2* Série, Tome 36
Numéro 1
Année 1964
Paru le 3 Juillet 1964
SOMMAIRE
Pages
Liste des Correspondants du Muséum nommés en 1963 . 3
Travaux faits dans les laboratoires du Muséum pendant Vannée 1963 . 5
Communications :
M. Vachon. Roncus (R.) barbei , nouvelle espèce de Pseudoscorpion Neobisiidae des
cavernes du Lot-et-Garonne, France . 72
M. Vachon & J. Heurtault-Rossi. Une nouvelle espèce française de Pseudoscorpion
cavernicole : Spelyngochthonius provincialis (Chthoniidae) du département de
l’Hérault . 80
M. Hubert. Localités nouvelles ou peu connues de quelques Araignées cavernicoles
françaises . 86
L. Dresco-Derouet. Le métabolisme respiratoire des Scorpions. II. Mesures de l’in¬
tensité respiratoire chez quelques espèces à différentes températures . 97
J. Forest & E. Postel. Sur une espèce nouvelle de langouste des îles du Cap Vert,
Palinurus charlestoni sp. nov . 100
L. Redier. Révision des Hydraires de la collection Lamarck (Muséum national d’His-
toire naturelle) . 122
L. Ginsburg. Nouvelle découverte de Pliopithèque dans les faluns helvétiens de
l’Anjou . 157
A. Guillaumin. Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum (Notules
sur quelques Orchidées d’Indochine. XXXIII) . 161
Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 35, n° 1, 1964, pp. 1-163.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL
D HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome 36
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1964
PARIS
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, Rue Cuvier, 5e
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1964. - N» 1
460® RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
16 JANVIER 1964
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. GUIBÉ
LISTE DES CORHESPONDANTS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
NOMMÉS EN 1963
de Coppet (Mme Maurice de), présentée par M. le Professeur J. Millot.
Veuve de l’ancien Ambassadeur de France à Addis-Abeba, Madame Maurice
de Coppet a su réunir, au cours de ses séjours en Éthiopie, une remarquable
collection d’objets abyssins, choisis avec un goût très sûr, dont elle a bien voulu
donner la majeure partie au Musée de l’Homme. Nous devons lui exprimer notre
reconnaissance pour son geste généreux, accompli avec une très grande déli¬
catesse, et pour la sympathie qu’en toute circonstance elle témoigne à notre
Établissement.
Jouin (Mlle Jeanne), présentée par M. le Professeur J. Millot.
Mlle Jeanne Jouin, licenciée ès lettres et diplômée de l’École des Langues
orientales, a fait de longs séjours en Palestine, en Tunisie et surtout au Maroc,
où elle est restée 10 ans qui lui ont permis de réunir les matériaux d’intéressantes
publications sur les costumes, les jeux et les danses d’Afrique du Nord et de
rapporter au Musée de l’Homme des objets ethnographiques de valeur. Mlle Jouin
entièrement désintéressée, mérite que nous reconnaissions la sympathie qu’elle
porte à notre Maison.
Lamotte (Maxime), présenté par M. le Professeur C. Delamare Debou-
TEVILLE.
M. Maxime Lamotte, Professeur à l’École Normale Supérieure et à la Sor¬
bonne, est un Spécialiste de la génétique des populations et de l’Écologie quanti¬
tative.
Depuis plus de quinze ans, il se consacre à l’étude des savanes en Guinée et
en Côte d’ivoire.
— 4
Ces travaux ont toujours été faits en liaison étroite avec les Laboratoires du
Muséum, auxquels il a fait don de nombreuses et riches collections.
M. Maxime Lamotte entretient au sein de l’Université, par son enseignement
et les conseils qu’il y donne à ses élèves, un courant de curiosité pour l’Histoire
Naturelle traditionnelle agissant ainsi dans le sens de notre tradition.
En raison de cette orientation de ses travaux, et des excellents rapports qu’il
entretient depuis longtemps avec notre Maison, je pense qu’il pourrait être consi¬
déré officiellement comme un correspondant tout désigné.
Halle (Francis), présenté par M. le Professeur Aubréville.
M. Francis Halle, récemment encore Assistant de M. le Professeur Man-
genot, est un excellent botaniste qui est en relation constante avec le laboratoire
de Phanérogamie.
Il a accompli l’année dernière une mission en Guyane française, de laquelle
il a rapporté un important herbier qu’il a donné au Muséum National d’Histoire
Naturelle.
Il se consacre entièrement à des études sur la flore tropicale. Actuellement
il est en Côte d’ivoire, engagé par l’ORSTOM. Il est aussi un collaborateur de
la revue Adansonia, et tout récemment encore, en collaboration avec son frère,
Assistant du laboratoire, il a traduit des études très importantes d’un botaniste
anglais, Mr. Corner, qui expose des vues très originales sur les caractères primitifs
de certains arbres des flores équatoriales.
Brygoo (Edouard R.), présenté par M. le Professeur A. Chabaud.
Elève du Professeur Harant à Montpellier, M. Edouard R. Brygoo a fait une
carrière de médecin militaire détaché aux Instituts Pasteur d’Outre-Mer.
Il déploie une activité intense dans de nombreux domaines (Administration
de l’I. P., enquêtes épidémiologiques sur la Peste, les Bilharzioses, anatomie
pathologique etc.). Par vocation il reste cependant, avant tout, naturaliste
et parasitologiste. Spécialement compétent en Protozoaires parasites, ses con¬
naissances et ses travaux s’étendent à toute la parasitologie classique, depuis
les Virus et les Champignons jusqu’aux Helminthes et aux Insectes.
Il travaille en étroite collaboration avec le laboratoire de Zoologie des Vers,
mais rend également de nombreux services à d’autres Chaires (Ecologie, Herpé-
tologie, etc.).
Gréard (André), présenté par M. le Professeur A. S. Balachowsky.
M. André Gréard, pilote Commandant de bord à la Compagnie Air-France,
est un amateur fervent d’Entomologie. Profitant de ses voyages dans toutes les
régions du monde, il a réuni une très belle collection de Lépidoptères, dont il a
lui-même capturé, préparé et déterminé la majorité des spécimens et dont il a
fait entrer une partie dans les collections du Muséum.
Depuis de nombreuses années, M. Gréard rend de constants et précieux
services à notre laboratoire en récoltant dans les régions tropicales où il fait
escale des insectes vivants qui, grâce à lui, parviennent au Muséum (Vivarium)
dans des conditions exceptionnelles de rapidité. Le riche matériel entomologique
que nous devons au dévouement bénévole de M. Gréard a permis non seule¬
ment d’étudier la biologie d’espèces tropicales jusqu’alors totalement inconnues
à cet égard mais encore d’augmenter très notablement les collections et la photo¬
thèque du laboratoire.
TRAVAUX FAITS DANS LES LABORATOIRES
ET
ACCROISSEMENT DES COLLECTIONS
DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
PENDANT L’ANNÉE 1963.
SOMMAIRE
Laboratoires :
Anatomie comparée . 6
Ethnologie des Hommes actuels et des Hommes fossiles (Musée de
l’Homme) . 7
Zoologie : Mammifères et Oiseaux . 14
Éthologie des Animaux Sauvages . 18
Laboratoire d’Acarologie (École Pratique des Hautes Études) . 18
Zoologie : Reptiles et Poissons . 19
Entomologie générale et appliquée . 21
Zoologie : Arthropodes . 25
Laboratoire d’étude et de recherches sur les Arthropodes irradiés . 29
Malacologie . 30
Zoologie : Vers . 31
Station de Parasitologie expérim. et comp. de Richelieu . 33
Laboratoire d’Helminthologie et de Parasitologie comparée (Éc. Prat.
des Hautes Études) . 33
Pêches Outre-Mer . 34
Physiologie générale et comparée . 35
Paléontologie . 36
Laboratoire de Micropaléontologie (Éc. Prat. des Hautes Études) . 38
Phanérogamie . 39
Centre national de Floristique du C.N.R.S . 45
Laboratoire du Muséum à Biarritz . 45
Cryptogamie . 46
Laboratoire maritime de Dinard . 51
Service des Cultures . 51
Biologie végétale appliquée . 52
Laboratoire de Palynologie (Éc. Prat. des Hautes Études) . 52
Ethnobotanique . 53
Écologie générale . 54
Biophysique . 57
Géologie . 58
Minéralogie . 59
Physique appliquée . 61
Océanographie physique . 62
Chimie appliquée aux corps organisés . 63
Bibliothèque Centrale. — Périodiques inscrits en 1963 . 65
6 —
Anatomie comparée.
J. Anthony, Professeur. — Impressions cérébrales d ' Atlanthropus mauritanicus
in : C. Arambourg et R. Hoffstetter. Le Gisement de Ternifine. Arch.
Inst. Paléont. Hum., mém. 32, 1963, pp. 51-53, 2 fig.
— L’Anatomie dentaire comparée in : « Deux Ecoles Dentaires », Tridon édit.,
Paris, 1963, pp. 1-3.
J. Lessertisseur, Sous-Directeur. — Modification du squelette des membres
en rapport avec l’acquisition de la station verticale chez les Mammifères.
(Communication à la deuxième réunion européenne d’Anatomie,
Bruxelles 1963). Résumé in : Excerpta medica, n° 70, 1963, pp. 104-105.
— Signification du cerveau dans l’évolution. Rev. Gén. Sci., 70, 1963, n°» 5-6,
pp. 139-150, 4 fig., bibl.
— Compte rendu de P. Wintrebert : <c Le vivant créateur de son évolution »
(Paris 1962). Mammalia, 27, 1963, n° 3, pp. 451-452.
— Id. : « The living being as a creator of its évolution ». Nature, (London), 198,
1963, n° 4876, pp. 117-118.
— et D. Heyler. — Pistes de Tétrapodes permiens dans la région de Lodève
(Hérault). Mém. Mus. nat. Hist. nat., sér. 11, 1963, n° 2, pp. 125-221,
48 fig., 12 ph, bibl.
— F. K. Jouffroy et P. Vassal. — Voir F. K. Jouffroy.
R. Saban, Sous-Directeur. — Contribution à l’étude de l’os temporal des Pri¬
mates. Description chez l’Homme et les Prosimiens. Anatomie comparée
et phylogénie. Thèse de Doctorat, Paris 1963. Mém. Mus. nat. Hist. nat.,
sér. A, Zool., 29, 1963, 378 p., 84 fig., 30 pl.
P. Bourgin, Assistant. — Une sous-espèce nouvelle d’ Arclücarabus nemoralis.
L,’ Entomologiste, 19, 1963, 3-4, pp. 71-73.
J. P. Gasc, Assistant. — Sur une fenestration de la base du crâne chez les
espèces de petite taille du genre Suncus Ehr. Mammalia, 27, 1963, 1,
pp. 81-91.
— Adaptation à la marche arboricole chçz le Caméléon. Arch. Anat. Hist.
Embryol., Strasbourg, 46, 1963, pp. 80-115.
— La musculature céphalique chez Suncus Ehr., Crocidura Wag., Sylvisnex
Thom., Myosorex Gr. (Insectivores). Mammalia, 27, 1963, 4, 13 p.
A. M. Cazes (Mlle). — Contribution à l’étude de l’articulation du coude chez les
Primates. Diplôme d’Études supérieures, Paris 1963, 50 p., 23 fig.
J. Dastugue (Docteur). — Anatomie des muscles pronateurs et supinateurs de
quelques Mammifères. Mammalia, 27, 1963, 2, pp. 256-282, 37 fig.
M. L. Fresnel (MUe). — L’os temporal des Cétacés. Diplôme d’ Etudes supé¬
rieures, Paris 1963, 50 p., 13 fig., 3 pl.
F. K. Jouffroy (Mme), Chargée de Recherches au C.N.R.S. — Contribution
à la connaissance du genre Archeolemur, Filhol, 1895. Ann. Paléont., 49,
1963, p. 129-155, 6 fig., 6 pl. h.t.
— J. Lessertisseur et P. Vassal. — Musculature de la main et du pied du
Paresseux Aï ( Bradypus tridactylus L.). Fol. clin, biol., 31, 1963, pp. 142-
153, 10 fig., bibl.
— 7 —
J. Hureau. — Étude des veines capsulaires principales sur une série de Mammi¬
fères Euthériens. Arch. Anat. Pathol., 10, 1962, n° 3, pp. 191-198, 20 fig.
R. K. Shrivastava. — Contribution à l’étude du muscle deltoïde des Chirop¬
tères Mammalia, 26, 1962, n° 4, pp. 533-538, 2 fig.
Ethnologie des Hommes actuels et des Hommes fossiles.
(Musée de l’Homme).
J. Millot, Professeur, Membre de l’Institut. — Discours présidentiel. C. R. men¬
suels des Sciences de V Académie des Sciences d’ Outre-Mer, Paris, 23, séance
de janvier 1963.
— Un voyage dans le Nord du Mahârâshtra. Objets et Mondes, Reçue du Musée
de l’Homme, Paris, 3, fasc. 1, 1963, pp. 41-58.
— L’exposition « Acquisitions récentes ». Ibid., fasc.. 2, pp. 151-152.
— Sardaigne 1963. Ibid., fasc. 3, pp. 173-204.
— Images dans le ciel. Ibid., pp. 229-232.
— Masques peints du théâtre chinois. Ibid., pp. 233-236.
— Le Congrès de Santo-Tirso. Les Musées ethnographiques du Portugal. Ibid.,
fasc. 4, pp. 329-332.
II. V. Vallois, Professeur Honoraire. — Allocution du Président d’honneur.
C. R. 48e Congrès de V Association des Anatomistes (Toulouse 1962), Nancy,
1963, pp. 24-26.
— La fondation en 1959 de la Société d’Anthropologie de Paris. In : « Précur¬
seurs et Fondateurs de l’Évolutionisme », pp. 45-50. Publication du
Muséum national d’ Histoire naturelle, Paris, 1963.
— Lo Yeti : problema bioantropologico. Ressegna medica e culturale, 39, 1962
(1963), nos 11-12, pp. 33-37, 5 fig.
— Le nombre des Indiens en Amérique. L’ Anthropologie, 66, 1962 (1963), nos 3-4,
pp. 423-425.
— Congrès International des Sciences Anthropologiques et Ethnologiques ;
Réunion du Conseil permanent, Prague, 1962, Ibid, nos 5-6, pp. 542-557.
— Les races humaines. 6e éd. française, 1 volume de 128 p., 11 fig. Presses
Universitaires de France, Paris.
— Publication de V Anthropologie, 66, 1962 (1963), 1 volume de 630 p. (avec
fig. et pl.) .
— et D. Ferembach (Mlle). — Les restes humains de Ras Shamra et de Minet-
el-Beida : étude anthropologique. Ugaritica, 4, Paris, 1962 (1963), pp. 565-
630, 14 fig., 2 pl.
P. Champion, Sous-Directeur. — Publication des Actes VIe Congrès internat.
Sciences anthrop. et ethnol. (Paris, 1960), 2, (premier volume), 1963, 664 p.
R. Gessain, Sous-Directeur. — « Mission au Sénégal ». Objets et Mondes, Reçue
du Musée de l’Homme, Paris, 3, fasc. 2, 1963, pp. 153-162.
— Anthropologie, démographie et généalogie pour l’étude des petits groupes.
Proceedings of the Second Internat. Congress of Human Genetics, Rome,
(Sept. 1961), publié par « Istituto G. Mende! », Rome, 1963, pp. 190-191.
— La méthode généalogique appliquée aux Eskiino d’Angmassalik. Premiers
résultats, le coefficient moyen de consanguinité. VIe Congrès internat.
— 8 —
des Sciences anthrop. et ethnol. (Paris, 1960), 2, (premier volume), 1963,
pp. 107-109.
— Mission au Sénégal 1963. Objets et Mondes. Revue du Musée de l'Homme,
Paris, 3, fasc. 4, 1963, pp. 317-328, 13 fig.
H. Lehmann, Sous-Directeur. — Mesoamericana Protostoria. Enciclopedia
Universale dell’Arte, Venezia-Roma, 9, 1963, pp. 58-138.
— Les ruines de Mixco Viejo : Cahiers des Explorateurs, Paris, n. s., n° 13, 1963,
pp. 8-12.
— Alfred Métraux (1902-1963). Cuadernos, n° 74, Paris, juill. 1963, pp. 9-11.
— Crâne gravé de la région de Toluca (Mexique). VIe Congrès internat, des
Sciences anthrop. et ethnol. (Paris 1960), 2, (premier volume), 1963, pp. 429-
435.
— Steenen beelden uit het oude Mexico. Préface de l’Exposition de sculpture
mexicaine du Rijksmuseum Kroller-Müller Otterlo, août-sept. 1963.
F. Girard (Mlle), Sous-Directeur. — Sculptures et emblème funéraires des Des
Salomon. Objets et Mondes, Revue du Musée de l’Homme, Paris, 3, fasc. 3,
1963, pp. 211-220, 6 illust.
P. Reichlen (Mme), Assistante. — Dictionnaire archéologique des techniques,
1 : A.-G. Paris, Éditions de l’Accueil, 1963, pp. 17, 24-26, 44-45, 50, 55-59,
90-91, 107, 113, 127-128, 143, 156-157, 167-168, 188, 203-204, 230-232,
266, 276-278, 291, 309-313, 327-328, 331-332, 338, 348-349, 366-367,
379-380, 389, 432, 436, 443-444, 447-448, 463.
R. Hartweg, Assistant. — Bibliographie de Biologie générale, morphologie,
physiologie des Protozoaires et des Invertébrés. Bull, signalétique du
C.N.R.S., Paris, vol. XXIII, n» 11-12, 1962 (1963), pp. 1691-1789 ; vol.
XXIV, n° 1, 1963, pp. 3-81 ; n° 2, pp. 223-297 ; n» 3, pp. 431-484 ; n° 4,
pp. 560-720 ; n° 5, pp. 803-861 ; n° 6, pp. 995-1065 ; n° 7-8, pp. 1187-1265 ;
n° 9, pp. 1421-1481 ; n° 10, pp. 1625-1698.
— Les vestiges osseux humains et la mandibule du site d’Hijané (Syrie méri¬
dionale). Annales archéol. de Syrie, Damas, 11, 1963, 25 p., fig.
R. Falck, Assistant et E. Falck (Mme). — Têtes de harpons eskimo (Catalogues
du Musée de l’Homme, Série G, Arctiques I), Paris, 1963, 52 p., 12 pl.
M. Gessain (de Lestrange, Mme), Assistante détachée au C.N.R.S. — La
littérature orale des Coniagui (ii). Recherches afric. Rép. de Guinée, juil.-
sept., 1962 (1963), n° 3, pp. 25-50.
G. Rouget, Assistant détaché au C.N.R.S.. — Facture instrumentale et réso¬
nance. Les Colloques internationaux du C.N.R.S. : La résonance dans les
échelles musicales. Paris, 1963, pp. 223-234.
— Une chante-fable d’un signe divinatoire (Dahomey). J. afric. languages,
Londres, 1, part. 3, 1962 (1963), pp. 273-292.
— - Le problème du <c ton moyen » en gu. Ibid., 2 part. 3, pp. 218-221.
— et J. Rouch. — Sortie des novices de Sakpata (Dahomey). Film en couleurs
16 m/m, postsynchronisé. Publié par le Comité du Film ethnographique
(avec le concours du C.N.R.S.).
M. de Fontanès-Damascos (Roussel, Mme), Assistante. — Les costumes tradi¬
tionnels calabrais (mission de juin 1962). Objets et Mondes, Revue du
Musée de l'Homme, Paris, 3, fasc. 1, 1963, pp. 71-80, 7 phot.
— 9 —
J. Delange (Mme) , Assistante. — Sur un Oshe Shango. Ibid., fasc. 3, 1963, pp. 205-
210, 5 phot.
S. Arnette (Mlle), Assistante. — Un disque perforé néolithique. Ibid., fasc. 2,
pp. 115-128, 9 fig.
— Climat et habitat préhistoriques. Concours médical, Paris, n° 46, 1963,
pp. 6265-6270, 3 fig. et n° 47, pp. 6445-6450, 5 fig.
S. Thierry (Mme), Collaborateur technique de l’Enseignement supérieur. — Un
Kavad du Rajasthan. Objets et Mondes, Revue du Musée de l’Homme,
Paris, 3, fasc. 2, 1963, pp. 85-98, 8 phot.
— Les danses sacrées. In : Collect. « Sources orientales ». Editions du Seuil, Paris,.
4, 1963, pp. 345-373.
P. Marquer (Mlle), Aide technique principal détachée au C.N.R.S. — L’évo¬
lution de la stature et de deux caractères de la pigmentation (couleur
des cheveux et des yeux) chez les conscrits basques des Basses-Pyrénées,,
de 1870 à 1960. Bull, et Mém. Soc. Anthrop. de Paris, 11e année, 3, n° 4,
1962 (1963), pp. 337-353, 4 fig.
— Contribution à l’étude anthropologique du peuple basque et au problème
de ses origines raciales. Ibid., 4, n° 1, 1963, 240 p., 45 fig., 2 pl. , (Thèse de
Doctorat ès Sciences Naturelles).
G. de Beauchène, Aide-technique. — La Préhistoire du Gabon. Objets et
Mondes, Revue du Musée de l’Homme, Paris, 3, fasc. 1, 1963, pp. 3-16,
10 fig.
— Bibliographie africaniste (Anthropologie, Paléontologie humaine, Pré¬
histoire, Archéologie). J. Soc. Afric., Paris, 32, 1962 (1963), pp. 343-353.
L. Pales, Directeur de Recherches au C.N.R.S. — Les empreintes de pieds
humains de la « Grotta délia Basura ». Rev. Études Ligures, Bordighera,
26e année, janv.-déc. 1960 (1963), pp. 25-90, 35 fig. 7 tabl.
— L’abbé Breuil (1877-1961). Séquences africaines du Sud et de l’Est. J. Soc.
Afric., Paris, 32, 1962 (1963), pp. 7-52, 4 pl. h.t.
— et M. Tassin de Saint-Péreuse (Mlle). — Inventaire provisoire des sites
préhistoriques d’Afrique australe visités, relevés ou signalés par l’abbé
Breuil. Ibid., pp. 52-61, 2 cartes.
A. Schaeffner, Maître de Recherches au C.N.R.S. — Le timbre. Les Colloques
internationaux du C.N.R.S. : La résonance dans les échelles musicales.
Paris, 1963, pp. 215-221.
J. -P. Lebeuf, Maître de Recherches au C.N.R.S. — Caractères particuliers de la
recherche historique en Afrique. Rev. Psychologie des Peuples, Le Havre,
n° 4, 4e trimestre 1962 (1963), pp. 442-449.
— Mito e favola. Enciclopedia universale dell’Arte, Rome, 1963, pp. 458-459.
IL Reichlen, Maître de Recherches au C.N.R.S. et R. F. Heizer. — La mission
de Léon de Cessac en Californie, 1877-1879. Objets et Mondes, Revue du
Musée de l’Homme, Paris, 3, fasc. 1, 1963, pp. 17-34.
H. Lhote, Maître de Recherches au C.N.R.S. — La station de chars gravés de
l’oued Lar’ar (Sud oranais). Libyca, A.P.E. 9-10, 1961-1962, pp. 131-169,
236 fig.
— Nouvelle mission au Tassili des Ajjers. Objets et Mondes, Revue du Musée de
l'Homme, Paris, 3, fasc. 3, 1963, pp. 237-246, 5 fig.
10 —
— L’art préhistorique saharien. Ibid., 2, fasc. 4, 1962 (1963), pp. 201-214,
13 fig.
— Le problème de la datation des peintures rupestres en Espagne et en Afrique.
« Ipeck », 20 1960 (1963), pp. 62-71, 4 pl.
— L’abbé Breuil et le Sahara. J. Soc. Afric., Paris, 32, 1962 (1963), pp. 63-74,
4 fig.
M. C. Chamla (Mme), Chargée de Recherches au C.N.R.S. — La répartition
géographique des crêtes papillaires digitales dans le Monde : nouvel
essai de synthèse. L’Anthropologie, Paris, 66, nos 5-6, 1962 (1963), pp. 526-
541, 3 tabl. (à suivre).
D. Champault (Mme), Chargée de Recherches au C.N.R.S. — Un coffre sculpté
kabyle (Donation Berliet). Objets et Mondes, Revue du Musée de l’IIomme,
Paris, 3, fasc. 1, 1963, pp. 35-40, illusl.
— Mission au Toual. Ibid., fasc. 2, pp. 35-40, illust.
H. Balfet (MUe), Chargée de Recherches au C.N.R.S. — Fabrication de poterie
à Djerba, Tunisie. Contribution aux recherches sur le tour de potier.
VIe Congrès internat, des Sciences anthrop. et ethnol. (Paris 1960), 2 (pre¬
mier volume), 1963, pp. 499-503, 1 fig.
E. Lot-Falck (Mme), Chargée de Recherches au C.N.R.S. — Mythologies sibé¬
riennes et eskimo. In : Mythologie des steppes, des forêts et des îles. Paris,
Larousse, 1963, pp. 256-272, illust. pl.
— Le mammouth auxiliaire chamanique. L’ Homme, Paris-La Haye, 3, 2, 1963,
pp. 113-122, illust.
— et R. Falck. — Voir R. Falck.
M. Tassin de Saint-Pereuse (MUe), Chargée de Recherches au C.N.R.S. et
L. Pales. — Voir L. Pales.
N. Chavaillon (Mme), Chargée de Recherches au C.N.R.S. — Mise au point sur
l’Atérien au Sahara : ses gisements principaux et sa position stratigra-
phique. Bull. Soc. Préhist. Franç., Paris, 59, 1962 (1963), fasc. 7-8, pp. 511-
512.
— A. Leroi-Gourhan et J. Chavaillon. — Paléolithique du Péloponèse.
Ibid., 60, 1963, fasc. 3-4, pp. 249-265, 5 fig.
— Alimen (Mlle) et J. Karpoff. — Nouveaux gisements paléolithiques dans
l’Adrar des Iforas (Sahara). Ibid. fasc. 5-6, pp. 352-363, 3 fig. 4 pl.
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— In memoriam : Abbé Breuil. Hélène van Ileule. Soc. Royale Belge d’ Etudes
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1961 (1963), pp. 441-447, 1 fig.
A. Leroi-Gourhan, Professeur à la Sorbonne. — Sur les méthodes de fouilles.
Études archéologiques, I, Paris, 1963, pp. 49-67.
— Chatelperronien et Aurignacien dans le Nord-Est de la France (d’après la
stratigraphie d’Arcy-sur-Cure, Yonne). Bull. Soc. méridionale de Spéléo¬
logie et de Préhistoire, Toulouse, 6 à 9, 1956-59 (1963), pp. 75-84, fig.
— Constatations sur les pratiques funéraires dans une grotte artificielle du
Néolithique S.O.M. VIe Congrès internat, des Sciences anthrop. et ethnol.
(Paris I960), 2 (premier volume), 1963, pp. 449-453, 1 pl.
— et N. et J. Ciiavaillon. — Voir N. Chavaillon.
— , G. Bailloud et M. Brézillon. — Voir G. Bailloud.
— 12 —
E. de Dampierre, Sous-Directeur d’Études à l’École Pratique des Hautes
Études. — Introduction à « Franklin et Luther », Mercure de France,
Paris, Sept. 1963.
— (trad. de) G.M.F. Hegel, « Qui pense abstrait ? » Ibid., déc. 1963.
M. T. Luu et J. Sutter. — Contribution à l’étude de la répartition des distances
séparant les domiciles des époux dans le département du Finistère.
Influence de la consanguinité. Entretiens de Monaco en Sciences Humaines.
Première session 1962 (24 au 29 mai — • Les Déplacements Humains —
Aspects méthodologiques de leur mesure), 1963, pp. 123-137.
M. Brézillon. — Néolithique danubien et Bronze récent à Champs (Yonne),
Gallia-Préhistoire, Paris, 5, 1962 (1963), pp. 157-168, fig.
— , A. Leroi-Gourhan et G. Bailloud. — Voir G. Bailloud.
Principales collections reçues.
a) Pièces de collection :
Département d' Anthropologie : Une série de crânes anciens provenant du Soudan
ex-anglo-égyptien (don Vercoutter) ; deux crânes humains provenant
de fouilles dans l’ancien cimetière de Vohémar, Madagascar, (don Ver¬
nier) ; un crâne néo-calédonien de la baie de St Vincent (don Vallois).
Département de Préhistoire : Une importante collection paléolithique et néoli¬
thique du Sahara (mission H. Lhote) ; une série d’environ deux mille
pièces du Congo-Brazzaville (don Institut d’Études Centrafricaines) ;
un lot de céramiques néolithiques et une série du paléolithique provenant
du Niger (mission G. de Beauchêne) ; deux cents pièces paléolithiques
du Mali (don Gausser) ; une série mésolithique de France (don Rous¬
seau) ; deux cent cinquante pièces néolithiques du Sahara (don Borner) ;
trente trois pièces néolithiques provenant de la collection E. Rivière (don
H. et P. Reichlen) ; un lot de poteries et une série paléolithique du
Gabon (don B. Farine) ; une collection néolithique (60 pièces) du Sahara
(don G. Gil-Escriche).
Département de l’Afrique Blanche et du Levant : Vingt neuf objets relatifs aux
parfums de Tunisie (don Gobert) ; un lot de broderies anciennes du Maroc
(don Mlle Jouin) ; une collection de vêtements et broderies de Jérusalem
et Damas (don Pesson-Didion).
Département de l’Afrique Noire : Deux cent cinquante deux objets d’Éthiopie
(don Mme M. de Coppet) ; une statuette en bois du Congo-Léopoldville
(don de Pinci) ; deux couteaux de parade du Congo-Léopoldville (don
Mamet) ; une collection d’ethnographie éthiopienne (don M. et Mme Rous¬
seau) ; un masque en écorce de Rhodésie (don Kameh) ; trois objets
d’ethnographie malienne (achat) ; deux masques en vannerie, bois et
plaques de cuivre du Congo-Léopoldville (achat) ; quatre objets de la
Côte d’ivoire (don Pingusson) ; un masque en bois provenant de Guinée
(achat).
Département d’Océanie : Vingt quatre objets d’Indonésie (don G. de Coster) ; un
temple miniature de Fidji et une pipe sculptée des Iles Marquises (achat) ;
douze bijoux de Raiatea et des Iles Marquises (legs Michaud) ; sept cent
vingt cinq pièces ethnographiques provenant de Java, de Sumatra
— 13 —
et de Bali (mission Bertiie) ; deux objets d’Indonésie (don J. Honoré) ;
deux pièces de Nouvelle-Guinée (don Huon de Navrancourt).
Département de Madagascar : Huit cent cinquante objets malgaches (mission
E. Vernier) ; dix sept pièces ethnographiques (don Ministère de la Coopé¬
ration).
Département d' Amérique : cinq pièces archéologiques du Pérou (don Ratton) ;
cent quarante quatre objets d’archéologie chilienne (don J. C. Spahni) ;
soixante neuf objets d’ethnographie du Paraguay (don de Colleville) ;
quatre pièces ethnographiques des U. S. A. (don Legras) ; trois objets
d’ethnographie vénézuélienne (don Ontiveros).
Département d’Asie : dix neuf tissus et vingt six bijoux de l’Inde (don J. Millot) ;
sept sculptures sur bois de Birmanie et une tête de dragon moderne du
Laos (don Condominas) ; un équipement complet (33 pièces) de tireur à
l’arc japonais du xixe siècle (don Y. Uno) ; un grand masque japonais
du xvme s. (achat) ; une collection de tissus provenant du Cambodge, du
Vietnam et de Turquie (achat) ; neuf objets usuels tibétains (achat).
Département d’Europe : soixante treize objets d’Italie et de Sardaigne (mission
J. Millot) ; deux cent dix neuf pièces d’ethnographie polonaise (don
Muséum Kultury i Sztuki Ludowej de Varsovie) ; quatre cent trois objets
yougoslaves (don : Mme C. Jancovic) ; quatre-vingt cinq objets ethno¬
graphiques du Portugal (mission J. Millot) ; cent cinq objets portugais
(mission Mme M. de Fontanès) ; une collection d’objets domestiques
anciens du Danemark (don du Frilandsmuseet de Copenhague) ; vingt
trois pièces de Grèce (achat).
b) Photographies :
Enregistrement de 5.000 photos parmi lesquelles : 71 de Sardaigne (don
J. Millot) ; deux cent quatre-vingt quinze du Vietnam Sud (dépôt
Dournes) ; quatre cent trente sept du Népal (don Pourcher) ; trois
cent vingt six du Cambodge (dépôt G. Martel) ; trois cent neuf d’Indo¬
nésie (dépôt Mlle J. Cuisinier) ; quatre-vingt seize d’Europe (dépôt
Mme Roussel de Fontanès) ; cinq cent quarante et une du Guatémala
(dépôt H. Leiimann).
— Trois mille diapositives, pour la plupart d’Afrique.
c) Films :
« Saison sèche » de J. Darribehaude — 16 m/m, couleur (don) ; « L’Abri-
vade » de Mme J. Grigaut-Lefevre, O. Gendebien et D. Colomb de
Daunant — 35 m/m, couleur (dépôt) ; « Ballets du Niger » de J. Rouch ;
« Bienvenue à Boum lxebir » du R. P. Pairault ; « Idrissa, tisserand
gourmanehe » de A. Bourlon et « Aoure » et « Labbague du Roi Koda » de
M. Alassane, 16 m/m, couleur (dépôts au titre du Comité du Film
ethnographique).
d) Enregistrements Sonores :
Six disques microsillon 33 tours sur l’Afrique Noire (Office de Coopération
radiophonique) ; deux disques microsillon 33 tours, 30 cm. Collection de
Ilornbostel (Musée ethnographique de Berlin) ; cinq disques microsillon
33 tours, 17 cm. Musique populaire du Danemark (Archives de Folklore
14 —
Danois) ; un disque microsillon 33 tours, 30 cm. Musiques dahoméennes
(Office de Coopération radiophonique).
Onze bandes magnétiques dont : deux de musique populaire d’U.R.S.S.
(Azerbaidjan) ; une musique populaire instrumentale de Finlande
(Archives sonores de la Société de Littérature Finnoise-Helsinki) ; une
copie d’enregistrement de Huon de Navrancourt — Nouvelle-Guinée ;
une musique rituelle du Vietnam (envoi du R. P. Dournes) ; une bande
sur le langage tambouriné enregistrée au Musée de l’Homme ; une de
musique populaire serbe (Institut de Musicologie de Belgrade) ; trois
bandes sur Magagascar (mission E. Vernier) ; une bande sur les Indiens
Gavioes du Brésil (documents enregistrés par le R. P. Caron).
Zoologie : Mammifères et Oiseaux.
J. Berlioz, Professeur honoraire. — Les caractères de la faune avienne en
Nouvelle-Calédonie. C. R. Somrn. Soc. Biogéog. n° 345, 1963, pp. 65-69.
— Notice nécrologique : G. R. Babault, Associé du Muséum. Bull. Mus. Nat .
Hist. Nat., 2e sér., 35, 1963, pp. 121-122.
J. Dorst, Sous-Directeur. — Note sur la nidification et le comportement acous¬
tique du jeune Asthenes wyatti punensis. Oiseau et R. F. O, 33, 1963,
pp. 1-6, 3 pis., 8 figs.
— Les techniques d’échantillonnage dans l’étude des populations d’oiseaux.
La Terre et la Vie, 110, 1963, pp. 180-202.
— Le parasitisme de la reproduction chez les oiseaux. Rev. Questions scien¬
tifiques, 1963, pp. 482-496.
— The Galapagos, crossroads of the Sea. Sea Frontiers, 9, n° 4, 1963, pp. 216-226,
7 figs.
— Présence de Pipistrellus rüppelli au Tchad, Mammalia, 27, 1963, p. 443.
— Le Symposium sur les Mammifères africains organisé par la Zoological
Society of Southern Africa. Ibid., 1963, p. 612.
— Future scientific studies in the Galapagos Islands. Occ. Papers Calif. Acad.
Sci. n° 44, 1963, pp. 147-154.
— L’introduction d’espèces animales et leur impact sur l’environnement
tropical. Rapp. 9e Réunion Technique, U. I.C. N., Nairobi, 1963. R. T.
9/in/5, 1963, 9 p.
— Secrets of migration. Audubon Mag., 65, 1963, pp. 12-15, 3 figs ; pp. 102-106,
2 figs ; pp. 240-243, 254, 2 figs.
— Oiseaux des Galapagos. Actualités et Culture Vétérinaires, n° 41, 1963, pp. 7-10,
7 figs.
— La station de recherches Charles Darwin, Galapagos, Ecuador. Noticias de
Galapagos, n° 1, 1963, pp. 4-5, 1 pl.
— Discours présidentiel. Symposium on African Mammals. Salisbury, 1963
(Section C).
— L’Albatros, Géant des mers. N aturalia, n° 121, 1963, pp. 36-43, 6 figs.
— Le Pic noir. Ibid., n° 122, 1963, pp. 14-15, 3 figs.
— La Foulque géante des Andes. Science et Nature, n° 56, 1963, pp. 13-17, 6 figs.
— Les oiseaux migrateurs et le ciel. Sandorama, avril 1963, p. 6, 3 figs.
15 —
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— et L. Hoffmann. The importance of welland habitat for European and
Asiatic migrant waterfowl wintering in Africa. Conservation of Nature
and Natural Resources in Modem African States. I. U. C. N. Publ., N. S.,
n° 1, 1963, pp. 144-147.
— et L. Hoffmann. Importance ornithologique de l’île de Port-Cros. La Terre
et la Vie, 110, 1963, pp. 490-493.
F. Petter, Sous-Directeur. — Nouveaux éléments d’une révision des lièvres
africains. Mammalia, 27, 1963, pp. 238-255.
— Un nouvel Insectivore du Nord de l’Assam : Anourosorex squamipes schmidi
nov. sbsp. Ibid., pp. 444-445.
— Capture de Graphiurus hueti argenteus en République Centrafricaine, Ibid.,
p. 446.
— Contribution à la connaissance des souris africaines, Ibid., pp. 602-607.
— Capture d’un Uranomys (Rongeurs, Muridés) dans la République du Togo.
Ibid., p. 610.
— Les Mammifères, Presses Universitaires de France, Collection « Que sais-je ? »
n° 1100, 1963, 128 p., 28 fig.
— Lin nouveau piège à Rongeurs. Scietxce et Nature, n° 58, 1963, pp. 24-25,
2 figs.
— et R. Pujol, Assistant au Muséum. — Les petits Rongeurs de La Maboké.
Cahiers de la Maboké, 1, 1963, pp. 63-68.
F. de Beaufort, Assistant. — Les Cricétinés des Galapagos. Valeur du genre
Nesoryzomys. Mammalia, 27, 1963, pp. 338-340, 1 fig.
— Les bois du Chevreuil. Science et Nature, n° 58, 1963, pp. 13-17, 15 figs.
Chr. Jouanin, Assistant. — La Conférence des Saintes-Maries-de-la-Mer pour la
conservation et l’aménagement des marais. Penn-ar-Bed, n° 31, 1962
(1963), pp. 233-248.
— La destruction des prétendus nuisibles. Penn-ar-Bed, n° 34, 1963, pp. 77-80,
(repris in : Nos Oiseaux, 27, pp. 132-136. Plaisirs de la Chasse, n° 138,
pp. 630-631).
— L’avenir en France des biotopes favorables à la sauvagine. Réunion euro¬
péenne sur la conservation de la sauvagine, St Andrews, Ecosse, octobre 1963.
— et I*’. Roux. — Une race nouvelle de Héron cendré Ardea cinerea monicae.
Oiseau et R.F.O., 33, 1963, pp. 103-106.
Pierre Pfeffer, Attaché de Recherche au C.N.R.S.. — Premières estimations
sur le statut et la structure des populations de Mouflon ( Ovis musimon
Pallas) dans la réserve nationale de Bavella (Corse), La Terre et la Vie, 110,
1963, pp. 129-139.
— Remarques sur la nomenclature du Dugong, Dugong dugong (Erxleben) et
son statut actuel en Indonésie, Mammalia, 27, 1963, pp. 149-151.
— Situation actuelle du Grand Paradisier des îles Aru, Paradisea apoda, Linné,
Oiseau et R.F.O., 33, 1963, pp. 43-47.
— Présence du Grand Moqueur à tête blanche, Phoetiiculus bollei bollei (Hart-
laub), en Côte d’ivoire, Ibid., p. 69.
— Migrations de Bergeronnettes en Mer de Florès et aux Moluques, Ibid., p. 70..
16
— Biologie et comportement des Lézards-volants du genre Draco, Science et
Nature, n° 56, 1963, pp. 37-41, 6 photos noir, 1 photo couleur.
— Les Phalangers, Marsupiaux arboricoles d’Australasie, Ibid., n° 55, pp. 29-
34, 6 photos.
— Les Rabbit-bandicoots et le Thylacine, Ibid., n° 58, pp. 47-48.
- — A la recherche du Poisson-Lanterne ( Anomalops katoptron ) des Moluques,
Naluralia, n° 121, 1963, pp. 46-51, 5 photos.
- — Bivouacs à Bornéo, Flammarion Ed., coll. « L’Aventure vécue », 1963, 249 p.,
56 photos.
— The présent situation of the Great bird of Paradise Paradisea apoda Linn.
in the Aru Islands, Bulletin of the I.C.B.P., IX, 1963, pp. 90-95.
R. D. Etchecopar, Directeur du C.R.M.M.O. — Rapport sur le 3e Congrès
International d’Ornithologie. Bull. Soc. Orn. Fr. 1963, pp. i-iii.
M. H. Julien, Assistant, détaché au C.R.M.M.O. — L’avenir des Marais de
l’Ouest, Penn-ar-Bed, 3, n° 31, 1962, pp. 281-284.
— Chasse et protection des oiseaux dans le cadre de la Convention internationale
de 1950, Ibid., 4, n° 32, 1, 1963, pp. 28-34 (article repris dans « Plaisir
de la Chasse, août 1963 et dans 1’ « Epervier », août 1963).
— Enquête sur le Cincle plongeur en Bretagne, Ibid., n° 33, 1963, pp. 63-64.
— Le Ministre des Travaux Publics et la « Chasse de printemps », Ibid., n° 34,
1963, p. 122.
— Piège à poteau et destruction officielle des oiseaux de proie, Ibid., pp. 123-124.
— — Nouvelles des Réserves et de la Protection de la Nature, Ibid., n° 31, 1962,
pp. 285 et 286 ; n° 32, 1963, p. 35 ; n° 33 ; 1963, pp. 59-60 ; n° 35, 1963,
pp. 124-126.
Fr. Roux, Assistant, détaché au C.R.M.M.O. — Bulletin du Centre de Recherches
sur les Migrations des Mammifères et des Oiseaux, n° 13, (1959), 42 p.
— et Fr. Spitz. — Les Stationnements d’Anatidés en France pendant la vague
de froid de 1962-1963. Bureau International de Recherches sur la Sauvagine,
Publication n° 6, 1963, 20 p., 9 cartes et 2 pl. , hors texte.
J. Delacour. Associé du Muséum. — La Tourterelle turque en Normandie.
Oiseau et R.F.O., 33, 1963, p. 72.
L. Blancou, Correspondant du Muséum. — A propos de la distribution de la
Girafe en Afrique. Mammalia, 27, 1963, pp. 311-312.
R. Pinchon. — Une sous-espèce nouvelle d’Engoulevent à la Martinique :
Stenopsis cayennensis manati subsp. nov. Oiseau et R.F.O., 33, 1963,
pp. 107-110.
P. Dandelot. — Attaché au Muséum. — Distribution of some species of Cerco-
pithecidae according to the végétation zones in Africa. Symposium on
African Mammals, Salisbury 1963.
J. C. Beaucournu. — Pipistrellus nathusii (Keys et Blas.), Chauve-souris
nouvelle pour l’Ouest de la France ; caractères spécifiques ; répartition en
France. Mammalia, 27, 1963, pp. 367-378, 5 figs.
A. Brosset. — Statut actuel des mammifères des îles Galapagos. Mammalia,
27, 1963, pp. 323-338, 1 pl.
— Myotis nattereri, chiroptère nouveau pour l’Afrique du Nord. Ibid,., 1963,
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— Les animaux familiers de l’Inde. Science et Nature, n° 55, 1963, pp. 23-27,
6 figs.
— et F. de Beau-fort. — Répartition des Mammifères des iles Galapagos. Ibid.,
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M. A. J. Couturier. — Contribution à l’étude du sommeil hibernal chez la
Marmotte des Alpes ( M annota marmota marmota L. 1758). Mammalia,
27, 1963, pp. 455-482,
A. Labitte. — Liste des oiseaux migrateurs non nicheurs, de passage ou hiver¬
nants, réguliers ou accidentels, observés aux environs de Dreux de 1910 à
1960. Oiseau et R.F.O., 33, 1963, pp. 7-35.
R. Levêque. — Le statut actuel des Vertébrés rares et menacés de l’archipel
des Galapagos. La Terre et la Vie, 110, 1963, pp. 397-430, 6 pis.
— Notes sur quatre Cétacés de l’Océan Pacifique (Ecuador et Galapagos).
Mammalia, 27, 1963, pp. 608-609, 1 pl.
C. Monmignaut. — Etude d’une anomalie de l’émail des dents jugales chez les
Rongeurs nouveau-nés. Mammalia, 27, 1963, pp. 218-237, 17 figs.
G. Olivier. — Tentative de la nidification de la Cigogne blanche en Seine-
Maritime. Oiseau et R.F.O., 33, 1963, p. 73.
— Observations sur la Grive musicienne Turdus ericetorum. Ibid., 1963, pp. 163-
164.
J. Prévost. — Densités de peuplement et biomasses des Vertébrés terrestres du
Cap Géologie. La Terre et la Vie, 110, 1963, pp. 35-49, 4 pis, 2 figs.
— Influence des facteurs bio-climatiques sur le nomadisme des Manchots
empereurs à la colonie de Pointe Géologie. Oiseau et R.F.O., 33, 1963,
pp. 89-102, 5 pis, 3 figs.
J. Salvan. — Le Héron garde-bœuf nicheur à Brazzaville. Oiseau et R.F.O.,
1963, 33, pp. 78-79.
— Quelques observations de migrateurs du Paléarctique dans l’Est du Tchad.
Ibid., 1963, pp. 161-162.
Collections reçues : Une collection d’oiseaux des îles Salvages (mission Jouanin-
Roux) ; — une collection d’oiseaux des îles du Cap Vert (mission R. de
Naurois) ; — une collection d’oiseaux de l’île Sao Thomé (mission R. de
Naurois) ; — une série d’oiseaux du Maroc, don de l’Institut Scientifique
Chérifien ; — une série d’oiseaux de côte d’ivoire, dont de M. Bigot ; —
une série de Pipra iris, ex Mus. Butler, don du Professeur Berlioz ; —
une importante collection de Mammifères de la République du Congo et de
la République Centrafricaine, don des Drs Chippaux et Taufflieb et
Mission F. Petter ; — une collection de chauves-souris de France, don du
Dr Balazuc ; — une collection de rongeurs du Tanganyika, don de
Mme G. Petter ; — une collection de rongeurs du Togo, don de Mlle Duc ;
— une collection de Mammifères du Maroc et de France, don du Colonel
Carpentier ; — une collection de rongeurs de Côte d’ivoire, don de
Mr Bellier.
18 —
Éthologie des animaux sauvages.
J. Nouvel, Professeur, G. Chauvier, Sous-Directeur, F. Petter, Sous-
Directeur, J. Rinjard, Sous-Directeur. — Contribution à l’étude de la
pathologie osseuse et nerveuse du lion (Panthera leo (L.)). Communication
présentée au Symposium des Médecins Vétérinaires de Parcs Zoologiques,
Amsterdam (mai 1963).
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— Debaryomyces isolés chez des Mammifères et des Oiseaux. Bec. Méd. Vét.
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— Contribution à l’étude de la mycoflore intestinale des animaux sauvages en
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19
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la faune française ( Valgolhrombium confusum Berlese 1910) (Acarina
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B. A. Wainstein. — Pièces buccales des larves d ’Eylais (Hydrachnellae). Ibid.,
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V. Cerny. — Deux espèces nouvelles d’Acariens plumicoles. Ibid., fasc. 4, pp. 649-
652, 4 fig.
M. Daniel. — Cockingsia samsinaki, espèce nouvelle de Leeuwenhoekiidae
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F. Mihelcic. — Eine neue subspecies der Art Charadracarus grandjeani André,
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n° 1, 1963, pp. 108-115, 2 fig.
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3 fig.
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dans les eaux malgaches. Bull. Mus. Hist. Nat., 2e sér., 35, n° 2, 1963,
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pp. 238-246.
21
Principales collections reçues :
Poissons : Madagascar (Fourmanoir) ; La Réunion (Guézé) ; Terre xldélie
(Arnaud) ; Kerguélen (Delépine) ; Gabon (Loubens) ; Madagascar
(Arnouit) ; Côte d’ivoire (Daget) ; Cambodge (d’Aubenton).
Batraciens et Reptiles : Madagascar (Dr. Brygoo) ; Cambodge (d’Aubenton)
Amérique du Sud (Céi) ; U. S. A. (Gans) ; République Centrafricaine
(Pujol) ; Côte d’ivoire (Pujol) ; Canada (Gorham), Madagascar
(Arnouit),
Entomologie générale et appliquée.
A. S. Balachowsky, Professeur. — Caractère et structure biocœnotique
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valier, M- J. Cuille, M. P. Grison, M. A. Hoffmann, M. P. Jourdiieuil
M. V. Labeyrie, M. G. Remaudière, M. J. R. Steffan, M. J. Touzeau
et M. A. Vilardebo).
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28, n° 2, 1963, pp. 33-204.
— Supplément à la Monographie des Anillini. Sur quelques espèces nouvelles
de l’Amérique du Nord. Rev. fr. Eut., 30, n° 3, 1963, pp. 145-152.
L. Chopard, Professeur honoraire. — Notice nécrologique sur Lucien Berland.
L’Année biologique, 4e sér., 1, 1962, pp. 439-450.
— Orthoptéroïdes récoltés par M. J. Mateu dans l’Ennedi et au Tchad. Bull.
I.F.A.N., 25, sér. A, 1963, pp. 559-571, 4 fig.
— La distribution des Orthoptères dans les grottes du Japon. Mushi, 37, 1963,
pp. 101-109.
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pp. 337-342, 7 fig.
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trophes (Blaltodea, Cryllacridoidea, Gryllodea). Bull. Res. Council Israël,
11 B (Zoology), 1963,' pp. 161-176, 16 fig.
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— Les ultrasons des chauves-souris avertissent les Papillons. Ibid., sept. 1963,
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(lre partie) (avec A. Descarpentries). Rev. Fr. Ent., 30, 1963, 1, pp. 49-
62, 38 fig.
— Les Serpents de l’Ouest africain (2e édition). Initiations africaines 2, Dakar,
IFAN, 1963, 190 p., 258 fig.
— In Memoriam. L. Berland (1888-1962). Bull. Inst. Fr. Afr. Noire, 25, 1963,
A, 2, p. 666.
— Catalogue raisonné des Buprestidae d’Indochine IL Agrilini, genre Agrilus
(2e partie) (avec A. Descarpentries). Rev. Fr. Ent., 30, 1963, 2, pp. 104-
119, 32 fig.
— Sur quelques rares Coléoptères de la faune française. L’ Entomologiste, 19,
1-2, pp. 8-10, 1 fig.
— Catalogue raisonné des Buprestidae d’Indochine. IV, Aphanisticini (avec
A. Descarpentries). Rev. Fr. Ent., 30, 1963, 3, pp. 153-163, 17 fig.
— Contribution à l’étude de la faune de la basse Casamance V, Hémiptères
Réduviides de Hénicocephalides. Bull. Inst. Fr. Afr. Noire, 25, 1963, A,
3, pp. 961-994, 11 fig.
— Catalogue raisonné des Buprestidae d’Indochine V, Dicercini (avec Descar¬
pentries). Rev. Fr. Ent., 30, 1963, 4, pp. 254-267, 36 fig.
— Serpents africains des collections du Muséum de Paris. Bull. Inst. Fr. Afr.
Noire, 25, 1963, A, 4, pp. 1367-1373, 3 fig..
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nov. sér., n° 2, 1963, 77 p. ; 36 fig. et phot.
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— Publication du Bulletin de l’Institut Français d’Afrique Noire, 25, 1963,
série A, 1400 p..
— Publication du Mémoire de l’Institut Français d’Afrique Noire, n° 66, 640 p.
— Révision de A. et E. Klots, Les Insectes vivants du Monde, Hachette, Paris,
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— Gonepteryx cleopatra (L.) dans l’Ain et les Monts du Forez. Bull. mens. Soc.
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— Une capture inattendue de Pœcilocampa populi L. [L ep. Lasiocampidae\.
Ibid., 4, n° 4, 1963, p. 108.
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Mém. I.F.A.N., 2, n° 66, 1963, pp. 411-414.
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Serviços cullurais. Dundo-Lunda. Angola. Museu do Dundo. Subsidios....
Lisboa, 1963, pp. 15-32, 11 phot.
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— Catalogue raisonné des Buprestidae d’Indochine, V, Dicercini (avec A. Vil¬
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Tsacas (L.), Chargé de Recherches au C.N.R.S. — Contribution à la connaissance
des Diptères de Grèce, IV, Lasiopa obscura n. sp. et quelques autres Stra -
tiomyiidae. Bull. Soc. Eut. France, 68, pp. 45-48, 1963.
— Drosophilids captured in Greece. DIS, 37, 1963, pp. 135-136.
— Révision des N eomochtlierus Osten-Sacken (Diptera : Asilidae) décrits par
Macquart. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2e sér., 35, n° 3, 1963, pp. 257-272,
22 fig.
— Description d’especes nouvelles paléarctiques du genre Neomochtherus Osten-
Sacken (Diptera : Asilidae). Ibid., n° 4, pp. 345-356, 1963, 23 fig.
Henri Bertrand, Directeur à l’Ecole pratique des Hautes Etudes (Laboratoire
d’Entomologie aquatique). — Contribution à l’étude des premiers états
des Coléoptères aquatiques (5e note), Familles : Dytiscidae, Gyrinidae
(Hydrocanthares), Bull. I.F.A.N., 25, n° 2, 1963, pp. 389-466, fig. 1-61.
— Les Eubriides (Col.) d’Afrique. L’ Entomologiste, 19, nos 1-2, 1963, pp. 11-20,
fig. 1-5.
— Remarques sur le peuplement entomologique (Insectes aquatiques) de
l’Afrique du Sud, C. R. Soc. Biogéogr. 39, n° 347, 1963, pp. 3-11.
— Récoltes de Coléoptères aquatiques (Hydrocanthares) dans les massifs mon¬
tagneux de l’Espagne ; observations écologiques (4e note). Bull. Soc.
Zool. France, 88, n° 1, 1963, pp. 125-130.
— et D. Laueektiaux (Reims). — Une larve « psephenoide » du genre Eubria-
nax Kiesenw. (Coléoptères Eubrinacidae) dans l’éocène lacustre de l’Aude.
Bull. Soc. Hist. Nat. Toulouse, 98, f. 1-2, 1963, pp. 232-241, fig. 1-2, 1 pl.
— et A. W. Steffan (Bonn). — Elminthidarum genus novum e regione aetliio-
pica : Pseudancyronyx (Coleoptera : Dryopodides). Bull. I.F.A.N., 25,
n» 3, 1963, pp. 828-837, fig. 1-4.
— et R. A. Poisson (Rennes). — Mission de M. II. Bertrand (1958-1959-1960)
en Afrique éthiopienne et à Madagascar, Hydrocorises, Ibid., 25, n° 4,
1963, pp. 1170-1207, fig. 1-21.
Nègre (G.). — Révision du genre Polpochila. Rev. fr. Ent., 30, fasc. 4, pp. 205-
242.
Collections reçues :
Coléoptères du Maroc (M. Antoine) ; Carabides paléarctiques (G. Pécoud) ;
Curculionides paléarctiques, Anthribides et Ipides de France (A. Hoff¬
mann) ;
Lots importants : Insectes du Congo, notamment Lépidoptères (R. Paulian);
Lycénides éthiopiens (H. Stf.mpffer) : Rhopalocères éthiopiens (T. M.
Jackson) ; Fourmis de République Argentine (M. Delamare, étudiées
par Kusnezov).
Zoologie (Arthropodes).
M. Vachon, Professeur. — Remarques sur l’utilisation en Systématique des
soies sensorielles (trichobothries) chez les Scorpions du genre Euscorpius
Thorell (Chactidae). Bull. Mus. Hist. nat. 2e sér., 34, n° 5, 1962, pp. 347-
354, 7 fig.
— 26
— Quelques remarques sur les Scorpions, hôtes indésirables des lieux habités.
Trav. Centre Biol, industr. agric. Cons. nat. Arts et Métiers, fasc. 1, 1963,
pp. 1-7, 2 fig.
— Scorpions in Mission. Berliet-Ténéré Tchad. Documents scientifiques. Paris
1962, pp. 120-21.
— Chthonius [C.) balazuci, nouvelle espèce de Pseudoscorpion cavernicole du
département français de l’Ardèche (Heterosphyronida, Chthoniidae).
Bull. Mus. Nat. Hist. nat., 2e sér., 35, n° 1, 1963, pp. 98-104, 6 fig.
— A propos du suicide du Scorpion. Bull. Soc. Zool. Fr., 88, 1963, pp. 357-8.
— et P. D. Gabbutt. — The external morphology and life history of the Pseu¬
doscorpion Chthonius ischnocheles (Hermann). Proc. Zool. Soc. London,
140, 1, 1962, pp. 75-98, 44 fig.
— et J. -F. Jèzéquel. — Publication posthume des travaux de E. Schenkel,
1963. Voir E. Schenkel.
— Annuaire des Arachnologistes mondiaux (Acarologistes exceptés). Edition
ronéotypée du C.I.D.A., 61, Rue de Bufïon Paris (Ve), 1963, 135 pp.
— Voir aussi : Laboratoire d’ Étude et de Recherches sur les Arthropodes irradiés
(p. 29).
M. André, Sous-Directeur. — Voir : Laboratoire d’Acarologie de l’École Pra¬
tique des Hautes Études (p. 18).
A. Badonnel, Sous-Directeur. — Sur quelques particularités anatomiques des
organes infracérébraux de Péripates caraïbes (Onychophores). Bull.
Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 35, n° 3, 1963, pp. 275-290, fig. 1-6.
— Sur le genre Lesneia Badonnel (Psocoptera) avec description d’une nouvelle
espèce. Arch. Zool. ex p. et gén., 1963, 102, Notes et Revue, n° 1, pp. 41-48,
fig. 1-15.
— Psocoptères terricoles, lapidicoles et corticicoles du Chili. Biol. Amer, austr.,
2, éd. C.N.R.S.. Paris, 1963, pp. 291-338, fig. 1-88.
— Sur les Psocoptères des Açores et de Madère. Bol. Mus. mun. Funchal, n° 17,
art. 63, 1963, pp. 66-78, fig. 1-19.
J. Forest, Sous-Directeur. — Sur un Dardanus des Hawaï et de Madagascar,
D. brachyops sp. nov. (Crustacea Décapodes Diogenidae). Bull. Mus.
Hist. nat., 2e sér., 34, n° 5, 1962 (1963), pp. 365-370, fig. 1-3.
— Sur deux Scyllarus de l’Atlantique tropical africain : 5. paradoxus Miers et
S. posteli sp. nov. Remarques sur les Scyllarus de l’Atlantique oriental.
Bull. Inst. Océanogr. Monaco, 60, n° 1259, 1963, pp. 1-20, fig. 1-6.
— Publication du Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle, 35, 1963.
D. Guinot, Assistante. — Sur une collection de Crustacés Décapodes
Brachyoures de Mer Rouge et de Somalie. Remarques sur les genres
Calappa Weber, Menaethiops Alcock, Tyche Bell, Ophthalmias Rathbun
et Stilbo gnathus von Martens. Boll. Mus. Civ. Venezia, 15, 1962 (1963),
pp. 7-63, fig. 1-39, pl. 1-4.
— et A. Ribeiho. — Sur une collection de Crustacés Brachyoures des îles du
Cap-Vert et de l’Angola. Mem. Junta Invest. Ultramar (Lisboa), 2e sér.,
n° 40, 1962 (1963), pp. 9-89, fig. 1-31, pl. 1-4.
J. Heurtault-Rossi, Assistante. — Description de Chthonius (E.) vachoni
(Heterosphyronida, Chthoniidae) nouvelle espèce de Pseudoscorpions,
— 27 —
découverte en France, dans la département de la Gironde. Bull. Mus.
Hist. liât. Paris, 35, n° 4, 1963, pp. 419-428, 14 fig.
— et R. M. May. — Effets positifs sur des homogreffes interraciales brépho-
plastiques de thyroïdes, chez la Souris, dus au conditionnement simultané
du porte-greffe et du greffon par la colchicine ou la thiocolchicine. C. R.
Acad. Sc. 256, 1963, pp. 3770-3773, 3 fig.
J. -F. Jézéquel, Assistant-agrégé. — Les Araignées, hôtes dangereux ou
incommodes de l’habitation. Trav. cent. Biol, industr.. agric. Cons. nat.
Arts et Métiers, fasc. 1, 1963, pp. 8-13.
— Voir M. Vachon.
F. Ghandjean, Membre de l’Institut, Associé du Muséum. — Voir Laboratoire
d’Acarologie de l’École Pratique des Hautes-Études (p. 19).
A. Vandel, Membre de l’Institut, Associé du Muséum. — La répartition des
cavernicoles et la Paléogéographie. — Actes du Deuxième Congrès Inter¬
national de Spéléologie. (Bari-Lecce-Salerno. 5-12-x. 1958). Castellana-
Grotte, 1963, pp. 31-43, 9 fig.
— Isopodes terrestres recueillis en Amérique du Sud par Claude Delamare-
Deboutteville. Biol, de l’Amér. austr., 2, Édit, du C.N.R.S. 1963, pp. 63-
100, 21 fig.
— Évolution morphologique et répartition géographique de Trichoniscoides
arcangelii Vandel 1952 (Crustacé, Isopode, Oniscoidea). Bull. Mus. Hist.
nat., 2e sér., 35, n° 3, 1963, pp. 311-314, 3 fig..
B. Condé, Professeur à la Faculté des Sciences de Nancy, Correspondant du
Muséum. — Diplopodes Pénicillates des Açores et de Madère. Bol. Mus.
munie. Funchal, 14, art. 43, 1962, pp. 7-10.
— Développement postembryonnaire comparé des Pénicillates (Myriapodes).
Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 34, 1962, pp. 247-254.
— Révision d’un Polyxénidé indien décrit par F. A. Turk. Bull. Soc. Zool. Fr.,
87, 1962, pp! 452-458.
— et M. Jacquemin (Mlle). — Diplopodes Pénicillates de Madagascar et des
Mascareignes. Rev. fr. Ent., 29, 1962, pp. 254-286.
• — Diplopodes Pénicillates récoltés à Bombay par P. A. Remy. Rev. fr. Ent.,
30, 1963, pp. 68-78.
— et D. Terver. — Pénicillates de Côte-d’Ivoire (récoltes de M. Vuillaume).
Bull. I.F.A.N., 25, sér. A, 1963, pp. 669-684.
Ed. Dresco, Attaché. — Araignées cavernicoles d’Italie. Ann. spéléol., 18, 1963,
fasc. 1, pp. 13-30.
J.-M. Démangé, Chargé de recherches au C.N.R.S.. — Sur une collection de
Myriapodes cavernicoles de Meurthe-et-Moselle. Spelunca Mem., n° 2,
1962, pp. 89-91, 6 fig.
— Récoltes myriapodologiques de M. J. C. Beaucournu dans quelques grottes
de France. Ann. Spéléol., 17, n° 4, 1962, pp. 567-571, 2 fig.
— Sur la nature diplopodienne des segments thoraciques des Spirobolides et des
Spirostreptides (Myriapodes, Diplopodes). Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér.,
34, 5, 1962, pp. 355-364, 4 fig.
— Chilopode in : La réserve naturelle intégrale du Mont Nimba. Mém. I.F.A.N.,
66, 1963, pp. 41-118, 70 fig.
28 —
— Sur quelques Lithobiidae des collections de l’Institut Scientifique Chérifien.
Bull. Soc. Sci. nat. Maroc, 41, 1961/1962, pp. 137-139.
— La nature du premier diplosegment thoracique ou collum des Diplopodes
C. R. Acad. Sc., 256, 1963, pp. 3347-3349, 1 fig.
— Sur la segmentation thoracique et le platosternite des Chordeumides (Diplo¬
podes). Bull. Mus. Hist. nat., 34, n° 6, 1962, pp. 467-470, 2 fig.
— A propos de la description d’une nouvelle espèce de Geophilomorphes du
Maroc Orya panousei nov. sp., Bull. Soc. Sci. nat. Maroc, 41, 1961, pp. 211-
227, 3 fig., 1 carte.
— La segmentation dorsale des Myriapodes Chilopodes au niveau de la zone
des 7e et 8e segments. C. R. Acad. Sci. 257, 1963, pp. 514-517.
— Myriapodes récoltés en Nouvelle-Calédonie par M. Y. Plessis et description
d’un cas tératologique. Bull. Mus. Hist. nat., 35, n° 1, 1963, pp. 85-89, 4 fig.
— Myriapodes Biol. Amér. austr. , 2, 1963, pp. 101-108, 9 fig.
— Les Myriapodes et l’homme. Hôtes dangereux ou incommodes de l’habitation.
Trav. Cent. Biol. Industr. agric. Cons. nat. Arts Métiers, fasc. 1, 1963,
pp. 14-18, 1 fig.
M. Dechancé (Mme), Attachée de Recherches au C.N.R.S.. — Description des
stades larvaires et de la glaucothoé de Spiropagurus elegans Miers (Crus-
tacea Paguridae). Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 34, n° 5, 1962 (1963),
pp. 371-386, fig. 1-22.
— Sur des Paguristes littoraux de l’Océan Indien P. jousseaumei Bouvier, P.
perspicax Nobili et P. abbreviatus sp. nov. (Crustacea Decapoda Pagu-
ridea). Ibid., 35, n° 3, 1963, pp. 291-301, fig. 1-14.
Cl. Junqua, Attaché de recherches au C.N.R.S.. — Sur l’existence de glandes
endocrines protocérébrales chez Othoes saharae Panouse (Arachnides,
Solifuges). C. R. Acad. Sc., 256, 1963, pp. 3762-3765, 1 planche photo.
C. Juberthie, Attaché de recherches au C.N.R.S.. — Production expérimentale
de l’hétérosymélie chez un Opilion. Ibid., 256, 1963, pp. 3363-3365.
— Monstruosités observées chez les Opilions. Bull. Mus. Hist. nat. Paris ,
2e sér., 35, 1963, 2, pp. 167-171.
L. Juberthie- J upeau, Attachée de recherches au C.N.R.S.. — Scutigerella
remyi n. sp., Symphyle nouveau récolté en Basse-Autriche. Ibid., pp. 172-
175.
P. R. San Martin. — Una nueva especie de Bothriurus (Scorpiones, Bothriu-
ridae) del Uruguay. Ibid., 1963, pp. 400-418, 5 fig., 3 tab.
E. Schenkel (f). — Ostasiatische Spinnen aus dem Muséum d’ Histoire naturelle
de Paris. Mém. Mus. Hist. nat., sér. A. Zool., 25, 1, 1963, pp. 1-288 et 2,
1963, pp. 289-481, 263 fig.
— Ostasiatische Opilioniden aus dem Muséum d’ Histoire naturelle de Paris.
Ibid., 25, 2, 1963, pp. 483-94, 4 fig.
B. Mantoy, travailleur libre. — Promenades dans les bois, 1, (Petites histoires
de la Nature). Éd. du Scarabée, Paris, 1962, 145 pp., 28 fig.
Collections reçues :
Arachnides : Araignées : Madagascar (C.T.F.T.). — Afrique centrale
(H. Lhote). — Amérique centrale (H. W. Levi). - — Panama (H. W. Levi).
29 —
Provenances diverses (J. Denis). — Nouvelle-Calédonie (Mission
Singer-Polignac : Salvat). — Grèce : (Villiers).
Myriapodes : Madagascar (C.T.F.T.). — Nouvelle-Calédonie (Mission
Singer-Polignac : Salvat). — Grèce (Villiers).
Pseudoscorpions : Madagascar (R. Legendre-Thérézien). — France,
Doubs (Réal). — Côte-d’Ivoire (R. Vuattoux, J. -F. Jézéquel).
Pycnogonides : Nouvelle-Calédonie (Mission Singer-Polignac : Salvat).
Scorpions : Madagascar (R. Legendre-C. F. Petter-Thérézien). —
Côte-d’Ivoire (R. Vuattoux). — - Afrique centrale (H. Lhote). — Tchad
(Gillet). — Algérie (C. Petter). — Chypre (Delamare). — Grèce
(Villiers). — Mexique (Mazzotti). — Congo-Dahomey (A. Stauch).
Solifuges : Afrique centrale (H. Lhote). — Tchad : Fort-Lamy
(H. Hollande). — Turquie (S. Karol).
Crustacés : de Nouvelle-Calédonie (B. Salvat, Y. Plessis). — Décapodes
du Viêt-Nam (Zarenkov), du Golfe de Guinée (Centre d’Océanographie,
Pointe-Noire), de Côte-d’Ivoire (J. Forest), de l’I. Clipperton (U. S.
National Muséum), de Roscolî (R. Bourdon). — Amphipodes et Isopodes
de provenances diverses (J. Balazuc). — Amphipodes de France (Amanieu
et B. Salvat). — Phyllopodes de Slovaquie (J. Brtek).
Laboratoire d’Étude et de Recherches
sur les Arthropodes Irradiés (L.E.R.A.I.)
M. Vachon, A. Aeberhardt, C. Grenot, P. Niaussat et F. Pierre. — Sur la
radiosensibilité du Scorpion saharien Androctonus amoreuxi (Aud. et Sav.).
C. R. Ac. Sc., 256, 1963, pp. 4290-4293, 1 flg.
P. Niaussat, M. Vachon, Cl. Grenot et F. Pierre. — Comportement du
Scorpion saharien Androctonus amoreuxi (Aud. et Sav.) après exposition
à des doses importantes de rayonnement y et troubles consécutifs à cette
irradiation. Ibid., 257, 1963, pp. 1177-1180, 3 fig.
P. Niaussat, Cl. Grenot et F. Pierre. — Note sur l’importance de la faune
de la région de Reggane. Bull. mens. Méd. mil. fr., 7, 11 juillet 1963.
P. Niaussat, X. Pascaud, Cl. Grenot et F. Pierre. — Relation éventuelle
entre la radiorésistance au rayonnement y de certains Arthropodes saha¬
riens et la teneur en acides nucléiques de leurs tissus. Ibid., 7, 11 juillet
1963.
P. Niaussat et R. Bourcart. — Importance des courants locaux, au nord de
l’embouchure de la Gironde comme cause éventuelle d’accumulation de
phyto-plancton. Cahiers océanogr., 15, 8, 1963.
— Contribution à l’étude du plancton dans les eaux de l’embouchure de la
Gironde ; prédominance du Dinoflagellé Noctiluca militaris. Ibid., 15,
10, 1963.
X. Pascaud et P. Niaussat. — Teneur en acides nucléiques et radiosensibilité
du Scorpion Androctonus amoreuxi (Aud. et Sav.), C. R. Soc. Biol., 157,
3, 1963, p. 503.
— 30 -
Malacologie.
E. Fischer-Piette, Professeur. — Les progrès de Fucus spiralis combleront-
ils la curieuse lacune de l’Algarve. Bull. Inst. Océanogr., 60, n° 1264, 15 p.,
juin 1963.
— Mollusques terrestres de Madagascar genre Leucotaenius. J. Conchyl., 103,
1963, pp. 15-23.
— Elminius modestus à Pornic et à Vigo. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2e sér., 35,
n° 2, 1963, pp. 176-178.
— La distribution des principaux organismes intercotidaux nord-ibériques
en 1954-1955. Ann. Inst. Océanogr., 40, n° 3, 1963, pp. 165-170.
— J.-M. Gaillard et B.-L. James. — Etudes sur les variations de Littorina
saxatilis. Cahiers de Biologie Marine, 4, 1963, pp. 1-22.
— et Mme F. Ginsburg-Ardre. — Le difficile repeuplement en Himanthalia,
de la côte de Santander. Rev. Algol., n° 4, 1963, pp. 324-329.
— et J. Seoane-Camba. — Sur un facteur de prospérité de Littorina littorea
et son effet sur la frontière de l’espèce. C.E.R.S., Biarritz, 4, 1962, pp. 171-
185.
— et F. Salvat. — Mollusques terrestres de Madagascar. Genre Clavator. Jour.
de Conchyl., 103, 1963, pp. 53-74, 7 fig., 2 planches.
G. Ranson, Sous-Directeur. — Les Huîtres et le calcaire. C.R.A.S., 257, 1963,
pp. 3229-3230.
A. Tixier Durivault, Sous-Directeur. — Alcyonacea et Pennatulacea de
l’Afrique occidentale. Atlantide Report, 7, 1963, pp. 63-76.
G. Cherbonnier, Chef de Travaux. — Echinodermes des côtes du Cameroun
récoltés par A. Crosnier en décembre 1962-janvier 1963. Bull. Mus.
Nat. Hist. Nat., 2e sér., 35, n° 2, 1963, pp. 179-193, fig. 1-3.
— Note sur Leptosynapta bergensis espèce critique d’IIolothurie. Bull. Mus.
Nat. Ilist. Nat., 2e sér., 35, 1963, n° 4.
— Holothuries de la Mer Rouge de l’Université hébraïque de Jérusalem. Ann.
Univ. Hébr. Jérusalem, 1963.
— Note sur une Holothurie abyssale : Myriotrochus brumi. Vie et Milieu, 1963.
J.-M. Gaillard, Assistant. — Valeur annuelle et rythme saisonnier, sous diffé¬
rentes latitudes de la croissance chez Monodonta lineata (da Costa) (Mol¬
lusque Prosobranche). Longévité probable de cette espèce. C.R.A.S., 256,
1963, pp. 5419-5421.
B. Salvat, Assistant et M. Amahieu. — Orchestia microphtalma Amanieu et
Salvat, 1963. Description et affinités (Crustacea Amphipoda Talitridae).
Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2e sér., 35, n° 3, 1963, pp. 302-310.
- Note sur la présence à Arcachon de deux Talitridae : Talorchestia spinifera
(E. Mateus 1962), Orchestia microphtalma sp. n. Extrait des P. V. de la
Société Linnéenne de Bordeaux, vol. 99 (séance du 4 mai 1963).
— et J. Renaud Debyser. — Le calcul des biovolumes dans l’étudè des chaînes
alimentaires de la faune endogée des sédiments meubles intertidaux.
C.R.A.S., 256, 1963, pp. 2712-2714.
— 31
— — Écologie des sédiments meubles intertidaux. Peuplements en microfaune
et macrofaune. Congrès International de Zoologie, XVI, 1963, Washington.
A. Franc, Professeur à la Faculté des Sciences. — Mollusques in Encyclopédie
de La Pléiade (Gallimard). Zoologie, I, 1963, pp. 1007-1129.
— et L. Renault. — Double spermatogenèse d’un type nouveau chez Trivia
arctica (Montagu) (Mollusque Gastéropode Prosobranche). C.R.A.S.,
257, 1963, pp. 252-254.
J. G. J. Kuiper. — Étude critique de Pisidium vincentianum. Bull. Inst. Roij.
Sc. Nat. Belgique, 88, 1963, p. 46.
— Zur Nomenklatur und Verbreitung von Pisidium pseudosphaerium. Arch.
Moll., B. 91, n° 4/6, 1963, pp. 181-189.
— Systematische Stellung und Geographische Verbreitung von Pisidium tenui-
lineatum. Ibid., pp. 173-181.
M. Petitjean, Maître Assistant à la Faculté des Sciences. — Résultats systé¬
matiques de l’élude microstructurale et minéralogique de la coquille des
Gastéropodes Muricidés. C.R.A.S., 256, 1963, pp. 1003-1005.
L. Redier. — Hydraires et Bryozoaires de Méditerranée. I. Monaco. Cali. Nat.
Bull. Nat., Paris, 1962, n. s., 18, pp. 23-26.
— Hydraires et Bryozoaires de Méditerranée. II. Banyuls-sur-Mer. Ibid., 1962,
pp. 33-38.
Collections reçues :
Hydraires des côtes de France, don de 51. L. Redier, Paris. — Ilolotype de
Pulchaeolidia rosacea Risso-Dominguez, don de M. J. Risso-Dominguez,
La Plata. — Holotype de Berghia puelchana Risso-Dominguez, dont
de M. J. Risso-Dominguez, La Plata. — Mollusques marins de Floride,
Achat Sea-Shell Super Market, Palmetto, Florida. — Mollusques récoltés
par la Mission Lamotte au Mont Nimba (1957), don du Laboratoire de
Zoologie (Arthropodes). — Mollusques terrestres récoltés par P. Rem y
à Madagascar (1957) et aux Indes (1959), don du Laboratoire de Zoologie
(Arthropodes). — Mollusques terrestres d’Afrique du Nord et du Sahara,
don du Laboratoire de Zoologie (Arthropodes).
Zoologie : Vers.
Alain G. Chabaud, Professeur. — Description de Crassicauda anthonyi n. sp.,
nématode parasite rénal de Mesoplodon mirus True. Bull. Mus. Nat. Hist.
Nat., 2e sér., 34, n° 5, 1962, pp. 397-403, fig. 1-3.
— Remarques sur les Nématodes parasites de Vertébrés malgaches. XVI int.
Congr. Zool., Washington 1963, Proc., 1, 1963, p. 291.
— et E. R. Brygoo. — Nématodes parasites de Caméléons malgaches. (Deuxième
note). Ann. Parasitol. hum. comp., 37, n° 4, 1962, pp. 569-602, fig. 1-18.
— , E. R. Brygoo et M. C. Durette. — Spirurides parasites d’oiseaux malgaches.
(Deuxième note). Ibid., 38, n° 1, 1963, pp. 93-108, fig. 1-9.
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nos connaissances sur la représentation, au Trias, de quelques groupes de
micro-organites. Vestiges microscopiques d’invertébrés. Mém. B.R.G.M.,
Paris, n° 15, 1963, p. 562.
— 39
L. Jerkovic, — Elève titulaire E.P.H.E. — Sur un nouveau type de Silico-
flagellidé fossile, Deflandryocha nov. gen., à cornes radiales spatulées.
C. R. Acad. Sc., 256, 1963, pp. 2202-2204, 10 fi g.
Collections reçues :
Végétaux : Plantes de l’Oligocène d’Aix-en-Provence et de divers gisements
du Midi de la France (don Ginies).
Invertébrés : Ammonites du Crétacé supérieur du Texas (Don Stenzel) ;
Lamellibranches et Gastéropodes du Trias et du Crétacé du Pérou (Don
Rey Jouvin) ; Ammonites du Lias de Lozère (Don Buge) ; Ammonites et
Brachiopodes du Lias du Portugal (Don Ginsburg) ; faunes d’invertébrés
tertiaires des environs de Biarritz (Don Duperier).
Vertébrés : Mammifère, Tritydontes et Dinosaures du Trias supérieur du
Basutoland (Don Ginsburg, Fabre, Mendrez) ; Mammifères et Reptiles
burdigaliens d’Artenay et Neuville-au-Bois (Loiret), Mammifères et
Poissons helvétiens de Noyant-sous-le-Lude, Denzé, Chavaignes, Pontigné
(Maine-et-Loire) (Don Ginsburg) ; Moulages de Carnivores oligocènes,
miocènes et pliocènes d’Amérique du Nord (don Université de Berkeley) ;
riche collection de Mammifères de Pontlevoy (don SÉMINAIRE D’ISSY-
LES-MOULINEAUX) ; Moulages de Lémuriens fossiles (Don U. S.
NATIONAL MUSEUM Washington).
Phanérogamie.
A. Aubréville, Professeur. — Notes sur les Sapotacées : I. Un nouveau genre
amazonien. IL Sapotacées américaines, combinaisons nouvelles. III.
Murianthe (Baill.) Aubr., genre de Manilkarées des Antilles. IV. Défense
des genres Achras L., Labramia A. DC., Faucherea H. Lee. V. Les vicissi¬
tudes du genre Sideroxylon L. et les curiosités de sa distribution dans le
monde. VI. Espèces camerounaises nouvelles. VIL V itellariopsis (Baill.)
Dubard, genre de Mimusopées d’Afrique orientale et australe. Adansonia
n. s. 3, 1, 1963, pp. 19-42, 7 pl., 1 c.
— Classification des formes biologiques des plantes vasculaires en milieu tropical.
Ibid., 2, 1963, pp. 221-226.
— Notes sur des Sapotacées africaines. I. Omphalocarpum P. Beauv. et Ituri-
dendron De Wild. IL Combinaison nouvelle. Ibid., pp. 227-231.
— Notes sur les Poutériées océaniennes (Sapotacées). Ibid., 3, pp. 327-335.
— Sur deux genres indo-malais de Pierre, Mixandra et Diploknema. Ibid.,
pp. 326-327.
— Propos biotropicaux sur une carte bioclimatique de la zone méditerranéenne.
Ibid., pp. 338-342.
— Flore du Cambodge, du Laos et du Vietnam. 3. Sapotacées, 1963, 105 pp., 16 pl.
— Flore du Cameroun 1. Lettre liminaire du Président A. Ahidjo ; introduc¬
tion par A. Aubréville. Rutacées, Zygophyllacées, Balanitacées, par
R. Letouzey, 1963, 174 p., 25 pl., 2 c., tx, 1 portrait.
— Flore du Gabon : 6. Voir R. Letouzey.
— Flore du Gabon : 7. Voir A. Cavaco.
M. IIumbert, Professeur honoraire, Membre de l’Institut. — Les Gentianacées
de Madagascar. Adansonia n. s., 3, 3, 1963, pp. 342-351, 3 pl.
40 —
— Flore de Madagascar et des Comores (Plantes vasculaires), 189e famille :
Composées (t. III), 1963, 290 p., 52 pl. ; 121e famille : Didiéréacées (par
W. Rauh), 1963, 37 p., 12 pl. ; 127e famille : Rhopalocarpacées (par
R. Capuron), 1963, 42 p., 7 pl.
M. L. Tardieu-Blot (Mme), Sous-Directeur. — Une Sélaginelle nouvelle du
Cameroun. Adansonia, n. s., 3, 3, 1963, pp. 352-353, 1 pl.
— Sur les spores de Lindsaeaceae et de Dennstaedtiaceae de Madagascar et des
Maocareignes. Étude de palynologie appliquée à la systématique. Pollen
et Spores , 5, 1963, pp. 69-86, 7 pl.
— Sur les spores de Pterideae malgaches (Étude de palynologie appliquée à la
systématique. II). Pollen et Spores, 5, 2, 1963, pp. 96-111, 8 pl.
J. Léandri, Sous-Directeur. — Un botaniste français pionnier de la floristique
brésilienne : Auguste François Marie Glaziou (28 août 1828-30 mars 1906)
et ses collections au Muséum. Adansonia, n. s., 3, 1, 1963, pp. 5-18, 1 pl.
I c.
— Notes sur les Urticacées malgaches : I. Sur la différenciation taxinomique et
chorologique des formes malgaches du genre Pilea (Urticacées). II. Sur la
présence à Madagascar du genre Debregeasia Gaudich. Ibid., pp. 78-88,
3 pl.
— Addition aux Moracées introduites à Madagascar. Ibid., pp. 89-90.
— Louis Pierre, botaniste de terrain et systématicien français (1833-1905).
Ibid., 2, 1963, pp. 207-220, 1, pt., 1 pl.
- — Une espèce nouvelle du genre Tinosia ( Flacourtiacées ) à Madagascar. Ibid.,
pp. 232-235, 1 pl.
— Les « Familles des Plantes » d’Adanson, (1763) à leur second centenaire. Ibid.
3, 3, 1963, pp. 313-326, 2 pl.
Fr. Pellegrin, Sous-Directeur honoraire. — Le R. P. Charles Tisserant,
botaniste et ethnologue (1886-1962). Adansonia n. s., 3, 2, 1963, pp. 203-
206, 1 pt.
M. Keraudren (Mlle), Assistante. — Zombitsia, genre de Cucurbitacées endé¬
mique de Madagascar, Adansonia, n. s., 3, 1, 1963, p. 167.
— Pachypodes et Baobabs à Madagascar. Sc. et Nat., 55, 1963, pp. 2-11, 11 photos.
— Valeur du Luffa variegata Cogniaux et description du Lemurosicyos gen.
nov. (Cucurbitacées). Bull. Soc. Bot. Fr., 110, 7-8, 1963, pp. 310-312.
— et A. Cavaco. — • Nouvelles Olacacées de Madagascar. Bull. Soc. Bot. Fr.,
110, 5-6, 1963, pp. 245-248, 1 pl.
— et J. B. Gillett. — Sur le type du Moringa oleifera Lam., et la valeur de ce
binôme. Bull. Soc. Bot. Fr., 110, 7-8, 1963, pp. 350-353.
G. Aymonin, Assistant. — Forêts laurentiennes. Sc. et Nat., 56, 1963, pp. 2-11,
II photos.
— Problèmes de typification pour quelques taxa de la Flore française (Herbiers
de Paris). Bull. Soc. Bot. Fr., 110, 3-4, 1963, pp. 128-141.
— Un curieux Dicranolepis (Thyméléacées) du Gabon. Ibid., 110, pp. 147-149,
1 fig.
— Appalaches et Laurentides : la forêt et les sous-bois. Ann. Soc. Hort. et Hist.
Nat. Hérault, 103, 2, 1963, pp. 58-71, 1 carte.
41 —
— Las colecciones botanicas mexicanas en el Museo de Paris (Francia) 2e Congr.
Mex. Bot., San Luis Potosi, 1963, Suppl. Tx. set. 1, pp. 1-4.
— Remarques comparatives sur « Le Problème des homologies phyto-géogra-
phiques entre l’Afrique et l’Amérique du Sud » de R. Schnell et « Etude
écologique des principales formations végétales du Brésil... » de A. Aubré-
ville. Ann. Biol. 3e sér. 37, 9-12, 1961, pp. 422-425.
— et Van Campo (Mme). — Le Problème de la Flore et de la Végétation dans les
Cévennes méridionales, vu sous l’angle de l’analyse pollinique. Flora, 152,
1962, pp. 679-688, 6 fig.
N. IIallé, Assistant. — Délimitation des genres Sabicea Aubl. et Ecporna
K. Schum. en regard d’un genre nouveau : Pseudosabicea (Mussaendeae-
Rubiaceae). Adansonia n. s., 3, 1, 1963, pp. 168-177, 3 pl.
— Espèces africaines nouvelles de Bertiera (Rubiaceae). Ibid., n. s. 3, 2, 1963,
pp. 294-306, 3 pl.
— et F. Halle. — Adaptation française de « La Théorie du Durian ou l’origine
de l’arbre moderne » par E. J. H. Corner. Ibid., n. s. 3, 3, 1963, pp. 422-
445 (lre partie).
— - Voir R. Fouilloy.
A. le Thomas (Mme), Assistante. — Notes systématiques sur les Annonacées
africaines et malgaches. I. Une espèce nouvelle de Popowia au Gabon. IL
Réhabilitation du Popowia Klainii Pierre ex Engl, et Diels. III. Une
synonymie nouvelle dans les Popowia africains. IV. Une variété nouvelle
d ’ Enneastemon ou Oubangui. V. Un XJvaria nouveau à Madagascar.
Adansonia, n. s., 3, 2, 1963, pp. 287-292, 1 pl.
A. Raynal (Mme), Assistante. — Flore et végétation des environs de Kayar
(Sénégal). Ann. Fac. Sc. Dakar, 9, 1963, pp. 121-231, 24 fig., 12 photos.
J. Raynal, Assistant. — Notes cypérologiques. I. Afrotrilepis, nouveau genre
africain. Adansonia n. s., 3, 2, 1963, pp. 250-265, 3 pl., 1 t., 1 c.
A. Cavaco, Maître de Recherches du C.N.R.S. — Polygonacées, Chénopodiacées,
Amaranthacées, Nyctaginacées, Phytolaccacées, Aizoacées, Portulacacées,
Caryophyllacées, in A. Aubréville, Flore du Gabon, 7, 1963, 1-76, 11 pl.
— et M. Keraudren (Mlle), Assistante). — Nouvelles Olacacées de Madagascar.
Bull. Soc. Bot. Fr., 110, 1963, pp. 245-248, 1 pl.
A. Lourteig (Mlle), Maître de Recherches du C.N.R.S. — Cari Johan Fredrick
Skottsberg (1880-1963). Adansonia n. s., 3, 3, 1963, pp. 310-312.
— ■ The Machris Brazilian Expédition, Botany : Lythraceae. Los Angeles Coun.
Mus. Contr. Sci., 72, 1963, pp. 3-10, 2 pl. 2 phot.
— Historia del Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris. Revista de la
Fac. Cien. E., P. y Nat., Cordoba, 23, 1962, pp. 3-27.
— Cleistogamia en una especie sudamericana de Oxalis. Bol. Soc. Argent. Bot.,
10, 1, 1962, pp. 19-20.
J. Vidal, Maître de Recherches du C.N.R.S. — Le genre ATeillia (Rosaceae).
Adansonia n. s. 3, 1, 1963, pp. 142-166, pl. 1-3.
— Les Plantes utiles du Laos. VII. Journ. Agric. trop. Bot. appl. 9, 1962 (1963),
pp. 502-524, pl. 25-32.
42 —
— Médecine populaire et plantes médicinales au Laos. Ann. Homéopath. Fr., 7,
1963, pp. 53-62.
— Les Plantes utiles du Laos. VI bis : Addenda, Mutanda, Index. Journ. Agric.
trop. Bot. appl. 10, 1963, pp. 219-244.
— Studies in the Flora of Thailand : Sabiaceae , Connaraceae. Dansk Bot. Ark.
23, 1, 1963, pp. 35-37.
H. Heine, Maître de Recherches du C.N.R.S. — On the correct spelling of the
generic name Schwenckia D. van Royen ex L. (Solanaceae) , with a note
about Martin Wilhelm Schwencke. Kew Bulletin , 16, 1963, pp. 465-469.
— The genus Calycobolus Willd. ex Roem. et Schultes (Convolvulaceae) in
Africa. Ibid., pp. 387-391.
— A forgotten Alsatian Botanist : Marcus Mappus filius (1666-1736). J. Bibliogr.
Nat. Hist. London, 4, pp. 147-150.
— Cari Wilhelm von Naegeli (1817-1891). « Geschichte der Mikroskopie ; Leben
und Werk grosser Forscher » ; Band I : Biologie. Edité par Hugo Freund
und Alexander Berg. Frankfurt am Main, 1963, pp. 291-297.
— Sapotaceae, Boraginaceae, Solanaceae, Convolvulaceae, Bignoniaceae, Peda-
liaceae, Acanthaceae, dans : Flora of West Tropical Africa, by J. Hut-
chinson and J. M. Dalziel, Second Edition, edited by F. N. Hepper,
London 1963. (Sapotaceae pp. 16-30 ; Boraginaceae pp. 317-325 ; Sola¬
naceae pp. 325-335 ; Convolvulaceae pp. 335-352 ; Bignoniaceae pp. 383-
388 ; Pedaliaceae pp. 388-391 ; Acanthaceae pp. 391-432).
R. Virot, Chargé de Recherches du C.N.R.S. et A. Guillaumin, Professeur
honoraire au Muséum. — Révision du genre Dubouzetia Panch. mss.,
Brongniart et Gris (Elaeocarpacées). Adansonia n. s., 3, 2, 1963, pp. 266-
286, 4 pl., 1 c.
— Voir A. Guillaumin.
R. Letouzey, Conservateur des Eaux et Forêts, Chargé de Recherches du
C.N.R.S. — Phytogéographie camerounaise, in A. Aubréville, Flore du
Cameroun, 1, 1963, pp. 17-29, 2 c. — Rutacées, Zygophyllacées, Balani-
tacées, pp. 32-167, 25 pl.
— Rutacées, Zygophyllacées, Balanitacées, in A. Aubréville, Flore du Gabon, 6,
1963, 116 p., 23 pl.
J. Rethoré (Mlle), Collaboratrice technique de l’Enseignement supérieur. —
Notes palynologiques sur quelques espèces malgaches attribuées à la
famille des Flacourtiacées. Adansonia n. s., 3, 2, 1963, pp. 236-239, 1 pl.
A. Guillaumin, Professeur honoraire de Culture. — Les particularités de la
Flore de la Nouvelle-Calédonie. C. R. séances Soc. Biogéog. 39, 1963,
pp. 69-71.
— Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum (notules sur quel¬
ques Orchidées d’Indochine, XXVIII). Bull. Mus. 2e s., 34, 1962, pp. 262-
263. — XXIX, ibid., pp. 408-411. — XXX, ibid., p. 478. — XXXI, ibid.,
35, 1963, pp. 204-206.
— et R. Virot, Chargé de Recherches du C.N.R.S. — Taxinomie et distribution
des Araucaria de Nouvelle-Calédonie. C. R. séances Soc. Biogéog., 39,
1963, pp. 71-75.
— 43 —
R. Schnell, Professeur à la Sorbonne. — Convergences hétéroplastiques,
inductions morphogènes et caractères taxinomiques. Adansonia n. s. 3,
3, 1963, pp. 354-357.
R. Gombault, Attaché au Laboratoire. — Nouvel Allium syrien. Bull. Soc. Bot.
Fr., 109, 1963, p. 204.
— Nouvelle Saponaire syrienne. Ibid., p. 265.
R. Fouilloy, Attaché du Muséum, et N. Halle, Assistant. — Lauracées
nouvelles : quatre Beilschmiedia du Gabon. Adansonia n. s., 3, 2, 1963,
pp. 240-249, 3 pl. de R. F.
H. Stehlé, Correspondant du Muséum. — Notes taxinomiques et écologiques
sur des Composées nouvelles ou rares des Antilles françaises (28e contri¬
bution). Ibid., 3, 1, 1963, pp. 178-200.
R. Capuron, Conservateur des Eaux et Forêts, Correspondant du Muséum. —
Révision des Tiliacées de Madagascar et des Comores (lre partie). Ibid., 3,
1, 1963, pp. 91-129, 6 pl., 2 c.
— Contributions à l’étude de la Flore de Madagascar. VIII. Notes sur les Turné-
racées de M. IX. Présence du genre Octolepis à M. X. Présence du genre
Nectaropetalum Engler à M. Ibid., pp. 130-141, 2 pl.
— Contributions à l’étude de la Flore de Madagascar (XI-XVI). XI. Présence
à Madagascar d’un représentant du genre M acadamia F. v. M. (Protéacées).
XII. Présence à Madagascar d’un nouveau représentant ( Bubbia Perrieri
R. Cap.) de la famille des Wintéracées. XIII. Deuxième note sur la Stele-
chanlhera Thouarsiana Baill. XIV. Le genre Ardisia Sw. (Mysinacées) à
Madagascar. XV. Diegodendron R. Cap., gen. nov., type de la nouvelle
famille des Diegodendraceae (Ochnales, sensu Hutchinson). XVI. Deux
nouveaux Schizolaena Dup. Th. ( Sarcolaenaceae ). Ibid., 3, 3, 1963, pp. 370-
400, 6 pl.
— Rhopalocarpacées, in H. Humbert, Flore de Madagascar et des Comores,
127e famille, 1963, 42 p., 7 pl.
B. Descoings, Botaniste de l’Institut d’Études Centrafricaines. — Cyphostemma
(Vitacées) nouveaux de Madagascar. Bull. Soc. Bot. Fr., 109, 1963, pp. 266-
276, 2 pl., et 110, 1963, pp. 149-155, 1 pl.
— Un Cynanchum (Asclépiadacées) nouveau de Madagascar. Ibid., 110, 1963,
pp. 155-157, 6 fig.
C. E. B. Bremekamp, de l’Académie Royale Néerlandaise. — Révision des
Chasalia de Madagascar. Candollea, Genève, 18, 1962, pp. 195-238.
— Sur quelques genres de Psychotriées (Rubiacées) et sur leurs représentants
malgaches et comoriens. Verh. Kon. Ned. Akad. Wetenach. Nat., 2e s., 54,
1963, 181 pp.
W. Rauh, Professeur à l’Université de Heidelberg. — Quelques remarques
complémentaires sur V Alluaudiopsis marnieriana Rauh. Adansonia n. s.,
3, 1, 1963, pp. 43-48, 2 pl.
— Didiéréacées, in H. Humbert, Flore de Madagascar et des Comores,
121e famille, 1963, 37 p., 12 pl.
— Bemerkenswerte Sukkulente aus Madagaslcar : eine neue Subspezies von
Euphorbia cylindria Marn. Lapost. et Rauh. Kakteen u. a. Sukk., 14,
1963, pp. 5-7, 4 pl.
— 44
J. Léonard, Professeur à l’Université Libre de Bruxelles. — Contribution
à la connaissance des Euphorbiacées du Cameroun. Adansonia, n. s., 3,
1, 1963, pp. 62-77, 1 pl.
- — Notulae systematicae, XXXIII. Sur les limites entre les genres Drypetes
Vahl et Lingelsheimia Pax (Euphorbiacées). Bull. Jard. Bot. Et.,
Bruxelles, 32, 4, 1962, pp. 513-516.
— Notulae systematicae, XXXIV. Un Hymenocardia ripicole nouveau (Euphor-
biacée congolaise). Ibid., 33, 3, 1963, pp. 403-411, 1 c.
L. Bernardi, Conservateur au Conservatoire Botanique de Genève. — Consi¬
dérations phytogéographiques et morphogénétiques sur le genre Wein-
mannia (Cunoniacées). Adansonia n. s., 3, 3, 1963, pp. 404-421, 2 c.
M. Bodahd, Chef de Travaux à la Faculté des Sciences de Dakar. — Notes
préliminaires à la révision du genre Bulbostylis (Cypéracées) IL Bull.
Soc. Bot. Fr., 110, 1963, pp. 158-160.
P. Moüterde (R. P.). — Contributions à l’étude de la Flore syrienne et libanaise
(suite). Ibid., 109, 1963, pp. 191-203.
E. Adjanohoun (Abidjan). — Un Andropogon nouveau de la section Piestium
(Graminées). Adansonia n. s., 3, 3, 1963, pp. 401-403, 1 pl.
Principales acquisitions nouvelles :
Afrique : Mr Halle ; Kew ; Mr Descoings ; Bruxelles, Zurich ; Lund ;
Wageningen ; Elisabethville ; Mr Raynal ; Mr Makany ; Mr Adam ;
Ibadan ; Pretoria ; Fort-Lamy ; Yaoundé ; Mr Jaeger ; Causeway ;
Salisbury. Au total 6.170 parts.
Madagascar : Mr Peltier ; Université de Heidelberg. Au total 3.019 parts.
Amérique : Washington ; Montevideo ; Boulder Institut ; Ithaca ; Liverpool ;
St. Louis ; Stockholm ; Cambridge ; Copenhague ; Berkeley ; Itajai
(Sta Catarina) ; Chicago ; Cuzco ; Rio de Janeiro ; Caracas ; Medellin ;
British Muséum ; Mackee. Au total 3.986 parts.
Asie : Leiden ; Jérusalem ; Singapour ; Mr Guillaumin ; Berkeley ; Mr C.
Jest ; British Muséum ; Bangkok ; Kew ; Saigon. Au total 715 parts.
Europe : Graz ; Toulouse ; Mr Debray ; Laboratoire de Cryptogamie ;
Moscou ; Coimbra ; Mr Guitonneau. Au total 560 parts.
Océanie : Adélaïde ; Mr Mackee ; Honolulu ; Mr Denizot ; Canberra. Au
total 1.873 parts.
En tout : 16.323 échantillons.
Total des Plantes prêtées : 7.005 ; envoyées en échange : 19.484 ; reçues en
échange ou en don : 16.323 ; empruntées pour les recherches faites au
laboratoire : 1.437.
Botanistes ayant effectué des séjours réguliers au laboratoire : Français : 90 ;
Etrangers : 76.
Visiteurs reçus pour expertises, consultations d’herbiers, d’ouvrages (non
compris les demandes courantes de déterminations ou petits renseigne¬
ments) : 242.
— 45 —
Centre National de Floristique du C.N.R.S.
P. Jovet, Directeur Scientifique au C. N. R. S., Directeur. — Intérêt botanique,
destruction, sauvergarde de quelques sites. Bull. Service de la Carte Phylo-
géographique, sér. A. — Carte de la Végétation, VI, 2, 1961 (1963), pp. 97-
104.
— - Taxa nouveaux pour des plantes « françaises » décrits depuis 1945 avec la
collaboration des membres du Centre National de Floristique. Second
Symposium de Flora Europea à Gênes, 21-28 mai 1961 in Webbia, Firenze,
18, pp. 207-210.
H. Schotsman (Mlle), Attachée de Recherches au C. N. R. S. — Note préli¬
minaire sur les Callitriches du Sud-Ouest. — . Bull. C. E. R. S. Biarritz, 4,
2, 1962, pp. 205-209.
P. Cour et A. Lourteig. — Essai sur la distribution géographique des plantes
vasculaires de l’Archipel de Kerguelen. C. N. F. R. A., n° 3, pp. 63-70,
12 cartes, 1963.
J. P. Lebrun, travailleur libre. — Les Ptéridophytes dans la Région Parisienne
VI — Ophioglossum vulgatum L. — Cahiers des Naturalistes, Bull. N. P.,
nouv. sér., avec 1 carte et 2 pl. de fig., 18, 1962, pp. 85-94.
L. Brunerye, travailleur libre. — Mise au point sur les rapports entre Senecio
integrifolius Clair, de Grande-Bretagne et Senecio spathulaefolius DC. de
Normandie. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2e sér., 35, n° 3, 1963, pp. 315-319.
H. Bouby, travailleur libre. — Sur quelques plantes intéressantes récemment
observées dans la région de Versailles. Rev. Fédération fr. Soc. Sc. Nat.,
3e sér., 2, n° 6, avril 1963, pp. 42-45.
— Quelques localités botaniques classiques de Fontainebleau : Compte rendu
de l’excursion du 9 juin 1963 (A. N. V. L. et N. P.). Bull. Assoc. Nat.
Vallée du Loing et du Massif de Fontainebleau, 39, nos 9-10, 1963, pp. 104-
108.
Laboratoire du Muséum a Biarritz
L. Brunerye, travailleur libre. — Le Senecio brachychaetus DC. du Pays-
Basque : mise au point de la répartition géographique en France. Bull.
C. E. R. S. Biarritz, 4, 2, 1962, pp. 187-189, 1 carte en noir.
J. M. Gaillard. — Valeur annuelle et rythme saisonnier, sous différentes lati¬
tudes, de la croissance chez Monodonta lineata (da Costa) (Mollusque
prosobranche). Longévité probable de cette espèce. C. B. Acad. Sc., 256,
1963, pp. 5419-5421.
E. Fischer-Piette, J. M. Gaillard et f B. S. Kisch. — Les variations, du
Nord au Sud, de Gibbula cineraria L. et ses rapports avec Calliostoma
strigosum Gmel. Mém. Mus. Nat. Hist. Nat., 28, 1, 1962.
M. Fontaine. — Evolution of Form and Function of endocrine organs with
spécial reference to the adrenal gland. Proc. X V lth Congress of Zool., Was¬
hington, 1963, 3, pp. 25-34.
— 46
— M. Mazeaud et Fr. Mazeaud. — L’adrénaline du Salmo salar L. à quelques
étapes de son cycle vital et de ses migrations. C. R. Acad. Sc., 256, 1963,
pp. 4562-4563/
— et L. Cédard. — Sur la présence de stéroïdes sexuels dans les corpuscules
de Stannius du Saumon Atlantique ( Salmo salar L.). Ibid., 257, 1963,.
pp. 3095-3097.
Cryptogamie.
Roger Heim, Professeur, Membre de l’Institut. — Georges Métrod (1883-1961).
Rev. de Mycol., 27, 4-5, 1962, pp. 175-176, 1 pl. phot.
— Sur trois Amanites de la Flore française. Ibid., 28, 1, 1963, pp. 3-10, 1 pl.
color., 1 pl. phot.
— L’ Armillariella elegans Heim. Ibid., 28, 2, 1963, pp. 89-92, pl. III.
— Discours inaugural à l’Académie des Sciences. C. R. Acad. Sc., 256, 1963,
pp. 22-30.
— Allocution au Ministre d’Etat chargé de la Recherche Scientifique. Ibid.y
256. 1963, pp. 825-833.
— Rapports des Délégués à des Assemblées ou Cérémonies. Ibid., 257, 1963,
pp. 2915-2916.
— Allocution à la séance annuelle des Prix. Ibid., 257, 1963, pp. 3713-3736.
— Hommage au Professeur Ernst Gâumann. Berne, 6 oct. 1963, pp. 63-64.
— Coup d’œil sur les Champignons de Port-Cros. La Terre et la Vie, 4, 1963,
pp. 460-470.
— Introduction à « Hommage à Henri Moureu », Paris, 23 mars 1963, pp. 19-20.
— Préface à l’ouvrage de A. F. M. Reijnders, Les problèmes du développement
des carpophores des Agaricales et de quelques groupes voisins. Weinheim,
J. Cramer, 1963, pp. 5-11.
— Les rites des Champignons sacrés chez les Maya. Science et Nature, 58, 1963,
pp. 3-8, 10 fig.
— Les Champignons des Lissongos. Sciences, 26, 1963, pp. 17-37, 26 fig.
— Discours prononcé à l’inauguration de la Nouvelle Bibliothèque du Muséum
National d’ Histoire Naturelle. Bull. Bibliothèques de France, Paris, 1963,
pp. 361-367.
— Présentation de l’ouvrage : Les Champignons toxiques et hallucinogènes.
C. R. Acad. Agric. France, 49, 11, 1963, pp. 849-854.
— Introduction à quelques anniversaires. In : Précurseurs et fondateurs de
l’Evolutionnisme. Editions du Muséum, Paris, 1953, pp. 9-18.
— Préface au livre de Rachel Carson, Printemps silencieux, traduction de
J. -F. Gravrand, Paris, 1963, pp. 11-21.
— Préface au livre de Jacques Duron, Langue française, langue humaine.
Larousse, Paris, 1963, pp. 4-8.
— Introduction à la Commémoration du bi-centenaire de la publication par
Adanson des « Familles des Plantes ». Conservatoire National des Arts et
Métiers, 1963, 2 p.
— L’énigme Adanson. In Michel Adanson, 1727-1806, Paris, 1963, pp. 5-6.
— La Maboké, station expérimentale du Muséum en Afrique Noire. Quelques
lignes d’histoire. Cahiers de La Maboké, 1,1, 1963, pp. 3-7, 5 phot.
47
— Les Termitomycètes de la République Centrafricaine. Ibid., 1, 1, 1963,.
pp. 20-26, 5 fig.
— Avant-propos. Salon de la Nature, Chasse, pêche, 1963, pp. 17-21, 1 fig.
— Chronique scientifique du Figaro Littéraire, 1963.
— • Allocution, in Cérémonie de remise d’une épée à André Gougenheim, le
27 avril 1963, Paris, 1963, 2 p.
— et Jacqueline Perreau-Bertrand. — Le genre Boletellus à Madagascar et
en Nouvelle-Calédonie. Rev. de Mycol., 28, 3, 1963, pp. 169-176, 1 pl.
color. h.-t., 6 fig.
— , Iwao Hino et Jeanne Pellier. — La Mycologie au Japon. Revue historique.
Ibid., 28, 1, 1963, pp. 68-81, 4 fig.
— , Albert Hofmann et Hans Tscherteh. — Présence de la psilocybine dans
une espèce européenne d’Agaric, le « Psilocybe semilanceata » Fr. C. R.
Acad. Sc., 257, 1963, pp. 10-12.
— Revue de Mycologie, T. 28, 1963.
Pierre Bourrelly, Sous-Directeur. — Chrysophycées et Phylogénie. Vortràg.
Gesamtgeb. Bot. Deutsch. Bot. Gesellsch., N. F., 1, 1962, pp. 32-36, 13 fig.
— Trichophilus, algue verte des Poils de Paresseux. Rev. Biolog., Lisboa, 3,
2-4, 1962, pp. 201-204, 10 fig.
— - Le phytoplancton des lacs. Sciences, 23, 1963, pp. 60-69, 19 fig.
— Quelques Chrysophycées d’eau douce rares et nouvelles. Protoplasma, 57,
1963, pp. 137-143, 20 fig.
— L’algologie au Laboratoire de Cryptogamie du Muséum National de Paris.
Phycologia, 3, 2, 1963, pp. 107-108.
— Revue Algologique, 6, 4, 1963.
Suzanne Jovet-Ast (Mme), Sous-Directeur. — Essai sur le genre Funicularia
Trev. Rev. Bryol. et Lichénol., 32, 1-4 pp., 193-211, 108 fig.
— Compte rendu sommaire des Séances de la Société de Biogéographie, nos 344-
346, 1962. — Ibid., n<« 347-350, 1963.
Pierre Fusey, Chef de travaux au Muséum. — L’étude de la protection des
matériaux à la Station expérimentale de La Maboké. Cahiers de La
Maboké, 1, 1, 1963, pp. 18-19.
— Les maladies des pierres. Sciences, 24, 1963, pp. 38-47.
Mireille Moreau, Assistant. — Un hôte indésirable qui apprécie le froid sur la
Côte d’Azur : le Phialophora cinerescens. Science et Nature, 56, 1963,
pp. 19-23.
— Réponses de l’Œillet aux attaques du Fusarium roseum (Lk.) Sn. et du
Phialophora cinerescens (VVr.) van Beyma. Atti Convegno internaz. sul
Garofano, San Remo, 1962 (1963), pp. 56-75, 11 fig.
— Recherche systématique du Phialophora cinerescens (Wr.) van Beyma dans
les tissus de Caryophyllacées expérimentalement infectées. C. R. Acad.
Agr. Fr., 49, 11, 1963, pp. 862-865.
— et Cl. Moreau. — Voir Cl. Moreau.
Roger Cailleux, Assistant. — Réponse à quelques questions sur les maladies
des Champignons. Journée d'Études du C. T. E., 1963, pp. 149-162.
— 48 —
— Où peut-on cultiver le Champignon de couche ? Cahiers de La Maboké, 1,
1, 1963, pp. 27-30.
— et M. Bourée. — • Le Champignon de couche. Anatomie, physiologie, semence,
nutrition, culture, parasites. Suppl, au Bull. Féd. Nat. des Cuit, de Champ.,
1963, 78 p.
Michel Denizot, Assistant. — A propos de l’espèce type du genre Ethelia Weber
van Bosse. Rev. Algol., 6, 1963, p. 331.
— Les Algues marines des récifs coralliens et leur milieu. Sc. et Nat., 59, 1963,
pp. 35-42, 17 fig.
— et Y. Plessis. — Quelques aspects marins de la Nouvelle-Calédonie. C. R.
Soc. Biogéogr., 346, 1963, p. 76.
Marcelle Le Gal (Mme), Maître de recherches au C. N. R. S. — Observations
sur la pigmentation des spores chez les Ascoboleae vraies. Bull. Soc. Myc.
Fr., 78, 4, 1962, pp. 380-386.
— Les erreurs d’interprétation concernant 1 ’ Ascophanus cinereus (Crouan)
Boud. Ibid., 78, 4, 1962, pp. 405-411, 1 fig. de 17 dessins.
Claude Moreau, Maître de recherches au C. N. R. S. — Conseils pour la rédaction
et la présentation des articles scientifiques. Rev. de Mycol., 27, 4-5, 1962,
pp. 235-255, 2 fig.
— Causes, conditions de développement et traitement des pourritures des
Agrumes. Fruits et Primeurs du Maroc, 1, 4, 1962, pp. 131-138, 12 fig.
— Le Charbon du Maïs ( Ustilago Maydis (CD) Cda). Science et Nature, 59, 1963,
p. 43.
— Les plantes, elles aussi, sont malades. Medica, 34, 1963, pp. 24-29, 5 fig.
— et Mireille Moreau. — La Mycologie au service de l’Agriculture. Sciences, 3,
19-20, 1962, pp. 42-53, 11 fig.
- Observations sur la nutrition carbonée du Pénicillium caseicolum Bainier
et sur quelques facteurs affectant sa sporulation. Ann. Sc. Nat., Bot.,
12e sér., 4, 2, 1963, pp. 241-250, 7 graph.
— — Observations sur l’origine des moisissures du pain de mie de fabrication
industrielle. C. R. Acad. Agr. Fr., 49, 11, 1963, pp. 865-868.
— — Deux curiosités mycologiques polluant l’atmosphère d’installations
industrielles : Entomophtora coronata (Cost.) Kevorkian et Tilletiopsis
minor Nyland. Bull. Soc. Mycol. Fr., 79, 2, 1963, pp. 242-248, 2 fig.
- Chemical structure and compared fungicidal activity of some pentaery-
thrityl analogs of chlorphenesin. Abstr. Vth Int. Pesticides Congress,
London, 17-23 juillet 1963, p. 42.
— et Jean Remacle. — - Le Pleurage tetraspora (Wint.) Griffiths est-il une
forme à asques tétrasporés du Pleurage curvula (de Bary) Kuntze ? Rev.
de Mycol, 27, 4-5, 1962, pp. 213-217, 1 fig.
— — et Emile Muller. — Sur deux Ascomycètes phaeodidymés du Spartium
junceum L. Ibid., 28, 1, 1963, pp. 19-26, 1 fig.
Jacqueline Nicot, Maître de recherches au C. N. R. S. — Les Levures et nous.
Histoire de la Médecine, 12, 1962, pp. 15-23.
— Les Moisissures des Champignons supérieurs. Liste préliminaire des espèces
récoltées en 1959, 1960, 1961. Bull. Soc. Myc. Fr., 78, 1962, pp. 221-238.
49
— et J. C. Pionnat. Un Pénicillium à sclérotes de la série Herquei : P. coralli-
gerum sp. nov. Ibid., 78, 1962, pp. 239-246, 2 fig.
— et J. Rouen. — Observations préliminaires sur la microflore fongique de
certains sols de vignobles de la région toulousaine. C. R. Acad. Sc., 256,
1963, pp. 4713-4716.
— et A. Parguey. — Obtention de la forme parfaite Hyphomyces dans des
cultures de l’Hyphomycète fungicole Didymocladium ternatum (Bon.)
Sacc. Ibid., 257, 1963, pp. 1331-1334.
Valia Allorge, Chargée de Recherches au C. N. R. S. — Eleonora Armitage
(1865-1961). Notice nécrologique. Rev. Bryol. et Lichénol., 32, 1963, pp. 296-
297.
— Revue Bryologique et Lichénologique, 31, fasc. 3-4, 1962. Tome 32, fasc. 1-4,
1963.
Raymond Gaume, Chargé de Recherches au C. N. R. S. — René Henry (1884-
1960). Nécrologie. Rev. Bryol. et Lichénol., 32, 1963, pp. 293-294.
Emile Manguin, Chargé de Recherches au C. N. R. S., H. Faure et R. Nydal.
— Formations lacustres du Quaternaire supérieur du Niger oriental :
Diatomites et âges absolus. Bull, du B. R. G. M., 3, 1963, pp. 41-63.
Patrick Joly, Attaché de Recherches au C. N. R. S. — Recherches sur les genres
Alternaria et Stemphylium. IV. Action des blessures mécaniques. Rev.
Mycol., 27, 3, 1962, pp. 165-167.
— Rapport sur le Congrès de Fonl-Romeu-Perpignan (1962). Bull. Soc. Myc. Fr.,
78, 4, 1962, pp. lxxui-xcix.
Hélène Bischler (Mme), Chargée de Recherches au C. N. R. S., H. A. Miller
et C. E. B, Bonner. — Studies in Lejeuneaceae, VI. The genus Micro-
lejeunea Steph. in Central and South America. Nova Hedwigia, 5, 1963,
pp. 359-411.
Françoise Ginsburg-Ardré (Mme), Attachée de Recherches au C. N. R. S. —
Algues du Portugal : liste préliminaire (II). Rev. Gén. de Bot., 70, 1963,
pp. 371-381, 1 fig.
— et E. Fischer-Piette. — Le difficile repeuplement en Himanthalia de la
côte de Santander. Rev. Alg., 4, 1963, pp. 324-329, 1 fig.
Jacqueline Perreau-Bertrand, Attachée de Recherches au C. N. R. S. — Voir
Roger Heim.
Marie-Louise Priou, Chargée de Recherches au C. N. R. S. — Etude expéri¬
mentale et écologique des fluctuations de la teneur en eau chez les
Fucacées. 2e thèse. Bull. Labor. marit. Dinard, 48, 1963, 112 p., 36 fig.
— et M. Quillet. — Sur la présence de la chitine dans la membrane de quelques
Algues rouges Céramiacées et Lomentacées. C. R. Acad. Sc., 256, 1963,
pp. 2903-2905.
Françoise Flieder, Chargée de Recherches au C. N. R. S. — Etude de la résis¬
tance biologique des procédés de renforcement des documents graphiques.
Recent advances in conservation, London, 1962, pp. 65-70, 5 phot.
— Lutte contre les moisissures des matériaux constitutifs des documents gra¬
phiques. Ibid., pp. 71-73.
4
50 —
— La protection des documents graphiques dans les pays tropicaux. Cahiers
de La Maboké, 1, 1963, pp. 8-17, 2 pl. phot.
Marie Lemoine, Associée du Muséum. — Étude d’une algue fossile mélobésiée
du Crétacé supérieur des Corbières. Bull. Soc. Ét. Sc. Aude, 62, 1961 (1963),
pp. 234-237.
Marius Chadefaud, Associé du Muséum. — Sur quelques détails de l’organi¬
sation morphologique des parois cellulaires chez les Floridées filamen¬
teuses. Bull. Soc. Bot. Fr., 109, 1962, pp. 148-156.
— Sur les organes reproducteurs et l’évolution des Rhodophycées : une hypo¬
thèse. Revue Algologique, 4, 1963, pp. 255-269.
— Sur l’origine et la structure des asques du type annellaxé. C. R. Acad. Sc.,
1963.
— Les Champignons, in Précis de Botanique, Paris, Masson éd., 1963, pp. 251-
403.
— M. A. Letrouit-Galinou et M. C. Favre. — Sur l’évolution des asques et
du type archaeascé chez les Discomycètes de l’ordre des Lécanorales. C. R.
Acad. Sc., 1963.
Henri Romagnesi, Attaché. — Petit atlas des Champignons, tome 1, 1963,
pp. i-xxxii, 348 pl. color., 14 p. de tables ; tome II, 1963, 418 p., 8 p. de
fig., 38 p. de tables. Bordas, Paris.
— Les Naucoria du groupe Centunculus (Ramicola Velen.). Bull. Soc. Myc. Fr.,
78, 4, 1963, pp. 337-358, 6 fig.
Pierre Tixier. — Bryoflorule saïgonnaise. Ann. Fac. Sc. Saigon, 1962, pp. 355-
356.
Brigitte Vian. — Recherches sur la végétation bryophytique en forêt de Saint-
Gobain (Aisne). Rev. Bryol. et Lichénol., 32, 1963, pp. 95-156, 4 tabl.,
14 fig., 12 phot.
Collections reçues :
Bryophytes : Plantae varsavienses Exsiccatae, 20 spécimens. Id., fasc. 1-25,
25 spécimens. Hepaticae Beskidi silesis Exsiccatae, 1-25, 25 spécimens.
Kryptogamae Exsiccatae, Mus. Pal. Vindob., decas 97-101. Mousses et
Hépatiques du Cameroun, leg. Le Touzet, 100 spécimens. Mousses des
Montagnes Rocheuses, Dr F. J. Hermann, 133 spécimens. Hépatiques
de l’Expédition Franco-Suisse en Nouvelle-Calédonie, 15 spécimens.
Roger Heim, Mousses et Hépatiques de Nouvelle-Guinée, 20 spécimens.
Algues d'eau douce : Madagascar, leg. H. Humbert. Afrique centrale, leg.
Monod. Guyane française, leg. Halle.
Champignons : Dr Isabelle Tavares, Californie, 108 spécimens. Champignons
de Bornéo, leg. Dr Corner, 5 spécimens. Exsiccata de Champignons de
Suède, Dr Lundall et Nannfeldt, 300 spécimens. Exsiccata de Cham¬
pignons de Pologne, 150 spécimens. Roger Heim, République Centra¬
fricaine, 40 spécimens ; Nouvelle Guinée, 300 spécimens.
Lichens : Kryptogamae Exsiccatae, Mus. Palat. Vindob., decas 97-101.
Dr Isabelle Tavares, Californie, 18 spécimens.
— 51 —
Laboratoire Maritime de Dinard.
M. L. Priou. — Étude expérimentale et écologique des fluctuations de la teneur
en eau chez quelques Fucacées. Bull. Labor. Marit. Dinard, 48, 1962,
pp. 2-112.
Service des Cultures.
H. Rose, Assistant. — Floraisons les plus intéressantes observées dans les
Serres du Muséum pendant l’année 1962. Bull. Mus. Hist. Nat.,
ïe sér., 35, 4, pp. 454-455.
— Orchidées Africaines. Cahiers de la Maboké. 1, 1, 1963, pp. 31-33, 1 pl.
— Inventaire des Orchidées vivantes du Muséum National d’Histoire Naturelle.
Publications du Muséum, n° 19, 1963.
Graines reçues aux Serres : 2.200 espèces.
Plantes vivantes : 600 espèces.
— 52 —
Biologie végétale appliquée.
A. Guillaumin, Professeur honoraire de Culture. — Contributions à la flore
de la Nouvelle-Calédonie. CCXI. Plantes recueillies par Mr. Denizot.
Cahiers du Pacifique , n° 5, 1963, pp. 9-17.
— Les particularités de la flore de Nouvelle-Calédonie. C. R. Soc. Biogéogr.,
n° 345, 1963, pp. 69-71.
■ — Plantes nouvelles rares ou critiques des serres du Muséum. Bull. Mus. Hist.
Nat., Paris, 2e sér., 35, 1963, pp. 204-206.
■ — - et R. Virot. — Taxinomie et distribution des Araucaria de Nouvelle-
Calédonie. C. R. Soc. Biogéogr., Paris, n° 346, 1963, pp. 71-75.
— — Révision du genre Dubouzetia. Adansonia, 3, 1963, pp. 266-286.
— et J. L. Hamel. — Étude morphologique et caryologique du Geiosois pruinosa
Brong. et Gris (Cunoniacées). Bull. Soc. Bot. France, Paris, 110, 1963,
pp. 279-281, 5 fig.
Ch Fuchs, Assistant. — Fuchsin staining with NaOH clearing for lignified
éléments of whole plants or plant organs. Stain Techn., Baltimore, 38,
n° 3, 1963, pp. 141-144, 6 phot.
B. Moussel, Assistant. — Contribution à l’étude cytotaxinomique des Myr-
tacées. Diplôme d'Études Supérieures, Paris, novembre 1963, 56 fig.
E. Minfray, Attachée de recherches au C. N. R. S. — Contribution à l’étude
caryotaxinomique des Méliacées. Bull. Soc. Bot. France, Paris, 110, nos 5-6,
1963, pp. 180-192, 10 fig.
C. Le Coq, Travailleur libre. — Contribution à l’étude cytotaxinomique des
Moracées et des Urticacées. Rev. Gén. Bot., Paris, 70, 1963, pp. 385-428,
30 fig.
Laboratoire de Palynologie
de l’École Pratique des Hautes Études.
M. Van Campo (Mme), Directeur. — Quelques remarques sur l’analyse polli-
nique. Bull. Com. Nation. Géogr. Fr., 1963, n° 2, pp. 16-19.
— Application en Palynologie de quelques techniques de micro flottation.
Ber. geobot. ETH, Sliftg Riibel, Zürich 1963, 34, p. 75.
— Quelques réflexions sur les pollens de Sindora. Grana Palynologica, 1963,
4, n° 3, pp. 361-366.
- — Pollen et Spores, Paris, 5, nos 1-2, 1963, Vol. V, 482 p.
- — - et G. Aymonin. — Le problème de l’histoire de la flore et de la végétation
dans les Cévennes méridionales, vu sous l’angle de l’analyse pollinique.
Flora, 152, n° 4, 1962, pp. 679-688, 6 fig.
— et N. Planchais. — Références bibliographiques. Pollen et Spores Paris,
5, nos 1 et 2, 1963, nos 3273 à 3983.
— Ph. Guinet, Directeur adjoint. — Pollens d’Asie tropicale. — Trav. Sect. Sci.
Techn. 5, 1962, Inst. Fr. Pondichéry — 52 pl. commentées.
— Apports récents de la palynologie à l’étude du Quaternaire en Inde. Bull.
École Fr. Extrême Orient, 1962, 51, fasc. 1, 1962, pp. 195-201.
— 53 —
H. Elhai. — Les analyses polliniques en France de 1956 à 1961 — L’Anthro¬
pologie, 66, nos 3-4, 1962, pp. 416-423.
— La Normandie occidentale entre la Seine et le Golfe normand-breton —
1963 — Thèse, 1 vol. 624 p., 136 fig., 8 dpi., 1 carte (nombreuses analyses
polliniques).
F. Heydacker. — Les types polliniques dans la famille des Cistaceae. Pollen
et Spores, Paris, 5, n° 1, 1963, pp. 41-49, 3 pl.
J. Huard et R. Lavocat. — Sur la découverte de fossiles dans les formations
à lignites d’Arjuzaux (Landes) et leur signification stratigraphique.
C. R. Acad. Sc. Paris, 1963, pp. 3979-3980.
F. Oldfield. — Quaternary plant records from the Pays Basque. Le Moura,
Mouligna Marbella. Bull. Centre Ét. Rech. Sci. Biarritz, 4, n° 2, 1963,
pp. 211-217, 1 tableau.
N. Planchais et R. Corillion. — Recherches sur la végétation actuelle et
passée d’une lande armoricaine, Malingue (Mayenne). Pollen et Spores
Paris, 5, n° 2, 1963, 2 diagrammes.
Collections reçues de l'étranger :
— Pollens de la flore Polonaise (Don W. Szafer).
— Pollens du Gabon (Don Livinstone).
- — Pollens de Caesalpinieae d’Amérique Centrale (Don M. Tsukada).
— Pollens des Acer américains (Don W. Beninghoff).
— Pollens des Loranthaceae (Don S. Balle).
— Pollens des Pins mexicains (Don H. Gaussen).
Ethnobotanique.
Roland Portères, Directeur. — Coffea lamtoensis nov. sp. des zones d’inon¬
dation du fleuve Bandama en Côte d’ivoire. J.A.T.B.A., 10, n08 1-4,
pp. 161-168.
— Sur quelques riz cultivés de l’ Ile de Bali utilisés rituellement (avec de nou¬
velles formes agrobotaniques). Ibid., 10, n08 8-9, pp. 387-393.
— Taros polynésiens et Choux Caraïbes en Guinée. Ibid., 10, n08 10-11, pp. 521-
526.
Roland Portères et Jean F. Leroy. — Journal d’ Agriculture Tropicale et de
Botanique Appliquée, tome X.
Jean F. Leroy, Sous-Directeur. - — Sur les Caféiers sauvages des Iles Masca¬
reignes. C. R. Acad. Sci., Paris, 256, n° 13 (25 mars), pp. 2897-2899.
— Descartes, Tournefort, Adanson. Editoriaux, Science et Nature, n° 58, 59, 60.
— Un faux Caféier à rechercher en Côte d’ivoire : l’Argocoffea lemblini (A. Chev.)
J. F. Ler. J.A.T.B.A., 10, n08 5-7, pp. 259-261.
— Un grand livre : le BUFFON de Monsieur Jacques Roger. J.A.T.B.A., 10,
n° 12, pp. 621-625.
— Les plantes cultivées et les espèces sauvages apparentées d’après l’ouvrage de
P. M. Zukovskii J. A. T. B. A., 10, n08 10-11, pp. 527-29.
— 54
Hubert Gillet, Assistant. — Végétation, Agriculture et Sol du Centre Tchad.
J. A. T. B. A., 9, n»s H-12, 451-525.
— Végétation, Agriculture et Sol du Centre et du Sud Tchad. Ibid., 10, n08 1-4,
pp. 53-161.
Claudine Friedberg, Assistante. — Mission au Pérou (mai 1961-mars 1962).
J. A. T. B. A., 10, n»s i-4> pp. 33-53 ; nos 5.7, pp 045.259 ; n°s 8-9, pp. 344-
387.
— Les plantes, les dieux et les hommes dans F Ile de Bali. Science et Nature,
n° 59, pp. 25-35.
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Canestrini 1885 (= Echinothrombium iassiense Feider 1950) ( Acarina
Thrombidiidae) . Ibid., 4, fasc. 4, 1962, pp. 543-549, fig. 1-11.
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Vie et Milieu, 14, 2, pp. 445-448, 1 fig.
Collections reçues :
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Chili (W. Noodt, Fr. di Castri), de Guyane (van der Drift), en tout
plusieurs milliers de stations.
Biophysique.
Pierre Douzou, Sous-Directeur. — Un exemple de séparation réversible de confi¬
gurations dynamiques d’une même molécule organique excitée. C. R. Acad.
Sci., 256, n» 8, 1963, pp. 1769-1771.
— et Marius Ptak, Attaché au Muséum. — Détection, sur le tryptophane, d’une
configuration radicalaire de faible énergie. C. R. Acad. Sc., 256, n° 2, 1963,
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température. Nature, London, 197, n° 4872, 1963, pp. 1105-1106, 2 fig.
Maxime Hanss, Attaché au Muséum, Robert Viovy, Sous-Directeur et Charles
Sadron Professeur. — Propriétés électriques et dénaturation thermique
d’une solution d’acide désoxyribonucléique. C. R. Acad. Sci., 256, n° 21,
1963, pp. 4510-4513, 3 fig.
Marius Ptak, Attaché au Muséum, et Pierre Douzou, Sous-Directeur. — Etude
par résonance paramagnétique électronique de l’état triplet des acides.
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aminés aromatiques. C. R. Acad. Sri., 257, n° 2, 1963, pp. 438-440,
2 fi g.
— — Examination of optically excited amino-acids by électron spin résonance
at very low température. Nature, London, 199, n° 4898, 1963, p. 1092,
2 fig.
Maxime Hanss, Attaché au Muséum, Michel de Heaulme et Pierre Morin. —
Utilisation d’une électrode de verre pour le dosage de l’ion sodium en
solution. Bull. Soc. Chim. Fr., n° 11, 1963, pp. 2658-2661, 4 fig.
Claude Ropars, Attaché de Recherches au C. N. R. S., Robert Viovy, Sous-
Directeur. — Fixation de l’ion cuivrique sur l’acide désoxyribonucléique
de thymus de veau. Etude en résonance paramagnétique électronique.
C. R. Acad. Sri., 257, n° 22, 1963, 3499-3501, 2 fig.
Géologie.
R. Abrard, Professeur Honoraire. — Protection des réserves d’eau de la région
parisienne. Délégation Générale au District de la région de Paris. Annexe
au Rapport de Pré-Synthèse, 15 pages, 1963.
— Les conditions géologiques des décharges contrôlées d’ordures ménagères.
Techniques et Sciences Municipales, 1963, n° 11, pp. 371-375.
R. Laffitte, Professeur, et M. Casteras. — Marius-Gustave Dalloni (1880-
1959). Bull. Soc. Géol. France, 7e sér., 4, 1962, pp. 236-249, 1 portr.
R. Soyer, Sous-Directeur. — Feuille Rrie-Comte-Robert. Carte Géologique
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— Données stratigraphiques nouvelles sur la Brie Tournanaise. Bull. Assoc.
Nat. Vall. du Loing , (50e), 39, pp. 119-120.
— L’état actuel du Sous-sol parisien. — Le point de vue des Géologues. Le
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sédimentologique du détroit siculo-Tunisien (Thèse de 3e Cycle). Publ.
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Minières (B. R. G. M.). — Causes géotechniques d’accidents dans la région
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scientifique et technique ? Rev. gén. Sc., 70, 1963, pp. 11-24.
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— La Soif du monde : de la goutte de rosée aux citernes océaniques. Rev. gén. Sc.,
70, 1963, pp. 151-156, 2 pl.
— Le Problème de l’Eau dans le monde. 1 vol. in-8°, 256 pages, 14 photos,
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sédimentologique de la marge continentale algérienne. Secteur de Bône —
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— Étude littorale en baie d’Alger. Ibid., 15, n° 2, pp. 109-123.
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minaire à l’implantation d’un port de pêche et de plaisance). Ibid., 15,
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Minéralogie.
J. Orcel, Professeur. — Quelques réflexions sur la spécialisation dans l’enseigne¬
ment supérieur (à propos du 3e cycle de l’enseignement supérieur français).
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Mondiale des Travailleurs scientifiques, Londres 1963.
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Crist., 86, 1963.
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F. Conquéré, Assistant. — Données préliminaires sur la cordiérite du massif
granitique de Huelgoat (Finistère), 88e Congrès des Sociétés savantes 1963.
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synclinal de Châteaulin (région de Huelgoat, Finistère). C.R. Acad. Sri.,
257, n° 16, pp. 2689-2691.
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naturelle. Données nouvelles sur la structure des fergusonites recristallisées
sous l’action de la chaleur. C. R. Acad. Sri., t. 257, 1963, pp. 3957-3959.
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note à la Soc. Fr. Min. Crist., 86, 1963 (sous presse).
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minéraux dans la théorie des collections. 87e Congrès des Soc. Sav. 1962
(1963).
— Limitation des dégâts effectués par certains cyclones tropicaux. Structure
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— Rôle de la pression de radiation dans la liaison des masses atmosphériques
et du sol. 88e Congrès des Soc. Sav. 1963.
— Cent ans de discussions autour du principe de symétrie, rôle de l’horreur du
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par Leibnitz sur les calculs d’intégrales réalisés par Biaise Pascal. Structure
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Collections reçues :
Dans le cours de l’année 1963, une série d’environ 200 échantillons de la
Collection Vésignié a été incorporée à la Collection Générale.
Il s’agit tout d’abord d’éléments natifs : or de Roumanie et de Californie,"
argent du Kongsberg (Norvège), bismuth de Schneeberg (Saxe), cuivre
de Corocoro (Bolivie) et du Lac Supérieur, platine de la région de Tagil
(U.R.S.S.), arsenic de Ste-Marie aux Mines, graphite de Ceylan.
Il faut signaler également un groupe de sulfures de Roumanie comprenant
principalement du réalgar et de la bournonite de Felsôbanya, de la blende
et de la pyrite de O’Radna, ainsi que de beaux cristaux de cérusite, de
chessylite et dé chalcotrichite, du gîte de Tsumeb, territoire du S. W.
africain et une série de minéraux argentifères du Chili.
La collection de météorites a été complétée par deux chondrites, l’une de
Mooresfort (Irlande) et l’autre de Trifir (Sahara).
Dans la collection des gîtes minéraux, il a été incorporé une série de
bauxites de France et de Grèce, ainsi que des argiles de Cornouailles et
des minerais métalliques de la République Argentine.
Enfin dans la collection pétrographique il a été introduit une série de roches
cristallines et métamorphiques, recueillies au Labrador par MM. Aubert
de la Rue et Gardner, ainsi que des matériaux provenant de Madagascar
(Mission A. Sandréa) et de Guyane (collection Boris Choubert).
Physique appliquée.
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par condensation thermique d’esters maloniques avec des cétones. II. sur
un nouvel exemple de thermolyse d’une liaison carbone-carbone. Bull. Soc.
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taliques, Ibid., 21, n° 6, 1963, pp. 509-528.
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des bases de Mannich. I. Synthèse de la méthyl-8 chrysine et de la strobo-
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— Le caractère chimique en taxonomie végétale. Rev. Gén. Sri. pures et appl.,
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— Distribution of Aliphatic Polyols and Cyclitols. Chemical Plant Taxonomy,
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S. Heitz (Mme). Chargée de Recherches au C. N. R. S. — Voir C. Mentzer.
S. Adjangba, Attaché de Recherches au C. N. R. S. — Recherches sur les
lignanes. IV. Condensation d’un éther phénolique avec une lactone en
présence de chlorure stannique. Bull. Soc. chim. Fr., 1963, pp. 1007-1011.
— Recherches sur les lignanes. V. Synthèse totale de quelques lignanes naturels
et de leurs dérivés. Ibid., 1963, pp. 1942-1950.
— Sur l’utilisation de l’acide sulfoformique comme agent de lactonisation des
esters d’acide a, p-dialcoyl (3-hydroxy y-aryl (3-utyrique. C. R. Ac. Sri. ,257,
1963, pp. 1625-1627.
- — Progrès dans la chimie des Lignanes. Bull. Soc. chim. Fr. 1963, pp. 2344-2358.
— Voir C. Mentzer.
C. Deschamps-Vailet (Mme). — Sur un mode de différenciation des dihydroxy-
4.5 et 4.7 coumarines dans les mélanges obtenus au cours des condensations
thermiques de polyphénols avec les esters maloniques. C. B. Ac. Sri.,
257, 1963, pp. 1181-1183.
— Voir C. Mentzer.
D. Raulais, Attaché de Recherches au C. N. R. S. — Structure de l’Humbertiol,
nouveau sesquiterpène isolé du bois de l’Humbertia Madagascariensis
Lamarck, Ibid., 256, 1963, pp. 3369-3371.
J. Aknin, Chargé de Recherches au C. N. R. S. — Voir D. Moliio.
M.-C. Gerphagnon (Mlle), Attachée de Recherches au C. N. R. S. — Voir D.
Molho.
A. Lefeuvre, Attaché de Recherches au C. N. R. S. — Voir C. Mentzer.
J. Favre-Ronvin, Technicien au C. N. R. S. — Voir C. Mentzer.
M. Massias, Aide de laboratoire. — Voir C. Mentzer.
D. Kirkiacharian, Chercheur libre. — Voir C. Mentzer.
Thèses.
S. Adjangba, Attaché de Recherches au C. N. R. S. — I. Synthèse de quelques
lignanes naturels et de leurs dérivés. II. Réactions transannulaires : faits
expérimentaux et interprétations. Paris, 29 avril 1963 (Etat).
- 65 —
C. Deschamps-Vallet (Mme), Attachée de Recherches au C. N. R. S. — I. Appli¬
cation des hydroxy-4 coumarines en synthèse hétérocyclique. II. Appli¬
cation des réactions de photolyse en chimie organique, Lyon. 26 octobre
1963 (État).
D. Raulais, Attaché de Recherches au C. N. R. S. — I. Structure d’un nouveau
sesquiterpène isolé de l’Humbertia Madagascariensis Lamarck. IL Contri¬
bution de la spectrographie de masse à l’étude structurale de molécules
organiques naturelles. Paris, 30 octobre 1963 (État).
Bibliothèque centrale.
Au cours de 1963, les collections de livres puis les différents services ont occupé
les nouveaux locaux de la Bibliothèque centrale, situés 38, rue Geofïroy-
Saint-Hilaire (Téléphone : GOB. 71-24 et 95-60).
Le déménagement a eu lieu d’avril à octobre ; les prêts ont été interrompus à
partir du 1er avril et les communications sur place à partir du 1er juin.
Divers aménagements intérieurs ont été terminés au cours du dernier trimestre,
et la bibliothèque est ouverte depuis le 6 janvier 1964, tous les jours
ouvrables, et sans interruption de 9 h. 30 à 17 h. 30.
La liste des acquisitions de 1962 et 1963 paraîtra en 1964.
Inscription de 99 périodiques nouvellement entrés dont la liste suit :
A. I. B. S. Bulletin (American Institute of biological sciences). —
Washington, 12 (1962) — s- .
Acta hymenopterologica (Faculty of agriculture. Entomological Labo-
ratory). — Fukuoka, 1 (1958) — » .
Acta morphologica Academiae scientiarum hungaricae. — Budapest, 1 2
(1963) -» .
Advances in insect physiology. — -London & New York, 1 (1963) — ». .
Advances in marine biology. — London & New York, 1 (1963) —»....
Advances in parasitology. — London & New York, 1 (1963) — > .
Advances in physical organic chemislry. — London & New York, 1
(1963) -» .
Advances in protein chemislry. — New York, 15 (1960) — » .
Advances in spectroscopy. — London & New York, 1 (1959) — » .
Advancing frontiers of plant sciences. — New-Delhi, 1 (1962) — » .
Akademija nauk Armianskoj SSR. Izvesliia. Biologiceskie nauki. —
Erevan, 16 (1963) -» .
American (The) journal of anatomy. — Baltimore, Philadelphie, 1
(1901) -» .
Analytical chemislry. — Easton, 32 (1960) — » .
Animal Production, journal of the British society of animal production.
— Edinburgh, London, 1 (1959) — » .
Animais. — London, 1 (1963) — » .
Ankundigungen (Deutsche Akademie der Wissenschaften zu Berlin).
— Berlin, 1 (1963) -> .
Annales du centre de recherche et d’ expérimentation forestières. — Alger,
1 (1962)-» .
Pr 2568 A
Pr 2030 A
Pr 301 M
Pr 2723
Pr 2724
Pr 2712
Pr 2699
Pr 2697
Pr 2696
Pr 2881
Pr 2893
Pr 2729
Pr 2885
Pr 2707
Pr 2887
Pr 323 Y
Pr 996 B
5
— 66
Apicultural abstracts. A journal of the Bee Research association. —
London, 14 (1963) -» . Pr 2714
Association régionale pour l’étude et la recherche scientifiques. — Reims.
— Bulletin, 3 (1962) -» . Pr 2731
— Annales, 1 (1962/63) -» . Pr 2731 A
Bee world (Bee research association). — London, 44 (1963) — » . . . Pr 2714 A
Bibliography of publications of the Academy of sciences of the USSR.
A yearbook. Publications for the year.... — Moscou, Lénin¬
grad, 4 (1959) -» . Pr 362 Q
Bibliotheca primatologica. — Basel, 1 (1962) — » . Pr 2888 A
Biophysik. — Berlin, 1 (1963) — » . Pr 2719
Boletin tecnico ( Instituto de fomenlo algodonero. Departamento de expe-
rimentacion) . — • Bogota, 1 (1962) — » . Pr 2850 A
Botaanilised uurimused (Eesti NSV Teaduste Akadeemia zooloogia ja
botaanika Instituut). Scripta botanika. — Tartu, 1 (1961) — K Pr 5793 H
Botanikos klausimai (Lietuvos T SR Mokslu Akademija. Botanikos
Institutas). — Vilnius, 2 (1962) — » . Pr 2485 D
Boueux (Les). Bulletin de la section de Genève de la Société suisse de
spéléologie. — Genève, 1 (1962) — » . Pr 2892
British (The) journal for the history of science (British society for the
history of science). — Keston (Kent), 1 (1962) — » . Pr 2705
Bulletin [ trimestriel ] de l'Union des Naturalistes de l'Enseignement
public. — Paris, 49 (1962) — » . Pr 5002 A
Bulletin de la Société préhistorique française. — Paris, 59 (1962) — ». ... Pr 2690
Bulletin de Mayenne-Sciences. — Laval, 1912 — » . Pr 2718
Bulletin (Ohio biological survey. Ohio State University studies). —
Columbus, 3 (1928) -» . Pr 1399 A
Cahiers de La Mabokè, organe de la Station expérimentale du Muséum
en République centrafricaine. — Paris, 1 (1963) — » . Pr 1170 B
Chemical abstracts (American Chemical Society.) — - Easton, 44
(1950) -> . " . Pr 2727
Communicaciones de la Sociedad malacologica del Uruguay. — Monte¬
video, 1 (1961) -» . Pr 2882
Cuadernos oceanograficos (Instituto oceanografico. Universidad de
Oriente). — Cumana, 1 (1963) — » . Pr 2580 A
Current contents, your weekly guide to the Chemical, pharmaco-medical
and life sciences. — Philadelphia, 6 (1963) — » . Pr 2711
Current contents, your weekly guide to the space, electronic physical
sciences including pure and applied chemistru. — Philadelphia, 3
(1963) -» . Pr 2710
Documents du Laboratoire de géologie de la Faculté des sciences de Lyon.
— Lyon, 1 (1962)-» . Pr 2143 B
Economie Investigation (Geological survey Department) . — Suva (Fiji),
1 (1962) -> . Pr 2467 B
Economie report ( Geological survey Department). — Suva (Fiji), 1
(1963)-» . Pr 2467 C
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Fishermen’s Bulletin (Ministry of agriculture. Department of fisheries.
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Folia primatologica, international journal of primatology. — Basel, 1
(1963) -> . Pr 2888
Geologia colombiana ( Universidad nacional de Colombia. Departa-
mento de Geologia. Sociedad colombiana de Geologia). — Bogota,
1 (1962) -> . Pr 2287 C
Geologica romana. — Roma, 1 (1962)--*- . Pr 2890
Helminthological abstracts. — St. Albans, 29 (1960) — > . Pr 2286 A
Horticultural abstracts. — East Mailing, 30 (1960) — > . Pr 2700
Horticultural research. — Edinburgh, London, 1 (1961) — *- . Pr 2704
Hydrological paper (State of Israël. Ministry of agriculture. Water
Commission. Hydrological Service). — -Jérusalem, 1 (1955) . Pr 2692
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pour l’exploration de la mer. Service hydrographique). —
Charlottenlund Slot, 1 (1957) -> . Pr 770 K
Information bulletin (Pacific science association. Bishop Muséum). —
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International geology review. — Washington, 5 (1963) -> . Pr 2703
International Marine science. (UNESCO. FAO). — Paris, Rome, 1
(1963) — *- . Pr 3286 N
Istituto di botanica (Universita degli studi di Trieste). — Trieste, 1
(1962) -> . Pr 2730
Journal of apicultural research (Bee research association) . — London, 2
(1963) -> . Pr 2714 B
Journal of hydrology. — Amsterdam, 1 (1963) — > . Pr 2721
Journal of research (Agra University). — Agra, 11 (1962) -> . Pr 2716
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Materialy po izuceniju fauny armjanskoj SSR. — Erevan, 4 (1959) —K Pr 2879
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Paleontologiceskij sbornik (Lvovskoe geologiceskoe obscestvo) [Recueil
paléontologique]. — Lvov, 1 (1961) — . Pr 5439D
Petera Stuckas Latvijas valsts U niversitate. Zinatniskie raksti. Biolo-
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Rybovodslvo i rybolovstvo [Pisciculture et pêche]. — Léningrad, 1
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Talanta, an international journal of analytical chemistry. — London,
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Trudy Instituta ihtiologii irybnogohozjajstva (Akademija nauk Kazahs-
koj SSR). — Alma-Ata, 4 (1963) — > . Pr 5795 L
Trudy Instituta istorii estestvoznanija i tehniki. — Moscou, 2
(1954) -> . Pr 2507 A
Trudy neftjanogo geologo-razvedocnogo Instituta. Serija A. — Moscou,
Léningrad, 3 (1931) -> 78 (1935) [lac] . Pr 2694
Trudy neftjanogo geologo-razvedocnogo Instituta. Serija B. — Moscou,
Léningrad, 2 (1931) -> 64 (1935) [lac] . Pr 2694 A
Trudy vsesojuznogo naucno-issledovateV skogo geologiceskogo Instituta
( XSEGEI ) Ministerstva geologii i ohrany nedr SSSR. — Mos¬
cou, Léningrad, 28 (1960) — > . Pr 474 M
University of Missouri studies. — Columbia, 35 (1961) — > . Pr 2713
University of Tehran. College of agriculture. Forest and wood technology
Laboratory. Bulletin. — Karaj, 12 (1957) — > [inc.] . Pr 2722
Ouvrages offerts
a la Bibliothèque centrale du Muséum en 1963.
Appun (K. F.). En los tropicos. — Caracas, 1961.
Balachowsky (A. S.). Ed. Entomologie appliquée à l’agriculture. Tome I.
Coléoptères, 2. — Paris, 1963.
Bâtes (M.) and Abbott (D.). Coral Island. Portrait of an atoll. — New York,
1958.
Bibliothèque Universitaire de Médecine et de Pharmacie de Clermont-
Ferrand. Catalogue des périodiques. — Clermont-Ferrand, 1962.
Blum (J.). Les Bolets. — Paris, 1962. (Etudes mycologiques. 1.).
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Travaux parus en 1963 dans les Éditions du Muséum
SANS PÉRIODICITÉ FIXE.
- — Dans les Mémoires du Muséum, nouvelle série :
A. Zoologie :
Tome 18, fasc. 2. — Roth (P.). — Les Sphex paléarctiques du sous-genre Pal-
modes, pp. 139-186, fig.
Tome 18, fasc. 3. — Séguy (E.) . — • Diptères hypogés recueillis par M. Paul
A. Rem y en Yougoslavie, pp. 187-230, fig.
Tome 25, fasc. 1. — f Schenkel (E.). — Ostasiatische Spinnen aus dem Muséum
d’Histoire naturelle de Paris, pp. 1-288, fig.
Tome 25, fasc. 2. — f Schenkel (E.). — Ostasiatische Spinnen aus dem Muséum
d’Histoire naturelle de Paris, (suite et fin). — Ostasiatische Opilioniden
aus dem Muséum d’Histoire naturelle de Paris, pp. 289-494, fig.
Tome 26. — Dupuis (C.) . — Essai monographique sur les Phasiinae (Diptères
parasites d’Hétéroptères), pp. 1-461, fig.
Tome 27, fasc. 2. — Tsacas (Léonidas). — Recherches sur la structure et le
fonctionnement de la tête et des pièces buccales larvaires des Rhagionidae
(Diptères), pp. 147-236, fig., 16 pl.
Tome 28, fasc. 1. — Fischer-Piette (E.), Gaillard (J. M.), et f Kisch (B. S.).
— Les variations du Nord au Sud, de Gibbula cineraria L. et ses rapports
avec Calliostoma strigosum Gmel., pp. 1-32, fig., 12 pl.
Tome 28, fasc. 2. — Jeannel (Dr. R.). — Monographie des « Anillini » Bembi-
diides endogés (Coleoptera trechidae), pp. 33-204, fig.
— 71
B. Botanique :
Tome 14. — Cerceau-Larrival (M. T.). — Plantules et Pollens d’Ombellifères,
pp. 1-64, 26 pl. , tabl.
C. Sciences de la Terre :
Tome 10. — Roger (Jacques). — Buffon. Les époques de la nature, pp. i-clii
et 1-190.
Tome 11, fasc. 1. — Deflandre-Rigaud (M.) . — Contribution à la connaissance
des Sclérites d’Holothurides fossiles, pp. 1-123, fig., 5 pl.
Tome 11, fasc. 2. — Heyi.er (D.) et Lessertisseur (J.). — Pistes de Tétrapodes
permiens dans la région de Lodève (Hérault), pp. 125-222, fig. 12 pl.
— Dans les Publications du Muséum :
N° 19. — Rose (H.). — Inventaire des orchidées vivantes du Muséum national
d’Histoire naturelle, pp. 1-58. In-8°.
N° 20. — Bauchot (M. L.). — Catalogue critique des types de poissons du
Muséum National d’Histoire naturelle, pp. 1-195. In-8°.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 1, 1964, pp. 72-79.
COMMUNICATIONS
RONCUS (R.) BARBEI
NOUVELLE ESPÈCE
DE PSEUDOSCORPION NEOBISIIDAE
DES CAVERNES DU LOT-ET-GARONNE , FRANCE
Par Max VACIION
Monsieur Léo Barbé, Secrétaire-général du Spéléo-Club de Gascogne,
a l’amabilité de nous faire parvenir régulièrement, et cela depuis plusieurs
années, les Pseudoscorpions qu’il capture au cours de ses recherches dans
les cavernes du Sud-Ouest de la France. Avant de publier les résultats
complets de nos déterminations, il nous a paru utile de donner dès main¬
tenant la diagnose d’une espèce nouvelle, fort intéressante et que nous
dédions avec plaisir à celui qui l’a découverte le premier. Cette diagnose
appelle quelques commentaires relatifs à la conception même du genre
Roncus L. Koch 1873 et précise quelques caractères importants, permet¬
tant, à notre avis, de mieux caractériser ce genre et, surtout, de le mieux
séparer du genre voisin N eobisium J. C. Chamberlin 1930.
Roncus (Roncus) barbei n. sp.
1 (J, type : grotte du puits de Tournier à Frespech, Lot-et-Garonne,
L. Barbé, 13 mars 1960 ; 1 <J, grotte de Lestournelle, Lot-et-Garonne,
J. Carrayat et J. Magné, oct. 1960. Ces deux grottes sont distantes
d’environ 13 km.
Description du type.
Céphalothorax (fîg. 1) aussi long que large, avec un épistome petit, mais
bien différencié ; deux yeux difficilement visibles et réduits à l’apparence
de taches oculaires ; 22 soies dont 4 antérieures et 6 postérieures, pas de
petites soies latérales en avant des yeux.
Soies tergales : 7-9-8-8-11-11-11-11-11-11-8-, soies simples dont certaines
plus longues sur les derniers tergites de même que sur les sternites
postérieurs ; tubercule anal avec 4 soies courtes ; soies sternales (fig. 3),
— 73
26 soies sur l’opercule génital, 21 soies sur la plaque génitale posté¬
rieure (pgp) dont 16 le long du bord postérieur et les 2 stigmates et, au
centre, 5 soies médianes antérieures ; 15 soies sur le sternite suivant
(sternite 4) dont 2 le long de chaque stigmate, sur les autres sternites
(5 à 11) : 11-14-13-12-13-9-10- ; région génitale (fig. 4) : sacs génitaux
Fig. 1, 2. — Roncus barbei n. sp., <$ gr. de Lestournelle.
1 : céphalothorax et premiers tergites. — 2 : hanches des pattes-mâchoires (m) et des pattes
ambulatoires I, II, III et IV.
latéraux cylindriques (sgi) non renflés distalement et relativement courts ;
sac génital médian (sgm) peu développé et longuement pédiculé ; 2 groupes
de 3 soies à l’intérieur de la chambre génitale ; glande postérieure dorsale
à nombreux lobes en massues (glpd).
Chélicères (fig. 5) : tubercule fileur légèrement développé ; doigt fixe
et doigt mobile ornés de dents peu distinctes ; 1 soie au doigt mobile (gl) ;
6 soies au doigt fixe nommées selon une nomenclature que nous avons
récemment établie (Proc. Zool. Soc. London, 140, 1, 1963, p. 81), deux
ventrales : vt, vb, trois intermédiaires : it, ist, ib et une dorsale : db (cette
6
— 74 —
formule correspond à celle des tritonymphes de certains N eobisium) ■
flagelle (fig. 13), avec 8 soies, dont une très courte, basale ; toutes les soies
sont insérées dans une même région faite de chitine claire et toutes sont
dentelées d’un seul côté ; la hampe de chaque soie, y compris la distale,
est cylindrique.
Hanches des pattes (fig. 2) : 3 soies distales au lobe maxillaire ; 7 soies
4
Fig. 3-4. — Roncus barbei n. sp., <$ type.
3 : région génitale ; IV : hanches des pattes postérieures ; op : opercule génital ; pgp : plaque
génitale postérieure ; st4 : 4e sternite abdominal. — 4 : organes génitaux ; atr : atrium
génital ; glpd : glandes latérales postérieures dorsales ; sgi : sac génital latéral, pair ; sgm :
sac génital médian, impair.
sur la hanche des pattes-mâchoires ; 7 soies sur la hanche des pattes I et II,
5 sur la hanche des pattes III et 8 sur celle des pattes IV ; angle interne
des hanches I sans processus mais avec quelques petites protubérances
(fig- 2).
Pattes-mâchoires (fig. 6, 7 et 8) ; trochanter allongé, sans tubercules ;
fémur à pédicule distinct, chagriné sur toute sa surface, 5,1 fois aussi
long que large ; distribution des soies (fig. 6) ; tibia allongé, peu renflé
en massue mais à pédicule bien distinct, 3,3 fois aussi long que large
(pédicule compris) ; échancrure d’articulation distale ne dépassant pas
le 1/4 de l’article entier; pince (avec pédicule) 4,1 fois aussi longue que
large (fig. 7) ; doigts égaux, nettement plus longs que la main (pédicule
compris) ; main 2 fois aussi longue que large ; dents contiguës, régulières
75
tout le long des doigts et revenant distalement sur la face latérale, au
doigt mobile seulement (fig. 8) ; trichobothries (fig. 7) : it nettement basale
par rapport à et ; ist au milieu du doigt fixe et basale par rapport à st ;
esb nettement détachée et distale de eb ; isb (sur la face externe du doigt
fixe) nettement distante de ib et située entre sb et b.
Pattes : soies coxales des pattes-mâchoires et des pattes ambulatoires
5 : chélicère gauche, vue latéralement ; abréviations, voir texte. — 6 : trochanter, fémur et
tibia de la patte-mâchoire de gauche. — 7 : pince gauche, vue latéralement, les tricho¬
bothries sont désignées par leurs abréviations usuelles. — 8 : extrémité des doigts de la
pince droite, vue de côté ; df : doigt fixe, dm : doigt mobile.
— 76 —
(fig. 2) ; patte ambulatoire IV, fémur : 3,5 fois aussi long que large ; arti¬
culation entre fémur et préfémur, environ au milieu de l’article ; tibia :
6,9 fois aussi long que large ; poil subterminal en forme d’Y à branches
très inégales.
Dimensions en mm, $ type ; corps ; 2,57 ; c. thorax : 0,7 ; patte-mâchoire,
fémur : 0,87-0,17 ; tibia : 0,70-0,21 ; main : 0,74-0,37 ; pince : 1,55-0,37 ;
doigts : 1.
Description du $ de la grotte de Lestournelle.
Disposition des soies céphalothoraciques identique à celle du type £ ;
quelques variations dans le nombre des soies tergales (celles relevées chez
le type sont entre parenthèses) : 6 (7), 7 (9), 8 (8), 8 (8), 9 (11), 11 (11),
11 (11), 11 (11), 11 (11), 10 (11), 8 (8) ; opercule génital avec 22 soies (26),
sur quelques sternites, 1 ou 2 soies de plus par rapport au type ; organes
génitaux semblables à ceux du type de même que les chélicères qui portent
un léger tubercule fileur ; même disposition des soies des hanches des
pattes (fig. 2) ; de faibles variations de l’indice morphométrique pour
certains articles des pattes-mâchoires : fémur 5,3 (5,1), tibia : 3,1 (3,3),
pince : 4,2 (4,1).
Dimensions en mm du spécimen de la grotte de Lestournelle, corps :
2,52 (2,57) ; c. thorax : 0,65 (0,70) ; patte-mâchoire, fémur : 0,85-0,16
(0,87-0,17) ; tibia : 0,67-0,21 (0,70-0,21) ; main : 0,73-0,37 (0,74-0,37) ;
doigts : 0,91 (1).
Nous connaissons, actuellement en France, six espèces de Roncus ayant
deux yeux ou deux taches oculaires, appartenant au s. g. Roncus et deux,
n’ayant ni yeux ni taches oculaires, placées dans le s. g. Parablothrus.
L’existence de taches oculaires permet de classer notre nouvelle espèce
dans le sous-genre Roncus au voisinage de : R. (R.) lubricus L. Koch,
commune dans le sud et l’ouest de la France, R. (R.) euchirus (Simon),
de la région méditerranéenne, R. (R.) duboscqi Vachon, en altitude, sur
le Mont Canigou, Pyrénées-Orientales, R. (R.) alpinus L. Koch en alti¬
tude dans les Alpes, R. (R.) lucifugus (Simon), grottes de Provence et
R. (R.) longidigitatus (Eli) grottes des Basses-Pyrénées. La chitine nette¬
ment chagrinée des fémurs des pattes-mâchoires rapproche barbei de
lubricus, à’ euchirus et de duboscqi, mais les indices morphométriques des
articles des pattes-mâchoires isolent, très nettement, barbei des 3 espèces
ci-dessus mentionnées. Si l’on tient compte de la forme des articles en
question, c’est près de R. (P.) cerberus (Simon) que R. (R.) barbei se place.
Cette dernière espèce s’en différencie cependant par la présence de taches
oculaires et (selon la fig. 162, p. 133, de Max Beier, Das Tierreich, 1932
pour R. (P.) cerberus) par la position des trichobothries : it est nettement
basale de et (fig. 7) alors que chez cerberus, it est légèrement distale de et.
— 77
Sur quelques caractères permettant de mieux séparer
les genres Roncus L. Koch et Neobisium J. C. Chamberlin.
La présence de 4 yeux permet de distinguer facilement un Neobisium
(Neobisium) d’un Roncus ( Roncus ) qui n’en a que 2. Mais ce caractère
ne joue plus lorsqu’il s’agit des formes aveugles de Neobisium (Blothrus)
Fig. 9-11. — Disposition des trichobothries de la pince droite, vue latéralement.
9 : chez Roncus ( Roncus ) barbei n. sp. ç£. — 19 : chez Neobisium (Neobisium) maritimum
(Leach), $ de Roscoff, France. — 11 : chez Neobisium (Neobisium) simile (L. Koch), <$ de
JBois St. Livres, Suisse (det. de Lessert).
et de Roncus (Parablothrus) ou lorsqu’il s’agit d’un Neobisium dont les
yeux postérieurs ont disparu.
La forme du tibia des pattes-mâchoires est utilisée pour distinguer ces
deux genres ; chez Roncus, le pédicule est toujours bien distinct alors que
chez Neobisium, le renflement du tibia est moins accusé. Mais là encore,
il est parfois possible d’hésiter.
La position réciproque des diverses trichobothries est aussi employée ;
si, chez Neobisium comme le montre la fig. 11 la région centrale du doigt
fixe est privée de trichobothries, celles-ci étant réparties en 2 groupes de
4 soies, l’un distal, avec et, est, it, ist, l’autre basal avec eb, esb, ib, isb,
— 78 —
chez Roncus, par contre, les 8 trichobothries (fig. 9) se répartissent tout
le long du doigt fixe. Or, il existe des cas intermédiaires ; chez Neobisium
(Neobisium) maritimum (Leach) (fig. 10), il y a bien deux groupes de
trichobothries, l’un distal de 3, et l’autre basal de 4, mais la trichobothrie
ist est située entre ces deux groupes.
Ces diverses remarques nous ont donc incité à rechercher d’autres
caractères de différenciation et nous pensons en avoir découvert deux que
nous recommandons à l’attention des spécialistes.
Fig. 12-13. — Soies flagellaires chélicériennes.
12 : chez Neobisium ( Neobisium ) simile (L. Koch), <$ de Bois-St. Livres, Suisse (det. de
Lessert) — 13 : Neobisium (Roncus) barbei n. sp., <$.
Il s’agit tout d’abord, de la position réciproque des 2 trichobothries eb,
esb. Chez tous les Roncus que nous avons examinés à ce point de vue, esb
est nettement distal de eb (fig. 9) et éloigné d’au moins la largeur de deux
aréoles alors que chez Neobisium (fig. 11) eb est au même niveau ou pres¬
que, de esb et distant d’environ une seule aréole.
Le second caractère différentiel que nous avons relevé est, à notre avis,
le plus important. Il est tiré de la forme et de la position des soies cons¬
tituant le flagelle des chélicères. Chez les Roncus (Roncus) que nous con¬
naissons, toutes les soies (fig. 13) sont dentelées et la soie distale ne se
différencie nullement des autres, la soie basale plus petite, s’insère, comme
les autres soies, dans une même région de chitine amincie. Chez Neobisium
(Neobisium) (fig. 12), deux soies seulement sont dentelées, les autres sont
lisses ; la soie distale est dilatée à sa base et au moins une petite soie
— 79 —
basale s’insère en dehors du lieu d’insertion des autres soies. Il y a donc,
dans la forme et la position des soies flagellaires des caractères de dis¬
tinction très nets.
Néanmoins, avant de donner à ces caractères leur rôle, il nous paraît
prudent, d’une part, de vérifier leur existence sur l’ensemble des espèces
appartenant actuellement aux genres Neobisium et Roncus et, d’autre
part, de savoir si ees caractères sont stables ou varient au cours du déve¬
loppement post-embryonnaire. Il est certain que si les caractères dont
nous venons de parler existent déjà chez la tritonymphe, la deutonymphe
et la protonymphe et diffèrent, par exemple, chez une deutonymphe de
Roncus et de Neobisium il sera possible de leur donner une grande impor¬
tance en classification.
Des recherches sont actuellement en cours dans ce but en collaboration
avec notre collègue britannique, le Dr. P. D. Gabbutt.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes)
Muséum national d’ Histoire naturelle,
61, Rue de Buffon , Paris, 5e.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 1, 1964, pp. 80-85.
UNE NOUVELLE ESPÈCE FRANÇAISE
DE PSEUDOSCORPION CAVERNICOLE :
SPELYNGOCHTHONIUS PROVINCIALIS
(CHTHONIIDAE)
DU DÉPARTEMENT DE U HÉRAULT
Par Max VACHON et Jacqueline HEURT AULT-ROSSI
Il existe, dans les collections du Muséum National de Paris, de nom¬
breux Pseudoscorpions non déterminés dont nous commençons l’étude.
Bien que nous n’ayons qu’un seul spécimen de l’espèce nouvelle, qui
fait l’objet de cette note, nous n’hésitons pas à la décrire car sa présence
dans cette caverne française est très importante comme le souligneront
les remarques terminales. Le nom que nous avons choisi rappelle cette
province que représentait au temps des Romains, le région méditerra¬
néenne de la Gaule et où se trouve la grotte dans laquelle fut capturé ce
spécimen.
Spelyngochthonius provincialis n. sp.
1 : grotte du Rendez-vous de chasse aux Matelles (Hérault). —
Biospeologica n° 732. 25 décembre 1913 : L. Fage, M. Genevaux,
R. Jeannel et E. G. Racovitza.
Description du type.
Téguments blanchâtres.
Céphalothorax à peine plus long que large, légèrement rétréci vers
l’arrière, sans yeux et sans taches oculaires ; bord antérieur proéminent,
légèrement denticulé sur toute sa longueur, sans épistome différencié ;
18 soies, de longueurs différentes (fig. 1) : les antérieures médiales, les plus
grandes atteignent 110 (t, les autres, 75 p. en moyenne, à l’exception des
soies dites « oculaires » (en raison de leur position) qui ne dépassent
pas 45 p. ; aucune microchète ; formule chaetotaxique : 4-6-4-2-2, c’est-à-
dire une série antérieure de 4 soies (a), une série oculaire de 6 soies (o),
1 série médiane de 4 soies (m), une série intermédiaire de 2 soies (i) et une
81
Spelyngochthonius provincialis n. sp., type.
1 : céphalothorax, a, i, o, n , p, séries de soies antérieures, intermédiaires, oculaires, médianes
et postérieures. 2 : premiers sternites de l’abdomen ; pga : plaque génitale antérieure ; pgp :
plaque génitale postérieure ou sternite 3 ; s<4, st6 : sternites 4 et 5. 3 : chélicère gauche,,
vue latéralement di : dent isolée subdistale du doigt mobile ; les autres abréviations
concernent les soies (voir texte). 4 : hanches des pattes.
— 82 —
série postérieure de 2 soies (p). En general, les soies postérieures sont près
du bord céplialuthorax ; ici, elles en sont nettement éloignées (fig. 1) si
bien que celui-ci paraît être, postérieurement, privé de soies. Le carac¬
tère existe aussi chez Spelyngochthonius sardous Beter
Tergites, formule chaetotaxique : 4-4-4-4-6-6-6-6-6-4.
Sternites (fig. 2) : 8 soies sur l’opercule génital (sternite 2) ; 10 soies
sur la plaque génitale postérieure dont 1 ou 2 petites le long des stigmates ;
Spelyngochthonius provincialis n. sp., <$ type.
5 : patte-mâchoire de droite, vue dorsalement. 6 : pince gauche vue latéralement.
16 soies, réparties en deux groupes le long de la fente génitale ; à l’intérieur
de la chambre génitale, 2 groupes de 4 fusules (non représentées sur la
figure 2) ; sternite 4, 13 soies dont 4 plus petites le long des 2 stigmates ;
sternite 5, 12 soies dont les latérales plus petites ; sternites 6, 7 et 8 avec
11 soies, les latérales augmentant de taille progressivement ; sternite 9
avec 9 soies ; sternite 10 avec 5 soies, dont une médiane, plus petite ;
sternite 11 avec 4 soies, les 2 médiales plus petites que les latérales ;
tubercule anal avec 2 petites soies.
Chélicères (fig. 3) : doigt mobile (rj) sans tubercule fileur, orné de 6 dents
dont 1 distale (di) isolée, nettement séparée de la dent plus importante et
médiane ; soie galéale (gl) au milieu du doigt ; doigt fixe avec 7 ou 8 dents
83
dont les 5 ou 6 basales sont petites ; 6 soies sur la main, dont la dispo¬
sition et la nomenclature sont précisées par la figure 3 ; faces ventrale
et dorsale de la main ornées de spiculés ; 14 lames aux serrules.
Hanches des paües (fig. 4) : 5 soies aux hanches des pattes-mâchoires
dont 2 à chaque lobe maxillaire ; 4 ou 5 soies aux hanches des pattes 1 ;
3 microchètes à l’angle distal interne et 1 lyrifissure latérale courbée ;
même chaetotaxie aux pattes 2 ; pas de microchètes antérieures mais
11 épines coxales dentelées de chaque côté ; dont l’une est représentée
(fig. 4) ; 6 ou 7 soies au hanches des pattes 3 et 1 épine coxale médiale
à chaque hanche ; 6 ou 7 soies aux hanches des pattes 4.
Tubercule intercoxal absent entre les hanches des pattes 3 et 4.
Pattes-mâchoires : fémur (fig. 5) légèrement dilaté distalement, 6 fois
aussi long que large, avec 3 soies antérieures, 5 dorsales antérieures,
2 dorsales postérieures, 4 postérieures et 2 ventrales ; tibia en tulipe,
2 fois aussi long que large ; main (vue dorsalement, fig. 5) dilatée à sa
base comme les Globochthonius, 2,2 fois aussi longue que large et 1,8 fois,
vue latéralement (fig. 6) ; 14 soies ordinaires réparties sur la main (fig. G)
dont 4 basales ; 12 trichobothries pour les deux doigts et la main ; ib,
isb (fig. 5 et 6) non à la même hauteur et dans la moitié distale de la main ;
eb, it voisines et environ au milieu du doigt fixe ; au doigt mobile, les
3 trichobothries t, st, sb sont groupées et nettement éloignées de b ; pas
de languette apodématique mais articulation du doigt mobile renforcée
de chitine et ornée de petites spiculés ; doigt mobile et doigt fixe de même
longueur, droits et environ 1,3 fois aussi longs que la main ; extrémité
du doigt mobile beaucoup plus recourbée que celle du doigt fixe ; 15 dents
distinctes au doigt fixe, triangulaires et nettement espacées tout le long
du doigt sauf à sa base ; au doigt mobile, 11 dents seulement, atténuées
et n’existant que dans un peu plus de la moitié du doigt ; pas de frange
lamellaire à la base privée de dents.
Pattes ambulatoires IV relativement élancées ; fémur 3 fois aussi long
que large ; préfémur avec 4 soies ; télofémur avec 7 soies distales dont
3 dorsales de même longueur ; tibia plus court que le télotarse et avec
10 soies ; basitarse aussi long que la largeur du fémur avec 11 soies dont
une, pseudo-tactile, aussi longue que l’article.
Dimensions en mm : holotype ; corps : 1,37 ; et : 0,41 ; patte-mâchoire,
fémur : 0,54-0,09 ; tibia : 0,22-0,11 ; pince : 0,78-0,15 ; main : 0,33-0,15 ;
doigt mobile : 0,46 ; patte 4, préfémur : 0,15-0,14 ; fémur : 0,29-0,12 ;
tibia : 0,30-0,06 ; basitarse : 0,12-0,05 ; télotarse : 0,33-0,03 ; chélicère :
0,31-0,14 ; doigt mobile : 0,15.
Le genre Spehjn gochthonius créé par Max Beier en 1955 ( Fragm . Entom.,
2, 1955) ne comportait qu’une seule espèce décrite dans le même travail :
S. sardous Beier, d’après une seule Ç capturée dans une grotte, au sud de
Cala Gonone, Sardaigne de l’est.
Notre nouvelle espèce, cavernicole, elle aussi, se classe très facilement
dans ce genre dont les deux caractères essentiels sont : absence de tuber¬
cule intercoxal et 3 trichobothries (t, st, sb) groupées dans la moitié distale
— 84 —
du doigt mobile des pinces. La clé suivante permet de séparer les deux
espèces, très proches, dont est, maintenant, composé le genre Spelyngo-
chthonius :
Seize soies céphalothoraciques dont 4 postérieures ; 10 dents aux doigts des
chélicères ; 13 dents au doigt fixe des pinces ; trichobothries dorsales de la
main, ib, isb à la même hauteur ; hanches des pattes 2 avec 10-12 épines
coxales ; hanches des pattes 3 avec 3-4 épines coxales ; espèce de petite taille
(?) : 1 mm. doigt mobile des pinces : 0,39 mm. ; caverne de Sardaigne .
sardous Beier 1955.
Dix-huit soies céphalothoraciques dont 2 postérieures (fig. 1) ; 6 à 8 dents aux
doigts des chélicères (fig. 3) ; 16 dents au doigt fixe des pinces ; trichobothries
isb distale de ib sur le dos de la main (fig. 5 et 6) ; hanches des pattes 2 avec
6-7 épines coxales ; hanches des pattes 3 avec 1 seule épine (fig. 4) ; taille (d)
supérieure à celle de la précédente espèce, 1,37 mm. (et les d sont en général
plus petits que les ?) ; doigt mobile des pinces, 0,46 mm., caverne de France,
Hérault . provincialis n. sp.
La description d’une nouvelle espèce nous oblige à modifier la diagnose
générique originale. Nous la proposons comme suit en partant du texte
admis par Max Beier, dans son Bestimmungsbücher zur Bodcnfauna
Europas 1963, p. 75, en retirant les caractères qui ne peuvent plus con¬
venir et en y ajoutant ceux, communs aux deux espèces qui composent
maintenant ce genre.
Genre Spelyngochthonius Beier 1955.
emend. Vachon et Heurtault-Rossi.
Céphalothorax presque carré, privé d’yeux, à bord antérieur dentelé mais
sans épistome différencié ; tergites abdominaux ornés d’une seule série de soies
ayant pour formule : 4-4-4-4-6-6-6-6 ; fémur des pattes-mâchoires très élancé
et beaucoup plus long que le céphalothorax ; trichobothries ib, isb insérées dans
la moitié distale de la main ; celle-ci dilatée légèrement à sa base ; doigts droits
munis de dents triangulaires nettement distantes les unes des autres ; trichobo¬
thries t, st, sb, au doigt mobile, groupées et nettement éloignées de b ; tricho¬
bothries if, est, voisines et situées, environ, au milieu du doigt fixe (ce qui n’est
pas le cas chez les Chthonius) ; hanches des pattes 2 et 3 ornées d’épines coxales ;
tubercule intercoxal absent ; espèces cavernicoles.
Remarques.
L’existence de deux espèces cavernicoles de Spelyngochthonius, l’une
en Sardaigne et l’autre près des contreforts des Cévennes françaises,
permet quelques remarques biogéographiques. Cette répartition correspond
à celle des Duvalius du groupe Raymondi (Coléoptères Trechini caver¬
nicoles) dont R. Jeannei, a souligné la présence, non seulement en Sar¬
daigne et dans les Cévennes, mais aussi en Provence et en Catalogne
(La genèse des faunes terrestres — Presses universitaires, 1942, pp. 375
— 85 —
et 379). C’est au Pontien que ces Duvalius, partant de l’Egéide occidentale,
se seraient répandus sur toute la région méditerranéenne, certains par la
Sardaigne, envahissant la Tyrrhénide, largement exondée, à cette époque ;
et atteignant la Catalogne, le Massif Central français, la Provence.
Il nous a paru utile de souligner la grande similitude de répartition
entre les Spelyngochthonius et certaines espèces de Duvalius.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes)
Muséum national d'IIistoire naturelle
61, Rue de Buffon. Paris (5e).
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 1, 1964, pp. 86-96.
LOCALITÉS NOUVELLES OU PEU CONNUES
DE QUELQUES ARAIGNÉES CAVERNICOLES
FRANÇAISES
Par M. HUBERT
Après avoir étudié certaines Araignées des collections du Muséum
national d’Histoire naturelle de Paris et de la collection de notre collègue
Ed. Dresco, qui a bien voulu revoir nos déterminations, ce dont nous le
remercions, nous donnons ci-dessous une liste d’ Araignées capturées dans
des grottes ou des cavités artificielles de France. Les stations récemment
citées dans des travaux précédents n’ont pas été mentionnées. Les cavités
signalées sont situées dans les départements suivants : Ain, Hautes-Alpes,
Alpes-Maritimes, Ardèche, Ariège, Aude, Aveyron, Charente, Côte-d’Or,
Doubs, Drôme, Gard, Haute-Garonne, Hérault, Isère, Jura, Maine-et-
Loire, Mayenne, Meurthe-et-Moselle, Basses-Pyrénées, Hautes-Pyrénées,
Pyrénées-Orientales, Haute-Saône, Saône-et-Loire, Haute-Savoie, Seine,
Seine-et-Marne, Seine-et-Oise, Tarn, Tarn-et-Garonne, Vaucluse.
Nous remercions bien vivement les collecteurs de ce matériel, MM. Aellen
(V.), Balazuc (J.), Beaucournu (J. C.), Besson (J.), Bonnamour, Bou
(C.), Bouillot (G.), Cannonge (B.), Chopard (P. A.), Ciry (R.), Coiffait (H.),
Colin (M.), Constant (P.), Darroy (H.), Delamare-Deboutteville (C.),
Demaux (J.), Dresco (Ed.), Mme Dresco-Derouet (L.), MM. Fourès (H.),
Gabaroche (G.), Gigon (R.), Henrot (H.), Herriot (F.), Laurent (B.), de
Loriol (B.), Martini (J.), Matile (L.), Nègre (J.), Poillet (A.), Rigaud (Dr.),
Roger (J.), Roth (Ch.), Rousset (A.), Strinati (P.), Théodoridès (J.), Travé
(J.), Mlle Tuzet (O.), M. Vandel (A.).
Pour chaque espèce et dans l’ordre nous avons indiqué : département,
cavité, commune, individus capturés, date de capture, nom du collecteur.
Les abréviations employées sont les suivantes : carr. sout. : carrière
souterraine. — C. O. : Côte-d’Or (précédant le numéro sous lequel la cavité
figure dans le catalogue des cavités souterraines de la Côte-d’Or, publié
par le Spéléo-Club de Dijon). — gr. : grotte. — non ad. : non adulte (spé¬
cimen trop jeune pour en déterminer le sexe). — P. M. n° : collection
Hubert, préparation microscopique n0.... — - résurg. : résurgence. - —
subad. : subadulte (spécimen dont les caractères sexuels, quoique discer¬
nables, n’atteindront leur plein développement qu’à la mue suivante).
L’ordre suivi dans l’énumération des espèces est celui de E. Simon,
dans les Arachnides de France, tome VI (1914 à 1937).
— 87 —
Espèces citées.
Araneae
Fam. Dictynidae
Amaurobius ferox (Walck.)
fenestralis (Stroem)
similis (Bl.)
Fam. Pholcidae
Pholcus phalangioides (Fuess.)
opilionoides (Sch.)
Physocyclus sirnoni (Berland)
Fam. Argiopidae
Prosopotheca corniculans (Cb.)
Blaniargus herbigrada (Bl.)
Lessertia dentichelis (Sim.)
Leptyphantes leprosus (Ohl.)
zimmermanni (Bertk.)
pallidus (Cb.)
Leptyphantes troglodytes (L. K.)
Fam. Argiopidae [suite)
Linypliia triangularis (Cl.)
Meta menardi (Latr.)
bourneli (Sim.)
inerianae (Scop.)
segmentata (Cl.)
mengei (Bl.)
Nesticus cellulanus (CI.)
eremita italica (Cap.)
Fam. Clubionidae
Liocranum rupicola (Walck.)
Fam. Agelenidae
Tegenaria atrica (C. K.)
saeva (Bl.)
silvestris (L. K.)
Cicurina cicurea (Fabr.)
Liste des stations, pour chaque espèce.
Fam. Dictynidae. — Genre Amaurobius C. K., 1837.
Amaurobius ferox (Walek.)
Maine-et-Loire. — Carr. sout. I & II, Sarrigné, Ç, P. M. H. n° 7, 24-n~
1963, (Beaucournu). — Cave de la Boudellerie, Cheviré-le-Rouge, <J,
4-iii-63, (Beaucournu et Matile).
Mayenne. — - Cave à Margot, Thorigné, Ç, 17-ii-63, (Beaucournu et
Matile).
Meurthe-et-Moselle. — Gr. des Excentriques, Pierre-la-Treiche,
H-i-62, (Herriot).
Saône-et-Loire. — Gr. de Saint-Hilaire, Fontaine, $, 15-ix-57, (Bonna-
mour).
Amaurobius fenestralis (Stroem).
Jura. — Gr. du Cernois, Choux, $, 15-vn-59, (Colin), P. M. H., n° 23.
Cette Araignée se différencie en plusieurs points de la description que
Simon a faite d’M. fenestralis (4) p. 40 ; le sternum est de la même couleur
88 —
■que les hanches, alors que Simon signale : « ... sternum beaucoup plus foncé
que les hanches... » ; les fémurs ne sont annelés qu’en dessous, les autres
articles des pattes n’étant que vaguement annelés, alors que nous trou¬
vons dans Simon : « ... pattes fortement annelées... ». La carence des dessins
de Simon quant aux épigynes d’Amaurobius nous a incité à rechercher
dans Wiehle (5), p. 138, la représentation de l’épigyne de cette espèce,
elle correspond parfaitement à l’animal que nous avions à déterminer.
L’examen de la vulva que nous avions montée en préparation microsco¬
pique (P. M. H. n° 23) a confirmé cette détermination.
Amaurobius similis (Bl.)
Charente. — Gr. de Rancogne, Rancogne, <J, 2 et 3-iii-63, (Beaucournu
et Matile).
Maine-et-Loire. — Caves de Chanzelles, Le Guédénian, Ç, 1 non ad.,
16-H-63, (Beaucournu et Matile), (P. M. H. n° 4). — Carr. de la Tour,
Cornillé-les-Caves, 24-H-63, (Beaucournu et Matile).
Fam. Pholcidae. — Genre Pholcus Walckenaer, 1805.
Pholcus phalangioides (Fuess.)
Charente. — Gr. de Rancogne, Rancogne, çj, 2 $, 2 et 3-m-63, (Beau¬
cournu et Matile).
Côte-d’Or. — ■ Gr. d’Asnière-les-Dijon, Asnière-les-Dijon, 20-iii-55,
(Cannonge).
Hérault. — Gr. de la Fontaine, La Caunette, <$, 27-m-63, (Coiffait).
Pyrénées-Orientales. — Gr. d’Ultréra, Sorède, 2 $, 8-xn-56, (Travé et
Darroy). — Gr. des Chauves-Souris, Villefranche-de-Conflent, 2 2 non
ad., 7-viii-55, (Derouet, Dresco et Nègre).
Seine. — Catacombes du Muséum, Paris, (J, 18-X-47, (Balazuc). —
Fontaine de Belleville, Paris, $, 31-iii-57 (Dresco).
Espèce non cavernicole, que l’on trouve dans les maisons, dans les
■caves, etc. également dans quelques grottes, à l’entrée, mais quelquefois
en région profonde (Dresco in verb.).
Pholcus opilionoides (Schr.)
Ain. — - Gr. du Viaduc, Belleydoux, 22-vi-57, (Colin).
Seine-et-Marne. — Anciennes carrières, Recloses, $, 28-vm-55,
(Dresco).
Se trouve accidentellement dans les grottes, se rencontre en forêt dans la
pierraille.
Des Pholcus non ad. ont été capturés dans les grottes suivantes :
Ardèche. — Gr. des Ours, Cornas, 1 non ad., 29-xn-49 (Balazuc).
— 89 —
Aude. — Gr. de Soulatgé, Soulatgé, 1 non ad., 20-VH-57, (Delamare-
Deboutteville, Dresco et Rigaud).
Genre Physocyclus Simon, 1893.
Physocyclus simoni (Berland).
Seine. — Catacombes de Cochin, Paris, Ç, 7-ii-45, (Dresco)
Cité des carrières souterraines de la région parisienne, des catacombes
et aussi dans les appartements (Paris). Accidentel dans les grottes.
Fam. Argiopidae. — Genre Prosopotheca Simon, 1884.
Prosopotheca corniculcins (Cb.).
Côte-d’Or. — - Gr. Nuidan, C. O. 303, Savigny-les-Beaune, l-v-58,
(de Loriol et Rousset).
Cette Araignée déterminée par notre collègue Dresco, paraît nouvelle
pour la Côte-d’Or.
Espèce répandue dans les grandes forêts ; Fage la signale sous les pierres,
principalement dans les régions élevées.
Genre Blciniargus Simon, 1913.
Blaniargus herbigrada (Bl.).
Basses-Pyrénées. — Campagnaga Lecia, Camou-Cihigue, (Coiffait
leg.).
Dans son tome VI des Arachnides de France p. 439, 2e ligne, Simon
marque par erreur B. herbigrada (Cb.) ; de plus Bonnet indique que le genre
Blaniargus est synonyme de Micrargus et que cette Araignée devrait
s’appeler Micrargus herbigradus (Bl.).
Espèce de forêts que l’on rencontre accidentellement dans les grottes.
Genre Lessertia Smith, 1908.
Lessertia dentichelis (Sim.).
Ariège. — Gr. d’Aulot, Aulot, 6 Ç, $ subad., 18-1-62, (Coiffait leg.).
Citée par Simon (Biospeologica, IIIe série, 1911, p. 185), du ruisseau
souterrain d’Aulot, en grand nombre.
Répartition géographique à préciser ; signalée commune dans les cavités
souterraines de la région parisienne.
7
Genre Leptyphantes Menge, 1866.
Leptyphantes leprosus (Ohl.).
Ardèche. — Gr. de Pénelas-sur-Sanilhac, Sanilhac, Ç, 15-VI-54 (Demaux).
Espèce des entrées, surtout dans les cavités artificielles, caves, etc.
Leptyphantes zimmermanni (Bertk.).
Côte-d’Or. — Cave aux Loups, Arcenant, Ç, 30-xi-58, (de Loriol),
(P. M. H. n° 38).
Haute-Garonne. — Goueil di Her, (à l’entrée dans les mousses), Arbas,
S, $, 12-VIH-46.
Jura. — Gr. de la Balme, Bouchoux, 2 Ç, 17-viii-57, (Colin).
Non cavernicole, quelquefois dans les entrées des grottes largement
ouvertes.
Leptyphantes pallidus (Cb.).
Ain. — Gr. de Divonne, Ç, 25-vii-54, (Strinati).
Ariège. — • Gr. de Touasse, Taurignan-le-Vieux, 3 $, 13-vii-45, (Dresco,
Henrot et Nègre).
Doubs. — Gr. du Haut-Verloz, Lorey, Ç, 29-vi-52, (Derouet, Dresco).
— Gr. du Château de la Roche, Saint Hippolyte, 5-vi-55, (Chopard).
Isère. — Baume Valet, Presles, (entre la ferme des Fauries et la ferme
du Fas), $, 26-ix-47, (Henrot et Nègre).
Jura. — Gr. de Malchefroy, Macornay, Ç, ll-v-58, (Besson). A 20 m.
de l’entrée, zone obscure.
Meurthe-et-Moselle. — Mine de Maxéville, Maxéville, 2 3 $, $ subad.,
3 $ subad., (coll. ign.). — Gr. des Excentriques, Pierre-la-Treiche, 3 Ç,
1 non ad., (sans date), (capt. G. S. T., Herriot leg.).
Haute-Saône. — Gr. de Chaux-les-Port, Chaux-les-Port, (J, 3 Ç, ll-xi-49,
(coll. ign.), (P. M. H. n° 30 et n° 31).
Saône-et-Loire. — Gr. de la Balme, Azé, Ç, 10-m-57, (de Loriol).
Seine. — Catacombes de Cochin, Paris, 2 Ç, 23-xn-43, (Dresco) ;
(J, 2 Ç, 26-xn-44, (Henrot) ; 4 7 Ç, $ subad., 7-H-45, (Dresco) ; 3 $,
31-vi-45, (Dresco).
Seine-et-Oise. — Carr. sout. de Valpendant, Presles, <$, $, 21-iv-45,
(Dresco). — Carr. sout. grand puits de l’Abbaye du Val, Mériel, Ç, 9-H-47,
(Dresco). — Puits de Marly, Marly, Ç, 12-H-44, (Henrot).
Tarn-et-Garonne. — Gr. de la Salamandre, Caylus, 2 Ç, 3-vm-47,
(Fourès).
Espèce à très large répartition, dont les limites ne sont pas entièrement
connues : elle fait toutefois partie de la faune cavernicole de la France,
91
de la Belgique, de la Suisse et quelques stations sont également connues
d’Italie.
Leptyphantes troglodytes (L. K.).
Drôme. — Scialets des Croix, la Chapelle-en-Vercors, <$, 2 Ç, $ subad.,
23-IX-47, (Henrot et Nègre). — Gr. de Ferrières, La Chapelle-en-Vercors,
(J, Ç, 9-vii-47, (Henrot).
Très voisin de L. pallidus (Cb.) ; Simon (4) sépare les mais note qu’il
ne peut séparer les $ de ces deux espèces (4, p. 616). La distribution géo¬
graphique de L. troglodytes n’est pas connue, Simon ayant confondu les
deux espèces jusqu’à la parution des Arachnides de France, tome VI,
en 1929.
Genre Linyphia Latreille, 1804.
Linyphia triangularis (CL).
Côte-d’Or. - — Gr. Nuidan, C. O. 303, Savigny-les-Beaune, l-v-58,
(de Loriol et Rousset). — Trou de la Cave, C. O. 191, Grenant, <§, 8-VI-58,
(de Loriol et Rousset).
Espèce non cavernicole, trouvée sans doute aux entrées de ces grottes.
Genre Meta C. Koch, 1836.
Meta menardi (Latr.).
Ain. • — Résurg. du Burlandier, Lalleyrat, 1 non ad., 20-IX-59, (Martini,
Constant). — Gr. du Puits Perdu, Saint-Germain-de-Joux, 1 non ad.,
8-V-60, (Colin). — Résurg. supérieure de Trébillet, Montanges, <$, 20-ix-59,
(Constant). — Gr. de Charix, Charix, subad., 10-xi-57, (Constant,
Roth).
Alpes-Maritimes. — Gr. de Peira-Cava, Lucéram, (J, subad., 30-vn-58,
(Aellen, Roth et Strinati).
Côte-d’Or. — Aven de la Combe Mialle, C. O. 441, Salives, Ç, 5 non ad.,
26-iv-59 (Roger). — Gr. supérieure de la Grande Dore, C. O. 158 bis,
Bouilland, 2 Ç, 9-H-60, (Roger). — Trou de la Carrière d’Agey, C. O. 62,
Agey, çj subad., 8-vi-58, (Rousset). — Gr. Nuidan, C. O. 303, Savigny-les-
Beaune, 2 ^ subad., Ç ; 1 non ad., l-v-58, (de Loriol et Rousset). — Carr.
sout. de Veuvey, C. O. 55, Veuvey-sur-Ouche, 1 juv., 10-xi-57, (Gaba-
roche, de Loriol). — Trou de la Rèpe, C. O. 436, Antheuil, 2 Ç, 20-IV-58,
(Rousset). — Gr. Combe aux Chevaux, C. O. 108, Savigny-les-Beaune, $,
(J subad., 8-V-57, (Bouillot). — Gr. au Bois, C. O. 30, Posanges, 6 Ç, 3-m-
57, (Ciry, de Loriol). — - Trou de la Cave, C. O. 191, Grenant, Ç, 8-VI-58
(de Loriol, Rousset).
Doubs. — Gr. d’Arcey, Arcey, 4 (J, 7 Ç, 7 non ad., 4-vi-57, (Cannonge).
— Gr. des Doums, Goumois, 1 non ad., 7-X-61, (Gigon). — Gr. de la Falaise,
Goumois, 1 non ad., 7-X-61, (Gigon). — - Petite gr. du Bief Paroux, Goumois,
92 —
2 non ad., 7-X-61, (Gigon). — Souterrains du Fort-Lachaux, Sorbaux, 2
$, 1 non ad., 30-X-59, (Poillet).
Jura. — Borne aux Blaireaux, Prénovel, 2 Ç, £ subad., l-x-60,
(Colin). — Gouffre de Brasselettes, Lavencia, 3 <$, Ç, 3 non ad., 2-xi-58,
(Colin). — Gr. du Puits Romain, Lavans-les-Saint-Claude, (J, iv-62,
(Colin). — Gr. du Puits Romain « B », Lavans-les-Saint-Claude, 1 non ad.,
iv-62, (Colin). — Cave aux Fromages, Saint-Maurice-en-Montagne, Ç,
18-iv-60, (Colin). — Gr. de Tailla, Les Bouchoux, çj, Ç, 27-xi-60, (Colin). —
La Baume à Varron, La Tour du Meix, 3 Ç, 25-X-58, (Colin). — Gr. de
la Pontoise, Rixouse, 2 non ad., 14-ix-57, (Colin). — Gr. de Nerbier,
Jeurré, <J, Ç, 4 non ad., 19-1-58, (Colin). — Gr. du Marais « A », Saint-
Claude, (J, 1 non ad. 1-1-58, (Colin). — Gr. du Marais « B », Saint-Claude,
2 non ad., 1-1-58, (Colin). — Gr. du Marais « C », Saint-Claude, Ç, 1-1-58,
(Colin). — Gr. de la Riote, Villard-Saint-Sauveur, 3 $, 2 subad.,
4 non ad., 29-H-58, (Colin). — Goulet à la Youivre, Matafelon, <$, Ç, 2 £
subad., 1 non ad., ix-60, (Colin). — Gr. de la Combe à l’Ours, Prénovel,
$, 2 subad., 4 non ad., 19-iii-61, (Colin). — Gr. de Sous-la-Manche,
Cuttura, Ç, 1 non ad., i-62, (Colin). — Résurg. de Pratz, Pratz, 3 $,
25-X-58, (Colin). — Gouffre de l’Oiselière « B », Saint-Claude, subad.,
2 non ad., 4-1-58, (Colin). — Gr. du Tas, Saint-Claude, Ç, £ subad., 3 non
ad., 25-X-58, (Colin). — Gr. d’Amange, Amange, 2 3 $, 2 subad.,
1 non ad., 10-m-57, (Roger), Ç, 1 non ad., nombreux juv., 17-IU-57,
(Bouillot). — Gr. Dard, Beaume-les-Messieurs, Ç, 28-xn-57, (de Loriol).
Meurthe-et-Moselle. — Gr. des Excentriques, Pierre-la-Treiche, 2 (J,
2 Ç, 2 subad., 3 non ad., H-i-62, (Herriot) ; 2 <$ subad., 1 non ad.,
1 juv., 24-IH-62, (Herriot).
Haute-Saône. — Gr. de Chaux-les-Port, Chaux-les-Port, 3 5 Ç, 4
subad., 3-II-57, (Cannonge, Constant). — - Gr. de Presles, Presles, subad.,
5 Ç, l-xi-57, (Laurent).
Saône-et-Loire. — Gr. de Saint-Hilaire, Fontaine, $, £ subad., 15-IX-57,
(Bonnamour).
Haute-Savoie. — Gr. de Balme-sous-Arache, Arache, 2 (J, 1 non ad.,
24-IX-61, (Constant) (couloir de la 3e entrée, boyau).
Tarn. — Résurg. de Cabéou, Penne, 4 non ad., 28-vii-62, (Bou), en
compagnie de Meta bourneti (Sim.). — - Gr. de Latour, Lacaze, 2 $, 2
subad., 1 non ad., 4 juv., 23-viii-62, (Bou).
Cette espèce a de très nombreuses stations en France et les listes de
captures sont toujours très fournies. Toutefois il est intéressant de les citer,
car à notre connaissance, et dans l’état actuel des citations, l’espèce n’est
pas connue des départements suivants : Ardèche, Aveyron, Dordogne,
Gard, Gers, Hérault, Lot-et-Garonne, Hautes-Pyrénées, Tarn-et-Garonne,
Var ; dans lesquels elle est remplacée par Meta bourneti.
Meta bourneti (Sim.).
Gard. — Gr. de Trabuc, Mialet, 1 non ad., 6-iv— 58, (Roth).
Maine-et-Loire. — Caves de Chanzelles, Le Guédénian, £ subad.,
24-xii-63, (Beaucournu, Matile) ; 1 non ad., IG-ii-63, (Beaucournu, Matile).
— 93 —
Captures intéressantes : l’espèce paraît nouvelle pour le département
de Maine-et-Loire lequel n’a été cité par Dresco ni dans sa monographie (2)
ni dans ses travaux ultérieurs.
Tarn. — - Aven de Pouzergues, Penne, Ç, 3-iv-61, (Bou). — Gr. du Rouzet,
Larroque, Ç, 7 £ subad., 6 non ad., 29-iv-62, (Bou). — Gr. de la Mag¬
deleine, Penne, 3 non ad., 22-vn-62, (Bou). — Gr. du Figuier, Penne, Ç,
$ subad., 1 non ad., 29-vn-62, (Bou).
Tarn-et-Garonne. — Gr. de Paxole, Bruniquel, 2 $, plusieurs juv.,
15- iv-62, (Bou). — Aven du Bosc Clar, Verteuil, $, $ subad., 1 non ad.,
7-1-62, (Bou). — Gr. de la Gourgue, Saint-Antonin, 2 £ subad., 1 non ad.,
31-vn-62, (Bou).
Meta merianae (Scop.).
Ain. — Résurg. de Saint-Arbent, Saint-Arbent, 2 non ad., 22-vm-60,
(Colin). — Gr. de la Source Balme, Charix, <§, 2 Ç, 20-ix-59, (Constant). —
Résurg. supérieure de Trébillet, Montanges, 2 Ç, ^ subad., 2 non ad.,
20-IX-59, (Constant). — Résurg. du Burlandier, Lalleyrat, (J, 20-IX-59,
(Martini, Constant). — Gouffre de la Filatière, Saint-Germain-de-Joux,
$ subad., 1 non ad., 8-V-60, (Colin).
Alpes-Maritimes. — Gr. n° 1 de Saint-Martin-de-Peille, Saint-Martin-
de-Peille, 12-VI-61, (Strinati).
Aveyron. — Gr. de Cornus, Cornus, çj, 17-IV-53, (Henrot).
Charente. — Gr. de Rancogne, Rancogne, Ç, subad., 1 non ad. 2 et
3-iii-63, (Beaucournu et Matile).
Côte-d’Or. — Puits Groseille, C. O. 216, Arcenant, £ subad., 2 non ad.,
18-HI-56, (eoll. ign.). — Gr. au Bois, C. O. 30, Posanges, Ç, 3-iii-57, (Ciry, de
Loriol). — Carr. sout. de Porée Piarde, C. O. 327, Meursault, Ç, 5-vii-58
(Rousset).
Jura. — Gr. Dard, Beaume-les-Messieurs, Ç, 28-xu-57, (de Loriol).
— Gr. de Tailla, Les Bouchoux, Ç subad., 27-xi-60, (Colin). — Gr. du
Tas, Saint-Claude, Ç, 1 non ad., 25-X-58, (Colin). — Lésine du Tas, Saint-
Claude, $, 12-1-58, (Colin). — La Baume à Varron, La Tour du Meix, 1 non
ad., 25-X-58, (Colin). — La Cave aux Fromages, Saint-Maurice-en-Mon-
tagne, 3 3 Ç, £ subad., 18-iv-60, (Colin). — - Gr. de Puits-Romain,
Lavans-les-Saint-Claude, Ç, iv-62, (Colin).
Maine-et-Loire. — Caves de Chanzelles, Le Guédénian, Ç, 3 non ad.,
16- II-63, (Beaucournu, Matile) ; $, 24-xii-62, (Beaucournu, Matile). —
Caves de la Boudellerie, Cheviré-le-Rouge, Ç, 1 non ad., 4-iii-63, (Beau¬
cournu, Matile). — Carr. sout. I & II, Sarrigné, 3 $, 2 non ad., 24-II-63,
(Beaucournu). — Caves de la Poulinière, Bauné, 1 non ad., 5-m-63, (Beau¬
cournu, Matile).
Haute-Saône. — Gr. de Chaux-les-Port, Chaux-les-Port, <$, 2 Ç, 3-II-57,
(Cannonge, Constant). — Gr. de Presles, Presles, <$, Ç, l-xi-57, (Laurent).
Tarn. — Gr. de Lautanel, Penne, 2 Ç, 25-IV-62, (Bou). — Résurg. de
Cabéou, Penne, Ç, 28-vii-62, (Bou). — Aven de Ferrières, Penne-Vaour,
<J, lO-vi-61, (Bou). — Aven de Mouysset, Milhars, Ç, 20-ix-61, (Bou).
94
Tarn-et-Garonne. — Gr. de la Filature, Saint- Antonin, Ç, 25-vii-61,
(Bou).
Meta segmentata (CL).
Ardèche. — Gr. aven n° 3, Falaise de l’Ebre, Ç, 31-xii-49, (Balazue)
(P. M. H. n° 29).
Ariège. — Gr. de Calamès 1, Bedeilhac-el-Aynat, 2 Ç, 12-iv-51, (Théo-
doridès) (P. M. H. n° 26 et n° 27).
Meta mengei (Bl.).
Ain. — Gouffre de la Filatière, Saint-Germain-de-Joux, Ç, S-v-60,
(Colin).
Hautes-Pyrénées. — Puits de Mount Sacou, Vallée de l’Arise Nistos, .-y ,
7-iv-47, (Fourès).
Vaucluse. — Aven de Bouffart, Sault, 2 Ç, l-ni-49, (Tuzet), (P. M. H.
n° 24 et n° 25).
La séparation des deux espèces Meta segmentata (Cl.) et Meta mengei
(BL), a été faite d’après le travail de Chrysanthus (1).
Genre Nesticus Thorell, 1870.
Nesticus cellulanus (CL).
Ain. — Résurg. de Saint- Arbent, Saint-Arbent, Ç, 22-vm-60, (Colin). —
Gr. du Puits Perdu, Saint-Germain-de-Joux, $, 8-V-60, (Colin).
Charente. — Gr. de Rancogne, Rancogne, 4 Ç, $ subad., 3 non ad.,
2 et 3-IU-63, (Beaucournu, Matile).
Côte-d’Or. — Gr. Combe Chaigney, C. O. 107, Vernot, $, 10-vi-57,
(Constant).
Jura. — Gouffre aux Boutons, Lavans-les-Saint-Claude, Ç, x-60,
(Colin).
Maine-et-Loire. — Carrière n° 5, Les Rairies, Ç, $ subad., 27-1-63
(Beaucournu). — Caves de la Poulinière, Bauné, 2 $, 2 £ subad., 4 non ad.,
5-III-B3, (Beaucournu, Matile). — Carr. sout.. I & II, Sarrigné, 2 $, 1 non
ad., 24-II-63, (Beaucournu).
Saône-et-Loire. — Gr. de Saint-Hilaire, Fontaine, $, 15-IX-57, (Bon-
namour).
Des Nesticus non ad. ont été capturés dans les grottes suivantes :
Maine-et-Loire. — Carrière n° 3, Sarrigné, (J subad., 2 non ad., 5-iii-63,
(Beaucournu, Matile). — Carrière n° 4, Les Rairies, 2 non ad., 18-H-63,
(Beaucournu, Matile). — Caves de Chanzelles, Le Guédénian, 1 non ad.,
24-xn-62, (Beaucournu, Matile).
Jura. — Gr. de Puits Romain, Lavans-les-Saint-Claude, lnon ad. (Colin).
— 95 —
Nesticus eremita italica (Cap.)
Alpes-Maritimes. — Gr. de la Chèvre d’Or, La Colle-sur-Loup, Ç,
14-VIH-61, (Aellen). — Gr. d’Aspremont, Aspremont, 2 Ç, 13-X-57, (Aellen,
Roth et Strinati).
Fam. Clubionidae. — Genre Liocranum L. Koch, 1866.
Liocranum rupicola (Walck.)
Haute-Savoie. — Gr. de Balme-sous-Arâches, Arâches, Ç, 1 non ad.,
24-XI-61, (Constant) (couloir de la première entrée, boyau).
Fam. Agelenidae. — Genre Tegenaria Latreille, 1804.
Tegenaria atrica (C. K.)
Côte-d’Or. — Gr. de la Grande Dore, C. O. 158 ter, Bouilland, Ç, 7-II-60,
(Roger) (P. M. H. n° 1).
Tegenaria saeva (Bl.)
Maine-et-Loire. — Carr. sout. I & II, Sarrigné, 2 $, 24-ii-63, (Beau-
cournu) (P. M. H. n° 5 et n° 6). — Carr. sout. n° III, Sarrigné, $, 2 non
ad., 5-iii-63, (Beaucournu, Matile) (P. M. H. n° 13). — Carr. sout. n° IV,
Sarrigné, $, 5-iii-63, (Beaucournu, Matile). — Carr. de la Tour, Cornillé-
les-Caves, Ç, 24-H-63, (Beaucournu) (P. M. IL n° 14). — Caves de la Pou¬
linière, Bauné, Ç, 5-m-63, iBeaucournu, Matile) (P. M. H. n° 18). —
Carr. n° IV, Les Rairies, Ç, 27-1-63, (Beaucournu, Matile) (P. M. H. n° 8). —
Carr. n° V, Les Rairies, Ç, 27-1-63, (Beaucournu, Matile) (P. M. H. n° 12).
— Cave de la Boudellerie, Cheviré-le-Rouge, Ç, 4-iii-63, (Beaucournu,
Matile) (P. M. H. n° 11).
Mayenne. — Gr. des Hallays, Thorigné, $, 17-II-63, (Beaucournu, Matile)
(P. M. IL n° 10).
Tegenaria silvestris (L. K.)
Ain. — Résurg. supérieure de Trébillet, Montanges, $, 20-IX-59, (Cons¬
tant).
Côte-d’Or. — Gr. de Judry, C. O. 226, Gevrey-Chambertin, Ç, 3-H-57,
(Constant).
Jura. — Lésine du Tas, Saint-Claude, <$, 4 Ç, 12-1-58, (Colin).
Maine-et-Loire. — Cave de la Boudellerie, Cheviré-le-Rouge, 4 $,
4-iii-63, (Beaucournu, Matile). — Carr. sout. n° III, Sarrigné, <$, 5-m-63,
(Beaucournu, Matile). — Carr. sout. n° IV, Les Rairies, 18-H-63,
(Beaucournu, Matile).
— 96
Mayenne. — Gr. des Ilallays, Thorigné, 2 Ç, 17-H-63, (Beaucournu,
Matile).
Une Tégénaire non ad. a été capturée dans la grotte suivante :
Maine-et-Loire. — Caves de Chanzelles, Le Guédénian, 1 non ad., 16-n-
63, (Beaucournu, Matile).
Genre Cicurina Menge, 1869.
Cicurina cicurea (Fabr.)
Maine-et-Loire. — Carr. de la Tour, Cornillé-les-Caves, $, 24-H-63,
(Beaucournu, Matile).
Laboratoire de Zoologie ( Arthropodes ),
Muséum national d’ Histoire naturelle
61, rue de Buffon, Paris (5e).
BIBLIOGRAPHIE
1. Chrysanthus (Fr.), 1953. — Is Meta mengei (Bl.) a variety of Meta segmentata
(CL). ( Aranei — Argiopidae). Zoologische Mededelingen, Deel XXXII,
n° 15.
2. Dresco (Ed.), 1957. — A propos de Meta bourneti (Sim.). Studia Spelaeo-
logica.
3. Dresco (Ed.), 1957. — Description d’une espèce nouvelle de Tegenaria et
remarques sur Tegenaria saeva (Bl.) et Tegenaria atrica (C. K.). Vie et
Milieu, 8, fasc. 2.
4. Simon ( E.) , 1914 à 1937. — Les Arachnides de France, 6, parties 1, 2, 3, 4 et 5.
5. Wiehle (H.), 1953. — Spinnentiere oder Arachnoidae (Araneae). Tierwelt
Deutschland, 42.
6. Wiehle (H.), 1956. — Spinnentiere oder Arachnoidae (Araneae). Ibid.,
44 Teil.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
29 Série — Tome 36 — N° 1, 1964, pp. 97-99.
LE MÉTABOLISME RESPIRATOIRE
DES SCORPIONS.
IL MESURES DE L'INTENSITÉ RESPIRATOIRE
CHEZ QUELQUES ESPÈCES
A DIFFÉRENTES TEMPÉRATURES
Par Mme L. DRESCO-DEROUET
La respiration des Scorpions se fait par l’intermédiaire de poumons
lamellaires disposés en quatre paires ; Fraf.nkei. (1930) a observé un
mécanisme de ventilation. Malgré le rôle actif joué ainsi par les poumons,
la respiration est faible. Zoond (1934), Millot et Paulian (1943) ont
trouvé qu’il suffisait qu’un seul des poumons ne soit pas obstrué pour que
l’approvisionnement en oxygène subvienne aux besoins normaux de l’orga¬
nisme. L’étude du rythme nycthéméral de la consommation d’oxygène
(Dresco-Derouet, 1960-61) a également mis en évidence la faiblesse des
échanges respiratoires.
Matériel et méthodes.
Les expériences poursuivies au cours des hivers 1958-59-62-63 ont été
faites sur des Scorpions adultes de plusieurs origines 1. Nebo hierochonticus
(Sim) (famille des Diplocentridae), de Beit Berl, Israël ; Euscorpius italiens
(Herbst), de Varzo, Piémont, Italie, et Euscorpius carpathicus (L.), du
Var et des Basses-Alpes, France (Fam. des Chactidae).
Les mesures de l’intensité respiratoire sont réalisées par la méthode du
confinement. Chaque animal est isolé dans une chambre métallique hermé¬
tiquement close, paraffinée intérieurement et renfermant un morceau de
papier filtre humidifié. Sauf indications contraires, les mesures ont eu
lieu à 18° C. Après plusieurs heures, un échantillon est prélevé à l’aide
d’une seringue étanche aux gaz et transféré dans l’eudiomètre de Fry pour
analyse.
Résultats.
Les valeurs de la consommation d’oxygène pour une même espèce sont
plus élevées pour les animaux de petite taille que pour ceux de grande taille.
1. Nous remercions les collecteurs du matériel utilisé pour réaliser ce travail : Monsieur le
Professeur Vachon, Madame I. Trabattoni et Monsieur Stockman.
— 98
Chez Euscorpius carpathicus du Var dont la moyenne des poids est de
335 mg, la consommation d’oxygène s’élève à 52,50 mm3/g.h. Chez Euscor¬
pius carpathicus des Basses-Alpes (moyenne des poids 269 mg) la moyenne
de l’absorption d’oxygène atteint 97,20 mm3/g.h. Le rapport entre le
poids et la consommation d’oxygène se vérifie également entre animaux
d’espèces différentes.
Espèce
Nebo hierochonticus . . .
Euscorpius italicus . . . .
Euscorpius carpathicus
moyenne poids
3,620 g.
1,120 g.
302 mg.
moyenne 02/g.h.
24,70
46,60
74,80
Pour une trentaine d’individus dont le sexe a été déterminé, la con¬
sommation d’oxygène des mâles est supérieure à celle des femelles, ceci
reste conforme à la relation existant entre poids et respiration.
Espèce moyenne poids moyenne 02 mmj/g.h.
E. carpathicus . $ 224 mg. 98,50
(30 mesures) . $ 312 mg. 88,40
Nebo hierochonticus . i 2,54 g. 31,25
(2 mesures) . ? 3,80 g. 16,75
Le quotient respiratoire présente également de légères différences entre
les espèces : Nebo hierochonticus, 0,64 ; E. carpathicus, 0,73, et E. italicus,
0,67. Il varie d’ailleurs selon l’état de nutrition de l’animal. Toutes les
mesures ont été faites en état de jeune.
Action de la température.
Dans les limites de température pour lesquelles l’animal se trouve dans
des conditions correspondant à celles du milieu de l’espèce (10°-24°), la
consommation d’oxygène augmente avec la température. Le Q10 — c’est-à-
dire le facteur d’accroissement de l’intensité respiratoire pour une élévation
de température de 10° — est voisin de 2. Il est plus élevé au-dessous de 10°,
plus faible au-dessus de 24°.
Espèce 5° 10° 15° 20° 25° 34°c
E. carpathicus (Var) . 20,5 33,30 69,75
E. carpathicus (B. A.) . . . . 62,60 122,9
E. italicus . 10,70 25,90 44,50 57,16 82,7 79,50
N. hierochonticus . 6,78 20,20 35,10 41,05
Des mesures de respiration à 38°C n’ont pas été continuées, les quatre
individus placés dans les conditions ci-dessus sont tous morts en cours
d’expérience.
Discussion.
Les valeurs de l’intensité respiratoire des Scorpions sont faibles en com¬
paraison de celles des Insectes et même d’autres Arachnides qui, comme les
Araignées, ne présentent pas de mouvements respiratoires, susceptibles
d’accélérer le métabolisme respiratoire. Les différences de valeur de la
— 99 —
consommation d’oxygène relevées entre mâles et femelles ne peuvent,
d’après cette étude, être rapportées au sexe, car les différences de poids
qui existent suffisent à les expliquer. Dans certains cas, par exemple lors¬
qu’elles sont gravides, les femelles ont un métabolisme plus élevé que les
mâles.
La valeur du quotient respiratoire est en grande partie fonction de
l’état de nutrition des Scorpions. Le jeûne prolongé provoque, comme chez
les Araignées, un abaissement du quotient respiratoire, ce qui indiquerait
que l’animal utilise alors ses réserves lipidiques.
La mortalité survenue chez les animaux placés à 38°C peut paraître
surprenante, il est possible de l’attribuer à plusieurs causes : ces individus
originaires de Yarzo à 500 mètres d’altitude ne supportent pas de telles
températures ; à 38°C l’humidité apportée par le papier filtre est insuffisante
ou encore l’exiguïté des chambres d’expériences ne permettait pas aux
animaux de se mettre en position de « stilting », position qu’ils adoptent
d’autant plus que le support devient plus chaud. (Alexander, A. J. et
Ewer, D. W., 1958).
Laboratoire s de Zoologie de la Faculté des Sciences
et du Muséum National d’Histoire naturelle de Paris.
BIBLIOGRAPHIE
Alexander (A. J.) et Ewer (D. W.), 1958. — - Température adaptive behaviour
in the Scorpion O pisthophthalmus latimanus Koch. J. exp. Biol. 35, n° 2,
pp. 349-359.
Dresco-Derouet (L.), 1961. — Le métabolisme respiratoire des Scorpions.
I. Existence d’un rythme nycthéméral de la consommation d’oxygène.
Bull. Mus. hist. nat., 2e sér., 32, n° 6, 1960 (1961), pp. 553-557.
Fraenkel (G.), 1930. — Der Atmungsmechasnismus der Scorpions. Ein Beitrag
zur Physiologie der Tracheenlunge. Zeits. vergl. Physiol., 2, pp. 656-661.
Millot (J.) et Paulian (R.), 1943. — Valeur fonctionnelle des poumons des
Scorpions. Bull. Soc. zool. Fr., 68, pp. 97-98.
Zoond (A.), 1934. — The localisation of respiratory exchange in the Scorpion.
Trans. Roy. Soc. S. Afr., 22, xvm.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 36 — N° 1, 1964, pp. 100-121.
SUR UNE ESPÈCE NOUVELLE
DE LANGOUSTE DES ILES DU CAP VERT,
PALINURUS CHARLESTONI SP. NOV.
Par J. FOREST et E. POSTEE
Pendant longtemps la seule espèce de langouste capturée par les pêcheurs
français a été le Palinurus elephas Fabricius (= P. vulgaris Latreille)
qui vit sur les fonds rocheux, surtout entre 50 et 150 mètres de profondeur,
des côtes occidentales des Iles Britanniques au cap Rojador, aux Açores
et en Méditerranée. Pêchée de façon intensive, la « langouste rouge » s’est
raréfiée et les langoustiers bretons ont cherché, en des régions plus éloi¬
gnées, d’autres espèces commercialement exploitables. Après que Gruvel
(1906) eut signalé son abondance au large des côtes de Mauritanie, en
eau très peu profonde, la « langouste verte », appartenant à un autre genre,
Panulirus regius Brito Capello, a fait l’objet, elle aussi, d’une pêche inten¬
sive, puis, à son tour, et surtout depuis une dizaine d’années, est devenue
plus rare.
L'n autre Palinurus, P. mauritanicus, avait été décrit par Gruvel
en 1911, de Mauritanie. De cette forme, fréquentant habituellement des
profondeurs plus grandes, de 60 à 400 mètres, Bouvier pouvait encore
écrire, dans la Faune de France des Crustacés Décapodes Marcheurs, en
1940 (p. 84) : « Espèce plutôt rare et sans intérêt commercial ». Cette
assertion a été démentie une quinzaine d’années plus tard : en effet, pra¬
tiquant la pêche au chalut puis aux casiers, les pêcheurs bretons ont
découvert que P. mauritanicus, auquel ils ont donné le nom de « langouste
rose », en raison de sa teinte après cuisson, était très abondante en certaines
régions, notamment dans les parages du banc d’Arguin : la langouste rose
constitue actuellement plus de 50 % des apports langoustiers français.
M ais le processus a été le même que pour les deux autres espèces, et le
même que pour de nombreux autres animaux marins comestibles : la
découverte d’une nouvelle forme et de nouveaux lieux de pêche a été
suivie d’une exploitation croissante, qui a inéluctablement mené, pour
ces animaux à distribution restreinte et à croissance lente, à une rapide
diminution du stock.
Il a fallu une fois de plus rechercher d’autres fonds à langoustes : il y a
eu d’une part des tentatives de pêche, au large du continent américain,
lesquelles, pour des raisons politiques, n’ont jusqu’à présent pas eu de
suites, et d’autre part une récente prospection de l’archipel du Cap Vert
(automne 1963).
- 101
Les bateaux bretons qui pêchent dans cette région rapportent des
quantités importantes de langoustes appartenant à trois espèces : en
eau peu profonde, jusqu’à 40 mètres environ, Panulirus regius et un
Panulirus sp. dont le nom local est « Lagosta vermelha » et dont le statut
taxonomique sera précisé dans une autre note, et, à plus grande pro¬
fondeur, un Palinurus que les pêcheurs ont distingué de P. mauritanicus.
L’un de nous (E. P.) avait eu l’occasion de constater, en assistant au
débarquement des crustacés, à Camaret, qu’il s’agissait effectivement
d’une forme différente. Les premiers spécimens que nous ayons étudiés,
un mâle et une femelle, provenaient du bateau « Charleston » de Camaret,
patron L. Riou, qui avait pêché environ 3.400 spécimens de cette « Lan¬
gouste du Cap Vert » d’octobre à décembre 1963, dans les îles nord et
nord-est de l’archipel cabo-verdien, surtout au large de Boavista et de
Sal, et entre 180 et 200 mètres de profondeur. Nous en avons vu d’autres
spécimens rapportés par le langoustier « Folgor », également de Camaret,
et pêchés cette fois au large des îles Fogo et Brava, du groupe sud-ouest,
entre 150 et 250 mètres.
Enfin, après avoir étudié les exemplaires provenant du « Charleston »,
nous avons dernièrement vérifié et complété nos observations en exami¬
nant, au débarquement et toujours à Camaret, les captures du bateau
« Notre-Dame de Rocamadour » qui, comme le « Charleston », avait tra¬
vaillé par environ 200 mètres de profondeur au large des îles nord et nord-
est de l’archipel du Cap Vert, et qui avait également à son bord un nombre
important de Palinurus mauritanicus pêchés au retour, au voisinage du
banc d’Arguin.
L’étude détaillée des deux spécimens du « Charleston » et la comparaison
d’un grand nombre d’autres exemplaires, de toutes les tailles, de la forme
des îles du Cap Vert à des P. mauritanicus de tailles correspondantes
montrent que l’on a affaire à deux espèces bien distinctes, qui diffèrent
par de nombreux caractères, et qui, en particulier, peuvent être séparées
au premier coup d’œil par leur coloration.
La nouvelle espèce, Palinurus charlestoni, que nous avons dédiée au
bateau langoustier qui a capturé les premiers exemplaires étudiés en
détail, se rapproche sur certains points de P. déplias, tout en présentant
cependant davantage d'alfinités avec P. mauritanicus et avec les Palinurus
sud-africains. Ceux-ci comprennent une espèce, P. gilchristi Stebbing, et ses
« variétés » natalensis Barnard et delagoae Barnard. Nous n’avons pas
examiné ces trois formes, mais, d’après les descriptions, il semble qu’elles
correspondent au moins à deux espèces : P. gilchristi et P. delagoae ; c’est
de ce dernier que P. charlestoni serait le plus proche.
Nous donnerons ici une description de Palinurus charlestoni et, sous
la forme d’un tableau, une comparaison avec P. mauritanicus et P. elephas.
Nous exposerons également le résultat des observations faites à Camaret
sur un grand nombre de P. charlestoni et de P. mauritanicus et relatives
principalement aux variations liées à la taille. La comparaison avec les
formes sud-africaines ne pourra malheureusement porter, en ce qui con¬
cerne ces dernières, que sur les descriptions qui en ont été publiées.
Palinurus charlestoni sp. nov.
Palinurus mauritaniens , P. da Franca, M. L. Paes da Franca, F. G. da
Costa, 1959, p. 3, fig. 1, 9 ; 1962, p. 55, fîg. 1, 9. (Non Palinurus vulgaris
var. mauritaniens Gruvel, 1910, p. 22, pl. 4, fig. 1).
Matériel examiné. — Iles du Cap Vert, groupe nord, de St. Vincent
à Sal, entre 180 et 200 mètres, langoustier « Charleston », octobre-décembre
1963 : 1 (J, 98 mm1 (holotype), 1 $ 95 mm (paratype).
— Iles du Cap Vert, groupe nord, surtout Boavista et Sal, 200 m
environ, langoustier « Notre Dame de Rocamadour », novembre 1963-
janvier 1964. 2 £ 94 et 80 mm, 1 Ç 71 mm (paratypes).
— Iles du Cap Vert : nombreux spécimens rapportés par les langoustiers
« Folgor » et « Notre Dame de Rocamadour ».
Description.
Carapace sub-eylindrique, à bords latéraux très faiblement convexes,
présentant une largeur maximale au niveau du quart postérieur. Sillon
cervical assez profond et assez large. Sillons cardio-branchiaux bien
marqués. Régions branchiales à peine renflées.
Processus supra-oculaires (cornes frontales) longs, triangulaires ; entre
les pointes cornées aiguës, le bord frontal dessine une profonde conca¬
vité dont le milieu est marqué par une forte épine rostrale triangulaire ;
de part et d’autre, quelques épines plus petites — trois en général —
et une autre plus forte à la base du processus. Une très forte dent post¬
orbitaire à bords entiers. Toute la carapace, à l’exception des régions
supra- et post-oculaires et du sillon cervical, recouverte de nombreuses
épines cornées aiguës, moins denses sur la région protogastrique, à la
base desquelles s’insèrent des soies disposées en couronnes. Les épines
sont de tailles diverses. Les plus fortes sont principalement disposées en
séries longitudinales notamment sur les bords antéro-latéraux en arrière
des dents post-orbitaires, en arrière des processus supra-orbitaires, sur les
régions gastrique, cardiaque et branchiales. Sur la région gastrique, les
trois paires d’épines principales ne forment pas deux lignes parfaitement
parallèles, celles de la deuxième paire étant nettement plus écartées. Sur
la région cardiaque, les épines principales sont fortes, de taille décroissant
de l’avant vers l’arrière, et placées en deux lignes qui convergent posté¬
rieurement.
Le sternum thoracique d’aspect fortement rugueux, par suite de la
présence de nombreuses épines à pointe cornée plus ou moins émoussée.
En avant, entre les insertions des troisièmes maxillipèdes et des premiers
péreiopodes, une forte protubérance avec deux épines côte à côte, chacune
suivie d’une spinule. Sur la ligne médiane du sternum, les épines princi-
1. Toutes les longueurs indiquées sont celles de la carapace, mesurée de la pointe de la dent
médiane frontale au bord postérieur.
— 103 —
pales forment une double rangée, à raison d’une paire par segment ; il y a
également une forte épine latérale, insérée près de l’articulation de chaque
péreiopode. Des spinules irrégulières, parfois réduites à des tubercules,
disposées transversalement sur chaque sternite.
Tergites abdominaux creusés d’un sillon transverse assez profond,,
interrompu sur les somites 2 à 5 par une saillie médiane.
Dents pleurales longues, assez étroites, à pointe cornée aiguë dirigée-
Fig. 1-3. — Région antérieure de la carapace (X 0,95).
1. Palinurus elephas (Fabricius), $ 97 mm.
2. P. charlestoni sp. nov., $ holotype 98 mm.
3. P. mauritanicus Gruvel, $ 100 mm.
vers le bas et vers l’arrière. Sur le pleuron du deuxième somite, en avant
de la dent principale, une petite épine secondaire aiguë. Sur le bord pos¬
térieur du pleuron des somites 2 à 6, un nombre variable d’épines secon¬
daires aiguës.
Bord postérieur des tergites abdominaux cilié et une frange de cils dans
les sillons transverses, insérés principalement sur le bord antérieur de
ces sillons et dirigés vers l’arrière. Les tubercules cornés présents sur le
sixème somite et sur la partie calcifiée du telson ont également leur base
postérieurement bordée de cils.
Pédoncules antennulaires assez courts : le premier article atteint la base
du dernier article des pédoncules antennaires, le dernier article dépasse
la base des flagelles antennaires de la moitié de sa longueur au plus. Pédon-
104
cules antennaires avec de fortes épines principalement disposées en série
longitudinale ; la face supérieure de l’article 2 j- 3 de l’antenne est limitée
vers l’extérieur par une ligne d’épines aiguës en nombre variable, mais
jamais inférieur à trois.
Péréiopodes de la première paire atteignant ou dépassant la base du
Fig. 4-6. — Premier péréiopode gauche du mâle, face interne (X 0,8).
4. Palinurus elephas (Fabricius), 97 mm.
5. P. charlestoni sp. nov., 98 mm.
6. P. mauritaniens Gruvel, 100 mm.
•dernier article du pédoncule des antennes. Les deuxième, troisième et
quatrième péréiopodes, de taille légèrement croissante, un peu plus longs
que les premiers ; les p4 atteignent l’extrémité des pédoncules antennaires.
Les p5 n’atteignent pas la base du dactyle des p4. Chez le mâle, les pl sont
forts et trapus : la hauteur du mérus mesurée dans la région médiane est à
peine inférieure au tiers de la longueur du bord supérieur ; le bord supé¬
rieur du propode, sensiblement parallèle au bord inférieur, est à peine
plus de deux fois plus long que la hauteur maximale de l’article.
105 —
Sur cet appendice, les dents et épines sont disposées de la façon suivante :
Bord inféro-interne avec une épine sur le basis, deux sur l’ischion, une,
très forte, subdistale, sur le mérus, suivie d’une série d’épines plus petites
mais aiguës s’étendant sur toute la longueur de l’article ; du côté externe,
une épine distale au-dessus de l’articulation du carpe ; sur le bord supé¬
rieur une forte épine distale, suivie de spinules irrégulières plus petites,
qui disparaissent au niveau du tiers proximal. Sur le bord supérieur du
carpe, une petite épine distale, suivie à une certaine distance d’une série
de spinules ; une autre série de très petits tubercules longeant du côté
externe le sillon longitudinal qui marque la face supéro-externe sur sa
moitié proximale ; une spinule inféro-externe sur le bord antérieur. Pro-
pode avec une courte épine subproximale et une énorme dent subdistale
s’étendant sur un peu moins du tiers de la longueur du bord inférieur :
la pointe cornée de cette dent atteint presque le milieu du dactyle lorsque
ce dernier est rabattu vers elle, ce qui donne à l’extrémité de l’appendice
un aspect très nettement subchéliforme ; une minuscule spinule distale
au bord supérieur dont les deux tiers proximaux au moins sont faiblement
serrulés.
Dactyle un peu plus court que le bord supérieur du propode, arqué,
avec un sillon sur chacune des faces latérales, lesquelles portent des fais¬
ceaux de poils raides.
Les péréiopodes suivants peu épineux : on observe seulement deux
épines distales sur le mérus, l’une supérieure, l’autre inféro-externe.
La femelle diffère du mâle par le premier et le dernier péréiopode. Le
pl de la femelle présente des épines correspondant à celles que nous avons
décrites chez le mâle, mais elles sont dans l’ensemble un peu moins dévelop¬
pées et certaines manquent : ainsi, sur le bord inférieur du mérus, l’épine
distale est plus faible, et il n’y a que quelques spinules, lesquelles sont
aussi plus courtes que chez le mâle. La différence la plus considérable porte
sur la dent subdistale au bord inférieur du propode : cette dent, bien déve¬
loppée et aiguë, est loin d’atteindre la dimension de celle du mâle et l’ex¬
trémité de l’appendice n’offre pas l’aspect subchéliforme si caractéristique
chez ce dernier.
Le p5 femelle présente la différenciation liée au sexe, habituelle chez
les Palinurus : la région inféro-distale du propode forme une saillie angu¬
leuse se terminant en pointe cornée.
Le dactyle, bifurqué, présente une courte branche externe pourvue d’un
ongle corné, qui forme, avec une saillie anguleuse inféro-distale du propode,
une pince parfaite.
Coloration.
Cette espèce présente sur le vivant une coloration d’ensemble d’un
rouge-violet assez variable ; hors de l’eau la teinte rouge s’accentue et
tire sur le vermillon ; les spécimens conservés au formol sont d’un vermillon
plus clair mais intense ; en alcool la teinte passe au carmin. Après un
8
106 —
séjour de plusieurs mois dans l’alcool les marques colorées restent très
intenses ; les taches claires sont d’un blanc brillant parfois lavé de rose
ou de mauve, mais se détachent toujours très nettement. Pour simplifier
la description, nous parlerons de rouge et de blanc, sans tenir compte des
nuances, variables suivant le mode de conservation.
Carapace d’un rouge maculé de blanc. Abdomen rouge avec des taches
blanches très nettes, disposées symétriquement de part et d’autre de la
ligne médiane, d’étendue assez variable, plus nombreuses sur la région
postérieure de chaque tergite. Pédoncules antennulaires rouges avec des
taches ou anneaux blancs dans les régions proximales et distales de chaque
article et au milieu du premier article. Pédoncules antennaires rouges
avec des taches blanches ; flagelles irrégulièrement annelés de blanc.
Péréiopodes avec de larges marques d’un rouge intense, pratiquement
sans marbrures ni ponctuations blanches, séparées ou divisées par des
bandes ou taches blanches à contours irréguliers, parfois confluentes et
formant des anneaux complets, mais toujours bien localisées : il y a sur
les appendices p2 à p5 une tache, une bande, ou un anneau blancs sur la
région articulaire ischion-mérus, sur les régions submédiane et sub¬
distale du mérus et du propode, et sur la région distale du carpe ; ces
appendices ont ainsi sur toute leur longueur un aspect annelé caracté¬
ristique. Les pl diffèrent par la plus grande étendue des deux taches
blanches du mérus, qui confluent à la face inférieure de l’article et par la
coloration du propode qui présente non pas une bande transverse sub¬
médiane mais une large tache blanche allongée qui s’étend sur sa région
inféro-externe.
Nous avons comparé Palinurus charlestoni sp. nov. aux deux autres
espèces de l’Atlantique nord-oriental, P. mauritanicus Gruvel et P. elephas
(Fabricius). Les principaux caractères qui distinguent les trois espèces sont
réunis dans le tableau I.
Tableau 1
Principaux caractères distinctifs des Palinurus
de l’Atlantiquf. nord-est.
— 107 —
Sillon cervical
Sillons cardio-
branchiaux
Processus supra-
oculaires
Rapport corde/
flèche de la conca¬
vité frontale
Epines et spinules :
sur l’ensemble de
la région anté¬
rieure
sur la région gas¬
trique
sur la région pos¬
térieure
Pilosité
elephas
peu profond, étroit
indiqués par de
faibles dépressions
longs, aigus, leurs
bords externes
presque droits,
très peu diver¬
gents
voisin de 2
nombreuses spi¬
nules, plus espa¬
cées sur la région
protogastrique, et
des épines princi¬
pales plus fortes
épines principales
de la 3e paire net¬
tement plus écar¬
tées que celles de la
lre paire et moins
que celles de la 2e
les épines homo¬
logues des épines
principales des
2 autres espèces
à peine plus fortes
que les spinules et
ne formant pas de
lignes longitudi¬
nales très appa¬
rentes ; des spi¬
nules acérées re¬
couvrent entière¬
ment cette région
des soies courtes
nombreuses en
arcs de cercle
devant la base de
toutes les épines et
spinules, très den¬
ses sur la région
postérieure
charlestoni
profond, assez
large
marqués par une
étroite interrup¬
tion de la spinu-
lation
très longs et aigus,
leurs bords laté¬
raux légèrement
convexes, nette¬
ment divergents
voisin de 2,5
mauritanicus
profond et large
marqués par une
large interruption
ou atténuation de
la spinulation
plus courts, moins
aigus, leurs bords
latéraux convexes
et faible ment
divergents
voisin de 3
spinules un peu
moins nombreuses
et plus courtes ;
épines principales
plus fortes que
chez elephas
épines principales
des lre et 3e paires
sur deux lignes
parallèles, les 2e
nettement plus
écartées
épines principales
très fortes, sur¬
tout disposées en
lignes longitudi¬
nales ; les deux
lignes de la région
cardiaque conver¬
geant nettement
vers l’arrière ; les
spinules, acérées,
recouvrant toute
cette région
pilosité un peu
moins dense que
chez elephas
spinules peu nom¬
breuses et très
courtes ; épines
principales un peu
moins aiguës que
chez charlestoni
les 6 épines, à peu
de chose près, sur
deux lignes paral¬
lèles
épines principales
nettement moins
fortes ; les deux
lignes longitudi¬
nales sur la région
cardiaque paral¬
lèles et très rap¬
prochées ; les spi¬
nules moins acé¬
rées, moins nom¬
breuses, en parti¬
culier sur les dé¬
pressions cardio-
branchiales
pilosité faible, sauf
sur la région pos¬
térieure ; la région
antérieure est à
peu près glabre
— 108
— 109
Ce tableau est dans l’ensemble valable pour tous les exemplaires dont
la carapace mesure de 80 à 120 mm de long. Nous indiquerons plus loin
les variations que l’on observe chez les individus plus grands et plus
petits.
Les trois espèces peuvent être identifiées à première vue grâce à leur
coloration. La teinte d’ensemble, rougeâtre ou violacée, mais à dominante
brune, distingue P. elephas des deux autres espèces qui, au sortir de l’eau
sont d’un violet plus ou moins rouge-vermillon pour charlestoni, plus
ou moins brunâtre pour mauritaniens. En alcool, la teinte de mauritaniens
passe au violet puis au lie-de-vin assez clair, celle de charlestoni au rouge
carminé foncé. Ajoutons qu’après cuisson, P. elephas a une coloration
orange brunâtre, P. charlestoni est rouge-orange très vif, mauritanicus
rose.
La disposition des marques claires sur les péréiopodes est très caracté¬
ristique : chez P. elephas ces appendices paraissent longitudinalement
110
rayés par suite de la présence d’une bande blanc-jaunâtre continue sur leur
bord supérieur ; chez P. charlestoni, ils semblent annelés, les larges bandes
transversales rouge vif alternant sur toute leur longueur avec des taches
ou des anneaux blanc-brillant plus étroits ; enfin chez P. mauritanicus
ils sont marbrés, la pigmentation étant peu intense, notamment sur le
propode souvent presque complètement blanc.
Les régions branchiales ne sont pas renflées chez elephas, elles le sont
très faiblement chez charlestoni et très nettement chez mauritanicus, ce
caractère s’accentuant avec l’âge, d’où le nom d ’inflatus qui avait d’abord
été donné à cette forme par Gruvel, alors qu’il considérait qu’il s’agissait
d’une variété d’elephas.
L’aspect de la région antérieure de la carapace est également caracté¬
ristique chez chacune des trois espèces. Les bords externes des processus
supra- oculaires sont droits ou peu convexes, et presque parallèles chez
elephas (fig. 1), légèrement convexes et faiblement divergents chez char¬
lestoni (fig. 2), assez fortement convexes et divergents chez mauritanicus
(fig. 3). Quant à la concavité frontale elle s’atténue au fur et à mesure de la
croissance chez toutes les espèces, mais on peut considérer que, pour des
spécimens de taille voisine, la concavité est nettement plus profonde
chez elephas que chez charlestoni, et chez ce dernier que chez mauri¬
tanicus.
Dans l’ensemble, les chiffres donnés dans le tableau, et qui expriment
le rapport entre la distance séparant les pointes frontales et la profondeur
de la concavité (mesurée de la base de la dent rostrale à l’alignement des
pointes frontales), représentent des moyennes valables pour les spécimens
de 80 à 120 mm de longueur de carapace. Les rapports sont plus faibles,
c’est-à-dire que la concavité frontale est plus profonde chez les jeunes
spécimens : ainsi chez ceux mesurant environ 70 mm de carapace, nous
avons relevé pour ce rapport les valeurs suivantes : 1,6 chez elephas, 2 chez
charlestoni et 2,2 chez mauritanicus. Chez les individus plus grands au
contraire, les rapports sont plus élevés et peuvent atteindre respectivement
3 et 3,5 chez des charlestoni et des mauritanicus de 150 à 160 mm de lon¬
gueur de carapace.
Les figures 1 à 3, qui toutes se rapportent à des individus dont la cara¬
pace mesure environ 10 cm, illustrent bien la valeur de ce caractère. Il
faut noter que les processus frontaux étant plus ou moins dirigés vers le
haut, ces dessins ont été effectués en vue légèrement postérieure, afin de
montrer la courbure frontale dans son ampleur maximale.
Les trois espèces présentent une spinulation différente de la carapace.
La densité des épines et spinules est maximale chez elephas, minimale
chez mauritanicus. En ce qui concerne la taille des épines, elle est plus
uniforme chez elephas : sur la région antérieure il y a des épines principales
nettement plus fortes que les spinules, mais sur la région postérieure la
différence de taille entre épines et spinules est relativement faible et les
premières ne forment pas de lignes longitudinales très apparentes. Chez
charlestoni les épines principales sont très développées ; elles forment sur
la région postérieure, parmi les spinules aiguës et nombreuses, des lignes
longitudinales, dont deux, convergeant vers l’arrière, sur la région car-
111
diaque, et une, assez irrégulière, sur chaque région branchiale. Chez mauri¬
taniens, épines principales, également en majorité disposées en lignes,
et spinules sont beaucoup plus courtes que chez charlestoni ; les deux lignes
de la région cardiaque sont rapprochées et subparallèles.
P. elephas se distingue des deux autres espèces par des pédoncules anten-
nulaires plus longs et des pédoncules antennaires plus courts, ce qui se
traduit par une différence dans la longueur relative de ces appendices :
les pédoncules antennaires atteignent tout au plus la base du dernier
article des pédoncules antennulaires chez elephas, alors qu’ils dépassent
en général le milieu de cet article chez mauritanicus et chez charlestoni,
celui-ci différant du précédent par un allongement un peu plus grand des
articles des pédoncules.
Parmi les caractères énoncés dans le tableau et qui concernent l’arma¬
ture des péréiopodes, le plus remarquable a trait au développement de
la dent subdistale sous le propode des appendices de la première paire.
C’est l’un des caractères qui ont été utilisés par les auteurs pour distinguer
vulgaris ( = elephas) de mauritanicus, et c’est en particulier celui proposé
par Bouvier (1940, p. 80) pour séparer les deux espèces.
Avant de comparer le développement relatif de cette dent chez les trois
espèces, il faut noter que le premier péréiopode est, à taille égale, propor¬
tionnellement plus fort chez le mâle que chez la femelle, beaucoup plus
fort chez elephas que chez charlestoni, un peu plus fort chez ce dernier
que chez mauritanicus. Les dessins donnés ici, exécutés à la même échelle,
sont tout à fait significatifs à cet égard : les appendices représentés appar¬
tiennent à des mâles d’une taille voisine, 97 mm pour elephas (fig. 4),
98 mm pour charlestoni (fig. 5), 100 mm pour mauritanicus (fig. 6). Des
différences correspondantes, mais légèrement moins marquées, s’observent
chez les femelles.
Par le développement de la dent subdistale du propode, les trois espèces
se rangent dans le même ordre. Cependant, par ce caractère, c’est elephas
et charlestoni qui sont voisins, s’opposant ainsi à mauritanicus. Chez les
mâles, jusqu’à 120 mm environ de longueur de carapace, cette dent est
représentée par une petite épine chez mauritanicus (fig. 6), par une forte
dent dont la base s’étend sur un peu moins du tiers de la longueur du pro¬
pode chez charlestoni (fig. 5), par une forte dent dont la base occupe près
de la moitié de la longueur de l’article chez elephas (fig. 4). Chez les femelles
la dent est relativement moins forte ; elle est sensiblement aussi développée
chez charlestoni que chez elephas, mais, dans ces deux espèces, plus forte
que chez des mauritanicus mâles de même taille ; chez les femelles de cette
dernière espèce, elle est réduite à une épine peu visible, parfois obsolète.
Chez les mauritanicus mâles de grande taille, à partir de 150 mm de lon¬
gueur de carapace, la dent du propode est plus forte, atteignant un déve¬
loppement relatif comparable à celui qu’on observe chez un petit char¬
lestoni mâle, mais chez les grands charlestoni, comme celui dont nous
figurons l’extrémité du pl (fig. 7), elle devient énorme, sa pointe dépassant
largement le milieu du dactyle lorsque ce dernier est rabattu vers
elle.
Dans l’ensemble la spinulation du premier péréiopode correspond au
— 112 —
développement de la dent subdistale du propode. Sur le bord supérieur
des articles les épines et spinules sont plus fortes chez les mâles que chez
les femelles, un peu plus fortes chez elephas que chez charlestoni, et beau¬
coup plus fortes chez ce dernier que chez mauritanicus, lequel se distingue
par l’absence d’épine distale sur le carpe. Le bord inférieur du mérus par
contre est beaucoup plus fortement armé chez charlestoni que chez elephas
et que chez mauritanicus, celui-ci différant du précédent par la dent distale
plus courte et moins aiguë.
L’épine distale cornée présente sur le bord supérieur du mérus des pattes
suivantes ne correspond pas, par son développement relatif, à la spinu-
lation d’ensemble de la carapace et de la première paire de péréiopodes.
Fig. 7. — Palinurus charlestoni sp. nov., <$ 200 mm : premier péréiopode gauche, face externe
(d’après une photographie communiquée par P. da Franca) (X 0,5).
En effet, c’est chez mauritanicus que cette épine est la plus longue et la
plus aiguë ; chez charlestoni elle est un peu moins forte, et elle est réduite,
chez elephas, à une saillie obtuse dont le sommet corné est émoussé.
D’autres caractères moins apparents distinguent encore les trois espèces.
Ainsi, sur les tergites abdominaux, les deux parties du sillon transverse
sont séparées par une protubérance allongée, lisse, arrondie, assez saillante
chez charlestoni et très légèrement saillante chez mauritanicus ; chez
elephas il n’y a pas de véritable protubérance, la région qui sépare les deux'
moitiés du sillon est dans le plan de la surface du tergite. D’autre part, en
avant du sillon transverse, il y a, sur le deuxième somite abdominal, chez
mauritanicus et charlestoni, une dépression transverse qui conflue avec
chaque moitié du sillon principal, de part et d’autre de la protubérance
médiane, et qui suit le contour du bord postérieur du segment précédent,
lorsque l’abdomen est arqué vers le haut ; cette dépression s’atténue sur
les segments suivants. Chez elephas elle est à peine discernable.
Enfin la carapace céphalothoracique est plus faiblement calcifiée chez
mauritanicus : lorsqu’on saisit un spécimen, de quelle taille que ce soit,
au niveau des régions branchiales, le test cède sous les doigts, alors que
113
chez les deux autres espèces la même pression est sans elTet par suite de la
rigidité plus grande du test.
La comparaison point par point des trois espèces, P. elephas (Fabricius),
P. mauritanicus Gruvel et P. charlestoni sp. nov. montre, en premier lieu,
que la troisième est bien distincte des deux autres, et ensuite qu’elle se
rapproche tantôt de la première, tantôt de la seconde, suivant le caractère
considéré, sans qu’on puisse la considérer comme une forme intermédiaire.
Intermédiaire, elle le serait par la forme de la région antérieure de la
carapace, notamment par la concavité frontale, par la pilosité et par la
densité des épines de la carapace. Par l’arrangement des épines sur cette
dernière, par les longueurs relatives des pédoncules antennaires et antennu-
laires, l’ornementation des somites abdominaux, la disposition des marques
colorées, c’est de mauritanicus qu’elle est la plus proche. Par contre le
développement de la dent subdistale sous le propode est comparable à
celui à'elephas. En fait, elephas et charlestoni paraissent phylogénétique¬
ment assez éloignés, alors que mauritanicus représenterait une adaptation
de charlestoni à des conditions écologiques différentes, adaptation qui se
serait traduite par une réduction générale de la spinulation, par une pig¬
mentation plus faible et morcelée, là où charlestoni porte des marques
intensément colorées, et par une moindre calcification du test.
Nous n’avons malheureusement pas pu examiner d’exemplaires des
Palinurus sud-africains. Le premier, P. gilchristi, a été décrit par Steb-
bing (1900, p. 31, pl. 1) et a été trouvé entre les régions du Cap et de Port-
Elisabeth, c’est-à-dire sur la côte sud proprement dite. Barnard (1926,
pp. 123 et 125, pl. 11) en a écrit les deux variétés delagoae et natalensis
trouvées plus à l’est, entre Port-Elisabeth et Lourenço Marques, entre
180 et 470 mètres de profondeur environ. D’après la description originale,
il semblerait qu’il y ait en fait deux espèces distinctes : P. gilchristi et
P. delagoae, natalensis se rattachant à la seconde, peut-être comme sous-
espèce.
La comparaison entre notre espèce nouvelle et les formes sud-africaines
est malaisée, ces dernières ayant été très succinctement décrites. Des
détails supplémentaires ont été donnés sur gilchristi, d’après un spécimen
sud-africain, par Selbie (1914, pp. 44, 46) dans une comparaison entre
cette espèce, P. vulgaris (— elephas) et P. thomsoni (— P. maurita¬
nicus).
Parmi les caractères connus, l’un permet de distinguer immédiatement
gilchristi de charlestoni : en plus du sillon transverse, interrompu au milieu,
sur chacun des tergites abdominaux 2 à 5, on observe « an anterior furrow
which is unbroken by the carina, and which is heavily fringed with setae »
(Selbie, loc. cit., p. 44). Ce sillon n’est bien marqué que sur le somite 2 chez
charlestoni. En outre, Selbie indique que les épines des rangées dorsales
sont « much larger and stronger » chez mauritanicus que chez gilchristi ;
les épines de gilchristi étant moins développées que celles de mauritanicus
le sont donc encore beaucoup moins que celles de charlestoni. Enfin gil¬
christi ne présenterait pas d’épine en avant de la pointe pleurale du second
segment abdominal.
114 —
Il est difficile d’apprécier exactement les différences de coloration entre
les deux espèces, d’après la description et la figure de Stebbing. Les
marques colorées, orange chez gilchristi, auraient aussi une disposition en
bandes transverses sur les péréiopodes, mais seraient moins nettement
délimitées que chez charlestoni ; les tergites abdominaux, dans l’espèce de
Stebbing, seraient transversalement rayés de blanc jaunâtre, la couleur
claire prédominant sur les côtés, alors que, dans notre espèce, les taches
très nettes, réparties sur toute la largeur du tergite, seraient plutôt plus
grandes dans la région médiane.
P. delagoae a été décrit par Barnard (1926, p. 123, pl. 11) comme
variété de P. gilchristi et par comparaison avec celui-ci. Le premier des
caractères retenus par cet auteur, l’atténuation des sillons sur les tergites
abdominaux, rapprocherait delagoae de charlestoni ; le second, pattes
ambulatoires plus ou moins triquètres chez gilchristi , subcylindriques
chez delagoae, est difficile à interpréter sans avoir sous les yeux des spéci¬
mens de l’une et l’autre forme ; cette section serait plutôt subcylindrique
chez charlestoni. Le sillon longitudinal sur la face externe du mérus de
ces appendices, bien marqué et pileux chez gilchristi, atténué et glabre
chez delagoae, n’existe pas chez charlestoni.
Barnard signale en outre que « the whole ornementation of the body is
much less prominent than in gilchristi ». Or, comme nous l’avons indiqué
plus haut, les épines seraient moins fortes chez gilchristi que chez charles¬
toni, cette dernière espèce diffère donc encore plus à cet égard de delagoae.
Ceci apparaît bien lorsque l’on considère la photographie donnée par
Barnard : le spécimen figuré a apparemment des épines et des spinules
plus réduites encore que chez mauritanicus . Cette photographie montre
également un caractère qui différencie bien delagoae, et de mauritanicus
et de charlestoni : l’abdomen est beaucoup plus long par rapport à la cara¬
pace ; la longueur de cette dernière, reportée en arrière de son bord posté¬
rieur, n’atteint pas le bord postérieur du cinquième segment abdominal,
alors que chez des spécimens de même taille des deux espèces nord-
atlantiques cette longueur atteint à peu près le milieu du sixième
segment.
La couleur en alcool serait, d’après Barnard, rosée ou mauve, avec
une disposition des marques colorées voisine de celle de gilchristi. Sur la
photographie accompagnant la description originale de delagoae, les
marques colorées sur les pattes ambulatoires paraissent moins larges,
moins intenses et moins nettement délimitées que chez charlestoni. Il y
aurait en outre de larges taches claires sur les régions latérales des tergites,
qui n’existent pas chez notre nouvelle espèce.
Barnard (1926, p. 125) a aussi décrit un P. gilchristi var. nalalensis
qui, d’après cet auteur, est proche de delagoae. Il nous paraît difficile de
situer exactement cette forme par rapport à gilchristi et à delagoae, d’après
la description originale. La photographie publiée par Gilciirist (1921,
pl. 7), à laquelle Barnard renvoie pour natalensis, et qui représente un
certain nombre de spécimens vivants montre, autant qu’on puisse en
juger à cette échelle, que la carapace est relativement peu épineuse, que
115
les marques colorées sur les pattes sont assez intenses, mais plus divisées
que chez charlestoni, et que les tergites portent d’assez grandes taches
latérales et une bande transverse de teinte claire.
En conclusion, P. charlestoni sp. nov. n’est identifiable à aucune des
espèces de Palinurus déjà décrites. Alors que Barnard voyait un paral¬
lélisme dans les différences séparant d’une part vulgaris (= elephas ) et
sa « variété » mauritanicus , et, d’autre part, gilchristi et delagoae, mauri¬
taniens et delagoae étant moins épineux que les deux autres formes, nous
pensons que, pour les espèces nord-atlantiques, le parallélisme porte plutôt
sur charlestoni et sur mauritanicus. Ainsi, en ce qui concerne les cinq
espèces reconnues ici, elephas, charlestoni et gilchristi seraient fortement
différenciées, et, des deux dernières, seraient respectivement issues mauri¬
taniens et delagoae. Il ne s’agit que d’une hypothèse, les véritables rela¬
tions entre les deux espèces nord-atlantiques subtropicales et les formes
sud-africaines ne pouvant être précisées qu’après une étude détaillée de
ces dernières.
La distribution des trois espèces de l’Atlantique nord-ouest subtro¬
pical et tempéré, telle qu’elle est actuellement connue, s’établit comme
suit :
Palinurus elephas est connu des côtes occidentales des Iles Britanniques
jusqu’au Cap Bojador, aux Açores et en Méditerranée (côtes du Levant,
de Lybie et d’Egypte exceptées), dans les zones rocheuses, en eau de
profondeur variable (jusqu’à 150 mètres environ dans l’Atlantique et
250 mètres en Méditerranée).
P. mauritanicus est principalement connu de Mauritanie où Gruvel
(1911, p. 22) l’a signalé sur des fonds de sable coquillier de 20 à 50 mètres,
mais où, en fait, on le pêche sur des fonds vaso-sableux à plus grande
profondeur, pratiquement de 100 à 400 mètres. Il s’étend considérablement
vers le nord jusqu’au large des côtes irlandaises : un petit exemplaire
capturé à 400 mètres de profondeur par 51° 20’ de latitude N. a été décrit
par Seluie (1914, p. 43, pl. 6, fig. 1-2) sous le nom de P. thomsoni, mis en
synonymie avec P. mauritanicus par Face (1922, p. 155) qui, à son tour, a
signalé l’espèce sur le banc de la Chapelle, par 195 et 310 mètres de pro¬
fondeur. Il est également connu de Méditerranée occidentale, des côtes
catalanes, où Zariquiey (1946, p. 102) le mentionne comme capturé par les
chalutiers entre 400 et 500 mètres de profondeur, et d’Algérie (Dieuzeide,
1955, p. 195)].
L’espèce nouvelle, P. charlestoni sp. nov., n’est pour l’instant connue
avec certitude que des îles du Cap Vert, où, comme nous le signalons ici,
les pêcheurs français l’ont capturée au large de la plupart des îles du
groupe nord < surtout près de Sal et de Boavista) et du groupe sud (surtout
près de Brava et de Fogo), à des profondeurs de 150 à 300 mètres, sur des
fonds rocheux accidentés, en général sur des pentes abruptes.
Cette espèce paraît pour l’instant endémique de ces îles et c’est aussi
apparemment le seul Palinurus qui vit dans ces parages.
116
En effet, dans une étude consacrée aux langoustes des îles du
Cap Vert, P. da Franca, M. L. Paes da Franca et F. C. da Costa
(1959, p. 3, fig. 1, 9 ; 1962, p. 55, fig. 1, 9) ont signalé pour la première fois
un très grand spécimen de P. mauritanicus , capturé à la ligne, par
55 mètres de profondeur, au large de la baie de Tarrafal, île de S. Tiago.
Les photographies publiées par ces auteurs montraient un Palinurus à
pattes ambulatoires très fortement pigmentées, avec d’étroites bandes
transverses blanches, des régions branchiales non renflées comme chez les
P. mauritanicus typiques ; on pouvait également discerner, sur la fig. 9,
une très forte dent subdistale sous le propode du premier péréiopode
gauche. Tous ces caractères éloignaient ce spécimen de mauritanicus et au
contraire le rattachaient à charlestoni. Le Dr. da Franca a eu l’amabilité
de nous communiquer plusieurs bonnes photographies de cet exemplaire,
un mâle à carapace de 200 mm, qui ont confirmé qu’il s’agissait bien
de la nouvelle espèce : c’est d’après l’une de ces photographies qu’a été
exécuté le dessin du pl gauche que nous donnons ici, et qui montre l’énorme
saillie subdistale présente sous le propode des P. charlestoni mâles de
grande taille (fig. 7).
Il faut noter que les photographies données par les auteurs précités
montrent un bord frontal peu concave correspondant plutôt à celui du
mauritanicus que nous avons figuré (fig. 3). Mais ceci est simplement lié
à la différence de taille, la concavité frontale décroissant quand la taille
augmente (cf. supra, p. 110) : chez les mauritanicus de 160 mm de longueur
de carapace au moins, que nous avons observés à Camaret, le bord frontal
est beaucoup moins creusé encore que chez l’exemplaire de S. Tiago, et, chez
les plus grands, presque rectilignes, les processus frontaux étant alors
très peu proéminents.
La localisation de Palinurus charlestoni sp. nov. sur les fonds rocheux
des îles du Cap Vert, l’absence de ces fonds de P. mauritanicus qui vit,
lui, sur le plateau continental ouest-africain et ouest-européen et sur des
fonds vaseux, confirmerait l’hypothèse selon laquelle la seconde espèce
représenterait une adaptation de la première à des conditions écologiques
différentes.
Observations sur les apports
de Palinurus charlestoni sp. nov. a Camaret.
Il est malaisé d’effectuer des observations biologiques ou biométriques
portant sur un assez grand nombre de langoustes. En effet, il s’agit d’ani¬
maux dont la valeur commerciale est élevée et pour lesquels on obtient
un prix maximum lorsqu’ils sont vendus vivants sur les marchés. A tous
les stades de la commercialisation, les acheteurs répugnent à voir mani¬
puler ce matériel fragile et précieux. Ce n’est qu’au débarquement, au
moment où les langoustes sont extraites des viviers du bateau, triées par
catégorie de poids, et réparties entre les mareyeurs qui les remettent
aussitôt dans des viviers, que l’on a le plus de facilités pour effectuer des
— 117
observations, celles-ci étant d’ailleurs limitées par le rythme très rapide
des opérations 1.
Nos mensurations portant malgré tout sur un nombre d’exemplaires
relativement peu important, nous avons relevé les données statistiques
notées à la criée de Camaret.
C’est un essai d’interprétation de nos mesures et de ces chiffres que
nous donnons ici, en spécifiant bien que, dans de telles conditions, nos
résultats ont surtout une valeur indicative.
Au débarquement les apports commerciaux de P. charlestoni sont
divisés en six catégories de poids. On peut ainsi avoir une idée de la cons¬
titution initiale des stocks par examen des cargaisons des trois premiers
bateaux (tableau II).
Tableau II
Poids débarqués par catégorie (en kilogrammes),
(entre parenthèses, pourcentage par rapport à une cargaison).
D’après les mesures effectuées sur une dizaine de spécimens pris dans
chaque catégorie — en choisissant les plus gros et les plus petits — les
correspondances entre taille (carapace) et poids s’établissent de la façon
suivante (tableau III).
Tableau III
Correspondance taille/poids.
1. Nous devons à Monsieur J. Pensec, du Bureau des péages de Camaret, nos heureux
contacts avec l’armement langoustier et la possibilité d’effectuer des observations au moment
de la répartition des apports. Qu’il veuille bien trouver ici, ainsi que les pécheurs qui nous ont
fourni d’utiles renseignements, l’expression de nos remerciements.
118
Bien que les intervalles ainsi définis manquent d’homogénéité, et bien
qu’il soit impossible sur de telles données de faire appel à la statistique
mathématique, on peut néanmoins mettre en évidence quelques résultats
intéressants :
a) Pour les trois bateaux, la catégorie de poids prédominante est celle
de 0,7 à 1,2 kg, qui correspond à des tailles limites de 110 à 131 mm (lon¬
gueur de carapace).
b) Le « Charleston » a pêché une quantité notable, 4,5 %, d’exemplaires
pesant plus de 2,5 kg, c’est-à-dire mesurant plus de 170 mm. L’espèce
atteint donc une grande taille.
c) Le « Charleston », qui a principalement travaillé près des îles est,
Boavista et Sal, a pêché davantage de spécimens de grande taille : près
de 35 % d’exemplaires pesant plus de 1,5 kg, c’est-à-dire mesurant plus
de 150 mm, alors que les pourcentages pour le « Folgor », qui a travaillé
presque exclusivement au large des îles S. W., Brava et Fogo, et le « N. D.
de Bocamadour », qui a fait une partie de sa pêche au large des îles N. W.,
sont respectivement de 8 % et de 4,4 % environ. En tenant compte que
les bateaux auraient pêché dans des conditions comparables, à des pro¬
fondeurs voisines de 200 mètres, ceci serait en relation avec les obser¬
vations des pêcheurs, selon lesquelles la taille décroîtrait d’est en ouest.
Une première tentative de détermination du sex ratio a été réalisée
par de rapides sondages sur les cargaisons du « Folgor » et du « N. D. de
Bocamadour ». Les résultats sont exprimés dans le tableau IV. 316 lan¬
goustes ont été examinées, soit 1 14 pour la catégorie < 0,7, 120 pour la
catégorie 0,7-1, 2, 54 pour la catégorie 1,2-1, 5, 20 pour la catégorie 1, 5-2,0,
et 8 pour la catégorie 2, 0-2, 5 kg.
Tableau IV
Nombre de mâles et de femelles dans chaqlte catégorie.
(entre parenthèses, %)
119
Ce tableau est moins significatif que s’il portait, non sur des catégories
de poids, mais sur des classes de tailles. On peut néanmoins en tirer les
conclusions suivantes :
a) Les femelles sont environ deux fois plus nombreuses que les mâles.
b) Chez les jeunes spécimens, pour lesquels on peut présumer que le
dimorphisme sexuel dans la taille est encore peu sensible, la proportion
des mâles est un peu plus forte.
c) Le sex ratio indique une forte prédominance des femelles sur les
mâles (rapport de 1 à 4) entre des poids de 0,7 et 1,5 kg (110 à 148 mm de
longueur de carapace) ; ce rapport est inversé entre 1,5 et 2,0 kg (149-
159 mm), et au delà de 2,0 kg (160 mm) il n’y a plus de femelles. Ceci
montre que les femelles adultes sont dans l’ensemble très nettement plus
petites que les mâles et qu’elles sont loin d’atteindre la même taille que ces
derniers. Les femelles qui appartiennent aux mêmes classes d’âge que les
mâles mesurant plus de 150 mm, n’atteignent pas cette taille et se classent
par conséquent dans les catégories inférieures. Le décalage entre classes
de taille et classes d’âge suivant le sexe se traduit par la considérable
variation du sex ratio suivant la catégorie.
On peut encore noter que les chiffres obtenus sont assez voisins pour
les deux bateaux, qui ont pêché dans des régions différentes, compte tenu
d’une moyenne des tailles plus élevée pour le « Folgor » que pour le « N. D.
de Rocamadour ».
Il n’en est plus de même si on considère la proportion des femelles ovi-
gères. Nous avons relevé, dans le tableau V, le nombre d’ovigères par
catégorie de poids pour les 104 femelles du « Folgor » et les 110 femelles
du « N. D. de Rocamadour » examinées. Les pourcentages d’ovigères dans
chaque catégorie ont été calculés sur les nombres figurant dans le
tableau IV.
Tableau V.
Nombre et pourcentage des femelles ovigères.
La faiblesse du nombre des femelles ovigères de la première catégorie
dans la cargaison du « Folgor » et leur absence dans celle du « N. D. de
Rocamadour » autorisent à penser que la taille de première maturité n’est
120
sans doute que légèrement inférieure à la limite supérieure de cette catégorie
(110 mm).
La proportion des femelles ovigères est en moyenne de 55 % chez le
« Folgor », de 5 % chez le « N. D. de Rocamadour », les maximums étant
atteints dans la catégorie de 1,2 à 1,5 kg et leur écart restant significatif
(77 % et 14 %).
Les langoustes du « Folgor » ont été examinées le 22 décembre 1963,
celles du « N. D. de Rocamadour » le 11 février 1964. Cette différence de
plus de sept semaines explique la chute du pourcentage des ovigères d’un
arrivage à l’autre. On peut présumer que, compte tenu du ralentissement
dans le développement, par lequel doit se traduire le passage dans des
eaux plus froides, la période de ponte s’achève en janvier pour cette espèce.
Les meilleurs rendements, obtenus dans les îles du N. E., sont de l’ordre
de trois langoustes par jour et par casier. P. charlestoni sp. nov. semble
suffisamment abondant pour supporter une exploitation nettement supé¬
rieure à celle à laquelle il est actuellement soumis. Le morcèlement des
populations et les difficultés de pêche dues à ses caractéristiques écolo¬
giques (les pertes de matériel sont extrêmement lourdes) préserveront
sans doute cette espèce des effets d’une exploitation intensive.
Laboratoire de Zoologie ( Arthropodes )
du Muséum et O.R.S.T.O.M. (Océanographie biologique).
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 1, 1964, pp. 122-156.
RÉVISION
DES HYDRAIRES DE LA COLLECTION LAMARCK
( Muséum national T Histoire naturelle)
Par Louis REDIER
Introduction
Parmi les collections qu’abrite le Laboratoire de Malacologie du Muséum,
celle des Hydraires récoltés et décrits par Lamarck en 1816 et en 1836
ligure en bonne place.
Les échantillons composant cette collection sont conservés à sec et
rangés dans des cartons vitrés, relativement luxueux et semblables à ceux
dans lesquels on conserve les Insectes. Placés dans des armoires, ainsi que
des livres dans une bibliothèque, ils ont une belle présentation.
Rillard en 1907 (9) (10) avait eu l’attention attirée sur cette collection
et il avait fait une révision de 14 des 62 espèces qu’elle contient.
Cinq de ces espèces sont des types de Lamarck.
Le but poursuivi ici a été de mettre à jour, non pas une partie mais la
totalité de la collection Lamarck. Plusieurs noms de genres ou d’espèces
ont été modifiés. Certains genres ont été créés. Des espèces différentes ont
été réunies en une seule, etc. En un mot, il était intéressant de « faire le
point ».
Depuis que Lamarck les a récoltés, ses échantillons ont été décrits
maintes fois. Il n’était donc pas nécessaire de recommencer. Nous avons
néanmoins signalé et précisé quelques points caractéristiques.
Presque toutes les étiquettes ont été faites de la main de Lamarck,
certaines sont de l’écriture de sa fille, parce que la vue de son père s’affai¬
blissait petit à petit ; quelques-unes, enfin, sont d’une main inconnue,
si bien que dans le doute où l’on est de leur origine, le fait a été signalé
chaque fois.
Alors que maintenant on conserve les récoltes soit dans l’alcool, soit
dans l’eau formolée à 2 ou 3 %, les échantillons de cette collection ont été
séchés ainsi que des plantes dans un herbier, sans avoir été fixés au préa¬
lable. Depuis près de 150 ans, elles reposent dans cet état et sont devenues
d’une fragilité extrême. La plupart tombent en poussière au moindre
attouchement, aussi leur manipulation et leur étude micrographique —
représentant plus de 300 préparations — sont-elles délicates. Cela a posé
de nombreux problèmes qui, après bien des tâtonnements, ont été résolus
de la manière suivante.
Chaque fragment était prélevé avec un pinceau enduit de salive (c’est ce
123
liquide qui nous a donné les meilleurs résultats) et déposé dans un verre
de montre contenant une solution gonflante, éclaircissante. Dans bien des
cas, le lactophénol d’Aman suffisait. Le verre de montre était ensuite mis à
l’étuve à 42° C pendant 24 ou 48 heures. Peu à peu l’air était chassé des
cavités où il se trouvait, les tissus reprenaient leur forme primitive et leur
transparence. Quand le lactophénol n’agissait pas on le remplaçait par le
chlorallactophénol, voire par le chloralphénol. Certaines fois, même, il a
été nécessaire de terminer le séjour à l’étuve par un passage de 8 à
10 minutes à la platine chauffante de Malassez.
Arrivé à ce stade, le contenu du verre de montre était versé dans un tube
à essai dans lequel toutes les opérations suivantes étaient effectuées par
décantation.
D’abord trois lavages à l’eau distillée, puis coloration. Il n’y a pas de
colorant universel pour tous les Hydraires. Dans chaque cas, il faut choisir
le colorant le plus adéquat mais les cinq qui semblent convenir générale¬
ment sont : le bleu de méthylène, le Ziehl, le vert de méthyle, dont l’emploi
est simple. Le vert lumière de Thomas, (34) Thomas 1952, qui doit être
utilisé après les alcools de déshydratation et avant le xylène. Enfin le
Giemsa R, qui nécessite l’emploi des techniques hématologiques.
Pour finir : différentiation et déshydratation, puis passage dans le
xylène ou le toluène et montage au baume du Canada, à la gomme au
chloral ou à la résine coumarone. Ces trois milieux donnent de bons résul¬
tats à la condition d’opérer sur des objets colorés ; les hydraires non pré¬
parés ayant un indice de réfraction proche de celui de ces trois milieux.
Références bibliographiques
Nous avons adopté la méthode suivante, qui a l’avantage de ne pas
alourdir le texte, tout en donnant les moyens de retrouver la totalité de la
documentation :
1° (25) Linné, 1758, a été indiqué chaque fois qu’il avait décrit l’espèce
considérée.
2° (21) Lamarck, 1816, est mentionné quand l’espèce en question figure
dans la collection qu’il a légué au Muséum et qui va être étudiée.
3° (7) Bedot, 1925, est toujours cité puisque c’est dans ce travail —
considérable — que l’on retrouvera l’historique, toutes les citations, tous
les synonymes, ainsi que la bibliographie complète de l’hydraire étudié. Le
lecteur aura grand intérêt à se reporter à cet ouvrage.
4° Enfin, nous avons donné la référence du dernier auteur connu qui
parle de l’hydraire en question.
Quelquefois il a été indiqué quelques références supplémentaires caracté¬
ristiques destinées à faciliter les recherches.
En d’autres termes, on trouvera en tête de chaque chapitre :
1° la référence du premier auteur
— 124 —
2° la référence de Lamarck.
3° la référence de Bedot
4° la référence du dernier auteur
Classement zoologique des hydraires de la collection.
Les hydraires de Lamarck, qui vont être étudiés et commentés, appar¬
tiennent aux espèces suivantes, classées par ordre zoologique.
Ordres
Familles
Genres
Espèces
f Bougainvillidae
Eudendriidae
Gymnoblastiques <
Tubulariidae
Haleciidae
Campanulariidae
Lafoeidae
Calyptoblastiques /
Sertulariidae
Hydractinia
Eudendrium
Tubularia
Halecium
I Campanularia
\ Clytia
I Liclorella
Obelaria
Obelia
j Coppinia
V Grammaria
Filellurn
Lafoea
Abietinaria
Amphisbetia
Diphasia
Dynamena
Selaginopsis
Sertularella
H. echinala
E. ramosum
j T. coronata
^ T. gracilis
s T. implexa
I T. indivisa
T. larynx
, H. beani
H. haleciunm
I H. muricatum
C. volubilis
C. johnstoni
L. antipathes
^ O. gelatinosa
' O. dichotoma
I O. geniculata
C. arcla
G. abietina
F. serpens
j L. dumosa
( L. fruticosa
A. abietina
A. filicula
A. operculata
^ D. pinnata
' D. rosacea
I D. subcarinata
j D. pumila
I D. quadridentata
S. fusca
S. polyzonias
. S. rugosa
S. tenella
125 —
Ordres Familles
Sertulariidae
[
Calyptoblastiques !
Plumulariidae
Commentaires particuliers a chaque hydraire.
I. — Ordre : Gymnoblastiques Allman, 1877.
A. — Famille : Bougainvilliidae Lesson, 1836.
1. — Genre : Hydractinia van Beneden, 1841.
a) Espèce : Hydractinia echinata (Fleming, 1820).
= Hydractinia echinata (19) Hincks 1868, p. 23.
— 126
Bougainvilléidé très commun qui tapisse les parois extérieures des
coquilles habitées par les pagures. Quelquefois aussi on le trouve sur divers
corps solides.
La collection Lamarck du Muséum comprend quatorze échantillons
dont six sont en excellent état, et permettent une identification aisée.
Distribution géographique : Toutes nos côtes, Mer Baltique, Mer du
Nord, Côtes d’Angleterre, Norvège.
Boîte n° 41 de la collection.
B. — Famille : Eudendriidae Ehrenberg 1834.
1. — Genre : Eudendrium Ehrenberg 1834.
a) Espèce : Eudendrium ramosum (Linné, 1758).
= Tubularia ramosa (25) Linné 1758, p. 804.
= id. (23) Lamouroux 1812, p. 185.
Un assez bel échantillon qui, malheureusement, ne comporte plus que les
tiges. Tous les autres organes ont disparu. Néanmoins son identification
est facile.
Distribution géographique : Océan Pacifique-Est (Fraser), océan
Atlantique (Lamarck), Atlantique-Nord (Hincks). Toutes nos côtes.
Boîte n° 43 de la collection.
C. — Famille : Tubulariidae Linné, 1758.
1. — Genre : Tubularia Linné, 1758.
a) Espèce : Tubularia coronata Abildgaard, 1806.
= Tubularia coronata (19) Hincks 1868, p. 119.
= Tubularia larynx (5) Bedot 1910, p. 401.
= id. (7) Bedot 1925, p. 464..
Cet hydraire a fait l’objet de nombreuses discussions. On se demande
encore s’il ne faut pas le réunir avec T. larynx ou en faire une espèce
distincte. Certains auteurs comme Hincks, 1868 (19), Billard, 1906 (8),
en font deux espèces différentes. D’autres auteurs, tels que : Sars, 1857,
Alder, 1858, Allman, 1871, Fenchel, 1905, Bedot, 1925, les réunissent
tous les deux sous le nom de T. larynx.
Il est difficile de se faire une opinion en examinant le matériel considéré.
127 —
Comme tous les tubulaires de la collection, conservés à sec, en « herbiers »,
leurs gonozoides, leurs tentacules ont disparu. 11 ne reste que les tiges.
En se basant sur cette unique partie de l’animal, on remarque que les deux
espèces diffèrent, tout au moins, sur quatre points :
Hauteur :
Port :
Annelures :
Largeur de la tige :
T. coronata
10 à 11 cm
en buisson élevé
aux extrémités
0,259 à 0,310
T. larynx
3 à 4 cm
en touffes gazonantes
presque partout
0,381 à 0,561
Lamarck, ayant sans doute eu une hésitation sur l’espèce, n’a écrit
sur le carton où il est collé que le mot « Tubulaire » sans autre indication.
Personnellement, nous n’osons prendre parti, le matériel que nous avons
sous les yeux ne se prête pas à un examen.
Distribution géographique : Fjord de Trondhjem (Marktanner), mer
du Nord (Van Ben.), côtes d’Angleterre (Ritchie).
Boîte n° 38 de la collection.
b) Espèce : Tubularia gracilis Lendenfeld, 1885.
= Tubularia gracilis (7) Bedot 1925, p. 461.
C’est, relativement, un Hydraire récent, puisqu’il a été décrit pour la
première fois par Lendenfeld en 1885. On n’en trouve pas trace dans les
œuvres de Lamarck.
L’exemplaire que nous avons sous les yeux n’est pas bien beau. Pas plus
beau que les autres Tubulaires de la collection, il ne comporte ni gonozoides
ni tentacules.
Distribution géographique : Galle Bay (Thornely). Port-Jackson sur
laminaires (Lendenfeld).
Boîte n° 39 de la collection.
c) Espèce : Tubularia implexa ?
Dans un tube de 2 cm de long sur 0,5 de large se trouve un petit tas de
« poussière » impossible à examiner. Ce tube porte le nom de Tubularia
indivisa qui semble écrit de la main de Lamarck mais sans nom d’auteur.
On ne le trouve cité nulle part sous ce nom. Pas trace non plus dans les
fiches de Billard, ni dans ses préparations microscopiques.
Pour mémoire.
Boîte n° 39 de la collection.
d) Espèce : Tubularia indivisa Linné, 1755.
= Tubularia indivisa (25) Linné 1758, p. 803.
= id. (22) Lamarck 1836, p. 110.
= id. (19) Hincks 1868, p. 115.
= id. (7) Bedot 1925, p. 462.
— 128 —
= Tubularia indioisa (15) Broch 1928, p. 54.
= id. (35) Vervoort 1846, p. 99.
= id. (33) Tessier 1950, p. 12.
Six échantillons qui n’ont rien de remarquable. Pour les raisons indi¬
quées plus haut (voir Tubularia coronata) il ne possède ni gonozoides, ni
tentacules. Cet Hydraire, très commun, est connu depuis fort longtemps
et il a été souvent décrit.
Distribution géographique : Géorgie du Sud (Hartlaub). Terre-Neuve
(Smith). Mers d’Europe (Lamabck). Golfe de St. Laurent (Fraser).
Côtes de France (Billard). Mer du Nord (Leloup). Côte Est du Pacifique
(Fraser).
Boîte n° 39 de la collection.
e ) Espèce : Tubularia larynx Ellis et Solander, 1786.
= Tubularia larynx (21) Lamarck 1816, p. 110.
= Tubularia muscoides (24) Lamouroux 1816, p. 230.
= Tubularia larynx (19) Hincks 1868, p. 118.
= Tubularia coronata (19) id. p. 119.
= Tubularia larynx (7) Bedot 1925, p. 464.
= id. (35) Vervoort 1946, p. 103.
= id. (33) Tessier 1950, p. 12.
Quatre échantillons de cet Hydraire bien connu. Voir la nombreuse
littérature qui a été publiée dans (7) Bedot 1925.
Distribution géographique : Mer du Nord (Leloup), côtes d’Angleterre
(Brown), Méditerranée (Pallas). Océan Pacifique-Nord (Fraser). Toutes
nos côtes.
Boîte n° 39 de la collection.
IL — Ordre : Calyptoblastiques Allman, 1877.
A. — Famille : Haleciidae Oken, 1815.
Dans la collection, on trouve étiqueté sous ce nom un petit morceau
d’Hydraire (?) qu’il est impossible d’identifier, vu son mauvais état.
Il n’est cité ici que pour mémoire.
— 129
Distribution géographique : Atlantique, Méditerranée (Rémy Perrier)..
Largement distribué (Hincks), Pacifique-Est (Fraser), océan Arctique,
mer du Nord (Leloup), Pacifique-Sud (Jâdersholm).
Boîte n° 44 de la collection.
b) Espèce : Halecium halecinum (Linné, 1758).
= Sertularia halecina (25) Linné 1758, p. 809.
= id. (21) Lamarck 1816, p. 119.
= Halecium halecinum (19) Hincks 1868, p. 221.
= id. (7) Bedot 1925, p. 206.
= id. (33) Tessier 1950, p. 12.
Huit beaux échantillons porteurs de tous leurs signes caractéristiques.
Cet Hydraire, très commun, était connu à la fin du xvne siècle, exacte¬
ment depuis 1696 (Plucknet), c’est-à-dire bien avant Linné.
Il a été décrit maintes fois.
Distribution géographique : Côtes de France et d’Allemagne (Billard).
Côtes d’Angleterre (Brown). Pacifique-Est (Fraser). Islande (Bètan-
court). Groënland (Môrch), Cap Nord (Sars), Méditerranée (Pallas).
Boîte n° 55 de la collection.
c) Espèce : Halecium muricatum (Ellis et Solander, 1786).
= Laomedea muricata (24) Lamouroux 1816, p. 200.
= Halecium muricatum (19) Hincks 1868, p. 221.
= id. (7) Bedot 1925, p. 210.
Un seul échantillon, en bon état et tout à fait valable.
Cette fois encore on peut douter que cette espèce fasse partie de la col¬
lection originale de Lamarck. Il ne connaissait pas cet Hydraire qu’il ne
cite nulle part dans ses œuvres.
Très reconnaissable au bord des hydrothèques retroussé à l’extérieur
et à ses gonothèques Ç recouvertes d’épines.
Distribution géographique : Côtes d’Angleterre, d’Islande (Hincks).
Alaska (Nutting). Mer du Nord, Atlantique, Est du Canada (Fraser).
Spitsberg (Jâdersholm).
Boîte n° 44 de la collection.
B. — Famille : Campanulariidae Lamarck, 1816.
1. — Genre : Campanularia Lamarck, 1816.
a) Espèce : Campanularia volubilis (Linné, 1758).
= Sertularia volubilis (25) Linné 1758, p. 811.
= Campanularia volubilis (21) Lamarck 1816, p. 113.
= id. (19) Hincks 1868, p. 160.
= id. (7) Bedot 1925, p. 131.
130 —
Quelques brindilles de C. volubilis rampant sur un petit morceau d’algue
indéterminable.
Il n’y avait pas assez de matériel pour pouvoir en faire une détermination
au microscope, néanmoins, ses calices à petites dents arrondies et ses
gonotlièques en forme de fiole ne laissent aucun doute quant à son nom.
Distribution géographique : Norvège (Sars), Islande (Hincks), Massa¬
chusetts (Agassiz), Océan Pacifique Nord, mer de Bering (Frazer), océan
Atlantique (Lamarck).
Boîte n° 38 de la collection.
2. — Genre : Clytia Lamouroux, 1812.
a) Espèce : Clytia johnstoni (Aider, 1856).
= Clytia johnstoni (19) Hincks 1868, p. 143.
= id. (7) Bedot 1925, p. 147.
= Campanularia johnstoni (15) Broch 1928, p. 73.
= Clytia johnstoni (35) Vervoert 1946, p. 269.
= id. (33) Tessier 1950, p. 16.
= id. (28) Redier 1962, p. 23.
Deux exemplaires trop petits et trop fragiles pour que nous puissions
en faire des préparations microscopiques. L’un d’eux rampait sur le bryo-
zoaire Flustra papyracea, l’autre sur un morceau de sertulaire, trop abîmé
pour pouvoir être déterminé.
Hydraire très commun. Signes caractéristiques : calice bordé de dents
triangulaires, gonothèques sessiles et annelées de haut en bas.
Distribution géographique : Toutes nos côtes (Lacaze-Duthiers).
Océan Pacifique-Nord, Alaska (Fraser). Mer du Nord, Islande (Agassiz).
Norvège (Van Ben.), Méditerranée (Redier).
Boîte n° 38 de la collection.
3. — Genre : Lictorella Allman, 1888.
a) Espèce : Lictorella antipathes (Lamarck, 1816).
= Sertularia antipathes (21) Lamarck 1816, p. 115.
= Campanularia rufa (16) Baie 1884, p. 54.
= Lictorella antipathes (10) Billard 1907, p. 215.
= id. (7) Bedot 1925, p. 270.
Espèce type de Lamarck représentée par trois échantillons.
Billard 1907 (10) p. 215, en a donné une excellente description avec
figure. Il souligne l’identité avec Campanularia rufa n. sp. de Baie.
Distribution géographique : Australie (Lamarck), Nouvelle-Hollande
(Baie).
Boîte n° 37 de la collection.
— 131 —
4. — Genre : Obelaria Hartlaub 1897.
a) Espèce : Obelaria gelatinosa (Pallas, 1766).
= Campanularia spinosa (21) Lamarck 1816, p. 120.
= Campanularia gelatinosa (22) Lamarck 1836, p. 134.
= Obelia gelatinosa (19) Hincks 1868, p. 151.
= Obelaria gelatinosa (7) Bedot 1925, p. 296.
= Laomedea gelatinosa (15) Broch 1928, p. 75.
= Obelaria gelatinosa (33) Tessier 1950, p. 16.
Trois exemplaires qui supportent mal les divers traitements microgra¬
phiques : éclaircissement, gonflement, coloration, déshydratation, etc.
L’observation en est malaisée, néanmoins ses caractères morphologiques
externes — calice crénelé, tige simple peu ramifiée portant de fins et courts
hydroclades, polypes insérés sans ordre — suffisent à le déterminer.
Dans son travail de 1816, Lamarck (21) parle d’un Campanularia spinosa
et dans celui de 1836 (22) d’un C. gelatinosa. Or, dans la boîte n° 38 de sa
collection les échantillons étiquetés de sa main C. Spinosa ont été sur¬
chargés par Billard en C. gelatinosa.
Nous avons comparé les descriptions et les dessins des divers auteurs
ainsi que les préparations microscopiques de Billard et les nôtres. Nous
concluons qu’il ne s’agit là que d’une seule et même espèce : C. gelatinosa =
Obelaria gelatinosa.
Distribution géographique : Mer du Nord (Lamarck), Atlantique-Nord
(Hincks), Californie (Jaderholm), Pacifique (Fraser).
Boîte n° 38 de la collection.
5. — Genre : Obelia Hincks, 1868.
a ) Espèce : Obelia dichotoma (Linné, 1758).
= Sertularia dichotoma (25) Linné 1758, p. 812.
= Campanularia dichotoma (21) Lamarck 1816, p. 113.
= Obelia dichotoma (19) Hincks 1868, p. 156.
= Laomedea dichotoma (15) Broch 1928, p. 74.
= Obelia dichotoma (7) Bedot 1925, p. 30.
= id. (33) Tessier 1950, p. 15.
Trois échantillons presque tombés en poussière sur lesquels on peut néan¬
moins reconnaître l’espèce.
Pour mémoire, signes caractéristiques : bord des hydrothèques lisse,
parois plissées et pédoncules faisant avec les hydroclades un angle de 45°
environ.
Distribution géographique : hydraire commun, souvent en parasite sur
— 132 —
d’autres hydraires. Alaska (Nutting). Baie de San-Francisco (Fraser).
Océans Pacifique et Atlantique, Méditerranée (Lamarck).
Boîte n° 38 de la collection.
b) Espèce : Obelia geniculata (Linné, 1758).
= Sertularia geniculata (25) Linné 1758, p. 812.
= id. (21) Lamarck 1816, p. 120.
= Obelia geniculata (19) Hincks 1868, p. 149.
= Laomedea geniculata (15) Broch 1928, p. 73.
= Obelia geniculata (7) Bedot 1925, p. 304.
= id. (33) Tessier 1950, p. 14.
La collection ne comprend qu’un tout petit échantillon collé sur un
morceau d’algue indéterminable. Il n’est représenté que par des fragments
d’hydrocaule à l’exclusion de toutes hydrothèques ou gonothèques. Il y a
beaucoup de chances pour qu’il s’agisse d’O. geniculata , d’autant plus qu’il
est reconnaissable à ses entrenœuds s’élargissant à leur extrémité distale
et y présentant un gros renflement latéral. Espèce commune.
Toutefois devant les débris qui, seuls, subsistent ici, on ne peut se pro¬
noncer formellement.
Distribution géographique : Océan Pacifique-Nord (Fraser), Nouvelle-
Zélande (Bale), cap Nord (Sars), Labrador (Hincks), océan Atlantique.
Toutes les mers européennes.
Boîte n° 38 de la collection.
C. — Famille : Lafoeidae Lamouroux, 1821.
1. — Genre : Coppinia Hassal, 1848.
a) Espèce : Coppinia arcta (Dalyell, 1847).
Sur un fragment d ’ Abietinaria abietina — mis à part dans la boîte 44 —
se trouvent d’assez nombreuses colonies de C. arcta.
Comme cet hydraire est synonyme de Lafoea dumosa, prière de se
reporter à ce nom
Boîte n° 44 de la collection.
2. — Genre : Grammaria Stipmson, 1854.
a) Espèce : Grammaria abietina (Sars, 1851).
= Campanularia abietina (31) Sars 1851, pp. 131, 138.
= Salacia abietina (19) Ilincks 1868, p. 212.
= Grammaria abietina (7) Bedot 1925, p. 198.
Un tout petit échantillon dont les caractéristiques sont assez visibles
pour effectuer une détermination.
133
Hydraire inconnu de Lamarck, tout au moins dans ses œuvres mais qui
figure dans sa collection avec une étiquette dont l’écriture ressemble à la
sienne.
Distribution géographique : Cap Nord, Norvège (Sars), Alaska, Océan
Pacifique-Est (Fraser).
Boîte n° 44 de la collection.
3. — Genre : Filellum Hincks, 1868.
a) Espèce : Filellum serpens (Hassal, 1848).
= Campanularia serpens (18) Hassal 1848, p. 223.
= Filellum serpens (19) Hincks 1868, p. 214.
= id. (7) Bedot 1925, p. 191.
= id. (33) Tessier 1950, p. 17.
Petit échantillon assez abîmé.
Cette espèce ne figure ni dans les œuvres de Lamarck de 1816 ou de 1836,
ni dans celles de Linné. C’est Hassal qui, en 1848, l’a décrite pour la pre¬
mière fois. Elle figure dans la collection sous le nom de Reticularia serpens,
nom qui lui avait été donné par Hincks en 1858. Dix ans après Hincks
lui avait attribué le nom actuel qui n’a plus été changé depuis lors.
Tout ceci nous fait douter que cet échantillon appartienne bien à la
collection originale de Lamarck et nous ne le citons que par acquit de
conscience.
Disribution géographique : Hydraire commun rampant sur les Sertu-
laires et bien d’autres supports. Toutes nos côtes. Islande (Hincks), océan
Pacifique-Est (Fraser).
Boîte n° 44 de la collection.
4. — Genre : Lafoea Lamouroux, 1821.
a) Espèce : Lafoea dumosa (Fleming, 1820).
= Campanularia dumosa (17) Bush 1852, pp. 386, 388, 401.
= Lafoea dumosa (19) Hincks 1868, p. 200.
= Lafoea dumosa (7) Bedot 1925, p. 259.
= id. (33) Tessier 1950, p. 17.
= id. (29) Redier 1962, p. 35.
Trois exemplaires assez lisibles. Hydrothèques droites et espacées avec
un court pédoncule. Hydraire classique qui se colore admirablement au
vert de méthyle en donnant des tons jaunes, verts ou gris, suivant l’âge et
le genre de tissu.
Quoique figurant dans sa collection, Lamarck n’en fait pas mention dans
ses œuvres de 1816 et 1836.
Distribution géographique : Océan Pacifique-Nord (Fraser). Mers
134 —
septentrionales, Cap Nord, mer du Nord (Hincks), océan Atlantique,
Méditerranée (Redier).
Boîte n° 34 de la collection.
b) Espèce : Lafoea fruticosa (Sars, 1851).
= Campanularia fruticosa (31) Sars 1851, pp. 131-138.
•= Lafoea fruticosa, (19) Hincks 1868, p. 202.
= id. (7) Bedot 1925, p. 261.
Cet hydraire ressemble à L. dumosa mais son pédoncule torsadé (3 à
5 spires) permet de le différencier sans difficulté.
Lamarck n’en fait pas mention.
La collection n’en possède qu’un tout petit échantillon.
Distribution géographique : espèce septentrionale, Alaska (Clark,
Nutting), mer de Béring (Jaderholm), Grande-Bretagne, cap Nord,
Islande (Bale).
Boîte n° 34 de la collection.
D. — Famille : Sertulariidae Linné, 1748.
1. — Genre : Abietinaria Kirchenpauer, 1884.
a) Espèce : Abietinaria abietina (Linné, 1758).
= Sertularia abietina (25) Linné 1758, p. 808.
= id. (21) Lamarck 1816, p. 116.
= id. (19) Hincks 1868, p. 266.
= Abietinaria abietina (7) Bedot 1925, p. 65.
= id. (33) Tessier 1950, p. 21.
= id. (29) Redier 1962, p. 35.
Six très beaux échantillons répartis dans les boîtes 20 et 21 sous le nom
de Sertularia abietina et un petit échantillon se trouvant dans la boîte 44.
Ce dernier est couvert de parasites : hydraires ( Coppinia arcta = Lafoea
dumosa) diatomées, algues, bryozoaires, vers, etc. Il semble qu’il ait été
apporté après coup.
Distribution géographique : hydraire commun, peu exigeant sur le choix
de ses supports, qu’on trouve sur toutes nos côtes : Mer du Nord (Van
Ben). Abondant au Cap Nord (Sars), Groenland (Fabricius), Labrador
(Packard jun.), Méditerranée (Pallas), Pacifique-Est (Fraser).
Boîtes nos 20, 21, 44 de la collection.
b) Espèce : Abietinaria filicula (Ellis et Solander, 1786).
= Sertularia fdicula (21) Lamarck 1816, p. 119.
= Abietinaria fdicula (7) Bedot 1925, p. 68.
— 135 —
Beaux échantillons. Une grosse touffe en excellent état.
Se colore bien au vert lumière de Thomas et donne une préparation se
lisant sans difficulté.
Distribution géographique : Alaska, océan Pacifique-Nord (Fraser)^
côtes d’Angleterre (Lamarck, Hincks), Labrador (Packard).
Boîtes nos 26 et 27 de la collection.
2. — Genre : Amphisbetia.
a) Espèce : Amphisbetia operculata (Linné, 1758).
= Sertularia operculata (25) Linné 1758, p. 808.
= id. (21) Lamarck 1816, p. 118.
= Sertularia serra (21) Lamarck 1816, p. 121.
= Sertularia operculata (19) Hincks 1868, p. 263.
= id. (7) Bedot 1925, p. 402.
= Amphisbetia operculata (3) Tessier 1950, p. 21.
La collection comprend treize échantillons tous plus beaux les uns que
les autres. Taille maximum 30 cm. Parfait état de conservation. On y
trouve des sujets jeunes et âgés, avec ou sans gonothèques. Bref ce sont
des spécimens magnifiques, qui ont conservé non seulement leur valeur
historique mais aussi leur valeur scientifique et même artistique.
Distribution géographique : hydraire commun que l’on trouve partout.
Mer du Nord (Van Ben), océan Atlantique (Beltrémieux), Afrique du
Sud (Busk), Patagonie, îles Falkland et Auckland, Australie, Nouvelle-
Zélande, îles Kerguelen (Hincks), Méditerranée (Redier).
Boîtes nos 26, 27, 28, 29, 31 de la collection.
3. — Genre : Diphasia Agassiz, 1862.
a) Espèce : Diphasia pinnata (Pallas, 1766).
= Sertularia pectinata (21) Lamarck 1816, p. 116.
= Diphasia pinnata (19) Hincks 1868, p. 255.
= Sertularia nigra (17) Hartlaub 1905, p. 664.
= Sertularia pectinata (10) Billard 1907, p. 218.
= Diphasia pinnata (7) Bedot 1925, p. 172.
= id. (33) Tessier 1950, p. 18.
Les six échantillons de la collection Lamarck portent — écrits de sa
main — le nom de Cellaria pectinata. Ce nom a été surchargé sur l’étiquette
par une tierce personne et remplacé par Cellaria pristis, puis par Thuiria
pristis. Billard, 1907 (10) a étudié les échantillons ci-dessus et il fait
remarquer que Sertularia (ou Cellaria ou Thuiria), pectinata (ou pristis)
correspond, en réalité, à Diphasia pinnata. A notre tour, nous avons con¬
trôlé le fait et nous sommes d’accord avec lui.
— 136 —
Distribution géographique : Océan Indien (Lamarck), côtes Sud de
l’Angleterre (Hincks), Afrique du Sud (Busk), Sydney (Bale).
Boîtes nos 19 et 20 de la collection.
-b) Espèce : Diphasia rosacea (Linné, 1758).
= Sertularia rosacea (25) Linné 1758, p. 307.
= id. (21) Lamarck 1816, p. 119.
= Diphasia rosacea (19) Hincks 1868, p. 245.
= id. (7) Bedot 1925, p. 173.
= Nigellastrum rosaceum (15) Broch 1928, p. 70.
= Diphasia rosacea (33) Tessier 1950, p. 19.
Trois échantillons.
Signe caractéristique : gonothèques en forme de poire avec 8 côtes,
■dont 2, dans les gonothèques $, sont prolongées en longues cornes recour¬
bées.
Distribution géographique : Océan Atlantique, Méditerranée (Lamarck),
côtes d’Angleterre (Hincks).
Boîtes nos 26 et 31 de la collection.
c) Espèce : Diphasia subcarinata (Busk 1852).
= Sertularia subcarinata (17) Busk 1852, pp. 387-390.
= Diphasia subcarinata (4) Bale 1884, p. 102.
= id. (7) Bedot 1925, p. 174.
Il ne figure pas dans les œuvres de Lamarck de 1816 et 1836.
Bonne description dans (4) Bale, p. 102.
Un seul et vieil échantillon couvert de parasites divers : algues, vers,
bryozoaires, etc., ce qui n’empêche pas d’en reconnaître les caractères.
Colorer de préférence, avec les précautions habituelles, au Giemsa R.
Distribution géographique : Australie (Bale).
Boîte n° 26 de la collection.
4. — Genre : Dynamena Lamouroux 1812.
■a) Espèce : Dynamena pumila (Linné, 1758).
= Sertularia pumila (25) Linné 1758, p. 807.
= id. (21) Lamarck 1816, p. 119.
■= id. (19) Hincks 1868, p. 260.
= id. (7) Bedot 1925, p. 404.
= Dynamena pumila (15) Broch 1928, p. 260.
= id. (33) Tessier 1950, p. 18.
La collection possède cinq échantillons en bon état, tous fixés sur des
— 137 —
algues diverses. L’on sait que D. pumila n’est pas très éclectique dans le
choix de ses supports. Il se fixe n’importe où. Le plus commun des hydraires
Tiges brunes, phosphorescentes.
Distribution géographique : Océan Atlantique (Lamarck, Beltré-
mieux), océan Arctique (Sars), mer du Nord (Van Ben.), Méditerranée
(Sars), Afrique du Sud (Kraus).
Boîtes nos 25-31 de la collection.
b) Espèce : Dynamena quadridentata (Ellis et Solander, 1786).
= Sertularia quadridentata (21) Lamarck 1816, p. 121.
= Tuliparia quadridentata (15) Blainville 1834, p. 485.
= Pasythea quadridentata (17) Busk 1852, p. 395.
= id. (4) Baie 1884, p. 112.
= id. (7) Bedot 1925, p. 315.
= Dynamena quadridentata (13) Billard 1924, p. 55.
La « Sertulaire quadridentée » de Lamarck est représentée par deux
échantillons peu lisibles et en assez mauvais état. Malgré cela leur identi¬
fication ne fait aucun doute. Signe caractéristique : les hydrothèques
qui se groupent par deux, trois ou quatre paires le long de l’hydroclade.
Distribution géographique : Océan Atlantique (Marktanner), îles
Loyauté (Thornely), îles Hawaï (Nutting), côtes de Natal (Warren),
île Ascension (Ellis et Solander), cap Hatteras (Stechow).
Boîte n° 34 de la collection.
5. — Genre : Selaginopsis Allman, 1876.
a) Espèce : Selaginopsis fusca (Johnston, 1833).
= Sertularia fusca (20) Johnston 1847, p. 70.
= id. (19) Hincks 1868, p. 272.
= Selaginopsis fusca (26) Mereschkowsky 1878, pp. 436-437 — 445-446.
= id. (7) Bedot 1925, p. 355.
Un tout petit échantillon en bon état.
Il est à signaler que Lamarck ne fait pas mention de cet hydraire dans
son ouvrage de 1816, pas plus que dans celui de 1836.
D’autre part, l’unique spécimen que possède la collection n’est étiqueté
ni de sa main, ni de celle de sa fdle. Sa présentation diffère de celle des
autres échantillons, aussi nous nous demandons s’il n’y pas été rajouté
après coup dans la collection et nous n’en faisons état que pour
mémoire.
Distribution géographique : Côtes anglaises (Hincks), océan Atlantique
et océan Pacifique-Nord (Mereschkovsky).
Boîte n° 24 de la collection.
10
— 138 —
6. — Genre : Sertularella Gray, 1848.
a) Espèce : Sertularella polyzonias (Linné, 1758).
= Sertularia polyzonias (25) Linné 1758, p. 813.
= ici. (21) Lamarck 1816, p. 117.
= Sertularella polyzonias (19) Hincks 1868, p. 233.
La collection comprend cinq échantillons en bon état.
Cet hydraire connu depuis fort longtemps est un de ceux qui ont donné
lieu au plus grand nombre d’observations. (7) Df.dot, 1925 signale les
quelques 340 articles, notes, études, descriptions, etc. qui lui ont été con¬
sacrés. Depuis ce dernier auteur, on trouve encore une douzaine de cita¬
tions dans les auteurs qui lui ont succédé et que nous indiquons plus haut.
S. polyzonias est parmi les hydraires les plus caractéristiques et les plus
faciles à reconnaître (Hydrothèques à forts épaississements transversaux
et gonothèques annelées).
Distribution géographique : Mers d’Europe (Lamarck), Groënland
(Sars), Islande (Hincks), Charente- Inférieure (Beltrémieux), Médi¬
terranée (Cavolini). Madère, Afrique du Sud (Busk), mer Rouge (Hincks).
Boîte n° 24 de la collection.
b) Espèce : Sertularella rugosa (Linné, 1758).
= Sertularia rugosa (25) Linné 1758, p. 809.
= id. (21) Lamarck 1816, p. 121.
= Clytia rugosa (24) Lamouroux 1816, p. 203.
= Amphitroca rugosa (3) Agassiz 1865, p. 146.
= Sertularella rugosa (19) Hincks 1868, p. 241.
= id. (1) Bedot 1925, p. 384.
L’échantillon présent est en fort mauvais état. Quelques « morceaux »
de S. rugosa rampent sur le bryozoaire Flustra papyracea. Néanmoins la
forme lisse des hydrothèques quadridentées de cet hydraire et sa coloration
jaune clair, permettent de l’identifier sans trop de difficultés.
Distribution géographique : Mers d’Europe (Lamarck), Groënland, cap
Nord, Labrador (Hincks), Alaska, San-Francisco (Fraser). Cosmopolite.
Boîte n° 34 de la collection.
c) Espèce : Sertularella tenella (Aider, 1856).
= Sertularia rugosa (25) Linné 1758, p. 809.
= id. (20) Johnston 1847, p. 64.
139
= Sertularella tenella (19) Hincks 1868, pp. 234 et 242.
= id. (7) Bedot 1925, p. 387.
Il existe dans la collection, sous le nom de Sertularia tenella Aider un
échantillon si petit et si abîmé que nous n’avons pas de quoi faire une
détermination précise.
Lamarck ne le mentionne dans aucune de ses œuvres.
Nous n’en parlons ici que par acquit de conscience.
Distribution géographique : Hébrides, Shetland, Atlantique (Hincks),
Pacifique Nord (Fraser).
Boîte n° 24 de la collection.
7. — Genre : Sertularia Linné, 1748.
a) Espèce : Sertularia bicuspidata (Lamarck, 1816).
= Sertularia bicuspidata (21) Lamarck 1816, p. 121.
= id. bicornis (4) Baie 1884, pp. 83 et 92.
= id. bicuspidata (10) Billard 1907, p. 216.
= id. (7) Bedot 1925, p. 393.
On trouve dans la collection un petit échantillon de « quelque chose» qui,
étiqueté sous ce nom, n’est certainement pas un hydraire.
Pourtant en 1917, Billard l’a encore rencontré puisqu’il lui a consacré
quelques lignes et qu’il en a mesuré les dimensions.
En ce qui nous concerne, nous préférons ne pas insister faute de matériel
suffisamment bon.
Boîte n° 26 de la collection.
b) Espèce : Sertularia cupressina f. argentea (Linné, 1758).
= Sertularia argentea (25) Linné 1758, p. 809.
= id. (22) Lamarck 1836, p. 143.
= id. (19) Hincks 1868, p. 268.
= Thuiaria argentea (7) Bedot 1925, p. 438.
= Sertularia cupressina forma argentea (31) Tessier 1950, p. 20.
Lamarck distinguait deux Sertulaires : S. argentea et 5. cupressina.
Brocii avait été frappé par la ressemblance de ces deux hydraires et il en
entreprit l’étude. Il est arrivé à la conclusion qu’il s’agissait d’une seule
et même espèce.
Après vérification sur des préparations microscopiques nous nous rallions
à son opinion sur l’identité des deux espèces : Hydrothèques alternées.
Tiges de grande taille. Extrémité des hydrothèques brillantes. Port en
plans successifs.
Treize des seize échantillons qui figurent dans la collection sont les
plus beaux et les mieux conservés de tous les hydraires de Lamarck.
Distribution géographique : Mers d’Europe et d’Amérique (Lamarck),
— 140
océan Indien et océan Pacifique (Leloup, Lamouroux), mer de Chine
(Kirpatrik). Iles Philippines (Kirchenpauer). Cosmopolite.
Boîtes nos 22, 23, 24 de la collection.
c) Espèce : Sertularia elongata (Lamouioux, 1816).
= Sertularia millefolium (21) Lamarck 1816, p. 116
= id. lycopodium (21) id. p. 117.
= id. elongata (30) Ritchie 1907, p. 78.
= id. millefolium (10) Billard 1907, p. 217.
= id. elongata (7) Bedot 1925, p. 396.
Il existe, dans la collection, deux préparations microscopiques et neuf
échantillons dont un fort beau, avec des gonothèques à tous les âges.
Billard 1907 (10) en donne une excellente description et on ne pourrait
mieux faire.
Cet hydraire aux hydrothèques si caractéristiques lies hydrothèques ont
six fortes dents inégales) ne peut être confondu avec aucun autre lorsqu’on
l’a vu une fois.
Les deux espèces de Lamarck : S. millefolium et S. lycopodium corres¬
pondent toutes les deux à S. elongata. Maints auteurs, après études sérieuses
sont arrivés à cette même conclusion.
d) Espèce : Sertularia nigra (Hartlaub, 1905).
Ne figure pas dans les œuvres de Lamarck. Il s’agit de Diphasia pinnata
et nous renvoyons à ce nom. Nom qui a prêté à bien des confusions.
Bel échantillon de 23 cm. de long.
Boîte n° 24 de la collection.
e) Espèce : Sertularia serra (Lamarck, 1876).
= Sertularia serra (21) Lamarck 1816, p. 121.
= id. (10) Billard 1907, p. 218.
= Amphisbetia operculata (7) Bedot 1925, p. 402.
Comme le fait remarquer Billard les caractères de S. serra sont exacte¬
ment les mêmes que ceux d’ Amphisbetia operculata dont nous parlons par
ailleurs. On ne s’explique pas comment Lamarck n’a pas remarqué la
similitude des deux espèces. La dent terminale de chaque hydrothèque est
pourtant caractéristique. Le nom de S. serra doit donc tomber en syno¬
nyme de A. operculata.
Distribution géographique : voir à A. operculata.
Boîtes nos 26, 27, 28, 29, 31 de la collection.
8. — Genre : Thuiaria.
a) Espèce : Thuiaria articulata (Pallas, 1766).
= Cellaria lonchitis (21) Lamarck 1816, p. 130.
— 141
— Thuiaria articulata (19) Hincks 1868, p. 277.
= id. (5) Bedot 1910, p. 439.
= id. (33) Tessier 1950, p. 21.
Lamarck, dans la description qu’il en fait, déclare n’avoir jamais vu cet
hydraire. Cette description comparée au seul exemplaire que possède la
collection, permet de conclure qu’il s’agit bien de T. articulata.
Colonie à ramification pennée régulière. Hydrothèques peu saillantes,
soudées à la tige sur presque toute leur longueur.
Distribution géographique : Océan Indien (Lamarck), océan Atlantique
(Hincks), Manche.
Boîte n° 19 de la collection.
Thuiaria thuia (Linné, 1758).
= Sertularia thuia (25) Linné 1758, p. 809.
= Cellaria thuia (22) Lamarck 1816, p. 139.
= Thuiaria thuia (19) Hincks 1868, p. 275.
= id. (7) Bedot 1925, p. 450.
La collection possède trois exemplaires de cet hydraire, dont un fort
beau. Le port très particulier — rappelant celui du Thuya — de cette
espèce et ses hydroclades transparents suffisent pour l’identifier.
Distribution géographique : Mers septentrionales, cap Nord, Dogger
Bank, côtes anglaises (Hincks), Méditerranée (Pallas), golfe de St.
Laurent (Agassiz), mer de Bering, océan Pacifique-Nord (Fraser).
Boîte n° 19 de la collection.
E. — Famille : Plumulariidae Lamarck, 1816.
1. — Genre : Acanthella Allman, 1883.
a) Espèce : Acanthella effusa (Busk, 1852).
— Plumularia scahra (21) Lamarck 1816, p. 127.
= Acanthalla effusa (2) Allman 1888, pp. lx-lxv-lxvi-lxvii.
= Plumularia scahra (9) Billard 1907, p. 322.
= Acanthella effusa (7) Bedot 1925, p. 70.
Billard, 1907 (9) et Bedot, 1925 (7) avaient eu leur attention attirée
sur cet hydraire. Le mauvais état des quatre échantillons de la collection
et, en particulier, l’absence des appendices épineux qui remplacent les
hydroclades, caractère indispensable à la détermination, empêchent
d’établir une diagnose sérieuse.
Nous confirmons les remarques de Bedot, 1925 (1) et nous estimons qu’il
ne faut pas changer le nom spécifique donné par Allman, 1888 (2). Jusqu’à
nouvel ordre, nous mettons le nom de Plumuralia scahra avec un point
142
d’interrogation dans les synonymes d’ Acanthella effusa. Lorsque nous
aurons un échantillon vivant ou tout au moins bien conservé, nous révi¬
serons peut-être ce jugement.
Distribution géographique : Mers australes (Lamarck), canal du Prince
de Galles, détroit de Torrès (Busk), Singapore, Zamboanga, Philippines,
Australie (Kirchenpauer), cap York, détroit de Torrès, océan Indien,
détroit de Malacca (Marktanner), île Murray, Ternate (Campenhausen).
Boîte n° 10 de la collection.
2. — Genre : Acanthocladium Allrnan, 1883.
a) Espèce : Acanthocladium angulosum (Lamouroux, 1816).
= Plumularia angulosa (21) Lamarck 1816, p. 126.
= Acanthocladium huxleyi (1) Allman 1885, pp. 2-8-11-12-33-38.
= Thecocarpus angulosus (9) Billard 1907, p. 326.
= id. (12) Billard 1913, p. 85.
= Acanthocladium angulosum (7) Bedot 1925, p. 70.
La collection possède dix exemplaires dont une colonie superbe, de
61 cm de longueur. Leur état de conservation précaire ne permet pas une
identification facile.
Billard, 1907 (9), p. 326, rejette le genre Acanthocladium créé par
Allman et place cette espèce dans le genre Thecocarpus, se basant sur la
présence d’une hydrothèque à la base de la corbule. Billard, 1913 (12),
p. 85, en donne une longue description. Nous n’avons pas retrouvé de
corbules en assez bon état dans les 10 échantillons ci-dessus, aussi, en
l’absence de la constatation de ce caractère, nous préférons la description
d’ Allman. C’était aussi l’avis de Bedot qui a rétabli le nom d’ Acantho¬
cladium angulosum.
Distribution géographique : Mers Australes (Lamarck), Port Curtiss,
îles Cumberland (Bale), mer d’Arafura (Allman), détroit de Torrès
(Kirchpatrick), île Thursday et Port-Hartog (Weltner).
Boîtes nos 1 1, 14, 15, 16, 17 de la collection.
3. — Genre : Aglaophenia Lamouroux, 1812.
a) Espèce : Aglaophenia crucialis Lamouroux 1816 (fig. 1).
= Aglaophenia crucialis (24) Lamouroux 1816, p. 169.
= Plumularia brachiata (21) Lamarck 1816, p. 126.
= Thecocarpus crucialis (9) Billard 1907, p. 328.
= Aglaophenia crucialis (7) Bedot 1925, p. 75.
Cette boîte n° 12 de la collection contient cinq échantillons tous éti¬
quetés de la main de Lamarck : Plumularia brachiata. En fait, il y en a trois
d’A. crucialis, un de Lytocarpus phoeniceus et d 'A. divaricata.
143
Lamarck, qui ne possédait pas à l’époque les moyens d investigations
que nous avons aujourd’hui, avait réuni sous le nom de Plumularia bra-
chiata quatre espèces différentes : A. crucialis, A. divaricata, Lytocarpus
phoeniceus, et Poluplumaria cornuta. Voici leurs dimensions comparées
(en mm) :
A. crucialis
Longueur d’une hydro-
thèque . 0,434 à 0,450
Largeur d’une hydro-'
thèque . 0,341 à 0,350
Longueur d’un article. 0,504 à 0,511
Largeur de l’hydro-
caule . 0,499 à 0,515
Longueur d’une dacty¬
lo thèque .
Largeur d’une dacty¬
lo! hèque .
Ces quatre hydraires sont examinés séparément chacun de leur côté.
Distribution géographique : Mers australes (Lamouroux, Lamarck),
île Rottnest (Bale).
Boîte n° 12 de la collection.
b) Espèce : Aglaophenia cupressina (Lamouroux, 1816).
= Aglaophenia cupressina (24) Lamouroux, 1816, p. 169.
= Plumularia bipinnata (21) Lamarck, 1816, p. 26.
= Aglaophenia cupressina (9) Billard 1907, p. 331.
= id. (7) Bedot 1925, p. 75.
La collection du Muséum possède cinq échantillons dont un, assez bien
conservé, mesure 24 cm de long.
Sur ce dernier on peut vérifier la diagnose et les remarques faites par
Billard, 1907 (9). Nous sommes entièrement d’accord avec lui et nous
renvoyons le lecteur à cet auteur pour plus de détails.
Distribution géographique : Océan Indien (Lamarck), Singapour,
Manille (Kirchenpauer), Philippines (Cuning), Nouvelle- Irlande (Neu-
Mecklenburg).
Boîte n° 11 de la collection.
c) Espèce : Aglaophenia divaricata (Busk, 1852) (fig. 2).
= Plumularia brachiata (21) Lamarck 1816, p. 126.
= id. divaricata (17) Busk 1852, pp. 388, 398.
= Aglaophenia divaricata (11) Billard 1910, p. 54.
= id. (7) Bedot 1925, p. 76.
Fig. 1. — Aglaophenia crucialis Lamouroux 1816.
Fig. 2. — Aglaophenia divaricata (Busk 1852).
Fig. 3. — Lytocarpus phoeniceus (Busk 1852).
Fig. 4. — Polyplumaria cornuta (Bâle 1884).
145 —
Même remarque que pour Lytocarpus phoeniceus (voir Aglaophenia
crucialis ) au sujet de la confusion de Lamarck avec Plumularia brachiata..
Les deux exemplaires de la collection sont en bon état.
Comparés aux préparations microscopiques à' Aglaophenia divaricata
de la collection Billard, ils se révèlent d’une identité parfaite.
Distribution géographique : Mers australes ( Plumularia brachiata,.
Lamarck).
Boîtes nos 12 et 13 de la collection.
d) Espèce : Aglaophenia pluma (Linné, 1758).
= Sertularia pluma (25) Linné 1758, p. 811.
= Aglaophenia pluma (23) Lamouroux 1812, p. 184.
= Plumularia cristata (21) Lamarck 1816, p. 125.
= Aglaophenia pluma (5) Bedot 1910, p. 242.
= id. (7) Bedot 1925, p. 283.
= id. (33) Tessier 1952, p. 24.
= id. (28) Bedier 1962, p. 23.
Très bel exemplaire avec de nombreuses gonothèques. État de conser¬
vation assez bon.
Lamarck, 1816 (19), p. 125, décrit cet hydraire sous le nom de Plumu¬
laria cristata. Or, d’après Bedot, 1910 (5), p. 242, cette description corres¬
pond à celle A’ Aglaophenia tubulifera. Le nom actuel remonte à Lamou¬
roux, 1812 (21), p. 184. Du reste, Lamarck n’avait pas conservé le nom
de Plumularia cristata qu’il lui avait donné à l’origine — ce qui expliquerait
son erreur de diagnose — - puisque nous retrouvons cet hydraire dans sa
collection sous le nom actuel d’ Aglaophenia pluma écrit de sa main.
Distribution géographique : Cosmopolite. Océan Atlantique. Océan
Pacifique. Mers chaudes et froides. De l’Arctique à l’ Antarctique. Toutes
nos côtes.
Boîte n° 7 de la collection.
4. — Genre : Halicornaria Allman, 1874.
a) Espèce : Halicornaria pennatula (Ellis et Solander, 1786).
= Plumuralia pennatula (21) Lamarck 1816, p. 128.
= Halicornaria pennatula (19) Hincks 1868, p. 292.
= id. (7) Bedot 1925, p. 221.
Voir surtout Bedot, 1925 (7), p. 221, qui fait un commentaire pertinent
sur la synonymie douteuse de cette espèce.
Voir aussi Hincks, 1868 (19), p. 292, qui le décrit complètement.
Nous sommes de l’avis de Bedot. Tant que nous n’avons pas de matériel
vivant à observer, la sagesse veut que nous conservions, en attendant, le
nom de H. pennatula.
146
Distribution géographique : Océan Indien, Nouvelle-Hollande
{Lamarck). Toutes les mers européennes (Hincks).
Boîte n° 7 de la collection.
5. — Genre : Iialicornopsis Baie, 1882.
a) Espèce : Halicornopsis elegans (Lamarck, 1876).
= Plumularia elegans (22) Lamarck 1818, p. 1929.
= Halicornopsis elegans (9) Billard 1907, p. 323.
= id. (7) Bedot 1925, p. 223.
Deux petits échantillons sur lesquels on peut difficilement reconnaître
l’espèce.
Échantillon type de Lamarck.
Distribution géographique : Océan Indien (Lamouroux), Tasmanie,
détroit de Bass, Australie (Kirciienpauer), Robe et Port-Eliott, Griffith
Point, Portland, Queensclifï (Bale). Au large de Port-Philip (Allman),
Victoria, Australie (Marktanner).
Boîte n° 10 de la collection.
6. — Genre : Hydrallmania Hincks, 1868.
a) Espèce : Hydrallmania falcata (Linné, 1758).
= Sertularia falcata (25) Linné 1758, p. 810.
= Plumularia falcata (21) Lamarck 1816, p. 125.
= Hydrallmania fcdcata (19) Hincks 1868, p. 273.
= id. (7) Bedot 1925, p. 246.
= id. (33) Tessier 1950, p. 21.
Type du genre Hydrallmania de Hincks. Fait la transition entre les
Plumulaires et les Sertulaires.
Cinq beaux échantillons dans la collection Lamarck. Un de ceux-ci est
parasité par un autre hydraire : Sertularia gracilia Hassal. Il se colore
bien avec le vert lumière de Thomas. Gonflement presqu’immédiat avec le
chlorallactophénol.
Distribution géographique : Cosmopolite (Hincks). Massachusetts Bay
(Agassiz), Afrique du Sud (Busk). Mers d’Europe (Lamarck).
Boîte n° 18 de la collection.
7. — Genre : Lytocarpus Allman, 1883.
a) Espèce : Lytocarpus filamentosus (Lamarck, 1816).
= Plumularia fdamentosus (21 ) Lamarck 1816, p. 128.
= Lytocarpus filamentosus (9) Billard 1907, p. 326.
= id. (7) Bedot 1925, p. 274.
147
Deux échantillons dans cette boîte. L’un de 12 cm, en plus ou moins bon
état, l’autre de 34 cm, dont il ne reste plus que les hydrocaules. Détermi¬
nation aléatoire mais en s’appuyant sur l’aurorité de Lamahck et de
Billard tous les doutes sont levés.
Spécimen-type de Lamarck.
Distribution géographique : Mers australes (Lamarck), cap de Bonne-
Espérance, baie d’Algoa (Kirchenpauer, Marktanner).
Boîte n° 9 de la collection.
b) Espèce : Lytocarpus phoeniceus (Bush, 1852) (fig. 3).
= Plumularia brachiata (21) Lamarck 1816, p. 126.
= id. phoenicea (17) Busk 1852, p. 388.
= Lytocarpus phoeniceus (11) Billard 1910, p. 48.
= id. (7) Bedot 1925, p. 276.
Lamarck, 1816 (19), sous le nom de Plumularia brachiata l’avait con¬
fondu avec Lytocarpus phoeniceus. Voir à ce sujet : Aglaophenia crucialis.
Après un examen minutieux de cette espèce, nous nous rangeons à l’avis
de Billard et Bedot qui en font une espèce différente de Plumularia
brachiata.
Distribution géographique : Mers australes (Lamarck).
Boîtes nos 12 et 13 de la collection.
8. — Genre : Nemertesia Lamouroux, 1812.
a) Espèce : Nemertesia antennina (Linné, 1758).
= Sertularia antennina (25) Linné 1758, p. 811.
= Nemertesia antennina (23) Lamouroux 1812, p. 184.
= Antennularia indivisa (21) Lamarck 1816, p. 123.
= Antennularia antennina (19) Hincks 1868, p. 280.
= Nemertesia antennina (7) Bedot 1925, p. 287.
= id. (33) Tessier 1950, p. 23.
= id. (29) Redier 1962, p. 34.
Quatorze échantillons dont deux de 34 cm de hauteur. Il n’en reste
malheureusement que les hydrocaules, tous les hydroclades ont disparu
en poussière. De ce fait, il n’y a plus trace d’hydrothèques, de dactylo-
thèques ou d’organes reproducteurs quelconques.
Ce plumulaire est connu depuis longtemps. Déjà en 1691, (25) Pluncket
le décrivait succinctement : « Museus marinus s. coralloides non ramosus,
erectus aranacei coloris astocorum corniculi adinstar geniculatus ».
Il a donné lieu à de nombreux changements de noms. Voir à ce sujet
Bedot, 1925 (7\ p. 287, qui donne la liste complète des 36 derniers noms
de genres ou d’espèces qui lui ont été attribués.
— 148
C’est en 1812 que Lamouroux a établi le genre Nemertesia. Malheureuse¬
ment l’usage a fait prévaloir le nom d’ Antennularia proposé par Lamarck
en 1816. A notre avis, il est préférable d’abandonner le nom d’ Antennularia
pour ne conserver que celui de Nemertesia.
Son port très caractéristique, en longues tiges verticales et parallèles,
atteignant plus de 50 cm le fait reconnaître instantanément.
Distribution géographique : Océan Atlantique (Lamarck). Cosmopolite
IHincks). Toutes nos côtes.
Boîtes nos 1, 2, 3 de la collection.
b) Espèce : Nemertesia cymodocea (Busk, 1852).
= Antennularia janini (33) Stechow 1907, p. 196.
= Nemertesia cymodocea (11) Billard 1910, p. 39.
= id. (7) Bedot 1924, p. 291.
Sous le nom à' Antennularia janini se trouve, dans la collection Lamarck,
un hydraire qui, après examen, s’est révélé être Nemertesia cymodocea.
La disposition des hydroclades, qui se détachent par trois de la tige,
et, surtout, la forme de la gonothèque, dont nous avons eu la chance de
trouver un exemplaire, terminé par un col très net, ne laissent aucun doute
à ce sujet.
Billard 1906 (8), p. 333, et Stechow, 1907 (33), p. 196, mentionnent ce
nom d’A. janini pour désigner Nemertesia ramosa mais ce nom n’a pas
subsisté. Lamarck, lui-même, n’était pas très sûr de sa détermination,
puisque sur l’étiquette de sa collection, il avait écrit les deux noms d’A.
indivisa et d’A. janini avec un point d’interrogation or A. indivisa corres¬
pond à N. antennina et A. janini à N. ramosa.
Distribution géographique : Algoa Bay (Kirkpatrick), cap de Bonne-
Espérance. Toutes les côtes françaises.
Boîte n° 5 de la collection.
c) Espèce : Nemertesia ramosa (Lamouroux, 1876).
= Antennularia ramosa (21) Lamarck 1816, p. 123.
= id. (19) Hincks 1868, p. 282.
= Nemertesia ramosa (7) Bedot 1925, p. 292.
= id. (33) Tessier 1950, p. 23.
= id. (29) Redier 1962, p. 35.
Nous renvoyons à Bedot, 1925 (7), p. 292, pour le détail des divers noms
qui lui ont été attribués.
Les treize échantillons que possède le Muséum sont en meilleur état que
ceux de Nemertesia antennina et on retrouve ici les principaux caractères
morphologiques : tous les articles portent 3 paires de dactylothèques.
Deux au-dessus de l’hydrothèque et une en-dessous. Port en forme d’ar¬
buste.
— 149 —
Distribution géographique : Océan Atlantique (LamarckL Cosmopolite
(Hincks). Mers froides et chaudes, Afrique du Sud (Busk). Toutes nos
côtes.
Boîtes nos 4 et 5 de la collection.
9. — Genre : Plumularia Lamarck, 1816.
a) Espèce : Plumularia catharina (Johnson, 1853).
= Plumularia catharina (19) Hincks 1868, p. 299.
= Schizotricha catharina (7) Bedot 1925, p. 349.
= Plumularia catharina (33) Tessier 1950, p. 23.
= id. (29) Redier 1962, p. 35.
Un tout petit échantillon dont on ne trouve pas mention dans les deux
livres de Lamarck de 1816 et 1836.
Sa coloration élective est le Ziehl, qui donne une teinte d’un violet pur.
Signes caractéristiques de cette espèce : un premier plissement en
dessous de l’hydrothèque et un deuxième plissement à une longueur
d’hydrothèque au-dessous du premier.
Distribution géographique : « Generally distributed » (Hincks). Toutes
nos côtes.
Boîte n° 18 de la collection.
b) Espèce : Plumularia elongata (Lamarck, 1816).
Etiqueté sous ce nom se trouve un échantillon — dont Lamarck ne parle
pas dans ses œuvres — qui n’est autre qu ’ Acanthocladium angulosum
(Lamouroux) dont nous parlons d’autre part.
Après avoir fait des examens comparatifs sur une même lame de P.
elongata et d’.4. angulosum, on constate cju’il s’agit bien d’une seule et
même espèce.
En conséquence, il faut rejeter le nom de P. elongata pour ne conserver
que celui dUl. angulosum.
Boîte n° 17 de la collection.
c) Espèce : Plumularia uncinata (Lamarck, 1816).
= Plumularia uncinata (21) Lamarck 1816, p. 125.
= Aglaophenia uncinata (9) Billard 1907, p. 333.
Cet hydrairc n’est autre qu’ Aglaophenia pluma (Linné) dont nous
parlons d’autre part. Déjà Billard, 1907 (9), p. 333, avait eu son attention
attirée sur ce cas.
L’échantillon que possède le Muséum mesure 29 cm de long et son état
de conservation est bon. Il est nettement plus beau que celui d 'Aglaophenia
pluma qui se trouve dans la boîte n° 7.
La description que Lamarck, 1816 (21), p. 125, donne de P. uncinata
150
correspond à un jeune spécimen d’A. pluma. A cette même page 125,
Lamarck décrit sous le nom de Plumularia cristata un hydraire qui n’est
aussi qu’A. pluma vieux et âgé. Dans les deux cas, nous insistons sur ce
point : P. uncinata et P. cristata ne sont qu’une seule et même espèce :
A. pluma. Voir à ce sujet les commentaires de Beuot, (1919) (6), sur les
variations d’A. pluma.
Distribution géographique : voir A. pluma.
Boîte n° 8 de la collection.
10. — Genre : Polyplumaria Sars, 1874.
a) Espèce : Polyplumaria cornuta (Bâle, 1884) (fig. 4).
= Plumularia brachiata (21) Lamarck 1816, p. 126.
= id. cornuta (4) Baie 1884, p. 132.
= Polyplumaria cornuta (7) Bedot 1925, p. 334.
Un seul échantillon, petit, en très mauvais état. Nous avons eu des
difficultés pour le préparer et l’examiner. Noter à ce sujet que son colorant
électif est le bleu de méthylène phéniqué, qui agit quasi instantanément.
Il y a presque toujours lieu de différencier.
La meilleure description qui en a été faite est celle de Bale, 1884 (4).
Comme dans le cas de Lytocarpus phoeniceus et d ’Aglaophenia dioaricata ,
Lamarck en avait fait une seule et même espèce qui les réunissait tous les
trois sous le vocable de Plumularia brachiata, c’est-à-dire d ’ Aglaophenia
crucialis (voir à ce nom).
Distribution géographique : Mers australes ( Plumularia brachiata,
Lamarck).
Boîte n° 13 de la collection.
b) Espèce : Polyplumaria frutescens (Ellis et Solander, 1786'.
= Plumularia frutescens (22) Lamarck 1836, p. 166.
= id. (19) Hincks 1868, p. 307.
= Schizotricha frutescens (7) Bedot 1925, p. 350.
= Polyplumaria frutescens (15) Broch 1928, p. 61.
= id. (33) Tessier 1950, p. 23.
Un seul petit exemplaire qui se gonfle mal dans les dérivés lactophé-
niqués, choralés ou non. Il se prête difficilement à l’examen. Son identité
toutefois ne fait aucun doute.
Cet hydraire est courant et bien connu. Reconnaissable facilement à ses
hydroclades nombreux dont chaque article porte plusieurs hydrothèques.
Distribution géographique : Côtes d’Angleterre (Lamarck), océan
Atlantique, mer du Nord (Hincks). Toutes nos côtes.
Boîte n° 18 de la collection.
151
11. — Genre : Schizotricha Allman, 1883.
a) Espèce : Schizotrichia sulcata (Lamarck, 1816).
= Plumularia sulcata (21) Lamarck 1816, p. 128.
= id. (9) Billard 1907, p. 321.
= Schizotricha sulcata (7) Bedot 1925, p. 352.
Déjà en 1907, Billard avant eu bien des difficultés pour effectuer une
détermination exacte de cet hydraire, vu son mauvais état de conser¬
vation. Depuis 57 ans (1907-1964) que Billard a fait cette observation,
l’échantillon s’est abîmé considérablement. Il n’y a plus ni hydroclades,
ni gonothèques. Dans l’impossibilité où l’on se trouve de faire une étude
sérieuse, il convient de faire des réserves quant au nom de cet hydraire.
Echantillon type de Lamarck.
Distribution géographique : Mers australes (Lamarck), îles Brougliton,
Nouvelles Galles du Sud (Bale).
Boîte n° 7 de la collection.
12. — Genre : Thecocarpus Nutting, 1900.
a) Espèce : Thecocarpus myriophyllum (Linné, 1758).
= Sertularia myriophyllum (25) Linné 1758, p. 810.
= Plumularia myriophyllum (22) Lamarck 1816, p. 121.
= Thecocarpus myriophyllum (7) Bedot 1925, p. 433.
La description de Lamarck correspond parfaitement à l’échantillon.
Pendant longtemps, divers auteurs l’ont appelé Aglaophenia myriophyllum
mais ce n’est qu’en 1918 que Bedot l’a classé dans le genre Thecocarpus
Bedot, 1925 (7), p. 433.
Distribution géographique : Océan Atlantique, Méditerranée (Lamarck).
Toutes les côtes européennes (Hincks), Golfe de St. Laurent (Agassiz).
Boîte n° 6 de la collection.
Correspondance des noms actuels,
CLASSÉS PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE,
AVEC LES NOMS DE LA COLLECTION.
Noms actuels
Abietinaria abietina .
» filicula .
Acanthella effusa .
Acanthocladium angulosum
» »
» cupressina
Aglaophenia crucialis ....
» divaricata . . .
Noms de la collection
= Sertularia abietina
= » filicula
— Plumularia scabra
— » angulosa
= » elongata
= » bipinnata
= » brachiata
= » »
— 152
Noms actuels
Aglaophenia pluma .
» » .
Amphisbetia operculata .
» » .
C ampanularia volubilis .
Clytia johnstoni .
Diphasia pinnata .
» » .
» rosacea . .
» » .
» subcarinata .
Dynamena pumila .
» quadridentata .
Eudendrium ramosum .
Filellum serpens .
» » .
Grammaria abietina .
Halecium beani .
» halecinum .
» muricatum .
Halycornopsis elegans .
Halicornaria pennatula .
Hydractinia echinata .
Hydrallmania falcata .
Lafoea dumosa .
» » .
» fructicosa .
Lictorella antipathes .
Lytocarpus filamentosus .
» phoeniceus .
Nemertesia antennina .
» cymodocea .
» ramosa .
Obelaria gelatinosa .
Obelia dichotoma .
» geniculata .
Plumularia catharina .
» cornuta .
» frutescens .
Schizothrica sulcata .
Selaginopsis fusca .
Sertularella polyzonias .
» rugosa .
» tenella .
Sertularia cupressina f. argentea
» bicuspidate .
» elongata .
Thecocarpus myriophyllum . . . .
Tubularia gracilis .
» implexa .
» indivisa .
» lat ynx .
Noms de la collection
= Plumularia cristata
= » uncinata
— Sertularia operculata
= » serra
= Campanularia volubilis
= » johnstoni
= Sertularia nigra
= » pinnata
= Diphasia rosacea
— Sertularia »
= » subcarinata
= » pumila
= » quadridentata
= Tubularia ramosa
= Campanularia serpens
— Sertularia »
= Campanularia abietina
= Halecium beani
= Sertularia halecina
= Laomedea muricata
= Plumularia elegans
= » pennatula
= Hydractinia echinata
= Plumularia falcata
= Campanularia dumosa
= Coppinia arcta
= Campanularia fruticosa
= Sertularia antipathes
= Plumularia filamentosus
= » brachiata
= Antennularia indivisa
= » janini
= » ramosa
= Campanularia spinosa
= » dichotoma
= Sertularia geniculata
= Plumularia catharina
= » brachiata
= » frutescens
= » sulcata
— Sertularia fusca
= » polyzonias
= » rugosa
= » tenella
= » argentea
= » bicuspidata
= » millefolium
= Plumularia myriophyllum
= Tubularia gracilis
= » implexa
— » indivisa
= » larynx
153
Noms actuels
Noms de la collection
Tubularia larynx . = Tubularia coronala
Thuiaria articulata . = Cellaria lonchitis
» thuia . = » thuia
Correspondance des noms de la collection,
CLASSÉS PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE,
AVEC LES NOMS ACTUELS.
Noms de la Collection
Noms actuels
Page-
Antennularia indivisa . .
» janini
» ramosa. . . .
Campanularia abietina. .
» dichotoma .
» dumosa . . .
» fruticosa . .
» johnstoni .
» serpens . . .
» spinosa . . .
» volubilis . .
Cellaria lonchitis .
» thuia .
Coppinia arcta .
Diphasia subcarinata . . .
Dynamena rosacea .
Halecium beani .
Hydractinia echinata. . . .
Laomedea muricata .
Plumularia angulosa. . . .
» brachiata .
» » ....
» » ....
» » ....
» bipinnata . . .
» catharina .
» cristala .
» elegans .
» elongata .
Plumularia falcata .
» filamentosus .
» frutescens . . .
» myriophyllum
» pennatula . . .
» scabra .
» sulcata .
» uncinata ....
Reticularia serpens .
Sertularia abietina .
» antipathes ....
= Nemertesia antennina .
= » cymodocea .
— » ramosa .
= Grammaria abietina .
= Obelia dichotoma .
= Lafoea dumosa .
= » fructicosa .
= Clytia johnstoni .
= Filellum serpens .
= Obelaria gelatinosa .
= Campanularia volubilis. . .
= Thuiaria articulata .
= » thuia .
= Lafoea dumosa .
= Diphasia subcarinata .
= » rosacea .
= Halecium beani .
= Hydractinia echinata .
= Halecium muricatum .
= Acanthocladium angulosum
= Aglaophenia crucialis .
= » divaricata ....
= Lytocarpus phoeniceus . . . .
— Polyplumaria cornuta .
= Aglaophenia cupressina . . .
= Plumularia catharina .
= Aglaophenia pluma .
= Halicornopsis elegans .
= Acanthocladium angulosum
= Hydrallmania falcata .
= Lytocarpus filamentosus . . .
= Polyplumaria frutescens . . .
= Thecocarpus myriophyllum
= Halicornaria pennatula . . .
= Acanthella effusa .
= Schizothrica sulcata .
= Aglaophenia pluma .
= Filellum serpens .
= Abietinaria abietina .
= Lictorella antipathes .
147
148.
148
132
131
133
134
130
133
131
129
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136
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142
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146
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149
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134
130
11
— 154 —
Noms de la Collection Noms actuels Page
Laboratoire de Malacologie
du Muséum National d’Hisloire Naturelle.
BIBLIOGRAPHIE
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— 155 —
(7) — 1925. — Mat. pour servir à l’histoire des Hydroides, 7e période (1901 à
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(11) — 1910. — Révision d’une partie de la collection des Ilydroides du Brit.
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(16) Busk (G.), 1852. — - An account of the Polyzoa and Sertularian Zoophytes
coll'ected in the voyage of the « Rattlesnake » on the coast of Australia
and the Louisiade Archipelago. In : Macgillivray, J., Narrative of the
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11*
— 156 —
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(29) • — 1962. — Hydraires et Bryozoaires de Méditerranée. IL Banyuls. Ibid,.,
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Cnidaires et Cténaires. Suppl. I. — Roseoff, 1950.
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(35) Vervoort (W.), 1946. — Hydrozoa (C. I.) A. Hydropolupen (Fauna van
Nederlan). Afl. XIV, pp. 1-336. Leiden.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 1, 1964, pp. 157-160.
NOUVELLE DÉCOUVERTE DE PLIOPITHÈQUE
DANS LES F ALU N S HELVÊTIENS
DE U ANJOU
Par Léonard GINSBURG
Au Nord de la Loire entre Langeais et Baugé, les faluns miocènes de
la Touraine et de l’Anjou reposent en nombreux lambeaux sur le Crétacé
supérieur ou TÉocène continental. Ces faluns se présentent sous forme d’un
dépôt calcaire plus ou moins gréseux, friable, blanc ou légèrement jaunâtre
et extrêmement zoogène. Ils sont constitués soit par l’agglomération de
Bryozoaires récifaux ou encroûtants (faciès savignéen), soit par l’accumu¬
lation de débris coquilliers (faciès pontilévien). Les deux faciès peuvent
être superposés, selon un ordre quelconque, dans la même carrière. Le
faciès pontilévien se rencontre cependant plus fréquemment au-dessus.
Entre les deux faciès, sur une même coupe, existe généralement une nette
discontinuité, la base des couches supérieures remaniant plus ou moins et
prenant en oblique les couches inférieures à autre faciès. Il existe aussi de
nombreuses traces de stratification oblique, ainsi que des niveaux de galets
ou de blocs brisés, ces derniers particulièrement à la base des lignes de
discontinuité.
Ces faluns ont livré une faune d’invertébrés marins d’une richesse extra¬
ordinaire et une faune plus réduite de Vertébrés : Squales, Téléostéens et
même Mammifères terrestres dont les restes éparpillés se rencontrent en
particulier dans les horizons de galets et sur les lits de discontinuité strati-
graphique,
La faune des Mammifères terrestres récoltés dans ces faluns de l’Anjou
est sensiblement semblable à celle de Pontlevoy, considérée comme la
faune type de l’Helvétien. Elle partage en effet avec elle ses éléments les
plus caractéristiques : Pliopithecus antiquus, Dicrocerus elegans, Procervulus
dichotomus, Palaeomeryx kaupi, Bunolistriodon lockarti, Trilophodon augus-
tidens, Turicius turicensis, Dinothérium cuvieri. Elle en diffère cependant
par la présence d’éléments typiquement burdigaliens absolument inconnus
tant à Pontlevoy que dans le reste du Vindobonien, à savoir Brachyodus
onoideus, Palaeogale cf. lvyaenoides, Amphicyon socialis, Amphicyon schlos-
seri ou Amphicyon helbingi. Brachyodus onoideus en particulier, si caracté¬
ristique et fréquent dans la partie inférieure des Sables de l’Orléanais,
fait totalement défaut dans la partie supérieure de ces Sables (Baigneaux,
Chevilly). Aussi j’avais pensé pouvoir rapprocher les faluns angevins de
la partie supérieure de ces Sables, soit en rajeunissant ceux-ci, soit en
158
vieillissant ceux-là. Mais la présence en Anjou des éléments migrateurs
caractéristiques de l’Helvétien Pliopithecus antiquus et Dicrocerus elegans
doit faire rapprocher plutôt les gisements angevins de celui de Pontlevoy.
Il convient donc de voir dans la faune à caractère mixte de l’Anjou une
faune helvétienne renfermant encore quelques reliques de l’époque précé¬
dente. Cet archaïsme peut s’expliquer par la position géographique des
rivages nord de la mer des faluns. Entre ce golfe des faluns et la Manche,
l’Anjou et le Sud de la Normandie formaient la dernière avancée des
Terres vers l’Océan atlantique, une extrémité de continent où les animaux
de la faune ancienne (burdigalienne) repoussés par l’arrivée des migrateurs
ont pu s’y trouver en assez grande concentration pour mieux lutter et
survivre plus longtemps. Le cas n’est d’ailleurs pas unique. En Espagne,
M. Crusafont Pairo a montré ces dernières années que l’archaïsme,
l’endémisme, était le trait le plus marquant de la Paléontologie ibérique
durant tout le Tertiaire en raison justement de sa position à l’extrémité du
Pliopithecus antiquus (Blainville) : Ms gauche de Denezé. Vue occlusale. X 3.
continent européen. Ainsi les faluns de l’Anjou doivent-ils être rapportés
à la base de l’Helvétien et la totalité des sables de l’Orléanais au Burdi-
galien.
Les faluns ont livré plusieurs fois des restes de Pliopitlièque. Une pre¬
mière fois dans le fond du Golfe du Blésois, à Pontlevoy même d’où Stehlin
a décrit une M3 de la collection Bourgeois ; puis à Manthelan, en Touraine,
dans le diverticule sud de Loches, un fragment de mandibule avec M2
et Mg ; enfin sur les rivages Nord de la mer des faluns, à Noyant-sous-Le-
Lude, d’où j’ai rapporté et décrit une molaire inférieure. Au cours de l’été
1963, j’ai découvert à Denezé, un peu au Nord de Noyant, dans une
minuscule carrière de faluns, une autre molaire isolée. Je décrirai ici
sommairement ces deux pièces.
Ces deux dents du Nord de la Loire sont des molaires inférieures. Leurs
proportions et la présence à l’arrière de chacune d’une petite surface
d’usure verticale montrent qu’il ne s’agit pas de dernières molaires. Les
deux dents sont si différentes entre elles qu’il ne peut s’agir que d’une Mx
et d’une M2.
La pièce de Noyant, plus petite, plus étroite, plus arrondie aux angles
et à talonide plus court, est une Mx tandis que celle de Denezé, plus large,
rectangulaire et à hypoconulide plus développée, est une M2.
Par rapport à la pièce type de Pliopithecus antiquus de Sansan, la Mx
de Noyant est plus large à l’avant, son métaconide est en position légère¬
ment plus avancée, un peu comme sur une M2. Les deux petites crêtes
— 159
partant respectivement du protoconide et de l’hypoconide et se rejoignant
vers le centre de la dent pour former la petite fossette triangulaire si
caractéristique du genre Pliopithèque sont bien développées. L’hypoco-
nide est un peu plus petit et l’hypoconulide un peu plus grand et en position
plus latérale externe, de telle sorte que le sillon postérieur de la dent, entre
l’hypoconulide et l’entoconide, est à peu près parallèle à l’axe longitudinal
de la dent. L’entoconide est très renflé à l’arrière d’une manière qui parait
un peu pathologique. Sur le flanc postérieur de eet entoconide une petite
dépression ponctiforme est le vestige de la fovea postérieure. Enfin, il n’y
a pas de cingulum à l’angle antéro-externe de la dent.
La M2 de Denezé est bâtie sur le même plan que sa correspondante de
la pièce type de Sansan et les proportions entre les différentes cuspides
sont les mêmes. Notre pièce est cependant plus forte, plus large et de
contour occlusal plus quadrangulaire, la fosse trigonide (ou fovea anté¬
rieure) est plus marquée, le bourrelet antéro-externe est plus faible et limité
à la pente antéro-externe du protoconide. Enfin, comme sur la de
Denezé, l’hypoconulide est plus développée que sur la pièce type de Sansan.
A l’angle postéro-interne, la fovea postérieure bien développée est fermée
à l’arrière par une petite crête marginale alors qu’à Sansan cette fovea
reste ouverte à l’arrière.
Il est à remarquer que sur une autre mandibule de Sansan, nommé
Pliopithecus sp. par Hürzeler, l’hypoconulide de M-, est aussi plus déve¬
loppée que sur la pièce type, et la fovea postérieure est nettement fermée à
l’arrière, comme d’ailleurs sur la majorité des échantillons de Pliopithèque
cf. antiquus (Hürzeler) de Goriach.
La M2 de Denezé, avec son cingulum externe réduit et sa fovea posté¬
rieure bien marquée, rappelle beaucoup la M2 du Pliopithecus piveteaui
de Manthelan tandis que ses proportions massives, son contour quadran¬
gulaire et l’importance de sa fovea postérieure la rapprochent aussi du
Pliopithecus antiquus race chantrei de La Grive Saint-Alban.
Les pièces angevines et tourangelle pourraient sembler constituer un
ensemble assez cohérent par rapport à la pièce type de Pliopithecus anti¬
quus de Sansan. Sur ces seuls matériaux, une coupure spécifique paraîtrait
justifiée, venant à l’appui de la stratigraphie. Cependant, la ressemblance
de ces pièces ligériennes avec celles, plus récentes encore, de La Grive Saint-
Alban, ainsi que l’hétérogénéité du matériel de Sansan, dont la plus petite
pièce a des caractères communs tant avec la Mj de l’Anjou qu’avec celles de
Goriach, viennent à l’encontre de cette hypothèse. Dans l’état actuel de
nos connaissances, le matériel est trop fragmentaire, trop variable et
trop peu abondant pour qu’on puisse distinguer les caractères spécifiques
des caractères individuels. Aussi est-il préférable de ranger actuellement
toutes les pièces du Vindobonien français sous la seule désignation de
Pliopithecus antiquus.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum .
— 160 —
BIBLIOGRAPHIE
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nat. Anthrop. Loir-et-Cher, n° 18, pp. 77-277, 31 fig.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 1, 1964, pp. 161-162.
PLANTES NOUVELLES , RARES OU CRITIQUES
DES SERRES DU MUSÉUM
(Notules sur quelques Orchidées d’Indochine, xxxiii)
Par A. GUILLAUMIN
487. — Liparis longipes Lindl. in Wall. — Yiet Nam : Pol Gol (Tixier,
n° 16/62, f. 139, 1962).
Dans ses notes manuscrites, Tixier le signale aussi « épiphyte en forêt
dense d’altitude dans les bas fonds de Teurnoum et dans la forêt de
Kado, terrasses du Da Nhim vers 1000 ».
Répandue de Ceylan et de l’Inde jusqu’aux Philippines, signalée en
Indochine par Gagnepain qui admet la légitimité de cette espèce alors
que plusieurs auteurs en font un synonyme de L. viridiflora Lindl.
488. — Oberonia iridifolia Lindl. — Yiet Nam ; Pol Gol, basse région,
forêt inondable, (Tixier, n° 4/62, f. 139, 1962).
Fleurs vertes à labelle orange.
Correspond bien aux figures du labelle de Seidenfaden et Smitinand
(Orch. Thail. p. 161) mais l’inflorescence est plus grêle et dressée contraire¬
ment à ce que montre leur Planche V.
Répandue de l’Inde jusqu’en Indonésie; n’avait été signalée en Indo¬
chine qu’au Siam.
489. — Cirrhopetalum lepidum Schltr. — Viet Nam : Dalat (Tixier
n° 30, f. 180, 1958).
Correspond à la figure 279 et à la planche XV de Seidenfaden et Smiti¬
nand ( Orch. Thail.) sub Bulbophyllum lepidum J. J. SM.
Espèce répandue de Malaisie à Bornéo et signalée comme abondante
dans le S. E. du Siam mais pas en Indochine ex française.
327. — Arundina graminifolia Hoohr. var. alba de Sigaldi var. nov.
Flos albo in labello tantum luteo oculato.
Viet Nam : autoroute Ninhoa-Banméthuot, aux environs du Col de
N’Sré, terrestre, terre argileuse non inondée, en plein soleil ; bulbilles
sur les tiges lignifiées de l’année précédente, rare (de Sigaldi n° 368/Sig.,
Mme de Sigaldi leg., f. 309, 1963.
— 162 —
490. — Camarotis falciformis Tixier sp. nov.
Caulis 15 cm longus, radicibus multis, crassis (0,4 mm), foliis 6-8, distichis ,
vaginis complanatis, linearibus (25-28 cm X 3 cm), apice ± inaequaliter2-lobis, atro
viridibus. I nflorescentiae erectae, racemosae, foliorum inferiorum vaginas terebrantes
circa 40 cm altae, 4a suprema parte dense floriferae, bracleis 2 mm altis, ad basin
5 mm, flores 20, 2 cm longi, sepalis petalisque albis, ± purpureo striatis, calcare
luteo, labelli lamina ignea, sepalis erectis, superiore ovalo-lanceolalo, 15 mm longo,
5-nervio, lateralibus lanceolatis (10 mm X 2 mm), breviter falciformibus, parallelis,
apice obtusis, 3-nerviis, petalis pendulis, bene falcatis, 12 mm X 4 mm, parum
disymmetricis, labello 5-6 cm longo, 3-lobo, lobis lateralibus erectis, obtusis, parum
conspicuis, 1mm longis, medio sub cordiformi, tenui, calcarem versus incurvo,
aequilongo, calcare horizontali, cylindrico, 3 mm longo, apice truncato et leviter
lobulato, postice lamella membranacea 2 -lobo, orem attingente ornato, columna
brevissima, antherae operculo ovali, apice longe cuspidato, polliniis caudiculo
elongato.
Annam : Dalat (Tixier, n° 2, 1959, f. 258, 1959. Floraison mi-mars.
Aucun Camarotis n’avait été signalé dans la Péninsule Indochinoise.
Ce genre est parfois confondu avec Sarcanthus mais le labelle est dressé et
l’éperon, généralement pas ^ cloisonné verticalement, présente un callus
antérieur membraneux lobé.
491. — Vanilla yersiniana Guillaum. et de Sigaldi sp. nov.
Internodiis 6-7 cm longis ; foliis longe ovatis ( 10-12 cm X 3-4 cm), acute acumi-
natis ; petiolo 0,5 cm longo. I nflorescentia racemosa floribus 5, sepalis lanceolatis
f.3,5-4 cm X 0,5-1 cm), acutis, viridescentibus , petalis aequilongis, leviter latioribus,
viridescentibus, labello haud convoluto nec patulo, late cuneato (5 cm X 1,5 cm),
in unguem tubulosum longissime attenuato, candido, apice irregulariter undulato
et castaneo, haud papilloso, lamina medio squamis tenuibus flabellatis, 0,5 cm longis,
margine ciliatis, fasciculata, columnae pede castanea.
Annam : récoltée en 1960 sur la piste Yersin du Hon ba à Suoi Dao,
cultivée en pépinière à Suoi Dao où elle a fleuri en mai 1963, (de Sigaldi,
n° 362/Sig. f. 309, 1963).
Remarquable par l’ornement du labelle qui n’est pas sans rappeler celui
du V. siamensis, mais il n’y a pas de papilles à l’extrémité du labelle.
Il peut être identique au V. sp. de Seidenfaden et Smitinand ( Orch .
Thail. p. 60) basé sur des échantillons incomplets (Kerr 805, 805 A)
récoltés au Siam.
DON D’OUVRAGE
Max Beier. — Pseudoscorpionidea (Afterskorpione) in Bestimmuns-
bücher zur Bodenfauna Europas. Akademie-Verlag, Berlin 1963, Lief. 1,
313 p., 300 fig., prix : 69 DM.
Ce volume, rédigé par l’éminent spécialiste des Pseudoscorpions, le Prof.
Dr. Max Beier, de Vienne, est le premier d’une série de manuels de détermination
intéressant la faune européenne du sol. C’est aux spécialistes, mais aussi aux
non-spécialistes de ces Arachnides que ce manuel s’adresse.
Nous nous devons de féliciter l’auteur d’avoir entrepris un travail difficile.
En ell'et, il fallait imaginer et construire des clés dichotomiques pour plus de
400 espèces ou sous-espèces. Les Pseudoscorpions sont nombreux dans le sol et
ses annexes et les espèces même les plus communes sont, à notre avis, imparfaite¬
ment décrites pour la plupart. Peu nombreux sont les spécialistes de Pseudo¬
scorpions qui, actuellement font appel à la statistique, à l’étude des populations et
comparent adultes et jeunes pour tenter de fixer les limites de la variation des
caractères de l’espèce. C’est donc sur des données de morphologie statique que le
Dr. Max Beier a construit ses tableaux de détermination, utilisant pour cela de
nombreuses diagnoses qu’il dut analyser ; lui seul était qualifié pour entreprendre
cette oeuvre à la fois compilatrice et originale.
Connaissant nous-même les difficultés d’un tel travail et vu le résultat obtenu,
il peut paraître superflu de formuler quelques remarques. Notre expérience et
notre pratique de la systématique semblent toutefois nous y autoriser.
Les soies sensorielles ou trichobothries jouent un très grand rôle en détermi¬
nation et une nomenclature spéciale les désigne. Nous aurions aimé qu’un plus
grand nombre de dessins mentionnent le nom de ces soies, la lecture des diagnoses
en aurait été facilitée. Nous regrettons aussi que chaque dessin ne porte qu’un
numéro d’ordre et pas le nom de l’espèce à laquelle il s’applique.
Les spécimens immatures que l’on peut capturer dans le sol ou ses annexes
sont très nombreux. Le premier travail, pour le déterminateur, est donc de recon¬
naître l’âge des spécimens puisque les tableaux de détermination ne s’appliquent
qu’aux adultes. Le nombre des trichobothries (dont nous avons découvert la loi
des variations en 1934) permet de reconnaître facilement l’âge des nymphes et
des adultes. Ces variations sont indiquées (p. 7) dans les généralités. Nous pen¬
sons qu’il aurait été utile de figurer la disposition des trichobothries aux différents
stades, famille par famille, lorsque cela était possible ; le lecteur non-spécialiste
aurait été aidé dans ses recherches. De plus, d’autres caractères, tirés de la région
génitale surtout, permettent de reconnaître <? et $. I! n’eut pas été vain, à notre
avis et pour chaque genre, de signaler les caractères sexuels secondaires, souvent
bien visibles et de les figurer.
Les remarques que nous venons de faire ne diminuent en rien l’intérêt d’un
manuel qui marque une étape dans la connaissance de la faune européenne des
Pseudoscorpions. Cette mise au point technique était indispensable. Nous sommes
convaincu qu’elle rendra de grands services.
Max Vachon.
Le Gérant : Jacques Forest.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART. (d. 9212) - 3-7-1964.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
Le Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle paraît depuis 1895-
Chaque tome, grand in-8°, est annuel et comprend actuellement 6 fascicules-
Les articles sont constitués par les communications présentées aux réunions
des naturalistes du Muséum ; ce sont uniquement des travaux originaux rela¬
tifs aux diverses branches des sciences naturelles. Le premier fascicule de
chaque année contient en outre la liste des travaux publiés et des collections
reçues dans les laboratoires du Muséum.
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trale du Muséum national d’Histoire naturelle, 36, rue Geolîroy-Saint-Hilaire, Paris, 5e
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nion après présentation de la communication. Les clichés des ligures dans
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Chaque auteur ne pourra publier plus de 20 pages imprimées par fascicule
et plus de 80 pages pour l’année.
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Cybium. Bulletin de l’Association des amis du Laboratoire des Pêches Outre-
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mologie, 45 bis, rue Buffon, Paris-5e ; depuis 1934 ; trimestriel ; abonne¬
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Index Seminum Horti parisiensis. Service des Cultures, 61, rue Buffon, Paris-5® ;
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Journal d’ Agriculture tropicale et de Botanique appliquée, suite de Revue inter¬
nationale de Botanique appliquée et d' Agriculture coloniale depuis 1954. Labo¬
ratoire d’ Agronomie tropicale, 57, rue Cuvier, Paris-5e ; abonnement, France,
33 F ; Étranger, 38 F.
Adansonia (suite aux Notulae Systematicae) . Directeurs : MM. A. Aubré ville
et H. Humbert, Laboratoire de Phanérogamie, 16, rue Buffon, Paris-5e ;
sans périodicité ; abonnement, France, 30 F ; Étranger, 40 F.
Revue Algologique. Directeur : M. R. Lami, Laboratoire de Cryptogamie, 12, rue
Buffon, Paris-5e ; depuis 1924 ; abonnement, France, 20 F, Étranger, 25 F.
Revue Bryologique et Lichénologique. Directeur : Mme V. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; depuis 1874 ; abonnement, France, 22 F, Étranger, 28 F.
Revue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie ;
depuis 1928 ; abonnement, France, 18 F, Étranger, 23 F.
Pollen et spores. Directeur : Mme Van Campo, Laboratoire de Palynologie,
61, rue Buffon, Paris, 5e ; depuis 1959 ; semestriel ; abonnement, France, 35 F.
Etranger, 40 F.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART (d. 9212). - 3-7-1964.
2* Série, Tome 36
Numéro 2
Année 1964
Paru le 31 Octobre 1964
SOMMAIRE
Pages
Communications
E. Postel et Ch. Roux. Scorpaena folgori, Poisson Téléostéen nouveau des Iles du
Cap Vert . 165
A. Strauch et M. Blanc. Dagetichthys lakdoensis n. g., n. sp., Téléostéen Pleuronecti-
forme du bassin de la Haute-Bénoué . 172
P. Chabanaud. Situation particulière des orifices abdominaux et caractères sexuels
secondaires des Pleuronectiformes du genre Bothus . 178
M. H. Du Buit. Une Raie anormale trouvée à Concarneau . 180
J.-F. Jezequel. Araignées de la savane de Singrobo, Côte d’Iboire. I. Sicariidae. . . . 185
S. Karol. Sur une nouvelle espèce du genre Araneus (Araneae Argiopidae) originaire
d’Asie Mineure . 188
J. M. Démangé. Les appendices postérieurs (9e paire) du diplosegment gonopodial
(VIIe) des Spirostreptoidea (Myriapodes Diplopodes) . 191
D. Guinot et A. Crosnier. Caractères et affinités de deux Sesarma, S. longipes Krauss
et S. kraussi de Man (Crust. Decap. Brachyura) . 211
J. Forest et R. Zariquiey Alvarez. Le genre Macropodia Leach en Méditerranée.
I. Description et étude comparative des espèces (Crustacea Brachyura Majidae).. . 222
A. G. Chabaud, Ed. R. Brygoo et R. Tchéprakoff. Nématodes parasites d’insec¬
tivores malgaches . 245
R. Ph. Dollfus et Sh. S. Simha. Spéciation d’un Distome du genre Astiotrema A. Loos
1900, d’un Chélonien de l’Inde . 262
A. Guillaumin. Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum (Notules
sur quelques Orchidées d’Indochine. XXXIV) . 268
G. Petter. Deux Mustélidés nouveaux du Pontien d’Espagne orientale . 270
L. Branisa, R. Hoffstetter et J. Signeux. Additions à la Faune ichthyologique
du Crétacé supérieur de Bolivie . 279
P. Baissas et L. Ginsburg. La géologie du Cap d’Antibes. . 298
R. Soyer. Horizons fossilifères continentaux et saumâtres dans le calcaire de Cham-
pigny à Saint-Vrain et à Itteville (Seine-et-Oise) . 302
Ed. Leroux et R. Soyer. Le forage profond de la Maison de la Radiodiffusion Fran¬
çaise à Paris (XVIe) . 307
Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 35, n° 2, 1964, pp. 165-309
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1964. — N° 2
461e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
12 mars 1964
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J.-L. HAMEL
COMMUNICATIONS
SCORPAENA FOLGORI,
POISSON TÉLÉOSTÉEN NOUVEAU
DES ILES DU CAP VERT
Par E. POSTEL et Ch. ROUX
Des langoustiers français travaillant aux Iles du Cap Vert ont capturé
dans leurs casiers, par environ 200 mètres de profondeur, deux Scorpé-
nidés dont l’un, Pontinus kuhli Bowdich 1825, est familier aux ichthyo-
logues ouest-africains, mais dont l’autre semble avoir été jusqu’à main¬
tenant ignoré.
Nous avons pu nous procurer un spécimen de chacun d’eux, congelé
et en excellent état de conservation. Les couleurs mêmes, avant mise
au formol, n’avaient pratiquement pas subi d’altérations.
Les Scorpaenidés de l’Atlantique oriental ont fait l’objet de trois études
importantes :
— celle de Goode et Bean (1895)
— celle de Norman (1935)
— celle de Cadenat (1944).
Les critères retenus par ces auteurs, notamment par les deux premiers,
pour distinguer les genres diffèrent assez sensiblement. Ceux de Nor¬
man nous ont paru les plus clairs. Nous les avons adoptés. Voici une
12
166 —
version simplifiée (suffisante pour nos besoins Pontinus kuhli aussi bien
que l’espèce inconnue présentant des caractères parfaitement tranchés)
de la clef dichotomique qu’il a proposée.
1 — 30 à 31 vertèbres. 15 épines à la dorsale . Sebastes
2 — 24 à 26 vertèbres. 11 à 13 épines à la dorsale
21 — Dorsale continue. La seconde épine anale est généralement plus longue
que la troisième. L’espace interorbitaire est toujours plus ou moins
concave. Sa largeur est inférieure au diamètre de l’œil
211 — 13 épines à la dorsale. Palatins non dentés . Scorpaenodes
212 — 12 (parfois 11 ou 13) épines à la dorsale. Palatins dentés
2121 — Tous les rayons de la pectorale sont simples . Pontinus
2122 — Certains rayons de la pectorale sont bifides à leur extrémité
21221 — Branchiospines de longueur modérée ; 16 à 22 sur la branche
inférieure du premier arc. Crête suborbitale émoussée ou
présentant seulement une petite épine . Helicolenus
21222 — Branchiospines plutôt courtes ; 9 à 12 sur la branche infé¬
rieure du premier arc. Crête suborbitale généralement bien
armée . Scorpaena
22 — Dorsale profondément échancrée. La seconde épine anale est plus
courte que la troisième. L’espace interorbitaire est plat. Sa largeur
est supérieure au diamètre de l’œil . Setarches
Les caractères de la forme inconnue (voir plus loin description) la font
ranger dans le genre Scorpaena.
Norman distingue deux groupes dans son genre Scorpaena
— un groupe A dont la poitrine est nue et dont les écailles céphaliques
sont complètement noyées dans la peau (par conséquent invisibles)
— un groupe B dont la poitrine est écailleuse et chez lequel quelques
écailles au moins sont toujours visibles dans la région operculaire et sou¬
vent sur les joues.
Les caractères de la forme inconnue (voir plus loin description) la
font ranger dans le groupe B.
Norman distingue deux sous-groupes dans son groupe B
— un sous-groupe a dont toutes les écailles sont cycloïdes, et qui
présente une fossette occipitale bien marquée
— un sous-groupe b dont les écailles sont épineuses et ciliées, et qui
ne présente pas de fossette occipitale.
Les caractères de la forme inconnue (voir plus loin description) la font
ranger dans le sous-groupe b.
Le sous-groupe de Norman comporte deux espèces
1 — 15 ou 16 rayons à la pectorale. 2 ou 3 faibles épines sur la partie
postérieure de la crête suborbitaire. Scorpaena madurensis Yal. 1833
2 — 20 ou 21 rayons à la pectorale. 7 ou 8 fortes épines sur la crête
suborbitaire . Scorpaena echinata Koehler 1896
— 167 —
Les caractères de la forme inconnue (voir plus loin description) l’isolent
des deux espèces précédentes. Un examen de contrôle portant sur l’en¬
semble des travaux cités en bibliographie aboutit à la conclusion que
nous nous trouvons en face d’une espèce nouvelle. Nous lui avons donné
le nom de Scorpaena folgori en hommage au patron et à l’équipage du
langoustier Folgor qui nous l’ont fait connaître.
Description de Scorpaena folgori nov. sp.
Le type (holotype) de Scorpaena folgori répond à la description suivante :
Longueur totale . 348 millimètres
Longueur standard . 285 —
Longueur de la tête . 140 —
Diamètre de l’œil . 27 —
Distance préorbitaire . 48 —
Distance interorbotaire . 20 —
Hauteur du corps . 104 —
Hauteur du pédoncule caudal . 27 —
Formule dorsale : XI, I — 12. La première épine est courte, la troisième
est la plus longue.
Formule anale : III, 5. La première épine est courte, la seconde est la
plus longue et de beaucoup la plus forte.
Formule pectorale : 17. On trouve de haut en bas : 2 rayons simples et
fragiles, 6 rayons bifides, 9 rayons simples et épais.
Les pelviennes atteignent l’anus, les pectorales dépassent son aplomb.
Une trentaine de tubes, dont les trois premiers ossifiés en épines, jalon¬
nent la ligne latérale.
On compte environ 85 rangées d’écailles en ligne longitudinale.
Le corps, y compris tête et poitrine, est entièrement écailleux. Les
écailles des flancs sont cténoïdes, celles de la poitrine cycloïdes.
Il n’y a pas de fossette occipitale.
La crête sous-orbitaire est nettement marquée. Cette crête, qui débute
juste en dessous des narines, porte dès son départ une épine double émous¬
sée. Elle se poursuit avec de légères inflexions jusqu’à l’extrémité du
préopercule où, après une très court interruption, elle se prolonge par
deux épines superposées à la manière d’un rameau et de son bourgeon
axillaire. L’épine sous jacente est la plus forte. Le bord postérieur de
la partie inférieure du préopercule comporte encore deux épines très
nettes et la trace d’une troisième fortement estompée. Le bord posté¬
rieur de la partie supérieure du préopercule est finement denticulé. Il
se termine par une épine qui marque également l’extrémité de la crête
sus-orbitaire.
Un processus caractéristique, plat et tricuspide, est situé à la base
de l’aire préoculaire et recouvre légèrement, lorsque la bouche est fermée,
la branche antérieure du maxillaire.
Une cavité, également caractéristique, en forme d’entonnoir applati
— 169 —
s’ouvre un peu en dessous et en avant de la grande narine, dont elle a
sensiblement la taille.
Les branchiospines sont relativement faibles. Il en existe sept sur la
branche inférieure du premier arc (côté gauche) suivies de cinq tuber¬
cules à peine marqués, une sur la branche supérieure du même arc, suivie
de quatre tubercules cette fois assez bien développés.
Vomer et palatins sont dentés.
Les mâchoires portent des dents en cardes. Les extrémités antérieures
des prémaxillaires sont renflées en deux pelotes portant aussi des dents
en cardes et séparées par une barre complètement nue. Les extrémités
Fig. 2. — Scorpaena folgori nov. sp. Détail de la pectorale gauche
(dessin de A. Stéfan).
antérieures des mandibules sont également renflées en deux pelotes
portant encore des dents en cardes et juxtaposées au point de former
un mamelon bilobé. Ce mamelon s’encastre exactement dans la barre
prémaxillaire.
Contrairement à ce qui existe chez beaucoup de Scorpénidés les lam¬
beaux cutanés sont pratiquement nuis chez Scorpaena folgori. Les seuls
qu’on peut voir sur l'exemplaire décrit consistent en quatre filaments :
deux sus-orbitaires, si courts et si fins qu’il faut la loupe pour les déceler
et deux un peu plus développés coiffant la narine antérieure (petite
narine).
A l’état frais (congelé) Scorpaena folgori présente une teinte générale
rouge, tirant sur le vermillon. Le voile de la première dorsale et la partie
postérieure de la caudale sont festonnés de noir, le feston étant dans
— 170 —
ce dernier cas liseré extérieurement de clair. Des macules sombes marquent
les plages supérieure et inférieure de l’opercule. Ces couleurs disparaissent
rapidement au formol pour faire place à un blanc-jaunâtre sale assez
homogène. Les taches noires des nageoires persistent cependant, plus
ou moins altérées.
D’après les pêcheurs Scorpaena folgori n’est pas rare aux Iles du Cap
Vert. Le type (holotype) provient plus exactement des accores de Brava
{profondeur de capture : 180 à 200 mètres, date de capture : novembre 1963,
moyen de capture : casier à langoustes). Il est déposé au Muséum Natio¬
nal d’Histoire naturelle de Paris (Laboratoire Reptiles et Poissons).
O.R.S.T.O.M. (Section d’Océanographie biologique)
et Laboratoire des Pêches Outre-Mer du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
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lian archipelago, 11, E. J. Brill, Leiden.
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(first révision). Fishery Bulletin 74, Fish Wild. Service, Washington.
Blache, J. 1962. — Liste des poissons signalés dans l’Atlantique tropico-orien-
tal sud. Cahiers O.R.S.T.O.M. (Centre d’océanographie de Pointe Noire,
II), O.R.S.T.O.M., Paris.
Boutière, H., 1958. — Les Scorpaenidés des eaux marocaines. Trav. Inst,
scient, chérif., Sér. zool., n° 15, Rabat.
Buen, F. de, 1961. - — Peces Chilenos. Familias Alepocephalidae, Muraenidae,
Sciaenidae, Scorpaenidae, Liparidae y Bothidae. Montemar, n° 1, Yal-
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Cadenat, J., 1944. — Les Scorpaenidae de l’Atlantique et de la Méditerranée.
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Cuvier, G. et Valenciennes, A., 1829-1833. — Histoire naturelle des poissons,
t. III (1829), t. IX (1833), F. G. Levrault, Paris.
Fowler, H. W., 1936. — The marine fishes of West Africa. Bull. amer. Mus.
nat. hist., 70, part 2, New York.
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est. Sao paulo, art. 6 (1942), Sao Paulo.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 2, 1964, pp. 172-177.
DAGETICHTHYS LAKDOENSIS N. G., N. SP.,
TÉLÉOSTÉEN PLEURONECTIFORME
DU BASSIN DE LA HAUTE-BÉNOUÉ
Par A. STAUCH et M. BLANC
En 1962, nous avons eu l’occasion de signaler pour la première fois
l’existence d’un Poisson Téléostéen Pleuronectiforme, de la famille des
Soleidae, dans le bassin de la Haute-Bénoué (Nord-Cameroun), à l’étran¬
glement de Lakdo, un peu en amont de Garoua, soit à plus de 1.300 km
des côtes.
Nous nous étions limités, à l’époque, à signaler cette capture intéres¬
sante, nous réservant de baptiser ultérieurement nos exemplaires après
une étude plus approfondie. Depuis nous avons pu faire exécuter des
radiographies et discuter avec plusieurs ichthyologistes de cet intéressant
petit poisson plat pour lequel nous créons aujourd’hui le genre Dagetichthys
et l’espèce Dagetichthys lakdoensis.
Dagetichthys n. g.
Corps de forme ovale, assez allongé. Version somatique dextre. Ecailles
cténoïdes présentes sur les deux faces. Grands yeux situés nettement
tous deux du côté droit, celui de gauche étant un peu plus antérieur
que le droit. Aucune saillie visible entre les deux yeux. Préopercule
recouvert par la peau et portant des écailles, mais restant vaguement
visible par transparence. Opercule dépourvu d’écailles. Bouche petite
et très tordue, dépourvue de dents. Tête garnie, du côté aveugle, de nom¬
breuses excroissances en forme de barbillons. Pectorales atrophiées et
à peine visibles, mais présentes toutes deux. Pelviennes réduites à un seul
rayon et bien séparées l’une de l’autre, celle de droite située juste en avant
de l’anale. Caudale reliée à la dorsale et à l’anale par une membrane
mais restant bien distincte au point de vue forme et ne se confondant
pas avec les deux autres nageoires impaires. Ligne latérale rectiligne.
Vingt huit vertèbres.
Nous sommes heureux de dédier ce genre nouveau à notre ami Jacques
Daget, Directeur de Recherches à l’O. R. S. T. O. M., spécialiste des poissons
d’eau douce africains.
— 173
Dagetichthys lakdoensis n. sp.
Neuf individus ont été récoltés. L’holotype a été enregistré dans les
collections du Muséum sous le n° 62-309. Les huit paratypes portent les
n°: 62-310 à 62-317.
J.n,
Fig. — 1. Dagetichthys lakdoensis n. g., n. sp.
Caractères numériques et métriques de l’holotype :
Longueur totale (LT) : 34,5 mm
Longueur standard (LS) : 27 mm
Longueur de la tête (LT) : 9 mm
Hauteur du corps (H) : 12 mm
Dorsale (D) : 49
Anale (A) : 36
Caudale (C) : 10
Nombre de vertèbres (V) : 7 + 21 = 28
Caractères numériques et métriques des paratypes :
Ces caractères sont indiqués dans le tableau n° 1 ; la longueur totale-
de l’individu n° 62-310 n’a pu être mesurée, la nageoire caudale étant
abimée.
Les caractères morphologiques sont ceux qui ont été décrits dans la
diagnose générique.
La coloration de la face zénithale est brune, avec une rangée médiane
de taches bistres arrondies, des taches allongées dans le sens vertical
à la base des nageoires dorsale et anale, et des points bistres répartis
irrégulièrement sur tout le corps, y compris la nageoire caudale. La colo¬
ration de la face nadirale est beige.
— 174
Tableau 1.
Nous donnons à cette espèce de nom de lakdoensis pour rappeler l’endroit
rétréci du fleuve où elle a été découverte.
Fig. 2. — Face zénithale de la région céphalique
et détails d’une écaille zénithale.
Discussion.
C’est la première fois, à notre connaissance, qu’un Pleuronectiforme
est signalé dans les eaux franchement continentales d’Afrique. Tout
— 175 —
au plus avait-on capturé jusqu’ici des Pleuronectiformes dans les zones
d’estuaires de certains fleuves africains (ex. : un des exemplaires de
Monodichthys Chabanaud trouvé dans l’estuaire du Wouri dont l’eau
est presque douce).
En Amérique par contre, il existe dans les eaux douces un certain
nombre de poissons plats ; ces soles américaines appartiennent à la sous-
famille des « Achirinae ». Citons par exemple, Achirus fluviatilis Meek
et Hildebrand, Achiropsis normani Cbabanaud, Achiropsis nattereri
Steindachner, Apionichthys dumerili Kaup, etc.
Le fait d’avoir récolté nos neuf exemplaires dans le même secteur
Fig. 3. — Face nadirale de la région céphalique
et détails d’une écaille nadirale.
qu’une raie appartenant à un genre américain (voir notre description
de Potamotrygon garouaensis Strauch et Blanc 1962) nous a amené à
chercher une relation entre nos Pleuronectiformes et ceux décrits dans
les eaux douces américaines.
L’insertion des nageoires pelviennes, le côté aveugle de la tète muni
de nombreuses franges, le type de coloration dans lequel les lignes verti¬
cales (lignes achiriennes) dominent sur les lignes horizontales et surtout
le nombre relativement faible des vertèbres, nous incitent à penser que
Dagetichthys lakdoensis appartient à la sous-famille des Achirinae jus¬
qu’ici exclusivement américaine, si l’on ne considère que les espèces
actuelles. En effet, il est bon de rappeler que le Professeur C. Arambourg
a découvert en 1927 deux exemplaires d’un Achirinae fossile, Achirus
mediterraneus, dans les dépôts miocènes du Sahélien de la région d’Oran.
Néanmoins, si les caractères achiriniformes dominent dans le genre
— 176 —
Dagetichthys, il nous paraît intéressant de signaler que, d’après la clef
dichotomique des sous-familles établie par P. Chabanauo (1928), ce
genre présente aussi certains caractères soleiniformes (mandibule non
proéminente, préopercule indistinct extérieurement, etc.), ce qui laisse
en réalité la discussion sur sa position entièrement ouverte. La création
d’un troisièmee sous-famille pourrait peut être même être envisagée.
La présence de deux espèces d’affinités marines à plus de 1.300 km
des côtes et dans un même secteur ne peut s’expliquer que par l’histoire
géologique de la région. Il faut se souvenir notamment de l’existence,
de l’Albien au Maestrichtien, d’une liaison marine provisoire entre la
Baie de Biafra et la Méditerranée orientale. Peut-être ces espèces se sont-
elles trouvées isolées de la mer lors de la régression marine et ont-elles
pu s’adapter à un milieu nouveau. Elles appartiennent d’ailleurs toutes
deux à des familles connues pour leur tendance à l’euryhalinité. Toutes
deux ont une existence étroitement liée au fond et nous sommes pro¬
bablement là en présence d’un biotope très particulier et très limité.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum
et Office de la Recherche Scientifique
et Technique Outre-Mer.
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Stauch, A. et Blanc, M., 1962. — Découverte d’un Poisson Téléostéen Pleu-
ronectiforme dans le bassin de la Haute-Bénoué (Nord-Cameroun).
Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2e s., 34, n° 2, pp. 163-165, 2 fig.
- 1962. — Description d’un Sélacien Rajiforme des eaux douces du Nord-
Cameroun : Potamotrygon garouaensis n. sp. Ibid., 34, n° 2, pp. 166-171,
4 fig.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2= Série — Tome 36 — N° 2, 1964, pp. 178-179.
SITUATION PARTICULIÈRE
DES ORIFICES ABDOMINAUX
ET CARACTÈRES SEXUELS SECONDAIRES
DES PLEURONECTIFORMES
DU GENRE BOTHUS
Par Paul CHABANAUD f
Nul n’ignore la différence fondamentale qui existe entre les Poissons
et les Vertébrés tétrapodes, pourvus ou non d’un cloaque, eu égard à la
disposition des 3 orifices abdominaux. Tandis que, chez ces derniers,
ces orifices sont disposés, d’avant en arrière, selon la formule U G A
(méat urinaire, orifice génital, anus), la formule des Poissons est A G U
(anus, orifice génital, méat urinaire), le canal éjaculateur de ces organismes
conflue toujours avec l’urêtre, lequel s’ouvre au sommet d’une papille
dermale, papille simplement urinaire chez les femelles, mais urogénitale
chez les mâles.
Dans l’ordre des Pleuronectiformes, essentiellement caractérisé par
la perte de la symétrie bilatérale, il est rare de voir les 3 orifices abdomi¬
naux groupés sur une même partie du corps : le canthus ventral ( Psetto -
doidei), la face zénithale ( Citharoidei ). Dans la plupart des autres sous-
ordres et notamment chez tous les Soleoidei, la papille urinaire s’érige
sur la face zénithale, tandis que l’oviducte et l’anus s’ouvrent sur la face
nadirale.
Or l’examen d’un certain nombre de Bothus podas Rafînesque (espèce-
type de la famille des Bothidaé) vient de me révéler une disposition toute
autre des 3 orifices en question, disposition qui, par surcroit, diffère selon
le sexe. Chez les femelles, la papille urinaire, petite et à peine saillante,
s’érige sur la face zénithale, tandis que l’oviducte et l’anus s’ouvrent sur
la face nadirale, l’orifice ovarien circonscrivant l’anus, à la seule excep¬
tion d’une courte partie dorsale du pseudosphincter. Chez les mâles,
les 3 orifices se situent sur la face nadirale, mais l’ordre normal est inversé :
la papille urinaire, volumineuse et très saillante, précède constamment
l’anus.
L’étude de 6 Bothus ocellatus (Agassiz) de la Guyane Française me donne
à penser que, loin d’être spéciale à Bothus podas, cette morphologie se
retrouve chez au moins la plupart des espèces classées dans ce même
genre.
179
Par ailleurs, Bothus podas et B. ocellatus, ainsi que quantité d’autres
espèces que la systématique en vigueur répartit entre plusieurs familles
ou sous-familles, sont considérées comme faisant preuve d’un intense
dimorphisme sexuel : les mâles seraient caractérisés par l’amplification
de l’espace interoculaire, par la présence d’excroissances affectant le
maxillaire zénithal et les orbites, ainsi que par la longueur considérable
de l’omoptérygie zénithale h Au surplus, la dimension atteinte par les
mâles serait généralement supérieure à celle des femelles. Or, compte
tenu du nombre encore réduit de mes observations, tous les prétendus
mâles que j’ai eus sous les yeux se sont révélés appartenir à l’autre sexe,
tandis que, à ne s’en rapporter qu’à l’auteur cité ou à ses prédécesseurs,,
tous les mâles authentiques auraient été pris pour autant de femelles.
Sous réserve de l’acquisition, que je souhaite prochaine, d’une documen¬
tation plus étendue, il me semble permis de penser que ces prétendus
caractères mâles ne sont rien d’autre que l’apanage d’individus parti¬
culièrement robustes, peut-être procréés par des parents plus jeunes.
1. Cf. Norman, A systematic Monograph of the Flatfisher, 1, 8° London 1934, pp. 123-400,.
Pig. 78-289. La documentation relative au dimorphisme sexuel est souvent puisée dans les
travaux de prédécesseurs.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 2, 1964, pp. 180-184.
UNE RAIE ANORMALE TROUVÉE
A CONCARNEAU
Par M.-H. DU BUIT
L’exemplaire a été recueilli en août 1963 à Concarneau par Mon¬
sieur E. Postel qui a bien voulu m’en confier l’étude, ce dont je le remer¬
cie. Il s’agit d’un mâle immature présentant la particularité d’avoir des
ailes séparées de la tête par une échancrure atteignant le niveau des
évents. Ses caractéristiques morphométriques sont les suivantes :
Longueur totale . 728 mm
Longueur du disque . 382
Largeur du disque . 514
Longueur du museau . 86
Espace interorbitaire . 32
Diamètre longitudinal de l’œil . 19
Longueur œil-évent . 35
Distance museau-ventrales . 441
Distance préorale . 88
Distance prénasale . 62
Espace internasal . 59
Largeur de la bouche . 60
Elles ont permis de l’identifier à Raia clavata L., 1758. Les entailles
sont symétriques par rapport à la tête et mesurent 135 mm depuis la
pointe du museau. La région branchiale est intacte.
De telles anomalies sont signalées plusieurs fois dans la littérature ;
selon l’importance des échancrures l’anatomie générale se trouve plus
ou moins modifiée. Ainsi Jugeât décrit une Raia punctata dont deux
paires de fentes branchiales seulement sont normales. L’exemplaire de
Pellegrin (1900), est beaucoup plus déformé : le rostre manque totale¬
ment et les yeux rapprochés de l’axe médian du corps ne sont pas dor¬
saux mais frontaux.
Plusieurs hypothèses furent émises pour expliquer ces anomalies.
Legendre (1935) suppose que la séparation des ailes du rostre est le
résultat d’un arrêt de croissance du proptérygium.
Vaillant (1909), et Gudger (1933) y voient un retour à la forme
ancestrale squatina. Pendant la période embryonnaire les raies passe¬
raient par les différentes étapes de leur évolution, un arrêt du dévelop¬
pement au stade « ange de mer » donnerait naissance à une raie squa-
tiniforme. S’il s’agit d’une « forme larvaire fixée » le squelette de la partie
anormale doit rappeler celui des squatiniformes.
Fig. 1. — Raia clavatci , exemplaire anormal.
Fig. 3. — Raia clavata , exemplaire normal
— 183 —
C’est pourquoi des radiographies de l’exemplaire anormal (fig. 1),
d’un ange de mer ( Squatina squatina) (fig. 2) et d’une Raia normale (fig. 3)
ont été effectuées.
Leur étude révèle que :
I. — Le propterygium est aussi développé quant au nombre et à la
taille des segments chez la raie anormale que chez la raie normale.
IL — La ceinture et les nageoires pectorales de la raie tricuspide
ne présentent pas l’aspect de celles des anges de mer ; en particulier le
propterygium ne comprend chez ceux-ci que deux segments relative¬
ment courts au lieu de huit à dix chez les raies.
III. — La forme de l’ensemble propterygii-ceinture scapulaire dif¬
fère dans les deux raies. Normalement le proptérygium décrit un arc
de cercle entre la ceinture pectorale et le processus préorbitaire au quel
il est soudé ; tandis que chez l’individu anormal les segments s’allignent
en formant un V largement ouvert dont les branches s’éloignent de plus
en plus des processus préorbitaires rendant la jonction impossible. Cette
disposition est due à un défaut de courbure des segments et qui se mani¬
feste dès le premier.
Ni l’arrêt du développement du proptérygium, ni la théorie de la « forme
larvaire fixée » ou celle d’un retour à un état primitif, ne peuvent expli¬
quer l’anatomie anormale de cette raie. Il ne semble pas qu’elle ait une
relation quelconque avec un stade ancestral de l’évolution des raies.
11 s’agit plus probablement soit d’une malformation congénitale soit
d’une mutation.
COMEXO et Laboratoire des Pêches Outre-Mer
du Muséum.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 2, 1964, pp. 185-187.
ARAIGNÉES DE LA SAVANE DE SINGROBO,
CÔTE D'IVOIRE
I. Sicariidae.
Par Jean-François JÉZKQUEL
Les araignées, dont nous commençons ici l’étude par la famille des
Sicariidae, ont été recueillies en Côte d’ivoire, en un point de la savane
de Singrobo entre Tiassalé et Toumodi (5°02' W., 6°13' N.). Depuis
deux ans, est en effet installée en ce lieu surnommé « Lamto », une mission
dirigée par le Professeur M. Lamotte de l’Ecole Normale Supérieure
de Paris, dont le programme de travail est l’étude écologique d’ensemble
de ce type de savane L
Pour notre part, nous avons entrepris l’étude du rôle des aranéides
dans le peuplement de cette savane. Dans des notes préliminaires, nous
comptons donner, famille par famille, les listes des espèces qui ont retenu
spécialement notre attention. A cette occasion, seront publiées éventuel-
ment les diagnoses d’espèces nouvelles.
Les techniques de récolte ont permis de recueillir un matériel consi¬
dérable. En deux ans (1962-1963), plusieurs dizaines de milliers de spé¬
cimens d’araignées ont été ramassés. Aussi, les espèces dominantes sont-
elles représentées dans notre matériel par plusieurs centaines d’individus.
Nous nous sommes volontairement limités à l’étude des biotopes de
la savane (y compris arbres et arbustes), ce qui explique que nous n’ayons
pas retrouvé des espèces très communes mais sylvicoles.
Famille Sicariidae.
Cette famille est peu représentée dans la savane de Lamto. Nous
n’avons trouvé que deux espèces, dont une, très abondante, est nouvelle
pour la science. Cela n’est pas étonnant car beaucoup de Sicariidae sont
inquilines et la savane étudiée est éloignée de plusieurs kilomètres de
toute habitation.
Scytodes multilineata Thorell : 3 2, 3 imm. : juillet 1963.
1. Je profite de cette première occasion pour remercier M. M. Lamotte de m’avoir per¬
mis de participer à cette mission ainsi que Mmes Haywood et Rebière pour l’aide appré¬
ciable qu’elles m’ont apportée dans le tri du matériel.
— 186 —
Scytodes reticulata, n. sp. : 587 ÇÇ, 243 rjrj, 174 imm. (toute l’année ;
les adultes surtout en janvier-février).
9 : Longueur totale : 3 à 3,8 mm. Céphalothorax : longueur : 2 mm ; largeur :
1,5 mm; hauteur : 1,3 mm (fig. 1).
Couleur : Céphalothorax jaune orné de bandes étroites marron, longitudinales
sur le dessus et anastomosées en réseau sur les côtés. Ce réseau atteint de chaque
1mm
Fig. 1-3. — Scytodes reticulata n. sp. :
1 : ?, vue dorsale ; 2 : bulbe vu de profil ; 3 : epigyne.
côté la plus externe des 5 bandes longitudinales ce qui permet de faire la diffé¬
rence avec l’ornementation de S. multilineata. L’abdomen est jaune, avec
plusieurs bandes transversales plus ou moins récurvées. Les bandes ont des
limites assez floues au contraire de ce que l’on observe chez multilineata. Les
pattes sont jaunes, rayées, annelées et ponctuées de noir. Les lignes noires
continues longitudinales sont souvent doublées de lignes en points. Les arti¬
culations patella-tibia, tibia-métatarse, métatarse-tarse sont très noires, ce
qui donne un aspect très caractéristique à cette espèce. Chélicères, pièces labiales,
sternum jaune abondamment taché de noir.
Yeux : sub-égaux disposés en triangle, deux fois plus large à la base que haut.
Bandeau plus étroit que le diamètre des yeux médians.
187 —
Epigyne : voir fig. 3. Il est de forme très constante chez toutes les femelles,
qu’elles soient grandes ou petites.
0* : longueur totale : 2,5 mm.
Couleur et ornementation comme chez la Ç, le réseau et les ponctuations
souvent plus denses.
Bulbe : voir fig. 2. Très allongé, terminé par une ouverture en cuiller, sans
denticule analogue à celui de multilineata.
Remarques. — Cette espèce ressemble beaucoup à S. multilineata,
avec laquelle elle a peut-être été déjà confondue. Elle en diffère par la
taille plus petite, l’ornementation du céphalothorax et la conformation
des organes génitaux. R. De Lessert (1939) souligne que S. multilineata
existe en abondance au Congo, mais dans les habitations. Millot (1940)
ne dit pas précisément où il a capturé ses spécimens. Les quelques spé¬
cimens que nous avons recueillis, l’ont été sur des arbustes au voisinage
de la case qui abrite la mission. Ils pourraient bien être d’introduction
toute récente à cet endroit ; alors que S. reticulata est tout à fait abon¬
dant dans son habitat qui est la couche herbacée.
S. reticulata porte à 16 le nombre des espèces de ce genre en Afrique
occidentale (voir liste donnée par Millot : 1947).
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes) du Muséum,
61, rue de Buffon, Paris-Ve.
OUVRAGES CITÉS
Lessert, R. de, 1939. — Araignées du Congo belge (2e partie). Rev. Zool. Bot.
afr., 32 (1).
Millot, J., 1940. — Les araignées de l’Afrique occidentale française : Sica-
riides et Pholcides. Mem. Acad. Sci. Inst. Fr., 64.
Millot, J., 1947. — Les Scytodes d’Afrique noire française (Araneae). Rev. fr.
Ent., 13 (4), pp. 156-167.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 2, 1964, pp. 188-190.
SUR UNE NOUVELLE ESPÈCE
DU GENRE ARANEUS
(ARANEAE ARGIOPIDAE)
ORIGINAIRE D'ASIE MINEURE
Par Sevinç KAROL
Au cours d’un séjour de quelques mois au Laboratoire de Zoologie
du Muséum, j’ai étudié une petite collection d’Araignées que j’avais
faite dans les environs d’Ankara (Turquie). J’en ai profité pour examiner
les spécimens indéterminés de la collection E. Simon, se rapportant au
Moyen-Orient et plus spécialement à la Turquie.
J’en ai déterminé un certain nombre qui n’avaient pas encore été
cités de Turquie et, plus généralement, du Moyen-Orient et, parmi eux,
j’ai trouvé une espèce qui me parait nouvelle pour la Science.
Je veux tout d’abord remercier M. le Professeur M. Yaciion, Direc¬
teur du Laboratoire de Zoologie (Arthropodes) du Muséum national
d’Histoire naturelle de Paris, pour son amabilité. Il m’a ouvert son labo¬
ratoire et ses collections et je lui en suis très reconnaissante. Je remercie
également M. J. -F. Jezequel pour ses encouragements continuels et
ses conseils.
Espèces d’ Argiopidae nouvelles pour le Moyen-Orient.
Araneus armida (Sav. et Aud., 1825) : Asie mineure (Malatia).
A. dalmaticus (Doleschall, 1852) : Egypte.
A. biluberculatus (Walck., 1802) : Liban.
A. asbenicus Denis, 1955 : Le Caire.
Zilla dioïdia (Walck., 1802) : Asie mineure.
Diagnose de Araneus vachoni, n. sp.
Holotype : 1 $ : Coll. E. Simon, Muséum Paris : Boc. 2537, t. 14775.
Paratype : 2 $Ç : Coll. E. Simon, Muséum Paris : Boc. 2537, t. 14775 bis.
Dimensions : Longueur totale : 12,6 mm. Céphalothorax : L. : 4,6 mm ;
1. : 3,6 mm. Abdomen : L. : 10,3 mm ; 1. : 5,7 mm.
Couleur : Céphalothorax jaune, la partie thoracique un peu plus foncée.
Limite entre la partie céphalique et la partie thoracique très nette, en
189
forme de Y. Partie thoracique rebordée par une bande jaune. Sternum,
pièces buccales, chélicères d’un brun noirâtre très foncé, la partie basale
des chélicères éclaircie en jaune.
Folium de l’abdomen caractéristique (fig. 2), jaune très clair et noir.
Ventralement, en arrière de l’épigyne, se trouve une grande tache noire
incomplètement divisée par une bande blanche et bordée de chaque
côté d’une bande blanche dentelée.
Filières presque noires, entourées de taches blanches. Pattes jaunes,
largement annelées, fémurs exceptés, de noir progressivement plus foncé
de la base vers l’extrémité. Les tarses noirs.
Fig. 1-2. — Araneus vachoni n. sp.
1 : ?, epigyne ; 2 : folium abdominal.
L’abdomen est fusiforme allongé, presque pointu à l’avant où il déborde
largement sur le céphalothorax en atteignant la partie céphalique ; com¬
plètement plat en-dessus. Yeux médians sur un plan oblique, en trapèze
un peu plus large en avant qu’en arrière ; les postérieurs plus grands
que les antérieurs ; intervalle des postérieurs supérieur à leur diamètre.
Armature des pattes et griffes n’offrant rien de particulier. Fémurs
antérieurs armés en-dessous, au côté externe, de 12 à 14 épines ; au côté
interne, de 9 à 10 épines toutes de taille différente. Epigyne (fig. 1) en
forme de rectangle plus large que long. Ailes du Scape coriacées, plus
foncées et élargies vers l’arrière. Partie médiane membraneuse et plissée
en avant, coriacée et renflée en arrière.
Cette espèce remarquable par l’absence de crochet à l’épigyne et par
l’abdomen débordant largement sur le céphalothorax est à ranger dans
le 8e groupe de E. Simon (type : A. ceropegia), et présente des affinités
avec A. armida.
BIBLIOGRAPHIE
Bonnet, P., 1955. — Bibliographia araneorum. T. II, lre partie.
Denis, J., 1955. — Contribution à l’étude de l’Aïr (Mission L. Chopard et
A. Villiers) : Araignées. Bull. I.F.A.N., sér. A, 17, (1), pp. 99-146.
Simon, E., 1929. — Les Arachnides de France. VI, 3e partie.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes) du Muséum ,
67, rue de Buffon, Paris-Ve.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 2, 1964, pp. 191-210.
LES APPENDICES POSTÉRIEURS
( 9 « PAIRE ) DU DIPLOSEGMENT GONOPODIAL
(VIE) DES SPIROSTREPTOIDEA
( Myriapodes Diplopodes )
Par J. M. DEMANGE
Les orifices génitaux des Diplopodes débouchent en arrière de la
•deuxième paire de pattes, dans des organes spéciaux, vulves et pénis.
Les dimensions du pénis étant extrêmement réduites, la transmission
du sperme s’effectue par l’intermédiaire d’appendices modifiés, les gono-
podes, portés par le VIIe diplosegment, à l’exception des Pentazonia
( Glomeris ). Ces gonopodes, très complexes, dérivent de la transformation
de pattes ambulatoires et comportent, généralement, un dispositif formé
d’une ampoule et d’une rainure séminales, aidant à la conservation et
à l’éjaculation du sperme.
Suivant les groupes, tantôt une paire de pattes (8e), tantôt les deux
paires (8e et 9e) du diplosegment sont modifiées. Dans le second cas, les
deux paires d’organes copulateurs n’assument pas toujours la même
fonction et deux cas peuvent être envisagés.
1° Les membres postérieurs (9e paire) sont de véritables gonopodes
et la paire antérieure (8e) a une fonction protectrice, contribuant à clore
la cavité gonopodiale (peltogonopodes des Chordeumoides, Iuloidea,
Spiroboloidea etc...).
2° Les membres antérieurs (8e paire) jouent le rôle principal, la paire
postérieure contribuant à la conservation du liquide séminal (paragono-
podes des Craspedosomoidea).
Lorsqu’une seule paire de pattes est modifiée, c’est toujours l’antérieure.
La paire postérieure (9e) ou bien conserve sa fonction ambulatoire (Poly-
desmoidea), ou bien est réduite à des vestiges presque invisibles : plaques
scléri fiées, invaginations trachéennes (Spirostreptoidea) etc.
C’est sous cette dernière forme que seront étudiés ces appendices tant
au point de vue de la morphologie externe que de la musculature.
I. — Évolution de la 9e paire de pattes des spirostreptoidea
AU COURS DU DÉVELOPPEMENT POSTEMBRYONNAIRE.
Dans l’état actuel de nos connaissances, il est pratiquement impossible de
reconnaître morphologiquement, chez les larves, le sexe futur des individus
192
car les gonopodes n’apparaissent, sous forme d’ébauches, qu’à un stade
déterminé du développement postembryonnaire (réveil sexuel apparent).
Ces ébauches gonopodiales (8e paire) remplacent, brusquement, à l’occasion
d’une mue, les pattes ambulatoires correspondantes de la larve du stade
précédent et se développent progressivement jusqu’à l’adulte au cours
des mues suivantes.
Chez les Spirostreptoidea, après la mue révélant les ébauches gono¬
podiales (8e paire), la 9e paire de pattes (postérieure du diplosegment)
conserve sa fonction ambulatoire, mais on observe son involution au
cours des stades suivants.
Les adultes de la famille des Odontopygidae conservent, en arrière des
gonopodes, une trace volumineuse de la 9e paire de membres sous forme
d’une large plaque sclérifiée (fig. 6), mais les espèces de la famille des
Spiroslreptidae ne montrent aucune formation de ce genre.
Nos recherches (1959) ont cependant établi que cette paire d’appen¬
dices n’a pas disparu chez l’adulte. Elle subsiste, très généralement,
sous une forme qui est étudiée dans cette note, mais il ne s’agit pas de
vestiges d’appendices en voie de disparition, contrairement à l’opinion,
de Brôlemann L
La 9e PAIRE DF. PATTES CHEZ I.ES ODONTOPYGIDAE
ET SA MUSCULATURE.
Les travaux de H. W. Brôlemann apportent les premiers documents
sur l’involution des membres de la 9e paire des Odontopygidae au cours
des stades postembryonnaires connus. Ces documents concernent seule¬
ment la morphologie externe. 11 n’est pas fait état de la musculature,
élément essentiel pour la compréhension de la nature des formations
rencontrées. Grâce aux récoltes effectuées en Côte d’ivoire par R. Vuat-
toux, que nous tenons à remercier ici, quelques stades du développement
ont été observés sur deux espèces indéterminables spécifiquement. Les
documents rassemblés 1 2, joint à ceux de H. W. Brôlemann, permettent
de comprendre les phases du phénomène de régression de la P. 9 des
Odontopygidæ. Ces connaissances peuvent aisément être étendues aux
Spiroslreptidae, au moins jusqu’à l’avant-dernier stade.
A partir du « réveil sexuel apparent », la 9e paire de pattes des Odon-
topygides subit une lente régression, au cours de laquelle les articles
du télopodite diminuent à chaque mue, en nombre et en volume, pour
disparaître complètement (t fig. 1 à 3). En même temps, la patte tout
entière et le sternite effectuent un mouvement de descente dans la poche
gonopodiale, qui prend, petit à petit, de l’ampleur (fig. 1 à 3). Cette
1. II. W. Bholemann (1926) a signalé de vagues sclérifications chez Ophislreplus gui-
neensis Silv. et O. digitulalus (Karsch) mais elles ont été simplement décrites, sans faire
appel a leur musculature qui est pourtant caractéristique. La conclusion de l’auteur est qu’il
s’agit de membres ambulatoires régressés, en voie de disparition et dont les traces subsistent
chez ces espèces.
2. L’étude détaillée sera publiée dans un mémoire en cours de rédaction.
194 —
migration tend à rapprocher les vestiges appendiculaires des ébauches
gonopodiales (go) dont le volume augmente (fig. 2). Les bords ventraux
du diplosegment (db), qui demeuraient écartés par suite de la présence
de l’appendice, se rapprochent et s’imbriquent l’un dans l’autre (fig. 2, 3),
Au fur et à mesure que la larve se rapproche du stade adulte, les coxae (h),
après disparition du télopodite, se réduisent et s’écartent du sternite ^
celui-ci devient diffus tandis que les poches trachéennes (pt) s’atrophient
et deviennent membraneuses et indépendantes. Les éléments, en défi¬
nitive, se dissocient et subissent un véritable éclatement. Néanmoins,
au cours des derniers stades, on constate une certaine condensation
des sclérifications et l’ampâtement de la membrane voisine (fig. 4).
Chez l’adulte, toutes ces pièces (coxae, poches trachéennes, sternite)
se retrouvent groupées en une large plaque subrectangulaire (fig. 6),
occupant une surface plus grande que les vestiges précédents. La plaque
est rattachée aux gonopodes et présente, postérieurement, des renflements
globuleux (g) percés d’un orifice correspondant à la poche trachéenne
membraneuse (pt).
La musculature de cette plage sterno-coxale est très simple. Elle se
compose, en dehors du trachéo-dorsal (tdp) rejoignant le diplosegment VIII
et les longitudinaux ventraux (lv), réunissant les poches trachéennes entre
elles, de deux muscles rejoignant la base des saillies globuleuses (tcg *■)
et le bord antérieur de la plaque (tcg 2) 1.
La musculature coxale des appendices de la larve (fig. 5) est identique
à celle d’une paire de pattes normales, avec ses deux larges muscles croi¬
sés dont les tendons aboutissent à la base interne (fléchisseur flp) et à
la base externe (extenseur exa) de la coxa. Ils prennent appui sur la
poche trachéenne (pt), dont les apophyses internes se rejoignent souvent.
Les muscles les plus internes (fia) s’attachent sur l’apophyse de la poche
opposée.
Alors que les fléchisseur et extenseur de la coxa des appendices de
l’adulte sont homogènes, ils marquent une tendance à se dissocier au cours
de la régression (fig. 5) rappelant ainsi une disposition que l’on observe,
parfois, dans d’autres groupes. Au stade final de la régression, deux nappes
croisées restent seules attachées à une plage sclérifiée discoïdale (coxa).
La nappe la plus profonde rejoint le bord antérieur de la coxa, la nappe
superficielle le bord postérieur. Les fibres internes subsistent (fia) mais
sont nettement écartées (fig. 36).
IL — Les appendices postérieurs (9e) du diplosegment des adultes
des SpiROSTREPTIDAE ET DES HaRPAGOPHORIDAE.
Si chez les Odontopygides la 9e paire de pattes subsiste chez l’adulte,
elle est remplacée, chez tous les Spirostreptidae, par des traces presque
invisibles extérieurement, et seule l’étude de la musculature peut révéler
leur existence. L’examen de plusieurs dizaines d’espèces a montré que
1. Parfois ce muscle aboutit à un bourrelet en demi-lune (b) situé en arrière de la scléri-
fîcation.
Fig. 5-7. — 9e paire de pattes des Spirostreptoidea adultes. — 5. Musculature schématisée
d’une larve d’Üdontopygide à 61/4 segments. — 6. Même paire de pattes chez l’adulte
(musculature schématisée). — 7. Graphidostreptus lugubris Brôl. Gonopodes et P. 9 avec
fragment de l’anneau gonopodial.
Abréviations voir page 209.
— 196 —
la structure de ces formations est variable. On retrouve une trace de
sternite (s) (fig. 23 et 34) souvent peu ou pas sclérifîé, deux profondes
invaginations (i) correspondant chacune à un sac trachéen (ptv) à peine
soutenu par une faible armature et dont l’orifice est dissimulé à l’obser¬
vation par des replis de la membrane transparente de la poche gonopo-
diale ; parfois enfin, on remarque des incrustations plus ou moins nettes (v)
généralement en bosse ou en anneau. Le tout est situé en arrière des
gonopodes (fig. 7) mais placé très haut sur la paroi postérieure du sac
gonopodial, près du bord postérieur de l’anneau VII. Les éléments sont
très écartés les uns des autres, complètement dissociés, mais il semble
que le territoire de la paire d’appendices vestigiale, toujours en saillie
soit délimité par des replis verticaux (rv) et horizontaux (rh), déterminant
une surface fortement bombée, quadrangulaire, semblable à la pièce
sclérifiée des Odonlopygidae (fig. 14, 21, 31). Parfois les éléments appen¬
diculaires et le sternite se trouvent au fond d’une poche (p) de faible
profondeur, dont les angles latéraux sont prolongés par les invaginations
trachéennes, et cette portion est souvent turgescente (fig. 21, 22, 27).
Dans certains cas les territoires correspondant aux coxae, quand il n’y a
aucune sclérification, sont des invagination (z) un peu plus profondes,
ou de simples replis parallèles ou circulaires concentriques (fig. 16, 18, 19).
Musculature des vestiges.
Les vestiges en question possèdent une musculature puissante, com¬
parable à celle des pattes ambulatoires et des gonopodes.
Un fait capital est la présence, à peu près constante, d'un muscle trans¬
versal (tv) réunissant les poches trachéennes entre elles (fig. 7, 13, 20) L
On sait déjà que ce muscle transversal n’existe pas aux pattes ambula¬
toires normales mais qu’il est toujours présent aux organes copulateurs
les plus spécialisés 1 2. Il caractérise les gonopodes.
Les faisceaux longitudinaux ventraux sont normaux ainsi que les
trachéo-dorsaux postérieurs (tdp) qui rejoignent les diplosegments VII
et VIII, et parfois seulement le VIIIe. En outre subsistent les faisceaux
classiques trachéo-ventraux ou trachéo-latéraux attachés au diploseg-
ment VIL
En ce qui concerne les autres muscles trachéo-coxaux (te) leur nombre
varie et leurs points d’insertion sont plus complexes, suivant les espèces,
mais ils réalisent un plan général commun : deux larges faisceaux super¬
posés (tep, tes) souvent décomposables en plusieurs muscles indiqués
par leurs tendons. Le faisceau le plus profond (tep), lorsqu’on examine
la pièce par sa face ventrale, se rend à un territoire antérieur, le plus super¬
ficiel (tes) s’attachant dans une zone plus postérieure.
Voyons, rapidement, chez quelques genres et espèces, classés par ordre
1. En l’absence d’un muscle transversal caractérisé il existe, chez quelques espèces, un
faisceau de fibres très fines. Scaphiostreptus fulgens (S. et Z.), Alloporus unciger Schub., Con-
chostreptus pictus Schub.
2. Les gonopodes et leur musculature seront étudiés dans un mémoire en cours de rédaction.
— 197 —
alphabétique de la famille des Spirostreptidae, l’aspect des P. 9 ainsi
que leur musculature. Cette dernière est considérée, vue côté cavité géné¬
rale. Les poches trachéennes ne sont pas décrites pour chaque espèce
car leur morphologie est, dans l’ensemble, identique.
Fig. 8-11. — 9e paire de pattes des Spirostreptoidea adultes. — 8. Spirostreptus multisul-
catus Dem. — 9. Conchostreptus pictus Chamb. — 10. Epistreptus parilis (Karsch). —
11. vestiges appendiculaires du même.
Abréviations voir page 209.
1. Nous préférons adopter cet ordre car il existe encore chez les Spirostreptoidea une clas¬
sification très confuse basée sur des caractères gonopodiaux qui ne sont pas toujours choisis
judicieusement, si bien que suivant les auteurs, l’ordre des genres et des espèces est parfois
totalement différent.
14
198
Alloporus unciger Schub. — Appendices sous formes d’invagina¬
tions dont le fond est incrusté (disques). Sternite net et deux larges poches
trachéennes membraneuses en doigt de gant. Pas de muscle transversal.
Deux muscles trachéo-coxaux superposés avec chacun un tendon (tcp,
tes).
Cladostreptus castaneus Schub. — - Musculature puissante avec un
transversal (tv) volumineux. Deux muscles trachéo-coxaux (tcp, tes)
superposés dont l’inférieur (tes) est muni d’un tendon.
Cladostreptus thalattophilus Schub. — Il n’y a pas ici de sclérifica-
tions ; on peut deviner, tout au plus, le sternite par un bombement de
la membrane. Les appendices sont limités par une invagination quadran-
gulaire, dont les angles sont un peu plus creusés. C’est à ce niveau que
s’insèrent deux muscles venant de la poche trachéenne. Le muscle trans¬
versal, robuste, envoie une ou deux fibres obliques (to) vers l’invagination
appendiculaire gauche.
Conchostreptus pictus Chamb. — (Fig- 9)- Le sternite est pratique¬
ment nul, à moins que la petite tache inférieure n’en soit un vestige.
Les éléments appendiculaires (v) sont de simples invaginations quadran-
gulaires dont les angles sont plus accusés que chez l’espèce précédente.
Le muscle transversal est inexistant. Il y a deux muscles trachéo-coxaux :
le premier (tes) est divisé en deux faisceaux ; l’un se termine par un ten-
dont (tes1) inséré au fond de l’invagination ; l’autre, très puissant, aboutit
au bord externe de l’invagination. La nappe profonde (tcp) se subdi¬
vise en deux muscles insérés sur deux lignes horizontales parallèles.
Epistreptus parilis (Karsch) (fig. 10, 11, 12, 13). — Le sternite (s)
est bien dessiné. En avant, on remarque un profond repli transversal
(fig. 10 rt) flanqué d’invaginations trachéennes (i). Au fond du repli,
latéralement, deux invaginations coniques courtes (v) correspondent,
chacune, à un muscle (tes) issu de la saillie interne de la poche trachéenne
(ptv) (fig. 10 et 13) correspondante et à un faisceau oblique (to) venant
de la poche opposée. En avant du repli, une formation globulaire (g)
est supportée par un pédicule (fig. 10, 11, 13) auquel s’insère un muscle
(tcp) venant de la pointe interne de la poche trachéenne correspondante.
Un second muscle (tcp1), parallèle au précédent, s’attache à la membrane.
Il existe, en outre, un très large faisceau (x) partant du milieu de la poche
et se terminant près de l’orifice du diplosegment, sous des muscles trans¬
versaux (rs) (communs à tous les Diplopodes) qui réunissent les bords
latéro-ventraux du diplosegment VII à la chitine souple de la poche
gonopodiale, près de son orifice.
La formation en massue est sans aucun doute un vestige de télocoxite,
car il existe un étranglement et un sillon (e) à la base de la sphère distale
et des traces de condyle articulaire à ce niveau (c fig. 11-12).
Graphidostreptus lugubris Brôl. (fig. 7 et 14). — • Les appendices sont
représentés par un sternite (s) assez bien dessiné, flanqué de deux petits
replis horizontaux parallèles (v). Le muscle transversal est présent et il
200 —
existe deux muscles trachéo-coxaux classiques, profond et superficiel,
aboutissant chacun, à un repli. A la base du territoire appendiculaire,
on remarque, comme chez de nombreuses espèces, tumuliporus par exemple,
deux profondes invaginations latérales (y) qui sont souvent évaginées
et présentent alors une forme de crochet. Ces saillies, turgescentes au
moment de la copulation, pourraient jouer le rôle d’un frein à la péné¬
tration des gonopodes dans les voies Ç. Aucun muscle ne paraît y aboutir
mais chez Graphidostreptus lugubris une fibre s’attache à son extrémité,
venant du processus interne de la poche trachéenne.
Graphidostreptus tumuliporus (Karsch) (fig. 15, 16, 17, 18, 19). — Le
territoire appendiculaire présente, à sa base, près des gonopodes (fig. 15),
une paire d’ivaginations subconiques (y), turgescentes au moment de
la copulation. Le sternite (s) est bien dessiné, volumineux, dominé par
deux replis latéraux subhorizontaux (v) munis chacun d’une muscula¬
ture en deux couches superposées issues de la poche trachéenne (fig. 17,
18, 19). La première couche, profonde, se divise en deux muscles dont
l’un (tcp) aboutit au niveau de l’ouverture de la fente (repli) supérieure,
l’autre (tcp1) au fond de la légère invagination constituée par le pli (fig. 19).
La seconde couche est également scindée en deux faisceaux dont l’un
s’insère à l’angle externe (tes) de la fente inférieure, le second vers le milieu
du repli (tes1). En outre on remarque la présence d’un faisceau oblique (to)
venant de la poche trachéenne opposée et rejoignant le faisceau laté¬
ral (tes). Le muscle transversal (tv) est très puissant.
Helicogonus dentiger Yerh. — (fig. 20). Le sternite, pratiquement
inexistant est représenté par une plage non colorée limitée par des plis.
Les appendices sont seulement marqués par de petits plis subhorizon¬
taux (v). La musculature est simple avec un muscle transversal (tv)
et deux couches de trachéo-coxaux (tcp, tes) superposées correspondant,
chacune, à un repli.
Mardonius piceus Att. — Le sternite est très bien développé. Les
vestiges appendiculaires sont représentés par des protubérances hémis-
sphériques et un repli en bourrelet à sa base. Le muscle transversal est
très faible : deux ou trois fibres seulement. Les muscles issus des poches
trachéennes (tcp, tes) sont disposés en deux couches dont la profonde
rejoint la protubérance hémisphérique et un territoire situé au-des¬
sus de celle-ci, la superficielle le repli inférieur. En outre, comme chez
tous les Spirostreptoidea, un muscle large partant de la poche trachéenne
s’insère sur la chitine transparente.
Orthoporus bidens Schub. — Ici les appendices sont indiqués par de
petits disques sclérifiés. La musculature est en deux nappes, légèrement
décalées l’une par rapport à l’autre. La nappe profonde (tcp) s’insère
au-dessus du disque sclérifié, la nappe superficielle (tes), terminée par
un tendon, adhère au petit disque. Le muscle transversal (tv) est très
ténu : une ou deux fibres seulement.
Scaphiostreptus buffalus Schub. — Le sternite est volumineux et les
appendices sont représentés par de petits disques de chitine foncée. Le
Fig. 17-22. — 9e paire de pattes des Spirostreptoidea adultes. — 17. Graphidostreptus
tumuliporus (Karsch). Musculature schématisée. — 18. Les appendices avec leurs tendons
musculaires. — 19. Replis appendiculaires en coupe sagittale, avec quelques tendons.
— 20. Ilelicogonus dentiger Verh. — 21. Scaphiostreptus fulgens (S. et Z.). — 22. Muscula¬
ture schématisée.
Abréviations voir page 209.
202 —
muscle transversal est bien visible. Les muscles trachéo-coxaux (tcp, tes)
sont disposés en deux nappes dont la plus profonde s’attache à la chitine,
au-dessus du disque ; la superficielle se décompose en deux muscles dont
les tendons s’insèrent sur le disque chitineux.
Scaphiostreptus fulgens (S. et Z.) (lig. 21 et 22). • — - Pas de sclérites
ni de sternite visibles. Seules se remarquent de simples invaginations
peu profondes situées au fond d’une dépression en carré dont les angles
sont occupés par les poches trachéennes (ptv). Il y a deux couches muscu¬
laires trachéo-coxales (tcp, tes). La couche profonde (tcp) débute à la
pointe de la poche trachéenne, contre un bourrelet oblique et aboutit
au niveau de la fente de l’invagination. La couche superficielle (tes)
part de la face interne de la poche trachéenne et rejoint le fond de l’inva¬
gination appendiculaire. Les deux couches sont difficiles à séparer et
il n’y a pas de muscle transversal visible.
Scaphiostretus sp. ? (fig. 23, 24). — L’individu étudié, indétermi¬
nable spécifiquement par suite de son mauvais état de conservation, est
l’un de ceux où la paire de P. 9 est la plus spectaculaire, la mieux dessinée.
Les figures dispensent de toute description. La musculature est classique :
elle montre un transversal (tv) et des faisceaux trachéo-coxaux super¬
posés, aboutissant au disque sclérifié et aux bourrelets annulaires dominant
l’invagination, ainsi qu’un muscle oblique (to).
Spirostreptus (Eumekius) olivaceus Schub. (fig. 25). — Le sternite (s)
est très diffus et les vestiges appendiculaires inexistants. En plus du
muscle transversal, on remarque les deux nappes classiques trachéo-
coxales. La première couche aboutit, latéralement, un peu en avant du
sternite, la seconde à son niveau. En outre il existe un muscle oblique
venant de la poche trachéenne droite et aboutissant au même point
d’insertion que le faisceau superficiel (tes). Ces muscles, y compris l’oblique,
prennent naissance sur un bourrelet oblique émanant de l’extrémité
apicale de la poche trachéenne.
Termatodiscus nimbanus Att. (fig. 26 à 30). — Le territoire portant
les appendices est étroit, en demi-cercle et limité par des plis latéraux
élevés entre lesquels s’ouvrent les poches trachéennes (i, fig. 26 et 27).
Le sternite (s), en forme de croissant, se place sur un repli, en avant des
appendices dont le contour varie suivant les individus. Ce sont tantôt
de petites plages sclérifiées, tantôt des protubérances coniques, qui sont,
en réalité les invaginations appendiculaires extroversées. A la base de
ces saillies on observe une série de replis annulaires.
Les muscles trachéo-coxaux sont disposés en deux couches (fig. 29 et 30).
La nappe profonde s’attache à la base de la capsule et se décompose en
trois muscles : un latéro-interne (tcp), un latéro-externe (tcp1) et un fais¬
ceau croisant le premier (tcp2) et s’attachant au bord latéro-externe.
La nappe superficielle est composée de deux faisceaux (tes, tes1) aboutis¬
sant au repli annulaire enserrant la base de la capsule. En outre, on
remarque un muscle oblique (to) issu de la poche trachéenne opposée
et aboutissant au niveau de tes. Le muscle transversal (tv) est bien visible.
— 203
Fig. 23-27. — 9e paire de pattes des Spirostreptoidea adultes. — 23. Scaphiostreptus sp. ?.
— 24. Vue de face. — 25. Spirostreptus olivaceus Schub. — 26 et 27. T ermatodiscus nirtiba-
nus Att.
Abréviations voir page 209.
— 205 —
Harpagophoridae (fig. 31 à 34). — Les représentant de cette famille
montrent également des traces d’appendices mais un peu moins évidentes
extérieurement. Ce sont de simples invaginations sans sclérifications
particulières. Même le sternite n’est pas indiqué (fig. 31). Les poches
trachéennes sont membraneuses, très courtes (fig. 32-33) et supportent,
à leur extrémité, deux faisceaux (tdp1, tdp2) se rendant aux VIIe et VIIIe
diplosegments (fig. 33). Le muscle transversal est invisible, à part chez
quelques espèces où il est réduit à une fibre. Il est pratiquement impos¬
sible d’analyser la musculature trachéo-coxale par dissection : elle est très
ténue et confuse ; seuls les trachéo-dorsaux sont bien visibles.
III. — Interprétation des faits et conclusions.
La comparaison des figures 5 et 17, 29, 30 montre que les muscles
disposés en deux couches (tcp et tes) réunissant les poches trachéennes
et les formations appendiculaires, sont homologues aux fléchisseur et
extenseur de la coxa des appendices ambulatoires. Les points d’attache
sont identiques.
Il semble donc que seules les coxae soient visibles, les télopodites, ayant
disparu. La musculature confirme donc ce que le développement postem¬
bryonnaire des Odontopygidae a déjà révélé : la plaque sclérifiée postgo-
nopodiale des adultes d’ Odontopygidae résulte de la fusion des coxae
et du sternite. Les faisceaux coxaux et les poches trachéennes sont con¬
servés.
En ce qui concerne les Spirostreptidae et les Harpagophoridae, les
descriptions précédentes appellent deux remarques :
1° On observe souvent la présence d’un muscle oblique (to) partant
d’une poche trachéenne pour aboutir à la sclérification opposée. C’est
le cas de Cladostreptus thalattophilus, Spirostreptus olivaceus, Epistreptus
parilis, Scaphiostreptus sp., Termatodiscus nimbanus, Graphidostreptus
tumuliporus. Or il est curieux de constater qu’à part quelques rares excep¬
tions, la présence du muscle oblique (to) implique celle d’une musculature
trachéo-coxale à structure complexe, disposée en deux couches. Chez
les espèces sans muscle oblique les trachéo-coxaux forment deux couches
simples.
2° Second fait important : le muscle transversal, presque toujours
présent, a un développement variable suivant les espèces et on ne peut
établir une relation de cause à effet entre ce degré de développement et
les sclérifications.
La présence du muscle transversal est capitale car il n’existe, chez
l’adulte, qu’au niveau des gonopodes 1 et l’on peut affirmer qu’i7 est carac¬
téristique des pattes copulatrices 2.
1. L’étude des gonopodes fera l’objet d’un travail d’ensemble, en cours de rédaction, sur
le problème de la segmentation du corps des Diplopodes et des Chilopodes.
2. Toutefois nous avons découvert que toutes les pattes copulatrices et plus particulière¬
ment les moins spécialisées n’en sont pas pourvues. Les appendices dont la morphologie est
— 206 —
La présence des muscles obliques et transversaux des formations
appendiculaires des Spirostreptoidea prend donc ici une importance-
considérable ; elle autorise à conclure qu’tZ ne peut s’agir de vestiges d’appen¬
dices en voie de régression. Les sclérifications, replis et invaginations,
Fig. 34. — Gonoplectus alius Dem., P. 9 chez l’adulte. — Fig. 35. P seudonannolene longi-
cornis sebastianus Brôl. Musculature des gonopodes de l’adulte. — Fig. 36. Graphido-
streptus tumuliporus (Karsch). Larve à 65/1 segments. P. 9 avec sa musculature.
Abréviations voir page 209.
la plus proche de la patte ambulatoire (paragonopodes ou peltogonopodes des Spirobolides (8e),
Iulides (8e), Cambaloides (8e et 9e), Craspedosomides (8e) etc., ne possèdent pas ce muscle
transversal caractéristique, sauf chez Rhinocricus (Spiroboloidea) et Cambaloidea ; mais
dans bien des cas (Spirobolides), il est remplacé par des faisceaux en éventail ou des muscles
transversaux aboutissant à une cloison médiane qui disparaît progressivement suivant les
groupes (Chordeumoidea, Craspedosomoidea) pour faire place à un simple tendon. Chez
P seudonannolene (Cambaloidea) les muscles transversaux et obliques, ainsi que les exten¬
seurs des coxae, sont confondus en un complexe dont les fibres sont étroitement liées (fig. 35).
Il est difficile de distinguer les muscles les uns des autres et on remarque l’existence de tous
les intermédiaires possibles : transversaux, obliques, extenseurs.
— 207 —
sont manifestement d’origine appendiculaire, mais ce sont les éléments
de pattes copulatrices comme en témoigne la musculature trachéenne
transversale (tv). Le remplacement des éléments régressés de la patte
ambulatoire par des ébauches gonopodiales ne s’effectue probablement
pas lors de la dernière mue donnant naissance à l’adulte. En effet il est
des espèces comme Graphidostreptus tumuliporus chez lesquelles la larve
(ici à 65/1 segments) d’un stade proche de l’adulte (pénultième ou anté¬
pénultième), présente des P. 9 avec un muscle transversal (fig. 36). Il
s’agirait donc, ici encore, d’ébauches d’appendices de néoformation et
non d’appendices régressés. Cette notion expliquerait le regroupement
des éléments constaté chez les Odontopygides 1 à des stades proches du
dernier et annonçant la plaque sclérifiée de l’adulte (fig. 4).
La morphologie particulière de cette 9e paire de pattes copulatrices
peut s’interpréter comme le résultat d’un arrêt de croissance sous l’influence
d’un phénomène inhibiteur de nature encore inconnue.
Toutefois il semble que cet arrêt de croissance n’intéresse pas le même
stade chez toutes les espèces. En effet toutes possèdent, à de rares excep¬
tions près, un muscle transversal, mais certaines montrent un muscle
coxal oblique. Ce muscle oblique dont l’individualisation a été suivie
au cours de la régression de la paire de pattes ambulatoires des Odon-
topygidae, dérive du fléchisseur antérieur (fia), réduit à une ou deux
fibres, que l’on retrouve d’ailleurs dans le complexe des Pseudonanno-
lenes.
Dans ces conditions, le développement des uns a été induit à un stade
de dédifîérenciation, où la musculature typique de l’appendice ambula¬
toire (fléchisseur, extenseur, fléchisseur antérieur) se mêle à celle des
futurs organes copulateurs (transversal) ; celui des autres s’est produit
à un stade plus avancé de leur spécialisation, puisque le fléchisseur anté¬
rieur (fia = to) n’est plus visible.
Le mécanisme agissant sur le développement de la P. 9 est général
dans tout le groupe des Spirostreptoidea 2 mais son action s’exerce à
des degrés divers suivant les espèces.
Les causes de ce phénomène nous échappent encore ; il est toutefois
possible qu’elles s’identifient à des actions hormonales issues d’une glande
encore inconnue, dont nous envisageons la recherche dans un proche
avenir.
Lorsque les futurs gonopodes (8e) croissent, la 9e paire de pattes décroît ;
il faut donc envisager soit que des actions différentes régissent séparé¬
ment les deux phénomènes, soit qu’une même action agisse sélectivement
ou à des degrés différents sur les deux paires d’appendices.
Le phénomène de ralentissement ou d’arrêt de croissance présenté
par la P. 9 des Spirostreptoidea pourrait être assimilé, dans une certaine
mesure, à celui qu’on observe, au niveau des gonopodes (8e et 9e) lors
de la périodomorphose de Tachypodoiulus albipes. Le <$ adulte de cet
1. Voir note infrapaginale 1, page 205.
2. Un phénomène identique est à signaler chez certains Cambaloidea comme Pseudonan-
nolene.
— 208 —
Iulidae, à gonopodes bien développés et 1er paire de pattes transformée
en crochet, non articulé (caractère sexuel secondaire), sa fonction pro¬
créatrice accomplie mue et donne naissance à un (J dit intercalaire. Ce <§
intercalaire présente des gonopodes à l’état larvaire et la lre paire de
pattes perd sa spécialisation, le télopodite étant de nouveau pluriarti-
culé. Quelques anneaux nouveaux sont acquis par surcroît. Après cette
période intermédiaire, d’une durée plus ou moins longue, l’animal reprend,
à l’occasion d’une nouvelle mue, les caractères du avec gonopodes
normaux et paire de pattes 1 en crochet. Il redevient apte à copuler à
nouveau. Cette alternative de phases (périodomorphose) se reproduirait
plusieurs fois et même les £ intercalaires, comme l’ont démontré F. Sahli
et R. Halkka ( Schizophylum sabulosum), pourraient donner plusieurs,
fois de suite, de nouveaux intercalaires.
En conclusion, le phénomène de ralentissement ou d’arrêt du développe¬
ment de la P. 9 est probablement sous le contrôle d’un facteur encore
inconnu mais vraisemblablement hormonal. L’action hormonale s’exerce
également sur le développement des ébauches gonopodiales (8e paire).
Elle pourrait avoir pour siège une glande androgène qui reste à découvrir
et dont le fonctionnement s’exercerait au cours de la croissance des Spi-
rostreptoidea, à partir du réveil sexuel apparent. On sait, depuis les
travaux de H. C harniaux-Cotton, sur Orchestia gammarella que l’hor¬
mone ou les hormones, sécrétées par cette glande endocrine, agissent sur
les caractères sexuels primaires et secondaires Or nous ne pouvons
considérer les gonopodes que comme l’exemple par excellence de carac¬
tères sexuels car chez la Ç les paires de pattes correspondantes (8e et 9e)
sont toujours ambulatoires. Chez d’autres Diplopodes d’ailleurs (Cras-
pedosomoidea, Chordeumoidea) quelques paires d’appendices, situées
en avant et en arrière des gonopodes, sont également modifiées chez le
En outre chez les Pentazonia ( Glomeris ) on remarque la présence de deux
paires de pattes modifiées (18e et 19e) qui font complètement défaut
chez la Ç, même à l’état ambulatoire.
Chez Tachypodoiulus albipes et en général, chez les espèces présentant
un processus de périodomorphose, l’activité hormonale de la glande
androgène présumée, serait diminuée ou supprimée, en tout cas sujette
à des fluctuations, pendant les stades qui suivent la maturité sexuelle.
Ceci expliquerait, non seulement la présence d’un télopodite multiarti-
culé à la P. 1 des intercalaires, morphologie voisine d’un membre
normal (disparition du caractère sexuel secondaire), mais aussi la pré¬
sence de gonopodes larvaires, moins différenciés que chez l’adulte
normal.
Notons que lorsque plusieurs stades de $ intercalaires se succèdent,
les gonopodes se présentent comme des ébauches de formes larvaires de
plus en plus jeunes et sous un volume de plus en plus faible. Il ne peut
s’agir ici de régression des organes envisagés mais simplement d’une
diminution de l’importance des caractères sexuels due à une activité
hormonale réduite ou nulle. La 1er paire de pattes, de même, montre
un télopodite de plus en plus complet pour la même raison.
209
Les glandes de mue, par contre conservent leur activité chez Tachy-
podoiulus et Schizophyllum ; il en est de même pour la zone de croissance L
L’animal continue ainsi à muer, au delà du « stade adulte » et à acquérir
des segments supplémentaires à l’inverse de tous les Diplopodes. Ce qui
revient à dire que si Tachypodoiulus albipes ou Schizophyllum sabulosum
ne présentaient pas de mues postimaginales les conséquences de l’action
hormonale périodique n’auraient pu être révélées.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes) du Muséum.
ABRÉVIATIONS DES FIGURES
c . condyle articulaire
•db . bord de l’anneau goncpodial
e . articulation
ex . muscles extenseurs
exa . muscles extenseurs antérieurs
exp . muscles extenseurs postérieurs
fia . muscles fléchisseurs antérieurs
flp . muscles fléchisseurs postérieurs
g . ampoule stigmatique des P. 9
gl . vestiges appendiculaires (P. 9)
go . gonopodes
h . hanches
i . invaginations trachéennes
lv . muscles longitudinaux ventraux
o . muscles obliques des gonopodes
p . fossette appendiculaire érectile de P. 9
pt . poches trachéennes
ptv . poches trachéennes des P. 9
rs . muscles rétracteurs du sac gonopodial
rt . replis appendiculaires des P. 9
rh . fosse appendiculaire ou replis de la zone appendiculaire de P. 9
rv . replis appendiculaires de P. 9
s . sternite
st . stigmate
t . télcpodite
tcg1, tcg2 . muscles trachéo-coxaux des P. 9
tes, tes1 . muscles trachéo-coxaux des P. 9
tep, tep1, tep2 . muscles trachéo-coxaux des P. 9
td . muscles trachéo-dorsaux
tdg . muscles trachéo-dorsaux des gonopodes
tdl . muscles trachéo-dorsaux latéraux
tdp, tdp1, tdp2. . . . muscles trachéo-dorsaux postérieurs
tg . muscle transversal des gonopodes
to . mucle oblique des P. 9
tv . muscle transversal des P. 9
v . vestiges
x . muscles de la poche trachéenne
y . appareil érectile des P. 9
1. Les travaux de H. Krug (1907) sur Schizophyllum sabulosum, confirmés, chez Pachy-
bolus ligulatus par M. Vachon (1947), ont montré que la chaîne nerveuse de la zone de crois¬
sance de l’adulte, ayant accompli sa mue définitive, possède les paires de nerfs d’appendices
appartenant à des segments qui ne verront jamais le jour. Les segments et appendices sont
■donc en puissance et prêts à se développer.
BIBLIOGRAPHIE
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N» 2, 1964, p. 211-221.
CARACTÈRES ET AFFINITÉS
DE DEUX SESARMA, S. LONGIPES KRAUSS
ET S. KRAUSSI DE MAN
(CRU ST. DECAP. BRACHYURA)
Par Danièle GUINOT et Alain CROSNIER
Dans la clef de détermination des Sesarma indo-pacifiques établie par
Tesch, deux espèces se caractérisent et se distinguent des autres Sesarma
par les bords latéraux de la carapace fortement divergents et par la lon¬
gueur des pattes ambulatoires, en particulier de la troisième paire, p4
(Tesch, 1917, p. 241). Il s’agit de S. longipes Krauss, 1843, et de S. kraussi
de Man, 1887 L
C’est la découverte par l’un de nous (A. C.), au nord-ouest de Mada¬
gascar, à Nosy Bé, d’une petite Sesarma offrant les caractéristiques
de ces deux espèces qui nous a amenés à les étudier.
Après quelques hésitations, nous avons rattaché la Sesarma malgache
à la S. longipes décrite par Krauss de la côte du Natal. En effet, le spécimen
recueilli à Nosy Ré est un mâle adulte mais de petite taille, et certains
de ses caractères ne correspondent pas aux descriptions qui concernent des
individus plus âgés. L’observation, à l’intérieur de l’espèce indonésienne,
S. kraussi, dont nous avons examiné plusieurs spécimens de diverses
tailles, de différences du même ordre qui sont seulement des variations
liées à l’âge, nous a fait écarter l’hypothèse d’une espèce malgache dis¬
tincte de S. longipes Krauss.
Le Dr. I. Gordon du Rritish Muséum, le Dr. C. B. Goodhart de l’Uni-
versity Muséum of Zoology à Cambridge, le Dr. L. R. Holthuis du Rijks-
museum van Natuurlijke Historié à Leyde et le Dr. J. R. Grindley
du South African Muséum à Cape Town nous ont communiqué le matériel
nécessaire à cette étude, et nous les en remercions vivement.
Nous examinerons tout d’abord l’espèce la plus récente, S. kraussi,
de Man, car elle est mieux connue que S. longipes Krauss.
1. Signalons une autre espèce à bords divergents postérieurement et avec les appendices
thoraciques allongés, Sesarma (S.) jacobsoni Ihle, 1912 (p. 178, pl. 9), de Java ; mais elle diffère
de S. longipes et de *S. kraussi par d’importants caractères (cf. Tesch, 1917, p. 250 ;.
Hartnoll, 1964, p. 78).
— 212 —
Sesarma ( Sesarma ) kraussi de Man, 1887.
(Fig. 1-3, 6).
Sesarma kraussi de Man, 1887, p. 652 ; 1888, p. 193, pi. 14, fig. 1-3 : Archi¬
pel de Mergui (île de Kieseraing) 1.
Alcoek, 1900, p. 425 : îles Nicobar.
Sesarma ( Sesarma ) kraussi, Tesch, 1917, p. 164, 241.
Cf. Balss, 1934, p. 230 : Amboine, Sumatra.
Tweedie, 1936, p. 51 : côte W. de Malaisie, Selangor (Port Swet-
tenham) ; 1954, p. 119 : côte W. de Malaisie (Prai).
Matériel examiné. — Côte W. de Malaisie, Selangor, Port Swet-
tenham, F. M. S. 1934, Tweedie det. : 1 $ 11,5 X 15 mm (British Muséum)
(1941, 11. 18. 23).
Sumatra, Simolaer, E. Jacobson leg., Tesch det. : 3 <§ juv. dont le
plus grand mesure 7,5 X 8,9 mm (Rijksmuseum, Leiden).
Description. — Carapace peu épaisse. Bords latéraux de la carapace
très divergents postérieurement : au niveau des angles orbitaires externes,
la carapace est sensiblement aussi large que longue, mais en arrière elle
s’élargit très fortement (fig. 1). Bord antéro-latéral muni, en arrière de
la dent exorbitaire, de deux dents, la postérieure étant très petite.
Face dorsale ponctuée, portant des poils épars ou fasciculés ; des lignes
pilifères obliques sur la région branchiale. Région gastrique délimitée,
lobes postfrontaux saillants. Front étroit ; bord frontal sinueux avec une
profonde encoche médiane (fig. 1).
Chez les mâles de grande taille, par exemple de 11 mm de large (cf.
Alcock, loc. cit., p. 425) ou de 15 mm de large (cf. de Man, 1888, p. 193,
pl. 14, fig. 1-3 ; et cf. l’exemplaire déterminé par Tweedie en 1936 et
figuré ici : figure 2), chélipèdes subégaux, relativement forts ; main large,
dilatée. Portion palmaire du propode lisse, face interne du propode avec
une petite crête granuleuse. Dactyle lisse ; doigt fixe portant une rangée
de 8-13 tubercules cornés, insérés au-dessous d’une petite aire plus ou
moins pilifère d’où émerge généralement une longue soie (fig. 2). Quelques
autres soies éparses, assez rares, sur le carpe, le propode et les doigts.
Bord préhensile du dactyle avec une dent proximale et trois dents plus
petites ; bord préhensile du doigt fixe avec une dent subproximale et une
dent subdistale. Partie du bord préhensile avec une lame cornée, plus
épaisse à l’extrémité des doigts dont les pointes sont croisées.
1. Bien qu’il la signale comme « n. sp. » en 1888 (p. 193), de Man avait déjà publié S. kraussi
de façon valable en 1887 (p. 652), dans sa révision des Sesarma indo-pacifiques, en la compa¬
rant brièvement à S. longipes Krauss, 1843. La date de 1886 que de Man ajoute à cette pre¬
mière mention de S. kraussi concerne sans doute la date de lecture (17 juin 1886) à la Linnean
Society du « Report on the Podophthalmous Crustacea of the Mergui Archipelago » paru
en 1887 et 1888.
213 —
Chez les mâles plus jeunes, par exemple de 9 mm de large, chélipèdes
égaux, allongés ; main étroite ; doigts longs et grêles. Soies éparses plus
nombreuses, dont quelques-unes sont alignées dans la moitié proximale
du doigt fixe (fig. 3).
Pattes ambulatoires grêles et très allongées, p4 étant près de quatre
fois aussi longue que la largeur entre les angles exorbitaires.
Fig. 1-2. — Sesarma (S.) kraussi kraussi de Man, $11,5 X 15 mm, Selangor, Port Swetten-
ham, F. M. S. 1934, Tweedie det. : 1, carapace ; 2, chélipède (X 7,5).
Fig. 3. — Id., $ 7,5 X 8,9 mm, Sumatra, Simolaer, E. Jacobson coll., Tesch det. : chéli¬
pède (x 18).
Fig. 4. — S. (5.) kraussi borneensis Tweedie, ? ovigère 9 X 12,5 mm, Bornéo, Tarakan,
A. G. Humes coll. 1945, Guinot det. : chélipède (x 12).
15
— 214 —
Abdomen mâle avec le telson légèrement plus long que l’avant-der¬
nier article.
Premier pléopode mâle : fïg. 6 a, b.
Remarques. — La femelle de Sesarma kraussi n’a pas été décrite.
Cependant, on peut supposer que les chélipèdes longs et grêles et en même
temps inermes des S. kraussi mâles encore jeunes mais à pléopodes déjà
bien développés (fig. 3) sont analogues à ceux des femelles. L’élargisse¬
ment de la main et la formation des tubercules cornés sur le doigt fixe
des chélipèdes (fig. 2) représentent sans doute des caractères n’appa¬
raissant, sinon chez tous les mâles du moins chez certains, qu’à un stade
avancé, peut-être tardif. Nous avons récemment observé des cas ana¬
logues de mâles, adultes mais à chélipèdes de type femelle, chez certains
Ocypodidae Macrophthalminae (Guinot et Crosnier, 1963).
Tweedie (1950, p. 347) a récemment décrit de Bornéo une sous-espèce
de Sesarma (S.) kraussi kraussi de Man, S. kraussi borneensis, qui se dis¬
tingue par la présence sur le doigt fixe des chélipèdes du mâle de tuber¬
cules moins nombreux (3-4, au lieu de 8-13) mais plus gros et plus longs,
par les proportions de l’abdomen mâle (plus large chez borneensis ) et
par une plus faible pilosité.
Nous avons sous les yeux une Sesarma provenant de Tarakan, au nord-
est de Bornéo1 (A. G. Humes coll., 1945), qui nous paraît identifiable à
cette sous-espèce. 11 s’agit d’une femelle ovigère de 9 X 12,5 mm. Les
chélipèdes sont grêles et ornés de soies éparses assez nombreuses, la main
est étroite, les doigts sont minces ; mais il y a sur le doigt fixe une ébauche
de tubercules cornés : 2 sur le chélipède gauche, 3 sur le droit, et chacun
près de l’insertion d’une longue soie (fig. 4). L’apparition des tubercules
caractéristiques sur le doigt des chélipèdes n’est donc pas, chez borneensis,
exclusivement liée au sexe mâle : il est cependant fort probable que ces
formations cornées, très développées chez le mâle, demeurent réduites
chez les femelles comme sans doute, aussi dans la sous-espèce, chez cer¬
tains mâles de petite taille.
La distribution géographique de S. kraussi kraussi et de S. kraussi
borneensis est intéressante (Tweedie, 1954, p. 119). La première, la plus
occidentale, est connue des îles Nicobar, de l’Archipel de Mergui et de la
Péninsule malaise, à Port Swettenham, à Prai et à Singapour. Sa présence
dans cette dernière localité a été indiquée par de Man (1888, p. 193, 195)
qui identifie à S. kraussi la « S. longipes Krauss » citée par White (1847,
p. 39) de Singapour dans son Catalogue des Crustacés du British Muséum.
S. (S.) kraussi est aussi présente à Sumatra : en effet, trois spécimens
provenant de Simolaer et déterminés par Tesch se trouvent au Rijks-
Museum à Leyde (cf. matériel examiné). Enfin, en 1934 (p. 230), Balss
a signalé à Sumatra et à Amboine des S. kraussi léguées par le Dr. J. W.
Harms et conservées à Munich.
S. kraussi borneensis Tweedie habite Bornéo (Labuan, Tarakan) et se
rencontre également à Singapour.
1. Ce matériel fait partie de l’importante collection de Grapsoïdes indo-pacifiques de FU. S.
National Muséum à Washington, dont l’étude, confiée à l’un de nous (D. G.), est en cours.
— 215 —
Quelques mots enfin sur Sesarma (S.) jacksoni Balss, 1934 (p. 230,
fig. 3), originaire de l’île Christmas. Dans son étude des Brachyoures
récoltés par J. W. Harms à l’île Christmas (Océan Indien) et dans l’Archi¬
pel malais, Balss décrit une nouvelle espèce de Sesarma, qu’il rapproche
de S. kraussi, à laquelle il la compare (cf. ci-dessus), et de S. longipes.
Il s’agit d’un petit exemplaire mâle de 7 X 8,6 mm, dont la description
correspond à celle de S. kraussi, sauf sur un point : en effet, Balss ne signale
pas de tubercules sur le doigt fixe des chélipèdes. La taille de l’holotype
mâle de S. jacksoni correspond sensiblement à celle de la petite S. kraussi
de Sumatra dont nous figurons ici le chélipède (fig. 3) et qui présente
des chélipèdes de caractère juvénile, c’est-à-dire inermes. Il est donc
probable que S. (S.) jacksoni Balss est synonyme de S. (S.) kraussi (ou
peut-être de S. kraussi borneensis). Seul un nouvel examen de l’holotype
(déposé à Munich) ainsi que la comparaison de séries de spécimens à
des tailles diverses permettront une certitude.
Sesarma ( Sesarma ) longipes Krauss, 1843.
(Fig. 5, 7-10).
Sesarma longipes Krauss, 1843, p. 44, pl. 3, fig. 2, a-d : Natal (rivière
Umlaas).
Kingsley, 1880, p. 216.
Jlelice (?) longipes, Miers, 1886, p. 268.
Sesarma longipes, de Man, 1887, p. 651.
Alcock, 1900, p. 424 : îles Andaman.
Stebbing, 1910, p. 322.
Tesch, 1917, p. 170, 241.
Barnard, 1950, p. 124.
nec Sesarma longipes, White, 1847, p. 39 (Singapour) = S. kraussi de
Man, fide de Man, 1888, p. 193, 195.
nec Sesarma longipes, Borradaile, 1907, p. 64 (Seychelles).
Matériel examiné. — Côte nord-ouest de Madagascar, Nosy Bé,
dans la mangrove, A. Crosnier coll. : 1 de 7 mm de long ; largeur
de 8 mm entre les angles orbitaires externes et de 9,2 mm en arrière
(Déposé au Muséum d’Histoire Naturelle, Paris).
Description. — Corps peu épais. Face dorsale presque glabre, plate,
à relief peu marqué (seule la région gastrique est faiblement indiquée).
Carapace nettement plus large que longue, la largeur entre les angles
orbitaires externes étant plus grande que la longueur et le rapport de
celle-ci à la largeur maximale étant égal à environ 1,3. Bords latéraux
nettement divergents vers l’arrière et portant chacun, en arrière de la
dent orbitaire externe, une dent en angle droit (fig. 5). Régions branchiales
— 216 —
parcourues par plusieurs lignes en relief, obliques et de longueur inégale.
Front étroit, incliné, presque droit et seulement légèrement concave
en son milieu ; lobes postfrontaux marqués, les médians plus larges que
les externes.
Antennes largement en communication avec les orbites.
Mxp3 : fig. 9.
Fig. 5. — Sesarma [S.) longipes Krauss, $ 7 X 9,2 mm, Nosy Bé, A. Crosnier coll. : en haut ,
carapace; en bas , chélipède (X 22).
Chélipèdes ($ de 9,2 mm de large) : égaux, relativement grêles et à doigts
allongés, inermes et ornés de soies isolées assez nombreuses (fig. 5).
Quelques courtes stries granuleuses peu visibles sur la face inférieure du
mérus et sur les faces supérieure et externe du carpe. Propode et surface
des doigts pratiquement lisses. Quelques denticules à la partie proximale
du bord préhensile des doigts ; une lame cornée dans le tiers distal de ce
bord ; doigts croisés à leur extrémité.
Pattes ambulatoires de longueur très inégale, dans l’ensemble très
longues et grêles. P2 est relativement courte. La longueur de p3 est
Fig. 6. — Sesarma [S.) kraussi kraussi de Man, (£11,5 X 15 mm, Selangor, Port Svvet
tenham, Tweedie det. : a, pl 1 (X 23) ; b, id., extrémité grossie (X 39).
Fig. 7-10. — S. [S.) longipes Krauss, <£ 7 X 9,2 mm, Nosy Bé, A. Crosnier coll. : 7, abdo
men (x 10) ; 8, p5 (X 8,5) ; 9, mxp3 (X 21,5) ; 10, pl 1 (X 69).
- 218 —
égale à 2,5 fois celle de la carapace ; le mérus de p3 est presque trois fois
plus long que large. P4 manque. P5 plus longue que p2, à mérus assez
fort, et à dactyle aussi long que le propode (fig. 8). Une petite épine
subdistale sur le bord antérieur du mérus des pattes 2-5.
Abdomen mâle : fig. 7.
Pléopode 1 mâle court et massif (fig. 10).
Remarques. — Sesarma (S.) longipes Krauss a été souvent citée par
les auteurs mais est en fait une espèce assez rare. Krauss (1843, p. 44,
pl. 3, fig. 2) l’a décrite d’après un spécimen mâle de 15 mm de long envi¬
ron, recueilli sur la côte du Natal dans l’estuaire de la rivière Umlaas,
et l’a caractérisée en particulier par une carapace à bords latéraux très
divergents en arrière, par des chélipèdes lisses sauf sur le doigt fixe qui
est muni d’une rangée de tubercules près du bord inférieur, et par des
pattes ambulatoires inégales et très longues, en particulier la troisième
paire (p4).
En 1888 (p. 193, 194), lors de la description de S. kraussi, de Max a
comparé cette dernière à S. longipes. Un peu plus tard, Alcock (1900,
p. 424, 425) a signalé S. longipes des îles Andaman et donné les caractères
qui la distinguent de S. kraussi. Les S. longipes d’ Alcock sont deux
femelles, dont la plus grande mesure 18 mm de long, qui portent comme
la Sesarma de Krauss quelques granules pointus le long du bord infé¬
rieur du doigt fixe des chélipèdes.
Les « Sesarma longipes » signalées des Seychelles par Borradaile
(1907, p. 64, 65) n’appartiennent pas à l’espèce de Krauss, la descrip¬
tion s’appliquant à une espèce bien différente. Nous avons pu revoir
certains des exemplaires de cette Sesarma « found in every stream in the
Seychelles » : un spécimen Ç recueilli à Mahé par la Sealark Expédition
(conservé au British Muséum) ; deux spécimens (1 <$, 1 $) récoltés dans
la mangrove de l’île Silhouette par J. S. Gardiner (conservés à l’Univer-
sity Muséum of Zoology à Cambridge). Il s’agit en fait de Sesarma (S.)
impressa H. Milne Edwards, 1837 (cf. Tesch, 1917, p. 158).
La clef de détermination établie par Tesch en 1917 (p. 241) précise
parfaitement les caractères séparant S. longipes de S. kraussi et aussi
met en valeur les affinités de ces deux espèces qui diffèrent sur plusieurs
points des autres Sesarma.
Les plus récentes mentions de S. longipes Krauss sont données par
Barnard. En 1950 (p. 124), cet auteur en donne une simple description
où apparaissent quelques discordances car elle est basée à la fois sur
Krauss, sur Alcock et sur Borradaile. En écartant la description de
Borradaile qui concerne S. impressa, la seule différence à retenir dans
la description de Barnard est que, contrairement à la 5. longipes $ de
Krauss, chez les 5. longipes Ç d’Ai.cocK « both surfaces of the palm are
studded with sharpish granules » (Alcock, loc. cit., p. 425). Malgré cette
divergence, nous tenons la S. longipes d’ Alcock comme conspécifique
de l’espèce de Krauss.
Dans un complément à son ouvrage de 1950 sur les Crustacés sud-
africains, Barnard (1955, p. 3) signale S. longipes à Inhambane. Nous
219
avons examiné trois spécimens récoltés dans le cadre de l’University of
Cape Town Ecological Survey (U. C. T.), et déterminés « S. longipes
Krauss » par Bàrnard. Ils appartiennent à deux espèces distinctes :
un spécimen mâle (en mauvais état) est une Sesarma bien différente de
S. longipes, et les deux autres (1 1 $) sont à rattacher au genre Sar-
matium (cf. Barnard, 1950, p. 817 : Sarmatium sp.).
En définitive, la seule référence certaine à l’espèce de Krauss serait
donc celle d’AixocK. C’est pourquoi la capture dans la mangrove à Nosy Bé
d’une petite Sesarma offrant maintes ressemblances avec S. longipes,
seulement connue de la côte sud-africaine et des Andaman, est intéres¬
sante.
Cette Sesarma malgache présente toutes les caractéristiques de .S', lon¬
gipes, sauf en ce qui concerne la morphologie du chélipède mâle. En effet,
les chélipèdes sont longs et grêles, inermes, les mains ne sont pas élargies
(fig. 5) et ne correspondent donc pas au dessin de Krauss ( loc . eit., pl. 3,
fig. 2 b) qui figure un propode dilaté, des doigts plus courts et des tuber¬
cules sur le doigt fixe. Mois, comme nous l’avons montré à propos de
S. kraussi de Man, la forme grêle des chélipèdes et l’absence de tubercules sur
le doigt fixe sont des caractères qui peuvent n’apparaître que chez les mâles
assez âgés. Les dessins du chélipède de S. kraussi à deux tailles différentes,
chez un spécimen de 7,5 mm de long (fig. 3) et chez un spécimen de 11,5 mm
de long (fig. 2), indiquent bien cette évolution chez le mâle. La S. longipes £
de Krauss mesure environ 15 mm de long, alors que le mâle de Nosy Bé,
à pléopodes bien formés (fig. 10), n’a que 7 mm de long. La différence
de taille expliquerait cette différence dans la morphologie des chélipèdes.
Comme l’absence de tubercules sur le doigt fixe et la forme grêle de la
pince, la pilosité particulière des chélipèdes qui consiste en soies éparses
sur le carpe, le propode et le dactyle (fig. 5) constituerait un caractère
commun à certains mâles de petite taille et aux femelles (cf. fig. 4).
La distribution géographique de S. longipes serait donc : Natal (estuaire
de la rivière Umlass) ; Nosy Bé (mangrove) ; Andaman.
Enfin, nous mentionnerons une espèce de la Jamaïque, Sesarma (S.)
verleyi Rathbun, 1914, qui se distingue des autres Sesarma des côtes
américaines par la divergence des bords latéro-postérieurs et par la lon¬
gueur des pattes ambulatoires (cf. Rathbun, 1918, p. 288, pl. 76 ;
H artnoll, 1964, p. 78), tout comme S. (S.) longipes Krauss, S. (S.)
kraussi kraussi de Man et S. (S.) kraussi borneensis Tweedie se séparent
des autres Sesarma indo-pacifiques.
Muséum National d’ Histoire Naturelle, Paris.
Centre d’Océanographie et des Pêches, Pointe-Noire.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 2, 1964, pp. 222-244.
LE GENRE MACROPODIA LEACH
EN MÉDITERRANÉE.
I. DESCRIPTION ET ÉTUDE COMPARATIVE
DES ESPÈCES
(Crustacea Brachyura Majidae ).
Par J. FOREST et R. ZARIQUIEY ALVAREZ
Les Crustacés Oxyrhynques du genre Macropodia sont très communs
dans les eaux littorales de Méditerranée et au large des côtes atlantiques
de l’Europe occidentale. Les dragages pratiqués sur les fonds d’algues
permettent d’en ramener de nombreux exemplaires.
Pour identifier les diverses espèces on a généralement recours à la
Faune de France des Décapodes marcheurs de Bouvier (1940, p. 362),
dans laquelle l’auteur a donné une clef de détermination reprise d’un
tableau synoptique publié précédemment (A. Milne Edwards et E. L.
Bouvier, 1899, p. 48) pour les espèces de l’Atlantique oriental.
Les auteurs de la présente note, travaillant séparément, ont eu l’occa¬
sion de constater que l’usage de la clef dichotomique et des descriptions
de Bouvier donnait des résultats peu satisfaisants. Des spécimens appar¬
tenant manifestement à une même espèce devaient, en se fondant stric¬
tement sur les caractères utilisés dans cette clef, être rattachés les uns
à une espèce, les autres à une autre. Inversement, dans de nombreux
cas, des Macropodia appartenant, elles, à des espèces distinctes se trou¬
vaient réunies sous un même nom.
L’étude d’un nombre considérable de Macropodia comprenant les
spécimens récoltés au cours des dix dernières années et ceux conservés
au Muséum de Paris et au British Muséum a tout d’abord permis de carac¬
tériser les espèces présentes dans l’Atlantique européen et en Méditer¬
ranée.
En confrontant les résultats que nous avons obtenus et les précé¬
dents travaux portant sur les Macropodia, nous avons pu préciser l’appli¬
cation taxonomique des noms spécifiques couramment employés, mais
nous avons aussi été amené à décrire d’autres formes comme nouvelles.
Le nombre des espèces existantes, supérieur à celui admis jusqu’à pré¬
sent, la variabilité de leurs caractères et notamment de ceux considérés
comme différentiels, l’assimilation de formes atlantiques à des formes
223
méditerranéennes en réalité distinctes, sont à l’origine des nombreuses
confusions antérieures.
La première partie de ce travail devrait permettre d’identifier les
espèces méditerranéennes que nous avons distinguées, à savoir : Macro-
podia rostrata (Linné), M. longipes (A. Milne Edward et Bouvier), M. lon-
girostris (Fabricius), M. czerniawskii (Brandt) et M. linaresi sp. nov.
Nous donnerons pour chaque espèce la référence originale et une
synonymie abrégée. En effet, dans le cas de M. longirostris par exemple,
les références sont très nombreuses, mais lorsque l’espèce est simplement
citée il est impossible de savoir si l’identification était exacte. Même si
l’auteur décrit quelques caractères, ceux-ci sont souvent communs à
plusieur Macropodia et ce n’est que lorsque certains détails significatifs
sont figurés que l’on peut reconnaître la forme représentée.
La distribution géographique est indiquée surtout d’après le matériel
que nous avons examiné ; elle est difficile à préciser en raison de l’incer¬
titude des synonymies. De même les données certaines sur la distribution
verticale sont peu nombreuses.
Les descriptions 1 portent sur les caractères essentiels. Il faut préciser
que les Macropodia, en raison de leur variabilité, sont d’une identification
souvent difficile, surtout lorsqu’il s’agit de jeunes spécimens. Seule la
concomitance d’un certain nombre de caractères garantira l’exactitude
d’une détermination. Cependant, à la suite des remarques relatives aux
affinités des diverses espèces, nous avons donné un tableau dichotomique,
suffisant dans la majorité des cas pour l’identification des adultes.
Dans une seconde partie qui sera publiée ultérieurement, l’un des auteurs
reviendra, à la lumière des conclusions taxonomiques exposées ici, sur
la nomenclature et sur les synonymies adoptées. Nous indiquerons dès
à présent que, si on se réfère à la classification des Macropodia proposée
par Bouvier dans la Faune de France ( loc . cit., p. 362), seule M. rostrata
paraît bien caractérisée ; une partie des spécimens sur lesquels Bouvier
a fondé sa description de M. longirostris sont en fait des M. longipes ;
quant à sa M. aegyptia, elle ne correspond pas à l’espèce ainsi nommée
par H. Milne Edwards, qui, elle, est un synonyme de M. longirostris.
Si nous réservons l’étude taxonomique des Macropodia de l’Atlan¬
tique oriental pour un autre travail, il est cependant nécessaire de pré¬
ciser, dès à présent, que les espèces de cette région identifiées à M. aegyptia
et à M. longirostris par les auteurs, notamment par ceux qui se sont
référés à la clef dichotomique de Bouvier, ne peuvent être ainsi nommées.
Les M. longirostris de cette région n’appartiennent pas à la même espèce
que celles de Méditerranée ; on peut reprendre pour elles le nom de
M. tenuirostris Leach, espèce apparentée à M. longipes. Quant aux
M. aegyptia est-atlantiques, elles ne sont proches d’aucune espèce médi¬
terranéenne et si aucune description ancienne ne leur paraît en définitive
applicable, il sera nécessaire de les considérer comme appartenant à une
nouvelle espèce.
1. Les dessins qui les illustrent ont été exécutés par Monsieur M. Gaillard.
225
Macropodia rostrata (Linné, 1761).
Fig. 1, 12.
Cancer rostratus Linné, 1761, p. 493.
Cancer phalangium Pennant, 1777, pl. 9, fig. 17.
Macropodia ( Stenorhynchus ) rostrata, Pesta, 1918, p. 318, fig. 99.
Macropodia rostrata, Bouvier, 1940, p. 362, fig. 219.
Distribution. — Atlantique, de la Mer de Murman à l’Afrique du sud,
Méditerranée; jusqu’à 150 mètres mais surtout entre 0 et 50 m.
Matériel examiné. — Nombreux spécimens provenant de Méditer¬
ranée et de l’Atlantique, de la Mer du Nord au Congo.
Description. — Rostre atteignant au plus le milieu du 5e article des
pédoncules antennaires, rectiligne, dirigé vers l’avant, et légèrement
vers le haut, ses bords ornés de fortes soies arquées.
Pas de tubercules médians sur la région protogastrique, qui est lisse.
Tubercules gastrique et cardiaque coniques, peu aigus. Protubérances
hépatiques et branchiales surmontées d’un petit tubercule non spiniforme.
Une faible saillie intestinale et une paire de protubérances coniques
en avant de l’insertion des p 5.
Article basilaire des antennes lisse. Ëpistome inerme, à l’exception
de la paire de tubercules situés juste en avant des orifices des glandes
antennaires.
5e article des pédoncules antennulaires trois fois plus long que le 4e.
Pédoncules oculaires sans renflement sur le bord antérieur.
Chélipèdes forts : le mérus, chez le mâle, égal en longueur à la partie
postrostrale de la carapace. Sur la région supérieure de cet article une
dent distale assez forte mais peu aiguë, et en arrière quelques tubercules
peu saillants disposés en une ligne longitudinale. Les épines disposées
en lignes longitudinales sur les bords latéraux et sur la face inférieure,
assez courtes, de même que celles du carpe et du propode.
Mérus des 2e pattes thoraciques plus long que la carapace ; celui
des 5e pattes égal à la longueur postoculaire de la carapace.
Bord dorsal des mérus présentant une saillie distale lamellaire armée,
pour les 2e et 3e pattes seulement, de 2 à 4 épines, très réduites chez la
femelle.
Dactyle des 4e et 5e pattes peu arqué, son bord inférieur présentant de
courtes soies en brosse, et de très courtes épines sur sa moitié proximale.
Premier pléopode mâle (fig. 12) présentant une forte torsion en S de
sa moitié distale.
Taille maximale observée (longueur de la carapace, rostre inclus) :
26 mm (spécimens méditerranéens).
226
Macropodia longipes (A. Milne Edwards et Bouvier, 1899).
Fig. 2, 6, 13.
Stenorhynchus longirostris, Risso, 1816, p. 39 (pro parte).
Stenorhynchus longirostris, Lucas, 1846, p. 5 (pro parte).
Stenorhynchus longipes, A. Milne Edwards et Bouvier, 1894, p. 4,
(note) ( nomen nudurn ) ; 1899, p. 48 ; 1900, p. 157, pl. 21, fig. 18, pl. 22,
fig. 7-11.
Stenorhynchus longirostris, A. Milne Edwards et Bouvier, 1900, p. 156 x,
pl. 22, fig. 6.
Stenorhynchus longirostris, Nobre, 1931, fig. 10 ; 1936, pl. 35, fig. 92.
Macropodia longirostris, Zariquiey, 1946, pl. 25, fig. C ; pl. 26, fig. d.
Macropodia longirostris, Forest et Guinot, 1956, p. 42 ( pro parte).
Distribution. — Méditerranée occidentale, Atlantique, du Golfe de
Gascogne à la Mauritanie (au moins) et aux îles du Cap Vert ; de 50 à
420 mètres.
Matériel examiné. — Les spécimens du « Talisman » x, de nombreux
exemplaires provenant du Golfe de Gascogne et de Méditerranée.
Description. — Rostre dépassant le plus souvent les flagelles anten-
naires, rectiligne, dirigé vers l’avant et légèrement vers le haut, orné
de soies courtes.
Pas de tubercules submédians sur la région protogastrique.
Tubercules gastrique et cardiaque en épines longues, grêles et acérées.
Protubérances hépatiques peu saillantes avec une petite pointe aiguë
par dessus, et, à l’apex, une forte épine recourbée vers l’avant et, légère¬
ment, vers le bas.
Sur les régions branchiales postérieures, en avant de l’insertion des p 5,
une paire de protubérances coniques assez saillantes.
De fortes épines sur l’épistome et sur la portion basilaire des pédon¬
cules antennaires. Sur l’épistome, une paire antérieure, parfois absente
et une paire postérieure. Les épines du bord latéral, équidistantes de
ces deux paires sont très longues et acérées. Sur l’article basilaire des
antennes, en général 4 épines, dont la seconde est la plus forte ; la lre,
la 4e, et rarement la 3e peuvent manquer. Les parois externes des fossettes
antennulaires forment un lobe denticulé qui se rabat entre les lre et 2e
épines. Une épine distale parfois absente sous le 4e article des antennes ;
cet article trois fois plus court que le 5e. Pédoncules oculaires avec une
forte constriction au niveau du tiers proximal, sans renflement du bord
antérieur. Chélipèdes plus longs et plus grêles que dans les autres espèces :
1. Il y a doute pour les exemplaires provenant des Bouches de Bonifaccio (16-7-1881),
des côtes du Maroc (14-6-1883) et du Sénégal (juillet 1883). qui ne sont pas dans la collection
du Muséum.
227 —
chez le mâle, le mérus est en général au moins égal à la longueur post¬
oculaire de la carapace. Sur cet article des épines fines, aiguës, irrégulières,
en lignes longitudinales : l’une, par dessus, en arrière de la très forte épine
distale, et comprenant deux épines assez fortes et des spinules, deux
Fig. 2. — Macropodia longipes A. Milne Edwards et Bouvier, $ 28 mm,
côtes de France, 50 m X 4,5.
autres latérales, et une quatrième, médiane, sur la face inférieure. Sur
le carpe et le propode des lignes d’épines homologues de celles du mérus,
la ligne médiane sur la face supérieure du second de ces articles étant
cependant formée de minuscules spinules et souvent non distincte des
fines granulations qui recouvrent cette face.
— 228
Mérus des 2e pattes thoraciques plus long que la carapace. Dactyle
de ces pattes et mérus des 5e pattes sensiblement de même longueur
que cette dernière.
Bord dorsal du mérus des pattes ambulatoires avec une saillie distale
armée de 2 à 5 épines aiguës.
Dactyles des p 4 et p 5 longs et peu arqués, armés par dessous, surtout
dans la moitié distale, de courtes épines cachées par des poils en brosse
(fîg. 6).
Premier pléopode mâle (fig. 13) assez grêle, presque rectiligne pour
les deux tiers proximaux, recourbé dans la région distale.
Taille maximale observée : 33,6 mm.
Macropodia longirostris (Fabricius).
Fig. 3, 7, 8, 14.
Cancer longirostris Fabricius, 1775, p. 408.
Macropus longirostris, Latreille, 1802, p. 110.
Macropus Longirostris, Risso, 1816, p. 39 ( pro parte).
Macropodia longirostris, Risso, 1826, p. 27 ( pro parte).
Stenorhynchus phalangium, Audouin, 1826, p. 88.
Stenorhynchus longirostris, H. Milne Edwards, 1834, p. 280.
Stenorhynchus egyptius H. Milne Edwards, 1834, p. 280.
Stenorhynchus longirostris, Heller, 1863, p. 23, pl. 1, fig. 1, 2.
Stenorhynchus longirostris, Gourret, 1888, p. 22, 74, pl. 4, fig. 2-19.
Macropodia longirostris, Pesta, 1918, p. 314, fig. 98 a, b (non 98 c ?)
( pro parte).
Macropodia longirostris, Forest et Guinot, 1956, p. 42 ( pro parte :
spécimen de la station B).
Distribution. — Les seules localités certaines sont exclusivement
méditerranéennes : Égypte (Audouin, 1826, sous le nom de Stenorhyn¬
chus phalangium, cf. infra, p. 00), Afrique du nord. Surtout de quelques
mètres à 130 mètres.
Matériel examiné. — Nombreux spécimens provenant de Banyuls-
sur-Mer, Cadaqués et Rosas, des Baléares, de Sfax et de Melilla.
Description. - — Rostre dépassant en général les pédoncules mais
n m les flagelles antennaires, dirigé horizontalement vers l’avant et avec
de fortes soies arquées sur les deux tiers proximaux de ses bords latéraux.
Une paire de tubercules médians sur la région protogastrique, assez
petits, toujours séparés, parfois obsolètes.
Tubercules gastrique et cardiaque étirés en fortes dents coniques arron¬
dies au sommet, le second moins aigu et moins élevé.
— 229
Fig. 3. — Macropodia longirostris (Fabricius), 15 mm, Port Llegat, X 7.
Un tubercule intestinal en général bien individualisé, formant un petit
cône bas séparé du tubercule cardiaque par une dépression.
Protubérances hépatiques présentant un petit sommet supérieur bas
et une dent inférieure, plus forte et plus aiguë, légèrement infléchie vers
l’avant et vers le bas.
Une paire de tubercules branchiaux près du bord postérieur de la cara¬
pace, en avant de l’articulation des p 5.
IG
230
Sur l’épistome deux paires d’épines, les antérieures parfois dédoublées :
ces épines sont plus longues et plus aiguës que celles qui s’insèrent latéra¬
lement de part et d’autre de l’épistome et qui sont parfois réduites à
de simples tubercules très peu saillants.
Bord externe des fossettes antennulaires denticulé dans sa partie anté¬
rieure.
Article basal des antennes avec 3 à 5 épines en général fortes et aiguës.
Très rarement une spinule apicale sous le 4e article. 5e article des pédon¬
cules antennaires deux fois plus long que le 4e. Pédoncules oculaires avec
un renflement très peu marqué sur le bord antérieur.
Chélipèdes assez courts, la longueur du mérus en général sensiblement
égale à la distance séparant l’épine gastrique du bord postérieur de la
carapace. Ces appendices avec des épines principales très développées.
Il y a en particulier, sur l’ischion, une forte épine près du bord antérieur
de l’article, du côté interne ; sur le mérus (fig. 8), une épine longue et
aiguë près du bord antérieur au-dessus de la région articulaire, avec,
en arrière, au niveau du tiers distal du bord supérieur, une dent courte
souvent réduite à un tubercule, et, sur la même ligne, au quart proximal
de l’article, un tubercule parfois obsolète ; sur la face supérieure du carpe,
une très forte épine dans la région proximale et deux autres sur le bord
distal, l’interne longue et aiguë, l’externe plus courte et émoussée ; sur
le bord interne de cette face, 2 ou 3 épines longues et acérées ; sur le
propode, long et renflé, une ligne d’épines sur le bord interne et sur le
bord externe, et une ligne longitudinale médiane de spinules sur la face
inférieure.
Dactyle des 2e pattes thoraciques égal aux deux tiers du mérus ; ce
dernier un peu plus court que la carapace.
Forte épine apicale dorsal sur le mérus des pattes ambulatoires ; la
taille de cette épine ne décroit que faiblement de p 2 à p 5.
Dactyle des p 4 et p 5 faiblement arqué, armé par-dessous de petites
spinules disposées principalement suivant deux lignes longitudinales.
Premier pléopode mâle (fig. 14) fortement arqué dans le quart distal.
Taille maximale observée : 21 mm.
Macropodia czernjavskii (Brandt, 1880).
Fig. 4, 9, 10, 15.
Stenorhynchus longirostris, Czerniavski, 1868, p. 77.
Sternohynchus czernjawskii Brandt, 1880, p. 397.
Distribution. — Les seules localités connues sont exclusivement
ouest-méditerranéennes : Naples, Baléares, côtes catalanes, de Banyuls
à Cadaqués. L’espèce a vraisemblablement une plus large distribution,
que les confusions antérieures ne permettent pas de préciser. De 10 m
environ à 80 mètres.
— 231 —
Matériel examiné. — Nombreux spécimens provenant des régions
de Cadaqués et Banyuls, de Naples, des Baléares.
Description. — Bostre atteignant le milieu du 5e article du pédoncule
antennaire, ou plus long, mais ne dépassant jamais l’extrémité distale
Fig. 4. — Macropodia czerniavskii (Brandt), q 11,5 mm, Naples, X 8,5.
de cet article, légèrement incliné vers le bas, orné jusqu’à son extrémité
de soies latérales arquées.
Sur la région protogastrique un fort tubercule médian, ou deux tuber¬
cules jumelés sur une même protubérance.
— 232 —
Protubérances hépatiques avec un petit sommet conique par-dessus,
du côté interne, et formant du côté externe une forte dent triangulaire
dont la pointe est légèrement inclinée vers le bas et vers l’avant ; parfois
un petit tubercule accessoire sur le bord antérieur de cette dent.
Tubercules gastrique et cardiaque étirés en fortes épines à pointe
émoussée, le cardiaque avec un bord postérieur presque vertical.
Tubercule intestinal à peine marqué.
En avant de l’insertion des p 5 une paire de tubercules branchiaux
postérieurs, en cônes peu saillants.
Épistome avec deux paires de fortes épines aiguës ; les tubercules du
bord latéral visibles de part et d’autre, entre les épines de la lre et de
la 2e paire, sont très peu développés.
Paroi externe des fossettes antennulaires formant vers l’avant un
lobe, légèrement rabattu vers la base des antennes et armé de 3 ou 4
longues épines acérées.
Article basal des antennes armé en général de deux longues épines
aiguës et, souvent, de spinules supplémentaires dont la position et le
nombre sont variables. Sous le 4e article, chez certains exemplaires seu¬
lement, une épine distale et une médiane ; cette dernière n’a jamais son
homologue chez aucune autre espèce. 5e article du pédoncule de 2,2 à
2,5 fois plus long que le 4e.
Pédoncules oculaires avec une protubérance bien marquée sur le bord
antérieur, surmontée d’un pinceau de soies.
Chélipèdes plus courts, à propode plus renflé, chez le mâle, que chez
M. longirostris. Épines disposées dans l’ensemble comme chez M. longi-
rostris, mais plus robustes. Sur la région supérieure du mérus (fig. 9)
les 3 épines longitudinales sont très fortes, et ne décroissent que faible¬
ment de l’avant vers l’arrière.
Dactyle des 2e pattes thoraciques égal aux deux tiers du mérus, ce
dernier égal aux quatre cinquièmes environ de la longueur de la cara¬
pace.
Petite épine distale sur le mérus des pattes ambulatoires, peu visible
sur les p 3 et p 4 et parfois absente sur les p 5. Chez les jeunes on n’observe
souvent qu’une minuscule épine, sur les p 2 seulement.
Dactyle des p 4 et p 5 un peu plus arqué que chez M. longirostris,
armé par-dessous de spinules disposées en deux lignes longitudinales plus
ou moins enchevêtrées.
Premier pléopode mâle (fig. 15) épais, presque rectiligne, recourbé
au sommet seulement.
Taille maximale observée : 13 mm.
— 233 —
Macropodia linaresi sp. nov.
Fig. 5, 11, 16.
Macropodia linaresi, Nunes-Ruivo, 1961, p. 34, note ( nomen nudum ).
Macropodia linaresi, Zariquiey, 1962, p. 32, 37 ( nomen nudum) ; 1963,
p. 148 ( nomen nudum).
Distribution. — ■ Méditerranée occidentale : Cadaqués, Banyuls,
Baléares. Atlantique : Portugal (Cap Saint-Vincent). Manche : Roscoff h
Surtout de 20 à 80 mètres de profondeur.
Matériel examiné. — Nombreux spécimens provenant des localités
mentionnées ci-dessus.
Type. — q* 7 mm, Cadaqués, 20-8-1955, R. Zariquiey coll., déposé
au Muséum national d’ Histoire naturelle.
Description. — Rostre très court, nettement recourbé vers le haut,
atteignant en général le quart proximal du 5e article du pédoncule anten-
naire et parfois, chez les femelles, le milieu de cet article ; ses bords laté¬
raux couverts de soies fortement arquées, presque circulaires.
Parois externes des fossettes antennulaires fortement développées,
à bords lisses, en partie visibles en vue dorsale, entre la base du rostre
et le 4e article du pédoncule antennaire.
Tubercules internes de la région protogastrique petits, toujours sépa¬
rés, souvent obsolètes.
Protubérances hépatiques avec un petit sommet par-dessus, du côté
interne, un sommet principal acuminé, et un petit tubercule bien marqué
sur le bord antérieur.
Tubercule gastrique en épine aiguë, à sommet émoussé.
Tubercule cardiaque plus large, régulièrement conique.
Pas de tubercule intestinal.
En avant de l’articulation des p 5, une paire de tubercules branchiaux
postérieurs très peu saillants.
Epistome court, près de deux fois moins long que large, avec deux
paires de petits tubercules, l’une en arrière de l’article basilaire des
antennes, l’autre en avant des orifices urinaires ; ces tubercules ont sen¬
siblement le même développement ou sont plus petits que ceux des bords
latéraux, visibles de part et d’autre de l’épistome.
1. Les premiers spécimens examinés provenaient des régions de Cadaqués et de Banyuls-
sur-Mer. L’un de nous a eu ensuite l’occasion d’en identifier un exemplaire parmi les crus¬
tacés recueillis au cours de la campagne du « Faial » (1957) au large du Portugal (cf. Nunes-
Ruivo, 1961, p. 34). Enfin récemment R. Bourdon nous a soumis une petite collection de
Décapodes littoraux recueillis dans la Manche, à Roscoff, parmi lesquels figuraient une dizaine
de Al. linaresi typiques, ne différant guère de ceux de Méditerranée que par la taille un peu
plus grande.
— 234 —
Fig. 5. — Macropodia linaresi sp. nov., <J holotype 7 mm, Cadaquès, X 11.
Article basal des antennes sans fortes épines, avec seulement quelques
spinules ou granules.
5e article du pédoncule de 2,5 à 3 fois plus long que le 4e.
Pédoncules oculaires légèrement plus longs que dans les autres espèces,
avec une faible protubérance sur le bord antérieur.
Chez les mâles les plus grands, chélipèdes plus courts, plus renflés
que chez M. czerniavskii et M. longirostris ; ces appendices se distinguent
235
en outre de ceux de ces deux espèces par la réduction des épines, qui
sont beaucoup plus courtes et plus obtuses. Pas de forte épine sur l’ischion.
Une dent distale peu saillante sur la région supérieure du mérus. Sur
le carpe, une seule dent bien développée par-dessus, au-dessus de l’arti¬
culation avec le propode ; dans la région proximale, des tubercules au
lieu des fortes épines aiguës présentes chez les deux autres espèces.
Dactyle des p 2 égal aux deux tiers du mérus ; ce dernier article un peu
plus long que la carapace.
Mérus des p 5 un peu plus court que la carapace.
Une minuscule épine distale sur le mérus des p 2, parfois seulement
sur p 3 et p 4, jamais sur p 5.
Dactyles des p 4 et p 5 fortement arqués, armés par-dessous d’épines
beaucoup plus fortes et moins nombreuses que chez les deux autres espèces,
ces épines formant une ligne unique sur la moitié distale au moins.
Premier pléopode mâle (fig. 16) régulièrement et assez fortement
arqué dans la moitié distale.
Taille maximale observée : Méditerranée, 9 mm; Roscofï, 12 mm.
L’espèce et dédiée à la mémoire du Professeur A. de Linares, de Madrid.
Remarques taxonomiques sur les Macropodia de Méditerranée.
Macropodia rostrata (Linné) se distingue de toutes les autres espèces
par l’absence d’épine sur l’article basilaire des antennes et sur la région
antérieure de l’épistome. En dehors des régions gastrique et cardiaque,
ornée chacune d’une forte dent d’ailleurs plus obtuse que chez les autres
Macropodia, les protubérances de la carapace portent à leur sommet
non des épines mais des tubercules arrondis. Le rostre, variable, dépasse
en général la base du dernier article du pédoncule des antennes mais
rarement le milieu de cet article (fig. 1).
Les spécimens de l’Atlantique oriental se distinguent de ceux de Médi¬
terranée par le rostre un peu plus effilé, par les pattes thoraciques moins
grêles, à articles un peu plus courts.
Les autres espèces de Méditerranée présentent toutes des épines ou
au moins des granulations sur l’article basilaire des antennes. Nous les
avons rangées ici suivant l’allongement relatif moyen du rostre, du plus
long au plus court. On obtient le même classement si on se base sur la
courbure du dactyle des p 4 et p 5 : la première, M. longipes, a le plus
long rostre et le dactyle des dernières pattes le moins arqué ; la dernière,
M. linaresi, a le rostre le plus court et le dactyle des p 4 et p 5 le plus
fortement arqué.
M. longipes (fig. 2) est caractérisé par l’allongement et l’étroitesse
de la région antérieure de la carapace, par l’acuité et la longueur de ses
épines, par la gracilité et la longueur du rostre qui, en général, dépasse
l’extrémité des flagelles antennaires, sans que ce soit une règle : chez
certains individus ces flagelles dépassent nettement le rostre. Les pédon-
— 236 -
Fig. 6. — Macropodia longipes A. Milne Edwards et Bouvier, $ 22 mm :
Pattes ambulatoires gauches, X 3.
cules antennaires, très grêles, ont un 5e article au moins quinze fois plus
long que large et trois fois plus long que le précédent. Les pattes (fig. 6)
sont très allongées, le mérus des p 2 étant bien plus long que la carapace,
alors que le dactyle de cette patte et le mérus des p 5 sont égaux à cette
dernière. Enfin le mérus des pattes ambulatoires est armé de 2 à 5 longues
Fig. 7. — Macropodia longirostris (Fabricius), ç? 15 mm, Port Llegat :
Pattes ambulatoires gauches, X 3.
237
et fines épines distales, alors que chez les autres espèces, excepté M. ros-
trata qui, par ailleurs, ne peut être confondu avec M. longipes, cet article
ne porte qu’une épine distale unique, qui manque même dans certain cas_
C’est parce que l’on a accordé une valeur trop absolue à la longueur
relative du rostre que M. longipes a pu être confondu avec M. longirostris.
En effet, si cette dernière espèce a en général un rostre moins long, dépas¬
sant la base des flagelles antennaires sans atteindre leur extrémité, ce carac¬
tère ne permet pas de la distinguer des longipes à rostre relativement court.
Fig. 8, 0. — Mérus du chélipède gauche, X 13,5.
8 (à gauche) Alacropodia longirostris (Fabricius).
9 (à droite) Macropodia czerniawskii (Brandt).
M. longirostris (fig. 3) possède deux petits tubercules protogastriques
qui manquent toujours chez M. longipes. Mais ce caractère n’a pas lui
non plus de valeur absolue, les tubercules étant parfois obsolètes chez
longirostris. De même la spinulation de l’article basilaire des antennes
peut également être la même dans les deux espèces.
Il existe heureusement entre elles des différences assez constantes.
Chez M. longirostris le 5e article des pédoncules antennaires n’est que
deux fois plus long que le précédent ; il est aussi plus épais, son diamètre
n’étant compris, au plus, que huit fois dans sa longueur. Les épines de
la carapace sont moins longues et moins aiguës, les chélipèdes bien plus
courts, avec des épines moins aiguës également. Le mérus des p 2 n’est
pas tout à fait aussi long que la carapace, celui des p 5 est bien plus court ;
238 —
«et article, pour toutes les pattes ambulatoires, porte une forte épine distale
unique. Enfin le dactyle des p 4 et des p 5 est moins grêle et beaucoup
plus fortement arqué que chez longipes.
Les différences entre M. czerniavskii et M. longirostris, en ce qui con¬
cerne la longueur du rostre, sont du même ordre que celles que nous
avons observées entre M. longirostris et M. longipes. Chez M. czerniavskii
(fig. 4), le rostre atteint au moins le milieu du 5e article des pédoncules
antennaires et au plus l’extrémité distale de cet article. Par conséquent,
Fig. 10. — Marropodia czerniawskii (Brandt), $ 11,5 mm, Naples :
Pattes ambulatoires gauches, X 5.
sur ce point, rien ne distingue un M. czerniavskii à rostre relativement
long d’un M. longirostris à rostre relativement court. Chez M. czerniavskii
l’article basal des antennes est en général armé de deux fortes épines,
mais on observe souvent une ou deux épines supplémentaires plus petites,
l’une proximale, l’autre distale ; la spinulation de cet article ne permet
donc pas de séparer cette espèce de M. longirostris.
M. czerniavskii peut être distingué de M. longirostris par les caractères
suivants :
239 —
— Les épines de la carapace sont plus larges, plus robustes, et les
régions hépatiques forment, de part et d’autre, une saillie plus marquée.
— La région protogastrique porte toujours un seul tubercule médian
dont le sommet est parfois bifide, alors que chez M. longirostris il y a en
général deux tubercules nettement séparés, l’un ou les deux pouvant
cependant manquer.
Fig. 11. — Macropodia linaresi sp. nov., $ holotype 7 mm :
Pattes ambulatoires gauches, X 5.
— L’article distal des pédoncules antennaires est de 2,2 à 2,5 fois
plus long que le 4e.
— Ce dernier article porte souvent par-dessous une, rarement deux
épines médianes, jamais présentes chez M. longirostris.
— La paroi externe des fossettes antennulaires forme en avant un
lobe armé de trois fortes épines alors que ce lobe est simplement denti-
culé chez M. longirostris.
— Sur la région supérieure du mérus des chélipèdes, l’épine médiane
et l’épine proximale sont moins aiguës que l’épine distale, mais fortes
(fig. 9), alors que chez M. longirostris (fig. 8), si l’épine distale est longue
et aiguë, les deux autres sont beaucoup plus petites, et souvent tuber-
culiformes.
— 240
— L’épine distale du mérus des pattes ambulatoires est moins forte
que chez M. longirostris : elle est très souvent très petite sur les p 3 et p 4
et manque parfois sur p 5.
M. linaresi sp. nov. (fig. 5) ne peut être confondue avec l’espèce précé¬
dente. Son rostre court, triangulaire, atteint le quart distal, rarement
le milieu du dernier article du pédoncule des antennes ; il est davantage
dirigé vers le haut que chez les autres espèces. Les fossettes antennulaires
ont un bord antérieur saillant qui, en vue dorsale, apparaît entre le rostre
et les pédoncules antennaires. L’article basilaire de ces derniers n’est
Fig. 12-16. — Premier pléopode male gauche :
12, Macropodia rostrata (L.), <$ 23 mm, Banyuls, X 19 ; 12 a, id., région distale, sous un angle
légèrement différent.. X 19 ; 13, M. longipes (A. Milne Edwards et Bouvier), <$ 26 mm,
Tunisie, X 19 ; 14, M. longirostris (Fabricius), 11 mm, Banyuls, X 33 ; 15, M. czerniavshii
(Brandtl, 12 mm. Naples, X 33; 16, M. linaresi sp. nov., £ holotype 10 mm, Banyuls,.
X 33.
pas armé de fortes épines, mais de spinules souvent réduites à des granules.
Sur les chélipèdes, on observe, au lieu d’épines, des dents émoussées
ou des tubercules. L’épine distale du mérus des p 2 est minuscule, sur p 3
et p 4 elle est très réduite ou absente, elle manque toujours sur p 5.
La plupart des caractères retenus dans les descriptions de Macropodia
présentent des fluctuations telles que, pris isolément, l’un d’eux ne per¬
met pas d’identifier une espèce avec certitude. Ainsi pour distinguer
les deux espèces les plus proches, M. longirostris et M. czerniaoskii nous
— 241
avions d’abord considéré que la présence chez la première de deux tuber¬
cules protogastriques médians bien séparés ou obsolètes suffisait à la
distinguer de la seconde, chez laquelle il y a deux tubercules jumelés
ou complètement fusionnés ; or nous avons observé exceptionnellement
chez M. longirostris un tubercule médian unique ne différant pas de celui
de M. czerniavskii.
Comme nous l’avons indiqué plus haut, l’identification d’une Macropodia
repose sur l’observation d’un certain nombre de caractères concomitants,
mais la clef dichotomique suivante pourra servir de guide dans la détermi¬
nation des espèces. Nous faisons état dans cette clef de la longueur rela¬
tive du rostre, en précisant bien que cette longueur est toujours variabla
et ne constitue qu’une indication.
Tableau d’identification des Macropodia de Méditerbanée.
1. Article basilaire des antennes inerme. Rostre ne dépassant pas en
général le milieu du dernier article du pédoncule des a2, dirigé vers
l’avant et très légèrement vers le haut. Bord antérieur des fossettes
antennulaires ne formant pas une saillie visible entre le rostre et
l’article basilaire des a2 . M. rostrata
2. Article basilaire des a2 avec des granules ou de courtes spinules. Rostre
très court ne dépassant pas en général le quart proximal du dernier
article du pédoncule des a2, fortement redressé vers le haut. Bord
antérieur des fossettes antennulaires élargi, saillant, visible en vue
dorsale entre le rostre et l’article basilaire des a2 . M. linaresi
3. Article basilaire des a2 avec 2 à 5 fortes épines . 4
4. Rostre dépassant en général le milieu des flagelles antennaires et
souvent leur extrémité ; les antennes très grêles, le diamètre moyen
du dernier article du pédoncule compris au moins 15 fois dans sa
longueur. Chélipèdes très longs : chez le mâle le mérus plus long que
la portion postrostrale de la carapace. 2 à 5 longues épines distales
sur le mérus des pattes ambulatoires. Mérus des p 2 beaucoup plus
long, celui des p 5 de même longueur que la carapace. . . . M. longipes
— Rostre ne dépassant pas le milieu des flagelles antennaires, souvent
beaucoup plus court ; antennes plus épaisses, le diamètre moyen du
dernier article du pédoncule compris moins de 10 fois dans sa longueur.
Chélipèdes plus courts : longueur du mérus comprise au moins deux
fois dans celle de la carapace. Mérus des p 2 légèrement, et celui des
p 5 beaucoup plus court que la carapace . 5
5. Rostre atteignant le plus souvent la base des flagelles antennaires, mais
ne dépassant pas leur extrémité. En général 2 petits tubercules médians
bien séparés sur la région protogastrique. Mérus des chélipèdes avec
par-dessus une très forte épine distale et en arrière deux dents beau¬
coup plus faibles, souvent tuberculiformes. Une forte épine distale
— 242
sur le mérus des pattes ambulatoires, décroissant de p 2 à p 5, mais
toujours bien marquée . M. longirostris
— Rostre atteignant en général le milieu du dernier article des pédon¬
cules antennaires, mais ne dépassant pas son extrémité distale. Sur
la région protogastrique un fort tubercule médian unique, parfois
à sommet bidenté. Mérus des chélipèdes avec, par-dessus, une forte
épine distale et, en arrière, deux dents plus petites, mais toujours
fortes et jamais réduites à des tubercules. Une petite épine distale
sur le mérus des pattes ambulatoires, peu apparente à partir des p 3,
parfois absente sur les p 5 . M. czerniavskii
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
'2e Série — Tome 36 — N» 2. 1964, pp. 245-261.
NÉMATODES PARASITES
D'INSECTIVORES MALGACHES
Par Alain G. CHABAUD, Edouard R. BRYGOO
et Roselyne TCHÉPRAKOFF
Deux notes préliminaires ont été publiées sur ces parasites ; l’une
traite de deux Métastrongylides (Chabaud et Brygoo 1961) et l’autre
de deux Strongylides et d’un Physaloptère (Chabaud, Petter et Bry-
goo 1961).
Grâce à l’aimable collaboration de plusieurs collègues, et en particu¬
lier MM. Roland Bauchot et Pierre Malzy que nous remercions très
vivement à ce sujet, nous avons eu récemment l’occasion de pouvoir
rechercher les parasites dans les viscères d’un grand nombre d’insec¬
tivores.
Nous publierons donc ci-dessous, la liste des espèces récoltées, la des¬
cription de quelques espèces nouvelles et quelques remarques complé¬
mentaires sur certaines espèces déjà étudiées.
I. — Liste des espèces récoltées.
Tenrec ecaudatus (Schreb.).
— Uncinaria bauchoti n. sp.
Ampijoroa (Nord-Ouest). Ampamaherana (Centre).
— Molineus lerouxi n. sp.
Ampijoroa (Nord-Ouest).
— Molineus odgeni nom. nov. L
(= Molineus major Chab., Pett. et Bryg. 1961, préemployé).
Bedasy (Centre).
1 . Mr. C. G. Odgen, du British Muséum, nous a aimablement signalé que le nom de Moli¬
neus major Cameron 1936 désigne une espèce parasite d’un Mustellidé de la Trinité. Nous
renommons donc l’espèce du Tenrec Molineus odgeni nom. nov. (= M. major Chabaudr
Petter et Brygoo 1961 nec Cameron 1936).
17
246
— Madangiostrongylus schuhi Chab. et Bryg. 1961.
Captivité Tananarive.
— Madafilaroides doughertyi Chab. et Bryg. 1961.
Captivité Tananarive.
— Physaloptera coelebs coelebs (Linstow 1897).
Ampijoroa (Nord-Ouest). Ampamaherana (Centrei.
— Physaloptera coelebs bluntschlii (Kreis 1945).
Tampina (Est). Maroantsetra (Nord-Est). Nosy Varika (Est).
Ambavaniasy (Est).
— Larves d’ Ascarides.
Nosy Varika (Est). Ambavaniasy (Est).
Setifer setosus (Schreb.).
— Uncinaria bauchoti n. sp.
Mahambo (Est).
— Bioccastrongylus bioccai Chab., Pett. et Bryg. 1961.
Bedasy (Centre). Tsimbazaza (Centre).
— Molineus odgeni nom. nov.
(= Molineus major Chab., Pett. et Bryg. 1961, préemployé).
Ambositra (Centre).
— Physaloptera coelebs coelebs (Linstow 1897).
Tananarive (Centre). Bedasy (Centre).
— Physaloptera coelebs bluntschlii (Kreis 1945).
Nosy Varika (Est). Mahambo (Est).
— Larves d’Ascarides.
Nosy Varika (Est).
H emincentetes semispinosus (Cuvier).
— Molineus pilosus n. sp.
Périnet (Est). Ambavaniasy (Est). Baie d’Antongyl (Nord-
Est).
— Physaloptera coelebs coelebs (Linstow 1897).
Ambositra (Centre).
— Physaloptera coelebs bluntschlii (Kreis 1945).
Périnet (Est). Baie d’Antongyl (Nord-Est).
— Capillaria sp.
Périnet (Est.)
— 247
Echinops telfairi Martin.
— Strongyloides sp.
Besalampy (Ouest).
— Molineus lerouxi n. sp.
Belo sur mer (Ouest).
— (?) Physaloptera sprehni Hôrchner 1962.
Mitsinjo (Ouest).
Nesogale talazaci (F. Major).
— • Molineus oesophagostomoides n. sp.
Baie d’Antongyl (Nord-Est). Ambositra (Centre). Périnet (Est).
— Rictularia lemuri Chab. et Bryg. 1956.
Baie d’Antongyl (Nord-Est).
Limnogale mergulus F. Major.
- — - Molineus malzyi n. sp.
Antsampandrano (Sud).
De nombreux spécimens de Suncus indicus (E. Geofïr.) (Insectivore
importé par l’homme à Madagascar) ont été examinés. Ils n’ont aucun
Nématode adulte, mais souvent des larves de Spirurides encapsulées
dans les tissus.
II. - - ÉTUDE SYSTÉMATIQUE.
A. ■ — Uncinaria bauchoti n. sp.
Le matériel type comprend 2 $ et 2 $ en assez mauvais état, pro¬
venant d’un Tenrec ecaudatus (Schreber) d’Ampijoroa (14 novembre 1962).
Description. — Espèce proche de Bioccastrongylus bioccai et ayant
le même aspect général. Bouche dirigée vers le dos, aussi large que haute,
armée de 4 lames coupantes faiblement saillantes : ce sont ventralement,
deux lames chitinoïdes minces et transparentes, débordant nettement
le rebord buccal et apparemment indépendantes de la capsule buccale,
et dorsalement, deux lames à peine saillantes, paraissant n’être que le
bord aminci de la capsule buccale. La bouche est entourée par la termi¬
naison de 6 pédoncules sensoriels, mais le nombre exact de papilles ne
peut être précisé sur ce matériel un peu macéré. Les amphides semblent
avoir une structure piliforme très inhabituelle. Capsule buccale moins
étroite et moins haute que chez B. bioccai, et occupant tout l’espace
céphalique. Ses dimensions chez une femelle sont : hauteur 115 jt, diamètre
— 248 —
externe antérieur 90 [X, diamètre externe postérieur 60 [X. Le conduit
de la glande œsophagienne dorsale s’ouvre à environ 45 [X en avant de
la base de la capsule. Contrairement à B. bioccai, la face interne est armée
de deux grandes lancettes triangulaires, hautes de 50 [X, insérées sur les
Fig. i. : Uncinaria bauchoti. — A : Extrémité antérieure de la femelle, vue dorsale. B :
Id., vue latérale superficielle. G : Id., vue latérale profonde. D : Id., vue apicale. E : Région
antérieure de la femelle, vue latérale. F : Bourse caudale, vue ventrale. G : Pointe du spi¬
culé et gubernaculum. H : Queue de la femelle, vue latérale.
A, B, C, F : échelle 100 p,. D, G, H : échelle 150 p.. E : échelle 200 p..
axes subventraux de l’extrémité postérieure de la capsule. En compa¬
raison de B. bioccai, l’œsophage est plus allongé et moins claviforme ;
les diérides sont également très grandes, mais plus postérieures, leur
base n’atteint pas le niveau de la capsule buccale.
— 249
Mâle : Corps long de 2,75 mm, large de 120 [A. Œsophage long de 400 p.
Base des diérides, pore excréteur et anneau nerveux respectivement
à 220 p., 275 p et 310 p de l’apex. Spiculés longs (800 p) et fins, avec
extrémité distale courbée sur une distance de 30 p. Gubernaculum très
faiblement chitinoïde, à peine visible après un fort éclaircissement, long
d’environ 55 p. Bourse caudale figurée en F., se différenciant surtout de
celle de B. bioccai par la côte antéro-latérale plus trapue, par les côtes
médio et postéro-latérales plus longues et non divergentes à l’apex et
par le lobe dorsal plus long. Cône génital avec une grosse papille impaire
précloacale et deux grosses papilles pédonculées et vésiculeuses post-
cloacales.
Femelle : Corps long de 3,7 mm, large de 150 p. Œsophage long de 420 p.
Base des diérides, pore excréteur et anneau nerveux respectivement
à 220, 260 et 320 p de l’apex. Vulve à 1,2 mm de l’extrémité postérieure.
Anatomie génitale comparable à celle de B. bioccai. Œufs mesurant
50 X 22 p. Queue longue de 105 p, dont une pointe terminale très fine
longue de 15 p.
Discussion. — Le genre Bioccastrongylus au moment où nous l’avons
décrit, nous a paru aberrant et difficile à rapprocher d’un genre déjà
connu. L’espèce décrite plus haut est intéressante car elle a tous les
caractères génériques d’un Uncinaria, mais à un examen superficiel,
elle ressemble beaucoup à Bioccastrongylus bioccai. Elle a la même hyper¬
trophie remarquable des diérides et aussi une assez forte analogie dans
la disposition des côtes bursales. Les rapports entre les deux espèces sont
donc difficiles à préciser. Il peut s’agir de simples convergences, mais
il est possible également que le genre Bioccastrongylus soit seulement
une forme très spécialisée, dérivée du genre Uncinaria. Quoiqu’il en soit
la forme décrite ici doit être classée dans le genre Uncinaria. Elle peut
être séparée immédiatement des autres espèces du genre par l’hyper¬
trophie des diérides. Nous proposons de la désigner sous le nom d’ Unci¬
naria bauchoti n. sp., en l’honneur de M. R. Bauchot, à qui nous devons
ce matériel.
B. — Molineus œsophagostomoides n. sp.
Les types proviennent d’un Nesogale talazaci (F. Major) de la baie
d’Antongil (14 octobre 1962).
Description. — Corps cylindrique, grêle, sans ailes latérales, avec
26 arêtes longitudinales. Tête avec bouche triangulaire arrondie, 8 papilles
et 2 amphides. Les 4 papilles latéro-médianes sont relativement grandes, les
4 médio-médianes et les 2 amphides petites et sur un cercle plus interne.
Juste en arrière de la bouche se trouvent 6 languettes triangulaires qui
sont insérées sur un faible anneau circulaire de 15 p. de diamètre, et con¬
vergent vers l’apex. Les 3 lobes œsophagiens apparaissent en arrière du
diaphragme constitué par la coalescence des 6 languettes. Vésicule cépha¬
lique haute de 75-80 p.. Œsophage augmentant progressivement de dia-
Fig. 2. : Molineus œsophagostomoides. — A : Région antérieure du mâle, vue latérale. B :
Tête du mâle, vue apicale. C : Bourse caudale, vue ventrale. D : Ovéjecteur. E : Extrémité
postérieure de la femelle, vue latérale. F : Spiculé vue ventrale. G : Spiculé, vue ventro-
latérale. H : Extrémité postérieure du mâle, vue latérale. I : Spiculés. J. : Gubernaculum.
A, H, I : échelle 150 [X . B, F, G, J : échelle 50 (X. C, D, E, échelle 100 ix.
251
mètre en arrière. Pore excréteur situé à la partie moyenne de l’œsophage,
s’ouvrant au fond d’un profond sillon cuticulaire ventral identique à celui
des Œsophagostomes. Anneau nerveux un peu en avant du pore excré¬
teur.
Mâle : Corps long de 3,65 mm, large de 75 [/,. Œsophage de 415 p..
Anneau nerveux et pore excréteur respectivement à 170 p et 200 p de
l’apex. Bourse caudale figurée en 2 C et 2 H. Spiculés longs de 120 p
constitués par un gros axe chitinoïde externe orné d’une petite aile dis¬
tale et par 2 pointes chitinoïdes internes symétriques, reliées chacune
à l’axe externe par une membrane. [La vue ventrale (fig. 2 F) ne montre
que l’axe et la pointe antérieure qui recouvre la postérieure ; les 2 pointes
internes sont au contraire visibles sur une vue latéro-ventrale (fig. 2 G)].
Gubernaculum long de 48 p, aigu en avant, arrondi en arrière.
Femelle : Corps long de 8,6 mm, large de 90 p. Œsophage long de 500 p.
Anneau nerveux et pore excréteur respectivement à 120 p et 170 p de
l’apex. Vulve à 6,3 mm de l’extrémité antérieure. Ovéjecteur total figuré
en 2 D, long de 240 p. Œufs mesurant 58 p X 30 p. Queue longue au
total de 98 p, le mucron terminal mesurant 20 p.
Discussion. — L’espèce a des caractères normaux pour un Molineus
à l’exeption de deux éléments qui évoquent tous deux très nettement
le groupe des Œsophagostomes ; ce sont d’une part le sillon cuticulaire
cervical et d’autre part la coronule de 6 éléments qui se trouve en arrière
de la bouche. Nous aurions interprété la présence d’un seul de ces deux
éléments comme un phénomène de convergence, mais la réunion de deux
caractères aussi particuliers chez une seule espèce semble bien indiquer
la persistance d’éléments primitifs ayant une valeur phylogénétique.
Dougherty (1951) et nous-mêmes (1959), pour des raisons variées, avons
soutenu que les Trichostrongylides dérivent des Strongyloidea primitifs ;
l’espèce décrite ci-dessus nous semble constituer un nouvel argument
de grande valeur pour étayer cette thèse. Certaines espèces : M. genettae
(Cameron 1927), M. cynictis (Le Roux 1933) et M. planicipitis (Came-
ron 1928), ont une structure cervicale analogue, mais qui entoure com¬
plètement le corps en restant bien marquée sur la face dorsale. Les auteurs
l’ont interprété comme la limite postérieure d’une seconde vésicule cépha¬
lique. Le fait qu’elle coïncide toujours avec le niveau du pore excréteur
nous semble suffisant pour affirmer son homologie avec la rainure cer-
* vicale des Œsophagostomes.
Les 3 espèces citées plus haut, parasites de Carnivores en des
régions variées (Malaisie, Afrique), sont proches de notre matériel.
La distinction est facile à faire sur la forme et la longueur des
spiculés. M . cynictis est le plus proche bien que ses spiculés
soient un peu plus longs, mais ses deux côtes ventrales sont subégales,
alors que notre espèce à la côte ventrale postérieure nettement plus longue
que l’antérieure. Nous pensons donc qu’elle est nouvelle et proposons
le nom de M. œsophagostomoides n. sp.
- CfQ
— 252 -
C. — Molineus malzyi n. sp.
Matériel type constitué par 2 ^ et 2 $ en mauvais état chez Limno-
ale mergulus. F. Major, capturé par M. P. Malzy à la station forestière
’Antsampandrano (Préfecture de Faratsiho) décembre 1963.
Description. — Corps cylindrique, grêle, avec 2 ailes latérales débutant
en avant de l’anneau nerveux et se terminant en avant de la région rec
taie. Cuticule avec environ 30 arêtes longitudinales peu saillantes.
Fig. 3 : Molineus malzyi. — A : Extrémité antérieure du mâle, vue latérale. B : Extrémité
postérieure du mâle, vue ventrale. G : Id., vue latérale. D : Extrémité postérieure de la
femelle, vue latérale. E : Ovéjecteur.
A, C : échelle 100 [X. B, D, E : échelle 150 p..
— 253
L’extrémité céphalique paraît avoir la même structure que celle de
l’espèce précédente mais le matériel est trop abîmé et trop peu abondant
pour qu’une étude précise soit possible. Vésicule céphalique très large,
haute de 70 p ; anneau nerveux à la partie moyenne de l’œsophage. Dié-
rides et pore excréteur au même niveau, au tiers postérieur de l’œsophage.
Sillon œsophagien réduit à un pli cuticulaire très fin, étendu cependant
d’une ligne latérale à l’autre sur la face ventrale.
Mâle : Corps long de 3,7 mm, large de 75 p. Œsophage long de 350 p.
Anneau nerveux, pore excréteur et diérides respectivements à 205 p,
260 p, et 260 p de l’apex. Bourse caudale mesurant environ 295 p X 170 p,
figurée en 3 B et 3 C. Les spiculés n’ont pas été isolés par dissection et
leur forme n’est pas connue de façon précise ; ils semblent cependant
assez proches de ceux de l’espèce précédente, et sont longs de 140 p.
Femelle : Corps long de 4,5 mm, large de 80 p. Œsophage long de 390 p.
Anneau nerveux, pore excréteur et diérides respectivement à 200, 270
et 270 p de l’apex. Vulve s’ouvrant à 3,4 mm de l’extrémité antérieure.
Ovéjecteur figuré en 3 E. Œufs de 55 p X 30 p. Extrémité caudale ayant
un mucron terminal comparable à celui de M. œsophagostomoides, longue
au total de 80 p.
Discussion. — Cette espèce est très proche de M. œsophagostomoides.
Elle se distingue aisément par ses petites ailes latérales, le sillon cer¬
vical moins marqué et les caractères de la bourse caudale ; la côte dorsale
en particulier est d’un type différent. Nous proposons le nom de Moli-
neus malzyi n. sp., pour la dédier à M. Pierre Malzy à qui nous devons
ce rare et intéressant matériel.
D. — - Molineus pilosus n. sp.
Les spécimens étudiés proviennent de l’estomac à’ H emicentetes semis-
pinosus (G. Cuvier 1798) de la baie d’Antongil (22 octobre 1962).
Description. — Corps long et fin, non enroulé en spirale. Cuticule
ornée de 26 arêtes longitudinales, 10 ventrales, 10 dorsales et sur chaque
ligne latérale 3, insérées sur une bande cuticulaire légèrement épaissie.
Bouche grande, triangulaire, bordée d’un contour chitinoïde relativement
épais. Cavité buccale très réduite, les 3 lobes œsophagiens atteignant
presque le niveau de la bouche. 4 papilles submédianes et 2 amphides
situées sur un même cercle, proche de la bouche. Vésicule céphalique
très courte (20 p). Œsophage en massue. Anneau nerveux à peu près
au milieu de l’œsophage. Pore excréteur juste en arrière, ne déterminant
aucun sillon cuticulaire. Diérides assez grosses, en arrière du pore excré¬
teur.
Mâle : Corps long de 6,75 mm, large de 120 p. Œsophage long de 540 p.
Anneau nerveux, pore excréteur et diérides respectivement à 235 p,
260 p et 280 p de l’apex. Bourse caudale figurée en 4 H. Le lobe dorsal:
Fig. 4 : Molineus pilosus. — A : Extrémité antérieure du mâle, vue ventrale. B : Tête, vue
apicale .C : Coupe transversale du corps. D : Extrémité postérieure du mâle, vue latérale.
E : Queue de la femelle, vue latérale. F : Spiculé et gubernaculum. G : Ovéjecteur. H :
Bourse caudale, vue ventrale. I : Détail de l’ornementation pileuse de la bourse caudale.
A, G : échelle 300 p.. B, F, I : échelle 50 p. C, D, E, H : échelle 200 p.
— 255
en forme de triangle aigü est très caractéristique. La partie centrale de
la bourse n’est pas ornée de petites perles ou épines, comme il est fréquent
chez les Trichostrongylides, mais d’une véritable pilosité (fig. 4 I). Spi¬
culés relativement très longs (610 p), ailés, terminés par deux pointes,
la pointe externe étant plus courte et plus courbe que la pointe interne.
Gubernaculum bien chitinoïde, aigü aux deux extrémités, long de 92 p,
large de 27 p.
Femelle : Corps de 9,9 mm, large de 130 p. Œsophage de 580 p. Anneau
nerveux, pore excréteur et diérides respectivement à 230 p, 285 et 325 p
de l’apex. Queue longue de 200 p avec pointe terminale de 27 p. Vulve
à 2,35 mm de l’extrémité postérieure. Ovéjecteur long au total de 380 p,
figuré en 4 G. Œufs au stade 8-32 blastomères, mesurant 45 p X 30 p.
Discussion. — Les spiculés sont très longs et rappellent ceux de Moli-
neus genettae (Cameron 1927) mais il n’y a pas de rainure cervicale et le
lobe dorsal de la bourse caudale a une forme triangulaire très caractéris¬
tique. L’ornementation pileuse de la bourse caudale constitue également
un caractère singulier qui rend l’espèce facile à reconnaître. Nous pro¬
posons donc pour elle le nom de Molineus pilosus n. sp.
E. — Molineus lerouxi n. sp.
Matériel constitué par des £ et $, assez abondants mais un peu macérés,
provenant d’un Tenrec ecaudatus (Schreber) d’Ampijoroa (14 novembre
1962).
Description. — L’espèce est très proche de la précédente. Cuticule
avec 30 arêtes longitudinales très fines et sans aucune différenciation sur
les bandes latérales. Extrémité céphalique identique à celle de M. pilo¬
sus, mais légèrement enroulée le long de l’axe ventral chez tous les spé¬
cimens. Vésicule céphalique courte (28 p).
Mâle : Corps long de 5,0 mm, large de 95 p. Œsophage long de 590 p.
Anneau nerveux, pore excréteur et diérides respectivement à 230 p,
295 p et 340 p de l’apex. Bourse caudale très proche de celle de M. pilosus,
avec côte médio-latérale plus longue que la postéro-latérale. Surface
ventrale ornée d’épines fines et courtes et non de poils. Spiculés relati¬
vement très longs (560 p) n’ayant pas deux courtes pointes comme chez
pilosus, mais deux terminaisons séparées sur une longueur d’environ 50 p.
L’interne est en forme d’aiguille simple, l’externe en forme de pied (fig. 5 D).
Le gubernaculum, long de 85 p est renforcé sur la partie dorsale de son
extrémité proximale par un épaississement en forme de U renversé.
Il existe en outre un léger soutien chitinoïde à l’intérieur du cône génital
(fig. 5 F).
Femelle : Corps long de 6,1 mm, large de 110 p. Œsophage de 570 p.
Anneau nerveux, pore excréteur et diérides respectivement à 310 p,
380 p et 400 p de l’apex. Queue longue de 115 p, un peu enflée avant la
— 256 —
pointe terminale. Vulve à 1,3 mm de l’extrémité postérieure. Ovéjecteur
long au total de 340 p., figuré en 5 H. Œuf mesurant 45 p. X 25 p..
Discussion. — L’espèce est très proche de M. pilosus ; elle est cepen¬
dant facile à distinguer par les arêtes cuticulaires, la pointe des spiculés
et l’ornementation cuticulaire de la bourse caudale. Nous pensons donc
qu’elle est nouvelle et proposons le nom de Molineus lerouxi n. sp., à la
mémoire du Dr P. L. Le Roux.
Fig. 5 : Molineus lerouxi. — A : Extrémité antérieure du mâle, vue latérale. B : Tête de la
femelle, vue apicale. C : Bourse caudale, vue ventrale. D : Extrémité postérieure du spi¬
culé, vue latérale. E : Extrémité postérieure du mâle, vue latérale. F : Cône génital. G :
Queue de la femelle, vue latérale. H : Ovéjecteur. I : Coupe transversale du corps de la
femelle. J : Gubernaculum, vue ventrale.
A, C, E, G, H, I, J : échelle 150 [X. B, D, F : échelle 50 [L .
— 257 —
F. — Physaloptera cœlebs (Linstow 1897).
En 1961 nous avions redécrit l’espèce de Linstow en utilisant une
forme dont les femelles ont trois utérus. Étant donné les variations indi¬
viduelles importantes de l’espèce, nous avions proposé les mises en syno¬
nymies de P. bluntschlii Kreis 1945 et de P. ericuli Kreis 1945.
Fig. 6. — Répartition géographique de Physaloptera coelebs coelebs ( + )
et de Physaloptera coelebs bluntschlii (•).
Cette espèce est très abondante chez Tenrec ecaudatus, Ericulus setosus
et Hemicentetes semispinosus et semble identique quelque soit l’hôte.
En revanche nous nous sommes aperçus que le nombre d’utérus varie
selon la provenance géographique du parasite. Toutes les femelles pro¬
venant de la région des plateaux (Tananarive, Ambositra, Ampamahe-
rana, Bedasy, Ampijoroa) ont trois utérus, alors que toutes les femelles’
258
provenant de la côte Est (Baie d’Antongyl, Maroantsetra, Mahambo,
Ambavaniasy, Périnet, Nosy Yarika) ont 6 utérus. En dehors du nombre
des utérus nous n’avons trouvé aucun caractère différentiel ni chez les
mâles, ni chez les femelles. Nous sommes donc amenés à admettre l’exis¬
tence de deux sous-espèces, dilïérenciables par le nombre de branches
utérines.
Malgré l’aimable obligeance des Professeurs H. Kreis, R. Geigy,
A. Portmann, E. Hintzsche et H. Stunkard nous n’avons pu retrouver
la collection Bluntschli et les types de Kreis. Ceux-ci proviennent de
Tampina (Est), c’est-à-dire du centre de la région où nous trouvons les
formes à 6 utérus. Il sont décrits et figurés comme tétradelphes, mais
une erreur sur ce caractère peut être facilement commise si l’on ne dispose
pas de matériel à disséquer.
Nous préférons éviter la création d’un nom nouveau tant que nous
n’aurons pu vérifier le matériel original, et nous confondons ici provi¬
soirement sous le même nom la forme décrite par Kreis et la forme
à 6 utérus de la côte Est. Nous proposons donc la distinction de deux
sous-espèces : P. coelebs coelebs (Linstow 1897) de la région des plateaux
(dont les femelles ont 3 utérus) et P. coelebs bluntschlii (Kreis 1945) de
la côte Est (dont les femelles ont 6 utérus).
G. — Physaloptera sprehni Hôrchner 1962.
Hôrchner, 1962, a décrit chez Echinops telfairi une espèce qui n’a
que deux utérus et est donc facile à distinguer de P. coelebs 1. Nous
ne possédons malheureusement qu’un seul mâle provenant d’ Echinops,
et ses caractères sont très proches de ceux de P. coelebs. On peut
remarquer cependant, que la queue, un peu plus courte, et le spiculé
gauche un peu plus long et plus fin que le droit, sont des éléments
qui rapprochent plus de sprehni que de coelebs. Nous attendrons d’avoir
des femelles provenant du même hôte pour chercher à conclure, et nous
proposons à titre provisoire la détermination de (?) Physaloptera sprehni.
H. • — Espèces non déterminées.
Les larves d’Ascarides trouvées à plusieurs reprises dans les tissus de
Tenrec et de Setifer sont de grandes taille (jusqu’à 9 cm). Elles ont un petit
caecum intestinal comme en ont par exemple les espèces du genre Angus-
ticaecum.
Quatre femelles parasites du genre Strongyloides ont été récoltées
chez Echinops telfairi. Nous n’en connaissons ni le cycle évolutif, ni les
stades libres et ne pouvons donc en donner une description suffisante.
Un seul exemplaire d’Aphasmidien a été récolté. Il s’agit d’une femelle
non fécondée de Capillaria se trouvant dans l’estomac d’un Hemicentetes
1. Nous remercions vivement le Dr. Hôrchner de nous avoir très aimablement communi¬
qué un mâle et une femelle de son espèce.
259
de Périnet. Nous préférons donc ne pas en donner la description, d’autant
plus qu’il s’agit peut-être d’un pseudo-parasite.
III. — Conclusions.
A. — Fréquence et spécificité. — L’examen des poumons n’a pu être
fait de façon systématique. Le présent travail rend compte d’environ
70 examens de tubes digestifs qui se répartissent de la façon suivante :
20 Tenrec, 20 Setifer, 15 Hemicentetes, 4 Echinops, 10 Nesogale et 1 Limno-
gale.
— Deux groupes parasitaires sont fréquents :
a) Physaloptera coelebs dans l’estomac des Tenreeinae (remplacé peut-
être par P. sprehni chez Echinops). L’espèce subit une subspéciation
géographique qui se traduit par une variation du nombre des utérus.
b) Le genre Molineus représenté par 5 espèces : M. odgeni trouvé
dans la région des plateaux chez Tenrec et Setifer ; M. lerouxi trouvé
dans le Nord-Ouest et l’Ouest chez Tenrec et Echinops ; M. pilosus,
M. œsophagostomoides et M. malziji qui semblent spécifiques respecti¬
vement A’ Hemicentetes, de Nesogcde et de Limnogale.
— Les autres formes sont plus rares :
Bioccastrongylus n’a été constaté que trois fois chez Setifer et Unci-
naria une fois chez Tenrec et une fois chez Setifer ; Rictularia lemuri,
décrit chez des Microcèbes, a été retrouvé deux fois chez Nesogale.
Nous constatons enlin que de nombreux examens négatifs ont été
pratiqués chez Suncus indiens, espèce introduite dans l’île à une date
relativement récente.
B. — Caractères archaïques des espèces. — Nous avons insisté dans
les publications précédentes sur les caractères archaïques et synthétiques
des deux Métastrongylides, Madangiostrongylus et Madafilaroides et
de l’Ankylostome Bioccastrongylus. LTn nouvel exemple très remarquable
nous est fourni ici par le Trichostrongylide Molineus œsophagostomoides p
qui par son sillon cuticulaire cervical et sa coronule péribuccale, parait
constituer un chainon entre les Stongles primitifs ( Cloacininae et Œsopha-
gostominae ) et les Trichostrongylides.
C. — Composition de la faune. — - Nous signalions en 1961 que les cinq
Nématodes récoltés chez les Hérissons malgaches formaient un ensemble
très aberrant par rapport à la faune nématodologique des Insectivores
des autres régions du monde. La liste actuelle, qui comporte maintenant
douze espèces, confirme tout à fait cette constatation préliminaire.
Les Aphasmidiens et les Héligmosomatides qui constituent normale¬
ment les deux groupes dominants sont absents de Madagascar (un unique
spécimen de Capillaria immature, donc peut-être pseudo-parasite, sur
70 autopsies). La faune, assez peu diversifiée au niveau générique, n’est
— 260
riche en espèces que dans le genre Molineus. A l’exception des Physalop
tères, toutes les formes rencontrées appartiennent à des phylums beaucoup
plus archaïques que ceux qui sont habituellement parasites d’insecti¬
vores.
Nous supposons que cette faune donne une image approximative de
ce qu’étaient les Nématodes parasites d’insectivores à l’époque où Mada¬
gascar a été isolé. Ce serait, d’après notre interprétation, une faune relique,
qui, dans le reste du monde, aurait été éliminée par des formes appar¬
tenant à des phylums d’évolution plus récente, et en particulier, par les
Héligmosomes et les Aphasmidiens.
Résumé.
L’examen des tubes digestifs d’environ 70 Insectivores malgaches
permet de compléter les données exposées dans deux notes précédentes.
— Uncinaria bauchoti n. sp., parasite de Tenrec et de Setifer, a plusieurs
points communs avec Bioccastrongylus bioccai, en particulier l’hyper¬
trophie des diérides. Il entre cependant bien dans le cadre du genre
Uncinaria.
— Molineus œsophagostomoides n. sp., parasite de Nesogale, a deux
caractères remarquables (coronule céphalique et sillon cuticulaire cer¬
vical) qui paraissent indiquer des affinités avec les Cloacininae et les
Œsophagostominae. Nous interprétons cette espèce comme une forme
archaïque paraissant constituer un chainon entre Strongles primitifs
et Trichostrongyloides.
— Molineus malzyi n. sp., parasite de Limnogale est proche du précé¬
dent et s’en distingue par de petites ailes latérales, un sillon cervical
moins marqué et les caractères de la bourse caudale.
— Molineus pilosus n. sp., parasite d ’ Hemicentetes se reconnait aisé¬
ment à l’ornementation pileuse de la bourse caudale.
— Molineus lerouxi n. sp., parasite de Tenrec et d 'Echinops est proche
de la forme précédente. Les arêtes cuticulaires, la pointe des spiculés
et l’ornementation de la bourse permettent de l’en séparer.
— Molineus odgeni nom. nov. est proposé pour remplacer M. major ,
sensu Chabaud, Petter et Brygoo 1961 préemployé.
— Physaloptera coelebs est divisé en deux sous-espèces : Physaloptera
coelebs coelebs (Linstow 1897), de la région des plateaux, dont les femelles
ont trois utérus et P. coelebs bluntschlii (Kreis 1945), de la côte Est dont
les femelles ont six utérus. Le nombre d’utérus nous a paru constituer le
seul élément morphologique différent entre les deux sous-espèces.
— L’unique spécimen mâle de Physaloptère trouvé chez Echinops
appartient peut-être à P. sprehni Horchner 1962. Echinops aurait donc
une espèce différente de celle des autres Tenrecinae ( Tenrec , Setifer et
Hemicentetes ).
— 261 —
— Rictularia lemuri Chabaud et Brygoo 1956, décrit chez des Micro-
cèbes a été retrouvé deux fois chez Nesogale.
L’ensemble de cette faune est très aberrant, car, à l’exception des
Physaloptères, toutes les formes rencontrées appartiennent à des phy-
lums beaucoup plus archaïques que ceux qui sont habituellement parasites
d’insectivores. Il s’agirait d’une faune relique, éliminée dans le reste
du monde par les groupes d’évolution plus récente, et en particulier,
par les Héligmosomatidés et les Aphasmidiens.
Laboratoire de Zoologie (Vers)
du Muséum National d' Histoire Naturelle.
Institut Pasteur de Madagascar.
BIBLIOGRAPHIE
Cameron, T. W. M., 1927. — On Microstrongylus genettae gen. et sp. nov., a
Trichostrongyle parasite of Genetta senegalensis. J. Helmint., 5, pp. 81-88.
— 1928. — On some parasites of the rusty Tiger Cat ( Felis planiceps). Ibid.,
6, pp. 87-98.
— 1936. — Studies on the endoparasitic fauna of Trinidad. III. Some para¬
sites of Trinidad Carnivores. Can. J. Research. Sect. D. Zool. Sc., 14,
pp. 25-38.
Chabaud, A. G., 1959. — Remarques sur la systématique des Nématodes
Trichostrongxyloidea. Bull. Soc. Zool. France , 84, pp. 473-483.
— et Brygoo, E. R., 1956. — Description de Rictularia lemuri n. sp. (Nema-
toda, Thelaziidae). Mem. Inst. Sc. Madagascar, sér. A, 11, pp. 43-49.
— Deux nouveaux Metastrongylides parasites du Tenrec. Ibid., 14, 1960,
pp. 161-172.
— Petter, A. J. et Brygoo, E. R., 1961. — Trois Nématodes parasites de
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Hôrchner, F., 1962. — Zur Helminthenfauna des Igeltanreks (Echinops tel-
fairi Martin). Z. f. Parasit., 22, pp. 176-182.
Kreis, H. A., 1945. — Beit.râge zur Kenntnis parasitischer Nematoden. XII.
Parasitische Nematoden aus der Tropen. Rev. Suisse Zool., 52, pp. 551-
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Le Roux, P. L., 1933. — On T enuostrongylus cynictis gen. et sp. n. a Trichos-
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Mag. Nat. Hist. ser. 10, 11, pp. 222-228.
18
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2» Série — Tome 36 — N» 2, 1964, pp. 262-267.
SPÉCIATION D’UN DISTOME
DU GENRE ASTIOTREMA A. LOOSS 1900,
D’UN CHÉLONIEN DE L’INDE
Par Robert Ph. DOLLFUS et Shyam Sunder SIMHA
Lors de la dissection d’une Tortue d’eau douce, Kachuga kachuga
(Gray 1831), des environs de Hyderabad (Inde), l’un de nous (S. S. S.)
a récolté, dans l’intestin, quatre individus d’un Astiotrema dont l’iden¬
tification spécifique n’était pas évidente.
Voici quelques caractéristiques de ces individus et les dimensions (mm)
de deux d’entre eux :
Les caractères généraux sont ceux des espèces d’ Astiotrema des Ché-
loniens de l’Inde et d’Extrême-Orient.
Individu A
Individu B
Longueur .
Largeur .
Ventouse antérieure .
Ventouse postérieure .
Ovaire .
Testicule antérieur .
Testicule postérieur .
Œufs, de 20 X 16,6 p à 305 X 12,6-13,8 p
2,70
0,80
0,275
0,198
0,238 x 0,177
0,261
0,306
2,71
0,815
0,239
0,203
0,223 x 0,188
0,330
0,260 x 0,223
Le pore génital est en arrière de la bifurcation intestinale. Les testi¬
cules sont sphériques, non lobés, obliquement l’un devant l’autre. L’ovaire
est subsphérique ou de forme un peu irrégulière, non lobé.
Chez A, les caeca atteignent le niveau du bord antérieur du testicule
postérieur, mais le gauche est un peu plus court que le droit.
Chez B, le caecum droit dépasse à peine le niveau antérieur du testi¬
cule antérieur, mais le gauche, plus long, atteint le niveau du bord anté¬
rieur du testicule postérieur.
Chez A et B, les vitellogènes se terminent antérieurement, sans atteindre
la ventouse ventrale x, à un niveau intermédiaire à l’ovaire et à la ven¬
touse ventrale ; chez A, le gauche s’étend un peu plus loin que le droit,
1. Cependant, chez les 2 autres individus (plus petits que A et B), les vitellogènes d’un
côté atteignent presque le niveau du bord postérieur de la ventouse ventrale.
263 —
il atteint presque le niveau du bord postérieur du testicule antérieur,
alors que le droit atteint à peine le niveau du bord antérieur du testi¬
cule antérieur ; chez B, le droit et le gauche n’atteignent pas tout à fait
le niveau du bord postérieur du testicule antérieur. On peut admettre
Astiotrema reniferum (A. Looss, 1898) forma matthaii N. K. Gupta, 1954.
Intestin de Kachuga kachuga (Gray). Hyderabad (Inde). S. S. Simha leg.
que, chez A comme chez B, la terminaison des vitellogènes est aux envi¬
rons du milieu du testicule antérieur.
Un individu montre très nettement la disposition rayonnante des
fibres musculaires aboutissant à l’orifice excréteur, comme l’a figuré
H. B. Mehra (1931, p. 187 fig. 4) pour A. loossi II. R. Mehra. A un faible
— 264 —
grossissement, cette musculature rayonnante donne un peu une appa¬
rence de ventouse.
Plusieurs clefs ont été proposées pour l’identification spécifique des
Astiotrema. Nous avons à notre disposition celle de H. R. Mehra (1931,
pp. 188-189) pour 5 espèces, celle de K. R. Harshe (1932, pp. 41-42)
pour 6 espèces, celle de G. D. Bhalerao (1936, pp. 22-23) pour 9 espèces,
celle de J. Dayal (1938, pp. 13-14) pour 12 espèces, celle de N. K. Gupta
(1954, pp. 96-99) pour 18 espèces, celle de Yeh Liang-Shen et
D. R. Fotedar (1958, p. 20) pour 4 espèces1, celle de W. A. Siddiqui
(1958, p. 222) pour 10 espèces, celle de L. F. Khalil (1959, p. 266) pour
5 espèces.
Avec les clefs de Mehra, Harshe, Rhalerao, Siddiqui, on arrive
à impletum (A. Looss 1899), ce qui n’est pas compatible avec nos spéci¬
mens, ceux-ci n’ayant pas, comme impletum, le pore génital en avant
ou au niveau de la bifurcation intestinale, mais en arrière.
Avec les clefs de Dayal, N. K. Gupta, Yeh et Fotedar, on n’arrive
à rien.
Avec la clef de L. F. Khali, on arrive à geomydia W. A. Siddiqui,
ce qui n’est pas acceptable, l’espèce de Siddiqui ayant de plus longs
caeca et une poche du cirre ne passant pas en avant et à droite de l’ovaire,
mais latéralement et à gauche de l’ovaire.
Dans leur clef, exagérément simplifiée, Yeh et Fotedar considèrent
comme ayant la ventouse orale approximativement égale à la ventrale
toutes les espèces n’ayant pas la ventouse orale environ 2 fois plus grande
que la ventrale, caractère existant seulement chez impletum (A. Looss,
1899). Ces auteurs, chez reniferum (A. Looss, 1898), ont constaté que,
sur 10 individus, les ventouses étaient égales chez 3, l’orale plus grande
chez 4 et plus petite chez 3. S’appuyant sur cette constatation, Yeh et
Fotedar ont mis en synonymie de reniferum onze espèces, ayant comme
autre caractère commun, dans leui clef, la longueur des caeca, ceux-ci
se terminant au voisinage de l’extrémité postérieure du corps. Notre
espèce n’ayant pas les caeca aussi longs n’appartiendrait donc pas à ce
groupe reniferum qui inclut : A. unicum (A. Looss, 1896) nec R. Molin, 1859,
A. elongatum H. R. Mehra, 1931, A. loossi H. R. Mehra, 1931, A. gange-
ticus K. R. Harshe, 1932, A. spinosa R. C. Chatterji, 1933, A. indica
G. S. Thapar, A. rami B. G. Rhalerao, 1936, A. dassia J. Dayal, 1938,
A. hoshiarpurium N. K. Gupta, 1954, A. thapari N. K. Gupta, 1954,
Guahatiana batrachi S. P. Gupta, 1955 ; l’hôte pouvant être un poisson
du genre Clarias ou un Chélonien des genres Trionyx, Amyda, Chitra,
Emyda, Kachuga, Lissemys, ou un Batracien.
L’autre groupe d’espèces à ventouses considérées comme subégales
1. Parmi les innovations de Yeh et Fotedar (1958, p. 18), il y a le rejet d' Astiotrema
emydis Ejsmont 1930 du genre Astiotrema et son transfert dans le genre Lepto phallus. L’ana¬
tomie d’emydis a été bien décrire par L. Ejsmont (1930, pp. 406-412, fig. 1-4) et H. Modrze-
jewska (1938, pp. 128-130, fig. 1) et elle n’est pas compatible avec celle du genre Leptophallus :
elle correspond bien à la sous-famille Astiotrematinae J. G. Baer 1924. La cercaire d 'emydis
n’étant pas connue, on ne peut pas affirmer qu’elle est ophthalmocerque comme celle d’A. mon-
ticellii M. Stossich, 1904, décrite par N. N. Sevcenko et G. I. Vergun (1960, p. 951, fig. la,
lv) ; néanmoins, nous estimons préférable de laisser emydis dans le genre Astiotrema.
265 —
ou supposées telles, mais avec caeca se terminant vers l’extrémité posté¬
rieure du testicule postérieur, c’est-à-dire ne s’étendant pas dans l’espace
entre le testicule postérieur et l’extrémité postérieure du corps, est ras¬
semblé dans la synonymie d ’odhneri Bhalerao 193G et comprend : A. reni-
ferum sensu T. Odhner, 1910, nec A. Looss, 1898, A. orientale S. Yama-
guti, 1937, A. amydae T. Ogata, 1938, A. fukuii T. Ogata, 1938, A. foocho-
wensis G. C. Tang, 1941, A. nethi N. K. Gupta, 1954, A. sriaastaoai N. K.
Gupta, 1954, A. matthaii N. K. Gupta, 1954 ; l’hôte étant un Chélonien
des genres Trionyx, Amyda, Lissemys.
Aux espèces à caeca ne dépassant pas le niveau du bord postérieur
du testicule postérieur, ou ne l’atteignant pas, il faut ajouter A. suda-
nensis L. F. Khalil, 1959.
11 y a une espèce ayant les caeca dépassant nettement et sensiblement
le bord postérieur du testicule postérieur, mais loin d’atteindre le voi¬
sinage immédiat de l’extrémité postérieure du corps, c’est A. geomydia
W. A. Siddiqui, 1958 [de Geomyda spinosa (Gray, 1831) à Aligardh].
Pour L. F. Kiialii. (1959, p. 264), geomydia est une espèce indépendante
et la plus ou moins grande extension postérieure des caeca n’est pas un
caractère qui permette de séparer reniferum d’odhneri. L’examen d’indi¬
vidus récoltés dans l’intestin de Amyda ( Trionyx ) triunguis (Forsk. 1775)
du Soudan, a en, effet, montré à L. F. Khalil que les caeca intestinaux
se terminaient tantôt au niveau du bord postérieur du testicule posté¬
rieur, tantôt près de l’extrémité du corps, avec tous les passages entre
les niveaux des terminaisons ; d’où L. F. Khalil conclut que A. odhneri
Bhalerao est synonyme d’A. reniferum (Looss). Ainsi, la création d ’odhneri
par Bhalero aurait été une erreur et T. Odhner (1910, pp. 35-38, pl. II,
fig. 5-6, pl. VI, fig. 1-2) aurait eu raison de rapporter à reniferum Looss
ses spécimens à relativement courts cacca. En conséquence, toutes les
espèces réunies par Yeh et Fotedar à odhneri et toutes celles réunies
par ces auteurs à reniferum, deviennent synonymes, si l’on adopte le
point de vue de L. F. Khalil.
Existe-t-il d’autres caractères sur lesquels on pourrait s’appuyer pour
distinguer des espèces séparées et valables parmi toutes celles réunies
dans reniferum-odhneri ? Beaucoup de descripteurs ont considéré comme
caractère valable la non-lobation ou la lobation de l’ovaire et surtout
des testicules ; mais Yeh et Fotedar (1958, p. 23, fig. 9-16), ayant examiné
de nombreux spécimens de reniferum récoltés dans un même individu-
hôte, ont observé tous les passages entre la forme à bord entiers et celle
à bords profondément découpés des testicules. Peut-on s’appuyer sur
l’extension des vitellogènes ? Dans quelques cas (par exemple chez mon-
ticellii, impletum, sudanensis, geomydia) elle a une valeur discriminative,
mais, disent Yeh et Fotedar (1958, p. 30) « it is necessary to use
with some discrétion the distribution of vitellaria as a systematic
character ».
Comme il semble utile de prendre position sur la question de la spé¬
ciation des Astiolema (de Chéloniens et de Clarias de l’Inde et d’Extrême-
Orient) qui ne sont attribuables ni à impletum, ni à sudanensis, ni à geo¬
mydia, nous admettrons que, dans l’espèce reniferum, on peut distinguer
— 266 —
des formes ou variations 1 et nous attribuons nos spécimens de Kachuga
d’Hyderabad, à la forme dont ils se rapprochent le plus, parmi les 19
qui ont été décrites comme des espèces ; cette forme nous semble, à cause
de la brièveté des caeca, être A. matthaii N. K. Gupta (1954, pp. 95-96,
fig. 5) décrite de Trionyx ( Lissemys ) punctata punctata (Bonnaterre, 1789)
à Hoshiarpur (Inde).
11 n’apparaît pas que la vaste synonymie de Yeh et Fotedar et de
L. F. Khalil ait été universellement adoptée. E. Y. Belous (1963, p. 81)
a considéré comme espèces valables A. amydae T. Ogata et A. spinosa
Chatterji en leur rapportant des individus parasites d ’Amydia sinensis
(Wiegmann, 1834) du lac Khanka et du fleuve Mo, de l’Extrême-Orient
soviétique.
Muséum National (l'Histoire Naturelle, Paris.
BIBLIOGRAPHIE
Pour une bibliographie des Astiotrema, on se reportera aux ouvrages suivants
(ubi litteris) :
Khalil, L. F., 1959. — - On a new Trematode, Astiotrema sudanertsis , sp. nov.,
from a freshwater turtle in the Sudan. J. of Helminthology, 33, n° 4, 1959,
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Mehra, H. R., 1931. — - On two new species of the genus Astiotrema Looss
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23, n° 4, april 1931, pp. 179-190, fig. 1-4.
Yeh, Liang-Sheng et Fotedar, D. N., 1958. — A review of the Trematode
genus Astiotrema in the Family Plagiorchiidae. J. of Helminthology,
32, n° 1/2, 1958, pp. 17-32, fig. 1-30.
Sont à ajouter :
Belous, E. V., 1963. — La faune des helminthes de la tortue Amyda sinensis
des eaux douces de l’Extrême-Orient. Helminthologia, 4, n°l-4, Moscou
1963, pp. 79-88, fig. 1-5.
Modrzejewska, Helena, 1938. — Über die parasitischen Würmer von Emys
orbicularis L. aus dem polnischen Polesie. Zoologica Poloniæ, Lwow,
3, 1938, pp. 125-139, fig. 1-7.
1. Il serait peut-être plus juste de parler de « lignées », peut-être régionales, où se main¬
tient héréditairement une même variation chez tous les individus. T. Odhner (1910, p. 36),
à propos de la longueur des caeca chez A. reniferum Loos, remarque que, chez les exemplaires
décrits par Looss, les caeca atteignent presque l’extrémité du corps, alors que chez ses exem¬
plaires, qu’il a récoltés en quantité (massenhaft) chez Amyda ( Trionyx ) triunguis (Forsk., 1775)
à Omdurman, pas un seul ne présentait d’aussi longs caeca : entre l’extrémité des caeca et
l’extrémité du corps, il y avait un espace long comme le quart de la longueur totale des indi¬
vidus. Ce fait nous semble en faveur de l’existence de lignées où se maintient une même varia¬
tion de l’espèce.
— 267
Odhner, Teodor, 1910 1. — Nordostafrikanische Trematoden, grôsstenteils
vom Weissen Nil. I. Fascioliden. Results of the swedish Zoological Expé¬
dition to Egypt and the White Nile 1901, n° 23 A, Uppsala, 1910.
Sevcenko, N. N., et Vergun, G. I., 1960. — The interprétation of the develop¬
ment cycle of the trematode Astiotrema monticellii Stossich 1904. Doklady
Akad. Nauk SSSR, 130, n° 4, 1-2-1960, pp. 949-952, fig. \a-\d.
1. 1911 est la date de parution de la Part IV en entier des « Results », mais le travail
d’OüHNER a paru en 1910. Chaque fois que Odhner a renvoyé à ce travail, il a donné comm
date de parution 1910.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 2, 1964, pp. 268-269.
PLANTES NOUVELLES , RARES OU CRITIQUES
DES SERRES DU MUSÉUM
(Notules sur quelques Orchidées d’Indochine, xxxiv)
Par A. GUILLAUMIN
492. — Taeniophyllum Daroussinii Tixier et Guillaum. sp. nov.
Acaulis, radicibus usque ad 5 cm longis, complanatis, usque ad 0,3 cm latis,
atro viridibus. Inflorescentia 0,5 cm longa, floribus 2-3, 4 mm longis, pallide
luteis, bracteis triangularibus , scariosis, pedicello cum ovario 2 mm longo, sepalis
petalisque liberis, sepalis superiore elliptico, 3 mm longo, apice apiculato, latera-
libus leviter latioribus et falciformibus, apice apiculatis, petalis sepalo superiore
similibus sed haud apiculatis, labello calceolari, lobis lateralibus fere indistinctis,
medio triangulari, apice incurvo, calcare pendulo, cylindrico, 2 mm longo, columna
alba, globosa, polliniis 4, globosis, caudiculo filiformi, retinaculo minimo.
Annam : sur les Hévéas des plantations de Xuân Lo, à 2-2,50 m de
hauteur (Tixier f. 300, 1963).
Se rapproche de T. Exuperei Guillaum. par ses pièces florales libres
et ses racines aplaties mais l’inflorescence est très courte, glabre et il
n’y a pas de callus à l’entrée de l’éperon.
Dédié à M. Daroussin, président-directeur des plantations d’ Hévéas
de Xuân Lo.
493. — Malleola vietnamensis Guillaum. sp. nov.
Caudex 4 cm altus, atro rubro viridis, foliis 4, lanceolatis, ( usque ad 4 cm X
1 cm), apice levissime inaequaliter acutis, supra canaliculatis atro rubro viridibus,
subtus levissime carinatis atro viridibus. Inflorescentia pendula, racemosa, vagi-
nas terebrans, 3 cm longo, fere usque ad basin florifera, vagina 1, triangulari,
bracteis lanceolatis, brevibus, pedicello 4 mm longo, sepalis petalisque luteis, lon-
gitudinaliter rubro 2-lineatis, sepalis superiore ovato, 2 mm longo, lateralibus
falcatis, ovato spathulatis, aequilongis, petalis ellipticis aequilongis, labello lobis
lateralibus erectis, 1 mm altis, quadratis, luteis rubro marmoratis, terminali albo,
anguste lanceolato, recurvo, 2 mm longo, calcare luteo viridi, pendulo, cylindrico,
apice truncato et levissime dilatato, 5 mm longo, columna brevi, ad margines roseo
tincta, antherae operculo discoideo, polliniis 2, caudiculo longo, incurvo, dimidio
superiore late dilatato, inferiore filiformi, retinaculo minimo.
Annam : Nha trang (Tixier f. 7, 1963).
— 269
La présence du genre Malleola, créé par J. J. Smith et Schlechteh
(Fedde, Repert., Beih. I, p. 979, 1913) au dépends de Saccolabium pour
des espèces à pollinies à bandelette légèrement genouillée élargie au som¬
met et filiforme à la base, n’avait pas encore été signalée en Indochine
bien que Holttum (Fl. Malaya, I, Orchids) en mentionne 7 espèces dans
la Péninsule malaise.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 2, 1964, pp. 270-278.
DEUX MUSTÉLIDÉS NOUVEAUX DU PONTIEN
D'ESPAGNE ORIENTALE
Par Germaine PETTER
Les pièces décrites dans cette étude sont dues aux fouilles de H. R. Adro-
ver. Elles proviennent de deux gisements pontiens d’Espagne orientale
(Los Algezares, Los Mansuetos). J’adresse mes vifs remerciements au
frère H. R. Adrover, qui a bien voulu me les communiquer.
Le matériel étudié permet de reconnaître deux nouvelles espèces :
Martes basilii n. sp. (gisement de Los Algezares, Pontien), que je dédie
au frère Basilio, Baranogale adroveri n. sp. (Los Mansuetos, Pontien
supérieur = Pikermien), ainsi nommée en hommage au frère Adrover.
Le genre Baranogale n’était jusqu’ici connu que par une seule espèce
d’âge villafranchien. Ces deux nouveaux Mustélidés s’ajoutent à la liste
déjà longue des représentants de cette famille retrouvés dans les forma¬
tions néogènes d’Espagne.
Martes basilii n. sp.
(PI. 1, fig. 2-3, et fig. texte 1)
Matériel. — Portion antérieure d’une mandibule gauche montrant
l’alvéole de la canine, et portant P2 et P3 ; portion postérieure de la même
mandibule avec Mx et Ma très bien conservées (la partie portant P4 fait
défaut).
Gisement. — Los Algezares.
Étage. — Pontien s. 1.
Description. — L’os mandibulaire est assez épais et haut de 10 mm
nu niveau de la carnassière. La branche montante paraît relativement
peu élevée et assez étroite en comparaison de ce que l’on observe par
exemple sur la mandibule du Martes munki de La Grive Saint-Alban,
figurée par Yiret (1951) (pl. II, fig. 33). La fosse massétérine est pro¬
fonde.
Le fragment antérieur de la mandibule est cassé vers l’avant au niveau
de l’alvéole de la canine. La prémolaire située en arrière de l’alvéole de
la canine possède deux racines ; ce caractère et la longueur notable de
la dent montrent qu’il s’agit de la 2e prémolaire. On peut affirmer que
le spécimen étudié ne possédait que 3 prémolaires à la mâchoire infé-
— 271
rieure, car entre l’avéole de la canine et la deuxième prémolaire, il n’y
a aucun espace ayant permis l’existence de la Pr L’absence de Px, et
la position de P2 dont l’extrémité postérieure est légèrement décalée
vers l’intérieur par rapport à P3, semblent correspondre à un raccour¬
cissement de la mandibule. Un trou mentonnier est visible au-dessous
de la racine postérieure de P2.
D’après le diamètre de son alvéole, la canine paraît avoir été une dent
assez développée.
P2 (long. 4,1 mm, larg. 2,7 mm, haut. 3 mm) et P3 (long. 5,8 mm,
larg. 3 mm, haut. 3,3 mm) sont légèrement élargies dans la région pos-
térolinguale. Le sommet de la cuspide est projeté vers l’avant surtout
sur P2. Le cingulum basal, plus épais sur P3 que sur P2, est plus marqué
sur les faces interne et distale des dents que sur leur face externe ; sur P3,
il est légèrement épaissi dans l’angle antéro-interne, au pied de la fine
Fig. 1. — Martes basilii n. sp.
Portion de mandibule droite avec Mx et M2, face interne (X 2).
crête qui descend du sommet de la cuspide. Une arête postérieure, plus
marquée, descend également le long de la face postérieure de la cuspide,
jusqu’au cingulum basal.
Mi (long. 11 m, larg. 4 mm, haut, du protoconide 5,5 mm, long, du
talonide 3,5 mm) possède un trigonide assez allongé, où le métaconide
est situé légèrement en arrière du protoconide ; ce métaconide est bien
individualisé du protoconide, mais assez peu élevé ; le protoconide et le
paraconide forment deux lobes étalés sur la face externe de la dent, le
paraconide étant légèrement déjeté vers l’intérieur. Le talonide est assez
bas, moyennement long, et son bord postérieur arrondi ; sa surface,
déprimée en cuvette, est dominée par un hypoconide allongé et assez
volumineux que prolonge un bourrelet arrondi sur les bords postérieur
et interne ; ce bourrelet est légèrement usé dans l’angle postéro-externe,
il ne semble cependant pas qu’il y ait eu en cet endroit un bourgeonne¬
ment de tubercules.
M2 (long. 3,9 mm, larg. 3 mm) est plus large à l’avant qu’à l’arrière ;
sa largeur maximale est située au niveau du protoconide. Le protoconide
et le métaconide forment deux pointes d’égale importance, le méta-
— 272
conide n’est que très légèrement déplacé vers l’arrière par rapport au
protoconide. En avant de ces deux tubercules, le trigonide, légèrement
déprimé et de forme quadrangulaire porte, dans son angle antéro-externe,
la trace d’un paraconide auquel fait suite un petit bourrelet qui rejoint
le métaconide et sur lequel se trouve, dans l’angle antéro-interne, un
petit tubercule supplémentaire. Le talonide triangulaire porte un petit
hypoconulide dans l’angle postéro-externe, suivi d’un léger bourrelet
rejoignant le métaconide.
Rapports et différences. — Sur la Mj, la disposition et l’importance
relative des tubercules du trigonide, les proportions et la structure du
talonide, déprimé en cuvette et simplement garni d’un hypoconide suivi
d’un bourrelet rejoignant le métaconide, sont caractéristiques des carnas¬
sières inférieures des espèces du genre Martes. De même, la dent M2
avec son talonide rétréci et ses deux tubercules bien détachés à la sur¬
face du trigonide est très voisine de celle que l’on observe chez Martes
martes ou chez Martes sansaniensis. Les prémolaires P2 et surtout Ps
présentent une asymétrie plus marquée que ce n’est habituellement le
cas chez les Martes, le sommet de la cuspide principale, étant plus déjeté
vers l’avant. Mais il ne peut s’agir là d’un caractère générique différen¬
tiel. Il en est de même de l’absence de Pj, dent généralement présente
chez les Martes, mais qui fait cependant défaut sur certaines formes
actuelles et fossiles.
En résumé, les caractères de la denture autorisent à reconnaître la
pièces de Los Algezares comme ayant appartenu à une espèce du genre
Martes. Mais la détermination spécifique en est plus délicate.
La mandibule et les dents de Martes basilii diffèrent de Martes munki
Roger par les caractères suivants ; la mandibule est plus courte et sa
branche montante s’étend moins vers l’arrière ; la Px fait défaut ; les
prémolaires sont moins écartées et l’asymétrie de la cuspide principale
de P3 est plus accentuée ; Mj pour une longueur comparable présente
un talonide légèrement plus long. Ces différences paraissent dépasser
le cadre des variations individuelles, bien que celles-ci, selon Viret,
soient assez importantes chez M. munki.
L’absence de Px, le rapprochement des prémolaires et la forme de P3
permettent de distinguer la mandibule de M. basilii de celle de M. filholi.
A cela s’ajoutent des différences dans les carnassières : chez M. filholi,
le trigonide est plus groupé, le métaconide plus volumineux est situé
plus en avant. Enfin, les M2 n’ont pas la même dimension ; la M2 de
LÉGENDE DE LA PLANCHE I
Fig. 1. — Baranogale adroveri n. sp., Pikermien de Los Mansuetos. Fragment de mandibule
droite avec P4 et (x 2) ; a : face externe ; b : fece interne ; c : face occlusale.
Fig. 2 et 3. — Martes basilii n. sp., Pontien s. 1. de Los Algezares.
2 : fragment de mandibule gauche avec Mx et M, ( X 2) ; a : face interne ; b : face exterre ;
c : face occlusale.
3 : P2 et P3 gauches (X 2) ; a : face externe ; b : face interne ; c : face occlusale.
Bull. Mus. nat. Hist. tial., sér. 2, t. 36, n° 2, 1964.
— 273
M. filholi est plus développée, et le métaconide est en outre plus fort
que le protoconide.
Parmi les espèces pontiennes de Martes , Martes palaeosinensis (Zdansky)
paraît être l’espèce la plus voisine de Martes basilii. A en juger par les
restes de sa mandibule, celle-ci devait avoir une taille comparable à celui
du plus petit des spécimens de l’espèce chinoise figuré par Zdansky.
Les Mx sont de mêmes dimensions et si le bord externe du talonide paraît
un peu plus élevé sur la Mx du petit spécimen de Martes palaeosinensis,
cette différence ne se retrouve pas sur les autres individus de cette espèce.
La Pj fait également défaut sur l’espèce de Chine, à l’exception d’un
seul spécimen, cette dent pouvant, d’après Zdansky, avoir été perdue
par l’animal très jeune ou n’avoir jamais existé ; mais, les prémolaires
sont plus écartées et sensiblement plus épaisses et P3 n’est pas aussi
nettement asymétrique.
Martes leporinum (Khomenko) du Pontien de Taraklia (Roumanie)
est, d’après Pilgrim et Zdansky, d’une taille supérieure à celle de Martes
palaeosinensis, ce qui paraît la différencier du Martes de Los Algezares.
Martes anderssoni Schlosser, également dépourvue de Px, paraît par
contre d’une taille sensiblement plus petite.
Le fragment de mandibule garni de sa Mx qui est le type de Martes
woodwardi Pilgrim correspond par ses dimensions à celui de Los Alge¬
zares. Mais les Mx présentent quelques différences, notamment dans le
talonide qui porte un hypoconulide sur l’espèce de Pikermi.
Martes palaeattica Gaudry, du Pontien de Pikermi, présente une carnas¬
sière bien différente, et cette espèce doit, en fait, être rangée dans le genre
Sinictis comme l’a fait observer Pilgrim.
Enfin, avec Martes melibulla Petter, trouvée par le Professeur Crusa-
font-Pairo dans le gisement vallésien de Can Llobateres, on relève les
différences suivantes : la Mx de la mandibule de Los Algezares est légère¬
ment plus longue et proportionnellement un peu moins large et
son trigonide est plus étiré ; le bord postérieur du talonide a un contour
plus régulièrement arrondi ; M2 est beaucoup moins puissante ; P3 est
plus déjetée vers l’avant.
Conclusion. — Ainsi, cette Martre pontienne de Los Algezares pré¬
sente avec ses contemporaines d’Europe ou d’Asie assez de petites
différences pour que l’on n’ose pas la réunir à l’une d’entre elles.
Vihet a souligné que parmi les Martres miocènes, Martes munki pré¬
sente « un cachet très moderne ». Elle est, en effet, par ses dimensions,
comme par les caractères de sa Mx et la réduction de sa M2, plus proche
des Martres modernes que ne le sont les autres espèces miocènes. Ce cachet
moderne se retrouve encore plus net, sur la Martre de Los Algezares
comme aussi d’ailleurs sur les autres espèces, européennes ou asiatiques
de cette époque. Il paraît donc justifié de situer les origines de cette Martre
du Pontien d’Espagne au voisinage de Martes munki, espèce encore pré¬
sente dans le gisement du Vindobonien supérieur de La Grive Saint-Alban.
La pérennité et la large répartition géographique du genre Martes
qui s’étend sur l’Europe, l’Asie et l’Amérique du Nord, supportant aussi
— 274
bien les conditions climatiques des latitudes septentrionales que celles
des zones tempérées, tropicales et équatoriales, témoignent de ses possi¬
bilités de diversification et d’adaptation à des conditions écologiques
variées. La Martre du Pontien de Los Algezares représente certainement
une radiation supplémentaire de ce genre « buissonnant ».
Baranogale adroveri n. sp.
(PI. I, fig. 1, et fig.-texte 2).
Matériel. — Fragment de mandibule droite portant P4, Mj et l’alvéole
de M2. Fragment de mandibule gauche, garni de la canine, de P3 et de M1(
ces deux dents en très mauvais état (pièce non figurée).
Gisement. — Los Mansuetos.
Etage. — - Pikermien (Pontien supérieur).
Description. — La mandibule, haute de 8,5 mm sous M4 est plus
longue que celle d’un Ictonyx striatus actuel : la distance du bord posté-
Fig. 2. — Baranogale adroveri n. sp.
Fragment de mandibule droite avec P4 et Mt, face interne (X 2).
rieur de la canine au bord postérieur de la M4 égale à 26 mm sur l’espèce
étudiée est de 18,5 mm seulement chez un Ictonyx striatus.
Le nombre des alvéoles dentaires sur la mandibule gauche montre
que, comme chez les Ictonyx, la dent P4 faisait défaut dans cette espèce.
La canine est assez longue, et sa pointe amincie dressée à la verticale.
Un bourrelet antéro-interne épais est visible à la base de la couronne ;
il se prolonge par une petite ligne en relief, qui remonte vers la pointe
de la dent sur la face interne. Bien que celle-ci présente une zone d’usure,
il ne semble pas que cette ligne en relief ait été doublée par un sillon com¬
parable à celui que l’on observe chez Baranogale cf. helbingi.
P4 (long. 6 mm, haut. 3,6 mm, larg. 2,6 mm) est allongée et étroite.
Le bord postérieur de la pointe principale porte à mi-hauteur un petit
tubercule accessoire. Le cingulum basal, bien marqué sur les faces externe
et interne de la dent, forme un petit rebord sur les faces antérieure et
postérieure. La largeur maximale de la dent est située au niveau de la
base du tubercule accessoire.
Mj (long. 9 mm, larg. 4 mm, hauteur du protoconide 4,9 mm, long.
— 275 —
du talonide 3,1 mm) présente un trigonide à 3 pointes bien développées.
Le protoconide et le paraconide forment deux lobes d’égale importance
sur la face externe de la dent, le protoconide étant légèrement plus élevé
que le paraconide ; le métaconide piquant est lui aussi bien développé,
sa hauteur étant sensiblement égale à celle du paraconide ; il est situé
au pied du protoconide et n’est que très faiblement décalé vers l’arrière
par rapport à celui-ci. Le talonide qui représente environ le 1/3 de la lon¬
gueur totale de la dent n’est pas déprimé en cuvette ; sa surface est inclinée
vers le côté interne, le point de jonction du bord interne du talonide et
du trigonide se trouvant très en contre-bas. Le bord du talonide est légè¬
rement usé ; on reconnaît cependant très nettement l’existence d’un
hypoconide allongé et coupant dominant la surface du talonide, et d’un
petit hypoconulide postéro-externe ; à ce dernier fait suite le cingulum
basal qui constitue le bord interne du talonide et s’abaisse en direction
du trigonide.
L’alvéole de Ma arrondi, correspond à une petite dent uniradiculée.
Justification de la détermination. — Le genre Baranogale a été
créé par Kormos (1934), d’après un fragment de mandibule provenant
de Villany (Hongrie) et nommé Baranogale helbingi Kormos. De cette
espèce, Schaub (1949) a rapproché un petit Mustélidé représenté par
deux branches mandibulaires incomplètes provenant de la côte d’Ardé
(près de Perrier, Puy-de-Dôme) et conservées au Muséum de Paris sous
le nom de Zorilla fossilis Bravard. Schaub considère que ces pièces corres¬
pondent également à l’espèce signalée par Pomel (1853) dans son « Cata¬
logue Méthodique » sous le nom de Rabdogale antiqua Pomel. (Les genres
Rhabdogale Wiegman et Zorilla Oken sont, en fait, des synonymes de
Ictonyx Kaup). Cependant, dans la brève description qu’il donne de
Rabdogale antiqua, Pomel signale que cette espèce est « un peu plus
forte que sa congénère vivante » ( Ictonyx striatus ) le « zorille africain »
et que la « mandibule est très robuste ». Les deux mandibules provenant
d’un même sujet et étiquetées comme Zorilla fossilis Bravard sont, comme
l’avait d’ailleurs remarqué Schaub, plus petites et plus graciles que
celles de Y Ictonyx actuel. En conséquence, il ne paraît pas certain que la
mandibule d’après laquelle Pomel a décrit Rabdogale antiqua soit l’une
de celles trouvées par Bravard. Cette petite mise au point étant faite,
il faut retenir de l’étude de Schaub l’attribution au genre Baranogale ,
sous le nom de Baranogale cf. helbingi Kormos, de Zorilla fossilis Bra¬
vard.
Viret (1954) a décrit trois crânes, dont l’un se présente avec sa mandi¬
bule attenante, de Baragonale helbingi, pièces trouvées dans le gisement
villafranchien du loess de Saint-Vallier (S.-E. de Lyon).
Kowalski (1959) a décrit une autre mandibule dont les dents sont
malheureusement mal conservées, de Baranogale helbingi, trouvée dans
une brèche osseuse à Podliesice (district de Olkusz, Pologne). Cette déter¬
mination a été faite d’après une comparaison avec les figures de l’espèce
données par Komos ainsi qu’avec un co-type de celle-ci, provenant
d’un autre gisement de Hongrie et identifié par Kormos lui-même. Kon-
— 276 —
mos admet le bien-fondé de l’attribution au genre Baranogcile de Zorilla
fossilis Bravard ainsi que des pièces du loess de Saint-Vallier décrites
par Viret sous le nom de Baranogale helbingi.
Il ne m’a pas été possible de consulter l’article de Kormos (1934) con¬
cernant le genre Baranogale. Cependant, la qualité des auteurs mention¬
nés ci-dessus, qui considèrent Zorilla fossilis Bravard comme un représen¬
tant du genre Baranogale autorise à considérer les mandibules découvertes
par Bravard à Perrier comme des pièces de référence pour l’étude du
genre Baranogale.
La mandibule plus haute et plus longue que celle de Perrier, indique
que l’espèce de Los Mansuetos était d’une taille supérieure à celle du
Baranogale des gisements français, et a fortiori à celle de Baranogale
helbingi de l’Europe orientale.
La P4 de la mandibule de Los Mansuetos et celle du Baranogale de
Perrier, mise à part une légère différence de taille, sont semblables.
Au sujet de Mx, il faut remarquer l’identité du plan de construction
des dents : position et importance comparables du métaconide, consti¬
tution du talonide qui porte un hypoconide et un hypoconulide, et dont
la surface plane s’incline du côté lingual. Cependant quelques différences
sont à noter : du côté lingual, la vallée qui sépare la paraconide du méta¬
conide est plus ouverte sur la Mx du Baranogale de Perrier ; l’hypoco-
nulide est légèrement moins proéminent sur cette dernière, alors que
sur la Mx étudiée, il correspond au point le plus élevé du talonide ; par
suite, le bord interne du talonide est plus oblique sur celle-ci. Enfin,
la vallée qui sépare les faces postérieures du protoconide et du métaco¬
nide est plus inclinée et n’est pas fermée en son point le plus bas par
le cingulum basal, qui chez Baranogale cf. helbingi remonte jusqu’au
métaconide. La Mx du Baranogale du loess de Saint-Vallier fait apparaître
les mêmes différences.
Si l’on compare maintenant la Mx de l’espèce de Los Mansuetos et
celle de Ictonyx striatus, on constate que ces dents sont également cons¬
truites sur le même plan. Cependant, dans ce cas encore, des différences
existent. La Mx d 'Ictonyx est renflée au niveau du protoconide, ce qui
n’existe ni chez Baranogale , ni sur notre Mx. Sur la face interne de la dent,
la vallée entre le paraconide et le métaconide est plus ouverte chez Icto¬
nyx, cependant cette différence est moins sensible qu’avec la Mx de Bara¬
nogale cf. helbingi. Le talonide est plus étroit et la position de l’hypoco-
nulide un peu différente, mais le bourrelet qui borde le côté interne,
beaucoup moins marqué que chez Baranogale, s’abaisse beaucoup plus
en direction du métaconide que chez ce dernier, et le talonide du côté
interne à un aspect plus comparable à celui de la Mx de l’espèce de Los
Mansuetos qu’à celui de la Mx du Baranogale d’Auvergne.
En résumé, la comparaison de la Mx de l’espèce d’Espagne avec celle
des Baranogale français et celle de V Ictonyx africain, fait ressortir l’iden¬
tité des caractères fondamentaux de ces dents, que nous rappellerons
une fois encore : structures équivalentes des trigonides, sur lesquels le
métaconide bien développé est situé très sensiblement au niveau de ce
dernier ; analogie de constitution des talonides dont la surface non dépri-
— 277
mée, inclinée vers le côté lingual est dominée par un hypoconide et un
hypoconulide.
Rappelons en outre, à propos de Baranogale cf. helbingi et de l’espèce
étudiée, la similitude des dents P4, la ressemblance des canines et l’allure
comparable des mandibules qui ont perdu la première prémolaire.
Compte tenu de ces faits, il né paraît pas douteux que de très fortes
affinités relient l’espèce du Pikermien d’Espagne, les Baranogale du Villa-
franchien d’Europe et Y Ictonyx africain actuel. Les affinités des deux
derniers genres sont d’ailleurs confirmées par l’étude comparative faite
par Viret des crânes de Baranogale trouvés à Saint- Vallier et du crâne
de l’espèce actuelle. La taille plus forte du Baranogale de Los Mansuetos
ainsi que quelques détails dans la morphologie des dents permettent de
le distinguer spécifiquement du Baranogale retrouvé dans les gisements
villafranchiens de Perrier et de Saint- Vallier. Les exemplaires français
rapportés à Baranogale helbingi Kormos sont eux-mêmes plus grands
que le spécimen type de cette espèce, et selon Kowalski, leur attribu¬
tion à Baranogale helbingi est discutable. Le Baranogale de Los Mansuetos
est donc a fortiori différent de Baranogale helbingi Kormos.
Conclusion. — La présence de cette espèce nouvelle dans le gisement
pikermien de Los Mansuetos représente un fait paléogéographique inté¬
ressant, en raison de l’indéniable parenté de cette espèce avec Baranogale
et Ictonyx.
Ictonyx est actuellement représenté par une seule espèce, Ictonyx
striatus ; le Zorille africain, que l’on trouve dans tous les habitats ouverts
au sud du Sahara. Cette vaste région, qui par son faciès désertique actuel
constitue une barrière écologique infranchissable pour nombre d’espèces,
n’a pas toujours eu cet effet limitant sur la répartition des espèces animales.
Il est très vraisemblable qu’à l’époque tertiaire, Ictonyx, ou au moins
son ancêtre, ait existé également en Afrique du Nord, le hyatus géogra¬
phique le séparant du continent européen, se trouvant ainsi considéra¬
blement diminué.
Selon Virf.t, les « Zorilles » du Villafrancliien d’Europe, tout comme
les Gazelles et les Éléphants, représenteraient des émigrés venus d’Afrique.
Le gisement pikermien de Los Mansuetos pourrait donc correspondre
à un jalon sur la voie de migration de ce phylum, dont les représentants
européens, après s’être largement répandus vers l’Est au Villafranchien,
se seraient assez brutalement éteints.
Cependant, la prudence s’impose dans de telles conclusions dont le
caractère hypothétique ne doit pas être perdu de vue, tant en ce qui
concerne le sens dans lequel a pu s’effectuer la migration, que l’époque
à laquelle celle-ci se serait produite. Les petits carnivores africains fossiles
sont encore trop insuffisamment connus pour que l’on puisse résoudre
ces problèmes de paléogéographie. Au sujet de l’époque à laquelle aurait
pu s’effectuer la migration et du sens de celle-ci, il ne faut pas oublier
que l’absence de Baranogale ou de formes apparentées dans les gisements
plus anciens du Miocène, ne constitue pas un fait démontré. Rappelons
que Lartet en 1851, dans sa « Notice sur la colline de Sansan » mentionne
19
278
l’existence dans ce gisement du Vindobonien inférieur d’un Mustela zoril-
loides. La pièce correspondante n’a malheureusement pas été retrouvée
dans les collections du Muséum de Paris, mais le nom de zorilloides sug¬
gère que cette espèce pourrait elle aussi devoir être rattachée au groupe
des « Zorilles ».
OUVRAGES CONSULTÉS
Gaudry, A., 1862. — Animaux fossiles et géologie de l’Attique. Paris, Savy,
édit., 472 p., 75 pl.
Ginsburg, L., 1961. — La faune des Carnivores miocènes de Sansan. Mém.
Mus. nat. Hist. nat., n. s., sér. C, 9, 190 pp., 20 pl.
Kowalski, K., 1959. — • Baranogale helbingi Kormos and other Mustelidae
from the bone breccia in Podlesice near Kroczyce. Acta paleont. Polo-
nica. Varsovie, 4, n° 1, pp. 61-69, 1 pl.
Lartet, E., 1851. — Notice sur la colline de Sansan. Auch, Portes édit., 45 pp.,
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Pilgrim, G. E., 1931. — Catalogue of the Pontian Carnivora of Europe in the
department of Geology, Londres, British Mus. nat. Hist., 274 pp., 1 pl.
Petter, G., 1963. — Contribution à l’étude des Mustélidés des bassins néo¬
gènes du Vallès-Pénédès et de Calatayud-Teruel. Mém. Soc. g éol. France
n. s., 42, faso. 2, mém. n° 97, 44 pp., 3 pl.
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42, n° 2, pp. 492-506.
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Viret, J., 1951. — Catalogue critique de la Faune des Mammifères miocènes
de la Grive Saint-Alban. Nouv. Arch. Mus. Hist. nat. Lyon, fasc. III,
102 pp., 4 pl.
— - 1954. — Le loess de Saint-Vallier et sa faune de Mammifères villafranchiens
Ibid., fasc. IV, 200 pp., 23 pl.
Zdansky, O., 1924. — Jungtertiâre Carnivoren Chinas. Pal. Sinica, sér. C, 2,
fasc. 1, 149 pp., 33 pl.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 2, 1964, pp. 279-297.
ADDITIONS A LA FAUNE ICHTHYOLOGIQUE
DU CRÉTACÉ SUPÉRIEUR DE BOLIVIE
Par L. BRANlSA, R. HOFFSTETTER et J. SIGNEUX
Première Partie
CARACTÈRES STRATIGRAPFIIQUES, LITHOLOGIQUES
ET PALÉONTOLOGIQUES DES GISEMENTS
Par Leonardo Branisa (La Paz) et Robert Hoffstetter (Paris).
Les restes de Poissons fossiles, décrits ci-après sous le nom de Gas-
teroclupea branisai Signeux, ont été récoltés dans les Andes centrales
de Bolivie, à l’W de Potosi, à près de 4.000 m d’altitude. Ils proviennent
de la Formation El Molino, qui fait partie du Groupe Puca, d’âge cré¬
tacé.
Les premiers fragments de cc Poisson ont été découverts par L. Bra¬
nisa au Cerro Muyurina, près Cayara, à environ 15 km à l’WNW de
Potosi (fig. 1). Ils ont été soumis au Dr. Bobb Schaeffer, de New York,
qui les a d’abord déterminés comme des Clupéidés proches de Diplomystus.
Plus récemment, en septembre 1962, une mission financée par le Centre
National de la Recherche Scientifique a permis à R. Hoffstetter,
accompagné par L. Branisa, de visiter le gisement et d’y effectuer une
récolte : celle-ci, qui contient deux individus subcomplets, a été confiée
à M1Ie J. Signeeix, au Muséum National d’Histoire Naturelle ; selon
ses observations, le fossile bolivien est bien un Clupéidé, mais il appartient
à un genre particulier ; il présente une curieuse association de caractères,
rappelant d’une part les Clupéidés Diplomystus et Pristigaster et d’autre
part les Characidés Gasteropelecus et Carnegiella.
Le gisement précédent est le seul qui ait fourni des restes assez com¬
plets de Gasteroclupea branisai. Mais, en outre, des empreintes d’hypoco-
racoïdes, récoltées dans des localités plus occidentales (Agua Clara et
Sevarnyo) paraissent appartenir au même genre.
Pour préciser les caractères stratigraphiques de la couche fossilifère et
pour tenter de déterminer son âge géologique, il est nécessaire de consi¬
dérer successivement : le Groupe Puca, la Formation El Molino (qui
fait partie du précédent) et les gisements à Gasteroclupea (qui, au moins
pour les mieux caractérisés, appartiennent à cette dernière).
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Axe synclinal •
Axe anti clinal-
Pendage
Cours d'eau - — ■ - —
Gisement fossilifère T
Fig. 1. — Carte géologique montrant au NW de Potosi le synclinal de Mira flores et le gise
ment fossilifère du Cerro Muyurina.
— 281
Le Groupe Puca.
Le nom de Puca (d’un mot quichua qui signifie rouge) a été proposé
par G. Steinmann (1906, p. 340) 1, sous la forme Pucasandstein, pour
désigner les sédiments rouges crétacés des Hauts Plateaux boli¬
viens. Mais son usage a rendu le terme ambigu. En effet, dans la région
amazonienne du Pérou et du Brésil (Acre), la même appellation a été
appliquée à des dépôts essentiellement tertiaires. Au contraire, dans la
zone andine, Puca désigne de puissantes formations, généralement rouges,
d’âge crétacé, largement répandues depuis le S du Pérou, à travers toute
la Bolivie, jusqu’au NW de l’Argentine (Jujuy) ; ces sédiments ont été
plissés et en grande partie érodés ; il en subsiste de grands lambeaux,
généralement en disposition synclinale, reposant en discordance sur le
Paléozoïque et partiellement recouverts, également en discordance, par
du Tertiaire continental, le plus souvent volcanique. C’est à de tels dépôts
crétacés que F. Ahlfeld et L. Branisa (1960, p. 108) proposent de
réserver le nom de Groupe Puca, en lui restituant son acception originale.
Le Groupe Puca présente un développement typique dans le Synclinal
de Miraflores (voir carte, fig. 1), au NW de Potosi, où il atteint plus de
2.000 m d’épaisseur. Il y a été observé par A. d’ORBiGNY (1842, Géologie,
pp. 141-142), par G. Steinmann (1904, 1906), puis décrit en détail par
O. Schlagintweit (1941) et par H. H. Lohmann et L. Branisa (1962).
Quelques études paléontologiques ont été effectuées par A. d’ÜRBiGNY
(1842), C. II. Fritzsciie (1924), H. A. Pilsbry (1939) et enfin par L. Bra¬
nisa (récoltes personnelles).
Dans cette aire type, H. H. Lohmann et L. Branisa (1962) le décrivent
comme suit, de haut en bas (les numéros correspondent à la subdivision
reconnue par O. Schlagintweit) :
■ - ■■■■■:■■ Discordance - - ■-
8. Form. Cayara . 454 m. Siltstone, argile et grès fin, multico¬
lores, sans fossiles.
7. Form. Santa Lucia . 207 m. Marnes et argiles sableuses, de couleur
rougeâtre, rouge et gris-verdâtre, avec
gypse. Ostracodes et rares Charo-
phytes.
6. Form. El Molino . 392 m. Bancs calcaires avec importantes inter¬
calations marneuses. Algues, Charo-
phytes, Ostracodes, Mollusques, Pois¬
sons et Reptiles (voir plus loin).
Turonien-Sénonien.
1. Divers auteurs font remonter à 1904 la date de création du terme Puca. En fait, G. Stein¬
mann, H. Hoek et A. von Bistram (1904) ont bien décrit l’unité, mais celle-ci n’a été nommée
qu'en 1906 par le premier de ces auteurs.
282
Hiatus
5. Form. Chaunaca . 198 m.
4. Form. Aroifllla . 459 m.
3. Form. (Calcaire) Mira-
flores . 27 m.
Argiles et marnes bitumineuses, de
couleurs variées, avec gypse abondant.
Quelques fossiles : Lima ( Radula ) cf.
galloprovincialis Math., Esthéries, Os-
tracodes, Charophytes.
Marne sableuse calcaire et micacée,
avec argile à sel au sommet. Sans
fossiles.
Calcaire dense, en bancs épais, de cou¬
leur grise, passant latéralement à des
faciès gréseux et même congloméra-
tiques. Fossiles marins : Échinides,
Ophiurides, Mollusques et Ostra-
codes. Aptien-Albien.
■ Discordance locale — :■ -
2. Form. Tarapaya . 73 m. Marnes, siltstones et argiles violacées,
avec dans la partie moyenne deux
bancs gréseux rouge-brique ; la par¬
tie supérieure est quelque peu tufïa-
cée (volcanisme).
1. Form. (Grès) La Puerta . . 343 m. Grès grossiers jaunes, sans fossiles.
= Grès inférieurs
■ - Discordance ■ . — - .
La grande majorité de ces sédiments sont d’origine continentale. On
observe cependant une intercalation marine (Calcaire Miraflores), avec
des fossiles dont l’âge a fait l’objet de discussions : l’opinion la plus auto¬
risée est celle de H. Gerth (in P. Groeber, 1952, pp. 452-453) qui, après
avoir revu notamment les Échinides, conclut à un âge Aptien- Albien-
Cénomanien inférieur, adopté par les auteurs modernes. Par ailleurs,
la succession du Groupe Puca montre des influences saumâtres passa¬
gères, notamment dans les formations Aroifdla (argiles à sel), Chaunaca
(gypse abondant, présence de Lima cf. galloprovincialis, etc.), El Molino
(bone-bed à Poissons) et Santa Lucla (marnes à gypse).
L’ensemble paraît correspondre au Crétacé. Cependant H. H. Loh-
mann et L. Branisa (1962) envisagent la possibilité que les grès supé¬
rieurs (Cayara) pourraient représenter le début d’un autre cycle de sédimen¬
tation, et appartenir au Tertiaire inférieur.
La Formation El Molino.
Longtemps confondue avec le Calcaire Miraflores, la Formation El
Molino s’en distingue par ses caractères lithologiques et paléontologiques,
ainsi que par sa position stratigraphique plus élevée.
283 —
L’unité comprend quelques bancs calcaires relativement minces, le
plus souvent oolithiques ou pseudo-oolithiques, de couleur jaune ou
crème, séparés par des marnes vert clair et par des shales gris verdâtre.
Dans sa localité type (El Molino, 10 km NW de Potosi) elle atteint près
de 400 m de puissance.
Divers horizons ont livré des fossiles variés, que nous considérerons
groupe par groupe.
1. Algues. — La formation contient en abondance des masses calcaires
concrétionnées, à surface mamelonnée, formées de zones ondulées concen¬
triques (voir F. Ahlfeld et L. Branisa, 1960, fig. 39, p. 118) : c’est le
« fôsil problemâtico » de G. Bonarelli (1921, fig. 5, p. 66), auquel G. Stein-
mann (in Fritzsche 1924, pp. 29-30) a donné le nom de Pucalithus, en
l’interprétant comme une Algue calcaire L Le fossile se rencontre dans toute
la Formation El Molino, mais il est particulièrement fréquent dans la partie
inférieure. Il semble restreint à cette unité et a servi de base à des corré¬
lations à longue distance, notamment avec le N et l’E de la Bolivie, et
aussi avec le N de l’Argentine.
2. Charophytes. — La formation contient des oogones de Charophytes,
principalement dans les niveaux argileux, violacés et rougeâtres, de la
partie supérieure de l’unité.
3. Ostracodes. — Ils sont particulièrement fréquents dans cette forma¬
tion. On les trouve notamment dans les calcaires « oolithiques » où ils
constituent parfois la majorité des « oolithes ». Mais ils abondent aussi
dans les niveaux argileux : ces derniers forment parfois des « paper-shales »,
à très forte proportion d’Ostracodes (voir plus loin coupe d’Agua Clara,
fig. 3, près du sommet de la Formation El Molino).
4. Mollusques. — Les calcaires forment localement de véritables bancs
ou lumachelles à Pélécypodes : il s’agit de petites coquilles subtriangu¬
laires, apparemment des Cyrénides rappelant Corbicula ; on y reconnaît
trois formes distinctes, mais elles n’ont pas encore fait l’objet d’une étude
sérieuse.
Les Gastropodes sont plus fréquents et plus variés. Certains ont été
décrits par C. IL Fritzsche (1924 : récoltes de G. Stkinmann) et par
IL A. P ii.sBRY (1939 : récoltes de E. W. Berry), mais l’ensemble demande
une révision, d’autant plus que les auteurs précédents n’ont pas séparé
les formes qui correspondent respectivement au calcaire Miraflores et à
la Formation El Molino. Selon L. Branisa, on peut citer comme appar¬
tenant certainement à cette dernière : Gyrodes sp. ; Valvata humilis
1. .J. C. Fischer, au Muséum, en a examiné un échantillon, provenant de Santa Lucîa
(10 km WNW de Potosi) et appartenant à la collection d ’ O r b i g n y (déterminé par celui-ci
comme « calcaire magnésien jaunâtre »). Il présente des passées concentriques et s’apparente
de manière frappante aux Strontatolithes, qui ne sont pas des fossiles à signification spéci¬
fique, mais des concrétions calcaires dont la masse est occupée par des Algues bleues ou des
Algues vertes simples, probablement très mucilagineuses et ayant fixé les sels calcaires. Des
préparations effectuées dans cet échantillon ont en effet laissé apparaître quelques traces
filamenteuses pouvant avoir une origine algale. Une étude plus poussée, faite sur de meil¬
leurs échantillons, permettrait peut-être d’identifier ces Algues et de dire si leur milieu ori¬
ginal appartenait au domaine marin, lacustre ou laguno-saumâtre, ce dernier pouvant être
néanmoins retenu comme première hypothèse.
— 284
Fritzsche ; Planorbis molinoi Pilsbry ; Gyraulus sp. ; Melanidae indet. ;
Melanoides bicarinata Fritzsche et var. ; Brachycerithium sp. ; Zygo-
pleura sp.
5. Poissons. ■ — Deux horizons au moins contiennent des restes de
Poissons.
Il s’agit d’abord d’un niveau d’argiles feuilletées, situé vers le tiers
inférieur de l’unité, et qui contient précisément les Clupéidés décrits
plus loin sous le nom de Gasteroclupea. Cet horizon a été observé au
Cerro Muyurina. On le retrouve dans la même position, mais sous forme
d’un grès calcaire fin, à Agua Clara (voir plus loin, fig. 2 et 3, et descrip¬
tion des gisements).
Un horizon un peu plus récent de la même formation correspond à
un véritable bone-bed, pétri de dents et d’écailles de Poissons, accom¬
pagnées par des coprolithes et, occasionnellement, par des restes de Rep¬
tiles. C’est apparemment le même bone-bed que l’on suit vers l’W et
que l’on retrouve beaucoup plus au N, notamment à Torotoro (environ
150 km au N de Potosi) où il est particulièrement fossilifère. Parmi les
restes de Poissons récoltés par L. Branisa dans cette dernière localité
se détachent quelques dents rostrales de Pristidés, d’abord déterminées
comme Onchopristis et. numidus Haug (voir H. Lohmann et L. Branisa
1962, p. 13) d’après leur morphologie ; mais une étude postérieure de
B. Schaeffer (1963) a révélé dans ces dents une microstructure diffé¬
rente de celle d’ Onchopristis, plus proche de celle d ’Onchosaurus, ce qui
a conduit le dernier auteur à créer pour elles un genre particulier, Puca-
pristis. Des dents semblables ont été retrouvées dans d’autres gisements :
à Yilavila (20 km NE de Torotoro), dans un grès calcaire que L. Branisa
admet comme un équivalent de la Formation El Molino ; à Sacaca (70 km
W de Torotoro) ; et enfin entre Chaunaca et Maragua (à l’W de Sucre,
env. 70 km de Potosi), dans un calcaire de la Formation El Molino (récolte
M. Rollano).
Le bone-bed de la Formation El Molino a livré un autre Pristidé, déter¬
miné par Mlle J. Signeux dans les récoltes récentes (1963) de L. Branisa :
il s’agit de dents de Schizorhiza, provenant d’Agua Clara (km 95 de la
route Potosi-Challapata-Oruro), Lagunillas (dans la même région un
peu plus à l’W), Tolapampa (entre Potosi et Challapata) et Lenas (42 km
NW de Potosi). C’est la seconde fois que ce genre est identifié en Amérique
du Sud, la précédente mention correspondant au Brésil. On notera que
ce fossile donne une indication d’âge géologique car, dans les divers gise¬
ments datés où il a été signalé (Afrique, Proche-Orient et Texas), il appar¬
tient à l’intervalle Sénonien-Danien (B. Schaeffer, 1963, p. 13).
Par ailleurs, dans un échantillonnage du bone-bed de Torotoro qui
lui a été communiqué, B. Schaeffer (1963) a identifié des Rajidés et
des Dasyatidés. D’autres prélèvements, examinés par Mlle Signeux,
ont révélé des représentants des mêmes familles et aussi de nombreuses
dents de Squatirhina.
6. Reptiles. • — Une remarquable concentration de carapaces de Tortues
(voir fig. couverture Petràleo Boliviano, vol. III, n° 3, 1961) a été observée
— 285 —
par L. Branisa à Vilavila, déjà cité, dans un banc de grès rougeâtre
friable, un peu au-dessus de l’horizon à Pucapristis. Des plaques isolées
ont aussi été récoltées à La Cabana (entre Suticollo et Parotani, au SW de
Cochabamba). Selon G. Zappler (in B. Schaeffer, 1963, p. 11) il s’agit
probablement de Pleurodires et par conséquent de formes d’eau douce.
Également à La Cabana, le bone-bed de la Formation El Molino con¬
tient des fragments d’os et des dents (coniques et striées) de Crocodiliens.
D’autre part, à Torotoro, dans des couches reconnues ensuite comme
appartenant à la Formation El Molino, le géologue Unterladstatter
(Rapport inédit Y. F. P. B., La Paz) a observé des pistes « analogues à
celles d’une Autruche géante ». L. Branisa les a retrouvées sur le bord
du ruisseau, près du village : il s’agit de 4 empreintes tridactyles, alignées
et alternantes, longues de 20 cm chacune, qui correspondent à un Dino-
saurien bipède (ni la queue ni les pattes antérieures n’ont laissé de trace).
Signalons enfin que, au Cerro de la Cruz, près de Maragua (55 km W de
Sucre, 70 km N de Potosi), L. Branisa a recueilli des os et des dents de
Crocodiliens ; un peu plus bas, des calcaires argileux, lui ont livré des
os nettement plus gros accompagnés de dents cannelées, qui correspondent
apparemment à des Dinosauriens. Mais il n’est pas certain que ces couches
fossilifères appartiennent à la Formation El Molino ; elles pourraient
être un peu plus récentes.
Comme on le voit, ce tableau paléontologique est assez varié. Un bon
nombre des formes recueillies traduisent un milieu continental. D’autres
indiquent des épisodes saumâtres. Mais aucune des associations observées
ne correspond à une faune ou une flore franchement marine. Tout au
plus peut-on parler, avec B. Schaeffer (1963, pp. 11-12) d’un « marginal
marine environment ».
L’âge de la formation est encore imprécis. H. Lohmann et L. Bra¬
nisa (1962) l’ont attribuée au Turonien-Sénonien, en se fondant sur la
détermination provisoire du Pristidé de Torotoro. Mais, depuis, celui-ci
a été reconnu comme un genre propre, dont on ignore évidemment la
distribution verticale. Cependant la position stratigraphique de la For¬
mation El Molino, au-dessus du Calcaire de Miraflores (de l’Aptien-
Albien) et aussi la physionomie des restes de Poissons et de Reptiles
qu’elles contient, permettent de dire qu’elle appartient au Crétacé supé¬
rieur. B. Schaeffer (1963, p. 12) suggère un âge cénomanien, en s’appuyant
sur la présence de Ganopristinés et sur une indication paléogéographique
de J. Harrington. Il convient dépendant de remarquer que la découverte
de Schizorhiza (voir ci-dessus) parlerait en faveur d’un âge plus récent,
probablement sénonien.
Les gisements a Gasteroclupea.
1. — Le gisement typique, où ont été découverts des restes de Gaste¬
roclupea branisai, correspond au Cerro Muyurina (voir fig. 1 et 2), situé
immédiatement au S de l’Hacienda Cayara, à une altitude de près de
— 286 —
4.000 m. Il se trouve à une quinzaine de km à l’WNW de Potosi (mais
la distance, par voie terrestre, atteint quelque 35 km). Les coordonnées
géographiques du gisement, d’après la feuille de Potosi de la Carte Géolo¬
gique de Bolivie au 1/100.000, sont : 19°33' 2" S ; 65°52'26" W Greenwich.
Le Cerro Muyurina appartient au flanc W du synclinal de Miraflores 1,
où les couches du Groupe Puca ont une direction presque N-S (plus
précisément NNE-SSW au Cerro Muyurina) et présentent de très forts
pendages vers l’E ; ceux-ci, beaucoup plus accentués que ceux du flanc
oriental du synclinal, atteignent jusqu’à 70° E.
Le monticule est coiffé par la Formation Los Frailes, volcanique,
in
Fig. 2. — Coupe schématique du Cerro Muyurina, au S de l 'Hacienda Cayara (Flanc W
du synclinal de Miraflores).
d’âge néogène, qui repose en discordance sur le Crétacé. Les versants E
et N correspondent à des affleurements de la seule Formation El Molino.
Celle-ci est essentiellement argileuse, avec quelques bancs calcaires plus
résistants. On y observe plusieurs horizons fossilifères qui sont, de bas en
haut (soit d’W à E en affleurements) :
à) horizon de shales gris verdâtre à Gasteroclupea ;
b) banc de calcaire oolithique à Pélécypodes (cf. Corbicula) ;
c) banc de calcaire oolithique pétri de Gastropodes (cf. Melanidae) ;
d) bone-bed à coprolithes, dents de Raies et écailles de Poissons ;
e) banc de calcaire oolithique à Planorbes et Ostracodes.
Vers l’E, la Formation El Molino plonge sous les unités supérieures
du Groupe Puca (Formations Santa Lucîa et Cayara), mais le contact,
au fond de la petite vallée qui longe le pied oriental du monticule, est
masqué par des alluvions.
1. Voir la carte (fig. 1) et la coupe (fig. 2) ; voir aussi une coupe passant un peu plus au N
dans O. Schlagintweit (1941, fig. 2) et dans F. Ahlfeld et L. Branisa (1960, fig. 34).
— 287
On voit que l’horizon à Gasteroclupea occupe, dans la Formation
El Molino, une position assez basse, au-dessous des autres niveaux fos¬
silifères. Mais on ne peut ici préciser davantage puisque, au Cerro Muyurina,
la base de l’unité est masquée.
L’âge du gisement correspond au Crétacé supérieur, et, comme il a été
dit plus haut, nous sommes conduits à le rapporter tentativement au
Sénonien. Il convient toutefois d’attendre l’étude ultérieure des Poissons,
Mollusques, Ostracodes et Charophytes, observés dans les niveaux sus-
jacents, pour pouvoir confirmer ou corriger cette estimation provisoire.
Dans l’horizon fossilifère considéré, la faune est remarquablement mono¬
tone. Tous les restes identifiables appartiennent à Gasteroclupea (on
notera cependant que Mlle J. Signeux a observé, en association, quelques
fragments indéterminables d’autres Poissons). Il est difficile de dire si
cette faune correspond à un milieu d’eau douce, saumâtre ou marine ;
mais sa monotonie même et l’absence de tout Invertébré marin parlerait
plutôt en faveur de l’une des deux premières hypothèses.
2. — Une autre zone fossilifère a été découverte tout récemment (1963)
par L. Branisa, au voisinage du Campement d’Agua Clara (du Servicio
Nacional de Caminos), aux environs du km 95 de la route Potosi-Challa-
pata-Oruro. Dans cette région, le Groupe Puca se présente en disposition
anticlinale. L. Branisa en a relevé plusieurs sections, désignées comme
coupes Agua Clara I, II et III ; l’une d’elles est figurée ici (fig. 3). Sur
le flanc E, la Formation El Molino est exposée entre la Formation Chau-
naca (sous-jacente) et les grès supérieurs du Groupe Puca. Elle débute
par des calcaires oolithiques à Pucalithus. En allant vers l’E, on y rencontre
quelques horizons fossilifères qui sont, de bas en haut :
a) horizon à fragments de Gasteroclupea ;
b) calcaire jaunâtre à restes de Poissons et de Beptiles (équivalent
probable du bone-bed du Cerro Muyurina) ;
c) paper-shale extraordinairement riche en Ostracodes.
L’horizon à Gasteroclupea est ici lithologiquement distinct de celui
de Cayara ; il se présente comme un grès calcaire fin, ce qui explique
sans doute que les Poissons n’aient laissé que quelques fragments et
empreintes d’hypocoracoïdes, lesquels s’accordent cependant, par leur
taille et leur morphologie, avec ceux de G. branisai. Mais cet horizon
occupe apparemment la même position stratigraphique qu’au Cerro Muyu¬
rina ; il se situe à une centaine de mètres au-dessus de la base de la For¬
mation El Molino ; il est postérieur aux bancs calcaires, riches en Pucali¬
thus, avec lesquels débute l’unité ; il est antérieur au bone-bed à Poissons
et Reptiles, et aussi aux couches riches en Ostracodes. On peut donc
admettre que, sous un faciès différent, il s’agit du même horizon que celui
de Cayara.
En outre, parmi les échantillons récoltés par L. Branisa à Agua Clara,
l’un d’eux, étiqueté « Agua Clara II, Formation Chaunaca », porte aussi
une empreinte incomplète d’hypocoracoïde semblable aux précédentes.
— 288 —
Sur la base de ce témoin, on est donc conduit à envisager la présence
de représentants du même genre à un niveau géologique antérieur à la
Formation El Molino. Mais il serait souhaitable que cette unique indica¬
tion fût confirmée par de nouvelles récoltes.
3. — Enfin, des empeintes d’hypocoracoïdes, s’accordant morpho¬
logiquement avec ceux de Gasteroclupea, ont été récoltées d’abord par
ü
Fig. 3. — Coupe schématique du flanc E de l’anticlinal Agua Clara I.
M. Pérez (thèse d’ingénieur géologue, 1963) puis par L. Branisa à Seva-
ruyo (au S du Lac Poopo, env. 120 km à l’WNW de Potosi). On y distingue
deux types :
Lin échantillon siliceux, à aspect de meulière compacte de couleur
crème, porte plusieurs empreintes très semblables à celles d’Agua Clara.
Il se pourrait qu’on ait encore affaire à l’horizon à Gasteroclupea de la
Formation El Molino.
Par contre, un autre échantillon, gréseux et de couleur rouge brique,
porte des empreintes morphologiquement semblables mais systémati¬
quement plus grandes (plus du double). S’agit-il d’une autre espèce,
correspondant à un autre niveau géologique ? ou d’une population ayant
vécu dans un milieu plus favorable ? Il serait téméraire de conclure,
d’autant que nous manquons d’informations stratigraphiques précises
concernant ces dernières récoltes.
Nota. — De nouvelles récoltes, effectuées par L. Branisa dans le Calcaire Miraflores, ont
été examinées récemment par X. Rey-Jouvin, qui a reconnu des Ammonites du genre
Tissotia , dont l’apogée se situe au Coniacien. Ceci confirme l’âge sénonien suggéré plus haut
pour la Formation El Molino.
— 289
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Verb.).
— 290 —
Deuxième Partie
GASTEROCLUPEA BRANISAI, CLUPÉIDÉ NOUVEAU
DU CRÉTACÉ SUPÉRIEUR DE BOLIVIE
Par Jeanne Signeux.
Parmi le matériel rapporté de Cayara, en Bolivie, par M. le Profes¬
seur Hoffstetter, se trouvent des restes de Poissons, malheureusement
écrasés et dissociés pour la plupart, sur lesquels on ne peut discerner le
plus souvent que quelques dents brisées, écailles indéterminables et
nombreux hypocoracoïdes d’un type inhabituel.
Deux Poissons presque complets ont pu, cependant, être dégagés —
dont l’un, le n° 1, en double empreinte (la droite ne comprenant que la
partie abdominale et la nageoire caudale) — et ont permis d’étudier
l’anatomie du possesseur de ces curieux éléments de la ceinture pectorale.
A ce matériel se sont ajoutés :
1° celui de même provenance 1, appartenant à l’ American Muséum
of Natural History de New York, que le Dr Bobb Schaeffer, Curator
du Département de Paléontologie des Vertébrés de cet Établissement,
a bien voulu mettre à ma disposition, en y joignant, avec une grande
amabilité, deux photographies du matériel resté en Bolivie qu’il avait
reçues du Professeur Branisa, et ses propres observations sur, selon son
expression, « this most unusual Cretaceous form ». Qu’il me permette de
lui en témoigner ici ma profonde gratitude.
2° une collection de fossiles boliviens de diverses provenances que
le Professeur Branisa a bien voulu me faire parvenir dernièrement, ce
dont je lui suis extrêmement reconnaissante. Parmi ceux-ci — et de
Cayara également — plusieurs spécimens plus ou moins complets du
même type de Poissons m’ont permis de compléter mon étude sur cette
nouvelle forme.
1. Dont un spécimen a été figuré comme « Clupeid from the El Molino Formation » par le
Dr Schaeffer (1963).
— 291 —
Famille des Clupeidae.
Sous-Famille des Gasteroclupeinae nov. subfam.
Gasteroclupea branisai nov. gen., nov. sp.
Type : Collection Hoffstetter N° 1.
Niveau : Crétacé supérieur.
Localité : Cayara, Bolivie.
Caractères généraux. — Il s’agit d’un petit Poisson dont la longueur
— d’après les exemplaires de Cayara1 — ne devait pas dépasser 35 à 40 mm.
La tête est de type clupéidé ; le corps très comprimé latéralement et
à partie abdominale proéminente, tranchante et fortement dentelée ;
la région dorsale munie d’une carène épineuse de l’occiput à la nageoire
dorsale qui, ainsi que l’anale, est courte et très reculée ; la caudale, four¬
chue, et à lobe supérieur prolongé par de longs filaments. Il n’y a pas
de pelviennes.
Mais le caractère principal réside dans la longueur, inhabituelle chez
un Clupéidé, des pectorales et la grande dimension de leur ceinture dont
l’hypoeoracoïde tient à lui seul la moitié de la surface du corps et est
orné de sillons divergents lui donnant l’aspect d’un éventail déployé.
Tête. — La tête est contenue environ trois fois dans la longueur du
corps de l’extrémité du museau à la base de la caudale, et sa hauteur
maxima est égale à sa longueur. L'orbite est ronde et son diamètre repré¬
sente environ le tiers de la longueur de la tête. La bouche est fendue
obliquement.
Neurocrâne. — Les frontaux, assez étroits entre les orbites, s’élargissent
ensuite et leur suture avec les pariétaux se situe à l’aplomb de l’extré¬
mité postérieure de l’orbite. Latéralement ils sont, dans leur partie rétré¬
cie, en contact avec les supraorbitaux (dont le nombre comme celui des
infraorbitaux, n’est pas discernable) et, dans leur partie élargie, avec
le spliénotique, assez robuste, visible sur le spécimen N° 2.
Les pariétaux sont grands et en contact sur la ligne médiane.
Le supraoccipital, généralement écrasé, paraît robuste et arrondi
dans sa partie caudale.
Il ne reste que des vestiges du posttemporal qui devait être fourchu.
Le parasphénoïde est visible sur la plupart des échantillons sous forme
d’une fine tige horizontale traversant la lumière de l’orbite dans son
centre ou dans sa partie inférieure.
Les autres os sont trop écrasés pour que l’on puisse en faire état.
Splanchnocrâne. — Les maxillaires, formant l’arc supérieur de la bouche,
sont grêles dans leur partie proximale et légèrement concaves au niveau
1. Voir dernier paragraphe, p. 296.
— 292 —
-des prémaxillaires, puis se recourbent et s’élargissent en forme de spa¬
tule recouvrant une partie de la mandibule. Ils sont visibles sur le spé¬
cimen N° 1 et sur les 8674, 8672 et 8673 de l’ American Muséum. Sur
ce dernier spécimen leur ornementation est conservée : leur bord caudal
est épais et, sur la spatule, se distinguent de fines ridules obliques.
Les prémaxillaires et supramaxillaires ne sont pas visibles.
Les ectoptérygoïdes ont la forme d’un croissant dont la partie convexe
longe, dans sa partie supérieure, le large métaptérygoïde et, dans sa
partie inférieure, l’os carré qui a la forme d’un triangle allongé et est
robuste.
L’hyomandibulaire, dirigé obliquement vers l’avant, paraît être une
plaque longue et étroite à tête élargie.
La mandibule est courte ; le dentaire, généralement recouvert par les
maxillaires, se devine cependant sur le spécimen N° 2. Son extrémité
antérieure verticale se courbe en haut, vers l’arrière, en une lame assez
longue formant l’apophyse coronoïde ; son bord inférieur est légèrement
convexe. L’articulaire, élevé dans sa partie antérieure, s’abaisse brusque¬
ment pour ne former qu’une petite lame au niveau de son articulation
avec l’os carré.
L’appareil hyoïdien est trop écrasé pour pouvoir être décrit.
L’appareil operculaire comprend opercule, préopercule, sous-opercule
et inter-opercule. L’opercule a la forme d’un trapèze dont les côtés supé¬
rieur et postérieur sont convexes, tandis que le côté antérieur, en con¬
tact avec le préopercule, est rectiligne. La branche horizontale du préo¬
percule est aussi longue que la branche verticale avec laquelle elle forme
un angle légèrement arrondi. Le sous-opercule et l’inter-opercule occupent
leur position normale et sont bien développés.
Squelette axial. — La colonne vertébrale comprend 32 ou 33 vertèbres
dont 13 ou 14 caudales. Les corps vertébraux ont la forme d’un sablier
dont la taille diminue progressivement dans la partie caudale où l’avant-
dernier se prolonge par une tige oblique (urostyle) remontant dans le
lobe supérieur de la caudale ; leur surface latérale paraît porter deux
fossettes longitudinales ; leurs neurapophyses et haemapophyses sont
robustes ; leurs neuracanthes (rejoignant presque la ligne dorsale) et
haemacanthes longues et grêles ; celles des trois derniers centra concourent
au soutien de la nageoire caudale.
L’urostyle est recouvert par les uroneuraux, lamelles minces et allon¬
gées se chevauchant, au nombre de deux, et peut-être de trois. Entre
l’uroneural supérieur et la dernière neuracanthe trois petites lames obliques
libres représentent les épineuraux.
Il semble y avoir (sur le spécimen N0 1) sept plaques hypurales dont
les cinq premières, sous forme de plaques minces et allongées, soutiennent
le lobe supérieur de la caudale, le lobe inférieur dépendant des dernières,
qui sont beaucoup plus grandes, surtout la dernière.
Les côtes sternales sont longues et, dans la partie antérieure du corps,
s’insèrent directement sur les corps vertébraux. Leur extrémité distale
se termine en apophyse spiniforme aiguë.
— 293
Des arêtes musculaires sont visibles, au-dessus de la colonne vertébrale,
sur toute la longueur du corps, s’insérant généralement sur les neura-
pophyses.
Squelette appendiculaire. — Nageoires impaires. — Les nageoires dor¬
sale et anale sont courtes et très reculées. La première prend naissance
au niveau de la 19e vertèbre et sa base s’étend sur une longueur de 2 mm ;
elle comprend 13 rayons dont le troisième paraît être le plus long (environ
3 mm), le premier étant très court et, ainsi que le second, non ramifié.
La naissance de l’anale est un peu plus reculée, d’une vertèbre ; cette
nageoire est malheureusement mal conservée sur nos spécimens mais
devait comporter au moins (spécimen 11, coll. Branisa) 14 rayons dont
les deux premiers, comme pour la dorsale, simples et plus courts.
La caudale est longue, bifide, et paraît comporter le même nombre
de rayons à ses deux lobes. Sur le spécimen N° 1, le lobe inférieur, replié
le long du bord ventral du Poisson, atteint une longueur de 7 mm, ce
qui correspond au 1/5 environ de la longueur du fossile. Le lobe supé¬
rieur du même spécimen est aussi long mais se prolonge (ce qui n’est
visible que sur son empreinte droite) par 3 filaments, longs de 7 mm,
recourbés vers le bas par la fossilisation et qui paraissent faire suite aux
2e, 3e et 4e rayons supérieurs de ce lobe. Ce caractère rappelle celui que
l’on observe sur le Pristigaster cayanus Cuvier, Clupéidé du Système
Amazonien.
La dorsale est précédée, depuis l’occiput jusqu’à son origine, par une
série d’écussons (une quarantaine environ) formant une carène épineuse
tout le long de la ligne dorsale. Sur certains fossiles les écussons — dont
les épines sont dirigées vers l’arrière — - se présentent par leur face ventrale
et font alors penser à l’intérieur d’une charnière dont l’axe, reliant les
deux plaques, serait formé par la base de l’épine. Ces écussons sont,
comme ceux de Diplomystus Cope, imbriqués et le nombre des radiophores
leur servant de soutien est environ d’un pour deux, et même quelque¬
fois trois, écussons. Ces radiophores sont un peu plus robustes et plus
espacés que ceux, leur faisant suite, soutenant les rayons de la dorsale.
Nageoires paires et ceinture scapulaire. — Le Poisson de Cayara, comme
le Pristigaster , est dépourvu de ceinture et de nageoires pelviennes.
Par contre la ceinture pectorale est remarquable par sa forme et sa
robustesse qui rappellent celles du genre Gasteropelecus Gronovius 1763,
Characidé du Système Amazonien qui, d’après Regan (1911) possède une
« structure unique ».
Le cleithrum est un os allongé s’étendant sur les 4/5 de la hauteur du
Poisson à son niveau. Il est robuste et présente, dans sa partie distale
élargie, un profond repli sur lesquel devait s’insérer le grand muscle pec¬
toral qui, comme pour le Gasteropelecus (cf. Ridewood, 1913) devait,
par sa contraction, faire baisser la nageoire 1. Son extrémité distale s’arti¬
cule avec l’hypercleithrum, lamelle courte et robuste rattachée au post¬
temporal, tandis que son extrémité proximale rejoint le bord ventral
1. D’après le même auteur, les muscles élévateurs de Gasteropelecus sont petits, moins
grands même qu’ils ne le seraient chez un Poisson ordinaire de même taille.
20
— 294 —
du Poisson où elle est en contact avec l’extrémité antérieure de l’hypo-
coracoïde.
En arrière du cleithrum et au niveau de son profond repli, les hyper-
coracoïdes sont visibles, en profondeur, sous forme de plaques légèrement
bombées et arrondies à leur bord externe.
Les hypocoracoïdes, très grands et voisins de ceux de Gasteropelecus,
paraissent être, comme chez ce Poisson, ankylosés en une seule plaque
médiane. Cette plaque, plus grande encore que celle de Gasteropelecus
en comparaison de la taille du Poisson, occupe à elle seule plus de la moitié
de la surface du fossile de l’occiput à la base de la caudale. Elle est ornée
de sillons rayonnants, de grosseur et de profondeur décroissantes d’avant
en arrière, est fortement convexe au bord ventral du Poisson et ressemble
ainsi à un éventail déployé. L’hypocoracoïde s’élargit en éventail à partir
de son point d’articulation, avec le cleithrum en avant et l’hypocoracoïde
en arrière ; son bord antérieur se creuse ensuite et ne rejoint la base du
cleithrum que sur le bord ventral du Poisson ; son bord postérieur est
plus allongé et rectiligne. De fines stries horizontales sont visibles sur
toute sa surface et servaient, peut-être, d’insertions musculaires.
Les ptérygophores soutenant les pectorales sont, comme chez Gaste¬
ropelecus, soudés en une plaque unique, courte et large.
Les pectorales sont très longues, leurs rayons dépassant le bord ventral
du Poisson. Le premier rayon est très large, robuste et, à l’inverse des
suivants, non ramifié. Le nombre des rayons n’est pas discernable.
Ces pectorales, voisines de celles de Gasteropelecus, et la robustesse
de la ceinture pectorale donnent à penser que nous sommes en présence
d’un Poisson volant, la carène ventrale devant, comme pour ce dernier,
servir d’éperon fendant l’eau pendant quelques mètres avant le passage
à l’air libre qui devait être de courte durée (cf. Eigenmann, 1912, p. 47,
Fbaser-Bbunner, 1950, p. 959).
Le bord ventral de l’hypocoracoïde paraît être bordé d’épines robustes,
inclinées caudalement et dont les bases, allongées vers l’avant, sont
imbriquées ; leur dimensions décroît de plus en plus pour ne devenir,
le long du tiers postérieur de l’os, que des spinules espacées soutenues
par des supports verticaux. Mais, ces épines ne devaient pas faire partie
de l’hypocoracoïde et sont plutôt, je pense, des écailles modifiées dont
les deux premières se situent en avant de cet os, entre la tête et la cein¬
ture pectorale.
Revêtement dermique. — En dehors des écussons des deux carènes le
revêtement dermique n’est pas discernable.
Rapports et différences. — Le fossile de Cayara pose, quant à ses affi¬
nités, un délicat problème.
S’il évoque, par son corps très comprimé latéralement, son profil abdo¬
minal élevé et convexe, sa ceinture et ses nageoires pectorales, les genres
Gasteropelecus Gronov. et Carnegiella Eigenm. 1 rattachés aux Characidés,
1. Ce dernier genre a été fondé par Eigenmann, en 1909, pour le Gasteropelecus strigatus
de Günther qui diffère des autres espèces du genre Gasteropelecus par son manque de seconde
dorsale adipeuse et par sa denture (maxillaire avec une seule grande dent conique à son angle
supérieur antésieur au lieu de 3 sur les bords). Une espèce : C. strigata (Günther).
J. SIGNEUX
PLANCHE I
— 295 —
ses autres caractères (structure du crâne, des mâchoires, du squelette
axial, carènes dorsale et ventrale épineuses) le rapprochent de certains
Clupéidés tels que le genre Diplomystus Cope et, plus particulièrement,
le genre Pristigaster Cuvier qui est en plus, comme lui, dépourvu de pel¬
viennes et possède des filaments prolongeant le lobe supérieur de la cau¬
dale.
Il est à remarquer d’ailleurs que les genres actuels Gasteropelecus
(décrit et figuré pour la première fois par Gronovius, 1754-56) et Pristi¬
gaster Cuvier sont tous deux, comme le Poisson de Bolivie, des Poissons
d’Amérique du Sud tropicale, provenant soit des côtes de Guyane ou du
Brésil, soit du Système Amazonien. De même, parmi les espèces du genre
fossile Diplomystus certaines — dont D. branneri et D. riacensis (Jordan)
— ont été recueillies dans les couches bitumineuses de Riacho Doce, au
Brésil, couches qui seraient des dépôts d’eaux douces ou saumâtres attri¬
buées à l’Eocène inférieur ou, peut-être, au Crétacé supérieur. Le mode de
vie et l’habitat de tous ces Poissons devaient donc être assez voisins.
Les échantillons rapportés de Bolivie par M. Hoffstetter nous montrent
également que les Poissons de Cayara vivaient « en bancs » comme le
font de nombreux Clupéidés.
Dans 1’ « Histoire Naturelle des Poissons » de Cuvier et Valenciennes
(1849, t. XXII, p. 125) ce dernier auteur fait l’historique du genre Gas¬
teropelecus placé dans les Clupéidés par Linné (1758), Koelreuter (1761),
puis parmi les Salmonidés par Pallas (1769) et divers auteurs. Ce n’est
que dans la deuxième édition du « Règne Animal » que Cuvier le rapproche
des Characidés, suivi par Muller à qui l’on doit la meilleure diagnose
du genre et une description détaillée de la denture de ce curieux petit
Poisson, denture qui, avec la présence d’une seconde nageoire adipeuse,
me paraissent les principaux caractères ayant amené, à l’époque, son
rattachement aux Characidés.
Regan (1911) créa, ensuite, pour ce Poisson à ceinture pectorale unique,
une famille spéciale parmi les Characiformes, celle des Gasteropelecidae,
tout en faisant remarquer que, par plusieurs caractères, ce Poisson était
voisin de Tetragonopterus Cuvier. Actuellement il a été replacé (Bertin,
1958) parmi les formes carnivores de la famille des Characidés. L’on voit,
par là, que, comme pour le fossile de Bolivie, l’attribution du genre Gas¬
teropelecus a posé quelques problèmes !
Le fossile de Cayara, à tête plus élevée et plus raccourcie et sur les élé¬
ments de laquelle aucune dent n’est visible, ne peut, je crois, être ratta-
LÉGENDE DE LA PLANCHE
De haut en bas :
1° Radiographie de Gasteropelecus sternicla (G. N.) sur laquelle l’on distingue la forme
en éventail de l’hypocoracoïde et les longues pectorales.
2° Radiographie de Pristigaster cayanus (G. N.) nous montrant l’anatomie très différente
de la ceinture pelvienne et de la partie ventrale du poisson.
3° Gasteroclupea branisai nov. gen., nov. sp., exemplaire coll. Hoffstetter N° 2. — X 2,5.
4° Type de Gasteroclupea branisai nov. gen., nov. sp., exemplaire coll. Hoffstetter N° 1.
— X 2,5.
296
ché aux Characidés — bien que les Poissons qui constituent cette famille
possèdent des caractères très variables — car, si sa structure pectorale
est voisine, quoique plus développée encore, de celle de Gasteropelecus,
l’ensemble des autres caractères est très voisin de celui des Clupéidés.
Parmi ceux-ci, le genre Diplomystus, connu depuis le Crétacé, rappelle
beaucoup par sa forme générale, la structure du crâne et des mâchoires,
le squelette axial, les carènes dorsale et ventrale, notre fossile. Mais,
chez ce dernier, non seulement la ceinture et les nageoires pectorales
sont très différentes, mais la carène dorsale est beaucoup plus longue,
les nageoires dorsale et anale beaucoup plus courtes et très reculées et
les pelviennes absentes ; il ne peut donc, par tous ces caractères, être
rattaché au genre Diplomystus.
Il en est de même pour le genre actuel Pristigaster dont il s’éloigne
par les mêmes caractères tout en s’en rapprochant, comme pour Diplo¬
mystus, par sa forme générale, celle de son crâne et de ses mâchoires,
ses carènes dorsale et en ventrale épineuses et, en plus, par son absence de
pelviennes et le prolongement en longs filaments de quelques rayons
du lobe supérieur de sa caudale. Une radiographie du Pristigaster —
dont l’aspect externe est si voisin de celui du fossile de Cayara — a fait
apparaître la grande différence existant entre les structures de leurs
ceintures pectorales.
Il me semble, après cette étude, que c’est au groupe des Clupéiformes
et à la famille des Clupéidés que le fossile de Cayara peut être rattaché,
mais je crois que, parmi cette famille, il peut actuellement être considéré
comme l’unique représentant d’une sous-famille distincte, celle des Gas-
téroclupéinés, avec la diagnose suivante :
Clupéidé volant, à corps très comprimé latéralement, profil abdominal élevé
et convexe, carènes dorsale et ventrale épineuses, ceinture scapulaire à énormes
hypocoracoïdes soudés et ornés de sillons divergents, pelviennes absentes,
dorsale et anale courte et très reculées, lobe supérieur de la caudale prolongé
par de longs filaments.
Une espèce : G. branisai 1, du Crétacé supérieur de Cayara en Bolivie.
Parmi les fossiles boliviens reçus récemment, de nombreux fragments
et empreintes d’hypocoracoïdes se rapprochent, par leur taille notamment,
de ceux de notre Gasteroclupea ; mais, en l’absence de matériel plus complet,
je signalerai seulement leur présence dans les formations El Molino et
Chaunaca d’Agua Clara et dans un gisement de Sevaruyo.
De cette dernière localité, un autre échantillon, mais dont la gangue
est fort différente de celle du précédent gisement, est recouvert de frag¬
ments d’empreintes d’hypocoracoïdes toujours du même type mais de
taille sensiblement plus grande (au moins double).
Institut de Paléontologie du Muséum.
1. En l’honneur du Professeur L. Branisa, qui a recueilli les premiers spécimens de Gas¬
teroclupea.
297
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 2, 1964, pp. 298-301.
LA GÉOLOGIE DU CAP D’ANTIBES
Par P. BAISSAS et L. GINSBURG
Le Cap d’Antibes forme, entre la baie des Anges et le Golfe Juan, une
presqu’île allongée du Nord au Sud, longue d’environ cinq kilomètres
et large de deux en moyenne. Sa position structurale est particulièrement
intéressante. Situé dans le prolongement exact des massifs gneissiques
du Tanneron, de la Croix des Gardes à Cannes et de Vieille Maure à Val-
lauris, il représente en effet, avec le Trias inférieur de Golfe Juan, le seul
fragment de la couverture secondaire sous laquelle s’ennoie à l’Est le
môle gneissique primaire. Les terrains sédimentaires situés plus au Nord,
à partir de Yallauris, recouvrent le flanc NE de ce massif, tandis que plus
au Sud, le Trias de la Croisette à Cannes et le Jurassique des îles de Lérins
sont franchement sur la bordure méridionale.
La majeure partie de la presqu’île est constituée de dolomies grises
à gros bancs dont l’âge a été controversé. Dans la première édition de
la feuille d’Antibes au 80.000e, Potier les note en Bathonien. Au contraire,
dans la seconde édition, Haug préfère les ranger dans le Jurassique supé¬
rieur, par homologie sans doute avec les dolomies grises sans fossiles
qui, entre Biot et Valbonne, forment une longue bande de terrains placée
entre les gros bancs de calcaire du Bathonien supérieur et les calcaires
blancs portlandiens.
Les deux éditions de la feuille sont d’accord pour admettre deux petits
pointements d’Eocène sur la côte orientale et un sur la côte occidentale.
Enfin toutes deux montrent une bande de conglomérat labradoritique
en discordance sur le Jurassique et l’Eocène.
Ces dernières années, nous avons revu la géologie de l’ensemble de
la région d’Antibes.
Le Fort Carré, le promontoire rocheux au pied duquel est blottie la
vieille ville et toute la côte orientale de la presqu’île du Cap sont formes
de cette belle dolomie gris clair dont l’âge a si longtemps été controversé.
Dans ces roches monotones, l’un d’entre nous (P. Baissas) a trouvé un
nid fossilifère contenant une petite faunule d’invertébrés qu’il a recon¬
nue comme bathonienne. Le pointement fossilifère se trouve à même la
falaise dominant la mer, à 450 m à vol d’oiseau au SSW de la pointe
Bacon. La faune, que M. J. C. Fischer nous a très aimablement redéter¬
minée, se compose ainsi :
— Rhynchonella (Burmirhynchia) sp., groupe de Rh. hopkinsi.
— Rugitela ? sphaeroidalis Sow.
— Tubithyris sp. indét. différente de T. globata Sow.
— 299 —
— Chlamys sp. indét. Valve droite d’un moule interne pouvant rappeler
C. dawalquei Oppel.
— Lopha gregarea (Sow.) forme typique.
— Scaphotrigonia sp. indét.
— Cucullea sp. indét.
— Opis ou Astarte sp. indét.
Rh. hopkinsi est caractéristique du Bathonien moyen et supérieur,
Carte géologique du Cap d’Antibes : 1 : Quaternaire ; 2 : Pliocène ; 3 : Oligocène ; 4 : Eocène ;
5 : Jurassique supérieur ; 6 : Bathonien ; 7 : Bajocien et Lias ; 8 : Trias.
— 300
Lopha gregarea s’étend du Bathonien à l’Oxfordien et Chlamys dewalquei
est aalénien-bathonien. Rugitela sphaeroides est connu seulement
dans le Bajocien, mais sa détermination spécifique est ici incertaine.
Les dolomies du Cap d’Antibes sont donc bathoniennes comme l’avait
noté Potier. La pointe du Cap est composée de dolomies et de calcaires
gris plus ou moins dolomitiques et entrecoupés de lits marneux. Il s’agit
aussi du Bathonien.
Sur la côte Ouest, juste au Nord de la batterie de Graillon, à la place
de l’affleurement noté sur la carte en Eocène, nous avons déjà signalé
(L. Ginsburg, 1960) un faciès bathonien à Lopha costata, Arcomya cf.
inflata et grosses coquilles épaisses de Trichiles. Nous n’avons absolu¬
ment pas retrouvé les calcaires à silex du Bajocien notés par Potier
et Hauc. Tout le Jurassique du Cap d’Antibes est donc d’âge bathonien.
L’Eocène affleure en un point seulement, sur les roches qui bordent
à l’Est et à l’Ouest l’anse de la Gardiole. C’est un calcaire gréseux à Num-
mulites, d’âge Priabonien inférieur. A l’extrémité de la côte orientale
de cette baie, une petite presqu’île d’une cinquantaine de mètres de long
forme un promontoire au-delà duquel la côte file au SE vers le Cap Gros.
Cette petite presqu’île est formée de Nummulitique marin mais son
isthme fait affleurer dessous les sables rouges de l’Eocène inférieur conti¬
nental. Ces sables contiennent de nombreux galets du Jurassique à angles
émoussés et le Nummulitique marin contient à sa base des galets roulés.
Enfin, deux longues failles sensiblement Nord-Sud limitent un graben
où sont conservés les conglomérats volcaniques. Ces conglomérats, for¬
més de galets d’andésite pris dans un ciment de cinérite, est largement
répandue entre Biot et Villeneuve-Loubet et se retrouve en petits pointe-
ments à Boquefort-les-Pins, près de la Baronne au Nord de Saint-Laurent. -
du-Var et à Cap d’Ail.
Entre Vence et Tourettes-sur-Loup, des blocs de ces conglomérats
sont repris dans la base de la molasse burdigalienne et à La Colle-sur-
Loup, près de la Chapelle Saint-Donat, une mince horizon de la même
molasse, ayant livré (L. Ginsburg) Pecten rotundatus Lamarck et Cly-
peaster cf. laganoides Agassiz 1 contient aussi à sa base de gros blocs
pouvant atteindre un mètre cube et plus de ces conglomérats à galets
volcaniques. L’âge de ces conglomérats apparait donc soit comme bur-
digalien très inférieur soit plutôt comme oligocène. Ils sont sans doute
à rapprocher des tufs volcaniques de type labradoritique que J. Goguel
a signalé à Collongues, à 30 km au Nord, interstratifiés dans les sables
de Saint-Antonin.
Au point de vue tectonique, les failles NqE-SqW qui limitent ces
conglomérats sont sensiblement parallèles à toutes les failles et décro¬
chements de la région située entre les gneiss du Tanneron et les grands
1. Déterminations dues à Mme Freneix, à MelIe D. Mongin et à M. J. Roman.
2. Nous avions jadis vu que les conglomérats étaient en place sous la molasse burdigalienne.
Des tranchées faites récemment ont montré qu’il s’agissait seulement, au moins dans la partie
supérieure, de blocs pris dans un ciment argilo-sableux à la base de la molasse. Mais tandis
qu’à Vence, il n’y a que des galets d’andésite remaniés, à La Colle ce sont des blocs de con¬
glomérats, d’une taille pouvant atteindre le mètre cube, et formée comme la roche en place
de galets d’andésite pris dans un ciment de cendres volcaniques.
301
chevauchements de Caussols, Yence et Saint-Jeannet. Ces accidents
ont dans l’ensemble la même direction que ceux qui fractionnent d’une
part la masse chevauchante depuis sa ligne de front jusqu’à Course-
goules et Thorenc et d’autre part les roches métamorphiques du Tanneron,
ainsi que P. Bordet l’a mis en lumière. Les fractures qui affectent la
couverture sédimentaire de toute la région sont donc de l’âge des chevau¬
chements (fin du Miocène) mais jouent sur des accidents de direction
hercynienne. On peut en conclure que le socle, même ennoyé sous les
sédiments mésozoïques et tertiaires, est fortement fracturé.
BIBLIOGRAPHIE
Ginsburg, L., 1960. — Étude géologique de la bordure subalpine à l’Ouest
de la basse vallée du Yar. Bull. Serv. Carte Géol. France, n° 259, 57, 1959.
Goguel, J., 1952. — Volcanisme d’âge tertiaire dans le syndical de Saint-
Antonin (Alpes-Maritimes). C. R. Ac. Sc., 234, p. 2211.
Haug, E., Lanquine, A. et Michel-Levy, A., 1914. — Carte géologique au
80 000e, feuille d’Antibes, 2e édition.
Potier, P., 1878. — Carte géologique au 80.000e feuille d’Antibes, lre édition.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 2, 1964, pp. 302-306.
HORIZONS FOSSILIFERES CONTINENTAUX
ET SAUMATRES DANS LE CALCAIRE
DE CHAMPIGNY A SAINT- VRAIN
ET A ITTEVILLE ( SEINE-ET-OISE )
Par Robert SOYER
Le Syndicat du Hurepoix-Ballancourt pour l’alimentation en eau
•des communes avoisinantes a fait exécuter sous la direction du Service
du Génie Rural cinq sondages carottés avec échantillonnage continu.
Les trois premiers ont été implantés dans le Bois de Brateau à Saint-
Yrain, sur la rive gauche de la Juine, les deux autres à Itteville, sur la
rive gauche de l’Essonne, près de l’ Ile d’ Amour. Le Service du Génie
Rural a bien voulu nous communiquer les échantillons fossilifères en vue
de leur examen 1.
Les coupes des ouvrages étant similaires, seule celle du sondage N° 2,
le plus profond et le plus caractéristique, implanté à quelques mètres de
la Juine, est donnée ci-après.
1. J’adresse tous mes remerciements au Centre de Recherches du Génie Rural et en par¬
ticulier à M. J. Panetier, qui m’a aimablement communiqué tous les éléments de cette étude.
— 303
Sol à + 53,00 Épaisseur Profondeur du (ond
Alluvions modernes
11,20 m (+ 53,00 à + 41,80)
1 Terre végétale . 0,50 0,50 52,50
2 Tourbe . 1,60 2,10 52,50
3 Limon grisâtre et tourbe . 2,50 4,60 48,40
4 Sable gris . 2,90 7,50 45,50
5 Tourbe . 1,50 9,00 44,00
6 Argile sableuse gris-vert et fragments calcaires. . 2,20 11,20 41,80
Calcaire de Champigny
26,60 m (+ 41,80 à + 15,20)
9 Marne claire et marno-calcaire (Base des Marnes
supragyseuses ?) . 2,36 13,56 39,44
8 Silex massif . 0,34 13,90 39,10
9 Calcaire blanchâtre et silex brun . 1,80 15,70 37,30
10 Marnes à intercalations de calcaire beige compact. 7,50 23,20 29,80
11 Marne vert-clair . 0,60 23,80 29,20
12 Calcaire beige compact, marnes et marno-calcaires
vert clair . 2,60 26,40 26,60
A la cote 27,50 : calcaire gris-clair très dur, un
peu siliceux, fossilifère.
Ampullina parisiensis Desh.
Batillaria pleurotomoides mut. rustica Desh.
Potamides tricarinatum mut. vouastensis Mun. Chai.
13 Calcaire marneux blanchâtre . 2,60 29,00 24,00
A la cote 25,50, calcaire blanc, dur, compact, un
peu siliceux, fossilifère.
Turritella elongata Sow.
Potamides vouastensis Mun. Chai.
14 Marnes avec passage de calcaire beige compact
compact, siliceux, à fossiles lacustres.
Hydrobia epiedensis Carez
Dissostoma mumia Lmk
Planorbis euomphalus Sow.
Limnea sp.
304 —
Sol à -f- 53,00 Épaisseur Profondeur ^on{j
Calcaire de Saint-Ouen
9,20 m (+ 15,20 à + 8,00)
10 Marne gris-clair à silex noir . 0,50 38,30 14,70
19 Calcaire compact, marne blanche et gris-verdâtre. 1,70 40,00 13,00
20 Calcaire blanchâtre un peu marneux, passage sili-
cifié à la cote 12,40 . 0,80 40,80 12,20
21 Marne avec banc de calcaire crème compact fos¬
silifère . 4,20 45,00 8,00
A la cote 12 : Limnae longiscata Brong.
Hydrobies et Bithinelles
Sables de Beauchamp
sur 2 m 00
22 Grès calcaire blanc-bleuté, dur, compact, un peu
concrétionné, fossilifère (empreintes mal con¬
servées) . 2,00 47,00 6,00
Cardium, Cardites, tubes d ' Annélides.
Dans le sondage S. I implanté à 200 m à l’Ouest, le Calcaire de Cham-
pigny ne présente pas de niveaux à fossiles saumâtres, mais des passées
de Mollusques continentaux.
Vers la cote 38, 50 : calcaire gris-jaunâtre dur, compact.
Limnaea ostrogallica Font.
petits Planorbes du groupe de P. euomphalus.
Entre les cotes 17,50 et 18,50 : calcaire crème dur, compact, formant
le passage entre le Calcaire de Saint-Ouen et le Calcaire de Champigny :
Dissostoma mumia Lmk.
Planorbis goniobasis Sand.
Limnaea longiscata Brong.
Le sondage n° 3, peu profond, n’a pas atteint de niveau fossilifère.
Le sondage n° 4 (Itteville) a rencontré entre les cotes 34,00 et 35,15
des calcaires gris-clair, durs, compacts, renfermant de nombreuses
empreintes de Limnaea ostrogallica Font.
Des calcaires à Limnées indéterminables ont été traversés à deux
niveaux dans le sondage n° 5, entre les cotes 34,50 et 35,30 et au-dessus
entre 37,10 et 37,20.
La découverte de niveaux à faune continentale dans le Calcaire de
Champigny à Itteville et Saint- Vrain ajoute un terme supplémentaire
à la liste restreinte des localités où la formation est fossilifère ; elle suc-
— 305
cède à celle de calcaires fossilifères aux environs de Melun (1) où une
faunule similaire a été recueillie.
C’est le plus occidental des gisements connus et son extension semble
importante, les sondages extrêmes S. 1 et S. 5 étant distants de 1.800 m.
Mais en plus la présence de niveaux calcaro-siliceux à faune marine
saumâtre, antérieurement signalée dans la partie de l’ Ile de France occu¬
pée par le domaine du Ludien gypseux est . une importante nouveauté.
La faunule, pauvre en espèces, est toutefois représentative des marnes
séparant les masses de Gypse, et notamment de la faune des marnes à
Pholadomya ludensis. Elle ne paraît pas correspondre, par sa position
médiane, à cet horizon inférieur ludien, mais plutôt à celui des marnes
d’Entre deux Masses, qui a livré autrefois à Romainville Batillaria pleu-
rotomoides et Potamides tricarinatum (2), qui n’y ont d’ailleurs jamais
été retrouvés.
Dans ce nouveau gisement, les couches marines saumâtres ont une
épaisseur de 5,20 m et sont situées à 12,60 du sommet du Calcaire de
Champigny ; elles recouvrent une masse inférieure puissante de 8,80 m.
Une comparaison avec les coupes relevées à Champigny (3) et à Romain-
ville (faciès gypseux) est suggestive :
Saint-Vrain Champigny Romainville
Masse supérieure . 12,60 m 13,40 m 14,30 m
Marnes d’Entre deux Masses . 5,20 7,30 5,17
Masse inférieure . 8,80 9,20 13,68
On peut donc attribuer le niveau fossilifère de Saint-Vrain aux marnes
d’Entre deux Masses, de caractère marneux dans la région parisienne
immédiate, mais passant au faciès calcaro-siliceux dans le domaine du
Calcaire de Champigny comportant des couches à fossiles continentaux
au-dessus et au-dessous de la couche saumâtre intercalaire.
On peut conclure de ces observations que :
1) Les coupes des sondages de Saint-Vrain- Itteville confirment la
régularité des dépôts du Calcaire de Champigny et leur concordance
avec ceux du Gypse, du moins pour les deux horizons supérieurs.
2) Comme les marnes à Pholadomya ludensis de la base du Ludien,
les horizons fossilifères de faciès saumâtre se sont étendus plus loin qu’on
le croyait dans le Sud de la région parisienne.
3) La présence d’une faunule saumâtre de caractère bartonien au
milieu de la formation ludienne démontre son appartenance au cycle
de l’Eocène supérieur et non à l’Oligocène.
4) La silicification des couches calcaires, si elle n’a pas été contempo¬
raine, a dû intervenir très peu après leur dépôt, et s’est ensuite pour¬
suivie sous l’action des circulations aquifères, très actives dans le Cal¬
caire de Champigny.
BIBLIOGRAPHIE
1. Soyer, R., 1963. — Niveaux fossilifères dans le Calcaire de Champigny
près de Melun (Seine-et-Marne). C. R. sorti. S. G. F., fasc. 3, 18 mars,
p. 104, 2 fig., et B. S. G. F. (7) 5, n° 1, p. 142.
2. Goubert, E., 1860. — Marne marine du Gypse à Romainville (Seine).
B. S. G. F. (2), 17, p. 600.
3. Soyer, R., 1960. — - Stratigraphie du Travertin de Champigny à Champigny-
sur-Marne (Seine). Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 32, n° 2, p. 192.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N» 2, 1964, pp. 307-309.
LE FORAGE PROFOND DE LA MAISON
DE LA RADIODIFFUSION FRANÇAISE
A PARIS (XVP)
Par Edmond LEROUX et Robert SOYER
La Maison de la Radiodiffusion Française, quai de Passy1, est appro¬
visionnée en eau souterraine par un forage de 788 m de profondeur,
le seul atteignant à Paris les assises jurassiques, les puits de Pantin et
d’Ivry-sur-Seine n’ayant pas entièrement traversé le Crétacé Inférieur.
L’ouvrage n’apportant aucun fait nouveau en ce qui concerne le Cré¬
tacé supérieur et moyen, seules les épaisseurs des étages sont indiquées
dans cette coupe. Par contre, le détail du Crétacé inférieur fournit des
renseignements importants et permet des comparaisons avec certaines
localités de l’Ile-de-France où il a été étudié.
Couches n°
Quaternaire et Eocène inférieur
Cote du sol : 29,20
Épaisseur
Profondeur
Cote
du fond
1. Maintenant Avenue du Président Kennedy
308 —
Purbeckien-Portlandien : sur 35,30 m ( — 723,80 à — 759,10)
52 Alternance de bancs assez durs, épais
de 0,10 à 0,60 m, de calcaire géné¬
ralement très dolomitisé et de-
marnes compactes . . 35,30 788,30 — 759,10
- 309
Le forage est implanté sur le flanc N de l’axe anticlinal de Meudon,
ce qui motive la rencontre du toit du Jurassique à la cote — - 723,80,
alors que le forage le plus profond de la banlieue parisienne : celui de
Pantin (Compagnie Générale des Eaux) implanté en position synclinale
et arrêté à la cote — 829,68, n’avait pénétré que de 17 m dans le Néoco¬
mien.
De nombreux sondages pétroliers ont traversé le Crétacé inférieur.
Ils sont tous en position anticlinale. Le tableau ci-dessous indique les
variations constatées dans l’épaisseur des étages.
Aptien Barrémien Néocomien Purbeckien
Héricy . 40 m 179 m 91 m 310 m 31 m
Chartrettes . 32 74 102 208 14
Nangis . 49 23 134 206 14
Château-Landon . 92 80 101 273 20
Beynes . 38 48 37 123 ?
Paris-Radiodiffusion . 29 59 70 158 s/35,30 1
Le maximum de puissance du Crétacé inférieur paraît se situer de
part et d’autre de l’anticlinal de Fontainebleau : Héricy : 310 m, Char¬
trettes 208, Nangis 206, et dans la région de Château-Landon : 273 m.
L’épaisseur s’abaisse de part et d’autre de l’axe de Meudon : Tournan
196 m ; Paris-Radiodiffusion 158 m. La réduction devient sensible à
l’Ouest de Paris : Beynes 123 m. A Banthelu où les Sables verts et l’Aptien
n’ont pas été séparés dans la coupe des sondeurs, l’épaisseur des sédi¬
ments compris entre le Gault et le Jurassique s’abaisse à 131 m.
Il ne semble pas que les étages infracrétacés augmentent de puissance
en position synclinale ni que celle-ci soit de nature à modifier la répar¬
tition des zones de maximum de subsidence si l’on en juge d’après les
résultats du forage de Pantin (C. G. E.), où l’ensemble Sables Verts- Aptien-
Barrémien atteint 126 m contre 163 m à la Maison de la Radiodiffusion
Française.
1. Dont une partie appartient sans doute au Portlandien.
Le Gérant : Jacques Fohest.
ABBEVILLE.
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Cybium. Bulletin de l’Association des amis du Laboratoire des Pêches Outre-
Mer. Laboratoire des Pêches Outre-Mer, 57, rue Cuvier, Paris-5e ; sans pério¬
dicité ; échange.
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mologie, 45 bis, rue Buffon, Paris-5e ; depuis 1934 ; trimestriel ; abonne¬
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Index Seminum Horti parisiensis. Service des Cultures, 61, rue Buffon, Paris-5e ;
depuis 1882 ; échange.
Journal d’ Agriculture tropicale et de Botanique appliquée, suite de Revue inter¬
nationale de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale depuis 1954. Labo¬
ratoire d’ Agronomie tropicale, 57, rue Cuvier, Paris-5e ; abonnement, France,
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Adansonia (suite aux Notulae Systematicae) . Directeurs : MM. A. Aubréville
et H. Humbert, Laboratoire de Phanérogamie, 16, rue Buffon, Paris-5e ;
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Revue Algologique. Directeur : M. R. Lami, Laboratoire de Cryptogamie, 12, rue
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Revue Bryologique et Lichènologique. Directeur : Mme V. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; depuis 1874 ; abonnement, France, 22 F, Étranger, 28 F.
Revue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie ;
depuis 1928 ; abonnement, France, 18 F, Étranger, 23 F.
Pollen et spores. Directeur : Mme Van Campo, Laboratoire de Palynologie,
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Etranger, 40 F.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART (d. 9233). - 31-10-1964.
2* Série, Tome 36
Numéro 3
Année 1964
Paru le 15 Janvier 1965
SOMMAIRE
Pages
Communications
G. Pasteur. Notes préliminaires sur les Lygodactyles (Gekkonidés). IV. Diagnoses
de quelques formes africaines et malgaches . 311
H. Bertrand. Note sur les Potamophilinae (Col. Dryopidae) de la région éthiopienne. 315
J.-F. Jézéquel. Araignées de la savane de Singrobo (Côte d’ivoire). III. Palpimanidae
et Zodariidae . 326
J. Denis. Notes sur les Erigonides. XXVII. Remarques sur les genres Pelecopsis
Simon et Trichopterna Kulcz. avec la description du mâle de Pelecopsis major
(Denis) . . . 339
J. Forest. Le genre Macropodia Leach en Méditerranée. II. Remarques sur la nomen¬
clature et les synonymies (Crustacea Brachyura Majidae) . 348
A. Crosnier et J. Forest. Remarques sur quelques espèces ouest-africaines d’Alpheidae
(Decapoda Macrura). Description d ’Alpheus blachei sp. nov . 355
E. Fischer-Piette et J. Bedoucha. Mollusques terrestres de Madagascar. Famille
Streptaxidae . 368
E. Fischer-Piette et A.-M. Testud. Mollusques terrestres de Madagascar. Achatinacea. 377
Cl. Lévi. Spongiaires du Canal de Mozambique . 384
A. Guillaumin. Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum (Notules
sur quelques Orchidées d’Indochine. XXXV) . 396
H. Rose. Floraisons les plus intéressantes observées dans les serres du Muséum pen¬
dant l’année 1963 . . . 400
P. Huguet. Euphorbia maculata L.. Observations portant sur la morphologie des
stipules . 407
O. J. Benjamin et J. P. Gasc. Sur une technique d’injection vasculaire permettant
à la fois l’observation radiographique et la corrosion . 412
R. Abrard. Complément à l’étude du Cénomanien dans les forages du département
du Cher . 415
Actes administratifs . 422
Distinctions honorifiques . 422
Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 36, n° 3, 1964, pp. 311-422.
BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1964. — N° 3
462e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
30 avril 1964
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. GUIBÉ
COMMUNICATIONS
NOTES PRÉLIMINAIRES
SUR LES LYGODACTYLES (GEKKONIDÉS)
IV. — Diagnoses de quelques formes africaines et malgaches.
Par Georges PASTEUR
SlGI.ES CONVENTIONNELS :
BGP : collection de l'auteur.
MCZ : collection du Muséum of Comparative Zoology at Harvard College.
MNHN : collection du Muséum.
Faune africaine
Lygodactylus gravis sp. nov.
Holotype : MCZ 24065, mâle à 8 pores préanaux et queue partiellement
régénérée (38 + 52 % mm). Terra typica : Phillipshof (monts Ousam-
bara, Tanganyika). Hypodigme : 13 spécimens.
Proche de L. conradti Matschie, dont il diffère, entre autres, par sa très
grande taille (corps : 38 à 42 mm contre 21 % chez les mâles connus),
par sa sole adhésive digitale (7 lamelles au lieu de 6 à l’orteil IV), par
ses écailles plus grandes (exemples : 6 et 7 médio-dorsales par verticille,
21
— 312
au lieu de 8 à 10 ; 158 à 195 granules médio-dorsaux observés entre la
rostrale et le premier verticille, contre 218 chez l’unique L. conradti
connu ; 29 à 35 écailles composent le dernier rang précédant le premier
verticille, au lieu de 37).
Lygodactylus inexpectatus sp. nov.
Holotype : MCZ 67121, femelle à 9 fossettes homologues de pores et
queue originelle entière. Terra typica : Dar-es-Salaam. Hypodigme :
l’holotype.
S’écarte de tous les autres lygodatyles connus par son écaillure sous-
caudale passablement irrégulière et ne présentant que deux grandes
plaques urostégiales par verticille.
Bien que vivant parmi les formes extrême-orientales du complexe de
L. picturatus (Peters), auquel il appartient, il en diffère totalement par
sa pigmentation : pas d’avant-train à couleurs vives différencié, dessin
gulaire complexe comprenant trois lignes convexes vers l’avant en plus
de la marque en tête-de-flèche qui est ainsi la quatrième ; une file de
mélanophores médiane sous la queue.
Faune malgache
Lygodactylus arnoulti sp. nov.
Dédié à Jacques Arnoui.t, du Laboratoire des reptiles et poissons du
Muséum.
Holotype : BGP 204, mâle à 9 pores et queue originelle entière
(21 -f- 22 mm). Terra typica : montagne de l’Ibity (Centre). Hypodigme :
l’holotype.
Proche de L. verticillatus Mocquard, dont il se distingue, entre autres,
par sa face dorsale entièrement gris olive et parsemée de points noirs,
membres et queue compris, par sa gorge ornée de courtes files conver¬
gentes de petits points sombres, par ses écailles verticillaires distales non
agrandies, par une sole digitale à 5 lamelles (dont 4 adhésives) à l’orteil IV,
par la présence d’un rang de 6 plaques au lieu de 5 derrière les postmen¬
tonnières, par ses écailles de fond plus petites : 193 granules médio-dorsaux,
41 ventralement entre les oreilles, 26 entre les yeux.
Lygodactylus klemmeri sp. nov.
Dédié au Dr. Konrad Klemmer, conservateur des Beptiles au muséum
Senckenberg (Francfort).
Holotype : MNHN 50.259, mâle à 5 + 0 -(— 5 pores et queue partiel¬
lement coupée (corps : 28 mm). Terra typica : forêt de l’Antsingy (Nord-
Ouest). Hypodigme : l'holotype.
— 313 —
Appartient aussi au groupe de L. verticillatus , se distinguant de tous
ses autres membres par son écaille aporique au milieu de la série pori-
fère, par 8-9 écailles médianes au lieu de 7 au plus entre celle-ci et la
fente cloacale, par le diamètre de son œil nettement inférieur à 21 %
de la distance oreille-bout du museau, par ses très petites écailles gulaires :
49 entre les oreilles, contre 32 à 42 chez les 33 autres exemplaires du
groupe examinés de ce point de vue.
Proche par sa pigmentation de L. arnoulti, dont il se distingue, entre
autres, par les caractères ci-avant, par l’absence de bande latéro-dorsale
moins sombre, par la disposition désordonnée de ses points noirs qui
sont mêlés à des tachettes gris clair, par 5 plaques au lieu de 6 derrière
les postmentonnières, par 8 ou 9 médio-dorsales par verticille lieu au de 7
(premier verticille et derniers à partir du douzième non compris).
Lygodactylus montanus sp. nov.
Holotype : MNHN 56.71, femelle à 8 écailles homologues de porifères
et queue partiellement régénérée (32,5 + 38 mm). Terra typica : sommet
du mont Ivohibe (Sud-Est central). Hypodigme : 3 spécimens.
Se distingue de tous les autres Lygodactylus connus par la présence de
petites carènes sur les granules dorsaux, et de tous les membres du sous-
genre Lygodactylus par l’absence de toute trace de griffe au doigt I de
la main, lequel est en outre hypotrophié.
Proche de L. robustus Boettger, dont il diffère, entre autres, par sa
coloration très foncée, par l’absence de périodicité sous-caudale, par une
expansion de la paupière au-dessus de l’œil.
Lygodactylus ornatus sp. nov.
Holotype : MNHN 39.48, mâle à 11 pores et queue partiellement coupée
(corps : 27 mm). Terra typica : mont Mandritsara (Nord-Ouest). Hypo¬
digme : l’holotype.
Mêle des caractères morphologiques de L. tolampyae (Grandidier) et
du groupe de L. verticillatus , et se distingue de tous les autres lygodactyles
connus par la présence d’un dessin gulaire qui n’est ni convergent, ni
divergent, ni longitudinal : 7 lignes noires transversales, légèrement ondu¬
leuses. Dorsalement, entre autres caractères pigmentaires, deux paires
de belles taches scapulaires à partie médiane noire et parties latérales
blanches (une paire en avant du bras et l’autre en arrière).
Sous-genre Domerguella subgen. nov.
Dédié à mon ami Charles Domergue, hydrogéologue à Madagascar.
Diagnose. — Se distingue des Lygodactylus typiques par un caractère
majeur et plusieurs caractères secondaires, le premier étant la présence
de sacs post-anaux. Jusqu’à présent, l’absence de ces sacs était un des
éléments de la définition du genre.
— 314 —
Genre grammatical. — Masculin.
Espèce-type. — Lygodactylus (Domerguella) miops Günther, 1891.
Autres espèces :
Lygodactylus (Domerguella) madagascariensis (Boettger).
Lygodactylus (Domerguella) guibei sp. nov.
Holotype : BGP 198, mâle à 7 pores et queue partiellement coupée
(corps : 30 mm). Terra typica : Périnet (Est). Hypodigme : 2 mâles.
Proche de L. miops, dont il diffère, entre autres, par des périodes de
3 écailles médio-ventrales au lieu de 4 sous la queue, par des fentes post¬
anales supérieures chez les mâles aux deux-cinquièmes de la distance
qui les sépare, par une coloration violacée foncée, par des écailles de
fond plus grandes (exemples : 10 médianes entre la série porifère et la
fente cloacale au lieu d’au moins 11, 208 et 214 granules médio-dorsaux
observés au lieu de 227 à 259 chez 15 L. miops).
Faculté des sciences de Rabat ,
Laboratoire de Zoologie.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 3, 1964, pp. 315-325.
NOTE SUR LES POTAMOPHILINAE
(COL. DRYOPIDAE)
DE LA RÉGION ÉTHIOPIENNE
Par Henri BERTRAND
D’après Pic, dans le Catalogue JunK (1914) les Potamophilinae n’étaient
représentés dans la région éthiopienne que par trois genres : Potamodytes
Grouvelle (1896), Potamophilinus Grouvelle (1896) et Hydrethus Fair-
maire (1889), auxquels il convenait d’ajouter : Potarnocares Grouvelle
(1889).
Et c’est le total de ces quatre genres que nous avons fait figurer dans
une liste des genres de Dryopides de la région éthiopienne au début de
notre étude sur les premiers états (Bertrand, 1962).
Sur la base des genres connus en 1896, la répartition s’établissait comme
suit :
Potamodytes était exclusivement éthiopien, de même que Potarnocares,
tandis que Hydrethus était représenté à la fois à Madagascar et en Aus¬
tralie, Potamophilinus étant commun à l’Afrique et à l’Asie (région
orientale).
En ce qui concerne les larves, nous ne connaissions d’abord que celles
du genre Potamodytes, dont le premier spécimen avait été recueilli à Mada¬
gascar par A. Grandidier dès 1882, rappelant comme faciès celle de
notre Potamophile ( Potamophilus acuminatus Duft.) découverte par Léon
Dufour en 1840 (Dufour, 1862) et des larves très différentes, de forme
allongée et étroite, trouvées en Guinée (Mission Lamotte-Roy), au
Congo Belge (Mission Damas) et au Natal (Oliff). Par rapprochement
avec des larves de même type prises en Insulinde par la Mission Thie-
nemann (Bertrand, 1935), nous les attribuions au genre Potamophilinus
commun, comme indiqué ci-dessus, aux deux régions éthiopienne et orien¬
tale (Bertrand, 1956 et 1962).
De nouvelles espèces de Potamophilinae éthiopiens ont été décrites
seulement depuis 1935 et le résultat a été d’abord d’embrouiller la nomen¬
clature.
Hinton (1935) décrit une seconde espèce de Potamophilinus du Sierra
Leone, à laquelle plus tard Delève (1945) devait rapporter avec réserve
quelques spécimens d’Elisabethville, au Congo Belge.
Le même auteur met en synonymie le genre Potarnocares avec le genre
Hydrethus dont le type est H. dermestoides Faimaire, de Madagascar.
Et c’est dans le genre Hydrethus qu’avec H. jeanneli, décrit par Hinton
316 -
du Mozambique, Delève place deux Potamophilinae du Congo Belge :
H. burgeoni du Ruwenzori et H. major dont le type est du Soudan.
Au point de vue zoogéographique ajoutons que H. jeanneli a été
retrouvé au Katanga et II. major au Cameroun, Potamodytes pénétrant
en Arabie dans le protectorat d’Aden.
Fig. 1. — Larves de Potamophilinae : larve de type Potamocares (Insulinde).
et larve de Potamodytes (Afrique) (d’après Bertrand).
C’est alors qu’intervient Delève (1964) procédant à une première révi¬
sion d’ensemble des Potamophilinae (Larinae) de la région éthiopienne,
révision basée tant sur les collections belges de l’Institut royal des Sciences
naturelles de Belgique et du Musée de Tervuren, que sur celles du Labo-
— 317 -
ratoire d’Entomologie du Muséum, la collection du Laboratoire de Bio¬
logie de Dundo en Angola, la collection de l’Institut de Recherche Scien¬
tifique de Madagascar, et enfin nos récoltes personnelles dans l’ensemble
de l’Afrique et celles du Dr. Starmuhlner, de Vienne, à Madagascar.
D’après cette étude, des modifications importantes interviennent dans
la nomenclature.
Le genre Potamodytes Gr. ne subit pas de changement ; par contre
Delève éloigne du genre Potamophilinus Gr. dont le type est P. longipes
Fig. 2.
Larve de Omotonus
bertrandi Delève
(d’après Bertrand)
Gr. de Birmanie, toutes les espèces africaines, mais il admet que la révision
des espèces asiatiques « serait hautement désirable » et un remaniement
vraisemblable.
Les Potamophilinus d’Afrique entrent dans un nouveau genre : Omo¬
tonus comprenant à côté du type, O. notabilis Gr., et de O. spinicaudus Htn.,
trois espèces nouvelles . une du Congo Belge : O. kwangoletisis
(Mme Lf.leup, 1959) et deux autres de l’Angola : O. angolensis et O. ber¬
trandi des collections du Laboratoire de Biologie de Dundo.
C’est à ce nouveau genre que doivent être rapportées les larves d’Angola
décrites comme « Potamocares » ; une femelle de O. bertrandi ayant d’ailleurs
été obtenue en élevage.
318 —
Le genre Potamocares est maintenu et Delève place maintenant à
côté du type : P. striatus Gr., deux espèces retirées des Hydrethus : P. bur-
geoni Del. et H. jeanneli Htn. et il y ajoute une nouvelle espèce : P. mar-
lieri dont G. Marlier a recueilli larves et imagos dans le Congo oriental
Fie. 3.
Larve' de” Potamolatres
costulatus Delève
(d’après Bertrand).
province du Kivu). Nous avons nous-mêmes récolté ces larves, décrites
comme Potainophilinus. et obtenu un imago ex larva à Uvira durant
notre séjour à l’Institut, de Recherche Scientifique de l’Afrique centrale
(I. R. S. A. C..).
D’après la récolte d’une larve, l’espèce est aussi présente en Uganda,
au pied du Ruwenzori.
En Angola des chasses méthodiques à la lumière faites durant plusieurs
années par M. Luna de Carvalho au Laboratoire de Dundo ont permis
— 319 —
d’avoir un bon aperçu de la faune ; y figurent à côté des Potamodytes
et des deux Omotorius, des insectes très proches des Potamocares et que
Delève, après un nouvel examen de Hydrethus major , place aux côtés
de ce dernier dans un nouveau genre Potamogethes ; ce sont P. crassipes
Fig. 4.
Larve de Potamophilinae
genus C du Congo
Belge (Kivu) (d’après
Bertrand).
et P. cribricollis, le second pris aussi au Congo Belge (Mnle N. Lelei p,
1959).
C’est à une de ces espèces que doit se rapporter une larve de Potamo-
philinae voisine de la larve du Potamocares marlieri mais à prolongements
postérieurs du neuvième segment abdominal non seulement plus courts,
mais encore non incurvés en dedans et au contraire bien écartés et diver¬
gents.
A la suite de ce qui précède, le genre Hydrethus — dont les représen-
— 320 —
tants austraux d’après Delève seraient à revoir — serait cantonné à
nouveau à Madagascar. Au type, H. dermestoides Fairmaire, s’ajoutent
deux espèces nouvelles : //. perrieri et //. proximus. Et. accompagnant
une des larves de notre ancien type « Potamophilinus » de Madagascar,
nous avons pris dans un affluent de la rivière larolca, un couple de
//. proximus (Delève 1964).
Enfin, Delève décrit un Potamophilinae malgache inédit des col¬
lections de l’Institut de Recherche Scientifique de Madagascar, de taille
un peu plus faible que celle des Potamodytes, à thorax orné de tubérosités
et élytres à fortes côtes ; c’est Polamolatres costulatus représentant d’un
genre monotype endémique h C’est à cet insecte que correspond la larve
non moins remarquable que nous avons décrite comme Potamophilinae
genus M. (Bertrand, 1962).
Sous réserve de travaux ultérieurs, utilisant le synopsis qui termine
l’étude de Delève et celui, corrigé, que nous avions établi en 1962, on
peut donner les deux tableaux qui suivent pour les genres de Potamo¬
philinae de la région éthiopienne à l’état imaginai et larvaire.
Imagos.
1 (2) Deux stries supplémentaires entre la première et la deuxième strie.
Prosternum non prolongé au delà des hanches antérieures... .
Potamodytes Grouvelle (Afrique, Madagascar).
2 (1) Une seule strie supplémentaire entre la première et la deuxième strie
(parfois effacée). Prosternum prolongé au delà des hanches antérieures.
3 (4) Ecusson quadrangulaire ou punctiforme. Epaule des élytres saillantes
en avant. Stries faibles, effacées dans la région scutellaire. Saillie du pro¬
sternum large. Edéage à pièce basale réduite ; lobe médian large, en lame
de couteau . Omotonus Delève (Afrique)
4 (3) Ecusson en triangle curviligne. Épaules des élytres non saillantes en
avant. Stries marquées ; strie supplémentaire toujours visible.
5 (6) Élytres offrant des côtes. Pronotum présentant des rugosités. Taille
relativement grande (7 mm) . Potamolalres Delève (Madagascar)
6 (5) Élytres dépourvues de côtes. Pronotum uni. Taille moyenne.
7 (8) Saillie du prosternum en triangle étroit. Nervation caractérisée par la
présence de cinq nervures atteignant le bord de l’aile, entre la dernière anale
et la médiane -j- cubitale. Edéage à pièce basale bien développée ; lobe médian
étroit . Potamocares Grouvelle (Afrique)
8 (7) Saillie du prosternum parallèle entre les hanches ou en triangle large.
Nervation ne présentant entre la dernière anale et la médiane -j- cubitale
que quatre nervures atteignant le bord de l’aile.
9 (10) Saillie du prosternum parallèle entre les hanches. Edéage à pièce basale
bien développée; lobe médian étroit... Hydrethus Fairmaire (Madagascar)
10 (9) Saillie du prosternum en triangle assez large. Edéage à pièces basale
courte ; loge médian large et aplati . Potamogethes Delève (Afrique)
1. On ne connaît que deux spécimens : l’un de Baevana près de Maroansetra, l’autre,
une femelle, de Sandrangato, seul vu par Delève.
321
Larves.
1 (15) Corps plus ou moins massif, très sensiblement plus large au niveau du
prothorax que de l’extrémité abdominale.
2 (3) Face dorsale sans saillies ou côtes accusées. Neuvième segment abdominal
à prolongements postérieurs courts, mais bien visibles. De grande taille.
Potamodytes Grouvelle (Afrique, Madagascar)
3 (2) Face dorsale pourvue de saillies ou côtes accusées. Neuvième segment
abdominal à prolongements postérieurs variables, souvent effacés.
4 (7) Un nombre variable de côtes dorsales ; pas de côtes ou saillies sagittales
(impaires). Neuvième segment abdominal à prolongements postérieurs effacés.
Taille moyenne.
5 (6) Quatre paires de côtes dorsales (soit huit rangées longitudinales).
Côtés des segments bordés de grandes soies aplaties .
Potamophilinae genus C (Congo belge oriental)
6 (5) Deux paires de côtes dorsales (soit quatre rangées longitudinales). Côtés
des segments abdominaux bordés de soies pédicellées ; côtés, des segments
thoraciques bordés de « palettes » ciliées .
Potamolatres Delève (P. costulatus Delève)
7 (4) Des saillies sagittales formant bosse en arrière. Neuvième segment
abdominal avec prolongements postérieurs bien visibles, de longueur variable.
(Type Omotonus )
8 (17) Prolongements postérieurs droits ou recourbés en dessus.
9 (12) Prolongements postérieurs recourbés en dessus.
10 (11) Assez longs . Omotonus Delève (O. bertrandi Delève)
11 (10) Courts . Type Omotonus (Afrique du Sud)
12 (9) Prolongements postérieurs droits, courts, forte taille .
Type Omotonus (Madagascar)
13 (19) Prolongements postérieurs recourbés en dessous .
Type Omotonus (Congo belge)
14 (1) Corps allongé et étroit. Côtes sagittales dorsales formant une crête
continue. Neuvième segment abdominal à prolongements postérieurs variables.
(Groupe Potamocares-Hydrethus)
15 (24) Prolongements postérieurs bien développés et bien visibles .
(Type Potamocares)
16 (17) Prolongements postérieurs bien écartés et droits .
Potamogethes Delève (P. sp.) (Angola)
17 (16) Prolongements postérieurs moins écartés et parfois même incurvés en
dedans.
18 (21) Prolongements postérieurs plus ou moins incurvés en dedans.
19 (20) Prolongements postérieurs longs et fortement incurvés en dedans...
Potamocares Grouvelle (P. marlieri Delève) (Congo belge oriental)
20 (19) Prolongements postérieurs moins longs et faiblement incurvés (Rho-
désie du Sud et Afrique du Sud) . Type Potamocares 1
21 (18) Prolongements postérieurs droits (Rhodésie du Sud et Afrique du Sud).
22 (23) Prolongements postérieurs assez longs . Type Potamocares 2
23 (22) Prolongements postérieurs plus courts . Type Potamocares 3
— 322
24 (15) Prolongements postérieurs réduits . Type Hydrethus
25 (26) Neuvième segment abdominal relativement peu allongé, ne pouvant
guère dépasser de plus de trois fois sa largeur .
Hydrethus Fairmaire (H. proximus Delève) (Madagascar)
26 (25) Neuvième segment abdominal sensiblement plus allongé .
Type Hydrethus (Guinée)
Dans le tableau des larves nous avons fait figurer des larves de type
Potamocares reçues récemment, en 1964, de Rhodésie du Sud et du Trans¬
vaal (MM. Harrison et Noble).
3
4
5
Fig. 5. — Prolongements postérieurs du dernier segment abdominal chez les larves de type
Potamocares : 1, Potamocares marlieri Delève ; 2. Potamogethes sp. ; 3, 4, 5, larves de
Rhodésie du Sud et Afrique du Sud.
Ce tableau des larves ne peut, bien entendu, qu’avoir une valeur relative
tant que diverses larves du groupe Potamocares Hydrethus ne peuvent
être rapportées à des formes imaginales et le genre correspondant à Pota-
mophilinae genus du Congo orientai reste inconnu.
Si l’on compare les tableaux des formes imaginales et larvaires, on
peut remarquer que Potamodytes, Omotonus et Potamolatres sont bien
caractérisés, tant à l’état imaginai que larvaire, mais il ne paraît pas
exister de trait commun positif distinctif pour les formes imaginales cor¬
respondant au groupe larvaire Potamocares-Hydrethus qui englobe aussi
d’ailleurs les larves de l’Insulinde.
Les nymphes des Potamophilinae sont moins bien connues que les larves.
— 323
En Europe, Léon Dufour (1862) n’a pu réussir à obtenir la nymphose
de la larve du Potaniophile ( Potamophilus acuminatus Duft.) ; par contre,
en 1936, au Laboratoire maritime de Dinard, nous avons pu observer
la nymphose de larves de Potamophilus, recueillies en septembre de
l’année précédente à Puy Guillaume (Puy-de-Dôme). Ces nymphes, comme
nous l’avons indiqué, ressemblent beaucoup aux nymphes des Ilelmiinae,
s’en distinguant tout au plus par un tégument presque nu, sans phanères
caractérisés, possédant comme les nymphes des Helmiinae des eerques
pairs et des « filaments pronotaux au nombre de deux paires (Ber¬
trand, 1936 et 1939). Et encore ce caractère d’ornementation est-il très
secondaire au niveau de la sous-famille, et précisément Hinton (1940)
a découvert des nymphes de Potamophilinae du genre américain Ilexan-
chorus Sharp avec d’assez longs poils et par là comparables à celles des
Helmiinae. C’est donc par suite d’un lapsus que Hinton (1939) a pu
écrire que : « Bertrand has separated the pupae of the Larini from those
of the Elmiini on the pronotal spines or filaments whieh he says are
absent among the Larini ». Par contre il se trouve que les filaments pro¬
notaux sont effectivement absents chez un des genres éthiopiens dont
il a été question ci-dessus.
Au cours de notre séjour en Afrique, nous avons réussi à obtenir au
Laboratoire de Biologie de Dundo en Angola, une nymphe de Potarnodytes
et plus tard, au Congo belge, au laboratoire de l’I.R.S.A.C., sommes
parvenus à élever jusqu’à l’état imaginai Potamocares marlieri.
Les nymphes de Potarnodytes et de Potamocares sont fort voisines des
nymphes de Potamophilus ; par contre très différentes sont les nymphes
du genre Omotonus découvertes en Angola et dépourvues de filaments
pronotaux.
Le tableau des nymphes connues de Potamophilinae éthiopiens peut
être établi comme il suit :
1 (4) Filaments pronotaux présents (deux paires) ; eerques massifs, de longueur
médiocre ; tégument presque nu.
2 (3) De grande taille ; fdainents de longueur médiocre. Potarnodytes Grouvelle
3 (2) De taille moyenne ; filaments relativement très longs .
Potamocares Grouvelle
4 (1) Pas de filaments pronotaux ; eerques très longs et très grêles ; quelques
poils sur l’abdomen, pronotum couvert d’une pubescence dense .
Omotonus Delève
Biologie. — Sans vouloir déborder hors du cadre de cette note, nous
terminerons par quelques indications d’ordre biologique qui d’ailleurs,
comme nous allons le voir, peuvent être à l’occasion en relation avec
la morphologie.
La larve du Potamophile est connue comme xylophage, et on la ren¬
contre sur les bois immergés des rivières et fleuves, très généralement en
association avec la larve d’un autre Dryopide de la sous-famille ou tribu
des Helmiinae : Macronychus quadrituberculatus Mull., découverte vers
la même époque que la larve du Potamophile par Jean Pérez (1863).
— 324 —
La larve du Macronyque, comme nous avons pu l’observer après Jean
Pérez, se métamorphose dans des cavités creusées dans le bois (Ber¬
trand, 1936, 1939). En captivité dans notre élevage nous avons observé
le même comportement chez la larve du Potamophile.
En Afrique sont également xylophages les larves des genres : Potamo-
cares, Potamogethes, Hydrethus, Potamolatres et celles du genre inconnu
du Kivu
Signalons en passant qu’en Afrique les bois immergés sont également
attaqués par les larves de plusieurs Helmiinae et d’un Ptilodactylide sans
doute inédit, la nymphe d’une Éphémère de la famille des Polymitarcidae,
Povilla adusta Lest, se rangeant aussi tout au moins parmi les insectes
aquatiques rongeurs de bois (Bertrand, 1964).
Tout au contraire, les larves des Omotonus ou de type Omotonus,
découvertes d’abord en Angola, paraissent être des « microphages » vivant
sur les pierres et roches des torrents. Et, en Angola, nous avons pu cons¬
tater dans la nature que ces larves se métamorphosent au fond de l’eau
et on trouve la nymphe, à nu, complètement immergée, retenue par ses
longs cerques à l’exuvie larvaire collée au support. Les caractères par¬
ticuliers de la nymphe des Omotonus donnent un exemple de plus des
rapports entre la morphologie et la biologie des larves et nymphes des
insectes aquatiques (Bertrand, 1949, 1954).
Laboratoire d' Entomologie du Muséum.
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ent. Soc. London, 89, 1939, pp. 133-184, fig. 1-105, pl. I.
— A monographie révision of the Mexican water beelles of the family
Elmidae. A'oo. Zoolog., 42, 1940, pp. 217-396, fig.
Pérez, ,1. — Histoire des métamorphoses du Macronychus quadrituberculatus
et de son parasite. Ann. Soc. ent. France, 4, 3, 1863, pp. 621-636, fig. 1-21.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N» 3, 1964, pp. 326-338.
ARAIGNÉES DE LA SAVANE DE SINGROBO
(CÔTE DA VOIRE)
II. — Palpimanidae et Zodariidae.
Par Jean-François JÉZÉQUEL
Nous continuons ici l’étude systématique des araignées recueillies à
« Lamto », en Côte d’ivoire, au cours des années 1962-1963 L
Palpimanidae et Zodariidae sont abondamment représentés en indi¬
vidus ; par contre, il y a assez peu d’espèces : cinq Palpimanides et trois
Zodarides. Ces espèces sont nouvelles à l’exception d’une ( Chariobas
cylindraceus Simon), dont nous décrivons le mâle inconnu jusqu’à pré¬
sent.
Les représentants de ces deux familles colonisent à peu près tous les
biotopes de la savane (milieux herbacés divers, arbustes, rôniers).
Palpimanidae.
Sous-famille Palpimaninae.
Groupe des Chedimeae.
Genre Scelidocteus Simon 1907.
Simon a créé ce genre pour trois espèces de la côte occidentale d’Afrique
(Guinée Portugaise, Ile San Thomé, Ogoué). En 1930 (Araignées du Congo),
R. de Lesseiît décrivit une quatrième espèce : 5. berlandi ; à ce propos,
il écrit (p. 621) : «... le genre Scelidocteus , très voisin des genres Sarascelis
Simon 1887 et Boagrius 1893 et dont il ne mérite guère d’être séparé... ».
Ayant examiné les types des trois espèces de Scelidocteus et des trois
espèces de Sarascelis, nous pensons au contraire que ces deux genres
sont bien distincts l’un de l’autre, ne serait-ce que par la structure de
leurs organes sexuels (Comparer à ce propos les figures 2-4 et 7, 9, 11).
Les Scelidocteus se distinguent aisément des Sarascelis par la forme géné¬
rale du céphalothorax qui est subrectangulaire, à côtés presque paral¬
lèles, par la première ligne oculaire, vue de dessus très peu récurvée,
1. Cf. Bull. Mus. Hist. Nat., 1964, t. 36, fasc. 2 : Introduction et Sicariidae.
Bull. I.F.A.N. , Dakar, 1964 : Thomisidae (sous presse).
327 —
par les griffes des pattes armées d’une seule dent parfois suivie de l’ébauche
d’une deuxième et enfin par l’absence de griffe impaire.
Les organes sexuels sont d’un type bien particulier. Chez les femelles
il existe une véritable fossette génitale externe, mais dissimulée parce
qu’enfoncée dans le pli épigastrique. Le bulbe des mâles est globuleux
et prolongé par deux processus (dont le style) plus ou moins enroulés
l’un sur l’autre. Ce dernier caractère existe chez les deux Scelidocteus
de Lamto, chez S. berlandl Lessert 1930, mais aussi chez les S. pachypus
Simon et S. ochreatus Simon, contrairement à ce qu’en a écrit De Lessert
(1930, p. 621, note infrapaginale).
Scelidocteus lamottei n. sp. (Fig. I, 2).
Matériel. - — Très nombreux mâles, femelles et immatures.
Femelle. — Longueur totale : 5,5 mm à 6,5 mm. Céphalothorax :
L : 2,9 mm, 1 : 2,0 mm.
Couleur : céphalothorax, sternum, chélicères, pièces buccales, pre¬
mières pattes, région épigastrique rouge brun foncé. Pattes II à IV
et abdomen jaune-orangé, recouverts de poils gris très fins et très denses,
surtout sur l’abdomen qui apparaît grisâtre.
Céphalothorax subrectangulaire, très peu rétréci à l'avant. Téguments
finement chagrinés.
Yeux antérieurs, vus par devant, en ligne très légèrement procurvée :
les médians deux fois plus gros que les latéraux et nettement plus rap¬
prochés l’un de l’autre que de ces derniers. Yeux postérieurs petits mais
bien marqués. Quadrilatère des yeux médians un peu plus large à l’avant
qu’à l’arrière.
Bandeau rebordé, un peu plus étroit que le groupe des yeux médians.
Patellas, tibias et métatarses I pourvus en-dessous et au bord interne
de granulations dentiformes (le métatarse en possède 4 dont une très
petite).
Les tarses possèdent seulement une paire de griffes pourvues de deux
dents. Ces griffes sont longues, assez fines et ont une forme de serpe.
Chélicères légèrement carénées extérieurement.
Le scutum épigastrique n’a rien de caractéristique. Il est légèrement
échancré comme chez presque tous les Palpimanides.
La vulva (Fig. 1) est beaucoup plus caractéristique.
Mâle. — Longueur totale : 5 mm. Céphalothorax : L : 2,4 mm ; 1 : 1,7 mm.
Coloration et yeux comme chez la femelle.
Bulbe très caractéristique, globuleux, prolongé par deux processus dont
un est bifide et entouré d’une lame hélicoïdale (Fig. 2).
22
Fig. 1 : SceHdocteus larnottei n. sp., vulva. — Fig. 3 : Scelidocteus vuatlouxi n. sp., vulva. —
Fig. 5 : Céphalothorax des trois Sarascelis de Lamto, a : S. lamtoensis n. sp. ; b : S. rebiereae
n. sp. ; c : S. junquai n. sp. — Fig. 6 : Sarascelis lamtoensis n. sp., vulva. — Fig. 8 : Sarascelis
rebiereae n. sp., vulva. — Fig. 10 : Sarascelis junquai n. sp., vulva.
— 329
0,5 mm.
0,5mm
T
0,5mm.
Fig. 2 : Scelidocteus lamottei n. sp. : bulbe droit : a : vue externe ; b : vue interne. — Fig. 4 :
Scelidocteus vuaXtouxi n. sp., bulbe droit, a : vue de dessous ; b : vue interne. — Fig. 7 :
Sarascelis lairdoensis n. sp., bulbe droit, a : vue externe ; b : vue interne.
— 330 —
Scelidocteus vuattouxi n. sp. (Fig. 3 et 4 .
Matériel. — Nombreux mâles, femelles et immatures.
Cette espèce a été trouvée, exclusivement, à la base des rachis de pal¬
miers. Nous la dédions à R. Yuattoux qui l’a récoltée.
Cette espèce se distingue de la précédente par ses organes reproducteurs
(mais la différence est surtout grande entre les bulbes, les vulves étant
assez semblables), et par son céphalothorax qui est plus trapu, plus
rectangulaire, au front encore plus large.
Femelle. — Longueur totale : 5,8 mm. Céphalothorax : L : 2,7 mm ;
1 : 1,9 mm.
Coloration : céphalothorax, sternum, pièces buccales, chélicères, pattes I
rouge très foncé. Scutum abdominal rouge plus clair. Abdomen, pattes II,
III, IV jaune à pubescence grise.
Chélicères carénées. Tégument chagriné.
Quadrilatère des yeux médians un peu moins long que large à l’arrière.
Yeux médians antérieurs séparés par à peine un peu moins que leur
diamètre.
La griffe impaire n’existe pas. Les griffes supérieures sont bidentées.
Scutum abdominal largement échancré. Yulva (Fig. 3') assez sem¬
blable à celle de S. larnottei.
Mâle. — Longueur totale : 4,5 mm. Céphalothorax : L : 2,2 mm ;
1 : 1,8 mm.
Le céphalothorax est encore plus trapu et rectangulaire que chez la
femelle. Les chélicères sont très fortement carénées et d’un rouge-noir
très marqué.
Yeux comme chez la femelle.
La face interne de la patella I et la face inférieure du tibia dans sa
moitié basale sont garnies de petits tubercules épineux.
Bulbe (Fig. 4) plus simple que celui de S. larnottei, prolongé par deux
processus. L’interne est un peu contourné mais non doublé d’une lame
hélicoïdale.
Genre Sarascelis Simon 188/.
Nous n’avons pas retrouvé les deux espèces décrites d’Afrique occi¬
dentale par E. Simon ( luteipes et chaperi) mais trois espèces très abon¬
dantes, nouvelles et répandues dans tous les biotopes de la savane.
Si les mâles de Sarascelis se distinguent aisément par leurs bulbes,
il est très difficile de séparer les femelles et aussi d’allier les femelles et
les mâles correspondants. En effet, les caractères différentiels entre
espèces sont d’appréciation délicate et il faut bien regarder pour isoler
les femelles les unes des autres.
Le céphalothorax des Sarascelis est ovale, le front étant très rétréci.
La première ligne oculaire est nettement récurvée.
— 331
Il existe toujours aux tarses une griffe impaire, parfois microscopique.
Les bulbes mâles sont prolongés soit par une seule apophyse recourbée,
soit par une lame formant gouttière et protégeant le style.
Sarascelis lamtoensis n. sp. (Fig. 5a, 6 et 7).
Matériel. — Nombreux mâles, femelles et immatures.
Femelle. — Longueur totale : 8,5 mm. Céphalothorax : L : 3,7 mm ;
1 : 2,6 mm.
Coloration : céphalothorax rouge noirâtre très foncé de même que
sternum, pièces buccales, chélicères, scutum abdominal et pattes I.
Les fémurs de ces dernières présentent des taches jaunes surtout visibles
sur la face interne.
Pattes II, III et IV, abdomen jaune-orangé. Ce dernier rendu grisâtre
par une pilosité très épaisse.
Céphalothorax renflé au milieu ce qui le rend sub-losangique (Fig. 5a).
Quadrilatère des yeux médians nettement moins long que large à
l’arrière.
Pattes I dépourvues de granulations à la face interne.
Pattes II, III, IV terminées par deux griffes pluridentées et une griffe
impaire, bien visible, très courbée et acérée.
Vulva : voir Fig. 6.
Mâle. — Longueur totale : 5 à 6 mm. Céphalothorax : L : 2,9 mm;
1 : 2,0 mm.
Coloration, yeux, forme du céphalothorax comme chez la femelle.
Bulbe assez gros, plus ou moins tordu sur lui-même, « coiffé » par une
apophyse dentelée, en forme de gouttière, abritant le style (Fig. 7).
Sarascelis rebiereae n. sp. (Fig. 5b, 8 et 9).
Matériel. — Quelques mâles, femelles et immatures.
Femelle. — Longueur totale : 6,7 mm à 7,0 mm. Céphalothorax :
L : 3,0 mm ; 1 : 1,9 mm.
Coloration : céphalothorax rouge très foncé presque noir, ainsi que
les chélicères, les pièces buccales et le sternum. Les lames maxillaires
sont cependant un peu éclaircies de jaune à leur extrémité. Pattes I rouges,
les autres jaunes. Abdomen rouge clair fortement réticulé de gris, recou¬
vert d’une épaisse pilosité grise.
Scutum rouge.
Céphalothorax de forme ovale, moins renflé au milieu que celui de
S. lamtoensis (Fig. 5b).
Quadrilatère des yeux médians un tout petit peu plus large à l’arrière
que long. Il semble presque carré.
332
0,5 mm.
Fig. 9 : Sarascelis rebiereae n. sp., bulbe droit, a : vue de dessous ; b : vue de dessus. — -
Fig. 11 : Sarascelis jumjuai n. sp., bulbe droit, a : vue de dessous ; b : vue de dessus.
Tégument du céphalothorax fortement chagriné sur le dessus, ponctué
ailleurs.
Chélicères légèrement carénées dans leur moitié basale. Pattes II à IV
munies de deux griffes supérieures et d’une griffe impaire extrêmement
petite, visible seulement au microscope. Les deux griffes supérieures, en
forme de serpe, possèdent deux dents dont la plus basale est très large.
Vulva assez simple (Fig. 8).
— 333 —
Mâle. — Longueur totale : 4,8 mm à 5,0 mm. Céphalothorax : L :
2,4 mm ; 1 : 1,6 mm.
Couleur et yeux comme chez la femelle. Cependant sur l’abdomen le
réseau est jaune sur fond rouge clair. La patte-mâchoire (Fig. 9) res¬
semble à celle de S. chaperi Simon. Mais elle en diffère par son tarse
dépourvu de bosse et les tubercules latéraux du bulbe beaucoup plus
développés.
Sarascelis junquai n. sp. (Fig. 5c, 10 et 11).
Matériel. — Nombreux mâles, femelles, immatures.
Femelle. — Longueur totale : 5,6 mm à 6,0 mm. Céphalothorax :
L : 2,6 mm; 1 : 1,6 mm.
Coloration analogue à celle des autres espèces mais le céphalothorax
est moins foncé et l’abdomen est jaune uniforme sans réticulation d’une
autre couleur. Les lames maxillaires sont très nettement éclaircies de
jaune dans leur moitié apicale.
Céphalothorax, vu de, dessus, de forme ovale assez allongé (Fig. 5c).
Tégument du céphalothorax pourvu de nombreuses granulations.
Pattes I pourvues sur leur face interne de petits tubercules. Tarses
pourvus de deux griffes unidentées et d’une griffe impaire microscopique.
Yeux : quadrilatère des médians nettement plus long que large à
l’arrière ; les médians antérieurs sont plus resserrés entre eux qu’ils ne
le sont chez S. rebiereae.
Vulva simple (Fig. 10).
Mâle. Longueur totale : 4,5 mm. Céphalothorax : L : 2,3 mm ;
1 : 1,4 mm.
Coloration, forme, yeux comme chez la femelle.
Bulbe (Fig. 11) plus petit et plus simple que celui de S. rebiereae.
fin résumé, ces trois espèces de Sarascelis se distinguent par la forme
du céphalothorax qui est ovale allongé chez junquai, ovale renflé chez
rebiereae, sublosangique chez lamtoensis ; la disposition des yeux médians :
quadrilatère plus large que long ( lamtoensis ), subcarré ( rebiereae ), plus
long que large {junquai).
Les griffes présentent une réduction du nombre des dents de lamtoensis
à junquai, en même temps que la griffe impaire devient plus petite.
— 334 —
ZoDARIIDAE.
Sous-famille Zodariinae.
Groupe Storeneae.
Genre Storena Walckenaer 1805.
Les deux espèces de Lamto ont le faciès des Storena typiques mais elles
en diffèrent par un certain nombre de détails qui les placent à l’extrémité
de la série des Storeneae, au voisinage des Suffucieae et des Diores (Zoda-
riae). Des Storena elles ont le sternum court, à peine prolongé entre les
hanches postérieures, la pièce chitineuse ventrale du pédicule à base
échancrée, les yeux peu inégaux, presque homogènes, toutes les pattes
armées d’épines, les filières largement séparées, précédées d’un pli trans¬
verse armé de véritables épines. La patte-mâchoire de la femelle
est terminée par une griffe dont la base supporte 4 petites dents. Chez
quelques mâles, il y a un véritable scutum épigastrique et quelquefois
un scutum dorsal. Par contre les chélicères sont dépourvues de dents
(une à la marge supérieure chez les Storena typiques) ; les tarses sont
garnis de nombreux poils très curieux (Fig. 12) du même type que ceux
des Diores et des Suffucia. L’extrémité du tarse est rétrécie et un léger
étranglement la sépare de l’article, faisant d’elle un pseudo-onychium.
Les griffes sont armées de 9 dents.
Tous ces caractères se retrouvent chez S. leonardi Simon de l’ile Principe
ainsi que chez un exemplaire de S. nyikensis Pocock du Kilimandjaro.
Simon notait déjà dans l’Histoire naturelle des Araignées l’extrême
variabilité du genre Storena. Les espèces pourraient probablement être
groupées en sous-genre. Nous proposons pour leonardi et les deux espèces
de Lamto le sous-genre : Suffueioïdes. (Les autres espèces d’Afrique de
l’Ouest n’ont pu être étudiées correctement : les types de senegalensis
Simon, zodarionina Simon, octosignata Simon sont en effet des pulli L
Ce sous-genre se distingue des Storena typiques essentiellement par
l’absence de dent à la marge inférieure des chélicères, l’existence d’un
pseudo-onychium et le sternum un peu prolongé entre les hanches pos¬
térieures.
Storena (Suffucioides) bandamaensis n. sp. (Fig. 12, 13, 14, 15).
Matériel. — Très nombreux mâles, femelles et immatures.
Femelle. — - Longueur totale : 7,5 mm à 8,5 mm. Céphalothorax :
L : 3,8 mm à 3,9 mm ; 1 : 2,4 mm à 2,7 mm.
Couleur : céphalothorax en entier rouge noirâtre très foncé. Abdomen
gris violacé marqué de taches blanches disposées plus ou moins par paires
1. M. E. Tortonesf., Directeur du Museo Civico di Storia Xaturale de Gènes, nous a fort
obligeamment prêté les types des espèces de Simon provenant des chasses de L. Fea. Nous
l’en remercions.
335
Storena ( Suffucioides) bandamaensis n. sp. . — Fig. 12 : poils spéciaux, a : pattes I à IV, b : sur¬
tout pattes I. — Fig. 13 : épigyne. — Fig. 14 : vulva. — Fig. 15 : bulbe droit, a : vue
externe ; b : vue interne.
sur le dessus et occupant presque toute la face ventrale chez les jeunes.
Pattes : hanches jaune clair, fémurs olivâtres, les autres articles fauve
clair fonçant à l’extrémité.
Sternum et pièces buccales fauves, ces dernières éclaircies à leur extré¬
mité.
— 336 —
Filières inférieures bien séparées, la partie membraneuse basale très
réduite. Le pli transverse qui les précède est garni d’épines en massue,
courtes et épaisses. Filières médianes et postérieures assez bien déve¬
loppées, disposées presque en ligne transversale réunies à leur base par
un support membraneux. Fusules très grosses et très nettes. Pattes ter¬
minées par un pseudo-onychium et garnies de poils barbelés, denticulés
et d’autres serrulés très caractéristiques. De tels poils existent chez les
Suffucia et les Diores (Fig. 12). Pédipalpes très épineux. Les pattes sont
armées de nombreuses épines sur tous les articles même aux paires anté¬
rieures. Brosse apicale du métatarse et rebord du quatrième métatarse
bien développés.
Griffe du pédipalpe denticulée à sa base. Griffes des pattes pourvues
de 9 dents.
Les chélicères, garnies sur la face antérieure de crins durs et denses,
sont dépourvues de la dent reculée que possèdent les autres Slorena.
S. leonardi en est également dépourvu.
Yeux en deux lignes inégalement procurvées : la deuxième beaucoup
plus que la première. Tous les yeux sont du même type. Les médians-
antérieurs un peu plus gros que les autres qui sont égaux. Quadrilatère
des médians beaucoup plus long que large. Bandeau plus large que la dis¬
tance médians-antérieurs, médians-postérieurs, très bombé, garni de
crins forts.
Tégument du céphalothorax lisse et brillant, finement chagriné.
fc.pigyne (Fig. 13) assez variable autour du type mais vulva très carac¬
téristique avec ses deux réservoirs spermatiques en boudin contenant
un ressort (Fig. 14).
Mâle. — Longueur totale : 6,0 mm à 6,5 mm. Céphalothorax : L : 3,2 mm
à 3,4 mm ; 1 : 2,7 à 2,8 mm.
Couleur à peu près comme chez la femelle en un peu plus foncé. Chez
quelques mâles, un embryon de scutum dorso-abdominal.
Bulbe (Fig. 15 a, b) remarquable par la complication des apophyses
et par son style très long, filiforme et souple.
Storena (SufFucioides) bicolor n. sp. (Fig. 16, 17, 18).
Matériel. — Quelques mâles, femelles et immatures.
Femelle. — Longueur totale : 5,5 mm à 6,0 mm. Céphalothorax :
L : 2,7 mm à 2,9 mm ; 1 : 1,6 mm à 1,7 mm.
Coloration : céphalothorax bicolore brun-violacé foncé dans sa partie
céphalique et le début de la partie thoracique, jaune-orangé en arrière
de la strie thoracique. Il reste cependant une bordure marginale noire.
Abdomen violet foncé en-dessus avec quelques petites taches blanches
(beaucoup plus réduites que chez bandamaensis ) ; face ventrale jaune
clair, avec quelques traînées violettes à l’arrière. Sternum et pièces
buccales fauves. Chélicères brun foncé. Pattes entièrement jaune-orangé.
Storena ( Suffucioides) bicolor n. sp. — Fig. 16 : épigyne. — Fig. 17 : vulva.
droit, a : vue externe, b : vue interne. — Chariobas cylindraceus Simon,
droit, a : vue externe ; b : vue interne.
Fig. 18 : bulbe
Fig. 19 : bulbe
338
Chélicères dépourvues de dent.
Pattes abondamment garnies d’épines, terminées par un pseudo-
onychium supportant trois griffes. Poils spéciaux du même type que
ceux de bandamaensis .
Yeux identiques à ceux de la première espèce.
Epigyne (Fig. 16) plus grand que celui de l’espèce précédente.
Yulva (Fig. 17) du même type.
Mâle. — Longueur totale : 5,5 mm. Céphalothorax : L : 2,9 mm ;
1 : 2,1 mm.
Céphalothorax presque entièrement jaune-orangé ; seuls le bandeau et
la région oculaire sont brun foncé. Abdomen dépourvu en-dessus de
taches blanches.
Bulbe (Fig. 18) assez semblable à celui de bandamaensis. En diffère
cependant par le détail.
Sous-famille Store nom or phi nae.
Genre Chariobas Simon 1893.
Chariobas cylindraceus Simon 1893 (Fig. 19i.
Matériel. — 1 (J, 5 $Ç, 6 immatures.
Lawrence (1942 : « A contribution to the araneid fauna of Natal and
Zululand ») a décrit un mâle de Chariobas qu’il rattache à l’espèce cylin¬
draceus Simon du Gabon.
Il semble que cette attribution ne soit pas correcte car le mâle de
Lamto, trouvé avec des femelles qui sont conformes à la description que
de Lessert fait de cette espèce, a un bulbe très différent. (Nous avons
examiné le type de Simon : c’est une femelle immature).
Mâle. — Longueur totale : 6,0 mm. Céphalothorax : L : 2,8 mm ;
1 : 1,4 mm.
Céphalothorax entièrement brun-noir foncé. Abdomen brun-rouge avec
les quatre taches blanches caractéristiques de l’espèce. Sternum, pièces
buccales, chélicères brun-rouge.
Pattes brun-vert olivâtre à l’exception des tibias antérieurs et des
hanches postérieures éclaircies.
Yeux en deux lignes procurvées. Les médians-postérieurs un peu plus
gros que les autres.
Région oculaire surplombant fortement le bandeau et les chélicères.
Ces dernières comme chez la femelle.
Pédipalpe : diffère de l’espèce de Lawrence par l’apophyse tibiale et
la forme générale du bulbe (Fig. 19).
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes) du Muséum.
61, rue de Buffon, Paris Ve.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 3, 1964, pp. 339-347.
NOTES SUR LES ERIGONIDES. XX VIL
Remarques sur les genres Pelecopsis Simon et Trichopterna
Kulcz., avec la description du mâle de Pelecopsis major
( Denis ).
Par Jacques DENIS
Après suppression d’un certain nombre d’espèces douteuses, mises en
synonymie ou transférées dans d’autres genres (voir appendice), les
genres Pelecopsis Simon ! = Lophoccirenum ou Brachycentrum auct.]
et Trichopterna Kulczynski groupent encore une soixantaine d’espèces.
Comme dans tous les genres importants les différences spécifiques sont
assez considérables, mais une grande similitude dans la structure du
bulbe mâle a conduit Merrett (1963) à les réunir. De fait ils sont très
proches l’un de l’autre et la plupart des caractères proposés, entre autres
par Simon (1926), pour les distinguer sont plutôt subtils et souvent sujets
à exceptions. Cependant le genre Trichopterna a été défini à l’origine (1894)
par l’existence sur le métatarse IV d’un trichobothrium qui manque chez
les Pelecopsis ; sans doute est-ce là un caractère tout à fait accessoire
dont on ne peut tirer aucun parti en ce qui concerne les affinités, il a du
moins l’avantage d'être net. S’il convient d’éviter une multiplication
exagérée des coupes génériques, je pense aussi qu’il faut se garder des
ensembles trop vastes quand il est possible de faire autrement et je main¬
tiendrai les deux genres tout en reconnaissant qu’ils sont étroitement
apparentés.
Ceci étant admis, les études récentes sur les espèces européennes et sur
les espèces des montagnes de l’Afrique orientale ont amené à reporter
au genre Trichopterna quatre d’entre elles qui ont été décrites dans le
genre Lopliocarenurn à une époque où l’intérêt de la chétotaxie au point
de vue taxonomique n’était pas encore apparu ; ce sont :
alticola (Berland, 1936), d’Afrique orientale ; sec. Holm 1962 ;
mengei (Simon, 1884), d’Europe et d’Amérique du nord ; proposé sans
justification par Bristowf. (1939), admis par IIolm (1945) et les auteurs
subséquents ; vérification personnelle ;
pasteuri (Berland, 1936), d’Afrique orientale ; sec. Denis 1962 et
Holm 1962 ;
physeter (Fage, 1936), d’Afrique orientale ; sec. Denis 1962 et Holm
1962.
— 340
Il est possible que des mutations analogues soient à faire dans la faune
de l’Amérique du nord.
La révision (en cours) des nombreuses espèces particulières à la faune
française (ou à l’Europe méridionale) m’a montré que les attributions
génériques étaient correctes sous la réserve du transfert de P. mengei
dans le genre Trichopterna et de celui des Trichopterna globipes (L. Koch)
et nivicola (Simon) respectivement dans les genres Erinopterna et Bresco-
nella ; d’autre part les Pelecopsis clypeata Denis, insana (Simon) et parum-
punctata (Simon) tombent en synonymie.
Sept Pelecopsis font partie de la faune nord-africaine, cinq sont connues
par les deux sexes et deux par les femelles seulement. Depuis la remise
d’un manuscrit relatif à leur révision [Bull. Soc. Sc. nat. Maroc, 42, 1962
(1964), pp. 279-291) j’ai retrouvé dans la collection Simon un mâle indéter¬
miné récolté à Oujda par le Dr. Jeannf.i. ; il est inédit. La taille en est rela¬
tivement forte pour une Pelecopsis et, bien qu’il soit plus petit que la
femelle, ce qui n’est d’ailleurs pas exceptionnel dans le genre, l’aspect
général et la coloration assez vive, peut-être plus ou moins modifiée par
le séjour en alcool, s’accordent convenablement avec P. major (Denis) ;
même si un doute peut actuellement subsister à ce propos, j’admettrai
donc jusqu’à plus ample informé qu’il s’agit du mâle encore inconnu
de cette espèce.
Pelecopsis major (Denis, 1945) (sub Lophocarenum) , Bull. Soc. Hist.
nat. Toulouse, LXXIX, 1944, p. 50, pl. II, fig. 19 (Ç).
(J. Céphal. 0,72 mm ; long. tôt. 1,80 mm.
Céphalothorax jaune orangé pâle sans ligne marginale, le lobe cépha¬
lique à peine teinté de grisâtre, la partie thoracique marquée de lignes
radiantes de points enfoncés peu fournis. Sternum fauve rougeâtre clair,
étroitement rembruni vers la marge, marqué surtout vers les bords de
quelques points enfoncés peu nets. Pattes jaune vif, les lames-maxillaires
et les chélicères plus colorées. Abdomen noirâtre, recouvert en partie
par un scutum dorsal brun, mal défini, étroit et prolongé assez loin vers
l’arrière.
Lobe céphalique élevé (fig. 1), vu en dessus presque circulaire (fig. 2)
avec les yeux médians postérieurs ovales allongés, séparés par un inter¬
valle égal au triple de leur petit axe.
Marge supérieure des chélicères armée de deux dents géminées, la
proximale un peu plus petite, portées par une base commune un peu
saillante.
EXPLICATION DES FIGURES
Pelecopsis major (Denis), mâle. — Fig. 1 : profil du céphalothorax. — Fig. 2 : lobe céphalique
vu en dessus. — Fig. 3 : patte-mâchoire de profil par la face externe. — Fig. 4 : patte-
mâchoire vue en dessous. — Fig. 5 : patte-mâchoire vue en dessus. — Fig. 6 : tibia de la
patte-mâchoire vu en dessous et légèrement par la face externe. — Fig. 7 : patella et
tibia de la patte-mâchoire vus de profil par la face interne ; a, extrémité de l’apophyse
tibiale supère plus grossie.
— 342
Aucune épine tibiale visible. Position du trichobothrium des méta¬
tarses antérieurs, tb Mj = 0,630.
Patte-mâchoire (fig. 3-7) : patella très longue, beaucoup plus épaisse
que le tibia ; une apophyse tibiale supéro-externe assez longue, réguliè¬
rement courbe, pourvue dans sa concavité de deux denticules aigus presque
apicaux (fig. 7 a) ; une apophyse latéro-externe en grand triangle subaigu ;
tibia présentant de plus en-dessous un lobe ovale saillant.
Algérie : Alger (1 Ç, holotype ; coll. British Muséum). Maroc : Oujda
(1 allotype ; coll. Simon, n° 212.894 .
APPENDICE
Remarques sur la nomenclature.
A une exception près, les seules espèces prises en considération ici
sont celles que Bonnet a fait figurer (1958-1959) dans les genres Pele-
copsis ou Trichopterna dans sa « Bibliographia Araneorum ».
1. Espèces à supprimer.
Cinq « Pelecopsis » douteuses, dont les types ont disparu, n’ont pas
été reconnues depuis leur description ou l’accord n’a pu se réaliser entre
les auteurs sur leur identité réelle ou supposée : les faunes ou révisions
récentes n’en tiennent pas compte et aucune chance n’existe plus désor¬
mais de voir apparaître des éléments nouveaux. Leurs noms surchargent
inutilement les catalogues et il y a lieu de les supprimer. Ce sont :
P. affinis (Simon, 1902) ; Allemagne.
P. lichenorum (Hull, 1911) ; Angleterre ; voir Bristowe 1941.
P. moebi (Dahl, 1883) ; Allemagne. Le style long et filiforme n’est pas
celui d’un mâle de Pelecopsis. Bôsenberg (1902) a cru y reconnaître un
Trichojicus qui est presque certainement Tr. affinis Kulcz., mais son
espèce n’est pas celle de Dahl dont Wiehle (1960) estime la description
insuffisante et qui doit donc disparaître.
P. straminea (Menge, 1868) ; Allemagne. Le cas posé par cette espèce
est très embarrassant et il est responsable des importantes divergences
de vue encore manifestées par les auteurs. L’espèce a en effet été consi¬
dérée comme le type du genre Lophocarenum et longtemps assimilée à
celle qui est généralement appelée mediocris Kulcz. depuis que Kulczynski
(1899) a distingué les deux formes ; l’auteur polonais doutait même que
stramineum soit un Lophocarenum au sens précisé par Simon, pour lequel
il proposait en remplacement le nom de Brachycentrum. Jackson (1910a)
a rejeté cette argumentation et, se déclarant incapable de décider si
stramineum et médiocre sont ou non identiques, il a conservé le genre
343
et l’espèce de Menge ; les auteurs britanniques contemporains suivent
toujours ses conclusions. Il est résulté de tout cela une extrême confu¬
sion suivant que les auteurs retiennent Lophocarenum, Brachycentrum
ou plus récemment Pelecopsis, stramineum ou médiocre.
La désignation générique ne devrait plus poser de problème puisque
Pelecopsis Simon 1864 est le nom le plus ancien ; sans doute a-t-il été
proposé dans une œuvre de jeunesse à laquelle son auteur lui-même n’a
guère fait allusion par la suite, mais d’autres genres y ont été créés,
comme Wideria ou Oxyptila, qui ont conservé droit de cité et qui sont
universellement utilisés. Cependant Pelecopsis est resté méconnu (sauf
en synonymie) jusqu’en 1906 où Smith s’est avisé de le tirer de l’oubli ;
ce n’était peut-être pas très heureux à l’époque et en Europe seul Roewer
(1928a) l’avait tardivement suivi, sans insister d’ailleurs puisqu’en 1942
il est revenu à Lophocarenum. Mais Crosby & Bishop répandaient l’usage
de Pelecopsis aux Etats-Unis dès 1931. Considérant qu’un même genre
ne pouvait être désigné sous deux vocables différents de part et d’autre
de l’Atlantique, j’ai personnellement employé Pelecopsis depuis 1952 ;
retenu par Bonnet (1958), c’est aussi le nom adopté par Wiehle (1960)
et Holm (1962). L’application stricte de la loi de priorité, si souvent
réclamée même lorsque ses conséquences sont néfastes pour la stabilité
de la nomenclature, doit ici mettre fin à une controverse qui n’a que
trop duré.
Quant à l’espèce de Menge, les figures en sont très confuses et il est
difficile de savoir ce qu’elles représentent exactement ; la chose serait
de peu d’importance si, comme il est maintes fois advenu à l’occasion
de descriptions anciennes, un accord était intervenu sur l’interprétation
à lui donner ; ce n’est pas le cas, au moins depuis Kulczynski ; peut-être
même n’est-elle pas un Lophocarenum dans son acception de 1884 ; s’il
en était ainsi cependant, on pourrait noter que d’après la fig. 2
(pl. XXXVIII tab. 96) les organes du bulbe sembleraient rapprocher
Lophocarenum stramineum des Pelecopsis elongata (Wider) ou parallela,
(Wider) plutôt que de P. mediocris. Quoi qu’il en soit, Wiehle (1960)
ne mentionne pas l’espèce, même pas en synonymie, et le fait que P. medio¬
cris ne semble pas appartenir à la faune d’Allemagne ne plaide pas en
faveur de son identité avec L. stramineum, ce qui donne raison à Kul¬
czynski. En définitive il s’agit surtout d’une querelle de mots qui doit
cesser par le rejet pur et simple d’une espèce par trop imprécise.
P. turgida (Blackwall, 1841) ; Angleterre. D’après Simon (1926) ce
pourrait être P. radicicola (L. Koch) dont aucune capture authentique
n’a eu lieu en Angleterre avant 1949. Mais Hull (1932) l’a assimilée à
Thyreosthenius hecki (O. P. Cambr.), suivi en cela par Roewer (1942)
qui cependant a maintenu l’espèce dans le genre Lophocarenum. Bristowe
(1941) mentionne avec doute cette synonymie, mais considère comme
incertaine l’identité de l’espèce que Bonnet conserve comme espèce
propre du genre Pelecopsis. Si sa description peut convenir à Thyreosthenius
hecki, au moins en partie et en tout cas mieux qu’à Pelecopsis radicicola,
elle pourrait s’appliquer aussi à d’autres espèces et la figure de Blackwall
23
— 344
(1864a) n’apporte aucun élément décisif. Il n’y a pas lieu de tenir compte
d’une espèce douteuse même pour les auteurs britanniques.
En ce qui concerne Thyreosthenius becki (O. P. Cambridge, 1861),
et bien que ceci soit en dehors du sujet, il convient de noter qu’il a été
mis en synonymie de Th. parasiticus (Westring, 1851) [ Porrhomma p.,
Bonnet 1958] par Holm (1945) qui a examiné le type de ce dernier.
Le rétablissement d’un nom tombé dans l’oubli pendant plus de quatre-
vingt dix ans ne s’imposait pas et la loi de prescription aurait pu jouer
en sa défaveur ; il a été toutefois généralement accepté et il n’y a pas
à revenir là-dessus.
2. Espèces mises en synonymie.
Pelecopsis clypeata (Denis, 1950) = P. susannae (Simon). Synonymie
un peu douteuse qui demanderait à être confirmée par la découverte
du mâle de P. clypeata, néanmoins très probable. La femelle de P. susannae
n’a pas été décrite, mais il en existe un exemplaire dans la collection
Simon (tube n° 25.590) ; l’épigyne est absolument du même type que
celle de P. clypeata qui, d’après les 23 individus que je possède en collec¬
tion, offre des variations assez importantes de détail. Les autres diffé¬
rences sont à rechercher dans la taille un peu plus forte chez P. susannae,
le profil du céphalothorax plus régulier, non anguleux (ma figure originale
de P. clypeata représente un cas quelque peu extrême), mais le bandeau
de même forme, les yeux médians postérieurs plus rapprochés l’un de
l’autre et le sternum légèrement chagriné au lieu d’être lisse ; aucun de
ces caractères n’est franchement probant. P. susannae a été décrite du
département du Rhône et retrouvée au Portugal, sa présence en Camargue
(P. clypeata ) ne présente rien de surprenant.
Pelecopsis excavata (Emerton, 1911) = Trichopterna mengei (Simon) ;
sec. Holm 1945.
Pelecopsis hortensia (L. Koch, 1872) = P. parallela (Wider). Cette
synonymie retenue par Roewer (1942) est à la rigueur admissible et,
même si elle n’est pas certaine, il est préférable de l’accepter plutôt que
de conserver une espèce douteuse.
Pelecopsis insana (Simon, 1884) = P. elongata (Wider). L’examen
de l’abondant matériel de la collection Simon m’a convaincu que Lopho-
carenum insanum n’est qu’une forme de P. elongata chez laquelle le lobe
céphalique du mâle s’est exagérément renversé, moins cependant que
ne le représente la figure originale, car je n’ai trouvé aucun individu
dont l’arrière du lobe soit venu au contact de la partie thoracique. On
observe des intermédiaires nombreux et dans certains tubes étiquetés
insanum je suis incapable de distinguer les exemplaires qui devraient être
rapportés à l’une ou à l’autre forme. Il convient donc d’admettre tout
simplement une grande amplitude des variations individuelles. Simon
(1926) avait d’ailleurs fait la remarque qu’aucun caractère ne permettait
de séparer les femelles des deux « espèces ».
— 345
Pelecopsis parumpunctata (Simon, 1884) = Trichopterna mengei (Simon).
Holm (1945) a noté la difficulté éprouvée d’après les seules descriptions
à déterminer des exemplaires suédois. P. parumpunctata est connue par
un mâle unique (coll. Simon, tube n° 4.419) ; son examen fait apparaître
que les caractères distinctifs, assez subtils, indiqués par Simon restent
dans les limites des variations individuelles souvent constatées dans le
genre ; je ne pense même pas qu’il s’agisse d’une race locale comme l’avait
envisagé l’auteur.
Pelecopsis subfusca (Bôsenberg, 1902) = Trichopterna cito (O. P. Cambr.);
sec. Wiehle 1960. La figure de l’épigyne convient bien ; cependant
Braun (1960) émet quelque doute à l’endroit de cette synonymie qui
ne me semble pas pouvoir être contestée.
3. Espèces ayant changé de genre.
Aux quatre Pelecopsis passées dans le genre Trichopterna et citées
plus haut, sont à ajouter :
Pelecopsis stylita (Bôsenberg & Strand, 1906) = N ematogmus st. ;
sec. Oi 1960.
Trichopterna glohipes (L. Koch, 1872) = Erigonopterna gl. ; genre créé
(Miller 1943) pour cette espèce et E. jarmilae n. sp. ; le type n’en est
pas désigné, le Zoological Record (1946) indique E. jarmilae ; il aurait été
plus normal de prendre E. globipes, première espèce citée et la plus ancien¬
nement décrite.
Trichopterna nivicola (Simon, 1884) = Dresconella n., génotype (Denis
1950b).
4. A propos de Pelecopsis radicicola (L. Koch).
Bonnet (1958) s’élève contre le changement de nom proposé par
Simon qui en 1926 a remplacé thoracata (O. P. Cambridge, 1875) par
radicicola (L. Koch, 1872) ; il invoque pour maintenir le premier d’une
part la prescription à la suite d’un emploi de cinquante ans, d’autre part
le fait qu’ Erigone radicicola est une espèce douteuse que son auteur
lui-même n’a pas reconnue dans ses travaux ultérieurs.
En ce qui concerne le premier point, je serais d’accord avec mon ami
Bonnet, dont je suis habituellement les conclusions en matière de nomen¬
clature, si depuis 1926 les auteurs n’avaient de manière presque générale
accepté la modification faite par Simon ; en particulier radicicola a été
retenu dans les faunes récentes de Locket & Millidge, Tullgren et
Wiehle ; un nouveau changement à un usage maintenant établi serait
inopportun.
Quant à l’identification de Y Erigone radicicola de L. Koch, il est
indéniable que la description (1872a, p. 259) au tableau seulement en est
extrêmement succincte. On peut remarquer toutefois que deux des espèces
qui figurent au même tableau sont des Pelecopsis (hortensia = parallela
— 346
et nemoralis), une troisième appartient à un genre voisin ( Trichopterna
thorelli Westr.) ; bien que ce ne soit pas le cas pour Abacoproeces saltuum
(L. Koch) — espèce admise dont la description est tout aussi sommaire
que celle de radicicola — et malgré l’imprécision des affinités envisagées
à l’époque, il semble bien que l’auteur ait considéré radicicola comme
au moins voisine des Pelecopsis. S’il en est vraiment ainsi, la division
du lobe céphalique par un profond sillon longitudinal (« Die Kopfwôllung
mit einer tiefen Lângsfüche ») ne peut convenir dans la faune du Tyrol
qu’à radicicola = thoracata puisque Pelecopsis médusa (Simon) est res¬
treinte à la région méditerranéenne. Les autres caractères cités (dis¬
position oculaire) sont aussi conformes. Rien ne s’oppose par conséquent
à admettre l’interprétation de Simon.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes) du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Pour les références antérieures à 1940, voir Bonnet 1945.
Bonnet, Pierre, 1945. — Bibliographia Araneorum. Tome I. Toulouse, 1945,
pp. i-xvii + 1-832, pl. I-XXVIII.
Bonnet, P., 1958. — Bibliographia Araneorum. Tome II (4e partie : N-S).
Toulouse, 1958, pp. 3027-4230.
Bonnet, P., 1959. — Bibliographia Araneorum. Tome II (5e partie : T-Z).
Toulouse, 1959, pp. 4231-5058.
Braun, Rudolf, 1960. — Neues zur Spinnenfauna des Rhein-Main-Gebietes
und der Rheinpfalz. Jahrb. Nassau Ver. Naturk., XCV, pp. 27-89.
Bristowe, William Syers, 1941. — The Comity of Spiders. Vol. II. Ray Soc.,
CXXVIII, pp. viii-xiv + 229-560.
Denis, Jacques, 1945. — Descriptions d’Araignées nord-africaines. Bull. Soc.
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Denis, J., 1950 a. — Araignées de France. III. Araignées de Camargue. Revue
franç. Entom., XVII, pp. 62-78.
Denis, J., 1950 b. — Araignées de la région d’Orédon (Hautes-Pyrénées). Bull.
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Denis, J., 1962. — Notes sur les Erigonides. XX. Erigonides d’Afrique orientale
avec quelques remarques sur les Erigonides éthiopiens. Revue Zool. Botan.
afric., LXV, pp. 169-203.
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Ark. f. Zool., XXXVI A, n° 15, pp. 1-80.
Holm, A., 1962. — The Spider fauna of the East African mountains. Zool.
Bidrag. Uppsala, XXXV, pp. 19-204, pl. I-VI).
Merrett, P., 1963. — The male palp of Linyphiid Spiders. Proc. zool. Soc.
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Miller, Frantisek, 1943. — Neue Spinnen aus der Serpentinsteppe bei Mohelno
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— 347
Oi, Ryoji, 1960. — Linyphiid Spiders of Japan. Journ. Inst. Polyt. Osaka, ser. D,
XI, pp. 137-244, pl. I-XXVI.
Roewer, Cari Friedrich, 1942. — - Katalog der Araneae von 1758 bis 1940. Rd. I.
Bremen, 1942, viii + 1040 p.
Wiehle, Hermann, 1960. — Spinnentiere oder Arachnoidea (Araneae). XI. Micry-
phantidae-Zvf ergspinnen. Tierw. Deutschl., XL VII, pp. i-vii + 1-620.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 3, 1964, pp. 348-354.
LE GENRE MACROPODIA LEACH
EN MÉDITERRANÉE
IL REMARQUES SUR LA NOMENCLATURE
ET LES SYNONYMIES
(Crustacea Brachyura Majidae).
Par Jacques FOREST
Dans une note précédente 1 nous avons décrit et figuré les espèces
de Macropodia présentes en Méditerranée et discuté leurs affinités. Nous
exposerons ici les raisons qui nous paraissent justifier la nomenclature
employée dans ce travail et notamment l’application à l’une des espèces
du nom spécifique de czerniavskii, créé par Brandt et pratiquement
tombé dans l’oubli.
C’est M. Rathbun qui, en 1897 (pp. 155 et 158), a repris le nom de
Macropodia Leach, 1814, pour le genre que les auteurs désignaient jus¬
qu’alors sous celui de Stenorhynchus Lamarck, 1818.
La synonymie de la première espèce étudiée, Macropodia rostrata
(Linné, 1761), est simple ; elle a généralement été citée sous le nom de
Stenorhynchus phalangium (Pennant, 1777) jusqu’à la mise au point de
M. Rathbun, qui a noté que le Cancer phalangium de Pennant, dif¬
férent de celui de Fabricius, 1775, était un synonyme du C . rostratus
de Linné.
Compte tenu de cette équivalence, l’espèce, facilement reconnaissable
par l’absence d’épines sur l’article basilaire des antennes, n’a guère fait
l’objet de confusions. Il faut signaler cependant que Heller (1856,
p. 717), relevant entre les spécimens de la Mer du Nord et ceux de Médi¬
terranée certaines différences — comme nous l’avons signalé précédem¬
ment (Forest et Zariquiey, 1964, p. 235) — séparait ces derniers sous le
nom de Stenorhynchus inermis, mais, constatant par la suite l’existence
de formes intermédiaires, plaçait lui-même ce nom dans la synonymie
de phalangium (Heller, 1863, p. 25).
La situation est beaucoup moins claire pour l’espèce que nous désignons
sous le nom de Macropodia longirostris (Fabricius).
La diagnose de Fabricius (1775, p. 408) est brève : « Habitat in mari
1. J. Forest et R. Zariquiey Alvarez, Le genre Macropodia Leach en Méditerranée.
I. Description et étude comparative des espèces. Bull. Mus. Hist. nat ., 2e sér., 35, 1964,
pp. 222-244. L’index bibliographique publié dans ce travail est valable pour la présente note.
349 —
mediterraneo. Manus spinosae. Rostrum fissum, connivens. Variât rostro
fere longitudine thoracis. » Deux points sont à retenir de cette diagnose :
il s’agit d’une espèce méditerranéenne et le rostre est très long.
Etant donné que, taxonomiquement, les Macropodia de Méditerranée,
à l’exception de M. rostrata, sont distinctes de celles des côtes atlantiques
de l’Europe occidentale, l’espèce de Fabricius est l’une de celles que
nous avons redécrite. Deux espèces ont un rostre très long, notre M. longi-
rostris et M . longipes A. Milne Edwards et Bouvier ; toutes deux, comme
nous le verrons plus loin, ont été souvent confondues. D’autre part, d’après
M. Rathbun qui aurait vu le type de Cancer longirostris, l’espèce serait
synonyme de Macropodia rostrata (L.). Or, celle-ci a un rostre court, ce
qui ne concorde pas avec la description de Fabricius. Il semble par
conséquent difficile d’admettre que le spécimen vu par Rathbun soit
le véritable type. Cette opinion est partagée par L. B. Holthuis qui
écrit (in lût., 12-2-1958) : « A mon avis le spécimen vu par M1Ie Rathbun
n’est pas le type, ou au moins n’est pas le seul exemplaire sur lequel
Fabricius a fondé son espèce. » En fait, il est possible que les spécimens-
types de Fabricius comprennent des M. rostrata, des M. longirostris et
même des M. longipes. Devant ces incertitudes, il nous paraît raisonnable
d’appliquer le nom de M. longirostris à l’espèce la plus souvent désignée
sous ce nom, ce qui évite des complications supplémentaires dans la
nomenclature des Macropodia.
L’application du nom de longirostris étant ainsi précisée, on peut relever
dans la littérature carcinologique, à propos de cette espèce, deux séries
d’erreurs. D’une part plusieurs Macropodia spécifiquement distinctes ont
été confondues sous ce nom, d’autre part des spécimens considérés comme
appartenant à d’autres espèces sont indiscutablement des longirostris.
L’erreur la plus grave et la plus constante a été l’identification à M . longi¬
rostris de formes de l’Atlantique nord-oriental. La véritable M. longirostris
est méditerranéenne, s’étendant au plus à la région lusitanienne. Les
M. longirostris signalés de l’ouest de la France, des îles britanniques et
de la mer du Nord appartiennent pour la plupart à une espèce différente
que l’on peut désigner sous le nom de M. tenuirostris Leach, 1814. Ceci
confirme l’opinion de Bell f 1846, p. 7), ignorée par la suite, qui, après
comparaison de spécimens des deux régions, considérait qu’elles étaient
probablement spécifiquement distinctes. Il faut noter toutefois que Bell
a peut-être eu sous les yeux, non de vrais longirostris méditerranéens,
mais des longipes.
Les deux espèces ont en effet été fréquemment confondues. Macropodia
longipes a été décrite par A. Milne Edwards et Bouvier (1899, p. 48 ;
1900, p. 157, pl. XXL fig. 18, pl. XXII, fig. 7-11) d’après un unique
exemplaire mâle capturé par le « Talisman ». En examinant les spécimens
de même provenance signalés par les auteurs précités sous le nom de
M. longirostris, nous avons eu la surprise' de constater que la plupart
étaient en réalité des M. longipes bien caractérisées, dont certaines ont
même le rostre et le dactyle des p'1 aussi longs que chez le type de cette
espèce.
La même confusion se retrouve dans la Faune de France, dans laquelle
350 —
Bouvier (1940, p. 366) fonde sa description de M. longirostris sur des
spécimens dont certains sont apparemment des longipes ; c’est ainsi que
le dactyle des p 5 qu’il figure (fig. 221 et pl. XIV, fig. 11) sous le nom
de longirostris appartiennent sans aucun doute à un M. longipes. En
outre c’est à cette dernière espèce qu’il faut identifier la M. longirostris
figurée par Nobre (1931, fig. 10) et mentionnée par Bouvier dans sa
description.
M. longipes est une espèce commune en Méditerranée et a certainement
été fréquemment trouvée avant sa description : elle a dans ce cas prati¬
quement toujours été signalée sous le nom de longirostris. Dans l’ancienne
collection du Muséum plusieurs spécimens secs sont ainsi étiquetés
« Stenorhynchus longirostris Fabr. — Mr Risso — Méditerranée » ; les uns
sont correctement identifiés, les autres sont des longipes. De même un
grand « St. longirostris » provenant de l’Expédition d’Algérie et déterminé
par H. Lucas (1846, p. 5) est lui aussi en réalité un longipes.
La présence dans les collections du Muséum d’un assez grand nombre
de longipes attribués à tort à longirostris explique dans une certaine
mesure les confusions commises par A. Milne Edwards et par Bouvier.
Dans la littérature carcinologique, on peut, dans certains cas, lorsque
l’auteur donne un dessin ou une photographie d’ensemble, ou lorsqu’il
représente les pédoncules antennaires, déterminer si l’espèce est bien
M. longirostris ou s’il s’agit de M. longipes. C. Heller (1863, pl. I, fig. 1),
Gourret (1888, pl. IV, fig. 2-19) et O. Pesta (1918, fig. 98a) ont figuré
de vrais longirostris. Par contre les spécimens dont des photographies
sont publiées par A. Nobre (1931, fig. 10 ; 1936, pl. 35, fig. 92) et par
Zariquiey (1946, pl. 25, fig. C ; pl. 26, fig. d) sont en réalité des longipes.
Ajoutons encore que des Macropodia de Tunisie identifiées à longi¬
rostris (J. Forest et D. Guinot, 1955, p. 42) sont, à l’exception des
exemplaires des stations 1, 9 et B, des longipes.
Le nom de longirostris a donc couvert jusqu’à présent dans la littéra¬
ture carcinologique :
1) l’espèce de l’Atlantique nord-est qui doit être désignée sous celui
de M. tenuirostris Leach ;
2) beaucoup de spécimens qui sont identifiables à M. longipes ;
3) une partie des M. longirostris, dans l’acception taxonomique donnée
ici à ce nom, mais une partie seulement.
En effet, l’examen des Macropodia en collection dans plusieurs musées
et une étude des travaux anciens qui leur ont été consacrés nous ont
montré qu’il fallait rattacher à M. longirostris le Stenorhynchus egyptius
de Milne Edwards et une partie des spécimens méditerranéens précé¬
demment mentionnés sous ce nom.
Stenorhynchus egyptius a été décrit par H. Milne Edwards dans
Y Histoire naturelle des Crustacés (1834, p. 280). Pour cette espèce l’auteur
renvoyait à des figures publiées par Savigny (1817, pl. 6, fig. 6) et iden¬
tifiées, manifestement à tort, à Stenorhynchus phalangium, par Audouin
(1826).
351 —
H. Milne Edwards distinguait les deux espèces, St. egyptius et St. lon-
girostris, de la façon suivante :
St. egyptius : « Rostre n’atteignant pas tout à fait l’extrémité du pédon¬
cule des antennes externes ; ... »
St. longirostris : « Rostre dépassant de beaucoup le pédoncule des
antennes externes. »
En tenant compte surtout de la longueur du rostre, nous avons tout
d’abord considéré que le St. egyptius correspondait à l’espèce désignée
ici sous le nom de Macropodia czerniavskii. Cependant, par la suite nous
sommes arrivés à la conclusion que l’espèce de Milne Edwards était
un synonyme de M. longirostris Fabr., en nous fondant sur les faits
suivants :
1) Les figures de Savigny (1817, pl. 6). — Le rostre, qui paraît légère¬
ment plus court sur la figure 61, représentant la région antérieure vue par
la face ventrale, que sur le dessin d’ensemble, est plutôt celui d’un
M. czerniavskii ; les chélipèdes, avec l’épine distale du bord supérieur du
mérus beaucoup plus forte que les suivantes, seraient ceux d’un longi¬
rostris. Les dessins comportent dans l’ensemble des imprécisions qui
laisseraient subsister des incertitudes sur l’espèce réellement représentée,
mais un détail très caractéristique est visible sur la figure 6 : Il y a, sur
la région protogastrique, deux tubercules médians nettement séparés,
alors que, chez M. czerniavskii, il n’existe, chez les individus d’une taille
similaire, qu’un tubercule unique, ou, plus rarement, deux tubercules
jumelés sur une même protubérance.
2) Les spécimens déterminés par H. Milne Edwards. — Dans l’an¬
cienne collection de H. Milne Edwards trois spécimens secs portent
l’étiquette : « Stenorhynchus aegyptius Edw. — Égypte ». Il s’agit vrai¬
semblablement de spécimens provenant de l’Expédition d’Égypte et vus
par H. Milne Edwards au moment où il a rédigé sa description. Deux
d’entre eux sont des longirostris, le troisième, très mutilé, peut être un
longipes.
En outre le Dr. L. B. Holthuis nous a communiqué les renseignements
suivants à propos de Macropodia aegyptia (in litt. 12-2-1958) : « Notre
musée [Leiden] possède un type de l’espèce de H. Milne Edwards :
c'est un exemplaire à sec recueilli par J. G. Savigny en Égypte et donné
par le Musée de Paris au nôtre en 1838 par l’intermédiaire de V. Audouin
et de W. DE Haa n. Le spécimen a perdu quelques pattes, mais montre
les caractères d’un vrai M . longirostris, avec le rostre qui atteint le bout
des pédoncules antennaires (même dans le sens de Bouvier cet exemplaire
est M. longirostris, non M. aegyptia). »
3) H. Milne Edwards a eu sous les yeux des exemplaires identifiés
à longirostris par Risso, mais qui en fait sont des longipes. Ceci peut expli¬
quer qu’il ait considéré de vrajs longirostris comme appartenant à une
espèce distincte.
352
Le fait qu’un exemplaire au moins de la série-type de St. egyptius
existe encore et qu’il soit identifiable à Macropodia longirostris (Fabricius)
nous paraît déterminant et nécessite la mise en synonymie de l’espèce
de H. Milne Edwards.
Cette synonymie vaut également pour une partie des M. aegyptia
signalés de Méditerranée par la suite : les auteurs ayant sous les yeux
les deux espèces communes, M. longipes d’une part, M. longirostris d’autre
part, ont pu rattacher la première, et à tort, à longirostris, la seconde à
aegyptia.
Nous avons signalé plus haut le cas du « Stenorhynehus longirostris »
de Lucas (1846, p. 5) qui est un longipes typique ; on peut présumer que
les « aegyptius » du même auteur sont, eux, des longirostris.
Pour les « aegyptia » non-méditerranéennes, le cas est différent. Ainsi
un exemplaire femelle recueilli par le « Talisman » aux Canaries (A. Milne
Edwards et Bouvier, 1900, p. 155) 1 n’est pas un longirostris mais appar¬
tient à l’espèce mentionnée ici sous le nom de Macropodia sp., qui est
propre à l’Atlantique nord-est.
Ce sont malheureusement les caractères de cet unique spécimen, consi¬
déré par eux comme typique à' aegyptia, que A. Milne Edwards et
Bouvier ont retenus pour placer l’espèce dans leur tableau de déter¬
mination (1899, p. 48), de même que, très vraisemblablement, ils y
incluaient longirostris et longipes en se fondant principalement sur les
spécimens des mêmes campagnes. Le tableau de détermination est donc
établi, en ce qui concerne les trois espèces en question, sur :
— un « aegyptia » qui appartient en réalité à une espèce de l’Atlantique
oriental, sans doute non représentée en Méditerranée ;
— un certain nombre de « longirostris » qui sont des longipes ;
— un seul longipes, le type.
Par la suite les auteurs, s’en rapportant au tableau d’A. Milne
Edwards et Bouvier ou, plus tard, à celui donné par Bouvier dans
la faune de France (1940, p. 362) et repris du précédent, ont appliqué
de façon erronée le nom de longirostris, comme nous l’avons exposé plus
haut, et désigné sous celui A' aegyptia, les Macropodia à article basilaire
de l’antenne épineux et à rostre atteignant au plus l’extrémité des pédon¬
cules antennaires. On trouve donc dans les collections, sous le nom de
M. aegyptia, des spécimens de l’Atlantique nord-est (Macropodia sp.)
et des spécimens méditerranéens qui sont, ou des longirostris à rostre
relativement court, ou des M. czerniavskii (Brandt).
Le nom de « Stenorhynehus czernjawskii » a été proposé par Brandt
(1880, p. 397) pour des spécimens signalés auparavant de Crimée comme
St. longirostris par V. Czerniavski (1868, p. 77) qui notait que le rostre
atteignait seulement le tiers distal du dernier article des pédoncules anten-
1. Le second exemplaire, une femelle plus petite, provenant des Iles du Cap Vert, n’est
pas dans la collection du Muséum.
— 353 —
naires, comme chez « St. aegyptia ». Czerniavski identifiait cependant
ses exemplaires à longirostris en se fondant sur le dessin donné par Beli.
(1846, p. 6), qui montre une grande variabilité de la longueur du rostre
chez St. tenuirostris (considéré alors comme synonyme de longirostris ).
Brandt donne de l’espèce la diagnose suivante : « Distinguitur a S. longi¬
rostris cui valde affinis, statura minore, rostro stipitem antennarum
externarum non superante, spinis relative fortioribus, in setas productis
et, in femine, postabdomino scabro, spinoso ». Cette diagnose est suivie
d’une comparaison des deux exemplaires mâles et des quatre exemplaires
femelles vus par l’auteur à des spécimens de longirostris. Les différences
énoncées entre czerniavskii et longirostris portent sur la spinulation de
la carapace, de la base des antennes, des maxillipèdes externes et des
chélipèdes, mais sont malheureusement peu significatives et pourraient
rentrer dans le cadre des variations de longirostris . Le seul point qui
nous a déterminé à identifier à czerniavskii l’espèce décrite ici sous ce
nom, c’est la brièveté relative du rostre qui est au plus égal aux pédoncules
antennaires. Dans les remarques taxonomiques exposées dans la pre¬
mière partie de ce travail, nous avons insisté sur la variabilité du rostre
chez les Macropodia, cause de nombreuses confusions. Nous avons par
conséquent beaucoup hésité à invoquer ce caractère pour justifier l’appli¬
cation du nom de czerniavskii , d’autant plus que nous avons rejeté celui
d’ aegyptia. Nous sommes cependant obligé de tenir compte qu’il existe
encore au moins un type de Stenorhynchus egyptius et que ce type est iden¬
tifiable à longirostris. Pour cette raison et pour les autres motifs énoncés
plus haut (p. 351) il nous semble justifié de mettre egyptius dans la syno¬
nymie de longirostris, d’autant plus que ce nom a souvent couvert des
espèces tout à fait distinctes, dont l’une non méditerranéenne, et que son
emploi ne peut qu’entretenir les confusions. Par contre le nom de czern¬
iavskii n’a pratiquement pas été employé depuis sa publication et ne
prête ainsi à aucune équivoque ; la désignation d’un néo-type, corres¬
pondant à l’acception taxonomique donnée ici à ce nom, lorsque nous
aurons la confirmation que le matériel-type n’existe plus, nous paraît
préférable à l’établissement d’une espèce nouvelle.
La dernière espèce étudiée, Macropodia linaresi Forest et Zariquiey,
a certainement déjà été capturée à maintes reprises, mais mal identifiée.
Les spécimens, de petites tailles, ont pu être pris pour des jeunes de
czerniavskii et nommés « aegyptia » ou, en raison de la brièveté du rostre
et de l’absence de fortes dents sous l’article basilaire de l’antenne, pour
des M. rostrata juvéniles. Il est aussi possible qu’on les ait identifiés à
des Achaeus : M. linaresi est en effet, parmi les Macropodia, l’espèce
la plus proche de ce dernier genre par la forme et l’ornementation de
la carapace et par la très forte courbure des dactyles des pi et p 5.
Il ne semble pas qu’il existe un nom antérieur valable pour M. linaresi.
La Macropodia gracilis de Costa (1839, p. 25, pl. 3, fig. 1), que nous
avons mentionnée dans une précédente note sur les Achaeus (Forest et
Zariquiey, 1955, p. 65), par la carapace et la forme du rostre, ressemble
à l’espèce nouvelle mais aurait des pi et pb beaucoup plus courtes.
— 354 —
En résumé, en ce qui concerne la nomenclature et la taxonomie des
Macropodia, les confusions les plus souvent commises ont porté avant
tout sur les espèces citées comme aegyptia et longirostris. En Méditer¬
ranée, ces noms peuvent couvrir de la façon suivante les espèces définies
ici :
« aegyptia » : M. czerniavskii + M. longirostris (exemplaires à rostre
relativement court).
« longirostris » : M. longirostris + M. longipes (exemplaires à rostre rela¬
tivement court).
Sur les côtes atlantiques d’Europe et d’Afrique nord-ouest, les deux
noms ont été appliqués à d’autres espèces : « aegyptia » en général à une
Macropodia sp. que nous décrirons ultérieurement, « longirostris » à
M. tenuirostris Leach, indûment mis en synonymie avec longirostris,
et parfois, comme nous avons pu le constater en examinant les collec¬
tions, à la Macropodia sp. précitée.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes) du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 3, 1964, pp. 355-367.
REMARQUES SUR QUELQUES ESPÈCES
OUEST-AFRICAINES D'ALPHEIDAE
(DECAPODA MACRURA ).
DESCRIPTION D’ALPHEUS BLACHEI SP. NOV.
Par A. CROSNIER et J. FOREST
Cette note a été rédigée à la suite de l’examen des Alphéides récoltés
en 1963-1964 par les chercheurs du Centre d’Océanographie et des Pèches
de Pointe-Noire (Congo).
Malgré l’excellent travail de L. B. Holthuis paru en 1951, nos connais¬
sances sur les Alphéides ouest-africains paraissent encore bien incomplètes.
En effet, si nous décrivons ici une espèce nouvelle, l’un d’entre nous (J. F.)
a déjà reconnu, parmi les Alphéides recueillis lors de la campagne de
la « Calypso » effectuée en 1956 dans le Golfe de Guinée, plusieurs espèces
d ’Alpheus jamais signalées sur la côte ouest d’Afrique, dont certaines sont
vraisemblablement nouvelles pour la science. Nous les décrirons prochai¬
nement dans les « Résultats des Campagnes de la Calypso ». Nous avons
d’ailleurs utilisé, pour la mise au point définitive de cette note, quelques-uns
des échantillons récoltés par la Calypso.
Alpheus macrochirus Richters 1
(iig. 1 a-h, 2 a-d).
Alpheus macrochirus Richters 1880, p. 164, pl. 17, fig. 31-33 ; Holthuis,
1951, p. 74.
Cette espèce a été décrite à partir d’exemplaires provenant de l’île
Maurice. Si elle a, depuis, été souvent signalée dans la région indo-paci-
lique, dans la région atlantique elle n’a été mentionnée qu’une seule
fois, par Coutière, au Congo, en 1905.
1. Après avoir examiné d’autres exemplaires de diverses provenances, et alors que cette
note était sous presse, nous sommes arrivés à la conclusion que tous les Alpheus du Pacifique
oriental et de l’Atlantique oriental identifiés à A. macrochirus — en particulier ceux que
nous signalons ici — appartiennent en réalité à une autre espèee, A. sulcatus Kingsley.
L’espèce de Richters ne serait connue avec certitude que de l’Indo-ouest-pacifique. Les
deux espèces seront comparées dans notre étude sur les Alphéides de la Calypso.
356 —
Fig. 1 a- g. — Alpheus macrochirus Richters, <$ de 42 mm récolté à Pointe-Noire.
at Partie antérieure du corps vue dorsalement, X 6 ; b, Partie antérieure du corps vue de
profil, X 6 ; c, 2e patte thoracique gauche, X 3 ; d, 3e patte thoracique gauche, X 3 ;
e, 4e patte thoracique gauche, X 3 ; /, Telson et uropodes, X 6 ; g, Région frontale, X 8.
Fig. 1 h. — Alpheus macrochirus Richters, c? de 22 mm récolté à Nosy-Bé (Madagascar).
Région frontale, X 12.
— 357
Deux exemplaires d’Alpheus récoltés dans la zone intertidale, l’un,
un mâle de 42 mm, dans les environs de Pointe-Noire (Congo), l’autre,
une femelle de 23 mm, à Sâo Tomé (coll. Calypso), nous paraissent iden¬
tifiables à *4. rnacrochirus.
La comparaison de nos exemplaires atlantiques, avec deux spécimens
d'Alpheus rnacrochirus récoltés à Nosy Bé (Madagascar), montre que
ces derniers ont :
Fig. 2. — Alpheus rnacrochirus Richters, <J de 42 ram récolté à Pointe-Noire,
a, petite pince, face externe, X 3 ; b, grande pince, face externe, X 3 ; c, grande pince, face
interne, X 3 ; cl, grande pince vue de dessus, X 3. Les soies de la grande pince ne sont
pas figurées.
— un rostre se prolongeant davantage vers l’arrière et séparé des
lobes supra-oculaires par des fissures plus étroites (fig. 1 h).
— l’épine du basicérite et du scaphocérite légèrement plus longue et
plus effilée.
Tous les autres caractères semblent identiques et seul l’examen de
spécimens nombreux permettrait de savoir si ces différences, nettes mais
relativement minimes, sont bien constantes. S’il en était ainsi, il y aurait
peut-être lieu de distinguer une forme atlantique d’M. rnacrochirus.
— 358 —
Alpheus floridanus africanus Balss.
Alpheus floridanus var. africana Balss, 1916, p. 21, fig. 5.
Alpheus floridanus africanus, Holthuis, 1951, p. 79, fig. 15 a-e.
Alors que dans la littérature la taille maximale signalée pour cette
espèce est 17 mm, le plus grand des quelques exemplaires capturés en
haie de Pointe-Noire (Congo) mesure 29 mm.
Alpheus intrinsecus Bâte.
Alpheus intrinsecus Bâte, 1888, p. 557, pl. 100, fig. 1; Holthuis, 1951,
p. 87 : 1959, p. 103.
Au Congo, dans la zone intertidale, cette espèce est de beaucoup la
plus commune du genre. On la capture aisément en empoisonnant les
petites flaques des affleurements rocheux qui se trouvent, çà et là, le
long de la côte. Le plus grand spécimen examiné, une femelle ovigère,
mesure 30 mm.
Alpheus blaehei sp. nov.
(Fig. 3 a-h).
Matériel examiné. — Une femelle ovigère de 32 mm de longueur (de
la pointe du rostre au bord postérieur du telson), récoltée au milieu des
rochers de la zone intertidale, au lieudit Pointe Indienne, situé dans
les environs de Pointe-Noire (Congo). Holotype.
— Une femelle ovigère de 20 mm, récoltée au cours de la croisière
de la « Calypso » : Station T. 5, 7-6-1956, Sâo Tomé, à l’ouest de Punta
Diogo Nunes, à marée basse. Paratype.
Ces spécimens sont déposés au Muséum d’ Histoire naturelle de Paris.
Description. — Le rostre est étroit, aigu et assez court (il dépasse légè¬
rement la moitié du premier article du pédoncule antennulaire chez
l’holotype et atteint presque l’extrémité de cet article chez le paratype) ;
non caréné, il est arrondi dorsalement ; ses bords latéraux sont droits.
Les bords orbitaires portent chacun, vers leur milieu et un peu en
arrière, une petite épine acérée, légèrement convergente avec l’axe lon¬
gitudinal de la carapace, et dont l’extrémité atteint le niveau du milieu
du rostre environ. Le bord interne des orbites, sensiblement droit, forme
un angle de 70° environ avec l’axe du rostre.
Le stylocérite est bien développé et s’étend jusqu’aux deux cinquièmes
environ du deuxième article du pédoncule antennulaire. Le basicérite
porte une épine latérale assez courte, n’atteignant pas tout à fait le
niveau de l’extrémité du premier article du pédoncule antennulaire.
Le scaphocérite a son épine se terminant un peu au-delà de la partie
lamellaire ; sa longueur excède légèrement celle du carpocérite.
La carapace est lisse. Sur sa partie antérieure, on note deux dépressions
— 359 —
Fig. 3. — Alpheus blachei sp. nov.
a , Partie antérieure du corps vue dorsalement, X 6 ; b, Partie antérieure du corps vue de
profil, X 6 ; c, Grande pince, face externe, X 3 ; d, Grande pince, face interne, soies non
figurées, X 3 ; e, Petite pince, face externe, X 6 ; /, 2e patte thoracique droite, X 6 ;
g , 3e patte thoracique droite, X 6 ; h, Telson et uropodes, soies non figurées, X 6.
Toutes les figures, sauf la figure e dessinée d’après le paratype, ont été exécutées d’après
l’holotype.
situées entre les orbites. L’espace compris entre ces dépressions est assez
fortement convexe et prolonge, vers l’arrière, le rostre.
Les pleurons des trois premiers segments abdominaux sont largement
arrondis ; ceux des quatrième et cinquième segments ont un bord inférieur
presque droit et un bord postérieur plus fortement convexe qui se
24
360
recoupent suivant un angle à peu près droit ; le sixième segment a des
pleurons se terminant suivant une courte pointe peu aiguë ; ses angles
postéro-latéraux sont presque rectangulaires.
La grande pince des premiers chélipèdes est lisse et ne présente ni
sillon ni dépression, à l’exception de la « linea impressa » bien marquée
sur la face externe et la moitié proximale du bord supérieur de la paume.
Allongée (L/H = 3,8 chez l’holotype), la pince est nettement plus haute
qu’épaisse (H/E = 1,7 chez l’holotype). Ses doigts sont dépourvus de
dents et comprimés ; le doigt mobile a son bord supérieur très arrondi,
sa longueur est égale à la moitié de celle de la paume ; le doigt fixe est
un peu plus court. Des soies éparses, fines et assez longues, s’observent
sur les bords supérieur et inférieur de la paume ainsi que sur les doigts.
Le bord supérieur de la face interne du mérus du chélipède porte, à son
extrémité distale, une épine mousse ; le bord inférieur est armé d’une
épine distale qui est aiguë chez le paratype, mousse chez l’holotype, de
plus grande taille, et qui est suivie de cinq à six spinules ; les autres
régions du mérus et de l’ischion sont inermes.
La petite pince des premiers chélipèdes manque chez l’holotype ; elle
est de forme « balaeniceps » chez le paratype.
Les deuxièmes pattes thoraciques ont un ischion dont la longueur
est sensiblement la même que celle du mérus et égale aux deux tiers de
celle du carpe. Le carpe est divisé en 5 articles dont les longueurs sont
dans les proportions 10 : 4,5 : 3 : 2,5 : 5 ; c’est-à-dire que le premier article
est égal aux trois suivants réunis et au double du cinquième. La longueur
de la pince est égale aux trois quarts de celle du premier article du carpe.
Les troisièmes pattes thoraciques ont un ischion portant, près de sa
base, une petite épine mobile. Le mérus est sans épine distale ; le carpe
a une longueur égale à la moitié de celle du mérus ; le propode porte sur
son bord postérieur huit épines mobiles, les deux distales étant côte à
côte; sa longueur est égale à 0,8 fois celle du mérus. Le dactyle est
simple.
Le telson est allongé (L/l = 1,75). L’épine de l’exopodite des uropodes
est brune.
Les œufs de la femelle holotype, sur le point d’éclore, sont ovoïdes :
ils mesurent 700 p. suivant leur grand axe. Ceux de l’autre femelle, moins
avancés, sont plus arrondis et ont un diamètre de 450 p environ.
Le mâle est inconnu.
Remarques. — Alpheus blachei sp. nov. prend place dans le groupe
macrochirus défini par Coutière (1899, p. 351) ; dans la clef des espèces
indo-pacifiques donnée par de Man (1911, p. 308), il se situe au voisinage
d ’ Alpheus splendidus Coutière dont nous avons pu examiner le type,
une femelle ovigère provenant de Djibouti, ainsi que des spécimens de
Californie identifiés à cette espèce par l’auteur.
La comparaison entre Alpheus blachei et le type à’ Alpheus splendidus
fait apparaître une parenté certaine entre ces deux Alpheus dans leur
aspect général, dans la forme, les proportions et l'ornementation des
appendices thoraciques. Cependant une série de différences très nettes
— 361
interdisent de les confondre. Chez Alpheus splendidus (fig. 4 a) le rostre
est bien plus long, plus grêle et légèrement redressé vers le haut ; il se
prolonge par une carène qui atteint la région médiane de la carapace.
Les épines supra-oculaires, redressées vers le haut, s’insèrent nettement
plus en arrière du bord orbitaire. Le scaphocérite présente des proportions
Fig. 4. — Alpheus splendidus Coutièrc, Ç holotype 27 mm, Djibouti.
a, partie antérieure du corps, vue dorsalement X 13 ; b, grande pince, face interne X 9.
voisines de celles d’ Alpheus blachei mais son épine dépasse plus large¬
ment la portion lamellaire. La grande pince est également d’une forme
voisine mais, chez Alpheus splendidus, a une région palmaire légèrement
plus haute, des doigts proportionnellement un peu plus courts, et présente
une dépression longitudinale du côté interne, le long du bord supérieur
(fig. 4 b). La petite pince n’est pas de forme « balaeniceps » et ses doigts
sont un peu plus longs que la région palmaire. Quant aux spécimens de
Californie identifiés à Alpheus splendidus par Coutière, ils ne semblent
— 362
pas appartenir à cette espèce ; ils en sont proches par la forme de la région
antérieure de la carapace mais en diffèrent notamment par le scaphocérite
qui dépasse légèrement les pédoncules antennulaires, par l’absence de
carène post-rostrale et par la longueur du dactyle de la grande pince
qui, mesurant près des deux tiers de la longueur de la région palmaire,
est plus long encore que chez Alpheus blachei.
Alpheus blachei est également assez proche d’ Alpheus edmondsoni, des
îles Hawaï, décrit par Banner (1953, p. 78). Celui-ci diffère toutefois
de la nouvelle espèce par de nombreux caractères parmi lesquels nous
citerons : la plus grande longueur du rostre par rapport au premier article
du pédoncule antennulaire, l’insertion des épines supra-oculaires sur le
bord orbitaire même et non un peu en arrière, le scaphocérite plus court
que le carpocérite, la présence de spinules sur le bord supérieur du mérus
du grand chélipède, les longueurs relatives des articles du carpe des
deuxièmes pattes thoraciques, le premier de ces articles atteignant à
peine la longueur des deux suivants.
Parmi les espèces atlantiques, Alpheus formosus Gibbes (= -4. pana-
tnensis Kingsley) présente de nombreux points communs avec Alpheus
blachei. La forme du rostre permet toutefois de distinguer immédiatement
les deux espèces (cf. Zimmer, 1913, p. 392, fig. N).
Alpheus blachei est dédiée à M. J. Blache, directeur du laboratoire
de biologie du Centre d’Océanographie et des Pêches de Pointe-Noire.
Synalpheus sp.
Synalpheus neptunus Coutière, 1899, p. 453 (pro parte).
? Synalpheus neptunus Doflein, 1900, p. 127.
Synalpheus latastei tenuispina Coutière, 1909, p. 25 (pro parte).
Synalpheus neptunus ? Holthuis, 1951, p. 94.
Matériel examiné. — Six exemplaires (dont 1 femelle ovigère) de 9,5
à 11 mm de longueur (de la pointe du rostre au bord postérieur du telson),
récoltés à marée basse à Djeno (près de Pointe-Noire, Congo) par
A. Stauch.
Remarques. — Ces spécimens n’appartiennent pas à l’une des deux
espèces de Synalpheus connues avec certitude de l’Atlantique africain :
S. parfaiti Coutière et S. senegambiensis Coutière. Ils ressemblent à ce
dernier par la forme du bord fronto-orbitaire et les proportions des articles
des antennules et des antennes, mais en diffèrent très nettement par le
grand chélipède dont les doigts sont plus longs et dont le bord supérieur
de la région palmaire n’est pas armé d’une épine aiguë, mais d’une dent
en général émoussée et courte, parfois réduite à un tubercule ; le telson
est plus court que chez S. senegambiensis, les deuxièmes pattes thora¬
ciques sont plus courtes et moins grêles et surtout — caractère qui permet
de séparer les deux espèces — le mérus des pattes thoraciques suivantes
est beaucoup plus haut par rapport à sa longueur : chez nos spécimens
le mérus des P3 (fig. 5 a) est environ trois fois plus long que haut, alors
363 —
que le rapport est égal ou supérieur à quatre chez S. senegambiensis
(fig. 5 c).
Nous avons trouvé, parmi les Alphéides recueillis par la « Calypso »
dans le Golfe de Guinée en 1956, de nombreux Synalpheus que, en dépit
de quelques différences que nous signalons plus loin, nous rattachons pour
l’instant à la même espèce que ceux de Djeno. Cette espèce commune est,
selon toute vraisemblance, celle mentionnée avec doute sous le nom
de Synalpheus neptunus (Dana) par Holthuis (1951, p. 93) qui se référait
Fig. 5. — Troisième patte thoracique, X 13 :
a , Synalpheus sp., Djeno ; b, id., S. Tomé ; c, Synalpheus senegambiensis Coutière, sud de
l’île Principe.
à des spécimens du Cap Lopez (Gabon) signalés une première fois, sous
ce nom, par Coutière (1899, p. 453), puis rapprochés (« with difficulty
separable ») par le même auteur (1909, p. 25) de S. latastei tenuispina
qu’il décrivait d’après une femelle provenant de Desterro (Brésil).
Cette troisième espèce ouest-africaine de Synalpheus peut-elle être
rattachée à une forme connue ? Il ne s’agit certainement pas de
S. neptunus (Dana) ; Coutière est d’ailleurs revenu sur sa première
identification en rapprochant le spécimen du Cap Lopez de S. latastei
tenuispina.
Synalpheus latastei a été décrit du Chili par Coutière (1909, p. 25).
Nous n’avons pas retrouvé le type de cette espèce, mais elle a été
— 364 —
mise en synonymie avec S. spinifrons (H. Milne Edwards) par
Holthuis (1952, p. 36, fig. 8 a-p) qui en a donné d’excellents dessins.
L’espèce ouest-africaine discutée ici est voisine de S. spinifrons mais
en diffère notamment par les pattes thoraciques 2-5 moins trapues.
Le type de S. latastei tenuispina n’est pas non plus dans les collections
du Muséum. D’après les caractères décrits et figurés par Coutière (1909,
p. 25, fig. 7) on peut supposer qu’il s’agit d’une espèce distincte de
S. spinifrons et nous la désignerons sous le nom de S. tenuispina.
Les Synalpheus sp. de la « Calypso » et de Djeno sont proches de cette
espèce mais, ne disposant que de la description et des dessins de Cou-
tière, nous ne pouvons pour l’instant ni les rattacher purement et sim¬
plement à S. tenuispina, ni conclure qu’il s’agit d’une forme distincte.
Nous reviendrons sur cette question dans l’étude des Alphéides de
la « Calypso » actuellement en préparation.
Indiquons, dès à présent, que nous avons relevé certaines différences
entre les spécimens de Djeno et la majorité de ceux de la « Calypso ».
Dans l’ensemble les premiers ont le rostre plus court et plus large, le
scaphocérite et le mérus des pattes thoraciques 2-5 plus courts (cf. fig. 5 a
et 5 b). Cependant, aussi bien parmi les six spécimens mentionnés ici,
que parmi le matériel de la « Calypso », il existe des variations notables
de ces caractères, et nous considérons provisoirement qu’il s’agit d’une
seule et même espèce.
La « Calypso » a capturé Synalpheus sp. en 17 stations, toutes localisées
dans les parages des îles Principe, Sâo Tomé et Annobon. Les récoltes
ont été faites soit à la main dans des mares littorales, soit par des dra¬
gages en eau peu profonde (jusqu’à 35 mètres au plus). L’espèce est
également présente au Congo et au Gabon, comme le montrent les récoltes
de A. Stauch et les captures signalées par Coutière.
Synalpheus senegamhiensis a une plus large répartition qui s’étend
du Sénégal (Coutière, 1908, p. 202) aux îles Sâo Tomé, Principe et Annobon
où la « Calypso » l’a recueilli en 16 stations et à la région du Congo où
l’un de nous (A. C.) en a dragué plusieurs spécimens en diverses localités.
Synalpheus senegamhiensis vit à plus grande profondeur : Holthuis
(1951, p. 93) le signale entre 15 et 65 mètres, et les récoltes de la « Calypso »
s’échelonnent entre 5 et 75 mètres.
OUVRAGES CONSULTÉS
Armstrong, J. C., 1940. — New Species of Caridea from the Bermudas. Amer.
Mus. Nov., 1096, pp. 1-10, fig. 1-4.
Audouin, V., 1826. - — Explication sommaire des planches de Crustacés de
l’Égypte et de la Syrie, publiées par Jules-César Savigny, membre de
l’Institut ; offrant un exposé des caractères naturels des genres avec la
distinction des espèces. Description de l’Égypte ou recueil des obser¬
vations qui ont été faites en Égypte pendant l’expédition de l’armée
française. Hist. nat., 1, pt. 4, pp. 77-98.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 3, 1964, pp. 368-376.
MOLLUSQUES TERRESTRES DE MADAGASCAR
Famille Streptaxidae 1 .
Par E. FISCHER-PIETTE et J. BEDOUCHA
Nous concevons ici la famille des Streptaxidae de la façon dont elle est
conçue dans le Traité de Thiele.
Dans l’état actuel de nos connaissances, cette famille est représentée
.à Madagascar par deux genres : genre Edentulina Pfr. et genre Gulella Pfr.
Edentulina ovoidea Brug.
1789. Bulimus ovoideus , Bruguière, Encyclop. méthod., I, p. 335.
1860. Ennea ovoidea Brug., Morelet, Sér. Conchyl., II, p. 74.
1877. Ennea ovoidea Brug., Morelet, J. de Conchyl., vol. 25, p. 336.
1883. Ennea ovoidea Brug., Morelet, Ibid., vol. 31, p. 197.
1885. Gihbus (Edentulina) ovoideus Brug., Tryon, Man. Conch., I, p. 82, pl. 17,
fig. 18.
1889. Ennea ovoidea, Crosse et Fischer in Grandidier, Hist. nat. Madag.,
Moll., pl. 23, fig. 2, 2a.
1904. Edentulina ovoidea Brug., Kobelt, Conch. Cab., ed. 2, I, 12b, 1, p. 290,
pl. 34, fig. 1-7.
Cette espèce a été citée de Madagascar, mais sans localité précisée,
par Morelet 1883 ; et sur les planches de Madagascar de Crosse et
Fischer est figuré un échantillon qui est entre nos mains, mais son
étiquette ne porte pas de nom de localité. Tant que personne n’aura fait
de récoltes en des lieux bien précisés de Madagascar, il est permis de
considérer comme douteuse la présence dans cette île de cette espèce
des Comores.
Edentulina tumida Morelet.
1860. Ennea tumida, Morelet, Sér. Conchyl., 2e livr., p. 75, pl. 5, fig. 7.
1885. Gibbus (Edentulina) tumidus Mor., Tryon, Manual, I, p. 83, pl. 17, fig. 19.
1. Voir les travaux similaires antérieurs : E. Fischer-Piette, genre Tropidophora, Journ.
de Conchyl ., vol. LXXXIX, 1949, pp. 5, 41, 111 ; genre Helicophanta , Ibid., vol. XC, 1950,
p. 82 ; genre Ampelita , Ibid., vol. XCII, 1952, p. 5 ; genre Leucotaenius, Ibid., vol. CIII, 1963,
p. 15. — E. Fischer-Piette et F. Salvat, genre Clavator, Ibid., p. 53. — E. Fischer-Piette,
famille Enidae, Ibid., CIV (sous presse). — E. Fischer-Piette et N. Garreau de Loubresse,
famille Acavidae, Ibid. — E. Fischer-Piette et F. Salvat, genre Propebloyetia, Ibid.
— 369
1904. Edeniulina tumida Mor., Kobelt, Conch. Cab., ed. 2, I, 12b, 1, p. 292,
pl. 34, fig. 8.
1910. Edeniulina tumida Mor., Kobelt, Verz. Afr. Binnenc., p. 88.
Kobelt, en 1910, cite cette espèce dans sa liste des Mollusques de
Madagascar. Mais il se pourrait qu'il ne s’agisse que d’une erreur, car
les erreurs sont assez nombreuses dans cette liste, qui fait contraste
avec le si remarquable travail de 1904 du même auteur.
Edentulina intermedia Morelet.
1851. Pupa intermedia, Morelet, Rev. et Mag. Zool., p. 220.
1856. Ennea intermedia Mor., Pfeiffer, Malakoz. Blâtter, p. 60.
1860. Ennea intermedia Mor., Morelet, Sér. Conchyl., II, p. 76, pl. 5, fig. 6.
1885. Gibbus (Edentulina) intermedia Mor., Tryon, Manual, I, p. 83 (pars),
pl. 17, fig. 20.
1904. Edentulina intermedia Mor., Kobelt, Conch. Cab., ed. 2, I, 12b, 1, p. 292,
pl. 34, fig. 9.
1910. Edentulina intermedia Mor., Kobelt, Verz. Afr. Binnenc., p. 88.
Cette espèce a été décrite de Port-Léven. Certains auteurs ont cru qu’elle
habitait aussi Nossi-Bé (Crosse, 1881, Journ. de Conchyl., p. 193 ;
Tryon, 1885, pl. 17, fig. 22 et 23), mais il s’agit de Edentulina Stumpfii
que Kobelt décrivit d’abord comme variété douteuse de E. intermedia
(en 1880, Jahr. Mal. Ges., VII, p. 333, pl. VIII, fig. 4-7) avant de lui
donner rang d’espèce (en 1905, Conch. Cab., p. 294).
Port-Léven est la seule localité connue (carte n° 1), le Muséum n’ayant
reçu aucun échantillon de cette espèce dans les nombreuses récoltes qui
lui ont été envoyées.
Edentulina stumpfii Kobelt.
1880. Ennea intermedia Morelet var. ?, Kobelt, Jahr. D. Mal. Ges., 7, p. 333,
pl. 8, fig. 4-7.
1881. Ennea intermedia Mor., Crosse, J. de Conchyl., p. 193.
1885. Gibbus (Edentulina) intermedia Mor., Tryon, Manual, I, p. 83 (pars),
pl. 17, fig. 22, 23.
1905. Edentulina stumpfii, Kobelt, Conch. Cab., ed. 2, I, 12b, 1, p. 294, pl. 35,
fig. 6, 7.
1910. Edentulina stumpfii Kob., Kobelt, Jahrb. Nassauisch. Ver. f. Naturk.,
Wiesbaden, vol. 63, p. 168.
1910. Edentulina stumpfii Kob., Kobelt, Verz. Afr. Binnenc., p. 88.
La localité-type est Nossi-Bé. En outre, Haas (1929, Zool. Jahrb., 57,
p. 405) cite de Majunga un très jeune exemplaire à’ Edentulina qu’il
rapporte avec doute à E. stumpfii.
De cette espèce le Muséum possède les récoltes suivantes : M. G. Petit,
370 —
1925, un échantillon entier, et d’autres fragmentés, d’une excavation
(de 6 mètres environ de profondeur), à 2 km. à l’Est d’Amparimgidro
(région de Majunga) ; M. G. Petit, 1932, 1 éch., grotte de Salapango,
Bemaraha ; M. R. Paulian, 1949, 1 éch., Antsingy (Madagascar Ouest).
Ces localités, et celles données par la littérature, sont portées sur la
carte n° 1.
On voit que cette espèce est occidentale, répandue dans toute la moitié
Nord de la région Ouest.
Edentulina minor Morelet.
1851. Pupa minor, Morelet, Rev. Zool., p. 220.
1860. Ennea minor Mor., Morelet, Sér. Conchyl., II, p. 77, pi. 5, fig. 11.
1881. Ennea minor Mor., Crosse, Journ. de Conchyl., p. 193.
1885. Gibbus ( Edentulina ) minor Morelet, Tryon, Manual, I, p. 84, pl. 17,
fig. 24.
— 371 —
1889. Ennea minor, Crosse et Fischer in Grandidier, Hist. nat. Madag.,
Moll., pl. 23, fig. 4.
1889. Ennea (Edentulina) minor Mor., Boettger, Nachr. Deuts. Malakoz.
Ges., p. 42.
1890. Ennea ( Edentulina ) minor Mor., Boettger, Ibid., p. 85.
1904. Edentulina minor Morelet, Kobelt, Conch. Cab., ed. 2, I, 12b, 1, p. 296,
pl. 35, fig. 9.
Morelet a décrit cette espèce de la plage de Port-Léven. Crosse
a fait connaître sa présence à Nossi-Comba. L’échantillon figuré dans
l’Atlas de Crosse et Fischer est dans la Collection correspondante.
Il est marqué de Nossi-Comba. D’autre part le Muséum possède 2 échan¬
tillons marqués comme envoi de M. Goudot, des environs de la baie
de Voëmare.
D’après les provenances jusqu’ici connues, cette espèce serait localisée
dans l’extrême Nord de l’île (carte n° 1).
Edentulina Dussumieri Reeve.
1849. Bulimus Dussumieri, Reeve, Conch. Icon., pl. LXV, fig. 457.
1860. Ennea Dussumieri Reeve, Morelet, Sér. Conch., 2e livr., p. 79, pl. 5,
fig. 8.
1885. Gibbus (Edentulina) Dussumieri Reeve, Tryon, Manual, I, p. 84, pl. 17,
fig. 38.
1889. Ennea Dussumieri, Crosse et Fischer in Grandidier, Hist. nat. Mada¬
gascar, Moll., pl. 23, fig. 6.
1904. Edentulina Dussumieri Reeve, Kobelt, Conch. Cab., ed. 2, I, 12b, 1,
p. 298, pl. 33, fig. 6-8.
Morelet (1860), citant cette espèce des Seychelles, ajoute : « l’espèce
vit aussi à Madagascar ». Aucun des échantillons que nous avons en
mains ne provenant de Madagascar, la présence de cette espèce dans
l’île nous apparaît comme douteuse.
Edentulina arenicola Morelet.
1860. Ennea arenicola, Morelet, Sér. Conehyl., 2e livr., p. 80, pl. 5, fig. 9.
1885. Gibbus (Edentulina) arenicola Mor., Tryon, Manual, I, p. 84, pl. 17,
fig. 32.
1889. Ennea arenicola, Crosse et Fischer in Grandidier, Ilist. nat. Madag.,
Moll., pl. 23, fig. 5.
1904. Edentulina arenicola Morelet, Kobelt, Conch. Cab., ed. 2, I, 12b, 1,
p. 301, pl. 36, fig. 6.
1910. Edentulina arenicola Morelet, Kobelt, Yerz. Afr. Binnenc., p. 88.
La localité-type est Port-Léven (Morelet), sous des feuilles mortes.
Nous avons un échantillon qui a été récolté par M. J. Millot, 1946,
372
dans une grotte, à Orangea. Cette espèce habite donc le Nord de l’île
(voir carte n° 1).
Edentulina nitens Dautz.
1894. Gibbus (Edentulina) nitens, Dautzenberg, J. de Conclivl., p. 92, pl. III,
% 2.
1904. Edentulina nitens Dautz., Kobelt, Conch. Cab., ed. 2, I, 12b, 1, p. 301,
pl. 36, fig. 7, 8.
Nous avons sous les yeux le type de l’espèce, conservé dans la collec¬
tion du Journal de Conchyliologie. Le Muséum ne possède pas cette
espèce.
Les deux provenances connues, sont à l’extrémité Nord de l’île (carte
n° 1) : Mont d’ Ambre, Dautzenberg ; Diego-Suarez, Kobelt.
Edentulina metula Crosse.
1881. Ennea metula, Crosse, J. de Conchyl., 29, p. 193, pl. VIII ( non V), fig. 3.
1885. ? Streptostele metula Crosse, Tryon, Manual, I, p. 108, pl. 20, fig. 26.
1889. Ennea metula, Crosse et Fischer in Grandidier, Hist. nat. Madag.,
Moll., pl. 23, fig. 7.
1904. Ennea (Edentulina) metula Crosse, Kobelt, Conch. Cab., ed. 2, I, 12b, 1,
p. 302, pl. 36, fig. 9, 10.
1910. Edentulina metula Crosse, Kobelt, Verz. Afr. Binnenc., p. 88.
Nous avons sous les yeux le type de l'espèce, conservé dans la col¬
lection du Journal de Conchyliologie. Nous croyons que c’est le seul
qui ait jamais été trouvé. Localité : Nossi-Comba fcarte n° 1).
Edentulina Alluaudi Dautz.
1894. Gibbus ( Edentulina ) Alluaudi, Dautzenberg, J. de Conchyl., p. 91,
pl. III, fig. 1.
1904. Edentulina Alluaudi Dautz., Kobelt, Conch. Cab., ed. 2, I, 12b, 1, p. 304,
pl. 36, fig. 13, 14.
1910. Edentulina Alluaudi Dautz., Kobelt, Verz. Afr. Binnenc., p. 88.
Nous avons sous les yeux le type de l’espèce, conservé dans la col¬
lection du Journal de Conchyliologie. La localité de description est le
Mont d’ Ambre, et Kobelt a ajouté la provenance de Diego-Suarez.
Le Muséum possède plusieurs échantillons de cette espèce, avec les
provenances suivantes :
Sud du Massif de l’Ankara, au Sud de la rivière Manemjeba, dans
des entrées de grottes, M. Millot ; Cap d’ Ambre (coll. Letellier ex.
coll. Ancey) ; Roussettes, Montagne d’ Ambre, M. Millot ; Diego-Suarez
(coll. Messager! ; environs de la baie Voëmara, Commandant Goudot.
— 373
Les diverses provenances connues sont toutes, on! e voit, de l’extrême
Nord de l’île (voir carte n° 1).
Edentulina Gaillardi n. sp.
Description du type (fig. 2). — Hauteur 17 mm, diamètre 9,5 mm.
Hauteur de l’ouverture 7 mm, largeur 4 mm. 6 tours et demi. Ombilic
bien marqué. Côtes de croissance fines et serrées, qui au voisinage de
leur extrémité supérieure se renflent quelque peu, sans toutefois que
la crénulation subsuturale qui en résulte soit bien marquée, ni portée
par une côte subsuturale spirale qui soit bien individualisée. La suture,
vers la fin de son trajet (1/4 de tour avant l’ouverture) change (pro¬
gressivement) son degré d’inclinaison par rapport à l’axe d’enroulement,
elle se relève quelque peu, rétrécissant beaucoup la partie visible de
Fig. 2. — Edentulina Gaillardi n. sp. X 2.
l’avant-dernier tour qui n’a là que 1 mm 5, au lieu de 3 mm précédem¬
ment. Le péristome n’est que légèrement retroussé, de moins en moins
en approchant de la suture, où il arrive presque tranchant. Echantillon
récolté par M. J. Millot, en 1947, dans la forêt d’Ankarafantsika, sur
les bords du lac Tsimaloto.
Rapports et différences. — Cette forme est très proche de l’ Edentulina
Alluaudi Dautzenberg. Elle s’en distingue par son enroulement plus
serré, d’où sa hauteur plus faible par rapport à la largeur, par son ouver¬
ture plus petite et surtout moins allongée, par son péristome moins
développé, et par l’absence d’une côte spirale franche accompagnant
la suture. Chacune de ses différences est faible et il se peut très bien
que notre exemplaire unique appartienne à l’espèce E. Alluaudi dont il
serait une forme extrême. Nous ne l’en aurions peut-être pas séparé si
la provenance avait été la même, mais sa localité (carte n° 1) est assez
loin des autres, groupées à l’extrémité Nord de l’île. L’avenir dira s’il
existe des intermédiaires.
374
Gulella (Diaphora) bicolor Hutton.
1834. Pupa bicolor, Hutton, Journ. As. Soc. Bengal, vol. III, p. 86.
1880. Pupa cafaeicola, Craven, Proc. Zool. Soc. Lond., p. 215, pl. XXII, fig. 10.
1881. Ennea bicolor Hutton, Crosse, J. de Conchyl., 29, p. 192.
1885. Ennea (Huttonella) bicolor Hutton, Tryon, Manual, I, p. 104, pl. 19,
fig. 14-18, pl. 20, fig. 24.
1889. Ennea bicolor, Crosse et Fischer in Grandidier, Hist. nat. Madag.,
Moll., pl. 23, fig. 10.
1904. Ennea (Huttonella) bicolor Hutton, Kobelt, Conch. Cab., ed. 2, I, 12b, 1,
p. 128, pl. 19, fig. 1-3.
1921. Ennea (Huttonella) bicolor Hutton, Germain, Faune Malacol. Masca¬
reignes, p. 6.
Nous avons, dans la collection du Journal de Conchyliologie, l’échan¬
tillon de Nossi-Bé figuré par Crosse et Fischer. Cette provenance de
Nossi-Bé (voir carte n° 1), qui avait été signalée indépendamment par
Craven (1880) et par Crosse (1881) est, croyons-nous, la seule localité
malgache constatée pour cette espèce répandue de la Chine et de la
Nouvelle-Calédonie aux Indes, aux Seychelles, à Maurice et La Réunion
et qui s’est acclimatée aussi aux Antilles où elle arriva avec des sacs de
riz (voir Crosse 1881 ; Germain 1921).
Gulella (Diaphora) cerea Dunker.
1848. Pupa cerea, Dunker, Zeitschr. f. Malak., p. 177.
1860. Ennea cerea Dunker, Morelet, Sér. Conchyl., 2e livr., p. 82.
1877. Ennea cerea Dunker, Morelet, J. de Conchyl., XXV, p. 337.
1885. Ennea (Uniplicaria) cerea Dunker, Tryon, Manual, I, p. 90, pl. 18,
fig. 41.
1889. Ennea cerea, Crosse et Fischer in Grandidier, Hist. nat. Madag.,
Moll., pl. 23, fig. 9.
1904. Ennea ( Uniplicaria ) cerea Dunker, Kobelt, Conch. Cab., ed. 2, I, 12b, 1,
p. 162, pl. 22, fig. 1.
Cette espèce est connue de Mohéli et Anjouan. Morelet (1877) écrivait
qu’on la trouve, non seulement aux îles Comores, mais à Madagascar
et sur le continent voisin.
Nous n’avons en mains aucun échantillon qui provienne de Mada¬
gascar, ce qui accentue l’indication, donnée par Kobelt (1904), que
cette provenance n’est pas très certaine.
Gulella (Diaphora) microdon Morelet.
1860. Ennea microdon, Morelet, Sér. Conchyl., 2e livr., p. 81, pl. V, fig. 10.
1885. Ennea (Uniplicaria) microdon Morelet, Tryon, Manual, I, p. 91, pl. 18,
fig. 62, 63.
375
1889. Ennea microdon , Crosse et Fischer in Grandidier, Hist. nat. Madag.,
Moll., pl. 23, fig. 7.
1904. Ennea (Uniplicaria) microdon Morelet, Kobelt, Conch. Cab., ed. 2, I,
12b, 1, p. 164, pl. 22, fig. 6.
Morelet a décrit cette espèce comme recueillie avec Ennea arenicola,
ce qui implique que la localité-type est Port-Léven à Madagascar.
Kobelt (1904) écrit qu’elle habite Madagascar et Mayotte. Nous avons,
dans la collection du Journal de Conchyliologie, l’échantillon figuré
par Crosse et Fischer dans l’Atlas de Madagascar, mais il est marqué
de Mayotte et non de Madagascar.
Gulella (Diaphora) Miaryi n. sp.
Description du type (fig. 3). - — Coquille blanche. Longueur 5 mm,
diamètre maximum 2 mm. 6 tours. Les trois premiers tours s’accroissent
Fig. 3. — Gulella (Diaphora) miaryi n. sp. X 8.
rapidement, mais le diamètre acquis par le 4e est inchangé dans le 5e,
de sorte que la région moyenne de la coquille est cylindrique. Le dernier
tour se rétrécit. Stries de croissance bien individualisées, bien visibles,
quoique peu saillantes. Chacune est plus saillante aux abords de la
suture supérieure du tour que de la suture inférieure. Les tours sont
assez bombés ; la suture est donc assez enfoncée ; elle n’est pas crénelée.
Test mince, transparent, légèrement luisant. L’épaississement péristomial
commence 1/2 mm avant l’ouverture proprement dite, il s’évase nette¬
ment mais ne se retrousse pas. L’ouverture, vue de face, a 1,5 mm de
largeur totale dont 0 mm 5 pour l’ensemble des deux bourrelets, externe
et interne. Ces deux rebords sont de largeur égale sauf au niveau d’une
dent, la seule dent péristomiale, située à mi-hauteur du rebord externe
et assimilable à un triangle équilatéral. Du bord supérieur de l’ouverture
descend une indentation arrondie située au-dessus de la pointe de la dent
labiale et déterminant avec elle une division de l’ouverture en deux
parties très inégales : une partie interne subquadrangulaire et, du côté
externe, un diverticule en forme de demi-croissant, prolongé lui-même
25
— 376 -
par un diverticule secondaire étranglé à son entrée et ayant la même
direction que les stries de croissance. La base présente une ligne oblique,
sorte de fente ombilicale virtuelle.
Cet échantillon a été récolté par G. Petit à Miary sur plateau calcaire
(voir carte n° 1).
Variations. — De la même récolte, nous avons 11 autres échantillons,
tous adultes. La taille varie de 5,5 mm (avec 6 tours) à 4 mm (avec
5 tours). Le plus large proportionnellement, est épais de 2 mm pour une
hauteur de 4 mm, et le plus étroit a 2 mm pour 5,5. Nous ne notons aucune
variation pour ce qui concerne l’ouverture. Certains échantillons se
remarquent par une coquille plus épaisse, moins transparente, et dont
en outre les stries de croissance sont plus saillantes. Ces échantillons
présentent par ailleurs une suture plus enfoncée, au contact de laquelle
les stries de croissance se renforcent au point de faire penser à une cré-
nulation.
Rapports et différences. — L’espèce la plus proche nous semble être
G. infans Craven, d’Afrique du Sud (voir Connolly, Ann. South Afr.
Mus., 1938, pl. I, fig. 6), mais G. infans a l’ouverture moins haute par
rapport à sa largeur, les deux parties de l’ouverture sont séparées par
un étranglement bien plus étroit, la partie de droite est presqu’aussi
large que longue et son diverticule secondaire est franchement oblique
par rapport aux stries de croissance.
On pourrait la rapprocher aussi d’une espèce dont l’habitat, Mayotte,
est moins distant : G. spreta Morelet (J. de Conchyl., 1883, p. 197, pl. 8,
fig. 2), mais chez G. spreta l’ouverture a une direction oblique, sa partie
de droite est subcirculaire et n’a pas de diverticule secondaire.
Gulella (Diaphora) acicula Morelet.
1877. Ennea acicula, Morelet, J. de Conchyl., XXV, p. 339, pl. 13, fig. 3
( non 4).
1885. Ennea acicula, Tryon, Manual, I, p. 106, pl. 20, fig. 27.
1890. Ennea (Hutlonella) acicula Morelet, Boettger, Nachr. Deutsch. Malakoz.
Ges., p. 86.
1904. Ennea (Uniplicaria) acicula Morelet, Kobelt, Conch. Cab., ed. 2, I,
12b, 1, p. 172, pl. 22, fig. 25.
Après que Morelet eut décrit cette espèce d’Anjouan, Boettger
(1890) la signala de Nossi-Bé : Tafondro (voir carte n° 1).
Le Muséum ne possède pas d’échantillons provenant de Madagascar.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 36 — N® 3, 1964, pp. 377-383.
MOLLUSQUES TERRESTRES DE MADAGASCAR
Achatinacea 1.
Par E. FISCHER-PIETTE et A.-M. TESTUD
Dans le travail ci-dessous nous suivons le Traité de Thiele pour les
groupements et pour l’ordre de présentation.
Dans l’état actuel de nos connaissances, les Achatinacea vivant à
Madagascar appartiennent aux genres Caecilioides, Suhulina, Opeas et
Achatina.
Caecilioides (Geostilhia) Mariei Crosse.
1880. Geostilhia Mariei, Crosse, J. de Conchyl., 28, p. 149.
1881. Geostilhia Mariei Crosse, Crosse, Ibid., 29, p. 200, pl. VIII, fig. 5.
1889. Geostilhia Mariei, Crosse et Fischer in Grandidier, Hist. Nat. Madag.,
Moll., pl. 19, fig. 8, 8a, 8b.
Cette espèce n’était connue que par un seul échantillon, le type de
Crosse que nous avons en mains (collection du Journal de Conchylio¬
logie) et qui provient de Nossi-Bé (Calempo). Il mesure 3 mm de long.
Dans des amas de brindilles amenées par les cours d’eau à la côte de
Diego Suarez et envoyés au Muséum par M. Waterlot, nous avons
trouvé plus de vingt échantillons qui nous semblent bien appartenir
à cette espèce. La moitié d’entre eux sont des adultes.
Ils nous permettent de constater que la taille des adultes est assez
variable, pour un même nombre de tours (4) elle peut atteindre 4 mm
au lieu de 3. Mais tous les échantillons ont la même forme générale, aucun
n’est nettement plus renflé ou nettement plus étroit que les autres.
Distribution. — Les deux provenances connues sont à la pointe Nord
de l’île (carte n° 1).
1. Voir les travaux similaires antérieurs : E. Fischer-Piette, genre Tropidophora, J. de
Conchyl. y LXXXIX, 1949, pp. 5, 41, 111 ; genre Helicophanta , Ibid ., XC, 1950, p. 82 ; genre
Ampelita, Ibid ., XCII, 1952, p. 5 ; genre Leucotaenius, Ibid., Cl II, 1963, p. 15. — E. Fischer-
Piette et F. Salvat, genre Clavator , Ibid., p. 53. — E. Fischer-Piette, famille Enidae,
Ibid., CIV, 1964 (sous presse). — E. Fischer-Piette et N. Garreau de Loubresse, famille
Acavidae, Ibid. — E. Fischer-Piette et F. Sai.vat, genre Propebloyetia, Ibid. — E. Fischer-
Piette et J. Bedoucha, famille Streptaxidae, Bull. Mus., t. 36, 1964 (sous presse).
— 378
Subulina manampetsaensis n. sp.
(Fig. 2 et 3).
Dans son travail sur la réserve naturelle du Manampetsa (Ann. Sc.
Nat., Zool., XVIII, 1935, p. 441), L. Germain a étudié des exemplaires
de Subulina récoltés par G. Petit sur les rives du lac Manampetsa situé
au Sud de Tuléar. Il les a attribués à l’espèce Subulina Ferriezi, décrite
de Mayotte par Morelet (1882, J. de Conchyl., 29, p. 187, pl. X, fig. 12)
mais il a fait ressortir certaines différences avec cette dernière espèce ;
de sorte qu’il a noté : « cette forme est peut-être une variété de l’espèce
d’A. Morelet (variété manampetsaensis Germain).
Aux différences notées par Germain nous en ajouterons d’autres, si
bien que la forme malgache nous paraît être séparée de celle de Mayotte
par des caractères plus tranchés que ceux qui permettent de définir une
simple variété, et nous considérons qu’il s’agit de deux espèces distinctes.
— 379
Rappelons d’abord ce qu’avait écrit (pp. 441 et 442) Germain, qui avait
donné à l’appui de son texte une figure de la région apicale.
« Les individus recueillis par M. G. Petit diffèrent légèrement du type
décrit par A. Morelet : le sommet est plus élargi ; les cinq premiers tours
de spire sont à croissance très lente, presque de même largeur (fig. 3, dans
le texte), à peine convexes et séparés par des sutures linéaires. »
Nous devons noter que le texte de Germain n’a pas fait ressortir suf¬
fisamment un fait que sa figure montre pourtant : après cinq premiers
tours presque de même largeur, vient une brusque modification dans le
mode d’enroulement, du fait que les tours suivants augmentent leurs
diamètres respectifs.
Fig. 2 et 3. — Subulina manampetsaensis n. sp. X 2.
A gauche le néotype. A droite un autre individu montrant le changement de direction de l’axe
après les premiers tours.
Ce changement de mode d’enroulement s’accompagne d’ailleurs d’un
changement de direction de l’axe d’enroulement, qui varie beaucoup
d’un individu à un autre : à peine perceptible chez certains, il est très
net dans la majorité des cas.
Autres différences, relatives non plus à la région du sommet mais au
reste de la coquille : les tours sont moins hauts par rapport à leur dia¬
mètre chez S. manampetsaensis que chez S. Ferriezi, les sutures sont
donc moins inclinées, l’ouverture est moins allongée.
Ajoutons que le test de S. manampetsaensis est plus épais et moins
fragile que celui de S. Ferriezi.
Description de V exemplaire- type. — L’exemplaire dont L. Germain
a figuré la région apicale, devrait être le type, mais il n’est pas dans les
collections du Muséum ; nous dev ons admettre qu’il a été perdu, puisque
la récolte de G. Petit avait été faite pour le Muséum et que c’est là
qu’elle devrait se trouver. Nous avons donc désigné un nouveau type
(fig. 2) dont voici la description.
— 380 —
Longueur 19 mm, diam. max. 4 mm. 10 tours de spire. La région
apicale (les 4 premiers tours) est opaque, cylindrique, puis le test devient
plus transparent, fusiforme, et s’enroule suivant un axe ayant une direc¬
tion un peu différente. L’ouverture a 4 mm de haut et 2 mm de large.
Cet échantillon a été récolté par M. Perrier de La Bathie sur les
dunes boisées bordant le lac Manampetsa.
Variations. — Nous avons noté plus haut que le changement de direc¬
tion de l’axe, après les premiers tours, était plus ou moins prononcé selon
les individus. Nous figurons (fig. 3) un exemplaire où l’angle est parti¬
culièrement marqué. Mais les autres caractères semblent être très peu
variables. Par exemple, nous avons comparé entre eux tous nos individus
(au nombre de 24) dont la longueur est de 20 mm : tous ont 11 tours de
spire, tous ont une ouverture de 4 mm de haut ; au point de vue de leur
diamètre maximum, il est de 4 mm chez 15 d’entre eux et de 5 mm chez
les 9 autres. Ces exemplaires ont été récoltés par G. Petit dans les grottes
de Lavenombato, province de Tuléar.
Distribution. — En plus du lac Manampetsa et de Lavenombato,
nous avons aussi l’Onilahy (Pf.rrier de La Bathie). L’Onilahy est entre
Tuléar et le lac Manampetsa. On voit que ces trois provenances sont
groupées dans le Sud-Ouest (fig. 1).
Subulina octona Chemn.
Cette espèce bien connue ayant une très large répartition dans les
régions chaudes du globe, nous ne citons ci-dessous que les références
relatives à Madagascar.
1880. Achatina mamillata, Craven, Proc. Zool. Soc. Lond., p. 215, pl. 22, fig. 8.
1881. Subulina mamillata Craven, Crosse, J. de Conchyl., 29, 1881, p. 201.
1889. Subulina mamillata Craven, Crosse et Fischer in Grandidier, Hist.
Nat. Madag., Moll., pl. 24, fig. 4, 4a.
1889. Subulina nebulosa, Crosse et Fischer, Ibid., pl. 24, fig. 3, 3a, 3b.
1890. Subulina octona (Chemn.), Boettger, Nachrichtsbl. Mal. Ges., 22, p. 90.
1919. Subulina octona Bruguière, Odhner, Ark. for Zool., 12, G, p. 44.
1935. Subulina octona Chemnitz, Germain, Ann. Sc. Nat., Zool., p. 440, fig. 4,
p. 442.
Boettger (p. 90) et Germain (p. 440) ont placé S. mamillata dans la
synonymie de S. octona ; nous confirmons l’exactitude de leur conclusion,
après examen de l’échantillon de Crosse et Fischer, conservé dans la
collection du Journal de Conchyliologie. L’échantillon de S. nebulosa,
conservé dans la même collection, nous montre que ce dernier nom doit,
lui aussi, disparaître devant celui de S. octona.
Distribution. — La littérature donne les localités malgaches suivantes :
Nossi-Bé (Crosse ; Boettger) ; Nossi-Comba (Crosse) ; Fenerive (Odh¬
ner) ; rives du lac Manampetsa (Germain).
Les collections du Muséum nous donnent en plus les provenances sui-
— 381 —
vantes, énumérées du Nord au Sud d’abord le long de la région côtière
occidentale puis, en repartant du Nord, dans la région orientale (et
centrale).
Ankara, Nosy Mamoko, Sambirano, Mahilaka, Ankarafantsika, Ampa-
rimgidro, Marovoay, Tsingy de Nameroko, Besalampy, Isalo, Ianzamaly,
Onilahy, Lac Manampetsa. — Diego Suarez, Orangea, Mont Tsaratanana,
NoSsi-CoMBA c
l oDiego-ûuarez
Nossi-Be I ] sPrangea
'&! /«Ankara
Nosy MAMOKO^AMBiRANO
Mahilaka *M -Tsaratanana
AMPARIMGjDRCU^ AmBOHIVOHANGY
TsiN&yde^0^^ Ankarafantsika
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BesALAMpy
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Miandri’vazo
Bon’golava
Mandoto
Antsirabe
AmBOJITANDELY
Tampolo
Tsimalato •(FenerÎvc
•Iabohazo -TvolÎna
•Tsi'mbazaza
•Mana'mbato
Anosib/
Mananjary
Ianzamaly
Lac M'anampetsa
ort Dauphin
Fig. 4. — Provenances de Subulina octona.
Ambohivoangy, Ambohitandely, Antanambe, Tampolo, Tsimalato, Iabo-
hazo, Ivolina, Miandrivazo, Tsimbazaza, Bongolava, Manambato, Man¬
doto, Anosibe, Antsirabe, Antanifotsy, Mananjary, Fort Dauphin.
Nous portons sur une carte (fîg. 4) ces diverses localités. Cette carte
permet de constater que l’espèce a été beaucoup moins récoltée dans
la moitié Sud de l’île que dans sa moitié Nord.
Opeas clavulinum Pot. et Mich.
1838. Bulimus clavulinus, Pottiez et Michaud, Galerie de Douai, I, p. 136,
pl. 14, fig. 9 et 10.
1849. Bulimus clavulinus Pot. et Mich., Reeve, Conclu Icon., pl. LXXX,
fig. 595.
1860. Bulimus clavulinus Pot. et Mich., Morelet, Sér. Conch., 2e livr., p. 68.
1906. Opeas clavulinum Pot. et Mich., Pilsbry in Tryon’s, Manual, p. 138,
pl. 21, fig. 3, 4, 5 et pl. 23, fig. 17, 21, 22.
1921. Opeas clavulinum Pot. et Mich., Germain, Faune Malac. Mascareignes,
p. 197.
La seule indication de la littérature sur la présence à Madagascar
de cette espèce existant par ailleurs aux Comores, à La Réunion, à Maurice,
aux Seychelles, au Japon et aux îles Hawaii, était celle donnée par More¬
let 1860, qui citait Madagascar sans d’ailleurs nommer de localité précise.
Les matériaux du Muséum donnent 7 provenances : Bas Sambirano
(M. Millot) ; Majunga (M. Decorse) ; Lac Alaotra (M. Petit) ; station
d’essais d’Ivolina près Tamatave (M. Petit) ; Mahazoarivo (M. Millot) ;
Périnet (M. Millot, en forêt, sous feuille de palmier vivant).
On voit (fig. 1) que ces provenances sont toutes dans la partie Nord
de l’île.
Opeas gracile Hutton.
1834. Bulimus gracilis, Hutton, Journ. Ass. Soc. Bengal, III, p. 84.
1877. Bulimus ( Stenogyra) johanninus, Morelet, J. Conchyl., 25, p. 333,
pl. 12, fig. 3.
1881. Opeas gracilis Hutton, Crosse, J. Conchyl., 29, p. 201.
1881. Opeas johanninus Mor., Crosse, J. Conchyl., 29, p. 201.
1889. Opeas gracilis, Crosse et Fischer in Grandidier, Hist. nat. Madag.,
Moll., pl. 24, fig. 1, la.
1889. Opeas johanninus, Crosse et Fischer in Grandidier, Hist. Nat. Madag.,
Moll., pl. 24, fig. 2.
1890. Opeas johanninus Mor., Boettger, Nachrichtsbl. Mal. Ges., 22, p. 90.
1929. Opeas gracile johanninum Mor., Haas, Zool. Jahrb., 57, p. 412.
C’est Haas qui a fait remarquer que O. johanninum n’est qu’une forme
locale de O. gracile, et que les fig. 1 et 2 de la pl. 24 de Crosse et Fischer
ne font que représenter deux formes extrêmes d’une même espèce.
Cette espèce a une très large répartition. Les provenances publiées
sont, pour Madagascar, Nossi-Bé (Crosse, Boettger, Haas), Nossi-
Comba (Crosse), Fenerive (Haas), Majunga (Haas).
L’échantillon de Crosse et Fischer, marqué de Helville (Nossi-Bé),
est entre nos mains. Le Muséum possède quelques autres échantillons
marqués de Nossi-Bé, et aussi des récoltes des localités suivantes : Diego
Suarez (M. Waterlot), Tananarive et Tsimbazaza (M. Millot), Man-
383
draka (M. Millot), Morondava (M. Perrier de La Bathie). On voit
(carte n° i) que jusqu’ici l’espèce n’a pas été trouvée dans le Sud de l’île.
Achatina fulica Bow. et A. Panthera Fér.
Ces deux espèces, qui autrefois ont souvent donné lieu à des confusions,
sont bien connues maintenant. On sait que l’une et l’autre sont très répan¬
dues à Madagascar, et il ne nous semble pas nécessaire de donner la longue
liste des localités où elles ont été récoltées.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 3, 1964, pp. 384-395.
SPONGIAIRES DU CANAL
DE MOZAMBIQUE
Par Claude LEVI
Nous avons reçu du Dr A. J. de Freitas, de l’Instituto de Investi-
gaçao de Moçambique, une petite collection d’Éponges, récoltées en
août 1961 à 100 milles à l’E. de l’ Ile Inhaca, par 70 mètres de profondeur.
Comme les Spongiaires infralittoraux de cette région du sud-ouest de
l’Océan indien sont presque totalement inconnus, il n’est donc pas sur¬
prenant de compter plusieurs nouvelles espèces dans cette collection,
dont une appartient à un nouveau genre à spiculation extraordinaire.
La majorité de ces Éponges sont des Tetractinellides, de petite taille.
Liste des espèces récoltées.
Callipelta thoosa n. sp.
Acanthocinachyra enigmatica n. gen., n. sp.
Stelletta freitasi n. sp.
Myriastra osculifera n. sp.
Aurora actinosa n. sp.
Ancorina corticata n. sp.
Penares orthotriaena Burton.
Geodia sphoeroides Kieschnick.
Dercitopsis minor Dendy.
Histodermella solenoidea n. sp.
Agelas mauritiana Carter.
Haliclona sp.
Hircinia sp.
Callipelta thoosa n. sp. (fïg. 1).
Éponge rameuse, à rameaux simples, très irréguliers, de 5 à 10 mm
de diamètre, jaune grisâtre, à charpente centrale de desmes, recouverte
par une couche corticale, dont elle est séparée par des canaux aquifères
tangentiels. De petits oscules sont situés au centre de dépressions cir¬
culaires isolées. On trouve dans la fine couche corticale, des pseudotriaenes
— 385 —
à moelle et d’abondants microsclères astroïdes, rappelant les amphias-
ters noduleux des Thoosa.
Spiculés : Desmes monocrépides, généralement composés d’un axe
court, de 50-40 p de long, ramifié en actines de 80-125 p, terminées par
de nombreuses ramifications tuberculeuses de zygose. Ces desmes con¬
tiennent une fine moelle granulaire axiale.
Phyllotriaenes à larges moelle granulaire, analogue à celle des desmes.
Ces pseudotriaenes se composent d’un rhabde conique, simple, de 50-120 p
de long et de 4-5 rayons aplatis étalés dans un même plan, mesurant
Fig. 1. — Spiculés de Callipelta thoosa n. sp. ; desmes, pseudotriaenes, X 80 ;
amphiasters X 925.
150-225 p de long ; ces rayons portent diverses digitations ou ramifica¬
tions latérales. Leur surface est souvent garnie de fins tubercules.
Amphiasters, dont un grand nombre sont noduleux, avec actines ter¬
minées par quelques épines ; ces spiculés sont surtout corticaux mais
il existe en surface et en profondeur, d’autres amphiasters avec actines
simples et plus grêles. Leur longueur et leur diamètre sont comparables :
12-18 p/10 p.
Remarque : Cette remarquable Lithistide à amphitriaenes est très
voisine de Callipelta ornata Sollas, récoltée par le « Challenger » au large des
I. Kei, par 256 m. de fond. Considérée d’abord comme une Corallistes
par Sollas, puis comme une Macandrewia par Lendenfeld, cette éponge
a des desmes de type monocrépide, mais d’allure tetracrépide et des
— 386 —
phyllotriaenes ou discostrongyles sans trace d’ébauche tetraxone. Il en
est de même pour l’éponge d’Inhaca, dont plusieurs spiculés corticaux
ont une ébauche monaxone nette, ainsi qu’un rhabde conique de triaene
normal. Les deux espèces diffèrent par la taille des amphiasters et par
leur forme, par l’absence d’oxes dermiques et la forme des spiculés cor¬
ticaux. Le genre Callipelta Sollas, à amphitriaenes, se distingue de Neo-
pelta Schmidt, par la présence de phyllotriaenes monocrépides à la place
de diseotriaenes monocrépides.
Aeanthocinachyra n. gen.
Tetractinellides Spirophores, avec porocalices et acanthoxes.
Type : Aeanthocinachyra enigmatica n. sp.
Aeanthocinachyra enigmatica n. sp. (fig. 2).
Éponge blanchâtre, presque hémisphérique, mesurant 10 mm de rayon
jusqu’à l’extrémité de cheminées aquifères d’1,5 mm de diamètre et 2 mm
de haut, entourées de spiculés en collerette. Le fond de chaque poro-
ealice est criblé de pores et d’aspect lisse. La surface de l’éponge, hispide
par places, est recouverte de débris calcaires entre les collerettes. La
charpente d’oxes et de protriaenes est radiaire et les spiculés hérissants
traversent une couche périphérique fibreuse d’1,5 mm d’épaisseur ;
cet ectosome, comme le choanosome, contient des acanthoxes, courbes,
puissants, très nombreux, caractère très remarquable de cette espèce.
Spiculés : Oxes rectilignes, fusiformes : 2800-3800 jjl/14-25 p.
Protriaenes à rhabde de 3000 p ; clades de 50-95 p et cladome de 50 p.
Anatriaenes à rhabde de 3000 p environ, inégaux. Clades de 50-70 p
et cladome de 55 p.
Acanthoxes, courbes, à très fortes épines ; nombreux ; 250 p/40 p.
Sigmaspires, généralement en C : 7-10 p.
Remarque : Cette éponge, sans acanthoxe, serait une Cinachyra,
déjà remarquable par ses cheminées aquifères. La présence d’acanthoxes
d’abord considérée comme accidentelle, est cependant normale et ces
spiculés abondent dans l’éponge et ne peuvent être exogènes. C’est la
deuxième fois que les acanthoxes sont trouvés dans des Tetillidae. Bur-
tün (1959) a, en effet, décrit une Acanthotetilla hemisphoerica récoltée
sur la côte S. d’Arabie, par 38 m. sur un fond de Lithothamnion. Cette
très intéressante éponge, hispide et pierreuse est également remplie de
grands acanthoxes de 400 p/60 p. Il existe donc une analogie frappante
entre ces deux éponges, qui se distinguent, d’autre part, par l’absence
chez Acanthotetilla hemisphoerica Burton de porocalices et de sigmaspires.
Le problème de l’origine et de la signification des acanthoxes chez
ces deux Tetillidae reste posé. Burton envisage l’hypothèse d’une déri¬
vation des acanthoxes à partir des sigmaspires ; c’est très peu probable,
— 387 —
d’autant plus que dans l’éponge d’Inhaca, les deux types de spiculés
coexistent. Il existe d’autres types d’acanthoxes chez les Telractino-
morphes, comme ceux des Higginsia ou des Halicnemia, ou encore ceux
des Sceptintrus Topsent. On les a parfois considérés comme des dérivés
d’asters à axe allongé ou comme des oxyasters à actines réduites et char¬
gées d’épines. Nous n’avons malheureusement trouvé aucun spiculé
en formation, ni aucun spiculé de taille réduite qui nous aurait permis
de donner un essai d’interprétation de ces spiculés inattendus.
Fig. 2. — Spiculés d’Acanthocinachyra enigmatica n. gen., n. sp. ; protiaenes, anatriaenes,
sigmaspires, X 925 ; acanthoxes, X 325.
Stelletta freitasi n. sp. (fig. 3).
Éponges massives, irrégulières ou sphéroïdes (15/12 mm ou 30/15/5 mm),
couleur gris jaunâtre, à surface rugueuse, avec dichotriaenes saillants,
formant un revêtement au-dessus du cortex chondroïde assez fin.
Spiculés : Dichotriaenes à rhabde rectiligne : 900-1300 p/30-80 p ;
avec protoclades un peu courbés : 85-100 p et deuteroclades : 125-190 p.
Oxes fusiformes, courbes : 1700-2500 p/20-45 p.
Oxyasters choanosomiques, presque strongylasters : 14-18 p de dia¬
mètre.
Oxyasters, strongylasters polyactines ectosomiques : 6-11 p.
Remarque : On connait peu d’espèces de Stelletta sans anatriaenes
mais avec dichotriaenes et oxyasters. Celle-ci se rapproche de Stelletta
aruensis Hentschel et se distingue nettement de Stelletta cyathoides Bur-
ton, de Natal.
Myriastra osculifera n. sp. (fig. 4).
Petite éponge sphéroïde de 9 mm de diamètre, assez hispide, de couleur
blanc jaunâtre, dont le choanosome est traversé par des canaux exha-
— 388 —
lants de 250 p de diamètre. Elle porte trois prolongements latéraux,
en cheminée, de 2-3 mm de long et 1-2 mm d’épaisseur à la base, tapissés
de longs spiculés en collerette, oxes et plagiotriaenes. Le fin cortex chon¬
droïde est chargé de chiasters.
Spiculés : Oxes, fusiformes : 1600-1700 u/35-40 p.
7^
' *
I
Fig. 3. — Spiculés de Stelletta freitasi
n. sp. ; Oxe, dichotriaene, X 80 ;
oxyasters, X 925.
Fig. 4. — Spiculés de Myriastra oscu-
lifera n. sp. ; triaenes, X 80 ; trois
cladomes de triaenes et oxyasters
X 925.
Plagiotriaenes : 600-800 p/27-33 p, à clades légèrement courbés vers
l’avant : 70-250 p ; quelques dichotriaenes courts, analogues aux plagio¬
triaenes, dont ils dérivent.
Chiasters : 7 p.
Remarque : Cette espèce s’apparente à Myriastra caoernosa Dendy
par ses canaux internes, mais s’en distingue par les dimensions des spi¬
culés des trois catégories.
389
Aurora actinosa n. sp. (fig. 5).
Eponge jaune grisâtre, massive, amorphe, mesurant 20/10/15 mm,
avec un cortex dense, mais peu épais chargé de petits spherasters ; au
centre, le squelette est confus. Un autre spécimen, qui mesure 20/10/
10 mm est brun au sommet, avec un lobe portant un oscule terminal
de 0,7 mm de diamètre ; il existe quelques orifices inhalants circulaires
de 0,5 mm de diamètre.
Spiculés : Oxes, fusiformes, rectilignes : 950-1300 [x/20-33 fx.
Plagiotriaenes à cladome court; c.lades de 25-100 pt / 15-20 (x et rhabde
de 950-1700 jx/15-30 jx.
Fig. 5. — Spiculés à' Aurora actinosa n. sp. X 925.
Spherasters à nombreuses épines coniques, dont l’extrémité est souvent
bifide et parfois terminée en plateau épineux : 30-35 fx de diamètre :
il en existe quelques-uns plus petits, à partir de 20 [X.
Oxyasters à 4-5 actines, rectilignes ; chaque aetine mesure 17-23 [X.
Oxyasters polyactines de 10-15 [X de diamètre ; rares.
Remarque : Parmi les Aurora indopacifiques, sans anatriaenes, aucune
n’a exactement la spiculation de l’éponge d’Inhaca ; la plus proche parait
être Aurora aurora Hentschel, qui n’a pas d’oxyasters.
Ancorina corticata n. sp. (fig. 6).
Éponge massive, convexe, gris brunâtre, à surface égale, mais rugueuse,
mesurant 22/10/12 mm d’envergure, sans orifices visibles, avec cortex chon¬
droïde épais d’1 mm, recouvert par la couche des cladomes des triaenes.
— 390 —
Spiculés : Oxes rectilignes, fusiformes : 2000-2400 p/50 p.
Plagiotriaenes à rhabde épais, un peu fusiformes, courbés parfois nette¬
ment vers le milieu : 1400 p/70 p ; clades courts : 130-150 p/50 p à la base.
Sanidasters ectosomiques abondants, apparaissant souvent divisés
en trois tronçons : 6 p.
Fig. 6. — Spiculé d’Ancorina corticata n. sp. oxe et plagiotriuene X 80 ; sanidasters,
oxyaster, cladome X 925.
Oxyasters polyactines, peu abondants, de 15-20 p de diamètre.
Remarque : Il existe peu d’Ancorina à sanidasters, sans anatriaenes
Nous n’avons pas trouvé un seul anatriaene dans cet échantillon, qui
à cela près, ressemble à l’ Ancorina de Natal, déterminée par Burton
(1926) sous le nom d’A. radix (Marenzeller). Une comparaison des spiculés
de l’éponge d’Inhaca et d’une A. radix (Marenzeller) européenne, démontre
une évidente parenté générique, mais exclut une similitude spécifique.
391
Penares orthotriaena Burton (fig. 7).
Eponge massive, jaune orangé, brunâtre sur certains lobes, irrégu¬
lièrement lobée et même digitée, mesurant 25/20/15 mm d’envergure,
avec un oscule béant d'l(5 mm de diamètre ; la surface est généralement
lisse et fibreuse, hispide cependant par endroits ; il existe une couche
corticale dense de microxes courbés, avec quelques triaenes courts. Le
squelette principal est confus et consiste en gros oxes entremêlés. Le
choanosome ne contient pas de microxes.
Spiculés : Oxes fusiformes : 650-1100 p/40 p.
Orthotriaenes, calthropes.
Fig. 7. — Spiculés de Penares orthotriaena Burton ; triaene, oxe, X 80 ; microxes
oxyaster X 925.
Microxes dermiques, variés, à plusieurs courbures ; les plus petits
centrotylotes : de 25/2 p à 200/10 p.
Strongylasters polyactines : 11p.
Remarque : Cet échantillon est très voisin du spécimen de Natal
dragué au large de l’embouchure des Tugela et Umvoti Rivers par 64 m.
(Burton, 1931).
Geodia sphoeroides (Kieschniek) (fig. 8).
Petite boule de 8-10 mm de diamètre, jaunâtre, recouverte d’un cortex
sterrastral blanc, qui se sépare assez facilement du choanosome mou
où quelques sterrasters sont dispersés.
Spiculés : Oxes, courbes : 800-1500 p/15-20 p.
Dicholriaenes à rhabde de 1000-1500 p/20-25 p, à la base ; protoclades
de 80 p et deuteroclades de 130 p environ.
Anatriaenes grêles, à rhabde supérieur à 2 mm et clades de 50 p.
Anatriaenes courts à clades de 20-25 p.
Sterrasters elliptiques : 90-120 p/65-80 p.
26
392
Fig. 8. — Spiculés de Geodia sphoeroides Kieschnick ; microsclères et cladome X 925.
Chiasters- tylasters ectosomiques : 3-7 p..
Oxyasters à rayons épineux, mesurant 18 p. de diamètre.
Dercitopsis minor Dendy (fig. 9).
Éponge massive, gris violacé, irrégulière, mesurant 35/20/35 mm d’en¬
vergure. La surface est lisse, criblée de petits groupes de pores ; la consis¬
tance est friable ; le squelette confus se compose d’un très grand nombre
de petits diactines et triactines.
Spiculés : Triactines, à actines courbes ou rectilignes ; chaque actine
mesure 20-25 p..
Fig. 9. — Spiculés de Dercitopsis minor Dendy, X 925.
— 393 —
Diactines centrotylotes courbés ou sinueux : 25-90 jx/2-5 fx.
Tetractines, très rares. Ces spiculés sont analogues aux triactines, mais
possèdent une actine supplémentaire plus courte mesurant i5-20 jx.
C’est avec une certaine hésitation que je rapporte ce spécimen à l’espèce
de Dendy ; le genre Dercitopsis Dendy est surtout caractérisé par la
présence de tetractines, ce qui le différencie des Plakortis Schulze ; or,
dans l’éponge d’Inhaca, ces tétractines sont exceptionnels et le squelette
se compose pour parties égales de diactines et triactines. Si nous ignorons
ces tetractines, l’éponge la plus proche parait être la Plakortis simplex
Schulze, des I. Aru, décrite par Hentschel (1912) (d’ailleurs différente
de la P. simplex Schulze, des côtes européennes).
Distribution : Océan indien : Cargados Carajos, Amirantes, S. Arabie
W. I. Abrolhos ; 38-220 m.
Histodermella solenoidea n. sp. (fig. 10).
Plusieurs fragments de cette éponge massive, gonflée, presque creuse,
prolongée en cheminées inégales et béantes, à paroi parcheminée, mesurant
8 mm de diamètre ; la pulpe centrale choanosomique molle, contient un
squelette dispersé.
Spiculés : Tylotes courbes, avec extrémités enflées, allongées, fusi¬
formes : 275-325 [x/10-13 (x et 425-475 [x/15 jx.
Acanthoxes, courbes, avec nombreuses épines, sauf aux extrémités,
pointues : 200-250 [x/20 fx ; assez nombreux.
Isochèles arqués : 18 (X.
Sigmas : 30-35 jx.
Remarque : Cette nouvelle Histodermella se distingue d’il, natalense
Kirkpatrick, par ailleurs semblable, par l’absence de rhaphides et de
spires (la présence de ces spiculés est d’ailleurs très suspecte et mériterait
d’être confirmée) et d’H. ingolfi. Lundbeck (= H. australis Dendy),
par la taille beaucoup plus courte des spiculés.
Agelas mauritiana Carter (fig. 11).
Fragment d’éponge, rouge orangée, dressée, massive, irrégulière avec
lobes et digitations lamellaires finement veloutée. Squelette typique
de fibres de spongine hérissées d’acanthostyles verticillés.
Spiculés : Acanthostyles à épines verticillées, courbes, avec tuber¬
cules sur la base, qui est un peu tronquée ; on compte 15-17 verticilles
sur les plus longs, à longues épines très réduites : jusqu’à 275 [x/12-13 |x.
Beaucoup de petits spiculés de 90-100 \x ont 6-7 verticilles déjà formés.
Distribution : Océan indien.
394 —
Fig. 10. — Spiculés d ' H istoder niella Fig. 11. — Spiculés
solenoidea n. sp., X 925. à' A gelas mauritiana
Carter, X 925.
Haliclona sp.
Petit fragment d’une éponge massive, sans doute paroi d’une cheminée
friable, ocre brunâtre d’1 mm d’épaisseur, veloutée en surface, avec
revêtement membraneux aspiculeux interne. Le squelette est réticulé,
mais assez confus, composé de petits oxes courbes.
Spiculés : Oxes courbes, avec inégalités de diamètre et anomalies :
145-160 [jl/10 | x.
— 395 —
Ilircinia sp.
Éponge massive, blanche, de 35 mm de haut et 5-10 mm d’épaisseur,
à surface lisse, soulevée en conules grisâtres très bas et espacés, chargée
de petites fibres hirciniennes de 0,5-1 p. de diamètre.
Faculté des Sciences de Strasbourg,
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 3, 1964, pp. 396-399.
PLANTES NOUVELLES , RARES OU CRITIQUES
DES SERRES DU MUSÉUM
(Notules sur quelques Orchidées d’Indochine, xxxv)
Par A. GUILLAUMIN
494. — Saccolabium miniatum Lindl. = Ascocentrum miniatum Schltr.
Feuilles vertes marbrées de rouge, terminées par 3 pointes aiguës,
Fleurs orange, à sépales latéraux un peu teintés de rouge à l’extrémité,
lobes latéraux du labelle à une ligne rouge longitudinale médiane à l’in¬
térieur, opercule de l’anthère brun-noir.
Annam : route Ninh-hoa-Banméthuot : Km 38, forêt claire de feuillus
caducifoliés, sous-bois épineux, sol noir avec bombes chocolat en surface
(Mme de Sigaldi, n° 371/Sig., f. 79, 1964).
Connu de l’Assam, de l’extrémité N. du Kedah et à Java ; déjà trouvé
au Siam mais pas encore signalé en Indochine.
495. — Coelogyne Parishii Hook. f. — Annam : Dalat : rochers à Lang-
hanh, 1000 m (Tixier, n° 21/59, f. 352, 1959).
Fleurs marquées de noir sur le labelle ce que montre la planche 5.323
du Botanical Magazine mais n’indique pas Gagnepain dans sa description
(Fl. Indochine, VI, p. 313).
496. — Bulbophyllum Luanii Tixier sp. nov.
Pseudobulbi 5 cm remoti, piriformes, ad basin crassi, 2 cm alti, monophylli,
lutei virides ; folium 13 cm X 1,5 cm, obtusum, leviter emarginatum, in petiolum
brevem attenuatem. Inflorescentia laxe racemosa, 20 cm, alta, vaginis scariosis,
bracteis acuminatis, 5 mm longis, floribus paucis, 15 mm longis, luleo viridibus
purpureo nervatis, pedicellis gracilibus, 10 mm longis, sepalis superiore ovato,
acuminato (11 mm x 5 mm), 3-nervio, lateralibus elongatis (16 mm X 3 mm),
acuminatis, carinatis, 3-4 nerviis, petalis triangularibus (2 mm X 1,5 mm),
3-nerviis, labello linguiformi, 3 mm longo, sectione triangulari, ad margines costato,
sordide brunneo apice aureo, columna 2 mm longa, {lava, stelidiis parvis, antherae
operculo suborbiculari, polliniis 2.
Annam : région de Dalat (Tixier, n° 22/60, f. 239, 1960).
Floraison fin avril.
Dédié au Recteur de l’Université de Dalat.
397 —
Espèce se rapprochant du B. rufinum Reichb. f. par sa grappe lâche,
ses bractées relativement importantes et la couleur de la fleur et du
B. sp. G I 3077 (Seidenfaden et Smitinand : Orch. Thailand, p. 438),
mais cette dernière plante a des fleurs complètement jaunes, des sépales,
des pétales et des stélidies différentes.
497. — Cirrhopetalum stramineum Ames var. purpureum Gagnep. ■ —
Viet nam : Pot Gol et route Saïgon-Dalat : Km 127 (Tixier, nos 14/62,
15/62, f. 139, 1962) ; route Saïgon-Dalat : Km 127, forêt inondable de
basse région (Tixier, n° 21, 1963).
Gagnepain (Fl. Indoch., p. 288, 1915) attribue à Ames le binôme
Cirrhopetalum stramineum, or ce dernier (Orch., V, p. 190) a décrit comme
espèce nouvelle un Bulbophyllum (§ Cirrhopetalum ) stramineum et non
Cirrhopetalum stramineum. Or, si on admet le genre Cirrhopetalum comme
distinct, il existe déjà un Cirrhopetalum stramineum Teijsman et Bin-
nendick (Tijdschr. Nederl. Ind., XXIV, p. 310, 1862).
Par suite, la plante d’Indochine doit recevoir un autre nom, par exemple
Cirrhopetalum Gagnepainii Guillaum. nom. nov. = C. stramineum Gagnep.
non Teijsm. et Binn. = Bulbophyllum straminum Ames, var. purpuratum
Guillaum. comb. nouv.
498. — Dendrobium bidupense Gagnep. ? — Annam : Dran : région
de Mlom (de Sigaldi, n° 341/Sig., f. 219, 1960, Nguyen Tin Nchan leg.).
Petite Orchidée rupicole.
499. — D. crepidatum Lindl. et Paxt. — Annam : Dalat (Tixier, n° 24,
f. 180, 1958) ; Finmoun (de Sigaldi, n° 374/Sig, f. 46, 1964, Lên leg.,
n° 1051/Lên).
N’avait encore été signalé en Indochine, qu’au Siam et au Laos.
295. — D. fimbriatum Hook. var. oculata Hook. — Annam : Dalat
(Tixier, n» 19, f. 180, 1958).
Les fleurs sont cleistogames, King et Pantling (Ann. Tard. bot. Calcutta,
VIII, p. 48), signalent que cette espèce pourrait être cleistogame, surtout
en altitude. En fait, Tixier a noté que chez la plupart des plantes qu’il
avait eu entre les mains, la fleur l’était réellement, ne s’ouvrant pas ou
seulement quand elle était fanée et, cela, pendant 3 ans de suite. Comme
le représente la pl. 66 de King et Pantling, le pollen germe directement
sur le haut de la colonne.
266. — D. Parishii Reiehf. — Laos : Vientiane (Tixier Dendrobium,
il» 6, f. 199, 1955).
500. — Sarcochilus caligaris Ridl. ? — Annam : route Ninh-Hoa-
Benmethuot : Km 28, forêt claire de feuillus caducifoliés, sous-bois épi¬
neux, sol de terre noire avec bombes chocolat en surface, en mélange
avec Hoya cordifolia, Dischidia Rafflesiana et Dendrobium secundum
398 —
(Mme de Sigaldi, n° 370/Sig. , f. 79, 1964), semble rare : 1 seul exemplaire.
Bien que je ne connaisse que par les diagnoses le Sarcochilus caligaris
Ridl. ( Trans . Linn. Soc., Bot., sér. 2, III, p. 372, 2 mars 1893j et le Pha-
laenopsis fallax KrânzI. [Gard. Chron., 1893/11, 23 septembre 1893),
je pense, comme Ridley [Mat. Fl. Malay. Penins., Monocot., p. 175),
qu’il s’agit de la même plante.
Tige presque nulle ; feuilles linéaires (8 cm X 0,8 cm), carénées, inéga¬
lement 2-lobées au sommet, teintées de pourpre en dessus. Inflorescence
en grappe, bractées ovales-triangulaires, pédicelle long de 2 cm, sépales
blancs, le supérieur étroitement ovale lancéolé (10 mm X 3 mm), arrondi
au sommet, 3-nervié, les latéraux largement ovales (10 mm X 7 mm)
7-nerviés, pétales blancs, . , labelle 3-lobé, lobes latéraux dressés, ovales
triangulaires, longs de 3 mm ; pourpres, le médian rabattu en avant, presque
rectangulaire, long de 7 mm verruqueux, jaune vert, éperon conique,
courbé en avant, long de 6 mm, . Holtum (Fl. Malaya, Orch., p. 686)
signale la présence de cette plante du Perak à Singapore mais Krânzlin
( l . c.) ne précise pas la provenance de la plante cultivée chez Sir Trévor
Lawrence.
501. — Cleisostoma aciliata Guillaum. et Tixier sp. nov.
Epiphytica, caule brevissima (3 cm), sat crassa (8 mm), dense foliata ; foliis
complanatis, lanceolatis (26 cm X 2 cm), apice fere aequaliter 2-lobulatis, coriaceis,
vivis nervo centrali tantum conspicuo, siccis circa 17 nerviis. I nflorescentia axillaris,
racemosa, 5 cm longa, pedunculo sigmoideo, gracili, brunneo, vaginis lanceolatis,
bracleis ovato triangularibus , floribus congestis, 1 cm latis, sepalis luteo viridibus,
ovatis, obtusis, superiore (7 mm X 3 mm), lateralibus vix latioribus (4 mm),
leviter amcavis, petalis ovatis (5 mm x 3 mm), luteo viridibus, basin versus
7-nerviis vinoso maculatis, labello 3-lobo, lobis lateralibus arcuatis, ovatis, apice acu-
tis, basin versus 5-nerviis, a terminali margine vinosa separatis, terminali 3-dentato,
dentibus exterioribus majoribus, sacco obtuso, brevi, pendulo, intus ore antice
pilosi pulvinato, columna roseo rubella, antherae operculo albo, polliniis 2, globosis
luteis, caudiculo brevi, lineari. Capsula 60 mm longa, 5 mm lata.
Annam : Manline : piste de Fyan, 1000-1500 m, bordure de forêt dense
(Tixier, Orchidée, n° 7), région de Dalat où elle est banale (Tixier, YI,
1961).
Voisin de C. Fratrum Guillaum. ; le labelle est très comparable mais
ses lobes latéraux ne sont pas ciliés et le médian présente 3 pointes et
n’est pas papilleux en dessus.
502. — Luisia volucris Lindl. — Annam : Dinh-Quan ; forêt inondable,
basses régions, floraison en avril (Tixier, n° 1/62, f. 139, 1962).
Sépales blancs légèrement verdâtres, le supérieur tacheté et marginé
de rose pâle, les latéraux un peu teintés de rose pâle sur les bords, pétales
blancs légèrement verdâtres, labelle à moitié basale pourpre noir, à moitié
terminale jaune verdâtre sauf des taches pourpre noir de chaque côté
à la base, colonne pourpre noir, opercule de l’anthère jaunâtre.
Espèce indienne pas encore signalée en Indochine.
399 —
334. — Sarcanthus vientianensis Guillaum. — Viet nam : route Saïgon-
Dalat : Km 127 (Tixier, n<> 7/63, f. 7, 1963).
243. — Sarcanthus Crochetii Guillaum. — Viêt-nam : Gougah (Tixier,
n° 24-60, f. 239, 1960).
De Sicaldi avait noté que les feuilles étaient tantôt vertes, tantôt
mauves ; l’échantillon Tixier n° 28-63, f. 51, 1963 les avait vertes, ici
elles sont vert rougeâtres pointillées de rouge noir. Leur extrémité est
asymétriquement 2-lobulée ; le lobe terminal du labelle est creusé en poche
et terminé par un petit acumen étalé. Les pollinies sont linéaires avec
une bandelette très courte, très étroite, prolongée en pointe entre les
pollinies, la glande est minuscule.
289. — La plante que j’avais rattachée au genre Louisia comme
L. acutilabris Guillaum. n’appartient certainement pas à ce genre en
raison de son inflorescence allongée et de l’éperon cloisonné incomplè¬
tement longitudinalement. Peut-être faut-il le rapprocher de Sarcanthus
Machadonis J. J. Sm. de la Péninsule malaise, Sumatra et Bornéo mais
les sépales et les pétales passent du jaune au brun rouge sur fond jaune,
les lobes latéraux du labelle sont jaunes à l’extrémité, l’éperon a un anneau
de poils à l’entrée, le callus est jaune ainsi que la colonne, particularités
quelque peu différentes de ce que j’avais noté lorsque la plante fleurit
en 1960.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 3, 1964, pp. 400-406.
FLORAISONS LES PLUS INTÉRESSANTES
OBSERVÉES DANS LES SERRES
DU MUSÉUM PENDANT VANNÉE 1963 1
Par H. ROSE
Dicotylédones.
Abutilon Sonneratianum Sweet
Acacia Berteriana Spreng.
Acacia Pervillei Benth.
Acantholobivia tegeleriana Backbg.
Acicarpha pinnatifida Miers
Aralia californica S. Wats.
Boerhaavia diffusa L.
Buddleya tubiflora Benth.
Calpurina aurea Baker
Cereus alacriportanus Pfeiff.
Cestrum Newellii Hort.
C. tomentosum L.
Columnea nicaraguensis Oerst.
Corytholoma macropodum Sprague
Crassula Cooperi Rgl. var. picturata Hook.
C. deceptrix Schoenl.
Crossosoma californicum Nutt.
Cunonia capensis L.
Dodonea Thunbergiana Eckl. et Zeyh.
Dolichothele albescens Backbg.
D. camptotricha Tieg.
Dornbeya Dawei Sprague
Dunalia solanacea H. B. et K.
1. Les floraisons ayant figuré sur les listes précédentes (depuis 1920) ne sont pas répétées,
sauf s’il s’agit de plantes d’importation directe.
— 401 —
Elaeodendron capense Eckl. et Zeyh.
Elisena longipetala Lindl.
Eriocereus Martinii Rico.
Eugenia Gabiju, Berger
E. malaccencis L.
Euphorbia buruana Pax.
E. delphinensis Ursch et Leandri
E. graciliramea Pax.
E. Wakefieldii N. E. Br.
Fieldia australis A. Cunn.
Fuchsia bacillaris Lindl.
F. macrostemma Ruiz et Pav. var. gracilis Nicholson et Mottet
F. procumbens R. Cunn.
Geitonoplesium cymosum A. Cunn.
Grewia occidentalis L.
Hebe Bollonsii Cockayne et Allan
Hibberlia tetrandra Gilg.
Floua parasitica Wall, forma — Viêt-Nam : Dalat (Tixier, n° 50/60.
f. 247, 1960) L
Hypericum cernuurn Roxb.
Hyptis spicata Poit.
Impatiens tuberosa H. Perrier
Iochroma coccinea Scheid.
7. tubulosa Benth.
J asminum arborescens Roxb.
J. pubigerum D. Don
Ligularia Hodgosoni Hook. f.
Lobivia breciflora Backbg.
Mallotus japonicus Muell.
Mamillaria gracilis Pfeifï.
M. mollendorfjiana Shurly
M. magnimamma Haw. non O.
M. mystax Mart.
M. neomystax Backbg.
M. nivosa Lk.
1. Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXXV, n° 6, p. 652 ; 1963.
— 402
M. Nunezii (Br. et R.) Orc. var. Solisii (Br. et R.) Backbg.
M. scrippsiana (Br. et R.) Orc. var. rooksbyana Backbg.
M. tetracantha SD. non Hook.
M. umbrina Ehrenbg.
Marsdenia sinensis Hemsl.
Monadenium magnificum E. A. Bruce
M. majus N. E. Br.
M. Schubei (Pax.) N. E. Br.
Mutisia oligodon Poepp. et Endl.
Myrrhinum sarcopetalum Lem.
Neochilenia occulta (Phil.) Backbg.
N otocactus submammulosus (Lem.) Backbg. var. pampeanus (Speg.) Backbg.
Parodia mutabilis Backbg.
Pavonia schimperiana Hochst.
Pittosporum daphniphylloides Hayata
P. heterophyllum Franck.
Promenaea Crawshayana Hort.
Pseudolobivia pelecyrhachis (Backbg.) Backbg.
Rebutia hyalacantha (Backbg.) Backbg.
R. senilis Backbg. var. dasyphyssa (Werd.) Backbg.
R. senilis Backbg. var. Stumeri Backbg.
Rechsteineria lineata Hjelmq.
Rhagodia Rillardieri R. Br.
Rhamnus oleoides L.
Royena pallens Thunb.
Rulingia pannosa R. Br.
R. parviflora Endl.
R. pauciflora Turcz.
Seticereus icosagonus Backbg.
Seyrigia gracilis Keraudren
Simmondsia chinensis C. K. Schneider
Solanum auriculatum Ait.
S. mammosurn L.
S. sodoneum L.
Solenostemon ocymoides Schum. et Thonn.
Tréma orientalis Blume
Vitis cantoniensis Seem
— 403
Weingartia neocumingii Backbg.
Westringia Dampieri R. Br.
Wilmattea minutiflora Br. et R.
Monocotyledones.
Aloe comrnutata Tod.
A. elgonica Bullock
A. microstigma SD.
A. ngongensis Christian
Ancistrochilus Thompsonianus Rolfe — Côte d’ivoire : Abidjan (Merle,
f. 275, 1960).
Angraecopsis gracillima (Rolfe) Summerh.
Arthropodium minus R. Br.
Arundina graminifolia Hook. var. alba de Sigaldi 1 2 var. nov. — Viêt-
Nam : Saigon (de Sigaldi, n° 368/Sig., f. 309, 1963).
Ascochilus annamensis Guillaum. — Viêt-Nam : Gougah (Tixieh, n° 27/63,
f. 51, 1963).
A. vietnamensis Guillaum. 2 sp. nov. — Viêt-Nam : forêt inondable de
basse région (Tixier, n° 19/63, f. 51, 1963).
Asparagus trichophyllus Bunge
Bifrenaria llarrisoniae Reichb. f.
Brodiaea congesta Sm.
Bulbophyllum corallinum Tixier et 'Guillaum. 3 sp. nov. — Viêt-Nam :
route de Brenn (Tixier, n° 1/63, 9/63 ; f. 7, 1963).
Bulbophyllum morphologorum Kraenzl.
Calanthe crinata Gagnep. — Viêt-Nam : Blao (Tixier, n° 17/60, f. 239,
1960). lre Introduction.
Canacorchis lophoglottis Guillaum. 4 gen. nov. — Nouvelle-Calédonie :
Mont Ouin (MacKee, ii° 9787, f. 3, 1963).
Catasetum Bungerothii N. E. Br. — Guyane : Sumamary (Hoock, f. 240,
1960).
Cirrhopetalum capillipes Guillaum. — • Nouvelle-Calédonie : Mont Ouin
(MacKee, n° 9801, f. 3, 1963). lre Introduction.
Cirrhopetalum lepidum Schltr. — Viêt-Nam : Dalat (Tixier, n° 30, f. 180,
1958).
1. Cf. Bull. Mus., 2e série, n° 1, p. 161 : 1964.
2. Cf. Bull. Mus., 2e série, n° 6, p. 649 : 1963.
3. Cf. Bull. Mus., 2e série, n° 2, p. 251 : 1963.
4. Cf. Bull. Mus., 2e série, n° 6, p. 653 : 1963.
404 —
C. Sigaldii Guillaum. 1 sp. nov. — Viêt-Nam : Nhatrang (de Sigaldi,
n° 355, f. 11, 1960).
Coelogyne sulphurea Reichb. f.
Cycnoches ventricosum Batem.
Cymbidiella rhodochila Rolfe. — Madagascar (Paulian, f. 1, 1958).
Cynosorchis aphylla Schltr.
Dendrobium aggregatum Roxb. var. majus Williams — Viêt-Nam : Dalat
(Grillet, n° 331, f. 223, 1957).
D. crystallinum Reichb. f. — Laos : Vientiane (Tixier, n° XXIII, f. 178,
1956).
Epidendrum aurituni Lindl.
E. capartianum L.
E. ochraceum Lindl.
E. Skinneri Batem.
E. Stanfordianum Batem.
E. ybaguense H. B. et K.
Eria javanica Bl.
E. tomentosa Hook. f. — Viêt-Nam : Dalat (de Sigaldi, f. 212, 1955).
E. vilrina Rolfe — Viêt-Nam : Dalat (Tixier, n° 34/60, f. 239, 1960).
Hexisea bidentata Lindl.
Lapeyrousia grandiflora Monteiro
L. laxa N. E. Br.
Liparis dendrochilum Reichb. f. — Viêt-Nam : Dalat (Tixier, n° 12,
f. 206, 1957).
L. longipes Lindl. — Viêt-Nam : Pot Gol (Tixier, n° 16/62, f. 139, 1962).
L. pusilla Ridley — Viêt-Nam (Tixier, n° 24/63, f. 51, 1963).
Luisia brachystachys Bl. — - Viêt-Nam : vieille route de Prenn (Tixier,
n<> 12/63, f. 7, 1963).
L. laosensis Guillaum. 2 sp. nov. — Laos : route de Vientiane à Paksane,
km 20 (Tixier, n° 59/63, f. 261, 1963).
Lycaste lasioglossa Reichb. f.
Maxillaria taracuana Schltr.
Moraea bicolor Steude
Mormodes Cogniauxii L. — Guyane : Approuagne (Hoock, f. 240, 1960).
Oberonia crassirachis Guillaum. 3 sp. nov. — Viêt-Nam : Dalat (Tixier.
n° 10/61, f. 55, 1961).
1. Cf. Bull. Mus., 2e série, n° 2, p. 205 : 1963.
2. Cf. Bull. Mus., 2e série, n° 6, p. 651 : 1963.
3. Cf. Bull. Mus., 2e série, n° 6, p. 649 : 1963.
— 405 —
O, iridifolia Lindl. — Viêt-Nam : Pot Gol (Tixier, n° 4/62, f. 139, 1962).
O. neotixieri Guillaum. 1 sp. nov. — Viêt-Nam : route de Saigon à Dalat,
Km 127 (Tixier, n° 8/62, f. 139, 1962).
O. pulchebraeteata Tixier et Guillaum. 2 sp. nov. — Viêt-Nam : route
de Saigon à Dalat, Km 127 (Tixif.r, n° 3/63, f. 7, 1963).
Odontoglossum laeve Lindl.
O. stellatum Lindl.
Oncidium sylvestre Lindl.
Pholidota annamensis Gagnep. — Viêt-Nam : Dalat (Tixif.r, n° 45,
f. 223, 1958).
Pleurothallis canae Ames
P. elachopus Reichb.f.
P. Ghiesbreghtiana A. Rich & Gai. var. cleistogama
P. ophiocephala Lindl.
P. pedunculata Reichb.f.
P. serpentula Rodrig.
Polystacliia campyloglossa Rolfe
P. vulcanica Kranzl.
Saccolabium chrysoplectrum Guillaum. — Viêt-Nam : Pot Gol (Tixif.r,
n° 18/62, f. 139, 1962). lre Introduction.
S. curvifolium Lindl. — Viêt-Nam : Dinh Quan (Tixier, n° 35, f. 183,
1963).
S. tridentatum Guillaum. 3 sp. nov. — Viêt-Nam : Vallée de la Da Houai,
Km 140 (Tixier, f. 239, 1960).
Sarcanthus Crochetii Guillaum. — Viêt-Nam (Tixier, n° 28/63, f. 51,
1963).
S. Demangei Guillaum. — Viêt-Nam : Dalat (Tixif.r, ii° 18, f. 149, 1958).
S. laosensis Guillaum. 4 sp. nov. — Laos : Vientiane (Tixier, ii° 2, f. 203,
1955). Annam : (de Sigaldi, n° 305/Sig, f. 12, 1957).
S. vientianensis Guillaum. — Viêt-Nam : route de Saigon à Dalat, Km 127
(Tixier, n° 7/63, f. 7, 1963).
S. Tixieri Guillaum. 5 sp. nov. — - Viêt-Nam : Dalat (Tixier, n° 11/61.
f. 55, 1961).
Sarcochilus Fitzgeraldii F. Mueli.
Scaphosepalum ochtodes Pfîtz.
Sparaxis grandi flora Ker-Gawl.
1. Cf. Bull. Mus., 2e série, n° 2, p. 204 : 1963.
2. Cf. Bull. Mus., 2e série, n° 2, p. 204 : 1963.
3. Cf. Bull. Mus., 2e série, n° 6, p. 650 : 1963.
4. Cf. Bull. Mus., 2e série, n° 6, p. 650 : 1963.
5. Cf. Bull. Mus., 2e série, n° 6. p. 651 : 1963.
— 406 —
Stellis argentata Lindl.
S. microchila Schltr.
Thrixspermum centipeda Lour. — Viêt-Nam (Tixier, n° 26/63, f. 51, 1963).
T. Simondii Gagnep. — Viêt-Nam : Pot Gol (Tixier, n° 18/62 pro part. A.,
f. 139, 1962). lre introduction.
Tulbaghia violacea Harv.
Zephyranthes aurea Benth. et Hook.
Z. robusta Baker
Z. Tauberti Ilarms
Z. texana Herb.
Plante vivante reçue et déterminée
d’après les fleurs reçues ultérieurement.
Vanilla Yersiniana Guillaum. et de Sigaldi 1 sp. nov. — Viêt-Nam :
Piste Yersin de Hon boa à Suoi Dau (de Sigaldi, n° 362/Sig., f. 309,
1963).
Rectificatif à la liste de floraison 1959.
Sarcanthus pallidus Lindl. — Annam : Dalat (Tixier, n° 63, f. 243, 1958).
Laos : Vientiane (Tixier, n° 2, f. 203, 1955), est en réalité
Sarcanthus laosensis Guillaum. (Tixier, n° 63, f. 243, 1958. Tixier, n° 2,
f. 203, 1955). Annam : Nhatrang (de Sigaldi, n° 305/Sig., f. 12, 1957).
1. Cf. Bull, mus., 2e série, n° 1, p. 162 : 1964.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 3, 1964, pp. 407-411.
EUPHORBIA MACULAT A L.
Observations portant sur la morphologie des stipules.
Par P. HUGUET
Parmi les Euphorhiacées que l'on peut observer dans la Flore Fran¬
çaise, le groupe des petites Euphorbes couchées, à port prostré, mérite
de retenir l’attention. Elles appartiennent à la section Anisophyllum et
sont caractérisées par le développement de plusieurs rameaux partant
d’un même point à la base de la racine et se dirigeant dans toutes les
directions. Ces rameaux sont appliqués sur le sol et se redressent à peine
à leur extrémité. Les feuilles opposées présentent une dyssymétrie parti¬
culière : le bord distal du limbe est presque en prolongement du pétiole
alors que le bord proximal présente un lobe très accentué rendant ainsi
la feuille nettement dyssymétrique.
Je dois à l'obligeance de M. P. Jovet, Directeur du Centre National
de Floristique d'avoir pu examiner, au Muséum National d’IIistoire Natu¬
relle, les Euphorbes couchées qui sont conservées dans les herbiers, ainsi
que les échantillons qui nous ont été confiés en provenance de l’herbier
de Münich par le Professeur Merxmüller que je tiens à remercier tout
particulièrement. L’attention est attirée sur une seule espèce : V Euphorbia
mandata L. Ces examens de plantes sèches ont été complétés par l’obser¬
vation d’individus vivants. En effet, à Paris, dans le Jardin Botanique
du Muséum, V Euphorbia maculata L. pousse dans l’amas de sable qui
héberge un nombre assez important de plantes des dunes ; cette Euphorbe
se développe aussi dans plusieurs plates-bandes. Les exemplaires recueillis
sont vigoureux. L’espèce se reproduit spontanément d’année en année.
Généralement, Y Euphorbia maculata montre, sur ses feuilles, une tache
pourpre, mais cette macule n’est pas toujours présente : les exemplaires
de certains exsiecata en sont dépourvus, d’autres l’ont conservée. De toute
façon, elle disparaît par le traitement à l’eau bouillante utilisé pour rendre
leur turgescence aux tissus des échantillons secs.
Dans une première étude je me suis attaché à observer les stipules
avec l’idée que ces appendices pourraient avoir, pour distinguer les
différentes espèces, une certaine importance discriminative.
Ces stipules sont situées à la base du pétiole, de part et d’autre de ce
pétiole (PI. 1 et 2). Les feuilles étant opposées il y aura donc quatre sti¬
pules par plan foliaire. J’appellerai 1 la stipule située sur la face regardant
le soleil et 1' celle symétrique tournée vers le sol du côté droit.
Je nommerai 2 et 2’, les stipules disposées d’une manière analogue
du côté gauche par rapport à l’axe principal du rameau.
27
3
_4wiwv, Euphorbia maculaba' ^ •<?'
Planche 3. — Euphorbia maculata L.
Stipules du Plan II et du Plan IM. 1 et 2 : dessus ; 1' et 2' : dessous. (Dessins de P. Huguet).
— 411
E. maculata se caractérise par une inflorescence formée de nombreux
cyathes répartis sur un axe secondaire. Ils sont disposés à l’aisselle des
feuilles. Je considérerai alors les stipules de la base du rameau secondaire,
puis du plan I constitué par les premières feuilles opposées du rameau
secondaire, (PL 2) puis le plan II, le plan III, etc. (PL 3).
L’ensemble de la plante est extrêmement poilu. Les stipules sont de
petites lames plus ou moins digitées présentant des poils uniquement
sur les bords. Ces poils ont deux à trois cellules allongées. Les cellules
constituant la paroi de la stipule sont de forme très irrégulière.
Si la stipule 1 (plan II) montre une lame unique, la stipule 2 montre
des digitations naissantes qui auraient pu se développer davantage comme
on peut le voir sur 1' et 2' (plan II) (PL 3).
En gros, ces stipules sont digitées une fois (rarement) et, plus souvent
deux ou trois fois.
L’examen des stipules montre qu’il est illusoire d’espérer utiliser ces
appendices dans le cadre d’une clé de détermination des espèces d ’Eu-
phorbia de la section Anisophyllutn.
Centre National de Floristique.
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
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p. 27 ; n° 321, janv.-mars 1957, p. 2.
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terranéenne sur les espèces du genre Euphorbia, section anisophyllum,
naturalisées ou en voie de naturalisation C. R. 77e sess. extr. Soc. Bot. Fr.,
juillet 1949.
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Bull. Soc. Fr. d’ Echanges des PL, n° 3, p. 10, 1942.
Courceli.e, R. — Quelques plantes adventices ou naturalisées dans le départe¬
ment de la Mayenne. M. des PL, n° 211, p. 5, 1935.
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8e sér., 15, pp. 161-309, Paris, 1902.
Jovet, P. — Euphorbia pseudo-chamaesyce (Fisch. et Mey.), M. des PL, n° 270-
271, p. 54, 1950.
Jovet, P. — Plantes rudérales, adventices et naturalisées de Paris et de sa
banlieue. Bull. Soc. Bot. Fr., t. 87, 1940, p. 286.
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Poitou. Bull. Soc. Bot. Fr., oct.-nov. 1947, 94, p. 284, 9.
Vindt, J. — Monographie des Euphorbiacées du Maroc. Trav. Inst. Sc. chérifien,
n° 6, 220 p., Tanger, 1959.
Wheeler, L. C. — Euphorbia subgenus chamaesyce in Canada and the United
States exclusive of Southern Florida. Contr. front, the Gray herb. of Harward
University, CXXXVI in Rhodora, vol. 43, 1941, pp. 97-154, 168-205,
223-286.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 35 — N° 3, 1963, pp. 412-414.
SUR UNE TECHNIQUE
D'INJECTION VASCULAIRE
PERMETTANT A LA FOIS
L'OBSERVATION RADIOGRAPHIQUE
ET LA CORROSION
Par O. J. BENJAMIN et J. P. GASC
Cette note est le résultat de nombreux tâtonnements que nous avons
effectués dans la mise au point d’une méthode pour l’étude comparative
de la circulation du cœur des Mammifères. Notre problème était sensi¬
blement différent de celui qui préoccupe les médecins ou les vétérinaires,
car nos recherches portent parfois sur des animaux très rares, dont il
s’agit d’utiliser les pièces au maximum, et, dans la mesure du possible,
de les conserver à titre de documents justificatifs, sans se contenter de
croquis ou de clichés photographiques.
Revue des méthodes employées classiquement.
L’injection dans l’organisme humain et animal de substances diverses
a été pratiquée depuis l’Antiquité. Hérodote nous raconte comment
les Égyptiens injectaient de l’huile de cèdre au cours des opérations
d’embaumement. Whitten (1928) nous présente toute une pléiade d’ana¬
tomistes qui, au Moyen Age et à la Renaissance, ont injecté des substances
variées à des fins anatomiques exploratoires. Ces anatomistes ont sou¬
vent gardé le secret de leur technique. Citons le cas de Ruysch qui n’en a
pas livré un mot à ses meilleurs amis.
Aujourd’hui la méthode d’injection a peu varié, mais les détails d’opé¬
ration sont trop sommairement décrits ou nécessitent un appareillage
coûteux. Les données les plus récentes sont apportées par Kadar (1955),
Candaele et Ghys (1958), Day et Johnson (1958), Van Straeten (1959).
Rappelons que les vaisseaux coronariens prennent naissance à la base
de l’aorte pour les deux artères, dans l’oreillette droite pour les veines
et les veinules accessoires. Tandis que l’injection de substances plas¬
tiques est possible en utilisant simplement comme accès soit l’aorte,
soit une des veines caves, le résultat étant un moule complet des cavités
cardiaques et des vaisseaux coronariens, l’étude aux rayons X nécessite
— 413 —
l’injection des seules parties à observer. Il est alors indispensable d’in¬
jecter directement dans les vaisseaux coronariens dont la base est dégagée
par une dissection préalable.
Le choix des substances plastiques.
Les matières plastiques les plus couramment employées sont obtenues
par solution dans l’acétone. La solidification s’effectue par évaporation
du solvant. Ce procédé entraîne une rétraction de la masse au cours de
la prise, interdisant la mesure du diamètre exact des vaisseaux. Cher¬
chant à éliminer cet inconvénient, nous avons tenté l’utilisation d’une
matière plastique dont la solidification se fait par polymérisation : le
Rhodoester. C’est une résine transparente prenant sous l’action d’un
catalyseur et d’un accélérateur ; elle est utilisée ordinairement pour les
enrobages. Nous avons dû rejeter cette substance pour plusieurs raisons :
les moules obtenus sont rendus cassants par l’addition nécessaire d’une
faible quantité d’acétone pour diminuer la viscosité de la résine. Le tissu
s’imprègne et devient impropre à la corrosion ou à la digestion. Enfin
la résine est très adhérente et rend difficiles la manipulation et le net¬
toyage des instruments (canules, récipients).
Parmi les substances se solidifiant par évaporation, nous avons écarté
le Pléxène, dont la prise est trop rapide ; d’autre part sa coloration initiale
interdit les injections bicolores. Le Rhodopas fut retenu car il ne présente
aucun des inconvénients cités : sa prise commençante de durée moyenne
(une heure environ) offre une latitude d’opération très suffisante, il
n’adhère pas aux instruments ni aux mains, son degré de viscosité peut
être varié sans compromettre la solidité du moule obtenu. Nous l’em¬
ployons habituellement dans la proportion de 15 gr pour 100 cc d’acétone ;
blanc à l’origine, il peut être coloré diversement par des poudres admettant
le même solvant (Francolor).
L’addition des substances radio-opaques.
Nous avons cherché ensuite un corps radio-opaque qui puisse être
ajouté à la matière solidifiable, pour obtenir l’élargissement des procédés
applicables dans l’étude d’une seule pièce. La substance recherchée
devait être soluble dans l’acétone ou, à la rigueur, émulsionnable dans
la solution. Les sels métalliques de poids atomique élevé solubles dans
l’acétone sont peu nombreux, puisqu’il s’agit d’un solvant organique,
citons principalement le nitrate de bismuth (Bi (N02)3, 5H30), les iodures
de sodium et de potassium (Nal et Kl). Mais nous utilisons couramment
pour des études de ce type une huile iodée, le Lipiodol, qui, sous forme
ultrafluide, donne d’excellentes images radiologiques. L’huile végétale
qui sert de support à l’iode étant soluble dans l’acétone, cette substance
forme avec le Rhodopas en solution une matière d’injection très homo¬
gène, et dont le degré de fluidité est très grand.
— 414 —
D’autre part l’évaporation de l’acétone ne crée pas de séparation entre
la matière plastique et l’huile. La quantité de Lipiodol peut être très
faible, sans influencer l’opacité obtenue (ce produit est normalement
utilisé en injection dans le courant sanguin). C’est ainsi que des cœurs
de grosse taille, nécessitant une très forte exposition (Cheval) donnent
d’excellentes images avec une quantité de Lipiodol ne dépassant pas
10 % en volume de la masse de solution.
La pièce est ensuite digérée dans la Pepsine en solution dans 8 pour 1000
d’acide chlorhydrique ; le séjour dans l’étuve à 40° C. varie en fonction
de la taille de la pièce. Le moule obtenu est souple et résistant. Le seul
inconvénient est précisément sa souplesse, qui rend nécessaire sa conser¬
vation dans un liquide. Cet inconvénient disparaît si la pièce est corrodée
par l’action de la potasse utilisée en solution dans la proportion de 20 %.
Les graisses sont d’autre part complètement hydrolysées et ne produisent
pas un encrassement du moule. Nous avons donc finalement retenu la
potasse comme agent de corrosion.
Notre méthode permet ainsi, à partir de produits courants, le Rhodopas
et le Lipiodol, de réaliser instantanément une préparation susceptible
d’offrir un maximum de données dans l’étude d’une pièce anatomique
unique.
Laboratoire d’ Anatomie Comparée.
Muséum national d' Histoire naturelle.
OUVRAGES CITÉS
Candaele, G. et Ghys, A., 1958. — Quelques observations sur le cœur de l’okapi
et sur sa circulation coronarienne. Bull. Soc. Roy. Zool. Anvers, n° 7.
Day, S. B., 1957. — The utilisation of vinylite plastic casts to demonstrate
coronarv and intereoronary anastomotic vessels. Surgery, 41, pp. 220-226.
Day, S. B. et Johnson, J. A., 1958. — The distribution of tlie coronary arteries
in the rabbit. Anal. Rec., 132, pp. 633-643.
Kadar, F., 1956. — Topographische Beziehungen zwischen arteriellen und
venosen Kranzgefâssen des Herzens. Anat. Anz., 103, p. 112.
Vastesaeger, M., Van der Straeten, P. et Bernard, R., 1955. — La coro¬
narographie hyperstereoscopique, méthode d’examen post-mortem de la
vascularisation myocardique et des anastomoses intercoronariennes. Acta
Cardiologica, 10, p. 495.
Whitten, M. B., 1928. — A review of the technical methods of demonstraling
the circulation of the heart. Arch. Int. Med., p. 846.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 3, 1964, pp. 415-421.
COMPLÉMENT A U ÉTUDE DU CÉNOMANIEN
DANS LES FORAGES
DU DÉPARTEMENT DU CHER
Par René ABRARD
Les données exposées dans un travail antérieur 1 sont complétées par
les coupes et interprétations des forages récents de Neuvy-sur-Barangeon,
Henrichemont, La Chapelle d’Angillon et Yailly-sur-Sauldre.
Neuvy-sur-Barangeon. — Forage exécuté en 1962-1963 pour l’ali¬
mentation en eau potable de la commune.
Cote 154 environ.
416
Sables
et
argiles
de la
Sologne
46,45 m
/ 12 Sable blanc quartzeux gros
sel .
il 3 Sable blanc quartzeux gros-sel
et petits silex roulés brun-
noir .
14 Sable et graviers quartzeux
blancs et roses avec nom¬
breux et gros silex roulés à
cassure blanc-gris et brun,
patine noirâtre .
Marnes (
à Ostracées ) 15 Argile jaune foncé avec glau-
) conie verdâtre .
1,80 m (
Sables
de
Vierzon
17,00 m
/ 16 Sable ténu jaune clair, micacé,
Iglauconieux .
17 Argile plastique jaune-ver-
dâtre, striée d’ocre jaune..
18 Sable grossier blanc, quelques
grains roses et jaunes....
19 Sable très ténu, glauconieux
avec grande quantité d’ar¬
gile jaune d’or, micacée. . .
20 Argile plastique et micacée,
jaune pâle avec vestiges ver¬
dâtres .
21 Argile feuilletée noire, plas¬
tique, micacée .
22 Argile jaune d’or, glauco-
nieuse, micacée .
Craie
cénomanienne
sur
27,40 m
23
24
25
Sable blanc-jaunâtre, un peu
argileux assez ténu .
Sable argileux très ténu, jaune
d’or .
Argile plastique jaune, un peu
sableuse, panachée de gris,
micacée .
26 Argile plastique gris-foncé, un
peu sableuse, micacée .
Fond du forage
Coupe aimablement communiquée par le Service du Génie Rural de
Bourges.
En juillet 1962, NS à la profondeur de 10,46 m et ND à 42,70 m au
débit de 17 m3h.
L’interprétation que nous proposons est très arbitraire.
Cependant, il semble incontestable que l’assise n° 14 qui renferme
■des silex roulés volumineux et des grès roulés avec enduit noirâtre manga-
— 417 —
nésifère, représente la base de la formation de la Sologne. L’argile à silex
aurait été déblayée et les marnes à Ostracées réduites à 1,80 m par rabo¬
tage lors de la progression vers le Nord des sables et argiles de la Sologne.
D’autre part, les assises 21 à 26 semblent correspondre aux couches
à Hyphoplites falcatus Mant. (Aubigny-sur-Nère) 1 et Acanthoceras Man-
telli Sow. (La Chapelle d’Angillon), représentant la craie cénomanienne
inférieure.
Henrichemont. — Forage pour l’alimentation en eau potable de la
commune, réalisé en 1959, route d’Ivoy-le-Pré, avant le pont sur le Vernon.
Cote 245 environ.
1. Loc. cit., p. 109.
418 —
Coupe communiquée par le Service du Génie Rural de Bourges. Nappe
aquifère abondante dans les bancs gréseux représentant la craie céno¬
manienne inférieure, entre 10,15 et 30,50 m.
Très peu d’eau dans les sables de la Puisaye.
Les couches 8 et 9 correspondent vraisemblablement à la glauconie
à Pecten asper de la base de la craie cénomanienne sur la rive droite de
la Loire.
La Chapelle d’Angillon. — Forage exécuté en 1962 dans le Domaine
des Cillons par l’entreprise Piquet de Romorantin.
Cote 225 m.
Argile
à silex
6,85 m
Marnes
à Ostracées
12,75 m
Sables
de Vierzon
10,00 m
Craie
cénomanienne
moyenne
32,00 m
Craie
cénomanienne
inférieure
sur 22,20 m
Coupe établie sur échantillonnage conservé au Laboratoire de Géologie
du Muséum.
— 419 —
Débit en 1962 : 50 m3h.
Le sable à plaquettes et nodules gréseux de la base de la craie céno¬
manienne moyenne a livré un fragment d’ Alectryonia carinata Lmk
à la profondeur de 54 m.
Les marnes grises de la base, n° 14 et 15, ont fourni des fossiles : Inoce-
ramus sp. à 72,65 m de profondeur et Schloenbachia varions Sow. et
Acanthoceras Mantelli Sow. à 80,50 m. Il s’agit donc incontestablement
d’une assise correspondant à la craie cénomanienne inférieure. Elle est
l’équivalent des couches 8 à 20 du forage II d’Aubigny-sur-Nère 5 à 7 de
celui d’Henrichemont et 10 et 11 du forage I de la Chapelle d’Angillon1,
lesquelles sont en grande partie formées de marnes grises et 21 à 26 de
celui de Neuvy-sur-Barangeon comprenant principalement des argiles.
Le puits de la Boulatte, également situé dans le Domaine des Cillons,
à la cote 220 m, un peu plus bas que le forage, a rencontré les sables
de Yierzon, fauves et micacés, à la profondeur de 13 m, soit à la cote 207.
De l’examen des déblais, il ressort que l’argile à silex est épaisse d’une
douzaine de mètres au moins, les marnes à Ostracées étant très réduites
ou absentes.
Débit en 1963 : 20 m3h.
Vailly-sur-Saui.dbe. — Deuxième forage exécuté en 1961 pour
l’alimentation en eau potable de la commune.
Cote 199,47 m.
Éluvions
1,90 m
Craie
cénomanienne
inférieure
13,32 m
\ 2
;
I 8
\ 9
10
11
12
1. Loc. cit., pp. 108-109.
420
Craie
cénomanienne
inférieure
13,32 m
Sables
de la
Puisaye
29,98 m
13 Calcaire marneux gris sableux
421 —
Argile
de Myennes
1,20 m
Hauterivien
sur 1,02 m
/ 33 Argile noire, un peu de sable
Coupe établie et communiquée par G. Lecointre. Légèrement modifiée
et condensée.
NS à la profondeur de 1,65 m. ND à 8 m au débit de 50m3h.
La couche n° 15 représente probablement les sables du Perche et les
couches 15 à 18 la glauconie à Pecten asper de la rive droite de la Loire,
en Puisaye.
Il faut noter, si l’interprétation est exacte, la réduction de l’argile
de Myennes et l’absence des sables et grès ferrugineux albiens, entre cette
assise et le calcaire à Spatangues hauterivien.
D’après les données fournies par les forages du département du Cher,
la tête des sables de Vierzon se rencontre, de la plus basse à la plus haute,
aux cotes suivantes :
Neuvy-sur-Barangeon, 105,40 m.
La Chapelle d’Angillon I (forage de la commune), 157,70 m.
Henrichemont I, 198,30 m.
Aubigny-sur-Nère II, 121,00 m.
Aubigny-sur-Nère I, 121,75 m.
La Chapelle d’Angillon II, (forage des Cillons), 205,00 m.
La Chapelle d’Angillon II, puits de la Boulatte, 207 m.
Ces chiflres, dont certains sont approximatifs, ne permettent qu’im-
parfaitement de suivre le relèvement des assises vers la Loire, la for¬
mation n’atteignant d’ailleurs pas le fleuve.
Cependant, ils mettent en évidence, de la manière la plus nette à la
Chapelle d’Angillon, sur des cotes exactes NGF, un relèvement d’une
cinquantaine de mètres de la tête des sables de Vierzon, sur une distance
de 2.500 m environ, de la rive gauche à la rive droite de la Petite Sauldre.
En effet, le contact marnes à Ostracées-sables de Vierzon se tient à la
cote 157,70 m dans le forage de la commune et monte à 195 m dans
celui des Cillons, soit une différence de 47,30 m.
Avec le puits de la Boulatte où la tête des sables est à la cote 207 m,
la différence des cotes est de 49,30 m.
L’écart est, par suite de l’amenuisement de l’assise vers l’Est, encore plus
grand en se référant à la base des sables, laquelle est à la cote 132 m dans le
forage communal et 63 m plus haut dans celui des Cillons, où la formation
approche de sa limite d’extension vers le domaine des marnes et de la craie.
ACTES ADMINISTRATIFS
M. Jean Dorst est nommé Professeur titulaire à la chaire de Zoologie des
Mammifères et des Oiseaux, à compter du 1er avril 1964. (Décret ministériel
du 8-iv-1964).
M. Jean-Jacques Petter est nommé sous-Directeur de laboratoire à la chaire
d’ Ecologie générale, à compter du 1er février 1964. (Arrêté ministériel du
17-iv-l 964).
M. Jean Renaud Steffan est nommé sous-Directeur de laboratoire à la chaire
d’Entomologie générale et appliquée, à compter du 1er février 1964. (A. m. du
17-iv-1964).
M. Raymond Crouzy est nommé sous-Directeur de laboratoire à la chaire
de Physique appliquée, à compter du 1er février 1964 (A. m. du 20-IV-1964).
M. Loïc Matile est nommé Assistant titulaire au laboratoire d’Entomologie
générale et appliquée, à compter du 1er octobre 1963. (A. m. du 20-IV-1964).
Mme Mireille Simoni est nommée Assistante titulaire à la chaire d’Ethnologie
des hommes actuels et des hommes fossiles, à compter du 1er février 1964.
(A. m. du 20-i v-1 964).
M. Michel Boulard est nommé Assistant stagiaire au laboratoire d’Entomo¬
logie générale et appliquée, à compter du 1er février 1964. (A. m. du 20-iv-1964).
M. Régis Guermonprez est nommé Assistant stagiaire à la chaire de Bio¬
physique, à compter du 1er avril 1964. (A. m. du 14-IV-1964).
DISTINCTIONS HONORIFIQUES
Légion d,' Honneur.
M. le Professeur M. Fontaine est promu Officier par décret du 10 avril 1964.
MUe S. Caillère, sous-Directeur de laboratoire, est nommée Chevalier de
la I.égion d’Honneur par décret du 10 avril 1964.
Le Gérant : Jacques Forest.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART (d. 9325). - 15-1-65.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
Le Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle paraît depuis 1895.
Chaque tome, grand in-8°, est annuel et comprend actuellement 6 fascicules.
Les articles sont constitués par les communications présentées aux réunions
des naturalistes du Muséum ; ce sont uniquement des travaux originaux rela¬
tifs aux diverses branches des sciences naturelles. Le premier fascicule de
chaque année contient en outre la liste des travaux publiés et des collections
reçues dans les laboratoires du Muséum.
Le Bulletin peut être obtenu par achat ou échange en s’adressant à la Bibliothèque cen¬
trale du Muséum national d’Histoire naturelle, 36, rue Geoffroy-Saint-Hilaire, Paris, 5®
(Compte de Chèques Postaux, Paris, 9062-62).
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Pour la France . . . . 20 F.
Pour l’Étranger . . . . . . 27 F.
Les années anciennes peuvent également être achetées ou échangées :
1™ série : T. 1 à 34, 1895-1928.
2e série (en cours) : T. 1 à 36, 1929-1964.
Instructions pour les auteurs.
Les auteurs qui désirent présenter des communications sont priés d’en
adresser directement la liste au Directeur du Muséum huit jours pleins avant
la date de la séance.
Les textes doivent être dactylographiés avec doubles interlignes, d’un seul
côté, sur des feuilles séparées. Ils doivent être remis au président do la réu¬
nion après présentation de la communication. Les clichés des figures dans
le texte ne doivent pas dépasser les dimensions suivantes : 10,8 cm X 17,8 cm ;
ils sont fournis par les auteurs et déposés en même temps que les manuscrits.
Les illustrations en planches hors-texte ne doivent pas mesurer plus de 11,5 cm
X 18,5 cm ; ces planches, également à la charge des auteurs, sont à envoyer
directement à l’imprimeur, après entente avec la rédaction du Bulletin.
Chaque auteur ne pourra publier plus de 20 pages imprimées par fascicule
et plus de 80 pages pour l’année.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs qui sont priés de les
retourner, dans les quatre jours, à M. Jacques Forest, laboratoire de Zoo¬
logie, 61, rue de Buffon. Passé ce délai, l’article sera ajourné au numéro sui¬
vant.
Tirés a part.
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils peuvent s'en pro¬
curer à leur frais 25 ou 50 exemplaires supplémentaires aux conditions ci-après :
25 ex. 50 ex.
2-4 pages . 1,70 F. 2,10 F.
6-8 pages . 2 F. 2,45 F.
10-12 pages . 2,20 F. 3,55 F.
Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le numéro, brochés avec
agrafes et couverture imprimée.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remaniements ou par l’état
des manuscrits seront à la charge des auteurs. Les auteurs sont priés de remplir le bon de
commande joint aux épreuves, afin qu’il soit possible de leur faire parvenir tirés à part et
clichés, et de facturer, s’il y a lieu, les frais supplémentaires.
ÉDITIONS DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
En vente à la Bibliothèque centrale du Muséum,
36, rue Geoffroy Saint-Hilaire, Paris-5*.
Annuaire du Muséum national d’Histoire naturelle (paraît depuis 1939).
Archives du Muséum national d’Histoire naturelle (depuis 1802. In-4°, sans
périodicité).
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (depuis 1895 ; 6 numéros par
an ; abonnement, France, 20 F, Étranger, 27 F).
Grands naturalistes français (depuis 1952. Sans périodicité).
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle (depuis 1936. Depuis 1950,
nouvelle série en 3 (puis 4) parties : A, Zoologie ; B, Botanique ; C, Sciences de
la terre ; D. Sciences physico-chimiques. Sans périodicité).
Notes et Mémoires sur le Moyen-Orient (depuis 1933. In-4°, sans périodicité)
Publications du Muséum national d'Histoire naturelle (depuis 1933. Sans pério¬
dicité).
PUBLICATIONS DES LABORATOIRES DU MUSÉUM
En vente à l’adresse de chaque laboratoire.
Bulletin du Laboratoire maritime de Dinard (Ille-et-Vilaine). Depuis 1928 ; prix
variable par fascicule.
Objets et Mondes. La Revue du Musée de l’Homme. Directeur : M. J. Millot,
Palais de Chaillot, Paris-16® ; depuis 1961 ; trimestriel ; abonnement, France,
24 F ; Étranger, 30 F.
Mammalia. Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères. Directeur :
M. J. Dorst, Laboratoire de Zoologie des Mammifères, 55, rue Buffon,
Paris-5® ; depuis 1936 ; trimestriel ; abonnement, France, 25 F ; Étranger,
30 F.
Cybium. Bulletin de l’Association des amis du Laboratoire des Pêches Outre-
Mer. Laboratoire des Pêches Outre-Mer, 57, rue Cuvier, Paris-5® ; sans pério¬
dicité ; échange.
Revue française d’ Entomologie. Directeur : M. R. Jeannel, Laboratoire d’Ento-
mologie, 45 bis, rue Buffon, Paris-5® ; depuis 1934 ; trimestriel ; abonne¬
ment, France, 20 F, Étranger, 30 F.
Index Seminum Horti parisiensis. Service des Cultures, 61, rue Buffon, Paris-5® ;
depuis 1882 ; échange.
Journal d’ Agriculture tropicale et de Botanique appliquée, suite de Revue inter¬
nationale de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale depuis 1954. Labo¬
ratoire d’Agronomie tropicale, 57, rue Cuvier, Paris-5®; abonnement, France,
33 F ; Étranger, 38 F.
Adansonia (suite aux Notulae Systematicae ). Directeurs : MM. A. Aubréville
et H. Humbert, Laboratoire de Phanérogamie, 16, rue Buffon, Paris-5® ;
sans périodicité ; abonnement, France, 30 F ; Étranger, 40 F.
Revue Algologique. Directeur : M. R. Lami, Laboratoire de Cryptogamie, 12, rue
Buffon, Paris-5® ; depuis 1924 ; abonnement, France, 20 F, Étranger, 25 F.
Revue Bryologique et Lichénologique. Directeur : Mme V. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; depuis 1874 ; abonnement, France, 22 F, Étranger, 28 F.
Revue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie ;
depuis 1928 ; abonnement, France, 18 F, Étranger, 23 F.
Pollen et spores. Directeur : Mme Van Campo, Laboratoire de Palynologie,
61, rue Buffon, Paris, 5® ; depuis 1959 ; semestriel ; abonnement, France, 35 F.
Etranger, 40 F.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART (d. 9325). - 15-1-1965.
2* Série, Tome 36
Numéro 4
Année 1964
Paru le 29 Janvier 1965.
SOMMAIRE
Pages
Communications :
M. Vachon. Louis Fage 1883-1964. Notice biographique et bibliographique . 423
P. Malzy. Sur Pyxis arachnoides Bell, Tortue terrestre du sud de Madagascar . 441
A. Pras. Remarques sur les formes françaises du genre Coris (Pisces, Teleostei, Per-
ciformes, Labridae) . 444
J. C. Hureau. Sur la probable identité des deux espèces du genre Chaenichthys , de
la famille des Chaenichthyidae (Poissons à « sang blanc ») . 450
P. Banaresco & T. Nalbant. Nouveaux goujons des genres Gobio et Squalidus
(Pisces, Cyprinidae) . 457
J. Arnoult & J. Daget. Identification et synonymie d’Epiplatys chaperi (Sauvage,
1882) (Pisces, Cyprinodontidae) . 469
J. Daget. Espèces nouvelles ou rares de Synodontis (Pisces, Siluriformes) récoltées
en Côte d’ivoire . 472
A. Vandet.. La position systématique de « Leucocyphoniscus gibbosus » Cari, 1908
(Isopoda terrestria ; Haplophthalminae) . 477
B. Bozic. Copépodes Harpacticoïdes et Cyclopoïdes de la Réunion. IL Plage St. Pierre. 481
E. Fischer-Piette. Elrninius modestus aux Sables d’Olonne . 500
E. Fischer-Piette & J. Bedoucha. Mollusques terrestres de Pile Europa . 502
J. Richard. Trématodes d’Oiseaux de Madagascar. Note IV. Strigéides et Cyathoco-
tylides . 506
G. Dubois & J. Richard. Description d’une nouvelle espèce du genre Neodiplostomum
Railliet, 1919 (Trematoda, Diplostomatidae) et considérations sur les Néodiplos-
tomes de Milans et de Buses . 523
G. Cherbonnier. Note préliminaire sur les Holothuries de l’Atlantique sud . 532
A. Guillaumin. Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum (Notules
sur quelques Orchidées d’Indochine. XXXVI) . 537
Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 36, n° 4, 1964, pp. 423-539.
Loris PAGE
1883- 1964
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1964. — N° 4
463e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
25 juin 1964
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. GUIBÉ
COMMUNICATIONS
LOUIS FAGE
1883-1964
(Notice biographique et bibliographique.)
Par Max VACHON
Il suffit de parcourir la liste de ses publications pour saisir aussitôt et
la variété et l’ampleur des sujets étudiés par Louis Face. Sa vie comme
son œuvre furent si remplies que tout essai d’en retracer le déroulement
semble impossible ! Et puis il y a l'homme, le savant, le Maître dont
l’influence fut déterminante non seulement au Muséum, mais à l’Institut
Océanographique, au Centre national de la Recherche scientifique et
en bien d’autres domaines de la Recherche fondamentale ou appliquée.
Il ne saurait donc être question ici, en quelques pages, de retracer la
vie et l’œuvre de Louis Fage et de les présenter sous tous leurs aspects.
De nombreuses notices biographiques, je le sais, lui seront consacrées
par ceux qui l’ont connu et dont il fut le maître. C’est de l’ensemble de
tous ces hommages que surgiront alors, devant nos yeux peut-être sur¬
pris, la véritable personnalité, l’ampleur de l’œuvre et l’influence de
celui dont je fus si longtemps l’élève et, pendant vingt-six années, le
compagnon de chaque jour.
La mort, après toutes les angoisses et les tristesses qu’elle apporte, révèle
toujours ce que fut un homme ; elle crée en notre cœur, en notre esprit,
en notre souvenir un visage nouveau, surgi de l’œuvre construite qui
devient pour nous comme un testament rédigé tout au long d’une vie
28
— 424 —
et dont nous sommes porteurs et responsables. Je désire simplement,
en présentant la liste complète des travaux de celui qui fut mon Maître
vénéré, confier ce que le contact permanent de nos deux vies m’a appris
de lui et de son œuvre.
Louis Fage est né à Limoges (Haute-Vienne) le 30 septembre 1883
en cette terre limousine où vécurent ses ancêtres depuis de nombreuses
générations. Son père, René Fage, bâtonnier du barreau de Limoges,
archéologue distingué, Correspondant de l’Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres, était le digne continuateur d’une lignée de gens de robe
ou de professions libérales, toujours revenus au pays natal après l’avoir
quitté.
C’est au Collège Saint-Martial de Limoges que Louis Fage fit ses
études en compagnie de ses frères, Henri et André.
En 1900, après son baccalauréat, il rejoint à Paris ses aînés déjà orientés
l’un vers l’architecture, l’autre vers le droit.
Louis Fage ne cachait à personne son goût inné pour tout ce qui tou¬
chait à la mer ; il y voyait « l’héritage d’un certain aïeul qui, à bord de
son brick, avait fait de nombreuses traversées de Bordeaux ou du Havre
aux Antilles ». Mais l’amitié qui liait son père à Edmond Perrier et à
la mère de Gaston Bonnier, décida de son orientation vers les sciences
naturelles ; c’est en visitant les galeries du Muséum que sa décision fut
prise : il préparerait une licence qu’il obtint en 1902.
Au laboratoire du Muséum à Saint- Vaast-la-Hougue, Charles Gra¬
vier initie Louis Fage aux problèmes de la faune marine et l’invite à
étudier au cours de la reproduction le rôle et la fonction des organes
segmentaires chez les Annélides polychètes. L'ne thèse est terminée et
soutenue sur ce sujet en 1906. Aussitôt, Fabre-Domergue lui propose
le poste de Naturaliste au service des Pêches maritimes. Compagnon de
G. Pruvot, d’E. Racovitza, attaché au laboratoire de Banyuls-sur-Mer,
il a la responsabilité des Poissons dont il devient rapidement un spé¬
cialiste éclairé car il en précise non seulement la classification mais aussi
en révèle la biologie, la croissance, les migrations. Trois ans après, en
1909, la découverte d’une araignée marine, Desidiopsis racovitzai, vivant
sur les trottoirs d’algues calcaires qui ceinturent la Méditerranée, est
pour lui le fait banal qui oriente sa carrière vers un nouvel horizon.
En effet c’est par l’intermédiaire de cette araignée que Louis Fage,
l’homme de la mer, entre en relation avec E. Simon, le fondateur de
l’Arachnologie moderne et, par le fait même, dans le monde des ani¬
maux terrestres. En compagnie de R. Jeannel et d’E. Racovitza, il
apprend à connaître et à aimer le milieu cavernicole dont il devient un fer¬
vent prospecteur...
Charles Gravier est nommé, en 1917, titulaire de la nouvelle chaire
dite des Vers et Crustacés, née d’une division de la trop vaste chaire
d’Entomologie tenue par Louis Bouvier. Dès 1920, il appelle à lui comme
— 425
sous-directeur de son nouveau laboratoire celui qui restait malgré tout
le spécialiste des Vers polychètes et devenait déjà celui des Araignées
marines et cavernicoles, Louis Face. Celui-ci accepte cette offre. C’est
ainsi qu’ayant appris durant quatorze années à aimer ce qu’est la vie
d’un laboratoire maritime, avec tout ce qu’elle a de libre, d’enthousias¬
mant et de rude, il est contraint de venir à Paris, en un laboratoire
peuplé de bocaux et d’animaux morts ! Mais à l’exemple de son « patron »,
Louis F âge ne rompt pas le fil qui relie la vie à la collection et, par de
nombreuses missions en France et en Italie, il travaille sans défaillance
sur des animaux morts dont il connaît néanmoins l’origine et la biologie
surtout. Dès lors, son domaine préféré de recherche est celui des Arach¬
nides et des Crustacés, sans délaisser pour autant celui des Vers et des
Poissons. En 1922, il reprend avec R. Legendre, à Concarneau, ses
expériences de pêche à la lumière, imaginées dès 1906 à Banyuls pour
la capture nocturne des Poissons pélagiques. Ces recherches prouvent
alors l’existence de migrations non seulement des Poissons mais de toute
une faune d’Annélides, de Crustacés, de Pycnogonides, et la certitude de
rythmes nycthéméraux saisonniers et lunaires.
Ainsi que je le précisais au début de cette notice, l’œuvre de Louis Fage
est extrêmement variée. D’autres que moi, plus compétents, exposeront
dans des écrits consacrés à notre maître commun, ce que furent ses
recherches en ces disciplines qui ne sont pas les miennes : océanographie,
spéléologie, carcinologie, ichtyologie. Sa thèse et ses travaux sur les
Annélides polychètes sont devenus classiques ; il continua l’œuvre d’E. L.
Bouvier sur les Onychophores ou Péripates et au cours de ses dernières
années il ne délaissa pas les Pycnogonides ou Pantopodes qu’il exami¬
nait avec un très grand plaisir.
Mais je sais aussi avec quelle passion il étudia les Arachnides et avec
quel soin, en collaboration avec Lucien Berland, il termina l’œuvre de
son maître Eugène Simon, dont il publia le manuscrit du tome VI
(5 volumes) des « Arachnides de France ». Sa vaste connaissance des
Arachnides venait du fait qu’il « possédait » aussi bien les Araignées,
que les Scorpions ou les Solifuges, et du point de vue morphologique ou
systématique autant que biologique.
La Biogéographie était, en toutes ses recherches, l’horizon préféré.
C’est en compagnie de Paul Lemoine qu’il fonda la Société de Biogéo¬
graphie dont il fut le premier secrétaire général en 1924. Cette disci¬
pline se trouvait être, il me l’a souvent confié, l’un de ses sujets de
réflexion favori. La sûreté de son jugement, la pénétration de son esprit
le conduisaient avec prudence mais certitude dans les chemins difficiles
de l’analyse des facteurs de répartition et de la synthèse, celle-ci expli¬
quant le présent à la lumière du passé. Ce domaine correspondait vrai¬
ment au tempérament de Louis Fage, de celui qui voulait unir ce ou
ceux que la diversité divise ou semble opposer.
Dès son plus jeune âge, Louis Fage sentait en lui, et l’attrait de la
mer, et celui qui conduit « aux joies de la découverte ». Mais ces joies, il
les devinait, il les pressentait ; il savait qu’il en serait le maître et le pos¬
sesseur sans pouvoir lui-même fixer les limites et les horizons des
— 426 —
domaines pour lesquels il se sentait si parfaitement préparé et qui le
tentaient.
Louis Fage attirait inconsciemment à lui et provoquait l’estime et la
sympathie. Son besoin de comprendre et d’expliquer l'entraînait en des
recherches variées. Il n’en abandonnait pas pour autant son domaine
propre, son œuvre de spécialiste, œuvre lui permettant de progresser
sûrement, profondément, au cœur des sujets étudiés.
Durant toute sa vie, Louis Fage réalisa donc ce qui semblait impos¬
sible : être le naturaliste polyvalent qui sait suivre des voies multiples,
étudier des groupes zoologiquement très différente, remplir des fonctions
officielles diverses, sans qu’à aucun moment sa personnalité ne se trouve
amoindrie ou transformée. Si Louis Fage a donné à son œuvre une soli¬
dité à toute épreuve malgré sa variété d’aspect c’est que, non seulement
il l’exposait en un langage précis et clair, mais aussi, d’abord et surtout,
parce qu’il avait axé ses recherches, et par là toute sa vie de savant,
sur « un principe vivant » dont il m’entretenait fréquemment, ce
« principe vivant » étant comme le ciment de l’édifice construit de tant
de matériaux divers.
Ce principe, il l’a exprimé en ces termes : « Dresser l’inventaire des
formes vivantes, dégager les lois de leur distribution dans le temps et
dans l’espace, les liens de parenté qui les unissent ; préciser la notion
d’espèce ; rechercher l’étendue et le déterminisme de ses variations ;
étudier l’action des changements de milieu — externe et interne — sur
la morphologie, le comportement, la descendance des individus ; déter¬
miner le caractère héréditaire ou non des particularités qui se font jour
à la faveur de ces changements, tel est le beau programme dont la Sys¬
tématique a précisément pour but de coordonner les éléments afin de
permettre une exacte connaissance de nous-même et de nos compa¬
gnons sur le globe. »
Un tel thème unifiait l’œuvre de L. Fage et ainsi l’associait, en les
prolongeant, à celles de J. B. Lamarck et d’Et. Geoffroy Saint-Hilaire.
Il fut l’un des chaînons, solides et sûrs, reliant le passé de notre
Maison à son avenir, avenir que chaque titulaire tient à sa merci et dont
il est responsable. Toutefois ce lien ne se forgea que progressivement,
tout au long d’une carrière qui, de la connaissance des ^ ers polychètes
le conduisit à celle des Poissons, des Crustacés puis des Arachnides.
Les titres et les honneurs vinrent, avec leurs responsabilités et leurs
servitudes, jalonner sa vie. De nombreux organismes de recherche solli¬
citèrent sa collaboration ; des sociétés étrangères, dont la liste serait fort
longue, le désignèrent comme correspondant ou comme membre d’hon¬
neur. Cela montre dans quelle estime il était tenu dans le monde et quel
fut son rôle dans la vie scientifique en France. Ce rôle, il le vivait dans
le silence de son bureau, de son laboratoire, comme au sein des réunions
ou des congrès. Il faut l’avoir longtemps côtoyé pour savoir avec quel
soin Louis Fage étudiait un dossier, rédigeait ses conclusions, pesait
ses arguments, positifs ou négatifs ! Aucun problème, pour lui, n’était
mineur lorsqu’il s’agissait de la carrière d’un jeune chercheur ou de la
rédaction d’une note qui lui était soumise.
— 427 —
Les longs séjours que Louis Face fit au bord de la mer. sa compétence
et la constance de ses travaux sur la faune marine, l’amenèrent à être
désigné en 1932 comme directeur-adjoint du laboratoire d’Océanographie
biologique de l’Ecole Pratique des Hautes-Études, en 1935 comme Pro¬
fesseur à l’Institut Océanographique pour succéder à L. Joubin. Puis ce
fut en 1937 sa nomination au titre de Professeur au Muséum, succédant
à son maître Ch. Gravier, dans la direction de la chaire des Vers et Crus¬
tacés, en 1947 son élection à l’Académie des Sciences dont il fut président
en 1955. Membre du Comité National du C.N.R.S., Président de la Sec¬
tion de Zoologie et Biologie animale, son départ de la vie administrative,
lors de sa mise à la retraite, s’il le priva de la direction du Labora¬
toire des Vers et des Crustacés, ne modifia en rien les multiples fonctions
qu’il remplissait depuis longtemps...
Tel est le chemin que Louis Fage parcourut en une vie qui se ter¬
mina le 28 mai 1964. L’inactivité, le silence dans lesquels il s’était réfugié
au milieu des siens à Dijon, laissaient présager la fin de celui qui fut tou¬
jours un travailleur acharné et patient.
Sa vie et son œuvre, la richesse de son enseignement sont un exemple
sur lequel il est possible, il est facile de méditer.
Sa bonté, sa compréhension de la vie, s’alliaient à une connaissance
précise de la procédure et des moyens de la rendre efficace et féconde ;
il avait le sens des nuances ; ses décisions si dures soient-elles possédaient
toujours cet accent de persuasion qui le caractérisait. Dans les discus¬
sions, surtout les plus ardentes et les plus passionnées, son sourire venait
soutenir sa voix grave et convaincante. Il était doué pour unir ou réunir
et les faits et les hommes, d’une manière lente et sûre. Par nature, par
vocation, il avait besoin d’être simple, d’être clair. Il le fut dans ses cours
et dans son œuvre. Il n’imposait pas ses conclusions ou ses explications.
Il les confiait avec ce vif désir de les voir acceptées, mais surtout com¬
prises, parce qu’elles étaient pour lui, non seulement le résultat d’une
réflexion prudente et profonde, d’une connaissance précise et aussi com¬
plète que possible, mais encore et surtout parce qu’elles étaient l’expres¬
sion même de ce qui fut pour lui une passion très noble : la découverte
de la Vérité pour elle-même et non pour lui-même et sa renommée.
428 —
Liste chronologique des publications de Louis FAGE.
1. — Sur les formations ergastoplasmiques des cellules néphridiales de Sangsue
(. Hirudo medicinalis ). C. R. Acad. Sri., 138, 1904, pp. 1450-1452.
2. — Sur la forme épitoque du A7 écris fucata Sav. Bull. Mus. Hist. nat., 10,
n° 7, 1904, pp. 485-491, fig. 1-5.
3. — Modifications et rôle des organes segmentaires chez les formes épitoques
d’Annélides polychètes. C. R. Acad. Sri., 141, 1905, pp. 61-64.
4. — Les organes segmentaires au moment de la maturité sexuelle chez les
Hésioniens et les Lycoridiens. Ibid., 141, 1905, pp. 130-132.
5. — Les organes segmentaires des Spionidiens et la maturité sexuelle. C. R.
Soc. biol., 59, 1905, pp. 452-454.
6. — Recherches sur les organes segmentaires des Annélides polychètes. Ann.
Sri. nat., Zoologie, sér. 9, 3, 1906, pp. 261-410, fig. 1-52, pl. 1-2.
(Thèse de doctorat).
7. — Aperçu sur l’exploitation des fonds maritimes du quartier de Port-Vendres.
Bull. Soc. Cent. Aqui. et Pêche, 1907, pp. 1-15.
8. — Essai sur la faune des Poissons des îles Baléares et description de quelques
espèces nouvelles. Arch. Zool. exp. gén., sér. 4, 7, n° 2, 1907,
pp. 69-93, pl. 1-6.
9. — Description d’un Eleotris méditerranéen nouveau (en collaboration avec
J. Pellegrin). Bull. Soc. Zool. France, 32, pp. 11-12.
10. — Contribution à l’étude de la famille des Fascicularidés (en collaboration
avec S. Motz-Kossowska) . Arch. Zool. exp. gén., sér 4, 7, n° 10,
1907, pp. 423-443, fig. 1-10.
11. — Un nouveau Gobiidé méditerranéen du genre Aphya : Aphya ferreri
n. sp. (en collaboration avec O. de Buen). Ibid., sér. 4, 8, n° 4,
JV. et Rev., 1908, pp. cv-cx, fig. 1-5.
12. — Rapport sur les recherches scientifiques intéressant l’industrie des
pêches effectuées au Laboratoire Arago de Banyuls-sur-mer, en
1906. Bull. Marine March., 10, 1908, pp. 359-370.
13. — État actuel des principaux gisements d’huîtres sur la côte occidentale
du Golfe du Lion, Ibid., pp. 359-370.
14. — Un nouveau type d’ Araignée marine en Méditerranée : Desidiopsis
Racoviizai n. g., n. sp. Arch. Zool. exp. gén., sér. 4, 9, n° 4, N. et
Rev., 1909, pp. 75-84, fig. 1-8.
15. — Les procédés de pêche en usage pour la capture de la sardine sur nos
côtes méditerranéennes. Ve Congrès National des Pêches maritimes,
1, 1909, pp. 188-196.
16. — Étude de la variation chez le Rouget ( Mullus barbatus L., M. surmu-
letus L.). Arch. Zool. exp. gén., sér. 5, 1, n° 5, 1909, pp. 389-445,
pl. 9.
17. — Recherches sur les stades pélagiques de quelques Téléostéens de la mer
de Nice et du Golfe du Lion. Ann. Inst, océanogr., 1, n° 7, 1910,
pp. 1-54, fig. 1-39, pl. 1.
— 429
18. — Le Capelan de la Méditerranée : Gadus capelanus (Risso) et ses rap¬
ports avec les espèces voisines : G. luscus Linné et G. minutas O. Fr.
Müller. Arch. Zool. exp. gén., sér. 5, 6, n° 8, 1911, pp. 257-282,
pl. 14-15.
19. — Recherches sur la Biologie de l’Anchois ( Engraulis encrassicholus L).
Races, âge, migrations. Ann. Inst, océanogr., 2, n° 4, 1911, pp. 1-48,
fig. 1-16.
20. — Sur les races locales de l’Anchois ( Engraulis encrassicholus L.). Réponse
à M. Pietro Lo Giudice. Arch. Zool. exp. gén., sér. 5, 8, n° 3, N. et
Rev., 1911, pp. 72-80.
21. — - Sur une collection de poissons provenant de la côte méditerranéenne
du Maroc. Bull. Soc. zool. France, 36, 1912, pp. 215-220.
22. — Essais d’acclimatation du Saumon dans le bassin de la Méditerranée.
Bull. Inst, océanogr., n° 225, 1912, pp. 1-13.
23. — Études sur les Araignées cavernicoles : I. Révision des Ochyroceratidae
n. fam. Arch. Zool. exp. gén., 5e sér., 10, n° 2, 1912, pp. 97-162,
pl. 4-12.
24. — L’acclimatation du Saumon dans le bassin de la Méditerranée. C. R.
Soc. biol., 72, 1912, pp. 851-852.
25. — Recherches sur la croissance de la sardine (Clupea pilchardus Walb.).
C. R. Congr. Assoc. franç. Avanc. Sci., Nîmes, 1912, pp. 415-418.
26. — Études sur les Araignées cavernicoles. IL Révision des Leptonelidae-
Arch. Zool. exp. gén., 5e sér., 10, n° 9, 1913, pp. 479-576, pl. 48-53-
27. — Recherches sur la Biologie de la Sardine (Clupea pilchardus Walb.).
I. Premières remarques sur la croissance et l’âge des individus,
principalement de la Méditerranée. Arch. Zool. exp. gén., 52, n° 3,
1913, pp. 305-341 fig. 1-22.
28. — Teneur des sardines en eau et en matières grasses (en collaboration
avec R. Legendre). C. R. Soc. biol., 76, pp. 284-286.
29. — Sur le Gobius minutas Pallas et quelques formes voisines. Bull. Soc.
zool. France, 39, n° 7, 1914, pp. 299-314, fig. 1-6.
30. — Sur les stades post-larvaires de 1 ’ Uranoscopus scaber L. C. R. Congr.
Assoc. franç. Avanc. Sci., Le Havre, 43, 1914, pp. 495-499, fig. 1-4.
31. — La pêche du Corail et des Éponges sur le littoral du 5e arrondissement.
maritime. VIe Congrès National des Pêches maritimes, Tunis, 1,
1914, pp. 369-379.
31 bis. ■ — Destruction et utilisation des Marsouins. Ibid., 2, p. 172.
32. — Sur quelques Gobius méditerranéens (G. kneri Stdch., G. elongatus
Canestr., G. niger L.). Bull. Soc. zool. France, 40, n° 8-10, 1915,
pp. 164-175, fig. 1-5.
33. — Remarques sur l’évolution des Gobiidae, accompagnées d’un synopsis
des espèces européennes. Arch. Zool. exp. gén., 55, n° 2, N. et Rev.,
1915, pp. 17-34.
34. — Sur quelques Araignées théraphoses de l’Italie méridionale et de Sicile.
Bull. Mus. Hist. nat., 23, n° 7, 1917, pp. 482-485.
35. — Sur la métamorphose de deux pleuronectes méditerranéens rares ou
mal connus ; Arnoglossus ruppeli (Cocco), Arnoglossus Grohmanni
(Bonaparte nec auctorum). Bull. Soc. zool. France, 43, n° 5-7, 1918,
pp. 69-77, fig. 1-5.
430
36. — Shore-Fishes. Report on the Danish Oceanographical expéditions 1908-
1910 to the Méditerranean and adjacent seas, II, A. 3, 1918, pp. 1-154,
fig. 1-114.
37. — - Études sur les Araignées cavernicoles. III. Le genre Troglohy pliantes.
Arch. Zool. exp. gén., 58, n° 2, 1919, pp. 55-148, fig. 1-49.
38. — - Rapport sur la sardine. Ofp.. scient, techn. Pêches maritimes. Notes et
Mémoires, n° 1, 1920, pp. 1-19.
39. — Engraulidae et Clupeidae. Report on the Danish Oceanographical expédi¬
tions 1908-1910 to the rnediterranean and adjacent seas, II, A. 9,
1920, pp. 1-140, fig. 1-50.
40. • — Travaux scientifiques de l’Armée d’Orient (1916-1918). Arachnides.
Bull. Mus. Hist. nat., 27, n° 1-3, 1921, pp.' 173-232, fig. 1-8.
41. — Sur quelques Araignées apneumones. C. R. Acad. Sci., 172, 1921,
pp. 620-622.
42. — Sur une nouvelle espèce du genre Cryptocellus (Arach. Ricinulei). Bull.
Mus. Hist. nat., 27, n° 7, 1921, pp. 526-530, fig. 1.
43. — Remarques sur les Araignées du genre Cebrenus, accompagnées de la
description de deux espèces nouvelles. Bull. Soc. zool. France, 46,
n° 8-10, 1921, pp. 157-166, fig. 1-3.
44. — Aranea des grottes de l’Afrique Orientale (en collaboration avec M. E.
Simon). Arch. Zool. exp. gén., 60, n° 7, 1922, pp. 523-555, fig. 1-12.
45. — Sur les langoustes (genre Palinurus ) de la côte est de l’Atlantique. Bull.
Mus. Hist. nat., 28, n° 2, 1922, pp. 153-156.
46. — Matériaux pour servir à la faune des Arachnides de Madagascar. Ibid.,
28, n° 5, 1922, pp. 365-370, fig. 1-9.
47. — La pêche à la lumière, moyen d’étude de la faune littorale (en colla¬
boration avec R. Legendre). C. R. Acad. Sci., 175, 1922, p. 1235.
48. — - Remarques sur les Solifuges de la famille des Hexisopidae et sur les
espèces africaines du genre Diaea (Arach. : Thomisidae ). Bull. Mus.
Hist. nat., 29, n° 3, 1923, pp. 222-225, fig. 1.
49. — - Arachnides rapportés par M. Chabanaud de la Guinée française et du
Libéria (1919-1920). Ibid., n° 6, 1923, pp. 298-302, fig. 1-2.
50. — A propos du Sprat des côtes de Galice et du Portugal. Ofji. Sci. techn.
Pêches mar., Notes et Mémoires, n° 22, 1923, pp. 8-10.
51. — Le Hareng de la Manche et les particularités de son développement.
Congr. nat. Pêches mar., Boulogne-sur-Mer, 1923.
52. — Remarques sur la Biologie de quelques Cumacés des côtes de France.
C. R. Congr. Assoc. franc. Avanc. Sci., Bordeaux, 1923.
53. — Sur deux Copépodes, Dinamoura producta (Millier) et Nemesis lamna
(Risso), parasites du Pèlerin ( Cetliorinus maximus). Bull. Soc. Zool.
France, 48, 1923, pp. 280-287, fig. 1.
54. — Essais de pêche à la lumière dans la baie de Concarneau (en collabora¬
tion avec R. Legendre). Bull. Inst, océanogr., n° 431, 1923, pp. 1-20,
fig. 1-2.
55. — Rythmes lunaires de quelques Néréidiens (en collaboration avec
R. Legendre). C. R. Acad. Sci., 177, 1923, pp. 982-985.
56. — • Les danses nuptiales de quelques Néréidiens (en collaboration avec
R. Legendre). Ibid., 177, 1923, pp. 1150-1152.
431
57. — A propos de la théorie de Wegener. Bull. Soc. géol., 23, 1923, p. 262.
58. — Araneids from the Siju Cave, Gaso Hills, Assam. Records Ind. Muséum,
26, n° 50, 1924, pp. 63-67, fig. 1.
59. — Sur un type nouveau de Mysidacé des eaux souterraines de l’île de Zan¬
zibar. C. R. Acad. ScL, 178, 1924, pp. 2127-2129.
60. — - Sur quelques Néréidiens à métamorphose incomplète. Bull. Soc. zool.
France, 49, 1924, pp. 46-58, fig. 1-3.
61. — A propos d'une espèce nouvelle du genre Heterocuma. Bull. Mus. Hist.
nat., 30, n° 5, 1924, pp. 364-367, fig. 1.
62. — Remarques sur la distribution géographique des Araignées marines
(Desis, Desidiopsis). C. R. Congr. Assoc. franc. Avanc. Sci., Liège,
1924, pp. 977-982, fig. 1.
63. — La pêche à la lumière. Son intérêt pratique et scientifique. Revue générale
des Sciences, 35e année, n° 11, 1924, pp. 327-333, fig. 1-3.
64. — Les fluctuations de la pèche du Thon rouge sur les côtes du Portugal.
Bull. Soc. océanogr., n° 15, 1924, p. 366.
65. — Les vicissitudes du « Tile Fish » ( Lophatilus chamoeleonticeps) et son
introduction sur le marché américain. Ibid., n° 17, 1924, pp. 394-395.
66. — Eugène Simon. Bull. Soc. zool. France, 49, n° 8-10, 1924, pp. 550-554.
67. — - Lepidophtalmus servatus Fage, type nouveau de Mysidacé des eaux
souterraines de Zanzibar. Arcli. Zool. exp. gén., 63 n° 3, 1925,
pp. 525-532, fig. 1-7.
68. — Données arachnologiques pour servir à l’histoire du peuplement de la
Corse. C. R. somm. Soc. Biogéogr., 1925, p. 64.
69. — Les formes épitoques des Euniciens (Annélides polychètes). C. R. Acad.
Sci., 181, 1925, pp. 621-623.
70. — Essaimage de Scalibrema inflatum Rathke, observé pendant les pêches
à la lumière (en collaboration avec R. Legendre). Ibid., 180, 1925,
p. 1373.
71. — - Essaimage d’un Annélide polychète ( Polyophthalmus pictus Dujardin)
observé pendant les pêches à la lumière (en collaboration avec
R. Legendre). Ibid., 180, 1925, p. 2081.
72. — Sur un Annélide polychète (Iphitime Cuenoti Fauv.), commensal des
crabes (en collaboration avec R. Legendre). Bull. Soc. zool. France,
50, n° 6-7, 1925, pp. 219-225, fig. 1.
73. — Faune de France : Amphipodes (en collaboration avec Ed. Chevreux),
9, 1925, pp. 1-488, fig. 1-438.
74. — Sur une nouvelle espèce de Péripate du Chili ( Opisthopatus Costesi )
(en collaboration avec Ch. Gravier). Ann. Sci. nat. Zool., 10e sér.,
8, 1925, pp. 185-200, fig. 1-9.
75. — Recherches océanographiques. Bull. Soc. océanogr., n° 23, 1925, pp. 481-
487, fig. 1-6.
76. — Sur un Péripate de Bornéo (Eoperipatus Horsti R. Evans) (en collabo¬
ration avec Ch. Gravier). Bull. Mus. Hist. nat., 31, n° 6, 1925,
pp. 453-456.
77. — Quelques résultats hydrographiques de l’expédition du Dana. Bull.
Soc. océanogr., 1925, p. 538.
432
78. — Notes sur quelques Araignées de Madagascar nouvelles ou peu connues
et leur curieuse industrie. Arch. Zool. exp. g ère., 65, n° 1, N. et Rev,.
1926, pp. 5-17, fig. 1-7.
79. — Sur un Niphargus des eaux souterraines de Bulgarie. Bull. Soc. Sci.
Cluj, 3, 2e part., 1926, pp. 1-6, fig. 1-18.
80. — Essaimage et rythme lunaire d’un Phyllodocien [Eulalia punctifera
Grube) (en collaboration avec R. Legendre). C. R. Acad. Sci., 182,
1926, pp. 721-723.
81. — Histoire du peuplement de la Corse : Avant-propos, et Arachnides.
Bull. Sci. nat. et hist. Corse, 45e année, 1926, pp. 215-218.
82. — Remarques sur la distribution géographique des Péripates (en colla¬
boration avec Ch. Gravier). C. R. Congr. Assoc. franç. Avanc. Sci.,
Grenoble, 1925, pp. 725-753.
83. — L’épitoquie des Amphinomiens. Bull. Soc. zool. France, 51, n° 3, 1926,
p. 231.
84. — Remarques à propos de la distribution géographique d’une Annélide
polychète, YHesione pantherina (Risso) dans le Golfe de Gascogne.
Feuille des Naturalistes, n° 29, 1926, p. 108.
85. — Sur une Araignée vivant dans les urnes de Nepenthes. C. R. somm. Soc.
Biogéogr., n° 24, 1926, pp. 82-85.
86. — Publication du vol. YI, 2e partie, des Arachnides de France, de Eugène
Simon (en collaboration avec L. Berland), 1926.
87. — Sur un Péripate ( Eoperipalus Horsti R. Evans) recueilli par le Dr Mjô-
berg, à Bornéo (en collaboration avec Ch. Gravier). Ann. Sci. nat
Zool., 9, 10e sér., 1926, pp. 293-306, fig. 1-10.
88. — Sur le rythme lunaire des essaimages du Nereis irrorata Malgr. (en col¬
laboration avec R. Legendre). Bull. Soc. zool. France, 52, 1927,
pp. 84-86.
89. — Arachnides, In : Mission Rohan-Chabot, Angola et Rhodésie, 4, n° 3,
1925, pp. 189-198, fig. 1-4.
90. — Sur le « stade natant » ( Puerulus ) de la Langouste commune (Palinurus
vulgaris). Arch. Zool. exp. gén., 67, N. et Rev., n° 1, 1927, pp. 32-38.
91. — Araneida, In : Contribution à la faune du Cameroun. Faune des colonies
françaises, 1, n° 6, 1927, pp. 635-636.
92. — Pêches planctoniques à la lumière, elïectuées à Banyuls-sur-mer et à
Concarneau. I. Annélides polychètes (en collaboration avec R. Le¬
gendre). Arch. Zool. exp. gén., 67, n° 2, 1927, pp. 23-222, fig. 1-29.
93. — - Sur la présence du Lysiosquilla Eusebia Risso (Crust. Stomatop.) sur
la côte S. de Bretagne. C. R. Congr. Assoc. franç. Avanc. Sci., Cons-
tantine, 51, 1927, pp. 529-532.
94. — Les causes de l’absence du Sprat ( Clupea sprattus L.) sur les côtes de
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95. — Remarques sur le comportement du Tritaeta gibbosa (Bâte), Crustacé
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n° 4, 1928, pp. 285-291.
96. — Voyage de la Goélette Melila au Sénégal (1889-1890). Cumacés. Ibid.,
' n° 6, pp. 331-339, fig. 1-3.
97. — - La distribution géographique des Cumacés dans la zone côtière du
N.-W. africain. C. R. somm. Soc. Biogéogr., n° 5, 1928, pp. 61-64.
433 —
08. — Notes on the Fauna of Pitcher-plants from Singapore Island. Part. IV.
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pp. 13-19, fig. 1-4.
99. — Cumacés de la côte atlantique du Maroc. Bull. Sci. nat. Maroc, 8, n° 7-9,
1928, pp. 173-181, fig. 1-4.
100. — Sur quelques Araignées des grottes de l’Amérique du Nord et de Cuba.
Boll. Laborat. Zool. gener. agrar., Portici, 22, 1929, pp. 181-187,
fig. 1-2.
101. — Systématique et Morphologie. Allocution présidentielle. Bull. Soc.
zool. France, 54, 1929, pp. 4-11.
102. — Remarques sur la dispersion en France et sur l’acclimatation de l 'Eus-
corpius flavicaudis (de Geer). C. R. Congr. Assoc. franç. Avanc. Sci.,
La Rochelle, 1929, pp. 650-653.
103. — Publication du vol. VI, 3e partie, des Arachnides de France, de
Eugène Simon (en collaboration avec L. Berland), 1929.
104. — Cumacés et Leptostracés provenant des Campagnes scientifiques de
S. A. S. le prince Albert Ier de Monaco. Rémi. Camp, sci., Monaco,
77, 1929, pp. 1-55, pl. 1-3.
105. — Mission saharienne Augiéras-Draper, 1927-1938. Araignées nouvelles.
Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 1, n° 4, 1929, pp. 248-254, fig. 1-6.
106. — Fauna of the Batu Caves. Selanger. X. Arachnida. Feder. Malay States
Mus., 14, n° 3-4, 1929, pp. 356-364, fig. 1-11.
107. — Origine probable et différenciation de la faune des Scorpions de Mada¬
gascar. C. R. somm. Soc. Biogéogr., n° 49, 1929, pp. 72-76.
108. — Les Scorpions de Madagascar, leurs affinités, leur distribution géogra¬
phique. Faune des Colonies françaises, 3, n° 5, 1929, pp. 637-697,
fig. 1-16, pl. 1-2.
109. — Au sujet de deux Araignées nouvelles trouvées dans les urnes de
Nepenthes. Treubia, 12, n° 1, 1930, pp. 23-28, fig. 1-4.
110. — Biospeologica LV : Araneae. Cinquième série, précédée d’un essai
sur l’Evolution souterraine et son déterminisme. Arch. Zool. exp.
gén., 71, n° 2, 1931, pp. 99-291, fig. 1-48.
111. — Influence de la température sur la ponte de quelques animaux marins.
Bull. Assoc. franç. Avanc. Sci., n° 91, 1931, pp. 291-296.
112. — Remarques sur le parasitisme des Copépodes du genre Penella. Bull.
Soc. zool. France, 56, 1931, pp. 190-193.
113. — Notice sur Edouard Chevreux. Ann. Soc. entom., 100, 1931, pp. 107-120.
114. — Sur la position systématique du Palaemonias Ganteri Hay (Decap.,
Atyidae). Arch. Zool. ital., 16, 1931, pp. 646-649.
115. — Crustacés Amphipodes et Décapodes, in : Campagne spéléologique de
C. Bolivar et R. Jeannel dans l’Amérique du Nord (1928). Arch.
Zool. exp. gén., 71, n° 3, 1931, pp. 361-374, fig. 1-21.
116. — Remarques sur la distribution géographique actuelle des Araignées
du genre Porrhomma. C. R. somm. Soc. Biogéogr., n° 68, 1931,
pp. 54-56.
117. — La migration verticale saisonnière des Mysidacés. C. R. Acad. Sci.,
194, 1932, pp. 313-315.
— 434 —
118. — La répartition des Cumacés dans les zones profondes et côtières de
l’est-Atlantique. 65e Congrès Soc. Savantes, Besançon, 1932,
pp. 205-208.
119. — La phase pélagique des Amphipodes benthiques littoraux. C. R. Acad.
Sci., 194, 1932, pp. 1604-1606.
120. — Les branchies accessoires, les oostégites et la sexualité des Cyames.
Soc. entom.. Livre du Centenaire, 1932, pp. 127-138, fig. 1-12.
121. — Pèches planctoniques à la lumière, effectuées à Banyuls-sur-mer et à
Concarneau. IL Pycnogonides. Arcli. Zool. exp. gén., 74, n° 14,
1932, pp. 249-261, ‘fig. 1.
122. — Publication du vol. VI, 4e partie, des Arachnides de France, de Eugène
Simon (en collaboration avec L. Berland), 1932.
123. — • Les Arachnides cavernicoles de Belgique. Bull. Soc. entom., 38, n° 4,
1933, pp. 53-56, fig. 1-2.
124. — Les Amphipodes des Açores. Ann. Soc. entom., 102, 1933, p. 23.
125. — Les Scorpions de l’Indochine française, leurs affinités, leur distribution
géographique. Ibid., 1933, pp. 25-34, fig. 1-2.
126. — - Sur un Troglohy phanies nouveau des grottes de Lombardie. Bull. Soc.
entom., 38, n° 7, 193.3, pp. 105-107, fig. 1.
127. — A propos du parasitisme des Pliorides (Diptères). Bull. Soc. zool.
France, 58, 1933, pp. 90-92, fig. 1-2.
128. — Migrations verticales périodiques des animaux benthiques littoraux.
Cons. perman. internat. E.vplor. Mer, Rapp. et P.-V., 85, 1933,
pp. 60-69.
129. — Une Araignée cavernicole nouvelle de la province de Trieste : Cen-
tromerus Crosbyi n. sp. (en collaboration avec Kratochvil). Bull.
Soc. entom., 38, n° 11, 1933, pp. 171-173, fig. 1-2.
130. — Pêches planctoniques à la lumière, effectuées à Banyuls-sur-mer et à
Concarneau. III. Crustacés. Arch. Zool. exp. gén., 76, n° 3, 1933,
pp. 105-248.
131. — Les Annélides polychètes du genre Iphitime, à propos d’une espèce
nouvelle commensale des Pagures : Iphitime paguri n. sp. (en col¬
laboration avec R. Legendre). Bull. Soc. zool. France, 58, 1933,
pp. 299-305, fig. 1-5.
132. — La première croisière du navire de recherches Président-Théodore-
Tissier. Bull. Soc. océanogr., n° 76, 1934, pp. 1329-1331.
133. — Sur la présence du Cottus bubalis Euphrasen (Poisson téléostéen) en
Méditerranée. C. R. somm. Soc. Biogéogr., n° 90. 1934, pp. 21-23.
134. — La phase pélagique des Oslracodes benthiques littoraux. Ann. Sci.
nat., Zool., '10e sér., 17, 1934, pp. 249-261, fig. 1-4.
135. — Sur la présence d’organes lumineux chez les Amphipodes pélagiques.
C. R. Acad. Sci., 198, 1934, pp. 1631-1633.
136. — Le peuplement du lac souterrain de Lanzarote (Canaries) (en colla¬
boration avec Th. Monod). C. R. somm. Soc. Biogéogr., n° 93, 1934,
pp. 55-58.
137. — Allocution présidentielle. Bull. Soc. entom., 40, 1935, pp. 5-9.
138. — L’Anchois de la Mer du Nord (Engraulis encrassicholus L.) et l’assè¬
chement du Zuiderzée. Bull. Inst, océanogr., n° 668, 1935, pp. 1-7.
435
139. — Sur la localisation dans les eaux moyennes du Pacifique d’un Mysi-
dacé pélagique peu connu, Ceratolepis hamata. G. O. S. C. R. Acad.
Sci., 200, 1935, pp. 1774-1776, fig. 1.
140. — Remarques sur la mue des Crustacés. Arch. Mus. Hist. nat., 6e sér.,
12, 1935, pp. 3C3-373.
141. — Le professeur Louis Joubin, Boll. Pesca. Piscic. Idrobiol., an 11, n° 3,
1935, pp. 1-5.
142. — Description du mâle de Metella breuili Page, accompagnée de remarques
sur la position systématique du genre Metella ; Eos, 11, n° 2, 1935,
pp. 177-180, fig. 1-2.
143. — La faune marine du Jameo de agua, lac souterrain de l’ile de Lanza-
rote (Canaries) (en collaboration avec Th. Monod). Arch. Zool. ex p.
gén., 78, 1936, pp. 97-113, fig. 1-9.
144. — Les fonds et les ports de pêche de la côte française de la Méditer¬
ranée. Mém. Off. scient, techn. Pêches marit., n° 11, 1936, pp. 139-
156, fig. 105-127.
145. — Influence sur la faune pélagique de l’entrée des eaux atlantiques dans
la Méditerranée et dans la Manche. C. R. somm. Soc. Biogéogr.,
n° 108, 1936, pp. 23-26.
146. — Arachnida, in : Mission scientifique de l’Omo, 3, n° 30, 1936, pp. 49-96,
fig. 1-23.
147. — Leçon d’ouverture du cours d’Océanographie biologique. Bull. Inst.
ocêanogr., n° 698, 1936, pp. 1-20.
148. — Une Araignée termitophile, Andromma Bouvieri , n. sp. Livre jubi¬
laire de M. Eugène Bouvier, 1936, pp. 83-87, fig. 1-2.
149. — La collection des Onychophores (Péripates) du Muséum d’Histoire
naturelle (en collaboration avec Ch. Gravier). Ibid., 1936, pp. 39-42.
150. — Recherches quantitatives sur le plancton méditerranéen (en collabo¬
ration avec Francis Bernard). Bull. Inst, ocêanogr., n° 701, 1936,
pp. 1-20.
151. — Sur un Ellobiopsidé nouveau, Amallocystis fasciatus gen. et sp. nov.
parasite des Mysidacés bathypélagiques. Arch. Zool. exp. gén.,
n° 3, N. et Rev., 1936, pp. 145-154, fig. 1-8.
152. — La ponte et les races locales de l’Anchois de la Méditerranée (Engraulis
encrassicholus L.). Comm. intern. Explor. sci. Méditerranée, assemblée
plénière, Bucarest, 1935.
153. — Nouvelle contribution à l’étude des Scorpions de l’Indochine fran¬
çaise. Bull. Soc. entom., 41, n° 10, 1936, pp. 179-181.
154. • — Troglocaris Schmidti inermis, subsp. nov., Crustacé décapode aveugle
des eaux souterraines françaises. Arch. Zool. exp. gén., 78, n° 6,
1937, pp. 215-229, fig. 1-10.
155. — Les Araignées apneumones. C. R. Acad. Sci., 204, 1937, pp. 376-377.
156. — Sur l’association d’un Annélide polychète, Lumbriconereis flabellicola
n. sp. et d’un madrépore, Flabellum pavoninum distinctum E. et
H. C. R. XIIe Congr. Intern. Zool., Lisbonne, 52, 1937, pp. 941-945,
fig. 1-2.
157. — A propos de quelques Araignées apneumones. Bull. Soc. zool. France,
52, 1937, pp. 93-106, fig. 1-5.
436
158. — Publication du vol. VI, 5e partie, des Arachnides de France, de Eugène
Simon (en collaboration avec L. Berland).
159. — A propos du Sprat de la mer Noire. Vol. jubil. Grigore Antipa, Buca¬
rest, 1938, pp. 203-207.
160. — Quelques Arachnides provenant de Fourmilières ou de Termitières
du Costa-Rica. Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 10, n° 4, 1938, pp. 369-
376, fig. 1-2.
161. — - Sur quelques problèmes biologiques liés à l’étude de la croissance des
poissons. Cons. perm. intern. Explor. Mer, Rapp. et P.-V., 153,
1938, pp. 46-48, fig. 1-2 (en collaboration avec A. Veillet).
162. — L’industrie des Araignées. La Terre et la Vie, 8, n° 2, 1938, pp. 35-43,
fig. 1-10.
163. — Le domaine marin. In : Encyclopédie française, 5, 1938, pp. 1-11,
fig. 1-6.
164. — La distribution géographique des Oligochètes, des Myriapodes et des
Onichophores. Ibid., 5, 1938, pp. 1-4, fig. 1-4.
165. — Leçon d’ouverture du cours de Zoologie faite au Muséum national
d’ Histoire naturelle le 25 février 1938. Bull. Mus. Hist. ?iat., 2e sér.,
10, n° 2, 1938, pp. 139-158, fig. 1.
166. — Sur quelques Araignées du Haut-Atlas Marocain, à propos d’une
espèce nouvelle : Agelena allantea n. sp. Bull. Soc. Sci. nat. Maroc.,
18, 1938, pp. 120-122, fig. 1-3.
167. — Les obstacles naturels à la pêche aux arts traînants sur le littoral
métropolitain de la Méditerranée. Comm. intern. Explor. scient.
Méditerranée, Rapp. et P.-V., 11, 1938, pp. 147-150.
168. — A propos d’un nouvel Ellobiopsidé, Amallocystis capillosus n. sp.,
parasite de Pasiphaea tarda Krpyer (Crust. Décap.). Trav. Stat.
zool. Wimereux. 13, 1938, pp. 287-291, fig. 1-4.
169. — A propos d’un Mysidacé bathypélagique peu connu : Chalaraspis alata
G. O. Sars. Arch. Zool. exp. gén., 80, n° 2, N, et Rev., 1939, pp. 68-
76, fig. 1-7.
170. — Remarques préliminaires à l’étude de la microfaune benthique en
Méditerranée (en collaboration avec R. Lux). 71e Congrès des Sociétés
Savantes (Nice, 1938), 1939, pp. 315-319, fig. 1.
171. — Sur une Phryne du Sud Marocain pourvue d’un appareil stridulant
Musicodamon atlanteus n. gen., nov. sp. Bull. Soc. zool. France, 64,
1939, pp. 100-114, fig. 1-6.
172. — Les Pédipalpes africains du genre Charinus à propos d’une espèce
nouvelle du Fouta-Djalon : Charinus M illoti, n. sp. Bull. Soc entom.,
44, 1939, pp. 153-160, fig. 1-4.
173. — Les Cumacés de la Méditerranée. Remarques systématiques et biolo¬
giques. Bull. Inst, océanogr., n° 783, 1940, pp. 1-15, fig. 1-3
174. — La distribution géographique des Mysidacés bathypélagiques du genre
Gnathophausia. C. R. somm. Soc. Biogéogr., n° 142, 1940, pp. 11-14.
175. — Sur le déterminisme des caractères sexuels secondaires des Lopho-
gastrides (Crustacés Mysidacés). C. R. Acad. Sci., 211, 1940,
pp. 335-337.
176. — Croisière du Bougainville aux îles australes françaises VII. Opiliones.
Mém. Mus. Hist. nat., 14, 1940, pp. 283-284.
437
177. — Le peuplement en Arachnides des hauts massifs montagneux de
l’Afrique Orientale. VIe Congrès intern. Entom., 1935, 2, 1940,
pp. 487-491.
178. — Le plateau continental et la métamorphose des poissons. Mém. Soc.
Biogéogr., 7, 1940, pp. 23-29.
179. — - Diagnoses préliminaires de quelques espèces nouvelles du genre Lopho-
gaster (Crust. Mysidacés). Bull. Mus. Hist. nat ., 2e sér., 12, n° 6,
1940, pp. 323-328.
180. — Mysidacea, Lophogastrida I. Dana-Report, n° 19, 1941, pp. 1-52, fig. 1-51.
181. — - Variations des climats et des faunes. Sciences, n° 38, 1941, pp. 161-177.
182. — Pvcnogonides de la côte occidentale d’Afrique. Arch. Zool. exp. gén.,
' 82, n° 2, N. et Rev., 1942, pp. 75-90, fig. 1-7.
183. — Mysidacea, Lophogastrida IL Dana-Report, n° 23, 1942, pp. 1-65,
fig. 1-42.
184. — Description d’un Leptonète de Corse suivie de remarques sur les Arai¬
gnées cavernicoles du genre Stalita. Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér.,
15, n° 4, 1943, pp. 171-174, fig. 1-2.
185. — Sur quelques caractères sexuels secondaires des Cumacés du genre
Iphinoë. Arch. Zool. exp. gén., 83, n° 3, N. et Rev., 1944, pp. 112-121,
fig. 1-8.
186. — Les Cumacés du plancton nocturne des côtes d’Annam. Arch. Zool.
exp. gén., 84, n° 3, 1945, pp. 165-224, fig. 1-43.
187. — A propos de quelques Araignées cavernicoles de Crète. Bull. Mus.
Hist. nat., 2e sér., 17, 1945, pp. 109-114, fig. 1-3.
188. — Arachnides cavernicoles nouveaux de Madagascar. Ibid,., 1945, pp. 301-
307, fig. 1-4.
189. — Le Dr Jules Richard (1863-1945). Bull. Soc. zool. France, 70, 1945,
pp. 37-39.
190. — Notice sur la vie et l’Œuvre de Paul Marchai (1862-1942). Paris, 1944,
pp. 1-21, fig. 1.
191. • — Eugène Louis Bouvier (1856-1944). Ann. Sci. nat. Zool., 11e sér., 6
1944, pp. 1-24.
192. — Scorpions et Pédipalpes de l'Indochine française. Ann. Soc. entom.
113, 1946, pp. 71-81, fig. 1-4.
193. — - Complément à la faune des Arachnides de Madagascar. Bull. Mus.
Hist. nat., 2e sér., 18, n° 3, 1946, pp. 256-267, fig. 1-6.
194. — Sur une Caridine nouvelle cavernicole de Madagascar, Caridina micropli-
thalma nov. sp. Ibid., pp. 324-327, fig. 1-2.
195. — Description d’un Opilion aveugle des grottes de la province de Ber-
game (Nemastoma anophthalma nov. sp.). Ibid., 1946, pp. 328-330,
fig. 1-2.
196. — Araignées cavernicoles de l’Inde. Ibid., n° 5, 1946, pp. 382-388, fig. 1-4.
197. — Faunes reliques et lieux d’asiles marins. C. R. somm. Soc. Biogéogr.,
n° 204, p. 18.
198. — Les principaux facteurs de la richesse des mers. Assoc. franç. Avanc.
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199. — Signification du terme de « race » couramment employé pour désigner
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1947, pp. 101-104.
200. — La Zoologie. In : Almanach des Sciences. Le Mouvement scientifique,
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210. — L’industrie des Araignées. Atomes, n° 41, 1949, pp. 269-272, fig. 1-12.
211. — L’importance de la vie symbiotique dans la Biologie des Coraux cons¬
tructeurs de récifs. Les Conférences du Palais de la Découverte, 1950,
pp. 1-19.
212. • — De quoi vivent les habitants des grandes profondeurs océaniques ?
L’Orientation médicale, 16, 1950, pp. 12-15.
213. — Sur un nouveau Cumacé de la côte occidentale d’Afrique. Eocuma
cadenati, nov. sp. Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 22, n° 4, 1950,
pp. 450-452, fig. 1.
214. — L’Eau rouge. Coin, centr. Océanogr. Et. Côtes. Bull. Inform., 3, n° 1,
1951, pp. 7-12.
215. — Quelques particularités remarquables de l’Anatomie des Ochyrocéra-
tides (Araneae) (en collaboration avec A. de Barros Machado).
Arch. Zool. exp. gén., 87, n° 3, N. et Rev., 1951, pp. 95-103, fig. 1-7.
216. — Cumacés. Faune de France, n° 54, 1951, pp. 1-136, fig. 1-109. Leche-
valier éd.
217. — Pédipalpes (Amblypyges) récoltés en Angola par A. de Barros Machado.
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218. — Influence de la teneur en matière organique des sédiments marins sur
la répartition et la densité de la faune benthique profonde. Ann.
biol., 27, n° 7, 1951, pp. 293-299.
219. — Sur un Pycnogonide de l’Expédition Suédoise des grands fonds 1947-
1948. Rep. swedish deep sea Exped., 2, Zool., n° 7, 1951, pp. 95-97,
fig. 1-2. (Gôteborg).
— 439 —
220. — Eugène Chevreul à l’Hay-les-Roses (Seine). Notices et Discours, Acad.
Sci., 1951, pp. 12-17."
221. — Cumacés. Exp. Océanogr. Belge dans les eaux côtières africaines de
l’Atlantique sud ( 1948-49 ), Rés. scient., 3, n° 1, 1951, pp. 1-10,
fig. 1-4.
222. — Notice nécrologique sur Théodor Mortensen, C. R. Acad. Sci., 234,
1952, pp. 1653-1655.
223. — Mission du bâtiment polaire « Commandant Charcot ». Récoltes faites
en terre Adélie (1950). II. Pycnogonides. Bull. Mus. Hist. nat.,
2« sér., 24, n° 2, 1952, pp. 180-186, fig. 1-2.
224. — Pycnogonides de la terre Adélie. Ibid., n° 3, 1952, pp. 263-273, fig. 1-2.
225. — Réflexions d’un biologiste sur la Méditerranée. Vie et Milieu, n° 2,
1952, pp. 17-32.
226. — Sur quelques Pycnogonides de Dakar. Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér.,
n° 6, 1952, pp. 530-533, fig. 1.
227. — Etude écologique de la variation des caractères différentiels des espèces
et des populations. Ann. Soc. roy. zool. Belgique, 83, n° 1, 1952,
pp. 5-20.
228. — Notice nécrologique sur Théodor Mortensen et William Thomas Caï¬
man. Bull. Soc. zool. France, 77, n° 5-6, 1952, pp. 319-323.
229. — Commentaires sur la première plaie d’Égypte : l’Eau du Fleuve changée
en sang. Les Conférences du Palais de la Découverte, n° 184, 1953,
pp. 1-19.
230. — Deux Pycnogonides nouveaux de la côte occidentale d’Afrique. Bull.
Mus. Hist. nat., 2e sér., 25, n° 4, 1953, pp. 376-382, fig. 1-4.
231. — Variation en mer de la teneur en oxygène dissous au proche voisinage
des sédiments (en collaboration avec J. Brouardel). C. R. Acad.
Sci., 237, 1953, pp. 1605-1607.
232. — Variation de la teneur en oxygène de l’eau au proche voisinage des
sédiments (en collaboration avec J. Brouardel). Deep-Sea Research,
1, 1954, pp. 86-94, fig. 1-4.
233. — Notice nécrologique sur René Legendre. La Nature, n° 3227, 1954,
pp. 81-82.
234. — Le plancton source de nourriture. Biol, médicale, 43, n° 2, pp. 1-10.
235. — Remarques sur la distribution géographique des Pédipalpes Amply-
pyges africains, accompagnées de la description d’une espèce nou¬
velle de Madagascar : Charinus madagascariensis, nov. sp. Ann.
Mus. roy. Congo Belge, 1, 1954, pp. 180-184, fig. 1-3.
236. — Les Amphipodes pélagiques du genre Rhabdosoma. C. R. Acad. Sci.,
239, 1954, pp. 661-663.
237. — Allocution présidentielle. Ibid., 240, 1955, pp. 19-22.
238. — Organisation dans le domaine scientifique. Acad. roy. Belgique. Bull.
Cl. Sci., 5e sér., 41, 1955, pp. 595-614.
239. — Remarques sur les conditions de vie de la faune abyssale. Un. Intern.
Sci. Biol., sér. B, n° 16, 1954, pp. 11-19.
240. — Remarques sur les Pycnogonides abyssaux. Ibid., 1955, pp. 49-56.
241. — Allocution à la séance annuelle de la remise des prix-. C. R. Acad. Sci.,
241, 1955, pp. 1641-1652.
29
- 440
242. — A postscript on subterranean évolution : Symposium on organic évo¬
lution, Nat. Inst. Sci. India New Delhi, bull. n° 7, 1955, pp. 79-84.
243. — Sur deux espèces de Pycnogonides du Sierra Leone. Bull. Mus. Hist.
nat., 2e sér., 28, n° 3, 1956, pp. 290-295.
244. — On the distribution and origin of the deep-sea bottom fauna. Un.
Intern. Sci. Biol., sér. B, n° 16, 1956, pp. 294-296.
245. — Variation en mer de la teneur en oxygène dissous dans le proche voi¬
sinage des sédiments (en collaboration avec J. Brouardel). Pap.
mar. Biol. Oceanogr., 1956, pp. 40-44, fig. 1-6.
246. — Les Pycnogonides du genre Nymphon. Galathea Report, 2, 1956, pp. 159-
165, fig. 1-10.
247. — Would an international Organisation of Marine Biologists be worth
while ? Un. Intern. Sci. Biol., sér. B, n° 28, 1956, p. 129.
248. — Pycnogonides. Galathea Report, 2, 1956, pp. 167-182, fig. 1-22.
249. — Nouvelles remarques sur l’adaptation cavernicole. Sous le plancher.
n° 2, 1956, pp. 2-8.
250. — Les campagnes scientifiques du Bathyscaphe F. N. B. S. III, 1954-1957.
Proc. XVth Intern. Congress Zoology, Sect. 3, 1959, pp. 209-211.
251. — Milieu cavernicole et milieu abyssal. Discours d’ouverture du XIIIe Con¬
grès des associations spéléologiques de l’Est. Sous le plancher, suppl. 1,
1958, pp. 6-10.
252. — - Pierre Fauvel, 1866-1958. Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 31, n° 1,
pp. 70-71.
253. — Aperçu sur les recherches d’Océanographie biologique récemment pour¬
suivies en France. Centre Belge d’Océanographie et de Recherches
sous-marines. Journées du 24 et 25 février 1958, Liège, 1959r
pp. 49-65.
254. — Pierre Fauvel (1866-1958). Notice nécrologique. Bull. Soc. zool. France,
83, n° 5-6, 1959, pp. 367-369.
255. — Formation de la cavité incubatrice chez les Oxycéphalides, Crustacés
Amphipodes pélagiques. C. R. Acad. Sci., 249, 1959, pp. 1733-1735.
256. — Maturité précoce et polymorphisme des femelles de certains Oxycé¬
phalides, Crustacés Amphipodes pélagiques. Ibid., 249, 1959,
pp. 1846-1848.
257. — Pycnogonides. Rés. Sci. Camp. Calypso, n° 4, 1959, pp. 235-239, fig. 1-3.
258. — Oxycephalidae. Amphipodes pélagiques. Dana-Report, n° 52, 1960,
pp. 1-145, fig. 1-79.
259. — Sur la répartition de deux espèces d’Amphipodes pélagiques du genre
Streetsia dans les parages du Cap de Bonne Espérance. Ann. Natal .
Mus., 16, 1964, pp. 111-112.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 4, 1964, pp. 441-443.
SUR PYXIS ARACHNOÏDES BELL,
TORTUE TERRESTRE DU SUD
DE MADAGASCAR
Par P. MALZY
Il nous a été donné, au cours d’une mission dans le sud de l’île, en
mars 1964, de pouvoir récolter des tortues terrestres : Pyxis arachnoïdes
(« Kalila » en Malgache).
Ces Chéloniens appartiennent à la sous-tribu des Cryptoderinea, carac¬
térisée par la rétraction du cou en S, dans le plan vertical.
Le genre Pyxis se distingue du genre Testudo par la mobilité de la partie
antérieure du plastron, ce qui lui a valu son nom de « tortue à charnière »
ou de « tortue à boîte ». « Ce battant est articulé suivant la suture des
plaques huméro-pectorales et peut clore, en partie, l’orifice antérieur de
la carapace, lorsque l’animal a retiré son cou et rentré ses pattes »
(G. Grandidier et G. Petit, Zoologie de Madagascar). Les doigts des
pattes sont indistincts et seules les griffes sont visibles.
Pyxis arachnoïdes, Bell, 1827, est l’unique espèce du genre. La cara¬
pace est brun foncé avec des dessins jaunâtres de forme et d’étendue
variables. Le plastron est jaune avec parfois des taches brunes.
Nous donnons ci-dessous les mensurations relevées d’une part, sur les
bêtes récoltées par nous-même dans le Sud-sud-ouest de l’île, d’autre
part sur les tortues d’un envoi en provenance de la région d’Amboasary
(sud-sud-est de l’ Ile).
La femelle présente un plastron légèrement bombé. Le plastron du
mâle est au contraire légèrement concave mais cette concavité est beau¬
coup moins accusée que dans le genre Testudo (T. radiata T. yniphora.
T. planicauda).
Nous n’avons pas observé d’œufs ni de jeunes de Pyxis arachnoïdes.
Le spécimen le plus petit mesurait 81 mm de long sur 42 mm de haut.
Par contre l’animal le plus gros que nous ayons récolté mesure 141 mm
de long sur 75 mm de haut.
Dans la région du sud-sud-ouest où nous avons capturé Pyxis, la tor¬
tue radiée, Testudo radiata Shaw, est fréquemment rencontrée. D’après
les comptages effectués, nous avons observé 195 Testudo radiata pour,
dans le même temps et sur le même parcours, 16 Pyxis arachnoïdes
(7 £-9 $).
D’après ce que nous avons pu observer en février-mars, Pyxis arach¬
noïdes, et Testudo radiata, ont, par temps ensoleillé, des heures de sortie
442
Provenance : Sous-Préfecture Betioky Sud :
— Route Betioky à Soalara
— Alentours d’Anakao
— Bevoalavo.
Date de capture : mars 64.
Provenance : Vohibary • — Sous-Préfecture Amboasary
— Préfecture Fort-Dauphin.
Date de capture : février 1964.
— 443
assez précises : le matin entre 6 h et 8 h, le soir entre 17 h et 19 h. Par
temps couvert ou pluvieux, on rencontre ces tortues, ainsi d’ailleurs que
Pelomedusa galeata (tortue de la sous-tribu des Pleuroderinea) , toute la
journée.
Les 15 Pyxis que nous avons collectées étaient toutes porteuses de
tiques placées, généralement, à la base des pattes et du cou. Cependant,
nous avons récolté une tique Ç, gorgée de sang, dont le rostre était enfoncé
dans une suture du plastron. Une autre tique £ était fixée sur la cara¬
pace d’un animal. Cette tique, d’une espèce nouvelle récoltée il y a peu
de temps, également sur Pyxis provenant du sud de Madagascar, doit
faire l’objet d’une description de la part de M. Rageot, et d’une étude
de M. UlLENBERG.
D’autres tiques, appartenant à la même espèce, ont été récoltées sur
les Pyxis provenant de Yohibary (Amboasary).
Nous avons examiné également de 60 à 70 Testudo radiata, ayant le
même habitat que Pyxis. Aucune tique n’a été récoltée sur ces tortues.
Bien que R. Decary déclare avoir trouvé une Pyxis dans une grotte
du nord-ouest de l’île, près de l’embouchure de la Mahajamba, il semble
bien que l’habitat de cette tortue soit en régions sèches, voisines de la
mer, au sud de l’ Ile.
D’après Duméril et Bibron, elle existerait aux Tndes et dans les îles
de l’Archipel indien. Boulenger la signale de l’île Maurice, mais il est
probable que cet habitat n’est qu’accidentel.
Institut de Recherche scientifique
de Madagascar.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 4, 1964, pp. 444-449.
REMARQUES SUR LES FORMES FRANÇAISES
DU GENRE CORIS
(Pisces, Teleostei , Perciformes , Labridae )
Par A. PRAS
Introduction.
Parées de vives couleurs, voraces, peu farouches, largement distribuées,
les Girelles sont l’un des poissons les plus familiers des côtes méditer¬
ranéennes. Si leur vivacité et leur petite taille leur permettent d’éviter
la plupart des engins professionnels, elles paient par contre pour leur
gourmandise un très lourd tribut aux pêcheurs plaisanciers, tant côtiers
qu’amateurs de palangrotte.
Cependant, elles sont encore assez mal connues, et le problème du
nombre d’espèces, actuellement considéré comme résolu, semble bien
l’avoir été sans tenir compte de données qui pourraient justifier une
nouvelle étude.
Pour les Girelles de la faune française, deux types de morphologie et
de livrée différentes sont habituellement retenus, les types Coris vul-
garis et giofredi, et l’on a longtemps débattu pour savoir s’ils représen¬
taient deux espèces distinctes ou seulement les formes mâle et femelle
d’une espèce unique.
En réalité, c’est ainsi mal poser le problème. Après un bref historique
de la question, nous procéderons à un nouvel examen des différents
types tels qu’ils se présentent dans la nature, en terminant par les con¬
clusions que cet examen nous aura suggérées.
Précisons enfin que ces notes très incomplètes ne constituent pas une
véritable étude et qu’il conviendra plutôt de les considérer comme une
hypothèse devant servir de base à une étude ultérieure plus approfondie.
Historique.
Un historique complet serait inutilement long. Nous nous contenterons
de rappeler les principales étapes sans remonter pour cela jusqu’aux
auteurs anciens.
Jusqu’au milieu du xixe siècle, la dualité d’espèces semble générale¬
ment admise, certains auteurs créant même de nouvelles espèces d’ail¬
leurs rapidement abandonnées.
— 445 —
Vers 1850, Steindachner, faisant école, ne retient plus qu’une seule
espèce. Les types vulgaris et giofredi présentant toutes les formes inter¬
médiaires, il était en effet fatal d’en arriver à l’unicité d’espèce.
Cependant le Docteur Sarato ayant découvert des mâles et des femelles
dans les deux types, Moreau revient aux espèces séparées en escamotant
au passage le problème des formes transitoires qu'il évoque d’une manière
assez sibylline.
Gourret suit Moreau dans ses conclusions, en notant toutefois que
les mâles sont beaucoup plus nombreux dans le type vulgaris alors que
les femelles l’emportent dans le type giofredi.
A la vérité le choix n’était pas très facile entre deux données qui
paraissaient contradictoires, d’une part les formes de transition et d’autre
part la présence de mâles et de femelles dans les deux types.
L’utilisation des méthodes statistiques modernes permit finalement de
lever cette hypothèque en montrant que pour certaines espèces, chez les
Labridés en particulier, la livrée femelle était portée par les femelles
adultes et les jeunes des deux sexes, alors que la livrée mâle se rencon¬
trait chez les mâles adultes et les vieilles femelles. Il n’y eut plus dès
lors aucune raison de conserver les deux espèces distinctes, l’unicité
d’espèce rendant compte des faits observés d’une manière satisfaisante.
L’on peut dire que tous les auteurs modernes se sont ralliés à ce point
de vue.
Enfin, depuis quelques années, certains points ont été précisés, et
l’on aurait en définitive, d’après Reinboth 1 :
— une seule espèce à dimorphisme sexuel accentué, la livrée giofredi
correspondant aux jeunes, aux femelles et aux mâles ordinaires, la livrée
vulgaris aux vieilles femelles transformées en mâles, d’ailleurs fonc¬
tionnels ;
— la transformation de la livrée des femelles pouvant précéder l’in¬
version des gonades, on peut trouver des femelles de livrée vulgaris ;
— • la présence de formes transitoires tant pour la livrée que pour
l’inversion des gonades ne laisse aucun doute sur ces transformations
que l’on peut d’ailleurs provoquer artificiellement ;
— les mâles de type giofredi peuvent être artificiellement transformés
en mâles de type vulgaris.
Dans l’étude de Reinboth, un seul point me semble douteux et deman¬
derait à être confirmé : si cet auteur a parfaitement démontré l’inversion
des vieilles femelles, par contre rien ne prouve que tous les mâles de type
vulgaris soient des femelles transformées, donc qu’aucun mâle de type
giofredi ne se change naturellement en mâle de type vulgaris.
1. Reinboth. Sur la sexualité du Téléostéen Coris julis (L.). C. R. Acad. Sc., t. 245, n° 19
du 4-11-1957, pp. 1662-1665.
446
Etude des différents types.
Reprenons le problème à la base en nous efforçant d’oublier toute
littérature et considérons les Girelles telles qu’elles se présentent à nous
dans leur habitat.
L’on s’aperçoit alors que l’on a non pas deux mais bien trois types
différents, dont deux à la vérité assez proches l’un de l’autre. Afin d’être
plus clair, nous donnerons à ces trois types les dénominations vernacu¬
laires généralement employées par les pêcheurs.
1. Girelle royale. — Cette Girelle représente le type vulgaris carac¬
térisé par l’allongement de la partie antérieure de la dorsale, la tache
noire et rouge sur cette partie surélevée, et par la tache bleu-noirâtre
soulignant ventralement la bande dentelée des flancs. L’on donne habi¬
tuellement comme caractère également distinctif la bande dentelée elle-
même, mais nous verrons plus loin le peu d’importance de ce caractère
dont la seule particularité est d’être encore bien visible après la mort.
C’est la Girelle dont l’aire de distribution est la plus étendue. Mise
à part une bande côtière assez étroite, et relativement peu profonde,
on peut la rencontrer à peu près partout jusque sous 80 mètres d’eau
pour peu que la nature des fonds lui convienne.
Il n’existe pas de petits exemplaires et une douzaine de centimètres
semble être la taille minimale. Par contre c’est de loin le type atteignant
la plus grande taille.
Notons enfin que si l’on dispose d’un nombre suffisant de prises, il
est aisé de constituer une série avec tous les intermédiaires entre la Girelle
royale et la Girelle rouge, et ceci tant pour la morphologie que pour la
coloration.
2. Girelle rouge. — Elle est de type giofredi, se caractérisant par le
dessus du corps rouge carminé, la bande rectiligne blanchâtre des flancs
plus ou moins lavée de rose et la partie inférieure du corps rose jaunâtre.
On peut rencontrer de très petits sujets, les plus grands ayant 12 à
14 centimètres de longueur totale.
L’habitat de cette Girelle est assez localisé. On la trouve par zones
incluses dans l’aire de distribution de la Girelle royale, et associée à cette
dernière avec laquelle elle présente toutes les formes transitoires.
3. Girelle marron. — C’est encore une Girelle de type giofredi ; elle
ressemble beaucoup à la Girelle rouge dont elle a l’apparence et avec
laquelle est elle généralement confondue. Sa coloration, bien que de
même type, est différente, le haut du corps étant généralement brun
violacé avec bande rectiligne blanchâtre sur les flancs, et dessous du
corps jaunâtre. Cependant lorsque le rivage est abrupt et les fonds immé¬
diatement assez importants, sa livrée peut tirer sur le roux et se rap¬
procher de celle de la Girelle rouge.
Mais, alors que cette dernière se rencontre plus au large, par zones
et mêlée aux Girelles royales, la Girelle marron, tout au moins à la belle
447 —
saison, c’est-à-dire pendant sa période de reproduction, est essentielle¬
ment littorale, fréquentant tous les points herbeux et rocheux du rivage
entre ce dernier et l’aire de distribution de la Girelle royale. Les habitats
de ces deux formes sont adjacents sans pratiquement s’interpénétrer et
il est assez rare de capturer ensemble Girelles marron et Girelles royales.
C’est ainsi par exemple qu’en pêchant du rivage avec une canne ordi¬
naire on ne prendra que des Girelles marron. Avec une canne à lancer
les prises pourront comporter quelques Girelles royales.
Notons enfin que si la Girelle marron vit nettement séparée des deux
autres formes, on ne trouve pas non plus d’individus intermédiaires avec
ces dernières.
La taille de la Girelle marron est comparable à celle de la Girelle rouge :
tout petits sujets et taille maximale de l’ordre de 12 à 14 cm.
Je disais plus haut que la bande dentelée des flancs de la Girelle royale
ne me semblait pas être un caractère distinctif important. En effet la
Girelle marron présente deux livrées suivant qu elle évolue dans son élé¬
ment ou qu’elle vient d’en être retirée.
— Sortie de l’eau et même encore vivante elle porte la livrée décrite
ci-dessus.
— Par contre, observée dans son élément, soit par tout petits fonds,
soit avec un masque, elle présente une autre coloration : le dessus du
corps est olivâtre, chamois ou brun foncé ; les flancs portent une large
bande blanchâtre partagée longitudinalement par une autre bande
médiane marron violacé et dentelée comme celle de la Girelle royale.
(J’avais cru alors avoir découvert la livrée mâle de Julis giofredi, mais
cette livrée est revêtue même par les jeunes).
Lorsque les individus sont retirés de leur élément, la moitié supé¬
rieure de la bande blanche disparaît et la bande foncée des flancs rejoint
la partie supérieure du corps dans une teinte qui passe rapidement au
brun violacé.
Nous voyons donc le peu d’importance de la bande dentelée des flancs
qui se retrouve également dans la livrée de la Girelle marron. Je n’ai
malheureusement pas pu observer de Girelles rouges au fond de l’eau,
mais il est vraisemblable qu’elles portent également cette bande dentelée.
Discussion.
Il est évident que les Girelles marron ressemblent beaucoup aux Girelles
rouges et la distinction peut sembler quelque peu spécieuse. Cependant
cette forme littorale vit nettement séparée des deux autres et ne présente
pas d’individus transitoires. En pleine période de reproduction on peut
trouver près du rivage de grosses femelles prêtes à pondre sans Girelles
royales à proximité.
Un examen en période de reproduction portant sur un peu plus de
100 sujets m’a donné très sensiblement 2/3 de femelles pour 1/3 de mâles
448 —
(ce qui correspond à très peu près dans le tableau de Reinboth à la pro¬
portion des femelles et des mâles ordinaires c’est-à-dire de type giofredi).
D’autre part il semble que l’on obtienne cette proportion quelque soit
le lieu de pêche et dès que l’on peut capturer une vingtaine d’individus,
ce qui prouve que mâles et femelles vivent normalement mêlés.
Je pense que ce qui précède nous autorise à considérer la Girolle marron
comme une forme séparée.
Par contre les Girelles rouges vivent mêlées aux Girelles royales et
présentent toutes les formes transitoires. En outre les Girelles royales
qui ne comportent pas de jeunes exemplaires ne peuvent être que des
sujets transformés et évidemment issus de Girelles rouges. Par consé¬
quent il semble difficile de ne pas grouper ces deux types en une seule
et même forme, en accord avec l’opinion généralement admise.
Notons que le mot « forme » employé pour les deux groupes est évi¬
demment des plus vagues. Seule une étude plus poussée de ces formes
pourra décider si l’on a deux races, deux sous-espèces ou, ce qui serait
plus étonnant étant données leurs affinités, deux espèces distinctes.
En outre la dénomination de ces deux formes pose un problème du fait
de l’éclatement du type giofredi, distinction qui ne semble pas encore
avoir été faite.
L’espèce Julis giofredi crée par Risso correspond indubitablement à
la Girelle rouge qui, groupée avec la Girelle royale, perd de ce fait sa
dénomination.
Par contre la Girelle marron, considérée par Risso comme variété
n° 2 de Julis giofredi ne semble pas avoir été nommée. Etant donnée
son habitat, je propose le nom de littoralis et nous aurons le tableau de
correspondance :
Julis vulgaris
Julis giofredi
-> Girelle royale ) .
. „ -> Coris liais iorma vulgaris
j Girelle rouge )
( Girelle marron — > Coris julis forma littoralis
Malheureusement si cette nouvelle distribution traduit bien les données
majeures, elle n’en soulève pas moins un certain nombre de questions
pour le moment sans réponses satisfaisantes.
Tout d’abord les deux formes présentant de grandes similitudes, pour¬
quoi ne trouve-t-on pas de mâles de type c ulgaris chez la Girelle marron ?
On peut évidemment répondre que cette dernière vit dans une eau plus
ensoleillée, plus chaude et plus oxygénée, qu’elle bénéficie d’une nourri¬
ture plus riche et plus variée, ces différents facteurs accélérant le déve¬
loppement sexuel par rapport au développement somatique, ce qui aurait
pour conséquence l’inhibition des caractères sexuels secondaires. Nous
aurions donc une espèce de néoténie, si ce n’était là un bien grand mot.
On peut également dire qu’une activité plus intense abrège d’autant
la vie de ces Girelles et qu’elles n’auraient pas le temps d’effectuer leur
transformation. En elîet leur taille maximale correspond sensiblement
à la taille des individus en cours de transformation dans l’autre forme.
Si l’absence de mâles multicolores chez la Girelle marron peut paraître
— 449
étonnante, par contre la présence de ces mêmes mâles dans l’autre groupe
pose un problème encore plus délicat. Il est à peu près certain que Rein-
both a examiné des Girelles rouges dans son étude, étant données l’iden¬
tité probable des lieux de capture et surtout la présence de sujets inter¬
médiaires (ce point serait à vérifier). Or il trouve pour la répartition des
sexes des femelles et des mâles ordinaires de type giofredi, donc en fait
des Girelles rouges, le même pourcentage que moi-même pour les Girelles
marron.
Cette identité de la sex-ratio autorise deux interprétations différentes :
a) L’on admet comme parfaitement établie la parenté de la Girelle
rouge et de sa forme sénescente, Girelle royale. Dès lors, ou bien la Girelle
marron comporte également des formes sénescentes équivalentes à la
Girelle royale, mais qui sont encore inconnues ; l’absence de formes de
transition à partir de la Girelle marron laisse supposer que ces formes
sénescentes, si elles existent, sont pour le moins très rares ; ou bien ces
formes sénescentes n’existent pas chez la Girelle marron et cette absence
peut être considérée comme traduisant une sorte de « néoténie ».
b) L’on admet que la Girelle marron constitue une « forme » parfai¬
tement définie et distincte de la Girelle rouge. L’identité de la sex-ratio
entre ces deux formes conduit alors à considérer les Girelles royales comme
surnuméraires. Cette dernière conclusion semble corroborée par l’éten¬
due de l’aire de répartition de la Girelle royale ; même en période de
reproduction un grand nombre de ces vieux mâles, bien qu’ils soient
fonctionnels, se trouvent sans partenaires. En effet, les femelles de type
royal sont très rares, et même si l’on ne peut exclure la possibilité pour
les vieux mâles de s’accoupler aux Girelles femelles rouge ou marron,
leur isolement écologique s'y oppose.
La conclusion logique de ces remarques serait que les mâles multico¬
lores — Girelle royale — ne participent pas à la reproduction. Or ils
sont fonctionnels, bien nombreux et vigoureux pour être considérés
comme de vieux mâles erratiques et « stériles ».
Résumé.
Malgré certains points encore obscurs, il semble d’ores et déjà acquis
que les représentants français du genre Coris peuvent se diviser en deux
formes :
1. Coris julis forma vulgaris formée des Girelles rouges et des Girelles
royales, indubitablement associées par leurs formes de transition et
l’absence de Girelles royales de petite taille.
2. Coris julis forma littoralis qui vit totalement séparée et ne présente
pas de formes intermédiaires. Elle correspond aux Girelles littorales
marron.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons).
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 4, 1964, pp. 450-456.
SUR LA PROBABLE IDENTITÉ
DES DEUX ESPÈCES
DU GENRE CHAENICHTHYS,
DE LA FAMILLE DES CHAENICHTHYIDAE
( Poissons à « sang blanc » )
Par J. C. HUREAU
Les Chaenichthidae 1 sont des Téléostéens, Perciformes, Trachinoidei,
voisins des Nototheniidae, famille caractéristique des régions antarctiques
et subantarctiques.
Le genre Chaenichthys , endémique des Iles Kerguélen, a été créé en 1844
par Richardson, l’espèce type du genre étant Chaenichthys rhinoceratus . Le
type a été découvert par l’Expédition de Sir J. C. Ross (Erebus et Terror)
dans l’Antarctique (1839-43), lors de son passage aux Iles Kerguélen.
En 1913, Regan décrit une deuxième espèce du genre : Chaenichthys
rugosus, très voisine de la première, également endémique des Iles Ker¬
guélen (Expédition Antarctique Écossaise, 1902-1904). Ces deux espèces
n’ont jamais été récoltées ailleurs que dans cet archipel. Quelques échan¬
tillons de ces espèces ont été décrits par Studer en 1879 (expéd. de la
Gazelle), Günther en 1880 (Challenger), Pappenheim en 1912 (Gauss),
Monod et Dollfus en 1932 (Aubert de la Rue), Norman en 1937
(B. A. N. Z. A. R. E.), Blanc en 1951, 1954 et 1958 (Missions des T. A. A. F.),
Andriashev et Tokarev en 1958 (Ob).
Selon Regan (1913), les deux espèces se distinguent de la façon suivante :
1. Rappelons que la famille des Chacnichthijidae est caractérisée par un sang totalement
ou presque dépourvu d’hémoglobine et d’érythrocytes. C’est le seul cas connu chez les Pois¬
sons et les Vertébrés. Une étude de ce sang est actuellement en cours.
451
En 1938, Norman redonne les diagnoses des deux espèces et déjà on
peut constater que l’intervalle les séparant devient plus réduit :
En 1963 nous avons étudié une intéressante collection rapportée par
H. Delépine et cette année (campagne 1963-64) nous avons pu sur place
récolter une quinzaine d’échantillons.
Ces deux collections ont posé de gros problèmes de détermination, la
plupart des individus ne pouvant être attribués avec certitude à l’une
ou l’autre espèce.
Il a donc paru utile de reprendre tous les échantillons en collection
au Muséum National d‘ Histoire Naturelle et d’en refaire une étude com¬
plète. Ces collections sont constituées par un exemplaire (très jeune)
provenant du Challenger, huit autres étudiés par M. Blanc (collections
des Dr R. Aretas, J. Bocrlaud, P. Paultan et M. Angot), six autres
rapportés par R. Delépine et enfin 15 individus récoltés cette année.
L’ensemble des Chaenichthys étudiés s’élève donc à 30 poissons. Si cer¬
tains individus présentent parfaitement les caractères de Ch. rhinoceratus
et d’autres les caractères de Ch. rugosus, une grosse proportion possède
des caractères intermédiaires ou communs aux deux espèces. C’est ainsi
que les individus étudiés par M. Blanc de 1951 à 1958 ont presque
tous (six sur huit) des caractères bien définis (4 Ch. rhinoceratus et
2 Ch. rugosus).
Par contre sur les vingt-et-un poissons des deux dernières collections,
treize ne peuvent être nommés avec certitude.
Le tableau I regroupe tous les résultats concernant ces poissons. Seuls
les individus dont le numéro est précédé d’un astérisque peuvent être
attribués à l’une ou l’autre espèce, le nom est alors indiqué dans la colonne
correspondante. Dans les mesures, nous avons pris le diamètre orbitaire
dont les limites sont fixes et qui est donc une mesure précise et non le
diamètre oculaire variable suivant le mode de conservation ou selon les
exemplaires : la longueur de la tête est mesurée de la pointe du museau
(mâchoire supérieure') à l’extrémité des épines osseuses portées par l’oper¬
cule, c’est-à-dire sans compter la petite zone membraneuse qui prolonge
l’opercule vers l’arrière. Le nombre total des vertèbres est égal à la
somme des vertèbres dorsales et des vertèbres caudales.
D’après les résultats indiqués dans le tableau I, il semble probable
qu’il n’existe qu’une seule espèce de Chaenichthys et, d’après la loi d’an-
Tableau I.
453 —
tériorité, il convient de l’appeler Chaenichthys rhinoceratus Richardson
(voir fig. 1).
Diagnose de Chaenichthys rhinoceratus Richardson.
Chaenichthys rhinoceratus possède les caractères généraux de la famille
des Chaenichthyidae, c’est-à-dire : Corps dépourvu d’écailles. Museau très
long et aplati en forme de spatule. Deux nageoires dorsales. Palatins en
grande partie ligamenteux. Opercule terminé vers l’arrière par des épines..
Côtes non ossifiées. Sang dépourvu d’hémoglobine, incolore. Organes
internes de couleur blanc laiteux.
Les caractères génériques sont les suivants :
Corps allongé. Deux lignes latérales garnies, au moins partiellement,
de plaques osseuses. Deux nageoires dorsales nettement séparées l’une
de l’autre. Présence d’une épine rostrale sur le dessus du museau large
et plat.
Les caractères spécifiques sont les suivants :
Tête comprise 2,4 à 2,8 fois dans la longueur standard.
Diamètre orbitaire compris 5 à 7 fois dans la longueur de la tête.
Espace interorbitaire compris 5 à 6,5 fois dans la longueur de la tête.
Ligne latérale supérieure munie de 62 à 77 plaques osseuses.
La ligne latérale inférieure est munie de deux séries de plaques séparées
par un espace assez net, le nombre en est très variable : 0 à 28 pour la
première série, 7 à 23 pour la deuxième.
Formule radiaire : Dorsales : VI- IX, 30-34
Anale : 27-32
Pectorale : 18-20
Nombre de vertèbres : (53) 54 à 56 (21-23(24) dorsales et 31-33 caudales).
454
Description de V otolithe (sagitta) (voir fig. 2) :
Il est à noter qu’aucune différence n’a pu être constatée entre les oto-
lithes de l’espèce décrite par Regan et ceux de Chaenichthys rhinoceratus .
Dimensions de l’otolithe (pour un poisson de 325 mm de longueur
standard) :
longueur : 5,5 mm
largeur : 4 mm
épaisseur : 1,5 mm
10
Fig. 2. — Otolithe gauche de Chaenichthys rhinoceratus Richardson : face interne.
1 : bord dorsal. — 2 : excisura. — 3 : ostium. — 4 : rostre. — - 5 : bord ventral. — 6 : sec¬
tion inférieure. — 7 : encoche postérieure. — 8 : cauda. — 0 : collum. — 10 : section supé¬
rieure.
La forme générale est grossièrement celle d’un triangle dont l’un des
côtés serait creusé par l’excisura. Les deux bords de celle-ci forment un
angle inférieur à 90° (environ 80°). Le rostre est puissant et pointu. Le
pourtour présente des mamelons assez réguliers. La face externe est
convexe, il n’y a pas d’ombilic ; cette face est creusée de quelques sillons
dont les plus marqués sont les sillons excisural et postérieur.
La face interne porte un sulcus composé, inframédian et ouvert. L’os¬
tium, peu profond, est séparé de la cauda par un collum long mais peu
marqué.
La cauda est profonde et bordée par des crêtes arrondies très en relief.
— 455 —
La section inférieure est creusée d’un long sillon médian qui part de
l’encoche postérieure et aboutit vers l’avant au niveau du rostre. Au-des¬
sus de ce sillon, la section inférieure est ornée en son centre de nombreuses
petites boursouflures (aspect cristallisé).
La section supérieure, plane, est simplement marquée par trois sil¬
lons divergents depuis le collum.
Coloration :
Le ventre est entièrement rouge vermillon, les flancs sont brun-noir
avec des bandes ou des taches ocre clair. Le dessus de la tête est brun
noir, plus ou moins tacheté d’ocre. Le museau et les joues sont irréguliè¬
rement tachetés d’ocre, de brun et de rouge vermillon. La nageoire anale
est rouge orangée et les nageoires dorsales, pelvienne et caudale sont
tachetées de brun plus ou moins clair et de rouge vermillon.
Données écologiques :
Les adultes de Chaenichthys rhinoceratus vivent par très faible pro¬
fondeur (1 à 15 mètres), au voisinage du fond, dans les bancs d’une
Algue de grande taille : Macrocystis pyrifera. Les individus les plus jeunes
ont été capturés plus profondément (50 mètres) au moyen d’un chalut.
La ponte se produit fin avril, début mai, le rapport gonado-somatique,
relativement faible, est alors de 10 environ et 4.000 à 4.500 œufs sont
pondus (1,5 à 2 mm de diamètre).
Conclusion
Le genre Chaenichthys, endémique des Iles Kerguélen, doit être consi¬
déré comme monospécifique.
La famille des Chaenichthyidae contient jusqu’à présent neuf genres
et treize espèces. Elle a été réunie par L. Bertin à la famille des Noto-
theniidae mais la plupart des auteurs la considèrent comme distincte.
Cinq familles sont très voisines les unes des autres, ce sont les Noto-
theniidae, Harpagiferidae, Bathydraconidae, Chaenichthyidae et Bovich-
thyidae. Les quatre premières ne se rencontrent que dans les eaux antarc¬
tiques et subantarctiques alors que la cinquième, bien qu’australe, remonte
jusque dans des eaux subtropicales.
BIBLIOGRAPHIE
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du D. E. ob 1955-56. Moscou.
30
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 4, 1964, pp. 457-468.
NOUVEAUX GOUJONS DES GENRES
GOBIO ET SQUALIDUS
( Pisces, Cyprinidae )
Par P. BANARESCO et T. NALBANT
P. Banaresco (1961, 1962) a fait une révision du genre Gobio (en y
englobant Squalidus comme sous-genre), mentionnant entre autres plu¬
sieurs exemplaires des collections du Muséum National d’Histoire Natu¬
relle : trois exemplaires (n° 35-344 à 35-346) du Vietnam sous le nom de
Gobio ( Squalidus ) chankaensis atromaculatus, un (n° 39-50) du Fou-
Kien, considéré comme représentant probablement une sous-espèce nou¬
velle de Gobio ( Squalidus ) gracilis, et deux (n° 34-31 et 34-32) du Yangtsé,
considérés comme Gobio (s. str.) rivuloides.
Ayant eu récemment à notre disposition d’autres représentants des
genres Gobio et Squalidus, dont beaucoup de Gobio rivuloides et de Squa¬
lidus chankaensis atromaculatus (= Gnathopogon atromaculatus) appar¬
tenant à l’American Muséum of Natural History, nous avons constaté
que les six exemplaires mentionnés plus haut appartiennent à des sous-
espèces nouvelles.
Genre Squalidus Dyboswsky, 1872.
(= Gnathopogon auct. non Bleeker = Sinigobio Chu, 1935).
P. Banaresco (1961, 1962) a considéré Squalidus comme sous-genre
de Gobio, surtout parce qu’il croyait probable une filiation directe entre
Squalidus et Romanogobio, le sous-genre le plus évolué de Gobio. Mais
l’espèce G. rivuloides a des caractères communs aux sous-genres Gobio
s. str., Rheogobio et Romanogobio. Ce fait, de même que les différences
anatomiques signalées par V. D. Spanowskaja (1953) entre « Gnatho¬
pogon » (c’est-à-dire Squalidus) et Gobio sont la preuve de l’indépendance
du genre Squalidus.
Squalidus chankaensis vietnamensis nova subsp.
(Fig- 1.)
Synonymes : Gnathopogon atromaculatus (non Nichols et Pope), P ei.lf. -
grin et Chevey, 1936 : 219.
Gobio ( Squalidus J chankaensis atromaculatus (non Nichols et Pope),
Banaresco, 1961 : 319-320 ; 1962 : Tab. I (p. 47).
458 —
Holotype : M.N.H.N. n° 35-344 ; Lg : 80 mm ; rivière Nam-Lung, tribu¬
taire de la rivière Noire à Phong-Thô, R. D. Vietnam (Tonkin).
Paratypes : M.N.H.N. n° 35-345 et 35-346 ; Lg : 70,5 et 67 mm ; rivière
Thanh Thuy Hô tributaire de la rivière Claire à Thanh-Thung, R. D. Viet¬
nam (Tonkin).
D : 3/7 ; A : 2/6 ; L. lat. : 39 -^T 40
La hauteur maximum du corps correspond à 15,6-20 % (M = 17,22 %),
la longueur du pédoncule caudal à 20,5-22,5 %, la hauteur minimum à
7, 7-7, 9 %, l’espace prédorsal à 41,0-43,8 %, l’espace préventral à 46,8-
[
Fig. 1. — Squalidus chankaensis vietnamensis nova subsp. Holotype M.N.H.N. n° 35-344.
49,5 %, l’espace préanal à 70,5-72,0 %, la longueur des pectorales à
19,3-21,1 %, celle des ventrales à 15,9-18,7 %, la hauteur de la dorsale
à 20,1-21,8 %, la longueur de la tête à 23,4-24,2 %, celle du museau à
6, 8-7, 5 %, le diamètre de l’œil à 7, 4-7, 7 %, la longueur des barbillons
à 5, 7-6, 6 % de la longueur standard du corps (caudale non comprise).
La longueur du museau correspond à 29,1-31,9 % de la longueur de la
tête, le diamètre de l’œil à 31,5-31,9 % de la longueur de la tête et à
108-120 % de l’espace interorbitaire.
L’insertion de la dorsale est située à égale distance entre l’extrémité
du museau et le milieu ou le premier tiers du pédoncule caudal. Les
barbillons arrivent jusqu’au-dessous du milieu ou près du milieu de
l’œil. La bouche est subterminale et horizontale, elle arrive jusqu’au-des¬
sous des narines, comme chez les autres sous-espèces de Squalidus chan¬
kaensis.
Les trois exemplaires sont totalement décolorés.
C’est sans doute à cause de la ressemblance entre les faunes ichthyo-
logiques du Hainam et du Vietnam septentrional que Pellegrin et
Chevey (1936) ont attribué ces exemplaires à Gn. alromaculatus. Bana-
resco (1961-1962) les a attribués lui aussi, provisoirement, à atromacu-
latus, en faisant l’observation que, selon Nichols et Pope, les atromacu-
— 459 —
latus du Hainam ont un corps plus haut (hauteur = 23,8 %) et moins
d’écailles ; il ajoute : « vielleicht stellen die Exemplare aus Vietnam eine
besondere Unterart dar ».
Nous avons examiné récemment 25 exemplaires de atromaculatus
(A.M.N.H. n° 11.008) (fig. 2) provenant de Nodoa (terra typ. de cette
espèce), dans l’ile de Hainan, ayant de 40 à 49 mm (caudale non com¬
prise). Leurs caractères sont :
4-5
L. lat. : 36 — - 38, hauteur du corps 17,5-21,2 %, pédoncule caudal
A-o
19,6-23,6 %, hauteur minimum 8,5-10,0 % (chez un exemplaire 11,5),
espace prédorsal 43,0-46,5 %, longueur de la tête 25,8-29,0 % de la
longueur du corps ; museau 6, 8-9,1 % du corps et 25,6-32,0 % de la
Fig. 2. — Squalidus chankaensis atromaculatus (Nichols et Pope).
Nodoa, Haïnan A.M.N.H. n° 11.008.
tête ; diamètre de l’œil 8,1-10,0 % du corps, 28,5-35,5 % de la tête et
105-134 % de l’espace interorbitaire.
Les différences entre les exemplaires du Vietnam et les atromaculatus
sont donc assez grandes. En ce qui concerne le diamètre de l’œil et la
longueur de la tête, les différences sont dues à la taille plus grande des
exemplaires du Vietnam ; mais ces exemplaires ont en outre le corps
bien plus allongé (quoique, étant plus grands, ils devraient au contraire
avoir un corps plus haut), et plus d’écailles. La séparation de la sous-
espèce vietnamensis est donc justifiée.
En comparant la nouvelle sous-espèce avec les dix autres sous-espèces
de Squalidus chankaensis (voir Banaresco, 1961, pp. 319-321 et 1962,
tab. 1), on constate que chez vietnamensis le corps est plus allongé que
chez toutes les sous-espèces continentales ; ce n’est que la sous-espèce
japonaise Sq. ch. japonicus (Sauvage) (= biwae ) qui a le corps presque
aussi allongé que celui de vietnamensis ; mais chez japonicus il y a cons¬
tamment deux écailles entre la ligne latérale et les ventrales, tandis que
chez vietnamensis il y en a 2 %.
460
Squalidus gracilis minkiangensis nova subsp.
(Fig. 3 et 4.)
Synonymes : Gobio ( Squalidus ) gracilis ssp., Banaresco, 1961 : 322.
Holotype : M.N.H.N. n° 39-50 ; Lg : 51 mm ; Fou-tchéou (en anglais
Foochow), à l’embouchure du fleuve Min-kiang, province Fou-kien,
R. P. Chinoise.
D : 3/7 ; A : 2/6 ; L. lat. : 38 ^ 39
1 72
Hauteur du corps 22,0 %, longueur de la tête 29,0 %, pédoncule cau¬
dal 18,0 %, hauteur minimum 8,8 %, espace prédorsal 44,6 %, espace
Fig. 3. — Squalidus gracilis minkiangensis nova subsp. Holotype. M.N.H.N. n° 39-50.
préanal 71,5 %, espace préventral 47,5 %, longueur des pectorales 21,2 %,
longueur des ventrales 19,2 %, hauteur de la dorsale 22,0 % de la lon¬
gueur du corps (sans caudale). Longueur du museau 7,64 % de la lon¬
gueur du corps ,et 26,4 % de celle de la tète. L’œil est plus grand que le
museau, son diamètre correspond à 8,65 % de la longueur du corps, et
à 29,8 % de celle de la tête et à 110 % de l’espace interorbitaire.
Beaucoup d’écailles étant tombées, leur nombre ne peut pas être déter¬
miné exactement ; il y a environ 38-39 écailles le long de la ligne latérale.
Les écailles du dos sont presque aussi grandes que celles de la ligne laté¬
rale.
Pigmentation : Le long du corps il y a 9-10 taches foncées rondes, dont
les antérieures sont situées à une certaine distance au-dessus de la ligne
latérale. Ces taches sont plus petites que celles du Goujon commun d’Eu¬
rope (Gobio gobio), et identiques à celles de Gobio albipinnatus et des
représentants de Squalidus chankaensis. Des taches moins évidentes
semblent avoir existé aussi le long du dos et sur la membrane des nageoires
dorsale et caudale. La pigmentation de la tête ne peut plus être reconnue.
461 —
Il y a 5. 3 dents pharyngiennes à gauche (l’os pharyngien de droite
étant enlevé).
Nous avons comparé cet exemplaire aux spécimens suivants :
Sq. grocilis gracilis (Temminck et Schlegel) : deux exemplaires du lac
Biwa, Japon ; Lg. : 65,8 et 48,6 mm (leg. Prof. H. Kobayasi) ; un exem¬
plaire de la préfecture de Gifu, Japon, Lg. : 46 mm (leg. Dr K. Uchi-
H A S H I ) .
Sq. gracilis majimae (Jordan et Hubbs) (= longifilis (Jordan et Hubbs) :
10 exemplaires Lg. : 27-37 mm (M : 32,9 mm) de Sichon-Ni, 35°16' N,
128°20' W, R.P.D. Coréenne (U.S.N.M. n° 162.673).
Ces exemplaires ont les caractères suivants :
Sq. gracilis gracilis Sq. gracilis majimae
en % de la longueur du corps : — —
En comparant ces valeurs avec celles de la nouvelle sous-espèce min-
kiangensis on constate que chez cette dernière le corps est moins haut,
le pédoncule caudal plus court et moins haut, le museau plus court et
l’œil plus grand (surtout par rapport à l’espace interorbitaire). Quant
à la longueur des barbillons, ce caractère subit, chez Sq. gracilis gracilis
et Sq. gracilis majimae de si grandes variations, qu’on ne peut encore lui
accorder de valeur taxinomique. En outre, chez Sq. gracilis gracilis, et
Sq. gracilis majimae, il n’y a pas de taches latérales rondes, mais une raie
longitudinale unique, disposée le long de la ligne latérale, comme chez
les espèces du genre Gnathopogon (= Leucogobio). A ce point de vue,
minkiangensis semble plus évoluée que les deux autres sous-espèces, se
rapprochant d’avantage de Sq. chankaensis et du genre Gobio.
Le caractère qui rapproche minkiangensis des autres sous-espèces de
gracilis est le nombre réduit d’écailles (3 %) entre la ligne latérale et la
dorsale. Ce petit nombre est dû à la hauteur plus grande des écailles,
en comparaison avec Sq. chankaensis. Notons que chez majimae nous
avons constamment trouvé le même nombre (constaté aussi par Jor-
— 462
dan et Hubbs, 1925), tandis que chez gracilis gracilis ce nombre varie
de 3 à 4 y2.
Sq. gracilis minkiangensis est le premier représentant chinois du « Ras-
senkreis » gracilis qui n’était connu que du Japon et de la Corée. Il y a
une grande distance entre la Corée et la province Foukien, située au sud
du Yangtsé. L’ichthyofaune chinoise étant encore insuffisamment connue,
la présence d’autres représentants de Sq. gracilis dans le Houang-ho et
le Yangtsé n’est pas exclue. Nous pensons néanmoins qu’il n’v a proba¬
blement pas de représentants de gracilis dans ces deux fleuves, parce
que d’autres espèces de Gobioinae ont le même aréal interrompu, vivant
au Japon, en Corée, éventuellement dans l’extrême nord de la Chine,
ensuite dans le Foukien, le Ché-kiang et les îles voisines (Taïwan, Hai-
Fig. 4. — Squalidus gracilis minkiangensis nova subsp. Holotvpe. M.N.H.N. n° 39-50.
nam) mais manquant dans le Yangtsé et la majeure partie de la
Chine.
— Squalidus mayedae mayedae (Japon) ; Squalidus mayedae coreanus
(Corée), Squalidus mayedae ijimae (Taïwan).
— Pseudogobio esocinus esocinus (Japon, Corée), Pseudogobio esocinus
longirostris (province Jé-hol au nord de la R. P. Chinoise), Pseudogobio
esocinus vaillanti (= andersoni — papillabrus ) (Fou-kien, Tche-kiang,
Kiang-si méridional), Pseudogobio esocinus labeoides (Haïnan).
— • Microphysogobio tafangensis longidorsalis (Corée), Microphysogobio
tafangensis tafangensis (Tché-kiang).
- — Gobiobotia tungi macrocephalus (Corée), Gobiobotia tungi tungi
(Tché-kiang).
— 463
Genre Gobio Cuvier, 1817.
Sous-genre Gobio s. str.
Gobio gobio chipingi nova subsp.
(Fig. 5, 6.)
Synonymes : (?) Gobio gobio, Tchang, 1930 : 80.
Gobio rivuloides (non Nichols), Banaresco, 1961 : 330.
Holotype : M.N.H.N. n° 34-31, Lg. : 104,5 mm ; Yangtsé-kiang, sans
indication plus précise. Collecteur : Prof. Chi-Ping.
Paratype : M.N.H.N. n° 34-32, Lg. : 99,5 mm. Mêmes dates.
Fig. 5. — Gobio gobio chipingi nova subsp. Holotype. M.N.H.N. n° 34-31.
H
D : 3/7 ; A : 2/6 ; L. lat. : 40 42
4
La hauteur du corps représente 18,3-18,8 %, la longueur de la tête
28,3-28,8 %, le pédoncule caudal 20,1-23,1 %, la hauteur minimum 8,8-
9,25 %, l’espace prédorsal 46,2-47,6 °0. l’espace préanal 70,2-72,7 %,
l’espace préventral 49,3-50,5 %, la distance entre l’insertion des pec¬
torales et celles des ventrales 22,0-23,9 %, la distance entre l’insertion
des ventrales et celle de l’anale 21,6 %, la longueur des pectorales 17,2-
20,3 %, la longueur des ventrales 15,3-17,1 %, la hauteur de la dor¬
sale 19,9-20,0 % de la longueur du corps (sans la caudale). La longueur
du museau représente 11,3-12,2 % de la longueur du corps et 39,7-42,6 %
de celle de la tête ; le diamètre de l’œil 5, 3-5, 5 % de la longueur du corps,
18,8-19,3 % de la longueur de la tête et 67,1-72,5 % de l’espace interor¬
bitaire. Les barbillons arrivent jusqu’au dessous de la partie antérieure
de l’œil, sans atteindre la verticale du centre de l’œil ; leur longueur repré¬
sente 7, 6-7.8 % de la longueur du corps et 26,0-26,6 % de la tête. L’ori-
— 464 —
fice anal est plus rapproché de la nageoire anale que des ventrales. L’in¬
sertion de la dorsale est un peu plus rapprochée de l’extrémité du museau
que de l’insertion de la caudale et à égale distance du centre de l’œil et
du bord postérieur de la nageoire anale. Les écailles dorsales sont bien
plus petites que celles de la ligne latérale. Il y a 4 écailles entre la ligne
latérale et les ventrales.
Pigmentation : Le long du corps il y a 9 ou 10 grandes taches foncées
arrondies, semblables à celles du Gobio gobio gobio d’Europe, les plus
antérieures sont situées un peu au-dessus de la ligne latérale (tandis
que chez Gobio rivuloides la ligne latérale correspond au milieu de ces
taches). Il y a une rangée de taches impaires sur le dos et plusieurs ran¬
gées de petites taches sur les nageoires dorsale et caudale. On ne peut
plus reconnaître la pigmentation de la tête.
-mtri
Fig. 6. — Gobio gobio chipingi nova subsp. Holotype. M.N.H.N. n° 34-31.
Observations : Les deux exemplaires étant déterminés initialement
dans les collections du Muséum, comme Gobio gobio, ce sont peut-être
les exemplaires mentionnés par Tchang (1930) sous ce nom. Cheng les
a identifiés (Mme M. L. Bauchot, in litt., 16-ix-1963), dans sa thèse de
doctorat non publiée, à Gobio rivuloides, espèce connue du bassin du
Houng-hô. L’un de nous (P. Banaresco, 1961) les a identifiés lui aussi
à rivuloides. En vérité, ces deux exemplaires ressemblent beaucoup à
la figure de Gobio rivuloides reproduite par Nichols (1943).
Nous avons eu récemment à notre disposition 11 exemplaires de Gobio
rivuloides (A.M.N.H. n° 10.567) 1 provenant de Niang-tse-Kouang dans
le Chan-si (Shansi), bassin du Houang-ho (fig. 7), et avons constaté chez
ces exemplaires les valeurs suivantes :
1. Huit exemplaires de la môme série, déterminés par J. T. Nichols, eux aussi comme
rivuloides, appartenaient à une espèce nouvelle, Gobio shansiensis, qui ressemble beaucoup
à Gobio kessleri d’Europe Orientale. La description de la nouvelle espèce fera l’objet d’une
note à part.
465 —
5 V
L. lat. : 42 /r- 44. D. phar. : 5. 2-2. 5 ou 5. 3-3. 5 ou 5. 2-3. 5.
3-3 y2
En % de la longueur du corps : hauteur maximum 16,3-19,2 (M : 17,57),
tète 25,4-27,7 (M : 26,96), pédoncule caudal 22,6-24,5 (M : 23,61), espace
prédorsal 43,3-46,0 (M : 44,75), hauteur minimum 8, 7-9, 7 (M : 9,29),
longueur des pectorales 21,8-24,9 (M : 23,82), longueur des ventrales
19,2-22,0 (M : 20,31), museau 10,1-11,7 (M : 10,95), œil 4,08-5,55 (M :
5,14), barbillons 9,6-12,5 (M : 11,0).
En % de la longueur de la tête : museau 34,5-44,5 (M : 40,65), œil
15,0-20,0 (M : 19,1) ; le diamètre de l’œil représente 58-80 % (M : 71,77 %)
de l’espace interorbitaire.
En comparant les valeurs de Gobio rivuloides avec celles qui caracté-
imn
Fig. 7. — Gobio rivuloides Nichols. Niang-tse-Kouang, Chan-si. A.M.N.H. n° 10.567.
lisent la nouvelle sous-espèce chipingi, on constate des différences assez
petites : chipingi a moins d’écailles, l’espace prédorsal est un peu plus
grand, les pectorales et les ventrales sont un peu plus courtes, la tête
et l’œil un peu plus grands et les barbillons plus courts. Mais le faciès
des deux goujons est tout autre : Gobio rivuloides (fig. 7) ressemble beau¬
coup, surtout par la forme du museau, à l’espèce danubienne Gobio
uranoscopus. Chez chipingi il y a 4 écailles entre la ligne latérale et les
ventrales, chez rivuloides 3 ou tout au plus 3 %. (Sur la ligure de Nichols
on voit 5 écailles ; cette figure ne correspond pas à la réalité). La forme
des écailles des deux goujons est tout autre (fig. 8 a, b). Les écailles dor¬
sales antérieures de Gobio rivuloides ont des carènes épithéliales longi¬
tudinales, ce qui rapproche cette espèce du sous-genre Romanogobio
(Ce sous-genre comprend les espèces kessleri et albipinnatus d’Europe
Orientale, persa de la Transcaucasie, coriparoides et shansiensis du
Houang-ho). Chez certains exemplaires de Gobio rivuloides l’anus est
plus rapproché des ventrales que de l’anale.
466 —
Le nouveau goujon ressemble assez aux différentes sous-espèces euro¬
péennes et sibériennes de Gobio gobio pour être considéré comme une
sous-espèce de ce « Rassenkreis ». La difficulté est le fait que dans le
fleuve Amour (en Union Soviétique et en Mandchourie) vivent deux
Tn TH
Fig. 8. — Écailles de la ligne latérale de Gobio gobio chipingi (a). Gobio rivuloides (b),
Gobio gobio soldatovi (c) et Gobio cynocephalus (d).
goujons — cynocephalus et soldatovi — tous deux proches parents de
Gobio gobio, mais qui coexistent tout en restant isolés et sont donc des
espèces distinctes. Contrairement à l’avis de L. S. Berg (1949), G. V.
Nikolsky (1950, 1956) et D. V. Spanowskaja (1953), nous sommes
d’avis (v. Banaresco, 1961) que soldatovi est une sous-espèce de Gobio
gobio et cynocephalus une espèce distincte. Tout comme les sous-espèces
européennes et sibériennes de Gobio gobio, Gobio gobio chipingi est plus
— 467 —
ou moins intermédaire entre cynocephalus et soldatovi ; les valeurs sui¬
vantes en sont la preuve :
Donc, par le nombre des écailles, l’espace prédorsal et la longueur de
la tête, chipingi ressemble à soldatovi ; par la distance V-A il ressemble
à cynocephalus , tandis que par d’autres caractères il est intermédiaire.
Un caractère que nous considérons décisif est la forme des écailles.
Les écailles de la ligne latérale ont, chez soldatovi et chipingi (de même
que chez les Gobio gobio de France et d’Angleterre et les Gobio gobio
obtusirostris de Roumanie) le bord postérieur presque droit, tandis que
chez cynocephalus ce bord est convexe (fig. 8 a, c, d). C’est pourquoi
nous sommes d’avis que chipingi appartient au « Rassenkreis » Gobio
gobio. Un autre argument est le fait que dans le bassin du Houang-ho,
le fleuve chinois situé au nord du Yang-tsé, vit Gobio gobio minulus
Nichols, une sous-espèce qui ressemble beaucoup à Gobio gobio solda¬
tovi, tandis que Gobio cynocephalus ne vit que dans le bassin de l’Amour,
fleuve situé bien loin du Yang-tsé.
Gobio gobio chipingi est la sous-espèce la plus méridionale de Gobio
gobio de l’Asie Orientale.
BIBLIOGRAPHIE
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Gobio (Pisces, Cyprinidae), insbesondere im Donaubecken. Vestn. Ces-
koslov. Zool. Spolcn., Praha, 25 (4) : 318-346.
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kin et de l’Annam. Bull. Soc. Zool. France, 61 : 219-232.
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et taxinomique des Cyprinidae du bassin du Yangtze. Thèse. Jouve et
Cïe, Paris.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 4, 1964, pp. 469-471.
IDENTIFICATION ET SYNONYMIE
D’EPIPLATYS CHAPERI
( SAUVAGE , 1882 )
( Pisces, Cyprinodontidae )
Par J. ARNOULT et J. DAGET
Ayant eu l’occasion, au cours de plusieurs missions en Côte d’ivoire,
de rechercher systématiquement les Epiplatys en région forestière, nous
avons eu la surprise de ne retrouver nulle part I’jE. chaperi tel qu’il est
décrit et figuré dans l’ouvrage de Boijlemger (1915, p. 5G, fig. 41) et
la plupart des Traités d’Aquariologie. Outre VE. dageti Poil, 1953, VE.
fasciolatus (Günther, 1866) et VE. bifasciatus (Steindachner, 1881), cap¬
turés respectivement le long de la route de Port-Bouet, dans le Sud-
Ouest du territoire et vers le Bas Komoé, nous n’avons récolté qu’une
seule autre espèce, d’ailleurs très commune, depuis Bouaké jusqu’à la
côte. Nous l’avons notamment trouvée au voisinage des localités typiques
d’fs. chaperi (Sauvage, 1882), E. sheljuzkhoi Poil, 1953 et E. spillmanni
Arnoult, 1960.
En vue de clarifier le statut taxonomique de cette espèce, nous avons
réexaminé soigneusement les types d ’E. chaperi, en provenance de la
région d’Assinie, et déposés au Muséum National d’Histoire Naturelle
de Paris sous les numéros A. 4423 à A. 4425. Ces types avaient été récoltés
par M. Chaper « au commencement de mars, dans le lit de la lagune
d’Assinie à Couacrou, dans de l’eau tout à fait douce ». La lagune d’As¬
sinie dont il est question est évidemment le complexe lagunaire désigné
aujourd’hui sous les noms de lagunes Abi, Tendo et Ehi, l’ancienne loca¬
lité d’Assinie ayant disparu. Elle se trouvait à l’endroit où le complexe
lagunaire communique actuellement avec la mer. Couacrou ne figure
sur aucune des cartes anciennes que nous avons consultées. Mais sur
les cartes modernes à grande échelle on trouve porté un village nommé
Kouakoukro, à l’ouest d’Aboisso ; il est possible que ce soit la localité
dont proviennent les types d 'E. chaperi.
Dans la diagnose originale de Sauvage (1882, pp. 323-324) aucun
holotype n’a été désigné. Toutefois il est certain que le descripteur lui-
même avait sélectionné un mâle et une femelle de l’ensemble du lot qu’il
avait reçu. En effet, l’exemplaire A. 4423 est le mâle de 50 mm de lon¬
gueur standard qui a servi de modèle à la figure 4 de la planche V, accom¬
pagnant la note de Sauvage, tandis que l’exemplaire A. 4425 est la
— 470 —
femelle de 44 mm de longueur standard représentée par la figure 5 de
la même planche en couleurs. Dans ces conditions, on peut considérer
l’exemplaire A. 4423 comme l’holotype et l’exemplaire A. 4425 comme
l’allotype, tous les autres exemplaires enregistrés globalement sous le
même numéro A. 4424 étant des paratypes. Ces paratypes sont au nombre
de 5 et leurs longueurs standard sont comprises entre 30 et 35 mm. Il
est probable que Sauvage a eu entre les mains, au moment de la des¬
cription de l’espèce, un plus grand nombre de paratypes. L’un d’entre
eux a été ultérieurement envoyé à Londres car Boulenger mentionne
comme figurant dans la collection du British Muséum (Natural History) :
« one of the types, Assini, Gold Coast, M. Chaper (C.), Paris Muséum (P.) ».
Une première constatation s’impose. Sur les 7 exemplaires types qui
se trouvent au Muséum de Paris, nous avons compté 10 (2)-ll (4)-12 (1)
rayons à la dorsale et non 7 comme indiqué en tète de la diagnose ori¬
ginale de Sauvage, ni 7-8 comme l’a écrit Boulenger. L’anale a 15 (5)-
16 (2) rayons. Si l’on tient compte de cette rectification, les E. sheljuzkhoi
décrits par Poll et les E. spillnmnni décrits par Arnoult ne diffèrent
par aucun caractère important des E. chaperi décrits par Sauvage. En
fait, les nombreux individus que nous avons récoltés entre Bouaké et
la côte montrent que l’espèce est assez variable en ce qui concerne les
proportions du corps et certains détails de coloration. Les 5 ou 6 bandes
transversales noires généralement bien marquées sur la moitié inférieure
du corps peuvent s’estomper et disparaître chez certains individus adultes
et en certaines circonstances. La disparition totale de ces bandes est de
règle chez les mâles en reproduction. Quant au nombre de rayons aux
nageoires, il varie de 9 à 12, le plus souvent 10-11, à la dorsale et de
14 à 17 à l’anale.
Mais si nous pouvons conclure sans hésitation à la synonymie d’E.
sheljuzkhoi et d’E. spillmanni avec E. chaperi (Sauvage, 1882) le statut
taxonomique des E. chaperi auct. n’en est pas pour autant résolu. Ce
nom d’E. chaperi a en effet été appliqué d’abord par Boulenger, puis
par de nombreux auteurs et aquariologistes à une espèce tout à fait dis¬
tincte et proche d’E. dageti. Cette espèce dont un mâle a été figuré dans
l’ouvrage de Boulenger se rencontrerait au Libéria, mais n’a été retrouvée
ni en Côte d’ivoire ni plus à l’Est. Bien qu’elle ait été décrite dans beau¬
coup d’ouvrages d’aquariologie, elle semble ne posséder encore aucun
nom valide puisque le binôme Epiplatys chaperi est préoccupé par l’es¬
pèce de Sauvage.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons)
du Muséum.
— 471 —
BIBLIOGRAPHIE
Arnoult (J.), 1960. — Epiplatys spillmanni n. sp., Poisson nouveau de la
Côte d’ivoire (Cyprinodontidae). Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 32, 3,
pp. 219-221, 1 fig.
Boulenger (G. A.), 1915. - — Cat. Fresh. Fish. Afr., 3, pp. 56-57, fig. 41.
Poll (M.), 1941. — Description de deux Cyprinodontidae nouveaux de la
Côte d’ivoire. Rev. Zool. Bot. Afr., 58, 3-4, pp. 261-268, 3 fig.
Sauvage (H. E.), 1882. — Notice sur les Poissons du territoire d’Assinie. Bull.
Soc. Zool. Fr., 7, pp. 313-325, pl. 5.
31
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 4, 1964, pp. 472-476.
ESPÈCES NOUVELLES OU RARES
DE SYNODONTIS
RÉCOLTÉS EN CÔTE D'IVOIRE
(Pisces, Siluriformes)
Par J. DAGET
Synodontis punctifer n. sp.
64-265 — Holotype, 1 ex. 147 mm de longueur standard et 195 mm de
longueur totale, capturé dans le Nzo à Guiglo, Côte d’ivoire (Daget
coll., 31-vii-1963) et déposé dans les collections du Muséum National
d’Histoire Naturelle de Paris.
Nous n’avons pu nous procurer qu’un seul exemplaire de cette espèce,
mais ses caractères sont suffisamment bien tranchés pour que nous soyons
assurés d’avoir à faire à une espèce nouvelle.
La hauteur du corps, égale à la longueur de la tête, est contenue 3,85 fois
dans la longueur standard. La tête rugueuse en-dessus est 1,1 fois aussi longue
que large. Le museau arrondi est presque aussi long que la partie postoculaire
de la tête. L’œil est supéro-latéral, son diamètre est compris 5,45 fois dans la
longueur de la tête et 2 fois dans l’espace interorbitaire. La région interorbi¬
taire est plane. Les lèvres sont modérément développées et la bouche relati¬
vement petite. Les dents mandibulaires sont au nombre de 25. Le barbillon
maxillaire, qui fait 1,5 fois la longueur de la tête, ne présente pas de mem¬
brane à sa base. Le barbillon mandibulaire externe porte de longues ramifica¬
tions simples, il fait 1,15 fois la longueur de la tête. Le barbillon mandibulaire
interne, moitié moins long, porte des ramifications simples dans sa partie dis¬
tale, branchues et à peine tuberculeuses dans sa partie proximale. L’ouverture
branchiale s’étend vers le bas jusqu’à l’origine de la pectorale, mais ne la dépasse
pas. Le processus huméral, plus long que haut et pointu vers l’arrière, dépasse
légèrement l’extrémité postérieure du bouclier occipitonuchal. La peau est
nue. L’épine de la dorsale est droite, distinctement denticulée sur son bord
postérieur et à peine plus longue que la tête. Le premier rayon mou est pro¬
longé par un filament. L’adipeuse est basse, 5 fois moins haute que longue et
bien séparée de la dorsale rayonnée. L’anale a 4 rayons simples et 8 branchus.
L’épine de la pectorale, fortement denticulée sur son bord interne et plus fai¬
blement du côté externe, est aussi longue que l’épine dorsale. La ventrale fait
0,7 fois la longueur de la tête. Le pédicule caudal est 1,7 fois aussi long que
haut. La caudale est fourchue, à lobes obtusément pointus.
A. IV-8
D. II-7
P. 1-9 V. 1-6
— 473 —
Le ventre est blanc, les flancs et la tête jaune verdâtre, parsemés de points
noirs irrégulièrement disposés. Il y a également des points noirs sur la base
de la pectorale, de la ventrale, de la dorsale, sur l’adipeuse et la caudale. Le
filament de la dorsale est blanc. Une tache sombre à la base des derniers rayons
branchus de la dorsale.
Ce Synodontis par sa bouche et sa dentition, ainsi que par ses bar¬
billons, rappelle S. ocellifer Boulenger 1900. Mais sa livrée est très diffé¬
rente, sa dorsale porte un fdament et son barbillon mandibulaire interne
a ses ramifications les plus proximales un peu tuberculeuses à la base.
Synodontis eburneensis n. sp.
64-266 — Holotype, 1 ex. 200 mm de longueur standard et 280 mm
de longueur totale, capturé dans le Bandama au lieu dit Lamto, à mi-
chemin entre Toumodi et Tiassalé (Côte d’ivoire) (R. Portères coll,,
19-H-1963) et déposé ainsi que les deux paratypes suivants dans les
collections du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris.
64-267 — Paratype, 1 ex. 170 mm de longueur standard et 215 mm de
longueur totale, capturé dans le Béré, entre les deux Bandama (Côte
d’ivoire) (A. Iltis coll., 10-vn-1960).
60-310 — Paratype, 1 ex. 210 mm de longueur standard capturé dans
le Yanaon, affluent du Haut Komoé (Haute-Volta) (d’Aubenton-
Arnoult coll., 8-xi-1959).
— Paratype, 1 ex. 195 mm de longueur standard, capturé dans
l’Agnébi (Côte d’ivoire) (Rancurel coll., 22-ii-1953), collection
Laboratoire d’ Hydrobiologie lagunaire (ex-I.F.A.N.) à Abidjan.
— Paratype, 1 ex. 185 mm de longueur standard, capturé en
lagune Ebrié (Côte d’ivoire) (Briet coll.), collection de la section
Pêche et Pisciculture lagunaires des Eaux et Forêts à Abidjan.
Dans la description qui suit, les chiffres entre parenthèses concernent
l'holotype.
La hauteur du corps est comprise 3 à 4 fois (3,65) dans la longueur standard
et la longueur de la tête 3,7 à 4,35 fois (4,35) : la tête rugueuse en-dessus est
1 à 1,2 fois (1) aussi longue que large. Le museau est 1,2 à 1,6 fois (1,2) plus
long que la partie postoculaire de la tête. L’œil est supéro-latéral, son diamètre
est compris 4,75 à 5,4 fois (4,85) dans la longueur de la tête et 2,1 à 2,25 fois
(2,1) dans l’espace interorbitaire. La région interorbitaire est plane. Les lèvres
sont bien développées. Les dents mandibulaires sont au nombre de 25 à 37
(37) ; leur ensemble est aussi large, transversalement, que la moitié de la bande
prémaxillaire. Le barbillon maxillaire, qui fait 1 à 1,25 fois (1,25) la longueur
de la tête, est bordé d’une large membrane à sa base. Les barbillons mandi¬
bulaires portent des branches courtes et tuberculeuses. L’externe fait 1,55 à
1,95 fois (1,95) la longueur de l’interne et 0,4 à 0,75 fois (0,7) la longueur de
la tête. L’ouverture branchiale s’étend vers le bas jusqu’à l’origine de la pec¬
torale, mais ne la dépasse pas. Le processus huméral plus long que haut, se
termine par une pointe obtuse, plus ou moins relevée vers le haut et qui dépasse
— 474 —
ou non l’extrémité postérieure du bouclier occipito-nuchal. La peau est nue.
L’épine de la dorsale fait 0,9 à 1,3 fois (1,3) la longueur de la tête et se pro¬
longe par un filament souvent bien développé. Elle est faiblement denticulée
sur le bord antérieur vers le sommet et distinctement denticulée sur le bord
postérieur. L’adipeuse, de hauteur variable, est bien séparée de la dorsale
rayonnée. L’anale a 4 rayons simples et 7 ou 8 (8) rayons branchus. L’épine
de la pectorale, fortement denticulée sur son bord interne et plus faiblement
du côté externe, fait 0,9 à 1,25 fois (1,15) la longueur de la tête. Comme l’épine
dorsale, elle se prolonge par un filament souvent bien développé. Le pédicule
caudal est 1,4 à 1,75 fois (1,75) aussi long que haut. La caudale est fourchue,
à lobes pointus, le supérieur parfois légèrement filamenteux.
D. 1 1-7 A. IV-7-8 P. 1-8-9 V-I-6
Le ventre est blanchâtre, la tête et les flancs jaunâtres ou verdâtres avec de
nombreux points noirâtres sur les flancs, l’adipeuse et la dorsale. Le bord infé¬
rieur, le bord supérieur de la caudale et le filament de la dorsale sont de teinte
foncée.
Ces Synodontis sont proches de S. obesus Boulenger, 1898 du Ghana.
Toutefois, la comparaison directe que nous avons faite avec de véri¬
tables S. obesus, aimablement communiqués par M. P. H. Greenwood,
nous a convaincus qu’il s’agissait d’une espèce distincte. Nos Synodontis
de Côte d’ivoire ont le corps plus allongé, la tête et le processus huméral
différents, les dents mandibulaires plus nombreuses. S. obesus ne semble
pas exister dans les bassins hydrographiques de Côte d’ivoire et c’est par
conséquent à tort que nous avions d’abord attribué à cette espèce l’exem¬
plaire 60-310 provenant du Haut Komoé. S. eburneensis est également
proche de S. bastiani Daget, 1948 ; il en diffère par le corps moins allongé,
la tête plus haute, le processus huméral plus élevé à la base par rapport
à sa longueur et la plus grande largeur de l’ensemble des dents mandi¬
bulaires, par rapport à la bande prémaxillaire.
Synodontis bastiani Daget 1948
Cette espèce avait été décrite d’après un exemplaire juvénile de 66 mm
de longueur standard capturé dans le Bandama à Bouaflé, Côte d’ivoire
(Bastian coll.) et déposé dans la collection du Muséum de Paris sous le
n° 49-55. Nous avons examiné trois autres individus d’une taille supé¬
rieure à celle de l’holotype, ce qui nous permet de compléter et de pré¬
ciser la diagnose originale.
63- 409 — 1 ex. 175 mm de longueur standard et 225 mm de longueur
totale, capturé dans la Bia à Ayamé, Côte d’ivoire (Iltis coll., 30-x-
1961).
64- 284 — 1 ex. 150 mm de longueur standard, capturé dans le Nzo à
Guiglo, Côte d’ivoire (Daget coll., 30-vn-1963).
— 1 ex. 94 mm de longueur standard, capturé dans le Bandama
à Béoumi, Côte d’ivoire (Iltis coll., 22-V-1961), collection de la Station
de Recherches Piscicoles de Bouaké.
475 —
La hauteur du corps est comprise 4 à 5 fois dans la longueur standard, la
longueur de la tête 4 à 4,1 fois. La tête rugueuse en-dessus est 1 à 1,15 fois
aussi longue que large. Le museau large et arrondi est 1,1 à 1,5 fois aussi long
que la région postoculaire de la tête. L’oeil est supéro-latéral, son diamètre est
compris 3,75 à 6,15 fois dans la longueur de la tête et 1,7 à 2,8 fois dans l’espace
interorbitaire. La région interorbitaire est plane. Les lèvres sont bien déve¬
loppées. Les dents mandibulaires sont au nombre de 27 à 31 : leur ensemble
n’atteint pas, transversalement, la moitié de la largeur de la bande prémaxil¬
laire. Le barbillon maxillaire qui fait 0,9 à 1 fois la longueur de la tête est bordé
à sa base d’une large membrane. Les barbillons mandibulaires portent des
branches courtes et tuberculeuses. L’externe fait 1,65 à 2 fois la longueur de
l’interne et 0,50 à 0,55 fois la longueur de la tête. L’ouverture branchiale s’étend
vers le bas jusqu’à l’origine de la pectorale mais ne la dépasse pas. Le processus
huméral presque 2 fois aussi long que haut et se terminant en pointe aiguë,
atteint environ l’extrémité postérieure du bouclier occipito-nuchal. La peau
est nue. L’épine de la dorsale fait 0,8 à 1 fois la longueur de la tête ; elle porte
quelques denticulations sur Son bord antérieur, vers le sommet et des denti-
culations plus nettes sur son bord postérieur. Le premier rayon mou est fila¬
menteux ou non. L’adipeuse est basse, bien séparée de la dorsale rayonnée.
L’anale a 4 rayons simples et 8 ou 9 rayons branchus. L’épine de la pectorale
fortement denticulée sur son bord interne et plus faiblement du côté externe
n’atteint pas la longueur de la tête. La ventrale fait 0,6 à 0,7 fois la longueur
de la tête. Le pédicule caudal est 1,5 à 1,85 fois aussi long que haut. La cau¬
dale est fourchue à lobes pointus.
D. II-7 A. IV-8-9 P. 1-9 Y. 1-6
Le ventre est blanchâtre, la tête et les flancs jaunâtres ou verdâtres avec
de nombreux points noirâtres plus ou moins distincts sur la tête, les flancs,
l’adipeuse et parfois les nageoires impaires. Le filament de la dorsale lorsqu’il
existe, le bord inférieur et le bord supérieur de la caudale sont très foncés ou
noirâtres.
Comme on peut le constater en comparant cette description avec celle
de l’espèce précédente, S. bastiani ressemble extérieurement beaucoup à
S. eburneensis. Mais, à notre avis, c’est plutôt avec S. filamentosus Bou-
lenger, 1901 qu’il convient de faire un rapprochement.
Synodontis koensis Pellegrin 1933
Cette espèce a été décrite d’après un seul exemplaire de 110 mm de
longueur standard et 142 mm de longueur totale, capturé dans le Ko
près de Man, Côte d’ivoire (Alluaud-Chappuis coll.). Cet exemplaire
holotype est déposé au Muséum d’Histoire naturelle de Bâle. Nous avons
pu capturer dans le Nzo à Guiglo un autre exemplaire de 102 mm de
longueur standard qui a été déposé dans la collection du Muséum de
Paris sous le n° 63-410 (Daget coll., 31-vn-1963). Cet individu corres¬
pond bien à la diagnose originale sauf en ce qui concerne les points sui¬
vants : on compte 39 dents mandibulaires au lieu de 36, le barbillon
maxillaire fait 1,45 fois la longueur de la tête au lieu de 1,25 et présente
à sa base une très étroite membrane.
476 —
Synodontis velifer Norman 1935
En examinant les Synodontis de Côte d’ivoire figurant dans la collec¬
tion du Muséum de Paris, notre attention a été attirée par de jeunes
individus de 34 à 55 mm de longueur standard provenant les uns du
Bandama à Tiassalé (94-416-417, Pobéguin coll.), les autres du bassin
du Sassandra près Duékoué (32-250, Alluaud-Chappuis coll.) et qui
avaient été déterminés S. schall. La coloration très particulière de ces
jeunes individus nous a permis de reconnaître qu’il s’agissait non pas
de S. schall, mais de S. velifer. Cette dernière espèce a été décrite du
Ghana et sa livrée juvénile, d’ailleurs très différente de la livrée adulte,
nous est connue depuis peu de temps grâce à de jeunes individus pro¬
venant du Haut Komoé (60-309, Arnoult et d’Aubenton coll.). Cepen¬
dant et malgré nos recherches, aucun S. velifer adulte n’a encore été
capturé en Côte d’ivoire.
En conclusion, tenant compte de l’espèce commune 5. schall (Bloch-
Schneider 1801), nous connaissons maintenant 6 espèces différentes du
genre Synodontis en Côte d’ivoire, dont 4 endémiques.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons )
du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Daget (J.), 1948. — - La collection des Poissons d’eau douce de l’I.F.A.N. Cat.
J.F.A.N., n° 3, Dakar, p. 35, fig. 10.
Norman (J. R.), 1935. — A collection of Fishes from the Ashanti Forest, Gold
Coast. Am. Mag. Nat. Hist. (10), 15, p. 219, fig. 3.
Pellegrin (J.), 1933. — Voyage de Ch. Alluaud et P. A. Chappuis en Afrique
occidentale française (déc. 1930-mars 1931). IV. Poissons. Arch. f. Hydro-
biol., 26, p. 110, fig.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 4, 1964, pp. 477-480.
LA POSITION SYSTÉMATIQUE
DE « LEUCOCYPHONISCUS GIBBOSUS »
CARL, 1908
(Isopoda terrestria ; Haplophthalminae)
Par A. VANDEL
Si la connaissance de la faune isopodique de l’Europe occidentale est
aujourd’hui relativement avancée, il n’en subsiste pas moins des incer¬
titudes relatives à des espèces rares ou extrêmement localisées.
A l’occasion d’une thèse consacrée à la faune cavernicole de la Suisse.
M. Pierre Strinati m’a demandé de revoir le statut systématique de
« Leucocyphoniscus gibbosus » Cari 1908. Pour résoudre le problème, il
convenait de revoir les « types » de l’espèce. Ceux-ci sont conservés au
Musée d’Histoire Naturelle de Genève. Ils m’ont été prêtés par M. Villy
Aellen que je remercie de son obligeance.
Données bibliographiques.
En 1906, J. Carl signale sous le nom de Pleurocyphoniscus sp. une
femelle trouvé dans la Grotte « Tre Buchi » qui s’ouvre sur le Monte
Generoso (Tessin). Deux ans plus tard, dans le grand ouvrage qu’il a
consacré aux Isopodes de la Suisse (Carl, 1908), l’auteur, disposant
d’un matériel plus abondant, provenant de la Grotta del Tanone, proche
de la Grotte « Tre Buchi », donne une description plus complète de cette
forme, accompagnée de sept figures. Il dénomme alors cette espèce :
Leucocyphoniscus gibbosus n. sp.
Depuis lors, rien d’original n’a été écrit sur cette espèce. Le travail
de Carl publié en 1911 n’est qu’un résumé de son mémoire de 1908.
Verhoeff (1936, p. 94) estime que gibbosus ne rentre dans aucun des
genres reconnus à l’époque. Strouhal (1940, p. 19) et Arcangeli (1948,
p. 21) se rallient à l’opinion de Verhoeff.
Conclusions que l’on peut tirer de l’examen des types.
L’étude des types de « Leucocyphoniscus gibbosus » conservés au Musée
d’Histoire Naturelle de Genève permet de formuler les deux conclusions
suivantes :
— 478 —
1) Il est bien certain que gibbosus n’appartient pas au genre Leuco-
cyphoniscus. Ce genre correspond, quant à la forme du corps, à un type
primitif, aplati, à tubercules peu saillants. Or, gibbosus possède un corps
très fortement bombé, et élevé dans sa région médiane ; les tubercules
dorsaux sont fortement saillants.
Au temps où Carl décrivait cette espèce, la systématique des Haploph-
thalminae était encore dans un état infantile, et l’attribution de gibbosus
à Leucocyphoniscus était excusable.
Fig. 1. — Carte des stations dans lesquelles ont été récoltés les représentants
du sous-genre Cypholambrana. Les hachures correspondent aux principales villes de la carte.
Il convient donc de rechercher à quel genre d’Haplophthalminae, gib -
bosus doit être rattaché.
2) Verhoeff (1938, p. 320) a créé un nouveau sous-genre d’Haploph¬
thalminae, auquel il a donné le nom de Cypholambrana, ainsi nommé
parce qu’il le considère comme un sous-genre de Cyphoniscellus. Or,
Strouhae (1940, p. 15) et Arcangeli (1948, p. 19) ont fait remarquer
— et, leur opinion est parfaitement justifiée — que Cypholambrana se
rattache à Calconiscellus, et, non à Cyphoniscellus. Ils considèrent que
Cypholambrana est un sous-genre de Calconiscellus. Ainsi le genre Cal¬
coniscellus comprend deux sous-genres : Calconiscellus, à répartition
orientale ; et, Cypholambrana à répartition occidentale.
Il est incontestable que, par tous ses caractères, gibbosus appartient
— 479
au sous-genre Cypholambrana. En conséquence le nom correct qui doit
être attribué à l’espèce qui fait l’objet de cette note est :
Calconiscellus (Cypholambrana) gihbosus (Cari 1908).
Les espèces du sous-genre Cypholambrana.
En l’état actuel de nos connaissances, le sous-genre Cypholambrana
comprend trois espèces :
1) gibbosus (Cari), qui fait l’objet de cette note ;
2) castelmartius , espèce décrite par Verhoeff (1938, p. 320) et trouvée
par lui sur le flanc nord d’une montagne calcaire, près de Castelmarte,
dans la vallée du Lambro, au-dessus d’Erba (fig. 1).
Fig. 2. — Calconiscellus (Cypholambrana) gibbosus. — Septième péréiopode mâle.
3) malanchinii décrite par Arcanoeli (1948, p. 19), et provenant de
la Grotta del Colle di Foppa, à Caprino, dans la province de Bergame
(fig. 1). Deux exemplaires de la même espèce ont été recueillis par
L. Malanchini et R. Salvi, dans la Büs del Büter, à Opreno, au-dessus de
Caprino (fig. 1). Ces deux exemplaires m’ont été communiqués par le
Prof. Pavan, que je remercie de son obligeance.
Comparaison des trois espèces de Cypholambrana.
La description de C. gibbosus, donnée par Carl (1908) est fort exacte.
Il paraît inutile de la reprendre. Qu’il suffise de figurer le septième péréio¬
pode mâle (fig. 2), le dessin donné par Carl étant trop petit.
C. castelmartius n’est connu que par la description qu’en donne Ver¬
hoeff (1938, p. 320). A la lecture du texte de Verhoeff, et à l’examen
de ses figures, il apparaît difficile de distinguer castelmartius de gibbosus.
L’examen des types de castelmartius permettra seul de séparer castelmar¬
tius de gibbosus, ou au contraire de les réunir.
Quant à malanchinii, il est également fort voisin des deux espèces
précédentes. La comparaison des exemplaires de malanchinii et de gib-
— 480 —
bosus ne m’a révélé qu’une seule différence : les côtes dorsales des pre¬
miers péréionites sont plus allongées chez malanchinii, plus courtes chez
gibbosus. Cette différence se trouve peut-être en relation avec la taille
de l’exemplaire de malanchinii que j’ai examiné, taille égale à 4 mm,
alors que le plus grand exemplaire de gibbosus que j’ai observé, ne dépasse
pas 3,5 mm.
Quoiqu’il en soit, il paraît difficile, en l’état actuel de nos connais¬
sances, de distinguer ces trois formes par des caractères significatifs.
Elles sont certainement très proches les unes des autres. Elles ne répondent
peut-être qu’à une seule espèce tendant à engendrer des formes locales.
Post-scriptum. — Le 14 novembre 1964, MM. V. Aellen, Ch. Roth
et P. Strinati ont récolté dans la Grotta del Tanone, sur le Monte
Generoso, - — - grotte déjà explorée par J. Carl, et d’où provient le
« type » de l’espèce — trois exemplaires de Cypholambrana gibbosus,
en compagnie d’un autre Trichoniseide : Androniscus subterraneus Carl.
BIBLIOGRAPHIE
A rc a n g e 1 1 (A.), 1948. — Due specie nuove di Triconiscidi délia sottofamiglia
Haplophthalminae : Calconiscellus ( Cypholambrana ) Malanchinii Arc. e
Leucocyphoniscus Torrii Arc. (Crostacei Isopodi terrestri). Boit. Ist. Mus.
Zool. Univ. Torino , 1, n° 3, pp. 19-21, Tav. I-IY.
Carl (J.), 1906. — - Beitrag zur Hôhlenfauna der Insubrischen Région. Rev.
suisse. Zool., 14, pp. 601-615, pl. 20.
— 1908. • — - Monographie der schweizerischen Isopoden. Neue Denkschrift.
Schweiz. Naturf. Gesell., 42, pp. 107-242, pl. I-VI.
— 1911. — Isopodes. — Catalogue des Invertébrés de la Suisse. Fascicule 4.
Genève, 68 p., 64 fig.
Strouhal (H.), 1940. — Moserius percoi nov. gen., nov. spec., eine neue Hôhlen-
Hôckerassel, nebst einer Übersicht iiber die Haplophthalminen. Zool.
Anz., 129, pp. 13-20, 2 fig.
Verhoeff (K. W.), 1936. — Studien über Isopoda terrestria. — 51. Isopoden-
Aufsatz. Mitteil. Zool. Muséum. Berlin, 21, pp. 79-163, 70 fig.
— 1938. — Morphologisch-geographisch-ôkologischer Beitrag zur Kenntnis der
Isopoda terrestria von Oberwallis und Insubrien. — 53. Isopoden-
Aufsatz. — Archiv f. Naturgeschichte. N. F., 7, pp. 317-361, 17 fig.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2° Série — Tome 36 — N° 4, 1964, pp. 481-499.
COPÉPODES HARPACTICOÏDES
ET CYCLOPOÏDES DE LA RÉUNION
IL PLAGE ST. PIERRE
Par B. BOZIC
La présente note fait suite à une petite note qui contenait uniquement
la description du nouveau genre Tisbisoma et qui doit être considérée
comme la première d’une série de publications faunistiques concernant
les Copépodes de La Réunion. Le matériel dont l’étude vient d’être amorcée
a été récolté par M. le Prof. Paulian et fait partie de la collection du
Laboratoire d’Écologie du Muséum National d’Histoire Naturelle. M. le
Prof. Delamare Deboutteville qui m’a si aimablement confié ce tra¬
vail de détermination, trouvera ici l’expression de mes plus vifs remer¬
ciements.
En réalité, ces recherches sont la continuation d’un premier travail
sur la Microfaune du sable du même point de La Réunion, publié en 1956
par Chappuis, Delamare Deboutteville et Paulian et qui demandait
à être poursuivi. La liste des espèces trouvées par ces auteurs compre¬
nait trois Isopodes, un Amphipode, un Décapode et quatre Copépodes
Harpacticoïdes. Si tous les Malacostracés étaient nouveaux, les Copé¬
podes, animaux pourtant nombreux dans le milieu psammique, n’appar¬
tenaient qu’à des espèces connues.
Quatorze échantillons en tout ont été prélevés en différents points de
l’île. Le matériel ici décrit n’en représente que deux, provenant de la
station « Plage St-Pierre ». Cet endroit, particulièrement intéressant du
point de vue écologique, est caractérisé par des infiltrations d’eau douce
laquelle, coulant en filets vers la mer, résurgit dans la zone intercotidale
à la surface du sable en formant, à marée basse, des nappes temporaires.
Ce milieu étant déjà défini par les auteurs précités, je ne m’y attarderai pas.
L’inventaire des espèces présentes dans ces nouvelles prises est le sui¬
vant :
Harpacticoïdes
Ectinosoma (E.) melaniceps 1 Ç
Tisbisoma spinisetum, n. gen., n. sp. très nombreux
Schizopera variseta, n. sp. 1 $
Schizopera parvula, n. sp. 2 Ç$
Stenocopia longiseta, n. sp. 1 $
Des quatre espèces signalées par Chappuis dans le mémoire précité,
je n’en ai retrouvé qu’une : Heterolaoplionte sigmoides. D’après cet auteur,
il s’agit d’une espèce marine, dont quelques spécimens auraient été occa¬
sionnellement entraînés par la marée vers les nappes à eau douce. Pour
ma part, j’estime que sa recapture au même endroit pourrait indiquer
une certaine préférence pour des milieux à eau saumâtre, préférence
d’autant plus probable que l’espèce littoralis, la plus répandue des Hete-
rolaophonte, fait partie de la faune des estuaires.
Dans l’ensemble, du point de vue écologique, les genres énumérés ci-
dessus sont soit franchement marins, mais dont certains représentants
se rencontrent à proximité de débouchés d’eau douce ( Ectinosoma , Ste-
nocopia, Heterolaophonte) , soit caractéristiques des eaux saumâtres ( H ali -
cyclops, Schizopera), soit enfin partiellement dulçaquicoles ( Nitocra , Schi-
zopera). Les quatre espèces dominantes sont les Halicyclops, le Nitocra
et le curieux Tisbisoma à affinité incertaine.
Corrélativement à l’aspect écologique de cette gamme d’espèces, on
peut distinguer, dans certaines limites, un aspect morphologique qui,
quoique non adaptatif, indique néanmoins une tendance commune. Ainsi,
la disparition du basiendopodite de la P 5 de Tisbisoma fait pendant à
la réduction extrême du nombre de soies de la même rame chez Nitocra
qui converge par ce caractère vers les Nitocrella, genre très voisin et plus
répandu dans les eaux douces. Il est également remarquable de trouver
une espèce complètement dépourvue de rame interne — fait peut-être
unique chez les Copépodes — dans cette faunule particulière. Mais en
même temps, les autres caractères restent « normaux », embarrassants
même par leur type ancestral et peu tranchant (forme générale de Tis¬
bisoma, diverses formules sétales, caractère d’ensemble des Halicyclops ).
Sans vouloir trop généraliser, on peut imaginer qu’un cadre géographique
et climatique plus vaste puisse favoriser le maintien de formes dont les
caractères importants sont de type « moyen », ancestral, tout en permet¬
tant, à travers une variété de micromilieux, une microdifïérenciation
régressive partielle, portant sur des caractères secondaires. De même,
les quelques anomalies observées déjà sur un nombre d’individus relati¬
vement insignifiant (formules sétales des Schizopera, P 4 de Heterolao¬
phonte), qu’elles soient dues à des incidents d’ordre génétique ou seule¬
ment phénogéné tique, relèvent sans doute, en dernière analyse, du carac¬
tère complexe de ce biotope particulier.
— 483 —
HARPACTICOIDA
Ectinosomidae
Ectinosoma (E.) melaniceps Boeck.
Une femelle non ovigère d’environ 0,5 mm de long.
Distribution : ubiquiste.
Tisbidae (?)
Tisbisoma spinisetum Bozic.
(V. Bozic, 1964).
Diosaccidae
Schizopera variseta n. sp.
Une femelle non ovigère, d’environ 0,4 mm de long. Corps plus allongé
que chez les autres espèces.
P 1 (fig. 1 : 4) : endopodite à trois articles, premier article un peu plus
court que les trois articles de l’exopodite ensemble et deux fois plus
long que les deux articles de l’endopodite ensemble.
P 2-P 4 (fig. 1 : 5, 6, 7) : rames de longueur à peu près égale, à fo-
mule sétale quelque peu aberrante :
ex. end.
P 5 (fig. 1 : 8) : basiendopodite garni d’une soie courte externe, d'une
soie apicale longue, et de deux soies internes courtes. Exopodite avec
six soies, l’apicale et l’externe plus longues. Le basiendopodite dépasse
le milieu de l’exopodite. Limite entre les deux articles à peine indiquée.
Opercule anal (fig. 1 : 11) : bordé de très fins poils.
Furca (fig. 1 : 11) : à peu près aussi longue que large, garnie de quatre
longs poils au rebord interne, soie apicale interne à courbure caractéris¬
tique, soie latérale spiniforme.
Position systématique. - — - L’ensemble des caractères nous amène
à faire le rapprochement entre la présente espèce et Sch. grimalschii,
décrite par Jakubisiak d’un lac à proximité de la Mer Noire, mais l’in-
— 484
suffisance des données ne permet pas d’effectuer une comparaison satis¬
faisante. Quelques affinités avec Sch. fimbriata du Tanganyka ne sau¬
raient être négligées, notamment concernant la furca, la P 5 et l’opercule
anal. Toutefois, cette dernière espèce a une P 1 à endopodite biarticulé
Ftg. 1. — Schizopera variseta n. sp.
1, Al ; 2, palpe mandibulaire ; 3, champ génital ; 4, P 1 ; 5, P 2 ; 6, P 3 ; 7, P 4 ; 8, P 5 $ ;
9, exopod. A 2 ; 10, Mxp ; 11, furca.
et de forme différente, la formule sétale n’étant pas la même non plus.
Les anomalies dans le nombre et la disposition des soies aux P 3 et
P 4 qui évidemment empêchent l’établissement d’une diagnose défini¬
tive de l’espèce, sont néanmoins utiles en tant que signes d’une instabi¬
lité morphogénétique, reflétant peut-être la plasticité d’un genre en
transformation. Si l’absence de soie à l’article 2 de l’endopodite de l’une
— 485 —
des P 4 est manifestement un accident, les autres « irrégularités » corres¬
pondent à des formules sétales d’autres espèces. Ainsi, p. ex., Sch. minuta
n’a plus que deux soies à l’article distal de P 4, et Sch. nana a perdu
aussi la soie de l’article 2 de l’exopodite de toutes les pattes. La tendance
à la fusion des deux rames de la P 5 se retrouve aussi dans plusieurs
espèces, à peine indiquée chez clandestina et subterranea, ou complète
chez pratensis.
Fig. 2. — 1, Ectinosoma (E.) melaniceps. P 5 $ ; 2, Schizopera parvula n. sp., furca ;
3, P 5 ; 4, P 1 ; 5, A 1.
Schizopera parvula n. sp.
Deux femelles non ovigères, d’environ 0,35 à 0,40 mm. Corps assez
allongé. Un seul spécimen a été disséqué.
P 1 (fig. 2 : 4) : exopodite triarticulé, premier article dépassant légère¬
ment l’exopodite, un peu plus de deux fois plus long que les deux autres
articles ensemble.
P 2-P 4 : à formules sétales ainsi constituées :
ex. end.
P 2 . 0 0 022 0 1 121
P 3 . 0 0 022 0 1 111
P 4 . 0 0 022 0 0 111
— 486
P 5 (fig. 2 : 3) : basiendopodite et exopodite soudés, sans trace d’ar¬
ticulation, portant respectivement trois et cinq soies.
Opercule anal (fig. 2 : 2) : garni d’une frange de très fins poils.
Furca (fig. 2 : 2) : approximativement 1 % fois plus longue que large,
soie latérale assez longue et plumeuse, soie ventrale un peu plus longue
et également plumeuse.
Position systématique. — Par leur abdomen assez allongé, parvula
et variseta rappellent l’espèce longicauda des lacs salés et des lagunes.
La furca de parvula, par ses proportions et l’importance de la soie laté¬
rale, ainsi que la P 1, fait penser à Y inopinata du Tanganyka. La réduc¬
tion des soies des P 2-P 4 est poussée à l’extrême, comme chez nana.
D’autre part, la même formule sétale de la P 5 se rencontre chez trois
espèces, haitiana, crassispinata et gauldi, sans que cela implique, comme
le souligne Chappuis, des rapports directs de parenté. Sch. parvula est
dans la lignée des formes à réduction progressive la seule où la réduction
extrême des soies se trouve réunie à la fusion complète des deux rames
de la P 5. On peut considérer cette espèce comme phylogénétiquement
proche de V inopinata, mais ayant subi des transformations réductives
très poussées.
Ameiridae.
Stenocopia longiseta n. sp.
Un mâle mesurant environ 0,55 mm, avec un spermatophore.
A 1 : nombre d’articles inconnu, les articles distaux s’étant détachés
à la suite d’une préparation défectueuse.
A 2 : de forme typique, biarticulé, avec trois soies.
P 1 (fig. 3 : 1, 2) : épine basale interne en crochet.
P 2-P 4 : formules sétales des P 2 et P 3 identiques à celles de St. lon-
gicaudata, la P 4 ne porte que deux soies internes à l’article terminal de
l’exopodite.
P 5 (fig. 3 : 3) : exopodite garni de cinq soies, l’apicale étant 2 fois
et demi plus longue que l’article, bosiendopodite très réduit, avec deux
soies longues et plumeuses et une courte et glabre.
P 6 (fig. 3 : 3) : femelle portant deux soies longues et une courte soie
latérale.
Opercule anal (fig. 3 : 5) : à bord faiblement dentelé.
Furca (fig. 3 : 3) : à peu près sept fois aussi longue que sa largeur
moyenne. Soies apicales très allongées, l’externe plus de 2 fois et demi
plus longue que la furca.
Position systématique. — Comparée aux cinq espèces de Stenocopia
connues, longiseta est de toute évidence extrêmement voisine de longi-
caudata, dont elle a l’aspect et les principaux caractères. Toutefois, on
relève les différences suivantes : taille plus petite, forme plus allongée,
487 —
A 1 (en jugeant d’après des restes) plus courte, soies de la furca nota¬
blement plus longues, formule sétale légèrement différente, soie apicale de
l’exopodite P 5 particulièrement longue. L’épine basale de P 1 ressemble
à celle de limicola, espèce avec laquelle longiseta n’a d’ailleurs en
commun que la taille et une localisation insulaire. Klie a donné une
Fig. 3. — 1, Stenocopia longiseta n. sp. P 1 ; 2, épine interne P 1 ; 3, P 5 et P 6 ; 4, Mxp ;
5, furca ; 6, Nitocra phreatica n. sp. P 1 ; 7, P 2 ; 8, P 3 ; 9, champ génital ; 10, épine interne
PI <? ; 11, P 5 3 ; 12, P 5 $ ; 13, furca.
description de longicaudata de Kiel, qui s’accorde parfaitement avec ce
qui caractérise longiseta.
Nitocra phreatica n. sp.
Très nombreux individus des deux sexes.
Description de la femelle. — - Taille : environ 0,35-0,4 mm. A 1,
A 2 et appendices buccaux conformes à la définition du genre. Md portant
32
— 488
une longue soie à la place de l’exopodite et six soies, dont une est laté¬
rale, à l’article terminal du palpe.
P 1 (fig. 3 : 6) : premier article de l’endopodite plus court que l’exo-
podite.
P 2-P 4 (fig. 3 : 7, 8) à garniture sétale :
ex. end.
P 2 . 0 1 223 0 1 121
P 3 . 0 1 223 0 1 221
P 4 . 0 1 223 0 1 223
P 5 (fig. 3 : 12) : exopodite à cinq, basiendopodite à trois soies.
Abdomen et opercule anal (PI. 3, fig. 13) : quatre derniers articles à
dentelure continue, opercule orné d’une douzaine d’épinules.
Furca (fig. 3 : 13) : longueur et largeur à peu près égales.
Description du male. —
P 1 (fig. 3 : 10) : épine basale en crochet.
P 5 (fig. 3 : 11) : exopodite avec quatre soies glabres, l’interne étant
plus courte, basiendopodite avec une soie courte et plumeuse.
Opercule anal : orné d’épinules qui sont plus fortes et plus nombreuses
que chez la femelle.
Position systématique. — À part la P 5, d’après tous les autres
caractères différentiels il s’agit d’une Nitocra, et cette réduction insolite
constitue un écart par rapport à la définition actuelle du genre, telle
qu’elle est formulée dans la monographie de Lang : rame interne de la
femelle portant cinq soies, celle du mâle de deux à cinq, rame externe
des deux sexes avec cinq à six ; sur une vingtaine d’espèces ou « variétés »
aucune ne fait exception à la règle, tout juste si l’on trouve chez quelques
espèces une tendance à la réduction non pas du nombre mais de la taille
des soies. La présente forme a donc effectué un pas de plus dans ce sens,
en se rapprochant par ce caractère du genre Nitocrella. Cela est d’au¬
tant plus digne d’être noté, que N. phreatica doit être placée parmi les
espèces qui ont subi très peu de réductions dans le nombre des soies des
pattes natatoires, comme spinipes, lacustris, platypus et fallaciosa qui
sont morphologiquement des formes ancestrales.
Laophontidae.
Heterolaophonte sigmoïdes (Willey).
Une femelle non ovigère, d’environ 0,75 mm de long. L’ensemble des
caractères m’oblige à l’identifier comme sigmoides, comme a dû le faire
Chappuis pour les deux spécimens provenant sans doute de la même
— 489
Fig. 4. — Heterolaophonte sigmoides.
1, P 1 ; 2, furca ; 3, P 2 ; 4, P 4 ; 5, P 5.
population. Toutefois, la description originale de Willey étant assez
succincte, une comparaison approfondie n’était pas possible. En me
rapportant à son dessin de la P 2, je trouve les soies de l’endopodite
beaucoup plus longues, avec des soies internes de l’exopodite minces et
glabres. Les P 4 sont dissymétriques et de conformation tératologique
(fig- 4)-
Distribution. — Baie de Fairland (Bermudes).
N ormanella serrata Por.
Une femelle non ovigère de 0,4 mm, assez trapue avec des longues
soies furcales. A i à six articles, limite entre les articles 3 et 4 visible
— 490
mais moins nettement marquée. Formules sétales de P 2-P 4 égales à celles
de N. minuta.
P 5 : basiendopodite dépassant de peu l’exopodite, ce dernier carac¬
térisé par le rapprochement des deux soies proximales.
Furca : rapport approximatif longueur : largeur = 2:1; soies apicales
Fig. 5. — yormanella serrata.
1, endopod. P 2 ; 2, endopod. P 3 ; 3, endopod. P 4 ; 4, A 1 ; 5, P 5 ; 6, furca.
très allongées, longueurs respectives de l’interne et de l’externe par rap¬
port à la furca : 8,5 et 3.
Dans la mesure ou un seul exemplaire peut permettre des compa¬
raisons, il s’agirait de N. serrata décrite par Por de la mer Noire, et qui
est très proche de minuta. Cependant, je trouve une furca plus courte,
avec des soies apicales plus longues ; une variabilité assez importante
semble régner chez les N ormanella, ainsi Klie signale des fusions des
articles terminaux chez les minuta de Helgoland, et Por indique de son
côté des variations de la longueur de la furca chez serrata (fig. 5).
— 491 —
Ancorabolidae.
Laophontodes robustus n. sp.
Une femelle non ovigère, mesurant 0,6 mm (fig. 6 : 1).
A 1 (fig. 6 : 2) : quadriarticulé, portant une soie plumeuse sur le pre¬
mier article.
Fig. 6. — Laophontodes robustus n. sp.
1, aspect d’ensemble d’une femelle ; 2, A 1 ; 3, A 2 ; 4, Mxp.
A 2 (fig. 6 : 3) : rame interne constituée de deux articles approxima¬
tivement de la même longueur ; rame externe absente.
P 1 (fig. 7 : 3) : rame interne triarticulée, le dernier article étant un
crochet simple ; rame externe biarticulée.
P 2 (fig. 7 : 4) : rame externe constituée de trois articles fusionnés,
une petite encoche marquant la limite entre les articles 2 et 3 ; basipo-
492
dite orné d’une longue soie plumeuse, aussi long que la rame externe ;
rame interne absente.
P 3 (fig. 7 : 5) : rame externe triarticulée, articles fusionnés, avec trace
de l’articulation ; basipodite plus court que la rame externe, orné d’une
courte soie ; rame interne absente.
P 4 (fig. 7 : 6) : rame externe triarticulée, avec articulations nettes ;
basipodite atteignant le 2/3 de la rame externe ; rame interne absente.
P 5 (fig. 7:1): partie basale à soie externe pédonculée, avec une
courte soie plumeuse qui surmonte le pédoncule et quatre soies internes
dont deux sont plus courtes ; partie distale garnie de trois soies externes,
une apicale et deux subapicales internes.
Furca (fig. 7 : 1) : très allongée, mesurant en longueur environ neuf
fois sa largeur moyenne ; soie apicale 1 fois et demi plus longue que la
furca, soie terminale dorsale géniculée et portée par une pièce interca¬
laire.
Ornementation dorsale : dessin caractéristique présenté par la sculp¬
ture céphalique, qui forme une crête ramifiée, dont les pointes corres¬
pondent aux proéminences latérales. Des structures de même nature se
trouvent sur les autres segments du corps sous forme d’ensembles symé¬
triques d’aspérités qui deviennent plus complexes sur les trois segments
postgénitaux, où les pointes se dédoublent et sont renforcées par des
ponts chitineux. Entre deux pointes se trouve un poil tactile, tout comme
sur les proéminences latérales.
Position systématique. — La ressemblance est très grande entre
l’exemplaire de La Réunion et une espèce décrite des Bermudes par
Willey en 1930 que cet auteur considéra comme une Laophontidae en
lui donnant le nom de Laophonte echinata. Ultérieurement Lang (1936)
jugea, à juste titre, que cette espèce devait être classée dans le genre
Laophontodes, dont la place naturelle était parmi les Ancorabolidae,
famille voisine de Laophontidae, et, en même temps il la réunit, sous le
nom spécifique d ’armatus, à une autre forme qu’il avait décrite des Iles
Falkland.
La comparaison entre mon exemplaire, la forme des Bermudes et celle
de Falkland, ne m’autorise pas à considérer le maintien d’un nom spéci¬
fique unique pour toutes ces formes comme justifié. Sans disposer d’un
dessin d’ensemble de la forme étudiée par Lang, en me basant unique¬
ment sur la description et les dessins reproduits dans sa Monographie,
j’ai trouvé des différences importantes entre la forme de Falkland d’une
part et celles des Bermudes et de La Réunion de l’autre ; celles-ci se
distinguent de la première par les traits suivants :
A 1 : à articles plus anguleux, avec une garniture sétale plus dense.
— ornementation céphalique plus complexe.
— champ génital différent.
— ornementation de la furca très différente.
493 —
Fig. 7. — Laophontodes robiistus n. sp.
1, furca ; 2, insertion de la soie furcale dorsale ; 3, P 1 ; 4, P 2 ; 5, P 3 ; 6, P 4 ; 7, P 5 ;
8, champ génital.
— P 1 : dernier article de l’endopodite en crochet (comme chez les
Laophontidae) , exopodite biarticulé.
— P 2-P 4 : endopodite complètement disparu.
— P 5 : présence d’une épine non articulée ou d’une soie au dessus
du pédoncule de la soie latérale.
Ces différences me semblent suffisantes pour imposer une séparation
entre formes qui sont sans doute étroitement apparentées au sein d’une
lignée phylogénétique en évolution, mais néanmoins distinctes. La dis-
494 —
parition totale de la rame interne chez la femelle, aboutissement d’un
processus particulièrement actif chez les Cletodidimorpha, suffirait à elle
seule à justifier une application serrée du critère d’espèce.
Mais les formes des Bermudes et de La Réunion diffèrent aussi entre
elles quoique dans une bien moindre mesure. Chez cette dernière on
observe :
- — - l’A 1 est plus courte par rapport à la longueur totale de l’animal ;
— l’ornementation dorsale est quelque peu différente et plus compli¬
quée, notamment aux articles postgénitaux ;
— la soie basale de la P 4 est mince et courte (distinction valable
probablement aussi pour P 2 et P 3) ;
— la soie apicale furcale est plus courte : 1 fois et demi contre 2 fois
et demi la longueur de la furca ;
— la P 5 porte une courte soie plumeuse à la place de l’épine non
articulée, puis deux soies terminales internes et quatre soies basales
internes (deux longues et deux courtes).
La fusion des articles des P 2 et P 3 n’est pas mentionnée chez Wil-
ley, il est donc possible que cela soit aussi particulier à la forme de La
Réunion. Quant à la soie qui surmonte le pédoncule de la soie latérale,
et qui d’après le dessin et la description de Willey, s’est soudée dans
la forme des Bermudes à l’appendice en formant un processus spini-
forme, il s’agit d’un caractère intéressant par le fait qu’il semble être
unique chez un Harpacticoïde et qui donc ne saurait être négligé dans
une définition spécifique. Avec ses douzes soies à la P 5, L. robustus a
donc la plus garnie des P 5 par rapport aux autres espèces. J’ajouterai
encore comme caractère distinctif, une plus grande taille et vraisemblable¬
ment une écologie différente, la forme de Willey provenant d’un lac salé.
Je propose donc le nom de Laophontudes robustus pour l’espèce de La
Réunion. Il serait normal de garder l’ancien nom — • sous forme d’ « echi-
natus » — pour l’espèce des Bermudes, mais malheureusement, la place
se trouve occupée par L. echinatus, espèce « incertae sedis », décrite par
Brady en 1918. Me voyant forcé de forger à mon tour un nomen novurn
pour l’espèce des Bermudes, je proposerai, conformément aux recom¬
mandations déjà formulées par les taxonomistes, qu’elle soit dédiée à
l’auteur qui l’a décrite. Trois espèces de Laophontodes seraient donc à
distinguer, formant un groupe naturel : armatus Lang, willeyi nom.
nov., robustus n. sp.
CYCLOPOIDA
Halicyclops reunionensis n. sp.
Une dizaine d’individus des deux sexes.
Description de la femelle. — Longueur env. 0,5 mm, partie anté
rieure du corps arrondie (fig. 8 : 1).
495
A 1 : à six articles, atteignant la moitié du céphalothorax.
A 2 : et appendices buccaux de type habituel.
P 1-P 4 (fig. : 2, 3) portent les phanères suivantes :
P 2 P 3 P 4
4 4 3
5 5 5
1.1.3 1.1.3 1.1.2
P 5 (fig. 8 : 8) : article à peine plus long que large, épine interne plus
longue que les deux autres ; soie apicale plumeuse, à peu près deux fois
plus longue que l’épine interne, à point d’insertion proéminent.
P 6 (fig. 8 : 9) : courte soie plumeuse, accompagnée de deux rudiments
papillif ormes.
Segment génital : aussi long que large, bombé, à protubérance latérale
peu marquée ; champ génital petit, visible après éclaircissement.
Champ anal (fig. 8 : 4) : échancrure anale garnie d’une rangée de poils ;
faux opercule anal constitué par la membrane hyaline de l’avant dernier
article dont la dentelure, normale du côté ventral, se transforme dorsa-
lement en une frange irrégulière de languettes qui s’allongent vers le
milieu. Cette structure est difficile à observer, même à l’immersion. Le
segment postgénital se termine également par une frange, dont les den-
ticules sont courts et irréguliers.
Furca (fig. 8 : 4) : branches furcales près de deux fois plus longues
que large ; soie dorsale plumeuse et 2 fois et demi plus longue que la furca,
soie terminale externe 1 fois et demi plus longue que la furca, soie ter¬
minale interne insignifiante, soie latérale plumeuse et de longueur modérée.
Description de mâle. — Longueur env. 0,4 mm.
P 5 (fig. 8 : 5) : soies notablement plus longues que les épines, épine 1
plus forte et à spinulation plus marquée.
P 6 : une forte épine flanquée de deux courtes soies.
Champ anal : dentelure médiane moins nette que chez la femelle.
Position systématique. — La forme arrondie de la P 5 fait penser
à rotundipes, mais en suivant le tableau dichotomique de Lindberg,
ce sont les espèces konkanensis et troglodytes qui semblent les plus proches.
Toutefois, reunionensis s’écarte de la première par une série de carac¬
tères, tels que la forme du segment génital qui est plus bombé, la P 5
qui est plus arrondie, la soie interne de l’article terminal de l’endopo-
dite P 4 qui est plus longue, l’ornementation de l’article 4 de l’abdomen ;
il y a davantage d’affinité avec troglodytes, par la forme générale, les
P 4, P 5 et P fi, mais le segment génital de celle-ci est moins bombé,
la furca plus courte, la taille plus grande et la frange de l’article 4 moins
importante. D’après Lindberg, ce dernier caractère n’aurait pas de
valeur taxonomique, car inconstant. D’après mes observations sur les
P 1
épines . 3
(ex . 5
soies i . . ,
{ end . 1.1.4
— 496 —
Fig. 8. — Halicyclops reunionensis n. sp.
1, aspect d’ensemble d’une femelle ; 2, P 1 ; 3, article 3 de l’endopodite P 4 ; 4, furca ; 5, P 5
et P 6 ; 6, Md ; 7, Mxl ; 8, P 5 ?; 9, P 6 $.
deux espèces de La Réunion et les données tirées de plusieurs travaux
récents, j’estime que si les denticules comme tels peuvent peut-être pré¬
senter une certaine variabilité, leur transformation en longues franges
par coalescence de plusieurs dents est certainement un caractère net et
distinctif. Des semblables structures apparaissent comme bien caracté¬
ristiques, entre autres, des espèces gauldi et stocki, avec une différen¬
ciation particulière chez cette dernière.
— 497
Halicyclops aquae surgentis n. sp.
Très nombreux individus de deux sexes, espèce dominante dans les
échantillons de cette station. Taille de la femelle : 0,35 mm, mâle plus
petit (fig. 9 : 1).
Fig. 9. — Halicyclops aquae surgentis.
1, aspect d’ensemble d’une femelle ; 2, A 1 ; 3, P 1 ; 4, articles 2 et 3, endop. P 4 ; 5, P 5 Ç ;
6, P 5 et P 6 <$ ; 7, furca.
Description par rapport a reunionensis. — Partie antérieure moins
arrondie, abdomen relativement plus court. P 1-P 4 (fig. 9 : 3, 4) : même
formule, sauf pour les endopodites P 2-P 4 qui ont respectivement i.2.3
1.2.3 et 1.2.2 soies. La forme des articles distaux est légèrement plus
allongée et l’épine basale interne de la P 1 est plus longue. Segment
génital moins bombé.
— 498 —
Champ anal (fig. 9 : 7) : pas de faux opercule anal, dentelure margi¬
nale dorsale de l’article 4 régulière.
Furca (fig. 9 : 7) : branches furcales un peu plus courtes, env. 1 fois
et demi la largeur. Soie dorsale env. trois fois plus longue que la furca.
Position systématique. — Cette espèce serait voisine de II. sarsi,
avec quelques ressemblances avec magniceps. Son affinité avec la pre¬
mière repose sur la ressemblance entre les caractères suivants : taille,
forme générale du corps et surtout de sa partie antérieure, longueur de
la furca, formule des épines, endopodite P 2-P 4 qui porte deux soies.
Mais sarsi a un segment génital non élargi, une P 4 dont l’article ter¬
minal a une forme différente, avec des épines plus longues, une P 5
allongée dont les phanères sont aussi plus longues. Ses affinités avec
magniceps ne concernent que la forme du céphalothorax et la présence
de deux soies à l’article 2 de l’endopodite.
Centre de Recherches Hydrobiologiques , Gi(-sur-Yvette (S.-et-O.).
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 4, 1964, pp. 500-501.
ELMINIUS MODESTUS
AUX SABLES D'OLONNE
Par E. FISCHER-PIETTE
Le Crustacé Cirripède austral Elminius modestus, vu pour la première
fois en Europe en 1944 à Portsmouth, et qui peu à peu gagne vers le Sud
le long de la côte atlantique française, n’y effectuait depuis quelques
années que de lents progrès. Sa frontière était à Lorient en 1955, à la rivière
Fig. 1. — Emplacement des localités citées dans le texte.
d’Etel en 1957, à Saint-Brévin en 1960 et à Pornic en 1963. Les progrès
avaient été particulièrement lents de 1960 à 1963, puisque de Saint-Bré¬
vin à Pornic la distance n’est que de 24 km, de sorte que dans une pré¬
cédente note 1 II, j’écrivais : « nous devons peut-être voir là l’indice que l’es¬
pèce approche de la frontière que lui imposeront des conditions trop
méridionales ».
1. Bull, du Muséum, 2e s., t. 35, 1963, pp. 176-1.78 Pour la bibliographie, voir Crustaceana,
II, 1961, p. 299.
— 501
Mais depuis kirs, en une seule année, les progrès ont été beaucoup plus
marqués. Me trouvant aux Sables d’Olonne le 28 avril 1964, j’y ai cons¬
taté la présence de cette espèce. De Pornic aux Sables d’Olonne la dis¬
tance est de 85 km. Le dernier examen négatif effectué aux Sables d’Olonne
avait eu lieu le 25-2-63 pendant le même voyage qui me permit de cons¬
tater (26-2-63) que les Elminius avaient peuplé Pornic.
C’est à la sortie du port des Sables d’Olonne que l’espèce a été trouvée,
sur les deux rives du chenal. Sur la rive gauche, à l’embarcadère pour
La Chaume, se voyaient des individus très épars. En face, à l’escalier de
La Chaume, ils étaient bien plus fréquents : 20 par mètre carré environ,
mélangés à des Chthamalus stellatus beaucoup plus nombreux. Les indi¬
vidus les plus grands mesuraient 10 mm.
Le port de La Rochelle est la localité suivante qui serait favorable
à l’établissement de cette espèce. J’y ai procédé à sa recherche le 8 mai
1964, mais n’ai pu en trouver aucun exemplaire.
Entre Pornic et Les Sables d’Olonne, une localité semblait très favo¬
rable à l’implantation des Elminius : Saint-Gilles-Croix-de-Yie. Je les
y ai recherchés (27-5-64), dans tout l’estuaire de la Vie, depuis les deux
rives de cet estuaire en amont du pont routier, jusqu’à la mer ouverte,
en passant par le port de Saint-Gilles et celui de Croix-de-Vie, mais n’ai
pu en trouver aucun.
Dans l’invasion des rivages du golfe de Gascogne par les Elminius,
allons-nous maintenant assister à une extension des populations vers
les côtes ouvertes, à partir des estuaires et ports où elles se sont éta¬
blies ? Voici ce qui m’amène à poser cette question.
Me trouvant, le 25-5-64, à la Pointe du Croisic, qui est le point le plus
saillant en mer de toute la côte située entre la Loire et la Vilaine, j’v
ai vu, sur deux Mytilus edulis contigus fixés sur le flanc Nord de cette
pointe, deux Elminius modestus de 7,5 mm chacun. Je cherchai alors à
en découvrir d’autres à proximité, mais en vain.
On pouvait supposer que les larves qui avaient donné ces deux indi¬
vidus étaient issues de populations fixées dans le Traict du Croisic (l’es¬
pèce existe en tous cas au Croisic même, très peu abondante sur les
murailles du port, mais semi-abondante sur la grève naturelle du Traict
entre le port et la gare). Aussi ai-je cherché les Elminius, de proche en
proche, sur les 3 km qui séparent la Pointe du Croisic de l’entrée du
Traict (jetée du Tréhic), mais en vain. Il s’agit donc d’une trouvaille
tout à fait isolée.
Mais il n’est pas impossible que dans l’avenir l’espèce s’étende vérita¬
blement hors du Traict, puisque nous avons la preuve que des larves
parvenant à la Pointe du Croisic sont capables de se métamorphoser et
que les individus qui en dérivent peuvent atteindre une taille normale.
Les deux exemplaires dont il s’agit ont été déposés dans les collections
du Laboratoire des Arthropodes.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 4, 1964 p. 502-505.
MOLLUSQUES TERRESTRES DE U ILE EUROPA
Par E. FISCHER-PIETTE et J. BEDOUCHA
On sait que l’une des petites îles du Canal de Mozambique est appelée
Ile Europa 1. Située dans la partie Sud de ce canal, elle est à 300 km de
Madagascar et à 500 km de la côte africaine. Le point de même latitude
de la côte malgache est entre le Cap Saint- Vincent et Tuléar. Cette île
n’a que 8 km de long et 6 km de large, elle ne doit donc être peuplée que
d’un petit nombre de Mollusques terrestres. Trois espèces ont été rap¬
portées au Muséum par M. G. Petit en 1921 à la suite d’une récolte faite
au centre de l’île ; et une quatrième par M. R. Paulian en 1947. Nous
consignons ci-dessous les résultats de l’examen de ces échantillons.
Pupoides ealaliaricus Bttg.
1886. Buliminus (Leucochiloides) calaharicus Boettger, Berieht Senck.
Nat. Ges., p. 24, pl. 2, fig. 3 a-c.
1921. Pupoides calaharicus Boettg., Pilsbry in Tryon’s Manual, XXVI,
p. 138, pl. 14, fig. 10 et 11, pl. 17, fig. 8.
1938. Pupoides calaharicus Boettg., Connolly, Ann. S. Afr. Mus.,
XXXIII, p. 395.
Nous rapportons à cette espèce un échantillon de 4,5 mm recueilli par
M. R. Paulian en 1947. Cette attribution est incertaine car on sait com¬
bien les déterminations des Pupoides sont difficiles. P. calaharicus habite
toute l’Afrique du Sud et remonte jusqu’aux Victoria f ails. Boettger
disait distinguer cette espèce de P. coenopictus Hutt. par sa forme plus
allongée et plus cylindrique, et cette remarque s’applique aussi à notre
échantillon, d’où la détermination que nous proposons. Mais Connolly
dit que la différence invoquée n’est pas constante du fait que le degré
d’allongement est assez variable au sein des populations de calaharicus.
Ena gaillardi n. sp. (fig. 1)
Description du type. — Hauteur 13 mm, diam. max. 5 mm. 6 tours,
assez bombés et dont l’accroissement est assez régulier, toutefois le der¬
nier tour est nettement débordant. Une fente ombilicale, presque fermée.
1. Elle porte le nom du navire anglais qui la reconnut en 1774. Voir l’article de R. Pau¬
lian dans Le Naturaliste malgache , II, 1950, pp. 77-85.
503 —
Péristome interrompu. Dimensions de l’ouverture (péristome compris) :
hauteur 4,5 mm, largeur 3,5 mm. Stries de croissance nombreuses, serrées,
très obliques. Pas de sculpture spirale. Test très luisant, assez transpa¬
rent, brun rouge, sauf le péristome qui est blanc jaunâtre.
Récolté au centre de l’île par G. Petit, 1921.
Variations. — Nous avons, de la même récolte, 6 paratypes (dont un
décoloré et abîmé) qui tous sont proportionnellement moins hauts et
ont une fente ombilicale plus ouverte. Voici leurs dimensions : trois ont
12 sur 5 ; deux ont 11 sur 4,5 ; un échantillon dont le péristome n’est
pas formé, a 11 sur 4.
Rapports et différences. — De la région malgache nous ne connaissons
aucune espèce analogue à celle-ci.
Pour l’aspect extérieur il y a une grande analogie avec Ena Messageri
Bav. et Dautz., d’Indo-Chine, mais sans le caractère granuleux de la
surface (s. -g. Coccoderma) que présente cette dernière espèce.
Achatina fulica Bowd.
Un exemplaire jeune (33 mm), récolté au centre de l’île par G. Petit,
1921.
Harmogenanina cycliscus petiti n. sp. (fig. 2)
Une espèce qui nous paraît nouvelle, est rapportée par nous au genre
Harmogenanina Germain 1919, donc aux Ariophantidae. L’espèce-type
du genre est H. detectus (Fér.) Pfr., de La Réunion. Germain [Bull.
Mus., 1918, p. 517), proposait le nom Harmogenanina pour l’ensemble
des « Hélix » argentea Reeve, semicerina Mor., linophora Mor., detectus
(Fér.) Pfr., et Harmogenanina subdetecta Germ., et ajoutait : « Les Har¬
mogenanina se rattachent, d’une part, aux Conulema de l’Inde [type :
C. attegia Bens.] et, d’autre part, aux Trochonanina du sous-genre Mar-
tensia de l’Afrique Equatoriale [type : T. (M.) mozambicensis Pfr.] ».
Toutes les espèces groupées par Germain sous le nom Harmogenanina
habitent Maurice et La Réunion.
Notre attribution générique est incertaine, car il est gênant de cons¬
tater que le groupe dont nous venons de parler, présent aux îles Mas-
33
— 504
careignes, semble faire défaut à Madagascar situé entre les Mascareignes
et Europa.
Description du type. — Diamètre 17 mm, hauteur 8 mm. 4 tours 1/4.
Coquille présentant une carène très saillante et en dents de scie, chaque
dent étant constituée par l’aboutissement d’une côte de croissance. Ces
côtes sont très fortes sur la face supérieure du tour, un peu moins fortes
sur la base. Ombilic franc, de 1 mm environ de diamètre. L’ouverture,
anguleuse à la carène, présente en outre deux autres angles, aux deux
extrémités de son bord inférieur lequel est parallèle au plan équatorial.
Cette ouverture a son bord supérieur tranchant, jusqu’à la carène. A par¬
tir de là se voit un péristome, large de 1 mm en moyenne, qu’on peut
assimiler à la dernière costulation de croissance qui serait nettement plus
saillante que les précédentes et qui de plus, au bord inférieur de l’ouver¬
ture, commencerait par faire un ressaut vers le haut avant de se dilater
en direction du bas. C’est en arrivant à la région ombilicale que le péris¬
tome est le plus dilaté, allant jusqu’à cacher la pente de l’entonnoir
Fig. 2. — Ilarniogenanina petiti n. sp. Holotype, gr. nat.
ombilical, mais non l’ombilic lui-même. L’ouverture mesure intérieure¬
ment 8 mm de large et 4 mm de haut et, extérieurement (péristome com¬
pris) 10 mm de large et 5 mm de haut. Coloration : la teinte est d’un
blanc pur à la base, faisant place à une bande spirale beige, de 1 mm
de large, aux abords de la carène ; la carène serrulée est occupée par
une bande blanche de 1 mm de large ; le dessus des tours est principale¬
ment occupé par des plages diffuses d’un beige délavé sur un fond gri¬
sâtre ou blanchâtre.
Récolté au centre de l’île par G. Petit, 1921.
Variations. — Nous avons, de la même récolte, deux autres échantil¬
lons, non-adultes. L’un d’eux a 14 mm de diamètre et 7 mm de haut,
sa coloration est la même que chez le type. L’autre est un peu plus élevé :
13 mm de diamètre et 7 mm de haut. Sa teinte est plus foncée, unifor¬
mément brune sur le dessus, d’un brun très clair sur le dessous, le blanc
de la bande carénale n’est pas franc, et la bande sous-carénale est d’un
brun assez foncé. La carène déborde légèrement la dernière moitié du
dernier tour, évoquant quelque peu une disposition scalaire. Ce dernier
échantillon a ses côtes un peu plus marquées que les deux premiers.
Rapports et différences. — Se rapproche de Ii. détecta (Fér.) Pfr., de
La Réunion, mais cette dernière espèce n’est pas ombiliquée, sa denti-
505 —
culation carénale est bien moins marquée, ses côtes étant beaucoup
moins saillantes et bien plus serrées ; le péristome fait défaut, et la colo¬
ration est uniformément brun-jaune.
Ressemble aussi beaucoup à Hélix serrula Benson, du Bengale, qui a
toutefois un sommet bien plus saillant et est dépourvu de péristome.
Enfin la serrulation carénale est très analogue à celle de Priodiscus
serratus Ad., des Seychelles, mais cette dernière espèce est beaucoup
plus largement ombiliquée, sa taille est bien moindre, elle est dépourvue
de péristome, et elle est bien plus conique.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N» 4, 1964, pp. 506-522.
TREMATODES D'OISEAUX
DE MADAGASCAR
Note IV. Strigéides et Cyathocotylides
Par Josette RICHARD
Les Strigéides d’Oiseaux malgaches n’ont encore fait l’objet d’aucune
étude ; nous décrivons dans la présente note quelques espèces se rap¬
portant au matériel que nous devons à MM. A. G. Chabaud et E. R.
Brygoo.
Nous remercions vivement le Professeur G. Dubois, qui, lors d’un
séjour à Neuchâtel a mis à notre disposition toute sa collection de Stri¬
géides d’Oiseaux, et qui, par ses précieux conseils nous a aidée à élaborer
cette note.
Nous avons identifié les parasites suivants :
Famille Strigeidae Railliet, 1919.
Apharyngostrigea madagascariensis n. sp.
Apharyngostrigea cornu (Zeder, 1800).
Parastrigea faini (Dubois, 1955).
Apatemon gracilis (Rud., 1819).
Famille Cyathocotylidae Poche, 1925.
Mesostephanus sp.
Apharyngostrigea madagascariensis sp. n.
Les trois exemplaires de ce parasite ont été recueillis dans l’intestin
de Melanophoyx ardesiaca (Wagler), ( Ardeidae ) ; Tananarive (avril 1961).
Description (cf. fig. 1 A et B).
Dimensions :
Longueur totale . 2,03 mm.
Longueur du segment antérieur . 560 p
» » » postérieur . 1,47 mm.
Largeur du segment antérieur . 550 p
» » » postérieur . 482 p
— 507 —
Ventouse buccale .
Ventouse ventrale .
Glande protéolytique .
Ovaire . environ
Testicule antérieur .
Testicule postérieur .
Cône génital .
Œuf (1 seul a pu être mesuré) .
Rapport des longueurs segment postérieur /segment antérieur. . . .
118/110 p
167/145 p
237/162 p
140/167 p
206/363 p
157/344 p
153/148 p
85/ 65 p
2,6
Corps à segment antérieur en forme d’outre plus ou moins régulière,
plus large que long, à faible constriction transversale ; à segment posté-
Fig. 1. — Apharyngostrigea madagascariensis n. sp. chez Melanophoyx ardesiara (Wagler).
Tananarive (avril 1961).
A : corps entier, vue latérale. B : coupe sagittale de l’extrémité postérieure.
rieur allongé, fortement arqué et atténué postérieurement s’élargissant
au niveau des testicules et s’étrécissant au niveau de la bourse copula-
trice marquée, extérieurement, par une très légère constriction trans¬
versale.
Ventouse buccale submarginale ; ventouse ventrale beaucoup plus
grande, bien visible dans les préparations totales, et située à peu près
à mi-longueur du segment antérieur où elle fait légèrement saillie sur la
paroi dorsale.
Glande protéolytique bien développée, pénétrant assez en avant dans
le segment antérieur.
— 508 —
Appareil génital femelle : ovaire ovoïde, situé à mi-longueur du segment
postérieur. Utérus montant jusqu'à la glande protéolytique, se repliant
et se dirigeant ensuite vers l’arrière en longeant la paroi dorsale du corps.
Yitellogènes formant deux amas longitudinaux à la base des lobes de
l’organe tribocytique et ne dépassant pas, vers l’avant, la base de la
ventouse ventrale. Accumulés à la partie antérieure du second segment,
jusqu’à l’ovaire, ils se réduisent à un large ruban ventral au niveau des
testicules et s’étalent à nouveau en arrière de ceux-ci dans les parois de
la bourse copulatrice où ils pénètrent (cf. coupe sagittale fig. 1 B) . Réser¬
voir vitellin et glande de Mehlis intertesticulaires. Canal de Laurer s’ou¬
vrant dorsalement à mi-longueur du segment postérieur.
Appareil génital mâle : testicules quadrangulaires, multilobés occupant
toute la largeur du corps. Vésicule séminale située en arrière du testi¬
cule postérieur. Ductus ejaculatorius confluant avec l’utérus dans le pre¬
mier tiers de la longueur du cône génital. Canal hermaphrodite long
tapissé d’un épithélium à très hautes cellules (20 à 22 jx). Cône génital
assez bien délimité du parenchyme. Bourse copulatrice petite à paroi
épaisse, dont le pore est terminal.
Discussion
L’absence de pharynx, la répartition des vitellogènes dans les deux
segments et leur extension jusque dans les parois de la bourse copula¬
trice (cf. fig. 1 B), la présence d’un cône génital permettent d’attribuer
ces spécimens au genre Apharyngostrigea Ciurea, 1927. Ils sont de plus
essentiellement caractérisés par la très faible densité des follicules vitel¬
logènes dans le segment antérieur, qui se réduisent à deux amas situés
à la base des lobes dorsaux et ventraux de l’organe tribocytique, et par
la position des glandes génitales dans la seconde moitié du segment pos¬
térieur.
Cinq espèces parmi celles déjà décrites dans le genre Apharyngostrigea,
ont, comme ces exemplaires, l’ovaire situé au niveau ou en arrière de la
mi-longueur du corps :
1° chez A. simplex (Johnston, 1904), de Notophoyx novehollandiae
(Lath.), Australie, les ventouses sont d’égales dimensions.
2° chez A. repens (Chase, 1921), également de Notophoyx noeehollandiae
(Lath.), Australie, les dimensions du corps sont supérieures (6 mm, dont
2 mm pour le segment antérieur), l’ovaire est réniforme, et les ventouses
buccale et ventrale sont presque égales.
3° chez A. ramai (Verma, 193G) de Nycticorax nycticorax L., Inde,
l’ovaire est réniforme, les testicules sont grands et les vitellogènes sont
denses dans le segment antérieur.
4° chez A. multiovatum (Pérez Yigueras, 1944) d ’Egretta thula thula
(Molin), Cuba, les testicules sont grands, la ventouse buccale est petite.
5° A. pipientis (Faust, 1918) (synonyme .4. tenuis Dubois et Rausch,
- 509 —
1950) décrit par Lumsden et Zischke (1963) chez Ilydranassa tricolor
(Müller) de Louisiane, se rapproche de nos spécimens par les dimensions
des ventouses, la forme de la glande proléolytique, de l’ovaire et des
testicules, mais en diffère par les dimensions des testicules et l’étendue
des vitellogènes dans le segment antérieur.
Nous pensons donc que notre espèce est nouvelle et nous la nommons
Apharyngostrigea madagascariensis n. sp.
Apharyngostrigea cornu (Zeder 1800) Ciurea 1927.
Un grand nombre d’exemplaires a été trouvé dans l’intestin d’Ardea
cinerea L. ( Ardeidae ). Périnet (décembre 1961).
Description (cf. fîg. 2 A-B).
Dimensions :
Longueur totale . 2,2—3,08 mm
Longueur du segment antérieur . 704-804 p
» » » postérieur . 1,6— 1,9 mm
Largeur » » antérieur . 864-912 p
» » » postérieur . 704—720 p
Ventouse buccale . 149-173/115-120 p
Ventouse ventrale . 187-192/120-160 p
Rapport ventouse ventrale /ventouse buccale . 1,2
Glande protéolytique . 160-280/120-270 p
Ovaire . 326-245/115-206 p
Testicule antérieur . 260-552 /260-530 p
» postérieur . 480-528 /220-432 p
Œufs . 87-104/57-63 p
Cône génital (sur coupe) . 240/216 p
Rapport des longueurs segment post. /segm. ant . 2,27-2,36
Discussion
Ces exemplaires présentent tous les caractères de l’espèce décrite
d’Europe chez Ardea cinerea L. par Ciurea (1927), et dont G. Dubois
(1938, p. 41) donne un dessin général. La position et les dimensions des
ventouses orales et ventrales, la densité à peu près égale des follicules
vitellogènes dans les deux segments, le cône génital approximativement
de même dimension que l’ovaire, les dimensions des œufs, sont identiques.
Nous donnons un dessin d’une coupe sagittale de la région postérieure
montrant le cône génital et la confluence du canal éjaculateur et de
l’utérus.
Nous rattacherons à cette espèce un grand nombre de spécimens
trouvés dans l’intestin de Bubulcus ibis (L.), Tananarive (février 1963).
Le matériel est malheureusement en très mauvais état, plus ou moins
— 511
macéré et les glandes génitales n’ont pu être observées avec précision.
Nous avons relevé les dimensions suivantes :
Longueur totale . 1,5-2, 2 mm
Longueur du segment antérieur . 472-752 p
» » » postérieur . 1,06-1,60 mm
Largeur » » antérieur . 608-792 p
» » » postérieur . 408—472 p
Ventouse buccale . 82-94 /108-120 p
Ventouse ventrale . 139-144/149-168 p
Œufs . 86-96 /60-62 p
Rapport ventouse ventrale /ventouse buccale . 1,4
Rapport des longueurs segment postérieur /segment anté¬
rieur . 2,2
Parastrigea faini Dubois, 1955.
Les cinq exemplaires de cette espèce ont été recueillis dans l’intestin
d’un Oiseau endémique Astur hensti (Schlegel) ( Falconidae ) ; Tananarive
(janvier 1961).
Description (cf. fig. 3-4 et 4 bis).
Dimensions de deux spécimens :
Longueur totale .
Longueur du segment antérieur .
Longueur du segment postérieur .
Largeur du segment antérieur .
» » » postérieur .
Ventouse buccale .
Ventouse ventrale .
Pharynx .
Ovaire .
Testicule antérieur .
Testicule postérieur .
Cône génital . .
Bourse copulatrice .
Paroi de la bourse copulatrice .
Œufs .
Distance ventouse buccale-ventouse ventrale
Préparation „
totale CouPe
Corps trapu (cf. fig. 3 A-B), composé d’un segment antérieur et d’un
segment postérieur : le segment antérieur à ouverture étroite est cons¬
titué dans son premier tiers, par une collerette portant la ventouse orale
et le pharynx. Les deux derniers tiers du segment antérieur sont dilatés
en un bourrelet collaire réniforme ; l’organe tribocytique est caractérisé
par une forte expansion de la lèvre dorsale déterminant la saillie du bour¬
relet collaire (cf. fig. 4 bis F). Les lobes de l’organe tribocytique font
— 512 —
saillie à l’ouverture antérieure : l’extrémité antérieure du lobe dorsal
est bifide. La ventouse buccale est marginale, le pharynx lui est contigu.
La ventouse ventrale est située dans le second tiers de la longueur du
segment antérieur. Ni la ventouse orale, ni la ventouse ventrale ne sont
visibles extérieurement. La glande proléolytique est située à la limite
postérieure de ce segment.
Le segment postérieur comprend deux parties délimitées par une cons-
triction. La première, représentant à peu près les deux tiers de la Ion-
Fig. 3. — Parastrigea faini Dubois 1955 chez Astur hensti (Schlegel). Tananarive (janv. 1961).
A : vue dorsale. B : vue ventrale.
gueur du segment, est occupée par les glandes génitales, l’utérus et la
vésicule séminale. La seconde constitue la bourse copulatrice.
Appareil génital femelle : ovaire réniforme, concave dorsalement, situé
dans le premier tiers de la longueur du segment postérieur ; il n’est pas
visible dans les préparations totales car vitellogènes et testicules sont
très développés. Le canal de Laurer débouche dorsalement à son niveau.
La glande de Mehlis est intertesticulaire. L’utérus monte ventralement
dans la zone préovarienne où il accomplit de nombreuses sinuosités,
puis descend ventralement, contourne la vésicule séminale, pénètre enfin
dans le cône génital globoïde ; œufs nombreux.
Les glandes vitellogènes, totalement absentes dans le premier tiers
du segment antérieur, envahissent ses deux derniers tiers (parois du
corps et lobes de l’organe tribocytique) rendant cette région opaque
Fig. 4. — Parastrigea faini Dubois 1955 chez Astur Hensti (Schlegel). Tananarivc (janv. 1961).
Coupes parasagittales successives de l’animal depuis la face droite jusqu’à l’axe médian.
A : testicules antérieur et postérieur bilobés. — B et C : fusion des deux lobes du testicule antérieui
— 515 —
dans les préparations in loto. Dans le segment postérieur, les vitellogènes
constituent un ruban ventral d’abord large qui s’étrécit au niveau du
testicule antérieur pour ne former qu’un mince filet ne dépassant pas
vers l’arrière le bord postérieur du second testicule.
Appareil génital mâle : les testicules sont situés dans le segment posté¬
rieur en arrière de l’ovaire. Ils sont très développés et forment des saillies
latérales globuleuses sur les parois du corps (cf. fig. 4 et 4 bis). Le testi¬
cule antérieur est formé de deux masses peu lobées réunies par une com¬
missure dorsale très étroite. Les testicule postérieur a la forme d’un H
dont les extrémités libres portent chacune un lobe ; les lobes ventraux
sont plus grands que les dorsaux ; le canal déférent se dirige d’abord
ventralement puis dorsalement et forme la vésicule séminale qui s’ouvre
dans le cône génital
Discussion
Nous avons comparé nos échantillons à tous les spécimens de P. faini
que le Professeur G. Dubois a eu l’obligeance de nous montrer à Neu¬
châtel et qu’il a décrits du Congo (1955) chez Buteo rufofuscus augur
Rüpp. Sa collection comporte un grand nombre de spécimens parmi
lesquels nous avons trouvé des formes rétractées et globuleuses tout à
fait semblables aux nôtres. Elles présentent en outre les caractères com¬
muns suivants : ovaire réniforme situé dans le tiers antérieur de la lon¬
gueur du corps, testicules peu lobés, bourse copulatrice spacieuse à paroi
épaisse dont la longueur est à peu près égale à celle du segment antérieur.
Nous rapporterons donc nos spécimens à l’espèce Parastrigea faini
Dubois, 1955.
Apatemon gracilis (Rud., 1819).
Deux spécimens jeunes et malheureusement en mauvais état recueillis
dans l’intestin d’un canard Anas platyrhunchos L. (Anatidae). Itasv
'octobre 1958).
Description (cf. fig. 5)
Dimensions d'un spécimen :
Longueur totale .
Longueur du segment antérieur.
Longueur du segment postérieur
Largeur du segment antérieur. . .
» » # postérieur . .
Ventouse buccale .
Ventouse ventrale .
Pharynx .
Glande protéolytique .
Ovaire .
. 1,26 mm
. 536 (J.
. 726 p
. 608 [x
. 336 p
. 122/84 p
. 170/144 p
diamètre environ 38 p
. 48 /59 p
. 79/110 p
— 516 —
Testicule antérieur . 134/142 p
Testicule postérieur . 122/156 p
Rapport des longueurs segment postérieur /segment antérieur. . . . 1,35
Longueur /largeur segment postérieur . 2,16
1 seul oeuf (collapsé) . 86 /65 p
O
400 jj
Fig. 5. — Apatemon gracilis (Rud., 1819) chez Arias platyrhynchos L. Itasv (oct. 1958).
Corps entier vue latérale.
Discussion
La localisation des vitellogènes dans le segment postérieur et la posi¬
tion du pore génital qui est terminal, nous permettent d’attribuer cette
espèce au genre Apatemon Szidat, 1928. Les coupes histologiques de la
région postérieure n’ont pu être réalisées, le matériel étant peu abon¬
dant et écrasé.
Ce spécimen correspond très bien aux espèces que Dubois et Fain
(1956) ont groupées dans « les parasites d’Anseres » et qui présentent les
caractères suivants : « testicules massifs plus ou moins arrondis ou cor-
diformes... localisés dans la zone moyenne du segment postérieur où
— 517
ils sont orientés obliquement, antéro-dorsalement. Longueur habituelle :
0,8 à 3,3 mm. »
Parmi les espèces appartenant à ce groupe, A. graciliformis Szidat,
1928 diffère de nos spécimens par les dimensions des œufs, A. globiceps
Dubois, 1937 par la forme du segment antérieur, A. intermedius (Johnston,
1904) par les dimensions du corps et du cône génital et A. parvitestis
Ishii, 1935 par les dimensions des testicules et du segment antérieur. Il
reste une espèce .1. gracilis (Rud., 1819) qui semble être l’espèce la plus
proche de la nôtre. Nos spécimens sont plus petits, mais ils sont très
jeunes ce qui expliquerait les faibles dimensions du segment postérieur.
Mesostephanus sp.
L’unique exemplaire de ce parasite trouvé dans l’intestin moyen d’un
canard sauvage à Ambohibao (mai 1959) est un adulte jeune, immature.
Description (cf. fig. 6)
Dimensions :
Longueur . 1,02 mm
Largeur . 550 g
Rapport Longueur /largeur . 1,85
Ventouse buccale . 70/90 p.
Ventouse ventrale . 60/70 p
Rapport ventouse buccale /ventouse ventrale . 1,3
Pharynx . 60 p
Organe tribocytique . 280 p
Ovaire . 80 p
Testicules . 150/180 p
Œsophage . 130 p
Poche du cirre . 75 /460 p
Limite antérieure des vitellogènes . 53/100
Rapport longueur du corps/diamètre de la couronne vitelline . 2,4
Corps ovale à petit appendice caudal subterminal. Ventouse buccale
plus grande que la ventouse ventrale située environ au 42/100 de la
longueur du corps. Pharynx contigu à la ventouse buccale, plus petit
et plus musculeux que celle-ci. Œsophage représentant 1/8 de la lon¬
gueur du corps. Organe tribocytique circulaire.
Appareil génital femelle : ovaire sphérique situé à droite et ventrale-
ment dans la seconde moitié de la longueur du corps. Glandes vitello¬
gènes composées de gros follicules disposés en couronne autour de l’or¬
gane tribocytique et interrompus dans la région postérieure. Vitelloductes
intertesticulaires. Pas d’œufs visibles.
Appareil génital mâle : testicules disposés l’un au-dessous de l’autre
et dorsalement par rapport à l’ovaire. Poche du cirre atteignant la limite
antérieure du premier testicule.
518 —
Discussion
Nous éliminerons tout d’abord de notre discussion les espèces chez
lesquelles la ventouse ventrale est plus grande ou égale à la ventouse
buccale : M. fajardensis (Price, 1934) Lutz, 1935, M. fregatus Tubangui
et Masilungan, 1941, M. haliasturis Tubangui et Masilungan, 1941,
Fig. 6. — Mesostephanus sp. chez un canard sauvage. Ambohibao (mai 1959).
Corps entier, vue ventrale.
M. microbursa Caballero, Grocott et Zerecero, 1953, M. dottrensi Baer,
1957 et M. parappendiculatus Baer, 1959.
Trois espèces ont la ventouse ventrale plus petite que la buccale ;
deux d’entre elles nous semblent très différentes de nos échantillons :
M. appendiculatoides (Price, 1934) Lutz, 1935, la ventouse ventrale est
très petite (45/70 p au maximum) par rapport à la longueur du corps
— 519 —
et \1 . appendiculatus (Ciurea, 1916) Lutz, 1935 : nous avons examiné
à Neuchâtel, chez le Professeur G. Dubois, quelques exemplaires de la
collection Ciurea et avons constaté que l’œsophage très court, musculeux,
présentait une striation non visible chez notre spécimen.
C’est donc de la troisième espèce M. mïlvi , décrite du Japon chez Mil-
vus migrans lineatus (Gray) par Yamaguti (1939), que notre spécimen
se rapproche le plus. Les dimensions du corps et des différents organes
(ventouses, ovaires, testicules, organe tribocytique) sont supérieures à
celles de notre échantillon ; cependant les rapports des dimensions restent
égaux chez les deux espèces.
La ressemblance est encore plus grande avec M . mïlvi décrit d’Egypte
par Dubois et Pearson (1963) chez le Chat et chez Milvus migrans (Bodd).
Les dimensions du corps et des organes correspondent parfaitement à
nos mensurations. Notre spécimen est. donc très proche de M. mïlvi
Yamaguti, 1939 Nous ne lui attribuerons cependant pas de nom spéci-
lique car nous n’avons qu’un seul exemplaire et il est immature ; il ne
nous est donc pas possible d’en faire une étude complète. De plus, ce
spécimen provient d’un canard non déterminé qui est peut-être un hôte
accidentel (l’hôte normal serait un chat, un chien ou Milvus migrans
(Bodd ), rapace particulièrement abondant à Madagascar.
Nous déterminerons donc notre parasite comme Mesoslephanus sp.
proche de M. mïlvi Yamaguti, 1939.
Conclusion.
Seize espèces de Trématodes ont été décrites et publiées jusqu’alors
dans notre série « Trématodes d’Oiseaux de Madagascar » *, Ce sont :
F. Eucotylidae :
Tamerlania zanudnyi Skrj., 1924 chez Leptopterus viridis (P.L.S. Müller) E. 2
» Leptopterus madagascarinus (L.) E.
» Motacilla flaviventris Hartlaub E.
» Coracina cinerea cinerea (P.L.S. Müller) E.
F. Dicrocoeliidae :
Zonorchis dollfusi Rich., 1962 chez Coracina cinerea cinerea (P.L.S. Müller) E.
F. Clinostomatidae :
CUnostomum marginatum (Rud., 1819) chez Bubulcus ibis L.
F. Stomylotrematidae :
Stomylotrema vachoni Rich., 1963 chez Ardeola ralloides (Scop.)
et Ardea cinerea L.
Stomylotrema chabaudi Rich., 1963 chez Tyto alba affinis (Blyth)
1. Il reste 3 espèces de Néodiplostomes qui font l’objet de notes en préparation. - — Les
hôtes sont Coua reynaudii (Pucheran) et Milvus migrans (Bodd).
K. = Endémique.
34
— 520 —
Stomylotrema pictum (Crep., 1837) chez Tyto alba affinis (Blyth)
et Corvus scapulalus Daud.
F. Echinostomatidac :
Echinostoma revolutum (Froel., 1802)
Echinostoma caproni Rich., 1963
Nephrostomum ramosum Sons., 1895
Echinoparyphium elegans (Looss, 1819)
Patagifer brygooi Rich., 1963
F. Strigeidae :
A pharyngostrigea màdagascariensis
Apharyngostrigea cornu (Zeder, 1800)
Paraslrigea faini Dubois, 1955
Apatemon gracilis (Rud., 1819)
Mesostephanus sp.
chez Corvus scapulalus Daud.
» Falco newtoni Gurney E.
» Ardea sp.
» Tyto alba affinis (Blyth)
» Lophotibis cristata (Bodd.) E.
Ardea cinerea L.
Astur liensti (Schlegel) E.
Anas platyrhynchos L.
Canard (?)
n. sp. chez Melanophoyx ardesiaca (Wa
gler)
Nous pouvons faire, au sujet de cette faune, les remarques suivantes :
1° Les Trématodes d’Oiseaux sont rares à Madagascar : les 16 espèces
décrites représentent la presque totalité des Trématodes recueillis chez
plus de 300 Oiseaux autopsiés par E. R. Brygoo et A. G. Chabaud à
l’Institut Pasteur de Tananarive. Ce nombre est très faible comparé au
nombre d’espèces de Nématodes et de Cestodes obtenus par l’autopsie
des mêmes Oiseaux (cf. A. G. Chabaud et E. R. Brygoo, 1964), comparé
également à la richesse en Trématodes dans les régions paléarctiques,
par exemple (cf. I. Bychovskaja-Pavlovskaja, 1962).
2° Les familles de Trématodes les mieux représentées sont les Stri¬
geidae et les Echinostomatidae. Comparé à la faune des autres régions
biogéographiques telle qu’elle apparaît dans d’importants relevés (cf.
I. Bychovskaja-Pavlovskaja, 1962), le « spectre » trématodologique
paraît normal. Nous devons cependant noter qu’une seule espèce de
Dicrocoeliidae a été décrite : Zonorchis dollfusi Richard, 1962.
3° Tous les genres rencontrés sont classiques et ont une vaste répar¬
tition géographique, aucun genre nouveau n’a été décrit et le nombre
d’espèces nouvelles est petit : 6 espèces nouvelles pour 16, pourcentage
faible si l’on compare au nombre d’espèces nouvelles décrites chez les
Nématodes et les Acanthocéphales. L’endémisme des Trématodes est
donc faible sur l’île.
4° Nous constatons que sur les six espèces nouvelles décrites, trois
seulement l’ont été chez les Oiseaux endémiques ; il s’agit de Zonorchis
dollfusi Richard, 1962 chez Coracina cinerea cinerea, Echinostoma caproni
Richard, 1963 chez Falco newtoni et Patagifer brygooi Richard, 1963
chez Lophotibis cristata ; deux espèces ont été recueillies chez des Oiseaux
des régions éthiopiennes Apharyngostrigea madagascariensis n. sp. chez
Melanophoyx ardesiaca et Stomylotrema chabaudi chez Tyto alba affinis ;
— 521 —
enfin, une espèce, Stomylotrema vachoni est décrite d’Ardeidés cosmopo¬
lites : Ardeola ralloides et Ardea cinerea.
Ces résultats semblent très différents de ceux obtenus chez les autres
Helminthes d’Oiseaux. Dans le cas des Nématodes par exemple, presque
tous les Oiseaux endémiques hébergent de nouvelles espèces alors que
celles-ci paraissent rares chez les Oiseaux non endémiques.
Ces faits particuliers aux Trématodes d’Oiseaux s’expliquent si l’on
admet :
a) qu’il n’y a pas de « stock » ancien malgache ;
b) que les rares espèces rencontrées sont d’un apport relativement
récent ; elles auraient pu, par exemple, être introduites avec les Mol¬
lusques transportés par des Oiseaux migrateurs, particulièrement dans
les zones de rizières, et subir sur place une différenciation morpholo¬
gique qui est habituellement faible.
Laboratoire de Zoologie (Vers) du Muséum.
Résumé.
4
Cinq espèces de Strigéides d’Oiseaux sont étudiées. Apharyngostrigea cornu
(Zeder, 1800) chez Ardea cinerea L., Parastrigea faini Dubois, 1955 chez un
Falconidé endémique Astur hensti (Schlegel), Apatemon gracilis (Rud., 1819
chez Anas platyrhynchos L.
Une espèce est nouvelle Apharyngostrigea madagascariensis n. sp. parasite
de Melanophoyx ardesiaca (Wagler), Ardéidé éthiopien ; elle se distingue des
autres espèces du même genre par la position des glandes génitales dans la
seconde partie de la longueur du corps et par la très faible extension des vitel-
logènes dans le segment antérieur.
Nous n’avons pas attribué de nom d’espèce à une cinquième forme très proche
de Mesostephanus milvi Yamaguti, 1939 et dont nous ne possédons qu’un seul
exemplaire recueilli chez un canard non déterminé.
Nous donnons une conclusion générale à l’étude de ces espèces et de celles
décrites précédemment dans notre série « Trématodes d’Oiseaux de Mada¬
gascar » (Note I à IV) ; nous remarquons la pauvreté en Trématodes, la répar¬
tition apparemment normale des familles de Trématodes (« Spectre helmintho-
logique » normal), le faible endémisme et la rareté des espèces nouvelles chez
les Oiseaux endémiques.
BIBLIOGRAPHIE
Bychovskaja-Pavlovskaja (I. E.), 1962. — Trématodes of the birds of the
fauna of the U. R. S. S. Moscou Leningrad, Akad. Nauk S. S. S. R., 407 p.,
107 fig.
Chabaud (A. G.) et Brygoo (E. R.), 1964. — L’endémisme chez les Helminthes
de Madagascar. C. R. Soc. Biogéo, 356, pp. 3-13.
34'
Ciurea (I.), 1927. — Contributions à l’étude morphologique de Strigea cornu
(Rud.). Bull. sect. sci. Acad, roumaine, 11, pp. 12-16, pl. 1-2.
Dubois (G.), 1938. — Monographie des Strigeida (Trematoda). Mèm. Soc. neuch.
Sci. nat., 6, pp. 1-535, 354 fig.
- — - 1955. — Révision du genre Parastrigea Szidat, 1928 ( Trematoda : Strigeidae)
et description de deux espèces nouvelles. Bull. Soc. neuch. Sci. nat., 78,
pp. 53-65, 7 fig.
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n° III. On some species of Holostomidae from Australian birds. Proc.
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Mus. Nat. Hist. nat., 2e sér., 34, pp. 172-183, 4 fig.
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Stomylotrema Looss, 1900. Ann. Parasitol. hum. comp., 38, pp. 63-75
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- — 1964. — Trématodes d’Oiseaux de Madagascar. Note III. Espèces de la
famille Echinostomalidae Poche, 1926. Ibid. ( sous presse ).
Yamaguti (S.), 1939. — Studies on the helminth fauna of Japan. Part 25. Tre¬
matodes of birds, IV. Japan J. of Zool., 8, pp. 129-210, 65 f.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2° Série — Tome 36 — N» 4, 1964, pp. 523-531.
DESCRIPTION D'UNE NOUVELLE ESPÈCE
DU GENRE NEODIPLOSTOMUM RAILLIET , 1919
( TREMATODA , DIPLOSTOMATIDAE)
ET CONSIDÉRATIONS
SUR LES NÉODIPLOSTOMES DE MILANS
ET DE BUSES
Par Georges DUBOIS et Josette RICHARD
Quelques Néodiplostomes parasites du Milan, Milvus migrans (Bodd.),
Falconidé, nous ont été obligeamment envoyés de l’Institut Pasteur de
Madagascar par MM. E. R. Brygoo et A. Capron. Les 39 exemplaires
ont été recueillis dans l’intestin de trois Oiseaux capturés à Tananarive,
en juin 1959 et mars 1961. Nous choisirons comme holotype le spécimen
représenté par la figure 1, provenant de l’Oiseau 50z. Les spécimens
sont déposés au Muséum National d’Histoire Naturelle à Paris.
Neodiplostomum (Neodiplostomum) migrans n. sp.
Syn. Neodiplostomum cochleare Gohar, 1934 nec Krause, 1914, in Dubois,
1938;
Neodiplostomum pseudattenuatum Yamaguti, 1933 nec Dubois, 1928.
Description (cf. fig. 1)
Le corps est divisé par une constriction transversale en deux segments.
Le segment antérieur, finement spinescent, est cochléariforme à spa-
thacé, à bords latéraux largement recourbés, couvrant, chez les spéci¬
mens non écrasés, les bords de l’organe tribocytique. Le segment posté¬
rieur, plus court et moins long, est ovoïde.
Longueur totale (en mm) .
» du segment antérieur (en (x) . .
» » postérieur » ...
Largeur » antérieur » ...
» » postérieur » ...
Rapport des longueurs : segment posté¬
rieur /segment antérieur .
41z
1,15-1,30
629- 816
482- 550
400 - 492
374- 403
0,74-0,82
49z
1,77-2,40
983-1100
727-1062
708- 796
560- 619
0,66-0,84
50z
1,33-1,85
747-1080
570- 865
550- 835
629- 659
0,76-0,80
- 524
Fig. 1. — Neodiplostoiuum (N.) migrans n. sp. chez Milvus migrons (Bodd.).
Holotype. Corps entier, vue ventrale.
525
La ventouse buccale est à peine plus grande que la ventouse ventrale ;
le pharynx, légèrement plus petit que la ventouse buccale, est globu¬
laire et fortement musculeux. L’œsophage est court ; les caeca atteignent
l’extrémité postérieure du corps. L’organe tribocytique circulaire à ellip¬
tique s’ouvre largement par une fente longitudinale.
. 41z 49z 50z
Diamètres : _ _ _
Ventouse buccale (en jx) .... 58—65/63—68 78—84/80—86 78—84/73—78
Pharynx » .... 40-48 /36-56 60-65 /68-73 55-73 /57-64
Œsophage » .... 65—73 73—95 49—63
Ventouse ventrale » .... 44-65/56-65 73-75/80-85 60-64/72-84
Organe tribocytique » .... 213—216 /1 67 — 1 91 442 /383 — 462 206 /213
Rapport des longueurs :
pharynx/ventouse buccale. 0,64—0,84 0,75-0,82 0,75—0,79
Appareil génital femelle : l’ovaire ellipsoïdal ou réniforme est situé
au début du segment postérieur. Les vitellogènes s’étendent un peu en
avant de la ventouse ventrale, environ jusqu’au tiers de la longueur du
segment antérieur, et atteignent leur densité maximum au niveau de
l’organe tribocytique dans lequel ils pénètrent ; dans le segment posté¬
rieur ils se distribuent de façon uniforme sur la face ventrale et forment
deux amas symétriques en arrière du testicule postérieur. Le réservoir
vitellin et la glande de Mehlis sont intertesticulaires. Œufs peu nom¬
breux.
Appareil génital mâle : le testicule antérieur est asymétriquement
développé et dépasse plus ou moins la ligne médiane suivant l’état de
fixation des spécimens (comparer leur forme dans les figures 1 A (spécimen
écrasé) et 1 D (bon état de fixation). Le deuxième testicule, bilobé, échancré
ventralement, occupe presque toute la largeur du second segment. La
vésicule séminale est située dans l’échancrure du testicule postérieur.
Le canal hermaphrodite s’ouvre dans une bourse copulatrice spacieuse,,
dont le pore dorsal est subterminal. Pas de cône génital.
Diamètres :
longit./transv. 41z 49z 50z
Ovaire (en p.) 68-140/102-232 128-172/199-216 99-119/213-276
Testicule anté¬
rieur (en p) 109-121/174-179 128-213/342-467 155-177/430-515
Testicule posté¬
rieur (en u) 95-126/177-199 143-192/384-477 167-240/516-541
Discussion
Ces Néodiplostomes de Milvus migrans sont presque semblables à
ceux des Buses (N. attenuatum (Linstow, 1906) et ses synonymes : N. pseu-
— 526 —
Fig. 2. — N eodiplostomum (N.) migrans n. sp. chez Milvus migrans
(Bodd.) Falconidé. Corps entier, vue ventrale.
A : Lot 49 z, Tananarive (22-vi-59). — B-C-F : Lot 50 z, Tananarive (ll-vi-59).
D-E : Lot 41 z, Tananarive (12-iii-61).
— 527
dattenuatum (Dubois, 1928), N. inaequipartitum Dubois, 1937, N. krausei
Dubois, 1937, pour l’Europe, et N. paraspathula Noble, 1936, N. buteonis
Dubois et Rausch, 1950, pour l’Amérique du Nord) (cf. Dubois, 1964,
pp. 52-54). Ils s’en distinguent cependant par le fait que la ventouse
ventrale est légèrement plus petite que la ventouse buccale (ou subégale
à elle), par leur segment antérieur plus profondément cochléariforme,
parfois même spathacé, et par leurs testicules plus gros, occupant presque
toute la largeur du segment postérieur. Ces trois caractères différentiels
se retrouvent chez N eodiplostomum pseudattenuatum Yamaguti, 1933
nec Dubois, 1928, de Milvus migrans lineatus (Gray) (Japon), chez Neo-
diplostomum cochleare Gohar, 1934 nec Krause, 1914, de Milvus migrans
aegyptius (Gmelin) (Égypte) et chez les Néodiplostomes de Madagascar.
Chez ces parasites de Milans, le pharynx est très musculeux et presque
aussi gros que la ventouse buccale, caractère que l’on observe aussi chez
N eodiplostomum obscurum Dubois, 1937, de Milvus milvus (L.) (Europe).
Au contraire, les Néodiplostomes des Buses ont une ventouse ventrale
plus grande que la ventouse buccale, un segment antérieur moins pro¬
fondément excavé et des testicules plus petits que ceux des parasites
de Milans ; en outre ces testicules n’occupent généralement pas toute
la largeur du segment postérieur (cas réservés de N. inaequipartitum
dont cette partie du corps était contractée, et de tout spécimen écrasé
sous lamelle !). Le diamètre moyen du pharynx et surtout son diamètre
transversal sont relativement petits, comparés à celui de la ventouse
buccale 1 (cf. tableau pp. 528-529).
L’opposition des deux groupes de parasites apparaîtra plus évidente
le jour où l’on connaîtra leurs cycles vitaux. D’ores et déjà, on peut
noter que les conditions écologiques ne sont pas les mêmes. Tandis que
le Milan noir est essentiellement ichthyophage et charognard (poissons
morts ou malades qui flottent, poissons presque immobiles à fleur d’eau
pendant la fraie ; ordures et cadavres de petits animaux), les Buses se
nourrissent de petits mammifères, de grenouilles, de crapauds, de lézards
et de reptiles. On peut donc supposer que le cycle des Néodiplostomes de
Milvus implique des poissons comme hôtes intermédiaires 2, tandis que
celui des Néodiplostomes de Buteo se réalise grâce à des batraciens
(éventuellement des serpents comme hôtes paraténiques).
Sudarikov (1958) identifiait la prétendue métacercaire de Neodiplos-
tomum pseudattenuatum avec Neodiplostomulum scardinii Schulman, de
Scardinius erythrophthalmus (L.), dont il obtenait l’adulte chez Milvus
korschun Gm. (syn. de migrans). Cette métacercaire du Rotengle, redé¬
crite par Mme J. Kozicka (1960), présente une ventouse ventrale typi¬
quement plus petite que la ventouse buccale, ce qui infirme la preuve
de son identification avec pseudattenuatum. A ce propos, le Dr Klaus
1. N eodiplostomum attenuatum (Linstow, 1906) in Yamaguti (1935), de Buteo burmanicus
Hume (Japon), est considéré comme nouvelle sous-espèce de N. (N.) attenuatum, (Linstow),
en raison des petites dimensions du pharynx (24-39/27-36 j i) et de la distribution géogra¬
phique. Kous proposons de la nommer N eodiplostomum (N.) attenuatum micropharyngeum
nov. subsp.
2. Ce qui n’exclut pas la possibilité de trouver N. attenuatum chez Milvus, puisque cet
oiseau mange occasionnellement des grenouilles.
N eodiploslomum ( Neodiplosloniutn) allenualum attenuatum (Linstow, 190(i).
D’après nos mesures (G. D.).
Neodiplostomum ( Neodiplostomum ) attenuatum micropharyngeum nov. subsp.
* Nous le considérons comme une sous-espèce de Neodiplostomum (N.) attenuatum (Linstow, 1906), en raison des dimensions du pharynx et de la dis¬
tribution géographique.
Neodiplostomum ( Neodiplostomum ) migrons n. sp.
Cf. Dubois (1938, p. 231).
530
Odening, de la « Zoologische Forschungsstelle im Berliner Tierpark »,
écrivait à l’un de nous (G. D.), dans une lettre datée du 29 août 1963 :
« Ich bin nicht davon überzeugt, dass die Metacercarien von Neodiplos-
tomum pseudattenuatum in Fischen vorkommen ! Meine Expérimente in
diesem Sommer zeigen, dass sowohl die Metacercarien von N. spathoides
als auch von N. pseudattenuatum (= N. attenuatum nach meiner Ansicht)
in Anuren und in als Reservewirte dienenden Schlangen (Natrix) und
Yôgeln (exp. : Anatidae) zu linden sind. Die Spezifitât gegenüber dem
Endwirt ist bei beiden europaischen Arten tatsachlich sehr stark ausge-
prât, was auch aus den experimentellen Befunden hervorgeht. »
Ainsi donc, ce seraient à la fois des caractères morphologiques et des
caractères biologiques qui permettraient de distinguer les Néodiplostomes
des Milans de ceux des Buses.
Résumé
Une nouvelle espèce de Néodiplostome est étudiée : N eodiplostomum (N.)
migrans, du Milan noir de Madagascar. Elle se distingue des Néodiplostomes
parasites de Buses [groupe de N. [N.) attenuatum (Linstow, 1906)] par des
caractères biologiques et morphologiques (dimensions des ventouses buccale
et ventrale, et du pharynx). N. pseudattenuatum sensu Yamaguti, 1933, de
Milvus migrans lineatus (Gray), et N. cochleare sensu Gohar, 1934 (cf. Dubois,
1938, p. 231), de Milvus migrans aegyptius (Gm.), se rapportent à cette nou¬
velle espèce.
N eodiplostomum attenuatum (Linstow) in Yamaguti (1935), parasite de
Buteo burmanicus Hume, représente une nouvelle sous-espèce : A. f.Y.Î atte¬
nuatum micropharyngeum.
Travaux cités.
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migrans avec description d’une nouvelle espèce et remarques sur les
genres Haplorchis Looss, 1899 et Monorchotrema Nishigori, 1924. Ann.
Parasitol. Paris, 12, pp. 218-227, 6 fig.
— 531
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1928) Dubois, 1932, syn. X eodiplostomulum scardinii Schulman (in
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Laboratoire de Zoologie (Vers) du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 4, 1964, pp. 532-536.
NOTE PRÉLIMINAIRE
SUR LES HOLOTHURIES
DE L'ATLANTIQUE SUD
Par Gustave CHERBONNIER
Le manuscrit concernant la collection d’Holothuries rapportée de
l’Atlantique sud (région congolaise) par les Expéditions océanographiques
belges de 1948-1949 et de 1955 est actuellement en cours d’impression
mais ne paraîtra vraisemblablement pas avant le début de 1965. Or,
j’ai eu à étudier récemment d’autres collections provenant du golfe de
Guinée, dans lesquelles j’ai retrouvé quelques-unes des huit espèces nou¬
velles que renferme la collection belge. Les notes s’y rapportant risquant
d’être publiées avant la parution, en Belgique, de mon mémoire, je me
vois dans l’obligation, afin d’éviter toute confusion de date de priorité,
de rédiger cette note préliminaire sur les Holothuries de l’Atlantique Sud.
Ces Holothuries se répartissent en seize espèces dont huit sont nouvelles
pour la Science ; ce sont : Trachythyone corbicula, Panningia bispicula,
Rhopalodina compacta, Holothuria caparti, Iîolothuria sineflbula, Tro-
chostoma parvacauda, Trochostoma triforia et Protankyra dubia. Je vais
me borner à donner une courte diagnose de chacune d’elles, leur étude
détaillée se trouvant dans le mémoire actuellement sous presse.
Trachythyone corbicula nov. sp.
Origine. — Atlantique sud, station 18, le 24-viii-1948, 5°46,S-11°38,E
(44 milles WNW Banana), prof. 145 m, vase vert sombre, 1 ex. (Holo-
type).
Par son aspect extérieur, cette petite holothurie de 40 mm de long
sur 8 mm de plus grand diamètre rappelle l’espèce européenne Trachy¬
thyone tergestina (Sars). Le tégument, rugueux, est uniformément rouge
sombre. Les pieds sont rigides, coniques, répartis en deux rangs selon
les radius. Les tentacules, au nombre de dix dont deux petits ventro-mé-
dians, sont blanchâtres. L’anus est clos par dix petites dents triangulaires.
Le tégument comprend deux couches de spiculés : une couche externe
de profondes corbeilles, le plus souvent à quatre travées réunies par un
cercle bordé d’expansions grosses et courtes ; ce cercle fait souvent défaut
et les corbeilles apparaissent alors formées seulement de quatre branches
courbes ; une couche interne de grandes plaques épaisses très perforées,
lisses ou portant des nodosités ou une sorte d’anse centrale. Les bâton-
533 —
nets des pieds sont longs et étroits ; ceux des tentacules sont grêles dans
les digitations, grands et à bords ondulés dans le tronc.
Panningia bispicula nov. sp.
Origine. — Atlantique sud : station 13, le 20-viii-1948, 5°52'S-llo43,30"E
(41 milles WNW Banana), prof. 74 m, vase brune, 1 ex. ; station 25,
le 5-ix-1948, 4°52'S-U°39'30"E (11 milles WSW Pointe-Noire), prof.
58 m, vase brun verdâtre, 1 ex. ; station 170, le 31-iii-1949, 4°48'S-
11°41"E (10 milles W Pointe-Noire), prof. 49 m, vase verte, 1 ex. ;
stations 348 et 349, le 24-vm-1955, 5°48,S-11°54,E (24 milles de
Kupundji dans le 284), prof. 49 m, 2 ex.
Tous les exemplaires ont le bivium droit et le trivium très arrondi,
sauf celui de la station 13 qui est en forme de V très ouvert. La longueur
du corps, mesurée de la bouche à l’anus en suivant l’interradius dorsal
médian, varie de 23 à 32 mm, le diamètre de la partie médiane renflée
atteignant jusqu’à 10 mm alors que celui des extrémités ne dépasse pas
1,5 à 2 mm. Le tégument, de couleur grise, est très rugueux. Les pieds
dorsaux sont alignés sur un seul rang radiaire, alors que les pieds ventraux,
d’abord disposés sur un rang aux extrémités orale et anale, s’alignent
sur deux rangs assez serrés au milieu du corps. Il y a dix tentacules dont
deux très courts.
Les grandes plaques du tégument sont soit lisses avec une extrémité
mince et conique faisant un angle droit avec le plan de la plaque, soit
ornées de nodules groupés sur une partie de leur surface, soit creusées
longitudinalement par de profondes vallées occupées par de nombreuses
perforations. Les parois pédieuses sont soutenues par des spiculés en
arceau dont le sommet est coiffé d’une pointe souvent presqu’ aussi
longue que les deux bras de l’arc.
Rhopalodina compacta nov. sp.
Origine. — Atlantique sud : station 12, les 17 et 19-viii-1948, 5°56'S-
12°E (23 milles WNW Banana), prof. 34 m, vase noire, 6 ex. ; station 174,
le 3-rv-1949, 6°S-12°10'E (13 milles W Banana), prof. 35 m, vase verte,
2 ex.
Le corps de ces animaux, en forme de bouteille, est semblable à celui
de Rh. lageniformis Gray. Le plus grand échantillon mesure en tout 53 mm
de haut, avec un cou de 18 mm ; le plus petit ne dépasse pas 40 mm,
y compris un cou de 14 mm. La panse est soit sphérique, soit légère¬
ment ovoïde. Le tégument, grisâtre, est très rigide par suite de la pré¬
sence de très grandes plaques imbriquées. Les pieds sont très petits, à
sommet arrondi, disposés en quinconce sur les radius et plus nombreux
sur le radius ventral médian. Il y a vingt tentacules, quinze grands sur
un cercle externe et cinq petits sur un cercle interne, groupés dans la
région ventro-médiane.
534
La panse possède uniquement de très grandes plaques imbriquées,
dont le diamètre moyen est de 900 p. ; il n’existe aucune tourelle. Les
grandes plaques du cou, disposées en trois couches, sont plus épaisses
que celles de la panse ; parmi elles, on trouve non pas de vraies tourelles
mais des corpuscules en forme de corbeilles ou de plaques creusées en
soucoupe et ne possédant jamais de flèches ou d’élévations centrales.
Holothuria caparti nov. sp.
Origine. — Atlantique sud : station 50, les 24 et 26-X-1948, 6°15'S-
11°37'E (40 milles WSW Moita Seca), prof. 150 m, vase brune et sable,
I ex. ; station 75, le 3-xn-1948, 14°05'S-12°17'E (8 milles WbyW Baia
das Salinas), prof. 100 m, sable vaseux, 1 ex. ; station 162, les 25 et
26-iii-1949, 3°05'S-9°25'E (40 milles SWS Sette Cama), prof. 149 m,
sable, 1 ex.
Les trois exemplaires, très contractés et plissés, ont 105, 130 et 165 mm
de long. La bouche est ventrale, avec vingt très petits tentacules rou¬
geâtres. Le tégument est uniformément marron clair sur le ventre, brun
violacé sur le dos. Les grosses papilles dorsales sont réparties sur quatre
rangées longitudinales espacées, à raison d’une vingtaine de papilles par
rangée ; elles sont blanchâtres, mais leur base est cerclée de brun. Sur
le reste du bivium on aperçoit, de-ci, de-là, de petites papilles sans ven¬
touse et de couleur brun chocolat. Les pieds ventraux sont longs, cylin¬
driques, blanc jaunâtre ; ils sont relativement peu nombreux, espacés,
répartis en rangées longitudinales sur les radius et sur les interradius,
cependant plus nombreux sur les radius latéro-ventraux où l’on distingue
parfois trois rangs serrés.
Les « boutons » du tégument ventral sont nombreux, percés de deux
à dix trous, à bords échancrés, à surface mammelonnée jusqu’à être
hérissée de petites pointes ; les tourelles de ce même tégument ont un
disque à bord très fortement denticulé, percé de quatre trous centraux
et de huit à douze trous périphériques ; la flèche, à quatre piliers, est
courte, massive, terminée par une large couronne percée en son centre
et armée de très nombreuses et fortes pointes disposées irrégulièrement.
Les « boutons » du tégument dorsal sont plus grands que ceux du tégu¬
ment ventral ; de plus, ils sont parfois noduleux ; en plus des tourelles
identiques à celles du tégument ventral, on en rencontre à très grand
disque d’où s’élève une haute flèche à deux étages. Les bâtonnets des
tentacules sont toujours épineux, massifs à très délicats.
Holothuria sinefibula nov. sp.
Origine. — Atlantique sud station 23, le 3-ix-1948, 4°55'S-11°35'E
(16 milles WSW Pointe-Noire), prof. 115 m, vase brune et roche, 1 ex.
(Holotype).
II s’agit d’une très petite holothurie de 30 mm de long seulement, à
tégument mince, légèrement rugueux, gris foncé avec plages brunes sur
535 —
le dos, gris clair uniforme sur le ventre. Les papilles dorsales sont petites,
coniques, alignés sur quatre rangs espacés et cerclées de brun à la base.
Les grands pieds ventraux sont disposés en un double rang assez serré
sur le radius ventral médian, sur un seul rang plus lâche sur les radius
latéro-ventraux. Le bivium est séparé du trivium par un double rang
de grosses papilles.
Il n’existe aucun sclérite en forme de « bouton » dans le tégument.
Les tourelles ont un disque à grand trou central, à huit trous périphé¬
riques auxquels peuvent s’adjoindre quelques petites perforations acces¬
soires ; le bord en est parfois lisse, le plus souvent échancré et muni de
petites dents ; la flèche, à quatre piliers et à quatre ou cinq entretoises,
est coiffée d’une couronne de fins denticules.
Cette nouvelle espèce présente d’étroites affinités avec H. helleri Maren-
zeller, de la médxterranée.
Trochostoma parvacauda nov. sp.
Origine — Atlantique sud : station i8, le 24-viii-1948, 5°46,S-11°38,E
(44 milles WNW Banana), prof. 145 m, vase vert sombre, 14 ex. ;
station 42, le 12-X-1948, 5°31'S-11°41'E (33 milles W Cabinda), prof.
145 m, vase verte et sable, 1 ex. ; station 65, le 13-xi-1948, 5°51'S-
ll034'E (50 milles WNW Banana), prof 157 m, vase brune, 3 ex. ;
station 84, les 10 et ll-xn-1948, 10°41'S-13°20'E (25 milles WbyN
cap Morro), prof. 128 m, sable et vase brune, 1 ex. (Holotype).
La taille des exemplaires varie de 63 à 160 mm de long sur 30 à 60 mm
de plus grand diamètre. Le tégument est uniformément violet rouge plus
ou moins sombre, à l’exception de la partie caudale qui, d’une longueur
de 6 à 8 mm, est grise et, parfois, translucide. Tous les spécimens ont
quinze tentacules très petits portant chacun une seule paire de digita¬
tions coniques.
Parmi les très nombreux corpuscules vineux du tégument, on découvre
des spiculés en forme de bâtonnets épais, à section triangulaire, portant
généralement de une à trois basses aspérités groupées au centie ; d’autres
spiculés sont à branches plus larges avec de courtes expansions qui peuvent
se rejoindre pour former des plaques une à cinq fois perforées. Ces spi¬
culés rappellent, en partie, ceux du tégument de l’espèce arctique Tr.
thornsoni Danielssen et Koren.
La partie caudale possède des corpuscules fusiformes à partie centrale
élargie et perforée, d’où s’élève une très courte flèche à trois piliers mas¬
sifs terminés par une couronne irrégulière de pointes acérées ou
émoussées.
Trochostoma triforia nov. sp.
Origine. — - Atlantique sud : station 14, le 21-vm-1948, 5o53'30"S-ll°40'
30"E (45 milles WNW Banana), prof. 100 m, vase brun noir, 1 ex. ;
536 —
station 18, le 24-vm-1948, 5°46'S-11°38'E (44 milles WNW Banana),
prof. 145 m, vase vert sombre, 1 ex.
Les deux exemplaires ne mesurent que 34 et 46 mm de long, la partie
caudale ayant respectivement 14 et 4 mm. Le tégument est uniformé¬
ment gris violacé, sauf la queue qui est jaunâtre. Ils ont quinze petits
tentacules avec, chacun, une seule paire de courtes digitations.
Les spiculés du tégument sont uniquement de hautes tourelles à base
en forme de trèfle triperforé, à flèche à trois piliers graciles réunis par
six à huit entretoises et terminés chacun par une ou deux pointes.
Les corps fusiformes de la partie caudale ont leur centre élargi, triper¬
foré, d’où s’élève une courte flèche à trois piliers portant au sommet
une couronne non perforée de huit à douze petites dents.
Par la forme de la base des tourelles, cette espèce est proche de Tro-
chostoma angulatum Herouard.
Protankyra dubia nov. sp.
Origine. — Atlantique sud : station 15, les 22 et 23-vm-1948, 5°50'S-
11°32'E (51 milles et demi WNW Banana), prof. 210 m, vase brune,
1 ex. ; station 18, le 24-vm-1948, 5°46'S-U°38'E (44 milles WNW
Banana), prof. 145 m, vase vert sombre, 1 ex.
Les deux fragments de cette holothurie sont dépourvus de partie
céphalique ; ils mesurent 47 et 53 mm de long et sont uniformément
marron clair. Les urnes ciliées sont disposées, dans tous les interradius,
en deux lignes longitudinales serrées. Les bandes radiaires possèdent des
spiculés en forme de biscuit. Le reste du tégument est occupé par des
ancres et des plaque anchorales de trois tailles. Les plus petites plaques
anchorales sont à bords irréguliers arrondis, échancrés, percées de trous
denticulés, à base très large finement perforée et surmontée d’un pont
simple ; l’ancre correspondante a la base de la manivelle couverte de fines
aspérités et les bras, très ouverts, portent chacun quatre à cinq fortes
dents. Les plaques de taille moyenne sont de forme semblable aux plus
petites, mais leur ancre a la base de la manivelle simplement denticulée,
sans aspérités, et les bras, moins ouverts, portent de sept à neuf dents,
celles près du sommet étant subcarrées. Les plaques de très grande taille
ont leurs bords bien plus irréguliers, plus échancrés, sont bien plus per¬
forées, et leur pont est composé de trabécules qui se chevauchent ; l’ancre
correspondante est bien plus longue que la plaque, la base en est très
denticulée et couverte d’aspérités, et les bras portent de douze à quinze
dents dont les plus proches du sommet sont, également, subcarrées.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 4, 1964, pp. 537-539.
PLANTES NOUVELLES , RARES OU CRITIQUES
DES SERRES DU MUSÉUM
(Notules sur quelques Orchidées d’Indochine, xxxyi)
Par A. GUILLAUMIN
323. — Dendrobium ciliatum Parish. — Annam : km 38 de la route
Benmethuot-Meme (de Sigaldi, n° 378/Sig., f. 130, 1964). Épyphvte
à l’aisselle d’une feuille (Mme de Sigaldi leg.).
Fleurs jaune paille verdâtre à labelle strié de magenta et orné de poils
en massue jaune vert.
261. — D. hymenanthum Reichb. f. — Viet Nam : Dinh Quan (Tixier,
n° 11/62, f. 139, 1962).
502. — D. (§ Rhopalanthe) heterocaulon Guillaum. sp. nov.
Subviminalis ; caulium plurium vegetabilium gracilium, cylindricorum (1 mm)
internodia inferiora tunicata, intermedia 4, foliata, foliis auguste lanceolatis
(2-3 cm X 0,3 cm), apice acutissimis, subtus obtuse carinatis, rigidis, pallide
viridibus, superiora multa, aphylla sed ad quidque inlernodium vagina truncata
munita, caulium floriferorum internodia basilare 1, gracile, cylindricum (1 mm),
1,5 cm longum, media 2, pseudobulbum fusiforme , 4 angulare (1,2 cm X 0,5 cm)
formantia, superiora multa, caulem gracilem, cylindricum (1 mm), aphyllum,
usque ad 12 cm longum formantia. Flos 1, terminalis, albus labèlli callo luteo
excepto, pedicello 1 cm longo, sepalis superiore lanceolato, apice acuto, 8 mm longo,
5-nervio, lateralibus latioribus, 5-nerviis, mentum acutum, leviter incurvum,
3 mm longum formantibus, petalis sepalo superiore aequilongis, auguste lanceo¬
latis, 3-nerviis, labello 13 mm longo, cuneato, lobis lateralibus rotundatis, termi-
nali ultra latérales 3 mm longo, apice rotundato, marginibus leviter undulatis,
callo 3-cristalo, ad lobi terminalis basin piloso.
Viêt-Nam : route Saïgon-Dalat : km 140 (Tixier, n° 63/63, f. 300, 1963).
Très voisin de D. exile Schltr., du Siam qui est peut-être identique à
D. tetraedre Lindl. d’Indonésie, mais les feuilles sont étroitement lan¬
céolées et non linéaires subulées.
446. — D. nhatrangense Gagnep. - — Annam : Région de Finnon,
1 000 m (de Sigaldi, n° 376/Sig , 1964) fleurs isolées ou par deux, le
long de la tige, mauves en avril (Herbier)
538
29G — Bulbophyllum rnacranthum Lindl — Viêt-Nam (de Sigaldi,
n° 377/Sig., f. 130, 1964).
Répandu de la Malaisie jusqu’à Célèbes, ne figure pas dans la Flore
de Y Indochine mais Seidenfaden et Smitinand ( Orch . Thail., p. 373,
fig. 281, pl. XVI, 3618) le signalent dans de nombreux points du Siam.
La fleur répand une odeur d’Œillet.
256. — Cirrhopetalum Eberhardtii Gagnep. — Viêt-Nam (C.R S. T.,
n° 3, f 158, 1954), Dalat (C.R.S.T., n° 206/Sig., f. 134, 1955)
486 — Pholidota annamensis Gagnep — Annam : Région de Dalat
(df, Sigaldi, n° 375/Sig , 1962) Pseudobulbes allongés, jaune verdâtre,
feuilles 2, au sommet du pseudobulbe, striées ; braetées lie de vin recou¬
vrant les boutons et restant étalées sous les fleurs, celles-ci odorantes,
en avril (Herbier).
503. — Coelogyne lentiginosa Lindl. ? — Annam : Lang bian (CRS T.,
n° 262/Sig., f. 150 bis, 1955, Mme de Sigaldi leg.).
Epiphyte, gros pseudobulbes, feuilles 2, de 11-15 cm X 4-6 cm, coriaces.
Inflorescence écailleuse à la base, fleurs jaunes à labelle tacheté de brun
et de noir.
Le C. lentiginosa n’a été signalé qu’en Birmanie (Moulmein).
468. — - Saccolobium chrysoplectrum Guillaum. var. albiflorum Guillaum.
var. nov. — Annam : Dinh Quan, forêts inondables, basses régions (Tixier,
n» 22/63, f. 51, 1963).
Floribus albis vel levissime viridibus , labello niveo.
Régnier (in herb.) avait signalé la fleur comme blanche en dedans
et brunâtre en dehors à labelle jaune d’or.
.449. - — Sarcanthus pallidus Lindl. — Annam : région de Dalat (de
Sigaldi, n° 218/Sig., f. 290, 1960, Nguyen Tin Nhan leg.).
504. — S. pilifer Guillaum. sp. nov.
Ad 20 cm alta, caule crasso, cylindrico (5 mm), verrucifero , dense nigro hispido ,
foliis distichis, linearibas (usque ad 17 cm X 1,2 cm), supra canaliculatis, subtu
obtuse carinatis et apice apiculatis, laete viridibus, sublus T: sparse nigro punc-
tulatis. Inflorescentia valde robusta, 4 cm longa, ad apicem pendula, densissima,
3a inferiore parte sterilia , rachi 3 mm crasso, sparsissime nigro hirsuto, vaginis 2,
basilaribus, imbricatis, rotundatis, bracteis sterilibus et floriferis rotundatis, bre-
vissimis, pedicello robusto, 3 mm longo, pilis aliquis rigidibus nigris sparso,
floribus circa 10, 12 mm latis, sepalis petalisque luteis linea media longitudinale
brunneo rubra pictis, labello luteo sublus apicem appendice piliformi albo dis-
tincto, sepalis superiore elliptico, 7 mm longo, apice rotundato, 7-nervio, latera-
libus similibus seul apice minus rotundatis, petalis sepalis similibus sed leviter
brevioribus, tenuioribus, 5-nervis, labello 6 mm longo, 5-lobo, lobis basilaribus
sat tenuibus, laie oblique triangularibus, apice inaequaliter acutis, 3 mm longis.
539 —
anlicis lateralibus crassis auguste triangularibus, obtusis, 2,5 mm longis, patulis,
terminale crasso, triangulari, 2 mm longo, crista obtusa apice incurva ornato et
subtus ad apicem fdamento piliformi pendulo munito, calcare fere cylindrico,
apice rotundato, longitudinaliter septato, pendulo, 4 mm longo, ore clauso postice
callo magno, 4-angulari, medio sulcato, papilloso, columna crassa, 3 mm longa,
ad apicem ulroque latere leviter alata, antherae operculo hemispherico, polliniis 2,
globosis, sulcatis, caudiculo lineari basi auriculis 2 laie contortis.
Viêt-Nam : route Saïgon-Dalat : km 27, forêt inondable, basse région
(Tixier, n° 6/62, f. 139, 1962).
L’appendice piliforme qui pend au dessous du labelle vers son extré¬
mité rappelle le cirrhe terminant le labelle de S. Krenipfii Guillaum.,
mais la tige, plus robuste, est couverte de poils noirs, courts et raides.
471. — S. Tixieri Guillaum. — Met Nam : Pot Gol (Tixier, n° 18/62,
pro parte B, f. 139, 1962).
505. — Ascochilus pulvinatus Guillaum. sp. nov.
G cm alla, radicibus mullis, sat gracilibus, alte nascentibus ; foliis circa 14,
distichis, lanceolatis (2,5 cm X 1 cm), apice acutis et fere aequilatis, crassis,
supra leviter canaliculatis, subtus carinatis, pallide viridibus. Inflorescentiae
plures, superpositae, 4 cm longae, scapo patulo, filiformi, vagina 1, angustissima,
bracteis angusle lanceolatis, 2 mm longis, floribus apice congestis, haud cetaneis,
3 mm latis, luleo viridibus, pedicello aequilongo, alabastris globosis, apiculatis,
sepalis ovatis, 4 mm longis, 5-nerviis, petalis ovatis leviter brevioribus, 3-nerviis,
labello naviculari, 3-lobo, 5-nervio, lobis lateralibus truncatis, involulis, terminali
patulo, apice truncato, leviter incurva et 2-3 velutine pulvinalo, columna brevissima
polliniis 2, globosis, sessilibus.
Annam : Blao (Tixier, n° 12/60, pro parte, f. 217, 1960).
Remarquable par son labelle ne formant pas un vrai sac ou un épe¬
ron mais une concavité en forme de bateau présentant, à son extrémité,
2-3 coussinets veloutés.
506. — ■ Vanilla aphylla Bl. — Annam : route Ninhhoa-Benmethuot,
en mélange avec Renanthera coccinea et des Dendrobium sur un Ficus
poussant aux « Sources chaudes à 60° » (de Sicaldi, n° 318/Sig. , f. 44,
1958, Mme DE SlGALDI leg.).
Le Gérant : Jacques Forest.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
Le Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle paraît depuis 1895.
Chaque tome, grand in-8°, est annuel et comprend actuellement 6 fascicules.
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des naturalistes du Muséum ; ce sont uniquement des travaux originaux rela¬
tifs aux diverses branches des sciences naturelles. Le premier fascicule de
chaque année contient en outre la liste des travaux publiés et des collections
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2* Série, Tome 36
Numéro 5
Année 1964
Paru le 15 Mars 1965.
SOMMAIRE
Pages
Communications :
Ch. Sadron. La Biophysique moléculaire. Leçon inaugurale du cours de Biophysique,
prononcée le 18 décembre 1963 . 541
M. L. Bauchot. Catalogue critique des types de Poissons du Muséum National d’His-
toire Naturelle. Famille des Siganidae (Poissons Téléostéens Perciformes) . 570
J. P. Quignard. Redescription de Lappanella fasciata (Cocco, 1833) =? Ctenolabrus iris
Valenciennes, 1839 et diagnose du genre Lappanella Jordan, 1890 (Téléostéens Perci¬
formes Labridae) . 578
T. Nalbant. Sur les Chaetodons de l’Atlantique, avec la description d’un nouveau
genre Bauchotia (Pisces Chaetodontidae) . 584
J. Daget. Poissons nouveaux de Côte d’ivoire . 590
J. Arnoult & J. Daget. Sur le statut taxonomique des Epiplatys chaperi auct. nec
Sauvage, 1882 (Pisces Cyprinodontidae) . 596
J. Spillmann. Sur un alevin obtenu par fécondation artificielle des œufs d’un poisson
rouge, Carassius auratus (L.), de race Shubunkin, avec de la laitance de Vairon,
Phoxinus phoxinus (L.) . 599
A. Crosnier et J. Forest. Note prélminaire sur les Alpheidae recueillis par la
Calypso dans l’Atlantique oriental tropical (Crustacea Decapoda Natantia) . 602
J. Denis. Un Episinus nouveau pour la faune de France (Araneidae Theridiidae) . 611
C. Lejeune & C. Monniot. Le genre Notodelphys (Copépodes Ascidicoles) sur la côte
ouest de Suède . 614
A. Vandel. Sur quelques Isopodes myrmécophiles recueillis par le Docteur H. Henrot
dans l’île d’Eubée (Crustacés Isopodes) . 619
Ch. Bocquet, J. Bocquet-Védrine & J.-P. L’Hardy. Sur la redécouverte, à Roscoff,
de Xenocoeloma alleni (Brumpt) et sur l’existence d’un tégument propre, indépendant
de celui de l’hôte : Polycirrus caliendrum Claparède, chez ce Copépode parasite . 622
C. Delamare Deboutteville. Documents inédits sur l’œuvre parasitologique de
Caries Eugène Hesse . 626
L. Laubier. Présence de Nereicola ovatus Keferstein à Banyuls-sur-Mer. Données mor¬
phologiques nouvelles . 631
R. Ph. Dollfus. Acanthocéphale d’un Télétostéen du genre Notothenia Richardson
des Kerguélen (Mission Jean-Claude Hureau, 1963-1964) . 641
G. Cherbonnier. Holothuries récoltées par A. Crosnier dans le Golfe de Guinée . 647
R. Hoffstetter & Y. Gayrard. Observations sur l’ostéologie et la classification des
Acrochordidae (Serpentes) . 677
A. Guillaumin, riantes nouvelles rares ou critiques des serres du Muséum (Notules sur
quelques Orchidées d’Indochine. XXXVII) . 697
A. Cavaco. Contribution à l’étude des Rubiacées de Madagascar. I. Cinchonées (suite) . 699
J. M. Turmel. Le rHa du sol et la répartition des végétaux halophiles dans les prés
salés. Note préliminaire . 703
N. Grambast. Particularités anatomiques du Palmoxylon vestitum (Saporta) Stenzel.. . 707
S. Heitz. Sur quelques substances chimiques endogènes responsables de la résistance
des plantes aux parasites . 713
Bull. Mus. HIst. nat., Paris, 36, n° 5, (1965), pp. 541-. 726
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1964. — N° 5.
464e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
8 octobre 1964
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. GUIBÉ
COMMUNICATIONS
LA BIOPHYSIQUE MOLÉCULAIRE
Leçon inaugurale du cours de Biophysique,
prononcée le 18 décembre 1963.
Par Charles SADRON
Mesdames, Messieurs.
Que mes premières paroles aillent dès l’abord vers mes collègues du
Muséum d’ Histoire Naturelle, et leur apportent publiquement l’ex¬
pression de ma profonde gratitude. Vous avez, Messieurs, accueilli ma
candidature avec une sympathie que je ne suis pas prêt d’oublier et la
confiance qui m’a été ainsi accordée par des hommes de science de votre
valeur constitue pour moi une précieuse récompense. Vous avez bien
voulu me faire le grand honneur de me recevoir dans votre célèbre Maison,
comme un ami. Soyez persuadé que c’est bien un ami qui se trouve parmi
vous, et un ami sincèrement dévoué.
Je m’adresserai tout particulièrement à Monsieur le Professeur Roger
Heim, Membre de l’Institut, Directeur du Muséum, qui a bien voulu dans
maints entretiens, m’écouter longuement exposer comment et pourquoi
le physicien que je suis — ou peut être que j’étais — désirait se consacrer
de plus en plus à l’étude de la matière vivante. Non seulement, Monsieur
le Directeur, l’éminent savant que vous êtes a su en ces occasions montrer
une parfaite compréhension des problèmes que pose à la Science l’évolution
de la biologie moderne, mais encore vous avez décidé de quitter le plan de
35
— 542
la spéculation scientifique pour entrer dans celui des actions concrètes,
d’abord en proposant à nos collègues la création au Muséum d’une chaire
de Biophysique à moi destinée, ensuite en présentant le vote de ceux-ci
à l’approbation des membres de l’illustre Assemblée dont vous êtes le
Président. Que Messieurs les membres de l’Académie des Sciences soient
remerciés d’avoir bien voulu, en vous suivant m’investir de leur confiance.
Enfin qu’il me soit permis de dire que sans doute je n’aurais pas eu
l’ambition de présenter à vos suffrages une candidature qui marque une
inflexion sensible de ma carrière scientifique, si je n’avais su à l’avance
pouvoir disposer en plus des ressources normalement accordées par la
Direction de l’Enseignement Supérieur de moyens supplémentaires très
précieux : d’une part ceux que renfermait déjà la Section de Biologie
Macromoléculaire du Centre de Recherches sur les Macromolécules de
Strasbourg duquel, grâce à la bienveillante compréhension de la Direction
du Centre National de la Recherche Scientifique, je continue encore
pour un temps à assumer la direction, d’autre part ceux — complémen¬
taires des premiers — que le Service de Santé de l'Armée nous a confiés
avec une libéralité et une ampleur de vues auxquelles il faut ici rendre
publiquement hommage.
C’est pourquoi je pense qu’il était bon de donner, dans cette expression
publique de ma gratitude, une place de choix à l’équipe de collaborateurs
parisiens et strasbourgeois qui, s’étant joints à moi voilà déjà quelques
années, permettent par leur dévouement et leur compétence de tenter,
avec confiance et optimisme, une réalisation à laquelle nous consacrerons
tous ensemble nos efforts pour qu’elle soit digne et de cette Maison et
de notre pays.
Ainsi donc, Mesdames et Messieurs, la jeune chaire de Biophysique
vient de naître et selon ce qui est mon privilège de premier titulaire, je
vais avoir l’honneur de la présenter à votre indulgente attention. Bien
qu’elle ait vu le jour au mois de mai 1962 cette chaire — comme on doit
s’y attendre tout naturellement dans une vénérable et illustre institution
qui fait remonter ses origines à voilà plus de trois siècles — est en réalité
le dernier rejeton d’une lignée honorablement longue. C’est qu’en effet
elle provient de la transformation de la Chaire de Physique Végétale dont
la création remonte — en l’an 1857 — à un acte d’autorité du gouverne¬
ment de Napoléon III en faveur de Georges Ville, savant réputé pour
ses remarquables travaux sur l’assimilation de l’azote par les plantes,
travaux qui avaient entraîné d’ailleurs une longue polémique avec le
célèbre chimiste Boussingault. En 1898 Léon Maquenne, un maître de
la physiologie végétale succéda à Georges Ville en précédant lui-même le
troisième titulaire Marc Bridel plus spécialement chimiste organicien,
nommé en 1926, et après la disparition de qui la chaire de Physique Végé¬
tale fut supprimée en 1934, victime des économies instaurées par les
fameux décrets Laval. Il ne subsista plus qu’une simple sous-direction
confiée à Jacques Rabaté au sein de la chaire de Chimie appliquée aux
543 —
Êtres Organisés. J’éprouve les plus sincères regrets que le temps ne me
permette qu’une énumération presque irrévérencieuse à force de sécheresse
des noms de mes devanciers les plus lointains, aussi connus ces noms
puisent-ils être. Je m’arrêterai par contre un peu plus à mon prédécesseur
immédiat, le Professeur Pierre Donzelot, pour qui la Chaire de Physique
Végétale fut restaurée en se substituant à la chaire de Peléobotanique, et
dont il devint le titulaire au mois de juin 1959. Hélas, un peu plus d’un an
après, Pierre Donzelot — cet homme au tempérament généreux et qui
méprisait la prudence — était fauché brutalement, en pleine activité,
le 28 octobre 1960, à l’âge de 59 ans. Donzelot était un ami très cher. 11
m’avait, à sa nomination au Muséum, fait part de ses difficultés et de ses
espoirs. Il m’avait même honoré en me demandant parfois mes avis. La
dernière lettre que j’ai reçue de lui, pleine encore de cette ardeur bouil¬
lonnante et de cet humour caustique qui n’appartenait qu’à lui, pleine
aussi de ses projets, est datée du 12 octobre 1960, deux semaines avant sa
mort. C’est avec émotion qu’en cette occasion solennelle j’adresse à l’ami
disparu l’hommage de ma profonde et fidèle affection.
Il vous paraîtra sans doute que l'histoire de la Chaire de Physique
Végétale, si heurtée dans son déroulement, si remplie de préoccupations
multiples tournées successivement vers la physiologie, l’agronomie ou la
chimie organique, a subi, en devenant Chaire de Biophysique, une muta¬
tion brutale. Certes, cela serait vrai si l’on pouvait se maintenir dans un
cadre rigide de disciplines étroites et figées. Mais si l’on veut bien ne pas
oublier l’évidence de l’évolution continuelle du savoir humain, et parti¬
culièrement dans le cas des sciences biologiques, on s’aperçoit qu’au cours
des cent années qui nous séparent de la création de la Chaire de Physique
Végétale une sorte d’harmonie se trouve malgré tout maintenue et que
ce que nous allons maintenant entreprendre sous un nom différent n’est au
fond qu’une sorte d’extrapolation dans le présent des attitudes valables
dans le passé.
Peut-être peut-on penser que si la Chaire de Physique Végétale n’avait
pas subi une éclipse d’un quart de siècle, entre 1934 et 1959, cette sorte de
continuité eût été tout naturellement sensible et l’évolution nécessaire
se fut effectuée sans secousse apparente.
Mais je pense ne pas pouvoir mieux conclure ce propos qu’en citant
textuellement ces phrases, par lesquelles Georges Ville, voilà plus d’un
siècle, débutait sa leçon inaugurale : « Ce cours est une conséquence des
progrès que la physique et la chimie ont faits depuis cinquante ans. Sa
création, il y a un demi-siècle, n’aurait pas eu de raison d’être ; elle est
dans l’état actuel des choses la conséquence et même le produit des besoins
et des nécessités des temps que nous traversons ».
II. Physique et Biologie : la Biophysique.
Il est banal de remarquer que l’évolution des sciences entraîne tout
naturellement une interpénétration de plus en plus profonde de disciplines
autrefois parfaitement différenciées, telles par exemple la physique, la
— 544 —
chimie ou la biologie. La classification, incertaine d’ailleurs, des domaines
communs s’est traduite par l’emploi de termes eux-mêmes équivoques
et dont la signification comporte toujours une certaine ambiguïté.
Ainsi en est-il des termes tels que chimie physique, physicochimie,
déjà d’usage ancien, ou encore de biochimie ou de biophysique qui sont
d’emploi plus moderne.
Qu’entendons nous par biophysique, c’est là la question à laquelle
nous allons maintenant répondre. Ce faisant nous serons tout naturelle¬
ment amenés à jeter un regard sur quelques aspects de la biologie moderne
et, en conclusion, à dessiner à grands traits la physionomie particulière
de la Chaire que nous avons l’honneur d’occuper.
Le Dualisme fondamentale : systèmes inanimés et organismes vivants.
Au risque d’énoncer des vérités premières nous rappellerons que —
lorsqu’elles s’élèvent à l’étude des grandes assemblées de molécules —
les sciences de la matière distinguent entre deux types d’objets : les êtres
vivants et les objets inanimés. Les premiers diffèrent des autres par des
propriétés essentielles et évidentes qu’une observation même superficielle
suffit à caractériser, sauf peut-être dans certains cas, à vrai dire assez
exceptionnels. C’est ainsi qu’ils se distinguent — entre autres — par la
propriété de croître, de se reproduire, de s’adapter aux conditions exté¬
rieures et d’évoluer au cours des âges en modifiant une organisation qui,
toujours méticuleusement raffinée, tend en général à devenir de plus en
plus complexe.
Cependant on sait bien que c’est une démarche naturelle de la pensée
que de tenter d’intégrer nos connaissances dans des systèmes de concepts
de moins en moins nombreux et, par conséquent, de signification de plus
en plus large.
Cela est sans doute particulièrement vrai de la pensée scientifique.
Aussi l’un des problèmes les plus irritants pour l’homme de science est-il
celui que pose la dualisme jusqu’ici irréductible entre systèmes vivants
et systèmes inanimés.
Et ce sera particulièrement le cas pour le physicien des temps modernes
qui vient d’établir pour les constituants de la matière — atomes ou molé¬
cules — des lois qui apparaissent à ses yeux comme ayant une valeur
universelle.
Pour lui, tout naturellement, s’il est parfaitement justifié que, pour
de nécessaires raisons de méthode, tout un ensemble de sciences — appelées
communément sciences biologiques — - se soient consacrées et se consacrent
toujours à l’étude de la diversité infinie de la structure et du comporte¬
ment des êtres vivants admis comme tels, il existe une nécessité ressentie
de façon de plus en plus pressante de réduire une dualité choquante en
élaborant une théorie uniciste où les deux catégories — vivant et inanimé
— apparaîtront comme des cas particuliers d’une même réalité supérieure.
Ces disciplines où nous voyons se développer des tentatives destinées
non plus à décrire le « comment » du comportement des êtres vivants mais
à en expliquer en termes de physicochimie le « pourquoi », nous dirions
— 545
volontiers qu’elles relèvent de la Biophysique si ce n’était là, convenons-
en, une définition bien large et peut-être trop vague que d’ailleurs nous
verrons tout-à-l’heure à préciser en la particularisant.
Mais auparavant il faut procéder à une remarque à nos yeux essentielle :
c’est que ce que nous venons de dire ne doit pas laisser entendre qu’il
soit a priori démontré que les lois générales de la physique, telles qu’elles
ont été dégagées de nos jours et toute nécessaires qu’elles soient, seront,
telles quelles, suffisantes. Bien que — au point où nous en sommes —
aucune nécessité apparaisse encore pour cela, il n’est pas absurde d’ima¬
giner que l’explication du comportement de la matière vivante pourrait
imposer l’apparition de concepts nouveaux. L’histoire de l’évolution de nos
connaissances n’est faite que d’exemples de ce genre et vous avez tous
présent à l’esprit le dernier et le plus éclatant peut-être, celui qui nous
est offert par l’apparition de la physique quantique dont la physique
classique se présente maintenant comme un cas particulier. Mais observons
aussitôt que rien ne change pour autant dans la méthode de la Biophy¬
sique : il est évident que — comme ce fut le cas pour la physique au tout
début de ce siècle — ce ne serait que d’un éventuel échec des conceptions
classiques que pourrait apparaître la nécessité d’explications nouvelles.
Quoi qu’il en soit, c’est tout naturellement que la première question
qui s’est brutalement imposée à l’esprit du physicien fut de savoir si les
principes universels sur quoi repose toute l’explication du comportement
de la matière inanimée sont bien, tels quels, respectés par les êtres vivants.
Certes, de ce point de vue, les grands pionniers du siècle dernier, les
Helmhoitz, les Thomas Young, les Robert Mayer, furent d’authentiques
biophysiciens. Sans vouloir remonter jusqu’à Lavoisier et à Laplace,
qu’on se rappelle, par exemple, que c’est à partir de ses observations sur
les échanges énergétiques entre l’être vivant et son milieu que Robert
Mayer acquit la notion de la transformation de l’énergie et donna l’ordre
de grandeur de l’équivalent mécanique de la calorie. Qu’on se rappelle
aussi les études du bon physicien suisse Charles Eugène Guye qui, dans
les années 1920, publia tant de remarques pénétrantes sur les possibilités
de l’application de la thermodynamique aux êtres vivants.
De même plus tard — ■ voilà quelque trente ans — la naissance de la
mécanique ondulatoire devait-elle provoquer une active confrontation
entre les nouveaux principes établis et l’observation biologique. Aussi les
plus grands noms parmi ceux des théoriciens se sont-ils récemment jetés
dans l’aventure : c’est par exemple Schrôdinger, qui souligne d’après
Delbrück les possibilités nouvelles d’interprétation des mutations en
invoquant l’existence d’états quantiques discrets dans les structures
moléculaires ; Léon Brilloin qui, entre autres, apporte une contribution
fondamentale à l’emploi de la théorie de l’information dans les systèmes
biologiques : enfin Heisenberg, Bohr, Jordan, pour nous arrêter là,
qui méditent sur l’éventuelle répercussion, en biologie, des nouveaux
principes de la physique quantique : le principe d’incertitude et son proche
parent le principe de complémentarité.
Mais aussi passionnantes et aussi stimulantes pour l’esprit que soient
ces réflexions profondes — à part peut-être ce qui concerne la théorie,
— 546 —
très phénoménologique de l’information — elles n’en présentent pas
moins, sans doute à cause de l’extrême généralité de leur objet, plutôt
les caractères de la spéculation philosophique que ceux d’une véritable
discipline créatrice au sein de laquelle expérience et théorie se conjuguent
efficacement et permettent l’acquisition de connaissances nouvelles et de
valeur objective.
Ainsi donc ce premier contact entre la pensée du physicien et le fait
biologique conduit-il, il faut bien le reconnaître, à un bien mince succès.
L’entreprise était sans doute trop ambitieuse de s’attaquer, dans l’état
actuel de nos connaissances, au comportement de l’être vivant, pris dans
son intégralité, même si l’on se résout à n’examiner que les organismes les
plus simples, telle l’élémentaire cellule.
Mais par contre si, revenant à une autre méthode plus modeste dans
son apparence, et sans doute plus conforme au Cartésianisme bien compris
nous commençons par rechercher l’explication physicochimique des méca¬
nismes partiels dont la machine vivante est la résultante, alors nous nous
trouvons placés dans une situation si prometteuse qu’on peut se demander
si elle ne marquera pas de façon historique la deuxième partie de ce siècle.
C’est qu’en effet nous voyons présentement se rencontrer, venant
d’horizons opposés, d’une part des équipes de biologistes qui, par une
analyse de plus en plus fouillée des structures vivantes sont arrivées
à isoler des constituants moléculaires ultimes possédant des propriétés
fondamentales jusqu’ici caractéristiques du « vivant » et d’autre part des
équipes de physicochimistes qui, élaborant par synthèse des édifices
moléculaires de plus en plus complexes, sont arrivées à donner de façon
contrôlée à la matière inanimée des propriétés subtiles et nuancées qui
annoncent déjà le comportement jusqu’ici réservé à la matière vivante.
Sans doute biologistes et physico-chimistes sont-ils encore séparés par
de larges épaisseurs d’obstacles. Mais cependant a-t-on conscience qu’ils
arrivent en vue les uns des autres sur un terrain nouveau : celui de l’étude
des molécules géantes. C’est donc au niveau des structures macromolé¬
culaires que va pouvoir se développer l’attaque menée par les physiciens.
Ainsi la Biophysique que nous avons si ambitieusement définie plus haut
va-t-elle se réduire en une Biophysique moléculaire bien plus modeste
dans ses objectifs immédiats, mais combien plus efficace dans son action.
C’est maintenant cela que nous allons essayer d’expliquer.
III. — Les Macromolécules en Chaîne.
A. Les CHAINES MACRO MOLÉCULAIRES DE SYNTHÈSE.
Depuis les travaux de Staudinger et de son école, commencés voilà
à peine plus de trente ans, on sait qu’il est possible de fixer les uns à la
suite des autres, en un nombre en principe illimité, des groupes molécu¬
laires simples qui s’articulent en un long chapelet linéaire.
On obtient ainsi une espèce importante de molécules géantes, appelées
macromolécules en chaîne, ou encore hauts polymères. Pratiquement le
— 547
nombre de motifs portés par une macromolécule en chaîne est limité et
s’étend en général de quelques dizaines à plusieurs milliers ou dizaines de
milliers. Les masses moléculaires correspondantes peuvent donc s’élever
jusqu’à plusieurs millions.
Les groupes moléculaires simples, les motifs monomères, comme l’on
dit parfois, peuvent être d’une infinie diversité.
Si tous les motifs sont identiques on a ce qu’on appelle un homopoly-
mère, que l’on pourra représenter par le symbole — -A — A — A — A — ...
Mais l’art du chimiste sait enchaîner des motifs de nature différente et l’on
obtient alors ce qu’on appelle un copolymère. Par exemple si le copolymère
comprend deux types de motifs A et B la chaîne moléculaire sera repré¬
sentée par la succession des lettres A et B, en nombre correspondant à la
composition chimique du haut polymère. Naturellement A et B peuvent
se succéder sur la chaîne selon des modes différents. La succession peut
être régulière, comme c'est le cas pour un copolymère alterné
— A — B — A — B — A — B —
ou bien livrée au hasard : les A et les B se succèdent comme le feraient
des boules noires et rouges sorties de l’urne où elles se trouvent mêlées.
On a — et c’est le cas le plus fréquent — • ce qu’on appelle un copolymère
statistique :
— A — A — B — A — B — B — B — A — A — A — B — ...
Enfin on peut encore fabriquer des copolymères où tous les A se suc¬
cèdent, puis tous les B, de manière que la chaîne totale est la succession de
deux chaînes d’homopolymères
— A — A — A — A — A — B — B — B — B —
< )n a ainsi un copolymère séquencé.
•ooomc#oom#oc#o copolymère sfafisfique
•cmcmomcmo
// alferné
u
en bloc
u greffé
Fig. 1.
548 —
Remarquons pour finir que souvent, sur une chaîne moléculaire princi¬
pale peuvent être insérées latéralement des chaînes plus ou moins longues
comme par exemple
— A — A — A — A’ — A — A — A — A’ — .
1 I
A A
I i
A A
I
A
C’est ce qu’on appelle un polymère greffé.
a) Flexibilité des chaînes macromoléculaires et conséquences physicochi¬
miques.
Ces quelques définitions étant rappelées je voudrais souligner un trait
caractéristique et absolument essentiel de ces chaînes moléculaires.
C’est que dans la presque totalité des cas, les liaisons chimiques qui
attachent un motif monomère à ceux qui lui sont adjacents permettent,
entre ces groupes moléculaires, des mouvements relatifs dont la géométrie
et l’ampleur dépendent de leur nature chimique.
Par conséquent une chaîne moléculaire comprenant par exemple des
centaines de motifs pourra, à cause du jeu des articulations entre les mono¬
mères successifs, être comparée à un long fil mince dont la longueur est
égale à quelques centaines de fois son épaisseur et qui présente une forte
flexibilité dépendant de la constitution chimique. Ce long filament pourra
donc se replier sur lui-même en dessinant une infinité de configurations
sinueuses allant de la ligne quasi droite à l’écheveau inextricablement
embrouillé.
Lorsque par exemple la molécule en chaîne se trouve dissoute dans un
solvant approprié où chacun de ses éléments se meut facilement sous
l’effet d’une agitation thermique désordonnée, la chaîne est affectée d’un
mouvement microbrownien, c’est-à-dire qu’elle prend successivement
au hasard toutes les configurations possibles, ce qui l’anime de mouve¬
ments sinueux qui la font se tordre et se détordre en un fourmillement
interne permanent. Elle forme alors, avec la probabilité maximale, une
pelote embrouillée qu’on peut, par l’esprit, enfermer dans une enveloppe
quasi sphérique : c’est ce qu’on appelle la pelote statistique (Fig. 2). Si on
représente la chaîne, comme cela est souvent commode, comme un chapelet
de petites boules — dont chacune figure le motif monomère — attachées
les unes aux autres par un court lien flexible, on voit que — dans le solvant
— les n motifs du chapelet se répartissent selon un nuage globulaire de
densité déterminée. Si les monomères n’étaient pas reliés entre eux ils
se disperseraient dans tout l’espace. Réaliser une chaîne polymère c’est
donc se donner la possibilité de créer, au sein du solvant, des micro-gouttes
de solutions des motifs A et dont la concentration interne dépend de la
masse de la macromolécule.
Le fait que la molécule se présente comme un long filament flexible
— 549 —
entraîne des conséquences considérables que nous résumerons briève¬
ment.
Supposons d’abord que des interactions — attractions ou répulsions
— s’établissent entre les boules du chapelet en solution. Alors on comprend
que la pelote sphérique va, selon le cas, se contracter ou au contraire se
gonfler. Admettons par exemple que se développe sur chaque boule une
charge électrique de même signe — ce qui se fait très bien avec des poly¬
mères à motifs ionisables — alors les répulsions électro-statiques vont
dilater le nuage sphérique. En faisant disparaître ces charges le nuage se
contracte et revient à son volume primitif. Ainsi comprend-on que les
hauts polymères ionisables puissent former des substances capables de
schéma de
pelote statistique
Fig. 2. — Schéma de la « Pelote Statistique ».
modifier leur volume selon des actions extérieures, ce qui permet de
transformer de l’énergie électrique (ou encore chimique) en énergie méca¬
nique.
Supposons maintenant que l’on fasse écouler la solution dans des tubes
minces, alors sous l’effet des frottements visqueux le nuage se déforme
et peut se distendre (Figure 3).
Considérons alors une chaîne portant un motif réactionnel en un de ses
points. Dans le liquide au repos ce motif est protégé plus ou moins efficace¬
ment d’une agression extérieure par le nuage des motifs qui l’entoure.
La molécule réagit difficilement. Mais si on déforme le nuage par exemple
par écoulement, comme nous venons de le dire, alors il peut arriver que le
motif réactionnel soit beaucoup plus exposé aux attaques : la réactivité
de la molécule a augmenté. D’où encore effet mécanochimique.
D’une façon plus générale d’ailleurs une chaîne moléculaire pourra
porter plusieurs sites actifs, doués chacun d’une fonction chimique déter¬
minée, et dont la résultante caractérisera les propriétés réactionnelles de la
— 550 —
macromolécule globale. Or toute déformation des configurations de celle-
ci affectera du même coup les positions et les distances relatives des sites
actifs et, par là même, modifiera la résultante de leur action. Par exemple
il pourra arriver que les sites soient trop éloignés pour pouvoir réagir
simultanément sur un substrat donné. Ainsi les caractères chimiques de la
macromolécule dépendront des configurations de celle-ci et pourront être
modifiés par des actions extérieures (variation des conditions ioniques,
tensions mécaniques, etc.) qui n’ont pourtant aucun effet sur l’activité de
chaque site pris séparément.
Fig. 3. — Dcmasquage d’un site réactionnel porté par une macromolécule en chaîne, par
suite de l’extension des configurations (actions électrique, mécanique, thermique, etc.).
Enfin rappelons que, associés au sein d’un échantillon macroscopique
de matière, le caractère filamenteux des macromolécules en chaîne confère
à celui-ci des propriétés physiques (élasticité, viscoélasticité, structures en
fibres) qui font que ces substances peuvent se prêter à de multiples formes
et à de multiples contraintes physiques, en présentant souvent cet aspect
de gel, cet état colloïdal, qui était considéré autrefois comme l’apanage de
la matière vivante.
b) Le cas d’une configuration stable privilégiée.
Remarquons maintenant que la chaîne moléculaire ne se présente pas
toujours et nécessairement sous cette forme irrégulière et changeante
— 551 —
Fig. 4. — Schéma d’une hélice a de polypeptide, selon Pauling et Corey.
de la pelote statistique. Il se peut en effet qu’entre les motifs monomères
au sein du solvant, puissent s’établir des forces d’interaction assez impor¬
tantes pour que, dans des conditions choisies, la chaîne se trouve figée
sur elle-même dans une configuration unique et régulière. La macromo¬
lécule forme alors une sorte de petit solide de forme simple.
Un exemple bien connu est celui des polypeptides de synthèse, obtenus
par polycondensation des acides aminés et dont la chaîne moléculaire est
formée par la succession des motifs.
— 552
— CH — CO — NH —
I
R
L’expérience montre que dans des conditions extérieures convenables
(solvant, température) la chaîne s’enroule en une hélice, par exemple
l’hélice a de Pauling et Corey (figure 4). La molécule se présente alors
comme un mince bâtonnet beaucoup moins flexible que ne l’est la chaîne
désordonnée. Soumis à des actions convenables (pH, agents chimiques
tels que l’urée), il peut à nouveau se dérouler en un filament simple for¬
mant une pelote statistique, mais qui est susceptible de reprendre à nou¬
veau et reversiblement sa forme unique de la stabilité hélicoïdale.
En conclusion nous voyons qu’une macromolécule en chaîne contenant
par exemple n motifs monomères, identiques ou différents, constitue un
petit échantillon de matière possédant des propriétés entièrement nou¬
velles par rapport à celles que posséderait l’ensemble des n motifs s’ils
n’étaient pas liés les uns aux autres.
On voit ainsi qu’une complication très faible de la structure moléculaire
(passage du monomère au polymère) amène une augmentation considé¬
rable dans la complexité des propriétés physiques et chimiques. Bref,
transformatrices isothermes d’énergie, polymorphes, porteuses de
caractères stéréochimiques d’un ordre de multiplicité qui peut augmenter
à l’infini et en même temps qui peuvent être gouvernées par des actions
extérieures de natures diverses, les macromolécules en chaîne fournissent
un exemple simple de corrélation entre la structure et les propriétés chi¬
miques et — pour employer le jargon moderne — elles apparaissent comme
des systèmes capables de porter une grande quantité d’information
qu’elles peuvent échanger avec le milieu extérieur par des signaux de
natures diverses.
B. Les Macromolécules Biologiques : Protéines et Acides
Nucléiques.
Une analyse de plus en plus poussée du contenu d’une cellule vivante
conduit finalement à des constituants ultimes qui, comme c’est le cas
pour tout échantillon de matière organique, ne sont autres que des molé¬
cules. On sait que dans les quelques micron-cubes qui représentent, en
moyenne, le volume cellulaire on trouve de l’eau — pour 70 % — et, si
nous laissons de côté les ions métalliques, toute une collection de molé¬
cules organiques de dimensions et de complications diverses que la bio¬
chimie, au cours de plusieurs dizaines d’années de travail opiniâtre, a su
reconnaître, cataloguer, étudier dans leur réactivité et que la chimie
organique, au moins pour les plus simples, a pu reproduire par synthèse.
Cependant ce qui est tout à fait remarquable, c’est que parmi tous ces
constituants, la plus grande proportion en poids est constituée par des
molécules géantes, des macromolécules, tout à fait caractéristiques de la
matière vivante. Les principales appartiennent à deux classes : les pro-
— 553
téines et les acides nucléiques. Tout être vivant en est pourvu et sans
elles la vie — telle au moins que nous la connaissons sur notre Planète —
ne semble pas pouvoir se manifester.
Or ces édifices — - dont les masses molaires s’étendent de la dizaine de
mille à la dizaine de millions de grammes — sont, les uns comme les autres,
constitués fondamentalement par des chaînes moléculaires comme le sont,
on l’a vu, les macromolécules de synthèse. Certes, dans les deux cas, le
degré de complexité n’est pas le même, mais l’on peut penser — - comme
nous l’avons fait pressentir plus haut — que la connaissance des uns nous
aidera à comprendre le comportement des autres.
Nous allons d’abord et très brièvement rappeler les traits généraux
de la structure de ces macromolécules biologiques ainsi que des propriétés
très remarquables dont elles se trouvent porteuses.
a) La conformation des protéines et des acides nucléiques.
Les protéines sont, on le sait, tout à fait comparables aux polypeptides
que nous avons déjà rencontrés mais, au lieu de comporter — comme
dans le cas des produits de synthèse habituels — un ou deux types de
motifs - — elles renferment — au nombre de quelques dizaines ou de quel-
-CH-CO— NH-CH — CO— NH— CH-
I
R1 R2 R3
Fig. 5. — Formule d’un élément de chaîne protéique.
ques centaines selon les cas — des résidus d’acides aminés pouvant appar¬
tenir à une vingtaine d’espèces différentes. Pour décrire la chaîne molé¬
culaire il faudra donner non seulement sa composition en acides aminés
mais encore — et cela est essentiel car les propriétés réactionnelles de
l’ensemble en dépendent — • l’ordre selon lequel les motifs correspondants
se succèdent. Nombre, composition, séquence du filament linéaire, c’est
ce qui définit ce qu’on appelle la structure primaire.
Quant aux acides nucléiques, ils forment eux aussi un long filament
mais qui est constitué par des motifs de phosphodiesters — les mono¬
nucléotides — et leur formule générale est la suivante (Fig. 6). Le cycle
pentagonal représente la formule d’un sucre, ici le desoxyribose, d’où le
nom d’acide désoxyribonucléique (ADN) pour l’acide nucléique qui le
contient par opposition à l’acide ribonucléique (ARN), deuxième espèce
d’acide nucléique, qui diffère essentiellement du premier par le sucre qu’il
contient et qui est du ribose.
Des bases azotées sont fixés aux molécules de sucre. Elles sont presque
toutes des quatre espèces suivantes : cytosine, thymine (bases pyrimi-
diques), guanine, adénine (bases puriques) (Fig. 8) que nous désignerons
respectivement par les lettres C, T, G, C. L’ ARN contient, lui, de Turacile
au lieu de thymine.
— 555 —
Comme pour les protéines, la connaissance de la structure primaire
de la molécule en chaîne imposera la connaissance de la composition en
bases et la loi selon laquelle celles-ci se suivent ou, si l’on préfère, se répar¬
tissent dans leurs séquences.
En plus de leur complication de constitution chimique, qui apparaît
donc sur les structures primaires de l’un ou de l’autre type de macromo¬
lécules celles-ci se distinguent aussi par un second caractère.
NH, OH OH
H | I I
N N N N
pyrimidine cytosine urocile thymine
BASES PYRIMIDIQUES
BASES PURIQUES
CH
purine adenine guanine
Fig. 8.
En effet, dans les conditions habituelles du milieu où elles se trouvent,
et tout particulièrement lorsque, les ayant extraites avec précaution on
les dissout dans de l’eau contenant une teneur normale de sels minéraux
— du chlorure de sodium par exemple — le fdament protéique — ou
nucléique (tout au moins désoxyribonucléique) — s’enroule en une confi¬
guration stable de sorte que la macromolécule prend l’aspect d’un petit
solide plus ou moins rigide.
Ainsi les protéines — au moins les protéines globulaires, les seules que
— 556 —
nous considérions ici — s’enroulent elles en hélice a comme le font les
polypeptides — - en prenant ce que l’on appelle la structure secondaire —
mais en plus cette hélice s’incurve-t-elle en convolutions irrégulières —
la structure tertiaire — plus ou moins stabilisées par des points de soudure
intérieurs (ponts soufre, ponts hydrogènes...). C’est ce qui a pu être montré
Fig. 9 a. — Forme de la myoglobine d’après Kendrew.
L’espèce de lubc contourné est hélice a.
Fig. 9 h.
Structure de détail de la
myoglobine — toujours
selon Kendrew — à un
pouvoir séparateur plus
poussé (3 Â).
avec une extraordinaire précision de détails dans le cas d’une classe parti¬
culière de protéines : les globines, objet des travaux maintenant célèbres
de l’école britannique de cristallographie. Perutz et Kendrew, utilisant
la diffraction des rayons X — selon leur méthode des substitutions iso¬
morphes — par les cristaux d’hémoglobine ou de myoglobine, sont par¬
venus à donner dans presque tous les détails la configuration complète de
ces macromolécules au moins, soulignons-le, lorsqu’elles sont engagées
dans un réseau cristallin défini (Fig. 9 a et 9 6) .
— 557 —
Fig. 10 a. — Schéma montrant l’enroulement des deux chaînes complémentaires
en une double hélice (Watson et Crick).
Quant aux filaments d’acide désoxyribonucléique ils sont — au moins
dans les conditions habituelles de milieu — appariés deux à deux en joi¬
gnant leurs bases selon une stricte correspondance A-T G-C et ils forment
alors la fameuse double hélice de Watson et Crick, qui constitue donc une
sorte de structure secondaire (Fig. 10 a, 10 b, 10 c, 10 d). Il faut d’ailleurs
3G
— 558 — -
remarquer que ce long filament — il semble pouvoir atteindre dans cer¬
tains cas une longueur totale de plusieurs microns - — • et dont le diamètre
est de 20 À — est très fortement replié sur lui-même pour se loger dans
l’organisme vivant, qu’il s’agisse de chromosomes ou de têtes de virus
bactériens, ce qui fait soupçonner l’existence d’une structure tertiaire
dont l’origine est encore en discussion.
Fig. 10 h. — Modèle en bois de la double hélice, montrant
— à l’échelle — la disposition dos atomes constitutifs.
L’ARN lui, existe à l’état de filament unique, enroulé sur lui-même
d’une façon semble-t-il assez irrégulière et que l’on ne sait pas encore
parfaitement décrire.
Cette rapide description de ces petits êtres macromoléculaires que sont
les protéines et les acides nucléiques suffît pour évoquer leur parenté de
structure avec celle des macromolécules de synthèse. Encore une fois
leur complexité est infiniment plus grande mais les uns comme les autres
— 559 —
présentent des caractères communs. Par exemple le glomérule protéique,
constitué par des fdaments polypeptidiques partiellement ou totalemenl
enroulés sur eux-mêmes en hélices qui — on le sait — présentent une grande
flexibilité — seront-ils extrêmement déformables et pourront ainsi pré¬
senter des configurations diverses sous l’action de champs de forces exté¬
rieurs. Dans certains cas même, structures tertiaire et secondaire pourront
être détruites sans que la chaîne soit rompue (dénaturation). Ces confi-
Fig. 10 c. — Photographie au microscope
électronique (ombrage au Platine) de
fibrielles de DNA. Les plus fines ont
une épaisseur de l’ordre de 20 Â et
représentent un filament constitué par
une double hélice simple.
Fig. 10 d. — Filament de DNA vu au
microscope électronique par la techni¬
que de Kleinschmidt.
gurations seront tout particulièrement sensibles, par exemple, à des
variations des propriétés ioniques du milieu extérieur — comme nous
l’avons vu dans le cas des macromolécules de synthèse. Et, selon le schéma
très simplifié que nous avons alors esquissé, leurs propriétés réactionnelles
seront du même coup modifiables. Bref la déformabilité moléculaire per¬
met de comprendre que la réactivité d’un site actif, même si celui-ci occupe
un domaine spatial très limité, pourra être réversiblement gouvernée par
des actions s’exerçant dans des régions lointaines de la macromolécule,
(allesterie de J. Monod et F. Jacob), ce qui donne à celle-ci d’extraordinaires
possibilités d’échange d’information.
En ce qui concerne l’acide désoxyribonucléique — puisqu’il s’agit là
560 —
d’un filament linéaire et vraisemblablement doué d’une rigidité appréciable
— il semble que la situation soit de beaucoup simplifiée bien que la double
hélice puisse se cliver sous diverses influences (température, acidité et
force ionique de la solution, etc..). Mais surtout — et nous y reviendrons
plus loin — ce type de structure en filament compact laisse pressentir
un nouveau type de propriétés d’un intérêt tout spécial.
b) Rappel des propriétés générales des protéines et des acides nucléiques
in situ.
Si, du point de vue des structures, il ne semble pas exister de différences
essentielles autres que dans le domaine de la complexité, entre les macro¬
molécules biologiques et les macromolécules de synthèse tout au moins
telles que nous connaissons aujourd’hui ces dernières, il n’en est plus de
même en ce qui concerne les mécanismes physico-chimiques auxquels elles
peuvent se prêter. Les macromolécu’es biologiques présentent en effet des
propriétés chimiques absolument nouvelles, que nous allons décrire rapide¬
ment.
Il ne peut être question ici que d’un bref rappel de notions dont les
unes sont déjà anciennes, mais dont certaines autres viennent à peiîie
d’être dégagées par une observation expérimentale d’une ingéniosité
admirable.
Pour les protéines globulaires, on sait déjà depuis plusieurs dizaines
d’années qu’elles jouent le rôle de catalyseurs pour l’ensemble des réactions
chimiques qui composent le métabolisme cellulaire. Chaque type de
réactions — qu’il s’agisse d’une hydrogénation, d’une oxydation, de l’éli¬
mination d’un groupe chimique simple ou de son transfert d’une molécule
à une autre — est gouverné par la présence d’un catalyseur spécifique
constitué par une protéine. Il semble que les quelques millions de macro-
molécules de protéines contenues dans la cellule renferment à peu près
autant d’espèces de catalyseurs qu’il y a de réactions à catalyser. Et l’on
sait que cette fonction catalytique — - enzymatique l’appelle-t-on —
présente des caractères particuliers (température d’activité, spécificité,
efficacité) qui distinguent nettement l’enzyme de toutes les espèces de
catalyseurs que la chimie de l’inanimé emploie par milliers au cours de ses
diverses opérations.
Ce n’est que beaucoup plus récemment que les fonctions des acides
nucléiques ont été dégagées. On sait que le résultat du métabolisme d’une
cellule vivante est, finalement, de provoquer sa division en deux cellules
identiques à la première. Cela impose en particulier que les macromolécules
de protéines et d’acides nucléiques se soient répliquées. Or, on a montré
que le processus de réplication résulte d’interactions entre acides nucléiques
et protéines, interactions dans lesquelles l’ADN joue le rôle d’une sorte de
matrice.
Ainsi l’ADN lui-même, sous l’action d’enzymes convenables, est-il
susceptible de se cliver selon ses deux filaments composants, le long des¬
quels viennent se fixer de façon complémentaire (c’est-à-dire selon la
correspondance A-T d’une part et G-C d’autre part) les mononucléotides
561
triphosphates qui subissent alors une polycondensation de telle sorte qu’ils
forment à leur tour un filament polynucléotidique s’enroulant en une
double hélice avec le filament initial qui a servi de guide. On obtient ainsi
deux double-hélices identiques à la double hélice même (réplication semi-
conservative).
D’autre part l’ADN gouverne la synthèse des protéines. Cela se fait
en gros en deux étapes : l’ADN provoque d’abord — un peu comme ci-
dessus — la synthèse d’un filament d’ARN complémentaire. Puis les
acides aminés — selon un mécanisme assez compliqué et qui, à vrai dire,
n’est pas complètement élucidé dans tous ses détails — viennent s’aligner
et se polymériser sur l’ARN (et cela au contact de particules appelées
ribosomes) selon une loi de succession qui est commandée par la structure
primaire de l’ARN. Comme cette dernière correspond univoquement, nous
venons de le dire, à celle des filaments d’ADN on peut donc dire que l’ADN.
par sa composition et l’ordre de ses séquences commande — selon un code
dont le déchiffrage exalte actuellement l’activité des biologistes molécu¬
laires — la production des enzymes au sein de la cellule et par là donc
commande à la nature de celle-ci.
Ainsi, et on l’a bien souvent répété l’ADN, macromolécule filiforme,
serait — par sa structure primaire — garant de la permanence des caractères
cellulaires (bien entendu aux accidents mutationnels près) au cours de
l’infinité des temps.
IV. — Les systèmes « hors-cellule ».
a) Catalyse enzymatique et réplication des macromolécules biologiques.
Ainsi nous avons résumé très brièvement l’essentiel de ce que pensent
avoir observé les biologistes moléculaires et nous nous abstiendrons ici
de commenter ces faits étonnants pour nous hâter d’arriver à définir notre
problème de physicochimiste qui est maintenant d’expliquer comment les
macromolécules biologiques avec la structure que nous leur connaissons,
sont susceptibles de réagir comme nous venons de le décrire.
Mais prenons garde qu’aussitôt un préambule s’impose. En effet, les
structures dont nous avons esquissé l’allure sont celles des macromolécules
biologiques « hors-cellule », c’est-à-dire extraites de leur milieu originel
et dispersées dans un milieu inerte en général simple, une solution saline
ou encore arrangées régulièrement en un cristal. Les fonctions au contraire
ont été observées sur ces macromolécules lorsqu’elles sont intégrées dans
les organites cellulaires, au sein du milieu vivant, où elles se trouvent —
peut-être avec des conformations nouvelles — - articulées à des millions de
réactions diverses organisées dans l’espace et le temps selon un plan rigou¬
reusement défini. Dans ces conditions ne pouvons-nous pas craindre
qu’entre structure in vitro et fonction in vivo il ne reste que de vagues
reflets de corrélations douteuses ?
Or, heureusement, il se trouve que l’expérience nous permet de balayer
cette objection en nous montrant que — - fait étonnant et de conséquences
562 —
exceptionnellement profondes - — les macromolécules biologiques, dans les
systèmes hors cellule, conservent — pour peu qu’on les ait extraites avec
toutes les précautions convenables — les fonctions essentielles dont elles
sont le support lorsqu’elles sont intégrées dans la matière vivante.
En ce qui concerne les enzymes, la chose est connue depuis plusieurs
dizaines d’années et chacun sait ici avec quel succès notre éminent collègue
René Wurmser introduisit l’emploi de la thermodynamique à l’étude de
la cinétique de réactions dans les systèmes enzymatiques hors cellule.
Mais il y a plus. La découverte, voilà à peine cinq ou six ans, de nou¬
velles enzymes capables de provoquer des polymérisations, ou plus correcte¬
ment des polycondensations en chaîne, a permis pour la première fois
de provoquer — hors de la cellule vivante — d’authentiques réactions de
réplication.
Cette étape a débuté en 1957 par une série de découvertes spectaculaires.
Elle est jalonnée par les noms d’OcHOA et Manago (1957) pour la bio¬
synthèse de l’ARN de Kornberg (1958) pour la réplication de l’ADN,
de Hurwitz (1960) pour la réplication de l’ARN sur l’ADN, enfin de
Nirenberg (1961) pour la synthèse des protéines sur une matrice d’ARN.
Décrivons, par exemple, le système de Kornberg. Dans une solution
de sels alcalins, de composition convenable, on introduit d’une part
un mélange des quatre mononucléotides triphosphates ATP, CTP, GTP,
TTP. Ceux-ci restent inertes les uns en présence des autres au sein d’un
mélange parfaitement désordonné, selon les caractères habituels des
solutions que la physicochimie du monde inanimé est habituée à considérer.
Mais, avec Kornberg, introduisons dans ce milieu une protéine spéciale,
à grande difficulté extraite, au moins à l’état de pureté suffisante, des
systèmes vivants (en l’espèce ici E. Coli). On voit, au bout de quelques
heures, (temps dit de latence), démarrer deux réactions différentes de
polycondensations dont la plus importante est la suivante : deux des
quatre nucléotides ATP et TTP s’enchaînent les uns aux autres en un
filament A — T — A — T qui s’enroule avec son complémentaire selon
la double hélice de Watson et Crick en libérant des chaînes de polyphos-
phates. On obtient ainsi un polydésoxyribonucléotide de synthèse — infini¬
ment plus simple que la plupart des acides désoxyribonucléiques naturels
lesquels contiennent, on l’a déjà dit, les 4 motifs différents en proportion
et ordonnancement variables.
Mais maintenant, reprenant le mélange initial de mononucléotides,
introduisons dès le début, en même temps que la protéine « polymérase »,
une macromolécule d’ADN, par exemple d’ADN naturel : aussitôt — il n’y
a plus de temps de latence ■ — la réaction démarre et se poursuit exponen¬
tiellement : les mononucléotides disparaissent et l’on obtient un nombre
croissant de particules lesquelles — du moins Kornberg le prétend, et
cela d’ailleurs avec de bonnes raisons — sont identiques à la macromolécule
d’ADA initial. Celle-ci servant de modèle, a donc donné naissance à deux
autres, lesquelles ont à leur tour servi de modèle et ainsi de suite, de telle
manière que la réplication — du moins en principe — se poursuit jusqu’à
ce que tous les mononucléotides initialement dissous aient été groupés
en particules toutes identiques au modèle initialement introduit.
— 563 —
Sans doute ai-je simplifié volontairement la description de l’expé¬
rience de Kornberg, mais je ne crois pas l’avoir défigurée et beaucoup
admettent maintenant avec l’auteur que l’on a finalement bien réalisé,
en tube à essai, cette opération qui jusqu’ici semblait être le privilège de
l’être vivant : la reproduction macromoléculaire.
Certes il n’est pas nécessaire de souligner que le système de Kornberg
n’est pas un système vivant : ne serait-ce que parce que tel quel, il ne peut
fabriquer les mononucléotides dont il se nourrit non plus que multiplier
les macromolécules de polymérase qui provoquent sa prolifération. C’est
un système physico-chimique que l’on peut appeler peut-être pré-biotique
pour souligner ainsi qu’il est en quelque sorte intermédiaire entre l’inanimé
et le vivant et qu’il annonce l’organisation du second dont il est un cons¬
tituant primaire.
b) La Biophysique moléculaire : Position de principe.
Ainsi donc l’on voit — - sans qu’il soit nécessaire d’y insister plus lon¬
guement — que les diverses opérations que nous venons de citer sous les
noms de Kornberg, de Hurwitz et de Nirenberg représentent — isolées
dans le tube à essai — - les opérations essentielles qui, articulées dans le
milieu naturel contribuent à conférer à celui-ci les caractères du « vivant ».
Nous concevons donc que l’étude — à l’échelle moléculaire — de la
structure et de la physiologie de la cellule vivante pourra — devra, oserons-
nous dire — être précédée par l’étude in vitro des structures et des fonctions
de ses constituants, tout au moins en ce qui concerne les protéines et les
acides nucléiques.
C’est ce chapitre nouveau de la science, intermédiaire entre la biologie
moléculaire qui s’occupe de l’être vivant en tant que tel, et la physico¬
chimie macromoléculaire classique qui s’occupe des macromolécules de
synthèse, que nous proposons d’appeler Biophysique moléculaire. Ce que
nous appelons biologie moléculaire et ce que nous appelons biophysique
moléculaire se trouvent donc essentiellement différenciés en ce que la
biologie étudie les phénomènes intégrés dans la cybernétique du « vivant »,
tandis que la biophysique en étudie les composantes isolées les unes des
autres en attendant que l’on sache — ambition sans doute démesurée —
les articuler les unes aux autres en chaînes réactionnelles imitant de plus
en plus le comportement de la matière vivante.
c) Physionomie générale de la Biophysique molécualire.
Répétons-le — grâce à la découverte d’importance historique de ce
que les macromolécules biologiques peuvent garder hors de la cellule,
dispersées dans une simple solution saline, des propriétés fondamentales
au moins analogues à celles qu’elles présentent lorsqu’elles sont intégrées
dans la cellule vivante, nous pouvons maintenant considérer que les limites
de l’analyse du vivant se trouvent poussées jusqu’à jouxter celles de la
physicochimie macromoléculaire.
Est-ce à dire que pour autant notre savoir dans ce dernier domaine
est si approfondi qu’il nous permette, avec un simple effort d’adaptation,
— 564
de s’appliquer à celui de la biophysique moléculaire ? Evidemment non.
Entre le comportement des acides nucléiques, des protéines et celui des
plus compliquées macromolécules qui aient pu être préparées par synthèse,
il semble y avoir un abîme.
En dépit des récents progrès effectués par le physico-chimiste dans la
catalyse stéréospécifique hétérogène ou homogène, ou encore dans la
catalyse provoquée par des macromolécules semi-conductrices, rien
jusqu’ici n’a été obtenu qui soit comparable à ce que donne la catalyse
enzymatique, qu’il s’agisse de domaine de température, de douceur et de
rapidité de la réaction, de son rendement et enfin du caractère rigoureuse¬
ment spécifique du catalyseur
Et plus encore, lorsqu’il s’agit de réplication, rien, jusqu’ici, n’a été
obtenu de comparable avec les macromolécules de synthèse et rien, corré¬
lativement, ne nous permet de hasarder sur les mécanismes en cause,
autre chose que des hypothèses encore bien vagues qui permettent à peine
d’organiser des systèmes raisonnés d’expériences.
Bref, il semble que l’opposition entre les comportements de la matière
vivante et de la matière inanimée, si irritante comme nous l’avons déjà
dit, se retrouve maintenant à l’échelle des composants macromoléculaires.
Mais là, nous pensons que la bataille peut être engagée victorieusement
car nous sommes ici, sur le terrain solide de la physicochimie, et libérés
de la lourde hypothèque que constitue la présence de l’organisation
« vivante » du système réactionnel. Que les macromolécules dont il s’agit
soient d’origine naturelle et ne puissent pas — au moins pour le moment
— être imitées par la synthèse au laboratoire ne change rien à la position
du problème. Sans doute ces macromolécules se sont-elles compliquées
au sein des organismes vivants au cours d’une évolution de plusieurs
milliards d’années et sans doute — ne disposant pas, en dépit de quelques
découvertes récentes, d’une « paléontologie moléculaire » — nous ne con¬
naissons pas les premières formes macromoléculaires dont l’association a
permis l’apparition des premiers systèmes autoreproductibles et adaptables.
Mais cet argument n’affaiblit pas, peut-être même au contraire, la valeur
de l’investigation physicochimique du comportement de ces macromo¬
lécules, prises dans leur forme actuelle.
D’ailleurs il faut remarquer que — avant de nous émerveiller des
caractères si particuliers des macromolécules biologiques nous n’avons
peut-être pas encore suffisamment réfléchi sur certains types de propriétés
physico-chimiques — et celles là parfaitement définies dans leur origine —
qui entrent certainement en jeu dans les mécanismes dont ces macro¬
molécules sont les agents.
En effet nous n’avons jusqu’ici insisté que sur une espèce de propriétés
macromoléculaires — celles qui dérivent du polymorphisme de la molécule
- — et qui sont liées aux changements de la distribution dans l’espace des
sites réactionnels d’une même molécule, changements, nous l’avons dit,
provoqués par des interactions dont la nature peut être diverse et la résul¬
tante subtile.
Mais il existe un deuxième type de propriétés dont l’origine doit être
recherchée dans une analyse beaucoup plus fine des structures, en des
565 —
Cendant jusque dans l’étude des configurations électroniques qui, en
fin de compte, déterminent les propriétés tant chimiques que physiques
de toute molécule grosse ou petite.
Nous arrivons ainsi à un ordre de préoccupation dont Szent Gorgyi,
voilà déjà près de quinze ans, avait senti l’extrême importance et qui pour
les physicochimistes modernes, qui viennent de voir s’installer la physique
quantique d’abord au sein de la chimie, puis plus récemment dans l’étude
des propriétés physiques des cristaux minéraux et organiques, paraît
toute naturelle et inéluctable.
Considérons l’exemple de l’ADN. Nous avons là à faire avec un filament
de matière compacte, constitué par l’empilement d’une suite de plateaux,
chacun formé par une paire d’hétérocycles, fortement couplés les uns
aux autres en formant une structure périodique rigoureuse dans le cas
d’un ADN de synthèse, comme le poly AT, approximative dans le
cas des ADN naturels. Dès lors, un tel filament peut être considéré, en
gros, comme un cristal linéaire, périodique ou apériodique selon le cas et,
par conséquent, on peut lui appliquer les considérations déjà développées
dans les études relatives aux cristaux organiques et qui permettent de
prévoir l’existence de propriétés qui découlent encore plus souvent de la
spéculation théorique que de l’expérimentation systématique, celle-ci ne
faisant à peine que commencer.
Pour cette raison — et pour bien d’autres, — nous ne pouvons donner
ici qu’une indication générale sur ces nouveaux caractères macromo¬
léculaires que nous limiterons à deux catégories.
D’abord chaque élément — chaque plateau de la double hélice —
contient des groupes moléculaires, les hétérocycles puriques ou pyrimi-
diques, lesquels peuvent se présenter sous plusieurs états. Certains de ces
derniers, comme les états tautomères, qui sont accompagnés d’un remanie¬
ment des configurations des atomes (et leur importance éventuelle dans
certains accidents génétiques a été déjà soulignée par Crick et Watson
et plus récemment par nos collègues A. et B. Pullman,) sont classique¬
ment connus. Les autres sont des états métastables qui n’alîectent prati¬
quement que la distribution électronique dans le groupe d’atomes, mais
qui, de ce fait, confèrent à celui-ci de nouvelles propriétés physiques ou
chimiques. On passe d’un état à l’autre par une excitation convenable
et il semble que dans certains cas, ces états excités connaissent une durée
de vie de longueur bien supérieure aux fractions de millionièmes de seconde
qui sont habituellement de règle. On peut penser qu’il n’est pas impossible
que — surtout quand les hétérocycles sont fortement couplés avec leurs
voisins — • certains de ces états puissent durer pendant des temps suffi¬
sants, (de l’ordre du centième de seconde) pour qu’ils puissent manifestre
leur existence par exemple par une réaction chimique particulière. Si c’est
bien là ce qui se passe, alors on comprend que la représentation de la double
hélice par la succession de paires A-T et G-C ne corresponde qu’à une
première approximation. Il faudra y superposer une structure fine cons¬
tituée par les divers états excités sous lesquels les A, T, G, C peuvent ou
non exister. C’est ainsi qu’une excitation venue de l’extérieur du filament
et atteignant celui-ci pourra exciter le groupe moléculaire situé au point
— 566 • —
où l’agression s’est produite et laisser là, localement, une trace assez
durable pour qu’elle se manifeste par une propriété nouvelle. Ainsi le
filament de DNA aurait-il la faculté de présenter une certaine mémoire.
Mais il faut immédiatement corriger ce schéma simple par l’examen
d’une deuxième catégorie de propriétés : le filament nucléique peut,
pense-t-on, transférer des charges ou de l’énergie. On pense — et l’on a de
bonnes raisons pour cela, tant théoriques qu’expérimentales — que toute
perturbation provoquée par exemple au niveau d’un plateau peut se
propager de plateau à plateau et cela sur une longue distance. Dans certains
cas l’expérience montre que celle-ci est de l’ordre d’une quarantaine
d’angstrôms (environ 10 nucléotides). Mais rien n’empêche de supposer
que dans certains cas ces propagations puissent s’étendre sur de beaucoup
plus longs intervalles, de sorte qu’aux propriétés submoléculaires de la
première catégorie, viennent s’ajouter des propriétés électroniques faisant
intervenir tout l’édifice macromoléculaire.
Nous nous garderons bien d’insister en essayant de préciser des données
qui sont encore très incertaines, les études aussi bien théoriques qu’expé¬
rimentales étant encore très peu avancées tant elles présentent des
difficultés considérables de natures très diverses que nous ne pouvons
analyser ici.
Mais nous voyons que — très nettement pour les acides nucléiques
de façon plus douteuse pour les hélices a dans les protéines — - il existe des
propriétés électroniques intrinsèques qui ouvrent une toute nouvelle
dimension aux spéculations du physicochimiste.
On conçoit donc maintenant que les macromolécules biologiques se
présentent comme de petites machines électroniques extrêmement com¬
plexes. Non seulement elles sont constituées par des circuits déformables
le long desquels transferts de charge et d’énergie peuvent s’exercer, avec
des modalités dépendant de la structure primaire du ou des filaments
fondamentaux enroulés en hélice, mais encore ces circuits sont hérissés
de groupes ionisables, solvatés par les molécules d’eau du milieu extérieur
et influencés par les électrolytes étrangers et, en général, par tous les
groupes moléculaires qui viennent à son contact.
C’est dans ces conditions d’effroyable complication que ces macro¬
molécules sont en contact avec l’extérieur duquel elles reçoivent une
information qu’elles transforment et qu’elles restituent.
Et voilà le type de considération auquel la Biophysique va maintenant
se consacrer.
Encore une fois nous nous trouvons placés devant un problème relevant
typiquement de la physico-chimie macromoléculaire, mais d’une physico¬
chimie macromoléculaire particulièrement difficile.
Son programme pourra se décomposer en trois grands chapitres : l’étude
de la morphologie des macromolécules et de ses modifications sous l’action
des agents extérieurs, l’étude de leurs propriétés fines — d’origine électro¬
nique et ionique — et enfin l’étude de leurs interactions soit entre elles,
soit avec des réactifs divers.
Pour accomplir ce programme il nous faudra puiser non seulement dans
l’arsenal des techniques et des doctrines mises au point par les physico-
567
chimistes des macromolécules en chaîne, mais encore nous livrer à l’extra¬
polation, à l’échelle macromoléculaire, des considérations réservées jus¬
qu’ici à la chimie quantique et à la théorie des cristaux organiques.
Et de plus, pour couronner le tout, il faut signaler que le caractère
biologique de cette physicochimie entraîne des difficultés supplémentaires,
ne serait-ce que dans les méthodes d’extraction, de purification, des
espèces macromoléculaires en cause, et même dans l’identification de
celles-ci.
Pour cela, il est indispensable que le biophysicien soit en permanence
au contact de biologistes compétents avec qui il puisse établir un dialogue,
lequel, d’ailleurs, sera profitable aux deux interlocuteurs.
On voit par conséquent que l’exercice de la Biophysique — même
réduite à la biophysique moléculaire — imposera la mise en œuvre d’équipes
de spécialistes de tous ordres capables de collaborer de façon systématique.
V. — Conclusions.
Nous avons, vous le voyez, après la définition si ambitieuse que nous
avions donnée à la Biophysique, Science à laquelle nous avions attribué
un caractère quasi universel, bien rabattu de nos prétentions puisque
nous limitons désormais notre attention à la considération des systèmes
macromoléculaires, ultimes constituants de l’être vivant.
C’est ainsi que finalement nous en arrivons à restreindre la biophysique
à l’étude des acides nucléiques, des protéines et de leurs interactions.
Et, à ce sujet, qu’il me soit permis de faire deux remarques de natures
très différentes.
La première touche à la sémantique. Sans doute avez-vous remarqué
- — et cela vous a peut-être gêné — la désinvolture avec laquelle j’ai utilisé
alternativement les termes « physique » ou « physicochimie ». Ainsi
avons-nous souligné maintes fois que la Biophysique moléculaire n’était
autre finalement que la physicochimie des macromolécuules biologiques.
On sait bien, en effet, que dès qu’on se limite au domaine de la molécule,
celle-ci fut-elle une macromolécule, la distinction entre propriétés chi¬
miques et physiques s’estompe et n’a plus sa raison d’être. Peut-être
cependant eût-il été plus explicite de parler de Biophysicochimie molé¬
culaire et plus satisfaisant de baptiser notre chaire « Chaire de Biophy¬
sicochimie ». Je pense que ces nuances ne présentent que bien peu d’im¬
portance, mais en tout cas on comprend bien que la Biophysique molé¬
culaire se distingue clairement, à cause de la nature des phénomènes
étudiés, de la Biochimie classique. Quoi qu’il en soit, je profiterai de l’occa¬
sion qui m’est ainsi offerte pour dire que la Chaire de Biophysique du
Muséum se considère comme une sœur de la Chaire de Biologie physico¬
chimique de la Faculté des Sciences de Paris et qu’elle n’oublie pas l’exis¬
tence, à deux pas d’ici, de l’Institut de Biologie physico-chimique. Qu’il me
soit permis de souhaiter ici publiquement que nous puissions maintenir et
rendre plus intimes encore nos relations scientifiques avec les éminents
savants qui président aux destinées de l’une et de l’autre. Qu’ils sachent
— 568 —
que nous serons toujours heureux de faire équipe avec eux afin de mieux
nous défendre dans une concurrence internationale qui se fait plus sévère
de jour en jour.
Ma deuxième remarque a pour but de retoucher le trait peut-être trop
brutal selon lequel j’ai tranché entre le domaine de la biophysique molé¬
culaire, branche de la physico-chimie macromoléculaire, et celui de la
biologie moléculaire, science des systèmes intégrés. On peut en effet
avancer que l’équipement intellectuel et technique mis en œuvre dans la
première de ces entreprises peut être utilement employé à des fins qui
relèvent — d’après notre stricte définition — - de la seconde. C’est ainsi
que les études relatives à l’immunologie, à la contraction musculaire, à la
mémoire physiologique dans ses relations avec la mémoire moléculaire,
à la photosynthèse, bref tout ce qui concerne les problèmes de physiologie
à l’échelle moléculaire constituent un terrain commun où biophysique et
biologie se mêlent intimement. Il en est de même de l’étude systématique
des associations polymoléculaires les plus simples (membranes, ribosomes...)
qui peut être considérée comme une suite logique à l’étude des constituants
eux-mêmes.
Mais il n’en reste pas moins qu’à nos yeux c’est l’étude de ces derniers
— • acides nucléiques et protéines — - qui pose au Biophysicien avant tout
et en première urgence, les problèmes fondamentaux dont la solution
constituera un progrès historique dans le développement de ce que nous
avons appelé, dès le début, la Biophysique.
Nous comprenons bien que le biologiste qui se consacre à l’étude des
organismes vivants pris dans toute leur merveilleuse complexité puisse
éprouver une sorte de déception à nous voir limiter notre action à des
sujets si dépouillés. Sans doute nous reprochera-t-il d’avoir abandonné
en route tant de phénomènes qui, ainsi que nous l’avons signalé dès le
début de notre exposé, font que l’être vivant heurte avec une telle brutalité
notre curiosité passionnée...
Oui, sans doute. Mais encore une fois qu’on me permette de proclamer
qu’il m’apparaît nécessaire de commencer par le commencement et que ce
commencement, même tel que nous l’envisageons, pose d’emblée des
problèmes redoutables, ne serait-ce que dans la nécessité de faire appel
à des disciplines très vastes et très diverses.
Sans doute nous autres biophysiciens sommes-nous les premiers à
regretter que — encore probablement pour bien des années — notre
labeur ne provoquera pas, dans le ciel de la connaissance, ces éclats fulgu¬
rants dont nos collègues biologistes moléculaires nous éblouissent presque
quotidiennement. Mais, quand même, nous pensons que l’explication
physicochimique des premières manifestations de la Vie mérite de susciter
une entreprise qui touche aux aspirations les plus profondes de l’esprit
humain. Nous pensons que nous avons le privilège exorbitant de vivre une
époque où la conjonction exceptionnelle de la biologie et de la physique
— 569 —
est rendue possible et qu’ainsi l’humanité se lance dans une aventure extra¬
ordinaire. Y participer, même selon nos humbles et modestes moyens, est
exaltant.
Enfin, bien sûr, on peut aux heures de fatigue, désespérer en com¬
parant l’exiguité de nos connaissances à cette somme toujours infinie de
problèmes qui se découvrent sans cesse aux yeux de celui qui progresse
le long des chemins de la Science.
Mais c’est alors qu’il faut regarder en arrière et considérer combien se
sont accrues, au cours des siècles, nos connaissances. Car c’est cette somme
de science — et non pas de vagues rêveries métaphysiques — qui con¬
ditionne concrètement, brutalement, cette condition humaine qui — au
ç. moins pour beaucoup d’entre nous — représente la valeur la plus authen¬
tique à laquelle il soit possible de se référer.
Or, ce moment de l’évolution des Sciences qui nous amène à voir naître
la Biophysique au sein de la Biologie moléculaire, ce moment dis-je peut
bien marquer le début d’une ère nouvelle qui verra les bouleversements
dans la condition des hommes.
Qu’on me pardonne cette brève échappée, qui peut-être vous aura
fait sourire. Mais je ne pense pas qu’il m’eût été possible, le jour même
où nous inaugurons l’activité officielle de notre Chaire de Biophysique,
de paraître oublier en cette occasion comment l’effort — encore une fois
aussi modeste soit-il - — que nous allons entreprendre se situe dans l’en¬
semble de toute cette brûlante activité selon laquelle l’Homme, chaque
jour, forge son propre destin.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 5, 1964 (1965), pp. 570-577.
CATALOGUE CRITIQUE DES TYPES
DE POISSONS DU MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE.
FAMILLE DES SIGANIDAE
( Poissons Téléostéens Perciformes) .
Par M. L. BAUCHOT.
La famille des Siganidae constitue à elle seule le sous-ordre des Siga-
noidei. Les quatre genres sous lesquels les espèces de Siganidae ont été-
décrites, sont actuellement réunis en un seul par la plupart des auteurs
— le genre Siganus Forskâl — ce qui témoigne de la grande homogénéité
de la famille.
Outre les caractères ostéologiques très aberrants concernant l’anatomie
du crâne, les Siganidae sont caractérisés par des pelviennes tout à fait
exceptionnelles : deux épines encadrent les rayons branchus.
Ce sont des poissons herbivores, vivant sur les récifs coralliens des régions
indo-pacifiques tropicales, jusqu’à la latitude du Japon.
Les collections du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris
contiennent la plus grande partie des types de Siganidae. Ces poissons
ont été récoltés au cours des grandes expéditions du début du siècle dernier
par Péron, Quoy et Gaimard, Lesson et Garnot. Nous devons également
plusieurs spécimens à Desjardins, Dussumier, Ehrenberg, Kuhl et
van Hasselt, Castelnau...
La plupart de ces espèces nouvelles sont décrites par Valenciennes
dans le Tome X de l’Histoire Naturelle des Poissons de Cuvier et Valen¬
ciennes.
Dans l’impossibilité de refaire une révision complète de la famille des
Siganidae, nous avons, pour préciser le statut actuel des espèces, utilisé
les clés de détermination et les listes synonymiques établies dans les tra¬
vaux de A. W. Herre et H. R. Montalban 1907, L. F. de Beaufort
et W. M. Chapman 1951, Loren P. Woods 1953, A. W. Herre 1953.
Genre Amphacanthus Bloch Schneider 1801.
Bloch Schneider 1801, Syst. Ichth., p. 206.
Espèce-type : Amphacanthus guttatus Bloch.
= Teuthis Linné, Syst. Naturae, Ed. 12, 1766, p. 507 (pro parte).
= Siganus Forskâl, Descr. Anim., 1775, p. 25.
— 571 —
Amphacanthus Abhortani Val. in Cuv. Val., 1835, Hist. Nat. Poiss., Xr
p. 143.
A. 1806 Syntype. — Isle de France. Desjardins.
1 spécimen en alcool.
L.T. : 130 mm.
L.S. : 107 mm.
9370 Syntype. — Isle de France. Desjardins.
1 spécimen en alcool.
L.T. : 193 mm.
L.S. : 157 mm.
L’examen détaillé de ces deux exemplaires montre qu’ils diffèrent
notablement en ce qui concerne le nombre de rangées d’écailles situées
au-dessus de la ligne latérale — - 24 rangées pour le spécimen n° 9370,
18 pour le n° A. 1806 — et surtout par la longueur du prolongement
membraneux qui s’élève du bord postérieur de la narine antérieure. Chez
le spécimen n° 9370, ce prolongement est court, alors que chez le spécimen
n° A. 1806 il est très long et dépasse la narine postérieure.
Par le nombre de rangées d’écailles au-dessus de la ligne latérale, la
configuration des narines, et également la longueur relative des épines
dorsales, le spécimen n° A. 1806 se rapproche de l’espèce Siganus spinus
(L.). Toutefois la coloration uniforme, sans aucune tache, ne permet pas
d’établir cette synonymie avec certitude.
La position systématique du spécimen n° 9370 est beaucoup plus dou¬
teuse ; aussi dans l’état actuel de nos connaissances, nous maintenons le
nom spécifique original : Siganus abhortani (Val. in Cuv. Val.).
Amphacanthus argenteus Quoy et Gaimard, 1824, Voyage « Uranie »,
Zool., p. 368, pi. 62, fig. 3.
redécrite in Cuvier-Valenciennes 1835, Hist. Nat. Poiss., N, p. 161.
= Siganus argenteus (Quoy et Gaimard).
A. 7043 Syntypes. — Ile Guam. Quoy et Gaimard.
4 spécimens en alcool.
L.T. : 65, 63, 46, 44 mm.
L.S. : 55, 54,5, 40, 37 mm.
A. 7454 Syntypes. — Archipel des Mariannes. Quoy et Gaimard.
9 spécimens en alcool.
L.T. : 46, 42,5, 42,5, 41,5, 41, 41, 41, 40, 37,5 mm.
L.S. : 39, 36, 36, 36, 35, 35, 35, 34, 32 mm.
A. 7455 Syntypes. — Archipel des Mariannes. Quoy et Gaimard.
10 spécimens en alcool.
L.T. : 47,5, 46,5, 44, 44, 42,5, 42, 42, 40, 39, 36,5 mm.
L.S. : 40,5, 39,5, 37, 37, 36, 35,5, 36, 34, 32, 31 mm.
572 —
Amphacanthus concatenatus Val. un Cuv. Val., 1835, Hist. Nat. Poiss.
X, p. 127.
= Siganus guttatus (Bloch) en accord avec L.F. de Beaufort
et W. M. Chapman 1951.
A. 7052 Syntype. — Ile Bourou (Moluques). Lesson et Garnot.
1 spécimen en alcool.
L.T. : 278 mm.
L.S. : 225 mm.
A. 7053 Syntype. — Batavia. Raynaud.
1 spécimen en alcool.
L.T. : 295 mm.
L.S. : 245 mm.
Amphacanthus corallinus Val. in Cuv. Val., 1835, Hist. Nat. Poiss., X,
p. 139.
= Siganus corallinus (Val in Cuv. Val.)
A. 7132 Syntypes. — Seychelles. Dussumier.
2 spécimens en alcool.
L.T. : 286 et 272 mm.
L.S. : 222 et 212 mm.
Amphacanthus doliatus Val. in Cuv. Val., 1835, Hist. Nat. Poiss., X, p. 132.
figurée sous le nom de Siganus doliatus Cuvier in Guérin, Iconographie
du Règne animal, 1829-38, Poissons, pl. 35, fig. 1.
= Siganus doliatus (Val. in Cuv. Val.)
A. 6947 Syntype. - — Vanicolo. Quoy et Gaimard.
1 spécimen en alcool.
L.T. : 230 mm.
L.S. : 183 mm.
A. 6948 Syntype. — - Ile Bourou (Moluques). Quoy' et Gaimard.
1 spécimen en alcool.
L.T. : 187 mm.
L.S. : 144 mm.
Amphacanthus guamensis Val. in Cuv. Val., 1835, Hist. Nat. Poiss., X,
p. 163.
= Siganus guamensis (Val. in Cuv. Val.)
A. 6944 Syntypes. — - Ile de Guam. Quoy et Gaimard (Voy. « Uranie »
1817-20).
2 spécimens en alcool.
L.T. : 53 et 51 mm.
L.S. : 44 et 43 mm.
— 573 —
Amphacanthus lineatus Val. in Cuv. Val., 1835, Hist. Nat. Poiss., X,
p. 130, pl. 286.
A. 6930
= Siganus guttatus (Bloch) en accord avec L.F. de Beaufort
et W. M. Chapman, 1951.
Syntypes. — Nouvelle-Guinée. Quoy et Gaimard.
2 spécimens en alcool.
L.T. : 141 et 132 mm.
L.S. : 111 et 103 mm.
(environ 5 pouces) 1
A. 6940
Syntype. — Vanicolo. Quoy et Gaimard.
1 spécimen en alcool.
L.T. : 194 mm.
L.S. : 158 mm.
Amphacanthus margaritiferus Val. in Cuv. Val., 1835, Hist. Nat. Poiss.,
X, p. 145.
identifiée par Valenciennes à Chaetodon canaliculatus Parkinson ou
Amphacanthus canaliculatus Bloch.
= Siganus oramin (Bl. Schn.) d’après A. W. Herre et H. R.
Montalban 1907, L. F. de Beaufort et W. M. Chapman 1953.
A. 6942 Syntype. — Amboine. Quoy et Gaimard.
1 spécimen en alcool.
L.T. : 184 mm.
L.S. : 148 mm.
A. 6943 Syntype. — Vanicolo. Quoy et Gaimard.
1 spécimen en alcool.
L.T. : 250 mm.
L.S. : 202 mm.
Amphacanthus marmoratus Quoy et Gaimard, 1824, Voyage « Uranie »,
Zool., p. 367, pl. 62, fig. 1 et 2.
redécrite par Valenciennes in Cuv. Val. 1835, Hist. Nat. Poiss., X,
p. 124.
= Siganus spinus (L.) d’après L. F. de Beaufort et W. M,
Chapman, 1953.
A. 6938 Holotype. — Ile Guam (Archipel des Mariannes). Quoy et
Gaimard.
1 spécimen en alcool.
L.T. : 185 mm.
L.S. : 154 mm.
1. Valenciennes écrit dans sa description originale (p. 131) : « nos individus sont longs
de sept ou huit pouces ». Il s’agit vraisemblablement d’une erreur, l’identification des deux
spécimens n° A. 6930 ne laissant aucun doute.
37
— 574 —
Amphacanthus olivaceus Val. in Cuv. Val., 1835, Hist. Nat. Poiss., X,
p. 163.
= Siganus spinus (L.)
A. 86 Paratype. — Voyage de Péron.
1 spécimen en alcool.
L.T. : 78 mm.
L.S. : 65 mm.
A. 1802 Paratypes. — Isle de France. Desjardins.
7 spécimens en alcool.
L.T. : 59, 59, 58, 56, 55, 50, X mm.
L.S. : 51, 51, 50, 47, 47, 43, 50,5 mm.
L’holotype, « reçu de T Isle de France par MM. Lesson et Garnot » et
long de quatre pouces (108 mm), n’a pu être retrouvé dans nos collections.
Amphacanthus sutor Val. in Cuv. Val., 1835, Hist. Nat. Poiss., X, p. 148.
identifiée par Valenciennes à l’espèce Buro brunneus décrite par
Lacépède 1803, Hist. Nat. Poiss., V, p. 422, d’après les manuscrits
de Commerson.
= Siganus sutor (Val. in Cuv. Val.)
A. 1805 Syntype. — Seychelles. Dussumier.
1 spécimen en alcool.
L.T. : 233 mm.
L.S. : 191 mm.
Valenciennes cite également des spécimens venus de Pile Bourbon
et de la côte de Malabar ; ils n’ont pas été retrouvés dans nos collections,
non plus que « l’individu desséché... trouvé dans les collections de Com¬
merson... et qui a servi de sujet à la description de Buro brunneus », genre
et espèce nouvelle de Lacépède.
Amphacanthus tumifrons Val. in Cuv. Val., 1835, Hist. Nat. Poiss., X,
p. 159.
= Siganus oramin (Bl. Schn.) d’après L.F. de Beaufort et
W. M. Chapman 1953.
2949 Syntype. — Voyage de Péron.
1 spécimen en alcool.
L.T. : 171 mm.
L.S. : 141 mm.
A. 6936 Syntype. — Baie des Chiens Marins. Quov et Gaimard
(Voy. « Uranie » 1817-20).
1 spécimen en alcool.
L.T. : 145 mm.
L.S. : 119 mm.
— 575 —
Amphacanthus vermiculatus Val. in Cuv. Val., 1835, Hist. Nat. Poiss., X,
p. 126.
= Siganus vermiculatus (Val. in Cuv. Val.)
A. 6956 Holotype. • — Nouvelle-Guinée. Quov et Gaimard (Voy.
« Astrolabe » 1826-29;.
1 spécimen en alcool.
L.T. : 219 mm.
L.S. : 175 mm.
A. 6957 Paratype. — Isle de France. Desjardins.
1 spécimen en alcool.
L.T. : 207 mm.
L.S. : 165 mm.
Amphacanthus virgatus Val. in Cuv. Val., 1835, Hist. Nat. Poiss., X, p. 133.
= Siganus virgatus (Val. in Cuv. Val.)
A. 6705 Holotype. — Java. Kuhl et van Hasselt.
1 spécimen en alcool.
L.T. : 187 mm.
L.S. : 148 mm.
Espèces nouvelles dont i.f.s types n’ont pas été retrouvés
DANS LES COLLECTIONS DU MuSÉUM d’HiSTOIRE NATURELLE DE PARIS.
Genre Amphacanthus Bloch Schneider 1801.
Amphacanthus maculosus Quoy et Gaimard, 1824, Voyage « Uranie »,
Zool., p. 370.
1 spécimen long de 5 pouces (135 mm), originaire de Port-Jakson (Baie
de Sydney).
D’après Valenciennes in Cuv. Val. 1835, Hist. Nat. Poiss., X, p. 165, il
s’agirait d’une variété de l’ espèce Amphacanthus nebulosus Quoy et Gaimard.
Amphacanthus nebulosus Quoy et Gaimard, 1824, Voyage « Uranie », Zool.,
p. 369.
identifiée à Siganus spinus (L.) par L. F. de Beaufort et W. M. Chap¬
man, 1951 et L. P. Schultz, 1953.
1 spécimen long de 5 pouces 3 lignes (140 mm), originaire de Port-Jakson
(Baie de Sydney).
Dans la redescription de l’espèce, Valenciennes in Cuv. Val., 1835,
Hist. Nat. Poiss., X, p. 164, mentionne également des individus de Timor
et des Mariannes. Aucun n’a pu être retrouvé.
Genre Buro Lacépède 1803 ex Commerson MS.
Laeépède 1803, Hist. Nat. Poiss., V, p. 421.
Espèce-type : Buro brunneus Lacépède.
Buro brunneus Lacépède 1803, Hist. Nat. Poiss., V, p. 422, d’après Com¬
merson MS.
Le poisson séché qui a servi à la description de Commerson a été iden¬
tifié par Valenciennes (in Cuv. Val., 1835, Hist. Nat. Poiss., X, p. 148)
et renommé Amphacanthus sutor. Il n’a pu être retrouvé dans les col¬
lections du Muséum.
Genre Teuthis Linné 1766.
Linné, 1766, Syst. Nat., Ed. 12, p. 507 ( pro parte).
Teuthis vitianus Sauvage 1881-82, Bull. Soc. Philom., Paris, 7e série,
T. VI, p. 173.
pour un poisson long de 0,200 m, rapporté des îles Fidji par Filhol.
Espèces nouvelles décrites d’après les dessins
OU DESCRIPTIONS DE VOYAGEURS NATURALISTES,
SANS QUE LES TYPES AIENT ETE DEPOSES.
Amphacanthus dorsalis Val. in Cuv. Val., 1835, Hist. Nat. Poiss., X, p. 143.
pour un poisson dessiné à Batavia par MM. Kuhl et van Hasselt.
« La figure est longue de 7 pouces ».
= Siganus oramin (Bl. Schn.) d’après A. W. Herre et et H. R.
Montalban 1907, L. F. de Beaufort et W. M. Chapman 1953.
Amphacanthus firmamentum Val. in Cuv. Val., 1835, Hist. Nat. Poiss.,
X, p. 142.
pour un poisson long de six pouces, pris à Samarang et représenté dans
les dessins de l’expédition du Capitaine Lutke.
identifiée, avec réserve, par L. F. de Beaufort et W. M. Chapman,
1951, à l’espèce Siganus guttatus (BL).
Amphacanthus Mertensii Val. in Cuv. Val., 1835, Hist. Nat. Poiss., X,
p. 150.
pour un poisson figuré par M. de Mertens. « La figure est longue de
8 pouces ».
— 577 —
Amphacanthus rostratus Val. in Cuv. Val., 1835, Hist. Nat. Poiss., X.
p. 158.
pour un poisson long de 11 pouces, figuré par M. Ehrenberg, à Mas-
suah.
= Siganus rostratus (Val. in Cuv. Val.).
Amphacanthus Russelii Val. in Cuv. Val., 1835, IHist. Nat. Poiss., X,
p. 123.
pour un poisson « long de sept pouces anglais », décrit et figuré par
Russel sous le nom de Worahwali, dans Histoire des Poissons du
Vizagapatam, pl. 103.
= Siganus jaous (L.) d’après L. F. de Beaufort et W. M.
Chapman 1951.
A cette liste nous ajoutons une « espèce nouvelle » obtenue en changeant
le nom spécifique donné par un auteur précédent. Il s’agit dans ce cas
d’un nom nouveau, mais non d’une espèce nouvelle pour la science.
Amphacanthus nuchalis Val. in Cuv. Val., 1835, Hist. Nat. Poiss., X,
p. 140.
pour le poisson décrit et représenté par Ruppel sous le nom de Ampha¬
canthus punctatus in Atlas zu der Reise im Nôrdlichen Afrika, Fische
des Rothen Meers, 1828, p. 46, pl. 11, fig. 2, et identifié par Valen¬
ciennes à Scomber stellatus Forskâl.
= Siganus stellatus (Forskâl).
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N» 5, 1964 (1965), pp. 578-583.
REDESCRIPTION
DE LAPPANELLA FASCIATA (COCCO, 1833)
= CTENOLABRUS IRIS VALENCIENNES, 1839
ET DIAGNOSE DU GENRE
LAPPANELLA JORDAN, 1890
(Téléostéens Percif ormes Labridae ).
Par J. P. QUIGNARD
En 1839 Valenciennes décrit un nouveau Labridé méditerranéen
qu’il place dans le genre Ctenolabrus sous le nom de Ctenolabrus iris.
D. S. Jordan [1890) sans avoir vu le poisson, en fait le type d’un sous-
genre de Ctenolabrus, qu’il nomme Lappanella.
L. Facciola (1916) dans son étude des « Labridés de la mer de Messine »
crée un genre nouveau de Labridé : Marzapanus, qui ne comprend qu’une
seule espèce, Marzapanus fasciatus (Cocco 1833), mentionnée par Cocco
1833 sous le nom de Coricus fasciatus. La description de M. fasciatus
donnée par Facciolà, correspond quant à la morphologie, la couleur
et le nombre de rayons aux nageoires, à Ctenolabrus (Lappanella) iris
(Cuvier et Valenciennes 1839). Mais la présence signalée par Facciolà de
canines postérieures à la mâchoire supérieure sépare radicalement ce
poisson des Cténolabres.
J’ai pu examiner grâce à la bienveillance de Madame M. L. Bauchot,
sous-directrice au Muséum National d’ Histoire Naturelle de Paris, les
syntypes de l’espèce Ctenolabrus iris Valenciennes in Cuvier et Valen¬
ciennes 1839. Ces Labridés sont inscrits au Muséum sous les nos 7.357
(2 sp.), 7.358, 7.359, 7.360. Tous ces spécimens présentent une canine
postérieure recourbée vers l’avant à la mâchoire supérieure comme dans
le genre Marzapanus Facciolà 1916 (sauf le spécimen n° 7.359 très
mutilé).
J’ai trouvé dans le Golfe du Lion (Sète) et à Nice une centaine de ces
poissons ; tous présentent les caractères morphologiques et de coloration
décrits par Valenciennes chez Ctenolabrus iris avec en plus les canines
postérieures et les 35 vertèbres décrites par Facciolà chez Marzapanus
fasciatus.
Devant ces faits je dois conclure à l’identité entre Ctenolabrus (Lappa¬
nella) iris (Valenciennes in Cuvier et Valenciennes 1839) et Marzapanus
fasciatus (Cocco 1833) Facciolà 1916.
Les caractéristiques de ce poisson étant très différentes de celles données
— 579 —
par Valenciennes dans la diagnose du genre Ctenolabrus, il faut l’en
détacher.
D’après les règles de nomenclature, ce Labridé doit porter comme
nom de genre : Lappanella Jordan 1890 et comme nom d’espèce L. fasciata
(Cocco 1833) puisque cet auteur l’avait décrit sous le nom de Coricus
fasciatus avant Valenciennes.
Nous donnons ci-dessous la diagnose du genre : Lappanella Jordan
1890 et une description détaillée de l’espèce L. fasciata (Cocco 1833).
Genre Lappanella Jordan 1890.
Synonyme : Marzapanus L. Facciolà 1916.
Espèce-type : Ctenolabrus iris Valenciennes in Cuvier et Valenciennes
1839, désignée par D. S. Jordan 1890.
= Coricus fasciatus Cocco 1833.
Diagnose :
— Corps allongé fusiforme recouvert de grandes écailles. Museau
conique étroit.
— Dessus de la tête écailleux jusqu’entre les yeux.
— Dents disposées sur deux rangs. Présence d’une canine postérieure
recourbée vers l’avant au niveau de la commissure des lèvres.
— - Ligne latérale entière s’infléchissant au niveau de la partie molle de
la nageoire dorsale pour gagner le milieu du pédicule caudal.
— Nageoires dorsale et anale assez élevées.
— Os palatin en forme de S très ouvert.
— Opercule présentant une petite pointe sur le bord supéro-postérieur.
Lappanella fasciata (Cocco 1833).
Synonymes :
Coricus fasciatus Cocco 1833.
Ctenolabrus iris Valenciennes in Cuvier et Valenciennes 1839.
Ctenolabrus ( Lappanella ) iris (Valenciennes in Cuvier et Valenciennes
1839) Jordan 1890.
Marzapanus fasciatus (Cocco 1833) Facciolà 1916.
Les spécimens étudiés proviennent du Golfe du Lion, Sète (Hérault)
et de Nice.
Morphologie :
— Corps allongé fusiforme, recouvert de grandes écailles.
— Ligne latérale continue, rapprochée du profil supérieur. Elle s’in-
— 580 —
fléchit entre le 6e et 8e rayon articulé de la nageoire dorsale pour gagner
le milieu du pédicule caudal. Tubulures de la ligne latérale simples.
— Tête longue, assez plate ; museau conique et étroit ; bouche étroite
mais relativement bien fendue ; lèvres supérieures charnues ne recouvrant
pas les dents, repli cutané préorbitaire ne cachant pas les lèvres quand la
bouche est fermée.
— Dents disposées sur deux rangs : la série externe plus développée
présente en avant à chaque mâchoire 4 dents crochues assez fortes. De plus
le préxamillaire possède une forte canine postérieure recourbée vers
l’avant, au niveau de la commissure des lèvres. La branche inféro-
antérieure du prémaxillaire est entièrement dentée.
— Œil très développé.
— Pièces operculaires, joues et dessus de la tête écailleux jusqu’entre
les yeux ; museau et gorge nus.
— Préopercule crénelé.
— Pores céphaliques peu nombreux.
— Ligne sous-orbitaire . 10
— Région préorbitaire . 2 à 6
— Ligne préoperculaire . 8 à 10
— Région occipitale . 15 à 17
— Région sous-mandibulaire . 3
— Nageoire dorsale longue et assez haute. Elle débute un peu en
arrière du point d’attache des nageoires pectorales.
— Nageoire anale courte ; elle commence au niveau ou un peu après
l’antépénultième rayon dur de la nageoire dorsale. Elle se termine sensi¬
blement au même niveau que la dorsale. Les rayons de la nageoire anale
et dorsale sont accompagnés chacun d’une écaille assez caduque.
— Nageoire caudale coupée carrément avec angles supérieur et infé¬
rieur arrondis ; elle est recouverte sur la moitié de sa longueur par quel¬
ques grandes écailles.
— Nageoires pelviennes en position thoracique. Elles sont attachées
un peu en arrière des nageoires pectorales. La membrane qui les relie
à la paroi abdominale est très peu développée. Il y a 2 écailles libres
sur le bord externe de ces nageoires et 2 ou 3 entre elles.
— Nageoires pectorales à bord postérieur coupé obliquement.
— Papille urogénitale peu développée.
— Il n’y a aucun dimorphisme sexuel apparent.
Notes biométriques :
— La longueur de la tête est contenue 3,57 à 3,84 fois dans la lon¬
gueur totale (L. t.) et 3,07 à 3,36 fois dans la longueur standard (L. st.).
— La nageoire est contenue 2,06 à 2,32 fois dans la L. t. et 1,78 à 2,02
fois dans la L. st.
— 581
— La nageoire anale est comprise 5,04 à 6,13 fois dans la L. t. et 4,36
à 5,35 fois dans la L. st.
— La hauteur du corps prise au niveau du premier rayon de la nageoire
dorsale est comprise 4,50 à 6,10 fois dans la L. t. et 4,50 à 5,27 fois dans
la L. st.
— Les longueurs : prédorsale, préanale, prépectorale, préventrale sont
contenues respectivement : 3,36 à 3,84 — 1,70 à 1,86 — 3,25 à 3,78 —
2,84 à 3,19 fois dans la L. t. et : 2,84 à 3,36 — 1,45 à 1,62 — 3 à 3,3 —
2,47 à 2,78 dans la L. st.
— • Le diamètre antéro-postérieur de l’œil est compris entre 1,12 et
1,46 fois dans la longueur préorbitaire et 0,66 à 1 fois dans la longueur
interorbitaire.
Méristique :
Je donne les formules méristiques que j’ai établies après examen de
plus de cent individus.
D : XVI-XVII/9-12 ; A : III/8-11 ; P : 13-14 ; L. lat. 35-38 ; L. trs.
2 1/2-3 1/2/8-11 ; joue 3-5 rangées d’écailles ; opercule 17-28 ; Int. op.
15-25 écailles sur 3 rangs ; Plis des lèvres 5-8 ; Dents sup. 18-26 ; Dents
inf. 20-28 ; Branchiospines 14-16 ; Vertèbres 35 (15 + 20).
Lozano y Rey (1952) trouve XV à XVII rayons épineux à la nageoire
dorsale et Albuquerque (1956) XVI à XVIII. Valenciennes in Cuvier
et Valenciennes (1839) indique 16 rayons aux nageoires pectorales, nombre
repris par de nombreux auteurs comme limite supérieure dans la formule
méristique des pectorales.
Les trois auteurs ayant étudié le nombre de vertèbres chez Lappanella
fasciata sont en désaccord.
Caporiacco (1921) : 35 (16 -f- 19)
Lozano y Rey (1952) : 32 (12 -f- 20).
Facciola (1916) n’indique que la formule globale, soit 35 vertèbres.
Coloration :
Corps rose ou brun rougeâtre sur le dos et les flancs. Ventre plus clair
rose, jaunâtre ou blanchâtre. Une bande brune inconstante du museau
à l’opercule. Nageoire dorsale jaune-orangé ou brun carminé avec une
macule noirâtre s’étendant de l’avant-dernier rayon épineux aux deux
premiers rayons articulés. Une tache noire inconstante à l’extrémité supé¬
rieure du pédicule caudal.
Nageoire caudale jaunâtre ou orangée maculée de gris ou de marron.
Une tache noire au milieu de sa moitié postérieure.
Nageoires anale, pectorales et pelviennes jaunes, roses ou légèrement
brunes.
Iris d’un rouge cuivré.
582 —
Anatomie :
— ■ Crâne plat, allongé, crête occipitale basse. Le crâne est contenu
4,5 à 5 fois dans la longueur totale du squelette. Sa hauteur est contenue
2 1/2 fois dans sa longueur.
— Préopercule crénelé. Opercule présentant sur son bord supéro-
postérieur une petite pointe dirigée vers l’arrière.
— ■ La branche inférieure verticale du prémaxillaire est large ; sa lon¬
gueur est comprise 1 fois 1/4 à 1 fois 1/2 dans la longueur de la branche
horizontale.
— Le dentaire est allongé ; sa hauteur maximum est comprise 2 fois 1/8
à 2 fois 1/4 dans sa longueur.
— L’articulaire est lui aussi allongé ; sa hauteur maximum est con¬
tenue 2 fois 1/4 à 2 fois 1/2 dans sa longueur.
— Le palatin a la forme d’un S très ouvert.
- — L’urohyal triangulaire a son bord postérieur fortement échancré.
— L’os pharyngien inférieur, grêle, a son bord postérieur fortement
concave et ses apophyses articulaires latérales peu développées. Les dents
pharyngiennes sont petites et coniques.
— La portion thoracique de la colonne vertébrale est comprise 1,28
à 1,35 fois dans la portion abdominale (os hypuraux compris).
— Le tube digestif qui ne présente ni estomac net, ni coecums pylo-
riques, dessine une boucle mal fermée.
— Les branchiospines sont courtes et fines.
Mœurs :
Lcippanella fasciata fréquente des fonds pouvant atteindre 70 à
100 mètres aux abords des zones rocheuses.
La ponte a lieu de la fin avril au mois de juin.
Répartition géographique :
Lappanella fasciata semble typique de la zone méditerranéenne occi¬
dentale et du proche Atlantique.
Il est cité à Madère, Porto-Santo et sur la côte Atlantique marocaine.
En Méditerranée on le trouve sur la côte espagnole, aux îles Baléares,
dans le golfe du Lion (Sète), sur les côtes de Provence (Nice), à Naples,
en Sicile et à Malte.
Il semble présent dans les eaux de la Mer Adriatique. Il existe aussi
sur les côtes d’Afrique du Nord.
Station Biologique de Sète.
— 583 —
BIBLIOGRAPHIE
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 5, 1964 (1965), pp. 584-589.
SUR LES CHAETODONS DE U ATLANTIQUE,
AVEC LA DESCRIPTION
D'UN NOUVEAU GENRE BAUCHOTIA
( Pisces Chaetodontidae ) .
Par Teodor NALBANT 1
Le genre ChcietocLon, dans l’acception usuelle, contient une centaine
d’espèces répandues dans les régions tropicales des Océans Atlantique,.
Indien et Pacifique. Les problèmes de la taxonomie et de la phylogénie
des espèces de ce genre n’ont pas encore reçu de solution. Beaucoup
d’espèces sont incertaines ayant été décrites d’après des dessins, des
exemplaires uniques maintenant perdus, des jeunes immatures ou même
d’après d’autres descriptions. Plusieurs descriptions anciennes sont
incomplètes.
La révision de ce genre, qu’on devra probablement diviser en plusieurs
genres et sous-genres, est bien difficile. Il est nécessaire de comparer toutes
les descriptions avec les exemplaires types, si ceux-ci existent encore.
La connaissance des limites de la variation morphologique, de l’écologie
et de la distribution géographique, permettra de grouper les espèces d’après
leurs relations phylétiques.
Les premiers essais de classification de toutes les espèces de Chaetodon
connues jusqu’alors datent du xixe siècle (Kaup 1860, Bleeker 1876 et
1877). Plusieurs des genres et sous-genres établis par ces auteurs ont été
adoptés par des auteurs plus récents (Ahl 1923, Fowler et Bean 1929,
Weber et De Beaufort 1936, Fowler 1953). Malheureusement, il est
difficile d’attribuer la majorité des espèces à ces différents genres, les
critères usités étant, en grande partie, artificiels.
Dans la présente note nous séparons un groupe d’espèces de Chaetodon 2
ayant beaucoup d’affinités entre elles, dans un nouveau genre que nous
dédions à Madame le Docteur M. L. Batjchot, Sous-Directeur au Muséum
National d’Histoire Naturelle, Paris.
1. Section d’Ichthyologie, Institut de Recherches Piscicoles, Bucarest 3, Roumanie.
2. Les espèces atlantiques marcellae , aya et guyanensis et l’espèce falcifer de l’est du
Pacifique.
— 585 —
Bauchotia gen. nov.
Type : Chaetodon marcellae M. Poil 1950.
Description. — D XIII 20, A III 14-17, P II 13-15, V 1-5. Ligne
latérale incomplète, à 23-34 écailles (44-46 chez Ch. falcifer).
Corps haut, comprimé latéralement. Museau allongé, profil de la tête
légèrement concave. Les épines de la dorsale sont hautes et fortes ; la
troisième dépasse de 2 1/2 à 5 fois la dernière. Les écailles relativement
grandes sont disposées dans des rangées sous-horizontales. Entre le pro¬
cessus scapulaire et la base de la caudale, il y a 32-40 écailles (chez Ch. fal¬
cifer 51-53). La caudale est émarginée, son lobe supérieur est un peu plus
long que l’inférieur.
Pigmentation. — Le corps est blanc argenté avec des nuances cuivrées.
Il y a deux raies noires caractéristiques : une raie (bande) oculaire qui
commence au niveau des premiers rayons de la dorsale, passe à travers
l’œil et finit sous celui-ci. Une deuxième raie (bande), plus large que la
première, occupe une position postérieure, elle traverse le corps depuis
la dorsale jusqu’à l’anale. L’obliquité de cette raie est variable : chez
Ch. marcellae, elle est presque verticale, débute au niveau des quatre
derniers rayons épineux de la dorsale et finit au niveau de l’anale ; chez
Ch. guyanensis et Ch. aya, la deuxième bande noire est encore plus oblique
et commence sous la 4e et 6e épine de la dorsale ; chez Ch. falcifer elle se
présente de la même manière.
Une bande frontale, médiane, noire, s’étend de l’espace inter-orbitaire
à l’extrémité du museau. Cette bande noire impaire est caractéristique
pour les quatre espèces, aya, guyanensis, marcellae et falcifer.
Une pigmentation un peu différente s’observe chez Ch. falcifer et
Ch. guyanensis. Chez falcifer, il y a une autre raie noire, qui commence
au niveau du 5e rayon épineux de la dorsale, passe à travers l’opercule
et s’arrête au niveau de l’angle postéro-inférieur du préopercule. La raie
noire postérieure débute au niveau du même rayon épineux de la dorsale
et traverse le corps jusqu’à l’anale. Ces deux raies ont donc la forme d’une
faux (« Scythe-shaped mark »). Les ventrales sont noires. Chez guyanensis,
il y a encore une raie, plutôt large, sur la base des rayons divisés de la
dorsale. Les ventrales sont toujours noires.
Le genre Bauchotia contient les espèces suivantes :
B. marcellae (M. Poil), fig. 1 A.
B. aya (Jordan) = ? Ch. eques Steindachner.
B. guyanensis (Durand), fig. 1 B.
B. falcifer (Hubbs et Rechnitzer).
Il est nécessaire de réexaminer aussi d’autres espèces de Chaetodon
de l’Atlantique car plusieurs d’entre elles pourraient appartenir à Bau¬
chotia.
— 586 —
Distribution géographique et écologie. — Les espèces du genre
Bauchotia ont été trouvées le long des côtes occidentales de l’Afrique
depuis Dakar jusqu’à la latitude 3°57, 5'S près de l’embouchure du Congo
( Bauchotia marcellae), les côtes de la Floride et le golfe du Mexique (B. aya ),
la Guyane, 6°35'N et 52°34'W [B. guyanensis) et l’île de Guadelupe 1,
Baja California, Océan Pacifique (B. falcifer).
Il est remarquable que ces espèces vivent à d’assez grandes profon¬
deurs : B. marcellae a été trouvé (Bauchot et Blanc 1961) entre 70 et
95 m. Le seul exemplaire de marcellae que nous avons examiné a été
pris au chalut « à une profondeur de 140 m, sur un fond vaseux avec des
coraux rouges » (!) 2 Le même chalutage a rapporté de nombreux exem¬
plaires de Priacanthus arenatus Cuvier et des exemplaires appartenant
à une espèce de Soléide non déterminée. Bauchotia aya a été signalée
entre 40 et 137 m de profondeur (Hubbs et Rechnitzer 1958) et B. guya¬
nensis, 105 m, sur un fond de sable (Durand 1960). L’unique exemplaire
de B. falcifer, l’holotype, a été récolté lors d’une opération d’empoisonne¬
ment, à une profondeur de 30 m, sur les roches de l’îlot volcanique Guade¬
lupe. Il est intéressant de préciser que la faune ichthyologique de cette île
comprend de nombreuses espèces endémiques, dont B. falcifer (Hubbs et
Rechnitzer 1958).
La description du genre Bauchotia est basée sur un seul exemplaire
adulte de B. marcellae, 103,0 mm de longueur standard, Cap des Trois
pointes côte du Ghana, 140 m de profondeur, 27 octobre 1960, conservé dans
les collections du Muséum d’ Histoire Naturelle « Gr. Antipa », et sur les
excellentes descriptions des espèces aya et falcifer (Hubbs et Rechnitzer
1958), guyanensis (Durand 1960) et marcellae (Bauchot et Blanc 1961).
Relations et caractères distinctifs entre les espèces du genre
Bauchotia et certaines espèces de Chaetodon. — Nous avons déjà
montré que les espèces du genre Bauchotia ont le museau allongé et les
épines de la dorsale longues et fortes ; les mêmes caractères existent aussi
chez Chaetodon dichrous Günther, Ch. unicolor Sauvage (= Ch. ataeniatus
Poey) et Prognathodes aculeatus Poey, dont la distribution est toujours
atlantique. Cette ressemblance a été remarquée aussi par Ahl (1923,
p. 194). Bauchotia pourrait avoir des relations assez proches avec ces
quatre espèces.
En décrivant Ch. marcellae, M. Poll l’a attribué au sous-genre Oxychae-
todon Bleeker. La seule ressemblance entre marcellae et les espèces de
Oxychaetodon ( falcula Bloch, oxycephalus Blkr., lineolatus Q. et G., meso-
1. A ne pas confondre avec la Guadeloupe antillaise.
2. D’après notes personnelles de Mr N. Gadidov qui a pris part à l’opération de chalutage.
LÉGENDE DE LA PLANCHE
Fig. 1 A. — Bauchotia marcellae M. Poll. — M.N.H.N. 62-283. Côte d’ivoire,
4°38’ N et 6° 18’W, 90 m profondeur.
Fig. 1 B. — Bauchotia guyanensis Durand. — M.N.H.N. 60-272, Type, Guyane,
25° 34’W et 6° 35’N, 105 m profondeur.
T. NABBANT
PLANCHE I
— 587 —
leucos Forskâl), est le museau allongé ; nous sommes d’avis que ce caractère
commun est dû à la convergence. D’ailleurs, Oxychaetodon est un sous-genre
indo-ouest-pacifique. Grâce à l’amabilité de Mr. le Dr. M. Bacescu du
Muséum d’ Histoire Naturelle « Gr. Antipa », nous avons examiné un
exemplaire de Chaetodon ( Oxychaetodon ) mesoleucos, de Suakim, Mer Rouge
(M.I.N.G.A. 371). Oxychaetodon diffère de Bauchotia par les épines dorsales
courtes, par le nombre réduit d’écailles (16-27 Ligne latérale) et par un
autre type de pigmentation. Dans cette comparaison, nous avons utilisé
les descriptions et figures de Bleeker, 1877, et Fowler, 1953, qui se rap¬
portent à d’autres espèces de Oxychaetodon.
Ahl (1923, p. 122) a placé Ch. aya dans le sous-genre (section) Chaeto-
dontops, avec des espèces indo-ouest-pacifiques : Ch. collare Bloch Ch.
lunula (Lacépède), Ch. melanotus Bl. et Schn, et autres, mais aussi avec
quelques espèces atlantiques, telles dichrous, ocellatus, unicolor, nigrirostrisT
dont la dernière appartient au genre Heniochus. Les caractères employés
par Ahl pour délimiter la section Chaetodontops sont tout à fait conven¬
tionnels, comme d’ailleurs tous les critères dont il s’est servi en délimitant
les autres sous-genres et sections.
Un des caractères les plus importants pour la classification des Chaeto-
dontidés est la ligne latérale. Chez Bauchotia et Chaetodon cette ligne est
incomplète, son point de terminaison diffère selon les espèces, mais elle ne
dépasse jamais les derniers rayons de la dorsale. Deux autres genres ont la
ligne latérale incomplète : Prognathodes et Parachaetodon. Prognathodes
a plusieurs caractères communs avec Bauchotia ; ces deux genres ont
peut-être plus de rapport entre eux qu’avec d’autres genres, mais, en
tout cas, les différences qui les distinguent sont assez grandes (voir
aussi Hubbs et Rechnitzer, 1958, pp. 305-306) pour justifier leur
séparation.
En ce qui concerne Parachaetodon, il diffère beaucoup de Chaetodon
et de Bauchotia. Nous avons examiné trois exemplaires de Parachaetodon
ocellatus Cuvier du Western Australian Muséum, Perth :
W.A.M.P. 4926, longueur standard 70,6 mm, Houtman’s Abrolhos,
W. Australia.
W.A.M.P. 5316, longueur standard 76,0 mm, Shark Bay, W. Australia.
W.A.M.P. 4495, longueur standard 53,4 mm, Shark Bay, W. Australia.
La formule des nageoires impaires est : D VI 31, A III 21, chez les
trois spécimens. Les quatre premières épines dorsales sont très courtes,
les deux autres plus allongées ; les premiers rayons divisés étant très longs,
Parachaetodon a un faciès très caractéristique. La ligne latérale comporte
34-35 écailles et atteint presque le niveau de l’extrémité postérieure de la
dorsale. Sur le pédoncule caudal, il y a encore 4-5 écailles avec des pores,
mais on ne peut pas les considérer comme des pores de la ligne latérale.
Nous avons aussi constaté la présence de pores similaires sur le pédoncule
caudal chez un exemplaire de Chaetodon ( Gonochaetodon) triangulurn
Cuvier, (M.I.N.G.A. 372) de la Nouvelle Guinée ; chez cet exemplaire, la
ligne latérale est très courte, comprenant seulement 17 écailles. Les pores
— 588 —
situés sur le pédoncule caudal représentent peut-être les rudiments de la
ligne latérale des formes ancestrales.
La ligne latérale constitue un bon caractère taxonomique et phylétique,
mais il doit être complété par d’autres caractères.
Conformément à ces idées, nous sommes d’avis que l’espèce Chaetodon
howensis Waite 1905 a été attribuée à tort à ce genre, car sa ligne latérale
est complète ; on devra probablement la séparer dans un genre à-part.
Phylogénie. — Le genre Bauchotia est assez différent des groupes
indo-ouest pacifiques de Chaetodon par le museau allongé, les épines
dorsales fortes, le type de pigmentation et l’écologie. Ces différences sont
la preuve de l’indépendance phylétique de ce genre par rapport à Chaetodon ;
néanmoins Chaetodon reste le plus proche parent de Bauchotia, à part
Prognathodes avec lequel notre genre semble avoir des rapports plus
étroits.
L’analyse de la signification de certains caractères montre que :
■ — le museau allongé chez toutes les espèces de Bauchotia, est un
caractère assez ancien qui a été conservé aussi par certaines espèces de
l’Atlantique qui dérivent du même tronc phylétique ; quant à l’allonge¬
ment excessif du museau des genres indo-ouest-pacifiques Forcipiger *,
Chelmon 2 et Chelmonops nous pensons que c’est un caractère de conver¬
gence.
— la longueur considérable des épines de la dorsale chez Bauchotia
peut être considérée comme un caractère ancien, hérité de la forme ances¬
trale chez laquelle les épines n’étaient pas recouvertes d’écailles. Ce
caractère existe, lui aussi, chez beaucoup d’espèces de Chaetodon de l’Atlan¬
tique.
— la ligne latérale de Bauchotia diffère peu de celle de certains groupes
d’espèces de Chaetodon, mais elle est plus courte (à l’exception de celle de
B. falcifer). La réduction de la ligne latérale est, à un certain degré, un
caractère de spécialisation. Bauchotia falcifer représente, dans le cadre
du genre, une lignée plutôt isolée, qui a gardé ce caractère de primitivité
mais dont la pigmentation a évolué en se compliquant.
— - le type de pigmentation est des plus primitifs, il consiste en principe
en deux bandes noires, la bande oculaire et la bande postérieure. La pig¬
mentation est un peu plus compliquée chez B. falcifer. En comparaison
avec l’extraordinaire variété et complication de la pigmentation des
espèces indo-ouest-pacifiques de Chaetodon, celle de Bauchotia est nette¬
ment plus simple. Nous ne pouvons pas interpréter la phylogénie de la
pigmentation ; nous pensons néanmoins qu’une pigmentation simple est
primitive.
La distribution de Bauchotia dénote l’existence de liaisons assez étroites
entre les régions littorales ouest-africaines et est-américaines, liaisons qui
ont cessé pendant le Néogène. La faune des deux côtés de l’Atlantique
1. Matériel examiné : W.A.M.P. 5982, un spécimen, Chritsmas Island, Océan Indien.
2. Matériel examiné : W.A.M.P. 5892, trois spécimens, Shark Bay, W. Australia.
— 589
conserve quelques éléments anciens ( Chaetodon dichrous, Ch. striatus,
Ch. unicolor, Heniochus nigrirostris). La faune est-pacifique est plus
apparentée à celle de l’Atlantique et conserve le même caractère de primi¬
tivité.
Les Chaetodontidés peuvent exprimer très bien ces relations zoogéogra¬
phiques, car ce sont des poissons littoraux, liés en général à un certain
fond et incapables de traverser les grands bassins océaniques. Il n’y a
qu’une exception : Forcipiger longirostris (Broussonnet) (= Forcipiger
flavissimus Jordan et Mc Gregor) espèce indo-ouest-pacifique qui existe
aussi sur la côte américaine du Pacifique.
Ces considérations nous conduisent à penser que Bauchotia représente
une lignée plutôt ancienne parmi les Chaetodontidés actuels.
Nous exprimons toute notre gratitude à Madame le Docteur M. L. Bau-
chot (Muséum d’Histoire Naturelle, Paris) ; au Docteur Leonard
P. Schultz (V.S.N.M., Washington) ; au Docteur G. F. Mees (Leyde) ;
au Docteur G. M. Storr (Western Australian Muséum, Perth) ; au
Docteur Peter J. Whitehead (Bristish Muséum (Natural History), Lon¬
don) ; au Professeur Dr Vernon E. Brock (University of Hawaï, Honolulu) ;
au Docteur Peter J. Miller (University of Glasgow) ; au Docteur Petru
Banarescu (Institut de Biologie, Bucarest) et au Docteur Ion E. Fuhn,
du même Institut, pour le matériel prêté ou envoyé en échange et pour les
conseils prodigués.
BIBLIOGRAPHIE
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sondere der Unterfamilie Chaetodontinae. Arch. Naturgesch. 89, Heft.
5, Abt. A, pp. 1-205.
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au large de la Guyane. Description d’une espèce nouvelle. Bull. Mus. nat.
Hist. nat., 2e sér., 32, n° 3, pp. 209-213.
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38
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N» 5, 1964 (1965), pp. 590-595.
POISSONS NOUVEAUX DE CÔTE D'IVOIRE
Par J. DAGET
Micralestes aburneensis n. sp.
64-270 — Holotype, 1 ex. 60 mm de longueur standard et 76 mm de
longueur totale, capturé dans le Cavally près Toulépleu,
Côte d’ivoire (Daget coll., 30-vn-1963).
64-271 — Paratypes, 23 ex. 38-60 mm de longueur standard, même pro¬
venance.
Le corps fortement comprimé a sa hauteur comprise 3,3 à 3,75 (3,53)
fois 1 dans la longueur standard. La longueur de la tête est comprise 4,15 à
4,3 (4,28) fois dans la longueur standard. La tête est 1,75 à 1,85 (1,85)
fois aussi longue que large. Le diamètre de l’œil, supérieur à la longueur du
museau, est compris 2,6 à 3 (2,8) fois dans la longueur de la tête et 0,8 à 1 (1)
fois dans l’espace interorbitaire. Le maxillaire s’étend jusqu’au dessous du
bord antérieur de l’œil. La mâchoire supérieure porte 6 dents externes
et 8 dents internes. La mâchoire inférieure porte 8 dents externes et 2 dents
internes coniques relativement peu développées. Les dents prémaxillaires
de la série interne sont pluricuspides et simplement comprimées, sans
couronne biseautée, non molariformes. On compte 27 à 29 (29) écailles
en ligne latérale, 4 1/2 au dessus de la ligne latérale en avant de la dorsale,
3 1/2 au dessous en avant des ventrales et 1 1/2 entre la ligne latérale et le
processus axillaire de la ventrale. La ligne latérale est complète. La dorsale
comprend 2 rayons simples et généralement 8, parfois 9, rayons branchus,
le plus long rayon faisant 0,9 à i (0,93) fois la longueur de la tête. L’anale
présente 3 rayons simples et 16 à 18 (18) rayons branchus. Le dimorphisme
sexuel de la nageoire anale est très accusé. La pectorale fait 0,8 à 0,9 (0,86)
fois la longueur de la tête et n’atteint pas la ventrale. Celle-ci est insérée
un peu en avant du premier rayon de la dorsale ; sa longueur est com¬
prise 1, 1 à 1,25 (1,2) fois dans celle de la pectorale et elle n’atteint pas
l’anale. Le pédicule caudal est 1, 1 à 1,25 (1,25) fois aussi long que haut.
La caudale est fourchue, ses lobes étant pointus et égaux. On compte
13-15 branchiospines en bas du premier arc branchial et 8-9 en haut.
D. 1 1-8-9 A.III-16-18 P. 12-14 V.I-7 Sq. 4 1/2 — 27-29 — 3 1/2
1. Les deux premières valeurs sont les limites de variabilité constatées sur l’ensemble
des types, la (ou les) valeur(s) entre parenthèses correspond(ent) à l’holotype (et à l’allotype).
591 —
Le corps est argenté, avec une bande longitudinale médiane brillante.
Les nageoires sont légèrement teintées de jaune et il existe une petite tache
noire à la pointe de la dorsale. En eau formolée apparaissent une bande
longitudinale noire un peu renflée et surtout accusée dans la moitié posté¬
rieure du corps, ainsi qu’un groupe de mélanophores le long de la partie
antérieure de la base de l’anale.
La taille maxima observée est de 60 mm de longueur standard et 76 mm
de longueur totale pour l’holotype, un individu femelle. Les mâles sont
toujours plus petits, la taille maxima observée étant de 41 mm de lon¬
gueur standard et 53 mm de longueur totale. De plus, les mâles paraissent
être moins nombreux que les femelles car nous en avons capturé seulement 41
mesurant de 39 à 41 mm de longueur standard, contre 20 femelles mesu¬
rant de 38 à 60 mm de longueur standard.
Cette espèce n’a été rencontrée que dans le Cavally, près de Toulépleu ;
elle rappelle beaucoup Petersius septentrionalis par sa coloration, mise à
part la pointe noire de la dorsale. Elle se distingue facilement des autres
Micralestes d’Afrique occidentale par la forme générale du corps et de la
tête ainsi que par sa coloration. Elle ne présente en effet ni la teinte rose
vif de la caudale caractéristique de M. acutidens, ni la teinte rouge carmin
de la caudale et de l’adipeuse caractéristique de M. occidenlalis .
Barbus holasi n. sp.
64-268 — Holotype, 1 ex. 48 mm de longueur standard et 62 mm de
longueur totale, capturé dans le Sassandra à Soubré, Côte
d’ivoire (Daget coll., 10-11-1963).
64-269 — Paratypes, il ex. 27-41 mm de longueur standard -j- 3 ex.
disséqués, même provenance.
La hauteur du corps est comprise 3,2 à 3,5 (3,2) fois dans la longueur
standard et la longueur de la tête 3,15 à 3,7 (3,7) fois. La tête est 1,6 à 1,7
(1,67) fois aussi longue que large. Le museau est arrondi, proéminent,
égal au diamètre de l’œil chez les plus petits exemplaires et excédant
légèrement ce diamètre chez les plus grands. La bouche est infère, à lèvres
peu développées, l’inférieure étant confinée aux côtés. Il existe deux
barbillons de chaque côté ; l’antérieur fait environ 0,35 fois le diamètre
de l’œil et le postérieur 0,5 fois ce diamètre. L’œil est latéral, son diamètre
est compris 3,35 à 3,85 (3,71) fois dans la longueur de la tête et 1,4 à 1,5
(1,5) fois dans l’espace interorbitaire. La ligne latérale est complète. Les
écailles à stries fines, parallèles et nombreuses, sont au nombre de 26 à 27
(26) en ligne latérale, les deux dernières recouvrant la base de la caudale,
4 1/2 au dessus de la ligne latérale en avant de la dorsale, 4 1/2 au-dessous
de la ligne latérale en avant de la ventrale, 12 autour du pédicule caudal
et 2 entre la ligne latérale et la ventrale. La dorsale à bord supérieur
légèrement concave, a 4 rayons simples et généralement 10, rarement 9,
rayons branchus ; les deux premiers rayons simples sont rudimentaires,
le quatrième n’est pas ossifié ou l’est très faiblement. Le plus long rayon
— 592
de la dorsale fait, 0,8 à 0,85 (0,85) fois la longueur de la tète. L’anale a
3 rayons simples et 5 branchus. La pectorale fait 0,7 à 0,8 (0,73) fois la
longueur de la tête. La ventrale, insérée sous le 3e ou 4e rayon branchu
de la dorsale, fait 0,6 à 0,7 (0,61) fois la longueur de la tête. Le pédicule
caudal est 0,8 à 0,9 (0,86) fois aussi long que haut. La caudale est fourchue,
à lobes arrondis. On compte 12 ou 13 branchiospines en bas du premier
arc branchial et 3 en haut. Les dents pharyngiennes sont crochues et
présentent la disposition habituelle 2-3-5-5-3-2. Nombre de vertèbres sur
3 exemplaires disséqués : 38.
D.IV-9-10 A.III-5 P. 16-17 V.I-6 Sq. 4 1/2 — 26-27 — 4 1/2
La coloration est grisâtre sur le dos et le haut des flancs, blanchâtre sur le
ventre. Les très jeunes exemplaires ont les flancs tachetés de noir. Taille
maxima observée : 48 mm de longueur standard et 62 mm de longueur
totale.
Ces Barbus diffèrent très peu de B. barryi Daget 1962, décrit du bassin
du Konkouré en Guinée. Cependant les branchiospines sont moins nom¬
breuses, 12-13 -f- 3 au lieu de 15-16 + 5-6, ce qui nous paraît être un bon
caractère distinctif. En effet, chez les Barbus du groupe auquel appar¬
tiennent les espèces en question, les variations individuelles du nombre
des branchiospines sont toujours peu importantes. L’espèce est dédiée
à M. Bohumil Holas, Directeur du Centre des Sciences Humaines à
Abidjan.
Aplocheilichthys rancureli n. sp.
64-274 — - Holotype, 1 ex. mâle 29 mm de longueur standard et 38 mm
de longueur totale, capturé dans le ruisseau du Banco, près
d’Abidjan, Côte d’ivoire (Daget coll. 31-1-1963).
64-275 — Allotype, 1 ex. femelle 29 mm de longueur standard et 38 mm
de longueur totale, même provenance.
64-276 — Paratypes, 4 ex. 25-28 mm de longueur standard, même pro¬
venance.
64-277 — Paratypes, 14 ex. 13-27 mm de longueur standard, capturés dans
un affluent de la Mé, près Azaguié, Côte d’ivoire (Arnoult-
Daget, coll. 19-viii-1963).
64-278 — Paratypes, 7 ex. 16-18 mm de longueur standard, capturés
dans un affluent de la Bia, Côte d’ivoire (Daget coll.,
3-ii-1963).
64-279 — Paratypes, 2 ex. 20-21 mm de longueur standard, capturés
dans un affluent du Boubo près Divo, Côte d’ivoire (Daget
coll., 8-H-1963).
64-280 — Paratypes, 7 ex. 13-22 mm de longueur standard, capturés dans
un affluent du Komoé, entre Bassam et Bonoua, Côte
d’ivoire (Daget coll., 2-H-1963).
— 593 —
64-281 — Paratypes, 29 ex. 15-19 mm de longueur standard -f- 50 ex,
disséqués, capturés dans le canal de Kouvé, lagune Ebrié,
Côte d’ivoire (Rancurf.l coll., 15-vi-1955).
Le corps est relativement allongé, sa hauteur étant comprise 4,4 à 5,1
(4,65-5,05) fois dans la longueur standard. La longueur de la tête est
comprise 3,8 à 4,3 (3,87-4,14) fois dans la longueur standard. La tête est
1,7 à 1,9 (1,88-1,75) fois aussi longue que large. La bouche est tournée vers
le haut, la mâchoire inférieure proéminente, le* museau plus court que le
diamètre de l’œil. Ce dernier est compris 2,3 à 2,75 (2,72-2,54) fois dans la
longueur de la tête et 0,9 à 1,1 fois dans l’espace interorbitaire. On compte
27 à 29 (29) écailles en ligne longitudinale, à partir de la tête, la dernière
recouvrant la base de la caudale, et 16 autour du corps en avant des
ventrales. La dorsale a 6 à 8 (7-7) rayons ; elle débute au dessus du 8e rayon
de l’anale environ. L’anale a 11 à 15 (13-13) rayons. La pectorale n’a que
9 ou 10 rayons. Le pédicule caudal est 1,5 à 1,8 (1,60-1,78) fois aussi long
que haut. La caudale arrondie est plus longue que la tête. On compte 9 ou
10 branchiospines en bas du premier arc branchial et le nombre de ver¬
tèbres varie de 26 à 29.
D.6-8 A. 11-15 P. 9-10 V.6 Sq. 27-29
La coloration générale est grisâtre avec, sur le vivant, des reflets bleu
nacré très brillants. En eau formolée, on voit apparaître une ligne longi¬
tudinale noire très nette, au milieu du flanc, partant du dessus de la
pectorale et allant jusqu’à l’extrémité du pédicule caudal. Une autre ligne
longitudinale noire, moins accusée que la précédente, court le long du
ventre, jusqu’à la caudale, en passant au dessus de l’insertion de la ven¬
trale et en longeant la base de l’anale. Quelques mélanophores sont
groupés sur le dos ainsi qu’entre les deux lignes noires sus-mentionnées,
en arrière de l’insertion de la pectorale ; cette dernière plage sombre,
plus ou moins pette suivant les individus, diminue de hauteur et d’in¬
tensité vers l’arrière et n’intéresse en général que la région abdominale.
Le dimorphisme sexuel est très accusé. Chez les femelles, la dorsale et
l’anale sont arrondies et le plus long rayon de la nageoire fait de 0,65 à 0,7
fois la longueur de la tête ; les ventrales sont courtes et n’atteignent pas
l’anale. Chez les mâles, dorsale et anale sont prolongées, atteignant rabat¬
tues l’origine de la caudale et le plus long rayon de la nageoire fait 0,9 à
0,95 fois la longueur de la tête ; les ventrales sont également prolongées,
légèrement filamenteuses et leur pointe atteint ou même dépasse l’origine
de l’anale. Les nageoires impaires sont tachetées de sombre. Les deux sexes
semblent atteindre la même taille, les maxima observés pour l’holotype
et l’allotype étant de 29 mm de longueur standard et 38 mm de longueur
totale. Parmi les exemplaire disséqués provenant du canal de Kouvé,
lagune Ebrié, des femelles de 16 mm de longueur standard ont été trouvées
porteuses d’œufs mûrs. Sur les 50 exemplaires, les nombres de vertèbres
étaient 26(1)27 (17)-28(30)-29(2), ce qui donne une moyenne vertébrale
de 27,66 ^ 0,17. Les nombres de rayons observés aux nageoires dorsale
et anale étaient les suivants :
— 594 —
En Côte d’ivoire, cette nouvelle espèce d’ Aplocheilichthys n’a été ren¬
contrée que dans le Sud du territoire, dans les cours d’eau de la zone
forestière et dans la lagune Ebrié. Elle est dédiée à M. P. Rancurel,
Directeur du Centre de Recherches océanographiques, à Abidjan.
Tilapia tournieri n. sp.
64-272 — Holotype, 1 ex. 112 mm de longueur standard et 147 mm de
longueur totale, capturé dans le Cavally, près de Toulépleu,
Côte d’ivoire (Daget coll. 30-vu-1963).
64-273 — - Paratypes, 8 ex. 35-89 mm de longueur standard, même pro¬
venance.
La hauteur du corps est comprise de 1,85 fois chez les adultes (1,86) à
2,25 fois chez les jeunes, dans la longueur standard. La longueur de la
tête est comprise 2,5 à 2,95 (2,95) fois dans la longueur standard. La tête
est 1,55 à 1,8 (1,56) fois aussi longue que large. Le profil supérieur est à peu
près droit. Le museau est légèrement plus court que le diamètre de l’œil
chez les jeunes et fait 1,45 fois ce diamètre chez l’holotype. Les dents
externes bicuspides sont grêles et les dents internes tricyspides sont dis¬
posées sur deux rangées. Le pharyngien inférieur a la pointe antérieure
plus longue que la partie dentée, laquelle est garnie de dents grêles, serrées,
unicuspides, à pointe arrondie et un peu recourbée vers l’arrière. Le dia¬
mètre de l’œil est compris 3 à 4,25 (4,21) fois dans la longueur de la tête et
0,9 à 1,7 (1,67) fois dans l’espace interorbitaire. Les écailles cycloïdes sont
au nombre de 28 en ligne longitudinale, les deux dernières recouvrant la
base de la caudale, 3 ou 3 1/2 entre la ligne latérale supérieure et le début
de la dorsale, 10 1/2 ou 11 1/2 au dessous de cette ligne latérale et 2 entre
les deux lignes latérales. La ligne latérale supérieure perce 20 à 22 écailles
et l’inférieure 10 à 14 (21 et 12). La dorsale comprend 15 ou 16 (1 individu
sur 9) épines croissantes jusqu’à la dernière qui fait 0,5 à 0,55 fois la lon¬
gueur de la tête et 13 ou 14 rayons mous (XV-14). Le plus long rayon de la
dorsale molle atteint presque la longueur de la tête chez l’holotype. L’anale
a 3 épines et 10 ou 11 rayons mous (III-ll). La pectorale pointue fait de
1 à 1,4 (1,37) fois la longueur de la tête. La ventrale légèrement filamen¬
teuse fait de 0,75 à 1 (0,95) fois la longueur de la tête. Le pédicule caudal
est 0,5 à 0,7 (0,5) fois aussi long que haut. La caudale est faiblement
— 595 —
émarginée. On compte 18 ou 19 branchiospines en bas du premier arc
branchial et 5 ou 5 en haut.
D.XV-XVI-13-14 A. III-10-11 P.ll
Y. 1-5 Sq. 3-3 1/2 — - 28 — 10 1/2 — 11 1/2
Les flancs portent d’étroites bandes verticales sombres et, sur les parties
molles des nageoires dorsale et anale, des taches sombres forment des lignes
sinueuses. La caudale est rayée verticalement de sombre.
Par son pharyngien cette espèce rappelle T. galilaea et les autres formes
du même groupe. Elle possède un corps court et élevé et des nombres
d’épines et de rayons mous aux nageoires dorsale et anale qui la rapprochent
également des T. galilaea des zones soudaniennes. Mais le nombre de
branchiospines est moins élevé et l’ornementation de la caudale bien
différente.
L’espèce, qui appartient évidemment au sous-genre Sarotherodon, est
dédiée à M. J.-L. Tournier, Directeur de la Recherche scientifique en
Côte d’ivoire.
Laboratoire de Zoologie ( Reptiles et Poissons ) du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2» Série — Tome 36 — N» 5, 1964 (1965), pp. 596-598.
SUR LE STATUT TAXONOMIQUE
DES EPIPLATYS CHAPERI AU CT.
NEC SAUVAGE, 1882
( Pisces Cyprinodontidae ).
Par J. ARNOULT et J. DAGET
Dans une précédente note, nous avons montré que le nom d 'Epiplatys
chaperi avait été couramment attribué à une autre espèce que celle décrite
par Sauvage en 1882. Historiquement, ces erreurs ont pour origine le
« Catalogue of the Fresh-water Fishes of Africa in the Bristish Muséum
(Natural History) », volume 3, publié par G. A. Boulenger en 1915.
M. P. H. Greenwood, que nous remercions sincèrement, a bien voulu
nous communiquer les 8 spécimens dont Boulenger donne la liste sous
le nom d’ H aplochilus chaperi, dans l’ouvrage précité, à la page 57. Seul le
spécimen n° 8 de la liste est un véritable Epiplatys chaperi (Sauvage 1882).
C’est en effet un paratype envoyé au British Muséum en 1882. Il mesure
31 mm de longueur standard et nous n’ajouterons rien à son sujet. Quant
au 7 autres spécimens, en excellent état, ils appartiennent à une autre
espèce d 'Epiplatys.
Les spécimens 3, 4 et 5, mesurant 18, 24 et 38 mm de longueur standard,
ont été envoyés au British Muséum par J. P. Arnold en»1908. Ils prove¬
naient des environs de Monrovia, au Libéria, et avaient été envoyés en
Allemagne en même temps que deux femelles d ’ Aphyosemion. Arnold,
qui avait une grande habitude des Poissons d’aquarium, s’était bien
aperçu qu’il s’agissait de Cyprinodontidés appartenant à des espèces nou¬
velles, et il les avait immédiatement envoyés à Boulenger, le grand
spécialiste des Poissons d’eau douce africains, pour lui laisser le soin de les
décrire. Boulenger publia la même année les Aphyosemion sous le nom
d’ Haplochilus liberiensis (Ann. Mag. Nat. Hist., (8), 2, 1908, p. 30), mais
garda les Epiplatys en instance. Il pensait en effet qu’ils appartenaient
à l’espèce déjà connue sous le nom A’ Haplochilus chaperi et se réservait
de les signaler dans le Catalogue dont il avait entrepris la rédaction.
Nullement satisfait de cette solution, Arnold lui envoya l’année suivante,
en 1909, un mâle et une femelle des mêmes Epiplatys, peut-être le couple
qu’il avait fait reproduire avec succès et qui est à l’origine de tous les
Epiplatys dits chaperi élevés depuis lors dans les aquariums du monde
entier. Ce sont les spécimens 1 et 2 ; le mâle, représenté sur la figure 41,
mesure 33 mm de longueur standard et la femelle 30 mm. Mais dans son
— 597
Catalogue, Boulenger donne ces deux spécimens comme provenant
de Sierra Leone, ce qui paraît bien être encore une erreur. Enfin les spéci¬
mens 6 et 7, provenant du Libéria, sont entrés au Bristish Muséum en 1911,
donnés par Boulenger lui-même. Ces 7 Epiplatys présentent tous les
mêmes caractéristiques. Nous avons compté 9 rayons à la dorsale et 15-15
à l’anale. La coloration correspond bien à la description et à la figure
données par Boulenger. Le plus grand individu mesure 38 mm de lon¬
gueur standard et 50 mm de longueur totale.
L’un de nous possédait en élevage deux souches d ’ Epiplatys, l’une pro¬
venant du couple reçu du Libéria par Arnold en 1908 (£. chaperi auct.),
l’autre récoltée en 1963 le long de la route de Port-Bouet près d’Abidjan,
en Côte d’ivoire ( E . dageti Poil 1953). La comparaison de ces deux souches
nous a permis de faire les constatations suivantes :
1° La souche libérienne et la souche ivoirienne sont très voisines l’une
de l’autre. Les nombres de rayons aux nageoires concordent ; la colo¬
ration est du même type, avec des barres verticales noires dont une très
caractéristique à l’extrémité du pédicule caudal ; la caudale des mâles
présente un court éperon à la partie inférieure, colorée en noir. Elevés
en aquarium dans les mêmes conditions, mâles et femelles adultes des
deux souches ont des tailles comparables.
2° Il existe cependant quelques différences de coloration. Chez la
souche libérienne, les mâles ont la gorge rouge ou orange et les barres
verticales sont plus larges et plus intensément colorées que chez la souche
ivoirienne. Ces différences existent entre les individus sauvages provenant
des populations naturelles et ramenés en Europe ; elles se sont maintenues
jusqu’à présent au cours des générations successives que l’on a élevées
en aquarium. Les deux types de coloration paraissent donc bien fixés.
A notre avis, il n’y a pas lieu d’accorder de valeur spécifique à de telles
différences qui portent seulement sur des détails de coloration ; mais
comme elles sont constantes et en relation avec la ségrégation géogra¬
phique elles justifient la distinction de deux sous-espèces. La première,
E. dageti dageti Poil 1953, a pour localité typique Abidjan, le long de la route
de Port-Bouet, Côte d’ivoire. La seconde, que nous proposons d’appeler
E. dageti monroviae (= E. chaperi auct. nec Sauvage 1882) a pour localité
typique Monrovia, Libéria. Ces deux localités sont distantes l’une de
l’autre de 750 kilomètres à vol d’oiseau.
Étant donné que la provenance des spécimens 1 et 2 de Boulengsr
reste malgré tout entachée d’une certaine incertitude, nous avons choisi
comme holotype et allotype les deux spécimens 6 et 7, les cinq autres
spécimens 1, 2, 3, 4 et 5 devenant paratypes. Nous avons en outre déposé
au Muséum de Paris (64-285) un mâle et une femelle provenant de la souche
libérienne conservée par l’un de nous en aquarium et qui deviennent
également paratypes.
598 —
Epiplatys dageti monroviae n. ssp.
Holotype, 1 spécimen mâle de 36 mm de longueur standard et allotype,
1 spécimen femelle de 35 mm de longueur standard (British Muséum,
1911-6-26-3 et 4), Libéria (G. A. Boulenger leg).
Paratypes, 2 spécimens 30-33 mm (British Muséum, 1909-4-2-14 et 15),
probablement Monrovia, Libéria (J. P. Arnold leg).
Paratypes, 3 spécimens 18-38 mm (British Muséum, 1908-6-3-14 à 16),
Libéria (J. P. Arnold leg).
Paratypes, 2 spécimens 35-40 mm (Muséum de Paris, 64-285), Libéria
(J. Arnoult leg).
Se distingue de la sous-espèce typique décrite et figurée par Poll,
par la gorge rouge ou orange des mâles et les barres noires des flancs plus
larges et plus intensément colorées. Tailles maxima observées : 40 mm de
logueur standard et 50 mm de longueur totale (mâle). 9-10 rayons à la
dorsale, 15-16 à l’anale.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons ) du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 5, 1964 (1965), pp. 599-601.
SUR UN ALEVIN OBTENU
PAR FÉCONDATION ARTIFICIELLE
DES ŒUFS D’UN POISSON ROUGE
CARASSIUS AURATUS (L.),
DE RACE SHUBUNKIN ,
AVEC DE LA LAITANCE DE VAIRON
PHOXINUS PHOXINUS (L.)
Par J. SPILLMANN
Le croisement de ces deux espèces n’a pas été recherché systématique¬
ment.
C’est à la suite d’un concours de circonstances particulières qu’il a pu
être réalisé.
La fécondation artificielle a été exécutée le samedi 9 juin 1962 à
14 heures, avec toutes les précautions nécessaires à l’élimination des causes
d’erreur possibles. Les œufs ont été mis à incuber dans une eau à une
température de 16 à 17°. La segmentation a débuté dans la presque totalité
des œufs.
Le mardi 12 juin, après enlèvement d’un certain nombre d’œufs morts,
il reste 310 œufs dans lesquels remuent déjà les embryons.
Le 14 juin à 15 heures, il y a 45 éclosions. La plupart des alevins sont
mal formés, quelques uns seulement ont un aspect sensiblement normal.
Le 27 juin, il ne reste que 4 alevins dont deux seulement paraissent
bien constitués. Les deux autres ont des vésicules vitellines anormales
qui forment de grosses bulles. Seuls les deux premiers peuvent être vus
chassant de jeunes Artemia nouvellement écloses, mais un seul d’entre
eux est vigoureux, l’autre a une nage saccadée et trouve difficilement
son équilibre. Les deux alevins à vésicules distendues meurent sans avoir
pu s’alimenter et l’alevin à nage saccadée ne tarde pas à subir le même sort
(il mesurait alors 6 m/m).
Le 7 juillet il ne reste finalement qu’un alevin. C’est ce poisson que
nous avons pu élever pendant 18 mois et qui est mort le 15 décembre 1963.
Il ne prenait plus aucune nourriture depuis plusieurs jours et il a péri
d’inanition sans avoir présenté d’autres symptômes que ceux d’une fai¬
blesse de plus en plus grande.
Il y a beu de remarquer qu’au cours de ses 18 mois d’existence cet alevin
devait être très surveillé car, contrairement aux poissons et en particulier
— 600 —
aux Carassins qui supportent très bien le jeûne, il ne pouvait passer plus
de deux jours sans nourriture sans présenter aussitôt des signes d’extrême
faiblesse.
Les caractéristiques de ce poisson, à sa mort, étaient les suivantes :
Poids 2 gr 50.
Long. tôt. 59 mm.
Long. std. 45 mm.
Ec. long. 37.
Ec. transv. 7/7 + 1.
Vertèb. 31.
Dents phar. sur un rang 4 à gauche, 3 à droite.
Branchiosp. 25 à gauche, 26 à droite.
D = IV/17.
A = III/6.
Pt = 11/17 (à droite).
Pv = 1/5 à gauche, II/5 à droite.
C = 20.
Ht corps 13,3 mm.
Ht pédicule 5,6 mm.
Long, tète 12,5 mm.
Diam. œil 3,5 mm.
Epais, corps 8,5 mm.
Epais, tête 9,5 mm.
Ht dorsale 13 mm.
Ht anale 11 mm.
Long. pect. 11,5 mm.
Long. pelv. 9,5 mm.
Dist. pointe du museau à naissance dorsale 19,5 mm.
» » » » pelvienne 21 mm.
» » » » anale 31 mm.
Description.
Dans son aspect général le poisson ressemble à un Carassin. Il est un
peu plus svelte et de forme plus allongée que les Carassius auratus de
même âge et de même souche que la mère. Sa coloration est particulière
également. Il était, de son vivant, d’une teinte générale gris jaune pâle
sur les flancs et le ventre, le dos était verdâtre et présentait un semis de
fines ponctuations mélaniques descendant par endroits sur les flancs
et rappelant un peu ce que l’on voit chez le Vairon.
On relève un certain nombre de malformations. Dans la dorsale, les
10e et 14e rayons rameux sont mal développés et ne sont représentés que
par une simple baguette osseuse filiforme. La nageoire pectorale droite a
deux rayons simples qui sont d’égale longueur, la pectorale de gauche
est mal formée et partiellement dédoublée. Les pelviennes ne possèdent
que 5 rayons rameux, le cinquième rayon de la nageoire de droite est
simple et non bifurqué. Les dents pharyngiennes sont des dents de Caras¬
sius : à gauche, elles sont normale, mais à droite il n’y a que trois dents
et ces dents, sans rappeler celles des Phoxinus, sont cependant aberrantes.
— 601 —
Le tube digestif est anormalement court (58 mm) contre 145 mm chez
un alevin de Carassius de même souche que la femelle ayant été fécondée
par un Vairon. Peut-êtrq faut-il voir là la raison pour laquelle le poisson
étudié ici supportait mal le jeûne, ainsi que nous l’avons déjà signalé.
Si l’on compare les caractères de notre alevin à ceux de Carassius auratus
d’une part et de Phoxinus phoxinus d’autre part, on n’en relève que deux
pour lesquels les chiffres obtenus soient nettement intermédiaires. On
pourra faire la comparaison dans le tableau ci-dessous :
Carassius auratus Alevin Phoxinus phoxinus
Ecailles de la ligne latérale. (27)29-30(33) 37 80-90
Branchiospines . 36-40 25 à gauche 7- 9
26 à droite
Tous les autres caractères de détermination correspondent à ceux de
Carassius auratus.
Conclusions.
Le poisson étudié ne présente entre les deux espèces, Phoxinus phoxinus
et Carassius auratus, aucun caractère intermédiaire apparent suffisamment
marqué permettant de soupçonner une hybridation, si on ignore son
origine. Celà, compte tenu du polymorphisme des différentes races de
Poissons rouges. C’est donc seulement parce que l’on connaît le mâle
responsable de la fécondation, que l’on peut accorder quelque importance
à certains aspects de l’alevin et à des chiffres légèrement aberrants de
caractères numériques pouvant être interprétés comme des caractères
intermédiaires.
Nous avons déjà évoqué la silhouette et la pigmentation, ajoutons le
fait d’une bouche petite, aux lèvres relativement minces. En ce qui concerne
les caractères numériques, rappelons que le chiffre de 37 pour les écailles
de la ligne latérale est sensiblement supérieur aux chiffres obtenus avec
Carassius auratus, d’autant plus que pour cette dernière espèce, il y a
plutôt une tendance à la diminution du nombre des écailles qu’à leur
augmentation, sur les souches travaillées par les éleveurs.
En ce qui concerne les branchies, le chiffre intermédiaire obtenu peut
être considéré ici comme valable. En effet, si les branchies sont en nombre
variable chez certaines espèces (Corégones par exemple) elles représentent
chez d’autres un caractère d’un intérêt certain par la constance des chiffres
obtenus ( Leuciscus , Telestes ). De plus, dans le cas présent les branchies de
l’alevin étudié sont également intermédiaires par leur taille, plus courte
que celle des Carassius, mais plus longue que celle des Phoxinus.
En définitive, cet alevin se présente avec des caractères maternels très
dominants, mais il semble bien que les quelques caractères intermédiaires
qu’il présente permettent de le considérer comme un véritable hybride
et de ne pas retenir d’autre hypothèse.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons ) du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 5, 1964 (1965), pp. 602-610.
NOTE PRÉLIMINAIRE SUR LES ALPHEIDAE
RECUEILLIS PAR LA CALYPSO
DANS U ATLANTIQUE ORIENTAL TROPICAL
( Crustacea Decapoda Natantia )
Par A. CROSNIER et J. FOREST
La collection dont l'étude fait l’objet de la présente note préliminaire
comprend principalement les Alpheidae recueillis au cours de deux croi¬
sières de la Calypso, l’une, en 1956, le long des côtes ouest-africaines, du
Rio de Oro au Gabon, et dans les parages de la baie de Biafra (îles Prin¬
cipe, Sâo Tomé et Annobon), l’autre, en 1959, aux îles du Cap Vert. Nous
y avons joint des échantillons provenant surtout de Guinée, du Dahomey
et du Congo, la plupart collectés par les auteurs.
L’étude complète de ce matériel est actuellement achevée ; elle com¬
porte, outre une étude systématique accompagnée de la figuration de toutes
les espèces identifiées, une analyse biogéographique et écologique des
populations d’ Alpheidae vivant dans l’Atlantique oriental tropical. Cette
étude sera publiée dans le prochain volume des « Résultats des Campagnes
de la Calypso ».
La collection compte au total environ 700 spécimens, appartenant à
20 espèces ou sous-espèces d ’Alpheus, à 4 espèces ou sous-espèces de
Synalpheus, à une espèce i’Athanas et à une espèce A’ Automate.
Nous donnerons simplement ici une liste des formes reconnues, avec, pour
chacune d’elle, le numéro des stations de récolte 1, les données nouvelles
sur la distribution et les synonymies et, pour les formes nouvelles, une
diagnose succincte accompagnée de dessins.
Une bibliographie complète sera publiée dans le mémoire à paraître
dans les « Résultats des Campagnes de la Calypso ». Pour les références
citées, nous renvoyons à la précédente note consacrée à des Alpheidae
ouest-africains [Bull. Mus. Hisl. r.at., 36, 1964 (1965), pp. 355-367).
1. Les données relatives à ces stations ont été précédemment publiées par l’un de nous
(J. F.) dans : Campagne de la Calypso dans le Golfe de Guinée et aux îles Principe, Sâo Tomé
et Annobon (1956). 1. Introduction. Ann. Inst, océanogr., 37, 1959, pp. 3-36, 2 cartes, 3 pl. h. t.
— Campagne de la Calypso aux îles du Cap Vert (1959). 1. Introduction. Ibid., 41, 1964, pp. 31-
41, 2 cartes.
Genre Alpheus.
1. Alpheus macrocheles Hailstone. 1835. — « Calypso » 1956, stations :
1, 63, 78. — - « Calypso » 1959, station : 24, 91.
Localité nouvelle : Sâo Tomé.
2. Alpheus platydactylus Coutière, 1897. — « Calypso » 1959, station 54.
3. Alpheus dentipes Guérin. — « Calypso » 1956, stations 50, 53, 64, 68, 84,
86, 88, 97, 98, 104, 107, 108, 110, 111, T. 8, T. 11, T. 18, T. 19, T. 21,
P. 18, P. 21. — « Calypso » 1959, stations : 12, 17, 20, 26, 27, 30, 34, 37,
46, 47, 52, 59, 68, 69, 73, 78, 82, 83, 84
Très commun sur les fonds d’algues calcaires et de coraux entre 2 et
75 mètres au large des îles du Cap Vert, d’Annobon, de S. Tomé et de
Principe. Ces deux dernières localités sont nouvelles.
4. Alpheus crockeri Armstrong. 1941. — « Calypso » 1956, stations : 50. 53,
69, 77, 110.
Nous identifions plusieurs spécimens provenant d’Annobon et de
5. Tomé à cette espèce pacifique décrite des îles Samoa. Alpheus tuthilli
(Banner, 1953) des Hawaï et des Mariannes, est, suivant son auteur lui-
même (in litt.), un synonyme d’A. crockeri.
5. Alpheus rugimanus A. Milne Edwards. — « Calypso » 1956, stations 104,
T. 16. — « Calypso » 1959, stations 30, 69.
Nous avons également vu plusieurs échantillons supplémentaires con¬
servés au Muséum et provenant de S. Tomé, de Guinée et du Sénégal,
et des exemplaires du Ghana conservés au British Muséum et identifiés
par L. B. Holthuis. Toutes ces localités sont nouvelles.
A. rugimanus était connu des îles du Cap Vert. On considérait également
qu'ci, ridleyi Pocock de Fernando Noronha était un synonyme, mais
après examen du type de ce dernier, nous avons conclu que les deux
espèces étaient distinctes.
6. Alpheus fagei sp. nov. (fig. 1). — « Calypso » 1956, stations : 17, 61, 95,
111, T. 21.
Diagnose. — Groupe macroçhirus. Rostre triangulaire, assez court, dépassant
de peu les épines orbitaires ; celles-ci petites, leur axe convergeant avec celui du
rostre. Stylocérite atteignant ou presque le bord antérieur du premier segment
du pédoncule antennulaire. Basicérite beaucoup plus court que le stylocérite.
Epine du scaphocérite dépassant de beaucoup la partie lamellaire et atteignant
le bord antérieur du pédoncule antennulaire ; carpocérite dépassant légèrement
ce bord.
Grande pince des PI sans épines ni tubercules, sa hauteur maximale comprise
2,3 fois environ dans sa longueur; doigt mobile égal aux 2/3 de la longueur
de la paume. Petite pince 2,6 fois plus longue que haute, ses doigts légèrement
plus longs que la paume.
— 604 —
Les 5 articles du carpe des P2 présentant les proportions suivantes : 10 : 5 :
3 : 3 : 4,5.
Ischion, mérus et carpe des P3 inermes. Mérus environ 3,3 fois plus long que
haut. Propode armé par dessous de 8 soies spiniformes assez fortes, les deux dis¬
tales côte à côte. Dactyle simple. Epine de l’endopodite des uropodes forte,
noire ou brune.
Fig. 1. — Alpheus fagei, sp. nov. $ holotype 15 mm, « Calypso », 1956, station 64.
Région antérieure, vue dorsale, X 28.
Types. — Une $ non ovigère, de 15 mm, de la station 64 a été choisie
comme holotype. Les autres exemplaires de cette station sont les para-
types.
Distribution. — Iles S. Tomé et Principe, Côte-d’Ivoire.
Remarques. — Cette espèce est dédiée à la mémoire du Professeur Louis
Fage, président du Comité de direction de la Calypso qui a porté un grand
intérêt aux projets d’exploration de l’Atlantique oriental tropical et,
par son action efficace, a permis la réalisation des deux campagnes de 1956
et de 1959.
— 605
L’espèce ouest- africaine la plus proche d ’A. fagei est A. rugimanus
A. Milne Edwards qui s’en distingue immédiatement par l’épine du basi-
cérite dépassant largement celle du stylocérite.
7. Alpheus sulcatus Kingsley, 1878. — - « Calypso » 1956, station T. 14. —
D’autres spécimens provenant de S. Tomé et de Pointe-Noire ontaussi
été examinés.
Les spécimens signalés jusqu’à présent de l’Atlantique africain sous le
nom d ’A. macrochirus Richters (cf. Crosnier et Forest, 1964, p. 355, fig.
1 a-g. 2 a-d) n’appartiennent pas à cette espèce, dont la distribution serait
exclusivement indo-ouest-pacifique. Nous les identifions à A. sulcatus
décrit par Kingsley de la baie de Panama et du Pérou.
8. Alpheus malleator Dana, 1852. — « Calypso * 1956, stations : 47, 68, 88,
104, T. 24. — « Calypso », 1959, station 25.
Localité nouvelle : île Principe.
Nous plaçons dans la synonymie de cette espèce, avec quelques doutes,
A. tuberculosus Osorio, 1892.
9. Alpheus blachei Crosnier et Forest, 1964. — « Calypso » 1956, Station
T. 5.
L’exemplaire type a été récolté par l’un de nous (A. C.) à Pointe-Noire.
A. blachei a été décrit dans une note précédente (Crosnier et Forest,
1964 (1965), p. 358, fig. 3 a-b).
10. A. rostralipes Pocock, 1890. — - « Calypso » 1956, stations : 75, 104, 111,
T. 11, T. 25.
Des Alpheus recueillis aux stations énumérées ci-dessus, près des îles
Principe, S. Tomé et Annobon, sont identifiables à cette espèce, décrite à
l’origine de Fernando Noronha. puis signalée de Porto-Rico.
Après comparaison avec des spécimens d ’A. clippertoni (Schmitt, 1939)
[= A. nanus (Banner, 1953). = A. huikau (Banner, 1959)] du Pacifique
— de l’îlot Clipperton aux Mariannes —, nous avons conclu qu’il s’agissait
d’une seule et même espèce qui est ainsi présente de part et d’autre de
l’Atlantique et dans le Pacifique.
11. Alpheus paracrinilus Miers, 1881. - — « Calypso » 1959, station 30.
Parmi les Alphéides de l’Atlantique oriental, A. paracrinitus, est celui
dont la distribution est la plus étendue ; si on considère qu’il n’y a pas lieu
de distinguer la sous-espèce bengalensis Coutière, cette distribution s’étend
au Pacifique et à l’océan Indien et inclut également l’ouest de l’Atlantique :
en effet nous pensons qu’A. togatus Armstrong, des Bermudes, est un syno¬
nyme d’A. paracrinitus.
12. Alpheus talismani Coutière, 1898. — « Calypso » 1956, station 11.
D’autres exemplaires proviennent du Dahomey, du Cameroun et du
Congo. L’espèce n’avait pas encore été signalée de ces trois pays.
39
— 606 —
13. Alpheus floridanus floridanus Kingsley, 1878. — « Calypso » 1956,
station 58. — Plusieurs spécimens provenant de Pointe-Noire et de la
région de Conakry.
La forme typique de l’espèce, connue de Floride et des Antilles, est
signalée ici pour la première fois de l’Atlantique oriental : Guinée, Gabon
et Congo.
14. Alpheus floridanus africanus Balss, 1916. — « Calypso » 1956, station 7,
8, 9, 11, 58, 83. — D’autres exemplaires proviennent de la région de
Pointe-Noire.
Aux localités déjà connues pour cette sous-espèce - — Sierra Leone,
Libéria, Côte d’ivoire et Ghana — s’ajoutent la Guinée, le Gabon et l’île
Principe. Nous pouvons également signaler qu’elle a été recueillie dans
l’Atlantique occidental, entre Bahia et Récife, au cours de la Croisière de la
Calypso de 1961-1962.
15. Alpheus c.ylindricus Kingsley, 1878. — « Calypso » 1956, stations : 53,
75, 88, 92, 95, 97, T. 11, P 9.
Cette espèce était connue jusqu’à présent de la baie de Panama et de
Californie, de Floride et des Barbades.
Elle est commune dans les coraux et les algues calcaires près des îles
Principe et S. Tomé, et également présente à Annobon.
16. Alpheus crislulifrons Rathbun, 1900. — « Calypso » 1956. stations :
47, 68, 69, 75, 91, 95, T. 11.
Il s’agit encore d’une forme assez commune dans les coraux et les algues
calcaires, à S. Tomé et Principe. Elle n’avait été signalée que de l’Atlan¬
tique occidental.
Nous l’avons comparée à plusieurs Alpheus indo-pacifiques, notam¬
ment à A. bucephalus Coutière et à A. hucephaloides Nobili, espèces qui
en sont assez proches.
17. Alpheus bouvieri A. Milne Edwards. — « Calypso » 1956, station T. 6. — -
« Calypso » 1959, stations 61, 63, 67, 94. — D’autres exemplaires ont été
recueillis à Pointe-Noire.
Cette espèce, qui vit surtout dans la zone intercotidale, a été confondue
avec la suivante. Elle est maintenant connue avec certitude des îles du
Cap Vert, de S. Tomé, du Sénégal, de Guinée, du Ghana et du Congo, ainsi
que de Fernando Noronha. Les spécimens provenant de F Indo-Pacifique
signalés sous ce nom appartiennent très probablement à d’autres espèces.
18. Alpheus holthuisi Ribeiro, 1964. — « Calypso » 1956, stations : 64, 84,
T. 9, T. 19, T. 21, P. 11, P. 16, P. 17, P. 20. — « Calvpso » 1959, stations :
12, 82, 84.
Les spécimens des îles du Cap Vert décrits et figurés parL. B. Holthuis
(1951, p. 81, fig. 16) sous le nom d’A. bouvieri appartiennent à une espèce
distincte qui a été récemment nommée par A. Ribeiro. Les principales
différences entre les deux formes avait été relevées précédemment (Forest
et Guinot, 1958, p. 9).
— 607
A. holthuisi est commun parmi les algues calcaires non seulement aux
îles du Cap Yert, mais aussi près des îles Principe et S. Tomé, comme en
témoigne le nombre d’échantillons recueillis par la Calypso en 1956.
19. Alpheus pontederiae Rochebrune, 1883. — C’est le seul Alpheus étudié
qui n’ait pas été recueilli par la « Calypso ». Les spécimens examinés pro¬
viennent du Congo et de Guinée, nouvelle localité, et ont été capturés,
comme ceux précédemment signalés, en eau légèrement dessalée : marigots,
lagunes ou estuaires.
20. Alpheus intrinsecus Bâte, 1888. — « Calypso » 1956, station P. 16. —
D’autres spécimens proviennent de la région de Conakry.
Localité nouvelle : île Principe.
Genre Synalpheus.
21. Synalpheus parfaiti Coutière, 1898. — « Calypso » 1956, stations : 4,
50, 52, 53, 65, 68, 69, 75, 88, 91, 92, 97, 98, 107, 109, 110, 111, T. 8.
T. 11, T. 15, T, 19, P. 8. — D’autres exemplaires proviennent du
Dahomey et du Cameroun.
Aux localités déjà connues — Guinée, Ghana, Gabon, île Annobon - —
s’ajoutent les îles Principe et S. Tomé, où l’espèce est très abondante parmi
les coraux, les algues calcaires et les éponges, ainsi que le Dahomey et le
Cameroun.
22. Synalpheus senegambiensis Coutière, 1908. — « Calypso » 1956, sta¬
tions : 4, 50, 52, 69, 86, 97, 98, 108, 109, 110, T. 15, T. 18, T. 19, T, 27.
P. 9. - — - D’autres exemplaires proviennent du Dahomey.
Nouvelles localités : îles Principe, S. Tomé, Annobon, où l’espèce est
très commune, souvent associée à la précédente, et Dahomey.
23. Synalpheus hululensis africanus ssp. nov. (fig. 2) — « Calypso » 1956,
stations : 47, 53, 68. 69, 75, 80, 88, 95, 104, 111, T. 11, T. 14, T. 15,
T. 22, T. 28, P. 9, P. 10. — « Calypso », 1959, stations : 15, 17, 21, 25, 28,
30, 37, 38, 39, 42, 48, 52, 59, 67, 68, 69. — D’autres spécimens ont été
récoltés à Conakry.
Diagnose. — ■ Rostre grêle atteignant au moins le tiers distal du premier
article du pédoncule antennulaire. Stylocérite long et aigu dépassant le milieu
du second article du pédoncule. Epine externe du basicérite deux fois plus
longue que l’épine supérieure, atteignant le tiers proximal du bord externe du
scaphocérite ; celui-ci s’étendant au plus jusqu’au bord antérieur du carpocérite,
souvent plus court. Carpocérite de 4,5 à 5 fois plus long que large.
Grande pince des PI de 2,5 à 3 fois plus longue que haute. Longueur des
doigts légèrement supérieure à la moitié de celle de la paume. Bord dorsal de
celle-ci avec une dent distale courte, très émoussée, parfois réduite à un tubercule.
Petite pince des PI environ 2,8 fois plus longue que haute ; ses doigts un
peu plus courts que la paume.
Les cinq articles du carpe des P2 dans les proportions : 100 : 19 : 19 : 16 : 40.
608
P3, P4, P5 à dactyle biongulé ; l’ongle inférieur plus court, plus fortement
recourbé et une fois et demie plus épais que l’ongle terminal.
Mérus des P3 environ 4 fois plus long que haut.
Types. — Un de 11 mm de la station T. 11 a été choisi comme
holotype. Les 19 autres spécimens de cette station sont des paratypes.
Remarques. — Nous considérons cette forme, très commune aux îles
du Cap Vert et près des îles de la baie de Biafra, et présente en Guinée,
comme une sous-espèce de Synalpheus hululensis Coutière, de l’océan
Indien. S. hululensis africanus se distingue de la sous-espèce typique par de
minimes différences : rostre et épines orbitaires un peu plus courts, épine
Fig. 2, 3. — Région antérieure, vue dorsale, X 22.
2. Synalpheus hululensis africanus ssp. nov. <£ holotype 11 mm, « Calypso », 1956, station T. 11.
3. Synalpheus hululensis congoensis ssp. nov., £ holotype 10 mm, Djéno, région de Pointe-
Noire.
supérieure du basicérite plus allongée et épine externe plus courte, P2, P3,
et P4, un peu moins grêles.
C’est le seul Synalpheus trouvé jusqu’à présent aux îles du Cap Vert.
24. Synalpheus hululensis congoensis ssp. nov. (lig. 3). — 6 spécimens récol¬
tés à marée basse à Djéno, près de Pointe-Noire (Congo) par A. Stauch.
Diagnose. — Rostre assez large, triangulaire, aigu, atteignant le milieu du
premier article du pédoncule antennulaire, dépassant quelque peu les épines
orbitaires. Stylocérite atteignant le milieu du second article du pédoncule anten¬
nulaire. Epine supérieure du basicérite courte et aiguë ; épine externe modérément
allongée, atteignant le quart proximal du bord externe du scaphocérite ; celui-ci
nettement plus court que le carpocérite, lequel n’est que de 2,4 à 3 fois plus
long que large.
— 609
Grande pince des PI de 2,7 à 3 fois plus longue que haute ; longueur des doigts
égale à la moitié de celle de la paume.
Petite pince des PI environ 2,6 fois plus longue que haute ; longueur des doigts
égale aux 2/3 de celle de la paume.
Les cinq articles du carpe des P2 dans les proportions : 100 : 19 : 16 : 16 : 40.
Dactyle des P3, P4, P5 biongulé, l’ongle inférieur beaucoup plus court que
l’ongle terminal.
Mérus des P3 environ 3 fois plus long que haut.
Types. — Un £ de 10 mm de long a été choisi comme holotype ; les
autres exemplaires sont des paratypes.
Remarques. — Dans une note précédente (Crosnier et Forest, 1965.
p. 362) nous avions déjà signalé ces spécimens en présumant qu’ils appar¬
tenaient à la même unité spécifique que les Synalpheus de la Calypso
décrits ci-dessus sous le nom de S. hululensis africanus. Une étude plus
complète de tous les spécimens dont nous disposons nous a montré qu’il
s’agissait en fait de deux formes apparentées, mais distinctes. Les spécimens
de Djéno, que nous décrivons également comme sous-espèce de S. hulu¬
lensis, sont néanmoins plus éloignés de la forme typique que la sous-espèce
africanus.
S. hululensis congoensis diffère de S. h. africanus par le rostre nettement
plus large et plus court, par les épines du stylocérite, du basicérite et du
scaphocérite moins grêles, par le carpocérite plus trapu, par les doigts de
la petite pince des P2 relativement plus longs.
Genre Athanas
25. Athanas grimaldii Coutière, 1911. — Guinée, Togo.
Localité nouvelle : Togo.
Genre Automate.
26. Automate evermanni Rathbun, 1902. — « Calypso » 1956, station 83.
Localité nouvelle : île Principe.
L’étude de cette collection a fait appara.ître entre les peuplements
d’Alphéides de l’Atlantique oriental d’une part, de l’Atlantique occidental
et du Pacifique d’autre part, des affinités beaucoup plus grandes que ne le
laissaient supposer nos connaissances faunistiques antérieures.
Ces affinités portent d’ailleurs principalement sur des espèces vivant
parmi les formations de coraux et d’algues calcaires, bien développées
dans les eaux littorales des îles Principe, S. Tomé et Annobon. Nous signa¬
lons en particulier pour la première fois dans l’est de l’Atlantique, mais de
ces îles seulement, Alpheus crockeri, A. rostratipes, A. cylindricus, et
A. cristulifrons.
Dans l’ensemble, sur les 26 Alphéides considérés, 12 sont aussi présents
dans l’ouest de l’Atlantique et 6 dans le Pacifique.
— 610 —
Parmi les 14 autres espèces, 3 appartiennent également à la faune
lusitano-méditerranéenne, une ( Alpheus talismani) est étroitement appa¬
renté à un élément de cette faune {A. glaber) une autre ( Athanas grimaldii)
n’a été signalée qu’une fois en dehors de la côte occidentale d’Afrique,
à Belle- Ile dans le golfe de Gascogne et les 9 autres, avec notamment les
4 Synalpheus, paraissent endémiques de l’Atlantique oriental tropical.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes) du Muséum
Centre d'Océanographie et des Pêches
de Pointe-Noire (O.R.S.T.O.M.)
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 5, 1964 (1965), pp. 611-613.
UN EPISINUS NOUVEAU
POUR LA FAUNE DE FRANCE
( Araneidae Theridiidae ) .
Par Jacques DENIS.
Dans un petit lot d’ Araignées recueillies en août 1962 par M. Schilt
dans des pots de résine aux environs de Dax (Landes) se trouvaient une
femelle de Tuberta maerens (O. P. Cambr.) et un mâle d ’Hydrolycosa
rubrofasciata (Ohlert), toutes deux espèces peu communes en France, la
première surtout qui n’avait encore été citée que de Sos (Lot-et-Garonne)
et de la forêt d’Arcachon. Leur capture est donc intéressante à signaler.
Elles étaient accompagnées par une femelle d' Epis inus que je ne puis
rapporter à aucune des quatre espèces françaises déjà connues. Elle s’en
distingue par une coloration générale très pâle, la forme de l’abdomen non
tronqué en arrière avec des tubercules particulièrement obtus, et par
l’épigyne. L’ensemble de ces caractères rend cet exemplaire trop différent
de ses congénères pour qu’on puisse songer à une variation individuelle.
Si les conditions de capture rendent plausible l’hypothèse d’une décolo¬
ration ou d’une déformation accidentelles, on doit noter que les longs
poils fins qui parsèment l’abdomen sont demeurés en place. D’autre part
l’épigyne des Episinus se présente en fossette ovale transverse, faible¬
ment déprimée et le plus souvent mal définie ; ici au contraire elle est bien
nette, la fossette, assez semblable en elle-même à celle d ’E. truncatus
Latr., étant limitée en arrière par un large rebord fauve rouge clair, non
fermée en avant et précédée d’une dépression rectangulaire, ce qui cons¬
titue un ensemble plus long que large. L’individu est tout aussi différent
d ’E. maderianus Kulcz., de Madère, dont la présence dans le sud-ouest
de la France ne serait pas pour surprendre outre mesure et avec lequel je
l’ai comparé. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, je me suis décidé
à le considérer comme appartenant à une espèce nouvelle dont voici la
description :
Episinus albescens n. sp. (fig. 1).
$. Céphal. 1,50 mm ; long. tôt. 4,5 mm.
Céphalothorax jaune pâle, marqué d’une bande longitudinale brun
rougeâtre aussi large que faire oculaire et présentant de chaque côté
une indentation latérale vers l’arrière ; une ligne marginale brune ; une
612
étroite bande intermédiaire dans les deux-tiers antérieurs, acuminée vers
l’arrière. Bandeau entièrement rembruni.
Sternum brun noirâtre parsemé de très petits points jaunes. Chélicères
jaunâtres, rembrunies sur leur face antérieure.
Fig. 1-3. — Episinus
albescens n. sp-, $.
1, vue dorsale ; 2, épigyne ;
3, abdomen de profil.
Teinte de fond des pattes jaune très pâle variée de brun noir à la paire I,
de brun rougeâtre aux paires II et III, de brun rougeâtre plus foncé à la
paire IV ; tous les tarses rembrunis à l’apex ; hanches IV salies de grisâtre.
Pattes I : fémur entièrement rembruni avec des taches inféro-latérales
antérieures à la base et à l’apex ; patella entièrement rembrunie ; tibia et
métatarse rembrunis avec un anneau médian clair, étroit au tibia, large
au métatarse. Pattes IV : fémur présentant une tache supère allongé vers
le milieu et un anneau apical ; patella entièrement rembrunie ; tibia taché
en dessus à la base et rembruni dans la moitié apicale ; métatarse présen¬
tant un large anneau à la base et à l’apex.
Patte-mâchoire jaune pâle, la patella et le tibia légèrement salis de fauve
clair.
Abdomen blanchâtre, parsemé de longs crins espacés, présentant en
arrière deux gros tubercules obtus divergents (fig. 3) ; une très faible
ébauche de folium à la partie antérieure de la face dorsale ; quelques points
noirâtres irréguliers sous les tubercules et sur la pente postérieure au-dessus
des filières ; face ventrale noirâtre en avant du pli épigastrique, marquée
de deux lignes noirâtres peu nettes et estompées, irrégulières, allant du
pli épigastrique aux filières ; deux autres lignes analogues plus latérales
sur les deux-tiers antérieurs. Filières fauve rougeâtre clair.
Epigyne (fig. 2) en dépression fauve rougeâtre clair, creusée en arrière
d’une fossette transverse limitée par un assez large rebord très net et non
fermée en avant.
Landes : environs de Dax, 1 Ç, VIII-1962 (Schilt leg. ; holotype remis
au Muséum).
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes) du Muséum.
Laboratoire d’ Écologie Générale du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 36 — N° 5, 1964 (1965), pp. 614-618.
LE GENRE NOTODELPHYS
( COPÉPODES ASCIDICOLES)
SUR LA CÔTE OUEST DE SUÈDE 1
Par Colette LEJEUNE et Claude MONNIOT.
Parmi les Copépodes Ascidicoles, le genre Notodelphys Thorell 1859,
a toujours frappé les auteurs par son abondance. Dès 1859 Thorell
décrivait avec une précision remarquable pour l’époque cinq espèces
dans le Skagerrak parasitant toutes les grandes Phlébobranchiates pré¬
sentes. Depuis, Aurivillius, Saks et Schellenberg ont complété les
descriptions et ajouté quelques espèces. D’autres auteurs les ont retrouvées
dans les grandes Ascidies des côtes d’Europe. En tout six espèces très
proches les unes des autres sont connues dans le Skagerrak.
Les différences spécifiques furent fondées à la fois sur les proportions
de certains organes, en particulier la furca, et sur l’absence de certaines
petites soies sur les pièces buccales. Des études ultérieures bénéficiant de
moyens optiques accrus ont montré que les six espèces possèdent toutes le
même nombre de soies disposées de la même façon. Les seuls caractères
permettant de se référer aux anciens auteurs sont donc les proportions des
différents organes.
Des coupures systématiques ont été admises, fondées sur ces propor¬
tions. Il devenait donc facile pour un non spécialiste de déterminer un
exemplaire isolé de Notodelphys et cela d’autant mieux qu’une icono¬
graphie abondante et précise semblait assurer la détermination. Ainsi une
bibliographie abondante a pu se faire jour.
L’étude de cette littérature fait apparaître des anomalies dans la répar¬
tition des espèces de parasites dans les espèces d’hôtes. En un lieu donné
un auteur faisait le tour des grandes Ascidies et dans chaque espèce d’ As¬
cidie trouvait une espèce de Notodelphys. Implicitement il mettait en
évidence une spécificité parasitaire. Dans une autre station, même très
proche, un autre auteur à partir du même stock d’espèces d’ Ascidies
et de Copépodes mettait en évidence une autre spécificité.
Ainsi, d’après la littérature, chaque espèce d’ Ascidie peut abriter
chacune des six espèces de Copépodes et tous ces Copépodes ont été signalés
dans toutes les grandes Phlébobranches.
Cette anomalie de la spécificité apparaît d’autant plus curieuse que
dans une station donnée les espèces beaucoup plus différenciées de Noto-
1 . Un résumé de ce travail figure dans les actes du 1er Congrès International de Parasitologie.
— 615 —
delphyidae présentent un manque de spécificité à peu près total. (Ex.
Doropygus pulex est présent à Banyuls-sur-Mer dans six Ascidies différentes
appartenant à deux familles).
On arrive donc aux conclusions peu conciliables d’une spécificité d’au¬
tant plus stricte que le parasite est moins différencié et d’une très grande
variabilité géographique de cette spécificité.
C’est pour tenter de résoudre ce problème et aussi pour préciser les
descriptions des espèces anciennes qu’au cours d’une Mission à Kristi-
neberg (Côte ouest de la Suède) 1 nous avons récolté plusieurs centaines
de Notodelphys dans toutes les grandes Phlébobranchiates. Et ceci dans
la localité type où ils avaient été décrits par Thorrell, Aurivillius et
Sars.
L’étude de cette collection a permis de vérifier que tous les Notodelphys
récoltés possèdent la même sétation, donc de confirmer la non valeur de
ce critère. De plus les mensurations des sclérites de la furca, des segments
abdominaux, et de l’antenne, ont fait apparaître une variabilité consi¬
dérable des proportions.
L’étude a porté sur les parasites de 4 espèces d’ Ascidies : Phallusioides
obliqua (O. F. Müller), Ascidiella scabra (O. F. Müller), Ascidia mentula
O. F. Müller et Corella parallelogramma (O. F. Müller). Les résultats étant
identiques pour les parasites des quatre espèces, nous n’exposerons ici
que ceux relatifs à Ph. obliqua.
Les mensurations ont été effectuées sur les sclérites afin d’éviter que
l’état de contraction des segments ne fausse les résultats. De même tous les
Copépodes ont été disséqués de manière à aplatir correctement la furca.
Les résultats, exprimés sous forme de rapports entre deux éléments, sont
exposés Sous forme graphique.
Les rapports choisis sont ceux utilisés par les anciens auteurs :
Longueur de la furca
Largeur de la furca
Longueur de la furca
Longueur du dernier segment abdominal
Longueur de la furca
Distance de la soie latérale à la soie apicale de la furca
Distance de la soie latérale à la soie apicale de la furca
Largeur de la furca
Ces résultats sont présentés deux par deux sur des graphiques ; des
lignes continues représentent les rapports types limitant les espèces d’après
Illg 1958.
A. =
B. =
C. =
D. =
1. L’un de nous (C. M.) tient à remercier le Centre National de la Recherche Scientifique
qui a permis le séjour en Suède, et le DT Swedmark, Directeur de la Station Zoologique de
Kristincberg, pour son accueil et les facilités de travail qu’il nous a accordées.
— 617 —
Nous voyons immédiatement par l’examen des 3 premiers tableaux
que tous les rapports sont variables dans des proportions considérables.
A. de 3 à 4,7 — B. de 1,05 à 1,55 — C. de 2 à 6,3 — D. de 0,6 à 1,8, c’est-à-
dire des variations allant de 30 % à 150 %. De plus on ne peut observer
sur ces graphiques aucun centre de groupement sinon des aires d’une
étendue considérable allant de 25 % à 100 %.
Donc aucun des rapports utilisés pour la détermination des Notodelphys
n’est viable et les aires de dispersion des individus couvrent des espaces
réservés à plusieurs espèces de Copépodes. Ceci montre que si l’on prend
la peine d’étudier plusieurs exemplaires de parasites il devient impossible
de les déterminer.
Dans le dernier tableau nous avons réuni sur un même diagramme les
rapports B D des parasites des 4 espèces d’ Ascidies. Nous voyons que les
parasites de chaque espèce occupent une aire très vaste. Il est quand
même remarquable que le centre des aires soit nettement différent, en parti¬
culier pour le rapport D où les quatre espèces apparaissent alignées. Malgré
tout, la répartition est continue et les recoupements sont nombreux.
Pour préciser cette étude nous avons voulu voir si les parasites trouvés
dans 1 exemplaire d’ Ascidie présentaient autant de variabilité que ceux
trouvés dans 1 espèce d’ Ascidie. Les mesures ont été faites sur deux séries
de 9 et 5 (Copépodes adultes) trouvés dans 2 Ph. obliqua. Les 2 groupes ainsi
mesurés ont montré une variation de rapport D de 0,75 à 1,5 pour le
premier groupe et de 0,8 à 1,55 pour le second. Donc il n’y a pas dans une
Ascidie donnée un groupe homogène.
Nous pouvons considérer qu’en un lieu donné une population de Noto¬
delphys parasite une population comprenant plusieurs espèces d’ Ascidies.
Les Copépodes sont extrêmement fluctuants quant à leurs proportions,
mais on peut mettre en évidence une tendance à la différenciation.
Nous assistons donc à une différenciation spécifique actuellement
en cours. Dans ce cas ce phénomène ne prime que de très peu la plasticité
considérable des Notodelphys.
»
Cette différenciation semble être purement locale ; en effet, l’aire de
répartition sur le diagramme des Parasites d ’Ascidia mentula prélevée au
fond du Gulmar Fjord ne recouvre pas parfaitement celle de Notodelphys
de la même Ascidie récoltée à l’entrée du Fjord c’est-à-dire à 15 milles de là.
Ce glissement des populations explique facilement l’aspect d’une spécificité
locale telle qu’elle avait été mise en évidence par les travaux antérieurs.
L’étude de ces fluctuations a aussi été entreprise sur d’autres pièces
des Copépodes : antennes, P V, et pattes thoraciques. Les résultats en sont
très comparables.
Il serait utile pour compléter cette étude, et élucider le problème posé,
de disposer de séries plus nombreuses, en particulier des autres groupes de
Notodelphys parasitant d’autres Ascidies moins courantes dans le Gulmar
Fjord : Ciona intestinalis , différentes Molgulidae et Styelidae qui abritent
aussi ces Copépodes.
Enfin une étude génétique et des élevages permettraient de préciser
— 618
dans quelle mesure les différentes « races » sont déjà dégagées les unes des
autres.
Nous estimons donc indispensable dans l’état actuel de nos connais¬
sances de revenir, pour les Notodelphys des grandes Phlébobranches, à
l’espèce Notodelphys ascidicola Allman 1847, pour les espèces N. allmani,
rufescens, agilis, elegans, tenera Thorell 1858 et N. caerulea Aurivillius 1860.
Institut de Zoologie, 30, rue Sainte-Catherine , Nancy M.-et-M. France.
Laboratoire d1 Écologie Générale du Muséum, Brunoy .
BIBLIOGRAPHIE
Allman (G. J.), 1847. — Description of a new genus and species of Entomos-
tracea. Ann. Mag. Nat. Hist., ser. 1, 20, pp. 1-9.
Aurivillius (C. W. S.), 1882. — Bidrag till kânnedomen om krustaceer, som
lefva hos mollusker och tunikater III. Ofv. Svenska Ver. Akad. Fôrh.,
n° 8, pp. 41-117.
Illg (P. L.), 1958. — North american copepods of the family Notodelphyidae.
Proc. U. S. Nat. Mus., 107, pp. 463-549.
Sars (G. O.), 1931. — An account of the Crustacea of Norway with short des¬
criptions and figures of ail the species. Vol. 8, Copepoda, Monstrilloidea
and Notodelphyoidea. Pts. 1-6, pp. 1-91.
Schellenberg (A.), 1921. — Neue norwegische Notodelphyiden. K. Norske
Vidensk. Selsk Skrifter, n° 3, pp. 3-11.
Thorell (T. T.), 1859. — Bidrag till kânnedomen om Krustaeceer som lefva i
arter af Slàgtet Ascidia L. K. Svenska Ver. Akad. Handl., 3, n° 8, pp. 1-84.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 5, 1964 (1965), pp. 619-621.
SUR QUELQUES ISOPODES
MYRMÉCOPHILES
RECUEILLIS PAR LE DOCTEUR H. HENROT
DANS UÎLE D'EUBÉE
( Crustacés ; Isopodes).
Par A. VANDEL.
Au cours d’un séjour effectué, en avril 1961, dans l’île d’Eubée, le
Dr. H. Henrot a récolté quelques Isopodes myrmécophiles dont il a bien
voulu me confier l’étude. Cette petite collection renferme quatre espèces,
dont l’une est nouvelle pour la science, et dont une autre n’avait été
recueillie qu’une seule fois. Une autre espèce, représentée par un seul
individu, n’a pu être exactement identifiée.
Famille des Squamiferidae.
Platyarthrus schôbli Budde-Lund ssp. kislarensis Yerhoeff.
Cette sous-espèce était connue de Turquie (Verhoeff, 1941) et du
Liban (Vandei, 1955). Le Dr. Henrot a recueilli quatre exemplaires
(1 3, 3 $) de cette sous-espèce dans le Katavothre du Dhistos.
Famille des Porcellionidae.
Trachelipus sp.
Un exemplaire de Trachelipus a été récolté par le Dr. Henrot, entre
Prokopion et Haghios Georgios. L’étiquette porte la mention « myrméco-
phile ». L’unique exemplaire est une femelle ; en l’absence de mâle, une
détermination spécifique demeure impossible.
Metoponorthus ( Myrmeconiscus ) sikinius Strouhal.
Le type de cette espèce a été récolté par le Prof. Franz Werner, en
1934, dans l’île de Sikinos. Elle a été décrite par H. Strouhal (Strouhal,
1937, p. 220), sous le nom de sikinius.
— 620 —
Verhoeff (1941, p. 233), se fondant sur la description donnée par
Strouhal, mais ne jugeant point sur pièces, soutient que sikinius n’ap¬
partient pas au sous-genre Myrmeconiscus, mais doit être inclus dans le
sous-genre Metoponorthus s. str. Nous dirons que cette conclusion est
inexacte.
Le Dr. Henrot a recueilli, dans l’île d’Eubée, aux environs de Pro-
kopion et d’Hagios Georgios, en compagnie de fourmis, trois exemplaires
mâles de cette espèce. Il est inutile de reprendre l’excellente description
donnée par Strouhal. Nous dirons seulement que la coloration violacée
des représentants de cette espèce leur donne l’apparence d’un Metopo¬
northus s. str. Cependant, par leur structure, ils sont fort proches de
myrmecophilus, dont ils diffèrent surtout par leurs lobes frontaux latéraux
qui font saillie vers l’extérieur, et ne sont pas coupés droit comme ceux de
myrmecophilus. Il est donc incontestable que sikinius appartient au sous-
genre Myrmeconiscus.
Metoponorthus (Myrmeconiscus) abanteorum n. sp.
Six exemplaires (1 (J, 5 Ç) de cette espèce ont été récoltés, en com¬
pagnie de fourmis, dans le Katavothre du Dhistos, par le Dr. Henrot.
Cette espèce est remarquable par le revêtement dense et serré de courtes
soies qui recouvre tout le corps. En raison de ce caractère, j’avais tout
Fig. 1. — Metoponorthus (Myrmeconiscus) abanteorum.
I, soie-écaille du bord postérieur du premier péréionite. — II, exopodite
du premier pléopode mâle.
d’abord rapporté ces exemplaires à M. graevei. Cette dernière espèce
fut découverte, en 1908, par K. W. Verhoeff. Elle fut récoltée à Taormina
et à Castrogiovanni, en Sicile. Elle ne fut décrite que dix ans plus tard
(Verhoeff, 1918, p. 131).
Cependant, un examen plus approfondi fit apparaître de nombreuses
différences entre l’espèce sicilienne observée par Verhoeff, et la forme
— 621 —
récoltée par le Dr Henbot, dans l’ile d’Eubée. Encore que les types italiens
et grecs soient certainement apparentés, il convient de donner à la forme
de l’île d’Eubée le rang d’espèce. Elle recevra en raison de son origine le
nom d ’abanteorum. En voici les caractères :
Taille : 6 mm.
Coloration : blanche ou d’un violet très pâle.
Caractères tégumentaires. — a) Corps entièrement recouvert de soies
raides, régulièrement amincies de la base à l’extrémité ; ces soies ne sont
nullement claviformes, comme celles de graevei, figurées par Yerhoeff
(Kg- I).
b) Nodulus lateralis du premier péréionite plus éloigné du bord latéral
que du bord postérieur. Nodulus lateralis du second péréionite à égale
distance des deux bords.
c) Pas d’ « ellipses » ; mais de petites « perles » très menues et d’ailleurs
peu nombreuses.
d) Pas de pores glandulaires.
Céphalon. — Très semblable à celui de myrmecophilus.
Œil. — - De petite taille ; constitué de 6-7 ommatidies pigmentées.
Antenne. — Premier article du flagelle nettement plus court que le
second.
Telson. — En forme de triangle à côtés excavés.
Caractères sexuels mâles. — a) Premier péréiopode : une forte brosse
carpienne, comprenant quelques soies recourbées en crochet.
b) Premier pléopode. L’exopodite (Fig. II) présente une forme très
différente de celui de graevei.
BIBLIOGRAPHIE
Strouhal (H.), 1937. — - Isopoda terrestria Aegaei. (10. Beitrag zur Landisopo-
denfauna des Balkans). _4c(a Inst. Mus. Zool. Univ. Athen. 1, pp. 193-262.
Vakdel (A.), 1955. — Mission Henri Coiffait au Liban (1951). 8. Isopodes
terrestres. Biospeologica, LXXV. Archiv. Zool. expér. gén. 91, pp. 455-
531.
Verhoeff (K. W.), 1918. — Zur Kenntnis der Ligidien, Porcellioniden und
Onisciden. 24. Isopoden-Aufsatz. Archiv f. Naturgesch. 82 A., pp. 108-169.
Yerhoeff (K. W.), 1941. — Ueber Land-Isopoden aus Türkei. 65. Isopoden-
Aufsatz. Istanbul Univ. Fen. Fak. Mec., ser. B., 6, pp. 223-276.
40
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 36 — N° 5, 1964 (1965), pp. 622-625.
SUR LA REDÉCOUVERTE, A ROSCOFF,
DE XENOCOELOMA ALLENI (BRUMPT)
ET SUR L'EXISTENCE
D'UN TÉGUMENT PROPRE,
INDÉPENDANT DE CELUI DE L'HÔTE :
POLYCIRRUS CALIENDRUM CLAPARÈDE,
CHEZ CE COPÊPODE PARASITE
Par Charles BOCQUET, Jacqueline BOCQUET-YÉDRINE,
Jean-Pierre L’HARDY
Parmi les genres de Copépodes parasites, Xenocoeloma Caullery et
Mesnil est l’un des plus célèbres, Caullery lui ayant conféré une place
privilégiée de monstre accompli de dégradation parasitaire.
En fait, depuis longtemps déjà, de nombreux zoologistes considèrent
avec quelque scepticisme certaines des conclusions de Caullery et
Mesnil. D’autre part, un problème nouveau a été récemment soulevé par
Bresciani et Lützen : ces auteurs, ayant établi que l’hermaphrodisme
de Gonophysema gullmarensis Bresciani et Lützen n’était qu’apparent,
se sont demandé, dans une généralisation théorique de leur conception,
si Xenocoeloma n’était pas, lui aussi, un pseudo-hermaphrodite dont la
« lignée mâle » résulterait d’une invasion de la femelle, seule connue, par
des mâles larvaires subissant une réduction si totale qu’elle n’épargne que
la gonade.
Il fallait évidemment, pour soumettre les notions classiques à une
éventuelle révision, retrouver l’une ou l’autre des deux espèces que compte
actuellement le genre Xenocoeloma : X. alleni (Brumpt), parasite de Poly-
cirrus caliendrum Claparède (décrit par Brumpt sous le nom de Saccopsis
Alleni, parasite de Polycirrus aurantiacus Grube) et X. brumpti Caullery
et Mesnil, parasite de Polycirrus arenivorus Caullery.
Favorisés en principe par leur localisation géographique, deux d’entre
nous se sont efforcé, au cours des grandes marées de plusieurs années con¬
sécutives, de redécouvrir la seconde de ces espèces. Malgré la précision
des informations micro-géographiques et écologiques publiées par Caul-
lery et Mesnil (1919), et bien que la presque totalité de la faune remar¬
quable de l’Anse Saint-Martin ait été réobservée par l’ensemble des cher-
— 623
cheurs de la Station de Biologie marine de Luc-sur-Mer, ils n’ont pu
retrouver le X. brumpti dans le sablon à proximité du rocher du Doué.
A l’occasion de ses recherches sur les Turbellariés intercotidaux, J. -P.
L’ Hardy eut au contraire la chance de découvrir, en 1963, à Roscoff, les
premières stations françaises de A’, alleni.
Nous nous efforcerons simplement, dans la présente note, de consolider
la distinction spécifique des deux Xenocoeloma, puis, sans entrer dans le
détail d’une étude histologique qui sera développée ultérieurement,
d’établir que, contrairement aux assertions de Caullery et Mesnil
relatives, il est vrai, à A', brumpti, un tégument propre, indépendant de
celui du Polycirrus hôte, existe bien, même chez l’adulte, chez X. alleni.
Selon Caullery et Mesnil, X. brumpti « atteint à l’état adulte 5 à 6 mil¬
limètres de longueur sur 1,25 millimètre de diamètre », le rapport L/D
étant de l’ordre de 4 à 5. Pour X. alleni, Brumpt donne 4 mm comme
longueur du corps et 2 mm comme plus grande largeur, le rapport L/D
étant 2. Aucun des exemplaires que nous avons récoltés n’atteignait,
du moins après fixation au Bouin, de telles dimensions, le plus grand
mesurant 2,3 mm de longueur pour 1,2 mm de plus grande largeur ; mais la
valeur moyenne du rapport L/D, d’après une dizaine de Copépodes ovi-
gères mesurés, était 1,94 et par conséquent très proche de celle qu’avait
notée Brumpt pour les parasites observés à Plymouth. Les sacs ovigères,
longs et grêles, mesurent 3,5 à 4 mm.
En ce qui concerne la coloration, la « teinte dominante » de X. brumpti
« à l’œil nu est d’un brun rougeâtre qui transparait à travers le tégument » ;
« cette coloration est localisée dans les trois quarts proximaux ; le quart
distal est blanchâtre et translucide » (Caullery et Mesnil, 1919, p. 166).
Les informations données par Brumpt sur la couleur de X. alleni sont des
plus succinctes : on sait seulement que le corps est de teinte ambrée. Le
corps des exemplaires de Roscoff est effectivement d’un beige ambré
dans ses deux tiers ou ses trois quarts proximaux, la région distale étant
d’un blanc translucide légèrement opalescent. Les sacs ovigères de
X. brumpti varient « d’un blanc rosé » à un « rouge vermillon dilué, suivant
que les embryons sont à un stade initial ou avancé » ; ceux des Xeno¬
coeloma roscovites sont blancs lorsque les œufs viennent d’être pondus
ou effectuent leur segmentation, puis passent à une nuance jaune ivoire
lorsque les jeunes embryons présentent des rudiments d’appendices pour
devenir beige grisâtre lorsque les nauplii sont plus avancés et sur le point
d’éclore.
Il se peut toutefois qu’il ne s’agisse là que de différences nutritielles
de coloration, dont les deux Polycirrus hôtes sont responsables.
Comme l’avaient souligné Caullery et Mesnil, la rigoureuse spécificité
des hôtes, P. arenivorus pour A', brumpti et P. caliendrum pour X. alleni,
apporte le meilleur argument en faveur de la distinction spécifique des
deux Xenocoeloma ; elle nous permet aussi, plus sûrement que des argu¬
ments morphologiques nécessairement très maigres en raison de l’absence
de tout appendice chez Xenocoeloma, de rattacher avec sécurité le Xeno¬
coeloma roscovite à l’espèce alleni, la détermination faite par Brumpt du
— 624 —
Polycirrus de Plymouth ayant été reconnue erronée et rectifiée dans
l’édition de 1957 de la Faune de Plymouth.
X. alleni a été trouvé, à Roscoff, dans les sables grossiers des herbiers
du port et de Perharidy, à un niveau qui n’est accessible que peu de temps,
même par les plus fortes marées et lorsque les conditions climatiques sont
favorables. Certaines prises de 1963 ont révélé un taux de parasitisme
élevé, allant jusqu’à 20 % ; d’assez nombreux Polycirrus portaient deux
Xenocoeloma, certains, trois ; mais le parasite semble infiniment plus rare
en 1964, sans qu’on puisse se prononcer de façon valable sur l’origine de
ces fluctuations de fréquence.
Entre les divers problèmes que la redécouverte de X. alleni permet de
reconsidérer, nous n’aborderons ici que celui du tégument de Xenocoeloma,
au sujet duquel Caullery et Mesnil ont émis des conclusions fort sur¬
prenantes si l’on songe à l’importance fondamentale que revêtent les
structures tégumentaires chez tous les Arthropodes.
Tout en ayant reconnu l’existence d’un « épithélium externe tout à fait
continu » chez les pupes de X. brumpti, ces auteurs affirment que « cet
épithélium s’atrophie rapidement en ne proliférant pas », qu’il ne forme
plus, chez l’adulte, qu’une paroi discontinue, dont « l’épaisseur, en tout
cas, est quasi virtuelle », qu’il n’existe plus trace de cuticule chitineuse.
Ils ont cru apercevoir une membrane anhyste, « formant comme une
basale à l’épithélium du Polycirrus », « sur une étendue plus ou moins
considérable » ; mais cette basale leur a « échappé », « dans la majorité des
cas, malgré une recherche attentive ». Ils concluent que <c Xenocoeloma n’a
donc pas de tégument véritable ; ce tégument a disparu » et que les muscles
pariétaux du parasite « font intimement corps avec l’ectoderme anné-
lidien », ce qui entraîne « la réalisation d’une paroi nouvelle mixte dont
l’ectoderme appartient à l’hôte et la musculature au parasite ».
Nos observations histologiques sur X. alleni, qui seront détaillées et
illustrées dans une future publication, nous conduisent au contraire à
affirmer que, du moins pour cette espèce, un tégument arthropodien,
continu, propre au parasite et totalement indépendant de l’ectoderme
annélidien qui est simplement refoulé, subsiste chez le Xenocoeloma adulte ;
l’ensemble des arguments suivants nous paraît démonstratif à cet égard :
1° Sur coupes longitudinales ou transversales, le parasite, aussi âgé
soit-il, apparaît comme entièrement entouré par un liséré assez épais,
parfaitement continu, qui prend au Mallory une coloration orangée tout à
fait comparable à celle d’une épicuticule.
2° Chez les Xenocoeloma sub-adultes, mais n’ayant pas encore pondu,
le futur orifice de ponte est obturé par l’épithélium du Polycirrus qui le
surmonte comme un voile, tandis que l’épithélium propre du parasite
s’invagine à ce niveau pour tapisser l’atrium.
3° Chez les Xenocoeloma adultes, l’orifice de ponte s’est ouvert par
rupture de l’épithélium de l’hôte au niveau de la cavité atriale.
4° La « membrane anhyste » interprétée par Caullery et Mesnil comme
— 625 —
une basale de l’épithélium de l’hôte représente en réalité la cuticule du
parasite. En effet :
a) il arrive souvent que plusieurs couches cellulaires appartenant à
l’hôte surmontent cette membrane, ce qui ne saurait être le cas s’il s’agis¬
sait réellement d’une basale.
b) la membrane décrite par Caullery et Mesnil s’épaissit notablement
au niveau de l’orifice de ponte et tapisse l’atrium alors que l’épithélium
annélidien ne pénètre jamais dans cet atrium.
c) la cavité axiale du parasite, dans laquelle s’engage le coelome de
l’hôte, est également tapissée par la « membrane anhyste » qui équivaut
sans aucun doute à la cuticule du Xenocoeloma.
Station Biologique de Roscoff et Faculté des Sciences de Caen.
BIBLIOGRAPHIE
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parasitica). An anatomical and biological study of an endoparasite living
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parasite de Polycirrus aurantiacus Grube). C. R. Acad. Sc., 124, pp. 1464-
1467.
Caullery (M.) et Mesnil (F.), 1919. — « Xenocoeloma brumpti » C. et M., Copé¬
pode parasite de Polycirrus arenivorus C.. Bull. Biol. France Belgique, 53,
pp. 161-233, 4 pl.
Plymouth Marine Fauna, Edition de 1957.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 5, 1964 (1965), pp. 626-630.
DOCUMENTS INÉDITS
SUR U ŒUVRE PARASITOLOGIQUE
DE CHARLES EUGÈNE HESSE
Par Claude DELAMARE DEBOUTTEVILLE
Charles Eugène Hesse est un Naturaliste bien connu des Chercheurs
passionnés de Biologie Marine. Il a publié une quarantaine de mémoires
dont la plus grande partie est consacrée aux Crustacés parasites. Cette
œuvre constitue un ensemble de plus de 900 pages avec une centaine
de planches dont plusieurs ont été publiées en couleurs. Jusqu’à ces
derniers temps, on ne connaissait pratiquement rien sur C. E. Hesse.
C’est le mérite de Monsieur O. Le Faucheux de la Délégation Générale
à la Recherche Scientifique d’avoir su retrouver des documents importants
concernant ce Naturaliste original.
A l’époque où il était Assistant à la Faculté des Sciences de Rennes,
Monsieur Le Faucheux a pu retrouver à Vannes, dans la Bibliothèque
de la Société polymathique du Morbihan, les riches documents manus¬
crits laissés par le Naturaliste breton, soit près de 2.000 planches en
couleurs, restées pour la majeure partie, non publiées. C’est donc un
ensemble impressionnant et du plus haut intérêt scientifique qui se trouve
ressuscité grâce à la sagacité de Monsieur Le Faucheux L
Quelques documents biographiques.
Les rares documents biographiques que nous pouvons fournir sont dus
aux Recherches de Monsieur Le Faucheux. D’une courte notice rédigée
par cet Auteur, nous extrayons les passages suivants :
« Charles-Eugène Hesse est né à Quimper, le 21 septembre 1801. Fils
d’un Ingénieur en Chef des Ponts et Chaussées, il s’intéressa fort jeune
à l’Histoire Naturelle, mais il ne semble pas avoir tenté de faire carrière
dans cette discipline ni dans l’enseignement.
On le retrouve vers 1840 à Rochefort ; il est alors commis de marine
et il consacre ses loisirs à explorer les grèves des environs, Fouras, Oleron...
En 1846, il est nommé à Brest. Il y épousera en 1852 Rosalie Gomme.
C’est à Brest qu’il commencera à publier ses observations zoologiques
en 1858, quelques années avant de prendre sa retraite.
1. Un naturaliste méconnu en zoologie marine : Charles-Eugène Hesse (1801-1890), par
O. Le Faucheux, in litteris, 8 pp.
— 627 —
Pendant plus de trente ans, ses publications vont se succéder sans
interruption. »
« Très lié avec Van Beneden, Professeur à l’Université catholique de
Louvain, il est tenu en haute estime par Henri Milne EdwARDS de l’Ins¬
titut, et Lacaze-Duthiers fondateur des laboratoires marins de Roscoff
et de Banyuls. Il correspond avec de nombreux savants étrangers : Antonio
Valle de Trieste, Spence Bâte de Londres, Lilljeborg de Stockholm...
Mais ses activités ne se bornent pas à l’étude des Sciences Naturelles
et à l’exercice de son métier ; à l’occasion, il se mêle de politique, et il est
adjoint au Maire de Brest de 1865 à 1870.
Il était officier de la Légion d’ Honneur.
Retiré à Saint-Pierre Quilbignon, aux portes de Brest, dans une petite
maison de campagne, c’est là que la mort le surprit le 15 mars 1890.
Il était alors commissaire adjoint de la Marine en Retraite.
Ses deux derniers mémoires ne parurent que l’année suivante dans les
Annales des Sciences Naturelles. »
Nous avons retrouvé dans les archives du Laboratoire Arago, voici
quelques années, quelques lettres adressées par C. E. Hesse au Professeur
Lacaze-Duthiers. Les lettres qui figurent au dossier sont écrites de
Maison Blanche en Saint Pierre Quilbignon le 31 janvier 1880, 3 mars 1880,
24 février 1880, 6 mai 1880, 10 août 1888, 20 janvier 1878, 14 mars 1878,
3 décembre 1877, 15 octobre 1884. Celle du 3 décembre 1877 porte comme
adresse, 21, Place du Château, sans qu’il soit précisé s’il s’agit de Brest.
Quelques remarques sur les méthodes du naturaliste.
Hesse est avant tout un Naturaliste amateur ; les documents qui sont
actuellement en notre possession permettent d’affirmer que, s’il a publié
essentiellement sur les Crustacés parasites, il s’est intéressé à l’ensemble
de la faune marine de Bretagne. Il a étudié tous les ordres d’animaux y
compris les Arthropodes secondairement adaptés à la vie marine. Même
les groupes qui sont représentés par des formes de très petite taille ont été
étudiés, en particulier les Ostracodes et les Copépodes. Chaque espèce
fait l’objet d’une fiche particulière donnant l’habitus sur le vivant en
couleurs, les détails morphologiques, et au dos de la fiche, les observations
écrites, qu’il s’agisse de morphologie, de systématique ou de biologie.
En ce qui concerne les Ostracodes et les Amphipodes, ces documents
sont riches et du plus haut intérêt.
Il est connu également que certains groupes ne sont réellement étudiables
que sur le vivant.
A notre sens, il y aurait beaucoup à tirer sur le plan scientifique des
documents de Hesse sur les Sipunculiens ; en ce qui concerne ce groupe,
les Naturalistes modernes ont essentiellement travaillé sur des matériaux
fixés en alcool et plus ou moins en extension.
Nous avions remarqué depuis longtemps que les espèces françaises pré¬
sentent sur le vivant des caractères morphologiques extrêmement précis,
— 628 —
mais qui ne peuvent s’observer que sur des animaux parfaitement en
extension.
Certaines des planches préparées pour la publication présentent une
exactitude qui est remarquable au premier coup d’œil mais qui s’évanouit
lors d’une observation plus attentive et aux yeux précis du spécialiste.
Les documents que nous avons en mains permettent d’affirmer que lors
de la composition de ses planches, Hesse altère sensiblement la précision
des détails portés sur les documents originaux, correspondant aux fiches
spécifiques. Tout ceci est dû avant tout au fait que notre Chercheur tra¬
vaillait comme un isolé, et qu’il devait être pourvu d’un matériel d’obser¬
vation insuffisant.
Il est intéressant de voir dans sa correspondance avec Lacaze-Duthiers
que le Naturaliste breton se rendait compte avec beaucoup de gentillesse
des limites de son travail, et qu’il recherchait auprès des sommités scien¬
tifiques des critiques et des encouragements.
Ainsi que beaucoup d’ Amateurs, à juste titre bien souvent, il se plai¬
gnait un peu de cet isolement et il ressentait une certaine nostalgie.
Pour éclairer ces traits de caractère, nous ne pouvons faire mieux que
de citer quelques passages des lettres qu’il adressait à Lacaze-Duthiers.
Lettre du 20 janvier 78 à Lacaze-Duthiers.
« Vous me plaisantez agréablement, sur mon infortune, qui fait que M. Milne
Edwards incube mes Mémoires durant presqu’une année et que les malheureux
Crustacés en sortent incolores, c’est-à-dire dépouillés de la couleur que je me suis
particulièrement appliqué à leur conserver en la prenant, scrupuleusement,
sur des individus vivants. Cette dernière condition est cependant bien rarement
remplie et l’on devrait, je crois, en tenir compte, car il n’v a guère d’ouvrages un
peu importants où les planches ne soient enluminées, mais d’après des individus
confits dans de l’alcool et alors cette coloration est fallacieuse et mieux vaudrait
qu’il n’y en eut pas du tout. Pour rendre justice à qui de droit, je m’empresse
de vous dire, qu’après un délai dont je n’ose mesurer le temps, un de mes derniers
Mémoires est actuellement sous presse et que j’en ai corrigé le texte. J’en ai
encore un qui marque le pas ; mais c’est bien long et j’ai beaucoup à faire con¬
naître et l’âge avance...
Comment, vous, M. de l’Académie, n’encouragez-vous pas les malheureux
travailleurs de Province, vos pionniers, qui dégrossissent les matériaux avec
lesquels vous construisez le grand édifice qu’élève la science. N’y a-t-il pas
possibilité d’y appliquer une partie des sommes considérables que, par suite de
legs, de dons, et de fonds accordés par le gouvernement vous pouvez disposer ?
Ce serait, il me semble de l’argent pas mal employé.
La recherche des objets d’histoire naturelle n’est pas toujours exempte de
dangers. Il y a quinze jours qu’étant allé, à la marée chercher des objets d’étude,
j’ai glissé sur du goémon et suis tombé sur le dos, de manière à me briser la tête
ou la colonne vertébrale, heureusement que j’en ai été quitte pour une exco¬
riation de la largeur d’une pièce de 5 francs à la paume de la main droite et des
meurtrissures à l’endroit où les reins changent de nom. »
A propos des hôtes.
Pour mon compte je suis presqu’aussi fixé à la place que ces Ascidies que
vous poursuivez à outrance et dont vous paraissez insatiable. Il en arrive tous
629
les jours, sur les quais du port marchand, un assez grand nombre draguées avec
du goëmon, du Maerle et autres produits des fonds de la Rade. Elles sont géné¬
ralement souillées de vase noire et plastique qui s’y attache et en déguise la forme
et la couleur. Elles sont écrasées ou fortement comprimées par le piétinement des
Matelots de l’équipage, qui, chaussés d’énormes sabots, marchent dessus et les
foulent comme les vendangeurs les grappes de raisin. Elles sont entassées au fond
de la cale où elles restent, souvent, une nuit entière et le plus fréquemment 5 ou
6 heures. C’est dans cet état pitoyable qu’elles sont débarquées au port marchand,
où elles sont entassées et restent exposées au soleil et à la pluie jusqu’à ce que
les cultivateurs, qui en ont fait l’acquisition, viennent les enlever ».
15 oct. 84.
« M. Delage ne s’est pas contenté de cet envoi, il a eu l’amabilité de m’adresser
un Mémoire qu’il a présenté à l’Académie, sur l’anatomie et la physiologie de la
Sacculine, dans lequel il résout une des questions les plus compliquées et les plus
intéressantes de la carcinologie. J’ai pu moi-même juger de la difficulté, puis¬
qu’elle a été l’objet de mes recherches. J’étais parvenu, il y a 18 ans de cela, en
1864 ou 1866 ? à découvrir l’origine Cirrhipédienne de ce singulier Crustacé,
mais je n’en ai pas, il est vrai, démontré l’existence d’une manière aussi évidente
et surtout aussi scientifique. Il ne faut pas beaucoup de travail de cette impor¬
tance pour trouver l’utilité des Laboratoires scientifiques du bord de la mer ;
et sous ce rapport vous aurez rendu, certainement à la Science un grand service
et puissamment contribué à ses progrès.
Voilà plus de trente ans que, seul, isolé, loin des autres scientifiques, sans
protections, à mes frais, je fais en petit et par mes propres moyens, ce que vous
exécutez en grand et aussi avec de faibles ressources, j’en conviens, mais enfin
vous avez des moyens de publication qui me manquent et que je suis obligé de
solliciter comme une faveur. C’est assez pénible. »
Quelques considérations sur l’œuvre scientifique.
Nous ne voulons pas nous appesantir sur le détail de l’œuvre scienti¬
fique de Hesse et sur l’inventaire des documents qu’il nous a laissés. Nous
fournirons ultérieurement une liste de ses travaux publiés, un inventaire
des formes originales non publiées et des considérations synonymiques sur
l’ensemble de son œuvre. Nous nous contentons de présenter aujourd’hui
un certain nombre de documents.
1. — Tripaphylum musteli Van Beneden.
Nous présentons les dessins originaux du grand Naturaliste Van
Beneden et la planche préparée pour cette espèce par le Naturaliste
brestois d’après les échantillons du petit Port de commerce. On constatera
facilement que la précision du travail est excellente et que le document
aurait été parfaitement publiable.
2. — Pour illustrer la méthode de travail, nous présentons les dessins
des Chondracanthidiens, parasites des trigles de Bretagne, ainsi que la
préparation de diverses planches concernant les Anchorelles et la prépa¬
ration d’une planche sur les Lernaeocera.
— 630
3. — Des dessins présentant une analyse du polychromatisme chez les
Sphéromes des côtes de Bretagne.
4. — De curieux dessins du Copépode Sunaristes paguri, parasite des
Bernard l’Hermite des Côtes d’Europe.
5. — Quelques dessins sur les Sacculines permettront de voir que l’au¬
teur était à la recherche de caractères morphologiques précis pour brosser
une systématique rationnelle.
6. — Le portrait du parasite des homards, Nicothoe astaci.
7. — \' Ophioseides cardiocephalus de la tunique des Ascidies.
Tous ces documents qui sont choisis, parmi bien d’autres, permettent
de constater la qualité et l’extrême attention qui a présidé à l’élaboration
de cette œuvre.
Conclusions.
En raison de la richesse des documents qui sont, maintenant, en notre
possession, il sera possible de faire une étude critique attentive de cet
immense ensemble.
En ce qui concerne la parasitologie, nous sommes déjà en mesure d’affir¬
mer que Hesse a pu observer des quantités de formes qui n’ont jamais
été revues après lui. La redécouverte de ces formes sera grandement
facilitée par l’exploitation de ses archives. Il faudra évidemment donner
des diagnoses modernes bien illustrées, mais les documents laissés par
Hesse nous orienteront vers les hôtes signalés par le savant naturaliste.
Ces documents permettront donc d’avancer de façon très intéressante
les études parasitologiques sur les côtes de Bretagne. Elles enrichiront
nos connaissances parasitologiques en Europe occidentale.
Laboratoire (l'Écologie Générale du Muséum, Brunoy.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 36 — N° 5, 1964 (1965), pp. 631-640.
PRÉSENCE
DE NEREICOLA OVATUS KEFERSTEIN
A BANYULS - S U R - MER
DONNÉES MORPHOLOGIQUES NOUVELLES
Par Lucien LAUBIER 1 2 3
Au cours de l’été 1963, j’ai récolté sur les fonds coralligènes du cap
l’Abeille (par 30 m de profondeur environ) deux Néréidiens Platynereis
dumerilii (Audouin et Milne Edwards, 1833) et Nereis rava Ehlers, 1868,
qui étaient parasités par le Copépode Nereicola ovatus 2 Keferstein, 1863.
Cette forme a été découverte sur les côtes de la Manche, à Saint- Vaast-la-
Hougue, puis retrouvée quelques années plus tard dans les îles anglo-
normandes (Mc’Intosh, 1870 ; Grube, 1869). En Méditerranée, ses signa¬
lisations sont fréquentes : golfe de Naples (Stenta, 1904), baie d’Alger
(Dantan, 1929), baie de Castiglione, Algérie (Brian, 1931), baie de Saint-
Georges, Beyrouth (Monod, 1931), golfe de Gênes (Ranise, 1956), lagune
de Venise (Laubier, 1962).
Malgré le nombre relativement élevé des récoltes, la morphologie de
détail de cette espèce est encore assez mal connue, en particulier la
structure des pièces buccales : Claus (1875, d’après l’exemplaire type de
Keferstein) et Dantan sont les seuls à avoir esquissé l’étude détaillée
du cadre buccal ; Monod fournit également de nombreuses ligures des
autres appendices céphaliques et des pattes thoraciques.
D’après l’examen des exemplaires de Banyuls (2 et 5 à différents
stades), je me suis rendu compte de la nécessité d’une étude morpho¬
logique détaillée des divers appendices : en effet, la forme générale du corps,
aussi bien chez le mâle que chez la femelle, est relativement bien connue ;
elle n’apporte d’ailleurs que fort peu de choses aux caractères génériques
ou spécifiques de ce Copépode, en particulier en ce qui concerne la dis¬
tinction entre N. ovatus et N. concinnus 3 T. Scott, 1902 : cette dernière
1. Un résumé de ce travail figure dans les actes du 1er Congrès International de Parasitologie.
2. D’après le Code International de Nomenclature Zoologique, le genre Nereicola doit être
considéré comme un nom masculin ; Nereicola ovata devient donc N. ovatus Keferstein.
Nereicola étant un nom valide, la correction introduite par Grube (1869, N ereidicola bipartita ,
synonyme de Nereicola ovatus) et admise par Monod ( loc . cit., p. 403, note 1) ne peut être
retenue ; elle n’a d’ailleurs pas été employée par la suite, à l’exception de Ranise (1956).
3. Comme je l’ai dit plus haut pour N. ovatus, N. concinna T. Scott doit désormais s’appeler
N. concinnus.
— 632 —
espèce n’appartient probablement pas au genre Nereicola. Dantan a
résumé les principales différences entre ces deux parasites ; le fait le plus
saillant réside sans doute dans l’absence totale de pattes thoraciques
chez N. concinnus, alors qu’il en existe trois paires chez N. ovatus. En plus
de ces critères morphologiques, N. ovatus parasite exclusivement des
Néréidiens, alors que N. concinnus a été trouvé sur Eulalia viridis (L.),
un Phyllodocidae ; or, il semble bien actuellement que les Copépodes
annélidicoles soient inféodés à une famille déterminée : les Herpyllobiidae
parasitent les Aphroditiens, les Eunicicolidae les Euniciens, les Phyllo-
dicolidae les Phyllodocidae, etc... Il existe donc une série de différences
importantes, qui justifient probablement l’exclusion de l’espèce de Scott,
sinon de la famille des Nereicolidae, du moins du genre Nereicola.
Morphologie des appendices de N. ovatus.
Les antennules :
Ces appendices ont une chétotaxie identique dans les deux sexes ;
on ne relève pas non plus de dimorphisme sexuel dans la taille ou la répar¬
tition de la fine spinulation qui recouvre les différents segments. Les
antennules sont formées de quatre articles, comme l’avait observé Dantan,
et non de trois seulement suivant Keferstein. Le premier article porte
trois soies distales ; le second article porte six soies distribuées plus ou moins
régulièrement le long du bord antérieur. Le troisième article porte cinq
soies et deux asques cylindriques à pointe arrondie. Enfin, le quatrième et
dernier article porte sept soies de tailles différentes et un asque long :
une petite soie à la moitié du bord interne, un groupe de trois petites soies
subdistales et trois longues soies distales. L’ asque fait partie de ce dernier
groupe de trois longues soies.
Les antennes :
Comme l’avaient déjà vu Keferstein, Claus et Monod, et contraire¬
ment à l’opinion de Dantan (dont la fig. 5, p. 181, est d’ailleurs en contra¬
diction avec le texte du verso précédent), les antennes sont composées de
trois articles seulement. Les deux premiers articles sont dépourvus d’orne¬
mentation, soies ou épines. Le dernier article montre à sa base une aire
épineuse accompagnée de deux soies minuscules. Une seconde aire spinu-
laire est située presque à l’extrémité de l’article. Trois soies subdistales
de différentes tailles et quatre fortes épines de longueur croissante ornent
la partie terminale de cet article. L’extrémité des quatre épines porte
quelques petites denticulations aigues, peut-être plus nombreuses chez le
mâle que chez la femelle. A ce détail près, les antennes sont parfaitement
identiques dans les deux sexes. Mues par des muscles puissants, les épines
distales denticulées jouent certainement un rôle important dans la fixation
des parasites sur leur hôte, avant qu’intervienne la pince puissante formée
par les maxilles.
— 633 —
Fig. 1. — Nereicola ovatus : a, antennule de la $ ; b, extrémité du maxillipède du $ ;
c, extrémité de l’antenne de la $.
Pièces buccales :
Elles sont identiques dans les deux sexes.
La lèvre supérieure, grossièrement arrondie, présente deux proémi¬
nences latérales bien marquées. Sur toute sa face antérieure, fortement
chitinisée, elle est garnie de fines épines, à l’exception d’une ligne médiane
presque glabre. Dirigé ventralement, et perpendiculaire à la surface du
cadre buccal, ce labre constitue un véritable grappin terminé par les deux
expansions latérales ; une puissante musculature disposée en éventail
ouvert vers l’avant contribue à l’implantation de ce grappin à l’intérieur
des tissus de l’hôte.
634 —
L’ouverture de la bouche proprement dite, entourée d’une fine peau
transparente, est située au centre et en arrière de la lèvre antérieure.
Les mandibules sont difficiles à observer, car elles sont profondément
enfoncées à l’intérieur de la bouche ; en particulier, les épaississements
chitineux qui soutiennent la lèvre supérieure à sa base passent au-dessus
des mandibules. Les mandibules sont terminées par deux crochets à peu
près identiques, armés chacun d’une file de petites dents (comme l’avait
figuré Claus). Les crochets sont portés par un article allongé, fortement
chitinisé. Cet article se termine à sa partie proximale par un massif arti¬
culaire épais, étroitement emboîté dans l’ensemble des sclérifications
antérieures du labre. Dantan n’avait observé qu’un unique crochet acéré.
Les maxilles 1 sont les pièces les plus complexes, et dont l’interprétation
est très délicate chez un animal âgé et bien sclérifié. J’ai figuré le cadre
— 635
buccal d’une très jeune femelle, mais il est cependant impossible de préciser
avec exactitude le niveau des articulations des maxilles 1 sur les sclérifi-
cations latérales ou postérieures. Quoi qu’il en soit, on peut distinguer tout
d’abord une partie distale profonde, recouverte de denticules allongés sur
les surfaces postérieures. Etroitement accolés sur la ligne médiane, ces
deux lobes distaux portent tout d’abord une lame dressée verticalement,
Fig. 3. — Nereicola ovatus : a, b et c , trois stades de morphologiquement adultes,
à la meme échelle (seule la plus grande femelle portait deux sacs ovigères) ;
d, détail de la mandibule.
dirigée obliquement, qui vient refermer en quelque sorte la région orale
Ces lames portent sur leur face postérieure des denticulations nombreuses.
Avec la lèvre supérieure, elles forment ainsi les éléments d’un tube incom¬
plet, revêtu extérieurement d’épines d’accrochage, au centre duquel
s’ouvre la bouche. A la partie basale externe de ces lames, un cadre de
chitine molle supporte à sa partie antérieure une paire de soies de tailles
inégales, et à sa partie postérieure un palpe dont la base épaissie en
manchon cylindrique est souvent masquée par les maxilles 2. Enfin,
comme j’ai pu m’en assurer par des dissections complètes du cadre buccal
636 —
observées de l’intérieur, les articulations des maxilles 1, difficiles à déli¬
miter exactement, sont bloquées ; au niveau de la ligne médiane où s’ac¬
colent les deux lobes distaux, il existe d’autre part une véritable soudure
des deux maxilles 1 droite et gauche. Très profonde, cette symphyse
n’est bien visible que vue du côté interne ; elle est cependant décelable
en vue externe en faisant largement varier la mise au point.
Les deux maxilles 1 ainsi réunies sont incapables de mouvements et
constituent la partie antérieure d’un ensemble chitineux où sont logées les
maxilles 2. Les denticulations portées par les lobes distaux des maxilles 1
sont situées sur la face postérieure de ces lobes, et forment ainsi pendant
avec la lèvre inférieure, plaque étroite comprise entre deux forts sclérites
et revêtue de denticules puissants sur sa surface antérieure. C’est dans
cette cavité très profonde que se meuvent les maxilles 2. Cette modifi¬
cation très curieuse des maxilles 1 contribue ainsi à la constitution d’un
puissant dispositif d’accrochage dans lequel le rôle actif est tenu par les
maxilles 2.
Maxilles 2.
Les maxilles 2, c’est-à-dire les maxillipèdes de Claus, sont relative¬
ment faciles à observer. Leurs extrémités arrondies, revêtues de très fins
denticules, s’affrontent sur la ligne médiane comme les deux mors d’une
pince. Leurs bases, après une portion incurvée, viennent s’articuler sur les
bords latéro-postérieurs du cadre buccal. Une portion de peau très fine au
niveau de l’articulation et un puissant apodème sous-jacent témoignent de
l’amplitude des mouvements des maxilles 2. La fermeture et l’ouverture
des deux mors de la pince ainsi formée entraînent peu à peu à l’intérieur
de la cavité sous-jacente les téguments souples de l’hôte, et assurent ainsi
la fixation solide du parasite. En observant un parasite non séparé de son
hôte, j’ai pu vérifier facilement la présence de lambeaux de tégument en
plus ou moins bon état à l’intérieur de cette pince.
Il y a donc chez N. ovatus formation d’un appareil de fixation très
original aux dépens des maxilles 1 et 2 et du labium. Les puissantes scléri-
fications sur lesquelles s’articulent les maxilles 2 avaient été prises par
Dantan pour les maxillipèdes intimement unis aux secondes maxilles.
Cet auteur avait d’ailleurs signalé lui aussi la présence de fragments du
corps de l’hôte entre les mors de la pince.
Maxillipèdes.
Chez la femelle, on ne distingue que deux tubercules de forme et de
dimensions variables, déjà signalés par Claus et Dantan (ce dernier les
interprète correctement comme les homologues des maxillipèdes en crochet
du mâle, mais réserve la dénomination de « maxillipèdes » à une paire
d’appendices situés entre les maxilles 2 et les véritables maxillipèdes,
réduite dans le cas de Nereicola aux sclérifications articulaires des
maxilles 2 !). Chez le mâle, les maxillipèdes sont bien développés, cons¬
titués de trois articles (de deux seulement d’après Dantan, qui ne con¬
sidère pas le croc terminal comme un article vrai). Le second article porte
— 637 —
une aire spinulaire distale du côté interne de l’articulation. Près de la
base du troisième article en croc, deux petites soies fines sont insérées du
côté concave ; une solution de continuité dans l’épaisseur de la sclérification
révèle leur insertion.
Pattes thoraciques :
Les deux dernières paires de pattes thoraciques (P 2 et P 3) sont iden¬
tiques dans les deux sexes, à l’exception de légères différences difficiles à
apprécier dans l’extension des aires spinulaires et la taille des appendices.
La première paire de pattes thoraciques diffère davantage d’un sexe à
l’autre : les soies terminales sont plus longues et l’étendue des aires spinu¬
laires plus restreintes chez les mâles que chez les femelles. Ce détail est en
contradiction avec les observations de Monod, qui représente les pattes 1
et 2 des femelles parfaitement glabres, seules celles des mâles étant recou¬
vertes d’épines. Cet auteur figure d’autre part des différences beaucoup
plus importantes entre les deux sexes : les exopodites des mâles ne portent
que deux grandes soies terminales, alors que ceux des femelles en portent
trois. Ceci s’oppose aux figures de Dantan et à mes propres observations,
et il paraît probable que le ou les mâles étudiés par Monod n’étaient pas
en parfait état.
Les P 1 ont un endopodite à une seule soie terminale, et un exopodite
à trois longues soies terminales et une courte soie au milieu du bord
externe. Ceci correspond aux observations de Claus et de Dantan. Sur
les P 2, et ceci dans les deux sexes, il existe d’autre part une petite soie
subdistale externe qui n’a jamais été vue par les auteurs précédents.
Les P 3, rudimentaires, sont réduites dans les deux sexes à un moignon non
articulé, terminé par une petite soie.
Rames furcales :
Les dessins les plus précis que nous possédions jusqu’ici ont été fournis
par Monod, qui a bien représenté la morphologie générale de l’extrémité
caudale des deux sexes. Mais la chétotaxie de détail des rames proprement
dites est encore assez mal connue. Les rames furcales sont strictement
identiques dans les deux sexes. A la moitié environ du bord externe, elles
portent une aire spinulaire accompagnée d’une soie normale et d’une très
petite soie difficile à observer sous certains angles. A l’extrémité distale,
la forte soie principale est accompagnée de trois soies, et non de deux
comme le figure Monod. Dantan, qui a bien observé les cinq grandes soies,
n’a pas distingué la minuscule soie externe ; il représente également la
soie principale parfois articulée : comme le suppose cet auteur, il s’agit
certainement de fractures produites lors des manipulations.
Remarques biologiques.
Mes récoltes sont évidemment trop peu nombreuses pour prétendre
refléter de manière valable la distribution du parasite à Banyuls. Sur
Nereis rava, j’ai recueilli un mâle et deux femelles adultes, ovigères ; sur
41
— 638 —
Fig. 4. — Nereicola ovatus : a, P, de la $ ; 6, Px du 3 ; c, 1'. de la ? ;
d, rame furcale droite de la $.
Platynereis dumerilii, j’ai récolté un mâle, une femelle adulte, et deux
autres femelles plus petites, de taille différente. J’ai pu ainsi comparer ces
exemplaires de petite taille avec la femelle ovigère, et, comme cela a déjà
été démontré chez d’autres Copépodes parasites (Bocquet, Guillet &
Stock, 1958, Bocquet & Stock, 1958, Laubier, 1961), il semble bien
qu’une croissance continue existe après la dernière mue, chez la femelle
tout au moins. Les appendices des trois femelles étudiées sont parfaite-
— 639 —
ment identiques ; seul, le développement des vulves ovigères varie large¬
ment entre ces trois stades. Chez le plus jeune stade en particulier, il n’y a
aucune trace des vulves, et l’élargissement caractéristique du segment
génital n’est pas encore perceptible. Néanmoins, la forme générale des
appendices et le détail de l’ornementation sont identiques à ce que montre
une femelle adulte ovigère. Seule, la taille des appendices est légèrement
plus petite chez le jeune stade.
La position des deux premières paires de pattes thoraciques montre
que la croissance du corps porte essentiellement sur la région postérieure
de la partie thoracique, et en particulier sur le segment génital. Ceci corres¬
pond bien aux hypothèses émises par Bocquet, Guillet & Stock (1958),
à propos du développement des expansions aliformes de Nicothoe astaci :
la croissance continue de ces expansions se ferait sous l’action de gènes
métamériques, une fois atteint l’état imaginai.
Le phénomène est sans doute moins spectaculaire chez Nereicola ovatus,
puisque l’ensemble du corps croît peu ou prou. Toutefois, on constate
facilement que certaines dimensions qui correspondent à d’importants
arcs squelettiques ne subissent pas de variations : distances séparant les
bases des antennules et des antennes, longueur des pattes thoraciques, etc.
Le stade intermédiaire entre la très jeune femelle et la femelle ovigère
s’inscrit sans difficulté dans le cadre de cette croissance continue.
Il subsiste toutefois l’important problème de la formation des vulves
ovigères, à peu près indiscernables chez le très jeune stade ; peut-être
y a-t-il seulement dépôt progressif de chitine autour de la fente génitale
préexistante, édifiant peu à peu le puissant système de sclérifications des
vulves fonctionnelles ?
Quoi qu’il en soit, ce problème a été repris d’une façon plus générale
dans une publication récente de Bocquet & Stock (1993). Ces auteurs
admettent volontiers que dans certaines régions du corps (généralement
limitées à un certain nombre de métamères), une croissance sans mues ait
lieu après apparition du stade morphologique adulte, chez de nombreux
Copépodes parasites. Bocquet & Stock soulignent toutefois la nécessité
d’une confirmation de cette hypothèse par l’étude histologique et expéri¬
mentale. Il faudrait évidemment disposer d’un important échantillonnage
pour entreprendre la vérification biométrique de cette hypothèse.
Sur le plan biogéographique, il est intéressant de remarquer que Nereicola
ovatus, connu tout d’abord de la Manche, a été très souvent récolté en
différents points du bassin méditerranéen. Alors que de nombreux Copé¬
podes annélidicoles semblent se cantonner aux mers arctiques ou tem¬
pérées froides, Nereicola ovatus a des exigences thermiques moins étroites,
et s’accomode parfaitement des conditions propres à la Méditerranée.
(Laboratoire Arago , Bawjuls-sur-Mer, P.-O.)
Addedum. Je n’ai pu tenir compte dans ce travail d’une récente publication
de J. Bresciani ( Sigecheres brittae gen. et sp. nov., a parasitic Copepod from
the Polychaete Sige fusigera Malmgren. Ophelia , 1 (2) : 295-301). Très proche
de Nereicola concinnus, sinon identique, cette forme nouvelle fait mieux com-
prende les rapports de N. ovatus avec les Clausiidae au sens large.
— 640 —
BIBLIOGRAPHIE
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 5, 1964 (1965), pp. 641-646.
ACANTHOCÉPHALE D'UN TÉLÉOSTÊEN
DU GENRE NOTOTHENIA
RICHARDSON DES KERGUELEN
( MISSION JEAN -CLAUDE HURE AU, 1963-1964).
Par Robert Ph. DOLLFUS.
Heteracanthocephalus hureaui n. sp.
Matériel de la collection. — a) environ 30 individus solidement fixés
à la muqueuse du rectum d’un Notothenia cyanobrancha Richardson
(n° 128) ; b) environ 55 individus du rectum d’un autre exemplaire de la
même espèce de Notothenia (n° 171).
Description. — Taille plutôt petite (longueur maximum 5 mm).
Corps cylindroïde, inerme. Proboscis court, armé de 14-16 files longitu¬
dinales de 9-14 crochets, dont les inférieurs sont des épines. Les crochets
des 7-8 files ventrales sont beaucoup plus grands que ceux des 7-8 files
dorsales. Crochets ventraux 123-110 p, épines 27,5-20,6 p. Crochets
dorsaux 44-27,5 p, épines 20,6 p. Réceptacle du proboscis long ; rétinacles
à son extrémité postérieure. Lemnisques sacciformes, toujours plus courts
que le réceptacle.
Mâles. — Mesures : 1,9 X 0,9 ; 2,0 X 0,7, 2,0 X 0,8 ; 2,3 X 0,8 mm.
Proboscis 0.4-0, 5 X 0,27-0,28 mm. Réceptacle 0,5 X 0,22 à 0,64 X 0,23 mm.
Testicules globuleux, diamètre 0,3, disposés soit obliquement en tandem,
soit tous les deux presque au même niveau, en contact l’un avec l’autre
et avec l’extrémité postérieur du réceptacle. 6 grosses glandes cémentaires,
dont les antérieures empiètent un peu sur les testicules. Quelques individus
présentent un volumineux organe de Saefftigen.
Femelles. — -Mesures : 2,3 X 1,2 ; 2,5 X 0,8-1, 2 ; 3,0 X 0,11-0,13 ; 3,5 X
0,12 ; 5,0 X 1,4. Proboscis 0,558 X 0,284 à 0,613 X 0,3069 mm. Récep¬
tacle 0,669 X 0,306 mm à 0,837 X 0,307.
Reaucoup d’individus montrent un ovaire folliculaire assez gros (env.
0,5 X 0,6). L’abondance des œufs n’a pas permis de mesurer la cloche
utérine, l’utérus et le vagin.
Les œufs mesurent, en moyenne, 64 X 12,65 à 69 X 17,6 p ; ils pos¬
sèdent des hernies polaires et les extrémités sont arrondies.
Discussion. — A première vue, on pourrait croire qu’il s’agit d’un
Aspersentis, genre dans lequel ont été placées diverses espèces parasites
— 644 —
de poissons antarctiques 1 et dont le type est Aspersentis austrinus
H. J. Van Cleave (1929, pp. 229-231, fig. 1-3), décrit d’un Notothenia
ou d’un Trematomus, de la Géorgie du Sud.
Cet Aspersentis a été plusieurs fois mentionné ou redécrit comme parasite
de poissons antarctiques, en particulier de divers Notothenia des Kerguélen
et de Crozet et d’un Chaenichthys des Kerguélen.
La plupart des descriptions signalent la présence d’épines cuticulaires
bien apparentes sur la partie antérieure du corps (voir H. J. Van Cleave
1929, pp. 230-231, fig. 1). Ch. Joyeux & J. G. Baer (1954, p. 38) ont écrit :
1. C’est A. C. Chandi.er (1934, p. 352) qui a placé Rhadinorhynchus wheeleri Baylis 1929
et Rh. johni Baylis 1929 dans Aspersentis. Ces espèces ont une spinulation cuticulaire. D’après
S. J. Edmonds (1955, p. 142), Aspersentis wheeleri (Baylis) semble synonyme d 'Aspersentis
austrinus H. J. Van Cleave, mais Baylis (1929, p. 557, note 1) estime que, par certains détails,
les deux descriptions ne sont pas complètement d’accord.
645
« Toute la région antérieure du corps qui se trouve immédiatement en
arrière du rostre est recouverte de petits crochets cutieulaires, dont les
plus grands sont situés sur la face ventrale tandis que ceux de la face dor¬
sale sont à peine visibles sous forme de minuscule pointes ».
Cependant, S. J. Edmonds (1955, p. 141, fig. 1) a identifié à A. aus-
trinus Van Cleave, des spécimens récoltés chez des Notothenia coriiceps
Richardons et N. cyanobranchia Richardson, de l’île Heard, et, dans la
description, il a précisé l’absence d’épines cutieulaires : « There is an unarmed
neck... ». En raison de cette absence d’épines cutieulaires, les spécimens de
l’île Heard décrits par Edmonds ne sont pas référables au genre Asper-
sentis ; ce sont des Heteracanthocephalus 1.
La même espèce peut-elle comprendre à la fois une forme à épines
cutieulaires et une autre sans épines cutieulaires ?
Fig. 4.
II. hureaui : œuf.
Si cela existe, il faut admettre que la présence ou l’absence d’épines
cutieulaires n’a pas toujours l’importance qu’il est d’usage de lui accorder
dans la systématique des Acanthocéphales. Ne disposant pas de matériaux
suffisants pour résoudre cette question, je conserve provisoirement le genre
Heteracanthocephalus.
Le genre Heteracanthocephalus Petrotschenko 1956 a été créé pour une
seule espèce à corps sans épines, décrite sous le nom « Rhadinorhynchus
peltorhamphi » par H. A. Baylis (1944, pp. 466-469, fig. 2) d’après des
spécimens des deux sexes récoltés chez une espèce de Pleuronecte : Pel-
torhamphus novae-zelandiae Günther 1862 en Nouvelle Zélande. Le genre
Heteracanthocephalus a été placé par Petrotschenko (1956, p. 300) dans
la sous-famille Heteracanthocephalinae Petrotschenko 1956, de la famille
Echinorhynchidae (Th. Sp. Cobbold 1879) Hamann 1892.
1. Si voisins que soient les spécimens ici décrits sous le nom spécifique hureaui , de ceux
décrits par Edmonds comme austrinus, je ne crois pas qu’ils soient conspécifiques : chez les
spécimens d’EüMONDS, les lemniques dépassent le réceptacle du proboscis, les testicules sont
plus postérieurs et les dimensions sont différentes. Il s’agirait d’une autre espèce d 'Hetera¬
canthocephalus, si ce genre est valable, ou d ' Asperscntis.
— 646
Pour Y. J. Golvan (1960 p. 155), Heteracanthocephalus se place dans la
famille Aspersentidae Y. J. Golvan 1960. Dans cette famille sont réunis
un genre ( Aspersentis ) dont le corps porte un champ d’épines cuticulaires
et deux genres ( Heteracanthocephalus et Sakalinorhynchus) à cuticule
inerme.
L’espèce récoltée chez des Notothenia cyanobrancha Richardson aux
Kerguélen est extrêmement voisine de celle décrite par II. A. Baylis,
mais toutes les dimensions sont plus petites, y compris celles des œufs.
Anatomiquement il y a quelques différences : les lemnisques sont toujours
plus courts que le réceptacle, les testicules ne sont pas complètement
l’un en arrière de l’autre. Je suppose donc que l’espèce parasite de Noto¬
thenia est différente de celle de Pelihoramphus et je propose de la nommer
Heteracanthocephalus hureaui n. sp., la dédiant au zoologiste qui l’a récoltée.
Muséum National d’IIistoire Naturelle.
BIBLIOGRAPHIE
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 5, 1964 (1965), pp. 647-676.
HOLOTHURIES RÉCOLTÉES PAR A. CROSNIER
DANS LE GOLFE DE GUINÉE
Par Gustave CHERBONNIER.
Les Holothuries récoltées sur les côtes du Togo, du Dahomey et du
Cameroun par M. Alain Crosnier, d’août à octobre 1963, comprennent
quinze espèces dont sept sont nouvelles pour la Science. Deux autres :
Rhopalodina compacta et Trochostoma triforia sont décrites dans un fasci¬
cule, en cours d’impression, des Mémoires de l’Institut royal des Sciences
naturelles de Belgique.
On trouvera ci-dessous la liste des espèces figurant dans cette note,
ainsi que l’étude détaillée de certaines d’entre elles.
Classe HOLOTHURIOIDEA Bronn, 1860
Ordre DENDROCHIROTA Grube, 1840
Famille Cucumariidae R. Perrier, 1902
Sous-famille Cucumariinae R. Perrier, 1902
Genre Stereoderma Ayres, 1851
Stereoderma colochiriformis (Ludwig et Heding, 1935)
Sous-famille Colochirinae Panning, 1935
Genre Trachyone Studer, 1876
Trachythyone fallax Cherbonnier, 1957
Sous-famille Ypsilothuriinae Heding, 1942
Genre Echinocucumis Sars, 1859
Echinocucumis multipodia nov. sp.
Genre Panningia Cherbonnier, 1957
Panningia bispicula Cherbonnier, 1964
Panningia fastigata n. sp.
Sous-famille Sclerodactylinae Panning, 1935
Genre Havelockia Pearson, 1903
Havelockia exigua Cherbonnier, 1957
— 648 —
Famille Phyllophoridae Deichmann, 1941
Sous-famille Rhopalodinidae R. Perrier, 1903
Genre Rhopalodina Gray, 1853
Rhopalodina compacta Cherbonnier, 1964
Rhopalodina pachyderma Panning, 1932
Rhopalodina proceracolla n. sp.
Rhopalodina parvalamina n. sp.
Sous-famille Phyllophorinae Heding et Panning, 1954
Genre Phyllophorus Grube, 1840
Phyllophorus mammulus n. sp.
Sous-famille Cladolabinae Heding et Panning, 1954
Genre Euthyonidiella Heding et Panning, 1954
Euthyonidiella dubia Cherbonnier.
Ordre ASPIDOCHIROTA Grube, 1840
Famille Holothuriidae Ludwig, 1894
Genre Holothuria Linné, 1758
Holothuria turrisimperfecta n. sp.
Ordre MOLPADIOIDEA Heding, 1935
Famille Molpadiidae Jos. Müller, 1850
Genre Trochostoma Danielssen et Koren, 1877
Trochostoma triforia Cherbonnier, 1964
Ordre APODA Brandt, 1835
Famille Synaptidae Ostergren, 1898
Genre Protankyra Ostergren, 1898
Protankyra multidentata n. sp.
Stereoderma colochiriformis (Ludwig et Heding).
Synonymie. — - Cucumaria kirschbergi var. colochiriformis Ludwig et
Heding, 1935, p. 169, fig. 34-35.
Stereoderma colochiriformis Cherbonnier, 1957, p. 487, fig. 1.
Origine. — Côtes du Togo, 5°55'N-1°18' E, prof. 78 m, vase, 4 ex.
Les spécimens sont soit entièrement brun rouge, soit brun rouge sur le
dos, jaunâtres avec larges plaques marron clair sur le ventre ; les pieds
— 649
sont disposés en deux rangs sur les radius qui sont très visibles par suite
de la coloration blanchâtre à rouge très clair des pieds. Le corps des ani¬
maux est pentagonal, incurvé en Y plus ou moins ouvert, et s’effilant
progressivement depuis une partie médiane renflée jusqu’à la bouche et
l’anus. Les quatre spécimens ont respectivement 64, 65, 75 et 75 mm de
long sur 9, 10, 11 et 11 mm de plus grand diamètre. Le tégument, les pieds
et les tentacules renferment des spiculés identiques à ceux décrits par
Ludwig et Heding, en 1935, et par moi-même en 1957.
Répartition géographique : Sierra-Leone, Togo, Congo.
Trachiithyone fallax Cherbonnier.
(Fig. 1, b-r).
Synonymie. — Trachythyone fallax, Cherbonnier 1958, p. 101, fig. 3 a-1 ;
Cherbonnier, 1964 (sous presse).
Origine. — Côtes du Dahomey : le 8-X-1963, 6°10' N-2° 17' E, prof. 50 m,
vase grise gluante, 2 ex. ; le 20-X-1963, chalutage 29, prof. 48 m, vase
sableuse, 1 ex. ; Côtes du Cameroun : le 24-vm-1963, 3°50'N-9°05' E,
prof. 48 m, vase, 1 ex.
Les quatre exemplaires sont incurvés en V plus ou moins ouvert. Deux
sont de très grande taille puisque leur longueur, mesurée dorsalement de
la bouche à l’anus, atteint 100 mm ; un autre n’a que 60 mm et le plus
petit ne dépasse pas 30 mm de long, c’est-à-dire à peu près les dimensions
de l’holotype décrit en 1958, et qui provenait des côtes de Sierra-Leone.
Le tégument est assez épais, rugueux, blanc à grisâtre marbré de marron
clair. Les pieds sont coniques, à peine rétractiles, plus longs au milieu
du corps qu’aux extrémités ; ils sont d’abord répartis en un seul rang
selon les radius et se disposent sur deux rangs, en quinconce, vers le milieu
du corps ; ils sont plus nombreux sur le trivium que sur le bivium (fig. 1, p).
La bouche est terminale ainsi que l’anus qui est fermé par cinq assez fortes
dents. Les tentacules sont au nombre de dix, huit grands très ramifiés
et deux petits ventraux médians ; ils sont blanc jaunâtre chiné de brun.
Couronne calcaire bien calcifiée, à peu près identique à celle de l’holotype
(fig. 1, g). Deux vésicules de Poli chez un exemplaire, une seule chez les
trois autres. Un canal hydrophore à très petit madréporite peu calcifié.
Gonades formées de nombreux et longs tubes fins non ramifiés. Poumons
courts, portant de rares digitations courtes et fines. Très long cloaque.
Muscles longitudinaux et muscles rétracteurs filiformes.
Spiculés. ■ — - Les grandes plaques du tégument sont très perforées,
arrondies (fig. 1, c), allongées avec les trous profondément enfoncés
(fig. 1, m) ou de forme plus irrégulière (fig. 1, b) ; il en existe aussi de bien
plus petites ayant l’aspect de « boutons » (fig. 1, f). Les corbeilles sont
profondes (fig. 1, d, i, j, k, 1, o). Les parois des pieds sont soutenues par
des bâtonnets incurvés pouvant prendre l’allure d’une pseudoplaque
(fig. 1, n, q, r). Les bâtonnets des tentacules sont longs, élargis et perforés
Fig. 1. — Phyllophorus mammulus nov. sp. (a) et Trachythyone fallax Cherbonnier.
= éch. 1 ; c, m, n, q, r = éch. 2 ; d-i, o = éch. 3 : a = éch. 4 ; p = grandeur nature.
— 651
au centre et aux extrémités (fig. 1, h) ; certains possèdent des branches
latérales plus ou moins importantes. Enfin, on rencontre, dans les ten¬
tacules et le péristome, de rares corpuscules crépus qui n’existaient pas
chez l’holotype ou dont la présence m’avait échappé (Fig. 1, e).
Echinocucumis multipodia nov. sp.
(Fig. 2, a-n).
Origine. — Côtes du Cameroun, le 22-viii-1963, 2°28'N-9°32'30" E, prof.
85 m, 1 ex.
Cette holothurie, de très petite taille, est uniformément blanc grisâtre.
Le corps est formé d’une partie principale ventrue de 7 mm de long sur
5 mm de diamètre, prolongée postérieurement par une étroite partie cau¬
dale de 1,5 mm et, antérieurement, par un col de 3 mm (fig. 2, m). Les
pieds de la partie renflée sont assez peu nombreux et répartis sans ordre
à la fois sur les radius et sur les interradius du trivium et du bivium ; ils
sont longs, cylindriques, translucides et terminés par une petite ventouse
soutenue par un disque calcaire très rudimentaire (fig. 2, j). La queue
est parcourue par cinq bandes radiaires de petits pieds bisériés. Le col
oral est pourvu, lui aussi, de cinq rangs radiaires de très petits pieds, à
peine visibles par suite de l’aspect strobilifère de cette région, aspect dû
à la disposition en lignes concentriques des grandes plaques dont la pointe
fait saillie à travers le tégument (fig. 2, m).
Dix tentacules, quatre très grands, deux bien plus petits et quatre
minuscules disposés selon la fig. 2, k ; les renflements du tronc des grands
tentacules sont dus à l’accumulation de bâtonnets intermédiaires entre les
vrais bâtonnets et les corpuscules crépus (fig. 2, c, g, 1) ; ces bâtonnets
se retrouvent, très dispersés, dans les autres parties du tronc et dans les
ramifications de tous les tentacules. Couronne calcaire petite, à interra¬
diales triangulaires, à hautes radiales à sommet échancré et dont la partie
postérieure se prolonge en deux parties caudales formées chacune de trois
pièces calcaires (fig. 2, f). Une vésicule de Poli (fig. 2, n), de 2 mm de
long. Un très court canal hydrophore terminé par un minuscule madré-
porite sphérique. Gonades formées d’une quarantaine de gros tubes courts,
non ramifiés. Poumons ne dépassant la moitié de la longueur du corps,
portant de rares expansions digitiformes plus nombreuses sur le poumon
droit que sur le poumon gauche. Muscles rétracteurs filiformes. Long
cloaque.
Spiculé. Les spiculés du tégument sont essentiellement de grandes
plaques perforées, simples (fig. 2, b) ou portant sur leur bord un court
prolongement faisant un angle de 40 à 90° avec le plan de la plaque (fig. 2, a,
d, e, h, i) ; ce prolongement perce le tégument et donne à la peau un
toucher rugueux ; ces plaques, disposées en deux ou trois couches, sont
fortement imbriquées.
Il n’y a absolument aucun spiculé dans les parois pédieuses et le minus¬
cule disque terminal est formé de quelques trabécules anastomosées.
— 653 —
Panningia bispicula Cherbonnier.
(Fig. 3, a-b ; fig. 4, a-p).
Synonymie. — Panningia bispicula Cherbonnier, 1964.
Origine. — Côtes du Dahomey, le 8-X-1963, 6°10'N-2°17' E, prof. 50 m,
vase grise gluante, 2 ex.
Les deux spécimens sont en forme de V assez ouvert, avec une partie
orale et une partie anale effilées et une partie médiane fortement renflée ;
de celle-ci part une sorte de cheminée se rétrécissant progressivement
jusqu’à la bouche et une partie caudale bien plus longue et plus amincie
que la cheminée orale. Chez l’un des spécimens (fig. 3, b), la cheminée
orale est deux fois plus courte que la partie caudale, chez l’autre, cette
partie caudale est proportionnellement plus courte et de plus grand
diamètre. La longueur du corps, mesurée de la bouche à l’anus en suivant
l’interradius dorsal médian, est de 68 mm chez un spécimen, seulement
de 50 mm chez l’autre. Les pieds ventraux sont longs, cylindriques, ter¬
minés par une petite ventouse ; sur chaque radius, ils sont alignés sur un
rang, sauf sur la partie renflée où ils se disposent en deux rangs serrés.
Les pieds dorsaux sont en forme d’entonnoir renversé, dépourvus de
ventouse terminale et répartis sur un seul rang radiaire avec, cependant,
une tendance à se disposer sur deux rangs vers le milieu du corps.
Le tégument est mince, rugueux, blanc jaunâtre tacheté de marron
clair, surtout aux extrémités de l’animal. Couronne calcaire peu calcifiée
(fig. 4, j). Huit très grands tentacules blanchâtres et deux plus petits
ventraux médians. Muscles longitudinaux et muscles rétracteurs épais, à
section circulaire, ceux-ci s’insérant au 1 / 10e antérieur du corps. Une très
grosse vésicule de Poli. Un très court canal hydrophore terminé par un
madréporite en forme de haricot. Gonades formées d’un très grand nombre
de longs tubes simples. Poumons de la longueur du corps, portant de
rares expansions digitiformes. Anus sans dents, mais entouré d’un cercle
de papilles.
Observations. — L’holotype et trois des paratypes de P. bispicula étaient
allongés dorsalement, avec une partie médiane fortement renflée ; seul, le
paratype de la station 13 était incurvé comme le sont les spécimens décrits
dans cette note. La différence de taille constatée entre les exemplaires du
Dahomey et ceux récoltés par l’expédition belge dans l’atlantique sud est
sans doute due, en partie, à la très forte contraction du corps de ces der¬
niers.
En plus des grandes plaques allongées ou circulaires du tégument
(fig. 3, a ; fig. 4, n), on constate la présence de plaques plus petites (fig. 4, 1) ;
l’apophyse terminale des grandes plaques est souvent irrégulière (fig. 4,
m, p) et l’angle formé par cette apophyse avec le plan de la plaque varie
de 45 à 90° (fig. 4, k, o). La plupart des spiculés des parois pédieuses sont,
comme chez l’holotype, à pointe étroite (fig. 4, e, f), mais d’autres ont une
pointe plus large et plus perforée (fig. 4, h, i) et les extrémités des bras
42
— 656 —
également plus larges et possédant chacune un nombre de perforations
pouvant aller jusqu’à six (fig. 4, g). Enfin, les bâtonnets des tentacules
(fig. 4, c, d) peuvent parfois être très courts et à bords festonnés (fig. 4, b)
ou prendre la forme de petites plaques (fig. 4, a).
Panningia fastigata nov. sp.
(Fig. 3, c-u; fig. 5, a-k).
Origine. — Côtes du Togo, le 5-X-1963, dragage 80, profondeur 40 m,
vase sableuse, 1 ex.
La longueur de l’animal, mesurée de la bouche à l’anus en suivant
l’interradius dorsal médian, est de 42 mm. Le corps, très contracté, courbé
Fig. 5. — Panningia fastigata nov. sp.
a, b, d, k = éch. 1 ; f-j = éch. 2;c = X 7 ; e = X 1,5.
en U, est fortement plissé transversalement (fig. 4, e). Le tégument, assez
épais, est jaunâtre avec de très nombreuses et larges taches marron clair ;
il est probable qu’à l’état vivant, l’animal était entièrement marron,
sauf les pieds qui devaient être jaune pâle. Les pieds sont répartis unique¬
ment sur les radius. Ceux de la région ventrale sont longs, cylindriques,
terminés par une large ventouse soutenue par un petit disque calcaire ;
— 657 —
ils sont alignés en deux rangs, sur chaque radius, plus serrés sur la partie
médiane qu’aux extrémités. Les pieds dorsaux sont plus courts et plus
gros, coniques, dépourvus de ventouse, et disposés en quinconce sur les
radius, mais d’une manière moins serrée que les pieds ventraux. A partir
du milieu, le corps s’amincit progressivement jusqu’à l’anus qui est fermé
par cinq dents calcaires.
Dix tentacules jaunâtres, huit grands bien ramifiés et deux très petits
réduits à l’état de moignon. Une grosse vésicule de Poli. Un long canal
hydrophore terminé par un madréporite bien calcifié (fig. 3, u). Muscles
rétracteurs très courts. Gonades formées d’un très grand nombre de tubes
très fins, non ramifiés. Poumons de la longueur du corps, portant de
nombreuses formations foliacées. Grand cloaque. Couronne calcaire à
radiales bifides au sommet, à interradiales pointues ; le bord postérieur en
est très échancré et porte de courts et fins prolongement caudaux
(fig. 5, c).
Spiculés. — Les plaques du tégument ventral et du tégument dorsal
sont semblables, de forme et d’ornementation très variées. Certaines sont
grandes, très perforées et noduleuses (fig. 3, q). Les plus nombreuses sont
allongées et terminées par une longue pointe plus ou moins inclinée par
rapport au plan de la plaque ; cette pointe peut être simple (fig. 3, n, t)
ou échancrée au sommet (fig. 3, h, o, p) ; elle est parfois plus large et
percée de quelques petits trous (fig. 3, g) ; vues de profil, ces plaques appa¬
raissent très épaisses (fig. 3, 1) ; à peu près toutes portent de gros nodules
sur leurs deux faces et, souvent, sur leurs bords (fig. 3, h). On trouve
aussi des plaques plus petites, minces et lisses (fig. 3, f) ou épaisses et
noduleuses (fig. 3, k, r) ; d’autres ont une extrémité dépourvue d’apo¬
physe et ne portant que quelques dents arrondies (fig. 3, s).
Les parois des pieds ventraux et des pieds dorsaux sont soutenues par
des spiculés à trois branches ; deux de ces branches forment un arc de
cercle dont le centre porte une pointe non perforée (fig. 3, m) ou perforée
(fig. 3, c, d, e, i) ; quelques-uns de ces spiculés sont à deux pointes formant
un V (fig. 3, j) ; d’autres ont une pointe bifide au sommet (fig. 3, d) ou
bizarrement construite ((fig. 3, i). Enfin, essentiellement dans les pieds
dorsaux, on rencontre de pareils spiculés bien plus épais, creusés en gout¬
tière, très perforés et ayant leur face interne pourvue de sillons, où s’en¬
castrent les perforations, et de quelques trabécules (fig. 5, a, b).
Les tentacules sont renforcés par de longs bâtonnets incurvés (fig. 5, k),
de pseudoplaques très allongées et noduleuses (fig. 5, d), de petits bâton¬
nets (fig. 5, g), des plaques de formes variées (fig. 5, i, j) et des corpuscules
crépus (fig. 5, f, h).
— 658 —
Havelockia exigua Cherbonnier.
(fig. 8, o).
Synonymie. — Havelockia exigua Cherbonnier, 1958, p. 196, fig. 9.
Origine. — Côtes du Dahomey, le 8-X-1963, dragage 3, prof. 48 m, vase
grise gluante, 1 ex.
J’ai décrit H. exigua d’après un petit exemplaire de 14 mm de long
récolté sur les côtes de Sierra-Leone par 25 m de profondeur. Mon exem¬
plaire est bien plus grand puisqu’il mesure 21 mm de la bouche à l’anus,
en suivant l’interradius dorsal médian (fig. 8, o). Le tégument est blanc
jaunâtre, mais l’abondance des pieds est telle qu’il semble orangé sur le
trivium et gris assez foncé sur le bivium et toute la cheminée anale. Je n’ai
constaté aucune différence entre l’holotype et ce spécimen, sauf dans la
répartition des pieds qui forment un épais fourreau dans les régions orale
et anale (fig. 8, o) ; de plus, si les pièces radiales et interradiales sont bien,
pour l’essentiel, comme je le ai figurées (1958 ; fig. 9, a), les interradiales
disposées de chaque côté de la radiale ventro-médiane sont très courtes,
leur échancrure postérieure se trouvant, non pas à la hauteur de celle des
radiales, mais deux tiers plus haut.
Rhopalodina pachyderma Panning.
(Fig. 6, ad ; fig. 7, a-1).
Synonymie. — Rhopalodina lagenifonnis Gray var. pachyderma Panning,
1932, p. 372, pl. II, fig. 2, a-b.
Rhopalodina pachiiderma Panning, 1935, p. 27, fig. 7-8 : Heding et
Panning, 1954, p. 101, fig. 35.
Origine. — Côtes du Cameroun, le 23-viii-1963, 3°32'N-9°35'E, prof.
9 m, vase, 1 ex.
Cette Rhopalodina a été décrite par Panning d’après trois exemplaires
récoltés sur les côtes du Dahomey, par 14 mètres de profondeur. Ils avaient
une longueur totale de 40, 52 et 56 mm, le cou ayant respectivement 25, 33
et 34 mm, la panse 15, 19 et 22 mm. Mon exemplaire est notablement plus
grand puisqu’il atteint 65 mm de longueur totale ; la panse, de 18 mm de
diamètre et de 35 mm de haut, se raccorde progressivement à un cou de
30 mm de haut, de 7 mm de diamètre à la base et de 4 mm de diamètre au
sommet ; les hauteurs de la panse et du cou sont approximatives car la
démarcation entre ces deux régions est peu nette. Le spécimen du Came¬
roun est de la forme figurée par Panning, en 1954, fig. 7, mais la panse en
est plus développée et le cou moins long.
Le tégument du cou est très épais par suite de la présence de plusieurs
couches superposées de grandes plaques épaisses imbriquées ; il est jau-
— 660 —
Fig. 7. — Rhopalodina pachyderma Panning.
b-e, g = éch. 1 ; a, f, g, k, 1 = éch. 2 ; h = X 40 ; i = -f- 15.
nâtre, tacheté de marron très clair et entièrement marron au sommet ; le
chevauchement des grandes plaques calcaires lui donne un aspect écailleux.
Le tégument de la panse est bien plus mince, les plaques calcaires, moins
épaisses, étant, de plus, réparties en une seule couche. Les pieds, petits, cylin¬
driques, munis d’une ventouse, sont disposés en quinconce sur les radius,
à raison de 50 à 60 par radius ; ils sont plus serrés sur le centre de la panse.
661
Vingt-cinq tentacules dont huit petits sur un cercle interne. Très petite
couronne calcaire peu calcifiée (fig. 7, h). Une vésicule de Poli filiforme
de 3 mm. Un canal hydrophore (fig. 7, i). Gonades formées de très nom¬
breux tubes gros et courts, non ramifiés. Poumons de 20 mm de long,
portant sur un gros tronc de larges expansions ayant chacune de six à huit
courtes digitations. Anus bordé de cinq groupes radiaires de deux papilles
coniques d’environ 550 p, de long.
Spiculés. — Les plaques imbriquées du cou sont très grandes, quadran-
gulaires ou ovoïdes allongées, très perforées ; assez minces sur les bords,
leur épaisseur croît graduellement jusqu’à un maximum situé au centre
de la plaque, selon l’axe longitudinal de celle-ci. Mélangées à ces plaques
ou situées dans une couche externe, se trouvent de très nombreuses tou¬
relles à disque perforé et creusé en coupelle, et dont le bord est denticulé ;
de leur centre part une flèche à trois ou quatre piliers (fig. 7, j, k), flèche
qui peut être très simple (fig. 6, a, c ; fig. 8, 1) ou de forme compliquée
(fig. 6, b, g) ; quelques tourelles ont plutôt l’aspect de corbeilles portant
au centre une délicate et courte flèche (fig. 6, e) ; d’autres, plus rares, ont
des formes aberrantes (fig. 6, d, h).
Le tégument de la panse est soutenu par des tourelles plus grandes,
moins profondes, avec une flèche plus simple que les mêmes éléments du
cou (fig. 6, f, i, j, k) ; elles sont très dispersées parmi une couche de plaques
circulaires moins épaisses et moins imbriquées que celles du cou. Les
radius sont soulignés par des plaques perforées au centre ou à base en
forme de croissant, afin de laisser une ouverture pour le passage des
pieds ; ces plaques rappellent celles trouvées dans la panse de Rh. lageni-
formis, mais elles semblent totalement dépourvues de cheminée.
Les parois pédieuses sont soutenues par des bâtonnets fusiformes
(fig. 7, b) et de vrais bâtonnets incurvés portant souvent une esquisse de
tourelle centrale (fig. 7, c, d, e). Enfin, le tronc et les ramifications des
tentacules possèdent des plaques à larges mailles (fig. 7, a, f, g) que l’on
retrouve, en abondance, dans les papilles anales.
Rhopalodina compacta Cherbonnier.
(Fig. 8, a-n).
Synonymie. — Rhopalodina compacta Cherbonnier, 1964.
Origine. — Côtes du Cameroun, le 23-viii-1963, 3°32'N-9°35'E, prof. 9 m,
vase, 1 ex.
L’unique spécimen a le même aspect que Rh. lageniformis Gray. La
panse a un diamètre de 12 mm et une hauteur égale ; le cou, de 12 mm de
haut, n’a que 1,7 mm de diamètre au sommet, où l’anus et la bouche sont
séparés par un très court intervalle.
La peau du cou est épaisse mais moins que celle de Rh. pachyderma,
les grandes plaques imbriquées n’étant disposées qu’en deux couches ; celle
de la panse est mince, occupée par une seule couche de grandes plaques se
— 662
chevauchant à peine, parmi lesquelles on remarque les plaques perforées
ou en croissant par l’évidement desquelles passent les pieds. Il n’y a
qu’une vésicule de Poli et un canal hydrophore à madréporite piriforme.
Les tentacules sont au nombre de vingt : dix grands et dix petits sur un
Fig. 8. — Havelockia exigua Cherbonnier (o) et Rhopalodina compacta nov. sp.
a-j = éch. 1 ; 1-n = éch. 2 ; k = X 30 ; o = X 2.
cercle interne, alors qu’il y en avait quinze grands et cinq petits chez
l’holotype. La forme de la couronne calcaire est, également, un peu diffé¬
rente (fig. 8, k).
Spiculés. — Les petits corpuscules du cou sont identiques à ceux trouvés
chez l’holotype (fig. 8, a-j) ; il n’en existe aucun dans la panse. Quant
663 —
aux bâtonnets des tentacules (fîg. 8, m, n), ceux de la base sont, parfois,
un peu épineux ou noduleux (fig. 8, 1).
Rhopalodina proceracolla nov. sp.
(Fig. 9, a-t).
Origine. — Côtes du Dahomey : le 8-X-1963, dragage 2, prof. 50 m, vase
grise gluante, 2 ex. dont l’holotype ; le 9-X-1963, dragage 5, prof. 30 m,
sable grossier, 1 ex.
Cette nouvelle espèce se signale par un cou très long par rapport à
la panse et se rapproche ainsi de Rhopalodinopsis capensis Heding. Chez
l’holotype, le cou, d’un diamètre moyen de 1,5 mm, mesure 30 mm de
long, alors que la panse n’a que 10 mm de haut sur 6 mm de diamètre ;
chez le paratype de la même station, les hauteurs du cou et de la panse
sont respectivement de 20 et de 10 mm, et chez celui du dragage n° 5,
ces dimensions sont de 22 et de 9 mm (fig. 9, k).
Les trois spécimens sont uniformément gris clair. La peau du cou,
rugueuse, n’est pas très épaisse et n’a que deux couches de spiculés : une
couche externe de tourelles, une couche interne de grandes plaques imbri¬
quées. Le tégument de la panse est mince et flexible, avec une seule couche
de grandes plaques imbriquées. Les pieds sont répartis en cinq rangs
serrés, selon les radius ; ils sont plus nombreux au centre de la panse.
Deux des exemplaires ont vingt tentacules : dix grands et dix petits
sur un cercle interne ; le troisième ne semble avoir que dix grands tenta¬
cules et cinq petits, mais l’on sait combien il est difficile de dénombrer les
tentacules des Rhopalodina, surtout quand ils sont invaginés, ce qui est
le cas ; je ne suis donc pas certain de cette anomalie.
Une vésicule de Poli et un canal hydrophore. Couronne calcaire si peu
calcifiée que la forme en est indécise (fig. 9, t). Poumons portant, sur un
gros tronc principal, de longues digitations simples. Muscles longitudinaux
et muscles rétracteurs filiformes. Très grosses vésicules pédieuses. Anus
entouré de cinq groupes radiaires de deux papilles.
Spiculés. — Contrairement à ce que l’on constate chez les autres espèces
de Rhopalodina, les grandes plaques du cou ont leur surface fortement
noduleuse (fig. 9, 1) ; leur plus grand axe mesure de 450 à 600 ;x. Les tou¬
relles, très nombreuses, ont un disque percé de quatre grands trous cen¬
traux et de quelques trous périphériques plus petits (fig. 9, f, g, h) ; les
bords, festonnés, portent de nombreux et assez gros nodules ; la flèche,
à quatre piliers et deux à quatre entretoises, est terminée par une étroite
couronne faite de quelques pointes aiguës (fig. 9, b, c, e).
Les plaques de la panse, également très noduleuses, sont plus petites
que celles du cou, leur plus grand axe mesurant de 150 à 200 fx. Les tou¬
relles, nombreuses, ont un disque semblable à celui des tourelles du cou
(fig. 9, i, m), mais la flèche est plus forte, irrégulièrement perforée (fig. 9,
a, j, n) et se termine par une couronne plus épineuse (fig. 9, p) parfois
trois à quatre fois perforée (fig. 9, o). Enfin, le bord du disque de ces
— 664 —
Fig. 9. — Rhopalodina proceracolla nov. sp.
1 = éch. 1 ; a-j, m-q, u, v = éch. 2 ; r, s = éch. 3 ; k = X 2 ; t = X 25.
665 —
tourelles est, non pas noduleux, mais fait d’une bordure dentelée et per¬
forée dressée verticalement (fig. 9, n).
Les parois pédieuses sont renforcées, de la base jusqu’au milieu, par des
plaques et des bâtonnets (fig. 9, v) ayant parfois une pseudo-tourelle
centrale (fig. 9, u), et du milieu au sommet par des bâtonnets arciformes,
portant de deux à cinq épines sur le bord supérieur, aux extrémités élargies
et perforées (fig. 9, d, q).
Les bâtonnets des tentacules sont longs, incurvés, à extrémités élargies
et perforées (fig. 9, r), et on constate la présence de nombreux corpuscules
crépus (fig. 9, s) que l’on retrouve dans le péristome.
Rhopalodina parvalamina nos. sp.
(Fig. 10, a-y).
Ohigine. — Côtes du Cameroun, le 9-X-1963, dragage 7, prof. 17 m,
sable fin avec traces de vase, 1 ex.
Cette nouvelle Rhopalodina a un aspect extérieur un peu différent
des autres espèces du genre. En effet, si le tégument du cou est épais,
celui de la panse est très mince, flasque ; les plaques calcaires ne s’y recou¬
vrent que très légèrement et laissent souvent entre elles un espace occupé
par de petites tourelles dont la flèche fait saillie vers l’extérieur ; de ce
fait, la panse est légèrement rugueuse au toucher. La hauteur totale de
l’animal est de 30 mm, le cou ayant exactement les mêmes dimensions que
la panse, soit 15 mm (fig. 10, o). L’animal est entièrement blanc jaunâtre.
Les pieds atteignent presque la démarcation entre la panse et le cou ;
ils sont longs, cylindriques, à pointe mousse, au nombre d’une soixantaine
pour les radius dorsaux et de quatre-vingts à quatre-vingt cinq pour les
radius ventraux ; ils sont assez clairsemés au centre de la panse.
Quinze (?) tentacules, dont cinq petits. Couronne calcaire très petite
(fig. 10, z). Muscles longitudinaux et muscles rétracteurs étroits et minces.
LTne vésicule de Poli. Un très court canal hydrophore avec un minuscule
madréporite sphérique. Gonades faites d’une vingtaine de gros et longs
tubes simples, bourrés d’œufs. Longs poumons dont le tronc, translucide,
porte seulement quelques nodules espacés. Anus entouré de cinq groupes
radiaires de deux longues papilles coniques.
Spiculés. — Les plaques du tégument du cou ont un diamètre de 340 à
440 [x ; elles sont circulaires ou ovoïdes, à bords ondulés ou crénelés, très
largement perforées, portant quelques petits nodules sur une partie de
leur surface et ayant, parfois, une sorte d’arche surplombant un trou
plus grand que les autres (fig. 10, p). On rencontre également de nom¬
breuses grandes plaques en voie de formation et qui sont dépourvues de
nodules. Les nombreuses tourelles du cou ont un disque percé de quatre
grands trous centraux et de quatorze à vingt trous périphériques plus
petits ; le bord est très fortement ondulé (fig. 10, e) et porte, le plus sou¬
vent, de petits nodules (fig. 10, g, j) : la flèche, à quatre piliers et une ou
— 666 —
Fig. 10. — Rhopalodina parvalamina nov. sp.
a-d, f, h, k-n, p-s = éch. 1 ; e, g, i, j, t, y = éch. 2 ; u = éch. 3 ;
x = éch. 4 ; o = x 2 ; z = x 25.
deux entretoises (fig. 10, g, i) se termine par une couronne très épineuse
non perforée au centre (fig. 10, e, g, i, j).
Les plaques de la panse sont très petites comparativement à celles
du cou, et ont plutôt la forme de « boutons » ; la plupart sont percées de
quatre à huit grands trous (fig. 10, a, b) mais d’autres, de même taille,
ont de douze à vingt petits trous (fig. 10, d). Ces plaques, réparties en une
couche, laissent entre elles des espaces occupés par des tourelles à base
— 667 —
losangique percée de quatre trous (fig. 10, n, r), d’où s’élève une courte
flèche à deux ou trois piliers, terminée par quelques longues pointes
(fig. 10, e) ; d’autres tourelles ont une base plus large, plus irrégulière,
plus perforée (fig. 10, k, q, s), dont la flèche se termine par des pointes plus
nombreuses et, souvent, plus longues (fig. 10, v). L’on sait que chez quelques
espèces de Rhopalodina, comme Rh. lageniformis et Rh. pachyderma, les
pieds passent par le trou central ou la cheminée des grandes plaques
radiaires ; dans cette espèce, la base des pieds est entourée d’un fourreau
fait de six à huit bâtonnets accolés (fig. 10, h) ou d’épaisses plaques trian¬
gulaires groupées en faisceau (fig. 10, c, f). Les parois pédieuses sont sou¬
tenues par des bâtonnets droits ou légèrement incurvés, aux extrémités
festonnées et imperforées (fig. 10, u) ; ces bâtonnets portent généralement
sur un côté, deux courts effilements coniques (fig. 10, t). Les bâtonnets
des tentacules sont élargis au centre (fig. 10, y) et mélangés à un grand
nombre de corpuscules crépus (fig. 10, x).
Phyllophorus mammulus nov. sp.
(Fig. 1, a ; fig. 11, a-q).
Origine. — Côtes du Cameroun : le 23-vm-1963, 2°56'N-9°44'30" Er
prof. 45 à 50 m, vase molle, 2 ex. ; le 23-vni-1963, 3°07'N-9°33'30"E,
prof. 85 à 90 m, vase, 1 ex. ; le 25-viii-1963, 3°50,N-9°05,E, prof. 52 mr
vase, 1 ex. (Holotype).
L’holotype est fortement incurvé en U, mais cette forme est due uni¬
quement à la contraction du corps lors de la capture car le bivium a la
même longueur que le trivium, c’est-à-dire 60 mm ; le diamètre au milieu
du corps est de 9 mm, les parties orale et anale étant très légèrement
amincies. Les paratypes, qui mesurent 35, 36 et 50 mm sont soit droits,
soit incurvés, mais le diamètre de leur partie centrale renflée varie de 15 à
25 mm.
Le tégument est très mince, marron gris à marron foncé. Les pieds,,
assez nombreux mais non serrés, sont répartis sans ordre sur les radius
et sur les interradius du bivium et du trivium ; ils sont grands et gros,
cylindriques, à tige gris foncé ; ceux du ventre ont leur ventouse terminale
soutenue par un disque calcaire d’environ 200 p. de diamètre ; cette ven¬
touse est rouge vermillon, cerclée d’une étroite bande noire (fig. 11, p)
chez les pieds du dos, cette ventouse est blanche. Les pieds sortent de
basses verrucosités hérissées de boules épineuses qui sont le sommet des
flèches des tours contenues dans leurs parois, si bien que lorsque les pieds
sont contractés, l’animal paraît recouvert de minuscules masses d’armes.
Vingt tentacules blanc jaunâtre piqueté de brun ; ils sont très ramifiés,
répartis en un cercle externe de dix grands tentacules et en un cercle
interne de dix tentacules bien plus petits, chaque paire de ceux-ci disposée
sous l’espace séparant les paires de ceux-là. Couronne calcaire à interra¬
diales à sommet en fer de lance et à bord postérieur ondulé, à radiales
d’une seule pièce mais pourvues de deux longs prolongements caudaux
— 669 —
formés chacun de huit pièces calcaires (fig. 11, 1). Muscles rétracteurs
puissants, s’attachant au tiers antérieur du corps. Une vésicule de Poli
cylindrique, de 4 à 6 mm. Un canal hydrophore terminé par un madré-
porite formé de granules disposés en grappe (fig. 11, k). Gonades composées
d’expansions foliacées marron clair piqueté de brun (fig. 11, n) et conte¬
nant de gros œufs (fig. 11, m) ; la papille génitale est située à environ 2 mm
de la base de la couronne tentaculaire. Poumons très ramifiés, atteignant
la longueur du corps, piquetés de rouge violacé. Très grand cloaque. Anus
sans dents, étoilé, entouré de cinq gros pieds radiaires.
Spiculés. — - Les spiculés du tégument ventral et du tégument dorsal
sont identiques. Ils se composent uniquement de corpuscules turriformes
de deux tailles : de petites tourelles à disque circulaire dont les bords sont
festonnés, percé de quatre trous centraux et de deux à trois cercles de trous
dont les plus grands sont les plus près du centre (fig. 11, d, h) ; de ce disque
s’élève une flèche à quatre piliers et à quatre ou cinq entretoises, terminée
par une couronne épineuse perforée ou non en son milieu (fig. 11, d, h, i) ;
des tourelles à très grande base perforée (fig. 11, a), d’où s’élance une
haute flèche à quatre piliers et à six ou huit entretoises, terminée par
une couronne non perforée d’épines irrégulièrement disposées (fig. 11, o) ;
certaines de ces tourelles ont une base divisée en trois ou quatre branches
(fig. 11, c) et possèdent parfois une courte flèche massive et hérissée de
fines épines (fig. 11, q).
Dans les verrucosités et dans les parois pédieuses on trouve des tourelles
dont la base, faite généralement de deux branches en arceau, porte au
centre une flèche à quatre piliers et à trois ou quatre entretoises, terminée
par de petites épines étagées (fig. 11, e, j) ; les branches de la base de ces
tourelles sont très larges aux extrémités, perforées de six à dix trous de
dimensions variables, tandis que le centre est percé de quatre grands trous
disposés chacun entre deux piliers adjacents.
Les bâtonnets des ramifications des tentacules ont leurs bords partielle¬
ment festonnés ou portant une ou plusieurs denticulations, leurs extrémités
à peine élargies étant percées d’un ou deux trous (fig. 11, f) ; les bâtonnets
du tronc sont bien plus grands (fig. 11, g). La base des tentacules et la
paroi péristomienne renferment des corpuscules crépus (fig. 11, h) dont
de très nombreux atteignent une taille considérable (fig. 1, a).
Euthyonidiella dubia Cherbonnier.
Synonymie. — Euthyonidiella dubia Cherbonnier, 1958, p. 296, fig. 11.
Origine. — Côtes du Dahomey, le 9-X-1963, dragage 4, prof. 40 m, vase
sableuse, 1 ex.
Cet exemplaire, de 20 mm de long, est entièrement brun rouge, alors
que l’holotype et le paratype, récoltés sur les côtes de Sierra-Leone entre 14
et 25 m de profondeur, étaient jaune sale, sans doute par suite de la dilution
du pigment dans l’alcool. Il est absolument conforme, tant au point de vue
anatomique que des spiculés, aux exemplaires types.
43
— 670 —
Holothuria turrisimperfecta nov. sp.
(Fig. 12, a-u ; fig. 14, g-p).
Origine. — Côtes du Togo, le 16-X-1963, 6°06'30"N-1°38'30"E, prof. 35 m,
sable vaseux, 2 ex.
Les deux spécimens sont très fortement contractés, très plissés, donc,
à l’état vivant, bien plus grands qu’ils n’apparaissent en collection. L’holo-
type mesure 120 mm de long, le paratype 115 mm ; leur diamètre maximum
est de 70 mm. Le tégument est lisse, de 2 à 3 mm d’épaisseur, brun rou¬
geâtre sombre sur le dos et jaunâtre sur le ventre, sauf la partie médiane
qui est brun clair. Les pieds dorsaux sont petits, cylindriques, blancs
avec une ventouse blanche bordée de brun et soutenue par un disque
calcaire de 80 à 100 p. de diamètre ; ils sont espacés les uns des autres de
2 à 3 mm, répartis sans ordre sur les radius et sur les interradius. Les pieds
ventraux sont également dispersés sur les radius et sur les interradius,
plus nombreux sur le milieu du trivium qu’ailleurs ; ils sont petits, terminés
par une large ventouse soutenue par un grand disque calcaire très réticulé
de 350 à 400 p. de diamètre, à bord échancré, et souvent couvert d’un
délicat réseau secondaire ; ces pieds sortent de basses verrucosités jau¬
nâtres, cerclées à la base de blanc ou de brun, comme le sont d’ailleurs,
parfois, les bases des pieds dorsaux. Sur les flancs, les pieds sont identiques
à ceux du trivium.
Bouche ventrale, entourée de vingt très petits tentacules blanc jau¬
nâtre. Couronne calcaire bien calcifiée, dont les radiales portent, dans
leur partie médiane supérieure, un amincissement ovoïde translucide
simulant une perforation (fig. 14, p). Muscles rétracteurs très puissants,
larges, bifides. Une vésicule de Poli de 4 à 5 cm de long, de couleur brune.
Un canal hydrophore de 25 à 30 mm, à madréporite digitiforme peu cal¬
cifié. Courtes ampoules tentaculaires. Poumons très ramifiés, de la lon¬
gueur du corps. Nombreux tubes de Cuvier, gros et courts. Gonades faites
d’une grande quantité de tubes simples. Anus terminal.
Chaque exemplaire contenait un Fierasfer imberbis (Linné).
Spiculés. — Le tégument ventral est envahi par une très grande quantité
de boutons noduleux, réguliers et percés de six à huit trous (fig. 12, g, k, p)
ou de forme irrégulière, très épais et moins perforés (fig. 12, 1, o, s). Les
tourelles sont comparativement très peu nombreuses, petites et sans flèche
véritable (fig. 12, d, h) ou avec une courte flèche à quatre piliers dont la
couronne, biperforée, s’évase en entonnoir à bord festonné (fig. 12, f).
D’autres tourelles, assez rares, ont leur disque percé de quatre grands trous
centraux et d’une dizaine de trous périphériques ; le bord du disque porte
de courtes dents à pointe mousse et la flèche, basse et massive (fig. 12, j, r)
est parfois inachevée ou partiellement résorbée (fig. 12, n).
Les boutons du tégument dorsal sont plus compliqués que ceux du
tégument ventral ; toujours noduleux (fig. 14, g, h), ils portent très souvent
un réseau secondaire tourmenté (fig. 14, 1) et prennent alors l’aspect
— 672
d’une épaisse masse fenestrée (fig. 14, i, j, k). Les tourelles sont soit petites,
avec des nodules qui sont l’esquisse des piliers d’une flèche (fig. 12, c, e)
soit à grand disque irrégulier, à larges perforations et à courte flèche à
quatre piliers dont la couronne possède six à huit dents périphériques
disposées autour d’un trou central (fig. 12, q). A la base des pieds dorsaux,
ces tourelles ont un disque circulaire et une courte flèche à quatre piliers
et à couronne régulière (fig. 12, i, m).
Les parois des pieds ventraux et dorsaux sont renforcées par de longs
bâtonnets à bords ondulés, aux extrémités élargies et percées d’un ou deux
trous (fig. 14, o) ; souvent, le milieu du bâtonnet est fortement élargi et
percé de huit à dix trous. A la base des pieds ventraux, on trouve également
de petites tourelles en voie de formation (fig. 12, a, b).
Les baguettes des tentacules sont courtes, minces, avec des extrémités
toujours épineuses (fig. 12, u), parfois perforées (fig. 12, t).
Rapports et différences. — Cette nouvelle espèce est bien différente des
autres Holothuria de la côte ouest d’Afrique. En revanche, elle présente
des affinités avec les espèces américaines : H. occidentalis Ludwig et
H. imperator Deichmann, la première vivant dans tout le West Indies,
la seconde localisée, pour l’instant, sur les côtes du Yucatan. La colo¬
ration de H. occidentalis est très proche de celle de H. turrisimperfecta,
tandis que H. imperator a, sur le tégument ventral, des verrucosités ana¬
logues à celles du tégument ventral de ma nouvelle espèce ; mais les verru¬
cosités de l’espèce américaine sont peut-être dues à l’état de contraction
du corps de l’animal. Les boutons du tégument de ces deux espèces sont,
eux aussi, noduleux et, parfois, à réseau secondaire, et les tourelles pré¬
sentent quelques similitudes avec celles trouvées chez H. turrisimperfecta,
dont les flèches sont très réduites. Mais ni H. imperator, ni H. occidentalis
ne possède de tubes de Cuvier.
Trochostoma triforia Cherbonnier.
(fig. 13, a-u).
Synonymie. — Trochostoma triforia Cherbonnier, 1964.
Origine. — Côtes du Cameroun, le 25-viii-1963, 3°54'N-8°50'E, prof.
65-70 m, vase, 4 ex. ; Côtes du Dahomey, le 24-X-1963, 6°N-2°32'E,
prof. 150-200 m, vase grise, 3 ex.
La taille des échantillons varie de 31 à 55 mm et celle de la partie cau¬
dale, de 4 à 10 mm. Ils sont soit intégralement gris, soit tachetés de rose
par endroits par suite de la présence de rares corpuscules vineux ; la
queue est rose clair avec l’extrémité blanchâtre. Le tégument est très
mince et lisse.
Quinze tentacules très petits, ne portant qu’une paire de digitations
(fig. 13, u). Petites ampoules tentaculaires filiformes. Couronne calcaire
peu calcifiée ; toutes les radiales sont non échancrées au sommet et pro¬
longées postérieurement par une longue queue fourchue ; les interradiales
674 —
sont triangulaires (fig. 13, m). Une vésicule de Poli sphérique. Un canal
hydrophore avec un madréporite granuleux (fig. 13, s). Muscles longitu¬
dinaux larges et plats. Pas de muscles rétracteurs. L’intestin forme une
très grande boucle. Gonades en deux touffes de quatre à cinq très longs
tubes plusieurs fois ramifiés et bourrés d’œufs. Deux poumons, le droit
de la longueur du corps, le gauche deux fois plus petit. Anus surplombé par
cinq petites papilles, chacune d’elles accompagnée d’une ou deux très
petites papilles.
Spiculés. — Les spiculés du tégument, comme chez l’holotype, sont, en
majeure partie, des tours à base triperforée, en forme de trèfle (fig. 13,
a, b, c, e) dont la haute flèche perforée est à trois piliers (fig. 13, 1, n, o) ;
certaines tourelles ont une base un peu plus irrégulière, plus perforée,
tendant vers une forme circulaire (fig. 13, d, f, g) ; enfin, dispersés parmi
ces tourelles, on trouve des corpuscules à trois branches principales
(fig. 13, p). Quant aux corpuscules vineux, ils sont soit dispersés, soit
totalement absents.
Observations. — Ces trois spécimens sont en tous points comparables à
l’holotype et au paratype récoltés au large des côtes de Cabinda, sur des
fonds vaseux situés entre 145 et 210 m de profondeur.
Protankyra (?) multidentata nov. sp.
(Fig. 14, a-f).
Origine. — Côtes du Dahomey, le 20-X-1963, 6o20'N-2o24'E, prof. 16 m,
sable et vase, quatre fragments.
Je n’ai, malheureusement, que quatre fragments de cette holothurie
apode, dont aucun ne possède d’extrémité céphalique, si bien que je ne
puis affirmer absolument qu’il s’agit bien d’une espèce appartenant au
genre Protankyra. Je ne puis même pas dire si les quatre fragments font
partie du même animal ou de plusieurs.
Le plus grand fragment mesure 100 mm de long sur 10 mm de diamètre ;
la longueur des trois autres est de 30, 34 et 40 mm. Le tégument est très
épais, marron clair parsemé de taches brunes. En dehors des muscles
longitudinaux qui envahissent toute la cavité générale tant ils sont épais
et l’animal contracté, je n’ai constaté la présence d’aucun viscère, même
pas celle d’urnes ciliées qui ont dû être rejetées avec l’intestin et ses
mésentères.
Spiculés. — Les plaques anchorales, à bords ondulés ou échancrés, sont
percées d’une grande quantité de trous lisses ou portant de petites denti-
culations sur leur bord (fig. 14, 1) ; la base, large et tronquée, est enjambée
par un pont fait de multiples trabécules enchevêtrés dans un fouillis inex¬
tricable (fig. 14, e) ; l’axe longitudinal des plaques mesure de 310 à 340 p.
L’ancre correspondant à ces plaques est d’une taille comparativement
très grande, de 1000 à 1200 p. ; la base en est très denticulée (fig. 14, f)
et tout l’arc est orné de dents, d’abord petites et pointues à l’extrémité
A
Pig. 14. — Holothuria turrisimperfecta nov. sp. (g-o, p) et Protanhyra multidentata nov. sp
a = éch. 1 ; d, e = éch. 2 ; b, c = éch. 3 ; f = éch. 4 ; g-o = éch. 5 ; p = x 2,5.
— 676
des bras, puis subcarrées et atteignant leur plus grande dimension au
sommet de l’arc (fig. 14, a, d). Les bandes radiaires sont occupées par de
petits corpuscules en forme de bâtonnets ou de « biscuits » (fig. 14, b, c).
Rapports et différences. — Malgré l’absence de tentacules et de couronne
calcaire, la forme des plaques anchorales étant analogue à celle des plaques
de certaines espèces de Protankyra, il est logique de ranger dans ce genre
cette nouvelle espèce dont les ancres sont tellement caractéristiques qu’elle
ne saurait être confondue avec aucune des trois espèces vivantes des côtes
du Sénégal à celles de l’Angola : P. abyssicola (Théel), P. magnihamulae
guineensis Heding et P. dubia Cherbonnier.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
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Mus. nat. Hist. nat., 2e sér., 29, n° 6, pp. 485-492, fig. 1-2 ; 30, n° 1, pp. 101-
108, fig. 3-6 ; n° 2, pp. 191-197, fig. 7-9 ; n° 3, pp. 294-299, fig. 10-12 ;
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— 1964. — - Holothurides. Expédition océanographique belge dans les eaux
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« Challenger », part II, pp. 1-290, pl. I-XVI.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 5, 1964 (1965), pp. 677-696.
OBSERVATIONS SUR UOSTÉOLOGIE
ET LA CLASSIFICATION
DES ACROCHORDIDAE ( SERPENTES )
Par Robert HOFFSTETTER
avec la collaboration de Yvette GAYRARD (Mme).
Introduction.
En 1963, un voyage à Munich m’a permis d’observer les restes de Serpents
récoltés par la Mission R. Dehm, Th. zu Œttingen et H. Vidal (1955-56)
dans le Néogène du Pakistan (couches des Siwaliks). Un échantillonnage
m’a été confié pour étude par le Professeur R. Dehm. La presque totalité
des restes sont des vertèbres d’un Acrochordus géant, dont la description
sera publiée prochainement dans le Bulletin de la Société Géologique de
France. Au préalable — et c’est l’objet de la présente note — il convient
de donner quelques précisions sur l’ostéologie et la classification des Acro-
chordidae modernes.
La famille des Acrochordidae Bonaparte 1838.
C’est à tort que les ouvrages classiques attribuent à Jan (1863) la créa¬
tion de la famille des Acrochordidae. En fait, l’auteur du nom est C. L.
Bonaparte. Celui-ci (1831 a, pp. 65 et 74 ; 1831 b, pp. 134 et 148) a d’abord
fondé, pour le genre Acrochordus , la sous-famille des Acrochordina, placée
dans les Colubridae. Par la suite (1838, p. 124) il a proposé une famille
propre, nommée Acrochordidae 1 et constituée par la seule sous-famille
des Acrochordina.
A l’origine, la sous-famille puis la famille ont été créées pour le seul
genre Acrochordus, avec l’unique espèce A. javanicus. On classait alors le
genre Chersydrus, considéré comme voisin, mais venimeux, parmi les
« Hydridae ». Schlegel (1837) a relevé l’erreur : Chersydrus n’a pas de
crochets venimeux et il est très proche d’ Acrochordus (au point que
Schlegel considère qu’il n’est pas génériquement distinct). De ce fait,
1. Il est difficile de préciser la date de cette proposition, qui a été faite par Bonaparte
dans son Systema V ertebratorum, lu le 7 novembre 1837 devant la Société Linnéenne de Londres.
Cette classification a été publiée d’une part sous forme d’un opuscule daté de 1840, d’autre
part sous un titre anglais, dans le vol. 18 des Transactions de ladite Société. Mais, entre temps,
des résumés du même travail ont été insérés dans diverses revues scientifiques et diffusés
dans des tirés-à-part non datés. Il ne semble pas, cependant, qu’aucun d’eux soit antérieur
à 1838. On notera aussi que, dans quelques publications, le nom de la famille apparaît sous la
forme incorrecte Achrochordidae ».
— 678
les deux genres, rapprochés ou confondus, constituent la famille des Acro-
chordidae. C’est encore la conception admise par Cope (1864, 1886).
Par contre, dès 1854, Duméril & Bibron placent dans leur famille des
« Acrochordiens » non seulement Acrochordus et Chersydrus , mais aussi
Xenodermus. Cette compréhension est adoptée par Jan (1863), qui reprend
la désignation latine Acrochordidae. Boulenger (1890, 1893) ajoute aux
précédents les genres Stoliczkaia et Nothopsis, et interprète l’ensemble
comme une sous-famille ( Acrochordinae ) des Colubridae, conception que
les auteurs ont acceptée pendant un demi-siècle et que certains admettent
encore.
Cependant, M. Smith (1939) souligne l’hétérogénéité du regroupement.
Bevenant à l’acception ancienne, il restreint les Acrochordinae (toujours
placés dans les Colubridae) aux deux genres Acrochordus et Chersydrus.
Un peu plus tard, le même auteur (1943) réunit les deux genres en un seul.
Avec quelques variantes, la conception de M. Smith a été adoptée par la
plupart des auteurs modernes. Quelques points cependant prêtent encore
à discussion :
1° Beaucoup d’auteurs ont suivi Schlegel (1837) et Smith (1943) en
incluant Chersydrus dans le genre Acrochordus. D’autres maintiennent
les deux genres séparés. Nous verrons plus loin que l’ostéologie apporte de
sérieux arguments en faveur de cette dernière position.
2° Selon les auteurs, l’ensemble des deux genres constitue une sous-
famille ou une famille. L’étude anatomique (voir ci-après) montre qu’il
s’agit d’un groupe très isolé, justifiant une famille particulière.
3° Depuis Boulenger, les affinités des Acrochordinae avec les Colu¬
bridae n’ont pas été mises en doute. Même les auteurs qui ont séparé les
premiers dans une famille propre (Acrochordidae) placent celle-ci au
voisinage des Colubridae.
On rappellera cependant que, selon Schlegel (1837), Acrochordus
(incl. Chersydrus ) s’accorderait fondamentalement avec les Boïdae, dont
il différerait essentiellement par son adaptation à la vie aquatique.
Récemment le Dr. G. Underwood (lettres de 1963 et 1964) a bien
voulu m’exposer ses idées à ce sujet et m’autoriser à en faire état. Selon
lui, les Acrochordidae ne sont pas des Cænophidiens, mais des Héno-
phidiens. Ils présentent en effet trois caractères fondamentaux qui jus¬
tifient ce reclassement : a) parasphénoïde exclu de la bordure du foramen
optique : h) présence de deux carotides communes, droite et gauche ;
c) présence d’une paire d’artères intercostales dans chaque segment du
corps U Nous reviendrons sur cette intéressante suggestion après avoir
passé en revue les divers traits ostéologiques des Acrochordidae.
Nota. — L’ensemble Acrochordus Chersydrus (c’est-à-dire les Acro¬
chordidae dans leur acception actuelle) a reçu d’autres noms. Ritgen
(1828, pp. 258-259 et 263) les oppose à tous les autres Serpents et, selon
1. Le premier de ces trois caractères a d’abord été vu par E. E. Williams. Les deux autres
ont été découverts par G. Underwood (comm. manusc.).
— 679
son curieux système, il leur attribue divers noms traduisant les caractères
considérés par lui comme diagnosiques. Il donne le choix entre : Pholi-
dophides = « Schuppenschlangen » = Serpents à écailles, par opposition
aux Serpents à plaques (ventrales) ou vrais Serpents ; Chondrites =
« Kôrnlinge », à cause de leur peau granuleuse ; Dysgymnophides =
« Halbnaktschlangen » = Serpents demi-nus, à cause de leur faible écaillure
(écailles non chevauchantes ou même disjointes) ; ou enfin Dysgyriophides
= « Halbwinder » = Serpents peu flexibles.
Par ailleurs Fitzinger (1843, p. 25), qui leur reconnaît le rang de
famille, les désigne sous le nom de Nectophes = Serpents nageurs.
Selon les règles de la nomenclature, ces divers noms, qui ne dérivent pas
de celui d’un genre, ne sont pas acceptables pour désigner une famille.
Mais l’un d’eux pourrait être éventuellement revalidé si l’on était amené
à isoler les Acrochordidae dans une catégorie de rang plus élevée.
Genre Acrochordus Hornstedt 1787.
Acrochordus javanicus Hornstedt 1787.
A. javanicus vit dans les canaux, rivières et estuaires de la région orien¬
tale (Siam, Cambodge, Cochinchine, Malaisie, Indonésie, Nouvelle-Guinée
et N. Queensland). C’est un Serpent essentiellement aquatique, qui se
déplace difficilement à terre. Il se nourrit de Poissons (une indication
contraire, donnée par N. de Rooij, 1917, ne paraît pas être appuyée par
des observations concrètes ; elle pourrait être fondée sur une traduction
erronée de Hornstedt, 1787 : voir Bergman, 1958, p. 145).
Les exemplaires de 1,85 m de long ne sont pas rares, mais la taille de
2 m n’est atteinte ou dépassée que très exceptionnellement (voir Berg¬
man, 1958).
La morphologie externe est très caractéristique. La tête et le corps
sont recouverts de petites écailles presque uniformes, non chevauchantes ;
il n’y a pas de plaques céphaliques ou ventrales (pour l’étude de détail
de la peau, voir Schmidt, 1917). Dans la région moyenne du tronc, on
compte 130 à 150 rangées d’écailles : ce chiffre dépasse tout ce que l’on
connaît chez les Cænophidiens : il s’accorde mieux avec les Hénophidiens,
où l’on relève aussi des valeurs élevées, notamment chez les Boïdae.
Ce Serpent a fait l’objet de quelques études anatomiques : Haas, 1931
(myologie céphalique, kinétisme crânien et mécanique masticatoire) et
Bergman, 1958 (anatomie topographique et biométrie). Mais l’ostéologie
est encore mal connue.
La description suivante est fondée sur le matériel préparé au Muséum :
deux squelettes complets, correspondant à un adulte (172,5 cm de long,
dont 30,5 de queue) et à un jeune proche de l’éclosion (39 cm dont 7 de
queue) ; en outre, deux têtes osseuses et quelques vertèbres ont été préle¬
vées sur des individus de tailles intermédiaires.
Le squelette céphalique a déjà été figuré par Schlegel (1837-44, Tab.
XVII, fig. 12-14), Jan & Sordelli (1860, livr. 1, pl. IV) et Smith (1943,
— 682 —
fig. 42, p. 130) ; Haas (1931) a aussi illustré quelques détails. Nous donnons ici
de nouvelles ligures (fig. 1-3) fondées sur l’exemplaire adulte cité plus haut.
En ce qui concerne les proportions d’ensemble, le trait le plus frappant
est l’allongement considérable du quadratum ; corrélativement, la mandi¬
bule est beaucoup plus longue que le crâne. Par là Acrochordus s’éloigne
de tous les Hénophidiens classiques ; il s’accorderait mieux avec les Cæno-
phidiens et montre même une curieuse convergence avec les Solénoglyphes.
Tous les os ont une morphologie remarquable. Mais leurs caractères
varient avec l’âge, les crêtes et les saillies étant plus marquées chez l’adulte.
Le segment occipito-otique comprend, comme chez les autres Serpents,
6 éléments distincts : basioccipital ( bo ), supraoccipital (so), 2 exoccipitaux
( eo ) et 2 prootiques ( po ). Les foramens ont la disposition classique des
Ophidiens. Particulièrement remarquable est le développement des tuber¬
cules exoccipitaux, à la formation desquels participent les exoccipitaux,
le basioccipital, et, dans une moindre part, les prootiques ; beaucoup
plus forts que chez la plupart des autres Serpents 1, ils ne sont pas sans
évoquer les tubercules sphénoccipitaux des Sauriens. Sur la face ventrale,
le processus basioccipital bilobé rappelle celui de certains Colubridae.
Dorsalement, le supraoccipital porte une crête occipitale assez forte.
La columella auris (observation de M. Smith 1943, contrôlée par J. P. Gasc,
Y. Gayrard et R. Hoffstetter) comporte un disque basal et un bâtonnet
extraordinairement court, ce dernier dépassant à peine les bords du
recessus scalae tympani.
Le basisphénoïde s. 1. ( bs ) est morphologiquement assez proche de celui
des Colubroïdes ; il rappelle surtout celui des Elapidae et des Dipsadidae,
par son parasphénoïde lancéolé muni d’une gorge ventrale ; mais les pro¬
cessus basiptérygoïdes sont différemment orientés et, surtout, le para-
sphénoïde ne borde pas le foramen optique.
Le pariétal (p) est impair, la fusion étant déjà réalisée à la naissance.
Il est remarquablement large et court, un peu comme chez les Viperidae.
Chez le jeune, il est globuleux et lisse ; mais il acquiert, chez l’adulte, des
lames horizontales antéro-latérales. Un caractère notable (qui sépare
les Acrochordidae de tous les autres Serpents) concerne la disposition du
foramen optique, lequel perfore le pariétal en arrière de la suture fronto-
pariétale et au-dessus de la suture pariéto-parasphénoïdale (observation
faite d’abord par E. E. Williams et communiquée à G. Underwood). En
fait, chez Acrochordus, on observe de chaque côté un double foramen :
l’un des orifices (antéro-ventral) est le vrai foramen optique ; l’autre
correspond probablement aux nerfs oculo-moteurs. Chacune de ces paires
de foramens est masquée ventralement par une lèvre du pariétal.
Les frontaux ( f ) sont relativement petits. Comparés à ceux des autres
Serpents, ils se singularisent par trois caractères : présence d’un processus
antéro-latéral qui soutient le préfrontal ; développement d’une cloison
sagittale beaucoup plus longue que chez les autres Ophidiens ; non-
participation du frontal à la bordure du foramen optique.
1. Parmi les autres serpents observés, seul Xenodon severus possède des tubercules exocci¬
pitaux aussi puissants.
— 683 —
Les postorbitaux ( por ) se prolongent au-dessus des orbites le long des
frontaux ; il est probable qu’ils ont englobé chacun un élément supra-
orbitaire (souvent interprété comme un post-frontal), le même que l’on
connaît chez certains Boïdae (Pythoninae) et Colubridae (« Xenoderminae »
de Smith, 1939).
Les préfrontaux ( pf ) sont suspendus aux processus antéro-latéraux des
frontaux. Toute leur partie antérieure est atrophiée ; ils sont réduits à la
lame postérieure, perforée par un grand foramen lacrymal (en position
remarquablement haute) et prolongée vers le bas par un processus qui
supporte tout l’appareil maxillo-palatin, grâce à un contact avec le pro¬
cessus latéral du palatin (celui-ci, à son tour, soutient le processus mésial
du maxillaire).
Les nasaux (n), également petits, ont leurs bords latéraux convexes.
Le prémaxillaire ( pmx ), édenté, est formé essentiellement par une
baguette transversale (d’où l’aspect camus du museau) ; son processus
nasalis, atrophié, a perdu tout contact avec les nasaux ; le processus
vomerinus, court et large, est perforé par deux foramens.
Les septomaxillaires ( smx ) ont un développement important. Ils
émettent vers l’avant deux pointes lamelleuses qui débordent le préma¬
xillaire. Ils forment aussi deux lames latérales qui se recourbent vers le haut
et atteignent presque les nasaux : ainsi les fosses nasales sont protégées
par une ceinture osseuse presque complète, et s’ouvrent vers l’avant.
Les vomers (y) forment avec les précédents la cavité où se loge l’organe
de Jacobson. Assez courts, ils évoquent surtout ceux des Colubroïdes par
leurs proportions.
Les maxillaires (mx), fortement arqués, portent chacun 20 à 23 insertions
dentaires, le plus souvent 22. Le processus palatin, remarquablement long,
s’attache sous le processus latéral du palatin et n’a pas de contact direct
avec le préfrontal. L’os présente, au niveau de l’extrémité antérieure du
transverse, un léger élargissement (ébauche du processus ectoptérygoïde,
lequel n’est bien développé que chez les Colubroïdes). Plus en arrière,
le maxillaire s’infléchit vers le bas et n’est plus en contact avec le trans¬
verse.
Les transverses (tr) ou ectoptérygoïdes, lamelleux, comportent une
partie antérieure allongée au-dessus du maxillaire ; plus en arrière, ils se
coudent vers l’intérieur pour s’articuler avec les ptérygoïdes.
Les palatins ( pl ) portent chacun 10 dents ou insertions. Au milieu du
bord externe, un processus latéral s’articule dorsalement avec le préfrontal,
ventralement avec le maxillaire. Du côté interne, un processus mesialis
lamelleux occupe la moitié postérieure de l’os ; il est perforé par un petit
foramen ; plus en avant, un processus antéro-interne (particulier) vient au
contact du vomer.
Les ptérygoïdes (ptg) portent chacun 12 insertions dentaires (parfois
jusqu’à 14). Ils n’atteignent pas vers l’arrière l’articulation quadrato-
mandibulaire (on retrouve la même particularité chez les Dipsadidae).
Morphologiquement, l’os évoque surtout les Colubroïdes.
Les supratemporaux (si) sont remarquablement amples, largement
appliqués sur la boîte crânienne. Par contre leur processus postérieur
— 684 —
est très court et ne dépasse pas le bord de l’exoccipital (caractère assez
exceptionnel chez les Serpents, mais que l’on retrouve par exemple chez le
Vipéridé Bitis).
Les quadrata ( q ) sont extraordinairement longs, plus même que chez la
plupart des Viperidae, reportant très en arrière l’articulation quadrato-
mandibulaire.
Chaque branche mandibulaire, très allongée, comporte 4 éléments
osseux. L’articulaire s.l. (ar), qui a englobé le préarticulaire et le supra-
angulaire, porte en arrière une fosse mandibulaire très courte, dans laquelle
Fig. 3. — Tête osseuse d’.4 crochordus javanicus , face latérale, X 1,6.
s’ouvre le canal de Meckel ; plus en avant débouche le foramen supra-
angulaire, en position très reculée ; encore plus en avant, dans le prolon¬
gement de la crête supraangulaire, l’os porte un processus lamelleux que
Schlegel (1837, p. 427) a nommé apophyse coronoïde ; la partie antérieure
de l’os, en forme de baguette allongée, évoque les Cænophidiens, mais
aussi les Xenopeltidae, parmi les Hénophidiens.
Le dentaire ( d ) a un corps très recourbé, prolongé vers l’arrière par deux
processus : l’un, ventral, court, et l’autre, dorsal, allongé ; ce dernier, qui
prolonge le bord alvéolaire, se détache de l’articulaire s.l. en une dispo¬
sition qui rappelle celle des Xenopeltidae et celle de rares Colubridae
(Sibynophis = Polyodontophis) et Viperidae ( Causus ). Sur la face interne,
le sillon de Meckel est ouvert jusqu’à la symphyse (caractère d’Hénophi-
— 685 —
dien). Sur la face externe, le dentaire porte 3 foramens (2 en avant, 1 en
arrière de l'extrémité du sinus supraangulaire) alors que la presque totalité
des autres Serpents n’ont qu’un foramen mentale. L’os porte généralement
22 insertions dentaires, mais le nombre peut varier de 21 à 24.
L’angulaire ( a ) a la forme d’une petite lame triangulaire, très courte ;
il est dépourvu de foramen.
Le splénial ( sp ), lui aussi triangulaire, a son bord supérieur échancré
(comme chez les Hénophidiens) ; de plus, il conserve un foramen, qui,
parmi les Serpents, ne se retrouve que chez les Hénophidiens (quelques
Boïdae, Anilidae et Uropeltidae). Cette morphologie primitive parle contre
le maintien des Acrochordidae parmi les Cænophidiens.
Dans l’ensemble, la mandibule évoque d’une part celle des Colubroïdes,
d’autre part celle des Xenopeltidae ; elle est différente de celle des autres
Booïdes.
Les vertèbres d’ Acrochordus ont été à peine étudiées jusqu’ici. Roche-
brune (1881, p. 203 et pl. XIV, fig. 6) en a donné une description assez
déficiente et a figuré une dorsale antérieure.
Les deux squelettes complets ici étudiés comptent 258 vertèbres, mais
chez l’un (adulte) il y a 187 précloacales, 4 cloacales (à lymphapophyses)
et 67 caudales ; chez l’autre, les chiffres correspondants sont 178, 5 et 75.
Il pourrait s’agir d’une différence sexuelle, mais nous n’avons pas pu le
contrôler.
Les caractères morphologiques essentiels apparaissent dans la fig. 4,
où sont illustrées 3 vertèbres dorsales (nos 25, 75 et 150) et une caudale
antérieure (n° 194) du spécimen adulte. De plus, un graphique (fig. 5)
résume une étude biométrique de l’ensemble de la colonne vertébrale :
en abscisses sont portés les numéros d’ordre des vertèbres (les vertèbres
cloacales sont repérées par des traits verticaux) ; en ordonnées, les loga¬
rithmes (base 10) des mesures suivantes 1 :
C : longueur utile du centrum (du fond du cotyle au sommet du condyle).
A : longueur totale de l’arc neural.
L : largeur maxima (sur processus prézygapophysaires).
L' : largeur mesurée sur bords externes des facettes prézygapophysaires.
lm : largeur minima de l’arc neural.
Cd : largeur du condyle.
Z : largeur du zygosphène.
ZP : hauteur, du sommet du zygosphène à l’extrémité inférieure des
parapophyses (ou des pleurapophyses dans les vertèbres caudales).
NH : hauteur, du bord antéro-supérieur de la neurépine à l’extrémité de
l’hypapophyse (ou des hsemapophyses caudales).
NCd : hauteur, du bord antéro-supérieur de la neurépine au bord infé¬
rieur du condyle.
1. L’usage d’une échelle logarithmique facilite la comparaison de Serpents de tailles diffé¬
rentes.
44
Fig. 4 -a. — Vertèbres d’ Acrochordus j avanicus, X 2,5.
A, dorsale antérieure (n° 25) ; B, dorsale moyenne (n° 75).
Faces antérieure (a), postérieure ( p ), dorsale ( d ), ventrale [v) et latérale (i).
— 687
H : longueur de l’hypapophyse (ou des hæmapophyses caudales) estimée
par différence entre les deux dimensions précédentes.
On notera que les courbes débutent généralement à la vertèbre n° 3,
exceptionnellement à l’axis.
C, dorsale postérieure (n° 150) ; D, caudale antérieure (n° 194).
Faces antérieure (a), postérieure (p), dorsale [d), ventrale (^) et latérale (/).
Dans la partie moyenne du tronc, les vertèbres sont relativement
courtes, larges et assez basses ; le toit de l’arc neural est surbaissé de façon
caractéristique. Vers l’avant du tronc, les vertèbres- s’élèvent ; vers
l’arrière, elles s’allongent et s’abaissent. La région cloacale correspond à
un raccourcissement marqué, suivi, dans la région caudale, par une nou¬
velle élongation. (A noter que, chez le jeune, les vertèbres sont relative¬
ment plus courtes que chez l’adulte).
Numéro
50 .
d ordre
des
, 100
vertebres
150
Zoo
258
Fig. 5. — Étude biométrique de la colonne vertébrale d’ Acrochordus javanicus (voir texte).
— 689 —
Le centrerai est tronconique, élargi vers l’avant ; sa face ventrale est
mal délimitée latéralement (en d’autres termes, les margines inferiores ne
sont pratiquement pas différenciées). Le condyle, de taille moyenne, plus
large que haut, est incliné. Des hypapophyses sont développées tout au
long du tronc ; mais le diagramme de la fig. 5 permet de distinguer plu¬
sieurs régions : jusqu’à la vertèbre n° 96, les hypapophyses sont relative¬
ment longues 1 ; leur taille reste ensuite presque constante ; elles montrent
enfin une légère élongation en avant du cloaque. Dans la région caudale,
elles sont remplacées par deux hæmapophyses séparées jusqu’à la base.
Les articulations costales sont fortes, très écartées l’une de l’autre et
occupent une position basse (caractère de Serpent nageur). Chacune com¬
prend une diapophyse en bouton et une parapophyse réniforme. Il n’y a
pratiquement pas de processus parapophysaire : plus exactement la para¬
pophyse ne dépasse pas vers le bas les bords de sa surface articulaire ;
tout au plus observe-t-on, dans les vertèbres dorsales postérieures, un très
léger saillant antérieur. C’est là une disposition remarquable, contrastant
avec celle des Cænophidiens, où la présence d’hypapophyses tout au
long du tronc s’accompagne du développement considérable de processus
parapophysaires.
Le zygosphène, comparé au condyle, est relativement large dans les
vertèbres antérieures ; il diminue progressivement vers l’arrière (à noter
cependant que, chez le jeune, il est relativement plus large, comme l’est
aussi le canal neural). Ce zygosphène a son bord antérieur concave dans
les premières vertèbres, puis rectiligne et enfin trilobé (par développement
d’une lèvre médiane) dans les vertèbres postérieures.
Les prézygapophyses sont munies d’un processus prézygapophysaire,
particulièrement saillant depuis la vertèbre n° 30 jusque dans la région
caudale antérieure. Ce processus est comprimé antéro-postérieurement,
de sorte qu’il se termine par un tranchant vertical. C’est là une morphologie
très particulière, propre aux Acrochordidae. Les postzygapophyses sont
surmontées par un saillant (pincement dorsal du toit de l’arc neural) petit,
mais constant.
La neurépine est remarquable ; elle comprend une partie postérieure
épaisse (contenant de l’os spongieux) prolongée vers l’avant par une lame
mince et translucide, qui reste en contrebas de la précédente ; de sorte
que le bord dorsal de la neurépine a un profd en escalier. Dans la région
dorsale antérieure, cette neurépine est haute et redressée ; ensuite elle
s’abaisse et se couche vers l’arrière ; enfin, dans la région caudale (comme
aussi dans les toutes premières dorsales) la lame mince antérieure dis¬
paraît et la neurépine se réduit à un bâtonnet plus ou moins long, couché
vers l’arrière.
Les foramens vertébraux méritent une mention particulière. Les fora¬
mens subcentraux sont à peu près constants, mais toujours petits. Les
1. On peut ainsi distinguer dans le rachis une région antérieure, apparemment homologue
de celle qui, chez d’autres Serpents, est seule à porter des hypapophyses. Il est intéressant de
noter que, chez Acrochordus, cette région est particulièrement longue (environ la moitié du
tronc), et qu’en même temps le cœur occupe une position exceptionnellement reculée (voir
Bergman 1958). Les deux caractères sont probablement corrélatifs.
690 —
foramens latéraux sont absents (alors qu’ils sont pratiquement constants
chez tous les Hénophidiens et Cænophidiens). Dans le fond du zygantrum
s’ouvrent des orifices relativement grands. De chaque côté du cotyle,
on observe toujours des foramens, désignés ici comme « paracotyliens »,
particulièrement grands et souvent doubles (ces mêmes foramens, mais
souvent plus petits, se rencontrent chez les Viperidae, les Elapidae et
Hydrophiidae, beaucoup de Colubridae et quelques Boïdae 1 ; ils sont
absents chez les autres Serpents). Enfin, Acrochordus présente constam¬
ment, de chaque côté de la base du zygosphène, des foramens particuliers
(ici désignés comme « parazygosphéniens »), qui paraissent propres au
genre.
Comparées à celles des Cænophidiens, les vertèbres dorsales A’ Acro-
chordus rappellent surtout les Viperidae, par leurs proportions et leur
forme générale, par la présence d’hypapophyses tout au long du tronc,
par la forme surbaissée de l’arc neural, par l’absence de carènes de chaque
côté de la face subcentrale, et enfin par la présence constante de foramens
paracotyliens. Elles s’en distinguent cependant par la forme particulière
de la neurépine et des processus prézygapophysaires, par la réduction
des processus parapophysaires, par la petitesse du condyle, par la pré¬
sence de foramens parazygosphéniens et l’absence de foramens latéraux.
Comparées à celles des Hénophidiens, ces mêmes vertèbres contrastent
fortement avec celles des Boïdae. Elles s’accordent mieux avec celles des
Aniliidae et Xenopeltidae, dont elles diffèrent essentiellement par les
hypapophyses développées jusqu’au cloaque, par la forme particulière
de la neurépine et des processus prézygapophysaires, par la présence de
foramens paracotyliens et parazygosphéniens, et par l’absence de foramens
latéraux.
Les côtes A’ Acrochordus (et celles de Chersydrus) rappellent surtout
celles des Boïdae, par leur surface articulaire large, non échancrée par une
fossette ligamentaire (différence avec les Cænophidiens) ; mais elles se
distinguent par la réduction du processus tuberculiforme. De plus, elles
présentent, sur la face antérodorsale de leur extrémité proximale, un fora¬
men bien développé et constant (on le retrouve aussi, il est vrai, chez les
Hydrophiidae, où sa position est d’ailleurs très variable).
Il n’y a pas trace de squelette appendiculaire.
Genre Chersydrus Cuvier 1817.
Chersydrus granulatus (Schneider 1799).
Ce Serpent a toujours été reconnu proche du précédent, au point que,
dès 1802, Shaw en avait décrit un individu sous le nom A' Acrochordus
fasciatus. Cependant Schneider (1799) et à sa suite Cuvier (1817) le
croyaient venimeux, et c’est pourquoi le dernier auteur a créé pour lui
1. Parmi les Boidae actuels, je n’ai observé ces foramens que chez les genres Constrictor,
Enygrus et Tropidophis.
— 691 —
un genre propre, Chersydrus. Nous verrons plus loin que cette séparation,
fondée sur un caractère erroné, est en réalité justifiée par des différences
ostéologiques.
Chershydrus granulatus n’atteint que 1 m de longueur totale. Egalement
aquatique et piscivore, il est plus marin que le précédent. Il occupe la même
aire de répartition, mais il s’étend plus à l’W (jusqu’à Bombay) et plus
à l’E (jusqu’aux Iles Salomon).
Extérieurement, il ressemble beaucoup à Acrochordus, notamment par
son écaillure. Cependant, on ne compte pas plus de 100 rangées d’écailles
autour du corps ; la queue est relativement plus courte et plus comprimée ;
les yeux sont plus latéraux ; les narines sont dirigées vers le haut (et non
vers l’avant).
L’ostéologie n’a pas encore été décrite en détail : Boulenger (1893,
vol. I, p. 172) a donné une figure assez schématique de la tète osseuse ;
les vertèbres ont été étudiées biométriquement par Johnson (1955) qui
n’a cependant pas publié les résultats correspondants.
De mon côté, j’ai pu examiner le squelette complet d’un individu rela¬
tivement petit (47 cm de long dont 5,5 cm de queue), 4 vertèbres prélevées
sur un spécimen complètement adulte (85 cm dont 9,5 de queue, voir
fig. 6 A B C D) et une tête osseuse correspondant à un exemplaire d’en¬
viron 80 cm de long (quelques éléments figurés ici, fig. 6 E F G H I).
La tête osseuse est fondamentalement construite comme celle d’ Acro¬
chordus. Elle présente cependant quelques différences remarquables :
a) les dents sont moins nombreuses : chacune des trois séries (maxil¬
laire, palato-ptérygoïde et mandibulaire) compte généralement 15 inser¬
tions dentaires, au lieu de 22 chez A. javanicus ;
h) le foramen optique perfore ici aussi le pariétal, mais il n’est pas
dédoublé ; il sert apparemment de passage au nerf optique et aux oculo-
moteurs ;
c) le parasphénoïde (fig. 6 F) est une simple baguette sans sillon ven¬
tral ;
d) les nasaux (fig. 6 E) sont échancrés antéro-latéralement, de sorte
qu’ils forment une pointe antérieure ;
e ) les septomaxillaires (fig. 6 E), moins développés vers l’avant, ont
leurs lames latérales réduites à un simple relief, de sorte que les fosses
nasales sont beaucoup moins protégées (ce caractère et le précédent sont
corrélatifs de l’ouverture des narines vers le haut) ;
f) le préxamillaire n’a plus de processus vomerinus et son processus
nasalis a une forme différente ;
g) le maxillaire (fig. 6 G) ressemble beaucoup à celui A' Acrochordus,
mais son processus palatin, plus développé vers l’arrière, atteint presque
le niveau du processus ectoptérygoïde ;
h) le transverse (ectoptérygoïde) a sa partie moyenne plus cylindrique,
moins lamelleuse ;
i) le quadratum (fig. 6 H) est moins tordu, plus plat dorsalement et son
extrémité proximale est beaucoup plus étalée ;
Fig. 6. — Éléments squelettiques de Chersydrus granulatus , X 2,5.
A, vertèbre dorsale antérieure ; B, vertèbre dorsale moyenne ; C, vertèbre dorsale postérieure
D, vertèbre caudale ; E, nasaux, septomaxillaires et prémaxillaire ; F, basisphénoïde
G, maxillaire ; H, quadratum ; I, branche mandibulaire.
Faces antérieure (a) postérieure ( p ). dorsale { d ), ventrale (t>), interne (£), latérale (£).
— 693 —
j) la mandibule (fig. 6 I) a le même style général, mais il n’y a pas d’apo¬
physe coronoïde ; les deux lèvres de la fosse mandibulaire sont plus sail¬
lantes latéralement ; le splénial est également perforé par un foramen,
mais son bord supérieur n’est pas échancré ; le dentaire ne porte qu’un
foramen mentale, et son processus postéro-dorsal est appliqué contre
l’articulaire s.L
Le seul squelette complet observé (non adulte) compte 257 vertèbres,,
soit 207 précloacales, 5 cloacales et 45 caudales : il apparaît donc que la
brièveté de la queue, déjà signalée, correspond à un déplacement vers
l’arrière de la région cloacale.
Les fig. 6 A-D illustrent 4 vertèbres d’un exemplaire adulte ; elles
correspondent respectivement aux régions dorsale antérieure, dorsale
moyenne, dorsale postérieure et caudale antérieure, sans qu’il soit possible
de préciser leur numéro d’ordre dans le rachis. Nous n’avons pas fait
d’étude biométrique, faute de pouvoir la réaliser sur un individu adulte.
Dans l’ensemble, comparées à celles d 'Acrochordus, les vertèbres dor¬
sales de Chersydrus apparaissent plus allongées, les zygapophyses sont
moins transversales, la neurépine est plus réduite (en fait, celle de Cher¬
sydrus correspond à la partie postérieure de celle d 'Acrochordus).
Au total, en ce qui concerne l’arc neural, les vertèbres dorsales de
Chersydrus rappellent surtout les vertèbres caudales à’ Acrochordus. On
aurait pu se demander si Chersydrus ne correspondrait pas à un stade
juvénile d’ Acrochordus, mais nous avons vu qu’au contraire les vertèbres
de ce dernier sont encore plus courtes chez le jeune, et qu’on peut dis¬
tinguer très précocement les divers traits caractéristiques du genre.
Chez Chersydrus, les processus prézygapophysaires sont moins com¬
primés, moins saillants, et ont une direction moins transversale. Le zygos-
phène est plus haut et reste relativement large, même dans la partie pos¬
térieure du corps. Le condyle est relativement plus petit. Le toit de l’arc
neural est plus élevé. Les parapophyses sont comparables, avec cependant
une tendance plus marquée au développement d’un léger saillant antérieur
(ébauche d’un processus parapophysaire). Il n’y a pas de foramens para-
zygosphéniens, mais les autres foramens sont les mêmes ; on note en
particulier l’absence de foramens latéraux et la présence constante de
grands foramens paracotyliens.
Les vertèbres caudales ont une morphologie très comparable à celle
d’ Acrochordus, sauf pour les hæmapophyses qui sont longuement réunies
à la base, de sorte que chaque paire apparaît comme une baguette fourchue.
Dans l’ensemble, les vertèbres de Chersydrus rappellent surtout celles
des Hénophidiens fouisseurs (Aniliidae et Xenopeltidae), ces dernières se
distinguant essentiellement par la disparition des hypapophyses dans la
région moyenne et postérieure du tronc, par la réduction encore plus
marquée de la neurépine, et aussi par les différences déjà relevées sur les
foramens vertébraux.
694 —
Conclusions.
1) Chez les Serpents, les caractères squelettiques sont très homogènes
à l’intérieur d’un genre et souvent dans toute une sous-famille. Les diffé¬
rences ostéologiques relevées entre Acrochordus et Chersydrus justifient
donc amplement leur séparation générique.
2) Cependant, les deux genres forment un groupe naturel très isolé,
qui a la valeur d’une famille : Acrochordidae.
3) Les caractères invoqués par G. Underwood (voir plus haut) pour
proposer le rattachement des Acrochordidae aux Hénophidiens nous
paraissent significatifs. Le même auteur (manusc. 1963) tendait même à
les rapprocher des Boïdae en tenant compte du fait qu’ils ont en commun
avec ceux-ci l’extension intrapulmonaire de la trachée et la simplification
de la musculature masticatrice (absence du m. levator anguli oris). Nous
venons de voir que les caractères squelettiques ne parlent pas en faveur
d’un tel rapprochement. Si l’on admet l’appartenance des Acrochordidae
aux Hénophidiens (ce qui semble parfaitement légitime), il faut les consi¬
dérer comme une famille très spécialisée, peut-être apparentée aux Xeno-
peltidae (vertèbres et mandibule) ou aux Aniliidae (vertèbres), mais
spécialisée dans une voie toute différente. Ce serait cette spécialisation
qui expliquerait certaines convergences avec les Cænophidiens.
Institut de Paléontologie du Muséum.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2« Série — Tome 36 — N° 5, 1964 (1965), pp. 697-698,
PLANTES NOUVELLES, RARES OU CRITIQUES
DES SERRES DU MUSÉUM
(Notules sur quelques Orchidées d’Indochine, xxxvii)
Par A. GUILLAUMIN.
506. — Dendrobium pseudotenellum Guillaum. sp. nov.
Coules multi, gracillimi, cylindrici (1 mm), pseudobulbis sessilibus, subglobosis
(11-13 mm), I-internodii apice subito attenuatis, Ion gitudinaliter tenue 10 costulalis ;
foliis filiformibus, supra paululo applatis sulcatisve, 3-5 cm longis, 0,5 mm crassis,
apice subulatis, pallide viridibus. Flos I, ad apicem caulium foliosorum vel aphyl-
lorum, 5 mm latis, albis labello longiter purpureo lineato et callo apice dilute brunneo,
pedicello 3 mm longo, basi bracteis parvis ovatis, obtusissimis albis munito, sepalis
superiore lanceolato, 5 mm longo, lateralibus late triangularibus, 9 mm longis,
mentum obtusum, leviter incurvum formantibus, petalis sepalo superiore similibus,
labello 5 mm longo, 3-lobo, lobis lateralibus quadratis, incurvis, margine denticulatis,
terminali subquadrato, margine fimbriato, callo basi fasciolato lobi terminalis basi
denticulato, antherae operculo hemispherico.
Annam : Dalat (Tixier n° 29 A, 30 B, 31 C, f. 183, 1962).
Rappelle D. tenellum Lindl. mais les pseudobulbes sont sessiles et glo¬
buleux ; les fleurs ont les mêmes couleurs que celle de D. setifolium Ridl.
= D. gracile Ridl. non Lindl., du Siam péninsulaire jusqu’à Singapour,
dont j’ai fait une variété de D. tenellum 1 mais elles sont plus petites et le
lobe terminal n’est pas 2-lobé.
507. — Geodorum laoticum Guillaum. sp. nov.
Scapo ultra 4 cm longo, vaginibus 2, lanceolatis, acuminatis, 1 cm longis. Flores
racemosae, dense capitatae, nutantes, sepalis superiore lanceolato, 1 cm longo, 5-nervio,
lateralibus inaequaliter ovatis, aequilongis, 9-nerviis, petalis ovato lanceolatis,
aequilongis, 7-nerviis, labello late ovato (10 mm x 8 mm), apice truncato, basi
infra brevissime postice calcarato, antice medio longitudinaliter papilloso, columna
brevi, ovata, apice acuta.
Laos : Sayaburg (R. P. Brix) (en plante sèche).
Ressemble beaucoup au G. sp. Ploenchit 116 de Seidenfaden et Smiti-
nand (Orch. Thail. p. 467, f. 345) recueilli au Siam à Xieng Dao et au
Doï Sutep mais les gaines sont aussi développées que dans G. sp. D B 3355.
1. Bull. Mus 2e sér., 28, pp. 484, 1956.
— 698 —
508. — Trichoglottis multiloba Guillaum. sp. nov.
I nflorescentia sigmoidea, 17 cm longa, vaganibus 3, truncatis, 3 mm longis ,
bracteis truncatis , 5 mm longis, floribus 4, fere 4 cm latis, luteis costaneo marmoratis,
pedicello 2 cm longo, sepalis superiore oblanceolato, basin versus longe altenuato,
7-nervio, 20 mm X 5 mm, lateralibus similibus sed leviter angustioribus, aequi-
longis, 5-nerviis, petalis similibus, aequilongis, 5-nerviis, labello 10 mm longo,
basi saccato, 5-lobo, lobis basilaribus erectis, 5 mm longis, apice obtusis, lateralibus
5 mm longis, apice rotundatis, glabris, terminali 4 mm longo, flabellato, lobulis 3,
rotundatis, glabris, 1 mm longis, lamina a loborum lateralium basi usque ad basin
lobi terminalis dense rigide pilosa, columna brevi (3 mm) apicem versus papillosa,
antherae operculo subhemispherico, papillosa, pollinis 4, 2-nis, retinaculo aequi-
longo.
Laos : Sayaburg (R. P. Brix) (en plante sèche).
Se rapproche de T. fasciata Reichb. f. du N. de la Malaisie, du Siam,
de Sumatra et des Philippines, mais s’en distingue par son labelle à 5 lobes
dont le terminal 3-lobulé comme chez le T. scapigera Ridl. de Penang.
Plantes de Nouvelle Calédonie.
509. — Dendrobium Casuarinae Schltr. — Plaine, arbres clairs, 1/4-1/2
ombre (Legand 26 B, f. 132, 1964).
510. — D. Finetianum Schltr. — Commun en plaine sur arbres clairs,
1/4-1/2 ombre (Legand 14 B en mélange avec Eria, f. 132, 1964).
Fleurs blanches un peu verdâtres labelle à lobes basilaires blanc teinté
d’orangé vers la base, le terminal blanc verdâtre à callus granuleux orangé.
Les plantes que Mackee avait récoltées sur le plateau de Dogny
(n° 8110, 8201) avaient des fleurs brunes à dessin rouge.
511. — D. muricatum Finet — • Forêt des Electriques, 200 m, ombre
(Legand 38, f. 132, 1964).
512. — D. odontochilum Reichb. f. — Maquis de la Plaine des Lacs, sur
pyrite de fer, 200 m, (Legand 4, f. 132, 1964) fleurs blanches ou roses ;
route du Mt Dzumac, vers 800 m, (Legand 5, f. 132, 1964).
513. — Cirrhopetalum Thouarsii Lindl. — Assez connu en plaine ou sur
collines assez sèches, 200 m, 1/2 ombre (Legand 32, f. 132, 1964).
514. — Appendicula Vieillardii. Reichb. f. — Rivière Baraoua, nom¬
breuses touffes sur arbres, au bord de la rivière, très ombragée (Legand
20, f. 132, 1964).
515. — Astelia neo-caledonica Schltr. — - Mt Dzumac (Legand 13, f. 132,.
1964).
516. — Nepenthes Vieillardii Hook. f. — Sans localité (Legand 39 pro parte,,
f. 132, 1964).
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 5, 1964 (1965), pp. 699-702.
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES RUBIACÊES
DE MADAGASCAR
I. CINCHONÉES (SUITE)
Par A. CAVACO.
2. Hymenodictyon Wall. (Suite).
L’étude de ce genre m’a permis de rédiger deux Notes (en cours d’im¬
pression dans le Bull. Soc. Bot. Fr., 1964) où je donne la diagnose latine
de quelques espèces nouvelles. En poursuivant mes recherches, j’ai trouvé
deux Hymenodictyon nouveaux que je décris ci-dessous. Par ailleurs, j’ai
établi une clé dichotomique des espèces malgaches.
Hymenodictyon Embergeri Cavaco sp. nov.
Arbor usque 18 m. alla, cire. 1,80 m. diam., cortice griseo, ruguloso obtecta
Rami glabri, lenticellati. Folia glabra, longe petiolata, integra, coriacea, discolore
subtus pallidiore, margina plana, nervis valde conspicuis subtus prominulis, longe
obovala, apice rotundata abrupte brevissimeque acuminata, basi attenuata et cuneata,
peduncule excluso, 11-13 cm. longa, 5-6 cm. lata, glabra, ad inflorescentiae folia late
elliptica, 9-11 cm. longa, 5-6 cm. lata ; nervis lateralibus utroque costae 5-6 ascen-
dentibus subtus prominentibus ; nervus médius superne canalicatus ; peliolus
robustus 4,5-7 cm. lorigus, supra canal iculatus, glaber ; slipulae ? citissime deci-
duae. Inflorescentiae breviter pedunculatae, pubescentes, c. 11 cm. longue, terminales,
in paniculos spicarum cymis trifloribus, foliatos, laxos, dispositae, foliis multo
longiores ; cymae subsessiles, pedicelli 0,5-1 mm. longi ; spicae latérales utrinque 3,
divaricatae, pedunculo excluso, 4-13 cm. longae, rachis adpresse cinerascens-pubes-
centes ; bracteae anguste-lanceolatae vel lineares-lanceolatae, 3 mm. longae, extus
pilosae, quam calycem paulum breviores ; prophyllae solitariae filiformes 1 mm.
longae, pilosae, cito deciduae. Flores isostylis. Calyx pubescens, tubo late infun-
dibuliformi 2 mm. alto, lobis 5, linearis, 1,5 mm. longis. Corolla 5 mm. longa, extus
puberulo-pubescens, tubo 2 mm. longo, breviter lobata, lobis 5, obtusis, ciliolatis.
Stamina 5 in parte superiore tubi inserta et inclusa, sessilia ; antherae 2 mm. longae,
oblongae, minutissime mucronatae. Ovarium 1,5 mm. altum, 2-loculare, loculis
4-6 ovulatis ; Stylus 10-10,5 mm. longus ; stigmata subcapitata vel claviforme.
Capsula nondum nota. — Typus : Saboureau 1292 (P.).
Nous dédions ce taxon à M. le Professeur L. Emberger, Directeur de
l’Institut Botanique de Montpellier.
Madagascar. Sambirano : district et canton d’Ambanja, fond de vallée
entaillant le flanc N. du M1 Ambatomenavavy lieu dit Andolomihany,
— 700 —
haute brousse, ait. 30 m., sur sables gréseux, Saboureau 1292 ; Benavony-
Ambanja, 9285 S. F. sans indication du nom du collecteur.
Je rapporte à cette espèce le spécimen fructifère n° 9285 S. F., d’après
l’examen des feuilles. Quand je me trouverai en présence d’un échantillon
portant à la fois des fleurs et des fruits je décrirai alors ces derniers
organes.
Affinités avec le H. louhavate par ses fleurs, mais à organes végétatifs
très distincts.
Hymenodictyon Seyrigii Cavaco sp. nov.
Frutex 2-3 m. allus, inflorescentia pilosa excepta omnino glaber. Rami novelli
2-2,5 mm. diam.. Folia integra, subcoriacea, penninervia, nervis conspicuis, valde
reticulata, late elliptica aliquando paulo subfalcata, basi attenuala vel breviter
oblique cuneata, apice breviter obtuso-acuminata, 5-6 cm. longa, petiolo excluso,
discolore subtus pallidiore ; costae secundariae utrinque 5, arcuatae ; petiolus 1 cm.
longus, supra canaliculatus ; stipulae ovato-oblongae 4 mm. longue extus puberulae.
Inflorescentia 6-6,5 cm. longa, terminalis, basi trichotoma, breviter pedunculata ;
ramuli floriferi spicati. Spica mediana quam latérales longiora, pedunculo excluso
ad 5 cm. longa ; spicae latérales 2, ascendentes, 3 cm. longae ; rachis cinereo-pubes-
centes ; bracteae cito deciduae quam calycem breviores, ovato-lanceolatae extus
pilosae, 1 mm. longae. Flores multi, subsessiles, 5-meri, isostylis. Calyx auguste
eampanulatus vel late tubulatus paulo compressus, dense cinereo-pubescens, tubo
2 mm. alto, lobis linearis vix 0,5 mm. longis. Corolla glabra, 3 mm. longa, distincte
lobata, tubo 1 mm. longo, lobis ciliolatis, obtusis. Stamina in parte superiore tubi
inserta et inclusa, sessilia ; antherae 1,5 m longae. Discus annularis, carnosus.
Ovarium 1-1,5 mm. altum paulo compressum, 2-loculare, loculis 2 ( -3 ) -ovulatis ;
Stylus 7 mm. longus, glaber ; stigmata capitata. Capsula nondum nota.
Madagascar. Ouest/Sud : environs d’ Ampandramdava, entre Bekily et
Tsivory, Seyrig 334 (Type, P).
Voisin de H. louhavate Hom., mais bien distinct par ses fleurs à calice
tubuleux dont les lobes sont très petits, à corolle non brusquement rétrécie
au sommet du tube, celui-ci très court. Il se distingue aussi par ses inflo¬
rescences trichotomes à épis plus courts au nombre de 3, et enfin par ses
feuilles plus petites, complètement glabres.
D’après A. Seyrig, cet arbuste pousse en terrain rocheux, et, fleurit en
Novembre peu après l’apparition des feuilles.
Clé des Hymenodictyon.
1. Feuilles non ovales-lancéolées.
2. Epis toujours groupés en une inflorescence paniculiforme.
3. Feuilles étroitement lancéolées ou largement linéaires .
1. H. Decaryi
3'. Feuilles non lancéolées.
4. Feuilles de la base des épis à limbe non elliptique atteignant
à peine 7x3 cm.
701
5. Calice à poils plus ou moins longs. Corolle à lobes aigus.
Feuilles à limbe obovale-allongé :
6. Épis compacts ; rachis et calices recouverts de poils très
denses enchevêtrés . 2. II. louhavate . .
G'. Épis non compacts ; rachis et calices pubescents à poils
épars ; calices 2 fois plus longs (4 mm.) que dans la var.
louhavate . — var. longicalyx
5'. Calice pubérulent ou glabre. Corolle à lobes obtus. Feuilles
à limbe largement ovale ou arrondi :
7. Calice pubérulent ainsi que le rachis de l’inflorescence.
Feuilles largement ovales . 3. II. occidentale
7'. Calice glabre ainsi que le rachis de l’inflorescence. Feuilles
arrondies . var. glabrum
4'. Feuilles de la base des épis à limbe largement elliptique de
9-11 cm. X 5-6 cm . 4 .11. Embergeri
2'. Épis solitaires ou groupés par 3 au sommet des rameaux.
8. Épis solitaires.
9. Épi de plus de 15 cm. ; calice pubescent à poils très courts,
dressés, atténué à la base en un court pédicelle ; corolle à
lobes aigus. Fruit pédicellé sur un axe robuste. Feuilles
ovales-acuminées, non atténuées à la base, de plus de 12 X
4 cm . 5.7/. Perrieri
9'. Épi de moins de 15 cm. ; calice à poils plus longs, ascendants,
oblong, non atténué à la base ; corolle à lobes obtus. Fruit
sessile sur un axe grêle. Feuilles obovales, brièvement acu-
minées au sommet, longuement atténuées à la base, de moins
de 12 cm. de long, généralement de 7-8 cm. X 3,5-4 cm. . . .
6. H. madagascariense
8'. Épis groupés par 3 au sommet des rameaux.
10. Feuilles largement ovales, brusquement et brièvement acumi-
nées au sommet, rétrécies et brièvement décurrentes à la
base, de 8-12 cm. X 7-9 cm. ; stipules très amples (2x2 cm.).
Epis quelquefois groupés à la façon des panicules lâches. . . .
7. H. Homolleae
10'. Feuilles de forme différente, ne dépassant 7 cm. de long et
3,5 cm. de large ; stipules petites de plus ou moins 0,5 X 0,3 cm
Épis toujours groupés par 3 :
il. Inflorescences de moins de 6 cm. de long ; bractées plus
longues que le calice et réfléchies vers le bas. Feuilles
pubescentes mais non veloutées .... 8. 77. maevatananense
11'. Inflorescences d’au moins 6 cm. de long ; bractées plus
petites que le calice, non réfléchies vers le bas. Feuilles
glabres ou veloutées.
45
— 702
12. Feuilles glabres ; stipules non lancéolées. Corolle à lobes
ciliés, bien distincts . 9. H. Seyrigii
12'. Feuilles veloutées ; stipules lancéolées. Corolle toute
glabre, sans lobes distincts . 10. H. berivotrense
1'. Feuilles ovale-lancéolées . 11. H. septentriomale
Laboratoire de Phanérogamie, Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N» 5, 1964 (1965), pp. 703-706.
LE rH2 DU SOL ET LA RÉPARTITION
DES VÉGÉTAUX HALOPHILES
DANS LES PRÉS SALÉS
Note préliminaire.
Par J.-M. TURMEL
L’étude de près de deux cent prés-salés et stations d’halophytes sur les
côtes de France entre Dunkerque et la frontière espagnole m’a permis
de voir combien était grande la sensibilité des halipèdes à certains facteurs
écologiques et tout particulièrement la teneur en air des sols.
Dans la partie basse des prés salés trois espèces ont un grand pouvoir
colonisateur ce sont Spartina Townsendi Groves et S. stricta Roth, ainsi
que Salicornia herbacea L. ( sensu-lato ) et l’on peut remarquer que sans
s’exclure complètement les grands peuplements de ces trois plantes sont
toujours très distincts. Les facteurs écologiques importants pour la dis¬
persion des halophytes dans les stations salées (teneur en air, durée d’im¬
mersion, salinité, pH, grosseur des particules, teneur en matières orga¬
niques) semblent ne jouer là qu’un rôle secondaire ; j’ai pensé alors que le
facteur rll2 1 autrement dit la teneur en hydrogène moléculaire (II2)
pouvait avoir un rôle important. Les premières mesures confirment cet
espoir.
Le rH2 fut mesuré conjointement avec le pH dans les deux premiers
centimètres et vers 5-6 cm, là où les racines étaient les plus nombreuses.
Ces mesures furent faites avec un pH-mètre Ponselle portatif adapté aux
mesures de rH2 avec trois électrodes l’une de platine, l’une de verre et la
dernière au calomel.
Ces premières mesures (près de 200) furent effectuées au mois de juin
1964 dans dix stations des côtes normandes et bretonnes (Bas-Courtils,
Agon, Surville, Portbail, Coquebourg, pour la Manche ; Beaussais, la
Frenaye, Yffiniac, pour la côte Nord de la Bretagne et les stations de
Carnac-Trinité et Plouharnel pour la côte Sud).
1. Le rH2 est le cologarithme de la pression de l’hydrogène moléculaire H2 alors que le pli
est le cologarithme de la pression de l’hydrogène à l’état ionique II+. L’échelle du rH2 varie
de 10 à 35 environ, l’équilibre moléculaire 02 < — > 1I2 se trouvant vers 27.
Les sols qui possèdent un rH2 inférieur à 15 sont des sols marécageux très réducteurs où
le fer est à l’état ferreux ; les eaux contiennent des matières organiques facilement oxydables.
Pour un rH2 au voisinage de 20 le sol est encore nettement réducteur, il y a formation de
Glev, le milieu est asphyxiant pour certaines espèces hygrophiles. Les valeurs de 25 à 30 cor¬
respondent à des sols bien aérés, sols bruns cultivés.
45*
— 704
Les valeurs oscillent entre 10 et 30 avec une moyenne générale de 22
et deux maximum l’un à 17 et l’autre à 27. En séparant les mesures faites
en surface (74) de celles de profondeur (68) on retrouve sensiblement
mêmes courbes et même moyenne (22 contre 21 en profondeur). Les deux
maximum de 17 et de 27-28 existant aussi pour les mesures des deux
niveaux.
L’analyse par espèces montre au contraire des différences notables.
Tout d’abord l’amplitude du rH2 est légèrement plus restreinte pour les
Spartines (S. T ownsendi de 10 à 27 — pour S. stricta de 12 à 25) que pour
la Salicornia lierbacea puisque l’on peut trouver cette dernière dans les sols
ayant des rll2 variant de 10 à 30. Mais la différence réside surtout dans la
Spa rtina Townse ndi
- - Stricta
valeur de la moyenne ; en effet elle est de 19 pour les deux Spartines et de
25 pour Salicornia herbacea.
Pour ces trois espèces l’allure de ces trois courbes est, aussi, bien diffé¬
rente. Pour les deux Spartines les courbes sont sensiblement symétriques
par rapport à la valeur de leur optimum qui est donc aussi leur moyenne.
Au contraire pour Salicornia herbacea la courbe descend de l’optimum beau¬
coup plus brutalement pour les valeurs supérieures que pour les valeurs
inférieures.
D’autre part l’optimum est très bien marqué pour Spartina stricta
et Salicornia herbacea alors qu’il est très diffus pour Spartina T ownsendi
Ces caractéristiques sont résumées dans le graphique ci-contre ; les trois
courbes ayant été obtenues en les rapportant à un même nombre de
mesures pour pouvoir être comparées.
Un essai pondéré des valeurs de chaque point suivant la fréquence
de l’espèce n’a pas apporté beaucoup plus de renseignements. Tout au
— 705 —
plus a-t-il exagéré le maximum de la courbe pour Salicornia herbacea
sans changer l’abcisse du maximum ; pour la Spartina Townsendi le som¬
met reste tout aussi diffus mais il est légèrement plus accentué pour
S. stricta.
Si l’on dissocie les valeurs du rH2 de chaque espèce en valeurs de surface
et de profondeur on remarque certaines petites différences.
Ainsi pour la Spartine de Townsend la valeur moyenne pour les mesures
faites en profondeur est de 15 ; ces mesures oscillant de 10 à 20 avec un
optimum très net entre 13 et 17 ; pour les mesures de surface la moyenne
est de 22 ; l’amplitude est de 11 unités variant de 16 à 27 avec un optimum
entre 21 et 24.
Pour Spartina stricta la moyenne pour les mesures de profondeur et de
surface est la même et au voisinage de 17 ; l’amplitude variant de 12 à 23
(ou 25) en profondeur (ou à la surface) ; l’optimum se localisant vers 19.
Pour Salicornia herbacea les courbes de rH2 pour les sols de surface et
de profondeur sont extrêmement voisines de celle rassemblant toutes les
valeurs concernant cette espèce. Notons seulement que la moyenne est
de 24 pour les valeurs de profondeurs et de 25 pour les mesures faites en
surface. De même l’optimum a une valeur plus élevée (29) pour les mesures
de profondeur que pour celles de surface (27).
Quelques mesures ont été effectuées sur d’autres espèces. La Suaeda
maritima Dum. pour laquelle j’ai une dizaine de valeurs montre que ses
conditions écologiques au point de vue rH2 sont élevées : entre 27 et 30.
Les peuplements « très abondants » ont cette dernière valeur alors que les
peuplements « abondants » ou « peu abondants » ont la valeur faible.
Pour la Salicornia radicans Sm. les valeurs du rH2 oscillent entre 25
et 28. Au contraire, pour VObione portulacoides Moq. on a une amplitude
plus large (13-28) et l’optimum semble se situer vers 25.
Pour la Glyceria maritima Wahbl. l’amplitude est aussi très large de
10 à 30 mais l’optimum semble se situer au voisinage de 25.
L’étude morphologique de touts ces sols montre une grande diversité
de texture et de couleur. Ces sols sablo-vaseux ont des couleurs allant
du beige rouillé-clair au bleu indigo-noir le plus intense. Ces couleurs
dénotent une activité sélective importante de la flore bactérienne.
La vase grise peut en effet virer au bleu et au bleu indigo foncé quand
le milieu anaérobie permet la prolifération de bactéries sulfureuses (le
fer est à l’état de sulfures noirs). Cette couleur bleu ardoise foncé n’appa¬
raît que dans les stations où le rH2 est très bas entre 10 et 17. Cette fer¬
mentation se fait dans un sol où la teneur en air est très faible et où au con¬
traire la teneur en eau est considérable.
Ces sols bleu-foncé et gris correspondent aux populations importantes
de spartines.
Pour les valeurs moyennes du rH2 on rencontre surtout des sols gris-
bleu et d’autres gris beiges ; ces sols correspondent à des zones où l’on
peut rencontrer des spartines et des Salicornia herbacea. Ces sols sont,
soit de teinte uniforme, soit formés de lits de couleurs variées : gris ou
bleu suivant le degré et la durée d’humidification des différentes couches.
Pour les valeurs au dessus de 23 et jusqu’à 30 on trouve des sols de
— 706
couleur beige clair et souvent rouillés ; ces sols très aérés sont surtout
formés de sables. Autour des structures aérifères se forment des dépôts
d’hydroxydes de fer montrant que là il y a une activité bactérienne aérobie.
En conclusion il semble que ces espèces de prés salés soient très sensibles
au facteur rH2 et, conjointement donc, aux phénomènes d’oxydo-
réduction.
Les spartines semblent pour nos régions une des plantes de prés salés
les moins exigentes en 02.
Ces premiers résultats permettent de penser que l’étude de ce facteur
apportera de précieux renseignements quant aux raisons de la répartition
de ces végétaux dans les prés salés.
Laboratoire de Biologie Végétale appliquée du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N» 5, 1964 (1965), pp. 707-712.
PARTICULARITÉS ANATOMIQUES
DU PALMOXYLON YESTITUM
(SAPORTA) STENZEL
Par Nicole GRAMBAST
Résumé. — L’étude du type et d’un nouvel échantillon du Palmoxylon vestitum
(Saporta) Stenzel, a permis de préciser et illustrer les caractères de l’espèce et
d’en discuter les affinités. Une figuration nouvelle est également donnée pour le
Phytelephas sewardi Kaul, réexaminé aux fins de comparaison.
Au cours des recherches que nous poursuivons sur les végétaux à
structure conservée du Sud-Est de la France, parmi lesquels se trouvent
de nombreux Palmiers, nous avons pu observer un échantillon du Musée
de Sault (Vaucluse), dans lequel nous avons reconnu les caractères anato¬
miques du Palmoxylon vestitum (Saporta) Stenzel.
L’espèce, très sommairement décrite et figurée par de Saporta (1863),
n’avait pas été retrouvée jusqu’ici. L’étude de ce nouveau spécimen rela¬
tivement bien conservé, ainsi que le réexamen du type déposé au Muséum
d’Histoire Naturelle de Paris 1, nous ont permis de préciser la diagnose 2
et de discuter les affinités du P. vestitum.
Le nouvel échantillon provient de la vallée de Sault, une des localités
citées par de Saporta pour son espèce. Il se présente comme une portion
de tronc silicifié mesurant 18 cm de haut et 14,5 X 6 cm de diamètre à la
base ; à la surface les gaines foliaires persistantes se recouvrant étroite¬
ment les unes les autres sont bien visibles.
Palmoxylon vestitum (Saporta) Stenzel 1904.
= Palmacites vestitus de Saporta 1863, Ann. Sci. Nat., Bot., 19, p. 168,
PI. I, fig. 5.
Diagnose. — Zones interne et externe du cylindre central : Paren¬
chyme fondamental non lacuneux. Faisceaux fibro-vasculaires très nom¬
breux : densité supérieure à 800/cm2 dans la région externe, de 500 à
900/cm2 dans la région centrale ; de petite taille, mesurant 200-400 p. de
1. Ce matériel comprend une section polie et quatre lames minces que nous avons pu étudier
grâce à l’obligeance de M. Ginieis, Assistant au Muséum National d’Histoire Naturelle, que
nous remercions vivement ici.
2. Une description détaillée en sera donnée ultérieurement.
— 708 —
hauteur ; partie fibreuse de développement égal ou inférieur à celui de la
partie conductrice ; vaisseaux nombreux dans chaque faisceau, souvent
de 5 à 8 et jusqu’à 12 pour les plus gros, mesurant 40-60 p. de diamètre,
disposés en une seule ligne ou en un amas. Gros éléments du métaxylème
à perforations simples et ponctuations aréolées latérales alternantes,
serrées. Faisceaux exclusivement fibreux développés (diamètre : souvent
55-70 p, parfois davantage) et présents partout. Stegmatas arrondis.
Zone corticale étroite, avec cordons exclusivement fibreux assez denses
et de rares faisceaux mixtes petits. Tronc entouré par les bases foliaires
largement engainantes, nombreuses 1 2.
Type. — Échantillon déposé dans les collections de Paléobotanique du
Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris, et figuré par de Saporta,
1863, PI. 1, fig. 5.
Localité et niveau types 2 : le spécimen type est signalé par de Saporta
comme provenant des environs d’Apt (Vaucluse) ; âge : Oligocène inférieur
(Sannoisien).
Comparaison avec les espèces fossiles décrites. — Parmi les
restes de troncs de Palmiers décrits à l’état fossile, il y en a peu qui aient
été signalés comme renfermant un nombre élevé de vaisseaux à l’intérieur
des faisceaux mixtes. Certains en possèdent 4, 5, 6, mais il s’agit presque
toujours de gros pores, d’un diamètre nettement prédominant par rapport
à celui des autres éléments du xylème et de taille bien supérieure à ceux
du P. vestitum.
Un rapprochement peut pourtant être fait avec le Palrnoxylon belgicum
(Stenzel) Stockmans 1936, du Bruxellien de Belgique, qui présente à la
fois de nombreux faisceaux mixtes de très petite taille (hauteur inférieure
à 450 jx d’après les figures de Stockmans) et des cordons exclusivement
fibreux abondants. Toutefois chez ce dernier on observe : « 2 à 5 larges
vaisseaux disposés en deux groupes dans la région subcentrale et un groupe
central dans les petits faisceaux extérieurs ». Ces éléments y sont donc
d’une façon générale moins nombreux que dans les fossiles de Provence
et disposés différemment, le type à deux pores dominants n’étant pas rare
(cf. Stockmans 1936, fig. 21).
En réalité, ces divergences d’ordre quantitatif sont faibles et rentrent
certainement dans les limites de celles que l’on pourrait observer sur des
sections faites à différents niveaux d’un même Palmier. Il n’est cependant
pas possible, sur de telles présomptions, de réunir sous un même nom des
fossiles, d’origines éloignées, présentant des dissemblances de cet ordre.
Avec le Palrnoxylon oligocenum Beck 1886, des rapports existent égale¬
ment par suite de la présence dans les faisceaux mixtes de cette espèce de
plusieurs pores (quatre sur la figure) de petite taille, de faisceaux exclu-
1. On en compte plus de dix en un point des sections observées.
2. Les gisements cités par de Saporta (1863) pour le P. veslilum sont : « Environs d’Apt ;
Gignac ; vallée de Sault ; Castellane ». Les premiers correspondent à un âge oligocène inférieur.
Le dernier, par contre, est beaucoup plus récent (Pontien) et l’on doit douter de sa valeur pour
l’espèce, surtout si l’on pense que les fossiles que de Saporta a réuni sous ce nom l’ont géné¬
ralement été d’après leur seul aspect externe.
— 709
sivement libreux et de parenchyme compact. Toutefois la description de ce
fossile de l’Oligocène de Saxe est trop sommaire pour qu’un rapproche¬
ment puisse être établi de façon précise.
Une comparaison détaillée doit d’autre part être faite avec le Phyte-
leplias sewardi Kaul 1943, du Miocène d’ Antigua, qui possède également
des faisceaux à éléments vasculaires nombreux et des cordons exclusive¬
ment fibreux bien développés. Ce sont ces particularités anatomiques
qui ont permis à l’auteur du taxon de rapprocher ce fossile du Phytelephas
macrocarpa R. et C. D’autres caractères concordants exitent entre l’espèce
actuelle et l’échantillon d’ Antigua que nous avons pu étudier à nouveau
d’après deux lames déposées au British Muséum de Londres 1 : parenchyme
compact, métaxylème généralement constitué par des trachéides, cylindre
central mal délimité, caractères dont la présence semble justifier pleine¬
ment l’attribution au genre vivant. Le réseau irrégulier constitué par des
faisceaux d’orientations très variables paraît également pouvoir s’accorder
avec la structure du Phytelephas macrocarpa chez lequel le tronc est peu
développé ; toutefois nous n’avons pas vu, dans le Fossile d’Antigua,
de traces du départ des racines.
Les caractères qui éloignent le Palmoxylon vestitum (Sap.) Stenzel du
Phytelephas sewardi Kaul apparaissent nettement. En effet, dans cette
dernière espèce, on observe en particulier des faisceaux mixtes de grande
taille (700-100 p. de haut X 425-650 p de large) et des éléments vascu¬
laires extrêmement nombreux à l’intérieur d’un même faisceau (12, 15,
20 et davantage), agglomérés en un seul amas ou souvent en deux groupes
distincts, indices d’une symétrie bilatérale nette.
Vus en coupe longitudinale, les éléments conducteurs, rayés de façon
plus ou moins lâche ou au contraire assez serrée, présentent des extrémités
effilées et correspondent le plus généralement à des trachéides ; pourtant
un aspect tel que celui qui apparaît sur la fig. 3, PI. IV, indique une per¬
foration scalariforme. Certains éléments, beaucoup plus rares, ont des
parois ponctuées.
Le Palmoxylon vestitum constitue donc bien une forme distincte des
autres fossiles connus.
Affinités avf.c les Palmiers actuels. — Un des caractères anato¬
miques les plus frappants du P. vestitum réside dans l’existence constante,
à l’intérieur des faisceaux conducteurs vus en coupe transversale, d’un
métaxylème formé de pores relativement nombreux de diamètre réduit.
Les seuls genres de Palmiers vivants cités par Tomlinson (1961, p. 336)
comme possédant de nombreux vaisseaux dans les faisceaux conducteurs
centraux du stipe sont : Phytelephas, Chamaerops, Trachycarpus.
La présence de cordons exclusivement fibreux, bien développés jusqu’au
centre du tronc, constitue une autre particularité intéressante du fossile,
car celle-ci n’est pas très répandue chez les Palmiers actuels ; Tomlinson
(1961, p. 336) ne la mentionne que dans dix genres appartenant à des
groupes divers.
1. Ce matériel a pu nous être prêté grâce à l’amabilité du Dr. K. I. M. Chesters, Depart¬
ment of Palaeontology, British Muséum, Londres, que nous tenons à remercier très vivement.
— 710
Les Phytelephas semblent être les seuls où les deux caractères que nous
venons de citer se trouvent associés. Pourtant, une comparaison plus
poussée entre la structure du Phytelephas macrocarpa R. et C. et du Palmo¬
xylon vestitum (Sap.). Stenzel montre de nombreuses différences de détail.
Dans l’espèce actuelle Tomlinson signale : un cortex très large ; un
réseau irrégulier de traces foliaires, de gros faisceaux fibreux et de traces
radiculaires, lié au développement réduit d’un tronc en grande partie
souterrain ; l’absence de vaisseaux vrais à l’intérieur du stipe. Le P. ves¬
titum, fossile au tronc rectiligne de structure bien ordonnée, renfermant
des faisceaux conducteurs de taille réduite et des éléments vasculaires
perforés, ne se rapproche pas plus de l’actuel Pliyt. macrocarpa R. et C.
que du Pliyt. sewardi Kaul du Miocène et ne semble donc pouvoir être
rattaché directement au genre Phytelephas.
Parmi les exemples que nous avons cités comme bases de comparaisons
possibles, Trachycarpus et Cliamaerops appartiennent au groupe des
Palmiers sabaloïdes, caractérisés par leurs feuilles palmatinerves. Ils ne
possèdent pas de faisceaux exclusivement fibreux dans le cylindre central,
mais ceux-ci sont présents dans d’autres genres du même groupe ( Erythea ,
Rhapidophyllum).
De même, chez les Palmiers sabaloïdes, on trouve des exemples très
variés de composition des faisceaux mixtes qui peuvent renfermer soit
un, soit deux, soit de nombreux vaisseaux. On a donc là une hétérogénéité
de structure qui ne permet pas de caractériser de façon sûre, du seul point
de vue de l’anatomie du tronc, les représentants de ce groupe. Tout au
plus peut-on dire que rien ne s’oppose à ce que le P. vestitum s’y rattache.
Des couches à Cyrènes de la vallée de Sault elle-même, Saporta (1863)
signale un Flahellaria incerta Sap. dont les empreintes très fragmentaires
sont d’affinités peu sûres. Mais il est bien connu 1 que dans les différents
niveaux du Tertiaire du Sud-Est de la France (bassins d’Aix et Manosque
en particulier) des restes de feuilles plus caractéristiques, classés sous les
noms de Flahellaria et de Sabalites, sont l’indice net de l’existence de
Palmiers sabaloïdes en Provence au cours des temps oligocènes.
Conclusion. — Malgré les nombreux renseignements que nous possédons
sur sa structure anatomique (tronc et gaines foliaires), il ne nous a été en
définitive pas été possible de rattacher directement le Palmoxylon vestitum
à une genre ou à une tribu particulière de Palmiers. Ceci vient, sans doute,
soit du fait que nos connaissances de la structure des espèces vivantes,
bien qu’elles aient considérablement progressé depuis la parution du traité
de Tomlinson (1961), sont encore très incomplètes, soit que nous avons
affaire à une forme disparue correspondant à un type légèrement différent
de ceux qui subsistent dans la nature actuelle.
Pour ces raisons, nous conserverons, provisoirement du moins, poul¬
ie fossile de Provence, la dénomination de : Palmoxylon vestitum (Saporta)
Stenzel.
1. Voir notamment Stockmans & Willièrf., 1943, pp. 66-67.
(Laboratoire de Morphologie Végétale et Paléobotanique,
Institut de Botanique, Montpellier).
— 711 —
BIBLIOGRAPHIE
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Zeitschr. d. d. geol. Gesellsch., 38. pp. 342-352.
Boubeau (E.) , 1947. — Étude anatomique et paléogéographique du Palmoxylon
lacunosum (Ungcr) Félix. Sa présence dans les couches tertiaires de Gignae
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sewardii sp. nov. Proc. linn. Soc. London, sess. 155, (1942-43), pp. 3-4.
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a new approach. The Palaeobot., 7, n° 1, pp. 76-84.
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l’époque tertiaire, V, Ann. Sci. Nat., Bot., (4) 19, pp. 5-124.
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Mém. Soc. Géol. Fr., n° 9, pp. 1-83.
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gique. Ibid., n° 100, pp. 1-76.
Tomlinson (P. B.), 1961. — Anatomy of the Monocotyledons II. Palmae. Oxford,
Clarendon Press, pp. 1-453.
712 —
LÉGENDES DES PLANCHES
PLANCHE I
Fig. 1. — Palrnoxylon vestitum (Saporta) Stenzel, échantillon n° 216.
Zone interne du tronc, X 20.
Fig. 2. — Phylelephas sewardi Kaul, échantillon type. X 20.
PLANCHE II
Fig. 1, 2. — Palrnoxylon vestitum (Sap.) Stenzel, échantillon type.
Faisceaux fibro-vasculaire et exclusivement fibreux, X 200.
Fig. 3. — Palrnoxylon vestitum (Sap.) Stenzel, échantillon n° 216.
Faisceaux fibro-vasculaires et exclusivement fibreux, X 200.
PLANCHE III
Palrnoxylon vestitum (Saporta) Stenzel, échantillon n° 216.
Fig. 1. — Zone corticale, X 180.
Fig. 2. — Gaines foliaires enserrant le tronc, X 20.
Fig. 3. — Détail d’une gaine foliaire, X 110.
PLANCHE IV
Fig. 1,2. — Palrnoxylon vestitum (Saporta) Stenzel, échantillon n° 216.
1, coupe longitudinale montrant les éléments de vaisseaux à perforations simples, X 250.
2, stegmatas le long d’un faisceau fibreux du tronc, X 250.
Fig. 3, 4. — Phytelephas sewardi Kaul, coupes longitudinales, X 180.
3, perforation scalariforme. 4, extrémités de trachéides à rayures lâches ou serrées.
NICOLE GRAMBAST
PLANCHE U
Bull, Mus. nat. Hisi. nal., 2e série, t. 36, n° 5, 1964,
NICOLE CK
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 36 — N° 5, 1964 (1965), pp. 713-726.
SUR QUELQUES
SUBSTANCES CHIMIQUES ENDOGÈNES
RESPONSABLES DE LA RÉSISTANCE
DES PLANTES AUX PARASITES
Par Mme Suzanne IIEITZ
L’étude des facteurs opposés par un végétal aux atteintes que lui font
subir les organismes parasites (insectes, bactéries, champignons, etc.) a
suscité de nombreux travaux.
Dans une même espèce végétale, le degré de résistance aux maladies
peut correspondre à des différences morphologiques et chimiques des
plantes. Seules ces dernières feront l’objet de cet exposé.
Nous considérerons seulement les substances élaborées par la plante
et qui lui confèrent une immunité naturelle.
Nous étudierons donc successivement :
I) U immunité vis-à-vis des insectes.
1° Les substances répulsives
a) Les roténones et les pyréthrines
b) Les alcaloïdes
c) Les sesquiterpènes
2° Les substances attractives
n) Les essences odoriférantes
b) Les glyeosides thiocyaniques
c) Les saponosides triterpéniques.
II) L'immunité vis-à-vis des champignons.
1° Les acides et aldéhydes aliphatiques
2° Les polyphénols
3° Les phytoalexines
4° Les tropolones
5° Les substances de structure indéterminée
G0 Un sesquiterpène : l’ipoméamarone.
46
714 —
III) Les substances qui sont à la fois insecticides et fongicides.
1° La benzoxazolinone
2° Les anthraquinones
3° Un stilbène : la pinosylvine.
Nous éliminons de cet exposé la résistance aux bactéries et virus qui a
fait l’objet de très nombreux travaux importants, pour nous limiter à la
résistance aux insectes et aux champignons.
I. — Immmunité vis-a vis des insectes.
Fraenkel (1) considère que le choix des insectes phytophages est guidé
par la présence dans les plantes de certaines substances. Il semble exister
une relation entre la physiologie de l’insecte et la constitution chimique du
végétal puisque seules des espèces déterminées d’insectes se nourrissent de
plantes déterminées.
Une substance attractive, lorsqu’elle est appliquée sur une plante qui
n’est pas une nourriture habituelle pour un insecte provoque l’attaque
par ce dernier. On constate que ce produit se retrouve dans d’autres plantes
qui servent de nourriture pour ce même insecte. Au contraire, une subs¬
tance répulsive lorsqu’elle est incorporée à une plante peut détourner
l’insecte qui s’en nourrit habituellement.
Cependant Trouvelot (2) fait remarquer qu’une espèce végétale peut
être en même temps attractive et toxique : c’est le cas des Salpiglossis et
Pétunia qui servent de nourriture aux jeunes larves de doryphores et
entraînent rapidement leur mort.
En réalité, le problème se présente sous un aspect très complexe. En effet,
le tabac qui est protégé contre le doryphore par la présence dans ses feuilles
de nicotine est attaqué par tout un ensemble d’autres parasites : Néma¬
todes, Aphides, etc. (3). De même, les racines de Derris elliptica Benth.,
utilisées pour la préparation industrielle de roténone sont cependant
attaquées par des Coléoptères tels Sinoxolon anale Lesne et Xylopsocus
capucinus F. (4) et une chenille de noctuelle, Prodenia eridania Cram.
Woke (5) (6) a constaté que les pyréthrines perdaient leur toxicité
dans le tractus digestif de Prodenia eridania alors que celle des roténones
est conservée.
On considère que la constitution chimique de la plante joue un rôle
vis-à-vis des insectes phytophages dans le choix de leur nourriture et le
dépôt de leurs œufs. Inversement, on admet que la production d’une subs¬
tance, soit toxique pour l’insecte, soit répulsive par son goût ou son odeur,
doit avoir un rôle protecteur pour la plante.
Nous allons examiner quelques exemples dans lesquels la défense
contre les insectes est attribuée à des substances chimiques bien déter¬
minées.
715 —
1° Les substances répulsives.
a) Les roténones et les pyréthrines. — Bien que nous ayons vu que les
racines de Derris elliptica sont consommées par quelques insectes, un grand
nombre d’autres espèces sont repoussées par la présence de substances du
groupe de la roténone.
Les pyréthrines peuvent jouer un rôle semblable dans le cas des chry¬
santhèmes.
CH,
CHs
0
CH3| H^C-C-Q-HC|^ÿ|C-CH2-CH=CH-CH=CH2
CH,
I J
C
CH,
C = C-C'
H H
Pyréthrine I
b) Les alcaloïdes. — Bvhr a publié en 1954 (7) un travail qui met en
évidence une auto-défense possible de la plante contre un insecte défini
par la production d’un alcaloïde.
Il a montré que la nicotine synthétisée dans les racines de tabac, trans¬
portée et accumulée dans les feuilles, peut protéger celles-ci de l’attaque
par les doryphores.
Nicotine
Pour cela, il a greffé des tiges de tabac sur des racines de pomme de
terre, et des tiges de pomme de terre sur des racines de tabac. L’analyse
montre que les feuilles de tabac greffées sur pomme de terre ne contiennent
pas de nicotine, alors que les feuilles de pomme de terre greffées sur tabac
sont riches en cet alcaloïde. Contrairement à ce qui se passe habituellement,
l’insecte se nourrit des feuilles de tabac alors qu’il délaisse les feuilles de
pomme de terre.
Outre la nicotine, certaines Solanacées renferment de la capsaïcine
(principe actif des piments).
0
HO —4 h— CH2-NH-'c-(CH2)4-CH=CH-CH-CH3
CH3 '
0
ch3
Capsaïcine
— 716
Des alcaloïdes stéroliques ont été isolés aussi de cette famille où ils se
trouvent sous forme de glycosides. Trouvelot et Grisson (10) ont observé
une différence de fécondité très nette chez les doryphores suivant l’espèce
de Solanacée qui est utilisée comme aliment. Leur reproduction est même
nulle sur l’espèce Solarium commersonii Dunn. Cet abaissement de fécon¬
dité conférerait à cette espèce de Solanacée une immunité naturelle.
Ces alcaloïdes stéroliques ont une structure voisine de celle de la sola-
dulcine.
3
Soladulcine
ou de la tomaditine.
Schreiber (9), (10) attribue leur effet nocif aux phénomènes de surface
et au bloquage du métabolisme des stérols. Ils exerceraient en particulier
une action sur l’absorption des phytostérols qui sont indispensables aux
insectes.
c) Les sesquiterpènes. — Le bois du cœur des arbres qui appartiennent
au groupe des Conifères a été particulièrement étudié du point de vue
chimique. Erdtman (40) a publié en 1952 une mise au point sur les subs¬
tances qui en ont été isolées à cette époque et il a signalé que certaines
possèdent un pouvoir insecticide très net. A partir d’une Taxodiacée
( Sciadopitys verticillata (Thumb.), il a été isolé du cédrol et du guaïol.
Ce dernier corps serait responsable de la résistance du bois de l’espèce
Callitris aux termites.
— 717 —
2° Les substances attractives.
Au contraire, il existe des substances dont la présence provoque l’attrac¬
tion des insectes par les plantes.
a) Les essences odoriférantes : parmi celles-ci, on peut citer le coriandrol
et la carvone. Dethier (11) a consacré une étude à l’attraction qu’elles
exercent sur les papillons et il a observé qu’il existait une limite de con¬
centration au delà de laquelle la même substance devenait répulsive.
H
ch3-ç = ch-ch2-ch2-ç-ch=ch2
ch3 6
J H
Coriandrol
Carvone
L’attraction des larves du bombyx pour les Moracées est attribuée aux
P et y hexènol (12),
CH3- CH2-CH2.-CH = CH - CH20H
jî Hexenol
et au p hexènal
ch3-ch2-ch2-ch=ch-c(
fi Hexenal
b) Les glycosides thiocyaniques. — • Les Crucifères sont attractives
grâce aux glycosides thiocyaniques comme la sinigrine et la sinalbine (13)
CH,=CH-CH,-C-S— Glucose
* N
N-O-SO3K
Sinigrine
-CH2-N=C^
S-Glucose
O-SOj-R
R=C|6H 24.05N ou Sinapine
Sinalbine
c) Saponosides triterpéniques. — Des travaux ont été effectués sur un
insecte d’origine mexicaine, Epilachna varivestris, qui se nourrit de plantes
du genre Phaseolus et pour qui la substance attractive non encore identifiée
semble appartenir à la famille des saponosides triterpéniques (14).
II. — Immunité vis-a-vis des champignons.
Un grand nombre d’articles mentionnent la présence dans la plante
de substances ayant un pouvoir fongicide mais, il n’y a vraiment que
quelques études approfondies sur leur mécanisme d’action : par exemple,
le travail de Uritani et de ses collaborateurs sur l’ipoméamarone. Avant
d’étudier de plus près celle-ci, nous mentionnerons les substances aux¬
quelles on attribue des propriétés fongicides in vivo.
1° Des acides et aldéhydes aliphatiques.
Hafiz (21) attribue à l’acide malique la résistance du pois chiche à
Mycosphaerella rabiei (X) RAM.
COOH — CHOH-CH2 — CO O H
Pendant les quarante premiers jours de la vie de la plantule, la pro¬
duction d’acide malique est presque nulle. L’auteur n’observe pas de diffé¬
rence entre les lignées résistantes et sensibles. Ensuite, le nombre de poils
épidermiques glandulaires contenant cet acide devient plus grand dans les
plantes résistantes que dans les plantes sensibles. L’acide malique inhi¬
berait la germination des spores et le développement des tubes du cham¬
pignon.
Le A2 ou p hexènal déjà signalé comme attractif pour le Bombyx du
mûrier est une substance qui se retrouve dans de nombreuses espèces
d’arbres et dans des Graminées. D’après Schildknecht et Rauch (22),
le A2 hexènal aurait des propriétés fongicides et bactéricides. Il est syn¬
thétisé par les feuilles saines, mais les auteurs l’ont trouvé en plus grande
quantité dans les cellules traumatisées. Il aurait en même temps une action
hormonale et activerait la formation de subérine par les tissus blessés.
2° Des polyphénols.
Depuis longtemps, on a constaté une accumulation de polyphénols
dans les organes résistants aux champignons. C’est ainsi que Link, Walker
et Angell (23), (24), (25) ont mis en évidence la présence d’acide proto-
catéchique et de catéchol dans les écailles d’oignons rouges et jaunes
résistant au Colletotrichum circinans Berk. Yogi, et Botrytis allii Munn.
OH OH
protocatéchique
Ces phénols ne se trouvent pas dans les cellules vivantes ; les auteurs
en ont conclu que leurs précurseurs se transforment au moment où la
cellule meurt.
L’acide caféique ou acide dioxy-4,5 cinnamique existerait dans la
patate douce résistante à la pourriture noire, Ceratocystis fimbriata (26),
719 —
et dans les pommes de terre résistantes à Phytophthora infestons ou Fusa-
riurn niveale (27), (28).
Acide cafeïque
En même temps que cet acide on a isolé l’acide chlorogénique (29).
Acide
chlorogénique
Dans les tissus de la patate douce voisins de ceux qui sont envahis par
le champignon, on constate que la teneur en coumarines comme l’om-
belliférone et la scopolétine est plus grande que celle des tubercules sains.
Ombelliferone Scopolétine
Koves et Varga (30) ont trouvé que ces substances avaient aussi une
action inhibitrice sur la croissance des coléoptyles de blé et sur la germi¬
nation des graines de pavot. Elles agiraient donc probablement comme
antimétabolites.
D’autres phénols et une quinone ont été isolés du bois de Séquoia,
Taxodium, Robinia et Libocedrus (40), (42). Ce sont : le carvacrol, Thydro-
thymoquinone et la thymoquinone qui possèdent des propriétés fongi¬
cides.
CH
/ \
CH3 CH3
Carvacrol
Hydro Thymoquinone
thymoquinone
And erson et ses coll. (43) ont montré que le cèdre ( Libocedrus decurrens
Torr.) perdait sa résistance aux champignons avec l’âge par la disparition
— 720 —
de ces substances et formation de polymères : le libocédrol, l’hydériol et la
libocédroxy-3 thymoquinone, ceux-ci n’ayant aucune action fongicide.
3° Les phytoalexines .
Cruickshank et Perrin (31), (32) ont isolé de cosses de pois ( Pisum
sativum L.) infectées par Sclerotinia fructicola Wint. Rehm. une substance
qu’ils ont appelée pisatine, dont la formule a été déterminée récemment par
Perrin et Bottomley (33), (34).
D’après Cruic'kshank (35), la pisatine n’apparaît qu’après installation
du parasite dans la plante. Son action fongistatique est plus marquée que
son action fongicide. L’auteur a remarqué que les champignons phyto-
pathogènes dont le développement est, in vitro, inhibé par la pisatine ne
provoquent pas d’infection chez le pois.
De même à partir du trèfle rouge, Trifolium pratense L., Bredenberg
et Hietala (36), (37) ont isolé de la trifolirhizine qui serait de la ptéro-
carpine où le méthyle en position 7 est remplacé par une molécule de
glucose.
Gl
Muller propose de désigner l’ensemble des substances de ce type qu’il
avait déjà mises en évidence dans les cosses de haricots, Phaseolus bulgare
L., infectés par Sclerotinia fructicola sous le nom de phytoalexines (38), (39).
4° Les tropolones.
Les Conifères sont riches en fongicides. Parmi eux les thuyaplicines,
signalées par Erdtman (40), puis par Rudman (41), appartiennent au
groupe des tropolones et protègent les sapins de la pourriture du bois.
0 OH
(><;;
oc
Thuyaplicine
0 OH
IJ _ I
Q:,
fi
CH, \=
/lh3
nCH
CH
3 / \
CH3CH3
Thuyaplicine %
— 721
5° Substances de structure non déterminée.
D’autres substances ont été mises en évidence comme jouant un rôle
dans l’immunité naturelle des plantes. Ce sont : l’avénacine, l’orchinol et
un produit qui a été isolé des racines de carottes.
L’avénacine est présente dans la racine et les feuilles de l’avoine (44).
Elle inhibe la croissance et la respiration de champignons comme Ophio-
bolus grarninis. Cette substance est un glucoside dont l’aglycone n’a aucune
activité fongicide.
L’orchinol, ClgHJg03, a été isolé de différentes Orchidées (45) infectées
par Rhizoctonia repens et présente une action fongistatique très nette.
Après une première infection, la présence d’orchinol dans les tissus inhibe
la croissance de certains autres champignons comme Botrytis alii Munn.,
Rhizoctonia solanii Kuhn, etc...
De même Condon et Kuc (46) ont isolé une substance cristalline qui
possède des propriétés fongicides à partir des racines de carottes ( Daucus
carotta L.) infectées par Ceratocystis fimbriata Eli. et Halst. Cette subs¬
tance est aussi toxique vis-à-vis de Ilelminthosporium carbonicum Ulltrup
et Stemphylium radicinum (Meier, Drechs et Eddy) Neerg. Ces auteurs
n’ont pu en donner que les caractéristiques :
F. 75°, 7 [a]D25° = 51°, 8. L’analyse et le poids moléculaire correspondent
à une formule brute en
6° Un sesquiterpène : V ipoméamarone.
Une substance intéressante, l’ipoméamarone ou ipoméarone, isolée à
partir de la patate douce, a fait l’objet d’un travail suivi dans le but
d’étudier son rôle dans la lutte de la plante contre les champignons. Elle a
été découverte en 1943 par Hiuha (47). Sa structure n’a été établie qu’en
1952 par Kubota (48).
C’est un sesquiterpène qui se présente sous forme d’un liquide, P. E.
130-135°, [a]D = + 28°, de formule brute C15H2103.
-Oc,
CH,
/CH
[Mj Y NCHa-C0-CH2-CHX[;H
0 Ipomeamarone
3
3
Cette substance a une action inhibitrice sur la germination des spores (47)
et la croissance du champignon, Ceratostomella fimbriata (51). Elle est
capable, in vitro, d’activer la respiration des tissus et, d’après Uritani
et coll. (50), elle aurait une action sur la phosphorylation. Ceci est à rap¬
procher des observations de Uritani, Takita (49), qui ont constaté
qu’il se produisait une augmentation de la respiration des tissus sous-
jacents de la patate douce attaquée par Ceratostomella fimbriata.
Récemment, en 1961, Akazawa et Wada (52) ont fait une étude systé¬
matique de la teneur en ipoméamarone de ces tissus. Ils ont montré qu’il
— 722 —
•existe une relation entre l’augmentation de la teneur en ipoméamarone
au cours de l’infection et la résistance de la plante.
Comparant les variétés très résistantes de la patate douce Norine n° 1
et Norine n° 10 et des variétés sensibles Norine n° 5 et Norine n° 2, les
auteurs sont arrivés aux conclusions suivantes :
1° Dans les variétés résistantes et sensibles, il y a, après l’infection,
un temps de latence de 24 heures avant l’apparition de l’ipoméamarone.
2° La vitesse de formation de ce sesquiterpène est plus grande dans les
variétés résistantes que dans les variétés sensibles.
Norine 2. Norine 1.
Le tableau ci-dessous dans lequel sont comparées la résistance de quatre
variétés à l’égard de Ceratostomella et leur teneur en ipoméamarone montre
bien le rapport qui existe entre ces deux données.
Teneur en ragr.
Variétés Résistance entre 24 et 48 h.
après infection.
Norine 10 . + + + + 45,5
Norine 1 . + + + 16,4
Norine 2 . ++ 8,9
Norine 5 . + 1,6
En même temps, on note une augmentation de la teneur en acides
chlorogénique et isochlorogénique.
Comme Uritani et ses collaborateurs, Akazawa et Wada (52) ont
montré que l’ipoméamarone avait un effet stimulant sur la respiration des
tissus infectés. Cependant, pour ces derniers, deux points semblent difficile¬
ment explicables :
1° Il se produit une augmentation de la respiration des tissus dans les
régions internes voisines des régions infectées où on ne décèle pas d’ipo-
méamarone.
723 —
2° Il y a augmentation de la respiration dès les 24 heures suivant l’in¬
fection par le champignon alors que la synthèse de l’ipoméamarone est
très faible à ce stade, même dans les tissus infectés.
On remarquera que cette synthèse de l’ipoméamarone par la patate
douce n’est pas spécifique de l’infection par Ceratostomella fimbriata. Elle
apparaît aussi en réponse à l’attaque d’autres champignons comme Fusa-
rium heliobasidium ou au traitement des tubercules par des agents chi¬
miques comme le chlorure mercureux ou l’acide trichloracétique.
Pour Uritani et ses coll. (50), le fait qu’il y a production d’ipoméa-
marone en réponse à l’action d’agents toxiques suggère que l’attaque par
Ceratostomella fimbriata produit une déviation du métabolisme de la plante.
Lorsque la patate douce est attaquée par le champignon, la respiration
est augmentée dans les parties sous-jacentes (53), (54), (55) et le pyruvate
dérivé du phosphate de glucose est décomposé et utilisé activement dans
le cycle de l’acide tricarboxylique et le cycle des acides gras. Lorsque le
champignon pathogène pénètre dans la cellule, il produit des enzymes
exogènes et des métabolites au cours de son développement. Il y a déna¬
turation des protéines des cellules hôtes. La fonction protoplasmique qui
régularise l’activité des enzymes tels que la polyphénoloxydase serait
diminuée à cause de l’action inhibitrice de l’ipoméamarone de même que la
pénétration du champignon. Cette polyphénoloxydase oxyderait alors
librement les polyphénols tels l’acide chlorogénique, et les quinones résul¬
tantes réagiraient avec les protéines et les aminoacides et formeraient des
mélanines.
III. — Les substances qui sont a la fois insecticides et fongicides.
Certaines substances sont à la fois insecticides, fongicides et légèrement
bactéricides.
1° La benzoxazolinone et son dérivé méthylé.
Ces substances se trouvent principalement dans les Graminées et leur
action a été particulièrement étudiée dans les céréales par Virtanen (15).
Cet auteur a isolé, à partir du seigle, un glycoside (17) qui, par hydrolyse
enzymatique, donne naissance à la benzoxazolinone. Virtanen a montré
qu’il s’agit d’un glycoside à l’azote de formule c14h17o9n. Il a aussi pu
mettre en évidence que le glycoside précurseur de la méthoxy-6-benzo-
xazolinone était le même dans le blé et le maïs (18).
R=H benzQxazolinone
R=ch3 méttioxy 6 benzoxazolinone
Dans les jeunes plantes, la teneur en ces substances est telle que la
croissance des champignons est complètement inhibée. Leur répartition
— 724 —
n’est pas la même en tout point et Virtanen (15), (16), a montré qu’il
existe un rapport entre leur concentration et la destruction d’un organe
donné par les champignons. Les feuilles situées à la base de la plante qui
sont attaquées au printemps contiennent peu de benzoxazolinone, alors
que les feuilles et bourgeons terminaux à forte teneur résistent très bien.
2° Les anthraquinones.
Ce sont les anthraquinones du bois de teck, Tectona grandis L. (19), (20)
qui protègent ce dernier en même temps des termites et de la pourriture
du bois. En particulier, la tectoquinone et l’hydroxy-méthyl-2 anthra-
quinone ont été isolées et identifiées.
Tectoquinone
CH, OH
éthyl 2
anthraquinone
3° Un stilbène : la pinosylvine.
De même, la pinosylvine isolée par Erdtman (40) de Pinus silvestris L.
est signalée comme ayant en même temps une grande activité insecticide,
fongicide et bactéricide. Par contre, son dérivé monométhylé est moins
toxique pour les champignons et les bactéries. Son dérivé diméthylé a une
activité encore plus faible.
Il ne faut pas en déduire que seule la synthèse des substances toxiques
pour le parasite est déterminante pour la lutte de la plante contre la
maladie. Elle ne peut être que l’un des moyens utilisés contre l’installation
du parasite car la résistance mécanique est également importante. La cuti¬
cule protège les feuilles de l’attaque des champignons et ceux-ci doivent
donc profiter des stomates et des blessures pour pénétrer dans les tissus.
La plante peut-être aussi protégée par l’absence d’aliment valable pour le
champignon. Une étude importante a été faite par Barnett (43) qui
décrit les relations entre la plante et le champignon parasite.
Résumé. — Il a été trouvé que la résistance des plantes aux insectes ou aux
champignons pouvait être attribuée à certaines substances chimiques qui ont
pu être isolées. La spécificité d’action de ces substances serait liée à leur cons-
— 725
titution chimique. Le cas particulièrement intéressant de l’ipoméamarone permet
de mettre en évidence le parallélisme entre la synthèse de ce produit par la plante
et l’immunité de celle-ci.
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2* Série, Tome 36
Numéro 6
Année 1964
Paru le 7 Mai 1965.
SOMMAIRE
Page»
Communication» :
J. Nouvel, J. Rinjard, P. Ciarpaglini, M. A. Pasquier et J. Prot-Lassalh. Rap¬
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Cl. Le Coq. Étude cyto-taxinomique de six Moracées . 869
M. Bodard. Le Gracilaria occidentalis (Borg.) : Une espèce de Rhodophycée pantro-
picale atlantique . 874
V. Plouvier. Sur l’enrichissement de la collection de substances organiques du Labo¬
ratoire de Chimie . 879
Table des matières du tome 36 . 883
Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 36, n° 6, 1964 (1965), pp. 727-887.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1964. — N» 6
465e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
3 décembre 1964
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. GUIBÉ
COMMUNICATIONS
RAPPORT SUR LA MORTALITÉ
ET LA NATALITÉ ENREGISTRÉES
AU PARC ZOOLOGIQUE DE PARIS
PENDANT VANNÉE 1962
Par J. NOUVEL, J. RINJARD, P. CIARPAGLINI,
M. A. PASQUIER et J. PROT-LASSALE
A. — MORTALITÉ
I. — • Mammifères.
L’effectif qui était de 508 têtes le 1er janvier 1962 s’élève à 553 le
31 décembre ; au cours de l’année 1962, nous avons perdu 140 mammi¬
fères se décomposant en 67 adultes acclimatés, 13 sujets récemment
incorporés, (sur un total de 66), 13 sujets nés au Parc Zoologique et
âgés de 10 jours à 6 mois et 47 mort-nés ou nouveau-nés âgés de moins
de 10 jours.
La répartition de cette mortalité par catégorie et par mois est donnée
dans le tableau I.
47
— 728 —
Tableau I.
Dans le tableau II nous indiquerons, par espèce et selon l’ordre zoo¬
logique, le nombre des naissances et le nombre des morts en tenant compte
de chacune des catégories ci-dessus définies.
Nous donnerons ensuite une brève étude critique des principales causes
de mortalité.
Tableau II.
729 —
— 730 —
— 731 —
Principales causes de la mortalité.
1° Les Maladies à virus. — Le coryza gangréneux des Bovidés qui
sévit exceptionnellement chez les animaux sauvages en captivité, a causé
la mort de trois bisons d’Amérique qui présentèrent les signes cliniques
suivants : état de torpeur accusé, perte complète d’appétit et absence
de rumination, larmoiement, ptyalisme, jetage, muco-purulent, strié
de sang, respiration accélérée puis dyspnéique et constipation opiniâtre.
A l’autopsie, nous relevons les lésions caractéristiques : kératite bila¬
térale, fausses membranes jaunes verdâtres sur les muqueuses pituitaire,
sinusiale, pharyngée, laryngée et trachéale ; pleuro-pneumonie, péricar¬
dite, myocardite, hépato-néphrite, hypertrophie et vive congestion des
ganglions lymphatiques, suffusions sanguines sur les grandes séreuses.
L’inoculation expérimentale au mouton (deux) n’a pas eu d’effet.
2° Les Maladies microbiennes. - — Le tétanos cause la mort en 48 heures
d’un impala femelle blessé d’un coup de corne à la face externe de la
cuisse droite par un mâle de même espèce.
Un cas de dysenterie bactérienne, due à Shigella dysenteriæ II, a été
diagnostiqué chez un chimpanzé adulte b
Nous avons aussi observé plusieurs cas de nécrose des muscles masti¬
cateurs et des maxillaires (1 gazelle dorcas, 1 gazelle Thomson, 2 gazelles
de Grant et 1 kangourou roux) sans identifier le germe responsable.
3° La T uberculose. — A causé la mort de neuf mammifères : tuber¬
culose généralisée chez un cerf des marais, tuberculose miliaire aiguë du
poumon chez un gibbon à mains blanches, un guépard et un wallabie
thétis, pleuro-pneumonie avec foyers caséeux et caséo-caleaires chez un
lynx d’Espagne, un tapir, un dik-dik, un chevreuil et un élan à
crinière.
Nous avons en outre relevé des lésion ganglionnaires calcifiées à l’autop¬
sie d’animaux morts d’une autre maladie : lion, bison, gazelle Thomson
et daim.
4° Les Maladies parasitaires. — Nous avons constaté la présence d’asca¬
ris dans l’intestin d’un guépard et de nombreux Cysticereus tenuicollis
fixés au péritoine et à la capsule de Glisson de 2 mouflons à manchettes
et de 2 gazelles de Grant.
5° Les traumatismes et accidents divers. — Occupent cette année encore
la première place parmi les causes de la mortalité (29 cas) :
a) Chez les jeunes : Trois tigres, deux ours baribal et deux gazelles
à front roux sont tués par la femelle quelques heures après la mise-bas.
Un zèbre de Grant nouveau-né est victime d’une luxation de la sym¬
physe pubienne et d’une hémorragie vésicale d’origine traumatique.
Trois jeunes mouflons à manchettes et un mouflon de Corse tombent
du rocher sur lequel ils sont nés.
1. J. Nouvel et J. Prot-Lassale : Bull. Acad. Vétér. de Fr., 1963, 36, 371.
732 —
b) Chez les adultes : Les luttes entre sujets d’une même espèces se
terminent par la mort pour deux macaques, un guanaco et un castor
d’Europe ; celles qui se déroulent entre des animaux de sexe opposé
dans une même espèce entraînent la mort d’une tigresse, d’une antilope
américaine, d’une gazelle de l’Inde, et d’un impala femelle.
Les rivalités entre espèces différentes peuvent aussi se produire : un
cerf Duvaucel tue un muntjac.
D’autre part, un phacochère est victime d’un accident de contention,
un mouflon à manchettes âgé de 4 ans se tue en tombant du rocher, un
céphalophe à front noir se fracture le fémur gauche, et un kangourou
à queue courte se noie dans un bassin.
Enfin, un ours des cocotiers, une gazelle dorcas, et un wallabie de
Bennett succombent à des hémorragies internes d’origine traumatique.
La nature des causes de la mortalité est résumée dans le tableau III.
Tableau III.
Causes de la Mortalité
Nombre de cas
Maladies à virus .
Maladies microbiennes (sauf tuberculose) .
Tuberculose .
Maladies parasitaires .
Affections non spécifiques :
1) Appareil digestif et glandes annexes :
— Estomac .
Gastro-entérite hémorragique .
Gastrite suppurée (abcès) .
— Intestin .
Congestion intestinale .
Entérite hémorragique .
Entérite nécrotique .
Entérite ulcéreuse .
Entérite suppurée (abcès) .
— Foie .
A) Troubles inflammatoires : hépatites
Hépatite aigue .
Hépatite suppurée (abcès du foie) .
Hépatite chronique
— dégénérescence hépatique. . . .
— hépato-néphrite .
— cirrhose .
3
7
13
5
2
1
1
18
6
8
1
1
2
12
2
2
3
2
2
B) Troubles circulatoires :
Congestion passive (« foie cardiaque »)
1
— 733
Causes de la mortalité
Nombre de cas
2) Appareil respiratoire :
— Poumon .
Congestion pulmonaire .
Pneumonie — Broncho-pneumonie
Pleuro-pneumonie .
3) Appareil circulatoire :
— Myocarde .
— Péricarde .
4) Appareil urinaire :
— Reins .
5) Appareil génital :
— Dystocie .
— Infection utérine après avortement .
6) Grandes séreuses :
— Plèvre (pleurésie) .
— Péritoine (péritonite) .
7) Système réticulo-endothélilal :
— Rate .
8) Appareil locomoteur :
(origine non traumatique)
— Os .
— Articulations .
Maladies de la nutrition et cachexies .
Traumatismes et accidents divers .
18
9
7
2
4
6
4
1
2
1
5
3
2
2
8
29
II. — Oiseaux.
L’effectif qui était de 702 tètes le 1er janvier 1962 est ramené à 700
au 31 décembre.
Au cours de l’année 1962 nous avons perdu 98 oiseaux, dont 42 adultes
acclimatés, 13 sujets récemment incorporés aux collections (sur un total
de 48), 11 sujets âgés de 1 à 6 mois et 32 nouvellement éclos.
La répartition mensuelle de la mortalité est donnée, par catégorie et
par mois dans le tableau IV.
— 734 —
Tableau IV.
Le tableau Y indique pour chaque espèce énumérée dans l’ordre zoolo¬
gique, le nombre des naissances et le nombre des sujets morts dans cha¬
cune des catégories qui ont été définies ci-dessus.
Nous analyserons ensuite les principales causes de la mortalité.
Tableau T’.
— 735 —
— 736 —
MORTS
Principales causes de la mortalité.
1° Maladies microbiennes. — Nous avons diagnostiqué :
a) Une épidémie de Salmonellose chez les Psittacidés. Six perroquets
dont un cacatoès à huppe jaune, un ara de Lear, deux aras macao, un
ara chloroptère et un jaco succombèrent à l’infection. La maladie suraiguë
évolua en vingt à trente heures pendant lesquelles les oiseaux, très abat¬
tus, émettaient une diarrhée verdâtre et fétide. Un traitement à base
de chloramphénicol administré par voie buccale à tout l’effectif a permis
d’arrêter l’épidémie. Salmonella typhi murium (variété Copenhague sans
antigène 0,5) 1 fut isolé du sang du cœur, du foie, des reins et de la rate
des cadavres.
b) Une septicémie à bacille de rouget ( Erysipelothrix insidiosa ) chez
une grue couronnée à cou gris.
2° Maladies parasitaires. — Nous avons relevé d’une part cinq cas
d’aspergillose chez un manchot royal, un jeune cygne muet, une poule
d’eau et deux jeunes oies céréopse dont l’une était aussi atteinte de
1. Diagnostic confirmé par M. Lf. Minor de l’Institut Pasteur que nous remercions ici.
— 737 —
typhlite parasitaire ( Heterakis ), d’autre part huit cas d’échinuriose ( Echi -
nuria uncinata Rudolphi) chez deux bernaches à ailes bleues adultes, cinq
jeunes cygnes muets et deux bernaches nonnettes de quelques semaines.
3° Les traumatismes et accidents divers sont très nombreux. — Plusieurs
oiseaux ont été mortellement blessés par des Mammifères vivants sur le
même parc ou à proximité : un héron garde-bœuf et deux flamants dont
un hybride ( Phœnicopterus antiquorum X Phœnicopterus ruber ) âgé de
trois mois sont tués par un gibbon ; un pélican à corne nasale reçoit un
coup de corne d’une gazelle de Grant ; sept cygnes muets âgés de 10 jours
sont piétinés par des muntjaes ; une bernache de Magellan a le fémur
gauche fracturé par un cob onctueux.
D’autres oiseaux sont morts à la suite de blessures causées soit par
des oiseaux de même espèce : un marabout d’Afrique, deux aigrettes
garzettes et une grue couronnée à cou gris, soit par des oiseaux d’espèce
différente : un héron garde-bœuf, une pie commune et un faisan argenté.
Trois dendrocygnes de Java, récemment arrivés, ont été noyés, une
bernache à ailes bleues a été retrouvée morte sous la glace et un paon
nigripenne s’est étranglé dans le corset de protection d’un arbre.
Enfin, une jeune bernache du Canada est victime d’un accident de
capture, une autruche d’une luxation de l’articulation tibio-métatar-
sienne droite ; un ibis rouge, une cigogne blanche, et un flamant rose
meurent de fractures ouvertes tarso-métatarsiennes, une oie à tête barrée
et un jeune faisan argenté succombent à des hémorragies internes d’ori¬
gine traumatique.
La nature des causes de la mortalité est résumée dans le tableau VI.
Tableau VI.
— 738
Causes de la mortalité
Nombre de cas
3) Appareil circulatoire :
— Myocarde (myocardite) . .
— Péricarde (péricardite) .
4) Grandes séreuses :
— Péritoine (péritonite) . .
5) Système réticulo-endothélial :
— Rate . .
6) Appareil locomoteur (origine non traumatique)
Maladies de la nutrition et cachexies .
Traumatismes et accidents divers .
Accidents de l’acclimatement .
Causes indéterminées (adultes) . . .
5
1
1
2
2
5
31
4
2
B. — NATALITÉ
Sur 160 naissances observées chez les Mammifères, 154 sujets sont nés
viables, mais 41 n’ont pas atteint le dixième jour et 13 sont morts avant la
fin du sixième mois. Au 31 décembre il nous restait 100 sujets nouveaux.
Parmi les 92 oiseaux éclos, 32 n’ont pas dépassé le premier mois et
11 n’ont pas atteint la fin du sixième mois, 49 ont donc atteint cet âge.
Le tableau VII donne la répartition mensuelle des naissances en 1962 ;
leur nombre par espèce est donnée dans le tableau II pour les Mammi¬
fères et dans le tableau V pour les Oiseaux.
Tableau VII.
Les plus importantes de ces naissances sont pour les Mammifères un
gibbon, un tapir d’Amérique, trois zèbres (Grant, Chapmann et Grévy)
un okapi mâle (le deuxième née de Dolo et Irumu) trois oryx algazelles,
un grand koudou, deux élands, divers cervidés, des céphalophes de Max¬
well, des ourébies, un gnou à queue blanche et trois tragules meminna
— 739 —
nos Antilocapra americana ont de nouveau donné naissance à deux jumeaux
qui n’ont malheureusement vécu que quatre jours.
Nous avons d’autre part obtenu l’éclosion de seize autruches (sept en
incubation naturelle, neuf en incubation artificielle), de deux nandous,
de deux manchots de Humboldt, de quatre cygnes à cou noir et de deux
flamants (un du Chili et un hybride Antiquorum X ruber).
Nous avons enfin constaté pour la première fois l’incubation naturelle
inachevée d’un pélican à crinière et la ponte d’un pélican blanc et d’un
ara ararauna.
En résumé, du point de vue pathologique nous voyons cette année :
le premier cas de Coryza gangréneux constaté sur un animal sauvage
(bison) et l’infection par Shigella dysenteriae, germe relativement commun
chez les primates asiatiques, de chimpanzés provenant de zones géogra¬
phiques où ce germe est inconnu.
Les salmonelloses, le rouget et l’aspergillose restent des infections et
des infestations encore fréquentes pour les oiseaux ; l’aspergillose des
manchot est toutefois plus rare.
Dans le domaine des naissances, les okapis et les gibbons offrent un
intérêt particulier ainsi que l’incubation naturelle des autruches qui
n’avait jamais, à notre connaissance, été observée à la latitude de Paris.
Les traumatismes et accidents méritent d’être signalés, car leur impor¬
tance traduit, plus encore que la physio-pathologie de la reproduction
ou que la pathologie proprement dite, les effets du changement de milieu
et l’effet de la concentration dans un espace restreint d’animaux qui
vivent côte à côte en liberté et qui ne présentent apparemment aucun
motif de rivalité sexuelle ou alimentaire.
La mortalité « infantile » enfin reste un test intéressant ; elle peut
s’accroître lorsqu’une amélioration du milieu et de l’alimentation a per¬
mis des naissances jusque là impossibles, mais elle ne régresse que lorsque
les différents facteurs de l’équilibre biologique ont été mieux réalisés.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 6, 1964 (1965), pp. 740-755.
RAPPORT SUR LA MORTALITÉ ENREGISTRÉE
A LA MÉNAGERIE DU JARDIN DES PLANTES
PENDANT VANNÉE 1962
Par J. NOUVEL, G. CHAUVIER et L. STRAZIELLE
I. — Mammifères.
Au cours de l’année 1962, sur un effectif de 620 têtes, les pertes en
Mammifères se sont élevées à 55 adultes acclimatés, 28 sujets récemment
incorporés aux collections, 9 jeunes nés à la Ménagerie et âgés de 10 jours
à 6 mois et 23 mort-nés ou nouveau-nés âgés de moins de 10 jours, sur
73 naissances, soit un total de 115.
Tableau I.
Ordre des Primates.
Sous-ordre des Lémuriens.
Famille des Lémuridés.
2 Makis fauves, Lemur fulvus E. Geoff., l’un est atteint de pseudotuber¬
culose, l’autre succombe à une infestation massive par Acanthocé-
phales.
— 741 —
1 Maki à front roux, Lemur rufifrons Benett, âgé de 10 jours est atteint
d’entérite.
3 Makis macaco, Lemur macaco Linné, l’un succombe à une pneumonie,
les deux autres sont victimes d’infestation par Acanthocéphales
avec perforations multiples de l’intestin grêle.
4 Makis mongoz, Lemur mongoz L., présentent de nombreuses perfora¬
tions intestinales provoquées par des Acanthocéphales.
Sous-ordre des Simiens.
Famille des Hapalidés.
1 Ouistiti, Hapale jacchus (L.), présente des lésions de pneumonie.
2 Singes-lions dorés, Leontocebus rosalia L., dont l’un est mort acciden¬
tellement et l’autre, hydrocachectique, par infestation parasitaire
par Acanthocéphales.
Famille des Cébidés.
1 Sajou à front blanc, Cebus albifrons (Humboldt), est tué par une Genette
évadée de sa cage.
2 Lagotriches, Lagothrix lagotricha Humboldt, l’un succombe à une
pneumonie « a frigore », l’autre à une strongyloïdose massive.
Famille des Colobidés.
2 Golobes bais, Colobus bcidius Kerr, dont l’un succombe à une pneu¬
monie, l’autre à des perforations d’ulcères intestinaux.
1 Colobe guerezza, Colobus polykomos caudatus (Thomas), mort cachec¬
tique après avoir présenté des signes de dénutrition, rebelles à
diverses thérapeutiques et aux modifications du régime alimen¬
taire.
Famille des Cercopithécidés.
4 Patas, Erythrocebus patas Schreber, dont deux jeunes âgés d’une quin¬
zaine de jours sont abandonnés par leurs mères, un autre âgé de
trois semaines succombe à une bronchopneumonie, le dernier
atteint de tuberculose meurt des suites de blessures provoquées
par ses congénères.
2 Cercopithèques à gorge blanche, C. mitis albogularis (Sykes), dont
l’un, mort subitement, présente Une hépatonéphrite, l’autre, suc¬
combe à une congestion par coup de chaleur.
3 Cercopithèques de l’Hoest, Cercopithecus l'Hoesti Sclater, dont deux
mort-nés ; le troisième âgé de quelques jours succombe à une pneu¬
monie.
1 Moustac, Cercopithecus cephus (L.), est atteint de pseudotuberculose.
1 Cercopithèque diane, Cercopithecus diana (L.), mort-né.
1 Cercopithèque blanc-nez, Cercopithecus nictitans petaurista Schreber,
est atteint de pseudotuberculose.
3 Mones (de Lôwe, de Gray et de Campbell), C. mona L'owei Thomas,
C. mona grayi Fraser, C. mona campbelli Waterhouse, atteintes de
pseudotuberculose.
2 Talapoins, Miopithecus talapoin (Schreber), dont l’un, succombe à
une infestation massive par Acanthocéphales et l’autre à une inva¬
gination intestinale.
1 Mangabey enfumé, Cercocebus aetliiops (Schreber), succombe à une
pneumonie.
2 Mangabeys noirs, Cercocebus aterrimus (Oudemans), dont un jeune
de 2 mois succombe à une entérite, et un autre, âgé de 4 mois,
est atteint de rachitisme.
i Mangabey à collier, Cercocebus torquatus (Kerr), est atteint d’hépato-
néphrite et de myocardite,
i Magot, Macaca sylvanus L., mort-né.
1 Hamadryas, Papio hamadryas (L.), mort-né.
1 Anubis, Papio anubis (L.), mort-né.
2 Drills, Papio leucophaeus (F. Cuvier), succombant à une congestion
a frigore.
1 Mandrill, Papio sphynx (L.), succombant également à une congestion
a frigore.
Famille des Hylobatidés.
1 Gibbon, Hylobates concolor gabriellae Thomas, est atteint d’entérite
hémorragique avec dégénérescence hépatique et présence de Tri-
churidés dans l’intestin grêle.
Ordre des Rongeurs.
Famille des Microtidés.
1 Rat musqué, Ondatra, zibethica L., est atteint d’hépatite.
Famille des Sciuridés.
2 Écureuils d’Europe, Sciurus vulgaris L., dont les cadavres, en voie
d’autolyse, trouvés dans les boîtes-abris, ne permettent pas de
déterminer la cause de la mort.
1 Chien de prairie, Cynomys ludovicianus Ord., atteint de myocardite
et d’endocardite aiguës.
1 Écureuil de l’Inde, Ratufa indica Erxleben, succombe à une entérite
aiguë.
— 743 —
Famille des Myocastoridés.
2 Ragondins, Myocastor coypu Molina, tous deux atteint de tuberculose
intestinale.
Famille des Dasyproctidés.
1 Agoutis, Dasyprocta aguti (Linné), dont deux mort-nés, un jeune tué
par les adultes quelques heures après la naissance, une femelle qui
succombe à un accident de parturition, deux atteints de gastro-
entérite hémorragique et le dernier atteint de tuberculose intesti¬
nale et hépatique.
Ordre des Ongulés.
Sous-ordre DES ARTIODACTYLES.
Famille des Camélidés.
1 Dromadaire, Camelus dromedarius L., atteint de cirrhose hépatique
succombe à un hémopéricarde dû à une rupture de vaisseaux coro¬
nariens.
1 Alpaca, Lama pacos Linné, atteint de pleuro-pneumonie.
Famille des Suidés.
1 Sanglier, Sus scrofa L., très âgé, présente seulement des lésions de
sénilité.
1 Pécari, Dicotyles tajacu (L.,) atteint de rouget.
Famille des Bovidés.
1 Zébu de Madagascar, très faible dès la naissance, ne put vivre plus
de quelques heures.
2 Bisons d’Europe, Bison bohasus (L.) : une femelle provenant de la
réserve de Springe (Allemagne) qui, 48 heures après une parturi¬
tion difficile, fut emportée par une métropéritonite — et dont
l'autopsie aussi révéla des lésions de tuberculose pulmonaire —
et le nouveau-né atteint d’omphalophlébite, malgré l’injection
d’antibiotiques.
1 Buffle de l’Inde, Bubalus bubalis (L.), atteint de congestion pulmo¬
naire.
1 Bouquetin des Alpes, Capra ibex L., âgé de quelques jours, présentant
une malformation faciale (fissure palatine) congénitale.
2 Bouquetins Markhor, Capra falconeri (Wagner), mort-nés.
1 Goral, Naemorhaedus goral (Hardwick), atteint d’ostéopathie, meurt
des suites de fractures multiples.
1 Mouflon de Vigne, Ovis vignei Blyth, mort-né.
48
— 744
1 Antilope chevaline, Iiippotragus equinus Desmaret, vieux sujet, suc¬
combe à une myocardite hémorragique.
1 Damalisque à front blanc, Damaliscus p. albifrons (Burchell), âgé de
6 jours, victime d’une paracolibacillose.
1 Tétracère, Tetracerus quadricornis (de Blainville), succombant éga¬
lement à une paracolibacillose.
1 Antidorcas, Antidorcas marsupialis (Zimm.), succombe aux suites
opératoires d’une dystocie grave.
1 Oryx Beïsa, Onjx beïsa Ruppell, atteint de congestion pulmonaire
suraiguë.
1 Céphalophe bleu, Philatombci coeruleus Thunberg, succombe à une
indigestion par surcharge.
Famille des Moschidés.
1 Porte-musc, Moschus moschiferus L., qui, après une crise tétaniforme,
présenta une gastro-entérite hémorragique mortelle.
Famille des Cervidés.
4 Cerfs axis, Axis axis Erxleben, dont l’un atteint d’une crise épileptique,
accompagnée de fractures multiples d’un membre, dut être sacrifié,
un autre âgé de 2 jours tué par les adultes, les deux derniers atteints
de paracolibacillose.
2 Cerfs pseudaxis, Sika hortulorum Swinhoe, l’un mort-né, l’autre atteint
de tuberculose ovarienne.
6 Cerfs Sika, Sika nippon (Temminck), dont 2 mort-nés, 2 atteints de
tuberculose intestinale et un succombant à une indigestion par
surcharge.
2 Daims mouchetés, Dama dama (L.), l’un présentant une tuberculose
généralisée, l’autre se blessant mortellement au cours d’une évasion.
2 Cerfs de France, Cervus elaphus L., dont un mort-né et un jeune d’un
jour présentant une malformation tendineuse des membres postérieurs.
1 Muntjac, Muntiacus muntjac Zimm, est atteint de tuberculose.
Sous-ORDRE DES PeRISSOD ACTYLES.
Famille des Equidés.
1 Cheval de Przewalski, Equus e.aballus prjewalskii Poliakof, âgé de
31 ans, atteint de cirrhose du foie et emporté par une hémorragie
interne consécutive à la rupture d’un vaisseau hépatique.
— 745 —
Ordre des Carnivores.
Famille des Félidés.
1 Tigre, Panthera tigris (L.), animal âgé, néphritique, atteint de péri¬
cardite fibrineuse et de gastro-entérite hémorragique.
2 Chats sauvages, Felis sylvestris Schreber, dont une femelle gestante,
morte le lendemain de son arrivée, et un mâle âgé qui, blessé au
thorax au moment de sa capture, succomba à une hémorragie
interne.
1 Lynx d’Espagne, Lynx pardinus Temminck, présentant dès son arri¬
vée une plaie gangréneuse lombaire, suivie d’une hépato-néphrite
mortelle.
1 Caracal, Felis caracal Schreber, atteint de strongylose pulmonaire et
de gastro-entérite hémorragique.
1 Panthère, Panthera pardus (L.), âgé de 3 jours et piétinée par sa mère,
succombant à un éclatement du foie.
Famille des Viverridès.
1 Nandinie, Nandinia hinotata (Gray), atteinte de péritonite tubercu¬
leuse.
1 Paradoxure, Paradoxurus hermaphroditus (Schreber), chez lequel les
seules lésions décelables étaient une splénomégalie considérable,
et une dégénérescence du foie.
2 Binturongs, Arctictis hinturong Raffles, atteints l’un de tuberculose
généralisée, l’autre de bronchopneumonie,
i Mangouste, Mungos mungo (Gmelin), ne présentant que des lésions
de sénilité au niveau du foie et des reins.
Famille des Mustélidés.
1 Marte, Martes martes (L.), succombe à une bronchopneumonie.
1 Belette, Mustela nivalis L., également atteinte de bronchopneumonie.
Famille des Canidés.
1 Chacal, Thos aureus aureus (L.), ne présente que des lésions rénales
de sénilité.
1 Loup, Canis lupus (L.), vieille femelle atteinte d’un cancer génito-
urinaire avec métastases pulmonaires.
Famille des Procyonidés.
1 Coati fauve, Nasua narica L., très âgé, atteint de péricardite et de
pleurésie.
746
Observations sur les causes de la mortalité.
La répartition des principales causes de mortalité et la fréquence des
lésions des divers appareils sont mises en évidence dans le tableau II
ci-dessous.
Tableau II.
Facteurs de mortalité
I
Nombre de cas
Maladies à virus
( Tuberculose .
Maladies microbiennes I Pseudotuberculose
[ Autres infections. .
Maladies parasitaires .
^ Estomac .
Affections de l’appareil digestif < Intestin .
f Foie .
. „ , ,, . . j Plèvre . . .
Affections de 1 appareil respiratoire poumong
[ Péricarde
Affections de l’appareil circulatoire < Myocarde
[ Endocarde
„ .. . . ( Reins .
Affections de 1 appareil urinaire j y j
Affections de l’appareil génital .
Affections du péritoine .
Affections du système nerveux .
Affections du squelette (rachitisme et autres ostéopathies)
Traumatismes et accidents divers .
Sénilité .
0
12
6
6
12
4
9
7
2
13
2
3
1
5
1
2
2
0
2
13
6
II. — Oiseaux.
Au cours de l’année 1962, l’effectif qui était de 1060 têtes au 1er jan¬
vier, s’est accru de 179 têtes.
Le nombre des morts s’est élevé à 126 dont 34 sur 255 récemment
incorporés aux collections. La répartition mensuelle de la mortalité
est donnée, par catégorie, dans le tableau III.
— 747 —
Tableau III.
La liste de ces pertes, établie par ordre zoologique, avec les indications
de leurs causes, est la suivante :
Ordre des Struthioniformes.
Famille des Casuariidés.
I Emeu, Dromiceius novae-hollandiae (Lath.), atteint de cirrhose du
foie.
Ordre des Ciconiiformes.
Famille des Plataleidés.
4 Spatules roses, Ajaja ajaja (Linné), dont deux atteintes d’endocardite
végétante, les autres noyées.
1 Spatule blanche, Platalea leucorodia Linné, trouvée au matin noyée
dans la rivière.
2 Ibis rouges, Guara rubra (Linné), dont l’un succomba à une septicé¬
mie et l’autre à une entérite hémorragique.
1 Ibis sacré, Threskiornis aethiopica (Lath.), atteint de péricardite.
Famille des Ardéidés.
1 Héron mélanocéphale, Ardea melanocephala (V. et Ch.), atteint d’hépa¬
tite.
3 Aigrettes garzettes, Egretta garzetta (Linné), succombant respective¬
ment à une hémorragie interne, une tuberculose intestinale et une
hépatite dégénérative.
2 Hérons garde-bœufs, Bubulcus ibis (Linné), l’un emporté par une
péritonite consécutive à une perforation intestinale, l’autre ne
présentant que des lésions de sénilité.
— 748 —
9 Bihoreaux, Nycticorax nycticorax (Linné), victimes d’une maladie
cachectisante dont l’origine n’a pu être déterminée de façon précise.
Famille des Ciconiidés.
1 Cigogne noire, Ciconia nigra (Linné), succombant à une myocardite.
Ordre des Ansériformes.
Famille des Anatidés.
1 Oie d’Égypte, Alopochen aegyptiaca (Linné), atteinte de péricardite
et d’hépatite.
2 Oies des neiges, Anser coerulescens (Linné), dont l’une présentait une
dégénérescence du foie et des muscles, tandis que l’autre mourait
victime des attaques de ses congénères.
1 Bernache nonette, Branla leucopsis (Bechstein), atteinte de « goutte
viscérale » avec dépôts d’urates sur le péricarde et le foie.
1 Bernache du Canada, Branta canadensis (L.), succombant à la tuber¬
culose après 8 ans de captivité.
2 Canards carolins, Aix sponsa (Linné), l’un atteint d’hépatite, l’autre
de péritonite tuberculeuse.
1 Canard mandarin, Dendronessa galericulata (Linné), blessé par des
poules d’eau.
1 Sarcelle d’hiver, Anas crecca Linné, victime elle aussi des poules d’eau.
1 Sarcelle d’été, Anas querquedula Linné, tuée par un chat.
5 Sarcelles de Coromandel, Nettapus coromandelianus (Gmelin), d’impor¬
tation récente, succombant à l’entérite et à la cachexie provoquées
par des parasites intestinaux multiples (cestodes, trématodes,
coccidies).
2 Dendrocygnes fauves, Dendrocygna bicolor (Vieillot), atteints de con¬
gestion pulmonaire a frigore.
1 Dendrocygne veuf, Dendrocygna viduata (Linné), également victime
des rigueurs de l’hiver.
Ordre des Charadriiformes.
1 Bécasse, Scolopax rusticola, Linné, atteinte d’aspergillose.
1 Chevalier aboyeur, Tringa nebularia (Gunnerus), tué par des poules
d’eau d’Australie.
1 Chevalier arlequin, Tringa erythropus (Pallas), tué, lui, par des congé¬
nères.
749
Ordre des Gruiformes.
Famille des Gruidés.
1 Grue de Numidie, Anthropoides virgo (Linné), victime d’une fracture
haute, incurable, du fémur et dont l’autopsie révéla qu’elle était
également atteinte de tuberculose hépatique.
Famille des Rallidés.
2 Poules sultanes, Porphyrio coeruleus Sclater, succombant respective¬
ment à une septicémie colibacillaire et à des troubles digestifs
entraînant une dénutrition grave.
3 Poules d’eau, Gallinula chloropus (Linné), l’une tuée par des corneilles,
l’autre victime de la tuberculose, la troisième succombant à une
hémorragie hépatique.
1 Poule d’eau d’Australie, Gallinula tenehrosa Gould, atteinte de péri¬
tonite consécutive à une ponte abdominale.
Famille des Psophiidés.
1 Agami à ailes grises, Psophia crepitans Linné, atteint d’hépatite.
1 Agami à ailes blanches, Psophia leucoptera Spix, présentant des lésions
d’endocardite chronique.
Famille des Otididés.
1 Outarde, Eupodotis kori (Burchell), succombant à une congestion pul¬
monaire a frigore.
Ordre des Galliformes.
Famille des Phasianidés.
Cette famille a payé un très lourd tribut à la tuberculose. Les victimes
de cette maladie ont, en effet, été les suivantes :
2 Faisans dorés, Chrysolophus pictus (Linné) ;
1 Faisan d’Elliot, Syrmaticus ellioti (Swinhoe) ;
1 Faisan de Swinhoe, Lophura swinhoei (Gould) ;
1 Faisan de Vieillot, Lophura ignita rufa (Rafïles) ;
1 Faisan Prélat, Lophura diardi (Temminck) ;
1 Faisan de Wallich, Catreus wallichii (Hardwicke) ;
1 Hoki brun, Crossoptilon rnantchuricum Swinhoe ;
1 Faisan argus, Argusianus argus (Linné) ;
1 Paon spicifère, Pavo muticus Linné ;
— 750
1 Coq de Sonnerat, Gallus sonnerati Temminck ;
2 Francolins d’Erckel, Francolinus erckelii Rüppell.
Les autres cas de mortalité enregistrés ont été les suivants :
1 Faisan de Sœmmerring, Syrmaticus sœmmerringi Temminck, présen¬
tant une typhlite hétérakidienne.
1 Tragopan satyre, Tragopan satyra Linné, atteint de péricardite.
1 Paon bleu, Pavo cristatus Linné, succombant à une entérite suraiguë.
3 Cailles de Chine, Excalfactoria chinensis (Linné), l’une mourant d’un
traumatisme crânien subi pendant son transport vers la Ménagerie,
l’autre présentant une entérite aiguë, la troisième succombant
à une hépatite.
Famille des Méléagridés.
Ici encore, la tuberculose a été la cause de l’unique mort enregistrée,
celle d’un Dindon sauvage, Meleagris gallopavo Linné.
Ordre des Columbiformes.
Famille des Columbidés.
1 Tourterelle domestique, Streptopelia risoria (Linné), atteinte d’enté¬
rite hémorragique.
5 Pigeons verts, Vinago australis (Linné), succombant très peu de temps
après leur arrivée aux effets d’une poly-infestation parasitaire
intestinale (nématodes et cestodes).
Famille des Peristéridés.
1 Colombe diamant, Geopelia cuneata (Latham), mourant cachectique
le lendemain de son arrivée.
1 Colombe lophote, Ocyphaps lophotes (Temminck), succombant à une
entérite aiguë hémorragique.
1 Colombe lumachelle Phaps chalcoptera (Lath.), atteinte d’hépatite.
1 Colombe à masque-de-fer, Oena capensis (Linné), victime de trauma¬
tismes infligés par d’autres oiseaux.
Ordre des Accipitriformes.
Famille des Vulturidés.
1 Condor, Vultur gryplius Linné, atteint d’endocardite chronique et d’un
abcès des muscles pectoraux, meurt d’une septicémie.
— 751 —
Famille des Falconidés.
1 Vautour moine, Aegypius monachus (Linné), succombant à une périto¬
nite par rétention d’œuf, à sa première ponte, après dix ans de
captivité.
1 Vautour percnoptère, Neophron percnopterus (Linné), tué par un aigle..
1 Circaète Jean-le-Blanc, Circaetus gallicus (Gmelin), dont l’autopsie
ne révéla aucune lésion macroscopique pouvant expliquer sa mort
brutale.
1 Autour des Palombes, Accipiter gentilis Linné, atteint de tuberculose»
1 Faucon émerillon, Falco columbarius Tunstall, amené mourant à la
Ménagerie et ne présentant que des signes de cachexie.
1 Busard des Marais, Circus aeruginosus (Linné), atteint de pasteurel-
lose.
Ordhe des Strigiformes.
Famille des Strigidés.
2 Moyens-Ducs, Asio otus (Linné), respectivement atteints d’endocar¬
dite et d’hépatite.
1 Chouette Hulotte, Strix aluco Linné, amenée cachectique à la Ména¬
gerie.
1 Effraye, Tyto alba (Scopoli), donnée à la Ménagerie après qu’elle eut
heurté un pare-brise d’automobile et mourant 24 heures plus tard.
Ordre des psittaciformes.
Famille des Psittacidés.
i Ara ararauna, A. ararauna Linné, atteint de péricardite et d’hépa¬
tite.
3 Loris des Moluques, Domicella flavo-palliata Reichenow, succombant
respectivement à l’aspergillose, à une hépatite et à la cachexie.
1 Amazone à front jaune, Amazona ochrocephala (Gmelin), frappée de
paralysie et de pneumonie.
1 Perruche omnicolore, Platycercus eximius Shaw, atteinte d’hépatite.
2 Agapornis, Agapornis roseicollis Vieillot, l’une tuée par ses compa¬
gnons de volière, l’autre atteinte de pseudotuberculose.
— 752 —
Ordre des Cuculiformes.
Famille des Musophagidés.
1 Touraco vert du Sénégal, Turacus persa (Linné), atteint d’hépatite.
2 Touraeos bleus, Turacus verreauxi Schlegel, le premier présentant
une stomatite pseudo-membraneuse et une entérite aiguë, l’autre
atteint de tuberculose.
Ordre des Piciformes.
Famille des Rhamphastidés .
1 Toucan de Cuvier, Rhamphastos cuvieri Wagl., succombant à une enté¬
rite hémorragique.
1 Toucan mexicain, Rhamphastos piscivorus Linné, atteint de mycose
(levurose) à localisations articulaires et viscérales.
Ordre des Passeriformes. ,
Famille des Corvidés.
1 Pie bleue de l’ Himalaya, Urocissa flavirostris Blyth, tuée par ses com¬
pagnons de volière.
1 Corneille noire, Corvus corone Linné, atteinte d’entérite hémorragique.
1 Corbeau freux, Corvus frugilegus Linné, déjà in extremis au moment
où il fut donné à la Ménagerie, et mort le lendemain, sans lésions
viscérales notables.
Famille des Fringillidés.
I Paroare huppé, Paroarius coronata (Miller), atteint d’hépatite.
Famille des Tanagridés.
1 Euphone à plastron, Tanagra pectoralis (Latham), succombant à une
septicémie pasteurellique.
L’importance relative des principaux facteurs de mortalité est mise
en évidence dans le Tableau IV.
— 753 —
Tableau IV.
. . . ( Tuberculose .
Maladies microbiennes j Pseudotuberculose
Infections diverses .
i Mycoses . .
Maladies parasitaires < Protozooses .
f Helminthoses .
I Lésions du Péricarde . .
Affections de l’appareil circulatoire 5 Lésions du Myocarde. .
f Lésions de l’Endocarde
Affection de l’appareil repiratoire .
j Lésions intestinales
Affections de l’appareil digestif j Lésions hépatiques.
Affections du système musculaire .
Affections des séreuses péritonéales .
Traumatismes divers. . . . .
Maladies de la nutrition et cachexie .
21
1
5
3
5
11
5
1
5
5
8
16
1
5
17
16
III. — Reptiles.
Ordre des Crocodiliens.
Famille des Crocodilidés.
4 Crocodiles du Nil, dont l’un succomba à des perforations intestinales
multiples, par corps étrangers métalliques, tandis que les trois
autres mouraient des suites de morsures reçues au cours d’une
bataille.
Ordre des Cheloniens.
Famille des Emydidés.
1 Tortue de Floride, T errapene carolina bauri Taylor, atteinte de dégé¬
nérescence hépatique.
Ordre des Squamata.
A. - Sous-ordre DES SAURIENS.
Famille des Agamidés.
6 Fouette-queue, Uromastix acanthinurus Bell, présentant un épanche¬
ment séreux péritonéal et de la cachexie.
— 754
Famille des I guanidés.
3 Iguanes, Iguana iguana Linné, dont l’un présentait de multiples petits
abcès sous-cutanés et une grosse lésion purulente pseudo-acti-
nomycosique au niveau du cœur, tandis que les deux autres ne
montraient que des signes d’hydrccachexie.
Famille des Varanidés.
3 Varans du désert, V aranus griseus (Daudin), respectivement atteints
de toxi-infection par germes anaérobies, de pseudotuberculose et
de cachexie.
B. - SoUS-ORDRE DES OPHIDIENS.
Famille des Boïdés.
1 Boa constricteur, Boa constrictor Linné, atteint de stomatite nécrosante.
1 Python réticulé, Python reticulatus Schneider, victime d’une obstruc¬
tion intestinale.
2 Pythons molures, Python molurus (Linné), l’un atteint d’un abcès
de la paroi intestinale, provoquant une occlusion, l’autre massive¬
ment parasité par des cestodes.
Famille des Vipéridés.
1 Vipère soufflante, Bitis lacliesis Laurenti, cachectique.
1 Petit serpent à sonnettes, Sistrurus miliarius, présentant des lésions
pseudo-tuberculeuses du foie.
3 Bothrops, Bothrops atrox (Linné), dont une femelle qui ne put expulser
ses œufs contenant des jeunes pratiquement « à terme », un autre
spécimen présentant des signes de cachexie, enfin un troisième
chez lequel aucune lésion macroscopique ne put être relevée.
Observations sur les causes de mortalité.
On peut noter d’abord le maintien à un niveau relativement élevé de
la mortalité par tuberculose : 16,6 % contre 26 % en 1961. La recherche
des causes de la fréquence de cette infection est délicate. Les régimes
ayant été améliorés, nous avons entrepris l’amélioration d’installations
vétustes très critiquables sur le plan sanitaire ; il nous reste à renforcer
le contrôle à l’importation et à améliorer la qualité des eaux de nettoyage
utilisées (eau de Seine).
Au deuxième rang des facteurs de mortalité se classent, avec une égale
importance, les hépatites et diverses maladies de la nutrition, les uffec-
— 755
lions parasitaires et les traumatismes (résultant le plus souvent de
batailles). L’amélioration du régime alimentaire, le contrôle à l’incorpora¬
tion et plus encore l’amélioration des locaux doivent améliorer ces sta¬
tistiques.
On peut remarquer enfin que la pseudotuberculose (1 cas) est en nette
régression par rapport à l’année précédente (7 cas en 1961) ; de même,
les infections diverses n’ont provoqué que 5 morts en 1962 contre 12 en
1961, soit 3,9 % de la mortalité générale au lieu de 8,6 %, ce qui semble
indiquer un début d’efficacité des diverses mesures prises au cours de
l’année.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 6, 1964 (1965), pp. 756-758.
NOTE PRÉLIMINAIRE SUR LA REPRODUCTION
ET LE DÉVELOPPEMENT DE LA SOURIS DE MER,
AGONUS CATAPHRACTUS (L.), AGONIDAE
MICROAQUARIUM D'OBSERVATION
EN EAU COURANTE
Par Solange LE GALL
Chez les Téléostéens, la période d’incubation des œufs dure en général
quelques jours, parfois quelques semaines. Duncker (Die Fische der
Nordmark) signale que, chez Agonus cataphractus (L.), cette période est
particulièrement longue et « peut aller jusqu’à un an ».
Nous avons obtenu la reproduction en aquarium à partir d’individus
pêchés pendant l’hiver 1963. Ils ont été ramenés au chalut crevettier
sur des fonds vaseux de 10 à 20 mètres, riches en crevettes grises, au
large de Ouistreham (Calvados).
La ponte a eu lieu au mois de mars dans des bacs de 150 litres environ
placés en eau de mer courante.
La femelle dépose les œufs à l’aide d’une longue papille anale dans
l’entrelac des crampons de Laminaires, ou dans les anfractuosités des
roches. Pour notre part, nous avions surtout placé dans le bac des frag¬
ments de roches, craignant de ne pouvoir conserver les algues en bon
état pendant un an dans un aquarium. Les poissons n’ont d’ailleurs pas
marqué de préférence pour les trois crampons de Laminaires et ont pondu
aussi volontiers au creux des roches. Les œufs, en forme de petites sphères
jaune paille, d’un diamètre de 2 mm environ, sont déprimés au niveau
où ils adhèrent les uns aux autres. Cette déformation s’observe également
sur des œufs vierges fraîchement pondus. Dans l’eau de mer, la sphère-
du chorion durcit et s’aplanit en disques au contact des œufs voisins.
Sur les rochers, les œufs sont pondus en amas qui peuvent être de la
grosseur d’une noix. A la base des Laminaires, leur masse occupe tout
l’espace libre entre les rhizoïdes du crampon.
Le développement des œufs a pu être suivi dans un micro-aquarium
qui permet de poursuivre une observation durable sans endommager
l’embryon. En effet, celui-ci réagit vivement à la moindre augmentation
de la température, et dans un simple pilulier, sous la chaleur de la lampe
on le voit bientôt s’agiter puis se contracter tandis que les pulsations
du cœur se font plus lentes. Moins rapidement, l’embryon paraît aussi
souffrir du manque d’oxygène et de l’augmentation de la salinité par
— 757
Fig. 1. — Schéma en coupe cavalière du microaquarium. — A, arrivée d’eau ; B, trop-
plein ; C, lame à concavité, mobile ; D, section de tuyau servant de support à la lame :
E, section de tuyau formant l’enceinte du microaquarium ; F, plaque de plexiglas trans¬
parent ; G, disque de caoutchouc.
A
Fig. 2. — Schéma de l’ensemble de l’installation du microaquarium d’observation. —
A, arrivée d’eau à la réserve ; B, trop-plein de la réserve assurant un niveau constant ;
C, arrivée d’eau au microaquarium par un tuyau souple équipé d’une pince de Mohr E ;
D, trop-plein du microaquarium.
— 758 —
■évaporation. C’est donc en eau de mer courante que les observations
ont été faites à l’aide du dispositif suivant :
Une plaque de plexiglas constitue à la fois le fond de la cuve d’obser¬
vation et le support de l’ensemble (fig. 1). Quatre pieds de caoutchouc
rehaussent cette plaque afin d’éviter, par une circulation d’air, d’une
part réchauffement, d’autre part la formation de buée.
La cuve est constituée par un segment de tuyau plastique de 5 cm
-de diamètre. Une petite section de tube s’emboite à l’intérieur du premier
et supporte, aux deux tiers de la hauteur du niveau de l’eau, une lame
à concavité.
L’arrivée d’eau se fait au fond de la cuve, et à l’opposé du trop-plein,
afin d’assurer un brassage maximum. Une pince de Mohr règle le débit.
Un tube de verre rétréci à son extrémité a été fixé au bout final du
tuyau d’évacuation de l’eau. Cette évacuation est ainsi très douce et le
niveau dans le microaquarium reste rigoureusement constant.
Pour plus de commodité, le tube d’arrivée de l’eau a été coudé au
feu de façon à émerger de la cuve dans la même zone que le trop-plein.
L’œuf, qui repose dans la concavité de la lame, se trouve en pleine eau.
Il est totalement isolé de la chaleur de la lampe. Il est aussi protégé du
courant d’arrivée d’eau qui pourrait l’agiter et rendre difficile l’observa¬
tion. A 1 cm de la surface il est enfin aisé à manipuler.
La lame à concavité est mobile : on peut ainsi nettoyer commodément
l’ensemble. Tous les autres éléments ont été collés à l’araldite.
La cuve est alimentée de façon continue et constante par l’intermédiaire
-d’une réserve d’eau légèrement surélevée de façon à ce que l’écoulement
se fasse par gravité (fig. 2). Cette réserve est maintenue à un niveau
■constant par une arrivée d’eau courante supérieure à la quantité passant
par la cuve d’observation.
Des séjours répétés, et de longue durée dans le microaquarium, ne
semblent pas avoir altéré le développement de l’embryon.
Laboratoire maritime de Luc-sur-Mer
et Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons ) du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 6, 1964 (1965), pp. 759-760.
NOTULES ICHTHYOLOGIQUE. L.
MODIFICATION AVEC U ÂGE
DE U ÉC AILLE RE ZÉNITHALE,
PHÉNOMÈNE PARAISSANT PARTICULIER
A CERTAINS TÉLÉOSTÉENS SOLEOIDEI
DU GENRE CYNOGLOSSUS
Par Paul CHABANAUD f
Selon les groupes, les genres et, parfois même, les espèces, les écailles
des Téléostéens sont tantôt cycloïdes, tantôt cténoïdes. Tandis que la
périphérie des écailles cycloïdes est normalement simple, entière, les
écailles cténoïdes sont caractérisées par la présence de spinules ordinaire¬
ment mobiles, qui, dans le groupe des Soleoidei, forment un champ acan-
thogène, grosso modo triangulaire, qui s’étend du nucléus à la totalité
ou à une certaine longueur du bord postérieur (distal) du phanère. C’est
le résultat d’une fragmentation locale des circuli (= crêtes concentriques,
couches successives de vitro-dentine), ou seulement des plus récents
(externes) d’entre eux.
Ces spinules doivent leur mobilité au fait que, seule, la couche pro¬
fonde, membraneuse, de l’écaille les relie au pholidoplaxe minéralisé.
Dans les autres groupes de Pleuronectiformes, les spinules sont dispo¬
sés en 1 ou 2 séries, qui garnissent le bord distal du phanère.
On sait que, chez les Pleuronectiformes, la croissance des écailles n’est
étudiable que passée le métamorphose (perte de la symétrie bilatérale).
Dans le cas d’écailles cténoïdes, la plus jeune des écailles caractérisées
comme telles n’exhibe qu’un seul spinule ; par la suite, le nombre des
spinules augmente suivant une progression arithmétique dont la raison
est 2 ; soit 3, 5, etc...
Le genre Cynoglossus offre ceci de particulier (en plus de la multipli¬
cité des lignes latérales) que certaines espèces sont entièrement revêtues
d’écailles cténoïdes (même celles des lignes latérales), tandis que d’autres
ont leurs écailles zénithales cténoïdes et les nadirales cycloïdes.
Parmi les espèces à écailles zénithales cténoïdes, il faut séparer, dans
une série particulière, celles dont les écailles des lignes latérales (écailles
pleurogrammiques) sont cycloïdes, toutes les autres zénithales, indépen¬
dantes des lignes latérales, étant cténoïdes.
Par exemple, chez Cynoglossus arel (Bloch Schneider, 1801) où les
49
— 760
écailles zénithales sont cténoïdes, y compris celles de la ligne latérale,
on constate cependant, principalement chez les individus de grande taille
qu’il apparaît un nombre plus ou moins élevé d’écailles cycloïdes dans
les lignes latérales, la modification s’effectuant avec l’âge, à partir de
l’extrémité antérieure de l’animal et à partir de la base de la nageoire
caudale. Les écailles qui conservent avec un maximum de constance
l’état cténoïde appartiennent surtout aux rangées les plus voisines de
la nageoire ventrale et de la nageoire pectorale. Toutes les écailles nadi-
rales sont cycloïdes.
Il ne semble donc pas toujours possible de distinguer à laquelle des
2 séries d’espèces appartient un Cynoglossus à écailles cténoïdes, car
il faut que le spécimen que l’on a sous les yeux soit jeune, c’est-à-dire
de petite taille ; plus tard, des écailles cycloïdes pouvant apparaître au
lieu des cténoïdes.
Malgré le grand nombre des espèces décrites dans le genre (plus de 80)
et la vulgarité de quantité d’entre elles, aucune n’est jusqu’à présent
connue à l’état symétrique et, en ce qui concerne celles susceptibles
d’atteindre de grandes dimensions (plusieurs atteignent environ 60 cm
et C. sinicus Wu atteindrait 1 m), les petits individus sont relativement
rares.
Muséum National d' Histoire Naturelle, Paris.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 6, 1964 (1965), pp. 761-774.
CONTRIBUTION A U ÉTUDE GU GENRE BOAEDON
( Serpentes , Colubridae ).
Par Mme R. ROUX-ESTÈYE et J. GUIBÉ
Si la plupart des nombreuses espèces décrites dans le genre Boaedon
ont, depuis longtemps, été mises en synomynie, par contre le statut
de certaines d’entre elles est demeuré douteux et a fait l’objet d’opinions
diverses selon les auteurs. C’est ainsi que Parker (1949) estime, avec
juste raison, que B. erlangeri Sternfeld est incertain et qu’il s’agit vrai¬
semblablement d’une femelle de B. fuliginosus (Roie). Par ailleurs B. macu-
latus Parker, dont la validité a été mise en doute par son auteur lui-même
(1949) et que d’autres (Loveridge 1957, Fitzsimons 1961) placent dans
la synonymie de fuliginosus, doit être considéré comme valide, en effet
la découverte d’un second individu confirme l’exactitude des caractères
grâce auxquels Parker l’avait séparé des autres espèces du genre. Dans
un récent travail (1964) nous avons confirmé l’identité de B. lineatus
Dum. & Bib. et de B. fuliginosus (Boie), identité déjà admise par divers
herpétologistes.
Le genre Boaedon renferme actuellement 6 espèces et 2 sous-espèces
dont les caractères distinctifs sont résumés dans la clé ci-dessous.
Clé des espèces du genre Boaedon.
I. — Sous-caudales simples . B. olivaceus (A. Dum.)
II. - — - Sous-caudales doubles.
A. — Écailles dorsales en 21 ou 23 rangées.
a) Labiales supérieures 3, 4 et 5 atteignant l’orbite. Écailles ven¬
trales irrégulièrement tachées de sombre. Coloration dorsale avec
des taches sombres en séries alternes sur le dos et les flancs. Afrique
du sud . B. guttatus (A. Smith)
b) Labiales supérieures 4 et 5 atteignant l’orbite. Écailles ventrales sombres,
éclaircies sur le milieu, formant une bande longitudinale médiane
claire sur l’abdomen. Lignes claires sur les côtés de la tête étroites,
parfois estompées. Afrique de l’ouest.... B. virgatus (Hallowell)
e) Labiales 4 et 5 atteignant l’orbite. Écailles ventrales sombres avec une
étroite bordure postérieure claire. Lignes claires sur les côtés de la
tête larges, envahissant le dessus du museau. Iles Seychelles .
B. geometricus (Schlegel)
— 762
B — Écailles dorsales en 25 à 35 rangées.
a) Une série d’écailles entre la préoculaire inférieure, la loréale, la partie
postérieure de la nasale et les labiales supérieures. Labiales supé¬
rieures 5, 6 et 7 atteignant l’orbite. Des taches foncées séparées par
des zones claires sur le dos et les flancs. Région somalienne .
B. maculatus Parker
b) Pas d’écailles entre les labiales supérieures et la préoculaire, la loréale
et la nasale.
1) Labiales supérieures 4 et 5 atteignant l’orbite. Écailles menton¬
nières postérieures contiguës. Lignes claires céphaliques étroites,
parfois absentes. Sous-caudales : 56 — 75 oS — 42 — 53 $Ç.
Toute l’Afrique et S-0 de l’Arabie . B. f. fuliginosus (Boie)
2) Labiales supérieures 3, 4 et 5 atteignant l’orbite. Écailles menton¬
nières postérieures en général séparées. S-0 africain .
B. f. mentalis Günther
3) Labiales supérieures 3, 4 et 5 atteignant l’orbite. Écailles menton¬
nières postérieures contiguës. Lignes céphaliques claires larges
envahissant plus ou moins le museau. Sous-caudales : 73 — 85 d d
— 67 — 70 t Iles San Thomé et du Prince. . B. f. bedriagae Blgr
Bociedon olivaceus (A. Dum.).
Holuropholis olivaceus A. Duméril, 1856, Rev. Mag. Zool., p. 64 et 1859,
Arch. Mus., X, p. 196, pl. XVI, fig. 1. — Gabon.
Boodon poensis Günther, 1888, Ann. Mag. Nat. Hist., (6), 1, p. 330. —
Fernando Pô,
B. olivaceus est la seule espèce du genre possédant des sous-caudales
simples. L’étude d’une vingtaine d’individus et le relevé des chiffres
valables dans la littérature nous a permis de noter les variations sui¬
vantes :
Dorsales : de 25 à 31 rangées.
Ventrales : 185 à 208 $$ — 204 à 222
Sous-caudales : 51 à 62 — 40 à 48 ÇÇ.
Rapport V/Sc : 2,9 à 3,9 — 4,5 à 5,2 ÇÇ.
La préoculaire est en général simple et atteint la frontale ; les labiales
supérieures 3, 4 et 5 entourent l’orbite.
La coloration est sombre olivâtre ou ardoisée, sans trace de bandes
céphaliques claires, la face ventrale est parfois maculée de foncé ou rem¬
brunie sur les côtés avec une bande médiane claire, le dessous de la queue
est uniformément sombre. Longueur totale : 0,90 m environ.
B. olivaceus a une aire de répartition qui coïncide avec les limites de
la région forestière d’Afrique occidentale ; il est connu du Liberia, des
Républiques de Guinée, de Côte d’ivoire, du Gabon, du Cameroun,
du Congo, du Congo ex-belge, de l’Uganda. Il a été signalé à diverses
reprises de Fernando Pô.
Boaedon guttatus (A. Smith).
Lycodon guttatus A. Smith, 1848, III. zool. S. Africa, Rept., pl. XXIII. —
Environ de Kurrichane, erreur probable pour province du Cap.
Alopecion annulifer Dum. & Bib., 1854, Erp. Gén., VII, p. 416.
A. annulifer a été décrit très vraisemblablement à partir du même
individu que l’espèce de Smith, lequel avait été adressé en communi¬
cation à Duméril et Bibron (fi.de Boulenger 1893) ; il n’existe dont; pas
dans les collections du Muséum de Paris de type d 'Alopecion annulifer.
Les principales variations de l’espèce sont, d’après Fitzsimons :
Dorsales : de 21 à 23 rangées.
Ventrales : 186 à 230 (en général plus de 210 chez les Ç$).
Sous-caudales : 46 à 72 (en général plus de 60 chez les <$$, rarement
au delà de 52 chez les $$).
La loréale est trapézoïdales ; il existe une préoculaire séparée de la
frontale ; deux ou trois postoculaires et de 8 à 9 labiales supérieures, les
3e, 4e et 5e atteignant l’orbite.
La coloration est brunâtre plus ou moins claire avec des séries de taches
sombres diposées en rangées alternes ou confluentes sur le dos, plus petites
sur les flancs. La tête porte des taches sombres éclaircies au centre et
une barre foncée étendue de l’œil à l’angle buccal. La face inférieure est
jaunâtre avec quelques taches foncées sur les côtés de l’abdomen. Lon¬
gueur totale : 0,50 m environ.
L’espèce est propre à l’Afrique du Sud ; elle est connue de la province
du Cap. du Natal et du Transvaal.
Boaedon virgatus (Hallowell) (fig. 1).
Coelopeltis virgata Hallowell, 1854, Proc. Acad. Philadelphia, p. 98. —
Liberia.
Boaedon nigrum Fischer, 1856, Abh. naturw. Verh. Hamburg, III, p. 91,
pl. III, fig. 2. — San Thomé.
Boodon geometricum Günther (part.), 1858, Cat. Snakes, p. 198. — Western
Africa.
B. ventralis Günther, 1888, Ann. Mag. Nat. Hist., (6), 1, p. 329, pl. XVIII,
fig. A. — Old Calabar, Ashantee.
B. virgatus est une espèce bien caractérisée qui associe à un nombre
d’écailles dorsales constant de 23 rangées, un type de coloration très
particulier de la face abdominale dont les écailles sont seulement rembru¬
nies sur les côtés alors que le dessous de la queue est uniformément sombre.
Ces caractéristiques se retrouvent chez des espèces décrites postérieure-
764
ment à celle (THallowell dans la synonymie de laquelle elles doivent
être incorporées.
Les principales variations notées sont les suivantes :
Dorsales : toujours 23 rangées 1.
Ventrales : 191 à 201 JJ — 205 à 223 Ç$.
Sous-caudales : 52 à 62 — 42 à 49
Rapport V/Sc : 3.2 à 3,8 $<$ — 4,1 à 5,2 ÇÇ.
Fig. 1. — Boaedon virgatus (Hallowell) (en partie d’après Jan).
La préoculaire est simple chez un peu plus de la moitié des individus
(56,61 %), elle est séparée de la frontale chez environ la moitié des exem¬
plaires (46,6 %) ; chez 10 % elle est séparée de la frontale d’un seul
côté. Cette variabilité des relations frontale-préoculaire est sans aucun
rapport avec l’état simple ou double de cette dernière. Les labiales supé¬
rieures sont au nombre de 8 ou 9, les 4e et 5e atteignant l’orbite ; nous
avons observé un individu chez lequel les labiales 5 et 6 entouraient
l’orbite, tandis que chez un autre la frênaie et la 3e labiale, fortement
allongées, atteignaient le pourtour orbital. Une telle disposition a été
signalée par Bocage pour B. lineolatus var. lineolata ; il s’agit en fait
d’une anomalie de l’écaillure.
1. Le chiffre de 21 rangée donné par Fischer et d’autres auteurs est vraisemblablement
dû au fait que le décompte a été effectué en deçà ou au delà du niveau maximal (cf. Roux-
Estève et Guidé, 1965).
765 —
La coloration de B. virgatus est relativement constante ; la teinte
dorsale est brunâtre, plus ou moins sombre, parfois ardoisée, avec des
bandes céphaliques étroites, claires, parfois estompées. L’abdomen est
nettement bicolore, seuls les côtés des ventrales sont rembrunis, déli¬
mitant ainsi une bande claire médiane, par contre le dessous de la queue
est uniformément sombre. Longueur totale : 1 mètre environ.
B. virgatus est, comme B. olivaceus, une espèce propre à la région
forestière de l’Afrique occidentale, au pourtour du golfe de Guinée. Son
aire de répartition ne dépasse pas au sud la République du Congo. Par
ailleurs elle est connue des Républiques de Guinée, du Sierra Leone,
du Libéria, de Côte d’ivoire, du Ghana, du Cameroun, du Gabon, au
Congo ex-belge elle a été signalée de la province de Léopoldville, on la
connait aussi des îles de Fernando Pô, San Thomé et du Prince.
Boaedon geometricus (Schlegel) (fig. 2).
Lycodon geometricus Schlegel, 1837, Ess. Physion. Serp., I, p. 142 et II,
p. 111. — - Origine inconnue.
Eugnathus geometricus Dum. & Bib., 1854, Erp. Gén., VII, p. 406. —
Origine inconnue.
Boodon seychellensis Günther, 1888, Ann. Mag. Nat. Hist., (6), 1, p. 330.
— Iles Seychelles.
Cette espèce décrite en 1837 par Schlegel d’après un manuscrit de
Boie a fait l’objet d’une certaine confusion de la part des auteurs. En 1849
A. Smith a figuré et décrit un Boaedon de la région du Cap qu’il rapporte
à l’espèce de Schlegel et qu’ultérieurement Boulenger rangea dans
la synonymie de B. lineatus (= fuliginosus ). Plus tard Duméril et Bibron
donnent, à partir de deux individus rapportés par Péron et Lesueur,
sans origine précise, la description A' Eugnathus geometricus, qu’ils rap¬
portent d’ailleurs à l’espèce de Schlegel. Or l’un de ces deux exemplaires
a très vraisemblablement été examiné par Boie et Schlegel ; en effet
ce dernier signale l’existence « d’un seul individu rapporté par feu Péron
dans les collections du Muséum de Paris ». Si l’on compare les chiffres
correspondant au nombre des écailles ventrales et sous-caudales donnés
par Schlegel et Duméril et Bibron, on remarque qu’ils sont pratique¬
ment identiques : V. 200 — Sc. 51 pour le premier ; V. 199 — Sc. 50 pour
les seconds. L’absence dans les collections du Musée de Leide de l’individu
correspondant au type de Schlegel (Dr. Brongersma, in litt.) permet
donc de considérer l’exemplaire de nos collections (n° 7292, Mus. Paris)
comme le seul type de Schlegel encore existant.
D’autres références à B. geometricus apparaissent dans la littérature ;
celle de Günther (1857) de l’ouest africain correspond en fait à B. oir-
gatus ; celle de Bocage (1887) de l’île du Prince se rapporte à B. fuli¬
ginosus hedriagae Blgr. Quand à B. geometricus Fischer (1888) du S-0
africain allemand, la citation ne comportant aucune précision en ce
— 766 —
qui concerne le nombre d’écailles ou la coloration il est impossible de
savoir de quelle espèce il s’agit.
Günther (1888) considère la description de Schlegel comme ne pou¬
vant être appliquée au spécimen de Péron', ni à la figure de Jan et il
conclut : « the truc Boodon geometricus is unknown to me », il décrit alors
Boodon seychellensis que Boulengeh (1891) incorpore dans la synony-
Fig. 2. — Boaedon geometricus (Schlegel) (en partie d’après Jan).
mie de B. geometricus Schlegel. Ainsi geometricus apparait comme une
espèce distincte, propre aux îles Seychelles, en effet Péron et Lesueur
ont été dans ces îles ainsi que le prouvent certains exemplaires de nos
collections rapportés de ces îles par ces voyageurs ; en conséquence on
peut admettre que l’exemplaire d’E. geometricus de nos collections pro¬
vient bien de cette région d’où l’espèce a été signalée par la suite (Par¬
ker 1936).
Les caractéristiques de l’écaillure de l’espèce sont les suivantes 1 :
1. Chiffres d’après 3^^ et 1 $ cités par Boulenger et 3 des collections du Muséum
de Paris
767 —
Dorsales : 23 rangées.
Ventrales : 194 — 200 à 207
Sous-caudales : 59 à 60 $<$ — 50 à 53 ÇÇ.
La loréale est longue et étroite ; il n’existe qu’une seule préoculaire
n’atteignant pas la frontale ; les labiales supérieures sont au nombre de
8 à 9, les 3e, 4e et 5e atteignant l’orbite.
La coloration est caractéristique : la teinte dorsale est brunâtre ; sur
les côtés de la tête il existe deux larges bandes claires bordées de noir,
l’une supérieure s’unit anguleusement à son opposée sur les internasales,
passe au-dessus de l’œil et se termine sur la région temporale ; l’autre
est oblique de l’œil à l’angle buccal. L’extrémité du museau et la région
loréale sont blanchâtres avec deux prolongements de cette teinte vers
la bouche délimitant une tache sombre sur la lèvre. Les labiales inférieures
sont maculées de brun et blanc. Sur le tronc, de chaque côté, il existe
3 bandes sombres plus ou moins nettes, l’une sur le dos, les deux autres
sur les flancs. Le dessous du corps est rembruni, chaque ventrale bordée
de blanc en arrière ; la face inférieure de la queue est uniformément
noirâtre. Longueur totale : 1 mètre environ.
Boaedon maculatus H. W. Parker (fig. 3).
B. maculatus H. W. Parker, 1932, P. Z. S. London, p. 363. — Bihen.
Somalie britannique.
B. maculatus est connu seulement par son type, un exemplaire femelle
et par un individu juvénile de Randau (Somalie française) des collections
du Muséum de Paris ; c’est une forme très particulière, caractérisée par
son écaillure céphalique et sa coloration.
Dorsales : 29 rangées.
Ventrales : 227 et 232.
Sous-caudales : 54 et 55.
La loréale est pentagonale, plus longue que large ; il y a deux préocu¬
laires, 3 postoculaires et une série de petites écailles qui séparent la partie
postérieure de la nasale, la loréale et la préoculaire inférieure des labiales
supérieures. Ces dernières sont au nombre de 10 à 11, la 5e, 6e et 7e attei¬
gnant l’orbite. La préoculaire supérieure est en contact avec la frontale
chez les deux individus.
La coloration est caractérisée par une série de taches circulaires brun-
noir, partiellement fusionnées sur la ligne médiane et séparées les unes des
autres par des zones claires. Des taches analogues, plus petites, alternent
avec les précédentes sur les flancs. Sur la tête une bande claire, unie à
son opposée au niveau des préfontales, longe le canthus, le sourcil et
se termine sur la région temporale ; une bande foncée est étendue de la
narine à travers l’œil jusqu’à l’angle buccal. La lèvre supérieure est
Fig. 3. — Boaedon maculatus Parker.
Fig. 4. — Boaedon fuliginosus fuliginosus (Boie)
(d’après B. lineatus, in de Witte).
— 769 —
blanchâtre avec une barre sombre sous la narine et l’œil. La face ventrale
est uniformément claire. Longueur totale : 250 mm.
L’espèce n’est connue jusqu’alors que de la région somalienne.
Boaedon fuliginosus fuliginosus (Boie) (fig. 4).
Lycodon fuliginosus Boie, Isis, p. 551. • — • Java, par erreur.
L. unicolor (non Boie), Schlegel, 1837, Ess. Physion. Serp., I, p. 142 et
II, p. 112. — Côtes de Guinée.
L. geometricus (non Schlegel), A. Smith, 1843, III. zool. S. Africa, Rept.,
pl. XXII. — Afrique du Sud.
Boaedon unicolor Dum. & Bib., 1854, Erp. Gén., VII, p. 359. — Guinée
supérieure.
B. lineatus Dum. & Bib., 1854, ibid., p. 363. — Côte de l’Or.
B. capense Dum. & Bib., 1854, ibid., p. 364. — Environ du Cap.
Boodon quadrioittatum Hallowell, 1857, Proc. Acad. Philadelphia, p. 54.
— Ile de Los.
Boaedon quadrilineatum A. Dum., 1859, Arch. Mus., X, p. 193, pl. XVII,
fig. 4. — Ile Bissao.
Alopecion oariegatum Bocage, 1867, Jorn. Sci. Lisboa, I, p. 230. — Angola.
Boaedon quadrilineatum oar. oariegatum Jan, 1870, Icon. gén., liv. 36,
pl. II, fig. 4. — Mozambique.
Boodon bipraeocularis Günther, 1888, Ann. Mag. Nat. Hist., (6), 1, p. 330,
pl. XVII, fig. B. — Tanganyika.
B. lineatus oar. lineolata Bocage, 1895, Herp. Angola et Congo, p. 80.
— Angola.
B. lineatus oar. angolensis Bocage, 1895, ibid., pp. 79 et 80. — Angola.
B. lineatus plutonis Werner, 1902, Verh. Zool. Bot. Ges. Wien, 52, p. 324.
— Boké : rio Nunez, Guinée.
Boaedon arabicus Parker, 1930, Ann. Mag. Nat. Hist. (10), 6, p. 596,
fig. — S. W. Arabie.
B. f. fuliginosus est l’un des serpents les plus communs d’Afrique noire ;
sa grande variabilité a entraîné la description de nombreuses formes dont
nous avons discuté la validité dans un précédent travail (1965).
Les principales caractéristiques de l’écaillure de cette espèce sont les
suivantes :
Dorsales : de 25 à 35 rangées, le plus grand nombre des individus à 29.
Ventrales : 192 à 230 $$ ■ — 209 à 246
Sous-caudales : 56 à 75 <§<$ ■ — • 42 à 59 $$.
Rapport V/Sc : 2,8 à 3,6 — 4,0 à 6,1 ÇÇ.
La préoculaire est simple ou double en proportion sensiblement égale,
elle est en contact avec la frontale chez plus des 2/3 des individus. Les
— 770 —
labiales supérieures sont au nombre de 8 ou 9, les 4e et 5e atteignant
l’orbite.
La coloration est variable et permet de distinguer :
1° Des individus uniformément brun fuligineux, sans trace de lignes
blanches céphaliques ;
2° des individus présentant deux lignes claires sur les côtés de la tête,
l’une supérieure depuis la rostrale, où elle est unie à son opposée, s’étend
le long du canthus et du sourcil jusqu’à la région temporale, l’autre infé¬
rieure, de la narine à l’œil puis de l’œil à l’angle buccal. Sur le tronc,
de chaque côté, deux raies claires, l’une à mi-hauteur des flancs, l’autre
en bordure des ventrales.
Entre ces deux types extrêmes il existe tous les termes intermédiaires
selon le degré d’intensité et d’extension des marques claires. Longueur
totale : 1 mètre environ.
B. f. fuliginosus est une forme ubiquiste qui est connue de l’ensemble
de l’Afrique noire et déborde sur le sud-ouest de la péninsule arabique ;
elle a été également signalée du Maroc (Taroudant) et de la Mauritanie
(Tzarza et cap Juby).
Boaedon fuliginosus bedriagae Blgr. (fig. 5).
B. quadrilineatus (non Dum. & Bib.), Jan, 1870 ; Icon. gén., liv. 36, pl. II,
fig. 3. — Ile San Thomé.
Boodon capense (non Dum. & Bib.), Bocage, 1886, Jorn. Sci. Lisboa, XIr
p. 69. — - Ile San Thomé.
B. geometricus ? (non Schlegel), Bocage, 1887, ibid., IX, p. 199. — Ile
du Prince.
B. bedriagae Boulenger, 1906, Ann. Mus. Genova, XLVII, p. 211. — Ile
San Thomé.
Méconnu par de nombreux auteurs, B. bedriagae a été considéré par
Boulenger comme une espèce distincte, propre aux îles San Thomé
et du Prince et différant de lineatus (= fuliginosus) par la 3e labiale
supérieure atteignant toujours l’œil ainsi que par la disposition des marques
claires de la tête.
La confrontation des résultats fournis par l’examen des spécimens du
Musée de Gènes (12 individus) effectué par L. Capocaccia (1961) avec
ceux que nous a donné l’étude des spécimens du Muséum de Paris (13 indi¬
vidus) nous a permis de noter les principales variations suivantes :
Dorsales : de 25 à 31 rangées.
Ventrale : 200 à 226 SS — 230 à 239 ÇÇ L
1. Bogert (1940) rapporte un décompte de ventrales de 202 à 206 d’après Angf.l, en.
fait les chiffres donnés par celui-ci sont 217 à 237.
- 771 —
Sous-caudales : 73 à 85 — • 67 à 70
Rapport V/Sc : 2,58 à 2,97 JJ — 3,32 à 3,51 ÇÇ.
Selon Capociacca, il existerait 2 préoculaires, chez tous nos exemplaires
nous n’en avons trouvé qu’une seule, il en est de même pour Bogert ;
la préoculaire est séparée de la frontale. Les labiales supérieures sont au
nombre de 8, les 3e, 4e et 5e atteignant l’orbite.
Fig. 5. — Boaedon fuliginosus bedriagae Boulenger.
La variation de l’écaillure du tronc suit une courbe tout à fait compa¬
rable à celle de fuliginosus fuliginosus, on note toutefois une élévation
B. bedriagae offre une coloration dont le dessin n’est pas sans rappeler
celui de B. geometricus (Schlegel). La teinte générale est brune, plus
pâle chez les adultes ; les écailles sont éclaircies en leur centre. La tête
est caractérisée par des bandes claires, larges, à contour plus ou moins
— 772 —
onduleux. On peut distinguer une bande supérieure, unie à son opposée
au niveau des préfrontales, passant au-dessus de l’œil et se prolongeant
sur la région temporale et une bande inférieure étendue de la narine à
l’œil et au delà à l’angle buccal. Entre ces deux bandes les régions loréale
et temporale sont rembrunies. L’extrémité du museau est blanche avec
une étroite barre verticale brune sur la rostrale, les labiales supérieures
sont irrégulièrement maculées de clair.
Sur la partie antérieure du tronc il existe deux bandes claires, parti¬
culièrement nettes chez les juvéniles. On distingue une étroite ligne
claire de part et d’autre de la ligne médiane dorsale et deux lignes latérales
dans les régions moyenne et inférieure des flancs. Ces bandes claires sont
plus ou moins tachetées de foncé ; elles s’estompent vers la partie posté¬
rieure du tronc. Les bandes supérieures dorsales sont en général séparées
des lignes céphaliques, toutefois chez quelques individus elles s’y unissent
en s’incurvant vers l’extérieur, bordant ainsi la marge postérieure de
l’occiput.
Chez les exemplaires de grande taille, si les marques céphaliques demeu¬
rent nettes, par contre les dessins du tronc deviennent de plus en plus
indistincts, les premiers à disparaître sont les bandes dorso-médianes.
Longueur totale : 1,18 m.
B. bedriagae est une forme qui peut-être considérée comme une sous-
espèce de B. fuliginosus ; elle présente le même système de variabilité
de son écaillure, son type de coloration et la façon dont il s’atténue rap¬
pelle la forme quadrilineatus.
Boaedon fuliginosus mentahs Günther.
Boodon mentalis Günther, 1888, Ann. Mag. Nat. Hist., (6), 1, p. 331,
pi. XIX, fig. A. — - Damaraland.
L’espèce a été décrite à partir d’un exemplaire juvénile à queue muti¬
lée ; elle est caractérisée essentiellement par la séparation des écailles
mentonnières postérieures par de petites écailles surnuméraires ; par
ailleurs, les autres caractères de l’écaillure et la coloration sont semblables
à ceux de B. fuliginosus ainsi que le montre le relevé des chiffres donné
par Fitzsimons.
Dorsales : de 27 à 31 rangées.
Ventrales : 203 à 211 JJ — 211 à 228 $$.
Sous-caudales : 57 à 60 — ■ 44 à 53 ÇÇ.
Les labiales supérieures sont au nombre de 8, les 3e, 4e et 5e atteignant
l’orbite chez le type, les 4e et 5e seulement d’après Bogert. Il existe une
préoculaire en contact avec la frontale chez le type.
L’espèce est signalée du sud de l’Angola, du sud-ouest africain vers
l’est jusqu’à la partie occidentale de l’État libre d’Orange.
Sternfeld (1910) a le premier considéré l’espèce de Günther comme
— 773 —
une sous-espèce de fuliginosus sous la combinaison nominale de mentalis-
fuliginosus, cependant Bogert fait remarquer que cette assimilation est
sujette à caution Sternfeld ne faisant aucune mention du caractère
distinctif de mentalis relatif aux mentonnières. Fitzsimons (1935) place
la référence de Sternfeld dans la synonymie de lineatus sans explica¬
tion. Bogert considère mentalis comme une race distincte de lineatus auct.,
d’une part en raison de la disposition des écailles mentonnières posté¬
rieures et d’autre part en raison du nombre des ventrales du seul exem¬
plaire qu’il ait pu examiner. Or ce nombre (V = 211) n’est en rien infé¬
rieur au nombre minimal relevé chez des femelles de fuliginosus où nous
l’avons trouvé égal à 209.
Dans ces conditions la validité de la race fuliginosus mentalis peut être
mise en doute ; Mertens (1955) relate en effet que sur 12 individus récol¬
tés dans le sud-ouest africain, 7 avaient les mentonnières postérieures
nettement séparées alors que pour les 5 autres cette disposition était
assez indistincte. Fitzsimons (1962) note à ce sujet que les deux princi¬
paux caractères ne sont pas constants et sont rencontrés sporadiquement
chez des individus provenant d’autres régions que le sud africain. Nous
avons examiné 231 exemplaires de B. fuliginosus provenant de diverses
régions africaines, chez aucun d’entre eux nous n’avons constaté une dis¬
position des mentionnières postérieures comparable à celle de mentalis.
Il serait utile de pouvoir effectuer, sur un nombre suffisant de spécimens
provenant de l’aire où a été signalé mentalis, une étude statistique de la
disposition des mentonnières postérieures pour conclure à la validité
de la sous-espèce.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles- Poissons)
Muséum d’Histoire Naturelle.
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Dr. Henry Ford. Ibid., 1857, pp. 48-72.
Jais, G. — Iconographie générale des Ophidiens, liv. 36, 1870.
Loveridge, A. — Checklist of the Reptiles and Amphibians of east Africa
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Nat. Hist. Leiden, n° 6, 1949, pp. 1-116.
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Smith, A. — Illustration of the Zoology of south Africa. Reptilia — London,
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Stehnfeld, R. — Die Fauna der deutschen Kolonie — Rerlin, 1909-1910.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 6, 1964 (1965), pp. 775-780.
UNE MOUCHE NOUVELLE
DES ILES CROZET
( Insecte Diptère Helcomyzide) .
Par E. SÉGUY
Au cours d’une mission aux Iles australes françaises de l’Océan Indien
M. P. Dreux a recueilli de nombreux Insectes. Parmi les Diptères on
remarque immédiatement un Paractora microptère dont la connaissance
a permis de préciser les caractères du genre.
Les Paractora connus, en majorité insulaires, habitent les régions
australes situées entre les 45e et 60e parallèles. Les centres de dispersion
des espèces de ce genre paraissent être les régions littorales de l’extrême
sud de l’Amérique méridionale, et la zone d’invasion des Paractora se
prolonge vers les archipels orientaux en passant par les Falkland et la
Géorgie du sud.
Le Paractora trouvé par M. Dreux étend notablement vers l’est l’aire
d’habitat des espèces de ce genre et fixe (provisoirement) leur limite dans
les îles Crozet. Aucun Paractora n’a encore été signalé dans l’archipel
des Kerguelen par les naturalistes qui Font exploré.
Paractora Dreuxi n. sp.
(JÇ. Elongata, opaca, fusco-gilva, longe pilosa. Capile médiocre, fronte
anteriore obsolète carinata; oculis distantibus, parvulis, reniformis. Palpis
dilatatis, setis longis vestita. — Mesonoto scutelloque cinereis ; macrochaetae
humerales notopleuralesque anterioris longiusculis, cilif ormes ; macro¬
chaetae sternopleurales villorum soliti distinguuntur. Pedibus longis, robus-
tis, omnibus fuscis, coxis tamen trochanteribus flavis ; tibiis II apice spi-
nosis, intus pilis densis praeditis. Mas : articulo protarsorum I et III apice
spina obtusa armato. Alis parvulis, truncatis, subinfumatis ; marginis
tergitis abdominis II attingentis ; nervis 3-4 apice separatim ; alulis dila¬
tatis. — Abdomine supra cinereo-nigro, dense longeque piloso, limbo pos-
tico segmentorum lurido ; tergitis II macrochaetae discales nullae. Genitalia
maris subgloboso ; sternitis genitalis spinigeris ; phallus exilis, inermis.
Genitalia feminis mediocris, cercis gracilis, lanceolatis, longe ciliatis.
Longitudo corporis : 9-12 millim.; alae : 1,5-2 millim.
Paractorae Moseleyi similis et affinis, sed difjert statura, macrochaetae
dispositio, structura pedibus alarumque necnon vena alarum distincta.
50
776 —
Specimina numerosa, mensis januarius MCMLXIV , ad insulae Cro-
zetii, praecipue « Ile aux Cochons » dictum ! litus, statione, lapides marini.
In honorem Dom. Doct. Philippii Dreux, sagacibus diligentissimisque
zoologici, qui hanc speciem detexit et observavit, appellata.
Typus cotypique in Museo Hist. nat. Parisiensi conduntur. Adjectis
iconibus ad autoris (E. S.) archetypa pictis.
Larva nondum nota, infeliciter.
Fig. 1. — Paractora Dreuxi Séguy. Mâle X 10.
Ç. Brun noir au fond, couvert d’une légère pruinosité grise. Tête brune :
front et péristome tachés de noir ; gênes et péristome couverts d’une
pilosité fine, dressée, serrée, noire ; épistome légèrement saillant, noir ;
carènes faciales plicatiformes, peu marquées ; face plane, carène interan-
tennaire saillante, émoussée ; deux soies orbitales médiocres, rappro¬
chées l’une de l’autre, courbées en dehors ; soies ocellaires, postocellaires,
verticales internes et externes légèrement plus robustes que les orbitales ;
trompe courte ; palpes brunis, noircis à l’apex, couverts d’une pilosité
— 777
irrégulière formée de longs cils courbés ; antennes brunes, noircies anté¬
rieurement ; couvertes d’une légère pruinosité blanchâtre ; chète noir.
Thorax d’un gris cendré, brun-roux à la base des ailes et sur les sutures
pleurales ; pleures couverts d’une pruinosité satinée grise ; calus humé¬
raux brunis. Disque du mésonotum couvert de chètules microscopiques,
plantés régulièrement ; bandes mésonotales évanescentes. Sternopleures
hérissés d’une longue pilosité fine, noire.
Chétotaxie ; soies discales : humérale 1 ; notopleurales 2 : ces trois
soies (humérale et notopleurales) longues et fines ; présuturale 1 ; posta-
laires 2 ; dorsocentrale préscutellaire 1 ; acrosticales préscutellaires
une paire faible, plantée avant le niveau de la dorsocentrale précédente ;
supraalaire 1. — Scutellum peu saillant ; quatre soies scutellaires : les
778
deux apicales plus fortes, quelques chétules dressés. — Soies pleurales :
une longue prothoracale et deux sternopleurales flagelliformes, distinctes
de la pilosité foncière.
Pattes d’un brun sombre un peu luisant, irrégulièrement tachées de
Fig. 3. — Paractora Dreuxi, appareil copulateur du mâle; forceps vus de face, X 60;
sternite génital, pénis et apodème du pénis, vus de profil, X 60.
noir. Hanches, trochanters et tarses roux ; pilosité spinules et soies noires,
une soie fine, préapicale, dressée sur la face externe de tous les tibias.
Balanciers claviformes, de longueur normale, d’un roux-jaunâtre. Ailes
brunes, triangulaires, aussi longues que larges, deux fois plus courtes
que le tibia III ; apex rectiligne, comme rogné perpendiculairement
— 779 —
à la costale ; nervure sous-costale presque aussi longue que R 1 qui est
épaissie et sinueuse ; R à -f- 5 et MA 1 prolongées jusqu’à l’apex de
l’aile ; MP courbée, rapprochée de MA 1 à l’extrémité ; cubitale et anale
n’atteignant pas le bord postérieur de l'aile (Ç). Sclérites axillaires très
développés. Alule grande. Cuillerons réduits à deux bandelettes membra¬
neuses, munies d’une pilosité courte.
Abdomen allongé, cylindro-conique, d’un gris foncé monotone, cou¬
vert d’une longue pilosité dressée, serrée, formée de cils fins, noirs ;
3e segment près de deux fois plus long que le 4e ; 6e tergite brusquement
tronqué, à ouverture apicale quadrangulaire ; 7e et 8e en bourrelets arqués
en arrière, jaunâtres, normalement rétractés à l’intérieur du segment
précédent. Sternites élargis. Plaque sous-génitale arrondie, courte et
ciliée ; cerques grêles, lancéolés, robustes, couverts de cils noirs, dressés.
Spermathèques petites, exactement sphériques, munis d’un' canal épais,
chitinisé, aussi long que la sphère.
Superficiellement comme la femelle. En diffère par les caractères
suivants. Peut-être un peu plus petit. La pilosité est plus fine, plus longue
et plus serrée ; la soie humérale est plus petite, robuste, en chète-épine
dressé ; la soie présuturale est plus courte ; les dorsocentrales préscutel-
laires sont représentées par deux soies grêles. Patte épaissies, robustes,
brunes, couvertes d’une pilosité longue et serrée, noire ; tibias : soie préapi¬
cale externe peu distincte ; face apicale et antéro-interne des tibias I et III
munie d’une brosse formée par une pilosité dorée, couchée, étendue éga¬
lement sur toute la longueur du protarse qui paraît épaissi. Protarses I
et III armés d’un ergot court, creusé en cuiller, d’un noir luisant, planté
sur la face apicale et interne. Protarse II avec une série apicale de spi-
nules courtes, émoussées. Ailes comme chez la femelle mais arrondies à
l’apex, membrane plus épaisse, soutenue par une nervation confuse.
Abdomen subcylindrique. Stérilité prégénital en plaque quadrangu¬
laire, régulièrement et longuement ciliée sur toute la surface ; lobes api¬
caux peu marqués. Appareil copulateur globuleux, saillant. Pénis grêle,
membraneux, transparent, inerme. Gonapophyses (ou forceps) externe
et interne en baguettes grêles. Sternite génital armé de fortes épines
plantées à la partie postérieure. Sclérite du canal éjaculateur étroit,
aussi long que la partie libre du sternite génital.
La connaissance du Paractora Dreuxi permet de modifier comme il
suit le tableau des Paractora que j’ai donné en 1940 ( Mémoires du Muséum.
XIV, p. 240).
1- (2). Empodium cliétiforme. Soies ocellaires faibles. Mésonotum orné de
bandes longitudinales. Pores d’insertion des soies thoraciques cer¬
nés de brun. Long. 6 mm. — Chili : Ancud. . . P. angustata Malloch.
2- (l). Empodium foliacé, lancéolé, aplati à la base. Soies ocellaires normales.
Bandes mésonotales évanescentes. Pores d’insertion des soies non
cernés.
3- (8) . Ailes très courtes.
— 780 —
4-(5).
5-(4).
6-(7).
7-(6).
8- (3).
9- (10).
10- (9).
11- (12).
Ailes plus longues que larges, dépassant la marge postérieure du ter-
gite II lorsqu’elles sont repliées sur le dos ; nervure 4 rejoignant
la nervure 3 à l’apex. Abdomen : tergite II sans longues soies discales.
Palpes noirs. Long. 6,5 mm. — Marion . P. Jeanneli Séguy
Ailes déformées plus larges que longues, ou très réduites et ne dépas¬
sant pas la marge postérieure du tergite II ; nervure 4 écartée de
la nervure 3 à l’apex.
Soies humérale et notopleurale antérieure raccourcies, chétiformes ;
soies sternopleurales indistinctes de la pilosité du fond. Abdomen :
tergite II avec de longues soies discales. Ailes peu déformées, très
courtes, n’atteignant pas la marge postérieure du tergite II. Alule
réduite. Long. 7,5 mm. — Falkland . P. Moseleyi Austen
Soies humérale et notopleurale antérieure allongées, ciliformes ; soies
sternopleurales distinctes de la pilosité du fond. Abdomen : tergite II :
soies discales indistinctes de la pilosité du fond. Ailes déformées,
atteignant ou dépassant la marge postérieure du tergite II. Alule
bien développée. Long. 9-12 mm. — Crozet.... P. Dreuxi Séguy
Ailes normales.
Aile : petite nervure transverse ( rm ) brunie. Espace interoculaire brun.
Long. 7,5-10 mm. — Falkland, Géorgie du Sud. P. rufipes (Macquart)
Aile : rm non brunie.
Soies dorsocentrales ciliformes, confondues avec la pilosité du fond.
Long. 8-10 mm. — Patagonie. Falkland.. . P. trichosterna Thomson
Soies dorsocentrales chétiformes, distinctes de la pilosité du fond.
Long. 7, 5-8, 5 mm. — Patagonie. Terre de Feu .
P. antarctica Thomson.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 6, 1964 (1965), pp. 781-783.
DESCRIPTION D'UN ZODARIUM NOUVEA U
DES ILES CANARIES
( A raneidae Zodariidae ) .
Par Jacques DENIS
Depuis 1941 l’occasion m’a été donnée plusieurs fois déjà de signaler
la présence du genre Zodarium Walckenaer aux Iles Canaries d’après
des renseignements portés au fichier de la collection Simon. L’espèce
correspondante est restée indéterminée et il semble utile d’apporter
enfin quelque précision à son endroit. Elle est représentée par une unique
femelle qui est inédite et dont voici la description :
Zodarium nesiotes n. sp.
Ç. Céphal. 2 mm ; long. tôt. 4,35 mm.
Céphalothorax jaune orangé vif, la partie céphalique salie de brunâtre,
sans contraste très net entre les deux teintes. Sternum jaune orangé
pâle, bordé par une fine ligne marginale brun rouge vif. Chélicère bru¬
nâtres, plus claires que la partie céphalique. Pattes fauve orangé pâle,
y compris les hanches, la patte-mâchoire à peine rembrunie. Abdomen
brun violacé, la face ventrale éclaircie blanchâtre, la teinte dorsale des¬
cendant très bas sur les flancs et très rapidement estompée, sans limite
nette avec la teinte ventrale.
Céphalothorax allongé, Ic = 1,444.
Sternum présentant de vagues traces de segmentation telles que j'en
ai déjà observées (1934) sur quelques espèces du genre. Hanches I\
séparées par un intervalle à peine supérieur à leur rayon.
Disposition oculaire, en fonction du diamètre D des yeux médians
antérieurs :
Yeux latéraux antérieurs (LA) ovales, grand axe = 0,666 D.
Diamètre des yeux latéraux postérieurs (LP) = 0,533 D.
Diamètre des yeux médians postérieurs (MP), d = 0,600 D.
Intervalle MA/MA = 0,533 D.
Intervalle MA/LA = 0,133 D.
Intervalle LA/LP = 0,133 D.
Intervalle LP/MP = 0,333 D.
782 —
Intervalle MP/MP = 1,600 D = 2,666 d.
Intervalle MA/MP = 0,666 D = 1,111 d.
Base antérieure du trapèze oculaire = 2,533 D.
Base postérieure du trapèze oculaire = 2,800 D.
Hauteur du trapèze oculaire = 2,666 I).
Hauteur du bandeau = 1,500 D.
Epigyne (lig. 1) présentant un septum médian dilaté d’avant en arrière,
puis étranglé et brusquement rétréci vers son bord postérieur, celui-ci
assez fortement concave.
Fia. 1.
Iles Canaries. Ténérifïe, 1 $ (coll. Simon, tube n° 22.556).
Les Zodarium sont plutôt myrméeophages que myrmécophiles ; ils
s’attaquent surtout aux individus faibles ou isolés le long des colonnes
de fourmis. Le plus souvent rencontrés errants, ils courent avec une
grande vélocité, ce qui leur permet d’échapper à l’attention des non-
spécialistes et explique leur rareté apparente. Quoiqu’ils ne se disséminent
pas « au vol », leurs possibilités de dispersion pourraient sembler considé¬
rables ; cependant, à l’exception de quelques-unes, la plupart de leurs
nombreuses espèces demeurent assez étroitement localisées et, au con¬
traire de ce qu’on pourrait supposer de prime abord, leur intérêt bio¬
géographique est certain ; ils vivent au sol en des endroits à partir des¬
quels ils ne risquent guère d’être accidentellement transportés hors de
leur lieu d’origine et se sont sans aucun doute propagés de proche en
proche à partir d’un centre de dispersion nord-africain uniquement par
voie terrestre suivant des trajets dont quelques-uns sont bien définis
(Denis 1951) ; ceci est important quand des faunes insulaires sont en
cause.
Le genre est représenté dans chacun des archipels de l’Atlantique.
Malheureusement seuls des jeunes indéterminables ont été recueillis
aux Açores et aux Salvages. Zodarium styliferum (Simon) [= Z. made-
rianum Kulcz.], commun à. Madère et à la Péninsule Ibérique, appartient
à une lignée que j’ai appelée bétique ; disparue d’Afrique du nord, elle
a peuplé la Péninsule Ibérique et débordé les Pyrénées à leurs deux extré¬
mités.
En l’absence de mâles il est difficile de préciser avec certitude les affi¬
nités de l’espèce canarienne. Elle ne paraît pas étroitement apparentée
aux plus grosses espèces de l’Afrique du nord (sauf peut-être à Z. pileo-
— 783 —
lonotatum Denis, de l’Oasis de Giarabub) ; son épigyne présente cepen¬
dant une certaine similitude d’aspect avec celle d’espèces de taille plus
modeste qui sont répandues de la Tunisie à la Mauritanie. Je pense toute¬
fois qu’elle est plus proche de Z. viduurn Denis, décrit du Portugal, mais
allié à Z. elegans (Simon) qui peuple une grande partie du bassin médi¬
terranéen y compris la Barbarie. Le trajet d’immigration de Z. nesiotes,
ou du moins de l’espèce à partir de laquelle il s’est différencié, n’est donc
pas évident et dans l’état actuel de nos connaissances les hypothèses
que l’on pourrait formuler seraient par trop douteuses.
La faune des Salvages est intermédiaire entre celles de Madère et des
Canaries avec un faible endémisme (Denis 1963) ; il serait intéressant
de savoir si l’espèce qui lui appartient est Z. styliferum, Z. nesiotes ou une
espèces propre ; elle ne figure pas dans du nouveau matériel en cours
d’étude.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes) du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Denis (J.), 1934. — ■ Sur le sternum de quelques Araignées du genre Zodarion
Walck. Bull. Soc. entom. France, 39, pp. 263-265.
Denis (J.), 1941. — Les Araignées des Iles Canaries. Ann. Soc. entom. France,
110, pp. 105-130.
Denis (J.), 1951. — Essai biogéographique sur les Araignées du genre Zoda-
rium Walck. Bull. Soc. Hist. nat. Toulouse, 86, pp. 156-158.
Denis (J.), 1963. — Spiders from the Madeira and Salvage Islands. Bol. Mus.
Funchal, 17, pp. 29-48.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 36 — N» 6, 1964 (1965), pp. 784-796.
REMARQUES
SUR QUELQUES ESPÈCES D’ARAIGNÉES
DU GENRE AMAUROBIUS C. KOCH, 1837
ET DESCRIPTION
D’UNE ESPÈCE NOUVELLE
Par Michel HUBERT
Le genre Amaurobius comprend un nombre important d’espèces répar¬
ties dans le monde entier. La classification de ce genre a déjà posé un
problème : E. Simon tenant compte de la présence du cribellum et du
calamistrum, avait créé ses Cribellates, les séparant des autres Araignées.
A. Petrunkevitch (13) par contre n’admettant pas cette séparation,
a placé les différentes familles ou genres d’ Araignées Cribellates dans des
familles ou des genres d’ Araignées non Cribellates plus voisins.
Cette question a d’ailleurs été fort bien discutée par L. Berland
(2, pp. 310-313), lequel tout en reconnaissant les progrès réalisés par la
nouvelle classification de A. Petrunkevitch maintient les Cribellates
en un groupe séparé (Uloboridea).
Nous nous en tiendrons donc dans cette note à la division de E. Simon,
d’autant plus qu’il ne s’agit dans les lignes qui suivent, que de modifier,
en le complétant, le tableau dichotomique qu’il a donné pour déterminer
les espèces de la faune française appartenant au genre Amaurobius (16,
pp. 38-40). Si la détermination des mâles est relativement aisée, il n’en
est pas de même pour les femelles, car les figures de E. Simon sont nette¬
ment insuffisantes et certains caractères qu’il emploie sont inexacts ;
nous indiquons donc pour chaque espèce les figures les plus valables.
L’excellent travail d’HERMANN Wiehle (17) se limitant à la faune d’Alle¬
magne, nous donnons les figures manquantes ; elles ont été réalisées
en majeure partie d’après du matériel de la collection E. Simon, déterminé
par E. Simon et revu par nos soins. Nous n’avons pas figuré les car les
figures que nous citons sont bonnes et suffisantes. Pour plus de clarté
nous avons volontairement négligé de dessiner les poils nombreux qui
recouvrent en partie l’épigyne de la plupart des Ç de ce genre.
Le matériel dont nous citons les stations nous a été confié par notre
excellent ami et collègue Ed. Dresco que nous remercions vivement ;
nous remercions également les collecteurs de ce matériel, MM. Antonio
(don), Balazuc (J.), Beaucournu (J. C.), Busulini (E.), Davide (B.),
— 785
Dresco (Ed.), Mme Dresco (L.), MM .Gaudin (L.), Henrot (H.), de
Loriol (B.), Matile (L.), Nègre (J.), Parenzan (P.), Rousset (A.),
Strinati (P.), Théodoridès (J.).
Cette note traite des espèces réparties en Europe Occidentale ; nous
décrivons l’allotype Ç de latebrosus Sim., inconnu jusqu’alors. Nous
supprimons une espèce, inédite, mais nommée par E. Simon dans sa
collection et dans son catalogue manuscrit, « A. soricinus » (voir note,
p. 790) cette espèce nouvelle n’étant pas valable. De plus A. aculeatus
Frang. et A. inermis Frang. sont deux espèces douteuses, impossibles
à déterminer tant que les types ne seront pas retrouvés et redécrits.
Nous donnons la diagnose d’une espèce nouvelle : Amaurobius vachoni,
habitant l’Espagne.
Liste des espèces.
A. aculeatus Frang. 1926.
Cette espèce capturée à Covadonga, province d’Oviedo, dans les Asturies
par Franganillo, a été sommairement décrite en 1926 (9), sans aucune
figure ni indication de sexe ; l’étude en a été faite en 1925 à la Havane
et aucun renseignement n’est donné concernant le lieu où se trouve le
type de cette espèce.
Nous considérerons cette espèce comme douteuse tant que le type ne
sera pas retrouvé et redécrit.
A. cerberus Fage 1931.
— Tibia et patte-mâchoire (Fage, 7, fig. I, p. 127).
Ç. — - Inconnue.
Cette espèce se situe près de *4. fenestralis et de A. similis, le ^ à été
capturé dans une grotte de la province de Malaga en Espagne.
A. claustrarius (Hahn 1831).
— Patte-mâchoire (Wiehle, 17, fig. 273, 274, pp. 131, 132). Tibia
(Simon, 16, fig. 67, p. 37).
Ç. — Abdomen, épigyne et vulva (Wieiile, 17, fig. 272, 275, 276,
pp. 131-133).
Cette espèce est rare en France et n’a été signalée qu’en Alsace et
dans les Alpes Françaises ; elle est cependant répandue dans toute la
chaine des Alpes, jusqu’en Tyrol (16) ; elle est connue en particulier de
Russie, du Japon et même des Etats-Unis (3).
Station nouvelle pour la France :
Haute-Savoie. — Les Pèlerins, vallée de Chamonix, 2 Ç, 5-vm-1939
(Ed. Dresco).
— 786
A. erberi (Keys. 1863).
(fig. 9, 10, 16).
(J. — Tibia (Simon, 16, fig. 68, p. 37).
Ç. — Vulva (Dresco, 6, fig. I, p. 93).
Cette espèce vit dans tout le Centre et le Midi de la France (16) ; elle-
est connue d’une grande partie de l’Europe, jusqu’en Russie Méridionale ^
elle est également signalée d’Afrique du Nord (3).
Stations nouvelles pour la France :
Pyrénées-Orientales. - — - Banyuls, Ç, 2-iv-1947 (J. Théodoridès). —
Forêt de Sorède, Ç, 28-IX-1948 (J. Nègre).
A. fenestralis (Str. 1768).
— Tarse (Wiehle, 17, fig. 284, p. 137), palpe (Locket et Millidge,
12, fig. 22 C, p. 54).
$. — Abdomen, groupe oculaire, épigyne, vulva (Wiehle, 17, fig. 282,
283, 285, 286, pp. 136-138). — Epigyne (Locket et Millidge, 12,
fig. 22 F, p. 54).
Espèce répartie dans presque toute l’Europe.
Stations nouvelles :
France : Hautes- Alpes. — - Chourum près du Chourum Dupont, Saint*
Didier-en-Dévoluy, $, lO-vm-1952 (L. Gaudin et H. Henrot, (prépara¬
tion microscopique, collection Hubert n° 57).
Suisse : Neuchâtel. — • Grotte de Pertuis, Neuchâtel, 2 Ç, 15-xi-1953^
(P. Strinati), (préparation microscopique, collection Hubert n° 54).
Italie : Novara. — - Alpe Veglia, altitude 1753 m, Varzo, Ç, vm-1948
(Ed. Dresco).
A. ferox (Wlck. 1830).
(fig. 1, 17).
— Tibia (Simon, 16, fig. 63, 64, p. 35), patte-machoire (Wiehle
17, fig. 264, 265, p. 126).
Ç. — - Abdomen, calamistrum, épigyne, vulva (Wiehle, 17, fig. 262,.
263, 266, 267, PP. 125-127).
Ainsi que l’a déjà fait remarquer Ed. Dresco, A. ferox a généralement
les yeux médians-antérieurs plus petits que les latéraux-antérieurs..
C’est par erreur que E. Simon signale dans son tableau dichotomique r
« ... les latéraux à peine plus petits... » (16, p. 38) ; en effet, nous avons
examiné, dans la collection E. Simon du Muséum national d’Histoire
naturelle, le bocal n° 432 contenant 24 $ d’Amaurobius ferox et nous
avons compté 20 Ç ayant les yeux médians-antérieurs plus petits que-
— 787 —
les latéraux-antérieurs, 3 Ç possédant ces mêmes yeux subégaux et une
seule Ç ayant les yeux médians-antérieurs très légèrement plus grands
que les latéraux-antérieurs. Nous préférons utiliser dans le tableau dicho¬
tomique que nous proposons, un caractère plus nettement défini : la
différence de taille entre les yeux médians-antérieurs et les yeux médians-
postérieurs.
I
O O
0 0
^ O O O
O O
o o
O o
o o
6
O o
^ o o o
Fig. 1-8. — Groupe oculaire. 1 : A. ferox (Wlck.) ; 2 : A. jugorum L. K. ; 3 : A. latebrosus
Sim. ; 4 : A. obustus L. K. ; 5 : A. occidentalis Sim. ; 6 : A. pallidus L. K. ; 7 : A. scopolii Th. ;
8 : A. vachoni nov. sp.
A. ferox est une espèce à très large répartition, on la trouve dans toute
l’Europe, aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande (3).
Stations nouvelles :
France : Ardèche. — Les Turnes, Vanosc, Ç, l-vm-1951 (J. Balazuc).
Grotte du Lapin, Cornas, çj, (J. Balazuc).
Loire-Atlantique. — Grotte de Barbechat, Barbechat, Ç, 29-X-1958
(J. C. Beaucournu et L. Matile).
— 788 —
Oise. — • Carrière souterraine de Saint-Martin-le-Nœud, Saint-Martin-
le-Nœud, $, 23-XI-1947.
Yonne. — Grotte de la Vipère, Arcy-sur-Cure, Ç, 13-V-1950 (Ed. Dresco).
Suisse : Valais. — Petite grotte près de Saint-Maurice, Ç, 25-xn-1953
(P. Strinati).
Italie : Napoli. — Cava Parco, Capodimonte, 2 Ç, 2-H-1958 (B.
Davide).
Espagne : Santander. - — Cueva la Castanera, ? , Ç, 6-vm-1962
(don Antonio).
' A. inermis Frang. 1920.
Ç. — Groupe oculaire (Franganillo, 8, fig. 1, p. 139).
La Ç de cette espèce capturée par le Dr. Marck Athias, fut étudiée
par Franganillo en 1919, mais la description donnée (8, p. 139) est
très insuffisante.
Nous ignorons où se trouve le type, jusqu’à plus ample informé, nous
considérerons cette espèce comme douteuse.
A. jugorum L. K. 1868.
(fig. 2, 11, 18).
— Tibia (Simon, 16, fig. 65, 66, p. 35), (de Lessert, 11, fig. 22.
p. 17).
Ç. — Epigyne (de Lessert, 11, fig. 24, p. 17).
Cette espèce est rare en France, signalée du Mont-Boron dans les Alpes-
Maritimes ; elle se trouve dans les forêts les plus élevées des montagnes (16).
A. latebrosus Sim. 1874.
(fig. 3, 12).
— Tibia (Simon, 16, fig. 60, p. 35).
Le type a été capturé à Vizzanova en Corse par E. Simon.
En 1874 E. Simon décrivit une espèce nouvelle, qu’il nomma A. cor-
sicus, d’après deux $ capturées ensembles sous l’écorce d’un arbre abattu,
à Vizzanova en Corse. Lui-même reconnut plus tard que cette espèce
était synonyme de A. ferox (16, p. 59).
Nous avons retrouvé dans la collection E. Simon du Muséum national
d’Histoire naturelle, le tube n° 1097 contenant les deux Ç de Vizzanova.
Après les avoir étudiées, nous avons constaté : 1° que l’une de ces deux Ç
était bien A. ferox (c’est celle décrite par E. Simon comme espèce nouvelle
sous le nom de A. corsicus) ; 2° que l’autre Ç du tube était effectivement
une espèce nouvelle. Il est probable que E. Simon ayant examiné cette
dernière, a décidé qu’elle était nouvelle mais utilisa le premier exemplaire
— 789
pour sa description. Ceci expliquerait que E. Simon fut amené ultérieure¬
ment à reconnaître la synonymie : corsicus = ferox (16, p. 59).
Nous estimons après l’avoir étudiée, que la Ç non encore décrite du
tube n° 1097, représente l’allotype de A. latebrosus Sim., provenant de
la même localité et dont la disposition et la proportion des yeux corres¬
pond bien à la description de A. latebrosus <$ par E. Simon (14, p. 225).
Nous la décrivons donc comme telle.
A. latebrosus Sim., — Allotype $, Yizzanova (Corse) ; capt. E. Simon ;
tube n° 1097, collection E. Simon, Muséum national d’Histoire naturelle
de Paris.
Céphalothorax : long. 4,4 ; larg. 3.
Abdomen : long. 4,2 ; larg. 3,2.
Formule de longueur des pattes par ordre de grandeur décroissant
I-IV, II, III.
Céphalothorax légèrement incliné en avant dans la région oculaire. —
Yeux antérieurs vus en avant en ligne très légèrement procurvée ; les
yeux médians-antérieurs plus petits que les latéraux-antérieurs séparés
par plus de leur diamètre et légèrement plus grands que les médians-
postérieurs ; yeux latéraux-antérieurs et latéraux-postérieurs séparés
environ de leur diamètre. — - Chélicères convexes à la base, vues en dessus
dépassant légèrement le bord frontal. — Tarse de la patte-machoire plus
court que la patella et le tibia réunis. — Epigyne renfermant une pièce
fauve aussi longue que large, convexe en arrière et légèrement déprimé
au milieu de son bord postérieur ; rétrécie en avant (fîg. 12).
A. obustus L. K. 1868.
(%■ '*)■
— - Tarse et tibia (Wiehle, 17, fîg. 287, 288, pp. 139, 140). Tibia
(Denis, 4, fîg. 2, 3, pp. 255).
$. — Epigyne, vulva (Wiehle, 17, fig. 289, 290, pp. 140, 141). Epi¬
gyne (Denis, 4, fig. 4, p. 255).
On trouve cette espèce en Allemagne, au Tyrol, en Bulgarie, en Hongrie
et au Portugal (3) ; Denis la signale des Dolomites (4) et jusqu’à présent
elle n’a pas été signalée en France.
Voici une station nouvelle en Italie :
Belluno. — Inghiottitoio di Pian Rosada, Bosco del Consiglio,
26-V-1957 (E. Busulini).
A. occidentalis Sim. 1892.
(fig. 5, 13, 19).
— - Palpe, tibia (Bacelar, 1, fig. 11, 12, p. 259).
$. — Epigyne (Bacelar, 1, fig. 10, p. 258) (Denis, 4, fig. 1, p. 255).
— 790 —
E. Simon a décrit la Ç d’après un spécimen capturé par C. de la Brû¬
lerie, dans la sierra de Estrella, au Portugal (15).
Le $ fut décrit par A. Bacelar en 1929 (I, p. 258, 259). Cette espèce
est signalée des Basses-Pyrénées, du Portugal et des montagnes du Nord-
Ouest de l’Espagne (16) ; J. Denis la signale des Dolomites (4).
A. pallidus L. K. 1868.
(fig. 6).
<$. — - Tibia (Wiehle, 17, fig. 269, p. 129).
Ç. — Epigyne et vulva (Wiehle, 17, fig. 270, 271, p. 130).
Cette espèce n’a pas encore été signalée en France. On la trouve en
Europe Centrale jusqu’en Russie mais vers l’ouest sa répartition semble
s'arrêter à l’Allemagne ; plus au Sud on la trouve également en Grèce, en
Crète, en Macédoine et en Calabre.
A. scopolii Th. 1871.
(fig. 7, 14, 20).
<$. — Tibia (Simon, 16, fig. 61, 62, p. 35).
A. scopolii est très voisin de A. ferox. Les épigynes sont de formes
voisines, les vulva également ; le caractère tiré des yeux nous semble
par contre bien net : chez A. scopolii, les yeux médians-antérieurs sont
plus petits que les médians-postérieurs, tandis que chez A. ferox les yeux
médians-antérieurs sont légèrement plus gros que les médians-postérieurs.
Cette espèce à été signalée en particulier en Europe Méridionale : France
Méridionale, Portugal, Italie, Grèce et Yougoslavie (3).
Stations nouvelles pour l’Italie :
Potenza. — Grotta del Uomo Preistorico, Latronico, Luciana, Ç,
1 non ad., (P. Parenzan).
Caserta. — - Grande comola de Castelmorrone, Caserta, Ç, (P. Parenzan).
Novara. — Sotto Tugliaga (altitude 500 m), Varzo, Ç, 16-vm-1958
(Ed. et L. Dresco). — $, 26-vm-1957 (Ed. et L. Dresco).
A. similis (Bl. 1861) L
— - Abdomen, patte-mâchoire (Wiehle, 17, fig. 277-279, pp. 134,
135), palpe (Locket et Millidge, 12, fig. 22 B, p. 54).
I. Dans son catalogue manuscrit E. Simon cite un A. soricinus Ç sous le numéro 14040,
avec la mention suivante : « soricinus E. S. Forêt de Sorède (Fage) » ; nous avons retrouvé
dans la collection E. Simon, Muséum national d’Histoire naturelle, le tube correspondant
qui contenait 3 $ et l’étiquette suivante : « Amaurobius soricinus sp. nov., type, E. S. dét.,
Forêt de Sorède 1911 ».
Après étude de ce matériel nous nous sommes aperçu qu’il s’agissait en réalité d’.4. simi¬
lis (Bl.).
Bien que le nom de soricinus ne figure pas dans la littérature nous avons jugé utile
de signaler cette synonymie.
0, 5 mm
— 792
Ç. • — - Epigyne et vulva (Wiehle, 17, fig. 280, 281, pp. 135, 136) ;
épigyne (Locket et Millidge, 12, fig. 22 E, p. 54).
Cette espèce ne semble pas se rencontrer en altitude.
Stations nouvelles :
France : Ariège. — Grotte du Ker, galerie supérieure (faune d’entrée),
Massat, 4 3 Ç subad., 1 non ad., 12-vm-1947.
Mayenne. — - Grotte des Hallays, Thorigné, 29-xii-1958 (J. C. Beau-
cournu et L. Matile) ; grotte des Vipères, Thorigné, Ç, 14-vn-1958 (J. C.
Beaucournu et L. Matile) (préparation microscopique collection Hubert
n° 61).
Yonne. — - Carrière Duchy, Saint-Florentin, 10 3 $, 2 non ad.,
IO-ix-1949 ; grotte des Fées, Arcy-sur-Cure, 2 <J, 13-xii-1946 (J. Balazuc).
Espagne. — Cueva de Cullalvera, Cantabriques, Ç, 1954 (Ed. Dresco).
A. vachoni sp. nov.
(fig. 8, 15).
Type. — ■ 1 $, environs de Zamora, province de Zamora, Espagne.
ll-iv-1951 (Capt. ?). (Collection Ed. Dresco).
Céphalothorax fauve-rougeâtre, partie céphalique progressivement
rembrunie vers l’avant. — Yeux médians-antérieurs placés sur une petite
tachette noire, légèrement plus grands que les médians-postérieurs et
plus petits que le bandeau ; yeux antérieurs vus de face en ligne presque
droite ; yeux postérieurs en ligne procurvée. — Chélicères brun-rouge
foncé, vues en dessus dépassant le bord frontal. — Sternum et hanches I
concolores et très légèrement plus foncés que les hanches II, III et IV. —
Pièce labiale brun-rouge deux fois plus longue que large à la base. Pattes
non-annelées ; tarse de la patte-mâchoire presque égal à la patella et
au tibia réunis et plus foncé que ces deux derniers articles. — Plaque
de l’épigyne environ trois fois plus large que longue, en triangle trans¬
verse à sommet obtus et bordé de chaque côté d’une large pièce brun-
rougeâtre (fig. 15).
Nous dédions cette espèce à M. le Professeur Vachon, directeur du
Laboratoire de Zoologie du Muséum national d’ Histoire naturelle, en
signe d’hommage et de reconnaissance.
Amaurobius sp.
Des Amaurobius non adultes ont été capturés dans les stations suivantes :
France : Doubs. — Grotte de Fourbanne, Baume-les-Dames, 2 non
ad., 5-vii-1952.
Haute-Garonne. — Grotte de Gourgue, Arbas, 5 non ad., 5-ix-1947
(J. Nègre).
793 —
Espagne : Santander. — Cueva Negras, Arredondo, 2 non ad., viii-1958
(B. de Loriol, A. Rousset). Notre collègue Ed. Dresco, au cours d’une
de ses campagnes spéléologiques dans les Monts Cantabriques en 1954,
a capturé des individus non adultes dans les cavités suivantes : Cueva
de Mul, ^ subad. ; Cueva del Moro, $ subad., 1 non ad. ; Cueva X de
Ramales, $ subad. ; Cueva Buxu, 1 non ad. ; Cueva de Omono, 2 non ad. ;
Cueva de Cudon, 2 $ subad. $ subad., 7 non ad.
Tableau de détermination des femelles des espèces
du genre Amaurobius.
(Europe Occidentale) 1.
1. — Plaque génitale divisée par un sillon longitudinal.... A. claustrarius
— Plaque génitale non divisée . 2
2. — Plaque convexe ou droite à son bord antérieur . 3
— Plaque génitale plus ou moins concave à son bord antérieur . 6
3. — Plaque génitale au moins deux fois plus large que longue . 4
— Plaque génitale aussi large que longue, ou si plus large, visiblement
moins de deux fois . 5
4. — Plaque génitale environ deux fois plus large que longue, subtriangulaire
à sommet arrondi dirigé vers l’avant et dont les deux côtés sont lar¬
gement bordés de noir . A. similis
— Plaque génitale en rectangle transverse, légèrement arquée à son bord
postérieur, tronquée, avec l’angle antérieur droit et le postérieur
arrondi (fig. 11) . A. jugorum
5. — Yeux médians-antérieurs légèrement plus grands que les médians-
postérieurs, la distance des médians-postérieurs entre eux supérieure
à celle qui les sépare des médians-antérieurs (fig. 3). Plaque génitale
aussi longue que large, subarrondie en arrière, rétrécie en avant (fig. 12).
A. latebrosus
— Yeux médians-antérieurs plus petits que les médians-postérieurs, la
distance des médians-postérieurs entre eux légèrement inférieure
ou au plus égale à la distance qui les sépare des médians-antérieurs
(fig. 4). Plaque bordée de deux dents subaïgues, légèrement incur¬
vées et convergent vers l’arrière . A. obustus
6. — Yeux médians-antérieurs plus petits que les médians-postérieurs. ... 7
— Yeux médians-antérieurs plus grands que les médians-postérieurs. . 10
7. — Plaque génitale subtriangulaire à sommet dirigé vers l’arrière .... 8
— Plaque génitale différente de la précédente . . 9
8. — Plaque génitale au moins deux fois plus large que longue, subtriangu¬
laire, à base dirigée vers l’avant et fortement arquée concave, les
angles latéraux prolongés acuminés (fig. 14) . A. scopolii
1. Trois espèces ne figurent pas dans ce tableau ; deux sont douteuses : A. aculeatus Frang.
(Portugal et A. inermis Frang. (Portugal) ; la femelle de la troisième espèce, A . cerberus-
Fage, est inconnue.
*4. erberi (Keys.) ; 17 : A. ferox (Wlck.) ; 18 : A. jugorum L. K
A. ocçidentalis Sim ; 20 : A. scopolii Th.
— 795
— Plaque génitale légèrement concave à son bord antérieur, avec chacun
des angles un peu prolongé conique (fig. 13) . A. occidentalis
9. — Plaque génitale tronquée droit en arrière, légèrement arquée concave
à son bord antérieur. L’épigyne peut se présenter sous deux aspects
suivant l’angle d’observation et l’état de distension de l’abdomen
(fig. 9, 10) . A. erberi 1
— Plaque génitale étroite et transverse, plus de quatre fois plus large que
longue . A. pallidus
10. — Plaque génitale plus de trois fois plus large que longue, postérieurement
bordée de chaque côté d’une large pièce brun-rougeâtre, vaguement
circulaire (fig. 15)..... . A. vachoni nov. sp.
— Plaque génitale moins de trois plus large que longue . 11
11. — Abdomen noir offrant une bande longitudinale blanche acuminée,
céphalothorax fortement rembruni dans la partie céphalique. Ster¬
num et pattes presque unicolores . A. ferox
— Abdomen fauve, offrant en avant une bande noirâtre tronquée. Ster¬
num beaucoup plus foncé que les hanches. Pattes fortement annelées.
A. fenestralis.
Résumé.
La présente note contient :
1° Une liste des espèces du genre Amaurobius connues en Europe
Occidentale, avec pour chaque espèce un aperçu de sa répartition géo¬
graphique et quelques stations nouvelles.
Espèces citées : A. aculeatus Frang., A. cerberus Fage, A. claustrarius
(Hahn), A. erberi (Keys.), A. fenestralis (Str.), A. ferox (Wlck.), A. iner-
mis Frang., A. jugorum L. K., A. latebrosus Sim., A. obustus L. K., A. occi¬
dentalis Sim., A. pallidus L. K., A. scoppolii Th., A. similis (Bl.).
2° La description de l’allotype $ de A. latebrosus Sim.
3° La description d’une espèce nouvelle A. vachoni, habitant l’Espagne.
4° Un tableau dichotomique de détermination des Ç des espèces du
genre Amaurobius connues en Europe Occidentale.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes)
Muséum national d’ Histoire naturelle,
61, rue de Buffon, Paris (5e) .
BIBLIOGRAPHIE
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epiginos de algunas Aranhas portuguesas. Bull. Soc. portug. Sc. nat.,
10, 21, pp. 245-262.
i. Il existe chez cette espèce des individus de taille très petite ; les caractères sont con¬
formes aux individus de taille normale ; nous avons monté des épigynes en préparation micros¬
copique, les vulva sont semblables.
— 796
2. Berland, L., 1932. — Les Arachnides. Edit. Paul Lecheoalier et Fils. Paris.
3. Bonnet, P., 1955. — Bibliographia Araneoruni, t. II, pp. 275-296. Edit.
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121, pp. 253-271.
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Lib. encycl. Roret, Paris.
15. Simon, E., 1892. — Description de deux Arachnides nouveaux du Por¬
tugal. Ann. Soc. ent. Fr., 61, pp. cxciv-cxcv.
16. Simon, E., 1914. — Les Arachnides de France, t. 6, part. I, pp. 33-40,
59, 60, édit. Lib. encycl. Roret, Paris.
17. Wiehle, H., 1953. — Die Tierwelt Deutschland, 42, pp. 124-142. Veb
Gustav Fischer Verlag, Ièna.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 6, 1964 (1965), pp. 797-811.
A SMALL COLLECTION OF OPILIONES
FROM THE IVORY COAST
O F WEST AFRICA
By R. F. LAWRENCE 1
A well preserved collection of Harvest spiders from leaf humus taken
at the base of various shrubs l Bauhinia , Cussonia, Crossopteryx ) and
palm trees in savannah végétation at Lamto, 20 km N. W. of Singrobo
midway between Tiassalé and Toumodi, has been sent to me by Mr J. -F.
Jézéquel of the Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris.
This excellent material has been identified as belonging to nine species,
six of which are represented by forms new to science, while in addition
three new généra hâve been created.
The list of the fauna is as follows :
Palpatohes.
1. Dacnopilio quadridentatus n. sp.
Laniatores.
Family Phalangodidae.
2. lvobiantes spinipalpis n. sp.
3. Metalacurbs villiersi (Roewer).
Family Assamiidae.
4. Monorhabdium singulare Loman.
5. Ivocoryphus jezequeli n. sp.
6. Neocoryphus niger n. sp.
7. Seuthesplus perarmatus n. sp.
8. Sassandria tenuipes n. sp.
9. Pungoiella bifurcata Roewer.
I hâve to thank very sincerely Mr J. -F. Jézéquel and his collaborators
who assisted him in the field, for placing this interesting material at my
disposai for study.
1. Natal Muséum, Pietermaritzburg.
— 798
SuBORDER PaLPATORES.
Fam. Phalangiidae.
Subfam. Phalangiinae
Genus Dacnopilio Roewer.
Dacnopilio quadridentatus n. sp. (Text-figs. 1-4.)
Ilolotype, 1 Galerie du Bandama, Lamto, collected 6-vi-63.
Colour : light reddish brown, coxae of ventral surface light yellow brown,
apices of the spines and granules black ; chelicerae and tarsus of pedi-
palp yellow, tarsi of legs brown with a greenish tinge.
Dorsal surface. Carapace anterior to the ocular tubercle as in fig.l,
ail the granules small, not dentiform, subequal, ocular tubercle dorsally
with a pair of small posterior and anterior spines, the posterior conside-
rably longer than the anterior pair, in addition a third pair of small spines
on the posterior surface of the tubercle ; the granules of abdominal seg¬
ments small, equal-sized, the transverse rows passing right across, the
first row (on posterior margin of cephalic area) regular and straight,
those of the next two segments irregular. sinuous, duplicated in the
middle, the remaining rows regular and almost straight.
Ventral surface. Ail coxae uniformly but not densely covered with
minute granules equally numerous on I, II and IV, somewhat more
numerous and a little larger on III which is much reduced in size and
deeply sunk between II and IV, fig. 4 ; génital operculum with similar
granules at the sides, the middle without.
Chelicerae of moderate size as in fig. 2 seen from outer side ; segment II
dorsally at extreme base with a cluster of 4-5 minute black granules,
dorsal surface of segment I in its distal two-thirds uniformly but not thickly
ccvered with similar granules.
Pedipalp. Trochanter-tibia as in fig. 3 seen from outer side ; patella
dorsally with a regular inner and outer row of 5-6 minute granules each ;
tibia with a few minute granules dorsally near its base.
Legs. I a little more incrassate than the others, especially femur-
tibia, these segments with rows of equal sized spines ; legs III missing,
femora of II and IV with spine rows, those of patella and tibia absent
in II, obsolète in IV ; tarsus I with 50, IV with 47 segments.
Dimensions. Total length 5 ; chelicerae 5.8, pedipalp 8.2 ; leg I 33,
II 55, IV 53 mm.
I assume that this species should be assigned to the genus Dacnopilio
in view of the presence of a minute tooth on each side of the lamella just
above the insertion of the chelicera. The species differs very markedly
from D. armatus and its variety obscurior, the only other species known
from the Ivory Coast ; it appears on the other hand to be most closely
— 800 —
related to D. kraepelini Roewer, which was described from Oran,
North Africa.
Note on the réduction of the third pair
of coxae in D. quadridentatus.
The unusual réduction in size of the coxae of legs III in this species,
lig. 4, is very remarkable ; as can be seen from the illustration, the coxae
on both sides are strongly and equally reduced in size while in normal
specimens they are equal to those of II and IV or may even be slightly
larger than these. In the type specimen in question the coxae appear to
hâve sunk down between those of legs II and IV and are narrow and incons-
picuous although retaining their fui) quota of numerous small granules
as in the other coxae. The narrow ring joining the trochanter to the
distal end of the coxa, though présent in the normal coxae, is absent in
the case of the third pair.
The malformation in question can only be attributed to the loss of
both of the third pair of legs in the early life of the individual ; as is well
known, the legs in this order of Arachnida are fairly easily lost and once
lost are not regenerated ; living Opilionids of the suborder Palpatores
hâve heen observed attempting to walk with only a single pair of legs,
the remaining three pairs having been lost.
A large number of specimens of a related species of Palpatores, Rhampsi-
nitus leighi Pocock, in the collection of the Natal Muséum, were examined ;
three individuals were found in each of which one of the coxae was mar-
kedly reduced in size in relation to the others, though not by any means
to the same extent as in the specimen of Dacnopilio quadridentatus illus-
trated in fig. 4. The réduction was also limited to a single coxa on one
or other side of the body while the case of a double and equal réduction
on both sides, as in the type of D. quadridentatus, is a remarkable and
unusual coïncidence. It can only be explained by assuming that the
legs of the third pair were lost on each side simultaneously at an early
stage in the growth of the Opilionid.
Dacnopilio sp.
A female specimen with 3 pairs of minute spines on the ocular tubercle,
Galerie du Bandama, Lamto, collected 20.iv.63.
Suborder Laniatorf.s.
Fam. Phalangodidae.
Subfam. Biantinae.
Ivobiantss n. genus.
With the tarsal formula of Metalacurbs Roewer but with a long spine
in the middle of free tergite III instead of II ; pedipalp fémur with a
— 801 —
row of 5-6 granules ventrally in basal half in addition to a longinner spine
in basal two-fifths ; tibia with 3 spines on each side, a seventh large basal
spine in middle of ventral surface, tarsus with 2 spines on each side.
Legs unmodified, tarsal segments 4 : 9 : 5 : 6, distitarsus of I and II,
2 and 3 respectively. The genus has the faciès of typical Biantinae,
such as Biantes and Melabiantes and is perhaps a connecting link between
these and the Lacurbs group of généra. If the specimens are females
they are much smaller than those of Metalacurbs, less strongly built, with
longer and more slender legs which are in general smooth and unspined.
Génotype : Ivobiantes spinipalpis n. sp.
Ivobiantes spinipalpis n. sp. (Text-figs. 8, 9.)
Holotype 1 (?), paratype 1 çj (?), Niapoyo, Soubré, collected 12-in-
1963.
Colour. Dorsal surface dark blackish-brown, the divisions of the
areas yellow, carapace predominantly reticulate blackish, in parts yellow.
Ventral surface dark brown, a little lighter than the dorsum, coxae with
blackish réticulation, abdominal segment with blackish transverse bands.
Chelicerae yellow, pedipalps and legs indistinct yellow with ill-defîned
brown annulations, femora and patellae of III and IV brown.
Dorsal surface as in fig. 8, area III with a pair of long slender spines,
more than twice as long as the enlarged pair of II which are again a
little longer than those of IV ; latéral margin of dorsal scute with a large
pointed tooth opposite area III and a row of small indistinct granules.
Free tergite III with a long spine in the middle much longer than any
others of the free tergites but considerably shorter than those of area III ;
anal operculum (not seen in fig. 8) with a row of 3 short pointed teeth
in the middle.
Ventral surface. Coxae quite smooth except IV which is roughened
laterally with granules and 1 large pointed tooth just anterior to the
middle (seen from above, fig. 8) ; sternites with a narrow transverse
strip of minute granules.
Chelicerae. Segment I quite smooth or with 1-2 minute granules in
the dorsal dépréssion which is situated far backwards ; II with a row
of 4-5 large but low rounded tubercles on its anterior surface.
Pedipalp. Trochanter without, fémur in basal two-fifths with a ven¬
tral row of 5-6 small triangular teeth or granules, the most distal more
or less isolated from the others which are équidistant ; inner surface
with 2 spines, one much longer than the other, fig. 9, the shorter similar
to the ventral teeth ; patelia very long and slender, a little more than
half length of fémur, with 1 long and 1 short ventro interior spines at
extreme apex; tibia two-thirds length of patelia, 11/2 times as long
as tarsus, with 3 long spines on each side, another much smaller one at
extreme inner apex ; an even longer spine than the latéral ones at extreme
base in the middle of the ventral surface (tibia thus with 7 long spines) ;
Fig. 5-9. — Metalacurbs viUiersi (Roewer) <?. 5, dorsal surface of body; 6, leg IV, outer
view ; 7, latéral margin of coxa IV from above. Ivobiantes spinipalpis n. sp. 8, dorsal sur¬
face of body ; 9, pedipalp fémur and trochanter from below.
— 803 —
tarsus with 2 long spines on each side not much shorter or more slender
than the claw, another minute spine at extreme apex.
Legs for the most part unarmed, smooth as in most species of Bianies,
Metabiantes and allied généra ; fémur IV ventrally near its apex and
patella IV at its dorso-interior apex with a small tooth-like spine ; meta-
tarsi III and IV with numerous pseudoarticulations ; tarsal segments
4 : 9 : 5 : 6.
Dimensions. Total length 4, greatest width 1.9, leg IV 10.5 mm.
Genus Metalacurbs Roewer.
Metalacurbs villiersi (Roewer) (Text-figs. 5-7.)
Prolacurbs villiersi Roewer 1949. Bull. Institut franç. Afrique Noire.
XV (2), p. 609, fig. 5.
Prolacurbs villiersi is quite unlike the type species singularis Roewer
and being much more similar to Metalacurbs, I hâve transferred villiersi
to this genus together with Roewer’s other two species, oedipus and
cornipes.
The ^ and 2 before us agréé very closely with Roewer’s description
and figures of Metalacurbs villiersi ; the pedipalp of without a ventral
seta on trochanter, fémur with 2-3 small ventral granules in addition to
a ventro-medial spine in basal third ; tarsus with 2 spines on each side,
a very small additional (apical) spine on inner side. The greatest width
of abdomen in the Ç much less than in the £ and not suddenly expanded
behind the carapace, fig. 5, but subparallel throughout.
Dimensions. total length (incl. chelicerae) 5.3, greatest width 3,
leg IV 9.1 mm ; of $, total length 4.8, greatest width 2.3, leg IV 8.9 mm.
A KEY TO THE GENERA OF THE LttCUrbs GROUP
OF BlANTINAE WHICH HAVE 4 OR MORE SEGMENTS FOR TARSUS I.
1. Tarsus I with 5 segments . . 2
— Tarsus I with 4 segments . 3
2. Tarsi III and IV with more than 6 segments, usually 8 and 9 respectively.
Ileterolacurbs Roewer
— Tarsi III and IV with 5 and 6 segments respectively . Lacurbs Simon
3. Areas III and IV with an equal sized pair of moderately enlarged teeth ;
free tergite II without a large spine in the middle ; fémur IV without
enlarged tooth-like spines ventrally . Prolacurbs Roewer
— Area III with a pair of enlarged tooth-like spines, IV without or with a
pair of granules only ; free tergite II with an elongate tooth-like spine
in the middle ; fémur of leg IV with at least 1 enlarged spine ventrally . . 4
4. Free tergite III with a single large spine in the middle ; fémur IV with a row
of enlarged spines ventrally ; pedipalp-patella spined. Metalacurbs Roewer
804 —
• — ■ Free tergite III with a very large double spine in the middle ; fémur IV
with a single large tooth at ventral apex ; pedipalp-patella unspined .
Eulacurbs Roewer
Fam. Assamiidae
Subfam. Erecinae.
Genus Monorhabdium Loman.
Monorhabdium singulare Loman. (Text-fig. 10.)
M. singulare Loman 1902. Zool. Jahrb. Syst. 16, p. 191, fig. 17.
4 Lamto (Toumodi), collected 29-vii-63 ; 1 <§, 1 $, Lamto, collected
l-vm-63 ; 2 $Ç Soubré, Niapoyo, collected m-1962.
The above specimens agréé closely with M. singulare Loman rather
than with the only other species of the genus, M. echinatum Roewer which
has been recorded from the Ivory Coast ; it is possible that these two species
are conspecific. A male of the above (29-vn-63) dilîers from Roewer’s
illustration in his monograph (fig. 300, p. 281) in the width of the dorsal
scute at its posterior margin being almost twice the anterior width, fig. 10.
The enlarged latéral tooth of coxa IV is also smaller and nearer the middle
of the segment than in Roewer’s figure of the type. Fémur of pedipalp
with a conspicuous pointed tooth at inner apex and 12 triangular teeth
on the basal three-fourths of the ventral surface ; trochanter with a single
larger ventral tooth.
Colour pattern of dorsal surface as in fig. 10, the darker parts being
blackish-brown, the lighter parts yellow.
Ivocoryphus n. genus.
Ocular tubercle with a pair of fairly long sharp spines ; anterior mar¬
gin of carapace with the inner of the pair of latéral tubercles much longer
than the outer or the médian one ; areas I-V with a transverse row of
enlarged subequal spine-like tubercles, the middle pair in areas I-IV
slightly larger than the others ; free tergites with a similar row of large
equal sized spines ; segment I of chelicerae with small granules dorsally
in distal half.
Legs unarmed, coxa IV laterally with 3-4 subequal enlarged tooth-
like granules. Pedipalp fémur without a tooth at inner apex. Tarsal
segments 5 : 9 : 6 : 7, distitarsus of I and II with 2 and 3 segments res-
pectively.
Génotype : Ivocoryphus jezequeli n. sp.
The genus shares characters with both Procoryphus Roewer and Acan-
thocoryphus Roewer perhaps representing a connecting link between
them. It agréés with the former in having a pair of spines on ocular
tubercle and in lacking a single large tooth on latéral surface of coxa IV -T
— 805 —
it resembles Acantliocoryphus in the tarsal formula and in the relative
size of the tubercles of the anterior margin of carapace.
Ivocoryphus jezequeli n. sp. (Text-figs. 11, 12.)
1 Holotype $ (?), 1 paratype (?), Lamto, collected 15-vi-1963.
Colour : yellow brown with a reddish tinge, blackish réticulation on
the carapace, a broad band on each side of dorsal scute and transverse
bands on the posterior margins of the dorsal scute and free tergites,
blackish ; legs in general light olive-green, coxae and trochanters I-III
dorsally yellow, coxa IV a little darker ; ventral surface lighter, orange,
the posterior sternites darkened.
Dorsal surface. Anterior margin with the inner of the latéral pair
of tubercles a third longer than the outer ; ocular tubercle transverselv
oval, a pair of long, widely separated spines near its posterior margin,
a number of small granules anterior to them ; carapace with small scat-
tered granules, more numerous laterally. Areas I-IV with transverse
rows of 4, 4, 6, 6 enlarged tooth-like granules respectively, the middle
pair a little larger, a second irregular row of much smaller granules in
front of each row, area V on its posterior margin with 6-8 conspicuous
long spines, the middle ones not paired as in areas I-IV ; free tergites
with a transverse row of 8-10 long spine-like teeth, anal operculum with
2 shorter rows of smaller teeth ; latéral margin of dorsal scute with an
indistinct row of granules only on posterior half, 2-3 larger granules
opposite area III.
Ventral surface. Coxae of sternites uniformly covered with small
granules, 1 or 2 along the anterior margin of I enlarged, IV (seen from
above) armed laterally as in fig. 12, its posterior margin and those of
the sternites with a regular transverse row of minute granules.
Chelicera as in fig. 11, the dorsal dépréssion of segment I deep, seg¬
ment II quite smooth.
Pedipalp. Trochanter armed ventrally with a large blunt conical
tooth, fémur with a row of 15 similar ventral teeth varying in size, the
last bifid, no tooth on inner surface at apex ; dorsal surface of fémur
with a serratiform row of 13 small pointed granules ; tibia with a row
of 8-9 pointed granules on each ventral edge, in addition a large blunt
tooth in the middle of the inner side, a pair of long subapical spines and
a large triangular tooth in front of the spine of the outer side ; tarsus
with a row of 4-5 pointed teeth and 2 long spines on each side ventrally.
Legs unarmed, long, slender, tarsal segments 5 : 9 : 6 : 7.
Dimensions. Total length 5.2, pedipalp 3, leg IV 16.5 mm.
The species differs from Procoryphus and perhaps also from Acantho-
coryphus in the larger number of teeth on the ventral surface of pedipalp
fémur ; the granulation of the latéral surface of coxa IV, fig. 12, is unlike
thaï of either genus.
Fig. 10-16. — Monorhabdium singulare Loman S- 10, dorsal surface of bodv. Ivocoryphus
jezequeli n. sp. 11, chelicera, inner view ; 12, latéral margin of coxa IV from above. Neo-
coryphus niger n. sp. 13, latéral margin of coxa IV from above ; 14, tubercles of anterior
margin of carapace; 15, dorsal surface of body. Seuthesplus perarmatus n. sp. 16, latéral
margin of coxa IV from above.
— 807 —
Neocoryphus n. genus.
Similar in most respects to lvocoryphus but differing as follows : only
the middle pair of spines in areas I-IV enlarged, these more pointed and
trianguliform than in lvocoryphus, some minute granules laterally to
each of these pairs which are of very unequal size, those of III much larger
than the others being III, II, I, IV, in order of size ; area V and free
tergites I-III with a transverse row of sharply pointed triangular enlarged
granules. Segment I of chelicera quite smooth. Coxa IV laterally
with 1 or 2 enlarged but moderate sized granules near its base. Tarsal
segments 5 : 11-13 : 6 : 7.
Génotype : Neocoryphus niger n. sp.
Neocoryphus niger n. sp. (Text-fîgs. 13-15.)
Holotype 1 $ (?), paratypes 2 (?), Lamto, collected vm-1963.
Colour. Dorsal surface black, variegated with dull yellow symme-
trical markings, carapace reticulated black ; ventral surface, coxae yellow
brown with blackish réticulation, sternites black ; chelicerae and pedi-
palps lighter than dorsal surface, with black réticulation ; legs dark
brown with a greenish tinge.
Dorsal surface as in fig. 15. Anterior margin of carapace with the
inner of the two latéral tubercles long and slender, 1/4-1/3 longer than the
outer, fig. 14 upper anterior margin with a small, rather blunt tooth in the
middle ; ocular tubercle with a rather long pointed spine medially to
each eye ; each postero-lateral corner of the cephalic area with a small
round granule and 1 or 2 others near the antero-lateral corner ; enlarged
spines of areas I-IV as in generic description, between and also laterally
to these 1-2 minute granules ; area V with a transverse row of sharp
teeth, the middle pair a little larger than the rest ; latéral margin of
dorsal scute with an indistinct row of small granules in posterior half ;
free tergites with a transverse row of 5-8 pointed granules.
Ventral surface almost quite smooth, matt, coxa I on its anterior mar¬
gin with a row of about 4 enlarged granules, II with a row of smaller
granules, a regular row of minute granules between coxae II and III
and III and IV.
Chelicerae with both segments quite smooth.
Pedipalp. Fémur ventrally with a row of 13 pointed teeth on its
proximal two-thirds, trochanter with a larger conical tooth ; patella
unarmed ; tibia on outer edge with 1 long subapical spine, 1 short tooth
distal to, and 2-3 granules proximal to this spine ; inner edge with 1 short,
2 long, 2 short 1 long, 1 short tooth ; tarsus with 2 long spines on each
side, 3-4 shorter teeth between them.
Legs. Coxa IV with a conspicuous tooth on its upper latéral margin,
52
— 808 —
% 13, near the base, ail legs otherwise unarmed ; tarsal segments 5 : 11-13 :
6 : 7 ; distitarsus of I and II, 2 and 3 respectively.
Dimensions. Total length (not including chelicerae) 4, pedipalp
2.8, leg II 19, leg IV 14.5 mm.
Additional material. 11 Specimens, Lamto, collected 30-xii-63 »
7, Lamto, collected ll-vi»63 ; 4, Lamto, collected 24-xii-63 ; 1 immature»
Lamto, collected 27-xi-63 ; 1 immature, Lamto, collected 26-xn-63 »
2 immature, Lamto, collected 17-ix-63 ; 2, Lamto, collected l-x-63 ;
3, Lamto, collected 18-vi-63 ; 2, Lamto, collected 16-vn-63 ; 2, Lamto»
collected 29-vn-63.
Subfam. Selencinae.
Genus Seuthesplus Roevver.
Seuthesplus perarmatus n. sp. (Text-fîgs. 16-18.)
Holotype, 1 Lamto (Toumodi), 5-vn-1963.
Colour. Dorsal scute blackish brown with an ill-defined yellowish
submarginal band on each side giving ofï short branches inwards at
the divisions of the four areas, cephalic area with a short médian yellow
stripe from behind the ocular tubercle backwards ; ventral surface lighter,
coxae yellow to reddish-brown, sternites becoming darker posteriorly ;
legs brown, the segments with a narrow black apical ring ; pedipalps
and chelicerae similar to the legs but a little lighter.
Dorsal surface. Inner of the two latéral tubercles of the anterior
margin of carapace 11/2 times as long and thicker than the outer one
which is again much longer than the middle one ; ocular tubercle with
a pair of granules anterior to, another pair posterior to the two pointed
spines on dorsal surface ; cephalic area with a small round granule near
each postero-lateral angle, area I with 2 small granules laterally to each
of the enlarged spines, behind these 2 similar granules on each side ; areas II
and III with 2 granules laterally to each of the enlarged spines ; area II’
with a transverse row of 5-6 tooth-like granules, the middle pair slightly
larger, area V with a row of 8-9 tooth-like pointed granules, the middle
pair a little larger, no enlarged edge-tooth (eck-dorn) at the postero-
lateral angle of the scute as in nigeriensis Roewer, the edge-tooth heing
smaller than the others ; free tergites I and II with a pair of enlarged
spines, the largest of the dorsal surface, 3 shorter teeth between them
and 2 or 3 others on each side, the last of the row on each side enlarged
but much smaller than the médian pair, these segments thus with a
row of 10-12 tooth-like granules in ail ; tergite III with a row of 5 enlar¬
ged tooth-like granules, the outer two corresponding to the enlarged
pair in I and II but much shorter, only a little longer than the 3 teeth
between them, in addition, a small edge tooth far removed from the others
of the row. Latéral margin of scute with an irregular row of enlarged
— 809 —
granules opposite coxa IV then a space and continued opposite coxae III
and II ; coxa IV laterally with a cluster of 6-7 enlarged subequal conical
granules, fig. 16.
Ventral surface. Coxa I with an anterior row of 4-5 enlarged, well
separated granules, coxae otherwise with very fine matt granulation,
sternites with a row of minute granules.
Chelicera as in fig. 17, seen from inner side.
Fig. 17-19. — Seuthesplus perarmatus il. sp. 17, chelicera, inner view ; 18, inner apex of
pedipalp fémur. Sassandria tenuipes n. sp. 19, chelicera, inner view.
Pedipalp. Trochanter with 1 ventral tooth a little larger than the
11-12 ventral teeth of the fémur which extend almost to its apex ; inner
apex of fémur with a large hifid tooth, fig. 18 ; patella with granular
teeth only, tibia in addition to these with a long subapical spine on outer
edge, another in basal half of inner edge, tarsus with 2 or 3 spines on
each side ventrally.
Legs. Femora of posterior legs almost straight, ail legs smooth, tarsal
segments 5 : 11 : 6 : 7 ; in the paratypes those of leg II, 9-12.
Dimensions. Total length 4.5, pedipalp 2.6, leg II 16.3, IV 14.5 mm.
The species though closely allied to nigeriensis is more strongly armed,
there being more numerous granules on areas I-IV in addition to the médian
pair ; area V has large tooth-like granules but no enlarged edge tooth ;
— 810 —
free tergite III has a much smaller médian pair of spines than in I and II
instead of being equal as in nigeriensis ; the granules of the latéral margin
of dorsal scute form an interrupted row instead of two separate clusters
and the enlarged granules of latéral surface of coxa IV are larger and
more numerous ; the dorsal enlargement of coxa I is distinctly granular ;
the tarsal segments of legs III and IV are 6 and 7 instead of 7-and 8
respectively.
Further material : 2 (?) Bouaké, collected 16-viii-63 ; 1 Ç Lamto
(Toumodi) ; 5 çJÇ, collected 16-1-64 ; 1 <$, 1 Ç, Lamto (Toumodi) ; 1
Lamto (Toumodi) ; 1 Bouaké, collected 16-viii-63 ; 3 immature,
Lamto, collected 17-xi-63 ; 1 Lamto (Toumodi) ; 1 Ç, Lamto (Toumodi) ;
4 immature, Lamto, collected 22-xi-63 ; 2 Ç, 1 immature, Bouaké,
collected 16-vm-63 ; 6 immature, Lamto, collected 16-X-63 ; 1 (J, Lamto,
collected 26-vi-63.
Genus Sassandria Boewer.
Sassandria tenuipes n. sp. (Text-fig. 19.)
1 Holotype Ç (?), 2 paratypes Ç$, Niapoyo, 30 km N. of Soubré, in
forest leaf mould, collected Dec. 1962.
Colour. Dorsal surface indistinctly blackish, the grooves dividing
the dorsal scute yellow, cephalic area with blackish réticulation, free
tergites indistinctly blackish ; coxae of ventral surface yellow brown,
lighter than dorsal surface, sternites similar to free tergites, chelicerae
and pedipals in general yellow with olive green tinge and blackish réticu¬
lation, a small distinct black spot at the base of each spine of tibia and
tarsus of pedipalp. Legs with trochanter yellow, remaining segments
uniform brown with ill-defined lighter annulations.
Dorsal surface. Inner of the two latéral tubercles of anterior margin
of carapace smaller than outer, ail five rather short and small ; upper
anterior border of carapace with a row of small granules, the middle one
larger ; ocular tubercle with a pair of small short pointed tubercles pos-
teriorly, anterior to these a pair of more widely separated minute granules.
Areas I-V with a transverse row of 4-6 indistinct extremely small granules ;
latéral margin of dorsal scute without a row of small granules ; free ter¬
gites with a transverse row of very small granules ; the whole dorsal
surface with a fine matt texture, not shiny.
Ventral surface almost completely smooth matt ; anterior margin
of coxa I with a few enlarged granules in proximal half.
Chelicera as in fîg. 19 seen from inner side, both segments quite smooth,
II enlarged and inflated.
Pedipalp. Trochanter with 2 small ventral teeth ; fémur slender and
subparallel in side view, ventrally with 16 small triangular teeth occu-
pying the whole length except apical seventh ; patella almost 11/2 times
as long as tibia, without spines or teeth ; tibia with 3 large ventral spines,
— 811 —
1 in the middle of ventral surface just proximal to mid point of segment,
the other two paired and subequal ; tarsus a lit tle shorter than tibia,
with 4 spines on each side, the proximal ones subequal, much larger than
the 2 distal ones.
Legs long, slender and unarmed ; tarsal segments 6 : 20 : 8 : 10 ; the
numbers in leg II of the paratypes varying from 18-20, of leg IV from
9-11 ; distitarsus I with 2, distitarsus II with 5 segments.
Dimensions. Total length (chelicera not included) 4 ; pedipalp 4.5 ;
legs II and IV 28.5 and 24 mm respectively.
Subfamily Pungoicinae.
Genus Pungoiella Roewer.
Pungoiella bifurcata Roewer.
P. bifurcata Roewer 1914, Archiv. f. Naturg. 80, fasc. 9, p. 114, figs.
5 a, b.
1 (J, 2 ÇÇ, Gouela, collected 29-ix-63.
BIBLIOGRAPHY
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collected by R. Paulian and C. Delamare-Deboutteville. Rev. Franc.
Ent., 14, fasc. 1, p. 34.
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— 1940. — Neue Assamiidae und Trogulidae. Weitere Weberknechte X.
Verüff. Uebersee-Mus. Bremen, 3 (1), p. 1.
— 1949. — Uber Phalangodidae II. Weitere Weberknechte XIV. Sencken-
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— 1950. — Opiliones und Solifugae aus Belgisch Congo. Rev. Zool. Bot. afr.,
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— 1953. — Opiliones aus Franzôsisch-Westafrika gesammelt durch Herr
Dr. A. Villiers. Bull. I.F.A.N., 15 (2), p. 610.
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— 1958. — La réserve naturelle intégrale du Mont Nimba. XI Opilions.
Mem. I.F.A.N., n° 53.
— 1959. — Opiliones der II Mont-Nimba collection von Prof. M. Lamotte.
Bull. Mus. Hist. Nat., sér. 2, 31 (4), p. 355.
— - 1961. — Le parc national du Niokolo-Koba IV. Opilioniden und Ara-
neae, Mem. I.F.A.N., n° 62.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 36 — N» 6, 1964 (1965), pp. 812-817.
ORIGINALITÉ CARCINOLOGIQUE
DES ENVIRONS DU HAUT FOND
DE LA CHAPELLE
Par E. POSTEL
En 1914 Selbie décrivait sous le nom de Palinurus Thomsoni une
langouste capturée par 1 ’Helga au S.W. de l’Irlande (51°20' N., 11°30' W.)
par 212-219 brasses de profondeur.
En juillet et septembre 1921 Le Danois récoltait à bord de La Tanche
en deux points situés aux environs du Haut Fond de la Chapelle 1 dix-neuf
exemplaires semblables à celui de Selbie.
Trois d’entre eux étaient confiés à Fage pour examen. Reprenant à
cette occasion l’étude des Palinurus du N.E. Atlantique, cet auteur
démontrait en 1922 l’identité des langoustes de Selbie et de Le Danois
avec le Palinurus mauritanicus de Gruvel (1911), dont il élargissait ainsi
les limites septentrionales de répartition.
Il ajoutait que P. mauritanicus se reproduisait probablement dans
les parages du Haut Fond de la Chapelle, où on le rencontrait entre 195
et 310 m de profondeur « associé aux Lophohelia, aux Oculina, aux Den-
drophyllia qui s’y trouvent en abondance, aux Dorocidaris et aux Téré-
bratules, aux Bathynectes superba (Costa), dont la présence est également
caractéristique de ces fonds coralligènes ».
Malgré ces indices révélateurs il fallut attendre 1963 et l’épuisement
des fonds côtiers pour qu’un langoustier d’Audierne, le Petit Poisson,
sc décidât enfin à effectuer une série de sorties expérimentales dans cette
région 2 3.
I. — - Le bateau et son équipement.
Le Petit Poisson mesure une vingtaine de mètres, jauge 41 tonneaux,
est propulsé par un moteur de 120 chevaux et possède des viviers pou¬
vant contenir deux tonnes de crustacés vivants. Au cours de ses essais
il a utilisé six filières 3 de quarante casiers.
1. La position du premier de ces deux points donnée par Fage en 1922 est certainement
entachée d’une erreur de longitude.
2. C’est par le Marin que j’ai appris l’existence de ces sorties. M. Quillivic, secrétaire du
Comité local des Pêches d’Audierne, a bien voulu se charger de la collecte des documents et
du matériel sur lesquels j’ai par la suite travaillé. Qu’il veuille bien trouver ici l’expression
de mes plus vifs remerciements.
3. Les casiers sont disposés en chapelets appelés filières.
813
Caractéristiques des filières :
— casiers cylindriques de type cornouaillais ;
— distance entre casiers : 15 brasses ;
— Nombre de bouées par filières : 3, avec orins de 400 mètres et flot¬
teurs intermédiaires (boules de verre ou de métal) ;
Fig. 1. — Position géographique du Haut Fond de la Chapelle
et bathymétrie sommaire de ses environs.
— corps de filière et orins de bouées en nylon 12 mm ;
— lest : gueuses de 25 kg ;
— appât : grondin salé (diverses espèces du genre Trigla).
II. — - Région étudiée. Mode opératoire.
La région étudiée se situe à 100 milles dans FW.-S.W. de la Pointe
du Raz, à une dizaine de milles dans le S.E. du Haut Fond de la Chapelle
(fig. 1). Elle consiste en deux socles rocheux reliés par un plateau coral¬
lien, le tout ayant la forme d’un rectangle allongé en direction Est-Ouest
et légèrement incliné en direction Nord-Sud. Dimensions approximatives :
— 814 —
4 à 5 X 1 à 2 milles. Profondeur de 220 m (bordure nord) à 320 m (bor¬
dure sud) (fig. 2).
La pêche est impraticable en période de grande marée, en raison de
l’intensité des courants. Elle ne peut avoir lieu que dans les six ou sept
jours qui encadrent la morte eau.
Roche W^ Plateau corallien
PLAN
m
MH
220 m
Fig. 2. — Plan et coupe schématiques du secteur fréquenté
par les langoustiers d’Audierne.
Les filières ont été mouillées sur le plateau aussi bien que sur ses pentes
après relevé du profil au sondeur ultrasonore. Position précisée au navi¬
gateur DECCA (mesure indispensable). Profondeur maximum de pêche :
450 m (exceptionnelle, et avec dans ce cas des orins rallongés).
III. Résultats obtenus.
De ses quatre premières sorties, relatées dans un rapport de l’Adminis¬
trateur de l’Inscription Maritime Mangon, le Petit Poisson a rapporté :
— 815
Langouste rose 1 2 Langouste rouge 3 Homard 3
du 1 au 5 avril . 1.000 kg 102 kg 35 kg
du 14 au 20 avril . 945 90 17
du 29 avril au 7 mai . 680 35 10
du 14 au 20 mai . 417 73 10
La chute constatée entre premier et dernier apport n’est pas impu¬
table à un phénomène d’overfishing, mais au hasard de la prospection 4.
Au cours des deux premières marées 5, faites l’une aux accores 6 de
la Roche E., l’autre aux accores de la Roche W., les pêcheurs ont constaté
la présence de très nombreuses femelles ovigères 7. Le poids moyen des
langoustes roses était alors de 1.200 grammes.
Au cours des deux dernières marées, faites aux accores de la Roche
Est, les mâles ont été largement dominants. Le poids moyen était alors
de 1.400 grammes.
Les meilleures pêches ont été réalisées sur les pentes accidentées. Le
plateau et les versants uniformes sont en général assez pauvres.
Les succès du Petit Poisson ont rapidement sucité des émules. Du
5 avril au 5 juin 1963 dix bateaux ont effectué 21 marées dont ils ont
rapporté 10.941 kg de langouste rose, 1.297 kg de langouste rouge, 263 kg
de homard.
Quelques Camaretois, notamment le Sans Gêne, opérant un peu plus
à l’Ouest, c’est-à-dire en plein Sud du Haut Fond de la Chapelle, ont
également trouvé de la langouste rose, mais semble-t-il en moindre quan¬
tité.
L’existence à la limite Nord de l’aire de répartition de l’espèce d’une
population dense et probablement endogame de Palinurus mauritaniens
est un premier aspect de l’originalité que nous avons notée dans le titre
de cette étude. Sa dominance sur les deux autres décapodes macroures
capturés dans les mêmes conditions, et qui sont eux en plein centre de
leurs limites de distribution, en est un second (fig. 3). Un troisième res¬
sort d’un examen rapide de la faune associée.
IV. — Faune associée.
Palinurus mauritanicus vit, comme l’avait indiqué Fage, dans ou à
proximité des coraux profonds.
A la faune associée signalée par cet auteur il convient d’ajouter :
1. Palinurus mauritanicus Gruvel, 1911.
2. Palinurus elephas (Fabricius, 1787) = P. vulgaris Latreille, 1804.
3. H omar us vulgaris Milne Edwards, 1837.
4. Le 2 septembre 1963 le Petit Poisson débarquait en effet après six jours de pèche : 1.060 kg
de langouste rose, 135 de rouge et 26 de homard.
5. Les pécheurs appellent marée la durée d’une sortie.
6. Ou aux tombants : versants en pente raide.
7. Ce qui confirme l’hypothèse de Fage d’une reproduction de l’espèce dans la région.
816 —
a) comme brachyoures
— Geryon tridens Krôyer 1
— Cancer pagurus Linné
— Cancer bellianus Johnston 1
— Parornola cuvieri (Risso) 2
Fig. 3. — Répartition (en poids) des trois espèces représentées Haut Fond de la Chapelle,
de Crustacés décapodes macroures provenant des environs du Haut fond de la Chapelle.
b) comme anomoure
— Lithodes sp. 3.
Cancer pagurus est abondant 4, Parornola cuvieri est commun ; Cancer
bellianus — dont on ne connaissait jusqu’à maintenant qu’une seule
1. Diagnoses confirmées par J. Forest. Un Gerijon tridens $ (largeur de la carapace 120 mm)
et un Cancer bellianus $ (largeur de la carapace 190 mm) ont été déposés au Laboratoire de
Zoologie du Muséum (Département des Crustacés).
2. Deux femelles ovigères (longueur de la carapace 115 et 106 mm, largeur 91 et 84 mm),
une femelle non ovigère (longueur 120 mm, largeur 99 mm) ont été données à la Chaire de
Biologie animale de la Faculté des Sciences d’Orsav.
3. Un exemplaire de la grosseur du poing vu sur le Petit Poisson en août 1964. Je n’ai
malheureusement pas pu le récupérer.
4. Trouvé jusqu’à 300 mètres de profondeur ce qui repousse considérablement la limite
bathymétrique indiquée par Bouvier (90 m).
— 817 —
citation au large des côtes de France (Legendre, 1938) — et Geryon
tridens ne sont pas rares, Lithodes sp. est assez exceptionnel. La coexis¬
tence en un même point d’espèces à affinités aussi différentes que Palinurus
mauritaniens (néritique profond tropical), Cancer bellianus (néritique
profond centre-atlantique), Homarus vulgaris (néritique côtier nord-
atlantique), Lithodes sp. (néritique profond septentrional) mérite d’être
soulignée.
Enfin les casiers remontent en quantités considérables des oursins
à longs piquants, Cidaris cidaris (L.), et des étoiles de mer foliacées,
Ceramaster placenta (Müller et Troschel) L
A une époque où les recherches sont parfois subordonnées aux possi¬
bilités d’avitaillement en matériel adéquat, il n’est pas inutile de savoir
que les parages du Haut Fond de la Chapelle constituent une intéressante
réserve de formes considérées comme rares par les faunisticiens et souvent
difficiles à trouver en dehors de cette localité.
O.R.S.T.O.M. et Muséum (Laboratoire des Pêches outre-mer)
Figures Service cartographique O.R.S.T.O.M.
BIBLIOGRAPHIE
Bouvier, E. L., 1940. — Faune de France. Décapodes marcheurs. Leche-
valier, Paris.
Fage, L., 1922. — Sur les Langoustes (Genre Palinurus ) de la côte Est de
l’Atlantique. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat. Paris, 28, pp. 153-156.
Gruvei., A., 1911. — Contribution à l’étude générale systématique et écono¬
mique des Palinuridae. Ann. Inst. Océan. Paris, 3, fasc. 4, pp. 5-56,
fig. 1-22, pl. 1-6.
Legendre, R., 1938. — Présence de Cancer bellianus dans le Nord du Golfe
de Gascogne. C. R. sommaires Soc. Biogéogr., Paris, n° 127.
1. Diagnoses confirmées par G. Cherbonnier auquel ont été laissés plusieurs spécimens
de chacune de ces deux espèces.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tomo 36 — N° 6, 1964 (1965), pp. 818-830.
LA FAUNE ISOPODIQUE
DE L'ÎLE DE CHYPRE
Par A. VANDEL
Associé du Muséum.
Introduction.
Par sa superficie qui dépasse 9.000 km2, Chypre occupe la première
place parmi les îles de la Méditerranée orientale. La chaîne du Troodos,
qui atteint près de 2.000 m d’altitude, détermine l’apparition de zones
climatiques et d’étages de végétation fort variés.
On doit cependant reconnaître qu’en dépit de son étendue et de la
variété de ses sites, l’île de Chypre n’a que bien rarement retenu l’attention
des naturalistes.
La faune isopodique de l’île de Chypre.
En ce qui concerne le peuplement de l’île de Chypre en Isopodes ter¬
restres ou Oniscoïdes, nos connaissances demeurent fort limitées. Si
l’on excepte quelques exemplaires, faisant partie de la Collection Eugène
Simon, et mentionnés par G. Budde-Lund (1885) dans son classique
Traité, ce que nous savions jusqu’à une date récente, de la faune isopo¬
dique de cette île, reposait entièrement sur les récoltes effectuées par un
naturaliste italien, le Dr Cecconi, à la fin du siècle dernier (1898-1899).
Encore convient-il de remarquer que les prospections du Dr Cecconi
ne portaient que sur quelques régions côtières, en particulier les environs
de Larnaka, de Famagouste et de Dellapaïs. La collection d’ Isopodes
terrestres recueillie par le naturaliste italien a été étudiée successivement
par Adrien Dollfus (1905), puis trente ans plus tard, par Alceste Arcan-
geli (1936).
Reconnaissons que le mémoire de Dollfus posait, en raison d’une
systématique très imparfaite, de nombreuses énigmes aux isopodologues.
Un certain nombre d’entre elles ont été résolues par Arcangeli. Les
questions en suspens ont pu recevoir une réponse, grâce à l’examen des
« types » conservés dans la Collection Dollfus, qui est aujourd’hui déposée
au Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris. Ce m’est une occasion
de remercier M. Forest, qui a la charge de cette collection, d’avoir bien
voulu me communiquer les exemplaires récoltés par le DT Cecconi.
Par ailleurs, le Dr Henrot et M. Cerruti, au cours d’une pros-
— 819 —
pection effectuée en avril 1963, dans l’île de Chypre, ont récolté quelques
Isopodes terrestres dont ils ont bien voulu me confier l’étude. Les exem¬
plaires recueillis proviennent, tout d’abord, d’un tamisage effectué dans
le nord de l’île, dans la chaîne de Kerynia, près de la Fontaine de Drakos,
à Karmi (300 m d’altitude). Une autre récolte a été effectuée dans la
forêt de Paphos, et, en particulier, dans la vallée des Cèdres, à une altitude
de 1.300 m.
L’examen des échantillons recueillis par MM. Henrot et Cerruti,
et l’étude des exemplaires de la Collection Dollfus, m’ont incité à rédiger
une mise au point de nos connaissances sur la faune isopodique de l’île
de Chypre. C’est elle qui fait l’objet de la présente note.
Liste des Isopodes terrestres recueillis
dans l’île de Chypre.
Famille des Trichoniscidae.
Trichoniscus pusillus pusillus Brandt, 1833.
Le Dr Henrot a récolté cette espèce en deux stations : 1) à Karmi,
près de Kerynia. — 22. iv. 1963 : 5 $, dont 2 ovigères. 2) Dans la vallée
des Cèdres, en forêt de Paphos. — 24. iv. 1963 : 2 Ç.
Cette espèce parthénogénétique est largement répandue en Europe
et dans la région méditerranéenne.
Famille des Squamiferidae.
Platyarthrus schôbli Budde-Lund, 1885, ssp. aegeus Arcangeli, 1937.
Synonymie. — - L’ « Armadilloniscus ceccanii » de Dollfus est demeuré
pendant longtemps une énigme. L’examen des figures données par l’iso¬
podologue français conduisait à penser que cet Isopode n’appartenait
point au genre Armadilloniscus, mais bien au genre Platyarthrus. Ce
point de vue a été soutenu, à plusieurs reprises, par Arcangeli (1933,
p. 59 ; 1936, p. 18 ; 1957, p. 27).
L’examen du « type » conservé au Muséum National d’Histoire Naturelle
de Paris, rend cette assimilation absolument certaine. Il permet de plus
d’affirmer que cet exemplaire appartient à l’espèce schôbli Budde-Lund
1885. Il apparaît également probable que la forme chypriote correspond
à la sous-espèce aegeus, décrite par Arcangeli (1937, p. 83). Cependant,
le mauvais état de conservation de l’unique exemplaire d’ « Armadillo¬
niscus cecconii » ne permet pas de tenir cette identification pour défini¬
tive. Le type de la sous-espèce aegeus provient de l’île de Bhodes. Une
femelle de cette sous-espèce a été également récoltée à Beyrouth (Liban)
par le R. P. Corset qui me Fa obligeamment adressée. Cette sous-espèce
— 820 —
est remarquable par le relief particulièrement accentué des côtes tergales.
Les récoltes du Dr Henrot ne renferment aucun exemplaire apparte¬
nant au genre Platyarthrus .
Famille des Oniscidae.
Chaetophiloscia elongata (Dollfus, 1884) cypriotes n. ssp.
Station. — Karmi, au sud-ouest de Kerynia. Dans un tamisage.
22. iv. 1963 : 4 12 $ dont 2 ovigères. Dr Henrot leg.
Il est probable que les exemplaires signalés par Dollfus (1905, p. 163),
sous le nom de Philoscia elongata, et provenant de diverses stations chy¬
priotes, se rapportent à la présente sous-espèce.
Fig. 1. — Chaetophiloscia elongata cypriotes n. ssp. Premier pléopode mâle. I, exopodite ;
II, extrémité de l’endopodite. — Chaetophiloscia solerii Arcangeli. III, premier pléopode
mâle ; IV, extrémité de l’endopodite du même appendice.
821 —
Description. — Longueur : 8-9 mm.
Forme du corps : corps plus allongé que celui d ’elongata, rappelant
celui de sicula. Pléon étroit, à néopleurons appliqués.
Coloration : Pleurépimères pigmentés, parfois tachés de blanc ; ils
sont séparés des tergites par une bande blanche.
Caractères sexuels mâles. — 1) Péréiopode I : carpos portant des tiges
plus nombreuses et plus fortes que l’article homologue de la femelle.
2) Péréiopode YII dépourvu de différenciation sexuelle.
3) Pléopode 1 : la forme de l’exopodite (fig. 1 : I) rappelle celle de
l’appendice homologue d ’elongata. Par contre, l’endopodite (fig. 1 : II)
est différent. Il se termine par un crochet en forme de harpon, à pointe
recourbée vers le bas. Au dessous du crochet, le bord interne de l’endopo¬
dite porte quelques soies.
Chaelophiloscia haslata Verhoefî, 1928.
Station. — - Vallée des Cèdres, en forêt de Paphos ; 1.300 m d’altitude-
24. iv. 1963 : 2 (J, 2 Ç. Dr Henrot leg.
Répartition. — Cette espèce est largement répandue dans la région
méditerranéenne orientale : Italie, Cyrénaïque, rivages de la Mer Noire
et du Bosphore, Palestine, Mésopotamie (Bagdad).
Chaetophiloscia solerii Arcangeli, 1937.
Station. — Vallée des Cèdres, en forêt de Paphos ; 1.300 m d’altitude.
24. iv. 1963 : 1 (J, 2 $. Dr Henrot leg.
Identification. — J’assimile la Philoscie récoltée par le Dr Henrot
à Ch. solerii Arc. qui provient de l’île de Rhodes (Arcangeii, 1934,
p. 57 ; 1937, p. 83). Cette espèce est remarquable par la longueur des
antennes qui, repliées vers l’arrière, atteignent le quatrième péréionite.
L’endopodite du premier pléopode mâle est garni de soies à son extré¬
mité (fig. 1 : III et IV).
Famille des Trachelipidae.
Le terme de Trachelipidae ( Trachelipinae Strouhal, 1953) doit être
utilisé pour désigner les « Porcellionides quinquetrachéates » (Vandei,
1964).
Nagurus carinatus (Dollfus, 1905).
Synonymie. — Le « Porcellio carinatus » décrit par Dollfus, en 1905,
est resté pendant longtemps une énigme. A vrai dire, Arcangeli (1936,
p. 18) avait soupçonné les affinités exactes de cette espèce. Après l’avoir
rapprochée du genre Lucasius, il ajoute : « Ma potrebbe anche trattarsi
822 —
di una specie del genere Nagara B.-L. (genere da me ritrovato nell’isola
di Rodi), genere che si puo confondere con Lucasius qualora non si prenda
in considerazione la conformazione degli exopoditi dei pleopodi ».
J’ai pu examiner le « type » de Porcellio carinatus, inclus dans la Col¬
lection A. Dollfus, et conservé au Muséum National d’Histoire Naturelle
de Paris. Il s’agit d’un mâle, en assez mauvais état, mais qui, incontes¬
tablement, appartient à la même espèce que Nagurus hermonensis, du
Liban, que j’ai décrit en 1955 (Vandel, 1955, p. 494). Afin de se confor¬
mer aux lois de la priorité, il convient de nommer cette espèce :
Nagurus carinatus (Dollfus, 1905).
Il se peut que la femelle récoltée à Chypre par le Dr Cecconi, et signalée
par Arcangeli (1934, pp. 47-48) sous le nom de Nagara rhodiensis n. sp,,
appartienne à la même espèce.
Stations. — 1) Le type de l’espèce a été récolté par le Dr Cecconi,
à Akhantou, dans les mousses.
2) Vallée des Cèdres, en forêt de Paphos ; 1.300 m d’altitude. 24. iv. 1963 :
3 ^ ; H. Henrot leg.
Description. — Cette espèce a fait l’objet d’une description, accom¬
pagnée de figures, dans une autre publication (Vandel, 1955, p. 494).
Je me permets d’y renvoyer le lecteur.
Affinités. — Cette espèce est voisine de rhodiensis Arcangeli. Elle
en diffère par les caractères suivants :
1) Les granulations sont beaucoup plus fortes, et, tout spécialement,
celles de la rangée postérieure qui deviennent spinescentes sur les péréio-
nites V-VII, alors que chez rhodiensis, il ne s’agit que de « piccole granu-
lazioni più o meno evidenti ».
2) Le lobe frontal médian de carinatus se prolonge en un appendice
nasiforme, creusé en cupule, à sa face supérieure ; alors que, chez rhodien¬
sis, le lobe médian est échancré.
Famille des Porcellionidae.
Il convient de réserver le terme de Porcellionidae aux seules formes
bitrachéates (Vandel, 1964).
Agabiformius lentus (Budde-Lund, 1885).
Une femelle de cette espèce a été trouvée, dans la Collection Dollfus,
mélangée à des exemplaires d’ Armadillidium halophilum. Elle provient
des salines de Larnaka.
Cette espèce, originaire de la région méditerranéenne orientale, a
été largement dispersée par l’homme, à la surface du globe.
— 823 —
Agabiformius orientalis (Dollfus, 1905).
Nomenclature. — Cette espèce a été décrite par Dollfus sous le
nom de Lucasius orientalis. Arcangeli (1936, p. 15) a justement reconnu
que cette espèce appartient au genre Agabiformius.
Stations. — 1) Les stations chypriotes de cette espèce sont mention¬
nées dans le mémoire de Dollfus (1905, p. 163).
2) Les collections du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris
renferment une femelle de cette espèce, récoltée en 1908, par Gadeau
de Kerville, aux environs de Damas (Syrie) (Richardson, 1926, p. 208).
3) Cette espèce a été également récoltée au Liban, par H. Coiffait
(Vandel, 1955, p. 497).
Description. — Une description détaillée de cette espèce a été donnée
par Arcangeli (1936, p. 15) et par Vandel (1955, p. 497). Il n’y a pas
lieu de la reprendre.
Affinités. — Cette espèce s’apparente à Agabiformius pulchellus
(Dollfus). Le Tableau suivant permet de distinguer aisément les deux
espèces.
orientalis pulchellus
Lobe frontaux.
Bord postérieur du
premier péréio-
nite.
7 mm
Lobe frontal latéral étalé
vers l’extérieur, et relié
au lobe médian par un
angle très ouvert.
Droit, et présentant sou¬
vent une très légère
sinuosité latérale.
4 mm
Lobe frontal latéral non
étalé vers l’extérieur,
séparé du lobe médian
par un angle net.
Régulièrement arrondi.
Agabiformius spatula (Dollfus, 1905).
Nomenclature. — Cette espèce a été décrite par Dollfus, sous le
nom de Porcellio spatula. Arcangeli (1936, p. 11) a reconnu que ce
Porcellionide appartient au genre Agabiformius.
Station. — L’unique station connue de cette espèce est celle qui a
été découverte par le Dr Cecconi : « Famagouste ; détritus. 7.1.1899 ».
Description. — Une bonne description de cette espèce a été donnée
par Arcangeli (1936, p. 11). Qu’il nous suffise d’ajouter à cette descrip¬
tion que le lobe frontal médian présente, comme tous les organes hyper-
téliques, de grandes variations de forme et de taille, qui ne sont point
sans rappeler celles que l’on observe dans le lobe frontal des représentants
du genre Ilaloporcellio.
53
— 824 —
Leptotrichus pilosus pilosus Dollfus, 1905.
Nomenclature. — Dans l’excellente étude que Strouhal (1960,
p. 92) a consacrée au Genre Leptotrichus, cet auteur reconnaît trois
sous-espèces de L. pilosus, qui sont d’ailleurs fort proches les unes des
autres. Ce sont : pilosus Dollfus 1905, médius Verhoeff 1941 et mesopo-
tamicus Frankenberger 1939. La première sous-espèce est propre à
l’île de Chypre ; la seconde, à la Turquie et au Liban ; la troisième à la
Turquie et à l’Irak.
Fig. 2. — Leptotrichus pilosus pilosus Dollfus. I, soies-écailles du péréionite VII ;
II, exopodite du premier pléopode mâle.
Stations. — La sous-espèce pilosus pilosus est connue par :
1) un mâle recueilli par le Dr Cecconi, le 7.1.1899, à Famagouste ;
2) par un couple et $), faisant partie des collections du Naturhis-
torischen Muséum in Wien. La localité précise de la récolte n’est pas
indiquée.
Description. — Strouhal (1960, p. 103) a donné une bonne descrip¬
tion de cette sous-espèce. Je figure (fig. 2) les soies tergales du péréionite
VII, et l’exopodite du premier pléopode mâle du « type » de l’espèce.
— 825
Leptotrichus naupliensis (Verhoefï, 1901).
Synonymie. — - Cette espèce a été décrite par Dollfus (1905) sous le
nom de Leptotrichus cecconii. Arcangeli (1936, p. 11), puis Strouhal
(1938, p. 32) ont assimilé l’espèce décrite par Dollfus à Leptotrichus
naupliensis (Verhoefï, 1901). L’examen des « types » de la Collection Doll¬
fus confirme la validité de cette synonymie.
Par ailleurs, L. thermiensis Strouhal 1936 est synonyme de L. nauplien¬
sis, ainsi que l’a établi Strouhal lui-même (Strouhal, 1960, p. 96).
Verhoeff, 1941, p. 248) assimile L. politus Omer-Cooper, 1923 à naupli¬
ensis. Enfin, l’examen de trois exemplaires récoltés par le Prof, de Lattin
à San Angelo, dans l’île d’ischia, me permet d’affirmer que L. ischianus
Verhoefï, 1942 est synonyme de naupliensis.
Répartition. — Cette espèce est largement répandue dans toute
la région méditerranéenne orientale, depuis l’Italie méridionale et la
Sicile jusqu’à la Mésopotamie.
Stations chypriotes. — Cette espèce a été recueillie par le Dr Cecconi
à Larnaka, à Trikamo et à Famagouste.
Metoponorthus ( Polytrelus ) sexfasciatus Budde-Lund, 1885.
Cette espèce a été récoltée par le Dr Cecconi à Trikamo, aux environs
de Nicosie, et à Famagouste (Dollfus, 1905, p. 163).
Metoponothus ( Metoponorthus ) pruinosus (Brandt, 1833).
Cette espèce cosmopolite paraît commune à Chypre (Dollfus, 1905,
p. 163).
Porcellio laevis Latreille, 1904.
Cette espèce cosmopolite a été recueillie à Larnaka (Dollfus, 1905,
p. 163).
Porcellio obsoletus Budde-Lund, 1885.
Cette espèce a été signalée de l’île de Chypre par Budde-Lund (1879,
p. 3 ; 1885, p. 117).
Cet Isopode est largement répandu dans toute la région méditerra¬
néenne orientale.
— 826 —
Famille des Armadillidiidae.
Schizidium fissuni (Budde-Lund, 1885).
Le type de cette espèce, qui fait partie de la Collection Eugène Simon,
a été décrit par Budde-Lund (1885, p. 298). Il provient de Chypre (sans
indication précise de localité).
Le Dr Henrot a recueilli, le 25. iv. 1963, deux exemplaires (une femelle
et un pullus) de cette espèce, dans la forêt de Paphos, au sud de l’île.
S. fissum se rencontrerait également en Syrie (Dollfus, 1892, p. 5)
et en Palestine (Dollfus, 1894, p. 1).
Schizidium festae (Dollfus, 1894).
Synonymie. — Cette espèce a été décrite sous le nom de festae par
Dollfus (1894, p. 2), sur des exemplaires provenant du Liban ; puis,
sous le nom de bifidum, par le même auteur (Dollfus, 1905, p. 163),
sur des échantillons récoltés à Chypre.
Arcangeli (1936, p. 7 ; 1948, p. 233), se fondant sur l’étude des exem¬
plaires conservés au Musée de Turin, reconnaît que les spécimens décrits
sous deux noms différents par Dollfus appartiennent à la même espèce.
J’ai pu examiner moi-même les exemplaires de bifidum faisant partie
de la collection Dollfus, et provenant de Chypre, et des exemplaires
de festae recueillis au Liban par H. Coiffait. J’ai constaté que les exem¬
plaires des deux provenances sont absolument semblables, en particulier
en ce qui concerne la plastique céphalique et la forme des lobes anten-
naires.
Répartition. — Cette espèce est connue de Chypre et du Liban ;
elle se rencontre peut-être aussi en Iran.
Stations. — - Les exemplaires recueillis par le Dr Cecconi proviennent
des environs de Larnaka et de Famagoüste, et, le long d’un chemin reliant
Agh-Ambrosio à Agh-Epiktitos.
Armadillidium halophilum Dollfus, 1905.
Synonymie. — Arcangeli (1936, p. 5) place cette espèce en synony¬
mie avec A. vulgare var. oariegata, au sens donné à ce terme par Doll¬
fus (1892, p. 4), pour désigner des exemplaires recueillis à Damas.
Arcangeli place également en synonymie A. halophilum Dollfus et
A. rehobotense Verhoefî, de Palestine. Cette assimilation est probable¬
ment exacte. Cependant, le péréiopode VII mâle de rehobotense, figuré
par Verhoeff (1928, fig. 13, p. 115) paraît différent de celui de halophi¬
lum. Chez rehobotense, l’ischion est droit, alors qu’il est nettement incurvé
chez halophilum (fig. 3 : I).
— 827 —
Affinités. — Cette espèce est certainement voisine de vulgare, et
doit être incluse dans le groupe bulgare. Elle est cependant moins spécia¬
lisée que bulgare, et plus proche de la souche qui a donné naissance au
groupe bulgare.
Description. — Une description de cette espèce a été donnée par
Arcangeli (1936, p. 3).
Fig. 3. — Armadilliduim halophilum Dollfus. I, ischion du péréiopode VII mâle ;
II, premier pléopode mâle.
Stations et répartition. — Cette espèce a été récoltée à Fama-
gouste. Elle est particulièrement commune dans les salines de Larnaka,
où le Dr Cecconi en a recueilli un grand nombre d’exemplaires.
Si les synonymies proposées par Arcangeli sont exactes, on devrait
en conclure que l’espèce se retrouve en Syrie et en Palestine.
Famille des Armadillidae.
Armadillo offltinalis Duméril, 1816.
Cette espèce, typiquement méditerranéenne, a été récoltée par le
Dr Cecconi, à Larnaka (Dollfus, 1905, p. 163). Le Dr Henrot a recueilli
deux femelles de cette espèce, en forêt de Paphos, à 1.300 m d’altitude.
— 828 —
Conclusions.
La liste dressée dans les pages précédentes comprend dix-neuf noms.
Il est bien certain que ce relevé est fort incomplet, et que des prospec¬
tions systématiquement conduites dans les différentes parties de l’île
élèveraient notablement le nombre d’espèce d’Oniscoïdes cypriotes.
Quoiqu’il en soit, les connaissances acquises permettent de tirer quelques
conclusions d’ordre biogéographique.
On peut répartir, du point de vue biogéographique, les 19 espèces ou
sous-espèces récoltées dans l’île de Chypre en cinq catégorie biogéogra¬
phiques (Tableau I).
Tableau I.
Classification biogéographique des espèces ou sous-espèces
d’Isopodes terrestres recueillies dans l’île de Chypre.
1. — Formes d’origine européenne ou méditerranéenne, mais largement répandues
par l'homme hors de leur pays d’origine. 5 espèces ou sous-espèces :
Trichoniscus pusillus pusillus
Agabiformius lentus
Metoponorthus pruinosus
Porcellio laevis
Armadillo ofîcinalis
2. — Formes méditerranéennes. 1 espèce :
Metoponorthus sexfasciatus
3. — Formes propres à la région méditerranéenne orientale. 3 espèces :
Chaetophiloscia hastata
I.eptotrichus naupliensis
Porcellio obsoletus
4. — Formes propres à Chypre, à l’Asie Mineure, en particulier à la Syrie et
au Liban. 7 espèces ou sous-espèces :
Platyarthrus schôbli aegeus
Chaetophiloscia solerii
Nagurus carinatus
Agabiformius orientalis
Schizidium fissum
Schizidium festae
Armadillidium halophilum
5. — Formes endémiques. 3 espèces ou sous-espèces :
Chaetophiloscia elongata cypriotes
Agabiformius spatula
Leptotrichus pilosus pilosus
829 —
Les trois premières catégories n’appellent point de commentaires
particuliers. Mais il convient de commenter les deux dernières.
a) L’endémisme apparaît faible à Chypre. La seule espèce cypriote
qui se distingue nettement des autres Oniscoïdes connus est Agabifor-
mius spatula.
Par ailleurs, il n’est point exclu que Chaetophiloscia elongata cypriotes
se rencontre sur le continent, car la faune de l’Asie Mineure est encore
imparfaitement connue.
Quant aux sous-espèces de Leptotrichus pilosus, elles paraissent si
voisines les unes des autres qu’il serait peut-être aussi justifié de classer
la forme récoltée à Chypre dans la quatrième catégorie que dans la cin¬
quième.
L’endémisme se traduit donc d’une façon très discrète dans l’île de
Chypre. On doit en conclure que l’isolement de cette île est fort récent.
b) La faune cypriote renferme — comme il est naturel — quelque élé¬
ments propres à la région méditerranéenne orientale. Par contre, on peut
affirmer qu’aucune espèce proprement égéidienne ne se rencontre à
Chypre. L’île de Chypre ne fait donc point partie du domaine égéidien.
c) Le Tableau I montre que le plus grand nombre d’ Oniscoïdes cypriotes
(sept espèces, et peut-être huit, si l’on range Leptotrichus pilosus dans
cette catégorie) appartient à la quatrième catégorie, c’est-à-dire aux
espèces se retrouvant en Asie Mineure. Le peuplement isopodique cypriote
s’apparente étroitement aux faunes de Syrie et du Liban. Il est aisé de
rendre compte de cette parenté en faisant appel à l’histoire géologique
de Chypre.
La géologie nous apprend que cette île ne représente qu’un fragment
de la chaîne taurique. La chaîne qui occupe la partie septentrionale de
l’île, dite chaîne de Kernyia, se prolonge sur le continent par l’Alma
Dagh (Amanus), tandis que le relief méridional du Troodos se poursuit,
en Asie, par le Djebel Akra (Cassius). La plaine centrale de Chypre, la
Messaria, trouve sa contre-partie, sur le continent, dans la vallée de
l’Oronte, au milieu de laquelle s’élève la ville d’Antioche. Ainsi, Chypre
fait incontestablement partie de ce grand ensemble de plissements auquel
Ed. Suess (1921, p. 662) a donné le nom d’arc dinaro-taurique.
Le zoologiste tombera donc d’accord avec le géologue pour reconnaître
que l’île de Chypre n’est qu’un morceau détaché de l’arc taurique, et en
a conservé les éléments fauniques.
BIBLIOGRAPHIE
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Séria — Torao 36 — N° 6, 1964 (1965), pp. 831-843.
SANGSUE TENTACULIFÈRE
DE LA PEAU D'UN TÉLÉOSTÉEN
DU GENRE CHAENICHTHYS J. RICHARDSON 1844
( Mission du bâtiment polaire Commandant Charcot,
Récoltes de Paul Tchernia, 1950^.
Par Robert Ph. DOLLFUS
Matériel de la collection. — 24 individus récoltés sur la tête,
les lèvres, le dos, d’un Chaenichthys rhinoceratus J. Richardson 1844 1.
Ile Heard. Température de l’eau + 2° C. Paul Tchernia leg. 3.4.1950.
Description. — La taille des individus varie de 4 X 1 mm à 11,5 X
4 mm. Corps déprimé, sauf antérieurement, dépourvu de branchies,
tubercules ou vésicules, sans expansions latérales alifcrmes. Division
nette entre trachélosome et abdomen. Le trachélosome est plus étroit
que le reste du corps et subcylindrique.
La peau est distinctement annelée chez les petits individus ; les faces
ventrale et dorsale de l’abdomen sont lisses chez les grands.
Ventouse orale cupuliforme, à peu près de même largeur que le tra¬
chélosome.
Il y a 3 paires de tentacules, une paire antérieure ou antéro-latérale
et deux paires latérales. Ces tentacules sont vraisemblablement rétrac¬
tiles ; sur les spécimens où ils sont en rétraction, ils apparaissent comme
des tubercules plus ou moins saillants.
Dans la partie postérieure de la tête, se trouvent des yeux pigmentés,
il y en a un groupe de 5 de chaque côté. L’anneau postcéphalique est aussi
pourvu d’yeux de chaque côté ; généralement, il y en a 5 dans chaque
groupe ; quelquefois, un groupe en présente 6, quelquefois 4, l’autre
groupe en présentant normalement 5. Le diamètre moyen des yeux est
d’environ 33 p.
Dans la partie du corps située en arrière des orifices génitaux, il y a
aussi des yeux pigmentés, espacés irrégulièrement, dorsalement et ven-
tralement, sur une ligne longitudinale située latéralement, à une petite
distance du bord ; on en compte généralement 11 de chaque côté ; à la
face dorsale comme à la face ventrale ; les antérieurs sont plus petits.
Le disque postérieur est moins large que le corps ; pour un individu
1. Pour ce poisson, Maurice Blanc (1961, p. 132) dit : « Présence signalée jusqu’ici unique¬
ment aux îles Kerguelen ». Mém. Inst, scient. Madagascar , série F, tome IV.
833 —
Fig. 2. — Région antérieure du trachélosome d’un individu à maturité.
mesurant 8 X 1,67 mm, son diamètre moyen est de 0,75 mm. Vers sa
périphérie, le disque porte 12 à 15 yeux pigmentés ; parfois l’un d’eux
est dédoublé.
L’orifice buccal est au centre de la ventouse antérieure. La trompe,
chez les individus à maturité, est longue d’environ 0,50 à 0,64 mm. Le
tube digestif consiste en une succession de poches gastriques qui, en arrière
Fig. 3. — Antarctobdella tcherniai n. sp.
Région postérieure de l’abdomen de l’individu de la fig. 2.
du clitellum, s’étendent d’un bord à l’autre du corps jusqu’à l’extrémité
postérieure.
Le clitellum porte l’orifice l’orifice Ç et une poche copulatrice (fig. 9)
bien développée.
Il y a 5 paires de testicules ; les 2 de chaque paire sont rapprochés
835 —
vers la ligne médiane, ils sont situés dans les 2e et 3e cinquièmes de la
longueur totale du corps, c’est-à-dire à peu près dans la première moitié
de la partie du corps qui suit le traehélosome.
Les œufs sont répartis en 2 groupes symétriques, 1 de chaque côté
de la ligne médiane, et ont un diamètre moyen de 27,5 à 32 |x.
Fig. 4. — Antarctobdella tcherniai n. sp.
Tète et praeclitellum d’un individu à maturité.
Discussion. — Les affinités de cette espèce sont à chercher parmi les
Piscicoles parasitant des Poissons du sud des mers australes, c’est-à-dire
entre le sud de l’Australie, le sud de la Nouvelle Zélande, le sud de la
Terre de Feu et le continent antarctique. Les Hirudinea de ces régions
ont été décrites dans les genres : Austrobdella Badham, 1916, Bdellamaris
837 —
L. R. Richardson, 1953, Branchellion Savigny, 1822, Cryobdella W. A. Har¬
ding, 1922, Cryobdellina A. Rrinkmann, 1947, Ichthyobdella Rlainville,
1827 (sensu lato), Notobdella W. R. Benham, 1909, Oxytonostoma Malm,
1863, Platybdella Malm, 1863, Pontobdella Leach, 1815, Trachelobdella
Diesing, 1850 ( sensu Raph. Blanchard, 1900), Trulliobdella A. Brink-
mann, 1947.
Nous considérerons ici seulement les formes australes parasitant des
Percif ormes T rachinoidei ; ceux-ci sont répartis dans 6 familles :
1. N ototheniidae (genres : Notothenia J. Richardson, 1844, Tremato-
mus G. A. Boulenger, 1902, Pleuragramma G. A. Boulenger, 1902, Elegi-
nops Gill, 1862, Dissostichus F. A. Smitt, 1899).
2. Harpagiferidae (genres : Ilarpagifer J. Richardson, 1844, Artedi-
draco E. Loennberg, 1906, Dolloidraco L. Roule, 1913, Histiodraco T. Regan,
1914, Pogonophryne T. Regan, 1914).
3. Chaenichthyidae (genres : Champsocephalus Gill, 1861, Pagetopsis
T. Regan, 1913, Chaenichthys J. Richardson, 1844, Chaenocephalus
T. Regan, 1913, Pseudochaenichthys Norman, 1937, Dacodraco Waite,
1916, Cryodraco Dollo, 1900, Chionodraco Loennberg, 1906, Chaenodraco
T. Regan, 1914).
4. Bathydraconidae (genres : Parachaenichthys Boulenger, 1902, Bathy-
draco Guenther, 1878, Gerlachia (Dollo, 1900), Racovitzia Dollo, 1900,
Prionodraco T. Regan, 1914, Cygnodraco Waite, 1916, Psilodraco Nor¬
man, 1937, Gymnodraco G. A. Boulenger, 1902).
5. Pinguipedidae (genre Parapercis Bleeker, 1863).
6. Bovichthyidae (genres Bovichthys (Cuvier Valenciennes. 1831), Cot-
toperca Steindachner, 1876).
Bien peu de poissons de ces genres ont, jusqu’à présent, fourni des
Ichthyohdelles. On a décrit.
a) Ichthyobdella tentaculata E. H. Cordero (1937, pp. 16-18), de Noto¬
thenia sp. des Orcades du Sud. La division entre trachelosome et abdo¬
men est nette. Il y a 3 paires de tentacules céphaliques, 5 paires de testi¬
cules. Cordero n’a pas vu d’yeux. Cordero a compté XXVII somites
et un total de 60 anneaux. Pour la région préclitellaire : 14 anneaux
dont les 2 premiers correspondent au somite VII, les suivants aux somites
VII-X. Pour la région clitellaire : 5 anneaux (numérotés 15-19) l’orifice
entre les 16-17e, l’orifice Ç entre les 18e et 19e. Pour la région postclitel-
laire (abdomen, qui représente les 3/4 de la longueur totale) : 41 anneaux
(numérotés 20-60) correspondant aux somites XIII-XXVII, le somite XIII
commençant avec le 20e anneau, le somite XXIV se terminant avec
le 55e anneau, le somite XXV comprenant les 56e et 57e anneaux, l’anus
étant entre les anneaux 57 et 58, c’est-à-dire ente les somites XXV
et XXVI.
b) Notobdella nototheniae W. B. Benham (1909, pp. 372-274), de la
peau de Notothenia microlepidota Hutton, 1876 ( non L. Vaillant) de l’île
Snares, située au sud de la Nouvelle Zélande. Il y a une paire d’yeux
— 839 —
Fig. 7. — Antarctobdella tcherniai n. sp.
Région antérieure du trachélosome d’un autre individu à maturité.
sur le 9e anneau. La ventouse orale ne porte pas de tentacules. Benham a
compté 60 anneaux.
c) Trulliobdella capitis A. Brinkmann (1947, p. 756; 1948, pp. 4-12,
lîg. 1-5), de la peau, de la cavité branchiale et de la face interne de l’oper¬
cule branchial, de Parachaenichthys geordianus (J. G. Fischer, 1885)
de la Géorgie du Sud et Chaenocephalus bouvetensis O. Nybelin de l’île
Bouvet. La limite entre trachélosome et abdomen est peu marquée exté¬
rieurement. Il y a des yeux sur la ventouse orale et les 3 premiers anneaux
54
841 —
du cou : 9 paires en tout ; sur la ventouse postérieure, il y en a jusqu’à 7.
Il n’y a pas de tentacules céphaliques ni de poche copulatrice. Il y a 5
paires de testicules.
d) Cryobdella levigata W. A. Harding (1922, pp. 257-259, pl. I, fig. 1-4),
des branchies d’un Trematomus (probablement T. hansoni Boulenger
ou T. bernachii Boulenger) de Victoria Land. La limite entre trachélo-
some et abdomen est peu marquée extérieurement, il n’y a pas d’yeux,
pas de tentacules céphaliques, pas de poche copulatrice. Il y a seulement
4 paires de testicules.
e) Cryobdellina bacilliformis A. Brinkmann (1947, p. 756 ; 1948,
pp. 12-16, fig. 6-8) de la cavité buccale de Parachaenichthys georgianus
Fig. 9. — Antarctobdella tcherniai n. sp.
Poche copulatrice de l’individu des fig. 2 et 3.
(J. G. Fischer, 1885) de la Géorgie du Sud. Il y a 3 paires de tentacules
céphaliques et des yeux : 5 paires à la base de la ventouse antérieure,
4 paires sur les 3 premiers anneaux et 12-14 au pourtour de la ventouse
postérieure, qui est plus grande que l’antérieure. Il y a seulement 4 paires
de testicules. Le corps n’est pas divisé extérieurement en trachélosome
et abdomen.
Nous limiterons la comparaison de notre espèce de l’île Heard à celles
qui sont tentaculifères parmi les précédentes : Ichthyobdella tentaculata
Cordero et Cryobdellina bacilliformis A. Brinkmann ; leur tête porte,
à la périphérie, en dehors de la cavité buccale, 3 paires de tentacules
plus ou moins saillants 1. Notre espèce de l’île Heard se distingue immédia-
1. Il y a des espèces tentaculifères dans d’autres genres représentés dans l’Antarctique,
par exemple chez des Pontobdella. Chez Pontobdella sp. H. Augener (1932, pp. 76-78) d'ôte
inconnu, des Sandwich du Sud, la ventouse orale porte de chaque côté 3 « Randwarzen »
que l’on peut considérer comme de courts tentacules. Chez cette espèce, la partie postérieure
— 842 —
tement de celle de Cordero par la présence de 10 paires d’yeux (5 cépha¬
liques, 5 immédiatement postcéphaliques) ; elle se distingue immédiatement
de C. bacilliformis Brinkmann par la division nette entre trachélo-
some et abdomen et par l’existence de 5 paires de testicules. En outre,
ni l’une ni l’autre de ces deux espèces n’est pourvue d’une poche copu-
latrice.
Pour ces raisons, j’estime justifiée la création d’un nouveau genre :
Antarctobdella, avec la diagnose suivante :
Piscicolidé à corps nettement divisé en trachélosome et abdomen,
dépourvu de branchies, de vésicules pulsatiles et de tubercules, sans
expansion latérales, 10 paires d’yeux (5 céphaliques, 5 immédiatement
postcéphaliques), des yeux (environs 11 paires) ventralement et dorsa-
lement dans la région postclitellaire et 12 à 15 yeux sur le disque postérieur.
5 paires de testicules. Poche copulatrice bien développée.
Espèce-type (et jusqu’à présent seule espèce du genre) : A. tcherniai
n. sp.
L’espèce est dédiée à mon ami Paul Tchernia qui l’a récoltée et m’en
a confié l’étude.
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de la ventouse buccale et Panneau qui lui fait suite, portent des yeux. Chez Pontobdella pla-
nodiscus W. Baird (1869, pp. 312-313) de la Baie de la Possession (Patagonie), la ventouse
orale porte aussi 3 paires de papilles coniques marginales, mais chez Pontobdella oariegata
W. Baird (1869, p. 313) de la baie de la Possession et du détroit de Magellan, il n’y a pas de
telles papilles « no nodules round rim », dit Baird. Néanmoins, H. Augener estime vraisem¬
blable que ces 2 espèces de Baird sont la même espèce. L’on sait, en effet, que les tentacules
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DULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2* Série — Tome 36 — N» 6, 1964 (1965), pp. 844-848.
AFFINITÉS ENTRE LES GENRES
SKRJABINELAZIA (ASCARIDIDA SEURATOIDEA)
ET MAXVACHONIA
( ASCARIDIDA COSMOCERCOIDEA )
Par Alain G. CHABAUD, Guillermina CABALLERO R.
et Edouard R. BRYGOO
I. Skrjabinelazia ornata n. sp.
Une curieuse espèce de Nématode a été trouvée à deux reprises chez
les Geckonidés, Phelsuma lineatum Gray 1831, de la région de la Man-
draka (à l’Est de la région du Centre, à Madagascar). 2 Ç dans l’estomac
et 2 $ dans le rectum ont été récoltées dans un premier spécimen le 13-5-
1962 et 1 Ç dans le « tube digestif » d’un second spécimen le 16-5-1962.
Description. — - Corps cylindrique, grêle, long de 9,5 mm et large de
115 [x. Cuticule striée transversalement, ornée sur toute sa surface (à
l’exception des champs latéraux et de l’extrémité caudale) de petites
perles saillantes disposées sur des files longitudinales très irrégulières
(fig. 1, B et E). Ces ornements cuticulaires ont une taille un peu réduite
sur une zone située un peu en arrière de la vulve et sur la région caudale.
Bouche presque circulaire limitée par une très faible coronule d’environ
quinze éléments. La tête, d’aspect quadrangulaire en vue apicale, porte
4 papilles et deux amphides, mais elle est de faible dimension et il est
possible que d’autres papilles n’aient pas été vues. La tête est séparée
du corps par un léger sillon. Capsule buccale cylindrique haute de 12 [x,
d’un diamètre interne de 9 fx, à parois minces mais bien chitinoïdes,
reliée à l’œsophage par l’intermédiaire de trois pièces pharyngées puis¬
santes.
Œsophage simple et cylindrique, progressivement enflé postérieurement,
long de 1,10 mm. Anneau nerveux à 300 fx, pore excréteur à 420 [x de
l’apex. Vulve à 100 jx en arrière du porc excréteur. L’ovéjecteur,
dirigé vers l’arrière, reste impair sur une longueur de 2,1 mm
et se divise en 2 branches. Les œufs mûrs ont une coque très mince et
souple et contiennent une larve mûre.
Un exemplaire qui présentait quelques larves de très grande taille
écloses dans l’ovéjecteur a malheureusement été perdu en cours d’étude
et les larves n’ont pu être mesurées ni étudiées en détail.
Queue très longue (450 (x), rétrécie à 200 g. de la pointe, et portant,
1G- 1- — Skrjabinelazia ornata, femelle : A, extrémité antérieure, vue dorsale. B, pore
excréteur et vulve, vue ventrale. C, tête, vue apicale. D, coupe optique de la région anté¬
rieure de l’oesophage. E, queue, vue ventrale. F, région œsophagienne, vue latérale. G, œuf
immature. H, larve mûre. I, ovéjecteur.
— 846
à partir de ce niveau, 2 larges ailes caudales qui ne laissent libre qu’une
courte pointe arrondie.
Discussion. — - Bien que nous ne connaissions pas les mâles, il est
facile de rapprocher ces spécimens du genre Skrjabinelazia Sypliaxova
1930, car ils en ont tous les caractères essentiels. L’espèce malgache
se distingue aisément, des deux espèces déjà connues dans le genre, par
l’ornementation cuticulaire, et par les grosses ailes de la région caudale.
Les caractères du mâle, lorsqu’il sera connu, nécessiteront peut-être la
création d’un genre particulier, mais actuellement il est possible de ratta¬
cher l’espèce à Skrjabinelazia et nous proposons donc de la désigner sous
le nom de Skrjabinelazia ornata n. sp.
IL Note complémentaire sur Maxvachonia dimorpha.
Nous avons décrit en 1960 sous le nom de Maxvachonia dimorpha
un Nématode de Chamaeleon pardalis Cuvier à Nossi-Bé.
Fig. 2. — Maxvachonia dimorpha : Vues apicales de l’extrémité céphalique.
A, femelle. B, mâle.
Un mâle avait été trouvé dans l’estomac et 4 femelles à l’union du
gros intestin et de l’intestin grêle ; le dimorphisme sexuel étant très
marqué, nous n’avions pas pu affirmer que le mâle appartenait à la même
espèce que les femelles ; nous avions défini la nouvelle espèce et le nou¬
veau genre en prenant la femelle pour holotype et en y rattachant provi¬
soirement la description du mâle.
De nouvelles autopsies ont permis de retrouver à 10 reprises Maxva¬
chonia à Nossi-Bé. (8 fois dans le rectum de C. pardalis, 1 fois dans l’intes¬
tin antérieur de C. pardalis, 1 fois dans le rectum de C. oustaleti). Les deux
sexes ont été récoltés cinq fois associés dans le même organe (habituelle-
— 847 —
ment le rectum) et l’appartenance à une seule et même espèce semble
maintenant indiscutable.
Bien que plusieurs centaines d’autopsies aient été pratiquées sur les
Caméléons (cf. Brygoo, 1963), Maxvachonia n’a encore jamais été retrouvé
sur le continent malgache. Sa grande fréquence à Nossi-Bé est intéres¬
sante à constater car cette petite île, d’environ 30 km de diamètre, n’est
éloignée que d’à peine 20 km de Madagascar proprement dit.
Le nouveau matériel dont nous disposons a permis de reprendre l’étude
des structures céphaliques dans les deux sexes, car la description que
nous avons publiée en 1960 (fig. 2 B) est mauvaise. La préparation que
nous avions étudiée était vraisemblablement écrasée. Il n’y a pas 3 lèvres,
comme nous le pensions, mais une bouche triangulaire, avec trois lobes
internes saillants en profondeur. Sur la femelle on distingue nettement
10 papilles et 2 amphides (fig. 2 A). La structure est vraisemblablement
identique chez le mâle, mais la tête est de très petite taille et il n’a été
possible de voir que 4 papilles et 2 amphides.
III. Affinités f.ntrf. les deux genres.
Les affinités entre Skrjabinelazia ornata et Maxvachonia dimorpha
sont grandes : même aspect général, même anatomie génitale, même
structure des œufs, même allongement de la région caudale ; la structure
céphalique également paraît assez peu différente.
Par ailleurs, si l’on compare la région caudale du mâle de Maxvachonia
avec celle des mâles connus dans le genre Skrjabinelazia, c’est-à-dire
S. taurica Sypliaxova 1930 et S. hoffmani Li 1934, les affinités sont éga¬
lement manifestes. Les trois espèces n’ont entre elles que des différences
ayant à peine une valeur spécifique.
Il ne reste donc plus pour distinguer les genres Skrjabinelazia et Maxva¬
chonia que la structure de l’œsophage, simple et cylindrique dans le pre¬
mier, pourvu d’un isthme et d’un bulbe valvulé dans le second.
Le genre Skrjabinelazia a été considéré d’abord comme un Spiruride
Thelaziidae typique. En 1959-1960, nous avons, en collaboration avec
Campana-Rouget, proposé un rapprochement avec le genre Seuratum
Hall 1916 en créant une nouvelle sous-famille Skrjabinelaziinae placée
dans les Seuratoidea.
Maxvachonia a dû, à cause de ses caractères très aberrants, être placé
dans une sous-famille particulière Maxvachoniinae, mais celle-ci entre
sans aucune difficulté dans la famille des Cosmocercidae.
Les affinités entre Maxvachonia et Skrjabinelazia nous paraissent donc
constituer une très nette confirmation des rapports étroits admis entre
les deux super-familles Cosmocercoidea et Seuratoidea.
Alors que Chitwood rapprochait Rhabditina, Strongylina et Asca-
ridina dans l’ordre des Rhabditida, opposé à l’ordre des Spirurida, nous
pensons au contraire, avec l’école de Skrjahine, que Ascarides et Spi-
rurides sont proches les uns des autres.
Il nous paraît difficile cependant de suivre les auteurs russes (cf. Iva-
— 848 —
schkin, 1964) lorsqu’ils séparent Cosmocercoidea, Heterakoidea, Subu-
luroidea, Atractoidea d’une part et Ascaroidea, Seuratoidea d’autre
part. Tous ces groupes nous paraissent devoir être rassemblés dans le
même sous-ordre, et les affinités entre les deux genres étudiés plus haut
nous semblent constituer un nouvel argument en faveur de cette thèse.
Résumé.
Description de Skrjabinelazia ornata n. sp., d’après des femelles para¬
sites de Phelsuma lineatum et étude complémentaire de Maxvachonia
dimorpha.
Maxvachonia, pourvu d’un bulbe œsophagien valvulé, appartient aux
Cosmocercoidea et Skrjabinelazia, ayant un œsophage cylindrique, appar¬
tient aux Seuratoidea, mais les deux genres sont très proches l’un de
l’autre et apportent une nouvelle preuve des étroites relations qui existent
entre les deux superfamilles.
Laboratoire de Zoologie (Vers)
et Institut Pasteur de Madagascar .
BIBLIOGRAPHIE
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des Caméléons malgaches. Ann. Parasit. Hum. Comp., 38, pp. 149-334
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lazia taurica n. g., n. sp. Ann. Parasit. Hum. Comp., 8, pp. 615-618.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2» Série — Tome 36 — N° 6, 1964 (1965), pp. 849-857.
COMPLÉMENT A LA DESCRIPTION
DE PSEUDOBENEDENIA NOTOTHENIAE
T. H. JOHNSTON, 1931 (TREMATODA MONO GENE A )
PARASITE HUN TÉLÉOSTÉEN DU GENRE
NOTOTHENIA RICHARDSON DES KERGUELEN
( Mission Jean-Claude Hureau, 1963-1964J.
Par Robert Ph. DOLLFUS et Louis EUZET
Parmi les helminthes recueillis par J. C. Hureau au cours de sa mission
aux Kerguelen et dont il nous a confié l’étude, notre attention a été atti¬
rée par un petit lot de Monogènes récoltés sur la peau de Notothenia
rossi Richardson.
Ces Monogènes possèdent une anatomie identique à celle de Pseudo-
benedenia nototheniae T. H. Johnston, 1931, mais nos individus présentent
un haptor à 7 septa musculaires rayonnants autour d’une loge centrale
grossièrement pentagonale.
Johnston a décrit son espèce avec un haptor sans « rayons », mais
ses dessins ne nous ont pas paru convaincants, aussi avons nous demandé
à Mme P. Thomas-Mawson la communication de syntypes de Pseudo-
benedenia nototheniae. Nous tenons à la remercier ici pour la diligence
avec laquelle elle a mis ce matériel à notre disposition 1.
La comparaison de ce matériel original et des individus récoltés aux
Kerguelen nous a prouvé que nous avions affaire à une même espèce.
Johnston a donné une longue description de cette espèce en 1937,
malgré cela, certains caractères, en particulier du haptor, nous parais¬
sant un peu obscurs, nous donnons ci-après quelques compléments.
Ceux-ci nous obligeront à poser la question de la position systématique
de ce parasite parmi les Capsalidae (Monopisthocotylea).
Pseudobenedenia nototheniae T. H. Johnston, 1931.
Hôte : Notothenia rossi Richardson.
Habitat : Surface de la peau.
Localité : Kerguelen.
1. Les deux spécimens qui nous ont été communiqués provenaient d’un yotothenia col-
becki G. A. Boulenger 1902, de 1 ’ Ile Aukland. Ils étaient conservés sous le n° HC 3686 dans
l’Helminthological Collection du Zoological Department de l’Adelaïde University.
— 850 —
Sur les 16 individus à notre disposition, 3 ont été débités en coupes
sériées pour confirmer les résultats de l’étude des exemplaires montés
in toto.
Corps ovale, déprimé, long de 4,8 à 6,8 mm, large de 3 à 4,5 mm.
Fig. 1. — Pseudobenedenia nototheniae T. II. Johnston 1931.
Vue ventrale d’après une préparation in loto.
A la partie antérieure, de chaque côté de la ligne médiane, on trouve
deux ventouses musculaires de 0,7 à 0,8 mm de diamètre. Ces ventouses,
que les coupes montrent très surbaissées, s’ouvrent ventralement. Elles
sont surmontées dorsalement par une bandelette transversale, s’étendant
du bord externe d’une ventouse au bord externe de l’autre et présentant
en face de chaque ventouse une zone glandulaire assez étroite. Ces zones,
qui atteignent comme longueur le diamètre des ventouses, ressemblent
à la région glandulaire que l’on trouve dans la région antérieure des
espèces du genre Entobdella, mais elles sont, ici, moins développées.
— 851
La bouche s’ouvre ventralement entre les ventouses.
Le pore génital, latéral mais non marginal, est situé sur la face ventrale,
sous le bord postérieur de la ventouse gauche ou un peu en arrière.
La vagin s’ouvre ventralement, au niveau du premier tiers antérieur
du corps, à gauche de l’axe sagittal.
A la partie postérieure, le haptor, très légèrement pédonculé, a la forme
d’une coupe circulaire de 2 mm environ de diamètre. Il est bordé par
une mince membrane de 120 p. de large.
La face ventrale, légèrement concave, est subdivisée en loculi mar¬
ginaux par 7 septa musculaires rayonnants autour d’un loculus central
b
3
Fig. 2, 3. — Pseudobenedenia nototheniae T. H. Johnston 1931. — 2. Haptor, vue ventrale.
Individu conservé dans l’alcool. 3. a : sclérite accessoire ; b : hantulus antérieur ; c : hamulus
postérieur.
heptagonal mais dont les 2 côtés adjacents à la base postérieure sont telle¬
ment réduits qu’on peut le considérer comme pentagonal.
Les côtés latéraux du pentagone se prolongent par les septa posté¬
rieurs. De chaque angle postérieur du loculus central se détache un sep¬
tum rayonnant, dirigé vers le bas (septum postéro-latéral), tandis que,
de chaque angle antérieur se détache un septum rayonnant dirigé vers
l’avant (septum antéro-latéral). Du sommet antérieur du pentagone
part un septum antérieur impair, qui se confond avec le plan de symétrie
du haptor.
Dans la musculature qui forme le côté latéro-postérieur du pentagone
central, on trouve, de chaque côté, un crochet à pointe antérieure aiguë,
faisant saillie à l’extérieur. Le corps de cette pièce (nommée par
— 852 —
G. C. Kearn, 1964, p. 327, sclérite accessoire) est rectiligne, massif
(375 p. de long), à base bifurquée en Y à branches mousses inégales. La
branche ventrale est plus courte que la dorsale.
Dans chaque septum postérieur, on a 2 crochets : un hamulus anté¬
rieur, long de 500 p., avec une base antérieure mince et une extrémité
postérieure recourbée en hameçon, dont la pointe acérée fait saillie à
l’extérieur, à la partie postérieure du septum. A l’arrière, un petit hamulus
postérieur, long de 250 q, flanque l’hamulus antérieur ; il a une base
élargie en lame et une extrémité postérieure formant un minuscule hame¬
çon, dont la pointe fait saillie à l’extérieur, un peu en arrière de celle de
l’hamulus antérieur.
ün trouve, en outre, 14 crochetons marginaux, petits (11-12 fx) diffi¬
cilement visibles et se répartissant symétriquement sur le pourtour du
disque à la limite interne de la membrane marginale.
Si nous divisons sagittalement le haptor, nous avons ainsi, de chaque
côté, 1 crocheton dans le loculus postérieur, entre le plan médian et le
septum postérieur, 2 crochetons dans la marge du loculus latéro-posté-
rieur, 1 crocheton en face du septum postéro-latéral, 2 crochetons dans
la marge du loculus latéral ; le plus antérieur de ceux-ci est près du sep¬
tum antéro-latéral ; enfin, il y a un crocheton sur le bord du loculus
latéro-antérieur.
Chez Entobdella soleae (P. J. Van Beneden & Hesse, 1863), G. C. Kearn
(1964, pp. 328-329, fig. 1) a signalé deux tendons issus de la musculature
du corps et agissant sur les pièces sclérifîées du haptor. Ces tendons sont
très nets chez Pseudobenedenia ; mais si, chez Entobdella, chaque tendon,
après être passé dans l’encoche postérieure du sclérite accessoire, s’accroche
à la base de l’hamulus antérieur, chez Pseudobenedenia, le tendon, après
être passé dans l’encoche, vient s’attacher dans le haptor, le long du
septum postéro-latéral. Nous n’avons pas observé de fibres accrochées
à la base de l’hamulus antérieur.
Le pharynx, sans constriction nette, est plus large (700 fx) que long
(500 fx). Des glandes salivaires, extrêmement développées, forment un
large triangle latéral et viennent déboucher à la hase du pharynx. L’intes¬
tin est dendritique, à branches non confluentes postérieurement.
Deux paires de taches oculaires dorsales se placent en avant du pha¬
rynx, entre les ventouses.
La description des organes génitaux par Johnston correspond exac¬
tement à ce que nous avons observé.
11 y a deux testicules, juxtaposés de part et d’autre du plan sagittal de
symétrie, immédiatement après le milieu du corps. Plus longs que larges,
ils mesurent environ 1 mm de long et 0,75 mm de large. La paroi conjonc¬
tive forme des replis à l’intérieur des testicules, qui présentent ainsi un
aspect découpé et troué.
Le canal déférent contourne l’ovaire du côté gauche et forme une large
boucle sur le côté droit, puis décrit de nombreuses sinuosités sur le côté
gauche avant de pénétrer dans la poche du cirre.
Fig. 4. — Pseudobenedenia nototheniae T. H. Johnston 1931. Anatomie des conduits génitaux,
vue ventrale. — Cir., Cirre ; Déf., canal déférent ; Meh., glande de Mehlis ; Oot., ootype ;
Ov., ovaire ; Ph., pharynx ; V . d., vitelloducte ; V g., vagin ; Vit., vitellogène.
854
L’ovaire, globuleux et médian (environ 900 X 600 p.) est situé en
avant des testicules, à la mi-longueur du corps.
On observe un paquet de glandes vitellogènes entre les testicules et
l’ovaire, mais, dans cette situation, elle n’atteignent jamais, chez nos
individus, l’importance notée par Johnston chez ses exemplaires
Excessivement développées, les glandes vitellogènes accompagnent les
branches intestinales sur les côtés et dans la partie postérieure du corps.
On trouve des follicules vitellins en avant du pharynx, entre les ven¬
touses buccales.
Les vitelloductes latéraux sont bien visibles. Les vitelloductes trans¬
verses débouchent dans un grand réservoir vitellin s’étendant trans¬
versalement en avant de l’ovaire.
R- pro. R.sph. C.def. Cir.
Fig. 5. — Pseudobenedenia nololheniae T. H. Johnston 1931. Représentation schématique
de la poche du cirre avec ses divers conduits et réservoirs. — C, déf., canal déférent ; C'ir.,
cirre ; Pro,, conduit des glandes prostatiques ; R. pro,, réservoir prostatique ; Sph., conduit
des glandes du spermatophore ; R, sph,, réservoir des glandes du spermatophore.
Les glandes de Mehlis, très importantes, sont disposées en 4 zones
qui débouchent à la base de l’ootype. Celui-ci présente un long conduit,
très contourné.
Nous n’avons pas observé d’œufs.
Récemment, J. Llewellyn & L. Euzet (1963, p. 140 ; 1964, pp. 339-
340, fig. texte 1, pl. I fig. 1-3, pi. II, fig. 1-4) ont décrit , chez Entobdella
diadema (Fr. Sav. Monticelli, 1902), des glandes destinées à former un
spermatophore au niveau de la poche du cirre.
Nous n’avons pas retrouvé, sur la face ventrale de Pseudobenedenia,
les glandes nettes trouvées chez Entobdella, mais la poche du cirre présente
une structure qui laisse présager l’existence de ces glandes. Nous avons,
en effet, reconstitué la structure de la poche du cirre d’après nos coupes
sériées.
Le canal déférent pénètre dans la poche du cirre par la face dorsale
de celui-ci. A l’intérieur de la poche, il forme une anse postérieure avant
de déboucher dans le canal du cirre.
Un canal, que nous assimilons au canal des glandes du spermatophore
d ’ Entobdella, parallèle au canal déférent, pénètre dans la poche du cirre
par la face dorsale. A l’intérieur, il se jette dans une vésicule dorsale
(vésicule de spermatophore ?) qui se déverse par un court conduit dans
le canal du cirre, en arrière du canal déférent.
Ce canal reçoit les sécrétions de glandes situées à l’arrière de la poche
du cirre. Ces sécrétions, qui pénètrent dans la poche par l’extrémité
postérieure, s’accumulent dans une vésicule ventrale que nous qualifie¬
rons de prostatique.
Le canal se continue en avant dans le cirre à paroi épaisse et muscu¬
leuse. Libre dans sa cavité, le cirre peut faire saillie à l’extérieur.
Discussion. — Comme nous l’avons dit au début de ce travail, l’espèce
recueillie sur un Notothenia aux Kerguelen correspond tout à fait à celle
de Johnston. L’examen du matériel original nous a confirmé que l’ana¬
tomie est identique. La position ventrale du vagin, au tiers antérieur du
corps et légèrement à gauche du plan sagittal médian, nous paraît une
caractéristique spécifique nette.
En outre, nous pouvons affirmer que le haptor est identique et que
les septa musculaires rayonnants existent dans les exemplaires de Johns¬
ton que nous avons examinés. Certes, ces septa sont peu nets parce que
les individus de Johnston ont été très aplatis. L’aplatissement a fait
disparaître presque complètement les septa.
Nous avons trouvé, sur les cotypes de Pseudobenedenia, les 14 croche¬
tons marginaux que Johnston n’avait pas signalés. Ces crochetons ont,
par rapport aux loculi et aux septa, une position identique à celle de
nos exemplaires.
Nous sommes donc obligés de modifier la diagnose du genre Pseudo¬
benedenia et nous le définirons ainsi :
Capsalidae — 2 ventouses antérieures surmontées d’une bandelette
pourvue d’une zone glandulaire au-dessus de chaque ventouse. 2 paires
d’yeux. Pore génital non marginal, situé ventralement sous le bord pos¬
térieur de la ventouse gauche ou à une petite distance en arrière du bord.
Vagin s’ouvrant ventralement au premier tiers antérieur du corps,
légèrement à gauche de la ligne médiane. Haptor avec 7 septa musculaires
rayonnants, délimitant 7 loculi marginaux et un loculus central avec
barre postérieure transversale. 3 paires de crochets longitudinaux. 14 cro¬
chetons marginaux.
Jusqu’à ce jour, la position systématique du genre Pseudobenedenia
a été controversée.
Pour Sproston, Baer & Euzet, Yamaguti, le haptor étant, d’après
Johnston, dépourvu de septa, le genre appartient à la sous-famille des
Benedeniinae parmi les Capsalidae.
— 856 —
Dans la classification de B. Bychowsky (1957, p. 340), la sous-famille
des Benedeniinae n’existe pas, car, d’après Bychowsky, toutes les espèces
du genre Benedenia doivent posséder un- haptor à septa musculaires.
Pour Bychowsky (1957, pp. 378-379), les genres Benedenia et Pseudo-
benedenia sont à transférer dans la sous-famille des Trochopodinae.
B. Bychowsky est alors amené à créer une nouvelle sous-famille, celle
des Entobdellinae, où il place le seul genre Entobdella où le haptor est
dépourvu de septa musculaires.
Les compléments de description que nous venons de donner de Pseu-
dobenedenia prouvent que les septa musculaires existent dans le haptor.
Nous plaçons donc ce genre parmi les Trochopodinae, d’accord, en cela,
avec Bychowsky. Mais nous maintenons la sous-famille des Benede¬
niinae. Il nous paraît ,en effet, improbable que, pour toutes les espèces
du genre Benedenia actuellement décrites par d’autres que par Bychowsky,
les descripteurs aient unanimement omis de mentionner la présence de septa
musculaires ou ne les aient pas observés 1.
La sous-famille des Trochopodinae (E. W. Price, 1936) N. Sproston,
1946 comprend donc actuellement 8 genres :
Trochopus K. M. Diesing, 1850.
Macrophyllida T. H. Johnston,
1923.
Sprostonia B. Bychowsky, 1957.
Allomegalocotyla S. Yamaguti, 1963.
Megalocotyle F. Folda, 1928.
Pseudobenedenia T. H. Johnston,
1931.
Trochopella L. Euzet & J. P.
Trilles, 1962.
Pseudomegalocotyla S. Yamaguti,
1963.
Dans cette famille, le genre Pseudobenedenia semble faire le passage
entre le genre Trochopus à 2 ventouses antérieures musculaires et Macro-
phylida à 2 zones antérieures glandulaires.
Résumé.
L’étude de plusieurs individus d’un Monogène recueilli aux Kerguelen, sur
la peau d’un Nolothenia rossi Richardson (Téléostéen) permet de compléter
et préciser la description de Pseudobenedenia nototheniae T. H. Johnston, 1931.
Le haptor de cette espèce présente 7 septa musculaires, le divisant en 7 loculi
marginaux et 1 loculus central. Le haptor porte, outre 3 paires de crochets
médians, 14 crochetons marginaux.
A la suite de ces précisions, le genre Pseudobenedenia est redéfini et sa posi¬
tion systématique parmi les Capsalidae et les Trochopodinae est discutée.
Muséum national dTIistoire naturelle, Paris
et Station de Biologie Marine, Sète (Hérault).
1. B. Bychowsky (1957, p. 379), à propos d’un Benedenia, a attiré l’attention sur le lait
que les septa peuvent devenir invisibles chez des spécimens colorés, montés dans le baum
du Canada.
— 857 —
BIBLIOGRAPHIE
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 36 — N® 6, 1964 (1965), pp. 858-868.
ÉTUDE CARYO-TAXINOMIQUE
ET RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE
DE QUELQUES SAPINDACÉES
Par Claude GUERVIN
Dans les serres du Jardin des Plantes à Paris, nous avons pu obtenir
3 espèces nouvellement cultivées sur lesquelles nous avons prélevé de
jeunes racines afin de poursuivre l’étude caryo-taxinomique de cette
famille, précédemment entreprise (Guervin, 1961 a et b).
Le présent travail caryologique porte sur 2 Eusapindacées et 1 Dyssa-
pindacées suivant la classification établie par Radlkofer (1933-34) :
Sapindacées.
A. — Eusapindacées.
Néphéliées. . . . Alectryon tomentosus Radlk.
Néphéliées. . . .Alectryon subcinereus Radlk.
Pavs d’origine.
Australie sept, et or.
Australie sept, et or.
B. — Dyssapindacées.
Harpulliées . . Ungnadia speciosa Endl.
Mexique et Texas.
Les méristèmes radiculaires utilisés ont été fixés dans les liquides de
Navaschin-Karpechenko et de Bouin-Hollande ; nous avons été obligés,
pour le genre Ungnadia, de modifier la technique classique de l’inclusion
dans la paraffine 54-56° en raison de la fragilité des cellules radiculaires,
en procédant de la façon suivante :
1. Alcool à 30° : 1/2 h.
2. Alcool à 50° : 1/4 h.
3. Alcool à 75° : 10 mn.
4. Alcool à 95° : 5 mn.
5. Alcool absolu : 2 à 3 mn.
6. Alcool-xylol : 20 mn.
7. Xylol : 1 h.
8. Puis nous avons progressivement mis de fins copeaux de paraffine dans
le xylol à la température de la pièce ; après 1 à 2 h., le tube contenant les racines
a été placé dans l’étuve à 58°, bouchon retiré ; de la paraffine liquide a été alors
ajoutée, de temps à autre, pendant 1 h. environ.
— 859 —
9. Passage dans la paraffine pure, 1 h., et inclusion.
Les coupes transversales, épaisses de 6 p, ont été colorées grâce à la méthode
de Feulgen, réhaussée par un passage d’une minute dans le vert-lumière.
Alectryon tomentosus.
Dans les cellules marginales du méristème, 32 chromosomes (fig. 1 et a)
sont disposés de façon à former, le plus souvent, une plaque équatoriale
presque iso-diamétrique dont les dimensions moyennes sont d’environ 7 p
sur 7,5 p.
Les chromosomes ont approximativement 0,3 p d’épaisseur ; quant à
leur longueur, elle varie de ,0,5 p à 1,5 p. Parmi eux, il est possible de
distinguer 8 chromosomes mesurant aux alentours de 1,5 p, dont 6 sont
en « V » plus ou moins ouvert et 2 en « S », et 24 autres, plus petits qui
mesurent 1,3 p ou moins, ayant la forme de petites masses allongées,
parfois un peu recourbées.
Alectryon subcinereus.
Les noyaux des cellules qui formeront le parenchyme cortical interne
présentent, en général, des métaphases où les chromosomes sont bien
étalés. Suivant les cellules considérées, les plaques équatoriales sont plus
ou moins grossièrement elliptiques et ont 7 à 8 p sur 6 à 7 p ; 32 chro¬
mosomes (fig. 2 et b) s’y répartissent, leur épaisseur moyenne étant sen¬
siblement la même que celle des chromosomes de VA. tomentosus ; d’après
leur longueur, on peut aisément les classer en deux lots : ceux de 1,5 p
et plus et ceux de moins de 1,5 p. Les premiers au nombre de 8, sont en
« V » plus ou moins ouvert, iso ou hétérobrachiaux ; les 24 derniers, plus
petits, sont de simples bâtonnets parfois très faiblement incurvés.
Les plaques équatoriales de ces deux espèces mettent en évidence une
similitude entre les figures de la métaphase : répartition en deux lots,
assez nettement dissemblables par la taille, des chromosomes les consti¬
tuant. Il est utile de faire remarquer que, jusqu’à présent, des espèces
voisines avaient fourni des types nucléaires semblables mais des plaques
équatoriales hétérogènes, quoique observées dans les mêmes régions
des méristèmes radiculaires : par exemple, Serjania lucida et S. exarata
(Guervin, 1961 a), Dodonea viscosa var. purpurea et D. attenuata (Guer-
vi n, 1961 è).
Pour ces deux Alectryon, le noyau montre un fond faiblement structuré
où nous pouvons distinguer une trentaine de chromocentres, répartis
en deux lots comme les chromosomes, dont les uns sont assez gros et
peu nombreux (0,5 à 0,8 p) et les autres nettement plus petits (moins
de 0,3 p). D’après la classification établie par C. Delay (1946-48), il
est donc possible de considérer que nous avons là des noyaux semi-réti¬
culés pour lesquels il convient cependant de bien préciser que le réticu¬
lum chromatique n’est pas important. Ces observations corroborent
— 860 —
Fig. a : Alectryon tomentosus (composition à partir de 2 photographies) ; Fig. b : A. subci-
nereus ; Fig. b 1 : A. subcinereus : noyau d’une cellule du parenchyme cortical externe ;
Fig. c : Ungnadia speciosa.
Les photographies a, b, b 1 et c multiplient par 2150 les grandeurs réelles.
— 861 —
d’ailleurs celles de C. Delay qui précise à propos des noyaux semi-réti¬
culés « Cette catégorie groupe des noyaux dont la structure est assez
variable, le réseau étant plus ou moins coloré et les chromocentres d’impor¬
tance plus ou moins grande... ».
Nous avons recherché si la structure nucléaire variait en fonction de
la place du noyau dans les racines des Alectryon tomentosus et A. subci-
nereus.
Au niveau de la coiffe, le noyau est bien chromatique, on y voit 4 à 5
grands chromocentres (0,8 p) et une vingtaine d’autres beaucoup plus
petits, assez régulièrement disposés dans l’enchylème. Le nucléole n’est
pas visible.
Au fur et à mesure que l’on pénètre dans le méristème, la forme des
noyaux devient plus régulière et le nucléole devient systématiquement pré¬
sent et bien visible, le réseau, par contre, va en s’atténuant légèrement pour
devenir assez difficilement distinct dans la plupart des cellules du plé-
rome ; les chromocentres paraissent identiques par leurs tailles et leurs
nombres.
Plus haut, dans les cellules différenciées du parenchyme cortical, souvent
de grandes vacuoles déforment considérablement les noyaux qui prennent
un aspect de croissant assez allongé (6 à 10 p). Dans ces noyaux (fig. b 1),
le réseau est visible, le nucléole également ; les chromocentres peuvent
être répartis encore en deux lots : les uns sont des masses polymorphes
bien chromatiques, d’environ 0,8 p, les autres forment 15 à 20 petits
amas chromatiques ovoïdes de 0,3 p à peu près. Dans la région du cylindre
central, les noyaux sont plus réguliers et plus petits, moins chromatiques
avec des chromocentres moins gros et un réseau moins visible.
Nous voyons que le type nucléaire, en fonction de l’emplacement des
noyaux dans la racine, varie peu ; néanmoins, il est bon de remarquer
que les chromocentres sont beaucoup plus sujets à variations que les
autres constituants nucléaires. Il convient de noter également que le
nucléole est absent dans les noyaux en dégénérescence des cellules de
la coiffe.
Ungnadia speciosa.
Pour cette espèce, les différentes métaphases observées montrent 32
chromosomes (fig. 3 et c) répartis en une plaque équatoriale elliptique
dont les diamètres moyens sont respectivement de 5 p et 6 p. 28 de ces
chromosomes sont petits (0,5 à 0,8 p) et relativement épais (0,3 p), 4 sont
un peu plus longs (1 p à 1,2 p) dont 2 possèdent un étranglement que l’on
retrouve constamment à travers les différentes plaques équatoriales
dénombrées. Cette espèce, dont les méristèmes radiculaires sont fragiles
et à croissance irrégulière et insignifiante, même pendant la belle saison
après quelques journées bien ensoleillées, est peu chromatique ; de plus
il est intéressant de signaler que les temps de déroulement des différentes
phases de la caryocinèse somatique ne sont pas habituels. En effet, dans
les coupes observées, d’une manière générale, nous comptons moins de
— 862 —
prophases et beaucoup plus d’anaphases que pour une espèce à déroule¬
ment mitotique normal. On peut donc en conclure que la durée de la
prophase doit être assez brève et celle de l’anaphase assez longue, mais
toutefois inférieure à celle de la prophase. Le début de télophase montre
toujours un phragmoplaste très visible, au niveau duquel on voit comme
une condensation de fins granules.
Dans un travail précédent (Guervin, 1961 b), nous avions fait remar¬
quer que, parmi les observations déjà faites chez les Dyssapindacées,
le nombre 32 était exceptionnel ; actuellement, nous pouvons préciser
que seuls les Felicium decipiens et Ungnadia speciosa possèdent ce nombre.
Parmi les Sapindacées, celles que nous avons observées forment un
échantillon de 18 espèces et d’une variété qui intéressent 12 genres répa-
tis dans 9 tribus sur 14 existantes. A partir de nos seuls résultats, excep¬
tion faite du Majidea fosteri de la tribu des Harpulliées dont le dénom¬
brement chromosomique a été effectué par S. et G. Mangenot (1957),
nous allons essayer de dégager quelques idées générales, sans leur prêter
aucun caractère exhaustif. Nous serons ainsi conduits à établir et discuter :
d’une part, un caryotype de la famille obtenu à partir de 18 espèces et
d’une variété, d’autre part, une répartition géographique et un essai de
classification phylogénique pour lesquels il est nécessaire de connaître
à la fois le type nucléaire et le nombre de chromosomes, ce qui nous
oblige à n’envisager que 17 plantes, par exclusion, dans cette partie des
conclusions, de la variété purpura du Dodonea viscosa qui n’apporte
rien en soi de plus que l’espèce-type, et du Xanthoceras sorbifolia dont les
racines ne permirent pas un dénombrement chromosomique valable.
Caryotype de la famille.
Si nous dressons un diagramme (planche 1) inspiré de ceux établis
par C. Delay (1946-48), il apparait que les Sapindacées admettent comme
type nucléaire principal un noyau que nous appellerons peu réticulé
avec un nombre de chromocentres sensiblement égal à celui des chromo¬
somes, étant bien entendu que ce noyau est semi-réticulé d’après la classi¬
fication de C. Delay mais avec un réticulum parfois assez difficilement
discernable. Notons que de part et d’autre de ce type moyen on trouve
des noyaux qui se rapprochent des extrêmes : pour ainsi dire aréticulé
avec le Koelreuteria paniculata et réticulé sans chromocentres avec le
Llagunoa glandulosa.
Répartition géographique des espèces étudiées.
La situation géographique des 17 espèces envisagées (planche 2) nous
permet de remarquer que :
chromocentres
Ierjania cuspidata
.. lucida
.. exarata
ardiospermum halieacabum
,phania senegalensis
hytranthus prieurianus
lephelium longana
Jectryon tomentosus
.. subcinereus
oelreuteria paniculata
lagunoa glandulosa
•odonaea triquetra
.. viscosa
.. .. var.purpurea
. . attenuata
èlicium decipiens
larpullia pendula
Ingnadia speciosa
[anthoceras sorbifolia
©O
0
jii!iUW!}«
^^Serjania cuspidata
^2^Serjania lucida
^^Serjania exarata
0 ; v'.Cardiospermurn^halioacabum
^^Aphania senegalensis /
QyChytranthus prjeurianus
(ÿ^Nephelium longana^
(^Aléctryon tomentosus^
(jT)Alectryon subcinereus
^O^Koelreuteria paniculata
^)üagunoa glandulosa
PLANCHE 2
îMumém
^^Dodonaea triquetra
^3)jj 1 1 1 1 D. viscosa
(ÏÏ)Dodon aea attenuata
QiyFelicium decipiens
^^Harpullia pendula
(j?)ungnadia speciosa
Echelle: uioaooo.ooo
(Prajaction équivalante da MoHwtide )
— 865 —
a) Les espèces étudiées sont essentiellement tropicales et équatoriales.
b) En Amérique du Sud et aux Antilles, les espèces observées pos¬
sèdent un noyau réticulé. En Afrique, on rencontre une espèce comme
Aphania senegalensis qui est typiquement semi-réticulée et d’autres
comme Felicium decipiens et Chytranthus prieurianus qui ont des noyaux
peu réticulés. En Australie, on note une grande homogénéité des types
nucléaires chez les espèces étudiées, qui ont toutes des racines avec des
cellules ayant un noyau peu réticulé. En Asie indienne et Extrême Orien¬
tale, il en est de même ; de plus, il est intéressant de signaler que nous
avons en Chine et en Corée, avec le Koelreuteria paniculata, l’espèce
observée qui possède le noyau le moins réticulé.
A la lumière de ces résultats et en admettant les idées de Favarger
(1946) et de Simonet (1932-34) « ... et qu’en conséquence, les plantes les
plus jeunes possèdent les nombres les plus élevés ; au contraire, les nombres
les plus bas caractérisent les plantes les plus primitives », nous pouvons
dire que les Sapindacées les moins évoluées se trouvent en Amérique du
Sud et les plus évoluées en Australie et Asie, les espèces africaines appa¬
raissant comme un terme de passage. Nous mettons ainsi en évidence
un gradient d’évolution dans le sens Ouest-Est. allant des types réticu¬
lés à 2n == 20 et 2n = 22 aux types peu réticulés à 2n = 30 et 2n = 32
en passant par les semi-réticulés typiques à 2n = 28. Deux exceptions
néanmoins : celle de Ungnadia speciosa qui possède un noyau peu réticulé
à 2n = 32 et qui se trouve en Amérique du Nord et Centrale, mais pas
en Amérique du Sud et celle des deux espèces à grande extension géo¬
graphique Dodonea viscosa et Cardiospermum halicacabum, cette dernière
étant presque ubiquiste. Ces deux espèces ne vont d’ailleurs pas à l’encontre
de l’évolution envisagée. En effet le Cardiospermum halicacabum fait
partie de la tribu des Paulliniées qui ont toujours été placées à la base
des Eusapindacées par Radlkofer, comme les Serjania, mais tandis
que ces derniers ont un type nucléaire archaïque et une extension géo¬
graphique réduite, le Cardiospermum halicacabum, qui a une aire d’exten¬
sion à l’échelle du monde, possède un type nucléaire évolué. On peut
donc supposer que cette espèce, correspondant à un type de plante bien
adapté aux conditions biologiques terrestres a évolué caryologiquement
sans évoluer morphologiquement, ou presque, ce qui fait qu’elle se trouve
classée parmi les Paulliniées, avec un équipement chromosomique archaïque
mais un noyau évolué. Donc, parallèlement à une évolution dans la famille
qui donne des tribus avec des genres de plus en plus évolués, nous aurions
au sein de certaines tribus une évolution de certains genres, les noyaux
des uns admettant le même type caryologique que le noyau des autres,
seuls les nombres de bases plus archaïques dans un cas permettent de
rattacher sans hésitation une plante comme le Cardiospermum halicacabum
à la tribu primitive des Paulliniées. Quant au Dodonea viscosa avec
2n = 30, il se trouve parmi les espèces déjà évoluées de la famille, son
extension géographique correspondant très certainement à une réussite
particulière de cette espèce dans le domaine équatorial et sub-équatorial.
Finalement, nous pouvons essayer de dresser un tableau phylogénique
de la famille (planche 3) en tenant compte de tous les résultats et hypo-
PLANCHE 3
POPONAEO!DEES(Dyssapindacées)
— 867 —
thèses précédemment énoncés, ainsi que de la dernière classification
morphologique de la famille établie par Melchior (1964). Le sens évo¬
lutif est donné par les flèches, nous avons considéré d’abord le type
nucléaire et ensuite les nombres de base pour expliquer l’enchainement
des différentes tribus. Il convient de noter que certaines parties de ce
tableau corroborent les classifications de Radlkofer et Melchior.
Radlkofer divisait la famille des Sapindacées en deux sous-familles
les Eusapindacées et les Dyssapindacées plus évoluées, à l’encontre de
•cela Melchior voit bien deux sous-familles : les Dodonaeoïdées et les
Sapindoïdées qu’il inverse par rapport à Radlkofer, puisqu'il admet
•que les Dodonaeoïdées (Dyssapindacées) sont plus primitives que les
Sapindoïdées (Eusapindacées). La nouvelle classification de Melchior
•est confirmée par nos résultats caryologiques, les Dodonaeoïdées (Dyssa¬
pindacées) avec les Cossignées à n = 10 et noyaux réticulés sans chromo¬
centres, apparaissent plus archaïques que les Sapindoïdées avec les Paulli-
niées à n = 11 et 12 et noyaux peu réticulés et réticulés à chromocentres.
Dans le tableau, certains points sont à considérer en détail car ils s’écartent
■des classifications morphologiques : les Néphéliées et les Harpulliées ne
sont pas des tribus homogènes, elles apparaissent dans notre tableau
comme des termes de passage, le Cardiospermum halicacabum a un noyau
qui nous oblige à le placer parmi les espèces des tribus les plus évoluées
mais sa morphologie et son nombre de base le rattachent aux Paulli-
niées les plus primitives qui se trouvent à la base des Sapindoïdées (Eusa¬
pindacées).
Laboratoire de Biologie Végétale appliquée du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Delay (C.) , 1946-48. — Recherches sur la structure des noyaux quiescents chez
les phanérogames. Rev. Cytol. Biol, végét., 9, pp. 169-223 et 10, pp. 103-
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Guervin (C.), 1961 a. — Contribution aux études cyto-taxinomique des Sapin¬
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Bull. biol. France Belgique, 66, pp. 255-444.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
29 Série — Tome 36 — N» 6, 1964 (1965), pp. 869-873.
ÉTUDE CYTO-TAXINOMIQUE
DE SIX MORACÉES
Par Claude LE COQ
Nous nous proposons de poursuivre l’étude cyto-taxinomique de la
famille des Moracées (Le Coq, 1963) ; en fonction des possibilités offertes
par les serres du Muséum National d’Histoire Naturelle, nous avons
pu fixer, dans le liquide de Nawaschin modifié par Karpechenko, les
méristèmes radiculaires des espèces suivantes, replacées dans le cadre
systématique d’ENGLER :
Moroïdées :
Dorsténiées :
Dorstenia argentata Hook.
Dorstenia frutescens Engl.
Dorstenia Volkensii Engl.
Artocarpoïdées :
Brosimées :
Brosimum Galactodendron D. Don.
Olmédiées :
Antiaris africana Lesch.
Antiaris usambarensis Engl.
Les coupes ont été faites à 6 pt d’épaisseur et colorées, soit par la méthode
de Feulgen, soit par l’hématoxyline ferrique de Heidenhain.
I. — Les Moroïdées : les Dorstenia.
A. Le type caryologique :
Les trois espèces observées se rapprochent, quant à leur noyau, du
type du Dorstenia neroosa Desv. que nous avions décrit comme étant un
noyau semi-réticulé à chromocentres suivant la classification caryolo¬
gique établie par C. Delay (1946-48). Si les D. frutescens Engl, et D. argen¬
tata Hook. ont exactement la même structure nucléaire avec un réseau
— 870 —
peu important, mais nettement différencié, et de gros chromocentres
arrivant à mesurer 1 p, le D. V olkensii Engl, montre un réticulum plus
abondant et des chromocentres plus nombreux mais moins gros, de
taille allant de 0,2 à 0,8 p et marquerait donc une tendance vers la struc¬
ture réticulé typique qui existe dans la tribu et que nous avions définie
pour le D. alta Engl, (photo. 1, 2, 3).
B. Les dénombrements chromosomiques :
a) Le Dorstenia argentata Hook. — Nous avons dénombré, chez cette
espèce, 28 chromosomes plus ou moins arqués, le plus souvent clivés,
de taille variant entre 1,5 p et 2,5 p, la plupart avoisinant 2 p (fig. 1).
b) Le Dorstenia frutescens Engl. — En métaphase, nous pouvons
distinguer 26 chromosomes dont 18 ont une longueur oscillant entre 2 p
et 2,5 p ; 2 sont inférieurs à 2 p et 6 mesurent environ 3 p ; du point
de vue de leur forme, 14 apparaissent arqués et 12 en « V » iso- ou hété¬
robrachiaux (fig. 2).
c) Le Dorstenia V olkensii Engl. — - Les chromosomes sont au nombre
de 24 répartis de la façon suivante : 14 sont droits ou incurvés et leur
taille varie de 1,5 p à 2 p ; 8 sont en « V », plus ou moins ouvert, à bras
égaux ou inégaux, mesurant environ 2 p ; 2, de 3 p de long, sont en « U »
à branches courbes (fig. 3).
Fig. 1 : Dorstenia argentata Hook. ; Fig. 2 : D. frutescens Engl. ; Fig. 3 : D. Volkensii Engl.
Bien que leur type nucléaire soit semblable à celui du Dorstenia ner-
vosa Desv., à 2n = 32, les Dorstenia étudiés n’appartiennent pas à la même
série x = 16 que celui-ci. D’ailleurs les séries proposées pour le genre
Dorstenia sont nombreuses puisque nous avons x = 7, 9, 12, 13, 14,
15, 16 et 20, où x = 14 est considéré comme primitif (Krause, 1931).
Les trois espèces observées s’inscrivent dans les séries déjà citées : le
D. argentata, à 2n = 28, dans la série primitive x = 14, le D. frutescens,
à 2n= 26, dans la série x = 13 qui ne comptait jusqu’à présent qu’un
seul représentant le D. plumaraefolia Fisch. et Mey. (Krause, 1931)
et le D. Volkensii, à 2n = 24, dans la série x = 12. Nous mettons ainsi
en évidence que des espèces de même type nucléaire peuvent ne pas
appartenir à des séries identiques.
— 871 —
II. — Les Artocarpoïdées.
A. Les Brosimées : le Brosimum Galactodendron D. Don.
Les cellules du méristème radiculaire montrent un noyau le plus souvent
sphérique mesurant 6 à 7 |x. Sa structure est caractérisée par un très
léger réticulum peu abondant, une vingtaine de chromocentres ovoïdes
et compacts, de 0,2 pt, répartis à la périphérie et un nucléole unique
(photo. 4). Cette espèce possède donc un type nucléaire aréticulé à chro¬
mocentres tel qu’ils est défini par C. Delay (1946-48), d’autant plus que
la mitose se déroule suivant les normes de ce type, comme nous l’avons
déjà décrite chez le Ficus glabella Blume (Le Coq, 1963).
A la métaphase, 26 chromosomes se répartissent dans des plaques
équatoriales dont les dimensions sont sensiblement celles des noyaux ;
la plupart sont droits ou légèrement arqués. 8 mesurent 0,6-0, 7 jx ; 14 avoi¬
sinent 1 [x et 4 atteignent 1,5 [x (fig. 4).
B. Les Glmédiées :
a) L’ Antiaris africana Lesch. — Les noyaux du méristème radiculaire,
mesurant 7 à 9 |x, sont légèrement réticulés et chromocentriques ; une
vingtaine de chromocentres, ovoïdes, mesurant 0,3 [x forment parfois
des amas chromatiques plus gros mais restent, dans leur ensemble, bien
définis ; un ou deux nucléoles sont également visibles. La mitose se déroule
comme chez le Ficus glabella ce qui nous permet de le classer avec les
noyaux aréticulés à chromocentres, en notant toutefois une tendance
à la structure semi-réticulée (photo. 5).
Cette espèce possède 28 chromosomes dont 8 sont en « V » plus ou
moins ouvert ; les autres, droits ou incurvés, mesurent de 0,5 ;x pour les
plus petits à 2,2 ;x pour les plus grands. Un appariement pourrait être
établi pour certains d’entre eux et c’est ainsi que nous avons pu déter¬
miner avec certitude des paires a, b, c, d, e et f (fig. 5).
b) U Antiaris usambarensis Engl. — Du point de vue nucléaire, il
présente les mêmes caractéristiques que Y Antiaris africana Lesch.
(photo. 6).
La majorité des plaques métaphasiques, claires et lisibles, nous a permis
de dénombrer 28 chromosomes et de dresser un idiogramme. Il est inté¬
ressant de noter que nous retrouvons ici, comme chez VA. africana,
8 chromosomes en « V » ou « S » (paires k, l, m, n ) et 20 chromosomes droits
ou arqués, de taille variant de 0,6 à 2,5 [x (fig. 6 a et 6 b).
A notre connaissance, aucun type nucléaire n’avait été donné pour
les Brosimum et pour les Antiaris. La description que nous en avons
faite permet de signaler que ces espèces ont la même structure nucléaire
et le même déroulement mitotique que les autres Artocarpoïdées, les
Cudrania mis à part, ceux-ci ayant un noyau aréticulée à nombreux
chromocentres. Seules, de légères différences, quant à la distinction d’un
56
Ilnllvvff
Antiaris af ricana Lesch.
Brosimum Galactodendron D. Don.; Fig. 5
Fig. 6 : A. usambarensis Ei
; 1 • Dorstenia argentata Hook. ; Fig. 2 : D. frutescens Engl. ; Fig. 3 : D V
lie. 4 : Brosimum Galactodendron D. Don ; Fig. 5 : Antiaris a/ncana l.e
4.. usambarensis Engl.
Les photographies multiplient par 2.150 les grandeurs réelles.
873 —
réseau, les séparent, mais leurs noyaux restent toujours du type aréti-
culé à chromocentres dans les limites fixées par C. Delay.
Du point de vue taxinomique, le Brosimum Galactodendron, à 2n = 26,
appartient à la série x — 13, seule connue dans la tribu des Brosimées.
Chez les Olmédiées, les travaux précédents de Janaki Ammal d’une
part, et de Mangenot et Mangenot (1958) d’autre part, qui ont dénom¬
bré respectivement 28 chromosomes chez le Castilloa elastica Cerv. et
24 chez V Antiaris Welwitschii Engl., permettent de définir deux séries,
l’une de base x = 14, l’autre à x — 12. Les deux Antiaris que nous avons
observés nous amènent à mettre en évidence le caractère hétérogène
de ce genre pour lequel nous sommes obligés de considérer une nouvelle
série x = 14, à côté de la série x = 12 déjà citée. Cette nouvelle série
donne au genre Antiaris un caractère primitif que possédait jusqu’ici,
dans la tribu, le Castilloa elastica.
Chez les Artocarpoïdées, à la lueur de ces quelques résultats, il semble
donc que le type nucléaire soit assez homogène, que les Brosimées soient
au même stade évolutif que les Ficées à x = 13, que les Olmédiées, et
en particulier les Antiaris, présentent une diversité de nombres de base
qui ne semble pas exister dans les autres tribus de cette sous-famille; peut-
être marquent-elles un nouveau palier d’évolution. Les résultats caryo-
logiques relatifs à cette dernière tribu confirment la place qu’ENGLER
lui avait donnée entre les Euartocarpées d’une part, les Brosimées et les
Ficées d’autre part ; en effet, toutes les Euartocarpées connues jusqu’à
ce jour se placent dans une série x = 14, toutes les Brosimées et les Ficées
dans une série x = 13, alors que les Olmédiées ont, à la fois, le caractère
primitif x — 14 et un caractère plus évolué x = 12.
Laboratoire de Biologie Végétale appliquée du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Delay (C.) , 1946-48. — Recherche sur la structure des noyaux quiescents chez
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2« Série — Tome 36 — N» 6, 1964 (1965), pp. 874-878.
LE GRACILARIA OCCIDENTALIS (BORG.) :
UNE ESPÈCE DE RHODOPHYCÉE
PANTROPICALE ATLANTIQUE
Par M. BODARD
Dans son catalogue des algues des Antilles danoises, B0rgesen 1 a
décrit un Rhodymenia occidentalis avec la diagnose suivante : Frons plana
menbranacea, 25 cm longa et ultra, crebre dichotomo-furcata, subflabellata
furcationibus angustioribus, laciniis ca 4 mm latis, margine nuda interdum
proliféra summis late rotundatis, basi subtereti, stipitata.
Plus loin B0rgesen souligne la position systématique douteuse de cet
échantillon dont il ne connaît ni le gamétophyte femelle, ni les cysto-
carpes, et il envisage déjà l’éventualité d’en faire un Gracilaria.
C’est ensuite Taylor W. R. 2 qui reprend cette espèce dont il ne con¬
naît également que le tétrasporophyte et qu’il maintient dans le genre
Rhodymenia.
A plusieurs reprises nous avons trouvé une algue rouge fertile possé¬
dant des cystocarpes de Gracilaria et ressemblant beaucoup à l’espèce
de B0rgesen. Récemment nous avons pu comparer nos échantillons
à celui de B0rgesen qui se trouve dans l’herbier du Muséum national
d’Histoire naturelle de Paris et dans l’herbier de M. le Professeur Feld-
mann : B0rgesen 2178, St Jan of Christiansfort, Rhodymenia occidentalis.
Nos échantillons et ceux de B0rgesen sont identiques. Cette algue
s’identifie à une fronde qui atteint une dizaine de centimètres (nous n’avons
pas vu d’échantillons de 25 cm) formée de lames plates rubannées de
3 à 5 mm de large vaguement ramifiées dichotomiquement, aux extrémitées
arrondies. Au niveau des ramifications l’une des branches dichotomiques
est souvent favorisée dans son développement formant un long ruban
tandis que l’autre est rejetée latéralement. Certains rubans peuvent se
rétrécir le long de leur axe. Enfin lorsque les extrémités se trouvent
tronquées par suite d’un accident un éventail de ramules se forme à ce
niveau.
Il existe de plus une analogie frappante entre nos échantillons et ceux
de B0rgesen, on retrouve les mêmes calcifications situées à la base du
1. Borgesen. The marine algae of the danish West Indies, Part 3, 387 (1913-20).
*2. Taylor. Marine algae of the eastern tropical and subtropical coast of the americas (1960).
— 875 —
Fig. 1. — Gracilaria occidentalis (Borg.) Bod. a : coupe dans le thalle éch. Borg. ’ : plus
grande largeur observée ; b : détail du bord ; c : coupe du thalle éch. 391 ; d : coupe du
thalle éch. 654 ; ” : autre largeur observée ; e : fronde du 391.
thalle indiquant la présence des mêmes animalcules et de conditions
de vie semblables.
Dans les deux séries d’échantillons, les coupes anatomiques faites à
différents niveaux du thalle montrent les mêmes variations dans leur
représentation, peu originale, la structure peut effectivement correspondre
à un Gracilaria ou à un Rhodyménia, le centre des coupes est occupé
par deux couches de grandes cellules, vers l’extérieur ces cellules dimi-
— 877 —
nuent de taille formant une couche de cellules de taille moyenne, puis
une couche de petites cellules bordantes assimilatrices, cette dernière
couche se dédouble parfois. L’épaisseur du thalle varie de 250 à
350 fi pour l’échantillon de B0rgesen, variation qui se retrouve dans nos
échantillons épais de 200 à 350 fi, les cellules centrales atteignent 220
à 270 fi dans leur plus grande dimension et les cellules extérieures,
lorsqu’elles se dédoublent, guère plus de 4 (i.
Les cystocarpes présents sur nos échantillons sont répartis sur toute
la surface du thalle avec cependant une plus grande densité dans les zones
âgées. Ils ont la forme de petites boules légèrement acuminées à leur
sommet, acumen qui ressort plus franchement sur les échantillons secs,
la taille des plus grands est de 2 mm.
La paroi du cystocarpe percée à son sommet par un pore peu visible,
est toujours subdivisée en trois zones de cellules nettement distinctes.
Vers l’extérieur les cellules sont densément réparties et orientées radia-
lement sur sept couches dans la partie supérieure, 4 couches latéralement ;
sous cette zone les cellules s’ovalisent plus ou moins, reliées entr’elles
par des sinapses très étroits, elles constituent un réseau lâche d’une
dizaine de couches de cellules ; enfin vers l’intérieur les cellules s’allongent
tangentiellement prenant un aspect presque fibreux. A la base du cys¬
tocarpe, la couche interne de cellules diverge directement à partir des
cellules du plancher du gonimoblaste. Cette paroi nous a paru exception¬
nellement épaisse : 300 à 500 p.
A l’intérieur du cystocarpe, les carpospores sont rassemblées par file
de trois à cinq en une série de bouquets séparés par les filaments nourri¬
ciers qui relient le centre du gonimoblaste à la paroi du cystocarpe.
L’intérieur du gonimoblaste est occupé par de grandes cellules également
traversées par les filaments nourriciers, l’ensemble étant posé sur un
plancher de cellules plus petites en contact avec la paroi externe.
Ce type de cystocarpe est donc celui d’un Gracilaria différent de celui
d’un Rhodyménia par le pore situé à la partie supérieure, la répartition
des carpospores et la présence de fdaments cellulaires internes.
Ce Gracilaria va se placer dans les Gracilaria à symétrie dorsiventrale
dont il existe au Sénégal Gracilaria dentata et Gracilaria foliifera auxquels
il faudra adjoindre dans une révision prochaine un Gracilaria nouveau
et un Gracilariopsis à symétrie dorsi-ventrale. Aucun des Gracilaria
décrit par E. Y. Davvson 1 ne correspond à notre espèce.
Dans notre collection ce Gracilaria est représenté par les numéros
143 a, Pointe de Sarène 25 mars 1963 trouvé sur les rochers de l’intérieur
de la pointe avec Diclyopteris delicatula au niveau des très basses mers ;
391 $, Pointe de Sarène 13 décembre 1963 ; 654 $, Pointe de Sarène
29 février 1964. De ces trois échantillons le n° 391 a été largement distri¬
bué, c’est un de ces échantillons conservés dans le formol qui a servi de
base à notre étude.
On peut s’étonner de voir ainsi cette espèce connue des Antilles Vir¬
gin Isl., St. Jan, St Thomas (B0rgesen, Taylor) retrouvée sur la côte
1. Dawson. Studies of northeast pacifie Gracilariaceae, Los Angeles, California (1949).
— 878
orientale de l’océan Atlantique ; en fait la pointe de Sarène qui se trouve
à environ 120 km au sude de Dakar, sous la même latitude que les Antilles
offre à l’étude une flore marine très variée (80 espèces environ) dont près
d’un tiers présente des affinités soit avec la flore des Antilles, soit avec la
flore de Floride. Il est également curieux de retrouver à cet endroit des
espèces habituellement récoltées en profondeur. La pointe de Sarène
mérite une étude plus ample que nous avons entreprise.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 36 — N° 6, 1964 (1965), pp. 879-882.
SUR L'ENRICHISSEMENT
DE LA COLLECTION
DE SUBSTANCES ORGANIQUES
DU LABORATOIRE DE CHIMIE
Par Victor PLOUVIER
Le Muséum s’est donné essentiellement pour tâche de constituer des
collections dans un but d’enseignement et de recherche. Le Jardin des
Plantes médicinales créé en 1635 fut la première collection. Plus tard
se sont ajoutées des collections d’animaux, de fossiles, de roches..., (sans
oublier la bibliothèque qui réunit près de 500.000 volumes). Aujourd’hui,
un public toujours plus désireux de s’instruire vient visiter ses jardins,
ses ménageries et ses galeries qui rivalisent par le nombre et la rareté
de leurs spécimens.
Il existe aussi dans chaque laboratoire du Muséum, des collections
particulières inconnues du public mais présentant un grand intérêt pour
les spécialistes, par exemple les herbiers de la Phanérogamie et de la
Cryptogamie, les types lithologiques et minerais métalliques de la minéra¬
logie, et beaucoup d’autres.
Le laboratoire de Chimie a aussi sa collection : les produits chimiques
naturels et de synthèse réunis grâce aux efforts de nos devanciers. Parmi
de nombreux flacons, les acides gras de Chevreul, l’ouabaïne d’Arnaud,
le sorbose de Gabriel Bertrand et combien d’autres, sont pour nous des
objets de légitime fierté, montrant qu’on peut tout attendre dans l’ave¬
nir d’un laboratoire qui fut glorieux dans le passé. Mais la collection n’a
pas seulement une valeur historique : soigneusement tenue à jour, elle
doit constituer avant tout pour les chercheurs un instrument de travail
dont je vais souligner l’importance.
Spécialistes de l’extraction ou de la synthèse, nous avons tous à iden¬
tifier les substances que nous préparons. Or, l’identification devient
rapide et sûre si nous possédons un échantillon de référence qui permet
la comparaison. A défaut de celui-ci, nous devons parfois reprendre toute
l’étude d’une structure, travail long et difficile qui exige la compétence
du chimiste organicien et la possession d’une quantité suffisante de matière
première. Certes, nous pourrions songer à préparer nous-mêmes des
substances de référence mais là encore, c’est un travail fastidieux qui
se heurte aux mêmes difficultés. Une autre solution consiste à demander
ces substances à des auteurs susceptibles de les posséder mais les réponses
— 880
ne sont pas toujours favorables. Nous recevons d’ailleurs souvent des
demandes analogues et nous avons l’impression de rendre un réel service
quand nous pouvons les satisfaire.
Par manque de produits de référence, combien de composés identiques
non reconnus ont été décrits sous plusieurs noms, combien de recherches
ont dû être abandonnées, combien de conclusions restent incertaines ?
La collection ne sert pas seulement à l’identification des composés
connus, elle est aussi nécessaire pour l’étude des composés nouveaux :
elle permet de contrôler les étapes successives des dégradations et des
synthèses, toujours par identification des intermédiaires obtenus.
A l’heure où la spectrographie participe de plus en plus à la détermina¬
tion des structures, on réclame les spectres de nombreux composés d’une
même série afin d’effectuer les comparaisons indispensables pour voir
la signification des bandes. Tout le succès des méthodes physiques repose
sur cette condition : de ce fait, l’importance des collections se trouve
singulièrement augmentée.
Si le travail en collaboration, souvent préconisé, accroît le potentiel
de productivité, une collection bien conçue apporte au chercheur isolé
tous les avantages d’une équipe avec les meilleurs pionniers, quel que
soit leur éloignement dans l’espace ou le temps.
Tous les laboratoires de chimie n’ont pas la chance de posséder une
collection. Beaucoup d’entre eux en sont à leurs premières années et devront
attendre que leurs chercheurs aient fait leurs preuves pour réunir quelques
produits.
Le laboratoire de Chimie du Muséum a le grand avantage de posséder
une collection. Le professeur est chargé de sa conservation. Si les cher¬
cheurs ont le droit d’en utiliser les ressources, en échange, ils ont le devoir
de l’accroître avec le fruit de leur travail. Il ne s’agit pas seulement de
placer de temps à autre un flacon nouveau sur les rayons d’une armoire :
nous devons faire mieux et je propose un plan d’extension qui compren¬
drait deux phases.
1° L’accroissement par nos propres moyens, sur une petite échelle.
Avant de quitter le laboratoire, chaque chercheur doit remettre à la
collection les produits qu’il a isolés au cours de ses travaux. Chaque
flacon ou tube sera muni d’une étiquette bien collée portant la dénomi¬
nation précise et lisible du composé, le nom de l’auteur et la date ; on
veillera en particulier au bouchage bien hermétique. Ces détails ont une
grande importance car après notre départ, ces produits, seuls témoins
de notre activité, vont affronter la poussière du temps. Et surtout, nous
aurons à cœur de mettre dans ces flacons, non pas des fractions quel¬
conques mal purifiées mais les produits les plus propres que nous possé¬
dons, ceux qui prouvent notre habileté. Ne devront-ils pas affronter le
jugement de nos successeurs qui chercheront l’impureté dans nos produits
purs et le vice dans leur configuration ?
La collection doit aussi s’accroître par d’autres moyens : préparation
de substances de référence par des chercheurs débutants et aides-tech¬
niques, à titre d’exercice pour l’apprentissage des méthodes, dons ou
échanges avec des laboratoires voisins, des collègues et amis. Enfin,
— 881
de nombreuses substances peuvent être fournies par l’industrie chimique
et en particulier par les industriels associés à nos travaux.
2° Après ce premier stade, un autre peut suivre, si toutefois il est jugé
utile par ceux qui président aux destinées de la biochimie. Nous pour¬
rions solliciter les dons ou les échanges de produits, non plus seulement
avec quelques organismes voisins mais avec les services de recherches
du monde entier. Constituant alors, à titre officiel, une collection sans
cesse grandissante, nous aurions pour devise « recevoir en vue de donner ».
En créant ainsi une Banque internationale pour les composés naturels
et de synthèse, nous offririons à tous les biochimistes du monde, le maxi¬
mum de chances de pouvoir se procurer les substances de référence qui
leur sont nécessaires.
Le développement accéléré de la recherche phytochimique et l’orienta¬
tion actuelle de ses méthodes créent l’opportunité d’une telle initiative.
Un établissement de collections comme le Muséum est le plus qualifié
pour assurer le succès et l’ampleur de sa réalisation.
Voilà de quoi augmenter le rayonnement du Laboratoire de Chimie.
Nous serions les premiers à profiter de cette collection qui permettrait
d’élargir le champ de nos recherches originales. Imaginez que nous possé¬
dions seulement la moitié des substances naturelles mentionnées par
Karrer (Konstitution und Vorkommen der organischen Pflanzens-
tolîe), nous serions les maîtres incontestés de la phytochimie. Au prestige
de nos résultats s’ajouterait celui, non moins enviable, de servir les autres.
Certes, la création d’une telle Banque — même limitée aux substances
naturelles et aux structures voisines — ne serait pas sans difficultés.
Il faudra vaincre l’indifférence de ceux qui n’espèrent pas tirer de cette
organisation des profits à brève échéance. La préparation et l’envoi des
spécimens constituent un travail qu’on remet souvent au lendemain.
Les auteurs qui viennent de découvrir un produit nouveau hésiteront
peut-être à nous en envoyer un échantillon, par crainte de concurrence
ou de critique. Sans doute préfèreront-ils l’adresser directement aux
collègues qui les solliciteraient pour leurs études personnelles. L’inter¬
position d’un organisme plus ou moins anonyme peut leur apparaître
comme une entrave à là liberté de diffusion qu’ils entendent seuls con¬
server.
Par contre, pour de nombreuses substances, les travaux sont achevés
depuis longtemps ; les auteurs partis ou décédés ont fait place à des
successeurs qui se tournent vers d’autres sujets. Ceux-là nous enverront
sans crainte des spécimens d’autant plus intéressants que nul ne sait
où l’on peut se les procurer. N’existe-t-il pas dans chaque laboratoire,
des produits qui n’ont pas été mentionnés dans une publication et dont
la présence reste ignorée ?
Au lieu de nous envoyer des spécimens, certains services de recherches
préféreront nous adresser les catalogues des substances qu’ils possèdent.
Ceux-ci, tenus à jour grâce à l’envoi périodique d’additifs, permettront
de créer un véritable centre de documentation. Nous serons alors en
mesure d’indiquer les adresses auxquelles les demandeurs trouveront
les substances que nous n’avons pas.
— 882 —
Les collections de produits et de catalogues en appellent une troisième,
celle des spectres d’absorption dans l’infrarouge et éventuellement dans
l’ultraviolet et ceux de résonance magnétique nucléaire. Comme les
empreintes digitales des délinquants au service de l’identité judiciaire,
les spectres IR judicieusement classés permettraient l’identification
immédiate des composés connus. Les envois de photographies de spectres
remplaceraient même ceux de produits de référence. Certains composés
plus ou moins altérables ne sauraient se conserver indéfiniment dans
une collection ; leur remplacement par un spectre est alors obligatoire.
Dans l’état actuel de la chimie, tout porte à croire que la collection de
spectres deviendra bientôt pour le chercheur un précieux instrument
de travail.
Nous allons conclure. Nul ne peut savoir s’il sera possible de mener
bien loin l’initiative d’une collection de produits, de catalogues et de
spectres à l’échelle mondiale. C’est là un édifice difficile à. construire et
qui ne sera jamais achevé. Puissions-nous au moins avoir l’honneur d’en
poser la première pierre.
TABLE DES MATIERES
du Tome 36. — 2' Série.
Liste des correspondants du Muséum nommés en 1963 . 3
Travaux faits dans les laboratoires du Muséum en 1963 . 5
Actes administratifs . 422
Distinctions honorifiques . 422
Communications :
Abrard (R-)- Complément à l’étude du Cénomanien dans les forages du département
du Cher . . 415
Arnoult (J.) et Daget (J.). Identification et synonymie d’ Epiplatys chaperi (Sau¬
vage, 1882) (Pisces, Cyprinodontidae) . 469
— Sur le statut taxonomique des Epiplatys chaperi auct. nec Sauvage 1882 (Pisces
Cyprinodontidae) . 596
Baissas (P.) et Ginsburg (L.). La géologie du Cap d’Antibes . 298
Banarf.sco (P. & Nalbant (T.). Nouveaux goujons des genres Gobio et Squalidus
(Pisces, Cyprinidae) . 457
Bauchot (M. L.). Catalogue critique des Types de Poissons du Muséum national d’His-
toire naturelle. Famille des Siganidae (Poissons Téléostéens Perciformes) . 570
Bedoucha (J.). Voir Fischer-Piette (E.).
Benjamin (O. J.) & Gasc (J. P.). Sur une technique d’injection vasculaire permettant
à la fois l’observation radiographique et la corrosion . 412
Bertrand (H.). Note sur les Potamophilinae (Col. Dryopidae) de la région éthiopienne. 315
Blanc (M.). Voir Stauch (A.).
Bocquet (Ch.), Bocquet-Védrine (J.) & L’Hardy (J. P.). Sur la redécouverte, à
Roscoff, de Xenocoeloma alleni (Brumpt) et sur l’existence d’un tégument
propre, indépendant de celui de l’hôte : Poly cirrus caliendrum Claparède, chez
ce Copépode parasite . 622
Bodard (M.). Le Gracilaria occidentalis (B0rg.) : Une espèce de Rhodophycée pantro-
picale atlantique . 874
Bozic (B.). Copépodes Harpaticoïdes et Cyclopoïdes de la Réunion. II. Plage Saint-
Pierre . 481
Branisa (L.), Hoffstetter (R.) & Signeux (J.). Additions à la Faune ichthyologique
du Crétacé supérieur de Bolivie . 279
Brygoo (Ed. R.). Voir Chabaud (A. G.).
Caballf.ro (G. R.). Voir Chabaud (A. G.).
■Cavaco (A.). Contribution à l’étude des Rubiacées de Madagascar. I. Cinchonées
(Suite) . 699
— 884
Chabanaud (P.). Situation particulière des orifices abdominaux et caractères sexuels
secondaires des Pleuronectiformes du genre Bothus . 17fr
— Notules ichthyologiques. L. Modification avec l’âge de l’écaillure zénithale,
phénomène paraissant particulier à certains Téléostéens Soleoidei du genre
Cynoglossus . 759'
Chabaud (A. G.), Brygoo (Ed. R.) & Tchéprakoff (R.)- Nématodes parasites d’insec¬
tivores malgaches . 245^
— Caballero (G. R.) & Brygoo (E. R.). Affinités entre les genres Skrjabinelazia
(Ascaridida Seuratoidea) et Maxvachonia (Ascaridida Cosmocercoidea) . 844
Chauvier (G.). Voir Nouvel (J.).
Cherbonnier (G.). Note préliminaire sur les Holothuries de l’Atlantique Sud . 532:
— Holothuries récoltées par A. Crosnier dans le Golfe de Guinée . 647
Ciarpagi.ini (P.). Voir Nouvel (J.).
Crosnier (A.) & Forest (J.). Remarques sur quelques espèces ouest-africaines
d’Alpheidae (Decapoda Macrura). Description d 'Alpheus blachei sp. nov . 355
— — Note préliminaire sur les Alpheidae recueillis par la Calypso dans
l’Atlantique oriental tropical (Crustacea Decapoda Natantia) . 602'
— Voir D. Guinot.
Daget (J.). Espèces nouvelles ou rares de Synodontis (Pisces, Siluriformes) récoltées
en Côte d’ivoire . 472
— Poissons nouveaux de Côte d’ivoire . . . 590
— Voir Arnoult (J.).
Delamare Deboutteville (C.). Documents inédits sur l’œuvre parasitologique de
Charles Eugène Hesse . 626-
Démangé (J. M.). Les appendices postérieurs (9e paire) du diplosegment gonopodial
(VIIe) des Spirostreptoida (Myriapodes Diplopodes) . 191
Denis (J.). Note sur les Erigonides. XXVII. Remarques sur les genres Pelecopsis
Simon et Trichopterna Kulcz avec la description du mâle de Pelecopsis major
(Denis) . 339
— Un Episinus nouveau pour la faune de France (Araneidae Theridiidae) . 611
— Description d’un Zodarium nouveau des îles Canaries (Araneidae Zodariidae). 781
Dollfus (R. Ph.). Acanthocéphale d’un Téléostéen du genre Notothenia Richardson
des Kerguélen (Mission Jean-Claude Ilureau, 1963-1964) . 641
— Sangsue tentaculifère de la peau d’un Téléostéen du genre Chaenichthys J.
Richardson 1844. (Mission du bâtiment polaire Commandant Charcot , récoltes
de Paul Tchernia, 1950) . 831
— & Euzet (L.). Complément à la description de Pseudobenedenia notothenia
T. II. Johnston 1931 (Trematoda Monogenea) parasite d’un téléostéen du genre
Notothenia Richardson des Kerguélen (Mission Jean-Claude Hureau, 1963-
1964) . 849-
— & S i m h a (Sh. S.). Spéciation d’un Distome du genre Astiotrema A. Loos 1900,
d’un Chélonien de l’Inde . 262
Dresco-Derouet (L.). Le métabolisme respiratoire des Scorpions. II. Mesures de
l’intensité respiratoire chez quelques espèces à différentes températures . 97
Dubois (G.) & Richard (J.). Description d’une nouvelle espèce du genre Neodiplosto-
mum Railliet, 1919 (Trematoda, Diplostomatidae) et considérations sur les
Néodiplostomes de Milans et de Buses . 523
Euzet (J. P.). Voir Dollfus (R. Ph.).
Du Buit (M. H.). Une Raie anormale trouvée à Concarneau . 180
Fisher-Piette (E.). Elminius modestus aux Sables d’Olonne . 500
— & Bedoucha (J.). Mollusques terrestres de Madagascar. Famille Streptaxidae. 368
— — Mollusques terrestres de l’île Europa . 502
— & Testud (A. M.). Mollusques terrestres de Madagascar. Achatinacea . 377
Forest (J.). Le genre Macropodia Leach en Mediterranée. II. Remarques sur la nomen¬
clature et les synonymies (Crustacea Brachyura Majidae) . 348
— 885 —
Forf.st (J.). Voir Crosnier (A.).
— A Postel (E.). Sur une espèce nouvelle de langouste des îles du Cap Vert,
Palinurus charlestoni sp. nov . 100
— A Zariquiey Alvarez (R.)- Le genre Macropodia Leach en Méditerranée. I.
Description et étude comparative des espèces (Crustacea Brachyura Majidae). 222
Gasc (J. P.). Voir Benjamin (O. J.).
Ginsburg (L.). Nouvelle découverte de Pliopithèque dans les faluns helvétiens de
l’Anjou . 157
— Voir Baissas (P.).
Grambast (N.). Particularités anatomiques du Palmoxylon vestitum (Saporta) Stenzel. 707
Guervin (Cl.). Étude caryo-taxinomique et répartition géographique de quelques
Sapindacées . 858
Guibé (J.). Voir Roux-Estève (R.).
Guillaumin (A.). Plantes nouvelles rares ou critiques des serres du Muséum (Notules
sur quelques Orchidées d’Indochine). XXXIII-XXXVII. 161, 268, 396, 537, 697
Guinot (D.) & Crosnier (A.). Caractères et affinités de deux Sesarma, S. longipes
Krauss et S. kraussi de Man (Crust. Decap. Brachyura) . 211
Heitz (S.). Sur quelques substances chimiques endogènes responsables de la résistance
des plantes aux parasites . 713
Hoffstetter (R.). Voir Brani§a (L.).
— & Gayrard (Y.). Observations sur l’ostéologie et la classification des Acro-
chordidae (Serpentes) . 677
Hubert (M.). Localités nouvelles ou peu connues de quelques Araignées cavernicoles
françaises . 86
— Remarques sur quelques espèces d’ Araignées du genre Amaurobius C. Koch,
1837, et description d’une espèce nouvelle . 784
IIuguet (P.). Euphorbia maculata L. Observations portant sur la morphologie des
stipules . 407
Hure au (J. C.). Sur la probable identité des deux espèces du genre Chaenichthys , de
la famille des Chaenichthydae (Poissons à « sang blanc ») . 45ff
Jézéquel (J. F.). Araignées de la savane de Singrobo (Côte d’ivoire). I. Sicarridae. . 185
— Araignées de la savane de Singrobo (Côte d’ivoire). III. Palpimanidae et Zoda-
riidae . 326
Karol (S.). Sur une nouvelle espèce du genre Araneus (Araneae Argiopidae) origi¬
naire d’Asie Mineure . 188
L aubier (L.). Présence de Nereicola ovatus Iveferstein à Banyuls-sur-Mer. Données
morphologiques nouvelles . 631
Lawrence (R. F.). A small collection of Opiliones from the Ivory Coast of West Africa. 797
Le Coq (CL). Étude cyto-taxinomique de six Moracées . 869
Le Gall (S,). Note préliminaire sur la reproduction et le développement de la souris
de mer, Agonus cataphractus (L.), Agonidae. Microaquarium d’observation en
eau courante . 756
Lejeune (C.) & Monniot (C.). Le genre Notodelphys (Copépodes ascidicoles) sur la
côte ouest de Suède . 614
Leroux (Ed.) & Soyf.r (R.). Le forage profond de la Maison de la Radiodiffusion
Française à Paris (XVIe) . 307
Lévi (Cl.). Spongiaires du Canal de Mozambique . 384
L’Hardy (J. P.). Voir Bocquet (Ch.).
Malzy (P.). Sur Pyxis arachnoïdes Bell, Tortue terrestre du sud de Madagascar . 441
Monniot (C.). Voir Lejeune (C.).
Nalbant (T.). Sur les Chaetodons de l’Atlantique, avec la description d’un nouveau
genre Bauchotia (Pisces, Chaetodontidae) . 584
— Voir Banaresco (P.).
— 886
Nouvel (J.), Rinjard (J.), Ciarpaglini (P.), Pasquier (M. A.) & Prot-Lassale (J.).
Rapport sur la mortalité et la natalité enregistrées au Parc zoologique de Paris
pendant l’année 1962 . 727
— Chauvier (G.) & Strazielle (L.). Rapport sur la mortalité enregistrée à la
Ménagerie du Jardin des Plantes pendant l’année 1962 . 740
Pasquier (M. A.). Voir Nouvel (J.).
Pasteur (G.). Notes préliminaires sur les Lygodactyles (Gekkonidés). Diagnose de
quelques formes africaines et malgaches . 311
Petter (G.). Deux Mustélidés nouveaux du Pontien d’Espagne orientale . 270
Plouvier (V.). Sur l’enrichissement de la collection de substances organiques du
Laboratoire de Chimie . 879
Postel (E.). Originalité carcinologique des environs du Haut Fond de La Chapelle. . 812
— & Roux (Ch.). Scorpanea folgori, Poisson téléostéen nouveau des Iles du Cap
Vert . 165
Pras (A.). Remarques sur les formes françaises du genre Coris (Pisces, Teleostei,
Perciformes, Labridae) . 444
Prot-Lassale (J.). Voir Nouvel (J.).
Quignard (J. P.). Redescription de LappaneUa fasciata (Cocco 1833) = Ctenolabrusiris
Valenciennes 1839 et diagnose du genre LappaneUa Jordan 1890 (Téléostéens,
Perciformes, Labridae) . 578
Redier (L.) Révision des Hydraires de la collection Lamarck (Muséum national d’His-
toire naturelle) . 122
Richard (J.). Trématodes d’Oiseaux de Madagascar. Note IV. Strigéides et Cyatho-
cotilides . 506
— Voir Dubois (G.).
Rinjard (J.). Voir Nouvel (J.).
Rose (H.) Floraisons les plus intéressantes observées dans les serres du Muséum pen¬
dant l’année 1963 . 400
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Colubridae) . 761
Sadron (Ch.). La Biophysique moléculaire. Leçon inaugurale du cours de Biophy¬
sique, prononcée le 18 décembre 1963 . 541
Séguy (E.). Une mouche nouvelle des Iles Crozet (Insecte Diptère Helcomyzide) . . 775
Signeux (J.). Voir Branisa (L.).
S i m h a (S.). Voir Dollfus (R. Ph.).
— Voir Leroux (Ed.).
Soyer (R.). Horizons fossilifères continentaux et saumâtres dans le calcaire de Cham-
pigny à Saint-Vrain et à Itteville (Seine et Oise) . 302
Spili.mann (J.). Sur un alevin obtenu par fécondation artificielle des œufs d’un pois¬
son rouge, Carassius auratus (L.), de race Shubunkin, avec de la laitance de
Vairon, Phoxinus phoxinus (L.) . 599
Stauch (A.) & Blanc (M.). Dagetichthys lakdoensis n. g., n. sp., Téléostéen Pleuronec-
tiforme du bassin de la Haute-Bénoué . 172
Strazielle (L.). Voir Nouvel (J.).
Tchéprakoff (R.). Voir Chabaud (A. G.).
Testud (A. M.). Voir Fischf.r-Piette (E.).
Turmel (J. M.). Le rll2 du sol et la répartition des végétaux halophiles dans les prés salés.
Note préliminaire . 703
Vachon (M.). Roncus (R.) barbei , nouvelle espèce de Pseudoscorpion Neobisiidae des
cavernes du Lot-et-Garonne, France . 72
— Louis Fage 1883-1964. Notice biographique et bibliographique . 423
— 887 —
Vachon (M.) & Heurtault-Rossi (J.). Une nouvelle espèce française de Pseudoscorpion
cavernicole : Spclyngochthonius provincialis (Chthoniidae) du département de
l’Hérault . 80
Vandel (A.). La position systématique de « Leucocy phoniscus gibbosus » Cari, 1908
(Isopoda terrestria ; Haplophthalminae) . 477
— Sur quelques Isopodes myrmécophiles recueillis par le Dr Henrot dans l’île
d’Eubée (Crustacés ; Isopodes) . 619
— La faune isopodique de l’île de Chypre . 818
Zariquiey Alvarez (R.). Voir Forest (J.).
Le Gérant : Jacques Forest.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART. (d. 9511) - 7"5-65.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
Le Bulletin du Muséum national d’IIistoire naturelle paraît depuis 1895.
Chaque tome, grand in-8°, est annuel et comprend actuellement 6 fascicules.
Les articles sont constitués par les communications présentées aux réunions
des naturalistes du Muséum ; ce sont uniquement des travaux originaux rela¬
tifs aux diverses branches des sciences naturelles. Le premier fascicule de
chaque année contient en outre la liste des travaux publiés et des collections
reçues dans les laboratoires du Muséum.
Le Bulletin peut être obtenu par achat ou échange en s’adressant à la Bibliothèque cen¬
trale du Muséum national d’Histoire naturelle, 36, rue Geoiïroy-Saint-Hilaire, Paris, 5°
(Compte de Chèques Postaux, Paris, 9062-62).
Prix db l’abonnement annuel :
Pour la France . 20 F.
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Les années anciennes peuvent également être achetées ou échangées :
1” série : T. 1 à 34, 1895-1928.
2e série (en cours) : T. 1 à 36, 1929-1964.
Instructions pour les auteurs.
Les auteurs qui désirent présenter des communications sont priés d’en
adresser directement la liste au Directeur du Muséum huit jours pleins avant
la date de la séance.
Les textes doivent être dactylographiés avec doubles interlignes, d’un seul
côté, sur des feuilles séparées. Us doivent être remis au président de la réu¬
nion après présentation de la communication. Les clichés des figures dans
le texte ne doivent pas dépasser les dimensions suivantes : 10,8 cm X 17,8 cm ;
ils sont fournis par les auteurs et déposés en même temps que les manuscrits.
Les illustrations en planches hors-texte ne doivent pas mesurer plus de 11,5 cm
X 18,5 cm; ces planches, également à la charge des auteurs, sont à envoyer
directement à l’imprimeur, après entente avec la rédaction du Bulletin.
Chaque auteur ne pourra publier plus de 20 pages imprimées par fascicule
et plus de 80 pages pour l’année.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs qui sont priés de les
retourner, dans les quatre jours, à M. Jacques Forest, laboratoire de Zoo¬
logie, 61, rue de Bufîon. Passé ce délai, l’article sera ajourné au numéro sui¬
vant.
Tirés a part.
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils peuvent s’en pro¬
curer à leur frais 25 ou 50 exemplaires supplémentaires aux conditions ci-après :
25 ex. 50 ex.
2-4 pages . 1,70 F. 2,10 F.
6-8 pages . 2 F. 2,45 F.
10-12 pages . 2,20 F. 3,55 F.
Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le numéro, brochés avec
agrafes et couverture imprimée.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remaniements ou par l’état
des manuscrits seront à la charge des auteurs. Les auteurs sont priés de remplir le bon de
commande joint aux épreuves, afin qu’il soit possible de leur faire parvenir tirés à part et
clichés, et de facturer, s’il y a lieu, les frais supplémentaires.
ÉDITIONS DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
En vente à la Ribliothèque centrale du Muséum,
36, rue Geoffroy Saint-Hilaire, Paris-5*.
Annuaire du Muséum national d'Histoire naturelle (paraît depuis 1939).
Archives du Muséum national d'Histoire naturelle (depuis 1802. In-4°, sans
périodicité).
Bulletin du Muséum national d'Histoire naturelle (depuis 1895 ; 6 numéros par
an ; abonnement, France, 20 F, Étranger, 27 F).
Grands naturalistes français (depuis 1952. Sans périodicité).
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle (depuis 1936. Depuis 1950,
nouvelle série en 3 (puis 4) parties : A, Zoologie ; B, Botanique ; C, Sciences de
la terre ; D. Sciences physico-chimiques. Sans périodicité).
Notes et Mémoires sur le Moyen-Orient (depuis 1933. In-4°, sans périodicité)
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle (depuis 1933. Sans pério¬
dicité).
PUBLICATIONS DES LABORATOIRES DU MUSÉUM
En vente à l’adresse de chaque laboratoire.
Bulletin du Laboratoire maritime de Dinard (Ille-et-Vilaine). Depuis 1928 ; prix
variable par fascicule.
Objets et Mondes. La Revue du Musée de l’Homme. Directeur : M. J. Millot,
Palais de Chaillot, Paris-16e; depuis 1961 ; trimestriel; abonnement, France,
24 F ; Étranger, 30 F.
Mammalia. Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères. Directeur :
M. J. Dorst, Laboratoire de Zoologie des Mammifères, 55, rue Buffon,
Paris-5e ; depuis 1936 ; trimestriel; abonnement, France, 25 F; Étranger,
30 F.
Cybium. Bulletin de l’Association des amis du Laboratoire des Pêches Outre-
Mer. Laboratoire des Pêches Outre-Mer, 57, rue Cuvier, Paris-5e ; sans pério¬
dicité ; échange.
Bevue française d’ Entomologie. Directeur : M. R. Jeannel, Laboratoire d’Ento-
mologie, 45 bis, rue Buffon, Paris-5* ; depuis 1934 ; trimestriel ; abonne¬
ment, France, 20 F, Étranger, 30 F.
Index Seminum Horti parisiensis. Service des Cultures, 61, rue Buffon, Paris-5* ;
depuis 1882 ; échange.
Journal d’ Agriculture tropicale et de Botanique appliquée, suite de Revue inter¬
nationale de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale depuis 1954. Labo¬
ratoire d’ Agronomie tropicale, 57, rue Cuvier, Paris-5e ; abonnement, France,
33 F ; Étranger, 38 F.
Adansonia (suite aux Notulae Systematicae). Directeurs : MM. A. Aubréville
et H. Humbert, Laboratoire de Phanérogamie, 16, rue Buffon, Paris-5e ;
sans périodicité ; abonnement, France, 30 F ; Étranger, 40 F.
Revue Algologique. Directeur : M. R. Lami, Laboratoire de Cryptogamie, 12, rue
Buffon, Paris-5e ; depuis 1924 ; abonnement, France, 20 F, Étranger, 25 F.
Revue Bryologique et Lichénolo gique. Directeur : Mme V. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; depuis 1874 ; abonnement, France, 22 F, Étranger, 28 F.
Revue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie ;
depuis 1928 ; abonnement, France, 18 F, Étranger, 23 F.
Pollen et spores. Directeur : Mme Van Campo, Laboratoire de Palynologie,
61, rue Buffon, Paris, 5e ; depuis 1959 ; semestriel ; abonnement, France, 35 F.
Etranger, 40 F.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART (d. 9511). - 7-5-1965.