2’ Série, Tome 34
Numéro 1
Année 1962
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL
/
D’HISTOIRE NATURELLE
PARIS
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, Rue Cuvier, 5e
Publication bimestrielle
Paru le 30 Juin 1962.
SOMMAIRE
Pages
Liste des Correspondants du Muséum nommés en 1961 . 5
Travaux faits dans les laboratoires du Muséum pendant Vannée 1961 . 7
Communications :
G. Pasteur et R. Paulian. Diagnose d’un Lézard apode de Madagascar : Pygomeles
petteri n. sp. (Scincidae) . 66
M. L. Bauchot et M. Blanc. Sur deux espèces de Labridae (Poissons Téléostéens
Perciformes) des côtes occidentales d’Afrique . 67
P. A. Remy. Contribution à la connaissance do la microfaune endogée de l’Italie nord-
orientale . 72
M. Dechancé. Remarques sur les premiers stades larvaires de plusieurs espèces indo¬
pacifiques du genre Dardanus (Crustacés Décapodes Pagurides) . 82
A. Guillaumin. Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum (Des¬
cription d’une Orchidée nouvelle de Birmanie) . 95
H. Rose. Floraisons les plus intéressantes observées dans les serres du Muséum
pendant l’année 1961 . 96
D. E. Russell. Essai de reconstitution de la vie paléocène au Mont de Berru . 101
R. Abrard. Le Cénomanien dans les forages entre le Barangeon et le Loing antérieur. 107
Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 34, n° 1, 1962, pp. 1-116.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL
D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome 34
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1962
PARIS
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, Rue Cuvier, 5e
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1962. — N° 1.
448e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
18 JANVIER 1962
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR M. VACHON
LISTE UES COBRESPONDANTS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
NOMMÉS EN 1961
Kiener (André), présenté par MM. les Professeurs J. Guibé, J. Millot,
J. -P. Lehman et A. Aubréville.
M. André Kiener, Inspecteur principal des Eaux et Forêts de la F. O. M.,
Chef de la Division « Pêches et Pisciculture » du Centre Technique Forestier
Tropical (Section de Madagascar), fréquente depuis plusieurs années au cours
de ses congés le Laboratoire des Reptiles et Poissons où il étudie le matériel
ichthyologique qu’il y a adressé. Ce matériel qui représente plusieurs centaines
d’individus a puissamment contribué à l’enrichissement de nos collections eu
poissons des eaux douces de la Grande Ile. M. Kiener, qui prépare un ouvrage
sur la Pêche et la Pisciculture à Madagascar, a recueilli de nombreuses obser¬
vations biologiques dont il a fait profiter la documentation de notre Labora¬
toire.
Il a rapporté également au Professeur Lehman divers nodules renfermant
des Poissons fossiles ainsi que des plantes vivantes et des graines qui ont été
confiées à M. Rose.
M. Kiener est l’auteur de divers travaux intéressant la Pêche et l’Ichthyo-
logie malgache.
Geslin (Dr L.), présenté par M. le Professeur J. -P. Lehman.
Le Dr Geslin, trésorier de la Société de Géographie et d’Archéologie de la
Province d’Oran, est, depuis plusieurs années, en relation avec le Muséum
1
6
auquel il a fait parvenir à diverses reprises des documents scientifiques. En ce
qui concerne la paléontologie notamment, il a procuré, outre des Invertébrés
fossiles d’Algérie, des Poissons du Sahélien des environs d’Oran. A ce point de
vue, il exerce sur les gisements situés à l’Est de la ville, et qui sont exploités
intensivement en carrière, une surveillance efficace qui permet de préserver
de la destruction certains documents intéressants.
Le titre de Correspondant du Muséum lui conférera, pour continuer cette
action, un prestige non négligeable.
Jancovic (Mme Colette), présentée par MM. les Professeurs J. Millot
et H.-V. Vallois.
Mme Colette Jancovic, belle-sœur du Professeur Leroi-Gourhan, de la
Sorbonne, est une des bienfaitrices du Musée de l’Homme. Habitant la You¬
goslavie, elle s’occupe depuis bon nombre d’années de reconstituer un ensemble
aussi complet que possible de l’ethnographie de ce pays à l’intention du Musée
de l’Homme.
Revenant chaque été en France, elle nous apporte chaque fois de très inté¬
ressants objets. Au cours de la seule année 1955, elle put, avec le concours du
gouvernement yougoslave, faire expédier au Musée jusqu’à 1875 pièces.
Parlant couramment le serbe, Mme Jancovic a pu en outre recueillir
sur place une documentation de grande qualité qui ajoute encore beaucoup
à la valeur de ses dons. Il est rare de rencontrer une personne travaillant avec
autant de dévouement et de désintéressement à l’enrichissement de nos col¬
lections nationales.
Condé (Bruno), présenté par MM. les Professeurs P. Remy et M. Vachon.
M. Bruno Condé, Maître de Conférences de Zoologie à la Faculté des Sciences
de Nancy, se consacre principalement, depuis quinze ans, à l’étude de certains
groupes de micro-Arthropodes obscuricoles (Palpigrades, Pénicillates, Pro-
toures, Campodéidés) très négligés jusqu’à présent parce que d’étude difficile,
et dont il est devenu un spécialiste de renommée internationale.
Il en a décrit de très nombreuses formes et s’est intéressé à la biologie de
certaines d’entre elles. Depuis le début de ses recherches, il est en relation
avec le Muséum, en particulier avec les Laboratoires de Zoologie (Vers et Arthro¬
podes), d’ Entomologie et d’ Écologie générale, dont il a étudié et enrichi les
collections.
TRAVAUX FAITS DANS LES LABORATOIRES
ET
ACCROISSEMENT DES COLLECTIONS
DU MUSÉUM NATIONAL d’hISTOIRE NATURELLE
PENDANT L’ANNÉE 1961.
SOMMAIRE
Laboratoires :
Anatomie comparée . 8
Ethnologie des Hommes actuels et des Hommes fossiles (Musée de
l’Homme) . 8
Zoologie : Mammifères et Oiseaux . 14
Éthologie des Animaux Sauvages . 17
Laboratoire d’Acarologie (École Pratique des Hautes Études) . 18
Zoologie : Reptiles et Poissons . 19
Entomologie . 20
Entomologie agricole tropicale . 25
Zoologie : Arthropodes . 26
Malacologie . 29
Zoologie : Vers . 30
Laboratoire d’Helminthologie et Parasitologie comparée (Éc. Prat. des
Hautes Études) . 32
Pêches Outre-Mer . 33
Physiologie générale . 34
Paléontologie . 35
Laboratoire de Paléontologie (Éc. Prat. des Hautes Études) . 37
Laboratoire de Micropaléontologie (Éc. Prat. des Hautes Études) . 37
Phanérogamie . 38
Centre national de Floristique du C.N.R.S . 43
Laboratoire du Muséum à Biarritz . 44
Cryptogamie . 44
Service des Cultures . 48
Biologie végétale appliquée . 49
Laboratoire de Palynologie (Éc. Prat. des Hautes Études) . 50
Agronomie tropicale . 51
Écologie générale . 52
Géologie . 53
Minéralogie . 55
Physique appliquée . 56
Océanographie physique . 58
Chimie appliquée aux corps organisés . 58
Bibliothèque Centrale. — Périodiques inscrits en 1961 . 60
— 8 —
Anatomie comparée.
J. Anthony, Sous-Directeur. — Cours d’Anatomie dentaire comparée, 120 p.,
74 fig., Herman édit., Paris, 1961.
— Le Professeur Edouard Bourdelle (1876-1960). Notice nécrologique. Rev.
Fr. Odonto-Stomat., n° 8, p. 1 308, 1961.
— Morphologie encéphalique et moulages endocràniens. Traité de Paléonto¬
logie dirigé par le Professeur J. Piveteau. Masson édit., Paris, pp. 398-
415, 6 fig., 1961.
— Notice de Titres et Travaux scientifiques. Cl. Hermant, édit., Paris, 1961.
P. Bourgin, Assistant. — Analyses d’ouvrages :
— Atlas des Coléoptères de France, Belgique, Suisse par L. Auber. L’Ento¬
mologiste, 16, 5-6, 1960-1961, p. 117.
— Les Parasites des Cultures par le Dr Poutiers. Ibid., 17, 1-2, p. 26.
• — The Moths of the British Isles par R. South. Ibid., 17, 6, p. 124.
— Etude analytique et critique des travaux récents sur les Carabiques de la
Faune de France par R. Dajoz. Ibid., 6, p. 124.
— Catalogue des Carabiques de la Faune de France par B. Boradona et G. Colas.
Ibid., 17, 6, p. 125.
R. Saban, Assistant. — Incertae sedis. Carpolestidae Simpson 1935 in J. Pive¬
teau, Traité de Paléontologie, 1961, t. 6, fasc. 1, pp. 638-640, 1 fig.
J. Lessertisseur, Assistant. — La Paléontologie et les trois images de l’An¬
thropogenèse. Bull, du S.I.G. du B.R.G.M., 13, n° 51, pp. 6-10, bibl.
- — Analyse de P. Le Gallic : « Biologie quantique ». Mammalia, 25, n° 4,
pp. 580-581.
— F. -K. Jouffroy et P. Vassal. — Musculature de la main et du pied du
Paresseux Aï (Bradypus tridactylus L.). Folia clinica et biologica (Sao
Paulo), 31, n° 1, 12 p., 10 fig., bibl.
F. -K. Jouffroy, Attachée de Recherches au C.N.R.S. — Caractères adap¬
tatifs dans les proportions des membres chez les lémurs fossiles.
C.R.Ac.Sc., 251, pp. 2756-2757, bibl.
— Remarques d’anatomie comparée à propos du faisceau scapulaire du del¬
toïde et du petit rond chez les Insectivores et les Prosimiens. Ibid., 252,
pp. 3873-3875, 3 fig., bibl.
Chr. Guth. — La région temporale des Édentés. Impr. Jeanne d’Arc édit.,
Le Puy (Haute-Loire), 191 p., 144 fig., 10 PL h. t., 1961.
Ethnologie des Hommes actuels et des Hommes fossiles.
(Musée de l’Homme).
J. Millot, Professeur. — Le Nigérian Muséum de Lagos. Objets et Mondes
Revue du Musée de l'Homme, Paris, 1, fasc. 2, 1961, pp. 3-16, 15 fig.
— De Pointe-Noire au Pays tsogo. Ibid., fasc. 3-4, pp. 65-80, 19 fig.
— et Y. Laplaze ( Mlle) . — Les lampes malgaches anciennes (fanaovan-jiro).
Ibid., pp. 3-20, 16 fig.
H. V. Vallois, Professeur Honoraire. — Les races humaines, 5e éd. française.
1 vol. de 128 p., 11 fig., Paris, Presses Universitaires de France, 1960.
— 9 —
— Préface à G. Beltrami « La bipédie, féminisation de l’appareil génital ».
Marseille médical , 97, 1960 (1961), 2 p.
— Vital statistics in prehistoric population as determined from archaeological
data. In : The application of quantitative methods in Archaeology
(R. Heizer et S. Cook, éd.), Viking Fund Publications in Anthropology,
28, 1960 (1961), pp. 186-222.
— Le crâne humain magdalénien au Mas d’Azil. L' Anthropologie, 65, 1961,
n°s q_2, pp. 21-45, 7 fig.
— L’origine de l’Homme, état actuel de la question. Concours médical, 83,
n° 39, 1961, pp. 4745-4751, et n° 40, pp. 4907-4914, 7 fig.
— Publication de L’ Anthropologie, 64, 1960 (1961), 1 vol. de 620 p. avec nom¬
breuses figures et planches.
P. Champion, Sous-Directeur. — Le legs Claudius Côte au Musée de l’Homme.
Musées et Collections publiques de France et de la Communauté, Paris,
n. s., n° 26, janv.-mars 1961, pp. 13-16, 3 illust.
- — VIe Congrès International des Sciences Anthropologiques et Ethnologiques.
Science et Nature, Paris, n° 44, mars-avril 1961, pp. 41-42.
R. G essain, Sous-Directeur. — Mission au Sénégal. Objets et Mondes, Revue
du Musée de l’Homme, Paris, 1, fasc. 2, 1961, pp. 53-58.
— et H. Lhote. — • Contribution à l’anthropologie des Ouarglé (population
noire d’une oasis saharienne). Bull, et Mém. Soc. Anthrop. Paris, 19e Série,
2, 1961, pp. 238-270.
H. Lehmann, Sous-Directeur. — Costumes maya d’aujourd’hui. Objets et Mondes,
Revue du Musée de l’Homme, Paris, 1, fasc. 1, 1961, pp. 3-32.
— L’art précolombien. Paris, Charles Massin édit., 1960 (1961), 76 p.
P. Le Scour (MUe), Chef de travaux. — Le Yeti au Musée de l’Homme. Objets
et Mondes, Revue du Musée de l’Homme, Paris, 1, fasc. 1, 1961, pp. 43-
46, 4 fig.
— Objets nouveaux au Département d’Asie. Ibid., fasc. 2, pp. 33-36, 2 fig.
— Une donation de la République de Corée. Ibid., pp. 37-40, 2 fig.
P. Reichlen (Mme), Assistante. — La déformation de la tête au moyen d’appa¬
reils de type « vuita-nete » au Pérou et en Malaisie. Travaux Institut
français études andines, Paris-Lima, 8, 1961, pp. 59-82.
— et H. Reichlen. — Les « tejos » à Moche et à Cajamarca. Contribution
à l’étude des jeux au Pérou. Ibid., pp. 53-58.
M.-L. Pasquino (Mme), Assistante. — Le Carnaval de Binche. Jardin des Arts,
Paris, n° 76, 1961, pp. 34-39, 14 photos.
— Acquisitions récentes du Département d’Europe. Objets et Mondes, Revue
du Musée de l’Homme, Paris, 1, fasc. 1, 1961, pp. 47-50, 2 photos.
F. Girard (Mlle), Assistante. — La nouvelle salle d’Indonésie. Ibid., pp. 51-
54, 2 photos.
— Acquisitions nouvelles du Département d’Océanie. Ibid., fasc. 2, pp. 41-
48, 4 photos.
R. Hartweg, Assistant. — Bibliographie de Biologie générale et de Physio¬
logie des Invertébrés. Bull. Signalétique du C.N.R.S., Paris, 16, vol. XXI,
n°s 11-12, I960 (1961), pp. 4485-4578 ; vol. XXII, n° 1, 1961, pp. 1-73,
n° 2, pp. 199-249, n° 4, pp. 327-364 et pp. 443-496, n° 5, pp. 599-658,
— 10 —
n° 6, pp. 775-831, nos 7 et 8, pp. 951-1004, n° 9, pp. 1109-1163, n° 10,
pp. 251-1324.
— Les acquisitions récentes du Laboratoire d’Anthropologie. Objets et Mondes,
Revue du Musée de l’Homme, Paris, 1, fasc. 2, 1961, pp. 31-32.
— La vie secrète des Pygmées. Edit, du Temps, Paris, 1961, 1 vol., 118 p.,
2 cartes, 8 pl. couleurs.
— Les squelettes des Sites sans céramique de la côte du Pérou. IL Etude des¬
criptive de documents nouveaux (fouilles de Cabezas Largas, Site 104 AL-I)
J. Soc. Amer., Paris, 50, 1961, pp. 150-175, 3 fig.
M. Gessain (de Lestrange, Mme), Assistante. — Migrations Coniagui au Séné¬
gal. Cahiers Etudes Afric., Paris, n° 3, 1960 (1961), oct., p. 157.
— La littérature orale des Coniagui (République de Guinée). Recherches afric.
Rép. de Guinée, juil.-sept., 1961, n° 3, pp. 29-37.
— — Les dermatoglyphes digitaux de 3 897 habitants de Brazzaville (Rép. Cen¬
trafricaine). Bull, et Mém. Soc. Anthrop. Paris, 11e Série, 2, 1961,
pp. 360-381.
G. Rouget, Assistant (détaché au C.N.R.S.). — La musique des Sociétés secrètes
en Afrique Occidentale. Rev. Franç. Musicologie, Paris, 46, 1960 (1961),
pp. 114-115.
— Ethnomusicologie, musique d’Afrique Noire, musique malgache, musique
pygmée. Encyclopédie de la Musique, Fasquelle, 1961.
— Abraham Moles. Les musiques expérimentales. Compte rendu in : L' Homme,
1, 1, 1961, pp. 140-142.
— Jaap Kunst. Compte rendu in : Rev. Franç. Musicologie, Paris, 45, 1960
(1961), pp. 116-117.
M. de Fontanès-Damascos (Roussel Mme), Assistante. — Le Carnaval en
Europe. Jardin des Arts, Paris, n° 76, 1961, pp. 10-21, 29 photos.
— Séjour d’études en Pologne. Objets et Mondes, Revue du Musée de l’Homme,
Paris, 1, fasc. 3-4, 1961, pp. 81-86, 6 photos.
— C. R. : Vidossi Guiseppo. Saggi e scritti minori di folklore, Torino, 1960,
XXXVIII, 544 p. in : Bull. Bibliothèques de France, 6e année, n° 6, 1961,
n° 1022.
— C. R. : Mezzanotte-Leydi. — Marionette e Burattini, Milano, 1958, in :
Rev. Arts et Trad. Popul., Paris, VIIe année, nos 4-4, p. 342.
— - C. R. : La Revista di Etnografia, in : Rev. Psychol. des Peuples, Caen-Le
Havre, 1961, 16e année, n° 2, pp. 210-212.
J. Delange (Mme), Assistante. — Les sculptures de l’Afrique Noire. Introduc¬
tion, notices, bibliographie. Catalogue de l’ Exposition, Musée des Beaux-
Arts, Pau, déc. 1961-janv. 1962), pp. 5-53.
S. Arnette (Mlle), Assistante. — Les mégalithes en France. Concours médical,
Paris, 83e année, 1961, n° 3, pp. 387-393, 4 fig., et n° 4, pp. 533-536,
6 fig.
— Vase de Fontbouïsse. Objets et Mondes, la Revue du Musée de l’Homme,
Paris, 1, fasc. 1, 1961, pp. 57-58, 1 fig.
Y. Laplaze (Mlle), Assistante et J. Millot. — Voir J. Millot.
P. Marquer (Mlle), Aide technique principal (détachée au C.N.R.S.). — Note
sur deux empreintes de pieds humains trouvés dans la République Cen¬
trafricaine. J. Soc. Afric., Paris, 30, fasc. 1, 1960 (1961), pp. 7-14.
— Deux missions anthropologiques au Pays basque. Objets et Mondes, Revue
du Musée de l’Homme, Paris, 1, fasc. 2, 1961, pp. 59-62.
— 11 —
— et M.-C. Chamla (Mme). — L’évolution des caractères morphologiques en
fonction de l’âge chez 2 089 Français de 20 à 91 ans. Bull, et Mém. Soc.
Anthrop. Paris, Paris, 2, XIe Série, 1961, 78 p., 21 fig.
— — Recherches sur l’évolution de la morphologie humaine après la puberté.
C.R. Séances Acad. Sc. 252, 9 janv. 1961, pp. 318-320.
— — Stature et niveau économique en France. L’Anthropologie, Paris, 65,
nos 3-4, 1961, pp. 277-280, 2 fig.
L. Pales, Directeur de Recherches au C.N.R.S. — Le pied dans les races
humaines. Les Mélanésiens de la Nouvelle-Calédonie et des îles Loyalty
comparés aux Français, Malgaches, Mélano-Africains, Vietmaniens.
Etude sur le vivant (avec Cl. Chippaux et FI. Pineau). J. Soc. Océan.,
Paris, 16, 1960 (1961), pp. 45-90, 18 fig. dont 5 pl. h. t. (1 en couleurs).
— Quatre pièces osseuses anormales ou pathologiques du Magdalénien du
Mas d’Azil, in : Grotte du Mas d’Azil (Ariège). Une nouvelle galerie
magdalénienne, par M. et St. J. Pequart. Annales de Paléontologie,
46, 1960 (1961), pp. 191-194, fig.
H. Kelley, Maître de Recherches au C.N.R.S. — Rifaces acheuléens de forme
foliacée. Bull. Soc. Préhist. Franç., Paris, 57, 1960 (1961), nOB 7-8, pp. 480-
492, 8 fig.
— Les grandes pièces arquées du Magdalénien. Ibid., nos 9-10, pp. 592-606,
8 fig.
J. P. Lebeuf, Maître de Recherches au C.N.R.S. — Le rôle de l’ethnographie
et la coordination des Sciences humaines outre-mer. L’Expansion de la
Recherche Scientifique, Actes du Colloque d’Abidjan, Dakar-Paris, 1960
(1961), pp. 329-330.
— L’habitation des Fali, montagnards du Cameroun septentrional, Paris,
Hachette, 1961, 608 p., fig., pl., photos.
— Le Centre tchadien pour les Sciences humaines. Objets et Mondes, Revue
du Musée de l’Homme, 1, fasc. .3-4, pp. 91-93 ; 4 fig.
H. Lhote, Maître de Recherches au C.N.R.S. — • Mission Lhote au Tassili-n-
Ajjer. Trav. Inst. Rech. Sahariennes, 29, 1960 (1961), pp. 203-212.
- — Au sujet de l’arbre du Ténéré. Bull. Liaison Saharienne, n° 41, mars 1961,
pp. 49-54, 2 photos.
— Gravures et inscriptions rupestres de Tehi-n-tratimt. (Ahaggar-Sahara
Central). Ibid., n° 42, juin 1961, pp. 113-121, 50 fig.
— Le crocodile du Tassili. Ibid., n° 43, sept. 1961, pp. 268-285, 3 photos, 1 cro¬
quis, 1 carte.
— L’épopée du Ténéré. 1 vol. in-8. Paris, Gallimard, 1961, 194 p., 9 cartes.
— Nouvelles statuettes néolithiques du Sahara. Objets et Mondes, Revue du
Musée de l'Homme, 1961, 1, fasc. 3-4, pp. 21-32, 7 fig.
R. d’Harcourt, Maître de Recherches honoraire. — Amérique précolombienne,
in : « Histoire de l’Art 1 », Encyclopédie de la Pléiade, 1961, pp. 1639-
1740, 31 fig.
— - Préface à une présentation de pièces en céramique appartenant au Musée
de Sèvres (vases précolombiens du Pérou). Cahiers du Musée de Sèvres,
n° 24, 1961.
H. Reichlen, Chargé de Recherches au C.N.R.S. — A propos de découvertes
d'urnes en pierre dans les Andes de Pomabamba (Ancash). Trav. Inst.
Franç. Etudes Andines, Paris-Lima, 8, 1961, pp. 111-116, 1 pl.
— Nécrologie. Rebecca Carrion C. de Girard. J. Soc. Améric., Paris, n. s., 49,
1960 (1961), pp. 116-117.
12 —
— Vues nouvelles sur les civilisations précolombiennes du Pérou. Cahiers
Institut Hautes Etudes Amérique Latine, Paris, n° 2, 1961, pp. 39-56,
6 pl.
— Objets en bois sculpté du Bas-Amazone. Objets et Mondes, Revue du Musée
de l’Homme, 1, fasc. 2, 1961, pp. 17-30.
E. Lot-Falck (Mme), Chargée de Recherches au C.N.R.S. — Littératures sibé¬
riennes, eskimo et paléo-arctiques. Histoire Générale des Littératures,
(Quillet), 1961, pp. 683-695 et 784-786.
— A propos d’un tambour de chaman toungouse. L’Homme, Paris, n° 2, mai-
août 1961, pp. 23-50.
— Enrichissement du Département des Terres Arctiques. Objets et Mondes,
Revue du Musée de l’Homme, 1, fasc. 2, 1961, pp. 49-52.
M. Palau Marti (Mlle), Chargée de Recherches au C.N.R.S. — « Ogo » et « Binu-
kedine ». Quelques considérations sur les cultes Tébé-Nommo et de Binu
chez les Dogon (République Soudanaise). Rev. Hist. des Religions, Paris,
158, 1960 (1961), pp. 181-194.
— Oba sô, Oba kô sô (le roi s’est pendu, le roi ne s’est pas pendu). Bull. Bureau
d’Ethnologie, Port-au-Prince, n° 23-25, 1960 (1961), pp. 56-64.
— Le mariage au Dahomey. La situation actuelle vue d’après un cas particu¬
lier. Rev. Faculté Ethnologie d’Haïti, Port-au-Prince, n° 4, 1961, pp. 20-30.
M.-C. Chamla (Mme), Chargée de Recherches au C.N.R.S. — Table générale
des Bulletins et Mémoires de la Société d’Anthropologie de Paris, séries
V à X (1900-1959). Bull, et Mém. Soc. Anthrop. Paris, Paris, XIe sér.,
2, 1961, 3 p.
— et P. Marquer (Mlle). — Voir P. Marquer.
A. Chapman (Mme), Chargée de Recherches au C.N.R.S. : — Mythologie et
éthique chez les Jicaques. L’Homme, Paris, 1, 1961, pp. 95-101.
P. Biberson, Chargé de Recherches au C.N.R.S. — Le cadre paléographique de
la préhistoire du Maroc atlantique. Publications du Service des Anti¬
quités du Maroc, fasc. 16, 1961, 235 p., 18 fig., 58 pl.
— Le paléolithique inférieur du Maroc atlantique. Ibid., fasc. 17, 544 p., 52 fig.,
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péennes. Essai de classification ethno-sociologique. Bull. Acad. Intern.
Sciences et Lettres, Paris, n° 4, 1960 (1961), pp. 37-38.
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aztèques). Concours médical, Paris, n° 37, 16 sept. 1961, pp. 4531-4538.
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bichrome period in Northwestern Costa Rica. American Antiquity, 26,
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— et P. O’Reilly. — Bibliographie de l’Océanie 1959. Ibid,., pp. 143-189.
J. Galarza. — Liste-catalogue des sources pour l’étude de l’Ethnologie dans
l’ancien Mexique (Mayas exceptés) au Musée de l’Homme. J. Soc.
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S. Thierry (Mme). — Madagascar. Coll. « Petite Planète », n° 28, Paris, Édi¬
tions du Seuil, 1961, 189 p. illustr., carte h. t.
E. de Dampierre, Sous-Directeur d’Études à l’École Pratique des Hautes
Études. — Note sur « Culture » et « Civilisation ». Comparative Studies
in Society and History, 3, 1961, pp. 328-340.
— Autour du Toynbee. L’Histoire et ses interprétations, Critique, 17, n° 175,
1961, p. 1085.
A. Leroi-Gourhan, Professeur à la Sorbonne. — L’Histoire sans texte. In :
Encyclopédie de la Pléiade, v. 11. L’histoire et ses méthodes, recherche,
conservation et critique des témoignages, Paris, Gallimard, 1961,
pp. 217-249.
— Archéologie préhistorique. Ibid., pp. 1207-1222.
— Préhistoire. Ibid., Histoire de l’Art, 1, pp. 3-92, flg.
— Préhistoire et archéologie soviétiques. Cahiers du Monde russe et soviétique,
2, Paris, avril-juin 1961, pp. 262-272.
Principales collections reçues.
a) Pièces de collection :
Département d’ Anthropologie : Un lot d’ossements néolithiques provenant du
Département de l’Aisne (don M. Rolland) ; un lot d’ossements du
dolmen de Persan (S. et O.) (don M. Lamarre) ; un squelette d’Indien
de la Louisiane (don M. Butler).
Département de Préhistoire : Un lot de poetries du Bronze final de Suisse et
cent-dix pièces provenant de fouilles à Eygalières (B. du Rhône) (don
P. Coiffard) ; cent soixante et onze pièces provenant de fouilles à Ver¬
rières (S. et O.) (don Daniel) ; dix-neuf pièces provenant de Léopold-
ville (don Charpentier) ; une série du paléolithique inférieur du Sahara
nigérien (don A. Bonnet) ; un lot de poteries du Tchad (don Y. Cop-
pens) ; quatre cent soixante pièces provenant d’un village de Belgique
(don C. Bornez) ; un biface foliacé acheuléen de l’Aisne (don Becker) ;
une hache-marteau perforée de la Mayenne (don G. Devereux) ; deux
pièces provenant du Tchad (achat).
Département de l’Afrique Blanche et Levant : Bijoux et éléments technologiques
du Sahara oriental (don Potier) ; importante collection de vêtements
et broderies anciennes d’Algérie (don Crouzet) ; poterie et vannerie
du Liban (don Cresswel).
Département de l’Afrique Noire : Deux casques vannerie et cauris du Gabon
(achat) ; vingt-deux armes d’Afrique centrale (don Mouchon) ; sept
objets yoruba du Nigeria (don J. Millot) ; trente neuf pièces éthio¬
piennes (don Ambassade d’Éthiopie) ; onze objets Baluba du Congo
(don Fromols) ; soixante-deux pièces Bassari du Sénégal oriental (mis¬
sion M. et R. Gessain) ; une statuette Bamoun du Cameroun (achat).
Une cinquantaine d’objets congolais et gabonais, surtout vili et tsogo
— 14 —
(don J. Millot) ; une cinquantaine d’objets congolais, instruments de
musique principalement (don Institut d’ Etudes Centrafricaines).
Département d'Océanie : Dix-neuf objets d’ethnographie indonésienne (achat) ;
vingt-et-une pièces de Nouvelle-Guinée (don Gouvernement australien) ;
quatre-vingt-douze objets de la Nouvelle-Guinée (achat) ; trois cent
trente-sept objets provenant de Mélanésie (don Ganay-van den Broek).
Département d'Amérique : Cent objets d’ethnographie et cent soixante-dix
objets d’archéologie du Mexique (don G. Stresser-Péan) ; treize pièces
archéologiques du Pérou (don II. Reichlen) ; vingt-sept objets d’ethno¬
graphie et treize objets d’archéologie de Guyane française (don S. Vianès
et G. Charpentier) ; un costume bolivien (achat) ; cent quatre-vingt-
dix pièces archéologiques du Chili (don R. P. Lepaige) ; quatre objets
du Nicaragua (achat) ; deux pièces de folklore mexicain (don Mlle Chita
de la Calle).
Département de Madagascar : Une cinquantaine d’objets ethnographiques ou
historiques variés : cotte de mailles d’argent du roi Radama I ; boîte
à lettres en argent de la reine Ranavalona II ; objets de fouilles de Mahi-
laka et de Vohemar (don J. Millot).
Département d'Asie : Deux cents objets tibétains du Népal (mission C. Jest) ;
deux cents pièces ethnographiques du Rajasthan-Inde (mission J. Mil¬
lot) ; sept objets coréens (don Ambassade République Coréenne).
Département d'Europe : Un costume de femme finnoise du xne siècle (don Union
des Dames du Kalevala-Finlande) ; quatre vingt-dix pièces de Pologne
(mission Mme de Fontanès-Roussel) ; cinquante-cinq objets yougos¬
laves (don Mme C. Jankovic) ; vingt-deux pièces de Grèce (don P. Adam) ;
cinq objets d’U.R.S.S. (achat).
b) Photographies :
Cinquante épreuves du Mexique (don Stresser-Péan) ; dix-sept épreuves
d’Iran (don Korteweg) ; une collection de stéréo 6 X 13 d’Indochine
(don Robequain) ; une collection de 50 kodachromes du Nigeria et
une de 300 kodachromes du Rajasthan (don J. Millot).
c) Films :
« Touareg » de Mahuzier et Liiote ; « Sous les masques noirs » et « Au
pays dogon » de M. Griaule — 35 m/m, noir et blanc — « Golden
Gloves » de Groux et Brault — 16 m/m, noir et blanc — (dons).
« Moro-Naba » de J. Rough et « Massa du Logone » et « Gourouna, ber¬
gers sacrés » d’I. de Garine — 16 m/m couleurs (dépôts).
Zoologie : Mammifères et Oiseaux.
J. Berlioz, Professeur. — Notice nécrologique : E. Bourdelle. Bull. Soc.
orn. France , 1961, pp. i-iii.
— Notes ornithologiques de voyage en Afrique du Sud. L'Ois, et Rev. fr. Orn..
31, 1961, pp. 30-51.
— Le polymorphisme mutationnel chez les Ardéidés de l’Ancien Monde. C. R.
Soc. Biogéogr., n° 329, 1961, pp. 3-7.
J. Dorst, Sous-Directeur. — Le rôle du scientifique dans la conservation de
la nature. Experientia, 17, 1961, pp. 1-4.
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— Capture d’un Puffin des Anglais ( Puffinus p. puffinus ) en Seine-et-Marne.
L’Ois, et Rev. fr. Orn., 31, 1961, pp. 73-75.
— The fate of Wildlife in the Galapagos Islands. Oryx, 6, 1961. pp. 53-59, 2 pl. ,
— L’étude des migrations d’oiseaux. Sciences, n° 13, 1961. pp. 39-56, 15 fig.,
— L’orientation lointaine chez les Oiseaux. Rev. Questions scientif., 5e série,
22, 1961. pp. 367-390,
— Les grandes divisions biologiques du Pérou. Cahiers Inst. Hautes Etudes
Amer. Latine, n° 2, 1961. pp. 27-37,
— Problèmes de conservation aux îles Galapagos, 3e Session, Comité Consult.
Rech. Zone Trop. Humide, UNESCO, 1961. Unesco NS /HT /1 05, pp. 1-4.
— The future of scienlific studies in the Galapagos. Proc. lOf/i Pacific Science
Congress. Spécial Symposium : Galapagos Islands : A unique area for
scienlific investigations, 1961.
— Ecology and management of wild grazing animais in temperate zones. Sum-
marv of discussions. Terre et Vie, pp. 354-358, 1961.
— Etude d’une collection d’oiseaux rapportée de la vallée de Sandia, Pérou
méridional. Bull. Mus. Ilist. Nat., Paris, 33, 1961 (1962), pp. 563-570.
— Ochrona przyrody we Francji. Przyroda Polska, n03 11-12, 1961, pp. 21-22,
4 fig.
— Le congrès de l’Union internationale pour la conservation de la nature,
Varsovie-Cracovie, 15-24, juin 1960. Mammalia, 25, 1961, pp. 121-122.
— La conférence d’Arusha sur la « Conservation de la Nature et de ses Res¬
sources dans les états africains modernes ». Ibid., 1961, pp. 572-573.
— Paysages et végétaux des hauts plateaux péruviens. Médica, n° 18, 1961,
pp. 21-29, 9 fig.
— La Viscache. Science et Nature, n° 48, 1961, pp. 23-27, 6 fig.
— La conférence d’Arusha et la conservation de la nature en Afrique. Ibid.,
pp. 35-38, 4 fig.
— Fue Darwin a riscoprire le Galapagos per la scienza. Le Vie del Mondo,
23, n° 8, 1961, pp. 789-798, 11 fig.
— Un test de l’Evolution, les Pinsons de Darwin. Le Monde et la Vie, n° 99,
1961, pp. 51 et 74, 2 fig.
— Un laboratoire moderne pour des bêtes anachroniques. Courrier de V Unesco,
14, sept. 1961, pp. 28-32, 6 fig.
— Introduction. In : Le monde des oiseaux. Paris (Hachette), 1961.
— Traduction de : E. von Lehmann. Allongement adaptatif de la rangée des
incisives chez quelques antilopes. Mammalia, 25, 1961, pp. 472-475.
— et L. Hoffmann. L’importance des Biotopes aquatiques d’Afrique dans les
migrations des oiseaux d’eau d’Europe et d’Asie. Colloque CCTA/UICN
sur la conservation de la nature et de ses ressources dans les états afri¬
cains modernes. Arusha, Tanganyika, sept. 1961. Cons. Nat., 41, pp. 1-5.
Fr. Petter, Sous-Directeur. — Eléments d’une révision des lièvres européens
et asiatiques du sous-genre Lepus. Zeitsch. f. Saügetierk., 26, 1961,
pp. 30-40.
— « Colloque International sur l’Evolution des Mammifères inférieurs et non
spécialisés », Mammalia, 25, 1961, p. 123.
— Répartition géographique et Ecologie des Rongeurs désertiques (du Sahara
occidental à l’Iran oriental). Ibid., 1961, n° spécial, 222 pp., 93 fig.
— Affinités des genres Spalax et Brachyuromys (Rongeurs, Cricétidés). Ibid.,
pp. 485-498.
— 16 —
— Les Lérots des Iles Baléares et de l’Ouest de la Région méditerranéenne
(Rongeurs, Myoxidae). Colloques Internationaux du C.N.R.S., Paris,
1961, pp. 97-102.
— et G. Randrianasolo. — Répartition des Rongeurs sauvages dans l’Ouest
de Madagascar. Arch. Inst. Pasteur de Madagascar, 29, 1961, pp. 95-98.
Chr. Jouanin, Assistant. — Premières émissions en France de timbres-poste
à sujets ornithologiques. Science et Nature, n° 43, 1961, p. 41.
— Oiseaux (Textes et déterminations) in : Les Animaux du Monde entier.
Album encyclopédique de timbres-poste, éditions A. Y., 1961.
P. Pfeffer, Attaché de recherches au C.N.R.S. — Étude d’une collection
d’oiseaux de Bornéo. L’Ois, et Rev. fr. Orn., 31, 1961, pp. 9-29.
— Étude d’une collection d’oiseaux de Côte d’ivoire. Bull. Mus. Ilist. Nat.
Paris, 33, 1961, n° 4, pp. 357-368 et n° 5 (1962), pp. 451-461.
— - La destruction des richesses naturelles en Côte d’ivoire. Science et Nature,
n° 45, 1961, pp. 3-8, 6 fig.
— L’écologie du Sanglier en Asie Centrale, d’après les recherches d’A. A.
Sloudsky. Terre et Vie, 1961, pp. 368-372.
— Changements observés dans le peuplement animal des régions naturelles
de l’U. R. S. S. du xme siècle à nos jours. Ibid., 1961, pp. 446-455, 2 fig.
R.-D. Etchecopar, Directeur du C.R.M.M.O.
— A propos de l’invasion de Loxia. L’Ois, et Rev. fr. Orn., 1961, p. 75.
— Emberiza melanocephala et Emberiza brunniceps sont-ils conspécifiques ?
Ibid., 1961, pp. 158-159.
— Nouveaux oiseaux pour Ouessant. Ibid., 1961, pp. 253-254.
— Enregistrements Ornithologiques. Ibid., 1961, pp. 352-354.
— L’Exposition le « Timbre et l’Oiseau ». Bull. Soc. Orn. Fr., 1961, pp. ni et iv.
— Mission du Banc d’Arguin. Ibid., 1961, p. xxii.
— Le Gibier, richesse naturelle. Rustica, 1961, p. 1358.
— Réserves françaises d’oiseaux de mer et de marais. Publication de l’Union
Nat. des Féd. de Chass. côtiers, 1961, 96 p., 41 fig., 17 cartes.
— Où en sont les recherches sur les migrations ? Saint-Hubert, 1961, p. 230.
— Baguage et Timbres. Rev. Nat. de la Chasse, 1961, p. 31.
M. H. Julien, Assistant, détaché au C.R.M.M.O. — La Protection de la Nature
en Bretagne. Science et Nature, n° 44, mars-avril 1961, pp. 27-32, 7 fig.
— Le Cap Sizun (Finistère). In : Réserves Françaises d'Oiseaux de mer et de
marais, 1961, pp. 32-36, 3 fig.
— Stages de baguage à Ouessant en 1960. Bull. Soc. Orn. Fr., 1960, pp. xxii-
XXIII.
— Les Oiseaux de la Réserve (du Cap Sizun). Penn ar Bed, Bull. Soc. pour
l’Étude et la Protec. de la Nature en Bretagne, n° 24, 1961, pp. 18-26,
7 illus. de Paul Barruel, 1 ph., 1 pl. couleur hors texte de P. Barruel.
— Activités de la station et des stages ornithologiques d’Ouessant en 1960.
Ibid., pp. 98-101.
— et Jean Bonnin. — La Réserve Naturelle du Cap Sizun. Ibid., 1961, pp. 1-5,
3 fig.
— R. Lami, O. le Faucheux et A. Lucas. — Nouvelles des Réserves et de la
Protection de la Nature, Penn ar Bed , n° 23, (1961), 1960, pp. 241-247,
3 fig.
Fr. Roux, Assistant au C.R.M.M.O. — Bulletin du Centre de Recherches sur
les Migrations des Mammifères et des Oiseaux, n° 12, 1958 (1961), 36 p.
— 17 —
— Acrocephalus paludicola en migration postnuptiale dans le Morbihan. Penn
ar Bed, 26, 1961, p. 103.
— Observations sur la migration prénuptiale de la Mouette de Sabine, Xema
sabini , dans les eaux côtières de l’Afrique nord-occidentale. Alauda,
29, 1961, pp. 161-164.
— Sea-bird ringing in Mauretania. The Ring, 1961, pp. 3-4.
Fr. de Beaufort, Attaché. — Le Chat sauvage. Science et Nature, n° 46, 1961,
pp. 20-25, 7 fig.
Collections reçues : Une importante collection de Mammifères et d’Oiseaux du
Pérou (Mission J. Dorst) ; — une importante collection de Mammifères
et d’Oiseaux de Guyane française (Mission Chauvancy) ; — une col¬
lection de Rongeurs du Kénya, don du Professeur Bourlière ; — une
collection de Rongeurs de Californie, don du Professeur Bourlière ; —
une collection de Mammifères et d’Oiseaux du Vietnam, don du Doc¬
teur-Vétérinaire Ngoc ; — un couple d ' Afropavo congensis, don du
Musée de Tervuren.
Ethologie des animaux sauvages.
Jacques Nouvel, Professeur, Jean Rinjard, Sous-Directeur, et Marie-Antoi¬
nette Pasquier, Assistante. — Rapport sur la mortalité et la natalité
enregistrées au Parc Zoologique pendant l’année 1960. Bull. Mus. Hist.
Nat., 33, 1961 (1962), pp. 549-562.
— Guy Chauvier et Louis Strazielle, Assistants. — Effectif et natalité
enregistrés à la Ménagerie du Jardin des Plantes pendant l’année 1959.
Ibid., 33, 1961, pp. 63-78.
— Louis Strazielle et Guy Chauvier. — Rapport sur la mortalité et la nata¬
lité enregistrées à la Ménagerie du Jardin des Plantes pendant l’année
1960. Ibid., 33, 1961, pp. 241-258.
— et Marie-Antoinette Pasquier. — Elevage des Okapis au Parc Zoologique
de Paris. Communication à l’Union Internationale de Directeurs de
Jardins Zoologiques, Rome, sept. 1961.
— et Pierre Ciarpaglini, Assistant. — Nidation, incubation et élevage de
Flamants au Parc Zoologique de Paris. Communication à l’Union Inter¬
nationale de Directeurs de Jardins Zoologiques, Rome, sept. 1961.
— et Marc André, Directeur E.P.H.E. — Présence de Pneumonyssus oude-
mansi B. et S. (Acarien parasite endopulmonaire) chez un chimpanzé
mâle du Parc Zoologique de Paris. Communication au Congrès de Patho¬
logie Vétérinaire des Animaux de Jardins Zoologiques, Cologne, 1961.
— et Henri Saez, Attaché de Recherche au C.N.R.S. — Recherche systéma¬
tique des Aspergillus fumigatus dans l’appareil respiratoire des oiseaux
morts au Parc Zoologique de Paris. Communication au Congrès de
Pathologie Vétérinaire des Animaux de Jardins Zoologiques, Cologne,
1961.
- Un cas de Candidose pulmonaire du Ragondin (Myopotamus coypus
Molina) et autres mycoses observées au Parc Zoologique de Paris en
1960. Bull. Mus. Hist. Nat., 33, 1961, pp. 346-347.
Henri Saez, Attaché de recherche au C.N.R.S. — Champignons isolés du pou¬
mon de quelques mammifères sauvages morts en captivité. Parasito -
logia, Rome, 11, 1960, pp. 353-358.
— 18 —
— — Un champignon souvent isolé dans les prélèvements d’origine animale :
Aspergillus candidus Link. Bull. Mus. Hist. Nat., 33, 1961, pp. 341-345.
— — Quelques cas d’aspergillose aviaire observés au Parc Zoologique de
Paris : le Parasite et l’Hôte. Ann. Parasit. hum. et comp., 26, 1961,
pp. 154-165.
— — Recherche sur la flore levuriforme intestinale de l’enfant sain. Revue
Mycologie, 26, 1961, pp. 34-39.
Paul J. C. Rotii. — Aperçu sur la pathogénie et le traitement du Cancer. Rev.
Path. gêner., 61, 1961, p. 1185.
— Action d’un œstrogène : la di-hydro-folliculine sur la tumorisation de cer¬
tains animaux de laboratoire en fonction de la modification de l’équi¬
libre acidobasique du régime. (1er Colloque européen d’Endocrinologie,
Barcelone, mai 1961).
— et J. Verne. — Action du phénylpropionate de nor-androsténolone
(P. R. N. A.) dans la tumorisation expérimentale. (Ass. franç. pour l’étude
du Cancer, décembre 1961).
Laboratoire d’Acarologie de l’Ecole pratique
des Hautes Études
M. André, Directeur. — Observation sur Hirstielle insignis (Berlese). Acaro-
logia, 3, fasc. 2, pp. 159-164, 3 fig.
— Thrombidion adulte nouveau ( Euthrombidium asiaticum ) de Mongolie cen¬
trale, Ibid., pp. 165-168, 7 fig.
— Nouvelle forme de Podothrombium (P. diversum n. sp.) d’Amérique du Sud.
Ibid., pp. 169-171, 6 fig.
— Les Ecrevisses françaises, 293 pages, 80 figures, P. Lechevalier édit., Paris.
— Deux nouvelles formes de Microthrombidium récoltées en Patagonie. Acaro-
logia, 3, fasc. 3, pp. 291-293, 8 fig.
— Nouvelle espèce d ’ Enemothrombium ( E . longipes ) d’Amérique du Sud. Ibid .,
pp. 294-296, 5 fig.
— Description d’une nouvelle espèce du genre Scaptognathus, recueillie en
Méditerranée ( Scaptognathus sabularius n. sp.). Ibid., pp. 297-302, 4 fig.
— Publication de la revue Acarologia, 3, 671 pages.
— et J. Lelièvre-Farjon. — Centrothrombidium delamarei n. sp. (Thrombi¬
dion : Johnstonianidae) de Patagonie. Acarologia, 3, fasc. 1, pp. 21-23,
6 fig.
F. Grand jean, Membre de l’Institut. — Les Plasmobatidae n. fam. (Oribates).
Ibid., pp. 96-129, 7 fig.
— Nouvelles observations sur les Oribates (lre série). Ibid., fasc. 2, pp. 206-231.
— Les Amerobelbidae (Oribates). lre partie. Ibid., fasc. 3, pp. 303-343, 13 fig.
— Perlohmannia Coifjaiti n. sp. (Oribate). Ibid., fasc. 4, pp. 604-619, 3 fig.
— • Considérations numériques sur les poils génitaux des Oribates. Ibid.,
pp. 620-636.
C. Athias-Henriot. — Physallolaelaps ampulliger Berl. et Gamasodes cabylus
n. sp. (Parasitiformes : Laelaptidae, Parasitidae). Ibid., fasc. 3, pp. 256-
264, 4 fig.
— Mésostigmates (Urop. excl.) édaphique méditerranéens (Acaromorpha, Anac-
tinotrichida). — (Collect. Prof. H. Franz et C. Athias-Henriot). lre série.
Ibid., fasc. 4, pp. 381-509, 382 fig.
— 19 —
— Pygmephorus dominguezi, nouveau Pyémotide algérien (Acariformes, Tar-
sonemini). Ibid., pp. 571-574, 5 flg.
J. Gaud. — Six genres nouveaux de Sarcoptiformes plumicoles (Analgesoidea).
Ibid., fasc. 1, pp. 78-95, 7 fig.
— et J. Mouchet. — Deux genres nouveaux de Sarcoptiformes plumicoles.
Un nouveau critère dans la systématique des Analgesoidea. Ibid., fasc. 4,
pp. 591-598, 3 fig.
A. Fain. — Notes sur quelques Rhinonyssidés (Mesostigmata). Ibid., pp. 510-
521, 16 fig.
F. Monniot. — Simognathus andrei, nouvelle espèce d’Halacarien récoltée en
Méditerranée. Ibid., pp. 585-590, 3 fig.
Zoologie : Reptiles et Poissons.
J. Guibé, Professeur. — A propos du Serpent minute. La Vie des Bêtes, n° 29,
décembre 1960, p. 11.
— Cheval-marin ou Cheval-chenille : l’Hippocampe. Ibid., n° 32, mars 1961,
p. 10.
— Le Hareng. Ibid., n° 36, juillet 1961, pp. 24-25.
— et Mme M. L. Bauchot. — Addendum au Catalogue des types de Poissons
du Muséum National d’Ilistoire Naturelle. Famille des Scaridés. Bull.
Mus. Hist. Nat., 2e sér., 33, n° 3, 1961, p. 259.
• — et M. Lamotte. — Deux espèces nouvelles de Batraciens de l’Ouest afri¬
cain appartenant au genre Plirynobatrachus : Ph. guineensis n. sp. et
Ph. alticola n. sp. Ibid., n° 6, 1961 (1962), pp. 571-576.
Mme M. L. Bauchot, Sous-Directeur et R. Bauchot. — Les Crénilabres des
côtes atlantiques françaises (Téléostéens-Labridés). Ibid., n° 1, 1961,
pp. 84-97, fig.
— et M. Blanc. — Catalogue des types de Scombroidei (Poissons Téléostéens
Perciformes) des collections du Muséum National d’Histoire Naturelle
de Paris. Ibid., n° 4, 1961, pp. 369-379.
— — Poissons marins de l’Est Atlantique Tropical. I. Labroidei (Téléostéens
Perciformes). Atlantide Reports, n° 6, 1961, pp. 43-64, fig.
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— Un papillon migrateur marqué par une bombe atomique. Ibid., n° 3313,
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Ibid., n° 3315, juil. 1961, p. 283.
— Les Blattes et leurs parasites sont un danger pour l’homme. Ibid., n° 3317,
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Bull. Inst. Fr. Afr. Noire, 23, sér. A, n° 3, 1961, pp. 800-805, 1 fig.
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franç. Ent., 28, pp. 188-193, 7 fig., 1 carte.
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— Note sur deux espèces jumelles du genre Aporia Hübner [Lep. Pieridae].
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- - (P.). — Que représentent Zygaena pennina Rambur (1866), Z. eudaemon
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- 26
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au Togo. Public. I.F.C.C., ronéot., juillet 1961.
— Les test capsides dans l’organisation de la lutte phytosanitaire en Côte
d’ivoire. Cocoa conférence Londres, C. R. du C. C. A., sept. 1961,
pp. 108-111.
— Protection des cultures de caféiers, cacaoyers et autres plantes perennes
tropicales. 1 Vol., 268 p., Jouve édit.
— Recherches biologiques et écologiques sur le scolyte des rameaux de caféiers.
Bull. I.F.C.C., n° 2, 134 p.
Ph. Bruneau de Miré, Attaché de Recherches au CNRS. — Mission épidé¬
miologique au Nord Tchad. Arts et Métiers Graphiques, Paris, 1961
(Collaboration à l’ouvrage de J. A. Rioux pour les Tabanides et Oes-
trides).
— Le Trichus fulvus Dej. (Col. Car.) des Côtes de la Manche. Revue Française
d' Entomologie, 18, fasc. 4, pp. 203-211.
J. Lhoste, Attaché. — Compatibilité des charges minérales et de l’heptachlore.
C. R. IVe Congrès International de lutte contre les ennemis des plantes,
2, pp. 1193-1198.
— Organes odoriférants des mâles de Ceratitis capitata W. Bull. Soc. Entom.
France, 65, pp. 206-210.
- — L’ester diméthylacrylique du 4-6 dinitro-2-sec. butyl phénol, un nouvel
acaricide. C. R. Acad. Agr. France, Séance du 11 janvier 1961, pp. 48-55.
— Etat actuel du désherbage chimique en culture betteravière. Industries
Alimentaires et Agricoles.
— Sur l’efficacité du Sévin dans la lutte contre les tordeuses de la grappe.
Progrès Agricole et Viticole : n° 6 et 7, 1961, pp. 171-173.
— Insectes et insecticides, ressources alimentaires, santé et nature. Protection
de la Nature, 17 (16), pp. 166-171.
— Les pyréthrines et la protection des arachides stockées. Revue Française
des Corps Gras, 6 juin 1961.
— Les attractifs et leurs applications. SPAN.
— Le traitement des semences. Produits et matériel. Conférence Congrès Nat.
des Semences, 12-13-14 juin 1961.
— Le Dapacryl, un acaricide nouveau.
— Un nouveau Scydmaenidae (Coleoptera) des Iles Glorieuses. Naturaliste
Malgache, pp. 77-79.
— Inventaire des Appareils Français pour l’Épandage des Pesticides. Edit.
ORSTOM, 531 p., 280 fig.
— Aspects écologiques de la lutte dirigée soit contre les insectes indigènes
soit contre des insectes importés. Symposium IUCN. Varsovie, 15-24 juil¬
let 1961.
Zoologie : Arthropodes.
M. Vachon, Professeur. — Quelques remarques sur Hemibuthus crassimanus
(Pocock, 1900), Scorpion ( Buthidae ) de l’Inde. Bull. Soc. Zool. Fr., 85,
n° 2-3, 1960, pp. 241-5, 6 fig.
— 27 —
— A propos du Scorpion des Palmeraies borkouanes : Leiurus quinquestriatus
(H. et E., 1829). Mission épidémiologique au nord Tchad. Prohuza, 91,
1961, pp. 27-30, 1 fig.
— Remarques sur les Pseudoscorpions de Madère, des Açores et des Canaries
(1er note). Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 33, n° 1, 1961, pp. 98-104, 6 fig.
M. André, Sous-Directeur. — Voir : Laboratoire d’Acarologie de l’École Pra¬
tique des Hautes Études (p. 18).
J. Forest, Sous-Directeur. — Pagurides de l’Afrique occidentale. Atlantide
Reports, 6, 1961, pp. 203-250, fig. 1-19.
— Texte français du Code International de Nomenclature Zoologique adopté
par le XVe Congrès International de Zoologie. Londres, 1961, pp. i-xviii,
1-176.
— Publication du Bulletin du Muséum national d'Histoire naturelle, 32, 1961.
— et E. Fischer-Piette. — Nouveaux progrès du Cirripède austral Elminius
modestus Darwin sur les côtes atlantiques françaises et ibériques. Crus-
taceana, 2, 4, pp. 293-299, 1 carte, 1 pl. h.-t.
— et D. Guinot. — Crustacés Décapodes Brachyoures de Tahiti et des Tua¬
motu. Exp. franç. Récifs coralliens Nouvelle-Calédonie, vol. prélim.,
pp. i-xi, 1-195, fig. 1-178, 18 pl. h.-t., 7 cartes.
D. Guinot-Dumortier, Assistante. — Les espèces indo-pacifiques du genre
Globopilumnus (Crustac.ea Brachyura Xanthidae). Mém. Inst. Sc. Mada¬
gascar, 1959 (1961), sér. F, 3, pp. 97-119, fig. 1-14.
— Crabes ; Crevettes et Langoustes ne sont pas toujours silencieux. La Nature,
1961, n° 3310, pp. 82-89, 16 fig.
— et B. Dumortier. — Description d’un appareil stridulatoire dans le genre
Cyclocs de Haan (Crustacea, Brachyura, Oxystomata, Calappidae). Bull.
Mus. Hist. nat., 2e sér., 32, n° 6, 1960 (1961), pp. 558-561, fig. 1-4.
D. Guinot. — Caractères et affinités de Macropipus australis sp. nov., Crustacé
Décapode Bracliyoure nouveau de la côte sud-ouest africaine. Bull.
Inst. Roy. Sc. nat. Belgique, 1961, 37, n° 26, pp. 1-12, fig. 1-7, pl. 1-2.
— et J. Forest. — Voir J. Forest.
J. -Fr. Jézéquel, Assistant. — Description des protonymphes de Liphistius
malayanus Abraham, 1923 (Orthognathe Liphistiomorphe). Bull. Mus.
Hist. nat., 2e sér., 32, n° 6, 1960 (1961), pp. 549-552.
— A propos du nombre de stades post-embryonnaires chez les Theraphosidae
(Orthognathes Mvgalomorphes) . Ibid., 33, n° 2, 1961, pp. 202-207.
Ed. Dresco et J. -F. Jézéquel. — Voir Ed. Dresco.
M. Dechancé, Attachée au C.N.R.S. — Sur la morphologie externe des larves
de Pagurides. I. Catapaguroïdes timidus (Roux). Crustaceana, 2, 1, 1961,
pp. 53-67, 16 fig.
— Nombre et caractères des stades larvaires dans le genre Dardanus (Crustacé
Décapode Paguride). C. R. Acad. Sc., 253, 1961, pp. 529-531.
J.-M. Démangé, Attaché au C.N.R.S. — Faune cavernicole et endogée de l’île
de Minorque. Mission H. Coiffait et P. Strinati (1958). Biospeologia LXXX,
Arch. Zool. exp. gén., 1960, pp. 276-288, 7 fig.
— Un nouveau Lithobius cavernicole de Roumanie. Ann. Spéléo., 16, 2, 1961,
pp. 179-182, 2 fig.
— Sur un important rassemblement de Schizophyllum sabulosum (L.) . Cah.
nat. Bull. Nat. Paris, 16, 1960, pp. 89-91.
— Matériaux pour servir à une révision des Harpagophoridae (Myriapodes,
— 28
Diplopodes). Mém. Mus. Ilist. nat., sér. A, Zool., 24, 1961, pp. 1-274,
386 fig.
B. Condé et J. M. Démangé. — Deux nouvelles espèces espagnoles du genre
Gervaisia. Ann. Spéléo., 16, 2, 1961, pp. 183-191, 33 fig.
J. Denis, Correspondant du Muséum. — Notes d’Aranéologie marocaine. VIII.
Un Barychélide nouveau du Maroc. Bull. Soc. Sc. nat. Maroc, 39, 1959
(1960), pp. 185-189, 2 fig.
— Faune cavernicole et endogée de l’île de Minorque. Mission H. Coiffait et
P. Strinali (1958). 2. Quelques Araignées de Minorque. Arch. Zool. ex p.
gen., 99, 1960, pp. 235-243, 3 fig.
— Araignées du Capcir et du Donnezan. Bull. Soc. Hist. nat. Toulouse, 96,
1961, pp. 113-128, fig. 1-6.
— Description d’une Araignée nouvelle des Pyrénées-Orientales. Vie et Milieu ,
12, 1961, pp. 353-355, 1 fig.
Ed. Dresco, Attaché. — I ragni dell’Ossola. Ossolana, Anno III, n° 4, 1961,
pp. 28-32, 2 fig.
— et J. -F. Jézéquel. — Attribution d’un rang spécifique à Leptyphantes
zimmermanni Bertkau, 1890, s. sp., spiniger E. Simon, 1929 (Araneae,
Linyphiinae). Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 33, n° 1, 1961, pp. 105-109,
6 fig.
F. Grandjean, membre de l’Institut, Associé du Muséum. — Voir M. André.
A. Vandel, membre de l’Institut, Associé du Muséum. — Isopodes terrestres.
1er partie. Faune cle France, il0 64, Paris, 1960, 416 p., 205 fig.
• — Les espèces d ’Androniscus Verhoeff, 1908 appartenant au sous-genre Den-
tigeroniscus Arcangeli 1940 (Crustacés) Isopodes terrestres. Ann. Spél.
15, 1960, pp. 553-584, 11 fig.
— Les Isopodes terrestres de l’île de Minorque. — In Faune cavernicole et
endogée de l’île de Minorque. Miss. H. Coiffait et P. Strinati (1958).
Biospeol., 80, Arch. Zool. exp. gén., 99, 1960, pp. 249-265, 5 fig.
— Les Isopodes terrestres de l’archipel Madérien. — Mém. Mus. Hist. nat.
Paris, sér. A, Zool., 22, fasc. 1, pp. 1-155, 54 fig., 31-xn-1960.
J. -B. Panouse, Correspondant du Muséum. — Un nouveau Solifuge saharien
Othoes saharae (Galeodidae). Bull. Soc. Sc. nat. Phys. Maroc, 39, 3-4,
1959 (1960), pp. 175-184.
— Note complémentaire sur la variation des caractères utilisés dans la taxo¬
nomie des Solifuges. Id., 40, 2, 1960 (1961), pp. 121-129.
C. Jubertiiie, Attaché de recherches au C.N.B.S. — Les phases du dévelop¬
pement embryonnaire et leurs relations avec la température et l’humi¬
dité chez un Opilion palpatores. C. R. Acad. Sc., 252, pp. 2142-2144.
— Structure des glandes odorantes et modalités d’utilisation de leur sécré¬
tion chez deux Opilions Cyphophthalmes. Bull. Soc. Zool. Fr., 86, 1,
pp. 106-116.
— Contribution à l’étude des Opilions Cyphophthalmes (Arachnides) du Por¬
tugal : description de Odontosiro lusitanicus gen. n. sp. n. Bull. Mus.
nat. Hist. nat., 2e sér., 33, 5, pp. 512-519.
L. Dresco-Derouet, Chargée de recherches au C.N.B.S. — Le métabolisme
respiratoire des Scorpions. I. Existence d'un rythme nycthéméral de
la consommation d’oxygène. Ibid., 32, n° 6, 1960 (1961), pp. 553-557,
3 fig.
— 29 —
Collections reçues :
Myriapodes : env. Saint-Martin-Vésubie (A. M.) (Bernardi) ; Madagascar
(Legendre) ; Madagascar (H. Bertrand).
Arachnides : Scorpions : Madagascar (Legendre) ; Saint-Martin-Vésubie
(A. M.) (Bernardi) ; Catllar (Pyr. Ort.) (Dalzon) ; Madagascar (H. Ber¬
trand) ; Pseudoscorpions : France (J. Bonnefoy) ; Madagascar (Legen¬
dre) ; Autriche, Yougoslavie (C. Juberthie) ; Pellegries (Gironde)
(J. Magne) ; Madagascar (H. Bertrand) ; France (L. Bigot). Soli-
fuges : Beni-Abbès (Algérie) (J. B. Panouse) ; Iran (J. B. Panouse).
Araignées : Nouvelle-Calédonie (L. Berland) ; Saint-Martin-Vésubie
(A. M.) (Bernardi) ; France-Espagne (J. Denis) ; Pellegries (Gironde)
(J. Magne) ; Madagascar (Bertrand).
Crustacés : Madagascar (Crosnier) ; Ariège (A. Vandel) ; Madagascar
(A. Humes) ; Walton Beach Floride (M. W. et M. J. Wells) ; Mada¬
gascar (H. Bertrand).
Malacologie.
E. Fisciier-Piette, Professeur. — Rapana bezoar L. sur la côte turque de la
Mer Noire. Hidrobiologi, sér. b, 5, fasc. 1-2, Istamboul, décembre 1960,
— Sur l’écologie de la non-vésiculisation de Fucus vesiculosus. Rev. gen. bot..
68, 1961, pp. 302 à 316.
— et R. Duperier. — Situation des Fucacées de la côte basque en 1960. Bull.
C.E.R.S., Biarritz, 3, 1961, pp. 401-419.
— et J. Forest. — Nouveaux progrès du Cirripède austral Elminius modestus
sur les côtes atlantiques françaises et ibériques. Crustaceana , 2, 1961,
pp. 293-299.
— et J.-M. Gaillard. — Etudes sur les variations de Littorina saxalilis. III.
Comparaison des points abrités, au long des côtes françaises et ibériques.
Bull. Soc. Zool., 86, 1961, pp. 163-172.
— J.-M. Gaillard et Mlle C. Jouin. — Études sur les variations de Littorina
saxatilis. IV. Comparaison des points battus, au long des côtes euro¬
péennes. A. Côtes ibériques. Ibid., 2-3, pp. 320-328, 1961.
G. Ranson, Sous-Directeur. — Biologie des Coraux. I. Ce que mangent les
Coraux et comment ils capturent leur nourriture. Cahiers du Pacifique,
n° 3, juin 1961.
— Sur la lutte contre les moustiques à l’île d’Oléron (conséquences pour l’Os¬
tréiculture). Le Littoral de la Charente maritime, n° 904, 30 sept. 1961.
— La biologie de Crassostrea angulata et les problèmes ostréicoles dans la
région de Marennes-Oléron en 1961 (sous forme d’entretiens). Le Litto¬
ral de la Charente maritime, n° 906, 14 octobre 1961 ; n° 907, 21 oct. 1961 ;
n° 908, 28 oct. 1961.
A. Tixier-Durivault, Sous-Directeur. — Les Octocoralliaires du golfe de
Guinée et des îles du Cap Vert. ( Alcyonacea , Pennalulacea) . Ann. Inst.
Océanogr., Camp. Calypso, 5, 1961, pp. 237-262, 21 fig.
— Sur un nouvel Alcyonaire : Parerythropodium bosphorense. Bull. Mus. Nat.
Hist. Nat., 2e sér., 33, n° 3, 1961, pp. 322-325.
— Crassophyllum cristatum N. Gen. et N. Sp., type d’un genre de Pteroedidae
(Pennatulacea). Ibid., n° 4, 1961, pp. 428-433.
30 —
G. Cherbonnier, Chef de Travaux. — Holothuries récoltées par A. Gallardo
dans la baie de Nha-Trang (Sud Viêt-Nam). Bull. Mus. Nat. Hist. Nat.,
2e sér., 32, n° 5, 1960, pp. 425-435, fïg. 1-6 ; 33, n° 1, 1961, pp. 132-136,
fig. 7.
— Sur la présence, en Mer Noire, de Stereoderma kirschbergi (Heller). Public.
Inst. Rech. Hydrobiologiques Fac. Sci. Univ. d’ Istanbul, sér. B, 5, 1-2,
1960, pp. 52-53.
B. Salvat, Préparateur-licencié. — Récoltes malacologiques de M. R. Battis-
tini sur les plages soulevées de Madagascar. Bull. Mus. Hist. Nat., 2e sér.,
33, n° 5, 8 p.
B. S. Kisch. — Les Mollusques décrits par de Folin, à part les Caecidae et
Chemnitzidae avec catalogue. Journ. de Conchyl., 100, 1960, pp. 137-162.
J. G. J. Kuiper. — Révision des Pisidies portugais de la collection Locard.
Ibid., pp. 97-106.
— Étude critique de Pisidium landeroini Germain, P. giraudi Bourguignat
et P. hermosum Bourguignat. Journ. de Conchyl., 101, 2, 1961, pp. 87-97.
G. Lecointre et G. Ranson. — Ostrea ofjreti Kilian 1889, du Miocène circum-
méditerranéen. Bull. Soc. Géol. de France, 7e sér., 3, 1961. Résumé
dans C. B. Sommaires des Séances Soc. Géol. de France, 1961, fasc. 7,
séance du 19 juin 1961, p. 204.
Collections reçues : Mollusques terrestres des provinces de Bergame et de Bres¬
cia, don de M. E. Berlinghieri, Milan. — Mollusques de l’île de Pâques
et du Chili, don de M. l’Ingénieur Sergio Carvajal, Paris. — Type et
Paratype de Ornithoteuthis volatilis antillarum Adams de la Guadeloupe,
don de l’Institut Français d’Afrique Noire. — Paratype de Berthelinia
belvederica, Opisthobranche bivalve, don de Mme Myra Keen, Stan¬
ford University. — Mollusques terrestres de Roumanie, échange avec
M. le Prof. Macarovici, Jassy. — Mollusques du rivage iranien de la
Caspienne, don de M. Leroux, Laboratoire des Pêches du Muséum. —
Type de Octopus dollfusi Robson, don du laboratoire des pêches du
Muséum. — Mollusques d’Afrique du Sud, échange avec Mme H. Bos-
well, Johannesburg. — Mollusques de Cyrénaïque, achat à M. Brandt,
Allemagne. — Trochidae quaternaires, don du Service géologique néer¬
landais. — Mollusques marins de la Mer Noire, don de M. Chevalier,
Paris. — Mollusques marins de Nouvelle-Calédonie, don de M. Hau-
d Rico u rt, Paris. — Mollusques terrestres d’Océanie et du Cameroun,
don de M. Chevalier. — Mollusques marins de Californie, don de
M. J. Q. Burch, Los Angeles. — Mollusques terrestres et d’eau douce
d’Afrique du Sud et de Madagascar et du Congo Belge, don de M. H. Ber¬
trand, Paris.
Zoologie : Vers.
Alain G. Chabaud, Professeur. — Phénomènes d’insularité chez quelques
Helminthes de Madagascar. Colloques internat. CNRS, 94 [Le peuple¬
ment des îles méditerranéennes et le problème de l’insularité, Banyuls-
sur-mer, 21-27 sept. 1959], 1961, pp. 255-260.
— et B. Czaplinski. — Le Nématode parasite de Mouettes, Paracuaria macdo-
naldi Rao 1951, est une forme de passage entre H abronematinae et
Acuariinae. Cah. Biol, mar., Roscofj, 2, 1961, pp. 67-70, fig. A-F.
— 31 —
— — Paracuaria macdonaldi Rao 1951 — forma przejsciowa miedzy Habro-
nematinae i Acuariinae. Wiadomosci Parazytologiczne, Polsk. Towarz.
Parazytol., 7, Nr 2 (Suppl.), 1961, pp. 211-212 (Résumé anglais).
— et C. Desportes. — Deux Trichostrongyloides parasites de Musaraignes
à Richelieu (Indre et Loire). Ann. Parasitol. hum. et comp., 36, n° 3
(Trentenaire Sta. exp. Parasitol. Richelieu), 1961, pp. 402-408, fig. 139-142.
- — et W. Frank. — Nouvelle Pilaire parasite des artères de VHeloderma sus-
pectum Cope : Macdonaldius andersoni n. sp. (Nématodes Onchocerci-
dae). — Ibid., 36, n° 1, 1961, pp. 127-133, fig. 1-2.
— — Description de la microfîlaire de Macdonaldius oschei (Note addition¬
nelle). — Ibid., 36, n° 1, 1961, pp. 133-134, 1 fig.
- Nouvelle Pilaire parasite des artères de Pythons : Macdonaldius oschei
n. sp. (Nématodes, Onchocercidae) . — Zeitschr. f. Parasit., 20, 5. H.,
1961, pp. 434-439, fig. 1-2.
— et A. J. Petter. — Évolution et valeur systématique des papilles cloacales
chez les Nématodes Phasmidiens, parasites de Vertébrés. — C. R. Acad.
Set'., 252, 1961, pp. 1684-1686.
— — Remarques sur l’évolution des papilles cloacales chez les Nématodes
Phasmidiens parasites de Vertébrés. Parassitologia, 3, 1961, pp. 51-70,
fig. 1-51.
— — Nématodes du genre Acuaria de la Faune de France. Ann. Parasitol.
hum. et comp., 36, n° 3 (Trentenaire Sta. exp. Parasitol. Richelieu),
1961, pp. 409-424, fig. 143-147.
- Les Nématodes parasites de Lémuriens malgaches. IL Un nouvel Oxyure :
Lemuricola contagiosus. Mem. Inst. sc. Madagascar, sér. A, 13, 1961,
pp. 127-132, fig. 1-2.
— R. C. Anderson et E. R. Erygoo. — Cinq pilaires de Reptiles malgaches.
Ibid., sér. A, 13, 1961, pp. 103-126, fig. 1-11.
— E. R. Brygoo et A. J. Petter. — Les Nematodes parasites de Lémuriens
malgaches. IV. Description de deux nouveaux genres et observations
sur Protofilaria furcata Chandler. Bull. Mus. nat. Hist. Nat., 2e s., 33,
n° 5, 1961 (1962), pp. 532-544, fig. 1-5.
— A. J. Petter et E. R. Brygoo. — Trois Nématodes parasites de Héris¬
sons malgaches. Bull. Soc. zool. Fr., 86, n° 1, 1961, pp. 38-51, fig. 1-5.
- et Y. J. Golvan. — Les Nématodes parasites de Lémuriens malgaches.
III. Collection récoltée par M. et Mme Francis Petter. — Ann. Para¬
sitol. hum. et comp., 36, n° 1, 1961, pp. 113-126, fig. 1-4.
Claude Dupuis, Sous-Directeur. — [Hétéroptères hôtes de Phasiinae et Pha-
siinae parasites d’ Hétéroptères observés à Richelieu, Indre et Loire] in
Station expérimentale de Parasitologie de Richelieu (Indre et Loire),
contribution à la faune parasitaire régionale [rédacteur R. Ph. Doll-
fus]. Ibid., 36, n° 3 (Trentenaire Sta. exp. Parasitol. Richelieu), pp. 253-
256, 330-333.
— Titres et travaux scientifiques de Claude Dupuis. — Deuxième supplément.
1 brochure h. c., 21 X 27 cm, polycopié, 4 + 4 pp.
— Essai monographique sur les Phasiinae (Diptères Tacliinaires parasites
d’Hétéroptères). Thèse Doctorat ès-Sciences, Paris, sér. A, n° 3791 (n°
d’ordre 4642) ( sous presse).
Annie J. Petter, Attachée de Recherches. — Redescription et analyse critique
de quelques espèces d’Oxyures parasites du caecum de la Tortue grecque
(Testudo graeca L.). Diversité des structures céphaliques. — Ann. Para¬
sitol. hum. et comp., 36, n° 4, 1961, pp. 648-671, fig. 1-10.
— 32 —
Laboratoire d’Helminthologie et Parasitologie comparée
de l’Ecole Pratique des Hautes Études.
Robert Ph. Dollfus, Directeur Honoraire. — Transformation de Dihemiste -
phanus lydiae (M. Stossich, 1896) A. Looss 1901 en Stenocollum fragile
(Edwin Linton 1900) J. Stafford 1904, par macération. Ann. Parasitol.
hum. et comp., 35, n° 4, 1960 (1961), pp. 528-537, fig. 1-5.
— Critique de récentes innovations apportées à la classification des Accacoe-
liidae (Trematoda-Digenea). Observations sur des métacercaires de cette
famille. Ibid., 35, n° 4, 1960 (1961), pp. 648-671, fig. 1-4.
— Sur Hemiurus commuais T. Odhner 1905 ( Trematoda Digenea, Hemiuridae).
Ibid., 35, n° 5-6, 1960 (1961), pp. 704-712, fig. 1-5.
— Station expérimentale de Parasitologie de Richelieu (Indre-et-Loire). Con¬
tribution à la faune parasitaire régionale. Introduction. Liste des para¬
sites par hôtes. Liste des parasites par ordre systématique (avec colla¬
borateurs). Liste des publications (avec collaborateurs).
— Sur les variations individuelles de Brachylaema arcuata (F. Dujardin 1845).
— Sur Distoma mentulatum Rudolphi, Distom aarrectum F. Dujardin et « Dis-
toma clavigerum » sensu F. Dujardin, non Rudolphi.
— Un Anomotaenia à pores génitaux unilatéraux chez Tringa ochropus L.
1758.
— Sur Taenia tenuicollis Rudolphi 1819 et son cystique.
— Paranoplocephala de Microtinae.
— Index alphabétique des hôtes. Index alphabétique des parasites.
— • Ibid., 36, n° 3 (Trentenaire Sta. exp. Parasitol. Richelieu), pp. 169-451,
fig. 1-151.
— Miscellanea Helminthologica Maroccana. XXXII. Nématode du genre
Rictularia chez un Apodemus du Moyen-Atlas. Arch. Inst. Pasteur Maroc,
6, cahier 1, 1960, pp. 5-25, fig. 1-3.
— Cystique d’un nouveau Taenia, de la cavité péritonéale d’un Ctenomys
(Rodentia) de l’Uruguay. Arch. Soc. Biol. Montevideo, 25, 1960, pp. 47-
51, fig. 1-6, photogr. A.
— [Remerciements à la Société polonaise de Parasitologie pour sa nomination
de Membre d’Honneur] — Wiadomosci Parazytologiczne, Polsk. Totvarz.
Parazytol., 7, n° 4-6, 1961, pp. 958-959 + portrait h.-t.
— Jean-Marie Boby et Pierre Laurent. — Sur une Xiphidiocercaire parasi¬
tant Limnaea truncatula (O. F. Müller) en Haute-Savoie et s’enkystant
dans des larves de moustiques. Bull. Soc. zool. Fr., 85, n° 5-6, pp. 331-
347, fig. 1-14 + i-k.
Alain G. Chabaud, Directeur. — V. ci-dessus.
Claude Dupuis, Chef de Travaux. — Y. ci-dessus.
Le van Hoa. — Synonymie des genres Amplicaecum Baylis 1920 et Orneoas-
caris Skrjabin 1916. Ann. Parasitol. hum. et comp., 35, n° 5-6, 1960
(1961), pp. 760-761.
— Redescription de quelques Capillaria peu connus récoltés à Richelieu (Indre-
et-Loire). Ibid., 35, n° 4, 1960 (1961), pp. 594-606, fig. 1-4.
— Étude d’un nouveau Physaloptère du rat, trouvé au Viêt-Nam. Ibid., 36,
n° 4, 1961, pp. 672-676, fig. 1.
— 33 —
— Nématodes parasites. In Mission G. F. de Witte au Parc de l’Upemba,
Bruxelles (Diplôme de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes, soutenu
le 27 janvier 1961 ; sous presse).
Pèches Outre-Mer.
Th. Monod, Professeur. — Sur un Isopode Asellote du genre Bagatus recueilli
sur un Poisson du Sénégal, Crustaceana, 2, Part 1, 1961, pp. 68-77, 36 fig.
— Brevoortia Gill 1801 et Ethmalosa Regan 1917, Bull. I.F.A.N., 23, sér. A,
n° 2, avril 1961, pp. 506-547, 67 fig.
- — Note sur quelques cartes anciennes de Sào Tomé, Congr. Internat. Hist.
dos Descobrimentos 1960, Actas, 2, 1961, pp. 277-298, 2 fig., 1 tabl. h.-t.
— Majàbat al-Kubra (Supplément), Bull. I.F.A.N. , 23, sér. A, n° 3, juil. 1961,
pp. 591-637, 15 fig.
— La Science et l’Homme au seuil du désert in : Science and the Future of
Mankind, Den Haag, 1961, pp. 197-201.
— et G. Palausi. — Sur des manifestations fissurales de laves à néphéline au
Sud du lac Faguibine (Mali), Bull. I.F.A.N., 23, sér. A, n° 2, avril 1961,
pp. 251-282, 3 fig., pl. I-IX.
P. Budkkr, Sous-Directeur. — Les Migrations des Grands Cétacés. C. R. Soinm.
des Séances de la Société de Biogéographie, sept. 1961, n° 329-330-331,
pp. 21-24, fig.
— Face aux Requins. L’ Aventure Sous-Marine, juin-juillet 1961, n° 33, n. s.,
éd. europ., pp. 130-132, fig.
Ch. Roux, Assistant. — A propos d’un poisson de la famille des Labridés de
la côte occidentale d’Afrique : Coris atlantica Günther 1862. Bull. Mus.
Nat. Hist. Nat., 33, 2e sér., n° 4, 1961, pp. 387-390, tabl., réf.
— Rapport sommaire sur une mission en Iran. Ibid., pp. 294-295.
— Quelques aspects de la faune de la Mer Caspienne. C. B. Soc. Biogéogr.,
1961, n° 333, pp. 51-53.
— et Noguier. — Mission en Iran. Rapport, 1961, 40 p., annexes, phot.
Y. Plessis, Assistant. — Écologie de l’Estran rocheux du Calvados : étude des
biocénoses et recherches expérimentales (Thèse). Ann. Inst. Océanogr.
Monaco, 1961, n. s., 38, fasc. 3, pp. 233-324, 8 fig., bibl. (résumé en
anglais).
— Dispositif pour dosage de l’oxygène dissous dans de l’eau de mer ou dans
l’eau douce. C.N.R.S., 1961, 3 p., 1 fig.
— et Fontaine (Y. A.). — Réalisation en laboratoire d’une communauté
complexe d’eau douce. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2e sér., 33, n° 2,
1961, pp. 236-239, 2 fig.
E. Postel, Chef du Service d’Océanographie Biologique de l’ORSTOM. — Les
langoustes des marchés français. Science et Nature, Paris, n° 43, 1961,
pp. 18-29, 13 fig.
— Fertilité et production végétale des océans. Ibid., n° 48, 1961, pp. 14-23,
7 fig.
— Morue d’hier et d’aujourd’hui. N aturalia, Paris, n° 90, 1961, pp. 29-37,
7 fig.
— P. Fourmanoir et P. Guézé. — Sur quelques thons ( sensu lato ) de la
— 34 —
Réunion, en collection au Laboratoire des Pêches Outre-Mer. Bull.
Mus. Nat. Hist. Nat., Paris, 2e s., 32, n° 5, 1960 (1961), pp. 392-395.
- et P. Roux. — Méfiant et méphitique : le Zorille. La Vie des Bêtes, Paris,
n° 37, 1961, pp. 23-25, 2 fig.
Physiologie générale.
M. Fontaine, Professeur. — - Le Milieu intérieur. Encyclopédie française. IV.
La Vie, 1961, pp. 241-248.
— L’Équilibre osmotique chez les Animaux aquatiques. Ibid., pp. 350-555.
— L’Anguille européenne succombe-t-elle sans se reproduire ? C. R. Acad.
Sci., 252, 1961, pp. 2656-2657.
— L’Océanographe contemporain. Sa mission humaine. Conférence ronéotypée.
— Action d’un extrait antéhypophysaire tyréostimulant sur la maturation
des ovaires de l’Anguille femelle. C. R. Acad. Sci., 252, 1961, pp. 3365-3367.
— Les ressources des océans et des mers au service de l’homme. J. Sciences
médicales de Lille, n° 10, 1961, pp. 393-410.
— Action des eaux courantes sur certains aspects de la physiologie des Téléos-
téens. Verh. Internat. Verein. Limnol., 14, 1961, pp. 400-403.
— et G. Berthelier. — Teneur en azote aminé du sang et du plasma du Sau¬
mon ( Salmo salar L.) à diverses étapes de son cycle vital. Bull. Centre
Etudes et Rech. Sci. de Biarritz, 3, 1961, pp. 383-390.
— et M. Chauvel. — Évaluation du pouvoir gonadotrope de l’hypophyse
des Poissons Téléostéens et en particulier du Salmo salar L. à diverses
étapes de son développement et de ses migrations. C. R. Acad. Sci.,
252, 1961, pp. 822-824.
J. Leloup, Assistant. — Variations spécifiques de la liaison de la thyroxine
avec les protéines du plasma chez les Poissons. J. Physiol., 53, 1961,
pp. 403-405.
Y. A. Fontaine, Assistant et A. Aeberhardt. — Étude de la contamination
d’une biocoenose artificielle d’eau douce par le cérium radioactif. C. R.
Acad. Sci., 252, 1961, pp. 3151-3153.
— J. Daget et Ch. Roux. — Certaines différences qualitatives d’activité
thyréotrope existant entre les hypophyses de Téléostéens d’une part,
de Dipneuste et de Mammifères d’autre part, ont-elles une signification
adaptative ou phylogénétique ? Bull. Soc. Zool. France.
L. Dhesco-Derouet. — Le métabolisme respiratoire des Scorpions. I. Exis¬
tence d’un rythme mycthéméral de la consommation d’oxygène. Bull.
Mus. nat. Hist. nat., 2e sér., 32, n° 6, 1960 (1961), pp. 553-557.
J. Leloup-Hatey. — Rôle de l’agitation musculaire dans le déterminisme de
l’hypercorticostéroïdémie observée chez la Carpe ( Cyprinus carpio L.)
après un passage direct de l’eau douce à une solution saline équilibrée
isotonique à l’eau de mer. C. R. Soc. Biol., n° 2, 155, 1961, p. 241.
- Influence de l’hypophyse sur le taux des corticostéroïdes du plasma
de l’Anguille Anguilla anguilla L. J. Physiol., 53, 1961, 405-406.
M. Olivereau. — Maturation sexuelle de l’Anguille mâle en eau douce. C. R.
Acad. Sci., 252, 1961, pp. 3660-3662.
— Corpuscules de Stannius et reproduction chez l’Anguille mâle. Ibid., 253,
1961, pp. 541-543.
— 35 —
P. Palayer. — Action de l’Épiphysectomie sur le poids du rein chez la Truite
( Salmo gairdnerii Rich.). Bull. Centre Rech. Et. Sci. Biarritz, 1961, 3,
pp. 391-398.
L. Arvy, M. Fontaine et M. Gabe. — Contribution à l’histophysiologie du
complexe hypothalamo-hypophysaire des Téléostéens. Colloque de Bio¬
physique, Journées médicales de Bordeaux (oct. 1958). Éd. Soc. Édi¬
tion Enseign4 Sup. Paris, 1961, pp. 97-107.
L. Cédard et T. Nomura. — Dosage fluorimétrique après chromatographie de
partage des œstrogènes dans le sang de certains Téléostéens. Bull. Inst.
Océanogr., n° 1196, 1961, 8 p., 2 tabl.
— M. Fontaine et T. Nomura. — Sur la teneur en œstrogènes du sang de
Saumon adulte ( Salmo salar L.) en eau douce. C. R. Acad. Sci., 252,
1961, pp. 2656-2657.
Paléontologie.
C. Arambourg, Professeur honoraire. — Précisions nouvelles sur Libytherium
maurusium Pomel, Giraffidé du Villafranchien d’Afrique. Bull. Soc.
Géol. Fr., 7eme sér., 2, 1960, pp. 888-894, 4 fig., 1 pl., 1 tabl.
— Titres et travaux de 1956 à 1961. Imprimerie Priester, 4 p.
— Prolibytherium magnieri, un Velléricorne nouveau du Burdigalien de Libye
(note préliminaire). C. R. S. Soc. Géol. France, n° 3, 1961, pp. 61-62,
1 fig.
— Note préliminaire sur quelques Vertébrés nouveaux du Burdigalien de
Libye. C. R. S. Soc. Géol. France, n° 4, pp. 107-108, 1 fig.
— La Genèse de l’Humanité (6e édition) 1961. Que Sais-Je ? Presses Univer¬
sitaires, Paris.
— - et P. Magnier. — Gisements de Vertébrés dans le bassin tertiaire de Syrte
(Libye). C. R. Acad. Sc., 252, n° 8, 1961, pp. 1181-1183.
J. P. Lehman, Professeur. — Répartition des Therapsida, pp. 59-69 ; Cyno-
dontia, pp. 140-191, Thérocéphales, pp. 224-245 ; Bauriamorphes,
pp. 246-270 ; Dromasauria, pp. 283-286 ; Dicynodontia, pp. 287-351,
1961. Dans J. Piveteau : Traité de Paléontologie, t. VI, vol. 1, Mas¬
son édit.
J. Sornay, Sous-Directeur. — Le Barrémien et l’Aptien du Nord-Ouest de
Viviers-sur-Rhône (Ardèche). Bull. Carte Géol. France, 57, n° 261, 1960,
pp. 123-125.
— Ammonites et Inocérames de Vonso (Bas-Congo). Ann. Mus. Roy. Afrique
Centrale, Sc. Géol., Bruxelles, n° 38, 1961, pp. 43-52, 2 pl.
— J. Auboin, J. H. Brunn, P. Celet, etc. — Le Crétacé supérieur en Grèce.
Bull. Soc. Géol. Fr., 2, 1960, pp. 452-469, 2 fig.
L. Ginsburg, Sous-Directeur. — La faune des Carnivores miocènes de Sansan
(Gers). Mém. Mus. Nat. Hist. Nat., N. S., Sér. C, 9, 1961, 290 p., 72 fig.,
16 pl. en noir, 4 pl. en couleur.
— Plantigradie et digitigradie chez les Carnivores fissipèdes. Mammalia, 25,
1961, n° 1, 21 p., 6 fig.
— Découverte de Pliopithecus antiquus Bl. dans le falun savignéen de Noyant-
sous-le-Lude (Maine-et-Loire). C. R. Acad. Sci., 252, 1961, pp. 585-587,
1 fig.
— 36 —
— Un nouveau Tritylodonle du Trias supérieur du Basutoland (Afrique du
Sud). Ibid., pp. 3853-3854, 1 fïg.
— et Y. Coppens. — Les gisements de Mammifères fossiles d’Afrique. Dans
J. Piveteau : Traité de Paléontologie, t. VI, vol. 1, pp. 496-498, Mas¬
son Édit.
R. Hoffstetter, Directeur de Recherches au C.N.R.S. — Description d’un
squelette de Planops (Gravigrade du Miocène de Patagonie). Mammalia,
25, n° 1, 1961, pp. 57-96, 12 fig.
— Amérique du Sud. Échelle stratigraphique fondée sur les faunes mamma-
liennes locales, 1961. Traité de Paléontologie (Dir. J. Piveteau) ;6, 1,
pp. 492-495, 1 carte.
— Nouveaux restes d'un Serpent Boïdé (Madtsoia madagascariensis nov. sp.)
dans le Crétacé supérieur de Madagascar. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat.
(2), 33, n° 2, 1961, pp. 152-160, 3 fig.
— Nouvelles récoltes de Serpents fossiles dans l’Éocène supérieur du Désert
Libyque. Ibid., n° 3, pp. 326-331, 1 fig.
E. Buge, Chargé de Recherches. — Smittina lecointrei, nouveau nom pour Smit-
tina bassleri Canu et Lecointre 1930 non Cipolla 1929 (Bryozoa Chei-
lostomata). C. R. S. Soc. Géol. Fr., n° 7, 1961, p. 200.
S. Freneix (Mme), Chargée de Recherches. — Étude complémentaire des Lamel¬
libranches du Crétacé supérieur de Nouvelle-Calédonie. Sc. de la Terre, 6
(1958), 1960, n° 1-2, pp. 5-56, 1 fig., 3 pl.
D. Mongin (Mlle), Chargée de Recherches. — « Unio valdensis » Mantell, from
the wealden beds of England, its taxonomie position and geographical
distribution. Proc. Malacol. Soc. Londres, part. 6, 1961, 34 ( sous presse ).
Ph. Brébion, Attaché de Recherches. — Étude du Miocène supérieur (Rédo-
nien) de l’Ouest de la France, ses rapports avec le Miocène nordique.
Meyniana, 10, 1961, pp. 104-112, Kiel.
Y. Coppens, Attaché de Recherches. — Découverte d’un Australopithéciné
dans le Villafranchien du Tchad. C. R. Acad. Sc., 252, 1961, pp. 3851-3852.
R. Gabis (Mme), Attachée de Recherches. — Os des membres de Dolichopi-
thecus, Singe fossile du Pliocène du Roussillon 1961. Ibid., pp. 1368-1370.
D. Heyler, Attaché de Recherches. — Gorgonopsia. Dans J. Piveteau : Traité
de paléontologie, vol. VI, fasc. 1, pp. 88-139.
H. Lardeux, Attaché de Recherches, J. Pillet, P. Semenoff Tian-
Chansky. — Sur l’extension orientale du Frasnien dans le synclinal
d’Ancenis. C. R. S. Soc. Géol. Fr., 1961, n° 4, p. 411.
J. Roman, Attaché de Recherches. — Echinides ( Clypeaster , Scutella, Schi-
zaster) de l’Helvétien du bassin de Karaman (Turquie). Bull, of the Mine¬
rai Research and Exploration Instit. of Turkey, 1960, n° 55, pp. 64-96,
1 fig., 8 pl.
S. Wenz (MUe), Attachée de Recherches. — Réduction du préopercule chez
Dapedius. C. R. Acad. Sc., 252, 1961, pp. 1371-1373.
J. Brunet, Stagiaire de Recherches. — Les Oiseaux de l’Éocène supérieur du
Bassin de Paris. Thèse 3e cycle.
C. Coudron (Mlle). — Étude de quelques Vertébrés du Gour-Laoud. Diplôme
d’Etudes Supérieures.
M. H. Le Goff (Mlle). — Contribution à l’étude de quelques Mésosaures.
Diplôme d’Etudes Supérieures.
N. Tabaste (Mlle). — Étude de quelques restes de Poissons du Crétacé Saha¬
rien. Diplôme d’Etudes Supérieures.
— 37 —
C. Vehgnaud (Mlle) . — Les Amphibiens fossiles de Beni-Mellal. Diplôme
d’Etudes Supérieures.
J. C. Fischer, Travailleur libre. — Sur l’apparition des Ceritellidae au Char-
mouthien avec la proposition d’un genre nouveau, Proceritella 1961.
Journ. Conchyol. 101, 1961, pp. 135-154.
Laboratoire de Paléontologie
de l’Ecole Pratique des Hautes Études.
R. Lavocat, Directeur. — Sur l’application de la cybernétique aux théories
de l’Évolution. C.R. Acad. Sci., 253, 1961, pp. 3022-3023.
Laboratoire de Micropaléontologie
de l’École Pratique des Hautes Études.
G. Deflandre, Directeur de Recherches au C.N.R.S., Directeur. — Sur la
présence de Parvicorbicula n. g. socialis (Meunier) dans le plancton de
l’ Antarctique (Terre Adélie). Revue algologique, n° 3, 1960, pp. 183-188,
1 pl.
— Catalogue des Taxons introduits dans la Systématique. Multicop. Lab.
Micropaléont. E.P.H.E., 1961, pp. i-ii et 1-58.
— et E. Aubert de la Rue. — Sur un calcaire à micro-organismes enclavé
dans un basalte du Val Studer, Archipel de Kerguelen. Bull. Mus. Nat.
Hist. Nat., 2eme sér., 33, n° 1, 1961, pp. 123-127 (avec E. Aubert de la Rüe).
— et M. Deflandre-Rigaud (Mme), Directeur Adjoint. — Nomenclature et
Systématique des Hystrichosphères (sens. lat.). Observations et recti¬
fications. Multicop. Lab. Micropaléont. E.P.H.E., pp. 1-14, 11 fig.
M. Deflandre-Rigaud (Mme). — Contribution à la connaissance des sclérites
d’Holothurides fossiles. Thèse Doct. Univ. Paris, 1961. Multicop. Lab.
Micropaléont. E.P.H.E., pp. i-v, pp. 1-135, 149 fig., 5 pl.
— — Observations sur les Radiolaires fossiles. Les moules internes et leur
systématique. Multicop. Lab. Micropaléont. E.P.H.E., pp. 1-10, 1 pl.
Collections reçues :
Végétaux : Filicales : couches de Molteno (Morija, Basutoland ; Don Fabre).
Invertébrés : Madréporaires fossiles (Don Alloiteau) ; collection Tombeck de
Madréporaires fossiles (Crétacé de la Haute-Marne) ; Madréporaires du
Néogène méditerranéen et Madréporaires actuels et fossiles de l’Océan
Pacifique (Don Chevalier). Trilobites, Astéries et Crinoïdes des Schistes
dévoniens de Bundenbach (Allemagne) ; Moulages d’échantillons types
d’Ammonites décrites par Fontannes et Mazenot (Don Institut de Géo¬
logie de Lyon) ; Inoceramus nov. sp. du Valanginien de Tréminis (Isère ;
Don G. Declerck) ; Ammonite géante du Valanginien des Basses-Alpes
et Huîtres de l’Helvétien du Vallès Penédès, Espagne (Don Ginsburg) ;
Ammonites du Kimméridgien des Hautes-Alpes (Don Mahé) ; Inocé-
rames du Sénonien de l’URSS et Ammonites du Crétacé inférieur de
l’URSS (Don Bogdanov).
Vertébrés : Acquisition de deux spécimens de Drepanaspis ; Poissons et Stégo-
céphales du Trias de Madagascar (Don Lehman et Beltan) ; Holos-
3
— 38 —
téens du Jurassique de Normandie (Don Wenz) ; Acquisition de deux
spécimens de Pachypleurosaurus ; Moulages de Mésosaures (Don Cromp-
ton| ; crâne de Lystrosaurus (Don Lehman) ; Traces de pas permiennes
(Don Heyler) ; Crocodilien du Crétacé supérieur de Saint-Estève-Jan-
son (B.-du-Rhône) ; modèles agrandis de mâchoires de Mammifères
secondaires provenant du Musée américain d’Histoire Naturelle ; Mam¬
mifères oligocènes de Saint-Gérand-Le-Puy (Allier) ; Mammifères aqui-
taniens (Cetina) et pontiens d’Espagne (Poracuello, Nombrevilla) ;
Mammifères miocènes de Baigneaux, Chilleurs-aux-Bois, Artenay, Beau-
gency, Pontigné, Noyant-sous-le-Lude, Chavaignes, Hommes, Cléré-les-
Pins ; Bison priscus de La I’erté-Alais (Don Ginsburg) ; Mammifères
villafranchiens du Tchad (Don Coppens) ; Mammifères quaternaires de
Rancho La Brea (Don Université de Berkeley) ; Moulage d’Oreopithecus
acquis au Musée de Bâle.
Phanérogamie.
A. Aubréville, Professeur. — Etude écologique des principales formations
végétales du Brésil et contribution à la connaissance des forêts de l’Ama¬
zonie Brésilienne. 1 vol., Nogent-sur-Seine, 1961, 265 p.
— Notes sur les Sapotacées africaines et sud-américaines. Adansonia, N. S.,
Paris, 1-1, 1961, pp. 6-38, 10 pl.
— Complément à la Flore forestière de la Côte d’ivoire. Ibid., 1961, p. 93.
— Le potentiel des forêts tropicales dans l’économie mondiale du bois d’œuvre
(feuillus). Bois et Forêts des Trop., Nogent, 76, 1961, pp. 3-13, 5 fig.
— Prospections en chambre. LXIV. « Synecology and silviculture in Ghana »
de C. J. Taylor. Ibid., 76, 1961, pp. 55-61, 2 fig.
— LXV. Etudes écologiques sur la forêt dense humide du Surinam (Schulz,
Lindeman, Moolenaar). Ibid., 77, pp. 61-64.
— Flore du Gabon. I. Sapotacées par A. Aubréville, 1961, 162 p., 20 pl.,
1 carte, 2 h.-t. ; IL Sterculiacées, par N. Halle, 1961, 150 p., 26 pl.,
1 carte.
— Notes sur des Poutériées américaines. Adansonia, Paris, N. S., 1-2, 1961,
pp. 150-191, 9 pl.
— De la nécessité de fixer une nomenclature synthétique des formations végé¬
tales tropicales avant d’entreprendre la cartographie de la végétation
tropicale. Coll, intern. CNRS, XCYII, Toulouse, 1961, pp. 37-47.
H. Humbert, Professeur honoraire, Membre de l’Institut. — Flore de Mada¬
gascar et des Comores. 110. Dichapétalacées (par B. Descoings), 38 p.,
5 pl., 1961.
— Travaux du Laboratoire de la Jaysinia, 2, 1961, 96 p., 3 pl., 21 fig.
— Projet de carte de végétation de Madagascar au 1/1.000.000. Coll, intern.
C.N.R.S., XCVII, Toulouse, 1961, pp. 49-60, 2 cartes, 20 diagr., 1 carte
h.-t.
— Histoire de l’exploration botanique à Madagascar. Bull. A.E.T.F.A.T.,
Coimbra, 12, 1961, 10 p.
— et G. Aymonin. • — Jean Arènes, 1898-1960. Bull. Soc. Bot. Fr., 107, 7-8,
1960, pp. 300-306.
M. L. Tardieu-Blot (Mme), Sous-Directeur. — Sur les Dracontomelum d’Indo¬
chine. Adansonia, N. S., Paris, 1-1, 1961, pp. 55-58, 1 pl.
39 —
— — Sur les Gluta, Swintonia, Melanorrhoea indochinoises. Ibid., fasc. 2,
1961, pp. 192-197, 1 pl.
- Anacardiaceae nouvelles d’Indochine. Ibid., 1961, pp. 198-207, 2 pl.
J. Léandri, Sous-Directeur. — Progrès récents dans les recherches floristiques
à Madagascar. Mém. Soc. Broter., 13, Coimbra, 1958, pp. 79-85.
— Jean Arènes, 1898-1960. C. R. somm. séances Soc. Biogéogr., Paris, 323,
1960, pp. 29-30.
— Missions botaniques à Madagascar en 1960. Bull. Mus., Paris, 2e sér., 33,
3, 1961, pp. 336-340.
— Rapport pour l’attribution du Prix Gandoger en 1960. Bull. Soc. Bot. Fr.,
Paris, 107, 9, 1961, p. 353.
f J. Arènes, Assistant. — Les Dombeya des îles Mascareignes. Mém. Inst.
Scient. Madag., Tananarive, sér. B., 9, 1959, pp. 189-216, 12 pl. h.-t.
M. Keraudren (MUe), Assistante. — A propos des formations xérophiles du
Sud de Madagascar. C. R. Soc. Biogéogr., 327, 1961, pp. 84-85.
— Sur la nomenclature d’une sous-tribu de Cucurbitacées. Bull. Soc. Bot. Fr.,
107, 1961, pp. 348-349.
— Quelques aspects des formations xérophiles du Sud de la République mal¬
gache. Ibid., 108, 1961, pp. 73-79, 3 profils.
— Au pays des arbres serpents. Science et Nature, 45, 1961, 8 p., 6 photos.
— Le genre Kedrostis Médik. (Cucurbitacées) à Madagascar. Bull. Soc. Bot.
Fr., 108, 1961, pp. 241-242.
— Voir : A. Guillaumin.
G. Aymonin, Assistant (sous les drapeaux). — Sur la présence, dans les terres
cultivées et incultes, des espèces adventices. Bull. Serv. Carte Phytog.,
C.N.R.S., B, 5 (2), 1960, pp. 197-254. (En collaboration avec une équipe
de chercheurs sous la direction de A. L. Guyot).
— Quelques Thyméléacées de rocailles montagnardes : Les Daphnés de la
sous-section Cneorum. Plantes de Montagne. Bull. Soc. Amat. Jard.
Alpins, 38, 1961, pp. 129-136, 4 fig., 1 photo.
— Coupe Botanique des Cévennes à la Cerdagne. Not. de l’Exc. École Nor¬
male Sup. Sc. Paris, E.N.S. Paris (Polyc.), 1961, 41 p., 3 pl., fig.
— Analyse : Aubréville, Étude écologique des principales formations végé¬
tales du Brésil. C. R. Somm. Séances Soc. Biogéogr., 328, 1961, pp. 92-93.
— Analyse : Aubréville, Étude écologique des principales formations végé¬
tales du Brésil. Bull. Soc. Bot. Fr., 108, 3-4, 1961, pp. 179-181.
— Analyse : R. Virot, La végétation Canaque. Année Biologique, 37, 1961,
p. 100.
— et P. Le Brun. Androsace elongala L., curieuse espèce de la flore française.
Bull. Soc. Bot. Fr. Paris, 108, 1961, pp. 237-240.
— et R. Virot, A propos de la répartition des xérophytes épineux périmé-
diterranéens. C. R. Soc. Biogéogr., 331, 1961, pp. 24-31, 2 cartes.
- Quelques remarques à propos de deux Ophrys critiques dans les Grands
Causses. Cah. Nat. Bull. Nat. Par., N. S., 16 (3), 1960, pp. 57-67, 1 fig.
— Voir H. Humbert.
N. Halle, Assistant. — Un séchoir à gaz butane pour la préparation des her¬
biers. Journ. d'Agric. Trop, et de Bot. Appliquée, 8, 1-3, 1961, pp. 70-
71, 1 fig.
— Flore du Gabon : n° 2. Sterculiacées, 1961, 150 p., 1 carte et 28 pl. dessinées
par l’auteur.
— 40 —
— Les Physacanthus (Acanthacées) du Muséum de Paris : Physacanthus lucer-
narius , espèce nouvelle du Gabon. Adansonia, N. S., 1-2, 1961, pp. 343-
346, 1 pl.
— Voir S. Balle.
A. Le Thomas (Mme), Assistante. — Etude anatomique du rhizome et du
pétiole des Hyménophyllacées d’Afrique occidentale et de Madagascar.
Dipl. Et. Sup., Rennes, 1961, 68 p., 13 pl. h.-t.
— Sur l’aire du genre Davallia (Ptéridophytes) à Madagascar. Adansonia,
N. S., Paris, 1-2, 1961, pp. 347-349, 1 carte.
A. Guillaumin, Professeur honoraire (chaire de Culture). — Contributions
à la Flore de la Nouvelle-Calédonie. CXVIII. Plantes de collecteurs
divers. Bull. Mus Hist. Nat., Paris, 2e sér., 33, 1961, pp. 114-116.
— Les Palmiers de la Nouvelles-Calédonie. Journ. Agric. Trop, et Bot. Appl.,
1961, pp. 56-64.
— et M. Keraudren (Mlle). — De nouvelles Cucurbitacées succulentes de
Madagascar. Cactus, Paris, 71, 1961, pp. 123-125, 3 fig.
A. Camus (Mlle), Associée du Muséum. — Sur quelques Graminées de Mada¬
gascar. I. Le genre H umbertochloa. IL Description de Panicoideae mal¬
gache. Bull. Soc. Bot. Fr., 108, 3-4, 1961, pp. 158-163.
— Albert Lemée (1872-1961). Adansonia, N. S., 1-2, 1961, pp. 145-149, 1 port.
R. Decaky, Associé du Muséum, Membre de l’Académie des Sciences d’Outre-
Mer. — Deux anciennes destructions volontaires de plantes malgaches.
Bull. Mus., 2e sér., 32, 4, 1961, pp. 445-447.
A. Cavaco, Maître de Recherches au C.N.R.S. — Quelques Amaranthacées de
l’Afrique portugaise. Bolet. Soc. Broter. Coimbra, 2e sér., 34, 1960, pp. 5-15.
A. Lourteig (Mlle), Maître de Recherches au C.N.R.S., Professeur à l’Université
de Buenos-Aires. — Distribution géographique des Mayacacées. C. R.
somm. séanc. Soc. Biogéogr., 323, 1960, pp. 31-35, 3 cartes.
— Hermano Alain, la flora de Cuba, sus principales caracteristicas, su origen
probable. Ibid., pp. 60-62.
— Ivan M. Johnston. Bol. Soc. Argent. Bot., 8, 1961, pp. 221-222.
— Thaddaeus Haenke. Leben und Wirken eines Forschers. (Kuhnel). Ibid.,
9, 1961, pp. 441-442.
— Ranuneulaceas, in D. Legrand, Flora Uruguaya, 6, fam., 1961, pp. 1-10.
— El Museo de Historia natural de Paris, Institucion real, nacional e inter-
nacional. Rev. Fac. Sci., Cordoba, 23, 1961.
— Cleistogamia en una especie sudamericana de Oxalis. Bol. Soc. Argent. Bol.,
10, 1961.
R. Virot, Chargé de Recherches au C.N.R.S. — Contribution à la connaissance
floristique de l’Aubrac et de la Margeride. Cah. Nat. Bull. Nat Par., N. S.,
17, 1961, n° 2, pp. 49-64.
— et G. Aymonin, Assistant. — Quelques remarques à propos de deux Ophrys
critiques récoltés dans les Grands Causses. Cah. Nat. Bull. Nat. Par.,
N. S., 16, 1960, n° 3, pp. 57-67, 1 fig.
— • — A propos de la végétation des xérophytes épineux périméditerranéens.
C. R. somm. séanc. Soc. Biogéogr., N. S., 331, 1961, pp. 24-31.
J. Vidal, Chargé de Recherches au C.N.R.S. — Plantes utiles du Laos (Mono-
cotylédones) . Journ. Agric. Trop. Bot. Appl., Paris, 7 (9-10), 1960,
pp. 417-440, pl. V-X ; 7 (11), 1960, pp. 560-587, pl. XI-XVI.
41 -
— Le genre Euthemis Jack ( Ochnaceae ) au Cambodge. Adansonia, N. S., Paris,
1 (1), 1961, pp. 59-6CK
— Application au Laos de deux méthodes bioclimatiques. C. R. somm. séanc.
Soc. Biogéogr., Paris, 38 (332-334), 1961, pp. 53-64, 1 pl. graph., 4 tabl.
— et Bui Ngoc Sanh (Mme), Stagiaire de Recherches au C.N.R.S. — Une espèce
nouvelle d ’Anisophyllea (Rhizophoraceae). Bull. Soc. Bot. Fr., 108,
(1-2), 1961, pp. 72-73, 1 pl. phot.
— — Le genre Anisophyllea (Rhizophoraceae) au Vietnam Sud. Adansonia ,
N. S., Paris, 1 (1), 1961, pp. 61-64, 1 pl. fig.
P. Cour, Biologiste adjoint au Service de Floristique du C.N.R.S. — Identi¬
fication de quelques plantes critiques de la flore de l’Archipel des Ker¬
guelen. Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2e sér., 33, 1961, 2, pp. 221-223.
R. Capuron, Inspecteur des Eaux et Forêts, Service des Recherches forestières
Madagascar. — Contributions à l’étude de la flore forestière de Mada¬
gascar. III. Sur quelques plantes ayant contribué au peuplement de
Madagascar. Adansonia, N. S., Paris, 1-1, 1961, pp. 65-92, 7 pl.
R. Letouzey, Chargé de Recherches au C.N.R.S. — Notes sur les Scytopé-
talacées (Révision des Scytopétalacées de l’Herbier de Paris). Ibid.,
pp. 106-142, 4 pl., 1 fig.
P. Pinto-Escobar, Attaché de Recherches au C.N.R.S. — Tipos de la colec-
cion Triana en Herbario nacional Colombiano. Bol. Soc. Argentina Bot.,
Buenos-Aires, 8 (2), 1960, pp. 90-111.
J. F. Leroy, Sous-Directeur du Laboratoire d’Agronomie. — Cofjeae novae
madagascarienses. Journ. Agr. Trop, et Bot. Appl., 7, 1-3, 1961, pp. 1-20,
8 pl. h.-t.
— Sur les trois caféiers endémiques de l’Archipel des Mascareignes. Ibid.,
1961, pp. 21-29, 4 pl. h.-t.
A. de Cugnac, Professeur à la Sorbonne. — A propos du « Brome des Ardennes »,
Bromus arduennensis Dumortier = Bromus bromoideus (Lejeune) Cré-
pin. Rectification et validation du nom de deux variétés nouvelles
obtenues expérimentalement. Bull. Soc. Bot. Fr., 108, 3-4, 1961, pp. 163-
165, 1 fig.
F. Halle, Assistant à la Sorbonne. — Contribution à l’étude biologique et
taxonomique des Mussaendeae (Rubiacées) d’Afrique tropicale. Adan¬
sonia, N. S., Paris, 1961, 1-2, pp. 266-298, 13 pl.
S. Balle (Mlle), Maître de Conférences à l’Université libre de Bruxelles et
N. Halle, Assistant au Laboratoire. — Les Loranthacées de la Côte
d’ivoire. Adansonia, N. S., Paris, 1961, 1-1, pp. 208-265, 12 pl., fig. et
cartes.
W. Rauh, Professeur à l’Université de Heidelberg. — Nouvelles Didiéréacées
de Madagascar. Ibid., pp. 39-54, 7 pl.
— Weitere Untersuchungen an Didiereaceen 1. Teil. Sitzungsber. Heidelb*
Ak. Wiss., 1961, 7, 118 p., 70 fig.
H. R. Oppenheimer, Professeur à l’Université hébraïque, Rehovot. — Essai
d’une révision des Trèfles de la Palestine. Bull. Soc. Bot. Fr., 1-2, 108,
1961, pp. 47-71, 1 pl.
J. Bosser, Directeur de Recherches de l’ORSTOM, I.R.S.M., Tananarive. —
Note sur le Rhynchospora africana H. Cherm. Natur. Malg., Tananarive,.
12, 1-2, 1959, pp. 31-32.
— Découverte d’un Trèfle endémique à Madagascar. Ibid., pp. 33-36, 1 fig-
— Voir J. Toilliez-Genoud (Mme).
— 42 —
J. Toilliez-Genoud (Mme) et J. Bosser. - — Contribution à l’étude des Orchi-
daceae de Madagascar. IV. Sur un Angraecum et un Cynorchis nouveaux.
Adansonia, N. S., 1-1, 1961, pp. 100-105, 2 pl.
J. Koechlin, Chef de Travaux à la Fac. Sc. Paris. — Graminées nouvelles du
Gabon. Bull. Soc. Bot. Fr., Paris, 108, 1961, pp. 243-244.
B. Descoings, Chargé de Recherches de l’I.E.C. (ORSTOM). — Note sur les
Vacciniacées de l’herbier de l’IRSM. — Natur. Malg., 11, 1959, 1-2,
pp. 47-52, 2 pl.
— Révision des Leea de Madagascar. Mém. Inst. Sc. Madag., Tananarive,
sér. B., 9, 1959, pp. 1-33, 6 pl., 4 cartes.
— Révision des Dichapetalum de Madagascar. Ibid., pp. 63-121, 19 fig.
— Dichapétalacées in H. Humbert, Flore de Madagascar et des Comores, fam.
110, 1961, 38 p., 5 pl.
— Notes taxonomiques et descriptives sur quelques Asclépiadées Cynanchées
(Asclépiadacées) aphylles de Madagascar. Adansonia, N. S., 1-2, 1961,
pp. 299-342, 5 pl., 2 fig.
L. Aké Assi, Ingénieur d’Agriculture de la Côte d’ivoire. — Deux espèces
nouvelles de Côte d’ivoire. Bull. Jard. Bot. Et., Bruxelles, 30, 1, 1960,
pp. 15-18.
— Quatre espèces nouvelles de Côte d’ivoire. Ibid., 30, 4, 1960, pp. 397-404.
— Contribution à l’étude floristique de la Côte d’ivoire et des territoires limi¬
trophes. Thèse. Paris, 1961, 289 p., 10 pl. et 1 carte h.-t.
— Une variété nouvelle de Papayer en Côte d’ivoire. Bull. Jard. Bot. Et.,
Bruxelles, 31, 3, 1961, pp. 307-309, 1 fig.
— Une Passifloracée et deux Rubiacées nouvelles de Côte d’ivoire. Ibid.,
pp. 311-318, 3 pl.
— et E. Adjanohoun. — Sur l’existence de deux Composées nouvelles pour
la Côte d’ivoire. Bull. Soc. Bot. Fr., Paris, 107, 1960, pp. 212-219.
H. D. Schotsman (Mlle), Attachée de Recherches du C.N.R.S. — Note sur le
Callitriche antarctica Engelm. Bull. Mus. Paris, 2e sér., 33, 2, 1961,
pp. 224-227.
B. C. Stone, Smithsonian Institution, Washington. — Studies in the Hawaiian
Rulaceae, III : On the New Caledonian species of Pelea and a misun-
derstood species of Platydesma. Adansonia, N. S., Paris, 1-1, 1961,
pp. 94-99, 1 pl., 1 fig.
Principales acquisitions nouvelles. — Plantes d’Afrique reçues de Kew, Uni¬
versité d’Alger, Pretoria, I.F.A.N., Dakar (M. Adam), Strasbourg (M. Jae-
ger), Congo (M. Petit), Londres, British Muséum ; Service des Eaux
et Forêts de Bangui, RCA; Service des Eaux et Forêts de Yaoundé
(Cameroun) ; Brazzaville : 9 086 parts.
Plantes de Madagascar reçues des Réserves naturelles (M. Saboureau),
de M. Bosser, de M. Leandri : 5 282 parts.
Plantes d’Amérique reçues de ; Missouri Botanical Garden, Buenos Aires,
Cordoba (Mme Rosa Skolnik), Tucuman, Montréal, Rio de Janeiro,
Lima (Pérou), Ottawa, Gray Herbarium, British Muséum, Chapel Hill,
Bruxelles, Smithsonian Institution : 1 697 parts.
Plantes d’Asie reçues de : Kew (Royal Botanic Gardens), Saigon, Bangkok,
Londres (British Muséum) : 292 parts.
Plantes d’Europe reçues de : Institut botanique de Sofia, Jardin Bota¬
nique « Les Cèdres » à Saint-Jean-Cap-Ferrat, Copenhague : 207 parts.
— 43 —
Plantes d’Océanie reçues de : Singapour, Australie (M. Mac Kee), Bogor,
Smithsonian Institution : 1 388 parts.
Total : 17 952 parts.
Total des plantes prêtées : 4 518 ; envoyées en échange : 22 607 ; reçues en
échange ou en don : 17 952 ; empruntées pour les recherches faites au
Laboratoire : 1 083.
Botanistes avant effectué des séjours réguliers au Laboratoire : Français :
82 ; Étrangers : 78.
Visiteurs reçus pour expertises, consultations d’herbiers, ouvrages (non
compris les demandes courantes de petits renseignements) : 226.
Centre National de Floristique du C.N.R.S.
P. Jovet, Directeur de Recherches au C.N.R.S., Directeur. — « Le Parasitisme
chez les Plantes » Christmann Charles, Paris 1960 in Année Biologique
LXIVe année, 3e sér., 36, fasc. 7-12, juillet-déc. 1960, pp. 552-554.
— « The Genus Datura » Avery, Satina, Rietsema, N. York 1959, in Année
Biologique LXIVe année, 3e sér., 36, fasc. 7-12, juil.-déc. 1960, pp. 560-564.
— « Die Evolution der Angiospermen » Dr. Takhtajan, Iéna 1959, in Année
Biologique, janv-fév. 1961, 3e sér., 37, fasc. 1-2, p. 74.
— Congrès de la Fédération Pyrénéenne d’ Économie Montagnarde (Biarritz,
23-26 sept. 1960). Revue Générale des Sciences, 67, n° 11-12, 1960,
pp. 323-325.
— C. R. Ass. G.le de la Féd. Fr. des Soc. Sc. Nat. Ibid., 68, janv.-fév. 1961,
n° 1-2, pp. 6-7.
— Quatrième Congrès International des Algues marines. Biarritz, 18-24 sept.
1961. Science et Nature, n° 48, nov.-déc. 1961, p. 45.
— P. Cour et J. P. Lebrun. — Les Taxa nouveaux pour des plantes fran¬
çaises (en polycopie).
H. Schotsman, Attachée de Recherches au C.N.R.S. — Les Callitriches de
France (en polycopie).
— Contribution à l’étude des Callitriche du Canton de Neuchâtel. Bull. Soc.
N euchâteloise des Sc. nat., 84, 1961, pp. 89-101.
— Races chromosomiques chez Callitriche stagnalis Scop. et Callitriche obtu-
sangula Legall. Bull. Soc. bot. Suisse, 71, 1961, pp. 5-17.
— Note sur le Callitriche antarctica Engelm. Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 33,
n° 2, 1961, pp. 224-227.
— Notes on some portuguese species of Callitriche. Bol. Soc. Broter., 35 (2e sér.)
pp. 95-127, t. I-II.
J. P. Lebrun, Stagiaire de Recherches au C.N.R.S. — Liste préliminaire des
Ptéridophytes de la Flore française (en polycopie).
P. Cour, Biologiste adjoint (C.N.R.S.). — Identification de quelques plantes
critiques de la Flore de l’Archipel des Kerguelen. Bull. Mus., Paris,
2e sér., 33, n° 2, 1961, pp. 221-223.
— Le Genre Selaginella (en polycopie).
P. André, Travailleur libre. — Sur l’appareil pilifère des akènes de quelques
Composées. Bull. Soc. Bot. Fr., 108, n° 3-4, 1961, pp. 126-129.
H. Bouby, Travailleur libre. — Observations sur les Utricularia de la Forêt
de Fontainebleau. Bull. Ass. Nat. de la Val. du Loing et du Massif de
Fontainebleau, 37, n° 7-8 (juil.-août 1961), pp. 72-74.
— 44 —
Y. Almoyner (MUe), Travailleur libre. — Diplôme d’Études Supérieures ;
Étude d’une Chênaie-Frênaie près de Montabé (Vallée de Chevreuse),
soutenance 17 juin 1961. 82 p. polycopiées + 20 planches dessins et
cartes + 5 pagesflist.e de Plantes) + 9 pages de 18 photographies.
Laboratoire du Muséum a Biarritz.
Publications parues dans le Bulletin du Centre d'Etudes
et de Recherches scientifiques de Biarritz :
Tome 3, fasc. 2, 2e semestre 1960.
J. Jallu. — Cyperus rotundus près de l’embouchure de l’Adour, pp. 179-180-
P. Cour. — Cyperus esculentus L., C. rotundus L. et C. rotundus var. brevi.
bracteatus Legr. Caractères discriminatifs et distribution géographique,
pp. 181-192.
Tome 3, fasc. 3, 1er trimestre 1961.
M. Fontaine et Mme Berthelier. — Teneur en azote aminé du sang du plasma
du Saumon ( Salmo salar L.) à diverses étapes de son cycle vital,
pp. 383-390.
E. Fischer-Piette et R. Dupérier. — Situation des Fucacées de la Côte
Basque en 1960, pp. 403-419.
Cryptogamie.
Roger Heim, Professeur, Membre de l’Institut. — Notes systématiques sur les
Champignons du Perche. III. Chanterelles, Craterelle et Bolet nouveaux.
Rev. de Mycol., 25, 3-4, 1960, pp. 224-235, 5 fig.
— La Psilocybine en Psychiatrie, et au-delà (A propos de la thèse de Mlle Anne-
Marie Quétin). Ibid., 26, 1, 1961, pp. 42-60.
— Équilibre de la nature et déséquilibre du monde. Imprimerie Bière, Bor¬
deaux, 1961, 22 p.
— L’homme contre la nature. Conférence faite à la Ligue Urbaine et Rurale
(1960). Le Mans, 1961, 4 p.
— La station expérimentale du Muséum à la Maboké (République Centrafri¬
caine). Science et Nature, 43, 1961, 6 p., 7 phot.
- — • La crise actuelle des musées d’Histoire naturelle. De l’accumulation de
pièces mortes aux reconstitutions d’un monde en activité. L’ expansion
de la Recherche scientifique, 10, 1961, pp. 8-11.
— Le 10e Congrès Scientifique International du Pacifique. C. R. Acad. Sc.,
253, 1961, pp. 1639-1641.
— Introduction au colloque « Chimie et physico-chimie des principes immé¬
diats tirés des Algues ». Colloque international, n° 103 du C.N.R.S.,
Dinard, 1961, pp. 11-15.
— Avant-propos à J. Forest et D. Guinot, Crustacés décapodes brachyoures
de Tahiti et des Tuamotu. Éditions de la Fondation Singer-Polignac,
Paris, 1961, pp. ix-xi.
— Avant-propos, 16e semaine du Laboratoire, 5-11 juin 1961, 2 p., ronéot.
— 45
— Préface à Album Encyclopédique de Timbres Postes ; les Animaux du
Monde entier. Editions A. V., Paris, 1961.
— et G. Stresser-Pean. — Nouvelles récoltes d’Agarics hallucinogènes en
pays totonaque. Rev. de Mycol., 26, 3, 1961, pp. 173-179.
— Revue de Mycologie, t. XXV, 1961.
— Le Figaro Littéraire, chroniques scientifiques, 1961.
Robert Lami, Sous-Directeur honoraire. — Sur la fréquence, en 1960, de
quelques algues dans la région malouine. Bull. Lob. Marit., Dinard,
46, 1960, pp. 130-131.
■ — • Une poussée exceptionnelle de Clathres dans un jardin de Dinard. Penn
ar Bed, 24, 1961, pp. 29-30.
— Le Dauphin de Risso, Grampus griseus, au Cap Fréhel. Ibid., 26, 1961,
p. 102.
— Les petites réserves côtières . du Golfe de Saint-Malo. Réserves françaises
d’oiseaux de mer et de marais. Paris, 1961, pp. 17-22.
— et P. Bourrelly. — Revue Algologique, V, 1960.
— et R. Heim. — Bulletin du Laboratoire Maritime de Dinard, 46, 1961.
Pierre Bourrelly, Sous-Directeur. — Maurice-Augustin Gomont (1839-1909),
in Gomont, Monographie des Oscillariées, réimpression photographique,
1961.
— Les genres Bicoeca, Codomonas, Calycomonas et Codonomonas. Rev. Algol.,
5, 3, 1960, pp. 212-213.
— La structure fine des Flagelles et la classification des Algues. Rev. Gén.
de Bot., 68, 1961, pp. 332-336, 22 fig.
— - Algues d’eau douce de la République de Côte d’ivoire. Bull. I.F.A.N.i
23, sér. A, n° 2, 1961, pp. 283-374, 24 pl.
— La structure du plaste dans le genre Cylindrocapsa Reinsch. Osterr. Bot.
Zeitsch., 108, 3, 1961, pp. 314-317, 7 fig.
— Quelques algues d’eau douce de la région de Konakry. Bull. Res. Courte.
Israël, sect. D, Rot., 10, D, 1961, pp. 9-14, 17 fig.
— Quelques algues rares ou nouvelles du Lac de Grand Lieu. Rev. Algol., 6,
1, 1961, pp. 57-67, 1 pl.
Suzanne Jovet-Ast (Mme), Sous- Directeur. — Colura du Sud-Vietnam. (Récoltes
de Pierre Tixier). Rev. Bryol. et Lichénol., 30, 1-2, 1961, pp. 5-12, 73 fig.
Mireille Moreau (Mme), Assistante. — Une altération des Artichauts. Bull.
Res. Counc. Israël, Sect. D, Rot., 10, 1961, pp. 219-222, 2 fig.
— Activité fongicide comparée de corps isomères : examen de quelques dérivés
chlorés des crésols. C. R. Acad. Sc., 253, 15, 1961, pp. 1611-1612.
— et Claude Moreau. — Voir Claude Moreau.
Marcelle Le Gal (Mme), Maître de Recherches au C.N.R.S. — Les Discomy-
cètes de l’Herbier Crouan (2e série). Annales des Sc. Nat. (Botanique et
Biologie végétale), 12em0 sér., 1, 3, 1960, pp. 441-467, 8 pl. de 42 fig.
Claude Moreau, Maître de Recherches au C.N.R.S. — La moisissure grise des
oranges. Fruits et primeurs Afr. Nord, 30, 311, 1960, p. 135.
— Pollution fongique de l’atmosphère et altérations des denrées alimentaires.
Froid Inform., 54, 1961, pp. 7-9. Rev. embouteillage, 12, 52, 1961, pp. 43-
44, 2 fig. Maroc-Fruits, 71, 1961, pp. 1-6 ; 75, 1961, pp. 4-6.
— Comparaison des pouvoirs fongicides de quelques dérivés minéraux et orga¬
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218, 5 graph.
— 46 —
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à l’état sanitaire des plantations. Fruits, 15, 11, 1960, pp. 478-480,
5 fig. Maroc-Fruits, 73, 1961, p. 4.
- Inhibition de la croissance du Fusarium oxysporum Schl. par divers
fongicides organiques. Rev. de Mycol., 25, 5, 1960, pp. 306-309, 2 diagr.
- Quelques altérations des gousses de Vanille à Madagascar. Rev. de Mycol.,
26, 2, 1961, pp. 129-130.
— — Moisissures des plantules fourragères cultivées en germoirs et premières
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— Remarques sur Eurhynchium Zetterstedtii Stôrm. Rev. Bryol. et Lichénol.,
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résistance biologique des procédés de renforcement des documents gra¬
phiques. C. R. Conférence de Rome, I.I.C., 1961, pp. 129-134.
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I.I.C., 1961, pp. 134-140.
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Barcelone, 1961, ronéotypé.
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— Les flores de dégradation des Bananes. Ibid., 26, 2, 1961, pp. 101-117.
— Un Champignon étrange : la Truffe. Rustica, 15, 1961, p. 517.
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— Les Chanterelles. Ibid., 24, 1961, p. 819.
i — Champignons aux formes étranges : les Pezizes. Ibid., 29, 1961, p. 1019.
— Les Champignons des forêts de feuillus. Ibid., 37, 1961, p. 1306.
— L’automne, saison des Champignons. Ibid., 38, 1961, p. 1321.
— Les Champignons des bois de résineux. Ibid., 43, 1961, p. 1510.
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détection des agents de pourridié : la bûchette-piège. Son application
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Claude Boisson, Phytopathologiste à l’O.R.S.T.O.M. — L’anthracnose du
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g ini, à la température de l’Azote liquide, en fonction de la concentra¬
tion en sucre du milieu de culture. Mèm. Dipl. Et. Sup., Fac. Sc. Paris,
1960, 79 p. ronéot., 23 fig.
Josette Vieillard. — - Étude des échanges gazeux respiratoires de 1 ’Asper¬
gillus Mangini en relation avec sa nutrition carbonée. Mém. Dipl. Et.
Sup., Fac. Sc. Lille, 1961, 46 p. ronéot.
Collections reçues. — Algues : Cyanophycées et plancton des Alpes suisses,
P. Boürrelly ; Plancton de Suède, Almestrand ; Algues marines des
U. S. A., Papenfuss ; Algues marines d’Australie et de Nouvelle-Zélande,
M. Denizot.
Champignons : divers, herbier de Budapest, G. Bohus et M. Babos ; 2 spé¬
cimens, Prof. Lowe ; un spécimen, Prof. Palmer ; 232 Champignons
et Lichens, Mme I. Tavares ; 240 Champignons du Mexique, R. Heim
et R. Cailleux ; 15 Champignons de Nouvelle-Calédonie, R. Heim ;
80 Champignons de la République Centrafricaine, R. Heim.
Bryophytes : 100 spécimens du Viêt-Nam, P. Tixier ; 50 spécimens des
Alpes-Maritimes, Dr E. Debon ; 150 spécimens des Indes, Ph. Guinet ;
500 spécimens, R. P. Le Gallo, Antilles ; Herbier R. Potier de la
Varde, environ 150.000 spécimens.
Service des Cultures.
Victor Chaudun, assistant. — Le Plaqueminier de Chine. Jardins de France,
n° 2, pp. 56-60, pl.
■ — Les Genêts au jardin de rocailles. Plantes de Montagne, n° 39, pp. 147-154,
1961, 10 dess.
— Les Lysichitum, Ibid., p. 186, 1961, 1 photo.
Henri Rose, assistant, chef des serres. — Jardins miniatures. Rustica, n° 15,
p. 491, 3 photos.
— Fleurissez vos fenêtres. Ibid., n° 18, p. 598, 2 ph.
— Lis, fleur royale. Ibid., n° 25, p. 854, 1 ph.
— Sansieviera, plante idéale. Ibid., n° 29, p. 1006, 1 ph.
— Fougères pour appartements. Ibid., n° 34, p. 1191, 2 ph.
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dant l’année 1960. Bull du Muséum, 2e sér., 33, pp. 117-122.
Jean Weill, assistant, chef des cultures botaniques de plein air. — Le Cèdre
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— Sur la présence du Spiranthes sestivalis dans les cultures d’Orchidées. Bull.
de liaison des Jardins Botaniques, n° 5, avril 1961.
49 —
Espèces de plantes rares et nouvelles
REÇUES PAR LE SERVICE DES CULTURES PENDANT l’aNNEE 1961.
En 1961, le Service des serres a reçu de divers correspondants en graines
ou en plantes vivantes : 2 128 espèces parmi lesquelles 15 en première intro¬
duction européenne et 8 espèces inédites et nouvelles.
Le Jardin alpin s’est enrichi de 36 espèces rares.
Biologie végétale appliquée.
A. Guillaumin, Professeur honoraire de culture. — Contributions à la flore
de la Nouvelle-Calédonie. CXVII. Plantes de collecteurs divers. Bull.
Mus. Hist. Nat., Paris, 2e sér., 33, n° 1, 1961, pp. 114-116.
— Plantes nouvelles rares ou critiques des serres du Muséum. (Notules sur
quelques Orchidées d’Indochine. XXVI, XXVII). Ibid., 1961, pp. 332-
333, 434-435.
— Les Palmiers de la Nouvelle-Calédonie. J. Agric. Trop, et Bot. Appl., 8,
n° 1-2-3, 1961, pp. 56-64.
— Le Congrès de l’I.O.S. à Barcelone. Cactus, n° 72, 1961, pp. 139-140, fig.
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1961, p. 338.
— 50
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lentes de Madagascar. Cactus , n° 71, 1961, pp. 123-125, 3 fig.
J.-L. Hamel, Professeur. — Les chromosomes somatiques de Cunonia capen-
sis L. Bull. Mus. Hist. Nat., Paris, 2e sér., 33, n° 5, 1961 (1962),
pp. 545-546.
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eau. Ibid., 33, n° 6, 1961 (1962), pp. 620-630, 2 tabl., 3 fig.
Ch. Fuchs, Assistant. — Ontogénèse de la feuille. I. Morphologie de la feuille
du Lupinus albus L. étudiée par une méthode de ponctuation des pri-
mordium. Ibid., 33, n° 4, 1961, pp. 436-445, 3 graph., 12 fig.
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J. Dereuddre, Travailleur libre. — Cytologie et plus particulièrement caryo¬
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51 —
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pp. 441-447.
— L’Ethnobotanique : place, objet, méthode, philosophie. Ibid., 8, n° 4-5,
pp. 102-110.
Jean F. Leroy, Sous-Directeur. — Structure du Rois et classification. Bull.
( Mém .) Soc. Bot. France, pp. 20-29, 2 pl.
— Sur un Caféier sauvage du Ghana, le Coflea Brenanii J. F. Ler. J. Agric.
Trop, et Bot. Appl., 7, pp. 713-714.
— Sur un faux Caféier du Cameroun et du Ghana, le Calycosiphonia macroch-
lamys (K. Schum.) J. F. Ler. Ibid., 7, pp. 709-712.
— Les faux Caféiers du genre Argocoflea (Pierre) Lebrun. Ibid., 8, n° 1-3,
pp. 65-70.
— Coffea novae madagascariensis. Ibid., 8, n° 1-3, pp. 1-20, 8 pl. h.-t.
— Sur les trois Caféiers endémiques de l’Archipel des Mascareignes. Ibid.,
8, n° 1-3, pp. 21-29, 4 pl. h.-t.
— Sur deux Caféiers remarquables de la forêt sèche du Sud-Ouest de Mada¬
gascar [Coflea Humbertii J. F. Ler. et C. Capuronii J. F. Ler.). C. R.
Acad. Sci. Paris, 252, pp. 2285-2287, 4 fig.
— Un deuxième Aphananthe (Ulmacée) du Mexique. J. Agric. Trop, et Bot.
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» IV : Sexualité et reproduction chez les végétaux, pp. 536-541.
» V : Physiologie végétale, pp. 451-468.
» VI : Les Origines de la Génétique (en coll. avec M. Caullery),
pp. 550-555.
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mai-juin, pp. 23-29.
— Flore sahélienne tchadienne : un essai d’analyse biogéographique. C. R.
sommaire des séances de la Soc. de Biogéogr., n° 330, février, pp. 7-21.
- — Compte-rendu d’une mission sur un emplacement proposé pour le Ranch
du Kanem. J. Agric. Trop, et Bot. Appl., 8, n° 8-9, pp. 000-000.
— Le Ranch du Kanem. Ibid., 8, n° 00, pp. 00-00.
Ph. Bruneau de Mire et P. Quézel. — Remarques taxonomiques et biogéo¬
graphiques sur la flore des montagnes de la lisière méridionale du Sahara
et plus spécialement du Tibesti et du djebel Marra. Ibid., 8, n° 4-5,
pp. 110-133.
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Lacryma-Jobi. Ibid., 8, n° 1-3, pp. 44-56.
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1961, pp. 267-272, 1 fig. (Biospeologica LXXX).
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119, 7 fig.
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— Sur la microfaune du sol de Grande-Bretagne. I. Pauropodes. Ann. Mag.
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— • Sur l’écologie des Schizomides (Arachn. Uropyges) de mes récoltes, avec
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Ann. Fac. Sc. Saigon, 1960, pp. 261-278.
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53 —
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M. F, Pénard (M116). — I) Isolement et étude préliminaire de la structure
d’une nouvelle substance isolée à partir du bois d ’Intsia bijuga. —
II) Proposition donnée par la Faculté : Les semi-conducteurs. Appli¬
cations en Chimie Organique. Paris, 8 juin 1961.
Bibliothèque centrale.
— - Communications en 1961 de 11 498 ouvrages, non compris les ouvrages de
référence.
— Inscriptions de 2 132 ouvrages et brochures (dans ce chiffre ne sont pas
compris les dépouillements de périodiques).
— Inscriptions de 293 documents iconographiques.
— Inscriptions de 85 périodiques nouvellement entrés dont la liste suit :
Acta faunistica entomologica Musei nationalis Pragae. — Prague. 1
(1956) -> . Pr 1167 E
Acta morphologica neerlando-scandinavica. — Utrecht. 1 (1956) ■ > Pr 2491
Az A grartudomanyi egyetem mezogazdasagtudomanyi karanak kôzle-
menyei. Bulletin of faculty for agricultural sciences of agrarian
university. — Godollo. 1958 . Pr 2484
Suite de l’Amateur de papillons, Revue française de lépidoptérologie. —
Paris. 1 (1922) — 16 (1957) . Pr 1322
Ameghiniana, revista de la asociacion paleontologica argentina. —
Buenos-Aires. 1. (1957) — > . Pr 2519
Annales de biologie animale, biochimie, biophysique. — Paris. 1
(1961) . Pr 2097 F
Annales de génétique. Paris. 1 (1958) — >• . Pr 2512
Annales de l’abeille. (Institut national de la recherche agrono¬
mique). — Paris. 1 (1958) . Pr 915 H
Annuaire des membres de V Association générale des conservateurs de
musées et collections publiques de France et de la Commu¬
nauté. — Paris. 1960 . Pr 1983 A
Archives internationales d'histoire des sciences. — Paris. 1 (1947) — y Pr 2532
Atas da sociedade de biologia do Rio de Janeiro. — Rio de Janeiro.
1959 -> . Pr 2493
Bibliographe of soll science, fertilizers and general agronomy. — Har-
penden. 1947-1950 . Pr 2505
Boletim do Instituto de liistoria natural. — Curitiba . Pr 2529
— Botanica 1 (1959) — >
— Geologia 1 (1958)
— Zoologia 1 (1957) -»
— 61
Boletin de geologia. Publicacion official de la facultad de ingeniera
de petroleos de la universidad industrial de Santander. —
Bucaramanga. 1958 — > .
Boletin del servicio de plagas forestales. — Madrid. 1 (1958) — >. . . .
Books on zoology, including natural history, physiology, geneties. —
Carbondale. 1958 — > .
Botanica marina. Revue internationale pour l’étude et l’exploita¬
tion des algues marines. — Hambourg. 1 (1959) — > .
Bulletin de l’Académie vétérinaire de France. — Paris, Alfort. 1961 — >
Bulletin du centre d' information de la recherche d’histoire de France. —
Paris. 1 (1953) -> .
Bulletin of entomological research. — London. 1940-41 — > .
Bulletin of the American association of petroleum geologists. — Tulsa.
1960 -> .
Bulletin trimestriel de la société du chien de berger allemand. — Mar¬
seille. 1959 — > .
Canadian journal of geneties and cytology. — Ottawa. 1 (1959) — >. .
Centro de estudos zoologicos. Avulso. — Rio de Janeiro. 1959->. . .
Chasse au vol. Bulletin de l’association nationale des fauconniers et
autoursiers français et belges. — Paris, 1960 — > .
Courrier (Le) de la nature. — Paris. 1961 — > .
Deutsche entomolo gische Zeitschrift IRIS. — Dresde. 42 (1928) — •
49 (1936) .
Eesti geograafia seltsi aaslaraamat. — Tallinn. 1959 — > .
Endocrinology. — Springfield. 1960 — > .
Entomolo gist’ s (The) record and journal of variation. — • London. 1
(1890) -> .
Folia quaternaria. (Polska Akademia Nauk). — Krakow. 1 (1960) — >
General and comparative endocrinology. — New York, London. 1
(1961 .
Godisnik na Upravlenieto za geolozki prouevanija. Otdel A. • — Sofia.
1959 -> .
lowa geological survey. Water supply bulletin. ■ — Iowa City. 1
(1942) -> .
lzvestija akademii nauk Azerbajdzanskoj SSR. Informations de l’Aca¬
démie des sciences de la RSS d’Azerbaidjan. Série des sciences
biologiques et agricoles. — Bakou. 1958 —>■ .
Janus, revue internationale de l’histoire des sciences, de la médecine,
de la pharmacie et de la technique. — Leiden. 1960 — >....
Journal (Le) des orchidées. — Gand. 1 (1890) — > 7 (1896) .
Journal of cellular and comparative physiology. — Philadelphia.
1957 .
Journal (The) of protozoology. — New York. 1961 — > .
Journal of reproduction and fertility. — Oxford. 1 (1960) — > .
Journal (The) of scientific research of the Banaras Hindu Univer-
sity. — Varanasi. 1956 — > .
Journal of theoretical biology. — London, New York. 1 (1961) — >. .
Lambillionea, revue mensuelle de l’union des entomologistes belges. —
Bruxelles. 1926-1939 . .
Limnology and oceanography. — Baltimore. 1 (1956) —> .
Pr 2531
Pr 2828
Pr 5645 D
Pr 2473
Pr 2228
Pr 2559
Pr 2490
Pr 2509
Pr 2480
Pr 2534
Pr 3452 A
Pr 1552 A
Pr 256 I
Pr 68a
Pr 5793 G
Pr 2470
Pr 3555
Pr 2550
Pr 2517
Pr 2527
Pr 615 D
Pr 2474 B
Pr 2487
Pr 4161
Pr 2506
Pr 2499
Pr 2495
Pr 2510
Pr 2488
Pr 2478
Pr 2496
62 —
Lutra. Bulletin de la société pour l’étude et la protection des mammi¬
fères. — Gouda. 1 (1957) — »- . Pr 2494
Milu. W issenschaftliche und kulturelle Mitteilungen aus dem Tier-
park. — Berlin. 1 (1960) — > . Pr 2492
Mitteilungsblatt in Zusammenarbeit mit den Museen in Windlioek und
Swakopmund. — Windhoek. 1 (1960) — > . Pr 1902 A
Moksliniai pranesimai. (Lietuvos TSR mokslu akademija geologijos ir
geografijos institutas. — Vilnius. 1 (1955) -5- . Pr 2485
Monographien der Wildsaügetiere. — Jena. 1959 — >• . Pr 2477
Monspeliensis Hippocrates, revue de la société montpelliéraine d’his¬
toire de la médecine. — Montpellier. 1958 — > . Pr 2840
N achrichtenblatt der Bayerischen Entomologen, herausgegeben von der
Münchner entomologischen Gesellschaft. — München. 1959-
60 -»- . Pr 654 A
Natur og Muséum. Populaer videnskabelige smaskrifter udgivet af
naturhistorisk Muséum. — Aarhus. 1 (1951-52) — > . Pr 2827
Natural history magazine (British Muséum of Natural history). —
London. 1 (1927) — 5 (1936) . Pr 5059 F
Nature and life in Southeast Asia. — Kyoto. 1 (1961) — >■ . Pr 2554
Neues Jahrbuch fur Géologie und Palàontologie. Monatshefte. —
Stuttgart. 1950 -> . Pr 120 A2
Neues Jahrbuch fur Minéralogie. Monatshefte. — Stuttgart. 1950— > Pr 120 A2
Nouvelle (La) revue des oiseaux. — - Paris. 1961 — > . Pr 5084 A
Objets et mondes, la revue du Musée de l'homme. — Paris. 1 (1961) -> Pr 2839
Ost Europa Naturwissenschaft. — Stuttgart. 1 (1957-58) — > . Pr 2472
Ozeano graphie. (Deutsches Hydrographisches Institut). — Ham-
burg. 1960 -> . Pr 2434 A
Physiologia Bohemoslovenica (Academia scientiarum bohemoslove-
nica). — Prague. (1960) — s- . Pr 296 L
Phytochemistry , an international journal of plant biochemistry . —
Oxford. 1 (1961) . Pr 2558
Publications of the Muséum, Michigan State university. Cultural
sériés. — East Lansing. 1 (1961) . Pr 5949 A
Radiation botany. — London, Oxford. 1 (1961) — > . Pr 2537
Recherches agronomiques. — Québec. 1 (1947) —> . Pr 2523
Recueil de médecine vétérinaire. — Paris, Alfort. 1961 —> . Pr 4744
Revista de biologia tropical (Universidad de Costa Rica). — San José.
(1959)-»- . Pr 2481
Revista de la facultad de agronomia ( Universidad central de Venezuela.
Facultad de agronomia). — Maracay. (1957-60) . Pr 5941 A
Russian game reports, biology of furbearers (translated from the
Russian). — • Ottawa. 1 (1957) — > . Pr 2479
Sarsia (Universitetet i Bergen). — Bergen, Oslo. 1 (1961) ->.... Pr 593 C
Studia U niversitatis « Lovanium ». Faculté d’agronomie. — Léopold-
ville. 1 (1961) . Pr 5924 A
Symposia genetica, organo del centro di genetica di Pavia. — Pavia. 1
(1951) . Pr 2524
Lier (Dos). Internationale Tierilluslrierte. — Stuttgart und Bern.
1960 -> . Pr 2842
63 —
Tinea. — Tokyo. 1 (1953) — > . Pr 2471
Travaux du laboratoire de géologie de la faculté des sciences de Gre¬
noble. Mémoires. — Grenoble. 1 (1960) — > . Pr 724 A
Trees. Journal of the men of the trees. — London. 17 (1953) — > 19
(1956) . Pr 2483
Tropical abstracts. — Amsterdam (1958) — > . Pr 2511
Trudy Instituta Okeanologii (Akademija nauk SSSR). — - Moscou.
1954 (lacunes) — > . Pr 362 bis B
Vertebrata hungarica Musei hislorico-naturalis hungarici. — Buda¬
pest. 1959 — > . Pr 671 E
Vision research. — Oxford. 1 (1961) — y . Pr 2536
Voprosy istorii estestvoznanij a i tekhniki. — Moscou. 1 (1956) — > . . Pr 2507
Zeitschrift fur Geschichte der N aturwissenschaften. Technik und Medi-
zin. — Berlin. 1 (1960) — . Pr 2538
Zeitschrift für Saugetierkunde. — Berlin. 1 (1926) — > . Pr 2498
Zentralblatt für Géologie und Palàontologie. — Stuttgart.
1950 -> . Pr 120 bis 1 et 2
Teil I : Allgemeine und Angewandte Géologie einschlieblich Lager-
stâtengeologie, régionale Géologie.
Teil II : Historische Géologie, Palàontologie.
Zentralblatt für Minéralogie. — Stuttgart. 1950 — > . Pr 1201-2
Teil I : Kristallographie, Minéralogie.
Teil II : Gesteinskunde, technische Minéralogie, Geochemie und
Lagerstâttenkunde.
Travaux parus en 1961 dans les Éditions du Muséum
SANS PÉRIODICITÉ FIXE.
— Dans les Archives du Muséum, 7e série :
Tome 7. — 1960, xxxiv-134 p.
Lehmann (H.). — Quelques aspects du caractère universel de l’œuvre
d’Alexandre de Humboldt, pp. ix-xv, portr.
Orcel (J.). — Les vues générales d’Alexandre de Humboldt,
pp. xvii-xxvii, portr.
Miranda (J.). — Les indiens mexicains vus par Humboldt, pp. xxix-
xxxiv.
Hollande (A.) et Enjumet (M.) . — Cytologie, évolution et systé¬
matique des Sphaéroidés (Radiolaires), pp. 1-134, 64 pl.
— - Dans les Mémoires du Muséum, nouvelle série :
A. Zoologie :
Tome 19, fasc. 2. — Y. Le Danois. Remarques sur les poissons orbiculates
du sous-ordre des ostracioniformes, pp. 207-338.
Tome 22, fasc. 1. — A. Vandel. Les Isopodes terrestres de l’Archipel madé-
rien, pp. 1-156, fig.
Tome 22, fasc. 2. — P. Rébillard. Révision systématique des Lépidoptères
nymphalides du genre Agrias, pp. 157-254, pl.
Tome 23. — - E. Séguy. Diptères syrphides de l’Europe occidentale, pp. 1-248,
fig.
Tome 24. — J. M. Démangé. Matériaux pour servir à une révision des harpâ-
gophoridae (Myriapodes-Diplopodes), pp. 1-274, fig.
— 64 —
B. Botanique :
Tome 11, fasc. 2. — R. Schnell. Le problème des homologies phytogéogra-
phiques entre l’Afrique et l’Amérique tropicales, pp. 137-242, 22 pl. , fig.
C. Sciences de la terre :
Tome 9. — • L. Ginsburg. La Faune des carnivores miocènes de Sansan (Gers),
pp. 1-190, 20 pl., fig.
Ouvrages offerts
a la Bibliothèque Centrale du Muséum en 1961.
Archbold (R.) et Rand (A. L.). New Guinea expédition. — New-York, 1948.
Aubréville (A.). Etude écologique des principales formations végétales du
Brésil et contribution à la formation des forêts de l’Amazonie brési¬
lienne. — Nogent-sur-Marne, 1961.
Boulet (J.). La Galerie des monstres. — Paris, 1961.
Cailleux (A.). Guide de travaux pratiques de géologie. S.P.C.N. Tome IL
Minéraux et roches du Muséum national d’histoire naturelle. — Paris,
1960.
Casteras (R. de). A temps perdu. — Abbeville, 1961.
Cent mille ans de vie quotidienne. — Paris, 1960.
Cinquante ans de progrès scientifique, 1907-1956. — (Milano), s. d.
Crickmay (C. H.). The Older Devonian faunas of the Northwest territories. — -
Calgary, 1960.
Cruls (G.). Hiléia amazonica. — Sao-Paulo, Rio de Janeiro, 1944.
Decary (R.). Les voyages du chirurgien Aviné à l’ Ile de France et dans la mer
des Indes au début du xixe siècle. — Paris, 1961.
L’Écriture. — Paris, 1961.
Erhart (H.). Les Aspects de la terre végétale. — Strasbourg, 1935.
Ehize (E.). Diccionario comentado Mapuche-Espanol. — Buenos Aires, 1960.
Furon (R.). Les Ressources minérales de l’Afrique. — Paris, 1961.
Gayral (P.). Algues de la côte atlantique. — Rabat, 1958.
Guggisberg (C. A. W.). Simba. Vie et mœurs du lion. — Paris, 1961.
Humbert (H.). Flore de Madagascar et des Comores (Plantes vasculaires).
189e famille. Composées. — Paris, 1960.
Humboldt et Bonpland. Exploration de l’Orénoque, 1799-1800. — Paris, 1961.
Inventaire des moyens de recherche scientifique du Nord et du Pas-de-Calais. —
Lille, 1960.
Kahane (E.). Teilhard de Chardin. — Paris, 1960.
Libro Homenaje ol Dr Eduardo Caballero y Caballero. — Mexico, 1960.
Oyama (K.), Mizuno (A.), Sakamoto (T.). Illustrated handbook of japanese
paleogene Molluscs. — S. 1., 1960.
Painter (A.). Tous les coloris. — Paris, 1936.
Palissy (B.) . Œuvres complètes. Avant-propos de Mr J. Orcel. — Paris, 1961.
Pomey (J. B.). De l’adret à l’ubac. — Paris, 1961.
Poulain (R.) et Jacquelin (L.). Vignes et vins de France. — - Paris, 1960.
Prévet (F.). Morale et métier. La Recherche scientifique. — Paris (s. d.).
Prévost (J.). Écologie du manchot empereur. — Paris, 1961.
65 —
Prime (C. T.). Lords and Ladies. — London, I960.
Rostand (J.). L’Évolution. — Paris, 1960.
Scott (P.). The Eye of the wind. An autobiography. — London, 1961.
Sparrow (F. K.). Aquatic phycomycetes. — Ann Arbor, 1960.
Spillmann (C.). Poissons d’eau douce. — Paris, 1961. (Faune de France, n° 65).
Taylor (W. R.). Marine algae of the eastern tropical and subtropical coasts
of the America. — Ann Arbor, 1960.
Tergit (G.). Flowers through the âges. — London, 1961.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 1, 1962 p. 66.
COMMUNICATIONS
DIAGNOSE D'UN LÉZARD APODE
DE MADAGASCAR :
PYGOMELES PETTERI N. SP. (SCINCIDAE)
Par G. PASTEUR et R. PAULIAN
Lors de sa mission de 1960 à Madagascar, notre ami le mammalo-
giste F. Petter a recueilli, dans le nord-ouest de l’île, des Sauriens
apodes. Il a bien voulu nous en confier l’étude. Il s’agit de Scincidés
que nous rapportons au genre Pygomeles Grandidier, 1867. Nous les
définissons brièvement comme suit :
Pygomeles petteri n. sp.
Diagnose : Ce Scincidé se distingue principalement des deux espèces
déjà connues du genre par les caractères morphologiques suivants :
1) Absence complète de membres ;
2) Écailles plus grandes ; 18 rangées longitudinales seulement autour
du tronc ;
3) Ouverture de l’oreille entièrement dissimulée par les écailles ;
4) Frontale courte, en contact avec deux supraoculaires seulement.
La pigmentation est semblable à celle de Pygomeles braconnieri Grand.
Hypodigme : 2 spécimens.
Holotype : n° 8955, coll. Muséum Paris. Terra typica : « dans le sable
qui est le lieu d’élection du terrier de Macrotarsomys ingens F. Petter
(1959), sur certaines pentes de la forêt de l’Ankarafantsika, dans les
environs immédiats de la station forestière d’Ampijora » (F. Petter,
in litt.).
Paratype : n° 9.60 P, de la collection Bons-Girot-Pasteur.
Une description plus détaillée de ce Pygomeles de grande taille sera
publiée par la suite, avec quelques remarques sur les caractères du genre
et leur évolution.
Laboratoire de Biologie générale , Faculté des Sciences de Rabat.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 1, 1962 pp. 67-71.
SUR DEUX ESPÈCES DE LABRIDAE
( POISSONS TÉLÉOSTÉENS PERCIFORMES)
DES COTES OCCIDENTALES D'AFRIQUE
Par M. L. BAUCHOT et M. BLANC
La description incomplète et imparfaite que Bowdich fit en 1825 de
deux espèces de Labridae des Iles du Cap- Vert, Labrus iagonensis et
Diastodon speciosus, a entraîné toute une série de confusions et d’erreurs.
Les multiples interprétations que l’on donna des descriptions de Bow¬
dich et la méconnaissance des types firent identifier ses espèces succes¬
sivement à l’une ou l’autre de trois nouvelles espèces : Labrus scrofa
Cuvier- Valenciennes, 1839, Crenilabrus caninus Lowe, 1837 (1841) et
Cossyphus tredecimspinosus Günther, 1862.
Dans le travail de Fowler 1936, la confusion est extrême, et les auteurs
récents, sans plus de critique, adoptèrent ses conclusions.
Un examen minutieux des descriptions originales, des dessins qui les
accompagnent, et des types existants, nous a permis de préciser le sta¬
tut de ces cinq espèces et d’établir les listes synonymiques des deux que
nous retenons.
— En 1825, Bowdich décrit deux espèces nouvelles, l’une qu’il range
dans le genre Labrus : L. iagonensis, et l’autre pour laquelle il crée le
nouveau genre Diastodon : D. speciosus.
Nous donnons intégralement la description originale de ces deux
espèces. Les figures qui les accompagnent n’ont pu être reproduites, en
raison de la mauvaise qualité de l’impression originale.
« Labrus iagonensis Bowdich, 1825. Excurs. Madeira, p. 234, fig. 47.
Four large teeth project from the front of the upper jaw, behind which
is a row en velours ; the lower jaw has a single row of small, sharp, and
regular teeth ; the dorsal fin has 25 rays, the pectoral 18, the ventral 8,
the anal 14, and the caudal 12 ; the preoperculum is radiated, and the
operculum deeply scalloped ; the whole fish is of a brilliant red. Found
at Porta Praya and in the Gambia. »
« Diastodon speciosus Bowdich, 1825, Excurs. Madeira, p. 238, fig. 41.
The genus which I hâve called Diastodon Speciosus, Bowd., fig. 41,
has 4 strong irregular teeth very wide apart in each jaw ; the opercula
are entire ; the dorsal fin has 12 spines and 8 rays ; the pectoral 17 rays,
the anal 3 spines and 10 rays, the ventral 1 strong spine and 4 rays,
and the caudal 17 rays ; the latéral line is not visible ; the whole fish
is of a rose-colour, with shades of violet, which give it a very beautiful
appearance. St. Jago. »
68
— Dans l’Histoire Naturelle des Poissons, 1839, XIII, p. 100, Cuvier
et Valenciennes citent Labrus iagonensis d’après la seule description
de Bowdich ; ils doutent de l’exactitude des 8 rayons de la ventrale,
et également du rang de dents en velours, « ce qui pourrait ne pas con¬
venir à un labre ». Cependant ajoutent-ils « la figure ne laisse aucun
doute sur le genre auquel nous rapportons cette espèce, et elle doit être
voisine de notre Labrus suillus ».
Ce même nom de Labrus iagonensis se retrouve dans des listes de
Poissons des régions de Madère, du Cap-Vert et des Canaries, établies
par Duméril 1858, Capello 1871, Osorio 1890, 1898.
Rochebrune 1883 et Metzelaar 1919 le citent également sous le
nom de Labrus mixtus.
— Troschel, en 1866, décrit deux Labridae des Iles du Cap-Vert
-qu’il rapporte à l’espèce Cossyphus tredecimspinosus Günther 1862.
Bien que l’on ne connaisse pas l’origine de l’espèce de Giinther et que
sa dorsale épineuse comporte 13 rayons — ce qui est vraisemblablement
une anomalie — Trosciiel soupçonne qu’il s’agit du Labrus iagonensis
de Bowdich, aussi décrit-il ses deux exemplaires sous le nom de Cossy¬
phus jagonensis.
— Steindachner 1882, trouvant la description et le dessin de Bow¬
dich trop imparfaits, n’adopte pas la synonymie établie par Troschel.
Il redonne, en la complétant, la description du Cossyphus tredecimspi¬
nosus Giinther et l’accompagne d’un excellent dessin.
Les principaux caractères numériques sont :
D. : XII-XIII-10,
A. : 1 1 1-12,
L. lat. : 33-34.
Bowdich n’a pas distingué dans la formule radiaire de Labrus iago¬
nensis les rayons épineux des rayons mous, mais le nombre global qu’il
indique — 24 — ne peut pas s’appliquer à l’espèce de Günther.
De même, pour la ligne latérale, il ne donne aucune indication, mais
son dessin, quoique simpliste, montre des écailles petites, et la ligne laté¬
rale est représentée par 56 petits traits.
Pour ces raisons et celles invoquées par Steindachner, nous pen¬
sons que Cossyphus tredecimspinosus Günther n’est pas Labrus iago¬
nensis Bowdich.
Ce doute fut certainement partagé par la plupart des auteurs — Roche-
brune, Osorio, Metzelaar, etc... — qui retinrent l’espèce Cossyphus
tredecimspinosus Günther.
— Fowler le premier, en 1936, reprend la synonymie établie par
Troschel et donne pour illustrer l’espèce de Bowdich, rangée alors dans
le genre Bodianus, le dessin de Cossyphus tredecimspinosus Günther in
Steindachner, 1882.
A la suite de Fowler, quelques auteurs récents adoptèrent le nom
Bodianus iagonensis ; on le retrouve dans Cadenat 1950, Roux 1957,
PoSTEL 1959, PoLL 1959.
69
Seul Poll en 1949 maintenait le nom spécifique donné par Günther
pour deux exemplaires capturés près des côtes d’Angola.
— C’est pourtant sous le nom de Diastodon speciosus Bowdich que
Cadenat, en 1937, décrivait cette même espèce.
Il nous semble en effet que ce soit bien de cette deuxième espèce de
Bowdich qu’il faille rapprocher le Cossyphus tredecimspinosus Günther.
Sans doute, en raison du caractère incomplet de la description, Cuvier
et Valenciennes n’avaient-ils pas retenu cette espèce, et il faut attendre
Roule 1919 pour qu’elle soit mentionnée de nouveau.
Roule décrit sous ce nom un individu de grande taille — 480 mm
de longueur totale — capturé au Sud-Ouest de l’ Ile Santa Luzia (Cap-
Vert). La description de Roule est très complète et accompagnée d’une
planche en couleurs.
La formule qu’il indique pour les nageoires dorsale et anale est la sui¬
vante : D : XI-10, A : III-12 ; le nombre d’écailles de la ligne latérale
est 35.
Roule explique la légère différence du nombre de rayons mous (10 au
lieu de 8, 12 au lieu de 10) par la disposition du dernier de ces rayons
qui se divise en trois branches à une faible distance de son origine et
peut compter pour 1 ou 3.
L’ensemble des caractères morphologiques indiqués par Roule nous
conduisent à mettre en synonymie Diastodon speciosus Bowdich et Cossy¬
phus tredecimspinosus Günther. Les descriptions des deux espèces men¬
tionnent d’ailleurs des taches violettes caractéristiques, l’une à l’aplomb
de la fin de la dorsale épineuse, l’autre sur la région dorsale du pédon¬
cule caudal. Les rayons marginaux de la caudale, également teintés de
violet, sont prolongés en pointe. Les pelviennes peuvent présenter un
rayon externe allongé, atteignant presque l’anus.
La synonymie complète de l’espèce Diastodon speciosus est la sui¬
vante :
Diastodon speciosus Bowdich 1825, Excurs. Madeira, p. 238, fig. 41.
Roule 1919, Res. Camp. Sci. Monaco, LII, p. 55, pl. IV, fig. 1.
Cadenat 1937, Rev. Trav. Off. Pêch. Mar., X, fasc. 4, p. 501, fig. 41.
Collins 1954, Açoreana, 5, fasc. 2, p. 25.
Albuquerque 1954-56, Port. Act. Biol., (B), 5, p. 767, fig. 327.
Postel 1959, Bull. Soc. Sci. Bret., XXXIV, fasc. 1 et 2, p. 160.
Cossyphus tredecimspinosus Günther 1862, Cat. Fish., IV, p. 107.
Steindachner 1882, Denkschr. Akad. Wiss. Wien, XLIV, p. 44, pl. VI,
fig. 1, la.
Rochebrune 1883, Faun. Senegambie, p. 103.
Osorio 1898, Jorn. Sci. Math. Phys. Nat. Acad. Lisboa V, p. 198.
Osorio 1911, Mém. Mus. Bocc., p. 70.
Metzelaar 1919, Rapp. Kolonie, Curaçao, p. 260.
Cossyphus jagonensis Troschel 1866, Archiv. Naturg., I, p. 229.
Cossyphus sp. Capello 1871, Jorn. Sci. Math. Phys. Nat., Acad. Lisboa,
p. 282.
5
70
Harpe tredecimspinosus Jordan 1887, U. S. Comm. Fisli. and Fish XV,
p. 630.
? Cossyphus scrofa Hilgendorf, 1888, Arch. Naturg., 54, p. 210.
Bodianus iagonensis Fowler 1936, Bull. Am. Mus. Nat. Hist., LXX, II,
p. 972, fig. 400.
Cadenat 1950, luit. Afr., III, p. 253 et 317.
Cadenat 1953, Bull. IFAN, XV, 3, p. 1057.
Roux 1957, O.R.S.T.O.M., p. 205, fig. 67.
Poil 1959, Exp. Océan. Belg., Vol. IV, fasc. 3 B, p. 24, fig. 7.
Postel 1959, Bull Soc. Sci. Bret., XXXIV, fasc. 1 et 2, p. 160.
Bodianus tredecimspinosus Irvine, 1947, Fish and Fish. Gold Coast.,
p. 177, fig. 98.
Poil 1949, Mém. Inst. Roy. Sci. Nat. Belg., 2e sér., fasc. 3, p. 239.
— C’est en raison de la synonymie établie par Roule 1919, pour
Diastodon speciosus, qu’il s’en est suivi une autre série d’erreurs. En
effet, Roulf. identifie l’espèce de Bowdich à Labrus scrofa Cuvier- Valen¬
ciennes et à Crenilabrus caninus Lowe.
Labrus scrofa fut décrite par Cuvier et Valenciennes 1839, dans
l’Histoire Naturelle des Poissons, XIII, p. 93, pour deux exemplaires
originaires l’un du Cap-Vert, l'autre de Madère. La taille des écailles et
leur nombre sur la ligne latérale ne sont pas mentionnés dans le texte,
mais les deux types figurent dans nos collections. Il s’agit de deux exem¬
plaires séchés, montés sur socle ; leur état de conservation est moyen,
mais on peut néanmoins compter les écailles. Il y en a 47 sur la ligne
latérale, chez les deux spécimens.
Le nombre des écailles, leur taille et le profil général du corps font
rejeter le rapprochement établi par Roule en 1919. Dix ans plus tard,
Roule remarque des différences entre l’espèce de Bowdich et celle de
Cuvier-Valenciennes et Lowe ; il présume que ces différences — pro¬
fil, coloration et expansions caudales — sont d’ordre sexuel. Il est éton¬
nant qu’il n’ait pas noté le nombre et la taille des écailles.
Labrus scrofa Cuvier-Valenciennes est une espèce valable, bien définie.
Crenilabrus caninus, décrite par Lowe 1837 (publiée en 1841), doit lui
être identifiée ; Lowe est le premier à avoir décrit de façon détaillée
la coloration de l’espèce :
• — tache noire sur les 3 ou 4 premiers rayons de la dorsale épineuse,
— bande violette sur la tète, allant d’un œil à l’autre,
— tache plus ou moins estompée s’élevant sur les flancs à partir de
l’origine de l’anale,
— membranes interradiaires médianes de la caudale noir foncé.
C’est le type même de coloration que nous avions décrit pour l’espèce
que nous avons appelée Pseudolepidaplois pfaffi et que nous avions crue
nouvelle (Bauchot et Blanc 1961, Atlantide Report, n° 6, p. 53, fig. 4).
Une trop grande confiance dans les listes synonymiques, établies par
Fowler et reprises par ses successeurs, nous avait fait écarter cette pos-
— 71 —
sibilité, et c’est à un de nos collègues, le Dr G. Krefft de Hambourg,
que nous devons d’avoir eu l’attention attirée par ce problème.
La synonymie entre Labrus scrofa Cuvier- Valenciennes et Crenilabrus
caninus Lowe n’est contestée par personne.
C’est peut-être de ces deux espèces qu’il faudrait rapprocher Labrus
iagonensis de Bowdich, mais en raison des imprécisions mentionnées
plus haut nous préférons la ranger parmi les espèces douteuses.
Le seul problème qui se pose est alors celui de savoir à quel genre rap¬
porter l’espèce décrite Labrus scrofa Cuvier- Valenciennes. Le choix est
très difficile : elle ne rentre en effet dans aucune définition des genres
de Labridae. Ce n’est ni un Cossyphus, ni un Lepidaplois : la taille et le
nombre des écailles sont très différents.
Ce n’est pas un Trochocopus, car contrairement à ce qu’écrivait Gün-
ther 1862, Cat. Fish., IV, p. 506, la base de la partie molle de la nageoire
dorsale est engainée d’écailles. Ce caractère se vérifie sur tous les exem¬
plaires que nous avons examinés.
Ce n’est pas un Semicossyphus, car il possède une canine postérieure
très nette.
Aussi, nous préférons, en attendant une meilleure redéfinition des
genres de Labridae, maintenir le nom générique de Pseudolepidaplois.
La synonymie de l’espèce Pseudolepidaplois scrofa est la suivante :
Labrus scrofa Cuvier et Valenciennes, 1839, Hist. Nat. Poiss., XIII, p. 93.
Valenciennes 1844, Hist. Nat. Canaries, II, p. 63.
Duméril 1858, Arch. Mus., X, p. 263.
Steindachner 1865, Sitzs. Akad. Wiss., Wien, LI (1), p. 402.
Crenilabrus caninus Lowe 1837 (1841), Trans. Zool. Soc., London, II, p. 186.
Collins, 1954, Açoreana, 5, fasc. 2, p. 25.
Cossyphus scrofa Günther 1862, Cat. Fish, IV, p. 111.
Rochebrune 1883, Faun. Senegambie, p. 103.
Metzelaar 1919, Rapp. Ivolonie Curaçao, p. 261.
Trochocopus scrofa Günther 1862, Cat. Fish, IV, p. 506.
Steindachner 1868, Sitzs. Akad. Wiss., Wien, LVII (1), p. 999, pl. III,
fig. 2.
Vinciguerra 1890, Lo Spallanzani, Roma, XIX (2), p. 481.
Vinciguerra 1892, Atti Soc. Ital. Sci. Nat., XXXIV, p. 326.
Lepidaplois scrofa Jordan 1887 (1891), U. S. Comm. Fish. and Fish, XV,
p. 631.
Diastodon scrofa Jordan et Evermann 1896, Fish. North Midd. Amer.,
Il, p. 1573.
Jordan et Gunn 1898, Proc. Acad. Nat. Sci. Philadelphia, p. 343.
Roule 1929, Bull. Inst. Océan., n° 526.
Pseudolepidaplois pfaffi Bauchot et Blanc 1961, Atlant. Rep., n° 6, p. 54,
fig. 4.
Nous ne donnons aucune bibliographie, toutes les références étant
citées dans les listes synonymiques.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons ).
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 1, 1962 pp. 72-81.
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE
DE LA MICROFAUNE ENDOGÉE
DE L'ITALIE NORD-ORIENTALE
Par f Paul A. REMY
I
Des récoltes de micro-endogés faites par F. Di Castri aux environs
de Recoaro (Vénétie), m’ont été aimablement transmises par M. le Pro¬
fesseur G. Marcuzzi, de l’Université de Padoue ; elles comptent 13 Pau-
ropodes que j’ai répartis entre 6 espèces, dont une, qui appartient au
genre Hemipauropus, est nouvelle.
Fam. Pauropidae.
Stylopauropus (5.) neglectus n. sp. 3 ql, ait. 500 m, II. 1960, 1 ind.
à 6 pp. A
Cette espèce, qui a été confondue jusqu’à présent avec S. (S.) pubes-
cens Hansen, est répandue en Europe méridionale ; voir plus loin sa
description et la liste de ses stations.
Allopauropus (A.) brevisetus Silvestri. 3 B, X. 1959, 3 ind. : 1 à 6 pp.,
1 à 5 pp., 1 st. ? — 3 B, VI. 1959, 1 ind. à 9 pp. Ç. — 3 C, X. 1959, 1 ind.
à 9 pp. (J. — 3 ql., X. 1959, 1 ind. à 8 pp.
Europe : France méridionale y compris la Corse, Suisse (Tessin méri¬
dional), Italie péninsulaire (de la Toscane aux environs de Naples), Her¬
zégovine, Transylvanie, Valachie, Dobrogea, Bulgarie, Corfou. Amé¬
rique du Nord : Floride.
A. ( Decapauropus ) gracilis Hansen. 1° F. typ. : 3 B, III. 1959, 1 ind.
à 8 pp. ($. ■ — 3 C, VIII. 1959, 1 ind. à 8 pp. sexe ?. — 2° Var. sabau-
dianus Remy, 3 B, VI. 1959, 1 ind. à 8 pp. sexe ?
F. type : Europe y compris Madère, Afrique du Nord 1 2, la Réunion,
Amérique du Nord. Var. sabaudianus : Europe, Afrique du Nord, Amé¬
rique du Nord.
1. Abréviations. — Alt. = altitude; ind. à ... pp. = individu à ... paires de pattes loco¬
motrices ; sexe ?, st ? = sexe, stade non reconnus ; tr. = trichobothries. Les sigles ont été
affectés par le collecteur à ses stations.
Les élevures cuticulaires n’ont été représentées qu’aux styles et aux tiges submédianes
des plaques anales.
2. C’est par erreur que je l’ai mentionné d’Afrique du Sud dans Bull. Soc. Sc. Nancy, 19,
1960, p. 16, Arch. Inst, gr.-duc. Luxembourg, n. s., 26, 1959 (1960), p. 207, Bull. Soc. ent. Fr.,
65, 1960 (1961), p. 298 et Ann. Mag. nat. Hist., (13) 4, 1961, p. 153.
73
Hemipauropus venetorurn n. sp. NIC, III. 1959, 1 ind. à 9 pp. long
de 0,50 mm.
Tête. — Poils tergaux clavif ormes : le rostral = 24 ; à la 1er rangée,
ai = a2 = 34, eq ax = 22, aq a2 = 36 ; à la 2e, cq = 40, a2 = 45, cq ax
= 53, eq a2 = 43 ; à la 3e, ax = a2 = 35, cq eq — 25, cq a2 = 44 ; à la
4e, eq = a2 = 40, eq eq = eq er2 = 50.
Antennes. — Tous les poils de la hampe sont claviformes, sauf les poils
r et u de l’article IV, qui sont subcylindriques, très grêles. Le rameau
Fig. 1. — Hemipauropus venetorurn n. sp. <$ à 9 pp. — 1. Poils céphaliques tergaux : a, poil
rostral ; b à e, poils ax (b de la lre rangée, c de la 2e, d de la 3e, e de la 4e). — 2. Antenne
droite, face subtergale. — 3. Région apicale du flagelle antennaire F 2. — 4. Ibid, de
F 3. — 5. Pénis gauche, face antérieure. — 6. Poil a2 du 6e tergite troncal. — 7. Portion
du tergum pygidial (a3 n’est pas à plat). — 8. Portion du sternum pygidial.
tergal, environ 3 fois aussi long que large, est égal aux 3/7 de' son fla¬
gelle F j et plus court (4/5) que le rameau sternal. Celui-ci, environ 3 fois
aussi long que large et environ 2 fois aussi long que son poil sternal,
qui est grêle, subcylindrique, annelé, est égal à son flagelle antérieur F2
à l’antenne droite, et plus court que celui-ci (5/6) à l’antenne gauche ;
ce flagelle est égal à la 1/2 du flagelle postérieur F3 à l’antenne droite
et aux 3/5 de F 3 à l’autre ; ainsi, F3 est un peu plus long (15/14) que
Fx ; F2 est terminé par un champignon, F1 et F2 par une formation
— 74 —
subovoïde, amincie vers l’apex 1 ; la largeur de son globule est égale
à la 1/2 de la longueur totale de l’organe et aux 3/4 de la largeur du
rameau tergal.
Tronc. — Il y a 2 rangées transversales do 4 poils au tergite I, 2 de 6
aux tergites II à V et 1 de 4 au tergite VI ; tous ees poils, y compris
les a2, du tergite VI, sont claviformes. Les triehobothries III sont légè¬
rement amincies vers le bulbe, effilées vers l’apex sans que la région
apicale devienne extrêmement ténue ; leur pubescence est relativement
courte, assez raide, un peu oblique, simple. Poil coxal et poil trochan-
térien des p. IX sont bifurqués, les 2 rameaux étant bien développés ;
au tarse de ees p., le poil proximal est subfalciforme, égal au 1/8 environ
de la longueur de l’article. Pénis environ 1 fois 3/4 aussi longs que larges.
Pygidium. — Tergum présentant un lobe médio-postérieur très peu
proéminent. Soies a1 et a2 claviformes, arquées vers le plan sagittal ;
les cq, courtes, claviformes, très épaisses, sont égales à un peu plus de
la 1/2 (8/15) de leur écartement et aux 4/5 des a2 ; celles-ci sont bana-
niformes et plus minces que les ax ; les a3, mal vues, sont très arquées
vers le plan sagittal, plus longues que les a2 ; celles-ci sont plus près des
cq que des a3, l’intervalle a2 a3 étant plus court (20/33) que l’intervalle
cq a2 qui est très légèrement plus long (11/10) que l’écartement des a1.
Styles très mal vus.
Sternum. Les soies bl sont égales aux 4/5 de leur écartement qui est
le double de celui des soies pygidiales cq ; elles sont épaissies progres¬
sivement à partir de la base, s’amincissent ensuite progressivement vers
l’apex pour s’épaissir à nouveau, le diamètre de ce second épaississement
étant un peu moins grand que celui du premier ; l’apex est mousse ; je
n’ai pu observé de soies b2 ni de soies b3 2. Plaque anale mal vue, rap¬
pelant celle des autres H.
Affinités. — C’est de mon H. jamaicensis de la Jamaïque que la nou¬
velle espèce semble se rapprocher le plus : la chétotaxie du tergum pygi-
dial est semblable chez l’une et l’autre forme ; on distinguera ces deux
II. l’un de l’autre en relevant les caractères suivants : 1° aux antennes,
le rameau sternal est égal à la 1/2 de son flagelle F3 chez H. oenetorum,
au 1/3 environ de F3 (31/87) chez H. j. ; 2° les triehobothries III sont
moins rapidement et moins fortement effilées chez celui-ci que chez
l’autre ; 3° au pygidium, l’écartement des soies b, est égal à 2 fois 1/2
1. Dans la description du type de mon Hemipauropus angolanus ( Publ . Cuit. Cornp. Diam.
Angola , 24, 1955, p. 131, § Antennes, 6e ligne, lire F2 au lieu de FA.
2. La présence de soies pygidiales bs n’a été mentionnée que chez une seule des 12 espèces
décrites d 'Hemipauropus : mon H. ajricanus de Côte d’ivoire (Rèmy,. A lèm. Mus. nation.
Hist. nat., 27, 1948, pp. 142-1,44, fig. 22) ; je viens d’observer ces soies chez le type de mon
II. Vuillaumei, également de Côte d’ivoire, où elles sont égales au 1/3 de leur écartement.
Si elles manquent vraiment chez d’autres espèces, on pourrait établir une coupure intra-
générique pour séparer les formes qui en ont do. celles qui n’en ont pas ; il serait difficile de
nommer ces coupures, car nous ne savons pas si l’espèce type du genre : II. leptoproctus Sil-
vestri d’Italie (Portici), qui ne nous est connu que par la description qu’en a donnée Sil-
vestri [in Berlese, Ac. Myr. Scorp. hue. It. rep., fasc. 96, n° 4, 1902), en possède ou en est
dépourvu! j • : .1. IL* . ..Te*-.
— 75 —
celui des ax chez H. /., à 2 fois celui des <q chez II. v. h La forme des
soies tergales du pygidium de II. c. est très différente de celle que Sil-
vestri a décrite chez son II. leptoproctus qui était, jusqu’à ce jour, la
seule espèce connue d’Italie ; en particulier les soies eq, claviformes
chez II. e., sont pointues chez II. I. ; à noter aussi que les poils a2 du
6e tergit.e troncal sont, eux aussi, claviformes chez II. e. et pointus chez II. I.
Fam. Eurypauropidae.
Trachypauropus glomerioides Tômôsvary. 6 C, VIII. 1959, 1 ind. à
9 PP- d'¬
Europe : France (Ain), Suisse (Genève), Italie péninsulaire (Ombrie),
Autriche (Basse- Autriche, Carinthie, Styrie), Croatie, Hongrie, Tran¬
sylvanie, Valachie, Corfou.
Gravieripus Latzeli Cook. 1 C, II. 1960, 1 ind. à 9 pp. $.
Europe : France (Côte-d’Or, Ain), Italie (près de Gênes), Autriche
(Haute et Basse-Autriche, Carinthie, Styrie), Bohême, Bosnie, Transyl¬
vanie, Valachie.
C’est le seul Eurypauropidé qui ait été trouvé dans une grotte : l’Ivan
Pass-Hôhle, qui est dans l’Ozren Planina au-dessus de Sarajevo, Bosnie
(plusieurs ind. récoltés par K. Absoi.on le 12-X-1908 ; Attems, Ann.
notnrhist. Mus. Wien, 63, 1959, pp. 281-406 ; cf. p. 284, 285, 298, 319
et 397). C’est certainement par erreur que, sur le tableau de la p. 298,
Attems l’indique dans la colonne H [= Herzégovine] et non dans la
colonne B [= Bosnie] la seule station qu’il signale de cette espèce est
indiquée aux pp. 319 et 397 : c’est T Ivan Pass-IIohle.
II
Fin septembre 1961, j’ai chassé des micro-endogés en compagnie de
B. Condé au voisinage de la frontière austro-italienne, de la frontière
austro-yougoslave et de la frontière italo-yougoslave ; le 26 septembre
nous avons opéré en territoire italien, à 500 m au S de l’église de Tar-
visio, sur la rive gauche du Torrente Slizza, à 200 m en amont du pont
sur lequel la route de Fusine in Romana traverse cette rivière ; en 1 heure
sous une vingtaine de gros moellons alignés sur une longueur de 1 m et
inclus près de la surface du sol dans la terre noire, très friable, fraîche
du flanc d’un talus herbeux et ombragé par de gros buissons, nous avons
récolté quelques Isopodes, 2 Symphyles, 21 Pauropodes, 2 Protoures et
1 Pseudoscorpion.
Les Symphyles sont : Symphylellopsis subnuda Hansen, 2 ind. à 12 pp.
et 10 pp. et 1 Scutigerella sp., 1 ind. à 8 pp. en mauvais état.
Les Pauropodes comprennent 23 Pauropidés dont 10 appartiennent
à une espèce nouvelle, décrite ci-dessous :
1. Je viens de vérifier que la forme des soies pygidiales b1 est la même chez le type d'H.
j. que chez H. c.
— 76 —
Stylopauropus (Donzelotauropus) limitaneus n. sp., 10 ind. : 3 à 9 pp.
(2 $ longs de 0,96 et 1,24 mm, 1 Ç longue de 1,04 mm), 1 à 8 pp. sexe ?
en mue, 2 à 6 pp., 3 à 5 pp., 1 à 3 pp.
J’ai établi le sg. Donzelotauropus [type : S. ( D .) quadrisulcus Remy]
pour grouper les Stylopauropus dont le sternum pygidial porte 2 paires
de soies : soies postérieures b1 et soies antérieures b3, tandis que chez
les Stylopauropus s. str. [type : S. (S.) pedunculatus ] les seules soies que
porte ce sternum sont les b1 (Remy, Rev. fr. Ent., 24, 1957, p. 82).
Les seuls D. connus jusqu’à présent sont au nombre de 8, tous d’Amé¬
rique : 7 dans le Nord (États-Unis), 1 dans le Sud (Patagonie andine),
tandis que les S. s. str., abstraction faite de formes méconnaissables,
décrites très insuffisamment par O. F. Cook ou par W. A. Hilton, ne
sont représentés sur ce continent que par 7 espèces dont 6 n’ont pas été
trouvées ailleurs, la 5e S. (S.) pedunculatus s. lat. étant subcosmopolite.
S. ( D .) limitaneus est la première espèce de Donzelotauropus de ce sg.
qui ait été trouvée en Europe, où l’on a rencontré 8 formes de Stylo¬
pauropus s. str. (y compris les var. brevicornis Remy et biramosus
Scheller de S. (S.) pedunculatus, et la n. sp. S. (S.) neglectus qui sera
décrite plus loin.
Description de S. (D.) limitaneus n. sp. à 9 pp. — Cuticule épineuse,
les épines étant extrêmement courtes sur les articles antennaires et le
pédoncule du globule antennaire distal.
Tête. — Longueur des organes temporaux égale à la 1/2 ou à un peu
plus de la 1/2 de leur écartement. Poils tergaux (1 $) pubescents ; à la
lre rangée, ax = ax a2 = 21, a2 = 29, ax ax = 22 ; à la 2e, ax = 30, a2
= 32, ax ax = 42, ax a2 = 25 ; à la 3e, ax — 35, a2 = 40, ax ax = 32,
ax a2 = 23 ; h la 4e, ax = a2 = 45, a3 — 52, ax ax = 25, ax a2 = 30, a2
a3 = 30 environ.
Antennes. — Poils de l’article IV (2 $) : p = 63 (60), p' = 50 (44),
p" = 27 (x), r = 26 (18), u = 8 (7). Le rameau tergal (1 $), environ
5 fois aussi long que large est égal à un peu plus de la 1/2 (0,57) de son
flagelle Fx et légèrement plus long (10/9) que le rameau sternal. Celui-ci,
un peu plus de 3 fois aussi long que large, est un peu plus court que son
poil sternal q ; il est plus court (0,75 à 0,84) que son flagelle postérieur
F3 dont la longueur varie des 13/20 aux 16/20 de celle du flagelle anté¬
rieur F, ; la largeur de son globule est égale aux 2/5 environ de la lon¬
gueur totale de l’organe.
Tronc. — Poils tergaux pubescents ; il y en a 2 rangées transversales
de 4 au tergite I, 2 de 6 aux tergites II à V x, 1 antérieure de 4 et 1 pos¬
térieure de 2 (ceux-ci légèrement plus courts que leur écartement) au
tergite VI. Trichobothries I à V effilées ; les tr. I et II, contrairement
1 . Anomalie : chez un (J, au tergite V il y a 6 poils à la rangée postérieure, mais il y en
a 7 à l’antérieure ; celle-ci présente bien 6 embases normalement disposées, mais l’embase
a8 de gauche porte 2 poils : as = 79 et a'3 (plus externe que as) = 83 ; les 5 autres poils de
cette rangée sont normaux, l’aa de droite = 74.
— 11 —
aux tr. III, IV et V deviennent extrêmement grêles et flexibles ; chez
les tr. I à V, la pubescence est assez longue, raide, simple ; chez les tr. I
et II, elle est d’abord assez dense, oblique, puis elle devient moins dense,
un peu arquée vers l’apex de la soie et enfin, brusquement, elle devient
moins dense encore, rectiligne et normale à l’axe ; chez les tr. III et
IV, la pubescence est partout dense, rectiligne et oblique ; chez les tr. V,
elle est partout très rare, rectiligne, oblique. Poil coxal et poil trochan-
térien des p. I à IX sont bifurques, un des rameaux étant très court,
sauf au poil coxal des p. II des <$, au poil coxal et au poil trochanté-
rien des p. IX des et des Ç, où les 2 rameaux sont bien développés ;
au tarse des p. IX, la longueur du poil proximal varie d’un peu moins
Fig. 2. — Stylopauropus ( Donzelotauropus ) limitaneus n. sp. 1 à 3, £ à 9 pp. (Tarvisio) ; 3\
$ à 9 pp. (Transylvanie : Sohodol, Leruth, n° 581). — 1. Rameau antennaire sternal
gauche, face substernale. — 2. Pénis gauche, face antérieure. — 3. Région médio-posté-
rieure du tergum pygidial (très fortement comprimé) et plaque anale, face sternale. —
3'. Lobe médio-postérieur du tergum pygidial. — 4. S. (D.) ? limitaneus n. sp. <$ à 9 pp.
(mont Cumpàtul). — Style. 5 et 6. S. (D.) limitaneus n. sp. $ à 9 pp. (Italie péninsu¬
laire). — 5. Globule antennaire distal (pas tout à fait à plat). — 6. Plaque anale, face
sternale. — 7. S. (S.) neglectus n. sp. (Erbalunga). Plaque anale anormale, face sternale.
du 1/3 à un peu plus du 1/3 de celle de l’article et est d’un peu plus de
3 fois à presque 4 fois aussi longue que celle du poil distal. Pénis sub¬
triangulaires, sensiblement plus longs que larges, à bord interne légère¬
ment convexe, à bord externe un peu concave à une certaine distale
de l’apex.
— 78
Pygidium. — Tergum présentant un lobe médio-postérieur assez
étroit, plus ou moins proéminent. Soies et styles sont amincis vers l’apex
et portent une pubescence dense, longue, très raide et très oblique ; les
ax, 1 fois 3/4 aussi longues que leur écartement, sont égales aux a2 et
plus courtes (7/10 à 7/9) que les a3 ; les «2 sont insérées beaucoup plus
près des a3 que des ax (0,4 à 0,6), l’intervalle ax ax étant égal à 1 fois 1/2
l’écartement des ax. Styles arqués l’un vers l’autre, un peu plus courts
que la 1/2 de leur écartement qui est plus grand (1 fois 3/4 à 2 fois) celui
des ax.
Sternum. Soies bx subcylindriques, plus longues (environ 11/8) que
leur écartement et 3 fois 7/10 aussi longues que les styles. Pas de soies
b2 ; soies b3 subcylindriques, égales ou à peine supérieures à leur écar¬
tement, plus courtes que les ax. Plaque anale du type de celle de mon
S. (JD.) hystriculus, des Etats-Unis et de celle de S. (S.) pubescens Han¬
sen, d’Europe, mais les bords latéraux sont moins convexes et la pubes¬
cence plus courte chez elle que chez cette dernière.
Affinités. — Si l’on fait l’appel aux caractères de la plaque anale, c’est
de D. hystriculus que la nouvelle espèce est la plus proche, mais elle s’en
éloigne considérablement si l’on considère les caractères de la chétotaxie.
S. (S.) pedunculatus Lubbock, 2 ind. : 1 à 9 pp. Ç, à plaque anale du
type danois, 1 à 3 pp.
Europe, Afrique du Nord, Indochine, Australie, Amérique du Nord.
S. sg., sp., 1 ind. st ? en très mauvais état.
Allopauropus ( Decapauropus ) helveticus Hansen f. typ., 1 ind. à 9 pp. Ç.
Europe : France, Allemagne, Suisse, Bohême, Bosnie, Transylvanie.
A. (D.) vulgaris Hansen f. typ., 4 ind. à 9 pp. Ç.
Europe, Afrique du Nord, Madagascar, Mascareignes, Amérique du
Nord.
A. (D.) gracilis Hansen. 1° F. typ. 2 ind. à 6 pp. Chez l’un d’eux, les
2 fines tigelles sternales de la plaque anale sont particulièrement bien
développées, parallèles, situées dans le plan de l’organe et dirigées vers
l’arrière. — 2° Var. sabaudianus Remy, 2 ind. : 1 à 9 pp. 1 à 5 pp.
Distribution indiquée plus haut.
A. sg. sp., 1 st. en très mauvais état.
APPENDICE
La découverte de D. limitaneus m’a incité à revoir ceux des spécimens
européens de ma collection que j’ai signalés dans divers périodiques
sous le vocable de Stylopauropus (S.) pubescens Hansen après avoir
examiné surtout leur plaque anale, et j’ai constaté que, sous cette déno¬
mination, j’ai désigné des S. (S.) pubescens authentiques, des S. (D.)
limitaneus et des S. (S.) neglectus.
Les Stylopauropus européens pourront être distingués les uns des
autres en utilisant les tableaux suivants :
— 79 —
Tableau des sous-genres.
Sternum pygidial portant des soies b1 et des soies b3 ; tergite troncal I por¬
tant 1 rangée antérieure et 1 rangée postérieure de chacune 4 poils .
sg. Donzelotauropus
Sternum pygidial portant des soies b1 seulement, tergite troncal I portant
1 rangée antérieure de 4 poils et une rangée postérieure de 4 ou 6 poils ....
Stylopauropus s. str.
Tableau des espèces de Stylopauropus s. str.
1. Tergite troncal I portant une rangée antérieure de 4 poils et une rangée
postérieure de 6 poils . pubescens Hansen 1
- — Tergite troncal I portant une rangée antérieure et une rangée postérieure
de chacune 4 poils . 2
2. Apex de la plaque anale ne présentant pas d’apophyses latéro-postérieures
pointues et portant une paire de tiges submédianes . brito Remy
— Apex de la plaque anale présentant une paire d’apophyses latéro-posté¬
rieures pointues, entre lesquelles est insérée une paire de tiges submé¬
dianes . 3
3. Le bord postérieur de la plaque anale ne présente pas d’échancrure
médiane . Beauchampi Remy
— Le bord postérieur de la plaque anale présente une échancrure mé¬
diane . 4
4. L’échancrure médio-postérieure de la plaque anale est étroite, peu pro¬
fonde ; les tiges submédianes de cet organe sont assez proches l’une de
l’autre . pedunculatus Lubbock.
— L’échancrure médio-postérieure de la plaque anale est large et profonde ;
les 2 tiges submédianes de cet organe sont assez éloignées l’une de
l’autre . neglectus n. sp. 2
Voici la répartition des Stylopauropus que j’ai signalés sous l’apella-
tion de S. (S.) pubescens dans des publications antérieures, et qui sont
encore présents dans ma collection.
S. ( Donzelotauropus ) limitaneus n. sp. — Italie péninsulaire (récoltes
de M. et Mme Chr. Juberthie, de la province de Salerne à celle d’Arezzo.
Rf.my, Bull. Soc. ent. Fr., 65, 1960 (1961), p. 295, 2 ind. : 1 à 9 pp. $, 1 st ?) 3.
Chez ces 2 ind., les styles, les soies pygidiales b3 et les tiges submé¬
dianes de la plaque anale sont relativement plus épais que chez les types.
Transylvanie, stations de R. Leruth (Remy, Bull. Mus. roy. Iiist.
nat. Belg., 15, 1939, p. 9) : n° 553, 3 ind. : 1 à 9 pp. sexe ? 1 à 8 pp. sexe ?
1 st ? ; n° 569, 1 ind. à 9 pp. ^ ; n° 578, 1 ind. à 8 pp. $ ; n° 578, 1 ind.
st ? ; n° 581, 1 ind. à 9 pp. Ç.
1. Cette chétotaxie a été découverte par Mlle M.-L. Biévelot [Mme Klein], Étude du
développement des Pauropodes. Mém. Dipl. Ét. sup. Sc. nat. Nancy , 1942, 23 p. dactyl.
2. La chétotaxie du tergum pygidial de S. neglectus ressemble énormément à celle de
S. pubescens ; les bords latéraux de la plaque anale du premier (et de Donzelotauropus limi¬
taneus) sont moins convexes que ceux de la plaque anale de S. pubescens ; la pubescence de
cet organe est, en outre, mieux marquée chez ce dernier que chez les deux autres.
3. Je ne peux indiquer de localités, car, après leur premier examen, tous les « pubescens »
de cette collection, qui ont été rencontrés en 9 stations, ont été mélangés en un seul tube.
— 80 —
Valachie. Sinaïa sur le mont Cumpàtul. 1 ind. à 8 pp. sexe ? (Remy,
Bull. Mus. nation. Hist. nat., (2) 8, 1936, p. 69).
Dans une autre récolte, provenant elle aussi du Cumpàtul (Remy,
Bull. Soc. Hist. nat. Moselle, 35, 1938, p. 157), il y avait un Donzelotau-
ropus à 9 pp. (J que j’hésite à placer dans les limitaneus pour les raisons
suivantes. La pubescence des trichobothries est encore plus rare que
chez les types de l. Au pygidium, les soies a1 sont 1 fois 2/5 aussi longues
que leur écartement ; les styles sont épaissis vers l’apex, égaux à un peu
plus de la 1/2 (8/15) de leur écartement, qui est égal à 2 fois 1/2 de celui
des ax ; les soies b3 sont très légèrement plus courtes (12/13) que leur
écartement.
S. (S.) pubescens Hansen. — Alsace. Ruines du Château d’Andlau,
2 ind. : 1 à 9 pp. (J, 1 à 8 pp. sexe ? ; Le Hohwald, 1 ind. à 9 pp. + (Remy,
Bull. Soc. Hist. nat. Moselle, 35, 1938, p. 137).
Côte-d’Or. Marsannay-la-Côte, 3 ind. : 2 à 9 pp. ($, $), 1 st ? (Remy,
Arch. Zool. exp., 85, 1947, N. et R., p. 20).
Jura. (Ed. Sollatjd collect.). Vulvoz, hêtraie, 1 ind. à 8 pp. sexe ?.
Choux, les Impères, 1 ind. à 9 pp. <+
Bade. Fribourg-en-Brisgau, sur le Schlossberg, 3 ind. : 2 à 9 pp ((J,
$), 1 à 8 pp. sexe ?, 1 st ? (Remy, Bull. Soc. Hist. nat. Moselle, 35, 1938,
p. 157).
Les types de l’espèce (2 $ à 9 pp.) proviennent de Marburg. (Hesse-
Nassau). La présence de ce S. en des stations autres que celles que je viens
de donner devra être confirmée.
S. (S.) neglectus n. sp. — Gard. Le Vigan, 6 ind. : 3 à 9 pp. Ç, 3 st ?
(Remy, Arch. Zool. exp., 85, 1947, N. et R., p. 20) ; Saint-Jean du Pin,
2 ind. à 9 pp. (<$, $) ; Alès, ravins de Montau, 2 ind. à 9 pp. (<J, sexe ?)
le pont du Gard, 3 ind. à 9 pp. ( + Ç, sexe ?) (Remy, Bull. Soc. zool. Fr.,
66, 1941, p. 353).
Corse. Erbalunga, 1 ind. à 9 pp. ; Lavasina, 5 ind. : 3 à 9 pp. çj,
1 à 8 pp. sexe ?, 1 ind. à 6 pp. ; La Porta, 1 ind. à 6 pp. (Remy, Mém.
Mus. nation. Hist. nat., 21, 1945, p. 125 et fig. 1 C).
Italie péninsulaire moyenne (cf. plus haut, p. 79, renvoi (3), et Remy,
Bull. Soc. ent. Fr., 65, 1960 (1961), p. 295) : 19 ind. : 12 à 9 pp. (2
10 9)> 3 à 8 pp. (£, 9> sexe ?), 4 st ?.
Silvestri (in Berlese, Ac. Myr. Scorp. in It. rep., 1902, fasc. 96,
n° 7) a signalé S. pubescens de Portici (environs de Naples), tout en recon¬
naissant que ses exemplaires ne sont pas identiques aux types de Mar¬
burg, mais sans très bien préciser en quoi ils diffèrent de ceux-ci. La
fig. 1 publiée par Silvestri montre que chez les individus de Portici,
le 1er tergite troncal porte 4 + 4, et non pas 4+6 poils, ces animaux
ne sont donc pas des S. pubescens ; ce ne sont pas non plus des Donze-
lotauropus, car les seules soies que l’auteur signale sur le sternum pygi-
dial des représentants alors connus du g. Stylopauropus ( op . cit., fasc. 95,
n° 5) sont les soies postérieures bx ; ce sont très probablement des S.
neglectus ; leur plaque anale (fig. 4) ressemble d’ailleurs beaucoup plus
à celle de neglectus qu’à celle de pubescens.
J’ai dit en 1945 (Mém. Mus. nation. Hist. nat., 21, p. 125) que chez
— 81 —
certains spécimens corses de S. que j’avais qualifiés de pubescens, l’ou¬
verture de l’échancrure médio-postérieure de la plaque anale est limitée
par une paire de forts processus pointus, dirigés vers l’arrière, et j’ai
représenté dans ce travail, fîg. 1, C, une plaque anale de ce genre. Je viens
d’examiner à nouveau quelques-uns de ces spécimens corses : ce ne sont
pas des pubescens (ce que montre notamment la chétotaxie de leur 1er ter-
gite troncal qui porte 2 rangées de 4 poils) ; je les place parmi les S. neglec-
tus, mais peut-être faudra-t-il instituer pour eux un nouveau taxon.
Possèdent aussi une plaque anale de ce type 3 ind. à 9 pp. (2 <§, 1 $)
que j’ai placés plus haut parmi les neglectus d’Italie.
Laboratoire d’ Écologie générale du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 1, 1962, pp. 82-94.
REMARQUES
SUR LES PREMIERS STADES LARVAIRES
DE PLUSIEURS ESPÈCES INDOPACIFIQUES
DU GENRE DARD ANUS
( Crustacés Décapodes Pagurides).
Par Michèle DECHANCÉ
Une étude préliminaire sur le développement des Dardanus de la côte
occidentale d’Afrique a montré l’existence probable de huit stades lar¬
vaires au moins chez certaines espèces A La découverte dans des col¬
lections de plancton d’origines diverses de zoés que nous avons attri¬
buées à des Dardanus apporte quelques données nouvelles sur le déve¬
loppement de ce genre. La présente note a pour objet l’étude comparée
des premiers stades chez des espèces indopacifiques ; nous avons pu
relever entre les larves des différences spécifiques qui semblent carac¬
téristiques du degré d’évolution des espèces à l’intérieur du genre ou
de genres très voisins.
La majeure partie du matériel étudié provient du plancton de la col¬
lection Dawydoff, récemment remise au Muséum d’ Histoire Naturelle
par Mme Dawydoff ; toute cette collection est d’origine indochinoise,
mais les localités et les dates de récoltes ne sont pas précisées. Quelques
zoés proviennent en outre du plancton récolté par Dantan en Mer Rouge
en 1923 et 1924.
Le genre Dardanus est représenté dans les mers asiatiques par une
quinzaine d’espèces et seule la mise en élevage de femelles ovigères suivie
de l’éclosion des larves permettrait l’identification spécifique de notre
matériel. Ceci ne peut être actuellement envisagé, mais, grâce à de bons
caractères morphologiques, nous avons pu séparer plusieurs espèces,
dont 5 ou 6 sont voisines et étroitement apparentées à Dardanus arrosor ;
trois autres espèces présentent des caractères particuliers ; nous les avons
provisoirement placées dans le genre Dardanus, car elles lui sont mani¬
festement apparentées et constituent une série qui aboutit aux zoés du
type de Dardanus arrosor. Dans la description qui suit, nous les dési¬
gnons sous les noms de Dardanus ? 1, Dardanus ? 2 et Dardanus ? 3,
cette dernière étant morphologiquement la plus proche de Dardanus
1. C.lï. Acad. Sci., 1961, 253, pp. 529-531.
— 83 —
arrosor ; nous examinerons plus loin les possibilités de les rattacher à un
ou même deux autres genres.
Après avoir exposé les caractères communs définissant le genre Dar-
danus sensu lato, nous décrirons les larves de ces trois espèces en les
comparant à celles de Dardanus arrosor et en montrant l'évolution qui
les rapproche de ces dernières ; nous indiquerons ensuite les caractères
propres aux zoés du groupe de D. arrosor.
Cette étude est limitée à la comparaison des stades I pour la majo¬
rité des espèces : en effet nous ne possédons d’autres stades que pour
Dardanus P 3 (Stade II) et pour Dardanus arrosor (Stades II, III, IV,
VI, VII).
Caractères généraux des zoés du genre Dardanus sensu lato.
Taille variant suivant les espèces de 2,0 à 3,3 mm.
Le rostre est grand ; il dépasse largement l’extrémité des antennes
et des antennules et se termine en pointe effilée.
Fig. 1. — Aspect de la cuticule chez Dardanus ? 2 : a, portion de la carapace,
b, bord latéral du rostre.
La carapace est relativement courte, elle n’atteint pas le milieu du
premier segment abdominal ; elle est dépourvue d’épines et ses bords
postérieurs sont arrondis ; on observe une petite carène médiane à la
base du rostre, entre les yeux (qui sont sessiles au stade I).
Les segments abdominaux sont renflés et bien individualisés ; il existe
deux petites expansions latérales sur la face dorsale du deuxième seg¬
ment, et généralement une paire d’épines latérales sur le cinquième seg¬
ment.
Le bord postérieur du telson est convexe, avec une échancrure médiane
prononcée, il porte les six paires d’épines habituelles au stade I.
La surface de la cuticule (rostre, carapace, segments abdominaux et
telson) n’est pas lisse ; cette cuticule semble composée d’écailles imbri-
— 84 —
quées, dont le bord antérieur est ornée de 1, 2 ou 3 très petites épines,
toujours orientées vers l’avant (fîg. 1 a) ; la présence de ces épines donne
aux bords latéraux du rostre (fîg. 1 b), à un fort grossissement, un aspect
denticulé et c’est sans doute ce qui a permis à Bâte (1888) d’écrire que
le rostre de son Oodeopus gibbosus — en fait une larve de Dardanus au
stade V — était denticulé. Cet aspect écailleux de la cuticule n’a jusqu’à
présent été observé dans aucun autre genre de Paguride.
L’endopodite de l’antennule est représenté par une longue soie plu¬
meuse insérée au 1 / 10e distal de la longueur totale de l’appendice.
Fig. 2. — Région postérieure de l’abdomen : a, Dardanus P 1, b, Dardanus P 2, stades I.
L’endopodite de l’antenne se termine par 3 soies, dont deux longues
et plumeuses, terminales, et une troisième, simple, plus petite, subter¬
minale. L’écaille porte 10 soies sur son bord interne ; l’épine distale ter¬
minale du bord externe manque chez les zoés du groupe arrosor (fîg. 3).
Le nombre d’articles du palpe maxillulaire (fig. 4) est variable (de un
à trois) ainsi que le nombre et la disposition des groupes de soies sur le
palpe maxillaire (fig. 5).
L’angle interne proximal du basipodite du premier maxillipède porte
un lobe recourbé vers l’avant, se terminant par une soie plus ou moins
importante (fig. 6) ; un lobe similaire, mais plus petit, se trouve sur le
coxopodite du même appendice chez Dardanus ? 1, Dardanus ? 2 et Dar¬
danus ? 3 (fig. 6 o, b et c).
86 —
Description comparative de Dardanus P 1, Dardanus P 2, Dardanus P 3
et Dardanus arrosor.
Matériel examiné : les trois premières espèces proviennent de la col¬
lection Dawydoff et sont donc indochinoises :
Dardanus PI: 8 spécimens, stade I, 3,3 mm environ.
Dardanus ? 2 : 4 » » , 3,4 mm »
Dardanus ? 3 : 19 » » , 2,5 mm »
» : 2 » » II, 3,2 mm »
Les stades I de Dardanus arrosor, également présents dans la collec¬
tion Dawydoff, ont été récoltés en abondance dans le plancton côtier
de Banyuls-sur-Mer, ou obtenus par éclosion. Ils mesurent de 2,7 à
3,2 mm. Deux stades II, probablement de cette espèce, de 3,7 et 4,1 mm,
ont été trouvés dans le plancton des croisières de la « Calypso » en Afrique
occidentale.
La forme du rostre et de la carapace est semblable chez les 3 espèces
et chez Dardanus arrosor.
Les épines latérales du cinquième segment abdominal sont larges et
terminales chez Dardanus P 1 (fig. 2 a), un peu moins développées chez
Dardanus P 2 (fig. 2 b) ; elles sont plus étroites et tendent à devenir sub¬
terminales chez Dardanus P 3 (fig. 2 c). Chez Dardanus arrosor (fig. 2 d ),
elles sont sub-terminales, insérées au 1 /6e distal de la longueur du seg¬
ment.
L’aspect du telson est assez différent dans les deux groupes :
1. Chez Dardanus ? 1, Dardanus P 2 et Dardanus ? 3, la jonction des
bords latéraux du sixième segment abdominal et du telson (non séparés)
est arrondie ; la face dorsale du telson est plane ; entre les insertions
des épines du bord postérieur, les indentations sont peu marquées ; la
paire de soies fines, habituelle chez les larves d’Anomoures entre la pre¬
mière et la deuxième paire d’épines, et qui représente des épines vesti-
gales, est encore relativement développée.
2. Chez Dardanus arrosor, les bords latéraux du sixième segment abdo¬
minal et du telson sont droits et forment un angle net ; la face dorsale
du telson est épaissie dans sa partie médiane, suivant deux carènes lon¬
gitudinales divergentes partant des bords latéraux de la région antérieure
vers l’insertion de la quatrième paire d’épines ; il existe des indentations
profondes entre les insertions des épines du bord postérieur ; la paire
d’épines vestigiales est réduite à une paire de très fines soies, insérées
tout près de la deuxième paire d’épines.
L’aspect écailleux de la cuticule est plus marqué chez Dardanus P 1 :
les écailles sont plus grosses et recouvrent toute la dorsale du telson ;
alors que dans les deux autres espèces la face dorsale du telson est presque
lisse ; chez Dardanus arrosor, les écailles sont moins nettes, et la surface
du telson est également lisse.
— 87
Appendices. — Nous ne mentionnerons ici que les appendices dont la
structure est différente dans les deux groupes.
Antennes (fig. 3). — • L’écaille antennaire se termine par une épine
chez Dardanus P 1, Dardanus P 2 et Dardanus ? 3 ; cependant, cette épine
est longue chez Dardanus P 1 (fig. 3 a) : environ le sixième de la longueur
totale de l’écaille ; elle est courte chez Dardanus ? 2 (fig. 3 b) ; chez Dar¬
danus P 3, très réduite au stade I (fig. 3 c), elle est absente au stade II
(fig. 3 c’). Chez Dardanus arrosor, il n’y a pas d’épine terminale au stade I
(3 d) et au stade II (fig. 3 d’) le bord externe commence à se garnir de soies.
Fig. 3. — Partie terminale de l’écaille antennaire ; les soies longues n’ont pas été figurées
pour mieux laisser voir l’épine terminale : a, Dardanus ? 1, b, Dardanus ? 2, c , Dardanus ?
3, d, Dardanus arrosor, stades I ; c’, Dardanus P 3, d' , Dardanus arrosor, stades II.
Maxillule (fig. 4). — Le palpe est composé de trois articles chez Dar¬
danus P 1 (fig. 4 à) et Dardanus ? 2 (fig. 4 b) ; chez Dardanus P 3 le stade I
(fig. 4 c) présente deux articles, qui sont fusionnés au stade II (fig. 4 c’),
une forte constriction marquant cependant encore l’articulation. Chez
Dardanus arrosor il n’y a généralement qu’un seul article, mais il arrive
que chez certains spécimens le palpe d’une des maxillules soit encore
segmenté en 2 articles, ou porte une ébauche de segmentation. Dans
toutes les autres espèces du groupe arrosor, la seule trace de segmenta¬
tion existante est la présence d’une fine soie à la moitié environ du bord
— 88 —
interne du palpe ; cette soie existe toujours également chez Dardanus
arrosor.
Maxille (fig. 5). — Le palpe est toujours unisegmenté ; chez Darda¬
nus P 1 (fig. 5 a), il porte sur son bord interne 3 groupes de 3, 1, et 3 soies,
indiquant sa segmentation primitive en 3 articles. Chez Dardanus ? 2
(fig. 5 b), on observe 3 groupes de 2, 1 et 2 soies ; chez Dardanus ? 3
Fig. 4. — Palpe de la maxillule : a, Dardanus ? 1, b, Dardanus ? 2, c, Dardanus ? 3,
d, Dardanus arrosor, stades I ; c’, Dardanus ? 3, stade II.
(fig. 5 c), il n’y a plus que 2 groupes de soies : 2 soies terminales et 2 soies
au milieu du bord interne, mais ces 2 soies sont encore insérées sur deux
lobes séparés ; la disposition des soies est la même au stade II (fig. 5 c’).
Chez Dardanus arrosor enfin (fig. 5 d), on a deux groupes de soies comme
chez Dardanus ? 3, mais les deux soies du bord interne sont insérées côte
à côte.
Premier maxillipède (fig. 6). — On observe un lobe basal recourbé
vers l’avant sur le basipodite chez toutes les espèces ; un lobe plus petit
— 89 —
se retrouve sur le coxopodite chez Dardanus ? 1, Dardanus ? 2 et Darda-
nus ? 3 seulement. Chez Dardanus ? 1 (fig. 6 a), les deux lobes se ter¬
minent par une forte soie barbelée; chez Dardanus? 2 (fig. 6 b), seul
le lobe du basipodite porte une soie barbelée, celle du coxopodite est
courte et simple ; chez Dardanus ? 3, les soies des deux lobes sont courtes
et simples. Chez Dardanus arrosor, la soie du basipodite est très petite,
tandis que le lobe coxopodial a entièrement disparu.
Fig- 5. — Palpe de la maxille : a, Dardanus P 1, by Dardanus P 2, c, Dardanus P 3,
dt Dardanus arrosor , stades I ; c’, Dardanus P 3, stade II.
Caractères des zoés du groupe de Dardanus arrosor.
Les zoés du groupe de Dardanus arrosor, trouvées en assez grand
nombre dans le plancton de la collection Dawydoff (4 ou 5 espèces)
et dans celui de Mer Rouge (3 espèces) possèdent toutes en commun
avec Dardanus arrosor les caractères indiqués à propos de cette espèce
dans la description précédente, que nous allons résumer :
— les épines latérales sur le cinquième segment abdominal sont sub¬
terminales, sauf chez une espèce de Mer Rouge où ces épines manquent
(fig- 8) ;
— la face dorsale du telson est épaissie dans sa partie médiane, ses
90
bords latéraux sont droits et il existe de profondes indentations entre
les insertions des épines du bord postérieur ;
— il n’y a pas d'épine terminale sur l’écaille antennaire ;
— le palpe de la maxillule est unisegmenté ;
— le palpe de la maxille porte deux groupes de deux soies ;
— le lobe basipodial du premier maxillipède est terminé par une
très courte soie, et il n’y a pas de lobe sur le coxopodite.
Fig. 6. — Région inférieure du basipodite, et coxopodite, du premier maxillipède : a , Dar-
danus PI, b, Dardanus P 2, c, Dardanus P 3, d} Dardanus arrosor, stades I ; c\ Dardanus P 3 ,
stade II.
Si l’on tient compte du grand nombre d’espèces de Dardanus présentes
dans la région considérée et des variations individuelles probables, ainsi
que de l’impossibilité actuelle d’identifier spécifiquement aucune de ces
larves (sauf celles de Dardanus arrosor), il nous paraît inutile de donner
ici une description de chaque espèce reconnue ; nous nous bornerons
à indiquer les caractères qui permettent de les séparer ; ce sont :
— la taille (de 2,0 à 3,2 mm) ;
— la longueur relative du rostre ;
— la dimension relative des épines latérales du cinquième segment
abdominal ;
— la longueur relative des épines postérieures du telson, l’angle formé
par ses bords latéraux et le rapport largeur/longueur du telson et du
sixième segment abdominal réunis.
Tableau I
— 92
Il nous paraît particulièrement intéressant de noter les différences
dans la longueur des épines latérales du cinquième segment abdominal,
qui se présente comme un caractère évolutif : elles sont relativement
longues chez Dardanus arrosor (fig. 2 d ), plus courtes chez plusieurs autres
espèces, très petites chez une espèce indochinoise (fig. 7), enfin totalement
disparues chez la plus petite des espèces, de Mer Rouge (fig. 8).
En conclusion, si les deux premières espèces, Dardanus ? 1 et Dar¬
danus ? 2, apparaissent comme assez éloignées des espèces du groupe
Fig. 7. — Région postérieure de l’abdomen chez une espèce d’Indochine.
Fig. 8. — Id., chez une espèce de Mer Rouge.
arrosor, Dardanus ? 3 représente une forme intermédiaire; son stade II,
où l’écaille antennaire est dépourvue d’épine terminale et où le palpe
maxillulaire n’a qu’un seul article, ne présente aucune différence fonda¬
mentale avec le même stade chez Dardanus arrosor.
Les différences entre Dardanus P 1, Dardanus ? 2, Dardanus ? 3, et
celles du groupe de Dardanus arrosor sont résumées dans le tableau I.
Position systématique de Dardanus ? 1, Dardanus ? 2 et Dardanus P 3
Nous connaissons la morphologie des larves d’un certain nombre de
genres de Diogeninae ( Calcinus , Clibanarius, Dardanus, Diogenes, Pagu-
ristes ) : ces larves présentent d’un genre à l’autre une grande diversité
et différent par un ensemble de caractères bien apparents, tels que la
forme et l’ornementation du rostre, de la carapace, des segments abdo¬
minaux et du telson ; il est manifeste que, par ces caractères, Dardanus P 1,
Dardanus ? 2 et Dardanus ? 3 sont apparentés au genre Dardanus.
93 —
Cependant, dans la plupart des cas, notre connaissance est limitée
à une seule espèce du genre, à l’intérieur duquel nous ignorons la nature
et l’amplitude des variations spécifiques. On peut donc se demander si
les caractères par lesquels se distinguent les larves désignées ici sous le
nom de Dardanus ? 1, Dardanus ? 2 et Dardanus ? 3, et celles des Dar-
danus indiscutables, ont ou non une valeur générique ; c’est le cas pour
l’épine de l’écaille antennaire, la segmentation du palpe des maxilles et
le lobe armé du coxopodite du premier maxillipède.
Les présentes observations laissent supposer que les espèces dont les
larves sont étudiées ici constituent une série évolutive ; il est intéressant
de revenir sur les caractères sur lesquels portent cette évolution : on con¬
sidère généralement que la présence de trois articles au palpe maxillu-
laire et celle de trois groupes de soies sur celui des maxilles sont des
caractères primitifs ; si on admet que l’évolution se traduit par une réduc¬
tion du nombre des articles et du nombre des soies sur les palpes maxil¬
laires, on doit noter les variations concomitantes telles que la réduction
progressive des épines latérales du cinquième segment abdominal, la
réduction et la disparition de l’épine de l’écaille antennaire et celles du
lobe coxopodial du premier maxillipède.
Sur la position systématique des larves constituant la série
Dardanus ? 1 — > Dardanus arrosor, on peut formuler trois hypothèses :
1. — Les zoés décrites ici sous le nom de Dardanus ? 1, Dardanus ? 2
et Dardanus ? 3 appartiennent toutes trois à des espèces primitives du
genre Dardanus, ou
2. — Dardanus ? 1 et Dardanus 2, qui sont très proches l’une de l’autre,
appartiennent à un genre distinct, Dardanus ? 3 étant un vrai Dardanus,
ou
3. - — Dardanus ? 1 et Dardanus ? 2 d’une part, Dardanus ? 3 d’autre
part, appartiennent à des genres distincts, moins évolués que Dardanus.
Dans les deux dernières hypothèses, à quel genre connu pourraient
être rattachées ces zoés ? Dans la région indopacifique, on connaît les
Diogeninae suivants : Aniculus, Calcinus, Cancellus, Clibanarius, Dar¬
danus, Diogenes, Paguristes, Paguropsis et Trizopagurus.
Les zoés A’ Aniculus, Cancellus, Paguropsis et Trizopagurus sont incon¬
nues. D’après la morphologie des adultes, Cancellus (chez lequel d’ailleurs
un développement direct a été signalé pour au moins deux espèces),
Paguropsis et Trizopagurus présentent peu d’affinités avec Dardanus.
Restent les Aniculus, apparentés aux Dardanus, et possédant des
caractères primitifs. Mais une seule espèce, Aniculus aniculus, vit dans
la région considérée, alors que nous avons noté les affinités entre Dar¬
danus ? 1 et Dardanus ? 2 et leur appartenance probable à un même
genre ; pour les rattacher à Aniculus, il faudrait donc supposer l’existence
d’une deuxième espèce indopacifique qui serait encore inconnue ; ceci
est douteux, car il s’agirait d’une espèce de grande taille, vivant dans
des eaux peu profondes, et ceci dans une région où beaucoup de Pagures
ont été récoltés.
Aniculus aniculus est largement répandu sur la côte indochinoise, et
— 94
les zoés Dcirdanus P 3, qui étaient abondantes dans le plancton de la col¬
lection Dawydoff, pourraient lui appartenir. Mais dans ce cas l’identité
de Dardanus P 1 et de Dardanus P 2 resterait à établir.
Les larves décrites dans la présente note ne sont pas les seules dont
la position systématique précise est impossible à déterminer ; si la plu¬
part des zoés de Diogeninae de la collection Dawydoff ont pu être géné¬
riquement identifiées, plusieurs d’entre elles, possédant les caractéris¬
tiques de ce groupe, n’ont pu être rattachées à aucun genre connu ; il
faut envisager leur identification à Aniculus, Trizopagurus, Paguropsis
ou même à des genres de Pylochelidae, groupe hétérogène, dont les rap¬
ports exacts avec les Paguridae n’ont pas encore été établis.
L’identification spécifique ne peut se faire avec certitude que par
obtention de zoés provenant de femelles préalablement déterminées,
mais dans le cas présent il est' déjà fort intéressant de noter l’existence
d’une série évolutive qui part de la zoé que nous avons appelée Dar¬
danus P 1 et qui aboutit à Dardanus arrosor. Lorsque ces larves pourront
être identifiées avec précision, on possédera des données précieuses sur
la phylogénie du genre Dardanus, dont les nombreuses espèces peuvent
déjà être séparées en plusieurs groupes, et sur ses rapports avec les genres
voisins.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes) du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Bâte (C. S.), 1888. — Report on the Crustacea Macrura collected by H.
M. S. Challenger during the years 1873-76. Rep. Voy. Challenger, Zool.,
24 : 882, pi. CXLIII.
Issel (R.), 1910. — Ricerche intorno alla biologia ed alla morphologia dei
Crostacei decapodi. Parte I : Studi sui Paguridi. Arch. Zool. Napoli,
4 : 333-397, 3 pl.
Boraschi (L.) , 1921. — Osservazione sulle larve dei Crostacei Brachiuri e Ano-
muri. Mem R. Comp. talassogr. ital., 87 : 1-32.
Bourdillon-Casanova (L.), 1960. — Le méroplancton du golfe de Marseille :
les larves de Crustacés Décapodes. Rec. Trav. Stat. mar. Endoume, 30,
n° 18.
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of the families Diogenidae and Paguridae from the bay of Naples. Publ.
Staz. Zool. Napoli, 31, n° 3 : 493-552.
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genre Dardanus (Crustacé Décapode Paguride). C. R. Acad. Sci., 253 :
529-531.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 1, 1962 p. 95.
PLANTES NOUVELLES RARES OU CRITIQUES
DES SERRES DU MUSÉUM
(Description d’une Orchidée nouvelle de Birmanie).
Par A. GUILLAUMIN
436. - — Bulbophyllum Mackeeanum Guillaum. sp. nov.
Pseudobulbis dense aggregatis, globoso depressis, 1,5 cm diam. : foliis tem-
pore florali 0. Inflorescentia patula, 7 cm longa, 3a suprema parte dense spicata,
scapo gracillimo fere capillari, rubro tincto, vagina 1, triangulari, membra-
nacea, 5 mm longa, bracteis triangulare ovatis, ovario aequilongis, viridibus,
floribus sessilibus, purpureis, sepalo superiore, petalis labelloque intensius,
sepalo superiore ovato, 3 mm longo, lateralibus ovatis, lanceolatis, 4 mm longis,
marginibus interioribus basi excepta connatis, concavis, labellum occultantibus,
petalis acute triangularibus, 1 mm longis, labello linguiformi, vix 2 mm longo, pede
1 mm longe articulato, columna 1 mm longa, apice anguste appendiculato,
stelidiis elongatis, acutis, polliniis 4.
Birmanie : roches calcaires de Taunggyi 1 550 m, H-i-1958 (Mackee
6184), f. 214, 1958.
La floraison en l’absence de feuilles rappelle B. polyrrhizum Lindl.,
probablement du Népal et du Sikkim mais l’inflorescence n’est pas dressée
et les pétales et la colonne sont différents.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 1, 1962 pp. 96-100.
FLORAISONS LES PLUS INTÉRESSANTES
OBSERVÉES DANS LES SERRES
DU MUSÉUM PENDANT U ANNÉE 1961 1
Par H. ROSE
Dicotylédones.
Acanthocalycium violaceum (Werd.) Backbg.
Adromischus caryophyllaceus (Burm. f.) Lem.
Barnadesia grandiflora Hort.
Bégonia Cooperi C. DC.
B. glabra Aublet var. cordifolia C. DC.
B. longibarbata Brade
Cereus Nelsonii Weingt.
Ceropegia serpentina E. A. Bruce
Cheiranthus scoparius Brouss.
Corynocarpus laevigatus Forst.
Crassula lanuginosa Haw.
C. marginalis Sol.
Cynanchum compactum Choux
Dorstenia Volkensii Eng.
Euphorbia ankarensis Boiteau. — Madagascar (Millot, f. 112, 1950).
lre introduction.
E. atropurpurea Brouss.
E. cylindraeflolia Marnier-Lapostolle et Rauh 2. — Madagascar (Leroy,
f. 274, 1958). lre introduction.
E. Gatbergensis N. E. Br.
E. X. Ingezalahiana Ursch et Léandri (Arnoult, f. 302, 1960). lre intro¬
duction.
E. Mangokyensis Denis (Arnoult, f. 302, 1960). lre introduction.
E. Millii Des Moulin var. imperatae Ursch et Léandri.
E. pugniformis Boiss.
E. X. soanieranensis Ursch et Léandri (Arnoult, f. 302, 1960). lre intro¬
duction.
Glottiphyllum depressum (Haw.) N. E. Br.
G. difforme (Haw.) N. E. Br.
1. Les floraisons ayant figuré sur les listes précédentes (depuis 1920) ne sont pas répétées,
sauf s’il s’agit d’importation directe.
2. Kakteen und andere Sukkulenten, Jahrgang 12, 1961, Heft 5, Seite 66-70.
97 —
G. linguiforme (L.) N. E. Br.
G. Marlothii Schwant.
Haloragis Colensoi Skottsb.
Hereroa granulata (N. E. Br.) Dtr. et Schwant.
Horridocactus F roehlichianus (K. Sch.) Backbg.
Impatiens niamniamensis Gilg.
Karimbolea verrucosa Desc. — Madagascar (Leroy, f. 274, 1958).
lre introduction.
Lobivia aurea (Br. et B.) Backbg.
L. pseudocachensis Backbg.
Malacocarpus erinaceus (Lem.) Rümpl.
M. Sellowii (Link et Otto) K. Sch.
Mamillaria elongata DC. var. rufocrossea K. Sch.
M. Herrerae Werd.
M. imbricata Wegner
M. longicoma (Br. et R.) Berg.
M. Scheidweileriana Dietr.
Mediolobivia sarathroïdes (Werd.) Backbg.
Nananthus orpenii (N. E. Br.) L. Bol.
Notocactus pampeanus (Speg.) Berg.
Notonia Descoingii Humbert. — Madagascar : Ankilimadinika (Mon-
tagnac, f. 191, 1957).
Ophiorrhiza Mungos L.
Othonna capensis L. H. Bailey
Parodia columnaris Card.
Pedilanthus aphyllus Boiss.
Pélargonium Bowkeri Harv.
Plectranthus comosus Sims.
P. purpuratus Harv.
Pseudolobivia leucorhodanta (Backbg.) Backbg.
Psychotria cornuta Hiern.
P. Maingayi Hook., f.
Rebutia calliantha Wessn.
R. Marsoneri Werd.
R. Steinmannii Br. et R.
R. oiolaciflora Backbg.
Sedum allantoïdes Rose
Senecio citriformis Rowley
S. macroglossus DC.
Solenostemon monostachys (Beauv.) Briq.
Starchytapheta australis Moldenke
Tinnea Sacleuxii Spreng.
Monocotylédon es.
Acampe Renschiana Reichb. f.
Aframomum sanguineum K. Schum. — Ile Principe (Rose 1956).
lre introduction.
— 98 —
Ancistrorhynchus clandestinus (Lindl.) Schltr. Côte d’ivoire (Lecoufle,
n° 4, f. 213, 1957).
Angraecum angustipetalum RencLle. — Cameroun (Rose, n° 40 R,
f. 207, 1956).
A. calceolus Thou.
A. gracilipes Rolfe
Aascochilus annamensis Guillaum. sp. nov. 1. — Annam : Blao (Tixier,
n° 12/60 pro parte, f. 217, 1960).
A. pusillus Guillaum. sp. nov. — ■ Annam : Blao (Tixier, n° 12/60 pro
parte, f. 217, 1960).
Bulbophyllum barbigerum Lindl. — Côte d’ivoire (Merle, n° 206,
f. 356, 1959).
B. Buntingii Ilendle. — Guinée : Sérédou (Pujol, f. 215, 1958).
lere introduction.
B. congolanum Schltr. — Guinée (I.F.A.C., n° 10, f. 10, 1950). lre intro¬
duction.
B. distans Lindl. — Cameroun (Rose, n° 41, f. 207, 1956).
B. flaaidum Lindl.
B. gibbosum Lindl.
B. lupulinum Lindl. — Cameroun (Rose, n° 41, f. 207, 1956).
B. Mackeeanum Guillaum. sp. nov. 2. — Birmanie : Taunggyi (MacKee,
n° 6184, f. 212, 1958).
B. oxypterum (Lindl.) Reichb. f. — Ile Annobon (Rose, n° 170, f. 257,
1956).
B. porphyroglossum Kraenzl. - — Cameroun : Nyombé (Merle, n° 57,
f. 154, 1956).
B. tentaculigerum Reichb. f. — Cameroun : Nyombé (Rose, n° 49,
f. 207, 1956).
B. Winckleri Schltr. — Cameroun : Nyombé (Merle, n° 12, f. 188,
1953). lere introduction.
Chrysoglossum erraticum Hook. f. — Annam : maris de Geugah
(Tixier, n° 19/60, f. 239, 1960).
Chysis aurea Lindl.
Cleisostoma Sigaldiensis Guillaum. — Viêt-nam : Dalat (Tixier, n° 6,
f. 206, 1957).
C. thomatoglossa Guillaum. sp. nov. 3. — - Annam : Krong Pha (de
Sigaldi, n° 351/Sig., f. 279, 1960. — Tixier, n° 18/61, f. 55, 1961).
Coelogyne lactea Reichb. f. — Laos : Vientiane (Tixier, n° 6, f. 203,
1955).
Crinum fimbriatulum Bak.
Cymbidium Devonianum Paxt. — Annam : Dalat (Tixier, n° 27,
f. 259, 1957).
Cypripedium glaucophyllum Master.
Cyrtorchis arcuata (Lindl.) Schtr. subsp. variabilis Summerh.
Dasylirion acrotrichum Zucc.
1. Bulletin du Muséum , 2e série, 33, p. 333.
2. Cf. Infra, p. 000.
3. Cf. Bull. Mus., 2e série, 33, p. 333.
99 —
Dendrobium intricatum Gagnep. — Annam : Dalat (Tixier, n° 10 bis/ 61,
f. 55, 1961). lere introduction.
D. Jocosum Reichb. f. — Nouvelle-Calédonie (MacKee, n° 8239,
f. 42, 1961). lre introduction.
D. latifolium Lindl.
Dendrochilum saccolabium Kraenzl.
Diaphananthe rutila (Reichb. f.) Summerh. — Côte d’ivoire (Lecoufle,
n° 1, f. 213, 1957).
Dietes végéta N. E. Br.
Epidendrum campylostalyx Reiclib. f.
E. ellipticum R. Grah.
Eria clausa King et Pantl. — Annam : Dalat, rocher du Da Pampei
(Tixier, n° 10/60, f. 217, 1960).
E. confusa Hook. f. — Annam : Dalat (Tixier, n° 13, f. 148, 1958).
Eulophia cucullata (Sw.) Steud. — Sénégal (Toulgouet, f. 4, 1960).
Eulophidium Sandersianum (Reichb. f.) Summerh. — Cameroun :
Nyombé (Merle, n° 34, f. 140, 1955).
Guzmannia vittata Mez.
Heliconia psittacorum L.
Lachenalia liliflora Jacq.
Liparis dalatensis Guillaum. sp. nov. 1. — Viêt-nam : Dalat (Tixier,
n° 16/59, f. 352, 1959).
L. Tixieri Guillaum. sp. nov. 1. — Viêt-nam : Dalat (Tixier, n° 17/59,
f. 352, 1959).
L. violaceo-nervosa Guillaum. sp. nov. L — Viêt-nam : Dalat (Tixier,
n° 13/59, f. 258, 1959).
Lockhartia micrantha Reichb. f.
Maxillaria cucullata Lindl.
M. luteo-alba Lindl.
M. variabilis (Lindl.) Batem. var. media Hort.
Mormolyca ringens (Lindl.) Schltr.
Oncidium auriferum Reichb. f.
O. incurvum Barker
Ornithocephalus gladiatus Hook. - — Guyane française : Crique Gabrielle
(Hoock, f. 150, 1958).
Platythyra Haeckeliana N. E. Br.
Pleione Pricei Rolfe
Pleurothallis Hitchcockii Ames
P. pansamalae Schltr.
Polystachia puberula Lindl. — Côte d’ivoire : Adiopodoumé (Boyer,
n° 2, f. 166, 1957).
Saccolabium dasypogon Lindl.
Sarcanthus fallax Guillaum. sp. nov. 2. — Annam : Djiring (C.R.S.T.,
n° 209/Sig. pro parte, f. 138, 1955).
Scaphosepalum octhodes Pfitz.
1. Cf. Bull. Mus., 2e série, 33, n° 4, p. 434.
2. Cf. Bull. Mus., 2e série, 33, p. 334.
— 100 —
Scaphyglottis cuneata Schltr.
Setcreasea purpurea Boom.
S. striata Hort.
Tradescantia pexata H. E. Moor.
Vanda Watsonii Rolfe — Annam : Nhatrang (de Sigaldi, n° 337,
1 230, 1960).
Wilmattea minutiflora Br. et R.
Zeuxine leucochila Schltr. — Annam : Dalat, bas fonds de Tournoum
(Tixier, n° 47/60, f. 247, 1960).
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 1, 1962 pp. 101-106.
ESSAI DE RECONSTITUTION
DE LA VIE PALÉOCÈNE
AU MONT DE BERRU
Par Donald E. RUSSELL
Descendue assez bas pendant une courte période de la fin du Crétacé,
la température mondiale commença à s’élever au début du Tertiaire
pour atteindre un maximum à l’Éocène tardif. C’est une époque où la
température était déjà proche de ce maximum — c’est-à-dire la fin du
Paléocène, vieille de plus de 50 millions d’années — que nous avons
choisie pour visiter la région de Reims.
Nous commençons notre voyage au milieu d'un bras de la mer tha-
nétienne, en un lieu correspondant au Soissonnais actuel. Derrière nous,
à l’ouest, la mer est rafraîchie par des courants venus du nord, mais,
vers la rive est, les eaux deviennent progressivement moins profondes
et plus chaudes. L’absence complète de faunes pélagiques à Globigerina
et Globorotalia montre que cette baie n’avait que des communications
limitées avec le large. En ce point, la mer, d’une profondeur déjà à peine
supérieure à 15 mètres, est en cours de régression vers l’ouest.
L’insuffisance de nos connaissances nous empêche de fixer avec pré¬
cision la ligne de rivage vers l’extrémité est de la baie. Au voisinage
du Mont de Châlons et de Châlons-sur-Vesle, un fleuve par ailleurs invi¬
sible a rendu les eaux saumâtres. Peut-être une flore lacustre nous appa¬
raît-elle en ce point à travers le brouillard des temps géologiques. Conti¬
nuant vers l’est, la mer prend maintenant un caractère lagunaire. En
atteignant la région de Reims, la côte commence à se dessiner plus nette¬
ment en face de nous. Le pays est bas et l’air y vibre dans la chaleur
du jour ; au loin se détachent des collines arrondies et couvertes de
buissons épars ou de paquets d’arbres d’aspect méditerranéen (Myrtes,
etc.). Mais là où l’eau est abondante, c’est-à-dire le long des rivières
et autour de petits lacs sporadiquement distribués au voisinage de la
côte, les Saules, les Peupliers, les Aunes et les Ormes se mêlent à des
plantes plus sèches : Lierres, et même Lauriers et Sassafras, pour former
de petits bois touffus. Plusieurs espèces de Fougères abondent aux
endroits humides, et quelques Palmiers sont présents de place en place.
La température est celle d’un climat tropical à précipitations rares ou
modérées. Des étangs superficiels, signalés par le scintillement de leurs
dépôts gypseux, sont séparés aussi bien de la mer que des fleuves par des
bandes sableuses inconstantes. Un fleuve provenant de Berru serpente
7
— 102 —
paresseusement vers nous et se jette dans la lagune en repoussant son
delta vers Cernay-lès-Reims. Nous nous occuperons essentiellement des
animaux vivant sur les berges de cette rivière et à son embouchure.
La forme très largement dominante, aussi bien dans le fleuve qu’au
milieu des hautes plantes qui bordaient ses rives, était un Reptile aqua¬
tique, Simoedosaurus . La tête de cet animal évoquait un peu celle d’un
Gavial actuel ; comme chez celui-ci le museau était étroit et allongé,
et armé de dents grêles et pointues ; mais les yeux étaient plus petits,
et le crâne s’élargissait à l’arrière et se divisait là en deux vastes lobes.
Le genre Simoedosaurus était représenté probablement par deux espèces :
l’une petite et trapue comme certains Crocodiles modernes, l’autre plus
grande mais plus légère ; celle-ci atteignait près de quatre mètres de
longueur dont, bien entendu, la queue formait une grande partie.
• - 1 - 1 » t , .km
O 10 20 30 40 50
La Région de Cernay-lès-Reims.
Des Crocodiles étaient également présents, mais en bien moins grand
nombre que les Simoédosaures. La plupart étaient petits ; seuls quelques
individus exceptionnels atteignaient une longueur de deux mètres et
demi.
De nombreuses Tortues vaquaient tranquillement à leurs affaires au
milieu de Reptiles carnivores impressionnants. Elles se nourrissaient
des petites plantes qui poussaient le long de la rivière ou, éventuelle¬
ment, profitaient des restes du festin des Crocodiles. La plus abon
dante de ces Tortues de rivière était une espèce de grandeur moyenne,
soit environ 35 cm de long. L'ne forme plus petite, ne dépassant
guère 15 cm, existait aussi mais était moins commune. C’est sur
la terre ferme que vivait un troisième membre du groupe, plus grand,
dont l’aspect rappelait celui des célèbres Tortues des Iles Galapagos.
Il n’est pas sûr qu’elles en présentaient la taille gigantesque, mais la lon¬
gueur de leur carapace atteignait au moins 55 cm.
Les autres Reptiles vivant près de la rivière de Berru appartenaient
au groupe des Lézards. Le plus fréquent était Necrosaurus, avec une
longueur d’environ 40 cm. Plusieurs autres espèces étaient aussi repré¬
sentées, quoique plus rares. Assez curieusement, les serpents semblent
avoir été absents de la région.
103 —
Les moins abondants de tous les Vertébrés étaient les Batraciens
parmi lesquels on ne connaît qu'un Anoure et un Urodèle.
En ce qui concerne les Poissons, on doit remarquer que, dans le fleuve
de Berru, une espèce dominait toutes les autres. Il s’agit d’Amia, Pois¬
son d’eau douce, typique, dont les descendants habitent aujourd’hui les
rivières d’Amérique du Nord. On n’a, en revanche, trouvé aucun Bro¬
chet. Dans le delta les Requins abondaient, accompagnés occasionnel¬
lement de Raies.
Des Oiseaux de toutes tailles peuplent les bois voisins de l’embouchure
de la rivière, mais on sait peu de choses à leur sujet. Habituellement les
os d’Oiseaux se fossilisent mal. Toutefois, autant qu’on puisse le savoir,
la population avienne de cette époque différait beaucoup de toutes celles
qui vivent actuellement. L’une des plus étranges visions de cette scène
est due à la présence de trois ou quatre grands Oiseaux incapables de
voler, et dont la hauteur s’échelonnait d’un à deux mètres. Etant donné
que, de nos jours, la plupart des Oiseaux qui restent au sol sont des formes
de pays découverts, il est vraisemblable que ces animaux ne visitaient
que rarement les bords du fleuve. Ils ne vivaient certainement que dans
les zones de l’intérieur parsemées d’arbres plus rares et éloignées aussi
bien du cours des rivières que des lacs côtiers.
11 faut signaler, cependant, que ces Oiseaux géants, à bec gros et rapace,
représentaient la menace la plus dangereuse, après les Crocodiles et les
Simoédosaures, pour les autres animaux de la région. Ils étaient, de
loin, les plus carnivores de toutes les formes terrestres.
Parmi les Mammifères, le plus grand était Arctocyon. Contrairement
à ce que semblent impliquer les composants grecs de son nom, cet ani¬
mal n’avait rien à voir ni avec les Chiens ni avec les Ours, bien qu’il
ait pu ressembler superficiellement à ces derniers. Il faut se représenter
Arctocyon comme un Mammifère primitif, peu spécialisé. La bête pleine¬
ment adulte atteignait à peu près 45 cm à l’épaule ; le corps, assez long,
était supporté par des membres courts et massifs, et terminé par une
queue longue et épaisse. L’étrangeté de son aspect était encore accrue
par sa démarche complètement plantigrade. Bien que le crâne d’ Arcto¬
cyon dépasse d’un tiers celui du Loup, son cerveau n’était que moitié
aussi gros. Un tel animal offre un contraste frappant avec les Mammi¬
fères modernes, plus intelligents et d’organisation souvent très évoluée.
Contrairement à une opinion répandue autrefois, il semble maintenant
n’y avoir aucune raison de supposer qu Arctocyon était aquatique ou
même habile nageur. Ses premiers doigts, quelque peu opposables, laissent
plutôt penser qu’il était semi-arboricole.
Afin de déterminer ce dont Arctocyon se nourrissait, et par suite com¬
ment il vivait, il nous faut examiner sa denture. Ses grandes canines
surprennent par la dominance des inférieures sur les supérieures, en lon¬
gueur et en robustesse. La situation inverse de celle du Machairodonte
est ainsi réalisée ; on imagine mal la signification d’une telle spécialisa¬
tion. Les prémolaires coupantes, et les molaires aplaties à la manière
des molaires de l’Ours, témoignent d’un régime omnivore. En effet, bien
qn' Arctocyon ait été considéré pendant plus d’un siècle comme un car-
— 104 —
nivore, la validité de cette supposition apparaît douteuse. On peut même
tenir pour certain qu’un animal aussi primitif et généralisé qu Arctocyon
ne pouvait avoir que des goûts alimentaires eux aussi très généraux.
Puisque la famille des Arctocyonidés est maintenant regardée par cer¬
tains comme proche de la souche de la lignée Condylarthre — tout à fait
distincte de la lignée Créodonte-Carnivore — , on peut soulever la ques¬
tion : s’agissait-il d’un ancien Ongulé à tendance carnivore ? En fait,
il est très vraisemblable que ce groupe de base se préoccupait fort peu
de notre classification en « carnivores » et « herbivores », et mangeait
tout ce qui se présentait, pourvu qu’il puisse se le procurer sans trop
de peine, le consommer sans difficulté excessive, et y trouver un plaisir
suffisant. Ses grandes canines devaient plutôt lui servir pour se battre
que pour maintenir un régime carnivore.
Une forme parente d ’Arctocyon, assez semblable mais plus petite,
était Arctocyonidés. Deux espèces en existaient au voisinage de la rivière
de Berru, l’une légèrement plus grande que l’autre, mais toutes deux
assez rares. Les canines de ce genre étaient de taille moins impressionnante
et ses dents étaient même plus plates et moins suggestives d’un régime
carnivore que celles d 'Arctocyon.
Le seul vrai Carnivore à jeter quelque trouble sur cette scène dans
l’ensemble pacifique, était Dissacus. Créodonte rare, de taille intermé¬
diaire entre Arctocyonidés et Arctocyon, il errait solitaire et menaçant,
comme quelques-uns des grands félins actuels. Dissacus avait pourtant
un régime plus diversifié que ces derniers ; il hantait parfois, pour un
repas de Tortues ou de Mollusques d’eau douce, la partie littorale et peu
profonde du fleuve.
L’abondance des Herbivores dans la faune indique probablement qu’il
s’agissait d’animaux grégaires. On pouvait voir les troupeaux du Con¬
dylarthre Pleuraspidotherium brouter dans les paysages plus-découverts
de l’intérieur, et les bandes d’un petit Prosimien, Plesiadapis, faisaient
des intrusions dans leur habitat, sans trop s’éloigner, pourtant, de l’abri
des zones boisées. Tous les deux venaient fréquemment au fleuve.
Les premiers auteurs ignorant la supériorité numérique de Plesia¬
dapis avaient désigné les sédiments où ces animaux peuvent maintenant
être exhumés en tant que fossiles, comme les « couches à Pleuraspido¬
therium ». Le fait qu’on trouve Plesiadapis plus fréquemment dans le
gisement que Pleuraspidotherium vient probablement de ce qu’il vivait
plus près du fleuve, et par suite y tombait plus souvent ou mourait sur
ses bords.
Devant certainement être classé parmi les Primates, tout en gardant
des affinités lointaines et très douteuses avec toute forme vivante, Ple¬
siadapis existait dans la région en si grand nombre qu’il est difficilè de
le considérer comme un animal exclusivement arboricole. En effet, on
peut admettre comme axiome paléontologique que les formes arbori¬
coles se fossilisent rarement.
Les Plesiadapis étaient petits (environ 45 cm de long, sans compter
la queue), et pullulaient dans les buissons. Leur denture, semblable à
celle des Rongeurs, leur servait à se procurer une nourriture aussi variée
— 105 —
que celle de ce groupe. Des griffes fortes et pointues, rappelant un peu
celles d’ Arctocyon, leur permettaient d’échapper au danger en escaladant
les arbres, mais il est peu probable qu’ils y passaient la plupart de leur
temps.
Le Condylarthre Pleuraspidotherium, d’autre part, était sans conteste
un Ongulé équipé pour une vie presque exclusivement herbivore. Ses
molaires sélénodontes, évoquant celles d’un Rhinocéros miniature ou
d’un Hyracoïde, convenaient manifestement au broyage des plantes. On
ne doit pas, cependant, s’imaginer Pleuraspidotherium comme paissant
soit dans les plaines herbeuses soit dans les prés. L’herbe, en tant qu’élé-
ment dominant de la flore, ne devait apparaître que 30 millions d'années
plus tard. Pleuraspidotherium, et beaucoup de ses contemporains, appré¬
ciaient les feuilles des arbustes et les plantes plus petites sans se rendre
compte de cette absence.
Cet animal atteignait un peu plus de 50 cm de long, queue exclue.
On peut supposer que Pleuraspidotherium, à l’exemple d’un genre voisin
d’Amérique du Nord, avait des pattes courtes et plantigrades, et était
légèrement macrocéphalique. La fréquence de ses dents de lait dans les
gisements dépasse de beaucoup celle des Plesiadapis, par ailleurs tout
aussi nombreux. Cette particularité provient, soit de ce que les dents
de lait du premier étaient remplacées plus tard au cours de la vie, soit
de ce que le taux de mortalité des jeunes y était beaucoup plus élevé.
Orthaspidotherium, qui vivait dans la même région, était un parent
proche, mais plus petit, de Pleuraspidotherium. Il était assez abondant,
mais beaucoup moins que son grand cousin. Il vivait de façon très com¬
parable à ce dernier.
Le rôdeur rare et étrange qu’était Tricuspiodon faisait des apparitions
occasionnelles à Berru ; de grandeur voisine de celle d ’ Arctocyon, il était
le plus grand des Condylarthres. Les affinités de cette créature mal con¬
nue restent encore assez imprécises. Bien que d’organisation nullement
comparable, Dissacus et Tricuspiodon avaient en commun leur rareté et
leur mode de vie solitaire. Il est possible, évidemment, que ces formes
aient été plus abondantes dans les hauts pays de l’intérieur.
Comme on pouvait s’y attendre, les Condylarthres représentent de
loin la plus grande partie de la faune mammalienne et montrent une
diversité comparable à l’épanouissement des Artiodactyles d’aujourd’hui.
Un nouveau membre du groupe a été découvert au cours des fouilles
récentes entreprises au Mont de Berru. Celui-ci n’est connu que par des
dents relativement peu nombreuses et des mâchoires incomplètes. 11
avait une longueur d’environ 20 cm ; assez rare, cet animal petit et
timide n’était que rarement visible le long du fleuve.
Cependant, ce Condylarthre avait de nombreux compagnons de même
grandeur et de mêmes mœurs retirées, dont les plus curieux étaient
certainement les Multitubereulés. Plusieurs espèces de ces animaux, de
longueur échelonnée de 7 à 16 cm, habitaient la région. Ces créatures
étaient les ultimes représentants d’un groupe ancien et bien distinct
de Mammifères qui avait existé pendant les 70 derniers millions d’années
du Secondaire et du Paléocène ; elles occupaient une niche écologique
— 106 —
qui sera plus tard remplie par les Rongeurs. Leur denture préfigurait
d’ailleurs à de nombreux égards celle des Rongeurs, mais elle était carac¬
térisée par une dernière prémolaire très développée et tranchante. Jus¬
qu’à maintenant, on n’en a récolté que relativement peu ; il n’en faut
pas nécessairement conclure que ces animaux étaient effectivement
rares dans la région. Il se pourrait que, étant petites et fragiles, les dents
aient été brisées ou négligées lors des fouilles antérieures.
Cinq ou six espèces de minuscules Insectivores se faufilaient à travers
les racines des arbres et des plantes. Un contemporain de cette faune,
habitué de la région, aurait probablement été capable de distinguer les
différentes espèces. Mais, aujourd’hui, avec seulement des dentures incom¬
plètes, toutes assez semblables, et aucun autre élément du squelette, il
est difficile de les séparer ; leur position systématique elle-même reste
sujette à fluctuation. La plus petite espèce de ces animaux primitifs
— de la taille d’une souris — est peut-être même un Marsupial. Un des
plus petits Primates connus était de grandeur comparable et se tenait
aussi à l’abri des regards et du danger.
Reprenons les grandes lignes du tableau que nous venons de brosser.
De tous les Oiseaux et Reptiles qui contribuèrent si largement à donner
son cachet et son activité à l’époque cernaysienne, seuls les Tortues et
les Crocodiles persistent de nos jours pratiquement inchangés. Aucun
des bizarres représentants de la faune avienne n’a sans doute longtemps
survécu après la fin du Paléocène, et le Simoédosaure, qui dominait par
la grandeur et le nombre au Mont de Berru, n’était qu’un survivant du
Crétacé, d’ailleurs destiné à disparaître dès l’Éocène.
Chez les Mammifères, un animal de grandeur moyenne pour l’époque
aurait atteint les dimensions d’un gros lapin. Aucun des grands Ongulés
qui allaient caractériser l’époque suivante : Palaeotherium, Coryphodon
et Lophiodon, n’était encore présent. Même les grandes formes paléo¬
cènes connues ailleurs (Pantodontes, etc.) manquent ici.
Des Carnivores spécialisés on ne peut que souligner l’absence presque
totale. Le mode de vie omnivore prédominait d’une façon générale,
sans exclure pourtant quelques spécialisations herbivores et insectivores.
Le développement intellectuel mammalien, bien qu’ayant progressé
fort au delà du stade reptilien, n’était encore ici qu’à un niveau rudi¬
mentaire. Il faut souligner qu’aucun des genres trouvés au Mont de
Berru n’a directement donné naissance aux Mammifères modernes. Ces
ancêtres sont à rechercher parmi les cousins, occasionnellement très
proches, des formes cernaysiennes.
Finalement, ces créatures lourdes, à l’esprit lent, représentent le der¬
nier degré de l’évolution des Mammifères secondaires. C’est avec le com¬
mencement de l’Éocène que les processus, à accélération croissante, de
l’évolution mammalienne deviendront évidents. C’est donc une image
d’un monde archaïque que nous a donnée la reconstitution du théâtre
du Mont du Berru à la fin du Paléocène — ■ dernier regard vers la vie
primitive qui régnait avant que notre monde de Mammifères modernes
n’ait commencé à se former.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 1, 1962 pp. 107-116.
LE CÉNOMANIEN DANS LES FORAGES
ENTRE LE BARANGEON
ET LE LOING ANTÉRIEUR
Par René ABRARD
Le Cénomanien de la région de Vierzon est au-dessus des sables de la
Puisaye, vraisemblablement albiens pour leur plus grande partie [2,
pp. 140-141] , constitué de bas en haut par les assises suivantes : 1) argiles
noires ou grises ; 2) sables de Vierzon ; 3) marnes à Ostracées.
1) Les argiles noires ou grises, parfois accompagnées d’ocre, qui sur¬
montent les sables de la Puisaye, représentent la terminaison en biseau
vers le SW, des formations marno-calcaires et argilo-sableuses, qui, en
Puisaye, occupent la place de la craie glauconieuse cénomanienne infé¬
rieure, correspondant à la zone à Acanthoceras Mantelli. Vers le NW, ces
argiles noires et grises passent à des argiles sableuses, équivalent latéral
de l’assise à Orbitolina concava et aux sables du Maine qui la surmontent.
2) Les sables de Vierzon représentent la partie inférieure de la zone
à Acanthoceras rhotomagense et correspondent aux sables du Perche. Il
est probable qu’à leur base, ils empiètent sur les sables du Maine.
3) Les marnes à Ostracées, grises parfois verdâtres et plus ou moins
argileuses forment la deuxième partie de la zone à A. rhotomagense.
Au contraire des sables de la Puisaye qui ont leur puissance maxi¬
male vers le NE, à l’E de la Loire et voient leur importance décroître
très vite vers le SW, en direction de Vierzon, les formations 1) et 2)
s’amenuisent de la région de Vierzon vers le NE où elles ne traversent
pas le fleuve.
En passant sur la rive droite, en effet, au-dessus des sables de la Pui¬
saye, très développés, le Cénomanien montre une assise argilo-sableuse,
normalement verte à Pecten asper, surmontée par une importante série
de marnes blanchâtres et de marno-calcaires devenant plus ou moins
crayeux, tendance qui se manifestait déjà dans le prolongement de l’as¬
sise 1) vers le NE, sur la rive gauche de la Loire, en se rapprochant du
fleuve.
Ces marnes, marno-calcaires et calcaires crayeux, avec localement
bancs plus durs exploités autrefois pour la construction, compris entre
les sables de la Puisaye et la craie turonienne, représentent la craie céno¬
manienne.
Le passage des faciès berrichons à ceux de la Puisaye, acheminement
— 108 —
vers la craie cénomanienne du centre du Bassin de Paris, se fait entre
le Barangeon et le ru de Moutiers ou Loing antérieur. Plusieurs forages
pour recherche d’eau potable, implantés sur l’argile à silex et conduits
plus ou moins loin dans le Cénomanien, publiés antérieurement [1, 4],
auraient dû permettre de suivre en profondeur ces changements de
faciès. Ce sont, du SW vers le NE, ceux de Henrichemont, Aubigny-
sur-Nère I, Blancafort, dans le Cher, Châtillon-sur-Loire, dans le Loiret,
Saint-Fargeau, dans l’Yonne. Cependant, quelquefois basée seulement
sur des coupes établies en langage de foreurs, leur interprétation est
plus ou moins sujette à caution. La réalisation en 1960-1961, de deux
autres forages, l’un à Aubigny-sur-Nère, l’autre à la Chapelle-d’Angil-
lon, a permis par l’examen sur place et au Laboratoire, des carottes de
sondage, la découverte de fossiles, assignant leur attribution exacte
aux couches représentant, dans le premier la craie glauconieuse céno¬
manienne et dans le second, les marnes à Ostracées. Il en résulte qu’il
est nécessaire de reconsidérer et de modifier la plupart des interpréta¬
tions antérieures, en prenant pour base les coupes de ces deux forages-
pilotes. Nous donnerons également la coupe du forage de Barlieu, restée
inédite.
Henrichemont. — Forage réalisé en 1933-1934 par E. Lippmann,
pour la commune. Cote 280 environ.
La Chapelle d’Angillon. — Forage inédit effectué en 1961 par
Piquet à Romorantin pour l’alimentation en eau potable de la com¬
mune. Cote 203 m.
— 109 —
Craie
cénoma¬
nienne
inférieure
41,10 m
Sables de
la Puisaye
sur 1,90 m
10 Marne grise de teinte variable
Les marnes à Ostracées 6 renferment de nombreux exemplaires de
Pycnodonta cf. vesiculosa Sow. Les sables de Vierzon, sous leur aspect
normal siliceux de couleur fauve ou jaunâtre, se sont montrés aquifères :
50 m3h en 1961.
Aubigny-sur-Nère. — Premier forage réalisé en 1932-1933 pour la
commune. Cote 195.
sur 13,30 m
L’assise 9 a fourni une Plicatule incomplète identique à celles du
forage IL II s’agit donc indubitablement de la partie haute de la craie
cénomanienne et non des sables de la Puisaye, interprétation antérieure
[1, 4, p. 245], Le « grès » de la couche 9 est en fait, un calcaire identique
à celui de l’assise 8 du forage II, le contact avec les sables de Vierzon
se faisant sensiblement à la même cote ; cependant, le parallélisme avec
la coupe de ce forage, distant seulement de 160 m est imparfait, ce qui
semble dû à un fonçage de I au rotary avec malaxage des échantillons.
Aubigny-sur-Nère. — Forage II réalisé en 1960-61 pour fournir un
complément d’eau potable à la commune. Inédit. Cote 194.
Argile à
silex
20,00 m
Turonien
14,50 m
— 110 —
Marnes à
Ostracées
36,50 m
Sables de
Vierzon
16,00 m
Craie
cénoma¬
nienne
inférieure
56,80 m
Sables de
la Puisaye
sur 7,20 m
Débit : 70 m3 h à la profondeur de 112 m et de 105 m3 à 153 m.
Les marnes grises qui, de 89 m à 138,50 m alternent avec des bancs
de calcaire compact également gris — porté en grès très dur sur le carnet
du foreur — se sont montrées fossilifères entre 89 et 105 m, soit dans les
couches 9, 11, 13 et 15, où nous avons recueilli un exemplaire de Hypho-
plites falcatus Mantei.l et de nombreux Lamellibranches, notamment
des Plicatules. Mrae Freneix qui a bien voulu, ce dont nous la remer¬
cions vivement, déterminer et étudier cette faunule au Laboratoire de
Paléontologie du Muséum en donne l’analyse suivante :
Ech. n° 1 :
Plicatula radiola Lamarck var. afïin. Plicatula cotteaui Peron, Céno¬
manien de Saint-Fargeau (1887, Notes pour servir à l’histoire du Terrain
de craie, p. 171, pl. II, fig. 4). D’après Peron, PL cotteaui est une espèce
voisine de Pl. radiola Lamarck ; cette dernière est mise en synonymie
avec Pl. inflata Sowerby par Woods.
L’espèce d’Aubigny paraît intermédiaire entre Pl. radiola Lamarck
(in d’Orbigny) et Pl. cotteaui car les côtes sont plus larges que celles de
Pl. radiola et elles ont des épaississements transversaux comme celles
111 —
de PI. cotteaui cependant moins saillants, elles sont moins larges et
moins arrondies que celles de PL cotteaui.
Elle diffère également de PI. radiola par la taille plus petite, la forme
moins incurvée postérieurement, par la valve gauche qui n’est pas con¬
cave mais plate, par les intervalles intercostaux moins larges.
PI. cotteaui présente ces mêmes différences par rapport à PI. radiola ,
les unes moins accentuées, les autres plus accentuées.
Ech. n° 2 :
Limatula subaequilateralis d’Orbigny du Cénomanien de la Sarthe, de
l’Upper Greensand d’Angleterre.
L’exemplaire est de très petite taille, plus convexe que les formes
typiques, la répartition des côtes est plus dissymétrique. Ceci est peut-
être dû à la déformation du moule interne.
Ech. n° 3 :
Cucullaea (?) sp. Ce moule interne rappelle Cucullaea subnana Pictet
et Roux des Grès verts des environs de Genève.
Ech. n° 4 :
Cucullaea cf. cenomanensis d’Orbigny : Cénomanien du Mans, (moule
interne).
Ech. n° 5 :
Inoceramus sp.
La présence de H. falcatus, indique de la manière la plus indiscutable
le Cénomanien, sous un faciès insolite correspondant à la craie glauco-
nieuse à Acanthoceras Mantelli, les sables de Vierzon et les marnes à
Ostracées représentant la craie de Rouen à Acanthoceras rhotomagense.
Les assises marno-sableuses inférieures 21 à 23 avaient été placées
dans les sables de la Puisaye, mais il est possible qu’elles correspondent
à la glauconie à Pecten asper, surtout développée en Puisaye sur la rive
droite de la Loire. L’assise 24 est formée d’un sable siliceux assez gros¬
sier agglutiné en un grès très cohérent en bancs irréguliers.
Barlieu. — Forage inédit pour l’alimentation en eau potable de la
commune ; x = 622,25 cote 285.
y = 277,10
Argile
à silex
51,00 m
1 Terre végétale, argile rouge et
112 —
Marnes à
Ostracées
27,00 m
Craie
Cénoma¬
nienne
66,00 m
Sables de
la Puisaye
sur 16,00 m
Débit 15 m3 h. Ns 93 m. Nd. 114,50 m.
Les couches 18 à 20 de sables verts et siliceux ferrugineux, semblent
représenter un pseudopode de la partie inferieure des sables de Vierzon.
Des faits de ce genre sont signalés plus au S dans la légende de la feuille
de Gien au 80.000e.
Coupe aimablement communiquée par le Service du Génie Rural à
Bourges. Interprétation révisée.
Blancafort. — Forage de la commune réalisé en 1950, par les Fils
de Lefèvre Frères, de Quiévrechain, à la cote 180 environ.
Argile à
silex
14,00 m
Turonien
8,60 m
Marnes à
Ostracées
27,90 m
Craie
Cénoma¬
nienne
94,00 m
Sables de
la Puisaye
sur 15,50 m
1 Conglomérat résiduaire à grands
Châtillon-sur-Loire. — Forage réalisé en 1934 par E. Lippmann
pour le compte des Etablissements Poylecot. Cote 135.
113
Argile à
silex
52,40 m
Turonien
38,20 m
Craie
Cénoma¬
nienne
83,10 m
Sables de
la Puisaye
sur 1,70 m
Les assises 6 à 9 semblent correspondre aux couches glauconieuses
à Pecten asper de la base de la craie cénomanienne en Puisaye.
Saint-Fargeau. — Forage réalisé en 1833 par Degousée pour le compte
du Marquis de Boisgelin, au château de Saint-Fargeau. Cote 245.
114
Fig. 1. — Schéma des changements de faciès du Cénomanien suivant une ligne brisée de
Vierzon à Saint-Fargeau. — 1 : Sables de la Puisaye. — 2 : Marnes vertes ; Pecten
asper sur la rive droite de la Loire. — 3 a Marnes noires ou grises ; 3 b : Alternances
de bancs calcaires et de marnes grises à Hyphoplites falcatus ; 3 c : calcaires marneux et
crayeux et marnes crayeuses. — 4 : Sables de Vierzon. — 5 : Marnes à Ostracées.
— 115 -
Aptien
11,10 m
• Barrémien
Sables et
argiles
panachés
6,10 m
I 25 Argiles très compactes bleues . .
\ 26 Argiles sablonneuses avec py¬
rites .
f27 Argile brune très compacte. . . .
28 Argiles très sablonneuses bleues.
I 29 Marnes calcaires de couleurs va-
Îriées . de
30 Marnes calcaires rouges et vio¬
lettes .
31 Marnes calcaires sablonneuses..
\ 32 Sables quartzeux très fluides . .
Forage antérieurement publié [4, p. 649] dont l'interprétation est assez.
ardue. Il est en effet déconcertant de ne rencontrer que moins de 56 m
de sables de la Puisaye dans une région où il est classiquement admis
que la formation est épaisse de 150 m. Il semble cependant que les couches
vertes sous-jacentes à l’assise 17, représentent la base glauconieuse à
Pecten asper, de la craie cénomanienne, et que, d’autre part, l’argile com¬
pacte 20, épaisse de plus de 22 m, correspond à l’ai’gile de Myennes. Il
est possible que 15 et 16 représentent le Vraconnien.
L’attribution à l’Aptien des argiles 25 à 28 est assez satisfaisante
il semble possible d’admettre que la formation est représentée à Saint-
Fargeau, mais elle est très près de sa limite en direction de la Loire. Les
assises sous-jacentes correspondent très vraisemblablement aux sables et-
argiles panachés barrémiens très développés sur la rive gauche du fleuve.
Les forages situés entre Vierzon et Saint-Fargeau, permettent de suivre
du Berry à la Puisaye, les changements de faciès des assises correspondant
à la craie cénomanienne, lesquelles passent, du SW vers le NE, des for¬
mations sableuses et marneuses, liées au Maine et au Perche, aux marno-
calcaires et aux marnes crayeuses qui, vers le Nord, conduiront à la craie
cénomanienne représentant les zones à Acanthoceras Mantelli et A. rho-
tomagense.
Les argiles grises ou noirâtres des environs de Vierzon, qui forment
la base des assises correspondant à la craie cénomanienne inférieure,
deviennent plus épaisses vers le NE et se chargent progressivement de
bancs calcaires, pour présenter à Aubigny-sur-Nère, sur 49,50 m, une
alternance régulière de bancs calcaires et de marnes grises caractérisée
par Hyphoplites falcatus et appartenant donc à la zone à Acanthoceras
Mantelli. La lithologie marno-calcaire se développe sur 94,00 m à Blan-
cafort, où il est probable que dans sa partie haute, elle mord sur la zone
à A. rliotomagense. La tendance marno-calcareo-crayeuse se développe
de plus en plus vers le haut, pour envahir toute la partie de l’étage com¬
prise entre les sables de la Puisaye et la craie turonienne, soit le Céno¬
manien proprement dit sus-jacent au Vraconnien. A la base des calcaires
marneux et des marnes crayeuses, subsiste normalement une marne
glauconieuse à Pecten asper, semblant correspondre au prolongement des-
marnes sableuses vertes superposées aux sables de la Puisaye sur la rive
gauche de la Loire. Entre ces marnes et les sables de la Puisaye, sont,.
116 —
sur la rive droite de la Loire, interposées des marnes ou de la gaize, cor¬
respondant au Vraconnien, qu’il n’a pas été possible de repérer dans les
forages. Sur la rive droite, au-dessus de l’assise de base, le Cénomanien
est entièrement sous forme de marnes et de marno-calcaires blanchâtres
à tendance crayeuse, rencontrés par le forage de Saint-Fargeau et actuel¬
lement visibles à l’affleurement dans d’anciennes marnières à gauche de
la route de Saint-Fargeau à Saint-Sauveur-en-Puisaye.
Les sables de Vierzon s’amenuisent très vite du SW vers le NE : épais
de plus de 45 m à Vierzon, ils ne se rencontrent que sur 13,30 m à Hen-
richemont, 15,70 m à la Chapelle d’Angillon, 16,00 m à Aubigny-sur-
Nère. Ils n’atteignent pas la Loire et ne se montrent pas à Barlieu et
à Blancafort. Il est à noter que ces sables, qui représentent le prolonge¬
ment vers le SE, des sables du Perche et probablement à leur base, de
la partie haute des sables du Maine, voient leurs caractères se modifier.
Fauves et siliceux à Vierzon et à la Chapelle d’Angillon, ils deviennent
verts et argileux dès Henriehemont et se présentent à Aubigny-sur-Nère
sous la forme d’une marne sableuse verte qui les a fait confondre avec
les marnes à Ostracées.
Ils passent latéralement à des assises marno-calcaires, lesquelles,
limitées à la zone à Acanthoceras Mantelli et Hyphoplites falcatus, à
Aubigny-sur-Nère, s’étendent progressivement vers le haut, aux assises
représentant la craie de Rouen à Acanthoceras rhotomagense, pour la
représenter entièrement sur la rive droite de la Loire.
Les marnes à Ostracées s’amenuisent également du Barangeon vers
la Loire : plus de 50 m à Vierzon, 32,70 m. à Henriehemont, 30,30 m. à la
Chapelle d’Angillon, 27,00 m. à Barlieu. Elles subsistent encore à Blan¬
cafort et passent au N à une craie très marneuse qui les remplace à Châ¬
tillon-sur-Loire. Plus au S, elles s’étendent jusqu’à la Loire mais ne se
rencontrent plus sur la rive droite du fleuve.
BIBLIOGRAPHIE
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d’Aubigny-sur-Nère (Cher). Bull. Mus. Nat. Hist. Naturelle, (2), t. V,
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1 bis — 1946. — Aperçu hydrogéologique sur le département du Cher. Ibid.,
(2), t. XVIII, p. 217.
2. — 1950. — Géologie Régionale du Bassin de Paris. Payot, éd.
3. — 1953. — Contribution à l’étude hydrogéologique du Bassin de Paris.
Troisième supplément. Bull. Mus. Nat. Hist. Naturelle, (2), t. XXV,
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4. Lemoine (P.), Humery (R.) et Soyer (R.), 1939. — Les Forages profonds
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Nat. Hist. Naturelle, Nouvelle série, t. XI.
Le Gérant : Jacques Forest.
ABBEVILLE, - IMPRIMERIE F. PAILLART (ü. 8365). - 30-6-1962.
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ÉDITIONS DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
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Annuaire du Muséum national d’ Histoire naturelle (paraît depuis 1939).
Archives du Muséum national d' Histoire naturelle (paraissent depuis 1802.
In-4°, sans périodicité).
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (paraît depuis 1895 ;
6 numéros par an ; abonnement, France, 20 NF, Étranger, 27 NF).
Grands naturalistes français (paraissent depuis 1952. Sans périodicité).
Mémoires du Muséum national d’Hisloire naturelle (paraissent depuis 1936.
Depuis 1950, nouvelle série en 3 (puis 4) parties : A, Zoologie ; B, Bota¬
nique ; C, Sciences de la terre ; D. Sciences physico-chimiques. Sans
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Notes et Mémoires sur le Moyen-Orient (paraissent depuis 1933. In-4°,
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1933. Sans périodicité).
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Bulletin du Laboratoire maritime de Dinard (Ille-et-Vilaine). Depuis 1928;
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Directeur : M. J. Dorst, Laboratoire de Zoologie des Mammifères,
55, rue Bufîon, Paris-5e ; depuis 1936 ; trimestriel ; abonnement,
France, 25 NF, Étranger, 30 NF.
Revue française d’ Entomologie. Directeur ; M. R. Jeannel, Laboratoire
d’ Entomologie, 45 bis, rue Buffon, Paris-5e, depuis 1934 ; trimes¬
triel ; abonnement, France, 20 NF, Étranger, 30 NF.
Index Seminum Horti parisiensis. Service des Cultures, 61, rue Bufîon,
Paris-5e ; depuis 1882 ; échange.
Journal d' Agriculture tropicale et de Botanique appliquée, suite de Revue
internationale de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale depuis
1954. Laboratoire d’Entomologie agricole coloniale, 57, rue Cuvier,
Paris-5e ; abonnement, France, 28 NF, Étranger, 33 NF.
Adansonia (suite aux Notulae Systematicae) . Directeurs : MM. A. Aubré-
ville et H. Humbert, Laboratoire de Phanérogamie, 16, rue Buffon,
Paris-5® ; sans périodicité ; abonnement, France, 30 NF ; Étranger,
40 NF.
Revue Algologique. Directeur : M. R. Lami, Laboratoire de Cryptogamie,
12, rue Buffon, Paris-5®, depuis 1924 ; abonnement, France, 20 NF,
Étranger, 25 NF.
Revue Bryologique et Lichénologique. Directeur : Mm® V. Allorge, Labo¬
ratoire de Cryptogamie ; depuis 1874 ; abonnement, France, 22 NF,
Étranger, 28 NF.
Revue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Crypto¬
gamie ; depuis 1928 ; abonnement, France et territoires d’Outre-Mer,
18 NF, Étranger, 23 NF.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART (d. 8365). - 30-6-1962.
2’ Série, Tome 34
Numéro 2
Année 1962
Paru le 25 Juillet 1962 .
SOMMAIRE
Fages
Communications :
J. Nouvel. L’orientation actuelle de l’éthologie des animaux sauvages. Leçon inau¬
gurale du Cours d’Éthologie des Animaux Sauvages prononcée au Muséum le
22 mars 1961 . 117
J. Berlioz. Étude d’une collection d’Oiseaux de Guyane française . 131
R. Roux-Estève. Sur une collection de serpents du Nord Cameroun rapportée par
M. A. Stauch . 144
R. Hoffstetter. Observations sur les ostéodermes et la classification des Anguidés
actuels et fossiles (Reptiles, Sauriens) . 149
E. Postel. Myripristis ( Ilolotrachys ) guezei , Poisson téléostéen nouveau de l’ Ile de
la Réunion . 158
A. Stauch et M. Blanc. Découverte d’un Poisson Téléostéen Pleuronectiforme dans
le bassin de la Haute-Bénoué (Nord Cameroun) . 163
A. Stauch et M. Blanc. Description d’un Sélacien Rajiforme des eaux douces du
Nord Cameroun : Potamotrygon garouaensis n. sp . 166
J. Richard. Trématodes d’Oiseaux de Madagascar. Note 1 . 172
W. Jesionek-Szymanska. Contribution à l’étude du genre Orbignyana Ebray, 1860.
(Echinida, Disasteridac) . 184
R. Abrard et R. Soyer. Deux gîtes fossilifères stampiens découverts par forages dans
la région parisienne . 188
Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 34, n° 2, 1962, pp. 117-191.
BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1962. - N» 2
449e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
15 mars 1962
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
COMMUNICATIONS
U ORIENTATION ACTUELLE DE UÉTHOLOGIE
DES ANIMAUX SAUVAGES
Leçon inaugurale du cours d'Ethologie
des Animaux Sauvages
prononcée au Muséum le 22 mars 1961.
Par Jacques NOUVEL
Le Muséum commémorait le Tricentenaire de sa fondation lorsque j’y
fus nommé assistant stagiaire en juin 1935. Cette circonstance me fit
rapidement connaître le long et glorieux passé de notre Institution dont
les traditions déterminent aujourd’hui le plan et la matière de cette
leçon.
J’aurai donc l’agréable devoir d’exprimer d’abord ma reconnaissance
à ceux qui m’ont désigné pour occuper cette Chaire, puis d’évoquer les
circonstances, les faits et les hommes auxquels je dois d’avoir mérité
cet honneur.
Je m’efforcerai, ensuite, de rechercher dans l’histoire de l’Éthologie,
les éléments qui en ont déterminé l’évolution pour essayer, dans une vue
prospective, d’en prévoir l’orientation future.
Dans une forme analogue, je vous exposerai ensuite le passé, l’état
actuel et dans la mesure du possible, le rôle et l’avenir des importantes
collections zoologiques vivantes confiées à ma garde.
— 118
Mes Chers Collègues,
Celui qui saurait avec quel soin, chacun d’entre vous dans le calme de
son cabinet d’abord, puis à l’Assemblée dans une séance minutieusement
préparée ensuite, examine la valeur scientifique et la personnalité d’un
futur professeur, sans omettre d’estimer ces menus détails qui permettent
de prévoir l’adaptation caractérielle de l’homme à la vocation de la
Chaire qui va lui être confiée, serait confondu par l’hommage qu’exprime
votre vote. C’est pénétré d’une telle confusion que je vous adresse aujour¬
d’hui mes remerciements.
Monsieur le Directeur,
Une coutume, en honneur à la Faculté de Médecine, veut qu'un remer¬
ciement soit plus spécialement adressé à celui qui, désigné par ses col¬
lègues, oriente leurs activités communes.
Cet usage me permet de vous remercier de m’avoir fait connaître cer¬
tains aspects sociaux du comportement humain que la haute autorité
de mon Maître et plus encore la confiance qu’il me témoignait m’avaient
incité à négliger.
Les longs entretiens que vous avez bien voulu m’accorder m’ont per¬
mis d’apprécier l’ensemble exceptionnel de qualités dont votre esprit
est doué et la méthode avec laquelle vous les mettez sans relâche au
service de notre grande Maison.
Chers Maîtres,
Présenté par le Muséum un futur Professeur doit encore solliciter
l’agrément de l’Académie des Sciences ; mais au lieu d’une épreuve, ce
devoir fut pour moi l’occasion d’un riche enseignement, e’est pourquoi
les remerciements que je formule aujourd’hui à votre adresse concernent,
plus que la seule expression de votre vote, les bénéfiques entretiens que
m’ont accordés les plus éminents membres de votre savante compagnie.
Persuadé qu’un homme n’est fait que de la matière dont il s’est trouvé
doté à sa naissance, matière plus ou moins profondément modelée par
les émotions et les chocs éprouvés au cours de sa formation, c’est en vous
contant quelques-unes de celles-ci que je vais essayer de me présenter
à vous.
Mon père, Directeur d’une importante usine de produits chimiques
me fit, bien avant l’âge, connaître l’atmosphère des laboratoires, celle
des ateliers et celle des chantiers de construction.
J’avais parfois l’autorisation de l’accompagner. En veston, en blouse
blanche ou même en bleu de travail, il s’entretenait avec des visiteurs,
avec ses ingénieurs ou avec les plus modestes de ses collaborateurs,
employant des mots dont le sens, trop souvent, m’était inconnu.
— 119 —
Ces souvenirs m’ont laissé l'image d’un homme dont les vues générales
étaient solidement appuyées sur l’étude du détail des faits et dont l’au¬
torité résultait d’un souci constant de connaître les besoins et les ten¬
dances des hommes.
A la fin de l’hiver 1917, j’étais avec les camarades de ma classe, en
rang, le long du cours Dajot à Brest, un petit drapeau français dans la
main droite et les couleurs américaines dans la gauche. Nous attendions
le passage du Président Wilson, nous avions pour instructions d’agiter
ces emblèmes et de crier des vivats lorsque passerait la voiture prési¬
dentielle.
La température était encore froide et le ciel gris et bas descendait
jusqu’à nous en une imperceptible pluie fine et pénétrante propre à cette
région. Au moment où mes camarades pleins d’enthousiasme obéissaient
aux ordres reçus, je fis un pas en arrière pour regarder la scène... mais
l’image d’une autre cérémonie se substitua à la réalité, c’était celle d’un
autre cortège, funèbre celui-là, dans lequel je suivais un cercueil recou¬
vert des couleurs nationales...
J’ai gardé de ce jour une certaine hésitation à partager les joies et les
peines collectives et le besoin lorsqu’une émotion me pénètre de faire
un pas en arrière pour tenter d’en connaître les origines et d’en appré¬
cier la légitimité.
Un peu plus tard, j’eus la chance d’avoir pour Professeur de lettres,
au Lycée de Nantes, un ancien normalien, Jean-Paul Beneteau qui,
mobilisé dès sa sortie de l’école, avait laissé en Champagne quelque chose
de lui-même. Officier de la Légion d’Honneur, il restait simple, direct
et souhaitait être l’ami de ses élèves. L’enseignement du programme
n’était pour lui qu’un moyen de former des hommes. Dégager pour nous
les processus de la pensée de Cicéron, de Plaute, de Descartes ou
de Voltaire, la méthode et la précision de Boileau, les interréactions
des génies du Grand Siècle étaient la matière de son enseignement.
Il détruisit un jour violemment devant nous, sans les noter, une liasse
de dissertations dont le sujet « Votre avenir », nous avait peu enthou¬
siasmés ; « un trop grand nombre d’entre elles », dit-il (c’était en 1925)
expriment le souci dominant d’atteindre « une bonne situation pour
gagner beaucoup d’argent ». Après ce geste volontairement théâtral, il
nous révéla dans une émouvante leçon qui nous parut improvisée,
quoique faite d’exemples pris dans l’histoire et la littérature, la valeur
essentielle d’un idéal en tant que mobile d’une action efficace et féconde.
L’année suivante, j’eus l’avantage d’aborder la philosophie sous la
direction d’un homme de même trempe que certains d’entre vous ont
probablement connu plus tard en qualité d’inspecteur général du Minis¬
tère de l’Education Nationale, le Professeur Pimienta. Il enseignait
à ses élèves de mathématiques élémentaires la morale et la logique et
pensait que la première devait obéir aux règles de la seconde.
Ainsi, comparant la loi du talion et la morale chrétienne, qui non
seulement prescrit le pardon mais recommande encore de tendre la joue
droite lorsque la gauche vient d’être frappée, il aimait à rappeler que
Dieu lui-même avait prévu l’enfer... et à nous montrer qu’au cours de
— 120 —
la vie il pouvait être prudent de ne pas oublier cet exemple, et d’at¬
tendre l’expression de sincères regrets avant d’accorder le pardon.
Érudition, esprit, et parfois paradoxe émaillaient cet enseignement
dont la ligne générale s’associait à la devise de Montaigne.
A ces figures, je dois ajouter celle d’un oncle, homme droit et sec,
qui exerçait la médecine vétérinaire dans le bocage breton. Ses clients,
moins pressants pendant les moissons, lui permettaient de délaisser sa
voiture et de faire quelques visites à bicyclette ou à pied en compagnie
de ses neveux. Le travail accompli, nous revenions flanant le long des
chemins creux et des talus ou à travers bois ou encore en parcourant
les prés humides qui bordent les rivières ; nous observions alors avec
lui les animaux, les plantes et les cultures. Puis de fines pinces, un compte-
fils et la flore de Gaston Bonnier sortaient de sa poche et, assis sur ces
pyramides tronquées de pierres que brisaient encore à la mailloche les
cantonniers de l’époque, nous comptions les étamines et les carpelles.
Il se peut que j’ai trouvé là le goût des sciences naturelles, mais j’ai
aussi conservé de ces longues excursions le souvenir d’une rigueur qui
s’appliquait autant à la méthode scientifique qu’au sens du devoir.
Mais le portrait est encore incomplet et je dois pour l’achever évoquer
le souvenir de quelques Maîtres de l’Enseignement supérieur.
Tout d’abord celui du Professeur Clément Bressou : clair, net et
souvent schématique, c’est en exécutant à chaque leçon d’innombrables
dessins à la craie de couleur qu’il enseignait l’anatomie à l’amphithéâtre
de l’École Vétérinaire d’Alfort. Sur les tables de dissection, il exigeait
de nous la même clarté pour laquelle nous finissions, bon gré mal gré,
par montrer un goût évident.
Je n’évoquerai pas ici tous ses collègues quoique de chacun j’ai con¬
servé quelque chose.
L’un parmi les derniers, le Professeur Jean Verge était admiré par
tous ses étudiants pour la qualité de son élocution ; il savait, en quelques
phrases claires, dont la structure logique se dégageait spontanément des
détails incidents, cependant précisés, nous faire appréhender aisément
en quelques minutes des sujets longuement exposés dans nos manuels.
Je lui avouerai aujourd’hui que certains jours j’ai porté plus d’atten¬
tion à la forme du discours qu’à sa matière quoique les deux aient tou¬
jours été par lui fort intimement liés.
Mais la chance que j’ai eue et que j’évoquais au début de cette leçon
fut de connaître Achille Urbain.
Né le 9 mai 1884 de parents lorrains, il fut élève du Lycée d’Angou-
lême, puis de l’École Vétérinaire de Lyon dont il sortit second.
Vétérinaire militaire, il subit d’abord la formation traditionnelle de
l’École de Cavalerie de Saumur que j’ai aussi connue et qui le marqua
profondément. Nommé ensuite dans divers régiments de cavalerie ou
d’artillerie, il délaisse l’existence émaillée de mondanités des villes de
garnison de cette époque pour parfaire sa formation scientifique à la
faculté de Clermont-Ferrand. Licencié en 1912, il devient préparateur
du Professeur Dubard, au laboratoire de botanique de cette faculté,
puis Docteur ès Sciences en 1920 et, fidèle à sa ligne de conduite, il
— 121 —
recherche, dans l’armée même, une activité scientifique qu’il trouve
au Laboratoire Militaire de Recherches Vétérinaires sous les ordres de
Brocq-Rousseu.
En 1930, il quitte l’armée et travaille à l’Institut Pasteur de Paris
dans le laboratoire du Professeur Besredka, dont il s’éloigne pour rem¬
placer Mouquet à la sous-direction de la Ménagerie du Jardin des Plantes
alors dirigée par notre très regretté collègue Bourdelle.
C’est en collaboration avec celui-ci et sous l’autorité du Professeur
Paul Lemoine, Directeur du Muséum, qu’il élabore après l’Exposition
Coloniale de 1931, le Parc Zoologique actuel, dont la construction et
l’achèvement furent réalisés sous son contrôle.
En 1933, il fut nommé Professeur d’Éthologie des Animaux Sauvages
au Muséum et Directeur du Parc Zoologique que chacun considérait
déjà quelque peu comme son œuvre.
En 1940, l’Assemblée des Professeurs le choisit comme Directeur. Il
conserve malgré leur poids ces deux tâches pendant dix ans dans le cli¬
mat particulièrement oppressant d’une période où il fallait à la fois savoir
s’informer, savoir agir et convaincre, sans pouvoir librement s’exprimer.
Membre de l’Académie de Médecine, de l’Académie Vétérinaire et de
nombreuses sociétés savantes tant françaises qu’étrangères, il ne limite
son activité que contraint par un implacable mal dont sa volonté et son
énergie freinèrent l’évolution sans malheureusement réussir à l’enrayer.
Grand, droit, le regard incisif et franc, Achille Urbain était l’expres¬
sion même de son caractère, une rare intuition propre aux êtres sen¬
sibles lui permettait une estimation rapide des situations qu’un jugement
prompt et sûr confirmait aussitôt. Confiant dans la qualité de son ana¬
lyse, il se traçait un programme dont il abordait sans délai l’exécution
qu’il poursuivait jusqu’à son terme.
De telles qualités lui conféraient une ferme autorité pouvant parfois
paraître brutale à ses familiers, mais toujours tempérée par une géné¬
rosité exceptionnelle qui trouvait elle aussi ses sources dans sa sensi¬
bilité.
Le Doyen René Fabre a dit de lui que « Naturellement bon et bien¬
veillant, il ne connaissait ni la haine ni l’envie, mais que son strict senti¬
ment du devoir ne lui permettait de tolérer ni faiblesse, ni hésitation
dans l’accomplissement de sa tâche ».
Vingt années d’étroite collaboration et de confiance réciproque ont
certainement marqué plus profondément que je ne saurais l’exprimer
et la structure de ma pensée, et de multiples aspects de mon comporte¬
ment déjà préparés à recevoir cette empreinte, c’est pourquoi je ne peux
me défendre d’une profonde émotion en évoquant ici la mémoire de
celui qui symbolise pour moi tout ce que le mot de Maître peut exprimer
de sympathie, d’admiration et de déférence et qui, au cours de l’une de
ces conversations devenues plus libres depuis sa retraite, me confia qu’il
me considérait comme son fils spirituel.
— 122 —
Le mot Éthologie ou « Considérations sur les mœurs » a été retrouvé
dans les écrits de Posidonios, philosophe et voyageur grec qui fut l’un
des maîtres de Cicéron au dernier siècle avant l’Ere Chrétienne. Il y
désigne la description et l’analyse des vertus humaines.
Bien longtemps après, Stuart Mill reprend ce mot pour nommer
une science ayant pour objet l’étude des comportements individuels,
sociaux et nationaux des hommes qui, selon lui, ne seraient déterminés
que par le caractère de chacun.
Remarquons en passant que cette analyse des caractères entreprise
par un économiste (et souvent abordée sous d’autres noms par de nom¬
breux philosophes et théologiens) ne semble pas gratuite et que son but
est probablement celui même qui animait les alchimistes dans leurs
recherches d’un procédé de synthèse de l’or :
Le désir de dominer,
Ce désir s’empare très souvent de la pensée des jeunes garçons qui,
lorsque les circonstances ne leur permettent pas de l’extérioriser au
milieu de leurs camarades, en font l’objet de rêveries imaginatives.
C’est aussi ce désir qui détermine la structure hiérarchique des sociétés
animales.
Et c’est encore lui qui est le mobile caché de la plupart des remous
qui font l’histoire des sociétés humaines.
Il constitue un passionnant sujet d’Éthologie comparée.
Pour revenir à l’histoire de cette science, je rappellerai que, dès 1836,
un enseignement de « Psychologie des animaux » fut envisagé au Muséum,
le projet, agréé par le Ministère de l’Instruction publique, prévoyait
que cette chaire serait confiée à Frédéric Cuvier. Mais le 20 décembre
de cette même année, l’Assemblée des Professeurs, à la demande d’Etienne
Geoffroy-Saint-Hilaire, s’opposa à cette création, préférant pour le
même titulaire une chaire de « Zoologie Générale ».
Ce fut finalement une chaire de « Physiologie Comparée » qui lui fut
attribuée un an plus tard par une ordonnance royale en date du
27 décembre 1837.
Le mot Éthologie ne fut réellement introduit dans les sciences natu¬
relles que plus tard en 1854 par Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire fils,
et successeur d’Étienne, mais il ne figure que dans la table des matières
d’un ouvrage que sa mort prématurée, en 1861, ne lui laissa pas le
temps d’achever.
Le chapitre de l’Éthologie devait traiter « des manifestations vitales
extérieures des êtres organisés » :
— Mœurs ;
— Conservation de l’individu et de l’espèce, recherche de la nourri¬
ture ;
• — Habitat, déplacements accidentels, migrations irrégulières ou pério¬
diques ;
— 123 —
— Associations temporaires ou permanentes, nidification ;
— Education, modification des habitudes, permanence des instincts
acquis.
Ce projet laissait prévoir l’application ultérieure aux végétaux des résul¬
tats fournis par l’étude du monde animal, conception surprenante pour
nous d’une éthologie végétale qui n’est plus aujourd’hui compatible avec
le sens que nous attachons à ce mot.
Peu après, en 1869, Haeckel, zoologiste allemand, créa l’Ecologie, ou
« considération sur la maison », c’est-à-dire sur l’environnement de l’ani¬
mal. Plus favorisé qu’Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire, Haeckel put
poursuivre sa tâche. Mais bientôt en butte aux nombreuses et souvent
imprévisibles difficultés qui jalonnent la route de ceux qui désirent
observer les animaux dans leur milieu, il renonça à l’étude de ceux-ci
pour entamer celle des végétaux plus régulièrement accessibles. Au
cours de ces travaux, il passa progressivement de l’étude générale du
milieu à celle des facteurs susceptibles de modifier l’organisme vivant,
puis, de là, à l’analyse de ces modifications elles-mêmes cherchant à
démontrer par l’expérience les rapports de causalité que l’observation
permettait de pressentir.
Les résultats acquis par Haeckel constituèrent bientôt une masse
importante de connaissances, sources d’applications pratiques dont béné¬
ficièrent l’agriculture, l’horticulture, la sylviculture et plus généralement
toutes les techniques d’exploitation du sol par l’intermédiaire du monde
végétal.
Pendant ce temps, l’Éthologie conçue par Isidore Geoffroy-Saint-
Hilaire restait en sommeil en face de multiples difficultés telles que
l’extrême mobilité des animaux, difficilement observables de façon suivie,
le développement d’une tendance anthropomorphique qui, négligeant la
rigueur expérimentale, conduisait à une littérature plus affective que
scientifique, l’emprise de la métaphysique et plus encore l’absence de
but défini et d’utilité immédiate.
Les choses en étaient là lorsqu’ en 1931 le Maréchal Lyautey créa
un parc zoologique dans le cadre de l’Exposition Coloniale. Le succès
de cet établissement ranima le projet conçu près d’un siècle plus tôt
par Frédéric Cuvier et détermina la fondation d’une Chaire « d’Étlio-
logie des Animaux Sauvages », dont le premier titulaire fut Achille
Urbain de qui je vous ai, il y a quelques instants, rappelé la carrière
et esquissé le portrait.
Quelques années après, en 1955, une Chaire d’ Écologie fut également
créée dans notre Maison, confiée d'abord à Georges Kuhnholtz-Lor-
dat, elle est aujourd’hui placée sous la direction de notre collègue Paul
Rémy dont nous estimons tous la vaste érudition, la grande valeur et
la haute autorité dans ce domaine.
Ainsi, comme au temps d’Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire et d’HAEC-
kf.l, Éthologie et Écologie se retrouvent aujourd’hui côte à côte. Mais
le domaine de ces sciences s’est considérablement accru, et une ligne
de démarcation s’est peu à peu établie entre elles.
— 124 —
En 1947, la Société de Biogéographie organisait un colloque au cours
duquel les différents aspects de l’Ecologie furent minutieusement exa¬
minés et le domaine de l’Ethologie plus sommairement tracé.
En 1955, un second colloque, international celui-là, vit ses comptes
rendus publiés dans 1’ « Année Biologique ».
De ces deux réunions au cours desquelles des Maîtres éminents expo¬
sèrent leurs conceptions, il semble résulter que ces sciences couvrent
toutes deux l’étude des relations des êtres vivants avec leurs milieux.
Mais alors que l’une d’elles, l’Écologie, s’intéresse particulièrement à
l’étude du milieu et à celle des réactions anatomo-physiologiques, qu’il
provoque sur les organismes qui y vivent, l’autre, l’Éthologie, a pour
objet l’analyse du comportement animal, c’est-à-dire des réactions phy¬
siologiques et motrices généralement provoquées elles aussi par certains
facteurs du milieu.
On pourrait être tenté, conformément à l’histoire, d’orienter l’Écologie
vers le règne végétal et de laisser à l’Éthologie l’ensemble du règne ani¬
mal duquel elle ne saurait s’écarter, mais ce serait actuellement une
erreur.
On pourrait aussi, tendre à faire de l’Éthologie une discipline pure¬
ment philosophique n’ayant de relations qu’avec la psychologie et qui
abandonnerait l’étude des réactions organiques, ainsi que celle des tro¬
pismes et des réflexes pour n’avoir à connaître que des instincts et de
l’intelligence... Ce serait, je pense, une erreur plus grave encore. En
effet, une telle voie est sans issue, car l’instinct et l’intelligence ne sont
pas plus que l’âme et l’esprit, que le courage ou la peur, des objets que
l’on puisse soumettre à l’analyse scientifique, ce ne sont, pour l’instant
que des vocables qui couvrent l’ignorance dans laquelle nous sommes
de l’intimité des phénomènes qu’ils désignent et classent cependant
clairement à nos yeux. Il suffit d’ailleurs de chercher une définition pré¬
cise de l’un de ces mots pour voir aussitôt s’estomper les frontières du
domaine qu’ils semblent parfaitement définir.
Pour mieux circonscrire le domaine de l’Éthologie, une rapide explo¬
ration du monde animal me paraît nécessaire.
Les RH IZOPODES, dont l’amibe est l’exemple le plus familier, sont
des êtres monocellulaires, pourvus d’une simple membrane cytoplas¬
mique et qui ne présentent qu’une irritabilité générale assurant leur
adaptation au milieu externe : ils sont sensibles aux agents chimiques,
au contact, à la lumière et à la température.
L’amibe répond à ces stimuli par l’extériorisation d’un pseudopode
qui lui permet de se déplacer soit vers le stimulus, soit dans un sens
opposé. Cette réponse correspond à la définition du tropisme.
Mais l’amibe fait déjà apparaître une curieuse propriété de la matière
animale qui est la modification de ses réponses, c’est-à-dire probable¬
ment de son état interne pendant un certain temps après une excitation.
Les INFUSOIRES mieux organisés que les Rhizopodes puisqu’ils
disposent de cils et parfois de pigments photosensibles localisés, ont des
réactions plus variées mais qui restent du domaine des tropismes.
Les SPONGIAIRES, les plus simples des Métazoaires, pouvaient jus-
— 125
qu’à ces dernières années nous laisser supposer la possibilité d’une trans¬
mission par contiguité cellulaire des réactions provoquées. Mais les
récents travaux de Mlle O. Tuzet ont démontré la présence dans ces
organismes d’un réseau de cellules nerveuses qui permet de concevoir
le mécanisme des réactions observées sans qu’il soit nécessaire de recourir
à cette hypothèse incertaine.
Il faut atteindre les COELENTÉRÉS pour déceler une liaison anato¬
mique entre des cellules réceptrices et des organes moteurs anatomi¬
quement différenciés. Cette structure s’accompagne de comportements
coordonnés dont la diversité s’accroît comme il est possible de l’ob¬
server lorsqu’on excite convenablement les ocelles, les statocystes ou les-
tentacules d’une méduse.
Nous sommes déjà en présence de Réactions réflexes puisque le contact
d’un tentacule avec une proie provoque le déplacement des lèvres vers
celle-ci qu’elles absorbent.
Une structure et un mécanisme analogues se retrouvent chez les
ECHINODERMES dont seule l’organisation nerveuse justifie qu’ils
soient nommés à ce point de notre exposé. Certaines expériences nous
confirment chez eux l’existence, déjà observée à l’état rudimentaire chez:
l’amibe, d’une modification de la réaction organique pendant un certain
temps après l’excitation. Ainsi, le bras d’une étoile de mer atteint par
un contact, un rayon lumineux ou un excitant chimique, se comportera
et réagira différemment des autres pendant un certain temps. Cette-
sorte de brève mémoire physiologique qui est probablement, ici encore,,
de nature protoplasmique et ne permet pas encore de conditionner des¬
réflexes.
Il faut disposer de l’organisation anatomique des VERS dont le sys¬
tème nerveux comporte outre les chaînes ventrales conductrices, des
ganglions cérébroïdes, pour observer le conditionnement du comporte¬
ment obtenu par Yerkes, en soumettant des vers de terre à l’épreuve
du choix dans un traditionnel appareil en T.
Avant d’avancer plus dans l’échelle zoologique nous pouvons donc
considérer :
— Les tropismes, comme des réactions protoplasmiques ;
— Les réflexes simples, comme liés à la conduction nerveuse •
■ — Et les réflexes conditionnés, comme associés à la présence de centres-
nerveux plus ou moins complexes, seuls organes capables de conserver pen¬
dant un temps prolongé la trace des stimuli perçus.
Mais une grande confusion règne encore dans ce domaine où la ter¬
minologie actuellement en vigueur n’a pas atteint cette précision : ainsi
lorsqu’un papillon se dirige vers la lumière ou une abeille vers l’odeur
ou la couleur d’une fleur, parle-t-on souvent encore de tropisme et cepen¬
dant nul n’ignore que la sensation perçue par une cellule ou un organe
spécialisé est transmise à un centre nerveux qui commande les organes-
moteurs. C’est donc de réflexe et non de tropisme qu’il convient à notre
avis de parler dans ce cas.
Les MOLLUSQUES, doués d’une organisation nerveuse plus difîé-
— 126 —
renciée que celle des vers surtout au point de vue sensoriel, ont un com¬
portement plus varié dont les manifestations restent cependant dans le
cadre des réflexes susceptibles d’être conditionnés.
Chez les ARTHROPODES, de nouveaux perfectionnements anato¬
miques apparaissent, un véritable cerveau est constitué, secondé dans
son rôle par un collier œsophagien et une chaîne nerveuse centrale pour¬
vue de ganglions disposés par paire.
Le nombre et la spécialisation des cellules sensibles, groupées ou non
en organes, se sont considérablement accrus : Antennes, yeux plus ou
moins complexes, poils tactiles, cellules chimio-sensibles et, enfin par¬
fois cellules chordotonales aptes à la perception de vibrations dont la
fréquence est de l’ordre de celle des sons perceptibles par l’oreille humaine.
Il apparaît normal dans ces conditions d’observer une grande variété
de comportements s’associant en conduites complexes, généralement dési¬
gnées sous le nom d’instincts.
Si notre esprit peut être encore satisfait par les hypothèses de Fabre
et les conceptions de Bergson considérant l’instinct comme une entité,
comme une force capable, indépendamment de tout autre facteur, de
provoquer une action ou d’induire un comportement, je pense qu’un
expérimentateur a plus de chances de conduire ses travaux dans une
voie féconde s’il s’inspire des recherches de Rabaud et de Von Frisch
qui considèrent l’instinct comme un enchaînement d’actes réflexes. Le
conditionnement de nouveaux comportements, relativement aisé chez de
nombreux insectes, ou une intervention sur l’un des éléments anatomiques
de l’arc réflexe fournissant des résultats expérimentaux susceptibles
d’éclairer le sujet.
Le problème de l’instinct ou si l’on préfère des comportements ins¬
tinctifs se résout pour ceux qui adoptent cette ligne de recherches à l’ana¬
lyse du mécanisme neuro-physiologique qui détermine le conditionne¬
ment d’un réflexe, et à la démonstration non encore réalisée quoique
plusieurs fois tentée de l’hérédité de ce conditionnement.
11 ne nous est pas possible d’évoquer ici l’analyse du comportement
social des insectes, particulièrement étudié en France par Grasse, nous
remarquerons seulement que le comportement prédéterminé de chaque
individu, l’astreint en quelque sorte à une discipline rigoureuse à laquelle
il ne peut échapper que si intervient en lui une modification organique,
qui peut altérer d’ailleurs aussi bien sa morphologie que son comporte¬
ment.
Dans le monde des vertébrés, l’importance de la segmentation trans¬
versale du corps s’atténue et l’axe nerveux longitudinal est plus directe¬
ment placé sous la dépendance du cerveau, d’autre part, les cellules sen¬
sorielles sont pour la plupart groupées en organes spécialisés et localisés,
dispositions nouvelles qui influencent le comportement. Mais les réflexes
persistent dans ce groupe et ils peuvent être conditionnés.
Cependant au lieu de s’intégrer en conduite d’ensemble, au déroule¬
ment invariable, comme chez les insectes, leur enchaînement moins
strict est constamment exposé à l’influence d’éventuels stimuli actuels
— 127
dont l’efficacité révèle une action coordinatrice et de contrôle, d’origine
cérébrale.
Un autre témoignage du rôle prépondérant du cerveau chez les ver¬
tébrés est la faculté qui se développe progressivement, des poissons aux
reptiles, puis de ceux-ci aux oiseaux et aux mammifères, de modifier
leur comportement à l’aide des traces laissées par des stimuli et des
réponses passés.
Cette véritable mémoire n’est plus ici protoplasmique et de courte
durée comme chez les rhizopodes ou les échinodermes, mais d’origine
cérébrale, cérébelleuse ou ganglionnaire, en tous cas essentiellement ner¬
veuse et par la même d’une persistance beaucoup plus longue.
Nous évoquions il y a quelques instants la « discipline » organique
inviolable des sociétés d’insectes.
Il est aisé de comprendre que le rôle modulateur du cerveau, surtout
évident chez les vertébrés supérieurs donnera à leur groupement sociaux
une structure toute différente.
La dominante sociale y est conquise ou par la force physique ou par
les qualités psychiques : principalement par la mémoire cl: la faculté
d’association et elle peut à chaque instant être remise en cause.
Ainsi s’il existe encore chez les mammifères des comportements à l’as¬
pect purement instinctif tels que la recherche de la mamelle et la succion
chez le nouveau-né, le développement de la faculté d’apprentissage et
l’établissement d’habitudes apportent un élément nouveau à l’ensemble
du comportement et domineront celui-ci jusqu’à ce qu’apparaissent les
premières manifestations de ce que nous appelons l’intelligence.
Lorsqu’au cours d’une épreuve d’apprentissage on note chaque jour
soit le temps mis par le sujet pour atteindre le but, soit le nombre d’er¬
reurs commises, on observe que la valeur de ces variables diminue pro¬
gressivement et l’on peut .considérer que l’apprentissage est achevé
lorsque le temps est devenu invariable et que le nombre d’erreurs est
sensiblement nul. Mais avec certains sujets la courbe ainsi tracée pré¬
sente une solution de continuité traduisant un brusque raccourcisse¬
ment du temps ou une diminution soudaine du nombre des erreurs.
On peut en conclure que la solution du problème a été appréhendée
par un mécanisme différent de celui de l’apprentissage que les éthologues
s’accordent pour être la manifestation première de l’intelligence et qui
serait une association réalisée, soit entre deux faits présents, soit entre
un fait actuel et la trace laissée dans le cerveau par un fait passé.
Ce long exposé nous conduit à cette notion de l’intérêt dominant que
l’écologie porte aux réactions anatomo-physiologiques induites par les
facteurs du milieu, alors que l’Ethologie ne se développe que parallè¬
lement à l’organisation générale du système nerveux dont les niveaux
successifs de perfectionnement correspondent à des modifications essen¬
tielles dans la nature du comportement.
Pour achever cet exposé zoologique il conviendrait de faire une place
à Y Homo sapiens. Certains spécimens de cette espèce possèdent à un
très haut degré cette faculté d’association que nous avons rencontrée
— 128 —
à l’état rudimentaire chez les vertébrés les plus évolués et de la notion
de concomitance ils passent à celle de causalité.
Leur mémoire, en outre, au lieu de n’accepter d’impressions que
d’images complètes et réelles se montre capable d’enregistrer celles qui
sont évoquées devant elles par les symboles du langage écrit ou parlé.
Cela permet aux nouvelles générations, tout au moins en matière
scientifique et technique, d’aborder l’investigation expérimentale au point
précis où l’ont conduit celles qui les ont précédés.
Dans le monde animal au contraire chaque génération repart sensi¬
blement du même point de la connaissance et doit attendre que des
circonstances fortuites lui permettent d’enrichir celle-ci par l’expérience
individuelle.
Cet exposé schématique permet de concevoir une définition plus rigou¬
reuse des termes actuellement en usage en Éthologie, c’est-à-dire dans
l’exposé du comportement et la recherche de son déterminisme. Il nous
permet aussi de prévoir dans quelle mesure l’analyse du comportement
animal pourra nous éclairer sur la nature des mécanismes du compor¬
tement humain par un processus parallèle à celui qui a permis à la
physio-pathologie animale d’atteindre des résultats transposables en
physio-pathologie humaine.
Tel me semble devoir être le but qu’il convient de proposer à l’Étho¬
logie des animaux sauvages.
Les tentatives faites par l’homme pour capturer des animaux sau¬
vages et les maintenir vivants sous sa domination ont laissé des traces
dans les plus anciennes civilisations et la recherche de leurs origines
s’égare dans l’imprécision des temps préhistoriques.
Je ne retracerai pas ici 1’ « Histoire des Ménageries » parfaitement
décrite par le Dr Loisel 1, mais seulement et rapidement celle des col¬
lections zoologiques vivantes du Muséum.
C’est en 1791 que Bernardin de Saint-Pierre, alors Intendant du
Jardin des Plantes, expose dans un remarquable mémoire, l’intérêt
qu’il attachait à la création dans cet Établissement d’une ménagerie,
comprise comme une collection zoologique vivante permanente et devant
faciliter l’étude des différents aspects de la vie animale qui échappaient
aux cabinets d’histoire naturelle.
Le seul effet de ce texte fut d’obtenir que soit évoqué dans un cha¬
pitre annexé aux Règlements du Muséum rédigés en 1793, le principe
de la création, dans un avenir indéfini, d’une Ménagerie destinée à l’étude
scientifique des mœurs des diverses classes d’animaux et à l’acclimata¬
tion des espèces utiles.
Des circonstances, en apparence fortuites, devaient déterminer la réa¬
lisation rapide de ee projet : une ordonnance du Procureur général de la
1. H. Laurens, Éditeur, Paris, 1912, 3 volumes.
— 129 —
Commune de Paris en date du 15 Brumaire de l’an II eut pour effet de
diriger sur le Muséum toutes les ménageries foraines de la \ ille.
Dépourvu des moyens indispensables à l’entretien de ces animaux, et
incertain de l’assentiment de ses collègues, Geoffroy Saint-Hilaire
décida cependant de les accueillir et de subvenir lui-même à leurs besoins...
jusqu’à ce qu’un décret rendu, près d’un an plus tard, le 11 décembre 1794
par la Convention institua la Ménagerie et lui assura des ressources.
Nous avons donc à Paris, avec la Ménagerie du Jardin des Plantes,
le plus ancien établissement public de cette nature, à l’exception peut-
être de ce qui reste de la Ménagerie impériale de Schonbrunn autour de
laquelle s’est, développé le Jardin Zoologique actuel de la ville de Vienne.
Un plan général de constructions fut arrêté en 1802 par l’architecte
Molinos. Il fallut trente ans pour le réaliser. Dans l’ordre d’exécution
fut construit tout d’abord de 1802 à 1812 le bâtiment destiné à loger
les grands ongulés désigné actuellement sous le nom de « Rotonde »,
et dont la conception en forme de croix de la Légion d’ Honneur devait
flatter l’Empereur qui venait de créer cet ordre. En 1805, on creusa
les fosses aux Ours. De 1818 à 1821 on bâtit la fauverie aujourd’hui
disparue. En 1820, on édifia la grande volière ; en 1825, la fauconnerie ;
en 1827, la faisanderie ; de 1835 à 1837, la singerie aujourd’hui recons¬
truite.
De 1870 à 1874 on édifia le bâtiment des Reptiles et des Poissons
(herpetarium et aquarium) ; en 1881, on construisit une nouvelle fai¬
sanderie, l’ancienne étant devenue tout à fait insuffisante.
Notons aussi que la grande volière fut heureusement refaite d’autorité,
mais contrairement à toutes les règles administratives en 1888, par
Alphonse Milne-Edwards, alors Directeur de la Ménagerie, qui dut
même avancer l’argent nécessaire, afin d’éviter au Muséum la honte
d’une situation lamentable, pendant la durée de l’Exposition internatio¬
nale de 1889.
Enfin, en 1926, la souscription Pasteur permit l’édification du viva¬
rium.
En 1931 le Maréchal Lyautey projeta de créer un parc zoologique
dans le cadre de l’Exposition coloniale. Le Muséum pressenti se récusa,
l’entreprise sans commune mesure avec ses moyens matériels lui parut
hors du cercle de ses activités, mais un étranger, technicien éprouvé
en ce domaine, accepta le risque. Le succès de sa réalisation fut tel qu’à
la fermeture de l’Exposition un mouvement d’opinion demanda et obtint
la survie de cette organisation provisoire et c’est à Paul Lemoine, à
Édouard Bourdelle et à Achille Urbain au Muséum, à Paul Fleurot,
à Robert Marzloff et Demorlaine à la Ville de Paris que nous devons
la réalisation du Parc Zoologique actuel inauguré trois ans plus tard
en 1934.
Ce nouveau Parc Zoologique et l’ancienne Ménagerie du Jardin des
Plantes semblables par leurs aspects scientifiques, techniques, éduca¬
tifs et même populaires, présentent d’importantes différences dans leurs
structures administratives, ce qui, pendant longtemps s’est traduit par
130 —
une regrettable inégalité de la qualité de leurs collections et de la manière
de les présenter.
Aujourd’hui encore, malgré quatre ans d’efforts, il reste beaucoup
à faire pour rendre à la Ménagerie du Jardin des Plantes la glorieuse
réputation qu’elle avait autrefois.
A l’étranger où se créent, se maintiennent et se développent d’excel¬
lentes collections zoologiques, on peut observer les structures les plus
diverses dont j’ai décrit ailleurs les principaux types.
Sur le plan scientifique les collections vivantes sont parties d’un idéal
purement systématique consistant à présenter un animal au-dessous
d’un écriteau portant ses noms vulgaires et scientifiques et indiquant
sa répartition géographique.
Aujourd’hui on recherche l’évocation du biotope par l'expression des
caractères de l’habitat et la possibilité d’observer les principaux éléments
du comportement physio-pathologique et psychologique.
Demain et ce mouvement se dessine déjà, des espaces beaucoup plus
vastes seront souhaités pour se rapprocher encore, en captivité, du
milieu et du comportement naturel sans atteindre cependant la struc¬
ture plus ample encore des réserves naturelles.
Sur le plan administratif, il y a du pour et du contre dans toutes for¬
mules, mais l’on peut reconnaître que les innombrables difficultés qui
jalonnent l’histoire de la Ménagerie du Jardin des Plantes et qui du pre¬
mier rang en Europe lui ont fait pendant un temps connaître le dernier,
sont la conséquence d’une conception aujourd’hui périmée qui impose
à ce service publie astreint à une activité permanente une réglementa¬
tion établie pour des laboratoires de recherches.
De plus une structure hiérarchique sûre, mais complexe et lente, con¬
fie le soin de prendre certaines décisions à des hommes de grande valeur
certes, mais trop lointains et trop absorbés par d’autres tâches pour
être parfaitement avertis des exigences de la vie quotidienne du service.
Le Parc Zoologique soumis à des règles différentes voit aussi certaines
activités limitées par des raisons analogues mais dans une bien moindre
mesure, et si son évolution peut poser des problèmes, son entretien au
moins peut être régulièrement assuré.
Mais ce sujet n’est pas nouveau et déjà le 16 juin 1954, dans l’enceinte
même du Parc Zoologique, M. Gaston Berger, alors Directeur général
de l’Enseignement supérieur, dont la récente disparition nous a fort
éprouvés, constatait qu’il y a deux conceptions fort différentes de l’ad¬
ministration « Il y a l’administration qui inhibe et l’administration qui
« promeut, celle qui dresse des barrières devant toutes les initiatives
« nouvelles et qui s’oppose à tout ce qui n’est pas prévu par la régle-
« monta ti on antérieure, et celle qui suscite les initiatives, encourage les
« hésitants et réveille ceux qui s’endorment ».
Et puisqu’il est coutume d’émettre un vœu en ces circonstances, c’est
celui de voir bientôt appliquer cette seconde forme de l’administration
aux collections zoologiques vivantes du Muséum que je formulerai aujour¬
d’hui.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 2, 1962 pp. 131-143.
ÉTUDE D'UNE COLLECTION D'OISEAUX
DE GUYANE FRANÇAISE
Par M. J. BERLIOZ
La Guyane française et tout spécialement F « île » de Cayenne ont.
été, historiquement parlant, l’un des premiers comptoirs de l’Amérique
du Sud d’où les naturalistes du xvme siècle aient pu recevoir quelque
documentation sur la riche avifaune de ce continent. Aussi cette loca¬
lité est-elle restée la « terra typica » pour un grand nombre d’espèces,
dont quelques-unes lui appartiennent en propre et dont beaucoup d’autres
ont été retrouvées par la suite en d’autres parties du même continent,
mais souvent sous forme de sous-espèces différentes.
A ee double point de vue, il était particulièrement intéressant pour
le Muséum de Paris, dont la documentation ornithologique concernant
cette région de l’Amérique du Sud était encore assez incomplète, d’y
envoyer un naturaliste pour y effectuer des collections scientifiques de
Mammifères et d’Oiseaux, et M. R. Chauvancy, Chef taxidermiste, à qui
est échue cette mission, s'en est acquitté fort bien, en rapportant une
documentation qui, pour avoir été entièrement réunie par lui-même en
un bref laps de temps (août-octobre 1961), ne comporte pas moins de
120 espèces d’Oiseaux, dont une au moins paraît tout à fait inédite.
C’est cette collection d’Oiseaux qui fait l’objet de la présente étude.
Les spécimens qui la composent ont été collectés les uns dans F « île »
de Cayenne, les autres en différentes localités du bassin du Maroni.
Comme on peut le présumer aisément, l’ensemble présente tous les carac¬
tères biologiques essentiels d’une faune de grande forêt.
Ardeiformes.
Pilherodius pileatus (Bodd.) ; 2 imm., Maripasoula (Haut-Maroni), 30 août.
Ces deux spécimens, qui montrent encore des traces de duvet,
prouvent donc d’une part que l’espèce — d’ailleurs largement répan¬
due en Amérique du Sud, mais nulle part abondante — niche dans
la région, d’autre part que le premier plumage juvénile est absolu¬
ment semblable à celui de l’adulte (blanc avec la calotte noire), con¬
trairement au cas de tant d’autres Ardéidés.
Anseriformes.
Nomonyx doininicus (L.) ; (JÇ subad., sur le Maroni, près de Saint-Lau¬
rent, 21 août.
— 132 —
Charadriiformes.
•Catoptrophorus semip. semipalmatus (Gm.) ; ad., Haut-Maroni, 20 sep¬
tembre.
Tringa melanoleuca (Gm.) ; £ ad., Grand saut de i’Itany (Haut-Maroni),
20 septembre.
Urolia minutilla (Vieill.) ; $ ad., Cayenne, au bord de la mer, 18 août.
Ces trois Oiseaux appartiennent à des espèces migratrices bien
connues, nichant en Amérique du Nord.
Ralliformes.
Laterallus vir. viridis (Müll.) ; (J ad., Cayenne, 12 août.
Eurypyga hel. helias (Pall.) ; $ ad., Grande Ouaqui (Haut-Maroni),
10 septembre.
Psophia crep. crepitans L. ; ad., Grand saut de l’Itany, 20 septembre.
Ces trois espèces, bien connues, ont une vaste dispersion en Amé¬
rique du Sud.
Galliformes.
Crax alector L. ; ad., Grande Ouaqui (Haut-Maroni), 9 septembre.
Penelope marail (Müll.) ; 3 ad., Grande Ouaqui, 10 septembre ; Grand
saut de l’Itany, 23 septembre.
Ce beau Gallinacé de forêt, aux allures de Faisan, est une espèce
anciennement connue, mais typique de ce que l’on peut dénommer
la « région guyanaise », c’est-à-dire les territoires s’étendant du Vené-
zuéla oriental jusqu’aux bouches de l’Amazone.
Ortalis motmot motmot (L.) ; Ç ad., Saut Macaque (rivière Ouaqui),
8 septembre.
Avec une dispersion un peu plus étendue, cette espèce reste carac¬
téristique de la même région que la précédente.
CoLUMBIFORMES.
•Columbigallina passerina griseola (Spix) ; 2 Ç ad., Cayenne, 4 et
10 août.
Leptoptila ruf. rufaxilla (Rich. et Bern.) ; Ç ad., Maripasoula, 5 sep¬
tembre.
Accipitriformes.
Daptrius am. americanus (Bodd.) ; $ ad., embouchure de l’Inini, près
Maripasoula, 29 août.
« Yeux rouges. Contenu stomacal : insectes, dont une chenille d’At-
tacide ».
— 133 —
Le régime alimentaire, insectivore, de ce Rapace, pourtant d’assez
forte taille, mérite d’être souligné.
Rupornis magn. magnirostris (Gm.) ; $ ad., route des Hattes (Mana),
20 août.
« Contenu stomacal : un petit rongeur et un lézard ».
Harpia harpyia (L.) ; 3 ad., riv. Ouaqui, 8 septembre.
Ce puissant et redoutable Rapace, caractéristique des régions fores¬
tières néotropicales, paraît être assez fréquent en Guyane.
PsiTTACIFORMES.
Ara macao (L.) ; ad., Grand Soula, 1er octobre.
Ara ararauna (L.) ; $ ad., rivière Marouini, 3 octobre.
Brotogerys chrys. chrysopterus (L.) ; ad., Maripasoula, 5 septembre.
Cette petite Perruche représente la sous-espèce guyanaise typique
d’une espèce largement répandue en Basse-Amazonie.
Amazona dufr. dufresniana (Shaw.) ; ^ et un ad., Cayenne, 27-28 juillet.
Cet Oiseau, tout à fait typique de la région, paraît avoir un habi¬
tat restreint aux trois Guyanes. Les classifications actuelles lui asso¬
cient spécifiquement une autre forme d’Amazone, assez différente,
Am. rhodocorytha (Salv.), propre aux régions côtières orientales du
Brésil : le large hiatus séparant ces deux habitats justifie les notables
divergences d’aspect qui existent entre ces deux soi-disant sous-espèces.
Deroptyus acc. accipitrinus (L.) ; ad., Grand saut de l’Itany, 18-
19 septembre.
Ce Perroquet, connu depuis longtemps de Guyane sous le nom de
« Papegai », est largement répandu en Basse-Amazonie, sans se mon¬
trer nulle part, semble-t-il, abondant.
CUCULIFORMES.
Piaya cay. cayana (L.) ; çJÇ ad., Cayenne, 8 août ; Ç ad., env. de Saint-
Laurent, 21 août.
Piaya min. minuta (Vieill.) ; Ç ad., Grand saut de l’Itany, 20 septembre.
Tapera næa. næaia (L.) ; ad., Cayenne, 11 août.
•Crotophaga ani L. ; $ ad., Cayenne, 12 août.
Piciformes.
V eniliornis pass. passermus (L.) ; ad., Cayenne, 2 août.
Celeus el. elegans (Müll.) ; $ ad., Grand saut de l’Itany, 25 septembre.
Par les détails de sa coloration, entre autres par les taches claires
de la région dorsale, ce spécimen correspond bien à ce que C. H. Hell-
mayr ( Nov . Zool., 1906, p. 39) et tous les auteurs ultérieurs consi¬
dèrent comme la sous-espèce nominale de l’espèce, typique de Cayenne.
9
— 134 —
Mais, par comparaison avec la petite série de spécimens du Muséum
de Paris, je doute néanmoins de la constance différentielle de ces-
caractères quant à la discrimination des sous-espèces, telle qu’elle est
envisagée par ces auteurs : en particulier, les spécimens de Guyane
française tout comme ceux de Guyane anglaise présentent visiblement
une certaine variabilité individuelle, tant dans l’intensité de la colo¬
ration que dans la présence ou non de taches claires sur le dos, qui
ne corrobore guère les données théoriques de ces auteurs.
Celeus torq. torquatus (Bodd.) ; 2 ad., Grand saut de l’Itany, 25 sep¬
tembre.
Campephilus mel. melanoleucus (Gm.) ; Ç ad., Maripasoula, 5 septembre.
« Yeux jaunes » (note du collecteur).
Campephilus rubr. rubricollis (Bodd.) ; 2 ad., Dégrad-Roche, 16 sep¬
tembre, et Grand saut de l’Itany, 18 septembre.
« Yeux jaunes ».
Picumnus exilis Buffoni Lafr. ; Ç ad., Maripasoula, 6 septembre.
Capito nig. niger (Müll.) ; ad., Cayenne, 2 août.
Rliarnphastos tucanus L. ; 2 ÇÇ ad., Cayenne, 27 juillet.
Les deux spécimens ne diffèrent du $ que par leur bec un peui
moins volumineux. Cette espèce de Toucan est typique de la région
guyanaise, du Venézuéla à l’Amazone.
Rhamphastos vit. vitellinus Licht. ; çJÇ ad., Cayenne, 27 juillet.
Comme chez l’espèce précédente, la Ç ne se distingue ici du $ que
par son bec moins volumineux.
Pteroglossus aracari atricollis (Müll.) ; 2 ÇÇ ad., environs de Saint-Lau¬
rent, 21 août ; <$ imm., Maripasoula, 31 août.
De cette espèce, on distingue généralement deux sous-espèces assez,
bien caractérisées : l’une, nominale, au Sud de l’Amazone, l’autre au
Nord de ce fleuve. Mais les auteurs en ont singulièrement compliqué
la nomenclature : celle adoptée ici est celle la plus récemment admise
dans les ouvrages récents.
Bucco tect. tectus (Bodd.) ; $ ad., Maripasoula, 6 septembre.
Monasa atra (Bodd.) ; ad., Maripasoula, 31 et 29 août.
C’est l’espèce du genre qui représente celui-ci dans la région guya¬
naise ; les trois autres se trouvent répandues diversement dans les-
autres régions forestières néotropicales.
Chelidoptera ten. tenebrosa (Pall.) ; $ ad., Grand saut de l’Itany, 20 août ;
2 ad., Ouaqui, 10 septembre.
Urogalba dea dea (L.) ; ad., Maripasoula, 30 août.
Brachygalba lug. lugubris (Sw.) ; ad., rivière Ouaqui, 10 et 9 sep¬
tembre.
Trogoniformes.
Trogon coll. collaris Vieill. ; $ ad., Grand saut de l’Itany, 23 septembre.
Trogon strig. strigilatus L. ; $ imm., env. de Saint-Laurent, 22 août ;
Ç ad., Maripasoula, 6 septembre.
Trochiliformes.
Glaucis hirs. hirsuta (Gm.) ; 2 un ad., Maripasoula, 31 août ; un
pull., Cayenne, 3 août.
Les poussins de Colibris sont rares en collection. Celui-ci, identi¬
fiable à la couleur de ses rectrices naissantes et dont l’état des ailes
indique qu’il n’avait certainement pas quitté encore le nid, présente
un bec relativement assez court, noirâtre, et les plumes du devant
du corps sont également noirâtres avec des bordures rousses, l’arrière-
corps montrant déjà les couleurs de l’adulte.
Phaethornis malaris (Nordm.) ; $ ad., Cayenne, 9 août.
Parmi le genre si complexe des Phaethornis, dont les espèces ont
souvent une vaste distribution, il est curieux de noter que la forme
malaris n’a jamais été rencontrée ailleurs qu’à Cayenne.
Campylopterus larg. largipennis (Bodd.) ; $ ad. et imm., Cayenne,
8 et 7 août ; 2 çjçj imm., Ç ad., Maripasoula, 31 août.
Florisuga mell. mellivora (L.) ; $ ad., Maripasoula, 31 août.
Antliracothorax nigr. nigricollis (Vieill.) ; ad., env. de Saint-Laurent,
22 août ; <$ ad., Grand saut de l’Itany, 25 septembre ; 4 çjcj, 3 ÇÇ ad.,
Maripasoula, 31 août et 2 septembre.
Cette série de spécimens, tous parfaitement adultes, semble bien
suggérer que cette espèce, si largement répandue en Amérique tropi¬
cale, était aussi la plus abondante, tout au moins dans le bassin du
Maroni, lors du séjour de R. Chauvancy. On possède la certitude
que les fluctuations saisonnières dans la densité locale de beaucoup
de populations de Trochilidés sont très marquées en certains pays
d’Amérique du Sud, et c’est le cas en Guyane. Mais il reste quand
même difficile d’expliquer l’assertion de C. E. IIf.llmayr en 1929
( Field Mus. Nat. Hist., Zool., vol. XII, 1929, p. 388, note 1) : « ... en
Guyane française, où Anthr. nigricollis reste à découvrir » ! Or l’espèce
a, depuis longtemps, déjà été trouvée en ce pays : il ne serait pour¬
tant pas impossible que, durant ces dernières décennies, elle y ait
développé un accroissement sensible de sa population, comme elle
semble le faire d’ailleurs en d’autres parties de son habitat, — se
manifestant partout comme une espèce robuste et dominatrice parmi
les autres Colibris.
Chrysolampis mosquitus (L.) ; (J ad., Cayenne, 10 août.
Discosura longicauda (Gm.) ; $ ad., Cayenne, 7 août.
— 136 —
Chlorestes notatus (Reich.) ; 2 ad., env. de Saint-Laurent, 21 et
22 août.
Chlorostilbon brev. brevicaudatus Gould ; (JÇ ad., Cayenne, 2 et 4 août.
La désignation spécifique « prasinus Less. » usitée par certains
auteurs pour cette espèce guyanaise bien connue me paraît toujours
très discutable, et je préfère, à l’instar de Simon (Hist. nat. Troch.,
1921), le nom donné par Gould, qui est le plus ancien à ne donner
prise à aucune confusion.
Thalurania furc. furcata (Gm.) ; 3 ad., Maripasoula et rivière Oua-
qui, 21 et 31 août ; 8 septembre.
Hylocharis sapphirina (Gm.) ; 2 ad. et imm., Cayenne, 7 août ;
(J imm., 2 ÇÇ, env. de Saint-Laurent, 21, 22 et 28 septembre.
Chez cette espèce, comme d’ailleurs chez beaucoup d’autres Tro-
chilidés, le plumage féminin paraît assez mal défini : les deux spé¬
cimens ÇÇ cités ici, peut-être immatures, ont le dessous du corps
blanchâtre, avec à peine quelque indice de métallisation, et le bec
presque entièrement noirâtre. Les âgées sont sans doute plus ou
moins andromorphes.
Agyrtrina leuc. leucogaster (Gm.) ; £ ad., route des Hattes, 20 août.
Topaza p. pella (L.) ; $ ad. (en mue), Grand Soula, 29 septembre.
Heliothrix aur. aurita (Gm.) ; $ ad., Maripasoula, 31 août ; $ ad., Grand
saut de l’Itany, 25 septembre.
Cette série de Trochilidés, réunie en un laps de temps de deux nrnis
à peine, comporte, on le voit, des individus à tous les stades de déve¬
loppement et, parallèlement, des adultes les uns en plumage parfait,
d’autres, assez nombreux, en pleine mue. On peut en conclure que le
cycle vital pour ces Oiseaux reste quelque peu irrégulier et même
variable, tant en ce qui concerne la nidification qu’en ce qui concerne
la mue.
CoRACIADIFORMES.
Ceryle torq. torquata (L.) ; 2 $$ ad., Maripasoula, 31 août et 5 septembre ;
Ç imm., Saut Macaque, 11 septembre.
La livrée de la jeune Ç mérite d’être notée : tout l’abdomen et les
sous-caudales sont d’un roux chatain vif comme chez l’adulte, carac¬
tère qui confirme le sexe (chez le le bas-ventre et les sous-caudales
sont blancs) ; mais le large collier jugulaire gris est très fortement
teinté de roux, et les parties supérieures du corps et des ailes sont
abondamment marquées de petites taches blanches (deux caractères
de coloration plutôt masculins) ; enfin, le dessus de la tête est d’aspect
très foncé, en raison de la largeur des stries noires, et le bec a la man¬
dibule inférieure largement jaune encore à la base. Ce plumage juvénile
se montre donc ici non pas semblable à celui de la Ç adulte (contrai¬
rement à des conceptions théoriques trop généralisées), mais comme
un mélange des caractères des deux sexes, qui se stabilisent de façon
— 137
divergente par la suite (ce spécimen, immature, a déjà, à peu de choses
près, la taille et toute l’apparence d’un adulte).
Passeriformes. — Formicariidés.
Les Formicariidés constituent un vaste groupe de Passereaux Tra-
chéophones, particulièrement bien représenté parmi l’avifaune fores¬
tière des basses altitudes du continent américain tropical : c’est le
cas de la Guyane.
Thamnomanes cæsius glaucus Cab. ; rJÇ ad., Maripasoula, 29 août.
Espèce de très vaste dispersion dans toute la région « brésilienne »
à l’Est des Andes. La sous-espèce glaucus en est le représentant en
Amazonie, au Nord du fleuve, de la Colombie en Guyane.
Myrmotherula sur. surinamensis (Gm.) ; $ ad., Grand saut de l’Itany,
21 septembre.
Myrmotherula guttata (Vieill.) ; Ç ad., riv. Ouaqui, 10 septembre.
Myrmotherula ax. axïllaris (Vieill.) ; ad., Maripasoula, 29 août.
M icrorhopias quixensis microsticta (Berl.) ; ad., Maripasoula, 29 août.
Tandis que l’espèce est largement répandue dans toute la région
tropicale, du Mexique au Brésil, et différenciée en plusieurs sous-espèces
souvent bien caractérisées, il peut paraître surprenant que l’une de
celles-ci, à laquelle appartient précisément notre spécimen, ne soit
connue encore avec certitude que de Guyane française : la ténuité
relative des taches blanches des ailes et l’étendue au contraire de celles
de la queue, sur le fond noir de jais du plumage, en sont les caractères
différentiels les plus marquants.
F ormicivora gr. grisea (Bodd.) ; 4 2 $$ ad., Cayenne, 2, 3 et 8 août.
Hypocnemis cant. cantator (Bodd.) ; <$, 2 ÇÇ ad., Maripasoula, 29 août ;
Ç ad., Grand saut de l’Itany, 25 septembre.
Percnostola ruf. rufifrons (Gm.) ; ? $ ad., Cayenne 7 août ; 2 ?
juv. (ou ÇÇ ?), riv. Ouaqui, 10 septembre.
« ad. : yeux rouges ; bec noir ; pattes gris-bleu. » (Note du collecteur).
Chez cette espèce, dont les deux sexes sont assez différents d’aspect,
deux spécimens étiquetés (J par le collecteur ont tout à fait l’apparence
de $$ adultes.
Myrmeciza ferr. ferruginea (Müll.) ; <$ ad., Grand saut de l’Itany, 25 sep¬
tembre.
Pithys alh. albifrons (Gm.) ; un juv., riv. Ouaqui, 10 septembre.
Ce spécimen, jeune, ne présente aucun des attributs céphaliques si
caractéristiques de l’adulte : la tête est entièrement grise, plus foncée
en dessus ; les pattes sont brun clair, mais l’arrière corps et la queue
roux vif sont déjà ceux de l’adulte.
Gymnopithys ruf. ruflgula (Bodd.) ; ad., riv. Ouaqui, 10 septembre.
Grallaria var. varia (Bodd.) ; Ç ad., Grand saut de l’Itany, 23 septembre.
138 —
Dendrocolaptidés.
Xiphorhynchus pard. pardalotus (Vieill.) ; Ç ad., Maripasoula, 29 août.
Furnariidés.
Synallaxis guj. gujanensis (Gm.) ; un ad., Cayenne, 8 août ; Ç ad., Grand
saut de l’Itany, 20 septembre.
Philydor er. erythrocercus (Pelz.) ; $ ad., Maripasoula, 29 août.
Tyrannidés.
Cette famille, la plus considérable numériquement parmi toutes
celles particulières au Nouveau Monde, est assez bien représentée
dans cette collection, qui comporte une espèce encore, semble-t-il,
tout à fait inédite.
Tyrannus melancholicus (Licht.) ; $ ad. (en mue), Cayenne, 7 août.
Megarhynchus pit. pitangua (L.) ; çj ? imm., Cayenne, 3 août.
Ce spécimen est, en apparence, adulte, mais encore dépourvu de
tache vivement colorée sur la tête.
Myiozetetes cay. cayanensis (L.) ; imm. (en mue), Grand saut de l’Itany,
25 septembre.
Comme chez l’Oiseau précédent, ce spécimen se trouve encore
dépourvu de la tache céphalique vivement colorée qui caractérise le
plumage d’adulte.
Myiarchus fer. ferox (Gm.) ; Ç ad., Grand saut de l’Itany, 23 septembre.
Myiochanes albogularis n. sp. ; ad., Maripasoula, 5 septembre.
Taille réduite et forme grêle. Plumage uniformément et presque
entièrement gris-ardoisé foncé, passant au noirâtre sur les pennes,
ainsi que sur le dessus de la tête, dont les plumes sont un peu allongées,
formant un court cimier. Bas-ventre et sous-caudales de la même cou¬
leur grise. Menton et gorge blanc pur, formant une grande tache très
apparente, mais de contour mal délimité. Bec à mandibule supérieure
noirâtre, à mandibule inférieure très pâle. Pattes noires. Queue assez
allongée, à rectrices égales.
Long. tôt. : env. 116 mm ; aile : 58 mm ; queue : 58 mm ; culm. :
10 mm ; tarse : 9 mm.
Cet Oiseau possède tous les caractères de structure et de coloration
du genre Myiochanes, en particulier la brièveté et la gracilité des
pattes. Mais c’en est une forme diminutive, plus réduite encore que
le M. cinereus (Spix), qui paraît être pourtant son plus proche parent
et possède la même formule alaire (M. cinereus, espèce largement
répandue en région néotropicale, est représenté en Guyane par la
sous-espèce M. c. surinamensis). Outre ses proportions générales plus
faibles, notre Oiseau se distingue encore au premier coup d’œil de
— 139 —
tous ses voisins par la tache blanche de la gorge qui tranche seule sur
le reste, foncé, du plumage. Ce petit Oiseau, si sombre d’aspect, est
sans doute un strict habitant de la grande forêt, — ce qui explique
qu’il ait pu passer si longtemps inconnu.
Tolmomyias poliocephalus Sclateri (Hellm.) ; Ç ad., Maripasoula, 31 août.
Tolmomyias sulphurescens Cherriei (Hart, et Goods.) ; $ ad. (en mue),
Grand saut de l’Itany, 25 septembre.
Cette espèce ressemble beaucoup à la précédente, mais s’en distingue
néanmoins assez aisément non seulement par ses proportions plus
fortes, mais aussi par la couleur de la mandibule inférieure, entière¬
ment pâle chez sulphurescens, en grande partie gris de plomb chez
poliocephalus.
Todirostrum cin. cinereum (L.) ; un subad., Maripasoula, 31 août.
■Colopteryx galeatus (Bodd.) ; 2 ? ad., Cayenne, 7 et 9 août.
Ces spécimens, bien que ne portant pas originellement de détermi¬
nation précise de sexe, offrent ostensiblement la formule alaire des
de cette espèce, si caractérisée par la réduction des trois rémiges
les plus externes par rapport aux autres.
Elænia ? chiriquensis alhivertex Pelz. ; un juv., Cayenne, 29 juillet.
L’identification des diverses espèces du genre Elænia reste toujours
assez délicate, même lorsqu’il s’agit d’adultes ; a fortiori, ce spécimen
jeune, partiellement en mue, n’offre que des caractères un peu ambigus,
peu compatibles avec une détermination précise.
Elænia Gaim. Gaimardi (D’Orb.) ; çJÇ ad., Grand saut de l’ftany, 23 et
21 septembre ; un juv. Cayenne, 2 août.
Les adultes, avec leur large tache blanc jaunâtre sur le vertex et
leur abdomen très jaune, sont typiques de l’espèce. Je leur associe
le spécimen jeune, qui possède un aspect très semblable, mais avec
des couleurs moins pures et sans trace de tache claire sur la tête.
■Camptostoma obsoletum napæurn (Ridgw.) ; 2 ÇÇ ad., Maripasoula, 31 août
et Dégrad-Roche, 15 septembre.
Mionectes ol. oleagineus (Licht.) ; <$ ad., Grand saut de l’Itany, 26 sep¬
tembre ; Ç ad., Maripasoula, 5 septembre.
Pipridés.
Pipra er. erythrocephala (L.) ; $ ad., route des Hattes, 20 août.
Pipra aur. auréola (L.) ; ? $ juv., Cayenne, 12 août.
Ce spécimen, sans détermination originelle de sexe, est encore en
livrée très terne de $, mais avec des traces de jaune et de rouge vifs
sur la poitrine et la gorge, indice probable de masculinité.
Chiroxiphia par. pareola (L.) ; 2 ad., Cayenne, 10 août.
■Chiroxiphia ? sp. ; « $ », Cayenne, 2 août.
Cet Oiseau offre un aspect si ambigu, pour ne pas dire anormal,
qu’il m’apparaît impossible actuellement de lui attribuer une identi-
— 140 —
fication précise : l’aspect très terne du plumage, la constitution si parti¬
culière des ailes, la couleur très pâle des pattes, la structure du bec
et tous les caractères généraux le désignent vraisemblablement comme
un Chiroxiphia Ç. Ses proportions sont légèrement plus fortes que
celles des Ch. pareola précédents ; mais surtout, détail exception¬
nel, tout le plumage offre, tant sur les parties dorsales que sur les
parties ventrales, sur les ailes et sur la queue, des traces irrégulières
d’une teinte rougeâtre, particulièrement accentuée sur la tête et la
gorge. S’agit-il d’une Ç très âgée ou anormale de l’espèce précédente ?
En tout cas, je n’ai pu trouver ni dans les collections du Muséum de
Paris, ni dans celles, beaucoup plus riches, du British Muséum de
Londres, aucun spécimen rappelant les particularités de celui-ci.
Manacus man. manacus (L.) ; 2 ad., Cayenne, 2 août ; $ ad., riv.
Ouaqui, 8 septembre ; ad., Grand saut de l’Itany, 18 septembre.
Cotingidés.
Cotinga cayana (L.) ; $ ad., Maripasoula, 5 septembre.
Rhytipterna simplex (Licht.) ; çj, 2 ad., Maripasoula, 4 et 6 septembre.
La prétendue sous-espèce Frederici (Bangs et Pen.), à laquelle,
selon certains auteurs, se rapporteraient les populations guyanaises de
l’espèce ne paraît pas suffisamment constante pour que le nom soit
maintenu.
Lipaugus cineraceus (Yieill.) (= Lathria cinerea auct. plur.) ; 2 ÇÇ ad.,
Maripasoula, 29 août, et Grand saut de l’Itany, 25 septembre.
Par son plumage très terne et uniforme, cette espèce ressemble éton¬
namment à la précédente ; mais elle est de taille plus forte et surtout
ne possède pas le singulier caractère de la podothèque propre au genre
Rhytipterna. Pour toutes deux, la nomenclature a été quelque peu
embrouillée par la littérature.
Pachyrhamphus polychropterus tristis (Kaup) ; rjÇ ad., Cayenne, 8 août.
Troglodytidés.
Thryothorus cor. coraya (Gm.) ; £ imm., Cayenne, 10 août.
Sylviidés.
Polioptila pl. plumbea (Gm.) ; 2 $$ ad., env. de Saint-Laurent, 22 août,
et Maripasoula, 6 septembre.
Cœrebidés.
Chlorophanes sp. spiza (L.) ; 2 rj'rj, 2 ÇÇ ad., env. de Saint-Laurent,
21 et 22 août.
Cyanerpes cyan. cyaneus (L.) ; 3 ? ad., l’un en parfait plumage, un
en plumage de transition, un ? en plumage d’éclipse, environs de Saint-
— 141 —
Laurent, 22 août ; 2 33 ad., en parfait plumage, Grand saut de l’Itany,.
25 septembre.
Cet Oiseau, bien connu sous le nom de « Guit-guit », est aussi connu,,
en captivité, pour présenter, chez les 33 adultes, une phase de « plu¬
mage d’éclipse », assez semblable à celui des ÇÇ, sauf par les ailes et
la queue, qui restent constamment bien différentes. Pour les Oiseaux
tenus en cage, en Europe tout au moins, cette phase d’éclipse se situe
toujours en automne (vers septembre-novembre), mais avec une durée
très variable individuellement et selon un processus qui n’a jamais
été bien élucidé. Or cette particularité biologique, encore imparfaite¬
ment connue en captivité, reste tout à fait mystérieuse et même dou¬
teuse à l’état sauvage. Il est d’autant plus intéressant de trouver
dans cette collection, récoltés le même jour et au même endroit, trois 33
dont chacun présente un stade de plumage différent des autres, l’un
d’eux se montrant soit en plumage d’éclipse soit en fin de livrée juvé¬
nile, avec toutes les apparences d’un adulte. On peut en conclure en
tout cas que, s’il y a là véritablement « plumage d’éclipse », celui-ci
n’apparaît pas avec la régularité saisonnière et la simultanéité chez
tous les individus, que l’on croit avoir observées chez les spécimens
maintenus dans les conditions artificielles de la captivité.
Comme on l’a noté chez certains Nectariniidés paléo-tropicaux (en
Afrique et en Inde), il se pourrait fort bien que ce « Guit-guit », si
largement répandu dans la région néotropicale, présentât des varia¬
tions notables de ces particularités biologiques selon les différentes
parties de son vaste habitat.
Cyanerpes cœr. cœruleus (L.) ; 2 33 ad -, 2 33 imm. (en transition), Ç ad.
et Ç ? imm., Cayenne, 7 et 9 août ; 2 33 ad-, env. de Saint-Laurent,
22 août.
Cette espèce, avec des caractères morphologiques bien différents de
ceux de la précédente, diffère aussi biologiquement de celle-ci en ce
qu’elle ne paraît pas présenter de plumage d’éclipse chez le 3; même
en captivité. Cette série de spécimens, comparée à la précédente, le
confirme : en effet, les 33 en plumage de transition ont les ailes et la
queue encore en partie vertes (couleur des ÇÇ et des jeunes), mais,
avec les pattes jaunes de l’adulte, tandis que les ÇÇ se distinguent
de ces 33 a plumage imparfait par leurs pattes gris foncé ou bru¬
nâtres.
On peut noter que ces deux espèces, si ostensiblement congéné-
riques, diffèrent pourtant grandement par leurs caractères de « pat¬
tern » comme par leurs caractères biologiques, tout en partageant
à peu près le même vaste habitat, un peu moins étendu pourtant vers-
le Nord et vers le Sud pour cœruleus que pour cyaneus.
Dacnis cay. cayana (L.) ; 2 33 a(l-> Cayenne, 3 août, et Maripasoula,,
31 août « 3 juv. » et Ç ad., 21 et 22 août, env. de Saint-Laurent.
Le spécimen étiqueté « 3 juv. ” a toutes les apparences de la Ç,.
avec des proportions seulement un peu plus fortes.
Cœreba flaveola minima (Bp.) ; 3 a<i- et 2 juv., env. de Saint-Laurent,.
— 142 —
■21-22 août ; <$ ad., Grand saut de l’Itany, 20 septembre ; $ ad.,
Cayenne, 10 août.
Cet Oiseau, contrairement aux quatre précédents, n’offre pas de
dimorphisme sexuel appréciable.
Thraupidés.
Les Thraupidés constituent un autre élément important de la faune
néotropicale de Passereaux, bien représenté dans cette collection.
Tanagra cayennensis Gm. ; (J ad., env. de Saint-Laurent, 8 août.
Tanagra viol, violacea L. ; £ ad., Grand saut de l’Itany, 26 septembre;
$ ad., Maripasoula, 30 août.
Tanagra min. minuta (Cab.) ; 2 $<§ ad., env. de Saint-Laurent, 22 août
Calospiza chilensis paradisea (Sw.) ; Ç ad., Maripasoula, 5 septembre.
Calospiza mex. mexicana (L.) ; (JÇ ad., Grand saut de l’Itany, 19 et.
20 septembre.
Le nom de cette espèce, imposé par les règles actuelles de la nomen¬
clature, reste très regrettable, puisqu’elle est tout à fait étrangère au
Mexique et caractéristique de toute la région sud-américaine à l’Est
des Andes.
Calospiza gyr. gyrola (L.) ; ad., env. de Saint-Laurent, 21 août.
Thraupis ep. episcopus (L.) ; ad., Grand saut de l’Itany, 23 septembre ;
$ ad., Cayenne, 3 août.
Thraupis palmarum melanoptera (Sel.) ; Ç ad., Grand saut de l’Itany,
25 septembre.
Bhamphocælus carbo carbo (Pall.) ; 2 4 ad., Cayenne, 2-3-8 et
10 août.
Tachyphonus rufus (Bodd.) ; Ç ad., Cayenne, 12 août.
Tachyphonus sur. surinamus (L.) ; Ç ad., Maripasoula, 5 septembre.
Nemosia pii. pileata (Bodd.) ; $ ad., route des Hattes, 20 août.
Fringillidés.
Pitylus gr. grossus (L.) ; 2 ad., env. de Saint-Laurent, 23 août, et
Grand saut de l’Itany, 25 septembre.
Pitylus can. canadensis (L.) (= P. viridis, olim) ; Ç ad., env. de Saint-
Laurent, 22 août.
Une fois de plus, le nom imposé par les règles actuelles de la nomen¬
clature pour cette espèce strictement sud-américaine est aussi regret¬
table que fallacieux.
Il me paraît tout à fait inutile de subdiviser le genre homogène
Pitylus Cuv., tel que l’a compris P. L. Sclater dans le Cat. of Birds
Br. Mus. (vol. XI, 1886), en plusieurs genres secondaires basés sur
des caractères différentiels insignifiants, tels qu’ont cru devoir les
accepter Ridgway (1901) et tant d’auteurs à sa suite.
— 143 —
Saltator max. maximus (Müll.) ; ad., Cayenne, 9 août.
Volatinia jacarini splendens (Vieill.) ; 3 ad., Cayenne, 2 et 10 août.
■Sporophila am. americana (Gm.) ; 2 <$$, 3 ad., $ juv., Cayenne,
2 au 9 août.
Le spécimen, étiqueté <$ juv., est semblable d’aspect aux ÇÇ, mais
avec une texture encore un peu duveteuse du plumage.
■Sporophila min. minuta (L.) ; £ ad., Cayenne, 3 août.
■Sporophila castaneiventris Cab. ; ? ad., Cayenne, 18 août.
Ces deux derniers Oiseaux se ressemblent beaucoup. Mais, chez
minuta, tout le dessous du corps est roux châtain ; chez castaneioen-
tris, les flancs sont largement gris cendré, surtout au niveau de l’ab¬
domen. En outre, chez minuta, bec et pattes sont noirs ; chez casta-
neiventris, les pattes tout au moins (le bec est altéré) sont brunâtres.
Icteridés.
Xanthornus viridis (Müll.) ; çJÇ ad., Cayenne, 27 juillet.
Chez cet Oiseau, comme chez ses autres congénères, le $ est sensi¬
blement plus gros que la Ç. Tous deux ont la moitié distale du bec
orange vif, avec la moitié proximale jaune-corne chez le çj, grisâtre
chez la Ç. « Yeux bleus » (note du collecteur).
<Cacicus cela cela (L.) ; ad., Cayenne, 10 août.
Même différence de taille entre les sexes que chez l’espèce précé¬
dente. « Yeux bleus ».
Corvidés.
Cyanocorax cayanus (L.) ; 2 ad. (en plumage usé), Grand saut de
l’Itany, 20 et 22 septembre.
Ce bel Oiseau reste, géographiquement, très caractéristique de la
■« région guyanaise », où il représente d’ailleurs le genre Cyanocorax
si typiquement sud-américain.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 2, 1962 pp. 144-148.
SUR UNE COLLECTION DE SERPENTS
DU NORD CAMEROUN
RAPPORTÉE PAR MONSIEUR A. STAUCH
Par R. ROUX-ESTÈVE
Chargé de l’étude des pêches du Bassin de la Benoué, Monsieur A.
Stauch a eu l’occasion de récolter un certain nombre d’espèces de Ser¬
pents. Quelques-unes de ces espèces ( Naja haje, Psammophis elegans,
Mehelya crossi ) n’avaient pas encore été signalées dans le Nord Cameroun.
Nous ferons remarquer que tous les Causas, les Echis, ainsi que le Naja
haje ont été pris à Garoua même dans les environs de la case de M. Stauch,
c’est-à-dire en zone érodée et rocailleuse. En ce qui concerne les Colu-
bridés, il est à noter qu’ils ont été récoltés soit en haute montagne dans
des endroits marécageux, soit en bordure de marigots et de fleuves, donc
toujours en des endroits très humides.
Famille des Typhlopidés.
Typhlops punctatus Leach.
T. punctatus Leach, 1819, in Bowdich : Miss. Ashantee, p. 493.
1 sp., 410 mm, Tchollire (sous-préfecture de Rey Bouba), trouvé
en terrain latéritique.
Coll. Mus. : 1962-1.
Distribution : de l’Afrique tropicale et subtropicale.
Famille des Colubridés.
Boaedon lineatum Duméril et Bibron.
B. lineatum Duméril et Bibron, 1854, Erp. gén., VII, p. 363.
1 sp., (J, 655 mm, Garoua.
D : 27 ; V : 219 ; SC : 67 ; V/SC : 3,26.
Coll. Mus. : 1962-2.
Distribution : en savane, du Sénégal et du Sahara à l’Afrique Aus¬
trale.
— 145 —
Lycophidion semicinctum Duméril et Bibron.
L. semicinctum D. et B., 1854, Herp. gén., VII, p. 414.
1 sp. (J, 425 mm, Mokolo, montagne de Margui Wandala (1 000 m
ait.).
D : 17 ; V : 191 ; SC : 48 ; V/SC : 3,97.
Coll. Mus. : 1962-3.
Distribution : du Sénégal au Chari.
Oophilositum fasciatum (Günther).
Alopecion fasciatum Günther, 1858, Cat. Snakes, p. 196.
1 sp. c?> 211 mm, près de la rivière Benoué dans les zones inondées.
D : 17 ; V : 201 ; SC : 39 ; V/SC : 5,15.
Coll. Mus. : 1962-4.
Distribution : dans les zones forestières, de la Guinée au Gabon et
à l’Est dans l’Ituri.
Mehelya crossi (Boulenger).
Simocephalus crossii Boulenger, 1895, Ann. Mag. Nat. Hist., 16, p. 33.
1 sp., (J, 490 mm, Mokolo, montagne de Margui Wandala (marais
de haute montagne).
I) : 17 ; V : 221 ; SC : 59 ; V/SC : 3,76.
Coll. Mus. : 1962-5.
Distribution : Espèce connue du Ghana, du Dahomey et du Nigéria,
n’avait pas encore été récoltée au Cameroun.
Meizodon coronatus (Schlegel).
Calamaria coronata Schlegel, 1834, Phys. Serp., 11, p. 46.
1 sp., $, 472 mm, Benoué.
D : 19 ; V : 193 ; SC : queue cassée.
Coll. Mus. : 1962-6.
Distribution : du Sénégal à l’Ouganda.
Prosymna meleagris laurenti Loveridge.
P. meleagris laurenti Loveridge, 1958, Bull. Mus. Comp. Zool., 119,
p. 141.
4 sp., 2 (315-123 mm), 2 Ç (176-144 mm), Mokolo, montagne de
Margui Wandala.
D : 15 ; V : 165-165 (<?), 186-184 ($) ; SC : 36-38 {<$), 27-26 ($).
Coll. Mus. : 1962-7 à 10.
Distribution : du Sénégal au Soudan jusqu’au Congo.
— 146 —
Scaphiophis albopunctatus Peters.
S. albopunctatus Peters, 1870, Monatsb. Akad. Wiss. Berlin, p. 645,.
pl- 1, f- 4.
2 sp., Ç (325 mm), le 2e a la queue cassée, Touboro, vallée de la
Vina (sous-préfecture de Rey Bouba) et Mokolo, montagne de Mar-
gui Wandala.
D : 21 ; V : 199 ; SC : 68 ; V/SC : 2,92.
Coll. Mus. : 1962-11 et 12.
Distribution : du Soudan au Tanganyika.
Grayia smythii (Leach).
Coluber smythii Leach, 1818, in Tuckey, Expi. River Zaire, p. 409.
1 sp., juv., 283 mm, Benoué.
D : 17 ; V : 149 ; SC : 103 ; V/SC : 1,44.
Coll. Mus. : 1962-13.
Distribution : espèce aquatique, de la Guinée à l’Angola et l’Ou¬
ganda.
Dasypeltis scaber (Linné).
Coluber scaber Linné, 1766, Syst. Nat., I, p. 384.
2 sp., Ç et juv., 616-241 mm, Mokolo, montagne de Margui Wandala..
D : 25-23 ; V : 243-225 ; SC : 59-56 ; V/SC : 9,7.
Coll. Mus. : 1962-14 et 15.
Distribution : espèce du S. E. de l’Arabie. Afrique : de l’Égypte
au Somaliland britannique, au Sud jusqu’au Cap, à l’Ouest jusqu’à
la Gambie. Tous les habitats, sauf le désert, en montagne et en forêt ,
tropicale. (Gans, 1959).
Crotaphopeltis hotemboeia (Laurenti).
Coronella hotemboeia Laurenti, 1768, Syn. Rept., p. 85.
2 sp., et juv., 510-147 mm, Benoué et montagne de Margui Wan¬
dala.
D : 19 ; V : 167-174 ; SC : 44-44 ; V/SC : 3,78 et 3,95.
Coll. Mus. : 1962-16 et 17.
Distribution : du Sénégal à l’Afrique australe.
Dromophis praeornatus gribinguiensis Angel.
D. praeornatus var. gribinguiensis Angel, 1921, Bull. Mus. Paris, 27,.
p. 141.
1 sp. (J, plus de 705 mm, queue probablement cassée et cicatrisée,
montagne de Margui Wandala.
D : 15 ; V : 184 ; SC : ?
Coll. Mus. : 1962-18.
Distribution : Nigéria, ancienne A.E.F. et Cameroun.
— 147 —
Psammophis elegans (Shaw).
Coluber elegans Shaw, 1802, Gen. Zool., 3, p. 536.
1 sp. juv., 495 mm, montagne de Margui Wandala.
D : 17 ; Y : 194 ; SC : 166 ; V/SC : 1, 16.
Coll. Mus. : 1962-19.
Distribution : Espèce trouvée au Sénégal, en Guinée, au Ghana,,
au Togo, au Dahomey et au Nigeria, mais n’avait pas encore été-
réeoltée au Cameroun.
Psammophis sibilans sibilans (Linné).
Coluber sibilans Linné (part), Syst. Nat., ed. 10, 1, p. 222.
1 sp. juv., 588 mm, Benoué.
D : 17 ; Y : 160 ; SC : 102 ; Y/SC : 1,56.
Coll. Mus. : 1962-20.
Distribution : Toute l’Afrique, à l’Est de l’Egypte à Natal, à l’Ouest,
de l’Algérie au Congo.
Famille des Elapidés.
Naja ha je (Linné).
Coluber haje Linné, 1762, dans Hasselquist, Reise Palestine, p. 386.
1 sp., Ç, env. 900 mm, Garoua.
D : 23 ; V : mauvais état ; SC : 64.
Coll. Mus. : 1962-21.
Distribution : Sud Marocain, zone sahélienne, Sahara méridional,.
Égypte, trouvé pour la première fois dans le Nord Cameroun.
Naja melanoleuca Hallowell.
Naja haie var. melanoleuca Hallowell, 1857, Proc. Acad. Nat. Sc. Phi¬
ladelphia, p. 61.
1 sp., juv., 470 mm, montagne de Margui Wandala.
D : 19 ; V : 217 ; SC : 71 ; V/SC : 3,05.
Coll. Mus. : 1962-22.
Distribution : En forêt, du Sénégal à l’Afrique orientale.
Elapsoidea laticincta (Werner).
E. laticinctus Werner, 1919, Denksschr. Akad. Wiss. Wien, 96, p. 507, f. 8-
1 sp., juv., 247 mm, Mokolo, montagne de Margui Wandala.
D : 13 ; V : 156 ; SC : 26 ; V/SC : 6.
Coll. Mus. : 1962-23.
Distribution : S. Éthiopie, Nord du Congo ex-belge, Nord Cameroun.
— 148 —
Famille des Viperidés.
Causus rhombeatus (Lichtenstein).
Sepedon rhombeatus Lichtenstein, 1823, Verz. Doubl. Mus. Berlin, p. 106.
4 sp., (J, çj, m. état, juv., 504, 503, 458, 295 mm, Garoua.
D : 19-17-19-19; Y : 128-131-mauvais état-135 ; SC : 24-23-26-21;
V/SC : 5,33-5,69-?-6,42.
Coll. Mus. : 1962-24 à 27.
Distribution : Très commun en Afrique surtout en savane.
Bitis arietans arietans (Merrem).
Vipera ( Echidna ) arietans Merrem, 1820, Tent. Syst. Amph., p. 152.
1 tête, provenant des bords du lac Tchad.
Coll. Mus. : 1962-28.
Distribution : Sud Marocain et toute l’Afrique tropicale et australe.
Echis carinatus Schneider.
Pseudoboa carinata Schneider, 1801, Hist. Amph., 11, p. 285.
17 sp., 170 à 540 mm, Garoua.
D : 31-33 ; V : 147-162 ; SC : 21-28 ; V/SC :
Coll. Mus. : 1962-29 à 45.
Distribution : Dans la zone saharienne, soudanienne et sahélienne.
Nous pouvons conclure de cette étude que, d’après les espèces rap¬
portées, la faune du Nord Cameroun ne correspond pas encore à une
faune typiquement forestière mais plutôt à une faune de savane et,
dans la région de Garoua, des espèces comme Naja haje, Echis cari¬
natus sont des formes de faune saharienne. Il faut aller plus au Sud ou
alors plus à l’Ouest pour trouver la vraie faune forestière, les forêts
galeries du Nord Cameroun ne possédant que quelques-unes de ses
-espèces.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) .
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 2, 1962 pp. 149-157.
OBSERVATIONS SUR LES OSTÉODERMES
ET LA CLASSIFICATION
DES ANGUIDÉS ACTUELS ET FOSSILES
( REPTILES , SAURIENS )
Par Robert HOFFSTETTER
Comme l’ont reconnu les anciens auteurs (voir Boulenger, 1885), on
distingue, parmi les Anguidés modernes, deux groupes principaux, carac¬
térisés par l’absence ou la présence d’un repli longitudinal formé par la
peau des flancs. Ce repli latéral est absent chez les genres actuels Diplo-
glossus, Celestus (parfois réuni au précédent), Sauresia, Wetmorena,
Ophiodes et Anguis. Il est présent chez Gerrhonotus (incl. Elgaria et
Barisia ), Abronia, ? Coloptychon 1, et Ophisaurus (incl. Pseudopus, Dopa-
sia et Hyalosaurus).
Il est difficile de faire une telle distinction chez les formes fossiles,
où la présence d’un repli latéral n’est pas, en général, directement con¬
trôlable.
McDowell et Bogert (1954, p. 130 et fig. 43) ont eu le mérite de pro¬
poser une classification de la famille en utilisant quelques caractères
ostéologiques, et surtout la forme des ostéodermes. Ils ont reconnu les
deux groupes précédents, mais les ont subdivisés. Dans le premier (sans
replis latéraux), ils distinguent les Diploglossinae (formes américaines
modernes, dont ils rapprochent le genre fossile Xestops) et les « Angui-
ninae », ou mieux Anguinae (seul genre Anguis). Le second groupe cons¬
titue la sous-famille des Gerrhonotinae, dans laquelle sont placés les
genres fossiles Peltosaurus, Placosauriops, Placosauroides, et aussi Pro¬
pseudopus, Parapseudopus et Ophisauriscus, ces trois derniers étant rat¬
tachés à Ophisaurus. En outre, les auteurs admettent une sous-famille
des Glyptosaurinae (seu Placosaurinae), éteinte, groupant le genre
européen Placosaurus (incl. Placotherium) et son probable synonyme
nord-américain Glyptosaurus (incl. Helodermoides).
Si l’on met à part la position de Xestops (qui est pour moi un Ger-
rhonotiné) et le rattachement un peu hâtif de certains genres fossiles
à Ophisaurus, les conclusions de McDowell et Bogert paraissent légi¬
times, encore que je préférerais ne retenir que deux sous-familles :
1. Coloptychon Tihen 1949, au status mal défini, est fondé sur un individu unique de « Ger¬
rhonotus » rhombifer Peters 1877 (Panama), probablement juvénile, qui n’est connu que par
la description originale et celle de Bocourt, en 1878.
10
- 150 —
Anguinés s.l. (incl. Diploglossinés) et Gerrhonotinés s.l. (incl. Placosau-
rinés).
Par contre, les diagnoses données par les mêmes auteurs pour leurs
sous-familles ne me paraissent pas acceptables, notamment en ce qui
concerne les ostéodermes. Il semble que McDowell et Bogert aient
été très influencés par la comparaison des fossiles Peltosaurus (qu’ils
placent légitimement dans les Gerrhonotinés) et Xestops (qu’ils réu¬
nissent abusivement aux Diploglossinés et qu’ils traitent pratiquement
comme le type de cette sous-famille). De sorte que les caractères qu’ils
attribuent aux ostéodermes des Diploglossinés (« osteoderms heavy,
imbricate laterally, as well as anteriorly and posteriorly, with beveled
latéral borders, rectangular in form ») sont ceux de Xestops, mais non
ceux des authentiques Diploglossinés ( Diploglossus , etc...). De même,
les caractères des ostéodermes de Peltosaurus (« latéral edge not beveled,
sutured to one another laterally ») ne représentent qu’un cas particu¬
lier et ne peuvent être étendus à l’ensemble des Gerrhonotinés.
Formes modernes
Grâce à un matériel du Laboratoire d’Herpétologie du Muséum, obli¬
geamment confié par le Professeur Guibé, j’ai pu examiner les ostéo¬
dermes de la plupart des genres et des sous-genres actuels, représentés
en général par diverses espèces, dont le générotype. Je me bornerai ici
à considérer les éléments de la cuirasse du tronc, illustrés par des pré¬
lèvements effectués dans les régions mediodorsale, latérodorsale, latéro-
ventrale et medioventrale.
Ces ostéodermes sont toujours simples (par opposition à ceux, com¬
posés, des Scincidés) et recouverts chacun par une écaille épidermique.
Leur face externe montre en avant une surface lisse (aire basale ou sur¬
face de glissement = gliding surface des auteurs anglais = Gleitflciche
des allemands, notamment de Schmidt 1914), sur laquelle s’appuie et
glisse l’ostéoderme de la rangée précédente ; cette surface est limitée
en arrière par un rebord, contre lequel s’appuie la base de l’écaille épi¬
dermique ; celle-ci recouvre le reste, diversement ornementé, de la face
externe de l’ostéoderme. La forme de celui-ci varie beaucoup, comme
aussi les caractères de ses bords latéraux qui peuvent être simplement
amincis ou taillés en biseau (nous verrons qu’il existe un troisième type
chez les fossiles, avec des identations permettant une suture latérale
entre ostéodermes voisins). De plus l’épaisseur de l’ostéoderme est sou¬
vent parcourue par des canaux nourriciers qui peuvent (ou non) s’étendre
vers l’avant sous l’aire basale de glissement.
Dans l’ensemble, on distingue aisément deux groupes, qui corres¬
pondent précisément à la présence ou à l’absence du repli latéral cutané.
Dans l’un de ces groupes (Gerrhonotinés, à repli latéral : fîg. 1, Gi,
Oh) *, les ostéodermes dorsaux sont quadrangulaires et disposés en cein-
1. Je n’ai figuré qu’une espèce de Gerrhonotus , mais on notera que les caractères des ostéo¬
dermes sont bien concordants dans les trois sous-genres (Gerrhonotus s. s., Elgaria et Bari-
sia), dont j’ai examiné les subgénérotypes.
151 —
tures ou bandes transversales, un peu comme chez les Tatous. Dans
chaque plaque osseuse, l’aire basale, rectangulaire, est limitée en arrière
par un rebord rectiligne. Les bords latéraux sont taillés en biseau, ména¬
geant des facettes de jonction latérales (. Anschlussflàchen de Schmidt),
Fig. 1. — En haut : ostéodermes médiodorsaux ( md ), latérodorsaux (Id), latéroventraux
(Iv), et médioventraux [mv) chez Gerrhonotus [ Barisia ) imbricatus Wiegm. ( Gi ), Ophi-
saurus harti Blg. [Oh), Diploglossus monotropis Wiegm. [Dm), Ophiodes vertebralis Bocourt
[Ov), Celestus striatus Gray [Cs) et Anguis fragilis [Af), X 3,5.
En bas : revêtement ostéodermique dorsal chez Gerrhonotus ( Barisia ) imbricatus Wiegm.
[Gi) et chez Diploglossus fasciatus Fitz. [Df), X 3,5.
de sorte que chaque ostéoderme dorsal chevauche son voisin du côté
mésial et est lui-même chevauché du côté latéral. Le caractère est d’au¬
tant plus net que l’ostéoderme est plus épais ; il est particulièrement
prononcé chez Oplusaurus apodus où il a déjà été souligné par Schmidt
(1914). L’ostéoderme mediodorsal, chevauché des deux côtés, a un con-
152 —
tour trapézoïdal, avec des bords latéraux divergents vers l’arrière ; de
ce fait, les ostéodermes latérodorsaux, rectangulaires ou parallélogram-
miques, sont obliques par rapport à l’axe du corps ; il en résulte que,
lorsqu’ils portent une crête longitudinale, celle-ci n’occupe pas une posi¬
tion axiale mais oblique (ce n’est donc pas là un caractère de Diplo-
glossiné, quoi qu’en disent McDowell et Bogert 1954, p. 105, à propos
de Xestops). Chez les genres modernes, les ostéodermes ne sont pas
suturés latéralement (malgré l’opinion contraire de McDowell et Bogert),
mais ils sont cependant fermement unis à leurs voisins par des fibres
conjonctives (voir Schmidt, 1914, fig. X b, p. 86), de sorte que leur
isolement présente parfois quelque difficulté. Il y a évidemment corré¬
lation entre la présence de telles ceintures, pratiquement inextensibles,
et le développement de replis latéraux cutanés (sans ostéodermes ou à
ossifications granulaires) qui permettent une dilatation du corps. Cette
corrélation est en outre attestée par le fait que, lorsque les ostéodermes
s’atrophient, notamment chez Abronia (voir Tihen, 1949, 1954), le repli
latéral s’atténue.
Les ostéodermes ventraux présentent des caractères analogues mais la
pièce médioventrale, trapézoïdale, est élargie en avant et elle chevauche
latéralement ses deux voisines. Par ailleurs, les ostéodermes vèntraux
sont dans l’ensemble plus minces et moins ornementés que les dorsaux.
Dans l’autre groupe (Diploglossinés -(- Anguinés s. s. = Anguinés s.l.)
les ostéodermes ne sont jamais rectangulaires et ne forment pas de bandes
transversales nettes. Ils sont imbriqués et disposés généralement en
quinconce, comme ceux des Scincidés ; la disposition est particulière¬
ment typique chez les Diploglossinés s. s. (fig. 1 Df) ; elle est moins sché¬
matique chez Anguis où l’obliquité des alignements est surtout évidente
sur les côtés du corps. Les ostéodermes sont minces (et non « heavy »
comme le disent McDowell et Bogert). Au voisinage de la ligne médiane,
leur contour est assez régulièrement ovale, à grand axe transversal ;
mais ils présentent une distorsion qui s’accentue à mesure qu’on s’éloigne
de cette ligne. Chaque pièce porte une aire basale lisse en forme de crois¬
sant. Cette aire est symétrique sur la ligne médiane ; quand on s’en
éloigne, elle s’étend sur le côté latéral, mais il ne se différencie pas de
véritables facettes de jonction latérales (dues à un bord coupé en biseau).
Les ostéodermes restent parfaitement libres les uns des autres et sont
faciles à isoler ; ils sont mobiles les uns par rapport aux autres, ce qui
permet une dilatation du corps sans l’intervention de replis latéraux
cutanés.
Ces caractères avaient déjà été vus par Bocourt (1881, pl. 22 i) chez
Sauresia sepsoides, chez Diploglossus ( Celestus ) sagrae et chez Ophiodes
striatus. Je les retrouve chez diverses espèces de Diploglossus, Celestus
et Ophiodes. Ils s’opposent à ceux que McDowell et Bogert attribuent
aux Diploglossinés.
L’ensemble Diploglossus-Ophiodes est particulièrement homogène à cet
égard. Dans les deux genres les ostéodermes portent une aire basale
limitée postérieurement par un rebord qui, vers son milieu, émet une
pointe vers l’arrière (fig. 1 Dm, Ov). Ces ostéodermes comportent des
— 153 —
canaux nourriciers qui s’étendent vers l’avant, où ils forment, sous l’aire
basale, un réseau visible par transparence sans qu’il soit besoin de pré¬
paration spéciale (voir fîg. 2). Celestus présente des ostéodermes de même
forme (fîg. 1 Cs), mais on n’observe pas de réseau de canaux sous l’aire
basale 1. D’après les figures de Bocourt (1881, pl. 22 i, fîg. 5), Sciuresia
se rapprocherait du genre précédent. Je n’ai pas vu Wetmorena et
Miss Cochran (1927) ne donne pas d’indication à ce sujet.
Chez Anguis, déjà étudié en détail par Schmidt (1914), la morphologie
des ostéodermes est très semblable, mais les pièces sont un peu plus
épaisses, et leur aire basale, moins étendue antéro-postérieurement, est
limitée par un rebord régulièrement arqué, ne formant pas une pointe
médiane vers l’arrière comme chez les formes américaines. Par ailleurs,
Schmidt a déjà établi que les ostéodermes à’ Anguis sont dépourvus de
canaux nourriciers intra-osseux.
Est-il légitime de distinguer Anguinés s. s. et Diploglossinés ? Les
caractères connus n’autorisent guère cette séparation. En ce qui concerne
les ostéodermes, nous avons vu que les différences relevées par McDowell
et Bogert sont erronées. Sur cette base, Anguis appartient au même
groupe que les Diploglossinés américains, tout en présentant d’indé¬
niables caractères distinctifs (voir fig. 1). Les autres caractères invoqués
concernent la forme des dents (aiguës et recourbées chez Anguis), le
bord latéral du frontal (un peu plus concave chez Anguis) et la position
du bord antérieur du palatin par rapport au vomer et à la fenêtre inter-
ptérygoïdienne ; le premier n’a guère de valeur, si l’on en juge par la varia¬
bilité de la morphologie dentaire dans un même genre d’Anguimorphe
(p. ex. Ophisaurus et Varanus) ; le second et le troisième, beaucoup
moins nets que ne le disent McDowell et Bogert, n’ont peut-être pas
un poids suffisant pour justifier la création d’une sous-famille.
Il reste évidemment possible qu’une étude anatomique détaillée con¬
duise par la suite à distinguer les Anguinés et les Diploglossinés, qui
représentent deux ensembles séparés géographiquement depuis long¬
temps. Mais les faits actuellement connus n’imposent pas cette distinc¬
tion qui, pour le moment, apparaît quelque peu prématurée.
Formes fossiles
1° Anguinés s.l. — On connaît des fossiles voisins d 'Anguis en
Europe depuis l’Oligocène inférieur (études en cours de Max Hecet et
R. Hoffstetter sur le Tongrien de Belgique). Par contre aucune forme
tétrapode ni aucun fossile américain n’illustre la sous-famille dans nos
archives paléontologiques.
1. Cette observation, faite sur le générotype Celestus striatus Gray, semble concorder avec
celles de Grant (1944). A cet égard, l’espèce de la sagra ou sagrae (Cocteau) se distingue
de Celestus et s’accorde avec Diploglossus (plus précisément le réseau basal de canaux, très
développé dans la région médioventrale, s’efface dans la région latérale, pour réapparaître
dans la partie dorsale avec un faible développement) ; cette constatation rejoint l’opinion
exprimée sur d’autres bases par Brongersma (1946).
— 154 —
2° Gerrhonotinés s.l. — Le genre Xestops (Eocène ■ — ? Oligocène
d’Amérique du Nord), que McDowell et Bogert attribuent aux Diplo-
glossinés (en en faisant même une sorte de type de la sous-famille) a
des ostéodermes rectangulaires, à bords latéraux taillés en biseau. Cette
morphologie indique une disposition en bandes transversales, corréla¬
tive de la présence d’un repli latéral cutané ; elle impose le rattachement
du genre aux Gerrhonotinés. La faible courbure du bord latéral du fron¬
tal, soulignée par McDowell et Bogert, le sépare effectivement du
groupe Peltosaurus-Gerrhonotus, mais on trouve une forme analogue
chez Ophisaurus, que les auteurs américains reconnaissent comme un
authentique Gerrhonotiné.
Je mentionnerai ici la présence, dans l’Eocène supérieur de Suisse,
C
Fig. 2. (à gauche) — Ostéoderme médiodorsal de Diploglossus monotropis Wiegm.,
montrant le réseau de canaux sous Faire basale. X 14.
Fig. 3. (à droite) — Ostéodermes d’un Anguidé (cf. \1 elanosaurus) du Landénien de Dor-
maal ; bords latéraux à indentations (A), en biseau [B) ou intermédiaires ( C ), coupes semi-
schématiques, X 3,5.
d’un genre inédit très voisin de Xestops (R. Hoffstetter, note présentée
à la Société Géologique de France), avec des ostéodermes pratiquement
identiques.
Le genre Peltosaurus (Paléogène de l’Amérique du Nord) est évidem¬
ment très proche de Gerrhonotus ; ses ostéodermes, rectangulaires sur le
tronc, sont ornés de nombreux tubercules ; ils se particularisent par le
fait que leurs bords latéraux, non amincis ni coupés en biseau, portent
des identations qui permettent une véritable suture entre pièces adja¬
centes, augmentant encore la rigidité des bandes transversales.
Les genres Placosauriops et Placosauroides (Eocène d’Allemagne),
connus par les figures de Kuhn (1940), sont apparemment voisins du
précédent.
Melanosaurus (Eocène d’Amérique du Nord), originellement placé dans
les Anguidés, a été attribué par McDowell et Bogert aux Xénosau-
ridés, puis restitué par Hecht (1959) aux Anguidés. Je souscris entière-
— 155 —
ment à l’opinion de ce dernier auteur. Les ostéodermes, à ornementa¬
tion granulaire et à sutures latérales, se rapprochent du type Peltosaurus,
et rappellent étonnamment ceux du groupe Placosaurus-Glyptosaurus
dont il sera question plus loin. Une forme très voisine de Melanosaurus
a été découverte récemment dans l’Eocène inférieur de Belgique (travail
en cours de M. Hecht et R. Hoffstetter). On en connaît quelques
pièces squelettiques et de nombreux ostéodermes. La plupart de ceux-ci
répondent à la morphologie connue chez Melanosaurus, avec des sutures
latérales (fig. 3 -4) ; d’autres ont leurs bords latéraux taillés en biseau
(üg. 3 B) ; d’autres enfin ont une forme intermédiaire (fig. 3 C). Cet
exemple significatif montre qu’il n’y a pas d’opposition entre les deux
types extrêmes (considérés par McDowell et Bogert comme respec¬
tivement caractéristiques des Gerrhonotinés et des Diploglossinés), puis¬
qu’on les retrouve dans une même espèce et vraisemblablement dans un
même individu. Il serait même opportun de revoir si la même variation
ne se retrouverait pas chez d’autres Anguidés fossiles, notamment chez
Melanosaurus, chez Placosaurus-Glyptosaurus, chez Peltosaurus, etc...
Le genre Propseudopus (Miocène d’Europe *) apparaît comme un pos¬
sible ancêtre direct d’Ophisaurus. Il a été distingué par la présence de
dents vomériennes plus nombreuses. Il se singularise aussi (observations
personnelles sur les fossiles de La Grive-Saint-Alban) par la présence
constante d’une crête portée par le supraangulaire. Je l’interprète comme
un sous-genre d'Ophisaurus.
Parapseudopus (Eocène d’Allemagne) apparaît assez voisin, mais dis¬
tinct d'Ophisaurus. Ses vertèbres (Kuhn, 1940, Taf I, fig. 2 a) sont plus
allongées ; ses os céphaliques ( ibid ., Taf. III, fig. 4) sont beaucoup plus
grêles ; ses dents sont remarquablement fines, longues et aiguës. Les
ostéodermes figurés par Kuhn appartiennent malheureusement presque
tous à la région caudale, mais quelques-uns (ibid., Taf. II, fig. 7 et 11),
qui paraissent provenir du tronc, montrent une forme rectangulaire avec
des bords taillés en biseau ; ils se distinguent de ceux d'Ophisaurus par
une forme plus allongée et une carène plus marquée.
Ophipseudopus et Ophisauriscus (Eocène d’Allemagne) ne sont illus¬
trés que par les figures — presque illisibles — données par Kuhn (1940).
Le premier paraît se rapprocher de Parapseudopus. Le second se dis¬
tingue par la présence de pattes courtes mais complètes ou subcomplètes
(Kuhn, 1940, p. 475) ; il constitue apparemment un genre propre, mais
insuffisamment défini.
Reste à considérer le groupe constitué par Placosaurus (Eocène d’Eu¬
rope) et Glyptosaurus (Eocène-Oligocène d’Amérique du Nord, Eocène
de Mongolie). Les deux genres, évidemment voisins ou identiques, ont
été maintenus distincts pour des raisons géographiques (ce qui n’a aucune
valeur, puisque les découvertes récentes montrent de plus en plus de
points communs entre les faunes lacertiliennes de l’Amérique du Nord
et de l’Europe à l’Eocène). Mais jusqu’à présent, aucun caractère difïé-
1. G. de Stefano et O. Kuhn ont aussi signalé ce genre dans l’Éocène, mais sans bases
convaincantes.
— 156 —
rentiel n’a été relevé entre les deux genres, qui sont probablement syno¬
nymes h Il est évident qu’on ne peut en séparer Placotherium (de toute
façon synonyme de Loricotherium. Weigelt 1929), nom sous lequel Kuhn
(1940) décrit les ostéodermes nucaux et céphaliques de l’animal dont
les ostéodermes dorsaux sont désignés comme Placosaurus weigelti ! Rap¬
pelons aussi que Proiguana (fondé sur des mâchoires) et Necrodasypus
(fondé sur un revêtement ostéodermique crânien) tombent dans la syno¬
nymie de Placosaurus.
Tout cet ensemble, probablement monogénérique, ne se distingue
guère des Gerrhonotinés s. s. que par les ostéodermes du plafond crânien
qui forment une mosaïque irrégulière de pièces hexagonales subégales
(un peu comme chez les Hélodermatidés). Par contre, les ostéodermes
dorsaux et bien des pièces squelettiques rappellent étonnamment ceux
de Melanosaurus et paraissent indiquer une parenté assez proche. Il
semble donc difficile d’admettre une sous-famille des Placosaurinés (ou
Glyptosaurinés), distincte de celle des Gerrhonotinés.
Institut de Paléontologie du Muséum.
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1. Je ne comprends pas pourquoi Kuhn attribue certains fossiles allemands au genre
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comme « cf. Glyptosaurus hillsi Gilm. » présente des ostéodermes très différents de ceux du
groupe Placosaurus- Glyptosaurus. Rien ne permet non plus d’affirmer que « Glyptosaurus »
walbeckensis Kuhn 1940 appartient à ce dernier groupe.
157 —
l’histoire et la systématique des Squamates. Colloque Intern. Paleont.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 2, 1962 pp. 158-162.
MYRIPRISTIS (HOLOTRACHYS) GUEZEI
POISSON TÉLÉOSTÉEN NOUVEAU
DE U ILE DE LA RÉUNION
Par E. POSTEL
L’espèce est basée sur l’examen d’un seul spécimen adressé au Muséum
National d’Histoire Naturelle par M. Guezé, ingénieur agronome, com¬
merçant à Saint-Denis (Ile de la Réunion).
Ses caractères généraux sont ceux du sous-genre Holotrachys (genre
Myripristis, famille Holocentridae, ordre Béryciformes) créé par Gün-
ther en 1873 (1875). Il existe une bonne description de ce sous-genre
dans Sauvage (1891). Une clef dichotomique de Woods (in Schultz,
1953) permet de l’isoler clairement des sous-genres voisins.
Myripristis (Holotrachys) guezei est à classer dans le groupe des Holo¬
trachys à forte épine operculaire, à côté de Myripristis (Holotrachys)
japonicus Cuvier 1829, Myripristis (Holotrachys) archiepiscopus Valen¬
ciennes, 1862, Myripristis (Holotrachys) kaianus Günther, 1880, Myri¬
pristis (Holotrachys) oligolepis Whitley, 1941, et Myripristis (Holotra¬
chys) major Whitley, 1950.
Le Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris possède un exem¬
plaire de chacune des deux premières espèces : japonicus et archiepis¬
copus. Il est facile d’en différencier Holotrachys guezei, de même qu’il
est facile de les différencier entre elles, par l’examen de l’épine opercu¬
laire et le relevé du nombre d’écailles le long de la ligne latérale. L’épine
est simple chez japonicus et guezei (nettement plus forte chez le second
que chez le premier), radiée chez archiepiscopus avec prédominance très
accusée de l’aiguillon central. On compte 29 écailles sur la ligne latérale
chez guezei, 32 chez archiepiscopus et japonicus.
Pour distinguer guezei des trois autres espèces, j’ai dû m’en tenir aux
descriptions. On sait la fragilité des diagnoses faites à partir de tels élé¬
ments.
Les deux Holotrachys de Whitley s’éloignent de guezei par leur for¬
mule dorsale ( X 11/14 contre X 11/12) et, là encore, par le nombre d’écailles
sur la ligne latérale (32 contre 29). Whitley les distingue entre eux
par des considérations sur leur rugosité et leurs proportions.
Il est beaucoup plus difficile de séparer guezei de kaianus, d’autant
que la description de ce dernier est succincte et qu’il n’en existe aucune
figure, pas plus chez son auteur, que chez Weber et Beaufort auxquels
on fait habituellement appel pour trancher les cas difficiles ayant trait
à l’Océan Indien.
— 160 —
La comparaison des dorsales se solde par un rayon mou de plus au
bénéfice de kaianus (13 contre 12), celle des anales par un rayon mou
de moins à son débit (10 contre 11) et par une différence, sinon dans
le nombre des rayons épineux (4), du moins dans le rang occupé par le
Fig. 2. — Détail de l’épine operculaire. A. AI. archiepiscopus.
B. M. japonicus. — C. AI. guezei (Dessins de A. Stefan).
plus fort d’entre eux, le second chez guezei, le troisième chez kaianus.
Le nombre d’écailles le long de la ligne latérale est le même (29). Kaia¬
nus compte par contre une écaille de plus dans la hauteur du corps.
Au total, les différences sont faibles et il serait utile, à l’occasion, de
comparer les deux types.
Celui de guezei, déposé au Muséum National d’ Histoire Naturelle de
Paris (Laboratoire de Zoologie, Reptiles et Poissons) sous le n° 62-319,
— 161 —
présente les caractéristiques biométriques suivantes : (Origine des lon¬
gueurs : fond de l’échancrure de la lèvre supérieure).
longueur totale : 316 mm
longueur au Y de la caudale : 297 mm
longueur standard : 260 mm
hauteur : 123 mm
longueur de la tête : 107 mm
diamètre de l’œil : 34 mm
formule dorsale : XI 1-12
» anale : IV-10
» ventrale : 1-7
» pectorale : 16
nombre d’ écailles le long de la ligne latérale : 29
nombre d’écailles suivant une verticale passant à la base de la pectorale :
2 1/2-1-7
nombre de branchiospines : 6-1-11
Conservé au formol, Myripristis ( Holotrachys) guezei est de couleur
uniformément rose. Sur le vivant, une série de lignes claires marquent
chaque rangée d’écailles.
Myripristis ( Holotrachys ) guezei a été pris à la ligne par environ
300 mètres de profondeur, au large de la Pointe des Galets. Il est com¬
munément désigné sous le nom de « Lancette de creux ».
Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer
et Laboratoire des Pêches Outre-Mer du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 2, 1962 pp. 163-165.
DÉCOUVERTE I)' UN POISSON
TÉLÉOSTÉEN PLEURONECTIFORME
DANS LE BASSIN DE LA HA UTE-BÊNOUÉ
(NORD- CAMERO UN )
Par A. STAUCH et M. BLANC
Il nous paraît intéressant de signaler la découverte d’un Poisson
Téléostéen Pleuronectiforme faite à plus de 1 300 km des cotes, dans
la Bénoué, à l’étranglement de Lakdo (en amont de Garoua). L’un de
nous a en effet pu trouver, en saison sèche, dans le lit mineur du cours
d’eau, neuf exemplaires (n° 62-309 à 62-317) d’un petit poisson plat
qui se trouvait associé, dans un mince filet d’eau d’une vingtaine de
centimètres de profondeur, à des Chiloglanis, des Mochocus, des Nanno-
charax et des Micralest.es ; bien qu’habitant depuis longtemps dans la
région et parlant la langue des pêcheurs, il lui a été impossible d’obtenir
de ceux-ci le moindre renseignement sur ce poisson plat qui est totale¬
ment inconnu de tous.
Les dimensions des neuf individus récoltés peuvent être résumées de la façon,
suivante :
Longueur totale : 24 à 38 mm.
Longueur standard : 19 à 31 mm.
Longueur de la tête : 6 à 9 mm.
Hauteur du corps : 9 à 14 mm.
Le corps est de forme ovale, assez allongé. Il est couvert sur ses deux faces
par des écailles de type cténoïde, placées de façon assez irrégulière.
La version somatique est dextre, c’est-à-dire que la face zénithale est à droite
et que l’animal est couché sur le flanc gauche. Les yeux sont grands et situés
nettement tous deux du côté droit, mais celui de gauche est un peu plus anté¬
rieur que le droit ; il n’y a aucune saillie entre les deux yeux. Le préopercule
est recouvert par la peau et porte des écailles. La bouche est petite et très tor¬
due. La mâchoire supérieure dépasse la mâchoire inférieure et forme un lobe
charnu en avant de la bouche. Du côté aveugle, la tête est garnie de nombreuses
excroissances en forme de barbillons.
Il n’y a pas de rayons épineux aux nageoires. La dorsale commence sur la
tête, très en avant des yeux ; elle est constituée par 46 à 49 rayons. L’anale,,
qui débute sous l’ouverture branchiale, comprend 34 à 38 rayons. Les rayons
de la dorsale et de l’anale possèdent du côté nadiral un repli membraneux qui
va en s’amincissant de la base vers la pointe du rayon. Les pectorales sont
atrophiées et à peine visibles, mais existent. Les pelviennes, très petites, sont
filamenteuses. La dorsale et l’anale sont reliées à la caudale par une membrane,.
mais les trois nageoires impaires ne sont cependant pas confondues et la cau¬
dale est bien dessinée ; elle comprend dix rayons.
La face zénithale a une coloration générale brune, avec une rangée médiane
de taches bistres arrondies, des taches allongées dans le sens vertical à la base
des nageoires dorsale et anale, et des points bistres répartis irrégulièrement sur
-tout le corps, y compris la caudale. La face nadirale est uniformément beige.
Fig. 1. — Face zénithale.
D’après les caractères précédents, ce petit poisson plat appartient
à la famille des Soleidae et se rapproche du genre Synaptura Cantor.
Cependant, il en diffère par le fait que sa caudale, tout en étant reliée
à la dorsale et à l’anale, reste bien distincte au point de vue forme et ne
se confond pas avec les deux autres nageoires impaires.
Fig. 2. — Face nadirale.
Ce n’est pas un Monodichthys Chabanaud 1 dont un des deux exem¬
plaires-types a été trouvé dans l’estuaire du Wouri où l’eau est presque
douce, car le genre Monodichthys se distingue du genre Synaptura par
l’absence totale des pectorales.
Nous pensons qu’il vaut mieux attendre d’avoir pu examiner d’autres
1. P. Chabanaud. Bulletin Muséum , 1925, 31, pp. 356-361 et 1926, 33, pp. 52-58.
165 —
exemplaires avant de créer un genre nouveau ou même de rattacher
nos exemplaires à un genre déjà connu dont il faudrait revoir et élargir
la diagnose.
Il est intéressant de remarquer que cette espèce, qui correspond à une
famille marine, a été trouvée dans le même secteur que Potamotrygon
garouaensis.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum
et Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer.
11
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 2, 1962 pp. 166-171.
DESCRIPTION D'UN SÉLACIEN RAJI FORME
DES EAUX DOUCES DU NORD-CAMEROUN :
POTAMOTRYGON GAROUAENSIS N. SP.
Par A. STAUCH et M. BLANC
L’un de nous, au cours d’un séjour au Cameroun, pendant lequel il
était chargé d’une étude générale de la pêche dans le bassin de la Bénoué,
a trouvé durant ses prospections, dans les campements de pêche de la
région de Garoua, un certain nombre d’exemplaires d’une Raie d’eau
douce. Trois spécimens de cette Raie (dont deux capturés à la naissance)
ont été déposés dans les collections du Muséum National d’Histoire
Naturelle. 11 s’agit d’une espèce nouvelle dont voici la description :
Le disque est pratiquement circulaire. Une excroissance constituée par la
soudure antérieure des nageoires pectorales forme un angle aigu vers l’avant,
mais il n’y a pas de cartilage rostral. La longueur de cette excroissance pointue
est à peu près égale à la longueur de la bouche. La peau est entièrement lisse.
Les yeux sont très saillants. Les évents sont situés immédiatement en arrière
des yeux et sont dépourvus de processus sur le bord externe. La bouche est
petite, avec une dizaine de papilles bien développées vers le fond de la cavité
buccale. Les dents sont petites, nombreuses et disposées en damier. Les nageoires
pelviennes sont triangulaires. La ceinture pelvienne est munie d’un processus
médian sous-cutané relativement court.
La queue est très longue et en forme de fouet. Sa base est plus large que
haute. Cette queue est munie vers le 1/5 antérieur de sa longueur d’un aiguil¬
lon aplati dorso-ventralement et dont les bords latéraux sont garnis de très
fines barbelures recourbées vers la base. Un mince repli cutané débutant au
niveau de l’aiguillon court sous la queue en direction de l’extrémité postérieure.
Une carène latérale est visible de chaque côté de la base de la queue. La cou¬
leur est brun noirâtre uniforme sur la face dorsale et légèrement plus claire
sur la face ventrale.
L’animal enregistré sous le n° 62-303 et que nous considérons comme
l’holotype, est une femelle capturée dans la Bénoué à Malape, en aval
de Garoua (République Fédérale du Cameroun) en juin 1960 (coll.
A. Stauch). Ses principales dimensions, prises à la manière de A. F. Yepez
(1958, p. 10) sont les suivantes :
a) largeur totale du disque : 198 mm.
b) longueur totale du disque : 219 mm.
c) longueur du disque jusqu’à la base de l’échancrure postérieure : 196 mm.
d) distance du bord du museau aux évents : 62 mm.
e) espace interorbitaire : 33 mm.
f) écartement des évents : 34 mm.
g ) écartement posti
h) largeur de la qe
i) largeur de la qr
j) longueur totale
k) longueur totale
l) distance entre h
Fig. 2. — Aiguillon de
mont
m) distance entre 1(
n) largeur totale d
o) longueur du bor
— 168
D’autres exemplaires entiers ont été observés et mesurés sur le ter¬
rain, en janvier et février 1960, mais n’ont pu être conservés en collection,
faute de récipient. Leurs caractéristiques figurent dans le tableau I.
D’autres exemplaires, en plus grand nombre, ont été observés, à toutes
les périodes de l’année, dans le lit mineur du fleuve, mais aucune men¬
suration n’a pu être pratiquée du fait que les pêcheurs coupent la queue
pour éviter les blessures graves qui peuvent être causées par l’aiguillon.
Ce poisson est en effet bien connu des pêcheurs de la région qui le
nomment niaré diam en foulbé et konama rwa en haoussa, ce qui veut
dire dans les deux cas « scorpion d’eau ». Le remède pour soigner les
blessures causées par l’aiguillon consiste à écraser des tiges d ’lpomea
reptans et à les appliquer sur les plaies ; celles-ci mettent des mois à
guérir et laissent souvent des séquelles.
Tableau I
Lieux de capture : 1-3, Bénoué à Tépé, village à 5 km de la frontière du Nige¬
ria, au confluent du Faro.
4-7, Djalengo Mayo : campement de pêche en amont de Tépé.
8, Tapare Bape : à mi-chemin entre Garoua et la frontière du Nigéria.
L’espèce est vivipare et se reproduit sur place. A la naissance,
la coloration des jeunes est ocre rosé ; l’aiguillon est déjà formé
et présente les mêmes caractéristiques que celui des adultes ; le
disque, par contre, n’est pas encore tout à fait circulaire, mais légère¬
ment plus long que large. Deux exemplaires de sexes différents, capturés
à la naissance, ont été mis en collection ; la femelle (n° 62-304) a un
disque de 90 mm de long sur 80 mm de large et une longueur totale de
267 mm ; le mâle (n° 62-305) a un disque de 77 mm de long sur 69 mm
de large ; sa longueur totale n’est pas mesurable car l’extrémité de sa
queue est légèrement amputée dans sa partie filiforme. Tous deux ont
été récoltés à 2 km en aval de Garoua.
Nous avons d’abord tenté de rapprocher l’existence de cette raie d’eau
douce des observations publiées par Monsieur le Professeur Th. Monod
à la suite de sa mission au Cameroun (L’industrie des pêches au Came-
— 169 —
roun. Paris, 1928, p. 238) et dont nous reproduisons le passage inté¬
ressant :
« ... Fait extrêmement surprenant, il existe dans la Bénoué un Sélacien, une
raie. Cet animal, que l’on ne s’attendrait guère à rencontrer au cœur du Sou¬
dan, est une pastenague, une raie à aiguillon, le Dasybatis rudis (Günther)...
Marquadsen est le seul observateur qui ait signalé encore ce Trygonide dans
la Bénoué (1909, p. 46) mais il ne donne pas de nom spécifique, ne précise pas
Fig. 3. — Jeune Potamotrygon garouaensis n. sp. à l’éclosion. A ce stade, le disque est
légèrement plus long que large.
de localité et n’a sans doute pas rapporté d’échantillon. J’ai constaté la pré¬
sence de cette raie jusqu’à Garoua c’est-à-dire, par le Niger et la Bénoué, à
1.300 kilomètres de la mer ; de plus j’ai pu rapporter un individu provenant
de Kénada. Il est intéressant d’abord de retrouver au Soudan une espèce con¬
nue jusqu’ici seulement du Vieux Calabar, et ensuite de constater qu’en Afrique,
comme dans d’autres régions tropicales, surtout l’Amérique du Sud, il existe
des raies purement dulcaquicoles à des distances énormes de la côte... ».
Mais dans sa description originale de Dasyatis rudis , Günther dit
que le disque est plus large que long, avec des angles latéraux prononcés
— 170 —
et que la face dorsale et la queue sont rugueuses. Cette description ne
concorde absolument pas avec celle de notre raie qui, de plus, ne semble
pas atteindre une dimension comparable à celle indiquée par Günther
(disque de 6 pieds 1/2 de large et 4 pieds 1/2 de long, queue de 6 pieds
légèrement mutilée).
D’après ses caractères morphologiques, notre raie correspond à la
diagnose du genre Potamotrygon créé par Garman pour des raies fossiles
du Tertiaire d’Amérique du Sud (Rio Parana), puis appliqué à des espèces
vivant actuellement dans le bassin de l’Amazone. Nous l’appelons Pota¬
motrygon garouaensis pour rappeler sa localisation géographique qui
semble très limitée (voir carte fig. 4).
Fig. 4. — Répartition actuellement connue de Potamotrygon garouaensis n. sp.
On peut évidemment s’étonner de trouver un genre sud-américain
dans les eaux douces africaines. Mais le Professeur C. Arambourg (Mis¬
sion Scientifique de l’Omo, 1932-33) a découvert aux environs de Nano-
ropus, au Nord du Lac Rodolphe, dans des cinérites de la fin du Ter¬
tiaire, un certain nombre d’aiguillons qu’il a attribué à un Potamotry-
gonidae et qu’il a baptisé Potamotrygon africana.
La présence de ces Sélaciens en eau douce n’étant pas due à des migra¬
tions, l’explication doit être recherchée dans l’histoire géologique de la
région.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum
et Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer.
— 171 —
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 2, 1962 pp. 172-183.
TRÉMATODES D’OISEAUX DE MADAGASCAR.
Note 1.
Par Josette RICHARD
On connaît, par des exemples récents, l’intérêt des faunes d’Helminthes
de Madagascar. En ce qui concerne les Trématodes, les données exis¬
tantes sont peu nombreuses et en particulier celles relatives aux Tréma¬
todes d’Oiseaux. A titre de première contribution à l’étude de ce groupe
la présente note traite de trois espèces recueillies par A. G. Chabaud
soit à Périnet, soit à Tananarive, au cours de deux missions auprès de
l’Institut Pasteur de Madagascar, effectuées en octobre 1957 et mars 1961.
Les déterminations des Oiseaux hôtes ont été effectuées sur place par
M. P. Griveaud et confirmées par M. Jean Dorst, nous les en remer¬
cions bien vivement.
Nous tenons à exprimer toute notre gratitude à M. A. G. Chabaud
qui nous a guidée dans la préparation de ce premier travail d’Helmin-
thologie.
Fam. eucotylidae Skrjabin, 1924.
Tamerlania zarudnyi Skrjabin, 1924.
Matériel étudié :
35 Trématodes identiques trouvés à Périnet (Madagascar) chez diffé¬
rents Passériformes :
— 1 dans la région rénale de Leptopterus viridis (P. L. S. Müller, 1776)
et 11 dans les canaux biliaires de L. madagascarinus (L.) (V angidae) ;
— 6 dans les reins de Motacilla flaviventris Hartlaub (M otacillidae) ;
— 17 dans les uretères de Corcicina cinerea cinerea (P. L. S. Müller)
( Campephagidae ) .
Description (voir figures 1-2) :
Corps allongé, plat, à bords latéraux parallèles, environ cinq fois plus
long que large. (Longueur 3 000 à 4 200 p ; largeur 480 à 880 p).
Cuticule couverte d’écailles plus larges que longues (voir fig. 2), régu¬
lièrement disposées en quinconce ; leur base d’insertion rectiligne est
transversale, leur bord libre présente des indentations et est dirigé vers
l’arrière.
Ventouse orale, terminale, mesurant 200 à 280 p de diamètre — Ace-
tabulum non observé sur les préparations.
— 173 —
Appareil digestif : pharynx d’environ 90 p de diamètre ; œsophage
court ; coeca s’unissant l’un à l’autre à une distance d’environ 400 p.
de l’extrémité postérieure.
Fig. 1. — Tamerlania zarudnyi Skrjabin, 1924, chez Coracina cinerea cinerea
(P. L. S. Müller), (n° 681 E). Périnet le 27 mars 1961. Corps entier vue dorsale-.
Appareil génital femelle : ovaire à peu près sphérique, peu ou pas lobé,,
situé à droite au début du second quart antérieur de la longueur du corps-
Il mesure 190 à 250 p de diamètre.
— 174 —
Dans les préparations étudiées, l’oviducte ne se distingue pas de l’uté¬
rus. Le réceptacle séminal est situé à droite en arrière de l’ovaire : il
est petit (70 à 110 p) et de forme ovale.
Les vitellogènes s’étendent marginalement depuis l’extrémité posté¬
rieure du réceptacle séminal en avant, jusqu’à la zone de raccordement
des deux cœca intestinaux en arrière, dans la région comprise entre la
paroi du corps et les cœca.
Les vitelloductes transverses partent de la région antérieure des folli¬
cules vitellins. Leur trajet n’a pu être suivi jusqu’à l’oviducte.
L’utérus accomplit deux trajets, l’un descendant, l’autre ascendant,
et occupe presque toute la largeur du corps, sauf au niveau des glandes
génitales, depuis l’extrémité postérieure jusqu’à la base du pharynx
à l’avant.
Op _ i _ | _ i _ 50
Fig. 2. — Tamerlania zarudnyi Skrjabin, 1924, même spécimen que fig. 1.
Écailles cuticulaires.
Les œufs très nombreux sont de petite taille, environ 20 X 34 p (soit
L/l = 1,7).
Appareil génital mâle : testicules situés en arrière de l’ovaire, dans le
tiers antérieur de la longueur du corps. Tantôt au même niveau, tantôt
légèrement décalés l’un par rapport à l’autre, ils sont séparés l’un de
l’autre par l’utérus ; leur contour est régulier, légèrement lobé chez cer¬
tains spécimens. Leur diamètre varie de 180 à 250 p.
De chaque testicule part un spermiducte qui atteint la vésicule sémi¬
nale située en avant et à gauche de l’ovaire. La vésicule séminale est
petite ; elle est en partie cachée par les sinuosités de l’utérus.
Il n’a pas été possible de situer exactement l’emplacement de l’orifice
génital, l’utérus étant très développé chez les spécimens examinés, et
masquant la région antérieure de la vésicule séminale.
Discussion :
Les caractères précédents nous permettent de rattacher les spécimens
examinés à la famille Eucotylidae et au genre Tamerlania Skrjabin, 1924,
— 175 —
sensu stricto = sous genre Tamerlania de Tanaisia Skrjabin, 1924 selon
Yamaguti (1958, p. 788). De très nombreuses espèces ont été décrites
dans ce genre, sous son nom ou sous celui de Tanaisia (cf. Byrd & Den-
ton, 1950, pp. 32-52 ; Fheitas, 1951, pp. 51-118).
En éliminant les Tanaisia s. str., une espèce dont les vitellogènes sont
plus étendus vers l’avant que dans les échantillons examinés [T. bragai
(Santos, 1934)] et celles dont les œufs sont nettement plus allongés
(rapport longueur/largeur constamment supérieur à 2 ; cf. tableau de
Freitas, n° 2, p. 65) — il reste un groupe d’espèces parmi lesquelles se
trouve nécessairement celle examinée.
5 espèces présentent des caractères de toute évidence très différents :
— T. incerta Freitas, 1951, dont la ventouse orale est plus petite et
dans le rapport 1 à 11,7 avec la longueur du corps.
— T. similis Freitas, 1951, espèce très petite à œufs relativement
allongés ;
— T. parva Freitas, 1951, espèce à écailles plus longues et moins
larges, et œufs à la fois plus petits et proportionnellement plus longs ;
— • T. oviaspera Freitas, 1951, dont les œufs ont un chorion rugueux,
et dont les écailles tégumentaires sont très arrondies ;
— T. minax Freitas, 1951, dont les testicules sont en position extra-
cœcale.
Deux espèces qui ne peuvent être distinguées, T. zarudnyi Skrjabin,
1924, et T. melospizae (Penner, 1939), d’ailleurs synonymes selon Byrd &
Denton (1950, p. 50), correspondent à nos échantillons, que nous propo¬
sons donc de déterminer comme T. zarudnyi Skrjabin, 1924. Du
reste, nous possédons des spécimens français provenant de Colœus mone-
dula (L.) ( Corvidae ), qui correspondent par leur morphologie à T. zarudnyi
Skrjabin, 1924, espèce subcosmopolite, et qui ne diffèrent pas de ceux
précédemment décrits.
Fam. Clinostomatidae Lühe, 1901.
Clinostomum marginatum (Rudolphi, 1819).
Matériel étudié :
24 Trématodes identiques récoltés chez un Ardéiforme, Bubulcus ibis
(L.) provenant de Tananarive, et répartis comme suit : 11 dans le gésier,
10 dans la cavité générale et 3 dans les sinus nasaux.
Description (voir fig. 3).
Corps allongé, ovale dont la longueur est comprise entre 2.500 et
4.925 p., et la largeur entre 700 et 1.325 p.
Corps couvert de petites épines.
Ventouse orale, terminale, de petite taille (210 à 240 p, de diamètre).
Acetabulum plus grand (470 à 575 p, de diamètre), dont le bord postérieur
marque la limite du premier tiers du corps.
176 —
Appareil digestif : pas de pharynx musculaire bien marqué. Les ooeca
intestinaux atteignent l’extrémité postérieure. Leur paroi est fortement
plissée.
Fig. 3. — Clinostomum marginatum (Rud., 1819), chez Bubulcus ibis (L.), (n° 186 E).
Tananarive, le 6 octobre 1957. Corps entier, vue ventrale.
Appareil génital male : les deux testicules, de forme triangulaire, à
contours lobés, sont disposés l’un au dessous de l’autre dans la moitié pos-
— 177 —
térieure de la longueur du corps. A peu près de même taille, ils mesurent
400 p. transversalement et de 250 à 450 p. longitudinalement.
A droite de chaque testicule, part un canal déférent qui se dirige vers
l’arrière pour le testicule antérieur, et vers l’avant pour le testicule posté¬
rieur. Ces deux canaux arrivent dorsalement à l’extrémité postérieure de
la poche du cirre qui est située à droite et s’ouvre en arrière du testi¬
cule antérieur. La poche du cirre est ovale, petite (120 X 250 p,). La
vésicule séminale, interne, occupe la base de cette poche.
Appareil génital femelle : l’ovaire petit (de 120 à 150 p de largeur,
180 à 230 p de longueur) à bord non lobé, est situé dorsalement, en
arrière de la poche du cirre, dans l’espace intertesticulaire.
L’oviducte, le réceptacle séminal, la glande de Mehlis n’étaient pas
visibles sur les préparations.
Les vitellogènes s’étendent de la limite inférieure de l’acetabulum
à la région postérieure intercoecale, très largement, de part et d’autre
de l’appareil génital. Ils sont formés de nombreux petits follicules qui,
chez certains spécimens, sont disposés en bandes transversales. Vitello-
ductes horizontaux passant en avant du testicule postérieur, entre lui
et l’ensemble ovaire-utérus.
L’utérus débute dans l’espace intertesticulaire par de nombreux replis
et remonte le long du bord gauche du testicule antérieur.
Au sommet de celui-ci, l’utérus émet en avant un sac utérin, longi¬
tudinal qui se termine juste en arrière de l’acetabulum ; la partie des¬
cendante de l’utérus longe le bord droit du testicule antérieur, en avant
de l’orifice génital mâle.
Une seule préparation nous a permis d’observer les œufs qui sont
ovales et de grande taille (60 à 70 p sur 100 à 120 p).
Appareil excréteur : il se compose de deux canaux longitudinaux de
faible section, visibles dans l’espace compris entre les coeca et les parois
latérales du corps, depuis l’acetabulum jusqu’à l’extrémité postérieure
du corps. Dans la région postérieure, ces canaux sont dilatés et fusionnent
pour former un canal excréteur impair, très court, qui débouche à l’exté¬
rieur au niveau d’un pore terminal. A leur extrémité postérieure, les
coeca, chez certains de nos échantillons, communiquent avec la portion
dilatée des canaux excréteurs.
Discussion :
Les caractères qui précèdent (ovaire situé entre les testicules, utérus
formé d’une branche ascendante et d’une branche descendante) indiquent
une espèce du genre Clinostomum ; pour sa détermination, il est néces¬
saire de procéder par élimination successive des espèces connues dans
ce genre (cf. Yamaguti, 1958, pp. 687 à 689).
1° Nous écarterons tout d’abord quatre espèces dont les caractères
sont de toute évidence bien différents de ceux de nos échantillons :
Cl. lieluans Braun, 1899, parasite d ’Ardea coerulea L. et Nycticorax
gardeni Gm. ( Ardeidae ), et chez laquelle le complexe ovaire -j- testicules est
situé dans le quart postérieur de la longueur du corps ; Cl. sorbens Braun,
— 178 —
1899, décrite chez Tantalus loculator L., 1758 ( Ciconiidae ), et qui présente
des vitellogènes s’étendant en avant de l’acetabulum et des testicules, de
très grande taille, occupant presque toute la largeur du corps ; Cl. atté¬
nuation Cort, 1913, décrite chez Botaurus lentiginosus (Mont.) (. Ardeidae ),
et dont la cuticule porte de grosses épines ; Cl. detruncatum Braun, 1899,
parasite de Nycteria americana L., 1758 ( Ciconiidae ), et dont le pore génital
est situé sagittalement en arrière du testicule antérieur.
2° Nous écarterons en second lieu, 3 espèces de grande taille (6 à
15 mm), Cl. phalacrocoracis Dubois, 1930, Cl. intermedialis Lamont,
1920, et Cl. australiense Johnston, 1916, qui diffèrent nettement de nos
échantillons par ce caractère et la position de l’orilice génital.
Cl. phalacrocoracis Dubois, 1930, et Cl. intermedialis Lamont, 1920,
décrites respectivement chez Phalacrocorax leoaillanti (Licht.) et Ph.
viqua Vieill. ( Phalacrocoracidae ), diffèrent en outre de nos spécimens par
la position de l’orifice génital situé entre les testicules. Une telle dispo¬
sition ayant été observée par trois auteurs, Dubois (1930), Lamont
(1920) et Stunkard (1938), il semble qu’il s’agisse là d’un bon caractère
diagnostique, bien que J. G. Baer (1933) pense que la position de l’ori¬
fice génital varie d’un individu à l’autre.
Cl. australiense décrit par Johnston (1916) chez Plot-us novaehollan-
d-iae Gorla ( Phalacrocoracidae ), possède de très grandes affinités avec
Cl. phalacrocoracis , sans présenter toutefois la même disposition de l’ori¬
fice génital qui est situé en avant et à droite du testicule antérieur ; ceci
le distingue en outre de nos échantillons.
3° En faisant abstraction de Cl. cornplanatum (Rudolphi, 1819) et de
son synonyme Cl. hornum Nicoll, 1914 (voir T. Maccagno, 1934, pp. 7-
11 ; S. Yamaguti, 1933, p. 71 ; R. Pii. Dollfus, 1950, p. 82, note 4),
il reste une série d’espèces décrites chez des Ardéiformes : Cl. marginaturn
(Rud., 1819), Cl. foliiforme Braun, 1899, Cl. lophophallum Baer, 1933,
Cl. vcmderhorsti Ortlepp, 1935 et Cl. sp. Dollfus, 1950.
Entre Cl. foliiforme décrit chez Ardea purpurea L., par Braun, et Cl. mar¬
gination, décrit lui aussi par Braun chez Ardea sp., la seule différence
constatée est la disposition en bandes transversales des vitellogènes ;
nous avons observé une telle disposition chez certains de nos spécimens
et R. Pii. Dollfus (1950, p. 82), a montré qu’il s’agissait d’un carac¬
tère individuel, par conséquent inutilisable pour une discrimination spé¬
cifique.
Cl. lophophallum décrit par J. G. Baer chez Phoyx purpurea manil-
lensis (Meyer), se rapproche beaucoup de nos spécimens dont nous ne
pouvons le différencier qu’au moyen de mensurations (corps, testicules,
ovaires). Il posséderait, selon Baer (1933, p. 321), un réservoir vitellin
que nous n’avons pu observer sur nos échantillons ; on remarquera toute¬
fois qu’au niveau où confluent les deux vitelloduetes, le canal est tou¬
jours dilaté et forme une poche d’importance variable selon le volume
de vitellus qu’elle contient.
Cl. vanderhorsti Ortlepp, 1935 décrit chez une Ardea melanocephala
V. et Ch., d’Afrique, différerait de Cl. lophophallum par deux caractères :
— 179 —
l’absence de pharynx, et la communication entre coeca et canaux excré¬
teurs. Nous pensons, d’après les diverses figures de Clinostomum données
par les auteurs, que le pharynx représente, dans ce genre, un organe plus
ou moins rudimentaire de faible valeur diagnostique. Par ailleurs, nous
ne sommes pas sûrs que la communication entre coeca et tubes urinaires,
souvent difficile à observer, représente un caractère suffisant pour diffé¬
rencier les espèces de Clinostomum ; R. Pu. Dollfus (1950) ne l’a noté
(p. 80) qu’avec réserve chez ses spécimens de Cl. sp., et il n'a pu être
observé que chez quelques uns des échantillons ci-dessus décrits.
Cl. sp. décrit par R. Ph. Dollfus (1950) chez Ardea goliath Cretzsch,
du Congo, est lui aussi, aux dimensions près, morphologiquement iden¬
tique à Cl. marginatum.
Compte tenu de celte synonymie probable, et du fait que nos échan¬
tillons correspondent de manière satisfaisante à la redescription du type
de Cl. marginatum par Braun (1900, p. 28), nous proposons de rapporter
nos spécimens à Cl. marginatum (Rudolphi, 1819).
Nous remarquerons que nos spécimens sont également très proches de
Cl. complanatum A' Ardea purpurea L. de Camargue, dont la figure est
donnée par Dollfus (1950, fîg. 58) et qu’en ces conditions la synonymie
marginatum = complanatum envisagée par cet auteur (p. 82, note 4),
semble fort probable.
Fam. Dicrocoelidae Travassos, 1944.
Zonorchis dollfusi, n. sp.
Matériel étudié :
Une douzaine de Tréma Iodes t rouvés à Périnet dans la vésicule et les
canaux biliaires d’un Passériforme endémique, le Campephagidae, Cora-
cina cinerea cinerea (P. L. S. Müller, 1776).
Description : (voir fîg. 4).
Corps allongé, plat, sauf au niveau de l’acetabulum qui forme à sa sur¬
face un disque épais faisant hernie. Un peu plus de trois fois plus long-
que large, il mesure de 2.500 à 5.000 p de longueur, sur 700 à 1.000 p
de largeur.
Surface du corps dépourvue d’épines, mais présentant des aspérités
ayant l’aspect de papilles irrégulièrement réparties et seulement visibles
en certains endroits, très variables suivant les spécimens.
Ventouse orale terminale, mesurant de 125 à 200 p de diamètre. Ace-
tabulum de trois à cinq fois plus grand (600 à 700 p) de diamètre, soit
environ 1/4 de la longueur du corps ; son centre est situé à 700 p de
l’extrémité antérieure.
Appareil digestif : entonnoir buccal suivi d’un pharynx globuleux de
diamètre variable (120 à 180 p), puis d’un court œsophage qui se dicho¬
tomise un peu en avant de l’acetabulum. Sur nos préparations, les coeca
n’étaient pas visibles et nous n’avons pu suivre leur trajet vers l’arrière.
— 180 —
Appareil génital mâle : deux testicules situés immédiatement sous
l’acetabulum, tous deux au même niveau, et séparés l’un de l’autre par
l’utérus. Leur forme est variable, sphérique ou triangulaire, à bords non
lobés ; ils mesurent environ 150 sur 400 [J..
Fig. 4. — Zonorchis dollfusi, n. sp. chez Coracina cinerea cinerea
(P. L. S. Müller), (n° 681 E). Périnet, le 27 mars 1961. Corps entier, vue latéro-ventrale.
Les canaux déférents n’ont pu être observés.
Poche du cirre orientée obliquement vers la gauche, située entre le
pharynx et l’acetabulum ; vésicule séminale interne à la base de la poche
du cirre. Cirre non visible sur nos préparations.
— 181 —
L’orifice génital s’ouvre au niveau d’une plage circulaire ventrale
située sous le pharynx, à gauche de la ligne médiane.
Appareil génital femelle : ovaire ventral, ovale ou sphérique mesurant
de 120 à 180 p, sur 150 à 200 p, situé à droite en arrière des testicules et
séparé de ces derniers par l’utérus. La base de l’ovaire est située à peu
près sur la ligne équatoriale.
Oviducte non visible sur nos préparations.
Réceptacle séminal dorsal, sphérique, volumineux mesurant 60 p de
diamètre, et situé légèrement en arrière de l’ovaire.
L’utérus est très développé, et s’étend eu une seule nappe depuis
l’extrémité postérieure jusqu’à la région intertesticulaire, sauf au niveau
de l’ovaire qu’il contourne. Depuis la zone intertesticulaire jusqu’au
pharynx, l’utérus plus étroit forme un canal qui passe dorsalement à
l’acetabulum et atteint l’orifice génital, situé sous le pharynx à droite
de l’orifice génital mâle.
Les vitellogènes sont constitués de nombreux petits follicules formant
deux bandes longitudinales très étroites comprises entre l’utérus et les
parois latérales du corps, et s’étendant depuis la base des testicules jus¬
qu’au niveau correspondant à peu près à la limite des tiers moyen et
postérieur de la longueur du corps. Les vitelloductes partent de la région
antérieure des vitellogènes. Seul le vitelloducte droit est bien visible ; il
est horizontal, situé en arrière de la vésicule séminale, et ventral par-
rapport à celle-ci.
Nous n’avons vu ni le point d’aboutissement des vitelloductes dans
l’ oviducte, ni la glande de Mehlis.
Les œufs petits, très nombreux sont ovales et mesurent de 30 à 37 [L,
sur 20 à 26 p.
Appareil excréteur : seule, la vessie excrétrice, très courte est visible..
Discussion :
Les spécimens examinés se distinguent immédiatement des Zonorchis
déjà connus (cf. Travassos, 1944, pp. 153-171), par le grand développe¬
ment de l’aeetabulum qui occupe toute la largeur du corps. L’espèce
la plus proche est Zonorchis confusum décrit du Brésil par L. Travassos
(1944) chez F ormicarius ruficeps ruficeps (Spix) ( F ormicariidae ), Cyano-
corax chrysops chrysops (Vieill.) ( Corvidae ) et Procnias nudicollis (Vieill.)
( Cotingidae ).
Ces deux Zonorchis ont en commun la forme générale du corps, la
position des ventouses, de l’ovaire, des testicules, des orifices génitaux,
les dimensions du corps, des glandes génitales et des œufs, la position
et la forme des vitellogènes.
Cependant ils diffèrent par la taille des deux ventouses et le rapport
diamètre ventouse orale/diamètre acetabulum qui est compris entre
1 : 3,3 et 1 : 5 chez Z. dollfusi, alors qu’il est compris entre 1 : 2,04 et
1 : 2,68 chez Z. confusum travassos, 1944.
12
— 182 —
Résumé
Trois espèces de Trématodes récoltées à Périnet et à Tananarive chez
■des Oiseaux sont décrites et discutées.
a) Tamerlania zarudnyi Skrjabin, 1924, récolté chez quatre espèces
différentes d’Oiseaux : Leptopterus eiridis (P. L. S. Müller, 1776) et
L. madagascarinus (L.) [V angidae) ; Motcicilla flaoiventris Hartlaub
( Motacilhdae ) ; Coracina cinerea cinerea (P. L. S. Millier) ( Cam.pephagidae ).
b) Clinostomum marginatum (Rudolphi, 1819) parasite de Bubulcus
ibis (L.) ( Ardeidae ).
c) Zonorcliis dollfusi , n. sp. trouvé chez Coracina cinerea cinerea
(P. L. S. Millier, 1776) et qui diffère des espèces congénères déjà con¬
nues par le grand développement de l’acetabulum proportionnellement
à celui de la ventouse orale.
TRAVAUX CITÉS
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phallum avec quelques considérations générales sur la famille des Cli-
nostomatidae. — Reçue Suisse Zool., XL, pp. 317-342, fig. 1-3.
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Mus. Zool. ed. Anal. Comp. Unie. Torino XIV, pp. 1-3.
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pp. 484-488.
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I. A review of the Trematode genus Tanaisia Skrjabin 1924. — Am.
Midland Naturalist XLIII, pp. 32-57, fig. 1-23.
Cort (W. W.), 1913. — Notes on the Trematode genus Clinostomum. — Tr.
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seur Paul Brien. — Annales du Musée du Congo Belge , C, Zool., sér. V,
vol. 1, fasc. 1, pp. 1-136, fig. 1-104.
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Trematoda. Bull. Soc. N euchateloise de Se. Natur. LV, pp. 73-88, fig. 1-15.
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Yamaguti (S.), 1958. — Systema helminthum. I. The digenetic Trematodes
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London, I, pp. 1-1443 (incl. pl. 1-1302).
Laboratoire de Zoologie (Vers) du Muséum.
12
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 2, 1962 pp. 184-187.
CONTRIBUTION A U ÉTUDE
DU GENRE ORBIGNYANA EBRAY , 1860
( Echinida , Disasteridae Gras 1848).
Par W. JESIONEK-SZYMANSKA
Introduction
Les travaux de terrain poursuivis de 1953 à 1959 ont révélé l’existence
dans le Dogger de Pologne d’un matériel très riche en Echinides irrégu¬
liers appartenant pour la plupart aux familles Disasteridae Gras et Echi-
nobrissidae d’Orbigny. Les études de ce matériel ont été faites au Labo¬
ratoire de Paléontologie de l’Académie Polonaise des Sciences à Var¬
sovie sous la direction du professeur Kozlowski.
Une bourse du Gouvernement français ainsi qu’un séjour à l’Institut
de Paléontologie du Muséum à Paris, dont le Directeur, le professeur
J. P. Lehman, m’a réservé un très aimable accueil et d’excellentes con¬
ditions de travail, m’ont permis de comparer mon matériel à celui de
la France. Grâce à la possibilité que j’ai eu d’étudier les collections clas¬
siques de d’Orbigny, Cotteau et Lambert, j’ai pu approfondir ma
connaissance de ces très intéressantes familles d’Echinides fossiles. La
totalité des résultats obtenus sera publiée ultérieurement dans Acta
Palaeontologica Polonica. La note ci-dessous présente une petite partie
des recherches concernant deux espèces du genre Orbignyana : O. ebrayi
(Cotteau) du Bajocien de France et O. canaliculata (Quenstedt) du Bajo-
cien de Pologne.
Historique
Le genre Orbignyana décrit pour la première fois par Ebray (1860)
est représenté par 4 espèces : O. ebrayi (Cotteau), O. canaliculata (Quen¬
stedt), O. quenstedti Beurlen et O. rostrata (Spendiarofï). Malgré cela le
genre est relativement peu connu et les détails de morphologie du test
n’ont été étudiés que par Cotteau (1867-1874, p. 506, pl. 139, fig. 1-8).
Faute de nouveau matériel et de précisions dans la description de O. cana¬
liculata donnée par Quenstedt (1858), Beurlen (1934) exprima la
supposition que O. ebrayi et O. canaliculata représentent la même espèce.
A la suite de l’examen de 70 spécimens d’O. canaliculata et de 4 spéci¬
mens d’O. ebrayi, on peut constater qu’en réalité, bien qu’elles soient
très rapprochées, les deux formes représentent deux espèces séparées.
— 185 —
Rapports et différences entrr 0. ebrayi et O. canaliculata.
Les différences se manifestent assez nettement dans la taille et quelques
proportions du test (Tableau I).
Tableau I
Table de mensuration. Longueur en mm, les autres mensurations exprimées
par rapport aux longueurs. A, B, C, distances entre le bord antérieur du test
d’une part et d’autre part : 1° la partie antérieure de l’appareil apical (A) ;
2° la partie postérieure de cet appareil (B) ; 3° le péristome (C).
O. ebrayi semble avoir de plus petites dimensions (18,3-21,7 mm)
tandis que O. canaliculata atteint une longueur de 16,2 à 29,5 mm. Les
mesures de la largeur et de la hauteur par rapport à la longueur donnent
des résultats assez semblables pour les deux espèces. Par contre, la dis¬
tance entre la partie distale de l’appareil apical et le bord antérieur du
test est sensiblement plus grande chez O. canaliculata. Quant au péris¬
tome, chez O. ebrayi, il est situé plus près du centre de la face orale,
tandis que chez O. canaliculata il est nettement rapproché du bord anté¬
rieur du test. La position de cette partie de l’appareil apical et celle du
péristome indiquent que O. ebrayi serait une espèce plus primitive. Les
autres différences concernent la partie postérieure du test et en parti¬
culier le sillon anal. O. canaliculata présente un sillon anal plus court,
plus large, dont les bords sont arrondis et parallèles. Chez O. ebrayi
celui-ci est plus long, plus étroit, ses bords sont carénés et convergents.
L’aspect du sillon anal chez O. canaliculata ne dépend pas du stade de
croissance : il reste le même chez les spécimens de petite et grande taille.
Par suite de la différence dans la forme du sillon le contour du test est
un peu plus rostré chez O. ebrayi.
Remarques sur la structure de l’appareil apical
du genre Orbignyana.
Dans l’appareil apical l’élément le plus stable est l’ensemble des trois
plaques : ocellaire III, génitales 2 et 3 L Le reste des plaques qui forment
la partie proximale de l’appareil apical est disposé d’une façon très
1. Numération de Loven.
— 186 —
variable et il semble que 0. ebrayi (fig. 1 A) 1 représente, à ce point de
vue un stade encore plus primitif que 0. canaliculata (fig. 1 B). En effet
chez O. ebrayi les génitales 1 et 4 sont plus éloignées du reste de l’appa¬
reil apical et de plus elles sont séparées l’une de l’autre par un certain
nombre de plaques complémentaires. On observe cette disposition sur
tous les échantillons disponibles de O. ebrayi. Chez O. canaliculata (fig. 1 B)
on remarque la disparition des plaques complémentaires (entre les géni¬
tales 1 et 4 en particulier) et une tendance des génitales postérieures à se
rapprocher du reste de l’appareil apical.
La partie distale de l’appareil apical du genre Orbignyana n’a jamais
été décrite ni figurée. En effet celle-ci est très rarement conservée.
c
Fig. 1. — La partie antérieure de l’appareil apical d’O. ebrayi (A), d’O. canaliculata (B).
Le périprocte d’O. canaliculata encadré par les plaques formant la partie postérieure de
l’appareil apical (C).
Tous les spécimens d’O. ebrayi examinés en sont dépourvus et quant à O.
canaliculata 3 échantillons sur 40 examinés permettent de donner des détails
sur ce sujet (fig. 1 C). On constate que la partie distale de l’appareil
apical, celle qui est accompagnée du bivium, comprend trois plaques :
deux larges ocellaires (I et V) fortement allongées de façon à encadrer
le périprocte, entrent en contact vers leurs extrémités distales avec une
grande plaque semilunaire, qui est la cinquième génitale repoussée par
la migration du périprocte 1 2.
Les deux parties de l’appareil apical sont reliées par une série plus
1. La fig. 1 A représente l’appareil apical déjà figuré par Cotteau (1867-1874, pl. 139,
fig. 7). Ce dessin étant inexact j’ai jugé utile de le redonner.
2. L’existence de vestiges de la cinquième génitale chez d’autres membres de la famille
des Disasteridae Gras a été déjà signalée (Jesionek-Szymanska, 1959).
— 187 —
ou moins complète de plaques complémentaires. Il faut ajouter que tous
les spécimens d’O. ebrayi en sont munis d’une série complète, tandis
que chez O. canaliculata un seul échantillon (sur 30 examinés) en pos¬
sède une série complète, la plupart étant pourvus d’une seule plaque
complémentaire. Il y a aussi des spécimens sans plaques complémentaires.
L’examen détaillé de la structure de l’appareil apical révèle donc que,
à ce point de vue, Orbignyana représente le stade le plus primitif parmi
tous les genres appartenant à la famille des Disasteridae Gras. Cela est
souligné par le fait suivant : les deux parties de l’appareil apical sont
encore très rapprochées l’une de l’autre, la structure de la partie anté¬
rieure de l’appareil apical est très variable, les deux parties de l’appa¬
reil apical ainsi que l’espace compris entre elles sont munis d’un nombre
variable de plaques complémentaires. Tout cela indique que le processus
qui a entraîné la disjonction de l’appareil apical, caractère fondamental
de la famille, ainsi que la migration du périprocte, a eu lieu dans un
passé pas très éloigné.
La position stratigraphique des espèces examinées, Bajocien, vient
à l’appui de cette conclusion.
Institut de Paléontologie du Muséum National d’Histoire Naturelle.
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
Beurlen (K.), 1934. — Monographie der Echinoiden-Familie Collyrilidae
d’Orb. Palaeontographica. Bd. LXXX. Abt. A. pp. 41-194. Stuttgart.
Cotteau (G.), 1867/74. — Echinides irréguliers. Terrain Jurassique. Paléon¬
tologie Française, vol. 9, pp. 1-552, Paris.
Ebray (Th.), 1858/60. — Remarques sur l’appareil apical de quelques Echi-
nides. Études paléontologiques sur le Département de la Nièvre.
Jesionek-Szymanska (W.), 1959. — Remarks on the structure of the apical
System of irregular echinoids. Acta Palaeontologica Polonica, vol. IV,
No. 3, pp. 339-352, Warszawa.
Quenstedt (F.), 1858. — Der Jura., pp. 1-842. Tübingen.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 2, 1962 pp. 188-191.
DEUX GÎTES FOSSILIFÈRES STAMPIENS
DÉCOUVERTS PAR FORAGES
DANS LA RÉGION PARISIENNE
Par R. ABRARD et R. SOYER
Deux captages d’eau souterraine dans les sables stampiens exécutés
en 1960 et 1961, que nous avons été appelés à conseiller et à surveiller
ont rencontré des niveaux fossilifères, dont les échantillons ont été recueillis
et étudiés au laboratoire. Le premier est un forage effectué à Morigny-
Champigny près d’Étampes, et le second un sondage d’étude en vue du
recaptage de la source Méry, à Saint-Leu-la-Forêt.
Forage de Morigny-Champigny
Le forage de Morigny-Champigny, destiné à approvisionner en eau le
Château des Blandards, est implanté au S de la colline dominant Vau-
douleurs, en bordure du chemin des Bas-Blandards, exactement à 2 200 m
à l’E de la gare d’Étampes et à 250 m au N de la route d’Étampes à la
Ferté-Alais et du hameau de Bretagne. Destiné à prolonger un puits
existant, profond de 12,60 m dont la margelle est à 74 m d’altitude,
il a traversé les couches suivantes :
Sol à + 74
La faunule récoltée au sommet de la couche n° 7 ne renferme que des
espèces banales du Stampien inférieur :
— 189 —
Gastrochaena sp.
Corbulomya triangula Nyst.
Corbulomya Nysti Desh.
Corbula longirostris Desh.
Arcopagia mixta Desh.
Meretrix splendida Mér.
Meretrix incrassata Sow.
Cardium Bezançoni Coss. et Lamb.
Cardium tenuisulcatum Nyst.
Lucina squamosa Lk.
Lucina undulata Lk.
Lucina tenuistriata Héb.
Pectunculus obovatus Lk.
Avicula stampinensis Desh.
Natica Combesi Bayan.
Calyptraea striatella Nyst.
Rissoa turbinata Defr.
Rissoa Duboisi Nyst.
Bayania semidecussata Lk.
Potamides trochlearis Lk.
Potamides plicatus Brug.
Typhis cuniculosus Desh.
Cominella Gossardi Nyst.
Conomitra perminuta Braun.
Bullinella caelata Desh.
Bulla (Atys) turgidula Desh.
La fréquence de Bulla turgidula et surtout la présence de Typhis cuni-
culosos permettent d’attribuer cette faune au niveau de Morigny.
Dans ce forage tubé en 450 mm de diamètre, le plan d’eau se tient
en régime de nappe libre à la cote 62. En pompage, avec une dénivella¬
tion de 6 m (niveau dynamique à la cote 56) on obtient un débit horaire
de 4,5 m3. Une faible acidification avec 250 litres d’acide chlorhydrique
a permis d’obtenir une augmentation de débit de 1 m3.
L’ouvrage est implanté à 2 500 m au S du gisement classique de Mori¬
gny (Bois de la Ferme de Malassis). Il souligne l’extension des niveaux
de Jeurre et de Morigny, que l’on retrouve plus à l’E et au S-E dans les
forages anciens de la Ferme de Beauvais, à 2 km à l’E du forage des
Blandards, et de Bonvilliers, à 3 km au S-E.
Dans le forage de Beauvais où la couche fossilifère épaisse de 4 m est
située entre 82 et 86 m de profondeur, le contact des sables et de la mol¬
lasse d’Etréchy est à -f- 56. Dans celui de Bonvilliers, où le niveau coquil-
lier atteint 5,50 m, entre 88,50 et 94 m de profondeur, le contact s’abaisse
à la cote 47 sous l’influence du synclinal de la Risle.
A 12 km à l’W d’Étampes, on relève dans le forage de Mérobert une
couche de sables fossilifères épaisse de Im, entre 75 et 76 m de profon¬
deur, à la base des sables de Fontainebleau située ici à la cote 74.
On sait également que les importants travaux de déviation de la
R. N. 20 actuellement en cours d’achèvement à Etampes, entre Mori¬
gny et la côte Saint-Martin ont rencontré des niveaux fossilifères dont
l’étude est entreprise par plusieurs géologues.
Sondage de la Source Méry a Saint-Leu
La Source Méry est située à la limite N de Saint-Leu-la-Forêt, au
pied du massif de Montmorency, en bordure d’un chemin privé prolon¬
geant la rue du Château. Issue de la nappe des Sables de Fontainebleau
circulant en régime libre, elle constitue un écoulement préférentiel déli¬
vrant une eau très pure (Deg. hydrot. total : 10(I, Résistivité : 4 500 ohms)
à la température permanente de 11°.
— 190
Le recaptage de la source étant décidé, des sondages préalables ont
été effectués en 1961 et le carottage de l’un d’eux nous a été remis ; il
présente la coupe suivante :
Sol à + 138,40
La faune a été recueillie dans la couche n° 2 très fossilifère ; elle com¬
prend 30 espèces :
Corbula subpisum d’Orb.
Corbula deleta Desh.
Tellina Nysti Desh.
Meretrix incrassata Sow.
Meretrix striatissima Desh.
Cardium scobinula Mér.
Nucula Greppini Desh.
Pectunculus angusticostatus Lk.
Septifer denticulatus Lk.
Ostrea cyathula Lk.
Tinostoma decussata Sand.
Elenchus subcarinatus Lk.
Elenchus subincrassatus d’Orb.
Odontostomia obesula Desh.
Odontostomia plicatula Desh.
Natica (Helicina) achatensis Réel.
Calyptraea striatella Nyst.
Rissoa turbinata Defr.
Rissoa dubia Defr.
Cerithium intradentatum Desh.
Cerithium dissitum Desh.
Renoistia Boblayei Desh.
Cerithium subvaricosum A. Braun.
Bittium sublima d’Orb.
Cerithium bimoniliferum Sand.
Potamides conjunctus Desh.
Chenopus speciosus Desh.
Pleurotoma Sandbergeri Desh.
Bullinella minuta Desh.
Myliobatys : fragment de chevron.
Cette faunule comprend des espèces connues des niveaux d’Étréchy
et de Jeurre, et le niveau qui la renferme correspond à la couche 230
de la coupe relevée à Frépillon par Dollfus et Vasseur (1, p. 268).
Certaines espèces sont représentées par de nombreux individus, la
plupart de petite taille, et l’ensemble donne l’impression d’une faune
naine. D’autres par contre ne comportent qu’un unique exemplaire. Il
faut souligner la présence de deux espèces nouvelles pour la faune stam-
— 191 —
pienne du Bassin de Paris, recueillies en bon état et également de dimen¬
sions réduites.
Cerithium subvaricosum A. Braun in Sandberger (2) espèce fréquente
dans le Meeressand de Weinheim (Bassin de Mayence).
Cerithium bimoniliferum Sand. du Meeressand du Welschberg.
Soulignons également la présence de Cerithium dissitum Desh. espèce
connue seulement du niveau de Pierrefitte, mais également connue du
Stampien inférieur de Weinheim.
La coupe du Stampien de la Source Méry complète nos connaissances
sur la faune de la base de cet étage, qui s’est révélée fossilifère dans plu¬
sieurs localités occidentales du massif de Montmorency. Elle allonge la
liste des espèces dont l’existence a été signalée par H. Schoeller (3)
à Saint-Leu même et à Montmorency, et par R. Abrard et G. Ser¬
gent (4) à Margency et à Bessancourt.
Si la disparition des gisements fossilifères classiques va s’accélérant
de plus en plus dans l’ Ile de France, la rencontre de nouveaux gîtes par
les travaux de forage montre tout l’intérêt qu’il y a à surveiller et à
suivre ceux-ci au point de vue stratigrapliique et paléontologique, car
il est probable que dans quelques années ce sera le seul moyen d’exa¬
men du sous-sol dont on disposera dans la Région parisienne.
BIBLIOGRAPHIE
1. Dollfus (G.) et Vasseur (G.), 1878. — Coupe géologique du Chemin de fer
de Méry-sur-Oise entre Valmondois et Bessancourt (Seine-et-Oise).
1° partie : Description des couches rencontrées. B. S. G. F. (3°), t. VI,
pp. 243-305, 1 pl. h.-t.
2. Sandberger (Fr.), 1863. — Die Conchylien des Mainzer Tertiârbeckens.
I vol. in-4°, 458 p., 1 tabl., Atl. in-fol. 35 pl.
3. Schoeller (H.), 1924. — Gisements de Rupélien fossilifère sur le versant
SW des collines de Montmorency (S.-et-O.). C. R. som. S. G. F., 15/12,
pp. 189-190.
4. Abrard (R.) et Sergent (G.), 1924. — Le Rupélien fossilifère à Margency
(S.-et-O.) . — C. R. som. S. G. F., 1/12, pp. 177-178.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
Le Bulletin du Muséum, national d’ Histoire naturelle paraît depuis 1895.
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tifs aux diverses branches des sciences naturelles. Le premier fascicule de
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d’ Entomologie, 45 bis, rue Buffon, Paris-5e, depuis 1934 ; trimes¬
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internationale de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale depuis
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ratoire de Cryptogamie ; depuis 1874 ; abonnement, France, 22 NF,
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gamie ; depuis 1928 ; abonnement, France et territoires d’Outre-Mer,
18 NF, Étranger, 23 NF.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART (ü. 8433). - 25-7-1962.
2“ Série, Tome 34
Numéro 3
Année 1962
Paru le 15 Octobre 1962.
SOMMAIRE
Pages
Communications :
*
F. de Beaufort. Étude d’une collection de Rongeurs (Murinae) du Bassin du Congo. 193
J. Berlioz. Note sur une espèce africaine d’Alcédinidé, le Myioceyx Lecontei (Cassin) . 200
M. Blanc. Catalogue des types de Poissons de la famille des Cichlidae en collection
au Muséum national d’Histoire naturelle . 202
J. C. Hureau. Poissons antarctiques récoltés au cours de la onzième expédition fran¬
çaise en Terre Adélie (1960-1962). (Expéditions Polaires Françaises. — Missions
Paul-Émile Victor) . 228
J. Denis. Notes sur les Erigonides. XXI. Brachycerasphora , nouveau genre nord-
africain . 239
B. Condé. Développement postembryonnaire comparé des Pénicillates (Myriapodes). 247
R. Serène. Une nouvelle espèce de Leptodius (Brachyura Xanthidae) du Viêt-Nam. 255
A. Guillaumin. Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum (Notules
sur quelques Orchidées d’Indochine. XXVIII.) . 262
Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 34, n° 3, 1962, pp. 193-263.
BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1962. — N° 3
450e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
10 MAI 1962
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
COMMUNICATIONS
ÉTUDE D'UNE COLLECTION DE RONGEURS
(MURINAE) DU BASSIN DU CONGO
Par François de BEAUFORT
Nous faisons ressortir ici les points originaux de l’étude préliminaire
de rongeurs collectés en République Centrafricaine et dans la République
du Congo au cours de la mission du Muséum National d’Histoire Naturelle
qui nous fut confiée en 1959 b
Nous avons essentiellement prospecté les zones de grande forêt de la
région de la Haute Sangha (3 stations) puis nous avons gagné les plateaux
Batéké (1 station).
Nous avons dressé un tableau de répartition des genres en fonction des
localités de capture ; ces résultats ne pourront toutefois être interprétés
qu’après de nouvelles collectes.
Les Stations de collecte sont :
1) Zangha, lieu-dit situé en pleine forêt, loin de toute habitation
humaine, est un point de passage connu des populations Pygmées mais
où l’influence des facteurs humains peut être considérée comme nulle ; la
végétation est typique de la grande forêt ombrophile primitive ; le sol
sablonneux perméable est attaqué par l’érosion des rivières jusqu’à des
schistes imperméables où l’eau stagne en marécages localisés et peu éten¬
dus : les pottos-pottos, dépourvus de toute végétation ligneuse.
2) Bayanga est un village de la Sangha, à population indigène de
Kakas, N’Goundi et Pygmés Babingas ; autrefois prospère il est aujour-
1. Nous en profitons ici pour remercier M. Francis Petter des conseils et de l’aide qu’il nous
a prodigués pour cette étude.
13
— 194 —
d’hui réduit à trois groupes de quelques cases ; le village est resserré
entre la forêt et le fleuve, sans aucune liaison routière avec d’autres
habitations ; les plantations sont constituées de champs de manioc et de
caféiers ainsi que de très rares arbres fruitiers ; la forêt marécageuse
des côtés nord et sud, des friches secondaires inextricables à l’est faisant
transition vers la grande forêt, le fleuve à l’ouest délimitent le biotope.
3) Lidjombo, est un centre de plantations importantes et anciennes,
dirigées par des européens avec l’aide d’une population indigène de plu¬
sieurs centaines d’habitants ; de vastes étendues sont défrichées pour la
culture du café ; des marécages subsistent ; les liaisons avec le nord ou le
sud se font par le fleuve qui est la seule voie de communication ; la forêt
entoure ce site qui représente un milieu écologique très particulier.
4) Boembe, qui se trouve dans la vallée de la Lefini, bénéficie d’une
situation particulière au milieu des savanes sèches des plateaux Batéké
de par les forêts marécageuses qui avoisinent le fleuve. Nous avons collecté
tant dans le village même, que dans les savanes et la forêt marécageuse.
Le piégeage a été effectué selon les méthodes classiques : des circuits
sont établis avec un guide à partir du camp de base ; les pièges sont placés
près des terriers, souches, troncs d’arbre, termitières... Deux tournées par
jour ont été nécessaires : au lever du jour et en fin d’après midi, pour éviter
que les fourmis aient le temps d’attaquer les animaux capturés. Trois
types de pièges ont été utilisés : tapettes de bois de deux tailles, boîtes-
trappes, collets de fabrication indigène. Comme appât nous utilisons
généralement du manioc frais. Les mensurations ont été prises à l’état
frais immédiatement après la capture.
Les animaux ont été conservés entiers, l’abdomen incisé, après un bain
de trois jours dans du formol à 10 % puis ont été mis en peau au Labo¬
ratoire. La collection comprend en outre des spécimens conservés en
alcool dont il n’est pas fait état dans les listes publiées ici.
La détermination des genres et des sous-genres n’a pas présenté de diffi¬
cultés. A l’échelle de l’espèce ou des sous-espèces, nous rencontrons les
problèmes classiques de la systématique des rongeurs africains encore
insuffisamment connus. Nous avons pris pour base de travail les collections
du Muséum et l’ouvrage d’Ei-LERMANN (1941). Toutefois, les sous-genres
de Rattus définis par ce dernier : Praomys, Hylomyscus, Mastomys, Stc-
chomys, ont été nommés en tant que genres, promotion que Matthey (1958)
estime justifiée du point de vue cytologique.
Nous soulignerons l’intérêt que nous paraît présenter l’occupation de
niches écologiques comparables par les Rattus , les Stochomys et les Mas¬
tomys. Ces animaux se montrent être déprédateurs à tendance anthro-
pophile très nette. A Bayanga, les cases indigènes et les plantations avoi¬
sinantes sont fréquentées par des Rattus à ventre noir ; à Lidjombo, les
habitations et les magasins de stockage sont peuplés par les Stochomys
à l’exclusion des Rattus et des Mastomys ; à Boembé, région complètement
ouverte aux contacts extérieurs depuis une date ancienne, des Mastomys
et des Rattus à ventre blanc sont en concurrence directe dans le même
biotope au contact de l’homme.
195
Les Hybomys, florissants en grande forêt et dans les régions de friches
ou de culture des mêmes zones sont en régression ou disparaissent ailleurs.
Les Praomys, sont répandus partout.
Les Lemniscomys, qui n’ont pas de tendance anthropophile particulière
paraissent toutefois suivre la progression humaine en s’implantant facile¬
ment dès qu’une désertification se produit à la faveur de déboisements
sur terrains sablonneux alors que la végétation ligneuse perd pied au profit
d’un couvert herbacé.
Nous tenons à exprimer notre gratitude aux autorités civiles et mili¬
taires qui nous ont tant aidé dans l’accomplissement de notre mission en
République Centrafricaine et dans la République du Congo. Toute notre
reconnaissance va également à M. le Professeur Trochain, MM. Koechlin
et Taufflieb. Nous remercions enfin M. Lopez de son précieux soutien
et de l’intérêt qu’il a porté à notre travail.
Répartition des genres par stations de collecte.
Thamnomys rutilans Peters.
— 196
Nous n’avons pas rencontré de ces rongeurs en grande forêt primitive.
Taufflieb (1960) les signale au sud dans le région de Brazzaville.
Chez la majorité de nos spécimens, le pelage est de couleur brune sur
la face dorsale, grisâtre sur la face ventrale ; par contre un animal jeune,
le 1961-314, présente une nette dominance de coloration rouge-orangée,
les joues, les membres inférieurs et le ventre sont rouge-orangés ; ayant
possédé cet animal vivant en captivité, nous sommes sûrs qu’il ne s’agit
pas d’un artefact de préparation ; un spécimen de même âge, de même
taille, et provenant de la même localité, est par contre brun-gris sur le
dos et gris-crême sur le ventre. Les animaux envoyés au Laboratoire par
M. Taufflieb, de Brazzaville, ont tous des teintes fauves-rougeâtres
mais une large partie médiane du ventre est blanche de la queue au museau.
Nous n’avons pas noté de différence crânienne entre les différents spéci¬
mens ; bien au contraire puisque nous avons déterminé le spécimen roux
n° 314 grâce au crâne du spécimen gris n° 362.
Il semble donc impossible de considérer dans ce cas le caractère de
coloration du pelage comme strictement spécifique. Les variations indi¬
viduelles pourraient être très importantes.
Oenomys hypoxanthus (Pucheran)
Les rats rayés ont été essentiellement capturés dans des zones ouvertes,
souvent au voisinage des habitations, et toujours dans des terrains sablon¬
neux ou meubles où ils creusent leurs terriers. Ils semblent avoir une
activité diurne : il n’est pas rare d’en « lever » devant soi, hors des terriers,
dans les herbes.
197
Les Hybomys univittatus sont dans ces régions, tant en grande forêt
qu’en forêt secondaire et dans les friches, les rongeurs les plus nombreux.
Ils n’ont pas été rencontrés dans la Léfini (Plateaux Batékés). Ils ont une
activité diurne.
Rattus rattus L.
Les Rattus rattus se répartissent en deux groupes. Tous les spécimens à
ventre noir proviennent de Bayanga. Tous les spécimens à ventre blanc
proviennent de Lidjombo.
— 198 —
Praomys morio Trouessart.
la grande forêt jusqu’à la savane dégradée. Tous semblent devoir être
rapportés, compte-tenu des conclusions de Heim de Balsac et Lamotte
(1958), à l’espèce Praomys morio Trouessart. Les faces inférieures sont
uniformément grises et la taille est assez homogène.
Hylomyscus aeta Thomas.
Mastomys erythroleucus Temminck.
Les Mastomys capturés proviennent exclusivement de la région très
ouverte de la Lefini où ils vivent naturellement en commensaux de l’homme
dans les cases. Nous distinguons deux groupes : l’un est rapporté à Mas¬
tomys erythroleucus avec des spécimens de grande taille, l’autre comprend
des animaux de taille inférieure sans doute référables à Mastomys natalen-
sis A. Smith.
— 199 —
Stochomys longicaudatus (Tullberg).
Ces forts rongeurs au pelage parsemé de longs poils raides et noirs sur le
dos proviennent exclusivement de la plantation de Lidjombo où ils étaient
très facilement capturés dans les magasins de stockage et de triage du café.
Nous n’en avons pas rencontré en grande forêt ni dans les villages indi¬
gènes. Ils auraient pu être introduits au cours des transports fluviaux
avec des cargaisons de marchandises venant soit du nord soit du sud.
Malacomys longipes Milne Ed\\ards
T + G Q O
3 1961 305 Lidjombo 175 183 23
Lophuromys sikapusi Temminck.
T + C () O P
? ail. 1961 303 Lidjombo 110 60 14 20
Cricetomys gambianus Waterhouse.
T + C Q O
3 1961 Lidjombo 365 430 45
? » » 370 360 50
P
40
P
Ces deux rats de Gambie ont été capturés en forêt. L’étude des con¬
tenus stomacaux a permis d’identifier des fourmis du genre Paltothyreus.
Laboratoire de Zoologie ( Mammifères et Oiseaux)
Muséum National d’ Histoire Naturelle, Paris.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 3, 1962 pp. 200-201.
NOTE SUR UNE ESPÈCE AFRICAINE
D'ALCÉDINIDÉ, LE MYIOCEYX LECONTEI
(CAS SI N)
Par J. BERLIOZ
Ainsi que P. Pfeffer l’a relaté brièvement dans un tout récent travail
sur des Oiseaux de Côte d’ivoire [Bull. Mus. Iiist. Nat., 1961, p. 367),
le Professeur M. Lamotte a rapporté de l’une de ses missions au Mont
Nimba (Haute-Guinée), en 1956, deux spécimens d’une espèce d’Oiseau
particulièrement rare, le Myioceyx Lecontei (Cass.), dont il a bien voulu
faire don au Muséum. Ces deux spécimens, bien adultes, constituent donc
avec le spécimen, Ç immature, rapporté par Pfeffer lui-même de « Marna,
Côte d’ivoire », tout ce que l’on connaît jusqu’à présent avec certitude
de l’existence de cet Oiseau en Afrique occidentale, à l’ouest du Ghana
(= Côte de l’Or).
Rappelons tout d’abord que le M. Lecontei, ce petit Alcédinidé d’Afrique
équatoriale, la plus petite espèce de toute la famille des Martins-Pêcheurs,
doit précisément à sa taille si exiguë (comparable à celle d’un Roitelet)
ainsi qu’à son habitat strictement cantonné aux régions de forêt dense,
de passer si souvent inaperçu. De ce fait aussi, le nombre de ses dépouilles
connues en collections et dans les musées se montre relativement faible,
et le Muséum de Paris n’en possédait jusqu’ici qu’un exemplaire, prove¬
nant du Cameroun.
L’habitat pourtant de l’espèce est très vaste, et, maintenant que sa
présence a été, comme il vient d’être dit, indéniablement établie dans
l’important massif forestier d’Afrique occidentale, on peut admettre
qu’elle existe dans toute l’immense zone forestière africaine qui s’étend
depuis la Sierra Léone à l’ouest jusqu’au delà des Grands Lacs de l’Est
africain, confirmant une fois de plus la remarquable homogénéité faunique
du continent éthiopien.
Le premier spécimen connu (Cassin 1856) fut un jeune, provenant du
Gabon. Un an plus tard, G. Hartlaub (Syst. Orn. Westafr., 1857) décri¬
vit l’adulte sous le nom de « Ispidina ruficeps » (p. 262), en ajoutant d’ail¬
leurs assez curieusement en synonymie possible 1’ « Ispidina nitida Kaup »,
qu’il mentionne (p. 36) de Sierra Léone. Plus tard, B. Sharpe, au British
Muséum, en recevait un seul spécimen, adulte, en provenance de Fantee,
Côte de l’Or. Je ne sais pas si d’autres captures ont été faites depuis lors
en cette dernière région ; mais selon D. Bannerman (Birds Trop. West Afr.,
1933), l’espèce y est encore considérée comme extrêmement rare. Elle
est par contre plus abondante, semble-t-il, dans le Cameroun méridional
— 201 —
et dans tout le bassin forestier du Congo, sans être pourtant nulle part
commune (sec. J. Chapin, Birds Belg. Congo, vol. II, 1939).
G. L. Bâtes, naturaliste qui séjourna assez longtemps dans le Cameroun
méridional et y récolta quelques spécimens, ainsi même que des œufs,
a résumé ( The Ibis, 1911, p. 514) ce que l’on pouvait connaître des séquen¬
ces du plumage selon l’âge chez cet Oiseau. La présente note apporte
sur ce sujet quelques précisions complémentaires, en comparaison surtout
de ce que l’on observe chez Ispidina picta (Bodd.), autre petite espèce,
beaucoup plus abondamment répandue dans toute l’Afrique tropicale
et qui présente avec celle-ci de grandes analogies, tout au moins dans le
jeune âge.
Au stade adulte en effet, les deux Oiseaux se différencient nettement,
malgré leur système de coloration à peu près identique : taille encore plus
réduite chez M. Lecontei que chez I. picta ; bec rouge vif chez les deux,,
mais plus long, plus déprimé et curieusement tronqué à l’extrémité chez
Lecontei ; tête roux vif teinté de lilas chez ce dernier avec un simple
bandeau frontal noir-bleu ; tête barrée noir et bleu vif chez picta, avec
seuls les côtés et la nuque roux lilacé.
Les jeunes se ressemblent bien davantage. D’ailleurs I. picta ne paraît
pas présenter, lui, à proprement parler, une livrée juvénile distincte :
deux spécimens jeunes de la collection du Muséum, provenant l’un de
l’Oubangui-Chari (en septembre 1902), l’autre du Dahomey (15 jan¬
vier 1910), ont l’un et l’autre, avec un bec court, noirâtre à pointe claire
(caractère infaillible de juvénilité), déjà toute la pattern caractéristique
et même les tonalités brillantes du plumage d’adulte.
Chez M. Lecontei au contraire, le spécimen Ç rapporté par pfeffer de
Côte d’ivoire (2 décembre 1959) montre, conformément aux données de
Bâtes, un plumage juvénile différent du plumage d’adulte et rappelant
celui d ’/. picta, avec des teintes seulement beaucoup plus ternes : tête
noirâtre vaguement tachetée de bleuâtre et d’un peu de roux, la couleur
rousse prédominant sur les côtés et à la nuque, le bandeau frontal noir déjà
vaguement perceptible ; parties supérieures noirâtres avec des taches
bleues ; parties inférieures d’un roux moins pur que chez picta, teinté de
noirâtre sur les joues et les côtés du jabot. Le bec pourtant se montre déjà
un peu plus déprimé que chez picta, mais également pointu, noirâtre
avec la mandibule inférieure passant au rougeâtre.
Étant donné la rapidité relative avec laquelle les Alcédinidés en général
acquièrent leur aspect d’adulte, et l’homœomorphisme sexuel chez les
deux espèces à l’état adulte, on peut considérer les trois spécimens juvé¬
niles mentionnés ici comme marquant respectivement des stades de
développement à peu de chose près identiques. On ne peut manquer de
remarquer en ce cas que I. picta paraît bien représenter le type primordial
de ce groupe de « Martins-chasseurs » pygmées (en fait, ces petits Oiseaux
ne sont qu’insectivores et ne manifestent aucune attirance pour l’eau
libre, contrairement aux vrais « Martins-pêcheurs ») et que les caractères
qui différencient surtout M. Lecontei adulte : couleur rousse du dessus
de la tête, bec très allongé, déprimé, à troncature apicale marquée de la
mandicule supérieure, sont des caractères secondairement acquis.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 3, 1962 pp. 202-227.
CATALOGUE DES TYPES DE POISSONS
DE LA FAMILLE DES CICHLIDAE EN COLLECTION
A U MUSÉUM NA TIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
Par M. BLANC
Les Cichlidae sont des poissons d’eau douce ou saumâtre qui vivent
en Amérique Centrale, en Amérique du Sud, en Afrique, en Syrie, à Mada¬
gascar, aux Indes et à Ceylan. Le Muséum National d’Histoire Naturelle
de Paris en possède une très belle collection qui a été constituée peu à peu,
d’abord sous le nom de « Chromidae », puis sous celui de « Cichlidae »,
par les envois et les dons d’illustres récolteurs tels que Bocourt (Amérique
Centrale), de Brazza (Mission de l’Ouest Africain), Castelnau (Amérique
du Sud), Chaffanjon (bassin de l’Orénoque) Geay (Guyane), Dr. Jobert
(bassin de l’Amazone), et bien d’autres encore.
Dans cette collection figurent de nombreux exemplaires types d’es¬
pèces ou de sous-espèces nouvelles. Citons parmi les plus anciens ceux de
Geoffroy Saint Hilaire, Cuvier-Valenciennes, A. Dumeril, Cas¬
telnau et Sauvage. Mais il en existe aussi de plus récents tels que ceux
de J. Pellegrin et ceux, tout à fait récents, de J. Daget.
Enfin, signalons que des échanges de syntypes et de paratypes ont été
réalisés à plusieurs époques, avec des Musées étrangers, notamment
avec le British Muséum et avec le Musée Royal de Tervuren, ce qui explique
l’existence dans cette collection d’un certain nombre de types de Bou-
lenger, de ReGan, de Trewavas et de Poll.
Nous donnons ci-dessous le catalogue des types de Cichlidae classés
par ordre alphabétique, avec la référence bibliographique de la description
originale, la provenance, le mode de conservation et les dimensions (L. S. :
longueur standard ; L. T. : longueur totale).
Etant donné la complexité de cette famille, il est souvent difficile de
préciser le nom qui est actuellement donné à l’espèce lorsque celle-ci est
tombée en synonymie. Devant les avis partagés des auteurs modernes nous
avons décidé, exceptionnellement pour cette famille, de ne pas indiquer
le statut actuel des espèces.
Acanthochromis seminudus Vaillant 1886, Rev. Sci, 3e s., t. XII, II, p. 18.
86-442 à 86-445 — Syntypes. — - Nganchou (Congo). Mission de l’Ouest
africain (M. de Brazza).
4 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 5,2, 6,5, 7,7, 7,8 mm.
L. T. : 7, 8,5, 10,4, 10,5 mm.
203 —
Acara geayi Pellegrin 1902, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., p. 417.
01-441 à 01-444 — Syntypes. — Rivière Camopi (Guyane Française).
Geay.
8 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 29, 30, 34, 41, 46, 49, 57, 64 mm.
L. T. : 40, 41, 45, 54, 59, 61, 78, 85 mm.
Apistogramma pertense bitaeniata Pellegrin 1936, Bull. Soc. Acclim.,
LXXXIII, p. 56.
35-34 et 35-35. — Syntypes de la sous-espèce. — Rio Madeira (Rrésil).
Fumerand.
2 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 33, 38 mm.
L. T. : 45, 50 mm.
Astatoreochromis Alluaudi Pellegrin 1904, Thèses, Addenda, p. 349.
04-137 à 04-139 — Syntypes. — Espèce type du genre Astatoreochromis.
— Raie de Kavirondo (Lac Victoria). Alluaud.
3 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 122, 115, 95 mm.
L. T. : 154, 142, 117 mm.
Astatotilapia astatodon nigroïdes Pellegrin 1928, Bull. Mus. Nat. Hist.
Nat., p. 85, fig. 3.
27-325 — Holotype de la sous-espèce. — Lac Kivu. Babault.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 64 mm.
L. T. : 79 mm.
Astatotilapia Ellenbergeri Pellegrin 1920, Bull. Soc. Zool. Fr., XLY, p. 150.
20-93 — Holotype. • — Léalui (Ht. Zambèze). Ellenberger.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 80 mm.
L. T. : 106 mm.
Astatotilapia Jeanneli Pellegrin 1912, Bull. Soc. Zool. Fr., p. 313.
12-262 et 12-263 — Syntypes. — Port-Florence (Afrique Orientale
Anglaise). Alluaud et Jeannel.
2 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 72, 67 mm.
L. T. : 91, 83 mm.
Astatotilapia nigrescens Pellegrin 1909, Bull. Soc. Zool. Fr., 34, p. 157.
09-508 — Holotype. — Baie de Kavirondo (Lac Victoria). Alluaud.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 70 mm.
L. T. : 87 mm.
— 204 —
Astatotilapia Roberti Pellegrin 1912, Bull. Soc. Zool. Fr., p. 312.
12-265 - — Holotype. — Port-Florence (Afrique Orientale Anglaise).
Alluaud et Jeannel.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 91 mm.
L. T. : 112 mm.
Astronotus ocellatus zébra Pellegrin 1904, Thèse, p. 147.
02-46 — Holotype de la sous-espèce. — Santarem (Brésil). Jobert.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 195 mm.
L. T. : 250 mm.
Aulonocara rostrata Trewavas 1935, Ann. Mag. Nat. Hist., XVI, p. 116.
37-238 — Syntype. — Vua (Lac Nyassa). Don du Bristish Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 121 mm.
L. T. : 153 mm.
Chromichthys elongatus Guichenot, in Duméril 1859, Archives Muséum, X,
p. 257, pl. XXII, fig. 3.
A. 1111 — Holotype. — Espèce type du genre Chromichthys. — Gabon.
Aubry-Lecomte.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 78 mm.
L. T. : 95 mm.
Chromidotilapia kingsleyae Boulenger 1898, Pr. Zool. Soc. London, p. 151,
pl. XIX, fig. 2.
98-124 — Syntype. — Gabon. Don du Bristish Muséum (23 juin 1898).
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 80 mm.
L. T. : 105 mm.
Chromis brasiliensis Quoy et Gaimard 1824, Voyage « Uranie », Zool.
Poissons, p. 286.
A. 9503 — Holotype. — Rio de Janeiro. Quoy et Gaimard (Expédition
de Freycinet).
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 102 mm.
L. T. : 138 mm.
Chromis fusco-maculatus Guichenot, in Ramon de la Sagra, 1853, Hist.
Cuba, Poissons, p. 78, pl. 2, fig. 3.
A. 9482 — Holotype. — Cuba. Ramon de la Sagra.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 119 mm.
L. T. : 151 mm.
— 205 —
Chromis magdalenae Lortet 1883, Arch. Mus. Hist. Nat. Lyon, III, p. 146,
pl. IX, fig. 2.
83- 1139 — Holotype. — Lac de Tibériade. Don du Musée de Lyon.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 132 mm.
L. T. : 163 mm.
Chromis tholloni Sauvage 1884, Bull. Soc. Zool. Fr., 9, p. 196, pl. V, fig. 1.
84- 294 et 295 — Syntypes. — Franceville (Haut-Ogooué). Schwébisch
et Thollon.
2 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 125, 137 mm.
L. T. : 160, 175 mm.
84-298 — Syntype. — Franceville (Haut-Ogooué). Schwébisch et
Thollon.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 140 mm.
L. T. : 180 mm.
Chromys appendiculata Castelnau 1885, Anim. noua. ou rares Am. Sud,
Poissons, p. 15, pl. VII, fig. 3.
A. 9483 — Holotype. — Ucayale (Pérou). Castelnau.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 131 mm.
L. T. : 178 mm.
Chromys oblonga Castelnau 1885, Anim. noua, ou rares Am. Sud, Poissons,
p. 14.
A. 9485 — Holotype. — Tocantin, province de Goyaz. Castelnau.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 94 mm.
L. T. : 122 mm.
Chromys ohscura Castelnau 1885, Anim. noua, ou rares Am. Sud, Poissons,
p. 14, pl. VI, fig. 3.
A. 9511 — Syntypes. — Rio Paragassu, province de Bahia (Brésil).
Castelnau.
2 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 109, 119 mm.
L. T. : 140, 155 mm.
Chromys proxima Castelnau 1885, Anim. nouv. ou rares Am. Sud, Poissons,
p. 14, pl. VII, fig. 1.
A. 9510 — Syntypes. — Lac de l’Ucayale (Pérou). Castelnau.
2 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 143, 167 mm.
L. T. : 177, 206 mm.
206 —
Chromys ucayalensis Castelnau 1885, Anim. nouv. ou rares Am. Sud,
Poissons, p. 15, pl. VI, fig. 2.
A. 9487 — Holotype. — Sarayacu (Pérou). Castelnau.
1 exemplaire en alcool.
L. S. : 165 mm.
L. T. : ? (caudale abimée).
Chromys unimaculata Castelnau 1885, Anim. nouv. ou rares Am. Sud,
Poissons, p. 13, pl. VII, fig. 2.
A. 9506 — Holotype. — Eaux douces de Rio Janeiro. Castelnau.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 126 mm.
L. T. : 166 mm.
Chromys uniocellata Castelnau 1885, Anim. nouv. ou rares Am. Sud,
Poissons, p. 15, pl. VI, fig. 1.
A. 9481 — Syntypes. — Rio Ucayale, mission de Sarayacu (Pérou).
Castelnau.
2 exemplaires en alcool.
L. S. : 53, 134 mm.
L. T. : 70, ?
Chromys unipunctata Castelnau 1885, Anim. nouv. ou rares Am. Sud,
Poissons, p. 13, pl. VIII, fig. 2.
A. 9505 — Syntypes. — Rio Paragassu, province de Bahia (Brésil).
Castelnau.
3 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 65, 72, 73 mm.
L. T. : 89, 95, 97 mm.
Cichla argus Valenciennes, in Humboldt 1833, Observ. Zool., II, p. 169.
A. 1042 — Holotype. — Brésil. Don du Musée de Lisbonne.
1 exemplaire sec, monté.
L. S. : 320 mm.
L. T. : 380 mm.
Cichlasoma spinosissimum immaculata Pellegrin 1904, Thèse, p. 189.
9846 — Syntypes de la sous-espèce. — Rio Polochic. Bocourt.
2 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 75, 83 mm.
L. T. : 101, 110 mm.
Corematodus taeniatus Trewavas 1935, Ann. Mag. Nat. Hist., XVI, p. 108.
37-228 — Syntype. — Bar to Knudzi (Lac Nyassa). Don du Bristish
Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 130 mm.
L. T. : 162 mm.
207 —
Crenicichla brasiliensis fasciata Pellegrin 1904, Thèse, p. 347, fig. 42 (3)_
02-95 — Holotype de la sous-espèce. — Marajo (Brésil). Jobert.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 216 mm.
L. T. : 255 mm.
Crenicichla Geayi Pellegrin 1903, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., p. 123.
98- 47 — Holotype. — Venezuela. Geay.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 131 mm.
L. T. : 165 mm.
Crenicichla johanna car sev ennemis Pellegrin 1905, Bull. Mus. Nat. Hist .
Nat., 30, p. 168.
99- 113 — Holotype de la sous-espèce. - — ■ Carsevenne (Guyane). Geay.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 172 mm.
L. T. : 212 mm.
Crenicichla marmorata Pellegrin 1905, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 30,
p. 167.
A. 9496 — Holotype. — Holotype de la sous-espèce Crenicichla brasi¬
liensis marmorata Pellegrin 1904, Thèse, p. 347, lig. 42 (4). — -
Amazone. Ancien Cabinet du Roi.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 270 mm.
L. T. : 327 mm.
Crenicichla multispinosa Pellegrin 1903, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., p. 124.
A. 9542 - — Syntypes. - — Cayenne (Guyane française). Mélinon.
3 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 132, 136, 184 mm.
L. T. : 164, 166, 224 mm.
A. 9497 — Syntypes. — Cayenne (Guyane française). Mélinon.
3 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 100, 167, 219 mm.
L. T. : 124, 205, 264 mm.
Crenicichla saxatilis albopunctata Pellegrin 1904, Thèse, p. 338.
4083 — Syntype de la sous-espèce. — Surinam. Levaillant.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 170 mm.
L. T. : 202 mm.
A. 9498 — Syntypes de la sous-espèce. — Guyane anglaise. Schom-
BURGK.
2 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 140, 149 mm.
L. T. : 173, 190 mm.
— 208 —
98- 59 — Syntype de la sous-espèce. — Guyane française. Geay.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 145 mm.
L. T. : 182 mm.
A. 9502 — Syntype de la sous-espèce. — Guyane française. Mélinon.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 188 mm.
L. T. : 242 mm.
Crenicichla Vaillanti Pellegrin 1903, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., p. 124.
4050 — Syntype. — Eaux douces de La Mana (Guyane française).
Leschenault et Doumerc.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 125 mm.
L. T. : 156 mm.
2993 — Syntype. — - Essequibo (Guyane anglaise). Bailly.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 120 mm.
L. T. : 150 mm.
Cyatochromis obliquidens Trewavas 1935, Ann. Mag. Nat. Hist., XVI,
p. 77, fig. 3.
37-154 et 155 — Syn types. — Espèce type du genre Cyatochromis. — Vua
(Lac Nyassa). Don du British Muséum.
2 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 90, 95 mm.
L. T. : 113, 117 mm.
Cycla lacustris Castelnau 1855, Anim. nouv. ou rares Ann. Sud, Poissons,
p. 19, pi. VIII, fig. 3.
A. 9501 — — Syntypes. — Dique, étang près de Bahia (Brésil). Cas¬
telnau.
2 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 124, 68 mm.
L. T. : 152, 86 mm.
Cycla toucounaraï Castelnau 1885, Anim. nouv. ou rares Am. Sud, Poissons,
p. 17, pl. X, fig. 1.
A. 9490 — • Syntypes. — Amazone. Castelnau.
2 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 230, 282 mm.
L. T. : 290, 345 mm.
Ectodus foae Vaillant 1899, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., p. 221.
99- 161 — Holotype. — Sud du Lac Tanganyika. Foa.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 63 mm.
L. T. : 81 mm.
Le même animal a dû servir à Pellegrin pour décrire le genre Ophthal-
motilapia (Pellegrin 1904, Thèse, p. 309).
209 —
Eretmodus cyanostictus Boulenger 1898, Tr. Zool. Soc., XV, p. 16, pl. III,
fig. 5.
98-704 — Syntype. — Espèce type du genre Eretmodus. — Lac Tanga-
nyika. Don du British Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 50 mm.
L. T. : 62 mm.
Etroplus coruchi Cuvier- Valenciennes 1830, Hist. Nat. Poissons, V, p. 491,
pl. 136.
8482 — Syntypes. — Malié (Malabar). Bélanger.
5 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 49, 52, 52, 54, 58 mm.
L. T. : 59, 70, 70, 72, 77 mm.
8483 — Syntypes. — Malabar. Dussumier.
2 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 55, 69 mm.
L. T. : 71, 91 mm.
Etroplus meleagris Cuvier- Valenciennes 1830, Hist. Nat. Poissons, V,
p. 486.
8510 — Syntypes. — Malabar. Dussumier.
4 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 44, 45, 49, 51 mm.
L. T. : 59, 60, 64, 67 mm.
(non marqués « types » dans les registres, mais pourtant cités dans la
description originale).
8511 — Syntypes. — Malabar. Dussumier.
2 exemplaires en alccol, bon état.
L. S. : 40, 45 mm.
L. T. : 52, 60 mm.
A. 1029 — Syntype. — Pondichéry. Leschenault.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 144 mm.
L. T. : 190 mm.
8512 - — - Syntype. — - Malabar. Dussumier.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 145 mm.
L. T. : 190 mm.
A. 8122 — Syntype. — Pondichéry. Leschenault.
1 exemplaire sec, monté.
L. S. : 145 mm.
L. T. : 180 mm.
A. 8123 — Syntype. — Pondichéry. Leschenault.
1 exemplaire sec, monté.
L. S. : 135 mm.
L. T. : 165 mm.
14
— 210 —
Geophagus camopiensis Pellegrin 1903, Bull. Mus. Nat. Ilist. Nat., p. 123.
01-456 à 01-459 — Syntypes. — Rivière Camopi (Guyane française).
Geay.
4 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 44, 45, 45, 84 mm.
L. T. : 55, 56, 57, 108 mm.
Geophagus pellegrini Regan 1912, Ann. Mag. Nat. Hist., sér. 8, vol. 9,
p. 505.
12-61 — • Syntype. — Pado Rio San Juan (S. W. Colombie). Palmer —
Don du Rritish Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 53 mm.
L. T. : 73 mm.
Haplochromis astatodon Regan 1921, Ann. Mag. Nat. Hist., sér. 9, vol. 8,
p. 637.
23-65 — Syntype. — Lac Kivu. Don du Rritish Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 72 mm.
L. T. : 92 mm.
Haplochromis cyaneus Trewavas 1935, Ann. Mag. Nat. Hist., XVI, p. 107.
37-222 et 223 — Syntypes. — Monkey Bay (Lac Nyassa). Don du
British Muséum.
2 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 105, 110 mm.
L. T. : 130, 140 mm.
Haplochromis fenestratus Trewavas 1935, Ann. Mag. Nat. Hist., XVI,
p. 91.
37-168 — Syntype. — Nord du Lac Nyassa. Don du British Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 91 mm.
L. T. : 112 mm.
Haplochromis heterodon Trewavas 1935, Ann. Mag. Nat. Hist., XVI, p. 102.
37-204 — Syntype. ■ — - Monkey Bay (Lac Nyassa). Don du Bristish
Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 80 mm.
L. T. : 104 mm.
Haplochromis incola Trewavas 1935, Ann. Mag. Nat. Hist., XVI, p. 96,
fig. 8.
37-186 — Syntype. — Lac Nyassa. Don du British Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 124 mm.
L. T. : 153 mm.
— 211 —
Haplochromis labridens Trewavas 1935, Ann. Mag. Nat. Hist., XVI, p. 94.
37-179 — Syntype. — Sud du Lac Nyassa. Don du British Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 110 mm.
L. T. : 138 mm.
Haplochromis longimanus Trewavas 1935, Ann. Mag. Nat. Hist., XVI,
p. 108.
37-226 — Syntype.- — Bar to Fort Maguire (Lac Nyassa). Don du British
Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 111 mm.
L. T. : 138 mm.
Haplochromis marginatus marginatus Trewavas 1935, Ann. Mag. Nat.
Hist., XVI, p. 91.
37-170 — Syntype de la sous-espèce. — Sud du Lac Nyassa. Don du
British Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 120 mm.
L. T. : 147 mm.
Haplochromis marginatus vuae Trewavas 1935, Ann. Mag. Nat. Hist.,
XVI, p. 92.
37-171 — Syntype de la sous-espèce. — • Vua (Lac Nyassa). Don du
British Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 112 mm.
L. T. : 140 mm.
Haplochromis nitidus Trewavas 1935, Ann. Mag. Nat. Hist., XVI, p. 105.
37-215 — Syntype. — Vua (Lac Nyassa). Don du British Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 94 mm.
L. T. : 125 mm.
Haplochromis oculatus Trewavas 1935, Ann. Mag. Nat. Hist., XVI, p. 100.
37-197 — Syntype. - — Monkey Bay (Lac Nyassa). Don du British
Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 182 mm.
L. T. : 225 mm.
Haplochromis purpurans Trewavas 1935, Ann. Mag. Nat. Hist., XVI, p. 93.
37-175 — - Syntype. • — - Mwaya (Lac Nyassa). Don du British Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 132 mm.
L. T. : 168 mm.
— 212 —
Haplochromis serenus Trewavas 1935, Ann. Mag. Nat. Hist., XVI, p. 93.
37-176 • — Syntype. — Vua (Lac Nyassa). Don du British Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 159 mm.
L. T. : 198 mm.
Haplochromis tetraspilus Trewavas 1935, Ann. Mag. Nat. Hist., XVI,
p. 103.
37-205 et 206 — Syntypes. — Monkey Bay (Lac Nyassa). Don du
British Muséum.
3 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 74, 98, 115 mm.
L. T. : 94, 119, 142 mm.
Haplochromis triaenodon Trewavas 1935, Ann. Mag. Nat. Hist., XVI, p. 91.
37-167 - — Syntype. — Bar to Fort-Maguire (Lac Nyassa). Don du
British Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 107 mm.
L. T. : 131 mm.
Hemichromis Bloyetti Sauvage 1883, Bull. Soc. Philom., 7, sér. 7, p. 159.
A. 6513 — - Syntypes. — - Kandoa (Afrique orientale). Bloyet.
5 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 64, 64, 71, 72, 74 mm.
L. T. : 83, 83, 90, 92, 95 mm.
Hemichromis fasciatus violacea Pellegrin 1922, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat.,
p. 269.
22-7 — Holotype de la sous-espèce. — Sénégal. Soing.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 200 mm.
L. T. : 260 mm.
Hemichromis Guentheri Sauvage 1882, Bull. Soc. Zool. Fr., 7, p. 317,
pl. V, fig. 1.
A. 4421 — Holotype. — Efirou, rivière Cania (Assinie). Chaper.
1 spécimen en alcool, bon état.
L. S. : 106 mm.
L. T. : 141 mm.
A. 4422 — Paratype. — Efirou, rivière Cania (Assinie). Chaper.
1 spécimen en alcool, bon état.
L. S. : 62 mm.
L. T. : 80 mm.
Hemichromis Letourneuxi Sauvage 1880, Bull. Soc. Philom., 7, sér. 4,
p. 212.
A. 5250 — - Syntypes. — Lac Mareotis (Égypte). Letourneux.
3 exemplaires (nombre non mentionné dans la description origi¬
nale) en alcool, bon état.
L. S. : 48, 50, 53 mm.
L. T. : 57, 63, 67 mm.
— 213 —
Hemichromis Rollandi Sauvage 1881, Bull. Soc. Philom., 7, sér. 5, p. 103.
A. 3794 — Syntypes. — Zibans (Province de Constantine). G. Rol¬
land.
4 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 32, 34, 34, 35 mm.
L. T. : 40, 41, 42, 45 mm.
Hemichromis saharae Sauvage 1880, Bull. Soc. Philom., 7, sér. 4, p. 226.
A. 2618 — Holotype. — • Sahara, près de Touggourt. G. Rolland.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 50 mm.
L. T. : 62 mm.
Hemichromis schwehischi Sauvage 1884, Bull. Soc. Zool. Fr., 9, p. 198,
pl. V, fig. 2.
84-292 — Holotype. — - Franceville (Haut-Ogooué). Schwébisch —
Mission de Brazza.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 260 mm.
L. T. : 335 mm.
Hemitilapia materfamilias Pellegrin 1912, Bull. Soc. Zool. Fr., p. 313.
12-278 à 12-281 — Syntypes. — Baie de Kavirondo, Port-Florence (Lac
Victoria). Alluaud et Jeannel.
4 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 92, 95, 97, 107 mm.
L. T. : 116, 117, 120, 135 mm.
Héros (Cichlasoma) heterodontus Vaillant et Pellegrin 1902, Bull. Mus.
Nat. Hist. Nat., 2, p. 86.
A. 9528 — Syntypes. — Isthme de Tehuantepec (Mexique). Sumi-
chrast.
3 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 78, 89, 94 mm.
L. T. : 102, 115, 126 mm.
Héros istlanus Jordan et Snyder 1899, Bull. U. S. Fish. Comm., p. 144.
01-236 — Paratype. — Rio Istla. Morelos (Mexique). Université Leland
Stanford Junior.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 101 mm.
L. T. : 134 mm.
Héros (Cichlasoma) labridens Pellegrin 1903, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat.,
p. 122.
89-19 et 89-20 — Syntypes. — Huazteca Potosina (Mexique). Dugès.
2 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 180, 154 mm.
L. T. : 222, 196 mm.
— 214 —
Héros mento Vaillant et Pellegrin 1902, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2, p. 88.
94-283 à 94-286 — Syntypes. — Rio Negro (Mexique). Bocourt et
Méhédin.
4 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 80, 90, 108, 141 mm.
L. T. : 100, 112, 135, 183 mm.
Héros (Cichlasoma) spinosissimus Vaillant et Pellegrin 1902, Bull. Mus.
Nat. Ilist. Nat., 2, p. 87.
A. 352 — Syntypes. — Rio Polochic (Guatemala). Bocourt.
4 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 58, 59, 69, 74 mm.
L. T. : 77, 78, 95, 100 mm.
J ulidochromis ornatus Boulenger 1898, Tr. Zool. Soc., XV, p. 12, pl. II,
fig. 4.
98-701 - — Syntype — Espèce type du genre J ulidochromis . ■ — Lac
Tanganyika. Don du British Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 58 mm.
L. T. : 70 mm.
Labrochromis polli Daget 1952, Bull. I.F.A.N, XIV, n° 1, p. 226, fig. 1.
57-104 — Holotype. — Espèce type du genre Labrochromis. — Markala
(Soudan). Daget, 24-4-51.
1 exemplaire en alcool, très bon état.
L. S. : 58 mm.
L. T. : 70 mm.
60-483 — Paratypes. — - Markala, passe à poissons (Soudan). Daget,
30-8-50.
2 exemplaires en alcool, très bon état.
L. S. : 34, 41 mm.
L. T. : 40, 50 mm.
60-484 — Paratype. — Diafarabé (Soudan). Daget, 8-4-50.
1 exemplaire en alcool, très bon état.
L. S. : 61,5 mm.
L. T. : 75 mm.
60-485 — Paratypes. — Markala (Soudan). Daget, 24-4-51.
86 exemplaires en alcool, très bon état.
L. S. : 8 à 58 mm.
L. T. : 9 à 67 mm.
Lamprologus calliurus Boulenger 1906, Tr. Zool. Soc. London, XVII (VI),
p. 560, pl. XXV, fig. 5.
06-7 — Syntype. — Tembwi (Lac Tanganyika). Coll. W. A. Cunning-
ton - — Don du British Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 44 mm.
L. T. : 52 mm.
— 215 —
Lamprologus furcifer Boulenger 1898, Tr. Zool. Soc. London, XV, p. 9,
pl. II, fig. 1.
98-697 — - Syntype. — Lac Tanganyika. Don du British Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 66 mm.
L. T. : 88 mm.
Lamprologus mocquardi Pellegrin 1903, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., p. 221.
95-65 et 95-66 — Syntypes. — Haut-Oubangui. Viancin.
2 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 42, 48 mm.
L. T. : 54, 62 mm.
Lamprologus moorii Boulenger 1898, Tr. Zool. Soc. London, XV, p. 8,
pl. I, fig. 4.
98-696 — Syntype. — Lac Tanganyika. Don du British Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 58 mm.
L. T. : 73 mm.
Lamprologus pleur omaculatus Trewavas et Poil 1952, Bull. Inst. Boy. Sci.
Nat. Belg., XXVIII, 50, p. 13, fig. 5.
62-245 — Paratype. — Lac Tanganyika, station 278, Usumbura, 6-5-47.
M. Poll. Don du Musée de Tervuren (114.292).
1 exemplaire en alcool, très bon état.
L. S. : 85 mm.
L. T. : 102 mm.
Lamprologus sexfasciatus Trewavas et Poll 1952, Bull. Inst. Roy. Sci. Nat.
Belg., XXVIII, 50, p. 7, fig. 3.
62-247 — Paratype. — Lac Tanganyika, station 219, baie de M’Tossi,
2-4-47. M. Poll. Don du Musée de Tervuren (114.278).
1 exemplaire en alcool, très bon état.
L. S. : 104 mm.
L. T. : 128 mm.
Leptolamprologus monogramma Pellegrin 1927, Rev. Zool. Afr., XV, 1,
p. 55.
26-348 — Syntype. — Espèce type du genre Leptolamprologus. — Tschi-
kapa (Congo belge). Schouteden (mission 1920-22). Don du
Musée de Tervuren (11-12-26).
1 exemplaire (sur les 3 décrits) en alcool, bon état.
L. S. : 30 mm.
L. T. : 37 mm.
Lethrinops furcifer Trewavas 1931, Ann. Mag. Nat. Hist., VII, p. 149.
37-246 — Syntype. — Karouga (Lac Nyassa). Don du British Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 132 mm.
L. T. : 178 mm.
— 216
Lethrinops laticeps Trewavas 1931, Ann. Mag. Nat. Hist., VII, p. 150.
37-248 — Syntype. — Vua (Lac Nyassa). Don du British Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 218 mm.
L. T. : 275 mm.
Lethrinops lituris Trewavas 1931, Ann. Mag. Nat. Hist., VII, p. 139.
37-241 — Syntype. — Nwaya (Lac Nyassa). Don du British Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 101 mm.
L. T. : 130 mm.
Lethrinops microstoma Trewavas 1931, Ann. Mag. Nat. Hist., VII, p. 141.
37-242 — Syntype. — Vua (Lac Nyassa). Don du British Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 102 mm.
L. T. : 108 mm.
Lethrinops variahilis Trewavas 1931, Ann. Mag. Nat. Hist., VII, p. 139.
37-239 et 240 — Syntypes. — Sud du Lac Nyassa. Don du British
Muséum.
2 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 64, 95 mm.
L. T. : 82, 120 mm.
Melanochromis vermivorus Trewavas 1935, Ann. Mag. Nat. Hist., XVI,
p. 79 (d’après clé de détermination).
37-156 — Syntype. — Nkudzi (Lac Nyassa). Don du British Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 70 mm.
L. T. : 85 mm.
Neetroplus Bocourti Vaillant et Pellegrin 1902, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat.,
2, p. 85.
94-241 — Holotype. — Lac Isabal (Guatemala). Bocourt.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 140 mm.
L. T. : 190 mm.
Paratilapia aurita Boulenger 1901, Ann. Mag. Nat. Hist., VII, p. 2.
03-167 — Syntype. — Msambu (Lac Tanganyika). Don du British
Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 81 mm.
L. T. : 100 mm.
Paratilapia Bleekeri Sauvage 1882, Bull. Soc. Philom., 7, sér. 6, p. 174.
A. 4195 — Syntypes. — Tananarive. Grandidier.
3 exemplaires en alcool.
L. S. : 85, 92, 93 mm.
L. T. : ?, 109, 112 mm.
217 —
A. 4196 — • Syntype. — Tananarive. Grandidier.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 115 mm.
L. T. : 141 mm.
Paratilapia calliura Boulenger 1901, Ann. Mag. Nat. Hist., VII, p. 2.
03-168 — Syntype. — - Kalambo (Lac Tanganyika). Don du British
Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 85 mm.
L. T. : 104 mm.
Paratilapia dorsalis Pellegrin 1902, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., p. 419.
00-202 — Holotype. • — Brazzaville (Congo). Degeorgis.
1 exemplaire en alcool.
L. S. : 60 mm.
L. T. : ? (caudale abimée).
Paratilapia leptosoma Boulenger 1898, Tr. Zool. Soc. London, XV, p. 14,.
pl. III, fig. 4.
98-699 — Syntype. — Lac Tanganyika. Don du British Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 68 mm.
L. T. : 84 mm.
Paratilapia maculipinna Pellegrin 1912, Bull. Soc. Zool. Fr., p. 311.
12-258 — Holotype. — Port-Florence (Lac Victoria). Alluaud et
Jeannel.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 122 mm.
L. T. : 153 mm.
Paratilapia multidens Pellegrin 1900, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., p. 98.
90-35 — Holotype. — Congo. Thollon.
1 exemplaire en alcool.
L. S. : 165 mm.
L. T. : 195 mm. (?)
Paratilapia nigrofasciata Pellegrin 1900, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat.r
p. 353.
86-452 et 86-453 — Syntypes. — Nganchou (Congo). Mission de l’Ouest
Africain. (M. de Brazza).
2 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 62, 70 mm.
L. T. : 80, 93 mm.
Paratilapia prognatha Pellegrin 1905, Mém. Soc. Zool. Fr., 17, p. 181,.
pl. 16, fig. 4.
04-141 à 04-143 — Syntypes. - — • Baie de Kavirondo (Lac Victoria).
Alluaud.
3 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 130, 131, 140 mm.
L. T. : 160, 161, 169 mm.
— 218 —
04-146 et 147 — Syntypes. — Baie de Kavirondo (Lac Victoria).
Alluaud.
2 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 70, 75 mm.
L. T. : 86, 92 mm.
Paratilapia ventralis Boulenger 1898, Tr. Zool. Soc. London, XV, p. 13,
pl. III, fig. 3.
98-698 — Syntype. — Lac Tanganyika. Don du British Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 72 mm.
L. T. : 98 mm.
Paratilapia victoriana Pellegrin 1905, Mém. Soc. Zool. Fr., 17, p. 182,
pl. XVI, fig. 3.
04-148 — - Holotype. — Baie de Kavirondo (Lac Victoria). Alluaud.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 120 mm.
L. T. : 150 mm.
Paratilapia vittata Boulenger 1901, Ann. Mag. Nat. Hist., VII, p. 1.
03-166 — Syntype. — Lac Kivu. Don du British Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 80 mm.
L. T. : 98 mm.
Paratilapia vittata nigroïdes Pellegrin 1935, Rev. Zool. Bot. Afr., 27, 3,
p. 384.
35-102 — Syntype de la sous-espèce. — Lac Kivu. Babault.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 86 mm.
L. T. : 106 mm.
35-172 — Syntype de la sous-espèce. — Lac Kivu. Babault.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 210 mm.
L. T. : 225 mm.
Paretroplus Kieneri Arnoult 1960, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 32, 4,
p. 305, 1 fig.
60-580 — Holotype. — Lac Kinkony (N. O. de Madagascar). Kiener.
1 exemplaire en alcool, très bon état.
L. S. : 120 mm.
L. T. : 172 mm.
60-581 — Paratype. — Lac Kinkony (N. O. de Madagascar). Kiener.
1 exemplaire en alcool, très bon état.
L. S. : 120 mm.
L. T. : 168 mm.
(les trois autres exemplaires existant dans le même bocal ont été déposés
après par l’auteur, sous le même numéro, mais ne sont pas des paratypes).
— 219 —
Paretroplus Petiti Pellegrin 1929, Bull. Soc. Zool. Fr., LIV, p. 253.
28- 282 — Holotype. — Rivière de Maintimaso (Province de Majunga,
Madagascar). Petit.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 81 mm.
L. T. : 111 mm.
Pelmatochromis dimidiatus Pellegrin 1900, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat.,
p. 99.
92-120 — Syntype. - — - Banghi (Congo). Dybowski.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 46 mm.
L. T. : 60 mm.
92-121 — Syntypes. — Banghi (Congo). Dybowski.
3 exemplaires jeunes en alcool, bon état.
L. S. : 26, 26, 29 mm.
L. T. : 35, 36, 38 mm.
Pelmatochromis genisquamulatus Pellegrin 1914, Bull. Soc. Zool. Fr., p. 27.
13-315 à 13-318 — Syntypes. — Léalin (Haut-Zambèze). Ellenberger.
4 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 60, 68, 81, 95 mm.
L. T. : 76, 85, 102, 118 mm.
Pelmatochromis Iiaugi Pellegrin 1919, Bull. Soc. Zool. Fr., p. 103.
19-9 - — Holotype. — Ngomo (Ogooué). Haug.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 110 mm.
L. T. : 140 mm.
Pelmatochromis krihensis calliptera Pellegrin 1929, Bull. Soc. Zool. Fr.,
LIV, p. 368.
29- 138 — Holotype de la sous-espèce. — Ruisseau Grand Batanga
(Cameroun). Monod.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 48 mm.
L. T. : 60 mm.
Pelmatochromis lepidurus Pellegrin 1900, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat.,
p. 275.
86-450 — Holotype. — Nganchou (Congo). Mission de l’Ouest Africain
(M. de Brazza).
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 167 mm.
L. T. : 210 mm.
86-451 — Paratype. — Holotype de la sous-espèce lepidura Pellegrin
1904 (Thèse p. 241). — Nganchou (Congo). Mission de l’Ouest
Africain (M. de Brazza).
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 148 mm.
L. T. : 194 mm.
— 220 —
Pelmatochromis melanostigma Boulenger 1906, Tr. Zool. Soc. London ,
XVII, p. 567, pl. XXXIX, fig. 1.
06-11 — Syntype. — Niamkolo (Lac Tanganyika). Coll. W. A. Cun-
nington — Don du British Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 95 mm.
L. T. : 126 mm.
Pelmatochromis Regani Pellegrin 1906, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., p. 471.
06-229 — Holotype. — Ngomo (Ogooué). Haug.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 127 mm.
L. T. : 162 mm.
Petrochromis famula Trewavas et Matthes 1960, Rev. Zool. Bot. Afr., LXI,
3/4, pp. 349-357, fig. 1 et 2.
62-243 - — Paratype. — Luhanga, lac Tanganyika, 3-12-58. H. Mat¬
thes (I.B.S.A.C.). Don du Musée de Tervuren (126.217)
1 exemplaire en alcool, très bon état.
L. S. : 90 mm.
L. T. : 110 mm.
Petrochromis polyodon Boulenger 1858, Tr. Zool. Soc. London, XV, p. 20,
pl. VI, fig. 1.
98-702 — Syntype. — Espèce type du genre Petrochromis. ■ — - Lac
Tanganyika. Don du British Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 69 mm.
L. T. : 85 mm.
Petrotilapia tridentiger Trewavas 1935, Ann. Mag. Nat. Hist., XVI, p. 76.
37-152 — Syntype. — - Espèce-type du genre Petrotilapia. — Monkey
Bay (Lac Nyassa). Don du British Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 100 mm.
L. T. : 125 mm.
Plataxoïdes dumerilii Castelnau 1855, Anim. nouv. ou rares Am. Sud ,
Poissons, p. 21, fig. XI, p. 3.
A. 254 - — Holotype. — Espèce type du genre Plataxoïdes. ■ — Para. Cas¬
telnau.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 48 mm.
L. T. : 70 mm.
Pterophyllum altum Pellegrin 1903, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., p. 125.
87-571 à 574 — Syntypes. — Atabapo (Orénoque). Chaffanjon.
4 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 63, 66, 68, 75 mm.
L. T. : 104, 105, 122, 146 mm.
— 221 —
87-579 — • Syntypes. — Atabapo (Orénoque). Chaffanjon.
5 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 59, 61, 61, 64, 65 mm.
L. T. : 97, 106, 95, 110, 129 mm.
87-580 — Syntypes. — Atabapo (Orénoque). Chaffanjon.
5 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 42, 50, 51, 55, 62 mm.
L. T. : 70, 86, 81, 85, 122 mm.
Pterophyllum Eimeckei Ahl 1928, Zoolog. Anzeiger., Bd. LXXVI, 7/10,
p. 251, 1 fig.
29-12 — Syntype. — Bouches du Rio Negro (Amazone). Don du Musée
de Berlin (9 avril 1929).
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 55 mm.
L. T. : 83 mm.
Pseudotropheus tropheops gracilior Trewavas 1935, Ann. Mag. Nat. Hist.,
XVI, p. 75.
37-150 — Syntype de la sous-espèce. — Deep Bay (Lac Nyassa). Don
du British Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 85 mm.
L. T. : 107 mm.
Ptychochromis grandidieri Sauvage 1882, Bull. Soc. Philom., 7, sér. 6,
p. 174.
A. 310 — Syntype. — Madagascar. Lantz et Humblot.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 132 mm.
L. T. : 178 mm.
A. 4147 — • Syntype. — Madagascar. Grandidier.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 121 mm.
L. T. : 160 mm.
Ptychochromis madagascariensis Sauvage 1891, Hist. Madagascar, Poissons,
p. 442, pl. XLIII, fig. 4 et pl. XLIV, A, fig. 6 et 6a.
A. 7896 — Syntypes. — Madagascar. Goudot.
2 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 109, 140 mm.
L. T. : 152, 198 mm.
Simochromis habaulti Pellegrin 1927, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., p. 500.
27-318 — - Holotype. — Ouvira (Lac Tanganyika). Babault.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 60 mm.
L. T. : 75 mm.
— 222 —
SymphysocLon discus aequifasciata Pellegrin 1904, Thèse, p. 214.
02-130 — Syntype de la sous-espèce. — Santarem (Brésil). Jobert.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 110 mm.
L. T. : 145 mm.
02-134 et 135 — Syntypes de la sous-espèce. — Teffé (Brésil). Jobert.
2 exemplaires en alcool.
L. S. : 90 mm., 125 mm.
L. T. : 120 mm., ?
Telmatochromis caninus Poil 1942, Rev. Zool. Bot. Afr., XXXVI, 4, p. 353.
62-250 — Paratype. — Lac Tanganyika, Nyanza, 1937. A. Lestrade.
Don du Musée de Tervuren (54.706).
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 78 mm.
L. T. : 98 mm.
Tilapia afjînis A. Duméril 1859, Archives Muséum, X, p. 255.
4418 — - Syntypes. — Sénégal. Heudelot.
2 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 113, 115 mm.
L. T. : 140, 143 mm.
Tilapia bilineata Pellegrin 1900, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., p. 276.
86-455 — Holotype. — Diélé (Congo). Mission de l’Ouest Africain
(M. de Brazza).
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 153 mm.
L. T. : 180 mm.
86-456 — Paratype. — Diélé (Congo). Mission de l’Oest Africain (M. de
Brazza).
1 exemplaire jeune en alcool, bon état.
L. S. : 90 mm.
L. T. : 110 mm.
Tilapia borkuana Pellegrin 1919, Bull. Soc. Zool. Fr., 44, p. 150.
19-19 à 19-25 et 27 à 29 — Syntypes. — Ounianga Sérir (Borkou).
Lt.-Colonel Tilho.
10 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 55 à 130 mm.
L. T. : 71 à 162 mm.
Tilapia boulangeri Pellegrin 1903, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., p. 121.
86-461 — Holotype. — Nganchou (Congo). Mission de l’Ouest Africain.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 165 mm.
L. T. : 207 mm.
— 223
Tilapia crassa Pellegrin 1903, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., p. 120.
86-448 — Holotype. — Diélé de l’Alima (Congo). Mission de l’Ouest:
Africain.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 140 mm.
L. T. : 169 mm.
Tilapia Giardi Pellegrin 1903, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., p. 121.
A. 2754 — Holotype. — Zambèze. Holub.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 60 mm.
L. T. : 76 mm.
Tilapia Guiarti Pellegrin 1905, Mém. Soc. Zool. Fr., 17, p. 184, pl. XVI,
fig. 1.
04-150 — Holotype. — Baie de Kavirondo (Lac Victoria). Alluaud.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 115 mm.
L. T. : 141 mm.
Tilapia Haugi Pellegrin 1911, Bull. Soc. Philom., 10, 3, p. 274, fig.
08-255 — Syntype. — Ngomo (Ogooué). E. Haug.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 208 mm.
L. T. : 265 mm.
(L’autre exemplaire cité dans la description sous le n° 08-256 a été
donné au British Muséum en 1909).
Tilapia heudelotii A. Duméril 1859, Archives Muséum, X, p. 254.
A. 9371 — Holotype. — Sénégal. Heudelot.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 99 mm.
L. T. : 120 mm.
Tilapia lateralis A. Duméril 1859, Archives Muséum, X, p. 253.
A. 9370 — Holotype. — Sénégal. Jubelin.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 125 mm.
L. T. : 167 mm.
Tilapia lemassoni Blache et Miton 1960, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2e s.T
t. 32, n° 3, p. 217.
59.222 — Syntypes. — Mare de Mbélé, au nord de Ouaza, Logone
inférieur (Cameroun, district Nord). Blache, Miton et Stauch
— 20-4-58.
2 exemplaires en alcool, très bon état.
L. S. : 95, 100 mm.
L. T. : 125, 132 mm.
— 224 —
Tilapia macrocentra A. Duméril 1859, Archives Muséum , X, p. 256.
A. 9373 — Holotype. — Sénégal. Jubelin.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 250 mm.
L. T. : 310 mm.
Tilapia meeki Pellegrin 1911, Bull. Soc. Zool. Fr., p. 185.
11-53 et 11-54 — Syntypes. — Lagune de Grand Bassam (Côte d’ivoire).
Gruvel.
2 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 100, 137 mm.
L. T. : 129, 176 mm.
Tilapia melanopleura A. Duméril 1859, Archives Muséum, X, p. 252,
pl. XXII, fig. 1, la.
A. 9328 — Holotype. ■ — Sénéral. Jubelin.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 120 mm.
L. T. : 154 mm.
Tilapia monodi Daget 1954, Mémoires IF AN, n° j6, p. 344, fig. 132.
54-6 - — Holotype. — Diafarabé (Soudan). Mission M. Blanc — F.
d’Aubenton (1954).
1 exemplaire en alcool, très bon état.
L. S. : 205 mm.
L. T. : 255 mm.
60-490 — Paratypes. — Diafarabé (Soudan). Daget — 1-12-51.
6 exemplaires en alcool, très bon état.
L. S. : 85, 88, 89, 89, 90, 95 mm.
L. T. : 110, 116, 115, 116, 119, 125 mm.
Tilapia multifasciata macrostoma Pellegrin 1941, Bull. Soc. Zool. Fr.,
LXVI, p. 189.
41-80 — Holotype de la sous-espèce. — Campagne du « Sylvana » — -
Station 88 (Plage de Bulama - — Guinée Portugaise). Mission
de Polignac-Gain (février-juin 1913).
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 182 mm.
L. T. : 234 mm.
Tilapia ngomoensis Pellegrin 1913, Bull. Soc. Zool. Fr., p. 274.
08-257 — Holotype. — Ngomo (Ogooué). Haug.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 139 mm.
L. T. : 187 mm.
Tilapia nigripinnis Guichenot, in Duméril 1859, Archives Muséum, X,
p. 254, pl. XXII, fig. 2, 2a.
A. 9396 — Syntypes. — Gabon. Aubry-Lecomte.
2 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 69, 70 mm.
L. T. : 92, 93 mm.
— 225 —
Tilapia occidentalis Daget, Mém. I.F.A.N. (sous presse).
59- 110 — Syntypes. — Gaoual (Guinée). Daget — 9-1-59.
4 exemplaires en alcool, très bon état.
L. S. : 72, 79, 80, 81 mm.
L. T. : 95, 105, 107, 107 mm.
60- 491 — Syntypes. — Environs de Dubréka (Guinée). Daget — 1-1-59.
2 exemplaires en alcool, très bon état.
L. S. : 81, 83 mm.
L. T. : 110, 112 mm.
Tilapia Perrieri Pellegrin 1909, Bull. Soc. Zool. Fr., p. 158.
09-509 et 09-510 — - Syntypes. — - Baie de Kavirondo (Lac Victoria).
Alluaud.
2 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 54, 60 mm.
L. T. : 67, 72 mm.
Tilapia pleuromelas A. Duméril 1859, Archives Muséum, X, p. 253.
A. 9329 — Holotype. — Sénégal. Jubelin.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 170 mm.
L. T. : 230 mm.
Tilapia pleurotaenia Boulenger 1901, Ann. Mag. Nat. Hist., (7), VII, p. 4.
03-173 — Syntype. — Nord du Lac Tanganyika. Don du British Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 74 mm.
L. T. : 91 mm.
Tilapia polycentra A. Duméril 1859, Archives Muséum, X, p. 254.
A. 9372. — Holotype. — Gorée (Sénégal). Rang.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 83 mm.
L. T. : 105 mm.
Tilapia Rangii A. Duméril 1859, Archives Muséum, X, p. 255.
A. 9374 — Holotype. — Gorée (Sénégal). Rang.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 86 mm.
L. T. : 106 mm.
Tilapia rheophila Daget, Mém. I.F.A.N. (sous presse).
59- 106 — Syntypes — Moyen Konkouré (Guinée). Daget — 14-2-58.
5 exemplaires en alcool, très bon état.
L. S. : 54, 57, 62, 67, 76 mm.
L. T. : 71, 74, 79, 87, 99 mm.
60- 488 — Syntypes. — Grandes Chutes sur le Samou, affluent du Kon¬
kouré (Guinée). Daget — 3-1-59.
3 exemplaires en alcool, très bon état.
L. S. : 39, 43, 76 mm.
L. T. : 51, 56, 101 mm.
15
— 226
60-489 — Syntypes. — Koliagbé (Guinée). Daget — 11-2-58.
1 exemplaire en alcool, très bon état.
L. S. : 74 mm.
L. T. : 95 mm.
Tilapia Stanley i uniformis Pellegrin 1909, Bull. Soc. Zool. Fr., p. 159.
09-511 à 09-517 — Syntypes de la sous-espèce. — Baie de Kavirondo
(Lac Victoria). Alluaud.
7 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 50, 55, 58, 60, 60, 61, 64 mm.
L. T. : 63, 68, 73, 74, 75, 76, 79 mm.
Tilapia sexfasciata Pellegrin 1900, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., p. 277 .
95-24 — Holotype. — Chiré (Afrique Centrale). Foa.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 141 mm.
L. T. : 177 mm.
Trematocara caparti Poil 1948, Bull. Mus. Boy. Hist. Nat. Belg., XXIV,
26, p. 21, fig. 14 et 15.
62-252 — Paratype. — Lac Tanganyika, station 321, devant Karema,
29-5-47. M. Poll. Don du Musée de Tervuren (111.026).
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 48 mm.
L. T. : 60 mm.
Trematocara unimaculatum Boulenger 1901, Ann. Mag. Nat. Hist., VII,
p. 3.
03-170 — Syntype. — Usambura (Lac Tanganyika). Don du British
Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 85 mm.
L. T. : 105 mm.
Trematocranus microstoma Trewavas 1935, Ann. Mag. Nat. Hist., XVI,
p. 114, fig. 13 B.
37-236 — Syntype. — Espèce type du genre Trematocranus. — Deep Bay
(Lac Nyassa). Don du British Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 150 mm.
L. T. : 185 mm.
Tropheus moorii Boulenger 1898, Tr. Zool. Soc., XV, p. 18, pl. V, fig. 2.
98-700— Syntype. — Espèce type du genre Tropheus. ■ — Lac Tanga¬
nyika. Don du British Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 67 mm.
L. T. : 85 mm.
— 227 —
Tylochromis jentinki sudanensis Daget 1954, Mémoires I.F.A.N., n° 36,
p. 333, fig. 128.
24-175 — Holotype. — - Déterminé Pelmatochromis intermedius Bou-
lenger par Pellegrin. — Dioumanana, cercle de Siguiri (Guinée).
Thomas.
1 exemplaire en alcool, très bon état.
L. S. . 143 mm.
L. T. : 178 mm.
60-477 — Paratypes. — Diafarabé (Soudan). Daget — 28-3-51.
3 exemplaires en alcool, très bon état.
L. S. : 125, 133, 138 mm.
L. T. : 155, 170, 172 mm.
60-478 — Paratypes. — Markala (Soudan). Daget — 23-4-51.
3 exemplaires en alcool, très bon état.
L. S. : 102, 106, 115 mm.
L. T. : 125, 132, 143 mm.
60-479 — Paratypes. — Kokry (Soudan). Daget — 20-10-49.
7 exemplaires en alcool, très bon état.
L. S. : 29 à 42 mm.
L. T. : 37 à 54 mm.
60-480 — - Paratype. — Diafarabé (Soudan). Daget — 22-4-50.
1 exemplaire en alcool, très bon état.
L. S. : 120 mm.
L. T. : 150 mm.
Xenotilapia caudafasciata Poil 1951, Bull. Inst. Roy. Sc. Nat. Belg., XXVII,
30, p. 9, fig. 6.
62-248 — Paratype. — Lac Tanganyika, station 109, baie de Moba,
5-2-47. Don du Musée de Tervuren (109.774).
1 exemplaire en alcool, très bon état.
L. S. : 102 mm.
L. T. : 132 mm.
Xenotilapia longispinis longispinis Poil 1951, Bull. Inst. Roy. Sc. Nat.
Belg., XXVII, 29, p. 5, fig. 1.
62-246 — Paratype. — Lac Tanganyika, station 88, à 10-15 km au large
de l’embouchure de la rivière Malagarazi, 25-1-47. M. Poll.
Don du Musée de Tervuren (109.710).
1 exemplaire en alcool, très bon état.
L. S. : 102 mm.
L. T. : 140 mm.
Xenotilapia ornatipinnis Boulenger 1901, Ann. Mag. Nat. Hist., VII, p. 3.
03-171 — Syntype. — Kibwesi (Lac Tanganyika). Don du British
Muséum.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 77 mm.
L. T. : 100 mm.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons).
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 3, 1962 pp. 228-238.
POISSONS ANTARCTIQUES RÉCOLTÉS
AU COURS DE LA ONZIÈME EXPÉDITION
FRANÇAISE EN TERRE ADÉLIE (1960-1962)
( Expéditions Polaires Françaises.
Missions Paul-Emile Victor )
Par J. C. HUREAU
Introduction.
Les seuls poissons des côtes de Terre Adélie en collection au Muséum
National d’Histoire Naturelle avaient été rapportés par les Dr. J. Sapin-
Jaloustre, J. Cendron et J. Isel au cours des précédentes expéditions
françaises en Terre Adélie. Ces échantillons, étudiés par M. Blanc (1952,
1961), étaient très peu nombreux et notre collection vient les compléter
heureusement.
. Nos récoltes ont été faites durant une période de 13 mois, de janvier
1961 à février 1962, en 23 stations situées dans l’archipel de Pointe Géologie
et en quelques stations faites le long de la côte de Terre Adélie (Cap Bien¬
venue, Cap Jules, Rocher Mathieu).
Cette étude porte sur 538 spécimens appartenant à 6 espèces de Noto-
theniidae et Bathydraconidae. 472 d’entre eux ont été mis en collection
et rapportés en France.
Je remercie particulièrement P. E. Victor et le Capitaine Pedersen,
Commandant du Magga Dan, pour l’aide qu’ils m’ont apportée pendant la
campagne d’été. Je remercie également mes camarades d’hivernage
C. Chastel, B. Duboys de Lavigerie et M. Fritsch qui n’ont jamais
hésité à m’apporter leur aide pour faire mes récoltes.
Description des stations de pêche.
L’archipel de Pointe Géologie, situé sur le bord de la côte de Terre
Adélie, par 66°40’ de latitude sud et 140°01’ de longitude est, est cons¬
titué par un ensemble de 8 îles principales situées à l’ouest de la langue
glaciaire de l’Astrolabe et à 300 mètres environ au nord de la côte du
continent antarctique. L’archipel occupe une superficie d’environ 4 km2.
Les profondeurs marines entre les îles sont faibles et varient de 0 à
60 mètres Toutes nos récoltes ont été faites entre ces deux profondeurs,
— 229 —
sauf quelques pêches faites par 100 mètres de fond au voisinage de l’As¬
trolabe.
Les fonds sont formés par des éboulis rocheux d’origine morainique
et sont recouverts d’un épais tapis algal qui abrite une faune benthique
Fig. 1. — Archipel de Pointe Géologie. Les pointillés correspondent aux « rivières » dans
la glace de mer, à travers lesquelles les récoltes étaient faites en hiver. Les numéros indiquent
les points de pêche.
d’une richesse exceptionnelle : tous les groupes d’invertébrés benthiques
y sont représentés, principalement : Echinodermes, Crustacés, Mollusques,
Polychètes, Némertes, Cnidaires, Bryozoaires et Spongiaires. Quelques
rares zones sont recouvertes de vase provenant de la décomposition des
algues sus-jacentes (st. n° 15).
La température des eaux est relativement constante au cours de l’année :
— 230 —
maximum atteint au voisinage du fond en janvier : — 0,90° C, minimum
atteint en juillet : — 2,05° C.
De mars à décembre, la glace de mer envahit tout l’archipel mais des
cassures ou « rivières » persistent constamment dans certaines zones
(voir fig. 1). Nous avons pu faire des récoltes régulières à travers ces
« rivières ».
Méthodes de pêche.
Nous disposions d’une embarcation qui, en été, nous a permis de poser
de petites palangres mais leur rendement était faible. En été, nous avons
surtout utilisé des nasses (tambours de 1 m de long et 40 cm de diamètre)
dont les deux entrées de dimensions variables nous ont permis de récolter
des spécimens de tailles diverses.
Des dragages (dragues Charcot rectangulaires de 50 X 25 cm tirées
par un câble de nylon de 8 mm) sur les fonds vaseux en décomposition
nous ont donné de jeunes individus de Trematomus bernachii et tous nos
exemplaires de Trematomus newnesi.
En hiver, nous avons surtout employé des lignes munies de 10 hameçons
de tailles diverses. Les nasses, en hiver, n’ont pu être utilisées qu’à partir
de septembre, époque à laquelle les « rivières » sont devenues suffisamment
larges.
Un essai de pêche au trémail donna peu de résultats mais nous a permis
de constater que tous les poissons de l’archipel sont des poissons benthiques
ne s’élevant pas à plus de 30 centimètres au-dessus du fond.
Description des espèces.
Pour l’étude des espèces nous avons adopté les abréviations suivantes :
D : nageoire dorsale, les chiffres romains indiquant le nombre de rayons
de la lere dorsale, les chiffres arabes le nombre de rayons de la 2eme dorsale.
A : nageoire anale.
P : nageoire pectorale.
Lt : longueur totale.
Ls : longueur standard.
T : longueur de la tête.
E.I. : espace interorbitaire.
Nototheniidae.
Notothenia neglecta , Nybelin (voir fig. 2).
185 exemplaires dont 95 mâles et 90 femelles (Lt : 170 à 470 mm, Ls :
145 à 405 mm).
Espace interorbitaire compris 3 à 4,8 fois dans la longueur de la tête.
Tête comprise 2,7 à 3,5 fois dans la longueur standard.
— 231 —
Formule radiaire : D : III- VI, 37-41.
A : 28-32.
P : 17-19.
Le dessus du crâne est dépourvu d’écailles et le corps est recouvert
d’écailles cycloïdes.
Coloration du poisson vivant :
Les immatures ont un corps rouge vermillon éclatant, les flancs portant
des bandes verticales rouge plus clair. Le ventre est jaune orangé ou jaune
d’or. Le dessus de la tête porte une large tache noire, une autre tache noire
se situe en avant de la première dorsale. La plaque operculaire porte
4 taches noires allongées. Les nageoires sont rouge vermillon comme le
corps.
Cette brillante coloration disparaît à la maturité sexuelle, mais per¬
siste un peu plus longtemps chez les mâles que chez les femelles.
Les individus mâtures ont un corps de coloration variable, brun plus
ou moins foncé avec de nombreuses taches, brun clair, noires ou verdâtres.
Le ventre est jaune clair, devenant jaune vert ou vert avec l’âge. Les
nageoires dorsales et anales portent des bandes sombres. La plaque oper¬
culaire porte les taches déjà présentes chez l’immâture.
Remarques :
Le nombre élevé de l’échantillon de cette espèce dont nous disposons,
nous permet d’affirmer qu’il s’agit bien de Notothenia neglecta, Nybelin,
espèce différente de Notothenia coriiceps, Richardson. N. neglecta , selon
O. Nybelin, serait spécifique de la zone antarctique tandis que N. corii¬
ceps serait subantarctique (zone Kerguelen-Macquarie). Les différences
entre les deux espèces sont assez faibles et ne se constatent que sur un
ensemble d’individus : N. neglecta possède une formule radiaire légèrement
différente de N. coriiceps.
— 232 —
Formule radiaire de N. coriiceps (selon Nybelin) : D2 : 35-38.
A : 26-30.
P : 17-18.
M. Blanc (1961) a soulevé le problème mais les échantillons dont il
disposait n’étaient pas assez importants pour permettre une conclusion.
Trematomus bernacchii, Boulenger (voir fïg. 3)
203 exemplaires dont 140 femelles et 63 mâles (Lt : 110 à 278 mm,
Ls : 102 à 244 mm).
Espace interorbitaire compris 5,3 à 8,2 fois dans la longueur de la tète.
Tête comprise 3,0 à 3,5 fois dans la longueur standard.
Formule radiaire : D : IV-VI, 34-39.
A : 31-35.
P : 22-26.
Cette formule est légèrement différente de celle donnée par Norman
(1938).
Le dessus du crâne est écailleux mais l’espace interorbitaire est nu
(ou avec juste une série d’écailles médianes). Tout le corps est recouvert
d’écailles cténoïdes.
Coloration du poisson vivant :
Corps de teinte générale ocre-rose, les flancs portant des bandes ou
taches verticales fauves et noires. Les nageoires dorsale et anale sont
brun-ocre. Les nageoires pectorales sont brunes et portent une multitude
de points claires. La base des pectorales porte 3 taches vertes allongées,
présentes chez tous les individus immâtures et mâtures. Les écailles rela¬
tivement grandes ont un bord très marqué, ce qui donne aux flancs un
aspect strié bien visible.
La coloration, terne toute l’année, devient éclatante au moment de la
reproduction en octobre, novembre.
— 233 —
Remarques :
Le cycle sexuel de cette espèce est en avance de deux mois sur le cycle
des autres espèces de l’archipel, toutes les espèces vivant cependant exacte¬
ment dans les mêmes conditions écologiques. De plus Trematomus ber-
nacchii est remarquable par le fait que son repos sexuel est très bref :
novembre et début décembre, la croissance des ovules chez les femelles,
se faisant très régulièrement de fin décembre à octobre, date à laquelle
le rapport gonadosomatique chez les femelles atteint une valeur très-
élevée (17 à 20).
Trematomus hansoni, Boulenger (voir (fig. 4).
137 exemplaires dont 31 femelles et 106 mâles (Lt : 173 à 352 mm, Ls :
150 à 303 mm).
Fig. 4. — Trematomus hansoni Boulonger.
Espace interorbitaire compris 5,3 à 7,7 fois dans la longueur de la tête.
Tête comprise 3, 1 à 3,6 fois dans la longueur standard.
La longueur du museau est supérieure ou égale au diamètre oculaire.
Nombre de branchiospines sur l’arc antérieur : 14 à 19.
Formule radiaire : D : V-VII, 28-32.
A : 33-36.
P : 28-32.
Le nombre de rayons aux nageoires pectorales est en moyenne plus
élevé que celui donné dans la diagnose de Boulenger. Ceci a été déjà
constaté par J. P. Gosse (1961) sur des échantillons provenant de la baie
Léopold III (70°18’S. et 24°13’E.) Les nageoires pectorales sont arrondies.
Le dessus du crâne et l’espace interorbitaire sont écailleux : les écailles
sont en général cténoïdes mais peuvent être cycloïdes.
234 —
Coloration du poisson vivant :
Corps gris clair uniforme -f- verdâtre, les flancs au niveau du milieu de
l’anale portent une zone noirâtre. Ventre gris argenté avec des reflets
bleuâtres. Tête brune sur la partie supérieure et les joues, gris bleu à la
partie inférieure. Nageoires dorsale et anale à rayons verts et membrane
grise. Caudale à rayons foncés avec membrane claire et des bandes verti¬
cales vert foncé. Pectorales arrondies à rayons vert clair et membrane
claire ; 4 à 5 bandes noires verticales ornent la partie antérieure des pecto¬
rales.
Fig. 5. — Squelette de la ceinture pectorale de Notothenia neglecta (A), Trematomus hansoni
(B) et des 8 spécimens « anormaux » de Trematomus hansoni (C). F : foramen. S : scapula.
H : hypocoracoïde. N : nageoire pectorale.
Remarques :
L’étude de Trematomus hansoni nous a amené à poser un problème de
systématique : en effet les genres Trematomus et Notothenia sont très
voisins et ne se distinguent que par un caractère ostéologique de la cein¬
ture scapulaire (voir fîg. 5) : chez Notothenia le foramen est compris entre
la scapula et l’hypocoracoïde, tandis que chez Trematomus le foramen est
entièrement percé dans la scapula.
Or, nous avons récolté 8 exemplaires (n° 264, 282, 284, 285, 286, 287,
315, 399) possédant tous les caractères morphologiques (nombre de rayons
aux nageoires, mensurations, écailles, branchiospines, coloration) et étholo-
giques (maturité sexuelle, profondeur de l’habitat) de Trematomus hansoni,
mais dont la ceinture scapulaire est typique du genre Notothenia.
Ceci rejoint le problème posé par Pappenheim (1912) qui avait créé
l’espèce nouvelle Notothenia lepidorhinus, espèce reprise sous le nom de
Trematomus hansoni par Regan (1913) et Norman (1938).
235 —
Ces 8 exemplaires, à notre avis, ne constituent pas une nouvelle espèce,
mais appartiennent à l’espèce Trematomus hansoni. Ceci met en doute la
solidité du caractère ostéologique de la ceinture scapulaire pour dis¬
tinguer les deux genres Notothenia et Trematomus. Ce problème néces¬
siterait des études sur d’autres espèces appartenant à ces deux genres.
Trematomus borchgrevinki, Boulenger.
1 exemplaire mâle capturé dans une masse le 22 décembre 1961 par
10 mètres de fond.
Lt : 276 mm Tête : 63,5 mm Pectorale : 56 mm
Ls : 233 mm Espace interorbitaire : Hauteur du corps :
20,25 mm 53,25 mm
Formule radiaire : D : V, 34.
A : 31.
P : 24.
Coloration du poisson vivant :
Coloration gris clair, corps couvert d’éeailles cyeloïdes ou faiblement
cténoïdes, très petites.
Cette espèce considérée comme non benthique (Miller R. G., 1961)
a cependant été capturée dans une nasse posée sur le fond.
Trematomus newnesi , Boulenger.
9 exemplaires, tous capturés à la station n° 15 ou aux Caps Jules et
Bienvenue, par dragage sur des fonds vaseux variant de 10 à 20 mètres.
(Lt : 52,5 à 129 mm, Ls : 44 à 110 mm).
^ , V VI VII VIII 34 35 36 37 38
Formule radiaire : D : Q 6 2 '3 2 3 0 1
_ 32 33 34 35
: 2 2 3 2
p . 24 25
' 7 2
Espace interorbitaire compris 3,4 à 4,1 fois dans la longueur de la tête.
Tête comprise 3,2 à 3,9 fois dans la longueur standard.
Le dessus du crâne est nu mais les jours et les opercules sont écailleux,
les écailles sont faiblement cténoïdes et très labiles.
Coloration du poisson vivant :
Corps brun clair avec les flancs couverts de points brun foncé ou de mar¬
brures brunes. Ventre blanc argenté.
— 236 —
Bathy draconidae .
Gymnodraco acuticeps, Boulenger (voir fig. 6).
3 exemplaires femelles ont été capturés à la ligne aux mois de mai,
juillet et octobre.
Le corps du poisson est entièrement dépourvu d’écailles et ne possède
qu’une seule dorsale.
20 cm
i - 1
Fig. 6. — Gymnodraco acuticeps Boulenger.
Coloration du poisson vivant :
Dos et flancs gris plus ou moins foncé portant des taches verdâtres ou
jaune vert. Ventre blanc. Dorsale et anale gris clair, caudale gris clair
portant de petites taches vertes.
Remarques :
Presque tous les poissons que nous avons récoltés, quelle que soit
l’espèce, hébergeaient de nombreux parasites dans leur cavité viscérale,
mais les trois exemplaires de Gymnodraco acuticeps étaient remarquable¬
ment parasités par des centaines de petits Nématodes fixés sur et dans le
tube digestif et le foie.
D’après la taille des ovules, la ponte peut être située entre juillet et
octobre.
— 237 —
Remarques biologiques.
Nous avons pu observer complètement les cycles sexuels des trois
premières espèces décrites ci-dessus.
Trematomus bernacchii se reproduit en fin octobre, début novembre ;
Notothenia neglecta pond fin décembre et Trematomus hansoni début
janvier.
Chez les femelles des deux espèces de Trematomus, le rapport gonado-
somatique atteint une valeur très élevée au moment de la ponte : environ
17 à 20. Au contraire, chez Notothenia neglecta, ce même rapport au moment
de la ponte reste assez faible : 2,5 à 3,5.
Les œufs pondus sont très gros chez les Trematomus : 3 à 3,5 mm,
ils sont plus petits chez Notothenia : 1,5 mm. Tous ces œufs sont démersaux
et les pontes sont fixées à des algues.
Nous avons également prélevé les contenus stomacaux qui nous ont
permis de constater que toutes ces espèces sont omnivores et très voraces :
algues, vers, mollusques, crustacés, petits poissons.
Notre collection de poissons est la première de cette importance à avoir
été rapportée des côtes de Terre Adélie. Trois espèces y sont signalées
pour la première fois : Trematomus hansoni, Trematomus borchgrevinki
et Gymnodraco acuticeps. Par contre nous n’avons pas retrouvé Trema¬
tomus nicolaï (Boulenger) qui est présent dans la collection rapportée
par le Dr. J. Sapin-Jaloustre de Port-Martin.
Nous n’avons pas retrouvé non plus Trematomus centronotus et Trema¬
tomus loennbergii signalés par Waite (1916) et capturés en 1913 dans
Commonwealth Bay pendant l’expédition australienne de Mawson.
Lors de cette même expédition, Pagetopsis macropterus, de la curieuse
famille des Chaenichthyidae , avait été signalé. Nous n’avons pas capturé
ces trois espèces, probablement parce que ce sont des espèces d’eaux
profondes (profondeurs supérieures à 250 mètres).
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
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faune et but des recherches. Travaux de l’expédition antarctique complexe
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Scient, reports, ser. C, Vol. III, part I.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2‘ Série — Tome 34 — N» 3, 1962 pp. 239-246.
NOTES SUR LES ERIGONIDES.
XXI. Brachycerasphora, nouveau genre nord-africain.
Par Jacques DENIS
L’occasion m’a été récemment donnée d’étudier une petite collection
d’Erigonides nord-africains que m’a communiquée l’University Muséum
d’Oxford ; il s’y trouvait un couple provenant de Cyrénaïque dont le mâle
m’a paru proche de Typhochraestus parvicornis Simon, du moins à en
juger d’après la description que n’accompagne aucune figure ; cependant
les caractères accessoires de la femelle ne correspondent pas à ceux du
genre Typhochraestus. Celui-ci fait en effet partie de la dizaine de genres
paléarctiques qui offrent la particularité d’avoir les tibias des trois pre¬
mières paires armés de 2 épines supères, le tibia IV n’en portant qu’une
seule ; toutefois ce caractère discriminatif perd toute valeur chez les
mâles dont la chétotaxie est très instable, les tibias antérieurs pouvant
être mutiques et le tibia III ne présenter qu’une épine, mais le céphalo¬
thorax des mâles typiques est déformé en un lobe bas limité par de pro¬
fonds sillons latéraux. Or tous les tibias de la femelle du couple en question
sont armés d’une seule épine supère et le céphalothorax du mâle, dépourvu
de sillons, ne présente pas de lobe tandis que Faire oculaire porte un petit
appendice unciforme. Ces différences, jointes à la structure du bulbe mâle,,
justifient une séparation générique. On peut ajouter que les tarses sont
relativement plus courts et que le trichobothrie des métatarses antérieurs
est plus proche de la base de l’article que chez les Typhochraestus , diffé¬
rences dont l’importance serait mineure si elles existaient seules.
D’autre part, à l’examen des Typhochraestus parvicornis Simon et con¬
venus Simon, conservés dans les collections du Muséum, je me suis con¬
vaincu que leur attribution générique était erronée et qu’ils devaient être
rapprochés de l’espèce précédente. Il y a là un groupe de trois espèces
étroitement apparentées pour lesquelles aucun des genres actuellement
décrits ne semble convenable ; aussi je propose pour les recevoir un nou¬
veau genre Brachycerasphora (ppayûç, court ; xspaa-cpôpoç, cornu) ; il est
préférable de lui donner pour type une des espèces dont les deux sexes
sont connus et je choisis Br. monocerotum n. sp. en raison de son meilleur
état de fraîcheur.
Brachycerasphora nov. gen. — Céphalothorax habituellement large,
peu atténué en avant, les yeux occupant toute la largeur du front.
Yeux postérieurs en ligne sensiblement droite, les médians plus rap¬
prochés l’un de l’autre que des latéraux, au moins séparés de leur dia-
— 240
mètre (Ç), beaucoup plus chez le mâle. Trapèze oculaire beaucoup plus
étroit en avant qu’en arrière, au plus aussi haut que large en arrière.
Sternum aussi large que long ou presque, se terminant entre les hanches
IV en pointe large, plus ou moins carrément tronquée.
Marge supérieure des chélicères armée de 5 dents aiguës, une série de
quatre croissant de la première à la quatrième et une cinquième plus petite
et plus isolée. Marge inférieure garnie de 3 petites dents assez espacées.
Bord externe présentant des stries nettes chez le mâle, rudimentaires chez
la femelle.
Pattes 4. 1.2. 3, peu différentes de longueur sauf la paire III, T4 : T4 <
1,110, les métatarses presque aussi longs que les tibias, les tarses beaucoup
plus courts que les métatarses surtout à la paire IV.
Une épine supère sur tous les tibias, longue chez la femelle, épaisse et
très courte, parfois manquante au moins aux premières paires chez le
mâle, assez éloignée de la base de l’article à la paire IV, eT, > 0,275.
Trichobothrie des métatarses antérieurs situé aux environs du tiers
basal ou un peu au-delà, tèM4 < 0,400 ; pas de trichobothrie au méta¬
tarse IV.
Griffes tarsales supérieures peu courbées, ne présentant qu’une longue
dent fine vers le milieu de leur concavité (fig. 16).
Céphalothorax du mâle présentant entre les yeux médians postérieurs
un petit appendice plus ou moins développé.
Br. parvicornis (Simon, 1884) ( sub Typhochraestus), Arachn. Fr., V (3),
p. 588.
Egypte : le Mex près Alexandrie, 1 £ (Mus. n° 5. 254).
Peu de chose à ajouter à la description générale, mais des figures sont
indispensables pour permettre de reconnaître l’espèce sans risque d’erreur.
Celles du céphalothorax (fig. 1-2) se suffisent à elles-mêmes ; à noter un
faible indice céphalique, Ic = 1,250. En ce qui concerne le tibia de la
patte-mâchoire (fig. 3-4) une petite apophyse apicale digitiforme est plus
prononcée que ne le laisserait supposer la description de Simon ; d’autre
part il existe vers le milieu du bord oblique externe un fort denticule
auquel Simon n’a fait aucune allusion.
Les yeux sont petits ; l’intervalle des médians postérieurs n’atteint
pas tout à fait un diamètre et demi, leur intervalle aux latéraux dépasse
nettement 2 diamètres. Le trapèze oculaire est beaucoup plus étroit en
avant qu’en arrière et à peine moins haut que large en arrière :
B : b = 1,500 ; H : B = 0,917.
Les deux pattes de la paire IV sont amputées aux patellas ; je n’ai pu
voir aucune trace d’épines sur les tibias des trois premières paires. Les
articles sont allongés :
(L : D)t4 = 10,286 ; (L : DjMj = 12,750 ; (L : D)TX = 8,615.
Les tarses sont nettement plus courts que les métatarses qui sont eux-
mêmes presque aussi longs que les tibias :
Mj : t4 = 1,417 ; Tj : Mx = 1,100.
— 241
Trichobothrie des métatarses antérieurs implanté un peu avant le tiers
basal de l’article, = 0,320.
Brachycerasphora parvicornis (Simon), Cf. — Fig. 1, profil du céphalothorax. — Fig. 2, céphalo¬
thorax vu en dessus — Fig. 3, tibia et patella de la patte-mâchoire gauche vus en dessus.
riG. 4, patte-machoire vue de profil par la face externe.
16
— 242 —
Br. convexa (Simon, 1884) ( sub Typhochraestus), Arachn. Fr., V (3),
p. 589.
Algérie : Bordj-Medjez entre Msila et Bordj-bou-Areridj, Sétif, 2^1?
(Mus. n° 5.552).
chucerasphora convexa (Simon). - Fig. 5, profil du céphalothorax du mâle. - Fig 6,
bia et patella de la patte-mâchoire gauche du mâle vus en dessus. — Fig 7, patte-
lâchoire du mâle vue de profil par la lace externe. — Fig. 8, profil du céphalothorax de la
;melle. — Fig. 9, épigyne.
Les deux mâles sont de taille légèrement différente, mais en tout cas
inférieure à celle que donne la description originale : céphal. 0,90 et
243 —
0,93 mm. ; long. tôt. 2 et 2.12 mm. Les différences avec l’espèce précédente
ont été bien indiquées par Simon ; toutefois le tubercule de la région
céphalique se réduit à une faible excroissance peu saillante (fig. 5) et le
bord antéro-externe du tibia de la patte-mâchoire ne présente pas de
denticule net (fig. 6) ; la structure du bulbe est très semblable (fig. 7).
Les yeux postérieurs sont plus petits, l’intervalle des médians étant
égal à 2,333 diamètres, l’intervalle des médians aux latéraux à 3 dia¬
mètres ; mais les caractéristiques du trapèze oculaire sont analogues :
B : b = 1,444 ; H : B = 1.
Allongement des pattes :
(L : D)tx = 10,500 ; (L : D)MX = 13,777 ; (L : D)TX = 10 ;
(L: D)t4= 11,428 ; (L : D)M4 = 14,400 ; (L : D)T4 = 11,692.
Longueur relative des articles :
T4 : T1 = 1,086 ;
Mj : t4 = 1,476 ; T4 : Mx = 1,129 ;
M4 : t4 = 1,800 ; T4 : M4 = 1,055.
Chétotaxie : épines courtes et épaisses,
eT1 = 0,186 et 0,214 ; (1 : D)T4 = 0,320 et 0,286 ;
eT4 = 0,292 et 0,303 ; (1 : D)T4 = 0,750 et 0,460.
Trichobothrie des métatarses antérieurs : tbM1 = 0,339.
La femelle est demeurée inédite ; en voici la description :
Céphal. 0,81 mm. ; long. tôt. 2,15 mm.
Coloration du mâle, l’abdomen assez abondamment et longuement
pileux.
Céphalothorax large, Ie = 1,176, peu atténué en avant, son profil peu
convexe (fig. 8) et peu élevé, le bandeau vertical.
Yeux plus gros que chez le mâle, les postérieurs disposés en ligne légère¬
ment récurvée, les médians séparés de leur diamètre, leur intervalle aux
latéraux égal à 1,250 diamètre. Trapèze oculaire aussi haut que large
en arrière, beaucoup plus étroit en avant qu’en arrière, B : b = 1,500.
Bandeau à peine moins haut que l’aire oculaire, Bd : H = 0,917.
Sternum presque aussi large que long, Is = 1,080, se terminant en
arrière en large pointe carrément tronquée séparant les hanches IV de
leur diamètre.
Allongement des pattes :
(L : D)t4 = 10 ; (L : D)MX = 10,666 ; (L : D)TX = 8,770 ;
(L : D)t4 = 10 ; (L : D)M4 = 12,444 ; (L : D)T4 = 11,273.
Longueur relative des articles :
T4 : Tx = 1,088 ;
Mx : t4 = 1,412 ; Tx : Mj = 1,188 ;
M4 : t4 = 1,625 ; T4 : M4 = 1,107.
Chétotaxie : épines tibiales fines et longues,
eT1 = 0,193; (1 : D)TX = 1,615 ;
eT4 = 0,306 ; (1 : D)T4 = 2,182.
— 244 —
Trichobothrie des métatarses antérieurs, tbM1 = 0,313.
Epigyne fig. 9.
Br. monocerotum n. sp.
Cyrénaïque : Bakur, sur l’escarpement au-dessus de Toera, 1 <$ (holo-
type) 1 $ (allotype), 25-1-1960, sous les pierres d’un monticule calcaire
couvert de végétation (Mus. Oxford n° 2.057).
(J. Céphal. 0,75 mm. ; long. tôt. 1,65 mm. ; Ç. Céphal. 0,78 mm. ; long,
tôt. 1,70 mm.
Céphalothorax, sternum et pattes jaune orangé assez vif, le sternum
étroitement obscurci vers la marge sans ligne nette. Patte-mâchoire et
chélicères jaunâtres, le tibia et le tarse de la patte-mâchoire rembrunis
chez le mâle. Abdomen ovoïde allongé, très noir surtout chez le mâle.
(J. Céphalothorax assez carrément tronqué en avant, large, Ie = 1,218 ;
peu convexe dans la partie céphalique, le bandeau vertical ; présentant
juste en avant des yeux médians postérieurs un appendice en bourgeon
allongé portant une épine courbe et aiguë (fig. 10-11).
Yeux médians postérieurs séparés du double de leur diamètre, leur
intervalle aux latéraux égal à 2,333 diamètres. Trapèze oculaire :
B : b = 1,714 ; II : B = 0,917.
Allongement des pattes :
(L : D)tj = 10,571 ; (L : D)Mt = 14 ; (L : D)T4 = 10,666 ;
(L : D)t4 = 10,666 ; (L : D)M4 = 18 ; (L : D)T4 = 12,182.
Longueur relative des articles :
T4 : T, = 1,047 ;
M4 : tj = 1,514 ; Tj : M, = 1,143 ;
M4 : t4 = 1,969 ; T4 = M4 = 1,063.
Epines tibiales très courtes et difficiles à voir :
eTj = 0,232; (1 : D)T4 = 0,222 ;
eT4 = 0,343 ; (1 : D)T4 = 0,250.
Trichobothrie des métatarses antérieurs situé nettement au-delà du
tiers basal de l’article, tbMx = 0,388.
Tibia de la patte-mâchoire (fig. 12) prolongé au-dessus du tarse en large
palette, sans apophyse nette, présentant au bord externe dans la moitié
basale deux longs crins plus robustes que les autres. Bulbe fig. 13.
Ç. Céphalothorax (fig. 14) peu convexe, le bandeau vertical ; moins
large que chez le mâle, Ic = 1,333.
Yeux médians postérieurs séparés de leur diamètre, leur intervalle
aux latéraux égal à 1,250 diamètre. Trapèze oculaire :
B : b = 1,500 ; H : B = 0,833.
Hauteur du bandeau égale à la largeur du trapèze oculaire en arrière.
Allongement des pattes :
(L : D)t4 = 9 ;
(L : D)t4 = 9,428 ;
(L : D)Mj = 12 ; (L : D)T4 = 8,285 ;
(L : D)M4 = 14,250 ; (L : D)T4 = 10,666.
— 245 —
Longueur relative des articles :
T ■ T = 1 10e! •
Mx : t4 = 1,500 ; 1 T4 : M4 = 1,074 ;
M4 : t4 = 1,727 ; T4 : M4 = 1,123.
15
Brachycerasphora monocerotum n. sp. — Fig. 10, profil du céphalothorax du mâle. — Fig. 11,
appendice céphalique plus grossi. — Fig. 12, tibia et patella de la patte-mâchoire gauche du
mâle vus en dessus. — Fig. 13, patte-mâchoire du mâle vue de profil par la face externe. —
Fig. 14, profil du céphalothorax de la femelle. — Fig. 15, épigyne. — Fig. 16, griffes des
pattes ambulatoires.
Epines tibiales moins fines que chez l’espèce précédente :
eT4 = 0,155 ; (1:D)T4= 1,285;
eT4 = 0,328 ; (1 : D)T4 = 1,500.
— 246 —
Trichobothrie des métatarses antérieurs situé au-delà du tiers basal
de l’article, tb = 0,352.
Epigyne fig. 15.
Cette espèce se distingue à première vue des deux autres espèces du
genre par sa coloration plus claire et beaucoup plus vive ; l’appendice
céphalique du mâle est plus développé ; on peut noter aussi que le tricho¬
bothrie des métatarses antérieurs et l’épine du tibia IV sont plus distants
de la base des articles.
Laboratoire de Zoologie ( Arthropodes ) du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 3, 1962 pp. 247-254.
DÉVELOPPEMENT POSTEMBRYONNAIRE
COMPARÉ DES PÉNICILLATES ( MYRIAPODES )
Par B. CONDÉ
Les Pénicillates (= Psélaphognathes auct .) forment un petit groupe
de Myriapodes très isolés, alliant des structures hautement spécialisées
à des caractères archaïques. Ils présentent la condition diplopode qui
correspond, selon Ravoux (1959), à l’état fondamental des Myriapodes,
mais leurs rapports avec les Diplopodes Chilognathes sont encore mal
établis. Heathcote (1889) les croyait issus d’un ancêtre commun aux
Diplopodes et Chilopodes ; Attems (1926) et Verhoeff (1926) les consi¬
dèrent comme les plus primitifs des Diplopodes actuels, tandis que Man-
ton (1956) conclut de ses recherches sur la structure et la locomotion de
ces animaux, qu’ils forment l’un des ordres les plus spécialisés de Diplo¬
podes. Seifert (1960) enfin, dans une étude détaillée de l’embryogénie
chez Polyxenus lagurus L., met en évidence de nombreuses affinités avec
les Onychophores, les Symphyles, les Pauropodes et certains Aptérygotes,
plutôt qu’avec les Chilognathes.
Notre connaissance des stades postembryonnaires est fondée principale¬
ment sur l’étude de l’espèce paléarctique la plus répandue, P. lagurus L.
La plus jeune larve active émerge du stade pupoïde qui correspond à une
prélarve et ne quitte pas les enveloppes de l’œuf. Des 8 stades libres unani¬
mement reconnus, les 3 premiers et le dernier ont un nombre impair de
pattes (3, 4, 5, 13), les 4 intermédiaires en présentent un nombre pair
(6, 8, 10, 12). La découverte des bourgeons externes des pattes (Condé
1959), analogues à ceux des jeunes Glomeris par exemple, apporte la
preuve formelle qu’il n’existe pas d’autres stades, porteurs de 7, 9 ou
11 paires par exemple ; en effet, les 3 premiers stades et l’avant dernier
ont une seule paire de bourgeons, les 3 stades intermédiaires en possédant
2 paires.
Les individus des deux premiers stades ont le même nombre de tergites,
soit 5 (collaire, 3 troncaux, telsonien) ; il apparaît ensuite un nouveau
tergite troncal à chacune des 6 mues suivantes, soit en définitive 11 ter¬
gites (collaire, 9 troncaux, telsonien). Le dernier tergite troncal de l’adulte
recouvre un segment apode, au dessous et un peu en arrière duquel est le
segment anal, représenté par 2 grandes valves semi-circulaires ; chez les
immatures, le segment apode porte non loin de son bord postérieur, les
bourgeons - — 1 ou 2 paires — mentionnés plus haut, bien visibles de part
et d’autre des valves anales.
Ce mode de développement s’applique à presque tous les Polyxenoidea,
248
à ceci près que les bourgeons externes des pattes font place à des forma¬
tions internes chez certains genres de Polyxénidés et chez tous les Lopho-
proctidés. Cette substitution semble liée à l’évolution du phylum ; chez les
Polyxénidés examinés, elle coïncide avec l’accolement des deux pinceaux
Fig. 1. — Phryssonotus capensis Silv., individu à 10 pp. (stade VI), de sexe non reconnu,
de Storms river mouth, central Cape Province. VII, VIII = tergites troncaux ; 6, 7 = para-
tergites portant les 6e et 7e panaches latéraux ; 9, 10 = sternites correspondants aux 2 der¬
nières pp. ; 11, 12 = bourgeons des pattes.
telsoniens dans le plan de symétrie (pinceau en apparence unique), dispo¬
sition qui est réalisée chez tous les Lophoproctidés.
Marquet et Condé (1950) ont proposé de dédoubler le stade VII à
10 tergites et 12 paires de pattes (VII b) pour y recevoir les exemplaires
de leur Alloproctus madecassus ayant le même nombre de tergites, mais
— 249 —
11 paires de pattes seulement (VII a). Ce dédoublement est en réalité sans
objet, car il est établi maintenant que les 2 combinaisons s’excluent l’une
l’autre et qu’un représentant d’une espèce donnée ne peut donc réaliser
Fig. 2. — Phryssonotus capensis Silv., $ à 14 pp. (stade VIII) de Umhlali, Natal-
IX, X = tergites troncaux ; 8, 9 = paratergites portant les 8e et 9e panaches latéraux ;
13, 14 = sternites correspondants aux 2 dernières pp. ; 15, 16 = bourgeons des pattes.
qu’une seule d’entre elles. Chez A. madecassus, il n’existe en effet que
7 stades, le dernier à 11 paires de pattes étant l’adulte et correspondant
ainsi à l’individu à 13 paires des autres espèces. Cette contraction du
développement explique l’apparition d’un nombre impair de pattes,
— 250 —
inconnu dans la série normale. Inversement, dans le développement étalé
des Synxenoidea (cf. ci-dessous), le stade VIII, inclus dans la série des
Fig. 3. — Phryssonotus capensis Silv., $ à 16 pp. (stade IX) d’Estcourt, Natal.
X, XI =?= tergites troncaux ; 8, 9, 10 = paratergites portant les 8e, 9e et 10e panaches
latéraux ; 14, 15, 16 = sternites correspondants aux 3 dernières pp. ; 17 = bourgeon de la
dernière patte.
6 stades intermédiaires, possède 14 paires de pattes au lieu de 13 comme
le stade VIII terminal de presque tous les Polyxenoidea.
Une troisième modalité caractérise le développement des Synxenoidea
qui sont, à certains égards, les Pénicillates les plus primitifs. Les premiers
— 251 —
états sont encore inconnus, mais les individus à 8 tergites et 8 paires de
pattes correspondent parfaitement au stade V des Polyxenoidea. Ce stade
est suivi de 5 autres, que j’ai eus sous les yeux chez Phryssonotus capensis
Silvestri 1 au cours desquels l’animal acquiert successivement 10, 12, 14,
16 et 17 paires de pattes. La présence de bourgeons externes, beaucoup
plus longs et volumineux que ceux des Polyxénidés (Condé, 1959), permet
d’affirmer qu’il n’existé aucun stade intermédiaire pourvu d’un nombre
impair de pattes. Les immatures de Phryssonotus hystrix Attems, décrits
par cet auteur (1928, p. 195) avec 10 segments et 11 paires de pattes, en
possédaient certainement 12 en réalité.
Les pattes des 16e et 17e paires, profondément modifiées et terminées
par une palette, sont utilisées par l’animal pour exécuter de petits sauts ;
leurs bourgeons, subcylindriques et arrondis à l’apex, sont également
bien différents de ceux des pattes précédentes ; nous désignerons ces pattes
spécialisées et leur bourgeons par le sigle s.
Fig. 4. — Phryssonotus capensis Silv., tergites telsoniens. A. $ à 16 pp. (stade IX) de Storms
river mouth, Central Cape Province. — B. <$ adulte (stade X) d’Estcourt, Natal, e = écailles ;
t = plage latérale de trichomes.
Du Ve au IXe stade (avant dernier), le nombre des tergites s’accroît
régulièrement d’une unité à chaque mue (9, 10, 11, 12 tergites), en même
temps que l’animal acquiert 2 nouvelles paires de pattes (10, 12, 14, 15 -f-
1 s paires) et forme 2 paires de bourgeons ou une seule dans le cas de la
dernière mue (2, 2, 1 + 1 s, 1 s paires).
Le passage du IXe au Xe stade (adulte) s’effectue sans augmentation
du nombre des tergites, par le développement des pattes de la 17e paire qui
s’articulent, comme celles de la paire précédente, sur un complexe impair
résultant de la fusion de l’article basilaire (subcoxa) de chaque patte avec
le sternite (coxosternite). Cette dernière paire vient se placer sous le
XIe tergite, immédiatement en avant des valves anales. En outre, le ter-
1. Les représentants de cette belle espèce m’ont été communiqués pour la plupart par le
Dr. R. F. Lawrence, de Pietermaritzburg, qui les a récoltés au Natal (Umhlali, Estcourt,
Port Shepstone) et dans les territoires du Cap (Qolova river mouth, Storms river mouth).
Je lui exprime ici mes plus sincères remerciements.
— 252 —
gite telsonien acquiert des écailles pour la première fois ; celles-ci, iden¬
tiques à celles des tergites troncaux, forment une rangée transverse de
18-25 éléments vers le tiers antérieur du sclérite.
Le tableau ci-dessous résume ces observations et permet une compa¬
raison des 3 modalités de développement.
Le développement des Synxenoidea, conforme à celui des Polyxenoidea
jusqu’au stade IX, présente donc à ce niveau une remarquable déviation
qui prive l’adulte du segment apode préanal des autres Pénicillates. Il
est possible que cette anomalie soit liée à l’apparition des pattes spécia¬
lisées, inconnues chez les autres représentants du groupe. Ce sont en effet
les pattes de la 15e paire qui sont comparables à celles de la dernière paire
(13e ou 11e) des Polyxenoidea. Les 2 paires supplémentaires témoignent
d’un processus d’étroite spécialisation qui s’accompagne d’une modifi¬
cation importante de la segmentation. On ignore toutefois s’il a jamais
existé des Pénicillates à 17 paires de pattes marcheuses qui auraient
possédé les 13 tergites réglementaires 1.
Cette singularité du développement des Synxenoidea est à l’origine
d’une méprise. En 1923, Silvestri attribue correctement 12 tergites aux
adultes ( collo , segmentis 11 et valvulis analibus ) ; il note en outre que le
tergite telsonien est privé ou pourvu d’une rangée d’écailles, mais ne
précise pas que ces phanères sont l’apanage exclusif des adultes 2. En 1948,
dans un tableau synoptique des genres de Pénicillates, le même auteur
accorde 13 tergites (collo et segmentis 12) aux Synxenoidea et 11 (collo
et segmentis 10) aux Polyxenoidea, ce qui serait logique si les premiers
suivaient jusqu’au bout le processus de croissance des seconds. Nous
savons maintenant qu’il n’en est rien, toutefois j’avais adopté jusqu’ici le
dénombrement récent, mais inexact, de Silvestri.
L’origine de cette erreur me semble être la suivante : on sait que les
tergites troncaux portent des écailles à tous les stades, tandis que le tergite
1. Hf.ctor (1935) a bien mentionné des spécimens néo-zélandais pourvus de 20 paires de
pattes, mais il s’agit sans aucun doute d’une erreur d’observation ainsi que je l’ai déjà indiqué
ailleurs.
2. Une $ à 16 pp. d’un Phryssonotus sp., du Queensland méridional (Mountain Creek, S of
Buderim, rain forest, leaf mould, 4-ix-53, E. N. Marks), est dépourvue d’écailles telsonienncs
comme celle de P. capensis.
253 —
Fig. 5. — Phryssonotus capensis Silv., $ adulte (stade X) d’Umhlali, Natal. X, XI = ter-
gites troncaux ; 9, 10 = paratergites portant les 9e et 10e panaches latéraux ; 15, 16, 17
= sternites correspondants aux 3 dernières pp.
254
telsonien n’en acquiert qu’au dernier (Xe). Lorsque l’on compte les tergites
à un faible grossissement, il est commode de prendre les rangées d’écailles
comme repères. L’adulte ayant un rang d’écailles de plus que le stade IX,
on est porté à lui attribuer un tergite supplémentaire en prenant la portion
écailleuse du telson pour un nouveau sclérite. On pourrait d’ailleurs sup¬
poser que les écailles en question appartiennent bien au tergite manquant,
soudé au telson dès sa formation, mais l’hypothèse est gratuite et peu
vraisemblable.
Faculté des Sciences de Nancy, Zoologie approfondie.
BIBLIOGRAPHIE
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poda Diplopoda) in Catalogna e descrizione di quattro specie. Treb. Mus.
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Tierreichs, 5, 2, Leipzig.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N» 3, 1962 pp. 255-261.
UNE NOUVELLE ESPÈCE DE LEPTODIUS
( BRACHYURA-XANTHIDAE ) DU VIET-NAM
Par R. SERÈNE
De nombreux auteurs, à la suite cI’Odhner (1925), unissent et mettent
en synonymie Leptodius A. Milne Edwards avec Xantho Leach. Toutes,
les espèces indo-pacifiques de Leptodius sont de ce fait rapportées par eux
à Xantho au sens d’ODHNER (1925) ; ce dernier considère le caractère
différentiel entre Leptodius et Xantho de l’extrémité des doigts des chéli-
pèdes creusés en cuiller (en sabot) dans le premier et en pointe dans le
second comme ne justifiant pas une séparation au niveau générique.
A. Milne Edwards (1873, p. 221) définit Leptodius pour grouper les
espèces de Chlorodius de la subdivision 2 de Dana (1852), prenant Chlo-
rodius exaratus (H. Milne Edwards 1834) comme espèce type du genre,
mais dans sa diagnose du genre ne parle pas du caractère des extrémités
des doigts des chélipèdes. La question des relations entre Leptodius et
Xantho est à reconsidérer. Forest et Guinot (1961) écrivent que si « la
coupure Xantho- Leptodius est artificielle... le groupe qui résulte de la
réunion des deux genres est hétérogène, à l’intérieur devront être établies
d’autres coupures génériques... l’examen des pléopodes mâles montre
qu’il existe plusieurs types tout à fait différents. » Ils soulignent en parti*
culier la parenté du pléopode de Xantho nudipes A. Milne Edwards 1873
(voir Forest et Guinot 1961, fig. 47 a, b) avec ceux de :
Leptodius voeltzkowi, voir Monod (1938, fig. 17 C-E).
Leptodius crassimanus, voir Forest et Guinot, (1961, fig. 48 a, b).
Xantho distinguendus, voir Forest et Guinot (1961, fig. 46 a-c).
Les deux espèces nudipes A. Milne Edwards et distinguendus avec les
extrémités des doigts des chélipèdes de type Xantho ont un pléopode de
même type que les deux espèces voeltzkowi et crassimanus avec les extré¬
mités des doigts des chélipèdes de type Leptodius.
Ces auteurs pensent que la forme (le type) du pléopode mâle peut
fournir un caractère essentiel pour la révision et le reclassement dans des-
coupures génériques nouvelles de toutes les espèces rapportées à Xantho
au sens d’ODHNER (1925).
Dans cette perspective, je distingue parmi les pléopodes mâles des
espèces du genre dont le dessin est publié à ce jour 3 formes différentes :
Forme A. — La languette terminale est en gouttière courte sans expan¬
sions en forme de champignon sur ses bords. Le bord interne de la partie
— 256 —
.subdistale se prolonge en une seconde languette plus étroite, plus aciculée
que la terminale et qui se loge dans la partie creuse (en gouttière) de cette
dernière. La partie subdistale est garnie de soies lisses en faible crochet,
assez nombreuses, assez longues et pas très larges. C’est la forme des
pléopodes de X. nudipes A. Milne Edwards et distinguendus, de L. crassi-
manus et voeltzkowi, dont l’uniformité est signalée par Forest et Guinot
(1961) ; le pléopode de quinquedentatus figuré par Buitendijk (1960,
fig. 9 g, h, i) se rattache à cette forme, bien que sa languette terminale
soit comparativement plus développée et plus large ; mais ses bords sont
«ans trace d’expansions en forme de champignon.
Forme B. ■ — La languette terminale est en gouttière généralement plus
développée, bien que selon les espèces elle soit plus ou moins longue,
plus ou moins large, plus ou moins courbée par rapport à l’axe longi¬
tudinal de la partie subdistale. Un des bords de la languette est toujours
garni d’expansions en forme de champignon plus ou moins nombreuses.
La partie subdistale est garnie de fortes soies en crochet généralement
peu nombreuses, épaisses, fortement courbées ; le bord interne de cette
partie subdistale ne se prolonge pas en une seconde languette à l’intérieur
de la gouttière formée par la languette distale. C’est la forme des pléo¬
podes de :
Leptodius exaratus, cf. Forest et Guinot (1961, fig. 54 a, b)
Leptodius waialuanus, cf. Forest et Guinot (1961, fig. 53 a, b)
Leptodius gracilis, cf. Forest et Guinot (1961, fig. 58, a, b)
Leptodius leptodon, cf. Forest et Guinot (1961, fig. 59, a, b)
Leptodius nudipes, (Dana) cf. Forest et Guinot (1961, fig. 52, q, b)
Leptodius sanguineus, cf. Forest et Guinot (1961, fig. 50 a, b)
Xantho denticulata, cf. Forest et Guinot (1961, fig. 51).
Toutefois la languette terminale présente une différenciation très
marquée entre les espèces ; elle est longue sur exaratus et waialuanus,
encore plus chez leptodon, beaucoup plus courte sur sanguineus, gracilis,
denticulata, et n’est plus qu’un mince crochet recourbé sur nudipes (Dana).
Le pléopode de nigromaculatus nov. sp. appartient à cette forme, que
l’on peut considérer comme générique de Leptodius s. restricto, puisque
c’est celle de exaratus, choisi par A. Milne Edwards comme espèce type de
Leptodius.
Forme C. — La languette terminale est élargie en spatule et de longues
soies plumeuses remplacent les soies en crochet de la partie subdistale.
C’est la forme du pléopode de cavipes, figuré par Forest et Guinot (1961,
fig. 49 a, b) ; elle correspond à celle des pléopodes des espèces de Zozy-
modes et en particulier de :
Z. xanthoides, voir Forest et Guinot (1961, fig. 37 a, b)
Z. pumilus, voir Forest et Guinot (1961, fig. 36 a, b)
Z. biunguis, voir Forest et Guinot (1961, fig. 38 a).
Sur le pléopode de biunguis la languette est obsolète. Par ailleurs,
plusieurs caractères de L. cavipes (Dana), en particulier celui des carènes
257 —
doubles des pattes ambulatoires, concordent avec ceux du genre Zozy-
modes ; l’espèce doit à mon avis être transférée du genre Leptodius au
genre Zozymodes. Stimpson (1907) écrit que Chlorodius cavipes Dana
« approche des Acteodes par sa forme et constitue un maillon de liaison
entre les Chlorodinae et les Zozyminae ». C’est déjà une indication de la
situation aberrante de cavipes dans Chlorodius et de ses relations avec
Zosimus et Zosimodes ; le pléopode la confirme.
Leptodius nigromaculatus nov. sp.
Diagnose. — D’après E. 43.314, mâle 17,5 X 12 mm. — - La carapace
est peu convexe, ovalaire transverse avec le bord frontal presque droit.
L’angle orbital externe faible est séparé de la première dent antéro¬
latérale par une concavité. Les quatre dents antéro-latérales sont faibles ;
les deux antérieures, surtout la première, presque indistinctes, les deux
postérieures avec une légère pointe émoussée ; la séparation entre les dents
indiquée par un faible sinus linéaire, comme si les dents s’étaient élargies
à leur base jusqu’à ce que les bords de l’une rejoignent ceux des voisines.
La surface dorsale de la carapace presque plane a ses régions à peine indi¬
quées et sans relief marqué ; les sillons de l’aire gastrique sont les plus
nets. La surface est finement granulaire, chagrinée, les granules devenant
plus forts près des bords antéro-latéraux. Les chélipèdes inégaux, mais
pas très fortement, avec un revêtement granulaire à la surface supéro-
externe du carpe et du propode ; les doigts avec l’extrémité fortement
élargie en cuiller. Le pléopode 1 mâle avec une longue languette terminale
en gouttière ; un des bords de cette languette porte sur le tiers proximal
des expansions en forme de champignon, qui plus loin deviennent à extré¬
mité simple, plus ou moins courbes et en pointe ; l’autre bord avec des
petites épines ; la région subdistale avec de grosses soies en crochet à la
partie interne et immédiatement en arrière de la languette terminale.
Matériel. — Le type (E. 34.314) est un mâle de 15,7 X 12 mm, récolté
dans la baie de Nhatrang (Viet Nam) sous les pierres dans la zone de
balancement des marées. A l’état frais, la carapace était d’une couleur gris
blanchâtre avec quelques ponctuations noires éparses, plus nettes sur les
régions postéro-latérales, et deux grandes taches noires : l’une sur la région
antéro-gastrique, l’autre plus petite sur la région intestinale. Ces taches
persistent, mais sont légèrement moins foncées sur le spécimen après
3 ans dans l’alcool.
Deux autres spécimens (E. 42.087 et 34.969) sont aussi rapportés à
l’espèce bien que présentant avec le type quelques différences qui ne
paraissent pas justifier la définition d’une espèce distincte.
E. 42.087, mâle de 17 X 11,8 mm, se sépare du type par : 1) les pents
antérolatérales mieux marquées, les deux postérieures encore plus que les
deux antérieures. — - 2) le relief plus accentué des régions ; les aréoles sont
bienmarquées sur les régions post-frontale et antéro-latérales ; le bord orbi¬
tal supérieur est en bourrelet plus saillant. — 3) le bord antérieur du front
17
259 —
est plus droit. — 4) la granulation un peu plus forte : sur la carapace
elle est disposée sur les mêmes régions et donne le même aspect chagriné ;
sur la face supéro-externe du carpe des chélipèdes des rugosités granulaires
forment des stries obliques plus ou moins distinctes tandis que sur le type
elles forment une ébauche de réticulation. — 5) La paume du grand chéli-
pède est comparativement plus haute ; sa hauteur dépasse largement
la longueur du bord supérieur, alors que sur le type (et aussi sur E. 34.969)
cette hauteur est sensiblement égale à cette longueur. L’hétérochélie est
plus accentuée. — 6) Sur les deux chélipèdes les dents des bords opposés
sont moins marquées et l’espace séparant les doigts, quand leurs extré¬
mités se touchent, est moins large. — 7) le pléopode 1 du mâle est très
légèrement différent.
E. 34.969, mâle de 15 X 11 mm, est par sa carapace plus proche du spé¬
cimen précédent que du type ; mais la taille de la paume du grand chéli-
pède est comme sur le type, tandis que les dents des doigts sont comme
sur E. 42.087.
Ces deux spécimens, conservés dans l’alcool, ne présentent aucune
trace de coloration ; mais E. 34.969 sur une photographie prise peu de
temps après sa récolte présente une coloration marquée et différente de
celle du type. De grandes marbrures noires dessinent sur un fond claij
des taches de contour très irrégulier, disposées symétriquement sur la face
dorsale de la carapace, les chélipèdes et les pattes ambulatoires. On dis¬
tingue : a) deux grandes taches sur l’axe médian : une antérieure sur la
partie antérieure de la région gastrique et allant presque jusqu’au bord
frontal, une postérieure sur la région intestinale avec un large point clair
en son milieu. — b) une tache encore plus grande sur chacune des régions
hépatiques et antéro-branchiales. — c) des taches plus petites, dont
2 paires sur 3 M, une sur 2 R, une sur 3 R, d’autres sur les carpe et pro-
pode des chélipèdes. Sur les pattes ambulatoires, le mérus est clair avec
quelques taches noires diffuses, le carpe et le propode entièrement noirs,
sauf la partie distale du propode qui est blanche comme le dactyle.
Cette coloration correspond à peu près à celle donnée par Stimpson
(1907, p. 54) pour son Chlorodius exaratus var. pictus. Il écrit : couleur
jaunâtre tachetée (clouded), les taches d’une couleur allant du vert olivâtre
au brun sur le dos de la carapace et au rouge sur les pattes. Par ailleurs,
nigromaculatus correspond assez bien à la description que Stimpson
(1907) donne de cette var. pictus : « Surface de la carapace lisse posté¬
rieurement ; les aréoles peu proéminentes sauf près des bords antéro¬
latéraux. Les dents latérales, larges, triangulaires, pas très prolongées...
etc... » Il est cependant très difficile d’affirmer l’identité de mes spécimens
avec la var. de Stimpson, et la perte des types de Stimpson rend toute
vérification impossible.
Les différences de certains caractères morphologiques et de coloration
signalées entre E. 42.087, 34.969 et 43.314 laissent spécialement un léger
doute sur l’appartenance de 42.087 à l’espèce. Ce spécimen, très faiblement
plus petit que 43.314, devrait normalement posséder une paume de ché-
lipède semblable ou moins haute : elle est beaucoup plus haute. L’efface-
— 260 —
ment relatif des dents sur les doigts de 42.087 et 34.969 ne saurait être
un effet du vieillissement. Faut-il l’attribuer à l’âge du test dans la période
d’intermue ? et supposer que les dents sont plus saillantes sur les spécimens
récoltés au début de la période d’intermue ? Si c’était le cas de 43.314,
pourquoi les dents antéro-latérales seraient-elles plus effacées sur ce
spécimen alors que celles des doigts sont plus saillantes ? Par ailleurs les
pléopodes des 3 spécimens présentent entre eux de légères différences :
elles sont à peine sensibles entre ceux de 34.969 et de 43.314, plus avec
ceux de 42.087 ; mais certaines de ces différences semblent résulter de
déformations dues aux effets du montage entre lame et lamelle. Il est
possible d’autre part que même les pléopodes présentent dans une même
espèce de légères différences individuelles.
Il y a dans les collections du Muséum de Paris deux spécimens du
Tonkin déterminés « Chlorodes exaratus » que Forest et Guinot ont consi¬
dérés comme n’appartenant pas réellement à cette espèce mais à une
espèce vraisemblablement nouvelle ; ils correspondent à nigromaculatus,
en particulier par les caractères de la carapace, des chélipèdes et du pléo-
pode 1 du mâle.
Si nigromaculatus est bien défini par la diagnose d’après E. 43. 314 et
par la forme de son pléopode 1 mâle nettement différent de celui des
autres espèces de Leptodius figuré à ce jour, l’espèce semble présenter
de notables variations, dont on ne pourra se faire une idée exacte que par
l’examen de plus nombreux spécimens.
Les variations des espèces de Leptodius sont d’ailleurs un fait général
et mal analysé encore. Par exemple : si on se réfère à la littérature, les
3 espèces sanguineus, exaratus, gracilis présentent de telles variations de
certains caractères qu’il est parfois difficile de rapporter certains spécimens
à l’une plutôt qu’à l’autre de ces espèces. Stimpson (1907) définit 9 variétés
à’ exaratus, réduisant sanguineus au rang de variété A’ exaratus ; s’il laisse
gracilis comme espèce distincte, il écrit « qu’elle n’est peut-être qu’une
variété lisse de exaratus ». Il pense toutefois que de futures observations
permettront sans doute « la reconnaissance de caractères constants défi¬
nissant des espèces vraies dans ce qu’il ne considère encore que comme
des variétés ». Il est possible que waialuanus Rathbun 1906 soit la var.
latus Stimpson ; australis Ward 1939, la var. rugosus Stimpson ; leptodon
Forest et Guinot 1961, la var. acutidens ou la var. cupulifer Stimpson,
nigromaculatus nov. sp., la var. pictus Stimpson.
Barnard (1950) note qu’en l’absence du caractère spécifique du pléo¬
pode 1 mâle, les variétés de Stimpson ne peuvent être identifiées par
référence à leur description seule. Il souligne donc, avec l’impossibilité
d’adopter la nomenclature de Stimpson, l’importance du pléopode 1
comme caractère spécifique.
Buitendijk (1960), puis Forest et Guinot (1961) apportent une con¬
tribution essentielle à la systématique des espèces de Leptodius en publiant
le pléopode de nombreuses espèces. La définition de L. nigromaculatus
se réfère plus spécialement aux travaux de ces auteurs.
Buitendijk (1960), qui examine un très nombreux matériel, donne
souvent le pléopode de plusieurs spécimens de la même espèce présentant
— 261 —
entre eux de légères différences. Pour exaratus par exemple, elle figure
(fig. 9, k, l, m) 3 pléopodes présentant entre eux des variations dans la
longueur de la languette distale, la disposition et la taille des grosses
soies unciformes de la région subdistale. Forest et Guinot (1961), s’ils
ne figurent le pléopode que d’un spécimen à’ exaratus, indiquent en note
que ce pléopode présente selon les spécimens « quelques variations dans la
longueur du lobe apical » ; mais « il ne semble pas, écrivent-ils, qu’il existe
d’autres différences morphologiques corrélatives ». D. Guinot et J. Forest
me signalent que cette remarque correspond aux observations faites sur
des spécimens du Muséum qu’ils ont considérés comme de véritables
exaratus.
Par son pléopode, nigromaculatus est surtout voisin de leptodon, dont il
se sépare par de nombreux caractères de la carapace : 1) l’angle orbitaire
externe est très effacé alors qu’il est sur leptodon en dent saillante, séparée
de la première dent antéro-latérale par une forte dépression triangulaire ;
sur nigromaculatus il n’y a qu’une faible concavité. — 2) les dents antéro¬
latérales 1 et 2 sont très effacées alors qu’elles sont bien marquées sur
leptodon.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes) du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N» 3, 1962 pp. 262-263.
PLANTES NOUVELLES RARES OU CRITIQUES
DES SERRES DU MUSÉUM.
(Notules sur quelques Orchidées d’Indochine, xxviii)
Par A. GUILLAUMIN
202. — Coelogyne nigro-furfuracea Guillaum. — Annam : acheté au
marché de Dalat (Tixier, Calanthe, n° 75, f. 279, 1958).
437. — C. lactea Reichb. f. — Annam : Dalat (Tixier, Coelogyne n° 6,
f. 203, 1956).
Espèce de Birmanie pas encore signalée en Indochine. Pfitzer ( Pflan -
zenreich IV, 50, II, B, 7, p. 46) la considère seulement comme une varitété
de C. Huettneriana Reichb. f.
438. — • Dendrobium pseudo-intricatum Guillaum. sp. nov.
Caulis cylindricus, basi gracilis (2 mm diam.), ad apicem sensim crassior
( 5 mm) ; foliis lanceolatis ( 6-7 cm X 1,5 cm), apice leviler inaequaliter aculissimis,
tenuibus, nervis haud conspicuis. Racemi latérales in caulibus foliatis vel defoliatis,
2- flori, peduncolo 0,5 cm longo, bracteis scarioso-membranaceis , ovato-truncatis ,
pedicello ovarioque 1,5 cm longis, floribus albis leviter luteolis, labello palli-
disme roseo, sepalis superiore ovato, acuto, 1 cm longo, 3-nervio, lateralibus ovatis,
acutis, in mentum acutum longe ( 1,3 cm) decurrentibus, 3-nerviis, petalis similibus,
3- 5 nerviis, labello 1,5 cm longo, minutissime denticulato et supra lanuginose nigro
penicillato.
Annam : Blao (Tixier n° 10 bis/ 61 f. 55, 1961).
Aspect de D. intricatum Gagnep, mais à labelle présentant en dessus,
vers l’extrémité, une touffe de poils ondulés et non un repli convexe sans
poils.
Reçu seulement en échantillon sec mais pas en plante vivante.
439. — Taeniophyllum vietnamense Tixier et Guillaum. sp. nov.
Epiphytica, aphylla, acaulis, radicibus complanatis, viridibus, ( 5 — 10 mm X 3 —
4 mm) ; scapo racemoso, 2 cm longo, bracteis triangularibus, 1 mm longis, flore
5 mm longo, fere cleistogama, sepalis petalisque similibus, ovato-lanceolatis ( 2 mm
X 0,90 mm), luteo viridibus, labello eburneo, 1,5 mm longo, circa 1 mm lato, apice
carnose cucullato, calcare pendulo, scrotiformi, columna 0,8 mm longa, operculo
galeato, purpureo 2-maculato, polliniis 2.
Viêt-nam : environs de Dink-Quan, forêt inondable, floraison début de
mars. (Tixier n° 20/62, f. 139, 1962).
263
Plantes autres que des Orchidées.
440. — Nepenthes anamensis Macfarl. — Annam : environs de Dalat,
1.400 m., sur un talus de route dans une pinède de Pinus Khasyana
(Plessis f. 2, 1962).
Urne atteignant 4-5 cm de longueur, en dehors jaune paille puis jaune
paille dans la moitié inférieure, rose foncé dans la moitié supérieure et
sur l’opercule, enfin rose sur toute la surface.
Introduit du Lang bian par Micholitz chez Sander en 1905.
C’est la même espèce dont le Muséum avait déjà reçu des graines qui
n’avaient pas germé. (C.R.S.T., de Silgaldi, f. 174 bis, 1955).
395. — N. Thorelii H. Lee. — Annam : Dalat (Tixier, f. 244, 1957).
Urne rose carmin en dehors, blanc jaunâtre piqueté de rouge à l’intérieur.
441. — Toxocarpus villosus Dcne. — Annam : Suoi Dau (de Sigaldi,
n° 352/Sig.). Petite liane à fleur jaune d’or, tige et dessous des feuilles
duveteux, couleur brune, du latex.
Le Gérant : Jacques Forest.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART. (ü. 8496) - 15-10-1962.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
Le Bulletin du Muséum national d’ Histoire naturelle paraît depuis 1895.
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des naturalistes du Muséum ; ce sont uniquement des travaux originaux rela¬
tifs aux diverses branches des sciences naturelles. Le premier fascicule de
chaque année contient en outre la liste des travaux publiés et des collections
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6 numéros par an ; abonnement, France, 20 NF, Étranger, 27 NF).
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Depuis 1950, nouvelle série en 3 (puis 4) parties : A, Zoologie ; B, Bota¬
nique ; C, Sciences de la terre ; D. Sciences physico-chimiques. Sans
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Mammalia. Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères.
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France, 25 NF, Étranger, 30 NF.
Revue française d’ Entomologie. Directeur : M. R. Jeannel, Laboratoire
d’ Entomologie, 45 bis, rue Buffon, Paris-5e, depuis 1934 ; trimes¬
triel ; abonnement, France, 20 NF, Étranger, 30 NF.
Index Seminum Horti parisiensis. Service des Cultures, 61, rue Buffon,
Paris-5e ; depuis 1882 ; échange.
Journal d’ Agriculture tropicale et de Botanique appliquée, suite de Revue
internationale de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale depuis
1954. Laboratoire d’Entomologie agricole coloniale, 57, rue Cuvier,
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Adansonia (suite aux Notulae Systematicae ). Directeurs : MM. A. Aubré-
ville et H. Humbert, Laboratoire de Phanérogamie, 16, rue Buffon,
Paris-5e ; sans périodicité ; abonnement, France, 30 NF ; Étranger,
40 NF.
*
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12, rue Buffon, Paris-5e, depuis 1924 ; abonnement, France, 20 NF,
Étranger, 25 NF.
Revue Bryologique et Lichénologique. Directeur : Mme V. Allorge, Labo¬
ratoire de Cryptogamie ; depuis 1874 ; abonnement, France, 22 NF,
Étranger, 28 NF.
Revue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Crypto¬
gamie ; depuis 1928 ; abonnement, France et territoires d’Outre-Mer,
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ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART (d. 8496). - 15-10-1962.
2° Série, Tome 34
Numéro 4
Année 1962
Paru le 10 Décembre 1962 .
SOMMAIRE
Pages
Communications :
M. L. Bauchot. Description d’un nouveau Bathypterois méditerranéen (Poisson clu-
péiforme Bathypteroidae ). Affinités et remarques sur plusieurs espèces du genre. . . . 265
C. Juberthie. Étude des Opilions Cyphophthalmes Stylocellinae du Portugal. Descrip¬
tion de Paramiopsalis ramulosus gen. n., sp. n . 267
L. Juberthie- J upeau . Description d’une espèce nouvelle de Symphyle d’Italie :
Scutigerella tusca n. sp . 276
L. Le Guelte. Sur l’élevage et la croissance de l’araignée Zilla X notata (Araignées
Argiopidae) . 280
M. Dechancé et J. Forest. Sur Anapagurus bicorniger A. Milne Edwards et E. L. Bou¬
vier et A. petiti sp. nov. (Crustacea Decapoda Paguridae) . 293
M. Masson et Cl. Delamare Deboutteville. Étude sur les Crustacés Branchioures
d’Europe. I. Redescription d’Argulus giordanii Brian de la lagune de Venise . 308
R. Repelin. Sur la présence de Periphyllopsis braueri en Atlantique Sud (Scyphoméduse
Periphyllidae) . 321
J. C. Fischer. Parallelodontidae, Arcidae et Limopsidae du Bathonien de Luc (Calvados). 322
E. Aubert de la Rüe. L’énigme géologique du Mont Campbell (Archipel de Ker¬
guelen) . 333
Actes administratifs . 336
Distinctions honorifiques . 338
Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 34, n° 4, 1962, pp. 265-338.
BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1962. — N° 4
451e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
21 juin 1962
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
COMMUNICATIONS
DESCRIPTION D'UN NOUVEAU
BATHYPTEROIS MÉDITERRANÉEN
{POISSON CLUPÉIFORME BATHYPTEROIDAE)
AFFINITÉS ET REMARQUES
SUR PLUSIEURS ESPÈCES DU GENRE
Note préliminaire.
Par M. L. BAUCHOT.
Les exemplaires du genre Bathypterois Günther 1888, capturés en Médi¬
terranée, ont tous été rapportés à l’espèce Bathypterois dubius Vaillant
1888, décrite pour des spécimens originaires de l’ Atlantique-Est.
La capture d’un nouvel exemplaire de Bathypterois, à Rosas, sur la
côte espagnole catalane, en juin 1961, m’a conduite à revoir l’ensemble
des exemplaires méditerranéens et à les comparer à B. dubius.
— Une étude quantitative de l’espèce B. dubius Vaillant, 1888, réa¬
lisée sur l’ensemble des syntypes de nos collections, a permis de constater
que cette espèce atlantique est homotypique et parfaitement définie.
— Un seul exemplaire méditerranéen, originaire de Messine, étiqueté
comme Bathypterois longipes mais rapporté plus tard à B. dubius par
Pardi, suivant l’opinion de Tortonèse, est bien en réalité un B. dubius.
— Les autres Bathypterois méditerranéens, soit 8 spécimens dont 3
sont mentionnés dans la littérature, appartiennent à une espèce nouvelle
Bathypterois mediterraneus. Un spécimen capturé au large des côtes
18
266 —
algériennes peut être considéré comme une forme géographique :
Bathypterois mediterraneus algeriensis.
Cette espèce nouvelle a pour holotype désigné l’exemplaire de Rosas
(N° 62-561 MNHN) ; elle est décrite en détail dans l’exposé complet de
cette étude actuellement sous presse. Ses caractéristiques essentielles
sont les suivantes :
D : 15
A : 8-9
Pect. : II. 1 + 8-9
Vent. : 2 — 6
Ligne latérale : 54-57
Vertèbres : 54-55.
L’échancrure caudale est présente.
L’anale débute sous la fin de la Dorsale ou immédiatement en arrière.
La tête est contenue moins de 5 fois dans la longueur standard.
Afin de préciser la position systématique de l’espèce nouvelle médi¬
terranéenne, j’ai fait une révision partielle des espèces du genre Bathyp¬
terois sous-genre Bathypterois.
L’examen de plusieurs spécimens-types et l’établissement d’une clé
synoptique de l’ensemble m’a permis plusieurs remarques importantes :
1. — B. mediterraneus présente des affinités d’une part avec l’espèce
B. duhius Vaillant, d’autre part avec les espèces du « groupe » Bathyp¬
terois atricolor Alcock — en particulier Bathypterois atricolor phenax
Parr et Bathypterois ventralis Garman.
2. • — Bathypterois pectoralis Garman 1899, mis en synonymie avec
B. duhius par Parr 1928, doit être réhabilitée. Ces deux espèces diffèrent
par le nombre de vertèbres (54-56 contre 59-61), et par la formule des
ventrales à 8 rayons chez B. duhius et 9 chez B. pectoralis.
Trois caractères métriques permettent également de distinguer ces
deux espèces ; ils concernent la position relative des nageoires anale
et dorsale, la position des nageoires ventrales, la longueur relative de
la tête et de la mâchoire.
B. pectoralis présente des relations étroites avec B. atricolor phenax
et B. ventralis.
3. — L’espèce Bathypterois longifilis Günther 1878 a été rangée par
tous les auteurs parmi les espèces sans échancrure caudale. Or les deux
exemplaires syntypes de l’espèce présentent une échancrure.
B. longifdis présente des affinités avec B. duhius (nombre vertébral,
écailles de la ligne latérale) et se distingue très nettement de Bathypterois
higelowi dont G. Mead (1958) l’avait rapproché (formule radiaire des
pectorales, nombre d’écailles de la ligne latérale, nombre vertébral,
échancrure caudale).
4. — Les espèces Bathypterois longipes et Bathypterois longicauda
Günther 1878 ont été maintenues en synonymie. Par la position reculée
de leur nageoire dorsale, et le chevauchement des nageoires dorsale et
nale, elles s’opposent à toutes les autres espèces du sous-genre.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.
BULLETIN DU MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 4, 1962, pp. 267-275.
ÉTUDE DES OPILIONS CYPHOPHTHALMES
STYLOCELLINAE DU PORTUGAL
Description de Paramiopsalis ramulosus gen. n., sp. n.
Par C. JUBERTHIE.
Dans une première étude du matériel récolté au Portugal en avril 1960
par M. H. Coiffait, j’ai décrit un genre nouveau et une espèce nouvelle
d’Opilions Cyphophthalmes Sironinae : Odontosiro lusitanicus. Dans cette
seconde et dernière étude de ce matériel, je décris un genre nouveau
renfermant une seule espèce, nouvelle, intéressante notamment par les
caractères sexuels secondaires portés par les (J et par le fait qu’elle repré¬
sente le premier Stylocellinae connu en Europe.
Stylocellinae.
Paramiopsalis g. n.
Hanches I seules mobiles. Yeux absents. Sternum absent. Ligne médio-
longitudinale absente. Bord antérieur du prosoma tronqué. Bord postérieur
de l’abdomen arrondi chez les $ et tronqué et sinueux chez les <?• Un orifice
trachéen accessoire sur le tergite VIII du <?• Tubercules des glandes odorantes
situés près du bord latéral du scutum dorsal, mais non sur ce bord. Partie basale
et pileuse de la hanche I s’étendant sur toute la largeur de la face ventrale de
cet article. Hanche III triangulaire. Corona analis avec les sternites 8 et 9 fusion¬
nés et le tergite IX indépendant. Article basal des chélicères sans crête dor¬
sale tranverse, et avec une protubérance ventrale. Trochanter du pédipalpe
granuleux, aussi long que la moitié du fémur, fémur une fois et demi aussi long
que la patelle, métatarse et tarse à peu près d’égale longueur. Tarse des pattes
un peu plus de 2 fois aussi long que le métatarse. Tarse et métatarse I et II
lisses, tarse III et IV lisses. Griffes sans dents. Tarse unisegmenté. Apophyse
du tarse IV barbelée à son extrémité. Ovipositeur long avec un processus
sensitif multibranche sur chaque lobe.
Paramiopsalis ramulosus sp. n.
Spécimens étudiés, récoltés, à Pessegueiro, province de Beira, Por¬
tugal : 4 (J, 2 Ç, 3 jeunes.
Description du mâle (type).
Longueur du corps : 1,85 mm.
Face dorsale. — Scutum dorsal formé d’un bouclier chitineux unique
sur le prosoma, et de tergites soudés, à sutures encore visibles, sur l’opis-
268 —
Paramiopsalis ramulosus S (type). — 1. Région antérieure du corps, face ventrale ; certains
poils de la hanche I, arrachés, ne sont pas dessinés. — 2. Corps, vue dorsale ; O = orifice
trachéen accessoire. — 3. Position des tubercules des glandes odorantes. — 4. Corona
analis, de profil. — 5. Corona analis, vue ventrale. — 6. Détail de l’orifice trachéen
accessoire, (o) — 7. Apophyse du tarse IV S ; O. G. = orifice de la glande tarsale. e1
= échelle des figures 1, 5 ; e2 = échelle des fig. 6, 7 ; e8 = échelle des figures 2, 3, 4.
— 269 —
thosoma (fig. 2). Ligne médio-longitudinale dorsale absente. Tubercules
des glandes odorantes, situés près du bord latéral céphalothoracique
du scutum dont ils sont séparés par une distance sensiblement égale
au tiers de leur largeur (fig. 3) ; tubercules assez élevés, cylindriques,
évasés à leur base. Bord postérieur de l’opisthosoma un peu tronqué,
avec une petite protubérance médiane encadrée latéralement de deux
petites concavités. Un orifice circulaire de 25 p. de diamètre est présent
sur la partie antérieure de la protubérance médiane, en avant d’un poil
court ; de cet orifice part vers l’intérieur du corps et vers l’avant, un
tronc trachéen se divisant rapidement en 3 branches (fig. 6). Scutum
dorsal orné de mamelons arrondis, entreles quels sont disposés de très
nombreuses denticulations, et de nombreux poils blancs sub-droits,
courts, plus longs sur la région postérieure ; orné, sur le bord antérieur
du prosoma, de 2 poils sensitifs, droits, courts, sub-médians, séparés par
un intervalle presque égal à leur longueur.
Face ventrale (fig. 1 et 5). — Hanche I libre, mobile, entièrement sépa¬
rée des hanches suivantes ; hanche II, III, et IV soudées entre elles et
immobiles ; lobe médian de la hanche II entièrement soudé au lobe médian
de la hanche III ; lobe médian de la hanche III soudé, au lobe suivant.
Sternum absent.
Hanche du pédipalpe ornée dans ses deux tiers basaux de 4 poils, situés
face ventrale, près de l’arête formée par cette face et par la face antérieure.
Hanche I. — Bord externe du lobe maxillaire presque droit ; lobe
maxillaire orné d’un poil long (100 p. de long environ) dans sa moitié
basale. Face ventrale ornée de 11 à 12 longs poils (100 à 110 p de long)
dirigés vers le lobe maxillaire, plus ou moins disposés en deux rangées
près du bord externe du lobe, de poils épars et beaucoup plus courts,
ailleurs, et de mamelons.
Hanche II. — Lobe médian, sub-rectangulaire, un peu plus large que
long ; orné de trois poils courts près de son bord antérieur, d’un poil
très long, procurvé, situé près de son bord externe, à mi-hauteur, et de
2 autres poils, un moyen et un court.
Hanche III. — Lobe médian, triangulaire, très petit, et glabre.
Hanche IV. — Lobe médian, étroit, plus long que large, à face latérale
concave ; bord postérieur, rebordé, constituant la partie antérieure de
l’orifice génital.
Les parties ventrales des hanches II, III, IV, autres que les lobes,
sont recouvertes d’un grand nombre de mamelons, et de poils courts.
Sternites 1, 2 et 3 entièrement fusionnés, les lignes de sutures invisibles.
Sternites 4, 5, 6, soudés, les lignes de sutures bien visibles. Sternite 7
indépendant (fig. 5), séparé du précédent et du suivant par une membrane
articulaire. Corona analis (fig. 5) : ■ — sternites 8 et 9 fusionnés en un arceau
unique, étroit médianement, entourant les bords antéro-latéraux du
clapet anal ; — tergite IX indépendant, entourant le bord postérieur
du clapet anal, étroit dans sa partie médiane et possédant un bord pos¬
térieur presque droit ; - — tergite X en forme de clapet grossièrement
triangulaire à pointe antérieure, à bord arrondi ; très caractéristique
— 271 —
en raison de l’élévation médio-longitudinale en forme de lame qu’il porte ;
cette lame, arrondie vue de profil, est ornée de quelques poils courts.
Chélicères (fig. 8). — Assez longues. Article basal sans crête trans¬
verse dorsale, avec une légère protubérance ventrale dans sa moitié
basale, et orné de 5 poils sur sa face dorsale ; chitine écailleuse, la pointe
de quelques écailles de la protubérance ventrale transformée en gros
denticule. Article distal assez long (750 [x environ), assez étroit, lisse
ou légèrement écailleux ; face dorsale ornée d’un long poil sub-médian
en face du doigt mobile, d’un long poil à la base du doigt fixe, et de 25
à 30 poils plus courts répartis sur une bande dorsale allant de la base
du doigt fixe à la base de l’article ; face ventrale avec 1 long poil à la base
du doigt fixe. Doigts avec 10 ou il dents.
Pédipalpe (fig. 9). — Trochanter comme dans figure 10, aussi long que
la moitié du fémur ; face ventrale bossue au tiers basal, face dorsale
bossue au tiers dorsal ; face ventrale ornée de 3 poils, et armée de den-
ticules verticaux ou procurvés ; face dorsale sans poil, armée dans son
tiers distal de quelques denticules. Fémur 1 fois et demi aussi long que
la patelle. Tibia et tarse longs et sensiblement d’égale longueur ; face
ventrale du tibia et du tarse recouverte de faux poils, en plus des nombreux
poils normaux ; 2 solénidions sub-apicaux face postérieure du tarse.
Pattes. — Forme générale donnée figures 11, 12, 13, 14. Elles se classent
par ordre décroissant de taille de la façon suivante : P. 1, P. 4, P. 2, P. 3.
Patte 1 (fig. 11). Tarse environ 2 fois aussi long que le métatarse. Méta¬
tarse et tarse lisses ; les autres articles recouverts de mamelons et de denti-
culations. Métatarse avec quelques faux-poils face ventrale. Tarse orné
de poils ordinaires épars, de très nombreux faux poils, de 8 solénidions
baculiformes disposés sur presque toute la longueur de sa face dorsale,
et d’un processus sensitif dorsal, sub-apical, dirigé vers l’apex, pointu
(fig. 15).
Patte 2 (fig. 12). Tarse environ 2 fois aussi long que le métatarse. Méta¬
tarse et tasse lisses ; les autres articles recouverts de mamelons et de
denticulations. Métatarse avec quelques faux-poils face ventrale. Tarse
orné de très nombreux faux poils, de 10 solénidions baculiformes disposés
sur presque toute la longueur de sa face dorsale, et d’un processus sensi¬
tif identique à celui de la P. 1. Griffe sans dent.
Pattes 3 (fig. 13). Tarse environ 2 fois aussi long que le métatarse.
Tarse lisse, métatarse et les autres articles recouverts de mamelons et
de denticulations. Tarse sans poils sensitifs. Griffe sans dent, nettement
plus grande que celle de la P. 1 et de la P. 2.
Patte 4 (fig. 14). Tarse environ 2 fois aussi long que le métatarse, et
Légende de la figure ci-contre.
Paramiopsalis ramulosus $ (type). — 8. Chélicère droite. — 9. Pédipalpe droit. — 10. Détail
du trochanter du pédipalpe droit. — 11. Patte 1 droite. — 12.= P. 2. — 13. = P. 3. —
14. = P. 4 çj. — 15. Détail de l’extrémité dorsale de la P. 1 ; P. 5. = processus sen
sitif ; S. = solénidion. — 16. Métatarse et tarse IV.
ex = échelle fig. 8, 9, 11, 12, 13, 14, 16 ; e2 = échelle fig. 10, 15.
— 272 —
lisse ; métatarse et les autres articles ornés de mamelons et de denti-
culations.
Tarse à face dorsale bombée, portant une grosse apophyse à la face
supérieure de laquelle débouche, à 50 p de l’extrémité environ, l’orifice
de la glande tarsale (fig. 7) ; apophyse se continuant au delà de l’orifice
par un prolongement de 50 p de long, infère, cylindrique, tronqué api-
calement, hérissé de différenciations chitineuses en forme de longues
pointes, simples ou à extrémité bifide ou trifide ; cette différenciation
de la chitine se continue sur la moitié de la face ventrale et des faces
Paramiopsalis ramulosus. — 17. Ovipositeur. — 18. Détail du processus sensitif du lobe. —
19. Pénis, vue dorsale. — 20. Diagramme du Pénis ; D = face dorsale.
latérales de l’apophyse. Un poil court e1 à la base de l’apophyse, face
antérieure ; quelques poils longs, sur la face dorsale entre l’orifice de la
glande et la base de l’article.
Griffe sans dent, nettement plus grande que celle de la P. 1 et de la P. 2.
Pénis. La pénis est court, large, peu chitinisé (fig. 19). Partie basale
aplatie dorso-ventralement ; face dorsale plus bombée que la face ven¬
trale. Extrémité distale de la face dorsale portant 4 poils de chaque côté,
les 2 médians plus courts que les 6 latéraux ; la moitié basale de chacun
de ces poils amincie en lame du côté interne. Extrémité distale de la face
ventrale avec 3 poils très longs.
Partie apicale aplatie dorso-ventralement et constituée de la face
dorsale à la face ventrale, par les éléments suivants : 2 doigts médians
— 273 —
(digites mobiles) recourbés vers l’extérieur en crochets, chacun portant
à mi-hauteur de sa face externe une papille sensitive globuleuse ; 1 lobe
triangulaire ne dépassant pas les doigts médians, armé sur sa face anté¬
rieure d’épines barbelées, orné de 6 longs poils espacés.
Description de la femelle.
Identique au mâle sauf sur les points suivants :
Bord postérieur de l’abdomen (tergite VIII) arrondi ; orifice trachéen'
accessoire absent.
Orifice génital un peu plus antérieur, et hanches IV un peu différentes.
Corona analis sans lame au clapet anal (tergite X) ; lame remplacée
par une légère élevure médio-longitudinale.
Tarse IV sans apophyse, à face dorsale et ventrale presque parallèles,
et un peu plus long que le tarse $ (fig. 16).
Ovipositeur (fig. 17). Long, et formé de 23 articles et de 2 lobes apicaux.
Les articles sont aplatis dorso-ventralement ; l’article basal ne porte
aucun poil, les autres portent 4 poils face dorsale et 4 poils face ventrale ;
les poils de l’article distal sont 2 fois plus longs que ceux du deuxième
article. Les lobes sont effilés, ils portent quelques rares poils face dorsale,
un plus grand nombre de poils face ventrale, un long poil apical, et un
processus sensitif en position habituelle, trapu, large, à 8 branches(fig. 18)..
Variations.
Nous noterons quelques petites variations d’un individu à l’autre.
La taille des 4 £ est respectivement de 1,69, 1,70, 1,74, 1,84 mm ; celle
des 2 femelles de 1,83 et 1,91 mm. Le nombre des solénidions aux P. 1
et aux P. 2, n’est pas fixe, et peut varier d’une ou de deux unités. La
face dorsale du trochanter du pédipalpe, peut ou non porter un poil
court, sub-distal.
Note sur les orifices trachéens accessoires.
Rafalski est le premier à avoir observé chez un Cyphophthalmç.
( Siro carpaticus Rafalski, Sironinae ) la présence d’orifices trachéens
accessoires. Il a décrit, chez cette espèce, 3 orifices, de 8 à 12 q de diamètre,
situés entre les tergites VIII et IX, à la partie tout à fait postérieure du
corps ; de ces 3 orifices partent, vers l’avant, 3 petits troncs trachéens.
J’ai retrouvé 3 orifices trachéens accessoires chez les de Siro rubens
Latreille ; ces orifices sont situés à l’extrémité postérieure du corps,
sur la membrane séparant les tergites VIII et IX, où ils occupent une
plage médiane de 50 g de large ; l’orifice médian mesure 10 g. de diamètre
tandis que les deux latéraux ne mesurent que 5 q.
Enfin le $ de Paramiopsalis ramulosus, décrit ici, possède à la partie
postérieure du corps, comme nous l’avons signalé, un orifice trachéen
— 274 —
accessoire de 25 p. de diamètre, situé au milieu du tergite VIII ; de cet
orifice unique part un seul tronc trachéen qui se divise rapidement en 3.
Je n’ai pas retrouvé cet orifice chez la femelle.
Il apparaît donc, dans l’état fragmentaire de nos connaissances, que
certaines espèces de Cyphophtalmes, tant Sironinae que Stylocellinae,
possèdent, en plus des 2 stigmates ventraux, 1 ou 3 orifices trachéens
accessoires à la partie postérieure du corps, soit sur le tergite VIII soit
à la limite des tergites VIII et IX. Ce ou ces orifices peuvent être portés
par les deux sexes ou seulement par le mâle.
Position systématique
Le genre Paramiopsalis se distingue aisément, du genre Stylocellus
par l’absence d’yeux, des genres Ogovea et Neogovea par l’absence de
sillon médio-longitudinal sur les tergites, des genres Metagovea, Para-
govia et Chileogovea par l’absence de crête dorsale transverse sur l’article
basal des chélicères. Il semble assez voisin du genre Miopsalis, d’après
les descriptions qui sont données de ce dernier ; il s’en distingue par :
la longueur du trochanter du palpe (longueur du trochanter = 1/3 de la
longueur du fémur chez Miopsalis ; longueur du trochanter = 1/2 de la
longueur du fémur chez Paramiopsalis) ; le fémur du pédipalpe qui est
loin d’être 2 fois aussi long que la patelle ; le trochanter du pédipalpe
qui est inerme chez Miopsalis, granuleux et orné de 3 ou 4 poils chez
Paramiopsalis ; les tarses I à IV et les métatarses I et II lisses, les autres
articles étant recouverts de mamelons, tandis que chez Miopsalis sauteri
Roewer, les fémurs I à IV sont granuleux et les articles plus apicaux,
lisses.
Répartition géographique.
Paramiopsalis ramulosus est le premier Stylocellinae décrit d’Europe.
Il est connu du Portugal, de la province de Beira ; dans la province de
Minho, située un peu plus au nord, Odontosiro lusitanicus ( Sironinae )
a été récolté, tandis qu’encore plus au nord, en Espagne, province d’Orense,
Siro duricorius ( Sironinae ) est signalé (Kraus 1961).
La présence de cette espèce en Europe est remarquable. Les Slylocel-
linHP pouvaient être considérés, encore récemment, essentiellement comme
des représentants des régions tropicales. Le genre Stylocellus est en effet
propret à l’Insulinde (Malacca, Sumatra, Java, Bornéo, Célèbes), les genres
Ogovea et Paragovia sont propres à l’Afrique tropicale, les genres Meta-
govea et Neogovea à l’Amérique tropicale (Colombie et Brésil), et l’espèce
Miopsalis pulicaria Throrell à l’Insulinde (Pinang). Par contre, l’autre
espèce du genre Miopsalis, M. sauteri Roewer, faisait exception, habitant
le Japon. La description d’un nouveau Stylocellinae du Chili du Sud,
Chileogovea oedipus Roewer 1961, et la description que nous faisons
d’une espèce nouvelle européenne, montre que la répartition géogra¬
phique de cette sous-famille déborde la zone tropicale et atteint la zone
— 275 —
tempérée ; la répartition des Stylocellinae est donc très vaste et aussi très
discontinue.
Laboratoire souterrain du C.N.R.S. , Moulis , Ariège
et Laboratoire de Zoologie ( Arthropodes ) du Muséum.
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XXIV.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 4, 1962 pp. 276-279.
DESCRIPTION D'UNE ESPÈCE NOUVELLE
DE SYMPHYLE D'ITALIE :
SCUTIGERELLA TUSCA N. SP.
Par Lisianne JUBERTHIE-JUPEAU.
En mai 1960, j’ai récolté dans la région de Florence, une quarantaine
de Symphyles appartenant tous à une même espèce, inconnue jusqu’ici.
Ces animaux ont été capturés, à 500 m d’altitude environ, dans une
forêt de chênes bordant la route de Bibbiena à Pieve San Stefano, à la
face inférieure de très grosses pierres et sous des mousses épaisses recou¬
vrant des rochers. Ils ont été rapportés vivants, ce qui a permis d’étudier
en élevage leur reproduction et leur développement. Cette espèce est
intéressante par le fait qu’elle présente un caractère sexuel secondaire
porté par le fémur des premières paires de pattes des femelles 1.
Description de Scutigerella tusca n. sp.
I. Description du mâle (type).
Adulte. Dimensions. — Longueur sans filières, ni antennes : 4,7 mm ;
largeur maximum : 0,5 mm ; longueur des filières : 0,25 mm.
Tête (fig. 1). • — Elle est sensiblement aussi longue que large et revêtue
de soies nombreuses ; l’apodème médio-tergal, présentant des branches
frontales et latérales, est bien marqué.
Le palpe des lres maxilles (fig. 6) forme une proéminence de 16 ;x de
long, qui se divise en 3 branches nettement détachées les unes des autres
et subégales ; la branche centrale est la plus longue et la branche anté¬
rieure la plus courte.
Antennes (fig. 7). — Elles sont constituées de nombreux articles, le
nombre maximum observé étant de 53. Il existe un petit organe en can¬
délabre, face tergale et latéro-externe de chaque article à partir du 5e ou
du 6e ; la 2e couronne de soies commence au 7e article avec 1 soie ; de
petites soies très fines se rencontrent entre les grosses soies de la couronne
primaire, à partir du 4e article et leur nombre va en augmentant vers
l’extrémité distale de l’antenne; le dernier article porte 3 organes en
candélabre dont 1 grand, et 2 petits situés latéralement de part et d’autre
du précédent.
1. Les données biologiques, recueillies sur cette espèce seront publiées dans un travail
d’ensemble traitant de différents aspects de la biologie des Symphyles.
277 —
Tergites (fig. 2 à 5). — Le bord postérieurd est ergites est peu échancré ;
au tergite II, il est subrectiligne ; l’échancrure s’accentue très légèrement
aux tergites postérieurs mais elle est toujours faible. Tous les tergites
sont recouverts de soies nombreuses et plutôt courtes. Le nombre des
soies marginales et submarginales varie de 50 à 63 au tergite II, de 70
à 86 au tergite III et de 66 à 84 au tergite IV ; ces tergites portent quelques
Scutigerella tusca (£ type). 1. Tête, face tergale. — 2. Moitié droite du tergite II. — 3. Moitié
droite du tergite III. — 4. Moitié droite du tergite IV. — 5. Tergite XV.
soies submarginales plus longues que les soies marginales, mais aux tergites
suivants toutes les soies tendent à avoir la même longueur. Le dernier ter¬
gite présente une échancrure très peu profonde au niveau de la fossette
médio-postérieure (supra-anale) ; cette dernière est relativement petite
et la partie du tergite qui la recouvre porte quelques soies.
Pattes. — Les P. 1 1 (fig. 8, 9 et 10), plus longues que la moitié de la
longueur des suivantes, sont constituées de 4 articles de proportions
1. Abréviations : P. I = pattes de la lre paire.
— 278 —
normales. La face sternale du fémur porte 2 longues soies, fines et pointues,
subégales, situées de part et d’autre de 2 petites différenciations cuti-
culaires ; celles-ci, constituées par un phanère très grêle et pointu x et
une petite saillie chitineuse trapue y, sont identiques à celles que j’ai
décrites (1954) chez S. armata Hansen et S. pagesi Jupeau. Face posté¬
rieure, 2 soies fines et pointues sont sensiblement 2 fois aussi longues
que les autres. Le tarse porte 2 griffes étroites.
Scutigerella lusca type). — 6. Palpe. — 7. 18e article antennaire droit, face tergale. —
8. P. I gauche, face postérieure. — 9. Extrémité distale de la P. I gauche, face postérieure.
— 10. Fémur de la P. I gauche, face postérieure. — 11. P. XII gauche, face antérieure. —
12. Extrémité distale de la P. XII gauche, face antérieure. — 13. Filière droite, face dorsale.
— S. tusca (Ç). — 14. Fémur de la P. I gauche, face postérieure.
Echelle des figures : 6 = Ex ; 8, 11, 13 = E2 ; 7, 9, 10, 12, 14 = E3.
Le fémur des P. II et des P. III porte dans sa portion sternale 3 soies
nettement plus longues que les autres ; au fémur des P. IV et des P. V,
ces soies sont plus courtes, et à partir des P. VI, elles ne se différencient
plus des autres soies.
Les P. XII (fig. 11 et 12) sont trapues et couvertes de soies nombreuses ;
le tarse sensiblement 3 fois aussi long que large présente, face antérieure.
— 279 —
des soies très fines et très nombreuses, et, face postérieure, des soies
moins fines mais nombreuses ; les 2 griffes inégales, sont trapues.
Les styles, présents des P. III aux P. XII, ont une pilosité dense et
portent 2 soies apicales de longueur inégale.
Des sacs coxaux existent des P. III aux P. X ; il y en a donc 8 paires.
Filières (fig. 13). — Elles sont très minces et effilées, leur longueur
étant sensiblement égale à 5 fois leur plus grande largeur ; elles sont
recouvertes de soies nombreuses, de longueur subégale.
II. Description des femelles.
Elles ont les mêmes dimensions que les mâles et ne diffèrent de ceux-ci,
au point de vue mophologique, que par la forme de 2 soies du fémur
des premières paires de pattes des animaux adultes. A l’emplacement
des soies, longues et fines, de forme normale, signalées chez le mâle,
face sternale du fémur des P. I, de part et d’autre des différenciations
cuticulaires x et y, il existe, chez la femelle, 2 grosses soies (fig. 14) beau¬
coup plus courtes que celles du mâle, très épaisses et subcylindriques
sur la presque totalité de leur longueur. Le caractère sexuel secondaire
est donc porté par les femelles.
Affinités. — Cette espèce est à rapprocher du groupe de Scutigerella
dont le tergite II est peu échancré et qui comprend : S. verhoeffi Michel-
bacher, 5. causeyae Michelbacher, S. inculta Michelbacher 1, S. pagesi
Jupeau, et S. lineatus Edwards. Le caractère des P. I des femelles éloigne
l’espèce italienne des 2 dernières espèces, ainsi que de S. causeyae. Je
n’ai pu observer de femelles de S. verhoeffi et S. incluta. Parmi ces espèces,
c’est de S. verhoeffi que S. tusca est la plus proche ; cependant cette der¬
nière s’en distingue nettement par la chétotaxie des P. I des mâles, la
forme et la chétotaxie des tarses des P. XII, les proportions des filières
et l’absence de sacs coxaux au niveau de la 11e paire de pattes.
Laboratoire souterrain du C.N.R.S., Moulis , Ariège
et Laboratoire de Zoologie (Arthropodes) du Muséum.
OUVRAGES CITÉS
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phyla : Scutigerellidae). Ann. Eut. Soc. Amer. 35, pp. 267-288.
1. J’ai pu observer des paratypes de S. verhoeffi I j i et de S. causeyae [3 et g) déterminés
et obligeamment prêtés par Michelbacher, auteur de ces espèces ; qu’il veuille bien trouver-
ici l’expression de ma reconnaissance.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 4, 1962 pp. 280-292.
SUR U ÉLEVA GE ET LA CROISSANCE
DE U ARAIGNÉE ZILLA x NOTATA Cl.1
( Araignées Argiopidae).
Par Louis LE GUELTE.
Nombreux sont les auteurs qui ont choisi les Aranéides comme sujet
de travail scientifique. Désireux d’aborder plus tard quelques points
de la biologie de ces Arthropodes, nous avons voulu ici résoudre un cer¬
tain nombre de difficultés d’élevage et vérifier en les précisant quelques-uns
des résultats apportés par nos prédécesseurs. C’est ainsi qu’après avoir
étudié la croissance des pattes de l’araignée, nous avons comparé nos
résultats avec ceux de Peters (1933-1951) et de Juberthie (1954).
Nous n’avons pas étudié comme Witt (1956) et Mme Dresco-Derouet
(1960) la croissance absolue des articles en fonction des mues car les
intermues ont une durée variable selon les individus. Nous avons préféré
établir des courbes de croissance relative d’articles par rapport à un
autre article et pour la longueur totale de la patte nous rapportons la
longueur lors d’une exuviation à l’exuviation précédente.
Matériel vivant.
Ce qui nous a guidé dans notre choix de cette araignée est la facilité
avec laquelle on peut en trouver dans les jardins, dans les coins des grilles
et des fenêtres. Sa toile assez grande est reconnaissable à une portion
sans spires, avec un seul rayon dans le plan de la toile conduisant à une
retraite conique ouverte aux 2 extrémités. L’araignée se tient le jour
dans cette retraite, le plus souvent la première paire de pattes sur le
fil avertisseur, prête à descendre sur sa toile. La nuit, l’araignée se trouve
au centre de sa toile. L’araignée elle-même est caractérisée par un abdo¬
men portant une large tache grise à bords festonnés.
Matériel d’élevage.
Nous avons recueilli des cocons de Zilla X notata au cours du mois
d’octobre 1960. Ces cocons contenaient des œufs pondus à la fin du mois
de septembre. Ces cocons sont placés dans des tubes de chasse fermés
1. Les recherches faisant l’objet de cette note ont été effectuées au Laboratoire de Zoobio¬
logie, Faculté des Sciences, Rennes.
281 —
avec un tampon de coton et placés dans une enceinte à 17° C environ.
Nous avons obtenu des sorties de cocon à partir du 24 janvier 1961.
Dans la nature, les sorties de cocon comme l’indique Juberthie, ont
lieu en avril. Nous avons d’ailleurs récolté de nouveaux cocons au début
d’avril. Ces cocons ont livré les jeunes avant la lin du même mois.
Au début d’octobre 1961, nous avons recueilli des femelles adultes
supposées fécondées. Un certain nombre d’entre elles ont pondu dans
la première quinzaine d’octobre, et les cocons ont été mis à une tempé¬
rature d’environ 20°. Nous avons obtenu des sorties de ces cocons dès
le 5 novembre, soit moins d’un mois après la ponte. Ces résultats semblent
indiquer l’influence de la température dans l’accélération des éclosions.
La première exuviation des araignées écloses en janvier se fait quinze
à vingt jours après la sortie du cocon, puis, après 20 à 35 jours, la deuxième,
et 30 jours environ après, la troisième exuviation. Les exuviations se
sont faites avec des écarts de plus en plus grands selon les individus et,
pendant l’année 1961, nous n’avons pas observé de différence entre les
araignées nées en janvier et celles nées en avril. La durée inférieure des
stades compensant le retard pris par les dernières araignées. Les araignées
sont adultes au début de septembre.
Nous vérifierons ces observations avec les araignées sorties du cocon
en novembre, car, en 1961, un changement dans les conditions de nutri¬
tion a pu jouer un rôle dans ce résultat. Nous avons, en effet, nourri
plus abondamment nos araignées à partir de mars. En janvier et février,
nous avons donné une Drosophile deux fois par semaine à chaque arai¬
gnée. Ensuite, nous leur en avons fourni tous les jours et de façon à ce
qu’il en restât toujours sur la toile à la fin du nourrissement.
Pour étudier les toiles ,les araignées sont disposées sur des cadres ana¬
logues à ceux de Tilquin et Witt. Les jeunes sont placés sur des potences
de 25 X 15 X 0,3 cm, les stades 4, 5, et 6 sur des cadres quadrangulaires
de 30 X 34 X 2 cm, un des angles supérieurs internes du cadre étant
creusé d’un trou d’environ 1 cm de profondeur.
De cette façon, le cadre a des dimensions largement supérieures à la
plus grande des toiles.
Le rythme d’éclairement était réglé par le rythme extérieur, le local
d’élevage étant éclairé par une lucarne. La température était d’environ 17°
avec une baisse de quelques degrés pendant la nuit.
Pour fournir aux araignées l’eau dont elles ont besoin, nous avons
arrosé les toiles et les cages contenant les cadres deux fois par semaine
au moyen d’un pulvérisateur. Nous avons obtenu des toiles régulièrement
entre chaque exuviation de janvier à octobre.
L’activité des araignées se ralentit en hiver et le nombre de toiles dimi¬
nue. Même après la ponte, les Ç tissent encore des toiles, mais les toiles
ont un nombre de rayons moindres, et vers le mois de janvier, les adultes
tissent des toiles en désordre. Peu après, ils meurent. A ce moment il
ne reste plus que des Ç, les <$ étant morts après l’accouplement en sep¬
tembre-octobre.
En 1962, nous avons toujours, au début d’avril, des araignées $ adultes
de l’an passé. D’autre part, deux araignées des cocons éclos en novembre
19
— 282
1961 sont parvenues à l’état adulte ; ce sont des Ç qui construisent des
toiles de grandes dimensions.
D’autres cocons recueillis en octobre 1961 ne sont pas encore ouverts
et contiennent les premières nymphes. Ceci nous prouve encore l’influence
très grande que peuvent avoir les conditions d’élevage sur le cycle de
nos araignées.
Étude de la croissance de l’araignée.
Nous avons relevé les exuvies après chaque mue et les avons montées
dans du baume du Canada après séjour dans le toluène qui pénètre dans
les articles des pattes et facilite l’élimination des bulles d’air. Les mesures
sont faites au micromètre, au 1 / 100e de millimètre. Nous mesurons les
pattes 1 et 4 : les premières pattes ont un rôle dars la construction de
la toile et les pattes 4 servent à tirer sur le fil qui sort des filières. Nous
fournissons plus loin les tableaux de mesures. Ce sont des moyennes
portant sur une vingtaine d’araignées des deux sexes. Pour les stades
les plus âgés, l’écart de part et d’autre de la moyenne est de plus en plus
grand, allant jusqu’à 20 % de la valeur de l’article ; aussi nous avons
une suite presque continue de mesures d’un stade à l’autre, ceci pour
quelques araignées seulement.
Cependant, certains articles semblent moins varier, en particulier
le tarse et le tibia dont les limites sont très nettes et qui peuvent être
mesurés facilement. Pour les articles des pattes, nous prenons la mesure
sur le bord externe de la patte.
Nous avons mesuré également les pattes sur les araignées adultes donc
après la cinquième exuviation pour le mâle et après la sixième pour la
femelle. Ces mesures ne sont pas celles d’une sixième et septième exuvies,
mais donnent la taille adulte des araignées qui n’est pas celle des cin¬
quième et sixième exuvies.
Mesures des pattes.
Nous avons étudié les araignées depuis la sortie du cocon jusqu’à l’âge
adulte. Notre étude porte donc sur les nymphes ; les larves qui muent
dans le cocon n’ont pas été mesurées.
Les tableaux 1 et 2 donnent les moyennes des mesures fournies par
l’étude d’environ 20 exuvies pour chaque stade. Nous avons pu cons¬
tater des différences sexuelles à partir de la quatrième exuviation, ces.
différences se marquant dans la forme du palpe maxillaire du mâle qui
est conique alors que celui de la femelle a une forme allongée.
Nous fournissons les mesures pour les mâles et les femelles dès la qua¬
trième exuviation. Mais, pour la femelle, la différence entre la quatrième
et la troisième exuvie est faible et montre que le changement de mode
de croissance ne se fait pas brutalement. Il faut noter que certaines femelles
à la 4e exuviation ont des pattes de dimensions proches de celles des
mâles et inversement.
283
Tableau I
Mesure des pattes I et IV en 1 / 100e de mm
Mâle
Patte I
Patte IV
284
Tableau II
Mesures des pattes I et IV en 1 / 100e de mm
Femelle
Patte I
Patte IV
285 —
Les tableaux mettent en évidence une diminution de croissance des
femelles par rapport aux mâles, cette diminution étant compensée par
une croissance plus longue.
Cependant, à l’état adulte, les pattes I du mâle sont sensiblement
plus longues que celles de la femelle, en particulier le basitarse, le tibia
et le fémur (cf. tableau I). La patte IY par contre, est équivalente. Doit-on
voir, dans cette importance de la patte I, une corrélation avec son rôle
dans l’approche de la femelle au moment de l’accouplement ? On pour¬
rait le penser quand on a vu le mâle faisant vibrer avec les pattes I le
fil le reliant avec la femelle.
Fig. 1. — Variations du taux d’accroissement des pattes.
En abscisses : mues.
En ordonnées : pourcentages.
1 mâle
2 femelle
7 adulte (femelle)
Les mesures de notre première nymphe coïncident avec celles fournies
par Peters (1951) (175 centièmes de mm, et 174 d’après nos mesures).
Pour la deuxième nymphe, les deux mesures concordent également,
mais ensuite nous retrouvons notre troisième nymphe équivalente à la
quatrième nymphe citée par Peters. Notre chiffre pour la quatrième
nymphe approche celle de la cinquième de Peters. Il n’est pas étonnant
de trouver dans nos mesures un stade adulte plus grand que chez les
araignées observées par Peters (1933). Ainsi, nous aurions supprimé
une mue et permis aux araignées d’atteindre une taille supérieure en
un temps équivalent à celui qu’elles mettent pour parvenir à l’âge adulte
dans la nature. Ces différences peuvent s’expliquer par des variations
dans les conditions d’élevage, nos araignées étant soumises à un nourrisse-
ment intensif en vue de compenser les dépenses énergétiques entrainées
par un tissage plus important que celui qu’on observe dans la nature.
— 286
Nous détruisons, en effet, les toiles tous les jours sans laisser aux araignées
la possibilité de récupérer la soie.
Fig. 2. — Croissance de la première paire de pattes par rapport au tarse. Femelle.
Mesures en 1 /100e mm.
1 : Patte entière
2 : Fémur
3 : Basitarse
4 : Tibia
5 : Patelle
6 : Trochanter-hanche.
A l’aide de ces mesures, nous avons calculé les pourcentages de crois¬
sance globale et mis en évidence des différences sexuelles. En comparant
les pourcentages des pattes I et IV, nous pouvons voir que des différences
Il]
— 288 —
sensibles existent et qu’il y a donc, entre les pattes des allométries de
croissance. Pour comparer les pourcentages de croissance avec ceux
fournis par d’autres auteurs, et comme nous n’avons pas trouvé de réfé¬
rence de la patte pour laquelle sont fournis les chiffres, nous avons pris
la moyenne de nos pourcentages.
Fig. 4. — Croissance de la quatrième paire de pattes par rapport au tarse. Femelle.
Mesures en 1 /100e mm.
1 : Patte entière
2 : Fémur
3 : Basitarse
4 : Tibia
5 : Patelle
6 : Trochanter-hanche.
En abscisses : longueur du tarse
En ordonnées : longueur des articles.
Les courbes (fig. 1) donnant les variations du taux d’accroissement
montrent que la croissance est surtout forte à la sortie du cocon et qu’elle
diminue de plus en plus, pour aboutir chez le mâle à un palier à 137 %.
Pour la femelle, il y a une augmentation de la vitesse de croissance,
puis également un palier, qui est cependant moins net que chez le mâle.
— 289 —
L’araignée fait plus que doubler de taille entre deux exuviations pour
les quatre premières, puis il y a un ralentissement.
Si nous comparons ces résultats avec ceux fournis par Juberthie
(1954) (2) nous constatons qu’ils sont très différents. D’abord, pour
Juberthie, le taux moyen d’accroissement est de 130 % pour le mâle
Fig. 5. — Croissance de la quatrième paire de pattes par rapport au tarse. Mâle.
Mesures en 1 /100e de mm.
1 : Patte entière
2 : Fémur
3 : Basitarse
4 : Tibia
5 : Patelle
6 : Trochanter-hanche.
et de 129 % pour la femelle. D’autre part, l’allure de la courbe des pour¬
centages de croissance est également différente. Pour Juberthie, il y a
d’abord augmentation des pourcentages de croissance jusqu’à la qua¬
trième exuviation avec 135 %, puis une chute différente pour les deux
sexes.
Il est malheureusement peu facile de comparer ces résultats qui sont
obtenus suivant des procédés différents. Juberthie recueille les exuvies
— 290 —
successives de 20 individus élevés en tube. Nous avons de notre côté
tenté de rester proche des conditions naturelles en laissant les araignées
dans un milieu dont les conditions (hygrométrie, température, éclaire¬
ment) étaient semblables à celles de la nature. Il est d’ailleurs intéressant
de remarquer que les pourcentages d’accroissement fournis par Juberthie
ne coïncideraient pas non plus avec les mesures fournies par Peters.
Il serait préférable de représenter la croissance relative des pattes I
et IV au cours des mues (fig. 6), soit, en désignant par Lp n la longueur
de la patte de la nymphe au stade n et par Lp (n — 1) la longueur de
la patte au stade précédent :
Lp n
Lp n — Lp (n — 1)
Fig. 6. — Acroisscment relatif des pattes I et IV au cours des mues. Mesures en mm.
En abscisses : longueur de la patte
En ordonnées : différence de taille d’une mue à la précédente.
1 : mâle
2 : femelle.
Pour les pattes des mâles, on constate que les courbes des pattes I
et IV ont les mêmes inflexions (3e nymphe) et présentent un palier. Les
pentes des segments représentant la croissance de la patte IV peuvent
se déduire de celles représentant la patte I. Pour la femelle, pour les
2 dernières exuviations, la relation est moins rigoureuse mais est encore
acceptable.
Nous avons également représenté graphiquement la croissance de la
patte en fonction de la longueur d’un des articles, le tarse, aux différentes
exuviations, ceci pour ne pas introduire, dans la courbe, la durée de
l’intermue, comme le font Mme Dresco-Derouet et Peters. Cette
intermue étant de durée variable pour chaque araignée, elle ne peut
donc pas être représentée, à notre avis, sur les coordonnées de la courbe
par un intervalle constant. Nous fournissons les courbes pour les pattes I
et IV des mâles et femelles. A l’opposé de la croissance de l’abdomen,
291 —
qui est continue par suite de la faible rigidité des téguments, la croissance
des pattes se fait par bonds au cours des exuviations. Les courbes que
nous obtenons sont celles constituées en joignant les marches de l’escalier
représentant la croissance discontinue de l’araignée. On remarque (fig. 2,
3, 4, 5) que ces courbes sont sensiblement des droites dont la pente varie.
Il y a trois groupes de courbes : la longueur totale, les articles longs (basi-
tarse, tibia, fémur) et les articles courts (tarse, patelle, trochanter-hanche).
On voit que la pente des courbes des articles longs est plus forte que celles
des articles courts. Il y a donc une allométrie de croissance entre articles
longs et articles courts. Nous pouvons remarquer également que les pentes
des courbes pour les mâles et les femelles sont très peu différentes. L’affais¬
sement de la courbe de croissance du fémur est dû en partie à des erreurs
de mesure ; l’erreur par rapport à la droite n’est en effet au maximum
que de 20 centièmes de millimètre soit environ 12 % sur la mesure du
fémur, et également aux variations d’un individu à l’autre.
Pour les pattes IV des mâles et femelles la croissance des articles est
sensiblement plus irrégulière que celle des pattes I. Pour le mâle par
exemple, les dernières mesures s’écartent de la droite.
Nous pouvons aussi mettre en évidence des différences dans le mode
de croissance des articles, bien qu’ici, nous ne puissions pas déterminer
des articles courts et des articles longs, seul le fémur s’écartant nettement
de l’ensemble.
Résumé.
Chez les araignées, la croissance de l’abdomen, dont les téguments
sont mous, est continue et ne peut être mesurée sur les exuvies. Notre
étude a porté sur la croissance en longueur des pattes, qui, elle, est nette¬
ment discontinue par suite de la rigidité des téguments.
Nous avons pu mettre en évidence, d’une part, les allométries de crois¬
sance entre les pattes et, d’autre part, des différences dans le mode de
croissance entre les articles courts et les articles longs.
Laboratoire de Psychophysiologie,
15, place Carnot , Nancy, et
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes) du Muséum,
61, rue de Buffon, Paris, 5e.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Berland (L.), 1932. — Les Arachnides. Lechevalier.
Dresco Derouet ( L.) , 1960. — Étude biologique de quelques espèces d’Arai-
gnées lucicoles et troglophiles. Thèse Faculté Paris. Bull. C.N.R.S.
Juberthie (C.) , 1954 1. — Sur les cycles biologiques des Araignées. Bull. Soc.
Hist. nat. Toulouse , n° 89, 3-4, pp. 299-318.
— 1954 2. — Sur la croissance post-embryonnaire des Aranéides. Croissance
linéaire du corps et dysharmonie de croissance des appendices. Ibid.,
n° 90, 1-2, pp. 83-102.
— 292 —
Le Guelte (L.), 1962. — Action des vibrations sinusoidales sur le comporte¬
ment de l’Araignée Zilla X notata. Bull. Soc. Scient, de l’Ouest, (à paraître).
— Remarques sur la construction de la toile de l’Araignée Zilla X notata.
Bull. Soc. Zool. Fr., (à paraître).
Vachon (M.) , 1957. — Contribution à l’étude du développement post-embryon¬
naire des Araignées. Généralités et nomenclature des stades. Bull. Soc.
Zool. Fr., t. 82, n° 5/6, pp. 337-354.
- — - 1958. — Contribution à l’étude du développement post-embryonnaire des
Araignées. 2e note. Orthognathes. Bull. Soc. Zool. Fr., t. 83, n° 5/6,
pp. 429-461.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N» 4, 1962, pp. 293-307.
SUR ANAPAGURUS BICORNIGER
A. MILNE EDWARDS ET E. L. BOUVIER
ET A. PETITI SP. NOV.
( Crustacea Decapoda Paguridae )
Par M. DECHANCÉ et J. FOREST.
Le Paguride Anapagurus bicorniger a été sommairement décrit par
A. Milne Edwards et E. L. Bouvier en 1892 (p. 215) d’après des spéci¬
mens capturés par le « Talisman » dans le Golfe de Cadix à une centaine
de mètres de profondeur. Une description plus complète, accompagnée
de dessins, a été publiée par la suite (A. Milne Edwards et E. L. Bouvier,
1900, p. 220, pl. XXV, fig. 14-22).
L’espèce a ensuite été signalée de Monaco (69 mètres) par les mêmes
auteurs (1899, p. 66), du golfe de Naples par H. Balss (1926, p. 376)
et par G. Fenizia (1937, p. 376), de Banyuls-sur-Mer par Bouvier (p. 152,
d’après Ch. Pérez), de la région de Cadaquès par R. Zariqiey (1946,
p. 123 ; 1956, p. 402), et de la côte méditerranéenne d’Israël (18-135 m)
par L. B. Holthuis et E. Gottlieb (1958, p. 73). Les larves ont été
décrites de la baie de Naples par R. B. Pire et D. I. Williamson (1960,
p. 528).
Si l’identification de la plupart des espèces du genre Anapagurus est
souvent malaisée, en raison de la variabilité des caractères communé¬
ment employés pour les distinguer, celle d’d. bicorniger, au contraire,
ne paraissait présenter aucune difficulté. En effet, comme l’écrivaient
A. Milne Edwards et E. L. Bouvier (1900, p. 220) : « Cette espèce se fait
remarquer par l’armature de l’anneau oculaire qui porte, en avant du
front, deux saillies acuminées atteignant à peu près le milieu des écailles
ophtalmiques ».
Un tel caractère, dans la clef de détermination de Bouvier (1940,
p. 151) par exemple, isolait immédiatement A. bicorniger qui apparem¬
ment pouvait ainsi être distingué de tous les autres Anapagurus et iden¬
tifié au premier coup d’œil.
Cependant l’un de nous (M. D.), en 1958, examinant des femelles ovi-
gères en vue de l’étude des stades larvaires d’d. bicorniger relevait cer¬
taines différences morphologiques entre deux spécimens provenant d’un
même dragage au large de Banyuls-sur-Mer. Une révision des d. bicor¬
niger en collection au laboratoire Arago amenait à séparer le matériel
•en deux groupes distincts, et, après une étude des exemplaires conservés
au Muséum sous ce nom spécifique, nous parvenions à la conclusion que
— 294
ce dernier couvrait en réalité deux espèces distinctes, dotées toutes deux
d’écailles interoculaires.
L’examen des spécimens-types nous a permis de reconnaître l’espèce
à laquelle doit s’appliquer le nom de bicorniger. La seconde est décrite
dans la présente note. Nous sommes heureux de la dédier au Professeur
G. Petit, directeur du Laboratoire Arago, à Banyuls-sur-Mer, où une
partie de cette étude a pu être menée à bien.
L’existence d’une seconde espèce à écailles interoculaires avait été
envisagée par Pire et Williamson (1960, p. 528). Ces auteurs ont en effet
décrit de la baie de Naples des stades de développement d’un Anapagurus
qu’ils ont désigné sous le nom de « Species N. 1 » et que nous avons tout
lieu de croire identifiable à A. petiti sp. nov.
Nous donnons ici la description d’ Anapagurus bicorniger A. Milne
Edwards et Bouvier et d 'A. petiti sp. nov., et nous exposons les remarques
suscitées par l’étude comparative des adultes et des glaucothoés des deux
espèces.
Anapagurus bicorniger A. Milne Edwards et E. L. Bouvier.
Fig. 1, 3-5, 9, 11.
Anapagurus bicorniger, A. Milne Edwards et E. L. Bouvier, 1892,
p. 215. — E. L. Bouvier, 1896, p. 152, fig. 10. — - A. Milne Edwards
et E. L. Bouvier, 1899, p. 66 ; 1900, p. 220, pl. XXV, fig. 14-22. — -
H. Balss, 1926, p. 376, (pro parte). — G. Fenizia, 1937, p. 33, fig. 24
(pro parte). — E. L. Bouvier, 1940, p. 152, fig. 106, 107 E. — - L. B. Hol-
tiiuis et E. Gottlieb, 1958, p. 73. — R. B. Pire et D. I. Williamson,
1960, p. 528, fig. 9.
Matériel examiné. — Expédition du « Talisman », au sud du Cap
Saint Vincent, 99-118 m, 6 juin 1883 : 4 5 Ç dont 3 ovigères (Syntypes).
Rosas, 70-90 mètres, R. Zariquiey coll., 3-9-1945 : 2 Ç ovigères.
Banyuls-sur-Mer, J. Forest coll., juin 1951 : 2 <$.
« Professeur Lacaze Duthiers », au large du Cap l’Abeille, 200 mètres,
M. Dechancé coll., novembre 1959 : 1 Ç.
« Professeur Lacaze Duthiers », au large du Cap l’Abeille, M. Dechancé
coll., 2-7-1960 : 1 (J, 3 $ dont 2 ovigères.
Banyuls-sur-Mer, plage du Troc, 2-3 mètres, M. Dechancé coll., 18-6-
1960 : 2 $.
Rosas, R. Zariquiey coll., 30-8-1955 : 4 *, 5 $ dont 3 ovigères (avec
un A. petiti).
Description. — L’écusson céphalothoracique est un peu plus large
que long. Le bord frontal présente une région médiane convexe, beaucoup
moins proéminente que les deux fortes saillies triangulaires latérales,
lesquelles présentent une épine à l’apex.
1. L’un de ces spécimens présente une anomalie : les deux lamelles interoculaires sont
presque complètement fusionnées et forment une lame triangulaire unique présentant deux
petites pointes distales séparées par une concavité. Une anomalie du même ordre a déjà
été signalée par L. B. Holthuis et E. Gottlieb (1958, p. 73).
— 295 —
Les pédoncules oculaires ont une longueur légèrement inférieure à la
distance entre les pointes latérales frontales. Ils présentent une constric-
tion médiane. Les cornées ont une section elliptique et paraissent ainsi
plus ou moins dilatées suivant l’angle sous lequel on les examine ; leur
diamètre moyen est sensiblement égal à la moitié de la longueur du
Fig. 1. — Anapagurus bicorniger A. Milne Edwards et Bouvier, 5,5 mm, Cap l’Abeille,
2-7-1960. (X 13,5).
Fig. 2. — Anapagurus petiti sp. nov., <$ 4,5 mm, holotype, Cap l’Abeille, mai 1948. (X 13,5) ►
pédoncule. Les écailles oculaires sont longues, ovales dans leur moitié
distale, avec, sous l’apex, une petite épine aiguë. Les deux saillies lamel¬
laires qui surmontent la pièce interoculaire sont triangulaires, assez
courtes ; en vue dorsale, elles ne dépassent pas, le plus souvent, le bord
antérieur du sternite antennulaire visible par-dessous (fîg. 1).
Les pédoncules antennulaires dépassent les yeux de la longueur de
leur dernier article, lequel est deux fois plus long que le précédent, et
nettement plus long que les pédoncules oculaires. Les pédoncules anten-
— 296 —
naires sont beaucoup plus longs que les pédoncules oculaires, l’extrémité
distale de l’avant-dernier article atteignant presque le bord antérieur
des cornées. L’écaille antennaire atteint ou dépasse légèrement la base
du dernier article.
Le chélipède droit présente un important dimorphisme sexuel. Chez
les mâles de grande taille, cet appendice (fig. 3, 4), très fort, atteint la
région distale des pattes ambulatoires p2 et p3. Le mérus porte dans sa
région inférieure, du côté interne, une puissante protubérance tuberculée
recouverte de longues soies. La face supéro-externe du carpe est granu¬
leuse ; dans la moitié proximale quelques granules plus forts déterminent
une crête longitudinale, parallèle au bord interne, lequel est marqué
par une ligne de dents irrégulières. La main est deux fois plus longue
que large ; son bord externe est presque rectiligne ; sa face supérieure,
y compris celle du dactyle, est recouverte de fins granules, plus forts
près des régions latérales. En avant de l’articulation avec le carpe, du
côté interne, une faible protubérance granuleuse détermine une amorce
de crête. Les doigts se croisent fortement à l’extrémité et sont nettement
défléchis.
Chez les jeunes mâles, l’appendice est moins fort et la protubérance
du mérus est peu développée ou manque.
Le chélipède droit de la femelle ressemble à celui des jeunes mâles :
la protubérance du mérus est toujours absente et la main est plus régu¬
lièrement lancéolée, ses bords latéraux ayant sensiblement la même
courbure.
Le chélipède gauche, dans les deux sexes, est beaucoup plus grêle et
plus court que le droit. Le carpe porte sur sa face supérieure deux lignes
parallèles d’épines aiguës.
Les pattes ambulatoires p2 (fig. 5) ont un mérus armé de quelques
spinules au bord inférieur, et présentant de faibles identations corres¬
pondant aux insertions de soies sur le bord supérieur. Le bord supérieur
du carpe est finement serrulé et armé d’une minuscule spinule distale.
Le bord supérieur du propode est presque lisse, et cet article porte dans
la région distale du bord inférieur, chez le mâle seulement, environ quatre
longues soies articulées. Le dactyle, grêle et régulièrement arqué, est
d’un tiers plus long que le propode.
Les pattes p3 diffèrent peu des p2 : il n’y a pas d’épines articulées dans
la région distale du propode, et le dactyle est un peu plus arqué.
Il y a trois pléopodes impairs chez le mâle ; ils sont grêles, uniramés
en général, mais on observe parfois un exopodite rudimentaire sur le
premier ou le second.
Chez la femelle, il y a quatre pléopodes, les trois premiers forts, biramés,
à fonction ovigère, le quatrième grêle et uniramé.
L’exopodite de l’uropode gauche a une largeur, mesurée dans la région
proximale, comprise environ 5 fois dans sa longueur.
La carapace des plus grands spécimens mesurés, mâles et femelles,
a une longueur de 5 mm. environ.
— 297 —
Anapagurus petiti sp. nov.
(Fig. 2, 6-8, 10, 12).
Anapagurus bicorniger , H. Balss, 1926, p. 536 ( pro parte, fxg. 1). —
G. Fenizia, 1937, p. 33. ( pro parte, fig. 23, 25, 26). — R. Zariquiey, 1946,
p. 123 ; 1956, p. 402.
Matériel examiné. — Banyuls-sur-Mer, cap l’Abeille, 12-15 mètres,
M. Dechancé coll., mai 1958 : 1 de 4,5 mm (longueur de la carapace),
liolotype ; 6 $ et 1 $ ovigère, paratypes.
Cap Creus, R. Zariquiey coll., 22-8-1949 : 2
« Professeur Lacaze Duthiers », Station B 10, Baléares, cap Blanco,
46- 48 mètres, 14.6.1953 : 1 Ç ovigère.
« Professeur Lacaze Duthiers », Station SA 13, Baléares, San Antonio,
40-48 mètres, 8.8.1954 : 2 (J, 1 $.
« Professeur Lacaze Duthiers », Station SA 14, Baléares, San Antonio,
47- 50 mètres, 8.8.1954 : 1 Ç ovigère.
« Professeur Lacaze Duthiers », Station SA 16, Baléares, San Antonio,
39-42 mètres, 8.8.1954 : 1 $ ovigère.
Cadaqués, R. Zariquiey coll., août 1954 : nombreux spécimens.
Cadaqués, Castoll Poal, R. Zariquiey coll., 3.9.1954 ; 1 1 $ ; 2.11.
1954 : 1
Monaco, dans les Posidonies, 12-15 mètres, J. Forest coll., 22.5.1955 :
1 Ç ovigère.
« Professeur Lacaze Duthiers », au large de Cadaqués, 35-45 mètres,
J. Forest coll., 28.7.1955 : 1 <J, 3 Ç ovigères.
Rosas, R. Zariquiey coll., 30.8.1955 : 1 (avec 9 A. bicorniger).
Naples, devant le consulat américain, 12 m, I. Gordon, L. B. Hol-
thuis et J. Forest coll., 6.5.1959 : 1 $, 2 Ç ovigères.
Naples, devant le Grand Hôtel, 10 m, I. Gordon, L. B. Holthuis
et J. Forest coll., 8.5.59 : 5 2 Ç ovigères.
Alger, sans date, collection Bouvier : 1 $.
Banyuls-sur-Mer : plusieurs spécimens en collection au laboratoire
Arago.
Description. — L’écusson céphalothoracique ressemble à celui à’ Ana¬
pagurus bicorniger, mais les saillies latérales frontales sont un peu moins
aiguës et surmontées d’une spinule plus petite.
Les pédoncules oculaires sont un peu plus gros que chez bicorniger,
mais sensiblement de même forme et de même longueur. Les écailles
oculaires sont larges, très arrondies en avant. Les deux saillies triangu¬
laires interoculaires sont longues et aiguës ; elles dépassent de beaucoup
le milieu des écailles antennaires et le bord antérieur du sternite anten-
nulaire (fig. 2).
Les pédoncules antennulaires dépassent les yeux de la longueur de
leur dernier article, lequel est une fois et demie plus long que le précédent
et sensiblement égal aux pédoncules oculaires.
Les pédoncules antennaires dépassent les yeux de la moitié de la lon-
20
— 298 —
gueur de leur dernier article. L’écaille antennaire, courte, n’atteint pas
l’extrémité distale de l’avant-dernier article.
Le chélipède droit, chez les mâles âgés, (fig. 6, 7) est de grande taille
Fig. 3-5. — Anapagurus bicorniger A. Milne Edwards et Bouvier, <$ 5,5 mm, Cap l’Abeille,
2-7-1960.
Fig. 6-8. — Anapagurus petiti, sp. nov., S 4,5 mm, holotype, Cap l’Abeille,
12-15 m, mai 1958.
3.6 : chélipède droit, face supérieure des articles distaux.
4.7 : chélipède droit, face interne.
5.8 : 2e péréiopode, face externe.
Toutes ces figures : X 6.
et atteint la région distale des pattes p2 et p3. Le mérus est toujours
dépourvu de la forte protubérance caractéristique d’^4. bicorniger. Cepen¬
dant, à l’emplacement de cette protubérance on observe des tubercules
plus gros que sur le reste de l’article, et assez aigus. Le carpe est granu-
— 299 —
leux sur les régions latérales, presque lisse sur la région supérieure qui
est marquée du côté interne et du côté externe par une ligne d’épines
aiguës, 3 en général de chaque côté ; les épines externes sont fragiles et
manquent parfois chez les grands individus. Le propode, moins massif
que chez bicorniger, est finement granuleux. La protubérance près de
l’articulation interne avec le carpe est à peine visible.
Chez les femelles, le chélipède droit présente sensiblement les mêmes
caractères que chez les mâles, mais est moins développé.
Le chélipède gauche est de même type que chez A. bicorniger, mais
les épines sont en général plus fortes et plus aiguës sur le carpe.
Les pattes p3 sont un peu plus épineuses que chez A. bicorniger. Il y a
des indentations bien marquées et une ou plusieurs épines sur le bord
supérieur du mérus. Sur le carpe, l’épine distale du bord supérieur est
forte et précédée d’une ou de plusieurs petites spinules. Il y a en général
une forte épine vers le quart proximal de ce bord. Le bord supérieur du
propode est serrulé, et, chez le mâle seulement, il y a une ligne de 7 à 10
soies épineuses articulées dans la région distale du bord inférieur (fig. 8).
Les pattes p3 présentent les mêmes caractères que les p2, à l’excep¬
tion des soies articulées distales sous le propode.
Les pléopodes impairs sont disposés comme chez A. bicorniger.
L’exopodite de l’uropode gauche a une largeur, mesurée dans la région
proximale, comprise environ 4 fois dans sa longueur.
Le plus grand spécimen observé, une femelle provenant du Golfe de
Naples, a une carapace de 7 mm de long.
REMARQUES
A première vue les deux espèces décrites ci-dessus semblent fort proches.
Présentant toutes deux un aspect d’ensemble voisin, et un caractère
particulier qui les oppose, non seulement aux autres Anapagurus, mais
à tous les Pagurides connus — une double saillie aiguë entre les écailles
oculaires — il est compréhensible qu’on les ait confondues, et que l’on
ait identifié à A. bicorniger tous les spécimens dotés de cette particularité.
Cependant un examen attentif fait apparaître des différences très
nettes qui portent sur plusieurs caractères et qui permettent de distinguer
aisément les deux espèces. Le tableau comparatif ci-dessous (Tableau I)
met en évidence les principales différences relevées.
Comme chez tous les Pagurides, les longueurs relatives des pédoncules
oculaires, antennulaires et antennaires et de l’écaille antennaire peuvent
varier dans une notable mesure, et la considération de ces seuls caractères
est insuffisante dans certains cas, chez les jeunes individus notamment,
pour distinguer les deux espèces.
Par contre, d’autres caractères ont une valeur déterminante. L’examen
de l’ensemble écailles oculaires — lamelles interoculaires permet en géné¬
ral de savoir si l’on a affaire à l’une ou à l’autre espèce.
Chez A. bicorniger, la lame distale des écailles oculaires est assez allon¬
gée ; les deux lamelles interoculaires, assez courtes, atteignent au plus
— 300 —
le milieu des écailles oculaires et, lorsque l’écusson céphalothoracique
est placé à plat, ne dépassent généralement pas le bord antérieur du
sternite antennulaire visible par-dessous (ou le bord antérieur de la plaque
sur laquelle s’insèrent les lamelles, quand le sternite antennulaire est
caché sous cette plaque) ; l’échancrure qui sépare les pointes des deux
lamelles dessine souvent une ligne concave continue (fig. 1).
Écailles oculaires (moi¬
tié distale)
Lamelles interoculaires
Article distal des a!
Pédoncule des a2
Écaille antennaire
Protubérance granuleuse
sur le mérus du chéli-
pède droit.
Face supéro-externe du
carpe du chélipède droit
Bord inférieur du pro-
pode des 2e pattes tho¬
raciques, chez les <J adul¬
tes'
Rapport de la longueur
à la largeur (mesurée
près de la base) de l’exo-
podite de l’uropode gau¬
che
Tableau I
Anapagurus bicorniger
allongées, ovalaires.
courtes, ne dépassant pas
en général le bord anté¬
rieur du sternite des ax.
nettement plus long que
les pédoncules oculaires,
dépassant les yeux de la
longueur de son dernier
article ou presque,
atteignant la base du
dernier article du pédon¬
cule.
absente chez les Ç et
chez les <? jeunes, très
forte chez les S les plus
grands.
avec une ligne de dents
nombreuses, émoussées
chez les individus âgés,
le long du bord interne,
et des tubercules, mais
jamais de dents aiguës,
disposés en une courte
ligne longitudinale, dans
la moitié proximale,
avec environ 4 épines
distales articulées.
voisin de 5.
Anapagurus petiti
plus larges et très arron¬
dies.
longues et aiguës, dépas¬
sant largement le ster¬
nite des av
sensiblement égal aux
pédoncules oculaires,
dépassant les yeux de la
moitié de la longueur de
son dernier article,
n’atteignant pas le bord
distal du pénultième ar¬
ticle.
toujours absente. La ré¬
gion homologue est sim¬
plement tuberculée chez
les grands <?.
un petit nombre de dents
aiguës, spiniformes, le
long du bord interne, et
une autre ligne, en géné¬
ral de 3 épines, du côté
externe.
avec 7 à 10 épines dis¬
tales articulées.
voisin de 4.
Chez A. petiti , la moitié distale des écailles oculaires paraît plus large
et plus courte, le bord antérieur étant beaucoup plus arrondi que dans
l’autre espèce ; les lamelles interoculaires sont plus longues, dépassant
— 301 —
nettement le milieu des écailles oculaires et le sternite antennulaire, et
plus aiguës ; en outre elles paraissent insérées séparément sur la pièce
basilaire (fig. 2).
La forme et la disposition des épines sur le carpe des chélipèdes sont
également très caractéristiques. Ces épines sont toujours plus longues
et acérées chez A. petiti, qui, de plus, présente sur le chélipède droit,
du côté externe, une ligne d’épines, en moyenne 3, toujours absente chez
A. bicorniger.
Enfin des caractères sexuels secondaires distinguent les mâles des
deux espèces. Chez A. bicorniger on observe sur le mérus du chélipède
droit, du côté inféro-interne, une protubérance tuberculée d’autant plus
saillante que le spécimen est plus âgé, et les épines distales sur le bord
inférieur du propode des pz sont au nombre de 4 en moyenne. Chez A. petiti,
il n’y a jamais de protubérance sur le mérus du chélipède droit, même
chez les mâles les plus grands ; on observe simplement, à l’emplacement
homologue, des tubercules assez forts et aigus, et le nombre de soies
articulées sous la région distale du propode des pz s’élève à 10 chez les
individus les plus grands.
Les listes de matériel examiné qui figurent ci-dessus montrent que la
nouvelle espèce est, dans nos collections, mieux représentée qu’M. bicor¬
niger, et que les deux espèces sont parfois présentes dans un même
échantillon. On peut par conséquent présumer que des spécimens précé¬
demment signalés sous le nom d’ Anapagurus bicorniger sont en fait iden¬
tifiables à A. petiti.
C’est ce que nous avons vérifié en nous reportant au matériel conservé
dans nos collections et aux auteurs qui mentionnent A. bicorniger.
Les exemplaires décrits par A. Milne Edwards et E. L. Bouvier,
et qui subsistent, appartiennent bien tous à cette espèce.
H. Balss (1926, p. 376), signalant A. bicorniger du Golfe de Naples,
mentionne le dimorphisme sexuel de la pince droite : s’il s’agit de la forte
saillie sur le mérus, caractéristique des grands mâles de bicorniger, l’auteur
aurait bien eu sous les yeux des spécimens de cette espèce. Mais la première
patte ambulatoire figurée ( loc . cit., fig. 1), avec ses 7 épines articulées
visibles sous le propode, et ses épines bien développées sur le carpe,
appartiendrait plutôt à A. petiti.
G. Fenizia, en 1936 (p. 33), décrit des A. bicorniger provenant égale¬
ment de Naples. Il semble que là encore l’auteur ait vu des exemplaires
des deux espèces. Si le chélipède droit qu’il figure [loc. cit., fig. 24) est
bien celui d’un A. bicorniger, la région frontale (loc. cit., fig. 23) est carac¬
téristique d’M. petiti. Quant à l’exemplaire anormal portant un tube
sexuel supplémentaire du côté droit (loc. cit., fig. 25 et 26) c’est aussi
à cette dernière espèce qu’il appartient sans conteste, par la forme des
écailles oculaires et des lamelles interoculaires, et par le nombre d’épines
articulées sur le propode des pz.
L’un de nous a d’ailleurs trouvé à Naples, en mai 1959, dans des récoltes
faites par le Groupe d’ Études Carcinologiques, plusieurs Anapagurus
— 302 —
petiti, et Pire et Williamson ont décrit de la même région des larves
des deux espèces (cf. infra).
E. L. Bouvier, dans la Faune de France (1940, p. 152, fig. 106, 107 E)
figure un vrai A. bicorniger.
R. Zariquiey, en 1946 (p. 123) et en 1956 (p. 402), signale des bicor¬
niger de la baie de Cadaqués. Les exemplaires que nous a communiqués
le Dr Zariquiey sont tous des A. petiti.
Enfin, L. B. Holthuis et G. Gottlieb, en 1956 (p. 73) mentionnent
des A. bicorniger recueillis en plusieurs localités, au large des côtes médi¬
terranéennes d’Israël. D’après les profondeurs de récolte, entre 18 et
136 mètres, comme nous le verrons plus loin (cf. infra), on peut présu¬
mer que ces exemplaires, au moins dans leur grande majorité, ont été
correctement déterminés.
En tenant compte des confusions que nous venons de relever entre
A. bicorniger et A. petiti, et des indications qui accompagnent le maté¬
riel que nous avons examiné, nous pouvons faire le point des données
certaines que nous possédons sur la distribution des deux espèces.
Anapagurus bicorniger est connu avec certitude du Golfe de Cadix,
et de Méditerranée occidentale (côte de Catalogne et Golfe de Naples)
et orientale (Israël). Rarement recueilli en eau très peu profonde, il a
été à plusieurs reprises capturé à une centaine de mètres et une fois à
200 mètres de profondeur.
Aucun des spécimens que nous identifions à A. petiti n’a été capturé
hors de Méditerranée. Les régions de récolte sont : la côte de Catalogne
(entre Rosas et Banyuls-sur-Mer), Monaco, le Golfe de Naples, les Baléares,
et Alger.
C’est l’espèce qui, de loin, semble la plus fréquente dans les eaux peu
profondes, et il n’a jamais été capturé en-dessous de 50 mètres.
Ainsi, si Anapagurus bicorniger et A. petiti sont présents dans les mêmes
régions et parfois sur les mêmes fonds, la ligne de 50 mètres paraît repré¬
senter la limite inférieure pour A. petiti, alors qu’au contraire l’habitat
d’A. bicorniger se situe depuis ce niveau jusqu’à 200 mètres et peut-
être davantage.
C’est cette constatation qui permet de supposer qu’A. bicorniger vit
aussi en Méditerranée orientale ; les exemplaires signalés des côtes d’Israël
par L. B. Holthuis et E. Gottlieb proviennent de 20 stations dont la
grande majorité se situent entre 50 et 100 mètres, et l’une à 135 mètres,
c’est-à-dire à des niveaux où, en Méditerranée occidentale, on ne rencontre
que l’espèce de A. Milne Edwards et Bouvier. Les spécimens recueillis
dans cette région à une profondeur inférieure à 50 mètres comprennent
peut-être des A. petiti, mais ce n’est qu’une possibilité, et la distribution
de cette dernière espèce ne s’étend peut-être pas à l’est de la Méditerranée.
Les glaucothoés d’ Anapagurus bicorniger et d’A. petiti.
Pire et Williamson (1960), dans une étude sur les larves de Pagu-
rides de la baie de Naples, ont décrit le développement, et notamment
303
le stade glaucothoé et le premier stade pagure d’un Anapagurus qu’ils
ont identifié à A. bicorniger ( loc . cit., p. 530, fig. 9 F-I). Ils ont égale¬
ment décrit, sous le nom d’ Anapagurus « speeies N. 1 », la glaucothoé
et les deux premiers stades pagure d’un autre Anapagurus, qu’ils n’ont
pu identifier à aucune espèce connue, mais apparenté à A. bicorniger.
Nous avions, de notre côté, trouvé dans le plancton de Banyuls-sur-
Mer deux séries de formes larvaires et post-larvaires dont l’une nous
paraissait devoir être rattachée à A. bicorniger et l’autre à une espèce
voisine.
Après avoir constaté que deux espèces avaient été confondues sous
le nom d’A. bicorniger et qu’elles étaient toutes deux présentes aussi
bien dans la région de Banyuls-sur-Mer que dans la baie de Naples, nous
pouvions présumer que les deux espèces auxquelles appartenaient les
larves et les postlarves vues par Pire et Williamson et par nous-mêmes
étaient à identifier, l’une à A. bicorniger, l’autre à l’espèce nouvelle décrite
ici sous le nom d’A . petiti.
Deux questions se posaient :
1° L’identification d’A. bicorniger par Pire et Williamson était-elle
correcte ? En effet, ces auteurs n’avaient vu, à l’état adulte, que l’une
des espèces, et n’avaient pas comparé leurs exemplaires aux types
d’A. bicorniger. L’hypothèse selon laquelle, dans ce cas précis, ils
auraient eu sous les yeux des spécimens d’A. petiti, était d’autant plus
à envisager que, d’après nos récoltes personnelles, cette espèce paraît
commune en baie de Naples.
2° Les deux séries de formes larvaires et post-larvaires observées à
Banyuls-sur-Mer et appartenant l’une à A. bicorniger l’autre à une espèce
voisine, correspondaient-elles à celles décrites de Naples sous les noms
d’A. bicorniger et à’ Anapagurus « speeies N. 1 » ?
Autrement dit, pour résumer ees deux questions, convenait-il de con¬
firmer la détermination d’A. bicorniger par Pire et Williamson et
d’identifier Anapagurus speeies N. 1 à A. petiti ?
Pour résoudre ce problème nous avons principalement fait porter
nos comparaisons sur les glaucothoés. En effet, les auteurs précités ont
obtenu par élevage la série zoé-glaucothoé-stade pagure chez leur A. bicor¬
niger (à partir de femelles ovigères) comme chez Anapagurus speeies N. 1
(à partir de la zoé IV). Les conclusions obtenues pour la glaucothoé sont
par conséquent également valables pour les zoés et pour le stade pagure.
Nous figurons ici le bord frontal et les appendices céphaliques anté¬
rieurs (fig. 9 et 10) ainsi que l’extrémité postérieure (fig. 11 et 12) des
deux glaucothoés, d’après des spécimens recueillis à Banyuls.
Les glaucothoés que nous attribuons à A. petiti et à A. bicorniger
présentent un caractère commun qui les rapproche de celles d’A. laevis
Bell : le nombre d’articles du flagelle antennaire est au moins égal à 20,
alors qu’il ne dépasse pas 10 chez les autres Anapagurus. A ce stade,
A. laevis se distingue d’ailleurs des deux espèces étudiées ici par le chéli-
— 304 —
pède gauche beaucoup plus allongé, et dh4. bicorniger par la présence de
3 paires de pléopodes au lieu de 2.
La glaucot.hoé d’Æ petiti diffère de celle d’^4. bicorniger par les prin¬
cipaux caractères suivants :
Fig. 9-10. — Région frontale et appendices céphaliques antérieurs de la glaucothoé (X 42).
9 : Anapagurus bicorniger A. Milne Edwards et Bouvier, Banyuls-sur-mer.
10 : Anapagurus petiti, sp. nov., Banyuls-sur-Mer.
La région frontale, compte non tenu du rostre proprement dit, lequel,
plus ou moins dédifférencié, est variable, forme un angle plus obtus.
Les écailles antennaires sont plus courtes : elles atteignent le milieu
305 —
du pénultième article du pédoncule, et non la région distale comme chez
bicorniger.
Le dernier article du pédoncule antennulaire est moins allongé : le
rapport de longueur de cet article au précédent est nettement inférieur
à 1,5, alors qu’il est supérieur à ce chiffre chez A. bicorniger.
Il y a trois paires de pléopodes fonctionnels et une paire de rudiments,,
contre deux paires de pléopodes et deux de rudiments.
Fig. 11-12. — Telson et uropodes de la glaucothoé (X 48).
11 : Anapagurus bicorniger A. Milne Edwards et Bouvier, Banyuls-sur-Mer.
12 : Anapagurus petiti sp. nov., Banyuls-sur-Mer.
Les uropodes sont moins allongés. Le gauche a une largeur à la base
comprise environ 4 fois dans sa longueur, alors que le rapport est de 5
chez A. bicorniger.
C’est sur certaines de ces différences que nous nous fondons pour ratta¬
cher les glaucothoés respectivement à A. bicorniger et à .4. petiti. On
observe en effet déjà à ce stade des caractères que nous avons utilisé:,
pour séparer les adultes des deux formes (cf. p. 300) : troisième article
du pédoncule antennulaire, écaille antennaire et uropode gauche plus
courts dans la nouvelle espèce.
De leur côté, Pike et Williamson distinguent la glaucothoé d’drco-
pagurus species N. 1 de celle de leur A. bicorniger par le rostre plus large.
— 306 —
par les pédoncules oculaires un peu plus allongés, par une spinulation
des chélipèdes et des pattes ambulatoires quelque peu différente, et par
la présence de 3 paires de pléopodes fonctionnels au lieu de 2. Ce dernier
caractère, le plus important, est l’un de ceux que nous avons utilisés
pour séparer les glaucothoés d’A. bicorniger de celles d’A. petiti, et nous
voyons là une première raison de considérer comme exacte la détermi¬
nation de bicorniger par Pire et Williamson et d’identifier à Anapa-
gurus petiti leur « species N. 1 ».
Cependant, en comparant leurs dessins, nous observons certaines
discordances avec nos propres observations. Ainsi le dernier article du
pédoncule des antennules et l’uropode gauche paraissent proportionnel¬
lement moins allongés chez leur Anaparugus bicorniger que chez A. « spe¬
cies N. 1 » ( loc . cit., fig. 9 F et 10 C).
Si nous comparons maintenant les descriptions et dessins de stades
juvéniles (loc. cit., p. 530 et 533, fig. 9 G et 10 D), on notera principale¬
ment que les saillies sub-frontales, qui vont se développer en lamelles
interoculaires, sont nettement plus saillantes, et que les écailles antennaires
sont nettement plus courtes chez Anapagurus species N. 1 que chez leur
A. bicorniger : ces différences annoncent celles que nous avons observées
entre les adultes de nos A. bicorniger et d’A. petiti.
Si nous tenons compte que certains caractères proposés par Pire et
Williamson pour séparer leur A. bicorniger d’ Anapagurus species N. 1
semblent sujets à variation — la spinulation des chélipèdes et des pattes
ambulatoires par exemple — les seules discordances notables avec nos
propres observations sur A. bicorniger et A. petiti résultent de la figura¬
tion donnée par ces auteurs.
Par contre, nous pensons que l’on peut retenir comme significatifs
les caractères suivants : nombre de pléopodes pairs chez la glaucothoé,
développement des lamelles interoculaires et longueur de l’écaille anten-
naire chez les stades juvéniles. Ces caractères ont une valeur détermi¬
nante et nous pouvons conclure, d’une part, que, selon toute vraisemblance,
les Anapagurus bicorniger de Pire et Williamson appartiennent bien
à l’espèce d’A. Milne Edwards et Bouvier et non à A. petiti, et d’autre
part, que ce sont des stades de cette dernière espèce qui ont été décrits
et figurés sous le nom d 'Anapagurus « species N. 1 ».
Notons encore que Pire et Williamson ont émis des hypothèses sur
la forme adulte de cet Anapagurus species N. 1. Ils ont présumé qu’il
s’agissait d’une espèce dotée comme A. bicorniger de lamelles interocu¬
laires (frontal scales), mais différant probablement de cette dernière par
le bord frontal plus convexe, par l’écaille antennaire plus courte et par
le telson armé d’un plus petit nombre d’épines (loc. cit., p. 533). Ces hypo¬
thèses se trouvent confirmées en ce qui concerne la présence des lamelles
interoculaires et la brièveté de l’écaille antennaire, mais nous n’avons
pas trouvé entre A. bicorniger et A. petiti de différences notables portant
:sur les deux autres caractères.
Laboratoire de Zoologie ( Arthropodes ) du Muséum
et Laboratoire Arago, Banyuls-sur-Mer.
— 307
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mediterrâneas espanolas. Publ. Biol. Médit. Inst. Esp. Est. Médit., 2,
pp. 1-181, fig. 1-174, pl. 1-26.
— 1956. — Crustâceos Decàpodos de la région de Cadaqués (Espana). Etudes
carcinologiques méditerranéennes. I. Vie et Milieu, 6, pp. 397-409, fig. 1-2
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 4, 1962 pp. 308-320.
ÉTUDES SUR LES CRUSTACÉS
BRANCHIOURES D’EUROPE
I. Redescription tT Argulus giordanii Brian
de la lagune de Venise
Par Marcelle MASSON et Cl. DELAMARE DEBOUTTEVILLE.
La présente série d’études est destinée à essayer de mettre de l’ordre
dans un groupe de Crustacés encore bien mal connu en Europe. On ne
cite couramment que l’omniprésent Argulus foliaceus L. et quelques
autres espèces sur lesquelles nous reviendrons prochainement. Or il appa¬
raît que le « Classique » Argulus foliaceus est bien mal défini morpholo¬
giquement et fort difficile à déterminer avec certitude. La révision des
types de Branchioures d’Europe s’impose ; c’est la raison pour laquelle
nous commençons à publier ici une série d’études sur les formes qui nous
sont accessibles.
Dans la présente note nous étudierons une espèce, A. Giordanii Brian,
décrite récemment par notre éminent collègue, M. le Professeur Ales¬
sandro Brian de Gènes, afin de mieux préciser ses caractères morpho¬
logiques. Du matériel correspondant à cette étude est déposé au Muséum
National.
A. Historique et indications stationnelles.
Les premiers exemplaires de cette espèce ont été trouvés par Giordani
Soi k a en 1957, à la suite d’une grande mortalité d’ Anguilles dans un
étang salé, dit Serraglia, situé dans la partie marginale de la Lagune de
Venise, près de la nouvelle embouchure du Brenta. Effectivement, on sait
que les Argülidae sont rarement nuisibles sauf quand ils sont en trop
grand nombre. D’après le « Corriere délia Pesca » de Rome, Argulus gior¬
danii serait très largement répandu dans la lagune et il attaquerait, non
seulement les Anguilles, mais aussi beaucoup de Gardons et de Soles
pouvant provoquer des symptômes de maladie conduisant à la mort.
D’autres Poissons comme Mugil sp. et Morone labrax vivant aussi dans
cet étang, ne semblent pas infestés. On ignore s’il s’agit d’un choix ou
d’une impossibilité à se fixer.
A la suite d’une étude superficielle Thomas E. Bowman avait pris les
spécimens communiqués par Giordani Soika pour Argulus reticulatus.
Brian (1957), lorsqu’il reçut d’autres exemplaires de Giordani Soika
— 309 —
leur attribua provisoirement le nom d’ Argulus laticauda (in litteris).
Deux ans plus tard, il les décrivit comme une nouvelle espèce, A. gior-
danii n. sp.
Les animaux décrits ci-dessous nous avaient été envoyés par Gior-
dani Soika et constituent une partie du lot originel sur lequel le Professeur
Brian établit son étude.
B. Méthodes d’études.
Les animaux ont été fixés directement à l’alcool. De ce fait, la chitine
devient brun-jaunâtre très foncé. Pour pouvoir les étudier, il est nécessaire
de les éclaircir.
Nous avons employé trois techniques :
1) éclaircir au Marc André I (voir Faune de France des Halacariens,
p. 32) et monter dans le Marc André II,
2) éclaircir à l’acide lactique et monter dans ce même acide,
3) éclaircir à l’acide lactique et monter dans le Marc André IL
Le Marc André I, même chauffé très légèrement et de façon continue
sur une platine chauffante, éclaircit lentement les Argules d’où incon¬
vénient dans son utilisation. L’acide lactique présente l’avantage de
pouvoir être chauffé presque jusqu’à ébullition sur un bec bunsen et
d’agir rapidement. Pour que son effet ne soit pas trop destructeur, il
faut surveiller attentivement l’opération. La meilleure méthode consiste
à chauffer moins fort et à mettre les animaux à éclaircir dans l’acide
lactique sur une platine chauffante modérée (50° environ).
Après éclaircissement, on procède au montage soit dans l’acide lactique,
soit dans le Marc André II. La première méthode est rapide, mais ne
peut être utilisé que pour des pièces que l’on garde peu de temps. L’utili¬
sation du Marc André II après éclaircissement à l’acide lactique demande
quelques précautions : laver l’animal dans plusieurs bains d’eau distillée,
disséquer dans l’eau distillée puis mettre chaque pièce dans le Marc
André II. Cette seconde technique permet d’obtenir des préparations
durables.
C. Redescription d’ Argulus giordanii $.
Le corps de cet Argulidae, aplati dorso-ventralement, se divise en deux
régions : un céphalothorax et un abdomen. Seul le thorax présente une
segmentation visible. L’abdomen est dépourvu d’appendices.
La Ç est légèrement plus grosse que le (J. Les exemplaires $ étudiés
avaient des dimensions oscillant entre 3,7 mm et 4,2 mm de longueur
totale sur 2,5 à 3 mm de largeur, tandis que les £ mesuraient 3,5 à 3,9 mm
de long sur 2,1 à 2,4 mm de large. A. Brian a trouvé une seule Ç dont
les dimensions atteignaient 6 mm sur 4 mm.
311
1. Face dorsale (fig. 1, B).
La carapace, orbiculaire, se présente comme un bouclier dorsal en forme
de fer à cheval. Elle recouvre les régions céphalothoracique et thora¬
cique. Seul l’abdomen est hors de la carapace très chitinisée. Celle-ci
est convexe dorsalement, concave ventralement et recouverte de pig¬
ments (fig. 1, B).
La région céphalothoracique trapézoïdale présente antérieurement
un bord légèrement convexe, tandis que latéralement elle est séparée
du thorax par deux sillons marginaux obliques qui rejoignent le sinus
postérieur séparant la carapace en deux lobes latéraux. Dans le centre
du céphalothorax, se situent longitudinalement deux côtes formées par
l’épaississement de la chitine cuticulaire. Chacune de ces côtes a la forme
d’un « f ». Extérieurement à ces côtes se trouvent les deux yeux composés
et à l’intérieur de celles-ci, postérieurement, représentant le troisième
sommet d’un triangle équilatéral, l’œil nauplien.
Le thorax représente les 2/5 de la longueur totale de l’animal. Il compte
5 segments dont le premier est fusionné avec la tête. Les 4 autres sont
bien visibles, surtout dans la région sagittale dorsale qui n’est pas recou¬
verte par la carapace sur 1/3 de la largeur totale du thorax. Les lobes
de la carapace protègent les 3 premiers segments thoraciques sauf dans
la région sagittale.
L’abdomen non segmenté est petit par rapport au reste du corps.
Il ne mesure que le 1/5 de la longueur totale et seulement le 1/3 de la lar¬
geur. Dépourvu d’appendices, à peu près aussi large que long, peu pig¬
menté, il est creusé postérieurement par un sillon sur 1/3 de sa longueur,
et de ce fait, partagé en deux lobes. Au fond de ce sillon débouche l’anus
bordé de deux lobes qui correspondent sans aucun doute, aux bras fur-
eaux (fig. 2, bf).
2. Face ventrale (fig. 2).
La $, comme le face ventrale, présente bien des caractères d’adap¬
tation à la vie parasitaire. Les antennules, les antennes, les maxillipèdes
portent de forts crochets. Nous observons aussi deux ventouses puissantes,
correspondant aux deuxièmes maxilles (nous reprendrons dans une autre
note, la question de l’interprétation morphologique des appendices).
Le thorax, de forme conique, bordé latéralement par les appendices
natatoires, ne laisse paraître par transparence que l’ovaire impair médian
cachant les autres organes. A la base du quatrième segment débouche
l’oviducte (fig. 2, or. ov.). Sur le pourtour du céphalothorax et du thorax,
nous rencontrons de nombreux piquants triangulaires, tous dirigés vers
l’arrière, envahissant la région céphalique et dessinant, dans la région
apicale, une sorte de triangle. Au niveau des sillons qui séparent l’aire
céphalique de l’aire latérale, ils sont moins nombreux.
L’abdomen, couvert de piquants, est traversé dans la région médiane
par le rectum. De part et d’autre de celui-ci, à égale distance entre l’anus
et l’orifice génital, se situent les deux réceptacles séminaux (rec. sem.
fig. 2) surmonté chacun par une très forte épine (fig. 2, ep.). D’après
— 312 —
W. T. Calman ces épines perceraient les enveloppes des œufs dès la ponte
et, de ce fait, faciliteraient la fécondation.
Fig. 2. — Argulus giordanii, $, face ventrale. — ax : antennule. — a2 : antenne. — abd. :
abdomen. — bf. : bras furcaux. — d. : dard. — ep. : épine. — md. : mandibule. — mx2. :
ventouse-maxille. — mxp. : maxillipède. — or. ov. : orifice de l’oviducte. — px. : première
paire de péréiopodes. — p2. : deuxième paire de péréiopodes. — p3. : troisième paire de
péréiopodes. — px. : quatrième paire de péréiopodes. — pea. : palette peltiforme chiti-
nisée. — rcp. sem. : réceptacle séminal.
— 313 —
3. Appendices céphalothoraciques.
La nomenclature des appendices adoptée ici sera critiquée et légitimée
dans une autre étude. Les deux paires d’antennes (fig. 3, A) sont placées
en avant des yeux. Elles forment un complexe très chitinisé, utilisé pour
la fixation de l’animal à son hôte (fig. 2, ax).
Nous avons adopté sur nos figures 2 et 3 la nomenclature classique des
auteurs. Notons cependant qu’il paraît surprenant de voir une anten-
nule biramée et une antenne uniramée. Chez tous les Crustacés, les anten-
nules sont formées, en principe, d’un seul fouet articulé et les antennes
biramées. Il semblerait plus normal d’adopter pour les Argules une solution
inverse de la solution classique et de penser que les phénomènes de cépha-
Fig. 3. — Argulus giordanii. — A, Complexe antennaire. — ax : antennule. — a2 : antenne. —
pe ax. : expansion peltiforme de l’antennule. — pe a2. : expansion peltiforme de l’antenne.
— B, Antennule. — ep : épine. — C, Antenne. — aest : aesthetasc.
lisation ont inversé la position des antennules par rapport aux antennes
pénétrant en coin entre les antennules.
En ce cas, ce seraient les antennes qui porteraient les crochets de
fixation et les antennules seraient uniramées et pluri-articulées, portant
des aesthetascs, ce qui nous semble une interprétation plus normale.
Les antennes (fig. 3, A, « a1 ») ont une partie basilaire large, plate ;
elles se prolongent vers l’intérieur et postérieurement par une expansion
peltiforme (pe <q). Le second article (fig. 3, B) des antennes à peu près
triangulaire, s’insère sur le sympodite à angle droit. Il se termine par un
fort crochet et porte deux épines peltiformes à la base. Le crochet est
creux et recourbé en faucille ventralement. Les 2 épines sont inféro-
externes. De plus, il porte un palpe bi-articulé qui doit correspondre à
l’exopodite. L’article distal se termine par 4 poils tandis que l’article
proximal présente une épine parallèle intérieurement au crochet (fig. 3,
B, ep). Les 4 poils ont sans doute un rôle sensoriel mais ce ne sont pas
21
— 315 —
des aesthetascs. Le second article des antennes chevauche plus ou moins
l’article basal des antennules (« a2 »).
Les antennules (lig. 3, A, a2) comportent un sympodite massif, quadran-
gulaire sur lequel nous distinguons deux épaississements chitineux,
restes probables de deux sclérites (fig. 3, C), dans sa partie postérieure,
une expansion peltiforme (pe. a2) parallèle à celle du sympodite des
antennes, et dans sa région apicale deux aesthetascs probables (fig. 3,
C, aest.). Ce sympodite porte un télopodite de trois articles dont le proxi¬
mal est le plus long et possède deux poils tandis que les deux distaux
sont plus petits et ne portent qu’un seul poil.
Un peu en dessous du complexe antennaire, nous voyons deux palettes
peltiformes chitinisées, dont nous ignorons la valeur (fig. 2. pe3). De
chaque côté du cône buccal (fig. 4, cb), largement à l’extérieur, deux
ventouses portées au sommet de pédoncules mobiles, renfermant de
nombreux et puissants muscles. Chacune comporte une chape maintenue
rigide par l’armature des parois, un ourlet marginal et un piston de suc¬
cion au fond de la chape. P. Debaisieux (1953) a étudié la ventouse
d’Argulus foliaceus L. sur coupes sériées. Au microscope, nous apercevons
un ourlet fait de deux feuillets superposés (fig. 4, o.). Chacun des feuillets
porte à la base un anneau circulaire de chitine (fig. 4, co.). Il est soutenu
intérieurement par des baguettes tri-articulées de chitine, le bord du
feuillet étant libre, membraneux et pouvant adhérer plus facilement
sur la peau de l’hôte. Nous voyons donc qu’un double dispositif permet
à l’animal de s’assurer une fixation solide à son hôte, sans crainte des
forces de friction de l’eau et des mouvements du Poisson. Ces ventouses
correspondent aux deuxièmes maxilles. L’appendice qui les porte est
parfaitement reconnaissable au cours des stades juvéniles.
D’autre part, beaucoup d’interprétations ont été faites au sujet des
pièces buccales. Le tableau ci-contre nous donne un aperçu des diver¬
gences entre les auteurs.
Il est évident que certaines pièces sont assemblées dans le cône. Par
dissection, nous avons trouvé une mandibule (fig. 5, C) portant deux
condyles, un externe très chitinisé (fig. 5, C, cdx) et l’autre interne (fig. 5,
C, cd2) où s’insèrent les muscles. La lame masticatrice porte des denti-
culations très fines à l’apex et plus larges sur le bord externe. Les mandi¬
bules pourront être utilement comparées à celles que nous connaissons
des autres espèces ( Argulus coregoni voir Martin, 1932, Zoological Society
of London, pp. 777-786).
Les pièces que nous interprétons comme étant les maxillules (fig. 5,
B, Mxt) encadrent très étroitement les mandibules (fig. 5, B, Md.). Ces
maxillules ont une structure très complexe. L’article basal (fig. 5, D,
Légende de la figure ci-contre.
Fig. 4. — Argulus giordanii , complexe buccal et ses annexes. — ax. antennule. — a2. antenne.
— cb. cône buccal. — c. o. anneau de chitine. — d. dard. - — md. mandibule. — mx2. ven¬
touse. = maxille. — mxp. maxillipède. — o. ourlet de la ventouse. — pez. expansion pelti¬
forme chitinisée. — pe^-pe «• expansion ovalaire. — pe. mxp. appendice peltiforme des
maxillipèdes.
— 316 —
symp.) a une forme de demi-lune surmontée par une palette (fig. 5, D, pl.).
Les deux maxillules sont accolées l’une à l’autre de façon très lâche,
par les deux palettes et plus étroitement par une barette de chitine (fig. 5,
D, b.). Cet article basal porte dorsalement un exopodite bi-articulé (fig. 5,
B, ex.) et ventralement une pièce bifurquée (fig. 5, B, end.). Cependant
il est logique de penser que l’endopodite participerait à la constitution
du dard.
Ainsi les ventouses, représentant les maxilles, (fig. 2, Mx2) auraient,
par céphalisation, émigré antérieurement. Toutefois, ce que nous affir¬
mons, ne repose que sur des études d’adultes. Cependant, il paraît peu
probable qu’un Entomostracé possède deux paires de maxillipèdes, comme
le pensent Cuénot, Brian et Nettovich. D’autre part, en raison de la
complexité du cône buccal, il est impossible qu’il soit constitué unique¬
ment par les mandibules ainsi que l’affirment Ringuelet, Meehan et
Kaestner. L’interprétation de Caïman et Leigh Sharpe nous paraît
la plus probable.
Ajoutons que notre unique maxillipède a réellement la structure d’un
maxillipède classique, comme on en retrouve chez les Copépodes par
exemple. Les caractères de ces appendices (fig. 5, A) semblent fournir
également de bons critères de détermination.
Directement sous le cône buccal se situent quatre petites expansions
peltiformes ovalaires dont le bord postérieur est creusé de fins canali-
cules (fig. 4, pev pe6).
4. Appendices thoraciques.
Les premiers appendices thoraciques (fig. 5, A) considérés par Calman
comme maxillipèdes antérieurs, par d'autres auteurs, tels Cuénot,
C. B. Wilson, comme maxillipèdes postérieurs, comportent cinq articles.
ig. 5. — Argulus giordanii. — A, Maxillipède antérieur. — pe. mxp. appendice peltiforme.
— B, Pièces buccales en place, en vue dorsale. — md. mandibule. — mxx. maxillule. —
C, Mandibule. — cd1. condyle d’articulation externe. — cd2. condyle d’articulation interne.
— D, Maxillule. — b. barette de chitine. — end. pièce bifurquée. — ex. exopodite bifurqué.
— pl. palette. — symp. article basal.
— 318 —
L’article basal, massif, portant trois appendices peltiformes, représente
le sympodite. Le bord de chaque appendice peltiforme (fig. 5, pe. mxp .)
chitinisé, est creusé de fins canalicules. Au centre de ce sympodite, face
ventrale, se trouve une aire légèrement bombée, garnie de petites excrois¬
sances probablement glandulaires. Sur la marge postérieure de cette
Fig. 6. — Argulus giordanii. — A, première paire de péréiopodes de la ?.
B, deuxième paire de péréiopodes de la $.
aire s’insèrent neuf poils. Les quatre autres articles décroissent réguliè¬
rement de taille. L’article proximal, face ventrale, est garni antérieure¬
ment de petits mamelons chitineux, et postérieurement d’un champ
d’épines à neuf denticulations très pointues. Le second article porte des
épines du même type sur toute la face ventrale, tandis que le troisième
n’en a que sept en plus d’une barre chitineuse antérieure sétulée. Cette
aire très chitinisée présente un bord marginal rectiligne, mais intérieure¬
ment elle est plus ou moins godronnée. Chaque creux porte un poil court.
Le dernier article se termine par deux courtes et fortes griffes très pointues,
recourbées ventralement et un long lobe émoussé.
Les 4 paires d’appendices natatoires ont une constitution générale
assez simple. Le sympodite comporte trois articles larges, quadrangulaires,
couverts sur la face postérieure d’épines ; le distal porte un endopodite
Fig. 7. — Argulus giordanii. — A, Troisième paire de péréiopodes de la
B, Quatrième paire de péréiopodes de la $.
et un exopodite. L’exopodite un peu plus long que l’endopodite, est
uni-articulé ; tandis que l’ endopodite, portant à la base quelques épines,
est tri-articulé à la première paire, uni-articulé à la seconde et bi-articulé
aux deux autres. Endopodite et exopodite sont soutenus par des baguettes
articulées de chitine et garnis de deux rangées de soies plumeuses.
La première paire d’appendices natatoires Ç (fig. 6, A) possède 6 poils
sur le deuxième article du sympodite, tandis que le troisième porte anté¬
rieurement un exite à deux rangées de soies plumeuses identiques à celles
des exopodite et endopodite, et postérieurement une petite plaque ronde
de chitine à laquelle aboutit un canal. L’endopodite de pe1 est tri-articulé ;
— 320 —
les deux derniers articles n’ont pas de baguette de soutien et l’article
distal se termine par deux pointes. Cette même disposition de l’endopo-
dite se retrouve chez Argulus matritensis (cf. Aravela, 1921).
La seconde paire d’appendices (fig. 6, B) diffère peu de la précédente.
Le coxa porte trois soies, le basis six soies et l’endopodite se termine
par une seule longue soie.
Les deux dernières paires d’appendices thoraciques (fig. 7, A, B) ne
possèdent pas d’exite sur le basis ; leur endopodite bi-articulé possède
une baguette de soutien plus épaisse et plus large au niveau de l’arti¬
culation. Le coxa de la dernière paire (fig. 7, B) porte un endite qui,
de même que le basis, est bordé de grandes soies plumeuses.
(à suivre).
Laboratoire de Zoologie ( Arthropodes ) du Muséum,
Institut de Zoologie de Nancy.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 4, 1962 p. 321.
SUR LA PRÉSENCE
DE PERIPHYLLOPSIS BRAUERI
EN ATLANTIQUE SUD
( Scyphoméduse Periphyllidae ).
Par R. REPELIN.
Historique. — Periphyllopsis braueri Vanhôfïen 1902 fut trouvée pour
la première fois le 10 janvier 1899 (Exp. de la « Valdivia ») par un trait
vertical de filet entre 2 500 m et la surface, dans l’Océan Indien par
29°06' S et 89°39' E. Plus tard, l’expédition de 1’ « Albatross » ramena
un deuxième spécimen de 60 mm de diamètre ombrellaire qui fut pris
dans le courant de Ilumbolt au large des côtes du Pérou, par un trait
de filet entre 730 m et la surface.
Lors de la campagne 14 de F « Ombango », navire de recherche du
Centre d’Océanographie de Pointe-Noire, un 3e spécimen a été capturé
le 3-m-1961 (St. 326) dans le bassin de l’Angola par 10°06' S et 11°09 E,
à l’aide d’un filet type Grand Schmidt avec 1 100 m de câble (profondeur
du trait : environ 500 m). La profondeur océanique à cette position attei¬
gnait 3 000 m.
Caractères généraux. — Diamètre de l’ombrelle, lobes marginaux non
compris : 87 mm ; diamètre du sillon annulaire : 60 mm. Teinte générale :
chocolat clair, estomac chocolat foncé. 23 lobes marginaux bordés par le
canal marginal qui contourne le bord externe de chaque lobe formant
ainsi des festons ; 19 tentacules disposés en 4 groupes : 5-4-6-4, chaque
groupe étant séparé du suivant par 1 rhopalie interradiaire, soit au total
4 rhopalies ; 8 gonades adradiaires en forme de croissant ; estomac a 4
lèvres et à 4 poches avec tentacules gastriques disposés en une seule
rangée.
BIBLIOGRAPHIE
Vanhôffen (E.), 1902. - — Die Acraspeden Medusen der deutschen Tiefsee-
Expedition 1889-99. TFtss. Ergebn. « Valdivia », Bd. 3, p. 27, pl. II, fig. 7.
Bigelow (H. B.), 1909. — Rep. Sci. Res. Exped. Eastern Tropical Pacific U. S.
Fish Comm. « St. Albatross » 1904-1905. XVI. Medusae. Mena. Mus.
comp. Zoôl. llarv., vol. 37, p. 28, pl. 9, 12.
Mayer (A.), 1910. — Medusae of the world, p. 547, fig. 345-346.
Kramp (P. L.), 1961. — Synopsis of the Medusae of the world. Journ. Mar.
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Centre d'Ocêanographie et des Pêches de Pointe-Noire (O. R. S. T. O. M.),
et Laboratoire de Malacologie du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 34 — N» 4, 1962 pp. 322-332.
PARALLELODONTIDAE, ARCIDAE
ET LIMOPSIDAE
DU BATHONIEN DE LUC ( CALVADOS )
Par Jean-Claude FISCHER.
A. d’Orbigny (1850, pp. 310-311) a cité 3 espèces de Limopsis et 14
espèces à’ Area dans les couches bathoniennes de Luc, continuation de
la « pierre blanche » de Langrune qui se rapporte à la zone à discus-
aspidoides du Bathonien supérieur.
A. Thevenin (1913, p. 151), devant les difficultés qu’il éprouvait à
interpréter certains types défectueux de d’Orbigny, indique « qu’il y a
à Luc toute une série de petites Cucullaea dont l’ornementation varie
autour de ces types et dont l’étude ne pourrait être faite d’une façon
intéressante que d’après un grand nombre d’échantillons bien conservés ».
Cette condition se trouve réalisée par la présence, au Muséum National
d’Histoire Naturelle de Paris (Institut de Paléontologie), de séries très
abondantes provenant de Luc et issues de la collection Deshayes
(n° d’ordre : 1876-8).
Il m’est donc apparu utile d’en faire l’examen, en comparaison avec
les types de d’Orbigny.
Les espèces, notablement moins nombreuses que le pensait cet auteur,
se répartissent ainsi :
Fam. Parallelodontidae.
— gen. Parallelodon : 2 espèces ;
— gen. Grammatodon : 1 espèce non encore signalée en Normandie ;
— gen. Cucullaea : 1 espèce non encore signalée en Normandie ;
Fam. Arcidae.
— gen. Eonavicula : 4 espèces, dont une est nouvelle ;
— gen. Barbatia : 2 espèces non encore signalées en Normandie ;
Fam. Limopsidae.
— gen. Limopsis : 1 espèce.
Parallelodon hirsonensis (d’Archiac).
1843. Cucullaea Hirsonensis d’Archiac, p. 374, pl. XXVII, fig. 5-a.
1844. Macrodon rugosum Buckman, p. 99, pl. V, fig. 5.
1850. Area Edusa d’Orbigny, p. 310, n° 261.
1850. Area magnifica d’Orbigny, p. 311, n° 276.
— 323 —
1850. Area Ranvilliana d’Orbigny, p. 311, n° 278.
1853. Area Kilverti Morris et Lycett, p. 45, pl. Y, fîg. 10.
1853. Macrodon hirsonensis, Morris et Lycett, p. 49, pl. V, fig. 1-16.
1900. Beushausenia hirsonensis et var. eurymorpha Cossmann, p. 183 et 184,
pl. VI, fig. 9, 12 et pl. VIII, fig. 2.
1913. Area Edusa Thevenin ex d’Orbigny, p. 150.
1913. Area magnifiea Thevenin ex d’Orbigny, p. 153.
1913. Area Ranvilliana Thevenin ex d’Orbigny, p. 154.
1925. Beushausenia Hirsonensis, de la Bouillerie, p. 14, pl. II, fig. 1-3.
1930. Parallelodon rugosum, Arkell, p. 338, fig. 1, et pl. XIV, fig. 1-3.
1948. Parallelodon hirsonensis, Cox et Arkell, p. 1.
Observations. ■ — Thevenin a décrit de manière aussi complète que
possible les types très défectueux d’,4. magnifiea et A. Ranvilliana ;
il ne fait aucun doute, ainsi qu’il l’a suggéré, que l’on doive les rapporter
à l’espèce de d’Archiac, très répandue et parfaitement connue.
Collection d’Orbigny : A. magnifiea, Luc, 1 éch. n° 2831. — A. magni-
fica, Ranville, 1 éch. (moule interne) n° 2831 A. — A. Ranvilliana, Ran-
ville, 2 éch. (moules internes) n° 2832. — L’échantillon désigné A. Edusa
n° 2845 provient de Marquise (Pas-de-Calais) et non de Luc, ainsi que
l’atteste l’étiquette originale de d’Orbigny ; le doute soulevé par Theve¬
nin tenait simplement à une erreur de transcription sur la plaquette
de collection.
Parallelodon rudis (J. de C. Sowerby).
Fig. 1-2.
1824. Cucullaea rudis J. de C. Sowerby, p. 68, pl. CDXLVII, fig. 4.
1850. Area rudis, d’Orbigny, p. 310, n° 259.
1850. Area Xanthe d’Orbigny, p. 311, n° 279.
1853. Area rudis, Morris et Lycett, p. 44, pl. V, fig. 12.
1913. Area Xanthe Thevenin ex d’Orbigny, p. 154, pl. XXVII, fig. 29-31.
1923. Barbatia rudis, Cossmann, p. 19, pl. VI, fig. 23-25.
1930. Parallelodon rudis, Arkell, p. 338, pl. XIV, fig. 5.
1948. Parallelodon rudis, Cox et Arkell, p. 2.
Observations. — C’est à juste titre que Thevenin a réuni A. Xanthe
à l’espèce de Sowerby. Il faut signaler toutefois que les échantillons
de Luc présentent habituellement une expansion anale beaucoup plus
développée que sur les figures des auteurs anglais, le contour anal pouL
vant faire avec le bord cardinal un angle aigu dont la valeur minima est
de 50 degrés ; il s’en suit que, pour une distance umbono-palléale de 12 mm,
la distance antéro-postérieure peut varier de 21 à 24 mm. Je représente
un échantillon illustrant cette particularité locale, le type figuré par
Thevenin ayant l’expansion anale malencontreusement brisée.
Collection d’Orbigny : A. rudis, Luc, 6 éch. n° 2834. — A. Xanthe,
Luc, 1 éch. n° 2848 (type figuré par Thevenin).
Collection Deshayes : Luc, 37 éch.
— 324 —
Grammatodon tripartitus (Cossmann).
Fig. 3-6.
1915 a. Parallelodon tripartitum Cossmann, p. 5, pl. III, fig. 12-13.
1925. Parallelodon concinnum (Phillips), de la Bouillerie, p. 11, pl. I, fig. 16-21
(non Phillips).
Tous les échantillons représentés ici proviennent du Bathonien supérieur de Luc et sont
conservés à l’Institut de Paléontologie du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris
(collection Deshayes).
Sauf en ce qui concerne les figures 5 et 6, tous les échantillons sont représentés en grandeur
naturelle.
Fig. 1 à 32. — 1-2. Parallelodon rudis (J. de C. Sowerby). — 3-4. Grammatodon tripartitus
(Cossmann). — 5-6. Idem , autres échantillons. X 1,5. — 7-8. Eonavicula deshayesi sp. nov.
Type. — 9-10. Idem , autre échantillon. — 11-14. Eonavicula minuta (J. de C. Sowerby). —
15-18. Econavicula elathea (Thevenin ex d’Orbigny). Topotypes. — 19-26. Eonavicula
gibbosa (Rollier). — 27-30. Barbatia prattii (Morris et Lycett). — 31-32. Barbatia pulchra
(J. de C. Sowerby).
— 325
Description. — Coquille sub-trapézoïdale, presque équilatérale. Bord
cardinal rectiligne, faisant un angle de 110 à 120 degrés avec chacun
des contours latéraux. Bord palléal faiblement arqué. Contour bucal
assez régulièrement arrondi. Contour anal presque rectiligne.
Surface dorsale fortement bombée, marquée vers le bord postérieur
par une carène limitant la région anale qui est faiblement excavée. L’orne¬
mentation consiste, sur toute la région dorsale et bucale, en costules con¬
centriques très fines (6 par mm), qui disparaissent sur l’area anale ;
des côtes rayonnantes et parfois granuleuses, au nombre de 6 à 10 sur
la région bucale, sont beaucoup plus nombreuses et plus fines sur l’aréa
anale ; des stries rayonnantes persistent de manière presqu’impercep-
tible sur toute la surface dorsale, étant plus visibles dans la région umbo-
nale de la valve droite.
Aréa ligamentaire peu importante, limitée par une légère carène.
Plateau cardinal très étroit, muni postérieurement de trois lamelles paral¬
lèles au bord, antérieurement de 5 à 6 dents en éventail.
Dimensions. — Diamètre antéro-postérieur : 13 mm ; diamètre umbono-
palléal : 9 mm ; distance palléo-cardinale : 7,5 mm ; épaisseur d’une valve :
4,7 mm.
Dans le Bathonien inférieur d’Hidrequent (Pas-de-Calais), l’espèce
peut atteindre 17 mm sur 11 mm, pour une épaisseur de valve de 6 mm.
Rapports et différences. — • D’. ne taille nettement inférieure à
Grammatodon delius et dianus (d’Orbigny) 1, du Bajocien, cette espèce
est plus équilatérale, avec un contour palléal moins arqué et moins oblique,
une aréa anale moins excavée ; son ornementation concentrique est plus
fine, et elle n’offre jamais de stries rayonnantes aussi marquées sur la
surface dorsale, surtout en avant de la carène postérieure.
Comparée à Grammatodon concinnus (Phillips), du Jurassique supérieur,
elle apparaît également plus équilatérale, moins oblique, son contour
1. Les Grammatodon du Bajocien de Normandie ont été jusqu’ici fort mal étudiés. Parmi
les nombreuses espèces proposées par d’Orbigny et reprises par Thévenin, on ne peut en retenir
que deux, dont les caractères distinctifs n’avaient pas été correctement dégagés. Ces deux
formes sont en fait très proches l’une de l’autre et ne diffèrent que par leurs proportions, l’orne¬
mentation restant à peu près semblable ; le critère distinctif qui avait prévalu jusqu’ici tenait
dans la forme de l’aréa anale, plus ou moins profondément échancrée, mais c’est là un carac¬
tère extrêmement variable et qui ne peut être utilisé dans le cas présent.
L’examen des types de d’Orbigny me conduit à réunir les échantillons suivants, qui se
groupent en deux formes suffisamment distinctes :
1909. Area Délia Thevenin ex d’Orbigny, p. 91, pl. XVIII, fig. 20 ; A. Lorieriana, ibid .,
p. 92, pl. XVIII, fig. 19 ; A. Diana, ibid., p. 92 (pars), pl. XVIII, fig. 11-13 (non fig. 10) ;
A: Drya, ibid., p. 92 (pars), pl. XVIII, fig. 18 (non fig. 17).
Cette espèce se distingue par sa forme ovale-allongée, un peu oblique, au contour antérieur
très fortement arrondi. Dimensions : diamètre antéro-postérieur, 22,5 mm ; diamètre umbono-
palléal, 13,8 mm ; épaisseur d’une valve, 7 mm.
1909. Area Diana Thevenin ex d’Orbigny, p. 92 (pars), pl. XVIII, fig. 10 (non fig. 11-13) ;
Area Drya, ibid., p. 92 (pars), pl. XVIII, fig. 17 (non fig. 18) ; 1915 b. Parallelodon Diana,
Cossmann, p. 17, pl. V, fig. 15-17 ; 1921. Parallelodon Drya, Cossmann, p. 10, pl. I, fig. 10-12
Cette espèce se distingue par sa forme plus courte, plus équilatérale, au contour antérieur
faisant un angle très net avec le bord palléal ; mais elle est surtout reconnaissable au bom¬
bement beaucoup plus accentué de ses valves, caractère qui est parfaitement constant. Dimen¬
sions : diamètre antéro-postérieur, 20 mm ; diamètre umbono-palléal, 14 mm ; épaisseur
d’une valve, 7,5 mm.
Je n’ai observé entre ces deux espèces, ainsi définies, aucune forme intermédiaire.
— 326 —
antérieur faisant un angle plus net avec le bord palléal ; son ornementa¬
tion dorsale est plus régulière et plus fine, sa carène postérieure plus
marquée et moins incurvée.
G. bathonicus Cox et Arkell (1948, p. 2, sp. nov . pour Cucullaea cocinna,
Morris et Lycett non Phillips), de la Grande Oolithe de Minchinhampton,
est une forme qui semble un peu plus courte et probablement différente,
mais la seule figure qu’on en connaisse ne permet pas de se pronconer.
Par contre, c’est sans hésitation que je rapporte à G. tripartitus les échan¬
tillons du Bathonien de la Sarthe figurés par de la Bouillerie sous le nom
de P. concinnum.
Collection Deshayes : Luc, 26 éch.
Cucullaea clathrata Leckenby.
(Voir la synonymie in Cox et Arkell, 1948, p. 2).
Observations. — Cette espèce, non encore signalée à Luc, y est repré¬
sentée par de jeunes spécimens appartenant à la forme typique allongée.
D’Orbigny a inclus, sous le nom A’ Area luciensis, deux échantillons
bien différents : le type, n° 2849, de Luc, est en réalité un fragment d'Aniso-
cardia, trop détérioré pour être déterminé spécifiquement ; l’autre échan¬
tillon, n° 2849 A, de Marquise (Pas-de-Calais), est un moule interne qui
semble appartenir à Cucullaea minchinhamptonensis Cox et Arkell.
Collection Deshayes : Luc, 3 éch.
Eonavicula minuta (J. de C. Sowerby).
Fig. 11-14.
1824. Cucullaea minuta J. de C. Sowerby, p. 68, pl. CDXLVI1, fig. 3.
1850. Area subminuta d’Orbigny, p. 310, n° 260 (nom. nov.).
? 1850. Area Edouardi d’Orbigny, p. 311, n° 265.
1850. Area Electra d’Orbigny, p. 311, n° 268.
1850. Area Erato d’Orbigny, p. 311, n° 269.
? 1850. Area Erina d’Orbigny, p. 311, n° 270.
1850. Area Eudora d’Orbigny, p. 311, n° 271.
1853. Area Eudesii Morris et Lycett, p. 46, pl. V, fig. 6 -a.
1853. Area aemula (Phillips), Morris et Lycett, p. 47, pl. V, fig. 17 ( non Phillips).
1853. Area minuta, Morris et Lycett, p. 48, pl. V, fig. 11 ; pl. VI, fig. 19.
1913. Area Electra Thevenin ex d’Orbigny, p. 152, pl. XXVII, fig. 32.
1913. Area Erato Thevenin ex d’Orbigny, p. 152.
1913. Area Eudora Thevenin ex d’Orbigny, p. 152, pl. XXVII, fig. 28.
1921. Parallelodon Eudesi, de la Bouillerie, p. 11, pl. I, fig. 1-3.
1925. Parallelodon Eudesi, de la Bouillerie, p. 9, pl. I, fig. 8-10.
1930. Navicula (Eonavicula) eudesii, Arkell, p. 348, fig. 17 et pl. XVI, fig. 6
( non fig. 7).
1930. Navicula (Eonavicula) minuta, Arkell, p. 348, pl. XVI, fig. 5.
1948. Eonavicula minuta, Cox et Arkell, p. 2.
Observations. — Il existe à Luc un échantillonnage complet des
variations de cette espèce très commune, variations qu’il est impossible
327 —
de maintenir sous des noms différents ainsi que l’avait fait d’Orbigny :
A. Erato et A. Eudora ne peuvent être valablement distingués, les quelques
échantillons conservés dans sa collection étant par surcroît fort dété-
riorés ; A. Electra s’y rapporte parfaitement, contrairement à ce qu’avait
pensé Thevenin qui l’avait comparée à Barbatia tenuitexta (Morr. et Lyc.)
sans en avoir dégagé la charnière ; un doute subsiste en ce qui concerne
A. Edouardi et A. Erina, dont les types ne figurent pas en collection.
Eonavicula minuta présente à Luc une ornemantation parfaitement
constante, composée de costules rayonnantes régulières très fines et ser¬
rées, occupant toute la surface, coupées seulement par quelques arrêts
de croissance linéaires ; elle offre des proportions assez peu variables
dont je représente toutefois les extrêmes afin de pouvoir les comparer
aux trois espèces examinées ci-après, qui appartiennent également au
groupe dont l’aréa anale porte trois sillons.
Collection Deshayes : Luc, 154 éch.
Collection d’Orbigny : A. Electra, Luc, 1 éch. n° 2838. — -A. Eudora,.
Luc, 2 éch. n° 2833.
Eonavicula deshayesi sp. nov.
Fig. 7-10.
Holotype. — Fig. 7, 8 (coll. Deshayes).
Description. — Coquille à contour général elliptique, subéquilatérale^
Bord cardinal occupant seulement les 2/3 de la longueur. Contour anté¬
rieur fortement arrondi. Contour postérieur faiblement anguleux.
Surface dorsale très bombée, marquée vers le bord postérieur par une
carène arrondie. L’ornementation consiste sur toute la surface en cos¬
tules rayonnantes extrêmement fines que coupent quelques légers arrêts
de croissance. Surface anale occupée par trois sillons à peine sensibles.
Aréa ligamentaire très élevée, mal délimitée postérieurement. Plateau
cardinal étroit, marqué par 15 à 18 dents en évantail, les trois antérieures
s’infléchissant parallèlement au bord.
Dimensions. — Diamètre antéro-postérieur : 15,5 mm ; diamètre
umbono-palléal : 9 mm ; distance palléo-cardinale : 7 mm ; épaisseur
d’une valve : 5,5 mm.
Rapports et différences. — Comparée à E. minuta, cette espèce
s’en distingue par son crochet plus aigu et plus saillant, sa forme beau¬
coup plus trapue, son contour subovalaire, à région postérieure plus
courte de moitié ; elle offre par contre une ornementation assez semblable,
quoique plus fine encore. Appartenant au même groupe que la première,
on ne peut cependant la considérer comme une variété, tant ses propor¬
tions sont différentes et ses caractères différentiels constants, les séries
étudiées ne m’ayant laissé apparaître aucune forme de transition.
Collection Deshayes : Luc, 18 éch.
— 328 —
Eonavicula elathea (Thevenin ex d’Orbigny).
Fig. 15-18.
1850. Area Elathea d’Orbigny, p. 311, n° 266.
? 1850. Area Elea d’Orbigny, p. 311, n° 267.
1913. Area Elathea Thevenin ex d’Orbigny, p. 151 (pars), pl. XXVII, fîg. 33
( non fig. 34).
Description. — Coquille subrectangulaire. Crochet situé au tiers
de la longueur, du côté antérieur. Bord cardinal occupant presque toute
la longueur. Contour antérieur faisant un angle droit avec le bord car¬
dinal. Contour postérieur plus ou moins profondément échancré. Bord
palléal infléchi dans sa partie médiane, sensiblement parallèle au bord
cardinal.
Surface dorsale assez irrégulière, généralement marquée par des bour¬
relets d’accroissement très saillants. Carène postérieure forte et arrondie.
Aréa anale bien développée, excavée, marquée par trois sillons irréguliers
qui échancrent fortement le bord. L’ornementation consiste sur toute
la surface en de fines costules radiales, comme chez E. minuta.
Aréa ligamentaire très élevée, bien délimitée, portant 5 à 6 chevrons.
Plateau cardinal étroit, portant 15 à 18 dents en éventail.
Dimensions. — Diamètre antéro-postérieur : 18 mm ; longueur du
bord cardinal : 17 mm ; diamètre umbono-palléal : 10 mm ; épaisseur
d’une valve, 7 mm.
Observations. — Ainsi que l’a noté Thevenin, la collection d’Orbi¬
gny renferme sous ce nom deux échantillons bien différents. Le premier
répondant le mieux à la diagnose originale doit être retenu comme type
de cette espèce qui n’avait encore jamais été précisée ; le second doit
être rapporté à E. gibbosa, examinée ci-après.
C’est sous toute réserve que je porte également en synonymie A. elea,
dont la collection d’Orbigny ne renferme qu’un seul échantillon usé
et fragmenté, bien caractéristique de la présente espèce mais répondant
fort mal à la diagnose du Prodrome.
Rapports et différences. — Cette espèce se distingue au premier
abord de toutes ses congénères par sa forme très élevée et subrectangu¬
laire, ainsi que par son aréa anale bien développée et fortement échancrée,
qui sont des caractères remarquablement constants.
Collection d’Orbigny : A. Elathea, Luc, 1 éch. n° 2835.
Collection Deshayes : Luc, 130 éch.
Eonavicula gibbosa (Rollier).
Fig. 19-26.
1850. Area Echion d’Orbigny, p. 311, n° 263 (insuffisamment caractérisé).
1863. Macrodon Hirsonensis, var. rugosa Lycett, p. 113, pl. XXXVI, fig. 9
(non J. Buckman).
1912. Parallelodon ( Beushausenia) gibbosus Rollier, p. 57 (nom. nov.).
— 329
1913. Area Echion Thevenin ex d’Orbigny, p. 151.
1913. Area Elathea Thevenin ex d’Orbigny, p. 151 [pars), pl. XXVII, fig. 34
( non fig. 33).
1930. Navicula (Eonavi.cula) eudesii (Morris et Lycett), Arkell, pl. XVI, fig. 7
(non fig. 6; non Morr. et Lye. sp.).
1948. Eonavicula gibbosa, Cox et Arkell, p. 3.
Diagnose. — Espèce polymorphe. Crochet situé entre le quart et la
moitié de la longueur, du côté antérieur. Bord cardinal rectiligne. Bord
palléal très variable, décrivant généralement une inflexion vers l’arrière.
Contour anal rectiligne ou légèrement excavé.
Surface diversement bombée, limitée vers le bord postérieur par une
forte carène, rendue parfois très saillante par la présence d’une inflexion
dorsale. Aréa anale extrêmement variable, excavée, finement treillissée
et occupée par trois sillons. Ornementation dorsale peu régulière, composée
d’un treillis de costules radiales et de rides d’accroissement.
Aréa ligamentaire et charnière semblables à celles d ’E. minuta.
Dimensions. — La diversité des variations que peut revêtir E. gibbosa
rendrait illusoir de fournir des dimensions types ; par ailleurs le lot dont
je dispose n’est pas suffisant pour permettre une étude dimensionnelle
de quelque intérêt. J’ai par contre multiplié le nombre de figures afin
de rendre au mieux l’aspect général de l’espèce.
Rapports et Différences. — En dépit des multiples formes que
peut présenter ici cette espèce, elle se distingue toujours des précédentes
par son ornementation treillissée, plus grossière et plus forte, rappelant
de loin celle de Barbatia prattii, du même gisement. Sa variabilité est
telle, qu’on pourrait être tenté d’y distinguer plusieurs espèces, si des
séries abondantes et parfaites ne se trouvaient réunir les formes extrêmes.
Collection d’Orbigny : A. Echion , Luc, 3 éch. n° 2837.
Collection Deshayes : Luc, 63 éch.
Barbatia pulchra (J. de C. Sowerby).
Fig. 31-32.
1824. Area pulchra J. de C. Sowerby, p. 115, pl. CDLXXIII, fig. 3.
1853. Area pulchra, Morris et Lycett, p. 44, pl. VI, fig. 6.
1871. Area pectunculoides Terquem et Jourdy, p. 112, pl. XII, fig. 5-6.
1948. Barbatia pulchra, Cox et Arkell, p. 3.
Observations. — Cette espèce est aisément reconnaissable à ses valves
faiblement bombées, à sa carène très peu marquée et à sa surface ornée
de stries fines, assez espacées et régulières. B. tenuitexta (Morris et Lycett),
présente une forme plus courte, plus équilatérale, avec une ornementa¬
tion plus fine et plus serrée.
Collections Deshayes : Luc, 5 éch.
22
— 330 —
Barbatia prattii (Morris et Lycett).
Fig. 27-30.
1853. Area Prattii Morris et Lycett, p. 45, pl. Y, fig. 3.
1853. Area rugosa ? var of A. Prattii Morris et Lycett, p. 47, pl. Y, 'fig. 2 (non
Münster, 1841).
1855. Area Lycettiana Cotteau, p. 67 (nom. nov.).
1923. Barbatia Pratti, Cossmann, p. 16, pl. VI, fig. 18-19.
1948. Barbatia prattii, Cox et Arkell, p. 3.
Observations. — J’identifie cette espèce sur de nombreux échantillons
qui en présentent tous les caractères, notamment en ce qui concerne
l’acuité de la carène postérieure, ainsi que l’ornementation très carac¬
téristique, composée sur toute la surface de rides d’accroissement très
marquées qui croisent en les ponctuant de nombreux sillons rayonnants,
plus serrés dans la région centrale que vers les extrémités. On doit signaler
cependant que l’aréa anale est parfois moins développée que sur les
figures originales, mais c’est là un caractère peu constant.
Collection Deshayes : Luc, 75 éch.
Limopsis mininia (J. C. Sowerby).
1824. Pectunculus minimus J. de C. Sowerby, p. 114, pl. CDLXXII, fig. 5.
1824. Pectunculus oblongus J. de C. Sowerby, p. 114, pl. CDLXXII, fig. 6.
1842. Pectunculus oolithicus Buvignier, p. 532, pl. IV, fig. 6.
1843. Pectunculus oolithicus Buvignier, p. 233, pl. IV, fig. 15.
1843. Pectunculus oolithicus, d’Archiac, p. 374, pl. XXVII, fig. 6 a-c.
1850. Limopsis oblonga, d’Orbigny, p. 310, n° 256.
1850. Limopsis oolithica, d’Orbigny, p. 310, n° 257.
1853. Limopsis ooliticus, Morris et Lycett, p. 54, pl. V, fig. 16-a.
1925. Pectunculus oolithicus, de la Bouillerie, p. 6, pl. I, fig. 33-34.
1925. Pectunculus (Axinaea) oolithicus, Cossmann, p. 656, pl. XXII, fig. 4.
1925. Pectunculus (Axinaea) oblongus, Cossmann, p. 657, pl. XXI, fig. 21-22
et pl. XXII, fig. 16-17.
1948. Limopsis minima, Cox et Arkell, p. 3.
Observations. — Pectunculus oolithicus a été créé par Buvignier
pour les échantillons du Bathonien supérieur des Ardennes, sans qu’il
semble les avoir comparés à P. minimus Sow. (= P. oblongus), de la Grande
Oolithe d’Anclifî.
Cossmann (1925, pp. 656-57) a ensuite énoncé une différence entre
l’espèce de Buvignier et celle de Sowerby, indiquant que P. oolithicus
ne présente « aucune trace de fossette ligamentaire, si l’on fait abstrac¬
tion de la cicatrice qu’à pu laisser un grain d’oolithe », contrairement
à P. oblongus qui offre une aire ligamentaire « extrêmement étroite, de
sorte que l’on n’y distingue pas de chevrons ».
Arkell (1929, p. 48), traitant du genre Limopsis, indique incidemment
l’existence d’une fossette chez L. minima et y rapporte L. oolithica.
En fait, l’examen de nombreux échantillons provenant du Bathonien
— 331 —
supérieur des Ardennes et du Pas-de-Calais m’a montré qu’il existait
toujours chez L. oolithica une fossette ligamentaire bien développée, ainsi
que l’indique d’Archiac et contrairement aux indications de Cossmann.
Les échantillons de Luc, d’une taille généralement inférieure, offrent
par contre une fossette beaucoup moins nette mais cependant toujours
décelable. En ce qui concerne la forme générale, un peu variable dans
ses proportions, on n’observe aucune différence sensible entre les échan¬
tillons de Normandie et ceux du nord-est de la France. Il ne fait donc
aucun doute que l’on doive rapporter L. oolithica à L. minima.
Collection d’Orbigny : L. oblonga, Luc, 6 éch. n° 2828. — L. ooli-
thica, Luc, 11 éch. n° 2829. — Quant à l’unique échantillon désigné
L. ? minima, sous le n° 2830, il s’agit en fait d ’ Astarte serena d’Orb. 1.
Collection Deshayes : Luc, 33 éch.
OUVRAGES CITÉS
Archiac (A. d’), 1843. — • Description géologique du département de l’Aisne.
Mém. Soc. Géol. France, Géol., lre sér., t. V, n° 2.
Arkell (W. J.), 1929. — - A monograph of british corallian Lamellibranchia,
part I. Palaeont. Soc.
Arkell (W. J.), 1930. — The generic position and phylogeny of some juras-
sic Arcidae. Geol. Mag., vol. XLVII, pp. 297-310, 337-352, pl. XIV-XVI.
Bouillerie (S. M. G. de la), 1921. — Guide paléontologique pour les terrains
de la Sarthe. Faune de Parcé et de Dureil. Pélécypodes. Le Mans, 44 p.,
5 pl.
Bouillerie (S. M. G. de la), 1925. — Guide paléontologique pour les terrains
de la Sarthe. Bathonien. Pélécypodes. Le Mans, 91 p., 9 pl.
Buckman (J.), 1844. — - Descriptions of new species of fossils (in R. I. Mur-
chison, Geol. of the neighbourhood of Cheltenham) nouv. édit., pp. 93-
106, pl. I-XIII.
Buvignier (A.), 1842. — Description des Fossiles (in C. Sauvage et Buvignier,
Statist. minéral, et géol. du dép. des Ardennes). Mézières, pp. 531-536,
pl. IV-V.
Buvignier (A.), 1843. — Sur quelques fossiles nouveaux des départements de
la Meuse et des Ardennes. Mém. Soc. Philomat. Verdun, II, pp. 226-255,
pl. II-VI.
Cossmann (M.), 1900. — Seconde note sur les Mollusques du Bathonien de
Saint-Gaultier (Indre). Bull. Soc. Géol. France (3), t. XXVIII, pp. 165-204,
pl. V-VIII.
Cossmann (M.), 1908. — Description de quelques Pélécypodes jurassiques
recueillis en France. lre sér., 3e art. C. R. Assoc. Fr. Av. Sc. (Congrès
de Reims), pp. 292-305, pl. II-III.
Cossmann (M.), 1915 a. — Description de quelques Pélécypodes du Bradfordien
et du Callovien de Pougues-les-Eaux (Nièvre). Bull. Soc. nivernaise
Lettres, Sc. et Arts, 3e sér., vol. XXV, pp. 1-15, pl. I-III (pagination du
tiré à part).
1. Cette espèce a été reprise par Cossmann (1908, p, 103, pl. III, fig. 12-14).
22*
— 332
Cossmann (M.), 1915 b. — Description de quelques Pélécypodes jurassiques
l'ecueillis en France. lre sér., 6e art. C. R. Assoc. Fr. Av. Sc. (Congrès
du Havre). Mém. hors vol., 48 p., pl. IV-IX.
Cossmann (M.) , 1921. — - Description de Pélécypodes jurassiques recueillis
en France. 2e sér., 1er art. C. R. Ass. Fr. Av. Sc. (Congrès de Strasbourg).
Mém. hors vol., 29 p., pl. I-IV.
Cossmann (M.), 1923. — Description de quelques Pélécypodes jurassiques
recueillis en France. 2e sér. 2e art. C. R. Assoc. Fr. Av. Sc. (Congrès de
Montpellier). Mém. hors vol., 21 p., pl. V-VI.
Cossmann (M.), 1925. — Sur quelques Pélécypodes du Jurassique français.
Bull. Soc. Géol. France, (4), t. XXIV, pp. 654-671, pl. XXI-XXII.
Cotteau (G.), 1855. — Paléontologie de l’Yonne. Prodrome des Mollusques
fossiles. Lamellibranches. Bull. Soc. Sc. hist. nat. Yonne, IX, pp. 31-107.
Cox (L. R.) et Arkei.1. (W. J.), 1948. — A survey of the Mollusca of the bri-
tish Great Oolite sériés, part I. Palaeont. Soc.
Lycett (J.), 1863. — Supplementary monograph on the Mollusca from the
Stonesfield Slates, Great Oolite, Forest Marble and Cornbrash. Palaeont.
Soc.
Morris (J.) et Lycett (J.), 1853-55. — A monograph of the Mollusca from the
Great Oolite, part II, Bivalves. Palaeont. Soc.
Orbigny (A. d’), 1850. — Prodrome de paléontologie stratigraphique univer¬
selle, 1er vol.
Rollier (L.), 1912. — Fossiles nouveaux ou peu connues des terrains secon¬
daires du Jura, II, Mém. Soc. Pal. Suisse, vol. XXXVIII.
Sowerby (J. de C.), 1824. — The minerai conchology of Great Britain, vol. V.
Terquem (O.) et Jourdy ( E .) , 1871. — Monographie de l’étage bathonien dans
le département de la Moselle. Mém. Soc. Géol. France, Pal., 2e sér., t. IX,
n° 1.
Thevenin (A.), 1909-1913. — Types du Prodrome de paléontologie strati¬
graphique universelle de d’Orbigny. Ann. Paléont., t. IV-VIII.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2» Série — Tome 34 — N° 4, 1962 pp. 333-335.
U ÉNIGME GÉOLOGIQUE DU MONT CAMPBELL
( Archipel de Kerguelen ).
Par E. AUBERT DE LA RÜE.
Le mont Campbell surgit, isolé, dans le Nord de la grande plaine for¬
mant la partie orientale de la péninsule Courbet, à 1 500 m au Sud du cap
Cotter. Sa position est approximativement 49°03' lat. S — 70°04' long. E.
Il se présente comme un culot volcanique escarpé, à la silhouette carac¬
téristique. Ce relief remarquable sert habituellement d’amer pour les
navires approchant l’archipel par l’Est.
Au cours de mes trois premiers séjours dans le groupe, l’occasion m’a
souvent été donnée de contempler le mont Campbell du large, sans jamais
avoir l’opportunité de l’approcher par terre. La similitude d’allure offerte
par ce curieux piton de 140 m d’altitude, émergeant de terrains bas et
plats, avec certains reliefs phonolitiques et trachytiques se dressant
en d’autres points des îles Kerguelen, m’avait incité à le considérer comme
étant peut-être un culot volcanique de nature trachytique b Lors d’un
quatrième séjour dans l’archipel, en 1952, j’ai pu enfin approcher du
mont Campbell et constater qu’il était d’une toute autre nature, sans par¬
venir cependant à élucider son origine exacte.
La hauteur proprement-dite de ce piton est d’une centaine de mètres,
sa base apparente se situant approximativement à la cote 40. Son pied
disparaît, en effet, sous un amoncellement d’éboulis, provenant de ses
flancs abrupts, recouvrant eux-mêmes des dépôts tourbeux et morai-
niques. Ces matériaux détritiques récents ne permettent pas d’observer
le contact entre la roche du mont Campbell et celle, basaltique selon
toute vraisemblance, formant ses alentours immédiats.
En faisant le tour de cette éminence et en escaladant en divers points
ses pentes, je me suis rendu compte qu’elle n’était aucunement trachy¬
tique, mais apparaissait formée, dans toute sa masse, par des grès et
des conglomérats fluviatiles. Les parties conglomératiques se montrent
assez irrégulièrement réparties dans la masse gréseuse, formant tantôt
des zones régulièrement stratifiées, horizontales parfois, surtout vers
le haut du piton, plus ou moins fortement inclinées ailleurs. Certains
niveaux de conglomérats montrent également une stratification torren¬
tielle entrecroisée, en particulier vers le sommet de la face nord.
Les éléments des parties conglomératiques sont de diverses dimensions,
1. Etude Géologique et Géographique de l’Archipel de Kerguelen. Rev. de Géographie
Physique et de Géologie Dynamique. Vol. V, fasc. 1 et 2, Paris, 1932.
— 334 —
mais rarement très volumineux et généralement d’assez petite taille.
Ils n’ont souvent subis aucun classement. Beaucoup sont des galets ou
des graviers roulés, parfois remarquablement arrondis. On observe cepen¬
dant des niveaux et des zones d’éléments fortement anguleux.
La plus grande partie de ces éléments correspond à des basaltes de
divers types (compacts ou vacuolaires, scoriacés, feldspathiques ou non)
analogues à ceux qui constituent les coulées fissurales, présumées Miocène-
Pliocène, constituant la masse essentielle de la péninsule Courbet et
en particulier le substratum, visible de loin en loin, de la grande plaine
orientale, recouverte de débris glaciaires. Les affleurements de basaltes
fissuraux les plus proches du mont Campbell sont ceux du littoral, dans
les parages du Cap Cotter. Toujours en petits galets très roulés appa¬
raissent également dans les conglomérats, surtout au voisinage de la cote 100,
m’a-t-il semblé, de rares éléments d’une nature différente. J’ai notam¬
ment observé en place dans ceux-ci, des galets de diorite et d’autres d’une
phonolite grise. Les phonolites les plus proches du mont Campbell, existant
en place, sont celles, d’ailleurs différentes d’aspect, étant d’un vert foncé,
du mont Bungay, vestige de volcan se trouvant à 30 km au Sud. Des
diorites affleurent dans les Montagnes Vertes, à une distance égale, mais
en direction du Sud-Ouest par rapport au mont Campbell.
Les conglomérats et les grès associés du mont Campbell ont une forte
cohésion, mais l’ensemble est passablement fissuré, d’où l'abondance
des éboulis formant un puissant talus au pied de ce relief. Une particu¬
larité de ces roches et qui surprend, est leur légèreté. Une reconnaissance
rapide des lieux, telle que celle que j’ai pu faire, ne permet guère de douter,
à première vue, que l’on soit en présence d’une formation détritique
fluviatile sculptée en butte-témoin par l’érosion. Je n’ai cependant pas
trouvé ces dépôts comparables à d’autres grès et conglomérats, également
à éléments volcanique remaniés, observés précédemment en divers points
de l’archipel, comme le conglomérat du rivage de Port- Jeanne d’Arc,
les grès et conglomérats à végétaux de la même région, mais d’un niveau
supérieur, ou encore comme les fréquents niveaux de conglomérats inters¬
tratifiés entre des épanchements basaltiques fissuraux dans le Nord du
pays, notamment autour du lac d’Asté.
La présence de blocs erratiques de basalte sur les flancs du mont Camp¬
bell est à noter. Ils datent de la grande glaciation pléistocène, n’apparais¬
sant toutefois qu’au dessous de la cote 70, en raison de la très forte décli¬
vité des versants à leur partie supérieure.
Avant de quitter les lieux, j’ai procédé à une reconnaissance des alen¬
tours et de toute la région environnante, afin de découvrir s'il n’existait
pas d’autres vestiges de cette formation détritique, mais sans rien observer
de positif. Il convient toutefois de signaler la présence, entre 3 ou 4 km
à l’Est du mont Campbell, d’un chaînon très surbaissé, parallèle à la
côte, haut de 170 m, la Colline de l’Azorella, n’offrant aucun affleurement,
étant entièrement recouverte de débris morainiques et de tourbe. Peut-
être, mais c’est peu probable, ce relief recèle-t-il un lambeau de conglo¬
mérat invisible. Les escarpements côtiers proches ne montrent toutefois
que des coulées de basalte sub-horizontales.
— 335 —
Examinés par la suite au microscope, le ciment du conglomérat et la
roche d’apparence gréseuse l’accompagnant et formant le mont Camp¬
bell, se sont révélés être un tuf palagonitique, correspondant à un verre
brun-foncé à jaune et contenant des microlites d’augite, d’olivine et
de plagioelases, ainsi que des zéolites.
La nature ignée de cette curieuse roche, d’après l’examen lithologique
d'échantillons recueillis en divers points du piton, ne fait aucun doute.
Mais l’allure stratifiée de bancs de conglomérats à éléments parfaitement
roulés est également la preuve d’une origine sédimentaire et détritique.
On voit que la genèse de ce singulier piton n’est pas éclaircie. Peut-être
faut-il rattacher aux pépérites le tuf conglomératique palagonitique qui
le constitue. Il se peut, en effet, que le mont Campbell soit effectivement
un culot ou un neck volcanique tardif, mais antérieur tout de même
à la glaciation pléistocène, et contemporain des diverses petites érup¬
tions limburgitiques qui se sont produites tardivement en divers points
de l’archipel et dont on relève plusieurs centres sur la péninsule Courbet.
L’éruption qui, selon ce point de vue très hypothétique, se serait produite
sur l’emplacement du futur mont Campbell, aurait traversé en parvenant
à la surface de puissants dépôts détritiques de sables et de eailloutis
volcaniques demeurés plus ou moins meubles. Ceux-ci auraient été modi¬
fiés et durcis fortement par les exhalaisons et la haute température pro¬
venant de cette bouche volcanique. Ultérieurement, l’érosion, en enlevant
les parties périphériques non consolidées de ces dépôts de eailloutis,
a pu épargner la zone centrale durcie, plus ou moins profondément trans¬
formée en tuf et en brèche à palagonite, lui communiquant l’allure d’un
neck.
De patientes recherches dans le secteur écarté où surgit le mont Camp¬
bell diront sans doute ce qu’il faut penser de cette manière de voir et
éclairciront la genèse de ce singulier relief et sa nature hybride.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
ACTES ADMINISTRATIFS
M. le Professeur M. Fontaine est nommé Assesseur au Directeur pour l’année
1962 (Arrêté ministériel du 17-iv-1962).
M. le Professeur M. Vachon est délégué dans les fonctions d'Assesseur au
Directeur pour Tannée 1962 (A. m. du 17-iv-1962).
La chaire de Physique végétale prend la dénomination de chaire de Bio¬
physique (A. m. du S-v-1962).
M. Alfred-Serge Balachowsky est nommé, à compter du 1er novembre 1961,
Professeur à la chaire d’ Entomologie générale (Décret ministériel du 7-II-1962).
M. Jean Anthony est nommé, à compter du l-xi-1961 Professeur à la chaire
d’Anatomie comparée (D. m. du 7-U-1962).
M. Charles Sadron est nommé, à compter du 1er décembre 1961, Professeur
à la chaire de Physique végétale (D. m. du 14-xii-1961).
M. Lionel Balout est nommé, à compter du 1er juillet 1962, Professeur à
la chaire de Préhistoire (D. m. du 3-ix-1962).
M. le Professeur .1. Berlioz est admis à faire valoir ses droits à la retraite
à compter du 9 décembre 1961 et maintenu en fonctions jusqu’au 30 sep¬
tembre 1962 (A. m. du 10-1-1962).
M. le Professeur R. Abrard est admis à faire valoir ses droits à la retraite
à compter du 26 juin 1962 et maintenu en fonctions jusqu’au 30 septembre 1962
(A. m. du 26-vi-1962).
Mme Gabrielle Duprat est nommée Conservateur en chef de la Bibliothèque
Centrale, à compter du 1er octobre 1962 (A. m. du 24-viii-1962).
M. Jean-Marie Turmel est nommé sous-Directeur de laboratoire (chaire de
Biologie végétale appliquée) (A. m. du 2-X-1961).
M. Claude Dupuis est nommé sous-Directeur de laboratoire (chaire de Zoologie-
Vers) (A. m. du 2-X-1961).
M. Georges Tendron est nommé sous-Directeur de laboratoire chargé du
Service de Conservation de la Nature (A. m. 19-1-1962).
M. Robert Soyer est nommé sous-Directeur de laboratoire à titre person¬
nel (A. m. du 19-1-1962).
M. Georges Kersaint est réintégré dans les fonctions de sous-Directeur de
laboratoire (chaire de Chimie) (A. m. du 3-VH-1962).
M. Pierre Douzou est nommé sous-Directeur de laboratoire (chaire de Bio¬
physique) (A. m. du IO-vii-1962).
M. Guy Chauvier est nommé sous-Directeur de laboratoire (Ménagerie du
Jardin des Plantes) (A. m. du 17-vn-1962).
M. Bernard Saint-Guii.y est nommé sous-Directeur de laboratoire (chaire
d’Océanograpliie physique) (A. m. du 17-vn-l 962).
M. Roger Saban est nommé sous-Directeur de laboratoire (chaire d’Anato¬
mie comparée) (A. m. du ll-ix-1962).
— 337
M. Edmond Dechambre est nommé sous-Direeteur honoraire (A. m. du
1 2-m-l 962) .
MM. Henri Hissard et Roger Reroussin, Maîtres de dessin, sont chargés
des leçons de dessin pendant l’année 1962 (A. m. du 2-iv-1962).
M. Robert-Henri Noaii.les est chargé des leçons de photographie pendant
l’année 1962 (A. m. du 2-iv-1962).
Mme R. Rocx-Estf.ve est réintégrée dans ses fonctions d’Assistante (A. m.
du 18-VIII-1961).
Mlle Heürtaclt est nommée Assistante stagiaire (chaire de Zoologie-Arthro¬
podes) (A. m. du 8-II-1962).
M. Jean Roche est titularisé dans ses fonctions d’ Assistant (chaire de Zoologie-
Mammifères et Oiseaux) (A. m. du 28-H-1962).
M. Yves Jeanneau est titularisé dans ses fonctions d’Assistant (Service des
Cultures) (A. m. du 1 6-m-l 962) .
M. Fernand Conquéré est nommé Assistant stagiaire (chaire de Minéralogie)
(A. m. du 26-iv-1962).
M. François de Beaufort est nommé Assistant stagiaire (chaire de Zoologie-
Mammifères et Oiseaux) (A. m. du 26-iv-1962).
M. Bernard Salvat est nommé Assistant stagiaire (chaire de Malacologie)
(A. m. du 8-V-1962).
M. Jean-Claude Fischer est nommé Assistant stagiaire (chaire de Paléonto¬
logie) (A. m. du 23-V-1962).
M. Jean-Marie Bauelf. est nommé Assistant titulaire au Service de Muséolo¬
gie (A. m. du 30-V-1962).
M. Roland-Henri Bénard est nommé Assistant stagiaire (chaire d’Entomo-
logie générale) (A. m. du 8-vi-1962).
Mlle Geneviève Meurgues est nommée Assistant-Chef (Service de Muséolo¬
gie) (A. m. du 25-VI-1962).
Mme Aline Raynal est nommée Assistante stagiaire (chaire de Phanéro-
gamie) (A. m. du 14-vi-1962).
M. Jean-Pierre Gasc est titularisé dans ses fonctions d’Assistant (chaire
d’Anatomie comparée) (A. m. du 20-vm-1962) .
Mme Josette Prot est titularisée dans ses fonctions d’Assistante (Ménagerie
du Jardin des Plantes) (A. m. du 20-viii-1962).
M. Lucien Demesse est nommé Assistant stagiaire (chaire de Cryptogamie)
(A. m. du ll-ix-1962).
M. Pierre Ciarpaglini est titularisé dans ses fonctions d’Assistant (chaire
d’Ethologie des Animaux Sauvages, Parc Zoologique) (A. m. du ll-ix-1962).
M. Gilbert Arribet est nommé Assistant stagiaire (chaire de Biophysique)
(A. m. du ll-ix-1962).
M. Jean-Claude Quentin est nommé Assistant stagiaire (chaire de Zoolo¬
gie-Vers) (A. m. du ll-ix-1962).
La démission de MUe M. Bouteili.er, Assistante, est acceptée. (A. m. du
15-XI-1961).
Il est mis lin aux fonctions d’Assistant de M. J. -R. Coatmen (Service de
Muséologie) (A. m. du l-vin-1962).
DISTINCTIONS HONORIFIQUES
Légion d'Honneur.
M. Yves Le Grand, Professeur, est promu Officier par décret du 14 avril 1962.
M. Jean Guibé, Professeur est nommé Chevalier par décret du 13 juillet 1962.
Ordre des Palmes Académiques.
Par décret du 16 juillet 1962,
sont promus Officiers :
M. Gérard Bailloud, Attaché de recherches au C.N.R.S. (Musée de l’Homme).
Mlle Marie Heklova, Aide technique (Service des Cultures),
sont nommés Chevaliers :
M1Ie Simone Arnette, Assistante (Musée de l’Homme) ; M. André Descar-
pentries, Assistant (chaire d’Entomologie générale) ; M. Jean Dorst, sous-
Direeteur de laboratoire (chaire de Zoologie-Mammifères et Oiseaux) ; M. Pierre
Fusey, Chef de travaux (chaire de Cryptogamie) ; Mlle Thérèse Kilian, Attachée
à la Bibliothèque Centrale; Mme Mireille Moreau, Assistante (chaire de Crypto¬
gamie) ; M. Pierre Viette Assistant (chaire d’Entomologie).
Mérite Agricole.
Par décret du 13 juillet 1962,
sont nommés Chevaliers :
M. Darius Molho, sous-Directeur de laboratoire (chaire de Chimie) ; M. Jean-
Marie Turmel, sous-Directeur de laboratoire (chaire de Biologie végétale).
Le Gérant : Jacques Forest.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART (ü. 8586). - 10-12-1962.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
Le Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle paraît depuis 1895.
Chaque tome, grand in-8°, est annuel et comprend actuellement 6 fascicules.
Les articles sont constitués par les communications présentées aux réunions
des naturalistes du Muséum ; ce sont uniquement des travaux originaux rela¬
tifs aux diverses branches des sciences naturelles. Le premier fascicule de
chaque année contient en outre la liste des travaux publiés et des collections
reçues dans les laboratoires du Muséum.
Le Bulletin peut être obtenu par achat ou échange en s’adressant à la Bibliothèque cen¬
trale du Muséum national d’Histoire naturelle, 36, rue Geoffroy-Saint-Hilaire, Paris, 5e
(Compte de Chèques Postaux, Paris, 9062-62).
Prix de l’abonnement annuel :
Pour la France . . . . 20 NF.
Pour l’Étranger . 27 NF.
Les années anciennes peuvent également être achetées ou échangées :
1" série : T. 1 à 34, 1895-1928.
2e série (en cours) : T. 1 à 33, 1929-1961.
Instructions pour les auteurs.
Les auteurs qui désirent présenter des communications sont priés d’en
adresser directement la liste au Directeur du Muséum huit jours pleins avant
la date de la séance.
Les textes doivent être dactylographiés avec doubles interlignes, d’un seul
côté, sur des feuilles séparées. Ils doivent être remis au président de la réu¬
nion après présentation de la communication. Les clichés des figures dans
le texte ne doivent pas dépasser les dimensions suivantes : 10,8 cm X 17,8 cm ;
ils sont fournis par les auteurs et déposés en même temps que les manuscrits.
Les illustrations en planches hors-texte ne doivent pas mesurer plus de 11,5 cm
X 18,5 cm; ces planches, également à la charge des auteurs, sont à envoyer
directement à l’imprimeur, après entente avec la rédaction du Bulletin.
Chaque auteur ne pourra publier plus de 12 pages imprimées par fascicule
et plus de 48 pages pour l’année.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs qui sont priés de les
retourner, dans les quatre jours, à M. Jacques Forest, laboratoire de Zoo¬
logie, 61, rue de Bufîon. Passé ce délai, l’article sera ajourné au numéro sui¬
vant.
Tirés a part.
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils peuvent s’en pro¬
curer à leur frais 25 ou 50 exemplaires supplémentaires aux conditions ci-après :
25 ex. 50 ex.
2-4 pages . 1,70 NF. 2,10 NF.
6-8 pages . 2 NF. 2,45 NF.
10-12 pages . 2,20 NF. 3,55 NF.
Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le numéro, brochés avec
agrafes et couverture imprimée.
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des manuscrits seront à la charge des auteurs. Les auteurs sont priés de remplir le bon de
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clichés, et de facturer, s’il y a lieu, les frais supplémentaires.
ÉDITIONS DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
En vente à la Ribliothèque centrale du Muséum,
36, rue Geoffroy Saint-Hilaire, Paris-5e.
Annuaire du Muséum national d’Histoire naturelle (paraît depuis 1939).
Archives du Muséum national d’Histoire naturelle (paraissent depuis 1802. In-4°,
sans périodicité).
Bulletin du Muséum national d' Histoire naturelle (paraît depuis 1895 ; 6 numé¬
ros par an ; abonnement, France, 20 NF, Étranger, 27 NF).
Grands naturalistes français (paraissent depuis 1952. Sans périodicité).
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle (paraissent depuis 1936.
Depuis 1950, nouvelle série en 3 (puis 4) parties : A, Zoologie ; B, Bota¬
nique ; C, Sciences de la terre ; D. Sciences physico-chimiques. Sans pério¬
dicité).
Notes et Mémoires sur le Moyen-Orient (paraissent depuis 1933. In-4°, sans
périodicité).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle (paraissent depuis 1933.
Sans périodicité).
PUBLICATIONS DES LABORATOIRES DU MUSÉUM
Bulletin du Laboratoire maritime de Dinard (Ille-et-Vilaine). Depuis 1928 ; prix
variable par fascicule.
Objets et Mondes. La Revue du Musée de l’Homme. Directeur : M. J. Millot,
Palais de Chaillot, Paris-16e ; depuis 1961 ; trimestriel; abonnement, France,
24 NF ; Étranger, 30 NF.
Mammalia. Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères. Directeur :
M. J. Dorst, Laboratoire de Zoologie des Mammifères, 55, rue_ Buffon,
Paris-5e ; depuis 1936 ; trimestriel ; abonnement, France, 25 NF ; Étranger,
30 NF.
Cybium. Bulletin de l’Association des amis du Laboratoire des Pêches Outre-
Mer. Laboratoire des Pêches Outre-Mer, 57, rue Cuvier, Paris-5e ; sans pério¬
dicité ; échange.
Bevue française d’ Entomologie. Directeur : M. R. Jeannel, Laboratoire d’ Ento¬
mologie, 45 bis, rue Buffon, Paris-5e ; depuis 1934 ; trimestriel ; abonne¬
ment, France, 20 NF, Étranger, 30 NF.
Index Seminum Horti parisiensis. Service des Cultures, 61, rue Buffon, Paris-5e ;
depuis 1882 ; échange.
Journal d’ Agriculture tropicale et de Botanique appliquée, suite de Bevue inter¬
nationale de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale depuis 1954. Labo¬
ratoire d’Agronomie tropicale, 57, rue Cuvier, Paris-5e ; abonnement, France,
33 NF ; Étranger, 38 NF.
Adansonia (suite aux Notulae Systematicae ). Directeurs : MM. A. Aubréville
et H. Humbert, Laboratoire de Phanérogamie, 16, rue Buffon, Paris-5e ;
sans périodicité ; abonnement, France, 30 NF ; Étranger, 40 NF.
Bevue Algologique. Directeur : M. R. Lami, Laboratoire de Cryptogamie, 12, rue
Buffon, Paris-5e ; depuis 1924 ; abonnement, France, 20 NF, Étranger, 25 NF.
Revue Bryologique et Lichénolo gique. Directeur : Mme V. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; depuis 1874 ; abonnement, France, 22 NF, Étranger, 28 NF.
Bevue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie ;
depuis 1928 ; abonnement, France et territoires d’Outre-Mer, 18 NF, Étranger,
23 NF.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART (d. 8586). - 10-12-1962.
2’ Série, Tome 34
Numéro 5
Année 1962
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL
D’HISTOIRE NATURELLE
PARIS
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, Rue Cuvier, 5e
Publication bimestrielle
Paru le 22 Février 1963 .
SOMMAIRE
Pages
Communications :
M. Blanc et J.-C. Hureau. Catalogue des types de Poissons de la famille des Notothe-
niidae, en collection au Muséum National d’Histoire Naturelle . 339
E. Séguy. Un nouveau Setulia de Madagascar (Ins. Dipt. Calliphoridae) . 343
M. Vachon. Remarques sur l’utilisation, en systématique, des soies sensorielles (tricho-
bothries) chez les Scorpions du genre Euscorpius Thorell (Chactidae) . 347
J. M. Démangé. Sur la nature diplopodienne des segments thoraciques des Spirobo-
lides et des Spirostreptides (Myriapodes Diplopodes) . 355
J. Forest. Sur un Dardanus des Hawaï et de Madagascar, D. brachyops sp. nov. (Crus-
tacea Paguridea Diogenidae) . 365
M. Dechancé. Description des stades larvaires et de la glaucothoé de Spiropagurus
elegans Miers (Crustacea Paguridae) . 371
M. Masson et C. Delamare Deboutteville. Études sur les Crustacés Branchioures
d’Europe. II. Les caractères sexuels du mâle chez Argülus giordanii Brian et chez
A. arcassonensis Cuénot . 387
A. G. Chabaud. Description de Crassicauda anthonyi n. sp., Nématode parasite rénal
de Mesoplodon mirus True . 397
R. Decary. Sur des introductions imprudentes d’animaux aux Mascareignes et à Mada¬
gascar . 404
A. Guillaumin. Plantes nouvelles, rares, ou critiques des serres du Muséum (Notules
sur quelques Orchidées d’Indochine. XX) . 408
J. C. Hureau. Observations hydrologiques en Terre Adélie de janvier 1961 à jan¬
vier 1962 . 412
Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 34, n° 5, 1962, pp. 339-426.
BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1962. — N° 5
452e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
4 OCTOBRE 1962
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
COMMUNICATIONS
CATALOGUE DES TYPES DE POISSONS
DE LA FAMILLE DES NOTOTHENIIDAE,
EN COLLECTION AU MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE
Par M. BLANC et J. C. HUREAU.
L’un de nous, après un séjour de treize mois en Terre- Adélie au bord
du Continent Antarctique, vient de rapporter, de cette région, une impor¬
tante collection de Poissons : 6 espèces de Nototheniidae et plusieurs
centaines d’individus.
A cette occasion, il nous a semblé utile de faire une révision de l’ensemble
de la collection des Nototheniidae du Muséum National d’Histoire Natu¬
relle. Cette collection comprend actuellement 44 espèces, parmi lesquelles
le Muséum possède un certain nombre de types, objet de cette note.
Nous prenons le terme Nototheniidae au sens large adopté par L. Ber-
tin dans sa classification des poissons ( Traité de Zoologie, tome XIII,
fasc. 3, Masson et Cie, 1958), c’est-à-dire que la famille des Nototheniidae
comprendra les anciennes familles suivantes : Nototheniidae (sens strict),
Harpagiferidae, Bathydraconidae, Chaenichthyidae et Bovichthyidae.
Les quatre premières de ces familles ont des représentants dans les
zones antarctique et subantarctique alors que la cinquième (Bovich¬
thyidae) est subantarctique (zone antiboréale de S. Ekman). Bien que
les quatre premières soient représentées à la fois dans les zones antarc¬
tique et antiboréale, à l’échelon des espèces, nous ne connaissons pas
d’espèce commune aux deux zones.
23
— 340
Genre Artedidraco, Lônnberg, 1905.
Wiss. Ergebn. Schwed. Südpol. Exped., v. 6, p. 39.
(Espèce-type du genre : Artedidraco skottsbergi Lônnberg).
Artedidraco Lonnbergi Roule, 1913, Bull. Mus. Hist. Nat., t. 19, n° 1,
pp. 4-5, et 1913, Deuxième Exp. Antarct. française (1908-1910),
Poissons, pp. 13-14, pl. IV.
13-186 — Holotype. — Longitude 70°20' W, latitude 68°00' S (au
large de la baie Marguerite). Charcot, 2e expédition antarc¬
tique française.
1 exemplaire en alcool, très bon état.
L. S. : 75 mm.
L. T. : 92 mm.
Genre Booichthys, Cuvier- Valenciennes, 1831.
Hist. Nat. Poissons, tome VIII, pp. 486-491.
(Espèce-type du genre : voir ci-dessous).
Booichthys diacanthus (Carmichael), 1817, Trans. Linn. Soc. London,
vol. 12, pp. 500-513, pl. 26, fig. 12.
A. 3182 — Exemplaires ayant servi à décrire le genre Booichthys,
Cuvier-Valenciennes 1831 (voir référence ci-dessus). — Val-
paraiso. D’Orbigny.
1 exemplaire en alcool, mauvais état.
L. S. : 215 mm.
L. T. : ? (caudale abimée).
Booichthys oeneris Sauvage, 1879, Arch. de Zool. Exp. et Gén., tome VIII,
pp. 25-27.
9506 — Syntype. — Ile Saint Paul. Delisi.f..
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 164 mm.
L. T. : 197 mm.
9507 - — • Syntype. — Ile Saint Paul. Lantz.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 194 mm.
L. T. : 234 mm.
84-154 — Syntype. — Ile Saint Paul. Vélain.
1 exemplaire en alcool, bon état.
L. S. : 207 mm.
L. T. : ? (caudale incomplète).
— 341 —
Genre Cottoperca, Steindachner, 1875.
Ichthyologische Beitrage (III), Sitzb. der Akad. RTss. Wien, t. LXXII,
p. 69.
(Espèce-type du genre : Cottoperca Rosenbergi, Steindachner).
Cottoperca macrocephala Roule, 1913, Deuxième expédition antarctique
française (1908-1910), Poissons, pp. 7-10, pl. I fîg. 2, pl. III fig. 4.
11-91 — Syntype. — • Baie Tuesday (Patagonie). Charcot, 2e expé¬
dition antarctique française.
1 exemplaire en alcool, assez bon état.
L. S. : 342 mm.
L. T. : 410 mm.
11-92 — Syntype. — Baie Tuesday (Patagonie). Charcot, 2e expé¬
dition antarctique française.
1 exemplaire en alcool, assez bon état.
L. S. : 220 mm.
L. T. : ? (caudale absente).
Genre Dolloidraco Roule, 1913.
Bull. Mus. Hist. Nat., t. 19, n° 1, pp. 5-7, 1913, Deuxième exp. antarct.
française, Poissons, pp. 15-17, pl. IV, fig. 1-3.
(Espèce-type du genre, voir ci-dessous).
Dolloidraco longedorsalis Roule, 1913 (voir références ci-dessus).
13-187 à 190 — Syntypes. — Espèce-type du genre Dolloidraco Roule,
1913. — Ile Zenny, Baie Marguerite. Charcot, 2e expédition
antarctique française.
4 exemplaires en alcool, très bon état.
L. S. : 76, 83, 85, 93 mm.
L. T. : 104, 114, 115, 122 mm.
Genre N otothenia, Richardson, 1844.
Zool. « Erebus » and « Terror », p. 5.
(Espèce-type du genre : Notothenia coriiceps Richardson).
Notothenia Filholi Sauvage, 1879, Bull. Soc. Phil. 12 juillet 1879, p. 18.
A. 2383 — Syntypes. — Ile Campbell. Filhol.
3 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 131, 134, 145 mm.
L. T. : 157, 160, 170 mm.
A. 2384 — Syntypes. — Ile Campbell. Filhol.
3 exemplaires en alcool, bon état.
L. S. : 124, 142, 151 mm.
F. T. : 144, 166, 177 mm.
— 342 —
A. 4275 - — • Syntypes. ■ — • Ile Campbell. Filhol.
4 exemplaires en alcool, mauvais état.
L. S. : 131, 139, 139, 147 mm.
L. T. : ?, ?, 162, 173 mm.
Genre Parachaenichthys, Boulenger, 1902.
Rep. Coll. Nat. Hist. « Southern Cross », p. 176.
(Espèce-type du genre : Parachaenichthys georgianus (Fischer, 1885)
Jahrb. Hamburg. Wiss. Anst., II, p. 50, pl. I, fig. 1-2).
Parachaenichthys Charcoti (Vaillant) 1906, Bull. Mus. Hist. Nat., t. 12,
n° 5, pp. 246-247, et 1906, Exp. antarct. française (1903-1905),
Poissons, pp. 39-44, 1 fig.
06-144 — Holotype. — Ile Wandel. Turquet, lre expédition antarc¬
tique française (Dr Charcot).
1 exemplaire en alcool, très mauvais état (mensurations impos¬
sibles).
Genre Psilodraco, Norman, 1937.
Ann. Mag. Nat. Hist., série 10, vol. 20, pp. 475-476.
(Espèce-type du genre, voir ci-dessous).
Psilodraco breviceps Norman, 1937 (voir référence ci-dessus).
37-258 — Syntype x. • — - Espèce-type du genre Psilodraco Norman,
1937. — Géorgie du Sud (East Cumberland Bay, St. 39).
Expédition du « Discovery » 1926-27. Don du British Muséum
(Norman).
1 exemplaire en alcool, très bon état.
L. S. : 164 mm.
L. T. : 197 mm.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.
1. Dans son travail d’ensemble publié dans les Discovery Reports (1938, vol. XVIII, p. 66),
Norman cite un holotype. Les autres exemplaires seraient donc des paratypes, mais dans
la description originale, il n’en fait pas mention. Nous considérons donc que l’exemplaire
n° 37-258 est un syntype, ainsi que tous ceux qui ont servi à la description du genre et de
l’espèce.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 5, 1962 pp. 343-346.
UN NOUVEAU SETULIA DE MADAGASCAR
(INS. DI PT. CALLIPHORIDAE)
Par E. SÉGUY.
D’après Robineau-Desvoidy, inventeur du genre, les Setulia sont des
Insectes Diptères entomobies mellitophages, caractérisés par les antennes
à troisième article double du deuxième pour la longueur, par l’absence
de cils faciaux, par les ailes ne portant pas d’épine médio-costale ou mar¬
ginale, par l’abdomen dont le tergite II est muni de deux cils raides et
le tergite III d’une rangée de cils apicaux. En résumé :
Gen. Miltogrammae characteres, duo medio-apicalia in secundo, seriesque
apicalium integra in tertio abdominis segmento.
Typus : Setulia cerceridis Guérin.
La larve du S. cerceridis vit dans le nid d’un Hyménoptère du genre
Cerceris, aux dépens des Coléoptères du genre Clythre entassés par l’ Hymé¬
noptère pour servir de nourriture à sa larve.
On sait que les Cerceris sont des Hyménoptères Philanthines qui appro¬
visionnent leurs nids avec des insectes, Coléoptères ou Hyménoptères.
Depuis Robineau-Desvoidy la découverte de nouvelles espèces a
permis de modifier et de préciser comme il suit la description générique
originale.
Yeux à facettes antéro-internes élargies. Bande médiane frontale subé¬
gale dans les deux sexes, légèrement plus large que les orbites. Trois
soies orbitales ou plus. Vibrisses médiocres. Carènes faciales dépourvues
de macrochètes. Gènes pratiquement nues ou munies de quelques cils
décolorés microscopiques. Antennes : troisième article deux à trois fois
plus long que le deuxième ; chète épaissi sur plus de la moitié basale ;
deuxième article plus long que large. Ailes hyalines, dernière section
de la cinquième nervure longitudinale ordinairement subégale ou plus
courte que la moitié de la section précédente ; troisième longitudinale
avec 3-7 macrotriches à la base ; cinquième section costale deux fois
plus longue que la troisième. Griffes et pelotes courtes ou très courtes,
ne dépassant pas la moitié de la longueur de l’onychium. Appareil copu-
lateur mâle médiocre ou petit, non ou peu saillant.
Les Setulia sont généralement parasites des Hyménoptères Cerceris.
Au Setulia cerceridis Guérin ( Setulia grisea Meig.), parasite du Cerceris
arenaria L., déjà cité par Robineav-Desvoidy, on peut ajouter par
exemple le Setulia melanura Meigen qui, avec le Metopia leucocephala,
se développe dans les nids des Cerceris rubida Jurine, Julii Fabre, emar-
ginata Latreille.
— 344 —
Les Cerceris amphitryons des Setulia se répartissent en deux groupes
caractérisés morphologiquement. Le premier groupe (qui comprend les
Cerceris emarginata, Julii, rubida, etc.) est formé d’espèces chasseuses
d’ Hyménoptères mellifères (Abeilles sauvages) qui entassent dans leurs
nids des Andrènes, des Halictes, des Panurgus, des Prosopis, etc. Le
second groupe comprend des Cerceris (e. g. arenaria L.) chasseurs de
Coléoptères ; ils recherchent des Brachycerus, des Cneorrhinus, des Olior-
rhynchus, des Strophosomus, etc. Mais les Miltogrammines parasites
attaquent indiféremment des Cerceris des deux groupes.
Le Diptère décrit ci-dessous se distingue de toutes les espèces connues
dans le genre Setulia par l’ensemble des caractères morphologiques de
l’imago et par l’habitat de la larve.
Fig. 1. — Setulia Vadoni Séguy, mâle, figure très schématique X 10.
Setulia Vadoni n. sp.
Mas. Oblongo, flavus. Caput subvesiculosum, fulvum ; froide subpro-
minente ; vitta modice lata, aurantiaca. Haustello nigro ; palpis filiformes,
fulvis. Antennis epistomate non attingentes, fuscis ; articulo ultimo 2 : do
duplo longiore, apice griseo ; seta brevis, recta, vix a medium incrassata,
subtiliter puberula. — Thorax inferne griseus, superne flavus, opacus.
Pedes nigris, femoribus griseis aliquid luteis ; tarsis obscuris, nigricantes,
simplices ; unguibus pulvillisque minutis. Alis limpidis, nervis fuscis,
tegula nigra, nitidissima ; nervis longitudinalibus 3 : tio basi setulis 4-5 ;
nervis transversis ordinario flexo, mox pone medium ; area modice aperta
ducto, apicali recto, in apice alae excurrente ; spinula costae nulla. Squamis
albescentibus. Haltères flavi. — Abdomen conicum, flavo-fulvum, fusco
marmoratum ; segmentis subaeque longis ; tergitis 4 : to nigris nitidissimis,
velutinis.
Femina. Similiter. Sed differt magnitudine paullo minore. Abdomen
conicum, fusco- flavum, cinereo marmoratum ; tergitis 4 : to concolore.
— 345 —
Longitudo corporis : 6,5-7 mm ; alaris : 4-5 mm.
Madagascar. Regio orientalis, Maroantsetra, Varingohitra.
Imago. Habitat in floribus et herbae agrestes. Laroae in nidum Cerce-
ridis, sub aggerere insectorum praedam.
Huic speciei nomen in honorem Dom. Rectori Johannes Vadon, entomo-
logici madecassi, impositum. Ipse invenit educavitque ex larva, mense
septembri.
Typus cotypique in Museo Nat. Ilist. nat. Parisiensi et Inst. Scient.
Madagascariensis preservantur .
Tête légèrement gonflée, plus large que le mésonotum vu de dessus.
Yeux à facettes petites, les antérieures légèrement élargies. Orbites,
gènes et péristome couverts d’une pruinosité épaisse, d’un jaune d’or.
Bande médiane frontale d’un jaune orange velouté. Occiput gris à pilo¬
sité noire. Plaque ocellaire petite, concolore, plage postocellaire quadran-
gulaire, orange. Trompe courte, noire ; palpes en baguettes fines, jaunes.
Antennes courtes, n’atteignant pas les vibrisses, d’un jaune sale, troisième
article largement gris à l’extrémité ; chète petit, noirâtre. Mésonotum
d’un jaune grisâtre, opaque, unicolore, sans bandes ; scutellum taché
de brun latéralement, ces taches plus visibles suivant la direction de
la lumière. Mésophragme jaune. Pleures d’un gris satiné. Pattes noires,
fémurs gris ; griffes et pelotes petites. Ailes vitreuses, à nervures brunies,
basicosta jaune, tegula noire. Cuillerons jaunâtres. Balanciers jaunes.
Abdomen d’un jaune mat comme le mésonotum, taches chatoyantes
sombres, peu marquées, plus visibles d’avant en arrière ; tergite I noir
à la base ; apex du quatrième largement d’un noir profond, velouté.
Chétotaxie.
Macrochètes céphaliques :
Une rangée régulière de soies frontales ;
Deux soies orbitales en antéversion ; une plus faible en rétroversion et quelques
cils ;
Une verticale interne et une externe médiocres ;
Soies ocellaires faibles ;
Deux ou trois cils sur la partie inférieure de la carène faciale près des vibrisses ;
Vibrisses séparées de l’extrémité de l’antenne par à peu près la largeur de
celle-ci ;
Soies péristomales en rangée régulière.
Macrochètes thoraciques ;
Deux acrosticales préscutellaires faibles ;
Quatre dorsocentrales (1 + 3) ;
Trois humérales ;
Une posthumérale ;
Une présuturale forte ;
Trois supraalaires, la première (préalaire) faible, la seconde et la troisième
aussi fortes que la dorsocentrale préscutellaire ;
Deux postalaires ;
Deux scutellaires marginales latérales et deux apicales croisées ;
Deux scutellaires subapicales faibles ;
— 346 —
Deux prothoracales inégales faibles ;
Deux stigmatiques inégales ;
Deux notopleurales fortes ;
Six ou sept mésopleurales ;
Deux sternopleurales ;
Une touffe ptéropleurale ;
Herse hypopleurale robuste.
Macrochètes abdominaux :
Tergite IV : une rangée marginale dressée.
Cette Sétulie a été obtenue par l’élevage de larves trouvées dans les
terriers du Cerceris dentiventris Arnold (sec. J. Leclercq).
La larve du Setulia Vadoni est un asticot typique qui se comporte,
comme celle des autres Sétulies, d’abord en sarcophage sur les captures
du Cerceris, puis en parasite sur la larve de l’hôte. La larve du Setulia
se métamorphose dans le terrier du Cerceris et donne une pupe en baril¬
let qui présente les caractères suivants :
Longueur 6 mm, largeur 2,75 mm. Tégument mince et fragile, très
délicatement ridé, inerme, sauf les deux premiers segments qui portent
de nombreuses spinules microscopiques, disposées irrégulièrement, plus
serrées sur la partie antérieure. Appareil buccal petit, conformé comme
celui des autres Miltogrammines (Séguy, 1941, p. 286). Stigmate pro¬
thoracique formé de 6-8 papilles digitées, très petites, à chambre feutrée
commune, courte, l’ensemble enfermé dans une dépression tégumentaire
semicirculaire réduite. Plaques stigmatiques postérieures rapprochées
l’une de l’autre, arrondies, portées sur une excroissance semicirculaire
peu saillante, chaque plaque présente trois fentes élargies, à bords externes
irréguliers, à bords internes déchiquetés. Bord postérieur du dernier
segment avec quatre petites protubérances coniques, dressées sur la
face sternale ; un bourrelet préspiraculaire transverse, saillant, est disposé
parallèlement à la suture tergale.
BIBLIOGRAPHIE
Allen (H. W.), 1926. — North American species of two-winged Flies belonging
to the tribe Miltogrammini. — Proc. U. S. Nat. Mus., 68, art. 9, n° 2610,
pp. 1-106.
Maneval (H.), 1929. — Observations sur Hilarella stictica Meigen, spoliatrice
d’Ammophila sabulosa L. — Bull. Soc. ent. France, pp. 26-28.
Rohdendorf (B.), 1930-1935. — Sarcophaginae ap. Lindner, Die Fliegen,
64 b., pp. 1-1 28, fig. (Schweizerbart, Stuttgart).
Séguy (E.) , 1941. • — Mouches parasites II. Sarcophagines. — Eue. Ent., XXI,
p. 260 (Lechevalier, Paris).
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 34 — N» 5, 1962, pp. 347-354.
REMARQUES SUR V UTILISATION ,
EN SYSTÉMATIQUE ,
DES SOIES SENSORIELLES (TRICHOBOTHRIES)
CHEZ LES SCORPIONS DU GENRE
EUSCORPIUS THORELL (CHACTIDAE)
Par Max VACHON.
Depuis fort longtemps, de nombreux auteurs ont utilisé les trichobo-
thries des différents articles des pattes-mâchoires pour différencier cer¬
taines espèces ou sous-espèces de Scorpions. Mais l’emploi de ce caractère
a toujours été exceptionnel et aucun travail d’ensemble n’avait été entre¬
pris permettant de juger ou d’apprécier le rôle systématique de ces soies
sensorielles. En 1940 ( Mém . Mus. Hist. nat., 13, 2) nous avons souligné
l’intérêt que représente le revêtement trichobothrial et son importance
dans la classification des familles et des genres. En 1948 (Arch. Inst.
Pasteur Algérie , 26, 1) nous avons établi, pour la grande famille des
Buthidae, une nomenclature des trichobothries et utilisé ces soies dans
la distinction des genres.
Dès 1950, nos observations furent étendues aux autres familles de
Scorpions et, en 1953 ( XIVe Int. Cong. Zool. Copenhague, p. 471) nous
pouvions dire : « On peut concevoir, pour l’ensemble des Scorpions, un
plan général dans la distribution des trichobothries dont on peut tirer
les dispositions constatées dans les diverses familles et les divers genres ».
A l’heure actuelle, nous avons examiné la disposition des trichobo¬
thries dans la presque totalité des genres connus de Scorpions. Notre
conclusion est simple : la famille des Buthidae, du point de vue tricho¬
bothrial, se sépare nettement des six autres familles à savoir : Bothriuridae,
Chactidae, Chaerilidae, Diplocentridae, Scorpionidae et V ejovidae. C’est
pour cette raison que la nomenclature utilisée pour la famille des Buthidae
ne saurait convenir aux autres familles de Scorpions.
Nous avons donc été amené, utilisant cependant les mêmes principes,
à imaginer un plan général de distribution des trichobothries convenant
aux six familles sus-indiquées et dont les différences et les ressemblances
avec celui existant chez les Buthidae seront ultérieurement commentées.
Dans cette note, et à propos du genre Euscorpius appartenant à la
famille des Chactidae, nous voudrions définir rapidement ce qu’est ce
nouveau plan trichobothrial et préciser, à la fois, et la disposition et
le nombre des trichobothries chez quatre espèces de ce genre. Il n’est
— 348 —
pas inutile d’attirer, une fois encore, l’attention sur le rôle que peuvent
jouer les trichobothries, non seulement dans la distinction des familles
et des genres mais aussi dans la classification des espèces, des sous-espèces
et des catégories inférieures. Toutefois, l’intérêt de ce caractère, impor¬
tant systématiquement, ne sera, à notre avis, réel et efficient que si les
trichobothries sont nommées, désignées et si leur arrangement peut
être précisé.
La nécessité de créer une nomenclature trichobothriale, de reconnaître
pour la répartition des trichobothries des plans de distribution, n’échap¬
pera à personne. L’emploi des trichobothries comme caractère systé¬
matique ne trouvera sa réelle utilité qu’exprimé par un langage précis,
c’est-à-dire une nomenclature, non point particulière à un genre, mais
convenant à l’ensemble des familles.
Trichobothries du bras (fémur) des pattes-mâchoires.
(Fig. 1).
Chez tous les Euscorpius, comme chez tous les Chactidae d’ailleurs,
il n’existe que trois trichobothries situées à la base de l’article, une sur
Fig. 1. — Euscorpius carpathicus (L.).
Avant-bras et bras d’un spécimen de France (Var) ; patte-mâchoire droite ;
dlt d2 : trichobothries dorsales ; i : trichobothrie interne.
la face interne : i, deux sur la face dorsale : dx, d2. La position de ces
trois soies ne varie pas selon les espèces, aussi n’avons-nous donné qu’un
seul dessin de cet article pour l’ensemble des Euscorpius (fig. 1).
L’existence de trois trichobothries sur le bras n’est point particulière
à la famille des Chactidae ; on les retrouve aussi chez les Bothriuridae,
les Diplocentridae, les Scorpionidae et les Vejovidae. La famille des Chaeri-
lidae, par contre, en possède 7, 8 ou 9, et la famille des Buthidae 11, très
rarement 12 ou 14. De toute manière, le nombre des trichobothries du
bras des pattes-mâchoires permet de séparer facilement les familles des
Buthidae et des Chaerilidae, des autres familles de Scorpions.
349 —
Trichobothries de l’avant-bras (tibia) des pattes-mâchoires.
(Fig. 1, 2 et 3).
Les trichobothries sont désignées par une lettre situant leur place
sur l’une des faces de l’article. Chez les Euscorpius comme chez tous les
Chactidae du reste, les quatre faces de l’article : interne, dorsale, externe
et ventrale, sont ornées de trichobothries et il en est de même dans toutes
les autres familles sauf pour les Ruthidae qui n’ont jamais de trichobo¬
thries ventrales.
Chez Euscorpius (fig. 1) il existe une trichobothrie interne : i, et deux
dorsales : d 1 et d2. Cette situation particulière se retrouve chez tous les
Chactidae et n’offre aucune variation.
E. italicus
E. flavicaudis E. carpafhicus E. germanus
Fig. 2. — Trichobothries ventrales de l’avant-bras de la patte-mâchoire droite chez E. ita¬
licus, E. flavicaudis, E. carpathicus et E. germanus (stations, voir légende de la fig. 3).
Il n’en est pas de même des trichobothries ventrales représentées (fig. 2)
et dont le nombre varie selon les espèces. Bien des auteurs ont utilisé
ce caractère ; le seul problème à résoudre, en ce qui le concerne, est de
connaître avec précision les limites des variations numériques possibles
dans le cadre d’une espèce ou d’une sous-espèce, par ailleurs bien définie.
Les trichobothries externes (ou latérales) sont nombreuses et selon
les espèces ou les sous-espèces voient leur nombre aller de vingt à qua¬
rante. Dans sa révision des espèces et sous-espèces du genre Euscorpius,
L. di Caporiacco (Att. Ac. naz. Lincei, 2, 4, 1950) utilise les variations
numériques des trichobothries dans le cadre de la classification spéci¬
fique et sous-spécifique ; il donne des tableaux de ces variations (pp. 168-
169) mais, malheureusement, ne fournit aucun dessin des dispositions
observées.
Ayant étudié, à ce point de vue, de nombreux spécimens français
d Euscorpius, nous pensons qu’il est possible de définir un certain nombre
— 350 —
de groupements parmi les trichobothries externes, de nommer ces grou¬
pements et, ainsi, de pouvoir mieux localiser les variations. L’étude
statistique des variations par groupements est en cours. Nous pensons
cependant, qu’il est utile d’indiquer la nomenclature que nous utilisons
à ceux que le même problème intéresse. La classification infra-spéci¬
fique, nous en sommes persuadé, gagnera en clarté et en précision par
l’emploi de cette nomenclature.
Dans l’état actuel de nos recherches, nous reconnaissons huit groupe¬
ments dans les trichobothries externes de l’avant-bras d’un Euscorpius,
groupements nettement distincts chez E. germanus (fig. 3) ; quatre de
ces groupements s’échelonnent dans la moitié distale et sont désignés
par les abréviations : Dv D2, D3, Di ; les quatre groupements basaux
sont nommés Z?4, B3, B2 et Bv Chaque groupement a été encadré afin
d’en mieux faire apparaître les limites territoriales.
Fig. 3. — Répartition, schématisée, des trichobothries externes (latérales) de l’avant-bras
de la patte-mâchoire droite chez E. italicus (spécimen d’Italie, station ?) E. flavicaudis
(spécimen d’Espagne, Blanès), E. carpathicus (spécimen de France, Yar) et E. germanus
(spécimen de Croatie).
Dx k D 4 : trichobothries distales réparties en quatre groupements ; Bx à : trichobo¬
thries basales réparties en quatre groupements ; Bh : groupement supplémentaire n’existant
que chez E. italicus.
On peut, ainsi, mieux saisir les différences entre les espèces et préciser
plus justement l’emplacement des variations dans le cadre de l’espèce
ou de la sous-espèce. Car il est des territoires qui semblent ne jamais
varier et ont toujours un nombre de trichobothries identiques : Blt Z?2,
Z?4, D2 par exemple, alors que d’autres : B3, Dit D3, Dx en ont un nombre
différent selon les espèces ou les sous-espèces.
Chez E. italicus, le nombre des trichobothries externes est le plus élevé
et nous y avons reconnu un neuvième territoire : Bs (fig. 3) ; ce terri¬
toire est le siège de nombreuses variations selon les sous-espèces.
— 351 —
Trichobothries des pinces.
(Fig. 4, 5, 6 et 7).
Les trichobothries existent à la fois sur le doigt fixe et sur la main.
Les trichobothries du doigt fixe sont toujours désignées par de petites
lettres alors que celles de la main commencent par une majuscule.
Pour le doigt fixe, nous utilisons la même nomenclature que chez les
Buthidae et distinguons : une série externe avec quatre trichobothries :
et, est, esb, eb, une série dorsale avec quatre trichobothries : dt, dst, dsb, db
•et une série interne, n’ayant ici que deux trichobothries : it, ib l.
abc
Fig. 4. — Euscorpius germanus (C.L.K.), spécimen de Croatie.
Répartition des trichobothries de la pince droite,
vue dorsalement (A), latéralement (B) et ventralement ( C ).
Les trichobothries de la main se répartissent en trois séries : dorsale,
externe, ventrale.
La série dorsale n’a que deux trichobothries : Dt, Db (fig. 4, 5, 6 et 7 :
A et B) ; la série externe est complexe avec cinq distales : Etv Et%, Et3,
Ett, Et5, une subdistale : Est, une subbasale : Esb et quatre basales :
Eblt Eb2, Eb3, Ebt, chez germanus, carpathicus (fig. 4 B, 5 B) ou cinq
basales chez flavicaudis (fig. 6 B) ou six basales chez italicus (fig. 7 B).
Le nombre des trichobothries ventrales (fig. 4C, 5C, 6C, IC) varie de 3
à 9 et cela est connu depuis longtemps ; on en trouve trois chez germanus
et carpathicus, quatre chez flavicaudis et plus de cinq chez italicus. C’est
1. La première lettre de chaque abréviation précise la série, les autres lettres la situation
le long de l’axe do l’article : est , par exemple, signifie : externe sous-terminale, dsb : dorsale
sub-basale.
— 352 —
ab c
Fig. 5 — Euscorpius carpathicus (L.), spécimen de France (Var).
Répartition des trichobothries de la pince droite,
vue dorsalement (A), latéralement (B) et ventralement (C).
AB C
Fig. 6. — Euscorpius flavicaudis (de Geer), spécimen d’Espagne, Blanès.
Répartition des trichobothries de la pince droite,
vue dorsalement (A), latéralement [B) et ventralement ( C ).
— 353 —
pourquoi, A. Birula, dans sa « Faune de la Russie et des pays limi¬
trophes » (vol. 1, 1917) publiée en langue russe, et de ce fait ignorée de
bien des auteurs, avait distingué trois sous-genres dans le genre Euscor-
pius, utilisant pour cela le nombre des tricbobothries ventrales de la main.
Nous rappelons ses conclusions :
1° s. g. Euscorpius Thorell : avec trois trichobothries ventrales (fig. 4 C
et 5 C), type E. carpathicus (Linné) ; dans ce sous-genre A. Birula place
onze espèces réparties en trois sections pour lesquelles il donne comme
types : E. carpathicus (Linné). E. scaher Bir., E. germanus (Schaeffer)
(fig. 4 C et 5 C).
2° Tetrachobothrius Birula 1917, avec une seule espèce : flavicaudis
(de Geer) ayant quatre trichobothries ventrales (fig. 6C).
3° Polythrichobothrius Birula 1917, avec une seule espèce : italicus
(Herbst) ayant de six à neuf trichobothries ventrales (fig. TC).
A B C
Fig. 7. — Euscorpius italicus (Herbst), spécimen d’Italie, station ?
Répartition des trichobothries de la pince droite,
vue dorsalement (A), latéralement (B) et ventralement (C).
L. di Caporiacco n’a pas tenu compte du travail d’A. Birula, dans
son mémoire de 1950, de même que J. Hadzi qui, de 1929 à 1931, étudia
le genre Euscorpius et envisagea son architecture phylogénétique. Cet
auteur a d’ailleurs créé des sous-espèces d’après le nombre des trichobo¬
thries ventrales de la main et externes de l’avant-bras : E. italicus meso-
trichus, E. carpathicus polytrichus, E. carpathicus mesotrichus, E. carpa¬
thicus oligotrichus, E. germanus mesotrichus. Tout cela introduit dans le
genre Euscorpius beaucoup de confusion, d’imprécision et ne permet
la détermination des sous-espèces qu’avec d’immenses difficultés. Si l’on
ajoute à cela le très grand nombre de synonymies acceptées ou refusées
— 354 —
par les divers auteurs, on souhaite qu’un sérieux travail de révision soit
effectué pour le genre Euscorpius. La nomenclature trichobothriale que
nous proposons ici doit, à ce point de vue, rendre des services appréciables.
Résumé.
Le nombre et la disposition des trichobothries portées par les pattes-
mâchoires représentent, chez les Scorpions, d’excellents caractères per¬
mettant de classer les familles, les genres et souvent les espèces, voire
les sous-espèces. Il est donc nécessaire de dresser une nomenclature précise
de ces soies sensorielles afin de pouvoir les utiliser facilement.
La présente note définit et établit cette nomenclature chez Euscorpius
(fam. des Chactidae) et souligne, en ce qui concerne les trichobothries
externes de l’avant-bras, l’intérêt qu’il y a de les répartir en différents
territoires (fig. 3).
La nomenclature proposée pour Euscorpius convient, non seulement
à tous les Chactidae mais aussi aux familles des Bothriuridae, des Chaeri-
lidae, des Diplocentridae, des Scorpionidae et des Vejovidae.
Laboratoire de Zoologie ( Arthropodes ) Muséum national
d'Histoire naturelle , 61, rue de Buffon, Paris (Ve).
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 5, 1962, pp. 355-364.
SUR LA NATURE DIPLOPODIENNE
DES SEGMENTS THORACIQUES
DES SPIROBOLIDES ET DES SPIROSTREPTIDES
( MYRIAPODES DIPLOPODES)
Par J. M. DEMANGE
Chez les Diplopodes les segments abdominaux portent deux paires
d’appendices, mais les premiers segments du corps n’en présentent qu’une
seule paire. Les trois premiers anneaux, ou thorax, ont une morphologie
particulière. Ils sont incomplets, les bords de l’arc pleuro-tergal laissant
un espace dans lequel jouent les membres dont les sternites restent indé¬
pendants même chez les formes, comme les Polydesmoidea, où les bords
de l’arc sont réunis par une bride. Le premier segment du thorax, le
collum, est apode et présente, ventralement, une pièce libre, la gula,
tandis que les deux suivants portent chacun une paire de pattes libres.
Le premier segment abdominal, le quatrième du corps, présente, lui
aussi, une seule paire de pattes, mais l’on sait, depuis les travaux de
W. Bigler (1913), qu’il s’agit de la paire postérieure du segment, les
appendices antérieurs étant remplacés par une sclérification (platoster-
nite), vestige des pattes disparues chez Chordeuma.
La disposition particulière des pattes dans les segments antérieurs a,
bien entendu, attiré l’attention des auteurs et fait l’objet de deux hypo¬
thèses : origine simple des segments thoraciques et origine double.
L’opinion généralement admise est que les segments thoraciques sont
simples à l’inverse des autres segments du corps.
K. W. Verhoeff est partisan, au contraire, de la nature double de
ces segments à l’exception du collum qui est simple. Les organes génitaux
externes de la Ç ou vulves sont, pour lui, les vestiges de la paire de pattes
postérieure du segment III et il les nomme cyphopodes.
S. M. Manton (1961), après une étude très intéressante de la mus¬
culature des Diplopodes, se range à l’avis de K. W. Verhoff, mais d’une
manière fort prudente. Cet auteur ne peut toutefois conclure à la nature
simple ou double du collum bien que « sa musculature dérive clairement
de celle d’un segment typique du tronc ». Des recherches embryologiques
récentes (Pflugfelder, 1932) militent en faveur de la nature double
des segments thoraciques par la présence de deux paires de sacs coelo-
miques.
Le groupe des Spirobolides est un peu particulier en ce sens que le
cinquième segment présente, lui aussi, une seule paire de pattes, à l’in-
24
IV
V
w
Fig 1 — Coupe longitudinale schématique de Pachybolus laminatus chemllien Brol. <?. I, II,... VI, segments; 1, -,... 5, paires de pa ,
da1 da2 da 6 (hachures,) muscles dorsoventraux antérieurs; dp1, dp2,... dp (pgnes interrompues) muscles dorso-ventraux postérieurs
o\ o2, o» (lignes continues), muscles obliques poche traehéenne-syncoxosternum ; v\ v2,... v (pointillés), muscles vestigiaux des pattes abse
tirets, muscles longitudinaux ventraux.
356
— 357 —
verse des autres Diplopodes. Les cinq premiers segments paraissent ainsi
pourvus, chacun, d’une paire d’appendices, la première étant située entre
le collum et le second anneau.
Ce décalage dans la position des pattes existant entre les Spirobolides
et les autres Diplopodes, amène F. Silvestri et K. W. Verhoeff à
formuler deux hypothèses contradictoires. Celle de F. Silvestri, partisan
de la nature simple des segments thoraciques, est basée sur un déplace¬
ment des pattes ambulatoires vers l’avant, à partir du 5e segment, de
telle sorte que la paire antérieure de ce segment se trouve au 4e, les appen¬
dices du segment IV au 3e, ceux du 3e au second qui, en définitive pré¬
sente, apparemment, deux paires de membres, le collum restant apode.
Tout le matériel appendiculaire aurait subi un mouvement de transla¬
tion vers l’avant. K. W. Verhoeff, pour qui la nature diplopodienne
des segments thoraciques ne fait aucun doute, nie ce mouvement, con¬
trairement à ce qu’écrit S. M. Manton, en déclarant qu’il s’agit là d’une
interprétation purement hypothétique. Il se base sur le fait que les pattes 3
à 5 sont soudées à l’arc pleuro-tergal et qu’un déplacement ne peut se
produire lorsque les liaisons musculaires naturelles sont établies et que
les sternites sont soudés (4e et 5e segments). Il affirme, gratuitement,
qu’un sternite donné ne peut se souder à un arc pleuro-tergal étranger.
Il admet, toutefois, qu’un déplacement faible peut se produire pour
les pattes libres. Il n’envisage pas que l’arc pleuro-tergal ait pu se souder
après une translation des pattes. Pour K. W. Verhoeff, le thorax étant
constitué de diplosegments, le deuxième anneau a gardé ses deux paires
de pattes originelles et le 5e en a perdu une paire. Se fondant sur la dispo¬
sition des deux paires de pattes du 2e segment et sachant que les orifices
sexuels se situent en arrière de la 2e paire, il conclut que, chez les Spiro¬
bolides, la vulve est la paire de pattes antérieure du segment III alors
que chez les autres Diplopodes, dont le segment II porte une paire d’appen¬
dices, la vulve est la paire postérieure du segment III. Mais tout ceci
n’est qu’hypothèse et ne repose sur aucun fait anatomique.
S. M. Manton (1961) admet ce déplacement mais l’on peut regretter
une malheureuse numérotation séparée des sternites, gula comprise,
et des appendices pouvant créer des confusions car le 2e sternite corres¬
pond à la première paire de pattes, le second à la troisième paire, etc.
Les discussions précédentes ne reposent que sur des données de mor¬
phologie externe. Seul F. Silvestri a publié (1902) une anatomie complète
des Diplopodes qui, bien qu’entachée de lacunes, est un travail de base
sérieux. S. M. Manton, plus récemment, a entrepris une étude analogue
sur un plus grand nombre de groupes, mais le problème concernant la
nature double ou simple des segments thoraciques est loin d’être élucidé.
De nombreuses questions se posent encore, notamment la nature du
collum et des organes génitaux externes et, si les segments thoraciques
sont doubles, comme nous le croyons, ce que sont devenues les pattes
absentes.
C’est pour résoudre ces problèmes et répondre à ces questions, qu’en
rapport avec des recherches sur le segment gonopodial (7e) et les gono-
— 358 —
podes, nous avons étudié la musculature des premiers segments du corps
chez les Spirobolides et les Spirostreptides. Il existe, en effet, une muscu¬
lature typique en relation avec les poches trachéennes, elles-mêmes reliées
aux bases appendiculaires. Nous nous proposons de rechercher cette
musculature, même réduite pour retrouver, dans les doubles segments
thoraciques, les traces des appendices régréssés ou disparus.
Les résultats obtenus chez les Spirobolides et les Spirostreptides sont
différents de ceux de notre collègue S. M. Manton. Bien que les organes
génitaux aient été volontairement délaissés, un grand nombre de muscles
importants ne sont pas mentionnés et certains autres montrent des points
d’insertion incorrects.
Nous publions *, schématiquement, fig. 1, les résultats de nos recherches
chez Pachybolus laminatus chevallieri Brôl., mais notre étude ne s’est
pas limitée à cette seule espèce. Nous avons également examiné plusieurs
espèces de Rhinocricus d’Amérique du Sud, dont insularis Brôl. et, en
ce qui concerne les Spirostreptides, plusieurs espèces appartenant aux
familles des Spirostreptidae et des Harpagophoridae.
Il sera distingué :
a) les faisceaux dorso-ventraux antérieurs da (hachures) et postérieurs
dp (lignes discontinues) aboutissant aux poches trachéennes.
b) les obliques, poche trachéenne — sclérites v (pointillés) et poche
trachéenne — syncoxosternite o (lignes continues) ;
c) les longitudinaux, poche trachéenne — poche trachéenne (tirets) ;
d) les faisceaux poche trachéenne — ouverture ventrale du segment
(quadrillés).
Il existe, en outre, trois séries de muscles : faisceau dorso-ventral des
pattes 1 et 2, faisceaux poche trachéenne ■ — pénis ou vulve et longitu¬
dinal, patte 1 — apophyse occipitale.
Segments thoraciques.
La musculature typique du double segment est, comme l’a bien montré
S. M. Manton, caractérisée par deux dorso-ventraux, antérieur dab et
postérieur dp9 et des longitudinaux allant d’une poche trachéenne à une
autre. Les muscles dorso-ventraux sont naturellement des directeurs
et nous pouvons remarquer qu’à l’exception des pattes 3, 4 et 5, tous
les appendices ambulatoires visibles et la gula, présentent des antérieur da
et postérieur dp contrairement à ce qu’a affirmé S. M. Manton pour
Spirobolus. La patte 5 étant la postérieure du segment IV il est normal
de ne pas rencontrer d’antérieur da, de même pour la patte 4 qui, par
suite du mouvement de translation, se trouve annexée par le segment IV.
Son muscle da 4 est le dorso-ventral antérieur du segment V. Pour la
troisième paire, il se pourrait qu’elle soit dépourvue de muscle antérieur da
chez certaines espèces, Pachybolus laminatus en l’occurence, car il existe
chez Rhinocricus insularis. La figure 33 b de S. M. Manton est exempte,
1. Signalons qu’un muscle sternite de la P. 2 — dos du segment II — a été omis dans notre
figure.
— 359 —
elle aussi, de ce faisceau le tendon 4 étant l’équivalent du dorso-ventral
postérieur dp6 du sclérite précédent.
Les trois segments du thorax présentent donc une musculature typique
de diplosegment, y compris le collum. S. M. Manton à ce sujet ne tranche
pas le problème et considère la musculature du collum comme dérivée
d’un segment typique du tronc. Toutefois, il nous semble que la nature
double du collum ne fait aucun doute si l’on accepte que les deux paires
d’appendices de ce segment, gula et P. 1, possèdent chacune, comme les
fontionnelles du thorax, un dorso-ventral antérieur da1, da 2 et un pos¬
térieur dp1, dp2. Le muscle dorso-ventral collum-syncoxosternite, laissé
en blanc, est un argument supplémentaire en faveur de l’appartenance
de la dite patte au collum : deux membres, donc diplosegment.
Les segments thoraciques étant doubles, que sont devenus les appen¬
dices absents ? Deux cas peuvent se présenter ; ou bien ils manquent
totalement, ou ils sont réduits à des reliques. Dans cette dernière hypo¬
thèse les vestiges de la musculature typique doivent être retrouvés.
Les vestiges des pattes thoraciques disparues.
Deux muscles dorso-ventraux dp1, dp5 frappent tout d’abord par leur
insertion sur des sclérites situés en arrière des pattes 1 et 2 (fig. 2 B et C)
ainsi que par leur rencontre, sur ce sclérite, avec un faisceau oblique c2,
v3, rejoignant les poches trachéennes des mêmes pattes. Ces muscles,
doublant des faisceaux identiques, mais insérés sur les poches trachéennes
des pattes en question, dp3, dp5, eux même homologues à des dorso-
ventraux postérieurs, il ne fait aucun doute qu’ils sont des vestiges de
deux pattes apparemment disparues. Deux muscles obliques v1, c4 (poin¬
tillés) partant des poches trachéennes des P 1 et P 3, identiques à ceux
des sclérites, laissent supposer qu’il pourrait se trouver là deux membres
vestigiaux, mais on ne remarque pas de dorso-ventraux à leur niveau.
Toutefois, un examen attentif des points d’insertions musculaires sur
la poche trachéenne de P 1 (fig. 2 C ) montre qu’il s’agit bien de membres
vestigiaux mais dont la régression est plus poussée. Alors que les dorso-
ventraux des pattes sont uniques, ici le faisceau est double et présente
deux insertions l’une à l’extrémité distale de la poche, l’autre au niveau
du départ du muscle oblique qui nous intéresse. Il y a donc deux muscles
le second correspondant au dorso-ventral dp3 du vestige appendiculaire.
Le témoignage de la P 3 est moins catégorique. Le dorso-ventral dp1
occupe une grande partie de la poche trachéenne et, des fibres, s’insèrent
évidemment, à la base du muscle oblique c4 mais l’on peut difficilement
distinguer deux faisceaux. Il est vrai que la base de la patte en question
est différente de celle des deux premières et se rapproche beaucoup plus
de celle des pattes suivantes. Rhinocricus insularis Brôl. nous procure,
à ce sujet, un document intéressant. Chez cette espèce, il existe un fais¬
ceau musculaire et deux tendons dans le segment V, ce qui indique claire¬
ment la présence du vestige. Il y a un tendon et une partie du muscle
pour la P3, la seconde portion de ce muscle et le deuxième tendon pour
le vestige.
360 —
Les muscles obliques v (pointillés) partant de la poche trachéenne
semblent être homologues aux obliques o2, o3 reliant la poche trachéenne
au syncoxosternum, ou le syncoxosternum à la gula o1. Ils sont uniquement
représentés dans les segments antérieurs (thorax) et ne réunissent que les
pattes ambulatoires de ces segments. Ils sont caractéristiques, pourrait-on
dire, des membres des segments thoraciques ; or les vestiges possèdent ces
muscles v 1, o2, e3, e4 (pointillés) et leur position pourrait-être toujours en
arrière des pattes 1, 2 et 3. Il semble que les sclérites de la base de ces
pattes, dénommés intercalaires, soient ces mêmes vestiges chez les Diplo-
podes Chilognathes.
III IV
Fig. 2. — A. — Coupe longitudinale schématique des segments III et IV d’une Ç d 'Harpa-
gophoridae. Pour la clarté du dessin la P2 a été déplacée vers l’arrière.
da3 (hachures), muscles dorso-ventral antérieur ; dp5,... dp1 (lignes interrompues),
muscles dorso-ventraux postérieurs ; sa, sac vulvaire ; sc, sclérifications de l’orifice
du sac vulvaire ; v3, vx (pointillés), muscles vestigiaux ; vu, vulve ; x (quadrillés), muscle
poche trachéenne-lèvre du segment.
B. — Partie gauche, face postérieure, de la première paire de pattes d’un <$ de Gra-
phidostreptus tumuliporus (Karsch). s, sclérite, vestige d’une patte disparue.
C. — Musculature de la première paire de pattes, face postérieure de Pachybolus
laminatus chevallieri Brôl. S- dp4,... dp2, muscles dorso-ventraux postérieurs ; v1, v2, muscles
vestigiaux des pattes disparues ; s, vestige d’une patte disparue.
La gula, pièce sclérifiée située sous le collum entre la tête et la première
paire de pattes est considérée comme le sternite du collum, segment
simple (H. W. Brôlemann), ou d’un segment postcéphalique (F. Sil-
vestri). C’est une bride étroite flanquée de deux larges palettes latérales
de chacune desquelles part une longue apophyse (poche trachéenne)
s’articulant à une apophyse spéciale céphalique. Les muscles s’insèrent
sur cette poche trachéenne et sur la base des palettes. On peut reconnaître
— 361
deux faisceaux dorso-ventraux postérieurs dp1 et un dorso-ventral anté¬
rieur da1 aboutissant respectivement au segment II et au collum ; des
longitudinaux ventraux continuent la série, courant de patte en patte,
tout le long du corps et un oblique o1, issu du syncoxosternite de la P 1.
La gula n’est pas seulement un sternite, mais la fusion de plusieurs élé¬
ments d’une patte, poche trachéenne et syncoxosternite. C’est la pre¬
mière paire de pattes du corps.
Nous comprenons mieux, maintenant que les reliques des appendices
disparus ont été découverts, l’ordonnance des faisceaux musculaires
thoraciques qui, a première vue, apparaît anormale. De plus la distinction
faite entre le thorax et l’abdomen repose, uniquement, sur des différences
morphologiques externes. Il est possible de reconstituer la disposition
musculaire typique du diplosegment en déplaçant, vers l’arrière, les appen¬
dices.
On peut envisager que la disposition des pattes des Spirobilides et
Spirostreptides et, par voie de conséquence, des autres Chilognathes est
la suivante :
Gula et première paire appartiennent au collum, le muscle vestigial o1
et les sclérites au segment II, la patte 2 et les sclérites au segment III,
la patte 3 et le muscle vestigial e4 au segment IV, les pattes 4 et 5 au
segment V.
Ce « reclassement » nous amène à envisager la possibilité d’un mouve¬
ment de tranlation des pattes vers l’avant chez les Spirobolides.
Translation des pattes chez les Spirobolides.
Un tel phénomène est-il possible et a-t-il laissé des traces ? K. W. Ver-
hoeff nie son existence, alors que H. W. Brôlemann l’admet.
S. M. Manton reconnaît le déplacement en se basant sur la disposition
des faisceaux et tendons dorso-ventraux partant du prophragma des
segments 5 et 4. Ceci est évidemment un point de départ mais n’est pas
une preuve en soi, car si l’on admet, avec l’auteur, l’origine diplopodienne
des segments du thorax, on devrait rencontrer, à tous les anneaux, la
musculature typique du diplosomite, c’est à dire un dorso-ventral anté¬
rieur da et un dorso-ventral postérieur dp, en replaçant les pattes dans
leurs segments respectifs : la 4e au segment V, la 3e au segment IV, la
seconde au segment III. On ne peut retrouver ce type de structure dans
les dissections de S. M. Manton, car des séries complètes de muscles
très importants ne sont pas mentionnées. Rien dans la figure et le texte
n’indique que les traces de pattes disparues aient été retrouvées, sinon
une allusion au tendon 4, de la P 3, de la figure 33 b qui « représenterait,
probablement, une relique d’un muscle autrefois fonctionnel », encore
le reconnaît-on comme un antérieur. Notre opinion diffère, d’ailleurs,
à ce sujet. Pour nous ce n’est pas un antérieur mais le postérieur dp6 et
de plus il n’aboutit pas à la P 3 mais au sclérite situé en arrière de la P 2.
Les points d’insertions ont donc été incorrectement localisés.
Il n’est pas prouvé que les pattes se soient déplacées dans l'ordre indiqué
et rappelé plus haut, les unes par rapport aux autres. Les pattes disparues
— 362
des doubles segments du thorax ont dû occuper une place que l’auteur
ignore. La numérotation 1, 2, 3, et 4 n’est donc pas forcément exacte.
D’autres faits doivent venir appuyer les documents apportés par les
dorso-ventraux. Comme le montre, par contre, notre figure, la physiono¬
mie typique du double segment est respectée si l’on replace les appen¬
dices dans les segments qu’ils occupaient avant leur mouvement. En
outre nous avons découvert un muscle beaucoup plus intéressant, indiqué
en quadrillé, partant de la poche trachéenne de la P 2 et aboutissant à
la lèvre ventrale du segment II. Ce muscle est la véritable preuve recher¬
chée, car son homologue, chez les Spirostreptides, où la disposition des
pattes est celle de tous les autres Chilognathes, aboutit à la lèvre ventrale
du segment III. Ceci ajouté aux dorso-ventraux montre, cette fois, qu’il
y a bien eu déplacement des pattes vers l’avant chez les Spirobolides.
Que deviennent les organes génitaux externes, vulves et pénis, ainsi
que les orifices sexuels au cours de cette translation ? Se déplacent-ils
également comme le soutenait K. W. Yeriioeff ?
Organes génitaux externes.
Tout d’abord il est intéressant de savoir à quelle patte appartient la
vulve ou le pénis ou mieux, quel est le support originel des orifices géni¬
taux. Est-ce la patte fonctionnelle (P 2) ou le vestige de la suivante ?
Chez le $ le pénis, parfaitement individualisé, est situé en arrière de
la 2e paire de pattes, c’est-à-dire au niveau du sclérite postérieur du
segment III, et chez la Ç la vulve s’abrite au fond d’une invagination
dont l’orifice est protégé par le tablier de la P 2.
La musculature de cette région chez la $ permet de dire que le sclérite
du segment III du g et le pénis constituent les seules reliques de la patte
supportant les orifices génitaux et non, comme on pouvait le supposer,
la patte ambulatoire 2. En effet chez la Ç, point de départ de nos recherches,
les muscles obliques v3 et dorso-ventral dp6 du se retrouvent, mais
aboutissent au sac vulvaire, à proximité de son orifice. Chez les Harpa-
gophoridae cet orifice est renforcé par des pièces fortement sclérifiées sc
de formes diverses. On reconnaît une duplicature antérieure, en pare¬
ment, et souvent une ou deux sclérifications postérieures. Le dorso-
ventral postérieur dp 6 et le faisceau oblique v3, homologues de ceux du
sclérite du s’insèrent sur les différenciations postérieures, (fig. 2 ^4).
En plus de ces muscles, nous avons découvert deux faisceaux partant du
segment III et rejoignant, l’un la base de la vulve au niveau de l’oper¬
cule, l’autre la duplicature antérieure.
De ce qui précède, il ressort que la vulve, la duplicature et les sclérites
postérieurs, ou tout au moins le territoire chitineux leur correspondant,
sont les vestiges de la patte originelle supportant les orifices génitaux.
L’on pouvait s’attendre à ce que les muscles spéciaux, dont le rôle est
d’aider la vulve à rejoindre sa position au fond du sac après dévagination,
appartiennent au segment IV, puisqu’il s’agit de la patte postérieure
du 3e segment ; mais il s’agit, probablement, d’un dédoublement du
muscle antérieur de la P 2.
— 363
Chez les groupes étudiés le pénis est séparé de la P 2 tandis que chez
d’autres Diplopodes il est inexistant, les conduits sexuels « perforant »
les hanches de cette patte (Polydesmoidea, Craspedosomoidea, Chor-
deumoidea). Que deviennent alors les vestiges de la patte ? Chez les
Polydesmoidea aucun sclérite ni différenciation externe ne caractérise
ces reliques, mais le muscle dorso-ventral postérieur dp est présent et
s’insère sur une invagination chitineuse latérale de la base de la P 2.
Il n’est pas impossible que certains éléments de la patte en régression
aient été annexés par la patte précédente. Il existe, d’ailleurs, une légère
différenciation en saillie, pointe, bosse, etc. au niveau de l’orifice sexuel,
trace de la fusion. Ceci est également valable pour la $, les vulves étant,
parfois étroitement liées à la hanche de la P 2 (PentaZonia).
Les orifices génitaux sont donc toujours situés dans le segment III
et débouchent au niveau de la patte postérieure, vestigiale, de ce segment.
Le mouvement de translation des pattes chez les Spirobolides n’a pas
affecté leur position comme le pensait K. W. Verhoeff.
Il est dans nos intentions de poursuivre notre étude chez tous les grands
groupes de Diplopodes et nous espérons être en mesure de publier pro¬
chainement les résultats obtenus. Quoi qu’il en soit nous avons déjà
reconnu chez les Polydesmoidea, Chordeumoidea et Craspedosomoidea
les traces des pattes absentes sous forme de faisceaux musculaires. Il
en est de même pour les organes génitaux externes $ et Ç. Il nous semble
que l’on doive retrouver ces vestiges chez tous les Diplopodes.
Conclusions.
L’étude de la musculature du thorax des Spirobolides et des Spiros-
treptides permet de conclure à la nature double des trois segments tho¬
raciques.
Les pattes ambulatoires disparues sont mises en évidence sous forme
de vestiges dont les plus importants, et surtout les mieux visibles, sont
le pénis et la vulve avec des dépendances.
Le mouvement de translation vers l’avant des quatre premières paires
de pattes ambulatoires chez les Spirobolides est parfaitement indiqué
par l’insertion d’un muscle de la patte 2 sur le segment II chez les Spiro¬
bolides et sur le segment III chez les Spirostreptides.
Laboratoire de Zoologie ( Arthropodes ) du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
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Tegumentum, muscoli in : Berlese, Acari, Myriapoda et Scorpiones etc.,
Portici, 1903.
Verhoeff (K. W.), 1928. — Diplopoda. Bronns Tiers., Lief. 1-6, 1926-1928.
Verhoeff (K. W.), 1932. — Diplopoda. Ibid., Lief. 7-13, 1928-1932.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 5, 1962 pp. 365-370.
SUR UN DARDANUS DES HAWAI
ET DE MADAGASCAR , D. BRACHYOPS SP.. NOV.
( Crustacea Paguridea Diogenidae ).
Par Jacques FOREST.
Le premier exemplaire du Paguride décrit ici m’a été envoyé en 1954
par le Dr F. A. Chace, de l’U. S. National Muséum, Washington. Ce
spécimen, un Dardanus mâle de très grande taille, avait été récolté au
large d’Honolulu (île Oahu), par le Dr. D. C. Matthews, dans des condi¬
tions non précisées ; il s’agissait d’un Dardanus apparemment encore
non décrit, mais je jugeais préférable, avant d’établir une nouvelle
espèce, de disposer de plusieurs spécimens.
En 1960, le Dr. L. B. Holthuis, du musée de Leiden, m’en faisait
parvenir un second, de sexe mâle et provenant de Oahu comme le premier,
mais plus grand encore.
Enfin, au début de 1962, j’avais la surprise de trouver un troisième
exemplaire de la même espèce, un mâle encore, mais de plus petite taille,
parmi les Pagurides recueillis à Madagascar par M. A. Crosnier, de
l’Office de la Recherche Scientifique Outre-Mer, au cours de son séjour
au centre d’océanographie de Nossy-bé.
Dardanus brachyops sp. nov.
Fig. 1-3.
Type. — Oahu, Honolulu, D. C. Matthews coll., 6 janvier 1954 :
1 (J 82 mm (longueur de la carapace) b
Autres spécimens examinés. — Au S. W. d’Oahu, capturé dans une
nasse, à plus de 33 mètres de profondeur, S. W. Tinker coll., 1960 :
1 85 mm, dans une coquille de Tonna sp. Plusieurs Cirripèdes pédon-
culés ( Alepas ?) sont fixés sur la région rostrale. — Madagascar, Fort-
Dauphin, chalutage sur sable coquillier, 80 mètres, A. Crosnier et
P. Fourmanoir coll., 25 octobre 1958 : 1 çj 62 mm.
Description. — Écusson céphalothoracique un peu plus long que
large et ne représentant que les deux cinquièmes de la longueur totale
de la carapace ; ses bords latéraux armés dans leur moitié antérieure
de spinules en lignes transverses. Région rostrale obtuse, moins saillante
1. Des photographies en couleurs de ce spécimen et d’une femelle ovigère légèrement plus
petite m’ont été communiquées.
— 366 —
que les deux dents latérales frontales qui sont larges et très arrondies.
Pédoncules oculaires courts, mesurant moins de la moitié de la longueur
de l’écusson céphalothoracique. Cornées légèrement renflées, leur largeur
inférieure à la moitié de la longueur totale des pédoncules. Écailles ocu¬
laires longues, avec 4 à 5 épines cornées dans la région distale.
Pédoncules antennulaires dépassant les yeux des 4/5 de la longueur
de leur dernier article.
Fig. 1. — Dardanus brachyops sp. nov., $ holotype.
Pédoncules antennaires plus courts, dépassant les yeux d’un peu plus
de la moitié de leur dernier article. Écailles antennaires atteignant ou
dépassant légèrement le bord antérieur des cornées, avec 5 ou 6 fortes
épines et quelques spinules par dessus, disposées en une ligne longitu¬
dinale. Deuxième article du pédoncule avec une forte dent cornée à l’angle
antéro-externe et une autre, plus courte, à l’angle antéro-interne. Fla¬
gelles égaux aux 8/5e de la longueur de la carapace.
Chélipède gauche (fîg. 2) plus fort que le droit, l’hétérochélie étant
— 367 —
moins accentuée chez le type que chez les deux autres spécimens. Les
deux appendices avec sensiblement la même ornementation.
Mérus à section triangulaire, ses trois faces presque parfaitement planes.
Face externe avec 3 dents sur le bord antérieur ; l’une est dans le pro¬
longement du bord supérieur, lequel est entamé sur toute sa longueur
par de profondes stries pilifères transverses. Bord inférieur de la face
interne rectiligne, armé de dents cornées dont la taille décroît régulière¬
ment de l’avant vers l’arrière.
Carpe recouvert de fortes épines cornées sur la région supéro-externe ;
quatre de ces épines disposées en une ligne longitudinale, du côté interne.
Ftg. 2, 3. — Dardanus brachyops sp. now, $ holotype.
2, région distale du chélipède gauche (X 1).
3, troisième patte thoracique gauche ( X 0,75).
Longueur de la main gauche légèrement inférieure au double de sa
hauteur maximale ; main droite un peu plus allongée. Région digitale
sub-triangulaire, recourbée vers l’intérieur, à peine plus longue que la
région palmaire. Face supéro-externe du propode et du dactyle recouverte
d’épines cornées acérées. Bord préhensile des doigts présentant un
ongle en lame cornée sur le tiers distal de sa longueur et ensuite de grosses
dents tuberculiformes.
Pilosité constituée par des poils jaunes, raides, assez longs, implantés
en touffes à la base des épines, ou le long de courtes crêtes transverses.
Pattes ambulatoires p2 et p3 dépassant les chélipèdes de la moitié de
la longueur des dactyles.
Dactyle des p2 une fois et demie plus long que le propode. Bord infé¬
rieur du mérus de ces appendices épineux, et régions supérieures des
— 368 —
trois articles distaux recouvertes de nombreuses épines cornées fortes
et acérées. Sur le dactyle, ces épines sont diposées en trois lignes longi¬
tudinales, celles de la ligne médiane étant les plus fortes ; sous le sillon
longitudinal médian qui marque sa face externe, cet article est inerme.
Dactyle des p3 près de deux fois plus long que le propode. La p3 gauche
(fig. 3) diffère de la p2 par la face externe du propode, entièrement recou¬
verte de fortes épines, et par la présence d’une ligne irrégulière d’épines
sous le sillon longitudinal de la face externe du dactyle. Le bord inférieur
de cet article est marqué dans sa moitié proximale par une carène tuber-
culée qui s’atténue progressivement de l’arrière vers l’avant. Sur la p 3
droite il n’y a que quelques épines sur la face externe du propode et la
face externe du dactyle ne présente, sous le sillon longitudinal médian,
que de petites épines localisées dans la région proximale de l’article.
La pilosité est constituée, comme sur les chélipèdes, par des soies raides,
assez longues, insérées les unes à la base de stries transverses, sur le mérus
et sur le carpe surtout, les autres en courtes lignes obliques ou en fais¬
ceaux à la base des épines qui recouvrent les trois articles distaux. En
outre, sur la région supérieure du dactyle, en arrière de l’ongle, des soies
plus épaisses, très serrées, sont disposées en lignes longitudinales ou
obliques.
Coloration. — Les deux spécimens provenant d’Oahu, fortement déco¬
lorés, sont d’un blanc jaunâtre avec des marques rougeâtres persistant
sur la carapace, les pédoncules oculaires et les appendices thoraciques.
D’après les photographies qui nous ont été communiquées et surtout
d’après l’examen du spécimen de Madagascar, dont la pigmentation
subsiste en grande partie, la coloration est la suivante :
La teinte d’ensemble est d’un blanc rosé maculé de rouge. Sur la cara¬
pace une large tache rouge s'étend au milieu de l’écusson céphalothora¬
cique et les régions branchiales sont rouges également avec des taches
blanches arrondies. Les tergites de l’abdomen sont maculés de rouge.
Les pédoncules oculaires sont marqués par une large bande rouge
qui unit les deux bords de l’échancrure cornéenne et par deux anneaux
rouges situés l’un au milieu, l’autre près de la base.
D’après les photographies, les pédoncules antennulaires sont rouges,
avec, par dessus, une bande longitudinale blanche, et les pédoncules
antennaires rouges avec, de part et d’autre, une bande latérale blanche.
Sur les chélipèdes, on observe de larges taches rougeâtres sur la face
externe du mérus et sur les faces latérales du carpe. Les mains sont recou¬
vertes de marbrures rougeâtres qui, sur la face externe, confluent sur les
doigts en bandes longitudinales irrégulières.
Sur les deux paires de pattes ambulatoires p2 et p3, deux larges taches
rouges, l’une sub-distale, l’autre, moins intense, proximale, marquent
la face externe du mérus ; la face externe du carpe, sur sa moitié inférieure,
et les faces latérales du propode et du dactyle portent de fines marbrures
longitudinales rouges, et les épines, à pointe cornée brune, sont elles-
mêmes maculées de rouge.
— 369
Remarques.
Les deux spécimens provenant d’Oahu sont tous deux des mâles et
mesurent respectivement 82 et 85 mm de longueur de carapace. Le second
ne diffère du premier, choisi comme type, que par la main du chélipède
gauche un peu moins triangulaire : le bord inférieur du propode est légè¬
rement convexe et non légèrement concave.
Le troisième exemplaire, recueilli à Madagascar, un mâle également,
a une main gauche plus trapue, sa hauteur étant comprise nettement
moins de deux fois dans sa longueur. Les dactyles des p 2 et p3 sont rela¬
tivement plus courts par rapport aux propodes. Cependant les propor¬
tions des pédoncules oculaires, antennulaires et antennaires, ainsi que
l’ornementation des appendices thoraciques, sont les mêmes chez les trois
exemplaires, celui de Madagascar présentant des marques colorées plus
intenses, dont certaines ont disparu chez les deux spécimens d’Oahu.
Il y a tout lieu de considérer qu’il s’agit d’une seule et même espèce,
mais l’exemplaire malgache offre par rapport aux deux autres, des diffé¬
rences vraisemblablement liées à sa taille nettement plus petite, 62 mm.
Autant qu’on puisse en juger d’après les photographies d’une femelle
ovigère, il n’y a pas de différences liées au sexe dans les proportions
ni dans l’ornementation des appendices.
Dardanus brachyops sp. nov. appartient au groupe des Dardanus dont
la main du chélipède gauche est armée de fortes épines à pointe cornée,
entre lesquelles s’insèrent des soies raides. Un autre Dardanus indo¬
ouest-pacifique, largement distribué, D. megistos (Llerbst), se rapproche
à ce point de vue de la nouvelle espèce, et présente en commun avec
cette dernière un autre caractère important : la face externe du propode
de la troisième patte thoracique gauche, recouverte d’épines et de soies
raides, n’offre aucune trace de sillon longitudinal. Cependant les épines
des chélipèdes et des pattes thoraciques p2 et p3 sont plus petites et plus
nombreuses chez Dardanus megistos, lequel, d’autre part, a des pédon¬
cules oculaires beaucoup plus allongés et non ornés d’anneaux pigmentés.
L’espèce qui paraît la plus proche de D. brachyops n’est pas indo-paci¬
fique. C’est D. callidus (Risso), qui vit en Méditerranée et dans l’Atlantique
oriental, du Portugal aux îles du Cap Vert, surtout entre 50 et 100 mètres
de profondeur.
D. callidus présente une spinulation des trois premières paires d’appen¬
dices thoraciques voisine de celle qu’on observe chez D. brachyops, mais
sa pilosité est constituée par des soies plus courtes. Ses pédoncules ocu¬
laires, aussi annelés de rouge, sont cependant bien plus grêles et non
renflés distalement. Ce type de pédoncules oculaires courts, renflés
au niveau des cornées et à pigmentation annulaire, se retrouve chez les
Dardanus à chélipèdes lisses ou tuberculés, et glabres, par exemple chez
D. gemmatus (cf. Forest, 1953, Bull. Mus. Hist. nat., 25, p. 557, fig. 10),
mais ces pédoncules ne sont jamais aussi réduits en longueur que chez
D. brachyops.
L’espèce nouvelle est également remarquable par sa taille. D. megistos
(Herbst) était considéré jusqu’à présent comme le plus grand des Darda -
nus. Or, parmi les centaines de spécimens de cette espèce que j’ai examinés,
aucun n’avait une carapace de plus de 80 mm de long. D’autre part,
dans la littérature carcinologique, la longueur maximale signalée est de
85 mm. En présence de quatre spécimens seulement de D. brachyops,
mesurant de 62 à 85 mm, on peut présumer que l’espèce dépasse large¬
ment cette dernière taille. D. brachyops serait ainsi le plus grand, non
seulement des Dardanus, mais aussi de tous les Pagurides indo-pacifiques.
Si le niveau de récolte du spécimen choisi comme holotype n’était
pas précisé, nous savons que le second exemplaire des îles Hawaï a été
capturé à une profondeur supérieure à 33 mètres et que celui de Mada¬
gascar provient d’un chalutage par 80 mètres de fond. Il est vraisemblable
qu’il s’agit d’une forme sublittorale. Son absence de la zone intercoti-
dale, de loin la mieux connue dans la région indo-pacifique, expliquerait
dans une certaine mesure qu’une espèce de si grande taille soit si tardi¬
vement décrite.
Laboratoire de Zoologie ( Arthropodes ) du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 5, 1962 pp. 371-386.
DESCRIPTION DES STADES LARVAIRES
ET DE LA GLAUCOTHOÊ
DE SPIROPAGURUS ELEGANS MIERS
Par Michèle DECHANCÉ.
Les zoés et la glaucothoé que nous décrivons dans la présente note
•se trouvaient dans des échantillons de larves de Décapodes récoltés dans
la régions de Gorée (Sénégal) par M. G. Seguin, de l’Institut Français
d’Afrique Noire, au cours de pêches planctoniques de surface, au prin¬
temps de 1962.
Ces zoés sont aux stades I, II, III et IV et, bien que possédant les
caractères généraux des larves de la famille des Paguridae, présentent
un aspect très particulier par rapport aux larves de ce groupe déjà con¬
nues ; elles sont en effet de grande taille, longues, mais très grêles, et leur
telson se termine par deux longues et larges expansions postéro-latérales
représentant les deux épines externes du bord postérieur que l’on observe
chez tous les Pagurides. En outre le sixième segment abdominal reste
fusionné avec le telson à tous les stades larvaires.
La glaucothoé recueillie possède un telson également fort différent
de celui des autres Paguridae : on observe, de part et d’autre des huit
soies terminales habituelles dans ce groupe, une paire de lobes postéro¬
latéraux triangulaires.
Ce sont ces particularités du telson, qui paraissaient homologues —
épines postérolatérales très développées chez les zoés et lobes postéro¬
latéraux chez la glaucothoé — , qui nous ont amené à considérer que toutes
ces formes appartenaient au même genre, sinon à la même espèce.
Le nombre relativement important des zoés dans des prises de plancton
très littorales laissait supposer qu’elles appartenaient à une espèce abon¬
dante dans la zone côtière de Dakar. Parmi ces Pagures, celui dont cer¬
tains caractères évoquaient ceux de la glaucothoé était Spiropagurus
elegans, seul représentant du genre dans les eaux ouest-africaines.
L’identité de notre matériel s’est trouvée confirmée lorsque nous
avons trouvé, parmi des exemplaires en collection au Muséum, une femelle
de Spiropagurus elegans portant des zoés sur le point d’éclore, chez les¬
quelles les expansions latérales du telson étaient bien visibles.
Plusieurs auteurs ont décrit des larves qu’ils ont attribuées à tort
au genre Spiropagurus. Nous verrons que cette erreur d’identification
repose sur la description par G. O. Sars (1889, pp. 155-161, pl. 3) des
25
— 372 —
stades larvaires et de la glaucothé d’ Anapagurus chiroacanthus sous le
nom générique erroné de Spiropagurus. Les autres larves décrites par
la suite sous le nom de Spiropagurus appartiennent soit au genre Pagurus
(Menon, 1937), soit à un autre genre de Paguridae (Gurney, 1924).
Matériel examiné.
Les larves étudiées ici, à l’exclusion des « prézoés », proviennent toutes
des récoltes de M. G. Seguin, effectuées au large de Corée, de mars à
mai 1962 : les prises de plancton ont été faites en surface, au filet Tré-
gouboff, à 500 mètres de la côte.
Fig. 1. — Spiropagurus elegans Miers : a, zoé I ; b et b1, zoé II ; c, zoé III ; d, zoé IV.
La majorité des spécimens appartiennent à des stades âgés : 1 stade I,
3 stade II, 7 stades III, 12 stades IV et une glaucothoé.
La femelle sur laquelle nous avons recueilli des zoés prêtes à éclore
provenait d’un dragage en baie de Hann, 10-11 m. (R. Sourie coll.,
21.1.1950, J. Forest det.).
Nous avons également recueilli des zoés (v. infra, p. 00) sur une femelle
de Spiropagurus profundorum Alcock provenant de la région des Philip¬
pines (U. S. National Muséum, Albatross st. 5442).
— 373
Nous figurons enfin le telson d’une zoé au stade I d’Anapagurus brevia-
culeatus Fenizia, récoltée dans le plancton côtier de Banyuls-sur-Mer
en septembre 1959.
Description des stades larvaires.
« Prézoés ». — Les zoés observées sur une femelle ovigère sont très
proches de leur éclosion, elles sont repliées à l’intérieur de l’œuf et les
soies des appendices sont incomplètement dévaginées, ce qui laisse supposer
l’existence d’une mue prézoé-zoé ; nous n’avons pu cependant isoler de
véritable prézoé.
Nous figurons seulement ici (fig. 2) le telson incomplètement étalé
d’un de ces exemplaires ; sa forme correspond exactement à celle du
telson des zoés planctoniques. C’est ce caractère qui nous a permis d’éta¬
blir avec certitude leur appartenance à Spiropagurus elegans.
Fig. 2-3. — Extrémité postérieure de l’abdomen de la zoé sur le point d’éclore :
2, Spiropagurus elegans Miers ; 3, Spiropagurus profundorum Alcock.
Stades zoés.
Caractères généraux (fig. 1).
Zoés d’assez grande taille, longues et grêles :
Stade I : longueur totale 1, 4,2 mm
» II : » » 5,4 mm
» III : » » 6,5 à 6,8 mm
» IV : » » 7,5 à 7,9 mm
Stade I : longueur de la carapace 2, 2,0 mm
» II : » » 2,8 mm
» III : » » 3,6 mm
» IV : » » 4,0 mm.
1. Longueur mesurée de l’extrémité du rostre au bord postérieur du telson (épines latérales
non comprises).
2. Longueur mesurée de l’extrémité du rostre au bord postérieur de la carapace.
— 374 —
Le rostre est très long et effilé, il dépasse les écailles antennaires d’une
fois leur longueur.
La carapace est allongée ; ses bords latéraux dépassent le début du
Fig. 5. — Anapagurus breviaculeatus Fenizia :
extrémité postérieure de l’abdomen de la zoé I.
troisième segment abdominal et se recourbent à leur partie postérieure
vers la face ventrale en formant une épine peu accentuée (fig. 1 b').
Les pédoncules oculaires sont sessiles au stade I, pédonculés ensuite.
L’abdomen est long et étroit ; ses deux premiers segments, cachés
— 375 —
sous la carapace, sont relativement courts, le troisième est aussi long
que large, le quatrième deux fois, et le cinquième, trois fois plus long
que large. Le bord postérieur des segments 2 et 3 porte dorsalement
deux paires et latéralement une paire de denticules, plus accentués sur
le deuxième segment (la paire latérale de ces denticules n’est pas visible
en vue dorsale sur les dessins) ; le bord postérieur des segments 4 et 5
est arrondi et lisse. On n’observe pas d’épine postérolatérale sur le cin¬
quième segment abdominal, comme il en existe chez toutes les zoés con¬
nues de Paguridae.
Le telson (fig. 4) est très élargi dans sa partie postérieure, il porte les
six paires d’épines habituelles au stade I, mais la paire externe est consi¬
dérablement développée : chacune, très élargie, est aussi longue que le
reste du telson ; l’ensemble a l’aspect d’une furca. Entre les épines externes,
le bord postérieur est presque droit au stade I et devient légèrement
concave aux stades suivants. La paire de fines soies vestigiales, entre
la première et la deuxième paires d’épines, est très réduite, invisible
sur le seul stade I que nous possédons et sur plusieurs stades IV ; lors¬
qu’elle existe, elle est insérée ventralement. Les épines de la troisième
paire sont les plus longues aux stade I et II, elles se soudent au telson
au stade III, en devenant très courtes ; la septième paire d’épines
apparaît au stade IL Par suite peut-être du grand développement du
telson, l’insertion de toutes les épines articulées est légèrement ventrale
(fig. 4, a, b, d, vue dorsale et fig. 4 c, vue ventrale) ; à l’exception de
celles de la première paire à tous les stades et de celles de la troisième
paire aux stades III et IV, c’est-à-dire de celles qui sont soudées au telson,
elles portent toutes deux rangées latérales de courtes spinules.
En règle générale, chez tous les Pagures et même chez tous les Ano-
moures dont on connaît le développement, le sixième segment abdominal
est fusionné avec le telson aux deux premiers stades, et le stade III
est marqué par leur articulation, conjointement avec l’apparition des
uropodes. Chez Spiropagurus elegans, le sixième segment abdominal et
le telson restent unis aux stades III et IV, c’est-à-dire pendant toute la
durée de la vie larvaire.
Appendices (fig. 6 à 11).
Les modifications que subissent les appendices au cours du développe¬
ment larvaire sont sensiblement les mêmes que chez les autres Pagures.
Nous figurons seulement ici les appendices d’une zoé au stade IL
Antennules. — Les antennules sont sensiblement plus courtes que les
écailles antennaires, à tous les' stades. Au stade I, elles se terminent par
une large soie sensorielle et quelques soies simples, et portent, au 7 /8e de
leur longueur totale, une longue soie plumeuse, laquelle, au stade II
(fig. 6), est insérée sur un bourgeon, ébauche de la rame interne. Au
stade III, la rame externe est articulée et porte, outre les soies terminales,
un groupe de deux soies sensorielles sur son bord interne ; le bourgeon
de l’endopodite est toujours surmonté d’une soie plumeuse terminale
— 376 —
et deux autres longues soies plumeuses sont implantées à sa base. Au
stade IV, il y a 4 groupes de soies sensorielles sur l’exopodite et la soie
terminale de l’endopodite a disparu, mais non celles de sa base.
Antennes. — L’écaille antennaire est longue et incurvée et se termine
par une épine qui, au stade I, représente un peu moins du quart de la
Fig. 6-11. — Spiropagurus elegans Miers, appendices de la zoé II : 6, antennule ;
7, antenne; 8, mandibule; 9, maxillule ; 10, maxille ; 11, troisième maxillipède.
(6, 7 et 11 : échelle B ; 8, 9 et 10 : échelle A).
longueur totale de l’écaille, laquelle est égale à 5 fois sa plus grande largeur ;
elle porte 9 soies plumeuses sur son bord interne. L’endopodite est pourvu
de deux soies plumeuses terminales, et mesure plus du tiers de la longueur
de l’écaille. Au stade II (fig. 7) les soies du bord interne de l’écaille sont
au nombre de dix, et ce nombre persiste aux stades III et IV ; la longueur
— 377 —
relative de l’endopodite a diminué et sa base s’est élargie. Au stade III,
les deux soies terminales de l’endopodite ont disparu et ce dernier atteint
presque l’extrémité de l’écaille (épine exclue). Au stade IV, il est articulé
sur le basipodite et dépasse l’écaille. A tous les stades, on observe la forte
épine serrulée ventrale qui existe chez tous les Anomoures connus, mais
l’épine plus petite, qu’on trouve quelquefois sur l’articulation basipodite-
exopodite à partir du stade II, manque.
Mandibules (fig. 8). — Les mandibules sont de la forme habituelle,
avec une forte dent antérieure ; on n’observe pas de rudiment de palpe
au stade IV.
Maxillules (fig. 9). — Les maxillules ont un palpe de trois articles ;
le premier porte une courte soie distale, le deuxième une soie plus longue
à l’extrémité de son bord interne, le troisième, trois soies terminales.
L’endite distal, composé de deux fortes dents au stade I, présente seule¬
ment trois dents fortes et une réduite aux stades II, III et IV.
Maxilles (fig. 10). — Les maxilles ont un palpe d’un seul article avec
un groupe de trois soies au milieu du bord interne et quatre soies termi¬
nales. Le lobe distal du scaphognathite est bordé de cinq soies plumeuses
au stade I, ce nombre s’accroît ensuite progressivement, et le lobe proxi¬
mal, glabre, n’apparaît qu’au stade IV, comme chez tous les Paguridae
connus.
Maxillipèdes. — • Les maxillipèdes sont de la forme habituelle.
Le premier se compose d’un endopodite de cinq articles et d’un exopo-
dite natatoire terminé aux stades I, II, III, et IV par respectivement 4, 7,
7 et 8 soies plumeuses.
L’endopodite de Pmx 2 n’a que 4 articles, et le nombre de soies sur
son exopodite est identique à celui de Pmx1.
Le troisième maxillipède, à l’état d’ébauche non fonctionnelle au
stade I, développe un exopodite natatoire portant 6 soies plumeuses
au stade If (fig. 11), puis respectivement 7 et 8 soies aux stades III et IV.
L’ébauche de l’endopodite, insérée à la base du basipodite, atteint le
milieu de celui-ci au stade II, son extrémité au stade III, et le dépasse
largement au stade IV ; cette ébauche est dépourvue de soies terminales.
Péréiopodes. — Ils existent dès le stade II à l’état d’ébauches bien
individualisées qui se développent de plus en plus jusqu’au stade IV.
Pléopodes. — Trois paires de pléopodes apparaissent au dernier stade,
à l’état d’ébauches biramées, sur les segments abdominaux 2, 3 et 4.
Uropodes (fig. 4 c et 4 d). — Les uropodes se développent au stade III ;
à ce stade, leur longueur est égale aux deux tiers environ de celle du
telson (épines externes non comprises) ; ils ne sont pas segmentés ; l’endo-
podite est représenté par un court lobe glabre, et l’exopodite, bordé de
6 soies internes, se termine par une courte épine. Au stade IV, l’exopodite
seul est articulé sur le basipodite, son épine terminale est plus longue
et plus aiguë et il est pourvu de 7 soies sur son bord interne ; l’endopodite
porte deux courtes soies.
378
Remarques sur les stades larvaires.
1. Bien que nos larves n’aient pas été obtenues par élevage, la gra¬
dation des tailles et l’évolution des appendices, comparées à celles des
autres Paguridae, semblent indiquer que notre série est complète et que
le nombre de stades zoés est bien de quatre.
2. On pouvait se demander si la forme caractéristique du telson des
zoés de Spiropagurus elegans était un caractère générique, ou si elle était
particulière à cette espèce de Spiropagurus. Nous avons donc examiné
toutes les femelles ovigères de ce genre conservées au Muséum et avons
trouvé des zoés de S. profundorum Alcock 1 prêtes à éclore ; chez cette
espèce indopacifique les épines postérieures du telson sont également
très élargies, mais beaucoup moins longues (fîg. 3). L’examen de ces
zoés permet de penser que les zoés I de S. profundorum sont d’une taille
voisine de celles de S. elegans, et que, comme chez ces dernières, les seg¬
ments abdominaux sont longs et grêles.
3. Compte tenu des caractères particuliers des zoés de deux espèces
de Spiropagurus, il paraît très improbable que les zoés précédemment
décrites sous ce nom, appartiennent réellement à ce genre. Cette attri¬
bution erronée a pour origine la description par Sars (1889, p. 155, pl. 3),
sous le nom générique de Spiropagurus, des stades zoés I et IV, et de la
glaucothoé d’ Anapagurus chiroacanthus 2.
Se fondant sur sa ressemblance avec les zoés de Sars, Gdrney (1924,
p. 182) décrit et figure une zoé I recueillie par la « Terra Nova ». Cette
zoé doit cependant aussi être exclue du genre Anapagurus, car elle diffère
des larves de ce genre par un caractère important, à savoir la présence
de sept paires d’épines bien développées sur le bord postérieur du telson
au stade I ; nous possédons nous-même des zoés presque identiques, et
elles appartiennent toutes vraisemblablement à un autre genre.
Menon (1937, p. 26, pl. 5) décrit et figure sous le nom de Spiropagurus
spiriger tous les stades de développement d’une espèce de la côte de Madras.
Très différentes de celles de Spiropagurus elegans et de celles de S. profun¬
dorum, ses zoés semblent plutôt appartenir au genre Pagurus. Menon
n’en a pas obtenu le premier stade par éclosion, et il ne les aurait iden¬
tifiées génériquement à Spiropagurus que par comparaison avec celles
du Spiropagurus chiroacanthus de Sars, dont il avait vu les figures repro¬
duites par Williamson (1915).
4. Parmi les Paguridae, les genres Anapagurus et Spiropagurus sont
les seuls dont les mâles adultes possèdent un tube sexuel sur la hanche
gauche du cinquième péréiopode seulement. De ce fait ils n’ont tout
1. Décrit à l’origine comme une variété de Spiropagurus spiriger de Haan. Les différences
morphologiques entre les deux formes sont telles qu’elles doivent être considérées comme de&
espèces distinctes.
2. Sars, au moment où il a rédigé sa description (1889), n’avait vraisemblablement pas
eu connaissance de l’établissement récent du genre Anapagurus par Henderson (1886). En
outre, Sars figure la glaucothoé avec quatre paires de pléopodes alors qu’elle n’en possède
que trois paires.
— 379 —
d’abord pas été distingués, et par la suite ont parfois été rapprochés.
On connaît le développement de plusieurs espèces d ’Anapagurus :
A. chirocanthus (Saks, 1889 ; Macdonald, Pike et Williamson, 1957),
A. laevis , A. hyndmani (Macdonald, Pike et Williamson, 1957), A. breoia-
culeatus, A. bicorniger, A. petiti 1 (Pike et Williamson 1960). Leurs
zoés possèdent en commun des caractères séparant nettement ce genre
de Spiropagurus : leur taille est toujours très inférieure à celle des stades
correspondants de Spiropagurus elegans , le bord postérieur du telson
est toujours convexe et présente des rudiments de la septième paire
d’épines au stade I ; les segments abdominaux 4 et 5 possèdent des spinu-
lations paires sur leur bord postérieur, et il existe des épines postéro¬
latérales sur le cinquième segment ; enfin, le sixième segment abdominal
est séparé du telson aux stades III et IV. Chez Spiropagurus elegans,
la forme du telson est très différente ; le bord postérieur des segments
abdominaux 4 et 5 est lisse, et le sixième segment abdominal reste soudé
au telson aux stades III et IV.
Dans les deux genres cependant le nombre des pléopodes est réduit
au stade IV ; ces pléopodes sont au nombre de 2 ou 3 paires chez Anapa-
gurus, de 3 paires chez Spiropagurus elegans.
Un autre caractère commun à toutes les espèces d’ Anapagurus est la
présence d’un large chromatophore jaune orangé dans le thorax en arrière
de l’estomac. Bien que nous ayons examiné les zoés de Spiropagurus
elegans peu de temps après leur fixation au formol salé, nous n’avons pu
y distinguer aucune coloration.
Description du stade glaucothoé.
Un seul spécimen, trouvé dans un même échantillon de plancton que
plusieurs zoés au stade IV, a été identifié à Spiropagurus elegans comme
les zoés précédentes, à cause des lobes latéraux de son telson, vestiges
des épines externes de la zoé, et de certains caractères qui annoncent ceux
de l’adulte.
Longueur totale (du rostre à l’extrémité postérieure du telson), 4,8 mm ;
de la carapace, 2,1 mm.
La carapace (fig. 12) est un peu plus courte que l’abdomen ; le rostre
est assez saillant, mais arrondi au sommet ; les épines latéro-frontales
sont bien marquées, et, sur le bord postérieur de la carapace, on observe
encore deux petites épines émoussées, sans doute vestiges de celles de
la zoé.
C’est le troisième segment abdominal qui est le plus large.
Le telson (fig. 22) est plus long que large, ses bords latéraux présentent
dans leur partie distale deux lobes triangulaires d’aspect plus ou moins
indifférencié, indiquant qu’ils sont en régression. L’extrémité postérieure
ast arrondie et porte les huit soies plumeuses terminales habituelles chez
les glaucothoés de Paguridae.
Les pédoncules oculaires (cornées non comprises) sont environ deux
1. Cf. Dechancé et Forest, 1962, p. 303.
— 380 —
fois plus longs que larges ; ils sont rétrécis sous la cornée. Les écailles
oculaires sont bien développées et on note sur leur bord interne une soie
à gauche et deux à droite.
Antennules (fig. 13). — Les pédoncules antennulaires dépassent large¬
ment les pédoncules oculaires ; leur dernier article est le plus long ; les
flagelles externe et interne sont composés respectivement de quatre et
deux articles.
— 381 —
Antennes (fîg. 14). — Les pédoncules antennaires dépassent aussi le
niveau antérieur des cornées, mais sont plus courts que les pédoncules
antennulaires. L’écaille est courte et atteint le milieu de l’avant-dernier
article du pédoncule ; le fouet est près de deux fois et demie plus long
que la carapace et composé de 24 articles.
Pièces buccales. — Elles sont du type habituel aux glaucothoés de
Paguridae : la métamorphose depuis le stade zoé aboutit à des appendices
de structure adulte, mais incomplètement développés.
La mandibule (fîg. 15) est une mince lame chitineuse avec une petite
dent antérieure ; elle possède un palpe insegmenté pourvu de quelques
petites soies sur son bord supérieur.
Le palpe de la maxillule (fîg. 16), glabre, présente une petite protubé¬
rance sur son bord interne.
Le scaphognathite de la maxille (fîg. 17) est entièrement frangé de
soies plumeuses ; le palpe est glabre et les soies des endites très courtes.
L’exopodite et le palpe (endopodite) du premier maxillipède (fîg. 18)
sont atrophiés et sans trace de segmentation ; les endites se sont dévelop¬
pés mais sont garnis de soies peu nombreuses.
L’endopodite du deuxième maxillipède (fîg. 19) est réduit et inseg¬
menté ; il dépasse de peu le milieu du premier article de l’exopodite.
L’endopodite de Pma ;3 (fîg. 20) est au contraire très développé, seg¬
menté, et garni de nombreuses soies barbelées. La crista dentata est
déjà bien représentée par trois ou quatre dents fines et une forte dent
basale.
Péréiopodes (fi g. 12). — Les chélipèdes sont courts et grêles ; le bord
antérieur des carpes ne dépasse que de peu les cornées. Le chélipède
droit est légèrement plus grand que le gauche, dont la longueur totale
dépasse à peine la moitié de celle des p 2 et p3. Dans les deux chélipèdes,
la longueur du carpe représente environ les deux tiers de celle du propode,
lequel est environ deux fois et demie plus long que large. La région pal¬
maire est un peu plus courte que la région digitale et les doigts sont for¬
tement croisés à leur extrémité. Tous les articles sont inermes et portent
de nombreuses soies.
Les pattes ambulatoires sont longues et grêles. Les dactyles sont nette¬
ment arqués ; celui des p 2 est un peu moins d’une fois et demie plus long
que le propode, lequel est sensiblement égal au mérus. Le dactyle des p3
est un peu plus d’une fois et demie plus long que le propode qui est un
peu plus long que le mérus. Les pattes ambulatoires sont inermes et portent
des soies assez longues dont la plupart forment une frange sur le bord
supérieur des articles.
Les pi sont à peine subchéliformes, les p5 chéliformes.
Pléopodes (fig. 21). — Seuls les segments abdominaux 2, 3 et 4 portent
des pléopodes. La longueur de ces appendices décroît de pl2 à pP. L’exopo¬
dite, dont la longueur est toujours égale à la moitié de celle du basipodite,
se termine par respectivement 10, 11 et 8 ou 9 longues soies plumeuses
sur pl2, pl3 et pP. L’endopodite, plus court, présente deux ou trois réti-
nacles sur son bord interne.
17
Fig. 13-22. — Spiropagurus elegans Miers, appendices et telson de la glaucothoé : 13, anten-
nule ; 14, pédoncule antennaire ; 15, mandibule ; 16, maxillule ; 17, maxille ; 18, premier
maxillipède ; 19, deuxième maxillipède ; 20, troisième maxillipède ; 21, deuxième pléo-
pode ; 22, sixième segment abdominal, uropodes et telson.
(13, 14, 18 à 22 : échelle B ; 15, 16 et 17 : échelle A).
— 383 —
Il n’y a pas de rudiments de pléopodes sur le cinquième segment abdo¬
minal.
Uropodes (fig. 22). — La rame externe de l’uropode droit est un peu
plus courte que celle du gauche, (rapport des longueurs : 4/5) ; la largeur
de l’article, mesurée au niveau du tiers proximal, est comprise de 4,5 à
5 fois dans sa longueur. La rame interne est sensiblement égale à la
moitié de la rame externe pour l’uropode gauche, et au tiers pour l’uro¬
pode droit.
Remarques sur la glaucothoé.
1. La description précédente a été fondée sur le seul spécimen que nous
possédions. Il est probable que certains caractères, portant sur des régions
en régression notamment, sont soumis à de légères variations. La taille,
la forme du rostre et l’importance des lobes latéraux du telson par exemple
pourraient donc être quelque peu différentes chez d’autres spécimens.
2. Nous avons indiqué précédemment que l’identification de cette
glaucothoé à Spiropagurus elegans reposait en partie sur certains carac¬
tères annonçant ceux de l’adulte. Ces caractères sont les suivants :
— • La brièveté et la faible hétérochélie des chélipèdes (chez les adultes
l’hétérochélie est plus marquée cependant chez S. elegans que dans les
autres espèces du genre).
— - La courbure et les proportions relatives des dactyles des pattes
ambulatoires.
— La disposition très caractéristique des soies qui forment une frange
sur le bord supérieur des pattes ambulatoires.
— La longueur des fouets antennaires.
Cependant, rien dans le telson des adultes ne permet de retrouver les
lobes latéraux triangulaires de la glaucothoé, qui très probablement
régressent dès le premier stade Pagure.
REMARQUES SUR LE DÉVELOPPEMENT DES PAGURIDAE
La connaissance des stades larvaires de Spiropagurus elegans porte
à quatre le nombre de genres de Paguridae dont nous connaissons le
complet développement pour une espèce au moins (Pagurus 1, Anapa-
gurus, Catapaguroides et Spiropagurus). Orthopagurus schmiüi est connu
par son stade IV et sa glaucothoé (Hart 1937, p. 214).
Des zoés ont en outre été provisoirement attribuées à Parapagurus
par Pike et Williamson (1958) ; ces derniers auteurs décrivent enfin
(1960, pp. 535-540) le développement partiel d’une espèce (N 3) dont
le genre est inconnu.
Nous-mêmes avons examiné des larves de Paguridae d’origines diverses
(Indo-Pacifique, côtes ouest-africaine et sud-américaine de l’Atlantique),
et que, faute d’identification possible, nous n’avons pas encore décrites.
Leur étude, cependant, jointe à celle du développement de Spiropagurus
1- Ce genre présente une forte hétérogénéité et devra être subdivisé.
— 384
elegans, permet de corriger et de compléter la liste des caractères communs
aux stades de développement des Paguridae donnée par Pire et Wil¬
liamson (1960, p. 544).
Ces caractères sont :
1. Nombre de stades. — Le nombre de stades zoés semble être cons¬
tamment de quatre.
2. Rostre. — Le rostre est long, étroit et effilé à son extrémité (chez
une petite zoé de Mer Rouge le rostre est très court et dépasse à peine
les yeux).
3. Armature de la carapace. — La carapace possède généralement une
paire d’épines postérieures marginales. Cependant, les bords latéraux
de la carapace peuvent être lisses, les épines postérieures peuvent être
submarginales, et il peut exister une épine dorsale, seule, ou en plus
des épines latérales.
4. Armature de V abdomen. — Le bord postérieur des segments abdo¬
minaux 2 à 5 possède généralement des spinulations, toujours en nombre
pair. Chez Pagurus, Anapagurus et Catapaguroides, les spinules sont
plus accusées vers les segments postérieurs, tandis que chez Spiropagurus
seuls les segments antérieurs en portent.
Il existe souvent une paire d’épines postérolatérales sur le cinquième
segment abdominal ; cette paire d’épines est très développée chez Pagurus
et Catapaguroides, réduite chez Anapagurus, et manque totalement chez
Spiropagurus elegans.
5. Armature du telson. — Le bord postérieur du telson présente habi¬
tuellement six paires d’épines au stade I et une septième paire apparaît
au stade II, mais chez deux espèces au moins d’un genre indopacifique
non identifié, la septième paire existe dès le stade I.
La première paire d’épines est toujours soudée au telson ; la troisième
paire, articulée aux stade I et II, se soude au telson au stade III (sauf
chez certaines espèces de Pagurus ). Chez Spiropagurus elegans et quelques
espèces de Pagurus la fusion de la troisième paire d’épines avec le telson
s’accompagne de son extrême réduction.
Le nombre de paires d’épines sur le bord postérieur du telson ne s’accroît
jamais au delà de sept.
6. Structure des appendices. — L’endopodite des antennes se termine
par deux soies plumeuses aux stade I et II (sauf chez quelques Pagurus
et deux zoés atlantiques par ailleurs proches des zoés N3 de Pire
et Williamson, 1960, dont l’endopodite des a2 est dépourvu de soies
dès le stade I).
L’écaille antennaire se termine par une longue épine (sauf chez une
petite zoé indopacifique chez laquelle cette épine manque).
La présence d’une ébauche de palpe sur la mandibule au stade IV n’est
pas constante.
Le nombre d’articles du palpe maxillulaire est toujours de trois.
Le lobe proximal du scaphognathite ne se développe, sous forme
d’ébauche glabre, qu’au stade IV.
— 385 —
L’endopodite des uropodes ne s’articule pas sur le protopodite au dernier
stade larvaire.
7. Stade glaucothoé. — La glaucothoé possède des écailles oculaires.
La dissymétrie des chélipèdes et des uropodes est déjà marquée. Les
pièces buccales sont peu développées et leurs endites ne possèdent qu’un
nombre de soies réduit. Le nombre des pléopodes est variable : quatre
paires chez Pagurus, Catapaguroides timidus et Orthopagurus schmitti,
trois paires chez Spiropagurus elegans, deux ou trois paires chez Ana-
pagurus. Le telson n’a jamais plus de huit soies plumeuses terminales.
La comparaison des caractères larvaires des Paguridae avec ceux
des Diogenidae, donnés par Piice et Williamson (1960, p. 543), fait
ressortir les points suivants :
— Le nombre de stades larvaires est constamment de quatre chez
les Paguridae, il est variable chez les Diogenidae : trois chez Paguristes,
quatre chez Diogenes, cinq chez Calcinus et Clibanarius, ou davantage
(Dardanus) .
— Dans les deux groupes, la forme de la carapace, de l’abdomen
et du telson peut varier dans des proportions notables, et, à ce point de
vue, aucun caractère absolu ne les oppose.
• — • Chez les Paguridae, le bord postérieur de certains segments abdo¬
minaux porte des spinules paires, et jamais d’épine médiane ; il peut
au contraire exister une épine médiane dorsale chez les Diogenidae.
— Le nombre de paires d’épines sur le bord portérieur du telson ne
s’accroît jamais au delà de sept chez les Paguridae ; ce nombre peut
augmenter à partir du stade III chez les Diogenidae.
— L’endopodite des antennes porte deux soies terminales, ou pas
du tout, au stade 1, chez les Paguridae ; il en porte trois chez les Dio¬
genidae.
— Le palpe maxillaire est toujours de trois articles chez les Paguridae ;
chez les Diogenidae, il peut être de un, deux ou trois articles.
— Enfin, sauf chez Diogenes où ce stade présente des caractères par¬
ticuliers, la glaucothoé des Paguridae s’oppose à celle des Diogenidae,
par l’absence d’écailles oculaires et par la symétrie des chélipèdes et des
uropodes.
Dans l’ensemble, le développement des Paguridae paraît plus uniforme
que celui des Diogenidae, mais on ne peut pour l’instant tirer de conclu¬
sions définitives, car la proportion des genres dont on connaît le développe¬
ment est bien plus élevée pour la seconde que pour la première des deux
familles.
Laboratoire de Zoologie ( Arthropodes ) du Muséum.
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Indian Muséum, Pt. 2, Anomura, fasc. 1. Pagurides, pp. i-xi, 1-197, 16 pl.
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6, pp. 315-588, 529 fig.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 5, 1962 pp. 387-396.
ÉTUDES SUR LES CRUSTACÉS
BRANCHIOURES D’EUROPE
II. Les caractères sexuels du mâle chez Argulus giordanii Brian
et chez A. arcassonensis Cuénot
Par Marcelle MASSON et C. DELAMARE DEBOUTTË VILLE
A. Argulus giordanii Brian.
Des caractères sexuels remarquables existent sur les pattes des mâles
d’Argulides. Ils n’ont, jamais été décrits avec précision mais sont stricte¬
ment spécifiques et la systématique nouvelle pourra en tenir compte.
Comparé à la Ç, le est légèrement plus petit. Cependant, il possède
un abdomen plus long d’environ 1/6. L’abdomen renferme les deux
testicules (fig. 8, test.) ; ceux-ci sont très pigmentés. Les pigments sont
répartis dans de grandes cellules polygonales.
Le £ diffère surtout de la $ par la structure des protopodites des trois
dernières paires d’appendices natatoires, portant des caractères sexuels
secondaires importants.
La première paire d’appendices natatoires est identique à celle de la Ç.
Mais la seconde (fig. 9, A) présente à la face dorsale, postérieurement,
des épaississements de chitine sur le sympodite. Le précoxa possède
un rebord très fortement chitinisé, mais le réseau de chitine est plus
étendu et nous distinguons des papilles dans les mailles. Lin processus
proximal arrondi est formé par une chitine épaisse creusée de canaux
(fig. 9, A, c. ex.), un lobe médio-interne a la même structure mais est
longuement arrondi et porte postérieurement quelques ouvertures glan¬
dulaires (fig. 9, A, gl. ex.), un processus distal chitineux (fig. 9, A, p. ex.)
doit servir à la contention de la $. Le basis, bordé de 6 soies internes,
est couvert postérieurement d’épines.
Dans le basis de la troisième paire de pattes natatoires sont logées
des vésicules séminales secondaires visibles par la face ventrale (fig. 9,
C, v.sm j). Ces vésicules débouchent par un fin canal sur un petit renfle¬
ment du bord antérieur. Ce canal est plus ou moins protégé par une aire
chitinisée que l’on voit face dorsale (fig. 9, B, r.bs.). A la base de l’exopo-
dite existe une proéminence couverte de papilles (fig. 9, B, C, pbs.). Le
coxa présente sur la marge antérieure dorsale une excroissance ovalaire
portant des papilles très allongées et dans laquelle se loge une poche
dont le rôle nous échappe.
La quatrième paire d’appendices thoraciques (fig. 10) est la plus coin-
26
— 388 —
plexe de toutes. Le coxa est semblable à celui de la femelle, mais le basis
est traversé selon sa diagonale, face dorsale et face ventrale, par des
réseaux de chitine (fig. 10, A, rbv B, rb2). Le basis, face dorsale, présente
deux plaques de chitine avec de nombreuses papilles (fig. 10, A, pl\-pl^).
L’une d’elle, à bord rectiligne, très chitinisée, couvre entièrement l’arti-
Fig. 8. — Argulus giordanii face ventrale. — al : antennule. — a2 : antenne. — abd. :
abdomen. — b. /. : bras furcaux. — d. : dard. — ep. pe2 : épipodite de la deuxième paire
de péréiopodes. — nid. : mandibule. — inx2 : ventouse = maxille. — mxp. : maxillipède. —
Pi : première paire de péréiopodes. — px : quatrième paire de péréiopodes. — test. : tes¬
ticule.
culation basis-exopodite. L’autre, à bord plus crénelé, fait saillie exté¬
rieurement. Face ventrale, sous cette seconde plaque chitinisée, nous
voyons une poche (fig. 10, B, v.smu) qui se prolonge par un goulet semi-
circulaire parcouru transversalement de stries de chitine (fig. 10, C).
Extérieurement à celle-ci se situe une proéminence terminée par un lobe-
Fig. 9. — Argulus giordanii. — A, Sympodite de la deuxième paire de péréiopodes du O*. —
c. ex. : chitine épaisse du processus proximal du coxa. — end. : endopodite. — exo. : exopo-
dito. — gl. ex. : ouverture glandulaire du lobe médio-interne du coxa. — p. ex. : processus
distal chitineux du coxa. — pr. ex. : rebord du précoxa chitinisé. — r. pr. : réseau de chitine
sur le précoxa. — sb. : soies du basis. — B, Sympodite de la troisième paire de péréiopodes
du face dorsale. — end. : endopodite. — exo. : exopodite. — p. bs. : proéminence du basis.
— r. bs. : aire chitinisée du basis. — C , Sympodite de la troisième paire de péréiopodes du ç$V
face ventrale. — end. : endopodite. — exo. : exopodite. — p. bs. : proéminence du basis-
— 390 —
Fig. 10. — Argulus giordanii. — A, Sympodite de la quatrième paire de pattes thoraciques
du g, face dorsale. — end. : endopodite. — exo. : exopodite. — pl\-ph • plaque de chitine.
— p. p. : plateau portant de nombreuses papilles. — B , Sympodite de la quatrième paire
de pattes thoraciques face ventrale. — end. : endopodite. — exo. : exopodite. — l. int. :
lobe interne. — ph-ph : plaque de chitine. • — p. p. : plateau portant de nombreuses papilles.
— v. smn : vésicule séminale secondaire. — C, Vésicule séminale secondaire. — D, Poil
de l’expodite de la quatrième paire de péréiopodes.
391
aigu et un plateau portant de nombreuses papilles (fîg. 10, A, B, p.p.'j.
On observe intérieurement, près de la base de l’exopodite, un autre lobe
interne portant des papilles apicales (fig. 10, B, l. int.).
Les vésicules séminales des pattes 3 et 4 ne semblent pas avoir été
nettement vues par aucun des auteurs ayant travaillé sur ce groupe ;
à l’exception toutefois de Lucien Cuénot (1912) qui les signale clairement
chez Argulus arcassonensis. « Dans le premier article du basipodite de
la troisième patte (a) est logée, du côté inférieur, une vésicule séminale,
tandis que le second article de la quatrième patte (b) porte des appareils
en relation avec la fécondation ; la surface supérieure de cet article est
creusée en gouttière, sur le bord ventral de laquelle s’élève, tout contre
le bout proximal de l’article, une protubérance, tandis que le bord dorsal
est limité par une lame mince, près du bout distal, se relève en une sorte
de crochet mousse, qui a pour rôle, paraît-il, d’ouvrir ou de dilater l’ori¬
fice de la vésicule séminale sus-jacente. La protubérance et le crochet
ont une surface écailleuse. »
Notre analyse permet donc de voir que sur p2, p3 et p4 du mâle de
Argulus giordanii, les différenciations sexuelles sont fort complexes.
Le rôle de chaque élément morphologique doit être précisé. Il serait
intéressant de redécrire Argulus arcassonensis Cuénot afin de mieux
situer les problèmes. C’est ce que nous allons faire maintenant.
B. Argulus arcassonensis Cuénot.
Nous possédons à' Argulus arcassonensis une partie du lot de Lucien
Cuénot (1912) récolté sur Mullus barbatus L. Il ne peut pas être actuelle¬
ment considéré comme absolument prouvé que tous les spécimens pro¬
venant de divers types d’hôtes récoltés par Cuénot appartiennent à la
même espèce. Argulus arcassonensis vit dans le bassin d’Arcachon et
parasite des Trigles, des Rougets, des Crénilabres et des Balistes.
Les pattes natatoires du mâle sont assez longues pour dépasser large¬
ment de chaque côté de la carapace. Elles ont la même structure que
chez Argulus giordanii, c’est-à-dire qu’elles sont constituées par un
protopodite de trois articles dont le distal porte l’exopodite et l’endo-
podite.
Contrairement à ce qui se passe chez Argulus giordanii qui a des diffé¬
renciations sexuelles sur la deuxième paire de pattes natatoires, chez
Argulus arcassonensis les première et deuxième paires de pattes nata¬
toires sont identiques entre elles ; de plus, elles ne possèdent pas d’épi-
podite sur le basis (caractère qui avait été évoqué par Risso, pour légi¬
timer le genre Agenor).
La troisième paire est très complexe. Le précoxa présente antérieure¬
ment une proéminence (fig. 11, p. pr.) couverte de papilles visibles face
ventrale. Face dorsale, le coxa présente antérieurement un processus
proximal (fig. 11, A, pr. ex.) couvert de papilles et un lobe distal allongé
(fig. 11, A, B, l. ex.) parsemé de fines épines. Postérieurement, on observe
sur le coxa un rebord chitinisé (fig. 11, A, B, rb. ex.) qui se prolonge
vers la face ventrale et protège certainement la vésicule séminale secon-
— 392 —
Fig. 11. — Argulus arcassonensis. — A. Sympodite de la troisième paire de péréiopodes du
face dorsale. — c. bs. : proéminence chitinisée du basis. — c. ex. : proéminence chitinisée
du coxa. — end. : endopodite. — exo. : exopodite. — l. : renflement claviforme. — l. ex. :
lobe distal du coxa. — p. pr. : proéminence du précoxa. — pr. ex. : processus proximal
du coxa. — r. bs. : réseau de chitine sur le basis. — B. Sympodite de la troisième paire
de péréiopodes du face ventrale. — c. bs. : proéminence chitinisée du basis. — c. ex' :
proéminence chitinisée du coxa. — end. : endopodite. — ex. ex. : excroissance sur le coxa.
— exo. : exopodite. — l. ex. : lobe distal du coxa. — p. bs. : processus distal du basis. —
p. pr. : proéminence du précoxa. — pr. ex. : processus proximal du coxa. — r. ex. : arête
de chitine. — r. pr. : réseau de chitine du précoxa. — rb. ex. : rebord chitineux. — rs. ex. :
réseau de chitine du coxa.
— 393 —
daire (fig. 11, B, v. sm^). Cette vésicule séminale fait saillie face ventrale ;
elle semble en connexion avec le lobe distal allongé (Fig. 11, B, l. ex.)
par un canal protégé de part et d’autre par une arête de chitine (fig. 11,
Fig. 12. — Argulus arcassonensis. — A. Sympodite de la quatrième paire de péréiopodes
face dorsale. — end. : endopodite. — exo. : exopodite. — pli : proéminence chitinisée en
forme de bonnet phrygien. — pl2 : proéminence chitinisée. — pl3 : proéminence chitinisée
centrale. — B. Sympodite de la quatrième paire de péréiopodes <$, face ventrale. — end. :
endopodite. — exo. : exopodite. — r. bs. : réseau de chitine interne.
B, r. ex.). Entre l’articulation, précoxa-coxa et la vésicule séminale secon¬
daire, s’étend un réseau de chitine (fig. 11, B, rs. ex.) qui s’élargit anté¬
rieurement et rejoint le processus proximal (fig. 11, B, pr. ex.). Celui-ci
est couvert ventralement de papilles en forme de massue et se prolonge
394
par une excroissance (fig. 11, B, ex. ex.) qui porte des papilles du même
type. Entre le lobe distal (fig. 11, A, B, l. ex.) et cette excroissance, nous
observons une proéminence fortement chitinisée, légèrement crénelée
(fig. 11, A, B, c. ex.).
Sur le basis, nous retrouvons antérieurement une proéminence chiti¬
nisée semblable à celle du coxa, et lui faisant face (fig. 11, A, B, c. bs.).
Recouvrant cette excroissance, face dorsale, nous observons un renfle¬
ment claviforme (fig. 11, A, lx) et un réseau de chitine, tandis que, face
ventrale, à la base de l’exopodite, fait saillie un processus distal papilleux
(fig. 11, B, p. bs.). Entre l’arête de chitine (fig. 11, B, r. ex.) et le proces¬
sus distal (fig. 11, B, p. bs.) se trouve une vésicule interne de petite taille,
et allongée (fig. 11, B, t>2).
Si nous comparons cette paire de pattes natatoires, nous voyons que
le rapprochement possible avec celle d’Argulus giordanii est la présence
sur le basis d’une vésicule séminale secondaire (v. sml) d’un pont de
chitine (r. bs.) et d’un lobe couvert de papilles (p. bs.).
La dernière paire d’appendices thoraciques est plus simple. Seul le
basis, tout comme chez Argulus giordanii, présente quelques différencia¬
tions. Dorsalement, on reconnaît une proéminence chitinisée (fig. 12,
A, plj) en forme de bonnet phrygien à la base de l’exopodite, se prolon¬
geant contre l’exopodite qu’elle emboutit au niveau d’une formation
très faible, correspondant à pl2. Au centre du basis, nous observons une
seconde proéminence dont le rebord de chitine est creusé de canaux
(fig. 12, A, pl3) et qui porte quelques papilles internes. Un réseau de chi¬
tine coupe le basis selon sa diagonale (fig. 12, B, r. bs.).
Considérations générales sur les différences sexuelles des pattes.
Les descriptions que nous venons de faire sont particulièrement instruc¬
tives. A l’intérieur d’un prétendu genre, nous venons de décrire, pour
deux espèces bien déterminées, puisqu’il s’agissait de matériel typique,
des structures totalement irréductibles les unes aux autres ; à tel point
que toute base échappe pour mener à bien une interprétation quelque
peu valable.
Ce fait est dû probablement à ce que nos deux espèces sont fort éloi¬
gnées l’une de l’autre ; l’une est d’ailleurs marine, l’autre certainement
d’origine continentale par son type même de biologie. Il y aura lieu de
redécrire toutes les espèces connues, ce que nous ferons dans les notes
suivantes. On s’apercevra sans doute que les formes diffèrent beaucoup
les unes des autres et nous aurons certainement dans les pattes des <$,.
d’excellents critères taxonomiques. Il est bien dommage que l’on ne
connaisse actuellement rien du rôle des formations situées sur les pattes
des <$. Il est très probable que ces organes sont chargés, avant l’accou¬
plement, et servent à acheminer les produits sexuels vers la femelle. En
ce cas, il faudrait savoir comment cela peut se faire. Tout porte à croire
à un comportement complexe analogue à ceux que l’on connaît chez
beaucoup d’ Arachnides et d’insectes du sol.
Il peut paraître étrange qu’aucun effort sérieux n’ait été fait jusqu’à
— 395 —
ce jour pour utiliser des caractères aussi nets. Seul, Cuénot semblait
avoir compris nettement l’intérêt que l’on y trouverait un jour, bien
Fig. 13. — Argulus arcassonensis. — A. Maxillipcde, face ventrale.
B. Maxillipède, face dorsale.
que ses propres descriptions soient restées très imprécises. Elles étaient
d’une remarquable clairvoyance, si l’on tient compte de l’époque à laquelle
il travaillait.
— 396 —
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XXVII.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 5, 1962 pp. 397-403.
DESCRIPTION
DE CRASSICAUDA ANTHONYI N. SP.,
NÉMATODE PARASITE RÉNAL
DE MESOPLODON MIRUS TRUE
Par Alain G. CHABAUD.
En février 1951 un spécimen de Mesoplodon mirus True (Odontocète-
’Ziphiide) s’est échoué à Anglet (Basses-Pyrénées) et des Crassicauda
ont été trouvés dans les reins.
En mai 1962 un second spécimen de cette même espèce s’est échoué
dans la même région, à proximité de Biarritz et, grâce à l’obligeance de
nos collègues J. Anthony et R. Saban, nous avons eu l’occasion de récolter
dans un rein un second lot de Crassicauda.
Le premier lot de parasites est signalé par G. Mousset et R. Duperier
(1956) par ce paragraphe :
« Seuls les reins étaient bourrés de nématodes déjà reconnus par le
Professeur Dolfuss parmi les parasites de Ziphius cavirostris, décrit
par Paul Arné en 1936 : ce sont des Crassicauda boopis H. A. Bayle 1920 ».
Cette phrase peut laisser croire que C. boopis Baylis 1920 est parasite
de Mesoplodon. En fait, le matériel original a été retrouvé et ne comprend
que des fragments (dont une extrémité postérieure mâle et 2 extrémités
postérieures femelles) ; la détermination spécifique n’a pu être faite, et
R. Ph. Dollfus n’a indiqué sur les étiquettes que la détermination
générique.
Un nouvel examen nous a montré qu’il ne s’agit pas de C. boopis (les
spiculés sont bien visibles), mais d’une autre espèce, identique à celle du
lot recueilli plus récemment.
Nous prendrons donc ce second lot, plus abondant et mieux conservé,
comme matériel type. Les extrémités postérieures sont nombreuses, et
nous disposons d’une extrémité antérieure de chaque sexe.
Description.
L’espèce est très proche de Crassicauda giliakiana Skrjabin et Andreewa
1934, et sa localisation dans le rein est identique.
Le mâle, par exemple, se présente de la façon suivante :
a) La partie antérieure est logée à la périphérie de l’organe dans les
renculi ; elle est longue d’environ 10 cm et très contournée sur elle-même.
— 398 —
Le corps se dilate rapidement en arrière de la tête et le diamètre atteint
2,1 mm.
b) La partie cervicale s’engage dans un conduit excréteur, son dia¬
mètre s’abaisse brusquement à 1,25 mm. La longueur de cette partie
n’a pu être déterminée avec certitude ; elle dépasse certainement 5 cm.
Fig. 1. — Crassicauda anthonyi, mâle. — A : œsophage musculaire ; B : tête, vue apicale ;
C : région caudale, vue latérale.
c) Lorsque le conduit excréteur s’ouvre dans un calice, le corps se
dilate progressivement et sa largeur est de 1,5 mm. Cette zone longue
d’environ 80 cm, parcourt librement les ramifications du bassinet, plus
ou moins enroulée avec les corps d’autres spécimens.
d) L’extrémité postérieure s’élargit brusquement jusqu’à 2,2 mm de
diamètre. Cette zone terminale longue d’à peine 1 cm fait un tour de
spire qui est habituellement enroulé autour de la région vulvaire d’une
femelle. La longueur totale du mâle est donc d’environ 1 mètre. La Ion-
399 —
gueur de la femelle n’a pu être déterminée. Des fragments qui n’intéressent
que la zone moyenne, atteignent 1,30 m et la longueur totale est peut-
être en réalité considérable. Les largeurs sont d’environ 4,5 mm dans
la région céphalique (longue approximativement de 20 cm), de 2,5 mm
dans la région cervicale, de 3,5 mm dans la région moyenne et de 4 mm
dans la région postérieure — (la région vulvaire formant un étrangle¬
ment, large seulement de 1,3 mm).
Fig. 2. — Crassicauda anthonyi, mâle. — A : spiculés, vue ventrale ; B : région cloacale,
vue ventrale ; C : id. sur un autre spécimen ; D : extrémité antérieure, vue latérale.
Tête conique aiguë, séparée du corps par une collerette cuticulaire,
moins marquée que celle des Physaloptères, située à 130 p de l’apex.
Bouche ovalaire, allongée dorso-ventralement et comprimée sur l’axe
latéral comme celle des Spirura. Forte dent latérale, assez aiguë et sail¬
lante en avant, de chaque côté de la bouche. Quatre grosses papilles
submédianes et 2 fortes amphides, situées sur un léger bourrelet dessi¬
nant approximativement un carré en arrière de la région buccale.
Pharynx grand, bien chitinoïde, comprimé sur l’axe latéral, sans ren¬
flement fusiforme au niveau des papilles céphaliques. Œsophage mus-
— 400 —
culaire étroit — Œsophage glandulaire très large et très long. Diérides
grosses, symétriques, au niveau de l’extrémité antérieure de l’œsophage.
Anneau nerveux juste en arrière des diérides. Pore excréteur au même
niveau. Canal excréteur et glande excrétrice très allongés — (490 p chez
le mâle).
Cuticule striée transversalement, sans ailes latérales.
La cavité générale apparaît comme presque entièrement vide car les
tubes génitaux et l’intestin décrivent peu de circonvolutions et ont un
diamètre infime en comparaison de celui du corps.
Mâle : les principales mensurations sont les suivantes : longueurs du
pharynx, de l’œsophage musculaire et de l’œsophage glandulaire 290 p,
3,5 mm, et 46 mm — • Diérides, pore excréteur et anneau nerveux respec¬
tivement à 340 p, 400 p, et 430 p de l’apex.
La région cloacale est soulevée en un disque ventral fortement saillant.
En arrière la queue est brusquement amoindrie et de forme arrondie.
Les spiculés, bien qu’ extrêmement petits (135 p) sont fortement chi-
tinoïdes. Les papilles au nombre de 9 ou 10 paires sont asymétriques
et variable d’un spécimen à l’autre (fîg. 2 B-C).
On peut distinguer un groupe antérieur formé de grosses papilles situées
sur le disque saillant péricloacal ou à sa périphérie et un groupe posté¬
rieur avec des papilles peu nombreuses (2-3 paires) de petite taille, et
situées sur le tiers postérieur de la queue.
Femelle : les principales mensurations sont les suivantes : pharynx,
œsophage musculaire et œsophage glandulaire longs respectivement de
240 p, 2,75 mm et 50 mm. Diérides, pore excréteur et anneau nerveux
respectivement à 380 p, 420 p et 470 p de l’apex.
Comme il est de règle dans le genre, la vulve s’ouvre au fond d’un
étranglement qui délimite une boule postérieure avec un mucron terminal
arrondi, l’anus étant à environ 500 p du pôle postérieur.
La masse postérieure est souvent presque sphérique comme chez
C. giliakiana, mais sa forme varie ; elle peut s’allonger longitudinalement
et prendre l’allure de C. boopis.
Le vagina vera semble long de 550 p mais sa limite est imprécise et
il n’y a pas de sphincter bien différencié. L’ovéjecteur se divise en 2
branches à 800 p de la vulve, et chacune des branches conserve des parois
musculaires épaisses sur une longueur de plusieurs centimètres.
Œufs à coque épaisse, embryonnés, longs de 50 p et larges de 34 p.
Discussion.
Beaucoup d’espèces décrites dans le genre Crassicauda peuvent être
éliminées car elles n’ont pas de spiculés bien chitinoïdes. Ce sont : C. boopis
Baylis 1920, C. bennetti Spaul 1926, C. grampicola Johnston et Mawson
1941, C. fuelleborni (Hoeppli et Hsi'i 1929) et C. sp. Joyeux et Baer 1931.
Deux espèces ne sont connues que par les femelles : C. magna Johnston
et Mawson 1939 et C. pacifica Margolis et Pike 1955. Elles sont de grande
— 401 —
taille et ont toutes les deux un pharynx et un œsophage beaucoup plus
courts que ceux de nos spécimens.
('. crassicauda (Creplin 1829) peut également être éliminé car les spi¬
culés sont relativement grands et inégaux.
Il reste donc une seule espèce proche de notre matériel : C. giliakana
Skrjabin et Andreewa 1934, décrit chez Delphinapterus leucas Pall. et
signalé également chez deux Ziphiidés : Hyperoodon ampullatus (in Delia-
mure 1955) et Ziphius cavirostris Cuvier (Lopez-Neyra 1958).
En dehors des dimensions qui sont très différentes (mâle long d’environ
100 cm au lieu de 35,5 cm) notre forme est difficile à différencier de l’excel¬
lente description originale donnée pour C. giliakana.
Fig. 3. — Crassicauda anthonyi, femelle. — A : spécimen avec extrémité postérieure arrondie,
vue ventrale ; B : spécimen avec extrémité postérieure allongée, vue latérale ; C : œuf ;
D : début de l’ovéjecteur.
Nous pouvons relever cependant les éléments suivants :
a) Existence d’une collerette cuticulaire péricéphalique bien marquée
sur deux spécimens examinés.
b) Pas de renflement fusiforme pharyngien.
c) Dernières papilles caudales situées sur le tiers postérieur de la queue,
et non en position terminale.
d) Région péricloacale soulevée en une forte saillie circulaire.
e ) Œufs plus arrondis (50 p X 34 p au lieu de 54 p X 30 p).
En revanche si l’on considère la redescription partielle et les figures
données par Lopez-Neyra (1958) pour l’espèce parasite de Ziphius
qu’il assimile à C. giliakiana, on peut constater que les dernières papilles
caudales sont situées sur le tiers postérieur de la queue, que la région
péricloacale est enflée et que les œufs sont arrondis. La longueur du
corps « hasta 380 mm » chez le mâle et « hasta 570 mm » chez la femelle
402 —
pourraient se rapporter à giliakiana, mais cette notion a peu de valeur,
car il est vraisemblable que l’auteur n’avait à sa disposition que des
fragments. Nous croyons donc que l’espèce de Lopez-Neyra est iden¬
tique à la nôtre.
En conclusion, il nous semble difficile d’assimiler notre espèce à C. gilia¬
kiana. La différence de taille est considérable, et un certain nombre de
caractères ne coïncident pas exactement. Nous préférons donc, à titre
provisoire, considérer le parasite de Mesoplodon comme espèce nouvelle,
et proposons le nom de Crassicauda anthonyi, en cordial hommage à
notre collègue Jean Anthony, Professeur d’anatomie comparée au
Muséum, à qui nous devons ce Nématode.
L’espèce étudiée par Lopez-Neyra paraît pouvoir être attribuée à
C. anthonyi et non à C. giliakiana.
Nous n’avons pas pu consulter la thèse de Goubanov (1952) citée
par Deliamure, qui est peut-être à l’origine de la référence signalant
C. giliakiana chez Hyperoodon ampullatus. L’hôte étant un Ziphiidae
et non un Delphinoidea, il serait intéressant de vérifier sur ce matériel
les éléments qui nous paraissent pouvoir permettre la séparation des
deux espèces.
Résumé.
Description de Crassicauda anthonyi n. sp. trouvé à deux reprises en
France chez le Ziphiidé Mesoplodon mirus. L’espèce est très proche de
C. giliakiana Skrjabin et Andreeva 1934. Nous pensons qu’elle peut
en être séparée par sa taille, l’existence d’une collerette péricéphalique,
la forme du pharynx, la situation des papilles cloacales postérieures,
la forme de la région péricloaeale et l’aspect arrondi des œufs. C. gilia¬
kiana sensu Lopez-Neyra 1958, parasite de Ziphius cavirostris nous
semble devoir être rapporté à C. anthonyi.
Laboratoire de Zoologie (Vers)
du Muséum National d’ Histoire Naturelle.
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27
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 5, 1962 pp. 404-407.
SUR DES INTRODUCTIONS IMPRUDENTES
D'ANIMAUX AUX MASCAREIGNES
ET A MADAGASCAR
Par Raymond DECARY.
Associé du Muséum.
On sait combien les introductions volontaires d’animaux ou de végé¬
taux risquent, quand elles ne sont pas faites à bon escient, de provoquer
la rupture des équilibres de la nature. Madagascar et surtout les îles
Mascareignes (îles Maurice et de la Réunion) offrent des exemples de
méfaits résultant d’acclimatations animales qui, sans avoir donné, comme
dans certains autres pays, des résultats catastrophiques, ne s’en sont
pas moins révélées plus nuisibles qu’utiles. Les études de J. Berlioz
notamment *, ont montré pour la Réunion et l’ensemble des Mascareignes
la forte proportion d’oiseaux introduits. Il semble qu’on puisse recon¬
naître, pour l’avifaune de ces iles, comme trois strates successives : la
faune ancienne, dont les formes sont maintenant détruites, une faune
endémique subsistant aujourd’hui, la faune actuelle composée d’un
mélange d’endémiques avec un pourcentage étonnamment fort d’espèces
introduites par l’homme et dont certaines s’avérèrent plus ou moins
nuisibles.
Déjà l’astronome Le Gentil, qui séjourna à l’île de France en 1770,
mentionnait « les oiseaux » parmi les « fléaux » du pays. Il écrivait : « Les
oiseaux y sont aussi très nombreux ; c’est une espèce de tarin, grand
destructeur ; il vient du Cap de Ronne Espérance d’où on l’a apporté,
dans la dernière guerre, à l’isle de France, par curiosité et pour faire des
présens aux dames (quoique cet oiseau, qui est une espèce de serin, jaune
et gris, n’ait rien de curieux), mais c’est un des plus funestes présens
qu’on ait faits à l’isle ; on y en a aussi apporté de Java et de Chine, con¬
nus sous le nom de calfats et de moineaux de Chine. Ces oiseaux avoient
multiplié, en 1765, à un point incroyable ; ils tomboient par bandes
de deux à trois cents sur un champ d’avoine ou de blé, et l’avoient en
peu de temps abimé sans ressource » 1 2.
Le premier de ces oiseaux est le Serinus mozambicus Mull., qui vit
par petites bandes de six à douze individus et est également naturalisé
à Bourbon. S’il est apprécié comme oiseau d’ornement et comme chan-
1. Jacques Berlioz. « Oiseaux de la Réunion. » Faune de l'Empire français , Paris, 1946.
2. Le Gentil. Voyage dans les mers de l'Inde à l'occasion du passage de Vénus sur le disque
du soleil, 1781, t. II, p. 676.
— 405 —
teur, c’est par contre un grand destructeur de céréales, et il serait devenu
dangereux en cas de développement de ces cultures dans ces îles.
Le Calfat ou Padda oryzivora Lin. a été introduit de l’Inde à Bourbon
et Maurice ; c’est aussi un ennemi des céréales, mais qui ne s’est pas
beaucoup multiplié. Pollen a signalé autrefois qu’il en avait vu des
nids dans la façade de l’Hôtel de ville de Saint Denis, au voisinage de
ceux du moineau domestique, Passer domesticus Lin., lui aussi introduit
et devenu assez commun. Le Calfat ne s’est pas maintenu ; il est possible
qu’il ait disparu lors des mesures de destructions systématiques rela¬
tées plus loin.
Une troisième espèce venue aux Mascareignes comme oiseau de volière
et qui se révéla nuisible est le Serinus canicollis Swains. ou Serin du Cap,
originaire de l’Afrique du Sud, et qui ne se rencontre plus qu’à Bourbon ;
il vivait également autrefois aussi à Maurice, mais en a disparu à la suite
du cyclone de 1892. Ce Passereau, connu sous le nom de Moutardier,
en raison des graines de moutarde sauvage dont il est friand, est com¬
mun jusqu’à l’altitude de 800 mètres ; son chant est court mais agréable.
Un peu plus petit que le Verdier d’Europe, il se rapproche du serin
domestique. C’est un terrible ennemi de l’agriculture et surtout des
céréales ; on a signalé autrefois, à la plaine des Palmistes, un champ
de blé dont pas un épi n’avait échappé à ce pillard L
Originaire également d’Afrique australe, le Ploceus spilonotus Vigors,
de la Réunion et de Maurice, et dont l’introduction ne remonterait guère
qu’au début de ce siècle, est aussi un dangereux granivore vivant en
colonies nombreuses, aux nids caractéristiques. En 1951, des primes
étaient accordées pour sa destruction 1 2.
L ’Acridotheres tristis Lin., Martin triste ou Merle des Philippines fut
introduit à la Réunion en 1755, de la côte de Coromandel, par le gou¬
verneur Desforges-Boucher et l’intendant Poivre, dans le but de
détruire les sauterelles que l’on regardait alors elles-mêmes comme impor¬
tées de Madagascar. Maillard le considérait comme « le sauveur de
l’agriculture » 3. Mais il fallut, en fait, deux introductions successives,
beaucoup d’habitants, voyant ces nouveaux oiseaux fouiller les terres
retournées, ayant cru d’abord qu’ils s’attaquaient aux semences et les
ayant détruits 4.
Une première importation de la Réunion à Madagascar eut lieu vers
la fin du xvme siècle ; puis, sur le conseil d’Alfred Grandidier, une
nouvelle introduction fut opérée vers 1875 sur la côte orientale de la
Grande Ile, en vue de la lutte contre les sauterelles et autres insectes.
En 1885, l’oiseau était devenu commun entre Tamatave et la Pointe
à Larrée ; son aire s’étend aujourd’hui de Maroantsetra au nord jusqu’à
Farafangana au sud. Mais il ne monte pas vers l’intérieur qui subit sur¬
tout les ravages des acridiens ; en altitude, il ne semble pas dépasser
1. A. Roussin, Album de Vile de la Réunion. Saint Denis, 1883, t. IV, p. 171.
2. Ph. Milon, « Notes sur l’avifaune actuelle de l’île de la Réunion ». La Terre et la Vie, 1951,
n° 3, p. 145.
3. Maillard, Notes sur Vile de la Réunion. Paris, 1863, t. I, p. 174.
4. L’espèce existe aussi à Maurice et aux Seychelles.
— 406 —
une centaine de mètres, et l’endroit le plus élevé où il a été observé est
la localité de Mouneyres, à l’altitude de 76 mètres 1.
Finalement, le but poursuivi a en grande partie échoué. Ajoutons
que le Martin se nourrit non seulement d’insectes, mais aussi de baies,
de fruits mûrs, raisin, dattes, letchis, et qu’il s’attaque même parfois
aux jeunes nichées d’oiseaux.
Quant au Foudia madagascariensis Lin., véritable calamité pour les
rizières malgaches, connu aussi sous le nom de Cardinal, et répandu
également aux Mascareignes, il semble difficile de préciser si son intro¬
duction dans ces dernières îles résulte du fait de l’homme.
Le danger que représentaient les apports inopportuns d’oiseaux fut
reconnu de bonne heure, et dès l’année 1771, une sage ordonnance obli¬
geait les habitants à fournir par an un certain nombre de têtes d’oiseaux
nuisibles (et aussi de queues de rats) ; elle prévoyait que le nombre
d’animaux à détruire par chaque habitant était proportionné au nombre
de ses esclaves, lesquels auraient à se livrer à la chasse 2.
Elle fut plus tard confirmée et développée par l’ordonnance du
9 décembre 1820 3. Le nouveau texte interdisait l’introduction dans la
colonie de toute espèce d’oiseau destructeur de graines. Tout oiseau
de cette nature, conservé en cage, devait être tué. L’article 3 précisait :
« Les oiseaux dont la destruction est ordonnée sont principalement les
calfats, les cardinaux, les tarins, les bengalis, et en général tous ceux
que la configuration de leur bec désigne comme se nourrissant de graines ».
Il était payé « 5 centimes ou 2 sous du pays » pour deux têtes ou œufs
d’oiseaux (ou pour deux queues de rats). Les maires étaient chargés de
tenir la comptabilité nécessaire.
Étaient par contre expressément exclus de ces dispositions les martins,
les tourterelles et les tec-tec ( Saxicola torquata Lin.) qui n’étaient pas
reconnus comme granivores.
Ces quelques faits mettent l’accent sur la prudence indispensable aux
introductions de ce genre ; les groupements naturels sont en équilibre
et des opérations faites sans méthode ni compétence risquent de conduire
à l’opposé du but poursuivi.
Ces introductions irraisonnées ne concernent d’ailleurs pas uniquement
les oiseaux. Les deux exemples suivants, relatifs, eux aussi, aux Masca¬
reignes et à Madagascar, s’appliquent aux Batraciens.
Bufo melanostictus Schu. Cet animal, dont la répartition normale
1. Ph. Milon, a Sur la distribution du Martin à Madagascar ». Le Naturaliste malgache,
t. III, 1951, p. 67.
2. Il est intéressant de noter que, exactement cent ans auparavant, le 5 mai 1671, l’amiral
de la Haye s’efforçait de protéger les débris encore existant de l’ancienne faune locale. Ayant
réuni les habitants, « il leur défendit la chasse, afin de mieux vaquer au labourage et semailles,
pour fuir l’oisiveté ». Il se montra à ce sujet d’une rigueur extrême. Souchu de Rennefort
écrit : « Trois Français y ayant esté pris, il les fit tirer au billet ; un gentilhomme sur qui le
sort tomba, fut attaché à un arbre, et les fuzeliers, sur l’ordre de M. de la Haye, ayant tiré
leurs coups en l’air pour lui donner seulement la peur, il fut trouvé fort malade quand on
le détacha sans avoir esté frappé, et mourut peu de temps après » ( Histoire des Indes orientales,
Paris, 1688, p. 384). Voir aussi sur le même sujet : H. Froidevaux. « Textes historiques
inédits ou peu connus relatifs aux Tortues de terre de l’île Bourbon ». Bull Mus. Hist. nat.,
1899, n° 5, p. 214.
3. Delabarre de Nanteuil. Législation de Vile Bourbon. Paris, 1844, t. I, p. 40.
— 407 —
s’étend du sud de la Chine à l’Inde et à l’Indonésie, a été introduit à
l’île Maurice où il a été signalé par Mertens en 1934 h En 1937, je le
retrouvais à Saint Denis de la Réunion, où il vit en quantités considé¬
rables dans les fossés à eau courante qui sillonnent la ville. Sans doute
y fut-il apporté volontairement dans un but de destruction d’insectes,
mais il est devenu sinon nuisible, du moins tout à fait désagréable par
suite des concerts bruyants auxquels il se livre la nuit. Son introduction
à Madagascar n’est nullement souhaitable.
Rana tigrina Daudin. Autre Batracien, récemment signalé par J. Guibé
dans la région de Majunga 1 2. Il s’agit d’une espèce répandue dans toute
l’Asie méridionale et dont le corps peut atteindre 16 centimètre de long.
Cette bête très vorace s’attaque aussi bien aux poissons qu’aux lézards
et même aux petits oiseaux. Son cri est très bruyant. Elle a certaine¬
ment été amenée sur un boutre venu de l’Inde, et l’on peut craindre
que, à l’égal du crapaud de Saint Denis, elle ne devienne fort désagréable
si elle se multiplie exagérément.
1. Mertf.ns. Zoologica ; Die In sel- Reptilien. Stuttgart, 1 93'» .
2. J. Guibé. « Au sujet de l’introduction de Rana tigrina tigrina à Madagascar ». Le Natu¬
raliste malgache, t. V, 1953, p. 141.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 5, 1962 pp. 408-411.
PLANTES NOUVELLES , RARES, OU CRITIQUES
DES SERRES DU MUSÉUM
(Notules sur quelques Orchidées d’Indochine, xxix)
Par A. GUILLAUMIN.
445. — Microstylis venosa J. Sm. — Annam : région de Dalat (Tixier
n° 45/60 f. 247, 1960).
Fleurs vert jaunâtre sauf une tache pourpre à la base du labelle alors
que, dans le type, le labelle est pourpre veiné de jaune. Trouvé à Bornéo,
en Coehinchine et au Cambodge mais n’avait pas encore été signalé en
Annam.
400. — Dendrobium intricatum Gagnep. — Annam : Bao Loc, forêt
dense, (Tixier n° 3/62, f. 139, 1962).
Les fleurs atteignent 3 cm et sont très remarquables par leur long
éperon pointu, régulièrement courbé en avant.
446. — D nhatragense Gagnep. — Annam : région de Dalat (Tixier
n° 54 f. 223, 1958).
Fleurs blanches très légèrement rosées, labelle finement rayé de rose
foncé, jaune vers la base.
265. — D. parciflorum Reichb. f. ex lundi. — Annam : région de Dalat
(Tixier n° 57).
447. — D. pisibulbum Guillaum. sp. nov.
Pseudobulbis globosis (6 mm diam.) vel ovoideis (10 mm X 5 mm),
laevibus, dense approximatis ; foliis 2, coriaceis, sessilibus, ovatis (15 mm
X 5 mm), basi apiceque rotundatis, supra concavis , subtus convexis ;
flore 1, horizontali, pedicello ovarioque 5-10 mm longis, sepalis superiore
triangulari, 5 mm longo, lateralibus apice late triangularibus, longe decur-
rentibus et mentum 7-10 mm longum formantibus, albis 5-roseo nerviis,
petalis sepalo superiore similibus sed leviter brevioribus et roseo 1-nerviis,
labello luteolo ad apicem aurantiace 1-rnaculato, ligulato, a basi angusta
sensim dilatato, apice truncato et minutissime denticulato.
Annam : Krong Pha (Tixier n° 14/61, f. 55, 1961).
448. — D. Tixieri Guillaum. sp. nov.
Circa 10 cm alta, caule cylindrico, leviter fractiflexo ; foliis oblongis
(2-4 cm X 1-1,3 cm), apice valde maequaliter acutis, basi cuneatis, obs¬
cure 13-15 nerviis. Flores oppositiflori, singuli vel 2-3, 1,5 cm lati, sepalis
albo-viridibus, superiore ovato (5 mm X 3 mm), breviter acuminato, 3-nervio,
lateralibus similibus sed 5-nervis, leviter recurvis, petalis albo-viridibus,
409 —
sepalo superiore similibus sed leviter angustioribus, labello albo mtus ad
faucem viridi et brunneo punctulato, patulo, undulato, 3-lobo, lobis latera-
libus rotundatis, involulis , medio transverse elliptico, apice emarginato,
margine leviter undulato , basin versus prominenter 3-costato, mento brevi
(2 mm), scrotiformi.
Annam : Pot-Gol (Tixieh n° 12/62, f. 139, 1962).
La fleur ressemble tout à fait à celle de D. revolutum Lindl. sauf que
le menton est arrondi à l’extrémité avec un sillon médian au lieu d’être
étroitement conique mais les feuilles sont différentes et plus espacées.
138. — Luisia teretifolia Gaud. — Annam : Blao (Tixier n° 5-60,
f. 217, 1960).
Fleur vert jaunâtre à labelle fortement marbré de pourpre noir, colonne
verte.
449. — - Sarcanthus pallidus Lindl. — Annam : Nhatrang (de Sigaldi
n° 333/Sig. ; f. 230, 1960, Nguyen tin Nhan leg.).
Plante indienne qui n’avait encore été signalée dans la presqu’ile indo¬
chinoise qu’au Siam.
450. — Saccolabium dasypogon Lindl. — Annam : Dink-Quan,
250 m, (Tixier ii° 44/60, f. 247, 1960).
Plante de l’Inde pas encore signalée en Indochine.
451. — S. oberonioides Guillaum. sp. nov.
Acaulis, foliis circa 3, elliptico linearibus (,35-9 cm X 1,5 cm), ad
apicem attenuatis , medio supra leviter canaliculatis , subtus leviter cari-
natis, sat pallide viridibus. lnflorescentia lateralis, 1-3 flora, pedonculo
2 cm longo, atro rubro, dense breviter nigre spinoso piloso, bracteis parvis,
triangularibus, viridibus, extra spinoso pilosis, pedicello viridi, glabro,
5 mm longo, sepalis superiore ovato, 4 mm longo, 3-nervio, lateralibus leviter
latioribus et acutioribus, petalis lanceolatis, sepalis aequilongis, 1-nerviis,
ut sepalis ochraceis rubro tinctis, labello albo lobis lateralibus roseo tinctis
exceptis, 5 mm longo, 3-lobo, lobis lateralibus linearibus, medio triangu-
lari, marginibus intus plicatis, apice truncato apiculatoque, calcare cylin-
drico, horizontali, 2 mm longo, columna elongata, antherae operculo
convexo, acute producto, polliniis 2, caudiculo recto, anguste triangulari, glan-
dula rninima, fere inconspicua, ovario pedicello indistincto, calcare vix
longiore.
Annam : Pot-Gol (Tixier n° 12/62, f. 139, 1962).
Remarquable par ses feuilles et son port qui ressemblent à ceux d’un
Oberonia et par les petits poils épineux du pédoncule de l’inflorescence.
427. — Taeniophyllum perpusillum Guillaum. et Tixier. — Annam :
Manline (Tixier n° 26/61, f. 264, 1961).
Fleurs jaunes à l’état frais.
551. — Cleisostoma dichroantha Gagnep. var. teurnamense Tixier
var. nov.
A typo diffèrt habitu erectiore, statura parva, labello brevi.
Annam : environs de Dalat (Tixier n° 10/59, f. 352, 1959).
— 410 —
552. — C. ancorifera Guillaumin, sp. nov.
Epiphytica, 5 cm alta, foliis distichis, ovatis (3,5 cm X 1,5 cm), sessi-
libus, apice minutissime inaequaliter 2-lobis, atro viridibus. Inflorescentiae
axillares, 4-5 cm longue, pedunculo gracillimo sed apice incrassato, vagi-
nibus 1-2, minutis, triangularibus, bracteis minutis, triangularibus, flo-
ribus 5-6, succedaneis, breviter racemosis, fere umbellatis, luteis, labello
tenuissime roseo venoso, columna rosea, anthera alba, pedicello 3 mm longo,
sepalis superiore lanceolato (5 mm X 2 mm), 3-nervio, lateralibus late
ovatis, aequilongis, 3 mm latis, apice rotundatis, basi mentun brevissimum
formantibus, 5-nerviis, petalis spathulatis, sepalis aequilongis, 1,5 mm
latis, 3-nerviis, labello 3 mm longo, lobis lateralibus 2, falciformibus,
involutis, terminali lamina déficiente, sacco fere quadrato, ungue basin
versus breviter fllamentoso, supra minute 1-verrucoso, sacci ore intus
minute 1-verrucoso extra ancora minuta, leviter prominente ornato, columma
brevi (1,5 mm), cylindrica, antherae operculo globoso, aequilongo, polli-
niis 2, globosis, fasciolae medio insertis.
Annam : Dalat fréquent dans les forêts denses et forêts d’Ericacées
(Tixier n° 6/59, f. 258, 1959).
Très remarquable par le manque de lobe terminal au labelle.
350. • — Bulbophyllum hirtum Lindl. in Wall. — Annam : région de
Dalat (de Sigaldi n° 355 fcts/Sig., f. 11, 1960.
402. — Cirropetalum insulsum Gagnep. — Annam : Blao (Tixier
n° 5/59, f. 258, 1959).
J’avais {Bull. Mus. 2e sér., XXXII, p. 117, 1960) déterminé cette
plante comme C. touranense Gagnep. ; elle en diffère par ses pseudobulbes
bruns, ses feuilles plus épaisses, d’un vert plus sombre en dessus, rou¬
geâtres en dessous, à fleurs moins nombreuses et moins condensées, blanc
un peu jaunâtre marbré de pourpre à labelle entièrement pourpre fonçé,
à pétales aigus, légèrement denticulés sur les bords caractère que Gagne-
pain n’indique pas dans sa diagnose [Bull. Mus. 2e sér., XXII, p. 403,
1950) mais figure dans un dessin inédit.
381. • — C. touranense Gagnep. — Annam : Blao (Tixier n° 13/60,
f. 217, 1960) Pseudobulbes verts, feuilles assez minces vert clair, fleur
jaune d’or sauf du pourpre vers la base de la lame du labelle et de son
onglet. Gagnepain {Fl. Indochine, V, p. 294) dit que la fleur est rouge
jaunâtre mais le collecteur a noté qu’elle était jaune bouton d’or.
237. — Acanthehippium striatum Lindl. — Annam : Dalat (Tixier
n° 26/59, f. 352, 1959).
Fleur jaune très pâle légèrement rayé de pourpre vers l’extrémité
des sépales et des pétales, lame médiane du labelle jaune, bordée de
pourpre en avant, à 3 nervure saillantes.
Semblable à la plante provenant de l’Annam : Dalat (C. R. S. T. n° 226/
Sig., f. 162, 1955) à fleurs blanches ou jaunâtre rayées de pourpre à
labelle jaune ou jaunâtre rayé de pourpre. Correspond, quant à la forme
du menton droit et arrondi à la planche de Ixing et Pantling {Ann. Jard.
— 411 —
bot. Calcutta VIII pl. 155) tandis que la planche 33 du volume V montre
un menton courbe et aigu. C’est à'cette dernière planche que correspond
dans l’herbier du Muséum de Paris l’échantillon, provenant du Tonkin :
massif du Tarn Dao, vers 1.100 m, forêt (Petelot 5416) étiqueté A. stria¬
tum.
453. — Aerides odoratum Lour. var. Micholitzii (Rolfe) Guillaum.
comb. nov. U Aerides Micholitzii Rolfe, présenté à l’Exposition d’Horti-
culture de Londres le 31 mai 1904 n’est connue que par un nom, l'Orchid
Review XII, p. 181 indiquant toutefois qu’il est allié à Ae. odoratum,
que son éperon est plus court et qu’il a la fleur rose pourpre brillant.
Je ne crois pas pouvoir le considérer comme une espèce distincte mais
seulement comme une variété de l 'Ae. odoratum caractérisé par son
coloris.
Annam : région de Krong Pha à 60 km à l’E. de Dalat, 100 m, petite
forêt de feuillus très ensoleillée et très sèche pendant une partie de l’année.
(Grillet n° 141, f. 201, 1956).
454. — Ae. odoratum Lour. var. pallidum Guillaum. var. nov.
Fleur rose très pâle à peine plus foncé vers l’extrémité des pétales et
à la base du lobe médian du labelle.
Annam : bas du Col de Rellevue, à 150 m, sur un petit chemin en
bordure de la réserve, petite forêt galerie dans une forêt sèche de Diptero-
carpus (de Sigaldi n° 348/Sig. f. 279, 1960, de Sigaldi et Rerlioz leg.).
A rapprocher de la plante signalée [Bull. Mus. 2e sér., XXXII, p. 368)
qui a la fleur rose pâle sans tache violette mais pointillé de rose plus
foncé vers les lobes latéraux du labelle.
354. — • Phajus maculatus Lindl. in Wall. — Annam : Dalat (Tixier
n° 23/59, f. 352, 1959).
La plante (Poilane n° 24624, f. 231, 1935) provenant de l’Annam :
Djiring, 1 100-1 200 m, ayant fleuri dans les serres du Muséum en 1937,
avait aussi des feuilles non tachetées de blanc. L’onglet du labelle est
parcouru par 3 lignes saillantes bordés de brun.
Plantes du Mali.
442. — Caralluma Dalzielii N. E. Br. — Mali : région de Bandiagara
(Laferhère f. 252, 1962).
443. — C. Decaisneana N. E. Br. — Mali : région de Mopti (Laferhère
f. 252, 1962).
444. — • C. tumbuctensis N. E. Br. — Mali : région de Tombouctou
(Laferrère f. 252, 1962).
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 5, 1962 pp. 412-426.
OBSERVATIONS HYDROLOGIQUES
EN TERRE ADÉLIE
DE JANVIER 1961 A JANVIER 1962
( Expéditions Polaires Françaises, Missions P. E. Victor )
Par J. C. BUREAU.
Introduction.
Cette note regroupe toutes les observations hydrologiques recueillies
en Terre Adélie dans l’Archipel de Pointe Géologie du 16 janvier 1961
au 8 janvier 1962. Les résultats ont été obtenus en deux stations, l’une,
la station 1, située entre les îles Lamarck et Buffon (140°01'25" E.,
66°39'55" S.) sur un fond de 30 mètres ; l’autre, la station 2, située au
centre de la zone limitée par l’île Claude Bernard, l’île Lamarck et le
glacier de l’Astrolabe (140°02' E., 66°39'50" S.) sur un fond de 60 mètres
(voir fig. 1).
Les résultats sont assez restreints car ces deux stations n’ont pu être
étudiées complètement que pendant la période estivale. En hiver, seule
la station 2 a pu être utilisée mais uniquement en surface, à 0 et 5 m de
profondeur.
Avant de donner les résultats des observations, nous indiquerons
quelques données climatiques générales qui nous ont été obligeamment
communiquées par la station météorologique de la base Dumont d’Urville.
Puis nous ferons un rapide schéma de l’évolution de la glace de mer au
cours de l’année 1961.
Méthodes utilisées.
En été, nous disposions d’une petite embarcation équipée d’un treuil
d’hydrologie et des prélèvements aux profondeurs standards ont pu être
faits régulièrement aux stations 1 et 2, au moyen de bouteilles à renver¬
sement Mécabolier et de thermomètres à renversement Richter. Les
prélèvements pour analyse de l’oxygène dissous étaient faits suivant
la méthode de Winckler.
En hiver, nos essais d’utilisation des bouteilles à renversement ont
été infructueux, l’eau gelant à l’intérieur des bouteilles. Aussi nous
avons utilisé une bouteille rudimentaire constituée par un cylindre métal¬
lique percé de deux ouvertures : l’une, à la partie inférieure de la bouteille
— 413
était munie d’une soupape, l’autre à la partie supérieure était très petite,
2 mm de diamètre environ. L’eau entrait par l’ouverture inférieure lors
de la descente de la bouteille, l’air s’échappant par l’ouverture supérieure.
A la remontée, la soupape se fermait et l’eau restait prisonnière. Ce type
de bouteille n’a pu être utilisé qu’en surface (niveau inférieur de la glace
Fig. 1. — Archipel de Pointe Géologie. Les lignes pointillées marquent les limites des prin-
cipales débâcles successives. Ligne 1 : 7 juillet ; ligne 2 : 19 novembre ; ligne 3 : 21 novembre.
de mer) et à 5 mètres de profondeur. La température de surface, en hiver,
était prise au moyen d’un thermomètre à renversement.
Seule la station 2 a pu être utilisée pendant l’hiver : une cassure dans
la glace de mer s’est maintenue en permanence à cet endroit. Par contre,
dès le mois de mars un iceberg s’est installé à l’emplacement de la station 1
et n’en est parti qu’en décembre.
Les échantillons d’eau, prélevés dans de petites canettes en verre,
414
ont été analysés sur place, en Terre Adélie, par la méthode de dosage
chimique des salinités de Knudsen. En hiver les canettes étaient trans¬
portées au chaud, sous les vêtements pour éviter le gel de l’eau.
Les prélèvements pour dosage d’oxygène n’ont pu être faits que jusqu’au
mois de mars, à 5 et 25 mètres pour la station 1, à 5 et 50 mètres pour
la station 2.
Quelques mesures de pH de l’eau de mer ont été faites, par détermina¬
tion du potentiel d’oxydo-réduction, au moyen d’un pH-mètre Beck-
mann.
Données climatiques.
Les données climatiques dans l’Archipel de Pointe Géologie, à la base
Dumont d’Urville, pour l’année 1961, sont résumées dans le tableau
n° I.
L’éclairement solaire, évalué en heures et minutes, est compté entre
l’heure du lever et l’heure du coucher du soleil ; trois valeurs ont été prises
chaque mois (les 1er, 10 et 20 de chaque mois) et la moyenne mensuelle
a été calculée à partir de ces trois valeurs.
En ce qui concerne les températures, la moyenne mensuelle a été
établie d’après les moyennes journalières, elles-mêmes calculées à partir
des 8 températures relevées chaque jour toutes les 3 heures sous abri.
Quant au vents, les jours de blizzard sont définis par une visibilité
égale ou inférieure à 100 m, accompagnée d’un vent d’une vitesse égale
ou supérieure à 27 mètres par seconde (environ 100 km par heure).
Les deux dernières colonnes à droite indiquent le nombre de jours,
chaque mois, où des vents de vitesse supérieure ou égale à 27 mètres par
seconde (environ 100 km/heure) et à 13 mètres par seconde (environ
50 km/heure) ont été enregistrés.
Évolution de la glace de mer en 1961.
Dès la mi-février les premiers pan-cakes apparaissent mais sont géné¬
ralement chassés par le vent, sauf en certains emplacements calmes et
protégés (crique située entre les Monts Cervin et Joli).
Le 8 mars, la mer se recouvre d’une fine pellicule de glace, rapidement
détruite et chassée par le vent.
La première véritable glace de mer se forme dans la journée du 10 mars
et en fin d’après-midi, son épaisseur atteint environ 6 centimètres. Ce
jour-là a marqué la fin des sorties en mer avec l’embarcation.
Quelque jours de calme ont permis à la glace de s’épaissir mais le 15 mars
une tempête entraîne une débâcle totale. Dans la nuit du 17 au 18 mars
la glace se reforme dans la zone située au sud-est de l’ Ile des Pétrels et
des Iles Bufîon et Claude Bernard.
Au nord et à l’ouest de l’ Ile des Pétrels, il faut attendre le 6 avril pour
voir se former une jeune couche de glace. Le 7 avril au sud de l'Ile dos
Pétrels, la glace mesure 15 centimètres d’épaisseur et le 12 avril elle
Tableau I
Données climatiques de Terre Adélie Archipel de Pointe Géologie Ile des Petrels (Année 1961).
— 416
atteint 40 centimètres à l’emplacement de la colonie de Manchots Empe¬
reurs entre les Iles Alexis Carrel et Rostand.
Le 24 avril une débâcle partielle se produit au nord de File des Pétrels.
Au sud de l’Ile des Pétrels, la glace semble maintenant très solide
(50 centimètres d’épaisseur le 11 mai au nord de l’Ile Rostand), mais dans
la nuit du 17 au 18 mai une débâcle totale fait apparaître la mer libre
tout autour de l’Ile des Pétrels. Seule une mince bande de glace (200
mètres de large environ) reste attachée le long des côtes sud-est des Iles
A. Carrel, J. Rostand et Lamarck. Pendant une douzaine de jours, la
mer reste entièrement libre dans l’Archipel.
Ce n’est que le 3 juin que la glace commence à se reformer, forma¬
tion très rapide puisque le 7 juin elle atteint 25 centimètres d’épaisseur
en divers points de l’archipel.
Le 7 juillet une nouvelle débâcle se produit à 300 mètres au nord-ouest
de l’Ile des Pétrels, le long d’une cassure très franche, à paroi verticale.
L’épaisseur de la glace, mesurée le lendemain atteignait 80 centimètres
au bord de la mer libre, le long de cette cassure. Le même jour l’épaisseur
mesurée entre l’Ile Rostand et le glacier de l’Astrolabe montre une couche
uniforme de 90 centimètres.
Après s’être rapidement reformée, la glace subit une nouvelle débâcle
à 4 kilomètres au nord de l’archipel, le 8 août.
Le 10 août nous faisons une série de mesures d’épaisseur : Dans
l’archipel autour de l’Ile des Pétrels, la glace mesure 150 centimètres
d’épaisseur. A 2 kilomètres au nord de l’archipel, la couche atteint 100 cen¬
timètres mesurés le long de la paroi verticale de la cassure marquant
la limite avec la mer libre.
Le 19 août, toute la zone située au sud-est de l’Ile Cl. Rernard (la sta¬
tion 2 en particulier) est complètement pourrie : une épaisse couche de
neige, isolant la glace de l’air extérieur, a permis la fonte de la glace.
Le 2 septembre, nous rencontrons des zones de glace pourrie à 3 kilo¬
mètres au nord de File des Pétrels. Ces zones étaient également marquées
par l’accumulation d’une épaisse couche de neige.
Vers le 15 septembre, le vent ayant chassé toute la neige, la glace de
mer redevient très solide, cependant les cassures (« rivières ») sont très
larges, certaines atteignant 10 mètres de largeur, et ne sont recouvertes
que par quelques centimètres de glace (5 à 15 centimètres).
Dans le courant d’octobre, de nombreuses zones de glace pourrie font
leur apparition. Ceci semble être en étroite relation avec un réchauffe¬
ment de la température extérieure ( — 5° C) et un réchauffement de
la température de l’eau de mer (voir plus loin).
Après les tempêtes des 21 et 22 octobre, la mer libre de glaces apparaît
à l’horizon vers le nord.
Le 15 novembre, une grande étendue de mer libre est aperçue à 7 kilo¬
mètres au nord de l’Archipel. A l’intérieur de ce dernier, les fissures dans
la glace deviennent de plus en plus nombreuses, tandis que l’épaisseur
de la glace diminue progressivement (130 centimètres le 9 octobre, ,100 cen¬
timètres le 15 novembre).
— 417
Après une tempête de deux jours, le 19 novembre, la débâcle est totale
au nord d’une ligne passant par la pointe du glacier de l’Astrolabe, par
les îles Cl. Bernard et Pétrels, et par les ilôts à l’ouest des Pétrels. Entre
ces ilôts et l’île du Gouverneur, la glace est partie en dessinant une large
baie assez profonde en direction du continent.
Le 21 novembre, la glace de mer ne reste plus qu’au sud-est de l’île
des Pétrels dans la zone dont voici les limites : glacier de l’Astrolabe,
île Lamarek, île Buffon, Mont Bose, ilôt du Marégraphe, île Alexis Carrel
et Nunatak du Bon Docteur.
Le 7 décembre, la glace ne persiste qu’à l’emplacement de la colonie
de Manchots Empereurs et en une bande étroite entre l’île des Pétrels
et l’île Rostand.
Le 31 décembre, enfin, la mer est entièrement libre de toute glace.
Hydrologie dans l’archipel de Pointe Géologie.
Températures de l’eau.
Toutes les températures enregistrées aux stations 1 et 2 sont indiquées
dans les tableaux II et III. Les températures (de même que les prélève¬
ments d’eau pour détermination de la salinité) appelées températures
de surface (0 m) sont en réalité mesurées en été à 50 centimètres sous la
surface et en hiver à quelques centimètres sous le niveau inférieur de la
glace de mer.
La fig. 2 représente la température de surface à la station 2 au cours
de l’année 1961.
En été (janvier et février), la température de surface est comprise
entre — 0,5° G et — 1° C. Au voisinage du fond, la température se main¬
tient autour de — 1° C à la station 1 comme à la station 2.
En hiver (juin à septembre), la température de surface reste à peu
près constante aux environs de — 1,80° C.
Pendant la première période intermédiaire (mars à mai) la température
subit une chute brutale entraînant la formation très rapide de la glace
de mer. La mi-mai a été marquée par une brusque élévation de la tempé¬
rature de l’eau, en relation avec une débâcle totale de la glace de mer.
Pendant la seconde période intermédiaire (octobre à décembre), la
température de l’eau monte très progressivement et au moment de la
débâcle de la glace, l’eau est aux environs de — 1,60° C.
Salinités de Veau.
Les résultats obtenus, après dosage des échantillons d’eau récoltés,
sont groupés dans les tableaux II et III, d’une part pour la station 1,
d’autre part pour la station 2. La fig. 3 représente les variations de la
salinité de l’eau en surface à la station 2. La fig. 4 représente ces mêmes
variations à 5 mètres de profondeur. Sur les figures nous avons inscrit
les faits marquants de l’évolution de la glace de mer.
— 418 —
L’observation des résultats appelle plusieurs remarques :
— • Pendant l’été, à chaque station complète, on peut constater la
présence de deux anomalies presque constantes dans la superposition
des densités, l’une à 10-Ou 15 mètres de profondeur suivant la date, l’autre
au voisinage du fond (25 m pour la station 1, 50 m pom la station 2).
— La salinité augmente brusquement le 8 mars, au moment de la
formation de la glace de mer. Cette augmentation est très forte en surface,
faible à 5 mètres de profondeur, nulle plus profondément.
— La salinité en hiver, en surface et à 5 mètres, montre des valeurs
plus basses qu’en été (34,25 °/00 contre 34,55 °/00). Ce fait a déjà été signalé
par J. S. Runt en 1960 d’après des mesures faites à Mawson (base Austra
lienne, 67°36' S et 62°53' E) et nous a été confirmé récemment par
W. L. Tressler d’après des mesures faites à Mac Murdo Sound (base
Américaine, 77°51' S et 166°38' E).
— Certaines valeurs de la salinité (marquées d’un astérique dans les
tableaux) sont anormales. Les dosages ont été répétés plusieurs fois. Seule
la valeur anormalement élevée de l’échantillon 25 mètres du 6 mai 1961
peut être expliquée : l’eau a gelé dans la bouteille à renversement dès
sa sortie à l’air ambiant. Mais les autres valeurs anormalement basses
doivent être considérées comme réelles. J. S. Bunt signale des faits sem¬
blables.
— Enfin, il faut faire remarquer qu’à la fin de l’hiver et au printemps
(août, septembre, octobre) les variations de la salinité sont très grandes,
surtout en surface. A la même époque la glace de mer était alternative¬
ment pourrie et très dure. J. S. Bunt 1 a mis en évidence à Mawson un
phénomène analogue de très grandes variations de la salinité pendant
la même période.
Nous avons déterminé la salinité de quelques échantillons de glace
de mer : celle-ci variait de 5,99 à 9,96 °/00. Il est donc bien évident que
la fonte et le regel alternés de la glace de mer doit entraîner de très grandes
variations dans la salinité des eaux de surface.
1. Bunt J. S., 1960. — « Oceanography, Ilydrology. Introductory sludies : hydrology
and plankton », Mawson, June 1956-February 1957. Anare Reports, sériés B, vol. III.
419
Tableau II : Station 1.
28
420
Tableau III : Station 2.
421
Tableau III (suite) : Station 2.
422
Tableau III (suite) : Station 2.
Oxygène dissous.
Les résultats indiqués ci-dessous sont trop réduits pour être signifi¬
catifs, aussi nous ne faisons que les citer :
Oxygène dissous (en cm 3 par litre d’eau).
pH.
Les quelques mesures de pH réalisées n’apportent pas beaucoup de
renseignements : en surface les variations du pH semblent assez faibles
au cours de l’année ; par contre la série de mesures du 8 janvier 1962
semble montrer un léger accroissement du pH lorsque la profondeur
augmente.
salinités
34,8-
34,7
34,6
34,5-
34,4
34,3
34,2
34,1
34
me i s
28-2 31-3 30-4 31-5 30-6 31-7 31-8 30-9 31-10 30-11 31-12
Fig, 4. — Salinités à 5 m de profondeur à la station 2 au cours de l’année.
tu
Ut
— 426
Mesures de pH.
Conclusion.
Dans cette note, nous n’avons voulu présenter que les observations
faites en 1961, en précisant quelques points particuliers ou quelques
anomalies. Mais, pour tirer des conclusions ou essayer de faire une quel¬
conque interprétation des résultats, il faudrait avoir des données beau¬
coup plus complètes et des observations ultérieures, au cours des prochains
hivernages, sont indispensables.
Laboratoire des Reptiles et Poissons
du Muséum National d' Histoire Naturelle.
Le Gérant : Jacques Forest.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART (d. 8666). - 22*2-1963.
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Chaque tome, grand in-8°, est annuel et comprend actuellement 6 fascicules.
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des naturalistes du Muséum ; ce sont uniquement des travaux originaux rela¬
tifs aux diverses branches des sciences naturelles. Le premier fascicule de
chaque année contient en outre la liste des travaux publiés et des collections
reçues dans les laboratoires du Muséum.
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trale du Muséum national d’Histoire naturelle, 36, rue Geofïroy-Saint-Hilaire, Paris, 5e
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nion après présentation de la communication. Les clichés des figures dans
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et plus de 48 pages pour Tannée.
Il ne sera envoyé qu 'une seule épreuve aux auteurs qui sont priés de les
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logie, 61, rue de Bufîon. Passé ce délai, l’article sera ajourné au numéro sui¬
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Palais de Chaillot, Paris-16e ; depuis 1961 ; trimestriel ; abonnement, France,
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Mer. Laboratoire des Pêches Outre-Mer, 57, rue Cuvier, Paris-5e ; sans pério¬
dicité ; échange. ,
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mologie, 45 bis, rue Bufîon, Paris-5e ; depuis 1934 ; trimestriel ; abonne¬
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nationale de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale depuis 1954. Labo¬
ratoire d’ Agronomie tropicale, 57, rue Cuvier, Paris-5e ; abonnement, France,
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Adansonia (suite aux Notulae Systematicae). Directeurs : MM. A. Aubréville
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Revue Algologique. Directeur : M. R. Lami, Laboratoire de Cryptogamie, 12, rue
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Revue Bryologique et Lichénologique. Directeur : Mme V. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; depuis 1874 ; abonnement, France, 22 F, Étranger, 28 F.
Revue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie ;
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Pollen et spores. Directeur : Mme Van Campo, Laboratoire de Palynologie,
61 , rue Bufîon, Paris, 5e ; depuis 1959 ; semestriel ; abonnement, France, 35 F.
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2* Série, Tome 34
Numéro 6
Année 1962
Paru le 31 Mai 1963.
SOMMAIRE
Pages
Communications :
J. Dorst. Étude d’une collection d’oiseaux rapportée des hautes Andes méridionales
du Pérou . 427
J. Spillmann. Sur la systématique de Telestes sou fia Risso. Variation de certains
caractères numériques et métriques (3e note) . 435
E. Séguy. Deux Myiodaires nouveaux de Chine (Insectes Diptères) . 453
R. Legendre. Études sur les Archaea (Aranéides). IV. La mue . 459
V. Sïlhavy. Un Opilion nouveau, Pelitnus drescoi n. sp. (Fam. Oncopodidae) . 464
J. M. Démangé. Sur la segmentation thoracique et le platosternite des Chordeumides
(Diplopodes) . 467
J. Juchault et J. J. Legrand. Description d’une nouvelle espèce du genre Paraschi-
zidium Verhoeff : P. esterelanum, suivie de la présentation d’une nouvelle station de
l’espèce endogée Armadillidium pruvoti Racovitza . 471
A. M. Galopim de Carvalho. Note sur un calcaire marneux à Bryozoaires de l’aqui-
tanien de Lisbonne . 475
A. Guillaumin. Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum (Notules
sur quelques Orchidées d’Indochine. XXX) . 478
H. D. Schotsman. Deux Callitriche nouveaux pour la France . 479
D. Billet. Progrès récents dans l’élucidation des structures de quelques composés
naturels . 483
Table des Matières du tome 34 . 490
Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 34, n° 6, 1962, pp. 427-492.
BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1962. — N° 6
453® RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
29 NOVEMBRE 1962
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ
COMMUNICATIONS
ÉTUDE D'UNE COLLECTION D'OISEAUX
RAPPORTÉE DES HAUTES ANDES
MÉRIDIONALES DU PÉROU
Par Jean DORST
Au cours d’une mission au Pérou, de novembre 1960 à février 1961,
nous avons séjourné sur les hauts plateaux andins de la partie la plus
méridionale de ce pays, afin de poursuivre les recherches sur l’écologie des
oiseaux et des mammifères entreprises lors d’une précédente mission.
Nous avons eu l’occasion de réunir une collection d’oiseaux représentative,
bien que ne comprenant pas la totalité des espèces établies dans cette
région.
La plupart des spécimens ont été collectés sur le territoire de la hacienda
Checayani, près d’Azangaro, département de Puno. Que ce soit pour nous
une nouvelle occasion de remercier notre ami, le Dr Hernando de Macedo,
de l’hospitalité qu’il a bien voulu nous accorder dans ce domaine et dans
la Station biologique qu’il y a créée. Précisons que cette localité se trouve
à une altitude moyenne de 3.900 m ; elle est entourée de collines s’élevant
jusqu’aux alentours de 4.200 m, de plateaux d’altitude supérieure, et de
montagnes culminant aux alentours de 4.600 m. L’ensemble de cette zone
appartient par conséquent à l’étage haut-andin du Sud du Pérou, caracté¬
risé par la rigueur de son climat et une sécheresse accentuée en dehors de
la saison des pluies. Le couvert végétal, très particulier d’aspect, ne com¬
prend pour ainsi dire aucune plante arborescente et se compose en grande
partie de steppes à graminées (pajonal de puna). Dans les lieux abrités,
29
— 428 —
et particulièrement les fonds de vallées bien exposées, croît cependant
une végétation plus abondante, notamment une sorte de maquis et la
seule association végétale, formée de Polylepis, Rosacées arborescentes
au port caractéristique. Plusieurs lacs et lagunes parsèment la région et
offrent des habitats aquatiques assez diversifiés.
Nous avons par ailleurs collecté dans les régions avoisinantes, notam¬
ment aux environs de la petite localité de Mufiani, située à l’Est de Checa-
yani, dans des milieux naturels du même type et à la lagune de Salinas,
vaste étendue d’eau saumâtre à 3.800 m. d’altitude. Une autre station de
collecte se trouve sur le plateau de Mayopampa, d’une altitude voisine de
4.500-4.800 m, situé à l’Ouest de la chaîne de l’Apolobamba, faisant partie
de la Cordillère orientale ; ce haut plateau, appartenant à un étage plus
élevé, se fait remarquer par la pauvreté de son couvert végétal qui ne
comporte plus qu’une végétation herbacée très clairsemée et quelques
plantes en coussinets.
Dans l’ensemble, les oiseaux peuplant ces régions sont tous caracté¬
ristiques de l’étage haut-andin. Certains représentent des types ubiquistes,
parvenus sur les hauts plateaux andins grâce à leurs grandes facultés
d’adaptation écologique ; il s’agit principalement d’oiseaux aquatiques
(Nycticorax nycticorax, Phalacrocorax olivaceus, Capella paraguaiae) , mais
quelques oiseaux terrestres ont également réussi la colonisation des hautes
Andes, en particulier la Chouette des terriers (Speotyto cunicularia) et
même des Passereaux comme le Troglodyte Troglodytes musculus. La plu¬
part des autres font partie d’une avifaune propre aux hautes Andes, par¬
fois venus des régions patagoniennes plus basses grâce à des conditions
écologiques analogues à celles qui régnent à plus faible altitude dans les
régions plus méridionales de l’Amérique du Sud.
Si nous mettons à part les oiseaux aquatiques, bien différenciés dans les
hautes Andes en raison de la multiplicité des biotopes aquatiques et de
leur grande variété écologique, les oiseaux dominants sont essentiellement
des Furnariidés et des Fringillidés, dont les espèces sont relativement
nombreuses dans l’étage haut-andin, certains genres étant propres à cette
zone.
Ajoutons que l’époque de notre séjour, se plaçant au cours de l’été
austral, coïncide avec la saison de reproduction des oiseaux ; en fait la
plupart des oiseaux collectés présentaient des signes évidents de leur état
de reproducteur. Nous n’en parlerons pas ici, nous proposant d’étudier
ailleurs cette question. Remarquons qu’à cette même période de l’année
les hauts plateaux andins constituent les territoires d’hivernage d’un
certain nombre de migrateurs nord-américains, notamment de Chara-
driidés relativement nombreux au voisinage des étendues lacustres.
La liste ci-dessous ne concerne que les oiseaux que nous avons collectés.
Elle ne comprend pas la totalité des espèces susceptibles d’être rencontrées
dans l’aire étudiée, mais complète néanmoins dans une certaine mesure la
liste des oiseaux collectés lors de notre précédente mission {Bull. Mus.
2e sér., 28 : 435-445, 1956) ainsi qu’une liste d’oiseaux collectés par le
Dr de Macedo et envoyée au Muséum {Ibid. 29 : 127-129, 1957).
— 429 —
Liste des espèces collectées.
PoDICIPITIFORMES.
Podiceps rolland chilensis (Lesson). - — Checayani, lac Yanakearea : 2
2 ÇÇ, 13 décembre ■ — 4 janvier.
Pélécaniformf.s.
Phalacrocorax o. olivaceus (Humboldt) (= Ph. brasilianus Auct.). • — Checa¬
yani, lac Yanakearea : 2 2 ÇÇ, 13 décembre-4 janvier.
Nous avons déjà fait remarquer ( loc . cit. 1956, p. 437) que nos spéci¬
mens viennent à l’appui des remarques de R. C. Murphy sur la brièveté
relative du bec des Cormorans nidificateurs dans les hautes Andes ; les
spécimens mentionnés ci-dessus sont dans ce cas leur culmen mesurant
respectivement 42 et 45,5 mm pour les et 42 et 43 mm pour les Ç$.
Les dimensions indiquées par Murphy pour les autres populations de cette
espèce sont de 54 à 61 (moyenne : 57) pour les et 49 à 58 (moyenne
54) pour les $$. Les variations que l’on observe parmi les autres popu¬
lations de Cormorans à travers leur vaste habitat empêchent cependant
de séparer subspécifiquement ces oiseaux, comme on en serait tenté au
premier abord. Le fait mérite cependant d’être signalé en raison de sa
constance parmi les populations des Andes du Pérou méridional.
Ardéiformes.
Plegadis falcinellus ridgwayi (Allen). — Checayani : 1 10 janvier ; 2 $Ç,
20 décembre.
Les effectifs de l’Ibis falcinelle nous ont paru en très nette progression
et l’espèce s’est établie dans des habitats d’où elle était absente lors de
notre dernière mission.
Nycticorax nycticorcix hoactli (Gm.). • — Checayani : 2 1 Ç juv.,
31 décembre-4 janvier ; Muhani : 1 Ç, 17 janvier.
Ansériformes.
Phoenicopterus chilensis Molina. — Laguna de Salinas : 1 3 ÇÇ,
6 décembre.
Une importante colonie de Flamants, ne comportant que cette espèce,
se tient sur le lac d’eau fortement saumâtre (on y exploite d’ailleurs des
salines), situé à 3.800 m d’altitude. Elle ne paraît pas y nicher ; les
spécimens collectés présentaient en tous cas des signes d’une complète
involution des glandes sexuelles.
Anas versicolor puna Tschudi. ■ — Checayani, lac Yanakearea : 2 1
imm., 2 13 décembre-4 janvier.
Le mâle immature se différencie facilement des adultes par la colo-
— 430 —
ration de ses parties inférieures qui sont largement lavées de fauve,
surtout sur la poitrine. Celles-ci sont marquées de taches allongées,
différant des taches arrondies que présente l’adulte ; les barres transver¬
sales du ventre, si caractéristiques de cette espèce chez l’adulte ne sont
qu’à peine marquées. Le miroir vert mordoré est bien entendu absent.
Le bec était néanmoins déjà coloré d’un bleu presque aussi intense que
chez l’adulte.
Anas georgica spinicauda Vieillot. — Checayani : 3 1 Ç, 16-17 janvier ;
2 ÇÇ, Munani, 17 janvier.
Anas flavirostris oxyptera Meyen. — Checayani : 2 rjrj, 1 $, 22-27 décembre.
Oxyura jamaicensis ferruginea (Eyton). — ■ Checayani, lac Yanakearea : 1
4 janvier.
Les effectifs de ce Canard nous ont paru en nette diminution par
rapport à ceux que nous avions observés lors de notre précédente mis¬
sion.
Lophonetta specularioides alticola (Ménégaux). — Plateau de Mayopampa :
1 (J, 3 décembre.
Lariformes.
Larus serranus Tschudi. — Checayani, lac Yanakearea : 3 1 $ juv.
13 décembre-4 janvier.
Les adultes de la Mouette andine ont souvent les parties inférieures
lavées de rose, tout comme certains autres Laridés ( Larus genei, Sterna
dougalli notamment). Les effectifs de cette Mouette nous ont paru en
nette augmentation.
Charadriiformes.
Ptiloscelys resplendens (Tschudi). — Plateau de Mayopampa : 1 Ç,
3 décembre.
Capella paraguaiae andina (Tacz.). — Checayani : 3 1 Ç, 20 décembre-
12 janvier.
Tringa flavipes (Gm.). — Checayani : 2 $<$, 20 décembre, 16 janvier ;
Munani : 2 17 janvier.
Tringa melanoleuca (Gm.). — Checayani : 2 çJ(J, 22 décembre, 13 janvier.
Erolia bairdi (Coues). — Laguna de Salinas : 1 Ç, 6 décembre.
Thinocorus orbignyanus ingae Tschudi. — Plateau de Mayopampa : 1 £
juv., 1 Ç, 3 décembre ; Checayani : 1 Ç, 17 janvier.
Ralliformes.
Gallinula chloropus garmani Allen. — Checayani : 1 1 Ç, 20 décembre,
3 janvier.
431 —
Rallus sanguinolentus tschudii (Chubb). — Checayani, 1 <§, 4 décembre.
Fulica giganlea Eydoux et Souleyet. — Checayani, lac Yanakearea : 1
1 Ç, 4 janvier.
Fulica americana peruviana A. Morrison. — Checayani, lac Yanakearea :
I Ç, 13 décembre.
Cet individu, dont l’ovaire était en complet repos, se trouve en pleine
mue, notamment quant aux rémiges.
Tinamiformes.
Nothura maculosa agassizi Bangs. — Checayani : 2 <$<$, 1 Ç, 7 décembre-
II janvier.
Falco niformes.
Phalcobaenus albogularis megalopterus (Meyen). — Checayani : 1
3 janvier ; Munani : 1 Ç, 17 janvier.
Falco sparverius cinnamominus Swainson. — Checayani : 1 Ç, 22 janvier.
Buteo poecilochrous Gurney. - — Checayani : 1 2 ÇÇ, 10-12 décembre.
Cette Buse de grande taille, dont le Dr Ch. Vaurie, de l’American
Muséum of Natural Ilistoray, New York, a bien voulu nous confirmer la
détermination pas toujours aisée en raison de l’existence d’espèces affines,
est assez commune sur les hauts plateaux du Sud du Pérou, notamment
dans les vallées encaissées ; elle niche au flanc des parois rocheuses.
Les 3 individus collectés se tenaient ensemble dans une vallée entourée
de hautes falaises au milieu de laquelle s’étend un bois de Polylepis
particulièrement dense.
Strigiformes.
Speotyto cunicularia juninensis Berl. et Stolz. — Checayani : 1
29 décembre.
Psittaciformes.
Bolborhynchus aurifrons margaritae Berlioz et Dorst. • — Checayani : 1 r£,
15 décembre.
Piciformes.
Colaptes rupicola puna Cab. — Checayani : 1 (J, 2 ÇÇ, 10 décembre-
18 janvier.
Trochiliformes.
Oreotrochilus estella (d’Orb. et Lafr.). — Checayani : 4 <$$ ad., 1 Ç ad.,
— 432 —
8 décembre-19 janvier ; 1 (J, 1 Ç à l’envol du nid, 23 novembre et 19 jan¬
vier.
Nous avons envisagé d’ailleurs ( Oiseau et R. F. O., 32 : 95-126, 1962)
la biologie de cet Oiseau-mouche commun dans l’aire étudiée.
Passeriformes.
Furnariidés.
Geositta cunicularia titicacae Zimmer. — Plateau de Mayopampa : 5 (J(J,
3 décembre ; Laguna de Salinas : 1 $, 6 décembre ; Checayani : 2 <$<$,
6 décembre ; Muhani, 1 17 janvier.
Geositta tenuirostris (Lafr.). — Checayani : 4 2 ÇÇ, 8 décembre-
16 janvier.
Cinclodes fuscus albioentris (Phil. et Landb.). — Checayani : 9 2 ÇÇ,
22 novembre-16 janvier.
Cinclodes a. atacamensis (Phil.). - — - Checayani : 3 çjVJ, 19 décembre-
18 janvier.
Upucerthia validirostris pallida Tacz. — Checayani : 6 rjrj, 4 Ç$, 23 no-
vembre-9 janvier.
Phleocryptes melanops schœnobaenus Cab. et Heine. — Checayani : 1 (J,
21 décembre.
Leptasthenura andicola peruviana Chapman. — - Checayani : 2 rj'rj', 2 ÇÇ,
23 novembre-19 janvier.
Asthenes d’orbignyi arequipae (Sel. et Salv.). • — Checayani : 8 cjrj, 1 Ç,
27 décembre-ler janvier.
Asthenes wyatti punensis (Berl. et Stolz). — - Checayani : 10 1 Ç,
19 décembre-14 janvier.
Le jeune, qui voletait déjà et se déplaçait avec une grande agilité
entre les touffes de graminées, est dans l’ensemble nettement plus
marron que les adultes, en particulier sur les ailes (rémiges et grandes
couvertures), son dos est plus nettement strié.
Tyrannidés.
Agriornis montana insolens Sel. et Salv. — Checayani : 3 1 Ç, 8 dé-
cembre-17 janvier.
Muscisaxicola rufivertex occipitalis Ridgway. — Checayani : 4 2 ÇÇ,
8 décembre-9 janvier.
Nos individus sont tous d’un gris nettement plus soutenu que la
moyenne des oiseaux faisant partie de cette sous-espèce.
Ochthoeca oenanthoides polionota Sel. et Salv. — - Checayani : 1 4 ÇÇ,
8-31 décembre.
— 433
Cnemarchus rufipennis (Tacz.). — Checayani : 1 1 Ç, 1 ad. sexe non dét.,
10 décembre.
Lessonia rufa oreas (Sel. et Salv.). — Laguna de Salinas : 1 <$, 1 Ç, 6 dé¬
cembre ; Checayani : 1 <$, 1er janvier.
Troglodytidés.
Troglodytes musculus puna Berl. et Stolz. — Checayani : 3 2 1 ad,
sexe non dét. 26 décembre-13 janvier.
Motacillidés.
Anthus correndera calcaratus Tacz. — Checayani : 6 21 décembre
18 janvier.
T urdidés.
Turdus ch. chiguanco Lafr. et d’Orb. — Checayani : 2 1 Ç, 23 no-
vembre-20 janvier.
Ictéridés.
Agelaius thilius alticola Todd. — - Checayani : 8 3 ÇÇ, 21 décembre-
17 janvier.
Fringillidés.
Catamenia inornata inornata (Lafr.). — Checayani : 2 (jfrj, 11 décembre.
Nous n’avons rencontré ces Fringillidés que dans une vallée très abritée
entre de hautes parois rocheuses, où croissent des Rosacés arborescentes
du genre Polylepis ; ces oiseaux se tenaient sur le sol, au milieu de touffes
de Graminées.
.Spinus crassirostris (Landb.). — Checayani : 2 <$(§, 1 $, 9 décembre.
Nous n’avons rencontré cette espèce que dans une seule station,
au milieu de peuplements de quenuas ( Polylepis ), dont les bourgeons
servent de nourriture à ces Passereaux.
Spinus atratus (Lafr. et d’Orb.). — Checayani : 3 <$(§, 27 décembre-
20 janvier.
Sicalis u. uropygialis (Lafr. et d’Orb.). — Checayani : 4 $3, 1 Ç, 12 dé-
cembre-19 janvier.
Phrygilus gayi punensis Ridgway. — Checayani : 1 1 Ç, 18 décembre-
5 janvier.
Phrygilus plebejus plehejus Tschudi. — Checayani : 5 6 ÇÇ, 23 novem-
bre-20 janvier.
— 434 —
Phrygilus alaudinus excelsus Berl. — Checayani : 7 $<$, 3 $$, 18 décembre-
17 janvier.
Phrygilus fruticeti peruvianus Zimmer. — Checayani : 1 $, 20 janvier.
Ce spécimen se fait remarquer par la coloration très foncée de son
plumage. Les stries brun-noirâtre qui marquent chaque plume sopt
beaucoup plus grandes que chez les autres spécimens appartenant à
cette race. Les rémiges sont également beaucoup plus foncées, presque
noirâtres. Sans doute s’agit-il d’une femelle âgée.
Zonotrichia capensis pulacayensis Ménégaux. — Checayani : 11 .■$$, 1 $
imm., 7 ÇÇ, 22 novembre-21 janvier.
Nos spécimens ne se distinguent qu’avec beaucoup de difficultés
d’oiseaux provenant du Pérou central [peruviensis (Less.)] et sont en
quelque sorte intermédiaires à ceux-ci et aux populations plus méri¬
dionales.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux)
du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 6, 1962 pp. 435-452.
SUR LA SYSTÉMATIQUE
DE TELESTES SOUFIA RISSO.
VARIATION DE CERTAINS CARACTÈRES
NUMÉRIQUES ET MÉTRIQUES DE U ESPÈCE
(3e note).
par J. SPILLMANN
Dans une précédente note 1, nous avons indiqué une combinaison de
rapports permettant de séparer les Telestes de la Bevera de ceux des
bassins du Rhône et de l’Argens. L’objet du présent travail est l’étude
comparative de quelques lots de poissons provenant des bassins du Rhône,
de l’Hérault, de l’Argens, du Var et de deux lots d’origine étrangère.
Dans la systématique des Telestes, en dehors du nombre des vertèbres,
des écailles et du caractère de la dentition pharyngienne, nous avons déjà
vu que les variations dans l’aspect extérieur portaient principalement
sur la forme de la tète et la longueur de la nageoire anale. C’est en utilisant
ces caractères que nous avons recherché s’il était possible d’établir des
distinctions entre les différentes populations françaises de l’espèce.
En tenant compte du fait que, dans l’ensemble, les formes méridionales
ont une tendance à avoir un museau plus court et une nageoire anale
plus longue, nous avons classé les différents lots de poissons sur des tableaux,
en portant, sur l’axe des ordonnées, le rapport hauteur de l’anale en %
de la longueur standard et sur l’axe des abcisses le rapport espace préor¬
bitaire en % de la longueur de la tête. Précédant ces tableaux, nous don¬
nerons d’abord les chiffres obtenus pour les deux rapports en question
et qui ont été utilisés pour le calcul de la comparaison des moyennes.
A titre de comparaison avec les populations françaises, sont donnés
les résultats relatifs à deux lots de poissons provenant, l’un de Rosenlieim 2
(Bavière, bassin du Danube), l’autre de l’embouchure du Telo (Italie, lac
de Côme). Les populations françaises sont placées, de haut en bas, du
nord au sud-est, les deux populations étrangères en fin de liste.
1. Bull. Mus. Hist. nat ., 2e série, 32, n° 5, 1960 (1961), pp. 411-414.
2. Rosenheim, ville de Bavière, à l’embouchure de l’Inn et de son afïluent le Mangfall.
— 436
Esp. préorbit./long. tête.
Cours d’eau n
Ignon . 5
Ouche . 10
Usses . 7
Filière . 21
Fier . 12
Arre . 19
Nartuby . 29
Desguiers . 11
Yar . 8
Bevera . 23
Rosenheim . 10
Telo . 9
Pour permettre de situer géographiquement les populations utilisées
dans la présente étude, nous donnons une carte schématique (Fig. 1)
indiquant l’emplacement des rivières d’où viennent les principaux lots de
poissons.
Diagrammes de distribution des poissons en fonction des rapports
ÉTUDIÉS.
Pour une lecture plus facile, trois diagrammes ont été réalisés, le pre¬
mier comportant, avec les Telestes de la Bevera, ceux du Rhône et de
l’Hérault, le deuxième ceux de l’Argens et du Var, le troisième les deux lots
de Bavière et d’Italie.
L’examen des trois diagrammes appelle les commentaires suivants :
on constatera en premier lieu que les Telestes de la Bevera se séparent
— 437 —
sans difficultés de tous les autres poissons français à l’aide du rapport
Ht anale/long. std. En ce qui concerne les rapports des autres populations
nous allons étudier successivement les trois diagrammes.
Fig. 1. — Carte des cours d’eau d’où proviennent les poissons étudiés.
Diagramme I (fig. 2). — Les Telestes provenant des affluents de la haute
vallée du Rhône et des affluents de la Saône se trouvent bien groupés
dans le carré sud-est du tableau (80 % des individus) ; en opposition, on
trouvera dans le carré nord-ouest 86,95 % des individus de la Bevera.
Les quelques individus de la haute vallée du Rhône, se situant dans
le carré sud-ouest sont en majorité des poissons provenant du Fier. Nous
— 438 —
étudierons plus loin, en particulier, le cas de ces Telestes par rapport à ceux
de la Filière, affluent du Fier.
Voyons maintenant quels sont les résultats obtenus par la compa¬
raison des moyennes entre les divers lots de poissons V
Pour le rapport Ht anale/long. std., il n’y a pas de différence significative
entre les poissons des bassins du Rhône et de l’Hérault ; pas de différence
non plus entre les diverses populations appartenant au bassin du Rhône
et de la Saône, c’est-à-dire les poissons des Usses, du Fier, de la Filière, de
l’Ouche et de l’Ignon.
Fig. 2. — Diagramme I.
A = Ht anale % long. std. ; B = Esp. préorbit. % long. tête. Mêmes rapports sur fig. 3 et 4.
Pour le rapport espace préorbit. /long, tête , il n’y a pas de différences
significatives entre les populations des Usses, de la Filière, de l’Ouche et
de l’Ignon. Par contre, il existe une différence significative entre les popu¬
lations du Fier et de la Filière avec t = 3,9. Une différence existe aussi
entre le Fier et l’Ouche avec t = 3,9 également. On obtient t = 3,1 entre
le Fier et les Usses, mais ce chiffre ne peut être considéré comme signifi¬
catif étant donné la faiblesse de l’échantillon des Usses (n = 7) ; il aurait
fallu obtenir au moins 3,5. D’autre part, il n’y a pas non plus de différence
significative entre le Fier et Pignon, pas plus qu’entre le Fier et l’Arre ;
par contre entre la Filière et l’Arre on obtient t = 2,9, chiffre mettant
en évidence une différence qui, bien que faible, peut être néanmoins consi¬
dérée comme significative.
Par ailleurs, on observera que l’on trouve t = 6,6 entre la Bevera et
1. Pour l’estimation de T, nous avons utilisé le tableau C de Lamotte (1957).
439 —
la Filière, t = 5,6 entre la Bevera et l’Ouche, ces différences étant très
nettement significatives. Par contre entre la Bevera et le Fier la diffé¬
rence est sans signification et entre la Bevera et l’Arre le chiffre obtenu
•est faible (t = 2,8).
Diagramme II (fig. 3). — Ce diagramme met en évidence une assez
large dispersion des Telestes de l’Argens en ce qui concerne le rapport espace
préorbit/long. tète. Il n’y a pas avec ce rapport de différence significative
entre la Bevera et les deux lots de l’Argens (Nartuby et Desguiers) ni
avec le Var.
20
19
18
17
16
15
14
13
12
20
Fig. 3. — Diagramme II.
Pour le rapport Ht anale/long, std., la comparaison des moyennes
•entre le Var et le ruisseau des Desguiers donne t = 5,8 et entre le Var
et la Nartuby t = 3,8. Enfin, entre le Var et la Bevera, on obtient t = 7,6.
Les Telestes du Var, en ce qui concerne le rapport Ht anale/long. std.
témoignent donc d’une certaine originalité. Ils se séparent en effet très
nettement des Telestes de la Bevera pour se rapprocher de ceux de l’Argens
tout en s’en distinguant par une moyenne sensiblement différente du
rapport.
Comparaison entre les diagrammes I et II. — En ce qui concerne le rapport
Ht anale/long, std., on remarque que s’il n’y a pas de différence signifi¬
cative entre les poissons de la Nartuby et ceux du ruisseau des Desguiers
appartenant tout deux au bassin de l’Argens, on relève une différence
significative entre les poissons du ruisseau des Desguiers et ceux de l’Arre
(bassin de l’Hérault) avec t = 4,6 alors que les poissons de la Nartuby
— 440 —
appartenant également au bassin de l’Argens ne donnent, par comparaison
avec ceux de l’Arre aucune différence significative.
Pour le rapport esp. préorbit./long. tête, on ne relèvera de différence
significative qu’entre les poissons de la Nartuby et ceux de la Filière avec
t = 5,7. Or, nous avons déjà vu que sous l’angle du rapport esp. préorbit./
long, tête, les poissons de la Filière étaient ceux qui présentaient le rapport
le plus élevé, on ne sera donc pas surpris de relever une différence signifi¬
cative entre ces poissons et ceux de la Nartuby (Argens).
Diagramme III (fig. 4). — L’examen de ce diagramme, ne comportant
que les deux petits lots de poissons de Bavière et d’Italie, met en évidence
le fait que bien séparés pour le rapport esp. préorbit./long. tête (pas de
chevauchement des extrêmes) les deux populations ne le sont pas pour le
rapport Ht anale/long, std., dont la comparaison ne donne pas de diffé¬
rence significative.
Vis-à-vis des populations françaises, on observera que, s’il n’y a aucune
remarque à faire à propos des poissons de Rosenheim, il y a lieu de noter
que les Telestes de la rivière Telo sont ceux qui présentent le rapport esp.
préorbit./long. tête le plus faible, plus faible encore que les rapports donnés
par ceux de la Bevera. Si l’on compare les poissons de la rivière Telo à
ceux du Rhône, de l’Hérault et de l’Argens, on relève avec chacun des
lots des différences significatives et, pour l’ensemble, une différence de
t = 7,8 pour le rapport esp. préorbit./long. tête et une différence de
t = 6,4 pour le rapport Ht anale/long. std.
Enfin on remarquera, en examinant le tableau (p. 436) des valeurs pour
le rapport Ht anale/long, std., que, si les poissons de la Bevera se déta-
— 441 —
client nettement avec une moyenne de 19,78, les poissons de la rivière
Telo se rapprocheht des Telestes du Rhône, de l’Hérault et de l’Argens,
avec une moyenne plus basse de 17,55, qui toutefois reste toujours supé¬
rieure à celle de ces trois derniers cours d’eau.
Fig. 5.
Les poissons du Var, avec une moyenne de 16,90, occupent une position
intermédiaire. Ils ne fournissent pas de différence significative avec les
poissons de la rivière Telo, la comparaison avec les deux lots du bassin
de l’Argens (Nartuby et ruisseau des Desguiers) donne par contre respecti-
— 442 —
vement t = 3,8 et t = 5,8. Ces chiffres témoignent encore de la personnalité
des poissons du Var dans l’ensemble des formes des bassins du Rhône,
de l’Hérault et de l’Argens auxquelles ils se rattachent.
Courbes de fréquence du rapport Ht anale/long. std.
Nous donnons (Fig. 5) les courbes de fréquence établies pour le rap¬
port Ht anale/long, std., car elles symbolisent bien la coupure subspéci¬
fique.
Nous avons groupé dans ce tableau, d’une part toutes les populations
assimilables à Telestes soufia agassizi (trait plein), et d’autre part la popu¬
lation de la Bevera (trait pointillé), assimilable à T. soufia muticellus.
On remarquera la forme particulièrement significative, par son étroitesse,
de la courbe correspondant à T. soufia agassizi.
La courbe relative à la petite population de la rivière Telo n’a pas
été figurée sur ce tableau. Cette population, appartenant par l’ensemble
de ses caractères à T. soufia muticellus, a un mode à 18, occupant donc,
relativement à ce caractère, une position intermédiaire.
Résumé de V étude des caractères métriques.
On retiendra de l’examen comparatif des tableaux précédents :
1° que les poissons de la Bevera se séparent nettement de l’ensemble
des poissons des bassins du Rhône, de l’Hérault, de l’Argens et du Var ;
2° que les poissons de la haute vallée du Rhône et des affluents de la
Saône se présentent comme un ensemble bien homogène sur lequel se
superposent les poissons de Rosenheim (Bavière).
Les poissons du Fier font toutefois preuve d’une certaine variabilité
du rapport espace préorbitaire/longueur tête ;
3° que les poissons des bassins de l’Hérault et de l’Argens montrent
une assez grande variabilité du rapport esp. préorbit./long. tête. Néanmoins
la position du plus grand nombre dans le tableau montre que ces poissons
ont en majorité un museau plus court que les poissons du haut Rhône.
Cette variation peut être interprétée comme une tendance à évoluer dans
le sens des poissons de la Bevera ;
4° que les poissons du Var qui, nous l’avons vu, se rattachent aux
Telestes des bassins du Rhône, de l’Hérault et de l’Argens (T. soufia agas¬
sizi) se rapprochent en ce qui concerne le rapport Ht anale/long, std.,
avec une moyenne égale à 16,90, des poissons de la rivière Telo (T. soufia
muticellus) avec lesquels ils ne présentent pas, sur ce point, de différence
significative ;
5° Les chiffres fournis par la comparaison des moyennes sont intéressants
dans la mesure où ils confirment, d’une part, les indications tirées de la
distribution des populations dans les tableaux et, d’autre part, la coupure
entre les sous-espèces agassizi et muticellus.
— 443 —
É
IUDE COMPARATIVE DU NOMBRE DES ÉCAILLES DE LA LIGNE LATERALE.
Si l’on réunit par bassin fluvial les différents lots de poissons, on obtient
les résultats suivants 1 :
Bassin du Rhône
n = 56
m = 52,87
extr. 46-58 2
car. 156791
Sm ± 0,28
Bassin de l’Iiérault
n = 19
m = 53,21
extr. 49-57
car. 53885
Sm ± 0,29
Bassin de l’ Argens
n = 43
m = 52,53
extr. 47-57
car. 118907
Sm ± 0,37
La comparaison des moyennes entre les populations de ces trois bassins
ne donne aucune différence significative.
Si, par contre, on groupe ensemble les poissons de ces trois bassins
■et que l’on compare la moyenne ainsi obtenue à celle des poissons de la
Bevera, on obtient une différence nettement significative.
Rhône + Hérault + Argens Bevera
n = 118
m = 52,80
extr. 47-58
car. 329583
Sm ± 0,20
n = 27
m = 47,7
extr. 45-49
car. 61581
Sm i 0,44
T = 10
Un mot ici au sujet du Var (A. M.) : les jtoissons de ce fleuve se dis¬
tinguent un peu de ceux des bassins du Rhône, de l’Hérault et de l’ Argens
avec une moyenne d’écailles légèrement supérieure, m = 54,41 pour
12 individus décomptés. Cependant on n’obtient pas, par comparaison
des moyennes, de différences significatives.
Par contre, une différence significative de 8,5 est obtenue par compa¬
raison avec les poissons de la Bevera.
Si nous comparons maintenant l’ensemble Rhône, Hérault et Argens
aux poissons de Rosenheim (Bavière), nous n’obtenons pas de différence
significative. Par contre, une différence est obtenue si, utilisant les chiffres
■donnés par Banarescu et Bichiceanu (1958), nous comparons ce même
ensemble Rhône-Hérault-Argens, aux Telestes de Roumanie :
Rhône -j- Hérault + Argens
Roumanie
n = 118
m = 52,80
extr. 47-58
car. 329583
Sm ± 0,20
n = 72
m = 56,03
extr. 52-61
car. 226320
Sm ± 0,23
1. n = nombre des individus ; m = nombre moyen d’écailles ; extr. = nombres extrêmes
■observés ; car. — carrés des nombres ; Sm = erreur standard de la moyenne.
2, Le chiffre inférieur est fourni par un Telestes de la Durance.
30
— 444 —
Comparons maintenant les Telestes de la Bevera avec ceux de Roumanie
et nous constaterons l’existence d’une différence évidemment significative
puisqu’il n’y a pas de chevauchement des extrêmes :
Bevera
n = 27
m = 47,7
extr. 45-49
Roumanie
n = 72
m = 56,03
extr. 52-61
Ces considérations, relativement au nombre des écailles de la ligne
latérale, confirment, population de la Bevera mise à part, l’homogénéité
des Telestes français. Elles mettent également en évidence, conjointement
aux autres caractères, la similitude avec les Telestes de Bavière et une
différence sensible avec ceux de Roumanie.
Etude comparative des moyennes vertébrales.
Si l’on envisage maintenant la comparaison des moyennes vertébrales
entre les diverses populations, on observe les faits suivants :
Comparaison entre les poissons de la Bevera et des lots provenant des bassins
de la Saône, du Rhône, de F Hérault, de FArgens et du Var.
n m extr. car. Sm ^ T 1
Bevera . 24 40,66 40-42 39700 0,20
Ouche . 10 42,70 42-43 18235 0,18 6,1
Filière . 44 42,27 41-43 78638 0,10 7,9
Fier . 10 42,1 41-43 17729 0,23 4,1
Arre . 17 42-47 42-43 30668 0,13 7,4
Argens . 32 41,87 41-43 56464 0,60 1,6
Yar . 10 41,9 41-43 17561 0,23 3,5
Comparaison entre les poissons de FArgens et les lots provenant des bassins
de la Saône, du Rhône et de F Hérault.
Argens — Ouche : T = 2,5.
« Filière : T = 1.
« Fier : T = 0,9.
« Arre : T = 0,7.
Il résulte de ces chiffres, et ainsi que l’on pouvait s’y attendre, l’exis¬
tence d’une différence vertébrale significative entre les poissons de la
Bevera et les poissons appartenant aux bassins de la Saône, du Rhône et
de l’Hérault. Par contre, pas de différence significative entre les poissons
de la Bevera et ceux de FArgens qui eux-mêmes ne donnent aucune diffé¬
rence avec les poissons des bassins de la Saône, du Rhône et de l’Hérault.
1. Les chiffres de cette colonne représentent, pour chacune des rivières le résultat de la
comparaison des moyennes avec les poissons de la Bevera.
— 445 —
Si l’on classe les populations dans l’ordre de leur distribution géogra¬
phique autour des Alpes, du nord vers le sud et le sud-est, on observera
que, en gros, les moyennes vertébrales sont en ordre décroissant, la popu¬
lation de l’Argens se trouvant en position intermédiaire : Ouche = 42,70 ;
Filière = 42,27 ; Fier = 42,1 ; Arre = 42,47 ; Argens = 41,87 ; Bevera
= 40,66.
La position intermédiaire occupée par les Telestes de l’ Argens est con¬
firmée du fait que l’on ne trouve pas de différence significative entre les
poissons de F Argens et ceux du Rhône et de l’Hérault d’une part, ni avec
ceux de la Bevera d’autre part.
Etude comparative des rayons rameux de l’anale.
On trouvera ci-dessous, un tableau de fréquence des rayons rameux de
la nageoire anale. Les poissons y sont classés, de haut en bas, suivant leur
position géographique autour du massif alpin, du nord vers le sud-est.
En fin de liste, deux lots de l’étranger (Bavière et Italie).
On constate à l’examen de ce tableau que les poissons de la Bevera se
distinguent de tous les autres par le grand pourcentage des anales à
8 rayons. Sur les 11 individus de la population géographiquement toute
proche du Yar, 10 individus ont une anale à 9 rayons un à 10.
On notera une nette majorité d’anales à 9 rayons chez les poissons des
bassins de l’Argens et du Bhône, puis une majorité d’anales à 8 rayons
chez les poissons du Fier et de la Filière. Plus au nord, les poissons des
Usses et des deux affluents de la Saône, l’Ouche et l’Ignon, ont une majorité
d’anales à 9 rayons et l’on remarquera, pour ces deux derniers lots, le
pourcentage relativement élevé d’anales à 10 rayons. Enfin, les chiffres
fournis par les poissons de Bavière et d’Italie montrent qu’au delà d’une
distribution, apparemment désordonnée, de populations à majorité tantôt
de 8, tantôt de 9 rayons rameux à l’anale, semble se dessiner, sur une
échelle plus vaste, un ordonnancement dans lequel les formes nordiques
ont tendance à présenter un nombre de rayons plus élevé que les formes
méridionales.
— 446 —
Différenciation sexuelle.
Comme cela s’observe d’une façon générale chez les Cyprinidae, les
nageoires pectorales et pelviennes des mâles sont proportionnellement
plus longues que celles des femelles. Si l’on exprime d’une part la longueur
des pectorales en % de la distance séparant le point d’insertion des pecto¬
rales de celui des pelviennes et, d’autre part, la longueur des pelviennes
en % de la distance séparant le point d’insertion de la pelvienne de celui
de l’anale, et si l’on compare les moyennes obtenues pour les mâles avec
celles des femelles, on obtient des différences nettement significatives.
Longueur de la pectorale en % de la distance Pt-Pv (nageoire gauche).
Mâles
n = 52
m = 82,25
extr. 102,5-69,6
car. 35396571
Sm dz 0,91
Femelles
n = 43
m = 72,71
extr. 87,5-60
car. 22931290
Sm d: 1,04
Longueur de la pelvienne en % de la distance Pv-A.
Mâles Femelles
n = 52
m = 78,89
extr. 88,8-68,1
car. 32501472
Sm d: 0,72
T = 8,3
En pratique, pour la distinction des sexes, le seul examen des chiffres
nous a permis de déterminer le sexe de 23 % des individus mesurés en ce
qui concerne le premier rapport, de 18 % des individus en ce qui concerne
le second rapport. Par contre, en faisant la somme des deux rapports,
on détermine le sexe de 41 % des individus.
Les deux croquis (fig. 6) exécutés d’après deux individus dont les carac¬
tères étaient bien marqués schématisent l’aspect particulier de chaque
sexe.
n = 43
m = 69,90
extr. 86,4-60
car. 21135234
Sm d: 0.83
Étude comparative des poissons du Fier et de la Filière.
Nous avons vu plus haut que l’on relevait pour le rapport esp. préorbit./
long, tête, une différence caractéristique entre les populations des deux
rivières confluentes de Savoie, le Fier et la Filière. On pouvait déjà recueil¬
lir, en manipulant les poissons pour les mensurations, l’impression que
— 447 —
ceux de la Filière avaient, dans l’ensemble, une tête plus iiné et un museau
plus allongé que ceux du Fier.
Les chiffres donnés ci-dessous, fournis par l’étude de trois rapports
étudiés pour tenter de matérialiser cette impression, montrent qu’elle
correspond à une réalité.
Fig. 6. — Telestes sou fia <$ (à gauche) et $ (à droite).
Dans la troisième colonne du tableau se trouvent les résultats concer¬
nant un lot de poissons pris dans la Filière à l’état d’alevins et élevés
en eau close pendant deux ans.
L’examen des chiffres de ce tableau montre que les différences obtenues,
pour le premier et le troisième rapport, entre les poissons du Fier et de la
Filière, sont significatives. Par contre la différence obtenue pour le
deuxième rapport n’est pas significative. Nous retiendrons cependant l’indi¬
cation de cette différence bien que le calcul ne lui confère aucune garantie,
car elle correspond à l’impression reçue par l’examen des sujets.
Les individus représentant les échantillons du Fier et de la Filière ont
été recueillis à une année d’intervalle. La première année nous avons eu
10 sujets du Fier et 7 de la Filière, la seconde année, 2 seulement du Fier
et 14 de la Filière.
Les deux lots de chacune des deux rivières présentent chacun des
caractéristiques qui ne contredisent pas les différences observées entre
chacun des deux ensembles. Ceci tend à éliminer l’hypothèse suivant
laquelle les différences notées pourraient tenir au fait qu’il s’agit de pontes
différentes et non point d’individus venant de deux milieux dissemblables.
— 448
Comparaison des moyennes pour quatre rapports concernant des poissons
C’est dans le but d’étudier qu’elles pourraient être les modifications
subies par les poissons s’ils étaient élevés dans un autre milieu que nous
avons ramené un lot d’alevins d’un an, capturés dans une petite morte
de la Filière. Ces poissons ont été élevés dans une pièce d’eau close, sans
courant d’eau. Après deux ans de séjour dans ce bassin, c’est-à-dire à
l’âge de trois ans, et arrivés près de la maturité sexuelle, ces poissons
ont été capturés et mesurés. Ils étaient au nombre de 26, d’une taille
standard moyenne de 9,72 cm et d’un poids moyen de 18,90 g. Il est
intéressant de constater que ces chiffres sont identiques à ceux donnés
par les poissons péchés dans la Filière et donnant une taille standard
moyenne de 9,74 cm et un poids moyen de 18,35 g. Si l’on se reporte au
tableau, on constate que pour les deux premiers rapports il n’y a pas de
différences significatives entre les poissons venant directement de la Filière
et ceux élevés en bassin clos. Il y a, par contre, une différence nettement
significative pour le rapport esp. préorbit./diam. œil. Si l’on regarde le
dernier rapport, diam. œil/long, tête, on s’apercevra que la différence vient
de ce que relativement à la longueur de la tête, l’œil des poissons qui ont
été élevés en bassin clos est relativement plus grand que celui des poissons
qui ont fait leur croissance en rivière.
1. Par Filière (A), il faut entendre les poissons s’étant développés dans leur rivière d’origine
par Filière (B) des poissons ayant été péchés à l’âge de un an dans la Filière et élevés pendant
deux ans en pièce d’eau close.
— 449 —
Influence des conditions d’ incubation des œufs sur la moyenne vertébrale
et le nombre des rayons rameux de l’anale.
Nous venons de voir que les alevins de la Filière élevés en eaux closes
nous avaient donné, à l’âge de trois ans, des poissons arrivés tout près de
la maturité sexuelle, avec des mâles donnant de la laitance et présentant
des tubercules nuptiaux. Toutefois, manquant vraisemblablement, dans
ce milieu différent de leur milieu naturel, du stimulus nécessaire, les
femelles ne purent pondre et résorbèrent leurs œufs. Cependant, un couple
qui avait été ramené au Laboratoire du Muséum, nous permit d’effectuer
avec succès une fécondation artificielle, après un traitement hormonal de
la femelle seule, le mâle donnant spontanément sa laitance.
Nous avons profité de ce matériel pour rechercher si la température
d’incubation pouvait avoir une influence sur la moyenne vertébrale des
alevins. On sait en effet que, d’après les conditions ambiantes et notam¬
ment suivant la température d’incubation, le nombre des vertèbres d’une
même espèce de poisson était susceptible de varier.
J. Schmidt (1921) écrit que les œufs de Truites provenant de mêmes
géniteurs donnent, suivant la température à laquelle ils sont incubés
des poissons ayant un nombre différent de vertèbres. A 10° et à 2° C, les
œufs donnent des alevins ayant un nombre moyen de vertèbres plus
élevé que le nombre moyen de ceux élevés à des températures intermé¬
diaires soit 6-7°.
C. L. Hubbs (1924) constate des différences de 4 vertèbres suivant la
température d’incubation ( Notropis blennius et N. hudsonius, Cyprinidae) .
Ce sont surtout les vertèbres caudales dont le nombre est modifié.
C. Mottley (1937) dit que les nombres des vertèbres, écailles et rayons
des nageoires varient suivant les souches considérées (Salmo gairdneri) .
Il observe une corrélation entre la longueur du poisson et le nombre des
vertèbres.
A. V. Taning (1950) note que des changements de température de 3 à
6° C. peuvent produire des variations de 1 à 5 dans le nombre des vertèbres
(Truite de mer).
C. C. Lindsey (1958), étudiant les caractères variables d ’ Oncorhynchus
nerka ( Salmonidae) déclare que le nombre des vertèbres caudales dépend
du temps d’exposition à la lumière pendant les premiers temps du déve¬
loppement de l’embryon. Il écrit également que beaucoup d’espèces sans
lien de parenté montrent une tendance à avoir un nombre de vertèbres
plus élevé aux limites nord de leur aire de répartition. A ce sujet, Johan-
sen (1936) notait déjà que, dans une même espèce, le nombre moyen des
vertèbres s’accroît du sud vers le nord.
Étude de deux lots d’œufs incubés à des températures différentes.
Provenant du couple dont il vient d’être question, deux lots d’œufs
•ont été séparés, le premier incubé à la température de 16° dans un aqua-
450
rium à léger courant d’eau, le second à 21°, avec filtration et aération
mais sans courant d’eau.
Le temps d’incubation pour le premier lot a été de 7 jours, pour le
second lot de 4 jours 1/2.
Les résultats obtenus par le dénombrement des vertèbres chez 44 indi¬
vidus provenant de la Filière et chez les deux lots d’alevins issus d’œufs
incubés à des températures différentes sont consignés dans le tableau de
fréquence ci-dessous :
Tableau de fréquence des vertèbres.
41 42 43 44 45 n m
Filière . 1 30 13 44 42,27
Lot incubé à 16° . 15 19 2 36 41,41
Lot incubé à 21° . 4 22 5 1 1 33 42,18
Il apparaît à première vue dans ce tableau, si nous comparons les
moyennes vertébrales données par les alevins issus des lots d’œufs incubés
à 16° et 21°, que la moyenne vertébrale augmente avec la température
d’incubation. Or c’est le contraire qui est généralement observé, tout au
moins dans une certaine limite de températures. Si nous nous référons
aux travaux de Schmidt et de Taning sur les Truites, il ressort de leurs
expériences que pour des températures extrêmes d’incubation, on observe
une élévation de la moyenne vertébrale et que cette moyenne passe par
un point bas pour les températures intermédiaires.
D’après les renseignements que nous avons pu recueillir, la ponte des
Blageons dans la Filière se réalise pour des températures variant de 11 à
13°. Nous aurions donc, avec les Blageons, un schéma analogue à celui
obtenu avec les Truites. Cependant il ne faut pas admettre cette analogie
sans restrictions ; en effet, si nous pouvons valablement comparer les lots
incubés à 16 et 21°, car il s’agit d’œufs provenant d’un même couple, la
comparaison des chiffres de chacun de ces lots avec ceux des poissons nés
dans la Filière est moins valable, car s’il s’agit d’une même population,
les géniteurs et l’année de ponte sont différents.
Ce que l’on peut dire, par contre, avec certitude, c’est que le lot d’œufs
incubés à 21° s’est trouvé, à la fois du fait de la température et de la qualité
non courante de l’eau, dans des conditions très sensiblement éloignées des
conditions naturelles. Ceci permettrait, en harmonie avec les travaux de
Schmidt et de Taning, de comprendre la moyenne vertébrale plus élevée
que celle des alevins issus du lot d’œufs incubés à 16°.
Ces résultats prouvent en tout cas, une fois de plus, que le nombre des
vertèbres ne représente pas un caractère héréditaire immuable et qu’il est
susceptible de varier, en cours d’incubation, sous des influences diverses
(température de l’eau, temps d’éclairement, etc.).
Nous allons voir qu’il en est de même pour le nombre des rayons rameux
de la nageoire anale.
— 451 —
Tableau de fréquence des rayons rameux de V anale.
On constate à l’examen de ce tableau que les conditions d’incubation
ont renversé les pourcentages respectifs du nombre des rayons. En effet,
les poissons capturés dans la Filière ont en majorité une anale à 8 rayons.
Chez les alevins issus des deux lots d’œufs incubés respectivement à 1&
et 21° C, les anales à 9 rayons sont nettement dominantes. On trouve
même 2 anales à 10 rayons et il est intéressant de constater, comme nous
l’avons déjà signalé, que ce chiffre est atteint chez les deux poissons ayant
respectivement 44 et 45 vertèbres.
Toutefois, pour l’ensemble des individus, nous n’avons pu mettre en
évidence une corrélation entre le nombre des rayons rameux de l’anale
et le nombre des vertèbres. Pas de relation évidente non plus entre le
nombre des rayons et la taille des individus.
Conclusion.
Entre les populations étudiées en provenance des bassins de la Saône,
du Rhône, de l’Hérault et de l’Argens, on ne relève que de faibles varia¬
tions que l’on peut considérer comme les conséquences de l’influence du
milieu extérieur sur des populations isolées d’une espèce par ailleurs bien
définie. Ces variations n’ont pas de valeur systématique ; seule la population
de la Bevera, par l’ensemble de ses caractères métriques et numériques,
mérite la distinction subspécifique. Cette coupure est vraisemblablement
due à l’ancienneté de la ségrégation, conséquence de l’érection de la chaîne
alpine. Les poissons de l’Arre, affluent de l’Hérault, ne peuvent être séparés
des poissons des bassins du Rhône et de l’Argens en dépit de l’isolement
qu’ils ont du subir du fait de la transgression marine du Plaisancien
(Pliocène) de date donc beaucoup plus récente.
La position particulière que nous avons reconnue aux poissons du
fleuve Yar, en tant que type de l’espèce, pour leurs caractères métriques,
leur silhouette et leur coloration, se trouve ici confirmée par la position
intermédiaire qu’ils occupent dans le tableau 2 (Rapport ht anale /long,
std.) et par une moyenne vertébrale supérieure à celle des poissons de la
Bevera, mais inférieure, quoique faiblement, à chacune des moyennes des
populations de l’Hérault, du Rhône et de la Saône. Comparativement
aux poissons de l’Argens la moyenne vertébrale est sensiblement la même
mais, en ce qui concerne les écailles, la différence est sensible avec 54,41
pour le Yar et 52,53 pour l’Argens.
Position relativement aux Telestes étrangers. — Les poissons dont nous
avons eu communication de Rosenheim (Bavière) présentent les mêmes
caractéristiques que nos Telestes du Rhône ; ils appartiennent les uns et
452 —
les autres à la sous-espèce Telestes sou fia agassizi. D’après les chiffres
fournis par Banarescu et Bichiceanu, les Telestes de Roumanie seraient
taxonomiquement distincts. Le lot de poissons que nous avons en pro¬
venance du fleuve Telo (Italie) appartiennent, comme les Telestes de la
Bevera, à la sous-espèce Telestes sou fa muticellus.
Différenciation sexuelle. • — Les mâles diffèrent des femelles par la lon¬
gueur plus grande de leurs nageoires paires. La comparaison des moyennes
donne des différences nettement significatives : t = 6,9 pour les pecto¬
rales et t = 8,3 pour les pelviennes.
Influence du changement de milieu. — De jeunes alevins de un an, venant
de la Filière, ont été élevés dans une pièce d’eau à eau non courante pen¬
dant deux années. A la fin de leur troisième année ces poissons présen¬
taient les mêmes caractéristiques que ceux provenant directement de la
Tivière d’origine, notamment relativement à la forme de la tête, à la colo¬
ration, au poids et à la taille ; seule différence : un œil relativement plus
gros.
Ces poissons, arrivés tout près de la maturité sexuelle (mâles présentant
des boutons nuptiaux et donnant de la laitance), n’ont cependant pu se
reproduire naturellement et les femelles ont résorbé leurs œufs.
Influence de la température d’incubation sur les caractères numériques. —
L’étude d’alevins issus de deux lots d’œufs incubés à des températures
différentes et leur comparaison avec des poissons nés en rivière (même
origine), montre que les conditions dans lesquelles se fait l’incubation
sont susceptibles de faire varier certains caractères numériques, notam¬
ment le nombre des vertèbres et celui des rayons de la nageoire anale.
Si la température d’incubation semble bien exercer une influence sur
la moyenne vertébrale, en modifiant la durée de l’incubation, il apparaît
également que d’autres facteurs interviennent pour conditionner la modifi¬
cation de certains caractères. Leurs interférences compliquent le pro¬
blème.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons ) du Muséum.
OUVRAGES CITÉS
Banarescu (P.) et Bichiceanu ( M . ) , 1959. — Acad. Rep. pop. rom. Biol, anim.,
11, pp. 59-67.
Hubbs (C. L.), 1924. — Papers Michig. Acad. Sci. Arts Let., 2, pp. 207-214.
Johnsen (S.), 1936. — Bergens Mus. Aarb. 4, pp. 1-26.
Lindsey (C. C.), 1958. — Copeia, n° 2, pp. 134-136.
Mottley (C.), 1937. — J. Biol. Bd. Canada, 3 (2), pp. 169-176.
Schmidt (J.), 1921. — C. R. Lab. Carlsb. Copenhag., 14, n° 16, pp. 1-5.
TAning (A. V.), 1944. — Medd. Komm. Dan. Hav. Fiskeri, 11, 3, pp. 1-66.
Tâning (A. V.), 1950. — Nature, 165, p. 28.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 6, 1962, pp. 453-458.
DEUX MYIOD AIRES NOUVEAUX DE CHINE
(Insectes Diptères).
Par E. SÉGUY
Il s’agit de deux Diptères récoltés par le R.P.E. Licent pendant ses
voyages en Chine. Le premier de ces Diptères appartient à la famille des
Scatophagides, le second à celle des Calliphorides.
I. Les Scatophagides renferment des mouches errantes, phytophages,
saprophages ou coprophages. Certaines espèces chassent et dévorent de
petits insectes à téguments fragiles. Les larves sont zoophages, copro¬
phages, saprophages ou phytophages.
Parmi ces dernières celles des Chylizosoma creusent des mines dans
l’épaisseur des feuilles de certaines Liliacées et Orchidées. Les espèces
de ce genre habitent les régions tempérées de la zone holarctique. Les
plus connues proviennent de l’Europe centrale et septentrionale. Aucune
espèce n’avait encore été signalée d’Asie orientale.
Chylizosoma albamentum n. sp.
Femina. Flavo-ferruginea. Capite flavo-fulvum, vertice postoculos ocellisque
brunneo. Frons minus lata, orbitis oculorum obscuris ; fronte antice fulva ; epi-
stomate palpisque albis ; vibrissae exilis. Proboscis brevis, crassum. Antennis fuscis,
articulo ultimo obscuriore, brunneo ; seta nigra, distincte pubescente, basi testacea.
Thorace inferne albidus, superne brunneo fulvus, fascia dorsali longitudinali
parva, albida in mesonoto. Scutellum concoloribus . Metapleuris mesophragmisque
brunneo-fulvus. Pedibus simplices, gracilis, flavis, albo dense longiterque pilosi ;
tarsorum summo apice fuscis. Alis abdominis multo longior, immaculatis, palles-
centi hyalinis ; nervis transversis redis sub approximatis, médius medio extra apice
longitudinali 2 : dum (R 1) distantibus ; nervo longitudinali RI breviusculo ; 3 : tio
(MA 1) leviter curvato. Abdomine subcylindricum, angustum, nitente fusco-macu-
lato ; lamina subgenitali brevi, truncata.
Longit. corporis : 4,25 mm.
Longit. alarum : 5 mm.
Sina orientalis : regio Kan Su (S. O.) Cheumeum — 8.V.1919 (E. Licent).
Mas adhuc ignotus.
Tête plus large que le thorax. Yeux à marge postérieure légèrement
déprimée, à facettes subégales partout. Espace interoculaire moins large
que l’œil vu de face, entièrement couvert d’un enduit satiné, jaunâtre.
Bande médiane frontale deux fois plus large que l’orbite, à bords parallèles.
Vertex, triangle ocellaire et partie moyenne des orbites bruns ; partie
antérieure de la bande frontale, au-dessus des antennes, d’un jaune orange.
— 454 —
Face, parafaciaux, gènes et péristome jaunes. F.pistome peu saillant.
Trompe courte, épaisse, jaune ; palpes en baguettes cylindriques, jaunes ;
soie apicale très longue. Antennes deux fois plus longues que larges ; les
deux premiers articles jaunes, troisième bruni ; chète ciliforme, jaune à la
base, noirci sur les deux-tiers apicaux, munis de cils courts sur toute sa
longueur. — Thorax vu de profil d’un brun foncé sur la partie supérieure,
d’un blanc jaunâtre sur la partie inférieure, en dessous du calus huméral
et de la dépression notopleurale. Scutellum et la plus grande partie du méso-
Fig. 1. — Chylizosoma albamentum Séguy, femelle.
Figure très schématique X 15.
phragme bruns. Mésonotum avec une ligne jaune évanescente prolongée
depuis la suture jusqu’à l’extrémité du scutellum. Pattes longues, d’un
blanc jaunâtre à pilosité jaune, soies brunies ; tarses d’un brun pâle,
les deux derniers articles noirâtres, griffes concolores. Ailes amples, mem¬
brane épaisse, irisée ; nervures jaunes, basicosta blanchâtre comme la
tégula. Cuillerons en lanières blanches. Balanciers jaunes, renflement
épaissi, blanchâtre. — Abdomen d’un brun luisant, couvert de longs cils
jaunâtres, dispersés. Cerques élargis, jaunâtres.
Chétotaxie.
Macrochètes céphaliques.
Trois soies orbitales fines, dressées. Deux longues soies ocellaires. Post-
ocellaires ciliformes. Deux verticales : une interne et une externe. Cils occi-
— 455 —
pitaux allongés, bruns. Vibrisses longues. Quelques cils décolorés sur le
péristome.
Macrochètes thoraciques.
Acrosticales préscutellaires piliformes. Cinq dorsocentrales (2 -f- 3), les
présuturales faibles ou ciliformes. Deux ou trois humérales faibles. Une
posthumérale. Une ou deux présuturales. Deux ou trois intraalaires.
Deux supraalaires : la première (préalaire) faible. Deux postalaires (la
deuxième aussi longue qu’une scutellaire). Deux scutellaires discales très
longues, croisées. Une prothoracale longue. Une stigmatique ciliforme.
Deux notopleurales fortes. Cinq ou six mésopleurales, la première forte.
Une sternopleurale très robuste, quelques cils dispersés sur le sternopleure.
Macrochètes du système ambulatoire.
Les pattes sont couvertes de longs cils plus serrés sur les tibias et les
tarses. Les macrochètes faibles sont peu distincts de la pilosité du fond.
Sur le tibia I, cependant, on peut noter une soie médiane postérieure.
Tibia II : une soie médiane antérieure et une postérieure.
Tibia III : une soie médiane antéro-externe et deux postéro-externes.
Macrochètes abdominaux.
Tous les tergites sont couverts de soies couchées. Le bord externe et
postérieur des tergites II-V présente un long macrochète dressé, le ter-
gite VI une rangée apicale de six-huit soies dressées.
Le Chylizosoma albamentum est voisin du C. paridis. Il en diffère immé¬
diatement par les couleurs moins vives, par la conformation alaire et par
les pattes allongées, munies de longues soies pâles. Il se rapproche du
C. hostae Hering, du Japon, par la présence d’une soie préalaire. Cette
dernière espèce diffère par la couleur des pattes et du thorax, par les
antennes à troisième article jaune, par les soies acrosticales longues.
IL Les Araba de Robineau-Desvoidy sont des Calliphorides de la
sous-famille des Sarcophagines et de la tribu des Métopiines. Ils se dis¬
tinguent de tous les autres genres de la tribu par la tête à profil subtrian¬
gulaire et par les carènes faciales ornées d’une rangée de macrochètes
prolongée sur toute leur longueur. Les ailes peuvent être tachées.
Les Araba sont répandus dans toute la zone holarctique. Les adultes
sont arénophiles, occasionnellement floricoles. Leur développement est
encore inconnu.
Araba Licenti n. sp.
Mas. Obscure cinerascens. Capite argenteo-micante. Oculi majusculi. Frontis
leniter prominentis, vitta latissima, argentea. Faciès triangulari, superne angusta,
versus os latiori, tota argentea, nuda. Sériés setarum frontalium tenuium, utrinque
— 456 —
continuata, vix ad basin antennarum extensa. Setarum orbitale très. Proboscis
brevis, crassum, haud reflexum. Palpis bacilliformes et proboscis nigra. Antennis
nigris, incombentes, epistomate paulo breviores, articulo ullimo secundo octiens
longiori ; seta facere nuda, vix a medium distincte incrassata. Thorax schistaceus
dorso vittis 3 latis , nigris. Scutellum concolore. Pedes simplices, nigri; femoribus
leviter cinerascentibus ; pulvillis parvis, albis. Alae infuscatae, maculae 1° ad
versus rm, 2° R 2 + 3 apice ; Costa nuda, spinula nulla. Nervi transversus minutus
2/3 pone nervum medium (MA 1) area mediae insertus obliquas, subrectus, n. api-
calis distincte incurvus longitudinalis 4 tus (MP 1) infra angulum subacutum paulo
apparenter continuatus ; area media apice clausa nonnihil ante apicem alae educta.
Calyptrae magnae, flavae. Haltères pallide flavi. Abdomen subconicum, griso-
Fig. 2. — Aruba Licenti Séguy, mâle.
Figure très schématique X 10.
ochraceum, marmoralum, lineola dorsali obsoleta. segmente subaeque longa. 1 :
inermia, 2 : apicali setulosa 2,3:4 ante incisuris setulosum. Anus obtusus simplex.
Longit. corporis : 7 mm.
Longit. alarum : 4,75 mm.
Sina : Chansi s.o. Tsi-li-yu, 2.100 m. 28-vt-35 (E. Licent).
Femina adhuc ignola.
Species in Memoriam amici mei cl. R. P. Emilii Licent, doctor optimus,
Asiae sinensis exploratori, Museo Hoang-Ho-Pai-Ho Tsientsinensi Directori,
nominata.
Tête plus large que le thorax. Yeux à facettes subégales. Espace inter¬
oculaire, au niveau de la base des antennes, plus large qu’un œil vu de
face, entièrement couvert d’un enduit argenté épais. Bande médiane fron¬
tale deux fois plus large que l’orbite dans sa partie moyenne, cordiforme,
rétrécie avant la base des antennes, élargie en arrière, couverte de cils
dressés, blanchâtres, plus serrés le long des orbites. Orbitales internes en
— 457 —
rangée régulière prolongée jusqu’à la base des antennes ; trois orbitales
externes en antéversion ; partie supérieure des orbites avec des cils dressés
noirâtres ; ocellaires ciliformes ; postocellaires verticales internes et exter¬
nes médiocres ; cils occipitaux noirs. Face, parafaciaux, gènes et péristome
couverts d’une épaisse pruinosité argentée. Carène génale avec des macro¬
chètes courbés en bas, disposés en rangée régulière étendue depuis la base
des antennes jusqu’aux grandes vibrisses. Gènes avec quelques cils dans
la partie inférieure. Vibrisses médiocres, distinctes des soies péristomales.
Epistome peu saillant. Trompe courte, épaisse ; palpes en baguettes
minces, brunies, peu ciliées. Antennes brunes, six-huit fois plus longues
que larges ; deuxième article aussi long que large, d’un roux bruni ; chète
épaissi sur les trois-quarts de sa longueur, légèrement plus court que le
troisième article, brun, jauni dans sa partie moyenne. — Thorax noir au
fond, légèrement luisant ; espace préscutellaire à pruinosité argentée satinée,
visible suivant une certaine lumière. Scutellum concolore, couvert d’une
pruinosité épaisse, chatoyante, d’un gris argenté. Pattes noires ; griffes et
pelotes petites, n’égalant pas la moitié de la longueur de l’onychium.
Ailes vitreuses, membrane vivement irisée, tachée de brun au niveau de
la petite transverse et de l’apex de R 2 -f- 3 ; nervures rousses. Basicosta
jaune. Tegula noire. Cuillerons jaunes. Balanciers jaunes. — Abdomen
d’un noir un peu luisant ; tergitc III entièrement couvert d’un enduit
argenté, coupé par une tache noire apicale médiane et deux taches latérales,
tergite IV avec la marge antérieure argentée, partie postérieure d’un
noir brillant. Hypopyge noir.
Chétotaxie.
Macrochètes céphaliques.
Une rangée régulière de soies frontales fines, serrées. Trois soies orbi¬
tales en antéversion ; quelques cils sur la partie supérieure de l’orbite.
Une verticale interne forte et une externe petite. Soies ocellaires nom¬
breuses, ciliformes. Postocellaires médiocres. Carène faciale avec une
rangée régulière de soies, depuis le niveau de l’insertion du chète jusqu’aux
vibrisses. Vibrisses médiocres, leur insertion séparée de l’extrémité de
l’antenne par à peu près la largeur de celle-ci. Soies péristomales ciliformes.
Macrochètes thoraciques.
Deux acrosticales préscutellaires faibles. Cinq dorsocentrales (2 3).
Quatre humérales (2 grandes et 2 petites). Deux posthumérales. Deux pré-
suturales. Deux ou trois intraalaires. Deux supraalaires, la première
(préalaire) faible. Deux ou trois postalaires (la deuxième allongée en
« fouet » comme la dorsocentrale préscutellaire). Deux scutellaires margi¬
nales latérales et deux apicales croisées. Deux prothoracales inégales,
faibles. Deux stigmatiques inégales. Deux notopleurales fortes. Sept ou
huit mésopleurales, le mésopleure couvert de longs cils chétiformes dressés.
— 458 —
Deux sternopleurales : l’antérieure médiocre. Une touffe ptéropleurale.
Herse hypopleurale formée de soies raides, dressées.
Macrochètes du système ambulatoire.
Tibia III avec une série de soies égales disposées en peigne sur toute
la longueur de la face antéro-externe, en plus une soie médiane et une soie
apicale plus longue.
Macrochètes abdominaux.
Tergite II : deux macrochètes médians, dressés. Tergite III : deux
macrochètes médians insérés sur une tache noire, trois latéraux également
sur une tache noire. Tergite IV : une série marginale de soies robustes,
•dressées.
Cet Araba s’oppose à toutes les espèces actuellement connues par la
chétotaxie évanescente et par les caractères chromatiques. Les taches
alaires permettront de le reconnaître immédiatement.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 6, 1962 pp. 459-463.
ÉTUDES SUR LES ARCHAEA (ARANÉIDES).
IV. La mue.
Par Roland LEGENDRE
Comme chez tous les Aranéides, les nymphes d’Archaeidae subissent
un certain nombre de mues avant de parvenir à l’état adulte. Nous avons
eu, de très nombreuses fois, l’occasion de suivre le mécanisme de l’éxu-
viation chez diverses Archaeidae endémiques à Madagascar ; ces obser¬
vations ont été faites, soit immédiatement après la capture des animaux
et sur le lieu même de récolte, soit dans un élevage d 'Archaea workmani
(O. P. Cambridge, 1881) réalisé dans notre laboratoire de Tananarive.
La morphologie assez particulière des Archctea entraîne des vicissitudes
singulières pour l’animal qui conduisent, précisément au moment du rejet
de l’ancienne cuticule, à de curieuses modalités du mécanisme de la mue,
modalités qui diffèrent quelque peu de celles connues chez les autres
Aranéides.
Dans le biotope normal des Archaea, la mue dure environ deux jours
avec une journée de préparation pendant laquelle l’animal refuse toute
nourriture et ne se déplace pas ; l’exuviation ne dure que quelques heures
et l’animal ne reprend ses activités normales de chasse et de vie que vingt-
quatre à quarante-huit heures après, environ.
La mue a lieu lorsque l’animal est suspendu la tête en bas à une toile
très irrégulière, faite d’une nappe de fils parallèles, grossièrement tissés
et qui jamais ne s’organisent en un véritable fdet. Dans la nature, nous
n’avons pas rencontré de telles toiles ; il faut, cependant, noter que le
biotope des Archaea (sous-bois touffu de la forêt primaire malgache) n’est
pas d’observation facile d’une part, et, d’autre part, il est établi que ces
curieuses Araignées ne capturent pas leurs proies à l’aide d’une toile,
mais sont des errantes chassant surtout à l’affût (R. Legendre, 1961).
En élevage, les Archaea sont néanmoins capables de tisser quelques toiles
grossières, sans but apparent d’ailleurs et d’y rester suspendues sans muer
pour cela.
La mue est donc toujours précédée du tissage d’une toile grossière à
laquelle l’animal se suspend, la tête en bas pour y demeurer immobile en
position de repos, la suspension se faisant par l’intermédiaire des griffes
tarsales.
L’exuviation elle-même commence par le détachement des bords laté¬
raux du prosoma, au-dessus de l’articulation des appendices. Les deux
lignes de rupture se rejoignent en avant au-dessus de la région buccale,
de sorte que le « col » se fend en deux jusqu’à la suture inférieure des chéli-
31
— 460 —
cères ; la ligne de rupture contourne latéralement l’insertion chélicérienne ;
un véritable corselet prosomatique complet est libéré et se détache de
l’animal. (Fig. 1).
Au cours de la mue, la région prosomatique n’est jamais solidaire de
la région abdominale ; la mue abdominale se fait indépendamment de la
mue céphalothoracique, elle commence au niveau de l’opisthosoma par la
formation d’une fente dorsale de l’ancienne cuticule au niveau de la
région antérieure. Puis, par suite d’un mouvement simple, peut-être dû
à son seul poids, l’abdomen jaillit de cette fente dorso-antérieure et se
libère d’un seul coup de l’ancienne cuticule abdominale qui reste solidaire
du plastron sternal.
Fig. 1. — Corselet prosomatique rejeté lors de la mue d’Archaea workmani.
Les appendices sont alors retirés précautionneusement de l’ancienne
cuticule ; l’examen de la sortie des pattes ne fait que confirmer les belles
observations de H. Homann (1949) sur le mécanisme de la mue chez
Tegenaria agrestis : il ne fait aucun doute que la turgescence de l’appendice
consécutive à une augmentation de la pression sanguine, ainsi que le
mouvement des poils, dû précisément à cette pression, jouent un rôle
très important dans le mécanisme de l’exuviation ; les observations de
H. Homann ont été confirmées par W. Crome (1957) sur la Sparassidae :
Micrommata rosea (Clerck) = viridissima (de Geer). Nous confirmons
entièrement ces observations qui s’appliquent parfaitement aux Archaeidae
malgaches.
Les conceptions de H. Homann et de W. Crome trouvent une démons¬
tration éclatante dans le mécanisme de l’exuviation des chélicères ; les
chélicères des Archaea muent bien entendu en même temps que le reste
Fig. 2. Archaea workmani au cours de l’exuviation (en position physiologique de mue, la tête est orientée vers le bas).
462 —
du corps mais d’une manière très indépendante : les anciennes cuticules
des chélicères sont rejetées séparément et ne sont nullement solidaires de la
mue du reste du corps. Chez A. workmani il existe, à la région dorsale de
chaque chélicère, une forte épine chitinisée située sur une embase puis¬
sante ; il arrive fréquemment que des A. workmani, en élevage, ne puissent
terminer leur exuviation pour des raisons diverses (captivité hors du bio¬
tope naturel, hygrométrie et température déficientes, etc.) ; dans la majo¬
rité des cas observés, l’exuviation du corps (capsule prosomatique et abdo¬
men) se passe normalement, par contre les extrémités des pattes ne
peuvent se libérer ; un fait est tout de même remarquable : la mue cliélicè-
rienne ne progresse pas et s’arrête immédiatement en arrière de la puis¬
sante épine de la base. En ce qui concerne la mue des chélicères, on ne
peut douter que le travail « mécanique » des épines de celles-ci aide puis¬
samment l’étui exuvial à se diriger vers le haut pour être rejeté.
Nous pouvons distinguer deux phases de l’exuviation :
a) — rejet de la carapace prosomatique et libération de l’abdomen ;
cette phase est courte et ne dure, au grand maximum, qu’une demi-heure.
b) — sortie des appendices (chélicères comprises) ; cette phase est
longue et peut demander des heures dans des conditions normales de mue.
Automatiquement, l’ancienne exuvie se scinde en trois parties :
1) — la gaine (corselet) prosomatique.
2) — les régions de l’abdomen, du sternum, des pattes marcheuses et
des pédipalpes ; à cette partie s’adjoignent des organes internes (pharynx,
œsophage, phyllotrachées et partie rectale de l’intestin).
3) — les gaines des chélicères.
Dès que l’animal est libéré de son exuvie, il tombe littéralement dans
les fils lâches qu’il a tendus et s’y accroche pour rester immobile alors que,
seuls, ses appendices sont l’objet de mouvements très lents. L’animal,
beaucoup plus pâle qu’auparavant, refuse toute nourriture et ne reprend
son activité normale qu’une ou deux journées après le rejet de sa mue.
Un fait mérite encore d’être souligné : nous avons souvent remarqué,
après d’abondantes chasses, que beaucoup d’Archaea commençaient à
muer deux à trois jours après leur mise en captivité au laboratoire. Deux
explications peuvent être proposées : soit que le changement radical
de milieu accélère la mue, soit que les conditions difficiles de transport
et de rétention aient un effet déterminant sur l’exuviation. Nous ne pou¬
vons nous empêcher de mettre cette observation en parallèle avec les
constatations de R. Catala (1939) signalant des métamorphoses consé¬
cutives à des chocs, chez un Papillon malgache, l’Uraniidae Chrysiridia
madagascariens is .
Laboratoire de Zoologie-Biologie générale de l’ Université de Madagascar
et Laboratoire de Zoologie (Arthropodes) du Muséum.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
1939. Catala (R.). - — Accélération par des chocs de la métamorphose des
chenilles de Chrysiridia madagascariensis Cram. (Uraniidae), C. R. Acad.
Sci., 208, pp. 1349-1351.
1957. Crome (W.). — Blutdruckbedingte Stachelbewegungen an Spinnenbeinen
(Araneae). Deuts. ent. Zeits., NF, 4, pp. 359-362.
1949. Homann (H.). — Uber das Wachstum und die mechanischen Vorgange
bei der Hâutung von Tegenaria agrestis (Araneae). Zeits. vergl. Physiol.,
31, pp. 413-440.
1961. Legendre (R.). — Études sur les Archaea (Aranéides). II — La capture
des proies et la prise de nourriture. Bull. Soc. Zool. France, 86, pp. 316-319.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 6, 1962 pp. 464-466.
UN O PI LION NOUVEAU,
PELITNUS DRESCOI N. SP. ( F AM . ONCOPODIDAE)
Par Vladimir SILHAVY
Grâce à la bienveillance de Monsieur le Professeur Max Vachon et
de Monsieur Edouard Dresco, du Muséum national d’ Histoire naturelle
de Paris, nous avons eu l’occasion d’étudier un exemplaire de la famille
des Oncopodidae Thorell, l’une des plus intéressantes parmi les Opilions ;
cet exemplaire fait partie de la collection E. Simon, Muséum, tube
n° 24219.
Cet Opilion fut déterminé par C. F. Roewer en 1926 (n° 5393) comme
Pelitnus segnipes Loman. Mais les études détaillées que nous avons pu
faire nous ont montré que cet exemplaire diffère de Pelitnus segnipes
et qu’il s’agit en réalité d’une espèce nouvelle, dont nous donnons ci-
dessous la description.
Pelitnus drescoi n. sp.
Corps pyriforme, aplati. Bord antérieur du céphalothorax arrondi et inerme,
comme tout le céphalothorax.
Mamelon oculaire conique rapproché du bord frontal et, vers l’arrière, très
largement rattaché à l’abdomen.
Bord postérieur du céphalothorax limité à l’arrière par une strie fine portant
au milieu une impression quadrangulaire. Sur les côtés de cette strie le céphalo¬
thorax, presque plat, ne porte aucun tubercule.
Tous les tergites abdominaux forment avec le céphalothorax un « scutum
magnum ». Les segments dorsaux sont séparés par des sillons peu profonds ;
chaque tergite abdominal forme une côte mousse interrompue au milieu ; cette
interruption forme un sillon longitudinal qui s’élargit vers l’avant. Le neuvième
tergite forme, avec les saillies latérales du céphalothorax, une carène contournant
l’abdomen, bien visible sur la face ventrale.
Sternites abdominaux formant un scutum et séparés par des sillons bas.
Tout le corps presque glabre, lisse, mais non brillant, les pores nombreux
de la cuticule chitinisée donnant à la surface du corps et des extrémités une
apparence mate.
Chélicères simples, petites ; premier article cylindrique pourvu à l’extrémité
d’une apophyse simple et obtuse un peu plus courte que le diamètre de l’article.
Second article sans apophyse, le bord interne des doigts, relativement longs,
présente un rang de denticulations petites, régulières et obtuses.
Patte-mâchoire petite. Hanche et trochanter pourvus, du côté ventral, d’un
tubercule, ainsi que le fémur, dont le tubercule bas est situé dans le quart basal
de l’article. Patella courte, inerme ; tibia inerme, un peu recourbé dorsalement.
Tarse courbé ventralement, griffe tarsale dirigée suivant Taxe du tarse, courbée,
465
peu mobile ; sa longueur égale à la moitié du tarse. Tous les articles de la patte-
mâchoire sont cylindriques et inermes, mis à part les tubercules des hanches, des
trochanters et des fémurs.
Hanches des pattes lisses, lobes maxillaires de la seconde et de la troisième
paire en forme de tubercule, les hanches de la quatrième paire sans lobes maxil¬
laires. Aux côtés de l’articulation trochantérique se trouvent des oreillons doubles.
8
Fig. 1-8. — Pelitnus drescoi n. sp. : 1. Patte-mâchoire, face externe. — 2. Extrémité du tarse
de la patte 1. — 3. Pince de la chélicère. — 4. Tarse de la patte 4. — 5. Corps vu de dessus. —
6. Corps vu de dessous. — 7. Chélicère, face externe. — 8. Chélicère, vue de dessus.
Sternum long, étroit. Les stigmates, en forme de disque rond, forment une
fissure semicirculaire et sont cachés en partie par la proéminence auriculaire
de la quatrième hanche.
Pattes relativement courtes et robustes. Tous les articles, sauf les trochanters,
arrondis, cylindriques, presque lisses, pourvus d’épines très petites et courtes ;
articles terminaux des tarses présentant des poils courbés. Tarses I et II de deux
— 466 —
articles ; tarses III et IV de trois articles. Griffes tarsales situées dans la coupure
de l’article terminal, simples ; celles des pattes I et II plus petites.
Longueur du corps : 5,8 mm, largeur 4,1 mm.
Longueur de la patte mâchoire : 4,5 mm. — Trochanter, 0,4 ; fémur, 1,2 ; patella,
0,7 ; tarse avec griffe, 1,5 mm.
Longueur des pattes et de leurs articles :
Nous ne pouvons donner la description des organes copulateurs, car nous
n’avons pas osé disséquer cet exemplaire unique du Muséum de Paris. Le sexe
de ce type nous reste donc inconnu.
Coloration du corps, dès chélicères, des pattes mâchoires et des pattes : brun
rouge ; toute la surface, sauf les griffes tarsales et les doigts des chélicères, est
couverte d’une couche mince de matière cireuse, secrétée probablement par les
nombreux pores et qui ressemble, sur l’animal sec, à un duvet grisâtre.
Cette nouvelle espèce, voisine de Pelitnus segnipes Loman, en diffère
cependant par les points suivants :
1. Hanche de la quatrième paire dépourvue sur la face dorsale de l’épine
obtuse.
2. Premier article de la chélicère pourvu à l’extrémité d’une apophyse.
3. 1 — 8 tergites abdominaux interrompus en leur milieu.
4. Face antérieure du mamelon oculaire situé immédiatement au bord
antérieur du céphalothorax.
5. Face ventrale du fémur de la patte mâchoire pourvu seulement d’un
tubercule bas.
6. Céphalothorax dépourvu de tubercules sur les côtés du « pont ».
L’holotype, conservé en alcool, est déposé dans les collections du Muséum
national d’FIistoire naturelle de Paris, sous le n° 24219, collection Simon.
Habitat : Sumatra-Dolok Banol (Telok Belong ?)
Nous dédions cette espèce à notre cher collègue Edouard Dresco, de
Paris, araclmologue distingué.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 6, 1962 pp. 467-470.
SUR LA SEGMENTATION THORACIQUE
ET LE PLATOSTERNITE DES CHORDEUMIDES
(DIPLOPODES)
Par J. M. DEMANGE
Nous avions montré, dans une note précédente, la nature diplopodienne
des segments thoraciques, les trois premiers du corps, chez les Spiro-
bolides et les Spirostreptides. Cinq paires de pattes vestigiales, avec leur
musculature spéciale, ont été retrouvées chez les Polydesmides, Chordeu-
mides, Craspédosomides, etc., mais une particularité anatomique a retenu
notre attention chez les Chordeumides. En effet, on trouve, en arrière
des vulves, entre celles-ci et la 3e paire de pattes ambulatoires, une large
plaque rectangulaire sclérifiée, disposée verticalement, munie d’une paire
de stigmates et baptisée platosternite par W. Bigler. Pour cet auteur et
H. W. Brôlemann, le platosternite, portant une longue baguette sclé¬
rifiée, la poche trachéenne (Brôlemann, p. 309), est le vestige de la paire
de pattes antérieure du diplosegment IV, premier segment abdominal.
L’étude de la musculature des $ et des Ç de plusieurs espèces de Chor-
deumoidea montre que le problème n’est pas aussi simple. Nous avons
démontré, avec S. M. Manton, que chez les Spirobolides et Spirostreptides
la musculature, la plus simple rencontrée, d’un diplosegment typique est
composée d’un faisceau dorso-ventral antérieur s’attachant au bord anté¬
rieur du segment correspondant pour la paire de pattes antérieure, et d'un
faisceau dorso-ventral postérieur aboutissant au segment suivant pour la
paire de pattes postérieure. Chez les Craspédosomides et les Chordeu¬
mides les faisceaux musculaires des pattes postérieures des diplosegments
sont multiples. On peut en reconnaître trois : un antérieur, attaché au
bord du segment correspondant, au niveau du dorso-ventral antérieur
de la patte antérieure, un vertical, aboutissant dans le milieu dorso-latéral
du segment, et enfin un postérieur, rejoignant le segment suivant. Il existe
donc une combinaison musculaire caractéristique pour les pattes posté¬
rieures des diplosegments ; or la poche trachéenne (Brôlemann, 1935)
du platosternite des Chordeuma présente une musculature complexe iden¬
tique. Le platosternite serait donc le vestige d’une paire de pattes posté¬
rieure. La 3e paire de pattes ambulatoires fonctionnelles, suivant ce pla¬
tosternite, porte un seul dorso-ventral antérieur, donc typique d’une patte
antérieure, mais attaché au bord du diplosegment V. Il manquerait une
paire de pattes, chez les Chordeumides, entre la vulve et le platosternite.
Le £ montre, lui, une disposition appendiculaire plus normale en ce sens
— 468 —
que la 3e paire de pattes ambulatoires possède un faisceau typique de pattes
antérieures du diplosegment IV, auquel s’ajoute un muscle vertical, la
4e paire supporte le muscle dorso-ventral antérieur caractéristique d’une
paire de pattes antérieure du diplosegment V.
Pourquoi ce décalage ? 3e paire de la Ç = patte antérieure du diploseg¬
ment V, 4e paire de la $ = patte postérieure du diplosegment V, 3e paire
du ^ = patte antérieure du diplosegment IV, 4e paire du <$ = patte anté¬
rieure du diplosegment V. L’homologie du platosternite de la Ç, considéré
comme patte antérieure du diplosegment IV par les auteurs, avec la P. 3
du et, par voie de conséquence, le décalage d’un appendice, ne suffisent
pas à expliquer le phénomène car où se trouve alors la patte postérieure
du diplosegment IV chez la Ç comme chez le $ ?
Fig. 1. — Diplosternite d’une $ de Chordeuma silvestre C.L.K.
Les poches trachéennes fonctionnelles ne sont représentées que d’un seul côté.
Un examen attentif du platosternite de la Ç (fig. 1) montre qu’aux
stigmates de la pièce aboutissent deux troncs trachéens fonctionnels courts
et que la poche trachéenne de H. W. Brôlemann (fig. 597, 1935) est située
beaucoup plus bas et correspond à une invagination de chitine souple et
transparente, en entonnoir, qui se trouve isolée très en arrière de la plaque
platosternale. Il y a donc, en fait, deux paires de pattes, en cours de régres¬
sion, en partie fusionnées, délimitées chacune par deux bourrelets de
chitine foncée dans l’angle latéro-postérieur (fig. 2). Seule la paire de pattes
postérieure, celle possédant la poche trachéenne sclérifiée, non fonction¬
nelle, supporte les trois faisceaux musculaires décrits précédemment. Le
platosternite, lui-même patte antérieure du diplosegment IV, n’est le
support d’aucun muscle dorso-ventral.
Cette façon de voir est confirmée par l’existence de deux faisceaux
musculaires obliques partant de cette poche trachéenne et rejoignant la
patte ambulatoire fonctionnelle, P. 3.
Nous avons déjà compris que la P. 3 du $ est l’homologue du plato-
— 469
sternite que nous proposons d’appeler diplosternite en raison de son origine
double. La poche trachéenne en baguette située au bord inférieur de ce
diplosternite correspond, chez le à un muscle dorso-ventral désormais
typique, partant du diplosegment Y et aboutissant à la partie latéro-
proximale de la P. 3. Le muscle vertical de cette patte est probablement
un faisceau de la patte postérieure vestigiale.
Fig. 2. — Fragment de ce même diplosternite, face postérieure,
montrant la poche trachéenne fonctionnelle et la poche trachéenne sclérifiée,
en baguette (pointillés).
Les homologies appendiculaires pouvant être établies entre les deux
sexes sont les suivantes :
Diplosegment IV
S
P. 3 ambulatoire
Muscle vestigial
Diplosegment Y
P. 4 ambulatoire (ant.)
P. 5 ambulatoire (post.)
?
Platosternite de W. Bigler
Poche trachéenne en baguette
du diplosternite.
P. 3 ambulatoire (ant.)
P. 4 ambulatoire (post.)
470 —
Résumé et conclusions
Les segments thoraciques des Chordeumides sont d’origine double et
les appendices manquant pour compléter ces segments ont été mis en
évidence sous forme de vestiges. Le platosternite du 4e diplosegment du
corps de la $ est le vestige des deux paires de pattes de ce segment et non de
la seule paire antérieure, comme on le pensait jusqu’à présent. Nous propo¬
sons de le nommer diplosternite en raison de son origine double. Chez le <$,
seule la paire postérieure du double segment IV a disparu, la paire anté¬
rieure demeurant ambulatoire. Il existe donc, contrairement à ce qui était
admis jusqu’ici, un décalage dans les pattes ambulatoires des et des Ç,
de telle sorte que la paire de pattes 3 fonctionnelle du £ correspond à un
vestige chez la Ç, la 4e paire fonctionnelle du $ à la 3e paire fonctionnelle
chez la Ç, etc.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes) du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
W. Bigler, 1913. — Die Diplopoden von Basel und Umgebung. Rev. Suisse Zool.,
XXI, n° 18.
H. W. Brôlemann, 1920. — Diplopoda, in Voyage de Ch. Alluaud et R. Jeannel
en Afrique orientale (1911-1912). Résultats scientifiques. Myriapoda III.
Paris Lhomme.
— 1935. — Chilognathes I, Faune de France. Paris, Lechevallier.
J. M. Démangé, 1962. — - Sur la segmentation thoracique des Spirobolides et
Spirostreptides (Diplopodes). C. R. Acad. Sci., t. 245, n° 21.
— 1962. — Sur la nature diplopodienne des segments thoraciques des Spirobo¬
lides et des Spirostreptides (Myriapodes Diplopodes). Bull. Mus. Nat.
Hist. nat., 2e ser., t. 34, n° 5.
S. M. Manton, 1961. — The évolution of Arthropodan locomotory mechanisms.
Part 7. — Functional requirements and body design in Colobognatha
(Diplopoda), together with a comparative account of Diplopod burrowing
techniques, trunk musculature and segmentation. Journ. Lin. Soc. London,
Zool., vol. XLIV, n° 299.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 6, 1962 pp. 471-474.
DESCRIPTION D’UNE NOUVELLE ESPÈCE
DU GENRE PARASCHIZIDIUM VERHOEFF :
P. ESTERELANUM,
SUIVIE DE LA PRÉSENTATION
D’UNE NOUVELLE STATION DE L’ESPÈCE
ENDOGÉE ARMADILLIDIUM PRUVOTI RACOVITZA.
(Isopodes terrestres )
Par P. JUCHAULT et J. J. LEGRAND
A. — Paraschizidium esterelanum n. sp.
Station : Calanque de Maubois (Var) : entre Cannes et St-Raphaël
20-iv- 1962. 2 (J, enfoncés sous des algues au voisinage de la mer, à 30 cm
de profondeur.
Longueur : 1 d de 3,5 mm, 1 <J de 5 mm. — Aspect général : Le corps est allongé,
il peut se rouler en boule. — Coloration : blanc-jaunâtre.
Tête. — Une ligne frontale nette, pas de ligne post-scutellaire (Vandel,
1944, p. 90) ; un écusson triangulaire, dont le bord supérieur ne dépasse pas le
vertex ; lobes antennaires représentés par 2 replis obliques.
Œil : absent. — Antennule (fig. 1) : — 3 articles, le 3e se prolonge par une
pointe lamelleuse à la base de laquelle s’insèrent 7 œsthetascs de taille variable
— Antennes : le premier article du flagelle est 3 fois plus court que le second (soie
terminale comprise).
Mandibule , maxillule, maxille, maxillipède : Sans particularités notables.
Péreion. — Le premier péreionite (fig. 4) présente une légère encoche, caractère
que l’on retrouve chez les autres espèces de Paraschizidium ; métatergites recou¬
verts de courtes soies.
Pléon. — Les deux premiers pléonites réduits ; les pléonites III, IV et V pré¬
sentent de grands néopleurons.
Telson. — De forme subtriangulaire, plus large que long, garni de soies, et
recouvert de formations écailleuses (fig. 3).
Uropodes (fig. 2) : exopodite plus large que long et nettement étiré du côté
interne selon un angle de 45 à 50°.
L’endopodite, tronqué à son extrémité, présente, du côté externe, une bosse
ne dépassant pas le bord postérieur de l’exopodite.
Caractères sexuels d-
Première paire de pléopodes : (fig. 5 et 6) exopodite subrectangulaire ; extré¬
mité de l’endopodite recouverte de petites soies ; deuxième paire de pléopodes
analogue à celles décrites chez les autres espèces de Paraschizidium.
— 472 —
Cette nouvelle espèce se situe nettement dans le genre Paraschizidium
Verhoeff. Ce genre renfermait jusqu’ici 7 espèces :
1. coeculum (Silvestri 1897) : Montecapraro (Apennin ligure). —
Fig. 1-4. — Paraschizidium esterelanum n. sp. 1, antennule ; 2, uropode ; 3, telson ;
4, partie latérale du premier péreionite, vue dorsale.
2. olearum (Verhoeff 1917) : San Remo (Italie). — 3. menozzii (Arcangeli
1933) : San Vito, province de Modène (Italie). — 4. hispanum (Arcangeli
1935) : Algésiras (Espagne). — 5. roubali (Frankenberger 1940) : Prague
(Tchécoslovaquie). — 6. remyi (Vandel 1944) : Sisco (Corse). — 7. lianae
(Legrand 1956) : Ile d’Aix (Charente-Maritime — France).
— 473 —
Paraschizidium esterelanum se range dans le groupe coeculum — olearum
— menozzii — hispanum — roubali ■ — lianae à telson triangulaire, alors
que Paraschizidium remyi présente un telson trapézoïdal. C’est de P. olearum
Verh. (= coeculum Silvestri, d’après Arcangeli) que P. esterelanum se
rapproche le plus. Chez ce dernier l’exopodite du premier pléopode £ est
subrectangulaire et ne présente pas de lobe différencié. L’endopodite de
l’uropode, tronqué à son extrémité, offre une bosse du côté externe et les
écailles du telson n’ont pas la forme de verrues qu’on observe chez P.
olearum.
La forme subrectangulaire de l’exopodite du premier pléopode de P.
esterelanum peut être considérée comme un caractère néoténique. La loca¬
lisation géographique complétée par les ressemblances morphologiques^
souligne la parenté de ces deux espèces.
Fig. 5. — Paraschizidium esterelanum n. sp. a : extrémité de l’endopodite du premier
pléopode <£ ; b : exopodite du premier pléopode <£.
B- — Considérations sur la répartition géographique d’ « Armadillidium
pruvoti » Racovitza 1907 ; découverte d’une nouvelle station.
Racovitza a décrit en 1907 une espèce endogée d ’ Armadillidiidae,
récoltée dans la Baume du Colombier à Roquefort (Alpes-Maritimes) :
Armadillidium pruvoti. Il semble que la station soit aujourd’hui détruite
(Vandel 1954, p. 55). Aucun exemplaire de cette espèce n’a été récolté en
France depuis cette date, malgré les recherches entreprises par Vandel et
ses correspondants.
En étudiant des récoltes effectuées en 1948 dans la moitié méridionale
de la Corse par le Professeur Remy, Vandel a trouvé une quarantaine
d’individus qu’il a rattachés à Armadillidium pruvoti.
En avril 1960 nous avons eu la chance de récolter à l’île St-Honorat
(Alpes-Maritimes) un Armadillidium endogé, dépigmenté et aveugle.
Il s’agissait d’une $ dont le marsupium était rempli d’œufs. Cette Ç a
été élevée au laboratoire. Deux ans plus tard sa descendance se compose
de plus de 150 individus des deux sexes. L’examen de ces exemplaires a
révélé qu’il s’agit de représentants d’ Armadillidium pruvoti. La forme
— 474 —
de l’exopodite du premier pléopode de q adultes de 6 mm de long se situe
entre les limites des variations données par Vandel. Elle est intermédiaire
entre celle des individus de la Baume du Colombier et celle des individus
de Corse. L’Ile St-Honorat constitue ainsi la troisième station d ’Arma-
dillidium pruvoti. La présence de cette espèce dans cette île n’est point
surprenante et ne fait que confirmer l’opinion, énoncée par Vandel,
de l’étroite affinité existant entre la faune des régions provençales situées
à l’Ouest du Var et celle de la Corse.
BIBLIOGRAPHIE
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diidae (Isopodi terrestri). Archiv. Zoologico, XIX, pp. 389-403. Tav. 5-6.
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1917. Verhoeff (K. W.). — Ueber augenlose Armadillidien und kritische
Prüfung der Familie Armadillidiidae — 25. Isopoden-Aufsatz. Archiv. f.
Naturgesch., LXXXIII. Abt. A., pp. 160-170, 6 fig.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 6, 1962 pp. 475-477.
NOTE SUR UN CALCAIRE MARNEUX A BRYO¬
ZOAIRES DE UAQUITANIEN DE LISBONNE
Par A. M. GALOPIM de CARYALHO
Dans ses recherches sur le Miocène marin de Lisbonne, Berkeley-
Cotter 1 a signalé la présence de Bryozoaires dans les couches qu’autre-
fois il considérait comme appartenant au Burdigalien inférieur, et que,
plus récemment, G. Zbyszewski (1954) 2 a attribuées à l’Aquitanien supé¬
rieur.
Une note de M. Telles-Antunes (1959) 3 signale aussi des Bryozoaires
dans ces formations, dans un gisement situé à l’extrême Sud-Ouest de la
rue Sampaio Bruno-Campo de Ourique, dans la ville de Lisbonne. J’ai
visité ce gisement en compagnie de mon collègue.
Il s’agit d’une couche lenticulaire de calcaire marneux, jaunâtre, à
Bryozoaires très abondants, présentant aussi :
— Cardita elongata Bronn
— - Chlamys varia Linné
— ■ Balanus sp.
Un autre petit lambeau de cette couche, presque entièrement détruite
par la construction des rues et des bâtiments, est visible encore derrière
l’église du Santo Condestâvel. En plus des Bryozoaires il a livré aussi :
— Venus (Omphaloclathrum) ribeiroi Cotter
— - Anadara fichteli Desh.
— Pecten aff. marvilensis Veiga Ferreira
— Turritella terebralis Lam.
La couche fossilifère que je viens de mentionner correspond au 9e niveau
de la coupe décrite par Cotter dans la carrière de l’ancienne usine « Cerâ-
mica Lisbonense » où s’élève aujourd’hui l’église du Santo Condestâvel.
Daprès Cotter 4 cette coupe est de haut en bas :
10. — Argile grise sans fossiles (1 m)
9. — Calcaire marneux jaunâtre, fossilifère (couche qui a livré les Bryo¬
zoaires) (2,5 à 3 m)
8. — Argile grise, micacée, peu fossilifère (1,3 m)
1. J. C. Berkeley-Cotter, 1956. — O Miocénico marinho de Lisboa. Com. Serv. Geol.
Portugal. Supl. T. XXXVI (Publication posthume).
2. G. Zbyszewski, 1954. — L’Aquitanien supérieur de Lisbonne et du Ribatejo. Com. Serv.
Geol. Portugal, T. XXXV.
3. M. Telles-Antunes, 1959. — Nota sobre um mamifero do Aquitaniano de Campo de
Ourique. Bol. Soc. Port. Ciencias Naturais. Vol. VII, 2e série, fasc. 5.
4. Op. cit.
32
— 476 —
7. — Grès fin, argileux, jaune foncé, peu fossilifère (0,2 m)
6. — Marne dure avec Polypiers (0,3 m)
5. — Argile noirâtre à débris de plantes (6,7 m)
4. — Calcaire marneux, jaunâtre, à Venus ribeiroi Cotter (4 m)
3. — Grès marneux, jaune foncé (1,5 m)
2. — Marne compacte, foncée, avec Achelous delgadoi Font. (0,6 m)
1. — • Marne compacte gris-clair (1,8 m)
La couche fossilifère (N° 9) se présente comme un calcaire presque
entièrement construit par des Bryozoaires, surtout des Cheilostomes encroû¬
tants, développés les uns sur les autres. Les colonies présentent des inter¬
calations argileuses qui se seraient déposées au cours de leur vie.
Les formes qu’il m’a été possible de déterminer jusqu’à présent sont les
suivantes :
- — Idmonea sp.
— Biflustra saoartii (Savigny-Audouin 1826)
— Conopeum réticulum (Linné 1767)
— Crassimarginatella aff. pusilla (Canu & Bassler 1920)
— Onychocella angulosa (Reuss 1847)
— Micropora aff. minuta (Reuss 1847)
— Rosseliana brevipora Canu & Lecointre 1927
— Calpensia calpensis (Busk 1854)
— Thalamoporella neogenica Buge 1950
- — Thalamoporella aff. prima Canu & Bassler 1920
— Manzonella exilis (Manzoni 1869)
— Nellia oculata Busk 1852
• — Schizoporella unicornis (Johnston 1847)
• — Schizomavella auriculata (Hassal 1842)
— Microporella ciliata (Pallas 1766)
— Hippopleurifera sedgwicki (Milne-Edwards 1836)
— Escharella variolosa (Johnston 1838)
• — Escharella ventricosa (Hassal 1842)
— Tubucellaria bipartita (Reuss 1869)
- — Sertella aff. beaniana (King 1846)
- — - Holoporella palmata (Michelin 1847)
— Schismopora perforata Canu & Lecointre 1930
Les résultats de cette première étude ne nous apportent pas de renseigne¬
ments précis sur l’âge des formations citées. Non seulement le nombre
d’espèces est encore très petit (une vingtaine), mais parmi celles-ci il en est
qui ne sont pas connues dans le Tertiaire européen, mais qui, au contraire,
ont des affinités avec des formes de l’Amérique du Nord.
Pour toutes ces espèces j’ai mis la désignation aff. afin d’éviter provi¬
soirement des espèces nouvelles. D’autre part, l’état de conservation de
certains individus ne permet qu’une détermination générique.
L’étude qui se poursuivra sur un matériel plus abondant permettra de
préciser les résultats déjà obtenus notamment en ce qui concerne la posi¬
tion systématique des espèces présentées comme douteuses.
— 477 —
Presque toutes les espèces ne sont pas spéciales à l’étage et un tiers
d’entre elles environ vivent encore de nos jours.
Tubucellaria bipartita Reuss, connue seulement dans l’Oligocène (des
Alpes et du Bassin d’Aquitaine) et dans l’Aquitanien (du Bassin d’Aqui¬
taine), est malheureusement très rare dans le gisement étudié.
Du point de vue paléoécologique on peut penser que cette formation
présente un caractère récifal.
Les Celléporidés, Holoporella palmata (Michelin 1847), en grande majo¬
rité, en sont les principaux constructeurs et supportent les autres colonies.
Ils vivaient vraisemblablement dans une mer peu profonde, tempérée, où
se faisait sentir la présence de courants froids.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N° 6, 1962, p. 478.
PLANTES NOUVELLES, RARES OU CRITIQUES
DES SERRES DU MUSÉUM
(Notules sur quelques Orchidées d’Indochine. XXX)
Par A. GUILLAUMIN
454. — Vanda viminea Guillaum. — Laos : Vientiane (de Sigai.di
n° 307/Sig., f. 12, 1957, Klam Deng Sananikone leg.) ; Annam : acheté au
marché de Dalat (Tixier n° 1/59, f. 258, 1959).
Fleurs jaune clair à ponctuations brun rouge en bandes transversales sur
les sépales et les pétales, labelle à lobes latéraux roses en dedans, le médian
étant barré de brun rouge seulement à la base, colonne brun rouge, oper¬
cule de l’étamine jaune.
319. — - Dendrobium longicornu Lindl. — Annam ; environs de Dalat,
1.500 m, C.R.S.T. 70/D I R, f. 93, 1954).
401. — D. Macraei Lindl. — Annam : Dalat (C.R.S.T. n° 341/Sig.,
f. 230, 1960).
Fleurs blanc pur sauf une étroite bordure mauve sur la partie frisée des
crêtes du labelle.
445. — Podochilopsis Guillaum. gen. nov.
Herba epiphytica, caulibus omnino foliatis, foliis numerosis, distichis, crassis,
vaginibus arcte adnatis caulem obtegentibus. Flores minuti, latérales , singuli vel
ramis brevissimis 2 — 3 (loris, bracteis parvis, sepalis aequilongis, lateralibus
mentum saccatum vel calcariforme haud formantibus, petalis similibus sed angus-
tioribus, labello sessili, haud articulato, integro, leviter concavo, ecalloso, columna
brevissima, exalata, basi haud producta, antherae operculo rolundato, loculis 2,
polliniis 4, sphaericis, stipite lineari glandula unica insertis, ovario sessili.
Aspect général assez voisin de Podochilus mais à fleur dépourvue d’épe¬
ron ou de sac, labelle non articulé, pollinies sphériques insérés sur un
caudicule filiforme ; l’organisation de la fleur rappelle Cottonia mais il
y a des pollinies sphériques reliées à la glande par un caudicule linéaire
à bords non recurvés.
P. dalatensis Guillaum. sp. nov.
5 cm alta, foliis atro-viridibus, lanceolalo linearibus (1 cm X 0,3 cm), apice
aculis, supra sulcatis. Flores pallide viridibus, 1-2-3-ni, 5 mm longi, pedicello
2,5 mm longo, bracteis breviter triangularibus viridibus, sepalis ovato-ellipticis,
3 mm longis, 1-nerviis, petalis linearibus, aequilongis, 2-plo angustioribus, 1-nerviis,
labello late spathulato, 3 mm longo, leviter excavato, apice rotundate truncato et
saepius obtuse apiculato, antherae operculo sphaerico, glandula discoidea.
Annam : Rlao (Tixier n° 14/60 f. 217, 1960, Dalat (Tixier n° 17/61,
f. 55, 1961). Floraison dans les serres du Muséum en Octobre 1962, y avait
déjà fleuri en 1961.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N» 6, 1962 pp. 479-482.
DEUX CALLITRICHE NOUVEAUX
POUR LA FRANCE
Par H. D. SCHOTSMAN 1
Depuis longtemps on a signalé dans plusieurs régions de l’Europe des
plantes introduites, de provenance exotique.
Nous connaissons toutes les plantes adventices, qui se trouvent sur
des terrains d’usines ou des terrains vagues, aux environs des ports ou le
long des voies ferrées.
Notons ensuite des espèces cultivées dans les parcs et les jardins, qui
peuvent se répandre après s’être échappées des cultures et qui, quelque¬
fois, prennent l’apparence de plantes indigènes, comme les Aster, les Soli-
dago et récemment Y Echinocystus lobata (Michx) Torr. et Gray en Europe
centrale et orientale (Heine, 1962).
Ajoutons encore certaines plantes aquatiques comme, par exemple,
Azolla filiculoides Lam., Lagarosiphon et des espèces d ’Elodea qui ont été
introduites par des amateurs d’aquarium.
Cependant, il y a aussi des immigrées, dont le mode d’introduction
est moins compréhensible. Il s’agit souvent d’espèces qui semblent
apparues spontanément dans des associations naturelles. Sous ce rapport,
nous voulons mentionner des espèces de Millepertuis, comme Hypericum
majus (A. Gray) Britton (Bouchard, 1955), et Hypericum canadense L.
(Heine, 1962), Epilobium adenocaulon Hausskn., (Lawalrée & Reich-
ling, 1961) et la récolte intéressante de Gratiola neglecta Torr. (Simon,
1960), aux environs de Mulhouse.
A ce dernier groupe nous pouvons ajouter aussi deux espèces de Calli-
triche nouvelles pour la France et probablement aussi pour l’Europe.
Il s’agit de Callitriche terrestris Raf. em. Torr. et Callitriche peploides Nutt.,
venant d’Amérique.
Tous deux appartiennent à la section Micro-Callitriche de Fassett
(1951). Presque toutes les espèces de cette section montrent des fruits
très petits, plus larges que hauts, larges de 0,5-0, 8 mm environ. Les brac-
téoles des fleurs manquent. En général ce sont des plantes de localités
humides, qui poussent uniquement sous la forme terrestre.
Nous avons trouvé le Callitriche terrestris dans la collection d’herbier
de M. Weill (Paris). Les échantillons sont de petites plantes en fleurs et
en fruits, soigneusement séchées, à petites feuilles elliptiques et bien
étalées. M. Weill les récolta le 11 juin 1930 à Clairefontaine (S.-&-0.),
1. Attaché de Recherches au C.N.R.S., Centre National de Floristique.
— 480 —
Forêt des Yvelines, dans les mares asséchées à proximité du carrefour
des Marais.
D’après la description de Guinet (1936), la région entre Clairefontaine
et les Yvelines montre une vaste zone marécageuse et tourbeuse, s’étalant
sur une couche d’argile, où se trouvent beaucoup de dépressions creusées
pendant l’exploitation ancienne de ce sol argileux. Ces mares ont un
niveau d’eau très instable et elles présentent souvent un aspect remar¬
quable en raison de la présence d’un grand nombre de touradons de Carex
acuta et C. acutiformis, séparés par des couloirs d’eau.
Parmi les plantes observées par Guinet (1. c.) nous mentionnons les
suivantes :
Dans la tourbière :
Carex stellulata Good.,
C. ampullacea Good.,
C. vesicaria L.,
Juncus conglomérats L.,
J. sylvaticus Vill. ,
J. supinus Moench.,
Menyanthes trifoliata L.,
Drosera rotuncLifolia L., etc.
Dans les mares et les couloirs d’eau :
Ilottonia palustris L.,
Potamogeton polygonifolius Pourr.,
P. lucens L.,
P. gramineus L.,
Ranunculus aquatilis L.,
R. trichophyllus Chaix,
Scirpus fluitans L.,
Sparganium minimum Fries,
S. simplex Huds.,
Utricularia minor L., etc.
Notons ensuite que l’eau est acide (pH = 5.6).
D’après les renseignements fournis par M. Weill, le niveau d’eau
s’était retiré pendant l’été de 1930, laissant les bords des mares et des
couloirs d’eau plus ou moins asséchés, milieu favorable pour les formes
terrestres des Callitriches européennes et évidemment aussi pour le Calli-
triche terrestris américain. Nous donnons ci-joint quelques caractères
importants de cette espèce.
Les tiges fragiles et couchées présentent quelques glandes étoilées
constituées de 4 cellules. Une fleur mâle et une fleur femelle se trouvent
en général ensemble à l’aisselle d’une feuille. Les fruits sont pédonculés,
très petits ; les méricarpes sont arrondis au sommet et à la base, un peu
aplatis sur les côtés. L’aile est très faiblement développée ; au sommet
des méricarpes seulement on trouve des protubérances subconiques et
radiales.
En ce qui concerne la nomenclature nous suivons pour le moment
Fassett (1951), l’unique auteur qui a étudié plus profondément les Calli-
— 481 —
triches d’Amérique. Nous en donnerons un commentaire détaillé dans un
travail ultérieur.
Le Callitriche terrestris est un indigène de plusieurs Etats de la partie
Orientale de l’Amérique du Nord.
Nous avons découvert le deuxième Callitriche immigré dans l’herbier
de M. Kapp (Strasbourg). M. Kapp nous a expliqué, dans une lettre de
1961, qu’il a trouvé ce Callitriche sous la forme terrestre « dans une tour¬
bière Despax-Estibière, près du Lac d’Oredon, près de la localité de Fabian
dans les Hautes-Pyrénées ». La récolte date de juillet 1948. Malheureuse¬
ment, nous manquons de renseignements sur cette localité et sur la végé¬
tation. Provisoirement, nous attribuons à ce Callitriche le nom de Calli¬
triche peploicles Nutt., en acceptant les vues taxinomiques de Fassett
(1. c.).
Le port ressemble beaucoup à celui du C. terrestris. L’anthère et la
fleur femelle se trouvent également ensemble à Faisselle des feuilles. Les
glandes caulinaires cependant comprennent 4-6 cellules. Le fruit, plus
large que haut, se rétrécit un peu vers la base. En regardant la face laté¬
rale, on peut apercevoir que les bases des roéricarpes sont plus épaisses
que les sommets. De plus — chez les fruits bien mûrs — la base se courbe
plus ou moins en dehors, ce qui donne un aspect remarquable aux fruits.
Les ailes, étroites, se trouvent surtout au sommet, quelquefois égale¬
ment à la base. Fassett (1. c.) a distingué 3 variétés de cette espèce.
Selon notre opinion la var. semialata et la var. media sont les plus proches
du Callitriche de Fabian, mais il serait désirable de comparer cette plante
avec le matériel étudié par Fassett.
Le Callitriche peploides a été observé en Amérique dans la région entou¬
rant le Golfe du Mexique, jusqu’à Costa Rica.
Nous pouvons nous demander de quelle façon ces deux espèces de
Callitriche ont pu être introduites en France. Sans doute il ne s’agit ni de
plantes cultivées, ni de plantes caractéristiques pour des localités directe¬
ment influencées par l’homme. On pourrait peut-être supposer que les
méricarpes ont été transportés par des oiseaux qui quelquefois peuvent
jouer un rôle important dans la distribution des plantes.
Comme M. Weill nous l’a indiqué, il se trouve souvent beaucoup d’oi¬
seaux aquatiques d’espèces différentes dans la région des mares de Claire-
fontaine. Le Callitriche peploides de Fabian a été récolté également dans
une station tourbeuse près d’un lac où un va-et-vient d’oiseaux pendant
la migration ne semble pas impossible.
Finalement, il nous reste à poser la question : « Les deux espèces de
Callitriches américaines sont-elles seulement des apparitions passagères
dans la flore de ce pays ou bien pourrait-on déjà les considérer comme plus
ou moins naturalisées ? ».
C’est aux botanistes de France à trouver la réponse.
— 482 —
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189.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 34 — N» 6, 1962, pp. 483-489.
PROGRÈS RÉCENTS
DANS UÉLUCIDATION DES STRUCTURES
DE QUELQUES COMPOSÉS NATURELS
Par D. BILLET
Introduction.
L’étude de la structure des composés naturels provenant des végétaux
ne cesse de se développer. La connaissance plus approfondie du mode de
formation des constituants des plantes, le perfectionnement des méhodes
physiques et chimiques d’isolement, de purification et de dégradation
analytique, enfin le nombre croissant de chercheurs orientés vers la chimie
structurale, constituent les sources de progrès dans ce domaine.
L’extraction d’un composé nouveau, sa préparation à l’état pur, la
publication de sa composition, prouvée le plus souvent par sa synthèse,
telles sont les étapes successives qui conduisent à la connaissance structu¬
rale d’un constituant végétal. Ces recherches s’étagent parfois sur plu¬
sieurs années et sont l’œuvre de divers laboratoires, souvent fort éloignés
les uns des autres. Généralement, l’annonce d’une structure nouvelle
suscite de nouvelles investigations, et, bien souvent, la littérature abonde
en rectifications de structure, précisions sur la position d’un groupement^
proposant des formules modifiées, avec preuves à l’appui.
Parmi ces mises au point, il convient de distinguer divers types de
rectifications :
1° Tout d’abord, les rectifications concernant les produits isolés des
plantes et considérés comme nouveaux, alors qu’ils correspondent à des
corps déjà connus.
2° Les précisions sur les positions de certains groupements.
3° Les refontes complètes de structure.
Afin de limiter cet exposé, nous ne parlerons pas des erreurs concernant
la stéréochimie.
Composés connus.
Certains auteurs ont cru obtenir un produit nouveau, alors qu’ils avaient
en mains un constituant déjà connu et identifié antérieurement. Un
exemple d’une telle méprise, expliquée en partie par le manque de pro¬
cédés analytiques, est fourni par la LOTOFLAVINE, aglycone d’un
— 484 —
glucoside dénommé lotusine en raison de sa provenance de Lotus Arabicus.
Il a pu être prouvé que cette Lotoflavine (I), à laquelle la structure (I)
avait été initialement attribuée, est en réalité constituée par un mélange
de quercétine et de Kaempferol (3), deux autres llavones très largement
représentées chez les végétaux.
C’est une étude minutieuse de la synthèse des flavones, doublée d’une
identification par chromatographie sur papier, qui a permis à Wheeler
et à son école, non seulement de reconnaître que la lotoflavine n’avait
pas la structure (I), mais encore d’établir que la déméthylation de cer¬
taines flavones par l’acide iodhydrique se fait avec un réarrangement
inattendu qui provoque la migration d’un groupe ObI. C’est ainsi que la 7 :
2' : 4' : 6 tétraméthoxyflavone (II) se réarrange en (I).
Au moment où Dunstan et Henry publièrent cette formule, la chroma¬
tographie sur papier n’existait pas. Le fait que les deux flavones subs¬
tituées respectivement en 5 : 7 : 2' : 4' et 7 : 2' : 4' : 6’ donnent par fusion
alcaline le même produit ne permet pas de localiser avec certitude les
groupements hydroxyles.
Précisions sur la position de certains groupements.
Il est parfois difficile de situer avec exactitude tel ou tel groupement
dans un composé naturel. Nous venons de voir que certaines méthodes de
dégradation entraînent des migrations ; il est d’autres cas où la dégra¬
dation de la molécule ne permet pas de choisir entre deux isomères.
Un exemple intéressant d’un tel problème structural, mettant en jeu
une méthode moderne, est fourni par l’éther monométhylique de l’ALTER-
NARIOL (III) substance présente à côté de l’alternariol dans le mycé¬
lium de Alternaria tenuis. Les auteurs ayant isolé ce produit en 1953 (4)
ont reconnu une a pyrone, mais n’ont pu situer exactement l’emplacement
du groupe méthyl estérifié, de sorte qu’ils avaient à choisir entre les trois
structures suivantes :
o co
ch3o
(Ili)
(IV)
— 485 —
Des trois possibilités (IV) ne peut convenir pour expliquer la coloration
rouge intense que donne le perchlorure de fer, coloration qui ne se produit
qu’avec des acides salicyliques substitués. D’autre part, le spectre infra¬
rouge montre l’existence d’une bande caractéristique d’un groupe -OH
en ortho d’une fonction lactone. Afin de reconnaître laquelle des formules
(III) ou (V) s’apparente au produit naturel, Raistrick et Thomas (5) ont
effectué le travail suivant :
Ils ont oxydé par le permanganate de potassium la molécule entière¬
ment méthylée et ont observé que cette dégradation conduit à l’acide
•diméthoxy-3-5-phtalique selon :
Par méthylation à l’aide de 14CHS I, du monométhyléther de l’al-
ternariol naturel, puis oxydation permanganique du triméthyléther ainsi
-obtenu, ils ont isolé un acide diméthoxy 3-5 phtalique dont le taux de
radioactivité a permis de conclure que le noyau n’a été méthylé qu’à 50 %,
mettant ainsi en évidence la présence d’un groupe éthérifié dans le noyau B
du produit naturel. Comme la structure (IV) avait été éliminée pour les
raisons précédemment citées, l’alternariol monométhyléther correspond
A la formule (V). Cet exemple montre l’intervention de la radio chimie
dans un problème structural.
Il est intéressant de noter que la synthèse du composé naturel, qui,
généralement, apporte une preuve certaine de sa structure, a pu parfois
conduire à des erreurs notables. C’est le cas pour la yangonine, produit
isolé des racines de Piper methysticum en 1914 par Borsche (réf. 6) et décrit
par cet auteur comme une styryl 6-methoxy 2 oc pyrone.
(Vi) ivn>
Les synthèses de la yangonine, publiées ultérieurement (7) font toutes
appel à une méthylation de la yangono-lactone à l’aide du diazométhane.
Or, il se trouve que cette méthylation provoque la formation de deux
isomères, une y pyrone (X) qui permit à Borsche d’attribuer la structure
(VI) à la yangonine, et une oc pyrone (XI) dont les propriétés chimiques
sont différentes ainsi que leurs caractères spectraux :
— 486 —
(X)
(XI)
L’a pyrone réagit avec les diénophiles et la y pyrone manifeste des
propriétés basiques. Les fréquences des groupes carbonyle sont également
différentes et la yangonine présente une bande à 1720 cm-1 tandis que la
i]/ yangonine a une fréquence à 1669 cm-1, ce qui est en accord avec ce
que l’on sait des valeurs respectives de vibration du C = O pour les a
pyrones et y pyrones.
Cet exemple montre la facilité avec laquelle il est possible d’attribuer
une structure erronée, même lorsque la synthèse du produit a été achevée.
Dans le cas de là Dalbergine, c’est la synthèse du composé qui a
permis de rectifier une structure qui s’est avérée fausse. Ce composé,
extrait du cœur de bois de Dalbergia sisso en 1955 par deux Indiens (9)
avait été présenté comme un dérivé (XII) de la phényl-3-esculétine.
(Xin
<xjh)
En étudiant diverses réactions de dégradation de la dalbergine, Ses-
hadri et Ahluwalia observèrent la production inattendue de la hydroxy 2,
diméthoxy 4-5 benzophénone (XIV) (10).
La formation de ce dérivé ne peut s’expliquer qu’en admettant pour la
dalbergine la structure d’une phényl 4 et non d’une phényl 3 coumarine.
Ce fait, surprenant au premier abord, puisqu’il est le premier exemple
d’une coumarine substituée en 4 trouvée dans une plante, fut confirmé
pourtant par la synthèse totale du produit diméthylé, réalisée à partir du
tri-acétoxy benzène et du benzoyl-acétate d’éthyle (11).
— 487 —
Refontes complètes de structures.
Certaines classes de composés, à structure complexe, ont attiré l’atten¬
tion de divers groupes de chercheurs et fait l’objet de multiples travaux.
Parfois, une formule établie depuis plusieurs années et admise comme
juste s’est trouvée reprise, puis remaniée à la suite de l’introduction de
nouvelles méthodes physiques. Il convient d’insister, à ce propos, sur
l’importance de ces techniques modernes en chimie structurale : spectro-
graphie ultra-violette et infra-rouge, résonance magnétique nucléaire,
•spectrométrie de masse, ont permis dans bien des cas d’établir avec cer¬
titude une structure que de lents et patients travaux de dégradation
n’avaient que partiellement élucidée.
C’est ainsi que la PSORALIDINE, coumarine phénolique isolée du
^péricarpe des graines de Psoralea corylifolia L. par Chakravarti et ses
Collaborateurs en 1948 (12) fut présentée comme répondant à la formule
(XV).
o
OH
(XV)
C’est en étudiant les spectres U. V. et I. R. de diverses coumarines
■phénoliques que Khastgir et d’autres chercheurs indiens purent établir
que la psoralidine ne peut répondre à cette formule, mais est, en réalité,
un dérivé du coumestane (13) (XVI). Ce composé est un nouveau repré¬
sentant de la famille des benzofuranocoumarines dont jusqu’alors très
peu étaient connus parmi les produits naturels, à savoir la wedelolactone,
le coumestrol et l’erosnine. Les bandes d’absorption dans l’U. V. de ces
composés sont très comparables à ceux de la psoralidine, et ce fait permit
nux auteurs indiens, en corrélation avec diverses dégradations, d’assigner
la structure XVI à ce produit.
Une des classes de composés dont l’étude est particulièrement délicate
^st représentée par les sesquiterpènes. Non seulement l’isolement en est
difficile, mais la purification est souvent laborieuse, surtout lorsqu’il
n’est pas possible de préparer un dérivé cristallisé comme c’est le cas pour
la plupart d’entre eux. Cet écueil a donné lieu souvent à des confusions,
car il y a plusieurs dérivés qui ne sont pas homogènes, mais contiennent
toujours une petite quantité d’un produit proche ou d’un isomère (zingi-
berène et bisabolène, oc et (3 santalènes).
Depuis l’introduction de la chromatographie en phase gazeuse, il est
possible toutefois de connaître non seulement si un tel produit est unique
•dans le distillât, mais encore la quantité du produit parasite qui est présent.
— 488 —
Ces difficultés de purification ont été bien souvent la cause de nombreuses
erreurs d’interprétation dans les méthodes utilisées pour découvrir la
structure des produits. Une autre source de confusion réside dans le fait
que certains groupements, susceptibles de donner une réaction connue,
sont inertes (fonction carbonyle de la germacrone) de sorte que ce groupe¬
ment a été éliminé de la molécule alors qu’il était bien présent.
Parmi les sesquiterpènes, la GERMACRONE représente l’un de ceux
dont l’édifice structural suscita de nombreuses controverses. Sa dernière
formule (XX) est un système cyclique d’un type nouveau. Pas moins
de quatre structures différentes ont été publiées en l’espace de dix ans.
(XVII), (XVIII), (XIX) et (XX). Ref. 14, 15, 16, 17, 18. Ce n’est que tout
récemment que la résonance magnétique nucléaire a permis d’établir la
formule exacte, corroborant tous les travaux effectués sur ce produit. (XX)
TREIBS (1952) (14) $0RM ( 1957) (15)
qq -
OHLOFF (1959) (16)
OHLOFF, HOFFMAN (196!) (17)
GATES, BALE (18)
Conclusions.
La difficulté d’isoler des végétaux des produits à l’état rigoureusement
pur a été la cause d’erreurs structurales importantes. Il est certain que le
perfectionnement des méthodes d’extraction, le développement des pro¬
cédés analytiques permettant de vérifier rapidement si une substance est
souillée d’un dérivé voisin (chromatographie gazeuse en chimie sesquiter-
pénique), sont autant de facteurs qui diminuent chaque jour cette source
d’erreurs.
L’interprétation des résultats, quant aux produits de dégradation obte¬
nus au cours de l’étude structurale d’un corps naturel, est souvent fort
délicate : remaniements, transpositions peuvent intervenir avec les divers
réactifs utilisés. C’est au chimiste qu’il appartient de vérifier les subs¬
tances obtenues en s’appuyant sur des faits précédemment établis avec
certitude, et en étayant les interprétations par des mesures physiques
(spectrographie infra-rouge et ultra-violette, résonance magnétique
nucléaire).
En conclusion, nous dirons que les méthodes physiques employées
aujourd’hui, ainsi que les méthodes de dégradation qui sont le principal
outil d’investigation du chimiste organicien, doivent aller de pair, et
coupler leurs résultats, pour permettre d’émettre des hypothèses struc¬
turales. C’est par la concordance des observations que se fait l’élabo-
— 489 —
ration des formules. C’est ainsi que les molécules constitutives des plantes
nous sont révélées peu à peu et que les mécanismes biochimiques inter¬
venant dans leur formation deviennent aussi plus facilement accessibles.
Laboratoire de Chimie appliquée du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
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17. Bâtes, Gale, J. Amer. Chem. Soc., 1960, 82, 5749.
18. G. Oiiloff, Hofman, Zeitschr. Naturf., 1961, 166, 298.
TABLE DES MATIÈRES
du Tome 34. — ae Série.
Liste des Correspondants du Muséum nommés en 1961 . 5
Travaux faits dans les laboratoires du Muséum pendant Vannée 1961 . 7
Actes administratifs . 336
Distinctions honorifiques . 338
Communications :
Abrard (R.)- Le Cénomanien dans les forages entre le Barangeon et le Loing antérieur. 107
— et Soyer (R.). Deux gîtes fossilifères stampiens découverts par forages dans la
région parisienne . 188
Aubert de la Rüe (E.). L’énigme géologique du Mont Campbell (Archipel de Kergue¬
len) . 333
Bauchot (M.-L.). Description d’un nouveau Bathypterois méditerranéen (Poisson clupéi-
forme Bathypteroidae). Affinités et remarques sur plusieurs espèces du genre. . . . 265
— et Blanc (M.). Sur deux espèces de Labridae (Poissons Téléostéens Perciformes)
des côtes occidentales d’Afrique . 67
Beaufort (F. de). Étude d’une collection de Rongeurs (Murinae) du Bassin du Congo. . 193
Berlioz (J.). Étude d’une collection d’oiseaux de Guyane française . 131
— Note sur une espèce africaine d’Alcédinidé, le Myoceyx Lecontei (Cassin) . 200
Billet (D. A.). Progrès récents dans l’élucidation des structures de quelques composés
naturels . 483
Blanc (M.). Catalogue des types de Poissons de la famille des Cichlidae en collection au
Muséum national d’Histoire naturelle . 202
— Voir Bauchot (M. L.) et Blanc (M.).
— Voir Stauch (A.) et Blanc (M.).
— et Hureau (J. C.). Catalogue des types de Poissons de la famille des Nototheniidae,
en collection au Muséum national d’Histoire naturelle . 339
Chabaud (A. G.). Description de Crassicauda anthonyi n. sp., Nematode parasite rénal
de Mesoplodon mirus True . 397
Condé (B.). Développement postembryonnaire comparé des Pénicillates (Myriapodes). 247
Decary (R.)- Sur des introductions imprudentes d’animaux aux Mascareignes et à
Madagascar . 404
Dechancé (M.). Remarques sur les premiers stades larvaires de plusieurs espèces indo¬
pacifiques du genre Dardanus (Crustacés Décapodes Pagurides) . 82
— Description des stades larvaires et de la glaucothoé de Spiropagurus elegans
Miers (Crustacea Paguridae) . 371
— et Forest (J.). Sur Anapagurus bicorniger A. Milne Edwards et E. L. Bouvier
et A. petiti sp. nov. (Crustacea Decapoda Paguridae) . 293
Delamare Deboutteville (Cl.). Voir Masson (M.) et Delamare Deboutte-
ville (Cl.) .
Démangé (J.-M.). Sur la nature diplopodienne des segments thoraciques des Spirobo-
lides et des Spirostreptides (Myriapodes Diplopodes) . 355
— Sur la segmentation thoracique et le platosternite des Chordeumides (Diplo¬
podes) . 467
Denis (J.). Notes sur les Erigonides. XXI. Brachycerasphora, nouveau genre nord-
africain . 239
— 491 —
Dorst (J.). Étude d’une collection d’oiseaux rapportée des hautes Andes méridionales
du Pérou . 427
Fischer (J. C.). Parallelodontidae, Arcidae et Limopsidae du Bathonien de Luc (Cal¬
vados) . 322
Forest (J.). Sur un Dardanus des Hawaï et de Madagascar, D. brachyops sp. nov.
(Crustacea Paguridae Diogenidae) . 365
— Voir Dechancé (M.) et Forest (J.).
Galopim de Carvaho (A. M.). Note sur un calcaire marneux à Bryozoaires de l’aquita-
nien de Lisbonne . 475
Guillaumin (A.). Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum (Notules
sur quelques Orchidées d’Indochine XXVIII, XXIX, XXX) . 262, 408, 478
— Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum (Description d’une
Orchidée nouvelle de Birmanie) . 95
Hoffstetter (R.)- Observations sur les ostéodermes et la classification des Anguidés
actuels et fossiles (Reptiles, Sauriens) . 149
Hureau (J. C.). Poissons antarctiques récoltés au cours de la onzième expédition fran¬
çaise en Terre Adélie (1960-1962). (Expéditions Polaires Françaises. — Mission
Paul-Émile Victor) . 228
— Observations hydrologiques en Terre Adélie de janvier 1961 à janvier 1962. ... 412
— Voir Blanc (M.) et Hureau (J. C.).
Jesionek-Szymanska (W.). Contribution à l’étude du genre Orbignyana Ebray, 1860
(Echinida, Disasteridae) . 184
Juberthie (C.). Étude des Opilions Cyphophtalmes Stylocellinae du Portugal. Descrip¬
tion de Paramiopsalis ramulosus gen. n., sp. nov . 267
J uberthie- J u pe au (L.). Description d’une espèce nouvelle de Symphyle d’Italie :
Scutigerella tusca n. sp . 276
Juchault (J.) et Legrand (J. J.). Description d’une nouvelle espèce du genre Paras-
chizidium Verhoeff : P. esterelanum, suivie de la présentation d’une nouvelle sta¬
tion de l’espèce endogée Arrnadillidium pruvoti Racovitza . 471
Legendre (R.). Étude sur les Archaea (Araneides). IV. La mue . 459
Legrand (J. J.). Voir Juchault (J.) et Legrand (J. J.).
Le Guelte (L.). Sur l’élevage et la croissance de l’araignée Zilla X-notata (Araignées
Argiopidae) . 280
Masson (M.) et Delamare Deboutte ville (Cl.). Étude sur les Crustacés Branchiourcs
d’Europe. I. Redescription d 'Argulus giordanii Brian de la lagune de Venise. . . . 308
— Id. IL Les caractères sexuels du mâle chez Argulus giordanii Brian et chez
A. arcassonensis Cuenot . 387
Nouvel (J.). L’orientation actuelle de l’éthologie des animaux sauvages. Leçon inau¬
gurale du Cours d’Éthologie des Animaux sauvages prononcée au Muséum le
22 mars 1961 . 117
Pasteur (G.) et Paulian (R.). Diagnose d’un lézard apode de Madagascar : Pygomeles
petteri n. sp. (Scincidae) . 66
Postel (E.). Myripristis (Holotrachys) guezei, Poisson Téléostéen nouveau de l’ Ile de
la Réunion . 158
Remy (P. A.). Contribution à la connaissance de la microfaune endogée de l’Italie
nord-orientale . 72
Repelin (R.). Sur la présence de Periphyllopsis braueri en Atlantique Sud (Scypho-
méduse Periphyllidae) . 321
Richard (J.). Trématodes d’oiseaux de Madagascar. Note 1 . 172
Rose (M.). Floraisons les plus intéressantes observées dans serres du Muséum pendant
l’année 1961 . 96
Roux-Estève (R.). Sur une collection de serpents du Nord Cameroun rapportée par
M. A. Stauch . 144
Russell (D. E.). Essai de reconstitution de la vie paléocène au Mont de Berru . 101
Schotsman (H. D.). Deux Callitriche nouveaux pour la France . 479
Séguy (E.). Un nouveau Setulia de Madagascar (Ins. Dipt. Calliphoridae) . 343
— Deux Myiodaires nouveaux de Chine (Insectes Diptères) . 453
Serène (R.). Une nouvelle espèce de Leptodius (Braehyura Xanthidae) du Viêt-Nam. . 255
— 492
S ilhavy (V.). Un Opilion nouveau, Pelitnus drescoi n. sp. (Fam. Oncopodidae) . 464
Soyer (R.)- Voir Abrard (R.) et Soyer (R.).
Spillmann (J.). Sur la systématique de Telestes sou fia Risso. Variation de certains
caractères numériques et métriques (3e note) . 435
Stauch (A.) et Blanc (M.). Découverte d’un poisson téléostéen Pleuronectiforme dans
le bassin de la Haute-Bénoué (Nord-Cameroun) . 163
— Description d’un Sélacien rajiforme des eaux douces du Nord-Cameroun : Pota-
motrygon garouaensis n. sp . 166
Vachon (M.). Remarques sur l’utilisation, en systématique, des soies sensorielles (tri-
chobothries) chez les Scorpions du genre Euscorpius Thorell (Chactidae) . 347
Le Gérant : Jacques Forest.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
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Mer. Laboratoire des Pêches Outre-Mer, 57, rue Cuvier, Paris-5e ; sans pério¬
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Pollen et spores. Directeur : Mme Van Campo, Laboratoire de Palynologie,
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