogique et chimique des
laves mésozoïques et tertiaires de la Chine orientale. Ibid. , 1. 1 85 , p. 733 .
— - Les rhyolites et les trachytes hyperalcalins quartzifères , à propos de ceux de
la Corée. Ibid., t. i85, p. i4io.
— La constitution lithologique des îles Volcaniques de la Polynésie australe .
Mémoires de V Académie desSciences, t. LIX, 1927, p. 1-82 et 1 carte.
— Le fer météorique de Chinguetti. Communication faite à l’Académie des
Sciences coloniales en 1937.
— Discours prononcé à la Séance générale d’ouverture du Congrès du Cin-
quantenaire de l’ Association française pour l’avancement des Sciences
(Lyon), 26 juillet 1926.
-— Discours prononcé à la Faculté de Médecine à la cérémonie du centenaire
de la naissance d’Alfred Vulpian, _ . .1.
— 41
À. Lacroix, Professeur. — Discours prononcé à la Sorbonne à la cérémonie du
centenaire de la naissance de Marcelin Berthelot.
— Les météorites tombées en France et dans ses Colonies, avec remarques sur
la classification des météorites. Bull. Muséum, 1927, n*5, p. 4 1 1-455.
P. Gaubert, Sous-Directeur du Laboratoire. — Sur la déshydratation et l’hydra-
tation de quelques platocyanures. C. R. Acad. Sc., t. i84, p. 383.
— Sur la formation à l’état instable de deux hydrates de platoçyanure de
magnésium. Ibid., p. 527.
— Sur l’enroulement hélicoïdal dans les cristaux. Ibid., p. i565.
— Déshydratation de la Heulandite. Congrès des Soc. Savantes en 1927. (Sous
presse.)
— Notice sur ses travaux scientifiques, 1 broch. in-4°, io4 p. Sens. Soc.
générale d’imprimerie et d’édition,
J. Orcel, Assistant. — Recherches sur la composition chimique des chlorites
(thèse de doctorat ès sciences physiques), Bull. Soc. franc, de Min., t. L,
1927, p. 75-456, i5 fig. , h pl. hors-texte.
— - Sur l’emploi de la pile photo-électrique pour la mesure du pouvoir réflecteur
des minéraux opaques, C. R. Acad. Sc., t. i85, 21 nov. 192 j, p. 1 1 4 1 .
— Recherches sur la déshydratation des chlorites. C. R. Congrès des Sociétés
savantes, Section des Sciences, Paris 1927. (Sous presse.)
— Les méthodes d’examen microscopique des Minerais métalliques. . Le Sous-
sol de la France ( Réfectoire annuel des mines et gisements de France),
Paris, 1927, p. 1 1-29.
— Revue des espèces minérales nouvelles et comptes rendus de publications
étrangères. Bull. Soc. franc. Min., t. XLIX, 1926, p. 160, 167-170;
t. L, 1927, p. 55-6o.
— Collaboration à la Revue de Géologie, t. VIII , 1927, Liège. \ :
— Collaboration à la Bibliographie des Sciences géologiques publiées par la
Société géologique de France.
— ,• . ■ „
V. Agafonoff. — Les zones des sols de France. C. R. Acad. Sciences, t. 1 85 ,
1927, p. 139; Revue de Botan. appliq. et d’Agric. colonial, "Vol. VII, n° 72,
août 1927, p. 5 1 3-5 1 7.
M.-E. Denaeïer. — Sur la composition chimique des laves de l’Ahaggar, Sahara
central (mission J. Bourcart, 1922-1923) [en collaboration avec
J. Bourcart]. C. R. Acad. Sciences, t. i85, 1927, p. 1692.
B. Dimitrievitch. — Sur un cas de pseudopolychroïsme de la calcite. G. R. Acad.
Sciences, t. 1 85 , p. 1 144.
Mme Jérémine. — Laves et filons du Bas-Vivarais. Bull, volcanologique, n01 11-
12, 1" et 2e trimestre 1927, 3 pl. hors-texte.
Mme Jérémine. — Filons basiques de la Hague (Normandie). C. R. Congrès des
Sociétés savantes. Section des Sciences, Paris, 1927. (Sous presse.)
Physique végétale.
Travailleurs admis au laboratoire : MM. A. Seidell, de l’Hygienic Laboratory,
Washington; St. Karasiewicz, Ingénieur-Agronome de Varsovie; Goslino,
Directeur de l’Institut de Chimie de Montevideo; de Faria, de l’Institut
de Chimie de Buenos-Ayres ; Th. Aagaard, Chargé de cours à l’Université
d’Oslo; A. de Cugnac; Ch. Liodst;P. Picard, J. Rabaté.
Publications.
M. Brider, Professeur. — Leçon inaugurale du Cours de Physique végétale
du Muséum National d’Histoire Naturelle. Journ. Pharm. et Cliim.,
8e série, 1927, 5, 398.
— Les glucosides à salicylate de méthyle. Bull. Acad. Méd., 3e série, 1927,
97 > 795-
— Sur l’hydrolyse diastasique du turanose ( en collaboration avec Th. Aagaard).
C. R. Acad. Sciences , 1927, i8à, 1667.
— Le mélézitose est-il une combinaison du saccharose avec le glucose? (en
collaboration avec Th. Aagaard). C. fi. Acad. Sciences, 1927, i85, 1Ù7.
— Sur l’hydrolyse diastasique du mélézitose et du turanose (en collaboration
avec Th. Aagaard). Bull. Soc. Chim. biol. , 1927,9, 88A.
— Sur un procédé permettant d’extraire du tourteau d’amande amère l’amyg-
daloside (amygdaline) et l’émulsine (en collaboration avec Mile M. Des-
maret). C.R. Acad. Sciences , 1927, 1 85, i5iù.
Em. Demoussy, Sous-Directeur du Laboratoire. — - Sur la répartition du potas-
sium et du sodium chez les végétaux (en collaboration avec G. André),
C.R. Acad. Sciences, 1927, 18U, i5oi.
Physique appliquée aux Sciences naturelles.
Travaux du Laboratoire : Le Professeur, M. Jean Becquerel a continué ses
recherches sur les phénomènes magnéto-optiques présentés par divers
minéraux contenant des Terres Bares. Les expériences ont été réalisées
au laboratoire de l’Université de Leyde, seul laboratoire où l’on puisse
obtenir les très basses températures que nécessitent ses travaux.
Les résultats ont été très féconds. L’étude de la polarisation rotatoire
magnétique à basse température a montré que ce phénomène se décom-
pose en deux effets d’origines différentes, dont l’un est lié au diamagné-
tisme et l’autre au paramagnétisme.
Les mesures à basse température ont permis pour la première fois de
déterminer la loi de l’aimantation paramagnétique dans un cristal
orienté, et cette loi s’est trouvée différente de celle prévue par les
théories , qui d’ailleurs n’envisagent que le cas des gaz ou des solutions .
Il a été fait aussi, pour la première fois, une étude dos effets résul-
tant de la superposition de la biréfringence et du pouvoir rotatoire
magnétique.
Il en est résulté : i° la vérification d’une théorie donnée par Henri
Poincaré; 20 la détermination de la loi du paramagnétisme aussi bien
dans une direction normale à l’axe optique du cristal que dans la direc-
tion parallèle à l’axe.
Ces résultats, dont l’étude vient seulement d’être terminée, n'ont fait
encore l’objet d’aucune publication. Ils seront cependant dans quelques
jours exposés au Cours du Muséum.
M. J. Rossignol, ancien élève de l’École normale supérieure, agrégé
de l’Université, a effectué les travaux suivants :
Etude spectroscopique de l’étincelle du mercure produite dans un
circuit oscillant en haute fréquence et en régime entretenu. Le domaine
des fréquences utilisées s’est étendu de io5 à a X îo1. La puissance
dépensée dans le circuit oscillant a atteint une centaine de watts. Des
résultats intéressants sur l’apparition progressive de raies dites d’étincelle,
quand la fréquence oscillante diminue, ont été observés. Ils ont fait
l’objet d’une note aux Comptes rendus de V Académie des Sciences ( tome 1 85).
Les recherches sur les variations d’intensité d’un faisceau monochrona-
tique de rayons X réfléchis par un cristal soumis à un champ électrique
ont été reprises.
De grosses difficultés d’ordre technique ont été surmontées; quelques-
unes subsistent encore que nous nous efforçons de vaincre.
Chimie appliquée aux corps organiques.
Travailleurs admis au Laboratoire : MM. R. Sütra, Raymond Hamet, Ruttgers,
Winckler, Professeur Sabinin; Mlia Odier.
Publications .
V. Hasenfratz, Sous-Directeur du Laboratoire. — Recherches sur la harmaline
et la harmine, Ann. de Chimie, ioe série, t. 7, 1927, p. i5i-22Ô.
— Sur la préparation et les proprié tés des lactones 1-arabonique et 1-rihonique.
C. R. Acad. Sciences, t. 18A, 1927, p. 2io-2i3.
V. Hasenfratz et R. Sütra. — Sur les propriétés chimiques de la benzylidène-
harmine. Id., t. i85, 1927, p. ioi8-io5o.
M. Frèrejacque, Assistant. — La vaillantite, agent de sulfoinéthylation. Obten-
tion d’un nouvel acide camplire-sulfonique. C. R. Congrès des Sociétés
savantes , 1926, p. i4o-i&8.
— Sur un procédé de détermination des solvants de cristallisation. Id. . 1927.
— Oxyquinine et peroxy quinine. C. R. Acad. Sciences, t. i85, 1927, p. io52-
io55. . .....
— 44 —
M1Ie J. Lévy et Raymond Hamet. — Action de la télépathine sur les poissons.
C. R. Soc. biologie, t. 96, 1997, p. 1099-1100.
— Action de l’extrait d’uzara et de son glucoside, sur l’intestin isolé. Id,, t. 97,
p. 615-617.
PÊCHES ET PRODUCTIONS COLONIALES d’oRIGINE ANIMALE.
Collection s entrées au Laboratoire. — Comme chaque année, les collections
intérieures du Laboratoire se sont augmentées de matériaux provenant,
surtout, du Maroc, du Cameroun, des Antilles, de Saint-Pierre et
Miquelon, de l’Indo-Chine, de Madagascar, etc.
Collections distribuées dans les différents services du Muséum. — Un matériel
important de collections venues, plus spécialement, de Madagascar
(mission Petit), du Maroc (missions Gruvel et Dollfds), du Cameroun
(mission Monod), etc., a été distribué dans les différents services du
Muséum, savoir : Anatomie comparée : Lémuriens, pièces ostéologiques
diverses — Malacologie : un lot de Mollusques d’eau douce et terrestres.
— Herpétologie et ichtyologie : Reptiles, Ratraciens et Poissons d’eau
douce divers. — Cryptogamie : vases pour recherche de Diatomées,
plancton d’eau douce, Mousses, Lichens, Algues. — botanique : plantes
séchées , spécimens de fruits. — Paléontologie : un lot de fossiles divers.
— Entomologie : Insectes aquatiques et terrestres. — Vers et Crustacés :
Crustacés marins et d’eau douce, Arachnides et Scorpions, un lot
d’Ànnélides déterminées. — Minéralogie : matériaux minéralogiques
divers. — Ethnographie : collections ethnographiques en provenance de
Madagascar.
En outre, ont été envoyées des collections à déterminer à MM. Dau-
tzenberg : Mollusques marins; Dr Schmidt : Anguilles adultes et civelles.
Collections reçues en communication. — De Münich (Zoologische Sammlung des
Rayerischen Staates) : Poissons hétérosomes soléiformes. — De la
Colonie du Cap (South African Muséum, Cape Town) : Poissons hétéro-
somes soléiformes. — De M. Arambourg (Institut agricole d’Algérie,
Laboratoire d’agrogéologie, à Maison-Carrée) : Soléiformes fossiles du
Sahélien d’Oran.
Travailleurs ayant fréquenté le Laboratoire. — M. André, Pharmacien en chef à
la Salpétrière, a continué ses études sur quelques cétacés des colonies
françaises. — MUe François a poursuivi des recherches sur la biologie des
Cachalots , comme complément à son travail sur les huiles de ces cétacés.
M. Brun d’Aubignosc, boursier du Gouvernement de la côte des Somalis,
a poursuivi des recherches sur les poissons de la mer Rouge et de
diverses autres colonies. — M. de Miniac a commencé à s’initier aux
méthodes de recherches océanographiques et zoologiques marines , en vue
de croisières scientifiques. — M, Duchateau a continué ses études sur le
traitement industriel des vessies natatoires des poissons coloniaux, —
— 45
M. Risbec, Professeur au collège de Nouméa, a terminé son travail (Thèse
de doctorat) sur les Nudibranches de la Nouvelle-Calédonie. Il étudie,
en même temps , les méthodes de capture et de préparation des produits
de la Mer. — M. Besnard, Docteur ès sciences, a poursuivi des études
sur la faune des Antilles et Mm0 Besnard , Docteur en médecine , a étudié
certains parasites des poissons.
Missions diverses. — M. Gruvel, Professeur, s’est rendu en Algérie et au Maroc
pour y poursuivre ses recherches sur les cours d’eau à truites du Moyen-
Atlas. Il a obtenu, cette année, le développement réalisé pour la pre-
mière fois artificiellement, de la truite-omble ( Salmo Pallaryi Pellegr.)
du lac Sidi-Ali, à la station de pisciculture d’Azrou.
M. Petit, Assistant, est rentré en juin de Madagascar, où il avait
passé deux années entières et où il a étudié une grande partie des côtes
et des lacs intérieurs , au point de vue faunistique et , aussi , industriel.
M. Monod, Assistant, à peine rentré d’une mission d’un an passé au
Cameroun, est reparti, comme zoologiste et botaniste, à la mission
Augieras-Draper qui, après avoir visité le Hoggar est, actuellement, en
route vers Port-Étienne et Dakar, à travers des régions encore très mal
connues , sinon inconnues.
M. Dollf us, Assistant à l’Ecole des Hautes-Etudes, a passé cinq mois
au Maroc où il s’est livré à des recherches de faunistique. Il vient de se
rendre en Égypte où il est chargé d’une mission du Muséum pour l’étude
de la faune générale des côtes égyptiennes de la Méditerranée et de la
mer Rouge.
Disposant d’un matériel important, il n’est pas douteux que M. Dollfus
rapportera de nombreux matériaux scientifiques, qui aideront grandement
à la connaissance de la faune de ces régions.
M. Chabanaud, Assistant à l’École des Hautes-Études, poursuit, depuis
deux ans, des recherches sur l’Anatomie et la Systématique des Soleidæ.
Il a passé, d’abord, un mois et demi, au British Muséum, puis est allé
étudier ces poissons dans les Musées de Strasbourg, Munich, Berlin et
Vienne. II a rapporté de ces différents séjours, des études extrêmement
intéressantes qui contribueront à la publication d’un important mémoire
sur ces formes curieuses de Pleuronectes.
Faune des colonies françaises. — M. Gruvel, Professeur, a accepté de diriger,
de la façon la plus désintéressée du reste, une publication très importante
désignée sous le nom de Faune des colonies françaises , formant chaque année ,
un volume de 720 à 760 pages, avec planches en couleurs et en noir,
nombreuses figures dans le texte, etc. Cette publication éditée par la
Société d’Éditions Géographiques, Maritimes et Coloniales, i84, boule-
vard Saint-Germain, vient tellement à son heure et est tellement
appréciée des auteurs que le nombre des mémoires reçus ou attendus
est d’ores et déjà, suffisant pour composer les volumes II (1928)
et 111 (1929).
— 46 —
Publications.
A. Gruvel, Professeur. — Deux feuilles d’une carte de pêche au i/ioo.oooe de
la région de la côte occidentale du Maroc, comprise entre le Sud
de Casablanca et le Nord de Bou-Snika.
— Une feuille d’une carte de pêche au 1/100.000* de la région d’Agadir.
(Les deux cartes en collaboration avec M. Dollfüs.)
— Sur l’Élevage de la Truite-omble ( Salmo Pallaryi, Pelleg.) au Maroc.
C. R. Acad. Sciences , 1 4 février 1937.
— Les Productions de la Mer et des Eaux douces dans nos Colonies (in :
Dix ans d’efforts scientifiques et industriels). Soc. de Chimie industrielle,
vol. II.
— L’Industrie des Pêches sur la côte occidentale du Maroc (en collaboration
avec M. E. Antratgues). Soc. d’Éditions Géographiques, Maritimes et
Coloniales, 1 fasc. de ho pages, avec 8 pl. hors texte.
— Le Rôle de la France dans la Protection internationale de la Nature. Bull, inter-
national de Coopération intellectuelle , août 1927.
— Agadir et la région du Sous, considérés au point de vue de la Pêche
industrielle ( Faune des Colonies françaises, vol. I, fasc. I, 1927)- Soc.
d’Éditions Géographiques, maritimes et coloniales, 1 8 4 , boulevard Saint-
Germain, Paris.
— Nombreux rapports au Ministre des Colonies sur les questions intéressant la
Faune générale des Colonies, les Pêches coloniales, la Pisciculture,
la Protection de la faune sauvage coloniale , etc.
— Expériences sur la conservation des poissons par les méthodes combinées de
congélation et de fumage.
— Sous presse : La Pêche dans la Préhistoire, dans l’Antiquité et chez les
Peuples primitifs actuels. 1 vol. de 23a pages, avec 26 planches hors
texte et i34 fig. dans le texte. Soc. d’Éditions géographiques, Maritimes
et Coloniales.
G. Petit, Docteur ès sciences, Assistant au Muséum (Retour de mission en
juin 1927). — Note sur les sous-produits de la pêche. Bull. Econom.
de Madagascar et Dépendances , novembre 1926 (1927).
— La Pisciculture à Madagascar. Revue Scientifique, n° 18, 1927, p. 545-553.
— A Madagascar : des Côtes aux Lacs de la Grande Ile. Pêcheurs et Pêche
indigène. Le Monde colonial illustré , n° 4g , septembre 1927.
— Contribution à l’étude de la morphologie externe des Siréniens (ire note).
Sur un Dugong femelle capturé à Morombé (Madagascar). Bull. Muséum,
1927, p. 336-342.
— Le genre Astacoides à Madagascar (Note préliminaire). C. R. sommaire des
Séances de la Soc. de Biogéographie, n° 33, décembre 1927.
47 —
G. Petit, Assistant au Muséum. — Sur la musculature temporo-massétérine des
Insectivores et, en particulier, d’insectivores dépourvus d’arcade zygoma-
tique. Bull. Soc. Zoolog. France, t. LU, n° 5, p. 447-462, 6 figs.
En préparation :
— Recherches diverses sur les Siréniens.
— L’Industrie des Pêches à Madagascar, 1 vol., 3-4oo pages, avec planches,
nombreuses figures dans le texte.
— Contribution à la faune de Madagascar (série de travaux destinés à la Faune
des Colonies Françaises ).
Tb. Monod, Docteur ès sciences. Assistant au Muséum. — La Pêche au
Cameroun. Rev. Gén. Sciences , XXXVIII, n° 3, février 1927^. 68-69.
— Sur le Crustacé auquel le Cameroun doit son nom. Bull. Muséum, 1927,
p. 8o-85.
— Une mission scientifique au Cameroun. La Géographie, XLVII, n05 3-4,
mars-avril 1927, p. 267-285.
— La Pêche dans la Baie de Douala. Le Monde colonial illustré , 5, n° 44, avril,
p. 91.
— Thermosheana mirabilis Monod. Remarques sur sa morphologie et sa position
systématique. Faune des Colonies Françaises , vol. I, fasc. 2, 1927.
— Nouvelles observations sur la morphologie de Thermosheana mirabilis.
Bull. Soc. Zool. Fr., III, n° 3 , p. 196-200, fig. i-3.
— Sur un Anthuridé nouveau du Cameroun, Notanthura Bamardi nov. gen.
nov. sp. Ibid., p. 200-211, fig. 1-9.
— Sur une espèce nouvelle d’Eurydice de la côte Atlantique du Maroc :
E.clymeneia. Bull. Soc. Sc. Nat. du Maroc, VI, nos 1-6, p. 76-77, 1 fig.
— Un procédé de pêche curieux chez les Battas du Soudan camérounien.
Rev. Gén.Sc., XXXV11I, n° i3, i5 juillet 1927, p. 388.
— La Pêche au Cameroun. Bull. Ag. Economique des Territoires africains sous
mandat, n° 10 (n. s.), août 1927, p. 353-364.
— Pisces marini in : Contribution à l’étude de la faune du Cameroun. Faune
des colonies françaises , vol. 1, fasc. 6, 1927.
— Decapoda in : Ibid.
— Mission Monod, première partie : Généralités : L’industrie des Pêches au
Cameroun, 1 vol. (A paraître prochainement.)
— Notes ou mémoires sur : La Mauritanie occidentale , les Calappa de l’Afrique
occidentale, les Euchirograpsus du Maroc (en collaboration avec Dollfus),
les Astacoides de Madagascar (en collaboration avec Petit), les Copépodes
parasites de Mollusques de Nouvelle-Calédonie, les Phoridæ du Came-
roun. (Sous presse.)
-r- En préparation : Faune pélagique du Cameroun, Isopodes du Cameroun,
faune des lacs volcaniques du Cameroun, etc.
R. Ph. Dollfds, Assistant à l’École des Hautes Études. — Sur Acanthobothrium
crassicolle K. Wedl , i855. Bull. Soc. Zoolog. France, 1. 11, n° 5, 3o jan-
vier 1927, séance du i4 décembre 1926; p. 464-47 0, fig. i-4.
— Sur une Métacercaire progénétique d’Hémiuride ( Tremat. Digen.). Bull.
Biolog.de la France et de la Belgique, t. LXI, fasc. I, p. 4g-58 , fig. 1-3.
“ Sur une larve planctonique figurée par Saville Kent. Notules sur des Cercaires
atlantiques, I,p. 11 1-11 A, fig. t.
— Sur une cercaire à queue sétigère trouvée dans le plancton de la région de
Cherbourg (Manche). [ Notules sur des Cercaires atlantiques, II, p. 11 4-
118, fig. 2-5.] Bull. Soc. Zoolog. France, t. LII, n° 2, séance du
8 mars 1927.
— Notules sur des Copépodes parasites de la faune française (I-I1I) : I. Ler-
nœascus nematoxys Claus 1886. — II. Lichomolgus trochi E. Canu 1899.
— III. Trochicola enterica R. Ph. Dollfus 191 h. Bull. Soc. Zoolog. France,
t. LII, n° 2, séance du 8 mars 1927, p. 119-121.
— Carte provisoire de pèche des fonds côtiers du Maroc , publiée sous la direc-
tion de M. le Professeur A. Gruvel; 2* feuille, région d’Agadir (Cap Ghir-
oued Sous). Échelle 1/100.000*. Rabat, Direction Générale des Travaux
publics, Pêches maritimes.
— Parasitisme chez un pagure d’une larve de distome de tortue. C. B. hebdomad.
séances Soc.de Biologie ,, Paris, t. XCVI, n° 17, 21 mai, p. i352-i355,
fig. 1.
— Monorchisme accompagné ou non d’anomalies multiples chez des distomes
normalement diorchides. Ibid., p. 1 349-1 352, fig. 1-2.
P. Chabanaüd, Assistant à l’Ecole des Hautes-Études. — Les Poissons de
Port-Étienne. Contribution à la Faune ichtyologique de la Région du Cap
Blanc (en collaboration avec M. Th. Monod). Bull, du Comité d’Etudes
Histor. et Scient, de VA. O. F., 1927, p. 225 à 287, avec 33 fig.
— Les Soles de l’Atlantique oriental Nord et des mers adjacentes. Bull.
Institut Océanogr., Monaco, n° 485, 68 pages, 2 fig.
— Les différentes espèces et variétés de Soles (Poissons hétérosomes soléi-
formes) des côtes de France et d’Afrique, au nord de l’Equateur. Moyens
de les distinguer. Congrès National des Pèches et Industries maritimes,
Alger, 1927.
— Inventaire de la Faune ichtyologique de l’Indo-Chine. Première liste. Publi-
cation du Service océanographique des Pêches de l’Indo-Chine ; station maritime
de Cauda, province de Nhatrang, côte d’Annam, Saigon, 1926.
— Aperçu sommaire sur la faune ichthologique de la région indo-chinoise.
Même publication , Saigon, 1926.
— Observations morphologiques et remarques sur la systématique des Poissons
,5,. hétérosomes soléiformes. Bull. Institut Océanogr., Monaco, n° 5oo,
1 5 pages.
49 —
P. Chabanaud, Assistant à l’École des Hautes-Études. — Description d’un Poisson
nouveau de la baie du Cameroun , appartenant à la famille des Cerdalidæ.
Bull. Muséum, 1927, p. a3o.
— L’Organe nasal de Solea vulgaris Quens. C.R. Acad. Sciences, t. 1 84 , 1927.
— Hyperostoses externes des poissons de la famille des Sciænidæ. Archives du
Muséum, 1927.
— Révision du genre Heteromycteris Kaup ( Pisces helerosomata soleiformes).
Ann. Mag.Nat. Hist., Londres, 1927.
— Sur Achiropsis Nattereri Stdr et Apionichthys Dumerüi Kaup ( Pisces hetero-
somata Soleiformes). Ibid., 1927.
Laboratoire de Recherches maritimes [navire rr Pourquoi-pas?*]
(Ecole pratique des Hautes-Etudes.)
Directeur du Laboratoire : J.-B. Charcot, Membre de l’Institut.
L’armement du Pourquoi-Pas? en 1927 s’est effectué dans les mêmes conditions
que les années précédentes.
La première croisière a débuté le 2 8 juin. Le navire appareillant de
Saint-Servan a travaillé dans la Manche orientale, le Pas de Calais et la
mer du Nord au large des Pays-Bas, avec escales à Boulogne, Bruges,
Amsterdam et Le Helder. Ayant traversé le canal de Kiel , il s’est rendu
en Baltique et a fait escale à Copenhague pour le i4 juillet. Il a ensuite
traversé la mer du Nord explorant en particulier le Dogger Bank, a touché
à Peterhead et prenant le Pentland Firth a passé au Nord de l’Écosse ,
puis à l’Ouest, visitant de nombreux lochs de cette côte. Il est descendu
au Sud par la mer d’Irlande et, après escale à Kingstown, a séjourné aux
Iles Sorlingues , d’où il est rentré à Cherbourg le 5 août.
Pendant toute cette navigation, des prises de températures et d’échan-
tillons d’eau de mer ont été effectuées , ainsi que des observations mé-
téorologiques.
M. Pierre Dangeard a prélevé du plankton d’une façon continue et pra-
tiqué des mensurations de P. h. ‘
M. Louis Dangeard a effectué une trentaine de dragages géologiques et
l’un et l’autre ont rapporté de nombreux échantillons biologiques et géo-
logiques lors des escales.
Au début de la croisière , M. Pierre Idrac a commencé les essais d’un
mesureur de courant et d’un thermomètre marin enregistreurs de son
invention.
D’importantes observations radiogoniométriques ont été poursuivies en
Baltique et dans la mer du Nord par le chef de poste T. S. F.
La deuxième croisière du Pourquoi-Pas ? s’est terminée le 2 8 septembre.
Elle a consisté en recherches et travaux dans la Manche occidentale au
large du Finistère et dans le Golfe de Gascogne et a été contrariée par
un temps exceptionnellement mauvais.
Cependant, M. Pierre Le Conte a pu compléter ses travaux précédents
par une importante série de prises de température et d’échantillons d’eau
dans les parages du cap Lizard.
Muséum. — xxxiv.
h.
M. Pierre Idrac , essayant à nouveau ses appareils , a pu faire une série
intéressante d’observations en particulier dans la fosse du Cap Breton.
M. le Professeur Dantan a pu effectuer une vingtaine de dragages bio-
logiques, des prélèvements continus de plankton et des pêches au feu la
nuit tant au large que dans les baies du littoral. En collaboration avec le
Dr Legendre, Directeur du Laboratoire de Concarneau, qui a embarqué
pour quelques jours sur le Pourquoi- Pas ?, d’intéressants chalutages ont
été pratiqués sur la fosse de vase dans les régions à langoustines.
Enfin, M. l’Ingénieur hydrographe Marti, embarqué pendant quelques
jours, a installé, mis au point et essayé un appareil à sonder par le sou
de son invention.
Bibliothèque.
Ouvrages reçus et inscrits en 1927 : 657.
Collections de périodiques ayant reçu des accroissements : 1.070.
Dons reçus : Legs Risso partagé avec les Laboratoires.
Prêts permanents aux laboratoires : 81 ; temporaires : 2.568.
Communications au public : 2.760 ouvrages et 5i manuscrits (non compris les
ouvrages de références).
Travaux extraordinaires : Inscription au registre d’entrée -inventaire de
3.ooo ouvrages du fonds ancien; classement de 600 cartes géologiques
ou autres; détermination de i.5oo doubles (ouvrages et coll. de pério-
diques).
Publications.
L. Bdltingaire. Bibliothécaire. — Les vélins du Muséum, Fleurs exotiques.
Paris, A. Calavas, 88 pi.
— Les bibliothèques scientifiques. Les Cahiers de la République des Lettres, des
Sciences et des Arts, 2* année, n° 8, octobre 1927.
COMMUNICATIONS.
Compte rendu de voyages scientifiques ,
par M. Paul Chàbanaud,
Correspondant du Muséum.
Dans le but d’enrichir ma documentation sur la morphologie et la systé-
matique des Poissons hétérosomes de la famille des Soleidæ, matières dont
je poursuis l’étude depuis plusieurs années, j’ai entrepris, au cours de
l’année 1927, deux voyages scientifiques : l’un en Angleterre, l’autre en
Europe centrale. Ces deux voyages ont été accomplis avec l’aide des sub-
ventions qui m’ont été généreusement allouées par la Caisse Nationale des
Recherches scientifiques et par l’Académie des Sciences (sur les fonds
Loutreuil).
Mon séjour à Londres a duré deux mois, du 26 avril au 26 juin, durant
lesquels j’ai examiné environ 5 0 espèces de Soleidæ, représentées, dans
les collections du British Muséum , par 3 1 o exemplaires. Au nombre
de ceux-ci, il faut compter les types de plusieurs espèces décrites par
Günther, Alcock, von Bonde, etc.
Du 25 septembre au 28 octobre, j’ai visité successivement les musées
scientifiques de Strasbourg, Stuttgart, Munich et Vienne. Dans cette
dernière ville, j’ai passé environ trois semaines consacrées à l’étude des
collections ichtyologiques déterminées par Kner, Dôderlein et surtout
Steindachner. Mes éludes portèrent sur une trentaine d’espèces représentées
par 291 exemplaires , dont un grand nombre de types.
J’ai examiné, en outre, tant à Londres qu’à Stuttgart et à Munich,
16 échantillons du Miocène du Wurtemberg, rapportés à Solea Icirchberga-
na H. v. Mayer et, parmi ceux-ci, le type même de l’espèce. La collection
de Vienne ne possède qu’un seul fossile de cette forme , malheureusement
à l’état de vestige inutilisable.
Les résultats scientifiques de ces études ont déjà fait l’objet de di-
verses notes actuellement sous presse et contribueront à l’élaboration d’un
ouvrage d’ensemble, en cours d’exécution.
Je me fais un agréable devoir d’ajouter que toutes les facilités de travail
m’ont été données dans tous les établissements scientifiques étrangers,
aussi bien qu’en France, et qu’en toute circonstance le meilleur accueil
m’a toujours été réservé.
k.
52 —
Remarques sur quelques espèces de Singes du genre Cebus Erxl. ,
par MM. E. Bourdelle et P. Mathias.
En révisant la collection des Simiens de la galerie de zoologie du
Muséum d’histoire naturelle de Paris, nous avons pu constater à maintes
reprises les difficultés que l’on éprouve pour délimiter les différentes
espèces. Les caractères auxquels font appel les auteurs pour distinguer les
espèces de singes et d’une façon générale les espèces de mammifères , sont
le plus souvent des caractères de coloration. Or, rien n’est plus difficile à
apprécier qu’une coloration et l’on sait aujourd'hui que la couleur du
pelage d’un animal est susceptible de variations importantes soüs l’action
de facteurs divers.
Le genre Cebus Erxl. (1777), constitué par des singes américains, a
particulièrement retenu notre attention. Depuis la création du genre on a
multiplié les espèces à tel point qu’aujourd’hui la détermination d’un Cebus
devient parfois un problème fort compliqué et souvent impossible à
résoudre, dans le cadre des espèces actuellement admises.
Dans son grand travail sur les Singes, Elliot signale 2 4 espèces diffé-
rentes de Cebus qu’il distingue d’après la présence ou l’absence de houppes
de poils sur le sommet de la tête et d’après la coloration du corps et des
membres. La collection de Simiens du Muséum est relativement riche en
espèces de Cebus bien quelle ne contienne pas toutes celles indiquées par
Elliot. Elle montre les principales et, pour un certain nombre de celles-ci,
elle renferme le type de l’espèce. C’est le cas pour : Cebus cirrifer
E. Geoffroy; Cebus vellerosus I. Geoffroy; Cebus frontatus Kuhi; Cebus
crassiceps Pucheran.
Le Cebus cirrifer a été établi par E. Geoffroy-Saint-Hilaire en 1812, sur
un Sajou ayant un toupet de poils très élevés, disposés en forme de fer à
cheval sur le devant de la tête, un pelage brun châtain, la poitrine rousse
ou roux doré. Les poils de la fourrure étaient longs, doux et moelleux.
En 1 85 1 , I. Geoffroy-Saint-Hilaire en a séparé le Cebus vellerosus en
notant que celte nouvelle espèce, qui jusqu’alors avait été confondue avec
le Cebus cirrifer, s’en séparait par la présence frde très longs poils bruns ,
laineux , au milieu desquels sont épars quelques poils blancs plus longs et
plus raides * ; le tour de la face est blanc et, chez l’adulte, le toupet de
poils noirs est divisé en deux larges pinceaux.
Les trois spécimens de Cebus vellerosus, étudiés par J. Geoffroy et dési-
gnés par lui comme types de cette espèce, existent encore en parfait état
— 53 —
dans les collections du Muséum. Gomme l’indique I. Geoffroy , leur fourrure
est longue, brune et possède de longs poils blancs; mais on est frappé,
tout de suite, par la grande différence de physionomie que présentent ces
trois individus. En particulier la disposition et la taille des houppes de
poils situés sur le sommet de la tête, ne sont pas les mêmes.
La présence d’une fourrure laineuse et longue ne nous semble pas un
caractère spécifique suffisant pour séparer le Cebus vellerosus du Cebus
cirrifer.
Dans les espèces d’animaux domestiques, que nous connaissons mieux,
par exemple, chez les Chèvres et les Moutons, il arrive que certains sujets
présentent une fourrure plus longue ou plus laineuse que celle rencontrée
habituellement chez les autres individus de la même espèce. Jamais, pour-
tant, on n'a songé à les considérer comme appartenant à une espèce dis-
tincte. Nous devons du reste ajouter que ce caractère de la fourrure peut
se conserver à l’aide de la sélection artificielle. Quant à la présence de
poils blancs dans le pelage, ce ne peut être également un caractère
spécifique, car cette particularité se rencontre chez tous les animaux
âgés.
Les caractères invoqués par I. Geoffroy pour séparer le Cebus vellerosus
du Cebus cirrifer, ne nous semblent donc pas suffisants. Mais ce qui renforce
notre opinion c'est que, si l’on examine le type de Cebus cirrifer, on
constate que la fourrure de cet individu est épaisse, laineuse et présente
quelques poils blancs épars, bien que moins abondants que chez Cebus
vellerosus. D’autre part, l’aspect général de ce spécimen est tout à fait
semblable à celui de l’un des trois types de Cebus vellerosus.
Le prince de Wied signale en 1826 que les Cebus cirrifer qu’il a vus au
Brésil ont le corps recouvert de poils longs, abondants et doux et que leur
queue est fortement poilue. /
En définitive nous considérons qu’il n’y a pas lieu de séparer ces deux
espèces de Cebus et que tout au plus , le Cebus vellerosus pourrait être con-
sidéré comme une simple variété du Cebus cirrifer.
En 1820 Kuhl a créé une espèce de Cebus qu’il a dénommée Cebus
frontatus dont le type est encore au Muséum de Paris. Nous n’avons pu
consulter la description originale donnée par Kuhl, mais, si l’on compare
le type et les spécimens contenus dans les collections avec le Cebus cirrifer
E. Geoffroy, on est obligé d'admettre une ressemblance marquée de physio-
nomie et de coloration. La disposition du toupet chez Cebus frontatus n est
pas la même que chez Cebus cirrifer. Certains individus n’en ont pas du
tout alors que d’autres en possèdent. Ceci est évidemment un caractère
d’âge, car I. Geoffroy-Saint-Hilaire note que chez Cebus vellerosus les pin-
ceaux manquent totalement chez le jeune, alors qu'ils sont bien développés
chez l’adulte. De plus les poils blancs épars font défaut complètement chez
— 54 —
le Cebus frontaius. L’absence de ces poils blancs est vraisemblablement due
au jeune âge des individus et du reste, dès 1827, Temminck indique que
le Cebus lunulatus Kuhl, considéré depuis par Eliiot comme un Cebus
frontatus, n’est qu’un jeune de Cebus cirrifer (1/.
Somme toute, à notre avis, les espèces décrites comme Cebus cirrifer,
Cebus vellerosus et Cebus frontatus, ne forment qu’une seule et même espèce
si l’on considère l’espèce dans le sens le plus large en tenant compte des
variations individuelles nombreuses qui ne manquent pas de se produire
dans la nature. Il ne faut pas oublier que les Sajous vivent souvent en
troupes et que, par conséquent, il doit inévitablement se produire des
croisements qui viennent jeter le trouble sur les caractères des espèces.
Notons de plus que tous les spécimens, rangés par les auteurs dans les
espèces étudiées plus haut, proviennent de la région de Sao Paulo au
Brésil.
L’unique exemplaire de Cebus crassiceps Pucheran, qui se trouve au
Muséum de Paris et qui est le type même de l’espèce, ressemble étrange-
ment au Cebus cirrifer E. Geoffroy si l’on fait abstration de la coloration
du tronc. Celle-ci, jaune dorée, semble être anormale car la base des poils
est sur une certaine longueur colorée en brun. Etant donné le manque de
documents, nous ne pouvons encore nous prononcer sur la valeur de cette
espèce que nous considérons comme douteuse, mais que nous inclinons
déjà, fortement, à rapprocher du Cebus cirrifer.
Un grand nombre d’auteurs et en particulier Eliiot, regardent le Cebus
apella L. (175/1) et le Cebus fatuellus L. (1766) comme constituant deux
espèces distinctes.
Au point de vue de la coloration ces deux sortes de Singes sont à peu
près identiques. Le caractère invoqué par les auteurs pour les séparer est
la présence chez Cebus fatuellus d’un toupet de poils noirs disposés en deux
longs pinceaux sur le dessus de la tête.
Cependant Humboldt n’hésite pas dès 1812 à considérer C. apella et
C. fatuellus comme appartenant à une seule et même espèce. Audebert est
catégorique à ce sujet et dit à propos du Cebus fatuellus ou Sajou cornu :
«Quoique j’aie conservé à ce singe les noms que lui ont donné Buffon et
Linné, je suis loin d’affirmer qu’il doit être regardé comme une espèce
vraiment distincte du Simia apella L. Il y a an Muséum deux individus de
celte espèce, c’est-à-dire, deux singes parfaitement semblables quant aux
couleurs de leur pelage, mais qui diffèrent en ce que l’un, qui est d’un
tiers plus petit, n’a point ces deux faisceaux de poils. Cette différence suffit
W C’est également le cas pour le jeune de Cebus vellerosus dont le type jeune
que nous possédons ne présente aucuD poil blanc.
— 55 —
pour ne pas regarder cet allongement de poils sur la tête de cet animal
comme un caractère constant et spécifique.» De plus, lorsqu’il parle du
Cebus apella, Audebert dit que ce singe varie beaucoup en couleurs et qu’il
n’a jamais vu deux individus parfaitement semblables. Forbes identifie
également ces deux espèces.
Dans les collections du Muséum il existe de nombreux spécimens de
Cebus apella L. Parmi ceux-ci, certains ont, sur le sommet de la tête, deux
petites touffes de poils, tandis que d’autres n’en ont pas. Les Cebus qui
proviennent de Colombie présentent au contraire deux forts pinceaux de
poils noirs et selon les auteurs devraient être rapportés à l’espèce fatuellus.
Or, si l’on regarde la distribution géographique du Cebus apella et du
Cebus fatuellus, on constate que Cebus apella habite la Guyane alors que
Cebus fatuellus est signalé en Colombie à des altitudes variant entre
5.ooo et 7.000 pieds et au Pérou qui est également une région monta-
gneuse. Le prince de Wied dit également qu’il a trouvé le Cebus fatuellus
au Brésil , dans la région de Rio de Janeiro , dans les forêts de la Serra dos
Orgaos près du cap Frio. Il nous semble donc que Cebus fatuellus est la
variété de montagne du Cebus apella. Ceci explique alors facilement que le
Cebus fatuellus possède, en général, des couleurs plus brillantes et une
fourrure plus épaisse.
Elliot a également rattaché au Cebus apella L. le Cebus capucinus
E. Geoffroy. Celte assimilation ne nous semble pas justifiée et nous comp-
tons revenir sur cette question lorsque nous aurons pu étudier en détail
les spécimens des collections du Muséum.
En résumé, nous admettons que Cebus frontatus, Cebus vellerosus et
Cebus cirrifer, constituent une seule et même espèce qui doit porter le nom
de Cebus cirrifer E. Geoffroy. De même le terme de Cebus apella doit seul
subsister pour désigner Cebus apella et Cebus fatuellus, ce dernier n’étant
que la variété de montagne du premier.
M’étant pas en possession de tous les éléments nécessaires, nous ne
pouvons encore procéder à une révision complète du genre Cebus et établir
un tableau de diagnose de ses différentes espèces. Nous espérons pouvoir
le faire plus tard.
OUVRAGES CONSULTÉS.
Audebert. Histoire naturelle des Singes et des Makis. Paris, 1796.
Elliot. A Review of the Primates. Monographs of the American Muséum of Natural
History. 3 vol., 1912.
Fobbes. A Hand-Book of the Primates. Allens Naturalisas Library. London,
189 k.
— 56 —
Geoffrot-Saint-Hilaïre (Étienne). Tableau des Quadrumanes, ou des animaux
composant le premier ordre de la classe des Mammifères. Annales du Muséum
d’ Histoire naturelle , t. 19, 1812.
Geoffrot-Saint-Hilaire (Isidore). Catalogue méthodique de la collection des
Mammifères. Muséum d’Histoire naturelle de Paris, i85i.
Hümboldt et Bonpland. Voyage aux régions équinoxiales. Zoologie, t. 1, 1812.
Temminck. Monographie de Mammalogie, t. i, 1827.
Wied (Prince de). Beitràge zur Naturgeschichte von Brasilien , t. 2 , Mammifères,
Weimar 1826.
— 57 —
Sur ta dentition des Cétacés do genre Sténo,
par M. H. Neuville.
Des quelques caractères distinctifs du genre Sténo pris au sens strict, les
plus constants sont je crois ceux des dents. C’est d’ailleurs sur ces derniers
que s’était basé Paul Gervais en établissant, pour une partie du genre
Sténo tel qu’il avait été fondé par Gray, le genre Glyphydelphis (1), caracté-
risé par ses dents à surface « finement granuleuse* ou rr rugueuse*.
La formule dentaire de ce genre est maintenant aussi bien fixée qu’elle
peut l’être; en principe, il y a de 20 à 23 dents de chaque côté de chaque
mâchoire, plus rarement 25, et exceptionnellement 27, à la mâchoire
inférieure.
Ces dents sont d’un type spécial, incomplètement décrit jusqu’ici. Carac-
térisées d’abord, comme celles du genre Inia, par un émail chagriné (c’est
là, me semble-t-il , le qualificatif le plus adéquat à l’aspect de cet émail,
que rendent bien les figures 1 et 2 , elles le sont aussi par leur forme
générale et leur mode d’implantation. Leur partie saillante, conique, c’est-
à-dire leur couronne, est relativement courte, généralement pointue,
généralement aussi incurvée en un léger crochet vers l’intérieur de la
bouche (fig. 2), et sa face interne, linguale, est un peu aplatie par compa-
raison avec sa face externe ou labiale , plus bombée. Cette couronne pré-
sente, sur les dents intactes, une légère carène longitudinale en avant
et une autre en arrière, se perdant toutes deux au voisinage de l’apex;
l’une de ces carènes est visible sur la figure 2. Un collet plus ou moins dis-
tinct sépare parfois la couronne de la racine (fig. i-3). Celle-ci est longue,
couverte d’un épais cortical osseux (Tenon), ou cément des auteurs, et
largement ouverte à sa base sur des sujets encore jeunes; cette ouverture
est généralement oblitérée sur les sujets adultes. Leur forme varie notable-
ment, et celles de la mâchoire supérieure peuvent, sous quelques réserves,
se distinguer de celles de la mandibule. Ces variations portent surtout sur
la racine.
Sous leur aspect le plus simple, ces dents offrent une apparence cylin-
dro-conique, plus ou moins incurvée, parfois aussi à peu près rectiligne
(fig. 3 : 1); ce sont notamment de petites dents se trouvant, sur quelques
sujets, tout en arrière des mâchoires , qui présentent ce dernier caractère,
mais inconstaminent. Dans la même région , il peut s’en trouver dont la
(1> De yXvÇ> if, gravure, ciselure ou sculpture.
— 58 —
racine est fortement recourbée (fig. 3 : a). A ces deux états, les dents
restent généralement petites et ne présentent pas de carène coronale. En
avant de ces dents du fond, qui sont peu nombreuses (a-3 environ) et sont
souvent perdues en raison de la faiblesse relative de leur implantation,
rappelant celle des dents de D. delphis par exemple, il s’en trouve de plus
fortes, dont l’incurvation coronale est plus nette et dont la racine s’aplatit
de plus en plus , latéralement. Sur les dents où l’on voit se dessiner cet
Fig. i.
Sténo rostratus (Desm.).
Dent (couronne et collet),
face linguale X 6.
Fig. 1.
Sténo rostratus (Desm. ).
Dent (couronne et collet),
face mitoyenne carénée X 6.
aplatissement, l’on peut voir en même temps se former, en avant et en
arrière de la racine , un peu au-dessus de sa base , une légère saillie longi-
tudinale linéaire , généralement longue de deux à trois millimètres , formant
une sorte de carène radiculaire placée dans la direction de celle que pré-
sente la couronne du même côté, mais plus accentuée et ne se prolongeant
pas jusqu’à elle (fig. 3:5). Celle particularité consolide l’implantation de
la dent à tel point qu’il devient très difficile de l’extraire. Je préciserai dès
maintenant que ces deux carènes radiculaires de chaque dent sont loin
d’être symétriques, et que, très fréquemment, l’une ou l'autre manque ou
est plus ou moins complètement atrophiée. A leur niveau, la cavité pul-
paire s’élargit; ce n’est donc pas là une simple excroissance du cortical
— 59
osseux, mais un relief pris par la denline même cl répondant à un élargis-
sement local de la cavité pulpaire.
Continuant à examiner les dents de plus en plus éloignées du fond , et spé-
cialement à la mâchoire supérieure, on voit bientôt une nouvelle asymétrie
Fig. 3.
Dents de Sténo, d'Inia et de Platanista X 9
t-â. Sténo roslratus (Desm. ). — 5 , Iniu geojfroyensis Bi.
6, Platanista gangelica Lebeek.
(
se dessiner. Dans les dents constituées comme je viens de le décrire, l'in-
curvation de la couronne vers l’intérieur en déterminait une première.
La racine des dents qui précèdent celles-ci s’incurvant de plus en plus vers
l’arrière, en même temps qu’elle s’aplatit latéralement, l’ensemble pré-
sente finalement une seconde asymétrie, portant sur la racine tandis que la
précédente portait sur la couronne, et ces deux asymétries se font dans des
plans perpendiculaires l’un à l’autre. Vers le milieu de la mâchoire supé-
60 —
rieure et jusque vers le quart anterieur de celle-ci, les dents prennent
ainsi une apparence rappelant un peu celle d’une feuille latéralement
recourbée, dont le pétiole serait formé par la couronne et le limbe par la
racine (fig. 3 : 4). Il est également permis de comparer leurs contours à
ceux des incisives latérales de Ruminants, avec cette différence que chez
les Sténo c’est la couronne qui est conique et la racine qui est large et
plate , tandis que c’est l’inverse chez les Ruminants. D’après les pièces que
j’ai examinées, je suis porté à croire que cette extension de la racine se fait
parfois au niveau de l’une des carènes radiculaires ci-dessus mentionnées;
en effet, la racine étant incurvée comme je viens de le dire, on voit alors la
carène du côté rendu convexe par l’incurvation rester plus ou moins dis-
tincte, tandis que l’autre m’a semblé, parfois très nettement, s’étendre et
participer à la formation de cette sorte de crochet radiculaire que l’on voit
sur la figure 3 : 4. Tout en avant, les dents conservent ce double carac-
tère d’aplatissement et d’incurvation sur la tranche , mais à un degré moin-
dre; elles sont d’ailleurs plus petites et finissent par rappeler celles que je
signalais tout au fond de la bouche.
Il résulte de l’incurvation coronale et de l’incurvation radiculaire, qui
se font, je le répète, dans des sens perpendiculairement différents, un
gauchissement d’ensemble qui peut être très accentué. Là où leur incur-
vation est le plus marquée, chaque racine se place sous celle de la dent
suivante, et leur contiguïté devenant de plus en plus étroite, la paroi
alvéolaire se résorbe parfois , sinon même fréquemment , de telle sorte que
les alvéoles finissent par communiquer les uns avec les autres dans leur
partie profonde.
Cette description est faite d’après les dents du maxillaire supérieur. Elle
peut s’appliquer au maxillaire inférieur, sous cette réserve que l’aplatisse-
ment et l’incurvation des racines y restent généralement plus modérés.
Sur les pièces dont j’ai pu examiner les dents par avulsion, ce n’est que
tout à fait en avant, c’est-à-dire à peu près dans le quart antérieur de la
mandibule, que les racines présentent l’aspect folié et incurvé vers l’ar-
rière. Les autres, sauf les dernières du fond, qui restent simples, se mu-
nissent de carènes et s’aplatissent, mais sans atteindre l’aspect folié, et ne
s’incurvent sur la tranche que peu ou pas.
Ces dispositions consolident à l’extrême l’implantation des dents et leur
permettent de résister, sans risque d’avulsion, aux efforts faits dans n’im-
porte quel sens. L’aplatissement de cette sorte de palette que forme ici la
racine lui permet de résister surtout aux efforts latéraux, et là où l’incur-
vation de cette palette, sur sa tranche, arrive à l’engrener en quelque
sorte avec ses voisines , la résistance aux efforts d’avant en arrière , ou
inversement , est également à peu près insurmontable. En fait, il est souvent
difficile d’extraire ces dents, même sur une pièce macérée et desséchée,
n’ayant donc plus de gencives et dont les ligaments alvéolo-dentaires sont
— 61 —
hès altérés, sans briser ie bord de l’alvéole; sur une pièce fraîche, cette
extraction m’a été impossible, les dents se brisant au collet.
Je ne puis affirmer que ces particularités soient absolument exclusives
au genre Sténo; je les ai cependant recherchées en vain sur d’autres Céto-
dontes. Sur les Tursiops, genre voisin de celui dont il s’agit, les dents
présentent des dispositions paraissant amorcer celles que je viens de
décrire, mais restant toutefois bien loin, même à leur degré maximum, de
leur être équivalentes. Un aplatissement et une légère incurvation de la
racine, et la présence de simples indications de carènes radiculaires qui
risqueraient de passer inaperçues si l’on ne se remémorait celles du Sténo.
sont tout ce que m’ont présenté les Tursiops dont j’ai pu examiner la den-
tition. Les Sotalia m’ont présenté des faits du même genre. Même ainsi
réduites, ces particularités doivent contribuer efficacement à consolider
l’implantation des dents, sans que celle-ci atteigne, il s’en faut de beau-
coup, la force exceptionnelle, peut-être unique, offerte à ce sujet par
les Sténo. Dans le genre Inia ( Og. 3 ; 5), il y a également une indica-
tion de ces dispositions radiculaires; tout à la base de la racine, un peu
aplatie latéralement, il se trouve, en avant et en arrière, c’est-à-dire à cha-
cune des deux extrémités du grand axe de l’ellipse que formerait la section
de cette base, une très petite saillie arrondie, formant une sorte de perle
minuscule, et qui m’a paru formée par le cortical osseux. Dans ces trois
exemples , nous restons bien loin de ce que présentent les Sténo.
Dans le genre Platanista ( fig. 3 : 6), la racine subit un aplatissement
latéral très accentué, bien différent de celui que présente 1e genre Sténo ;
cependant , chez celui-ci , les aspects sont assez variés pour qu’il n’ait été
possible d’en retrouver qui rappellent ceux du Plataniste. En outre, la
racine des dents du Plataniste est beaucoup plus courte, et leur couronne,
étroite et aiguë, est proportionnellement beaucoup plus longue;, j’ai ici
spécialement en vue les dents antérieures.
L’appareil maxillaire des Sténo — je ne dis pas leur appareil mastica-
teur, car de telles dents sont manifestement préhensiles plutôt que masti-
catrices — doit posséder une puissance exceptionnelle. Une proie saisie
dans cet engrenage doit se débattre en vain quelle que soit sa force. Le
caractère chagriné, qui donne à l’émail des dents des Sténo leur aspect
particulier, doit diminuer tout glissement à leur surface; ce doit être là,
pour ces dents, presque l’équivalent de ce qu’est pour un trait ou un
harpon le fait d’être barbelé. Avec les progrès de l’âge, ce chagrinement
s’atténue par usure; sur les vieux sujets, il devient à peine apparent. J’ai
déjà mentionné que sur les dents du fond, de taille réduite et manifeste-
ment moins fonctionnelles, l’émail ne présente pas ce caractère chagriné.
Aux places où les dents du haut et celles du bas arrivent, par le fait de
la direction de leur croissance, à s’affronter au lieu de s'engrener comme
il est de règle, elles présentent les traces d’une usure extrêmement intense;
— 62
il peut arriver alors que l’une se creuse un gîte très net dans la couronne
de son antagoniste.
Une telle dentition doit être fort active, et il se peut que la force et le
chagrinement de l'émail soient en rapport avec celle activité. Il existe bien ,
chez les Mammifères, des cas où l’émail est normalement cannelé (Go-
rilles , Girafes , etc. ) ; je ne puis dire dès maintenant s’il peut être fait â ce
sujet autre chose qu’un rapprochement superficiel d’apparences qui ne
sont d’ailleurs pas identiques. Chez les Sténo, en raison de la prédomi-
nence de ce caractère sur les plus fonctionnelles des dents, je me crois
fondé à lui attribuer un rapport avec le degré d’activité de celles-ci. Ce
serait là un exemple de plus à l’appui de l’opinion de M. Retterer, d'après
laquelle l’émail représenterait une zone hypercalcifiée de la de n fine, cette
modification étant sous la dépendance de la force avec laquelle agissent les
dents, et, au moins dans une certaine mesure, proportionnelle à cette
force. LesSteno, à en juger par un sujet que j’ai pu examiner de suite
après sa capture, sont de terribles ichtyophages ; il serait donc permis de
s’attendre à trouver chez eux une dentition plus agissante que celle des
espèces surtout teutophages. Je dois signaler qu’en examinant très atten-
tivement, sous une loupe binoculaire, des dents de grands Delphinidés,
notamment de Tursiops et de Sotalia, j’ai pu déceler fréquemment, à la
surface de leur émail, une très légère indication de tendance au chagrine-
ment, que je n’ai pu retrouver dans les genres Delphinus et Phocœna. Dans
des espèces de Cétacés fossiles, auxquelles je consacrerai une autre note,
il existe également un émail chagriné ; parmi les espèces actuelles , je n’en
connais pas d’autres exemples que ceux des Inia et des Sténo.
Les figures ci-jointes renseigneront sur les divers détails que je viens de
signaler. Au moins aussi bien que des mensurations . elles indiqueront les
dimensions de ces dents et les proportions de leurs diverses parties.
Je dois, en terminant, réitérer mes remerciements à M. Sydney F.
Harmer, Conservateur du Département de Zoologie du British Muséum,
qui a bien voulu me communiquer des dents de Sténo et me permettre
d’étendre ainsi mes comparaisons, et je dois remercier également M. Pa-
rona. Directeur du R. Istituto di Geologia de Turin, qui a eu l’obligeance
de me permettre d’étudier les dents d’une espèce fossile (Sténo Gastaldii
Brandt) sur laquelle j’aurai à revenir.
63
Description de deux nouveaux Mammifères insectivores
de Madagascar,
par M. G. Grandidier.
♦
Il y a quelques mois , M. Decary, Administrateur des Colonies , actuelle-
ment en mission à Madagascar, a bien voulu répondre au désir que je lui
avais exprimé lors de son départ, et m’envoyer une caisse contenant ce
qu’il avait pu recueillir de la partie friable du sol de la grotte d’Andraho-
mana: cette excavation naturelle est bien connue de tous les savants qui
s’intéressent à l’histoire naturelle de Madagascar par les découvertes palé-
ontologiques et minéralogiques qui y ont déjà été faites. Située dans la
falaise calcaire qui borde la mer au sud de Fort-Dauphin, le plafond s’est,
au cours des temps , effondré en plusieurs points , de telle sorte qu’actuelle-
ment, elle sert de refuge à une multitude de chauve-souris et d'oiseaux
carnassiers qui viennent s’y réfugier ou y dépecer leurs proies ainsi que
de nécropole pour les animaux sans ailes qui, y ayant pénétré volontaire-
ment ou accidentellement, ne peuvent plus ressortir,
L’envoi de M. Decary était constitué par du sable contenant une pro-
portion considérable de petits ossements appartenant à la faune actuelle;
j’en ai de suite entrepris le tri; il y avait un crâne de Lemur catia, de nom-
breux fragments de Chirogalus murinus, des débris, de beaucoup les plus
abondants, de Pteropus, de Rhinolophus, et de quelques autres petites
Chauve-souris indéterminables, des ossements assez nombreux de Mammi-
fères insectivores sur lesquels nous allons revenir, des ossements de Ron-
geurs, parmi lesquels on peut constater que les Muridés étaient en majo-
rité— ces vestiges de Rongeurs sont encore à étudier — , des fragments
de petits Reptiles, Tortues, Lézards, Caméléons et Ophidiens; enfin des
Coquilles terrestres de toutes sortes.
Les Mammifères Insectivores étaient représentés par une mâchoire infé-
rieure et un fragment de crâne de Centetes ecaudatus, des débris d’une
petite Crocidure, et par deux séries d’ossements qu’il ne m’a pas semblé
possible d’attribuer à des animaux déjà décrits. Une étude comparative
plus attentive m’a montré qu’il s’agissait d’êtres jusqu’ici inconnus dans la
nomenclature zoologique, l’un d’eux méritant même d’être considéré
comme le type d’un genre nouveau. Ce petit Mammifère Insectivore étant
représenté par une série de 20 à 25 crânes, malheureusement pour la plu-
part brisés, est certainement très répandu dans les environs de la caverne;
64 —
on peut donc espérer, son intérêt étant maintenant signalé aux voyageurs ,
quon ne tardera pas à avoir des exemplaires de l’animal vivant; quoi qu’il
en soit, et malgré le danger que court tout naturaliste à nommer un animal
d’après un fragment, il me semble utile d’en donner ici la diagnose.
Cryptogale australis , G. Grandidier, nov. gen. et nov. spec.
Comparons d’abord le crâne du Cryptogale australis avec ceux des Cen-
lelidés épineux — les analogies les plus marquantes sont avec celui de
Ericulus setosus et Cryptogale australis, nov. gen et nov. spec.
à la même échelle X 1,0.
Y Ericulus setosus — vu par la norma verticalis , on constate le même déve-
loppement de la partie moyenne qui est très allongée, la même forme
conique, tronquée, du museau, bien que, toutes proportions gardées, celui
du Cryptogale australis soit plus brutalement interrompu que celui de Y Eri-
culus. Vu par la norma lateralis on constate une grande analogie dans la
forme générale de la boîte osseuse qui est très aplatie et le même paral-
lélisme entre le plan sur lequel repose le crâne et son profd supérieur.
h) De «pvwTos: grotte (pour rappeler le lieu de sa découverte) et yaA u car-
nassier ; australis pour situer dans Madagascar son habitat et indiquer que de
tous les Centetidés connus, il est, à ce jour, celui qui, dans la Grande Ile, vit
le plus au Sud.
La nortna basiliaris permet de noter quelques différences en dehors de
la question de la forme des dents sur laquelle nous reviendrons dans un
instant. Signalons touLd’abord que chez ï'Ericulus la longueur de la série
dentaire supérieure est égale à la partie postérieure de crâne, autrement
dit que la face postérieure de la dernière'molaire est à égale distance de
l’extrémité du museau et de la base du tronc occipital — ce qui n’est pas
le cas pour le Cryptogale australis, dont la partie postérieure du crâne est
Ericulus setosus X i ,5.
sans aucun doute proportionnellement beaucoup plus longue bien que
nous n’ayons pas de tête intacte. — D’autre part, la partie antérieure de
la tête, à partir des prémolaires prend chez notre animal une forme cylin-
drique qui devait vraisemblablement supporter chez l’animal vivant une
sorte de trompe ou tout au moins de museau très allongé comme celui du
Solenodon, des Crocidures ou des Oryzorictes.
A la mâchoire inférieure, les maxillaires ont peu de ressemblance, sauf
en ce qui concerne le condyle et le profil de la branche inférieure.
Signalons qu’au cours de cette comparaison, nous n’avons pas tenu
compte de la différence de taille qui est considérable comme le montre la
première photographie.
Si maintenant nous comparons les dents des deux animaux, malgré le
nombre qui, à la mâchoire supérieure est identique, nous n’avons que peu
d’analogies à signaler.
Nous donnons ci-après les formules dentaires de l 'Ericulus setosus dé
Mdséum. XXXIV.
5
— 66 —
notre nouvel animal, et, à titre de comparaison documentaire, de VEchi-
nops Telfairi et du Microgale Cowani.
Ericulus setosus
Cryptogale australis
Echinops Telfairi
Microgale Cowani ......
.21 3 3
i —, c —, pm —, m — X 2 = 3t>
2 î 3 3
• 2 î 3 3
i -, c —, pm — , m — X 2 = 34
2 1 3 2
,2i 3 a _
i —, c -, pm — , m — X s = 02
2 i 3 2
3 i 3 3
î -, c -, i?m -, m - X 2 = /io
O 1 ü O
Les incisives antérieures du Cryptogale australis sont plus écartées que
celles de l’ Ericulus; elles portent un talon très prononcé qui rappelle celui
des Sorex, alors que chez l’ Ericulus ce talon est à peine indiqué. Notre
animal présente ensuite deux dents assez fortes, puis deux très petites qui,
Microgale Cowani et Ci'yptogale australis, nov. gen. et nov. spec.
à la même échelle X 3.
avec la suivante qui est triangulaire et puissante, constituent les trois
prémolaires; enfin viennent les molaires dont la forme triangulaire s’aplatit
de plus en plus jusqu’à la dernière qui est réduite à une lame transversale.
Ces trois molaires porterît des talons intérieurs très marqués, la première
étant la plus forte de toutes. Un simple coup d’œil jeté sur la figure ci-
contre qui représente la série dentaire supérieure de ï Ericulus, montre
combien les molaires supérieures sont diminuées d’importance chez cet
insectivore et la prépondérance des a* et 3e prémolaires.
— 67
A la mâchoire inférieure, il n’y a d’analogie à noter qu’entre les 1” et
2° molaires et 3e prémolaires; toutes les autres dents sont essentiellement
différentes; leur nombre total n’est même pas le même chez les deux ani-
maux, ïEriculus ayant 9 dents à chaque mâchoire, le Cryptogale australis
n’en ayant que 8.
Si maintenant nous mettons côte à côte le crâne de Cryptogale australis
et un crâne de Microgale typique, le M. Cowani par exemple qui est le
plus voisin comme dimensions , nous constatons , comme d’ailleurs le mon-
Microgale Cowani et Cryptogale australis, nov. gen. et 110 v. spec. X 3.
trent les figures, des différences notables, vu par la norma verticalis, le
crâne de Cryptogale paraît beaucoup plus allongé, plus plat, les nasaux
sont larges, le développement de la partie médiane est considérable, la
boîte cérébrale 11’est pas globuleuse, pyriforme, mais aplatie et allongée,
nous ne connaissons malheureusement pas de partie occipitale intacte,
mais un exemplaire montre une crête très accentuée, et un occipital ver-
tical , comme chez ÏEriculus setosus et non pas bombé comme chez les Mi-
crogale. La comparaison des crânes montre que, vus par leur table den-
taire , les deux animaux devaient différer assez remarquablement d’aspect ;
tandis que le Microgale a un petit museau effilé , pointu , il est vraisem-
blable que le Cryplogale australis devait avoir, comme nous venons de le
dire, une sorte de groin arrondi, assez fort.
En ce qui concerne les dents, les différences sont très sensibles, notre
nouvel animal , comme l’indique la formule ci-dessus, n’a d’ailleurs que
1 8 dents à la mâchoire supérieure et 1 6 à la mâchoire inférieure.
68 —
Le maxillaire supérieur porte à sa partie antérieure , de chaque côté,
trois dents puissantes; la première, la seule de ces dernières retrouvées en
place, porte un talon plus prononcé que chez les Microgales, rappelant
Cryptogale australis, nov. gen. et nov. spec. et Microgale Cowani X 3.
( Le pointillé tracé d'après un autre document montre quelle serait la forme
du crâne complet.)
celui de la même dent des Sorex, la troisième étant la canine; puis viennent
trois prémolaires dont les deux premières sont très réduites l’une à racine
unique, l’autre tantôt à deux, tantôt à une seule racine, tandis que la
Microgale Cowani et Cryptogale australis, nov. geo. et nov. spec X 3.
troisième a la forme d’un triangle s’étendant par une de ses pointes vers le
palais et fortement ancré par trois racines; puis viennent les trois molaires,
les deux premières en triangle allongé qu’un talon prononcé étaye vers
l’intérieur, la dernière réduite à une lame transversale.
La mâchoire inférieure est caractérisée par le prolongement en arrière
69 —
de la mandibule formant un profond sillon à la base interne de l’apophyse
coronoïde, sillon plus marqué encore que chez le Microgale.
Tandis que les dents du Microgale se présentent en une série régulière,
nous voyons chez notre nouveau mammifère insectivore deux incisives très
fortement inclinées, une première prémolaire très réduite, comprimée
entre ses voisines, puis une seconde prémolaire et trois molaires qui,
elles, ne sont pas sans analogie avec les dents correspondantes du Micro-
gale.
Microgale Decaryi, G. Grandidier, nov. spec.
Le second type de Mammifère insectivore qui nous a semblé nouveau
dans cette intéressante collection est un Microgale; les crânes trouvés dans
Microgale Decaryi , nov. spec. X 3.
le sol de la grotte diffèrent de ceux de toutes les espèces connues de Micro-
gale par la brachycéphalie du crâne qui est globuleuse et la brièveté de la
série dentaire. Ce nouveau Microgale que nous désignons sous le nom de
M. Decaryi, en souvenir du savant qui l’a découvert, devait avoir une tcte
plus ronde que tous ses congénères.
Sa formule dentaii’e ne diffère pas de celle des autres Microgales,
.3-3
1 3 — 3 ’
3-3
3-3
= ko
mais le développement de la canine est à signaler, ainsi que la largeur du
maxillaire antérieur et l’élargissement de la boîte crânienne dans sa partie
médiane. Comparé avec le M. Cowani, le fait est particulièrement saisis-
70 -
sant. La mâchoire inférieure est du type habituel des Microgales, bien que
sa partie postérieure soit plus puissante.
Ces 2 Insectivores nouveaux sont très vraisemblablement à poils soyeux ,
car malgré la masse des ossements recueillis qui indique un nombre consi-
dérable d’individus, et le soin minutieux avec lequel ont été faites les
recherches , aucun piquant n’a été retrouvé dans le sable.
Etude d’une Collection b’ Oiseaux de l’Equateur
donnée au Muséum par M. Clavery,
par M. J. Berlioz.
( Fin. )
Tyrannidés. [Suite.)
Myiotriccus ornatus phœnicurus (Sel.). — c? et 9 ad. : San José.
Contrairement au cas précédent, cette race est nettement distincte du
type par la couleur entièrement rousse des rectrices. Elle est tout à fai
caractéristique de l’Orient équatorien et des conûns de la Colombie et du
Pérou.
Mecocerculus slictoplerus (Sel.). — 3 c?, 1 9 ad. — Pilon.
Mecocerculus leucophrys rufomarginalus Laur. (= Ochthœca rufom. , auct.).
— 2 c5*, 2 9 ad. : Curubi; Pilon.
Anairetes parulus œquatoriaüs Berl. et Tacz. — 3 d, 3 9 : Cerro Mo-
janda; V. de Tumbaco.
Espèce bien connue dans toute la chaîne des Andes, du Chili à la
Colombie, et dont les différentes races sont fort peu distinctes les unes des
autres.
Nous rétablissons pour cette espèce le nom générique d 'Anairetes, établi
par Reichenbach en i85o et consacré par l’usage. Obprholser (The Auk,
1920, p. 453) avait cru devoir le remplacer par Spizitornis, s’appuyant
sur ce fait que le nom d 'Anæretes avait été employé par Dejean en 1837
dans son Catalogne des Coléoptères pour un genre de Mélolonthides amé-
ricain. Mais, outre l’orthographe différente des deux noms, celui de Dejean
est, comme la plupart de ceux donnés par cet auteur, un «Nomen nudum»
sans valeur aucune par conséquent pour les taxinomistes et rejeté d’ailleurs
par les Coléoptéristes. Il n’y a donc aucune raison pour ne pas maintenir
à propos des petits Tyrannidés le nom de Reichenbach, sous lequel ils sont
généralement connus.
Elainea albiceps griseogularis Sel. — 2 d, 3 9 : Pilon; V. de Tumbaco.
Serpophaga cinerea (Strickl.). — d et 9 ad. : Y. de San Pedro Tingo.
Espèce forestière, de petite taille, propre à la zone subtropicale des
Andes.
— 72
Pipridés.
Les Oiseaux de cette famille caractérisent essentiellement les régions
forestières de climat tropical et subtropical; ils font totalement défaut dans
les hautes altitudes. Les trois espèces suivantes ne se rencontrent, en
Equateur, que dans le bassin oriental et appartiennent à la faune amazo-
nienne.
Pipra erylhrocephala Berlepschi Ridgvv. (= P. auricapilla, auct.). —
(d ad. : Rio Suno.
Espèce bien connue dans le nord de l’Amérique du Sud.
Pipra Isidorei Sel. — 2 (d ad. : San José.
(Le nom de cette espèce est écrit, à tort, P. Isadorei par Chapman dans
ses ouvrages).
Pipra coronata Spix (= P. cyaneocapilla , auct.). — 2 <d et 1 9 ad. :
Rio Suno; San José.
Cotingidcs.
Lathria fuscocinerea (Lafr.). — 2 (d ad. : Huila.
. Euchlornis arcuata (Lafr.). — 2 d1, 1 9 ad. : Pilon.
Heliochera nibrocristata (D’Orb. et Lafr.). — k d* ad. : Pilon.
Cephalopterus ornatus Geoffr. — ? 2 9 ad. : San José.
Chez ces deux spécimens, étiquetés 9, la caroncule pectorale paraît avoir
été mutilée; mais les ornements céphaliques sont bien développés.
Hirundinidés.
Atiicora cinerea (Gm.). — d1 et 9 : Cerro Mojanda.
Cette Hirondelle caractérise les régions froides et tempérées des Andes,
du Chili à la Colombie.
Troglodytidés.
Cinnicerthia unibrunnea (Lafr.). — 2 (d, 1 9 ad. : Aluguincho.
Pheugopedius (= Thryothorus) euophrys Sel. — 2 cd, 1 9 ad. : Pilon:
Aluguincho.
Relie et grande espèce, propre aux Andes de l’Equateur et bien connue
dans les collections d’Oiseaux de Quito.
Cistothorus œquatorialis Lavvr. — (d et 9 : Cerro Mojanda.
Microcerculus bicolor Des Murs. — <d et 9 : Rio Suno.
Cet Oiseau, toujours assez rare dans les collections, appartient à la
73 —
faune du haut bassin de l’Amazone et, en Équateur, ne se trouve que dans
la région orientale. Il est bien caractérisé par la couleur blanche de la
gorge et de la poitrine.
Cinvlidés.
Cinclus leuconotus Sel, — 9 ad. : V. de San Pedro Tingo.
Turdidés.
Turdus serranus Tscb. — k c? ad. : Pilon; Aluguincho.
Espèce commune dans les Andes , de Colombie en Bolivie , et dont les
différences raciales sont très insuffisamment marquées.
Turdus phæopy gus saturatus Berl. et Stolz. — d1 ; RioSuno.
Espèce essentiellement amazonienne; — en Équateur, seulement dans
i’ff Oriente».
Turdus fuscater gigas Fras. — 2 d1, 2 9 : Aluguincho; V. de San Pedro
Tingo.
Ces spécimens sont identiques à ceux de Colombie et nous ne pouvons
suivre Chapman dans son morcellement subspécifique de cette espèce,
pourtant très homogène de caractères.
Hylocichla uslulata Swainsoni (Tsch.). — d* ad. : San José.
Espèce migratrice bien connue, de l’Amérique du Nord; hiverne régu-
lièrement en Équateur, mais surtout dans l’Est.
Vin'-ouidési.
Vireosylvia Jlavoviridis Cass. — c? ad. : San José.
Espèce répandue depuis les États-Unis jusqu’en Bolivie.
Miiiotiltidés.
Dendroica fusca (Midi.). — d* et 9 (en plumage hivernal) ; Pilon; Alu-
gnincho.
Voici encore une espèce migratrice, de l’Amérique du Nord, s’éloignant
régulièrement en hiver jusqu’au Pérou et commune alors en Équateur.
Les trois espèces suivantes de Mnioliltidés sont, au contraire, sédentaires
et caractéristiques des Andes septentrionales (Colombie, Équateur,
Pérou, etc.).
Basileuterus coromtus (Tsch.). — 2 d1, 2 9 ad. : Pilon; Aluguincho.
Myiothlypis nigrocristatus (Lafr.). — 3 d1, 1 9 ad. : Aluguincho.
Myioborus Bairdi (Salv.). — 3 9 ad. : Pilon; Aluguincho.
74 —
Motaclllidés.
Anthus bogolensis Sel. — 2 ad. : (sans localités).
Cœrebidés.
Cette famille, essentiellement néotropicale, est abondamment représentée
dans toutes les Andes septentrionales par des espèces en général très homo-
gènes de caractères , quoique assez ubiquistes :
Diglossa aterrima Lafr. — 2 c? et 2 9 ad., 2 juv. : V. de Tumbaco;
Cerro Mojanda, Huila.
Diglossa Lafresnayei (Boiss.). — 1 c?, 3 9 ad. : Pilon.
Diglossa personata (Fras.). — 2 d*, 2 9 : Pilon; Cerro Mojanda.
Diglossa albilatera Lafr. — c? ad. : Aluguincho,
Diglossa sittoides (D’Orb. et Lafr.) c? et 9 : V. de Tumbaco.
Conirostrum Fraseri Sel. — 2 c?, 1 9 ad. : Y. de Tumbaco; Cerro Mo-
janda; V. de San Pedro Tingo.
Beaucoup plus localisée que les précédentes, cette espèce est essentielle-
ment propre aux Andes de l’Equateur et aux confins méridionaux de la
Colombie.
Chlorophanes spiza cœrulescens Cass. — 9 ad. : San José.
Cœreba mexicana intermedia (Salv. et Fest.). — c? et 9 ad. : San José.
Tanagridés.
Cette importante famille constitue l’un des éléments les plus marquants
de la faune avienne de l’Equateur, tant par le nombre des espèces que par
l’éclat de leur plumage. A part quelques espèces , plus spécialement ama-
zoniennes, la plupart des formes signalées ici représentent des types essen-
tiellement andins, propres aux altitudes moyennes de la Colombie, de
l’Equateur et du Pérou. Ajoutons que presque tous ces oiseaux sont si-
gnalés comme chanteurs par les chasseurs indigènes.
Tanagra (— Euphonia) nigricoüis (Vieill.). — c? et 9 add. : V. de San
Pedro Tingo.
Cette jolie espèce est essentiellement amazonienne ; en Équateur on ne
la trouve guère que sur le versant oriental des Andes. Les différentes races
qui ont été décrites sont très insuffisamment caractérisées.
Procnopis Vassori (-Boiss.). — 4 c?, 1 9 : Pilon; Huila.
Tangara (= Calliste) xanihogaster (Sel.). — 9 ad. ; San José.
— 75 —
Pœcilothraupis lunulata atricrissa Tacz. et Berï. — 3 d\ o $ ad. : Cerro
Mojanda; Papallacta.
Pœcilothraupis palpebrosa (Lafr.). — d et 9 ad. : Huila.
Bulhraupis eximia chloronota Sel. — d et 9 ad. : Cerro Mojanda.
Race bien caractérisée par l’uropvgium vert comme le dos.
Compsocoma sumptuosa cyanoptera Gab. — 3 d ad. : Aluguincho.
Comme pour l’espèce précédente, cette race, connue surtout de l’Equa-
teur occidental, présente avec les types de Colombie de nombreux inter-
médiaires, que les auteurs paraissent avoir une tendance exagérée à
classer en sous-espèces distinctes.
Dubusia tœniata (Boiss.). — 2 c?, 2 9 ad. : Cerro Mojanda.
Thraupis Darwini Bp. — c? et 9 : V. de Tumbaco.
Lanio atricapillus (Gm.). — c? et 9 : Rio Suno.
Contrairement aux précédents, cet oiseau représente un type purement
amazonien et n’existe , en Equateur, que dans la région orientale.
Tachyphonus cristalus (L.). — 2 d ad. : Rio Suno.
Comme la précédente, cette espèce appartient à la faune amazonienne.
Hemispingus atropileus (Lafr.). — c? ad. : Pilon.
Hemispingus superciliaris nigrifrons (Lawr.). — 1 c?, 2 9 ad. :
Curubi.
Atlapetes spodionotus (Sel. et Salv.). — 3 d, 3 9 ; Cerro Mojanda;
V. de San Pedro Tingo.
Cette espèce, connue seulement de l’Equateur, paraît essentiellement
caractéristique de la région andine autour de Quito et est, avec la sui-
vante, un des types les mieux marqués du versant occidental des Andes.
Atlapetes leucoptems ( Jard.). — 2 cf ad. : V. de Tumbaco.
Cet oiseau , bien caractérisé par le miroir blanc des ailes , est tout à fait
localisé dans les Andes occidentales de l’Equateur, jusqu’au plateau inter-
andin. C’est un des rares types de cette collection qui soit significatif de
cette région.
Buarremon assimilis (Boiss.). — 2 d1, 2 9: Cerro Mojanda, Alu-
guincho.
Arremon aurantiirostris spectabilis Sel. — 2 c? ad. : San José.
Bace propre à l’Equateur oriental, d’une espèce commune aux Andes
de l'Équateur et de la Colombie.
Saltator maximus (Müll.). — d ad. : San José.
— 76 —
Fringillldés .
Pkeucticus chrysopeplus chrysogaster (Less.). - — 3 cf, 1 9: Pilon; Alu-
guincho; V. de Tumbaco; V. de San Pedro Tingo.
Belle espèce andine, bien connue de l’Equateur et du Pérou, curieuse
d’ailleurs par sa distribution en ces pays et ses affinités mexicaines.
Cyanocompsa cyanea cyanoides (Lafr.). — c? : Rio Suno.
Gaiamenia analoides (Lafr.). — a cf: V. de Tumbaco.
Espèce typique des Andes , de la Colombie à l’Argentine.
Idiospiza inornata minor (Berl.). — ? c? juv. : Cerro Mojanda.
Ce spécimen, étiqueté cf, a en réalité le plumage brun strié de noir
caractéristique de la 9. Sa teinte très pâle en dessous nous le fait consi-
dérer comme appartenant plutôt à la race minor qu a la race homochroa,
bien que toutes deux , représentants d’une espèce andine largement distri-
buée, soient encore apparemment assez mal connues et différenciées. En
tout cas, ainsi que le notèrent déjà nombre d’observateurs, on est frappé
des affinités très grandes que ces oiseaux présentent, dans la structure du
bec et le plumage des deux sexes , avec les Phrygilus indiqués ci-après.
Spinus ictericus capitalis (Cab.). — ? 9 : V. de Tumbaco.
Brachyspiza pileata peruviana (Less.). — 3 d*, 1 9 ad.: Alunguinclio ;
Y. de Tumbaco.
Cette espèce appartient, comme les Phrygilus suivants, aux groupes
d’Emberizidés les plus typiques de la faune sud-américaine, mais surtout
de la faune patagonienne , qu’ils représentent dans les Andes septentrio-
nales, bien qu’ils ne soient pas spécialement adaptés aux hautes altitudes.
Phrygilus alaudinus (Kittl. ). — a cf (en plumage hivernal): V. de
Tumbaco.
Espèce propre aux Andes, du Chili à l’Equateur, et bien caractérisée par
les marques blanches de la queue , ainsi que par l’abdomen blanc.
Prygilus ocularis Sel. — c? et 9 ad. : V. de Tumbaco.
Plus petite que la précédente, cette espèce, propre au Pérou et à l’Equa-
teur, se distingue par les lores et le tour des yeux blancs.
Phrygilus unicolor grandis Chapm. — î cd , 5 9 ; Cerro Mojanda.
Très commun en Colombie et Equateur, dans la zone des trParamos».
/ ' . . ' , L ;
Corvidés.
Cyanolyca turcosa ( Bp.). — c? et 9 ad. : Pilon.
Ce bel oiseau est caractéristique des Andes de l’Equateur et de la
Colombie.
— 77 —
Si Ton se reporte, en terminant, à la distribution géographique des
Oiseaux en Equateur, on voit que le caractère essentiel de cette collection,
qui ne renferme pas moins de 1 65 espèces différentes, est que celles-ci se
répartissent dans l’ensemble en deux faunes parfaitement distinctes et ne
possédant guère de points communs (on remarque, en effet, dans notre
énumération, qu’aucune des espèces provenant de San José et du Rio Suno
n’a été trouvée dans les autres localités) :
D’une part, une faune orientale, habitant une région de faible altitude
et de climat équatorial, situéé tout entière dans le bassin de l’Amazone:
c’est la faune amazonienne ; - ■ :
D’autre part, une faune plus occidentale, propre à une région monta-
gneuse de climat plus tempéré ou même froid , selon l’altitude : c’est la
faune Andine.
La première de ces faunes régionales a des affinités tout à fait brési-
liennes et guyanaises: elle est caractérisée par des Alectorides ( Aramides
caloptera, Psophia), des Pénélopes ( Pipile ), quelques types très spéciaux
de Trochilidés (Sœpiopterus Villavicencio , Phlogophilus hemileucurus) , des
Pipridés, quelques Tanagridés ( Tachyphohus, Lanio), mais surtout par
les Conopophagidés , quelques Dendrocolaptidés , bien différents des formes
montagnardes, et la grande majorité des Formicariidés, cette importante
famille atteignant un maximum de développement et de diversité dans la
région forestière de l’Amazone.
La faune andine est d’aspect plus varié , selon le cas général propre aux
faunes de montagnes. Ses éléments essentiels, caractérisés surtout par
l’abondance de Golumbiformes, de Trochilidés, de Dendrocolaptidés, de
Tyrannidés, de Cœrebidés et de Tanagridés au brillant plumage, lui con-
fèrent une physionomie propre, qui est d’ailleurs sensiblement la même
dans la zone d’altitude demi-tempérée de la Colombie et de l’Équateur.
Aussi ces deux pays possèdent-ils en commun bon nombre de formes.
Mais les Andes de l’Equateur présentent aussi, on le sait, des diffé-
rences sensibles dans l’avifaune entre les Cordillères orientale et occidentale
et surtout entre les versants pacifique et amazonien, bien que de nombreux
types y coexistent également. Toutefois, ainsi que nous l’avons dit au
début, les éléments caractéristiques des Andes occidentales sont très peu
nombreux dans cette collection : nous rappellerons surtout , parmi eux , le
Myrtis Fannyæ (Trochilidés) et les Atlapetes leucopterus et spodionotus
(Tanagridés).
Par contre, on y remarque une série d’espèces localisées en général sur
les hautes montagnes (Cerro Antisana et Mojanda) et qui ne s’avancent
guère au delà de l’Equateur, vers le Nord. Ce sont soit des cas d’adapta-
tion isolés à des climats froids d’altitude, comme ïOreotrochilus Jamesoni
et le Chalcostigma Stanleyi, parmi les Trochilidés — soit surtout des repré-
sentants bien caractérisés de la faune patagonienne, qui s’étend ainsi,
— 78
grâce à l’altitude, jusqu’à l’Équateur (un fait analogue existe en Amérique
du Nord, où la faune sonorienne se prolonge très avant vers les tropiques ,
sur les hauts plateaux du Mexique) : le Podiceps calipareus, le Larus serra-
nus, YAttagis Latreillei, le Patagona gigas (ïrochilidés), les Scytalopus et
les Ginclodes (Trachéophones), les Agriornis et les Muscisaæ'tcola (Tyran-
nidés), enfin’, les Phrygilus (Fringillidés) sont les représentants les plus
caractéristiques de celte faune australe, beaucoup moins brillante d’aspect,
selon la loi générale, que la faune des tropiques.
Enfin un dernier élément faunique, très distinct des précédents, est
fourni par quelques espèces — très peu nombreuses d’ailleurs dans cette
collection — qui sont des Oiseaux migrateurs de l’Amérique du Nord
hivernant régulièrement chaque année sous ces latitudes équatoriales : tels
sont le Tringa macularia (Charadriidés), YHylocichla ust. Swainsoni (Tur-
didés), et le Dendroica fusca (Mniotillidés).
Nota. — Dans l’étude qui précède, sur les Oiseaux de l’Équateur, nous
avons suivi en général l’ordre et la nomenclature du Hand-List de Sharpe ,
sauf en ce qui concerne les familles suivantes, pour lesquelles d’excellentes
monographies ont été récemment publiées et nous ont servi de guides:
— Pour les Trochilidés, l’ouvrage d’E. Simon (Histoire naturelle des
Trochilidés, Paris, 1921),
— Pour les Trachéophones (Forrnicariidés, Dendrocolaptidés, etc.) et
les Tyrannidés, les ouvrages de G. Hellmayr (Catalogue of Birds of the
Americas, t. III, IV et V, 192/1-1927).
79 —
Indépendance des propriétés antivenimeüses et des propriétés
RABICIDES DU SERUM DES COULEUVRES AGLVPHES, DEPOURVUES DE
GLANDES PAROTIDES VENIMEUSES,
par Mme M. Phisalix.
Nous avons montré que Je sérum toxique de certaines Couleuvres
Aglvphes, pourvues de glandes parotides venimeuses ( Tropidonotus natrix
et viperinus ), sérum qui devient antivenimeux lorsque ses propriétés
toxiques ont été détruites par un chauffage approprié, manifeste aussi, in
vitro, comme le sérum de Vipère Aspic, de Hérisson, d’ Anguille, un pouvoir
fortement rabicide(1h
Il nous a paru intéressant de comparer, au point de vue des propriétés
venimeuses, antivenimeuses et rabicides, le sérum des Serpents dépourvus
de glandes à venin à celui des espèces venimeuses. A cet effet, nous avons
choisi nos couleuvres indigènes du genre Coluber. Ce genre présente la
particularité de réunir des espèces , les unes pourvues d’une glande parotide
venimeuse ( Coluber helena Daud., C. radiatus Schleg...) les autres dépour-
vues de cette glande, telles que la Couleuvre d’Esculape ( Coluber Esculapii
Lacép.) et la Couleuvre à échelons ( Coluber scalaris Schinz.).
Sérum de Couleuvre d’Esculape. — Les nombreux spécimens de cette
espèce que nous recevons chaque année de Bourgogne nous ont permis de
multiplier nos essais. En ce qui concerne la toxicité, nous avons pu voir
que 2 centimètres cubes de sérum frais tuent en 1 b. 20' le Cobaye, par
inoculation intra-péritonéale; la dose de o cc. 5o tue la Souris par inocu-
lation sous-cutanée, en l’espace de 20-22 heures. Vis-à-vis de la Souris, la
toxicité du sérum est au moins égale à celle du sérum de Vipère, Aspic ou
Bérus.
Comme les autres sérums venimeux jusqu’ici essayés, celui de Couleuvre
d’Esculape perd sa toxicité par le chauffage en pipette dose au bain-marie,
à la température de 58-56°, maintenue pendant i5 minutes. 11 manifeste
alors des propriétés antivenimeüses vis-à-vis du venin de Vipère, soit in vivo,
soit in vitro ; c’est ainsi que 1 centimètre cube de sérum neutralise exacte-
ment o milligr. 1 o de venin , dose minima mortelle pour la Souris par la
voie sous-cutanée; il est préventif : à la dose de 1 cm3 20, qui serait plus
W Bull, du Muséum, n° 1, 1926, p. 89, 93; n° 2, p. 1Æ7.
— 80 — •
de deux fois mortelle, si le sérum était frais, il vaccine la Souris contre
l’action de o milligr. i5 de venin, inoculée 48 heures après. Suivant la
règle, le pouvoir curatif est moins marqué que le pouvoir préventif : la dose
de 1 cm3 5o, inoculée deux et trois heures après la dose mortelle de venin,
est à peine suffisante pour conjurer l’issue fatale.
Quant au pouvoir rabicide in vitro, nous l’avons recherché en employant
la technique exposée en détail dans nos notes précédentes ; nous la résu-
mons donc brièvement.
Le sérum chauffé est filtré sur papier, puis mélangé à son égal volume
d’émulsion centésimale de virus rabique fixe (celui de l’Institut Pasteur de Paris).
Le mélange, maintenu pendant une vingtaine d’heures à basse température, est
ensuite centrifugé; le liquide surnageant rejeté, et le culot lavé une fois à l’eau
salée physiologique. Après une seconde centrifugation, le volume est ramené,
par décantation partielle , à celui qui correspond à l’émulsion décimale de virus
fixe.
Ce mélange est inoculé à la dose de o cm3 5o sous les méninges de
deux Lapins, d’un poids voisin de 2.000 grammes, à travers la membrane
occipito-atloïdienne, avec les effets suivants : l’un des Lapins, un mâle,
présente les premiers symptômes rabiques au n* jour; il est couché le
i3‘ jour et meurt le 1 5' jour. Yis-à-vis de l’autre sujet, une femelle, le
mélange s’est montré neutre. Cette Lapine a mis bas, deux mois plus tard,
trois Lapereaux, quelle a élevés sans incidents. Elle n’avait toutefois pas
l’immunité vis-à-vis du virus rabique, car éprouvée quatre mois après,
avec l’émulsion décimale de virus fixe , par la voie intra-oculaire , elle a ma-
nifesté les premiers symptômes rabiques au 2 4* jour; elle est morte para-
lysée au 27* jour.
Sérum de Couleuvre à échelons. — Le sérum de la Couleuvre à échelons
tue le Cobaye en l’espace de quatre heures, à la dose de 1 cm3 5o, inoculée
dans le péritoine. Il en faut au moins 1 centimètre cube pour tuer la
Souris en 20-24 heures par la voie sous-cutanée. Sa toxicité est donc
inférieure à celle des sérums de Vipère et de Couleuvre d’Esculape qui
tuent la Souris, à la dose de 0 cm3 5o.
Chauffé à 56 degrés pendant quinze minutes, il perd sa toxicité et
manifeste in vitro, des propriétés antivenimeuses plus marquées que celles
du sérum de Couleuvre d’Esculape, car 1 centimètre cube de ce sérum
suffit à neutraliser o milligr. i5 de venin, dose une fois et demi mortelle
pour la Souris. Son pouvoir rabicide est nul ; le mélange virus-sérum ,
préparé comme nous l’avons indiqué, et porté sur les centres nerveux , s’est
comporté exactement comme le virus rabique pur ; les sujets qui l’ont reçu
sont morts de paralysie rabique respectivement au 1 3e et au 1 5e jour après
la trépanation.
Ainsi , comme dans le cas du sérum de Vipère , de Couleuvre à collier
ou d’ Anguille, le mélange virus-sérum de Couleuvre d’Esculape s’est
montré simplement neutre pour l’encéphale du Lapin vivant, mais non
vaccinant comme est le mélange virus-sérum Hérisson. Le cas du premier
Lapin nous montre qu’avec le sérum de Couleuvre d’Esculape, nous sommes
à la limite du pouvoir rabicide.
En résumé, si nous prenons comme terme de comparaison, pour les
propriétés biologiques suivantes, celles du sérum de Vipère aspic, nous
pouvons exprimer comme il suit celles de nos Couleuvres non veni-
meuses.
Chiffres qui traduisent l’indépendance relative de ces trois propriétés
considérées deux à deux, et l’indépendance totale des pouvoirs antiveni-
meux et rabicide.
Mdsébm. — XXXIV.
6
— 82 —
Mission Güy Babaült.
Poissons de la région des lacs Kivü et Edouard,
par M. le Dr Jacques Pellegrin.
D’importantes collections ichtyologiques ont été rassemblées en 1926 et
en 1927 au Congo belge et en Afrique Orientale par la mission de
M. Guy Babault.
Une première note a été consacrée par moi(1) aux espèces recueillies dans
le lac Tanganyika; parmi celles-ci, l’une d’entre elles le Simochromis Ba-
Fig. 1. - Simochronis Babaulti Pellegrin.
baulti Pellegrin, dont on trouvera ici la reproduction (fig. 1), était nouvelle
pour la science.
Dans cette seconde note sont étudiés des Poissons récoltés dans des loca-
lités assez différentes.
Un premier lot, en effet, provient du lac Kivu meme, de la rivière
Luvinghi, tributaire de la Iluzizi, qui relie le Kivu au Tanganyika, enfin
du petit lac isolé Mokoto au Nord du Kivu; ce sont des Poissons du bassin
du Congo.
Un second lot a été rassemblé dans la rivière Rutcliuru, tributaire du lac
Edouard et dans le lac Mohazi (Ruanda), très à l’Est du Kivu; ce sont des
Poissons du bassin du Nil.
On trouvera ci-dessous la liste avec les provenances des espèces rap-
portées au Muséum et la description des formes nouvelles, un Cyprin-
odonlidé de la rivière Rutchuru et un Cichlidé du Kivu.
W Bull. Muséum, 1927, p. A 99 .
— 83
CYPRIN1DÆ.
1. Labeo cvlindricus Peters. — Lac Mokoto.
SILURIDÆ.
2. Clarias Carsoni Boulenger. — Lac Mokoto.
3. — Mossambicus Peters. — Lac Mohazi.
CÏPRIXOOOMIRÆ.
k. Haplochimjs (Hypsopanchax) Deprimozi nov. sp. — Riv. Ru-
tchuru.
C1CHL1DÆ.
5. Paratilapia vittata Boulenger. — Lac Kivu.
6. Astatotilapia Desfontainesi Lacépède. — Riv. Luvinghi.
7. — astatodon Regan. — Lac Kivu.
la. — — var. nigroides nov. var. - — Lac Kivu.
8. — paucidens Regan. — Lac Kivu.
9. Tilapia nilotica Linné. — Lac Kivu, riv. Rutchuru.
10. — Adolphi-Fre de rici Boulenger. — Lac Kivu.
Haplochilus (Hypsopanchax) Deprimozi nov. sp. (fig. 2). — Le
corps est très élevé et comprimé sur les côtés et l’abdomen; sa hauteur est
comprise deux fois et demi environ dans la longueur sous la caudale, la
longeur de la tête à peu près trois fois et demi. L’œil mesure environ le
tiers de la longueur de la tête. La bouche est dirigée vers le haut, la mâ-
choire inférieure paraît proéminente. Les dents très aiguës sont en quatre à
cinq rangées à chaque mâchoire, celles de la rangée externe guère plus
développées que celles de l’interne à la mâchoire supérieure, au contraire
bien plus volumineuses et recourbées vers l’arrière à la mâchoire inférieure.
Les écailles sont cycloïdes. On en compte 3o à 33 en ligne longitudinale,
2 4 autour du corps en avant des ventrales. On ne distingue pas de fossettes
à la ligne latérale. La dorsale comprend 11 ou 12 rayons ; elle débute à
égale distance environ entre l’origine de la pectorale et celle de la caudale ,
au-dessus du 7e au 90 rayon de l’anale: ses rayons sont subégaux. L’anale
est composée de 19 à 21 rayons, subégaux également. La pectorale,
pointue, insérée très haut, fait les trois quarts environ de la longueur de
la tête. La ventrale, très voisine par son bord interne de celle du côté
opposé, s’insère à peu près à égale distance de la base du rayon inférieur
6.
— 84 —
de la pectorale et du premier rayon de l’anale, elle n'atteint pas cette
dernière nageoire. Le pédicule caudal est une fois un cinquième à une fois
un quart aussi long que haut; sa hauteur est comprise cinq fois ët demi
Fig. 2. — Haplochilus Deprimozi nov. sp.
à six fois dans la longueur sous la caudale. La caudale est faiblement
arrondie , subtronquée.
La coloration est uniformément olivâtre, la hase de chaque écaille
paraissant entourée de noirâtre; les nageoires sont toutes de teinte foncée,
sans maculatures.
D. 1 1-1 2 ; A. 1 9-2 1 ; P. 1 2 ; V. 6 ; Sq. 3o-33.
N° 27-339. Coll. Mus. h exemplaires W. — Rivière Rutchuru : Guy Babault.
Longueur : 38 -f- 9 = A7 à hk -f 10 — 54 millimètres.
Cette curieuse espèce que je dédie volontiers à M. François Deprimoz qui
accompagnait M. Guy Babault dans son expédition est remarquable par
son corps extrêmement élevé. Par son aspect général elle se rapproche de
Y Haplochilus platysternus Nichols et Griscom(î), de Stanley ville (Congo)
pour lequel Myers (3) a créé un genre spécial ( Hypsopanchax ) auquel on
peut certainement attribuer, au moins, la valeur d’un sous-genre.
Cependant chez Y H. platysternus on ne compte que 9 rayons à la dorsale,
1 5 à l’anale. Par le nombre élevé des rayons de cette dernière nageoire
l’espèce décrite ici occupe une place assez à part parmi les Haplochilus.
On sait qu’il existe dans le Tanganyika un Cyprinodontidé à écailles
cténoïdes le Lamprichthys tangânicanus Boulenger(i) * à anale encore beau-
coup plus longue (A. 27-30).
(1) L’état de conservation de ces exemplaires est assez défectueux.
Bull. Amer. Mus. Nat. Hist., 1917, p. 79/1, fig. 28.
Copeia, n° 129, 20 mai 1-92 4 j p. 4i.
W Tr. Zool. Soc., XV, 1898, p. 25, pl. VI, fig. 3.
®Êmsmteé&
Mëm
Wiiiim
Astatotilapia astatodon Regan var. nigroides nov. var. (fig. 3).
La hauteur du corps est comprise deux fois et demi dans la longueur sans
la caudale , la longueur de la tête deux fois quatre cinquièmes. Le profil est
assez élevé. Le museau égale le grand diamètre de l’œil qui est contenu trois
fois dans la longueur de la tête et dépasse un peu la largeur interorbitaire.
La mâchoire inférieure est légèrement proéminente. Le maxillaire arrive
juste au-dessous du bord antérieur de l’œil. Les dents sont bi ou tricuspides,
parfois coniques, surtout sur les côtés, disposées en quatre rangées; les
dents de la rangée externe, beaucoup plus volumineuses, sont au nombre
Fig. 3. — Astatotilapia astatodon var. nigroides nov. var.
de 4o à la mâchoire supérieure. 11 y a 4 rangées d’écailies sur la joue,
12 branchiospines en bas du premier arc branchial. Les écailles sont
cténoïdes; on en compte 3o en ligne longitudinale, en ligne
transversale, celles de la nuque et de la poitrine en avant des ventrales
sont beaucoup plus petites. La ligne latérale supérieure perce 19 écailles,
l’inférieure 9. La dorsale comprend i5 épines croissantes, la dernière fai-
sant presque la moitié de la longueur de la tête, et 9 rayons mous. L’anale
est formée de trois épines , la troisième plus forte et aussi longue que la
dernière dorsale, et de 8 rayons mous. La pectorale pointue fait les deux
tiers de la longueur de la tête et n’atteint pas l’anale. La ventrale, fila-
menteuse, arrive à l’anale. Le pédicule caudal est un peu plus long que
haut. La caudale est arrondie.
La coloration est uniformément brun foncé. Les nageoires sont noires,
l’anale un peu plus claire avec des traces de deux ocelles jaunes en arrière.
D. XV 9; A. 111 8; P. 12; V. I 5; Sq. 4l|3o|it.
N° 27-325. Coli. Mus. — Lac Kivu : Guy Babault.
Longueur 67 4- i5 = 82 millimètres.
— 86
Cette variété que je ne crois pas devoir séparer de ï Haplochromis aslat-
odon Regan ll), dont les formules sont identiques, s’en distingue néanmoins,
outre son mélanisme accentué , par sa caudale arrondie et non tronquée.
Boulenger, à propos d’une forme extrêmement voisine Y Haplochromis Gra-
ueri Boulenger, également du lac Kivu, signale ce mélanisme chez certains
individus mâles
O Ann. Mag. Nat. Hist., 9, VIII, 19a 1, p. 687.
W Cat. Freshw. Fish. Africa , III, 1915, p. 999.
87
Sur un Monstre dicéphale de bourgeon sexué du type Chætosyllis ,
par MM. Ch. Gravier et J.-L. Dantan.
Un étrange exemplaire monstrueux a été recueilli par nous dans le port
d’Alger, au cours de l’une de nos pêches nocturnes à la lumière, le 1 3 juil-
let 1925. C’est un bourgeon sexué mâle de Syllidien qui appartient au
Fig. A. — En haut, est représenté le monstre dicéphale vu par sa face antérieure.
En bas , une des soies composées de la rame ventrale d’un parapode
de l’un des segments antérieurs.
type Chætosyllis; il mesure 6 millim. 5 de longueur. De couleur bleu
violacé pâle, il montre encore des traces de testicules, mais il paraît avoir
évacué une grande partie de ses éléments génitaux. La forme du corps est
large, plutôt mince, ce qui lient, peut-être, à la vacuité du corps qui ne
présente aucune ornementation spéciale sur la face dorsale. L’animal est
entier, car il possède des cirres anaux moniliformes, de longueur compa-
88 —
rable à celle des cirres dorsaux qui sont longs et plus grêles que les
premiers.
De même que chez les autres stolons du même type, la tête régénérée
est nettement bilobée et se montre pourvue de deux paires d’yeux : les
supérieurs ou dorsaux sont moins grands que les inférieurs ou ventraux,
mais il y a moins de différence, au point de vue des dimensions de ces
organes, que chez la plupart des bourgeons sexués normaux. De chaque
côté (fig. A), entre les deux yeux, s’insère une antenne assez proche de
celle qui lui est symétrique par rapport au plan médian. Ces deux antennes
sont moniliformes, effilées graduellement à partir de leur base et relative-
ment très longues pour une tête régénérée. La tête est enchâssée, comme
d’ordinaire, par les parapodes du premier sétigère qui ne possèdent que
des soies composées en serpe.
Sur le second segment, plus large que le premier, qu’il embrasse, s’est
développée une seconde tête qui s’est dissociée. Les deux moitiés sont assez
largement séparées l’une de l’autre ; chacune d’elles est située , l’une à droite ,
l’autre à gauche, extérieurement à la moitié correspondante de la tête
régénérée et un peu en arrière de celle-ci. Le second segment déborde de
chaque côté sur le premier ; des deux paires d’yeux qu’il porte , les deux
yeux les plus proches du plan de symétrie, qui correspondent aux deux
yeux supérieurs de la tête régénérée normalement, sont, comme dans
celle-ci, un peu plus petits que les deux autres et ces organes visuels de la
seconde tête sont de dimensions plus réduites que ceux de la première ; ils
se sont développés sur un espace plus restreint. Entre les yeux du second
segment, de chaque côté s’insère une antenne de même forme que la cor-
respondante de la tête normalement régénérée et presque de la même lon-
gueur. Il y a donc ici deux têtes complètes. Il s’agit d’un monstre dicéphale,
sur lequel une seconde tête, avec son appareil sensoriel complet et symé-
trique s’est constituée sur le segment suivant immédiatement la tête nou-
vellement bourgeonnée sur le stolon sexué.
Le segment porteur de la seconde tête a, de part et d’autre, un parapode
muni d’une rame ventrale normale armée de soies composées en serpe et
d’une rame dorsale néoformée portant de longues soies épigames. A part
le premier sétigère et les cinq derniers , tous les segments sont pourvus de
soies épigames. Dans les parapodes, le cirre dorsal est long et monili-
forme; le cirre ventral est court et non annelé; ce-dernier est relativement
beaucoup plus long au dernier segment sétigère , où sa longueur est com-
parable à celle du cirre dorsal. Les soies composées de la rame ventrale
normale ont une hampe assez fortement renflée au sommet et un peu
arquée (fig. A); la serpe est assez courte et unidentée et, au moins dans
les segments antérieurs, elle présente un bord concave fortement pectiné.
Dans la partie postérieure du corps, à la rame ventrale de chaque para-
pode, il existe une soie simple aciculaire à pointe mousse. Dans la région
89 —
moyenne, la serpe s’allonge un peu plus que dans les soies des segments
antérieurs. La rame accessoire dorsale est constituée par de grandes soies
épigames simples, natatoires, dont la plupart sont étroites, mais dont cer-
taines, à chaque faisceau, sont larges. Les cirres anaux, bien développés,
sont moniliformes.
Par les soies toutes composées, différant peu les unes des autres, ce
stolon sexué se rapporte au genre Syllis et au sous-genre Typosyllis ; ces
soies ne s’éloignent pas sensiblement de celles du Syllis ( Typosyllis ) vittata
Grube ; mais il n’en a ni l’ornementation, ni la forme générale ; il a encore
moins la forme du prostomium régénéré de cette espèce.
Suivant M. le professeur Bourdelle , qui a étudié beaucoup la tératologie
des mammifères, peut-être faudrait-il voir ici un cas limite du type de
monstres doubles dits Ypsiloïdes (à cause de leur forme en Y), dans lequel
les deux branches de l’Y se seraient soudées complètement : les têtes restent
ici distinctes et ont le même plan de symétrie. S’il en est ainsi, il serait
intéressant de voir dans quelle mesure la nature double de ce monstre a
retenti sur toute son anatomie et en particulier sur le système nerveux ,
tant dans la partie encéphalique que dans la chaîne ventrale. Nous n’avons
pas voulu sacrifier le seul exemplaire à notre disposition qui présentait
cette singulière anomalie.
Il est important de remarquer ici que ni l’un ni l’autre de ces êtres ne pro-
viendraient directement du développement d’un œuf. De tels stolons ne sont
que les parties postérieures bourrées de cellules reproductrices qui se dé-
tachent de la souche à l’état de maturité sexuelle et qui bourgeonnent , à
leur partie antérieure, une nouvelle tête, de forme différente de celle de
l’individu-souche. Dans ces conditions, l’interprétation donnée ci-dessus
paraît très difficilement acceptable. En l’état actuel de nos connaissances,
il ne nous semble guère possible de tenter une explication plausible du
mécanisme de formation de ce monstre à deux têtes placées l’une derrière
l’autre, avec le même plan de symétrie et qui ne paraît pas provenir de la
soudure de deux individus.
— 90
ÂNN ELIDES POLYCHETES NOUVELLES DE lInDE.
pau M. Pierre Fauvel,
Professeur a l’Université catholique d’Angers.
I
Les Polychètes nouvelles ci-dessous décrites proviennent d’une collection
du Muséum de Madras. Elles ont été recueillies, pour la plupart, par
M. Gravely, à l’île Krusadai, dans le golfe de Manaar.
Odontosyllis Gravelyi nov. sp.
Corps long, épais, à face dorsale bombée, de section demi-cylindrique,
très fragile. 80 à i5o sétigères et plus. — Prostomium subrectangulaire.
4 gros yeux brun rougeâtre disposés en trapèze, les antérieurs plus gros
et plus écartés (fig. 1, a). 3 longues antennes inégales, l'impaire 2 fois
plus longue que les latérales. 2 gros et larges palpes dirigés en avant,
parallèles ou convergents , parfois rabattus à la face ventrale. — Pharynx
à 6-7 grosses dents recourbées en arrière et 2 gros plis latéraux. Il occupe
5-6 segments (du 4e- 5e au 10e inclus). Proventricule allongé, 2 fois plus
long que le pharynx (10 à 1 1 segments; du 1 1* au 20e environ). Segment
tentaculaire formant une gibbosité arrondie au-dessus du prostomium.
2 paires de longs cirres tentaculaires inégaux, les dorsaux presque 2 fois
plus longs que les inférieurs (fig. 1 , a). Cirres dorsaux cylindriques, lisses.
Ceux du ier sétigère bien plus longs que les suivants qui diminuent assez
rapidement de taille, puis deviennent subégaux ou irrégulièrement alter-
nants, de longueur égale à environ la moitié de la largeur du corps
(fig. 1, c). Cirres ventraux larges et courts (fig. 1, b , c ). — Acicules
robustes , à pointe mousse un peu renflée et incurvée. Soies composées de
2 sortes à tous les pieds , les supérieures à long article en arête ou en alêne
un peu aplatie et renflée et très indistinctement bidentée (fig. 1 , j , g),
les inférieures, plus nombreuses, à hampe renflée, à serpe courte, robuste,
très nettement bidentée (fig. 1, d, e). Aux derniers sétigères, une petite
soie dorsale simple, un peu arquée (fig. 1, h) et une soie ventrale simple,
bidentée (fig. 1, c). A maturité, de longues soies pélagiques à partir du
— 91 —
3oc sétigère, environ (fîg. 1 , b). — 2 longs cirres anaux. — Phospho-
rescent.
Long. i5 à 3o millimètres, sur i,5 à 2 millimètres de large, soies com-
prises.
Coloration dans l’alcool, blanc-jaunâtre avec une ligne longitudinale
dorsale brun foncé, presque noire, s’étendant sur toute la longueur du
a , face dorsale X 12 ; b, parapode à soies pélagiques X 60 ; c, parapode antérieur X 60 ;
d, e, soies à courte serpe X ^00 ; /, g, soies à long article X &00 ; h, soie postérieure
simple X&o°; G soie postérieure simple, bidentée X 4oo. — Odontosyllis rabro-
fasciata : k, l, deux serpes d’un même pied postérieur X 4oo.
corps. Sur un nombre variable de segments antérieurs , une tache dorsale
à la base du pied.
Pélagique le soir, après la nouvelle lune, en mai et septembre.
Krusadai Islan ! , golfe de Manaar, Océan Indien.
Nota. — Cette espèce, voisine d’O. fulgurans, s’en distingue nettement
par ses soies supérieures à long article. U Odontosyllis rubrofasciata Grube
a aussi des serpes de taille différente, mais unidentées et les plus grandes
ne sont pas, de beaucoup, aussi allongées (%. 1 ,k, l).
— 92 —
Genre goniada Aud.-Edw.
Sous-genre Goniadopsis n. s. -g.
Pas de chevrons en V sur les côtés de la trompe. — Corps à 3 régions
distinctes : i° antérieure, à pieds uniramés, à cirres courts, à grosses soies
en serpe; 20 intermédiaire, à pieds uniramés, à longs cirres, à soies en
arête; 3° postérieure, à pieds biramés, à soies dorsales aciculaires, à soies
ventrales à longue arête.
Goniada (Goniadopsis) Agnesiae nov. sp.
Corps divisé en 3 régions : une antérieure et une intermédiaire, minces,
cylindriques , et une postérieure un peu plus large et plus aplatie. 1 5o séli-
Fig. 2. — Goniadopsis Agnesiae.
a, parapode antérieur X 85; b, parapode de ta région intermédiaire X 85; c, parapode
de la région postérieure X 85 ; d, grosse serpe courte de la région antérieure X 35o ;
c, soie composée, à long article, de la région postérieure X 35o ; f, mâchoire X 60.
— Scolelepis indica : g, région antérieure, face dorsale X 8 ; h, 10° pied X ko -,
i, 73' pied X ko ; k, pygidium X ko ; l, crochet ventral des derniers sétigèresX 4oo
m, un crochet ventral postérieur X koo.
gères et plus. — Prostomium allongé, conique, aigu, annelé, terminé
par h petites antennes grêles. A la base du prostomium, 2 petits yeux
— 93 —
noirs très écartés. — Trompe cylindrique, à 2 grosses mâchoires simples
(fig. a,/) à grandes dents recourbées. Entre les deux mâchoires, 4 para-
gnathes bidentés, et, à l’autre face, une douzaine de paragnalhes plus
petits, bidentés, paraissant simples, disposés en demi-cercle. Pas de
chevrons. — Région antérieure : 28 sétigères à parapodes uniramés com-
prenant un cirre dorsal large, court, lancéolé; un mamelon sétigère à
3 lèvres : une postérieure, large, triangulaire et 2 antérieures digiti—
formes, inégales (fig. 2, a), un gros cirre ventral court et un faisceau de
grosses soies composées à court article mousse, un peu arqué (fig. 2, d).
Un acicule. Région intermédiaire comprenant 3 9 segments à parapodes
également uniramés comprenant un cirre dorsal digitiforme ; un mamelon
sétigère à 2 lèvres, l’une courte, triangulaire, l’autre plus longue, digiti-
forme; un cirre ventral 2 ou 3 fois plus long; un acicule et 2 faisceaux de
soies composées, plus minces que les précédentes, à long article grêle
finement denticulé (fig. 2, b, e). — Région postérieure à parapodes biramés
(fig. 2, c), comprenant, à la rame dorsale, un court cirre conique et un
mamelon conique avec un acicule et 2 grosses soies aciculaires émoussées
(fig. 2, c); à la rame ventrale, une lèvre postérieure triangulaire et une
lèvre antérieure digitiforme, plus longue, un court cirre ventral massif,
un acicule et 2 faisceaux de soies composées à longue arête , semblables à
celles de la région intermédiaire.
Long. io5 millimètres, sur 1 millimètre de large.
Coloration d’un beau rouge antérieurement , ocre pâle en arrière. Dans
la région postérieure seulement, une tache ventrale au milieu de chaque
segment.
Dans le sable. — Krusadai Island , golfe de Manaar, Océan indien. —
1 seul spécimen.
Scolelepis indica nov. sp.
Corps long , mince , grêle , un peu élargi et aplati en avant , filiforme en
arrière. — Prostomium en forme d’écusson avec 2 cornes frontales bien
marquées, à insertion latérale (fig. 2 , g). Le prostomium forme, en arrière ,
une carène terminée en pointe vers le 2e sétigère, mais ne se soulevant pas
en tentacule occipital. 2 groupes irréguliers d’yeux nombreux et très fins.
— 2 gros et longs palpes s’enroulant en spirale (fig. 2 , g). — Branchies
à partir du 2e sétigère. Dans la région antérieure, les branchies longues,
cirriformes, se croisent sur le dos. Lamelle dorsale lancéolée , dressée ,
accolée à la branchie seulement à la base , sur une très petite hauteur.
Lamelle ventrale arrondie ou ovale, un peu mucronée, sans échancrure;
postérieurement elle se réduit à un arc de cercle de moins en moins large
(fig. 3,4, i ). — Soies dorsales toutes capillaires, non limbées, non ponc-
— 94 —
tuées. Soies ventrales semblables, mais plus courtes et parfois ponctuées,
il s’y mêle un faisceau de 5-6 soies plus courtes, un peu plus grosses et
arquées , à pointe très fine recourbée. Soies à crochet encapuchonnées ven-
trales bidentées, au nombre de 2 à 4-6 par rame, à partir du 70° sétigère
environ (fig. 2, l, m). Pas de crochets dorsaux. — Dans les derniers séti-
gères , branchies courtes , plus de lamelles distinctes , longues et fines soies
capillaires à la rame dorsale. A la rame ventrale, 1-2 soies arquées,
5-6 crochets et 1-2 longues et fines soies. — Pygidium avec anus terminal
et h courts cirres digitiformes (fig. 2, h).
Long. 60 millimètres, et plus, sur 1 à i,5 millimètre de large.
Coloration : parfois des bandes transversales plus ou moins larges de
pigment noirâtre à la face dorsale et, entre les parapodes, 2 taches allon-
gées , l’une entre deux branchies successives , l’autre entre les deux rames
ventrales. A la face ventrale, de chaque côté, une courte et mince raie de
pigment intersegmentaire. Ce pigment manque assez souvent.
Krusadai Island.
Cette espèce, voisine de Sc. juliginosa et Sc. ciliata, s’en distingue par
ses lamelles dorsales plus petites, par rapport à la branchie , plus détachées
et plus acuminées, par ses branchies plus longues et plus minces, et par
ses yeux nombreux et très petits.
Prionospio multibranchiata nov. sp.
Région antérieure, élargie, aplatie, atténuée en avant, région posté-
rieure cylindrique. Plus de ko sétigères. — Prostomium allongé, à bord
antérieur arrondi, terminé postérieurement en carène obtuse jusqu’au bord
antérieur du 3e sétigère (fig. 3, a). Pas d’yeux visibles. 2 très longs palpes
contournés pouvant atteindre, en arrière, jusqu’au 26e-3oe sétigère. — Au
1" sétigère, rame dorsale réduite à un petit mamelon conique (sans soies?)
et une petite lamelle ventrale avec des soies. — Branchies à partir du
2e sétigère, les 5 premières paires non pennées, filiformes, très longues
(fig. 3, b ), pouvant atteindre, en arrière, jusqu’au 8e-ioc sétigère, les
suivantes sont lamelleuses, subtriangulaires, allongées, rabattues sur le
dos, en partie soudées à la lamelle dorsale (fig. 3, c). Elles diminuent de
taille (fig. 3, d), mais existent encore au ko° sétigère (fig. 3, e). Lamelles
dorsales triangulaires , dressées , assez grandes et bien détachées aux 5 pre-
miers segments branchifères , ensuite elles diminuent de taille, deviennent
plus ovales et plus accolées à la branchie. Lamelles ventrales d’abord ovales
ou subtriangulaires, ensuite très réduites (fig. 3, b-e). Dans la région an-
térieure, des crêtes dorsales réduites à un très mince bourrelet transversal
à chaque segment. — Dans la région antérieure, soies dorsales et ven-
— 95 —
traies capillaires. Des crochets encapuchonnés pluridentés (fig. 3, f, g), à
la rame ventrale, à partir du 22e sétigère. Au 4oe sétigère, il n’y en a
pas encore à la rame dorsale. — Pas de poches génitales. — 1 - Pygidium
inconnu.
Fig. 3. — Prionospio multibranchiata.
a, prostomium, grossi; b, k° branchie et pied X 3o ; c, parapode du 11e sétigère X 60 ;
d, 29e sétigère X 60 ; e, ko° sétigère, environ X 60 ;/, crochet X 65o ; g, crochet pos-
térieur X 45o. — Stylarioïdes eruca, var. indien : h, papille pédieuse X i4o ; i, h, l,
trois soies ventrales d’un même pied X i4o.
Le spécimen unique, tronqué vers le h 0° sétigère, mesure 11 milli-
mètres, sur 2 millimètres de large. — Décoloré dans l’alcool.
Krusadai Island, Watchman’s Bay.
Nota. — Cette espèce se distingue de toutes les autres par la persistance
de ses branchies, au moins jusqu’au Uoe sétigère, leur dimorphisme très
accentué et leur soudure plus ou moins marquée à la lamelle dorsale.
Stylarioïdes eruca Claparède.
Var. indica nov. var.
Corps subtétragone, fortement incrusté de sable, segmentation très mar-
quée. Papilles petites, courtes, non disposées en lignes longitudinales régu-
— 96
libres. 3-4 papilles plus longues en arrière de chaque faisceau de soies
(fig. 3, h). — Branchies nombreuses, filiformes, insérées sur un court
pédoncule, très caduques. Gage céphalique formée par les soies des 3 pre-
miers sétigères , longues , fines , non irisées , dirigés en avant. Au 3e sétigère ,
soies ventrales déjà plus courtes que les dorsales et bidentées. Aux seg-
ments suivants, les soies ventrales sont de longueur variable mais toutes
annelées, à rostre recourbé avec une longue et mince épine sous-rostrale
(fig. 3, i, h, l ).
Long. 6 centimètres, sur 3-4 millimètres de large. 68-70 sétigères.
Krusadai Island.
Nota. — Cette variété se distingue du type : i° par ses papilles adhé-
sives plus courtes, moins nombreuses et moins régulièrement disposées;
2° par ses soies ventrales relativement plus longues et plus fines.
97
Anomalie de la crête métopiqüe
OBSERVÉE CHEZ UN AcARIEN Dû GENRE BeLAUSTIUM ,
par M. Marc André.
M. le Professeur A. Krausse, d’Eberswalde (Allemagne), a bien voulu
me communiquer un Acarien prostigmatique qui, recueilli dans cette
localité du Brandebourg, offre une anomalie intéressante de la crête
métopiqüe.
Il s’agit d’un Rhyncbolophe femelle qui appartient au genre Belaustium
von Heyden 1826 = Abrolophus Berl. 1891 ( non 1893 ) = Achoroïophus
Berl. 1893 ( non 1891 ) et qui, par ses caractères essentiels , m’a paru être
un Belaustium quisquiliarutn Hermann ( non Berlese)(1).
Cette espèce se reconnaît notamment à l’ornementation du tégument w
qui est composée de tubérosités ou pustules lenticulaires, subsphériques.
A. C. Oudemans (1910, Tijdschr. v. Entom., LUI, p. xm) a comparé ces
saillies aux facettes des yeux composés des Insectes ou encore aux poils,
renflés en sphères, qui, à la face supérieure des feuilles de certaines
plantes (p. ex. : la Glaciale [Mesembryanihemum crislallinum L.j), se pré-
sentent comme des perles brillantes, transparentes, ayant l’aspect de petits
glaçons : Hermann dit, p. 33 (i8o4, Mém. Apt.) : « l’insecte entier
paraît comme saupoudré d’une poudre blanche» .
Ces tubérosités, aussi bien dans l’exemplaire que je possède (3), que dans
ceux que j’ai pu examiner grâce à l’amabilité du Dr A. C. Oudemans, ne
sont pas lisses, mais très finement striées sur toute leur étendue et semblent
ainsi , sur leurs bords , légèrement denticulées. Entre elles , on observe (A)
des soies relativement courtes (long. : 4o à 5o p) lisses, vitreuses, courbées
en arrière f
t1) À. C. Oudemans a reconnu que le B. quisquiliarutn Berlese ( non Herm )
[A. M. Sc. Ital., L1X, I] est le B. murorum Herm., type du genre Belaustium.
W J’ai pu d’ailleurs comparer l’individu en question à deux spécimens qui
m’ont été obligeamment communiqués par M. le Dr A. G. Oudemans.
(s) L’exemplaire, de taille moyenne, mesure (sans le rostre) 1890 p de long,
sur 1190 p de large.
W Caneslrini (i885, Àcarof. Ital., t. I, p. 1&8. tav. VIII, fig. i-ia) a décrit
et figuré, sous le nom de Rhyncholophus pulcher, une espèce chez laquelle les
soies, au lieu d’être placées entre les pustules, seraient supportées par ces
«ampoules» ; n’y aurait-il pas là une erreur d’observation?
Muséum.
XXXLV.
7
98
Chez les individus normaux de B. quisquiliarum Herm. , la crête méto-
pique est constituée par une nervure médiane
fortement chitinisée, au milieu d’un bouclier
dorsal céphalolhoracique allongé et délicate-
ment ponctué. Cette crête se termine en avant
Belaustium quisquiliarum
Herm.
A, tubérosités et poils recou-
vrant ie corps ; Cm , crête mé-
topique, anormale dans sa
partie postérieure.
et en arrière par une aréa sensilligère; l’aréa
antérieure fait saillie au-dessus du rostre et
porte six soies implantées sur son bord. L’aréa
postérieure est munie, en arrière, d’un pro-
longement qui s’étend jusqu’au sillon trans-
verse séparant le céphalothorax et l’abdomen.
Chacune de ces aréas (l’antérieure et la pos-
térieure) montre, en son milieu, deux petits
organes cupuliformes, les pseudostigmates,
dans chacun desquels est insérée une longue
soie sensorielle simple , très grêle.
Dans l’individu de M. A. Krausse, l’aréa
postérieure présente (Cm) une duplication
du pseudostigmate gauche qui consiste en
deux fossettes munies chacune d’une soie, de
telle sorte qu’il y a en arrière trois soies
pseudostigmatiques correspondant à autant de
cupules.
Il est à noter que ces pseudostigmates pos-
térieurs ont tous trois un diamètre égal et
que leurs soies sont pareillement développées :
chacun des deux de gauche paraît avoir la
même importance que l’unique de droite et
ne se montre nullement comme équivalent
à la moitié de celui-ci, ainsi qu’on pourrait s’y attendre dans une bipar-
tition.
99 —
Description d’un Cétonide nouveau provenant du Congo français
ET APPARTENANT AUX COLLECTIONS DU MUSEUM,
par M. A. Bourgoin.
; ' V 1 ' ■■
Plagiochilus Dupeyi n. sp.
9. Elongalus, niger, nitidus. Capite fortiter granuloso-punctato , Jlavo-
piloso, clypeo longitudine latiore, margine antico reflexo, vix sinuato, pronolo
medio rotundato-ampliato , antice plus quam postice attenuato, sat fortiter
punctato, lateribus Jlavo-pilosis ; scutello acuto, leviter punctalo ; elytris laxe
punctatis, Jlavo-pilosis, singulo prope suturam dupliciler geminato-striato ;
subtus ubique haud dense Jlavo-pilosus.
Congo français, région de Brazzaville; Capitaine Dupey ( 1906).
Long. 10 mm.; lat. 4,4 mm. Type : une femelle.
Tout noir, brillant, à pubescence flave, très pâle. Tête fortement pubes-
cente, rugueuse, plus grossement granuleuse sur le front que sur le
devant du clypéus ; celui-ci transversal, son bord antérieur tranchant,
relevé un peu plus en son milieu vu d’arrière, à peine sinué vu perpendi-
culairement; yeux très peu saillants. Pronotum assez fortement ponctué,
plus finement et plus densément en avant et latéralement; élargi et arrondi
un peu avant son milieu; de là plus rétréci en avant qu’en arrière, ses côtés
légèrement excurvés sur toute leur longueur et portant une bordure de
poils couchés , assez drus ; angles postérieurs obtus mais à sommet vif ;
base largement incurvée devant l’écusson. Celui-ci allongé , à côtés incurvés,
sa base fortement ponctuée, le reste de sa surface à peine, surtout au
sommet. Elytres à ponctuation irrégulière, atténuée en arrière, plus dense
et plus fine sur les côtés et à l’extrême sommet , à pubescence plus dense en
arrière, alignée sur le disque; intervalle suturai à ponctuation obsolète,
longé depuis le niveau de la pointe de l’écusson , par une double strie séparée
d’une autre double strie par un intervalle très étroit ; sur le tiers postérieur
des déclivités latérales, une faible dépression allongée; sommets séparé-
ment arrondis. Pygidium modérément convexe, à carène obsolète longitu-
dinale; il porte des strioles espacées très minces, sinueusement transversales
et des poils flaves ; sommet en retrait. Saillie mésosternale cunéiforme ,
rétrécie en arrière , rectiligne et ne dépassant pas les hanches médianes en
7-
— 100
avant; côtés du pectus fortement ponctués, ventre convexe, presque
imponctué sur toute sa surface; tibias antérieurs fortement bidentés,
médians et postérieurs ayant une dent à peine visible un peu en arrière du
milieu de leur bord externe; tarses à peine plus longs que les tibias corres-
pondants.
Le genre Plagiochilus a été créé par Wasmann (///. Zeitschr. Ent. V
[ 1 900] p. 65 ; 82 (1)) pour Cœnochilus intrusus Pe'ringuey (Ann. Soc. ent. Fr.,
[1900] p. 71) petite espèce de forme allongée à pronotum moins orbicu-
laire que celui de la plupart des autres Cœnochilus et à angles postérieurs
aigus; ce dernier caractère est assez variable.
W La page 67 (recto) porte au verso le n° 81 et la pagination continue à
partir de ce dernier.
101
Les Huîtres de la République Argentine,
par M. Ed. Lamy.
Parmi les espèces réunies par Lamarck (1819, Anim. s. vert., VI , irc p.,
p. ao5) sous le nom d'O. parasitica Gmelin (1790, Syst. Nat., ed. XIII,
p. 3336), il y a une forme des Antilles {l), qui, selon Hanley ( 1 856 ,
Cat. Roc. Biv. Shells, p. 298), peut être la forme représentée par Chemnitz
(1785, Conch. Cab., VIII, pl. 7^, fîg. 68 i) avec l’appellation O. arborea
et est assimilable à PO. rhizophoræ Guilding.
C’est évidemment la même espèce que M. von Ihering (1907, Anal. Mus.
Nac. Buenos Aires, XIV, p. 37/1) a citée du Brésil sous la dénomination
O. parasitica Gmel, à laquelle il donne pour synonymes O. arborea Chemn.
et O. rhizophoræ Reeve (1871, Conch. Icon., pl. IX, fig. 17 a-b ), ainsique
O. brasiliana Lamarck (1819, Anim. s. vert., VI, i"p. , p. 2o3).
Le nom parasitica devant être réservé à une espèce des Moluques, celui
à adopter pour cette Huître Est-Américaine est O. rhizophoræ Guilding (2).
Cette coquille a une forme variable, tantôt ovale, tantôt allongée,
oblongue ou subtrigone. La valve supérieure, plus ou moins aplatie,
devient plus large et squameuse vers le bord ventral : ou bien elle montre ,
sur v un fond jaunâtre sale, des lignes rayonnantes ou des taches d’un
pourpre brunâtre, ou bien elle est brun chocolat avec des rayons blan-
châtres ou jaunâtres. La valve inférieure, plus profonde et plus grande,
possède des lamelles concentriques peu serrées et présente quelques rides
d) Trois autres espèces ont été confondues par Lamarck sous ce même nom :
i° Le vétan d’Adanson, forme Sénégalaise, qui, d’après Deshayes, correspon-
drait à l’O. denticulata Born ( non Chemnitz):
2° Le gasar d’Adanson, qui me paraît être la coquille du Sénégal figurée par
Sowerby (1870, in Reeve, Conch. Icon. , pl. II, fig. A ) sous le nom à' O. parasitica:
3° Une espèce correspondant à la fig. O de la planche XLIV de Rumphius
(1705, Amboin. Rariteitle.) : Deshayes ( 1 836 , Anim. s. vert., 2e éd., VIl,p. 227)
suppose que c’est le véritable O. parasitica Gm. et également l’O. my tiloides Lk.;
M. Dautzenbcrg, de même (1911, Journ. de Conchyl., L1X, p. 53), réserve le
nom d’O. parasitica à cette forme figurée par Rumphius, qui est une Huître des
Moluques et qu’il admet aussi être l’O. my tiloides.
(s) Le nom rhizophoræ a été donné par Guilding (1827, Zool. Journ., III,
p. 5^2), mais Chemnitz (1785, Conch. Cab., VIII, p. 67) avait déjà fait
remarquer que son 0. arborea, fixé aux racines du Manglier [Rhizophora man-
gifera L.] pourrait prendre l’appellation O. rhizophoræ.
— 102 —
rayonnantes espacées, qui sont ornées çà et là d’écailles plus ou moins
obsolètes. L’intérieur est blanchâtre, mais sur les bords, qui ne sont pas
denticulés, existe une marge foncée de la même teinte que la coloration
externe.
Cette espèce, qui se distingue donc par le bord interne des valves lisse et
non crénelé, se rencontre sur toutes les côtes Brésiliennes. Les exemplaires
du Nord du Brésil ont l’impression du muscle adducteur colorée en violet
noirâtre et M. von Ihering (1 907, Anal. Mus. Nac. Buenos Aires, XIV,
p. 45o) se demande s’il est possible de les séparer de l’O. virginica Gm.,
que l’on a indiqué du Vénézuela et de Pernambouc (1) ; ceux du Brésil mé-
ridional ont, au contraire, cette impression blanche.
Cette Huître est en relation étroite avec la formation végétale du Manglier
et sa forme typique ne se rencontre que là où on trouve cette plante , c’est-à-
dire seulement jusqu’à Sainte-Catherine. Plus au Sud, la même espèce
continue à vivre sur les côtes sablonneuses de Bio Grande do Sul, mais elle
y prend une forme particulière qui est semblable à PO. plicata Chemn. et
qui constitue, pourM. von Ihering (107, loc. cit., p. £26), une sous-espèce
praia, caractérisée par sa coquille toujours allongée très étroite, à sommet
droit très long et creux, à valve inférieure ornée de larges taches rougeâtres
et muni de quelques côtes radiales.
Sous le nom d’O. puelchana d’Orbigny ( i84i, Voy. Amer, mérid.,
Moll., p. 679, pl. 85,fig. 25-26), Sovverby (1871, in Reeve, Conch. Icon.,
pl. XIII, fig. 4 b-c) a figuré une forme qui, d’après lui, n’est qu’une variété
de l’O. parasitica Sud-Américaine , c’est-à-dire de l’O. arborea Chemn.
— rhizophoræ Guild.
Mais, pour M. von Ihering (1907, loc. cit., p. 246 et 426), l’O. pucl-
chana se substitue à cet O. rhizophoræ sur la côte de l’Argentine et de la
Patagonie (de Sainte-Catherine à Carmen [Patagonie]), où il serait d’ail-
leurs l’unique espèce à'Ostrea actuellement vivante.
Cet O. puelchana se distingue nettement du rhizophoræ par ses bords
crénelés et, en raison de ce fait, M. von Ihering le range dans son sous-
genre Eostrea.
Celte espèce, comme tous les Ostrea en général, n’a pas de caractères
bien constants : son talon est plus ou moins saillant et son contour est très
variable, tantôt arrondi, tantôt cunéiforme. La valve supérieure, plus ou
(1) Dans les Antilles (Porto-Rico) l’0. virginica Gm. vit, en effet, attaché, lui
aussi, sur les racines de palétuviers. Remarquons, d’autre part, que l’O. brasi-
liana que M. von Ihering identifie à l’O. rhizophoræ, a été également considéré
par Deshayes ( 1 836 , Anirn. s. vert., 2' édit., VII, p. aa3) comme ayant été basé
sur une variété d’O. borealis Lk. , qui est un des nombreux synonymes de
virginica.
103
moins aplatie, est colorée en brun violacé. La valve inférieure, plus creuse,
est de teinte plus claire et présente de gros plis rayonnants arrondis. L’in-
térieur est blanchâtre et irisé.
D’Orbigny a signalé comme très commune aux Antilles (Cuba) et aux
environs de Rio de Janeiro une autre espèce , l’O. spreta (i84i, Voy.Amér.
mérid ., Moll., p. 672; 1 853 , in Sagra, Hist. Cuba, Moll., II, p. 365,
pl. XXVIII, fig. 3o ; 1871, Sowerby, in Reeve, Conch. Icon., pl. XV,
%-3a)-
Elle, aussi, se distingue de l’O. parasiiica par l’existence de crénelures
sur le bord interne des valves, surtout dans le voisinage des sommets, et
M. Von Ihering ( 1907, loc. cit., p. 45o) admet qu’elle pourrait être con-
fondue avec des exemplaires petits et irréguliers d’O. puelchana.
Il lui attribue une distribution allant depuis les Antilles jusqu’à Sainte-
Catherine (Brésil), mais il suppose qu’elle descend peut-être plus au Sud.
Or, effectivement, toute une série d’Huîtres récemment envoyées au
Laboratoire de Malacologie du Muséum de Paris par M. L.-H. Valette, Jefe
de la Ofïicina de Pesca (Ministerio de Agricultura) à Buenos Aires, et pro-
venant de la baie de San Antonio (golfe de San Matias), comprend, à côté
d’exemplaires d’O. puelchana, d’autres spécimens qui paraissent corres-
pondre plutôt à la description d’O. spreta.
Celui-ci possède une coquille arrondie ou subquadrangulaire. La valve
supérieure, subplane, est pourvue de nombreuses lamelles concentriques
et de plis rayonnants, lesquels sont surtout marqués vers le bord ventral.
La valve inférieure, plus grande et plus bombée, est garnie de lamelles
concentriques irrégulières et de plis rayonnants plus ou moins nombreux
et inégaux. La couleur externe est blanchâtre, teintée de roux, parfois
orangé, l’intérieur est souvent d’un rose violacé. Les bords latéraux internes
présentent dans la région cardinale, sur la valve supérieure, une série de
petits tubercules, auxquels correspond, sur la valve inférieure, une rangée
de fossettes.
Selon M. G. Dollfus (1926, Journ. de Conchyl., LXX, p. 123), cet
O. spreta représente, aux Antilles, le groupe de l’O. edulis L. Cependant,
d’après von Ihering (1907, loc. cil., p. 4a), l’O. edulis serait le type des
Ostrea s. str. comprenant les espèces à bords internes des valves lisses,
tandis que l’O. spreta, comme i’O. puelchana, ferait partie du groupe des
Eostrea à bords crénelés. Mais l’importance de ce caractère de doit pas être
exagérée : car chez l’O. edulis lui-même, si parfois les crénelures manquent
complètement , souvent elles existent au voisinage de la charnière.
Il semble donc que l’on peut admettre l’existence de deux formes d 'Ostrea
sur les côtes de la République Argentine : X O . puelchana et l’O. spreta.
Cependant on peut se montrer très circonspect sur leur séparation spé-
— 104 -
cifique. Il faut se rappeler que les Huîtres sont sujettes à de nombreuses
variations de forme causées par les conditions diverses du milieu; la même
variété peut prendre des aspects très différents suivant son âge , son habitat
en profondeur, la nature du fond, etc. En outre, comme l’a fait remarquer
Garpenter (i855, Cat. Reigen Coll. Mazatlan Moll., p. i56), les caractères
qui permettent de distinguer les espèces n ont dans le genre Ostrea qu’une
faible valeur: non seulement la forme extérieure, la sculpture, la couleur,
la direction des crochets, mais même la disposition de la charnière, les
denliculations du bord interne des valves, la forme et la couleur de l’im-
pression musculaire n’ont aucune constance.
105
Contribution a l’étude anatomique de quelques especes
de Mitres de la presqu'île de Nouméa,
Par M. Jean Risbec,
Attaché ad laboratoire des productions coloniales d’origine animale
DD MüSÉUM.
La famille des Mitridés est actuellement à peu près inconnue au point de
vue anatomique. Un travail de A. Vayssière sur Mitra zonata de la Méditer-
ranée donne seulement les caractères de la trompe et de la radula pour
cette espèce.
En Nouvelle-Calédonie de très nombreuses espèces ont été signalées,
mais leur coquille seule est connue. Le nombre de ces espèces semble
d’ailleurs très exagéré. Dans cette famille les coquilles semblent extrême-
ment variables et seulement une étude sur place montrerait que des coquilles
décrites comme appartenant à différentes espèces sont celles d’une même
forme, très variable suivant l’endroit où elle vit. J’ai pu vérifier ce fait sur
une espèce qu’il m’a été donné d’étudier un peu plus particulièrement.
J’ai trouvé en Nouvelle-Calédonie, en cherchant seulement sur le bord
de la côte, 20 espèces de Mitres. Presque toutes ne m’ont présenté que
leur coquille vide rejetée sur la plage. Je n’ai trouvé vivantes que 5 espèces
de Mitra.
J’aurais désiré obtenir de gros exemplaires comme ceux de Mitra episco-
palis, par exemple, mais cela m’a été impossible. J’ai dû me contenter de
petites espèces difficiles à disséquer. Les animaux se rétractent profondé-
ment (ils n’ont pas d'opercule) dans des coquilles d’une épaisseur considé-
rable, ils n’occupent guère qu’une fente encore rétrécie par les plis très
saillants de la columelle. Il est très difficile de les extraire de la coquille.
Je ne m’occuperai ici que des espèces de Mitra trouvées vivantes. Leur
anatomie est surtout intéressante au point de vue de l’appareil buccal.
Celui-ci montre déjà pour si peu d’espèces décrites, des variations considé-
rables.
Je prendrai pour type Mitra scutulata Lmk, et ensuite je lui comparerai
les autres types décrits plus incomplètement.
Mitra scütülata Lmk.
Trouvés : 2 exemplaires, 11 décembre 1926, pointe du Ouen-Toro
(côté port Despointes);
— 106 —
2 exemplaires, i5 février 1925, baie de l’Orphelinat;
1 exemplaire, i3 juillet 1995, rocher à la Voile.
1 exemplaire, 3o mai 1926, baie de l’Orphelinat.
Longueur de la coquille : 4 centimètres en moyenne chez les adultes.
Coquille . — On trouve assez souvent sur les plages des fragments de
coquilles ou des coquilles roulées de M. scutulata, mais ces débris ne
présentent pas du tout l’aspect qu’on observe chez l’animal vivant. Chez
celui-ci la coquille est toujours très fortement encroûtée de calcaire et n’est
guère visible. Souvent on ne peut plus voir ni ornementation ni tours de
spire. Lorsqu’on dégage la coquille de sa gangue on voit qu’elle est de cou-
leur marron très foncée avec des stries hélicoïdales visibles surtout vers le
labre. Au ventre de chaque tour de spire est une bande jaunâtre. La forme
est dans l’ensemble celle d’un fuseau avec 5 tours de spire nettement dis-
tincts, les premiers étant confondus. La columelle forme un repli légère-
ment saillant et porte 5 plis blancs croissant d’avant en arrière. Le labre
qui s’amincit brusquement porte des dents faibles , obtuses (sur les espèces
observées, au nombre de i4). L’intérieur est violet foncé.
La forme de la coquille est très variable. Un échantillon était très allongé,
rétréci en avant , avec une bouche étroite et tordue vers le bas ; sa coquille
nettoyée montrait de fortes stries d’accroissement et des stries hélicoïdales
de même développement, les deux systèmes formant un quadrillage régu-
lier. Un autre avait une coquille presque lisse, noirâtre, avec quelques
taches jaunes ponctiformes formant des lignes transversales. Les stries héli-
coïdales, très faibles, n’étaient un peu marquées que tout à fait en avant,
le labre étant sans dents.
J’ai trouvé des coquilles roulées, allongées, présentant d’assez fortes
varices transverses et que je pense cependant appartenir à la même espèce.
A mon avis, une étude anatomique portant sur un grand nombre d’échan-
tillons amènerait à faire entrer en synonymie avec M. scutulata un grand
nombre d’espèces distinctes par les concbyliologisles et telles que :
M. melaniana Lmk;
M. chrysosloma Swains;
M. ambigua Swains;
M. crassa Swains;
M. aurantia Gmel;
M. fulva Swains.
Aspect extérieur de V animal. — L’animal rampe sur un pied assez peu
étendu, très large et tronqué en avant, régulièrement rétréci en pointe
vers l’arrière. Le pied présente un sillon médian et sa progression se fait
alternativement par les deux moitiés latérales. Le dessous du pied est blanc
107
ivoire. Le dessus et tout le reste de la partie visible du corps est marron
violacé très foncé. Le siphon est marron foncé mais cependant il peut être
jaunâtre pâle; chez un individu présentant ce dernier caractère le dessus
du pied avait aussi une bande transversale blanche. Les tentacules sont
minces avec une extrémité marron très foncé, jusqu’aux yeux qui sont
externes et situés à mi-hauteur; le bas du tentacule est jaunâtre pâle. L’ani-
mal n’occupe pas la totalité de la coquille. Il peut ne pas pénétrer au delà
du 2e tour, les tours antérieurs ayant une cavité presque nulle, réduite à
une fente insignifiante. Lorsque l’animal rentre dans sa coquille, il replie
son pied transversalement en deux. Il n'y a pas d’opercule.
L’animal étant capturé émet une grande quantité de liquide violacé très
foncé (glande à pourpre). Ce liquide , avant la dissection, peut teindre tous
les organes en brun foncé presque noir, ce qui rend la dissection encore
plus pénible. La cavité palléale est généralement Complètement remplie de
mucus.
Cavité palléale. — La cavité palléale est vaste. A droite, là où le man-
teau s’attache à la paroi de la cavité céphalique, on trouve le rectum et
l’utérus, s’il s’agit d’une femelle. Si l’échantillon est mâle, le plancher
de la cavité (paroi de la cavité céphalique) montre un sillon qui aboutit
au pénis qui est rétracté et tourné vers l’arrière. A gauche, une gouttière
se prolonge extérieurement par le siphon. L’osphradie est bien développée
avec deux séries de feuillets presque égales. La longueur totale est environ
la moitié de celle de la branchie. Celle-ci débute un peu en avant de l'ex-
trémité antérieure de l’osphradie et s’étend en arrière jusqu’au cœur en
s’amincissant progressivement. Les feuillets accolés sont larges et épais,
approximativement en forme d’hexagone régulier. Tout l’espace médian de
la cavité palléale, situé entre la branchie et le rectum, est occupé par les
glandes muqueuses avec, vers la droite, les glandes à pourpre.
Appareil digestif. — La bouche est portée à l’extrémité d’une trompe
très longue, énorme, qui se rétracte à l’intérieur de la cavité céphalique
qu’elle emplit à peu près complètement en se contournant. Cette trompe
est colorée en marron foncé. La bouche est très large. Elle montre généra-
lement deux replis en forme de lèvres. Elle aboutit presque immédiatement
à l’œsophage dont le diamètre est à peu près le même que celui de l’ori-
gine du bulbe buccal qui est ventral par rapport à lui. Ce bulbe est com-
plètement à part, presque appendu au tube digestif. Il est allongé. Ses
parois latérales , musculeuses , épaissies , portent deux mâchoires cornées ,
de forme ovale, un peu plus étroites en avant; cette région du bulbe est
de couleur rougeâtre. Le sac radulaire vient saillir à l’extrémité postérieure
du bulbe, il se recourbe un peu dorsalement.
La radula comporte une centaine de rangées, chaque rangée ayant
— 108 —
Planche 1.
Fig. 1 . Allure de Mitra seululata en marche. — 2, Mitra* scutulata vu ventralement. —
3, Mitra scutulata extrait de sa coquille et manteau étalé; t, tentacule; p, pénis;
r, rein (sa partie postérieure a été fendue et étalée); i, intestin; w, péricarde et
cœur; b, branchie; z, osphradie ; m, manteau. — 4, Région du tortillon de M. scu-
tulata disséquée : p, péricarde; o, oreillette; v, ventricule; a, aorte postérieure dans
la région où elle émet les artères intestinales; e, estomac; f, foie; J1, glande mâle;
h, conduits hépatiques; s, artère stomacale; i, intestin apparaissant sous le lambeau
du rein; d, canal déférent. — 5, Portion de l’estomac d’un échantillon de iM. scutu-
lala. — 6, Une des saillies de l’estomac vue latéralement. — 7, Région antérieure
de la trompe de M. scutulata. — 8, Même région, mais avec glande à venin projetée
vers l’extérieur : l, tube à venin; m, limite de la mâchoire, b, ganglion buccal;
l, ligament; f, fer à cheval musculaire; r, rétracteur; y, œsophage; n, nerf des
ganglions buccaux. — 9, Tube à venin (la zone médiane n’est pas représentée et est
indiquée en raccourci par les deux lignes poinlillées). — 10, Mâchoire de M. scutu-
lata. — il, Aspect de la cavité céphalique lorsque la trompe est rétractée. — 12 , Ca-
vité céphalique ; t , trompe écartée; s, glande salivaire gauche; n, système nerveux
central; d, tube digestif. — i3, Extrémité du tube à venin. — 1 k , Dent centrale et
dent latérale de M. scutulata. — i5. Pénis du même. — 16, Aspect de la région
renflée du canal déférent; à droite est représenté le rectum. — 17, Oothéques de
M. scutulata.
109 —
seulement trois dents. Formule 1. 1. 1. Avec dans l’ensemble une même
disposition, la radula peut présenter, suivant les échantillons, d’assez
grandes différences.
La dent centrale est arquée vers l’avant en croissant , elle porte des den-
ticules aigus, au nombre de 5 à 8. H y a ou non un denticule médian. Les
denticules sont unis à leur base par une sorte de palmure. Les dents laté-
rales présentent une partie voisine de la ligne médiane arquée en avant,
formant ventre et une portion étalée latéralement. La zone arquée porte
les denticules, la lame latérale est inerme ou présente une série de denti-
cules réduits qui disparaissent progressivement vers l’extérieur. Deux échan-
tillons montraient 9 denticules bien développés et 6 à 1 0 denticules réduits
sur la lame plane. Un autre montrait 9 denticules bien développés sur la
zone arquée avec en plus deux petites cuspides internes, la lame latérale
était complètement inerme.
On remarque que chez cette espèce la radula ne présente pas la con-
stance de forme qu’on lui trouve généralement chez les Gastéropodes.
Ce qui est le plus curieux dans l’appareil buccal est la présence d’un
appareil sans doute venimeux, ventral. C’est un tube en cul-de-sac ter-
miné en avant par une pointe assez effilée et en arrière par une portion
sécrétrice un peu renflée. L’ensemble du tube à l’état normal de rétraction
est placé ventralement, il aboutit au plancher de la cavité buccale, son
extrémité allant affleurer au niveau de l’orifice extérieur. Il se recourbe en
restant à peu près parallèle au bulbe et en venant se terminer en dessus
de l’extrémité du sac radulaire , près des ganglions buccaux.
Ce tube isolé et observé à fort grossissement montre la disposition sui-
vante : le fond un peu renflé, de couleur noirâtre, montre une accumula-
tion de granulations noires; ces granulations, à très fort grossissement,
apparaissent comme des accumulations de petites masses arrondies, réfrin-
gentes , enchâssées dans une substance noire. Un peu plus loin un canal
interne s’ébauche. Sa paroi a, près du début, une pigmentation violacée,
pâle, formant un anneau de 2 millimètres de long environ. Le reste du
tube montre enfin un canal dont la paroi est pourvue de granulations
noires. L’orifice antérieur est entouré d’une couronne de 8 digitations
mousses. Tout l’ensemble se dépouille facilement d’une peau mince en
laissant le tube très raide. En enlevant cette peau on enlève les digitations
de l’orifice.
La longueur totale de l’appareil est de 1 5 millimètres , par conséquent
est très considérable par rapport à la grandeur de l’animal entier.
Toute la région postérieure du bulbe buccal est unie à la paroi de la
trompe par de nombreux tractus musculaires. Deux forts rétracteurs s’in-
sèrent à droite et à gauche de la base du sac radulaire et vont s’attacher
latéralement à la paroi de la trompe. Un muscle très curieux, a la forme
d’un fer à cheval à branches très longues. Il s’insère à ses deux extrémités
— 110 —
sur la paroi de la trompe et va passer dans l’arc décrit par le tube à venin.
Ce dernier est attaché à son extrémité interne à la paroi dorsale du bulbe
par un tractus qui va de la région des ganglions buccaux à la gaine du
tube, bien au delà de son extrémité. Le tube à venin est enlevé sans arra-
chement de tissus d’une gaine fibreuse qui s’étend de l’orifice externe sur
le plancher de la bouche à la région du sac radulaire.
Le stylet est susceptible d’étre projeté à l’extérieur par l’animal; dans ce
cas sa base sortant du fer à cheval musculaire se place droit dans le sens
de la trompe. Des tractus musculaires vont se terminer sur toute la gaine
et se réunissent pour former la bande d’union avec le bulbe, leur action
fait reprendre à l’appareil sa position normale dans le fer à cheval muscu-
laire. L’œsophage, assez étroit, parcourt toute la longueur de la trompe
sans différenciations intéressantes. La longueur du bulbe est à peine le 1 /i 5e
de la longueur totale de la trompe.
La traversée de la cavité céphalique est très courte , cette cavité étant
très réduite. Le tube digestif n’y est pas renflé. 11 traverse le collier ner-
veux et reçoit à ce niveau les conduits de 2 glandes salivaires. Ces glandes,
colorées légèrement en violet, recouvrent les ganglions nerveux. Elles
forment deux masses symétriques en forme de deux cœurs dont les pointes
seraient externes. Les conduits sont très courts. Après sa sortie de la cavité
céphalique le tube digestif remonte jusqu’à mi-longueur du tortillon en
une anse très vaste qui présente un renflement stomacal; la disposition
de cette région semble encore très variable, suivant les échantillons. En
général, l’estomac est une simple poche en forme de cornemuse. Sur le
premier échantillon que j’avais étudié, j’avais trouvé une paroi stomacale
munie d’une série de plaques cornées circulaires avec renflement central
(aspect de boutons pressions). J’ai recherché vainement cette disposition
chez les autres exemplaires que j’ai étudiés.
Un autre exemplaire, au lieu d’un estomac simple présentait une série
de 5 poches successives. Au niveau de l’estomac on trouve les conduits
hépatiques , l’un antérieur venant d’un lobe antérieur peu développé situé
dans l’anse intestinale, l’autre postérieur venant de la masse principale
du foie qui occupe , avec la glande génitale , toute la partie postérieure du
tortillon et qui vient enchâsser l’anse digestive. Enfin l’intestin et le rectum
s’en vont directement et sans différenciations intéressantes jusqu’à l’anus
en suivant la droite de la cavité palléale.
Appareil reproducteur. — La glande mâle s’étale à la surface du foie sur
sa face columellaire. Sa couleur est marron, très peu différente de celle du
foie sur lequel elle ne contraste pas du tout. Le canal déférent suit l’axe
de la glande, il se renfle un peu, en décrivant une série de circonvolutions
serrées, courtes, après qu’il en est isolé et suit l’intestin jusqu’au fond de
la cavité palléale. Avant de s’en écarter il présente parfois un renflement
— 111 —
fusiforme divisé par un sillon transversal en deux parties. La portion pro-
ximale est blanche, tandis que la portion distale est plus résistante et plus
foncée. Le canal déférent se continue par un sillon à la surface de la paroi
céphalique pour aboutir au pénis. Le pénis, très développé, est trouvé
replié en arrière sous le manteau; sa surface est couverte de plis trans-
verses parce qu’il est contracté. Chez la femelle la glande génitale est
intriquée avec le foie. L’utérus est un canal blanc renflé qui va aboutir à
l’orifice externe, voisin de l’anus. L’intestin et l’utérus sont accolés l’un à
l’autre , le diamètre de l’utérus étant bien plus considérable que celui de
l’intestin ( 4 fois sur l’échantillon observé).
Appareil circulatoire. — Le péricarde, transparent, se trouve au fond
de la cavité palléale , à la base de la branchie. Il se trouve logé dans l’es-
pace libre situé entre les deux branches montante et descendante du tube
digestif. Le cœur a une oreillette mince et un ventricule piriforme résis-
tant, jaunâtre. De la pointe du ventricule partent deux aortes. L’aorte
postérieure suit le tube digestif vers l’estomac. Elle émet une série de
canalicules pour le tube œsophagien , puis une artère plus importante qui
se rend au creux de l’estomac à l’endroit où aboutit le canal hépatique anté-
rieur. Cette artère se ramifie ensuite à la surface de l’estomac. L’aorte suit
maintenant le canal déférent tout en émettant des artères qui irriguent le
foie et la glande génitale. L’aorte antérieure pénètre dans la cavité cépha-
lique et suit l’œsophage jusqu’au système nerveux central.
Système nerveux. — A cause de la taille trop faible des échantillons
étudiés je n’ai pu me rendre compte de la disposition du système nerveux
comme je l’aurais désiré. Le système nerveux central est très condensé et
je n’ai vu qu’une masse sans ganglions distincts entourant le tube digestif
aussitôt après sa sortie de la trompe. La masse nerveuse est enfouie sous les
deux glandes salivaires. Je n’ai pu suivre la commissure viscérale sur toute
son étendue. Au fond de la cavité palléale, près du péricarde, j’en ai
observé un fragment avec deux ganglions fusiformes très allongés dans
le sens de la commissure. Enfin, près de l’osphradie, on trouve le ganglion
sus-intestinal. Les deux connectifs du stomato-gastrique sont très allongés.
Ils décrivent de nombreux zigzags lorsque la trompe est rétractée. On les
voit suivre la face inférieure de l’œsophage , remonter presqu’à la bouche
vers l’endroit où le bulbe est attaché à l’œsophage pour redescendre le long
du bulbe jusqu’aux ganglions buccaux situés un peu en avant de la base
du sac radulaire.
Appareil excréteur. — Le rein a la forme d’un sac posé sur la région
intestinale au niveau du cœur. La paroi, dans sa zone adhérente au péri-
carde, est assez épaisse; elle est très mince, plissée, transparente dans sa
1
— 112 —
zone interne vers l’intestin ; sa paroi externe est blanchâtre , plissée forte-
ment vers l’intérieur et constitue une sorte de feuille qui recouvre toute
la partie droite du début du tortillon.
Alimentation. — Dans l’estomac j’ai seulement trouvé sur l’un des échan-
tillons des débris d’Algues.
Ponte. — Une ponte a été recueillie sous une pierre : baie de l’Orphe-
linat (région des scories du minerai de nickel). L’ensemble présente une
centaine d’oothèques , placées les unes à côté des autres. Ce§ oothèques
sont d’une forme ovale très allongée, leur base s’effile puis s’élargit vers
le support, la paroi étant en continuité avec la lame basale qui recouvre
le support comme si les oothèques n’étaient que des évaginations de la
même lame. L’oolhèque est transparente et à sou intérieur sont de nom-
breux œufs jaune pâle , suspendus irrégulièrement dans la gelée. On compte
environ i5o œufs par oothèque; l’ensemble de la ponte donne donc le
chiffre approximatif de i5.ooo œufs. La ponte recueillie le 3o mai n’a pas
montré de développements dans un aquarium trop petit. Le 3i mai, l’ob-
servation des œufs a montré seulement un pôle clair de cellules coiffant
une masse opaque de vitelius. La segmentation serait irrégulière, super-
ficielle.
( A suivre.)
— 113 —
SüR LA RACHEOLE RT LE PEDICELLE DES EPILLETS
DANS LE GENRE HûRDEUM ,
par M,le Aimée Camus,
Lorsqu’on étudie avec soin la structure des épillets dans les espèces du
genre Hordcum, on s’aperçoit que les descriptions données dans les flores
manquent de précision et sont souvent inexactes par suite de confusion
entre le pédicelle et la rachéole.
Il existe entre les espèces de ce genre d’assez grandes différences dans
le développement relatif du pédicelle (situé au-dessous de la glume infé-
rieure) et de la rachéole (située entre les deux glumes et entre la glume
supérieure et la fleur), pour qu’il soit indispensable de faire la distinction,
avec précision , entre ces différentes parties de l’axe des épillets.
C’est ainsi que, dans YHordeum distichum L. , les épillets latéraux sont
décrits comme pédicellés , alors qu’ils ont un pédicelle rudimentaire et que
c’est la rachéole qui est allongée entre les glumes et au-dessus d’elles.
Dans VH. marinum Huds. , les épillets latéraux sont bien situés sur un
pédicelle dépassant un peu 1 millimètre mais aussi entre les glumes et
la fleur, l'article de la rachéole atteint 0,7 millimètre. L’épillet médian est
sessile et sa rachéole rudimentaire.
UH. bulbosum L. a son épillet médian sessile et l’article de la rachéole
rudimentaire, alors que ses épillets latéraux sont pédicellés, leur pédicelle
atteint près de 2 millimètres et l’article de la rachéole supérieur aux glumes
est très rudimentaire.
UH. murinum L. a ses épillets latéraux manifestement pédicellés et son
épillet médian sessille, mais au-dessus des glumes de ce dernier, il existe
un article de la rachéole court, atteignant à peine o,5 millimètre de
longueur.
Dans l’jff. leporinum. Link, cet article de la rachéole se développe beau-
coup , dépassant 1 millimètre et pouvant faire croire , si l’on n’observe pas
de près, à un épillet médian pédicelle.
Pour la sect. Hordeum Doll ( Hordeastrum Rouy), les espèces françaises
peuvent être ainsi distinguées :
A. Epillets latéraux assez développés, pédicellés, à article de la rachéole
manifeste, mais court; épillet médian sessille, â article de la
Muséum. — xxxiv.
— 114 —
rachéole manifeste; glumelle des épiliels latéraux munie d’une
arête dépassant longuement les glumes, celles-ci manifestement
ciliées, au moins dans l’épillet médian.
a. Epillet médian à article de la rachéole atteignant à peine
o,5 millimètre; épillets latéraux peu développés
H. murinum L.
b. Epillet médian à article de la rachéole dépassant 1 millim. ;
épillets latéraux très développés ; plante plus robuste . . .
H. leporinum L.
B. Epillets latéraux plus développés que le médian, pédicellés, à article
de la rachéole rudimentaire; épillet médian sessile, à article de la
rachéole rudimentaire; glumelle des épillets latéraux nautique;
glumes de f épillet médian longuement ciliées. . H. bulbosum L
G. Epillets latéraux réduits, plus ou moins brièvement pédicellés, à
article de la rachéole manifeste; épillet médian sessile, à article de
la rachéole nul; glumelle des épillets latéraux munie d’une arête
plus courte que les glumes, celles-ci scabérules, non manifeste-
ment ciliées.
a. Glumes très étroites, semblables, subulées, dépassant lon-
guement les arêtes des épillets lat. ; articles de la rachéole
des épillets latéraux longs de 1 millimètre environ
Ii. secalinum Sch.
, b. Glumes moins étroites, l’interne des épillets latéraux diffé-
rente de l’externe.
+ Glumes des épillets latéraux dépassant longuement les
arêtes , l’interne symétrique , un peu plus large que l’ex-
terne , insensiblement atténuée aux extrémités
• H. Gussoneanum Pari.
++ Glumes des épillets latéraux égalant environ les arêtes,
plus dissemblables que dans l’espèce précédente, l’interne
plus asymétrique, munie d’une aile plus brusquement
élargie, un peu plus atténuée au sommet qu’à la base. . .
H. marinum Huds.
M. de Litardière, dans un travail extrêmement intéressant sur les carac-
tères cytologiques de Y H. Pavisi Préaub. (1), est arrivé à conclure que Y H.
Gussoneanum, qu’il regarde comme sous-espèce de VH. marinum, n’est pas
séparable de YH. Pavisi, sauf la var. Fouilladei Rouy, forme plus proche
de YH. marinum.
M R. de Litardière, in Bull. Soc. bot. Fr. (1926), p. 2 a 3.
115 —
Musci Non africani,
PAR M. I. ThÉRIOT.
( 2e Note ) (1).
Parmi les nouveautés décrites ci-dessous, trois proviennent de l’herbier
Montagne dont les échantillons indéterminés m’ont été confiés en 192 4,
pour leur classement, par M. Mangin, Directeur du Muséum.
La quatrième, Bnjum herpetineuron , m’a été communiquée par M. Sbar-
baro , de Gênes.
Campylopus ( Eucampylopus ) Belangeri Ther sp. nov.
Reliquiœ Montagneanæ : Ins. Ascensionis, «ex dono cl. Belangerw (sans
date).
Cœspites sat densi, inferne fuscescenles , superne luteovirides. Caulis erec-
Campylopus Belangeri.
1, feuille; 2, coupe transversale près de la base; 3, coupa dans l’acumen; 4, coupe
de la nervure, fragment; 5, oreillette et cellules suprabasilaires ; 6, tissu de la
lame, en b ; tissu de la lame, en a.
tus, simplex vel parce ramosus, usque ad 2 cm. longus, ubique dense et æqua-
liter foliosus. Folia sicca stricta, imbricata, haud homomalla, humore patula ,
M La première note a paru dans le Bull, du Muséum nat. d’hist. nat., 192/1,
p. 23q-256.
— 116 —
anguste ovato-lanceolata , longe subulata, auriculata, concava, versus apicem
canaliculata , h-5 mm. longa, o.h5-o.5o mm. lata , marginibus integris vel
subinlegris ; costa basi 0,21 mm ., breviter excedente, dorso lævi ; cellulis
alaribus Iaxis, vesiculosis, fuscidulis, suprabasilaribus breviter rectangulis ,
subhyalinis , juxlacostalibus majoribus, cellulis laminæ minutis, quadratis,
chlorophyllosis , recte seriatis. Caetera ignota.
Espèce évidemment proche de C. helenicus ( C. M. ) , dont la présence est
signalée à l’île Ascension, par le port, la taille et la forme des feuilles; elle
en diffère par les oreillettes plus consistantes, par le tissu suprabasilaire
composé de cellules plus larges et plus courtes , très brièvement rectangu-
laires (et non linéaires), sans margo, enfin par les cellules supérieures
plus petites, carrées (et non rhomboi'dales).
Weisia abyssinica Thér. sp. nov.
Reliq. Montagneana : Abyssinie; voyage de MM. Ferret et Galimier
(s. d.).
Paroica, tenella. Raidis perbrevis. Folia sicca crispula, lineari-lanceolata ,
concava, superne canaliculata, obtusula , mucronata, marginibus integris ,
Weissia abyssinica.
1, feuilles caulinaires; 2, acumen; 3, coupe transversale dans l’acumen;
4, cellules supérieures; 5, fragment du péristome.
parum involutis; costa basi ho p., in mucronem excurrente ; cellulis infe-
rioribus rectangulis, subhyalinis, lœvibus, cœteris quadrato-rotundatis ,
(j-î 0 px 8 p , chlorophyllosis , papillosis, papilüs minutis, depressis, parie-
libus incrassatis. Pedicellus ternis, 6-10 mm. longus ; capsula oblonga,
pallida, lævis; annulus adhœrens; peristomium bene evolutum, dentibus papil-
losis, opacis ; sporee papillosæ, 18-20 p crassœ. Cætera ignota.
— 117
Par son inflorescence, notre espèce prend place à côté des W. Wimme-
riana (Sendt.), W. pallescens Sch., W. Dieterleni Thér. ; mais ces espèces
ont les feuilles à bords involutés. De plus , W. pallescens a les spores très
petites , W. Wimmeriana a un péristome rudimentaire , et W. Dieterleni a
les feuilles non mucronées , à tissu plus serré.
Bryum ( Rosulata ) herpetineuron Thér. sp. nov.
Port-Natal: Ultima Esperanza; leg. Benove, n° 37, XII, 1922.
Cæspites sat densi, pallide virides. Caulis subsimplex , ereclus, vix 1 cm.
altus, parce radiculosus, basi rufescens, superne viridis. Folia remotiuscula ,
1, 2, feuilles; 3, acumen; 4, coupe transversale d’une feuille vers la base; 5, coupe
transversale de la nervure 56,7, cellules supérieures ; 8 , cellules moyennes ; 9 , cel-
lules basilaires; 10, cellules marginales vers le milieu de la feuille.
erecta, sicca flexuosa, vix contorte, superne congesta, ovato-elliptica , 1.8—
2.2 mm.longa, 1.2 mm. lata, acute aemninata, haud spatulata, valde con-
cava, limbata, lirnbo latissimo 6-8 seriato, apice angustiore [2-8 ser.), basi
nullo, marginibus usque ad 2,jS folii anguste revolutis, superne sinuolatis vel
minute denticulalis ; costa latissima, basi 120 g, perjlexuosa, sensim atte-
nuata , in cuspidem tenuem, integram , flexuosam excurrente ; cellulis oblongo
vel rhomboideo-hexagonis , mediis 36-5o x 1 5-20 g, marginalibus linea-
ribus , jlexuosis , incrassatis, basilaribus rectangularibus , omnibus parietibus
porosis. Cætera ignota.
B. pumil't-roscum Dix. est assez près de notre espèce par sa taille, la
forme et les dimensions des feuilles ; mais chez B. herpetineuron les feuilles
sont dressées, presque appliquées à sec (et non étalées subentières), la
nervure est flexueuse et plus longuement saillante, enfin le margo est plus
large et les cellules ont leurs parois poreuses.
En résumé, B. herpetineuron est essentiellement caractérisé par ses
feuilles concaves, plissées, à margo très large, à cellules moyennes courtes
et poreuses, à nervure forte et flexueuse.
Philonotis tomextella Mol. var. teneriffæ Thér. var. nov.
Beliq. Montag.: Ténériffe, Pico de Teyde, leg. Bourgeau (s. d.).
Feuilles non hétéromorphes , révolutées jusqu’au tiers, au plus à la
moitié de la feuille.
La plante forme des touffes compactes , les liges sont densément radicu-
ieuses , les innovations sont courtes , dressées.
119 —
j Remarques stratigrapiiiques et paleontologiques
SUR L'HORIZON SUPERIEUR DU MINERAI DE FER LORRAIN.
par M. Jean Lacoste.
Différentes études ont établi que dans la région de Nancy la formation
ferrugineuse n'intéresse que la zone inférieure de l’Aalénien , compris selon
E. Haug, alors que dans celui de Briey et au Luxembourg elle s’étend
davantage dans les zones plus élevées de l’étage.
La connaissance de ces zones — qui présente souvent un intérêt pra-
tique pour diriger l’exploitation du minerai — et de leur synchronisme , a
fait distinguer pour le Bassin de Nancy :
Une zone à Bumortieria Levcsquei d’Orbigny; Dum. pseudoradiosa
Branco; Dum. subundulata Branço;
Une zone à Pleydellia aalensis Buckmann ( Grammoceras aalense Zieten),
■et Bumortieria mactra Dumortier.
Cette dernière zone représenterait selon certains auteurs l’équivalent
de celle à Lioceras opalinum Beinecke, forme qui jusqu’ici n’a pas été
reconnue en Lorraine.
Pour cette région, il semble difficile de retenir Grammoceras aalense
comme espèce caractéristique de celte zone supérieure du minerai de fer.
On sait en effet quelle peut avoir une grande extension verticale et faire
son apparition avec les premières Bumortieria et exister encore aux sommet
de la zone à Lioceras opalinum.
Aux environs de Nancy elle semble débuter avec Bu mortieria pseudo-
radiosa Branco.
Ainsi à l’affleurement ferrugineux situé près de la route de Nancy à
Pont-Saint- Vincent, au Sud du Bois de la Grande-Fraise, on trouve Gram-
moceras aalense sur toute l’épaisseur de cet affleurement, et associé dès la
base aux formes représentant la zone à Dumortieria pseudoradiosa.
C’est dans cette zone qu’apparaissent Dumortieria mactra Dum. et Dumor-
tieria costula Rein. Enfin à la partie supérieure intervient Dumortieria sub-
undulata Branco, et c’est avec cette forme que se termine ici l’Aalénien, sur
lequel reposent immédiatement les premières assises calcaires bajociennes.
Je crois donc que Dumortieria mactra et Dumortieria subundulata sont
plus désignées que Grammoceras aalense pour caractériser l’horizon le plus
élevé du minerai de fer.
En outre elles précisent bien qu’il est l’équivalent de la zone à Lioc.
— 120 —
opalinum, car au contraire de Gramtnoceras aalense elles n’apparaissent
qu’à la partie inférieure de cette zone.
Si à cet endroit n’existait pas une lacune de sédimentation, on verrait
donc Lioceras opalinum faire immédiatement suite à Dumortieria subundu-
lata.
La position stratigraphique de Dumortieria subundulata est d’autant
plus intéressante que, aussi au point de vue paléontologique , cette forme
semble annoncer Lioceras opalinum. A un certain stade , sur les derniers
tours, ses flancs ont les mêmes côtes fasciculées et sa carène prend les
caractères typiques qu’a précisés Wright pour Lioceras opalinum.
Ces formes ne pouvant faire partie d’une même série évolutive, il faut
donc admettre qu’elles sont les termes très voisins de deux séries conver-
gentes (1).
Il est alors tout à fait curieux de trouver Lioceras opalinum faisant
immédiatement suite dans le temps à Dumortieria subundulata qui en a
précisément certains caractères morphologiques , et qu’on pourrait croire ,
ainsi, annonciatrice de Lioc. opalinum.
W Au même niveau que Dumortieria subundulata se rencontre ordinairement
Dumortieria Moorei qui tend aussi vers Lioc. opalinum au point que Wright n’a
pas hésité, pour certains échantillons, à en faire une variété de cette espèce.
SOMMAIRE.
Actes administralijs : Page».
Dépôt du fascicule n# 6 du Bulletin de 1927. 1
Nomination de M. R. Fosse comme Professeur de la Chaire de Chimie
organique 1
de M. R. Verneau comme Professeur honoraire » 1
— de M. E.-L. Bouvier comme Assesseur du Directeur 1
— de M. M. Bridel comme Secrétaire de l’Assemblée des Professeurs ... 1
— de M. R Ei. ange comme Garçon de laboratoire 1
— de M11"1 Basse, Friant, Verrier, M. Le Villain comme Boursiers de
Doctorat 2
— • de M. Piveteau comme Boursier de Voyage a
Déclaration de vacance de la Chaire d’Anthropologie a
Missions obtenues par MM. le D1' Alanson Bryan, R. Dollfus, A. Seyrig,
A. Clément Marot, P. Magard, Lefèvre, Cuabanaud a
Nomination de MM. A. de Cooman, A. Seyrig, Ch. Henry comme Corres-
pondants du Muséum 2
- de M. L. Semichon comme Officier du Mérite agricole 3
— de M. L. Clerget comme Officier de l’Instruction publique 3
Assemblée générale de la Société des Amis du Muséum (i5 janvier 1928). H
Arrivée d’Orangs à la Ménagerie 3
Présentation d’ouvrages par M. Ed. Lamy 3
Dons d'ouvrages à la Bibliothèque ô
Travaux faits dans les Laboratoires et Accroissement des collections du
Muséum pendant l’année 1997 6
Communications : .
P. Chabanaud. Compte Rendu de voyages scientifiques 5i
E. Bourdelle et P. Mathias. Remarques sur quelques espèces de Singes
du genre Cebus Erxl 5 2
H. Neuville. Sur la dentition des Cétacés du genre Sténo. [Figs.] 57
G. Grandidier. Description de deux nouveaux Mammifères Insectivores de
Madagascar. [Figs.J 63
( Voir la suite à la page â de la couverture.)
J. Berlioz. Étude d’une Collection d’Oiseaux de l'Équateur donnée au
Muséum par M. Clavery. (Fin.)
Mme M. Phisalix. Indépendance des propriétés antivenimeuses et des pro-
priétés rabicides du sérum des Couleuvres Aglyphes, dépourvues
de glandes parotides venimeuses
D’ J. Peleegrin. Mission Guy Babault : Poissons de la région des lacs
Kivu et Edouard. [Figs.]
Ch. Gravier et J.-L. Dantan. Sur un monstre dicéphale de bourgeon sexué
du type Chœtosyllis. [Figs.]
P. Fauvel. Annélides Polychètes nouvelles de l’Inde. [Figs.]
M. AndrjL Anomalie de la crête métopique observée chez un Acarien du
genre Belaustium. [Fig.]
A. Bourgoin. Description d’un Cétonide nouveau provenant du Congo
français et appartenant aux Collections du Muséum
Ed. Lamy. Les Huîtres de la République Argentine
J. Risbec. Contribution à l’étude anatomique de quelques espèces de
Mitres de la presqu’île de Nouméa. [Figs.]
Mlle A. Camus. Sur la rachéole et le pédicelle des épillets dans le genre
Hordeum
I. Thériot. Musci novi africdni. (ae Note.) [Figs.]
J. Lacoste. Remarques stratigraphiques et paléontologiques sur l’borizon
supérieur du minerai de fer lorrain
7 1
79
8->
8 7
9°
97
99
I 0 1
1 00
1 13
1 1 5
1 1 9
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1928
N° 2
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDCCCCXXVIII
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ment à de courtes notes permettant des prises de date , son impression doit être
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lois dans le manuscrit.
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rentes valeurs (notamment dans les listes énumératives d’espèces).
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dique, la tomaison, Vannée de ‘publication , la pagination.
II est désirable que, dans le titre des notes, le nom du groupe ou embranche-
ment auquel appartient l’animal ou la plante dont il est question soit,, indique
entre parenthèses.
Les Auteurs sont priés d’inscrire sur leur manuscrit ie nombre des tirés à part
qu’ils désirent (à leurs frais).
Les clichés des figures dans le texte accompagnant les communications doivent
être remis en même temps que le manuscrit, le jour de la séance; faute de quoi,
la publication sera renvoyée au Bulletin suivant.
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ne seront acceptées que dans des cas tout à fait exceptionnels et après décision
du Bureau.
11 ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux Auteurs, qui sont priés de la retourner
dans les quatre jours. Passé ce délai et dans le cas de corrections trop nombreuses
u d’ordre technique, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1928. — N° 2.
-*>-$><3— . -
242' RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
23 FÉVRIER 1928.
PRÉSIDENCE DE M. L. MANGIN,
DIRECTEUR DU MUSEUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président donne connaissance des faits suivants :
M, Mazuir a été nommé Sous-Directeur du Jardin d’expériences
(Arrêté du 10 février 1928).
M. Champfaux a été nommé Gardien de galerie titulaire (Arrêté
du 3o janvier 1928).
M. Badaire, Gardien de galerie, a été admis à la retraite, à
compter du ier mai 1928 (Arrêté du 18 février 1928).
Ont oblenu des missions (Assemblée des Professeurs du 16 fé-
vrier 1928) :
M. le Dr Arnault, pour le Sud Algérien;
M. Lacoste, Aide technique au Laboratoire de Géologie, pour le
Maroc.
Muséum.
xxxiv.
9
I2'2
DONS D’OUVRAGES.
M. le Professeur J. Costantin offre , pour la Bibliothèque du Mu-
séum, un tiré à part de son mémoire intitulé :
La cure d’altitude, son emploi et son efficacité en pathologie végétale :
Essai d’une théorie de ce phénomène [Extrait des Annales des Sciences
naturelles , Botanique , t. IX , 1927].
M. le Professeur R. Anthony offre l’ouvrage suivant qu’il vient
de publier :
Anatomie comparée du cerveau [Leçons sur le cerveau ( Cours d’ Ana-
tomie comparée du Muséum ) ; Encéphale envisagé dans son ensemble;
Télencéphale ]. Paris, Gaston Doin, édit., 1928.
La Bibliothèque du Muséum a reçu également les dons suivants :
Sexagint ( The ) being a collection of papers dedicated to Professor
Yuchiki Osaka, by his pupils in célébration ofhis sixtiet h birthday.
Kyoto, 1927. In-8°, 299 p., fig., pl.
Quaeris (Q. M.) : Notre misère scientifique; ses causes , ses remèdes.
L’appel du roi. Bruxelles, Impr. Fr. Saey, 1928. In-8°, 57 p.
Seguy (E. A.) : Insectes. Paris, Duchartre et van Buggenhoudt,
s. d. In-fol., 20 pl.
Schneider (N.) : Etude stratigraphique et paléontologique del’Aalénien
de Guaderohoffien [Bas-Rhin). Strasbourg, 1927. In-4°, i32 p., pl.
Chatillon (A.) : Recherches sur les différents états magnétiques de l’ion
cobalteux. Paris, Masson, 1927. In-8°, 75 p., fig.
Schiffino (J.) : Riqueza forestal dominicana. Santo Domingo, 1927.
In-8°, 1 2 5 p. , pl.
Bugnion (E.) : La gouttière rétrolabiale de l’Abeille. Nice, 1926.
n-8°, p. 2 5-45, fig.
Rby (Jean) : Les propriétés physiques des vapeurs de pétrole et les lois
de leur écoulement. Tons, ig2 5.In-8°, 25 1 p. , fig., pl.
Furon (Raymond) : La Préhistoire. Les âges delà pierre. Les métaux.
Paris, 1928. In-8°, 187 p. , 52 fig.
DES
Levallois-Perret .
Metz
Berlin
Bruxelles
Sofia
Sofia
Copenhague.
Dorpat
London
London
Oslo
Kossino
Moscou
Odessa .
Tiflis .
— 123 —
ADDITION À LA LISTE
PÉRIODIQUES REÇUS EN ECHANGE PAR LA BIBLIOTHEQUE
DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
EUROPE.
FRANCE.
DANEMARK.
Geologisk Rigsinst Danmarks geologisk Under- Pr. 5486.
sogelse.
ESTHON1E.
Jardin botanique Acta Pr. 1845.
GRANDE-BRETAGNE.
Entomol. Society Proceedings. . Pr. 703.
Ministry of Agric. and Fishery Investigations .... Pr. 793 bis.
Fisheries.
NORVÈGE.
Nyt Magazine for Natur - Pr. 658.
videnskaberne.
RUSSIE.
9-
Prague
Zi- K a- W ei
Sibpur (near Cal-
cutta).
SlBPUR
Kyoto
Nairobi,
Alger
Rio de Janeiro . . .
Buffalo
Cambridge
Madison.
Missoula
New-York
— 124 —
TCHÉCOSLOVAQUIE.
Soc. entomol Casopis
ASIE.
CHINE.
Musée Mémoires concernant F his-
toire naturelle.
INDES.
R. Botan. Garden Annals
Botan. Survev Records
JAPON.
lmp. Univ. Coll. of. Agric. Memoirs
AFRIQUE.
AFRIQUE ORIENTALE ANGLAISE.
East Africa and Uganda Journal.
Nat. Histor. Soc.
ALGÉRIE.
Institut Pasteur Archives
AMÉRIQUE.
BRÉSIL.
Minist. de Agricultura . . . Rev. de Zootecnica
É TATS-UNIS.
Soc. of natur. sciences . . . Bulletin ...
Peabody Muséum of Ar- Papers . . . .
chaeol.
Wisconsin Acad, of Science. Transactions
Univ. of Montana Bulletin . . .
Bingham Oceanogr. Col- Bulletin . . .
lections.
OCÉANIE.
TAHITI.
Pr. 1866.
Pr. 1608.
Pr. 1541.
Pr. 1886.
Pr. 1201.
Pr. 754.
Pr. 827 b.
Pr. 1191.
Pr. 693.
Pr. 454 a.
Pr. 805.
Pr. 806.
Pr. 1873.
Papeete
Soc. d’études océaniennes. Bulletin
Pr. 288.
— 125 —
COMMUNICATIONS.
C.-J. PITARD,
CORRESPONDANT DU MüSÉUM,
par M. Henri Lecomte.
Dans les derniers jours de l’année 1927 (29 décembre), le Muséum
perdait, en la personne de J. Pilard, Professeur à l’Ecole de Médecine de
Tours, l’un de ses Correspondants, et, la Flore générale de l’Indo-Chine,
l’un de ses plus anciens et de ses plus actifs collaborateurs.
Né à Laval le 3o octobre 1873, J. Pitard poursuivit ses études classiques
au lycée de Périgueux; il devint ensuite étudiant à la Faculté des Sciences
et à l’Ecole supérieure de Pharmacie de Bordeaux.
Successivement Préparateur (189(1), puis Chef des Travaux pratiques
de Botanique (1897) à la Faculté des Sciences, il resta attaché à la Chaire
de Botanique de l’Université de Bordeaux jusqu’en 1902.
Naturaliste par tempérament, J. Pitard n’avait pas tardé à devenir un
Botaniste zélé et quand la Société Botanique de France vint tenir à Bordeaux
sa Session extraordinaire (1902), il contribua pour une large part à la
préparation et à l’organisation des excursions botaniques dans la région et
il fut chargé de rédiger, pour le Bulletin de la Société, le Rapport spécial
sur la Session, qui fut publié (Tome 4 9 , 1902) sous le titre de Liste mé-
thodique des plantes, Phanérogames , Cryptogames supérieures et Characées
récoltées pendant la Session de Bordeaux.
11 avait obtenu en i8g5 le grade de Licencié ès Sciences naturelles. Un
travail intitulé : Recherches sur l’anatomie comparée des pédicelles floraux et
fructifères, fut agréé comme thèse de Doctorat ès Sciences naturelles en
1 899 ; enfin deux ans plus tard , en 1 90 1 , il obtenait le grade de Pharmacien
Supérieur avec une autre thèse ayant pour titre : Recherches sur l’évolution
de la valeur anatomique et taxinomique du péricycle des Angiospermes.
En 1902, J. Pitard venait se fixer à Tours en qualité d’Attaché à l’Ecole
de Médecine et de Pharmacie. Deux ans plus tard (1904) il devenait Pro-
fesseur de Sciences naturelles à la même Ecole, et dès ce moment il se
trouvait définitivement fixé à Tours.
Profondément attaché à ses fonctions de Professeur, il aimait à éveiller
autour de lui des vocations de Botanistes ; il suivait ses élèves dans leurs
— 126
travaux , les guidait de ses conseils , et il put — ce qui est rare , dans une
simple Ecole de Médecine — en conduire jusqu’au grade de Docteur ès
Sciences naturelles.
Botaniste herborisant dans toute la force du terme, désireux de se
constituer des collections personnelles, non seulement il parcourait la Tou-
raine et le Plateau Central , mais il faisait de fréquents séjours dans les
Pyrénées et bientôt, invinciblement attiré, par l’état de sa santé, vers les
pays de soleil, il devint l’hôte assidu des Canaries et de l’Afrique du Nord.
C’est aux Canaries et surtout à TénérifFe qu’il fit ses premiers séjours
importants (hivers 190Ô-1905, 1906-1906).
Même après les travaux de Léopold de Buch (i8q5); malgré les explo-
rations répétées (i836- i85o) de Webb et Berthelot, dont l’œuvre mémo-
rable est bien connue des Botanistes ; après les voyages botaniques de Har-
tung, de Hooker, de Bourgeau, de Hillebrandt, de Bornmüller et de
quelques autres, il restait encore bien des faits à glaner, et un Botaniste
expérimenté tel que J. Pitard ne pouvait manquer de faire d’intéressantes
trouvailles et d’exercer utilement une sagacité qui n’était jamais en défaut.
II put ainsi , dans l’Archipel si varié des Canaries , noter des espèces nou-
velles de Phanérogames et de Cryptogames , étudier la distribution des
plantes , fixer les dates de floraison et de fructification , préciser les altitudes
extrêmes relatives à la distribution des plantes , rassembler des matériaux
qui lui permettront de discuter l’endémicité de plusieurs végétaux, etc.
Avec la collaboratiou de son compagnon de voyage L. Proust, il ras-
sembla les résultats divers de ses explorations répétées aux Canaries dans
un bel ouvrage illustré de nombreuses photographies, intitulé : Les Iles
Canaries, Flore de l’Archipel, 1908. On y trouve, non seulement une docu-
mentation aussi complète que possible sur la Flore de l’Archipel des
Canaries, mais encore des considérations d’un haut intérêt sur la Géogra-
phie botanique et sur les affinités de la Flore de l’Archipel avec celle des
continents les plus rapprochés.
Deux mémoires importants publiés au même moment par Pitard dans le
Bulletin de la Société botanique de France, viennent utilement compléter
l’ouvrage principal :
Contribution à l’étude des Muscinées des Iles Canaries (avec la collaboration
de MM. Corbière et Negri, 1907, mémoire 7);
Contribution à l’étude des Lichens des Iles Canaries ( avec la collaboration
de M. Harmand, 1911, mémoire 22 ).
En 1907, J. Pitard avait pris une part active à la Session extraordinaire
de la Société botanique de France dans les Pyrénées et on n’avait pas
manqué de lui demander la préparation et la rédaction du Rapport sur les
excursions de la Société.
— 127 —
Un premier voyage d’éludes en Tunisie et Tripolitaine (1908) fut suivi
de deux autres (1909 et 1910), ce qui permit à J. Pitard de contribuer
efficacement à la préparation et à l'organisation de la Session extraordinaire
de la Société botanique de France en Tunisie (1910) et, comme d’habitude,
le Rapport sur les excursions de la Société lui fut encore confié (1).
Un zèle botanique si persistant et une compétence si bien assise ne
pouvaient qu’attirer l’attention sur le Professeur de Tours, et quand la
Société de Géographie de Paris eut l’idée d’organiser l’exploration scienti-
fique du Maroc, c'est à J. Pitard — elle ne pouvait faire un choix plus
heureux — quelle demanda de se charger de l’exploration botanique. Il la
poursuivit pendant les années 1912 et 1913, à une époque où le pays était
encore bien mal connu et d’une sécurité très relative.
Dans son premier voyage important, du ier avril au 1" juillet 1912,
accompagné de Madame Pitard, qui ne le quittait pas et veillait sur sa santé,
J. Pitard parcourut et explora la région septentrionale comprise entre
Tanger, Arzila, Tétouan et la Chaouïa. De cette exploration il rapporta
une ample moisson et les résultats principaux furent consignés dans un
Mémoire de grand intérêt publié en 1913 par la Société de Géographie
sous le titre général :
Exploration scientifique du Maroc.
Botanique, par C.-J. Pitard.
Lorsque, en 1921, la Société botanique de France organisa une Session
extraordinaire au Maroc, elle fît naturellement appel au dévouement de
J. Pitard et il est certain qu’elle ne pouvait choisir un guide plus compétent
et plus expérimenté. Les résultats des diverses explorations furent rassemblés
par Pitard dans un Mémoire intitulé : Contribution à l’étude de la végétation
du Maroc désertique et du Maroc central ( Mémoires de la Société des Sciences
naturelles du Maroc, n° VIII, 2e partie, 192/1, et Société Botanique de
France, Tome 68, 4e série, t. 21).
Ce qui précède serait plus que suffisant pour mettre en lumière l’in-
lassable activité de J. Pitard. Mais le Service de Botanique du Muséum lui
doit en outre une reconnaissance particulière pour le dévouement persistant,
pour le zèle infatigable qu’il a mis dès la première heure au service de la
Flore générale de l’Indo-Chine. Depuis les premières années de la publication ,
J. Pitard est resté le plus actif et le plus fidèle de nos collaborateurs n’appar-
tenant pas au Muséum; on peut dire qu’il est mort sur la brèche, car à
Plusieurs Rapports partiels furent publiés en outre à l’occasion de cette
Session extraordinaire-, nous ne les signalons que pour mémoire, la présente
Notice n’ayant pas la prétention de constituer une revue de tous les travaux bota-
niques de J. Pitard.
Grasse, où la mort l’a surpris, il avait emporté , pour le revoir et le corriger,
le dernier manuscrit qu’il avait préparé pour la Flore d’Indo-Chine. Les
familles végétales élaborées et traitées par lui sont les suivantes :
Tome I : Guttifères, Ternstræmiacées, Stachyuracées , Ilicacées, Célas-
tracées, Hippocratéacées, Rhamnacées;
Tome III : Rubiacées (p. 20 à Ù&2).
Familles préparées et rédigées , mais non publiées : Myrsinacées, Apocy-
nacées.
Par cette simple énumération on peut se rendre compte de l’importance
exceptionnelle de la collaboration de Pitard à l’œuvre que nous poursuivons.
Sa disparition est donc pour le Muséum une perte irréparable et nos regrets
se trouvent encore accrus du fait de la sympathie profonde que nous in-
spirait ce stoïque travailleur, dont un mal inexorable n’avait pas réussi à
abattre le courage et dont nous avions pu apprécier les solides qualités de
cœur.
L’une de ses dernières pensées fut pour le Muséum, car peu de temps
avant de mourir, il recommanda pour la dernière fois à sa famille de remettre
au Muséum de Paris, dont il était fier d’être le Correspondant, celles de
ses collections auxquelles il tenait le plus, c’est-à-dire ses herbiers recueillis
aux Canaries et au Maroc; nous les acceptons avec reconnaissance.
Aussi modeste que méritant, J. Pitard n’avait jamais recherché les
honneurs. 11 était cependant Officier de l’Instruction publique, Chevalier du
Mérite agricole. Chevalier ou Officier de divers Ordres d’Espagne et de
l’Afrique du Nord. Ses amis souhaitaient pour lui, à son insu, la Légion
d’Honneur et ils avaient l’espérance de lui voir prochainement attribuer
cette distinction bien méritée.
Trois lettres inédites de Bory de Saint-Vincent a Joseph Hvrert,
publiées par M. G. Petit.
Il n’est guère possible pour un naturaliste qui séjourne à Pile de la
Réunion de ne pas évoquer la curieuse figure de Bory de Saint-Vincent,
qui y séjourna du 2.3 thermidor an ix jusqu’au i4 frimaire an x, y
déploya une activité considérable, s’y imprégna de souvenirs très vifs et
consacra à la description de cette île la partie essentielle des trois volumes de
son rr Voyage dans les quatre principales îles des mers d’ Afrique » (l).
C’est ainsi que lors d’une mission dont j'avais été chargé en 1920, à
l’ile Bourbon, M. Adrien Merlo voulut bien me signaler que les manuscrits
et papiers divers de Joseph Hubert (2), conservés aux Archives du musée
Léon Dierx, à Saint-Denis (Réunion) — dont M. Adrien Merlo est l’érudit
conservateur — devaient encore renfermer des lettres, inédites, de Bory
de Saint-Vincent
W Borï de Sausï-Yuncknt. Voyage dans les quatre principales iies des mers
d’Afrique, fait par ordre du gouvernement pendant les années ix et x de la Répu-
blique (1801 et 1802). A Paris, chez F. Buisson, an xm (i8o4), 3 volumes.
La vie et l’œuvre de Bory de Saint-Vincent a été retracée d’une façon magis-
trale par M. le Professeur Lacroix : Notice historique sur Bory de Saint-Vincent
(Geneviève-Jean-Bapliste-Marcellin), membre libre de l’Académie, l’Institut de
France. Académie des sciences. 1916.
D’autre part, mon collègue et ami P. Biers, qui s’intéresse tout particulièrement
à la biographie des naturalistes de l’Agenais, a consacré d’intéressantes études à
Bory de Saint-Vincent. Voir : L’Herbier tricolore de Bory de Saint-Vincent, Bull.
Muséum, 1920, n° 5, p. Va 9-/181 ; — l’Herbier crvptogamique de Bory de
Saint-Vincent au Muséum, Bull. Muséum , 1 9 a A , p. 417-/122; — Bory de Saint-
Vincent, Chef directeur de l’expédition scientifique de Morée, Bull Muséum,
1926, p. 254-259; — Bory de Saint-Vincent à l’île Bourbon, Revue de l’Agenais,
n° k. Juillet-août 1927, p. 179-186.
Joseph Hubert (17/17-1825), agronome et botaniste renommé et surtout
célèbre par sa théorie des mouvements de rotation et de translation des cyclones.
Il était membre correspondant de l’Académie des sciences. Les divers travaux et
écrits de Joseph Hubert ont été réunis en un volume : Papiers de Joseph Hubert,
publié par E. Trouetle (Saint-Denis [Réunion], i885, 1-286 p.).
W Du reste, M. Lacroix avait eu connaissance des lettres inédites de Bory
conservées au musée Léon Dierx. Il en signale l’existence dans sa belle monogra-
phie sur Bory de Saint-Vincent (A. Lacroix, op. cit.. Liste bibliographique des
Travaux de Bory de Saint-Vincent, VIL Correspondance, p. 56).
Ces lettres sont au nombre de trois , qui toutes sont adressées à Joseph
Hubert. La première est date'e de la Réunion et a été écrite à Sainte-Rose,
la deuxième de Port-Nord Ouest (île de France), quelques jours avant le
départ de Bory pour l’Europe, enfin, la troisième de Paris.
Ces lettres nous ont paru assez représentatives du caractère de Bory de
Saint-Vincent pour être dignes d’être publiées (1). On y trouve la marque
d’un esprit plein d’ardeur pour la recherche directe, passionné de décou-
vertes scientifiques, tout en laissant percer le secret désir de faire parler de
lui. On y trouve un style hâtif, négligé, mais pittoresque jusque dans la
hardiesse d’élans philosophiques. Nous avons naturellement respecté l’ortho-
graphe et la ponctuation de Bory, parfois si fantaisistes que le texte en
devient péniblement intelligible.
Sainte Rose, le 27 Vendemaire
Mon cher Monsieur,
Nous sommes arrivés ici on ne peut mieux et depuis que nous y somes
je n’ai passé mon temps [quà] casser des galets au mouillage des orangers
ou [î7 y] en a de fort curieux particulièrement un qui contient de gros
morceaux rhomboïdes d’un short noir très singulier. Toutes ces laves et même
ces basaltes sont pénétrées de chrisolythe de volcant en très grande quantité et ce
qui paraît singulier, c’est que l’on n’en trouve que dans la rivière de l’Est. Le
sable de la plage est tellement rempli de cette matière qu’il en est tout coloré et
très joli.
L’encaissement de la ravine seche et de la ravine de l’Est sont deux monuments
de la puissance des eaux pluviales lentes il est vrais dans leurs effets mais non
moins puissantes que les volcants dont laction est plus prompte et plus terrible,
il est vrait, mais moins constante et moins sure. Des galets, de la terre, les
débris des végétaux charoyes de la cime de la montagne comprise entre la
rivière sèche et celle de l’est ont formé un aterissement considérable. Dans la
fracture à pic qui borde la mer et sur les côtes des rivières qui ont parfoit
jusqu’à 60 pieds de haut, on ne trouve que débris volcaniques dénaturés par les
eaux. Ainsi \au\ [pjropre comme au figuré l’univers n’est [qu’une] chêne perpé-
tuelle dont les anaux extremes. . . . contact.
le fond de la mer s’eleve par les sédiments superposés des
couches successives de détritus d’animaux, par s matières entraînées de la
terre par la pluie, bientôt s’eleve une isle que la végétation avec le temps ou que
les volcants tout de suite rendent un mont majestueux. Mais alors l’elevation est
W Et nous sommes heureux d’adresser ici tous nos remerciements à M. Adrien
Merlo qui , après avoir eu la complaisance de nous permettre de prendre copie
de ces lettres, a bien voulu nous autoriser à les publier.
(a) C’est le 27 vendémiaire an x. Bory rédigeait certainement ses noies au jour le jour.
Cette lettre est, en effet, nettement le reflet des observations consignées par le natura-
liste dans son ouvrage (op. cit., chap. xn), à propos de son voyage de Saint-Benoît, d’où
il était parti le 2 5 vendémiaire, à Sainte-Rose.
— 131
asonterme , les nuages qui se sont eleves de l'océan et amoncelés sur sa tête ,
retournent au lieu dont ils sont sortis en pluies qui roullent avec elle la surface
de lisle qui bientôt decharnee voit les unes après les autres ses roches entrennes
aler grossir jusqua la derniere quelquautre montagne souterainne qui se forme a
son tour.
Ces efets sont lents mais surs et prouvés, c’est ici plus qu’aillours que tout en
démontre levidence. Consolons nous donc car peut être un jour nous ferons de for
beaux prismes de basalte ou crisolhyte de volcant dont on fera cas dans une
collection de minéralogie volcanique, mais en atendant que nous ayons ete de-
natures de la sorte je serai toujours votre reconnaissant et dévoué concitoyen.
Boby de Saint-Vincent.
P.-S. — Mes regrets à votre famille et particulièrement à votre respectable
mere. . . . Chevaillier se joint à moi pour vous saluer.
Port N 0, le 1 6 ventôse W.
Il paraît , mon cher M. Hubert , que vous n’avez pas reçu mes dernières lettres,
car Hubert fils a répondu à l’une de celles que je lui écrivis de la même date
qune longue pancarte que je vous adressais et que je serais fâché de voir égarée.
Je vous prie de m’écrire à ce sujet dans le cas ou vous n’auriez pas eu ces
lettres , je vous répéterais ce quelles contenaient , car je vous y demande tant de
choses que j’en ai gardé coppie dans la Iere. Je réponds aux vues savantes et
sensees que vous avez formé sur la formassion ou plustôt le fracassement du pays
que vous habités.
Je partais ensuite de chez M. Delcy à Saint Joseph et après avoir visite un
crater eteint et une grotte profonde quon y trouve je passais assez rapidement a
l’origine singulière de la rivière des Remparts, a laquelle je trouvais adossé un
prodigieux crater que j’ai nommé Commerson et qui paraît avoir été un des plus
terribles et des plus extraordinaires dans ses effets. Je vous faisais remarquer qu’il
est formé de ceintures basaltiques par colones et que ces prismes qu’il traverse ,
correspondent à ceux des remparts de la plaine des Sables et de la rivière de
l’E#t. Enfin après avoir visité succintement la plaine des Sables et une multitude
de petits soupiraux volcaniques que j’ai nommé cratères Ramon et qui sont situés
auprès du Piton que vous nommâtes Berth, je descendais dans l’enclos et remontais
sur votre volcan Protée, auquel la seconde fois je n’aurais rien reconnu de ce que
j’avais vu de mon premier voyage si le cote gauche du mamelon central ne fut
demeuré le même , tandis que le crater Dolomie [sic] rempli jusqu’au bord comme
une chaudière de matières en ébullition les jetait pardessus ses bords concidera-
blement recullés, probablement par les chutes dans son sein, des limites qu’il
avait quand je le visitai au commencement de l’érruption.
J’avais joint à cela une carte plus soingnée du lieu, que celle que j’avais fait
d’abord, qui s’étendait jusqu’au haut de la rivière des Remparts.
Dans ma seconde missive je vous priais de vouloir bien me rappeler a
(1) 16 ventôse an x.
— 132
M. Patu de Rosemon et l’engager a vouloir bien me communiquer ses vues qu’il
eut la bonté de m’offrir. Particulièrement celles du Morne Bras Panon, Brullé
près du piton rouge , toutes celles ou parait le volcan ces courants de laves. Bras
de la plaine et bassin des Chites, du grand bassin, de l’Angevin, pont de la
rivière des chèvres et de la rivière des Roches , etc. etc. , enfin toutes celles qu’il
croira pouvoir ajouter à cela et qu’il croit pouvoir donner une juste idée du pays
et de son aimable talent , lui prometant quelles seront gravées avec soin et sous
son nom dans la relation que je me propose de donner de votre isle singulière.
Dans la même lettre, je vous demandais encore quelques échantillons de
pierres car j’en ai beaucoup perdu dans mon voyage, outre beaucoup que je
n’ai pu ramasser. Je désirerais outre celles que j’ai lesse chez M. Desbains, de
ce basalthe dur et noir qui fait la [ mot illisible ] avec les verres volcaniques
et que Berth dit que vous rencontrâtes dans le lit de la Rivière de l’Est, du
basalte contenant du soufre, une articulation des beaux prismes du pont de la
rivière des Roches, le plus petit et le moins lourd possible, une bouteille du
sable de Saint Paul , s’il était possible de cette singulière terre qui happe a la
langue et fait feu au briquet quon dit avoir trouvé au Piton de neige, un
morceau de ce tuph volcanique qu’on taille pour bâtir et qui est si commun , des
échantillons de trop et une description de ce courant de Saint Denis et de celui
de la rivière des Pats, enfin des laves du volcan à votre choix, m’en rapportant
à votre bon goût qui m’est conu — surtout de ceux qui sont en cordes, en
queue , etc -
J’avoue que je me trouve bien importun, mais vous etes au centre des richesses
vous pouvez sans ruiner vos fonds m’en envoyer une bonne partie, je vous jure
que je voudrais pouvoir conduire votre grand Brullé à Paris. Au reste, quand
je serai dans cette superbe ville peut etre pourai je a mon tour vous défrayer.
Ayant quitte une expédition qu’en fait, je devais suivre, il m’est très essentiel
de n’y arriver qu’avec un ouvrage qui m’y fasse bien recevoir et si vous voulez
me communiquer vos lumières , il ne pourra etre que bon.
Je vous envoyais avec une lettre une demi rame de papier vous priant de vous
mètre a dessecher. Il parait quelle ne sera pas arivee et je prie Descombes den
recommander une autre qui passera plus heureusement.
Je profite de cela pour mettre parmi ces feuilles une lettre pour M. Legentil,
qui renferme un petit cahier de quelques plantes qu’il m’a demandé et qui
autrement eussent pu se gâter. Je vous recommande de dessecher tout votre bras
Mussard et de me conserver jusqu’à des échantillons de Vullneraire de la rivière
du Mat que j’ai perdus , ce joli figuier de la rivière des Marsoins qui a les feuilles
rondes , un peu dures et lisses.
Je ne métendrai pas ici sur cette géologie qui nous interesse. A peine ai je le
temps de vous écrire car j’écris nuit et jour en France, desside à ne pas profiter
du navire qu’on expedie pour l’Europe et a demeurer un ou deux mois de plus,
je donne de mes nouvelles à tout le monde W.
Je suis avec respect votre dévoué concitoyen. -
Bort de Saint-Vincent.
(1) Ce que cette lettre nous apprend au sujet des projets de retour en France de Bory
de Saint-Vincent est en contradiction avec C9 que nous rapporte, à ce sujet, la reiation
— 133 —
au citoyen Hubert l’ainé Paris, le 6 thermidor an x.
habitant à Saint Benoit. /ag iuiilet 1809.)
Ue de la Réunion,
au delà le cap de Bonne Espérance.
Je n’ai pas deux minutes a moi, mon cher M. Hubert. Le plaisir de revoir ma
famille et la mission dont je suis chargé absorbent mon temps, cependant je
pense toujours à vous et je dérobé un instant a mes affaires a mes afections et a
mes voyages pour vous écrire.
„ Je trouve mes parents eparts. J’ai été obligé de voir les uns a Bordeaux, les
autres a Rennes et a Paris et certes ce sont des voyages un peu plus longs que
ceux de la plaine des Sables ou du piton de neige. Mais ils nont pas le même
interret, car depuis que j’ai vu des volcans, les volcans me tournent la tête.
Au reste, je ne vous dit ici qu’un mot, afin que vous sachiez que des quej’aurai
un moment à moi, je vous écrirai un volume et que je m’occuperai de vous avoir
bien des choses.
Vos expériences sur l’arum vous font le plus grand honneur. Je ne puis joindre
M. Cassigni.
Tout est tranquille ici , Bonaparte consul à vie Paris plus Paris que jamais ,
des ambassadeurs , des Princes etrangers y répandent de l’or Toussaint Louver-
ture arrête et arive prisonier à Brest. On ne changera rien, absolument rien a
vos colonies si ce nest les assemblées coloniales que le Gouvernement ne reconait
pas. J’ai vu le consul auquel jetais adresse. Il m’a fait des questions sur Bourbon
particulièrement qu’il regarde comme le grenier de l’isle de France, qui ne sera
qu’une grande citadelle. Il m’a demandé ou en etoit la culture des episseries et
je vous jure qu’en lui répondant, je m’applaudissais bien intérieurement de vous
avoir conu puisque je n’ai paru au fait que par les lumières que je vous devois.
Au reste ici personne ne parle politique , tout le monde oublie le passé. Les
terroristes, les sans culottes (non pas comme on l’entent chez vous ou les soi
disant sans culottes étoient les honnêtes gens) sont si comprimer qu’on diraient
qu’il n’en existe plus.
Présentez mes respects a votre mère a laquelle je soitte une bone santé et croyez
moi pour la vie votre jeune et sincere ami.
P. S. C. — Mon oncle Journu, Sénateur PI, reprent depuis la paix ses anciennes
de son voyage. En effet, Bory devait s’embarquer sur «le vaisseau le Prince ». On lui
demanda d’attendre un navire hambourgeois qui devait suivre le Prince à quelques jours.
Ainsi, «dans ie milieu du mois de von Los en , il fait ses préparatifs de départ et prend
congé des personnes «qui avaient eu quelques bontés» pour lui (Bory de Saint-Vincent,
op. cil., t. III, p. 275-276), cependant que le 16 ventôse, il fait part à Joseph Hubert
de son intention de demeurer encore «un ou deux mois de plus» à Pile de France.
En vérité, il embarquait le 26 ventôse an x «vers cinq heures» du soir, sur le navire
hambourgeois.
(i> Journu (Bernard), d’origine bordelaise, connu sous le nom de Journu-Auber à la
suite de son mariage avec Mile Auber, de Saint-Dominique. Nommé sénateur après le
18 brumaire. Riche armateur et commercant, épris d’art et d’histoire naturelle. (Voir
— 134 —
relations commertiales. En cas que vous puissiez conaitre des habitants ou autres
qui désirent faire des retours en France, etc. nous ausons nous flatter que la
maison Joumu est une de celles d’Europe qui est la plus conue et mérité le plus
de confiance. Vous pourez en dire quelques mots.
Ed. Feret, Historique de la Gironde, t. III, 1889; renseignements biographiques reproduits
par A. Lacroix, op. cit.; Notes et justifications , p. 6a-63.)
Remarques sur le Sténo Gastaldii Brandt
et sur l’évolution de la dentition des Cétodontes.
par M. H. Neuville.
Ce fut Brandt qui le premier, je crois, ratlacha au genre Sténo Gray une
forme fossile {1). Les restes de celle-ci avaient été trouvés dans une argile
pliocène de la région d’Asti (Piémont).
D’après la forme du museau, les dents nombreuses, coniques, poin-
tues ... la longueur de la symphyse des maxillaires inférieurs , Brandt
attribua ces restes au genre Sténo et en fit une espèce nouvelle, à laquelle
il donna le nom de Sténo Gastaldii. Il avait fait porter ses comparaisons
préalables sur le Tursiops tursio (Fabr.), le Delphimus tethyos P. Gerv., le
Lagenorhynchus albiroslris Gray, et le Sténo rostratus (Desm.). Son Sténo
Gastaldii a un museau plus long, plus étroit à la base et au milieu, plus
large à l’extrémité, que le Tursiops tursio, et moins étroit, moins aigu,
moins comprimé latéralement, surtout dans sa partie antérieure, que le
Sténo rostratus. Brandt en concluait que cette forme appartient au genre
I Sténo, et qu’elle ne se laisse identifier avec aucune espèce des mers
d’Europe.
Portis a complété cette description (2) , en mentionnant notamment que
l’atlas de cette espèce est complètement libre.
Dans l’état actuel des connaissances sur le genre Sténo, la description
de Brandt parait légitimer le plus grand doute sur la validité de sa déter-
mination.
Comme j'ai eu l’occasion de l’exprimer déjà dans des Notes auxquelles je
renvoie (3), le caractère décisif, pour ce genre, est celui des dents, à émail
W J. F. Brandt. Ergànzungen zu den fossilen Cetaceen Europa’s. Mém. Acad.
Sc. Pétersbourg, 1874, 7e série, t. ai, n° 6; iv-54 p. , 5 pl.
W Al. Portis. Catalogo descrittivo dei Talassoterii rinvenuti terreni terziarii
del Piemonte et delta Liguria. Mem. reale Accademia delle Scienzedi Torino. 1886.
2e série, t. 36, p. a A7 -365, pl. I-IX. Voy. p. 344 et suiv.
W Henri Neuville. Remarques sur l’organisation du genre Sténo Gray. Asso-
ciation française pour l’avancement des Sciences. Comptes rendus du Congrès de
Constantine. 1927.
Id. Observations sur les particularités dentaires du genre Sténo. Bull. Mus.
d’Hist. nat., 1928, n° 1.
— 136
chagriné, et dont la forme générale est assez particulière. En l’absence de
dents présentant ce caractère, il est imprudent de déterminer un Sténo.
Le caractère signalé par Portis d’après les pièces mêmes sur lesquelles
fut basée la description de Brandt, et qui a trait à l’état libre de l’atlas,
paraît ne pouvoir lever les doutes que dans le sens de la négative; l’atlas et
l’axis étaient en tout cas réunis sur les Sténo qu’étudièrent Peters, puis
Lütken.
Je dois à l’obligeance de M. Parona , Directeur du R. Istituto di Geologia
de Turin, d’avoir pu étudier un lot de dents du S. Gastaldii. Elles sont de
la taille que présentent, dans la moyenne, celles du S. rostratus, plutôt un
peu plus petites cependant; aucune de celles dont j’ai ainsi disposé n'atteint
en tout cas les dimensions que l’on peut observer sur certains sujets de
cette dernière espèce. Ce serait là chose de peu d’importance si ces dents
présentaient les particularités caractéristiques des Sténo et auxquelles je
faisais allusion ci-dessus. Mais leur émail n’est pas chagriné, et sur aucune
de celles que j’ai étudiées la racine ne présente, comme dans ce dernier
genre, d’expansions latérales ni d’incurvation très accentuée.
La couronne est ici identique à celle des dents du Tursiops par exemple ,
ou plutôt plus petite; elle est lisse, dépourvue de carène. Examinée à un
fort grossissement , de préférence sous une loupe binoculaire , elle présente
parfois cette très légère tendance au chagrinement que j’ai signalée ailleurs
que chez les Sténo, et qui se traduit, plutôt que par des sillons ou par la
formation de vrais grains, par une tendance à l’apparition de pans ou de
facettes. Ces dernières particularités sont, je le répète, très inconstantes;
elles restent à peine sensibles quand, à force d’examens minutieux, on
arrive à les déceler. La racine est assez régulière, un peu aplatie vers sa
base, parfois légèrement incurvée.
Ces dents ne peuvent donc être identifiées à celles d’un Sténo. Toutes
comparaisons faites, elles rappellent celles de divers Delphinidés polyodon-
tes, et pourraient être assimilées à celles d’un Tursiops lursio; mais, d’après
d’autres caractères, Brandt a rejeté la détermination de son S. Gastaldii
comme Tursiops. A quel genre l’attribuer? Il fait penser aux Sotalia, peut-
être aussi aux Prodelphinus , mais, d’après les dimensions des dents, plutôt
à ceux-là qu’à ceux-ci. Tout ce que Ton peut affirmer, me semble-t-il, c’est
qu’il doit être éliminé du genre Sténo.
Portis ( loc . cit., p. 348) a établi une seconJe espèce fossile de Sténo
( Sténo Bellardi Portis), également de l’Italie septentrionale, pour des restes
qu’il a comparés au Sténo plumbeus et au Sténo sinensis, qui sont en réalité
des Sotalia. Il n’en a pas décrit les dents, en l’absence desquelles il est, je
le répète, pratiquement impossible de déterminer un Sténo avec certitude.
D’après les deux silhouettes qu’il donne du crâne et de la base du rostre,
il pourrait bien s’agir ici d’un véritable Sténo. Mais il serait difficile d’aller
plus loin.
— 137
Ces remarques, relatives à des formes fossiles, isolent encore un peu plus
le genre Sténo tel que nous le connaissons actuellement. Il n’en est que
plus intéressant de lui chercher des affinités. Ni chez les Cétacés vivants,
ni chez les Cétacés fossiles, je ne lui en vois d’immédiates. Les genres Sténo,
Tursiops et Sotalia sont, par l’ensemble de leurs caractères, de très proches
voisins ; il me paraît toutefois difficile de ne pas considérer cette donnée
importante que fournit la dentition particulière des Sténo, homodontes
seulement quant à la couronne, comme séparant ceux-ci des autres
Delphinidés et incitant à leur chercher quelque parenté parmi les formes
disparues.
C’est du côté des plus anciens Cétodontes, de ceux dont les caractères
rappellent encore si étroitement les Mammifères terrestres qu’ils sont par-
fois classés avec les Pinnipèdes, qu’il est possible de déceler un rapproche-
ment à ce sujet; encore ce rapprochement est-il lointain, et restreint, comme
du côté du genre Inia, à quelques caractères des dents.
Ces Cétacés primitifs sont les Zeuglodontes. Ils sont , géologiquement ,
les plus anciens de tous. Leur dentition est hétérodonte et oligodonte ; de
tels caractères furent considérés jadis comme représentant une très haute
spécialisation pour les Cétacés, dont la dentition primitive, dans cette
hypothèse, eût été, et fût généralement restée, homodonte et polyodonte;
cependant, le caractère hétérodonte des Zeuglodon n’en est pas moins
regardé, d’assez longue date, non comme très évolué, mais comme
primitif. Actuellement, il est admis que le genre éocène Zeuglodon est le
type de Cétodonte le plus ancien.
Des renseignements généraux sur sa dentition ont été donnés par divers
paléontologistes. Le contraste est très grand entre cette dentition et celle
des formes actuelles; déjà, pourtant, elle fait assister à la transformation
des incisives en ces dents coniques qui sont, typiquement, celles des Delphi-
nidés ; mais les molaires restent d’un type rappelant celui des Carnassiers
terrestres.
Une forme de l’éocène de la Nigéria méridionale , nouvelle comme genre
et comme espèce ( Pappocetus lugardi G. W. Andrews) (1), a fourni une
donnée permettant, il me semble, de comparer les Sténo aux Zeuglodontes,
au moins à un point de vue dentaire restreint. Il parait exister, dans cette
forme, rrune pleine dentition d’eulhérien» ; les éléments de cette dentition,
fort endommagés sur les spécimens étudiés par C. W. Andrews, ne per-
mettent guère que des remarques d’ordre très général; mais une dent
isolée, à racine simple et à couronne conique bien conservée, présente des
détails fort intéressants. Sa face interne, quelque peu aplatie, est limitée
W C. W. Andrews. A description of new species of Zeuglodont and of leathery
Turtle l'rom Eocene of Southern Nigeria. Proc. zool. Soc., London, 1919 , p. 309-
3i9, pl. I-II.
Moséum. — XXXIV.
10
— 138 —
antérieurement par une crête (ridge) bien marquée; sa face postérieure est
couverte d’un émail dont la description et la figuration ( loc . cit. , pl. I,
fig. 3) rappellent étroitement celui du genre Sténo actuel. L’auteur men-
tionne même un cingulum, qui, d’après la figure que je viens de citer,
est pour le moins bien voisin d’un léger renflement circulaire plus ou
moins net, surmontant ce que j’ai mentionné comme collet en décrivant
précédemment les dents des Sténo. La dent dont il vient delre question a
été considérée par G. VV. Andrews comme étant probablement une incisive
de sa nouvelle espèce.
Un^ autre Gétacé fossile, trouvé plus récemment dans des couches pro-
bablement oligocènes de la Garoline méridionale, et décrit par R. Kel-
logg (1), présente une particularité dentaire qu’il est intéressant de noter ici.
Cette forme très ancienne , dont le crâne rappelle encore celui des mammi-
fères terrestres, est rapprochée des genres Agorophius et Archœodelphis par
Kellogg, qui en a fait un nouveau genre et une nouvelle espèce ( Xeno -
rophus Sloani ). Les dents antérieures, à racines simples, manquaient sur
le sujet exhumé; en arrière de leurs alvéoles vides se trouvait une rangée
de six dents à double racine, dont la sixième était couverte d’un émail
<r rugueux ou strié n.
Les matériaux sont encore trop rares pour que l’on puisse se livrer à
quelque appréciation synthétique de ce caractère de l’émail des Gétodontes
les plus anciens. Nous le voyons, en tout cas, exister «à la fois sur une
molaire encore peu ou pas différenciée dans le sens homodonte ( Xenorophus )
et sur une dent conique présentant déjà le caractère spécial des dents des
Cétodontes ( Pappocetus ).
Passant des Zeuglodon aux Squalodon, déjà beaucoup plus adaptés à la
vie aquatique, nous voyons la dentition devenir polyodonte et tendre de
plus en plus, simultanément, à l’homodontie , qui s’accentue d’avant en
arrière. Puis les Saurodelphis montrent une homodontie à peu près parfaite
pour les couronnes, tandis que les racines trahissent encore l’hétérodontie ;
c’est là la pseudohomodontie d’Abel. Ges racines rappellent un peu, en
silhouette, les racines carénées des Sténo (voir Note précédente); mais
n’ayant pu observer de dents de Saurodelphis , je ne puis approfondir cette
ressemblance, probablement toute superficielle. Nous voyons ici des dents
portant sur leur couronne une cannelure latérale, creuse, n’ayant rien de
commun avec les carènes antérieure et postérieure des dents de Sténo.
Le caractère chagriné de l’émail ne paraît donc pas avoir persisté de
façon continue, pendant un certain temps, dans la dentition des Gétodontes
anciens. Des deux formes actuelles qui le présentent, l’une ( Inia ) est une
(1) R. Kellogg. Description of an apparently new loothed Cetacean from south
Garolina. Smiths. miscell. Collection, vol. 76, n° 7, Washington, 1923, 7 p. et
2 pl.
139
forme probablement ancienne , dont la dentition est encore loin de l’homo-
dontie typique des Cétodontes, tandis que l’autre (Sténo) est un Delphi-
nidé très évolué.
Y a-t-il ici des persistances de dispositions anciennes, ou des faits d'adap-
tation convergente? C’est là une question que de nouveaux documents
permettraient seuls de pouvoir aborder; sa résolution serait probablement
fort laborieuse. C’est en tout cas contribuer à la mieux poser que de cher-
cher à comparer les documents actuellement connus à ce sujet, et de
s’efforcer de déterminer la raison d’étre de cette particularité devenue si
rare qu’est le chagrinement de l’émail dentaire de certains Cétodontes.
10 .
— 140
Notes de synonymie ornithologique ,
par M. J. Berlioz.
i° Sur un Oiseau du genre OEnanthe ( Türdidés ).
Parmi les Oiseaux rapportés en 1920 par M. J. de Rohan-Chabot de sa
mission en Angola, figurait un spécimen de Turdidé qui fut décrit comme
espèce nouvelle par M. Menegaux et nous-même (Miss. Rohan-Chabot,
Oiseaux, 1923, p. 33 et Rev. franc, d’orn 1925, p. 119) sous le nom
d' OEnanthe Chahoti , avec un point de doute toutefois, car ce spécimen,
unique en cette collection, paraissait incomplètement adulte. Or, selon notre
collègue de New-York, M. Chapin, l’éminent spécialiste de la faune afri-
caine, cette même espèce semble avoir été retrouvée encore depuis cette
époque et avoir donné lieu à de nouvelles confusions (1), par suite des points
de ressemblance très frappants qu’elle, offre avec la description originale du
Saxicola Tholloni d’Oustalet, — dont le spécimen-type avait malheureuse-
ment, malgré toutes les recherches, échappé jusqu’à présent aux investi-
gations.
Une circonstance toute fortuite nous ayant remis en présence du type
indiscutable d’Oustalet, il nous semble nécessaire de faire ici la correction
qui s’impose : OEnanthe Chaboti doit être incontestablement considéré comme
synonyme de Saxicola Tholloni, le type de celui-ci ne différant de celui-là
que par l’absence de teinte rougeâtre sur la tête, l’étendue un peu plus
considérable du blanc sur l’uropygium et les pattes encore plus longues
(tarse : 34 mm.) et robustes /en rapport avec des proportions générales très
légèrement plus fortes; ajoutons enfin que chez Sax. Tholloni, la queue,
mieux développée que chez OEn. Chaboti, est distinctement arrondie. Dans
tous les détails de plumage et de structure, ces deux Oiseaux sont par
ailleurs absolument identiques et ne sont, à notre avis, que deux stades à
peine différents d’une même espèce, Y OEn. Chaboti é tant sans doute un peu
plus jeune, bien que la coloration rougeâtre de la tête, si caractéristique de
cet individu, soit sans doute attribuable à une autre cause, accidentelle. Il
nous semble en tout cas impossible de séparer spécifiquement ces deux
W II apparaît bien, d’après la description du Myrmecocichla Lynesi récem-
ment publiée par Bannerman (Bull. Brit. Orn. Club, XL VII, 1927, p. 1 A 7 ) ,
que ce type, qui provient aussi de Huambo (Angola), présente les plus grandes
analogies avec le S. Tholloni.
— 141 —
Oiseaux et le nom de Tholloni ayant la priorité sur tous les autres doit res-
ter à l’espèce.
Le genre par contre dans lequel doit être rangé cet Oiseau est assez dis-
cutable : il faut bien convenir qu’il n’offre avec les OEnanthe (= Saxicola
olim) que des ressemblances superficielles dans le système de coloration,
alors que les autres caractères morphologiques, comme la robustesse du bec
et des pattes , l’en éloignent plutôt pour le rapprocher des Myrmecocichla.
Sans doute pourra-t-on, lorsque l’espèce sera mieux connue quant à sa
biologie, lui attribuer une parenté moins douteuse.
Au point de vue de l’origine géographique, nous rappelerons seulement
que le type de Saxicola Tholloni provient de Lekéti, sur l’Alima, affluent
du Congo (Mission Brazza-Pécile), c’est-à-dire en pleine zone forestière du
Congo français, alors que le type à' OEnanthe Chahoti provient d’une région
apparemment différente, celle des Savanes de l’Angola.
2° Sur les races de Trochalopterum affine ( Blyth )
[Passereau x-Timeliidés ].
Le Trochalopterum affine (Blyth) est un Oiseau propre à l’Himalaya
oriental et aux montagnes des provinces limitrophes de la Chine, du Tibet
et de la Birmanie. Hartert, dans son magistral ouvrage: rrDie Vôgel der
palâarktischen Fauna», 1910, p. 633, en distingue trois races étroitement
voisines par leurs caractères ainsi que par leur localisation géographique :
Tr. affine typique, de l’Himalaya (Inde);
Tr. aff. Blythi Verr. , du Setchwan (Chine);
Tr. aff. Oustaleti (Hart.), du Yunnan (Chine).
Les Collections du Muséum renferment des spécimens de ces trois loca-
lités , — surtout une série très nombreuse du Setchwan , provenant les uns
de l’abbé A. David (ce sont les Types et Cotypes du Troch. Blythi Verr.)
sans localité plus précise (probablement Moupin), les autres envoyés de
Ta-tsien-lou par le R. P. Dejean. Du Yunnan, nous possédons quatre exem-
plaires topotypiques du Troch. aff. Oustaleti, envoyés de Tsekou par le
R. P. Soulié, et un cinquième, tout récemment envoyé par le Dr Hartert
lui-même.
Or, parmi les 27 spécimens de Ta-tsien-lou, i5 sont exactement sem-
blables à ceux du Yunnan, par la tache post-auriculaire blanchâtre très
accusée, tandis que les 12 autres sont identiques aux types de Tr. Blythi
par leur tache post-auriculaire beaucoup moins nettement marquée. Ajou-
tons d’ailleurs que ce caractère, qui présente des variations individuelles
sensibles , est corrélatif d’un autre non moins léger : c’est la teinte roux
fauve de la bande blanche commissurale , plus marquée chez les spécimens
— 142 —
du type « Oustaletin que chez ceux du type «Blythi*. Ces deux types coexis-
tant à Ta-tsieu-lou , il est donc très certain qu’ils ne traduisent pas des
différences raciales , mais seulement individuelles , peut-être suivant l’âge,
ainsi que le suggère Lord Rothschild ( Novit. ZooL, XXXIII, 1996, p. 9 64)
à propos du Tr. aff. Oustaleti, ce nom devenant par conséquent synonyme
de Tr. Blythi.
Nous pensons donc, selon toute vraisemblance, qu’il n’existe qu’une
seule race chinoise de Tr. affine, cette race devant porter, par suite de la
loi de priorité, le nom de Tr. aff. Blythi Verr. Ajoutons, en outre, qu’elle
est même assez peu différente de la race typique himalayenne : celle-ci
toutefois se reconnaît à la teinte générale plus claire de son plumage , sur-
tout en ce qui concerne la tête et les bordures grises des plumes pecto-
rales.
/
— 143 —
Action des hâtons ultra-violets sur le venin de Vipère aspic,
par Mme M. Phisalix et M. F. Pasteur.
Les agents physiques, dont l’action sur le venin de Vipère aspic a été
jusqu’ici essayée, lui font perdre, soit son action toxique générale seule,
tels le courant électrique continu ou alternatif à haute fréquence, la cha-
leur, la dialyse. . . ; soit, comme l’émanation du radium, toutes ses pro-
priétés biologiques.
Nous avons recherché quelles modifications les rayons ultra-violets pour-
raient faire subir aux principaux composants actifs du venin de Vipère :
neurotoxine, qui détermine les paralysies multiples, hémorragine , qui crée
ces lésions si impressionnantes de l’envenimation vipérique, et échidno-
vaccin, non toxique et capable de créer l’immunité antivenimeuse.
Le venin employé provient d’une même provision recueillie sur des
Vipères capturées pendant le printemps et l’été de 1 92 fi , aux environs immé-
diats de Flavigny (Côte-d’Or). Desséché, puis conservé au sec et à l’obscu-
rité depuis ce temps , il a gardé toute sa toxicité , et se montre particuliè-
rement riche en neurotoxine et en hémorragine, un peu moins que
normalement en échidno- vaccin. Sa solution à i pour 10000 dans l’eau
salée physiologique tue la souris à la dose de 1 cm3, soit 0 milligr. 1 o ,
par inoculation sous-cutanée, en 4 à 5 heures, avec les symptômes que
nous résumons, comme il suit :
Au début, agitation extrême, avec cris, mouvements désordonnés de
propulsion en tous sens, de sauts verticaux, de grattage frénétique. Au
bout de i5 à 20 minutes, cette excitation due à la douleur, s’apaise; elle
est suivie de petits tremblements du corps, de secousses brèves et répé-
tées se produisant par accès entrecoupés de périodes de stupeur. En moins
d’une heure apparaît un symptôme caractéristique, l’hypothermie, consé-
cutive à l’action paralysante du venin : la respiration est ralentie, les batte-
ments du cœur sont affaiblis , le train postérieur s’affaisse , la démarche est
titubante, puis devient impossible. Ces phénomènes s’accentuent; pendant
la dernière heure, l’animal est froid, inconscient et inerte. Puis, après
quelques convulsions agoniques, la respiration s’arrête définitivement
quelques minutes avant le cœur; le sujet tombe flasque sur le côté. L’autop-
sie, pratiquée aussitôt, révèle une action hémorragique sous -cutanée
intense, ayant pour point de départ la région inoculée, et intéressant toute
la face dermique de la peau, le tissu hypodermique et toute la couche mus*
1 &à —
culaire de la paroi externe du corps ; le sang paraît avoir totalement afflué
à la périphérie , car les viscères ont leur aspect normal ; seul le cœur est
mou, distendu et rempli de sang noir et fluide.
La solution venimeuse qui produit ces effets a été disposée, aux fins
d’irradiation, en couche mince de 3 à 4 millimètres dans des coupelles à
fond plat en quartz fondu, d’une surface moyenne de 5o centimètres car-
rés. et recouvertes de plaques également en quartz, ou en verre Renovic,
qui laissent, les unes comme les autres passer, mais inégalement les rayons
ultra-violets.
La distance des solutions venimeuses à la lampe productive de rayons a
toujours été la même, o,5o centimètres; mais la durée d’irradiation a varié
de i5 à 75 minutes. Dans ces conditions la température des solutions le
plus longtemps exposées est restée inférieure à 20°, donc très éloignée des
températures de 70°, 75° et au delà, qui suffisent à détruire en 1 5 minutes
la toxicité du venin et à le transformer en vaccin.
Les diverses solutions irradiées ont été inoculées chacune à un groupe
de 6 souris , à des doses qui ont varié de 0 milligr. 1 o ( dose sûrement
mortelle) à o milligr. i5. Les témoins ont reçu les doses correspondantes
de la même solution de venin , prélevée avant son irradiation. C’est à partir
d’une durée d’irradiation de 3o minutes, que les modifications ont apparu.
Les résultats obtenus sont résumés dans le tableau suivant :
Ainsi, dans aucune de ces expériences la toxicité globale du venin n’a
été diminuée ; même dans les groupes 1 et A , les symptômes d’envenima-
tion ont évolué d’une manière accélérée, car les sujets ayant reçu le venin
irradié sont morts avant les témoins, et, dans tous les cas, avec la sympto-
matologie complète et les lésions caractéristiques de l'envenimation vipé-
rique.
Lorsque la dose employée n’a entraîné la mort ni des témoins , ni des
sujets ayant reçu le venin irradié , ces derniers ont résisté moins longtemps
que les témoins à l’inoculation d’épreuve faite avec la dose mortelle de
venin entier. Les symptômes et les lésions ont été tout aussi marqués.
Les rayons ultra-violets , dans les conditions d’expérimentation où nous
nous sommes placés, et que nous préciserons à la fin de cette note, n’ont
donc nullement détruit l’hémorragine du venin de vipère , contrairement à
— 145
ce que H. Noguchi a observe' en 1906 avec ie venin d’un autre Vipéridé,
le Crotale, soumis à l’action photodynamique sensibilisante de l’éosine et de
l’érythrosine ; ces rayons n’ont pas altéré non plus la neurotoxine, dont l’ac-
tion s’est montrée aussi intense et plus rapide ; mais ils ont détruit la substance
antivenimeuse, l’échidno- vaccin ; et il a suffi d’une durée d’exposition de
3o minutes pour produire ce résultat, contraire à celui obtenu en 1911
par L. Massol avec le venin de Cobra, et nous montrant ainsi : i° que les
rayons ultra-violets ne peuvent être utilisés à transformer le venin de Vipère
en vaccin; 20 que les substances antivenimeuses du venin ne proviennent
pas d’une transformation des substances toxiques , fait que G. Pbisalix avait
déjà mis en évidence au moyen d’autres agents modificateurs.
Pour donner à notre travail la plus grande précision possible, nous
ajoutons les caractéristiques de l’appareil à ultra- violets employé:
Le brûleur en quartz, de la verrerie scientifique, type 4 ampères, cou-
rant alternatif, puissance 4oa watts, a été constamment placé, comme
nous l’avons dit, à une distance de o,5o centimètres de la couche liquide à
irradier, et on a obtenu à travers : 1 0 la lame de quartz, de 2 millim. 4
d’épaisseur, un rayonnement de a3oo angstrôms, le même qu’avec le brû-
leur à feu nu; 20 avec le verre renovic, de 2 millim. 2 d’épaisseur, jusqu’à
28o3 A. Le résultat expérimental étant le même dans les deux cas, démon-
trerait l’activité spéciale de l’ultra- violet au-dessus de 28o3A. Cette con-
statation a son importance pour la preuve de la sélectivité des ondes dans
l’ultra-vioiet , et pour les déductions qu’elle entraîne même au point de vue
médical. Les mesures énergétiques du rayonnement ont été effectuées avec
les mêmes dispositions, à l’aide de la pile de Moll, en excluant tous les
rayonnements émis en dehors du brûleur même. La puissance totale étant
ramenée à 100, nous avons :
88 p. 1 00 dans l’infra-rouge = 353 watts 76 ,
5 p. 100 dans le visible . . . = 10 watts 1 0 ,
7 p. 100 dans Pultra- violet = 28 watts 1 4.
La solution s’étendait, avons-nous dit, sur 3o centimètres carrés et une
épaisseur maxima de 4 millimètres. Elle ne s’est pas échauffée, comme
nous l’avons mesuré au thermomètre, au-dessus de 20°. D’autre part, la
lumière produite par le brûleur et qui ne contient pas de rouge, n’a aucune
action appréciable, dans les limites de temps de l’expérience; seuls les
28 watts de l’ultra-violet ont suffi à détruire l’antigène du venin, sans
modifier son pouvoir toxique, dont l’action est devenue ainsi prédominante.
146
Notes sur les Ichneumonides du Muséum national
d’histoire naturelle,
par M. André Seyrig ,
Correspondant du Muséum.
Coelichneumon corax Brlh. (Ann. Soc. Ent. France , i8q4, p. 542.) —
Le type de cette espèce, provenant de la collection H. du Buysson, est
une 9, encore bien conservée, étiquetée ffOran». Depuis la description ori-
ginale, cette espèce ne semble pas avoir été retrouvée, et comme cette des-
cription est assez sommaire, il m’a semblé intéressant d’y ajouter ce qui
suit :
Tête et face fortement et densément ponctuées, les points ayant une ten-
dance à se grouper en rides transversales sur le vertex et en haut de la face.
Tempes courtes, rétrécies en ligne droite. Joues également rétrécies en
ligne droite, lisses, avec quelques points épars, presque deux fois
aussi longues que la base des mandibules. Clypéus tronqué, arrondi
aux angles. Antennes assez robustes, un peu comprimées au delà du
milieu, longuement atténuées, mais non aiguës, arrondies à l’extré-
mité. Funicule de 44 articles, le ier à peine 2 fois plus long que
large, le 6e carré. — Thorax fortement et densément ponctué, les
nautoles nets en avant. Propleures fortement ridées en bas, les rides deve-
nant plus faibles vers le haut, mais cependant nettes jusqu’au bord supé-
rieur. Spéculum avec une petite tache luisante en arrière. Sternaules bien
marqués en avant. Aire supéromédiane carrée. Gostule effacée. Aire posté-
rieure tridivisée. Abdomen finement ponctué et mat, le iel'tergite finement
aciculé avec deux carènes élevées. Gastrocèles de tailles et de profondeur
moyennes, leur intervalle mat, un peu plus grossièrement ponctué que le
reste , mais non aciculé. 3e tergite deux fois plus large que long. Hanches III
densément ponctuées en dessous, avec des scopules petits, mais élevés,
semblant être posés sur un tubercule. Fémurs III un peu plus de 4 fois
plus longs que larges, lisses en dedans.
Taille : i4 millimètres.
Noir. Antennes semi annelées de blanc. Orbites du front et du vertex
vaguement roussâtres. Abdomen un peu bleuissant. Pattes franchement
noires en entier, sauf le devant des tibias I, qui est orné d’une tache d’un
blanc roussâtre, et leurs tarses, qui sont bruns. Ailes très enfumées de
brun , le stigma d’un brun un peu transparent.
— 147 —
Amblyteles lustratorius nov. sp. — Dans un lot d’Ichneumonides
que m’a envoyé le Dr Goetghebuer, de Gand — qu’il en soit remercié ici
encore une fois! — se trouvait une 9 d 'Amblyteles ne correspondant à
aucune espèce décrite, et étiquetée : «Kiew — Hochhut — I. lustratorius ».
Il n’existe, à ma connaissance, ni Ichneumon, ni Amblyteles de ce nom. Je
donne donc la description de l’espèce comme nouvelle :
9. — Voisine de A. amalorius Müll., par la taille, la forme et la sculp-
ture. La coloration est aussi, à première vue, la même; les deux espèces
se distinguent par les points suivants :
Antennes robustes, le icr article du funicule presque carré, en tous cas
moins de 1,2 fois plus long que large, le 20 article transversal. Écusson
assez densément ponctué. Arioialion du segment médian faible, l’aire supé-
romédiane un peu plus longue que large , la costule effacée. Face noire ,
mais mandibules, clypéus, joues et tache au milieu de la face, rouges.
Orbites faciales et frontales roux jaune. Devant du scape roux. Ligne humé-
rale blanche allant jusqu’en avant du mésonotum. 2' tergite rouge, large-
ment bordé de blanc en arrière , mais cette bande blanche précédée d’une
bande noire de même largeur. Pattes entièrement rouges, sauf les hanches,
qui sont noires à la base, les hanches 111 étant noires aux 3/A
A. lustratorius nov. sp. 9.
Antennes moins robustes, le premier article du funicule environ i,5 fois
plus long que large, le 2e encore légèrement plus long que large, le
3° seulement subcarré. Écusson lisse avec quelques points épars. Ariolation
du segment médian assez nette, l’aire supéromédiane subcarrée , la costule
fine, mais toujours perceptible. Face noire, les orbites faciales et frontales
blanches. Mandibules seulement tachées de rouge. Scape noir. Tegulae
noires avec un point jaune. Ligne blanche devant les ailes , assez courte.
2° tergite rouge, finement bordé de blanc jaune en arrière. Fémurs III
noirs. Hanches noires. Tibias III jaunâtres à la base
A. amalorius Müll. 9.
A part les caractères ci-dessus énumérés, les deux espèces me paraissent
sensiblement identiques.
Amblyteles vadatorius 111. — Un c? obtenu d’éclosion par M. Le Charles
d’une chrysalide d 'Agrotis exclamationis. La chenille provenait des environs
de Paris (Montceau), et l’éclosion du parasite a eu lieu en Mai.
Spiloteles johansoni Hlgr. — Espèce paraissant cantonnée, chez nous,
dans les montagnes : Valloire (Hautes-Alpes [L. Lhomme]. — Saint-Louis
(Basses-Alpes) [Benoist]. — Tence (Haute-Loire) [Maneval].
On pourrait être tenté de confondre cette espèce avec S. occisorius. Elle
me semble cependant bien caractérisée par les traits suivants : i° Dent
inférieure des mandibules petites. (Les mandibules sont malgré cela
robustes, et la dent supérieure est large, et arrondie à l’extrémité.) —
a0 Funicule de 4o-43 articles, alors que chez mes exemplaires de occiso-
rius, il y en a 36-38. — 3° ier article du funicule 1,2-1, 3 fois plus long
que large , alors que chez occisorius il est carré. — 4° Aire supéromédiane
1 ,5 fois plus longue que large, alors que chez occisorius, elle est sensible-
ment 2 fois plus longue que large. — 5° Antennes rouges à la base. —
6° Pas de trait blanc sous l’aile. — 70 Taches des tergites 4-5 en triangle
aplati, alors que chez occisorius, elles sont presque rectangulaires.
Ischnds oaüllei Brth. ( Bull . Soc. Ent. France, igoo , p. 2Ô2.) — Noto-
semüs bohemani Wsm. (J Bull. ac. sc. Belgique, i855, p. 429). — Le type
de Brth. , dans la collection de Gaulle , est encore fort bien conservé. C’est
une 9 étiquetée «La Bourboule — 10. Vlln. Elle ne diffère des exem-
plaires classiques de N. bohemani Wsm. , que par les taches des joues et des
orbites, qui sont d’un jaune blanchâtre plutôt que rougeâtre. Le nom
donné par Wsm., ayant la priorité, doit seul subsister. L’espèce parait
rare chez nous , et je ne connais que cet exemplaire capturé en France.
Dicælotds gaüllei Brth. ( L’Echange , 1903, p. i48). — Le type, pro-
venant de la collection de Gaulle, est une 9, encore en bon état, et étique-
tée : ffSaint-Epain. — Indre-et-Loire ». Il m’a semblé utile de fixer cette
espèce, inconnue par ailleurs, en complétant la courte description qu’en a
fait Brth.
Tête transversale, presque aussi large que le thorax, non rétrécie en
arrière, profondément échancrée à l’occiput. Vertex finement ponctué,
assez brillant. Front finement et densément ponctué, presque mat. Face
courte proéminente, à peine séparée du clypéus, tous deux densément
ponctués. Joues un peu plus longues que la base des mandibules, celles-ci
aiguës, la dent inférieure très petite (cf. Ciuxaelotus et Stcnodontus). An-
tennes très courtes, filiformes. Scape, grand, cylindrique, non excavé.
i*r annelet grand et très exserte, subcarré. Funicule de 22 articles,
les deux premiers, égaux entre eux, et 1,2 à i,3 fois plus longs que
larges, le 3e ou 4e subcarré. — Thorax assez brillant, relativement peu
aplati pour un Dicælotus. Notaules punctiformes. Spéculum grand, lisse et
luisant. Ponctuation des mesopleures grossière et confluente vers le bas.
Sternaules larges et profonds en avant. Aire supéromédiane en triangle,
avec les coins coupés , recevant la costule en arrière du milieu. Aire posté-
rieure tridivisée et excavée au milieu, terminées sur les côtés par des apo-
physes nettes et aiguës. — Postpétiole nettement et assez profondément
ponctué, le reste de l’abdomen assez brillant, ponctué de plus en plus fine-
ment à mesure qu’on s’approche de l’extrémité. — Pattes robustes. Ariole
de l’aile très grande. Nervellus antifurcal.
Taille : 5 millimètres.
Noir. Sont blancs : les orbites du front et de la face, les palpes, deux
149 —
longues lignes humérales, la marge du cou, les tegulae, un trait sous les
ailes et leur racine, ainsi que deux larges taches de part et d’autre de
l’écusson. — Sont rouges : la face , le clypéus , l’abdomen , y compris l’ex-
trême base et les valves de la tarière, les pattes en entier et les antennes.
Stigma brun rougeâtre.
Cette espèce forme un trait d’union entre les genres Dicœlotus et Steno-
dontus. Elle se rattache au premier par l’absence de gastrocèles et la
ponctuation, et au dernier par la forme des mandibules et la coloration.
Cryptus nigerrimüs Fonsc. (Ann. Soc. Ent. France, i85o, p. 366) = (?)
C. balearicus Kriechb. (Ann. Soc. Espanola Hist. Nat. , 1 89 h , p. a4a ). — J’ai
pu revoir le type de Fonsc. dans la collection Sichel, et j’aurais voulu la
comparer avec celui de Kriechb. , que je croyais au musée de Munich, mais
il ne s’y trouve pas, et je n'ai malheureusement pas pu me le procurer. La
synonymie me paraît cependant très probable.
La 9 de Fonsc. peut être caractérisée ainsi :
Tête grossièrement ponctuée-coriacée , y compris le front et les joues.
Front peu excavé. Antennes assez robustes, les premiers articles à peine
dilatés à l’extrémité. (L’extrémité des antennes manque). Joues non siilo-
nées. Bosse faciale et clypéus protubérants. — Thorax fortement et densé-
ment ponctué-coriacé , y compris le spéculum. Segment médian court et
brusquement déclive, longuement pileux de brun, les carènes très rappro-
chées, l’antérieure visible seulement au milieu, la postérieure plus forte,
un peu saillante à l’endroit des apophyses. — Abdomen court , finement
chagriné, un peu brillant, le 2e tergite transversal, le 3e 2 fois plus large
que long. Tarière presque aussi longue que l’abdomen sans le ier tergite.
— Aréole de l’aile , pentagonale , les côtés convergents vers l’avant , plus
grande sur le côté antérieur que sur le côté postérieur, recevant la nervure
récurrente un peu avant le milieu. Cellule radiale longue et aiguë à l’extré-
mité. Nervulus un peu antéfurcal. Ramellus très long et courbe. Nervellus
brisé très bas et presque droit.
Tête, thorax, abdomen et pattes entièrement noirs, l’abdomen un peu
bleuissant, les pattes brunâtres aux articulations. Stigma brun noir.
Cryptus bovei Brullé \Hisl. Nat. des Ins. hym., IV, p. 199 ( 1 84-6 )]. —
Pycnocryptds bovei Brullé. — Les types de Brullé sont encore suffisam-
ment bien conservés pour être reconnaissables. Ce sont 2 c? et 1 9 , captu-
rés en i833 dans les jardins du Caire (Egypte), par Bové. Ils diffèrent un
peu de la description que Schmdk. donne de l’espèce dans ses Opuscula
ichneumonologica , aussi m’a-t-il semblé utile de reprendre ici la description.
C?. — Tête non rétrécie en arrière, mais fortement arrondie, les tempes
plutôt courtes. Front à peine excavé. Face assez bombée, mais sans protu-
bérance centrale. Clypéus assez large et grand, légèrement arrondi, et
— 150 —
relevé en carène à l’extrémité. Antennes robustes, plus courtes que le corps.
— Mésonotum très brillant, mais nettement et finement ponctué, la ponc-
tuation dense en avant et sur les côtés, éparse au milieu. Notaules très nets,
mais peu profonds. Ecusson convexe, brillant non rebordé. Segment
médian plus court que chez les autres Pycnocryptus , la carène antérieure
seule nette, presque droite, la carène postérieure visible seulement sur les
côtés. — Abdomen finement chagriné , mat, le postpétiole un peu plus long
que large ainsi que le a<: tergite, le 3e subcarré. Cellule radiale courte,
l’aréole de l’aile très grande, un peu convergente vers l’avant. Ramellus
assez long. Nervulus interstitiel. Nerveilus brisé en son milieu. Pattes
robustes.
Noir. — Sont jaune roux : les palpes, une tache sur les mandibules,
une large bande en travers de la face, les orbites de la face et du front, le
dessous du scape et des premiers articles du funicule, et une large tache
occupant toutes les orbites des tempes et du vertex. — Sont rouges : le des-
sus du mésonotum et l’écusson, le poslpétiole, le 20 tergite, une bande
en arrière du 3e, et les pattes, à l’exclusion des hanches, des trochanters,
de l’extrémité des tibias III et de leurs tarses en entier, qui sont noirs. Ailes
enfumées. Stigma brun.
9. — (Malheureusement en mauvais état. Tous les sternites, et l’extré-
mité de l’abdomen, avec la tarière, manquent.) Diffère du c? par les points
suivants : Antennes courtes, assez épaisses, filiformes, le 8' article du funi-
cule subcarré, le ier moins de k fois plus long que large. Carène posté-
rieure du segment médian visible au milieu, mais très fine, aboutissant sur
les côtés à de petites apophyses aiguës. Postpétiole transversal, rugueux,
avec 2 fortes carènes en dessus , limité en avant par des tubercules saillants ,
2e tergite presque 2 fois plus large que long.
Comme coloration , diffère du <3 par la tête presque entièrement rouge ,
à l’exclusion de la face, qui est tachée de noir. Antennes noires, sans
anneau, le dessous du scape muge. Segment médian orné d’une bande
rouge entre les deux carènes. 3e tergite entièrement noir.
Taille 9 <$ : Environ 1 2 millimètres.
La nervulation des ailes , avec la cellule radiale courte , l’aréole grande ,
et le nerveilus brisé en son milieu, écarte nettement cetle espèce du genre
Cryptus. La robustesse des pattes et des antennes et la longueur de la
tarière, me semblent la rapprocher des Pycnocryptus, et en particulier de
P. claviventris Kriechb.
Cryptus cognatus Fonsc. (Ann. Soc. Ent. France, i85o, p. «367)
— Hoplocryptüs cognatüs Fonsc. = H. euslini Habm. (Belr. Syst. Insekten-
hunde, 1926 , p. 168). — Le type de Fonsc. est une 9 en bon état. Seules
manquent une aile et l’extrémité des antennes. Elle correspond en tous
151 —
points à l’excellente description de Habm., aussi la synonymie me paraît-
elle être certaine.
dry plus pubescens Fonsc. (Ann. Soc. ent. France, i85o, p. 3ti4).
— Listrognathus pübescens Fonsc. — Lïslrognalhus cornutus Tscliek ( Verh .
zool. bot. G. Wien, 1870, p. i54). — Dans la collection Sichel se trouve
un d de cette espece, étiqueté par Fonsc., et auquel ne manque que l’ex-
trémité des antennes. II correspond parfaitement aux descriptions deTschek.
et de Schmdk. de L. cornutus , ce qui permet d’effacer de nos catalogues ce
dernier nom, synonyme du premier. — En outre de ce d, se trouvent
dans la coll. Sichel A 9 sous le nom de C. pubescens, et 6 9 et 3 d sous
le nom de Mesoslenus sp. A part ces exemplaires, je ne connais qu’un autre
d capturé à Gallian (Var), par M. L. Berland.
Il est facile de confondre cette espèce avec le L. compressicornis Gr.
(représenté dans la même collection Sichel par A 9). On peut distinguer
les deux formes aux caractères suivants :
Echlrus populneus Gir. (Ann. Soc. Ent. France, 1871, p. 4o7) = Perosis .
populnea Gir.
Sycophrurus hespertophanis Picard ( Bull. Soc. ent. France, 1919. p. 78)
= Perosis hespertophanis Picard.
152 —
Ces deux espèces, dont j’ai pu revoir les types, appartiennent sans
aucun doute au genre Perosis, mais il m’est impossible, dans l’état actuel
des choses, de les comparer à P. annulata Brschk. ou P. albopicta Kriechb. ,
qui en sont en tous cas très voisines. 11 est probable qu’après comparaison ,
on pourra ramener les espèces du genre Perosis à a ou 3 formes , au lieu
des 5 actuellement existantes. Mon excellent collègue, M. Ernst Clément,
d’Innsbrück, m’écrit d’ailleurs qu’après avoir vu les types de Kriechb., il
travaille à une révision de ce genre, ce qui nous permettra de fixer la
synonymie éventuelle à P. populnea Gir. et hespertophanis Picard.
Deux remarques peuvent cependant être faites tout de suite : i° Le genre
Perosis n’est nullement un Pimplien de la tribu Xoridini, mais un Cryptien
à placer à côté des Mesostenus. M. E. Clément m’a d’ailleurs manifesté par
lettre que cela était également son avis. (Dans la tribu Mesostenini doit
aussi rentrer, à mon sens, le genre Melcostizus.) — 2° Le genre Syco
phrurus Picard doit disparaître comme synonyme de Perosis. L’erreur qui
consiste à l’avoir décrit comme nouveau est tout à fait explicable, étant
donné que les Perosis n’étaient pas à leur place.
Phygadeüon vexator Thumb. ( dumetorum Gr.). — J’ai trouvé en janvier
1921, près de Carspacb (Haut-Rhin), deux pupes de diptères, identiques,
dans une même touffe d’herbe. De l’une est sortie la mouche, que
M. E. Séguy a bien voulu me déterminer comme étant Phryxe vulgaris
Fall. ; l’autre m’a donné, en avril de la même année, une 9 bien carcté-
ristique de Phygadenon vexator.
Cet Ichneumonide a déjà été signalé sur plusieurs Diptères : Stratiomys
caméléon (Giraud); Ernestia rudis Fall. (Habermehl) (1).
Phygadeüon detestator Thunb. — On trouve d’une façon très commune
en hiver, dans les touffes d’herbe, la 9 de cette espèce. Mes exemplaires
ont tous les yeux longuement et densément pileux , et correspondent inté-
gralement à la forme décrite par Ths. sous le nom de trichops. Quelques-
uns seulement sont aberrants par la coloration , et se rattachent aux formes
voisines P. dimidiatus Ths. et ocularis Ths. , qui ont les hanches et la base
des antennes plus ou moins rouges, mais ces deux formes ne sont certaine-
ment pas distinctes spécifiquement de la première.
Roman (2) considère le P. fumator Gr. comme synonyme lui aussi de
P. detestator Thumb, mais Pfankuch, après avoir revu le type de fumator,
en donne une description (3), et celle-ci ne correspond plus avec mes exem-
plaires de trichops, aussi je me demande si fumator Gr. n’est pas une espèce
W Deutsche Ent. Zeitschr. , 1 9 2 à , p. 18/j.
Ent. Tidskrift., 191 3, p. 110.
Deutsche Ent. Zeitschr., 1921, p. 228.
— 153 —
spéciale, distincte de l’autre par ses veux glabres, ses nautoles plus longs
et ses misopleures en grande partie lisses.
Leptocryptüs albomarginatos Kriechb. — Une 9 éclose d’un cocon de
Gampoplex trouvé au pied d’un chêne, près de Nancy (Meurthe-et-Moselle).
— En même temps que ce coron parasité, j’ai trouvé deux autres cocons,
qui m’ont donné une 9 et un d* de C. foveolatus Frst. C’est donc là l’hôte
probable du Leptocryptüs. — Quant au Lépidoptère, hôte primaire, je
suppose que c’était la noctuelle Tœniocampa pulverulenta , car j’en ai trouvé
plusieurs chrysalides en ce même endroit. D’ailleurs, sur les cocons de
Campoplex, étaient collées des dépouilles de chenilles glabres, qui pouvaient
fort bien appartenir à celte espèce.
Leptocryptüs brevis Ths. — î 9 et 1 1 d* éclos d’une pelote à' Apanteles ,
trouvée dans une feuille d’ortie, roulée par la chenille de Vanessa atalanta.
— En même temps que les Leptocryptüs et les Apanteles, un grand nombre
de Hemiteles (Astomaspis) nanus Gr. sortait de cette pelote. — Aucune
observation ne m’a malheureusement permis de voir si ces deux Ichneu-
monides avaient vécu parallèlement sur les Apanteles , ou si l’un d’eux était
spécialisé dans le parasitisme sur l'autre.
( A suivre.)
Moskum. XXXIV.
— 154 —
Sur une nouvelle forme bÉtÉronÉreidienne male
de la Méditerranée (Nereis s. st. icosiensis^ n. sp. ),
par MM. Ch. Gravieret J.-L. Dantan.
Au cours de nos pêches nocturnes à la lumière dans la baie d’Alger, de
1923 à 1927 inclusivement, nous avons recueilli, à maintes reprises, une
forme hétéronéréidienne mâle qui, à notre connaissance, n’a pas été
F%. 1.
A gauche, partie antérieure du corps, avec la trompe dévaginée, face dorsale;
À droite, partie antérieure du corps, avec la trompe dévaginée, face ventrale.
décrite jusqu’ici. Le nombre des individus capturés s’élève à 4 2 6; la
période de maturité s’étend de la mi-mai à la fin de septembre. Deux pêches
fructueuses correspondant sans doute à deux périodes d’essaimage ont été
faites le 22 mai 1925 (jour d’une nouvelle lune), avec 1 7 1 exemplaires et
le i5 juin 1925 (deux jours après un dernier quartier), avec ihk exem-
plaires. Aucune femelle n’a été récoltée. L’histoire de celte nouvelle forme
W Icosium est le nom d’une ville romaine qui serait Alger suivant les uns,
Cherchell, suivant les autres.
I
— 155 —
commence comme celle du Perinereis ( Arete) tenuisetis Fauvel, dont on
a trouvé tout d’abord un hétéronéréis mâle; plus tard L. Fage (1923) a
fait connaître la femelle; nous avons pris 1 38 mâles et 3o femelles de
cette espèce dans la baie d’Alger. La forme asexuée reste à découvrir.
Un peu contracté dans l’alcool, cet hétéronéréis mâle de forme assez
trapue mesure de 5 millim. 6 à 12 miliim. 2 de longueur et possède une
cinquantaine de segments. Le prostomium (fig. 1) est un peu plus large
que long et les antennes sont plus longues que les palpes. Les quatre yeux
noirs, avec cristallin sont fort développés et à peu près de même grandeur,
Région postérieure du corps, avec les deux paires de poches génitales.
d’une paire à l’autre et de plus, tangents de chaque côté, ou plutôt, les
yeux antérieurs débordent un peu sur les postérieurs. Les cirres tentacu-
laires sont de dimensions moyennes; les plus longs ne dépassent guère le
cinquième sétigère. Les mâchoires sont jaunes; elles sont munies chacune
de cinq dents mousses bien apparentes (fig. 1). L’armature de la trompe
est ainsi constituée : I, 0 paragnathe; II, de sa 5 paragnalhes sur une
ligne (ou deux) oblique; III, 1 paragnathe; IV, 2 ou 3 rangées parallèles
de paragnathes ; Y, o; VI, 2 petits groupes de 3 paragnathes chacun dis-
1 1 .
posés sur une ligne horizontale; YII et VIII, une seule rangée de 2 , 3 ou
k paragnathes sur chaque mamelon transversal peu saillant; en tout, une
quinzaine pour la rangée entière.
La région antérieure non transformée comprend 7 segments; la région
moyenne, qui a subi la transformation épigame, de 26 à 28; la région pos-
térieure, 7, 9, le plus souvent, 8. Le nombre total des segments varie de
k'] à 52 ; il est d’une cinquantaine en moyenne.
Il existe toujours deux paires de poches génitales dorsales (fig. 2); l’une
d’elles s’ouvre, dans le corps, à la base des deux longs ci rres anaux; l’autre
Fig. 3.
Parapode transformé de la région moyenne du corps.
débouche à la base de l’anté-pénultième segment et recouvre les deux seg-
ments qui précèdent les derniers sétigères.
Dans la région antérieure, chaque parapode est soutenu par deux forts
acicules presque égaux. La rame dorsale se termine par deux languettes à
bord arrondi; le mamelon sétigère est peu évident. Le cirre dorsal est
assez court, épais et s’effile dans sa partie distale.. La rame ventrale nette-
ment en retrait par rapport à la dorsale, est formée d’un fort mamelon
sétigère surmontant une languette inférieure en pointe mousse sur son
bord distal. Le cirre ventral, assez développé, est un peu plus effilé que le
dorsal.
A la rame dorsale, les soies sont toutes à arête longue; à hampe fort
peu hétérogomphe , assez grêle; l’arête droite, de longueur moyenne, a
une largeur décroissant graduellement de l’articulation à la pointe termi-
— 157 —
nale. A la rame ventrale, les soies sont de deux sortes : les unes, à arête
longue, du type précédent, les autres, à serpe assez courte. Parmi celles-
ci, les unes sont à hampe presque homogomphe; les autres, à hampe
nettement hétérogomphe.
La région moyenne est caractérisée surtout par ses deux cirres , dorsal
et ventral, crénelés et presque également développés (fig. 3). Le dorsal, un
peu plus long, a sa base entourée de deux lobes dont le plus grand est l’in-
férieur. Le mamelon sétigère dorsal, avec un acicule à pointe un peu
recourbée vers le haut, porte uq faisceau de soies à palette natatoire; à sa
base, s’attache un lobe foliacé plus développé que le lobe inférieur précé-
dent. Le mamelon sétigère ventral, soutenu par un acicule presque droit,
est armé d’un faisceau de soies à palette moins puissant que le dorsal cor-
respondant. Il est surmonté d’un lobe foliacé supérieur, le plus grand —
et de beaucoup — de tous les lobes parapodiaux. Quant au cirre ventral
crénelé sur sa face supérieure, il est encadré à sa base par deux lobes folia-
cés sensiblement égaux.
On peut dire que par l’ampleur des faisceaux de soies à palette, de
même que par celle des lobes foliacés, l’épigamie présente ici un dévelop-
pement moyen, beaucoup moindre que chez certaines autres espèces de
Néréidiens, le Platynereis Dumerilii And. et Edwards, par exemple.
Dans la région postérieure, la rame dorsale du parapodo est soutenue
par un acicule volumineux incurvé vers le haut à son extrémité distale;
des deux languettes, sensiblement égales, terminées en pointe mousse, la
dorsale est un peu renflée à sa base; entre les deux, est un mamelon séti-
gère peu distinct. Le cirre dorsal a sa base renflée et sa partie distale cré-
nelée irrégulièrement à sa face inférieure. Le mamelon porte deux soies à
hampe homogompbe, avec une serpe courte et épaisse. Vue de profil, celte
serpe montre, au-dessous du crochet terminal, trois dents très nettes à
pointe mousse, dont l’inférieure est plus petite que les deux autres. L’épais-
seur de cette serpe n’est bien apparente que vue de face. Le mamelon séti-
gère ventral , bien plus puissant qu’à la rame dorsale, est soutenu par un
acicule droit. Il porte deux sortes de soies : les unes, presque homo-
gomphes, à arête longue, les autres, hétérogomphes , à serpe courte et
denticulée sur la face concave. Le cirre ventral , un peu plus petit que le
dorsal , a presque la même forme , avec quelques crénelures sur la face
supérieure et il est encadré de deux petits lobes foliacés à sa base. Gomme
on le voit, cette troisième région est bien moins distincte de la précédente
que chez les formes typiques à trois régions, présentant une véritable
* queue « , comme le Leptonereis glauca Claparède ou le Perinereis ( Arele )
tenuiselis Fauvel , par exemple.
Poches génitales. — Chaque poche génitale présente, à sa partie supé-
sieure ou dorsale, une pointe conique plus ou moins contournée ou spi-
ralée, à l’extrémité de laquelle est un orifice. Chez tous les individus obser-
— 158 —
vés, les poches contiennent des spermatozoïdes qui se voient, non seule-
ment dans les coupes transversales minces en séries, mais chez les individus
étudiés dans leur entier. Elles sont en large communication avec la cavité
générale du Polychèle ; d’autre part , elles s’ouvrent au dehors à l’extrémité
du sac contourné qui les continue vers le haut , dans la position normale
de l’animal. Ces poches, chez des individus qui n’ont pas encore entière-
ment évacué leurs produits génitaux, se montrent très saillantes, turges-
centes, avec la partie terminale conique redressée. Même chez les individus
vidés de leurs éléments reproducteurs, on trouve toujours à leur intérieur
des spermatozoïdes, en pratiquant des coupes transversales dans la région
couverte par ces poches. Ce sont des sacs spermatiques qui servent très
vraisemblablement à l’évacuation des spermatozoïdes. Permettent-elles
l’évacuation totale des cellules mâles , quand cette opération est brusque et
violente? On ne saurait l’affirmer. Elles semblent bien répondre, au point
de vue physiologique, a la rosette pygidiale de certains Néréidiens. Ces
réservoirs ne sont, en somme, comme le montrent les coupes, que des
évaginations de la paroi dorsale du tégument. Les spermatozoïdes sont de
forme allongée, légèrement ovoïde; en avant, se voit un acrosome assez
long, presque cylindrique; le col est petit, difficile à voir; le centrosome
a été reconnu dans l’un d’eux. Le noyau est recouvert d’une couche cyto-
plasmique visible sur les préparations colorées à l’hématoxyline ferrique et
à l’éosine orange.
Position systématique. — L’absence des groupes I et V de paragnathes
dans la trompe dévaginée, rattache le Néréidien en question au sous-genre
Nereis s. st. Les caractères des paragnathes des groupes VI et même VII
et VIII , placent la forme décrite ici dans le voisinage du Nereis rava Ehlers.
Elle en diffère, au point de vue de l’armature, par le nombre plus grand
et la disposition différente des paragnathes des groupes VII et VIII; elle
s’en sépare aussi par le développement moindre des cirres tentaculaires et
surtout par les caractères des cirres ventraux crénelés des parapodes de la
région épigame ce qui, à notre connaissance, n’a pas encore été signalé
jusqu’ici. Elle en diffère encore par l’existence, à la partie postérieure,
d’une région un peu plus différenciée que chez le Nereis rava Ehlers, par
les poches génitales à l’état épigame , et enfin par la forme spéciale de la
serpe des soies homogomphes de la rame dorsale de la région postérieure ,
type de serpe qui a été signalé par H. Augener (1 92A) chez la Nereis
Mortenseni Augener. Nous proposons, pour cette forme nouvelle le nom de
Nereis icosiensis, puisqu’elle a été découverte dans la baie d’Alger.
Il reste à trouver la forme hétéronéréidienne femelle et la forme asexuée.
Les mêmes questions se posaient pour le Perineis ( Arete ) tenuisetis Fauvel
dont on a découvert la forme femelle; il ne reste plus à connaître, pour
cette dernière espèce, que la forme asexuée.
159 —
AnnÉlides Polychetes nouvelles de l’Inde,
par M. Pierre Fauvel,
Professeur à l’Université catholique d’Angers.
II
Genre Parasclerocheilus n. g.
Corps allongé, fusiforme. Prostomium en T, à deux cornes frontales
allongées. Des taches oculiformes. Organes nucaux évaginables. Segment
buccal achète. Trompe inerme. Segments divisés en anneaux superficiels.
Des branchies à quelques segments antérieurs. Piames dorsales et ventrales
réduites à de gros mamelons arrondis. Pas de cirres dorsaux. Dans la région
postérieure , un appendice cirriforme au-dessus de la rame ventrale. Un organe
latéral. Des soies aciculaires à la rame dorsale des premiers séligères. Aux
segments suivants, des soies fourchues. Des cirres anaux digitiformes.
Nota. — Ce genre, voisin de Sclerocheilus , en diffère essentiellement
par ses branchies et ses appendices cirriformes situés au-dessus de la rame
ventrale.
Parasclerocheilus branchiatus n. sp.
Diagnose. — Corps assez long , de largeur presque uniforme , diminuant
insensiblement d’avant en arrière, de section subrectangulaire, avec une
gouttière ventrale plus ou moins marquée. Prostomium globuleux, avec 2
processus antenniformes épais , divergents. U plaques pigmentées , rougeâ-
tres, linéaires, arquées, convergentes (yeux) [fig. \,a\. 2 organes nucaux
en bourrelets évaginables. Segment buccal achète. Trompe volumineuse ,
campanuliforme (fig. 1 , a). Segments divisés en k anneaux superficiels,
presque lisses à la face ventrale, rugueux, quadrillés, à la face dorsale.
Aux h premiers sétigères, à la rame dorsale, en avant d’un faisceau de
longues soies capillaires, des grosses soies aciculaires arquées terminées
en croc recourbé (fig. 1, /, g, h). Les autres soies, dorsales et ventrales,
sont, les unes capillaires, lisses, effilées, les autres, plus courtes un peu
arquées (fig. 1, i). Aux segments suivants, parapodes à rames dorsales et
ventrales semblables, en forme de gros mamelons arrondis, sans cirres
(fig. 1 d ), portant chacun un faisceau de soies capillaires et des soies
fourchues, plus courtes, à branches inégales, barbelées intérieurement
— 160 —
(fig. i, k). A partir du 29e sétigère, jusqu’au dernier, un appendice digi-
tiforme , mince et court au-dessus de la rame ventrale. Dans les derniers
segments, cet appendice atteint le quart ou le tiers de la largeur du corps.
a, région antérieure, face dorsaieX8; b, pygidiumX8; c, 2' piedx3o; d, to' pied
X3o; e, 4o° piedx3o;/, crochet du 2e sétigère X 3oo ; g, extrémité d’un crochet
inférieur X 4 00; h, extrémité d’un crochet supérieur X 4oo; i, soie arquée du 2e séti-
gère X 3oo ; k, soie fourchue X 4oo.
Un organe latéral entre les deux rames. 6 paires de branchies (du 2e au 7e
sétigère), ramifiées en buisson très fourni (comme celles de Scalibregina).
La première paire, plus petite, a 6-7 filaments (fig. 1, c), les lx dernières
subégales, beaucoup plus développées. Elles sont insérées derrière les soies
dorsales. Pygidium court, avec large anus terminal et 6 urites, 1 dorsal,
1 ventral et 2 de chaque côté (fig. 1, b).
Longueur 35 millimètres, y compris la trompe, sur 3 millimètres de
largeur. — Décoloré dans l’alcool, sauf taches oculaires rouge carmin.
Shingle Island. Golfe de Manaar. — Un seul exemplaire.
Pista Herpini n. sp.
Diagnose. — Corps mince, grêle, allongé, un peu renflé en avant.
17 sétigèreS thoraciques. Lobe céphalique bien développé, sans lobes daté-
— 161 —
raux. Pas d'yeux. Segment buccal formant deux grands lobes arrondis
embrassant le prostomium et reliés à la face ventrale par une crête prolon-
gée en lèvre inférieure et échancrée (fig. 2, a} b). 2e segment court, avec
une crête ventrale transversale; mais pas de lobes latéraux marqués. Au
3* segment, a grands lobes aplatis, arrondis, dirigés en avant ou rabattus
en arrière. Pas de lobes au 4e segment ( ier sétigère). i5 à 17 écussons
Fig. a. — Pista Herpini.
a, b, région antérieure, face ventrale .et de profil X 8 ; c, d, soies capillairesX 200
f, uncini du ior uncinigère X 4oo ; g, h, uncini thoraciques, face et profil X^oo,
k, région antérieure, face ventrale, très dilatée, néphridies vues par transparence X 8 ;
i, face ventrale. La plupart des tentacules sont tombés X 8; b, extrémité posté-
rieure X 8.
ventraux, plus ou moins fusionnés avec les tores. 2 paires de branchies
ramifiées dans un plan ou buissonnantes, souvent à longue tige; la ire paire
plus grande que la seconde. Papilles néphridiennes invisibles. Pygidium
avec anus terminal entouré de courtes papilles. Soies dorsales capillaires,
largement limbées à l’extrémité, à pointe courte, lisse (fig. 2, c, d). Uncini
en rangée simple aux 6 premiers uncinigères , alternante aux 1 o suivants
(7e au 16" uncinigère ou dernier thoracique, 17e sétigère), simple aux
— 162
suivants. Uncini aviculaires, à 3-6 crêtes au vertex (au-dessus du rostre,
une rangée transversale de 3-5 dents et 2-3 rangées de fins denticules)
(fi g. 2, g, A), large base et petit ligament. Ceux des deux premiers unci-
nigères ont un long et mince prolongement faiblement cbitinisé (fig. 2, e,
/). Des soies de soutien abdominales. A l’abdomen, les tores forment des
pinnules rectangulaires bien détachées. Tube membraneux, cylindrique,
revêtu de sable et de débris de coquilles et d’algues.
Longueur 10 à 25 millimètres, sur 2 millimètres de largeur. — Tenta-
cules blancs. — Décoloré dans l’alcool.
Dans un tube de sable, sous les pierres.
Krusadai et Pamban, golfe de Manaar. — Plusieurs exemplaires.
Nota. — Cette espèce ressemble beaucoup à Pista maculala (== Scione
lobata), mais elle en diffère : i°, par ses 2 paires de branchies, au lieu
d’une seule; 2% par ses sétigères thoraciques, 17 au lieu de 16; 3° les
uncini a long prolongement n’existent qu’aux 2 premiers uncinigères, au
lieu de 3 ou 6.
Trois des exemplaires de Krusadai ont des branchies plus développées,
à tige plus longue, et, parfois, une des branchies est plus grande que les
trois autres. On observe des variations analogues dans la taille des bran-
chies chez Scione lobata.
Lysilla pambanensis n. sp.
Diagnose. — Corps souvent fortement dilaté antérieurement, à face
ventrale bombée, à dos concave (fig. 2, i, A), région postérieure mince,
cylindrique (fig. 2, l). Dans la région antérieure, les téguments sont cou-
verts de petites papilles glandulaires arrondies, hémisphériques, peu sail-
lantes et souvent peu distinctes. Dans la région postérieure, l’annélation
superficielle est souvent très marquée, presque moniiiforme. 1 3 à 18 seg-
ments thoraciques à soies dorsales. Prostomium à grand lobe tentaculifère
ondulé , sans yeux. Tentacules très nombreux , les uns cylindriques , grêles,
spiralés, les autres beaucoup plus gros, fortement dilatés à l’extrémité et
canaliculés. Une grande lèvre supérieure creusée en cuiller. Sous la lèvre
inférieure, un petit mamelon charnu triangulaire. ier segment formant un
gros bourrelet en Y à bords recourbés (fig. 2, i , k). Des écussons ventraux
courts, étroits, carrés, au fond d’une gouttière ventrale [ils ne sont pas
visibles quand la région thoracique est dilatée] (fig. 2, k). Petites papilles
néphridiennes coniques aux 3 premiers sétigères (parfois, aux 7 suivants,
à la base du pied, un renflement avec un petit point central; néphridio-
pore ?). Il semble y avoir 869 paires de néphridies , les 4-5 premières paires,
souvent visibles par transparence sont courtes, ovales. Soies dorsales capil-
laires, très fines, lisses, dépassant assez le mamelon pédieux qui est long,
cylindrique, un peu renflé à l’extrémité. Les tores et les uncini manquent
— 163 —
complètement, aussi bien à l’abdomen qu’au thorax. Anus terminal, sans
papilles. Tube?
Longueur jusqu’à 90 millimètres, et plus, sur 2 millimètres de large.
— Dans l’alcool, blanc jaunâtre plus ou moins finement piqueté de brun
rouille. Tentacules jaune rouille plus ou moins foncés ou brunâtres.
Pamban. — Rameswaran, Ramnad dist. — Plusieurs exemplaires.
Nota. — Suivant le degré de gonflement ou de contraction de la région
antérieure, l’aspect général varie beaucoup (fig. 2, i, h). Cette espèce,
voisine de Lysilla Loveni Malmgren, en diffère par ses sétigères thoraciques
plus nombreux, i3 à 18, au lieu de 6, ses soies plus saillantes, ses tenta-
cules plus renflés, ses verrues glandulaires moius marquées, et, peut-être,
par sa coloration. La Lysilla pacijica Hessle et la L. nivea Langerhans ont
des soies épineuses.
Sabellaria pectinata n. sp.
Corps légèrement quadrangulaire. 20 à 2 5 sétigères. Pédoncules oper-
culaires assez allongés, demi-cylindriques, soudés dorsalement sur presque
toute leur longueur, portant chacun une couronne à 3 rangs de palées
dorées. Palées externes élargies en battoir à la base, terminées par une
longue pointe triangulaire portant de nombreuses dents latérales (fig. 3 ,a).
Palées de la rangée moyenne dressées , creusées en sabot , à pointe courte
et lisse (fig. 2, d). Palées internes creusées en cuiller allongée, à bords
épineux (fig. 3, b, c ). Quelques fines soies aciculaires dorsales en poinçon.
Au-dessous des palées, des papilles coniques, allongées. Un cirre interpé-
donculaire. 2 courts palpes coniques. Au bord ventral de chaque pédoncule,
5-6 lobes aplatis portant de nombreux tentacules filiformes. Une grosse
lèvre postérieure lobée. De chaque côté, un lobe obtus et une languette
triangulaire avec quelques soies capillaires bipectinées(fig. 3 ,,y) [ ier pied].
Au 2e segment, une branchie cirriforme, une crête transversale, un cirre
ventral triangulaire et un faisceau de soies capillaires bipectinées. 3 seg-
ments parathoraciques comprenant : une branchie falciforme crénelée,
dressée, une rame dorsale en palette rectangulaire avec une rangée trans-
versale de soies dorées, en forme de pagaie, à pointe effilochée (fig. 3 ,/),
accompagnées de soies fines plus courtes. A la rame ventrale , un bourrelet
transversal et un petit mamelon portant des soies semblables aux dorsales
mais plus petites. Pas de cirre ventral. A la région abdominale, i5-20 seg-
ments dont les 12 premiers portent des branchies falciformes de taille
décroissante, les 3-5 dernières très petites. Rames dorsales aplaties en pin-
nules, les 3 premières très larges, en coussinet, les suivantes rectangu-
laires, puis de plus en plus étroites et allongées. Elles portent des uncini
pectinés à 5-7 dents. A la rame ventrale, un bourrelet transversal , un petit
mamelon conique portant un faisceau de longues soies capillaires barbelées
— 164 —
et un petit cirre ventral diminuant rapidement de taille et manquant à
l'extrémité de la région abdominale. Région caudale lisse, cylindrique et
généralement repliée sous la face ventrale creusée en gouttière. Tube de
l
Fig. 3. — Sabellaria pectinata.
a, palée externe X 80 ; b, c, palées internes X 100; d, palée moyenne X 100;
e, uncinus X 4oo; /, soie en pagaie X 200; g, soie capillaire épineuse.
Pomatostegus polytrema var. indica.
h, i, deux formes d’opercule, de profil et de face X 35.
sable assez fin, transparent, très serré, à ciment blanc, collé sur des
Polypiers.
Longueur 10 à 12 millimètres, sans la queue, sur 1 à i,5 millimètre
de large. — Région antérieure plus ou moins tachetée, cirres buccaux
piquetés de brun rougeâtre.
Shingly Island et dans le chenal entre Krusadai et Kutikal.
Nota. — Ainsi qu’on peut le constater par la diagnose ci-dessus, cette
espèce diffère de la Sabellaria spinulosa uniquement par son opercule. Les
palées externes se rapprochent de celles de certaines Pallasia et les internes
sont dentelées sur les bords, caractère, tout à fait particulier, qui la distin-
gue des autres espèces. ■
165 —
Pomatostegus polytrema ( Philippi ) , var. indica n. var.
Cette variété nouvelle ne se distingue de la forme typique que par son
opercule. Les soies et les uncini sont semblables. Le tube calcaire, blan-
châtre, à carènes saillantes plus ou moins découpées présente les mêmes
alvéoles et les perforations si caractéristiques. Mais, tandis que l’opercule
de la forme européenne est constitué par une ampoule membraneuse, en
cône renversé , surmonté d’une plaque calcaire , plane , bombée ou conique ,
unie ou portant 1,2 ou 3 dents plus ou moins développées et de forme
très variable, dans la forme de l’Inde, l’ampoule inférieure vésiculeuse est
surmontée d’un cône rigide, plus ou moins arqué, avec de petites épines
sur sa face concave (fig. 3, h, i). '
Un spécimen de Pamban porte un opercule à 2 bosses comme en a
figuré Rioja pour un P. polytrema typique des côtes d’Espagne. La forme
de l’Inde, dont nous figurons l’opercule, ne semble donc être,. au plus,
qu’une simple variété, car, d’après Rioja, l’opercule peut n’avoir qu’une
seule éminence et on observe des variations étendues.
Krusadai. h exemplaires.
/
— 166 —
Les Peignes de la Mer Rouge
(D’APRÈS LES MATERIAUX RECUEILLIS PAR LE Dr JoUSSEAUME ),
par M. Ed. Lamy.
A. Bavay (1906, Bull. Mus. hist. nul., III, p. 363) a fait remarquer que
nombre d’espèces du genre Pecten sont essentiellement variables et, parmi
elles , il citait notamment les P. senalorius Gm. et P. squamosus Gm. Or de
ces deux formes, ainsi que d’autres, le Dr Jousseaume a recueilli, dans la
Mer Rouge, une série nombreuse d’exemplaires qui fournissent de précieux
documents pour la reconnaissance des caractères vraiment spécifiques.
Chlamys senatoria Gmelin
Var. porphyrea (Chemnitz) Gmelin.
Dans les figures 5 de sa planche i3 Savigny (1817, Planches Moll. Descr.
Egypte) a représenté deux individus du genre Pecten, l’un sous le n° 1,
l’autre sous les n05 2 -h : tous deux ont été assimilés par Vaillant (i865,
Faune malac. Suez, Journ. de Conchyl. , XIII , p. 1 1 2) et Issel (1869, Malac.
Mar. Rosso, p. 872 ) au P. australis Sow. ; mais, dans ses notes manuscrites,
le Dr Jousseaume admet qu’ils appartiennent à deux espèces différentes :
le 2e (n0> 2-4), seiïl, correspondrait à un P. australis ; le ier (n° 1) serait un
P . porphyreus Gmel. (1).
Parmi les nombreux Pecten que le Dr Jousseaume a rapportés de la Mer
Rouge, on trouve, en effet, deux séries d’exemplaires, étiquetés, les uns
P. australis, les autres P. porphyreus.
Il pensait que ce P. porphyreus est la forme déterminée par différents
auteurs, entre autres Mac Andrew (1870, Ann. Mag. Nat. Hist., 4e s., VI,
p. 449), comme P. senatorius Gm. (1874, Chemnitz, Conch. Cab., VII,
p. 320, pl. 65, fig. 617; 1791, Gmelin, Syst. Nat., éd. XIII, p. 3327) :
frce qui distingue (affirme-t-il dans ses notes manuscrites) ces deux
espèces, c’est que le P. senatorius a des stries squameuses dans les interstices
de 'Ses côtes (interstitiis longiludinaliter granulatim stria iis, dit Gmelin )n.
E.-A. Smith (i885, Rep. « Challenger r> Lamellibr., p. 3oo) et A. Bavay
(iqo4, Bull. Mus. hist. nat., X, p. 364) ont d’ailleurs admis que le P. se-
W M. Dautzenberg (1926, in Paliary, Explic. planches Savigny, Mém. Institut.
Egyptien, XI, p. 121) rapporte toutes ces figures 5 de Savigny au Chl. porphyrea,
le n° 1 correspondant à uu jeune exemplaire.
— 167 —
natorius comprend toute une série d’espèces qui n’en sont probablement
que des variétés (1).
En particulier, dans la Mer Rouge, existent deux formes très voisines :
porphyreus et australis.
Chez le P. porphyreus Chemnilz (1784, Conch. Cab.,Nll, p. 33o,
pi. 66, fig. 63a ; 1791, Gmelin, Syst. Nat., éd. XIII, p. 3328) les côtes
épineuses sont séparées par de profonds sillons assez larges et lisses.
k Hab. — Suez , Aden, Djibouti : cette forme, dont la coloration est assez
variable, est très abondante dans toute l’étendue de la Mer Rouge.
rr Des valves de Pecten recueillies par Mac Andrew (1870, loc. cit., p. 44g )
dans le golfe de Suez lui ont semblé appartenir au Pecten varias L. Moi-
même j’ai également trouvé à Suez des valves et des individus vivants qui,
sauf le nombre plus faible de leurs côtes, ressemblaient, à s'y méprendre,
à l’espèce linnéenne, qui n’existe certainement pas dans la Mer Rouge : ce
n’étaient, en réalité, que des jeunes du P. porphyreus. Si les valves trouvées
à Suez par Mac Andrew provenaient bien de P. varius, l’on peut être assuré
qu’elles y avaient été apportées par quelque gourmet de passage dans cette
localité.» (Dr J.).
Var. australis Sowerby.
Chez le P. australis Sowerby (1847, Thés. Conch., I, p. 76, pi. XIX,
fig. 219-220), les côtes sont composées d’une ride médiane écailleuse et
de deux rangées latérales de petites épines aiguës , qui masquent les espaces
intercostaux.
rrHab. — Rare à Suez, où je n’ai pris qu’un seul individu de petite
taille; abondant à Aden et Djibouti.» (Dr J.).
Chlamys Baylei Jousseaume.
ff Testa grandis, crassa, subtrigono-rotundata , inflata , pallide auranliaca,
radiatim costata ; costæ tumenles , rotundatæ , inmquales, medio latæ, lateraliter
minores; inlerstitii cosla jiliformi æqualiler divisi ; auriculæ latæ, inœquales,
rugoso-strialæ ; margo cardinalis, crassus, latus , fossula ligamenti profunde
incisus.
«Dim. : haut., 1 13 mm.; larg. , 100 mm.: épaiss., 4o mm.
ff Coquille dont la taille est presque égale à celle du Pecten maximus,
duquel elle diffère par la convexité de ses deux valves; son contour est
formé dans ses trois quarts postérieurs par une courbe circulaire dont les
extrémités se continuent par des lignes droites se réunissant au sommet,
W A ce groupe se rattachent très vraisemblablement les espèces érythréennes
citées respectivement par le Dr Jousseaume (1888, Mém. Soc. Zool. France, 1,
p. 221) sous le nom de P. splendidulus Sow. et par Shopland (1896, Journ.
Bombay Nat. Hist. Soc., X, p. 18) sous celui de P. Layardi Reeve.
— 168 —
sur les côtés duquel s’étalent les oreillettes. La face externe des valves est
divisée par une vingtaine de côtes rayonnantes qui se dirigent du sommet
vers les bords opposés en augmentant progressivement de taille ; ces côtes ,
très grosses, arrondies et saillantes, sont beaucoup plus étroites et plus
serrées sur les parties latérales; les sillons qui séparent les côtes, et qui ont
presque la même largeur quelles, sont divisés en deux parties égales par-
un petit cordon filiforme. Les oreillettes de la valve gauche, assez grandes
et triangulaires , forment par leur réunion un bord rectiligne incliné en
arrière et oblique à l’axe de la coquille. L’oreillette postérieure est plus
petite et plus finement striée : ses stries sont nombreuses , irrégulièrement
espacées et hérissées de très petites lamelles écailleuses. L’antérieure, au
contraire, beaucoup plus étendue que la précédente, n’a que sept à huit
côtes irrégulières , assez fortes et squameuses ; entre ces côtes et le bord de
la coquille existe un large sillon superficiel parcouru transversalement par
de très fines stries et divisé par des bourrelets d’accroissement qui se pro-
longent sur toute la longueur de l’oreillette; à l’extrémité de ce sillon, une
large et profonde échancrure byssale sépare l’oreillette du bord de la coquille.
A l’intérieur, la valve, dont le bord arrondi est mince et tuyauté, est concave
et légèrement raboteuse; l’impression palléale, placée à une très grande
distance du bord, est large et frangée de stries irrégulières et saillantes;
l’impression musculaire est très large et un peu ovale ; le bord cardinal ,
large et épais, est divisé, au-dessous du sommet, par une large et pro-
fonde fossette triangulaire, dans laquelle était fixé le ligament.
rrHab. — Aden, Périm. Je n’ai trouvé cette espèce qu’à l’état subfossile
à Aden , sur le versant de la montagne qui borde la route avant d’arriver à
la porte qui sépare la plaine de Maala de Steamer Point, et à Périm , dans
les sables de la plage qui se trouve au fond du golfe. Quoique je n’aie pas
reucontré cette forme à l’état vivant, j’ai cependant recueilli à Aden, dans
une localité éloignée de celle que je viens de signaler, un fragment de
coquille , qui avait séjourné dans la mer et qui m’a paru provenir d’un
individu vivant de cette espèce. Du reste, je ne conserve aucun doute sur
la présence actuelle de celle-ci dans un des points du golfe d’Aden ou de
l’Océan indien. » (D' J.).
Dans sa collection le Dr Jousseaume avait placé , à côté des cinq valves
subfossiles (quatre droites et une gauche) qui constituent les types de son
P. Baylei, un spécimen du P. Townsendi Sowerby (1895 , Proc. Malac. Soc.
London, p. 216, pl. XIII, fîg. jo), espèce de Kurachi, qui a été signalée
de la Mer Rouge par Shopland (1896, Joum. Bombay Nat. Hist. Soc., X,
p. 19) et à laquelle on doit très probablement identifier le P. Baylei^.
W Tandis que Sowerby a représenté une valve gauche, le Dr Jousseaume n’a
donné pour son P. Baylei que la description de la valve droite , dont il avait fait
exécuter un dessin.
— 169 —
Chlamys sanguinolenta Gmelin.
Le Pallium variegatum et aculeatum de Chemnitz (1784, Conch. Cab.,
VII, p. 3o5, pl. 64, fig. 608), nommé Ostrea sanguinolenta par Gmelin
(1791, Sysl. Nat., éd. XIII, p. 332 2], a été représenté par Savigny
(1817, Pl. Moll. Descr. Egypte, pi. i3, fig. 8) et signalé de la Mer Rouge
par Issel (1869, Malac. Mar Rosso, p. 372), Mac Andrew (1870, Ann.
Mag. Nat. Hist., 4' s., VI, p. 4 4 9 ) et Shopland (1896, Joum. Bombay
Nat. Hist. Soc., X, p. 18).
Dans ses notes, le Dr Jousseaume lui assimile le Peclen pictus Laborde
(i83o, Voyage de V Arabie Pétrée, Planche Coq., fig. i-2)(1) et il considère
le P. concinnus Reeve (i853, Conch. Icon., Pecten, pl. XXXV, fig. 167)
comme une forme jeune de la même espèce ; cette dernière synonymie est
admise également par Cooke (1 886, Ann. Mag. Nat. Hist., 5e s., XVII, p. i34).
ffHab. — Suez, Massaouah, Perim, Djibouti, Aden. Cette espèce, qui
vit dans les madrépores ou dans les interstices des blocs de pierres, est peu
abondante. Arrivée à l’état adulte, au lieu décroître en étendue, elle ajoute
seulement, à sa coquille, de nouvelles couches constituant, par leur super-
position, des bords qui s’inclinent en dedans et produisent un épaississe-
ment donnant aux très vieux individus une forme différente de celle des
jeunes. Ce Pecten varie également dans la dimension et la disposition de
ses taches rouges.
rrPhilippi (i844, Abbild. Conch., I, Pecten, p. 101, pl. I, fig. 6), a
indiqué de la Mer Rouge le P. tigris Lk. : je n’y ai trouvé aucune trace de
celle espèce; aussi ne peut-on admettre l’assertion de cet auteur qu’avec un
point de doute; ne serait-ce pas un P. sanguinolentus qui aurait été pris
pour un P. tigris? d (Dr J.).
Le Dr Jousseaume range ce P. tigris dans un genre Semipallium caracté-
risé par des coquilles aplaties, allongées obliquement, inéquilatérales, à
oreillettes très inégales.
Chlamys sqüamosa Gmelin.
Dans sa collection le Dr Jousseaume a donné le nom de P. sulphureus
Chemnitz (1784, Conch. Cab., VII, p. 328, pl. 66, fig. 629) à des
coquilles qui correspondent aux figures 7 î-k de la planche i3 de Savigny
(1817, hc. cit.); d’autre part, elles concordent complètement avec le P.
squatnosus Gmelin (1791, Syst. Nat., éd. XIII, p. 33 1 9 ) , tel que l’a repré-
senté Reeve (i853, Conch. Icon.) : les unes sont d’un pourpre brunâtre
avec zones concentriques d’une teinte plus pâle (Reeve , pl. XVIII , fig. 65 a),
W Le nom de P. pictus a été employé à nouveau par Sowerby pour une espèce
différente.
1 a
Müsebm. — xxxiv.
— 170 —
les autres d’une teinte uniforme jaunâtre ( ibid ., fig. 65 b) ou orangée [ibid.
pl. XXI, fig. 65c).
ffHab. — Suez : cette espèce est abondante dans cette localité qui est la
seule où je l’ai rencontrée. Sa coloration est variable, tantôt jaune, tantôt
brune unicolore ou maculée. » (D1 J.).
Var. sulphurea ( Ghemnitz ) Gmelin.
Les exemplaires jaunâtres correspondent à la variété sulphurea Gmelin
(1791, loc. cit., p. 3328).
Var. decoriata Jousseaume.
= var. livida auct.
Le D' Jousseaume fait cette réflexion : crne serait-ce pas la variété brune
du C. sulphurea qui a été prise pour le P. lividus de Lamarck par Issel et
Mac Andrew?»
La réponse à cette question est affirmative.
Les figures 7 î-U (pi. i3) de Sa vigny ont été, en effet, assimilées par
Issel (1869, Malac. Mar Rosso , p. 372) au P. lividus Lk. , signalé aussi de
la Mer Rouge par Mac Andrew (1870, Ann. Mag. N. H., 4e s., VI, p. 449),
E.-A. Smith (1891, P. Z. S. L., p. 434), Sturany (1899, Exp. «Pola-n
Rothe Meer, Denkschr. K. Akad. Wien, LXIX, p. 290) et Shopland (1896,
Journ. Rombay Nat. Hist. Soc., X, p. 19), qui l’a rattaché comme variété au
P. squamosus Gm.
D’après A. Bavay également (1905, in Anthony, Bull. Mus. Hist. nat.,
XI, p. 499), ce P. lividus auct. est bien une variété de squamosus [tandis
que le véritable P. lividus Lk. a pour synonyme P. tegula Wd. (1904,
Bavay, Bull. Mus., X, p. 364).]
C’est encore la même forme que Vaillant (i865, Joum. de Conchyl.,
XIII, p. 112) a mentionnée du golfe ae Suez sous le nom de P. hastatus
Sow., ainsi que le prouve l’examen de spécimens rapportés par lui au
Muséum national de Paris , et il est probable que c’est aussi le cas pour les
coquilles de la Mer Rouge déterminées par Sturany (1 899 , loc. cit. , p. 290)
P. denticulatus Ad. et Rve(1).
A cette var. livida auct. ( non Lk.), je crois qu’il convient d’attribuer le
nom de decoriata Jouss. En effet, le Dr Jousseaume a appelé * dans sa col-
lection, P. decoriatus une forme qui, d’après l’examen des spécimens-types,
<’) Selon A. Bavay (190.5, Journ. de Conchyl., LUT, p. 29), ce P. denticulatus
est le jeune du P. hastatus. D’après Cooke (1886, Ann. Mag. Nat. Hist., 5° s.,
XVII, p. i34) la forme mentionnée du golfe de Suez par Mac Andrew (1870,
Ann. Mag. N. H., 4 e s., VI, p. 44g) sous le nom de P. serratus Sow. est un
P. denticulatus.
— 171 —
me semble identique à la variété en question; il en donne d’ailleurs, dans
ses notes, la description suivante :
« P. decoriatus Jouss. ;
rr Testa rotundato-ovalis , in/lata, æquivalvis, livido-purpurea , radiatim
cos lata; costæ rotundatæ, ad marginem squamosœ, interslitiis siriatis late sepa-
raiæ ; auriculæ inœquales, prominentes, striatæ et coslatæ; inlus valvæ livido-
purpurascentes , zona albina concentrice decoratæ.
'fDim. : haut., 60 mm.; larg., 5o mm.
« Coquille de taille moyenne, assez solide, à contour arrondi et de forme
légèrement ovale, dont la couleur pourpre livide varie avec les individus :
sombre et foncée dans certains, elle est claire et maculée de gris ou de blanc
jaunâtre pour d'autres. Chez tous, près des sommets, des zones concen-
triques de couleur différente s’étendent comme les plumes d’une queue
d’oiseau. Sur chaque valve, de larges sillons, striés de deux à quatre petites
côtes filiformes, lisses et sans écailles, séparent des côtes rayonnantes assez
larges, arrondies, peu saillantes, qui sont couvertes, surtout en approchant
des bords, d’écailles dressées assez distantes les unes des autres; ces côtes,
larges et très espacées au milieu de la valve, deviennent petites et serrées
sur les parties latérales; leur nombre, qui est, en général, de 20 à 22 , peut
s’élever jusqua 3o parle développement exagéré de quelques-unes des côtes
intermédiaires Sur la valve gauche, les oreillettes, triangulaires et inégales,
sont très finement striées et hérissées de petites épines écailleuses supportées
par de petites côtes peu saillantes et filiformes. Dans la valve droite, on
retrouve la môme disposition sur l’oreillette postérieure; quant à l’oreillette
antérieure de cette valve, elle est détachée du bord de la coquille, sur
lequel se dressent en cet endroit cinq à six dents lamelleuses, par une
large et profonde échancrure byssale; en arrière de celle-ci, une dépression,
transversalement striée, qui remonte jusqu’au sommet où elle se termine
en pointe, sépare du bord de la valve la partie rugueuse et striée de l’oreil-
lette; sur cette partie s’étalent cinq à six côtes rayonnantes, inégales, cou-
vertes d’écailles imbriquées : la côte qui longe le bord cardinal est toujours
beaucoup plus large et hérissée d’écailles plus longues; les suivantes de-
viennent de plus en plus petites, en s’éloignant de cette côte marginale.
A l’intérieur, les valves présentent, mais atténués, les sillons et côtes rayon-
nantes qui correspondent les uns aux côtes , les autres aux sillons de la
surface; sur le bord antérieur ces sillons sont plus profonds et ces côtes
plus saillantes : celle-ci forment là comme des dents divisées en deux parties
par un court sillon longitudinal. La couleur de cette face interne est d’un
pourpre livide ou marron foncé, disposé en zones interrompues par d’autres
plus claires; souvent celle qui existe entre l’impression palléale et les bords
qui sont bruns, est tout à fait blanche. Au-dessous des sommets le test est
épaissi par une couche d’enduit grisâtre, qui s’étale en mourant sans déli-
1 2 .
— 172 —
mitation. Le bord cardinal, large et, épais, est découpé, dans la région
umbonale, par une fossette triangulaire, dans laquelle se loge le ligament.
« Cette espèce, qui pourrait n’êlre qu’une variété de ïOstrea senatoria
Gmelin[?], se distingue en ce que les petits cordons filiformes, qui strient
les intervalles des côtes , sont lisses et non squameux comme chez le sena-
toria; dans celui-ci l’inégalité des valves est également beaucoup moins
grande que dans l’espèce que je viens de décrire. Chez tous les individus
que j’ai recueillis dans la Mer Rouge, malgré leur forme plus ou moins
ovale, malgré le nombre plus ou moins grand et la saillie plus ou moins
prononcée des côtes, j’ai retrouvé les mêmes caractères.
ff Hab. — Djibouti, Aden : ce Pecten vit , en général , à une profondeur
de 1 à 4 mètres au-dessous de la marée basse (Dr J.).
Yar. sauciata Gmelin.
Le Dr Jousseaume a attribué, dans sa collection, à plusieurs coquilles le
nom de P. rubromaculatus Sowerby (i 847, Thés. Conch., I, p. 67, pl. XIII,
fig. 34) et il dit au sujet de cette espèce :
« Hab. — Djibouti, Perim, Aden : on trouve ce Pecten enfoncé dans les
anfractuosités madréporiques. Il est quelquefois déformé et présente, dans
sa coloration , une assez grande variabilité : parmi les différents individus ,
on en rencontre de blancs, de jaunes et de roses, avec des taches noires,
brunes ou rouges.
cr II est probable que le P. luculentus Reeve ( 1 8 5 3 , Conch. Icon. , pl. XVI,
fig. 59) signalé à Aden par E.-A. Smith (1891, P. Z. S. L., p. 434), n’est
qu’une variété jaune à taches noires.» (Dr J.).
En comparant les coquilles appelées par le Dr Jousseaume P. rubroma-
culatus avec un spécimen rapporté du golfe de Tadjourah par M. Gh. Gravier
et qui a été déterminé par A. Ravay (1905, in Anthony, Bull. Mus., XI,
p. 499) P. squamosus Gm. var. sauciata Lk., on constate qu’il y a identité.
D’autre part, il est fort probable que c’est encore la même forme éry-
thréenne qui a été nommée P. madreporarum par Petit (1847, Sowerby,
Thés. Conch., I, p. 68, pl. XIY, fig. 68).
Get Ostrea sauciata Gmelin (1791, Syst. Nat., éd. XIII, p. 3328), qui
correspond au Pallium ex purpureo adspersum e Mari rubro de Ghemnitz
(1784, Conch. Cab., VII, p. 345, pl. 69, fig. fl), a été considéré par
Sowerby (1847, Thés. Conch., I, p. 67) et par Reeve (i853, Conch. Icon.,
pl. XXI, fig. 79) comme pouvant être une variété du P. imbricalus Gmelin
[Ostrea] (1791, loc. cit., p. 33 18), qui, sous la désignation de Perna vena -
toria imbricata, a été indiqué également de la Mer Rouge par Ghemnitz
(1784, loc. cit., p. 298, pl. 69, fig. G): mais le Dr Jousseaume fait
remarquer que cette espèce n’y a été retrouvée par aucun explorateur.
(A suivre.)
— 173
Contribution a l’Étude anatomique de quelques especes
de Mitres de la presqu’île de Nouméa,
par M. Jean Risbec,
Attaché au laboratoire des productions coloniales d’origine animale
du Muséum.
(Suite.)
Mitra crenulata Gm. femelle. ✓
Trouvé : un seul exemplaire, 19 novembre 1925, récif de la Pointe
Chaieix (Nouméa).
Longueur de la coquille : 2 centimètres.
Coquille. — La coquille est en spirale, très courte, le dernier tour,
énorme, recouvrant presque tous les autres. L’ensemble a la forme d’un
ovale très allongé ; h tours de spire sont visibles. La columelle a 8 plis
bien marqués, plus, en avant, un pli rudimentaire. La callosité columel-
laire est faible , peu étendue. La bouche est large , un peu évasée en avant ,
rétrécie en arrière , où le labre vient s’unir à la coquille en s’en rappro-
chant progressivement. La coquille est ornée de fines stries hélicoïdales ,
nombreuses ; on en compte une trentaine au labre. Ces stries sont croisées
par des stries d’accroissement un peu plus faibles formant quadrillage avec
elles. La couleur est grisâtre, avec des taches marron et des séries héli-
coïdales de points noirs. Les tours internes, en partie résorbés comme
chez les Conus, sont très minces, blancs, transparents, très fragiles.
Aspect extérieur de l’animal. — L’animal en marche se montre complè-
tement blanc. Le pied est énorme , lorsqu’on regarde l’animal ramper le
long d’une paroi de verre il peut cacher complètement toute la coquille.
Il s’étale en avant en un arc à angles latéraux un peu aigus, se rétrécit un
peu ensuite pour s’élargir encore dans sa zone moyenne puis s’atténuer
eu pointe très mousse. Le pore pédieux est très visible, médian, antérieur,
à peu près au i/5e de la longueur totale. Le siphon est assez court, large.
Les tentacules sont effilés, petits; ils portent les yeux externes vers leur
base. Il n’y a pas d’opercule.
— 174 —
Lorsqu'on extrait l’animal de sa coquille très épaisse, le manteau, nor-
malement blanc, se trouve coloré en violet par la glande purpurigène,
comme chez Mitra scutulata; à sa droite une région épaissie indique la
présence de l’utérus. Le tortillon montre une quantité de globules blancs
sans qu’on distingue le foie de la glande génitale.
Cavité palléale. — La cavité palléale, très ample, présente la même dis-
position que chez M. scutulata. La brancbie, très longue, s’étend depuis le
cœur jusqu’à la base du siphon. Elle présente les mêmes caractères que
celle de M. scutulata. L’osphradie est, par contre, plus petite ici; sa lon-
gueur n’est qu’à peine le quart de celle de la brancbie. Tout au fond de la
cavité l’orifice rénal est visible, en forme de boutonnière. Tout l’espace
compris entre la branchie et le rectum est rempli par une masse de mucus
que secrète la paroi.
Appareil digestif. — La trompe est d’une longueur démesurée : 8 cen-
timètres chez l’unique échantillon observé, elle rentre en se contournant
dans la cavité céphalique. Cette trompe est très grêle et d’une constitution
très différente de celle de M. scutulata, encore plus curieuse. La trompe
s’effile graduellement et se termine par une troncature d’où saillit le tube à
venin. Le tiers antérieur de la trompe est recouvert par des rangées circu-
laires de papilles dont la taille augmente en s’éloignant de l’extrémité
jusqu’à la partie moyenne de la région pa pilleuse pour diminuer ensuite
en arrière jusqu’à la zone lisse. Tout à l’extrémité antérieure se trouve une
couronne de fibres opaques, puissantes. La bouche conduit dans un vesti-
bule assez court que traverse le tube à venin dont le diamètre atteint
presque la moitié de celui du vestibule entier. Dans le vestibule débou-
chent : dorsalement, l’orifice œsophagien; en dessous, l’orifice du bulbe
buccal, très étroit; ventralement , l’orifice de la gaine du tube à venin. Le
tube à venin constitue la partie la plus importante du système. Il s’enfonce
dans la trompe en se recourbant un peu dorsalement, mais non pas en
décrivant une courbe aussi prononcée que celui de M. scutulata. Il reste
dans son ensemble à peu près parallèle à l’axe de la trompe. Je n’ai pas non
plus observé le fer à cheval musculaire sous lequel devait passer le tube de
M. scutulata.
Le fond du tube est glandulaire, puis on observe le canal évacuateur
d’abord rectiligne puis contourné de plus en plus dans le dernier quart de
sa longueur. Un peu avant l’orifice externe les circonvolutions deviennent
moins amples et le canal aboutit à une ampoule renflée , puis à l’orifice
externe. Le canal interne a une paroi propre résistante, se détachant faci-
lement des tissus environnants. L’extrémité du tube est d’aspect papilleux.
Le bulbe buccal est extrêmement réduit, atrophié. Il est ovale, allongé.
Les parois latérales supportent deux mâchoires effilées, faibles, à structure
réticulée et de couleur jaunâtre.
175 —
Le sac radulaire fait légèrement saillie à l’extrémité du bulbe en se
recourbant un peu dorsalement. La radula est unisériée, très réduite par
rapport à la taille de l’animal. Elle représente une radula de Mitra réduite
à ses dents centrales. La dent radulaire est de forme arquée, avec 5 denti-
cules, le plus fort médian, réunis à leur base par une palmure. J’ai
compté 6t rangées sur l’échantillon observé. Deux muscles rétracteurs
s’insèrent, d’une part sur le bulbe, d’autre part sur les parois latérales de
la trompe.
L’œsophage s’étend sans différenciations tout le long de la trompe. La
base de la trompe est maintenue par une couronne de muscles et il en part
un fort rétracteur qui va se perdre dans les tissus du pied. L’œsophage
traverse le collier nerveux et est ensuite caché par la masse de la glande
salivaire. Contrairement à ce qu’on a vu chez M. scutulata cette glande est
impaire et présente la même disposition que la glande impaire des Murex
(glande de Leiblein); elle est très développée, élargie en avant, effilée en
arrière. Elle s’étend dans toute la cavité céphalique recouvrant en avant les
ganglions nerveux et suivant en arrière l’œsophage jusqu a sa sortie de
la cavité. Autour de ces organes on trouve un abondant tissu d’emballage
blanc. Le reste du tube digestif forme seulement une anse dans le tortillon
sans qu’il y ait de renflement stomacal.
Le foie semble diffus et ne se sépare pas de la glande génitale. Je n’ai
pas vu ses conduits hépatiques. L’étude de cet organe serait à reprendre
par coupes.
Appareil reproducteur . — Le seul échantillon recueilli était femelle. La
glande génitale est formée de lobules blancs recouvrant tout le tortillon.
Le canal femelle se dégageait de la glande un peu en avant de l’extrémité
de l’anse digestive pour s’élargir peu après en avant du rein en un utérus
blanc, très épais, sur lequel était couché le rectum. L’orifice femelle est
voisin de l’anus.
Appareil circulatoire. — Cet appareil est semblable à celui de M. scutu-
lata. L’aorte antérieure passe sous la masse de la glande impaire pour se
rendre aux centres nerveux.
Appareil excréteur. — Même disposition du rein que chez M. scutulata.
Système nerveux. — N’ayant pu terminer l’étude de mon animal durant
la matinée, n’ayant pris aucune précaution pour sa conservation ainsi que
j’opérais généralement sans inconvénients, j’ai eu le regret un peu plus
tard de retrouver les organes nerveux complètement décomposés. Je ne
puis donc donner que de faibles indications sur sa constitution.
Le système nerveux central est très condensé. Il forme autour de l’œso-
phage une masse compacte où l’on ne peut distinguer les limites des diffé-
rents ganglions. La couleur des ganglions est rougeâtre et ils sont entourés
— 176
par des membranes bourrées de granulations blanches, opaques et auxquelles
de nombreux tractus musculaires sont rattachés Les nerfs les plus dévelop-
pés qui partent de la masse principale sont deux grands nerfs pédieux
parallèles qui se rendent à la partie postérieure du pied et un nerf qui se
dirige vers le siphon. Je n’ai pu suivre la commissure viscérale. Les deux
ganglions buccaux n’ont pas la position qu’ils occupent chez M. scutulata.
Au lieu de se trouver à l’extrémité postérieure du bulbe vers la base du sac
radulaire, ils sont logés dans l’espace compris entre la base du bulbe et
l’œsopbage, très en avant.
Mitra cucumerina Lmk.
Trouvé : a exemplaires, femelle et mâle, 22 octobre 192/1, baie des
Citrons (Nouméa).
Longueur de la coquille : 16 millimètres.
Coquille. — La coquille est ventrue, à tours indistincts, généralement
recouverts par un dépôt calcaire violacé, laissant voir encore les saillies
hélicoïdales; dégagée de sa gangue, sa couleur est rouge grenat avec, au
ventre, des taches jaunes. Elle est ornée de côtes hélicoïdales très marquées,
avec quelques sillons transverses un peu irréguliers. Le nombre des tours
visibles est variable : 5 au maximum. La columelle a des plis obliques dimi-
nuant de grosseur vers l’avant et au nombre de h. Sa callosité est faible.
Le labre est assez épaix, onduleux, jaune rougeâtre foncé, strié intérieure-
ment; les stries correspondant aux plis externes de la coquille.
La coquille est épaisse, sa cavité se rétrécit très vite vers l’intérieur en
ne formant qu’une fente très étroite.
Aspect de V animal. — Le pied est très large, bilobé en avant, atténué en
arrière; sa couleur est jaune paille avec des taches grisâtres. Il est divisé
par un sillon médian en deux moitiés qui avancent alternativement. Les
tentacules sont de même couleur, ils portent les yeux, externes, presque à
leur extrémité antérieure qui est fortement rétrécie. Il n’y a pas d’opercule
et le pied rentre dans la coquille en se pliant en deux longitudinalement.
Le siphon est court, largement ouvert, de couleur jaune. Le manteau pos-
sède des glandules peu abondants à coloration rouge groseille ressortant
sur le fond jaunâtre.
L’étude anatomique n’a pu être faite d’une manière satisfaisante. L’ani-
mal est très difficile à extraire de sa coquille; l’échantillon mâle était deux
fois plus petit que l’échantillon femelle (caractère sans doute normal puis-
qu’il s’agissait de deux animaux réunis très probablement pour l’accouple-
ment) et n’a pu être étudié qu’après avoir été conservé quelque temps
dans l’alcool. 11 ne me sera donc possible que de donner quelques brèves
indications. /
— 177 —
- Cavité palléale. — Très vaste. Osphradie très développée presque aussi
longue que la branchie.
Appareil digestij. — Trompe protractile , très longue , de couleur jaune.
Bulbe bien développé avec deux mâchoires à structure réticulée, ovales,
un peu atténuées en avant. Radula trisériée. Dent centrale à 5 denticules ,
le plus développé médian , réunis par une palmure. Dent latérale un peu
plus large que la centrale avec 7 denticules dont les plus développés sont
les 3e et U’ à partir de la ligne médiane, les autres décroissent régulière-
ment vers l’intérieur et l’extérieur pour laisser à l'extérieur une lame courte
inerme. Tube à venin?
Le tube digestif décrit vers le tortillon une anse simple, renflée en esto-
mac dans sa partie descendante.
Appareil reproducteur. — Glande femelle blanche, recouvrant en grande
partie le foie brunâtre. Canal femelle suivant l’intestin pour se renfler le
long du rectum en un vaste utérus. Orifice femelle très apparent, à droite
de l’anus, avec un bourrelet en fer à cheval. Glande mâle blanche, intri-
quée avec le foie sur sa face columellaire. Canal déférent blanc , très con-
tourné, aboutissant au fond de la cavité palléale à un sillon qui suit le
plancher de cette cavité à droite, pour aboutir au pénis. Pénis énorme, à
base extrêmement large, arqué et recourbé en arrière, très rapidement
effilé à son extrémité distale, adhérent au corps par une base très forte dont
la surface équivaut à peu près à la moitié de celle que couvre l’organe
entier. A l’état rétracté, sa surface montre deux systèmes de plis distincts
en rapport avec le reploiement de la base en lame de couteau.
Mitra microzonias Lmk.
Trouvé : 10 novembre 192 h, 28 novembre 1925, 21 novembre 1926
à Nouméa.
Il faut remarquer que cette espèce a été trouvée à la côte trois années
de suite à la même époque qui est peut-être celle de sa reproduction.
Longueur maxirna observée pour la coquille : 1 6 millimètres.
Coquille. — La coquille est fusiforme, plus allongée que celle de M. cu-
cumerina. Le dernier tour, assez développé, n’occupe que les deux tiers de
la longueur totale. La coquille est couverte de côtes transversales flexueuses
se continuant d’un tour de spire à l’autre. Sa couleur est noire avec seule-
ment au ventre du dernier tour et près de la suture supérieure pour les
autres tours une ligne de taches blanches sur les côtes. Ces taches dessinent
des losanges qui se touchent par leurs sommets latéraux. La columelle est
d’un noir brillant avec 3 ou U gros plis obliques croissant d’avant en
arrière. Les plis ont une partie mince, blanche, saillante, un peu en lame.
178 —
L’extrémité antérieure de la coquille vers la columelle est plissée oblique-
ment. La coquille est généralement fortement souillée chez les échantillons
vivants.
Aspect extérieur de V animal. — - Le pied est large, atténué en arrière,
un peu bilobé en avant. Sa couleur est noire avec quelques taches jaunes
au bord. Les tentacules sont noirs jusqu’au niveau des yeux qui sont
externes et situés à mi-longueur; au delà des yeux ils sont blancs, très
effilés. Le siphon est noir avec ou sans points jaunes. L’animal se déplace
très peu.
Retiré de sa coquille M. microzonias montre un corps très allongé.
Le manteau est de couleur verdâtre avec seulement un peu de marron
en avant; à gauche, une zone foncée signale la présence de l’osphradie;
plus en arrière , la couleur devient vert clair, puis jaunâtre dans la région
de l’anse intestinale. Cette anse est visible à la face columellaire du tor-
tillon. Enfin, l’extrémité postérieure du tortillon montre le foie brun
marron du côté gauche , la glande génitale rouge vif du côté droit.
Cavité palléale. — Le plancher de la cavité palléale (paroi supérieure
de la cavité céphalique) est vert, la couleur devient noire à la sortie du
manteau pour toute la région céphalique antérieure. La cavité palléale '
s’étend profondément en arrière. A sa droite on trouve l’utérus et le rec-
tum, à sa gauche la branchie et l’osphradie. L’osphradie est bien dévelop-
pée, large, presque aussi longue que la branchie.
Appareil digestif. — La trompe est courte, contrairement à celle des
espèces déjà étudiées; le bulbe est relativement volumineux. La bouche
donne entrée dans un vestibule dans lequel débouchent le bulbe et l’œso-
phage par des orifices de diamètres équivalents. Il n’y a pas de tube à
venin. Le bulbe est ovalaire, arrondi, presque sphérique. Ses mâchoires
sont faibles , assez larges. Le sac radulaire ne fait pas saillie à l’extérieur.
La radula est trisériée et très simple. Elle rappelle celle des Murex (ainsi
que la disposition des glandes salivaires). La dent centrale, un peu arquée,
a seulement 3 cuspides; les dents latérales sont de simples crochets. L’œso-
phage se renfle en un petit jabot au niveau du système nerveux central.
Il reçoit les deux conduits très fins des glandes salivaires. Ces glandes sont
peu développées , blanches , piriformes , bien isolées l’une de l’autre. L’anse
digestive ne montre pas de renflement stomacal important. Le foie montre
nettement un lobe antérieur situé dans l’anse digestive et un lobe posté-
rieur comme chez M. scutulata.
Appareil reproducteur. — La glande femelle, rouge vif, est accolée au
foie. L’utérus, très renflé, présente une portion jaune clair vers la glande
et une portion vert clair vers l’orifice extérieur. Il est accolé au rectum.
L’appareil mâle n’a pas été observé.
Planche IJ.
Fig. 18, Allure de M. ci'enulala vu par dessous. — 19, Allure du même vu par dessus. —
20 , Dent radulaire de M. crenulata. — 21, la même dent vue de 3/4. — 22 , Cavité cépha-
lique ouverte de M. crenulata : t, trompe; s, siphon; n, système nerveux central; l, glande
impaire; e, tissu d’emballage; r, rétracteur principal. — 2 3 , Région antérieure delà trompe
de M. crenulata : v, extrémité du tube à venin; g, ganglion buccal; y, œsophage; m, mâ-
choire; s, sac radulaire; r, rétracteur; c, cæcum de la glande à venin. — 24, Extrémité
antérieure de la trompe de M. crenulata. — 2 & , Radula de M. retusa. — 26, Radula de
M. luculenta. — 27, Pénis de M. cucumerina vu par sa face interne. — 28, Même pénis vu
par sa face externe. — 29, M. microzonias extrait de sa coquille : i, intestin; Ç, glande fe-
melle. — 3o, Dent radulaire centrale et dent latérale de M. cucumerina. — 3i , Trompe et
région antérieure du tube digestif de M. Microzonias : t, trompe; n, système nerveux central;
s, glandes salivaires; i, glande impaire; v, ganglions viscéraux. — 32, Région buccale de
M . microzonias : r, radula; m, mâchoire. — 33 , Région du gésier chez M. luculenta : g , gésier ;
s, glande salivaire droite; i, glande impaire. — 34, Gésier de M. microzonias avec aboutis-
sement des conduits salivaires. — 35, Dent radulaire centrale et dent latérale de M. micro-
zonias. — 36, Aspect de la région antérieure du tube digestif de M. luculenta avant dissection.
— 37, Région antérieure de la trompe de M. luculenta.
— 180 —
Système nerveux. — Le système nerveux central est très concentré , avec
des ganglions blancs. Accolés au tube digestif à sa sortie de la cavité cépha-
lique on trouve 3 ganglions viscéraux. Je n’ai pu suivre la commissure
viscérale. Les otocystes ont un seul otolithe sphérique.
Mitra retusa Lmk.
9 exemplaires de cette espèce ont été trouvés à Tié (côte Est) en jan-
vier 1926. Étant en voyage je n’ai pu en faire l’étude qui doit être exces-
sivement difficile. Je n’indiquerai donc, avec les caractères de la coquille,
que ceux de la radula.
Coquille. — Longueur maxima de la coquille : 20 millimètres.
Forme très variable, ventrue ou fusiforme, allongée. Bouche rétrécie en
arrière et tordue. Golumelle blanche avec 4 plis croissant d’avant en arrière.
Callosité columeliaire épaissie seulement vers la base du labre. Labre légè-
rement denté en avant et flexueux. 6 tours visibles. En avant du dernier
tour 6 à 1 o lignes hélicoïdales saillantes. La coquille est recouverte par un
épiderme brun montrant des bandes flexueuses jaunâtres. Dégagée de l’épi-
derme, elle montre des taches blanches flexueuses transversales sur fond
marron foncé. La trompe , très développée , est aussi longue que la coquille.
Radula. — La radula présente les mêmes caractères que celle de M. scu-
tulata. La dent centrale, arquée en avant, a 6 denticules. La dent latérale
présente une région arquée et denticulée vers l’axe et une région latérale
plane et inerme. On compte 9 denticules, les plus développés étant situés
vers le milieu de la zone arquée, les k derniers décroissant régulièrement
vers la région plane.
(A suivre.)
— 181 —
SüR QUELQUES GRAMINEES DE NOUVELLE-CALEDONIE ,
par Mlle Aimée Camus.
ÜOplismenus hirtellus L. , espèce peut-être introduite d’Amérique, a
été trouvé par M. Hitchcock dans d’assez nombreuses localités des Iles
Hawaï (cf. Hitchcock, The grasses of Hawaï in Mem. oj'the Berniçe Pauahi
Bishop Mus., VIII, 3 p. 202, 1922). Il a aussi été récolté en Nouvelle-
Calédonie, à Balade, par Vieillard (herb. Vieillard in herb. Mus. Paris).
Setaria austro-caledonica ( Panicum austro caledonicum Balansa in Bull.
Soc. bot. Fr., 1872, p. 326).
La description de Balansa étant sommaire, il me paraît utile de la com-
pléter :
Plante vivace, cespiteuse. Chaumes élevés , atteignant 1 mètre, dressés,
glabres, simples ou rameux. Feuilles planes, longues de 18-22 centimè-
tres, larges de 1 centimètre, atténuées à la base, acuminées au som-
met, presque glabres, rudes en dessus ; ligules ovales , lacérées , poilues-
blanchâtres; gaines glabres ou munies de quelques rares poils au sommet.
Panicule allongée, étroite, raide, dressée, souvent interrompue, longue
de 3 5-4 o centimètres, large de 7-10 millimètres; rameaux peu nombreux,
dressés, les inférieurs longs de 7-9 centimètres, glabres, anguleux, à
bords scabérules. Pédicelles longs de 0,5-2 millimètres, très dilatés au
sommet; soies solitaires, vertes, longues de 3-7 millimètres environ
deux fois plus longues que les épillets , aculéolées , à aculéoles dirigées vers
le haut. Epillets longs de 3-3 , 5 millimètres , oblongs , aigus , glabres ,
d’un vert pâle. Glumes membraneuses, l’inférieure longue de 2 millimè-
tres, embrassante à la base, ovale, subaiguë, trinervée ; la supérieure
longue de 27-28 millimètres, ovale, subaiguë, 5-nervée. Fleur infé-
rieure c? : glumelle longue de 3 millimètres , presque égale et semblable à
la glume supérieure, ovale, aiguë, 5-nervée; palea membraneuse, biner-
vée. Fleur supérieure cf : glumelle longue de 3 millimètres, oblongue-
lancéolée, aiguë, à bords très embrassants, assez dure, brillante , légère-
ment ponctuée-ruguleuse. Caryopse oblong, comprimé dorsalement, à
macule hilaire sub-oblongue.
Nouvelle-Calédonie : Nouméa (Balansa, n° 711; Pancher, n°5 1/171,
6a3; Deplanche, n° 93); Balade (Vieillard, n° 1478).
— 182 —
Cymbopogon refractus A. Camus, Les Andropogonées odorantes des
régions tropicales in Rev. bol. applip. et Agr. colon. (1991), p. 979. —
Andropogon refractus R. Br., Prodr., 1, p. 909(1810); Benth. , Fl.
Austr., VII, p. 534; Hackel in DC, Prodr., VI, p. 61 4; Drake del Cas-
tillo , Fl. Polyn., p. 958 ; Guillaumin , Cat. Nouvelle-Calédonie, p. 56 et in
Bull. Soc. bot. Fr. (1997), p. 710. — A. tahilensis Hooker et Arn. ,
Beechy’s Voy., p. 79 (1861).
Nouvelle-Calédonie : très commun sur les coteaux secs et arides; Tou-
rourou (Franc), Balade (Vieillard), Bourail (Balansa), île des Pins (Ger-
main, Pancher), Tahiti (répandu); Viti (Seem.); Moluques et Borabora
(Driedrichsen) ; Nouvelles-Hébrides : Anatom (Mac Gillivray ) ; Australie
(f. Bentham, 1 c. ).
Cette Graminée, extrêmement aromatique, porte les noms vernaculaires
de : Aretu-monoi , Aretu-fenua.
183
Les Nummulites operculiformes, stades primitifs , ,
ET DE DEGENERESCENCE ,
par M. René Abrard.
On sait que les premières Nummulites sont des formes à tours peu
embrassants et à loges plus hautes que larges, qui se rapprochent extrê-
mement des Opercuiines; c’est ainsi qu’il est très difficile de distinguer de
jeunes Nummulites Murchisoni Brünner de ces derniers Foraminifèresj Or,
à la lin de l’évolution de quelques rameaux de Nummulites on retrouve
des formes operculiformes, N. Bouillei de la Harpe, N ■ Wemmelensis de
la Harpe et van den Broeck. Il est souvent délicat de séparer certaines
N. Bouillei des Opercuiines jeunes du Bartonien supérieur.
Il est absolument incontestable , et ce fait a déjà été énoncé par M. H, Dou-
viilé, que ces Nummulites operculiformes qui terminent certains rameaux,
ne sont que des formes de dégénérescence, des « mutations dégradées». La
spire se relâche , les tours deviennent moins embrassants, et la coquille a
tendance à reprendre son stade primitif. Il y a là quelque chose de tout à
fait comparable à l’évolution des Ammonoïdés, d’abord déroulés, puis
s’enroulant, et enfin se déroulant à mesure que l’on approche du moment
où le groupe va s’éteindre.
Nummulites Bouillei a avec N. striatus Brug. des relations phylétiques
qui ne sont plus en discussion; il est infiniment probable que c’est aussi
de cette dernière espèce que dérive N. pulchellus von Hantken , forme à
spire également très relâchée , mais à loges proportionnellement beaucoup
plus étroites que celles de N. Bouillei. En somme, le rameau de N. striatus
aurait, pour les formes restées non granuleuses, deux aboutissants, l’un à
loges assez larges et operculiforme , l’autre à loges étroites , et non encore
operculiforme- J. Boussac (1) avait dès 1911 admis cette ascendance pour
N. Bouillei et N. pulchellus.
En ce qui concerne N. Wemmelensis dont on a pendant très longtemps
considéré l’origine* comme très obscure, c’est M. H. Douvillé qui l’a le
premier considérée comme forme de dégénérescence de N. variolarius Lmk.
Celte manière de voir semble pleinement justifiée; lorsque l’on étudie en
lames minces un grand nombre d’individus de N. Wemmelensis, on voit
qu’il y a tous les passages entre les formes où le sommet des cloisons
W J. Boussac. Études paléontologiques sur le Nummulitique alpin, Mém.
Serv. Carte Géol. France, 1911.
184 —
atteint la lame spirale, et celles où il n’en est plus ainsi, ce qui donne
vraiment à la coquille un aspect operculiforme très prononce'. C’est vers
le sommet du Bar Ionien belge que se trouvent surtout ces dernières
formes et j’en ai recueilli au Mont Wemmel. La forme microsphérique est
alors relativement grande, très plate, avec un bouton central très pro-
noncé; ce dernier caractère est très intéressant à rapprocher de ce que l’on
observe chez N. Chavannesi. Vers la base du Bartonien de Belgique (Wem-
melien des géologues belges), N. Wemmelensis est beaucoup plus petite,
et le sommet des cloisons atteint le plus souvent la lame spiralé. Les
petites formes mégasphériques arrivent alors à ressembler beaucoup à
N. variolarius, établissant ainsi un passage — malgré un hiatus évident —
entre les deux espèces. Cette ressemblance peut être une source d’erreurs.
C’est ainsi que M. M. Leriche a figuré comme forme B de N. variolarius,
une forme A typique de N. Wemmelensis (1) ; les figures 4 a, b, c de la
planche XVI montrent en effet fort bien le bouton central de N. Wemme-
lensis. Si on les compare à la figure 5 qui représente également une
N. Wemmelensis , on voit que l’identité est absolue en ce qui concerne le
bouton central si caractéristique, le profil, les filets.
Donc, N. Wemmelensis dérive de N. variolarius, comme N. Bouillei
dérive de N. slriatus; ce fait est d’autant plus intéressant que l’on sait que
N. variolarius représente dans le Nord N. striatus; le parallélisme de l’évo-
lution de ces formes s’affirme d’une manière vraiment remarquable.
Pour terminer, on peut donc dire que les Nummulites operculiformes
sont soit des formes très primitives , soit des formes de dégénérescence indi-
quant l’extinction d’un rameau.
M M. Leriche. Eléments de Géologie, Bruxelles, 192Z1. Voir pl. XVI,
fig. !\ a, b, c.
SOMMAIRE.
Actes administratifs : Pages.
Nomination de M. Mazuir comme Sous-Directeur du Jardin d’expériences. 121
— de M. Champeaux comme Gardien de galerie titulaire . . 12 1
Admission à la retraite de M. Badaire, Gardien de galerie 121
Missions obtenues par MM. le Dr Arnault et Lacoste 121
Présentation d’ouvrages par MM. J. Costantin et R. Anthony 122
Dons d’ouvrages à la Bibliothèque 122
Addition à la Liste des périodiques reçus en échange par la Bibliothèque. 123
Communications :
H . Lecomte. C.-J. Pitard, Correspondant du Muséum 126
G. Petit. Trois lettres inédites de Bory de Saint-Vincent à Joseph Hubert. 129
H. Neuville. Remarques sur le Sténo Gastaldii. Brandt et sur l’évolution de
la dentition des Cétodontes i35
J. Berlioz. Notes de synonymie ornithologique :
i° Sur un Oiseau du genre Œnanthe (Turdidés) îâo
20 Sur les races de Trochalopterum affine (Blyth) [Passereaux-
Timeliidés] îâi
Mme M. Phisalix et F. Pasteur. Action des rayons ultra-violets sur le venin
de Vipère aspic . iè3
A. Seyrig. Notes sur les Ichneumonides du Muséum National d’histoire
naturelle îâfi
Ch. Gravier et J.-L. Dantan. Sur une nouvelle forme hétéronéréidienne
mâle de la Méditerranée ( Nereis s. st. icosiensis n. sp.){Figs] i5â
P. Fauvel. Annélides Polychètes nouvelles de l’Inde. II. [Figs.] i5<)
Ed.. Lamy. Les Peignes de la Mer Rouge (d’après les matériaux recueillis
par le Dr Jousseaume) 166
J. Risbec. Contribution à l’étude anatomique de quelques espèces de Mitres
de la presqu’île de Nouméa [Suite.) [Figs.] 173
MUe A. Camus. Sur quelques Graminées de Nouvelle-Calédonie 181
R. Abrard. Les Nummulites operculiformes , stades primitifs et de dégéné-
rescence 1 83
SOCIÉTÉ
DES
AMIS DU MUSÉUM NATIONAL
D’HISTOIRE NATURELLE
(EXTRAIT DES STATUTS).
I. But et composition de la Société.
Article premier.
L'Association dite Société des Amis du Muséum national d’ Histoire natu-
relle, fondée en 1 907, a pour but de donner son appui moral et financier
à cet établissement, d’enrichir ses collections, ménageries, laboratoires,
serres, jardins et bibliothèques, et de favoriser les travaux scientifiques et
l’enseignement qui s’y rattachent.
Elle a son siège à Paris.
Article 3.
L’Association se compose de Membres titulaires, de Membres donateurs et de
Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés par le Conseil d’administration.
Pour être Membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d’au
moins ao francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme
fixe de i5o francs.
Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d’au moins
5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d’au moins
60 francs par au.
Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum, ou à la
Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques
ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente, soit,
pendant dix ans, une cotisation annuelle d’au moins 1,200 francs (1).
S’adresser pour les versements à M. Pierre Masson, trésorier de l’ Association ,
boulevard Saint-Germain, n° îao, à Paris.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1928
N° 3
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDGCCCXXVin
AVIS,
Le Bulletin du Muséum étant une publication mensuelle, destinée essentielle-
ment à de courtes notes permettant des prises de date, son impression doit être
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du Bulletin et l’ensemble de ses notes par an ne saurait excéder trente-deux pa^es.
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huit feuilles.
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si son Auteur désire qu’il en soit tenu compte au Bulletin, être remise par écrit
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dique , la tomaison , Vannée de publication , la pagination.
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ment auquel appartient l’animal ou la plante dont il est question soit indique
entre parenthèses.
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qu’ils désirent (à leurs frais).
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être remis en même temps que le manuscrit, 1 ejour de la séance; faute de quoi,
la publication sera renvoyée au Bulletin suivant.
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ne seront acceptées que dans des cas tout à fait exceptionnels et après décision
du Bureau.
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dans les quatre jours. Passé ce délai et dans le cas de corrections trop nombreuses
ou d’ordre technique, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1928. — N° 3.
#
243e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
22 MARS 1928.
PRÉSIDENCE DE M. L. MANGIN,
DIRECTEUR DU MUSÉUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président dépose sur le bureau le ier fascicule du Bulletin
pour Tannée 1928, contenant les communications faites dans la
réunion du 26 janvier 1928.
M. le Président donne connaissance des faits suivants :
M. le Dr P. Rivet, Sous-Directeur de Laboratoire, a été nomme'
Professeur de la Chaire d’Ànthropologie (Décret du 6 mars 1928).
M. le Professeur J. Becquerel a obtenu une mission pour Leyde
[Hollande] (Assemblée des Professeurs du i5 mars 1928).
MM. Guy Babault et Déprimoz ont obtenu une mission pour
l’Afrique Centrale (Id.).
M. Maurice Loyer , S ecre'ta ire général de la Société d’Acclimata-
tion de France, est adjoint à la mission de M. le Dr Arnault dans
le Sud Algérien (Id.).
i3
Muséum. — miv.
— 186
DONS D’OUVRAGES.
M. le Président présente, pour la Bibliothèque du Muséum,
le premier numéro (i5 mars 1928) du tome I de la nouvelle série
delà Revue Bryologique [1928 : 55e année] fondée par T. Husnot
en 187/1 et publiée actuellement sous la direction de M. P. Allorge.
M. le Professeur D. Bois dépose le 3e volume des Guides aux
collections de plantes vivantes du Muséum : Arbres et arbrisseaux utiles
ou ornementaux , publié sous sa direction, ainsi que les deux pré-
cédents, grâce à une subvention que lui a accordée l’Académie des
Sciences (fonds Loutreuil).
Il a pour auteurs : MM. Guillaumin, Sous-Directeur du Labo-
ratoire de Culture, et Franquet, Assistant, et comprend 257 pages,
dans lesquelles sont passées en revue les espèces ligneuses culti-
vées dans les diverses parties de notre Etablissement, avec l’indi-
cation de leurs noms vulgaires et scientifiques, de la famille à
laquelle elles appartiennent, de leur patrie, de leurs principaux
usages, suivie d’un historique succinct pour les plus importantes.
Le 4e et dernier volume, qui doit être consacré aux plantes
utiles, ornementales ou intéressantes des pays chauds, ne paraîtra
qu’après la remise en état des serres, lorsque le public pourra être
admis à les visiter.
Malgré les mauvaises conditions dans lesquelles elle se trouve
placée, la collection de plantes coloniales du Muséum présente un
très grand intérêt; c’est certainement l’une des plus importantes
qui existent en Europe.
Il est souhaitable que la réfection des serres du Muséum se fasse
aussi rapidement que possible.
M. le Professeur A. Gruvel offre l’ouvrage suivant, qu’il vient de
publier :
La Pêche dans la préhistoire , dans l’antiquité et chez les peuples pri-
mitifs. Paris, Société d’éditions géographiques, maritimes et colo-
niales, 1928.
M. le Professeur E. Bourdelle dépose les publications suivantes :
E. Bourdelle : Leçon d’ouverture du Cours de Zoologie des Mammifères
— 187
et des Oiseaux, laite au Muséum national d’histoire naturelle, le
2 5 mai 1927 [Extrait de la Revue d’histoire naturelle appliquée,
publiée par la Société nationale d’Acclimalation de France,
impartie, vol. VIII, 1928].
René Bourret : La faune de l’Indochine : Vertébrés [Société de
Géographie de Hanoï : Inventaire général de l’Indochine, 3e fascicule,
t92?].
La Bibliothèque du Muséum a reçu également les dons sui-
vants •
La Bl asm chère (Henri de) : La pêche et les poissons. Dictionnaire
général des pêches . . ., accompagné d’un supplément. Paris, 1926.
ln-/i°; xii-842 -j- 1 65 p., fig. , pl.
Museo(Il) civico di storia naturale di Trento. Trento, s. d. In-8°;
27 p.
Parisi (B.) : L’attività scientijica del Prof es. Mario Bezzi. Pavia,
1927. In-8°; p. 287-812; pl.
Mielck (W.) : Der Neubau der biologischen Anstalt auf Helgoland.
S. 1. n. d. In-8°; p. k-2 7-433; fig.
Pipjelle (J.) : Greffage des arbres fruitiers, non compris la vigne.
Paris, Delagrave, 1928. In-8°; 27 p., ill.
— 188
COMMUNICATIONS.
A PROPOS d’une espèce de singe dü genre Cebus Erxl.
(Cebus capucinus E. Geoffroy.)
par MM. E. Bourdelle et P. Mathias.
Sous le nom de Saï, les anciens auteurs ont décrit, souvent d’une façon
fort imprécise, un certain nombre de Singes du genre Cebus qui, très
certainement, n'appartiennent pas tous à la même espèce. En 1812,
E. Geoffroy Saint-Hilaire désigne le Saï sous le nom de Cebus capucinus. Une
grande confusion règne aujourd’hui au sujet du Cebus capucinus E. Geoffroy.
Alors que beaucoup d’auteurs le considèrent comme formant bien une
espèce distincte, Elliot, qui jusqu’à présent a écrit le travail le plus com-
plet sur les Simiens, le rattache au Cebus apella L. De plus, cet auteur
attribue le nom de Cebus capucinus L. au Cebus hjpoleucus E. Geoffroy,
dénommé vulgairement Saï à gorge blanche.
Frappés par l’opinion d’Elliot, nous avons cherché à voir, par nous-
mêmes, si le Cebus capucinus E. Geoffroy était bien une espèce distincte
et, dans l’affirmative, quel était le nom qui devait être donné à cette
espèce.
U existe, dans les collections du Muséum d’Hisloire naturelle de Paris,
6 exemplaires de Cebus capucinus E. Geoffroy; trois de ceux-ci sont dans
un parfait état de conservation. Nous avons pu étudier de près ces spéci-
mens et les comparer aux autres espèces de Cebus que possède le Muséum
de Paris.
Gel examen nous a montré qu’il était impossible d’admettre l’avis
d’Elliot, qui assimile le Cebus capucinus E. Geoffroy au Cebus apella L..
En effet, les individus dénommés Cebus capucinus E. Geoffroy et Cebus
apella L. se distinguent nettement par des caractères très marqués, qui
n’échappent pas à un examen, même superficiel. Tous les exemplaires de
Cebus apella L. que nous avons étudiés présentaient sensitdement la même
coloration. Le dessus de la tête porte toujours une tache noire très large,
arrondie ou amincie en triangle vers l’avant, mais qui, dans tous les cas,
atteint la base du nez. Celte tache noire, qui occupe, en largeur, l'espace
entier compris entre les oreilles, se prolonge sur la partie dorsale du cou
et se continue sur l'échine jusqu’à la racine de la queue par une étroite
189 —
bande noire. La queue, les jambes et les avant-bras sont franchement noirs.
Les bras sont dorés ou jaunâtres et les flancs plus ou moins brunâtres.
Chez les jeunes individus, la coloration des flancs est uniformément gris
brunâtre, mais la tache noire de la tête est très nette. De plus, chez tous
les Cebus apclla, y compris la variété de montagne décrite autrefois sous le
nom de Cebus fatuellus , on voit de chaque côté de la tête et en avant des
oreilles une bande noire étroite qui part de la tache noire de la tête et qui
s’étend, en s’élargissant progressivament, jusque sous le menton, où les
deux bandes se réunissent. Celte mentonnière noire est absolument con-
stante chez tous les Cebus apella L.
Par contre, si l’on examine un Cebus capucinus E. Geoffroy, on voit sur
le sommet de la tête une tache brune, étroite, très foncée, qui se rétrécit
vers l’avant et qui est reliée à la base du nez par une bande très étroite de
poils bruns. Celle tache brune n’occupe qu’une petite partie de la largeo**
de la tête et laisse entre elle et les oreilles un espace couvert de poils bruns
beaucoup plus clairs. Celte dernière coloration se rencontre aussi sur la
partie dorsale du cou. Le long de l’échine se trouve une mince bande brun
rouge foncé qui s’étend jusqu’à la base de la queue. Les flancs sont brun
grisâtre, de même que les jambes et les avant-bras, mais les bras sont
jaunâtres. La queue est bruue, tout en étant parfois un peu plus sombre
sur sa face inférieure. De plus, chez aucun des spécimens conservés au
Muséum, il n’y a de trace de la mentonnière noire si constante chez les
Cebus apella L. , quel que soit leur âge. Par contre, chez Cebus capucinus
E. Geoffroy, la coloration des côtés de la tête est blanc grisâtre ou blanc
roussâtre et forme de chaque côté deux pointes qui s’avancent, l’une
jusque vers la partie supérieure, l’autre vers la partie inférieure des
oreilles. Ces différents caractères montrent bien que l’on ne peut confondre
dans une seule et même espèce ces deux sortes de Singes.
Ce point étant tranché, reste à savoir quel est le nom qui doit être
attribué au Cebus capucinus E. Geoffroy, d’après les règles de la nomencla-
ture zoologique. Comme nous l’avons signalé plus haut, la dénomination
de Cebus capucinus L. a été appliquée par Elliot au Cebus hypoleucus
E. Geoffroy. Si l’opinion d’EIliot est conforme aux règles de la nomencla-
ture zoologique, il est alors nécessaire de dénommer autrement le Cebus
capucinus J. Geoffroy. Cette question a, autrefois, été abordée par de
nombreux auteurs et a donné lieu à discussions.
Dès i85i, I. Geoffroy Saint-Hilaire note que le Singe décrit par Linné
sous le nom de Simia capucinus n’est certainement pas identique au Saï
appelé Cebus capucinus par E. Geoffroy. La description donnée par Linné
dans ses éditions de 1759 et 1766 est bien trop vague pour que l’on
puisse dire, d’une façon sûre à quelle sorte de Singe elle peut s’appliquer.
Par contre, la description de Simia capucinus L., donnée par Schreber en
1775, semble bien se rapporter au Saï à gorge blanche, c’est-à-dire au
190 —
Cebus hypoleucus E. Geoffroy. Les caractéristiques de cette espèce données
par cet auteur sont les suivantes : ff S tir ne und Bruste sehen blaszgelb oder
rothgelb; der Scheitel und übrige Kôrper schwarzbraun ; Hande und der
Schwanz schwarz. « La description donnée en 1777 par Erxleben pour
Cebus capucinus semble correspondre également au Cebus hypoleucus.
Nous acceptons donc l’opinion d’EUiot et nous ne pouvons admettre le
raisonnement de Schlegel au sujet de cette discussion de noms. Le terme
de Cebus capucinus L. doit donc s’appliquer au Cebus hypoleucus E. Geoffroy.
Le Cebus capucinus E. Geoffroy a été, à plusieurs repiises, décrit sous
d’autres noms par différents auteurs. Le nom le plus ancien qui lui a été
attribué, après celui que lui avait donné E. Geoffroy, est celui de Cebus
nigrivittatus Wagner, comme le signalent, du reste, Eiliot, Forbes,
Trouessart, etc. La description détaillée de cette espèce faite par Wagner,
sur des spécimens rapportés par Natterer de la région du Rio Branco supé-
rieur, s’applique presque exactement aux exemplaires que nous avons en
notre possession. Aussi nous sommes d’avis que l’ancien Cebus capucinus
E. Geoffroy doit prendre maintenant le nom de Cebus nigrivittatus Wagner.
le terme spécifique ff capucinus « ayant déjà été employé pour désigner une
autre espèce de Cebus.
En résumé, nous admettons que le terme de Cebus capucinus L. doit être
employé pour désigner le Cebus hypoleucus E. Geoffroy. L'ancien Cebus
capucinus E. Geoffroy doit, par contre, prendre le nom de Cebus nigrivittatus
Wagner.
OUVRAGES CONSULTÉS.
Elliot. À review of the Primates. Monographs of the American Muséum of Natural
History. 1912.
Erxleben. Systema regni animalis, Cl. 1. Mammalia, 1777.
Forbes. Monkeys, vol. 1. Allen’s Naturalisas Library. 189/1.
Geoffroy Saint Hilaire (Etienne). Tableau des Quadrumanes. Annales du Muséum
d’ Histoire Naturelle, t. 19, 1812.
Geoffroy Saint-Hilaire (Isidore). Catalogue méthodique de la collection des
Mammifères. Paris, i85i.
LiNNré. Systema naturae , ed. 1759 et 1766.
Schlegel. Singes du Musée des Pays-Bas, 1876.
Schreber. Die Sàugethiere, 1770.
Trodessaht. Catalogus Mammalium, t. I, 1898.
Wagner. Beitràge zur Kenntniss der Sàugethiere Àmerika’s. 3e partie, Abhand-
lungen der Bayerischen Akademie München, 5e folge, Math.-Physik , t. 5, 18/18.
191
Pouvoir rabicide ix vitro du vemn de la Vipère aspic
(VlPERA ASPIS L.),
PAR Mme M. PhISALIX.
Nous avons montré que le venin de Vipère aspic, associé au venin mu-
queux de certains Batraciens ( Salamandre terrestre, Axolotl, Grenouille
rousse ), et inoculé à doses répétées et telles que le lapin qui les reçoit se
montre vacciné contre l’action de ces venins, rend l’animal réfractaire au
virus rabique fixe, introduit par la voie intra-cérébrale, qui est la plus
sévère; les venins de Vipère et de Batraciens sont ainsi rabicides in vivo(i).
M. A. Galmette avait auparavant fait la même conslatalionavec le venin
de Cobra : les lapins fortement vaccinés contre ce venin résistaient au virus
rabique des rues, introduit dans la chambre antérieure de l’œil (2).
Dans les deux cas, le sang des animaux vaccinés contre les deux venins,
et qui était ainsi devenu anlivenimeux(3) était, par surcroît, devenu anti-
rabique.
Cette action antirabique in vivo se produirait-elle également in vitro?
En d’autres termes, le virus, mis au contact du venin, serait-il tué par
celui-ci et perdrait-il , de ce fait , le pouvoir de rabiser le lapin?
Le fait ne saurait être affirmé sans vérification, car l’action vaccinante
résulte d’une réaction de l’organisme, qui met toujours un certain temps
à se produire; elle est d’ordre physiologique, tandis que la neutralisation
par contact immédiat du venin et du virus est plus rapide, étant d’ordre
chimique ou physico-chimique.
Le mode d’essai de neutralisation du virus par le venin, qui s’effectue
par dépôt direct du mélange de ces deux substances dans les centres ner-
veux du lapin vivant, nous oblige à éliminer d’abord les composants
toxiques du venin, en chauffant celui-ci à la température de 75° pendant
i5 minutes, car, d’après nos recherches antérieures, le mélange venin-
virus se montre rapidement toxique, et mortel en moins de 36 heures,
à la faible dose de venin qui reste fixée sur le virus , même quand on a
eu la précaution de débarrasser lé mélange de l’excès de venin , et de laver
le culot de centrifugation à l’eau salée physiologique. Après le chauffage,
le venin de Vipère ne contient plus, d’après les expériences de MM. C. Phi-
salix et Bertrand , que lés substances antivenimeuses et vaccinantes qui
constituent l’échidno-vaccin.
L’expérience suivante montre que ce venin chauffé manifeste aussi (i)
des propriétés rabicides.
192 —
Expérience. — 20 cc. d’une solution à 1 p. 1.000 de venin de Vipère,
chauffe à 75° pendant i5 minutes, sont mélangés à 20 cc. d’une émulsion
centésimale de virus rabique fixe (le virus de l’Institut Pasteur de Paris).
Ce mélange est filtré sur batiste et sur papier et maintenu au frais pendant
une nuit. Il est ensuite centrifugé et ramené, par décantation partielle,
à 2 cc., volume correspondant à l’émulsion décimale de virus. Cette émul-
sion est inoculée, après trépanation, et à la dose de 1/2 cc., dans l'en-
céphale de 2 Lapins, mâle et femelle, dont les poids respectifs dépassent
B, 800 grammes. Ces lapins résistent tous deux.
D’après ce résultat, ou bien le mélange venin-virus s’est montré neutre
pour le Lapin, ou bien les Lapins ont tous deux l’immunité naturelle
vis-à-vis du virus rabique. Ce n’est toutefois pas le cas : éprouvés en effet,
35 jours après la trépanation, avec le virus fixe seul, par la voie intra-
cérébrale, ils sont tous deux morts rabiques au i5e jour, après avoir pré-
senté un léger retard à l’incubation. C’est donc à la première interprétation
qu’il convient de s’arrêter : le venin de Vipère, auquel on fait perdre ses
composants toxiques par le chauffage à 7 5° pendant i5 minutes, se montre
non seulement antivenimeux, mais encore rabicide in vitro.
En répétant l’expérience précédente avec une solution de venin chauffée
pendant 10 minutes à la température de ioo°, et qui a, de ce fait, perdu
toute action venimeuse et anlivenimeuse (comme nous l’avons d’ailleurs
vérifié sur des Souris), nous avons obtenu le résultat suivant : des deux
Lapins ayant reçu le mélange venin-virus, et pesant respectivement
2.800 grammes et 3.700 grammes, le dernier ne présente rien d’anormal
jusqu’au 28e jour, où apparaît une perle d’équilibre; il est couché le len-
demain, et meurt de paralysie rabique au 33e jour, avec un retard mani-
feste sur les témoins.
Le premier Lapin, n’ayant encore présenté rien d’anormal au h 3e jour,
est éprouvé par inoculation sous-méningée de 1/2 cc. d’émulsion décimale
de virus fixe, afin de savoir s’il n'avait pas l’immunité naturelle, comme
on le constate quelquefois : il 11’a pas cette immunité, car les premiers
symptômes rabiques apparaissent au 10e jour, et il succombe au 1 5* jour
à la paralysie rabique.
Ainsi , un Lapin sur deux résiste à l’inoculation du venin-virus , l’autre
présente une période d’incubation très longue : 28 jours au lieu de 6 ou 7;
probablement qu’un chauffage moins intensif du venin réserverait intégra-
lement son pouvoir rabicide; mais il ne détruirait pas complètement le
pouvoir antivenimeux , ce qui rendrait moins nettes nos conclusions.
Ainsi l’action de la chaleur nous permet de dissocier les pouvoirs anti-
venimeux et rabicide du venin de Vipère : le chauffage à 75° pendant
1 5 minutes en détruit la toxicité , et en garde non seulement le pouvoir
anlivenimeux , mais aussi le pouvoir rabicide; le chauffage à ioo# pendant
1 o minutes détruit complètement le pouvoir anlivenimeux et laisse subsis-
193
ter le pouvoir rabicide, ce qui montre l’existence indépendante de ces deux
pouvoirs dans le venin de Vipère, et par suite celle des substances consti-
tutives du venin auxquelles ils sont dus.
BIBLIOGRAPHIE.
(1) M. Phisalix. — Vaccination contre la rage expérimentale par le venin cutané
muqueux des Batraciens et par le venin delà Vipère aspic. C. R. Ac. des Sc.,
191 h, t. CLVIll, p. 111.
(2) A. Calmette. — Contribution à l’étude des venins, sérums et sérums anti-
toxiques. Ann. Inst. Past., 189b , t. IX, p. 2/18.
• (3) C. Phisalix et G. Bertrand. — Atténuation du venin de Vipère par la chaleur
et vaccination du cobaye contre ce venin. C. R. Ac. des Sc., 1896,
t. CXV1II, p. 288.
(û) C. Phisalix et G. Bertrand. — Sur la propriété antitoxique du sang des
animaux vaccinés contre le venin de Vipère. Id., p. 356.
— 19/i -
Le pH des milieux oculaires chez les Poissons,
SES VARIATIONS SOUS l’àCTION DE LA LUMIERE,
par Mlle M.-L. Verrier.
L’action plus ou moins prolongée de la lumière ou de l’obscurité déter-
mine des modifications morphologiques importantes dans la rétine. Les
travaux de Chiarini (2), Pergens (7), Exner et Januschke (4), tout parti-
culièrement , ont montré que les rétines d’yeux exposés à la lumière ou
ff rétines lumière» se caractérisent par une pigmentation dense répartie au-
dessus et très près de la limitante externe; le segment externe des cônes
devient court et massif. Les rr rétines obscurité» se reconnaissent à leur
pigment localisé à la partie la plus périphérique de la rétine et à un allon-
gement marqué des cônes.
On sait aussi que le pourpre rétinien disparaît à la lumière et se régé-
nère à l’obscurité (Abelsdorff et Kottgen [1]).
J’ai moi-même vérifié ces modifications de structure chez un certain
nombre de Téléostéens : Bouvière, Truite, Chevesne, Brême, Hippo-
campe.
On admet enfin que la rétine à l’état de repos a une réaction neutre ou
alcaline, la rétine fortement éclairée une réaction acide.
Cette constatation faite sur la rétine de la Grenouille au moyen de phé-
nolphtaleine par Dittler (3) et Lodato (6) n’a donné que des résultats
approchés. Je me suis proposé de reprendre ces essais sur les milieux ocu-
laires de quelques Téléostéens selon une méthode choisie parmi les plus
précises de la microchimie actuelle : la détermination de l’acidité ou de
l’alcalinité par la mesure de la concentration en ions hydrogène (le p H).
J’ai employé la méthode colorimétrique avec les réactifs suivants : rouge de
méthyle, bleu de bromo-thymol , rouge de phénol.
Voici les résultats obtenus :
i° Chez Brama brama L. — Après un séjour de plusieurs heures en
aquarium modérément éclairé [lumière naturelle].
Corps vitré : p H 8,6
Cristallin: pH 6,6
Rétine : p H 7,6
s° Chez Esoæ lutins L. — Après un séjour d’une demi-heure dans un
— 195 —
aquarium fortement éclairé : [lumière naturelle, plus forte lampe élec-
trique. ]
Corps vitré : pH 8,4
Cristallin : p H 6,6
Rétine : P H 7
3° Chez Cyprinus carpio L.
a. Après un séjour prolongé en aquarium modérément éclairé — même
dispositif que dans le cas de Brama.
Corps vitré : pH 8,3 — 8,4
Cristallin : pH 6,4
Rétine : P H 7
Liquide des poches séreuses orbitaires : pH 7,4
b. Après un séjour d’une demi-heure dans un aquarium éclairé forte-
ment (dispositif employé dans le cas du Brochet) : mêmes résultats que
précédemment.
c. Après un séjour de 7 heures dans ce même aquarium fortement
éclairé.
Corps vitré : p H 8,3
Cristallin : p H 6,2
Rétine : p H 6
d. Après ce séjour de 7 heures à une forte lumière, l’animal est mis
3o minutes à l’obscurité :
Corps vitré : pH 8,4
Cristallin : pH 6,2
Rétine : p H 6,4
4° Chez Anguilla anguilla L. — Trois observations ont été faites : sur
un animal étudié immédiatement après la sortie d’un aquarium très faible-
ment éclairé, sur un animal ayant séjourné 3o minutes environ dans un
aquarium fortement éclairé , sur un animal ayant séjourné 2 heures dans
ce même aquarium. Dans les trois cas les résultats ont été identiques :
Corps vitré : p H 8,4
Cristallin : pH 6,4
Rétine: * pH 6, a
Conclusions.
Chez toutes les espèces étudiées, le corps vitré a été trouvé alcalin, le
cristallin faiblement acide. Ces réactions ont été nettes. Elles n’ont subi
aucune modification sensible par l’action plus ou moins prolongée de la
lumière ou de l’obscurité.
La rétine s’est montrée, à l’état de repos, alcaline chez la Brême, neutre
196 —
chez le Brochet et la Carpe. L’acidité s’est manifestée à l’état de fatigue
causée par un éclairage intense. Cette acidité n’apparaît qu après un séjour
prolongé à la lumière [plus d’une demi-heure chez la Carpe]. Son degré
décroit avec une certaine lenteur : une demi-heure d’obscurité chez la Carpe
a fait varier le p H de 6 à 6,4.
Chez l’Anguille il convient de noter que les observations ont été faites
sur des individus jeunes [longueur : 25 à 3o centimètres environ] et de-
mande? aient à être reprises sur des adultes. Dans les cas étudiés, la rétine
s’est montrée nettement acide, soit à l’état de repos, soit à l’état de fatigue.
Ces observations montrent que, l’Anguille mise à part, les réactions
chimiques de la rétine des Poissons sont semblables à celles des Vertébrés
supérieurs. Elles sont une preuve nouvelle et précise de la sensibilité de
ces rétines à la lumière.
Quant à la production d’acide sous l’influence de la lumière (acide
phosphorique anorganique selon Lange et Simon [5]) est- elle due comme
dans le cas des fatigues musculaires à une modification de la perméabilité
des tissus, est-elle en rapport avec la destruction du pourpre, ce sont
autant de problèmes dont la solution pourrait peut-être expliquer le cas de
l’Anguille qui s’oppose par ses réactions chimiques autant que par la struc-
ture histologique de sa rétine au cas des autres espèces étudiées.
BIBLIOGRAPHIE.
1. Abelsdorff et Kôttgen. Absorption und Zersetzung des Sehpurpurs bei
Wirbettieren. Zeitschr. fur Psych. u. Phy$iol. d. Sinnesorgane , XII, p. 1 6 1-1 84 ,
896.
2. Chiarini P. Cambiamenti morfologici che si verificano nella retina dei
Vertebrati per l’azione délia luce e dell’ oscurita. Boll. délia R. Acc. Med. di
Roma, XXX et XXXII, 1904-1906.
3. Dittler. Ueber Zapfenkontraktion an der isolierte Netzhaut. Internat, de
l’Ac. des Sc. de Prague, i8g5.
4. Exner et Jannuschke. Die Stâbchenwanderung im Auge vom Abramis brama
bei Lichtveràuderung. Bericht d. k. k. Akad. d. Wissensch. zu Wien ( Math .-
Naturwiss. kl.). CXV, 1906.
5. Lange et Simon. Ueber Phosphorsaureausscheidung der Netzhaut bei
Belichtung. Hoppe-Seylers Zeitschr. f. Fhysiolog. Chim., CXX, 1922.
6. Lodato G. Imutamenti délia retina sotto l’influenza délia luce. Archivio di
Ottalmologia , VII, 1900.
7. Pergens. Action de la lumière sur la rétine. Travaux de l'Institut Solway,
1896,
Travail du laboratoire d’ichtyologie du Muséum.
— 197
Nouvelles observations sur la biologie des Périophthalmbs,
par M. G. Petit*
Dans une note antérieurement publiée (l), nous avions attiré l’attention
sur une particularité éthologique remarquable des Périophthalmes : les
habitudes fouisseuses de ces Poissons. Nous indiquions alors les caractéris-
tiques essentielles de leurs terriers et la manière dont ceux-ci sont amorcés
par ces curieux animaux.
Au cours de notre deuxième mission à Madagascar (1925-1927), nous
avons été assez heureux pour pouvoir, par deux fois, surprendre l’animal
en plein travail pour l’achèvement de son nid, ce qui complète et confirme
nos observations précédentes.
Nous publions ici à ce sujet, sans commentaires, des notes prises sur le
vif (S).
II s’agit du Periophthalmus Kœlreuteri (Pallas) var. papilio Bl. Schn.
Première observation. — Tulear (Madagascar); 12 octobre 1920.
9 heures du malin. Estuaire du Fiherenana. Marée basse. Le long du para-
pet construit pour protéger la ville des inondations. Un terrier de
Périophthalme attire mon attention. Son rempart de boue grisâtre tranche
sur le sable vasard, de couleur brune. Il n’est pas terminé quoique assez
avancé. Il a déjà sa largeur habituelle , mais est peu élevé. L’animal est
immobile sur le rempart dans une attitude curieuse. Ses pectorales sont
rabattues en arrière, accolées au corps dont toute la moitié antérieure,
raidie, est maintenue au-dessus de la boue, sans doute par une sorte de
cambrure de la colonne vertébrale. Bientôt les pectorales reprennent con-
tact avec la terre et le Périophthalme descend à reculons dans son nid avec
un léger dandinement du corps. Peu après, je le vois apparaître les joues
gonflées, le museau luisant et maculé de boue gluante. 11 grimpe en s'ai-
dant de ses pectorales et des ventrales qui prennent appui contre la paroi du
conduit. Bien plus, il se maintient ainsi un moment, verticalement, accolé
G. Petit. Les Périophthalmes, Poissons fouisseurs. Bull. Muséum, 1922,
n° 6 , p. 4 oà.
W Nous ne reviendrons pas sur les caractères du terrier : rempart extérieur
circulaire, chambre intérieure, présence inconstante d’un conduit de sortie,
dont l’orifice est , ou non, entouré d’un rempart. Dans certaines régions le terrier
complet avec deux issues munies chacune d’un parapet est relativement rare.
— 198
par ses ventrales, car il a, de nouveau, ramené ses pectorales le long du
corps. Un dernier effort le fait se hisser sur le rempart dont il gagne le
bord extérieur. Il reste un instant immobile. Puis ses joues se dégonflent
et de sa bouche s’écoule de la boue noirâtre. Aucun effort apparent, aucune
flexion de la partie antérieure du corps sur les pectorales. Les joues pa-
raissent fonctionner comme tin soufflet qui expulsé le contenu de la
bouche.
L’animal, toujours immobile, regonfle ses ouïes, rabat ses pectorales en
arrière, reprenant la position qu’il avait au début de notre observation et
Schéma indiquant la répartition des apports de boue par le Périophthaime, sur
le pourtour du rempart de son terrier. Le o indique la position de l’animal
au moment où nous avons commencé notre observation.
qui paraît être une position de repos. Il demeure ainsi une minute envi-
ron. Puis il disparait à nouveau à reculons, pour reparaître et se comporter
d’une manière sensiblement identique à celle de tout à l’heure.
J’ai observé ce Périophthaime au travail pendant 53 minutes, durant
lesquelles il effectua vingt-deux voyages du dehors au fond de son nid et
vice versa et vingt-deux apports de boue semi-liquide qui , rapidement soli-
difiée, élevait peu à peu le rempart du terrier. ^
J’ai cependant noté quelques variantes dans l’activité du Poisson. Le
séjour au fond de son trou peut être de 45 à 6o secondes , mais aussi se
prolonger pendant deux ou trois minutes, Le Périophthaime peut remonter
directement du fond sans marquer un temps d’arrêt en s’accolant aux
parois du conduit. Après avoir craché sa boue, il peut, sans prendre de
repos, disparaître à nouveau. Rarement, au lieu de descendre dans son
nid à reculons, il se retourne brusquement et plonge la tête la première.
Un fait intéressant. Le Périophthalme ne dépose pas toujours à la même
place ses bouchées de terre molle, et non plus au hasard, semble-t-il; il
paraît en assurer, au contraire , la répartition. Et, de fait, il faut admirer
la régularité d’un rempart achevé. Il semble se décider pour un endroit
dès que sa tête apparaît au niveau du bord interne du rempart. Par
exemple, s’il émerge la tête face au Sud, il peut tourner, sans sortir du
canal, d’un demi-cercle ou d’un quart de cercle; une fois orienté, il se
hisse sur le rempart et expulse son contenu buccal.
J’ai pu noter schématiquement les points précis où le Poisson avait fait
ses apports de boue sur tout le pourtour du terrassement circulaire.
L’examen de ce schéma indique, en dehors des apports du troisième, du
quatrième et du cinquième voyage qui ont été déversés à la même place,
une certaine répartition alternée de ces apports.
Deuxième observation . — Il s’agit encore du P. Kœlreuteri (Pallas) var.
papilio Bl. Schn. — Soalala (province de Majunga, Madagascar). 18 no-
vembre 1926. 8 heures du matin. Près de la petite jetée du village. Marée
basse. Etendue vaseuse asséchée, coupée de flaques d’eau de mer. J’observe
celte fois en compagnie de M. H. Perrier de la Bâthie.
L’activité de l’animal est considérable. Il manifeste une grande vivacité.
En i5 minutes, nous notons 27 voyages et 2Ô apports de terre au
pourtour du rempart. Le va-et-vient a été interrompu par 7 arrêts corres-
pondant à des moments de repos assez courts, le plus long ayant été d’une
minute et demie environ.
Par trois fois l’animal est descendu dans son trou , ressortant presque
aussitôt sans ramener de bouchée de vase. Se rendant alors à la péri-
phérie du rempart, il eut des mouvements curieux de ses pectorales parais-
sant avoir pour but de régulariser les bords.
Après sa dernière apparition sur la margelle de son terrier (8 h, i5),
le Périophthalme abandonne son travail pour se promener autour de son
nid et prendre de la nourriture. Il la cherche dans la vase fine que l’eau
des flaques a laissé déposer. Il bondit par sauts vers les miettes de pain
que nous lui jetons et qu’il dédaigne. Après s’être écarté de plusieurs
mètres de son terrier, il se dirige à nouveau vers lui en prenant un chemin
détourné (8 h. 20). C'est seulement, semble- t-il, pour le reconnaître, car
il n’y rentre pas et repart. Il revient trois minutes après et cette fois re-
prend activement son travail.
— 200 —
Note sur les Ichneumonides du Muséum national
d’histoire naturelle,
par M. André Seyrig,
Correspondant du Müséum.
(Suite.)
Leptocryptus fragilis Gr. (geniculosus Ths.). — 2 9 obtenues d'éclosion
par M. R. Benoist, de tiges de ronce trouvées à Vendresse (Ardennes) en
juin 1912. L’une d’elles sortait d’un cocon allongé, brun, exactement
cylindrique, en hémisphère aux extrémités, et sans ceinture épaisse au
milieu. Les Leptocryptus ne filant pas de cocon, celui-ci provient de l’hôte,
et comme ce n’est un cocon, ni de Sphégide, ni d’Apide rubicole, je le
suppose avoir appartenu à un Ichneumonide ayant vécu sur une larve
d 'Emphytus.
Une 9 du même Leptocryptus a été obtenue d’éclosion d’une oolhèque
A'Agraeca, trouvée à Marly (environs de Paris), par M. Picard. Un fait
intéressant à noter ici, est que plusieurs Gelis zona, tus Erst. accompagnaient
le Leptocryptus.
Enfin, un autre cocon A'Agraeca, trouvé à Bellevue (Heine-et-Oise) ,
a donné à M. P. Lesne en 1900 un c? de cette espèce.
En dehors de cela, Habermehl et Enslin l'ont signalée sur Spilomena
troglodytes ^ et Pfankuch sur A grâce a brunnea(l) (2), mais ce dernier obtenait
en même temps d’autres Ichneumonides des genres Hemiteles et Gelis. —
M. P. Maréchal, de Liège, l’a aussi observé comme parasite d’un Ellampus
rubicole
Je ne serais pas étonné de croire, en matière de conclusion, que cette
espèce se révélera, après élude un peu plus approfondie , comme exclusive-
ment parasite de larves d’Hyménoptères et que , dans tous les cas où elle
sort d’un autre hôte, il y a un intermédiaire. Tous les Leptocryptus , d’ail-
leurs vivent probablement sur des Hyménoptères, peut-être même seulement
sur des Ichneumonides, Braconides, Chrysides
Gelis (Thaumatotypidea) zonata Frst. — a 9 et 1 c? éclos avec l’espèce
(l) Konowia, 1922, p. 281.
Abh. Nat. Ver. Bremen, 1912, p 33a.
Lambillionea , juillet 1926, p. 3.
précédente de cocons d 'Agraeca (Marly) [Picard]. — 1 9 également para
site d 'Agraeca sp., a été obtenue par M. Dalibert du Mesle-sur-Sarthe.
L’espèce, d’ailleurs, a été signalée plusieurs fois sur les cocons de cette
araignée : de Gaulle, probablement d’après Giraud, en France, Forsius(1)
en Finlande et Pfankuch(2) aux environs de Brême. Ce dernier auteur
donne même une description des deux sexes , qui s’applique bien à nos
exemplaires français. — Ce qu’aucun auteur ne semble avoir vu, c’est que
l’espèce est nettement une Thaumatotypidea dont les tergites 2 et 3 sont bien
soudés, quoique séparés par un profond sillon (9). D’ailleurs, le icr article
du funicule est légèrement plus court que le 2e, caractère propre aux Thau-
matolypidea (d’après Ceballos).
La 9 est commune en hiver, avec les espèces voisines , dans les touffes
d’herbe.
Gelis (Thaumatotypidea) sylvicola Frst. — 9. Nancy. 20. III. 21.
Abdomen très brillant, mais entièrement, quoique éparsément, ponctué.
Suture du segment double très faible. ier article du funicule à peine plus
court que le 2“. Tête noire. Tarière à peu près égale à la moitié du ie‘ ter-
gile.
Gelis (Thaumatotypidea) luceus nov. sp. — 9. Tête et face fine-
ment chagrinées, males. Tempes assez longues, rétrécies vers l'arrière en
ligne légèrement courbe. Tête, vue de devant, su b triangulaire, les man-
dibules et le clypéus petits, les joues au moins 3 fois aussi longues que
la base des mandibules, totalement dépourvues de sillon. Antennes courtes
et épaisses. Funicules de 21-22 articles, le tcr presque carré, le 2e 2 fois
plus long que large, le 3° 1 ,5 fois plus long que large, le 4 e subcarré. —
Thorax finement et densément ponctué. Propleures finement ridées vers le
bas. Dessus du thorax sensiblement horizontal. Segment médian aussi long
que le mésonotum, séparé de lui par un sillon net, sans trace d’écusson.
Carène du segment médian très faible, mais perceptible sur les côtés. —
ior tergite finement et densément ponctué, mat, le postpétiole un peu
transversal délimité par des tubercules saillants et aigus. Segment double
lisse et luisant, totalement dépourvu de ponctuation sur le disque, mais
avec une étroite marge ponctuée le long des bords latéraux. Pubescence
longue et dressée, mais très clairsemée. Suture presque complètement
effacée, visible cependant sur les côtés. Tergites 4-5 un peu exsertes.
Tarière égale aux 3/4 du ier tergite. Pattes très robustes.
Taille 4-5 millimètres.
Roux jaune. Tête un peu noire en dessus chez l’un des exemplaires, en-
tièrement rouge chez les autres. Funictde brun dans sa moitié postérieure.
Med. af. soc. pro fauna et jlora fennica , 1929 , p. 6 h .
W Abh. Nat. Ver. Bremen, 1912, p. 33o.
Mosbum. — XU1V.
i4
— 202 —
Segment double orné de deux bandes noires transversales , nettement déli-
mitées. 4° tergite avec une bande noire à la base. 5e article des tarses rouge
comme le reste des pattes.
Décrit d’après 5 9, dont 4 ont été trouvées en hiver, dans des touffes
d’herbe, en divers points d’Alsace et de la région de Nancy, et la 5' dans le
Jura suisse, vers 1,000 mètres d’altitude, en septembre 1927, sur un
buisson de noisetier.
Cette espèce ne peut être confondue qu’avec G. zonata Frst. et G. sylvi-
cola Frst., qui ont sensiblement la même coloration. Mais G. zonata a l’ab-
domen densément ponctué et mat, et G. sylvicola uniformément ponctué,
tandis qu’ici il est entièrement lisse et luisant. En outre, les premiers
articles du funicule sont beaucoup plus courts et robustes , la suture du
segment double effacée, et la tarière est plus longue que celle de G. sylvi-
cola.
Gelis (Thaumatotypidea) kiesenwetteri Frst. — 2 9 de Lille (coll.
Sichel) et une des environs de Paris (coll. de Gaulle), se trouvent au
Muséum. — ier article du funicule un peu plus court que le 2e. Ponctua-
tion du segment double superficielle, celui-ci assez brillant, sa suture nette
et profonde. 2e tergite entièrement rouge , les suivants fasciés de brun.
Gelis (Thaumatotypidea) vulpina Gr. — La 9 hiverne communément
dans les touffes d’herbe (Haut-Rhin - Meurthe-et-Moselle). — Le 1" article
du funicule [dus court que le 2e et les tergites 2-3 soudés (la ligne de
démarcation cependant profonde), en font nettement une Thaumatotypidea.
Gelis (Thaumatotypidea) cabrerai Duch(1). — Le Muséum possède
1 5 9 de cette espèce , mais il est à peu près impossible d’en trouver deux
semblables entre elles. L’élongation des premiers articles du funicule, la
forme plus ou moins rétrécie des tempes , les apophyses du segment médian
et la longueur de la tarière sont variables dans une assez large mesure,
et le groupement des individus en séries homogènes est un casse-tête inso-
luble, car il ne semble pas exister de corrélation entre ces divers caractères.
Je me suis donc borné à les ranger dans un petit nombre de variétés, la
plupart déjà décrites.
Var. mutica m. — Une 9 dans la collection Sichel, sans indication de
provenance. — Le type de celte var. vient de Fontainebleau (R. du Buys-
son).
Var. micariae m. — Une 9 étiquetée «Raran-Nice 2?) dans la collection
(l) Pour l’étude de ce groupe de Thaum. à abdomen noir ou brun, on pourra
consulter les intéressants articles de Ceballos dans la revue Eos et une note de
moi-même (1925 à 1927).
— 203 —
Sichel , el une autre étiquetée « Ste Tulle - Basses-Alpes - coll. Guériu-Ménev.
-ex-coll. A. Salle». — Le type de cette var. a été obtenu d’éclosion par
M. L. Berland, d’un sac ovigère de Micaria pulicaria trouvé aux environs
de Paris.
Var. longicornis m. — Une 9 ayant un funicule de 20 articles,
le 1“ un peu plus court que le 2°, et la tarière aussi longue que le 1er ter-
gite, étiquetée : crEnv. de Beaune (Côte-d’Or) - Varennes-les-Bufley. -
P. Lesne. - 1901 ».
Var. mediana m. — Une 9 étiquetée rr Chypre. - coli. Sichel». Tarière
à peine plus longue que la moitié du 1 " tergite. Suture du segment double
très faible.
Var. nigropetiolata var. nov. — Coloration semblable à celle de la
forme type, mais le ter tergite noir, parfois marqué de rouge en arrière,
et les pattes en majeure partie noires. — Tempes longues , un peu rétrécies
en arrière, presque en ligne droite. Funicule de 20 articles, le ier article
beaucoup plus court que le 2e, environ i,5 fois plus long que large, 2 e ar-
ticle plus de 2 lois plus long que large, 3e article un peu plus long que
le ier, 5e article subcarré. Apophyses du segment médian petites, mais
assez aiguës. iei tergite assez étroit, le postpétiole presque carré, en géné-
ral densément ponctué, mais cette ponctuation pouvant passer à une acicu-
lation irrégulière, les tubercules en générai à peine perceptibles, mais
parfois un peu aigus. Ponctuation du segment double plutôt plus fines que
chez les autres variétés, ce qui le rend plus brillant. Tarière aussi longue
que les 2/3 du ier tergite.
Tadle A — 5 millimètres.
Voisin de la var. nigripes m., mais tête un peu plus rétrécie, apophyses
et tubercules plus faibles, et 1" tergite noir.
Décrit d’après 7 9. — 2 proviennent de Bône (Algérie) [Sichel], —
2 de Saint-Charles (Algérie) [A. Thierry], — 1 d Algérie (Sichel), sans
autre indication de provenance, — 1 de Carthage (Tunisie) [Noualhier]
et la dernière, qui est exactement semblable aux autres, est étiquetée
crEnv. de Paris. - Sichel». Mais, comme le carton sur lequel elle est collée
est exactement semblable à celui des exemplaires de Bône dans la même
collection, il me semble utile d’émettre quelque réserve au sujet de ce der-
nier étiquetage, qui est peut-être erroné.
J’ai encore rangé dans celte même variété une 9 provenant de France
méridionale (Sichel) el colorée comme les précédentes, mais ayant le 1e1 ar-
ticle du funicule presque aussi long que le 2% et les tuberculesdu 1" tergite
plus saillants. Cet exemplaire constitue une forme de passage avec la
var. denlata m., mais son funicule de 19 articles et son ier tergite noir me
la font placer de préférence ici.
i4.
— 204
Gelis (Thaumatotypidea) mediterranea Geb. — Une 9 venant de Car-
thagène (G. Schramm) 5 — III — o5 , dans la collection de Gaulle. —
Correspond parfaitement à la description de Ceballos (funicule de ai ar-
ticles) et provient d’ailleurs de la même localité que les types.
Gelis (Thaumatotypidea) gallica nov. sp. — Tête mate, assez
rétrécie en arrière, en ligne courbe, subtriangulaire vue de face, les joues
très longues, densément ponctuées, peu brillantes, le sillon gênai faible.
Clypéus petit, fortement ponctué, mais un peu plus brillant que la face.
Antennes beaucoup plus grêles que chez les espèces voisines. Funicule de
22 à 2 4 articles, le iet presque 3 fois plus long que large, sensiblement
plus long que le scape et les annelets réunis; 2e article bien 4 fois plus long
que large, 5e article encore presque 2 fois plus long que large; article i3-
i5 seulement subcarré. — Thorax densément et fortement ponctué, la
suture centrale profonde, la carène du segment médian indiquée sur les
côtés par une petite crête, faire postérieure excavée et fortement ridée
tranversalement. ier tergite allongé, rugueux-aciculé , le postpétiole un peu
plus long que large, limité en avant par des tubercules assez nets. Segment
double occupant presque tout l’abdomen , recouvert en entier d’une pu-
bescence drue et blanche, fortement rugueux-ponctué en avant (chez l’un
des exemplaires, cette sculpture se transforme en une aciculation longitu-
dinale). A partir du milieu du 2e tergite, la ponctuation devient brusque-
ment plus line et superficielle, mais reste cependant bien nette et assez
dense jusqu’à l’extrémité. Interstices entre les points assez brillants. Suture
centrale presque complètement effacée. Tergites 4 et suivants à peine sail-
lants. Tarière nettement plus longue que le ier tergite. Pattes longues et
robustes.
Taille 5 millimètres.
Noir. Thorax et ier tergite entièrement d’un roux clair. Base des an-
tennes et pattes passant plus ou moins au brun roux.
Le segment double sans suture, mais nettement ponctué, rugueux en
avant , la forme des antennes et la longueur de la tarière ne se retrouvent
chez aucune autre Thaumatotypidea, et permettent de distinguer facilement
celte espèce.
Décrit d'après 5 9. L’une, le type, provient de la Bourboule (Puy-de-
Dôme), en juin (de Gaulle). Une autre est étiquetée crGal. mer.» (Gallia
meridionalis ) [coll. Sichel], mais les 3 restantes sont sans indication de
provenance (l’une de la coll. Sichel, une autre de la coll. E. André, et
la 3e de la coll. L. Dufour). Il est cependant probable qu’elles viennent de
France méridionale.
Gelis (Thaumatotypidea) saxtschii Ducli. — 5 9 provenant des environs
de Paris figurent dans la collection Sichel. Elles sont bien conformes à la
description que donne Ceballos de celte espèce, distincte des autres par sa
— 'J05
coloration brunâtre. — Ces exemplaires des environs de Paris sont plus
pâles que ceux de la région méditerranéenne, et le brunâtre passe au jau-
nâtre sur le thorax et les pattes. Funicule de 19-20 articles. Taille 2,5-
3 millimètres.
Gelis (Leptogelis) gravenhorsti Fonsc. [Ann. Soc. eut. France, i852,
p. hûS.) = Pezomachus [Gelis) separatus Sclimdk. (Op. Iclin., p. 969). —
Le type de Fonsc. est encore assez bien conservé et me paraît identique
au P. separatus Sclimdk. 11 est très voisin des deux autres espèces d e Lepto-
gelis décrites par Ceballoscl), mais celles-ci en diffèrent cependant par
I élongation des articles des antennes, l’ariolation du segment médian et la
longueur de la tarière.
Tête courte et large, très rétrécie derrière les yeux, en ligne presque
droite. 1er article du funicule sensiblement plus long que le 2\ 5e article
plus de deux fois plus long que large. (L’extrémité du funicule manque). —
Thorax comme chez les autres Leptogelis, divisé en deux parties profondé-
ment séparées. Carène du segment médian bien distincte, délimitant une
aire postérieure basse, divisée en trois par deux carènes longitudinales. —
ier tergitelong, étroit à l’extrémité et sans tubercules. Tergites 2-3 occu-
pant presque tout l’abdomen, très finement ponctués. Extrémité de l’ab-
domen très brillante. Tarière largement aussi longue que le corps.
Taille 3,5 millimètres.
Noir. Scape et articles 1-2 du funicule d’un roux clair. Thorax varié de
roux plus ou moins foncé, de brun et de noir, ces teintes étant assez
fondues et difficiles à définir. icr tergite d’un brun un peu plus clair.
Pattes brunes avec les tibias et les tarses plus clairs.
Le type provient de la région d’Aix-en-Provence.
Un autre exemplaire de cette espèce, provenant de Saint-Sever (Landes),
figurait dans la collection L. Dufour sous le nom de P. pulicarius F.
II diffère du 1er par le thorax, le ier tergite et les pattes entièrement roux
clair, mais la forme et la sculpture étant identiques de celles du type, celte
variété claire ne me semble pas spécifiquement distincte. La coloration de
ces parties est d’ailleurs également variable chez les autres espèces du même
sous-genre (cf. Ceballos).
Gelis (Leptogelis) ariasi Geb. — 2 9 capturées par M. Maneval aux
environs de Tence (Haute-Loire) et 1 9 capturée par M. Pigeot près de
Saintes (Deux-Sèvres) nous montrent que celte espèce, signalée par son
auteur en divers points de la péninsule ibérique et au Maroc, remonte au
moins jusqu’au centre de la France. — Thorax et ier tergite entièrement
d’un roux clair chez ces 3 exemplaires. ier article du funicule à peine plus
long que le 2e. 5e article à peine 2 fois plus long que large.
Eos, 1925,]). 1 55 et suiv.
— 206 —
Gelis gonatopina Ths. — 2 (imparfaitement caractéristiques, capturés
par M. Pigeot aux environs de Saintes (Deux-Sèvres), et un 3' provenant
de la collection de Gaulle, et trouvé à Maisons- Laffitte, près de Paris ,
indiquent que cette espèce vit aussi chez nous. Elle n était connue jusqu’à
présent que par les types provenant de Pile d’Oeland, dans la Baltique,
par une 9 signalée par Morley en Irlande et par un couple trouvé en
Espagne (Ceballos).
Le c? de Maisons-Laffitte, que de Gaulle avait envoyé à Morley pour
détermination est revenu , étiqueté par cet auteur : « Pezomachus occisimus
Frst. c? -? =festinans Gr.». — Cela est d’autant plus étonnant que Morley,
quoique ne connaissant pas le c? de G. gonatopina, en possède une 9 :
Le c? de occisima décrit par Frst. est plus grand et beaucoup moins
allongé que celui qui nous intéresse. Un caractère facilement mesurable
est l’élongation du 5e article du funicule : Frst. dit pour gonatopina : nkaum
î î/z mal so lang voie breil », alors que chez l’exemplaire de gonatopina
examiné, ainsi que chez nos 2 autres c? de cette espèce, il est largement
2,5 fois plus long que large. — Quant au G. festinans , c’est aussi une espèce
courte et trapue , bien différente de gonatopina.
Gelis wesmaeli Fonsc. (Ann. Soc. ent. France, i852, p. k3ü) = G. coe-
rulea Pfank. ( Deutsche Ent. Zeits., 191 à, p. i3i). — Les descriptions de
Fonscolombe, de Pfankuch et de Ceballos fixent parfaitement cette espèce,
dont l’abdomen bleu est caractéristique. — J’ai pu revoir les deux types
de Fodsc. , encore bien reconnaissables, et qui proviennent de la région
d’Aix-en-Provence. — Dans la collection Sichel se trouvaient aussi 2 9
typiques de cette espèce, l’une provenant des Landes et l’autre sans
étiquette. Chez tous ces exemplaires , ainsi que chez ceux de Pfank. et Ceb.,
les fémurs sont d’un brun noir. J’ajouterai que chez les nôtres, le funicule
est de 20 articles et la tarière un peu plus courte que les tergites 1 et 2
réunis.
Var. africana nov. var. — 9. Pattes entièrement d’un rouge clair.
Tarière égale aux tergites 1 et 2 réunis. Funicule de 19 articles. Abdomen
d’un bleu très vif. Au demeurant , semblable aux exemplaires typiques. —
Une 9 provenant d’Algérie (coll. Sichel).
Thaumatotypus billdpsi Brdzm. — 2 9 de celte espèce provenant des
environs de Paris (coll. Sichel) se trouvent au Muséum, et représentent cet
intéressant genre pour la France. Elles me semblent différer beaucoup des
Gelis du sous-genre Thaumatolypidae , en particulier par le 1 er article du
funicule, beaucoup plus long que tous les suivants. La découverte du c?
pourra seule nous montrer si le genre Thaumatotypus est valable, ou s’il doit
être réuni aux Gelis.
— 207 —
D’après le Professeur R. Cushman, le genre Thaumatotypus serait voisin
de Stilpnus Gr. , et devrait être rangé dans la tribu Stilpnini.
Itoplectis (Pimpla) maculator F. — Un d1 obtenu d’éclosion par
M. Maneval de Coleophora gryphipennella , à Tence (Haute-Loire).
Exetastes benoisti m. = Exetastes maürüs Desv. — Cette espèce n’était
connue jusqu’à présent que d’Angleterre. Sur le continent, je ne la vois
signalée nulle part, et Schmdk. lui-même, dans ses Opuscula Ichnen-
monologica, par ailleurs si complets, la passe sous silence (d’où mon
erreur). — L’espèce est répandue en France quoique rare. Dans la collec-
tion de Gaulle figurent 2 9 et 8 d1, capturés tous le même jour, à Fontai-
nebleau ( 1 5-1X-86 ) , et dans la collection Siebel plusieurs exemplaires,
dont 3 9 et 1 d obtenus d’éclosion de Segetia xanthographa.
Tryphon julviventris Fonsc. [Ann. Soc . Ent. France, 1 84g, p. 229).
= Psilosage fulviventris Fonsc. — Psilosage oranense Schmdk. ( Op.ichn
p.2370). — Le type de Fonsc., fort bien conservé, est un d, en tous
points identique de l’espèce de Schmdk. , qui doit donc disparaître. Celle-ci
est connue d’Oran, d’Espagne, de France méridionale, d’Alsace, et re-
monte, selon Habermehl (1), jusqu’en Allemagne du Sud.
W Konowia, 1926, p. 5.
(A suivre . )
Note sur le genre Thrombicula Berlese, igo5
par M. Marc André.
L. Bruyant (1909, C. R. Soc. Biol., LXVII, p. 207) avait admis que ia
larve d’Acarien, connue sous le nom de Rouget, Leptus autumnalis Shaw
(= Thrombiclium inopinatum Oud.), avait pour forme adulte le Microthrom-
bidium pusillum Herrn., car, en élevant des Rougets, il était arrivé à avoir
une nymphe unique qu'il avait cru pouvoir rapporter à cette espèce.
Cependant M. Oudemans, qui avait d’abord (1912, Zool. Jahrb. Syst.,
Suppl. XIV, p. 21) partagé cette opinion, l’avait ensuite rejetée (191 3,
Arch.f. Naturg., LXX1X, p. 1 27) : car, après un nouvel examen de l’unique
spécimen qui, conservé dans la glycérine, était en assez mauvais état, il
avait constaté que cette nymphe offrait des caractères ne permettant pas de
l’identifier au M. pusillum Herm.
En conséquence, M. Oudemans avait alors admis l'existence de deux
espèces distinctes : i° le Mi crothrombidium pusillum Herm., dont la larve
reste inconnue; 20 le Microthrombidium autumnale Shaw , dont la larve aurait
été le ff Leplusv autumnalis et dont on aurait connu seulement la nymphe,
mais non l’adulte.
Mais en 1916, M. Ludwig Kneissl (Zoo/. Anz., XLVI, p. 253), de
Munich, ayant réussi à élever des larves qu’il avait identifiées au T. inopi-
natum Oud. ( = Leptus autumnalis Shaw) a obtenu dix nymphes qu’il a re-
connues, avec surprise, comme appartenant an genre Thrombicula
Berlese, tqoô, et, d’après lui, c’est également à ce genre que l'on doit,
sans hésitation, rapporter la nymphe observée par Bruyant et figurée par
Oudemans (igi3, Arch. f. Naturg., LXXIX, pl. XII, fig. 1-6).
Ce Thrombicula est d’ailleurs différent de toutes les espèces jusqu’alors
décrites et doit prendre le nom de Thrombicula autumnalis Shaw.
Plus récemment, M. St. Hirst (1926, Ann. Appl. Biol., XIII, p. iho),
de son côté, a obtenu de l’élevage de larves s’identifiant aussi au Leptus
autumnalis, une nymphe qu’il rapporte également au genre Thrombicula,
tout en la regardant comme le type d’un nouveau sous-genre Neothrornbi-
cula.
Il lui semble d’ailleurs probable que le spécimen étudié par Bruyant et
Oudemans appartient à la même espèce qu’il convient, par conséquent,
d’appeler Thrombicula ( Neothrombicula ) autumnalis Shaw.
— - 209 —
Elle n’est donc connue jusqu’ici que par la nymphe , dont Kneissl a
donne' la brève diagnose suivante : Leniler rosea. Pilis in abdomine postico
longis. Oculis nullis (1). Tarsis anticis a i/3 longioribus quarn latis.
La forme adulte reste à découvrir et M. Hirst pense quelle habiterait les
nids de Mulots et de Campagnols.
Enfin, tout dernièrement, M. le I)‘ A. Methlagl (1928, Akad. Wiss.
Wien, n° 3, Sitzung von 26 Janner, p. 17), qui attribue au Thrombicula
autumnalis la généralité des cas de thrombidiose observés dans la Basse
Autriche (territoire de Fischau){2) par M. K. Toldt (1926, Wiener Min.
Wochenschr ., n° 3i, p. 2) rapporte également au genre Thrombicula , sous
le nom de T. Desaleri n. sp., la larve qui cause cette maladie dans le Tyrol
méridional (massif du Schlern); mais, dans aucun cas, il n’a pu réussir à
trouver la forme adulte correspondante (3).
La première forme observée qui doit être rapportée au genre Thrombi-
cula fut le Trombidium coarctatum Berlese (1888 , Bull. Soc. Entom. ltal.,
XX, p. 179, pl. V, fig. 5) de l’Amérique du Sud, qui se distinguait par la
configuration toute spéciale de l’abdomen présentant un étranglement bien
marqué immédiatement après les épaules.
En 1899 (in Canestrini, Prospet. Acarof. Ital. , VIII, p. 975), Buffa
décrivit un Trombidium Canestrinii, des Alpes du Trenlin, qui, bien que
figuré insuffisamment , offrait la même forme de l’abdomen.
En 1905 (Acari nuovi, Manipulus IV, Rediall, p. i55), Berlese fit
connaître une espèce de Java présentant également cette constriction sous-
humérale et il la prit pour type d’un genre nouveau, sous le nom de
Thrombicula minor.
Bien qu’aberrant, ce genre appartient au groupe des Thrombidiidæ supé-
rieurs, caractérisés par leur pilosité compliquée formée d’organes appendi-
culaires plumiformes.
W La présence d’yeux avait été indiquée par Bruyant, mais ils n’avaient pu
être distingués par Oudemans : Hirst est d’accord avec Kneissl pour affirmer
qu’ils font complètement défaut.
W Le Dr Methlagl avait d’abord (1926, in Toldt, loc. cit., p. 6) cru qu’il
s’agissait du Microthrombidium Farenholzi Oudemans (191a, Zool. Jahrb. ,
Suppl. XIV, p. 235): le T. Desaleri se place entre cette espèce et le T. autum-
nalis.
Dans un cas unique de la Basse Autriche, à Gaaden près Vienne,
M. Methlagl a observé, outre le T. autumnalis, une forme constituant un
nouveau genre, Polydiscia squamata , n. sp. , qui est un autre agent de thrombi-
diose.
Le Thrombidium akamushi Brumpt, qui détermine au Japon la maladie
de Kédani, est également un Thrombicula (1919, Hatori, Ann. Trop. Méd.,
Liverpool, XIII, p. 2 h 1 . )
— 210 —
Les Thrombicula sont caractérisés :
i° Par leur très petite taille, leurs dimensions étant environ celles des
Microthrombidium ;
2° Par la forme en 8 de leur abdomen, due à ce qu’il est divisé en
deux parties par un profond sillon situé en arrière des épaules;
3° Par le faible développement des yeux , dont il n’existe au maximum
qu’un seul de chaque côté, mais qui souvent peuvent totalement man-
quer ;
4° Par leur couleur blanche ou tout au plus légèrement rose, ce qui
les distingue de tous les autres Thrombidiidæ d’un rouge plus ou moins
vif.
Ce sont des animaux à mouvements lents qui vivent cachés dans des
retraites au-dessous de la surface du sol (sous les pierres, les troncs d’ar-
bres, dans les terriers de petits Mammifères, dans les fourmilières).
De nombreuses formes extra-européennes ont été rangées dans le genre
Thrombicula :
Japon : le T. akamushi Brumpt (1910) et les T. pallada , palpalis ,
intermedia, scutellaris Nagayo, Miyagawa, Milamura, Tamiya, Tenjin
(192i).
Indes Orientales : à Java, les T. minor Berlese (1905) et mediocris Ber-
lese (1912); à Sumatra, les T.Keukenschrijveri, rara et deliensis Walch
(1924-1925).
Amérique du Nord : aux Etats-Unis [New-Jersey, Pensylvanie, Mary-
land, Virginie, Floride, Louisiane, Texas, Missouri, Iowa, Kansas], le
T. irritans Biley (1873) \ — thalzahuatl Murray (1877) = Alfreddugesi
Oudemans (1910) = cinnabaris Ewing (1920) = similis Hirst (1922)],
avec une variété tropica au Venezuela; dans le Wisconsin, le T. splendens
Ewing (iqi3); au Texas, le T. dentata Ewing (1925).
Amérique centrale : à Saint-Domingue, le T. insularis Ewing (1925);
à Panama, les T. panamensis et Alleei Ewing (1926-1926),
Amérique du Sud : au Brésil, le T. brasiliensis Ewing (ig25)(1); au
Pérou, le T. peruviana Ewing (1926); dans la République Argentine, le
Paraguay et le Chili, le T. coarctata Berlese (1888) (S).
W La larve du Brésil décrite sous le nom de Microthrombidium Gôldii Oud.
a été rapportée également au genre Thrombicula par Ewing (1925) et il doit
probablement en être de même pour d’autres formes larvaires rangées par Oude-
mans (1912) dans le genre Microthrombidium Haller.
(2) Tout récemment (1926), M. Ewing vient de signaler un T. hylœ qui
est parasite sur un Hyla américain.
— 211
En Europe, trois espèces seulement ont été signalées jusqu’ici :
T. Cdnestrinii Buffa (1899) : Alpes du Trentin [Buffa, Berlesej et
Bavière [Kneissl] ;
T. formicarum Berlese (1910) : Hollande [Wassmann] et Bavière
[Kneissl] ;
T. autumnalis Shaw (1806), dont on ne connaît que la forme nym-
phale : France [Bruyant], Allemagne [Kneissl] et Angleterre [Hirst].
En France, aucun Thrombicula adulte n’a encore été découvert et je
serais très heureux si les naturalistes s’occupant de la faune des terriers de
petits Rongeurs (Mulots, Campagnols) ou Insectivores (Taupes) voulaient
bien me faire parvenir, au Muséum, les Thrombidions qu’ils pourraient
rencontrer.
• Note sur un Coralliaire du genre Desmophyllum,
PAR M. L. JoUBIA.
L’entrée au Muséum de la collection Risso m’a permis de résoudre un
petit problème de nomenclature et de priorité relatif à une espèce du genre
Desmophyllum.
Ce genre contient plusieurs espèces, dont l’une fort connue, D. crista-
galli M. Edwards et Haime, est cosmopolite et abyssale: on la trouve no-
tamment sur les câbles télégraphiques sous-marins.
Risso (2), dans son histoire naturelle de Nice a décrit sommairement,
en 1826, un coralliaire qu’il nomma Caryophyllia fasciculata, sans nom
d’auteur; à la suite d’une très courte diagnose il donne, en une seule ligne
et en abrégé, des références bibliographiques relatives à Gualtieri, Esper
et Lamarck (1). Pour ce dernier auteur il s’agit du tome 2, p. 2 24, n° 4,
des animaux sans vertèbres de 1916.
Or Lamarck donne une liste d’auteurs qui l’ont précédé, Linné, Ellis et
Solander, Esper, Lamouroux, Quoy et Gaymard, Ehrenberg; tous ces
vieux auteurs, et d’autres encore auxquels ils renvoient eux-mêmes
(Pallas, Rumphius, Seba, etc.), décrivent ou figurent aux passages indi-
qués par ces références, divers coraux plus ou moins reconnaissables qui
appartiennent vraisemblablement, autant du moins qu’on peut en juger,
aux deux genres Galaxea et Cladocora, mais qui n’ont certainement rien
à voir avec les genres Caryophyllia et Desmophyllum. Milne Edwards et
J. Haime , après les avoir rangés d’abord dans le genre Sarcinula ( 3 ) les
ont ensuite rattachés au genre Galaxea (4). Les diagnoses de tous ces
auteurs, sauf les derniers (4) sont tellement vagues , brèves et obscures,
conformément aux habitudes de leur temps, que Lamarck pouvait s’y
tromper et l’on se demande sur quoi il a pu se baser pour réunir tout cela
sous le nom de Caryophyllia fasciculata.
Or en examinant les deux échantillons de la collection Risso (Fig. 1) qui
ont servi à cet auteur à rédiger en 1826 sa description de Caryophyllia
fasciculata j’ai pu me rendre compte qu’ils appartiennent sans aucun doute
à une espèce du genre Desmophyllum ; il convient dès lors de changer le
nom du genre et de transformer Caryophyllia fasciculata en Desmophyllum
fasciculatum (Risso) 1826. La paternité doit en revenir à Risso puisque
dans la liste bibliographique des vieux auteurs et de Lamarck et dans la
description même de ce dernier, aucun caractère ne se rapporte au genre
Caryophyllia ; l’espèce fasciculata n’est basée sur rien autre chose que sur
des assimilations bibliographiques manifestement inexactes. Cependant
Fig. 1. — Echantillon type de Risso (Collection du Muséum),
grossi deux fois.
Risso a conservé cet adjectif pour son espèce, et maintenant que son échan-
tillon type est retrouvé il est possible de savoir d’une façon précise à quel
animal il l’attribue.
L’échantillon auquel Lamarck renvoie dans sa description n’existe pas au
Muséum, et d’autre part son énumération des caractères est tellement
brève, imprécise et incomplète quelle peut s’appliquer à une foule de
Coralliaires des plus divers. Risso a admis de confiance le nom d’espèce de
Lamarck sans se rendre compte qu’il ne correspondait ni à la diagnose de
Lamarck, ni à aucun des coraux signalés dans les ouvrages de ses devan-
ciers qu’il cite dans sa bibliographie.
Eu 1861, Duchassaing et Michelotti (5) décrivirent dans les Mémoires
de l’Académie de Turin un coralliaire provenant des Antilles qu’ils nom-
mèrent Desmophyllum Rusei ; leur description est très sommaire mais énu-
mère cependant quelques-uns des caractères les plus saillants , accompagnés
d’une petite figure insuffisante. Dans un supplément (6) à ce mémoire
paru en 1866 dans le même périodique, ils n’apportent aucun élément
— 214 —
nouveau de détermination , mais ils corrigent d’abord une erreur de
figure, et changent ensuite ie nom de Rusei en Riisei. Un échantillon type
fut déposé par les auteurs au Musée de Turin; il y fut examiné en 1907
par Vaughan (8) qui constata la présence d’une columelle; il en conclut
que ce polypier n’appartient pas au genre DesmophyUum et le considéra
comme étant probablement une espèce du genre Cyathoceras.
Or il existe au Muséum de Paris un échantillon de DesmophyUum , donné
par Duchassaing , de la même provenance (Antilles); il consiste en deux
petits individus , ayant environ 1 centimètre de long, qui sont incontesta-
blement du genre DesmophyUum; ils répondent à la description de Duchas-
saing pour le D. Rusei. J’ai constaté en outre qu’ils ne diffèrent pas du
D. fasciculatum (Risso) 1826. Ils ne possèdent pas de columelle et par
conséquent ne tombent pas sous le coup de la juste critique que Vaughan
a faite du type de Turin. Il me paraît probable que l’échantillon de Paris
est le véritable type de Duchassaing et que celui de Turin est le produit
d’une erreur d’étiquetage.
En 1880, Pourtalès (7) a publié dans un travail d’ensemble la descrip-
tion d’un coralliaire recueilli aux Antilles, à 5 stations différentes, entre
160 et 220 mètres; il Ta nommé DesmophyUum Riisei Duchassaing et en
a donné une bonne figure (Fig. 2) d’un petit groupe d’individus ayant 2
à 3 centimètres de haut. Cette figure se rapporte exactement aux échan-
tillons originaux de Risso que j’ai examinés, ainsi qu’à ceux de Duchas
saing de la collection du Muséum. Comme je pense que la priorité revient
à Risso il faut changer les noms spécifiques de Duchassaing ( Rusei 1801
+ Riisei 1866) et de Pourtalès ( Riisei 1880) en fasciculatum (Risso)
1826.
Il existe au Muséum deux autres échantillons dont l’étiquette porte
DesmophyUum Riisei Duchassaing; iis ont été déterminés par H. de Lacaze
Duthiers; l’un provient du voyage de ce naturaliste en Tunisie-Algérie; il
— 215
est, daté de la Galle 1 863 ; l’autre provient de l’exploration de l’Algérie
par Deshayes. Ces deux échantillons , vu les faibles moyens de dragage
dont disposaient ces savants, ne peuvent pas venir d’une profondeur
supérieure à 120 ou i3o mètres au maximum. Le second échantillon
(Fig. 3 et 4) est fort intéressant; il comprend une cinquantaine de calices,
Fig. 3.' — Échantillon dragué par Deshayes sur les côtes d’Algérie
y .-I (grossi deux fois).
de 1 millimètre jusqu’à 25 millimètres, tous implantés sur une lame
basilaire encroûtante revêtant une roche. La détermination est exacte,
mais le nom spécifique doit, d’après ce qui précède, devenir Desmophyllum
fasciculatum ( Risso ).
Enfin en 191 3, Doderlein (9) a décrit une nouvelle espèce, trouvée à
la station de Naples , à laquelle il a donné le nom de Desmophyllum gasti.
La description très détaillée qu’il en a publiée, l’examen de ses photogra-
phies et d'échantillons provenant de Naples , ne me laisse pas de doute sur
l’assimilation qui doit être faite de l’espèce de Doderlein avec le D. fascicu-
latum de Risso , Pourtalès , Duchassaing. Il faut donc faire de Desmophyllum
gasti Doderlein un simple synonyme de D. fasciculatum Risso , ancien Rusei
de Duchassaing.
J’ajoute enfin que Vaughan (9) 1907, considère les espèces de Duchas-
saing ( D . Rusei et Riisei) et celle de Pourtalès comme synonymes de
— 216 —
/). cristagaUi Mil ne Edwards Haime. Je ne suis pas de son avis sur ce
point. Les échantillons originaux de ces espèces et les nombreux individus
de tous âges du D. crista galli que j’ai examinés me font penser que l’assi-
milation de Vaughan n’est pas justifiée; les jeunes crista galli de même
taille que les fasciculatum n’ont pas le même aspect. Ces deux espèces ont
une large distribution géographique , mais ce n’est pas une raison suffi-
Fig. h. — Calices de l’échantillon de Deshayes (grossis cinq fois).
santé pour qu’elles soient identiques. De plus cmta galli est abyssal et
jamais littoral, tandis que fasciculatum est littoral et, jusqu’à présent, n’a
jamais été trouvé dans la zone abyssale.
Comme suite à la discussion qui précède on peut établir ainsi la dia-
gnose de Desmophyllum fasciculatum (Risso).
Colonies constituées par des calices étroits s’élevant soit isolément sur
une lame calcaire blanche incrustante où ils ont bourgeonné, soit sur la
muraille ou sur le bord d’autres calices; ceci leur donne l’aspect d’un petit
buisson, bien qu’il ne se soit pas produit par ramification mais par fixation
accidentelle de larves.
Calice étroit, droit ou courbé, très profond, sans columelle; s’élargit
peu en grandissant, mais, quand il a pris sa taille adulte, tend à s’évaser,
tantôt brusquement en pavillon de trompette, tantôt en forme de verre à
boire. Ouverture circulaire ou légèrement ovale chez les plus grands.
Ceux-ci atteignent o5 millimètres, la plupart reste à 20 millimètres; l’ou-
— 217 —
verture atteint 5 millimètres de diamètre. Certains calices renversent un de
leurs bords plus que les autres ce qui détruit la symétrie des systèmes de
septes. Sur la lame encroûtante on distingue de très petits calices se formant
par blastogénèse.
Muraille pourvue de côtes correspondant aux septes , ne descendant pas
jusqu’à la base. Les plus fortes côtes correspondent aux plus grandes septes.
La surface est grenue.
Septes disposés en 4 cycles, constituant 6 systèmes. Mais les septes du
4" cycle n’apparaissent que dans les plus grands calices et ne semblent pas
se trouver dans tous les systèmes ; les 6 septes principaux dépassent large-
ment le calice mais n’arrivent pas à l’axe.
Ceux du 2e cycle sont moins grands, ceux du 3e peu saillants; quand
ceux du 4* cycle existent, ils sont extrêmement restreints. Les septes sont
minces et bien séparés les uns des autres; ils s’enfoncent verticalement
dans la profondeur du calice et ne se rencontrent que très loin de l’ori-
fice.
Distribution géographique : Nice, Algérie, Naples , sur le plateau conti-
nental , Antilles.
BIBLIOGRAPHIE.
(î) 1816 Lamarck J. Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, t. II,
p. a 2 6.
(a) 1826 Risso A. Histoire naturelle des principales productions de l’Europe
méridionale et particulièrement de celles de Nice et des Alpes-Maritimes
t. V, p. 353.
(3) 1848 Milne Edwards H. et Haimb J. Recherches sur les Polypiers;
monographie des Turhinolides. Ann. Sc. nat. Zool. (3), t. IX, p. a53.
(4) 1857 Milne Edwards H. et Haime J. Histoire naturelle des Coralliaires ,
t. II, p. 76.
Müséüm. — xxxiv.
i5
— 218 —
(5) 1861 Ddchassajsg et Michelotti. Mémoire sur les coralliaires des Antilles.
Mem. R. Accademia Sci. Torino (a) XLX. 1861 ( Desmophyllum Rusei.)
(6) 1866 Duchassaing et Michelotti. Supplément au mémoire sur les coral-
liaires des Antilles, Mémoire de R. Accademia de Torino (a), t. XXIV.
7) 1880 Pocrtalès L. F. Report on the corals and Antipatharia (Reports on
the results of dredging by St. Blake). Rull. Mus ■ Compar. Zoology Cam-
bridge, t. VI, n° 4, p. 106, pl. I, fig. i4.
(8) 1907 Waïlabd Vaeghan. Recent madreporaria of the Hawaïan Islands and
ÿ Laysan. Smithsonian Institution. Bull. n° 59, p. 67.
(9) Dôdebleib L. Die Steinkorallen aus dem Golf von Neapel. Mitt. Zool. Sta-
tion zu_Neapel. T. XXI, n° 5, p. io5.
219 —
Les Peignes de la mer Roüge
( d’après les matériaux recueillis par le Dr Joüsseaumb ),
PAR M. Ed. Làmy.
(Fin. )
Ghlamys (Pallium) plica Linné.
Vaillant (1 865 , Joum. de Conchyl., XIII, p. 112) et Issel (1869, Malac.
Mar Rosso, p. 372) ont assimilé la figure 6 de la planche t3 de Savigny
à YOstrea plica Linné (1768, Syst. Nat., éd. X, p. 697), nommé Pecten
plicatus par Ghemnitz ( 1 78 4 , Conch. Cab. , VII , p. 292 , pl. 62 , fîg. 598 a-b)
et signalé également de la mer Rouge par Mac Andrew (1870, Ann. Mag .
N. H., 4e s., VI, p. ^9), E. A. Smith (1891, P. Z. S. L., p. 434) et
Shopland (1896, Joum. Bombay Nal. Hist. Soc., X, p. 18).
ffHab. — Suez, Aden; celte espèce, assez variable de forme, de taille et
de coloration, ne me paraît pas très abondante dans la mer Rouge. C’est
avec raison que Rüppell (1839, Sowerby, Conchol. Man., p. 37) a créé
pour elle le genre Decatopecten qui se distingue facilement des autres
groupes de Pecten par les dents saillantes qui se trouvent sur la charnière,
de chaque côté de la fossette ligamentaire.» (Dr J.)
Mais le P. plica avait déjà reçu de Schumacher (1817, Essai nouv. syst.
habit. Vers lestacés, p. 120) le nom générique Pallium, qui a la priorité.
Le P. Jlabelloides Reeve (i852, Conch. Icon., pl. IV, fig. 21 a-b) a été
signalé de la mer Rouge par Shopland (1896, loc. cit., p. 18) : le
Dr Jousseaume croit que ff cette forme n’est qu’une simple variété du
P. plica ».
Pecten (Eüvola) erythræensis Sowerby.
Le Dr Jousseaume a rapporté les figures 9 1- 4 de la planche 1 3 de Savigny
au P. erythræensis Sowerby (1847, Thés. Conch., I, p. 49, pl. XVIII,
fig. 1 63-i 64) signalé de la mer Rouge par Mac Andrew (1870, Ann. Mag.
Nat. Hist., 4e s., VI, p. 449) et, avec cet auteur, il admet comme syno-
nyme le P. filos us Reeve. (1 85a , Conch. Icon., pl. XI, fig. 42) mentionné
de la mer Rouge par Sturany (1899. Denkschr. K. Akad. Wien, LXIX,
p. 290); puis il ajoute :
«Ces figures 9 de Savigny ont été assimilées par Vaillant ( 1 865 , Joum.
1 5.
de Conchyl., XIII, p. m) et par Issel (1869, Malac. Mar Rosso, p. 373)
au P. médius Lamarck (1819, Anim. s. vert., VI, 1" p. , p. i63), qui vit
en Nouvelle-Zélande (1). Bien que la forme de la mer Rouge soit plus petite,
avec une coloration différente , et qu'il soit toujours facile de la distinguer,
elle pourrait bien n’être qu’une variété de l’espèce Néo-Zélandaise ; mais
celte question ne pourra être tranchée que par l’étude comparative des ani-
maux.
tfHab. — Suez : j’ai recueilli, entre autres exemplaires, un individu
unicolore, dont la coquille d’un blanc pur ne présente aucune trace de ma-
cules.
«Le P. ziczac L. [type de la section Euvola Dali] a été signalé par Reeve
(1802, Conch. Icon., pl. VI, fig. 29) dans la mer Rouge : comme aucun
explorateur n’y a rencontré celte espèce, il est probable que cet auteur a
été induit en erreur.» (Dr J.)
Peddm spondyloidedm (Chemnitz) Gmelin.
L'Ostrea spondyloidœa Chemnitz (1785 , Conch. Cab.,Ylll , p. 28, pl. 72,
fig. 669-670; 1791, Gmelin, Syst. Nat., éd. XIII, p. 3335) a été signalé
de la mer Rouge par Mac Andrew (1870, Ann. Mag. Nat. Hist., h* s.,
VI, p. 45o) et par Shopland (1896, Journ. Bombay Nat. Hist. Soc., X,
P- *9)-
ffHab. — Aden, Obock, Djibouti : dans les madrépores. Les individus
que l’on rencontre sont, en général, de petite taille et sujets à de nom-
breuses différences : certains sont étroits, d’autres plus larges que longs,
et il en est de déjetés en arrière ou latéralement. Gomme toutes les espèces
qui vivent dans les anfractuosités madréporiques et dont la coquille est peu
résistante, les Pedutn sont obligés de suivre les irrégularités de développe-
ment de la masse madréporique' qui les contient; aussi ne trouve-t-on
jamais deux individus semblables.» (Dr J.)
W Dali et Simpson (1902, Bull. U. S. Fish. Comm., XX [1900], p. 465) ont
rapporté également au P. médius une coquille des Antilles.
— 221
Les Solénidés de la mer Rouge
( d’après les matériaux recueillis par le Dr Jousseaume),
par M. Ed. Lamy.
Le D1 Jousseaume a recueilli dans la mer Rouge huit représentants de
la famille des Solenidæ : quatre Solen, un Siliqua, un Cultellus et deux
SolenoCurtus.
Solen truncatus Wood.
Le Solen truncatus Wood (i8i5, Gener. Conchol., pi. 26, fig. 3) a pour
synonymes, d’après le Dr Jousseaume, le S. ceylonensts Leach (181 4, Zool.
Miscell., I, p. 22 , pl. 7 ) et le S. intermedius Koch (1847, Philippi, Abbild.
Gonch., Solen, p. 2 , pl. I, fig. 5), qui est une coquille figurée par Chem-
nitz (1782, Conch. Cab., VI, p. 43, pl. IV, fig. 28) comme variété du
S. vagina L.
Celte espèce de Ceylan, à coquille droite, jaunâtre, rayée de pourpre,
a été signalée delà mer Rouge par le Dr Jousseaume (1888, Mém. Soc. Zool.
France, I, p. 198), Caramagna (1888, Bull. Soc. Malac. Ital., Xlll,
p. n3), E.-A. Smith (1891, P. Z.S. L., p. 428), Shopland (1896,
Journ. Bombay Nat. Hisl. Soc.,\, p. i4) etSturany ( 1899, Exp. «Pola» ,
Lamellibr. Roth. Meer., Denkschr. K. Akad. Wiss. Wien, LX1X, p. 276).
Hab, — Aden.
Solen digitalis Jousseaume.
Issel (1869, Malac. Mar Bosso, p. 5o [note]) a indiqué qu’à Suez
existe une espèce appartenant au groupe du S. vagina L.
Le Dr Jousseaume fait, à ce sujet, la remarque suivante: «Le S. vagina,
que des auteurs ont signalé comme habitant la mer Rouge, n’a été trouvé
par aucun explorateur: ne serait-ce pas la coquille que j’ai décrite (1891,
Le Naturaliste, i3e ann. , p. 1 83 ) sous le nom de S. digitalis?»
Cette espèce possède une coquille cylindrique recouverte d'un mince
épiderme brillant d’un vert olive clair.
Elle a été citée par Shopland (1902, Proc. Malac. Soc. London, V,
p. 177) sous le nom de S. dactylus Jouss. et c’est peut-être la même
forme que cet auteur a signalée sous l’appellation de S. Gouldi Conrad.
crHab. — Aden : abondant sur la plage sableuse qui se trouve en dehors
de la presqu’île. n (Dr J.)
i5. .
— 222
Solen cvlindraceüs Hanley.
Le Solen cylindraceus Hanley (1 84 3 , P. Z. S. L., p. 101; i856, Cai.
Rec. Biv. Sh., p. 537, pl. 12, fig. 4i), d’habitat non indiqué, est une
coquille linéaire, droite, d’un blanc teinté de pourpre.
Le Dr Jousseaume a tr rencontré un individu de S. cylindraceus qui
répond par ses dimensions, sa forme et sa coloration à la description du
Solen aspersus Dunker (1861 , P. Z. S. L., p. 4 20; 187 4, Sowerby,
in Reeve, Conch. Icon., XIX, Solen, pl. VII, fig. 33 a-4)», forme Austra-
lienne signalée du golfe de Suez par Mac Andrew (1870, Ann. Mag. Nat.
Hist., 4 e s., VI, p. 445).
D’autre part, Philippe (1847, Abbild. Conch., p. 6, pl. II, fig. 2) a
rapporté au Solen corneus Lamarck (1818, Anim. s. vert., V, p. 45 1;
i84i, Delessert, Rec. Coq. Lamarck, pl. 2, fig. 2), de Java, une coquille
de la mer Rouge et cette identification avait été acceptée par Vaillant
y 1 8 6 5 , Journ.de Conchyl., XIII, p. 121), Issel (1869, Malac. Mar Rosso,
p. 5o), Mac Andrew (1870, Ann. Mag. Nat. Hist., 4“ s., VI, p. 445),
Jousseaume (1888 , Mcm. Soc. Zool. France, I, p. 198), Shopland (1896
Journ. Bombay Nat. Hist. Soc., X, p. 1 4 ) ; mais, dans ses notes manu-
scrites, le Dr Jousseaume dit: «■ Je crois que Philippi a fait figurer sous le
nom de corneus une variété du S. cylindraceus. »
Hab. — Aden, Obock, Djibouti.
Solen Lischkeands Dunker.
Dunker (1 858 , Novit. Conchol., p. 70 , pl. XXIV, fig. 1) a décrit sous le
nom de Solen Lischkeanus une espèce de la mer Rouge à valves très légère-
ment courbées, minces, transparentes d’un blanc laiteux.
rrHab. — Suez ; je n’ai trouvé cette espèce que rejetée parla mer sur la
plage de l’Ataka: elle y est rare; presque toujours les valves sont séparées
et en mauvais état.» (Dr J.)
SlLIQUA POLITA VVood.
Hanley (i842, Cat. Rec. Biv. Sh., p. i4) a indiqué de la mer Rouge le
Solen politus Wood (1828, Suppl. Index Testac., pl. I, fig. G), de couleur
lilas ou fauve avec quatre rayons blancs.
Chez tous les exemplaires déterminés Machærapolita Wd. par le Dr Jous-
seaume, on observe, sur chaque valve, en arrière du sommet, une région
dorsale déprimée séparée du reste de la coquille par une arête tranchante.
C’est évidemment cette espèce qui a été désignée sous le nom de M. ra-
diata L. par Caramagna (1888, Boll. Soc. Malac. Ital., XIII, p. n3) et
sous celui de M. japonica Dkr. par E.-A. Smith (1891, P. Z. S. L.,
— 223 —
p. ^29), Shopland (1902, Proc. Malac. Soc. London, V, p. 177) et Stu-
rany (1899, Exp. «Pola», Lamellibr. Roth. Meer., p. 276): E.-A. Smith
affirme, en effet, que chez ce M. japonica d’Aden il existe également une
ride en forme de carène qui définit l’aréa dorsale: au contraire, d’après le
Dr Jousseaume «le véritable M.japonica Dunker [Aulus] (i86i,P.Z.iS.L.,
p. 426) du Japon se distinguerait par l’absence de cette arête» (I).
Hab. — Aden : très abondant.
Cultellus cultellus Linné.
Mac Andrew (1870, Ann. Mag. Nat. Hist., 4e s., YI, p. 445) a assi-
milé au Cultellus marmoratus Dunker (1861, P. Z. S. L., p. 423; 1882,
Index Moll. Mar. Japon., p. 174, pl. VII, fig. 24), des Philippines et du
Japon , une coquille de la mer Rouge.
Il s’agit de l’espèce qui a été figurée par Savigny (1817, Planches Moll.
Peser. Égypte, pl. 7, fig. 9 î-S) et qui a été rapportée par Caramagna
(1888, Boll. Soc. Malac. Ital., XIII, p. n3), Shopland (1902, Proc.
Malac. Soc. London, V, p. 177), Sturany (1899, Exp. « Pola », Lamellibr.
Roth. Meer., p. 276), Pallarv (1926, Explic. planches Savigny , Mém. Inst.
Egypte, XI, p. 99) au Solen cultellus Linné (1758, Syst.Nal., ed. X,
p. 67 3).
Hab. — Suez, Massaouah, Aden: rare.
Solenocdrtus (Azor) coarctatus Gmelin.
Le Solen coarctatus Gmelin (1791, Syst. Nat., ed. XIII, p. 3227) a été
établi sur une figure de Chemnitz (1782, Conch. Cab., YI, p. 62, pl. YI,
fig. 45) qui représente une coquille des îles Nicobar.
Il a été signalé de la mer Rouge par Mac Andrew (1870, Ann. Mag.
Nat. Hist., 4* s., VI, p. 445) et par Sturany (1899, Exp. «Pola» , Lamel-
libr. Roth. Meer., p. 2 6o)(s).
Hab. — Aden , Djibouti.
Solenocurtus (Macha) australis Dunker.
Une coquille de la rade de Suez a été assimilée par Issel (1869, Malac.,
M II est à noter que l 'Aulus japonicus n’est mentionné par Dunker ni dans ses
Novitates Conchologicæ (i858), ni dans son Index Molluscorum Maris Japonici
(1882) et qu’il n’est pas non plus cité par Lischke (1871, Japan. Meer. Conch,.,
II, p. ia4) qui mentionne comme seul Aulus japonais VA. pulchellus Dkr.: aussi
M. Pilsbry (1 8g5 , Cat. Mar. Moll. Japan coll. Stearns, p. 121) a-t-il pu se demander
si à ce dernier n’était pas identique le japonicus.
W M. J.-C. Melvill (1898, Ann. Mag. Nat. Hist., 7' s. ,1, p. 202, pl. XII,
fig. 9) a décrit, comme forme d’estuaire, un Novaculina xyreces d’Aden.
— 224
Mar Rosso, p. 5i) au Solen strigilatus Linné (1758, Syst. Nat., ed. X,
p. 673).
D’après le Dr Jousseaume, «cette foPme que l’on trouve presque toujours
décolorée est le Macha australis Dunker (1861, P. Z. S. L., p. 4s 4) qui se
distingue du strigilatus par la ténuité de ses stries» et que Sowerby
(i874, Reeve, Conch. Icon., pi. II, fig. 10) indique d’Australie (Moreton
Bay).
De son côté, M. Sturany (1899, Exp. « Pola-n , Lamellibr. Roth. Meer.,
p. 260, pl. I, fig. i-4) a décrit sous le nom d eSolecurtus subcandidus une
petite forme draguée dans le golfe d’Akaba.
Hab. — Suez , Aden : rare.
— 225
Contribution à l’Étude anatomique de quelques espèces de Mitres
DE LA PRESQU’ÎLE DE NoUMEA,
Par M. Jean Risbec,
Attaché ad laboratoire des prodüctions coloniales d’origine animale
DD MüSÉDM.
(Fin.)
Mitra lücülenta Reeve.
Espèce assez commune à Nouméa, mais de très petite taiile. Longueur
de la coquille : 6 millimètres en moyenne.
Coquille. — L’ensemble de la coquille est ramassé, le dernier tour est
un peu plus long que la moitié de l’ensemble. On observe généralement
6 tours régulièrement décroissants. On voit quelques côtes transversales
peu marquées, quelquefois complètement effacées. La couleur est noire,
mais il y a des bandes jaune clair hélicoïdales. La columelle a 3 plis
obliques. La bouche est un peu évasée en avant, rétrécie en arrière. La
couleur à l'intérieur montre les mêmes bandes noires et jaunes qu’à l’exté-
rieur.
Aspect de l’animal vivant. — Le pied est très large, couvrant presque
toute la surface de la coquille. Il est élargi, tronqué en avant avec deux
angles latéraux un peu aigus, atténué en arrière en pointe mousse. Sa
couleur est d’un gris très foncé avec une bordure jaune tout autour. Le
siphon est noir, les tentacules, très effilés, sont alternativement noir et
blanc. Les yeux sont situés vers la base du tentacule du côté externe.
Cavité palléale. — Dans la cavité palléale la partie gauche est occupée
par la branchie très large et l’osphradie assez réduite, sa longueur étant
à peine le tiers de celle de la branchie. A droite est le tube digestif accolé
à l’utérus très développé. La glande muqueuse occupant la partie médiane
est de couleur verdâtre. Le manteau est de couleur jaunâtre, jaune plus vif
et un peu verdâtre à droite dans la région du rectum , marron à gauche
dans la région osphradiale.
Appareil digestif. — La trompe est relativement assez faible. Sa lon-
gueur n’excède pas celle de l’œsophage depuis sa base jusqu’au système
— 2126 —
nerveux central. Elle est de couleur jaune verdâtre. La bouche donne
entrée dans un vestibule très court dans lequel débouchent l’orifice œso-
phagien et l’orifice du bulbe. Le diamètre de cet orifice est deux fois plus
grand que celui de l'œsophage et le bulbe est ici assez important. Il a la
forme d’un œuf et le bulbe radulaire fait saillie en arrière. Les parois laté-
rales supportent deux mâchoires très allongées. La radula est assez variable.
Elle est toujours de formule 1 . 1 . \ . La dent latérale est un simple crochet.
La dent centrale décrit un arc plus ou moins accentué. Elle présente 1 1 à
i3 denticules sub-égaux. Généralement on trouve dans la région centrale
un denticule plus grand que les autres, même lorsque le nombre des den-
ticules est de 12. Il arrive que la partie médiane de la dent centrale est
occupée par un espace inerme, la dent présentant à droite et à gauche de
cette zone lisse 6 denticules. Les denticules ménagent toujours vers les
bords extrêmes une zone lisse plus ou moins développée , parfois un peu
arquée.
La région du système nerveux central est recouverte par des glandes
salivaires très développées et l’œsophage se renfle en arrière du collier en
un jabot bien plus développé que celui de M. microzonias. Avant dissection
on ne voit qu’une masse indécise jaune verdâtre clair se continuant en
arrière par d’épaisses circonvolutions d’où s’isole un canal en cul-de-sac. En
isolant les différentes parties de cet ensemble on voit que le jabot a ses
parois épaissies latéralement en 2 masses destinées sans doute à broyer les
aliments. En avant, à droite et à gauche viennent aboutir deux glandes
translucides, très courtes, piriformes, allongées, et dont toute la longueur
n’excède pas celle du jabot. A peu près au même niveau débouche dorsale-
ment et très largement le canal évacuateur d’une grosse glande salivaire
très épaisse et qui décrit de nombreuses circonvolutions. Après sa sortie
de la cavité céphalique le tube digestif décrit une anse avec un renflement
stomacal. Le foie est disposé en deux lobes.
Conclusions.
L’étude des 5 espèces de Mitres que je présente ici est insuffisante pour
permettre d’établir dans ce groupe des divisions certaines : elle montre,
en tout cas, que cette famille, créée à la suite d’études effectuées sur des
coquilles vides, ne renferme pas actuellement des espèces dont l’organisa-
tion est uniforme. Les différences portent surtout sur la conformation de
la région antérieure du tube digestif, tandis que les autres présentent peu
de différences essentielles. Cette constance relative des appareils reproduc-
teurs, du foie, du rein, du système nerveux même, se poursuit en somme
dans tout le groupe des Prosbranches Monotocardes.
Les Mitridés étudiés ici se rangent déjà en deux groupes : l’un avec des
espèces dont le bulbe buccal est assez développé et ne présentant pas dé!
— 227 —
glande à venin; l’autre avec des espèces à bulbe buccal réduit et pourvu
d’une glande à venin.
Dans le i*r groupe je décris M. microzonias, M. luculenta.
Dans le 2e M. scutulata,, M. crenulata.
l.es espèces du ier groupe sont constituées à peu de choses près comme
des Muricidés et en différeraient surtout par l’absence d’un opercule.
Comme dans celle famille on trouve une dent centrale denticulée et des
dénis latérales simplement crochues. La disposition des glandes salivaires
est la même.
Dans le 2* groupe le tube à venin présente une disposition tout à fait
particulière. La radula aussi est bien celle des Mitra typiques avec 3 dents
toutes pectinées.
Mitra cucumerina et Mitra retusa, dont je n’ai pu effectuer une étude
suffisante, présentent la même radula, et il serait intéressant de vérifier
chez ces espèces la présence d’un tube à venin. Mitra scutulata serait le
type le plus parfait du groupe et correspondrait à Mitra zonata dont
la trompe a été décrite par A. Vayssière. Mitra crenulata est une espèce
dérivée de la précédente par une spécialisation encore plus grande. Le
tube à venin est ici encore plus développé, tandis que le bulbe buccal
s’atrophie. Cette atrophie porte même sur la radula dont les dents latérales
disparaissent.
Une étude portant sur un assez grand nombre d’espèces de Milridés
serait donc intéressante. Ces espèces sont malheureusement difficiles à
obtenir sur les côtes. Elles vivent sans doute à une plus grande profondeur
et on ne trouve que leurs coquilles rejelées vides sur les plages. Elles sont
de petite taille et possèdent des coquilles très épaisses et difficiles à briser.
Il existe cependant des espèces de forte taille qui vivent dans le nord de
l’île , leur étude offrirait plus de facilités et des résultats plus satisfaisants.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE DES OUVRAGES TRAITANT DE L’ANATOMIE
DES MITRES.
Fischer. — Traité de conchyliologie.
Quoy et Gaimard. ■ — Voyage de l 'Astrolabe (Anatomie de Mitra episcopalis).
Vayssière. — Etude zoologique et anatomique de la Mitra zonata Marryatt.
Journal de Conchyliologie , a' trimestre 1901.
Vayssière, — Observations faites sur un Mitra zonata vivant. J. de Conch., 1919.
- 228
Plantæ Letestuanæ novæ ou Plantes nouvelles
RÉCOLTÉES PAR M. Le TeSTU DE lÿOJ A îgiÿ
DANS LE MAYOMBE CONGOLAIS,
par M. François Pellegrin.
XV <*>.
Lanraceæ.
Tylostemon (S Ennearrhena) Le Testui Peliegr. sp. nov.
Arbor, ramis gracilïbus adpresse villosis, mox glabris, lenticellatis , griseis.
Alabaslra lanceolata, acula. Peliolus o,5 mm. longus, semiteres , supra sub-
canaliculatus , glabrescens. Lamina lanceolata vel oblanceolata , apice sensim
attenuata, acute acuminata, basi acula, cir. 11 cm. longa, 3,5 cm. lata,
tenuiter coriacea, supra glabra, subtus subglabra; costa valida, nervis late-
ralibus utrinque 7, ascendenlibus , arcualis, anastomosanlibus , veinis laxe
reticulatis, subtus in sicco distinctis. Paniculæ composites, axillares, breviter
griseo-villosœ , mulliflores, densæ, foliis breviores. Bracleæ oblongœ, obtuses,
concaves, extus villosæ, intus glabres, 2 mm. longes, caducæ. Pedicelli breviter
villosi, basi arliculali, o,5 mm. longi. Perigonium late turbinatum, villosum,
tubo cir. 1 mm. longo, lobis 6, suborbicularibus , 1 mm. cir. longis, interiora
paullo latiora, extus pilosa. Stamina introrsa late subspalulata , extus pilosa,
1 mm. longa, stamina extrorsa subœquantia, extus pilosa, basi glandulis
magnis pilosis staminibus fere œquilongis instructa ; . staminodia Jiliformia,
brévia, pilosa. Ovarium uniloculare, uniovulatum, ovoicleum, g labrum, sensim
in stylum esquilongum attenuatum. Fmctus. . .
Arbre de 2 5 centimètres de diamètre à fleurs grisâtres, Mayombe
bayaka : Malemba, ie 27 août 1915 (Le Testu 2095).
Cette espèce est voisine des T. batengensis Engl., T. nitidus Stapf et
T. Dinklagei Engl. , mais s’en distingue au prime abord , entre autres carac-
tères, par l’inflorescence très velue, dense, multiflore à fleurs très courte-
ment pédicellées, presque sessiles.
G) Pour les premières parties, voir Bull. Muséum d’IIist. nat. de Paris,
t, XXVI à XXXIII, années 1920 à 1937.
— 229 —
Enphorblacese (Suite).
Macaranga tchibangensis Pellegr. sp. nov.
Arbor vel jrulex, ramulis brevissime tomentellis , mox glabris, ± spinosis.
longitudinaliter striatulis. Petiolus 3—io cm. longus, velutinus. Lamina 12—
là cm. longa , 8—10,5 cm. lata, oblonga, late lanceolata, apice acuminata,
acumine obtuso 1—1, 5 cm. longo, basi obtusa vel rolunda, biglandulosa ,
integra, subcoriacea , penninervia, supra præter nervos pubescentes glabra,
sublus granuloso-glandulosa et pilis ad nervos puberula, nervis lateralibus
utrinque 6— 7. Stipulœ lamceolatœ, acutæ, subpersistentes , i,5 cm. longœ,
3 mm. latæ, glabræ Costa media marginibusque exceplis. Paniculœ masculœ
laxæ , axillares, 7— 8 cm. longœ, ramis 1,0—2 cm. longis, pilis simplicibus
et sellatis velutinis, spiciformibus ; bracteœ ad ramorum apicem congeslœ,
integrœ, suborbiculares , concavœ, 2,5—3 mm. longœ, breviter pilis simpli-
cibus stellalisque velutinœ, multiflorœ. Calyx masculus in alabastro globosus,
apice pilosus , ad basin glaber, aperiens 3—lobatus. Stamina 1—2 ; antherœ
â-loculares. Flores feminei . :.
Feuilles entières, très peu d’aiguillons. Forêt du Mayombe : Tchibanga ,
le 7 décembre 1908 (L. T. 1507).
Voisine du M. Pierreana Prain, cette nouvelle espèce s’en distingue par
ses jeunes rameaux nettement veloutés et non glabres , ses stipules grandes
et assez persistantes , les inflorescences moins denses , le calice 3-lobé et
non a-lobé, etc.
, Macaranga Le Testui Pellegr. sp. nov.
Frutex, ramulis gracilibus, pendulis, pilis albis lanatis pubescentibus.
Petiolus teres, 10—12 cm. longus, rare pilis albis vestiius. Lamina 10—
12 cm. longa, 7 —g cm. lata, ovata, vel oblonga, acuminata, acumine 1 —
2 cm. longo, acuto, basi rotundata vel cuneata, grosse repando-dentata ,
chartacea, supra nervis pilosulis ex ceptis glabra , subtus granuloso-glandulosa ,
ad nervos pilis albis longis villosa ; nervis lateralibus à— 5 utrinque, penni -
nervis, basi trinervis. Stipulœ caducœ. Paniculœ masculœ axillares , laxæ, 10-
i5 cm. longae, ramis usque 3— à cm. longis , velutinœ. Bracteœ ad ramorum
apicem congestœ, oblusœ concavœ, margine obtuse subdentatœ, extus granu-
loso-glandulosœ villosœ, intus pilis stellatis villosœ, cir. 2 mm. longœ,
2,2 mm. latæ, multiflorœ. Flores masculi breve pedicellati. Calyx in alabastro
globosus, apice pilis stellatis velutinus, aperiens 3-lobatus. Stamina 2;
antherœ â-loculares. Flores feminei . . .
Arbuste ou buisson à branches molles et pendantes. Forêt de Mayombe :
Tchibanga, le h décembre 1908. (L. T. 1^98.)
Le M. Le Testui Pellegr. a les feuilles semblables à celles du M. monan -
— 230 —
dra MüU. Àrg. mais se reconnaît nettement entre autres caractères par les
bractées presque entières et non profondément incisées à dents aiguës. Du
M. Paœii Prain cette espèce nouvelle se rapproche par la forme des bractées ,
mais les feuilles sont beaucoup plus petites (limbe de îox 6 cm. au lieu
de i6-2 5x i3) avec 4-5 nervures latérales au lieu de 7-8, et les pani-
cules lâches sont beaucoup plus grandes (12-1 5 cm. au lieu de 6-7) avec
des ramifications plus longues (3-4 cm. au lieu de 2 cm.).
231
Position stratigraphique du sable inférieur
de Tüionville-sür-Obton.
par M. René Abrard.
Le poudingue lutétien bien connu de Thionville-sur-Obton est séparé de
la Craie par un sable que surmonte un lit de galets. En indiquant pour la
première fois sa présence , G.-F. Dollfüs (1) le considère comme énigma-
tique; par la suite, dans la légende de la Feuille de Chartres, il semble
bien qu’il le considère comme lutétien. Dans la coupe que j’ai donnée de
cette localité (2), il ne m’a pas paru que cette manière de voir était la bonne ,
et j’ai signalé ce sable comme étant d’âge indéterminé.
Au point de vue lithologique, c’est un sable fin, siliceux, avec nom-
breuses paillettes de mica blanc; il est d’un gris verdâtre, quelquefois
roussi. Ce ne sont pas là les caractéristiques d’un sédiment lutétien; le seul
sable fin siliceux lutétien bien daté que je connaisse dans le bassin de
Paris, est le sable supérieur de Damery, bien caractérisé par ses fossiles,
et qui présente tout à fait l’aspect d’un sable bartonien.
De plus, il y a un fait très net, remarqué aussi par G.-F. Dollfus, c’est
que le poudingue lutétien ravine ce sable inférieur et le lit de galets qui le
surmonte, lesquels galets sont noirs, très roulés et d’aspect londinien. 11
me paraît donc à peu près certain que le sable inférieur ainsi que le lit de
galets qui lui est subordonné, ne fait pas partie du même cycle de sédimen-
tation que l’ensemble lutétien qui le surmonte. L’âge de ce sable doit être
recherché entre le Thanétien et le Lutétien; pour ma part, je crois qu’il
faut le considérer comme londinien. Je vois une preuve de plus à l’appui
de cette opinion dans le fait que le poudingue lutétien renferme les espèces
caractéristiques du Lutétien transgressif, telles que Ostrea elegans, Cardita
planicosla, Cardium gigas, Chama subgigas, etc. Ce poudingue peut donc
être considéré comme la base du Lutétien en ce point, à l’exclusion du
sable inférieur qui appartient à un étage plus ancien.
Mais alors, il devient difficile de réunir ce sable aux sédiments londiniens
(1' G.-F. Dolfus. Révision de la feuille de Chartres. Bull « Sert. Carte Géol.
France, t. XII, n° 85, p. 35a-358, 190a.
(î) Thèse, p. 169-164, fig. i3.
— 232 —
les plus proches, car dans la tranchée de Maulette toute voisine, Gonbert
ne signale rien entre le Lutéticn à Ostrea elegans et la Craie. Peut-être y
avait-il continuité, et l’érosion a-t-elle enlevé plus au Nord les dépôts cor-
respondant à ce sable, pendant la période qui s’est écoulée depuis le Lon-
dinien jusqu’au retour de la mer au Lutétien supérieur.
— 233
Les Foraminifères dans le Bartonien
DD BASSIN DE PARIS.
par M. René Abrard.
A l’exception de Nummuliles variolarius, les Foraminifères du Bartonien
du bassin de Paris n’ont guère attiré l’attention des paléontologistes.
D’Orbigny a cité Rotalia subcarinata à Ermenonville, Truncalulina contecta
de la même localité et Spiroloculina pulchella à Auvers (1). Ces trois espèces
ont été primitivement décrites du Miocène des environs de Vienne. Par la
suite , ces organismes ont été laissés systématiquement de côté dans les listes
de fossiles données par différents auteurs, de gisements fossilifères des
Sables moyens , et la seule référence bibliographique qui soit sous ce rap-
port à signaler est l’indication de la présence des genres Triloculina et
Quinqueloculina au Guespelle par G. Ramond, Paul Combes fds et
M. Morin (2).
Il y a là une lacune très regrettable; certes, après le pullulement des
petits Foraminifères au Lutétien — plus de 53o espèces dans les deux
seules localités de Septeuil et de Vaudancourt — les sables bartoniens sont
peu riches en formes de ce genre; mais, elles sont loin d’étre complètement
absentes , et dès que le sable se charge en calcaire , dès que le faciès s’y
prêle, les Miliolidés notamment deviennent relativement abondants. Sous
ce rapport, la localité du Guespelle est favorisée : outre de nombreuses
Triloculina et Quinqueloculina, j’y ai reconnu la présence du genre Rola-
lina ; parmi les Triloculines, j’ai pu déterminer Triloculina costata d’Orb. ,
décrite en premier lieu du bassin de Vienne et signalée également dans le
Lutétien par Terquemc3). Les sables d’ Auvers, d’Hérouville, de Marly-la-
Ville, renferment également des Miliolidés, mais en beaucoup moins grand
nombre que ceux du Guespelle. Au Ruel, je n’ai pas rencontré de Milioles ,
mais seulement de rares Rotalina.
Il serait nécessaire d’étudier toutes ces formes par les méthodes modernes ,
et je n’en ai pas le loisir; je désirais simplement signaler leur existence, et
attirer sur elles l’attention des spécialistes.
(i) D’Orbigny. Prodrome, II, p. k 37.
W G. Ramond, Paul Combes fils et M. Morin. Note sur le gîte fossilifère du
Guespel. A. F. A. S., Congrès de Clermont-Ferrand, p. HqQ-kgS, 1908.
0. Terquem. Mémoires sur les Foraminifères de l’Éocène des environs de
Paris. Mém. Soc. Géol. France, 3e série, t. II, 188a.
SOMMAIRE
Actes administratifs : Pages.
Dépôt du fascicule n° 1 du Bulletin de 1938 1 85
Nomination de M. le Dr P. Rivet comme Professeur de la Chaire d’ Anthro-
pologie i85
Missions obtenues par MM. J. Becquerel, Guy Babault, Déprimoz, M. Loyer. 1 85
Présentation d’ouvrages par MM. L. Mangin, D. Bois, A. Gruvel, E. Bour-
delle 186
Dons d’ouvrages à la Bibliothèque 187
Communications :
E. Bourdelle et P. Mathias. A propos d’une espèce de Singe du genre
Cebus Erxl. (Cebus capucinus E. Geoffroy) 188
Mm« j\,j Phisalix. Pouvoir rabicide in vitro du Venin de la Vipère Aspic
( Vipera aspis L. ) 191
Mu* M.-L. Verrier. Le pH des milieux oculaires chez les Poissons : ses
variations sous l’action de la lumière 196
G. Petit. Nouvelles observations sur la biologie des Périophthalmes [Fig.]. 197
A. Seyrig. Notes sur les Ichneumonides du Muséum National d’histoire
naturelle (Suite.) '. . 3 00
M. André. Note sur le genre Thrombicula Berlese, igo5 308
L. Joubin. Note sur un Coralliaire du genre Desmophyllum [Figs] sis
Ed. Lamy. Les Peignes de la mer Rouge (d’après les matériaux recueillis
par le Dr Jousseaume) [Fin.] 319
— Les Solénidés de la mer Rouge (d’après les matériaux recueillis par le
Dr Jousseaume) 231
J. Risbec. Contribution à l’étude anatomique de quelques espèces de Mitres
de la presqu’île de Nouméa. (Fin.) 3s5
Fr. Pellegrin. Plantes Letestuanæ novæ ou Plantes nouvelles récoltées par
M. Le Testu de 1907 à 1919 dans le Mayombe congolais. XV. ... 338
R. Abrard. Position stratigraphique du sable inférieur de Thionville-sur-
Obton 23i
— Les Foraminifères dans le Bartonien du bassin de Paris s33
SOCIÉTÉ
DES
AMIS DU MUSÉUM NATIONAL
D’HISTOIRE NATURELLE
(EXTRAIT DES STATUTS).
I. But et composition de la Société.
Article premier.
L’Association dite Société des Amis du Muséum national d’ Histoire natu-
relle, fondée en 1 907, a pour but de donner son appui moral et financier
à cet établissement, d’enrichir ses collections, ménageries, laboratoires,
serres, jardins et bibliothèques, et de favoriser les travaux scientifiques et
l’enseignement qui s’y rattachent.
Elle a son siège à Paris.
Article 3.
L’Association se compose de Membres titulaires, de Membres donateurs et de
Membres bienjaiteurs , qui doivent être agréés par le Conseil d’administration.
Pour être Membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d’au
moins 90 francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme
fixe de i5o francs.
Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d’au moins
5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d’au moins
60 francs par an.
Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum, ou à la
Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques
ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente, soit,
pendant dix ans, une cotisation annuelle d’au moins 1,900 francs (l).
S’adresser pour les versements à M. Pierre Masson, trésorier de l’Association ,
boulevard Saint-Germain, n° 120, à Paris.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1928
N° 4
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDCCCCXXVIII
AVIS.
Le Bulletin du Muséum étant une publication mensuelle , destinée essentielle-
ment à de courtes notes permettant des prises de date , son impression doit être
rapide : MM. les Auteurs sont donc instamment priés, dans l’intérêt général, de
vouloir bien accepter la réglementation suivante :
Chaque Auteur n’aura droit qu'â huit pages d'impression dans un même numéro
du Bulletin et l’ensemble de ses notes par an ne saurait excéder trente-deux pages.
Toutefois des pages supplémentaires pourront être accordées aux Auteurs qui s’en
gageront à en payer les frais.
De plus, chaque volume annuel ne comprendra au maximum que quarante
feuilles (de seize pages) et, en tout cas, aucun numéro ne devra dépasser
huit feuilles.
Les communications devront être revêtues du visa du Professeur compétent.
Toute remarque verbale faite en séance à propos d’une communication devra,
si son Auteur désire qu'il en soit tenu compte au Bulletin, être remise par écrit
dans les vingt-quatre heures.
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fois dans le manuscrit.
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rentes valeurs (notamment dans les listes énumératives d’espèces).
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remaniements ou par
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■ A Pour chaque référence bibliographique , on est prié d’indiquer le titre du pério-
dique , la tomaison , Vannée de publication , la pagination.
Il est désirable que, dans le titre des notes, le nom du groupe ou embranche-
ment auquel appartient l’animal ou la plante dont il est question soit indique
entre parenthèses. ■ • > , .
Les Auteurs sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part
qu’ils désirent ( à leurs frais ).
Les clichés des figures dans le -texte aèccrmpagnant les communications doivent
être remis en même temps que le manuscrit, le jour de la séance; faute de quoi,
la publication sera renvoyée au Bulletin suivant.
En raison des frais supplémentaires qu’elles entraînent, les planches hors texte
ne seront acceptées que dans des cas tout à fait exceptionnels et après décision
du Bureau.
r ' ■ t : *
II ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux Auteurs, qui sont priésde la retourner
dans les quatre jours. Passé ce délai et dans le cas de corrections trop nombreuses
ou d’ordre technique, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 192 8. — N° à.
— — — — -•■■■ ■ — 1 — —
244" RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
26 AVRIL 1928.
PRÉSIDENCE DE M. L. MANGIN,
DIRECTEUR DU MUSEUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président dépose sur le bureau le 2e fascicule du Bulletin
pour 1928, contenant les communications faites dans la réunion
du 2 3 février 1928.
M. le Président donne connaissance des faits suivants :
M. Gérard a été nommé Garçon de Laboratoire stagiaire à la
Chaire d’Erpétologie (Arrêté du ik mars 1928).
Le Musée d’Ethnographie du Trocadéro est rattaché à la Chaire
d’Anthropologie du Muséum (Décret du 27 mars 1928).
Ont obtenu des missions :
M. le Professeur L. Roule, pour l’Espagne [Étude des Poissons
migrateurs] (Assemblée des Professeurs du 19 avril 1928);
M. P. Allorge, Sous-Directeur de Laboratoire, pour l’Espagne
et le Portugal ( Id .);
M. R. Benoist, Assistant, pour le Maroc (Id.);
M. Fd. Le Cerf, Assistant, pour la région de Taza [Maroc] (Id.);
Muséum. — xxxit. 16
— 236 —
M. C. Dumont, pourle Djebel Bou-Hedma [Tunisie] (M);
M. Bruneàu de Laborie, pour la Mauritanie (Id.).
Ont été nommés correspondants du Muse'um (Assemblée des
Professeurs du 19 avril 1928):
Sur la proposition de M. le Professeur H. Lecomte :
M. Eugène Poilane, à Quang-Tri (Annam):
Vers 1920, le Sous-Officier E. Poilane était détaché à l’Institut
scientifique de Saigon (Cochinchine) pour être employé à la
recherche des matériaux d’Histoire naturelle et surtout des plantes,
Vivant comme les indigènes, M. Poilane a pu pénétrer partout
sans difficulté, faisant, dans toutes les localités qu’il visitait, les
récoltes les plus fructueuses : aussi le nombre de numéros de spéci-
mens botaniques adressés par lui jusqu’à ce jour au Muséum
dépasse-t-il iA.5oo, ce qui le place, de très loin, au premier
rang de nos collecteurs.
M. Poilane n’est pas seulement un collaborateur zélé, c’est
encore un observateur sagace el averti, ce qui lui permet de
joindre à chaque plante une fiche spécialement intéressante. Aussi
les auteurs de la Flore générale de Vlndo-Chine n’ont-ils pas manqué
de reconnaître cette précieuse collaboration en donnant le nom de
Poilane à un genre (Poilanea) et à de nombreuses espèces.
Sur la proposition de MM. les Professeurs L. Roule et P. Le-
moine :
M. Grandjean, Inspecteur principal du Service des eaux, dirige
l’Aquarium du Trocadéro et l’Etablissement de pisciculture de
Grattereau; depuis plusieurs années, il cède gracieusement au
Muséum des pièces pour l’étude, pour l’aquariuin et pour les col-
lections.
DONS D’OUVRAGES.
M. le Dr J. Pellegrin présente, pour la Bibliothèque du Mu-
séum, le travail suivant dont il est l’auteur:
Les Poissons des eaux douces d’Asie Mineure [Extrait du tome II du
Voyage zoologique d’Henri Gadeau de Kerville en Asie Mineure ( Avril-
Mai 1512). Paris, J.-B. Baillière et fils, 1928].
— 237
M. R. Abrard offre, pour la Bibliothèque du Muséum, le mé-
moire suivant qu’il vient de publier :
Faciès et associations paléontologiques | Extrait des Archives du Mu-
séum d’ Histoire naturelle , 6e sér., t. II, 1927.]
La Bibliothèque du Muséum a reçu également les ouvrages sui-
vants :
Ma url anc (A.) : Les Champignons comestibles et vénéneux, t. I et II.
Paris, 1926-1927, 2 vol. in-12 [Achat].
Guyénot (E.) : L’Hérédité. Paris, 192 4, in-12, 463 p. , fig.
[Achat],
Maylin (M.) : Manuel pratique et technique de l’hybridation des
céréales. Paris, s. d., in-8, 169 p., fig. [Achat],
Bellair (G.) : L’hybridation en horticulture. Paris, 1909, in-8,
v. 33g p., fig. [Achat],
Lubimenko (V.-N.] : Traité de botanique générale, t. I et II. Paris,
1927-1928, 2 vol. in-8, fig. [Achat].
Marchal (E.) : Eléments de pathologie végétale appliquée à
l’agriculture, à l’horticulture et à la sylviculture, 2e édition. Gem-
bloux, Paris, 1927, in-8, XVI, 335 p., fig. | Achat j.
Daniel (L.): Etudes sur la greffe, t. I. Rennes, 1927, in-8, fig.
| Achat].
Oldroyd (S.-S.): The marine shells of the West coast of N or th Ame-
rica, vol. I, vol. II, p. i-3. Stanford, 192/1-1927, 4 vol. in-8, pl.
Romero (E.-C.) : Hamas y alpacas, vicunas y guanacos. Monte-
video, 1927, in-8, 208 p., ill.
Seabra (A.-F. de): Publicacoes scientificas (1897-1922). Goimbra,
1925 , in-8 , 87 p.
Ferro (Emilio J.) : La ganaderia ovina en el norte del Chubut. Mon-
tevideo, 1927, in-8, i5o p. , ill.
16.
— 238 —
COMMUNICATIONS.
Manifestation de la diapophyse sur une première vertèbre lom-
baire de Soudanais. Considérations sur les apophyses transverses
des lombes,
par M. le Dr E.-G. Dehaut.
Il existe un désaccord bien singulier entre les interprétations que les
anatomistes ont cru devoir donner des apophyses transverses lombaires.
Pour Rambaud et Renault, ce seraient des côtes très peu développées; les vraies
apophyses transverses seraient représentées , aux lombes , par les tubercules acces-
soires(l). •
Le professeur Paterson se rattache à une opinion semblable, si ce n’est qu’il
voit dans les tubercules mamillaires, non dans les tubercules accessoires, les équi-
valents des apophyses transverses de la colonne thoracique (2L Cependant, sur une
vertèbre lombaire sacralisée, cet anatomiste distingue, très justement, ce qui est
apophyse transverse vraie de ce qui représente un élément costal®. Or, cette
interprétation doit être étendue à toutes les vertèbres des lombes. Leurs apophyses
transverses sont toujours des complexes : elles résultent de la fusion d’une apo-
physe transverse vraie ( diapophyse ) avec un élément pleur apophysaire ou costal.
Quant aux tubercules accessoire et mamillnire, ce sont des parties squelettiques,
qui déjà, aux dernières vertèbres thoraciques, coexistent avec la diapophyse : ils
sont placés dorsalement par rapport à cette dernière ; ils ont reçu de Sir Richard
Owen les noms d 'anapophyse et de métapophyse (4).
Contrairement aux adeptes de la théorie pleurapophysaire des apophyses
P) Rambadd et Renault, Origine et développement des os, Paris, i864, p. 93.
® Paterson, The human sacrum. Transactions of the Royal Dublin Society,
sér. a, vol. V, 1898-1896, p. 128-^3 h.
P) Paterson, op. cit., pl. XVI, fig. ia et 1 b, légende.
® Owen, Osteological contributions to the natural history of the Chimpanzees
( Troglodytes ) and Orangs ( Pithecus ). No. V. Gomparison of the lower jaw and ver-
tébral column of the Troglodytes Gorilla, Troglodytes niger, Pithecus Satyrus , and
different varieties of the human race. Transactions of the Zoologicai Society of Lon-
don, vol. IV, i85o-i86a, p. 102-1 o3, p. io5-io6.
— 239
transverses lombaires, Anders Retzius(1), Flower(2) et Hamy(3) ne voient
dans ces complexes que des diapophyses : ils refusent à l’élément costal le
moindre rôle dans leur constitution. Cette interprétation, trop exclusive
sans doute, est basée sur l’étude du squelette de l’être humain adulte. Si
l’on examine, par exemple, les apophyses transverses de la 2 e lombaire, la
4 e lombaire représentées fig. t, L. a , et fig. 2 , L. k. , il est bien difficile de
reconnaître en elles des formations composées : la fusion des éléments pleur-
apophysaire, pl., et diapophysaire, di., qui les constituent, est complète.
Cependant, le squelette auquel appartiennent des vertèbres dont je viens
de parler (Soudanais, collection d’anthropologie du Muséum, N° 17626)
nous offre aussi à éludier une première lombaire (fig. 1. L. 1), dont les
apophyses transverses montrent, de la manière la plus nette, leur composi-
tion homologique.
En elfet, l’élément pleurapophysaire , pl., y est séparé, par une pro-
fonde scissure, de la diapophyse, di., ici, très réduite à proportion. Le
tubercule accessoire ou anapopbyse, a., est tout à fait distinct de la diapo-
physe (4). Un peu plus crânialement , le tubercule mamillaire (mctapo-
physe), m., se remarque au niveau de l’apophyse articulaire supérieure
(prézygapophyse dorsale), prz., comme appliqué sur cette dernière. Vue
par sa face ventrale, la petite pleurapophyse, pl (fîg. 3, L. 1), apparaît
fusionnée d’une manière intime, par sa portion capitulaire, avec la par-
apophyse, pa. : celle-ci rappelle, par son développement, les parapophyses
de certaines vertèbres du cou(5), circonstance rarement réalisée au thorax (6)
ou aux lombes.
La signification morphologique de ces parties osseuses ne fait aucun
doute; pour s’en convaincre, il suffit de les comparer aux parties homolo-
gues de la 12e vertèbre thoracique (fig. 1, T. 12). Seules, les pleurapo-
physes , pl. , sont très difïérentes par leur forme et leurs dimensions, et
. P) Retzius, Ueber die richtige Deutung der Seitenfortsâtze an den Rücken-
und Lendenwirbeln beim Menschen und bei den Sëugcthieren. Archiv für Ana-
tomie, Physiologie und wissenschafiliche Medizin, 18/19, p. 605-607.
Flower, An introduction to the osteology oj the Mammalia. London, i885,
p. 5a-53.
(3) Hamy, Étude sur un squelette d’Aëta des environs de Binangonan , Nord-Est
de Luçon (Philippines). Nouvelles Archives du Muséum, sér. 2, t. II, 1879,
p. 195-196.
A la 4° lombaire de notre Soudanais, les dimensions des anapophyses, a
(fig. 2, L. à), sont relativement énormes. Le professeur Hamy a fait la même
observation sur une 4e lombaire de Négrita (Étude sur un squelette d’Aëta, op.
cit., p. 194-195).
(5) Le Double, Traité des variations de la colonne vertébrale de l’Homme et de
leur signification au point de vue de l’anthropologie zoologique. Paris, 1912,
p. 194-198.
(6) Le Double, op. cit., p. 228-281.
j ajouterai que les parapophyses, pa (fîg. 3, T. *2), avec lesquelles s’arti-
culaient librement ces côtes flottantes, sont, comme à l’ordinaire, très
déprimées, à peine distinctes du corps vertébral : ce sont de simples
facettes articulaires. Les diapopbyses, di., sont aussi atrophiées qu’à la pre-
mière lombaire. Les anapophyses, a ., ont la même forme sur les deux ver-
tèbres. Si les tubercules mamillaires, ni. , ne présentent plus, ici, leurs
étroites connexions avec les prézygapophyses, leur homologie sérialaire avec
les métapophyses des vertèbres des lombes n’en est pas moins certaine (1).
Dès l’année 1 834, Johannes Millier annonçait, à l’Académie des Sciences
de Berlin (2), que les apophyses transverses lombaires ( rippenartige Querforl-
sàtze ) résultent de la fusion d’un élément costal avec une diapophyse très
peu développée, portant deux processus accessorii (les tubercules acces-
soire et mamillaire); il n’avait pu le démontrer d’une manière précise.
Depuis, les belles observations de M. Emil Rosenberg sur le squelette car-
tilagineux de l’embryon nous ont appris, qu’à ce stade, existent deux élé-
ments distincts , une apophyse transverse vraie ( Querfortsatz) et un noyau
costal ( Rippe ), à la place de chacune des futures apophyses transverses
lombaires ou Seitenfortsàtze (3).
Le professeur Bergmann a décrit, sous le nom de lumbo-dorsaler Wirbel (4),
une vertèbre de transition surnuméraire, offrant de grandes ressemblances
avec notre première lombaire de Soudanais, mais qui n’était unie à ses
pleurapophyses que par des ligaments. Ces côtes rudimentaires entraient
en connexion avec les autres parties vertébrales en deux points frvon wel-
chen der vordere auf einem zwischen Kôrper und Bogenwurzel sicb erhe-
benden Hôckerchen, der hintere auf der Bogenwurzel befindlich ist* :
ainsi, de ces deux points de contact entre l’arc neural et la côte, l’an-
térieur est évidemment situé sur la parapophyse, née de la portion toute
basilaire de l’arc, tandis que le point postérieur (ou dorsal) répond à une
zone encore presque indifférenciée du pédicule, à une diapophyse à peine
ébauchée.
Une vertèbre surnuméraire, située à la jonction des colonnes thoracique
Les tubercules mamillaires de cette 12e vertèbre thoracique se prolongent,
sous forme de crêtes très marquées, m\ dans le sens caudal. Il existe une trace
de cette disposition à la première lombaire, mais seulement à droite.
Mlller, Vergleichende Anatomie der Myxinoiden, der Cyclostomen mit
durchbohrtem Gaumen. Erster Tbeil. Osteologie und Myologie. Abhandlungen der
Kôniglichen Akademie der Wissemchaften zu Berlin , aus dem Jahre i834, Berlin,
i836. p. 3oi-3oü.
W Rosenberg, Ueber die Entwicklung der Wirbelsàule und das Centrale carpi
des Menschen. Morphologisches Jahrbuch, Bd. I, 1875, p. 91-92, PI. III (fig. 7
et 8) et p. 99, PI. III (fig. 9).
W Bergmann, Ueber dorso-lumbare und lumbo-sacrale Uebergangswirbel. Zeit-
schrift für rationelle Medizin, Folge 3, Bd. XIV, 1869, p. 36o.
et lombaire d’un Australien, a été décrite en ces termes par Sir William
Turner : crEUe présentait, sur le côté de chaque pédicule, une petite facette
articulaire, évidemment pour la tête d'une i3e côte rudimentaire. Ses apo-
physes transverses étaient atrophiées comme à la 12e dorsale, et il y avait,
de chaque côté, un gros tubercule mamillaire et un tubercule accessoire
rudimentaire (1) ». C’est la même disposition des parties que sur la première
lombaire du Soudanais , avec ces différences , que les pleurapophyses étaient
des côtes rudimentaires, mais libres, sur l’Australien du professeur Tur-
ner, et que les parapophyses y étaient réduites à leur surface articulaire
costale. L’étal atrophique de la diapophyse mérite d’appeler l’attention des
anatomistes qui se consacrent à la recherche des homologies : aux lombes,
quand la diapophyse, au lieu de se manifester comme sur la vertèbre de
Soudanais dont j’ai donné la description, se confond avec l’élément costal,
sa petitesse la rend presque imperceptible : voilà pourquoi des anthropo-
tomistes éminents , ne voyant point les diapophyses lombaires , ont cru les
retrouver dans les tubercules accessoires (2).
Pourtant, cette erreur d’interprétation aurait pu ne pas se perpétuer jusqu’à
nos jours. Les importantes recherches, dont la 5e lombaire a été l’objet, mettent
en pleine lumière la vraie composition homologique de ses apophyses transverses.
Or, les diapophyses sont loin d’y être aussi rudimentaires qu’aux autres segments
des lombes.
La sacralisation de la 5e lombaire est due à un excès de développement des noyaux
d’ossification pleurapophysaires , appliqués sur la face ventrale des diapophyses.
C’est au docteur Dürr (de Hanovre) que revient l’honneur de leur découverte (3b
Ces centres ostéogéniques , de nature costale, ont été étudiés depuis par MM. Fren-
kelW et Gegenbaur (5h
W Turner, Report on the human skeletons. Second part. The bones of the
skeleton. Reports on the scientific results of the voyage of H. M. S. Challenger during
the years i8q3-q6. Zoology, vol. XVI, London, 1886, p. 60.
W M. le professeur Verneau ( Les anciens Patagons. Contribution à l’étude des
races précolombiennes de l’Amérique du Sud. Monaco, 1903, p. 176) a cependant
insisté, à juste titre, sur la coexistence de trois tubercules placés dorsalement par
rapport à la pleurapophyse ( apophyse costiforme ) sur certaines vertèbres lombaires
de Patagons : ces tubercules répondent à la métapophyse , l’anapophyse et la di-
apophyse telles que je les comprends.
Dürr, Ueber die Assimilation des letzten Bauchwirbels an das Kreuzbein,
Zeitschrift fur rationelle Medizin, Folge 3, Bd. VIII, 1860, p. 198.
W Frenkel, Beitràge zur anatomischen Kenntniss des Kreuzbeines der Sàuge-
tbiere. Jenaische Zeitschrift für Medizin und Naturwissenchaft, Bd. VII, 1878:
PI. XXI (fig. a) représente le sacrum et la dernière lombaire d’un enfant de 3 ans :
«à la 5e vertèbre lombaire se voient de petits noyaux osseux, qui doivent être con-
sidérés comme des côtes sacrées non développées?:. ( Légende de la planche , p. 436.)
<5) Gegenbaur, Zur Bildungsgeschichte lumbosacraler Uebergangswirbel. Jenai-
sche Zeitschrift für Medizin und Naturwissenchaft , Bd. VII, 1873, p. 438-439.
— 242 —
Une autre variation, excessivement curieuse, des cinquièmes pleurapophyses
lombaires donne à ces éléments la forma de barres osseuses limitant, du côté
ventral , des trous vasculaires semblables à ceux des vertèbres du cou. MM. Szaw-
lowski et Manners-Smith en ont publié quelques observations. Dans le cas de
M. Szawlowski, un foramen transversarium se voit à la base de l’apophyse droite;
celle de gauche est normale b). Sur la vertèbre figurée par M. Manners-Smitb M,
c’est l’apophyse gauche qui présente un trou transversaire. A l’exemple de
M. Szawlowski, M. Manners-Smith regarde ce trou vasculaire comme l’homologue
de ceux des vertèbres du cou^), et ajoute : «Il est réellement cos to- transversaire,
étant situé entre les éléments costal et transverse de l’apophyse M. » Sans doute,
il donnait passage à une anastomose artérielle rétro-costale , comparable à celles
observées par MM. Walsham et Pruen au niveau du thorax W.
Résumant l’ensrmble des faits établis par mes prédécesseurs ou par moi,
et qui se trouvent énumérés dans cette note, je dirai :
Les apophyses transverses lombaires sont des complexes osseux : elles
résultent de la fusion d’une diapophyse avec un élément costal.
Ni les tubercules mamillaires, ni les tubercules accessoires ne représentent,
aux lombes, les diapophyses thoraciques , car ces parties coexistent avec les
diapophyses au niveau des dernières vertèbres du thorax, comme à la
colonne lombaire.
( Travail du Laboratoire d’ Anthropologie.)
(1 Szawlowski, Ueber einige seltene Variationen an der Wirbelsàule beim Men-
schen. Anatomischer Anzeiger, Bd. XX, 1909, p. 3i5, fig. 3 (p. 3i8). '
Manners-Smith, The variability of the last lumbar vertebra. Journal of Ana-
lomy and Physiology, vol. XLIII (sér. 3, vol. IV), 1909, fig. 1 (p. 1 Ô7 ).
P) Manners-Smith, op. cit. , p. 1Ô8.
(4) Manners-Smith, op. cil., p. îôfi.
W Manners-Smith, op. cit., p. i48. — Walsham, Abnormal origin and distri-
bution of the upper seven right intercostal arteries, with remarks. Journal of Ana
lomy and Physiology , vol. XVI, 1882, p. iii-445.
Fig. z
SOUDANAIS
Reptiles et Poissons du Moyen-Atlas recueillis par M. P. Pallary,
par M. le Dr Jacques Pellegrin.
M. Paul Pallary a récolté, durant l’été 19527, une belle collection de
Reptiles et de Poissons dans la partie méridionale du Moyen-Atlas. D’autres
exemplaires avaient été recueillis par lui, l’année précédente, dans la
tache de Taza, au nord-est de cette importante chaîne montagneuse.
On trouvera ci-dessous la liste par familles des espèces entrées dans les
collections du Muséum avec les localités de capture. Je fais figurer ici éga-
lement quelques spécimens rassemblés antérieurement et provenant du
centre du massif (1). Les principaux points de récolte sont pour la tache de
Taza, en allant de l’ouest à l’est, El-Mers des Aït Seghrouchen, Imouzer
des Marmoucha, Taisent, Tilmirat, localités situées entre i5oo et
*2000 mètres, pour les parties centrales Tazouta et Timhadit (altitude
1935 mètres), pouf le Moyen-Atlas méridional, Ouaouizert sur l’oued El-
Abid et Béni Mellal (altitude 620 mètres) sur l’oued Derna, affluents de
gauche de l’Oum Er-Rbia et Kasba Tadla (altitude 671 mètres) et Khénifra
(altitude environ 1000 mètres) sur le fleuve lui-même.
REPTILES.
CtECKONIDÆ.
1. Tarentola mauritanica Linné. — Tazouta, Béni Mellal, Kasba
Tadla.
AGAHIDJE.
2. Agama Bibroni A. Duméril. — El-Mers des Aït Seghrouchen,
Tazouta , Kasba Tadla, Khénifra.
L1CERTIDÆ.
3. Lacerta ocellata Daudin var. pater Lataste. — Tazouta.
A. Lacerta müralis Laurenti var. Bocagei Seoane. — El-Mers des Aït,
Seghrouchen, Imouzer des Marmoucha, Taisent, Tilmirat, Timhadit.
M Cf. aussi; Dr J. Pellegrin, Reptiles Batraciens et Poissons du Maroc
oriental recueillis parM. P. Pallary, Bull. Mus. Bist.. nnt., 1926, p. 1 5g.
— 2/M —
5. Lacerta perspicillata Duméril et Bibron. — Imouzer des Mar-
moucha, Ouaouizert, Béni Meiial.
6. Psammodromds ALGiRos L. — El-Mers des Ait Seghrouchen, Taisent,
Béni Mellal, Kasba Tadla, Khénifra.
7. Acantiiodactylus vülgaris D. et B. var. lineomaculata D. et B. —
Ei-Mers des Ait Seghrouchen, Timhadit, Khénifra.
8. Eremias gdttülata Lichtenstein var. Oeivieri Audouin. — El-Mers
des Ait Seghrouchen.
SCINCIDÆ.
9. Ciialcides ocellàtus Forskal var. parallelds Doumergue. — Béni
Meiial, Khénifra.
COIiUBUlDÆ.
10. Zamenis hippocrepis Linné. — Béni Meiial.
11. Tropidonotus viperinus Latreille. — Béni Mellal.
12. Macroprotodon cucullatüs Geffroy. — Béni Mellald) * * * * * * * (1).
POISSONS <*>.
CYPRINIDÆE.
1. Varicorhinus maroccanüs Günther. — Khénifra.
2. Barbus Ksibi Boulenger (3). — Béni Mellal.
3 Barbus nasus Günther. — Ouaouizert.
U. Barbus (Labeobarbus) Beini Günther. — Ouaouizert, Kasba Tadla,
Khénifra.
5. Barbus (Labeobarbus) Harterti Günther. — Ouaouizert, Kasba
Tadla.
6. Barbus (Labeobarbus) Fristschi Günther. — Khénifra.
Si dans cette liste des formes nouvelles ne sont pas ajoutées à celles
précédemment indiquées du Maroc (4), il est du moins intéressant de noter
d) M. Pallary a constaté la présence de Vipera lebelina L. à Ksiba.
d) D’après M. Pallary, la Grande Alose remonte jusqu’à Kasba Tadla et
Ouaouizert.
W J’ai trouvé cette espèce aux sources de TOum Er-Rbia. Cf. Dr J. Pelle-
grin. Mission J. Pellegrin au Maroc. Reptiles, Batraciens et Poissons, Bull.
Mus. Hist. Nat., 1926, p. 120.
d) Cf. Dr J. Pellegrin. Liste des Reptiles , Batraciens et Poissons d’eau douce
des collections du Musée de l’Institut scientifique chérifien à Rabat. Bull. Soc.
Sc. Nat. Maroc, Y. nos 7-8, 1925, p. 3i5.
— 245 —
que pour nombre d’espèces de Sauriens l’habitat s’étendjjusqu’à une alti-
tude considérable. Il y a lieu de remarquer également que le Lézard à
paupières transparentes, connu d’abord des environs d’Oran, est, en
réalité, une espèce surtout marocaine, relativement abondante dans les
régions élevées du Grand et du Moyen-Atlas.
En ce qui concerne les Poissons du Haut Oum Er-Rbia, je signalerai,
une fois de plus(l), la constante association de Barbeaux proprement dits
de type européen avec des formes à affinités nettement africaines et tro-
picales ( Labeobarbus ).
W Cf. J. Pellegrin. Les Barbeaux du Maroc. C. R. Ac. Sc., t. i84, 1927.
p. i585.
246 —
Mission Guy Babault (iga6-igâ 7).
Lézards de l’Est afbicain.
par M. F. Angel.
Au cours de sa mission au Congo belge et en Afrique orientale,
M. Guy Babault a rassemblé de nombreux matériaux herpétologiques.
Cette note est consacrée aux Lacertiliens, à l’exclusion des Caméléons qui
feront l’objet d’une étude ultérieure. Sur ma demande, M. Babault a
observé et noté, au cours de son voyage, les colorations des animaux
vivants et ses indications constituent de précieux documents, qui seront
publiés plus tard.
Je donne ici la liste et les provenances des espèces rapportées au
Muséum, parmi lesquelles quelques-unes sont nouvelles pour les collec-
tions, d’autres sont peu connues.
(■teekonidés.
Hemidactylus mabouia Mor. de ion. — 1 ex. Kigoma.
— Brooki ? Gray. — 3 ex. Haut-Nil.
Lygodactylus picturatus gutturalis Boc. — 1 ex. Rutchuru.
Agamidés.
Agama atricollis Smith. — 10 ex. Kesinyi (sur la rive N.E. du lac Kivu,
Ruanda).
5 ex. Katana (rive 0. du lac Kivu).
5 ex. Rutchuru (entre le lac Kivu et le lac
Edouard).
10 ex. Rég. de Nairobi.
5 ex. Sans indic. de localité.
Tous ces exemplaires , à l’exception de ceux qui proviennent de la région
de Nairobi, présentent des écailles gulaires dont la plupart ont le bord
postérieur terminé par une pointe qui fait suite à une forte carène médiane
de l’écaille. Ce bord postérieur est le plus souvent fortement soulevé. Ces
écailles mucronées sont très visibles sur la ligne longitudinale médiane de
la gorge, même sur des individus jeunes ne dépassant pas ho millimètres
de longueur (sans la queue). Par contre, chez les individus provenant de
247 —
la région de Nairobi , les écailles gulaires ne sont pas carénées ou le sont
très peu et, seule, une petite pointe existe sur leur partie postérieure.
Sous ce rapport, elles se rapprochent des écailles gulaires que je trouve
sur une série d 'Affama cyanogaster Rüpp. provenant d’Abyssinie, chez
lesquels les écailles moyennes et postérieures de la gorge ont leur bord
postérieur plutôt arrondi que pointu et affectent une forme «-en pavés*.
Leur bord postérieur n’est pas ou est très peu soulevé.
D’après les uotes prises sur les individus vivants, la variabilité des cou-
leurs est très grande chez cette espèce; ces lézards sont susceptibles de
changer rapidement de teintes sous l’influence d’excitations passagères.
Agama colonomrn Daud. — 7 ex. Shambé, Haut-Nil.
8 ex. Sans indic. de localité.
Varanidés»
Varanus niloticus Linné. — 3 ex. Uvira.
Vamnus exanthematicus Bosca. — 1 ex. Sans indic. de localité.
Lacertidés.
Lacerta Jacksoni Blgr. — 7 ex. (5 ad. et 2 jeunes). Rutchuru.
3 ex. Katana (forêts).
3 ex. (2 ad. et 1 jeune). Pied du Mohabura
(ait. 3.3oo m., environ).
Sur les individus de moyenne et de petite taille, le museau est aussi
long que la partie postoculaire de la tête. Suture entre les 2 susoculaires ,
tantôt droite, tantôt oblique. 21 à 25 écailles gulaires en ligne droite entre
la symphyse des plaques mentonnières et le collier. Chez 2 exemplaires 9 ,
on ne compte dans le milieu du dos, sur une longueur correspondant à
celle de la tête, que 19 ou 20 écailles (minimum Boulgr. : 23); séries de
plaques ventrales chez 2 9 : 23 (27 ou 28, Boulgr.; 2 U h 28, Peracca,
Degen, Sternfeld.). Sur un exemplaire, la frontale forme une pointe entre
les préfrontales; elle n’est séparée de la fronto-nasale que par une petite
scutelie supplémentaire ; sur un autre individu , la suture entre les préfron-
tales est fort réduite.
Algiroides Boulengeri. Peracca. — 1 ex. Behungi. Capturé sous les pierres.
Cette intéressante espèce décrite par Peracca (1) d’après un seul specimen
recueilli à Fort-Portal (Est du Mont Ruwenzori) et conservé au Muséum
de Turin, n’a pas été, à ma connaissance, signalée depuis cette époque.
M Peracca. — Atti Acc. Torin., III, 1917^. 35 1.
if
— 248 —
L’exemplaire rapporté par M. Babaull permet de compléter la description
première. Mais s’il présente les caractères principaux d' Algiroides Boulengeri
(ce qui confirme la validité de cette espèce), il montre, en outre, un
certain nombre de particularités (que l’exemplaire- type ne possédait pas)
qui le rapprochent d 'Algiroides africanus Boulgr.
Je donne ici ses principaux caractères :
Collier composé de 5 plaques; pied un peu plus long que la tête;
4 labiales antérieures à la plaque sous-oculaire; 7 ou 8 pores fémoraux;
plaque préanale , grande , avec une paire d’écailles élargies en avant et des
petites écailles sur les côtés; temporales lisses , petites et plates; écailles
gulaires lisses; 35 écailles autour du milieu du corps, membre postérieur,
ramené en avant, atteignant la base du membre antérieur; 17 lamelles
sous le quatrième orteil; 19 écailles gulaires sur une ligne longitudinale
médiane entre le collier et les plaques mentonnières; deux écailles latérales
correspondant à la largeur d’une plaque ventrale; plaques ventrales en
1 9 séries transversales.
D’après ces caractères, on voit que les nombres : des lamelles situées
sous le 4e orteil, des écailles gulaires médianes, des séries transversales de
plaques ventrales et la grandeur des écailles latérales sont des caractères
d' Algiroides africanus. L’attribution à Algiroides Boulengeri est motivée par
le nombre des plaques du collier, la disposition de la plaque préanale
précédée de 2 écailles élargies et placées sur un même rang, l’absence de
carène sur les écailles gulaires et temporales , le nombre des pores fémoraux
et celui des écailles comptées autour du milieu du corps.
La distinction entre A. africanus et A. Boulengeri doit donc porter -prin-
cipalement sur le nombre des écailles entourant le milieu du corps et sur
celui des pores fémoraux, à l’exclusion de la quantité des lamelles du
quatrième orteil et des écailles gulaires comptées entre les plaques men-
tonnières et le collier.
Gerrhosauridés.
Gerrhosaurus nigrolineatus Hallow. — 7 ex. Bég. de Nairobi.
Scineidés.
Mabuia Boulengeri Slernf. — 5 ex. Kesinyi (Ruanda).
2 ex. Rutchuru.
3 ex. Uvira.
Mabuia striata Peters. — 1 ex. Rutchuru.
5 ex. Katana (forêts).
4 ex. Kesinyi (Ruanda).
3 ex. Rég. de Nairobi.
1 ex. Pied du Mohabura,
j ex. Haut-Nil.
— 249 —
La teinte générale du corps chez les animaux vivants est brun rougeâtre
foncé; les deux bandes dorso-latérales se détachent en une teinte d’ocre
jaune légèrement rosé. Un individu 9 contient 6 jeunes sur le point de
naître. La coloration de ces jeunes est semblable à celle des adultes, mais
les a bandes latérales sont d’un jaune très vif qui tranche sur la teinte
brune du fond ; l’écaillure est bien constituée et les carènes des écailles
dorsales sont visibles.
Mabuia maculilabris Gray. — î ex. Forêts; région de Katana.
Mabuia megalura Peters. — 1 3 ex. Région de Nairobi
6 ex. Pied du Mohabura (ait. 3.3oo m. env.).
î ex. Camp de Mohabura (ait. 4.000 m. env.).
Sur 2 individus de la région de Nairobi , les écailles dorsales montrent
les traces de 3 carènes légères. Les membres postérieurs ramenés en avant
n’atteignent pas les coudes.
Mabuia quinquetæniata Licht. — 2 ex. Haut-Nil.
2 ex. Sans indicat. de localité.
Mabuia Perrotetii D. B. — î ex. Sans indicat. de localité.
Mabuia irregularis Lônnb. — J’ai décrit, en 1923, sous le nom de
Mabuia Jeanneli , une forme nouvelle, d’après 2 exemplaires provenant des
prairies alpines du Mont Kinangop, dans la chaîne de l’Aberdare. Dans le
travail d’ensemble sur les collections Alluaud et Jeanne! (1925), j’ai pro-
posé, en raison de la disposition très particulière, chez ces animaux, de
2 fronto-nasales et de 3 préfrontales, la création d’un sous-genre nouveau
portant le nom de Mabuiopsis. Peu de temps avant ma première description ,
Lônnberg (1922) avait de son côté, décrit le même animal sous le nom de
M. irregularis; je n’eus connaissance de ce travail que plus tard. C’est donc
le nom de M. irregularis qui a la priorité, et M. Jeanneli doit entrer dans
la synonymie de celui-là.
Lygosoma Ferrandii? Blgr. — 7 ex. Région de Katana, forêts.
Lygosoma clathrotis Blgr. — 2 ex. Région de Nairobi.
On compte sur un ex., 24, et sur l’autre 26 écailles autour du milieu
du corps.
Lygosoma Sundevalli Smith. — s b ex. Rég. de Nairobi.
Lygosoma graueri quinquedigitata Sternf. — 8 ex. Pied du Mohabura ;
ait. 3.3oo m. environ. Capturés sous les pierres.
Ablepharus wahlbergii Smith. — - 4 ex. Rég. de Nairobi.
— 250 —
Les bayons ültra-violets détruisent le pouvoir rabicide
DU VENIN DE LA VIPERE ASPIC (VlPERA ASPIS L.),
par Mœe Phisalix et M. F. Pasteur.
L’un de nous a récemment mis en évidence ie pouvoir que possède le
venin de vipère de tuer, dans ses émulsions, le virus rabique auquel on le
mélange, et d’en prévenir ainsi le développement dans l’organisme des
animaux (1).
L’objet de la présente étude est de rechercher ce que devient le pouvoir
rabicide quand le venin a perdu son pouvoir toxique par le chauffage , et
son pouvoir antivenimeux par l’action des rayonç ultra-violets (2). Con-
serve-t-il, dans ces conditions, son action rabicide?
Pour répondre à cette question, nous avons institué la technique
suivante :
Expérience. — Une solution de venin de vipère, à 1 pour 1000 dans
l’eau salée physiologique, est chauffée au bain-marie, en pipette close, à
la température de 75° pendant i5 minutes; puis elle est répandue dans
une coupelle en quartz fondu et à fond plat, sur une épaisseur de 2-3 milli-
mètres. La coupelle est recouverte d’une plaque de verre renovic, per-
méable aux rayons ultra-violets, et placée à une distance de 5o centi-
mètres de la source productrice de ces rayons. L’action de ceux-ci est
maintenue pendant 3o minutes.
La solution de venin ayant ainsi perdu sa toxicité générale par le chauf-
fage (condition indispensable en raison de la sensibilité au venin de l’encé-
phale du lapin sur lequel seront pratiqués les essais), et son pouvoir
anti venimeux , par exposition aux rayons ultra-violets, est mélangée, à
raison de 20 centimètres cubes, avec un même volume d’émulsion centé-
simale de virus fixe (celui de l’Institut Pasteur de Paris); le mélange est
filtré sur fine toile batiste et sur papier, et ensuite conservé au frais pen-
dant une nuit. Le lendemain, il est centrifugé, et, par décantation par-
tielle, ramené au volume de 2 centimètres cubes, qui correspondent à
l’émulsion décimale de virus rabique.
(U Mme Phisalix, Pouvoir rabicide in vitro du venin de la Vipère aspic, Bull.
Mus. Hist. nat., 22 mars 1928.
(2) jyjme pHISALIX e[ ]Vf . F. Pasteor, Action des rayons ultra-violets sur le venin
de la Vipère aspic, Bull. Mus., 23 février 1928.
— 251
Deux lapins, l’un mâle, pesant 3. 200 grammes, l’autre femelle, pesant
4.900 grammes sont alors trépanés, et reçoivent chacun dans l’encéphale
un demi-centimètre cube de l'émulsion décimale de virus : tous deux pré-
sentent les premiers symptômes de stupeur et d’incoordination motrice au
onzième jour; le lendemain ils sont couchés; tous deux meurent de para-
lysie rabique, le premier au quinzième, le second au dix-septième jour.
Ainsi, le venin irradié, dans les conditions mêmes qui lui font perdre
son pouvoir antivenimeux , a perdu en outre son pouvoir antirabique.
Ce résultat, considéré isolément, semblerait indiquer que les pouvoirs
anlivenimeux et rabicide du venin de vipère sont dus à un seul et même
antigène , plus sensible à l’action des rayons ultra-violets que les substances
toxiques qui, elles, restent inaltérées. Mais cette interprétation ne peut
être retenue en raison du fait suivant, mis en évidence par l’un de nous (1),
â savoir que le chauffage du venin à la température de ioo° fait totale-
ment disparaître in vivo et in vitro le pouvoir antivenimeux et laisse sub-
sister le pouvoir rabicide.
La seule conclusion qui s’accorde avec les faits observés est donc la sui-
vante : Les rayons ultra-violets ont une action destructive et élective sur les
pouvoirs antivenimeux et antirabique du venin de vipère , ou, plus exactement,
sur les antigenes distincts qui conditionnent ces pouvoirs.
Pour préciser les conditions expérimentales en ce qui concerne les
rayons ultra-violets employés, nous ajouterons les données suivantes :
Le brûleur en quartz, de la verrerie scientifique, type 4 ampères, cou-
rant alternatif, puissance 4 02 volts, et placé pendant 3o minutes à une
distance de 5o centimètres de la couche liquide à irradier, a donné à tra-
vers la lame de verre renovic de 2 millim. 2 d’épaisseur, un rayonnement
de 2.8o3 angstroms. Les mesures énergétiques du rayonnement ont été
effectuées avec les mêmes dispositions à l’aide de la pile de Moll, en
excluant tous les rayonnements émis en dehors du brûleur même. La puis-
sance totale étant ramenée à 100, nous avons :
88 p. 100 dans l’infra-rouge = 353 watts 76,
5 p. 100 dans le visible = 10 watts 10,
7 p. 100 dans l’ultra-violet = 28 watts 1A.
La lumière produite par le brûleur, et qui ne contient pas de rouge ,
n’a aucune action appréciable dans les limites de temps de l’expérience;
seuls les 28 watts i4 de l’ultra-violet ont suffi à détruire le pouvoir rabi-
cide, aussi bien que le pouvoir anti venimeux , c’est-à-dire les deux anti-
gènes correspondants du venin.
(U Mm“ Phisalix , Pouvoir rabicide in vitro du venin de la Vipère aspic, Bull.
Mus. Hist. nat., a 2 mars 1928.
Mosédm. — xxxiv. 17
— 252 —
Additions à ma liste des Décapodes marins du Cameroun,
par M. Th. Monod.
Le chapitre concernant ies Décapodes dans les Contributions à la faune
du Cameroun (1) était imprimé quand j’ai reçu l’important travail de Waldo
L. Schmitt : The Macruran , Anomuran , and Stomatopod Crustaceans col-
lected by the American Muséum Congo Expédition, 1909-1915 (Bull.
Am. Mus. Nat. Hist., L. III, art. 1, p. 1-67, fig. 1-76, pl. 1-IX, publ.
May 26, 1926). le crois indispensable en conséquence d’apporter ici
quelques remarques additionnelles destinées à compléter mon mémoire.
i° Les exemplaires que j’avais rapportés à Alpheus Bolivien M. Edw.
appartiennent en réalité à une espèce voisine décrite par Schmitt : A. Langi
(== Crangon langi Schmitt, p. 20-23, fig. 63);
20 Upogebia furcala (Aurivillius). L’espèce a été retrouvée en abondance
à l’embouchure du Congo dans son milieu d’élection , la tourbe vaseuse et
la vase servant de support aux palétuviers (Schmitt, p. 44-45);
3° Pagums granyj,imanus Miers ( = Dardanus granulimanus Schmitt ,
p. 49) a été retrouvé à Moanda et à Banana;
4° Clibanarius Cooki Rathbun. Nous sommes arrivés, indépendamment
l'un de l’autre, le Dr. Schmitt et moi-même à la conclusion que, contraire-
ment à l’opinion de Balss, Cl. CooJci est, en face de Cl. africanus Aurivillius,
une espèce parfaitement valable (Schmitt, p. 52—54, fig. 72, pl. IX,
fig. 2 b).
Enfin le Dr. Mary J. Rathbun a bien voulu me signaler que le nom
platydactylus donné par moi à une variété nouvelle à'Uca tangeri Eydoux
était préoccupé par un nom spécifique ( Uca platydactylus [H. Milne-
Edwards, 1837]).
Les lois de la nomenclature interdisant d’adopter, à l’intérieur d’un
même genre , le même nom pour une espèce et une variété d’une autre
espèce , je dois modifier la désignation de la variété de la mangrove.
Uca tangeri Eydoux var. platydactylus Monod 1927 (nom. præoc.) — Uca
tangeri Eydoux var. matandensis , nov. nom. (1).
Laforatoire de M. le Professeür A. Grüvel.
Ù) Faune des colonies françaises, I, 1927, fasc. 6, p. 59 3-62 4, 3 fig.
6) De Matanda Masadi, un campement de pêcheurs voisin du point de la
mangrove où ont été recueillis les types.
— 253 —
Travaux scientifiques de l Armée d’Orient ( igi6-igi8 ).
Coléoptères Bruchidæ (Lariidæ),
PAR M. M. PlC.
Parmi les Coléoptères, la famille des Bruchidæ est une des plus difficiles
à étudier pour les raisons suivantes : i° les anciens auteurs n’ont pas tou-
jours, même en employant de longues descriptions, bien défini les formes
décrites par eux, aussi les auteurs postérieurs les ont-ils fréquemment in-
terprétées de façons différentes; 2° par les graines, des espèces exotiques
sont fréquemment importées, çà et là, en Europe, ne cadrant pas avec les
formes des monographies publiées; 3° certaines espèces sont fort variables
dans la coloration de leurs membres et se miment plus ou moins; k° on a
souvent affaire à des exemplaires plus ou moins défraîchis, ou mal pré-
parés pour l’étude. On ne s’étonnera donc pas que j’aie mis, pour ces
diverses raisons, et par mesure de prudence, quelques points de doute et
même mentionné sans nom les nos 17 et 18 peu caractérisés.
1. Spermophagus sericeus Geofr. ( cardui Boh.). — Albanie : environs
de Koritza, en juillet (DIS Blanc, E. Jupille et Y. Odezene). Macédoine ;
Lumnica (600 m.) en juillet (DrE. Gromier); Zemlac, Sud du lac Pres-
pau, en septembre (Raoul Brisson); sud de Monastir. Holeven, en août
(Infirrn. Brunico) ; Florina , en juillet ( H. Marcelet) ; camp Grosseti ( 800 m.)
à 5 kilomètres Ouest de Florina, en mai (Cne Magdelaine).
2. Spermophagus Kusteri Scbils. ( variolosopunctatus Kust). — Albanie :
environs de Koritza, en août (Dr Blanc); Macédoine : Florina, en juillet
(H. Marcelet); montagnes à l’Ouest du Vardar (600 m.) en août (Dr Gro-
mier; Sud de Monastir entre Brikovo et Holeven , en juin (Infirrn. Bunico) ;
Ostrova, en août et Vodena, en juillet (Dr Rivet); Sakulevo, en juillet
(D1 J. Goulden); camp Grosseti (800 m.) à 5 kilomètres Ouest de Florina,
en mai (Cn“ Magdelaine). Chalcidique : Vassilica en juin, juillet (Dr Rivet).
3. Spermophagus subfasciatus Boh. — Macédoine : camp de Zeitenlik,
près de Salonique (Dr Rivet). Un seul exemplaire. Espèce d’origine exo-
tique et importée. Déjà connue, en Europe, comme importée à Paris.
h. Bruchus laticollis Boh. — Macédoine : Ostrovo, Ouest de Vodena,
en août (Dr Rivet).
5. Bruchus tristiculus Fahr. — Macédoine : Salonique (Dr Rivet).
6. Bruchus rujimanus Boh. — Macédoine ; Ostrovo, Ouest de Vodena,
17*
— 254 —
en septembre, et Salonique (D1 Rivet). Chalcidique : Wassilica, en juillet
(D" Rivet).
7. Bruchus pisorum L. — Macédoine : GenidjeAardar, en août(Dr Joyeux) ;
Salonique, en avril (Dr Rivet).
8. Bruchus brachialis Fahr. — Albanie : environs de Koritza, en août
(Dr Blanc). Macédoine : Florina, en juillet (H. Marcelet); Salonique (Dr Ri-
vet). Chalcidique : Vassilica, en juin, juillet (Dr Rivet).
9. Bruchus sertatus III. — Albanie : environs de Koritza (Dr Blanc).
Macédoine : Kadikoy, mission du Vardar (R. Michel, 1910).
10. Bruchus ulicis Muls. — Macédoine : Kadikoy, mission du Vardar,
en avril (R. Michel, 1910).
11. Bruchus ? viciœ 01. — Macédoine : Florina, en juillet (H. Marcelet).
Un exemplaire défloré et, pour celte raison, pas sûrement déterminé.
12. Bruchidius spiniger Baudi. — Mytilène, en avril (D' Landrieu).
Localité intéressante, l’espèce étant connue de la Turquie d’Asie, de
Lesbos et de Sardaigne (capture sans doute accidentelle).
13. Bruchidius himaculatus 01. — Macédoine : Florina , en juillet (H. Mar-
celet).
14. Bruchidius himaculatus 01. — Macédoine : Florina , en juillet (H. Mar-
celet).
15. Bruchidius tibialis Bob. — Macédoine : Florina, en juillet (H. Mar-
celet).
16. Bruchidius? anxius Fâbr. — Macédoine : Florina , en juillet (H. Mar-
celet).
Un seul exemplaire , pas très frais.
17. Bruchidius sp. (? varius 01. var.). — Macédoine : Vakoufkeui , N. E.
Florina (H. Marcelet).
Petite espèce, de forme oblongue, noire, à revêtement gris sale presque
uniforme, avec la base des antennes et les pattes, au moins les antérieures,
en parties testacées, postérieures parfois presque toutes noires; prothorax
court et large , presque droit sur les côtés, courtement rétréci en avant;
élytres courts et plus larges que le protborax, à épaules marquées; cuisses
postérieures inermes.
18. Bruchidius sp. {? obscuripes Gylh. var.). — Madédoine : Sakulevo,
en juillet (Dr J. Goulden).
Un seul exemplaire entièrement noir, à prothorax long et régulièrement
conique, semblant différer de obscuripes Schon. par la pubescence grise
uniforme, les antennes toutes noires, celles-ci ont les articles 2 et suivants
allongés et les derniers^élargis , non dentés.
— 255 —
Travaux scientifiques de l’Armée d’Orient ( igi6-igi8 ).
Coléoptères HétÉromères (ex parte),
par M. M. Pic.
Rien de particulièrement remarquable n’a été recueilli pour ces deux
petites familles traitées ici. La grande majorité des insectes a été récoltée
à la lumière.
Hylophilidæ.
1. Hylophilus ( Aderus ) populneus Panz. — Macédoine : camp de Zeiten-
lik, près Salonique, en septembre (Dr Rivet).
Antliicidse.
2. Steropes caspius Stev. — Macédoine : environs de Salonique, en mai :
Koulakka (D1 Visbecq).
3. Notoxus excisus Kust. — Macédoine : environs de Salonique, en
août : bords du Galiko (Dr Rivet).
h. Formicomus pedestris Rossi. — Macédoine : Florina, vallée d’Ar-
mensko, en juillet (Dr J. Goulden); S.-O. du Yenidje-Vardar : Plati, en
août (Dr Provotelle).
5. Anthicus ccrastes v. corcyreus Pic. — Macédoine : mission du Yardar
(R. Michel, 1909), un seul exemplaire.
A été décrit de l’ile de Gorfou.
6. Anthicus ( Cyclodinus ) humilis Germ. et var. — Macédoine : camp de
Zeitenlik, près Salonique, en juillet (D1 Rivet).
7. Anthicus ( Cyclodinus ) sareptanus Pic. — Macédoine : camp de Zeiten-
lik, près Salonique, en septembre (Dr Rivet).
Je possédais déjà cette espèce de Aivaluebene, en Macédoine, et Salo-
nique (ex. Schalzmayr).
8. Anthicus jloralis L. et var. quisquilius Thoms. — Serbie : environs
d’Iven (800-1.200 m.), boucle de la Cerna (G. Houdard). Macédoine :
Salonique, en avril (Dr Visbecq); camp de Zeitenlik, près Salonique; Salo-
nique, en novembre (Dr Rivet); Rrod et Bach, sur la Cerna, S.-E. de
Monastir, en août (Infirm. Martinez et Lanoue). Glialcidique : Vassilica,
en juin-juillet (Dr Rivet).
9. Anthicus hispidus Rossi et var. — Macédoine : camp de Zeiteniik,
près Salonique; environs de Saionique, bords du Galika, en août (Dr Ri-
vet); Saritza, en octobre; Rederli, en août; mission du Vardar, en octobre
(R. Michel, 1909); Vertekop, S.-E. de Vodena, en août (F. Julien); camp
de Zeiteniik (école de Lembet), en septembre-octobre (Sergent Perrière).
10. Anthicus antherinus L. — Macédoine : camp de Zeiteniik, près Salo-
nique, en juillet (Dl Rivet); route de Kalenik, N.-E. de Fiorina, en juillet
(Dr G. Goulden), S.-E. du Yenidje-Vardar, Piati, en août (D1 Provotelle).
La variété Syriæ Pic, qui se rapporte aux exemplaires ayant les pattes
testacées, a été recueillie seulement au camp de Zeiteniik.
11. Anthicus bifascialus Rossi. — Macédoine : camp de Zeiteniik
(D‘ Rivet).
12. Anthicus niger Oliv. ( mono Laf.). — Macédoine : camp de Zeiteniik
(Dr Rivet); Ostrovo, Ouest de Vodena, en août-septembre (Dr Rivet); Ver-
tikop, S.-E. de Vodena, en août (F. Julien); Fiorina, en juillet (H. Mar-
celet).
13. Anthicus aœillaris Schm. — Macédoine : camp de Zeiteniik, en
juillet, un seul exemplaire (Dr Rivet).
14. Anthicus nectarinus Panz. var. rujicollis Schm. — Macédoine :
Vakoufkeui, N.-E. de Fiorina, en juillet (H. Marcelet). Gbalcidique :
Vassilica, en juin-juillet (Dr Rivet).
15. Ochthenomus ( = Endomia Cast.) tenuicollis Rossi. — Camp de
Zeiteniik, près Salonique, en juillet (D1 Rivet).’
257 —
Nouveaux Coléoptères exotiques,
par M. M. Pic.
Les espèces ci-dessous décrites appartiennent aux collections du Muséum
national de Paris et, à l’exception de Callirhipis Raux, ont été recueillies au
Mozambique par mon ami J. Surcouf.
Callirrhipis Raui nov. sp.
Elongatus , rufo-testaceus , griseo sal sparse pubescens d, aut fer e glaber
et nitidus 9.
Allongé, brillant, roux teslacé, presque glabre chez 9, ou revêtu chez d
d’une pubescence grise courte, assez régulière, sans mouchetures distinctes,
peu brillant en dessus chez d, très brillant chez 9. Tête rugueuse, front
relevé entre les antennes qui sont très longuement flabellées d, ou longue-
ment pectinées 9; prothorax court et large, un peu rétréci en avant avec
les angles antérieurs saillants, impressionné de chaque côté de la base et
marqué de fossettes , obliques a à 2 , devant l’écusson , à ponctuation dense
chez d, plus ou moins fine et espacée chez 9; écusson grand, densé-
ment d, ou peu 9, ponctué; élytres longs, à peine plus larges que le
prothorax, atténués postérieurement, à rebord marqué, à ponctuation plus
forte et plus rapprochée chez d, à côtes discales à peine indiquées; pattes
moyennes, cuisses peu épaisses.
Longueur ; 1Ô-18 millimètres. — Haut-Tonkin (G. Rau, in coll.
Ph. François = coll. Bedel).
Espèce distincte, à première vue, par sa coloration générale d’un roux
clair. Voisin de C. Salvazai Pic avec, chez 9, la ponctuation bien plus
écartée sur le prothorax et celui-ci différemment impressionné.
Attagenus basalis nov. sp.
Oblongus, parum nitidus, niger, membris abdomineque apice rufis, ca-
pite, thorace elytrisque ad basim dense aurato pubescenlibus.
Oblong, peu brillant, noir, avec le prothorax ayant une transparence
brunâtre, les membres et l’abdomen en partie roux, avant-corps et base
des élytres revêtus d’une pubescence dense à reflets dorés. Prothorax court
et large, rétréci en avant, sinué postérieurement, à lobe médian assez
saillant et subarrondi, à ponctuation fine et dense; élytres de la largeur du
— 258 —
prothorax, peu longs, atténués postérieurement, plus densément ponctués
à la base, densément pubescents sur le tiers basal, éparsément et peu dis-
tinctement sur le reste.
Longueur : 3,5 millimètres. — Caia, 20, XII, 1995. Un seul exem-
plaire.
Peul se placer près de A. rufiventris Pic, dont il se distinguera première
vue, par la pubescence régulière et dense de l’avant-corps et de la base des
élytres.
Mesocœlopus Surcoufi nov. sp.
Oblongus, convexus, nitidus, rufus, sat regulariter et parum dense griseo-
pubescens, membris testaceis.
Oblong, convexe, brillant, roux, orné d’une pubescence grise assez
régulière et peu dense. Antennes testacées, longues, un peu dentées avec
le dernier article très long; prothorax assez court et large, à ponctuation
plus ou moins fine et rapprochée, régulièrement et peu densément pubes-
cent; écusson grand, presque en demi-cercle; élytres assez courts, atténués
postérieurement, bombés sur le milieu et comprimés sur les côtés, à ponc-
tuation fine et peu dense; pattes testacées.
Longueur 9-9,5 millimètres. — Cauxixe et Barue, nombreux exem-
plaires in M. Paris et coll. Pic.
Voisin de M. rufescens Pic, en diffère par l’écusson plus grand et la
pubescence plus régulière du prothorax.
Gonocnemis Surcoufi nov. sp.
Oblongus, jere opacus, griseo pubescens, rufus, antennis medio et apice
piceis, articulo ullimo piriforme , apice pallidiore.
Oblong, presque opaque, pubescent de gris, roux avec des antennes
de poix, à base rousse et dernier article plus clair au sommet, yeux rap-
prochés; antennes assez longues, peu épaisses, à articles en partie obco-
niques, dernier pyriforme, acuminé et plus clair à l’apex; prothorax assez
court et peu large, un peu rétréci en avant et en arrière, subangulé vers
le milieu, ruguleusement ponctué, orné postérieurement de 3 carènes
assez largement A impressionnées; élytres plus larges que le prothorax,
un peu allongés, atténués à l’extrémité, largement sillonnés et marqués de
points subcarrés médiocres, intervalles élevés en côtes peu saillantes, la
présu lurale surtout; pattes robustes.
Longueur : 8 millimètres. — Cauxixe, un seul exemplaire.
Parait voisin de G. reflexicollis Fairm. , en diffère par le prothorax tri-
caréné postérieurement, le dernier article des antennes non tronqué, ces
organes en partie foncés , la coloration plus claire.
— 259 —
Notes svr les Ichneumonides du Muséum national
d’histoire naturelle,
par M. André Seyrig ,
Correspondant du Muséum.
( Fin. )
Lathrolestes clypeator Zett. — De nombreux exemplaires de cette
espèce, 9 et c?, ont été obtenus d’éclosion par M. F. Le Cerf, comme
parasites de diverses espèces de chenilles mineuses de feuilles, en particu-
lier de Eriocrania semipurpurella Stph. , trouvées aux environs de Paris.
Le Lathrolestes clypeator est une espèce décrite de Lapponie, et qui ne
semble avoir été signalée, en dehors de cela, qu’à Crefeld, par Ulbricht(1)
Il n’y a cependant aucun doute sur cette détermination, car j’ai pu com-
parer les exemplaires français à une femelle étiquetée «Torne Tr. —
1 6— VII— 1 917. — (Malaise) », et que m’a donnée le Prof. Roman. Nos
individus ne méritent d’être définis que comme une variété spéciale , ne
différant de la forme type que par quelques détails de coloration et de
sculpture :
Yar. eriocraniae, var. nov. — 9. Ariolation du segment médian plus
superficielle que chez la forme type, réduite à une faible carène entourant
faire postérieure. Tubercules du ier tergite assez saillants, alors qu’ils sont
presque nuis chez l’exemplaire de Lapponie. — Clypéus noir. Mandibules
et pattes rougeâtres (d’un roux jaunâtre chez la forme type). Hanches,
trochanters, base des fémurs III et extrémité de leurs tibias noirs (tro-
chanters roux jaunes chez la forme type).
<$. Face, clypéus, mandibules, joues, taches sous le scape, crochets
huméraux, taches devant et sous les ailes et lignes en avant des propleures
blanc jaune. Pattes d’un roux jaunâtre. Hanches I et II blanchâtres.
Hanches III noires. Extrémité des tibias III et leurs tarses un peu rem-
brunis.
Le parasitisme de cette espèce n’avait pas encore été signalé, à ma con-
naissance, jusqu’ici. Parmi les autres espèces du genre Lathrolestes , je ne
vois que L. macropygus Hlgr. , dont la biologie soit connue. Cette espèce
est parasite, d’après Brischke, de deux larves de Teuthrèdes mineuses de
feuilles : Scolioneura ( Fenusa) hetulae Zadd. et Scolioneura ( Blennocampa )
W Konowia, 1925, p. 5.
— ‘260 —
tenella KJ. Malgré la grande similitude de vie des larves mineuses de
feuilles, qu’elles soient de Tenthrèdes ou de Lépidoptères, il est curieux
de noter ce cas de parasitisme d’un Tryphonien vrai sur une chenille.
Je n’en connais pas d’autre cas sérieusement observé.
Je laisse ici la plume à M. F. Le Cerf, pour nous décrire ce qu’il a
observé de la biologie de cette espèce et de ses rapports avec les chenilles
d' Eriocraniidæ.
cf Les Chenilles mineuses des Lépidoptères, de la famille très archaïque
ce des Rriocraniidæ ( Micropteriydœ olim. part.), sont parasitées par un
ccHymènoplère de petite taille que j’ai obtenu en nombre, de l’état larvaire
ce à l’état parfait, dans mes élevages. J’ai aussi observé une fois une femelle
ccd’Hyménoptère pondant dans la Nature.
ccLes espèces que j’ai élevées pendant plusieurs années sont les sui-
cc vantes :
ctEriocrama semipurpurella Slph., sangi YVood, salopiella Stt. , purpu-
cc relia Haw., sparmannella Bosc. — Mnemonica unimaculella Zett., subpur-
npurella Haw., plus deux espèces dont je n’ai pas obtenu l’adulte.
ce Les femelles de ces deux genres pondent dans les bourgeons, principa-
cciement du Bouleau et du Chêne. L’œuf est inclus dans le parenchyme
ccdes jeunes feuilles engainées et plissées, et le développement de la Che-
rcnille suit celui de la feuille. Dès que l’épanouissement du bourgeon libère
cr celle-ci , l’œuf éclôt et la Chenille commence sa mine, d’abord linéaire,
cernais qui s’étend bientôt en une plaque de plus en plus large, pouvant
ce occuper toute la feuille. Le tissu interne est entièrement détruit; il ne
ce subsiste que les cuticules, supérieure et inférieure, minces, molles, vite
ccjaunies et desséchées.
ce Le 6 juin 1925 j’ai vu, à Courcelles (Seine-el-Oise), un Hyménoptère
ce pondre dans une larve d 'Eriocrania sangi , dont la mine ne formait encore
ccqu’une plaque de moyenne étendue dans une feuille de Bouleau, mais
ce qui était cependant au dernier âge.
ce Après avoir circulé en tous sens sur la face supérieure de la feuille, en
ce frappant continuellement sa surface avec ses antennes et s’arrêtant de
ce temps à autre, le parasite est passé à la face inférieure, où il a répété
ce le même manège, puis il est revenu à la face supérieure. Il s’est
ce arrêté au-dessus de la Chenille qui, depuis le début des manœuvres de
cfl’Hyménoptère tordait, par détentes brusques et par intermittences, son
ce corps à droite et à gauche. Ces mouvements ont cessé. L’Hyménoptère
ce a recommencé à palper la cuticule de la feuille , puis a courbé son abdo-
crmen, dont l’extrémité est venue toucher la feuille, et il est resté dans cette
ccposition, immobile avec les antennes relevées, pendant 20 à 3o secondes,
ce Ensuite il a recommencé à agiter ses antennes, a relevé son abdomen,
cc fait deux ou trois tours sur place, et s’est envolé brusquement.
261 —
rr Je n’ai pu voir exactement ie détail de l’opération, car je ne voulais
cf pas déranger ce parasite; son départ a été si brusque que je n’ai pu le
ccsaisir, mais je l’ai cependant vu d’assez près pour dire qu’il ressemblait
cr bien à celui que j’ai obtenu de mes élevages.
rr Bien que le pourcentage des Chenilles parasitées soit souvent très élevé
cc ■ — la moitié des cocons dans certains cas — on ne peut distinguer les
ce Chenilles parasitées de celles qui sont indemnes. Toutes sortent des feuilles
cr à la même époque et descendent pareillement sur le sol, où elles s’en-
cc foncent à une profondeur variable. Aucune des Chenilles disséquées à ce
cc moment n’a montré de larve de parasite dans son intérieur. De même,
cc les cocons sont normalement constitués et les Chenilles restent sans chan-
ce gemcnl apparent durant tout l’été et l’automne. C’est à partir de no-
ce vembre que j’ai observé les premières larves de parasites libres dans les
cc cocons des Eriocrania. A ce moment , la larve est seule et nue dans le
cccocon, qui est tapissé d’un revêtement mince, assez raide, brun luisant,
cc au lieu du revêtement blanc mat tissé par la chenille. Cette différence
cc permet de distinguer du premier coup d’œil, dès la plus légère entaille,
cc les cocons parasités de ceux qui ne le sont pas.
cc On ne voit aucun débris de la Chenille, mais, si ou arrache ce revête-
ccment brun, on retrouve celui, blanc, de YEriocrania et, entre les deux,
cela peau et le squelette céphalique de la Chenille, aplati contre la paroi,
cc latéralement (jamais au fond).
cc Sous réserve d’observations plus nombreuses, et spécialement dirigées
cc dans ce sens, il semble que les choses se passent de la manière suivante :
cc L’œuf du parasite est déposé dans la chenille au dernier âge.
cc II n’éclôt qu’après la descente en terre de la Chenille, et la larve se
ccdéveloppe pendant la diapause estivale et automnale de l’hôte.
cc Lorsqu’elle a atteint tout son développement, cette larve abandonne la
cc dépouille complètement vide et la rejette contre la paroi du cocon. Elle
cc lisse alors son propre cocon, qui épouse exactement celui du Lépidoptère,
cc et l’isole des débris de la Chenille.
cc La durée de la vie larvaire n’a pas été observée avec exactitude. Elle
cc doit présenter des variations individuelles notables, car j’ai trouvé des
et larves libres de novembre à mars.
cc Cette larve est épaisse, fusiforme, blanc cireux, avec la segmentation
cc fortement marquée. On n’aperçoit pas de pièces chilinisées, même à la
cc tête. L’état de nymphe est précédé d’un stade dans lequel la larve, con-
cc tractée, avec deux étranglements séparant la tête et l’abdomen du thorax,
cc prend un ton jaunâtre et voit sa segmentation devenir beaucoup moins
cc apparente, mais déjà les mandibules de l’adulte apparaissent en brun pâle
cc avec la pointe noire.
cc La pupe proprement dite est d’abord blanc jaunâtre, avec les mandi-
cc bules bien marquées en brun et noir, les yeux se colorent ensuite en
— 262 —
ff noirâtre et, enfin, e corps et les appendices se pigmentent à leur
fftour.
rfDès le mois de mars, on trouve des adultes tout formés, encore en-
» gainés dans la membrane nymphale, ou même tout à fait libres dans le
n- cocon. Je n’ai pas noté la proportion de ceux qui sont libres à cette
ff époque, mais j’ai remarqué qu’on ne voit paraître au dehors, dans les
ff pots d’élevage, aucun Hyménoptère avant les premiers jours d’avril,
ff c’est-à-dire à un moment où les papillons sont éclos déjà depuis un certain
ff temps, sinon tous, au moins la grande majorité. Les dates extrêmes
ff d’éclosion des Eriocrania vont du 9 février au 1 2 avril, avec maximum
rren mars. Ce comportement paraît réglé par la nécessité, pour le parasite,
rfde n’apparaître qu’au moment où les chenilles sont assez développées
ffpour recevoir la ponte de ses femelles , autant qu’on en peut juger du
ff moins par la seule observation que j’ai rapportée plus haut.»
(F. Le Cerf, 7-1-1928.)
Orthocentrus protüberans Hlgr. - 8 9 et 8 d , trouvés entre le 6 et
le 10-IX-27 vers 1.000 mètres d’altitude au-dessus de Fleurier, dans le
Jura Suisse. La coloration des pattes 111 peut être entièrement rouge chez
la 9 ou variée de brun sur les fémurs et les hanches. — Chez le c? le
brun peut aussi être plus ou moins développé, et passer au noir pour les
hanches III.
Orthocentrus protervus lllgr. — 5 9 et 9 d capturés avec l’espèce
précédente. — La 9 est bien typique avec la face très grossièrement
ponctuée, les tergites 1— à aciculés-rugueux sur le dos, le premier avec
des carènes très nettes, le deuxième plus long que large, les derniers forte-
ment comprimés. J’aurais déterminé celte 9 attentatus Hlgr., si elle n’avait
pas eu les premiers articles du funicule nettement transversaux.
Les d non encore décrits sont semblables aux 9 par la ponctuation de
la face et la sculpture de l’abdomen, ce qui permet de les distinguer sûre-
ment du protüberans. Ils sont en outre remarquables par leur stigma
grand , triangulaire et noir, ce qui les rattache au groupe sligmaticus. Ils
diffèrent de celle espèce par les tergites centraux de l’abdomen fortement
aciculés et non rugueux. En général pattes rouges, les hanches III seules
noires, mais chez certains exemplaires les fémurs III sont obscurcis, et
chez d’autres c’est au contraire les hanches III qui sont envahies par la
coloration rouge.
Phtorima compressa Desv. — J’ai trouvé une 9 de cette espèce à Fleu-
rier, dans le Jura Suisse, en VII-192/i, vers 700 mètres d’altitude. —
Dans la collection Sichel figurent 3 9, l’une du Vésinet, près de Paris,
une autre de Moutiers (Savoie), et la troisième de Burgdorf, canton de
— 263
Berne (Suisse), léguée par M. L. Meyer. — Tous ces exemplaires ont ie
mésonotum entièrement noir.
Phtorima gaullei, nov. sp. — 9. Tête courte, fortement rétrécie
derrière les yeux. Face brillante, mais ponctuée en entier. Joues un peu
plus grandes que la base des mandibules, nettement sillonnées. Clypéus
arrondi à l’extrémité , mais avec une forte impression centrale en forme de
sillon. Mandibules petites. Antennes médiocres, le funicule de 16 articles,
tous plus longs que larges, le premier, trois, cinq fois, le dixième encore
deux fois plus long que large. Thorax brillant, éparsement et assez super-
ficiellement, ponctué. Segment médian très court, grossièrement rugueux,
avec une faible trace de carène à la base. Fossette scutellaire lisse et lui-
sante. Spiracules métathoraciques médiocres. — Abdomen deux fois aussi
long que la tête et le thorax réunis, comprimé en lame de couteau, à
partir du deuxième tergite, tous les tergites lobés sur les côtés et échancrés
sur le dos. Premier tergite grossièrement rugueux, subcarré, les spira-
cules situés près de la base, très saillants, délimitant un postpétiole (1)
transversal. Aréole de l’aile pétiolée, triangulaire. Nervulus incliné et situé
loin derrière la nervra basale. Nervulus brisé en son tiers inférieur. Pattes
courtes et grêles, le métatarse presque double du deuxième article des
tarses III.
Taille : 6 millimètres.
Noir; — sont blancs : clypéus, mandibules, palpes, une large tache
faciale s’appuyant sur le clypéus, deux petites taches au-dessus des côtés
du clypéus , deux larges taches humérales en virgule , les côtés de l’écusson
et son extrémité. Pattes rouges, les hanches I et II et tous les trochanters
blanchâtres. Tibias et tarses III d’un brun sale , les tibias largement blancs
au milieu. Ailes hyalines, le stigma jaune clair.
Espèce voisine de P. compressa Desv. , qui en diffère par la taille plus
grande, le clypéus convexe, sans impression, le segment médian avec une
aire postérieure distinctement entourée, et une forte carène centrale à
l’extrémité , le premier tergite plus allongé , le postpétiole subcarré ou un
peu plus long que large, le métatarse égal à î ,5 fois le deuxième article
des tarses III, l’aréole des ailes sessile. Enfin chez P. compressa, l’écusson
est aussi entièrement noir, les hanches I et II sont rouges, les tibias III
n’ont pas de bandes claires et foncées alternées, et les ailes sont
jaunissantes.
Le type de P. gaullei est une 9 de la collection de Gaulle étiquetée
En donnant à ce mot le sens de et partie du premier tergite située en
arrière des spiracules». Il est bien entendu que l’abdomen est ici sessile comme
chez tous les Bassides.
— 264 —
rrFonceaux â-VI-82» qui provient sans doute de l’étang de Fonceaux,
dans la forêt de Meudon, à côté de Paris.
Trichomastix flavipes Hlgr. — 9. Environs de Paris (coll. Sichel).
Promethes melonaspis Ths. — J’ai trouvé cette espèce à deux reprises
dans le Jura Suisse, au-dessus de Fleurier, vers 1.000 mètres d’altitude:
En VII-1924 : 9 9 et 1 c?, et en IX-1927, 3 d*. — Le d\ non encore
décrit, ressemble à la 9 par la ponctuation, la nervulalion des ailes et la
forme générale. Il est noir, la face blanche, ainsi que les joues, le devant
du scape, le clypéus et les mandibules. Le thorax porte des taches blanches
aux angles du mésonotum et le long du hord antérieur des mésopleures.
Sur l’écusson se trouvent deux points jaunes, assez peu nets chez deux des
individus examinés, mais bien visibles chez le troisième, et grands et con-
fluents chez le quatrième, où la moitié de l’écusson se trouve ainsi être
claire. Hanches, trochanters et tegulae d’un blanc jaunâtre, ainsi que les
angles antérieurs du troisième tergite , ces derniers pouvant être entière-
ment noirs.
Cette espèce est très voisine de P. nigriventris Ths. , dont j’ai pu exa-
miner, dans la collection De Gaulle un couple déterminé par Schmdk.
Les d*, en particulier se réunissent par la forme de passage à écusson à
moitié jaune. — P. melanospis me semble cependant avoir les antennes un
peu plus grêles, l’écusson plus nettement rebondi, et l’aciculation du
deuxième tergite plus réduite.
Ophion geyri Habm. — Un certain nombre d’exemplaires des deux
sexes, de cette espèce, ont été obtenus d’éclosion par M. G. Dumont de
Chenilles de Allomecia ( Hypomecia ) lilhoxylea B. H. rapportées de Nefta,
dans le Sud tunisien. L’espèce n’était connue que par les types de Haber-
mehl, tous des d trouvés par von Teyr dans la région à l’Ouest de Ouargla,
entre les deux Grands Ergs. Nefta étant au Nord du Grand Erg Oriental, il
n’y a rien d’étonnant à ce que la faune soit la même que dans la région
d’Ouargla.
Cette espèce est bien caractérisée par sa couleur vieil ivoire, passant au
jaune soufre, varié de brun pâle, par son vertex large, presque dilaté der-
rière les yeux , ses ocelles distants des yeux et son segment médian superfi-
ciellement sculpté, sans ariolation.
La 9 ne diffère du c? que par la tête un peu plus étroite et plus courte
derrière les yeux , par le premier article du funicule plus court, environ
trois-quatre fois plus long que large (alors que chez le d il est plus de
cinq fois plus long que large), environ d’un tiers plus long que le
deuxième (alors que chez le d il est presque double du deuxième).
— 265 —
D’après M. Dumont les deux sexes de cette espèce s’accouplent en
captivité.
Mesochorüs fdscicornis Brschk. — 1 4 9 et 1 o c? éclos d’une pelote de
cocons d 'Apanteles congeslus trouvée le 1 5-X-i 922 à Argenton-sur-Creuse
(Indre). — Parasite déjà signalé sur d’autres espèces à' Apanteles.
Pristomeuus vulnerator Zett. — 1 d* obtenu d’éclosion de Acrobasis
consociella (sans autre indication) [coll. du Muséum].
266 —
Note sur les espèces du genre Gerceris [Hymen. Spheg.)
DANS LA COLLECTION LÉON DuFOUR,
PAR M. A. Shestakov.
Grâce à l’obligeance de M. Berland, il m’a été possible d’étudier la col-
lection L. Dufour qui se trouve au Muséum national d’Histoire naturelle
et qui est surtout intéressante par les types des espèces d’Hyménoptères
décrites par L. Dufour. Ces espèces sont :
CERCERIS NIGROCIjVCTA.
(Ann. Soc. Ent. France [3] I, 1 853 , p. 379.)
La collection contient 2 exemplaires de cette espèce. L’un porte une
étiquette avec le chiffre rf3o», l’autre avec l’inscription rrPba Drs^. Ceci
signifie, sans doute, rrPonteba Dours». Malgré la conservation imparfaite
de ces exemplaires, on peut constater que le Cerceris nigrocincta n’est autre
que l’espèce que Radoszkowskyi a décrite comme Cerceris hispanica ( Horæ
Soc. Ent. Ross. VI, 1869.) et dont Scbletterer a changé ensuite le nom en
Cerceris radoszkowskyi afin d’éviter des confusions avec le Cerceris hispa-
nica Gmel. (Syst. Nat. I ps. V, 1789).
Cerceris bupresticida.
(Ann. Sc. nat., s. 2, XV, i8âi.)
La collection contient 1 ç$ avec une étiquette marquée « 1170 a et 2 9
avec des Buprestidae fixées sur la même épingle. Sur l’une d’entre elles il n’y
a pas d’étiquette, tandis que l’autre porte l’inscription rrhisp. Graells».
Ces 3 exemplaires montrent que la Cerceris bupresticida des auteurs plus
récents est identique à l’espèce décrite par L. Dufour.
Cerceris elegans.
(Ann. Soc. Ent. France [3] I, i853.)
Cette espèce a été nommée par Radoszkowskyi (Reise Turkestan Fedt-
schenko, 1877.) Cerceris nobilis pour éviter des confusions avec la Cerceris
elegans Eversm. (Bull. Soc. nat. Moscou XXII, 18/19). J’ai proposé pour
cette espèce le nom nouveau Cerceris elegantula = C. elegans Duf. (nec
Eversm. nec Smith) puisque le nom Cerceris nobilis devrait devenir le syno-
nyme de Cerceris solskii Rad., comme je l’ai constaté dans les Ann. Musée
Zool de l’Ac. Sc. de Russie XXII, 1917.
Il y en a h exemplaires marqués « Cerceris elegans Duf. Ponteba Dours» :
2 99 et 2 d’d1.
1 9 sous l’étiquette rrPonteb Dours» n’esL que la même espèce que
M. Morice a décrit plus tard ( Trans. of the Entom. Soc. of London p. 1,
1911.) sous le nom Cerceris dacica var. opulenta. Celte variété diffère essen-
tiellement de la C. dacica par la ponctuation qui est plus fine et par la
sculpture de l’aire cordiforme. Mais la différence est encore plus frappante
dans la forme du pronotum qui est plutôt pointue et pas arrondie comme
chez le Cerceris dacica.
L’autre 9 marquée rrPba Drs» représente un exemplaire très clair du
Cerceris bupreslicida. Il m’était impossible de constater une différence dé-
passant les variations individuelles dans la sculpture et dans la structure
entre cet exemplaire et la commune Cerceris bupresticida.
1 d sous l’étiquette rrPba Drs» est un mâle de Cerceris straminea Dnf.
1 d sous l’étiquette «Ponteb Dours» n’est qu’une espèce du sous-genre
Apiraptrix m. , mais sa conservation défectueuse m’a empêché de faire la
détermination.
En conséquence : Cerceris eleganlula Shest. (1917)= C. dorsalis Duf.
( nec Eversm.) = C. opulenta Morice (1911).
Cerceris straminea.
{Ann. Soc. Ent. France [3] I, i853.)
Cette espèce est représentée par 1 9 avec l’étiquette irPba Drs». Le mâle
de cette espèce a été décrit par Morice ( Trans. Entom. Soc. of London p. 1 ,
1911) comme Cerceris komarovi, mais j’ai changé son nom en Cerceris
moricei : {Ann. Musée Zool. de VAc. Sc. de Russie XXII, 1917) la descrip-
tion elle-même montrant clairement qu’il s’agit d’une autre espèce.
En conséquence : Cerceris straminea Duf. = C. moricei Shestk. = C. ko-
marovi Morice {nec Rad.).
Cerceris quadrimaculata.
{Ann. Sc. nat., s. 3, XI, 18Û9.)
La collection contient sous l’étiquette tr Cerceris quadrimaculata Duf.
Madrid Abieg» 2 99 qui sont tout à fait identiques à celles qui ont été
décrites par les auteurs plus récents.
Cerceris tenüivittata.
{Ann. Sc. nat., s. 3, XI, 1849.)
1 d avec les étiquettes rr 20 » et m 384 h» n’est autre que la bien connue
Cerceris capitata Smith (Cat. Hym. Lond. 1 856.).
Muséum. — xxxiv. 18
— 268 —
Cerceris dorsalis.
[Ann. Sc. nat., s. 3, XI, 18^9.)
Le nom de celte espèce a été changé par Schletterer dans les Zool. Jahrb.
Il, 1887 en Cerceris pyrenaica pour éviter une confusion avec le Cerceris
dorsalis Eversrn. [Bull. Soc. Imp. nat. Moscou XXII, 1849.)
La collection contient sous l’étiquette : Cerceris dorsalis Duf. Salm. hisp.
tfPba Dours» 3 exemplaires dont :
1 9 avec étiquette rrPba Dours» espèce indépendante, mais conservation
trop imparfaite pour permettre une description.
1 9 avec étiquette m526 hn = Cerceris lunata Costa.
1 9 avec étiquettes «• 3 1 7 ornatus ? au voisin Demargin. » et rrBoy
Scoln = Cerceris lunata Costa.
En conséquence : Cerceris lunata Costa = C. pyrenaica Schlttr. = C. dor-
salis Duf. [nec Eversrn.)
Un Thrombidion nouveau des environs de Monaco,
par M. Marc André.
Sericothrombium monœciportuense , n. sp.
Cette espèce nouvelle de Thrombidion est d’une taille assez petite,
puisque les dimensions des individus que j’ai recueillis n’excèdent pas
1 3oo (jl pour la longueur du corps sur 1000 p de large.
Sa couleur est d’un rouge écarlate très vif, qui passe assez promptement
dans l’alcool.
L’abdomen est large, subtrapézoïdal, nettement arrondi en arrière,
avec une légère incision au milieu du bord postérieur. Les épaules sont peu
saillantes du fait que les bords latéraux ne présentent pas d’étranglement
sur leur parcours.
Le dos de l’abdomen, subaplati, est marqué d’un certain nombre de
petites fossettes plus ou moins distinctes selon l’état de réplétion des indi-
vidus considérés. Sa face dorsale est recouverte d’une pilosité assez dense
consistant en soies qui, d’avant en arrière, augmentent graduellement de
taille , en même temps que leur forme varie : sur la partie antérieure de
Tabdomen , ce sont des soies fortes et barbulées ; quand on passe à la partie
moyenne du dos, celles-ci s’épaississent progressivement pour devenir
papilliformes à l’extrémité postérieure du corps. Chacune de ces papilles (A) ,
dont la longueur ne dépasse pas 35 p, est garnie de poils rigides qui
paraissent disposés suivant quatre rangées longitudinales et qui, vers le
sommet, diminuent de longueur, sans cependant se réduire à des tuber-
cules ; à sa base , immédiatement au-dessus du tubercule de soutien sur
lequel elle repose, elle présente une couronne de poils un peu plus longs.
La face ventrale du corps , ainsi que la partie dorsale du céphalothorax ,
sont revêtues de soies plumeuses.
Le céphalothorax est du type commun aux Sericothrombium. Dans la
crête métopique , on peut distinguer une pièce longitudinale antérieure, qui
se continue en avant par une bandelette transversale bordant le vertex ,
une pièce moyenne cordiforme, dans l’épaisseur de laquelle sont creusées
les aréoles sensorielles piligères, et une pièce postérieure, qui s’étend
jusqu’à la ligne de jonction du céphalothorax avec l’abdomen. Les yeux
— 270
sont disposés par paire, chacune étant portée sur un long pédoncule clavi-
forme.
Les pattes, bien développées, sont munies de longues soies plumiformes
assez robustes.
Dans les pattes de la première paire, les tarses (Pi) sont plus longs
(38o f t ) que le tibia (260 f 1) et légèrement plus renflés que ce dernier;
ils sont cylindriques, allongés et leur longueur dépasse un peu le triple
(3, 16) de leur largeur (120 p). Ils se montrent légèrement claviformes, à
bord inférieur légèrement convexe et bord supérieur rectiligne.
Sericothrombium monœciportuense M. André (X 35).
Pi, tibia et tarse de la ire paire de pattes ( X 80); P m, palpe;
A , papille de l’abdomen.
Les palpes maxillaires (Pm) sont pourvus d’un seul ongle terminal, ne
montrent ni peignes ni épines et portent un long appendice ( 5e article ou
tentacule) claviforme , dont l’extrémité distale dépasse l'ongle du k° article.
Par ces palpes dépourvus de toute armature, cette espèce ne pourrait se
placer que dans les genres Sericothrombium, Thrombidium et Aliothrombium.
Elle s’éloigne nettement des deux derniers et se classe parmi les Serico-
thrombium en raison de la structure de son abdomen, incisé postérieure-
ment, et de l’aspect caractéristique de la crête métopique.
Par ses tarses des pattes antérieures qui sont cylindriques, guère plus
épais que les tibias, et, de plus, à peine trois fois (3,i6) plus longs que
larges, cette espèce se rapproche du S. scharlatinum Berl. Mais, tandis que
chez celui-ci l’abdomen est revêtu de papilles qui sont toutes claviformes et
subégales, dans notre espèce les soies barbulées de la partie antérieure se
transforment dans la région postérieure en papilles ; d’autre part , les poils
271 —
rigides qui recouvrent ces dernières, diminuent de longueur vers leur
sommet, sans cependant se réduire à de courts tubercules , comme cela
arrive, au contraire, chez S. scharlatinurn Berl.
J’ai pu recueillir, de cette espèce, une dizaine d’individus qui couraient
isolément sur des rochers dénudés et exposés au soleil à 1020 m. d’altitude,
au sommet du Pas des Cabannelles, dans les environs de Monaco, le
26 février 1928.
— 272 —
Sur une coquille de la mer Rouge : Prasina borbonica Deshayès,
par M. Ed. Lamy.
Le genre Prasina a été créé par Deshaves ( 1 8 6 3 , Cal. Moll. Réunion,
p. 29, pl. XXXI [ Conctiyl. , pi. 4], fig. 4-8) pour une espèce, P. borbo-
nica, découverte par L. Maillard sur les côtes de l’île de la Réunion.
C’est une petite coquille (5 mm. de long sur 3 de large) ovale, oblongue,
teintée d’une telle couleur verte et ornée de quelques rayons formés de
taches blanches alternant avec des taches noires plus petites : elle est très
inéquilatérale, avec région dorsale renflée et région ventrale déprimée; le
côté antérieur, court, étroit, se prolonge en bec, le côté postérieur est
large et arrondi ; le bord dorsal est très convexe , le bord ventral rectiligne ;
les crochets saillants sont fortement incurvés en avant ; la surface est lisse
avec fines stries d’accroissement.
Derrière le crochet de chaque valve , le plateau cardinal montre un assez
long sillon qui s’étend en arrière et dans lequel est logé un ligament
linéaire marginal : il est bordé en dedans à la valve gauche par une crête
saillante (assimilable soit à une nymphe ligamentaire, soit à la dent 4 b
des Cardita ), qui est reçue dans une cavité correspondante de la valve
droite.
Sur chaque valve, en avant du crochet, la surface du test, dans la région
représentant la lunule, se déprime en une invagination qui constitue à
l’intérieur de la coquille une saillie puissante, le processus dentiforme.
Celte dépressien est beaucoup moins profonde à la valve gauche qu’à la
droite et elle communique avec l’extérieur par un goulot qui est plus étroit
à la valve droite qu’à la gauche.
Le processus dentiforme de la valve gauche forme, au dessous de son
excavation, un gros tubercule massif. Celui de la valve droite est creusé
d’une fossette très profonde, sur le bord dorsal de laquelle s’élève une
saillie dentaire : lors de la jonction des valves, la fossette reçoit le tubercule
de la valve gauche, tandis que la saillie se loge dans une gorge creusée
derrière celui-ci.
Comme le dit F. Bernard (1898, Ann. Sc. Nat., Zool., 8e s., VIII,
p. i3o), cet ensemble simule des dents que, si l'on voulait faire une
comparaison avec les Cardita , on appellerait 2 et â b dans la valve gauche,
tandis que dans la valve droite on pourrait trouver 3 a et 3 b.
— 273 —
Le genre Prasina a été effectivement placé par Clessin (1888, Mart. u.
Chemn. Conch. Cab., 2e éd., Carditacea, p. 55) à la suite des Cardita ,
cependant avec cette remarque qu’il n’appartient aucunement à la famille
des Cardilacea, mais à celle des Mytilacea.
0. Semper (1 865 , Journ. de Conchyl., XIII, p. 296) a, le premier,
signalé la ressemblance existant entre le Prasina borbonica Desb. , de l’île de
la Réunion , et une espèce des îles Sandwich décrite antérieurement par
Gould (1862, Proc. Boston Soc. Nat. Hist., VTII , p. 280; Otia Conehol.,
. q h 1) sous le nom de Julia exquisita : il a montré qu’il paraissait presque
G. Valve gauche de Prasina borbonica Desh. (gross. 6 fois).
D. Valve droite de Prasina borbonica Desh. (gross. 6 fois).
S. Sommet de la valve droite de P. cornuta Fol. (d’après de Folin).
impossible de les séparer génériquement, la taille, la forme générale, la
coloration et la charnière étant les mêmes.
Il y aurait eu, cependant, certaines différences : Julia posséderait des
bords très finement crénelés, une seule impression musculaire subcentrale
et partagée en trois, un intérieur nacré; au contraire, chez Prasina les
bords seraient parfaitement lisses, il y aurait deux impressions musculaires
subcentrales et inégales, l’intérieur ne serait pas nacré.
En réalité, ces différences n’existent pas : Deshayes indique bien chez
Prasina la présence de deux impressions des muscles adducteurs des
valves : la plus grande placée au centre des valves représente la posté-
rieure; la plus petite aurait été vraisemblablement l’antérieure, mais elle
est très rapprochée de la première dans la région moyenne de la coquille
et située du côté dorsal : elle est considérée par P. Fischer (1886, Man.
Conchyl., p. 9^9 ) comme l’impression d’un muscle adducteur du pied ou
du sac viscéral. Il n’y a donc qu’un seul muscle adducteur des valves et, par
là, les coquilles de Prasina s’écartent des Modiolarca — Gaimardia dont
elles se rapprochent par leur forme.
D’après M. Win. H. Dali (1898, Tertiary Fauna of Florida, p. 810),
chez Julia la coquille n’est pas nacrée et le bord n’est pas crénelé : Gould a
employé dans sa description l’épithète ir margaritacea-n pour indiquer le
brillant que l’on observe chez les coquilles porcelanées polies, et par le
mot ffcrenulations» il faut entendre simplement les faibles lignes rayon-
nantes d’accroissement habituelles chez tous les Bivalves.
M. Dali considère donc Prasina comme un simple synonyme de Julia et
E. A. Smith (i885, Rep. «■ Challenger » Lamellibr., p. 269} a même iden-
tifié complètement au J. exquisita, des îles Sandwich, le P. borbonica, de
la Réunion.
Cette espèce, sous ce dernier nom, a été indiquée également de Nosy-
Komba, petite île au sud de Nosy-Bé, sur la côte Nord-Ouest de Madagascar
(1923, Dautzenberg, Journ. de Conchyl., LXVI1I, p. 59) et on en trouve
au Muséum de Paris des spécimens recueillis dans la mer Rouge par le
Dr Jousseaume, qui avait trouvé des valves isolées dans le sable de la plage
à Aden et à Périm.
D’autre part, M. Ch. Hedley (1906, Proc. Linn. Soc. N. S. Wales }
XXVI, p. 1909, Austral. Ass. Àdv. Sc., p. 3A6) a signalé le Julia
exquisita du Queensland (Australie).
Tandis que Gould associait Julia aux Vulsella et aux Pedum, Prasina était
rapproché des Mytilidæ par Deshayes : pour P. Fischer et M. Dali , ce genre
constitue une famille distincte, les Juliidæ = Prasinidæ dans le sous-ordre
des Mytilacea.
F. Bernard préfère comparer Prasina aux Aviculidæ chez lesquels le
ligament est porté par un cuilleron qui fait saillie dans l’intérieur des
valves et en particulier à Vulsella : Prasina serait un type particulier
d’Aviculacé caractérisé par le fait que le bord ventral de la fossette ligamen-
taire, profondément invaginée, se serait beaucoup épaissi : il deviendrait
saillant à la valve gauche tandis qu’il se creuserait, à la valve droite, d’une
cavité correspondante.
De Folin (1867-71, de Folin et L. Périer, Les fonds de la mer, I, p. 83,
pl. IX , fig. 7) a signalé de l’île Maurice une 2” espèce de Prasina, le P. cor-
nuta, représentée uniquement par une seule valve droite, qui, ressemblant
à celle du P. borbonica, serait caractérisée par la présence, près du
crochet, d’une saillie à deux pointes placée dans le sinus du bord
antérieur.
Cette saillie correspond probablement à une formation existant aussi
chez P. borbonica : chez cette espèce , en effet , F. Bernard a constaté que le
crochet de la valve gauche est lisse et forme une région très peu bombée,
mais celui de la valve droite est , au contraire , fortement saillant et a son
— 275
extrémité constituée par une sorte de petit tube cylindrique assez court ,
paraissant cassé à son sommet : il remarque que cette singulière coquille
embryonnaire (prodissoconque) fait songer au petit genre énigmatique
Berthelinia Grosse, chez qui le crochet de la valve droite est un fin tube
enroulé en spirale et il se demande s’il n’en est pas ainsi, au début, chez
Prasina.
Or, Ch. Hedley ( 1920 , Proc. Malac. Soc. London , XIV, p. 76) a indiqué
précisément que Julia exquisila porte sur le crochet de la valve droite (mais
non de la gauche) un prolongement en forme de corne spirale.
Ce processus apical est d’ailleurs semblable, bien que beaucoup plus
petit, à celui existant dans le genre Edenttellina Gatliff et Gabriel (1911,
Proc. R. Soc. Victoria, XXIV, p. 190, pl. XLVI, fig. 5-6), qui, à cause
de cette ressemblance, a été rapporté par M. Hedley à la famille des
Juliidæ (— Prasinidæ).
L’espèce type, E. typica Gatl. et Gab., a été trouvée en Western Austra-
lia, Victoria et South Australia (1911, Verco, Trans. R. Soc. S. Austral.,
XXXVI, p. 328; 1916, Verco, ibid., XL, p. 596) : c’est une petite
coquille dont la valve droite seule porte, au-dessus du crochet, une saillie
dirigée en avant et se recourbant pour surmonter la valve gauche.
En raison de l’inégalité des valves , de l’existence d’une prodissoconque
spirale sur une valve (et non sur l’autre) et de la présence de fortes dents
cardinales antérieures, M. Hedley suppose quelques relations avec les
Ghamacea.
Une deuxième espèce, E. corallensis Hedley, a été draguée au large des
îles Hope (North Queensland).
En 1912, Hedley ( Records Austral. Mus., VIII, p. i34) tout en émet-
tant l’hypothèse que l’ E. typica pouvait être une coquille interne d’un
Gastéropode Tectibranche , avait signalé une ressemblance avec le genre
Bivalve Ludovicia Gossmann.
Aussi, quand la découverte par Sir J. Verco d’exemplaires possédant
une valve droite et une valve gauche réunies par un ligament eut établi
qu’on avait bien affaire à un Pélécypode, M. Hedley (1920, Proc. Malac.
Soc. Lond, XIV, p. 76) avait-il cru pouvoir admettre l’identité générique
cV Edenttellina avec Ludovicia.
Ge genre Ludovicia (1) avait été établi par Deshayes , dans sa collection ,
pour un petit Bivalve de l’Eocène du bassin de Paris, L. squamula Cossm.,
qui possède sur le crochet de la valve gauche un nucléus spiral : Gossmann
qui a décrit et figuré cette forme en 1888 (Ann. Soc. R. Malac. Belgique,
XXII [1887], p. 45, pl. II, fig. 21-22) proposait de la placer dans la
famille des Galeommidœ.
(1) Hedley fait remarquer que ce nom avait été déjà employé par G. Rondani
qui avait appelé un Diptère Ludovicius en 1 8 A3 et Ludovicia en i845.
Mais, d’autre part, Hedley a fait connaître en 1928 ( Stud . Austral.
Moll., Pt. XIV, Proc. Linn. Soc. N. S. Wales, XLVIII, p. 3oi) que, dans
une lettre manuscrite, Gossmann s’est montré très affirmatif sur l’identité
(YEdenttellina avec Berlhelinia Crosse.
Ce genre Berthelinia a été créé en 1875 ( Journ . de Conchyl., XXIII,
p. 79, pl. II, %. 3) par Grosse pour un fossile microscopique du calcaire
grossier inférieur (Courtagnon), le B. elegans Gr. , très petite coquille
capuliforme à spire enroulée, que son auteur rapprochait des genres
Pileopsis ou Hipponyx, tandis que Môrch (1876, Journ. de Conchyl. , XXIV ,
p. 37/i) croyait quelle n’était pas génériquement différente de Spiricella
Rang, qui appartient aux Pleurobranches.
Mais ultérieurement Crosse et P. Fischer (1886, Man. de Conchyl.,
p. q5o; 1887, Journ. de Conchyl., XXXV, p. 3o5) reconnurent qu’il
s’agissait d’un Pélécypode inéquivalve chez qui le crochet de la valve droite
est papilliforme, saillant, incurvé en avant (prosogyre) et constitue un fin
tube enroulé décrivant un tour et demi de spire, tandis que le crochet de
la valve gauche est simple , obtus , non enroulé et dépasse à peine le bord
cardinal.
Pour Crosse et Fischer, le genre Berthelinia se rapproche : 1 0 des Avicu-
lidæ par la charnière qui, nulle chez les jeunes individus, est munie plus
tard , sur toute la longueur du bord cardinal , d’une petite série de courtes
fossettes obliques, et par l’existence d’une unique impression du muscle
adducteur des valves, petite et subcentrale; 20 des Prasinidœ par l’incur-
vation du crochet de la valve droite, ainsi que par l’exiguité de cette
impression musculaire.
Cossmann a admis (1 888, Ann. Soc. B. Malac. Belgique, XXII [1887],
p. 171, pl. VII, fig. 2^-27) que, dans les sables moyens (Le Ruel), on
trouve une espèce différente, son B. clata, et il a classé en même temps
(1888, loc. cil, p. 169 pl. VII, fig. 3o-3i) avec Berthelinia, dans les
Prasinidœ, un nouveau genre Anomalomya , qu’il créait pour une espèce
du Fayel, A. corrugata, connue par une seule valve gauche à charnière
pourvue d’une aréa crénelée et à impressions musculaires disposées d’une
manière très spéciale.
En 1906 (Bull. Soc. Sc. Nat. Ouest France, 2e s., VI, p. 262, pl. XX,
fig. 18-19) II a décrit comme espèce nouvelle sous le nom de Berthelinia (?)
elongata, un fossile du Bois-Gouët (Loire-Inférieure), mais ultérieurement
en 1921 (ibid., he s., I, p. 1 19) il s’est demandé si cette forme n’était pas
simplement la valve gauche du B. elegans.
M. Dautzenberg, en 1 896' (Bull. Soc. Zool. France, XX, p. 37 [fig.]),
a fait connaître une espèce vivante, Berthelinia Schlumbergeri , représentée
seulement par une valve droite (avec son sommet enroulé) trouvée dans
du sable dragué en rade de Nosy-Bé.
Il émettait l’hypothèse qu’il est possible que les Berthelinia soient des
— 277 —
coquilles embryonnaires jouant le même rôle chez les Pélécypodes que les
Sinusigera chez les Gastéropodes.
M. Gossmann (1921, loc. cit., p. 119), de son côté, a pensé que ce
genre énigmatique, qui comprendrait donc actuellement trois espèces
vivantes, B. Schlumbergeri Dautz., B. typica Gatl. etGab., B. corallensis
Hedl . , se réduit peut-être à une prodissoconque d’Arcidé.
278 —
Contribution 1 l étude des MonimucÉes de Madagascar,
par M. Paul Danguy.
En 1919, le Muséum recevait de M. Thouvenot des échantillons d’une
Monimiacée portant des fruits. Sans fleurs, il 11’était pas possible de décrire
cette espèce qui semblait nouvelle. Dernièrement nous avons reçu de
M. Ursch , garde forestier, d’autres échantillons portant des fleurs et des
portions de fruits qui montrent que ces arbres appartiennent à un genre
nouveau. Les fleurs mâles ne diffèrent guère de celles des Tambourissa,
mais les fleurs femelles rappellent celles du genre Carnegieodoxa Perk. (1)
et surtout celles du genre Hedycarya Forst.
Hedycaryopsis gen. nov.
Arbor monoica. Floris masculi receptaculum globosum, junius tepalibus
inaequalibus apice coronatum, stamina eglandulosa numerosa. Floris feminei
receptaculum planum coriaceum vélo destitutum ; carpella numerosa dense
conferta, receptaculum obtegentia, sessilia. Drupae supra receptaculum planum
vel convexum, carnosum positae.
Hedycaryopsis madagascariensis sp. nov.
Arbor alta; ramuli juniores villosi subangulati. Folia opposita vel subop-
posita petiolata; limbus chartaceus 5—gcm longus, 3-6cm latus obovatus glaber
vel glabrescens , integer, margine revoluta, penninervis , nervis infra promi-
nentibus, villosis 3-à jugis; petiolus subcylindricus supra canaliculatus ,
villosus 8-1 5 mm. longus. Inflorescentiœ monoicæ axillares villosœ sæpius
trijloræ subumbellif ormes ; pedunculus i5-3o mm. apice injlatus compressas
bibraclealus floribus pedicellatis , pedicellis 10-20 mm., flore femineo centrale.
Floris masculi receptaculum globosum villosum, junius tepalibus 5 inæqua-
libus coronatum, demum in valvis (à?) irregulariter fissum, stamina 1 mm. 1/2
eglandulosa numerosa 35— 5o, externa subabortiva, tepaliformia; antheræ
biloculares sessiles vel subsessiles ovalo-acuminatæ , loculis 2 lateralibus ve
subextrorsis conneclivo crasso. Floris feminei receptaculum i5 mm. latum,
planum carnosum villosum, 5-8 tepalis minimis cinctum; carpella minima,
O Perkins in Engler und Prantl, Pfianzenf. Ergànzungsheft III, Nachtr.
1905-1912 (1915) s. gâ.
glabra, sessilia, dense conferta, numerosa ( go-ioo ) receptaculum obtegentia,
in stigmate sessile breve, conico desinentia; ovulum pendulum solitarium.
Receptaculum seminiferum irregulariter planum vel convexum, 5-6 cm.
latum, carnosum ; drupce 3o—âo, celeræ abortivæ, drupa evoluta ovoidea
8-10 mm.
h'Hedycaryopsis madagascariensis , connue les autres Monimiacées de
Madagascar est désigné sous le nom d’AsiBORA. Il donne un bois jaunâtre,
bon pour la construction. D’après M. Ursch, c’est un arbre de 10 m. de
hauteur et 1 m. 5o de circonférence.
M. Thouvenot, Forêt d’Analamazaotra. — M. Ursch, n° 66, Forêt
d’Antsalahy, ait. 700 à 1.000 m., région de Diégo-Suarez, Madagascar.
Une seconde Monimiacée récoltée par un autre intrépide explorateur,
M. R. Decary, qui a déjà envoyé de nombreux documents relatifs à
l’histoire naturelle de la Grande-Ile apparlient également à un genre inédit.
Ses inflorescences en grappes simples sont terminées par une fleur femelle.
Les fleurs mâles et les fleurs femelles sont des cupules évasées plus ou
moins largement étalées. Dans les fleurs femelles, les carpelles très nom-
breux sont simplement insérés sur le réceptacle et leur ovaire n’est pas
plongé dans sa masse charnue. Ce genre que nous appellerons Decaryden-
dron doit se ranger encore vers les Hedycarya, mais l’absence de fruits
laisse sa place plus incertaine.
Decarydendron gen. nov.
Arbor monoica. Inflorescentiœ spiciformes definitœ , flore femineo termi-
natœ. Floris masculi receptaculum concavum carnosum, lepalis ad 1 5 coro-
natum ; stamina numerosa, exteriora quam interiora majora. Floris feminei
receptaculum trigonocupulatum carnosum , tepalis g-12 coronatum; carpella
numei'osissima conferta plus minusve prismatica, ovarium superum parvum,
Stylus prismaticus , stigma subbilobum.
Decarydendron Helenae sp. nov.
Arbor. Rarni juniores villosi virides. Folia opposita petiolata ; limbus
membranaceus glabrescens vel glaber, 10-20 cm. longus, g-i3 cm. laïus,
ovatus, apice acutus, sparse dentatus, dentibus inæqualibus , mucronatis;
penninervis, nervis infra prominentibus villosis ; petiolus subcylindricus , supra
canaliculatus , villosus , 10-18 mm. longus. Inflorescentiœ monoicœ simplices ,
pauciflorœ, spiciformes, definitœ, flore femineo terminatœ, villosœ ,
1 5-2.5 cm. longœ. Flores masculi 3-6 pedicellati, pedicellus io-i5 mm.
longus, saepius cernuus, villosus, bracteatus, receptaculum carnosum, cupu-
latum, complanatum, villosum, 1 8-25 mm. latum; tepala i5, ad marginem
— 280 —
receptaculi disposîta, svbverticillata , inæqualia, ovato-obtusa 3-io mm. lata;
stamina numerosa ad 60 , exleriora quam inter iora majora; antherœ bilocu-
lares extrorsœ, glabrœ ovalæ, 3-à mm., filamenta brévia. Flores femînei
masculi majores, receptaculum utrinque vïllosurn, carnosum cupulato-tngo-
num, 3o—âo mm. latum; tepala i5 ad marginem receptaculi disposita,
triangularia ; carpella glabra 2 mm. 1/2 , numerosissima , ultra 3 00, prisma-
tica, dense conferta, in receptavulo posita, basi non immersa; ovarium mini-
mum uniovulatum, ovulum anatropum pendulum, Stylus prismaticus 2 mm. ,
stigma subbilobum truncatum.
Cette espèce, que nous dédions à Madame Decary qui aide son mari dans
ses travaux botaniques, est un petit arbre de 7 m. de haut, dont le dia-
mètre peut atteindre 2b cm.
M. Decary, n° 5.891. Forêt à la base nord du pic d’Ivohibe. Madagascar,
20 septembre 1926.
Nous décrirons enfin une troisième Monimiacée nouvelle, un Tam-
bourissa.
Tambourissa nitida sp. nov.
Arbuscula. Rarni juniores glabrescentes vel glabri, rubescentes. Folia
opposita, petiolata, coriacea, limbus 6-10 cm. longus, 3-5 cm. latus,
ovato-lanceolatus , acuminalus , glaberrimus, supra nitidus, nervatus, nervis
tenuibus conspicuis; petiolus rubescens supra canaliculatus , 10-1 5 mm.
longus. Inflorescentiæ monoicæ axillares, paucijloræ bracleatte, sæpius in
cymis trijloris dispositœ, pelioli æquantes vel vix superantes, pedunculi
brèves quadranguli. Flores masculi globosi parum villosi juniores 7 —8 mm.,
ore apicali perianthium vix evolutum gerens (demum in lobos valvatos jissum );
stamina numerosa, idtra 60, 2 -3 mm. longa, in-receptaculo glabro inserta;
jilamentis brevibus vel deficientibus , antheris lateralibus vel subextrorsis.
Flores feminei terminales globosi, villosi, 7-10 mm., ore apicali minimo ;
carpella numerosa in receptaculo villoso basi immersa. Fractus evolulus
a -3 cm., inœqualitcr elongatus jissus.
Cette espèce est représentée par des échantillons dont les fleurs et les
fruits n’ont pas encore atteint leur complet développement; ils ne per-
mettent pas de reconnaître si les fleurs mâles se déchirent régulièrement
en quatre valves après l’anthèse; deux jeunes fruits ne semblent pas avoir
eu une évolution normale; un peu allongés, renflés ensuite et recourbés,
ils sont fendus par une déchirure. Le Tambourissa nitida est remarquable
par ses feuilles luisantes à la face supérieure. C’est un arbuste de 6 m.
M. Ursch, n° 267. Région de Diego- Suarez au sud de Raramange
(Ambiiobe),
— 281
Plantes nouvelles ou critiques des Serres du Muséum,
par M. A. Guillaumin.
30. Bégonia lantanœfolia A. DG. — La description d’A. de Candoile
(Ann. Sc. nat. Bot., sér. 4, XI, p. i4i), peut être ainsi complexée :
. . . foliis intense viridibus, pube viridi ; Jloribus albis, c? circa o,5 mm.
pedicellatis, pedicetto puberulo, sepalis ovatis ( 6 mm. x 6 mm.) dorsa sparse
puberulis, staininibus filamentis filiformibus maximis anlheris 2 -plo lon-
gioribus, antheris pyramidatis , 9 circa 1 cm. pedicellatis, pedicello puberulo,
bracteolis 3, ovatis (4 mm. X 3 rnm.) pallidissime viridibus, margine erosis,
rubro-ciliatis , sepalis ovato-obtusis (4 mm. x 3 mm.), ovario alis minoribus
2 mm. altis, 1 sub-ciliato, majore semi-ovata, 5 mm. longa.
Colombie : territoire de Caqueta , Cordillère de Floronicia (Claes f. 24g,
1925, n° 3 ; f. 97, 1926, n° 3).
Cette espèce n’avait encore été signalée qu’aux environs de San Pedro
( Schlim 578) et de Bogota aux llanos ( Goudot ).
31. B. (§ Quadrilobaria) majungaensis Guillaum. n. sp.
Frutescens, 60 cm. allus, glaberrimus, foliis usque ad 18 cm. x 8 cm.,
cordatis, sinu aperlo, margine rubro, obtuse dentato undulatoque, supra intense
viridibus, subtus pallidis , nervis basilaribus latere 3-h, altero 1, lateralibus
utrinque3, subtus dilute roseis, stipulis lanceolatis apice filijormibus . cito ca-
ducis. Pedunculo adspectu terminali, 'ad. 1 0 cm. longo, tereti, Jloribus palli-
dissime roseis, c? circa 1 cm. pedicellatis, sepalis 2, deltoideis (circa
1 cm.X 1 cm.), apice acutis, petalis 0, slaminibus 2 A, î-fasciculatis , fila-
mentis brevissimis, antheris linearibus, 4 mm. longis ,longiludinaliter dehiscen-
tibus, 9 circa 1,5 cm. pedicellatis , sepalis 2, lanceolatis (circa 1 cm. x 0,0 cm.),
apice acutis, petalis 2, æquilongis sed angustioribus , ovario 3-angulari,
3-loculari, alis 3, 2 rolundatis, 2 mm. altis, reticulalis, 1 majore, oblique
triangulari, fer e 10 mm. alta, reticulata, placentis 3, usque ad basin ù-parti-
tis et inutraque pagina ovulatis, stylis 3, liberis, circa o,5 cm. longis, usque ad
medium a-partitis, papillis spiraliter disposais. Fructibus, sepalis petalisque
Madagascar : sans localité, roches calcaires (Perrier de la Bdthie f. 269,
— 282 —
1921) ; à 10 km. au Sud de Majunga, ravin humide dans une région très
sèche, floraison en mai (François).
Lesj fleurs, qui se produisent en France pendant l’hiver, comprennent
beaucoup plus de d1 que de 9. 1
L’espèce malgache la plus voisine parait être le B. Baronii Bak. mais
dont on 11e connaît pas les fleurs.
32. Schizopepon Fargesii Gagnep. — La plante signalée par Pailleux
et Bois (Potager d’un curieux, 3e édit., p. 6/1 3, 1899), puis à nouveau
par Bois (Joum. Soc. nat. Hort. de France, he ser. ,1, p. 123, fig. 12, i3 ,
1900), et issue des tubercules prélevés sur le n° 93 de Farges, déterminé
Actinostemma paniculatum Maxim, par Franchet (en herb. Mus. Paris.) est le
Schizopepon Fargesii Gagnepain (Bull. Mus., XXIV, p. 377, 1918), dont
le n° g3 de Farges est le type.
C’est donc cette dernière espèce, qui figure à l’école de Botanique
depuis i8q5, sous le nom d 'Actinostemma paniculatum et dont les tubercules
ont été mis en distribution en 1898, 1899, 1900, 1901, 1902, 1903,
1904, 1905, 1908, 1909, 1928, 192^,1925, 1926 (Index serninum. . .
Musei Parisiensis de ces années). C’est par erreur que Cogniaux (Pjlanzen-
reich IV, 2751, p. 35, 1916), rapporte les figures citées plus haut à
Actinostemma paniculatum puisque ce sont les figures du type même du
Schizopepon Fargesii.
Colin et Franquet ont montré récemment (C. R. A. S., 26 mars 1928,
p. 891) que les tubercules de cette plante contenaient jusqu’à 7 p. 100
de'maltose.
33. Aloe x spinosissima Hort. — L’origine de cette plante est assez
obscure : A Berger la reçut avant 1 908, à la Mortola (1), de L. Winter, de
Bordighera, et affirma (2) que c’était un hybride, mais sans préciser ni
l’obtenteur, ni la date d’obtention et en supposant qu’elle était le produit
A. arborescens Mill. var . pachythyrsa Berger x A. humilis Haw. var .echinata
Bak.
Winter dit (3) que VA. x spinosissima a été obtenu par l’abbé Béguin, de
Brignoles, du croisement A. humilis Haw. var. echinata Bak. x A. arbores-
cens Mill. var. natalensis Berger et mise au commerce par Idaage et Schmidt,
d’Erfurt, avant 1900 ; elle figure en effet dans le Catulogue de Haage jun. ,
d’Erfurt, en 1896, p. 27. D’autre part, Simon, de St-Ouen près Paris,
aurait obtenu un A. x spinosissima, hybride A. arborescens Millx A. ferox
Mill. La description qu’en donnent L. et M. Cusin (4) diffère de celle de Ber-
W Hort. Mortol., nouv. édit., p. 22 (1908).
W Pflanzenreich , IV, 88, III11, p. i83 (1912).
(3) Inlitt. 2 3 avril 1928.
W L’Horticulture de la France, p. 485, 1896,
— 283 —
i
ger(1) surtout par la hampe « courte» et les fleurs «nombreuses», mais les
autres caractères semblent coïncider.
Tous les auteurs sont d’accord pour reconnaître dans l’un des parents
VA. arborescens ; si l’autre est réellement YA.ferox, on ne voit guère de
qui l’hybride aurait hérité les pustules de ses feuilles; il est bien plus pro-
bable que c’est, au contraire, VA. humilis. Ceci établi, la plus grande vrai-
semblance est pour les parents supposés par Berger, car l’A . x spinosissima
est exactement intermédiaire entre eux.
PJlanzenreich , IV, 38, IIP*, p. i83 (1912).
’9
Muséum. — xxxiv.
284 —
Les Puits artésiens de la région de Creil,
par M. Paul Lemoine.#
La région de Creil (Oise) constitue une zone synclinaie où la craie se
trouve à une profondeur notable, alors qu’elle affleure au Nord, dans la
région entre Clermont et Compiègne, et au Sud dans le région de Preev-
sur-Oise.
Les sables thanetiens suivent cette allure, recouverts par les niveaux
imperméables du Sparnacien et l’eau, tant au Nord qu’au Sud, s’emma-
gasine dans cette zone profonde. 11 est probable que le point le plus bas
de cette zone n’est pas à Creil, mais un peu plus au Sud (synclinal du
Thérain).
Il n’ empêche que celte disposition détermine aux environs de Creil une
zone artésienne qu’il est intéressant d’étudier dans le détail.
Un certain nombre de puits artésiens ont été effectivement creusés dans
la région de Creil; d’autre part, quelques sondages ont été effectués pour
les recherches de lignites dans le Sparnacien.
Les renseignements relatifs à ces divers travaux ont été fort heureuse-
ment conservés par M. Duputel, pharmacien à Creil. A l’occasion d’une
étude que j’ai faite pour l'alimentation en eau potable de l’agglomération
de Creil, il a bien voulu me communiquer ces documents, et je crois qu’il
y a intérêt à les interpréter et à en assurer la conservation par leur publi-
cation.
Ils constituent , dès à présent , des données fort importantes pour l’étude
du sous-sol de la région. De plus, les détails relatifs à la constitution des
couches seront peut être susceptibles d’être interprétés dans l’avenir, quand
on pourra aborder l’étude de détail des couches géologiques.
Les sondages étudiés ici sont les suivants :
I. SONDAGE DES ATELIERS BURTON.
Un sondage a été effectué à Nogent-sur-Oise , aux Ateliers Burton , par
la maison Brochot.
Les renseignements m’ont été aimablement communiqués par le direc-
teur des Ateliers Burton.
La cote du sol doit être voisine de + Zr]m 3o, qui est celle du sol de
la route à la porte de l’usine.
L’eau monte très peu abondante jusqu’au niveau du sol (environ 1 60 litres
à l’heure, à peine h mètres cubes par jour).
Le niveau de la Brèche très voisine est à la cote + 35“ 35.
Sondage Burton.
Altitude du sol : + 37m3o.
de + 37“3o
à + 28œ8o
de + a8m8o
à+ 9m9o
de + 9mgo
à - i6m95
de - i6m95
à - 4 1. m 3 o
II. SONDAGE DE MONTHUMÉ.
Probablement vers la cote + 4om.
I Remblai imoo ]
Quaternaire.) Argile sableuse î oo de + 4oro
(iom.) j Sable noir mouvant i oo à + 3om
f Gravier 7 00 )
i Sable noirâtre avec rognons de silex. . . 5moo \
Sable vert fin pyriteux s oo I
Sable noirâtre 3 oo f de + 3o“
(Sur i4m.) ] Rognons de calcaires gréseux très dur. . 1 oo f à + i6m
I Pierre de sable vert, gris brun 2 5o 1
1 Grès brun très dur 0 5o /
' Glaise avec beaucoup de coquillages.. . . 6 00 I
Terre noire avec coquillages 6 00 I
Sparnacien. Marnette avec beaucoup de coquillages . o 2 5 ! de + 16“
(a6m5o.) Tourbe de marais 5 75 1 a - iom5o
Sable gris fin o 5o 1
\ Glaise grise 8 00 /
Thanetien... Sable gris pyriteux 2 00
Total 5am5o
Le débit est de 6 ms. 3 par heure, soit \ hh m\ 3 par jour.
L’eau vient au niveau du sol et descend d’environ 6 mètres quand on
pompe.
III. NOGENT-SUR-OISE (anc. Nogent-les-Vierges).
Dollfus, 1890, p. 38 (Lippmann) :
Altitude -f-3om — J’admets plutôt + âom.
Quaternaire 6 35, de + 4omoo à + 34m65.
Sable de Cuise 23 00, de +34 65à + ii 65.
Lignites 28 00, de + 11 g5 à — 17 35.
Sables de Bracheux 26 00, de - 17 35 à - 43 35.
Craie blanche.
Eau jaillissante.
Je pense que ce sondage est celui effectué dans la propriété de
M”' Hebert.
M. Dollfus donne pour la craie l’altitude - 53m. Je pense, d’après la rec-
tification de cote du départ, qu’il s’agit plutôt de la cote - 43”.
IV. CREIL R. G.
lie Tremblay (Usine Kuhlmann ).
Altitude du sol + 27”.
Quaternaire .
(9m 3a.)
Terre végétale
Glaise jaune grise
Tourbe noire
Sable gris verdâtre un peu gras
Glaise bleuâtre verdâtre
Sable gris gras
Glaise grise avec silex
Poudingue aggloméré de silex noirs . . .
Tourbe grise sableuse
Om30
1 10
0 75
0 85
3 20
0 65
0 77
1 58
0 22
de + 2'7m
à + i7”68
— 287 —
CüISIEN.
(Sur i8mo3.)\
Sparnacien.
(20m3o.)
Thanetien.
(Sur i3“90.
Giaise grise marneuse avec grès calcaire.
Sable gris gréseux
Sable vert aggloméré de silex durs à
percer
Sable vert gras
Grès verts avec gros rognons et argile
verte
Sable vert avec grès vert à l’état de
roche, durs
Argile verte , rognons de grès vert
Roche de grès vert
Sable vert avec silex noirs
Sable vert comprimé et roche très dure
à percer
Sable gris très ferme
Sable gris à l’état de roche très dure. .
Argile grise sableuse avec coquillages
brisés
Argile bleue, grisâtre, avec lignites.. . .
Marne grise graveleuse dure à percer. .
Marnes vertes alternant avec marnes
grises
Marne blanche compacte dure à percer .
Marne grise
Sable blanc
Sable blanc très fin (eau jaillissante).. .
Sable vert argileux avec marne grise
(eau jaillissante)
Sable noir et coquillages brisés
lm20 \
1 28 |
1 o5 !
1 65 I
1 75
0 68
0 3q
0 53
3 10
de + i7“68
à - om35
2 25
1 22
2 o3
4 35
1 1 62
0 73
1 85
1 10
0 65
o 85
o 85
6 45
5 75
I
de - om35
à - 20m65
Le débit du puits foré au centre de l’usine serait de 35 mètres cubes à
l’heure, soit 84 o mètres cubes par jour.
2* Sondage du Tremblay.
Un second sondage a été fait au Tremblay.
La coupe serait :
Altitude du sol +27m-
Quaternaire - . 9 00, de + 2 7“oo à + i8moo
Cuisien 20 4o, de + 18 00 à — 2 4o
Sparnacien 22 60, de - 2 4o à - 25 00
Thanetien. 27 45, de - 25 00 à - 52 45
V. CREIL.
Compagnie des Eaux.
Je ne possède aucun renseignement sur le puits de la Compagnie des
Eaux.
Je sais seulement qu’il a atteint le Thanetien.
288 —
VI. CREIL R. D.
Usine Siemens-Schuckert.
Altitude du sol + 28m3g.
Quaternaire . \
(8moo.) I
(
CüISIEN. J
(Sur 36m 10.) \
\
Remblai. . .
Marne jaune et noire très compacte. . . .
Alluvions et coquillages
Sable fin, gris bleuâtre
Sable fin, avec rognons de silex
Plaquette de calcaire gréseux très dur .
Sable gris très fin
Sable gris très fin et jaune, marneux. .
Sable gris vert foncé, pyriteux et mar-
neux
Sable gris très fin
Sable marneux et cailloux ronds noirs . .
/ Argile noirâtre
I Fossiles et coquillages
I Argile très noire
Sparnacien . . I Calcaire grisâtre dur
(Sur 26“ 3o.) | Sable gris blanc très fin
I Argile noire
[ Sable blanc et coquillages
( Argile noire et beaucoup de coquillages.
im8° j de + 2 8m39
3 10 ( à + 90 3g
4 10 )
1 1 00 \
3 57
0 4o j
( de + 2om39
^ 3® / à - i5“7i
3 80 1
4 3o j
3 5o /
o 87 \
0 55
i4 16
1 3a f de - i5“7i
2 o5 à - 4amoi
5 25 1
1 25 1
Débit : 7 mètres cubes à l’heure, soit 168 mètres cubes par jour.
VII. SONDAGE RlfrlÈRE (1900).
Altitude du sol : -f* 3om (admise).
! Terre végétale imA2
Sable gris verdâtre argileux 0 83
Sable et grès graviers roulés o g5
Sable et graviers fins 2 ho
Gros blocs calcaires siliceux 0 25
I Sable vert fin (Soissonnais) h 5o
Sable grès fin et quelques graviers .... 2 90
Sable gris bleuâtre fin très dur. 5 85
Sable gris très fin moins dur 2 20
Gros rognons grès très durs 0 2 h
Sable gris verdâtre très fin argileux.. . . 8 26
Grès vert très dur 2 3o
Sable gris verdâtre, maigre très dur. . , 0 45
de + 3o“oo
à + 24mi5
de + 24“i5
à+ 2m55
— 289 —
/
Sparnacien.
(s4mA9)
/
Thanetien.
(Sur 5mo5.)
Argile gris bleuâtre plastique et débris '
coquillages 3m20
Marne gris bleuâtre très dure o 20
Argile gris bleuâtre et débris de coquil-
lages , 0 89
Marne gris blanchâtre très dure 0 76
Argile brune et débris de coquillage. . . 1 62
Argile noire et lignite o 86
Sable gris très fin 1 72
Argile verte très dure 0 5o I
Argile brune avec veines grises ....... 2 98 >
Argile noire (3 litres par minute) 3 22
Argile grise très compacte (eau à fleur
du sol) 3 20
Marne blanchâtre assez dure 0 92
Argile verte très dure, très compacte.. . o 77
Argile verdâtre très dure et veines grises
sableuses 1 65
Argile noire dure et pyrites 1 ko
Argile noire dure et veines grises sa-
bleuses 0 60 ,
Sable brun foncé un peu argileux dur.. a a5 \
Eau jaillissante (57“70 de profondeur). i
Sable gris fin maigre et débris de co- [
quillages 1 10 |
Sable gris très dur à percer 0 85 1
Sable gris blanchâtre et débris de co- j
quillages 0 85 j
de - 2m55
à - %r]mok
Débit : h mètres cubes (probablement à l’heure), soit 96 mètres cubes
par jour).
Un autre document dit 3oo litres à la minute, soit 43a mètres cubes
par jour.
Il existe un second forage ayant donné également 4 mètres cubes à
l’heure.
VIII. THIVERNY.
Altitude + 4om.
Quaternaire.) ...
. _ . > Cailloux (débris de carrières) 7 oo
(7“5o.) )
1 Sable vert avec coquillages très petits . . 5 35
Sable vert avec coquillages et paillettes
noires 0 65
Sable vert avec fragments de pyrite. ... 200
Sable vert 1 5o
Cuisien Sable vert avec fragment de pyrite 4 5o
fSur 4am8o ) ^able vert avec fragments de pyrite plus
' . nombreux • • 5 60
de + 4om
à + 32m5o
290 —
CüISIEN. .
(Sur 4am8o.)
»
Sparnacien . .
(Sur 6m4o.)
Quaternaire .
(4m6o.)
CuiSIEN
SUPÉRIEUR.
(l6m 10.)
Sable vert
Sable vert sans pyrite..
Sable vert avec coquillages
Sable vert sans coquillage , petits points
noirs ' ,.
Sable vert plus lin
Sable vert
Sable vert foncé
Sable vert tendant à devenir argileux. .
Sable vert argileux
Sable durci mélangé de fragments de
pierre
Grès vert et pyrite omi5
Argile verte sablonneuse o 90
Sable durci mélangé de frag-
ments de pierre , grès vert et
pyrite 0 4o
Argile verte sablonneuse ..... ?
Argile verte sablonneuse avec petits cail-
loux de grès vert
Argile verte avec fragments de pyrite. .
Argile verte
Sable vert argileux avec rognons de silex
noir
Sable vert argileux avec rognons de silex
noir et fragments de petits coquillages.
im4o
1 5o
k 00
3 00 I de-{-i9m5o
2 00 ' à - iom3o
9 5o I
1 35
k 45
0 80
1 i5
1 i5
(sic)
1 20
1 3o
1 65
0 4o
0 65
de - ioœ3o
à - i6m7o
Total
55 5o
IX. BOISSY (1904-1905).
Altitude du sol + 4om.
Terre végétale jaune 3m5o ) de + 4om
Terre argileuse foncée 110) à + 35m4o
Sable blanc avec petits cailloux de grès . 0101
Sable brun argileux o ko
Sable jaune argileux 0 60
Sable gris et jaune argileux 0 70
Sable blanc avec petits cailloux de grès. 0 70
Sable jaune 1 60
Sable avec cailloux, grès, sable durci, 1 de + 35m4o
silex 4 5o / à+i9m3o
Sable noir de cailloux plus petits 3 00
Sable, presque pas de cailloux 1 00
Sable 1 00
Sable avec fragments de pyrite jaune.. . 1 00
Sable vert et jaune 1 00
Sable 1 5o 1
— 291 —
ClllSlEN
Sparnacien. j
(sur 2 2m 1 5.))
Sable vert avec petits cailloux
Sable vert
Sable avec rognons de sable durci
Sable
Sable argileux
Sable
Sable avec fragments de sable durci , ar-
gileux pyriteux
Sable argileux
Sable gris vert argileux
Sable avec petits coquillages
Sable vert non argileux et sans coquil-
lages
Sable avec coquillages
Sable sans coquillages
Sable avec rognons de silex noirs
Sable vert sans coquillages
Sable argileux
Sable avec rognons de silex noirs
Sable avec nombreux petits coquillages .
Argile plastique grise mélangée de sable
vert
Argile plastique grise avec rognons de
silex noirs
Argile plastique grise.
Argile plastique grise avec coquillages . .
Argile plastique grise avec petits coquil-
lages
Argile avec quelques rognons de silex
noirs
Argile
Lignile
Argile
Lignite
Argile grise avec coquillages
Lignite avec filet de omo3
Argile grise avec coquillages
Argile grise
Argile verdâtre
Argile avec rognons de sable durci ....
i”75
i oo
5 5o
i 5o
h oo
i 5o
i oo
1 5o
2 65
2 6 o
i 5o
0 5o
1 oo
i oo
0 5o
1 oo
0 5o
1 25
2 75
1 00
1 00
1 00
O 75
0 3o
3 70
0 3o
2 â5
1 55
0 25
0 27
0 33
0 35
0 65
k 00
1 5o
de + i9m3c
à - iom95
de - iom95
à - 33“io
X. CIRES-LES-MELLO.
Altitude du sol + 33m.
I Terre végétale (terrain rapporté) 3m5o \
Sable durci (grès pourri) U 5o f de + 33m
Argile verte et jaune 1 5o 1 à +22“
Sable durci (grès pourri) 1 5o )
— 292 —
CuiSIEN.
(Sur 4aœ3o.)
Sparnacien.
(Sur aim55.j
Sable vert 3”
Sable gris verdâtre 7
Sable gris verdâtre avec fragments de
pyrite grise i
Sable gris verdâtre i
Sable gris verdâtre avec filon d’argile
de omo5 i
Sable gris verdâtre i
Sable gris verdâtre avec rognons de sable
durci argileux jaune et vert 2
Sable gris verdâtre, avec points noirs
fréquents 3
Sable gris verdâtre 1
Sable gris verdâtre devenant plus foncé. h
Sable gris verdâtre avec petits coquil-
lages o
Sable gris verdâtre argileux 7
Sable gris verdâtre argileux avec rognons
de silex noirs 9
Argile gris verdâtre avec coquillages dont
quelques-uns ont omio de diamètre . 1
Argile verdâtre sablonneuse avec coquil-
lages fossiles pyriteux, fragments de
pyrite, entouré de matières charbon-
neuses 1
Argile grise plastique 1
Argile gris verdâtre avec petits coquil-
lages 1
Argile gris verdâtre avec petits coquil-
lages 1
Argile gris verdâtre avec petits coquil-
lages â
Lignite brun argileux en filets de 2 à
3 centimètres 0
Argile gris verdâtre avec coquillages ... 1
Argile noire charbonneuse o
Lignite sur 8
00
5o
00
00
5o
00
00
00
00
80
20
3o
70
00
5o
5o
5o
5o
5o
00
00
3o
de + 2 2m
à - 20œ3o
de - 2 0m3o
à -4im85
BURTON.
MONTHUMK.
HEBERT.
TREMBLAY I .
Quaternaire . .
Cuisikn
( S. de Cuise.)
Sparnacien. . . .
(Lignites.)
Thanetien ....
(S.deBracheux)
Craie
Débit
9m3a,
jusqu’à
+ i7m68
i8m o3 ,
jusqu’à
- om35
20m3o ,
jusqu’à
- aom65
s. i3”9o.
h
84oms
+ 3omoo ?
KS
îO
OS
De ces données, il résulte :
in Que le niveau hydrostatique doit s’établir aux environs de la cote
+ 4om.
a0 Que le débit est extrêmement variable, suivant les puits. Cette varia-
bilité de débit paraît être due d’ailleurs aux différences de technique em-
ployées dans la conduite du forage.
3° Que dans cette région, l’épaisseur du cuisien est supérieure à
46 mètres, l’épaisseur du sparnacien oscille entre 20 mètres et 28 mètres,
et celle du thanétien entre 2 4 mètres et 28 mètres.
Il semble que les puits , dont le tubage va au delà de la base du Spar-
nacien et pénètre dans les sables de Bracheux , très fins , s’ensablent facile-
ment et donnent un débit très faible.
V ÉVOLUTION LE LA SPIRE ET DES LOGES DANS LE RAMEAU NuMMULITES
BOLCENCIS — MuRCHISONI-IRREGULARIS- DISTANS -MILLECAPUT,
par M. René Abrard.
Parmi les différents rameaux que l’on peut distinguer chez les Nummu-
lites, il en est un qui, par la constance des caractères que l’on peut
retrouver chez les différentes espèces qui en font partie, se montre parti-
culièrement net et homogène : c’est le rameau Nummulites bolcensis-Mur-
chisoni-irregularis-distans-millecaput. Les caractères si bien mis en évidence
par de la Harpe à propos de iV. irregularis peuvent servir à le définir :
spire inégale, irrégulière, cloisons fïammulées, onduleuses, sinueuses;
ils se retrouvent toujours dans toutes les espèces du groupe qui appa-
raissant au Londinien avec N. bolcensis Mun.-Chalm, s’éteint dans le
Lutétien avec N. distans Desh. pour les formes sans piliers et avec N. mille-
caput Boubée (= N. complanatus Lmk.) pour les formes à piliers.
On sait que souvent il est très difficile de distinguer de jeunes N. Mur-
chisoni "des Operculines, et particulièrement d’O. canalifera; les carac-
tères qui viennent d’être énoncés font de ce groupe celui qui , parmi les
Nummulites , esf’le'plus archaïque , en même temps qu’ils rendent impos-
sibles la confusion et même le rapprochemeut avec des espèces d’autres
rameaux. Il semble donc tout indiqué pour étudier l’évolution des carac-
tères internes, car^’on n’a pas à redouter^’ obtenir des résultats décevants
qui, là où la filiation n’est pas certaine, peuvent en grande partie provenir
de ce que l’on s’est adressé à un groupe hétérogène.
Je dois’lout d’abord?dire deux mots de la question des piliers , relatifs
à ce qui a été énoncé plus haut relativement àW. distans et à ' N. millecaput.
H est pour moi certain que'ces'piliers , appareils de soutien qui renforcent
la coquille, sont toujours en puissance, même chez des formes qui restent
toujours radiées , et se développent suivant des circonstances biologiques
qui restent à déterminer. J. Boussac a d’ailleurs fait remarquer que N. bol-
censis, N. Mnrchisoni et N. irregularis rr ont une tendance très nette à se
couvrir de granules sur les filets r> (1>.
Il est infiniment probable que la filiation des formes que nous étudions
en ce moment est la suivante : N. bolcensis donne ^naissance à une forme
W J. Boussac. Etudes paléontologiques sur le Nummulitique alpin. Mém. Serv.
Carte Géol. France, 1 9 1 1 (voir page 96).
— 296
qui évolue presque parallèlement à elle, iV. Murchisoni, et qui s’étemi
sans descendance , et à une autre forme, N. irregularis — qui descend
directement de N. bolcensis sans passer par N. Murchisoni — qui, elle,
marque un point de bifurcation d’une grande importance : ou bien la
tendance à devenir granuleuse qu’a très souvent cette espèce disparaît , et
l’on aboutit à N. distans ; ou, au contraire, cette tendance s’affirme et l’on
est conduit à N. millecapul. En exagérant un peu ma pensée, je dirai que,
pour moi , N. millecaput est une N. distans avec piliers, avec ce correctif
que IV. millecaput est une forme plus évoluée que N. distans; il est d’ailleurs
très intéressant de constater que les deux espèces ne coexistent jamais
dans une même localité , ce qui permet de revenir à ce que j’ai avancé plus
haut, à savoir qu’il n’est pas impossible que des conditions biologiques
différentes aient favorisé chez l’une et entravé chez l’autre le développe-
ment des piliers. Puis le rameau s’éteint par gigantisme, caractère commun
aux deux dernières espèces citées.
Le degré d’évolution de ces espèces les unes par rapport aux autres
semble pouvoir être exprimé ainsi : N. bolcensis est la plus archaïque,
puis viennent N. Murchisoni, IV. irregularis, N. distans et enfin N. mille-
caput. Je tiens à 'faire remarquer immédiatement que, par ce terme de
degré d’évolution, j’entends une chose qui n’a rien de commun avec la
filiation : ainsi, N. Murchisoni est un peu moins archaïque que N. bolcensis,
et l’est plus que N. irregularis, tout en n’étant pas l’ancêtre de cette der-
nière; de même, N. millecapul est plus évoluée que N. distans, mais
descend directement de N. irregularis, sans passer par N. distans.
Ceci posé, il est possible d’aborder l’étude de l’évolution des caractères
internes , et d’abord de la spire. On sait que , chez une même espèce , le
nombre des tours de spire peut varier d’une façon souvent très considé-
rable , suivant que les conditions de milieu ont permis un accroissement
lent ou rapide de la coquille. Mais les caractères de cette spire demeurent
les mêmes, notamment en ce qui concerne le plus ou moins de régularité
et l’épaisseur de la lame spirale. Dans le rameau étudié ici et qui , comme
il a été dit plus haut, est caractérisé par une spire très irrégulière, une
constatation s’impose immédiatement : c’est la tendance excessivement
nette de la spire à se régulariser : très capricieuse et inégale chez N. bol-
censis et N. Murchisoni, déjà beaucoup plus régulière chez N. distans, elle
se perfectionne encore chez N. millecaput; en même temps, en moyenne,
les tours se resserrent , ce qui éloigne la coquille du stade operculiforme
du début du rameau (IV. Murchisoni, par exemple). A conditions de milieu
égales , c’est-à-dire en prenant des formes qui se sont développées d’une
manière comparable , on voit que N. distans a une spire beaucoup plus
serrée que N. Murchisoni et notablement plus lâche que N. millecaput.
L’évolution ontogénique conduit à la même observation : certaines
N ■ distans ont les premiers tours de spire très irréguliers et très lâches ,
présentant si l’on veut le stade N. Murchisoni ou N. irregularis, puis la
spire se resserre dans les tours suivants , elle prend le caractère de l’espèce ;
ce fait est très net chez certains individus du Maroc recueillis par J. Bour-
cart, au point que, lorsqu’on ne possède que les premiers tours, on
hésite sur la détermination.
Les cloisons sont un très bon caractère chez les Nummulites, mais elles
ne peuvent pas toujours servir à différencier des espèces; c’est ainsi que
dans le rameau qui dérive de N. bolcensis , toutes les espèces présentent
des cloisons ondulées, flammulées, et d’une inclinaison très voisine; et c'est
alors que l’on est amené à considérer la forme des loges comme un excellent
critérium. Dans une section équatoriale, cette forme est déterminée par
trois facteurs , la hauteur , qui se mesure dans la direction des rayons , la
longueur , prise dans le sens de l'enroulement de la spire, et Y inclinaison,
considérée par rapport à la lame spirale. Cette forme des loges est absolu-
ment constante chez une même espèce; si l’on a affaire à des individus à
tours lâches, les cloisons sont plus espacées que sur des échantillons à
spire serrée, si bien que la caractéristique essentielle de l’aspect de la loge,
qui réside dans le rapport enlre la hauteur et la longueur, n’est pas modi-
fiée. Il s’ensuit que, en considérant deux espèces, dont l’une a la spire en
moyenne plus serrée que l’autre, et où les cloisons auront le même écarte-
ment absolu, la première aura des loges moins hautes que la seconde.
En étudiant à ce point de vue les Nummulites dont il est question ici,
nous sommes conduits aux constatations suivantes : chez iV. bolcensis et
chez JS. Murchisoni, les loges sont beaucoup plus hautes que longues, plus
de deux fois, quelquefois même plus de trois chez N. Murchisoni; chez
N. irregularis, les loges sont également plus hautes que larges, mais infi-
niment moins que dans les deux formes précitées; en arrivant à N. distans,
on voit que la hauteur des loges par rapport à la longueur a beaucoup
diminué, en même temps que leur hauteur absolue est également en dé-
croissance très marquée ; enfin , chez N. millecaput , ces caractères s’accen-
tuent encore. H y a donc une évolution très saisissante qui, de loges très
hautes, nous conduit à des loges qui, chez certaines N. millecaput, sont à
peu près aussi longues que hautes.
En résumé, l’étude de l’évolution delà spire et des loges dans le rameau
dont nous venons de parler nous conduit à deux constatations d’une im-
portance capitale :
i° La spire se régularise et se resserre à mesure que d’une forme
moins évoluée on se dirige vers une forme plus évoluée;
2° L’évolution de la loge a lieu dans le sens d’une diminution considé-
rable de la hauteur.
Ed. Lamy. Sur une coquilie de la mer Rouge : Prasina borbonica Deshayes
[F%s] 272
P. Danguy. Contribution à l’étude des Monimiacées de Madagascar 278
A. Guillaumin. Plantes nouvelles ou critiques des Serres du Muséum.. . . 281
P. Lemoine. Les puits artésiens de la région de Creil q84
R. Abrard. L’évolution de la spire et des loges dans le rameau Nummulites
bolcensis — Murchisoni — irregularis — distans — millecaput 295
SOMMAIRE.
Actes administratifs : Pages.
Dépôt du fascicule n° a du Bulletin de 1 938 a35
Nomination de M. Gérard comme Garçon de Laboratoire a35
Rattachement du Musée d’Ethnographie du Trocadéro à la Chaire
d’ Anthropologie du Muséum a35
Missions obtenues par MM. L. Roule, P. Allorgb, R. Benoist, Fd. Le
Cerf, C. Dumont, Bruneau de Laborib a35
Nomination de MM. E. Poilanb et Grandjban comme Correspondants du
Muséum a 36
Présentation d’ouvrages par MM. le Dr J. Pellbgrin et R- Abrard a36
Acquisition d’ouvrages par la Bibliothèque 337
Communications :
Dr E.-G. Dehaut. Manifestation de la diapophyse sur une première ver-
tèbre lombaire de Soudanais. Considérations sur les apophyses
transverses des lombes [Figs. J a38
Dr J. Pellegrin. Reptiles et Poissons du Moyen -Atlas recueillis par
M. P. Pallary a43
F. Angel. Mission Guy Babault (1926-1927) : Lézards de l’Est Africain, a 46
Mme M. Phisalix et F. Pasteur. Les rayons ultra-violets détruisent le pou-
voir rabicide du venin de la Vipère aspic ( Vipera aspis L.) a5o
Th. Monod. Additions à ma liste des Décapodes marins du Cameroun. ... 2 5a
M. Pic. Travaux scientifiques de l’Armée d’Orient (1916-1918) : Coléo-
ptères Bruchidæ ( Lariidæ ). a53
— Travaux scientifiques de l’Armée d’Orient (1916-1918) : Coléo-
ptères Hétéromères [ex parte). a55
— Nouveaux Coléoptères exotiques 357
A. Seyrig. Note sur les Ichneumonides du Muséum national d’histoire
naturelle (Fin.) a5g
A. Shestakov. Note sur les espèces du genre Cerceris (Hymen. Spheg.)
dans la collection Léon Dufour 266
M. André. Un Thrombidiou nouveau des environs de Monaco [Figs.] . . . 269
( Voir la suite à la page U de la couverture.)
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1928
N° 5
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDCCCCXXVIII
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Le Bulletin du Muséum étant une publication mensuelle, destinée essentielle-
ment à de courtes notes permettant des prises de date, son impression doit être
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dique, la tomaison, l’année de publication, la pagination.
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ment auquel appartient l’animal ou la plante dont il est question soit indique
entre parenthèses.
Les Auteurs sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part
qu’ils désirent (à leurs frais).
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être remis en même temps que le manuscrit, 1 ejour de la séance; faute de quoi,
la publication sera renvoyée au Bulletin suivant.
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ne seront acceptées que dans des cas tout à fait exceptionnels et après décision
du Bureau.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux Auteurs, qui sont priés de la retourner
dans les quatre jours. Passé ce délai et dans le cas de corrections trop nombreuses
ou d’ordre technique, l’article sera ajourne à un numéro ultérieur.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1928. — N° 5.
— £)<&><=
245e réunion des naturalistes du muséum.
28 JUIN 1928.
PRÉSIDENCE DE MM. E.-L. BOUVIER,
ASSESSEUR DU DIRECTEUR,
et L. ROULE,
PROFESSEUR AU MUSÉUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président dépose sur le bureau les 3e et A6 fascicules du
Bulletin pour l’année 1928, contenant les communications faites
dans les réunions des 22 mars et 26 avril 1928.
M. le Président donne connaissance des faits suivants :
M. le Professeur honoraire R. Verneau a été nommé Conservateur
honoraire du Musée du Trocadéro (Décret du 9 juin 1928).
M. Rivière a été chargé provisoirement des fonctions de Sous-
Directeur du Laboratoire d’ Anthropologie (Arrêté du 8 juin 1928).
M. J. Lacoste, Aide technique au Laboratoire de Géologie, a été
nommé Préparateur à l’École des Hautes-Études [Laboratoire colo-
nial] (Arrêté du A juin 1928).
Ont été admis à faire valoir leurs droits à la retraite :
M. P. Danguy, Sous-Directeur de Laboratoire, à dater du
ier octobre 1928 (Arrêté du 7 juin 1928);
Muséum. — xxxiv.
30
— 300 —
M. Guignard, Assistant, à dater du ier octobre 1928 (Arrêté du
7 juin 1928);
M. Fayoux, Garçon de Laboratoire, à dater du ier août 1928
(Arrêté du 7 juin 1928).
M. Derôme, Jardinier permanent, est décédé le 12 mai 1928.
M. le Professeur E.-L. Bouvier représentera le Muséum au Congrès
international d’Entomologie d’Ithaca (Etats-Unis).
Ont obtenu des missions :
M. le Professeur A. Gruvel, pour la Syrie (Assemblée des Pro-
fesseurs du 3i mai 1928);
M. le Professeur P. Rivet pour le Brésil {Id.)\
M. le Dr J. Pellegrin, Sous-Directeur de Laboratoire, pour la
Tchécoslovaquie (/d.);
M. Aug. Chevalier, Directeur du Laboratoire d’Agronomie colo-
niale de l’Ecole pratique des Hautes-Etudes, pour l’Etat de Sao-Paulo
[Brésil] (Id.).
A été nommé Associé du Muséum :
M. Paul Carié, sur la proposition de M. le Professeur E.-L. Bou-
vier et sur le rapport suivant de M. le Professeur E. Bourdelle
(Assemblée des Professeurs du 3i mai 1928) :
M. P. Carié est depuis longtemps l’un de nos Correspondants les plus
actifs et les plus fidèles. Il s’est entièrement consacré à l’étude de la flore
et de la faune des îles Mascareignes, surtout de l’île Maurice dont il est
originaire. Il a acquis sur ce sujet les connaissances les plus subtiles et
les plus approfondies tant par les observations biologiques qu’il a faites
sur place , au cours de séjours multiples et prolongés aux îles Mascareignes ,
que par les collections importantes qu’il a recueillies.
M. Carié a fait don au Muséum de la plus grande partie de ses collec-
tions tant en ce qui concerne les Mammifères, que les Oiseaux et leurs
œufs, ainsi que les Insectes. Il a publié aussi de nombreux travaux de
biologie et de systématique relatifs à la faune des îles Mascareignes et,
par ses générosités , il a permis à des spécialistes d’éditer leurs recherches
sur cette faune. A tous ces titres , M. Carié avait droit à la reconnaissance
des naturalistes et du Muséum.
— 301 —
Ont été nommés Correspondants du Muséum :
Sur la proposition deM. le Professeur A. Lacroix (Assemblée des
Professeurs du 3i mai 1928) :
M. F. Blondel, Ingénieur au Corps des Mines, Chef du Service
Géologique, Directeur des Mines p. i. de l’Indochine à Hanoï : est
un géologue très averti qui a donné une grande impulsion à l’étude
de notre grande Colonie. Il nous a envoyé des collections impor-
tantes de minéraux, de roches et de fossiles. Au cours de la récente
mission de M. le Professeur A. Lacroix en Indochine, M. Blondel
Ta accompagné pendant deux mois et a rendu possible la récolte
d’une très importante collection de roches. Il sera un excellent Cor-
respondant pour le Muséum.
Sur la proposition de MM. les Professeurs R. Anthony, A. Gruvel
et E. Bourdelle (Assemblée des Professeurs du 3i mai 1928) :
M. Bruneau de Laborie, explorateur : a donné de nombreux objets
de collections à divers services, notamment à celui d’ Anatomie com-
parée : pièces anatomiques de Rhinocéros , tête d’un fœtus de Rhi-
nocéros, etc.
Sur la proposition de MM. les Professeurs M. Boule, E.-L. Bouvier
et L. Roule (Assemblée des Professeurs du 21 juin 1928) :
M. P. Pallary, à Eckmühl-Oran : chargé de missions dans le
Nord de l’Afrique (Maroc, Tunisie), a rapporté d’importantes col-
lections au Muséum.
Sur la proposition de MM. les Professeurs A. Gruvel et L. Roule
(Assemblée des Professeurs du 21 juin 1928) :
M. Jean Thomas, Licencié ès sciences, chargé de mission par le
Muséum au Maroc (mars-août 1922), en Guinée Française et au
Soudan (novembre 1922 à septembre 1928) :a étudié la question
de la pêche dans le but de contribuer à l’amélioration de la nour-
riture azotée de l'indigène ; a rassemblé pour les divers Laboratoires
du Muséum des collections zoologiques abondantes (Poissons, Ba-
traciens, Oiseaux, Insectes, Crustacés, etc.); a ramené de sa mis-
sion au Niger et en Guinée une quarantaine d’animaux vivants
(Hyène, Phacochères, Porcs-épics, Chacals, Pélicans, Grues cou-
ronnées, divers Palmipèdes et Rapaces, Crocodiles, Vipères à
cornes, Saurophidiens variés, etc.) qu’il a offerts au Muséum; a
recueilli chaque fois des renseignements qui ont fait l’objet de rap-
ports, d’études et d’articles et une documentation photographique
abondante. Au cours de divers voyages effeclués au Maroc, en
Algérie, en Tunisie (1925-1927), il n’a pas oublié le Muséum
chaque fois qu’il en a eu l’occasion (envois de collections; études des
pêcheries d’éponges dans la région de Sfax, des pêcheries des îles
Kerkenuali et du lac des Bibans; documentation photographique).
Sur la proposition de M. le Professeur R. Anthoxy (Assemblée
des Professeurs du 21 juin 1928) :
M. de Fénis de Lacombe, Professeur à l’Université Indochinoise à
Hanoï : a fait de nombreux dons au service d’Anatomie comparée,
notamment un Cheiromeles torquatus, Chiroptère extrêmement rare
de Bornéo.
DONS D’OUVRAGES.
M. Ed. Lamy offre, pour la Bibliothèque du Muséum, le mémoire
suivant, qu’il vient de publier :
Révision des w Chaîna -n vivants du Muséum national d’histoire naturelle
de Paris (Extrait du Journal de Conchyliologie , vol. LXXI [1927],
1928).
M. Louis Petit aîné offre un volume contenant les tirés à part
des travaux d’Ornithologie publiés par lui de 1 884 à 1922. [Extraits
des Bulletins et Mémoires de la Société zoologique de France.]
M. G. Ramond dépose sur le bureau un exemplaire de la Notice
qu’il a consacrée à la mémoire de son regretté Maître, le Professeur
Stanislas Meunier. [Extrait des Archives du Muséum national d’histoire
naturelle; 6e série, t. II, p. 4 9-7 9 ; avec un Portrait. (Année 1827.
— Publié en 1828).]
Né à Paris, le 18 juillet 1 843 , St. Meunier fut d’abord attaché, comme
Préparateur bénévole, au Laboratoire du Professeur Frémy, à l’École Poly-
technique (1 865 ) ; puis il fut appelé au Muséum, auprès du Professeur
A. Daübrée, et nommé Aide Naturaliste (1) de la Chaire de Géologie (1867).
Ses travaux portèrent, d’abord, sur la Chimie et la Minéralogie; puis
M Fonction dénommée aujourd’hui Sous-Directeur de Laboratoire.
— 303 —
il s’attacha à l’étude des Météorites, étude qu’il poursuivit durant tout le
reste de sa longue et laborieuse existence.
J. -B. Dumas, Elie de Beaumont et d’autres savants, s’intéressèrent h ses
travaux, et l’encouragèrent.
L’ensemble des découvertes qu’il fit en étudiant, systématiquement,
les « Corps tombés du Ciel», réuni en volume, fut présenté à la Faculté
des Sciences (Sorbonne) comme Thèse de Doctorat (9 mars 1869); et —
en 1878 — il recevait le Prix Lalande, qui n’avait été accordé antérieure-
ment qu’à des découvertes d’ Astronomie pure.
Notre regretté maître (et ami) avait eu l’intuition que les Météorites
devaient être étudiées , non seulement au point de vue chimique et miné-
ralogique, mais aussi au point de vue géologique ; en d’autres termes :
frque Ton devait examiner ces Boches extra-terrestres » dans leurs rapports
avec tria condition terrestre». C’est St. Meunier qui créa l’expression de
Géologie comparée (1870-1871).
On sait que le Professeur A. Daubrée avait étudié — avec passion —
les Météorites, et qu’il avait été amené à instituer une série d’expériences
en vue d’expliquer la structure des Boches métamorphiques , soit au point
de vue synthétique, soit par des procédés mécaniques. St. Meunier géné-
ralisa cette Méthode expérimentale, et l’appliqua à tous les chapitres de la
Géologie.
Dans sa tr Géologie générale» (1903, 1909), il conçoit huit chapitres
concernant autant de fondions réalisées parle grand organisme terrestre,
soit :
La Croûte terrestre; — les Volcans; — les Eaux souterraines; — les
Eaux superficielles; — l'Océan; — les Glaciers; — T Atmosphère ; —
enfin, les Etres vivants, considérés comme des agents géologiques.
Partisan convaincu de la rrdoctrine des causes actuelles», St. Meunier,
à la suite de Ch. Lyelu, Constant Prévost, etc. - — et, par conséquent,
opposé aux ff théories cataclysmiennes » de G. Cuvier et de ses adeptes, —
repoussait Thypothèse d’une grande période glaciaire, et ne voyait dans
les traces dont les anciens glaciers ont marqué le sol, qu’une manifesta-
tion de Y Intempérisme.
Pour lui, l’intense activité qui règne, d’une manière continue, dans
l’épaisseur des couches du sol — Y Activisme — est comparable aux modi-
fications que Ton constate , sans interruption, dans les tissus organiques
vivants. L’évolution se manifeste, non seulement à la surface du sol, mais
aussi dans sa profondeur.
Dès 1873, St. Meunier avait été chargé, par le Professeur Daubrée,
d’une partie des leçons que comportait l’enseignement oral de la chaire
de Géologie du Muséum. Cet enseignement était complété par des Excur-
sions géologiques qui eurent, dès le début , un grand succès. C’est surtout
— 304 —
sur le terrain que le jeune Savant se trouvait en contact avec ses Élèves
et Auditeurs; et tous ceux (ou celles) qui ont suivi ces promenades scien-
tifiques, si instructives, en ont conservé un charmant souvenir!
Titulaire de la chaire en 1892 , St. Meunier dut prendre sa retraite en
1920 — il était alors « Assesseur » du Directeur du Muséum, et Officier
de la Légion d’Honneur.
Ce sympathique et vénéré maître (et ami) s’éteignit le 28 avril 1925.
[La rr Société Géologique de France» fe nomma Président , en igi3.
Plusieurs Sociétés, françaises et étrangères, l’avaient promu rr Membre
d’Honneur». — - En igo5,le rrConseil d’Hygièneet de Salubrité du Dépar-
tement de la Seine» l’admit dans ses rangs.
On sait que , en outre , St. Meunier avait longtemps professé à l’École
Nationale d’Agriculture de Grignon et à celle deFontenay-aux-Roscs (École
normale, supérieure, d’enseignement primaire des jeunes filles)].
La Bibliothèque du Muséum a reçu également les ouvrages sui-
vants :
Ayres (Bernardo) : Catâlojo dus conduis exôlicas existantes no Museu
zoolojico da Universedade de Coimbra. Coimbra, 1916. In- 8°, 337 p.
Reyciiler (Lucien) : La mutation chez les Orchidées. Bruxelles,
1928. In-4°, 1 64 p. , il!.
Roland (Marcel) : Tableau de Lilliput on Essai sur les Infusoires .
Paris, 1928. In-8°, Bip., fig.
Wang-Tai-Si : Recherches sur le cuivre, le fer, le manganèse et le zinc
chez les Mollusques. Paris, 1928. In-8°, 1 5 1 p.
Sancholle-Herraux (B.) : Marbres, pierres, grès, granits de France.
Cambrai, 1928. In-8° obi. , 271 p.
Solignac (Marcel) : Etude géologique de la Tunisie septentrionale.
Tunis, 1927. In-4°, xin-757 p. , fig., pi. h. t.
Fromajet (Jacques) : Etudes géologiques sur le nord de Y Indochine
centrale. Hanoi, 1927. In-4°, 373 p., fig., pi., cartes h. t.
Risbec (J.) : Contribution à l’élude des Nudibranches néo-calédoniens.
Paris, 1928.10-8°, 328 p.,fig. ,pl.
Bonne (G.) : Recherches sur le pédicelle et la flore des Rosacées. Paris,
1928. In-8°, 38o p., fig. pi.
Demzot (G.) : Les formations continentales de la région orléanaise.
Vendôme, 1927. ln-8°, xii-583 p., fig., pi. , cartes.
— 305 —
Rizzolo (A.) : Etudes expérimentales sur l’excitabilité de l’écorce céré-
brale du Chien. Paris, 1928. In-8°, 261 p., fig.
Haardt (G. M.) et Audouin-Dubreuil (L.). La croisière noire. Expé-
dition Citroën Centre- Afrique. Paris, 1927. In-4°, vn-261 p. , fig.,
pl.
Arènes (J.) : Les associations végétales de la Basse-Provence. Mire-
court, 1928. In-8°, 2A8 p., pl.
Killian (C.) : Eludes comparatives des caractères culturaux et biolo-
giques chez les Deutéromycètes et les Ascomycètes parasites. Paris. 1928.
In-8°, p. 102-292, fig., pl. en couleurs.
— 306
COMMUNICATIONS.
A PROPOS DE QUELQUES ESPECES DE CERCOPITHEQUES DU GROUPE DES
UüNES ET, EN PARTICULIER, DE CeRCOPITHECUS ErXLEBENI , GrAYI
ET P OGONIAS ,
par MM. E. Bourdelle et P. Mathias.
On désigne sons le nom de Mones ( Mona Reich., Mona et Otopithecus
Trouessart) des Cercopithèques ( Cercopithecus Erxleben ou Lasiopyga Illiger)
essentiellement caractérisés par des taches supra-oculaires ou parasagittales
de coloration jaunâtre, plus ou moins nettement limitées dans quelques
espèces par des bandes colorées de la tête. Les poils sont annelés ou mé-
langés, de différentes couleurs, sur les diverses parties du corps. La teinte
pâle de la face interne des membres thoraciques contraste avec la couleur
noire ou gris foncé de la face externe. Les épaules et la partie antérieure
du dos sont plus rouges ou plus grises que la portion postérieure qui est
noire ou qui tend vers celte couleur.
Les espèces ou les sous-espèces décrites dans ce groupe sont assez nom-
breuses, mais elles sont plus ou moins nettement différenciées les unes
des autres et les clefs données par les auteurs en vue de leur détermi-
nation sont loin d’être parfaites et ne permettent pas toujours d’établir des
résultats concordants. C’est ainsi qu’à côté de types qui restent assez bien
définis, tels que le Cercopithèque Mone ( Lasiopiga mona Schreber) d’une
part, le Cercopithèque pogonias ( Lasiopyga pogonias Bennett) d’autre
part, gravitent d’autres espèces dont les caractères différentiels sont beau-
coup moins nets.
Au cours de la révision de la Collection des Simiens du Muséum d’His-
toire naturelle, à laquelle nous venons de procéder, notre attention a été
particulièrement attirée par un certain nombre de spécimens de ce dernier
groupe. Parmi ces pièces se trouvaient cinq exemplaires de l’ancien Cerco-
pithecus Erxlebeni Puch. et Dahl. , dont le type, que nous avons cru devoir
rattacher au Cercopithèque pogonias ( Lasiopyga pogonias Bennet).
A quelques légères variantes près ces spécimens offrent les mêmes
caractéristiques générales que le type décrit en 1 856 par Dahlbom et
Pucheran sur une jeune femelle de la ménagerie du Muséum d’Histoire
— 307 —
naturelle de Paris en provenance, malheureusement non précisée, de
l’Afrique Occidentale.
Voici d’ailleurs comment ces auteurs s’exprimaient au sujet de ce spé-
cimen : k Subparvus , cati domestici magnitudinis : olivaceo , fulvo , ferrugineo,
griseo nigroque variegatus; subtus et artuum lateribus internis luteus fundo
albido ; caudæ parle basait infra olivaceo et nigro varia ; viüis capitis tribus ,
intermedia cristam efficiente regione lumbo sacrali caudæ parte supera et toto
apice, arlubusque anticis externe nigris; manibus omnibus facie que fucis, ore
carneo. n ce qui littéralement se traduit ainsi :
rr Assez petit, de la grandeur d’un chat domestique; mélangé d’olivâtre,
de fauve, de brun, de gris et de noir; le dessous et la face interne des
membres jaunâtre à fond blanchâtre; la partie basale de la queue mélangée
d’olivâtre et de noir; trois raies sur la tête, celle du milieu formant une
crête, la région lombo-sacrée, la partie supérieure de la queue et toute
l’extrémité, la face externe des membres antérieurs noirs; les mains et la
face foncées, la bouche couleur chair. »
Ces caractères se retrouvent encore à peu près intacts, sur la pièce,
72 ans après l’observation de Dahlbom et Pucheran et voilà comment nous
pouvons actuellement la décrire :
Marques parasagittales de la tête jaunâtres séparées par une raie sagit-
tale foncée, étroite, formant une légère crête, limitées latéralement par
des bandes temporales colorées plus larges; — partie antérieure du dos
et parties latérales du corps brun roux, légèrement ferrugineux; — région
dorso-lombaire plus foncée, formant une bande allongée, presque noire,
mal délimitée sur les côtés, légèrement tiquetée de roux en avant, se pro-
longeant en arrière sur la face dorsale de la queue; — moitié terminale de
la queue noire, moitié basale blanc jaunâtre en dessous; — face inférieure
du cou, delà poitrine, ventre, face interne des membres blanc jaunâtre
brillant; face externe des membres antérieurs foncée, légèrement tiquetée
de jaune; face externe des membres postérieurs plus claire, fortement
tiquetée de blanc jaunâtre; — extrémités des membres foncées ou noires.
Les auteurs ne sont pas d’accord sur la signification exacte du spécimen
décrit par Pucheran. Pocock d’une part, en 1907, dans son très intéres-
sant travail de révision du genre Cercopithecus, Elliot d’autre part, en
1912, dans son important ouvrage sur les Simiens n’admettent pas la
valeur du type spécifique de Cercopithecus Erælebeni de Dahlbom et Pu-
cheran et le rapportent à Cercopithecus ou Lasiopijga Grayi , établi par
Fraser en i85o, lequel, à des nuances près, offre les mêmes caractères.
Cependant Schlegel en 1876, Sclaler en 1893, Pousargues en 1896,
Trouessart en 1905 avaient remarqué les affinités qui rapprochaient Cer-
308
copithecus Erxlebeni ainsi que Cercopilhecus nigripes de Cercopithecus pogo-
nias. Mais alors que Sclater maintenait la distinction de ces trois espèces
ou sotis-espèces dans une même section de Cercopilheci auriculati, que
Trouessart ne consentait à faire des deux premières que des sous-espèces
de Cercopithecus pogonias , de Pousargues n’avait pas hésité, tant les prin-
cipaux caractères lui paraissaient concordants , à considérer les trois formes
décrites sous les noms d "'Erxlebeni, de nigripes et de pogonias comme des
variations locales ou individuelles d’un même type auquel il inclinait aussi
à rattacher le Cercopilhecus ou Lasiopyga Grayi de Fraser.
11 n’est pas douteux que de l’examen des faits il ressort que le type de
Cercopithecus Erxlebeni, ainsi d’ailleurs que les pièces de la même espèce
en provenance de l’Afrique Occidentale que possède le Muséum d’Histoire
naturelle rappellent autant Cercopithecus ou Lasiopyga Grayi que Cerco-
pithecus ou Lasiopyga pogonias.
Bennet décrivait d’ailleurs le type de celui-ci de la façon suivante :
rr Nigrescens, albo punctulatus; dorso medio, prxymna, cauda superne et at
apicem, fasciaque temporali nigris; fronie scelidibusque externe Jlavidis,
nigro punclulatis ; mystacibus longissimis, albido- Jlavescentibus ; corpore
caudaque subtus, artubusque interne , jlavido-rujis-o ; c’est-à-dire : k noirâtre,
pointillé de blanc; le milieu du dos, la croupe, la queue en dessus et à
l’extrémité, ainsi que les bandes temporales, noires; le front et la face
externe des jambes jaunâtre pointillé de noir; favoris très longs d’un blanc
jaunâtre; le dessus du corps et de la queue et la face interne des membres
roux jaunâtre. »
Cette description générale est complétée d’un texte en anglais qui pré-
cise certains faits. Bennet dit ainsi que les poils des parties supérieures sont
noirs, annelés de blanc ce qui donne un aspect grisâtre à la partie posté-
rieure de la tête, à la partie antérieure du dos, aux côtés du corps, à la
lace externe des membres antérieurs. Dans le milieu du dos commence
une large tache noire qui s’étend jusqu’à la queue et se poursuit à sa face
supérieure dans les deux tiers antérieurs, le reste de l’organe étant noir
dessus et dessous. Les poils de la face sont jaunâtres annelés de noir;
quelques poils noirs occupent la ligne médiane du front; de chaque côté
s’étend une large bande noire qui se porte de l’œil à l’oreille. Les favoris
s’épanouissent largement de chaque côté de la face; ils sont constitués par
des poils blancs jaunâtres parfois mais rarement annelés de noir sombre.
Les oreilles portent en dedans une longue touffe de poils de même couleur
que ceux des favoris. La partie externe des membres postérieurs est jau-
nâtre ponctuée de noir, la couleur étant intermédiaire entre celle plus
claire des côtés du corps et celle des favoris. La face inférieure du corps,
la face interne des membres et la face inférieure des deux tiers proximaux
de la queue étant jaune rougeâtre.
Quant à Cercopithecus ou Lasiopyga Grayi, auquel Pocock assimile
— 309 -
d’ailleurs Cercopilhecus Erxlebeni, ses caractéristiques essentielles sont les
suivantes d’après cet auteur : bande frontale largement développée, s’éten-
dant en arrière sur le sommet de la tête en une paire de taches blanchâtres
séparées sur la ligne médiane par une zone étroite de poils plus noirs.
Une large bande croise la tempe. Joues mouchetées de gris jaunâtre et de
noir. Longues franges auriculaires rouge jaunâtre se portant franchement
en dehors et en arrière de chaque côté de la tête et du cou. Surface dor-
sale uniformément rouge rouillé à peu près dans toute son étendue, noir
de jais dans la région de la croupe, plus jaunâtre sur le cou; les côtés
quelquefois plus gris (chez le mâle); les bras noirs en dehors; les jambes
plus grises, tiquetées en bas vers les chevilles; mains et pieds noirs;
queue en grande partie noire , rougeâtre en dessous dans sa moitié anté-
rieure. Face inférieure du corps depuis le menton jusqu’à la région pu-
bienne , face interne des membres jaune rougeâtre.
Il est manifeste que là aussi, à des détails ou à quelques nuances près,
les caractères essentiels observés chez les divers Cercopithèques désignés
sous les appellations d epogonias, d' Erxlebeni , de Grayi sont assez exac-
tement superposables et que les différences enregistrées n’apparaissent pas
primordiales. A notre avis ces différences représentent, tout au plus, des
caractères de race ou de famille , voire d’âge ou de sexe , sinon de simples
caractères individuels. Pocock note d’ailleurs déjà , dans son travail de révi-
sion sur les Cercopithèques, que la couleur plus grise que l’on observe
quelquefois sur les côtes du Grayi est un attribut des mâles. Nous avons
la conviction que bien des conditions changeantes de milieu telles que la
lumière , la température , la sécheresse , l’humidité et surtout l’alimentation,
jouent un rôle de premier plan dans la variation des nuances sinon des
couleurs, et que le même animal, pas plus chez les animaux sauvages que
chez les animaux domestiques, ne se présente pas toujours avec la même
livrée.
Nous sommes donc naturellement portés à adopter la façon de voir de
Schlegel et de Pousargues.
Plutôt que d’admettre toute une série de Cercopithèques mal différenciés
les uns des autres , nous pensons que c’est faire œuvre de clarté de ras-
sembler sous la même appellation de pogonias, qui est de beaucoup la
plus ancienne, les espèces décrites sous les noms de Erxlebeni, de Grayi
et aussi de nigripes et de pallida. La diagnose de cette espèce serait la sui-
vante d’après de Pousargues : «Teinte fondamentale du dessus du corps
variant du noir tiqueté de blanc au brun olive ondé de roux ferrugineux ,
plus ou moins vif. Face externe des membres postérieurs toujours moins
sombre que celle des antérieurs qui peut être parfaitement noire depuis
l’épaule jusqu’à l’extrémité des doigts. Une large bande longitudinale noire
sur la partie postérieure du dos et les lombes, tantôt parfaitement dessinée,
tantôt indécise, tantôt absente. Dessous du corps, face interne des membres
310 —
el pinceaux auriculaires d’un jaune rougeâtre , plus ou moins vif. Sur la
tête trois bandes longitudinales noires dont deux temporales larges et une
sagittale, plus étroite, formant crête, séparées par deux plages claires d’un
blanc plus ou moins jaunâtre légèrement tiqueté de noir, comme les
favoris. Queue noire, sauf à la face inférieure de sa moitié basale où l’on
retrouve la teinte fauve du dessous du corps parfois variée de noir.»
Nous acceptons entièrement la description générale des Cercopithèques
pogonias telle que la donne de Pousargucs et nous sommes heureux de
l’occasion qui s’offre à nous de rendre justice à ce naturaliste averti et
pénétrant.
OUVRAGES ET TRAVAUX CONSULTES.
Bennet. Cercopilhecus pogonias. — Proc. zool. soc. Lond., 1 8 3 3 , p. 67.
Do Chaillu, Cercopithecus nigripes. Proc. Bost. Soc. Nat Hist., Vil, 1860,
p. 36o.
Foiîbes. Monkeys, vol. 2. Allen s Naturalist library, i8g4.
Fraser. Cercopithecus Grayi. Cat. Knowl. Coll., i85o, p. 8.
Eixiot. A Review of lhe Primates, tome II, p. 354 et 355.
Pocock. A Monographie révision of the Monkeys of lhe genus Cercopithecus.
Proc. Zool. Soc. Lond., 1907, p. 712 et 713.
De Pousargues. Etude sur les Mammifères du Congo français. Cercopithecus
pogonias. Annales des Sc. nat., III, 7' série, 1896, p, 212.
Pucheran. Cercopithecus Erxbelinii. Revue et Magasin de Zoologie, i856, p. 96.
Schlegel. Les Singes du Musée des Pays-Bas, 1876, p. 82.
Sclater. Cercopithecus pogonias. Proc. Zool. Soc. Lond., 1893, p. 2 54.
Cercopithecus Grayi, ici., 1893, p. 2 56.
Cercopithecus Erxlebeni, id., 1 8g3 , p. 254 , igo5, p. 70.
Trodessart. Catalogus Mammalium, 1904, p. i4.
Captures d’Oiseaux bagués,
par M. J. Berlioz.
L’élude des migrations des Oiseaux et même de leurs déplacements
locaux est à l’heure actuelle une des branches importantes de l’Ornitho-
logie. Les moyens d’investigation sont forcément rendus précaires par les
difficultés de se procurer les renseignements voulus et la réalisation encore
imparfaite de la coopération internationale nécessaire pour toutes les insti-
tutions créées à cet effet. Le Muséum de Paris ayant reçu au cours de l’an-
née quelques bagues recueillies sur des Oiseaux migrateurs , il nous semble
utile de les signaler ici à l’attention des naturalistes , tout en ayant con-
science que ce n’est qu’un bien faible apport à cette étude. Nous remercions
toutefois nos correspondants français et étrangers, qui ont bien voulu con-
tribuer à l’obtention de ces objets et nous ont donné aussi des précisions
intéressantes sur l’origine des Oiseaux. Nous ne saurions entre autres trop
féliciter le Dr Drost, Directeur de la station expérimentale de Helgoland
(Allemagne) pour le soin qu’il apporte dans la réunion de ses éléments
d’étude.
Etourneau ( Sturiius vulgaris L.);
«Helgoland, Zool. Stat. 521.66a» bagué à Marburg, Hesse (Alle-
magne), le a3 avril 1927 ; tué à Igny, Seine-et-Oise (France), fin dé-
cembre 1927.
Mouette rieuse ( Larus ridibundus L. ) ;
«Helgoland, Zool. Stat. 200. 683», baguée à Grossenbain b/Dresden ,
Saxe (Allemagne), le 28 mai 1927 ; tuée sur la côte de i’Ile d’Oléron,
Charente-Inférieure (France) , le 1 5 octobre 1927.
Mouette rieuse ( Larus ridibundus L.) ;
«Muséum Leyden 4o.i43» et id. «07.834», baguée à Serooskerke, Zé-
lande (Pays-Bas), le 2 3 juillet 1927 (en duvet à cette époque); tuée à
Pile de Groix, Morbihan (France), le 25 décembre 1927.
Chevalier Gambette ( Tringa (otanus [L.]);
«Witherby, Higli Holborn London, X 8766», bagué à Ainsdale, Lan-
cashire (Angleterre), le 26 mai 1926 (poussin à cette époque); tué près
d’Arcachon, Gironde (France), au printemps 1928.
— 312 —
Ce spécimen, bien adulte, présente une particularité morphologique
frappante : c’est l’exceptionnelle brièveté de ses tarses (4a millim. , contre
48 à 5 o en moyenne).
Héron Bihoreau ( Nycticorax nyclicorax [L.]) ;
ffôioHMocKwa 446 », bagué près d’Astrakhan, mer Caspienne (Russie),
le 8jaoût 1927 (tout jeune à cette époque); tué près du poste de Mous-
soro, Colonie du Tchad (Afrique équatoriale française), le 1 4 octobre 1927.
Cet oiseau a donc, en l’espace de deux mois, accompli un déplacement
particulièrement considérable, du Nord de la Caspiennne au lac Tchad,
où il a été tué, étant encore en plumage de jeune, brun tacheté de blanc.
— 313 —
Les attitudes des Hippocampes ,
par M. Louis Roule.
J’ai déjà traité ce sujet dans mes Etudes ichthyologiques (Les Poissons et le
monde vivant des eaux , T. I, pages 202 et suivantes). J’ai continué à m’en
occuper par la suite, grâce à i’installation et aux ressources de i’aquarium
de la station biologique d’Arcachon, et de l’aquarium du Muséum. Je con-
serve en bon état, depuis trois mois, dans plusieurs bacs de ce dernier,
une centaine d’Hippocampes envoyés d’Arcachon ; ces bacs sont emplis d’eau
de mer artificielle, renouvelée par intervalles, et aérée avec continuité
par de l’air comprimé. Les Hippocampes appartiennent aux deux formes
communes d’Arcacbon : H. guttulatus Guv. et H. brevirostris Cuv.
Les attitudes montrées par ces êtres , différentes de celles que l’on voit
d’ordinaire chez les poissons , peuvent être groupées sous quatre rubriques :
celles de la natation, celles du repos, celles de la préhension alimentaire,
celles de la reproduction.
Natation. — Les Hippocampes, d’habitude, nagent debout, dans une
attitude verticale ou proche de la verticale. Leur tronc post-anal (tronc
caudal, ou queue), est tantôt étalé, tantôt plus ou moins recourbé. Les
membres chargés de produire le déplacement dans l’eau sont les nageoires
pectorales et la nageoire dorsale, tantôt isolément, tantôt agissant en-
semble. Les premières battent avec activité lorsqu’elles fonctionnent, en
ondulant de manière à donner l’apparence d’un mouvement hélicoïdal. La
seconde oscille à plat autour de sa base.
Repos. — Les attitudes du repos , fréquentes d’ordinaire et gardées pen-
dant de longues périodes de temps, diffèrent selon que les individus se
cramponnent à un support par leur queue préhensile, ou qu’ils se posent
directement sur le fond. Dans le premier cas, ils se tiennent debout, la
tête en haut , en station verticale ou proche de la verticale , ainsi qu’ils sont
pendant la natation. Dans le second, ils s’associent souvent à plusieurs, et
enroulent ensemble leurs queues de manière à former un support d'où se
dressent les têtes et le haut des troncs, dans l’attitude copiée d’après eux,
depuis les sculpteurs de l’antiquité, pour représenter les chevaux attelés aux
chars des divinités de la mer et des rivières. Parfois quelques individus se
posent isolément, et prennent la même posture, la queue étalée ou bien
enroulée.
— 31/i —
Préhension alimentaire. — La bouche, petite, étant percée sur le som-
met libre du tube buccal constitué par les os de la face étirés en longueur,
les proies sont nécessairement de faibles dimensions, et consistent en menus
Crustacés ou en Alevins. La mandibule, dans la préhension, fonctionne à la
façon d’un clapet qui, en se rabattant ou se relevant, ouvre ou ferme l’ou-
verture buccale. Sou jeu s’accorde avec celui d’une aspiration par le tube
buccal, aidée par un bref soulèvement de la tête, qui entraîne la dégluti-
tion de la proie. La préhension est parfois opérée en pleine eau. Elle l’est
plus fréquemment sur le fond lui-même , ou à son voisinage. L’individu
prend alors une attitude curieuse et caractéristique ; il incline en avant le
haut du tronc pour rendre la tête verticale et rapprocher la bouche du
fond, dans une pose semblable à celle d’un oiseau qui picore.
Autant qu’il est permis de le présumer d’après l’observation en aqua-
rium, ce picorage sur le fond représenterait , chez les Hippocampes, l’un
des modes les plus habituels de la préhension alimentaire.
Reproduction. — Dès le début d’avril, les pêches effectuées à Arcacbon
ramenaient des individus en élaboration sexuelle, et même des mâles
contenant des embryons dans leur poche incubatrice. La fécondation est
précédée de poursuites entre reproducteurs des deux sexes , et de manèges
particuliers. Les individus génétiques se rassemblent en nageant, et s’ap-
parient. Ils vont et viennent dans l’eau en tournant l’un autour de l’autre ,
se rapprochent ou s’éloignent, se joignent par leurs queues enlacées ou se
séparent. Parfois cet assemblage se fait à trois ou davantage , mais il se fait
le plus souvent à deux, de sexes différents. Il peut arriver que, après une
séparation, l’un des géniteurs s’éloigne définitivement pour aller trouver
un autre partenaire. Ces allées et venues dans l’eau, qui se prolongent
pendant des heures et même des journées, composent une véritable danse
nuptiale, au cours de laquelle les glandes sexuelles en élaboration arrivent
à leur maturité.
Je n’ai pu observer encore, ni à Arcachon, ni dans l’aquarium du
Muséum, l’acte de la fécondation, qui, d’après diverses indications, paraît
devoir s’effectuer pendant la nuit. Mais j’ai pu examiner des couples qui
s’apprêtaient à l’accomplir. Les deux géniteurs se tiennent enlacés par
leurs queues, et pivotent autour de leur zone d’attache de manière à mettre
leurs ventres en contact. Le mâle, par intervalles, recourbe le haut de sa
queue , et fait ainsi bailler l’orifice de sa poche incubatrice. Dans cette pos-
ture, l’orifice, par moments, se place droit au-dessous de l’ouverture
sexuelle delà femelle; les œufs, s’ils sortaient alors, tomberaient directe-
ment dans la poche incubatrice du mâle, et seraient fécondés pendant cette
pénétration. C’est cet acte final que je n’ai pu voir, bien qu’ayant assisté à la
suite de ses préludes, et ayant étudié ses conséquences par l’examen des
embryons incubés dans la poche du mâle après la fécondation. Les œufs ,
— 315 —
allongés en ovales courts, et non pas sphériques, sont, dans chaque
poche, selon les individus, au nombre de deux ou de trois centaines. Le
deutolécithe , d’abord réparti dans la masse entière de l’œuf, ne tarde pas à
se collecter en une vésicule vitelline globuleuse , qui n’est point entièrement
résorbée lorsque les embryons éclosent, encore contenus dans la cavité de
la poche incubatrice. Mais , plus tard , lors de leur émission finale hors de
la poche, et de leur mise en liberté, la vésicule vitelline a disparu.
Muséum. — xxxir.
si
— 316
Sur les Poissons dû lac Baïkai appartenant au genre Cottus,
par MM. le Dr Jacques Pellegrin et V. Vladikov.
Le genre Cottus ou Chabot , tel qu’on le comprend généralement au-
jourd’hui (1) n’est représenté au dire de M. Berg (2) dans le lac Baïkai que
par deux espèces le Cottus Kneri Dybowski et le Cottus Kessleri Dybowski.
L’étude des riches matériaux ichtyologiques rapportés au Muséum en 1897,
par MM. Chafîanjon et L. Mangini et qui a fourni déjà à l’un de nous la
description du remarquable Cottocomephorus megalops Pellegrin (3) permet
de faire quelques remarques nouvelles concernant les deux espèces de Cha-
bots précitées et d’en ajouter une troisième le Cottus sibiricus Kessler, qui
n’était connu jusqu’ici que des grands fleuves sibériens, se jetant dans
l’océan Glacial Arctique.
Nous croyons utile de redonner ici la description de ces trois espèces du
lac Baïkai, d’après les spécimens conservés au Muséum de Paris.
Cottus Kessleri Dybowski.
La plus grande hauteur du corps est comprise 5 fois 3/6 à 7 fois dans
la longueur, sans la caudale, la longueur de la tête 3 fois 1/6 à 3 fois 3/6.
L’épine préoperculaire est bien développée; au-dessous , se trouvent 3 petites
pointes. La ligne latérale est complète. Le corps, très aminci en arrière, est
recouvert sur le dos et îles côtés de très petits tubercules. Les deux dor-
sales sont nettement séparées par un étroit espace. L’anale est fort longue.
La pectorale, à rayons simples, atteint ou dépasse légèrement le niveau de
l’origine de la seconde dorsale. La ventrale est formée de 5 rayons , l’in-
terne égal au second externe ou un peu plus long ; elle n’atteint pas
l’anus ; sa longueur est comprise 1,1 à 1, 3 dans la distance de sa base à
l’anus. Le pédicule caudal est 1 fois 1/9 à 9 fois aussi long que haut, sa
hauteur est comprise 16 fois 1/2 à 20 fois dans la longueur sans la cau-
dale, 26,2 à 3o,8 y compris cette nageoire.
La coloration est brun foncé en dessus, blanche ou jaunâtre en dessous ,
avec sur les côtés des traces de 5 ou 6 fasciatures sombres. La première
W L. S. Berg, Les Poissons des eaux douces de Russie, Edition d’Etat (en
russe), 1923, p. 600.
W L. S. Berg, Climat et vie, Édition d’Etat (en russe), Moscou, 1923 , p. 29.
'3) Dr J. Pellegrin, Bull. Mus. IJist. nat. 1900, p. 356, et Ibid. 1906, p. 89 ^
— 317 —
dorsale , de couleur foncée , est bordée de blanc , les autres nageoires sont
plus ou moins grisâtres, les ventrales uniformément claires.
D. vm 18-20 ; A. 20-22 ; P. 17-19 ; Y. I 4.
N° 6o5 à 609. Coll. Mus. 5 exemplaires . — Lac Baïkal : Chaffanjon et
L. Mangini. Longueur totale : 109 à 1 35 millimètres.
Cette espèce, d’après Berg, vit dans le lac Baïkal, entre i5o à 600 mè-
tres de profondeur; elle se rencontre aussi dans les rivières Angara,
Irkout et Selenga.
Cottds Kneri Dybowski.
La plus grande hauteur du corps est comprise 4 fois 1/2 à 5 fois 1/2
dans la longueur sans la caudale, la longueur de la tête 3 fois i/5 à
3 fois 1/2. L’épine préopercuiaire est très peu développée, perçant à peine
la peau. La ligne latérale, incomplète, arrive presque à la 1/2 de la se-
conde dorsale. Il n’y a de tubercules que dans la région du corps comprise
sous la pectorale. Les deux dorsales sont contiguës. La pectorale , à rayons
en partie branchus (3 à 6), atteint le début de la deuxième dorsale. La
ventrale est formée de 5 rayons , l’interne égalant le second ou plus long ;
elle n’arrive pas à l’anus ; sa longueur est comprise i,4 à 1,6 dans la dis-
tance de sa base à l’anus. Le pédicule caudal est 1 fois 3/4 à 2 fois aussi
long que haut; sa hauteur est comprise i3 fois 1/2 à i4 dans la longueur
sans la caudale, i5 à 16 fois i/3 y compris celte nageoire.
La coloration est brun foncé en dessus, plus claire en dessous. La pre-
mière dorsale possède une fine bordure claire.
D. YII-Y1II 16-17 ; A. 1 3-i 4 ; P. 16-17 : V. I 4,
N° 599-601. Coll. Mus. 3 ex. . — Lac Baïkal : Chaffanjon et L. Mangini.
Longueur totale io5 à i3o millimètres.
Cette espèce vit en surface dans le lac Baïkal, on la pêche également
dans la Selenga, l’Angara inférieure, l’Iéniseï et la Toungouzka inférieure.
Cottus sibiricus Kessler (1).
La hauteur du corps est comprise 4 fois 2/3 (femelle gravide) à 6 fois 4/5
dans la longueur, sans la caudale, la longueur de la tête 3 fois à 3 fois i/3.
L’épine préopercuiaire est très développée, recourbée vers le dos; au-des-
sous existe une petite pointe. La ligne latérale est complète, médiane.
Le corps s’amincit en arrière. Il est couvert de fins tubercules rappro-
chés, pointus, à pointes dirigées en arrière, nu seulement sur le ventre et le
P) Cf. L. S. Berg, Les Poissons des eaux douces de Bussie, 1923, p. 4o3,
fig. 322.
21 .
318 —
pédicule caudal. Sur la tôle et la partie antérieure du dos les tubercules
sont sans pointe. Les deux dorsales sont contiguës. La pectorale, à rayons
simples, atteint le début de la seconde dorsale. La ventrale, toujours à
5 rayons, l’interne plus court que le second externe, atteint (mâle) ou
n’atteint pas (femelle gravide) l’anus. Le pédicule caudal est 2 fois i/3 à
3 fois aussi long que haut ; sa hauteur est comprise i5 à 20 fois dans la
longueur sans la caudale, 20 fois 1/2 à 26 fois en y comprenant cette
nageoire.
La coloration est brune en dessus, brun clair en dessous avec 5 larges
taches brun foncé sur les côtés. Les nageoires sont toutes tachetées ou bar-
rées de brun.
D. VII-VIII. 16-18; A. 1 1-1 3 ; P. 1/4-16; Y. I h.
N9S 97-592 à 597. Coll. Mus. i5 ex. et $ . — Lac Baïkal : Chaffanjon et
L. Mangini. Longueur totale: 85 à io5 millimètres.
N05 97-591. Coll. Mus. 1 ex. Ç . — Rivière Angara en amont d’Irkoutsk : Chaf-
fanjon et L. Mangini. Longueur totale : 107 millimètres.
Cette espèce est très voisine du Cottus gobio L. qu’elle remplace en Sibé-
rie. Elle n’était connue que des rivières comprises entre l’Obi et l’Iana se
jetant dans l’océan Glacial.
Le petit tableau suivant permettra de distinguer entre elles les trois es-
pèces de Cottus du lac Baïkal.
A. Anale longue, de 20 à 22 rayons C. Kessleri.
B. Anale moyenne , de 1 1 à 1 A rayons
a. Ventrales n’atteignant pas l’anus. Tubercules
seulement sous les pectorales C. Kneri.
b. Ventrales atteignant généralement l’anus. Tuber-
cules sur presque tout le corps C. sibiricus.
— 319
SüR ÜNE ESPECE NOUVELLE DE GRENOUILLE DU T ON Kl N ,
APPARTENANT AU GENRE RàNA ,
par M. F. Angel.
Parmi les matériaux herpétologiques recueillis au Tonkin et donnés au
Muséum par MM. Delacour et Lowe, se trouve un Batracien dont je donne
ici la description :
Rana (Rana, s. str. ) Delacouri, nov. sp.
Dents vomériennes en 2 séries obliques; le bord antérieur de chaque
série, en contact avec le bord interne des choanes, le bord postérieur
dépassant leur niveau en arrière. La distance qui sépare, sur la ligne
médiane, chaque série de dents vomériennes est plus courte que la lon-
gueur même d’une série.
Tête beaucoup plus large que longue; sa plus grande largeur, reportée
au-dessus, atteint le niveau de l’aisselle. Museau, une fois un tiers à une
fois et demie plus long que l’œil, débordant la bouche. Canlhus ros -
traits obtus; région loréale oblique. Narines, à égale distance, environ, de
l’œil et du bout du museau; la distance qui les sépare est égale au dia-
mètre de l’œil, mais est un peu plus grande que l’espace inter-orbitaire;
celui-ci est plus petit que la paupière supérieure. Tympan petit, peu
distinct {1); son bord supérieur est situé sous un cordon glandulaire allant
de l’œil à l’épaule, son diamètre représente le tiers de celui de l’œil.
La distance entre l’œil et le tympan est de 2 fois le diamètre de ce dernier.
Doigts pourvus de petits disques terminaux, un peu plus petits que le
tympan, le premier à peine plus long que le second, plus petit que les
troisième et quatrième. Tubercules sous-articulaires bien marqués, pro-
éminents. Membres postérieurs longs, l’articulation tibio-tarsale dépasse le
bout du museau; les talons se recouvrent lorsque les membres sont placés
à angle droit sur le corps; les tibias sont un peu plus de o fois plus longs
que larges, leur longueur est contenue un peu moins de 2 fois dans la
distance museau-anus, elle est supérieure à celle du pied (sans le tarse).
Orteils entièrement palmés, pourvus de disques terminaux de même
grandeur que le tympan; tubercules sous-articulaires bien marqués, mais
(1> Sur un des deux individus, il est plus visible que sur l’autre.
— 320 —
plus étroits que ceux des doigts. Pas de pli au tarse. Une membrane bor-
dant extérieurement le cinquième orteil sur toute sa longueur. Tubercule
métatarsien elliptique, allongé, aussi long que Torteil interne moins le
disque terminal. Pas de tubercule métatarsien externe.
Sur les parties supérieures et latérales, la peau est lisse; on voit la
trace d’un pli peu marqué au travers de la tête, en arrière des yeux; un
cordon glandulaire , plus indiqué , va de l’œil à l’épaule ; pas de pli dorso-
latéral. Peau des régions inférieures , lisse.
Coloration. — L’animal est brun noirâtre uniforme , sauf sur le dessous
des cuisses et le ventre qui sont de teinte blanche; le dessous des bras,
ainsi que la gorge et la poitrine sont marbrés de blanc et de brun foncé.
Deux exemplaires.
Voisine de Rana Courtoisie Angel, cette forme en diffère principale-
ment par les longueurs relatives des doigts et des membres postérieurs,
par la dimension du tympan et la coloration.
DIMENSIONS EN MILLIMETRES DU PLUS GRAND EXEMPLAIRE.
Provenance: Bac-Kan; Tonkin.
M Voir Bulletin du Muséum, 1922, p. ko 1 et 192S, p. 289.
— 32 i —
Action des rayons ultra-violets sur le sérum de la Vipère Aspic
(Vipera Aspis Lin.),
PAR M,ue M. PrnSALIX ET M. F, PaSTEUR.
Nous avons récemment montré que les rayons ultraviolets , agissant
sur des solutions aqueuses de venin de Vipère , en détruisent les antigènes
venimeux et rabique, sans en modifier la toxicité (i).
Or, le sérum de beaucoup de Serpents , celui de la Vipère en particulier,
possédant des propriétés biologiques, à certains égards, comparables k
celles du venin, se montrant comme ce dernier neurotoxique, et après
chauffage, antivenimeux et antirabique (a), nous avons été amenés k
essayer l’action des rayons ultra-violets sur le sérum. Nous avons ainsi
recherché ce que deviennent, d’une part la toxicité du sérum, d’autre part
ses antigènes, en nous plaçant dans les conditions générales employées
déjà pour le venin et que nous préciserons à la fin de cette note.
i° Toxicité du sérum. — Le sérum frais de Vipère tue la souris par
inoculation sous-cutanée, en 16 à ae heures, à la dose de 1 cc.; en 10 à
12 heures, à la dose de icm3 ao, en déterminant des phénomènes paraly-
tiques.
Les souris auxquelles on inocule les mêmes doses de sérum irradié
présentent identiquement les mêmes symptômes que les témoins, et
meurent dans les mêmes limites de temps, sans que, toutefois, la toxicité
du sérum paraisse augmentée comme David I. Macht et Eben liill l’ont
observé pour le sérum normal d’homme , de porc et de boeuf (3),
Les rayons ultra-violets n’ont ainsi aucune action sur la toxicité du sérum
de Vipère.
Dans les mêmes conditions d’exposition que deviennent les antigènes?
2° Antigène venimeux du sérum. — Le sérum irradié conservant sa
toxicité, pour en rechercher le pouvoir antivenimeux ou antirabique, il
faut lui faire perdre cette action en le chauffant en pipette close au bain-
marie, à la température de 56° maintenue pendant i5 minutes.
Or, le sérum ainsi irradié et chauffé, inoculé sous la peau de la souris,
a perdu tout pouvoir antivenimeux : la dose de icm? 5, qui suffirait à vac-
ciner l’animal contre l’action de la dose mortelle de venin de Vipère,
o miliigr. to, inoculée 48 heures après, n’en prévient plus l’action.
De même, cette dose, mélangée in vitro avec la dose mortelle de venin,
— 322 —
n’en neutralise pas les effets, alors que ocm3 5o de sérum simplement
chauffé, mais non irradié, suffît à la neutralisation.
Dans ces essais, aussi bien in vivo que in vitro , les animaux inoculés
avec le sérum irradié meurent sensiblement dans le même temps que les
témoins , en l’espace de 1 6 à 99 heures : sous l’influence des rayons ultra-
violets, le sérum a perdu son pouvoir antivenimeux.
3° Antigène rabique du sérum. — Pour en rechercher la présence,
nous employons la technique suivante :
Le sérum, irradié et chauffé, est mélangé à la dose de 30 cc. , à un égal
volume d’émulsion centésimale de virus rabique fixe, celui de l’Institut
Pasteur de Paris. Le mélange est filtré sur toile batiste et sur papier, et
maintenu au frais pendant une nuit. Le lendemain , il est centrifugé , par-
tiellement décanté , et son volume ramené à 9 cc. , correspondant à l’émul-
sion décimale de virus rabique.
Deux lapins femelles, pesant respectivement s.95o gr. et 9.35o gr.
reçoivent chacun sous les méninges, après trépanation, ocm39 5 de l’émul-
sion virus-sérum.
Nous avons précédemment montré qu’une telle émulsion, dans laquelle
le sérum a été simplement chauffé, se montre neutre pour l’encéphale du
lapin vivant (9). Avec notre sérum irradié et chauffé, les résultats sont
différents : le premier lapin présente effectivement les premiers symptômes
rabiques au A* jour et meurt le 5e; le second lapin présente les premiers
symptômes au 9e jour et meurt au 1 4e jour de paralysie rabique. L’action
des rayons ultra-violets a donc détruit le pouvoir rabicide du sérum, son
antigène rabique.
Si on compare celte action des rayons ultra-violets sur le sérum de
Vipère à celle qu’il exerce sur le venin lui-même, on constate que ces
actions sont parfaitement superposables dans les deux cas, quelle que soit
d’ailleurs la nature des substances sur lesquelles elle s’exerce, nous pouvons
les résumer en conclusions , comme il suit :
Les rayons ultra-violets détruisent les antigènes venimeux et rabique du
sérum, aussi bien que ceux du venin de Vipère ; ils se montrent sans effet sur
la toxicité globale de l’une ou l’autre substance.
4° Conditions de d’irradiation. — Ces conditions sont relatives au sérum
lui-même et à la source de rayons ultra-violets.
i° Le sérum. — Le sérum de Vipère, prélevé sur des sujets capturés à
leurs premières sorties , c’est-à-dire ayant jeûné pendant l’hiver, ce qui est
le cas dans lequel nous nous trouvons, présente une opalescence plus ou
moins marquée, contrairement à celui recueilli pendant la saison d'été, où
les Vipères se nourrissent activement, et qu’on obtient parfaitement lim-
pide. Quelle que soit la saison , le sérum est en outre teinté de jaune , alors
323 —
que les solutions de venin de Vipère dans l’eau salée physiologique,
employées dans nos expériences précédentes , sont parfaitement limpides et
incolores. Ces conditions physiques du sérum , opalescence et coloration ,
moins favorables que celles des solutions de venin à la pénétration des
rayons ultra-violets , nous ont conduits à introduire, dans notre technique
expérimentale, quelques mesures compensatrices : le sérum, employé pur,
a été étalé en couche de 2 millimètres au plus d’épaisseur, dans une cuve
à fond plat et à bords élevés de un centimètre et demi environ; il a été
fréquemment remué dans le plan du support, et nous avons porté la durée
de l’exposition aux rayons de 3o à 90 minutes.
La cuve était recouverte d’une plaque en verre Renovic , perméable aux
rayons ultra-violets, et placée à une distance de 5o centimètres de la
source de ces rayons.
La température du liquide n’a pas dépassé 20°, condition insuffisante
par elle-même à modifier la toxicité du liquide, ce que les résultats de
l’expérience ont d’ailleurs démontré.
L’appareil à rayons ultra-violets est le même que celui que nous avons
employé pour irradier les solutions de venin de Vipère; nous en rappelle-
rons brièvement les caractéristiques : c’est un brûleur en quartz, de la
Verrerie scientifique, type 4 ampères, courant alternatif, puissance
4o2 watts aux bornes du brûleur. On a obtenu à travers la lame de verre
Revonic de 2 mm. 2 d’épaisseur, jusqu’à 2.808 angstrôms.
Les mesures énergétiques du rayonnement ont été effectuées avec les
mêmes dispositions, au moyen d'une pile de Moll, en excluant les rayons
émis en dehors du brûleur même.
La puissance totale étant ramenée à 100, nous avons :
Watts-heure.
88 p. 100 dans l’infra-rouge , soit 353,76
5 — dans le visible, soit . . 10,10
7 — dans le violet, soit 21,1/1
La lumière émise par le brûleur, et qui ne contient pas de rouge, n’a
qu’une action négligeable dans les limites du temps de l’expérience; seuls
les 28 watts i4 de l’idlra-violet , soit 2 8,1 4 +
— 4 2 watts 21 pour
une durée de 1 heure et demie, ont suffi à détruire les antigènes venimeux
et rabique du sérum de Vipère.
— 324 —
BIBLIOGRAPHIE.
( i ) Mme M. PmsALix et M. F. Pasteur. — Action des rayons ultra-violets sur le
venin de la Vipère aspic. Ç. R. Ac. des Sc. , t. 186, 1938, p, 558 et 975.
(3) Mme M. Phisalix, — Vaccination du lapin contre l’inoculation intra-cérébrale
de virus rabique par inoculation sous-cutanée des mélanges virus-sérum de
Vipère, de Couleuvre ou de Hérisson. G. R. Ac. des Sc., t. 182, 1926, p, 499.
(3) David I Macht et Eben — The affect of ultra-violet , X ray , and radium-
émanation on the toxicité of normal blood. Journ. gén. Phys,, VI, 192 4,
p. 673-676.
325
Contribution à l’étude des caractères physico-chimiques des lacs
et tourbières d’Auvergne
(âme note ) ,
par Mlle M.-L. Verrier.
Dans une note précédente (1) j’ai fait connaître ia teneur en oxygène
dissous d’un certain nombre de lacs et tourbières du Plateau central à une
période de l’année où la température des eaux et le développement de la
faune et de la flore permettaient de considérer ces nombres comme très
voisins du minimum de la concentration en oxygène dissous par ces eaux.
De plus, j’ai cherché à établir un rapport entre l’âge de la tourbière
et la concentration en oxygène de ses eaux à cette période de l’année
(août 1927).
Au début d’avril 1938 une nouvelle série de prélèvements a été faite.
Leur étude, quant à la teneur en oxygène, a été complétée par des
mesures d’acidité et d’alcalinité (lepH).
Ce sont ces mesures sur lesquelles je veux insister.
Elles ont été faites selon la méthode colorimétrique de mesure du pH
avec les réactifs suivants : rouge de méthyle, bleu de brome-thymol ,
rouge de phénol. Il est évident que cette méthode ne donne que des
résultats approchés, mais elle est la seule, parmi les méthodes connues
actuellement, que l’on puisse employer lorsque les mesures demandent
des déplacements nombreux , surtout en pays montagneux.
Ces prélèvements et ces mesures ont été faits à une période de l’année
où, étant donné l’altitude et le caractère continental du climat de ces
régions, la végétation et la faune aquatique ont à peine commencé leur
période de croissance et de reproduction. Leur influence sur les conditions
physico-chimiques des eaux est donc réduite au minimum , contrairement
à ce qu’il en était lors de la première série de mesures.
Voici les résultats de ces mesures.
Dans chaque cas , t — la température de l’air, i ~ la température de l’eau
au moment du prélèvement, v — volume d’oxygène dissous dans un litre
d’eau, v' — le volume d’oxygène dissous à ia saturation pour la même
température.
h) Bull. Muséum, n° 6, 1927.
326 —
Les renseignements snr l’origine géologique des lacs ont été pris dans
un travail de M. Boule paru en 1896 dans le Bulletin de la Société géo-
logique de France.
1° Lacs.
Lac Pavin : altitude, 1.197 m.; occupc un cratère d’explosion ou d’ef-
fondrement; lieu du prélèvement, près du déversoir; date, i3 avril, 10 h.;
temps brumeux; l — 6° ; t' — 4° 5 ; v — 8cmï 1 2 ; v' = 9e"15 1 h ; - — 0,888 ;
pH = 6,6. ®
Lac de Montcyneyre : altitude, 1.17/1 m.; occupe une dépression barrée
par un cône volcanique récent; lieu du prélèvement, côté d’Anglard;
date , 1 3 avril , 1 5 b. ; temps nuageux ; t — 5° ; t' = 70 ; v — 7.7 2 ; v' — 8,60 ;
0,897 ; pH = 6,6.
Lac de Bourdouze : altitude, 1.170 m.; lac de barrage, en voie de
transformation en tourbière; lieu du prélèvement, i5o m. de la tourbière;
V
date , 1 3 avril , 1 6 h. ; t — 6° ; t' — 90 ; v — 8 ; v' — 8.2 1 ; -, = 0,97/1 ;
PH= 7*
Lac Giiadvet : altitude, 1.166 m.; occupe un cratère d’explosion ou
d’effondrement ; lieu du prélèvement , près du déversoir ; date , 1 3 avril
1 1 h. ; t = Zt°; t' — 4°; v = 8 ; v' — 9,26 ; v- — 0,968; pH = 6,7.
Lac supérieur de la Godivelle : altitude, 1.2 2 5 m.; lac de cratère;
lieu du prélèvement, côté de la montagne; date, 9 avril, i5 h. ; t = io°;
t' — 6°5; v — 8 ; v' — 8,92 ; -t — 0,897 ; pH = 6.
Lac inférieur de la Godivelle : altitude, 1.200 m. ; lac de barrage;
lieu du prélèvement, près du déversoir; date, 9 avril, i5 h. i5; t — io°;
V
t! — io°; v — 7,39; v' — 8,02 ; -, — 0,921 ; pH = 6,9.
Lac Ciiambon : altitude, 880 m.; lac de barrage; lieu du prélèvement,
côté de la route, milieu; date, i3 avril, 17 h.; t = 8°; t' — 9°5; v = 9,46;
V
v' = 8,3o; - = i,i5i ; pH = 7,2.
Lac d’Aydat : altitude, 826 m. ; lac de barrage; lieu du prélèvement,
côté du bois de la Gassière; date, i3 avril, 17 h. 3o; t — 90; t' — io°;
V
v «== 9,18 ; v — 8,02 ; -, — 1,1 h h ; pH = 8,2.
327 —
2° Tourbières.
Bourdouze : altitude , 1.170 m.; lieu du prélèvement, 4o m. environ du
bord du lac; date, i3 avril, i5 h. 45; t = 6°; l' — io°; v = 5,65;
V
v' — 8,02 -, = 0,704 ; pH = 5,8.
Chauvet : altitude, 1.166 m. ; lieu du prélèvement, entre le lac et la
route de Latour-d’ Auvergne; date, i3 avril, 11 h. 1 5 ; t — 4°; t' — 5°;
V
v — 6,2 1 ; v' — 9,00 ; -, — 0,687 î pH = 5, 7 .
La Godivelle ; altitude, 1.175 m. environ; lieu du prélèvement à
1 km. de la Godivelle , en contrebas de la route d’ Ardes ; date , 9 avril , 1 6 h. ;
V
t — io° ; t' = i3° ; v = 7,52 ; v = 7,57 ; -, = 0,997 5 pH = 6,4.
D’après ces mesures , les lacs de cratère s’opposent par leur réaction aux
lacs de barrage. L’eau des premiers est acide, celle des seconds est neutre
ou faiblement alcaline.
Le lac de Montcineyre, bien que produit par le barrage d’une vallée,
offre un substratum géologique analogue à celui d’un lac de cratère.
Ses eaux recouvrent en grande partie la base d’un cône volcanique qua-
ternaire et par suite s’étendent au-dessus d’un terrain de même nature sur
lequel aucun dépôt alluvionnaire important ne s’est encore formé. En par-
ticulier la région du lac où la mesure a été faite présente un fond composé
de roches de nature exclusivement volcanique, or, ses eaux sont acides,
contrairement aux eaux des lacs de barrage à substratum de nature différente.
L’opposilion la plus nette entre ces deux sortes de lacs est fournie par la
comparaison entre les deux lacs de la Godivelle situés à une altitude peu
différente, éloignés l’un de l’autre de 3oo m. environ; les prélèvements
ayant été faits à un quart d’heure d’intervalle on ne saurait invoquer les
variations de la pression atmosphérique pour expliquer les différences de
résultats. Même constatation peut être faite pour les lacs de Montcvneyre
et de Bourdouze.
Il paraît donc évident que le substratum de ces lacs ait une influence
sur la composition chimique de leurs eaux dont les différences de réaction
seraient peut-être un des facteurs de la répartition de leur faune et de leur
flore beaucoup plus pauvre dans les lacs de cratère que dans les lacs de
barrage.
Je ne sais encore si un rapport existe entre le pH d’une eau et sa teneur
en oxygène dissous. Ce sont des observations plus étendues qui pourront
le faire connaître, de même que les variations annuelles de ces deux
facteurs sous l’influence du développement de la faune, de la flore, et par-
— 328 —
ticulièrement du plancton pour lequel des analyses quantitatif es et quali-
tatives demandent à être faites, complétant les travaux de Richard, Bruyant
et Eusebio.
En ce qui concerne les tourbières, elles montrent, comparativement
aux mesures faites en été, une plus grande richesse en oxygène dissous et
un degré d’acidité moins élevé. Ces variations me paraissent devoir être
attribuées au ralentissement dans les fermentations et oxydations dont elles
sont le siège, ralentissement dû à l’abaissement de la température pendant
la saison hibernale et vernale.
Travail du Laboratoire d’ichtyologie du Muséum.
Les Sphegidæ ( Hyménoptères ) du Muséum National de Paris,
par M. Lucien Berland.
{5' Note.) w.
Sous-Genre Sphex.
* Spiiex cærulescens Le Guillou.
Ann. Soc. ent. France, i8âi,p. 3ao
(= Sphex maurus Smith, i856, Kohl, 1890. )
Le type de Le Guillou se trouve au Muséum, et il n’est pas douteux qu’il
s’agit là de l’espèce décrite depuis par Smith sous le nom de Sphex maurus,
c’est-à-dire un Sphex noir, à ailes opaques pourvues de reflets métalliques,
à pilosité noirâtre , et à postscutellum bituberculé avec une profonde inci-
sion médiane. L’espèce est commune en Malaisie; outre le type, qui est de
Bornéo , le Muséum en possède des localités suivantes ;
Philippines: Manille (Barot, 1839), nombreux exemplaires, Lnçon;
Malaisie (Bouyer); Célèbes (Bouyer); Moluques (Bouyer, Laglaize); Am-
hoine (Strubell); Nouvelle-Guinée : Dorey, Baie du Geelvink (Rafifray et
Maindron); Baie Triton (Dumont d’Urville); Baie de Humboldt (O.-K. Pas-
teur).
Sphex nigripes Smith.
Chine méridionale: Chang-Haï, Kiang-Si (A. David, 1869); Yunnan
(D1 Gervais, 1905); Tonkin : Hanoï, Annam; Cochinchine : Mont de
Chaudoc (Harmand, 1877); Bhoutan anglais.
Var. erythropoda Gameron. — Geylan: Kandy (Maindron).
Var. mutica Kohl. — Pérak ; Bornéo : Pontinak.
L’espèce est représentée en Afrique ;
Var. volubilis Kohl. — Afrique Orientale anglaise : Uganda, Entebbe
(M. de Rothschild); Congo: Franceville (de Brazza); Ogooué, Lambaréné
(R. Ellenberger).
W îre note, Bulletin du Muséum, 1926, p. 163-170; a" note, ibid., p. 200-
206; 3 * note, ibid., p. 282-285*, li note, ibid., 1927, p. i5o-i56.
— 330 —
Sphex dmbrosus Christ.
L’un des Sphex les plus répandus et les plus communs.
La forme typique se trouve dans toute l’Inde, les Indes néerlandaises,
la Malaisie, l’Indo-Chine, les Moluques, Célèbes; elle a été trouvée en Asie
Mineure: Judée (Roux, 1 836 ).
Var. rujîpennis F. — Bengale : Pondichéry (Maindron); Cochinchine ;
Tonkin : Pérak.
Var .fumosa Mocsary. — Japon moyen : Kôfu (Drouart de Lézée, 1906).
*Var. aureopilosa, var. nov. — Ailes teintées de jaune sauf une bande
apicale qui est grise; segment médiaire couvert d’une abondante pilosité
dressée dorée, la même pilosité dressée sur le clypéus, une pilosité courte
et couchée, dorée, sur le clypéus, les joues, le pronotum, les tubercules
huméraux , le bord postérieur du mésonotum , l’angle inférieur des méso-
pleures.
Tonkin (1 d1, 1 9 de Ba-Tha), Hanoï; Kiang-Si (A. David, 1876);
Ceylan (Cse de Béarn, 1906).
Var. ephippium Smith. — Australie : Queensland (Thozet, 1870, von
Millier, 1896); Australie occidentale : Warroana (Berthoud, 1910).
Var. argentifrons Lep. — Afrique Orientale anglaise: Uganda, Entebbe
(M. de Rothschild , 1906); Colonie du Cap: Sleynsburg (R. Ellenberger),
Bechuanaland (V. Ellenberger); Côte d’ivoire : Bassam.
Var. metallica Taschenberg. — Toute l’Afrique jusqu’en Egypte à l’Est
et au Sénégal à l’Ouest. Inde: Kurrachee (Maindron).
Sphex formosüs Smith.
La pilosité, qui rappelle celle de certains Sphex américains, par exemple
le S. clavipes, et qui recouvre la tête et presque tout le thorax, est tantôL
dorée, tantôt argentée.
Australie: Queensland, New South Wales: Nouvelle-Guinée : Baie du
Geelwink (Bafïray et Maindron); Moluques (Rouyer); Ternate (Rafïrav et
Maindron).
Sphex luctuosus Smith.
Forme typique : Australie (Verreaux, 18^7).
Var. fumipennis Smith. — Australie; Célèbes; Nouvelle-Calédonie.
Les exemplaires de Nouvelle-Calédonie ont les ailes entièrement rem-
brunies; ceux de l’Australie également, mais avec le bout de l’aile légère-
ment éclairci; cette variété est un peu plus petite que la forme typique.
— 331 —
*Var. splendida, var. nov. — Iles Loyalty : Mare, 1 9. Taille un peu
plus grande que la var. fumipennis ; se rapporte bien à S. luctuosus, niais
avec les caractères suivants : ailes claires, jaune safran, l’apex brun; face,
joues et tempes, tubercules huméraux, hanches I, côtés du mésonotum,
revêtus d’une pubescence dorée; face ventrale, côtés du thorax et segment
médiaire avec des poils gris un peu jaune.
Spiiex finschii Kohl.
Iles Salomon (coll. André); île San George (Jacquinot, i84i); île Key ;
île Aru; Australie; Tasmanie; Moluques (Laglaize).
Sphex staudingeri Gribodo.
Nouvelle-Guinée ; Australie: Port-Jackson (Dumont d’Urville).
Spiiex dorycus Guérin Méneville. ,
Nouvelle-Guinée : Amberbaki (Raflray et Maindron).
Sphex imperialis Kohl.
Australie (Verreaux).
Spiiex resplendens Kohl.
Australie (Yerreaux, Gory); Amboine; Timor.
Spiiex wallacei Turner
(= Sphex nitidiventris Smith.)
Moluques (Rouyer); îles Salomon; île Key.
Sphex melanocnemis Kohl.
Asie Mineure ; Angora (coll. de Gaulle).
2S
Muséum. — xxxiv.
— 332 —
Descriptions d’espèces nouvelles d’hyménoptères mellifÈres
DU GENRE HeRIADES,
par M. Raymond Benoist.
Heriades tumida nov. sp.
d*. Pilosité blanchâtre , assez fournie aux tempes et en dessous du tho-
rax , d’un gris roussâtre à la face , au vertex et en dessus du thorax. Seg-
ments abdominaux à pubescence très courte et éparse, grisâtre, sauf au
bord postérieur des segments i-5 qui ont une frange de poils denses, cou-
chés , blanchâtres , non interrompus ; segments ventraux a , 3 et h pour-
vus à leur bord postérieur de longs cils blanchâtres ; le cinquième , déprimé ,
presque caché, couvert de poils jaune doré.
Tégument noir; écailles alaires et derniers articles des tarses bruns; épe-
rons des tibias testacés , pâles.
Tête à peu près aussi longue que large, vue de face, densément et fine-
ment ponctuée. Clypéus à ponctuation plus fine et plus dense, surtout dans
sa partie antérieure; son bord antérieur tronqué, pourvu de cinq petites
dents espacées, la médiane plus aiguë et plus longue, les angles de la
troncature largement arrondis. Bord postérieur du vertex formant un
rebord saillant, aigu, bordant la dépression occipitale. Mandibules biden-
tées, la dent supérieure très courte et obtuse, pourvues à la base d’un
espace vaguement triangulaire , plan et très finement ponctué; labre envi-
ron une fois et demie aussi long que large à sa base , tronqué à l’extrémité,
couvert de longs pois grisâtres peu denses. Antennes à deuxième article
égalant environ le troisième. Mésono tum à ponctuation assez fine et dense,
les intervalles plus petits que les points dans la partie postérieure , égalant
les points dans la partie antérieure. Zone horizontale du segment médiaire
étroite , bien plus courte que le potscutellum , égalant à peine sa moitié ,
pourvue de stries longitudinales bien nettes; sa partie postérieure ponc-
tuée , sauf l’espace subcordiforme qui est poli et brillant. Ponctuation de
l’abdomen assez fine et assez dense, sixième segment dorsal irrégulière-
ment denticulé à son bord postérieur, le septième creusé sur son disque
d’une large fossette arrondie , peu profonde , avancé au milieu de son bord
en une dent obtuse, peu saillante , ses angles latéraux saillants et arrondis.
Premier segment ventral fortement convexe , gibbeux , à ponctuation espa-
— 333 —
cée, prolongé en arrière, au-dessus du deuxième segment, par un appen-
dice densément et finement ponctué , échaneré à son bord postérieur ; le
septième segment vu par sa tranche, en forme d’accent circonflexe à côtés
courbes.
Longueur, 8-9 mm.
Asie Mineure : Taurus, 16 juillet. Collection Vachal. 1 d.
Cet Heriades a beaucoup de rapports avec VH. mauritanica Lucas (H. ob-
tusa Friese) auquel il ressemble par la conformation du premier segment
ventral et celle des sixième et septième segments dorsaux; il s’en distingue
par son premier segment ventral à prolongement plus échaneré à l’extré-
mité et plus court n’atteignant pas le bord postérieur du deuxième seg-
ment , par son septième segment pourvu d’une dépression arrondie et en
angle plus accentué quand il est vu par sa tranche postérieure.
Heriades gibba nov. sp.
d. Semblable à VH. tumida, mais de taille plus petite.
Pilosité comme chez H. tumida.
Tégument noir; fouet des antennes brun en dessous; écailles alaires et
derniers articles des tarses bruns ; éperons des tibias testacé pâle.
Tête conformée comme chez VH. tumida; le bord antérieur du clypéus
présentant deux ou trois petites crénelures peu marquées , les angles laté-
raux arrondis. Mandibules pourvues à la base d’un espace vaguement
triangulaire à points plus gros et bien moins nombreux que chez H. tumida.
Mésonotum ponctué comme chez VH. tumida. Zone horizontale du segment
médiaire étroite, bien plus courte que le potscutellum (égalant à peine sa
moitié), pourvue sur les côtés de quelques stries longitudinales peu mar-
quées, finement coriace au milieu, sa partie postérieure ponctuée sauf
l’espace subcordiforme qui est poli et brillant. Sixième segment dorsal un
peu irrégulier à son bord postérieur, muni au milieu d’une petite échan-
crure peu marquée, le septième déprimé transversalement, arqué presque
régulièrement à son extrémité, les angles latéraux arrondis. Premier seg-
ment ventral moins convexe que chez H. tumida, son prolongement posté-
rieur moins échaneré et plus court , plus éloigné du bord postérieur du
deuxième segment.
Longueur, 7 mm.
Asie Mineure; Taurus, 16 juillet. Collection Vachal, 1 d.
Cette espèce est très voisine de VH. tumida ; cependant elle en est dis-
tincte par sa taille plus petite , par les différences qui ont été notées dans
la conformation du clypéus , du premier segment ventral et du septième
segment.
an.
— 334 —
Heriades forcipata nov. sp.
C?. Pilosité assez dense et blanchâtre sur le clypéus et les tempes , gri-
sâtre sur le haut de la face et au vertex où elle est plus rare; courte et peu
dense, grisâtre sur le mésonotum, blanchâtre en dessous du thorax. Abdo-
men à poils grisâtres rares et très courts sur le dos, plus longs et plus
denses sur les côtés; troisième segment ventral velu sur les côtés, à peine
au milieu, le quatrième frangé de poils jaunâtres.
Tégument noir; extrémité des antennes, écailles alaires et derniers arti-
cles des tarses bruns; éperons des tibias testacé pâle. Bord extrême des
segments abdominaux i-5 brun.
Tête arrondie à peu près aussi longue que large, vue de face, finement
et assez densément ponctuée. Clypéus plus finement ponctué dans sa
moitié antérieure, tronqué en avant, sa partie terminale extrême réfléchie
en dessous et rappelant en petit la conformation réalisée chez YH. nasuta
J. P. Ecusson frontal avec un petit espace lisse , imponctué dans sa partie
antérieure médiane. Mandibules bidentées : labre tronqué à l’extrémité,
sa longueur égalant presque une fois et demie sa largeur à la base. An-
tennes, à deuxième article à peine plus long que le troisième. Mésonotum
à ponctuation fine et peu serrée, les intervalles égalant les points; au mi-
lieu du disque les points sont encore plus espacés. Postscutellum avec
quelques points épars au milieu , imponctué ou presque imponctué sur les
côtés. Zone horizontale du segment médiaire plus courte que le postscu-
tellum, très finement rugueuse, mais sans stries longitudinales; sa partie
postérieure ponctuée , sauf l’espace subcordiforme qui est poli et brillant.
Ponctuation des segments dorsaux de l’abdomen fine et médiocrement
serrée, plus fine et plus dense avant le bord terminal, ce bord lui-même
étant imponctué sur un étroit espace aux segments 1— 5 ; septième segment
plus long que large, muni sur son disque d'une forte impression ovale,
échancré à l’extrémité, l’échancrure semi-elliptique séparant deux lobes
larges, arrondis latéralement; deuxième segment ventral portant un gros
tubercule arrondi , plus large que long.
Longueur, 5 mm. 1/2.
Asie Mineure: Taurus, i5 juin. Collection Vachal, 1 cf.
Cette espèce se rapproche de Y H. campanularum K. , mais elle en diffère
entre autres caractères par son septième segment de conformation tout à
fait différente.
Heriades depauperata nov. sp.
9. Pilosité blanchâtre assez longue, mais peu fournie sur la tête et le
thorax , courte et rare à l’abdomen , formant au bord postérieur des seg-
ments 1-5 , une frange de poils épars et fugaces. Brosse ventrale blanche.
Tégument noir; antennes dans leur partie terminale, pattes et écailles
alaires brunes ; éperons des tibias testacés.
Tête, vue de face, un peu plus longue que large, sa ponctuation assez
forte et assez dense, plus serrée sur le clypéus; celui-ci, peu convexe,
tronqué en avant, le bord antérieur même étant un peu infléchi en des-
sous. Bord postérieur du vertex bordant la dépression occipitale assez
aminci. Mandibules tridentées, la dent supérieure petite, élargies vers
leur milieu, finement ponctuées, dépourvues de cai'ènes bien nettes.
Labre tronqué à l’extrémité, à peine plus long que large à la base. An-
tennes à deuxième article plus long que le troisième , les quatrième et cin-
quième encore plus courts , plus larges que longs. Mésonotum assez forte-
ment et densément ponctué. Scutellum à ponctuation fine et obsolète sauf
avant le bord postérieur où se voient des points assez gros et espacés. Zone
horizontale du segment médiaire un peu plus courte que le postscutellum ,
pourvue de stries longitudinales, bien marquées , mais un peu irrégulières ;
espace subcordiforme non poli, mais finement sculpté, médiocrement bril-
lant. Ponctuation de l’abdomen assez fine, peu dense, les intervalles entre
les points plus grands que les points eux-mêmes ; sixième segment fine-
ment et densément ponctué.
Longueur, 8 mm. 1/3.
Asie Mineure; Anatolie (collection Sichel), 1 9.
Cet Henades, par ses bandes de poils fugaces et peu marquées au bord
des segments abdominaux, forme transition entre les espèces à abdomen
nu ( H . campanularum K., etc.), et celles dont l’abdomen est orné de bandes
bien visibles.
Heriad.es syriaca nov. sp.
9. Pilosité blanchâtre dans la moitié inférieure de la face, rare sur le
clypéus, éparse aux tempes, gris roussâtre au vertex. Thorax à pilosité peu
abondante, blanchâtre en dessous et sur les côtés, grisâtre en dessus. Seg-
ments dorsaux de l’abdomen à poils rares, courts et blanchâtres, sauf au
bord postérieur des premier à cinquième segments où ils forment des
bandes entières de poils couchés blanchâtres; le sixième frangé de poils
grisâtres à son bord terminal. Brosse ventrale blanchâtre.
Téguments noirs ; antennes à fouet brun roussâtre en dessous dans ses
deux tiers terminaux; écaille brun roussâtre; derniers articles des tarses
brun clair ; éperons des tibias blanc jaunâtre. Tête , vue de face , moins
longue que large, sa ponctuation médiocrement fine, peu dense, très fine
et très dense sur le clypéus. Celui-ci, un peu convexe, court, tronqué en
avant, le bord antérieur même étant un peu infléchi en dessous. Mandi-
bules tridentées à striation longitudinale excessivement fine; labre trian-
— 336
gulaire à sommet arrondi , environ aussi long que large à la base. Antennes
à troisième article égalant presque le deuxième. Mésonotum à ponctuation
médiocrement fine, assez dense. Zone horizontale du segment médiaire
plus courte que le postscutellum à stries longitudinales peu marquées ; sa
partie postérieure ponctuée sauf l’espace subcordiforme qui est poli et
brillant. Ponctuation de l’abdomen assez fine et assez dense.
Longueur, 6 mm. i /a .
Syrie .* Ksana (J. Clainpanain), 1 9.
Cette espèce ressemble beaucoup à YH. Moricei Friese par sa taille et
son aspect général , elle s’en distingue par sa ponctuation plus fine et plus
dense, ses poils blanchâtres ou grisâtres, le clypéus autrement conformé,
le sixième segment abdominal plus court, à sommet plus largement
arrondi.
Tous les types se trouvent dans les collections du Muséum.
— 337
Sur un Crustacé Stomatopode rare,
le Gonodactylus Guerinii White,
par M. Cii. Gravier.
Le Père Simeon Deimas, Missionnaire aux îles Marquises, a adressé
récemment au Laboratoire de Zoologie (Vers et Cruslacés) du Muséum,
un bel exemplaire d’un Crustacé que l’on doit considérer jusqu’ici comme
rarissime : le Gonodactylus Guerinii White.
Dans la belle monographie qu’il a publiée en 1913, l’éminent carci-
nologiste Stanley Kemp(1) mentionne qu’on n’en connaissait jusqu’à cette
date que deux exemplaires :
i° Le type de l’espèce, décrit par White ; c’est un mâle de 57 milli-
mètres de longueur (2 inches i/4) provenant de Matuka ou Matuku (îles
Fiji) où il a été récolté par le Herald. Il fut examiné à nouveau par
E. J. Miers(3) en 1880.
20 Le second exemplaire a été capturé par le Challenger à Honolulu
(îles Hawaï); c’est une femelle de 28 mm. 5 de longueur (1 inch 1/12)
qui fut minutieusement étudiée par W. K. Brooks (4), sous le nom de Proto-
squilla Guerinii. Le genre Protosquilla Brooks a été fusionné avec le genre
Gonodactylus Latreille par divers auteurs, notamment Hansen, Nobili et
Kemp.
A son retour de Calcutta, Stanley Kemp, passant à Paris, trouva dans
les collections du Muséum un spécimen mâle de 32 millimètres de lon-
gueur, qu’il détermina lui-même; aucune indication de provenance n’existe
malheureusement dans le tube qui le contient.
L’exemplaire des îles Marquises, en y adjoignant le précédent, serait
W Kemp (St.), Crustacea Stomatopoda of the Indo-Pacific Région, Mem. Ind.
Mus., 1913, p. 192.
W White (A.), Descriptions of two Species of Crustacea belonging to the
Families Callianassidœ and Squillidæ, Proc. Zool. Soc., 1861, p. 43, pl. VII et
Ann. Mag. Nat. Hist. (Sér. 3), VII, 1861, p. 48o.
(3) Miers (E.-J.), On the Squillidæ, Ann . Mag. Nat. Hist. (Sér, 5), vol. V,
1880, p. 121.
W Brooks (W. K.), Voyage of H. M. S. Challenger, XVI, Stomatopoda, 1886,
p. 75, pl. XVI, fig. 1, 6.
— 338 —
donc ie quatrième qui serait signalé par les naturalistes. C’est un fort beau
spécimen femelle qui, de l’extrémité distale des pédoncules oculaires à
celle des épines postérieures du telson, mesure environ 75 millimètres
de longueur; c’est le plus grand qui soit actuellement connu. Il a été
recueilli dans les Polypiers des récifs à une faible profondeur, probable-
1. L’animal, {grandeur nature, vu par la face dorsale,
a. Une des épines du telson, avec l’extrémité non calcifiée,
simple.
3. Une des épines du telson, avec l’extrémité non calcifiée,
double.
ment même tout près de la surface, à Taihoae, sur la côte Sud de l’ile
Nouka Hiva ou île Marchand ( Archipel des Marquises). Dans la lettre du
9 juillet 1926, où il annonce les différents animaux qu’il a récoltés pour
le Muséum de Paris, le Père Siméon Delmas mentionne qu’aucun des
Canaques qui l’accompagnaient n’avait vu auparavant un pareil animal;
l’acquisition de ce Stomatopode est donc une bonne fortune pour le
Muséum.
Cet exemplaire des Marquises est de forme moins trapue, bien plus
svelte, quoique de même sexe, que celui des Fiji, si l’on s’en rapporte
— 339 —
a la figure donnée par Wliite (pi. VII) pour l’animal entier vu dorsale-
ment. Mais le telson et en particulier les épines dont il est hérissé sont
beaucoup mieux représentés que dans le mémoire de W. K. Brooks.
Quant au spécimen du Challenger , le plus petit de ceux qui ont été
signalés jusqu’ici, il a été décrit en détail par W. K. Brooks. Dans la
figure 1, pi. XVI de son travail, le telson, partie essentiellement caracté-
ristique de l’espèce , est très imparfaitement dessiné. Chez aucun des deux
exemplaires du Muséum de Paris, le telson ne montre cette gibbosité
centrale de la figure 1 ; les épines ont une forme beaucoup plus élancée
et elles sont plus drues que ne l’indique la même figure. Sur nos exem-
plaires, elles ne sont pas disposées en rangées, aussi bien longitudina-
lement que transversalement comme le dit Brooks pour l’individu qu’il a
étudié. La figure 1 ci-dessus est une image sensiblement en vraie gran-
deur de l’exemplaire des Marquises, d’après une photographie (grossie plus
de deux fois) de l’animal regardé par la face dorsale. Une comparaison
avec les figures données par White et par Brooks montre quelle en diffère
notablement. Outre les divergences si marquées concernant le telson et ses
épines, on peut remarquer que les carènes ou crêtes marginales des
segments abdominaux du spécimen du Challenger sont presque indis-
tinctes sur celui des Marquises, de même que les entailles (indentations)
des 2e, 3% àe et 5e segments abdominaux.
En ce qui regarde la couleur, White, d’après l’exemplaire sec qu’il a
examiné, la donne comme marbrée et pense que chez l’animal vivant, cette
coloration est belle et variée. Le spécimen du Challenger conservé dans
l’alcool a , suivant W. K. Brooks , une pigmentation brune sur la face dor-
sale , avec une large bande transversale pâle sur la carapace. Celui des îles
Marquises, qui est dans l’alcool depuis moins de deux ans, est incolore;
on ne discerne que quelques rares et fines ponctuations rouge brun à la
partie postérieure du corps. Le spécimen mâle de provenance inconnue
du Muséum de Paris offre une vague pigmentation brune fort peu mar-
quée, par plages irrégulières et de très faible étendue sur la face dorsale.
Chez lui, le petasma possède deux appendices en crochet, l’un fixe, l’autre
mobile qui sont aussi bien développés, relativement, que chez le Pseudo-
squilla ciliata (Fabricius) tels que les figure W. K. Brooks (1). La coloration
du Stomatopode en question ici, d’après ce qui précède, est donc à peu
près totalement inconnue.
A première vue, un examen rapide du telson permet de reconnaître
sûrement le GonodacUjlus Guerinii White. Seul, en effet, parmi tous les
Stoinalopodes décrits jusqu’ici, il présente, à l’extrémité de chacune des
épines de la partie postérieure du corps, un petit prolongement non
calcifié coudé plus ou moins fortement sur l’épine elle-même (fig. a).
W Loc. cit., pl. XV, fig. îo.
340 —
A. White avait parfaitement vu ce qu’il appelle rra short coriaceous bristîe»
W. K. Brooks mentionne que l’extrémité de chaque épine porte rra soft
tubular fleshy processif. En réalité, il s’agit, semble-t-il, de la partie ter-
minale non calcifiée de l’épine qui a une forme conique très élancée. En se
repliant sur la partie essentielle de l’épine, ce prolongement forme, à sa
base, des plis qui simulent parfois une sorte d’articulation. Par coloration
au carmin aluné et par éclaircissement subséquent, on distingue, par
transparence, dans l’axe delà partie distale, de consistance molle, un canal
qui aboutit à l’extrémité de l’appendice ; des plissements rayonnants de la
paroi dessinant comme une rosace autour de l’orifice terminal. On ne
distingue aucun noyau dans la région non calcifiée qui paraît être formée
par un prolongement de la cuticule recouvrant l’épine. Dans l’axe de
celle-ci, on voit le canal qui se renfle en ampoule un peu au-dessous de la
limite supérieure de la région calcifiée et qui contient la partie vivante
de l’épine. A la partie postérieure du telson, dans le voisinage du plan
de symétrie , il existe de longues épines munies à leur extrémité de deux
lobes semblables à celui qui est décrit ci-dessus et qui sont situés dans le
prolongement l’un de l’autre (fig. 3).
Stanley Kemp, comme ses prédécesseurs, a été frappé par l’existence
de ces cr fleshy lobes» si spéciaux au Gonodactylus Guerinii, dans l’état de
nos connaissances actuelles, qu’ils suffisent à eux seuls à caractériser
l’espèce; il fait remarquer avec raison que nous ne savons rien quant à
leur fonction. Ces épines sont immobiles et fixées solidement à la face
dorsale du telson ; peut-être , jouent-elles, grâce à leur lobe terminal, un
rôle tactile -— quoique leur sensibilité soit vraisemblablement bien confuse
— - chez ces Crustacés , car beaucoup de Stomatopodes sont fouisseurs.
Il est fort possible que ce soit à leur genre de vie qu’il faille attribuer
l’extrême rareté de certaines espèces , du Gonodactylus Guerinii White , en
particulier, dont on ignore entièrement la biologie.
— 341 -
Un hôte nouveau pour Sarcotages verrucosus Olsson i8ja
(COPEPODA PARAS.),
par M. Robert Ph. Dollfus.
Parmi les Poissons de la Martinique envoyés au Laboratoire des Pêches
et Productions coloniales du Muséum, par L.-B. Conseil, se trouvait un
Iridio que je rapporte à I. radiatus (Linné 1758 )ll). Ce Labridé portait
Fig. 1. Sarcotaces veiTucosus Olsson; $ vue par sa face ventrale.
sur ses flancs environ une dizaine de voussures ovoïdes (fig. 2). Chacune
d’elles, ouverte au scalpel, a été reconnue correspondre à un kyste soule-
vant la paroi du corps, ayant provoqué une déformation en voûte des
écailles recouvrantes et ayant creusé profondément la musculature. Le
kyste, à paroi très mince, transparente, non soudée aux tissus environ-
W Pour déterminer des Iridio, il est utile de connaître exactement leurs cou-
leurs. L’exemplaire que j’ai eu sous les yeux avait complètement perdu les
siennes , aussi est-ce avec un peu d’hésitation que je l’ai rapporté à l’espèce ro-
dialus en m’appuyant seulement sur des caractères morphologiques autres que la
coloration.
Je remercie tout particulièrement mon collègue Georges Petit et Madame
Vladimir Besnard de m’avoir transmis cet intéressant matériel.
■
*mm il» . *
? Épi? ÉB
' ■ . .
Fig. 2. Iridio radiatus (L.) montrant ies Sarcotaccs soulevant les écailles.
Le mucron caudal de quelques parasites est v isible sous les écailles recouvrant les kystes. Langueur de l’hôte : 2 A h millimètres,
— 343 —
nants, renfermait un parasite (fig. 1 ) jaunâtre, ovoïde-piriforme , déprimé
dorso-ventralement, à cuticule verruqueuse, sans appendices visibles,
mais portant à sa petite extrémité une sorte de court mucron caudal triarti-
cnlé. Il s’agissait évidemment de la femelle d’un Gopépode , très dégradée
par le parasitisme; je l’ai reconnue identique à Sarcotaces vermcosus Olsson
(1872, p. 07-âo, pl. XI, fig. i-A)(1) décrit et figuré par Olsson d’après un
Fi". 3. Région buccale après traitement par la potasse.
unique exemplaire trouvé par Goës à Saint-Barthélemy (Antilles danoises)
dans une cavité des chairs d’un Acanthurus.
Sur la face ventrale du parasite, à quelque distance de l’extrémité anté-
rieure, se trouve une surface circulaire bien délimitée, ornée de très petites
granules, portant l’orifice buccal en son centre. Après traitement par la
potasse, une paire de courts appendices (maxilles) apparaît à l’intérieur
du cadre chitineux péribuccal; on remarque aussi (fig. 3), dépassant le
bord interne du cadre péribuccal, un certain nombre de lamelles chiti-
neuses à extrémité aiguë , dirigées radiairement vers l’orifice buccal et déjà
bien observées et figurées par Olsson.
Om Sarcotaces och Acrobothrium, tva nya parasitslatgen fran fisker. Ofver-
sigt af Kongl. Vetensk. Akad. Fôrhandl. Stockholm. 1872, p,p. 3 7-^ A , pl. XI,
fig. 1-8.
— 344 —
Pour une description plus détaillée , je renvoie à celle publiée par Olsaon ,
à laquelle je ne puis guère ajouter. L’examen de coupes en série ne m’a
fourni aucune donnée sur l’anatomie, mon matériel était en trop mauvais
état, complètement macéré ; de plus, il s’agissait d’individus ayant dégénéré
in situ après avoir terminé leur période d’activité génitale. Les organes in-
ternes avaient subi une nécrose ayant abouti à leur transformation en une
sorte de précipité noirâtre extrêmement fin , en suspension dans le liquide
remplissant l’enveloppe externe du corps.
Dans un des kystes examinés, la paroi du corps du parasite s’étant
rompue (accidentellement?), le liquide noir s’était répandu dans le kyste
à l’extérieur du parasite ; c’est sans doute un individu dans le même cas
qui a été examiné par Olsson; on lit, en effet, dans Olsson, que le para-
site se trouvait rrin cavitatibus fluido nigro repletis».
Dans le cas habituel , dans le liquide environnant le parasite , j’ai observé
de nombreux œufs d’environ o millim. 10 de diamètre et quelques nau-
plius. Ces œufs étaient en partie groupés par paquets; ils provenaient
évidemment de sacs ovigères disparus; les œufs avaient dégénéré sur
place, n’ayant pas pu être évacués au dehors, le kyste étant entièrement
clos. Toutefois, il est certain que tous les kystes ne sont pas toujours
absolument clos et que, dans quelques cas, il y en a qui restent en com-
munication avec le milieu extérieur; mon collègue, M. Petit, a remarqué
in situ un kyste présentant un orifice externe par où dépassait le mucron
caudal du parasite; en outre, si l’on examine les parasites sur place, l’on
voit immédiatement que leur mucron caudal est toujours dirigé vers la
paroi du corps de l’hôte et très rapprochée de l’extérieur, presque tou-
jours visible par transparence à travers les écailles recouvrantes. Peut-
être même que les mouvements du mucron articulé jouent un rôle
dans le maintien de la communication du parasite avec l’extérieur, en
gênant ou retardant l’occlusion complète du kyste réactionnel sécrété
par l’hôte.
Dans la présente note, je puis seulement attirer l’attention sur ce para-
site dont, à ma connaissance, aucun auteur n’a rappelé l’existence depuis
Olsson.
Dans les publications où ont été étudiés des Gopépodes parasites prove-
nant des Antilles, telles que celles de Steenstrup et Lütken (i86i)(1),
Kryer (i863)(2), Ch. B. Wilson (i9i3)(3), etc., je n’ai pas trouvé mention
de formes voisines de Sarcotaces.
W Kongl. Danske Vid. Selsk. Slcrivt., 51® Raékke, p. 3â3.
W Naturh. Tidsskrift., 3die Raekke, p. 75.
W Crustacean parasites of West Indian Fishes and fand Crabs with descriptions
of new généra and species. Proc, L, S. Nat. Mus., XLIV, n° 1950, p, 189-277,
pl. XVIII-LII1 , fig. i-3n.
— 345
La position systématique de Sarcotaces n’est pas encore définie. Oisson i’a
placé avec doute au voisinage du genre Silenium Krôyer (= Herpyllobius
Steenstrup et Lütken). Rappelons que la famille des Herpyllobiidæ
H. J. Hansen 18952 ne renferme que des formes parasites des Polychètes,
à l’exception de Rhizorhina H. J. Hansen.
— 346 —
Description de quatre Scorpions nouveaux de la BerbÉrie ,
par M. Paul Pallary.
En vue d’une monographie des Scorpions du Nord-Ouest de l’Afrique ,
que je prépare, j’ai été amené à reviser les Scorpions de cette région, qui
font partie des collections du Muséum. C’est un travail qui m’a été rendu
facile par l’obligeance du professeur Gravier et de ses collaborateurs :
MM. Fage et André.
J’ai encore à exprimer ici ma gratitude au Gouverneur général de
l’Algéx'ie qui a bien voulu me procurer les facilités de séjour à Paris.
L’étude comparée de tous les matériaux que j’ai pu examiner, ajoutée à
celle des publications effectuées, m’a permis de reconnaître un petit nombre
d’espèces encore inconnues qui vont faire l’objet de la présente note.
Je n’ai pas cru devoir donner de longues descriptions des espèces : on
trouve dans tous les Scorpions des caractères communs qu’il est inutile de
reproduire chaque fois sous peine d’allonger considérablement ces descrip-
tions. Je me suis borné seulement à mettre en évidence les caractères les
plus saillants : c’est surtout par la comparaison avec des espèces bien con-
nues que je m’efforcerai de rapprocher ou de différencier les autres carac-
tères.
1 . Heterometrus fuliginosus n. sp.
(Fig. i.)
Tronc cylindriforme , allongé , de coloration brun noir ainsi que la queue
et la vésicule. Pinces de coloration plus claire. Pattes jaune brun clair avec
des points brun foncé à chaque articulation.
Pinces arrondies , très granuleuses et velues. Doigts mobiles plus longs
et plus épais que les doigts fixes.
Céphalothorax lisse , sauf le long des bords où il est faiblement granu-
leux. Yeux principaux placés de chaque côté de deux arêtes courbes, à
peine saillantes et tangentes.
Segments abdominaux lisses, sauf les bordures qui sont granuleuses;
toutefois le dernier segment (le VIIe) est faiblement granuleux.
Segments caudaux gros, velus; le Ve fortement granuleux à la partie
supérieure, vésicule allongée, presque plane en dessus, ovalaire et granu-
leuse en dessous : les granulations sont disposées en séries de huit. Aiguillon
très peu courbé.
Face inférieure très lisse avec deux sillons sur chaque segment ventral.
Le dernier, plus ridé , est de coloration plus foncée.
— 348 —
Peignes : 9-10 lamelles.
e ? V
Dimensions : Tronc, 3o-35-38 millimètres;
Queue, 33-4o-33
Le tronc, depuis les chélicères jusqu’à l’insertion de la queue. La queue,
y compris la vésicule jusqu’à l’extrémité de l’aiguillon.
Le céphalothorax seul compte pour 1 0 millimètres.
Le type est décrit d’après un c? rapporté de l’Ouirgane (900 m.) parle
Dr Pellegrin (3 nov. 1925). La pince est figurée d’après un sujet du cirque
d’Arround rapporté par M. Le Cerf. Je le possède encore de Dar Guellouii
et de Télouet en magnifiques exemplaires.
Le groupe des Heterometrus a fait l’objet d’une monographie du profes-
seur Birula : cr Ueber Scorpio rnaurus Linné und seine Unterarten. 1 g 1 0 n
qui nous a facilité considérablement le travail de recherche.
Or, des sous-espèces marocaines , aucune de celles mentionnées par ce
naturaliste : S. rnaurus, hesperus, mogadorensis , sublypicus ne se rapporte à
celle que nous venons de décrire.
Le fuliginosus diffère de tous les Heterometrus de la Berbérie par sa colo-
ration noire et sa grande taille : c’est le plus grand du groupe. De plus
son céphalothorax et ses segments abdominaux, lisses dans leur partie
centrale, le distinguent encore des autres sous-espèces marocaines. La
partie antérieure du céphalothorax est bien plus étroite que dans les
sous-espèces figurées par Birula (1 à 4). Sous ce rapport elle ressemble
davantage à la forme lunetana Birula (fig. 6). mais les mandibules sont plus
saillantes.
Toutefois les segments caudaux sont plus semblables à ceux des H. hes-
perus Bir. et subtypicus Bir. qu’à ceux du tunetunus.
Enfin son sternum et son opercule génital rapprochent l’espèce atlasique
de l’espèce égyptienne : H. pahnatus H. et E.
Sa coloration noire et sa grande taille permettent également la compa-
raison avec une autre espèce d’Egypte et de Syrie : H.fuscus H. et E. (Bi-
rula : Scorpio rnaurus, pi. XI, fig. 9 et 10). Mais le bouclier oculaire paraît
plus étroit et les pattes sont de teinte plus blonde dans la forme atlasique.
Le Ve segment caudal est également plus allongé et les pinces plus
arrondies.
VH. fiiliginosus est commun dans le Grand Atlas où il paraît être localisé
sur les deux versants.
2. Prionurus eburneus n. sp.
(Fig. 2.)
Céphalothorax ayant l’aspect général du B. occitanus mais plus court.
Yeux médians gros. Anneaux abdominaux étroits et granuleux. Segments
— 349 —
caudaux I à III comme ceux du B. occitanus, le IVe anguleux à la partie
supérieure, le Ve allongé. Vésicule petite; aiguillon allongé.
Pinces et pattes blanc d’ivoire alors que le corps est brun jaunâtre clair.
Partie inférieure ayant le même aspect que P. australis ,
Peignes : 36 dents environ.
Céphalothorax : 28-22 millimètres.
Queue : 36-^35 millimètres.
Habitat : Djanet (Dr Cicile).
A première vue, ce Scorpion ressemble à un Buthus occitanus Amx
[-B. europæus (Linné) E. Simon]. Mais l’analyse des caractères démontre
qu’on a affaire à un Prionurus plutôt qu’à un Buthus.
Le segment IV, par son arête élevée, ses pinces et sa vésicule allongées,
sont caractéristiques.
Enfin sa coloration blanchâtre est curieuse. Toutefois nous possédons des
Prionurus australis du Sud constantinois et tunisien qui offrent également
cette coloration (jlava).
Sa vésicule, plus petite, et son aiguillon allongé ressemblent à ceux du
B. leptochelys H. et E. Mais à cela seul se bornent les ressemblances.
3. Buthacus exilis n. sp.
(Fig. 3.)
Corps cylindriforme, très allongé, de couleur brun noirâtre. Queue
grêle , à anneaux longs , plus longue que le corps. Pinces grêles et très
allongées, un peu recourbées à leur extrémité. Les yeux médians ont le
centre noir et la cornée brun roux clair. Toutes les arêtes du céphalothorax
sont granuleuses.
Partie inférieure brun roux clair.
Céphalothorax: 22-23 millimètres.
Queue : 36-36 millimètres.
Longueur des pinces : 1 4— 1 5 millimètres.
Dents des peignes, de 23 à 27, égaux des deux côtés.
Habitat : Djanet (L* Lustin).
Le B. exilis est un des Scorpions les plus remarquables du Nord de
l’Afrique par sa gracilité. Il ne peut être confondu avec aucune des espèces
actuellement connues.
L’espèce la plus affine est le B. leptochelys H. et E., mais ï exilis a le
corps plus cylindrique et il est encore bien plus grêle dans toutes ses
parties notamment par ses pinces et ses anneaux.
Ces derniers , par leur longueur, rappellent eeux de ïlsometrus maculatus
de Geer, si répandu dans toute la Micronésie.
On peut encore rapprocher la présente espèce du Buthus Maindroni
Kraepelin de Mascat (Arabie persique) : tous deux ont le corps cylindrique
«3,
350 —
et allongé, les segments caudaux et les pinces sont également comparables
dans les deux espèces, mais dans B. Maindroni les arêtes longitudinales de
la partie supérieure du céphalothorax sont lisses et la vésicule offre une
angulosité qui n existe pas dans Vexilis.
Nous n’avons aucun détail sur l’habitat du B. exilis : mais les pinces et
les anneaux allongés semblent indiquer que ce Scorpion se loge dans les
fentes ou fissures étroites, dans les rochers ou plutôt dans les murs des
maisons.
C’est par l’intermédiaire du Dr Foley, de l’Institut Pasteur d’Algérie,
que nous avons eu connaissance de cette curieuse espèce, ainsi que du
P. ebumeus.
h. Prionurus (?) tingitanus n. sp.
(Fig. h.)
Céphalothorax en forme de cœur allongé, avec des granulations bordant
les reliefs. Anneaux thoraciques granuleux.
Pinces de forme ovalaire comme celles du B. occitanus mais plus renflées
et plus obtuses à leur extrémité.
Segments caudaux plus petits et non carénés à leur partie supérieure ,
comme dans les vrais Prionurus. Anneaux ornés de dix arêtes granuleuses
peu saillantes. Y' segment très rugueux sur la face inférieure. Vésicule
presque sphérique et volumineuse. Aiguillon peu courbé.
Coloration brun chocolat foncé avec le bord des pinces orangé. L’extré-
mité des pattes est jaune orange. La coloration de la partie inférieure est
à peine plus pâle que celle du dessus.
Céphalothorax : 3 0-2 4-2 6 millimètres.
Queue : 38-37-4 1 millimètres.
Vésicule avec l’aiguillon : 6 millimètres.
Peignes : de 2.3 à 27 palpes.
Habitat : Rabat; commun sous les pierres de la tour Hassan et à Chella.
Mais étroitement localisé dans cette station.
Celte espèce, par la brièveté de ses pinces, la globulosité de la vésicule ,
se rapproche du B. occitanus, tandis que sa coloration la place dans le
groupe Prionurus. C’est sans doute une forme de passage entre les Buthus
et les Prionurus.
Nous identifions la présente espèce au Buthus~occilanus marocanus de Bi-
rula. Cet arachnologue décrit ainsi cette variété : « Par la forme et par la
sculpture du corps, cette sous-espèce est très voisine du B. occitanus paris
Koch. Mais elle s’en distingue par la couleur brun foncé de tout le corps, y
compris les extrémités (seulement les extrémités des pattes, les pinces et les
attaches des anneaux postérieurs I, II et III du ventre sont colorés en clair).
tfüne femelle mesure q5 millimètres de longueur totale (queue 53,
céphalothorax ôo millimètres).
351
rr Diffère encore par la main plus renflée, moins longue, cl parla vési-
cule plus globuleuse, dont le diamètre est plus grand que la longueur du
dard. « (1)
Aucune indication de localité.
Nous ne possédons pas d’exemplaire aussi grand , mais les caractères :
coloration brune, pinces plus renflées, plus brèves et vésicule plus globu-
leuse, apparence de Buiiius occitanus, concordent bien avec ceux de notre
B. tingitanus.
Ailleurs, M. Dirula(2) rapporte cette forme au B. mardoche E. Simon.
Mais ce dernier a la même coloration que le Scorpion languedocien. La
description très précise de E. Simon et l’examen du type sont concluants.
Il est vrai que l’auteur n’indique pas la patrie de son B. mardoche. Mais
on sait que tous les envois fails par le rabbin Mardochée proviennent de
l’Anti-Allas.
Dans la région du Sous c’est cette espèce qui domine.
Nous pensons que c’est également notre espèce qui a été désignée
comme tr Buthus europœus , melanistic form-n par M. St. Hirst in Ann. and
Mag. nat. hist., 1925, p. 4 1 6 , d’après des exemplaires de Rabat.
Travail du Laboratoire de Zoologie ( Vers et Crustacés).
EXPLICATION DES FIGURES.
Fig. 1. Heleromelrus juliginosus du Djebel Ouirgane (Grand Atlas).
Fig. 1 a. Pince grossie, d’un autre sujet.
Fig. a. Prionurus eburneus de Djanet (Sahara).
Fig. m. Une pince.
Fig. a b. Segments IV, V et vésicule, grossis.
Fig. 3. Buthacus exilis de Djanet (Sahara).
Fig. 3«. Céphalothorax grossi.
Fig. 3 b. Une pince, grossie.
Fig. h. Prionurus (?) tingitanus de Rabat (Collection E. Simon).
Tous ces types font actuellement partie des collections du Muséum.
d) Bull. Acad. imp. sc. S'-Péters bourg, igo3, t. XIX, n° 3, p. 106.
Ueber Scorpio mourus L. , etc., p. i45.
— 352
Les Pinnidés de la mer Rouge
( d’après les matériaux recueillis par le Dr Jousseaume) ,
par M. Ed. Lamy.
Cinq espèces appartenant au genre Pinna Linné (1 758) ont été recueil-
lies par le Dr Jousseaume dans la mer Rouge.
Pinna bicolor Chemnitz.
Chemnitz (1780, Conch. Cab., VIII, p. 211 et 234, pi. 90, fig. 780)
a décrit soüs le nom de Pinna bicolor une coquille de la mer Rouge , ornée
de quelques rayons noirâtres sur un fond corné jaunâtre , qui a été nom-
mée P. dolabrata par Lamarck (1819, Anim. s. vert., VI, 1™ p. , p. i33).
Le Dr Jousseaume dit de ce Pinna : « C’est l’espèce la plus abondante et
la plus variable de forme et de coloration. Certains individus sont falci-
formes comme dans la figure de Chemnitz ; d’autres sont tronqués arrondis
et souvent très dilatés. Quant à la couleur, les rayons teintés passent du
jaune au fauve violacé et du violacé au noir. Cette espèce devient grande ;
j’ai trouvé de vieux individus ayant 45 centimètres de longueur.»
Il rattache au P. bicolor, comme simples variétés , le P. madida Reeve
(1 858 , Conch. Icon., XI, Pinna, pl. XVII, fig. 3i) et le P. attenuata Reeve
(pl. XXIV, fig. 46); le P. Stutchburyi Reeve (pi. XXXIII, fig. 64) 11’est
également, pour lui, qu’une variété unicolore, jaune sans taches.
Hab. — Suez, Djibouti, Aden.
Pinna hystrix Hanley.
Le P. hystrix Hanley (1 858, P. Z. S. L., p. 226; 1859 , Reeve, Conch.
Icon., pl. XXXII, fig. 60-61), indiqué de Suez par Mac Andrew (1870,
Ann. Mag. Nat. Hist., 4e s., VI, p. 449), possède une coquille cunéiforme,
subquadrangulaire en arrière, à région dorsale pourvue de côtes rayon-
nantes munies de longues squames semitubuleuses et à région ventrale
rugueuse et chagrinée.
Sturany (1899, tr Exp. Polan, Lamellibr. Roth. Meer., Denkschr. K.AIcad.
JFm. Wien , LXIX, p. 289) a signalé la ressemblance existant entre un
exemplaire de P. hystrix de la mer Rouge et la figure donnée pour le
P. penna par Reeve (1 858 , loc. cit., pl. XXI, fig. 29).
— 353
Ce P. penna Rve. est orné, dans sa région dorsale, de côtes rayonnantes
serrées, garnies d’un revêtement dense de petites squames, et, dans sa
région ventrale, de rides concentriques écailleuses.
Le Dr Joüsseaume dit de cette espèce : «Elle est facile à distinguer par la
ténuité de ses côtes rayonnantes et des squames qui les hérissent, ainsi
que par la surface chagrinée de la moitié inférieure de la partie ventrale.
J’ai rencontré à Aden des spécimens bien plus grands que celui figuré par
Reeve: ils ont i3 centimètres de long.»
«L eP. serra Reeve ( loc . cit., pl. XXIII, fig. 43) n’est probablement
qu’un individu de grande taille de P. penna. Si la détermination des au-
teurs qui ont signalé celte forme dans la mer Rouge est exacte, il faudrait
considérer les P. penna et serra comme identiques. »
•De ce qui précède on peut conclure que c’est la même espèce qui a été
indiquée par Mac Andrew (1870, loc. cit., p. 449) et Sturany {1899 ,
loc. cit., p. 289) sous le nom de P. hy stries et par E.-A. Smith (1891,
P. Z. S. L., p. 433) sous celui de P. serra.
C’est probablement aussi la forme du golfe de Suez appelée par Mac
Andrew (1870, loc. cit., p. 449) P. assimilis Ilanley, à propos de laquelle
le D1 Jousseaume fait cette remarque: tr Quoique cette espèce puisse se
trouver dans la mer Rouge, il est prudent de se tenir sur la réserve, une
erreur de détermination ayant'pu être commise. »
Ilab. — Obock, Aden.
Pinna Rümphii Hanley.
Hanley (i858, P. Z. S. L., p. i36)a donné le nom de Pinna Rumphii
à une espèce représentée par Rumphius dans les figures I et K de sa
planche XLVI (1706, Amboin. Rariteilkam. ; 1711, Thés. Cochl .) et carac-
térisée par sa coquille subtrigone carénée au milieu, qui montre, dans sa
région dorsale, des côtes longitudinales obsolètes, et, dans sa région ven-
trale , des plis obliques.
Je pense qu’à cette espèce appartenaient les exemplaires du golfe de
Tadjourah que M. R. Anthony (1905, Bull. Mus., XI, p. 498) a désignés
sous le nom de P. semicoslata Conrad.
Hab. — Suez, Djibouti, Aden.
P. (Streptopinna) saccata Linné.
Le Pinna saccata Linné (1758 , Syst. Nat., éd. X, p. 707; i858, Reeve,
Conch. Icon., pi. IV, fig. 6 a-b ) a été signalé de la mer Rouge par Mac An-
drew (1870, Ann. Mag. Nat. Hist., 4° s., VI, p. 449) et par Sturany
(1899, EXP- " Polan , Lamellibr. Roth. Meer., p. 289).
Le Dl Jousseaume fait, au sujet de cette coquille irrégulière, plus ou
— 354
moins tordue, cette remarque: rJe crois que le P. saccata des auteurs, si
variable de forme , est constitue' par les monstruosités d’espèces différentes
qui, gênées dans leur développement, sont obligées de faire prendre à
leur coquille la direction et le contour du corps qui les renferme.»
tfHab. — Àden, dans les récifs madréporiques : rare.
P. (Atrina) vexilujm Born.
Le P. vexillum Born (1780, Test. Mus. Cæs. Vindob., p. 1 34, pl. 7,
fig. 8; 1 858 , Reeve, loc. cit., pl. XIX, fig. 36) est une coquille triangu-
laire, qui est ornée de rides rayonnantes munies d’ écailles irrégulières, et
qui offre une couleur noire , devenant ferrugineuse vers les bords.
ccHab. — Massaouah, Djibouti, Aden : sans qu’elle soit très abondante,
on peut facilement se procurer celte espèce.» (Dr J.).
C’est probablement cette coquille qui a été déterminée P. nigra Chem-
nitzpar Shopland (1896 ,Journ. Bombay Nat. Hisl. Soc., X, p. 18; 1902,
Proc. Malac. Soc. London, Y, p. 178) et par Stürany (1899, Exp. rr Polar,
Lamellibr. Roth. Meer., p. 289). Ce doit être également elle qui a été dési-
gnée par E.-A. Smith (1891, P. Z. S. L., p. 433) sous le nom de P.rigida
Dilw. et par Shopland (1896, loc. cit., p. 18; 1902, loc. cit., p. 178)
sous celui de P. alta Sow. : mais ces deux dernières formes sont des espèces
américaines, l’une des Antilles, l’autre de la baie de Honduras.
ffHab. — Massaouah, Djibouti, Aden: bien que celte espèce 11e soit pas
très abondante, on peut aisément se la procurer.» (Dr J.).
355 —
. - /
Deux Sapotacées nouvelles de Madagascar et d’Afrique,
par M. Henri Lecomte.
Notre Correspondant bien connu, de Madagascar, M. Perrier de ia Bàthic,
nous faisait parvenir, il y a quelques années, un lot de plantes au nombre
desquelles se trouvait une Sapotacée. Dans cette plante, nous avons
reconnu facilement un Donella, lequel ne se confond pas avec un autre
Donella récolté en i85i à Nossi-Bé par le voyageur B oi vin et dont le bota-
niste L. Pierre a fait la variété madagascariensis de l’espèce Donella Rox-
burghii (G. Don) Pierre.
L'espèce nouvelle, qui a recule nom de Donella Perrieri H. Lee. pré-
sente des nervures secondaires plus écartées que chez les autres espèces
du genre.
Donella Perrieri nov. sp.
Arbor îa-i 5 m. alta; ramuli primo pilis appi'essis instructi , deinde gla-
bri. Folia alterna ; petiolus 1 a mil/im. longus apice subalalus ; limbus
subcoriaceus , glaber, ellipticus, 1 a-iâ centim. longus, â-5 centim. laïus,
apice rotundatus vel interdum acumino breve obtusoque instruclus, basi
aücnuatus; costa subtus prominens ; nervi paralleli, numerosissimi, prope
marginem arcuatim confluentes. Flores axillares 7-9 fasciculati ; pedicellus
debilis, 6-8 millim. longus, pilis appressis sparsisque im truc tus. Calijcc :
sepala 5-6, ovalia, plus minus lata, 1,5 millim. alta, extus margineque
pilis sparsis instructa. Corolla glabra, tubo i,a5 millim. alto, lobis 5-6
instructa 0,6-0, 8 millim. altis; stamina 5-6 opposita corollœ tubo inserta;
fllamenta debilia, 0,8 millim. alta, anthera ovalis, 0,6-0, 8 millim. alla,
apice truncata, ovarium superum, pilis longis instructum, 5-6 loculatum,
loculis uniovulatis; Stylus crassus; stigma non evolutus. Fructus incognitus.
Madagascar, forêt orientale, Belampona, Perrier delaBâthie, E, 17/113.
ff Arbre de 12-1 5 mètres à feuilles persistantes.»
Yar. sambiranensis , foliis limbo elliptico basi rotundato , pedicellis gla-
bris.
Madagascar, Bassin du Sambirano , sur des grès Basiques. Perrier de
la Bâthie, n° i543a.
— 356 —
D’autre part, de notre actif Correspondant M. G. Le Testu, nous avons
reçu, en provenance de Mayomba (Afrique Equatoriale), une autre Sapo-
tacée appartenant au genre Synsepalum.
Synsepalum congolense sp. nov.
Fruticulus 3-â m. altus. Folia alterna glabra, costa foliorum novarum
excepta ; petiolus semi-teretus 1,5-2 centim. longus, basi stipulis caducis
triangularibusque 2 centim. altis instructus ; limbus coriaceus, lanceo-
latus vel ovatus, basi longe attematus, acuminatus acvmine obluso in-
slructus, 10-iâ centim. longus, à-5 centim. latus, margine revolutus ;
nervi utrinque 11-12, subtus prominentes, margine curvati evanescentesque ;
nervuli obscure conspicui. Flores ad axïllam foliorum 2-3 fasciculali ; pedi-
cellus 1,5-2 millim .; longus, obscure pilosus ; calyx gamosepalus utricu-
latus, 5—lobatus, extra pilis brevibus instructus intra glaber, lobis rotun-
datis ; corolla glabra, alba, tubo 3 millim. alto, lobis 5, 3 millim. altis,
oblongis ; staminodia 5, obovata, apice acuta, margine dentata, fauce
tubi inserta, 2,5 millim. alta ; stamina 5, opposita, filamento fauce lubi
inserto, 2 millim. longo ; anthera ovata extrorsa, vix 1 mm. alta ; ovarium
5-loculare, pilosum; Stylus glaber ; fructus incognitus.
Congo ; région de Mayomba. Terrains sablonneux près de la plage (Le
Testu, 1769, 26 août 1914).
Cette espèce se rapproche par ses feuilles de S. ulugurense Engl. ; mais
celte dernière n’étant connue que par ses feuilles, toute identification
précise est naturellement impossible.
357
Sur deux plantes alimentaires peu connues de Madagascar,
par M. D. Bois.
M. Perrier de la Bâthie, le distingué botaniste explorateur de Mada-
gascar, me signale deux légumes que les indigènes utilisent dans notre
grande île africaine et qui ne figurent pas dans mon livre : Les plantes ali-
mentaires chez tous les peuples et à travers les âges.
L’un est constitué par les tubercules qui se développent la première
année après le semis sur les plants de certains Adansonia ou Baobabs.
Ces tubercules allongés, ressemblant à de gros Salsifis, seraient un peu
sucrés et d’un goût très fin.
Ils ne se forment pas , d’ailleurs , chez toutes les espèces du genre.
M. Perrier de la Bâthie en a observé chez les A. Grandidieri Bâillon et
Za Bâillon; ils sont très minces chez Y A. madagascariensis Bâillon, et il
n’en a pas vu chez les A. digitata Linné et Bozo Jumelle et Perrier de la
Bâthie. Il ignore s’il en existe chez Y A. Fony Bâillon et les autres espèces.'
Ces tubercules, qui se développent rapidement, sont simplement consti-
tués par la racine pivotante très renflée et très longue des jeunes plantes.
Ils se lignifient dès la seconde année et deviennent alors inutilisables.
Un semis d’d.. Grandidieri effectué par M. Perrier de la Bâthie lui aurait
donné, en 1927, en quatre ou cinq mois, de très beaux tubercules. L’ob-
tention de ces derniers en grand nombre est chose facile, car les graines
abondent sur les arbres.
Ils constituent un bon légume de saison des pluies ou de saison sèche,
dit mon aimable correspondant, car le tubercule en terre reste tendre pen-
dant toute la saison sèche, et les personnes qui habitent au voisinage d’un
Za, ce qui arrive quelquefois dans le Sud del’île, peuvent se le procurer
aisément.
M. Perrier de la Bâthie coùseille la culture de VA. Grandidieri. Après
avoir lui-même semé ce Baobab en 1 9 1 2 , il en a récolté des fruits en 1 9 2 3 ,
c’est-à-dire dix ans après. Les arbres plantés dans un mauvais terrain ont
aujourd’hui 1 m. 5o de circonférence.
*
* *
L’autre plante alimentaire indiquée par M. Perrier de la Bâthie est le
Podostemon minuiijlorus Bentham et Hooker, de la famille des Podostéma-
— 358
cées , constituée par de curieuses plantes aquatiques qui vivent dans les
cours d’eau des parties tropicales de l’Amérique, de l’Afrique et de l’Asie.
L’une d’entre elles, le Maratlirum fœniculaceum Humboldt et Bonpland,
croît au Mexique et en Nouvelle-Grenade et ressemble à une Algue. Elle
figure dans mon ouvrage : Les plantes alimentaires ( loc . cit.). Ses jeunes
pétioles bouillis ont, paraît-il, une saveur délicate, rappelant celle des
Haricots verts.
D’après M. Perrier de la Bâthie , le Podostemon minutijlorus serait un
légume intéressant, de toutes saisons. Il en a fait goûtera de nombreuses
personnes qui, toutes, l’ont trouvé excellent. Les indigènes en sont d’ail-
leurs très amateurs, m’écrit-il.
Les feuilles de cette plante sont rubanées et étroites, plus ou moins
charnues, divisées dichotomiquement un grand nombre de fois, atteignant
parfois 1 mètre de longueur. Elles sont rr délicieuses» en salade, d’après
M. Perrier de la Bâthie, et peut-être meilleures encore cuites avec de la
viande ou en guise de brèdes.
Les Sakalaves de l’Ikopa les sèchent et en font un petit commerce; elles
se conservent très bien ainsi préparées.
*
* *
M. B. Decary, en mission à Madagascar, m’a adressé un échantillon sec
de cette plante, récolté en 1928 dans les torrents de la forêt orientale de
Pile où elle n’est pas rare , dit-il.
Les qualités alimentaires lui en avaient été indiquées par M. Perrier
de la Bâthie.
Dans la lettre qui accompagne son envoi, M. Decary dit qu’on peut la
manger crue, en salade ; son goût rappelle alors celui du cresson, bien que
beaucoup moins piquant. Les indigènes la mangent cuite après l’avoir fait
bouillir, mode qui a l’avantage de fournir un légume plus tendre , les tiges
à l’état cru étant parfois un peu coriaces.
M. Decary estime que, de toute façon, c’est une plante intéressante qui
mériterait d’être utilisée par les Européens de la région forestière de l’Est,
où l’on se trouve souvent à court de légumes.
— 359 —
Plantes nouvelles ou critiques des Serres du Muséum .
par M. A. Guillaumin.
34. Polystachya Waterlotii Guiilaum. n. sp.
Pseudobulbi seriati, fusiformes ( 3 cm. x i cm.), albo-tunicati , 3 articu-
lait, folia ad 5, usque ad ao cm. longa, 1 cm. lata, apice inæqualiter rotun-
data. Scapi circa îo longi, ancipites, vaginula î vestiti, sparse tomentelli.
Flores ad îo, in racemum brevem dispositi, patidi, bracteæ minutissimæ , e
basi ovata, subulatæ. Sepala rubro-brunneo-venosa , ovato-triangularia , dorsale
k mm. longumx 3,5 mm. latum, lateralia sub-falcata, 6 cm. longa X à, 5 mm.
lata, mentum galeatum , h mm. longum , formantia. Petala lineari-spathulata ,
à mm. longa, apice apiculata, rosea, apice intensius. Labellum e basi cuneata
dilatatum ( expansum 5 mm. longum x 5,5 mm. latum), antice roseum,
basi Jlavescens et dense farinosum , lobi latérales erecti, ovati, apice rotundati,
1,5 mm. longi , inter médius recurvato patens, sub-quadratus ( 2 mm. x 3 mm. ) ,
angidis rotundatis, margine crenulosus, antice retusus, lamine bullata, callo
usque ad lobi intermedii basin elongato, flavo. Ovarium 6 mm. longum.
Comores ( Waterlot , f. 17, 1924), floraison en juin.
On ne connaissait aux Comores que le P. Jussieuana Reichb. f. et le
P. cultriformis Spreng. , var. , Humblotii. Reichb. f.
Espèce de la section Callunifloræ Kranz. , voisine de P. cornigera Scbltr. ,
de Madagascar, dont elle se distingue par l’absence de corne sur le labelle;
la présence d’un callus et d’un dépôt farineux rappelle le P. Ellenbeckiana
Kranz. ; la fleur est analogue à celle du P. gracilis De Wildm. , du Congo
belge , mais les tiges et les feuilles sont très différentes et le lobe médian du
labelle n’est pas sub-orbiculaire.
Une plante ne différant de celle des Comores que par le lobe médian du
labelle ovale a été recueillie autrefois à Madagascar, sans localité précise
( Baron sans n°).
35. Bergenia ornata Stein.
Cette plante (1) n’est pas signalée dans le monographie du genre
Saxifraga d’Engler et Irmscher (Pflanzenreich IV, 117, 1, 1916-1919,
p. 673-675) dans l’ Additamentum c où les auteurs rangent les espèces
M Pas plus du reste que le Bergenia orbicularis Stein (nomen).
— 360
décrites comme Saxifraga mais qui appartiennent à un autre genre (l).
Cependant ie nom de Saxifraga ornata, attribué à Decaisne (2), a été publié
sans description par Clos ( Bull . Soc. bot. de France, XLI. p. 397, 1894)
et avec une photographie et quelques renseignements par Ph. de Vilmorin
( Hort . Vilmorin, p. i34, pl. XVII, 1904).
Bergenia bi folia, cordi folia, coreana, Delavayi et purpurascens n’ont pas
les feuilles ciliées sur les bords , B. ciliata les a ciliées sur les bords mais
aussi hirsutes sur les 2 faces, B. ligulata a les gaines foliaires ciliées;
B. Stracheyi et B. ornata les ont glabres mais ce dernier a la hampe et le
calice complètement glabes en sorte que B. ornata paraît bien être une
espèce distincte qu’on peut décrire ainsi :
Rhizomate crasso, vaginis obtecto, foliis discoideis, ovatis vel obovatis,
( usque ad 20 cm. X 16 cm.), cr assis, margine erosis, ciliolatisque , basi
rotundatis oblusisve, apice rotundatis, petiolo valido usque ad 1S cm . longo,
stipulis vaginanlibus , usque ad 5 cm. longis, eciliatis; inflorescentiis usque
ad 20 cm. longis, pedunculo robusto, glaberrimo , jloribus numerosis, ad i,5
cm. longis, roseis vel lilaceis, pedicello ad 5 mm. longo, sepalis pedicello
œquilongis, ovatis, apice rotundatis, glaberrimis, vix infra medium con-
natis, petalis circa 1 cm. longis, ovatis , apice rotundatis, basi in unguem
(s-d mm. x 2 mm.) subito contractis, staminibus ù mm. longis , filamentis
antheras œquantibus , basin versus leviter incrassatis , antheris ovatis ovario
ovoideo-conico , carpellis connatis , in stylos robustps attenuatis, stigmatibus
latis.
La plante, qui est cultivée à l’Ecole de botanique depuis 1876, serait
originaire de l' Himalaya.
Les Bergenia connus seraient ainsi au nombre de 9 espèces :
B. bifolia Moench, B. crassifolia Fritsch, Saxifraga crassifolia L., Mega-
sea crassifolia Haw., Geryonia crassifolia Schrank.
forma Gianl Hort. (3).
— Pygmy Hort.
var. pacifie a Kom. , Bergenia pacifica Kom. , Saxifraga crassifolia L. ,
var. pacifica Kom.
B. ciliata Stein, B. ligulata Engl., var. ciliata Engl. Saxifraga ciliata
Royîe, 5. ligulata Wall., var. ciliata Royle, S. thysanodes Lindl. , non
Hort. Berol., Megasea ciliata Haw.
W On sait qu’Engler ( Pftanzenfamilien III, 2a p. 69) considère le genre Ber-
genia Mœnch comme distinct de Saxifraga L.
(-r> Tous les échantillons d'herbier étiquetés par Decaisne portent Saxifraga
ornata et non Bergeria ornata.
Obtenue par T. Smith, à Daisy Ilill Nursery (Angleterre).
— 361 —
B. cordifolia A. Braun ex Engl., Saxifraga cordifolia Haw., S. macro-
phylla Clément-Marot (1), Megasea cordifolia Haw., Geryonia cordifolia
Schrank ;
B. coreana Nakaï ;
B. Delavayi Engl., Saxifraga Delavayi Franch.
Saxifraga ligulata Wall. , S. Pacumbis Buch.-Ilam. ex D. Don , Megasea
ligulata Hort.
B. ligulata Engl., ex F. -T. Hubbard.
forma alba Hort.
— compacta Hort.
— nana Hort.
— speciosa Hort.
B. ornata Stein (nomen) Giullaum. (descriptio) , Saxifraga ornata Dcne.
texte Clos ;
B. purpurascens Engl., Saxifraga purpurascens Hook. f. et Thoms. ,
Megasea purpurascens Hort. ex F. -T. Hubbard ;
B. Stracheyi Engl., Saxifraga Stracheyi Hook. f. et Tlioms., Megasea
Slracheyi Hort. ex F.-T. Hubbard,
var. alba Hort. , B. afghanica Hort. , non Saxifraga afghanica Aitch.
et Hemsl ;
auxquelles il faut ajouter :
B. acmela Pursli m (nomen);
B. orbicularis Stein (nomen), Saxifraga orbicularis (:S) ;
B. spathulata Nagels (4) (nomen);
B. Yunnanensis Hort. '5) (nomen),
et les hybrides :
B. x media Engl, (cordifolia xbifolia) , Saxifraga æmula Tausch, non
S. media Gouan , Megasea media Haw ;
Notes front Rueil-La Malmaison , p. 17. 1927.
«Pursh» ex Delectus seminum Hortus botanicus Budapestinensis 1926,
P- 9-
(3) Ex Ind. Kew. Supp. I, p. 55.
E. Nagels, Catalogue, non Saxifraga spathulata Desf. que Battandier et
Trabut ainsi que Engler et Irmseher considèrent comme une variété du S. glo-
bulifera Desf.
Sans nom d’auteur dans Delectus seminum Horti botanici Petropolitani 1923,
p. 28. avec l’indication «Hort.» I. c. 1927, p- 28.
— 362 —
B. x Smithii Engl, (purpurascens x cordifolia) , B. hybrida Hort. Worth-
iugton-Smith;
B. x subciliata A. Braun ex Engl. ( bifolia X ligulata ) , B. thysanodes
Hort. Berol., non Lindl. ; Saæifraga Mtlesii Hort. Leilchlin. ex Bak.(1)
M Le Bergenia Fortunei Stein est le Saxifraga cortusifolia Sieb. et Zucc., var
Fortunei Maxim.
— 363 —
Pasania nouveaux F Indo-Chiné ,
par M. R. Hickel et Mlle Aimée Camus.
1. — Pasania eucalyptifolia Hickel et A. Camus, nov. sp.
Frutex i,5o-2,5o m. altus. Rami glabri. Folia oblongo-lanceolata , basi
cuneata, apice attenuata, obtusiuscula , i5-i8 cm. longa, a, 2-3 cm. lata,
glabra, margine integra, nervis lateralibus utrinque 8-io ; petiolus 6- y mm.
longus , glaber. Spica fructifer a y -8 cm. longa. Cupulœ sessiles, g-10 mm.
diam., 6- y mm. altæ, squamosæ. Glans turbinata, y-# mm. alta, y mm. diam.,
puberula; cicatrix subplana.
Annam : Ca-na, pr. Phan-rang (Poilane, n° 58yo et 12.392).
Cette espèce a quelques affinités avec le P. Kunstleri Gamble , mais en
diffère par ses feuilles très glabres, concolores, plus allongées et plus
étroites, à nervures latérales très peu visibles, peu saillantes à la face
inférieure.
Très proche du P. neriifolia (von Seemen), elle s'en distingue par ses
feuilles un peu élargies à la base, ses fleurs et ses cupules isolées et non
soudées.
Par ses feuilles, se rapproche un peu du P. dodoniœfolia Hayata, mais
ses fruits sont bien différents.
2. — P. rhabdostachya Hickel et A. Camus , nov. sp.
Arbor 8-10 m. alta; ramuli junior es velutini. Folia coriacea, obovata,
apice cuspidata, basi attenuata, g-12 cm. longa, â-5 cm. lata, supra glabra,
subtus pilosa, integra, nervis lateralibus utrinque 10-12, tertiariis vix
perspicuis transversis , petiolo tomentoso 10 mm. longo. Spica fructifer a densa ,
12-1 5 cm. longa. Cupulœ ternœ, sessiles, depressœ, squamosæ, crassœ,
2 cm. altæ, 3 cm. diam. Glans depressa, inclusa, glabra, 2,5 cm. diam.,
i,â-i,5 cm. alta ; cicatrix concava; cotyledones sinuatœ.
Annam : massif de Dong-cho, pr. Quang-tri (Poilane. n° ii.25i ).
Cette espèce est extrêmement distincte de toutes les espèces connues
par ses grosses cupules rapprochées, plus ou moins soudées, à écailles
serrées, aplaties, triangulaires, aiguës, apprimées, tuberculeuses à la base,
cachant complètement le fruit qui est glabre et déprimé.
Muséum. — xxxiv. 2 h
— 364 —
3. — P. obovalifolia Hickel et A. Camus, nov. sp.
Frutex 5 m. altus. Folia breviter petiolata , obovata, apice rotundata, basi
cuneata, â,5-6 cm., longa , 1,7-2, 7 cm. lata, supra glabra, subtus incano-
lepidota, integra, nervis lateralibus utrinque 8-10 ; petiolus 5 mm. longus.
Spica fructifera 6- g cm. longa. Cupulœ immaturee squamuloso-zonatœ.
Annam : Dent du Tigre, pr. Quang-tri, ait. 1.200 m. (Poilane,
n° sio.344, 10.387.
Par ses feuilles, rappelle beaucoup le P. formosana (Skan), mais a des
cupules très pédicellées et non sessiles et des écailles nettement disposées en
zones.
4. — P. touranensis Hickel et A. Camus, nov. sp.
Arbor 12-1 5 m. alta. Folia subelliptica , basi attenuata, apice rotundata,
coriacea, glabra, 12-1 A cm. longa, 3-3,8 cm. lata, margine integra vel un-
dulata, nervis lateralibus utrinque 6-8 ; petiolus 1,5-2 cm. longus. Cupula
immatura globosa, 6- 7 mm. diam., tomentosa, rufa, glandem includens ;
squamæ oblongæ. Fructus depressus, sericeus; cicatrix convexa.
Annam : Ba-na près Tourane (Poilane, nos 7.185, 7.249, 7.093).
Les feuilles encore jeunes et les cupules sont couvertes d’un tomentum
pulvérulent brun rouge.
Cette espèce diffère des autres Pasania par la forme de ses feuilles , ses
jeunes cupules rondes, couvertes d’écailles longues, apprimées et d’un
tomentum rougeâtre.
5. — P. echinophora Hickel et A. Camus, nov. sp.
Arbor i5 m. alta ; ramuli juniores puberuli. Folia oblongo-lanceolata ,
apice acuminatci , basi attenuata, 10-1 3 cm. longa, 2,6-3 cm. lata, integra,
supra glabra, subtus lepidota, nervis lateralibus utrinque 1 2-i3 ; petioli 1 cm,
longi. Spica fructifera 8-g cm. longa. Cupulœ tenue, subglobosœ, depressœ,
coalitœ, 3 cm. diam., 2, â-2,5 cm. altœ, echinatœ, squamis rejlexis. dans
depressa , inclusa, glabra, nitida, 10 mm. alta, 1 3-i h mm. diam., bas
truncata; cicatrix subconvexa.
Tonkin : 20 km. à l’est de Binh-lu et a3 km. à l’Ouest de Cha-pa,
rare (Poilane, n° 12.935).
Parles spinules molles de sa cupule, se rapproche du P. Bonnetii Hickel
et A. Camus, mais en diffère par ses rameaux glabrescents , non longuement
veloutés, ses feuilles bien moins grandes, écailleuses et non poilues en
— 365
dessous, ses cupules couvrant bien plus le fruit, à spinules plus longues
atteignant 3-4 mm. et un peu recourbées.
Présente encore plus d’affinités avec le P. echidocarpa Hickel et A. Camus ,
mais ses rameaux sont glabrescents et non longuement veloutés, ses feuilles
bien moins grandes, écailleuses et non poilues en dessous, ses cupules
enveloppant plus le fruit et à spinules bien plus longues.
Se distingue du P. Garrettiana Hickel et A. Camus par ses jeunes
rameaux , ses pétioles , la face inférieure de ses feuilles non veloutés jau-
nâtres, ses feuilles bien plus petites, à nervilles non imprimées en dessus,
ni très visibles en dessous , ses fruits à cicatrice assez différente.
Diffère du P. Wrayi Gamble par ses cupules soudées, presque aussi
hautes que larges, contenant un fruit très glabre et luisant.
6. — P. stenopus ( Cyclobalanus ) Hickel et A. Camus, nov. sp.
Arbor 12 m. alta; rami glabri. Folia ovato-lanceolata basi attenuata, apice
icuminata, supra glabra, subtus incano-lepidota , integra, apice sinuata ;
oetiolus i,5 cm. longus. Spica fructifera Iccxa, 8-10 cm. longa. Cupula soli-
aria , pedicellata , zonis 7-8 subdistinctis ornata. Pedicellus elongatus , gra-
dlis, superne dilatatus. Glans exserta, depressa, sericea, apice mucronata ,
1 2-1 3 mm. alta, i3-iâ mm. diam .; cicatrix rugosa, concava.
Annam : Ca-na, pr. Phan-rang, sol rocheux, ait. 1.000 m. (Poilanë,
î° 12.544).
La cupule est assez mince et couvre environ les 4/5 du fruit. Le pédi-
:eîle obconique est très grêle à la base.
Celte espèce est proche du P. Blumeana Gamble, mais ses cupules ont
m pédicelle obconique , plus long et plus grêle.
7. — P. longipedicellata ( Cyclobalanus ) Hickel et A. Camus, nov. sp.
Arbor i5 m. alta; rami glabri. Folia coriacea, rigida, ovato-oblonga , bas
ittenuata, apice acuminata, supra sordide virescentia, subtus canescentia,
'8-ao cm. longa, à, 5-5 cm. lata, integra, nervis lateralibus utrinque 1 2-1 à ;
ætiolus 2 cm. longus. Spicæ fructiferæ elongatæ, iâ-i5 cm. longæ. Cupulæ
olitariæ 16 mm. diam., pedicello 6-10 mm. longo 1-2—gyroso. Squamæ
ater aliter concretæ in annidos 7-8 dispositæ. Glans cupula plus dimidio inclusa,
' epressa , 1 4 mm. diam., 1 1 mm, alta, mucronata, glabra, apice puberula;
icatrix subplana.
Tonkin : Ta-phing près Chapa, ait. i.45o m. (Poilane,n° 12.870),
7 km. est de Binh-iu et 26 km. ouest de Chapa (Poilane, n° 12.928).
Diffère du P. Magneinii Hickel et A. Camus par les zones de la cupule
aunies de petites écailles un peu visibles dans les rangs supérieurs.
a4.
366 —
Se distingue du P. sootepensis (Craib) par ses feuilles écailleuses en
dessous , ses cupules couvrant plus le fruit, ses glands nettement déprimés,
à cicatrice presque plane et non nettement convexe.
8. — P. proboscidea ( Corylopasania ) Hickel et A. Camus, nov. sp.
Arbor 8-12 m. alla, ramulis novellis fulvo-velutinis. Folia oblonga, acumi-
nata, subtas lomentella, integerrima, nervis lateralibus utrinque i3-iâ, ter-
tiariis dislinclis ; petiolus 8-io mm. longus, velulinus. Spica fructifera densa,
g-io cm. longa. Cupula elongata, lignosa, 5-6 cm. longa, echinata ; squamœ
patentes vel recurvee, elongatæ, y mm. longce. Glans inclusa, adnata ,
depressa, 9,2 -2,5 cm. longa, o,5-o,j cm. alta, apice sericea; semen
lobatum.
Annam : Lien-chîeu près Tourane (Poilane, nos 7.^06, 7.606, 7.606);
col des Nuages, près Tourane (Poilane, n° 7.868); Ba-na près Tourane
(Poilane, n° 7822).
Cette espèce diffère du P. tubulosa Hickel et A. Camus par ses cupules
à paroi plus épaisse, plus dure, munies en dehors d’écailles dures, réflé-
chies, allongées, un peu piquantes à l’extrémité et par ses fruits à cica-
trice convexe et non concave.
Les Asclépiadacées récoltées 1 Madagascar rAR M. Decary en i g a 6 ,
par M. P. Choux.
Deux notes , antérieurement publiées par nous (1), ont fait connaître les
Asclépiadacées récoltées par M. Decary à Madagascar, en 192/1 et en 1925,
dans le district d’Ambovombé. En 1926, du mois de juin au mois
d’octobre, M. Decary a encore recueilli à Madagascar un certain nombre
d’Asclépiadacées, dont plusieurs proviennent, comme les précédentes, du
district d’Ambovombé. Quelques-unes cependant ont été récoltées, soit dans
le district de Tsivory, soit dans celui de Fort-Dauphin , c’est-à-dire dans des
régions avoisinant immédiatement le district d’Ambovombé, et faisant
partie, comme ce dernier, de la Province de Fort- Dauphin. Un petit
nombre, enfin, provient de la Province de Farafangana, qui est située au
Nord-Est de la précédente (2).
Disons, tout de suite, que, dans ces nouveaux matériaux envoyés par
M. Decary au Muséum d’Histoire naturelle de Paris, nous n’avons trouvé
aucune espèce nouvelle. Mais leur étude nous a permis de faire quelques
remarques d’ordre phytogéographique qui nous ont paru suffisantes pour
justifier la présente note.
Tout d’abord nous pouvons, dans le district d’Ambovombé, citer plu-
sieurs espèces dont il avait déjà été question dans nos deux notes précé-
dentes :
Le Gynanchum ampanihense Jum. et Perr. (Massif de l’Angavo, à l’Est
d’Antanimora , 19 juillet, n° hhhrj, et 20 juillet, n° 453/»; Antanimora,
i3 juillet, n° £260);
Le Cynanchum bisinuatum Jum. et Perr. [N. vernac. : Trihy ] (Antanimora,
17 juillet, n° 45 1 1);
Le Cynanchum Decaryi Choux (Massif de l’Angavo , 19 juillet, nu 4444);
W P. Choux, les Asclépiadacées malgaches de la région d’Âmbovombé (Bull,
du Mus. nat. d’Hist. nat., Paris, 1925, n° 5, p. 3g A-4 01). — Nouvelles obser-
vations sur les Asclépiadacées malgaches de la région d’Àmbovombé ( loc . cit.,
1927, n° 2, p. 193-200).
W M. le Professeur Lecomte a bien voulu , comme précédemment , nous con-
fier l’étude de ces divers matériaux. Nous lui en exprimons ici notre profonde
gratitude.
— 368 —
Le Cynanchüm mahafalense Jum. et Perr. (Massif de l’Angavo, 10 juil-
let, n° 4454);
Le Cynanchüm Messeri Jum. et Perr. (Antanimora, i3 juillet, n° 4295);
Le Decanema Bojerianüm Dcne. (Antanimora : 17 juillet, n° 45 1 5;
a5 juillet, n° 4629; 3o juillet, n° 4553 et 4557 );
Le Sarcostemma viminale R. Br. (Antanimora; 24 juillet, n° 45oo;
3o juillet, n° 4555 );
Le Ceropegia viridis Choux (Behara, 9 juillet, n° 44o6);
Le Leptadenia madagascariensis Dcne. (Antanimora, 16 juillet, n° 4348).
Dans le district de Fort-Dauphin , dont la partie occidentale tout au moins
fait partie du Domaine du Sud-Ouest, au même titre que le district d’ Am-
bovombe, nous pouvons également mentionner plusieurs types déjà signa-
lés dans nos deux notes antérieures, et qui par conséquent sont déjà
connus dans ce Domaine du Sud-Ouest :
Le Cynanchüm Messeri Jum. et Perr. (Andrahomana, 23 juin, n° 3992);
Le Decanema bojerianüm Dcne. [N. vernac. : Trihy^] (Fort-Dauphin :
26 juin, n° 4177; 2 juillet, n° 4229);
Le Cynanchüm Lecomtei Choux (Andrahomana, 20 juin, n° 4073);
Le Ceropegia Decaryi Choux (Andrahomana, 21 juin, n° 4o83);
Le Ceropegia helicoidea Choux (Fort-Dauphin, 2 juillet, n° 4211);
Le Ceropegia verrucosa Choux (Fort-Dauphin, 17 juin, n° 4o59).
De même encore ont été rencontrées précédemment dans le district
d’Ambovombé trois espèces qu’en 1926 M. Decary a rapportées du
Massif du Vohilsiombé (ou du Nord-Est de ce massif) et de la vallée du
moyen Mandraré , qui se trouvent dans le district de Tsivory et dans une
zone qui , quoique très voisine de la précédente , appartient plutôt cepen-
dant au Domaine de l’Ouest qu’à celui du Sud-Ouest. Ces trois espèces sont :
Le Pentopetia androsaemifolia Dcne (Vallée du moyen Mandraré,
i*r août, n° 4690 ; massif du Vohilsiombé, 2 août, n° 4565);
Le Gonocrypta Grevei H. Bn. [N. vernac. : Kompitse] (Massif du Vohit-
siombé, 3i juillet, n° 4658);
Le Decanema Bojerianüm Dcne (Nord-Est du Vohitsiombé, 3 août,
n° 4642).
U) Le nom de Trihy est également appliqué, comme nous l’avons indiqué
plus haut, au Cynanchüm hmnuatum, ce qui n’a rien d’étonnant, étant donné
la très grande ressemblance que présente l’appareil végétatif de beaucoup de
ces Asclépiadacées aphylles.
— 369 —
Par contre, nous pouvons aujourd'hui mentionner dans le Domaine du
Sud-Ouest deux espèces , le Pentopetia gracilis Dcne et le Secamone dejlexa
Jum. et Perr. , que M. Decary n’avait point rapportées de ses explorations
antérieures et qui, d’autre part, croyons-nous, n’ont jamais été signalées
dans ce Domaine.
En effet, le Pentopetia gracilis Dcne (Antanimora, 28 juillet, n° 4635)
ne paraît avoir été rencontré jusqu’ici — et peu fréquemment d’ailleurs
— que dans le Domaine du Centre.
Quant au Secamone deflexa Jum. et Perr. , si , pendant longtemps , il a
été connu seulement dans le Nord-Ouest de Madagascar (Boina et Am-
bongo) et dans le Domaine du Sambirano (Nossi-bé et Nossi-Komba)(1) et
si même, plus récemment, M. Humbert (2) l’a trouvé dans les plateaux et
vallées de l’Isalo, aux environs de Fanjahira, entre 3 00 mètres et
600 mètres d’altitude (Domaine de l’Ouest), il n’avait jamais été rencontré
dans le Domaine du Sud-Ouest. Or M. Decary l’a trouvé à Antanimora le
17 juillet 1926 (n° 452i). Ces spécimens, ainsi que ceux que M. Decary
a rapportés delà vallée du Moyen Mandraré (ier août, n° 4687) [district
de Tsivory], ont des feuilles et un calice très nettement tomenteux, ce qui
ne saurait nous étonner, étant donné le climat de la région et les varia-
tions que nous avons déjà signalées dans cet ordre d’idées chez ce Secamone
deflexa.
Mais I’Ischnolepis tuberosa Jum. et Perr., qui a été recueilli par
M. Decary à Fort-Dauphin le i5 juin 1926 (n° 4102), doit-il être consi-
déré, au même titre que les deux espèces précédentes, comme existant
réellement dans le Domaine du Sud-Ouest?; il nous est difficile d’être caté-
gorique à cet égard, car Fort-Dauphin est sur la limite du Domaine de
l’Est et du Domaine du Sud-Ouest et dans cette zone les espèces des deux
Domaines se mélangent. Il nous semble cependant que YIschnolepis tuberosa ,
ayant été trouvé par ailleurs dans les parties basses de l’Isalo avoisinant la
vallée de l’Onilahy, pourrait être considéré comme une espèce appartenant
à ce Domaine du Sud-Ouest, car pour M. Perrier de la Bâthie une plante
recueillie à Fort-Dauphin et sur l’Isalo est bien du Domaine du Sud-
Ouest.
Il n’en est pas de même , en revanche , du Tylophora sylvatica Dcne. ,
récolté également par M. Decary à Fort-Dauphin le i5 juin 1926
(n° 4o2o). Cette espèce, qui est connue dans le Domaine du Centre et sur
la côte Est , mais qui d’ailleurs n’est pas spéciale à Madagascar, puisqu’on
la retrouve en Afrique tropicale, ne saurait être considérée comme appar-
W P. Choux. Le genre Secamone à Madagascar ( Mém . de l’Académie malgache ,
fasc. I, Tananarive, 1926, p. 23).
P. Choux. Les Asclépiadacées récoltées à Madagascar par M. Humbert
en 1924 (Bull, du Mus. d’Hist. nat. de Paris, n°5, 1926, p. 3n).
tenant au Domaine du Sud-Ouest. C’est une plante du Domaine de l’Est
qui s’avance jusque dans ia région de Fort-Dauphin.
Signalons enfin, pour terminer, que M. Decary a récolté dans le
Domaine du Centre I’Asclepias frxjticosa L. (Befotaka, Province de Fara-
fangana, 6 août, n° 45y5), le Cynanchdm Perrieri Choux (Pic d’Ivohibé,
1.200 à i.5oo mètres d’altitude, 23 septembre, n° 564i), le Tanülepis
Decaryi Choux (Ivohibé, 21 septembre, n° 5367) et dans le Domaine de
l’Est à Karianga (Province de Farafangana, n° 5 5 4 9 , 5 octobre), le Seca-
mone orovata Dcne. espèce spéciale â ce Domaine.
__ 371 _
Sur quelques pêches planctoniqües des mers de Chine et du Japon,
par M. L. Mangin.
Pendant une mission en Extrême-Orient, M. le Capitaine de vaisseau
Eveillard a exécuté un certain nombre de pêches de plancton réalisées avec
la minutie et la précision des océanographes de profession , par les notations
de température, de pression, de salinité, ainsi que l’état de la mer, qui
donnent aux documents qu’il a bien voulu me fournir un grand intérêt.
Je dois remercier M. le Capitaine de vaisseau Eveillard de son initiative.
Elle montre les services que pourraient rendre à la Science les officiers
de Marine qui pendant les longues périodes de traversée récolteraient
de temps en temps des matériaux d’une importance scientifique indis-
cutable.
Les échantillons au nombre d’une dizaine ont été récoltés pour la
plupart autour des côtes Est, Sud, Ouest et Nord du Japon, quelques-uns
dans la mer Jaune et un au large de la côte d’Annam à l’Ouest de l’archi-
pel Paracels.
Ils ont été conservés dans l’alcool ou le formol. Ce dernier liquide con-
vient pour les Diatomées ou les Péridiniens qui constituent la masse prin-
cipale du Phytoplanclon, mais il ne convient pas pour les Crustacés dont
il provoque la désarticulation, ce qui rend impossible leur détermination.
Voici l’énumération de ces pêches et leur composition :
N° 1. 5 septembre 1922.
Mer Jaune : L. 35°, Long. G. 123°, H. 762. Température : eau, 23°;
air, 2i°5; densité, 1,025.
Beau temps , ciel clair, petite brise S. E. , légère houle.
De 8h5o à 9hoo.
Ceralium varians. 3.
Ceratium articum. 1/2.
Pericliniopsis assymetrica. 1 .
Peridinium oceanicum var. inæquipes. 1/2.
Peridinium grande. 1/2.
Pyrocystis nocliluca. i /g .
Pyrophacus horologium. 1/2.
Coscinodiscus sp. 1.
— 372 —
N° 2. 5 septembre 1 922.
Mer Jaune. Lat. 33°3o, Long. G. i2 2°3o, H. 761,5.
Ciel clair, calme, houle de E.S.E.
De i8h à i9h.
Ceratium furca s. sp. eugrammum. 2.
Geratium fusus var. Seta. 1 .
Ceratium macroceros. 1/2.
Ceratium strictum. 1/2.
Ceratium varians. 6.
Dinophysis homunculus. 2.
Gonyaulax sp. 1/2.
Peridiniopsis assymetrica. 1/2.
Peridinium oceanicurn var. inœquipes. 5.
Peridinium divergeas . ?. 1 .
Peridinium obtusum. 1/2.
Peridinium Steinii. 1 .
Peridinium obtusipes. 1.
Pyrophacus horologium. 2.
Coscinodiscus sp. 1 .
Coscinodiscus sp. 1 .
N° 3. 5 octobre 1922.
Mer de l’Est. Sud du Japon : Lat. 33°3o, Long. G. i29°3o, H. 760,
T. eau 20°, air 20°.
Pluie, brise de N.E., clapotis.
De i6h3o à 1711.
Ceratium candelabrum. o,5.
Ceratium fusus v. seta. o,5.
Ceratium gibberum v. sinistrum. o,5.
Ceratium deflexum. 2.
Ceratium macroceros. 1 .
Ceratium longissimum. o,5.
Ceratium varians. 1 .
Ornithocercus quadratus. o,5.
Peridinium sphaericum. 2.
Peridinium obtusipes. o,5.
Peridinium oceanicurn var. inœquipes. 3.
Peridinium ïongispinum. o,5.
Pyrocyslis lunula. o,5.
Pyrocystis noctiluca. 1.
Chaeloceros sp. o,5.
Climacodium Frauenfeldianum.
1.
373
Coscinodiscus sp. 1.
Coscinodiscus sp. 1 .
Rhizosolenia styliformis. 1/2.
N° 4. i4 octobre 1922.
Mer de l’Est. Nagasaki : Lat. 33°, Long. G. i29°3o, H. 768, T. eau
2i°, T. air 20°.
Temps très couvert, calme, mer plate.
Nota. Bien que la mer ne fut pas phosphorescente, le filet l’était à la
sortie de l’eau et la phosphorescence s’éloignait presque immédiatement
(2 à 3 minutes).
De i8h à i8h3o (nuit).
Ceratium candelabrum. 1.
Ceratium furca s. sp. cugrammum. 1.
Ceratium deflexum. o,5.
Ceratium gibberum f. sinistrum. o,5.
Ceratium Pavillardi. o,5.
Ceratium varians. o,5.
Peridiniopsis assymetrica. 2.
Peridinium obliquum. 3.
Peridinium occanicum v. inæquipes. o,5.
Bacteriastrum hyalinum. 2.
Biddulphia senensis. 1 .
Chaetoceros sp. 1/2.
Climacodum Frauenfeldianum. 1 .
Eucampia zodiacus. 3.
Guinardia Jlaccida. 1.
Hemiaulus Heibergii. 2.
Stephanopyxis Palmeriana. 3.
Rhizosolenia Sp. a/2.
N° 5. 28 octobre 1922.
Japon. Chenal Kii : Lat. 34°, Long. G. i35°, H. 765, T. air 20°,
T. eau 2 0°.
Très beau temps calme.
De i3k3o à i4h3o.
Ceratium dejlexum. o,5.
Peridinium obtusum. 3.
Peridinium exiguipes. o,5.
Coscinodiscus cylindricus. 6. ...
_ 374 —
N° 6. 29 novembre 1922.
Côte d’Annam à l’Ouest des îles Paracels : Lat. 17° N., Long. G. 109,
H. 768, T. eau 20°, T. air 20°.
Beau temps , couvert , petite houle.
De i4’*à i5h.
Ceratium articum. 3.
Ceratium futus v. se ta. 1 .
Ceratium dejiexum. o,5.
Phalacroma Jourdani. 1/2.
Pyrocyslis nocliluca. 1/2.
Peridinium grande. 1 .
N° 8. 25 juin 192S.
Côte Ouest de Yezo. J.pon : Lat. 49°3i, Long. G. i39°io, H. 761,
T. air i5°.
Temps couvert et brumeux, clapotis sur petite houle, vent de terre
assez fort.
De i3h à i4h.
Phytoplancton presque nul.
Crustacés nombreux.
Coscinodiscus radiatus. 1 .
N° 9. 29 juin 1923.
Baie d’Aniva, Nord du Japon : Lat. 46° N., Long. G. i42°20, H. 750,
T. air 1 4°.
Temps couvert, brumeux, petite houle.
De i3h à i4\
Ceratium articum. 5.
Peridiniopsis assymetrica. 1/2.
Peridinium crasssipes. 3.
Peridinium obtusum. 1 .
Peridinium pellucidum. 1 .
Peridinium sphœroideum. 1 .
Dinophysis ovum. 1/2.
Arachnoidiscus ornatus. 12.
Coscinodiscus cylindricus. 1.
Coscinodiscus heteroporus. 1 .
N° 10.
Baie d’Aniva : Lat. 46°, Long. G. i43°20, pression barométrique 755,
T. 12°.
— 375 —
Beau temps en partie couvert, clapotis.
De 1 7h à 1 8\
Ceratium articum. 6.
Ceratium candelabrum. 1/2.
Ceratium fusus v. seta. 1.
Dinophysis ovum. 1 .
Peridiniopsis assymetrica. 1/2.
Peridinium oceanicum v. inœquipes. 1/2.
Peridium sphœricum. 1/2.
Gonyaulax sp. 1/2.
Pollen de Conifères.
N° 11. 16 juillet 1923.
Côte Est de Nippon : Lat. 4i°, Long. G. iÔ20.
Beau temps , brumeux.
De i7h h i8h.
Ceratium articum. 2.
Ceratium candelabrum. 1 .
Ceratium deflexum. 2.
Ceratium varians. 1 .
Dinophysis ovum. 1/2.
Peridinium oceanicum v. inœquipes. 1/2.
Peridinium sphœroideum. 2.
Peridinium pellucidum. 1 .
Pyrocystis noctiluca. 1/2.
Coscinodiscus cylindricus. 1/2.
Coscinodiscus radiatus. 1/2 .
Les différentes pêches dont je viens de donner la composition , dont le
nombre et la situation étaient conditionnées par la croisière du navire
à bord duquel elles ont été faites, n’autorisent pas une comparaison de
quelque importance.
Toutefois , on peut signaler certaines pêches caractérisées par la variété
des organismes rencontrés en opposition avec d’autres, très homogènes
où une espèce domine presque seule. C’est le cas de la pêche n° 5 ou le
Coscinodiscus cylindricus existe presque seul et en grande abondance.
Dans d’autres , comme les pêches 9 et 10, une espèce, le Ceratium articum
est dominante bien qu’associée à un nombre assez considérable d’espèces
différentes, mais pauvrement représentées.
Je me bornerai à décrire quelques espèces qui paraissent nouvelles dans
le genre Peridinium.
— 376 —
C’est d’abord une espèce très semblable au Peridinium oceanicum. D’après
Grau 1J le Peridinium oceanicum constitue une forme très longue et étroite :
la variété oblongum est plus courte et présente notamment des épines
courtes.
L’espèce que c figure (fig. 1) est bien plus trapue, sa largeur étant
bien plus accentuée que dans les espèces précédentes, mais le caractère
Fig. 1. Peridinium oceanicum var. inœquipes nob.
distinctif réside dans l’inégalité des épines, celles de gauche étant sensi-
blement plus épaisse que celle de droite.
En raison de la ressemblance de cette forme avec le P. oceanicum, je
pense qu’on pourrait en faire une simple variété à côté de la variété
oblongum et désignée sous le nom de Peridinimn oceanicum var. inœquipes
nob. On peut encore signaler le fait que dans cette variété nouvelle le
sillon transversal est moins oblique sur l’axe longitudinal que dans le type
et sa variété oblongum.
La variété inœquipes a été rencontrée dans les pêches 1 , a , 3 , 4 , î o
et il ; très abondante en a, et assez abondante en 3, elle était rare par-
tout ailleurs.
Peridinium longispinum nob. (fig. a, I).
Cette nouvelle espèce à pointe apicale très élancée, présente dans la
zone antapicale deux épines très longues de 45 g de longueur, pourvues
d’une expansion aliforme sur le côté externe. La plaque ventrale de la
région apicale au lieu d’être losangique est trapézoïdale.
La longueur sous les épines égale 90 g, la largeur égale 75p. Cette
W Nordisches Plankton, XVIII, p. 55.
— 377 —
espèce est rare, elle n’a été rencontrée que dans la pêche n° 3 , dans la
mer de l’Est au Sud du Japon.
Peridinium obtusum nob. (fig. 2, II).
Cette forme rencontrée en assez grande abondance dans la pêche 5,
provenant du chenal Kii au Japon , rappelle le P. pentagonum , mais s’en
distingue par l’absence de cornes ou d’épines à la région antapicale. (Lar-
geur î îo p, longueur 90 p), elle est un peu plus large que longue.
Peridinium exiguipes nob.
Cette forme rare n’a été rencontrée que dans la pê* lie 5 ; elle est d’assez
grande taille : longueur i55p, largeur 190U, elle se distingue par ses
cornes courtes, environ 5p et étroites, la région apicale présente une
ouverture oblique et allongée.
— 378 —
Peridinium obliquum nob.
Cette belle espèce, un peu moins grande que la précédente, a été ren-
contrée en assez grande abondance dans la mer de l’Est (pêche n° 4), sa
longueur égale i85ft et sa largeur i65ff.
Les extrémités du sillon transversal au niveau de la face ventrale sont
assez distantes l’une de l’autre et le sillon est nettement oblique parmi les
formes dont on pourrait la rapprocher ; les cornes antapicales sont de lon-
gueur moyenne et inégales.
Peridinium sp.
Cette forme qui rappelle le Peridinium pellucidum a été rencontrée à
Fig. 5. Peridinium pellucidum ?
plusieurs reprises notamment dans les pêches 6 et 1 1 . Sa largeur est
de gofi, sa longueur de î îop.
— 379 —
Peridinium obtusipes nob.
Cette espèce rencontrée dans la mer Jaune (pêche n° 2) et dans la mer
de l’Est (pêche n° 3), mais à l’état rare, est caractérisée par ses deux
Fig. 6. Peridinium obtusipes nob.
cornes égales , mais épaissies à l’extrémité et obtuses , ces cornes sont parfois
lisses, mais le plus souvent hérissées de petites épines (fig. 6 à gauche).
La plaque médiane apicale, située sur la face ventrale est pentagonale au
lieu d’être losangique. Longueur îsof*, largeur 90 à îoof*.
Coscinodiscus cylindricus nob. (fig. 7).
Cette forme remarquable par son aspect cylindrique dû à ce que la face
l — —— . , 1 60 ■
Fig. 7. Coscinodiscus cylindricus nob.
connective est allongée par des anneaux surnuméraires a été rencontrée en
abondance dans la pêche n° f>, provenant du chenal Kii au Japon. A pre-
Muskum. — xxxiv. a5
— 380 —
mière vue, elle est si abondante que la pêche paraît homogène et tous les
exemplaires presque sans exception sont munis de 2 ou 3 anneaux supplé-
mentaires, la face valvaire présente une avéole centrale lisse à partir de
laquelle les stries se développent vers la périphérie en se continuant sur
le bord valvaire, muni à peu de distance de ce bord de ponctuations cor-
respondant à 3 ou h stries.
Très répandue dans la pêche 5, elle a été rencontrée, mais plus rare-
ment dans les autres pêches.
En dehors de ces formes intéressantes , il n’y a pas lieu de formuler de
conclusions générales sur ces récoltes qui n’offrent quant à présent qu’un
intérêt documentaire.
t
Myiophycées RÉCOLTÉES aui îles Chausey au cours de l’excursion
du Laboratoire maritime de Saint-Servan du a5 août iga6 ,
PAR M. P. FrÉMY.
Le a 5 août 1926 , j ‘avais l’avantage de participer à une très intéressante
excursion zoologique et botanique organisée par le Laboratoire maritime
de Saint-Servan et dirigée par M. le Professeur Louis Mangin. Le but de
cette excursion était le Saccaviron (ou Sac à l’aviron comme disent les
pêcheurs de la contrée), sorte de chenal aux eaux très limpides qui sépare
La Meule de V Ile-aux-Oiscaux , les plus occidentales des îles Ghausey.
Comme on n’a rien publié de précis sur les Myxophycées de cette curieuse
station , il m’a paru intéressant de mentionner celles que j’y ai récoltées ,
d’autant plus que, parmi elles, se trouvent quelques nouveautés.
CHROOCOCCACÉES.
Merismopedia gladca (Ehrh.) Naeg. — Colonies de i6-32 cellules, â
bords légèrement sinueux, de couleur érugineuse ou glauque; cellules
épaisses de 4,5 p, la plupart en voie de division. (Fig. 1.)
Ile-aux-Oiscaux , dans une petite mare littorale (eau peu salée), avec
Cladophora sp., Aphanocapsa littoralis Hansg., Chroococcus minutas (Kütz.)
Naeg., Schizothrix vaginata Gom. et Calolhrix scopulorum (W. et M.) Ag.
— Quelques colonies seulement.
Aphanocapsa marina Hansg. m Mar. Alg. of Notfvvay, 1890, p. 169. —
Petites masses, informes, gélatineuses, verdâtres; cellules sphériques, très
petites, épaisses de o,5 p . — Absolument confonde au n° 1 546 des Algæ
exsiccatæ de Wittrock et Nordstedt. (Fig. 2.)
Ile-aux-Oiseaux , dans une petite mare littorale (eau très peu salée)
à fond granitique, avec Cladophora sp. (décomposé), Aphanocapsa littoralis
Hansg., Aphanocapsa Sesciacensis Frémy, Phormidium tenue Gom. et Phor-
midium fragile Gom.
Cette espèce, connue de Norvège, n’avait pas été signalée en France.
Aphanocapsa littoralis Hansg. Beitr. zur Kennt. der Meersalg. und
Bact. FL, p. 229. — Petites masses muqueuses, informes, brunâtres;
s5 .
i. Merismopedia glauca Naeg. X ûoo.'. — Aphanocapsa marina Hansg. X 1000. —
3. Aphanocapsa littoralis Hansg. X 5oo. — 4. Aphanocapsa Sesciacensis Frémy X 1000.
— 5. Chroococcus minuties Naeg. X 1000. — 6. Schizothrix vaginata Gom. : a. Vue
d’ensemble (schématique) tX ioo env.; b. Extrémité d’un filament X îooo. —
7. llydrocoleum lyngbyaceum var. rupestre Kütz. X 5oo. — 8. Symploca hydnoides K iitz . :
a. Aspect des touffes (gr. nat.); b. Extrémité d’un filament X 5oo. — g a et 6. Deux
extrémités de trichomes de Phormidium fragile Gom. X 1000. — îo a et b. Deux extré-
mités de trichomes de Phormidium tenue Gom. X^iôno. - — n. Extrémité de trichome
de Phormidium incinatum Gom. X 5oo.
— 383 —
cellules sphériques, épaisses de 4-6 p, à contenu verdâtre ou jaunâtre.
(Fig. 3.)
lle-aux-Oiseaux ; dans les conditions et avec les espèces signalées à pro-
pos de Merismopedia glauca et de Aphanocapsa marina. — En petite
quantité.
Cette espèce n’avait pas été signalée en France..
Aphanocapsa Sesciacensis w Frémy, nov. spec. — Cette plante for-
mait, autour des frondes plus ou moins décomposées d’une Cladophora, un
enduit verdâtre, gélatineux, grumeleux, épais et largement étendu. A l’exa-
men microscopique, elle présente nettement les caractères d’un Aphano-
capsa : cellules sphériques réunies en colonies non vésiculeuses ; tégument
des colonies difïluant de très bonne heure; division des cellules suivant
trois directions. Mais elle diffère très nettement de ses congénères par les
grandes dimensions de ses cellules qui ont un diamètre de io-i5 (le plus
souvent de i3-i4) f*. Parmi les espèces précédemment décrites, une seule,
vivant aussi dans l’eau salée, Aphanocapsa Zanardinii (Hauck) Hansgirg
( Beitr. zur Kenntnis der Meersalgen und Bacterien-Flora , âge, p. 299)
possède des cellules ayant très sensiblement la même taille. Mais, chez
cette dernière , elles sont entourées d’une membrane si mince qu’elle est
très difficilement visible. Le groupement des cellules est aussi très différent
chez les deux plantes : elles sont réunies en très grand nombre chez Apha-
nocapsa Sesciacensis, par 9-4 seulement chez A. Zanardinii. De plus, le
contenu des cellules de A. Sesciacensis jaunit immédiatement en présence
de l’iode, celui des cellules de A. Zanardinii bleuit d’abord et devient en-
suite d’un brun doré. Enfin , A. Sesciacensis vit autour des frondes flottantes
de Cladophora, dans des eaux à fond granitique, dépourvu de vase, tandis
que A. Zanardinii est une espèce limicole.
Diagnose. — Stratum amorphum , sat crassum , expansum, grumosum,
œrugineum aut smaragdinum, frondes Gladopboræ cujusdam investiens. 7e-
gumentum coloniarum tenue, parum lamellosum, cilo evanescens. Cellulæ per-
multæ, plus minusve confertæ, exacte sphaericae, io-i5 (sœpius i3—iâ ) p
crassæ, membrana sat crassa, evidenter conspicua, contenta œrugineo aut
smaragdino, tenuissime granuloso, ope iodi lutescente V. v. (Fig. 4.)
Hab. — In aqua subsalsa lacunæ littoralis, apud x lle-aux- Oiseaux » ,
unam e Sesciacensibus insulis.
Ipse legi, die 2 5a Augusti, ann. 1926.
Au moment de la récolte, cette plante était très abondante et se trouvait
associée aux espèces mentionnées à propos de Aphanocapsa marina.
a5, .
t1) De Sesciacum, nom latin de Chausey.
384 —
Ghroococcus minutus (Kiitz.) Naeg. Galt. einz. Alg. 1849, p. 46. —
Colonies de 2-4 cellules; cellules épaisses de 5-6 p; téguments des colonies
homogènes, assez épais; colonies larges de 1 5— 1 6 p. (Fig. 5.)
lle-aux-Oiseaux , dans les conditions et avec les espèces indiquées à propos
de Merismopedia glauca. — Peu abondant.
Espèce cosmopolite; très fréquente dans les eaux douces stagnantes;
beaucoup plus rare dans les eaux saumâtres.
OSCILLARIÉES.
Schizothrix vaginata Gomont, Monographie I, p. 4o-4i, pl. VII,
fig. i-4. — Masses crustacées-mamelonnées, parfois incrustées de calcaire;
filaments enchevêtrés, simples à la base, un peu rameux vers le sommet;
gaines épaisses, peu lamelleuses, acuminées au sommet; trichomes peu
nombreux ou solitaires dans chaque gaine, non rétrécis au niveau des arti-
culations, épais de 2-3 p; articles moins longs que larges, parfois sub-
carrés; cloisons granuleuses.
Mes échantillons de Gliausey ne sont pas calcifiés. Leurs gaines sont
souvent en grande partie transformées en mucus amorphe : les filaments
semblent alors très minces; mais les trichomes épais de 2-2,5 p ont bien
les caractères de ceux du type : ils sont absolument conformes à ceux delà
plante récoltée parle Dr. Léveillé à Guagno (Corse), qui est conservée
dans l’herbier Lenormand (!) et d’après laquelle Gomont a rédigé sa diagnose
de Schizothrix vaginata. (Fig. 6.)
lle-aux-Oiseaux , dans une petite mare littorale, formant autour des fila-
ments de Cladophora des masses brunâtres, grumeleuses, très serrées.
Associé aux espèces mentionnées plus haut à propos de Merismopedia
glauca.
Hydrocoleum lyngbyaceum Kiitz. var. rupestre Kütz. Spec. Alg. 1849,
p. 259; Gomont, Monographie, I, p. 76-77, Pl. XII ; fig. 8-10. — Plaques
étendues, noirâtres, luisantes, muqueuses; gaines entièrement difïluentes;
trichomes d’un jaune verdâtre, épais de 8-16 (ordinairement 9-11) p,
non rétrécis au niveau des articulations; articles 3-6 fois moins longs;
cloisons granuleuses; sommet atténué-tronqué, subcapité; membrane supé-
rieure de la cellule apicale un peu épaissie , portant souvent des Bactériacées
épiphytes. (Fig. 7.)
lle-aux-Oiseaux ; sur des rochers vaseux, du côté du Saccaviron; formant
des plaques souvent très étendues.
Symploca hydnoides Kütz. jS. fascicclata Gomont, Monographie II,
p. 127-129, Pl. II, fig. 4. — Filaments réunis en mèches dressées, d'un
noir sale, hautes de 2-3 cm.; trichomes épais de 9-10 p; articles un peu
— 385 —
moins longs que larges ou subcarrés , non rétrécis au niveau des articula-
tions; cellule apicale arrondie au sommet, dépourvue de coiffe. (Fig. 8.)
La Meule, au bord du Saccaviron, sur les rochers, à une faible profon-
deur. — Très abondant.
Lyngbya majuscula Harv. ; Gomont, loc. cit. II, p. i5a-i56, PI. III,
(ig. 3-4. — Plaques très étendues, panniformes, d’un bleu noirâtre; fda-
ments épais de 60-72 fz; gaines incolores; trichomes épais de 48-62 fz,
érugineux ou violacés ; articles très courts ; cloisons non granuleuses , cellule
apicale arrondie au sommet, dépourvue de coiffe. (Fig. 12.)
Ile-aux-Oiseaux , sur des pentes très vaseuses, du côté du Saccaviron,
avec Zostera nana Roth et Fucus lutanus Külz. — Très abondant.
Lyngbya confervoidbs G. Ag. ; Gomont, loc. cit. II, p. 1 56-i 58 . PI. III,
fig. 5-6. — Plaques d*un vert noirâtre; filaments épais de 17-1912; tri-
chomes épais de i4-i6 f z, érugineux; articles très courts; cloisons gra-
nuleuses; cellule apicale arrondie en dehors, sans coiffe. (Fig. i3.)
Ile-aux-Oiseaux , fond de flaques sur les rochers avec l’espèce suivante.
Lyngbya semiplena J. Ag. ; Gomont, loc. cit. II, p. i58-i6i, PI. III,
fig. 7-11. — Plaques noirâtres, étendues, muqueuses; filaments épais de
10-12 fz ; trichomes épais de 8-9 fz , d’un vert olivâtre ; articles très courts ;
cloisons granuleuses ; cellule apicale portant une coiffe déprimée — conique
ou arrondie. (Fig. i4.)
Ile-aux-Oiseaux , avec l’espèce précédente.
Phormidiüm fragile Gomont, loc. cit. II, p. 1 83-i 84 ; PI. IV, fig. 1 3-i 5.
— Trichomes toruleux ou moniliformes , épais de 2 fz, un peu atténués
vers leur extrémité; articles subcarrés; cellule apicale conique, aiguë.
9-)
Ile-aux-Oiseaux , dans les conditions et avec les espèces signalées plus
haut , à propos de Aphanocapsa marina. — En faible quantité.
Phormidiüm tende Gomont, loc. cit. II. p. 189, PL IV, fig. 23-25. —
Trichomes droits , épais de 1 fz , non ou très peu rétrécis au niveau des
articulations; articles 2-3 fois plus longs que larges; cloisons transversales
souvent indistinctes; cellule apicale d’abord droite et non atténuée, puis
courbée — uncinée et plus ou moins conique. (Fig. 10.)
Ile-aux-Oiseaux ; dans les conditions et avec les espèces signalées à propos
de Aphanocapsa marina. — En faible quantité.
Phormidiüm üncinatdm Gomont, loc. cil. II. p. 2o4-2o8, PI. V, fig, 21-
22. — Plaques étendues , d’un noir brillant; gaines entièrement diffluentes ;
la. Extrémité de filament de Lyngbya majuscula Harv. X 100. — i3. Extrémité de fila-
ment de Lyngbya confervoides G. Ag. X 200. — ik. Lyngbya semiplena J. Ag. X3oo :
a. Extrémité d’un fi'ament; b , c , d. Trois extrémités de trichomes. — i5. Calothrix
scopulorum Ag. X 5oo. — 16, Calothrix pulvinata : a. Vue des toufles X 2; b. Deux
filaments X 1000.
— 387 —
trichomes un peu flexueux, épais de 6 p, brièvement atténués, courbés-
uncinés et nettement capités à leurs extrémités. Articles 2 fois moins longs
F g. 17.
Calolhrix crustacea Thur. X 2 5 0 .
que larges, à cloisons granuleuses. Coiffe arrondie ou déprimée-conique.
(Fig. 11.)
Diffère de PA. subsalsum Com. ( in Journ. de Bot. 1899, p. 38, PI. I,
fig. 1 5-i 6 ) qui croît aussi dans les eaux saumâtres, principalement par la
longueur de ses articles (moins longs que larges chez Ph. uncinatum, plus
longs que larges chez Ph. subsalsum).
— 388 —
Ile-aux-Oiseaux ; tapissant tout le fond granitique d’une petite flaque
d’eau saumâtre.
RIVLLARIACÉES.
Calothrix scopulorum (W. et M.) Ag.; Bornet et Flahault, Révision des
Nostocacées hétérocystées , I (1886), p. 353; Bornet et Thuret, Notes Al-
gologiques, p. 159, PI. XXXVIli. — Couches gazonnantes d’un vert
sombre; filaments tortueux, épais de 16-18 p (un peu plus à la base,
qui est légèrement renflée) , gaine incolore ou jaune , lamelieuse , à lamelles
étalées en entonnoirs; trichomes épais de 1 1-1 A p; i-3 hétérocystes basi-
laires, pas d’bétérocystes intercalaires. (Fig. i5.)
Ile-aux-Oiseaux , avec les espèces et dans les conditions signalées à propos
de Aphanocapsa marina et de A. Sesciacensis ; fond granitique d’une flaque,
sur un rocher peu profond , avec Calothrix crustacea; sur de vieilles coquilles
de Venus verrucosa.
Calothrix pulvinata Ag.; Born. et Flahault, loc. cit. p. 356; Born. et
Tbur. , Notes Alg. p. 61, PI. XXXIX. — Thalle spongieux, poreux, hirsute,
d’un vert sombre. Filaments flexueux , longs de 2-3 cm., épais de i5-
18 (M, très peu épaissis à la base, agglutinés en mèches irrégulières. Gaines
incolores ou jaunâtres, lamelleuses, à couches disposées en entonnoirs;
trichomes épais de 8-12 p, à poil très court; articles 2-3 fois moins longs
que larges; hétérocystes basilaires, ordinairement solitaires. (Fig. 16.)
Ile-aux-Oiseaux ; sur des rochers vaseux , très peu au-dessous de la limite
supérieure du flot.
Calothrix crustacea Thur. ; Born. et Flah., loc. cit. p. 35g ; Born. et
Thur., Notes Alg., p. 1 3-i 6 , PI. IV. — Gazons veloutés, étendus, d’un
vert noirâtre ou brunâtre; filaments dressés, épais de 3o u, un peu épaissis
à la base; gaines assez épaisses, incolores ou jaunâtres, lamelleuses, çà et
là dilatées en entonnoirs ; trichomes épais de 1 5 p, terminés par un long
poil; articles courts; hétérocystes (i-3) basilaires et intercalaires.
(Fig. 17.)
Ile-aux-Oiseaux ; fond granitique d’une flaque sur un rocher peu profond ,
avec Calothrix scopulorum.
Isactis plana Thur. , Bornet et Thuret, Notes Alg., pl. XL; Born. et
Flah., loc. cit. p. 3 l\h. — Taches planes, crustacées, orbiculaires , pins ou
moins étendues, minces, d’un vert foncé. Filaments dressés, parallèles,
simples ou très peu rameux; gaines incolores, étroites, dilatées vers le
sommet; trichomes épais de 7-9 p , formés de cellules courtes, terminés
par un long poil. (Fig. 18.)
brit., PI. i3q. — Frondes hémisphériques ou subsphériques, libres ou
confluentes , pleines , d’un vert sombre ; filaments serrés , se séparant diffi-
cilement par la pression: gaines étroites, incolores ou jaunes, dilatées
dans le haut; trichomes épais de 3-5 f/ , terminés par un poil mince;
cellults inférieures un peu plus longues que larges, cellules supérieures
plus courtes. (Fig. 19.)
Bords du Saccaviron; sur vieilles coquilles de Patelles. — Peu
abondant.
Sur quelques fossiles des terraiissjecondaires de l’Amrongo,
( N.-O . de Madagascar)^,
par Mlle Élianb Basse.
Les collections de Paléontologie du Muséum, déjà abondamment pour-
vues de fossiles de Madagascar, continuent à s’enrichir de nouveaux
échantillons malgaches. C’est ainsi que tout récemment, en octobre der-
nier, M. G. Petit, Assistant au Muséum, apportait au Laboratoire de
Paléontologie une collection de fossiles secondaires et tertiaires recueillis
Fig. i. Carte simplifiée de la région septentrionale de l’Ambongo.
par lui au cours de ces deux dernières années dans la région septentrionale
de l’Ambongo (N.-O. de Madagascar).
M. le Professeur Boule a bien voulu me confier l’étude des Invertébrés
jurassiques et crétacés représentés dans celte collection, je l’en remercie.
Je me bornerai à inventorier sommairement les divers gisements.
(|1 Ce travail a été fait au Laboratoire de Paléontologie du Muséum, dirigé
par M. le Professeur Boule.
392 —
1° Gisements situés aux sources de la Kapiloza, à Andranomandeva.
Ges points fossilifères ont été découverts il y a quelques années par
M. Perrier de la Bâthie, ils n’ont pas été visités par R. Baron et Mouneyres;
M. G. Petit est donc le premier explorateur qui ail fait parvenir en Europe
des matériaux recueillis dans ces gisements. Le long de la Kapiloza, aucune
coupe naturelle n’offre la succession complète des différents terrains; cepen-
dant, les observations faites en divers points par M. G. Petit lui ont permis
de synthétiser la superposition des étages dans le schéma ci-joint :
Fig. 2. Succession de couches dans la région des sources de ta Kapiloza
(d’après M. G. Petit).
î, calcaires à Polypiers; 2, calcaires gris~ fossilifères ; 3, calcaires glauconieux rubéfiés
à Macrocephalites ; 4, marnes blanches à Belemniles; 5, sables; 6, galets de rbyolitbe.
Près deNamoroka, les calcaires de la couche n° î, érodés, ciselés par
les agents atmosphériques revêtent des aspects ruiniformes analogues à
ceux du calcaire dolomitisé (Bathonien-Callovien) de Mon Ipellier-le- Vieux.
Les fossiles des calcaires gris (couche n° a) sont indéterminables.
A Mahabe, le lit d’un ancien ruisseau, creusé au niveau des calcaires à
Macrocephalites, montre nettement la superposition des couches 3,
h et 5. Des ossements subfossiles ont été recueillis par M. G. Petit dans
un travertin, au niveau des marnes à Belemnites. Les galets de rhyolithe,
surmontant le ressaut crétacé (couche n° 5), occupent ici le même
niveau stratigraphique qu’à l’Est de la Betsiboka où M. J. Piveteau les a
observés.
Enfin, les couches 3 et à , très fossilifères, vont retenir particulièrement
notre attention.
Calcaire jaune \ Macrocephalites.
Un calcaire glauconieux, plus ou moins détritique, rubéfié superficiel-
lement, renferme, avec des Macrocephalites , les espèces suivantes :
— 393 —
Céphalopodes.
Perisphincles sp. — Un fragment d’ Ammonite ressemble à l’espèce in-
dienne Broilii Uhlig(1). L’ombilic, très large, laisse voir les tours internes,
non embrassants, à section aussi large que haute.
Perisphinctes sp. indet. — La costulation du spécimen examiné pré-
sente de grandes analogies avec celle de l’espèce tithonique denseplicatus
Waagen(2). Comme dans le cas précédent, nous nous bornons à signaler
la ressemblance morphologique de nos exemplaires calloviens avec les
espèces kimmeridgiennes ou tithoniques mentionnées.
Proplanulites Kinkelini Dacqué (3). — 2 échantillons incomplets. La ligne
Fig. 3. Section de Proplanulites Kinkelini (2/ 3 gr. nat.).
suturale et la forme élancée de la section, représentées ci-contre, sont,
ainsi que l’ornementation, conformes à la description de Dacqué. !1 est
(P Fauna of the Spiti Shates. Mem. Geol.Surv. India., Pal. Indica , Sér. XV’
Himalayan Foss., vol. IV [1910], p. 336, pl. XGI, fig. 1, a-d.
W Idem [1910], p.- 3 1 3, Pl. LUI, fig. 2 et 3; pl. LIV, fig. 1 ; pl. LV, fig. 1 -3 ;
pl. LVI, fig. i.
(3) Jura von Ostafrika. Beitr. Pal. Geol : Ost.-Ung., Bd. XXIII [1910], p. 36;
pl. V, fig. 1 ; pl. VI, fig. i-3.
— 394 —
intéressant de retrouver à Madagascar cette Ammonite est-africaine et in-
dienne. Callovien.
Fig. h. Ligne suturale de Proplanulites Kinkelini. Or : rayon (a/3 gr. nat.).
Reinecheia cf. anceps Rein. — Un échantillon offrant l’ornementation
caractéristique de cette espèce; malheureusement les cloisons ne sont pas
conservées. Callovien tout à fait supérieur.
Phylloceras disputabile Zittei. — Espèce commune, difficile à confondre
avec d’autres. PA. Lodaiense (Oxfordien supérieur) s’en distingue par la
finesse plus grande de ses côtes, d’ailleurs plus serrées, et par ses flancs
moins incurvés. Bathonien-Callovien.
Hecticoceras primœvum De Gross (l). — Forme discoïde à carène tran-
chante, flancs aplatis. Les côtes, toutes égales, s’élargissent en s’arron-
dissant au voisinage de la carène.
Cette espèce se distingue aisément des autres, toutefois elle ne diffère de
II. Haugi Popovici-Hatzeg que par des caractères insignifiants. C’est ainsi
que dans H. Primœvum, l’interruption des côtes aux points de rebrousse-
ment jalonne un sillon parallèle à l’enroulement, situé à égale distance du
milieu des flancs et de l’ombilic; au contraire, dans II. Haugi le sillon
est remplacé par une saillie légère dont la position varie autour de celle
indiquée. La ressemblance étroite de ces deux formes décrites la première
dans le Bathonien inférieur de France, la seconde dans le Bathonien supé-
rieur de Roumanie, incite à considérer H. primœvum comme une des variétés
de l’espèce polymorphe Haugi. On peut imaginer que la forme primœvum
du Bathonien inférieur, peu variable, soit devenue polymorphe dans le
Bathonien supérieur; il est d’ailleurs fréquent de constater dans certaines
espèces d’Ammonites cette variabilité morphologique dont la cause demeure
obscure.
Nautilus sp. — Deux exemplaires de diamètres différents : 1A0 milli-
mètres et 33 millimètres. Comme de nombreuses espèces jurassiques, ils
W Bajocien-Bathonien dans la Nièvre. Paléontologie : Céphalopodes. Bull. Soc.
Géol. France, série [1918], p. 4io, pl. XIII, fig. 9-11.
— 395 —
ont des tours très embrassants, un ombilic punctiforme, un large méplat
ventral et des flancs aplatis.
Gastropodes.
Pleurotomaria sp. — L’absence du test ne permet pas de détermination
spécifique; il s’agit probablement d’une espèce nouvelle. Spire très sur-
baissée, aplatie, tours peu recouvrants, ombilic large, section des tours
comprimée; 4-5 tours de spire.
Lamellibranches.
Modiola plicata Sow.(1). — Le moule d’une valve fixée sur une Ammo-
nite peut être rapporté à cette espèce, bien étudiée, en particulier par
Dacqué. Il est assez curieux de retrouver à Madagascar cette forme
inconnue hors d’Europe, l’Est- Africain excepté. Gallovien.
Pholadomya Murchisoni Sow.(s). — 3 exemplaires. La forme est celle
d’un tétraèdre à faces légèrement courbes.
Etendue des variations individuelles dans cette espèce. — Les échantillons
de diverses provenances , figurés par Moesch , montrent que l’espèce pré-
sente des variations portant sur la forme du contour, le rapport du dia-
mètre antéro-postérieur au diamètre longitudinal , le nombre et l’épaisseur
des côtes radiales et des stries concentriques, l’acuité plus ou moins
grande de la carène. Dans Pholadomya plicata Sow., figurée et décrite par
Dacqué (1) dans le Callovien de Dar-es-Salam , la déclivité de la ligne cardi-
nale est plus prononcée, les côtes radiales, nettement interrompues par les
stries concentriques, sont incurvées en sens inverse.
Celte espèce, répandue dans presque toute l’Europe ( Balhonien-Gallo-
vien), n’a pas encore été signalée à Madagascar.
Lima ( Ctenostreon ) cf. proboscideum Sow (3). — La présence de douze
côtes aussi larges que leurs intervalles, la petite taille des oreilles ratta-
chent â C. proboscideum l’exemplaire examiné.
Lima pectiniformis Morris et Lycelt tombe en synonymie avec cette
espèce; par contre, Ctenostreon pectiniforme Schlotheim s’en distingue par
le nombre de ses côtes et leur épaisseur moins grande , égale seulement à
la moitié de l’intervalle qui les sépare.
Cette espèce, ubiquiste, se trouve dans le Gallovien et l’Oxfordien.
W E. Dacqué. Jura von Ostafrika. Beitr. Pal. Geol. Ost.-Ung. Bd. XXIII [1910],
p. 3o, pl. V, fig. 10.
G. Moesch. Monographie der Pholadomyen. Abhand. schweiz. palàont. 7 e$ells.
Vol. I [187/.] p. hh. Pl. XVII, fig. 6-9, Pl. XVIII, Pl. XIX.
0. Coüffon. Le Callovien du Chalet. [1919], p. 57, Pl. IV, fig. 3.
— 396 —
Brachiopodes.
Rhynchonella rugosa Kitchin (1). — h exemplaires.
Rhynchonella continua, Sow.(2). — Une quinzaine d’exemplaires, très
bien conservés, présentant les caractères du type de Sowerby et non de
la variété Kutchensis, signalée par Kitchin dans l’Inde. H. Douvillé a men-
tionné cette espèce, ainsi que la suivante, au Nord de Soalala.
Terebratula bradfordensis ar. aurata Kitchin (3).
Echinides.
Pygurus depressus Agassiz. — Deux exemplaires représentent la jolie
variété malgache, de forme pentagonale, échancrée à l’avant, décrite par
M. J. Cottreau(4). Celte variété semble assez commune à Madagascar,
notamment à Ankirihitra, sur les bords du Menarandroy, de la Lomaka
( Bathonien-Cailovien ) .
Holectypus sp — Un seul exemplaire (48 millimètres de diamètre) appar-
tenant au genre Holectypus, par les caractères suivants : test circulaire dont
la face supérieure est renflée en un cône plus ou moins net et la face infé-
rieure déprimée au centre ; zones porifères à pores fins associés par paires
disposées obliquement; tubercules beaucoup plus gros et plus nombreux
sur la face inférieure qu’ailleurs. L’état fragmentaire de cet échantillon,
notamment l’absence du périprocte, ne permet malheureusement pas de
préciser les caractères de cet Holectypus, différent des espèces déjà décrites.
Conclusion. — Très fossilifère dans toutes les régions de Madagascar où
elle existe, cette série présente un faciès (calcaire jaunâtre oolitique) et
une faune analogues à ceux de la presqu’île de Katcb ( Putchum grup —
Batbonien; Chari grup = Callovien et Oxfordien).
Les analogies de cette faune malgache avec celle de l’Australie occiden-
tale seraient intéressantes à préciser, notons seulement ici l’extension de
l'Ammonite Proplanulites et de Lima ( Ctenostreon ) proboscideum. Enfin,
quelques espèces sont communes avec l’Afrique orientale : Proplanulites
Kinkelini Dacqué, Modiola plicata Sow. (*)
(*) Jurassic fauna of Kutch. Mem. Geol. Surv. India. Pal. Indica. Série IX.
Vol. III. Part. I. Brachiopoda [1900], p. 54, PI. XT, fig. 10-1 5.
(’) Davidson. British oolitic and liasic. Brachiopoda [1 85 1-1 855 ] , p. 88.
PI. XVII, fig. 6-ia.
(3) Jurassic fauna of Kutch. Mém, Géol. Surv. India. Pal Indica. Série IX,
Vol. III, Part. I, Brachiopoda [1900], p. 18, PI. IV, fig. i-4.
W Echinides de Madagascar. Ann. Paléont. [1908], p. 9. PI. I, fig. 6-6a.
— 397 —
Marnes blanches à Belemnites.
Surmontant le calcaire jaune à Macrocephalites , des marnes blanches
renferment en abondance des spécimens de toutes tailles de Belemnopsis
subfusiformis Rasp. {1), aucun échantillon n’est complet. Cette espèce , abon-
damment représentée dans les marnes néocomiennes à Belemnites du
Balouchistan , a déjà été signalée en divers points de Madagascar, dans la
Sait Range et jusque dans les régions boréales (Terre du Roi Charles).
En ces divers points , elle se trouve toujours dans des couches marneuses.
2° Gisement d’Anaboringa.
A l’Est du lac Kinkony, sur la rive droite de la Mahavavy, on observe,
près du village d’Anaboringa, la succession suivante :
3
tWTTW.1.1.1.
Fig. 7. Coupe du gisement d’Anaboringa (d’après M. G. Petit).
1, grès à Dinosauriens ; 2, marnes grises à Alectryonia ungulata (à ia base : nodules
de phosphate de chaux); 3, calcaires sans fossiles (gr. naturelle).
Comme on le sait, les Alectryonia ungulata Schlotheim, si communes à
Madagascar, caractérisent le Sénonien supérieur.
En l’absence de fossiles , il est impossible d’attribuer avec certitude au
Tertiaire les calcaires qui surmontent les marnes à Alectryonia ungu-
lata Schloth.
A la base des marnes à Alectryonia se trouvent des masses noduleuses
irrégulières, blanchâtres que M. le Professeur Lacroix a reconnues être du
phosphate de chaux.
Enfin les grès à Dinosauriens, post-albiens comme dans toute cette
région, ont fourni à M. G. Petit, divers fragments d’os notamment une
vertèbre que M. J. Piveteau attribue à un Dinosaurien carnivore (Théro-
morphe) d’un groupe inconnu jusqu’ici à Madagascar.
W F. Noetling. The Fanna of the (Neocomian) Belemnite beds. Geol. Surv
India. Pal. Indica. Fauna of Baluchistan. Vol. I. Part. II. [ 1896], p. à , Pi. 1,
fig. k-\h.
QUELQUES TRAVAUX CONCERNANT LA REGION SEPTENTRIONALE
DE L’AMBONGO.
R. Babon et Mouneyres. — Rapport sur une tournée géologique effectuée dans
l’Ouest et le N. -O. de Madagascar. Bull. écon. Madagascar. 4e année, 190 4,
n° I, p. i-90.
H. DoüviLré. — Sur quelques fossiles de Madagascar. Bull. Soc. Géol. Fr.
4* série, tome 1Y, igo4. p. 907-217. PI. VIII.
L. Barrabé. — Sur la série sédimentairc jurassique et crétacée de la côte occi-
dentale de Madagascar, entre le Manambolo et le Manambao. C. R. Ac. Sc.,
t. i84. 90 juin 1927, p. 1667-8.
P. Lemoine. — Etudes géolog. dans le Nord de Madagascar. Gontrib. à l’histoire
géolog. Océan Indien. Thèses Fac. Sc. Paris, 190G.
M. H. Perrier de la Bâthie. — Les terrains postérieurs au Crétacé moyen de la
région de Majunga. Bull. Acad, malgache. Nlie Série, Tome IV, 1918-1919,
p. 206-2 1 2.
N. B. — Les notes infrapaginales renvoient le lecteur aux ouvrages où
la synonymie des espèces mentionnées est indiquée.
SOMMAIRE.
Actes administratifs : 1’ âges.
Dépôt des fascicules n°* 3 et h du Bulletin de 1928 299
Nomination de M. R. Verneau comme Conservateur honoraire du Musée du
Trocadéro 2 99
— de M. Rivière comme Chargé des fonctions de Sous -Directeur du Labo-
ratoire d’ Anthropologie 299
— de M. J. Lacoste comme Préparateur à l’Ecole des Hautes-Etudes
(Laboratoire Colonial) 299
Admission à la retraite de MM. P. Danguy, Guignard, Fayoux 299
Décès de M. Derôme, Jardinier permanent 3oo
Délégation de AI. le Professeur E.-L. Bouvier au Congrès international
- d’Entomologie d’Ithaca (Etats-Unis) 3oo
Missions obtenues par A1M. A. Gruvel, P. Rivet, J. Pellegrin, A. Chevalier. 3oo
Nomination de M. P. Carié comme Associé du Aluséum , sur un rapport
de Al. le Professeur E. Bourdelle 3oo
— de AIM. F. Blondel, Bruneau de Laborie, P. Pallary, J. Thomas, de
Fénis de Lacombe comme Correspondants du Muséum 3oi
Présentation d’ouvrages par MM. Ed. Lamy, L. Petit, G. Ramond 302
Dons d’ouvrages à la Bibliothèque 3oô
Communications :
E. Bourdelle et P. Mathias. A propos de quelques espèces de Cercopi-
thèques du groupe des Mones et, en particulier, de Cercopithecus
Erxlebeni, Grayi et Pogonias 3o6
J. Berlioz. Captures d’Oiseaux bagués 3n
L. Roule. Les attitudes des Hippocampes 3 1 3
Dr J. Pellegrin et V. Yladikov. Sur les Poissons du lac Baïkal appartenant
au genre Cottus 3 1 6
F. Angel. Sur une nouvelle espèce de Grenouille du Tonkin, appartenant
au genre Rana 319
AI“* M. Phisalix et F. Pasteur. Action des rayous ultra-violets sur le
sérum de la Vipère aspic (Vipera aspis L.) 3a 1
Mu‘ M.-L. Verrier. Contribution à l’étude des caractères physico-chimiques
des lacs et tourbières d’Auvergne (a" Note) 3a5
L. Berland. Les Sp hegidœ (Hyménoptères) du Muséum National de Paris
(5" Note) 3ag
( Voir la suite à la page â de la couverture.)
R. Benoist. Descriptions d’espèces nouvelles d’Hyménoptères mellifères du
genre Heriades 33a
Ch. Gravier. Sur un Crustacé Stomatopode rare, le Gonodactylus Guerinii
White[Figs.] 337
R. Ph. Dollfüs. Un hôte nouveau pour Sarcotaces verrucosus Olsson, 187a
( Copepoda paras.) [Figs.] 34 1
P. Pallary. Description de quatre Scorpions nouveaux de la Berbérie
[Figs.] 346
Ed. Lamy. Les Pinnidés de la mer Rouge (d’après les matériaux recueillis
par le Dr Jousseaume) 35a
H. Lecomte. Deux Sapotacées nouvelles de Madagascar et d’Afrique. . . . • • 355
D. Bois. Sur deux plantes alimentaires peu connues de Madagascar. .... 357
A. Guillaumin. Plantes nouvelles ou critiques des serres du Muséum 35g
R. Hickel et M1U A. Camus. Pasania nouveaux d’Indo-Chine 363
P. Choux. Les Asclépiadacées récoltées à Madagascar par M. Decary en
1936 367
L. Mangin. Sur quelques pêches plancfoniques des mers de Chine et du
Japon [Figs.] 871
P. Frémy. Myxophycées récoltées auz îles Chausey au cours de l’excursion
du Laboratoire maritime de Saint-Servan du a5 août 1936 [Figs].. 38i
M11* E. Basse. Sur quelques fossiles des terrains secondaires de l’Ambongo
(N.-O. de Madagascar) [Figs.] 3i6
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1928
N° 6 et dernier
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDCCCCXXV1II
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ment à de courtes notes permettant des prises de date, son impression doit être
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qu’ils désirent (à leurs frais).
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En raison des frais supplémentaires qu’elles entraînent, les planches hors texte
ne seront acceptées que dans des cas tout à fait exceptionnels et après décision
du Bureau.
H ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux Auteurs, qui sont priés de la retourner
dans les quatre jours. Passé ce délai et dans le cas de corrections trop nombreuses
ou d’ordre technique, l’article sera ajourne à un numéro ultérieur.
BULLETIN
DO *
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
TOME TRENTE-QUATRIÈME
1928
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDCCCCXX VIII
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1928. — N” 6.
— -£>■£»<> ■
246' RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
29 NOVEMBRE 1928.
PRÉSIDENCE DE M. L. ROULE,
PROFESSEUR AU MUSÉUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président dépose sur le bureau le 5e fascicule du Bulletin
pour l’année 1928, contenant les communications faites dans la
réunion du 28 juin 1928.
M. le Président donne connaissance des faits suivants :
M. A. Loubière a été nommé Sous-Directeur du Laboratoire d’Or-
ganograpbie végétale (Arrêté du i5 septembre 1928).
M. Lebeurre, Trésorier-Payeur Général honoraire, a été nommé
Agent comptable du Muséum (Arrêté du 27 juin 1928).
M. Dëvove a été nommé Aide technique titulaire (Arrêté du
7 novembre 1928).
Mme Boy a été nommée Aide technique titulaire (Arrêté du 19 no-
vembre 1928).
M. Bouleau a été nommé Brigadier des Galeries (Arrêté du 3 no-
vembre 1928), en remplacement de M. Auffray, admis à la retraite.
M. Ducret a été nommé Adjudant des Gardes militaires ( Id .).
Muséum. — xxxiv. a 6
— 400 —
M. Garraud a été nommé Sous-Brigadier des Galeries ( Id .).
MM. Burlot et Gudefin ont été nommés Gardiens de Galerie
titulaires (Arrêté du 25 août 1928).
M. Jourdain a été nommé Gardien de Galerie (Arrêté du 22 sep-
tembre 1928).
M. Vigneron a été nommé Garçon de Laboratoire (Id.).
M. Sezac a été nommé Garde militaire stagiaire (Id.).
Ont été admis à faire valoir leurs droits à la retraite :
M. E. Demoussy, Sous-Directeur de Laboratoire (Arrêté du 29 sep-
tembre 1928);
M. Simon, Garçon de Laboratoire (Arrêté du 17 septembre 1928);
M. Schuster, Garde militaire (Arrêté du 17 octobre 1928).
Mlle Chabrier, Commis à la Bibliothèque, a été mise en congé
de six mois à compter du ier octobre 1928.
M. J. Gerôme, ancien Sous-Directeur du Jardin d’expériences,
a été nommé Chevalier de la Légion d’honneur.
Ont obtenu des missions :
M. Burthe d’Annelet, pour l’Afrique Équatoriale et Occidentale
française (Assemblée des Professeurs du 21 juin 1928);
M. A. Imbert, pour les Indes Anglaises et Néerlandaises (Id.).
M. L. Blaringhem, pour le Japon (Id.)-,
M. de Watanabe, pour l’Indo-Chine (Id.);
M. Durand-Dassier, pour le Gabon (Id.);
MM. Bouchon et Peyrebère, pour l’Afrique Équatoriale française
(Assemblée des Professeurs du 18 octobre 1828);
M. Magard, pour le Congo et la Côte d’ivoire (Id.);
M. le Prince Sixte de Bourbon, sur le parcours Alger au Tchad
par le Hoggar et T Aïr (Assemblée des Professeurs du i5 no-
vembre 1928).
— 401 —
Une mission scientifique Franco-Anglo-Américaine est organisée
à Madagascar sous la direction de M. Delacour (Assemblée des
Professeurs du i5 novembre 1928).
Par décret du 3i décembre 1927, des Réserves nationales de
la Faune et de la Flore sont constituées à Madagascar et placées
sous le contrôle scientifique du Muséum : M. Perrier de la Bathik
est nommé Représentant du Muséum.
Ont été nommés Correspondants du Muséum :
Sur la proposition de M. le Professeur A. Lacroix (Assemblée des
Professeurs du 18 octobre 1928) :
M. René Bourret, Docteur ès sciences, professeur d’enseignement
supérieur en Indo-Chine, à Hanoï : a rendu des services aux collec-
tions de Minéralogie, en envoyant roches et minéraux; il sera aussi
désormais un bon correspondant pour M. Bourdelle.
Sur la proposition de MM. les Professeurs E. Bourdelle et
L. Roule (Assemblée des Professeurs du i5 novembre 1928) :
M. le Dr Arnault, à Nogent-sur-Marne (Seine) : Vice-Président
de la Société Nationale d1 Acclimatation de France, Délégué de cette
société à l’administration de la réserve zoologique de la Camargue,
il est un Naturaliste des plus avertis; il s’intéresse à tous les petits
Vertébrés, mais plus spécialement aux Oiseaux dont il a réuni dans
son parc, à Nogent, un .élevage d’espèces rares et curieuses. Depuis
longtemps en relation avec le Muséum et chargé par lui de plu
sieurs missions gratuites dans l’Afrique du Nord, il a toujours
rapporté soit de nombreux spécimens d’animaux pour nos Labora-
toires, soit des Mammifères, des Oiseaux et des Reptiles pour la
Ménagerie et pour le Vivarium.
Sur la proposition de M. le Professeur H. Lecomte (Assemblée des
Professeurs du i5 novembre 1928) :
M. le Dr Berton , actuellement médecin-major des Spahis maro-
cains en garnison à Senlis : a remis au Service de Phanérogamie,
en 1919, une belle collection réunie par ses soins en Macédoine et
déterminée par notre regretté collaborateur M. Jeanpert. Dernière-
a6 .
— 402
ment, après un séjour de deux ans en Syrie, sur les parties Ouest
de l'Ami Liban, il nous a remis une collection d’environ 700 plantes
récoltées jusque sur les sommets les plus élevés : cette collection,
parfaitement préparée, vient enrichir heureusement notre herbier
du bassin méditerranéen; les plantes sont accompagnées de notices
intéressantes et souvent d’analyses minutieuses faites sur le frais.
Il s’y rencontre même des plantules provenant de germination, ce
qui indique chez M. Berton un réel et très rare souci de documen-
tation biologique. Dans les postes qu’il est appelé à occuper hors
de France, M. le Dr Berton se fera certainement une belle place
parmi les collaborateurs de notre Établissement et le titre de Cor-
respondant du Muséum ne peut que faciliter sa tâche.
M. le Professeur René Maire, d’Alger, Correspondant de l’Aca-
démie des Sciences, chargé par le Gouvernement général de l’Algérie
d’une mission botanique dans le Sahara et le Hoggar, a présenté au
Muséum dans une séance exceptionnelle, qui a eu lieu le mardi
2 3 octobre dans la Galerie de Minéralogie, une série de photo-
graphies documentaires rapportées de son voyage.
DONS D’OUVRAGES.
M. le Dr J. Pellegrin dépose, pour la Bibliothèque du Muséum,
les mémoires suivants :
Poissons du Chiloango et du Congo recueillis par l’expédition du
Dr II. Schouteden (1920-1922), parle Dr J. Pellegrin. [Extrait des
Annales du Musée du Congo Belge, Tervueren (Belgique), Zoologie,
série I: Matériaux pour la Faune du Congo, t. III, fasc. I, août 1928.]
Poissons du Kasaï ( Congo belge) du Musée de Bâle, par J. Pelle-
grin et J. Roux. [Extrait de la Bevue suisse de Zoologie, t. XXXV,
n° 17, octobre 1928.]
M. R. Abrard offre le travail suivant :
Elude de la double faille de la Marne et des régions voisines, par
René Abrard et Georges Corroy. [Extrait du Bulletin des Services de
la carte géologique de la France et des topographies souterraines , t. XXX,
1926-1927, n° 1 6 5 . ]
— 403 —
M. L. Semichon offre la note suivante , qu’il vient de publier :
Sur la substance hyaline dans la paroi conjonctive du tube digestij
de divers Lamellibranches. [Extrait du Bulletin de la Société zoolo-
gique de France, t. LUI, 1928.]
M. M. André offre des tirés à part de ses deux notes intitulées :
Sur quelques nouveaux cas d’ observation du Leptus autumnalis
Shaw. [Extrait du Bulletin de la Société zoologique de France, t. LU,
1927.]
Acariens recueillis en Algérie et en Tunisie par M. H. Gauthier
( 1 ve liste). [Extrait du Bulletin de la Société d’ Histoire naturelle de
l’Afrique du Nord, t. XVIII, 1927.]
M. P. Chabanaud dépose plusieurs travaux dont il est l’auteur :
Les Soles de l’Atlantique oriental Nord et des mers adjacentes. ( Bulletin
de l’Institut océanographique, n° 488, 5 mars 1927.)
Observations morphologiques et remarques sur la systématique des Pois-
sons Hétèrosomes SoleiJ ormes. (Id., n° 5oo, 2 5 août 1927.)
Bevision des Poissons Hétèrosomes de la sous-famille des xAchirinœv,
d’après les types de Kaup, de Günther et de Steindachner. (Id., n° 52 3 ,
5 septembre 1928.)
L’urohyal des Poissons de la famille des Solèidés. [Extrait des Comptes
rendus des séances de l’Académie des Sciences, t. CLXXXVI, séance du
2 avril 1928.]
Sur les genres Apionichlhys Kp. et Achiropsis Stdr. (Pisces
soleiformes) ; description d’une espèce nouvelle. [Extrait des Annals and
Magazine of N atural History, sér. 10, vol. I, mai 1928.]
Sur diverses espèces du gerne Tænioides Lacép. (Poissons Gobi-
formes). [Extrait du Bulletin de la Société zoologique de France, t. LU,
Remarques sur quelques genres de la famille des Soleidæ. [Id.,
t. LUI, 1928.]
Description d’un second exemplaire de Leptocerdale æthiopicum Chab t
(Pisces Cerdalidæ). [Id., t. LUI, 1928.]
— 404
La Bibliothèque a reçu également les ouvrages suivants :
Gadeau de Kerville (Henri) : Voyage zoologique en Asie Mineure
avril-mai îgia. Paris 1928.
Pousson (A.) et Vert (L.) : La Rochelle, ses industries, ses ports,
notice publiée sous le patronage de la Chambre de commerce.
La Rochelle 1928.
La Rochelle et VAunis en iga8. Vie économique et sociale, quelques
aspects, quelques réalisations. La Rochelle, 1928.
Gens (Emile) : La genèse de l’intelligence. Le panpsychisme. Nancy,
1927.
Lantz (L.-A.) : Les Eremias de l’Asie occidentale. Tiflis, 1928.
Janet (Charles) : La classification hélicoïdale des éléments chimiques.
Beauvais, 1928.
Picard (Dr Lco) : Zur Géologie der Kischon-Ebene. Leipzig, 1928.
Pittier (H.) : Contribuciones à la dendrologie de Venezuela. Caracas,
1928.
Tilden (J. E.) : Ribliography of the literature relating to the Pacific
Océan Algae. S. 1. 1920.
Thubb (E. C.) : General guide to the Durban Muséum. 3e édition.
Durban, 1928.
Rolland (M.) : Tableau de Lilliput ou essai sur les Infusoires. Paris,
1 928.
Maunier (E. ) : Les plantes à parfums des colonies françaises. Mar-
seille, 1928.
Lafond (G.) : Le Venezuela. Paris, 1928.
Travaux de l’Expédition de la Caspienne igoà. Hetepbypr’z,
1907-1914.
. Nedrigayloff (Dr O.) : Complexion physique et sport. Korkof, 1928.
Pollard (Agnes L.) : A R 00k list for a small Muséum of natural
science. Washington, 1928.
Meek ( Alexander) : On Sagitta elegans and Sagitta setosa
firom the norlhumbrian Plankton, with a note on a Trematode parasite.
London, 1928.
— 405 —
Du British Muséum (Natural History) :
Pilgrim (G. Eilcock) and Hopwod (A. Lindell) : Catalogue of the
Pontian Bovidae of Europe in the Department of Geology.
Simpson (G. Gaylord) : A catalogue of the Mesozoic Mammalia in
the Geolog. Dep.
Andrews (Ch. W.) and Cooper (Cl. Forster) : On a specimen of
Elephas Antiquus from Upnor.
Rhodesian Man and Associated Remains.
Bezzi (Mario) : Diptera Brachycera and Athericera of the Fiji Islande.
Withers (Th. H.) : Catalogue of Fossil Cirripedia. Vol I : Triassic
and Juras sic.
Collin (J. E.) : New Zealand Empididae.
Smitii (W. Campbell) : Catalogue of the Rock Collections in the Mi-
nerai Department.
Austen (Major E. E.) : The House Fly.
Guide to the Arachnida, Millipedes and Centipedes in the Department
of Zoology.
Sherborn (Cardo Darris) : Index Animalium : part XV et XVI.
Insects of Samoa and other Samoan Terrestrial Arthropoda. ( Suite.)
406
ADDITION À LA LISTE
DES PÉRIODIQUES REÇUS EN ÉCHANGE PAR LA BIBLIOTHEQUE
DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
EUROPE.
FRANCE.
— 407 —
Cauda (Annam).
Etchdjima, Fukagawa.
Tairoku
WlNDHOEK.
El Ariana,
Büenos-Ayres
Rio de Janeiro
Bogota,
ASIE.
INDOCHINE.
Station océanographique des Notes et travaux. .
pêches.
JAPON.
Impérial Fisheries Institute. . . Journal
Research Institute Dep1 of Agri- Report
culture.
AFRIQUE.
AFRIQUE ANGLAISE DU SUD-OUEST.
South West Africa Scientific Journal..
Society.
TUNISIE.
Service botanique Annales.
AMÉRIQUE.
ARGENTINE.
Socied. argentina de estudios Gaea. . . .
geograficos.
BRÉSIL.
Escola superior de agric. e me- Archivos.
dicin. veterin.
COLOMBIE.
Sociad. colombiana de cienc. Boletin. ,
naturales.
Pr. 1879.
Pr. 822 a.
Pr. 1889.
Pr.1902.
Pr. 971.
Pr. 1832.
Pr. 1004.
Pr. 1078.
408
COMMUNICATIONS.
Comptes rendus de Missions scientifiques
par M. Paul Chabanaud,
Correspondant du Muséum.
Les missions scientifiques qui m’ont été accordées par le Muséum natio-
nal d’Histoire naturelle, au cours de l’année 1928, avaient pour objet
l’étude des Poissons Hétérosomes de la famille des Soléidés, représentés
dans les collections du British Muséum (Londres) du Zoôlogisch Muséum
(Amsterdam) et du ’S Rijks Muséum van Natuurlijke Historié (Leyde).
1° Mission en Angleterre.
Au cours d’un précédent séjour en Angleterre, en 1927, j’avais examiné
tous les Soléidés du British Muséum appartenant à la faune de l’Atlantique
oriental et des mers adjacentes, ainsi qu’à la faune de la grande province
maritime indo-pacifique. Il me restait à étudier les espèces de cette même
famille qui vivent dans les eaux du Nouveau-Monde. Etude d’un intérêt
scientifique d’autant plus considérable que la collection britannique s’avère
la plus riche du monde, sinon en spécimens, du moins en types spécifiques
de Soléidés américains, lesquels s’y trouvent représentés par io5 exem-
plaires, dont ti types; l’ensemble étant réparti en 19 espèces.
En ce qui concerne ces mêmes Soléidés américains, le Naturhistorisches
Muséum de Vienne, bien que possédant un nombre de spécimens (1 ss5 )
un peu supérieur à celui du British Muséum, se classe au deuxième rang,
avec i5 espèces distinctes, dont 6 décrites par Steindachner.
Toujours au seul point de vue des formes américaines, notre Muséum
national d’Histoire naturelle ne vient qu’en troisième ligne , avec 110 exem-
plaires, dont 2 types décrits par Kaup, et ta espèces.
Joignant à l’étude des richesses de ces trois grands musées nationaux
examen de tout ce que possèdent du même groupe, à Stuttgart, la Würt-
tembergische Naturaliensammlung et, à Munich, le Naturhistorisches
Institut des Bayeriches Staates, la documentation dont je disposais me
— 409 —
parut dès lors suffisante pour tenter l’essai d’un travail d’ensemble sur les
Soles du Nouveau-Monde. Ce travail forme le numéro 52 3 du Bulletin de
l’Institut océanographique de Monaco , paru le 5 septembre 1928, sous ce
titre : Révision des Poissons Hétérosomes de la sous-famille des Achirinœ,
d’après les types de Kaup, de Günther et de Steindachner.
La famille entière des Soleidæ s’y trouve partagée en deux sous-familles ,
les Soleinæ et les Achirinœ, sous-familles parfaitement distinctes, respec-
tivement homogènes et fondées, l’une et l’autre, sur des bases entièrement
nouvelles.
La sous-famille des Soleinæ est caractérisée : i° par la faible obliquité
de la bouche,- déterminant l’absence de prognathisme mandibulaire; 20 par
la continuité des séries d écaillés de la région post-oculaire , ces séries con-
tinues d’ écailles masquant totalement le préoperculum; 3° par l’attache
directe de la lèvre inférieure de la face oculée au dentaire sous-jacent;
4° par la coalescence des ptérygophores épicraniens antérieurs (1). Dans
tous les cas examinés, le nombre des éléments constitutifs de l’hypural ne
s’est jamais montré inférieur à h et atteint souvent 8 ou 10.
Les Achirinœ se reconnaissent aux particularités suivantes : i° forte
obliquité de la bouche, par suite de quoi la symphyse mandibulaire se
trouve portée en avant de l’aplomb de la symphyse prémaxillaire; 20 solu-
tion de continuité dans les séries d’ écailles de la région post-oculaire , déter-
minant l’existence d’un sillon dénudé le long d’une partie, au moins, du
bord postérieur et du bord inférieur du préoperculum, d’oii il résulte que
le contour de cet os, au moins à son angle, est distinct extérieurement;
3° présence, sur la face oculée, d’un cartilage amygdaloïde, articulé avec
le dentaire et soutenant la partie moyenne de la lèvre inférieure, h° non-
coalescence des ptérygophores épicraniens , dont l’antérieur n’est pas nota-
blement différencié.
Bien que généralement plus faible chez les Achirinœ que chez les
Soleinæ, le nombre des vertèbres n’a pas ici la valeur discriminative pré-
pondérante qui lui a d’ordinaire été attribuée.
Cette nouvelle classification de la famille des Soleidæ éclaire d’un jour
particulièrement suggestif le mode de répartition de ces animaux vivant à
la surface du Globe. Tandis que la sous-famille des Soleinæ se montre lar-
gement répandue dans les eaux chaudes et tempérées des deux hémi-
sphères, V Amérique exceptée, les Achirinœ peuplent toute l’étendue comprise
entre 45° N. et 4o° S. (limites approximatives) des côtes atlantiques et
pacifiques, continentales et insulaires du Nouveau-Monde, sans se retrouver
J’ai donné le nom d'érisme (èpstafia, support) au ptérygophore épicra-
nien antérieur des Soleinæ; ce ptérygophore étant beaucoup plus volumineux que
les postérieurs, parfois excessivement allongé et paraissant constitué par la
réunion d’un nombre plus ou moins considérable de rayons internes.
— 410 —
nulle part ailleurs. Ces Achirinœ doivent donc être inscrits au compte des
éléments constitutifs essentiels de la faune américaine.
Aucun fossile connu, antérieur au Miocène, n’a pu, jusqu'ici, être ratta-
ché à la famille des Soléidés. Mais, au Miocène, les formes qui représentent
cette famille sont parfaitement caractérisées et différenciées en de nombreuses
espèces, plus ou moins voisines de celles qui vivent actuellement (1). A une
seule exception près , tous ces fossiles appartiennent à la sous-famille des
Soleinæ. Seul, en effet, pourrait être rattaché aux Achirinœ le remarquable
Achirus mediterraneus Aramb. (2) du Sahélien d’Oran, si l’état de ce fossile,
dont les parties antérieures de la tête sont écrasées, ainsi que l’hypural ,
n’obligeait à certaines réserves sur la nature exacte de ses affinités morpho-
logiques.
Il n’en demeure pas moins acquis, sinon la certitude absolue, du moins
la grande probabilité, que les Achirinœ n’étaient plus représentés, dans la
mer sahélienne, que par une forme ancestrale, qui ne fit souche d’aucune
descendance dans l’Ancien-Monde.
2° Mission aux Pays-Bas.
Le but essentiel de ma mission aux Pays-Bas était l’étude des Soléidés
contenus dans les collections des musées de Leyde et d’Amsterdam.
Le musée de Leyde possède, de cette famille, 19 types dont l’un ( Solea
zebrina) a été décrit par Schlegel et les autres par Bleeker. Au musée
d’Amsterdam, j’ai eu sous les yeux les types des U espèces décrites par
Max Weber dans les Poissons du rrSiboga*.
Le détail des résultats scientifiques de ces études sera publié ultérieure-
ment.
Laboratoire de M. le Professeur A. Gruvel.
W H. von Meyer, Palœontographica , vol. 2, 1 85 1 , p. 102. — H.-E. Sauvage,
Annales des Sciences naturelles, Zool. et Paléont., vol. 1 4 , sér. 5 a, 1870, p. 5.
— C. Arambourg, Les Poissons fossiles d’Oran, 1927, p. 61 à 71, pl. 8, fig. 1 à
7. — Leriche, Mém. Soc. Paléont. Suisse, 1927, vol. 46 à h'], p. 101, pl. 4,
fig. 4.
W G. Arambourg, op. cit., p. 69, tabl. 8, fig. 6 et 7.
• Bulletin du Muséum
WW*
»-*®i
— *411
Etude sur le sacrum de la Vénus Hottentote et sur les differents
MODES d’occlusion DE L HIATUS DU 5e ARC NEURAL SACRE DANS
LESPECE HUMAINE.
PAR MM. LES Drs E. ApERT,
Médecin de l’Hôpital des Enfants-Malades ,
et E.-G. Dehaut.
I. M. ie docteur Lagrot, chef de clinique à la Faculté de Médecine
d’Alger, qui a étudié en détail, dans le Muséum de Paris, de très nom-
breux sacrums appartenant aux races humaines les plus différentes , n’en a
trouvé qu’un seul où le 5e arc neural soit fermé, développé d’une
manière complète : c’est celui d’une Boschimane, célèbre sous le nom
(ethnologiquement inexact) de Vénus hottentote (1). Voilà donc un carac-
tère simien, à ajouter à ceux que Cuvier a mis en lumière dans son
mémoire fondamental sur l’anatomie de cette curieuse femme (2).
Nous disons qu’il s’agit là d’une analogie simienne. Pourtant, tous les
Anthropoïdes ne présentent point ce caractère : sur un sacrum d’Orang
décrit par Sir Richard Owen, les arcs sont déhiscents à la ke et à la 5 8 ver-
tèbre (3) , réalisant ainsi une disposition , en quelque sorte , normale dans
l’espèce humaine. Le développement parfait de tous les arcs du sacrum,
observé sur notre Boschimane, se retrouve normalement chez le Gorille et
le Chimpanzé (i).
Description du sacrum, de la Vénus Hottentote (fig. i). — Les neurépines de la
'5e vertèbre sont pisiformes, un peu ovalaires. Très rapprochées l’une de l’autre
cranialement (presque au point de se toucher sur la ligne médiane), elles
P) Làgbot, Le spina bifida occulta postérieur lombo-sacré et la métamérisation
des arcs du sacrum. Thèse de la Faculté de Médecine d’Alger, igaà, p. 58.
P) Cuvier , Extrait d’observations faites sur le cadavre d’une femme connue à
Paris et à Londres sous le nom de Vénus Hottentote. Mémoires du Muséum
d’Histoire naturelle, t. III, 1817, p. a 59-27 4.
Owen, Osteological contributions to the natural history of the Ghimpanzees
( Troglodytes ) and Orangs ( Pithecus ). No V. Comparison of the lower jaw and
vertébral column of the Troglodytes gorilla, Troglodytes niger, Pithecus satyrus,
and different varieties of the human race. Transactions of the Zoological Society
of London, vol. IV, i85o-i86a, p. 107.
W Owen , op. cit. , même page.
— 412
forment, dans leur ensemble, un cœur de carie à jouer renversé W. Un ligament
interépineux, ossifié, les réunit à la neurépine impaire et médiane de la 4e ver-
tèbre; pénétrant dans l’intervalle très étroit qui sépare l’une de l’autre les deux
neurépines du dernier segment sacré, il contribue, pour une part bien restreinte ,
à l’occlusion du 5* arc. Les lames de la dernière vertèbre sont très courtes;
elles sont moins développées que les neurépines qu’elles portent.
La volumineuse neurépine du 4e arc est de forme hémisphérique.
Celles des trois premiers arcs sont allongées , en forme de crêtes , dans le
sens cranio-caudal.
La neurépine, les lames, les zygapophyses inférieures de la 5" lombaire, iso-
lées du reste de cette vertèbre, s’articulent avec les zygapophyses supérieures
du premier segment sacré. M. le professeur Verneau en a déjà fait la re-
marque W.
II. Sur le sacrum d’un Diola de Bathurst (collection d’ Anthropologie
du Muséum, squelette n° 1770;%. 9), l’ossification, très étendue, des
ligaments jaunes et interépineux, compense la fissure du k° et du 5e arc.
Cette occlusion, par ossification ligamenteuse, du spina bijida normal, a
aussi été décrite par Le Double dans les races blanches (3).
Notre sacrum de Diola présente la singularité, que sur lui, des parties,
anatomiquement toutes différentes, se ressemblent excessivement. Ses quatrièmes
tubercules postéro-internes pourraient en imposer, à un examen superficiel,
pour des neurépines surnuméraires; mais, en regardant avec attention, on voit
que le tubercule droit, bien que boursouflé, conserve les formes d’ensemble
qui le caractérisent à l’ordinaire, celui de gauche est pisiforme, comme les
neurépines du 4e et du 5e arc.
M Le centrum de la 5e vertèbre ayant été brisé transversalement, sa moitié
caudale fait défaut : par suite de cette fracture, la double neurépine du 5e arc
paraît devenue terminale.
Verneau, Le bassin dans les sexes et dans les races. Thèse de la Faculté de
Médecine de Paris, 1875, p. 129.
Le Double, Traité des variations de la colonne vertébrale de l’Homme et de
leur signification au point de vue de V Anthropologie zoologique. Paris, 1912,
p. 346.
— 413
Observation sur la morphologie vertébrale d’un Soudanais :
MIGRATION hÉtÉrOSPONDYLE DES METAPOPRYSES SACREES,
PAR M. LE Dr E.-G. Dehaut.
I. Les dispositions suivantes des métapophyses (tubercules mamillaires)
sont, en quelque sorte, normales pour le squelette humain :
Aux dernières vertèbres du cou, — tout au moins quand elles n’y sont pas
indistinctes P), — et aux thoraciques P), les métapophyses, situées dorsalement
par rapport aux diapophyses, sont, dans le sens horizontal, à peu près au même
niveau qu’elles.
A la colonne lombaire et à la ire vertèbre sacrée P), les métapophyses, con-
h) Généralement indistinctes aux vertèbres du cou , les métapophyses sont
bien visibles à la 5”, la 6e et la 7e cervicale d’un Australien décrit par Sir Richard
Owen.
Owen, Osteological contributions to the natural history of the Ghimpanzees
( Troglodytes ) and Orangs (Pithecus). No V. Comparison of the lower jaw and
vertébral column of the Troglodytes gorilla, Troglodytes niger, Pithecus satyrus
and different varieties of the human race. Transactions of the Zoological Society
of London, vol. IV, 1 860-1862, p. 99, pl. XXXIII (fig. 7).
P) Les métapophyses ne sont bien développées qu’à la 11e et la 12e, c’est-à-
dire au niveau des vertèbres dont les côtes sont dépourvues de tubérosité, confor-
mément à la corrélation mise en lumière par le professeur Hovves. Mais elles
existent déjà, comme en vestiges, au niveau des premières vertèbres thora-
ciques , et Anders Retzius en a justement fait la remarque.
Howes, On the mammalian pelvis, with especial reference to the young of
Ornithorhynchus anatinus. Journal of Anatomy and Physiology, vol. XXVII (new
sériés, vol. Vil), 1893, p. 546 (note 1).
Retzius, Ueber die richtige Deutung der Seitenfortsàtze an den Rücken - und
Lendenwirbeln beim Menschen und bei den S àugethier en. d rchiv fur Anatomie,
Physiologie und wissenschaftliche Medizin, 18^9, p. 6o5.
Pl Sir Richard Owen (Osteological contributions, etc., op cit., p. 107) a
signalé l’existence de métapophyes bien développées (well developed) à la pre-
mière vertèbre sacrée du Gorille; la fig. 2 de la pl. XXXVI, jointe à son mé-
moire, les montre très nettement. Il en est souvent de même dans l’espèce
humaine, où les métapophyses sacrées sont toutefois moins développées à pro-
portion. A compter de la 2° sacrée, il n’existe plus de tubercules mamillaires.
Dehaut, Etudes sur les homologies du squelette axial humain. Vertèbres. Occi-
pital. Thèse de la Faculté de Médecine de Paris, 1927, p. 17, pl. II du chap. 1
(fig. 1 et 2).
— U 14 —
servant leur situation dorsale par rapport aux diapophyses W, s’éloignent de
celles-ci dans le sens cranial, pour s’appliquer sur la face externe des apophyses
articulaires supérieures ( prézygapophyses d’Owen).
11 existe donc une espèce de mouvement ascensionnel des métapophyses
lombaires et sacrées, comparées à celles des régions cervicale et thora-
cique (2).
II. Sur un squelette de Soudanais, conservé dans les collections d’an-
thropologie du Muséum (N° 17626), ce mouvement ascensionnel donne
naissance, par son exagération, à une curieuse disposition des parties
osseuses, que je vais décrire en détail parce qu’elle me semble jeter un peu
de lumière sur la vraie nature des métapophyses.
Les métapophyses de la première sacrée , au lieu d’être appliquées , comme
à l’ordinaire, sur les prézygapophyses dé cette vertèbre (3), sont fixées, en
presque totalité, à la partie supéro-externe (craniale et distale) des post-
zygapophyses de la 5e lombaire (ces métapophyses erratiques sont indi-
quées, sur les figures, par la lettre M majuscule).
Leur forme est, en réduction, celle d’une olive, qui serait aplatie sur
sa face ventrale.
A droite (voir la fig. 2, grossie deux fois), trois petits faisceaux de
tissu conjonctif ossifié , partant du pôle caudal et du bord interne (ou adhé-
rent) de l’olive métapophysaire, contribuent à sa fixation sur l’apophyse
articulaire inférieure qui la porte.
A gauche, la fusion de la métapophyse ectopique avec la postzygapo-
physe est si parfaite, qu’un examen superficiel ferait naître facilement
l’idée que ce tubercule mamillaire est partie intégrante de la 5 8 lombaire.
Ce déplacement, cette migration hétérospoiulyle (4) des tubercules mamil-
laires de la ira sacrée, secondairement fixés sur les apophyses articulaires
inférieures de la 5° vertèbre des lombes, démontre bien ï autonomie des
W Les diapophyses lombaires sont, en général, fusionnées d’une manière
intime avec les pleurapophyses , et les complexes, qui résultent de cette fusion,
constituent les apophyses transverses lombaires de l’anatomie descriptive.
Dehaut, Manifestation de la diapophyse sur une première vertèbre lombaire
de Soudanais. Considérations sur les apophyses transverses des lombes. Bulletin
du Muséum, 1928 (réunion des naturalistes du 26 avril).
W Déjà en 18^9, Retzius ( op . cit., p. 607) faisait observer que les tubercules
mamillaires, fusionnés avec les prézygapophyses au niveau des vertèbres lom-
baires, en sont complètement séparés à la 11e et la 12e thoracique.
(3) Sur les fig. 1 et 2 , les prézygapophyses de la première sacrée montrent
une partie de leur facette articulaire : c’est que le sacrum a été un peu abaissé,
pour mettre en évidence certains détails de ses métapophyses.
(4) èrepos, autre, et oti6vSvms, vertèbre.
— 415 —
métapophyses : je ne puis me rallier à la manière de voir de M. Howes,
pour qui métapophyse, anapophyse et diapophyse résultent de la subdi-
vision d’un seul et même élément vertébral, ï apophyse transverse
Gomme je l’écrivais quelques lignes plus haut, la migration hétérospon-
dyle de ces mélapophyses est subtotale, non totale. Il convient, en effet, de
regarder comme métapophysaire la crête festonnée (m), bordant la zyg-
apophyse supérieure droite de la première vertèbre du sacrum , et d’où se
détache, caudalement, un tout petit tubercule de tissu conjonctif ossifié.
Sans doute, sur le sujet revêtu de ses parties molles, ce faible tubercule,
et les rugosités qui recouvrent l’anapophyse rudimentaire (a) de la même
vertèbre, prenaient part à la formation d’une arcade ostéo-fibreuse pour le
passage de l’artère sacrée latérale supérieure (2).
A gauche (voir fig. 1), le vestige de métapophyse, resté en connexions
avec la prézygapophyse de la 1 re sacrée , est presque indistinct de cet élé-
ment vertébral : c’est un bourrelet osseux , très effacé , limitant en dehors
cette apophyse articulaire, dans sa moitié caudale.
En terminant cette note, je tiens à remercier M. le professeur Rivet,
dans le laboratoire de qui je l’ai préparée.
W Howes, op. cit., i8g3, p. 546 (note 1).
(2) A droite, la métapophyse (m), bordant comme un bourrelet la prézygapo-
physe de la 5e lombaire, et appartenant morphologiquement en propre à cette
vertèbre, se prolonge, dans le sens caudal, sous forme d’un -tubercule conique,
oblique en bas et en dehors , allant , en quelque sorte , à la rencontre du tuber-
cule semblable , mais orienté d’une manière précisément inverse , né de l’anapo-
physe (a), très surbaissée, de la même vertèbre (fig. a). De ces dispositions
résulte la formation d’une arcade osseuse incomplète, sans doute ostéo-fibreuse
sur le vivant, et sous laquelle passait — tout au moins les dissections du doc-
teur Manners-Smith semblent établir que souvent il en est ainsi — une petite
anastomose entre les artères 5e lombaire et ilio-lombaire.
Manners-Smith , The variability of the last lumbar vertebra. Journal of Ana-
tomy and Physiology, vol. XLII1 (sériés 3, vol. IV), 1909, p. i48-t5o.
Muséum.
xxxiv.
27
416 —
Discussion sur l’interprétation de la série dentaire inférieure
du Stehlinius uintahensis Mattb.,
par M. R. Anthony.
En 1921, Matthew a décrit sous le nom de Stehlinius uintahensis un
liés curieux crâne de l’Eocène du Nord Amérique (Uintabeds) (1).
Il rattache le Stehlinius aux Insectivores, alors que Teilhard de Chardin {2)
en fait un Chiromyidé, comme d’ailleurs de toutes les formes groupées
habituellement sous le nom de Plesiadapidæ. Il convient de noter que, pour
Teilhard de Chardin , les Chiromyidés ne sont point à proprement parler
des Primates, mais auraient simplement des relations collatérales avec eux,
s’étant détachés de très bonne heure du tronc qui devait leur donner nais-
sance.
Quant à nous , nous pensons que les Chiromyiformes sont de vrais Pri-
mates, et en faisons une des trois grandes divisions des Lemuroidea; mais
nous les restreignons aux seules formes qui présentent un raccourcisse-
ment de la face par rapport au crâne indiquant déjà un commencement
d’augmentation de volume du cerveau. Le Stehlinius, l’ Heterohyus , YEochi-
romys et un certain nombre d’autres formes fossiles plus ou moins voi-
sines nous paraissent devoir être maintenues parmi les Insectivores en
raison de leur face allongée et du fait qu’ils ne présentent, comparés aux
Insectivores typiques, aucun début d’augmentation du volume cérébral.
Les ressemblances indéniables que , en ce qui concerne la dentition, ces
formes présentent avec celles que nous faisons entrer dans les Chiromyi-
formes nous paraissent devoir être attribuées à un processus de conver-
gence.
La série dentaire inférieure du Stehlinius (voir fig. 1 ) est composée de
5 éléments, qui sont d’avant en arrière:
— Une grande dent recourbée à pulpe non persistante et à croissance
limitée par conséquent , présentant comme chez Y Heterohyus un revête-
ment d’émail localisé à sa face antéro-latérale ; cette dent est certainement
une incisive.
«
M W. D. Matthew, Stehlinius, a new Eoeene Insectivore. Americ. Mus. Novit.
N° ià, 1921.
(*) P. Teilhard de Chardin, Les Mammifères de PEocène inférieur français et
leurs gisements. Annales de Paléontologie, 1916-1921.
— Une dent à couronne longue, présentant, si l’on s’en rapporte à la
figure de Malthew, deux énormes cuspides situés l’un derrière l’autre et
séparés par une crête longitudinale, tranchante et concave (voir fig. 1).
Cette dent présente des difficultés d’interprétation qui font justement
l’objet de cette note.
— 3 dents qui ne peuvent être considérées que comme des molaires.
En ce qui concerne l’interprétation de la 2 e dent, quatre suppositions
nous paraissent pouvoir être faites.
i° Ce serait la canine, et la formule dentaire inférieure du Slehlinius
serait alors : 1. 1 — C. I — P m. o — M. 3. La forme très spéciale de la dent
Fig. i. Stehlinius uintahensis Matth.
Hémimandibule gauche avec ses dents, vue externe. D’après Matthew.
en question ne plaide pas en faveur de cette hypothèse. De plus , et ceci
paraît suffire à la faire rejeter, ni l 'Heterohyus , ni aucune des formes voi-
sines du Stehlinius ne possèdent à la mâchoire inférieure de dent pouvant
être interprétée comme une canine (1).
2° Ce serait la prémolaire a et la formule dentaire inférieure serait
alors : I. ï — C. ô — P m. ï (S) — M. 3.
C’est l’opinion de Matthew. En sa faveur on peut faire valoir l’argument
suivant : Dans toutes les formes plus ou moins alliées au Stehlinius (2), la
réduction numérique des prémolaires inférieures se fait d’avant en arrière ,
de telle sorte que lorsqu’il y en a 3 ce sont 2. 3. a. , lorsqu’il ÿ en a 2 ce
sont 3 et a, et lorsqu’il n’y en a qu’une c’est a. Cependant la forme de la
dent ne plaide pas en faveur de cette hypothèse.
Ù) L’absence de canine inférieure est d’ailleurs également constante chez
les Gbiromyiformes dans le sens restreint où nous les entendons.
W De même que chez les Lemuroidea en général et les Chiromyiformes en
particulier.
— 418
3° Ce serait la prémolaire 3 et la formule dentaire inférieure serait
alors ; 1. 1 — G. ô — P m. \ (ë) — M 3.
C’est l’avis de Teilhard de Chardin qui a surtout pris en considération
la forme de la dent et s’est basé sur la comparaison de la série dentaire
inférieure du Stehlinius avec celle de YHeterohyus Quercyi Filh. (spécimen B).
Chez YHeterohyus Quercyi Filh. (spécimen B) [voir fig. a], il existe,
en avant de la série des trois molaires , deux dents que Teilhard de Chardin
interprète comme les deux prémolaires ë et u. La plus antérieure (P m ë)
est une dent triangulaire, uniradiculaire, et, qui, malgré son apparence
d’être implantée verticalement dans le maxillaire a sa racine très proclive
Fig. a. Heterohyus Quercyi Filh. (spécimen B).
Dents antérieures de la mâchoire inférieure. Côté droit. Vue externe.
D’après P. Teilhard de Chardin.
suivant la direction de celle de l’incisive; l’autre dent (Pm. h) est courte
et massive, semblant être à deux racines. Pour Teilhard de Chardin, la
prémolaire unique du Stehlinius serait l’homologue de la plus antérieure
des deux prémolaires (P»i. ë) de YHeterohyus Quercyi Filh. (spécimen B).
S’il en était ainsi, le Stehlinius constituerait une exception remarquable
(voir ci-dessus) puisque sa prémolaire inférieure unique au lieu d’être P m. k
serait Pwi. ë.
Nous proposons une quatrième hypothèse : La deuxième dent du Stehli-
nius correspondrait à la fusion des deux dents de YHeterohyus Quercyi Filh.
( spécimen B). La formule dentaire inférieure serait alors : I. ï — C. ô — Ym. i
(ë et u fusionnées) — M. ë, reproduisant celle de YEochiromys, forme à
incisives présentant un revêtement continu d’émail et de YHeterohyus.
Les arguments à faire valoir en faveur de cette hypothèse me paraissent
être les suivants :
a. La forme même de la dent dont la couronne présente deux pointes
réunies par une crête tranchante, le tout étant, comme le dit Teilhard de
Chardin , placé en porte à faux sur une racine fuyante.
— 419 —
b. Le fait que la fusion de deux dents voisines s’observe quelquefois,
au moins à titre d’anomalie chez des Mammifères de divers groupes.
On a rencontré par exemple assez souvent chez l’homme (1) des dents
géminées, principalement des incisives, dont la soudure peut présenter
tous les degrés : quelquefois elle n’est que superficielle, et il existe deux
cavités pu! paires bien séparées, d’autres fois elle est profonde, et, il y a
tantôt deux cavités pulpaires communiquant, tantôt une seule et vaste
cavité pulpaire; de même, les racines peuvent présenter des degrés plus
ou moins avancés de fusion (a).
Magitot (3) rapporte le cas de deux incisives d’Eléphant (Royal College
of Surgeons) dont l’une est évidemment supplémentaire et qui se sont
fusionnées au cours de leur évolution ; ces dents ont été plus tard repré-
sentées par Neuville (4). Magitot mentionne encore un crâne de Cheval du
Musée de l’Ecole vétérinaire d’Alfort qui, à la mâchoire supérieure, pré-
sente une fusion de la seconde incisive avec une incisive surnuméraire.
Chez divers Cétodontes des cas de fusion dentaire notamment chez le
Physeter (Cachalot) ont aussi été signalés (5).
Bateson (8) a rapporté le cas très remarquable d’un Ommatophoca Rossi
Gray.
On sait que les Pinnipèdes possèdent de règle 5 dents postcanines; il
n’est pas rare de voir ce nombre porté à 6 tantôt d’un côté, tantôt de
l’autre, en haut comme en bas, chez X Ommatophoca Rossi Gray. Sur
l’exemplaire examiné par Bateson et qui appartient aux Collections du
British Muséum , il existe, à la mâchoire inférieure, 6 dents postcanines
du côté droit : mais du côté gauche , où il n’en n’existe que 5 , la première
a une couronne d’une longueur inaccoutumée et qui présente un sillon
W Voir notamment, à ce sujet, E. Magitot, Traité des anomalies du système
dentaire chez l’homme et les Mammifères. Paris 1887. — L. Dubreüil-Cham-
bardel et A. Herpin, Gémination dentaire. Journal de l’Anatomie et de la Physio-
logie, 1910. Dans ces ouvrages sont citées de très nombreuses observations de
divers auteurs. A retenir plus particulièrement une observation de Pietkiewicz
citée par L. Dubreuil-Chambardel et A. Herpin concernant deux incisives supé-
rieures successivement géminées dans les deux dentitions.
Dans les cas de fusion d’incisives chez l’homme , et lorsque celles-ci pré-
sentent un écartement suffisant, on voit les deux couronnes réunies par un bord
tranchant et concave , ce qui donne un aspect très comparable à ce qu’on observe
chez le Stehlinius.
(3) E. Magitot, loc. cit.
(4) M. de Rothschild et H. Nedville, sur une dent d’origine énigmatique.
Arch. de Zool. expérimentale et générale, 1907.
M. de Rothschild et H. Nedville, loc. cit.
(6) W. Rateson, On numerical variations in teeth , with the discussion of the
conception of homology. Proceed. Zool, Society of London, 1898.
— 420 —
longitudinal très marqué, ce qui montre bien qu’elle correspond à deux
dents.
On pourrait mutliplier les exemples.
c. La difficulté' de comprendre autrement qu’en admettant l’existence
d’une fusion ou d’une division la dentition normale de certains Mammi-
fères. Citons à ce propos le cas si bien étudié par Forsyth Major (1) du
Titanomys et du Prolagus, formes éteintes du groupe des Rongeurs lago-
morphes. Le Titanomys possède à la mâchoire inférieure 5 dents molari-
formes [2 prémolaires (I et 2) et 3 molaires (T, 2, 3)], la dernière molaire
pouvant quelquefois être absente et étant Loujours rudimentaire. Les
4 premières dents sont formées de deux prismes accolés avec un talon
postérieur qui atteint son maximum dans m. 2.
Chez le Prolagus Oeningensis Kôn ( sardus Wagn.), il n’y a que quatre
dents molariformes , M. 3 ayant toujours disparu; mais, alors que, les
talons ont partout ailleurs disparu, celui de M. 2 a pris des proportions
considérables et n’est plus réuni que par du cément au reste de la dent;
quelquefois même il s’en détache complètement. C’est du moins l’interpré-
tation que Forsyth Major donne des variations de dispositions observées
dans la denture inférieure du Prolagus, et, il semble qu’il soit difficile de
ne point l’admettre.
d. 11 est enfin indispensable de faire observer que la théorie qu’Osborn (2)
a proposé pour expliquer la constitution des dents postcanines des Mam-
mifères et qui jouit d’un si grand crédit près de la plupart des paléontolo-
gistes n’est pas toujours interprétée comme il nous semble qu’il convien-
drait. Il est incontestable que c’est en partant du type trituberculaire
observé chez les Mammifères les plus anciens qu’on connaisse qu’on peut
le plus facilement expliquer, dans l’ensemble , les formes diverses réalisées
dans le groupe tout entier. Mais, rien ne dit que la dent trituberculaire au
delà de laquelle on n’a pas jusqu’ici pu remonter ne résulte pas d’une
fusion de dents simples réalisée chez les Reptiles dont les Mammifères
paraissent provenir. Rien ne dit non plus que certaines dents tritubercu-
laires d’origine mais secondairement simplifiées n’ont pas pu se fusionner
pour constituer des dents plus compliquées (î).
(1) C. I. Forsyth Major, On fossil and recent Lagomorpha. Transact. of the
Linn. Society of London , ser. 2, vol. VII, 1896-1900.
H. F. Osborn, Evolution of the mammalian molar teeth. New York. 1907.
W 11 faudrait d’ailleurs toujours admettre que la fusion se fait non pas entre
dents adultes mais entre germes dentaires , ainsi qu’on le voit se produire dans
les cas d’anomalie (voir R. Anthony et H. V. Vallois, Revue d’ Anatomie. Revue
générale des Sciences, 3o octobre 1928.)
— m —
Au surplus, la théorie de la concrescence [voir Magitot, Gaudry (l),
Giebel, Cari Rose (2), W. Kukenthal (3), Fl. Ameghino(4), Dubreuil Cham-
bardel et A. Herpin, d’Eternod (5), Bolk(6), etc.], qu’on oppose à la théorie
trituberculaire , se base, notamment chez Bolk, sur un ensemble d’argu-
ments embryologiques qu’on ne saurait vouloir négliger.
Quoi qu’il en soit, il n’est pas impossible d’admettre qu’au titre d’a-
nomalie ou au titre d’évolution normale aboutissant à la constitution d’un
type zoologique nouveau, une dent puisse résulter de la fusion de deux
autres. L’hypothèse que nous venons d’émettre pour expliquer la seconde
dent inférieure du Slehlinius et sa forme si spéciale nous paraît, à tout
prendre, celle qui réunit le plus d’arguments en sa faveur.
M A. Gaüdhy, Enchaînements du monde animal dans les temps géologiques.
Mammifères tertiaires. Paris. 1878.
(2) C. Rose, principalement, Zur phylogénie des Saügetiergebisses. Biolog.
Centralbl. Bd. XII. 189a. — Das Zabnsystem der Wirbelthiere. Ergebn. cl.
Anat. u. Entw. Merkel. u. Bonnet. IV. 1896.
(3) W. Kukenthal, Ueher den Ursprung und die Entwickelung der Saügetier-
zalme Ienaische Zeitschrift/. Naturm. Bd. XXVIII. 1 8 9 3 .
W Fl. Ameghino, Filogenia 1 8 8 A . — Sur l’évolution des dents des Mammi-
fères. Bull. Acad. Nac. Giencias en Gordoba, t. XIV, 1896. — Recherches de
Morphogénie phylogénétique sur les molaires supérieures des Ongulés. An. d. Mus.
Nac. de Buenos Ayres, t. IX (ser. 3 a, t. III). — On the primitive type ofthe
Plexo-dont molars of Mammals. Proceed. Zool. Soc. of London, 1899.
(5> D’Eternod, La dentition humaine est constituée exclusivement par des dents
hicuspidées modifiées. C. B. de l'Association des Anatomistes, i3e réunion, Paris
19m.
(6) Bolk, Die Ontogenie der Primatenzahne. Iena 1 9 1 3. Voir aussi, Anat.
Anzeig., t. XLVIII, 19 15 et Journ. of Anatomy 1931.
Remarques sur les Annexes branchiales des Delphinidés ,
par M. H. Neuville.
Je n’ai en vue , dans cette Note , que les annexes branchiales propre-
ment dites , sous leurs formes typiques , c'est-à-dire le thymus et la thy-
roïde, abstraction faite des «glandules» qui leur sont plus ou moins
directement adjointes et dérivent de tranformations des poches bran-
chiales.
Renvoyant pour plus de détails à un mémoire sur le genre Sténo qui
doit paraître dans les Archives du Muséum, j’exposerai d’emblée, sans
rappeler préalablement la position actuelle des questions ainsi abordées et
sans entrer dans aucun aperçu bibliographique, les observations que j’ai
faites sur le Dauphin et le Marsouin communs et sur un Sleno rostratus
(Desm.).
Le thymus des Dauphins (D. Delphis L.) adultes est formé d’une masse
médiane et de deux masses latérales. La première est elle-même décompo-
sable en deux parties grossièrement symétriques. Cette masse, en forme
de croissant, est en effet coupée, à peu près en son milieu, par une lame
de tissu conjonctif lâche, dirigée plus ou moins obliquement , et la divisant
en deux moitiés inégales, qui sont les cornes du croissant auquel je viens
de comparer celte partie médiane. J’ai vu l’accolement de ces deux moitiés
s’effectuer de telle sorte que la gauche recouvre, verticalement, une partie
de la droite; tandis que j’ai vu le contraire chez le Marsouin; je mentionne
ce détail sans y insister, car il m’a paru variable chez le Dauphin, comme
il l’est probablement aussi chez le Marsouin. Chacune de ces deux moitiés
est elle-même prolongée par une masse latérale dont elle n’est séparée que
par une lame de tissu conjonctif lâche, analogue à celle qui divise la
masse médiane.
L’ensemble de ces pai'ties forme une sorte d’U, dont la base, très
arrondie, s’applique étroitement contre la partie initiale de l’artère pul-
monaire, qui laisse sur le thymus une empreinte bien marquée. Dans celte
région, le thymus s’accole étroitement au péricarde. C’est à peu près sui-
vant le milieu de la dépression représentant l’empreinte de l’artère pul-
— 423 —
monaire que la masse médiane de thymus peut être séparée en deux
moitiés.
La partie droite de l’organe passe sur la crosse de l’aorte et s’engage
entre le tronc artériel brachio-céphalique droit et la partie gauche de la
bifurcation de la veine cave, et c’est dans cette région, ou un peu au delà,
que débute la masse latérale prolongeant la corne droite. De même, du
côté opposé, la corne gauche se dirige vers le tronc artériel brachio-cépha-
lique gauche, et c’est dans la région où il se bifurque qu’elle s’accole à la
masse latérale de ce même côté.
Les variations individuelles sont fréquentes à ce sujet comme à beau-
coup d’autres et je ne répéterai pas ce que J. Simon écrivait à ce propos
en 1 845. Je ne crois pas que l’on puisse nier comme il l’a fait l’intérêt de
ces variations : si elles n’ont aucune importance définitive au point de vue
physiologique, qui était celui de Simon, elles peuvent être intéressantes
pour la morphologie; c’est en tout cas leur étude comparative qui, seule,
peut permettre d’arriver à la pleine connaissance et à la compréhension
exacte de ce qu’est cette glande chez les êtres envisagés. Il me semble que
l’on puisse en considérer les variations individuelles comme dérivant des
dispositions que je viens de décrire brièvement et qui me paraissent
typiques. Ces variations portent principalement sur les deux masses latérales.
Celles-ci sont plus ou moins épaisses et plus ou moins longues. Elles
peuvent se rattacher à la masse médiane par un pédicule plus ou moins
étroit ou s’accoler largement à elle et paraître même, ainsi, la doubler.
Sur les sujets que j’ai disséqués, leur situation était toujours dorsale
par rapport à la masse médiane. Elles peuvent enfin se prolonger, dans la
direction du cou, par une partie plus ou moins grêle formant une sorte
de diverticule.
Sur un sujet (D. delphis L.) de taille moyenne, plutôt petite, je relève
les dimensions suivantes. La masse médiane a 4 cm. 5 de large à la base
sur 2 cm. 5 de hauteur et à peu près autant d’épaisseur; la corne droite,
mesurée en ligne droite depuis sa pointe jusqu’à la base du croissant,
mesure 4 cm. 5 ; la corne gauche en mesure 6. De part et d’autre, la lon-
gueur totale de chacune des branches de l’U auquel on peut comparer le
thymus a 9 centimètres de long.
Sur le Marsouin, le thymus forme une masse médiane, biiobée, à
laquelle pourrait s’appliquer, à peu de chose près, la description que je
viens de faire de celle du Dauphin; ses prolongements, qui pénètrent entre
les différents troncs vasculaires de la région, ressemblent fort aux parties
latérales que je viens de décrire. -
Le thymus du seul Sténo ( 9 adulte) que j’aie pu examiner était consti-
tué conformément aux dispositions dont je viens de tracer le schéma géné-
ral ; il était volumineux , mais je signalerai toutefois que les masses latérales
y étaient proportionnellement moins développées que sur le Dauphin qui
-- m —
Fig. I. — Dauphin ( Delphinus delphis L.). Thymus (3/4 gr. nat.). impartie
droite et a, partie gauche, de la masse médiane; 3, lobe latéral droit; 4, lobe
latéral gauche ; V, ventricules du cœur ; O, O, oriellettes ; P, artère pulmo-
naire; A, aorte; c, c, troncs brachio-céphaliques ; C, veine cave; T, trachée.
Fig. II. — Dauphin ( Delphinus delphis L.), jeune. Thymus et thyroïde
(3/4 gr. nat.). î, partie droite, et a, partie gauche, de la masse médiane ;
3, lobe latéral droit; 4 , lobe latéral gauche; t, thyroïde; c, c, carotides; C, car-
tilage cricoïde.
— 425 —
m’a fourni les précédentes mensurations; elles rejoignaient cependant, ou
à peu près, les deux parties du corps thyroïde, bien séparées l’une de
l’autre sur ce sujet, comme le montrera la description suivante.
Le caractère bilobé du corps thyroïde des Dauphins adultes a été
reconnu par divers anatomistes.
Sur le D. Delphis à l’étal jeune, j’ai vu ce corps thyroïde former une
masse médiane, unique, située entre les deux masses latérales du thymus
comme il est figuré ci-contre, et qui , sur d’autres sujets de taille équivalente,
peut se présenter tantôt avec une apparence compacte, tantôt avec un com-
mencement de séparation en deux corps distincts. C’est par leur extrémité
la moins éloignée du cœur que ces deux parties restent le plus longtemps
réunies. Une fois séparées, elles se présentent comme deux corps latéraux
à peu près symétriques dans leur ensemble, mais dont une irrégularité
plus ou moins marquée peut altérer la symétrie. Soit à l’état jeune, soit
même à l’état adulte, qui sont ainsi assez différents, le corps, ou les
corps thyroïdes, ont été parfois confondus avec le thymus. Le Marsouin
semble présenter, quant au corps thyroïde , des dispositions équivalentes
à celles du Dauphin.
Sur un Sténo rostratus (Desm.)i qui était une femelle venant de mettre
bas, par conséquent adulte, mais paraissant encore relativement jeune, et
dont la taille était de 2 m. 5o, le corps thyroïde m’a offert des disposi-
tions rappelant de près celles du Delphinus delphis adulte. Ses dimensions
étaient toutefois ici vraiment considérables, supérieures à celles que pré-
sentent les Dauphins plus que dans la simple proportion de la taille, qui
atteint rarement, chez ces derniers, celle du Sténo dont il s’agit. La partie
gauche, de contours très irréguliers, s’allongeait parallèlement au côté
gauche de la trachée; elle mesurait environ 9 centimètres de longueur sur
3 de largeur maxima; très irrégulièrement aplatie, elle présentait une
épaisseur maxima d’environ 2 centimètres. La partie droite était recourbée
en une sorte de crochet largement ouvert. Située au même niveau que la
précédente, elle présentait une partie antérieure (c’est-à-dire plus rappro-
chée de la tête) parallèle à la trachée, contre le côté droit de laquelle elle
se trouvait étroitement accolée, et une partie postérieure très courte, s’in-
curvant en travers de la trachée de manière à former la petite branche du
crochet auquel je viens de comparer cet organe, et allant presque rejoindre
la base du corps thyroïde gauche. En la supposant rectiligne, cette thy-
roïde droite mesurait environ 12 centimètres; ses contours étaient plus
réguliers que ceux de la thyroïde gauche; la longueur et l’épaisseur étaient
à peu près identiques pour toutes deux.
De nombreuses masses d’apparence ganglionnaire, dont le volume
variait de celui d’un poids à celui d’un œuf de pigeon , étaient éparses
dans toute la région occupée par ces thyroïdes, surtout en arrière de
— 426 —
celles-ci, c’est-à-dire plus dorsalement, et sur les côtés delà trachée. La
précarité des conditions dans lesquelles j’ai pu examiner en place et pré
lever cette pièce ne m’ont pas permis l’examen approfondi de ces masses
ganglionnaires, où se trouvaient peut-être des crglandulesn thyroïdiennes,
voire même thymiques, en un mot de ces véritables dérivés des poches
branchiales dont le thymus et la thyroïde ne sont que des annexes. En
tout cas, le thymus et les thyroïdes, telles que je viens de les décrire, ont
été fixés dans d’assez bonnes conditions pour donner d’intéressantes pré-
parations histologiques, ne laissant aucun doute sur la nature et la vitalité
de chacune des parties décrites.
Seul, l’examen de nombreux sujets à divers âges permettrait de pré-
ciser de façon définitive les caractères morphologiques de ces organes à
évolution lente et complexe que sont les dérivés et les annexes branchiaux
des Cétacés. Peut-être arriverait-on ainsi à leur trouver plus de ressem-
blance, d’un type à l’autre, que ne l’indiqueraient les données antérieures.
Il semble bien exister des différences entre le thymus et les thyroïdes du
Marsouin d’une part, et du Dauphin et du Sténo d’autre part. Les dispo-
sitions fondamentales sont cependant faciles à identifier entre les deux cas
ainsi envisagés.
Dans l’un et l’autre, le thymus forme, à l’état jeune, une masse
médiane, dont émanent les prolongements ci-dessus décrits. Sur ces der-
niers, les progrès de l’âge paraissent provoquer une régression dont ou
chercherait vainement, je crois, une trace aussi accentuée sur la partie
médiane. Il me semble acquis que, sur les Dauphins, ces parties latérales,
très développées sur les jeunes sujets, vont ensuite en s’atrophiant et
finissent par se réduire à ces prolongements qu’ont signalés Pettit et
Buchet sur un vieux Marsouin et que je trouve, dans ce dernier cas, très
réduits par comparaison avec ce que présentent de jeunes Dauphins. C’est
à peu près ce même état de réduction que m’a offert le Sténo adulte auquel
j’ai pu étendre mes observations.
De même, et dans un sens inverse, pour le corps thyroïde, je vois
s’affirmer l’évolution qui d’une masse unique, fait d’abord une masse
bilobée, et finalement deux masses bien distinctes, assez éloignées l’une de
l’autre. L’exemple m’en fut présenté à la fois par de jeunes Dauphins,
dont le corps thyroïde est unique et médian, puis bilobé, puis séparé, par
le vieux Marsouin ci-dessus cité, où les thyroïdes occupent une situation
tout à fait latérale et sont finalement placées à peu près dans le prolonge-
ment des parties extrêmes de la masse médiane du thymus, dont les parties
latérales ont presque disparu , et par le Sténo adulte sur lequel ces der-
nières parties étaient en voie de régression marquée et rejoignaient respec-
tivement les thyroïdes droite et gauche.
En résumé, de l’une à l’autre des formes et des connexions ainsi réali-
— 427 —
sées, le passage s’établit aisément, et il n’y a là, je crois, que des termes
évolutifs paraissant se succéder de la même façon dans les genres Deîphi-
nus, Phocæna et Sténo.
Indépendamment de ces considérations purement morphologiques, il
est possible, d’après les données précédentes, d’en aborder de plus géné-
rales.
L’importance , pour les fonctions vitales , des annexes branchialfes dont
il vient d’être question, est de plus en plus démontrée : les défauts de
fonctionnement du thymus et de la thyroïde entraînent, comme ceux des
autres glandes endocrines, des troubles dont la gravité est telle qu’elle
paraît souvent hors de proportion avec l’importance anatomique de ces
parties elles-mêmes. La répartition de ces organes dans la série des êtres ,
leur mode d’évolution dans les différents groupes, et la liaison de ces faits
avec les particularités de ceux-ci , méritent donc d’être approfondis le plus
possible dans les cas les plus variés ; et dans un même groupe , il est d’un
haut intérêt d’en observer les variations. Il me suffira de citer un exemple
à la fois très probant et assez facilement appréciable de ce que je viens
d’avancer ainsi. Les caractères somatiques des races humaines jaunes sont,
comme chacun le sait , bien tranchés ; or il se trouve que le parenchyme
thymique persiste plus longtemps sous son état typique dans ces races que
chez les Européens ; l’involution de l’organe y est plus tardive (Schell-
shear, Hammar. . .), et l’on a vu dans ce détail un argument de plus en
faveur de l’intéressante théorie de la trfœtalisation» de l’anthropogenèse
deM. Boik (Ariëns Kappers).
Gomme exemple de persistance du thymus , celui que fournissent les
Cétacés paraît l’emporter sur tous les autres.
Nous venons de voir se vérifier une fois déplus, dans un genre rare-
ment étudié (Sténo) la donnée d’après laquelle cette organe persiste fort
longtemps, sinon toujours, chez les Cétacés. Plus j’observe ceux-ci et
moins je vois se vérifier chez eux le fait, admis pour l’ensemble des Mam-
mifères, que l’invoiution du thymus coïnciderait avec un développement
plus étendu des ganglions lymphatiques : thymus et glanglions sont très
développés chez les jeunes Cétacés et le restent longtemps chez les adultes.
L’involution du thymus est ici particulièrement lente, sans que l’on puisse
admettre un développement compensateur des ganglions. Ces faits me
paraissent liés à cet autre que la croissance des Cétacés semble se pour-
suivre fort longtemps et que, dans divers genres de cette famille, il est
relativement fréquent de relever des cas de gigantisme; la durée de la
croissance paraît en tous cas s’y prolonger fort longtemps , peut-être même
indéfiniment ou presque, jusqu’à ce qu’une cause quelconque vienne entraî-
ner la mort : nous sommes malheureusement bien loin de disposer à cet
égard d’aucun ensemble de données numériques quelque peu complètes.
L’état du corps thyroïde du Sténo fournit des indications un peu plus
— 428 —
précises. Le volume de cet organe était, chez le sujet que j’ai étudié, pro-
portionnellement considérable, et son activité manifeste. Or ce sujet était,
comme je l’ai mentionné , une femelle venant de mettre bas. Il serait fort
intéressant de pouvoir comparer les dimensions que j’indiquais ci-dessus
à celles que présenterait le corps thyroïde d’un Sténo de même taille en
dehors de la gestation ou de l’état qui la suit. L’on sait que chez divers
Mammifères , notamment dans l’espèce humaine , le volume du corps thy-
roïde augmente pendant la gravidité et conserve cette augmentation quelque
temps ensuite. Il est probable que ce fut le cas pour ce sujet. Les variations
de l’organe dont il s'agit ont été toutefois reconnues assez grandes dans
les espèces les mieux étudiées pour que l’on doive être réservé en pareille
matière.
™ 429
SüR LA SYNOSTOSE DE l’aXIS ET DE LA TROISIEME VERTEBRE CERVICALE
chez les Lamantins
Par M. G. Petit.
Les faits concernant la synostose de l’axis et de la troisième vertèbre
cervicale chez les Lamantins, sont peu nombreux et très épars dans la lit-
térature scientifique. Robert (1 836), par exemple, Krauss (1 858), J. Mûrie
(1874), signalent ces cas de synostose sans y insister et, d’autre part, les
Traités généraux ou classiques (R. Owen, Fiower, H. Milne- Edwards...),
n’en font point mention.
Cependant, au cours d’un travail, actuellement à l’impression , sur les
vertèbres cervicales des Siréniens actuels, cette synostose nous est apparue
avec une grande fréquence chez les Lamantins du Sénégal. Elle se pré-
sente , en outre , à des degrés divers intéressants à préciser.
D’autre part, en remaniant la collection ostéologique du Muséum, con-
cernant les Siréniens, M. A.Wacquet, du Laboratoire d’Anatomie comparée,
a découvert une colonne vertébrale de Lamantin, sans numéro d’entrée et
sans indication d’origine, présentant un cas extrême de synostose que nous
n’avions pas encore eu l’occasion d’observer.
Il nous a donc paru utile de résumer ici les cas antérieurement étudiés
par nous , en y ajoutant le cas nouveau.
Dans la disposition la plus simple, les extrémités internes des neurapo-
pbyses de la troisième cervicale s’appliquent contre un prolongement
rugueux, médian, du bord caudal de l’apophyse épineuse de l’axis en s'y
soudant plus ou moins complètement (n° 1912-488).
Un stade plus avancé nous est révélé par la fusion des neurapophyses de
la vertèbre 3 au bord caudal des neurapophyses de l’axis, tandis que leur
extrémité dorsale est englobée par la neurépine de Taxis, massive et qua-
drangulaire. Cette fusion peut être plus accusée d’un côté que de l’autre.
A ce stade, correspond, le plus souvent, la fusion partielle des postzygapo-
physes de Taxis et des prézygapophyses de la troisième cervicale. Celle-ci
peut n’apparaître, en effet, qu’aux extrémités craniale et caudale ou encore
sur le bord interne des plateaux zygapophysaires (n° 1895-893).
Même lorsque l’assimilation des neurapophyses de la vertèbre 3 par
les neurapophyses et la neurépine de Taxis est totale, la synostose des
— 430
zygapophyses peut demeurer encore incomplète et asymétrique (n°* 1 900-
2^7; 1913-102).
Un stade plus avancé se caractérise, outre la fusion totale des neurapo-
physes et des zygapophyses des deux vertèbres en question, par une
amorce de la fusion des corps vertébraux. Ils s’unissent d’abord latérale-
ment, par le développement d’une apophyse émanant du corps de l’axis ,
vers l’extrémité interne du bord cranial de la parapophyse de la troisième
cervicale (n° 189/1-148). Dans d’autres cas, outre cette fusion latérale, qui
s’amplifie, on voit partir du bord ventral du corps de l’axis, de petites
Manalus senegalemis Desm. (n° 1928-218).
Cas de synostose totale entre le corps vertébral de l’axis
et celui de la troisième vertèbre cervicale.
épines osseuses qui se dirigent vers le bord cranial et ventral de la troi-
sième cervicale. Ces épines résultent nettement de l’ossification partielle
de ligaments, unissant entre elles les vertèbres (n° 1897-277).
Un exemplaire (n“ 1908-98) nous a révélé une phase assez particulière
du processus d’assimilation des neurapophyses de la troisième cervicale par
les neurapophyses et la neurépine de l’axis. Les premières, en effet, sont,
non pas accolées aux secondes, mais écrasées par elles. L’extrémité dorsale
des neurapophyses de la vertèbre 3 , revêt donc la forme d’une surface
aplatie qui correspond à une surface aplatie de la face ventrale de la neu-
répine , saillante , de l’axis.
Entre ces surfaces , véritables facettes articulaires , nous avons trouvé des
traces de cartilage.
Enfin , le cas extrême de synostose entre l’axis et la troisième cervicale
est celui que nous a offert la vertèbre communiquée par M. Wacquet
(n° 1928-218). Ici , les deux corps vertébraux sont complètement fusionnés
— 431 —
sans la moindre trace d’espace intervertébral. Entre les neurapophyses de
l’axis et celles de la troisième cervicale, on reconnaît à peine, sous la forme
d'un sillon fugace, la trace d’une indépendance perdue. La région des
zygapophyses est déformée par une synostose totale , dans laquelle il est
impossible de reconnaître les anciennes facettes articulaires. Les seules
parties indépendantes de la troisième cervicale sont la base des neurapo-
physes, les diapophyses et les parapopbyses unies par un élément latéral
qui réalise , des deux côtés , l’occlusion des trous transversaires. De plus ,
le bord dorsal des postzygapophyses , très saillantes caudalement de la troi-
sième cervicale, participe à la fusion, se trouvant réuni au bord caudal des
neurapophyses et de la neurépine englobante de l’axis , par un empâte-
ment osseux très net.
Ajoutons que nous avons constaté la synostose de l’axis et de la troi-
sième cervicale dans neuf cas sur onze exemplaires de Lamantins du
Sénégal examinés par nous et que certains de ces exemplaires (n° 1900-
267, par exemple), en sont, à ce point de vue, au même stade que *
Halitherium Schinzi Kaup, dont un squelette moulé figure aux Galeries
de Paléontologie du Muséum.
Muséum. — xxxiv.
28
— 432 —
C INITIE CONGÉNITALE
chez une Jeune Femelle de Pseudaxis de l’ Indo-Crin e ,
par MM A. Mouquet et E. Bourdelle.
On désigne sous le nom de Ganitie, chez les animaux comme chez
l’homme , une décoloration des poils ou des cheveux qui se caractérise en
définitive par un blanchissement plus ou moins marqué. Cette anomalie
qui altère singulièrement les caractères spécifiques de coloration du
pelage chez les animaux, est assez fréquente dans certaines espèces, en
particulier chez les Cervidés et, principalement chez les Daims et chez les
Rennes. Nous venons d’avoir l’occasion de l’observer chez un faon 9 de
Pseudaxis de l’Indo-Ghine ( Cervus pseudaxis Eydoux et Sonleyet), né à
la Ménagerie du Muséum, le là mars 1927.
Au moment de la naissance, l’animal se présentait complètement blanc,
très légèrement crème et, n’était l’absence de dépigmentation de l’iris et de
la choroïde, on aurait pu croire avoir affaire à un albinos. Mais, quelques
jours après la naissance, le pelage prenait une teinte vaguement grisâtre,
un peu plus foncée cependant dans les parties supérieures du corps et,
sur ce fond , on voyait apparaître à peines dessinées , les neigeures blanches
du tronc , ordinaires chez les Pseudaxis. Une bande dorsale noire s’accusait
d’autre part nettement sur toute la longueur du corps. Les choses sont
restées telles jusqu’à ce jour avec de légères variantes saisonnières. C’est
ainsi que le pelage de l’animal s’éclaircit sensiblement pendant la saison
d’été, les taches blanches devenant alors moins apparentes et qu’il devient
un peu plus sombre en hiver, prenant une teinte gris perle clair offrant à
certains moments une très légère tendance vers le roux. L’animal est à
1 heure actuelle âgé de 20 mois. S’il n’est pas encore adulte on peut cepen-
dant considérer qu’il a acquis sa robe définitive et que l’anomalie de colo-
ration est bien établie. Aucun changement ne s’est produit depuis la nais-
sance du côté du tractus uvéal , iris et choroïde, qui reste normalement
pigmenté.
11 est très important de noter que les ascendants , père et mère de ce
sujet, importés directement d’Indo-Chine à la Ménagerie par M. Delacour,
offrent, depuis que nous les connaissons des livrées qui nous paraissent
normales. Le pelage d’été est roux doré avec raie dorso-lombaire noire ,
taches blanches sur le thorax, région périnéale blanche. Le pelage d’hiver,
contrairement à une règle assez générale, est beaucoup plus sombre tirant
sur le chocolat, avec disparition partielle des neigeures. Aucune circon-
— 433 —
stance particulière notable n’est intervenue dans l’alimentation, ni dans les
conditions d’entretien ou d’hygiène des animaux depuis qu’ils appar-
tiennent à la Ménagerie. Ce couple n’avait d’autre part donné naissance
jusqu’à présent au Muséum, à aucun produit. La robe du faon dont nous
rapportons l’iiistoire apparaît donc bien comme une anomalie. S’agit-il là
d’une mutation ou d’une simple somation. Nous ne pouvons encore nous
prononcer sur ce point et l’avenir seul nous le dira. Nous avons voulu
cependant noter dès à présent chez les Cerfs pseudaxis et nous croyons
être les premiers à le faire pour ces animaux , une intéressante variation
du pelage par décoloration vers le blanc. Cette décoloration est de même
ordre que celle bien connue des Daims et des Rennes chez lesquels cette
particularité constitue même dans certains cas, un caractère racial assez
affirmé (Daims blancs, Rennes blancs). Cette décoloration s’oppose même
d’une façon très nette, chez les Daims, à une variation en sens inverse,
vers le noir ( Daims noirs) également bien connue.
La canitie ne doit en aucun cas être confondue avec l’albinisme , vers Jes
formes partielles ou totales duquel elle ne se présente même pas comme
une tendance, l’albinisme réclamant une dépigmentation vraie ou complète
d’un terqjoire plus ou moins étendu. Sans entrer dans des considérations
chimiques ou histo-chimiques sur la pigmentation des phanères des
Mammifères qui, quoique plus simple que celle des Oiseaux, constitue
encore, avec ses mélanines, un problème assez compliqué et d’ailleurs
imparfaitement élucidé , on peut envisager le problème de la décoloration
sous le simple aspect extérieur ou physique. La couleur du pelage chez les
animaux sauvages varie suivant les espèces en teintes plus ou moins uni-
formes ou mélangées, poil à poil, ou , sur le même poil, du noir ou brun
roux au blanc. Mais la gamme des teintes vers le blanc peut se faire en
deux sens opposés en partant du brun roux : i° d’une part par perte ou
disparition du noir dans une série de colorations de plus en plus claires
rouge, jaune rougeâtre, jaune ou fauve, puis blanches; 20 d’autre part par
perte ou disparition du roux en passant alors du noir au gris plus ou moins
foncé et au blanc. Le blanc peut être aussi le résultat d’évolutions pig-
mentaires nettement orientées dans des sens différents, et, ainsi qu’on en
a souvent la preuve dans les élevages , le mélanisme est parfois à la base
de l’albinisme. Dans le cas particulier qui nous occupe ici, la décoloration
vers le blanc s’est faite par disparition du roux, en passant par le noir et
le gris.
Nous nous proposons de suivre non seulement sur le sujet dont nous
parlons aujourd’hui, mais encore sur ses descendants et sur les descendants
de la même mère les variations de colorations qui pourraient se présenter.
La mort du père, survenue depuis quelques mois, compromet malheureu-
sement le programme d’expériences et d’observations que nous nous étions
tout d’abord tracé.
28.
434 —
A propos d’un Gorille
Gorilla gorilla rex pygmæorum Schwarz, tué par M. Babault ,
par M. P. Mathias.
Parmi les nombreuses peaux de Mammifères rapportées par Babault de
son dernier voyage en Afrique et données généreusement au Muséum se
trouve une peau de Gorille mâle qui offre un intérêt tout à fait particu-
lier. Son état de fraîcheur remarquable en fait le plus bel échantillon de
Gorille parvenu au Muséum d’Histoire naturelle.
Ce spécimen qui a été tué dans les montagnes à l’est de Katana, localité
située sur la rive orientale du lac Kivu, doit être rapportée à l'espèce
Gorilla gorilla rex pygmæorum Schwarz (1). Celle-ci a été décrite d’après
des peaux conservées au Musée du Congo belge à Tervueren et -qui pro-
viennent de Luofu , à l’ouest du lac Albert-Edouard.
Dans un travail paru il y a quelques mois (2), Schwarz , sans avoir vu
l’échantillon du Muséum de Paris, et uniquement d’après une communica-
tion qui lui a été faite par Coolidge , a cru pouvoir le rapporter vraisem-
blablement à cette nouvelle sous-espèce. Lors de son récent voyage à Paris,
Schwarz a pu constater, après avoir examiné la peau conservée dans les
collections du Muséum, que le Gorille de Babault appartient bien à l’es-
pèce précédemment citée. Il était toutefois imprudent de classer un animal
avant de l’avoir vu.
Grâce au crâne et aux principaux os du squelette que nous possédons
également, il nous est possible d’indiquer d’une façon à peu près complète
les caractères de cet animal.
La face et la poitrine sont nues. Il n’y a pas de moustaches mais
quelques poils courts et très clairsemés au-dessus de la lèvre supérieure-
Sur tout le dessus delà tête les poils sont noirs avec une base brune; assez
courts sur le front, ils atteignent jusqu’à 5,5 centimètres de long sur
l’arrière de la tête. Ceux qui descendent vers les joues présentent une base
grise. Sur la partie supérieure du. dos les poils sont bruns à la base et
annelés de gris, leur pointe étant grisâtre. Ils mesurent de 4,5 à 5 centi-
W Schwarz, Un Gorille nouveau de la forêt de l’Ituri. Revue Zoologique afri-
caine, vol. XIV, fasc. 3, 1927.
W Schwarz , Die Sammlung afrikanischer Affen in Congo Muséum , Revue de
Zoologie et de Botanique africaines, vol. XVI, fasc. 2, 1928.
— 435 —
mètres de long et diminuent rapidement de taille jusque vers le milieu du
dos. Au niveau des reins se trouve une large plage de poils gris argentés,
clairsemés et ras de 1, 5 à 1 centimètre de long seulement. Celte plage se
continue sur les côtés du ventre par des poils plus longs qui présentent
une pointe et une base blanchâtre avec la partie médiane noire. Sur le
milieu du ventre les poils sont noirs avec du blanc uniquement vers leur
base et atteignent là jusqu’à 7 centimètres de long. Sur le dos, au-dessous
de la tache argentée, les poils vont en augmentant de taille jusque vers la
partie inférieure du corps. Ils ont dans cette région une base et une pointe
blanchâtre, le reste du poil étant noir. Sur la partie externe des cuisses
les poils ont environ 9 centimètres de long; ils sont annelés de blanchâtre,
de roux et de noir avec une pointe blanche et une base blanchâtre très
étendue. Le blanc du poil est prépondérant bien que l’aspect extérieur de
la cuisse montre une coloration grisâtre foncée. Sur la jambe les poils ont
6 centimètres de long ; ils sont noirs , plus ou moins annelés de blanc ,
mais vers le pied ils deviennent progressivement noirs et n’ont plus que
3 centimètres de long. Sur le haut des bras , les poils ont 7 centimètres de
long; ils sont annelés de noir et de blanc; leur base est tantôt blanche,
tantôt noire. La quantité de blanc sur les poils des membres antérieurs va
en diminuant petit à petit jusqu’au niveau de la main où ils sont complè-
tement noirs. Sur les bras ils ont 1 1 centimètres de long et vers la main
seulement 4 à 5 centimètres.
En résumé, la fourrure de ce Gorille paraît entièrement noire sur les
membres antérieurs , les jambes et le ventre , noire avec un reflet brun sur
la tête, grise argentée au niveau des reins et grisâtre sur le dos et les
cuisses.
Les mains possèdent un pouce très court et des doigts nettement sépa-
rés les uns des autres , armés d’ongles très allongés de couleur noire.
Les pieds attirent tout de suite l’attention à cause de la disposition des
doigts. Le pouce est très développé et bien distinct, mais les autres doigts
semblent extérieurement plus ou moins soudés entre eux. Le deuxième et
le troisième sont entièrement confondus et se trouvent séparés seulement
au niveau de l’ongle. Le troisième et le quatrième ne deviennent libres
qu’à partir de la dernière phalange. Cependant les os des phalanges cor-
respondant aux différents doigts sont bien distincts. Schwarz ne parle pas
de cette coalescence des doigts des pieds chez les spécimens conservés à
Tervueren. Il serait intéressant de savoir si cette particularité se rencontre
aussi sur ces exemplaires. Dans tous les cas je ne l’ai pas observée chez
les autres Gorilles conservés dans les collections du Muséum.
Le Gorille rapporté par Babault est déjà de forte taille comme le
montrent le crâne et les os des membres et du bassin.
Le crâne présente une crête sagittale peu élevée qui a été ébréchée par
la balle qui a abattu l’animal. Les sutures des os du crâne ne sont pas
— 486 —
encore toutes entièrement ossifiées et les dents ne sont pas usées, ce qui
indique que l’animal est encore un jeune adulte. La face est très allongée.
Les principales dimensions du crâne sont : long, naso-alvéolaire 125 mm.;
long, baso-alvéolaire 221 mm.; long, naso-basilaire 182 mm.; diamètre
bizygomatique 180 mm.; long, de la série des molaires supérieures
73 mm.; long, de la série des molaires inférieures 86 mm.
La capacité de la cavité du crâne est de 52 0 centimètres cubes.
Les os du squelette présentent les dimensions suivantes exprimées en
centimètres :
Humérus, 44,8." Radius, 35. Cubitus, 37. Fémur, 38,5. Tibia, 3o.
Péroné, 26,3. Clavicule, 17. Longueur de l’omoplate, 3i. Largeur de
l’omoplate , 17.
Le bassin, particulièrement large, présente un diamètre bi-iliaque
maximum de 42,5. Le diamètre antéro-postérieur du bassin est de 19, le
diamètre transverse de i5. La hauteur de la symphyse pubienne est de
7’5"
C’est intentionnellement que je ne donne pas la longueur et la largeur
de la peau comme le font d’habitude les Mammalogistes. La taille des
peaux préparées varie avec le mode de conservation et de préparation
aussi les mesures prises sur de telles peaux ne sont pas comparables entre
elles et n’ont par conséquent aucune valeur.
Le Gorille rapporté par Babault est intéressant par son excellent état de
conservation et parce qu’il appartient à une sous-espèce qui n’existe, à
l’heure actuelle, qu’en un très petit nombre d’exemplaires dans les musées.
W Les chiffres donnés sont une moyenne entre les mesures prises sur les os
symétriques.
— 437 —
Notes sur quelques Especes rares d’Oiseaux
de l’Equateur.
par M. J. Berlioz.
La faune avienne du Nord de l’Équateur est, à l’heure actuelle, une
des mieux connues de toutes les contrées sud-américaines. Les documents
scientifiques qui en ont été rapportés ont donné lieu à 'de si nombreuses
publications, depuis les premiers travaux de Lesson et de Bourcier jusqu’à
l’excellent ouvrage d’ensemble de Chapman : « Bird-Life in Ecuador», 1 926,
qu’il ne nous semble pas opportun de donner une liste détaillée de la col-
lection d’Oiseaux de ce pays, pourtant très considérable, qui a été rappor-
tée au Muséum par M. le capitaine d’Espinay, et dont la partie concernant
les Trochilidés a d’ailleurs été déjà traitée ici même (Bull. Mus., 1924,
p. 171).
Toutefois ce n’est pas seulement par la grande quantité de spécimens
de choix que cette collection est venue enrichir le Muséum, mais aussi par
la présence de quelques espèces apparemment fort rares, qui, au milieu
des formes les plus caractéristiques et brillantes de cette faune, offrent un
intérêt tout particulier. Aussi c’est à elles plus spécialement que nous con-
sacrons cette note , que nous pensons ne pas être inutile , puisque quel-
ques-unes d’entre elles ne sont encore connues que par un très petit
nombre de spécimens appartenant à divers musées.
Veniliomis dignus (Sel. et Salv.) [ Picidés ] :
c? ad. — Baeza, Or., avril 1922;
cfad. — Paeto, Occ., mai 1922.
Ces deux spécimens, également adultes semble-t-il, ne sont pas abso-
lument identiques, ce qui est très normal, puisqu’ils représentent deux
éléments fauniques différents, l’un les Andes orientales, l’autre les Andes
occidentales, ces deux régions offrant, on le sait, souvent de notables
divergences raciales et même spécifiques. Géographiquement, le premier de
ces spécimens, dont la localité est topotypique, devrait correspondre à la
race V. d. Baezæ Chapman, tandis que le second correspondrait plutôt à
la race V. d. dignus, typique des Andes occidentales de Colombie (Antio-
quia). Mais les différences indiquées par Chapman quant à la couleur
jaune du dessous du corps et aux dessins des rectrices ne nous y appa-
raissent pas du tout nettement. Le spécimen de Baeza ne diffère guère de
— 438
celai de l’Ouest que par le dessous du corps plus uniformément rayé de
jaune et d’olivâtre : chez ce dernier en effet, la poitrine paraît plus sombre
par suite des bandes jaunes très étroites, tandis que le bas-ventre au con-
traire est d’un jaune presque uniforme, avec des traces de bandes olivâtres
sur les flancs et les sous-caudales; chez le spécimen de Baeza, les bandes
jaunes de la poitrine sont un peu plus larges et les bandes olivâtres par
contre restent distinctes, bien qu’affaiblies, sur toute la région abdo-
minale.
Ces légères différences ne sauraient, à notre avis, revêtir de caractère
taxonomique que dans le cas où elles restent constantes dans de longues
séries d’Oiseaux. Or cette espèce de Pic n’est encore connue qu’imparfaite-
ment, par un petit nombre de spécimens isolés; aussi n’accordons-nous
qu’une créance très relative aux différenciations raciales actuellement
reconnues. On sait, par l’exemple d’une espèce voisine, plus commune,. le
V. oleaginus, quelle variation peuvent atteindre ces Oiseaux.
Grallaria haplonota Parambæ Roths. [Formicariidés] :
d* ad. Huila, Occ. , Juillet 1922.
Cette race fort rare de Grallaire n’était encore connue que par le spé-
cimen-type du Musée de Tring et deux autres spécimens à New-York: elle
semble très étroitement localisée dans les Andes occidentales du Nord de
l’Equateur. Notre spécimen s’accorde entièrement avec la description et la
figure originales, sauf en ce qui concerne ses proportions un peu plus
faibles, et se différencie à première vue de G. h. haplonota, du Venezuela,
par la couleur rousse bien plus intense du dessous du corps, envahissant
jusqu’au blanc de la gorge, qui est moins nettement délimité, et par la
couleur brune, moins olivâtre, du dessus. — L’habitat discontinu de cette
espèce, qui n’est connue qu’en deux régions (Venezuela et N.-O. de l’Equa-
teur) séparées l’une de l’autre par une vaste zone où elle n’a jamais é!é
trouvée, est des plus remarquables.
Euscarthmus granadensis (Hartl.) [Tyrannidés] :
9 ad. — Baeza, Or. , janvier 1922.
Ce très beau spécimen est intéressant par sa localité, car l’espèce n’a
été signalée encore qu’une seule fois en Equateur, par Salvadori et Festa,
qui la mentionnent de Pun (Andes N.-E. ). C’est un Oiseau qui semble en
effet essentiellement propre aux Andes de la Colombie, d’où son habitat
paraît donc s’étendre jusqu’aux Andes orientales de l’Equateur. Notre spé-
cimen est tout à fait semblable à ceux de Colombie , dont le Muséum pos-
sède une petite série, qui nous a servi de terme de comparaison. Nous ne
connaissons que par sa description ÏE. pyrrhops, du Sud de l’Equateur,
qui paraît en être voisin, mais néanmoins différent.
Tyranniscus uropygialis (Lawr.) [Tyrannidés]:
d ad. — Ilambo, Occ. , mai 1922.
Bien que cette espèce ne soit pas à proprement parler une rareté dans
les collections classiques d'Oiseaux de l’Equateur, nous insistons ici sur la
constance de ses caractères de coloration — uropygium gris fauve pâle ,
contrastant avec la couleur du dos — qui en fait une des espèces les
mieux caractérisées parmi la masse des petits Tyrannidés, souvent si déli-
cats à identifier. Ses caractères morphologiques transitionnels entre les
Mecocerculus d’une part et les Tyranniscus d’autre part ont été bien indi-
qués par Chapman ( loc . cit.).
Oreotriccus plumbeiceps (Lawr.) [Tyrannidés] :
9 ad. — Chaco, Or., mars 1922.
Cet Oiseau, dont l’habitat s’étend du Pérou à la Colombie et au Vene-
zuela, n’est encore que très peu connu dans l’Equateur, où sa présence n’a
été signalée que deux fois jusqu’à présent, et uniquement dans les Andes
orientales d’ailleurs.
Cette carence dans les Collections est peut-être due, il est vrai, non
seulement â sa rareté, mais aussi à une certaine confusion régnant parmi
les petites espèces de Tyrannidés, dont beaucoup présentent entre elles de
si grandes analogies d’aspect et de coloration que les subtils caractères
morphologiques qui servent de base à leur séparation spécifique et même
générique peuvent passer aisément inaperçus dans un examen un peu
superficiel ou dans le cas de dépouilles défectueuses. De fait, l’Or, plum-
beiceps présente la plus grande similitude apparente avec un autre Tyran-
nidé beaucoup plus commun en Equateur, le Pogonotriccus ophthalmicus
Tacz. On le distingue néanmoins de ce dernier par les proportions un peu
plus faibles des ailes et de la queue, la couleur blanche mieux définie de
la gorge et des côtés de la tête, son bec plus court et surtout ses soies ric-
tales beaucoup moins développées, — caractère qui justifie sa séparation
générique et le fait ranger parfois au voisinage des Tyranniscus.
Une espèce équatorienne de ce dernier genre, le T. cinereiceps (Sel.),
qui est représentée dans la Collection d’Espinay par deux spécimens, l’un
de Gualea Occ. , l’autre de Baeza , Or. , présente d’ailleurs aussi un sys-
tème de coloration tout à fait analogue à celui des précédentes.
Lathria cryptolopha mindoensis Hellm. et Seil. [Cotingidés] :
d ad. — Paeto, Occ., mai 1922 ;
d ad. — Bio Blanco, Occ. , juin 1922.
Ces deux spécimens présentent à un haut degré les caractères typiques
décrits pour différencier cette race, encore très peu connue, puisque deux
exemplaires- seulement en avaient été déjà signalés , provenant de Mindo
(Andes occid. de l’Equateur). Ils ont été examinés par l’éminent spécia-
liste de la faune sud-américaine, le Dr Hellmayr, qui a conclu à leur iden-
tité absolue avec le spécimen-type. Leur caractère distinctif essentiel est la
couleur des plumes du milieu de la huppe, qui sont noirâtres, avec la
base blanche, alors qu’elles sont rousses chez la race typique de l’espèce,
particulière aux Andes orientales de l’Equateur et de la Colombie. Cet
oiseau rare semble jusqu’à maintenant étroitement confiné dans les Andes
nord-ouest de l’Equateur, dont il est évidemment la forme représentative
de l’espèce.
Attila brasiliensis Parambœ Hart. [Cotingidés] :
c? ad. — Ilambo, Occ., mai 1922;
d1 ad. — Mindo, Occ. , juillet 1922. •
Ces deux spécimens sont caractéristiques, semble-t-il, de la race andine-
occidentale (Equateur et Colombie) d’une espèce très largement distribuée
en Amérique du Sud. Us se font remarquer par l’absence absolue de teinte
rousse, le milieu de l’abdomen d’un blanc pur et la belle teinte jaune
citron répandue sur le gris-olivâtre de la gorge et des flancs et sur les sous-
caudales. Par contre, les bandes alaires, dont la description originale fait
mention, ne sont chez eux que faiblement indiquées. L'A. brasiliensis est
une espèce polymorphe et sujette probablement à un certain dichroïsme ,
caractéristique du genre , mais encore mal connu ; en tout cas la race des
Andes paraît bien differente de toutes les autres races voisines du Brésil, de
Guyane et de Panama, auxquelles nous avons pu la comparer.
Euchlornis jucunda (Sel.) [Cotingidés] :
1 cf, 2 9 ad. — Gualea, Occ., février 1922;
cf ad. — Ilambo, Occ., mai 1922;
C? ad. — Huila, Occ. , juillet 1922;
2 9 ad. — Mindo, Occ., juillet 1922.
Cette superbe espèce d’Oiseau n’est pas, à vrai dire, une rareté dans
les collections de l’Equateur, dont elle est au contraire une des formes les
plus caractéristiques, parmi les Cotingidés, de la faune andine occiden-
tale. Mais la petite série de spécimens précités nous permet de donner
quelques précisions intéressantes sur le plumage des deux sexes et les affi-
nités de l’espèce.
Il est malaisé en effet de comprendre l’opinion de Chapman (/oc. cit. ,
p. 55o), qui la considère comme étroitement apparentée à VE. formosa
(Hartl.), autre magnifique espèce propre au Venezuela et dont le Muséum
possède une série de 7 d* et 5 9, en parfait plumage. Sauf dans la nature
de la pigmentation, qui se retrouve d’ailleurs à peu près la même chez
toutes les espèces du genre, les E. jucunda et formosa présentent entre eux ,
chez les deux sexes également, des différences considérables : bec noirâtre
chez formosa, beaucoup plus fort et jaune (ou brun pâle 9) chez jucunda,
— 441
rémiges tertiaires pourvues d’une tache apicale blanche chez formosa, uni-
formes chez jucunda, 9 avec un plumage à ondulations ou lunules vertes
en dessous chez formosa, à striations longitudinales jaunes chez
jucunda, etc. Mêmes différences tout aussi nettes avec ri?, aureipectus (Lafr.),
sauf en ce qui concerne la couleur du bec : mais chez le jucunda, celui-ci
est toujours bien plus fort et la 9 a le haut de la gorge uniformément
gris verdâtre, les striations jaunes ne commençant que vers le bas de la
gorge, alors qu’elles sont particulièrement accentuées dès le menton chez
la 9 à' aureipectus.
LiE. jucunda nous semble au contraire présenter des affinités beaucoup
plus certaines avec VE. elegans (Tsch.) du Pérou, caractérisé également
par la tache pectorale jaune orange vif chez le mâle, et les différences exis-
tant entre les deux formes, entre autres la couleur de la tête, sont en
somme du même ordre que celles existant entre les E. Riejferi < l rnelano-
læma bien connus. Quant à l’occurrence de VE. jucunda dans les Andes
orientales de l’Equateur et le bassin du Napo , elle reste des plus problé-
matiques et nous pensons que les très rares signalements qui s’y rapportent
sont dus à une confusion d’espèces ou peut-être des erreurs de collecteurs
indigènes.
Cichlopsis Chubbi Ghapm. [Turdidés] :
d* imm. — Huila, Occ. , juillet 1922.
Voici encore un des Oiseaux les plus précieux de cette collection,
puisque l’espèce n’est connue actuellement que par les deux spécimens du
Musée de New-York, de la même origine que celui-ci (Mindo et Huila). U
se fait remarquer par sa couleur terne et uniforme et est représentatif,
dans les Andes nord-ouest de l’Equateur, d’un genre singulier et encore
peu connu de Turdidés sud-américains, apparenté aux rr Solitaires» ( Mya -
destes). Notre spécimen n’est malheureusement pas encore tout à fait adulte,
ainsi qu’en témoigne son plumage légèrement duveteux et les taches fauve
pâle apicales des couvertures alaires , si caractéristiques du plumage juvé-
nile des Turdidés; la queue est assez longue et arrondie, avec les rectrices
finement acuminées au sommet.
Cyclorhis nigrirostris atrirostris Sel. [Viréonidés] :
cf ad. — Ilambo, Occ. , mai 1922.
Cette race est aussi assez rare dans les collections et propre au groupe
montagneux du sud-ouest de la Colombie et du nord-ouest de l’Equateur, la
race typique de l’espèce habitant tout le reste de la Colombie et du nord
de l’Equateur. On les distingue aisément l’une de l’autre par la couleur
du bec, dont la mandibule inférieure présente toujours un large espace
pâle à la base chez la race typique, alors qu’il est uniformément noirâtre
chez V atrirostris , dont le bandeau frontal gris est aussi presque complète-
ment oblitéré.
— 442 —
Pachysylvia olivacea (Tsch.) [Viréonidés] :
9 ad. — Chaco, Or. , mars 1922.
Le groupe des Pachysylvia est encore assez obscurément étudié et l’es-
pèce à laquelle nous rapportons ce spécimen était jusqu’à ces dernières
années considérée comme propre au Pérou et inconnue en Equateur.
Chapman néanmoins, dans son ouvrage, en signale, avec quelque doute,,
deux spécimens, provenant, comme le nôtre, de l’Equateur oriental. Bien
qu’il soit assez difficile d’affirmer de façon absolue l’identité d’un Oiseau
appartenant à une espèce toujours assez rare dans les collections, et si
dépourvue de caractères distinctifs marqués, il ne nous semble guère dou-
teux que celui-ci reproduise très fidèlement les descriptions originales du
P. olivacea, quant à ses caractères morphologiques, sa coloration olivâtre
uniforme et la couleur rosée , pâle, des pattes. L’habitat de cette espèce
s’étend ainsi du Pérou central à l’Equateur oriental.
Buthraupis Edwardsi EU. [Tanagridés] ;
d*. — Vallée de Tumbaco, janvier 1922.
3 cf? — Huila, Occ. , juillet 1922.
Cette espèce, aux caractères distinctifs bien accusés et constants, est
localisée dans les Andes sud-ouest de Colombie et nord-ouest de l’Equateur
et figure encore assez rarement dans les collections. Les spécimens notés ici
ont tous été donnés comme <d; mais il y a lieu de douter un peu de cette
assertion, deux d’entre eux, l’un surtout, vraisemblablement 9, ou jeune
d1, présentant une teinte verte très accusée sur la gorge et le devant de la
tète et la tache jaune pectorale , caractéristique de l’espèce, moins déve-
loppée.
Nous ne pensons pas du tout nécessaire de maintenir pour cet Oiseau et
ses voisins le nom générique d eBangsia, proposé par Pénard (The Auk,
XXXVI, 1919, p. 539) et le morcellement du genre primitif Buthraupis,
avec ses huit espèces, nous paraît une complication à la fois arbitraire et
inutile. Si les Bangsia ont en effet proportionnellement le bec moins robuste
et la queue plus courte que les deux espèces typiques de Buthraupis , les
autres caractères distinctifs (proportions des rémiges, des rectrices, etc.)
sont encore plus inconsistants et la nature de la pigmentation, comme la
distribution des couleurs , sont en somme tout à fait de même nature que
chez les autres Buthraupis, — caractère pratiquement suffisant — et beau-
coup plus sûr — pour le groupement des différentes formes de ces Tana-
gridés, si voisines morphologiquement les unes des autres.
Sur un Cichlidé du Musée de Vienne
le Chromis humilis Steindâghner ,
par M. le Dr Jacques Pellegrin.
Le regretté Dr Steindachner a décrit, en 1866, sous le nom de Chromis
humilis (1), un Poisson de la famille des Gichlidés — on disait alors Chro-
midés — provenant d’Angola, sans désignation de localité. Celte espèce,
assez incomplètement décrite, a été placée par M. G. A. Boulenger, dans
le genre Tilapia <2) et moi-même j’ai suivi celte manière de voir (3).
Plus récemment, dans une révision des genres de la famille, M. Tate
Regan considère que cette espèce doit être probablement placée dans le
genre Haplochromis Hilgendorf (i).
Lors d’une mission en Europe centrale, en septembre-octobre 1928,
j’ai pu, grâce à l’obligeance du l)r Pietschmann et de M. M. Holly, revoir,
au Musée de Vienne, le type de Steindachner et je crois devoir en donner
une description un peu détaillée.
Tilapia humilis Steindachner.
La hauteur du corps est contenue 3 fois dans la longueur sans la cau-
dale, la longueur de la tête 2 fois 2/3. La tête est allongée, le profil droit.
Le diamètre de l’œil, égal à l’espace interorbitaire est compris k fois a/5
dans la longueur de la tête, 1 fois 1/2 dans la longueur du museau.
La bouche n’arrive pas jusqu’au bord antérieur de l’œil, l’extrémité du
maxillaire est visible. Les dents sont en 3 rangées à chaque mâchoire, les
externes assez fortes, bicuspides, au nombre de 46 en haut, les internes
petites, tricuspides. 11 existe 6 rangées d’ écailles sur la joue, leur hauteur
égalant le diamètre vertical oculaire. On compte 10 courtes branchiospines ,
en bas du premier arc. Les écailles sont cycloïdes; la ligne latérale supé-
rieure en perce 22 , l’inférieure i3. La dorsale comprend 1 5 épines, à peine
croissantes, la dernière contenue 3 fois 1/2 dans la longueur de la tête et
1 o rayons branchus. L’anale est formée de 3 épines , la dernière plus forte
O Verh. zool. bot. Ges. Wien, XVI, 1866, p. 763.
W Pr. Zool. Soc., 1899, p. ia4.
(3) Mém. Soc. Zool. France, XVI, 190 k, p. 3a a.
W Ann. Mag. Nat. Hist ., 9, X, 1922, p. 2 55.
— 444 —
et aussi longue que la dernière de la dorsale et 8 rayons branchus. La pec-
torale, très courte, fait les 3/5 de la longueur de la tête et finit sur la
même ligne que la ventrale qui n’atteint pas l’anus. La caudale est arron-
die, son premier tiers recouvert de petites écailles.
La teinte générale est olivâtre , plus foncée sur le dos. La dorsale et la
caudale sont tachetées de brunâtre.
D. XV 10; A. III 8; P. i4; V. I 5; Sq. 3 i/a|3a|ia.
Angola (î 866 ) : Musée de Vienne.
Longueur :g5-t-25=i20 millimètres.
La distinction entre les genres Tilapia et Haplochromis est basée, d’après
Tate Regan, surtout sur la disposition des surfaces articulaires des pha-
ryngiens supérieurs, caractère que je n’ai pu examiner sur l’unique exem-
plaire type. Toutefois, les écailles étant cycloïdes, la dentition des mâchoires
étant bien celle d'un Tilapia, je crois que Ton peut laisser l’espèce dans ce
genre, bien que le maxillaire soit visible, fait qui y est assez peu fréquent.
Le Tilapia Jallœ, décrit en 1896, par M. G. A. Boulenger (1), d’après
un spécimen de 75 millimètres du Musée de Turin et provenant du Haut-
Zambèze (district de Victoria Falls) paraît bien voisin du T. humilis Stein-
dachner. La seule différence d’un peu d’importance est que la caudale est
tronquée au lieu d’être arrondie. On peut se demander si cela est suffisant
pour établir une distinction spécifique.
(1) Boll. Mus. Torin. XI, 1896, p. 960.
— kk 5 —
Reptiles et Batraciens recueillis en Indo-Chine
par la Mission de MM. Delacour et Lowe,
par M. F. Angel.
«
Les matériaux herpélologiques rassemblés par la Mission Delacour et
Lowe, en 1926 et 1927, ont été remis au Muséum (l’Histoire naturelle
et au British Muséum de Londres. Une partie de la collection étudiée à
Londres, l’an dernier, fut partagée avec le Muséum de Paris; le reste de
la collection, dont la moitié des exemplaires a été adressée au British
Muséum, fait l’objet de la note présente. Dans celle série se trouve men-
tionnée l’espèce nouvelle de Grenouille ( Rana Delacouri Angel) qui a fait
l’objet d’une description dans un numéro précédent de ce Bulletin (1).
REPTILES.
Geckonidés.
Gecko verticillatus Laur. 7 ex. Bac-Kan, Tonkin.
Hemidactylus Karenorum Theob. 1 ex. Bac-Kan, Tonkin.
Agamidés.
Calotes Rouxii Dum. Bibr. 1 ex. Djiring, S. Annam.
La région dorsale porte , sur un fond jaunâtre clair, entre la nuque et
les membres postérieurs , cinq grandes taches brunes assez régulièrement
espacées. De certaines de ces taches descend une bande courte, étroite, qui
se sépare en deux tronçons descendant plus ou moins régulièrement sur les
côtés. La queue, les membres et les doigts montrent des bandes transver-
sales foncées dans lesquelles, le plus souvent, le centre de chaque écaille
reste clair. Une bande claire bordée de brun traverse le dessus de la tête
dans le milieu de la région sus-oculaire. La gorge, qui conserve des teintes
bleutées, porte des chevrons plus ou moins distincts dont la pointe est diri-
gée vers l’arrière. Les plus longues épines de la crête nuchale mesurent
1 fois 1/2 le diamètre du tympan.
W Bull, du Mus., 1928, p. 319.
— 446 —
Calotes versicolor Daud. 1 ex. d*. Langson, Tonkin.
Les joues sont très fortement gonflées au-dessous et en arrière du tym-
pan. On compte 42 écailles autour du milieu du corps. Le membre posté-
rieur, étendu en avant, atteint le bord postérieur de l’œil.
Calotes emma Gray. 3 ex. Bac-Kan, Tonkin.
Draco maculalus Gantor. 1 ex. cL Djiring, S. Annam.
Physignathus cocincinus Guv. 3 ex, Bac-Kan, Tonkin.
Le nombre des plaques gulaires agrandies, situées de chaque côté,
parallèlement aux labiales inférieures est respectivement de 10-1 1 , 11-11,
10-1 1.
Seineidés.
Mabuia mullifasciata Kuhl. 7 ex. Bac-Kan, Tonkin.
Les supranasales ne se touchent pas, en arrière delà rostrale, sur aucun
des exemplaires. Le nombre des labiales supérieures précédant la sous-
oculaire varie suivant les individus; on trouve les chiffres suivants : h- 4;
h-h ; h-h ; 3-3; 3-3; 4-3; 3-4; 3-4.
Boidés.
Python molurus L. 1 ex. Bac-Kan, Tonkin.
Colubrldés.
Zamenis Korros Schleg. 4 ex. Bac-Kan, Tonkin.
Coluber radiatus Schleg. 1 ex. Bac- Kan, Tonkin.
Longueur : 1 m. 60.
Simotes violaceus? Cantor. 1 ex. Bac-Kan, Tonkin.
V =190. An. div. S. Gaud. = 5o/2. Ec. = 17 r. T. 1 + 2.
Par sa possession de 17 rangs d’écailles, d’une simple temporale anté-
rieure et des quatrième et cinquième labiales supérieures bordant l’œil, cet
individu peut être rapporté h- S. violaceus. H en diffère, cependant, par
différents caractères d’écaillure et de coloration.
Tropidonotus subminiatus Schl. 1 ex. Bac-Kan , Tonkin.
Dipsadomorphus multimaculatus Boié. 1 ex. Bac-Kan , Tonkin.
Bungarus fasciatus Schn. 1 ex. en peau. Langson, Tonkin.
Callophis macclellandi Reinh. 1 ex. Bac-Kan, Tonkin.
— m —
BATRACIENS.
Ranidés.
Rana Delacouri Angel, a ex. Bac-Kan, Tonkin.
— limnocharis Wiegm. 8 ex. Bac-Kan, Tonkin.
Rana ( Hylorana ) graminea Blgr. 1 ex. c?1. Bac- Kan, Tonkin.
— tigrina forma typica Blgr. 1 ex. 9. Bac-Kan, Tonkin.
— japonica? BIg r. 1 ex., Bac-Kan, Tonkin.
Rana Dubois-Reymondi (1) Vogt. î ex. (S. Langson, Tonkin.
O Exemplaire étudié et déterminé par M. Parker, du British Muséum.
Muséum. -
ixxiv.
3 9
Vaccination contre le venin de Vipère et la rage expérimentale
PAR LES MÉLANGES VIRE S-VENIN AVEC VIRUS EN EXCES,
PUIS PAR LE VIRUS RABIQUE,
par Mrae M. Phisalix.
On sait, d’après les recherches de M. A. Calmette sur le venin de Cobra
et les nôtres sur le venin de Vipère, que les animaux vaccinés contre la
rage avec le virus rabique résistent aux venins de Cobra et de Vipère,
et que, inversement, ceux qui ont été vaccinés avec les venins résistent à
la rage expérimentale à virus fixe, inoculé dans les centres nerveux. En
d’autres termes, le virus rabique et les susdits venins contiennent chacun
un antigène rabique et un antigène venimeux, distincts l’un de l’autre,
comme nous l’avons antérieurement montré en ce qui concerne le venin de
Vipère.
Nous avons également signalé que le venin de Vipère, privé de son
pouvoir toxique par un chaullage approprié , tue ira vitro le virus rabique,
l’empêchant ainsi d’infecter les animaux qui le reçoivent, sans que les anti-
gènes du virus soient altérés. Le résultat de nos expériences montre en
outre que les antigènes du venin ne subissent aucune modification du fait
du mélange du venin avec le virus.
On peut donc prévoir que le mélange aloxique venin-virus, dans lequel
les deux sortes d’antigènes persistent , inoculé aux animaux , leur conférera
une immunité solide et durable, tant vis-à-vis du venin que vis-à-vis du
virus.
Expérience. — Un encéphale de lapin rabique (virus fixe) est émul-
sionné dans 45 centimètres cubes d’eau salée physiologique (ce qui cor-
respond à une émulsion à 20 p. 100 environ), que l’on passe sur toile fine.
Le venin de Vipère sec est dissous au millième dans l’eau salée physio-
logique ; cette solution est chauffée en pipettes au bain-marie à la tempé-
rature de 75 degrés pendant quinze minutes, ce qui en détruit la toxicité.
Le mélange des deux substances est fait dans les proportions de 45 centi-
mètres cubes d’émulsion rabique pour 3o centimètres cubes de solution
venimeuse (le virus s’y trouve en excès, car 1 centimètre cube de solu-
tion au millième de venin neutralise 1 centimètre cube d’émulsion centé-
simale de virus ; cependant , pas plus que le mélange virus-sérum , il n’est
infectant par la voie sous-cutanée.
— 449 —
Le contact des deux substances, venin, virus, est maintenu pendant
vingt-quatre heures à basse température, temps nécessaire et suffisant
pour assurer l’action rabicide du venin sur une certaine quantité de virus.
Deux lapins, A et B, pesant chacun 2.5oo grammes, reçoivent d’abord
le mélange sous la peau du flanc, d’après le rythme suivant :
I " inoculation lapin A. 1 o cc. ; lapin B, 5 cc.
2e — (4 jours après). — i5cc. ; — îocc.
3e — (îo jours après). — îocc. ; — îo cc. d’émulsion
décimale de virus fixe.
Cette émulsion, qui serait capable de rabiser des lapins neufs, est aussi
parfaitement tolérée que les deux premières.
Le lapin A a ainsi reçu en tout k grammes de virus et îo milligrammes
de venin; le lapin B n’a reçu que î gr. 8o de virus et 6 milligrammes de
venin.
Epreuve contre le venin. — Huit jours après l’inoculation de virus pur,
le lapin B qui a reçu de chaque substance les doses les moins fortes , reçoit
dans le péritoine 8 milligrammes de venin de Vipère, en solution au mil-
lième. Cette dose, capable de tuer rapidement un témoin de même poids,
ne produit qu’une abondante diurèse, effet bien connu du venin. 6 milli-
grammes de venin et i gr. 8 de virus ont donc suffi à conférer au lapin
une forte immunité vis-à-vis du venin.
T % f
Epreuve contre le virus. — Un mois après l’inoculation de virus pur, les
deux lapins sont éprouvés par l’inoculation d’une émulsion décimale de
virus fixe, le lapin A dans la chambre antérieure de l’œil, le lapin B sous
la dure-mère après trépanation. Tous deux résistent; ils ont l’immunité
antirabique.
Pour savoir si cette immunité est naturelle, ce qui, quoique possible,
est peu probable, les lapins sont éprouvés à nouveau, six mois après la
fin de la vaccination, et tous deux par inoculation sous la dure-mère, après
trépanation, de o cc. 25 d’émulsion décimale de virus fixe : le lapin A pré-
sente classiquement les premiers symptômes de rage au 8e jour et meurt
paralysé au 11e jour. Il n’avait donc pas l’immunité naturelle, et son
immunité acquise avait disparu.
Le lapin B, qui n’avait reçu que î gr. 8o de virus, mais 6 + 8 millig.
de venin, a résisté, et son immunité antivenimeuse est également intacte.
II semble bien, d’après ce résultat, que l’antigène rabique du venin se
montre au moins aussi actif, sinon plus, que l’antigène rabique du virus.
Nous fixerons d’ailleurs ultérieurement des immunités ainsi acquises;
mais nous pouvons dire toutefois qu’en ce qui concerne l’immunité anti-
rabique en particulier, elle dépasse déjà de quatre mois celle que nous
avions précédemment obtenue avec le venin seul inoculé dans les veines.
39-
Ainsi ie mélange de virus rabique et de venin de Vipère , avec virus en
excès, inoculé sous la peau du lapin, protège efficacement celui-ci, à la
fois contre la dose de venin qu’une forte Vipère serait capable d’inoculer
par sa morsure, et contre la rage expérimentale, inoculée par la voie la
plus sévère.
Cette méthode de vaccination polyvalente serait aisément applicable aux
animaux circulants, tels les chiens de chasse par exemple, exposés aux mor-
sures de leurs congénères enragés, ainsi qu’aux morsures de Vipère, aux-
quelles ils sont extrêmement sensibles, et qui les laisse souvent privés de
l’odorat quand , par hasard , ils guérissent spontanément.
Description d’une nouvelle espece de Rhyssemus
de Madagascar
[Col. Scarabæidæ, Aphodiini],
par M. G. Bénard.
Rhyssemus granulicollis nov. sp.
Insecte de forme allongée, parallèle à convexité bien marquée; d’un
noir profond, à sculptures brillantes avec les bords de l’épistome, la
région antérieure des angles du pronotum et les pattes rougeâtres. Surface
de la tête chargée d’une granulation très dense et assez régulière; le front
est orné de deux bourrelets arqués obliquement et la région antérieure de
1 ’épistome presque lisse, ce dernier largement écbancré en avant et à angles
obtusément arrondis.
Côtés et base du pronotum ciliés de soies testacées et légèrement clavi-
formes; angles antérieurs proéminents, angles postérieurs largement
arrondis; sculpLure très marquée : i° sur le bord antérieur une ligne
feutrée d’un jaune testacé; 20 une large bande garnie de granulations très
denses et brillantes atteignant de chaque côté la région des angles anté-
rieurs; 3° un intervalle étroit et à fond mat; U° une ligne de gros granules
régulièrement espacés ; 5° un intervalle de même nature que le précédent ;
6° un bourrelet étroit, déprimé au milieu; 70 un intervalle assez large
garni d’une ligne de gros granules régulièrement espacés; 8° un bourrelet
de même nature que le précédent; 90 un large espace, présentant trans-
versalement trois lignes de gros granules séparées au milieu par un inter-
valle très étroit et à fond mat. Toutes ces sculptures n’atteignent pas le
bord latéral du pronotum et, de chaque côté, se terminent en convergeant
vers une série de fines granulations.
Écusson en triangle allongé. Élytres convexes, à côtes très accentuées,
brillantes, minces et tranchantes, garnies de chaque côté et longitudina-
lement d’une ligne de fins granules régulièrement espacés. Stries larges ,
profondes et à fond mat. Épine humérale très courte, à peine visible. .
Losange métasternal brillant, garni dans sa partie antérieure de quelques
grosses verrucosités, présentant en son milieu une large dépression longi-
tudinale avec un sillon médian fin et profond.
Arceaux de l’abdomen larges, brillants et fortement crénelés à leur bord
antérieur.
Pattes d’un brun roux. Tibias antérieurs fortement tridentés, tibias
intermédiaires et postérieurs très carénés et présentant de fines épines.
Premier article des tarses antérieurs aussi long que les deux suivants
réunis. Premier article des tarses intermédiaires et postérieurs aussi long
que les trois suivants réunis.
Longueur, k millimètres.
Madagascar; Diégo-Suarez , Charles Alluaud 1893.
Par sa sculpture particulière, cet insecte ne ressemble à aucune des
espèces déjà décrites.
— 453
Espece nouvelle du genre Cardiaspis -Sa ünd ( Buprestidæ),
par André Théry,
Correspondant du Muséum.
Cardiaspis Babaulti nov. sp. longueur I9“m5; largeur 6mm 5. —
Forme semblable à celle de G. pisciformis Théry mais avec le pronotum
rétréci à la base. Couleur d’un rouge cuivreux teinté de verdâtre, passant
au rouge sur les bords postérieurs des élytres avec la suture d’un vert
bleu bordé de cuivreux verdâtre; dessous cuivreux verdâtre.
Cardiaspis Babaulti Théry. Cardiaspis pisciformis Théry.
Tête subglobulaire, finement ponctuée sur le vertex, le devant avec de
gros reliefs longitudinaux, lisses et brillants, rouges, réunis en haut par
un relief transversal ; épistome faiblement échancré ; labre bilobé et forte-
ment cilié; yeux médiocrement saillants (plus que chez G. pisciformis) e!
très rapprochés sur le vertex ; antennes manquantes.
Pronotum transversal, ayant sa plus grande largeur après le milieu,
largement et finement rebordé latéralement avec le bord formant gout-
tière, la carène marginale à peine raccourcie en avant, le bord antérieur
un peu saillant ait inilieu et rebordé par une très fine strie non interrompue
mais peu distincte au milieu; les angles postérieurs nettement obtus, la
base faiblement bisinuée, le disque grossièrement ponctué avec des reliefs
lisses anastomosés et de chaque côté, contre la base, à égale distance de
l’écusson et du bord, un petit relief triangulaire lisse; sur la ligne médiane
on remarque une fossette ovale partant de la base et atteignant presque
le bord antérieur et de chaque côté une petite fossette arrondie.
Ecusson grand, subco.'diforme, non sinué à son bord antérieur.
Elytres arrondis aux épaules , ayant leur plus grande largeur à hauteur
des calus huméraux où ils dépassent notablement celle du pronotum ,
atténués en ligne droite jusque vers le tiers postérieur, puis atténués
davantage de cet endroit au sommet, en ligne légèrement concave vers
l’apex, celui-ci armé de trois dents dont l’externe, très aiguë, est placée
plus haut que les deux autres, la dent médiane étant obtuse. Le disque
est parcouru par 10 stries ponctuées dont les points sont gros et con-
fluents : la première strie, courte, occupe seulement un cinquième de la
longueur de l’élytre à partir de la base, les sept suivantes sont nettes et
bien marquées, les externes sont peu distinctes sauf au sommet; les inter-
stices sont sérialement pointillés.
Prosternum ayant le bord antérieur faiblement trisinué, le sinus médian
situé entre deux faibles dents obtuses formant le prolongement du bour-
relet qui limite la saillie prosternale, celle-ci large, sillonnée dans son
pourtour, arrondie au sommet, très densément ponctuée au milieu et
recouverte d’une pubescence dressée en brosse ; le rebord marginal de la
saillie prosternale et les branches latérales du mésosternum lestacés.
Metasternum largement tronqué antérieurement et formant avec la base
du prosternum et le mésosternum uue gibbosité bien sensible; largement
sillonnée dans sa longueur et densément pubescent au milieu; premier
sternite abdominal sillonné , les sternites 2 , B et 4 avec un espace lisse
triangulaire à la base et à ponctuation aciculaire sur le restant de leur
surface, le dernier avec une carène longitudinale très nette, non tranchante
sauf vers l’extrémité, l'apex tronqué entre deux faibles dents épineuses.
Prolongements latéraux de l’abdomen bien découverts, dépassant en avant
le bord antérieur des hanches, et recouvrant partiellement les épimères
métathoraciques. Cuisses en massues, sauf les portérieures qui sont fusi-
formes, les tibias antérieurs fortement arqués , carénés à leur bord externe,
les intermédiaires peu arqués et arrondis, ainsi que les postérieurs qui
sont droits et densément ciliés sur leur tranche externe; les tarses
manquent sauf le premier article du tarse postérieur droit qui est assez
allongé.
Patrie : Surada, Ganjam district (Indes anglaises). Le type unique se
trouve dans la collection du Muséum national d’Histoire naturelle et pro-
vient des collections données à cet établissement par M. Guy Babault.
J’ai trouvé cet insecte au milieu d’une série d 'Evides elegans F. dont il
— 455
a tout à fait l’aspect et le système de coloration, il est très voisin de
C. pisciformis Théry auquel j’avais cru d’abord devoir le rattacher à titre
de variété ou de sous-espèce, ce point est assez difficile à trancher sur le vu
d’un seul exemplaire ci* que j’ai comparé au seul exemplaire de G. pisci-
formis que j’avais à ma disposition en faisant cette description et qui est
une 9.
Les caractères qui séparent les deux formes sont les suivants : coloration
multicolore chez Babaulti, d’un vert émeraude uniforme chez pisciformis ;
chez la première espèce le pronotum a sa plus grande largeur vers le
milieu et par conséquent est rétréci à la base* alors que chez la seconde
il a sa plus grande largeur à la base, ayant par suite les angles postérieurs
aigus; le bord antérieur du pronotum de Babaulti est saillant au milieu,
il est droit chez pisciformis et ce dernier a un écusson présentant exacte-
ment la forme d’un cœur y compris le petit sinus du bord antérieur qui
manque chez pisciformis ; les sinus de la base du pronotum sont plus pro-
fonds et dépassent le sommet de l’écusson chez piscifoimiis , chez cette
espèce le bord antérieur du prosternum est muni de deux tubercules
coniques beaucoup plus accentués, les branches latérales du mésosternum
et les bords de la saillie prosternale sont de couleur métallique comme le
j'este du dessous , les prolongements latéraux de l’abdomen sont à peine
visibles et les sternites abdominaux sont dépourvus de reliefs triangulaires
enfin le premier article des tarses postérieurs chez Babaulti est de moitié
plus long que chez pisciformis bien que l’exemplaire soit sensiblement
plus petit. Les autres différences , absence de pubescence en brosse sur la
saillie prosternale, ponctuation espacée sur celle-ci et forme des tibias,
sont simplement sexuelles.
Clytia Johnstoni Aider, Campanularia raridentata Alder
et Thaumantias inconspicua Forbes,
par M. Armand Billard.
Parmi les Hydroïdes récoltés dans l’exploration méthodique de la mer
du Nord, dont l’étude m’a été confiée par M. Gilson, puis par M. van
Straelen, directeurs du Musée royal d’Histoire naturelle de Belgique, le
Clytia Johnstoni Aider se trouve largement représenté. J’ai pu ainsi m’as-
surer que cette espèce présente une grande variabilité dans toutes ses
parties. Les colonies sont le plus souvent formées d’individus non ramifiés;
cependant on rencontre des colonies ramifiées, mais la ramification est
pauvre; généralement les annulations n’existent qu’à la base et au sommet
des hydranthophores, elles peuvent aussi se montrer sur toute leur
longueur, parfois dans ce cas les annellàtions de la partie moyenne sont
alors moins marquées; les dimensions des hydrothèques sont variables :
dans les colonies les plus fréquentes leur longueur varie de 390 p à 675 p
et leurlargeur atteint 25o-365 p, mais j’ai rencontré des formes à grandes
hydrothèques (1) (longueur 980-1080 p, largeur ^70-555 p) et ces colonies
à grandes hydrothèques possédaient non seulement des gonothèques an-
nelées, mais aussi des gonothèques lisses ou presque lisses. Les dents sont
mousses, mais on trouve des colonies où elles sont plus ou moins pointues (2);
enfin le nombre de ces dents est variable : pour les grandes hydrothèques
des colonies ramifiées il est de 5 à 16, pour les hydrothèques des
colonies les plus fréquentes il varie de 10 à 12 ; cependant, dans ces der-
nières colonies, on trouve des hydrothèques n’ayant que 6 à 7 dents; ces
hydrothèques sont par conséquent semblables à celles du Campanularia
raridentata Aider; de plus en disséquant sous la loupe les stolons de ces
colonies on arrive à isoler un même stolon portant à la fois des individus
avec des hydrothèques à 1 0-1 2 dents et des individus avec des hydrothèques
à 6-7 dents seulement. Dans ces conditions, je ne crois pas que l’espèce
Campanularia raridentata soit justifiée et puisse être maintenue; c’est une
W II s’agissait de colonies ramifiées.
(a) Le nombre de ces dents pointues est de 1 3-i h ; la longueur des hydrothèques
varie de 700 à gà5 p et leur largeur de ào5 à 555 p; tant par le nombre des
dents que par leurs dimensions , ces formes sont intermédiaires entre les formes
ordinaires et celles à grandes hydrothèques.
457 —
forme anormale moins développée ; c’est aussi une forme jeune , car on
trouve souvent des individus isolés de C. raridentata, et à mon avis il s’agit
du premier individu d’une colonie de C. Johnstoni.
Stechow(1) (191^, p. ia3) indique dans un tableau que le ïhaumantias
inconspicua Forbes possède des hydranthophores complètement annelés,
et se distingue par ce caractère du Campanularia raridentata Aider, dont
l’hydranthopbore est annelé seulement à ses deux extrémités; mais cette
distinction n’est pas justifiée, car on trouve dans une même colonie de
C. raridentata des hydranthophores complètement annelés et d’autres avec
la partie moyenne lisse.
Dans son texte Stechow(2) (1919, p. 59), indique des variations du
nombre des dents de Campanularia raridentata, qui conduisent au
C. Johnstoni et les dessins de la fig. Q parlent dans le même sens.
D’après les renseignements que m’a donnés M. E. T. Browne , l’espèce
de méduse appelée par Forbes Thaumantias inconspicua, n’est pas une
bonne espèce et tombe en synonymie avec Phialidium hœmisphœricum
Gronovius, méduse qui a pour générateur le Clylia Johnstoni. Dans ces
conditions le nom de Thaumantias inconspicua ne doit pas être conservé
pour désigner un Hydroïde et les formes qui ont été désignées sous ce
nom se confondent avec le Clytia Johnstoni forme raridentata.
M Stechow (E.), Zur Kenntnis neuer oder seltener Hydroidpolypen , meist
Gampanulariden aus Amerika und Norwegen ( Zool . Anz., Bd. XLV).
M Stecbow ( E. ) , Zur Kenntnis der Hydroidenfauna des Mi ttelmeeres , Amerikas
und anderer Gebiete (Zool. Jahrh. Syst., Bd. XLII).
Floraisons observées dans les serres do Muséum
PENDANT L ANNÉE 1 g$8
(. AUTRES QUE CELLES DÉJÀ SIGNALEES DANS LES LISTES PRÉCÉDENTES) B),
par M. D. Bois.
i° Monocotylédones.
*Æchmea cylindrata Lindm. [Guillaumin det. ].
Æ. Læsenera Hort. ex Gentil :î).
Aerides Houlletianum Reichb. f. , var. Regneri Hort.
Aloe Antandroy Perr. de la Bât.
A. x spinosissima Hort.
Anguloa Clowesii Lindl. — Colombie, province de Bolivar; région
dltuango et du Rio San Jorge ( Cla'es f. 167, n° B, 1928) [Guillaumin
det.].
* Anthurium crystallinum Linden et André, var. illustre Chantrier.
A. Harrisii G. Don(3).
A hybridum Hort. ( ochranthum X subsignaturn ) (4).
*Billbergia x Escaffrei Guillaum. hybr. nov.
Brachychilus Horsjieldii 0. G. Peters.
Calathea van den Hecki Regel (5).
Gatasetum poriferum Lindl. — Brésil, Etat de Rio, Itatiaya ( Mercier
f. 224, 1926) [Krânzlin det.].
C. Rhamphastor Krânzl. — Colombie : région de Rio San Jorge ( Claès
f. 167, 3928) [Krânzlin det.].
Cryptanthus Beuckeri E. Morr.
Voir les années précédentes du Bulletin du Muséum, à partir de 1920.
Les espèces précédées d’un astérisque se trouvent réunies plus loin [Plantes
nouvelles ou critiques des Serres du Muséum ) avec des indications autres que celles
de provenance et de collection.
W C’est la plante signalée en 1920 (Bull. Mus., p. 275) sous le nom
d’Æ. Lœseneri sans indication d’auteur (J. Gérôme).
W A déjà fleuri en 1924.
(4) A déjà fleuri en 1931.
(5) D’après Schumann (Pflanzenreich , IV, 48, p. 77), ce ne serait que la forme
de jeunesse du C. picturata (A. Guillaumin).
— 459 —
Dendrobium, aggregatum fioxb. — Indo-Chine , Annam : Lao-Bao
(Delacour f. 207, 192/1).
D. infundibulum Lindl. — Indo-Chine, Laos : Napé ( Delacour f. 177,
1928)^^ ^
Gasteria multipunctata Hort (a).
*G. X Worrinkæ Hort.
Haworthia margaritijera Haw. var. typica Berger.
*Lœlia lenebrosa Rolfe.
*Maranta bicolor Ker= M. amazonica Hort.
Marica cærulea Ker-Gawl.
Nidularium utriculosum Ule.
Palisota Schweinfurthii C. B. Clarke. Congo ( Bel f. 1 h , 1907) [ Guillau-
min, det.].
Phalænopsis x Ariadne Rolfe.
P x Britannia Guillaum.
Philodendron crassinervium Lindl.
Polystachia Waterlotii Guillaum. n. sp. Comores {Waterlot f. 17,
i924)(3).
Tillandsia Bradeana Mez et Tonduz. Costa- Rica ( Biolley ).
T. Lindeni Regel.
2° Dicotylédones»
Acacia microbothrya Benth.
Adenanthera pavonina L. Guinée française: Konakry [Millet-Horsin f. 68,
19a3)‘
B. x Bronze de Nancy Lemoine ( Olbia x Dregei )(4).
*B. Bunchii Hort.
*B. Rajah Ridl.
B. x Président Carnot Hort. ( Olbia x corattina).
B. x Gloire de Sceaux Thibaut et Kételeer ( socolrana x subpeltata)[b) .
B. imperialis Lem. var. smaragdina Lem. lorm. Otto Forster— B. x Otto
Forster Frœbel(6).
C1) La fleur, qui ne mesure que 5 centimètres de large, est blanc pur, avec
une petite tache rouge brique sur le labelle, ce qui la rapproche de la variété
Jamesianum Veitch (A. G.).
W Signalé sans description dans les Semina ami MCMXXII, p. 6, du Jardin
botanique de Palerme (A. G.).
(3) Voir plus haut, p. 359.
W A déjà fleuri en 1933.
A déjà fleuri en 1923.
(#) A déjà fleuri en 1923.
— 460 —
B. lantanœfolia A. DC. Colombie : territoire de Caqueta, cordillière de
Flori'ncia ( Claes f. 269, n° 3, 1925, f. 97, n° 3, 1926) [Guillaumin
det.] (1).
B. majungaensis Guillaum. n. sp. Madagascar ( Pcrrier de la Bâthie
£>59, 1921)^.
B. x weltoniensis Hort. Kew. ( Dregei x ?).
*Cereus argentinensis Britt. et Rose? Argentine ( Wagner in collection
Roland-Gosselin n° 2i5o, f. 260, 1925) [Guillaumin det.].
Codiæum variegatum Bl. var. Queen Victoria = G. X Queen Victoria
Nichols.
Coleus Bojeri Bak.
Crassula retrorsipilosa Bitt.
Dorslenia urceolota Schott.
Echinopsis Eyriesii Zucc.
Epiphyllum oxypetalum Haw.
*Eugenia atlopeuensis Gagnep.? Chine : Kouy-tchéou, Ouang-mou (Es-
quirol f. 100, 1922 ).
E. costata Cambess.
Gardénia konguensis Hiern.
Geissomeria nitida Nees.
Heliocereus amecamensis Britt. et Rose (3).
*Jacobinia magnijica Mottet.
Juanulloa grandiflora Dun (4).
Kalanchoe Daigremonliana R. Ham. Madagascar ( Perrier de la Bdthie
f. 2o3, 1925).
K. globulifera Perr. de la Bât. var. coccinea Perr. de la Bât. (5).
K. strumosa Dinter.
Mæsa Chisia D. Don.
M. rugosa C. B. Clarke.
*]Seomammillaria phymatothele Britt. et Rose?
Ophiocaulon gummifer Harv.
Oreopanax nymphœfolium Dcne. et Planch.
O. Sanderianum Hemsl.
Phyllocactus x Miss Evans Courant?
Voir plus haut, p. 281.
Voir plus haut, p. 281.
Ne paraît être qu’une variété à fleur blanche de VH. speciosus Britt. et
Rose (A. G.).
M La plante signalée en 1920 (Bull. Mus., p. 36o) comme J. grandiflora e st,
en réalité, un J. aurantiaca Otto et Dietr. (A. G.).
♦ t6) A déjà fleuri en 1927.
— 461 —
P. x Triomphe des Authieux Schlumberger (Heliocereus speciosus Britt. et
Rose X Phyllocactus hybride de Gourant).
Pilea muscosa L.
Pittosporum pauciflorum Hook. et Arn. [Guillaumin det. ](1).
Rhipsalis dissimilis Schum.
R. virgala Web.
Ruellia macrantha Mart.
Sterculia nobilis Sm.
Theophrasta fusca Dcne.
Vitex Strickeri Vatke.
3° A signaler parmi les plantes d’orangerie intéressantes à divers
titres :
Colletia cruciata Gill. et Hook.
Cupressus arizonica Greene.
Dasylirion glaucophy llum Hook.
Tigridia Pavonia Ker-Gawl. Colombie ( Claes f. i5 h, 1925) [Guillaumin
det.).
Urginea Mouretii Batt. et Trab.
d) Plante identique à celle signalée en 1926 (Bull. Mus., p. ko h) sous le nom
de P. brevicalyx Gagnep. (= P. pauciflorum Hook. et Arn. var. brevicalyx Oliv.)
provenant de la Morlola f. 11 3, 1928; a les sépales courts et obtus , les étamines
obtuses et le style aussi long que l’ovaire, comme chez le P. brevicalyx , mais
les fleurs sont en fascicules et les pédicelles 1 1 /a fois aussi longs que les fleurs ,
comme chez le P. pauciflorum (A. G. ).
W Avait déjà fleuri en 1921.
462 —
Plantes nouvelles ou critiques des Serres du Muséum.
par M. A. Guillaumin.
36. Æchmea cylindrala Lindmann ( Svenk . Akad. Handl., XXIV, n° 8,
p. 32 . t. VIII, fig. 28-35, 1891 et Gartenflora, XLV1I, p. 57, t. 1W7,
1898) — OE. hyacinthus Fritz Müller ( Gartenflora , XLVIII, p. 717, 1893),
nom omis dans V Index Icewensis et dans le Kew Bulletin , Add. ser. IV et
Appendix III : List of. . . the plants introduced in cultivation.
Donné par le Jardin botanique de Berlin en 1903, a déjà fleuri en
1921.
37. Anthurium crystallinum Linden et André var. illustre Chantrier.
Cette variété, non relevée dans le PJlanzenreich, IV, 23, est caractérisée,
comme le montre la figure de Chantrier ( Catalogue 1900, p. 4), par «une
belle panaebure [des feuilles] d’un blanc très pur et très brillant», toute-
fois cella-ci peut arriver à disparaître comme c’est le cas pour cette plante
qui a déjà fleuri en 1921.
38. Billbergia x Escaffrei Guillaumin hybr. nov.
Port du B. Saundersii, feuilles à face inférieure moins distinctement
zébrée que chez le B. rosea et nullement rouge, à épines marginales légè-
rement crocimes vers le sommet, scape robuste, dressé, densément fari-
neux, à bractées ovales-lancéolées , bractéoles triangulaires très aiguës,
fleurs courtement mais nettement pédicellées (2-3 mm.), sépales oblique-
ment mucronés au sommet, pétales violet indigo, ovaire nettement marqué
de sillons.
Obtenu en 1913, par Escaffre, jardinier permanent au Muséum, mort
au champ d'honneur, du croisement B. rosea X B. Saundersii.
Signalé seulement sous son symbole en 1920 (Bull. Mus., p. 670);
avait déjà été obtenu à Kônigsberg et distribué sous son symbole par ce
jardin en 1913.
39. GasleriaX Worrinkœ Doit. — Cet hybride accidentel, probable-
ment d’origine allemande, de parents inconnus, paraît très voisin de
l’hybride artificiel G. retatax G. verrucosa, obtenu à Kew et signalé par
Berger (PJlanzenreich, IV, 38, III, n, p. i42). A déjà fleuri en 1926.
40. Lælia tenebrosa Rolfe. =*= Bolfe ( Orch. Rev., I, p. i46, 1893) esti-
mait que cette plante, qu’il avait d’abord considérée comme un Lælia
grandis Lindl. var. tenebrosa Hort. ex Rolfe ( Lindenia , Vil , p. 7, t. 290,
1891 et Gard. Chron., 3’ sér., X, p, 126, 1891) est une espèce distincte
mais le nom n’est pas relevé dans X Index kewensis bien que figurant dans
le Kew Hand List, Orchids, ir“ édit., p. i3i (1896) et 2e édit., p. n3
(1904) et dans de nombreux passages de Y Orchid Revew.
41. Maranta amazonica Hort. — Ce nom figure depuis longtemps,
sans nom d’auteur, sans description et sans indication de provenance, sur
les Catalogues de Glianlrier, mais n’est relevé dans aucun ouvrage, pas
même dans la monographie de Schumann ( Pflanzenreich ,■ IV, 48 , 1902).
La plante ne me paraît pas différente de M. bicolor Ker.
42. Bégonia Bunchii Hort. — Signalé sans description par Haage et
Schmidt (Catalogue, iqi4, p. 211). Le Kew Bulletin, igi5, app. III,
p. 59, le rapproche de B. metallica var. crispa, mais la plante existant à
Paris, qui provient du Jardin hotannique de Copenhague (qui l’avait
acquis de la maison Haage et Schmidt elle-même), est plutôt voisine de
B. hydrocotylifolia. M. Chevalier, conservateur du Jardin botanique de
Liège, qui a obtenu du croisement B. manicata x B. hydrocotylifolia une
plante un peu plus robuste, ayant la même végétation, le même mode de
floraison, des fleurs à peu près identiques mais des hampes un peu plus
fournies, se demande [Bull. Soc. Hort. France, 5' sér., I, p. 358, 1928)
si le B. Bunchii ne serait pas un sport de B. hydrocotylifolia ou de B. x ery-
throphylla Berlin non Neumann (hydrocotylifolia x manicata).
Le B. Bunchii a été obtenu par Bunch, de Fredonia (U. S. A.).
43. B. Bajah Bidl. — La plante qui a fleuri dans les serres diffère de
la description de Ridley (Kew Bull., 1924, p. 327) par le pétiole, la face
supérieure de la feuille et les pédoncules glabres et le bord de la feuille peu
cilié.
L 'Index kewensis, on ne sait pourquoi, indique le B. Rajah Hort. ex
Gard. Chron., 3e ser., XVI, p. 2i3, fig. 3i, 1894, Kew Bull., 1895,
App. II, p. 34, comme un hybride artificiel différent de B. Rajah Bidley
alors que Ridley lui-même certifie que c’est la même plante introduite de
Trengganu au Jardin botanique de Singapoore où il fleurit en 1892, et
de là en Angleterre en 1894.
Le. B. décora Slapf (Gard. Chron., 3* sér., XII, p. 621, 1892 ; Gard, and
For., Y, p. 56 1 , 1892; Kew Bull., 1893, App. II. p. 29) non Moltet
(Dict. Hort. de Nicbolson, I, p. 33i, 1892-1893) qui a déjà fleuri en
1927 et qui est une espèce et non une forme horticole, quoi qu’en dise
YIndex kewensis, s’en distingue, même en l’absence de fleurs et de fruits,
par les feuilles plus allongées, régulièrement atténuées, garnies de pa-
Muskem. — xxxiv. 3 9
pilles coniques terminces^chacune par un poil , Veloutées rouge brun en
dessus et rouge plus vif en dessous avec des nervures jaunâtres.
44. Cereus argentinensis Britt. et Rose. — La forme de la tige corres-
pond bien à la description de Britton et Rose ( Cactaceæ , II, p. 11) et la
disposition des aiguillons est celle que montre leur figure 12 mais les exté-
térieurs ne sont qu’au nombre de 4-5, longs de 1 centimètre au plus,
tous inférieurs, et l’aiguillon central ne dépasse pas 3 centimètres ce qui
fait tout à fait penser au G. stenogonus Schum. (qui serait la même espèce
que C. argentinensis suivant Berger). Les fleurs ont un tube beaucoup
moins grêie que chez ces deux espèces et aussi robuste et plus long que
chez le C. peruvianus Mill. ; les pièces extérieures du périanthe sont ver-
dâtres comme chez le C. argentinensis.
45. Eugenia attopeuensis Gagnep? — D’après Léveillé (Fl. Kouylchéou,
p. 289), il semblerait que ce soit VE. acuminatissima Kurz, mais cette
espèce a des feuilles très différentes, par contre la plante d’Esquirol se
rapproche beaucoup de VE. attopeuensis Gagnep., du Laos, dont elle ne
diffère que par les rameaux rouges, les feuilles toujours opposées par 2,
les inflorescences plus courtes ( 2 cm. x 2 cm.) et le style plus long (2 mm.).
Le fruit est jaune, globuleux, de 5-6 millimètres de diamètre, à graine
unique, de 3,5-4 millimètres de diamètre, à commissure des colytédons
verticale.
46. Jacobinia magnijica Mottet. — Ce binôme est, d’ordinaire, attribué
à Bentham et Hooker bien que ces auteurs, en faisant rentrer le genre
Cyrtantera dans le genre Jacobinia , ne l’aient pas créé.
Lindau (in Engler et Prantl : PJlanzenfamilien, IV, 3 b, p. 35i, 1895)
se l’attribue et est suivi par l’ Index kewensis. En réalité, il a été publié
pour la première fois par Mottet ( Dict . Hort. de Nicholson, édit, franç. ,
III, p. 8, paru fin décembre 1894 ou début de janvier 1895) car la
livraison 126 des PJlanzenfamilien , imprimée en janvier 1895, n’a été dis-
tribuée qu’en décembre de la même année.
C’est à cette espèce qu’appartient la plante signalée à tort en 1924
(Bull. Mus., p. 520) sous le nom de J. Lindeni Nichols.
47. Neomammillaria phymatothele Britt. et Rose? — Cette plante corres-
pond exactement à la fig. 70 de Britton et Rose ( Cactaceæ , IV, p. 77) qui
ne paraît guère cadrer avec leur description (l. c., p. 76) car les tuber-
cules sont cylindriques un peu comprimés et les aiguillons extérieurs
manquent.
48. Hœmanthus albiflos Jacq. — Tous les auteurs sont d’accord pour
dire que le genre Clivia a, dans chaque loge de l’ovaire, 5 ou 6 ovules en
fascicule tandis que le genre Hœmanthus n’en a que 2 collatéraux ou 1 seul.
Toutes les fleurs d'H. albiflos que j’ai examinées avaient 3 ovules
insérés au même point du placenta dont 2 supérieurs collatéraux et 1 in-
férieur.
L’espèce a , par ailleurs , un bulbe ou plutôt une souche bulbeuse formée
uniquement de la base des feuilles comme chez les Clivia. Elle forme donc
le passage entre les deux genres et l’on peut se demander quel est le cri-
térium pour les distinguer.
Plantæ Letestuanæ novæ ou Plantes nouvelles
RÉCOLTÉES PAR M. Le TeSTU DE lÿOJ À lQlÿ
DANS LE MaYOMBE CONGOLAIS,
par M. François Pellegrin.
XVI^ï.
Convolvalaceæ.
Prevostea mayombensis F. Pellegrin sp. nov.
Frutex (v. scandens), 5—6 m. altus, ramis gracilibus , teretibus, pilisfer-
rugineis, adpressis vestilis. Petiolus subcylindricus , ferrugineus , cir. 8 mm.
longus. Lamina sub-eîliplica, obovata, apice attenuata breve acuminata , acuta,
basi rotundata , 1 1 cm. longa ,. à, 5 cm. lata, papyracea, supra glabra, subtus
rare pilis naviformibus vestita, nervis lateralibus 8-g, arcuatis, ascendcntibus,
venisque reticulatis.
Injlorescentiœ brevissime axillares. Flores pedicellati fasciculati v. subfasci-
culati. Bracteæ, bracteolœque auguste lanceolatœ, acutæ, pilosæ, 3—5 mm.
longæ. Pedunculi, pedicellique usque 1,5 cm. longi, pilosi. Calyx : sepala a
externa magna, lanceolato-elliptica , lata, apice ± acuta, basi cordata, 1,5
a cm. longa, i-i,5 cm. lata, accrescentia , utrinque villosa, interna acuta
deltoidea, angusta, 5 mm. longa, a mm. lata. Corolla 5 cm. longa, aa mm.
diam., extus ± villosa, campanulata, basi constricta, lubo î cm. longo;
lobis rotundatis, cir. 1 cm. longis. Filamenta glabra, a cm. longa; anthères
basifixæ, versatiles, ellipticœ, basi cordutæ, glabræ, k mm. longæ. Discus
pulvinatus , glaber. Ovarium glabrum, lanceolatum, apice attenuatum, bilocu-
lare, ovulis a in quoque loculo collateralibus , erectis; Stylus a ,5 cm. longus
usque ad medium bifidus; stigmata a, uniformia, papilosa. Fructus. . .
rr Arbuste de 5-6 mètres à grandes fleurs blanches.'»
Gabon, Mayombe bayaka : Doukaya Domitete, le 19 mai 191 k
(Le Teslu 17Û1).
Du groupe du Prevostea campanulata K. Schum par ses grandes fleurs,
Pour les premières parties, voir Bull. Muséum nat. de Paris, t. XXVI à
XXXIV, années 1920 à 1928.
»
— 467 —
cette espèce est voisine de P. Claessensi De Wild. dont elle se distingue
principalement par les inflorescences très courtes et les fleurs subfascicule'es
et non en longues grappes de 4 à i3 cm. parfois feuillées à l’extrémité.
Euphorhiaccæ (suite).
Cleistanthus itsoghensis F. Pellegr. sp. nov.
Arbor, ramis.gracilibus , glabris. Folia oblonga, lanceolata apice attenuala,
acuminata, acumine angusto, obtttso, cir. i ,5 cm. longo, basi attenuata cunei-
formis , acuta, g-io on longa, 4-5 cm. lata, subcoriacea, omnino glabra;
Costa subtus valida, nervis laleralibus utrinque 2-3 , ascendenlibus , arcuatis,
venisque laxe reticulatis. Petiolus glaber, transverse striatus, 6-8 mm. longus.
Infiorescentiœ masculœ axillares racemosæ , 3— à cm. longœ , dense ferru-
gineo-villosæ. Pedicelli villosi, basi articulati, 2-3 mm. longi. Sepala 6 , val-
vaia usque fere basi libéra, deltoidea, acuta, concava , ferrugineo-villosa , 5 mm.
longa, basi 2 mm. lata. Petala alternisepala, aborliva, glabra , subulata.
Discus carnosus, margine villosus. Stamina 6, introrsa, glabra ; fila ment um
subulalum, 2 mm. longum ; anthera ovato linearis, apice attenuala, basi sub-
cordata, cir. 2 mm. longa. Ovarii rudimentum dense, rufovillosum. Flores
feminei. . .
Arbre à fleurs jaunes.
Pays Itsogho : Egheko, le 3 1 octobre 1916 (Le Testu, 2170).
Voisine de Cleist. gabonensis Hulch. , cette espèce en diffère principale-
ment par les inflorescences allongées formées de fleurs pédicellées au lieu
de glomerules de fleurs subsessiles, par la forme des pétales, le nombre
des étamines,
Cleistanthus ngounyensis Pellegr. sp. nov.
Arbor ramis gracilibus , glabris, fine striatulis, lenticellatis. Folia lanceo-
lata, acuta, basi rotundala, subcoriacea, utrinque glabra, 12—1 7 cm. longa,
4 ,5-5,5 cm. lata, Costa supra depressa, subtus valida, nervis lateralibus
utrinque 6 , arcuatis, adscendentibus , venisque laxe reticulatis. Petiolus 5— 7 mm.
longus, glaber, transversc striatus. Jnjlorescentia breve villosa , axillans, fasci-
culato-spicata , j-10 cm. longa. Bracteœ caducæ triangulares ciliatæ. Pedi-
celli filij ornes , 6— 8 mm. longi, breviter viHosi. Sepala 5 , valvata, delloideo-
lanceolala, acuta, præter margine glabra, 5 mm. longa, 2 mm. lata. Petala 5
slylijormia , brévia, alternisepala. Discus hirsutus. Stamina 5 , glabra; co-
lumna stamnialis cir. 3 mm. longa ; antheræ ovatœ, basi cordatœ , 2 mm,
longœ. Ovarii rudimentum ± trifidum, 2 mm. longum, glabrum.
Arbre à fleurs verdâtres.
Pays Itsogho : Egheko, le 3i octobre 1916 (Le Testu n° 2169).
Par la forme de son inflorescence , cette nouvelle espèce se rapproche
de CL Mildbrædii Jablons. , mais les feuilles et les fleurs sont nettement
différentes; par son androcée elle se rapproche de Cl. Holtzii Pax., mais
les fleurs sont dioïques et non monoïques , les inflorescences sont dissem-
blables, les feuilles et la villosité différentes, le disque hirsute et non
— 469 _
Observations sur la biologie d'un Polypore, P. hispidus (Bull.) Fr.,
RECUEILLI AU MüSÉüM ,
par M. Paul Biers.
Par une belle journée de l’été dernier, plus exactement le 2 5 juillet 1 928,
j’ai vu sur un Sophora japonica L. , planté au Muséum dans le carré Che-
vreul , un Polypore qui s’étalait largement sur la tige , à environ 8 mètres
du sol. Ce champignon offrait cette particularité qu’il laissait exsuder
de fortes gouttes d’un liquide jaunâtre, laissant une plaque humide, bien
apparente, sur le terrain. Le suintement s’effectuait par d'assez gros ori
lices disséminés en divers points de la partie porée. Le point d’attache du
polypore sur l’arbre était assez restreint; quand le chapeau a été enlevé,
ce point a continué de suinter, mais le liquide qui sourdait de l’arbre était
clair.
Le Polypore, fraîchement cueilli, avait les caractéristiques suivantes :
dimensions o m. 20 x0 m. 3o, trois chapeaux superposés, consistance
spongieuse. Trame fibreuse, élastique, colorée. Le dessus du chapeau cou-
vert d’un revêtement plucheux, brun roux. Pores sulfurins; spores rondes ,
jaunes. Les orifices qui s’ouvraient çà et là dans l’hymenium avaient à peu
près 1 centimètre de diamètre.
Inutile de dire que le champignon livré à lui-même, c’est-à-dire laissé
sur la table du Laboratoire, n’a pas tardé à changer d’aspect : il s’est
réduit du tiers de son volume; et, dans sa forme autant que dans sa cou-
leur, il a tellement varié qu’il est, aujourd’hui, méconnaissable.
En examinant les autres Sophora du jardin, je me suis aperçu que la
plupart présentaient des chapeaux plus ou moins vieillis (1). J’ai fait choix
d’un échantillon sur un Sophora japonica L. de l’Ecole botanique. Ce cha-
peau recueilli le 26 octobre n’était le siège d’aucun écoulement. On remar-
quait cependant dans son hyménium les perforations que j’ai signalées et
qui servaient d’émonctoire dans le Polypore observé en juillet.
0) Je souligne la fréquence du P. hispidus sur cette essence. Je relève dans
mes notes la présence du P. hispidus sur un Sophora qui a été abattu dans
l’allée Buffon en 1919. Des Sophora, plantés en bordure dans la même allée,
ont montré le P.' hispidus / sur les hautes branches, pendant les années 1921
et 1922. On peut dire que presque tous les Sophora du Jardin des Plantes mani-
festent actuellementTa présence de ce parasite.]
— 470 —
L’examen macroscopique de ce nouveau spécimen montre bien que la
trame est formée de fibres en éventail , rayonnant à partir du point d’in-
sertion, interrompues par des zones sombres. Le dessus du chapeau brun
est couvert d’un revêtement feutré, fait de poils accolés, mais se dégageant
un peu sur les bords. La partie hyméniale est d’une belle teinte jaune
soufre, avec la marge brune. Les spores sont rondes, encerclées de jaune.
Les grands orifices méritent une mention spéciale; ils mesurent o m. oo5
de diamètre et ils s’enfoncent à peu près dans toute l’épaisseur de l’hyme-
nium. Ils paraissent formés par l’écartement des tubes sporifères, et la
plupart offrent dans leur intérieur une sorte de revêtement foncé, comme
un exsudât.
Les caractères spécifiques du Polypore répondent à la description du
Polyporus hispidus (Bulliard) Fries, que Patouillard place dans le genre
Xantiiochrous (1).
J’ai vainement cherché dans la bibliographie du Polyporus hispidus (Bull.)
Fr., relativement commun et depuis longtemps décrit et figuré, l’indication
des larges perforations que j’ai remarquées sur toute la portion hymé-
niale. Le silence qu’on a l’air d'affecter à leur sujet me paraît surprenant-
Les rares auteurs qui se sont avisés d’en parler, comme Battarra(2) les ont
pris pour des trous d’insectes. Est-ce sur la foi d’une opinion aussi
ancienne — que je me permets d’ailleurs de mettre en doute — qu’on a,
le plus souvent, omis de le s indiquer? En tout cas, je peux dire, d’après
l’observation que j’ai faite en juillet, que ces orifices ou mieux ces sortes
de canaux, ont un rôle physiologique puisqu’ils servent à l’écoulement du
liquide surabondant; et que si on les aperçoit encore sur les exemplaires
desséchés, il faut les considérer, non pas comme des perforations quelcon-
ques, provenant de causes étrangères, mais comme une particularité
même de leur structure.
Les Polypores, qui ont la curieuse propriété de larmoyer, se rencontrent
dans divers genres. Citons, entre autres, le Polyporus dryadeus Pcrsrque
Bulliard figure sous le nom de Bolelus pseudo-ignarius avec des goutte-
lettes sur la marge. Dans les Mycological Notes de C. Lloyd (1 9 1 o , n° 36 ,
p. 491) se trouve une bonne figure du P. dryadeus, d’après le Professeur
Smilh, où les larmes se montrent sur une large éleudue du champignon.
C. Lloyd ajoute qu’il a vu sur les résineux d’Amérique un Polyporus resi~
nosus qui exsudait l’eau de la plante-support.
N. Patouillard, à propos d’un Polypore récolté dans l’oasis de Laghouat
(1) N. Patodillard , Essai taxonomique sur les familles et les genres des Hymé-
nomycèles. (Lons-le-Saunier, 1900, p. îoo.)
Antonio Battarra, Fungorum agri ariminensis historia. (f avenir œ, ij55,
p. 68, tab. XXXI11 D.).
— 471 —
et dont il a fait une espèce affine du X. hispidus, le Xanthochrous plorans {1),
indique que ce Polypore laisse exsuder dans sa période de pleine végétation
de nombreuses gouttelettes d’un liquide incolore ou jaunâtre qui dépose
sur la marge du chapeau une incrustation blanchâtre ou jaune.
Patouillard donne, sur les conditions de l’écoulement, les indications que
lui a fournies le capitaine Sem, collecteur de ce singulier champignon.
11 dit notamment : rr Cette émission de liquide ne se produit que par un
temps clair, généralement à partir de 1 o heures du matin ; elle cesse pen-
dant la nuit et n’a jamais lieu par temps couvert ou en temps de pluie."
Peut-être y a-t-il là l’explication du phénomène particulier dont j’ai été
témoin en présence du P. hispidus en juillet dernier1/ Ce mois de juillet 1928
ayant été excessivement chaud et sec, des conditions climatériques excep-
tionnelles ont pu favoriser, cette année, l’écoulement du P. hispidus; et
c’est ce qui m’a permis, sans doute, de surprendre, sur le fait, une action
biologique qui avait été jusqu’ici masquée ou qui était passée ordinaire-
ment inaperçue.
(1) N. Patouillard, Champignons algéro-tunisiens nouveaux ou peu connus.
Bull. Soc. mycol. Fr., XX, 190/1, p. 5a-53.)
LISTE
DES ASSOCIÉS ET CORRESPONDANTS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
NOMMÉS EN 1928.
ASSOCIÉS.
M. Carié (P.)
3i mai 1928.
CORRESPONDANTS.
MM. Arnaült (Dr)
Berton (Dr)
Blondel (F.)
Bourret (R.)
Bruneau de Laborie
Coom'an (A. de)
Fénis de Lacombe (de)
Grandjean
Henry (Ch.)
Pàllary (P.)
PoiLANE (E.)
Seyrig (À.)
Thomas (J.)
i5 novembre 1928.
i5 novembre 1928.
3i mai 1928.
18 octobre 1928.
3i mai 1928.
i5 décembre 1927.
21 juin 1928.
19 avril 1928.
t5 décembre 1997.
21 juin 1928.
19 avril 1928.
i5 décembre 1927.
21 juin 1928.
CORRESPONDANT DÉCÉDÉ EN 1927.
M. Pmm> (C.-J.)
29 décembre 1927,
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
'
CONFÉRENCES POPULAIRES DU DIMANCHE
FAITES À 15 HEURES
DANS
LE GRAND AMPHITHÉÂTRE DU MUSÉUM.
ANNÉE 1928.
i o février. Les caractéristiques de la faune Malgache. — L’orga-
nisation de la protection de la nature dans la
Grande Ile M. G. Petit.
h mars. . . A travers l’Extrême-Orient. . . M. À. Lacroix.
il mars. . Impressions d’Argentine et du Paraguay M. P. Rivet.
18 mars.. A travers le Grand-Atlas : de Taroudant à Marakech
(avec projections en noir et en couleurs) . M. F. Le Cerf,
— lx% -
' ■ 1 " ■■
LISTE ALPHABÉTIQUE
DES AUTEURS ET DES PERSONNES CITÉS
DANS CE VOLUME.
Pages.
Abrard. (R.) Dons d’ouvrages 337, 4o2
— Les Nummuiites operculiformes , stades primitifs et de dégénérescence. 1 83
— Position stratigraphique du sable inférieur de Thionville-sur-Obton. . 23 1
— Les Foraminifères dans le Bartonien du bassin de Paris. . . 2 33
— L’évolution de la spire et des loges dans le rameau Nummuiites bol-
censis-Murchisoni—irregularis-distans-millecaput 2 9 5
Alànson Bryan. Mission pour Pile de Bapa. 2
Allorgë (P.). Mission pour l’Espagne et le Portugal. 235
André (M.). Don d’ouvrages 4o3
— Anomalie dè la crête métopique observée chez un Acarien du genre
Belaustium [Fig.] - 97
— Noté sur le genre Thrombicula Berlese, 1905 208
— Un Thrombidion nouveau des euvirons de Monaco [Figs.] 269
Anger (F.). Mission Guy Bibault (1926-1927) : Lézards de l’Est Africain. 2/16
— Sur une nouvelle espèce de Grenouille du Tonkin appartenant au
genre Rana ;... 3 19
— : Bepliles et Batraciens recueillis en Indo-Chine par la mission de
MM. Delacour et Lowe 445
Anthony (B.). Don d’ouvrage 122
— Discussion sur l’interprétation de la série dentaire inférieure du Stehli-
nius uintahensis Matth. [ Figs.] 4 1 6
Afert (Dr E.) et Dehaot (Dr E.-G.) Etude sur le sacrum de la Vénus
Hottentote et sur les différents modes d’occlusion de l’hiatus du
5e arc neural sacré dans l’espèce humaine [Figs.] 4 1 1
Arnaolt (Dr). Mission pour le Sud algérien 121
— Nomination de Correspondant du Miiséum 4oi, 472
Auffray, Brigadier des Galeries. Admission à la retraite 399
Babadlt (Guy). Mission pour l’Afrique centrale i85
Badaire, Gardien de Galerie. Admission à la retraite - . 121
Basse (M11® E.). Nomination de Boursier de Doctorat 2
Basse (M11* E.). Sur quelques fossiles des terrains secondaires de l’Ambongo
(N.-O. de Madagascar) [Figs.]
Becquerel (J.). Mission pour Leyde (Hollande)
Bénard (G.). Description d’une nouvelle espèce de Rhyssemus de Mada-
gascar [Col. Scarabœidœ , Aphodiini ]
Benoist (R.). Mission pour le Maroc.
— Descriptions d’espèces nouvelles d’Hyménoptères mellifères du genre
Heriades
Berland (L.). Les Sphegidæ (Hyménoptères) du Muséum National de Paris
(5e Note )
Berlioz (J.). Étude d’une Collection d’Oiseaux de l’Équateur donnée au
Muséum par M. Clayery. (Fin.). .
— - Notes de synonymie ornithologique :
i° Sur un Oiseau du genre Œnanthe (Turdidés)
a0 Sur les races de Trochalopterum affine (Blyth) [Passereaux-
Timeliidés] • • •
— Captures d’Oiseaux bagués
— Note sur quelques espèces rares d’Oiseaux de l’Équateur
Berton (Dr). Nomination de Correspondant du Muséum 4oi,
Biers (P.). Observations sur la biologie d’un Polypore (P. hispidus Bull.)
recueilli au Muséum
Billard (A.). Clytia Johmtoni (Aider), Campanularia raridentata Aider et
et Thaumantias inconspicua Forbes
Blaringham (L.). Mission pour le Japon »
Blondel (F.). Nomination de Correspondant du Muséum Boi,
Bois (D.) Présentation d’ouvrage
— Sur deux plantes alimentaires peu connues de Madagascar
— Floraisons observées dans les serres du Muséum pendant l’année 1928.
Bouleau. Nomination de Brigadier des Galeries
Bourbon (Prince Sixte de). Mission sur le parcours Alger au Tchad par le
Hoggar et l’Air
Bourdelle (E.). Présentation d’ouvrages
— et Mathias (P.). Remarques sur quelques espèces de Singes du genre
Cebus Erxl
— et Mathias (P.). A propos d’une espèce de Singe du genre Cebus
Erxl. (Cebus capucinus E. Geoffroy)
— et Mathias. (P.). A propos de quelques espèces de Cercopithèques
du groupe des Mones et, en particulier, de Cercopithecus Erxlebeni,
Grayi et Pogonias .'
— et Mouquet (A.). Canitie congénitale chez une jeune femelle de Pseu-
daxis de l’Indo-Chine.
3i6
185
lx 5i
a35
33a
329
71
140
141
3i t
437
472
469
456
4oo
472
186
357
458
399
400
186
5a
188
3o6
43a
— 477 —
Bourgoin (A.). Description d’un Gétonide nouveau provenant du Congo
français et appartenant aux Collections du Muséum 99
Boorret (B.). Nomination de Correspondant du Muséum Aol, A72
Bouvier (E.-L.). Nomination d’ Assesseur du Directeur 1
— Délégation au Congrès international d’Entomologie d’Ithaca (Etats-
Unis) 3 00
BoY(Mme). Nomination d’Aide technique titulaire 3gg
Bridel (M.). Nomination de Secrétaire de l’Assemblée des Professeurs.. . t
Bruneau de Laborie. Mission pour la Mauritanie 2 36
— Nomination de Correspondant du Muséum 3oi, A72
Burlot. Nomination de Gardien de Galerie titulaire.. Aoo
Burthb d’Annelet. Mission pour l’Afrique Equatoriale et Occidentale fran-
çaise Aoo
Camus ( Mile A. ). Sur la rachéole et le pédicelle des épillets dans le genre
Hordeum n3
— Sur quelques Graminées de Nouvelle-Calédonie 181
— et Hickel (R.). Pasania nouveaux d’Indo-Chine 363
Carié (P.). Nomination d’Associé du Muséum % 3oo, A72
Chabanaud (P.). Don d’ouvrages Ao3
— Mission pour Londres et la Hollande 2
— Compte rendu de voyages scientifiques . . 5i
— Comptes rendus démissions scientifiques A08
Chabrier (M11*), Commis à la Bibliothèque. Mise en congé Aoo
Champeaux. Nomination de Gardien de Galerie 121
Chevalier (Aug.). Mission pour l’Etat de Sao Paulo (Brésil) 3oo
Choux (P.). Les Asclépiadacées récoltées à Madagascar par M. Decary en
1926 367
Clément Marot (A.). Mission pour les Balkans 2
Clerget (L.). Nomination d’Officier de l’Instruction publique 3
Cooman (A. de). Nomination de Correspondant du Muséum 2, A72
Corroy (G.). Don d’ouvrage . . A02
Costantin (J.). Don d’ouvrage 122
Danguy (P.), Sous-Directeur de Laboratoire. Admission à la retraite. ... 299
— Contribution à l’étude des Monimiacées de Madagascar 278
Dantan (J.-L.) et Gravier (Ch.). Sur un monstre dicéphale de bourgeon
sexué du type Chætosyllis [Figs.] 87
— klS —
Dantan (J.-L.) et Gravier (Ch.). Sur une nouvelle forme hétéronéréi-
dienne mâle de la Méditerranée ( Nereis s. st. icosiensis n. sp.) [Figs] . i54
Deuaut (D1 E.-G.). Manifestation de la diapophyse sur une première ver-
tèbre lombaire de Soudanais. Considérations sur les apophyses
transverses des lombes [Figs] a38
— Observation sur la morphologie vertébrale d’un Soudanais : migration
hétérospondyle des métapophyses sacrées [Figs.] 4i3
— et Ai'ert (Dr E.). Etude sur le sacrum de la Vénus Hottentote et sur
les différents modes d’occlusion de l’hiatus du 5“ arc neural sacré
dans l’espèce humaine [Figs.] hn
Delacour (J.). Chargé de la Direction d’une mission scientifique Franco-i
Anglo-Américaine à Madagascar âoi
Demoossy (E.), Sous-Directeur de Laboratoire. Admission à la retraite.. . hoo
Déprimoz. Mission pour l’Afrique centrale. i85
Derôme, Jardinier permanent. Décès 3oo
Devove. Nomination d’Aide technique titulaire . 399
Dollfds (R.-Ph.). Mission pour l’Égypte et la mer Rouge a
— Un hôte nouveau pour Sarcotaces verrucosus Olsson, 1873 ( Copepoda
paras.) [Figs] 3âi
Ducret. Nomination d’ Adjudant des Gardes militaires 399
Dumont (C.). Mission pour le djebel Bou-IIedma (Tunisie) a36
Durand-Dassier. Mission pour le Gabon hoo
Fauvel (P.). Annélides Polychètes nouvelles de l’Inde. [Figs] 90, 169
Fayoux, Garçon de Laboratoire. Admission à la retraite 3oo
Pénis de Lacombe (de). Nomination de Correspondant du Muséum.. 3oa, /17a
• Fosse (R.). Nomination de Professeur de la Chaire de Chimie orga-
nique 1
Frémy (P.). Myxophycées récoltées aux îles Chausey au cours de l’excur-
sion du Laboratoire maritime de Saint-Servan du a 5 août 1926
[Figs.] 38i
Friant (M1,e). Nomination de Boursier de Doctorat . a
Garraud. Nomination de Sous-Brigadier des Galeries 4oo
Gérard. Nomination de Garçon de Laboratoire a35
Gérôme (J.). Nomination de Chevalier de la Légion d’Honneur hoo
Gràndidier (G.). Description de deux nouveaux Mammifères Insectivores
de Madagascar [Figs]... . 63
Grandjean. Nomination de Correspondant du Muséum.. . a36, /17a
Gravier (Ch.). Sur un Crustacé Stomatopode rare, le Gonodactylus Guerinii
White [Figs] 337
/
— 479 —
Giuvieu (Gh.) et Dantan (J.-L.). Sur un monstre dicéphale de bourgeon
sexué du type Chætosyllis [Figs] 87
— et Dantan (J.-L.). Sur une nouvelle forme hétéronéréidienne mâle de
la Méditerranée ( Nereis s. str. icosiensis n. sp.) [Figs] 1 54
Gruvel (A.). Don d’ouvrage . 186
— Mission pour la Syrie 3oo
Güdefin. Nomination de Gardien de Galerie titulaire ioo
Guignard, Assistant. Admission à la retraite 3oo
Guileaumin (A.). Plantes nouvelles ou critiques des serres du Muséum
281, 35g, A62
Henry (Ch.). Nomination de Correspondant du Muséum 9, 672
Hickel (R.) et Camus (Mlle A.). Pasania nouveaux d’Indo-Chine ........ 363
^ *
Imbert (A.). Mission ponr les Indes Anglaises et Néerlandaises Aoo
Joubin (L.). Note sur un Coralliaire du genre Desmophyttum [Figs] 212
Jourdain. Nomination de Gardien de Galerie . i . . » h 00
Lacoste (J.). Mission pour le Maroc 121
— Nomination de Préparateur à l’École des Hautes-Etudes (Laboratoire
Colonial) . 299
— Remarques stratigraphiques et paléontologiques sur l’horizon supé-
rieur du minerai de fer lorrain 119
Lacroix (A.). Conférence : A travers l’Extrême-Orient.. A 78
Lamy (Ed.). Dons d’ouvrages 3 , 3o2
— Les Huîtres de la République Argentine .... 101
— Les Peignes de la mer Rouge (d’après les matériaux recueillis par le
Dr Jousseaume) 166, 219
— Les Solénidés de la mer Rouge (d’après les matériaux recueillis par le
Dr Jousseaume) 221
— Sur une coquille de la mer Rouge : Prasina borbonica Deshayes
[Figs] '. , 272
— Les Pîiinidés de la mer Rouge (d’après les matériaux recueillis par le
D' Jousseaume). i ...... . 352
Lebeurre. Nomination d’Agent comptable du Muséum 899
Là Cerf (Fd.). Mission pour la région de Taza (Maroc) a35
- — Conférence : À travers le Grand-Atlas : de Taroudant à Marakech. . . . A73
Lecomte (H.). C.-J. Pitard, Correspondant du Muséum ia5
— Deux Sapotacées nouvelles de Madagascar et d’Afrique.. , . ....... . 355
Muséum, — xxxiy. 3i
Lefèvre. Mission pour le Congo et le Gabon a
Lemoine (P.). Les puits artésiens de la région de Creil a84
Le Villain. Nomination de Boursier de Doctorat a
Lo u bière (A.). Nomination de Sous-Directeur du Laboratoire d’Organo-
graphie végétale 399
Lover (M.). Mission pour le Sud-Algérien i85
Magard (P.). Mission pour l’Afrique occidentale française a
— Mission pour le Congo et la Côte d’ivoire 4oo
Maire (R.)* Conférence sur sa mission botanique dans le Sahara et le
Hoggar 4oa
Mangin (L.). Présentation d’ouvrage 186
— Sur quelques pêches planctoniques des mers de Chine et du Japon
[Figs] 371
Mathias (P.). A propos d’un Gorille, Gorilla gorïlla rex pygmœorum, tué
par M. Babault. 43 4
— et Boordelle (E.). Remarques sur quelques espèces de Singes du
genre Cebus Erxl 5 a
— et Bourdelle (E.). A propos d’une espèce de Singe du genre Cebus
Erxl. ( Cebus capucinus E. Geoffroy) 188
— et Boordelle (E.). A propos de quelques espèces de Cercopithèques
du groupe des Mones et, en particulier, de Cercopithecus Erxlebeni,
Grayi et Pogonias 3o6
Mazüir (L.). Nomination de Sous-Directeur du Jardin d’Expériences . ... iai
Monod (Th.). Additions à ma liste des Décapodes marins du Cameroun.. . a5a
Mo 0 qu et (A.) et Boordelle (K.). Canitie congénitale chez une jeune
femelle de Pseudaxis de l’Indo-Chine 43a
Neüville (H.). Sur la dentition des Cétacés du genre Sténo [Figs] 57
— Remarques sur le Sténo Gastaldii Brandt et sur l’évolution de la den-
tition des Cétodontes i35
— Remarques sur les annexes branchiales des Delphinidés [Figs]... 4aa
*
Pallarv (P.). Nomination de Correspondant du Muséum 3oi , 47a
— Description de quatre Scorpions nouveaux de la Berbérie [Figs] 346
Pasteur (F.) et Phisalix (Mme M.). Action des rayons ultra-violets sur le
venin de Vipère aspic i43
— et Phisalix (Mme M.). Les rayons ultra-violets détruisent le pouvoir
rabicide du venin de la Vipère aspic ( Viper a aspis L.) a5o
— et Phisalix (M“® M.). Action des rayons ultra-violets sur le sérum de
la Vipère aspic ( Vipera aspis L.) 3a 1
— 481 —
Pellegrin (Fr.). Plantœ Letestuanm novæ ou Plantes nouvelles récoltées par
M. Le Testu, de 1907 à 1919, dans le Mayombe congolais :
XV 228
XVI.. 466
Pellegrin (Dr J.). Dons d’ouvrages 236, 4o2
— Mission pour la Tchécoslovaquie .. 3oo
— Mission Guy Babault : Poissons de la région des lacs Kivu et
Edouard [Figs] 82
— Reptiles et Poissons du Moyen-Atlas recueillis par M. P. Pallary 2 43
— Sur un Gichlidé du Musée de Vienne, le Chroinis humilis Stein-
dachner 443
— et Vladikov (V.). Sur les Poissons du lac Baïkal appartenant au genre
Cottu». 3 16
Perrier de la Bâthie. Nomination de Représentant du Muséum pour la
constitution de Réserves nationales de la Faune et de la Flore à
Madagascar 4oi
Petit (G.). Conférence : Les caractéristiques de la faune Malgache. L’or-
ganisation de la protection de la nature dans la Grande Ile 4 7 3
— Trois lettres inédites de Bory de Saint-Vincent à Joseph Hubert 129
— Nouvelles observations sur la biologie des Périophthalmes [Fig.]. ... 197
— Sur la synostose de l’axis et de la troisième vertèbre cervicale chez
les Lamantins [Fig.] 429
Petit (L.). Don d’ouvrage 302
Peyrebère. Mission pour l’Afrique Équatoriale Française 4oo
Phisalix (Mm* M.). Indépendance des propriétés antivenimeuses et des
propriétés rabicides du sérum des Couleuvres Aglyphes , dépourvues
de glandes parotides venimeuses 79
— Pouvoir rabicide in vitro du venin de la Vipère Aspic ( Vipera aspis L.). 191
— Vaccination contre le venin de Vipère et la rage expérimentale par les
mélanges virus-venin avec virus en excès, puis par le virus rabique. 448
— et Pasteur (F.). Action des rayons ultra-violets sur le venin de Vipère
aspic i43
— et Pasteur (F.). Les rayons ultra-violets détruisent le pouvoir rabicide
du venin de la Vipère aspic ( Vipera aspis L.) 25o
— et Pasteur (F.). Action des rayons ultra-violets sur le sérum de la
Vipère aspic ( Vipera aspis L.) 32 1
Pic(M.). Travaux scientifiques de l’Armée d’Orient (1916-1918) :
Coléoptères Bruchidæ ( Lariidæ) 2.53
Coléoptères Hétéromères (ex parte) 2,55
— Nouveaux Coléoptères exotiques. 257
— 482 —
Pitard (C.-J.), Correspondant du Muséum. Décès ia5, 672
Piveteau. Nomination de Boursier de Voyage 2
Poil ane (E.). Nomination de Correspondant du Muséum 2 36, /17a
Ramond ( G. ). Don d’une Notice consacrée au Professeur Stanislas Meunier . 3o 2
Relange. Nomination de Garçon de laboratoire 1
Risbec (J.). Contribution à l’étude anatomique de quelques espèces de
Mitres de la presqu’île de Nouméa [Figs] io5, 173, aa5
Rivet (Dr P.). Nomination de Professeur de la Chaire d’ Anthropologie . . . i85
— Mission pour le Brésil 3oo
— Conférence : Impressions d’Argentine et du Paraguay 4 76
Rivière. Nomination de Chargé des fonctions de Sous-Directeur du Labo-
ratoire d’ Anthropologie 299
Rodchon. Mission pour l’Afrique Equatoriale française 4oo
Rodle (L.). Mission pour l’Espagne 2 35
— Les attitudes des Hippocampes 3 1 3
Schdster, Garde militaire. Admission à la retraite 4oo
Semichon (L.). Nomination d’Officier du Mérite agricole 3
— Don d’ouvrage 4o3
Seyrig (A.). Mission pour Madagascar, . . 2
— Nomination de Correspondant du Muséum * 2, £72
— Notes sur les Ichneumonides du Muséum national d’histoire natu-
relle 1 46, 200, 269
Sezac. Nomination de Garde militaire stagiaire 4 00
Shestakov (A.). Note sur les espèces du genre Cerceris (Hymen. Spheg.)
dans la collection Léon Dufour 266
Simon, Garçon de Laboratoire. Admission à la retraite 4oo
Thèriot (1.). Musci novi africani (ae Note ) [Figs] n5
Théry (A.). Espèce nouvelle du genre Cardiaspis Saund. ( Buprestidæ )
[Figs] 453
Thomas (J.). Nomination de Correspondant du Muséum 3oi, 472
Vernead (R.). Nomination de Professeur honoraire 1
— r Nomination de Conservateur honoraire du Musée du Trocadéro ..... 299
Verrier (M11* M.-L.). Nomination de Boursier de Doctorat. 2
— Le p H des milieux oculaires chez les Poissons : ses variations sous
l’action de la lumière ig4
— Contribution à l’étude des caractères physico-chimiques des lacs et
tourbières d’Auvergne note ) .... 325
— 483 —
v
Vigneron. Nomination de Garçon de Laboratoire 4oo
Vladikov (V.) et Pellegbin (Dr J.). Sur ies Poissons du lac Baïkal appar-
tenant au genre Cottus 3 1 6
Watanabe (de). Mission pour l’Indo-Chine &oo
Assemblée générale de la Société des Amis du Muséum 3
Conférences populaires du dimanche en 1928
Dons d’ouvrages à la Bibliothèque du Muséum en 1928 h , 122,
187, 237, 3o&, hoh
Liste des Associés et Correspondants du Muséum nommés en 1928 par
• l’Assemblée des Professeurs &73
Liste des périodiques reçus en échange par la Bibliothèque du Muséum
(Additions) 123, 4o6
Travaux faits dans les Laboratoires et Accroissement des collections du
Muséum national d’histoire naturelle pendant l’année 1927 6
SOMMAIRE.
Actes administratifs : Pages.
Dépôt du fascicule n° 5 du Bulletin de 192 8 - 399
Nomination de M. A. Loubière comme Sous-Directeur du Laboratoire d’Or-
ganographie végétale 399
— de M. Lebeurre comme Agent comptable du Muséum 899
— de M. Devove et de Mme Boy comme Aides techniques titulaires 399
— de M. Bouleau comme Brigadier des Galeries 899
— de M. Ducret comme Adjudant des Gardes militaires 399
— de M. Garraud comme Sous- Brigadier des Galeries 4oo
— de MM. Burlot et Godefin comme Gardiens de Galerie titulaires, . . . 4oo
— de M. Jourdain comme Gardien de Galerie k 00
— de M. Vigneron comme Garçon de Laboratoire &00
— de M. Sezac comme Garde militaire stagiaire.. hoo
Admission à la retraite de MM. Demoussy, Simon, Schuster 600
Mise en congé de MUe Chabrier hoo
Nomination de M. J. Gérôme comme Chevalier de la Légion d’honneur. . 4oo
Missions obtenues par MM. Burthe d’Annelet, A. Imbert, L. Blaringhem,
de Watanabe, Durand-Dassier, Bouchon, Peyrebère, Ma gard, Prince
Sixte de Bourbon 4oo
Organisation à Madagascar d’une mission scientifique Franco- Anglo-Améri-
caine, sous la direction de M. Delacour h 01
Constitution de Béserves nationales de la Faune et delà Flore à Madagas-
car : nomination de M. Peiirier de la Bàthie, comme Représentant
du Muséum 4oi
Nomination de MM. R. Bourret, le Dr Arnault et le Dr Berton comme
Correspondants du Muséum 4oi
Conférence faite au Muséum par M. R. Maire. 4oa
Présentation d’ouvrages par MM. le Dr J. Pellegrin, R. Abi\ard,L. Semi-
chon, M. André, P. Chabanaud 4oa
Dons d’ouvrages à la Bibliothèque ho h-
Addition à la Liste des périodiques reçus en échange par la Bibliothèque
du Muséum h oh
( Voir la suite à la page U de la couverture.)
Communications :
P. Chabanaud. Comptes rendus de missions scientifiques Ao8
Dr E. Apert et Dr E.-G. Dehaut. Etude sur ie sacrum de ia Vénus Hotten-
tote et sur les différents modes d’occlusion de l’hiatus du 5* arc
neural sacré dans l’espèce humaine [Figs] An
Dr E.-G. Dehaut. Observation sur la morphologie vertébrale d’un Souda-
nais : migration hétérospondyle des métapophyses sacrées [Figs] ... Ai 3
R. Anthony. Discussion sur l’interprétation de la série dentaire inférieure
du Stehlinius uinlahensis Matth. [Figsj A16
H. Neuville. Remarques sur les annexes branchiales des Delphinidés
[Figs] Aaa
G. Petit. Sur la synostose de l’axis et de la troisième vertèbre cervicale
chez les Lamantins [Fig.] A 29
A. Mouquet et E. Rourdelle. Canitie congénitale chez une jeune femelle
de Pseudaxis de l’Indo-Ghine A3 a
P. Mathias. A propos d’un Gorille, Gorilla gorilla rex pygmæorum Schwarz ,
tué par M. Babault A3A
J. Berlioz. Note sur quelques espèces rares d’Oiseaux de l’Équateur A3 7
Dr J. Pellegrin. Sur un Cichlidé du Musée deVienne, le Chromis humilis
Steindachner AA3
F. Angel. Reptiles et Batraciens recueillis en Indo-Chine par la Mission de
MM. Delacour et Lowe AA5
M“' M. Phisalix. Vaccination contre le venin de Vipère et la rage expéri-
mentale par les mélanges virus-venin avec virus en excès , puis par le
virus rabique * AA8
G. Bénard. Description d’une nouvelle espèce de Rhyssemus de Madagascar
[ Col. Scarabœidœ Aphodiini ] A 5 1
A. Théry. Espèce nouvelle du genre Cardiaspis Saund. ( Bupreshdæ )
[Figs] A53
A. Billard. Clytia Johnstoni (Aider); Campanularia raridentata Aider et
Thaumantias inconspicua Forbes A56
D. Bois. Floraisons observées dans les serres du Muséum pendant l’an-
née 1928 A58
A. Guillaumin. Plantes nouvelles ou critiques des serres du Muséum. . . . A62
Fr. Pellegrin. Plantæ Letestuanæ novœ ou Plantes nouvelles récoltées par
M. Le Testu de 1907 à 1919 dans le Mayombe congolais, XVI. . . . A66 ^
P. Biers. Observations sur la biologie d’un Polypore (P. hispidus Bull.)
recueilli au Muséum A69