2“ Série, Tome 39
Numéro 1
Année 1967
Paru lê ZI Juillet 1967.
SOMMAIRE
Pages
Liste des Associés et Correspondants du Muséum nommés en 1966 . 5
Travaux faits dans les laboratoires et accroissement des collections du Muséum en 1966. . 10
Communications :
J. Nouvel, G. Chauvier et L. Strazielle. Rapport sur la mortalité et la natalité
enregistrées à la ménagerie du Jardin des Plantes pendant l’année 1965 . 103
W. Klausewitz & M. L. Bauchot. Réhabilitation de Sphyraena forsteri Cuvier
in Cuv. Val. 1829 et désignation d’un néotype (Pisces, Mugiliformes, Sphyraenidae) . 117
W. Klausewitz & M. L. Bauchot. Remarques sur quelques types d ’Holocentrum
des Collections du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris. (Pisces, Beryci-
formes, Holocentridae) . 121
J. Spillmann. Étude comparative de poissons Téléostéens des genres Leucaspius et
Phoxinellus récoltés dans les eaux douces françaises et grecques . 127
J. Arnoult & P. Fourmanoir. Sur une collection de Poissons marins et de Reptiles,
provenant de l’Ile de Nossi-Bé (Madagascar) . 134
A. Descarpentries & A. Villiers. Catalogue raisonné des Buprestidae d’Indochine.
XII. Agrilini (supplément) . 143
G. G. E. Scudder. The world Rhyparochrominae (Hemiptera : Lygaeidae). On some
Rhyparochrominae types in the Muséum national d’Histoire naturelle, Paris.... 151
L. Tsacas. Drosophila nigriventris Macquart, 1843, nouveau synonyme de D. melano-
gaster Meigen, 1830 (Dipt. Drosophilidae) . 158
H. Bertrand. Notes sur les larves des Dryopides paléarctiques : les genres Normandia
Pic et Grouvellinus Champion (Col.) . 160
E. Dresco. Recherches sur les Opilions du genre Ischyropsalis (Fam. Ischyropsalidae).
IV. Ischyropsalis nodifera Simon . 173
P. San Martin & Loreley A. de Gambardella. Contribucion a la ecologia de los
escorpiones (Bothriuridae). Habitat de très especies de Bothriurus del Uruguay
y su applicacion en la sistematiça . 188
J. Rodier, J.-M. Veillard, Cl. Grenot, Ph. Blanc & P. Niaussat. Modifications
comparées des éléments figurés de l’hémolymphe du Scorpion saharien Androctonus
australis (L.) Hector C. L. Koch soumis soit à des agressions d’ambiance soit à une
irradiation expérimentale . 197
J. Renaud-Mornant. Parastygarctus higgensi Renaud-Debyser, 1965, sur la côte orien¬
tale de Malaisie. Description de la femelle. (Tardigrada) . 205
J. Renaud-Mornant. Pseudostomella malayica n. sp., Gastrotriche nouveau de la côte
orientale de Malaisie . 209
L. Euzet & A. Cauwet. Polylabris diplodi n. g., n. sp. (Monogenea Microcotylidae)
parasite de Téléostéens du genre Diplodus (Sparidae) . 213
Cl. Devos. Histologie de Axinella agnata Topsent et de Raspailia hispida (Montagu)
(Spongiaires) . 221
J.-M. Turmel. Dynamisme végétal. Sédimentation et érosion dans les prés salés. I. . . 233
Bull. Mus. Hlst. nat., Paris, 39, n° 1, 1967, pp. 1-240.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL
D HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome 38
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1966
PARIS
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, Rue Cuvier, 5e
BULLETIN
DU
MUSÉUM fVATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1967. — N» 1.
477e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
1er décembre 1966
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J.-L. HAMEL
LISTE UES ASSOCIÉS ET CORRESPONDANTS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
NOMMÉS EN 1966
ASSOCIÉS
Kozlowski (Roman), présenté par M. le Professeur J.-P. Lehman.
M. le Professeur Roman Kozlowski est actuellement un des paléontologistes
invertébristes les plus connus et les plus éminents. Il a notamment résolu l’im¬
portant problème des affinités des Graptolithes, démontrant définitivement
que ces fossiles étaient à rapprocher des Ptérobranches ; c’est également un
excellent spécialiste des Brachiopodes et nous lui devons une monographie
classique concernant les Brachiopodes de Bolivie. Sous l’impulsion de Roman
Kozlowski la Paléontologie polonaise a connu après la guerre un épanouisse¬
ment extraordinaire, d’autant plus remarquable que la Pologne avait terri¬
blement souffert. Une vingtaine de jeunes chercheurs s’intéressant aux divers
groupes d’invertébrés fossiles sont maintenant groupés autour de lui et dans
le cadre de l’Institut paléozoologique de l’Académie des Sciences et à l’Univer¬
sité de Varsovie. Il est le rédacteur en chef d’une belle publication Acta Paleo-
zoologica polonica. La plupart des articles de cette revue sont rédigés en polo¬
nais et en français, car Roman Kozlowski est un ami fidèle de notre pays et
de la Paléontologie française en particulier. Il a séjourné une dizaine d’années
au Laboratoire de Paléontologie du Muséum du temps de Marcellin Boule
dont il était l’ami. Dès que cela fut possible, il a repris des relations étroites avec
— 6
mon Laboratoire et nous avons déjà reçu à Paris pour des stages de plusieurs
mois divers élèves de ce grand savant, notamment Mlle Gorka, Mme Puga-
CEVSKA, Mme RoNIEVITCH, Mme Sz YM AN SK A, M. KuLCYSKI.
M. Kozlowski nous a rendu visite l’année dernière à l’Institut de Paléonto¬
logie du Muséum ; c’est profondément ému qu’il a revu ce laboratoire où il
avait passé sa jeunesse avant de devenir le domestique en Pologne pendant
la guerre d’un « savant » (?) allemand tyrannique et cruel. Mais Roman Koz¬
lowski appartient à la classe des Hommes que rien ne peut abattre et je pense
que notre Muséum pourrait être fier de l’avoir comme Associé, haute distinction
à laquelle M. le Professeur Roman Kozlowski serait sûrement particulièrement
sensible.
Bouquet (Armand), présenté par M. le Professeur A. Aubreville.
M. Armand, Henri Bouquet, Pharmacien colonel des troupes de marine,
Directeur de Recherches de l’O.R.S.T.O.M., est un ancien élève du Muséum,
où il a suivi les stages des Professeurs Pellegrin et Sannié. Il a été un des
deux chefs de la mission d’étude de la pharmacopée africaine (1945-1948), et
a constitué un important herbier de référence de Côte d’ivoire qui a été étudié
au Muséum ; il a dirigé depuis 1957 d’abord le Laboratoire de matière médicale
de l’O.R.S.T.O.M. à Adiopodoumé, où il a étudié en collaboration avec le labo¬
ratoire du Professeur Mentzer, la chimie des produits naturels de la zone tro¬
picale humide ; enfin, depuis 1963, le Laboratoire de Botanique et Matière
médicale de l’O.R.S.T.O.M. à Brazzaville qui doit publier bientôt un important
ouvrage sur les végétaux usités en thérapeutique. Il vient de donner au Muséum
la première série de ses récoltes dans les forêts congolaises, comprenant
2.164 numéros.
Peltier (Maurice), présenté par M. le professeur A Aubreville.
M. Maurice Peltier, né en 1920, Maître de Recherches principal de
l’O.R.S.T.O.M., ancien chargé de Conférences à l’Université de Tananarive,
a été au cours de sa carrière outre-mer un grand ami de notre Maison. Colla¬
borateur de la Flore de Madagascar pour plusieurs familles, dont l’une des
plus importantes (Papilionacéesj, il a apporté une aide efficace aux missionnaires
de notre Établissement, entre autres aux Professeurs Humbert et Leroy,
et à Mlle Keraudren ; il a recherché sur le terrain pour divers spécialistes des
spécimens d’espèces critiques ou faisant l’objet de recherches dans les Labo¬
ratoires. Il est de plus l’auteur de travaux estimés dans diverses branches de
la botanique, et de l’ethnobotanique. Il a récolté des milliers de spécimens et
fait don au Muséum de plus de 6.000 numéros d’herbier le plus souvent en plu¬
sieurs parts.
Terrasse (Jean-François), présenté par M. le Professeur J. Dorst.
L’activité que M. Jean-François Terrasse déploie dans le domaine des
Sciences Naturelles et de la Protection de la Nature s’appuie sur les solides
bases scientifiques qu’il doit à sa formation de Pharmacien. Secrétaire général
de la Société française de Fauconnerie, il s’est appliqué depuis plus de dix ans
à faire protéger les Rapaces diurnes et nocturnes et à recueillir sur leur statut
en France et leur biologie une documentation dont il a fait maintes fois profité
le Laboratoire d’Ornithologie. C’est au nom du laboratoire que M. J. -F. Ter¬
rasse est intervenu à maintes reprises dans ce domaine. Comme auteur
M. Terrasse a publié en 1966, en collaboration avec M. Francis Roux, un
ouvrage sur « les Oiseaux chasseurs » et signé plusieurs travaux originaux d’Orni-
— 7 —
thologie française : entre autres, les premières observations sur la reproduction
du Vautour fauve et du Gypaète barbu dans les Pyrénées.
J.-F. Terrasse est aussi un cinéaste de talent. Les films qu’il a réalisés,
avec son frère Michel, sur les grands Rapaces des Pyrénées, ont recueilli le
plus vif succès.
Sa participation active et continue aux travaux du laboratoire justifie plei¬
nement le titre d’Attaché au Muséum.
CORRESPONDANTS
Bon (Marcel), présenté par M. le Professeur R. Heim.
M. Marcel Bon, pharmacien à Saint- Valéry-sur-Somme, excellent mycologue,
spécialiste des Agaricacés, enrichit le Laboratoire de Cryptogamie des exsiccata
de champignons rares ou critiques qu’il recueille, et, dans sa remarquable acti¬
vité de naturaliste, n’oublie pas chaque année de prêter un précieux appui
au Salon du Champignon par sa haute compétence sur certains genres difficiles
et sa participation au dépouillement et aux déterminations des espèces exposées.
Christiansen (Kenneth), présenté par M. le Professeur C. Delamare
DeBOUTTE VILLE.
M. le Professeur Kenneth Christiansen travaille sur la petite faune du sol
et des grottes. 11 étudie en particulier le comportement des animaux dans
les milieux saturés en humidité. D’autre part, ses travaux les plus remarquables
concernent l’étude des radiations évolutives chez les animaux endogés et caver¬
nicoles.
M. le Professeur Christiansen a fréquenté au cours de deux années sabba¬
tiques le laboratoire souterrain de Moulis qu’il rejoindra prochainement. Lors¬
qu’il est en Amérique, il collabore d’une façon très étroite avec les chercheurs
de Brunoy et de Moulis, équipes auxquelles il est parfaitement intégré.
Promoteur aux Etats-Unis de la biologie du sol et de la biologie souterraine,
sa désignation comme Correspondant au Muséum National paraît tout à fait
légitime, puisqu’il est lié à notre Établissement d’une façon constante et qu’il
fait aux États-Unis des recherches tout à fait analogues et pour lesquelles il
recrute de nouveaux élèves.
11 s’inscrit donc dans les directions de pensée de l’Ecole française et il est,
sans aucune réserve, un grand ami du Muséum et un grand ami de la France.
Pasteels (Jean), présenté par M. le Professeur A. S. Balachowsky.
M. le Dr Jean Pasteels, né en 1906, est un spécialiste éminent des Hymé¬
noptères. De 1946 à 1955, il s’est consacré à l’étude des Hyménoptères Sym-
phytes, d’abord de Belgique puis aux Tenthredinidae d’Afrique centrale (1959)
et plus spécialement aux Argidae (1953). Il révisa ensuite la systématique
du genre Gasteruption (Hym. Evaaioidea Gasterutionidae ) d’abord pour l’Afrique
(1956) puis pour les espèces de Nouvelle-Guinée (1956), d’Indo-Malaisie (1958)
et d’Australie (1959). Sa révision des Megachilidae d’Afrique, volume de 580 pages,
très bien illustré, permet enfin de déterminer l’abondant matériel récolté au cours
de nos missions. Cette mise au point n’a été possible qu’après examen de plus
de 3.000 individus de nos riches collections.
Actuellement, le Professeur Pasteels prépare la monographie des Anthidies
d’Europe et d’Afrique. Il collabore aussi à l’étude des Apoides d’Iran.
— 8 —
Collaborateur fidèle de notre Établissement, il mérite pleinement d’en être
Correspondant.
Chatenet (Gaëtan du), présenté par M. le Professeur A. S. Ba^-achowsky.
M. Gaëtan du Chatenet est né le 28 août 1937 à Bayeux (Calvados,. De très
bonne heure, il a été attiré par vocation vers l’Entomologie à laquelle il consacra
tous ses loisirs d’abord en France, puis en Afrique où il a séjourné principalement
en Côte-d’Ivoire.
Il a collaboré notamment avec le Dr Rivalier dans l’étude des Cicindelidae
et a contribué au rangement de ses collections.
En janvier 1965, M. du Chatenet a été nommé technicien du Centre National
de la Recherche Scientifique affecté au Laboratoire d’ Entomologie générale
et appliquée où il s’est consacré à l’étude des Coléoptères Curculionidae de la
Faune africaine.
Devant retourner en Côte-d’Ivoire pour sa convenance personnelle, M. du
Chatenet continue son activité entomologique et a adressé au Laboratoire
d’importantes collections de Coléoptères de l’Afrique occidentale.
Je propose donc M. du Chatenet comme membre Correspondant du Muséum
National d’Histoire Naturelle.
Hecht (Max), présenté par M. le Professeur J.-P. Lehman.
M. le Professeur Hecht, né en 1925, est Professeur au Queen’s College de
l’Université de la ville de New-York. C’est actuellement un des meilleurs spécia¬
listes des Anoures et des Urodèles fossiles et il est l’auteur d’un grand nombre
de publications concernant ces groupes : il s’est aussi consacré à l’herpétologie
des Serpents actuels et fossiles. Il est, de plus, « Research Associate » du Dépar¬
tement de Paléontologie des Vertébrés du Musée Américain d’Histoire Naturelle
à New- York. En dehors de ses titres et de ses qualités scientifiques, c’est un
grand ami de notre pays. Mobilisé en 1944-1945 dans le corps expéditionnaire
américain, il a combattu en France. Il a passé d’autre part son année sabbatique
de 1961 à l’Institut de Paléontologie du Muséum où il a surtout travaillé avec
M. Robert Hoffstetter. Il est revenu parmi nous cette année (1966-1967)
pour une seconde année sabbatique et sert de trait d’union entre les paléonto¬
logistes de Paris et de New-York grâce à sa serviabilité et à son excellent esprit
de coopération. Il me paraît éminemment souhaitable que M. le Professeur
Max Hecht puisse devenir Correspondant du Muséum National d’Histoire
Naturelle.
Ho-Tong-Lip, présenté par M. le Professeur R. Portères.
M. Ho-Tong-Lip est actuellement Recteur de l’Université Royale Agricole
de Pnom-Penh (Cambodge).
Après ses études du Cycle secondaire et de l’École Supérieure d’Agriculture
de Saigon, il a poursuivi ses études à Paris pour l’obtention de la Licence
es-Sciences Naturelles. Pendant 18 mois (1950-1951) il a travaillé comme bour¬
sier des Services Agronomiques du Cambodge au Laboratoire d’Agronomie
Tropicale de notre Établissement, se consacrant à l’étude des Riz (Herbiers,
Documentation). De retour au Cambodge, bientôt Directeur des Recherches
Agronomiques et même Ministre de l’Agriculture, il se consacre autant à l’En¬
seignement qu’à la Recherche Agronomique, et plus particulièrement à l’Amé¬
lioration des variétés de Riz adaptables aux conditions de son pays. Correspon¬
dant de notre Laboratoire, nous lui devons un lot important d’échantillons de
Riz du Cambodge et un Herbier des Plantes utiles. Il possède à son actif quelques
— 9 —
travaux sur la génétique du Riz qui témoignent de ses qualités de chercheur.
D’esprit droit, logique, sensé, de tempérament courtois et affable, très orienté
vers notre Pays, il aide tout naturellement les chercheurs français établis ou
en mission au Cambodge (Naturalistes, Linguistes, Ethnologues).
D’abord à cause des collections qu’il a données au Laboratoire d’Ethno-
botanique, ensuite pour l’intérêt qu’il porte localement aux chercheurs français,
j’ai cru devoir présenter à l’Assemblée M. Ho-Tong-Lip comme Correspondant
du Muséum National d’ Histoire Naturelle.
Kuiper (J.), présenté par M. le Professeur E. Fischer.
M. J. Kuiper, Diplomate Néerlandais, consacre ses heures libres à l’étude
des Mollusques Sphaeriidae dont il est le meilleur spécialiste au monde. Il tra¬
vaille sur ce groupe dans les principaux Musées d’Europe, et en particulier au
Muséum où il a déjà publié une quinzaine de notes très utiles, dans les quinze
dernières années. Il est pour nous un collaborateur très précieux auquel il con¬
vient de décerner le titre de Correspondant.
Corbasson (Michael), présenté par M. le Professeur A. Aubrevjlle.
M. Corbasson, Inspecteur principal des Eaux et Forêts, Directeur des Eaux
et Forêts en Nouvelle-Calédonie, contribue dans une très large mesure à la
préparation de notre « Flore de la Nouvelle Calédonie » en prenant à sa charge
l’expédition au Muséum de l’abondant matériel récolté par M. McKee, en appor¬
tant son aide à la mission de M. McKee et à celles de tous les botanistes séjournant
en Nouvelle-Calédonie. Botaniste lui-même, il participe aux explorations bota¬
niques dans l’île. Il a en outre contribué, par ses interventions auprès des pouvoirs
publics néo-calédoniens, à l’octroi d’une subvention accordée par le Gouver¬
nement de la Nouvelle-Calédonie à notre Flore.
Barau (Armand), présenté par M. le Professeur J. Dorst.
M. Armand Barau, né en 1921, Conseiller général de la Réunion, appartient
à une famille établie dans cette île depuis plus d’un siècle où il dirige une impor¬
tante exploitation agricole. Il fit ses études en métropole et y acquit le titre
d’ingénieur Agronome. A côté de son activité professionnelle relative à l’indus¬
trie sucrière, il s’intéresse très vivement aux sciences naturelles et à la conser¬
vation des ressources de la nature — - problème particulièrement délicat sur une
terre surpeuplée où la progression démographique atteint des records. — On
peut lui être tout spécialement reconnaissant de s’être attaché à l’étude et à
la protection de l’avifaune indigène de la Réunion. Les recherches qu’il poursuit
à ce sujet, se font en relation étroite avec le Laboratoire d’Ornithologie du
Muséum qui tient à rendre hommage à sa ponctualité exemplaire. Elles ont abouti
déjà, entre autres résultats, à la découverte d’une espèce nouvelle de Pétrel.
Le titre de Correspondant du Muséum nous paraît tout à fait justifié par l’acti¬
vité qu’il déploie en faveur de notre Maison et pour l’exemple qu’il donne à nos
compatriotes de l’océan Indien.
TRAVAUX FAITS DANS LES LABORATOIRES
ET
ACCROISSEMENT DES COLLECTIONS
DU MUSÉUM NATIONAL d’hISTOIRE NATURELLE
PENDANT L’ANNÉE 1966.
SOMMAIRE
Laboratoires :
Anatomie comparée . 11
Ethnologie des Hommes actuels et des Hommes fossiles (Musée de
l’Homme) . 12
Préhistoire . 20
Zoologie : Mammifères et Oiseaux . 22
Éthologie des Animaux Sauvages . 26
Zoologie : Reptiles et Poissons . 27
Entomologie générale et appliquée . 29
Zoologie : Arthropodes . 35
Laboratoire d’étude et de recherches sur les Arthropodes irradiés.... 38
Malacologie . 38
Zoologie : Vers . 40
Station de Parasitologie expérim. et comp. de Richelieu . 43
Laboratoire d’Helminthologie et de Parasitologie comparée (Éc. Prat.
des Hautes Études) . 43
Pêches Outre-Mer . 44
Physiologie générale et comparée . 45
Paléontologie . 46
Laboratoire de Paléontologie (Éc. Prat. des Hautes Études) . 51
Laboratoire de Micropaléontologie (Éc. Prat. des Hautes Études) . 51
Phanérogamie . 52
Centre national de Floristique du C.N.R.S . 58
Laboratoire du Muséum à Riarritz . 59
Cryptogamie . 59
Riologie végétale appliquée . 64
Laboratoire de Palynologie (Éc. des Hautes Études) . 65
Service des Cultures . 66
Ethnobotanique . 67
Écologie générale . 68
Riophysique . 76
Géologie . 77
Minéralogie . 78
Physique appliquée . 81
Océanographie physique . 82
Chimie appliquée aux corps organisés . 83
Bibliothèque Centrale. — Périodiques inscrits en 1966 . 85
— 11 —
Anatomie comparée.
J. Anthony, Professeur. — Premières observations sur le moulage endocranien
des Hommes fossiles du jebel Irhoud (Maroc). C. R. Acad. Sci., 262
(31 janvier 1966), pp. 556-558.
• — et M. Gaspard. — Les particularités du remplacement dentaire chez le
Tatou à neuf bandes ( Dasypus novemcinctus L.) . Ann. Sci. nat., 12e sér., 8,
fasc. 1, 1966, pp. 189-203, 6 fig., 4 pl. h. t.
■ — et J. Millot. — Anatomie de Latimeria chalumnae. Sm. Edit. C.N.R.S.
Paris, 2, 1965, 131 p., 58 fig., 76 pl. h. t.
- — et J. Millot. — L’organisation générale du prosencéphale de Latimeria
chalumnae Sm. (Poisson crossoptérygien coelacanthidé) in : Evolution of the
forebrain. Symposium Francfort, 1965, pp. 50-60, 9 fig., Thieme édit.,
Stuttgart, 1966.
J. Lessertisseur et R. Saban, Maîtres de conférences, sous-directeurs. In
P. P. Grasse : Traité de Zoologie, 16, Mammifères, 1er fasc., 1966.
Masson éd. Paris.
Généralités sur le squelette, pp. 334-404, 60 fig., bibl., pp. 1088-1095.
Squelette axial, pp. 584-708, 137 fig., bibl., pp. 1106-1109.
Squelette appendiculaire, pp. 709-1078, 387 fig., bibl., pp. 1110-1121.
R. Saban, Maître de conférences, sous-directeur. — Endérostes, in P. P. Grasse :
Traité de Zoologie, 16, Mammifères, 1er fasc., 1966, Masson éd. Paris,
pp. 1079-1087, 12 fig., bibl., pp. 1122-1123.
— , X. Khunson et R. Chawaf. — La musculature intrinsèque de la langue
chez les Primates. Int. Primatol. Soc. Confer., Frankfurt am Main, 26-30,
july 1966, Abstracts, p. 69.
— Voir J. Lessertisseur.
J. -P. Gasc, Assistant. — Les rapports anatomiques du membre pelvien vestigial
chez les Squamates serpentiformes. I. Anguis fragilis (Anguidae, Lacer-
tilia) et Python sebac (Boidae, Ophidia). Bull. Mus. Hist. Nat., Paris,
2» sér., 37, 6, 1965, pp. 916-925 ; 38, 2, 1966, pp. 99-110.
— Les Modalités anatomiques de l’adaptation à la locomotion rampante.
Thèse de 3e cycle. Dact., 1966, 116 p., 81 fig.
- — In : « Faunes et Flores préhistoriques », Boubée éd., Paris, 1966, Définition
des termes anatomiques, pp. 84-105 ; les Reptiles, pp. 470-474 ; les
Amphibiens, pp. 475-478.
— In : P. P. Grasse : Traité de Zoologie, 16, Mammifères, 1er fasc., 1966,
Masson éd. Paris. Squelette hyobranchial, pp. 550-583, 47 fig., bibl.,
pp. 1103-1106.
M. Gaspard, Assistant. — Essai d’analyse bio-mécanique comparative de la
mastication chez les Carnivores, les Anthropoïdes et l’Homme. Rev. Franç.
d’Odonto-Stomatol., 11, 1966, pp. 1547-1570, 19 fig.
- — Architecture of mandibular spongy bone in Mammals. J. of Dent. Res.
(Ed. J. Orland Univ. of Chicago U. S. A.), n° spécial 64, 1966 (1er Congrès
de la Division d’Europe Continentale de Tint. Ass. Dent. Res., Stras¬
bourg) .
— 12 —
- — - et J. Anthony. — Pecularities of tooth remplacement in the Armadillo :
Dasypus novemcinctus L., J. of Dent. Res. (Ed. J. Orland Univ. of Chicago,
U.S. A.), n° spécial 65 (2e Congr. Div. Europ. Cont. Int. Ass. Dent. Res.,
Zürich).
R. Jullien, Assistant. — Micromammifères de la grotte du Lagaret, Locus VIII,
Nice (A. M.). Bull. Mus. Anthrop. Préhist. Monaco, fasc. 12, 1965, pp. 103-
114, 6 fig.
M. Lemire, Assistant. — Particularités de l’appareil masticateur d’un Rongeur
insectivore, Deomys ferrugineus (Cricetidae, Dendromurinae). Mammalia,
30, n° 3, 1966, pp. 454-494.
G. Chapuis. — Contribution à l’étude de l’artère carotide interne des Carnivores.
Ibid., 30, n° 1, 1966, pp. 82-96, 6 fig.
F. Desbœufs (Melle). — Contribution à l’étude de la vascularisation du
membre inférieur des Oiseaux en rapport avec la thermorégulation.
Diplôme d’Etudes supérieures, 1966, 27 p., 16 pl.
Dr G. Desse. • — Le cotyle et la station érigée. Thèse de Doctorat ès Sciences
d’État, Exp. Sci. fr. éd., Paris, 1966, 146 p., 91 fig.
S. Lécurü (MUe). — Myologie et innervation du membre antérieur des Lacerti¬
liens (Reptiles). Diplôme d’Etudes Supérieures. Dact., 1966, 82 p., 20 tabl.,
59 fig., 2 pl.
F. Lemire (Mme). — Etude de l’appareil masticateur des Lagomorphes. Diplôme
d’Études supérieures. Dact., 1966, 65 p., 5 tabl., 50 pl.
D. Soulice (Mlle). — Contribution à l’étude des muscles nuchaux des Pongidés
et des Cercopithécidés. Thèse de 3e cycle. Dact., 1966, 95 p., 7 tabl.,
43 fig.
J. D. Souteyrand-Boulenger. (Mme), Attachée de recherches au C.N.R.S., —
Innervation du muscle capsulaire de la hanche chez les Équidés. Rec.
Méd. Vét., 142, Vigot frères éd., Paris, juillet 1966, pp. 581-586.
— - Les formations fibreuses et les ligaments du triangle clavi-coracopectoral
chez les Primates. Mammalia, 31, 1966.
Dr R Vilar-Fiol. — Le facteur déterminant de la verticalisation. Bull. Mém.
Soc. Anthr. Paris, 7, 11e sér., n° 4, 1965, pp. 381-406, 12 fig.
Ethnologie des Hommes actuels et des Hommes fossiles
(Musée de l’Homme).
J. Millot, Professeur, Membre de l’Institut. — Inde et bétel (notes complé¬
mentaires). Objets et Mondes, Revue du Musée de l’Homme, 6, fasc. 1, 1966,
pp. 19-30, 11 fig.
— Le Népal et la R.C.P. 65. Ibid., fasc. 2, pp. 85-90, 6 fig.
— Le bétel au Népal. Ibid., pp. 153-168.
— et J. Anthony. — - L’organisation générale du prosencéphale de Latimeria
chalumnae Smith (Poisson crossoptérygien coelacanthidé). In : Evolution
of the Forebrain, Stuttgart, 1966, pp. 50-60, Georg Thieme Verlag, Ed.
by R. Hassler and H. Stephan, 3 pl., 9 fig.
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Principales collections reçues.
a) Pièces de collection :
Département d' Afrique Blanche et du Levant : Une collection de vêtements
brodés de Jordanie (mission J. Millot) ; sept objets ethnographiques
du Darfour (don Tubiana) ; une série d’ornements de coiffure, coquillages
de Mauritanie (don Duchemin) ; une paire de socques d’intérieur anciennes
de Syrie (achat) ; une étagère ancienne en bois peint de Tunisie (don
Domagne) ; une collection de poteries tunisiennes modernes (don
Mlle Pobéguin).
Département d’Afrique Noire : Deux statuettes Batéké du Congo (don
Courtois) ; quatre statuettes d’envoûtement Husa du Niger (don
Mlle Échard) ; trente et un objets d’Afrique occidentale et équatoriale (don
Mlle Pobéguin) ; deux masques et une statuette Mossi — Haute-Yolta
(don Mme Rubinstein) ; deux têtes en terre cuite, un pendentif, bobines
et peignes de la Côte d’ivoire (don Mme Paulme-Schaeffner) ; un lot
d’instruments de musique et de parures du Sénégal oriental (mission
Mlle Ferry) ; dix bagues-masques Sénoufo en cuivre — Côte d’ivoire
(achat) ; cinq objets ethnographiques du Gabon (achat).
Département d’ Amérique : Deux-cent-quarante-huit pièces archéologiques
du Pérou (mission MUe Lavallée) ; cent sept objets archéologiques
de Bolivie (mission Girault) ; soixante-douze pièces ethnographiques
du Honduras et du Costa-Rica (mission Mme Chapman) ; quarante-deux
objets ethnographiques du Mexique (mission archéologique et ethno¬
graphique française au Mexique) ; un hochet en bois peint et sculpté
— 19 —
du Canada (don Baronne de Rothschild) ; trente-deux objets ethno¬
graphiques du Pérou (don Mme Reichlen) ; quinze céramiques péruviennes
(achat) ; vingt-six pièces archéologiques du Pérou (don Reichlen) ;
onze pierres sculptées des États-Unis (don Dominique et Jean de Ménilj ;
quinze objets ethnographiques du Guatemala (achat; ; dix-sept pièces
lithiques de la Terre de Feu (mission archéologique française au Chili
austral) .
Département d’ Anthropologie : Une série de squelettes, crânes et os divers
— • Soudan (don Mme Schiff-Giorgini).
Département des Arctiques : Importante collection sibérienne de 200 pièces
(achat).
Département d’Asie : Un lot de costumes et parures de Birmanie et quinze
objets relatifs à l’usage du bétel de Thaïlande (mission Condominas) ;
cent quatre-vingt-sept pièces ethnographiques turques et kurdes (mis¬
sion Dupaigne) ; dix-neuf objets de Thaïlande et du Laos (achat) ;
dix-sept jouets votifs japonais (achat) ; importante collection ethno¬
graphique de Ceylan, de l’Inde et du Japon (mission Millot) ; douze
pièces du Cambodge, Viêt-Nam et Thaïlande (achat) ; un kimono en
soie du Japon (don Mme Tsumugiya) ; deux statuettes de divinités,
Inde et Népal (don Mlle de Mallmann) ; deux pièges en bois laotiens
(don Lévy) ; quatre vêtements anciens du Laos et de Thaïlande (achat) ;
masque^, reliquaire et matériel d’orfèvre du Népal (don Martin du Gard).
Département d’ Ethnomusicolo gie : Deux instruments de musique de Rou¬
manie (don Comisel) ; vingt-deux instruments du Maroc (achat) ; sept
instruments marocains (don Aïtyoussef) ; un tambour-sur-poterie du
Liban (don Kossiakov) ; une clarinette double d’Albanie (don Univer¬
sité de Tirana) ; une harpe du Tchad arquée (achat) ; une guitare des
Iles Hawaï (don Mme Paul Rivet) ; deux instruments de musique séné¬
galais (don Mme Ferry).
Département d’Europe : Trente-trois objets ethnographiques albanais (don
Université de Tirana) ; quatre costumes et cent-onze objets ethnogra¬
phiques d’Albanie (mission Mme de Fontanès) ; deux cent-vingt-sept
œufs de Pâques de Yougoslavie (don Mme Jankovic) ; un costume du
xixe siècle et une série d’objets de Grèce (achat) ; un costume de femme
riche et manteau, brodés d’or, xixe siècle (don Mme Gérard-Figner).
Département de Madagascar : Quatorze pièces ethnographiques des lies
Comores (don Mlle Pobéguin) ; seize objets ethnographiques de Mada¬
gascar (don Vérin) ; sept pièces malgaches (don Lanarès).
Département d’Océanie : Importante collection archéologique des Nouvelles-
Hébrides, de Tahiti et des Iles Marquises (don Garanger) ; statue indo¬
nésienne en bois (achat) ; matériel de bétel et batiks du Japon (achat) ;
une plaquette en os gravé de Sumatra et crâne orné de Nouvelle-Guinée
(achat) ; deux sculptures en bois de Bornéo (achat) ; six objets ethno¬
graphiques des Iles Carolines (don Carroll) ; grand visage en vannerie
du Sépik — Nouvelle-Guinée (achat) ; une poterie de Nouvelle-Calédonie
(don Carloz).
Département de Préhistoire : Onze pièces paléolithiques de Saint-Cyprien
(Pyrénées-orientales) et de Chelles (Seine-et-Marne) (don Motte) ; douze
pièces du Paléolithique ancien de la Haute-Garonne (don Tiiomasset) ;
collection lithique du paléolithique ancien et série de poteries néolithiques
du Sahara (don Lhote) ; trois tessons de l’Age du Bronze de la Dordogne
— 20 —
(don Denambride) ; série de pièces paléolithiques et néolithiques de
Seine-et-Marne et du Loiret (don Rousseau).
b) Photographies :
Enregistrement de 2.000 photos parmi lesquelles : séries d’Albanie et du
Népal (don Millot) ; 434 d’Algérie, de l’Inde, du Sikkim et du Népal
dépôt Jest) ; 104 d’Allemagne, de Yougoslavie et de Turquie (dépôt
Dupaigne) ; 54 d’Italie et de Pologne (dépôt Mme de Fontanès) ; 123 de
la Côte d’ivoire, du Mali, du Maroc, de la République Centre-africaine,
du Sénégal et du Tchad (don Lacascade) ; 75 de l’Iran (don Ministère
de la Culture d’Iran) ; 89 de Mauritanie (dépôt Duchemin) ; 67 du Niger
(dépôt de Beauchêne) ; 116 du Pakistan, du Japon, d’Afghanistan,
du Cambodge et de Corée (dépôt Mme Marc).
— Deux cent-sept diapositives couleur d’Algérie, d’Afrique noire et de
Madagascar.
c) Enregistrements sonores :
■ — Vingt-six disques 33 ou 45 tours, 30, 25 ou 17 cm, dont : deux disques,
Guyane et Nouvelle-Guinée (Roîte à musique) ; quatre disques, docu¬
ments d’Afrique noire, musique m ure, Niger (don O.C.O.R.A.) ; deux
disques, chants grégoriens et Asie (don Schaeffner) ; trois disques,
Sénégal, Togo, Afrique (don Millot) ; deux disques Albanie (don Mme de
Fontanès) ; un disque Côte d’ivoire, Libéria (don Zemp) ; deux disques,
Dahomey : Shango, Yoruba (Éditions du Musée de l’Homme).
— Cinquante-cinq bandes magnétiques, parmi lesquelles : dix du Mali,
Dogon (mission Rouget) ; vingt-trois de la Terre de Feu (copies des
originaux d’Anne Chapmann) ; six du Maroc (copies d’enregistrements
d’ Aïtyoussef) ; tiois de Hongrie (Archives sonores de l’Académie des
Sciences de Budapest) ; trois du Mali (copies d’enregistrements de Mme Die-
terlen) ; une de musique vocale finlandaise (échange avec la Société
de Littérature finlandaise), une du Cambodge (copies de disques 78 t.
Columbia), une du Vietnam (don R. P. Dournes).
Expositions :
— M. Roussel de Fontanès (Mme), Assistante chargée du Département
d’Europe, avec la collaboration de R. Falck, Assistant chargé du Service
de Muséologie : « Ethnologie albanaise » (26 nov. 1965-2 fév. 1966).
(Exposition réalisée avec le concours de la Direction générale des
Affaires culturelles et techniques du Ministère des Affaires Étrangères).
— J. Delange (Mme), Assistante chargée du Département d’Afrique
noire, avec la collaboration de M. Leiris, Maître de Recherches au
C.N.R.S., de M. Évrabd et de R. Falck, Assistant chargé du Service
de Muséologie : « Arts connus et Arts méconnus de l'Afrique Noire —
Collection Tishman » (avril-octobre 1966).
Préhistoire.
L. Balout, Professeur. — Afrika, I : Der Maghreb, in Fischer Weltgeschichte 1 :
Vorgeschichte, Frankfurt am Main, 1966, pp. 148-165, 7 fig.
— Discussion du livre « Environment and Archaeology », de K. W. Butzer,
Current Anthropology, 7, n° 4, 1966, pp. 501-502.
21 —
— Données nouvelles sur le problème du Moustérien en Afrique du Nord,
Actas del V° Congreso panafricano de Prehistoria y de Estudio del Cua-
ternario, Tenerife, 1, 1965, pp. 137-145, 5 pl.
— L’Abbé Breuil, Préhistorien de l’Afrique du Nord et du Sahara. Ibid.,
pp. 71-77.
Pierre Biberson, Sous-Directeur. — Observations sur le Pléistocène et la Pré¬
histoire de la Province de Tarfaïa (Maroc méridional). Actes du Ve Congrès
Panafricain de Préhistoire et de l’Étude du Quaternaire , Ténérife, 1, 1965,
pp. 157-171, 3 flg., 4 pl.
— Recherches sur le Paléolithique inférieur de l’Adrar de Mauritanie. Ibid.
1, 1965, pp. 173-189, 4 flg., 4 pl.
— Réflexions sur de nouvelles datations du Quaternaire marocain. C. r. somm.
des séances de la S. G. F., Paris, fasc. 4, 1966, pp. 161-162.
— - Commentaire sur « Environment in Archaeology » de K. W. Butzer, Current
Anthrop., Chicago, 7, n° 4, 1966, p. 502.
Yves Guillien, Sous-Directeur. — - Formations glaciaires et interglaciaires
autour des Grands Lacs (en collaboration avec J. P. PinotI . Bull. A.F.E.Q.,
Paris, n° 6, 1966, pp. 31-39, 2 fig.
— Le modelé cryonival de la Tunisie centrale et septentrionale (en collaboration
avec A. Rondeau). Annales de Géographie, Paris, n° 409, 1966, pp. 257-
267, 1 fig.
— Bibliographie Géographique internationale, Quaternaire (en collaboration
avec A. Rondeau), 1965.
G. Henri-Martin, Maître de Recherche. — Découverte d’un temporal humain
néandertalien dans le moustérien de La Quina, Charente. C. B. Acad. Sc.,
Paris, série D, 262, 1966, pp. 1937-1939, 1 fig.
J. Tixier, Chargé de Recherche. — - Epipaléolithique du Maghreb. Fiches typo¬
logiques africaines, Paris, 1er cahier, 1966, 32 fiches, 32 fig.
— Ouargla : découvertes préhistoriques. Actualités, Comp. franç. Pétroles,
Paris, n° 25, 1966, pp. 10-13, 9 photos.
R. de Bayle des Hermens, Attaché de Recherche. — - État actuel des connais¬
sances préhistoriques en République Centrafricaine. Cahiers de la Maboké,
Paris, 3, 1965, pp. 97-100, 1 carte.
— - Monuments mégalithiques de la Haute-Loire Orientale. Bull, de la Soc.
préhist. franç., Paris, 62, 1965, pp. 397-405, 1 carte, 2 fig.
— L’Atérien des Vignes Deloche à Guertoufa-Tiaret (Algérie). Libyca, Anthro¬
pologie, Préhistoire, Ethnographie, Paris, 13, 1965, pp. 59-81, 12 fig.
— Datages par la méthode du C14 des formations géologiques et des gisements
préhistoriques d’Afrique du Nord et du Sahara. Ibid., 13, 1965, pp. 367-380.
— Mission de recherches préhistoriques en République Centrafricaine. Février-
mars 1966. Rapport (diffusion restreinte). Laboratoire de Préhistoire,
M.N.H.N., Paris, 1966, 26 p., 1 carte.
— Le gisement préhistorique moustérien de la Baume-Vallée (Haute-Loire).
Étude préliminaire (en collaboration avec A. Laborde). Bull, de la Soc.
préhist. franç., Paris, 1962, 1965, pp. 512-527, 6 fig.
— La station préhistorique de la Vallée Ozuet. Environs de Sens, Yonne.
Industrie néolithique. Bull, de la Soc. d’Et. et de Bech. préhist., Les Eyzies,
n° 15, 1966, pp. 124-134, 3 fig.
— 22 —
— Refrains de Bourrée de Haute-Loire Orientale. Bull, des Arts et Traditions
populaires, Paris, 14, 1966, pp. 126-128.
- — L’abri préhistorique de Peylenc, commune de Saint-Pierre Eynac (Haute-
Loire). Note préliminaire (en collaboration avec A. Crémilleux). Bull,
de la Soc. préhist. jranç., Paris, 63, 1966, pp. 208-219, 6 fig.
— Médecine empirique et populaire en Haute-Loire. Utilisation d’outils pré¬
historiques. Cahiers de la Haute-Loire , Le Puy, 2, 1966, pp. 7-16, 3 fig.
— Le gisement moustérien de Madriat (Puy-de-Dôme). Congrès préhistorique
de France, Corse, 1966, pp. 100-108, 3 fig.
A. Glory (Abbé), Ingénieur au C.N.R.S. — Grotte ornée de la Bapusserie en
Dordogne. Bull. S. P. F., C.R.S.M., Paris, 1965 (nov.), p. 263.
■ — Nouvelles découvertes de dessins rupestres sur le Causse de Gramat-Lot,
Bull, de la Soc. préhist. franç., Paris, 62, n° 3, 1965, pp. 528-538, 10 fig.
— La grotte de Roucadour : le Panneau III peint et gravé. Bull, de la Soc.
d’Et. et Rech. préhist., Les Eyzies, n° 15, 1965 (1966), pp. 1-8, 1 fig.
— Commentaire sur l’âge présumé des peintures murales du Cuzoul de Brasconies
(Lot). Bull. Soc. préhist. jranç., C.R.S.M., 63, n° 6, 1966, pp. 191-193.
— Pendentif rhomboïdal osseux à Badegoule, Dordogne. Bull. Soc. Et. et Rech.
préhist., Les Eyzies, n° 15, 1965 (1966), 2 p., 1 fig.
— L’émergence de l’Homme et la genèse de l’Intelligence : Homo noscens.
Ibid., n° 15, 1966, pp. 1-17, 1 fig.
Collections reçues :
Silex et quartzites taillés, venant de Djidjelli (Algérie), don Ph. Rigaud ;
silex taillés, Ouargla (Algérie), don J. Tixier ; dix œufs d’autruche pré¬
historiques, Ouargla (Algérie), don J. Tixier ; quartzites taillés, Tabel-
bala (Sahara Alg.), don J. Mater ; expériences de taille, J. Tixier ;
silex taillés, République centrafricaine, mission R. de Bayle des Her-
mexs ; silex taillés, faune, Charente, fouilles L. Balout ; prélèvements,
échantillons, Tunisie, mission L. Balout ; matériel scientifique, livres,
etc., succession Abbé A. Glory.
Zoologie : Mammifères et Oiseaux.
J. Dorst, Professeur. — Natur in Gefahr. Zürich (Orell Füssli). 368 p., 18 photos
coul., 110 photos noir et blanc, 75 fig., 1966.
— F0r naturen d0r. Copenhague (Gad.), 183 p., 47 photos, 30 fig., 1966.
— Le Professeur Berlioz. Oiseau et R.F.O., 35, n° spécial 1965, pp. 3-8 (1966).
— Santé humaine et espace rural. Cahiers du Ceneca. N° spécial 1966, pp. 354-357.
— La nature et l’homme au xxe siècle. Sciences et Techniques, n° 2, 1966,
pp. 540-547, 7 photos.
— Las grandes divisiones biologicas del Peru. Historia natural y pro natura,
n° 5, 1966, pp. 7-11.
— et R. de Naurois. — Présence de l’Oreillard ( Plecotus ) dans l’archipel du
Cap-Vert et considérations biogéographiques sur le peuplement de ces
îles. Mammalia, 30, 1966, pp. 292-301.
— 23
J. Berlioz, Professeur honoraire. — Descriptions de deux espèces nouvelles
d’oiseaux du Pérou. Oiseau et R.F.O., 1966, n° 1, pp. 1-3.
F. Petter, Sous-Directeur. — Affinités des genres Beamys , Saccostomus et Cri-
cetomys (Rongeurs Cricetomyinae) , Ann. Mus. lioy. Ajr. Centr., Zool.,
144, 1966, pp. 13-25.
— Dendroprionomys rousseloti gen. nov., sp. nov., rongeur nouveau du Congo
(Cricetidae, Dendromurinae) . Mammalia, 30, 1966, pp. 129-137.
— L’origine des Muridés. Plan cricétin et plans murins. Ibid., 30, 1966,
pp. 205-225.
■ — • La léthargie de Steatomys opimus (Rongeurs, Cricétidés, Dendromurinés).
Mammalia, 30, 1966, pp. 511-513.
— Voir Legait.
F. de Beaufort, Assistant. — Catalogue des Types de Mammifères du Muséum
National d’Histoire Naturelle, Paris. VI. Monotremata, VIL Marsupialia.
Bull. Mus. Hist. Nat., 1966, 2e sér., 38, n° 5, pp. 508-546.
— Le lynx. Science et Nature, 1966, n° 77, pp. 21-26, 8 photos.
— Introduction du mouflon au Caroux. Rev. Ligue Suisse. Prot. Nat., 1966,
n° 4, pp. 110-112.
— et R. Pujol. — - Noms vernaculaires des Mammifères de l’Afrique équatoriale
occidentale. Cahiers de la Maboké, 1966, 4, fasc. 2, pp. 151-156.
— Voir Heim de Balsac ;
- et ScHNELL.
H. Genest, Assistante. — Développement du crâne d’un Boïdé : Sanzinia mada-
gascarensis. Mémoires Mus. Nat. Hist. Nat., Série A, Zoologie, 40, 5, 1966,
pp. 207-262.
J. Roche, Assistant. — - Recherches écologiques et systématiques sur les Oiseaux
de la République de Somalie (partie ex-italienne'. Monitore Zoologico
Italiano, 74, 1966, Suppl., pp. 44-79, 6 pis.
F. Roux, Assistant. — La Migration des Hirondelles. Contacts, n° 61, sept. 1966,
pp. 30-31.
— et L. Bigot. — Premières données sur l’avifaune de la savane et de la forêt-
galerie de Lamto (Côte d’ivoire). Oiseau et B.F.O., 36, 1966, pp. 145-152.
— et G. Moiiel. — Le Sénégal, région privilégiée pour les migrateurs paléarc-
tiques. Proceedings of the second Pan-A/rican Ornithological Congress,
1964. Ostrich, 1966, suppl. n° 6, pp. 249-254.
- Les Migrateurs Paléarctiques au Sénégal. La Terre et la Vie, 1966, n° 1,
pp. 19-72 ; n° 2, pp. 143-176 ; 1 carte, 1 fig., 2 pl. horx texte.
— - et J. F. Terrasse. — Les Oiseaux chasseurs. L’Aventure et la Vie,
Paris (Hachette), 1 vol., 112 p., 102 fig.
R. D. Etciiecopar, Directeur au C.R.M.M.O., et F. Hue. — Présence de Larus
brunnicephalus Jerdon à Penang (Malaisie), Oiseau et R.F.O., 36, 1966,
pp. 65-67.
— Voir F. Hue.
Chr. Erard, Assistant, détaché au C.R.M.M.O. — Note sur l’abondance des
Cailles en France, en 1964. Aves, 1966, 3, pp. 71-77.
— Le Baguage des Oiseaux en 1963. Bull. C.R.M.M.O., n° 17, 1966, 55 p.
— Sur les mouvements migratoires du Rouge-gorge Erithacus rubecula (L.)
à l’aide des données du fichier de baguage français. Oiseau et R.F.O.,
36, 1966, pp. 4-51.
— 24 —
— Migration de Geais Garrulus glandarius. Ibid., p. 69.
- — - Le Baguage des Oiseaux dans le département de la Marne et ses résultats.
Mém. Soc. Agric. Comm. Sciences et A rts de la Marne, 81, 1966, pp. 196-208.
— Note sur les Carduelis flammea migrateurs en France. Alauda, 34, 1966,
pp. 102-119.
— - Invasion de Mésanges à moustaches Panurus biarmicus (L.) , Ibid., pp. 240-242.
— et J. Vielliard. — Comentarios sobre avifauna invernal en el oriente
espanol. Ardeola, 1966, 11, pp. 95-100.
— et L. Yeatman. — - Coup d’œil sur les migrations de Sylviidés d’après les
résultats du baguage en France et au Maghreb. Alauda, 34, pp. 1-38.
f M. H. Julien, Assistant, détaché au C.R.M.M.O. — Nouvelles des Réserves
et de la Protection de la Nature. Penn-ar-Bed, 5, n° 42, pp. 126-128 ;
n° 43, pp. 164-167 ; n° 44, pp. 193-194.
Chr. Jouanin, Attaché au Muséum. — Faut-il vraiment assécher des marais ?
C. R. Acad. Agric., 1965, pp. 975-985.
— Une « Barge de Bauer » à la Réunion. La Voix des Mascareignes, n° 192,
1966, p. 4.
— Oiseaux éteints ou en voie d’extinction du Musée de La Rochelle. Ann. Soc.
Sci. Nat. Charente-Maritime, 4, îasc. 6, pp. 1-7, 1966.
P. Pfeffer, Attaché de Recherches au C.N.R.S. — Étude d’une collection
d’oiseaux d’Amboine (Iles Moluques) (en collaboration avec J. Berlioz).
Bull. Mus. Hist. Nat., 37, 6, 1965 (1966), pp. 907-915.
— Tentative d’introduction à Madagascar et à la Réunion de Diatreophaga
striatalis, parasite de Proceras sacchariphagus « borer ponctué » de la canne
à sucre (en coll. avec Brénière et al.). Entomophaga, 2, 1966, pp. 231-238.
J. Baudouin-Bodin. — Excursion en Grande-Brière - — 8 mai 1966. Penn-ar-Bed,
n° 44, p. 191.
L. Bortoli, J. Cantoni et M. Smart. — Première capture pour la Tunisie
de Sylvia c. curruca. Alauda, 34, 1966, pp. 152-153.
S. Boutinot. — - Observations ornithologiques dans la région de Saint-Quentin
(Aisne). Oiseau et R.F.O., 36, pp. 153-154.
M. Brosselin et J. Didier. — Nidification du Grand Gravelot Charadrius
hiaticula à l’île Trévors (N. Finistère). Ibid., 36, p. 69.
Ch. Clapham, J. et Y. Coachet. — Observations d’un Goéland atricille Larus
atricilla en Bretagne. Ibid., 36, pp. 67-69.
A. Dupuy. — Liste des oiseaux rencontrés en hiver au cours d’une Mission dans
le Sahara algérien. Ibid., 36, pp. 131-144 et 256-268.
— A propos de nidification de cailles au Sahara. Ibid., 36, 1966, p. 56.
— Les gazelles du Sahara algérien. Science et Nature, n° 78, 1966, pp. 15-22.
O. Fournier. — Notes sur l’observation d’un Larus liyperboreus en Vendée.
Alauda, 34, pp. 141-146.
— et F. Spitz. — Le printemps 1965. Oiseaux de France, 16, n° 1, pp. 3-20.
H. Heim de Balsac. — Faits nouveaux concernant certaines Crocidures du
Harar (Ethiopie). Mammalia, 30, 1966, pp. 446-453, 4 fig.
— et F. de Bf.aufort. — Régime alimentaire de l’effraie dans le Bas-Dauphiné.
Applications à l’étude des Vertébrés. Alauda, 1966, 34, n° 4, pp. 309-324,
6 cartes.
— 25 —
— Étude des populations naturelles de Microlus agreslis : Bretagne et Ile
de Groix. Mammalia, 1966, 30, n° 4, pp. 637-639.
— Crocidure de l’ Ile de Sein. Ibid., 1966, 30, n° 4, pp. 634-636.
F. Hue et R. D. Etchecopar. — Notes ornithologiques du Moyen-Orient.
Oiseau et R.F.O., 36, pp. 95-109 et 233-251.
P. Isenmann et B. Schmitt. — Un nid à terre de Mésange à longue queue.
Ibid., 36, pp. 73-74.
P. H. Jones. — Les races de la Pie-grièche à tête rousse ( Lanius senator ) à Beau-
duc, Camargue, aux printemps 1959 et 1960. Alauda, 34, pp. 228-229.
L. Kerautret. — Nidification précoce du Hibou moyen-duc (Asio otus) dans
le Nord de la France. Oiseau et R.F.O., 36, p. 154.
F. Larigauderie. — Migration de Geais. Ibid., 36, pp. 70-72.
— - Rapport ornithologique 1965. Bull. Assoc. Natur. Orléanais, 31, pp. 1-36.
E. Legait, F. Petter et H. Legait. — Recherches sur le lobe intermédiaire
de l’hypophyse de quelques rongeurs africains. Mammalia, 30, 1966,
pp. 337-342.
L. Le Pape. — Capture d’une Sarcelle soucrourou à Penmarc’h (Finistère).
Penn-ar-Bed, n° 44, p. 191.
L. Marsal. — Hivernage du Torcol et captures de Sizerins flammés en Rous¬
sillon. Oiseau et R.F.O., 36, p. 155.
— Les effets des insecticides dans le Roussillon. Ibid., pp. 156-157.
R. Matthey. — - Cytogénétique et taxonomie des Rats appartenant au sous-
genre Mastomys Thomas (Rodentia-Muridae). Mammalia, 30, 1966,
pp. 105-119, 28 fig.
N. Mayaud. — Contribution à l’histoire de Netta rufina (Pallas) la Nette à huppe
rousse en Europe occidentale. Alauda, 34, pp. 191-199.
G. Moreau. — Le fuligule morillon Aylhya juligula nicheur sur un étang du
Perche ornais en 1965. Oiseau et R.F.O., pp. 158-160.
J. L. Mougin. — Observations écologiques à la colonie de Manchots empereurs
de Pointe Géologie (Terre Adélie) en 1964. Ibid., 36, 1966, pp. 167-226,
7 pl., 14 Pg.
P. Nicolau-Guili.aumet. — L’Hirondelle rousseline ( Hirundo daurica ) a niché
en France continentale. Oiseaux Fr., 16, n° 1, pp. 21-28.
G. Olivier. — Migrations de Geais. Oiseau et R.F.O., 36, pp. 69-70.
M. Ricard. — Observations de Mouettes de Sabine. Ibid., 36, pp. 64-65.
J. C. Roché. — Discographie critique. Ibid., 36, pp. 110-130.
— Le Chant de l’oiseau. Premiers résultats d’une recherche expérimentale basée
sur la « repasse ». Alauda, 34, 1966, pp. 55-63 et 133-141.
J. Sabatier PI. — Rapport préliminaire sur l’alimentation dans la nature des
Gorilles du Rio Muni (Ouest-Africain). Mammalia, 30, 1966, pp. 235-240.
J. Salvan. — Capture récente d’une Grive de Naumann Turdus naumanni
(Temm.) aux environs d’Avignon (Vaucluse). Oiseau et R.F.O., 36,
pp. 72-73.
R. Schnell et F. Grout de Beaufort. — - Contribution à l’étude des plantes à
myrmécodomaties de l’Afrique intertropicale. Mémoires de l’Institut Fonda -
— 26 —
mental d’Afrique Noire. N° 75. Mélanges Botaniques, pp. 1-66, 10 pl.
Dakar, 1966.
J. M. Thiollay. — Essai sur les Rapaces du Midi de la France. Distribution.
Ecologie. Tentative de dénombrement. Alauda, 34, pp. 210-228.
— La Migration d’automne des rapaces diurnes aux cols de Cou et Bretolet.
Nos Oiseaux, 38, pp. 230-251.
G. Valet. — Note sur les chants de Luscinia megarhynchos et Sylvia atricapilla.
Oiseau et R.F.O., 36, pp. 76-77.
L. Yeatman. — Preuve de sédentarité de Sylvia melanocephala. Ibid., 36,
pp. 157-158.
Collections reçues :
Une collection de mammifères de Guyane, Mission Chauvancy ; une très
importante collection du delta central du Niger, don de Mme Duhart
et de M. Descamps ; une très importante collection d’oiseaux du Maroc,
du Sénégal et des îles du Cap-Vert, don du R. P. R. de Naurois ; une
très importante collection d’oiseaux du Pérou, acquise de M. C. Kali-
nowski ; une collection d’oiseaux d’Écosse, don de M. J. L. Mougin ;
une très importante collection d’oiseaux de Polynésie, Mission J. L. Mou-
gin ; une collection de rongeurs (types cytotaxinomiques), don du Prof.
R. Mattheï ; une collection d’oiseaux du Kénya, acquise de
M. R. D. Charles ; une collection d’oiseaux du Kénya, acquise de
M. R. Glen ; une collection d’oiseaux du Sénégal, don de MM. G. Morel
et F. Roux ; une collection de rongeurs de Haute-Volta, don de
M. J. Mouciiet ; une collection d’oiseaux antarctiques, missions Le
Morvan et Tollu ; une collection de crânes d’Ongulés de France, mis¬
sions F. de Beaufort ; une collection de mammifères de France (Loir-
et-Cher, Pyrénées Occidentales), mission F. de Beaufort ; une collection
fondamentale de petits mammifères de France (pelotes de réjection)
par H. FIeim de Balsac et F. de Beaufort.
Éthologie des Animaux Sauvages.
J. Nouvel, Professeur, J. Rinjard, Sous-Directeur, P. Ciarpaglini, Assistant,
Fl. Saez, Chargé de Recherches au C.N.R.S. — Les maladies contagieuses
susceptibles d’être transportées et transmises par les animaux sauvages
captifs. VIII Internationales Symposium über die Erkrankungen der
Zootiere, Liepzig, avril 1966.
— , G. Chauvier, Sous-Directeur, F. Petter, Sous-Directeur, J. Rinjard,
Sous-Directeur. — Contribution à l’étude de la pathologie osseuse et
nerveuse du lion, Panthera leo (L.). Der Zoologische Garten, Liepzig
(sous presse).
G. Chauvier, Sous-Directeur. — Singes et Lémuriens d’agrément. Paris, Ror-
nemann Edit., 1 vol., 98 p., illust. (sous presse).
H. Saez, Chargé de Recherches au C.N.R.S. — Contribution à l’étude de la flore
levuriforme de quelques mammifères sauvages nouveau-nés. Mycopa-
thologia et mycologia applicata, 27, fasc. 3-4, 1965, pp. 321-338.
— 27 —
— Quelques caractéristiques phvsio-morphologiques de C-andida albicans et
incidence du facteur température sur les levures. Ann. Méd. Vét., Bruxelles,
fasc. 6, 1966, pp. 448-458.
— - Température maximum de développement d’ Aspergillus fumigatus Fresenius
et Aspergillus flavuse. Link. Bec. Méd. Vêt., 142, 1966, pp. 205-213.
- — Aspergillus nidulans (Eidam) Winter, une espèce thermophile commune
chez l’animal. Bull. Mens. Soc. Linn. Lyon, 35, n° 10, 1966, pp. 467-472.
P. C. J. Roth, Contractuel au C.N.R.S. — Vers la rationalisation de l’appli¬
cation des radiations ionisantes. Congrès de l’Assoc. Franç. pour l’avan¬
cement des Sciences. Lille, 1966.
— Antagonismes hormonaux en cancérologie expérimentale. Ann. Endocri¬
nologie, 27, n° 3 bis, supp., 1966, pp. 383-384.
— et J. Verne. — Essais de prévention du cancer expérimental. Action d’un
androgène et de quatre progestagènes. Bull, du Cancer, 1966 (sous presse).
Zoologie : Reptiles et Poissons.
J. Guibé, Professeur. — Reptiles et Amphibiens récoltés par la mission Franco-
Iranienne. Bull. Mus. Hist. Nat., Paris, 2e sér., 38, n° 2, 1966, pp. 97-98.
— Contribution à l’étude des genres Microgecko Nikolsky et Tropiocolotes
Peters (Lacertilia, Geckonidae). Ibid., n° 4, 1966, pp. 337-346, 8 fig.
— Ptychadena (. Amphibia , Salientia). Exploration du Parc National Albert,
2e sér., fasc. 18, 1966, pp. 47-64.
M. Blanc, Sous-Directeur, M. L. Bauchot, J. Arnoult et F. D’Aubexton.
— Campagne de la « Calypso » dans le golfe de Guinée et aux îles Principe,
Sào Thomé et Annobon (1956). Poissons Téléostéens (lre partie). Ann.
Inst. Océanogr., 44, n° 7, 1966, pp. 3-22.
M. L. Bauchot, Sous-Directeur. — Voir M. Blanc.
R. Roux-Estève, Assistante. — Les Serpents de la région de la Maboké-Boulcoko.
Cahiers de la Maboké, 3, n° 1, 1965, pp. 51-92, 39 fig.
J. Arnoult, Assistant. — - Contribution à l’étude des Batraciens de Madagascar.
Écologie et développement de Mantella aurantiaca. Bull. Mus. Hist.
Nat., Paris, 2^ sér., 37, n° 6, 1965 (1966), pp. 931-940.
— et M. Razarihelisoa. — Contribution à l’étude des Batraciens de Mada¬
gascar. Écologie et forme larvaire de Rhacophorus goudoti. Ibid., 38,
n° 2, 1966, ppp. 111-117.
— et J. Spillmann. — Reproduction expérimentale et hybridations nouvelles
de Téléostéens d’eau douce en laboratoire. Ibid., 37, n° 4, 1965 (1966),
pp. 599-609.
• - Hybrides de Telestes soufia (Risso) et de Phoxinus phoxinus (L.) (Pisces
Cyprinidae ). Ibid., 38, n° 4, 1966, pp. 392-395.
M. Thireau, Assistant. - — Contribution à l’étude des os cloacaux des Gecko-
nidés malgaches. Ibid., 38, n° 4, 1966, pp. 347-352, 3 fig.
J. Spillmann, Attaché de Recherches au C.N.R.S. — Sur la systématique
de Telestes soufia (Risso). Variation d’un caractère métrique chez une
souche transplantée. 4e note. Ibid., 37, n° 5, 1965 (1966), pp. 760-763.
— 28 —
— Sur la systématique de Telestes soufia (Risso). Étude d’un lot de poissons
du Paillon (Alpes-maritimesl. 5e note. Ibid., 37, n° 6, 1965 (1966)
pp. 962-965.
— Observations sur les leucocytes granuleux de quelques espèces de la famille
des Cyprinidés (Poissons téléostéens'. Ibid., 38, n° 2, 1966, pp. 132-142.
J. C. Hureau, Attaché de Recherches au C.N.R.S., P. Arnaud et C. Dousset.
— A propos de deux nouvelles collections de poissons lécoltés en Terre
Adélie (Antarctique) en 1964 et 1965. Ibid., 37, n° 6, 1966, pp. 941-950.
— et P. Arnaud. — Régime alimentaire de trois Téléostéens antarctiques
(Terre Adélie). Bull. Inst. Océanogr. Monaco, 66, 1368, 1965 (1966),
24 p.
— Étude du cycle particulier de reproduction chez Notothenia cyanobrancha.
Symposium d’Océanographie antarctique. Santiago du Chili, sept. 1966.
— Étude du régime alimentaire de trois N ototheniidae subantarctiques. Ibid,
— et R. Delépine. — Étagement comparé de la végétation marine aux îles
Kerguélen et Crozet (Océan indien). Ibid.
— Une nouvelle espèce de N ototheniidae, Notothenia brevipectoralis n. sp. pro¬
venant des îles Kerguélen (Antarctique). Bull. Mus. Hist. Nat., Paris,
2e sér., 38, n° 4, 1966, pp. 387-391, fig.
— Nouvelle description de Raja eatoni Günther 1879, Rajidae endémique des
îles Kerguélen (Antarctique). Ibid., 38, n° 4, 1966, pp. 396-399, 1 fig.
— Riologie comparée de quelques Poissons antarctiques (N ototheniidae) . Thèse
de Doct. Sci., Paris, 16 nov. 1966, 267 p., 69 tabl., 89 fig.
J. Daget, Directeur de Recherches O. R. S. T. O. M. — Note sur les Micralestes
du bassin tchadien ( Pisces , Characidae). Bull. Mus. Hist. Nat., Paris,
2e sér., 38, n° 2, 1966, pp. 129-131.
— - Taxonomie numérique des Citharininae (Poissons, Characiformes). Ibid.,
38, n° 4, 1966, pp. 376-386, 2 fig.
G. Loubens, Maître de Recherches O. R. S. T. O. M. — Biologie de Polydactylus
quadrifilis dans le bas Ogooué (Gabon). Thèse Doct. Univ. (mention
sciences), Paris, 21 déc. 1966, 139 p., 38 tabl., 18 fig., 5 cartes.
S. Le Gall, Boursière C.O.M.E.X.O. — Croissance d’un poisson téléostéen,
YAgonus cataphractus (Linné). Rapport avec le cycle sexuel et le cycle
thyroïdien. Thèse Doct. 3e cycle (Océanographie biologique), Paris,
3 déc. 1966, 82 p., 59 fig.
A. Stauch, Collaborateur technique O. R. S. T. O. M. — Quelques données sur
les Bothus de l’Atlantique et description d’une nouvelle espèce Bothus
guibei n. sp. (Pisces, Teleostei, II eterosomata) . Bull. Mus. Hist. Nat.,
Paris, 2e sér., 38, n» 2, 1966, pp. 118-125, 8 fig.
— Description d’une nouvelle espèce de Cynoglossidae capturé en eau douce
au Cambodge : Cynoglossus aubentoni n. sp. (Pisces, Teleostei, Hetero-
somata ). Ibid., 38, n° 4, 1966, pp. 362-375.
T. Nalbant. — Sur les Chaetodons de l’Atlantique, avec la description du nou¬
veau genre Bauchotia ( Pisces , Chaetodontidae) . Ibid., 36, n° 5, 1965 (1966),
pp. 584-589.
29 —
Principales acquisitions :
Poissons. — Iles Marquises (H. Lavondès). — - Mer Rouge (R. Ph. Dollfus).
• — Kerguelen (J.. C. Hureau). — Nossi-Bé (Frontier et Pichon). —
Ile de la Réunion (P. Guézé). — Madagascar (Kiener et Thérézien).
Batraciens et Reptiles. — - République Centre-africaine (Pujol). — - Rép.
du Congo-Brazzaville (Centre O. R. S. T. O. M. de Pointe Noire). — Mada¬
gascar (Thérézien). — Rép. du Tchad (Staucii).
Entomologie générale et appliquée.
A. S. Balachowsky, Professeur. — Remarques sur les Pseudococcini ( Coccoidea -
Coccidae) afro-tropicaux avec description d’un Planococcus Ferris nouveau
vivant sur Cacaoyer en République Centrafricaine. Contr. étude des
Coccoidea de l’Afrique équatoriale, 5° note (en coll. avec Mlle Danièle
Ferrero). Les Cahiers de la Maboké, 1966, 4, 1, pp. 68-72.
— Sur un deuxième Sphaeroceraspis Balachow. et Ferr. ( Coccoidea-Diaspidini )
nouveau de la forêt centrafricaine. Contr. étude Coccoidea de l’Afrique
équatoriale, 6e note (en coll. avec Mlle Danièle Ferrero). Ann. Soc.
ent. Fr. (N. S.), 1966, 2, 1, pp. 343-348.
— (et coll). — Traité d’ Entomologie appliquée à l’Agriculture. T. II, 1er volume :
Lépidoptères lre partie. Masson et Cle Éditeurs, Paris, 1 vol., 1057 p.,
373 fig., 4 pl. hors texte + 4 pl. en couleur.
L. Chopard, Professeur honoraire. — Curieuse association entre Insectes et
Thallophytes. Science Progrès La Nature, juillet 1966, p. 257.
— Contribution à l’étude Orthoptéroïdes du Népal. Ann. Soc. ent. Fr.,
n. s., 2, 1966, pp. 601-610 (coll. avec Ph. Dreux).
— Curieuses particularités dans la reproduction d’animaux à affinités discutées :
les Toupaies. Science Progrès La Nature, octobre 1966, p. 389, 1.
— Des cas d’allergie spécifique aux Criquets migrateurs. Ibid., octobre 1966,
p. 393.
— Un oiseau cavermicole du Gabon. Ibid., novembre 1966, p. 410-411.
P. Yayssière, Professeur honoraire. — La Protection de la faune sauvage.
La Voix de la Forêt, n08 2 et 3, 1964-1965, pp. 8-9.
— Sur quelques insectes des Palmiers en Amérique du Sud. XVIIe Symp.
int. phytoph. et phytiatrie, Gand, 1965, pp. 1571-1576.
J. Carayon, Sous-Directeur. —
— Emploi d’une substance mimétique de l’hormone juvénile pour la lutte
contre les Dysdercus, Hémiptères nuisibles aux Cotonniers (en coll. avec
Michèle Thouvenin). C. R. Acad. Agr. Fr., séance du 2 mars 1966,
pp. 340-346.
— Les inséminations traumatiques accidentelles chez certains Hémiptères
Cimicoidea. C. R. Acad. Sc., Paris, 262, sér. D, pp. 2176-2179.
— Metathoracic scent apparatus in Usinger. Monograph of Cimicidae. Thomas
Say foundation, VII, 1966. Ent. Soc. Amer., pp. 69-80.
— Traumatic insémination and the paragenital System, in Usinger. Monograph
of Cimicidae. Ibid., pp. 81-166.
— 30 —
J. Bourgogne, Sous-Directeur. — Un Psychidae nouveau de Rhodésie. Bull.
Soc. eut. Fr., 70, 7-8, 1965 (1966), pp. 214-217.
— Un Psychidae nouveau observé sur Cacaoyer (Lep.). Ibid., 70, 9-10, 1965
(1966), pp. 282-285.
— Famille des Psychidae, in Balaciiowsky. Traité d’ Entomologie appliquée
à l’Agriculture, II, 1966, pp. 61-73.
— — Un Eumeta nouveau de l’Angola (Lep. Psychidae). Rev. suisse Zool., 73, 2
(Hommage à Jakob Seiler), n° 8, 1966, pp. 185-191.
— Note sur deux aberrations de Proclossiana eunomia ( Nymphalidae ) (en coll.
avec Ch. Tavoillot). Alexanor, 4, 8, 1966, pp. 359-361.
M. Descamps, Sous-Directeur. — Pamphagodes rifîensis I Bolivar. Charilaidae
du Haut Atlas. Bull. Soc. ent. Fr., 71, pp. 113-121.
— Possibilités d’utilisation des facteurs bio-écologiques de limitation des acri¬
diens migrateurs (en coll. avec D. Wintrebert). Entomophaga, 11, 2,
pp. 217-229.
— Revue et diagnose préliminaire de quelques Pyryormophidae et Acrididae
de Madagascar (en coll. avec D. Wintrebert). Bull. Soc. ent. Fr., 71,
pp. 24-34.
P. C. Rougeot, Sous-Directeur. — L’Année entomologique 1965. Alexanor,
4, 1966, pp. 253-254.
— Contribution à la faune du Congo (Brazzaville). Mission A. Yilliers et A. Des-
carpentries, XXXIY. Lep. Sphingidae. Bull. Inst. Fond. Ajr. Noire,
28, sér. A, n° 3, 1966, pp. 1224-1234, 4 fig. (Description d’une espèce
nouvelle de Polyptychus ) .
— Note sur les Lépidoptères Spbingides du Musée de Dundo (Angola). Subsidios
para o estudo da biologia na Lunda (Diamang), pp. 15-27.
— Trois cas de gynandromorphisme bilatéral chez des Lépidoptères Attacidae
de République Centrafricaine (en coll. avec R. Pujol). Cahiers de La
Maboké, 4, 1, 1966, pp. 73-77, 3 fig.
A. Yilliers, Sous-Directeur. — Sur le genre Dejanira Thomson (Col. Ceram-
bycidae Cerambycinae). Ann. Soc. Ent. Fr., 2, 2, 1966, pp. 355-360,
12 fig.
— Contribution à la faune du Congo (Brazzaville). Mission A. Villiers et A. Des-
carpentries. XXIV, Coléoptères Languriidae et Helotidae. Bull. Inst.
Fond. Afr. Noire, 28, A, 1966, 2, pp. 815-826, 15 fig.
— Contribution à la faune du Congo (Brazzaville). Mission A. Villiers et A. Des-
carpentries. XXVII, Lépidoptères Papilionidae [avec A. Descarpentries],
Ibid., 28, A, 1966, 2, pp. 851-855.
— Catalogue raisonné des Buprestidae d’Indochine. VIII, Trachydini [avec
A. Descarpentries], Ann. Soc. Ent. Fr. (n. s.), 2, 3, 1966, pp. 585-600,
22 fig.
— Coleoptera from Southeast Asia. IV, Famille Cerambycidae, sous-famille
Cerambycinae [avec M. Chûjô). Mem. Fac. Lib. Arts Education, Kagawa
Univ., Japon, 2, 135, 1966, 5 p., 12 fig.
— Exploration du Parc National de l’Upemba. Mission G. F. de Witte, fasc. 70.
Reduviidae (Hemiptera). Bruxelles, 1966, pp. 1-9, 8 fig.
— 31 —
— Contribution à la faune du Congo (Brazzaville). Mission A. Villiers et A. Des-
carpentries. XXXIII, Coléoptères Cerambycidae Prioninae. Bull. Inst.
Fond. Afr. Noire, 28, A, 1966, 3, pp. 1220-1223.
— Contribution à la faune du Congo (Brazzaville). Mission A. Villiers et A. Des-
carpentries. XXXV. Hémiptères Reduviidae. Ibid., 28, A, 1966, 3, pp. 1235-
1282, 31 fig.
— Coléoptères Languriides du Cameroun des collections de l’O.B.S.T.O.M.
Ann. Soc. Ent. Fr. (n. s.), 2, 1966, pp. 654-659, 7 fig.
— Catalogue raisonné des Buprestidae d’Indochine (Col.). IX, Coraebini (lre par¬
tie) [avec A. Descarpentries], Bull. Soc. ent. Fr., 71, 3-4, 1966, pp. 86-88,
4 fig.
— Bévision des Réduviides africains. I, Oncocephalinae. Genres Watsa Sch.,
Staccia Stâl et Tsatva, nov. gen. Rev. Zool. Bot. Afr., 74, 1966, 1-2, pp. 135-
154, 36 fig.
— Contribution à la faune du Congo (Brazzaville). Mission à A. Villiers et A. Des¬
carpentries. XXXVII, Coléoptères Lucanidae [avec H. Bomans]. Bull.
Inst. Fond. Afr. Noire, 28, A, 1966, 4, pp. 1671-1672.
— Contribution à la faune du Congo (Brazzaville). Mission A. Villiers et A. Des¬
carpentries. XLII, Reptiles Ophidiens. Ibid., 28, A, 1966, 4, pp. 1720-
1760, fig.
— Catalogue raisonné des Buprestidae d’Indochine. XI, Coraebini (2e partie)
[avec A. Descarpentries], Ann. Soc. Ent. Fr. (n. s.), 2, 4, 1966, pp. 979-
994, 22 fig.
— Catalogue raisonné des Buprestidae d’Indochine. X, Trachydini (supplé¬
ment) (Col.) [avec A. Descarpentries]. Bull. Soc. ent. Fr., 71, 5-6,
pp. 131-139, 11 fig.
— A propos d’un nouveau Dolichopode des Alpes-Maritimes (Orthoptera) .
Ibid., 71, 196, 6, p. 239.
G. Colas, Chef de Travaux. — Souvenirs sur un grand entomologiste : le Docteur
René Jeannel. L’ Entomologiste, 21, 1965, pp. 4-5.
— Notes sur les Carabus (Coleopt.) pyrénéens. Bull. Soc. ent. Mulhouse, 83, 84,
85, sept. 1966.
- — Coléoptère aquatique : le Dytique Dysticus marginalis L., Science et Nature,
n° 72, pp. 41-44.
J. R. Steffan, Sous-Directeur. — Les hôtes des Lasiochalcidia Ms. ( Hym .
Chalcididae ) de la Faune de France. Bull. Mus. n. Hist. Nat., 2e sér., 38,
n° 1, 1966, pp. 400-409.
P. Viette, Maître-Assistant. — Tableaux de détermination des espèces fran¬
çaises de Notodontidae ( Lep .). Alexanor, 4, 7, 1966, pp. 307-319.
— Note sur les Notodontidae de Madagascar (Lep.). Lambillionea, 65, 1-2, 1965
(1966), pp. 1-6.
— Noctuelles Quadrifides de Madagascar, nouvelles ou peu connues, I ( Lepi -
doptera). Ibid., 65, 7-8, 1966, pp. 51-66.
— Lymantriidae et Agaristidae de Madagascar nouveaux ou peu connus (Lep.).
Ibid., 65, 9-10, 1966, pp. 87-90.
— Les types et typoïdes de Parnassius (s. 1.) se trouvant au Muséum de Paris.
(Lep. Papilionidae) (en coll. avec G. Bernakdi). Bull. Soc. ent. Fr.,
71, 3 et 4, 1966, pp. 95-100.
— 32 —
— Noctuelles Quadriiides de Madagascar nouvelles ou peu connues, II, Lep.
Noctuidae. Ibid., 71, 5-6, 1966, pp. 140-152, 1 pl.
— Les types et typo'des de Parnassius (s. 1.) se trouvant au Muséum de Paris.
{Lep. Papilionidae) (suite) (en coll. avec G. Bernardi). Ibid., 71, 5-6,
1966, pp. 163-166.
A. Descarpentries, Assistant. — Contribution à la faune du Congo (Brazza¬
ville). Mission A. Villiers et A. Descarpentries. XXVII, Lépidoptères
Papilionidae (e. coll. avec A. Villiers). Bull. Inst. Fond. Afr. Noire,
28, A, 1966, 2, pp. 851-855.
— Catalogue raisonné des Buprestidae d’Indochine [Col.). VIII, Trachydini
(fin) (en coll. avec A. Villiers). Ann. Soc. ent. Fr. (n. s.), 2, 3, 1966,
pp. 585-600, 22 fïg.
— Catalogue raisonné des Buprestidae d’Indochine [Col.]. IX, Coraebini (lre par¬
tie) (en coll. avec A. Villiers). Bull. Soc. ent. Fr., 71, 3-4, 1966, pp. 86-88,
4 fig.
— Catalogue raisonné des Buprestidae d’Indochine (Col.). X, Trachydini (sup¬
plément) (en coll. avec A. Villiers). Ibid., 71, 5-6, 1966, pp. 131-139,
11 fig.
— Catalogue raisonné des Buprestidae d’Indochine (Col.). XI, Coraebini (2e par¬
tie) (en coll. avec A. VilliersI. Ann. Soc. ent. Fr. (n. s.), 2, 4, 1966,
pp. 979-994, 22 fig.
— Un nouvel Actenodes malgache (Col. Bupr.). Bull. Soc. ent. Fr., 71, 9-10,
1966, pp. 200-201, 5 fig.
D. Ferrero (MUe), Assistante. — Remarques sur les Pseudococcini (Coccoidea-
Coccidae) afro-tropicaux avec description d’un Planococcus Frs nouveau
vivant sur Cacaoyer en République Centrafricaine. Contr. étude des
Coccoidea de l’Afrique équatoriale, 5e note (en coll. avec A. S. Bala-
chowsky). Les Cahiers de La Maboké, 1966, 4, 1, pp. 68-72.
— Sur un deuxième Sphaeroceraspis Balachow. et Ferr. ( Coccoidea-Diaspidini )
nouveau de la forêt centrafricaine. Contr. étude Coccoidea de l’Afrique
équatoriale, 6° note (en coll. avec A. S. Balachowsky). Ann. Soc. ent.
Fr. (n. s.), 2, 1, 1966, pp. 343-348.
G. Bernardi, Maître de Recherches au C.N.R.S. — ■ Deux nouvelles sous-espèces
de Synchlôe callidice Esper (Lep. Pieridae). Bull. Soc. ent. Fr., 70, 1966,
pp. 230-232.
— La variation géographique de l’ Euryphura porphyrion Ward (Lep. Nym-
phalidae). Biologia Gabonica, 1, 1966, pp. 305-312, pl. 1 et 2.
— Une espèce jumelle méconnue du genre Leplosia Hb. (Lep. Pieridae). Lam-
billionea, 65, 1966, pp. 98-105, 14 fig.
— Les types et typoïdes de Parnassius (s. 1.) se trouvant au Muséum de Paris
(Lep. Papilionidae) (en coll. avec P. Viette). Bull. Soc. ent. Fr., 71,
1966, pp. 95-100, 163-166.
— Une espèce jumelle méconnue du genre Maniola Schrank (Lep. Satyridae )
(en coll. avec Mlle M. Lacnel). Ibid., 71, 1966, pp. 35-40, 11 fig.
H. de Lesse, Chargé de Recherches au C.N.R.S. — Impressions d’un lèpidopté-
riste en Amérique du Sud. Alexanor, 4, 1965, pp. 171-178 ; 4, 1966, pp. 225-
232, pl. 6 et 7, et pp. 242-252, pl. 10 et 11.
— 33 —
— Variation chromosomique chez Agrodiaetus dolus Hübner (Lep. Lycaenidae).
Ann. Soc. ent. Fr. (n. s.), 2, 1, 1966, pp. 209-214.
— Formules chromosomiques de quelques Lépidoptères Rhopalocères d’Afrique
Centrale. Ann. Soc. ent. Fr. (n. s.), 11, 2, 1966, pp. 349-353.
F. Pierre, Maître de Recherches au C.N.R.S. — Sur quelques Ténébrionides
recueillis au Fezzan par le Professeur A. Pasa. Mem. Mus. Civ. St. Nat.
Verona, 11, 1963 (1965), pp. 205-209.
— Les Adesmia récoltés par P. Jolivet au Sudan [Col. Tenebrionidae ) (en coll.
avec Cl. Girard). Bull. Inst. Fond. Ajr. Noire, 28, n° 4, 1966, sér. A,
pp. 1487-1493.
M. Lagnel Allle) , Coll. Technique au C.N.R.S. — Note sur l’armure génitale 3
et Ç du sous-genre Pieris Schrank (Lep. Pieridae). Bull. Soc. ent. Fr.,
71, 1966, pp. 91-94, 12 lïg.
— Une espèce jumelle méconnue du genre Maniola Schrank (Lep. Satyridae )
(en coll. avec G. Rernardi). Ibid., 71, 1966, pp. 35-40, 11 fîg.
H. Bertrand, Directeur honoraire à l’École pratique des Hautes Études. —
Note sur les premiers états des Dryopides d’Amérique (Col.) (addenduml.
Ibid., 70, 7-8, 1965 (1966), pp. 163-166, fig. 1-2.
• — Les larves de Coléoptères aquatiques de l’Angola. Publ. cuit. comp. Diam.
Angola, 72, 1966, pp. 135-150, fig. 1-14.
— Les premiers états des Ptilodactylidae (Col.) aquatiques. Bull. Mus. Nat.
Hist. Nat., 2® sér., 38, n° 2, 1966, pp. 143-150, fig. 1-2.
— Notes sur les larves de Coléoptères aquatiques de l’Insulinde (Mission Thie-
nemann 1928-1929). Ibid., 2e sér., 38, n° 4, 1966, pp. 416-426, fig. 1-7.
— Larves de Coléoptères aquatiques de l’Afrique orientale. Ibid., 2e sér., 38,
n° 5, 1966, pp. 562-573.
J. Stempffer, Correspondant du Muséum. — Liste des Lépidoptères Lycaenidae
de Côte d’ivoire actuellement connus. Bull. Inst. Fond. A/r. Noire, 28,
A, 1966, 4, pp. 1554-1586, 13 fig.
C. Herbulot, Attaché au Muséum. — Description de quatre nouveaux Geo-
metridae des Comores. Bull. Soc. ent. Fr., 70, 1966, pp. 285-287.
— Nouveaux Geomelridae su sud-ouest de Madagascar. Bull. Soc. Linn. Lyon,
35, 1966, pp. 216-221.
— Note sur quelques Geomelridae des Monts de Vaucluse. Lambillionea, 65,
1966, pp. 35-41.
— Description de trois nouveaux Geomelridae du Congo. Lambillionea, 65, 1966,
pp. 72-75.
A. Hoffmann, Attaché au Muséum. — Curculionides nouveaux de l’Ile aux
Cochons (Archipel des Crozet). Comité national Français des Recherches
Antarctiques ( C.N.F.B.A. ), 15, n° 6, 1966, pp. 57-63, 9 fig.
— Curculionides inédits du Togo et du Mont Nimba (Coléoptères). Bull. Inst.
Fond. Ajr. Noire, 28, sér. A, 2, pp. 722-728, 1 fig.
— Coléoptères Curculionides nuisibles au Cacaoyer en Côte-d’Ivoire. Ibid., 28,
sér. A, 3, pp. 998-1007, 6 fig.
— Curculionides nouveaux ou critiques de la faune française et espagnole.
L’Entomologiste, 21, 1965 (1966), 4-5, pp. 57-66, 13 fig.
4
— 34 —
— Résultat des explorations zoologiques du Dr. Z. Kaszab, en Mongolie.
Ergebnisse der zoologischen Forschungen von Kaszab in der Mongolei
(Bruchides). Rovarlanikozlemenyck, Folia ent. (ser. nov.), 1965, 18, 33,
pp. 563-566.
J. Balazuc (Dr.), Correspondant du Muséum. — Coléoptères du Mont Lozère
et de ses environs (principalement Staphylins et Carabiques) (en coll.
avec J. Jarrige). Bull. mens. Soc. Linn. Lyon , 35, 1966, 6, pp. 295-303.
J. Jarrige, Attaché au Muséum. — Un Tachinus nouveau d’Italie. L’ Entomo¬
logiste, 21, 6, 1965, (1966), pp. 99-100.
— Coléoptères du Mont Lozère et de ses environs. Bull. Soc. Linn. Lyon , 35,
1966, 6, pp. 295-303.
— Stenus nouveaux des Comores (Col. Stenidae). Bull. Soc. ent. Fr., 71, 1966,
5-6, pp. 121-123.
H. de Toulgoët, Travailleur libre. - — Descriptions d ’ Arctiidae nouveaux de
Madagascar ( Lep .) (14e note). Ibid., 70, 1965, pp. 217-230.
— Quinze jours de chasse au Maroc. Alexanor, 4, n° 5, 1966, pp. 197-207.
— Les divagations subspécifiques. Ibid., 4, n° 6, 1966, pp. 273-276.
— L’imbroglio des Zygènes marocaines. Ibid., 4, n° 7, 1966, pp. 319-322.
Principales collections reçues :
— Entrée au Laboratoire de la collection A. $. Balachowsky : Cochenilles
d’Europe, d’Afrique, du Moyen-Orient. Cette collection est une des
plus importantes d’Europe.
— Don de Mme J. Briel : la collection J. Briel (Coléoptères de France).
Autres acquisitions :
— Don de M. N. Halle, sous-directeur au Laboratoire de Phanérogamie,
un important lot de Lépidoptères d’Afrique occidentale (1951-1966) ;
de M. H. Stempffer, Lycénides d’Éthiopie ; de M. P. Dreux, insectes
du Népal (divers ordres) ; de M. C. Lemaire, attacides américains ;
de M. Y. Allard, Lépidoptères du Katanga.
— Important matériel entomologique récolté par diverses missions effec¬
tuées dans le cadre du Laboratoire : République Centrafricaine (Boukoko-
La Maboké), par MM. A. S. Balachowsky, M. Boulard, R. Pujol ;
Cameroun (B. de Miré) ; Tchad (M. Descamps) ; Madagascar (P. Viette,
D. Wintrebert) ; Turquie (G. Remaudière) ; Liban (R. Bénard) ;
Iran (R. Bénard, P. Gaillot, G. Remaudière) ; Afghanistan (M. Dons-
koff).
— Enfin, nombreux paratypes d’Orthoptères, par échange avec les Musées
de Léningrad, Madrid, Londres.
— 35 —
Zoologie : Arthropodes.
M. Yachon, Professeur. — Quelques remarques sur le genre Neobisium J. C.
Chamberlin (Arachnides, Pseudoscorpions, Neobisiidae) à propos d’une
espèce nouvelle : Neobisium [N.) gineti habitant les cavernes de l’est de la
France. Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 37, n° 4, 1965, pp. 645-658, 15 fîg.
— Les conduits évacuateurs des glandes chélicériennes chez les Pseudoscorpions
(Arach.). Senckenber giana biologica , 47, 1, 1965, pp. 29-34, 4 fig., 1 pl.
— A propos d’un Scorpion d’Israël Nebo hierichonticus (Simon, 1872), famille
des Diplocentridae. Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 37, n° 5, 1965, pp. 766-767.
— Contribution à l’étude du développement post-embryonnaire des Araignées.
Troisième note : Pholcus phalangioides (Fussl.) (PholcidaeL Bull. Soc.
Zool. Fr., 90, n»s 5-6, 1965, pp. 607-620, fig. 64-73.
— Olpium minnizioides nouvelle espèce de Pseudoscorpion olpudae habitant
l’île Hasikaya (sud de l’Arabie). Ann. Mag. Nat. Hist. sér. 13, 9, 1966,
p. 183.
— Liste des Scorpions connus en Egypte, Arabie, Israël, Liban, Syrie, Jordanie,
Turquie, Irak, Iran. Toxicon, 4, 1966, pp. 209-218.
J. Forest, Sous-Directeur. — Campagne de la « Calypso » au large des côtes
atlantiques d’Amérique du Sud (1961-1962). (Première partie). 1. Compte
rendu et liste des stations. Rés. scient. Camp. Calypso. 7. Ann. Inst. Océa-
nogr., 44, 1966, pp. 329-350, 2 cartes.
— Campagne de la « Calypso » dans le Golfe de Guinée, et aux îles Principe,
Sâo Tomé et Annobon (1956). 17. Crustacés Décapodes : Pagurides.
Ibid., pp, 125-172, fig. 1-25.
— et D. Guinot. — - Campagne de la « Calypso » dans le Golfe de Guinée et aux
îles Principe, Sâo Tomé et Annobon (1956). 16. Crustacés Décapodes :
Brachyoures. Ibid., pp. 23-124, fig. 1-19.
— Voir A. Crosnier.
J. M. Démangé, Sous-Directeur. — Remarques sur quelques Myriapodes caver¬
nicoles de France. Description d’une forme nouvelle du genre Metaiulus.
Bull. Soc. Hist. nat. Toulouse, 100, fasc. 3-4, 1965, pp. 446-450, fig. 1-5.
— Un nouveau Gomphodesmus africain (Myriapode : Diplopode, Polydesmoidea).
Cahier La Maboké, 3, 1, 1966, pp. 93-96, fig. 1-11.
— Myriapodes récoltés aux monts Loma (Sierra Leone) par la mission E.N.S.-
I.F.A.N. (Note préliminaire). Bull. I.F.A.N., 28, sér. A, n° 2, 1966,
pp. 583-596, fig. 1-19.
— Une nouvelle espèce du genre Peridontopyge nuisible aux plantations tro¬
picales. Ibid., 28, sér. A, n° 3, 1966, pp. 986-988, fig. 1-3.
— Nouvelle espèce de Peridontopyge de Côte-d’Ivoire (Myriapodes, Diplopodes,
Spirostreptoidea). Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 38, 4, 1966, pp. 448-450,
fig. 5.
— Contribution à la faune myriapodologique de la Côte-d’Ivoire. Bull. I.F.A.N.,
28, sér. A, n° 4, 1966, pp. 1412-1413, fig. 1-2.
A. Badonnil, Sous-Directeur honoraire. — Sur le genre Archipsocus Ilagen
(Psocoptera, Archipsocidae). Bull. Mus. Hist. nat., sér. 2, 38, n° 4, 1966,
pp. 409-415, fig. 1-5.
— 36 —
— Sur quelques Psocoptères des îles Mascaraignes. Bull. Soc. eut. Fr., 71, nos 7-8,
pp. 234-238, 13 fig.
D. Guinot, Assistante. — Recherches préliminaires sur les groupements naturels
chez les Crustacés Décapodes Brachyoures. I. Les affinités des genres
Aethra, Osachila, Hepatus, Hepatella et Actaeomorpha. Bull. Mus. Hist.
nat., 2e sér., 38, n° 5, 1966 (1967), pp. 744-762, fig. 1-24.
— Voir J. Forest.
J. Heurtault-Rossi, Assistante. — Roncus [R.) lucifugus Simon 1879, Pseudo¬
scorpion cavernicole de la faune française, n’appartient pas au genre
Roncus L. Koch mais au genre Microcreagris Balzan. Ibid., 37, n° 4,
1965 (1966), pp. 659-666, 12 fig.
— Description d’une nouvelle espèce : Neobisium [N.) caporiaccoi (Arachnides,
Pseudoscorpions, Neobisiidae) de la Province de Belluno en Italie. Ibid.,
2^ sér., 38,’ 5, 1966, pp. 606-628, fig. 1-37.
Saint Laurent-Dechancé (Mme de), Assistante. — Iridopagurus, genre nou¬
veau de Paguridae (Crustacés Décapodes) des mers tropicales américaines.
Ibid., 2» sér., 38, n° 2, 1966, pp. 151-173, fig. 1-38.
— Remarques sur la classification de la famille des Paguridae et sur la position
systématique d 'Iridopagurus de Saint Laurent. Diagnose d ’ Anapagrides
gen. nov. Ibid., n° 3, 1966, pp. 257-265.
J. -P. Mauriès, Assistant. — Une nouvelle sous-espèce cavernicole de Metaiulus
pratensis Blovver et Rolfe, 1956 (Diploda-Iuloidea). Ann. Spéléol. Paris,
20, 4, 1965, pp. 519-522, fig. 1-4.
— Notes sur les Diplopodes pyrénéens. III. Le sous-genre Ceratosphys Ribaut
1920 (Craspedosomoidea). Bull. Soc. Hist. nat. Toulouse, 102, 1, 1966,
pp. 325-334, fig. 1-10.
— Découverte, par Henri Coiffait, de représentants des genres Speleoglomeris
Silv. et Trichoblaniulus Verhoefî dans les grottes de Grèce (Diplopoda).
Ann. Speleol. Paris, 21, 3, 1966, pp. 621-630, fig. 1-14.
— V andeleuma et Vascomosa, genres nouveaux des grottes du Pays Basque
français (Diplopoda-Craspedosomoidea). Ibid., 21, 3, 1966, pp. 631-641,
fig. 1-21.
A. Crosnier, Correspondant, et J. Forest. — Campagne de la « Calypso »
dans le Golfe de Guinée et aux îles Principe, Sâo Tomé et Annobon (1956)
et Campagne aux îles du Cap Vert (1959). 19. Crustacés Décapodes :
Alpheidae. Rés. scient. Camp. Calypso. 7. Ann. Inst. Océanogr., 44, 1966,
pp. 199-314, fig. 1-33.
J. Denis, Correspondant. — Les Araignées du Fezzan. Bull. Soc. Hist. nat.
Afrique du Nord, 55, 1964 (1966), pp. 103-144, 8 pl.
- — Second supplément à la faune arachnologique de Vendée. Bull. Soc. sci.
Bretagne, 39, fasc. 3-4, 1964 (1966), pp. 159-176.
— Un Theridiide social du Gabon. Biol. Gabon., 1, 4, 1965, pp. 395-400.
— A propos de la provenance des Araignées exotiques importées en Europe.
C. R. Soc. Biogéogr., 42, n° 365, 1965, pp. 3-6.
— A l’attention des non-spécialistes : la manipulation des Micro-Araignées.
L'Entomologiste, 21, 1965, pp. 114-117.
— Milleriana, a nex genus for a British Spider ( Scotargus inerrans O. P. — C.).
Bull. British Spid. St. Group, n° 31, 1966, p. 9.
— 37 —
— Noie sur les Erigonides. XXXIII. A propos du genre Scotargus Simon.
Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 37, 5, 1965 (1966), pp. 975-982.
— Pseudomaro aenigmaticus n. gen., n. sp., Araignée nouvelle pour la faune
de Belgique, et un congénère probable de Sibérie. Bull. Inst. R. Sci.
nat. Belgique , 42, n° 9, 1966, pp. 1-7.
R. P. Sreenivasa-Reddy, Attaché de Recherches au C.N.R.S. — Contribution
à la connaissance des Scorpions de l’Inde, Charmus indiens Hirst 1915.
Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 38, n° 3, 1966, pp. 247-256, 15 fîg.
F. Grandjean, Associé. — Selenoribates mediterraneus et les Selenoribatidae.
Acarologia, 8, 1, 1966, pp. 129-154, 3 fig.
— Collohmannia gigantea Selln. Première partie. Ibid., 8, 2, 1966, pp. 328-357,
8 lig.
— Erogalumna zeucta n. g., n. sp. (Oribates). Ibid., 8, 3, 1966, pp. 475-498,
4 lig.
— Marc André (1900-1966). Notice nécrologique. Ibid., 8, 3, 1966, pp. 397-400,
1 ph.
C. Juberthie, Travailleur libre, Laboratoire souterrain de Moulis. — Étude
d’une anomalie de la pigmentation des yeux et des appendices d’un
Opilion (Arachnides). Bull. Soc. Zool. Fr., 90, 4, 1965, pp. 401-403.
Collections reçues :
Arachnides
Araignées : Gabon, France (J. Denis) ; Chili (H. Levi) ; Madagascar
(P. Betsch).
Pseudoscorpions : Madagascar (R. Legendre), P. Betsch ; Ile Salomon
P. (Greensdale) ; France (J. Balazuc).
Scorpions : Polynésie (Y. Plessis) ; Nouvelle-Calédonie (Kritscher) ;
France (A. Kiener, Blankstein, J. Netien, A. Mantoy) ; Madagascar
(P. Griveaud, Rahasimboahang, R. Legendre, P. Betsch, L. Bigot,
R. Stockmann) ; Haute-Volta (LamontellerieI ; Algérie (Lamontel-
lerie, Cl. Junqua) ; Tchad (A. Stauch) ; Maroc (F. Petter, Garzoni,
Gysin) ; République du Congo (Godeaux) ; Turkmenie (Y. G. Heptner) ;
Israël (R. Stockmann).
Solifuges : Algérie-Sahara (Cl. Junqua).
Thélvphones : Japon (M. Yoshikura).
Myriapodes : Congo (Brazzaville) (A. Villiers, A. Descarpentries) ;
Sierra Sierra Leone (M. Lamotte) ; France (Cl. Delamare-Deboutte-
ville) ; Madagascar (Paulian, R. Legendre) ; Provenances diverses
(H. Coiffait, J. P. Mauriès).
Crustacés
Stomatopodes : Amérique du Sud (Coll. Calypso, R. B. Manning det.).
Décapodes : Brachvoures des côtes françaises (R. Ph. Dollfus), de Mada¬
gascar (A. Crosnier), du Congo (A. Crosnier), du Viêt-Nam (R. Serène),
de Californie (.1. S. Garth). — Anomoures : Porcellanidae d’Amérique
du Sud (Coll. Calypso, J. Haig dét.) ; Lithodidae d’U.R.S.S. (Acad. Sci.,
Inst, de Zoologie, Léningrad).
— 38
Laboratoire d’Etude et de Recherches sur les Arthropodes irradiés
(L.E.R.A.I.)
P. Niaussat, Maître de Recherches du Service de Santé des Armées. — Influence
de la 5-Hydroxytryptamine et de quelques composés chimiquement voisins
sur la croissance et le métabolisme glucidique des Végétaux supérieurs.
Thèse Doct. Sci. Bordeaux, 1966. Dactylographiée, 216 p., 60 fig., 30 tabl.,
C.N.R.S. Arch. Orig. A0290.
Malacologie.
Édouard Fischer-Piette, Professeur. — Mise au point de nomenclature. Bull.
Mus. nat. Ilist. nat., sér. 2, 37, n° 5, 1965 (1966), p. 818.
— Situation des Fucacées de la côte basque en 1965. Bull. Cent. Et. Bech. sci.
Biarritz, 6 (1), 1966, pp. 85-94.
— Elminius modestus en Gironde. Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2e sér., 38, n° 4,
1966, pp. 451-454.
— et I. Benset. — Le problème de la distribution des variétés de coloration.
Contribution au cas de Monodonta lineata. Journ. de Conchyl., 105, 3,
1966, pp. 129-138.
— et J. Bedoucha et F. Salvat. — Mollusques terrestres de Madagascar.
Ariophantidae. Mém. Mus. nat. Hist. nat., sér. A, Zool., 40, fasc. 1, 1966,
pp. 1-50, 6 pl.
— et R. Duperier. — Situation des Fucacées de la côte basque en 1963 et 1964.
Bull. Cent. Et. Bech. sci. Biarritz, 5 (3), 1965, pp. 331-339.
— et J.-M. Gaillard. — Sur les variations de Littorina saxatilis. VIL Des
populations changent actuellement d’aspect. Cah. Biol, mar., 7, 1966,
pp. 375-382.
Andrée Tixier-Durivault, Maître de Conférences, Sous-Directeur. — Quelques
Octocoralliaires australiens. Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2e sér., 37, n° 4,
1965 (1966), pp. 705-716, 3 lïg.
— et F. Lafargue. — Quelques Alcyonaires des Iles de Glénan. Ibid., 38,
n° 4, 1966, pp. 456-460.
Gilbert Ranson, Maître de Conférences, Sous-Directeur honoraire. — Substra¬
tum organique et matrice organique des prismes de la couche prismatique
de la coquille de certains Mollusques Lamellibranches. C. B. Acad. Sci.,
262, 1966, pp. 1280-1282.
Gustave Cherboksier, Chef de Travaux. — Mode singulier d’expulsion du
bivalve Corbula gibba (Olivi) absorbé par l’Astérie Astropecten ajricanus
Koehler. Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2e sér., 38, n° 3, 1966, pp. 270-273,
fig-
— - Note Sur une Ophiure peu connue : Cryptopelta brevispina Ludwig. Ibid., 37,
n° 4, 1966, pp. 701-704, fig.
— Note sur une nouvelle Holothurie dendrochirote du golfe de Guinée Psolus
tropicus n. sp. Ibid., n° 6, 1966, pp. 1024-1029, 3 fig.
— 39 —
■ — Deuxième contribution à l’étude des Holothuries de la Mer Rouge de l’Uni¬
versité hébraïque de Jérusalem. Sea Fish. Res. St., 35, 1966, 12 pages,
fig. 1-7.
Bernard Salvat, Maître Assistant. — Eurydice pulchra Leach, 1915. — - Eurydice
a/finis H. J. Hansen, 1905 (Isopodes Cirolanidae). Taxonomie, Ethologie,
Ecologie, Répartition verticale et cycle reproducteur. Actes Soc. Linn.
Bordeaux, 1966, 103, A, 1, 77 pages et 26 graphiques, fig. hors texte.
Henry Chevallier, Assistant. — Addendum pour les Mollusques de l’Expédi¬
tion du Mexique. Journ. de Conchyl., 105, n° 2, 1966, pp. 62-65.
- — Catalogue des collections du Muséum correspondant à l’Histoire naturelle
des Mollusques de Férussac, 2e partie. Bull. Mas. nat. Hist. nat., 2e sér.,
37, n° 3, 1965, pp. 476-489. 3e partie. Ibid., n» 4, 1965 (1966), pp. 678-689.
4e partie, Ibid., n° 6, 1965 (1966), pp. 1001-1012.
— (en collaboiation avec MM. J. M. Doby, G. Mandahl-Barth, A. Chabaud
et B. Rault). — Extension en Corse du Mollusque gastéropode Potamo-
pyrgus jenkinsi ISmith 1889) (Hydrobiidae). Ibid., 37, n° 5, 1965 (1966),
pp. 833-843.
J. G. J. Kuiper, Membre correspondant du Muséum. — On Vitrea contracta
(Westerlund). Journ. oj Conchol., 25, 1964, pp. 276-278.
— Sur la présence des espèces du genre Pisidium dans les eaux lacustres des
Pyrénées-Orientales. Vie et Milieu, 15, 1964, pp. 677-685.
— Familie Pisidae in Janssen (A. W.) et De Vogel (E. F.). — Zoet water-
mollusken van Nederland, Uitgave van de Nederlandse jengbond voor
Naturstudie, 1965, 19 p.
— Zur Frage der Identitàt von Pisidium pervulum Clessin. Arch. Moll., 94,
1965, pp. 151-155.
— Critical révision of the New Zealand Sphaeriid Clams in theDominion Muséum,
Wellington. Rec. Domin. Mus., 5, 1966, pp. 147-162.
— - Pisidium (Parapisidium n. subg.) reticulatum n. sp. von der insel Nossi-Bé
bei Madagaskar und aus Rhodesien. Arch. Moll., 95, nos 1-2, 1966,
pp. 15-18.
— Bemerkungen zu Pisidium urinator Clessin. Arch. Moll., 95, nos 3-4, 1966,
pp. 151-154.
— The status of Pisidium hibernicum Westerlund. Journ of Conchol., 26, 1966,
pp. 42-46.
— Les espèces africaines du genre Pisidium, leur synonymie et leur distribution
(Mollusca, Lamellibranchiata, Sphaeriidae). Musée Royal de l’Afrique
Centrale. Tervuren, Belgique, Annales, Série in-8°. Sci. Zool., n° 151,
1966.
Georges Lecointre, Attaché au Muséum. — Le quaternaire marin de l’Afrique
du nord-ouest. Quaternaria, VII, Roma, 1965.
— Une hypothèse sur la date de la transgression quaternaire en Mauritanie.
Notes sera. Géol. Maroc, 25, n° 185, 1965, pp. 79-80.
— Les travertins de Taza (Maroc oriental). Ibid., n° 185, 1965, pp. 109-114.
— Quelques remarques sur le quaternaire marin de l’île de Gran’Canaria. Actes
du Ve Congrès Panafricain de préhistoire et de l’étude du quaternaire.
Publicaciones del S.I..A. del EXCMO, calbido insular n° 6, Santa Cruz
de Tenerife, Islas Canarias, 1966.
— 40 —
Louis Redier, Attaché au Muséum. — Hydraires d’Ar Gazek. Bull. Soc. Sc. nat.
ouest France, 63, 1966, pp. 7-28.
- — Contributions à l’étude des rivages coralliens en Nouvelle-Calédonie. Cahiers
du Pacifique, n° 9, 1966.
— Bryozoaires, Expéditions Antarctiques, Campagne 1964-1965. Bull. Inst.
Roy. sci. nat. Belgique, 42, n° 25, 1966.
Jacques Dupouy, Chargé de Recherches au C.N.R.S. — Les Veronicellidae de
Madagascar, des Comores, des Seychelles, de La Réunion et de l’île
Maurice. Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2e sér., 37, n° 4, 1965 (1966), pp. 667-
677.
Claudine Devos, Attachée de Recherches au C.N.R.S. — Histologie d ’Axinella
dissimilis (Bowerbank) et de Raspailia ramosa (Montagu) (Spongiaires).
Ibid., 38, n° 4, 1966, pp. 461-475.
J. P. Diaz. — Contribution à l’étude morphologique, anatomique, cytologique
et histologique de deux espèces d’Urocyclinidae de Madagascar. D.E.S.
Biologie, Université de Montpellier.
Liliane Renault. — Existence d’une glande intra-palléale et d’une branchie
anale chez Cassidula labrella Deshayes (Mollusque pulmoné). C. R. Acad.
Sci., 262, 1966, pp. 2243-2245.
Principales collections reçues :
Mollusques de Ceylan (don de M. le Professeur J. Berlioz) ; Chitons du
golfe de Guinée (récoltés par J. Forest et G. Cherbonnier) ; une série
de préparations de radules de Cyprées (don de M. Paul Vayssière) ;
Mollusques d’Anatolie occidentale (don de M. Deguirmenci, lzmir) ;
Céphalopodes de la Mer Rouge (don de M. R. Ph. Dollfus) ; Mollusques
de Thailand et du Siam (don de M. Brandt) ; Mollusques du Mexique
(don de M. le Professeur Lamotte) ; Mollusques terrestres et fluviatiles
d’Europe (y compris un lot de cavernicoles) (don de M. le Professeur
G. Chabaud) ; Mollusques de Madagascar (dons de M. Brunck et du
père Otto Appert).
Hydraires récoltés en Mer Rouge (don de M. R. Ph. Dollfus) ; Éponges :
un lot de types d’espèces malgaches (don de M. Vacelet, Tuléar) ;
Mollusques, Alcyonaires et Echinodermes récoltés par B. Salvat en Poly¬
nésie française (Missions Muséum II et III) et en Tasmanie.
Zoologie : Vers.
Alain G. Chabaud, Professeur, et O. Bain. — Description de Harlwichia rous-
seloti n. gen. n. sp. Ascaride parasite de Crocodile et remarques sur la
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nat., 2e sér., 37, n° 5, 1965 (1966), pp. 848-853, fig. 1-2.
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des rats domestiques. Ann. Parasitol. hum. et comp., 41, n° 3, 1966,
pp. 243-249, fig. 1-3.
- 41
— et R. Ph. Dollfus. — Hatlerianema hollandei n. g., n. sp., Nématode hété-
ralcide parasite de Rhynchocéphale. Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2e sér.,
37, n° 6, 1965 (1966), "pp. 1041-1045, fig. 1-2.
— Y. J. Golvan, O. Bain et E. R. Brygoo. — Étude systématique et données
biologiques sur un Nématode rhabditoide parasite de Mantes à Mada¬
gascar. Bull. Soc. zool. Fr., 90, nos 2-3, 1965 (1966), pp. 231-241, fig. 1-2.
— Voir aussi Adam, Landau et Chabaud ; Doby, Chabaud, Mandahl-Barth,
Rault et Chevallier ; Doby, Rault, Deblock et Chabaud.
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pp. 134-144.
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Roma 1964, Proc., 1, 1966, pp. 604-605, 619.
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Limnogale [Limnogale mergulus Major, 1896). Bull. Mus. nat. Hist. nat.,
2« sér., 37, n» 6, 1965 (1966), pp. 1030-1036, fig. 1-2.
Jean-Claude Quentin, Assistant. — • Spirurides de Rongeurs de la station expé¬
rimentale de La Maboké. Ibid., 2e sér., 37, n° 4, 1965 (1966), pp. 690-700,
fig. 1-3.
— Schneidernema chabaudi n. sp. et Subulura williaminglisi n. sp., deux nou¬
velles espèces de nématodes parasites de Muridae africains. Ibid., 2e sér.,
37, n° 5, 1965 (1966), pp. 854-860, fig. 1-3.
— Cestodes de rongeurs de la République Centre-Africaine, lst internat. Congr.
Parasitol., Roma 1964, Proc., 1, 1966, pp. 489-490.
- — et J. C. Beaucournu. — Cysticercoides d’ Hymenolepididae parasites d’in¬
sectivores chez des Siphonaptères. — C. R. Acad. Sc., sér. D, 262, 1966,
pp. 2059-2062, fig. 1-2.
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fig. 1-9.
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p. 5.
— et R. Killick-Kendrick. - — Rodent Plasmodia of the Republique Centrafri¬
caine : the sporogony and tissue stages of Plasmodium chabaudi et
P. berghei yoelii. Ibid., 60, n° 5, 1966, pp. 633-649, fig. 1-4, 4 pl., 2 tabl.
— Note préliminaire sur le cycle évolutif des deux Plasmodium du rongeur
Thamnomys rutilans de la République Centrafricaine. C. R. Acad. Sc.,
sér. D, 262, 1966, pp. 1113-1116.
— Voir aussi : Adam, Landau et Chabaud ; Garnham, Landau et Killick-
Kendrick.
Jean-Louis Albaret, Assistant. — Voir Rioux, Albaret, Bres et Dumas.
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Édouard R. Brygoo, Correspondant. — Hématozoaires de Reptiles malgaches. Y.
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description d’un trypanosome nouveau : Trypanosoma betschi n. sp.
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pp. 165-170, fig. 1-2.
— là. VI. Trypanosoma petteri n. sp. parasite de Phelsuma. Liste des Trypano¬
somes de Reptiles. Ibid., 35, fasc. 1, 1966, pp. 171-184, 1 fig.
— Y. J. Golvan, R. Houin et P. Daynes. — Éventualité du transfert à
l’homme de l’Acanthocéphale du porc. Ibid., 35, fasc. 1, 1966, pp. 159-161.
— Voir aussi : Ciiabaud, Brygoo et Petter ; Chabaud, Golvan, Bain et
Brygoo.
Yves J. Golvan, Attaché. — - Voir Brygoo, Golvan, Houin et Daynes ;
Chabaud, Golvan, Bain et Brygoo.
Annie J. Petter, Attachée de Recherches. — Remarques sur les populations
d’oxyures parasites de Testudinidae en Afrique du Sud. lst. internat.
Congr. Parasitol., Roma 1964, Proc., 1, 1966, pp. 513-514.
— Equilibre des espèces dans les populations de Nématodes parasites du côlon
des tortues terrestres. Mém. Mus. nat. Hist. nat., sér. A, Zool., 39, fasc. 1,
1966, pp. 1-252, fig. 1-96.
— Voir aussi : Chabaud, Brygoo et Petter.
Marie-Claude Desset, Attachée de Recherches. — Contribution à la systéma¬
tique des Filaires du genre Selaria ; valeur des diérides. Mém. Mus. nat.
Hist. nat., sér. A, Zool., 39, fasc. 2, 1966, pp. 257-287, fig. 1-13.
— Voir aussi Chabaud et Desset.
Odile Bain, Stagiaire de Recherches. — - Oxyures parasites de l’intestin de la
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hum. et comp., 40, n° 6, 1965 (1966), pp. 659-676, fig. 1-6.
— Particularités biologiques de la Filaire Dipetalonema vileae chez l’hôte inter¬
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— Voir aussi : Chabaud et Bain ; Chabaud, Golvan, Bain et Brygoo.
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2e sér., 37, n° 5, 1965 (1966), pp. 861-864, fig. 1-2.
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37, n° 5, 1965 (1966), pp. 833-843, 1 carte, 1 photogr., 1 tabl.
— B. Rault, S. Deblock et A. G. Ciiabaud. — Bullins et bilharzioses en
Corse. Répartition, fréquence et biologie de « Bulinus truncatus », Ann.
Parasitol. hum. et comp., 41, n° 4, 1966, pp. 337-349, 1 carte, 2 tabl.,
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fig. 1-6, 1 tabl., 1 carte.
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Bull. Mus. nat. Ilist. liât., 2e sér., 37, n° 5, 1965 (1966), pp. 865-878,
fig. 1-4.
— Métacercaire énigmatique de Distome du plancton de surface des îles du
Cap Vert. Ibid., 2e sér., 38, n° 1, 1966, pp. 195-200, fig. 1-7.
— Erratum et addendum à ma récente note sur les Crassicauda (Nematoda
Spirurata). Ibid., 2e sér., 38, n° 4, 1966, p. 455.
— Sur Monostoma petasatum Deslongchamps 1824 et son cycle évolutif à deux
hôtes. Ibid., 41, n° 4, 1966, pp. 289-299, fig. 1-6.
— Organismes dont la présence dans le plancton marin était jusqu’à présent
ignorée : larves et postlarves de Cestodes Tétrarhynques. C. B. Acad.
Sc., sér. D, 262, 1966, pp. 2612-2615, fig. 1-4.
— Helminthofaune de Kogia breviceps (Blaiuville 1833), Cétacé Odontocète.
Récoltes du Dr R. Ducuy. Ann. Soc. Sc. nat. Charente marit., n. s., 4,
1965, pp. 3-6, fig. 1-16.
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Congr. Parasitai., Roma 1964, Proc., 1, 1966, pp. xxi-xxit.
— Métacercaire progénétique de Proctoeces chez un Gastropode de la côte atlan¬
tique du Maroc (Trematoda Digenea). Ibid., 1, 1966, pp. 536-537.
— Extension à la côte atlantique du Maroc de la distribution géographique
de Trochicola entericus R. Ph. Dollfus 1914 ( Copepoda ). Ibid., 2, 1966,
pp. 1072-1073.
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— R. Ormières et J. Théodoridès. — Sur la présence de cysticercoïdes d’un
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1965, pp. 343-345, fig. 1-3.
— Voir aussi Chabaud et Dollfus.
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Claude Dupltis, Chef de Travaux. — Voir ci-dessus.
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texte-fig. 1-21.
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la famille des Placocaenidae Ail. du faciès urgonien (Barrémien-Aptien
inférieur (?)) des chaînes subalpines de Haute-Savoie (France) : Pseudo -
heliastrea charollaisi Alloiteau. Archives des Sciences, Genève, 18, fasc. 3,
1965 (Rappel).
L. Dubertret, Directeur Scientifique au C.N.R.S. — Liban, Syrie et bordure
des pays voisins, tableau strati graphique ; avec carte géologique au
millionième. Notes et Mém. Moy. Orient, Mus. Nat. Hist. Nat., 8, 1966,
pp. 249-358, 35 fig.
— et F. Ejel. — Sur l’âge précis du gisement de Poissons et de Crustacés
crétacés de Sahal Alma (Liban). C. R. Som. Soc. Géol. Fr., 9, 1966,
pp. 353-354.
— Feuille n° 16 de la carte tectonique internationale de l’Europe au 2.500.000e
et la feuille n° 3 de la carte tectonique internationale de l’Afrique au
5.000.000e (en russe avec résumé français). Geotektonica, n° 4, pp. 48-56,
3 fig.
— Conditions hydrogéologiques de l’aménagement de retenues sur le karst,
au Liban. Mém. Assoc. Internat. Hydrogéol. (Cong. Géol. lntern.) : VI,
réunion de Belgrade (1963), pp. 219-220.
R. Hoffstetter, Directeur Scientifique au C.N.R.S. — Informe preliminar sobre
una Misiôn geolôgico-paleontolôgica réalizada en Bolivia. Universidad
(Rev. de la Univ. « Juan Misaël Saracho » Tarija, Bolivia), ano XIII,
n° 27, pp. 8-12. (Rappel 1964).
— Les Sauria (= Lacertilia) du Jurassique supérieur du Montsech (Espagne).
Bull. Soc. Géol. Fr., 7e sér., 7 ,1965 (1966), pp. 549-557, 2 fig., pl. XIV-XV.
— 48 —
— Coup d’œil sur les Sauriens (= Lacertiliens) des Couches de Purbeck (Juras¬
sique supérieur d’Angleterre). Résumé d’un mémoire. Colloq. Intern.
C.N.R.S., n° 163, Paiis, juin 1966. Prétirage, 19 p., 13 fig.
— A propos des genres Ardeosaurus et Eichstaettisaurus (Reptillia, Sauria,
Gekkonoidea), du Jurassique supérieur de Franconie. Résumé. C. R.
Som. Soc. Géol. Fr., 5, 1966, pp. 190-191.
— (avec la collab. de L. Branisa, S. Freneix, J. Roman et J. Sornay). —
Nouvelle contribution à l’étude de la paléontologie et de l’âge du Groupe
Puca (Crétacé de Rolivie). Bull. Mus. Hisl. Nat., 2e sér., 38, n° 3, 1966,
pp. 301-310, 1 fig.
— (avec la collab. de R. Paskoff). — Présence des genres Macrauchenia et
Ilippidion dans la faune pléistocène du Chili. Ibid., 2e sér., 38, n° 4, 1966,
pp. 476-490, 3 fig.
J. P. Chevalier, Maître de Recherches au C.N.R.S. — Contribution à l’étude
des Madréporaires néogènes du Portugal et des Açores. Comunic. Serv.
geol. Portugal, 48, 1965, Lisboa, pp. 109-139, 6 fig., 2 pl.
— Contribution à l’étude des Madréporaires des côtes occidentales de l’Afrique
tropicale. Bull. Inst. Français Afr. Noire, 28, Sér. A, 1966, Dakar, lre par¬
tie : pp. 912-975, fig. 1-22, pl. 1-5 ; 2e partie : pp. 1356-1405, fig. 22-31,
pl. 6-8.
G. Petter (Mme), Maître de Recherches au C.N.R.S. — Cynodictis, Canidé oligo¬
cène d’Europe, région tympanique et affinités. Ann. Paléont. (Vertébrés),
52, fasc. 1, 1966, pp. 1-19, 5 fig.
L. Reltan (Mlle), Chargée de Recherches au C.N.R.S. — La faune ichthyologique
de l’Eotrias du N. W. de Madagascar : le neurocràne (Thèse).
Ph. Rrebion, Chargé de Recherches au C.N.R.S. — Sur une faune de Gasté¬
ropodes miocènes récoltés au Maroc. C. R. Som. Soc. Géol. Fr., 6, 1966,
p. 235.
E. Ruge, Chargé de Recherches au C.N.R.S. — Sur quelques Bryozoaires du
Néogène du Maroc. Ann. Paléont. (Invertébrés), 52, fasc. 1, 1966,
pp. 19-48, 5 fig., 1 tabl., 3 pl. h. t.
— et A. M. Galopim de Carvalho. — Nouvelles observations sur le genre
Metrarabdotos Canu 1914 (Bryozoa Cheilostomata) . Garciade Orta (Lisboa),
12, n° 4, 1966, pp. 651-656, 3 tabl., 1 pl. h. t.
— Bryozoaires. — ■ In : Pomerol (Ch. et al.). — - Étude paléontologique et sédi-
mentologique du Bartonien inférieur (Auversien) dans la localité-type
du Guépelle (Seine-et-Oise). Bull. Soc. Géol. Fr., sér. 7, 7, 1966, p. 260.
J. Drot (MUe), Chargée de Recherches au C.N.R.S. ; J. Doubinger et J. Poncet.
— - Présence d’une série ordovicienne dans le synclinal de Montmarin-sur-
Mer (Manche). C. R. Acad. Sc., 262, sér. D, 1966, pp. 961-963.
— et J. C. Fischer. — Nouvelles observations sur Rhynchonella decorata
(Schlotheim), Brachiopode bathonien. Ann. Soc. Géol. Nord, 86, 1er tri¬
mestre 1966, pp. 53-63, 21 fig.
— et P. Westbroek. — I berirhynchia santaluciensis, nouveau Rhynchonellacea
du Dévonien du Léon (Espagne). Leidse Geol. Mededel., 38, 1966, pp. 165-
172, 1 pl., 2 fig.
J. Roman, Chargé de Recherches au C.N.R.S. — Echinides in L. Braniüa
et R. Hoffstetter ; Nouvelle contribution à l’étude de la paléontologie
— 49 —
et de l’âge du groupe Puca (Crétacé de Bolivie). Bull. Mus. Hisl. Nat.,
2e sér., 38, n° 3, 1966, pp. 301-310, 1 fig. (Echinides p. 307).
D. E. Russei.l, Chargé de Recherches au C.N.R.S., Professeur D. E. Savage
et P. Louis. — European Eocene Equidae (Perissodactyla), Univ. Calif.
Publ. Geol. Sri., 1965, 56, pp. 1-94.
— Professeur D. E. Savage et P. Louis. — Early Eocene continental mammalian
fauna of Europe and North America. Abstr. for 1964, Geol. Soc. Amer.,
Inc. Spécial Paper, 82, p. 275.
— — Ceratomorpha and Ancylopoda (Perissodactyla) from the lower Eocene,
Paris Basin, France. Univ. Calif. Publ. Geol. Sri., 1966, 66, pp. 1-38,
28 fig.
S. Secretan (Mme), Chargée de Recherches au C.N.R.S. — Transformations
squelettiques liées à la céphalisation chez les Crustacés Décapodes. C. R.
Acad. Sc., 262, 1966, pp. 1062-1065.
S. Wenz (Mlle), Chargée de Recherches au C.N.R.S. — Étude complémentaire
des Poissons Actinoptérygiens du Jurassique français (Thèse).
J. Blot, Attaché de Recherches au C.N.R.S. — Note relative à la valeur spéci¬
fique de Platax plinianus Massalongo, 1859. Mém. Mus. Sc. Nat. de
Vérone.
— Étude des Palaeonisciformes du bassin de Commentry. Cahiers de Paléon¬
tologie, C.N.R.S., 1966.
Y. Coppens, Attaché de Recherches au C.N.R.S. —
— Le Tchadanthropus. L’Anthropologie, 70, nos 1-2, pp. 5-16, 3 fig., Paris,
1966.
— An early Hominid from Tchad. Current Anthrop., 7, n° 5, pp. 584-585, 2 fig.,
Chicago, décembre 1966.
E. Heintz, Attaché de Recherches au C.N.R.S. — Un nouveau Rupicaprinae
fossile du gisement villafranchien de Saint-Vallier (Drôme). C. R. Som.
Soc. Géol. Fr., 9, 1964, p. 373.
- — Caractères distinctifs entre Cervidés et Bovidés actuels et quaternaires —
Phalange IL Mammalia, n° 1, 1966, p. 30.
— et L. Ginsburg. — Sur les affinités du genre Palaeomeryx (Ruminant du
Miocène européen). C. R. Acad. Sc., 262, 1966, pp. 979-982.
C. Janot (M1Ie), Attachée de Recherches au C.N.R.S. — Amia russelli nov. sp.,
nouvel Amiidé (Poisson holostéen) du Thanétien de Berru, près de Reims.
C. R. Som. Soc. Géol. Fr., 3, 1966, pp. 142-143, 3 fig.
H. Lardeux, Attaché de Recherches au C.N.R.S. — Les Tentaculites d’Europe
occidentale et d’Afrique du Nord (Thèse).
P. Semenoff-Tian-Chansky, Attaché de Recherches au C.N.R.S. et A.
Ovtracht. — Madréporaires du Carbonifère des Hautes-Corbières. Bull.
Soc. Géol. Fr., 7e sér., 7, 1965, pp. 722-732, fig. 1, 2 ; t. pl. ; pl. XXIX-
XXX.
Ph. Taquet, Attaché de Recherches au C.N.R.S. — Mission Dinosaures. Sciences
et Avenir, n° 237, 1966, pp. 762-767.
— et F. de Broin. — Découverte d’un Crocodilien nouveau dans le Crétacé
inférieur du Sahara. C. R. Acad. Sc., 262, 1966, pp. 2326-2329.
5
— 50 —
— , L. Ginsburg, A. F. de Lapparent et B. Loiret. — Empreintes de pas
de Vertébrés tétrapodes dans les séries continentales à l’Ouest d’Agadès
(République du Niger). C. R. Acad. Sc., 263, 1966, pp. 28-31.
F. de Broin (Mme), Stagiaire de Recherches au C.N.R.S. et Ph. Taquet. —
Découverte d’un Crocodilien nouveau dans le Crétacé inférieur du Sahara.
Ibid., 262, 1966, pp. 2326-2329.
Collections reçues :
Végétaux : Plantes du Jurassique Sup. du Montsech (Espagne) (Don
Mlles S. Wenz et C. Janot) ; Bois fossiles du Paléocène de Krebb de Sessao
(Niger) ; Bois fossiles de l’Helvétien des Faluns d’Anjou ; Empreintes
de végétaux de l’Oligocène de Cervera (Espagne) ; Empreintes de végétaux
du Sannoisien de Menât (P.-de-D.).
Invertébrés : Echinides du Crétacé de Bolivie (Don Hoffstetter et
Branisa) ; Echinide du Paléocène du Sénégal (Don Debaut) ; Echinides
de l’Eocène d’Egypte (Don J. Cuvilier) ; Echinide du Pliocène du Maroc
(Don G. Lecointre) ; Brachiopodes de la collection Lamarck (Don
Ciiabaud) ; Mollusques du Crétacé de Bolivie (Don Hoffstetter et
Branisa) ; Ammonite du Valanginien Sup. du Var (Don Rey-Jouvin) ;
Moulages d’Ammonites du Crétacé Sup. du Japon (Don T. Matsumoto) ;
Inocérames du Campanien-Maestrichtien de Charente-Maritime (Don
Mme Seronie-Vivien) ; Inocérames du Sénonien Sup. du Maroc (Don
C. Arambourg) ; Ichthy os ar colites du Crétacé Sup. des Charentes (Don
Durand) ; Insectes du Jurassique Sup. du Montsech (Espagne) (Don
Mlles S. Wenz et C. Janot) ; Invertébrés divers du Jurassique des Cha¬
rentes (Don Durand) ; Invertébrés continentaux du Stampien d’Étampes
(Seine-et-Oise) ; Invertébrés marins de l’Helvétien du Bassin d’Aquitaine
(Don L. Ginsburg).
Vertébrés : Poissons du Jurassique Sup. du Montsech (Espagne) (Don
Mlles g Wenz et C. Janot) ; Poissons du Crétacé de Bolivie (Don Hoff¬
stetter et Branisa) ; Poissons du Néogène d’Oran (Don Geslin) ; Pois¬
sons du Tertiaire belge (Don Clinckemaille) ; Poissons de l’Helvétien
du Maine-et-Loire et de l’Indre-et-Loire (Don L. Ginsburg) ; Poissons
fossiles du Quaternaire d’Anvers (Don Durand) ; Stégocéphales d’Edjelé
(Don Busson) ; Amphibiens du Pléistocène de Tarija et de Nuapa (Bolivie)
(Don Hoffstetter) ; Reptiles du Trias et du Crétacé du Niger (Don
Ph. Taquet) ; Moulage de Cynognathus (Don Hoffmann) ; Crocodiles
du Néogène de Bibliân (Équateur) (Don Hoffstetter) ; Reptiles du
Burdigalien d’Artenay et de Chevilly (Loiret) ; Reptiles de l’Helvétien
de Pontigné, Lasse, Dénezé (Maine-et-Loire), Langeais, Savigné, Hommes
(Indre-et-Loire) (Don L. Ginsburg) ; Reptiles du Pléistocène de Tarija
et de Nuapua (Bolivie) (Don Hoffstetter) ; Moulages de Reptiles (Dons
British Muséum, University of Bristol, American Muséum of Natural
History de New-York, Musée d’ Histoire Naturelle de Milan, Université
de Lisbonne) ; Oiseaux du Pléistocène de Tarija et de Nuapua (Bolivie)
(Don Hoffstetter) ; Restes de Palaeotherium de la Dordogne (Don
Bouchud) ; Restes d’Anancus arvernensis de l’Ardèche (Don Goguel) ;
Mammifères de l’Éocène du Bassin de Paris (Don École Normale Supé¬
rieure) ; Mammifères de l’Oligocène de Salla (Bolivie) (Don Hoffstetter) ;
- 51 —
Mammifères terrestres du Stampien d’Étampes (Seine-et-Oise) ; Mammi¬
fères de l’Aquitanien de Selles-sur-Cher (Loir-et-Cher) ; Mammifères du
Burdigalien d’Artenay et de Chevilly (Loiret) ; Mammifères de l’Hel-
vétien de Pontigné, Lasse, Dénezé, (Maine-et-Loire), Langeais, Savigné,
Hommes (Indre-et-Loire) (Don L. Ginsburg) ; Mammifères du Pléistocène
de Punin et de la Carolina (Equateur) ; Mammifères du Pléistocène de
Tarija et de Nuapua (Bolivie) (Don Hoffstetter) ; Mammifères villafran-
chiens d’Algérie (Don C. Arambourg) ; Moulages de Mammifères (Dons
British Muséum, University of Bristol, American Muséum of Natural
History de New-York, Musée d’ Histoire Naturelle de Milan, Université de
Lisbonne) ; Squelette humain fossile de Hommes (Indre-et-Loire) (Don
L. Ginsburg).
Laboratoire de Paléontologie
de l’Ecole Pratique des Hautes-Etudes
R. Lavocat, Directeur et M. H. Alimen, M. F. Bonifay, J. Bouchud,
M. Brunet, J. Chaline, P. Gasc, E. Genet-Varcin, F. Prat, J. Savage.
— Faunes et flores préhistoriques de l’Europe occidentale. Éditions
Boubée, 1966.
— et J. Michaux. — Interprétation de la structure dentaire des Rongeurs
africains de la famille des Pédétidés. C. R. Acad. Sc., 262, sér. D, 1966,
pp. 1677-1679, 2 fig.
Laboratoire de Micropaléontologie
de l’École Pratique des Hautes Études
G. Deflandre, Directeur Scientifique au C.N.R.S., Directeur. — Sur la pré¬
sence d’Acritarches ordoviciens dans les schistes subardoisiers de la
région de la Mothe-Achard (Vendée). Extension du Silurien (grès armo¬
ricain et schistes d’Angers) en Vendée littorale. C. R. Acad. Sc., 262,
1966, pp. 237-240, 1 pl. (avec Mme M. Ters).
— Sur l’âge cambro-silurien des terrains anciens de la Vendée littorale (ex-Brio-
vérien). C. R. Acad. Sc., 262, 1966, pp. 339-342, 1 pl. (avec Mme M. Ters).
— Addendum à mon Mémoire : Microfossiles des silex crétacés. Cah. Micropal.,
sér. I, n° 2. Arch. orig. Centre Docum. C.N.R.S., 1966, n° 419, 10 p.,
1 Pl.
— Microfossiles des Silex crétacés. 2e éd. suivie d’un Addendum. Multicop.
Lab. Micropalèont. E.P.H.E., 1966, 82 p., 19 pl.
— Commentaires sur la Systématique et la Nomenclature des Nannofossiles
calcaires. I. Généralités. Cah. Micropal., sér. I, n° 3. Arch. orig. Centre
Docum. C.N.R.S., 1966, n<> 433, 9 p.
— Étude micropaléontologique des silex du site de Pincevent. In A. Leroi-
Gourhan. L’habitation n° 1 de Pincevent, S. et M. Gallia-Préhistoire,
1966, fasc. 2, 2 p., 1 pl.
— 52 —
— Nomenclature et Numériclature. Réflexions sous forme d’une préface à la
traduction française des « Principes de Taxinomie numérique » de
R. R. Solcal et P. H. A. Sneath. Multicop. Lab. Micropaléont. E.P.H.E.,
1966, p. 1 à 7.
— et M. Deflandre-Rigaud (Mme), Directeur-Adjoint. — - Dinoflagellés IV —
Deflandreaceae 1. Fichier Micropaléont ., sér. 14. Arch. orig. Centre Docum.
C.N.R.S., 1965, n° 407, 1-V, fiches 2522-2875. Édit, du C.N.R.S., 182 p., fig.
— Id., V. Ibid., sér. 15. Éd. C.N.R.S., 1966, I-IX, fiches 2876-3175, 159 p., fig.
— Id., VI. Ibid., sér. 16. Éd. C.N.R.S., 1966, I-VI, fiches 3176-3422, 130 p., fig.
J.-L. Henry. — Quelques Acritarches (Microorganismes incertae sedis) de
l’Ordovicien de Rretagne. C. F. Som. Soc. Géol. Fr., 1966, n° 7, pp. 265-266,
3 fig.
G. Chennaux. — Tintinnoïdiens et Microorganismes incertae sedis du Siluro-
Dévonien saharien. S. N. Repal. Rap. 4838, 1966, pp. 1-7, 2 pl.
Collections reçues :
Microfossiles : Acritarches de l’ex-Briovérien de Vendée (Don de
Mme M. Ters) ; Tintinnoïdiens, Acritarches et Chitinozoaires du Siluro-
dévonien du Sahara (Don de la S. N. Repal, Alger) ; Chitinozoaires du
Silurien d’Allemagne du Nord (Don d’A. Eisenack, Tübingen) ; Types
du genre Deflandrastrum Combaz (Don d’A. Combaz, C.F.P., Bordeaux) ;
Radiolaires actuels, Acanthaires, Spumellaires, Nassellaires, Phéodaires
(Don de Mme Y. Le Calvez) ; Radiolaires du Dévonien du Canada (Don
de Mme H. Foreman) ; Pseudo-Discoastéridés du Sarmatien et Tortonien
de Roumanie (Don de P. Dumitrica) ; Topotypes-Stratotypes de micro¬
fossiles et nannofossiles siliceux et calcaires, Éocène supérieur à Pliocène
supérieur (Don de W. R. Riedel, La Jolla, Cal.) ; Dinoflagellés du Cré¬
tacé inférieur N. France (Don de J. P. Verdier).
Phanérogamie.
A. Aubreville, Professeur, membre de l’Académie d’Agriculture. — - Adansonia,
6, fasc. 1 et 2, 1966, 312 p., 21 fig., 31 pl., 3 cartes.
— Le Professeur Lucien Hauman (2 juillet 1880-16 septembre 1965). Ibid.,
pp. 25-27.
— Le Costa-Rica. Quelques aspects du pays, de son climat, de sa végétation
et de sa flore. Ibid., pp. 29-54, 3 fig., 6 pl., 2 cartes, 4 tabl.
— Les lisières forêt-savane des régions tropicales. Ibid., pp. 175-187, 2 fig.,
2 pl.
— Un nouveau système de classification des Sapotacées de Baehni. Ibid.,
pp. 189-198.
— Flore du Cameroun. 5. Thyméléacées (G. Aymonin) ; Onagracées, Halorrha-
gacées (A. Raynal), 1966, 143 p., 24 pl.
— Flore du Gabon. 11, 1966 ; Myrtacées (G. J. H. Amshoff) ; Thyméléacées
(G. Aymonin), 101 p., 14 pl. ; 12, 1966, Rubiacées (lre partie) (N. Halle),
278 p., 10 fig., 54 pl. ; 13, 1966, Acanthacées (H. Heine), 250 p., 50 pl.
— 53 —
— Toujours à propos du Karité africain. Vitellaria Gaertn.f. ou Butyrospermum
Kotschy. Taxon, 15, 1966, p. 216.
— Notes sur les Sapotacées. IV. A propos de genres nouveaux ou amendés
par Baehni ; une espèce antillaise de Richard oubliée ; les Sapotacées
de la Nouvelle Calédonie. Adansonia, n. s., 6, 3, 1966, pp. 319-329, 7 phot.
H. Humbert, Professeur honoraire, membre de l’Institut. — Flore de Mada¬
gascar et des Comores. Fam. 185 : Cucurbitacées (Mlle M. Keraudren),
1966, 173 p., 36 pl.
— La « Flore de Madagascar et des Comores (Plantes vasculaires) ». Résultats
et perspectives. Adansonia, n. s., 6, 3, Paris, 1966, pp. 315-317.
J. Leandri, Professeur sans chaire, sous-directeur. — Observations sur YEu-
phorbia oncoclada Drake et sur quelques Euphorbes coralliformes mal¬
gaches. Ibid., 6, 1966, pp. 331-350, 1 fig., 5 pl.
— François Pellegrin, 1881-1965. Bull. A.E.T.F.A.T., 17, Uppsala, 1966,
pp. 11-12.
— Aimée Camus, 1879-1965. Ibid., p. 12.
— François Pellegrin (1881-1965). Bull. Soc. bot. Fr., Paris, 112, 1965, pp. 182-
184, 1 pl. h. t.
— René Metman (16 février 1879-9 février 1965). Ibid., pp. 185-186, 1 pl. h- t.
— Aimée Camus (1er mai 1879-17 avril 1965). Adansonia, n. s., 6, Paris, 1966
pp. 3-21, 1 port.
— Un naturaliste du Muséum à la recherche des Quinquinas : Hugh Algernon
Weddell, 1819-1877. Ibid., pp. 165-173, 1 port.
— François Pellegrin, 21 septembre 1881-9 avril 1965. Taxon., 14, Utrecht,
1965, pp. 249-250, 1 port.
M. L. Tardieu-Blot (Mme), Maître de Conférences, Sous-Directeur. — Sur
les spores de Fougères malgaches : Filicales (fin), Marattiales, Ophio-
glossales. Pollen et Spores, 8, Paris, 1966, pp. 75-122, 10 pl.
N. Halle, Maître de Conférences, Sous-Directeur. — Seconde liste de Phanéro¬
games et Ptéridophytes du N. E. Gabon (Makokou, Belinga et Mékambo).
Biologia gabon., 1, Paris, 1965, pp. 337-344.
— Rubiacées, in A. Aubreville, Flore du Gabon, 12, Paris, 1966, 278 p., 10 fig.,
54 pl.
— et A. Raynal (Mme). — - Le Bégonia squamulosa Hook.f., analysé et figuré
d’après un matériel vivant. Adansonia, n. s., 6, Paris, 1966, pp. 113-116,
1 pl.
R. Benoist, Sous-Directeur honoraire. — Nouvelles espèces malgaches du
genre Anisostachya (Acanthacées) . Bull. Soc. bot. Fr., 112, Paris, 1965,
pp. 533-540.
G. Aymonin, Maître-Assistant. — Thyméléacées, in A. Aubreville, Flore du
Gabon, 11, Paris, 1966, pp. 35-101, 10 pl.
— Valdaine, Vivarais, Ventoux. Itin. et notice botanique. Doc. pol. E.N.S.,
Paris, 1966, 41 p., 3 pl., fig.
— Rapport pour l’attribution du Prix du Conseil de la Soc. bot. de France
en 1965, à M. Gabriel Tallon. Bull. Soc. bot. de Fr., 112, Paris, 1965,
pp. 540-541.
— 54 —
— Quelques commentnires à propos d’une typification du Gentiana acaulis L.
Ibid., 113, 5-6, 1966, pp. 301-305.
— Mont Cenis et haute Maurienne. Itin. et notice bot. Doc. pol. Éc. norm. sup.,
Paris, 1966, 42 p., 5 pl., fig. (en coll. avec M. E. J. Bonnot).
— Présentation commentée du « Précis de Pédologie » de Ph. Duchaufour.
Bull. Soc. bot. de Fr., 112 (7-8), 1965, pp. 490-492.
— Présentation commentée de « Icônes Plantarum Ajricanarum », fasc. 7,
par G. Mangenot et F. Halle (I.F.A.N., Dakar, 1965). Ibid., pp. 495-497.
— Présentation de « The Plant Cover of Sweden » (1 vol. ill., 314 p., Uppsala,
1965). Ibid., pp. 499-500.
— Présentation commentée de « Carte de la Végétation de l’Afrique tropicale
occidentale » de G. Roberty (env. 450 p. pol., O. R. S. T. O. M., Paris, 1964).
Ibid., pp. 501-502.
— Présentation de « A selected guide to the literature on the flowering plants
of Mexico », de I. K. Langman (1 v., 1015 p., Univ. Penns. Pr., 1964).
Ibid., pp. 502-503.
— Thvméléacées, in A. Aubreville, Flore du Cameroun, 5, Paris, 1966, 83 p.,
15 pl.
M. Keraudren (Mlle), Assistante. — Cucurbitacées, in H. Humbert, Flore
de Madagascar et des Comores, fam. 185, Paris, 1966, 173 p., 36 pl.
— Recherches sur les Cucurbitacées de Madagascar. Thèse de doctorat d’Etat,
Paris, 1966, vi + 289 p., 1 pl. coul., 47 pl. n., phot., et trait.
— Remarques sur le genre Cyclantheropsis (Cucurbitacées). A propos de la décou¬
verte d’une nouvelle espèce à Madagascar. Adansonia, n. s., 6, Paris,
1966 ,pp. 425-430, 1 pl., 1 c.
A. Le Thomas (Mme), Assistante. — Mise au point du genre Letestudoxa Pelle-
grin, Annonacée du Gabon. Ibid., pp. 143-146, 1 pl.
A. Raynal (Mme), Assistante. — Une Scrophulariacée camerounaise peu connue :
Ilysanthes yaoundensis. Ibid., pp. 281-287, 2 pl.
— Onagracées, Halorrhagacées, in A. Aubreville, Flore du Cameroun, 5,
Paris, 1966, pp. 87-142, 8 pl.
— Craterostigma gracile Pilger, Scrophulariacée méconnue. Adansonia, n. s.,
6, Paris, 1966, pp. 431-436, 1 pl.
— « Kayar ». Carte de la végétation, de la côte au lac Tanma ». Carte en 4 cou¬
leurs au 1/10. 000e (Supplément à « Flore et végétation des environs de
Kayar (Sénégal) », in Ann. Fac. Sc. Dakar, 9, 1963, pp. 121-231).
— Voir N. Halle.
J. Raynal, Assistant. — Notes cypérologiques. IV. Trois Cyperus africains
à style indivis. Adansonia, n. s., 6, Paris, 1966, pp. 301-309, 2 pl.
— Notes cypérologiques. V. Sur un groupe de Cyperus montagnards afro-
américains. Ibid., pp. 385-392, 1 pl., 1 carte.
— Sur deux types méconnus de l’herbier de Caen. Rev. des Soc. sav. de haute
Norm., 39, Caen, 1966, pp. 45-48.
— Voir J. Bosser.
M. Van Campo (Mme), Directeur de Recherches au C.N.R.S. — Variations polli-
niques intraflorales. Adansonia, n. s., 6, Paris, 1966, pp. 55-64, 3 pl.
— 55
A. Cavaco, Maître de Recherches au C.N.R.S. — Les Danais (Rubiacées) de
Madagascar et des Comores. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e s., 37, 1965,
pp. 717-723.
A. Lourteig (Mlle), Maître de Recherches au C.N.R.S. — L’herbier de Paul
Hermann, base du Thésaurus zeylanicus de Johan Burman. Taxon., 15,
Utrecht, 1966, pp. 23-33.
— Ranunculaceae, in R. Reitz, Flora ilustrada Catarinense, 1966, Floriano-
polis, pp. 1-40, pl. 1-7, 14 cartes.
— Noël Y. Sandwitii (1901-1965). Kurtziana, 3, Cordoba, 1966, pp. 247-250,
1 port.
J. B. Vidal, Maître de Recherches au C.N.R.S. — Notes sur quelques Rosacées
asiatiques (IV). Malus sect. Docyniopsis, Doeynia. Adansonia, n. s., 6,
Paris, 1966, pp. 559-567.
H. Heine, Maître de Recherches au C.N.R.S. — Acanthacées, in A. Aubreville,
Flore du Gabon, 13, Paris, 1966, 250 p., 50 pl.
— Révision du genre Thomandersia Baill. (Acanthacées). Bull. Jard. bot. de
V État, 36, Bruxelles, 1966, pp. 207-248, 4 pl., 2 cartes.
R. Letouzey, Maître de Recherches au C.N.R.S., Conservateur des Eaux et
Forêts. O. M., Correspondant du Muséum. — Etude phytogéographique
du Cameroun. Adansonia , n. s., 6, Paris, 1966, pp. 205-215, 1 carte.
— Etude phytogéographique du Cameroun. Thèse de doctorat d’Etat. Tou¬
louse, 1966, 882 p. dact., 16 cartes, 12 lig. , 60 phot.
— Vepris heterophylla R. Let., stat. nov., pour le « kinkeliba » de Boulouli
(Rutacée-Toddaliée d’Afrique occidentale et du Cameroun). Adansonia,
n. s., 6, Paris, 1966, pp. 243-246.
— Recherches sur la nomenclature botanique des Pygmées (2e thèse Doct.).
Journ. agr. trop, et bot. appl., 13, Paris, 1966, pp. 486-543, 1 carte, 4 phot.
H. S. Mackee, Maître de Recherches au C.N.R.S., Correspondant du Muséum.
— Possibilités phytochimiques des principales familles botaniques en
Nouvelle-Calédonie. Colloque intern. n° 144 du C.N.B.S. : Phytochimie
et plantes médicinales des terres du Pacifique. Paris, 1966, pp. 10-18.
— Les étapes de la connaissance botanique de la Nouvelle-Calédonie. Ibid.,
1966, pp. 19-31.
Bui Ngoc Sanii (Mme), Attachée de Recherches au C.N.R.S. — Notes sur le
genre Brassaiopsis Dcne et Plan. (Araliaceae) en Indochine orientale.
Adansonia, n. s., 6, Paris, 1966, pp. 438-447, 2 pl., 2 cartes.
J. Adam, Attaché de Recherches au C.N.R.S. — Généralités sur la flore et la
végétation du Sénégal. Études sénég., 9, 3, Saint-Louis, 1965, pp. 155-214.
— Les pâturages naturels et postculturaux au Sénégal. Bull. I.F.A.N., sér. A,
33, 2, Dakar, 1966.
— Composition chimique de quelques herbes mauritaniennes pour dromadaires.
Journ. Agr. trop, et Bot. appl., 13, 6-7, Paris, 1966, pp. 337-342.
— L’Aftout es saheli sur le littoral mauritanien. Flore et végétation. Bull.
I.F.A.N., sér. A, 33, 4, Dakar, 1966.
B. Descoings, Ingénieur du C.N.R.S. — Cisius (Vitacées) nouveaux de Mada¬
gascar. Bull. Soc. Bot. de Fr., 112, 1965, pp. 467-480, 1 pl.
— 56
— Cyphostemma (Vitacées) de Madagascar (fin). Ibid,., 113, 1966, pp. 83-88.
— Cissus (Vitacées) nouveaux ou peu connus de Madagascar (suite). Ibid.,
pp. 88-100, 1 pl.
J. Bosser, Directeur de Recherches de l’O.R.S.T.O.M. — Notes sur les Gra¬
minées de Madagascar, III. Adansonia, n. s., 6, Paris, 1966, pp. 105-112,
2 pl. — IV. Ibid., 1966, pp. 247-250.
— Notes sur les Graminées de Madagascar. V. Le genre Loudetia Hochst. ex
Steud. Ibid., pp. 393-397.
— Contribution à l’étude des Orchidaceae de Madagascar. VI. Ibid., pp. 399-404,
2 pl.
— et J. Raynal, Assistant. — Sur deux Aponogeton dioïques d’Afrique et de
Madagascar. Ibid., pp. 153-159, 2 pl.
R. Decary, Associé du Muséum. — Quelques plantes envahissantes ou nuisibles
de Madagascar. Journ. Agr. trop, et bot. appl., 12, 1965, pp. 343-350.
R. Capuron, Conservateur des Eaux et Forêts, C.T.F.T., Tananarive, Corres¬
pondant du Muséum. — Notes Sur quelques Rhamnacées arbustives ou
arborescentes de Madagascar. Adansonia, n. s., 6, Paris, 1966, pp. 117-141,
2 pl.
— Hazomalania R. Cap., nouveau genre malgache de la famille des Hernan-
diacées. Ibid., pp. 375-384, 1 pl.
— Études sur les essences forestières de Madagascar : Adina microcephala (Del.)
Hiern. ; Ilex mitis (L.) Radlk. ; Erythrophleum Couminga H. Baill., Neo-
beguea ankaranensis J. F. Leroy ; Hazomalania Voyroni (Jum.) R. Cap. ;
Gambeya Boiviniana Pierre ; Gyrocarpus americanus Jacq. ; Sloanea
rbodantha (Bak.) R. Cap. ; Anthostema madagascariense H. Baill. ; Neo-
nauclea foveolata R. Cap. ; Syzygium g uineense (Willd.) D.C. ; Bridelia
Tulasneana H. Baill. ; Dilobeia Thouarsii Roem. et Schult. ; Adenanthera
zeylanica Thwaites ; Hirtella Tamenaka R. Cap. ; Terminalia tetrandra
(Danguy) R. Cap. ; Givotia madagascariensis H. Baill. ; Dialium mada¬
gascariense H. Baill. et D. unijoliolatum R. Cap. ; H aematodendron gla -
brum R. Cap. ; Fiches botaniques du C.T.F.T. de Madagascar, Tananarive,
1966, 112 p., 23 pl., 18 cartes.
L. Croizat, ancien Professeur à l’Université de Caracas. — L’âge des Angio¬
spermes en général et de quelques Angiospermes en particulier. Adan¬
sonia, n. s., 6, Paris, 1966, pp. 65-104, 3 fig., et pp. 217-242, 6 fig.
A. J. G. H. Kostermans, Professeur à l’Université, Bogor. — Notes on some
Asian Mimosaceous généra. Ibid., pp. 351-373, 6 pl.
H. Jacques-Felix, Directeur honoraire de Recherches, et J. F. Lebrun. — -
Graminées nouvelles ou peu connues d’Afrique tropicale. Journ. Agr.
trop, et Bot. appl., 13, 1966, pp. 39-55, 5 pl.
Ch. d’ALLEizETTE, Correspondant du Muséum, et J. Delamain. — Notices
sur quelques Orchidées récoltées en Charente. Bull. Soc. bot. de France,
112, 1965, pp. 449-457, 1 fig.
G. Cusset, Maître-Assistant à la Sorbonne. — - Essai d’une taxinomie foliaire
dans la tribu des Baulriniées. Adansonia, n. s., 6, Paris, 1966, pp. 251-280,
1 fig., 1 pl., 7 cartes.
F, Tixier, Assistant au Laboratoire de Cryptogamie. — Contribution à l’étude
des Orchidées indochinoises. IV. Quelques Bulbophyllum nouveaux du
massif sud-annamitique. Ibid., pp. 449-456, 4 fig.
— 57
G. Lorougnon. — Recherches sur quelques représentants tropicaux de groupes
végétaux tempérés. Ibid., pp. 289-300, 7 fîg.
G. J. H. Amshoff (Mlle). — M yrtacées, in A. Aubreville, Flore du Gabon, 11,
1966, pp. 1-332, 4 pl.
R. Gombaui.t, Ancien Attaché au Muséum. — Un Alyssum négligé du désert
de Syrie. Bull. Soc. Bot. de Fr., 112, 1965, p. 320.
F. R. Fosberg, Professeur et M. H. Sachet (Mlle). — Lebronnecia gen. nov.
(Malvaceae) des îles Marquises. Adansonia, n. s., 6, 1966, pp. 507-510.
M. Debray. — Georges Didier (1894-1964). Bull. Soc. bot. de Fr., 112, 1965,
p. 530.
H. Bouby. — Apparition simultanée de deux adventices nouvelles pour Fon¬
tainebleau. Bull. Muséum, Paris, 2e sér., 38, 1966, pp. 491-496.
J. F. Lebrun. — Voir H. Jacques-Felix.
M.-H. Sachet. — Voir F. R. Fosberg.
Principales acquisitions nouvelles :
Afrique : MM. Adam, Audry, Boulos, Bouquet, Démangé, Gillet,
Guitonneau, F. Halle, N. Halle, Jacques-Félix, Jaeger, Raynal.
Différentes Institutions : Abidjan, Berlin, Brazzaville, Bruxelles, Causeway,
Dakar, Collège de Dschang, Dundo, Hambourg, Lab. Houdé, Ibadan,
Kew, Lisbonne, Nairobi. Au total : 8.530 parts.
Madagascar : MM. Capuron, Morat, Peltier. Centre Technique Forestier
tropical, Tananarive. Au total : 5.347 parts.
Amérique : MM. Krapovickas, R. P. Le Gallo, Mlle Lourteig. Différentes
Institutions : Ann Arbor, Berkeley, Bogota, Cambridge, Caracas, Castelar,
Cayenne, Curitiba, ltajai, Montevideo, Nashville, New York, Rio-de-
Janeiro, San Isidro, Stanford, Utrecht, Washington. Au total : 5.594 parts
Asie : Herbier Bon, MM. Dy Piton, Guinet, Jamplong, Jest, Pocs, Tixier,
Vidal. Différentes Institutions : Kyoto, Saigon, Singapour. Au total :
8.432 parts.
Europe : MM. Aymonin, Cusset, Herbier Chevallier, Mrs. Gilquin,
De Leiris, Mlle Keraudren, MM. Marnier-Lapostolle, Randon,
Herb. Tisserant. Différentes Institutions : Brno, Coïmbra. Au total :
50.930 parts.
Océanie : MM. Bernardi, MacKee, Otto Degener, Schmid, Veillon.
Différentes Institutions : Adélaïde, Bogor, Genève, Kew, Nouméa, Sara-
wak, Zurich. Au total : 4.038 parts.
En tout : 82.871 échantillons.
Total des Plantes prêtées : 5.464 ; envoyées en échange : 5.208 ; empruntées
pour les recherches faites au Laboratoire : 1.974.
Botanistes ayant effectué des séjours réguliers au Laboratoire : Français : 70 ;
Étrangers : 81.
Visiteurs reçus pour expertises, consultations d’Herbiers et d’ouvrages : 190.
— 58 —
Centre national de Floristique du C.N.R.S.
P. Jovet, Directeur scientifique au C.N.R.S., Directeur. — Contribution à
1’ « Aménagement du territoire. Projet concernant la région des Landes
et la côte d’Aquitaine. » Étude du Service de Conservation de la Nature.
(Muséum national d' Histoire Naturelle). Rapport n° 2. Septembre 1966,
pp. 19-28, polycopié, 5 fig., 1 carte.
— Contribution à V « Aménagement du territoire. Projet concernant la région
des Landes et la côte d’Aquitaine. » Étude du Service de Conservation
de la Nature. (Muséum national d' Histoire Naturelle). Rapport n° S.
Novembre 1966, pp. 3-6, 18-24, 29-31, 34-35, fig. 1-7 et fig. 10 de P. Jovet.
— La Flore atlantique européenne. Introduction à l’étude du secteur ibéro-
atlantique, par P. Dupont, 1962, Fac. des Sc. Toulouse. (Documents
pour les cartes des Productions végétales. Sér. Europe-Atlantique. Vol. 1,
tome Généralités), 414 p., 67 cartes. In : C. R. Soc. Biogéogr ., 1965 (1966),
pp. 365-370.
— et S. Jovet-Ast (Mme). — Lemna valdiviana Philippi, espèce signalée pour
la première fois en Europe. Bull. C.E.R.S. Biarritz , 6, 1, 1966, pp. 57-64.
— Voir L. Brunerye, 1966.
— Voir G. P ue yo 1966 : Conditions micro-climatiques de deux stations liché-
niques du Pays Basque français (suite).
S. Jovet-Ast (Mme). — Voir P. Jovet et S. Jovet-Ast (Mme).
H. Schotsman (Mlle). — Note sur Callitriche Fassettii Schotsm. Nov. Sp. Acta
bot. neerl., 15, 1966, pp. 477-483 (en français), avec 2 pages de fig. de
P. Bosserdet.
H. Bouby. — Contribution à l’inventaire floristique du Sud-Ouest (Landes et
Basses-Pyrénées). Bull. C.E.R.S. Biarritz , 5, 3, 1965 (1966), pp. 301-307.
— Apparition simultanée de deux adventices nouvelles pour Fontainebleau.
Bull. Mus. Hist. nat ., 2e sér., 38, 4, 1966, pp. 491-496.
L. Brunerye. — Trois plantes rares aux environs de Château-Thierry (Aisne)
Cahiers des Naturalistes, Bull. N. P., n° sp. 22, 1966, pp. 46-48 (avec
P. Jovet).
J. P. Lebrun. — Les Ptéridophvtes dans la région parisienne. XIV-XXIII.
Le genre Asplénium L., Sp. PL, édit. I : 1078 (1753). Ibid., n° sp. 22,
1966, pp. 13-24.
G. Pueyo. — Conditions climatiques d’une station lichénique de la Côte
basque. Bull. C.E.R.S. Biarritz, 6, 1, 1966, pp. 65-76.
— Conditions micro-climatiques de deux stations lichéniques du Pays Basque
français (suite). Ibid., 6, 1, 1966, pp. 77-84 (avec P. Jovet).
P. Cour. — Le genre Selaginella en France. Ibid., 6, 1, 1966, pp. 11-56.
— Le genre Selaginella en France et contribution à l’étude de la biologie de
Selaginella denticulata (L.) Spring. Thèse Doct. Univ., Paris, 1966,
240 p., fig., pl., tabl. de P. Bosserdet, photogr.
59
M. Debray. — Sur une variété franco-britannique de Silene nutans. Rev. Soc.
sav. Haute-Normandie (Sciences), n° 39, 1965 (1966), pp. 21-24, 1 carte.
Laboratoire du Muséum à Biarritz.
P. Jovet, Directeur scientifique au C.N.R.S., Directeur. — Flore atlantique et
plantes du Pays Basque. Bull. C.E.R.S. Biarritz, 5, 3, 1965 (1966),
pp. 297-300.
— et G. Pueyo. — Conditions écologiques de deux stations lichéniques (Pays
Basque français). Ibid., 5, 3, 1965 (1966), pp. 273-283.
— Voir Pueyo, G., 1965 (1966) : Conditions microclimatiques de deux stations
lichéniques en Pays Basque français.
M. Fontaine. — Quelques aspects des mécanismes physiologiques des phéno¬
mènes migratoires, in « La distribution temporelle des activités ani¬
males et humaines ». Paris, Masson (sous presse), pp. 99-108.
F. Lachiver, A. Martin et M. Fontaine. — Iodation in vivo des protéines
thyroïdiennes chez quelques vertébrés inférieurs. Gunma Symposium
Endocrinol., Gunma Univ., Maebashi, Japan.
H. Scïiotsman (Mlle). — - Note sur Callitriche cribrosa Schotsm. nov. sp. Bull.
C.E.B.S. Biarritz, 5, 3, 1965 (1966), pp. 317-329.
H. Bouby. — Contribution à l’inventaire floristique du Sud-Ouest (Landes et
Basses-Pyrénées). Ibid., 5, 3, 1965 (1966), pp. 301-307.
M. Debray et J. Jallu. — Les espèces étrangères du genre Bidens dans le Sud-
Ouest de la France. Ibid., 5, 3, 1965 (1966), pp. 309-315.
E. Fischer-Piette et R. Dupérier. — Situation des Fucacées de la Côte
basque en 1963 et 1964. Ibid., 5, 3, 1965 (1966), pp. 331-339.
G. Pueyo et P. Jovet. — Conditions micro-climatiques de deux stations liché¬
niques en Pays Basque français. Ibid., 5, 3, 1965 (1966), pp. 285-296.
— Voir P. Jovet.
J. Jallu. — Voir M. Debray.
R. Dupérier. — Voir E. Fischer-Piette.
Cryptogamie.
Roger Heim, Professeur, Membre de l’Institut. — La folie des Kuma. Sciences,
40, 1965, pp. 47-53, 5 phot., 2 pl.
— Histoire de la découverte des champignons hallucinogènes du Mexique.
Phytochimie et plantes médicinales des terres du Pacifique. Nouméa,
28 avril - 5 mai 1964. Coll, intern. C.N.R.S., n° 144, 1966, pp. 243-264.
— Les Meiorganés, phylum reliant les Bolets aux Polypores. Bev. de Mycol.,
30, 1965 (1966), 5, pp. 307-329, 19 fig,,. pl. IV-X.
— Brèves diagnoses latinae novitatum genericarum specificarumque nuper
descriptarum. Deuxième série. Ibid., 31, 2, 1966, pp. 150-159.
— Le Boletus flammeus. Cahiers du Pacifique, n° 9, 1966, pp. 67-68, 1 pl.
— 60 —
— La Mycogastronomie en deuil. Camille Fauvel (1882-1964). Rev. de Mycol.,
31, 3, 1966, pp. 256-260, pl. VI.
— Mycologie et Muséologie. Sur une toile de Otto Marseus van Schrieck. Ibid.,
31, 3, 1966, pp. 276-279, pl. VII.
— Quelques Ascomycètes remarquables. V. — Morilles tropicales (Pacifique
Sud). Bull. Soc. Myc. Fr., 82, 3, 1966, pp. 442-449, 8 fig., 1 pl.
— Préface à Pierre Bourrelly, Les Algues d’eau douce. Initiation à la systé¬
matique. Tome I : Les Algues Vertes. Ëd. N. Boubée, 1966, pp. 7-9.
— Préface à J. et P. VIlleminot : La Nouvelle-Guinée, 700.000 Papous, sur¬
vivants de la Préhistoire. Marabout Université, Éditions Gérard, Verviers
(Belgique), 1966, pp. 5-7.
— Préface à Henri Breuil : Les roches peintes de la Bhodésie du Sud.
Fondation Singer- Polignac et Editions Trianon, Paris, 1966, pp. XI-XIII.
— Hommage à l’abbé Breuil. Le savant : La puissance et l’enthousiasme. Les
Nouvelles Littéraires, L’Œil, 27 oct. 1966, p. 8.
— Le 11e Congrès scientifique international du Pacifique. C. R. Acad. Sc.,
263, 1966, pp. 77-80.
— Les levures dans la science et dans l’industrie. Mus. Nat. Hist. Nat., 1964
(1965), p. 5.
— et Boger Cailleux. — Culture industrielle d’une Psalliote tropicale dans
les régions chaudes. C. R. Acad. Sc., 262, 1966, D, pp. 59-63, 2 tabl.
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Cahiers de La Maboké, 3, 2, 1965, pp. 109-113 ; 2 tabl., 6 phot.
— , Albert Hofmann et Hans Tscherter. — Sur une intoxication collective
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Sc., 262, D, 1966, “pp. 518-523, 1 graph.
Pierre Bourrelly, Sous-Directeur. — Note de nomenclature algale : Valka-
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— Quelques algues d’eau douce du Canada. Intern. Rev. Ges. Hydrobiol., 51, 1,
1966, pp. 45-126, 24 pl.
— Les Algues d’eau douce, initiation à la systématique, tome 1 : les algues vertes.
Boubée Éd„ 1 vol., 511 p., 117 pl., 1966.
— Bevue Algologique, tome 8, 2-3, 1965.
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IL Rev. Bryol. et Lichénol., 34, 1-2, 1966, pp. 82-90, 5 fig., 2 tabl.
— et H. Bischler. — Les Hépatiques d’Israël : Énumération, notes écologiques
et biogéographiques. Ibid., pp. 91-126, 3 fig., 31 cartes, 6 photos.
— et Paul Jovet. — Lemna valdiviana Philippi, espèce signalée pour la pre¬
mière fois en Europe. Bull. C.E.R.S. Biarritz, 6, 1, 1966, pp. 57-64, 2 fig.
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— et F. Durand. — Remarque sur la moisissure fongicole Amblyosporium
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61 —
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— et J. Theodor. • — - Contributions à l’étude des Gorgones (1) : à propos de
l’orientation d’organismes marins fixés, végétaux et animaux, en fonction
du courant. Vie et Milieu, 16, lb, 1965, pp. 237-241.
Françoise Ginsburg-Ardré (Mme), Assistante. — La tagmatisation, la pseudo¬
dichotomie, la structure pseudo-sympodiale et les brachyblastes chez
les Ceramium. C. R. Acad. Sc., 262, 1966, pp. 1216-1219, fig. 1-8.
— Algues du Portugal : liste préliminaire (III). Rev. Gén. Bot., 73,1966,
pp. 353-359.
— Dermocarpa, Xenococcus, Dermocarpella (Cyanophycées) : Nouvelles obser¬
vations. Oesterr. Bot. Zeit., 113, 1966, pp. 362-367, 1 pl.
— Présence de poils hyalins unicellulaires chez Peyssonelia harveyana Crouan
(Squamariacées). Rev. Algol., 8, 1966, pp. 209-210, 1 pl.
— Une Ulve à thalle remarquable des côtes du Portugal. Bull. Soc. Phyc.,
12, 1966, 1 p.
Pierre Tjxier, Assistant. — Le Chittagong (Pakistan Oriental). Physiographie,
climatologie, végétation, population. Science et Nature, 76, 1966, pp. 9-19.
— La végétation orophile de l’Asie du Sud-Est. Le Mont Maquiling et ses
épiphytes. Ibid., 78, 1966, pp. 29-37.
— Bryophytes du Vietnam. Récoltes de A. Pételot et V. Démangé au Nord-
Vietnam (Relictae Henryanae). Rev. Bryol. et Lichénol., 34, 1966, pp. 127-
181, 32 fig.
— Flore et végétation orophiles de l’Asie tropicale. Les épiphytes sur le flanc
méridional du Massif sud-annamitique. S.E.D.E.S. Éd., 1966, 230 p.,
40 tabl., 30 fig.
Leda-Maria Melendez-Howell (Mlle), Assistante. — Sur le pore germinatif
et l’ultrastructure tégumentaire sporale dans le genre Lepiota Fr. sensu
lato. C.R. Acad. Sc., D, 262, 1966, pp. 2707-2710, 2 pl. h. t.
— L’ultrastructure du pore germinatif sporal dans le genre Coprinus Link.
Ibid., D, 263, 1966, pp. 717-720, 2 pl.
— et Mme Perreau-Bertrand. — Voir Mme Perreau-Bertrand.
— 62 —
Louis Faurel, Directeur adjoint à l’École Pratique des Hautes-Études, et
G. Schotter. — Notes Mycologiques : II. Quelques champignons copro-
philes des environs d’Alger. Rev. de Mycol., 29, 4, 1965, pp. 267-283,
4 fig., 1 tabl.
- — Notes Mycologiques : III. Quelques champignons coprophiles du Sud-
algérois. Ibid., pp. 284-295, 2 fig., 1 tabl.
— — Notes Mycologiques : IV. Champignons coprophiles du Sahara central
et notamment de la Tefedest. Ibid., 30, 3, 1965, pp. 141-165, 14 fig.
- Notes Mycologiques : V. Champignons coprophiles du Tibesti. Ibid.,
30, 5, 1966, pp. 330-351, 9 fig., 1 tabl.
- Notes Mycologiques : VI. Sur quelques champignons coprophiles d’Afrique
Équatoriale. Cahiers de La Mabolsé, 3, 2, 1965 (1966), pp. 123-133, 5 fig.,
1 tabl.
- - et J. Feldmann. — - Catalogue des Myxomycètes de l’Afrique du Nord.
Bull. Soc. Hist. Nat. Afr. N., 55, 1964 (1966), 35 p., 1 tabl. h. t.
Gabrielle Bazanté (Mlle), Préparateur à l’École Pratique des Hautes Études. —
Un problème à éclaircir : celui de la Tue-Mouche : l’Amanite tue-mouche,
bien ou bien mal nommée ? Rev. de Mycol., 31, 3, 1966, pp. 261-268.
Jo-Min Yen, Maître de Recherches au C.N.R.S. — Un nouveau pourridié de
la Canne à sucre, provoqué par le Leucoporus sacchari Yen et Hsu (sp.
nov.). C. R. Acad. Sc., D, 263, 1966, pp. 128-131.
— Étude sur les champignons parasites du Sud-Est asiatique. IV. Troisième
note sur quelques nouvelles espèces de Cercospora de Singapour. Rev.
de Mycol., 31, 2, 1966, pp. 109-149.
Marcelle Le Gal (Mme), Maître de Recherches au C.N.R.S. — Une petite Pezize
rouge, fréquente aux Kerguelen : le Scutellinia kerguelensis (Berk.)
Kuntze. C.N.F.R.A., 15, 2, 1966, pp. 9-16, 1 pl.
— Contribution à la connaissance du genre Scutellinia (Cooke) Lamb. emend.
Le Gal (1«> étude). Bull. Soc. Myc. Fr., 82, 2, 1966, pp. 300-334, 2 fig.
— et François Mangenot. — Contribution à l’étude des Mollisioïdées, V
(4e série). Rev. de Mycol., 31, 1, 1966, pp. 3-44, 11 fig., 1 tabl.
Charalambos Zambettakis, Chargé de Recherches au C.N.R.S. — Recherches
sur la destruction des sclérotes par la chimiothérapie. Phytiatrie-Phyto-
pharmacie, 14, 1965, pp. 213-222.
— La propagation des spores dans l’air. Utilisation d’un capteur. Mesures.
Science et Nature, 75, 1966, pp. 18-36, 14 fig.
— et Lam-Quang-Bach. — Piricularia oryzae Cav. Piriculariose, Blast. Rev.
Myc. suppl. trop., 17, 1965, pp. 1-8, 2 fig.
— et L. Declert. — Fusarium oxysporum Schl. f. elaeidis Snyd. et Hansen
Wilt ou Tracliéomycose du Palmier à huile. Ibid., 18, 1966, pp. 1-8,
2 fig.
Patrick Joly, Chargé de Recherches au C.N.R.S. — A propos du Pullularia
pullulans (De Bary) Berkhout. Bull. Soc. Myc. Fr., 81, 3, 1965, pp. 402-420.
— Un grand explorateur botaniste : Eugène Poilane (1888-1964). Rev. de Mycol.,
30, 5, 1965, pp. 303-306.
— Champignons observés sur les inflorescences de Panicum maximum Jacq.
Cahiers de La Mahokè, 3, 2, 1965, pp. 137-138.
— 63
— Recherches sur les inhibitions de la germination observées dans les semis
multispores du Trichothecium roseum. Rev. de Mycol., 31, 3, 1966,
pp. 233-243.
— L’écologie des champignons, mœurs étranges ou habitat rationnel ? Science
et Nature, 77, 1966, pp. 2-11.
— Champignons : formes et couleurs (3e édition). Horizons de France, Paris,
1966, 143 p.
— - Les modes d’intervention des Champignons dans les maladies cryptogamiques.
Agriculture, 293, 1966, pp. 317-319.
— et Pierre Cour. — Un parasite nouveau des Sélaginelles : Cercospora sela-
ginellarum. Rev. de Mycol., 30, 4, 1965, pp. 225-230.
Hélène Bischler (Mme), Chargée de Recherches au C.N.R.S., C.E.B. Bonnes
et H. A. Miller. — Studies in Lejeuneaceae, Vil. The typification of
the genus Drepanolejeunea. Nova Hedwigia, 10, 1966, pp. 589-597, 5 fig.
— - et S. Jovet-Ast. — - Voir S. Jovet-Ast.
Françoise I’lieder (Mme), Chargée de Recherches au C.N.R.S. — Le centre
de recherches sur la protection des documents graphiques. Bull, des
Ribliothèques de France, 5 3-4, 1966.
Valia Allorge (Mme) Chargée de Recherches au C.N.R.S. — Revue Bryologique
et Lichénolo gique , 34, 1-2, 3-4, 1966.
Jacqueline Perreau-Bertrand (Mme), Attachée de Recherches au C.N.R.S.
et Leda-Maria Meléndez-Howell. — Observations sur la structure
tégumentaire sporale de quelques basidiomycètes Chromosporés. C. R.
Acad. Sc., 262, 1966, pp. 454-457.
Michel Abadie, Attaché de Recherches au C.N.R.S. — Le monde des Myxo-
bactéries. Conférence illustrée. Résumé in Bull. Soc. Myc. Fr., 81, 4,
1965, p. lxxvi.
- — Les Myxobactéries : problèmes physiologiques. Conférence illustrée. Résumé
in Bull. Soc. Bot. Fr., 113, 1-2, 1966, pp. 102.
— Sur une Eubactérie liée au cycle vital d’une Myxobactérie : Chondromyces
crocatus Berkeley et Curtis. C. R. Acad. Sc., D, 263, 1966, pp. 736-738.
Marius Ciiadefaud, Associé du Muséum, Agnès Parguey-Leduc et Monique
Boudin. — Sur les périthèces et les asques du Preussia multispora (Saito
et Munoura) Cain et sur la position systématique du genre Preussia.
Bull. Soc. Myc. Fr., 82, 1, 1966, pp. 93-122, 25 fig.
Marie Lemoine (Mme), Associée du Muséum. — Un nouveau genre d’Algue
du Crétacé inférieur Agardhiellopsis nov. gen. Revue Microp., 8e année,
4, 1966, pp. 203-210, 1 fig., 1 pl.
Henri Romagnesi, Attaché au Muséum. — Études sur le genre Hebeloma.
Bull. Soc. Myc. Fr., 81, 3, 1965, pp. 321-344, 8 fig.
Giselle Hyvert. — Accumulation du fer par Curvularia lunata (Wakker) Boedijn.
Rev. de Mycol., 31, 2, 1966, pp. 174-175, pl. IV.
— Note sur un Cladosporium herbarum (Pers.) Link, isolé du temple de Ban-
teay Srei. Ibid., pp. 176-178, pl. V.
— Quelques Actinomycètes isolés sur les grès des monuments cambodgiens.
Ibid., pp. 179-186.
— et Pierre Fusey. — Voir Pierre Fusey.
— 64 —
Jean Blum, Attaché au Muséum. - — • Lactaires et Russules au Salon du Cham¬
pignon de 1965. Rev. de Mycol., 31, 1, 1966, pp. 85-106.
— Essai de détermination des bolets du groupe crenidalus. Bull. Soc. Myc.
Fr., 81, 3, 1965, pp. 451-491.
— Les Lactaires du groupe piperatus. Ibid., 82, 2, 1966, pp. 242-246.
Collections reçues :
Champignons : Myxomycètes de Roumanie, leg. Th. Solacolu, 26 spéci¬
mens. Champignons divers transmis principalement de Cincinnati (Ohio)
et de Nouméa (Nouvelle-Calédonie), 90 spécimens. Nouvelle-Calédonie
et Nouvelles-Hébrides, leg. Huguenin, 287 spécimens. Flora Olteniae
Exsiccata, Centuria IJ, 100 spécimens. De l’Herbier du Muséum d’Histoire
Naturelle de Serbie, 45 spécimens. Fungi Bialowiezenses Exsiccati,
Pologne, 100 spécimens. Flora cryptogamica palaestinae, Dr Rayss,
50 spécimens. Urédinées, leg. Dr H. Poeverlein, 174 spécimens. Divers
de l’Herbier Maublanc, 74 spécimens. De l’Herbier du Muséum d’Histoire
Naturelle de Hongrie, 28 spécimens. Clavarioid and cantharelloid fungi,
leg. Corner (Cambridge, Angleterre), 57 spécimens. Cryptogamae exsic-
catae editae a Museo Hist. Nat. Yindobonensi, 30 spécimens. Quelques
spécimens divers de Nouméa, service forestier. République centrafricaine,
120 spécimens.
Bryophyles : Nouvelle-Calédonie, leg. Hürliman, 20 spécimens. Nouvelle-
Amsterdam, lies Crozet, Iles Kerguelen, leg. A. Lourteig et P. Cour,
300 spécimens. Riccia de France, leg. Jelenc, 3 spécimens. Antilles,
leg. R. P. Le Gallo, 1.000 spécimens. Herbier Gaume, 4.000 spécimens.
Herbier Charrier (plusieurs milliers de spécimens). Sud-Vietnam, Siam,
Philippines, 100 spécimens, leg. P. Tixier. Brésil, leg. A. Lourteig,
35 spécimens. Riccia du Soudan, leg. A. et J. Raynal, 3 spécimens.
Cryptogamae exsiccatae editae a MuSeo Hist. Nat. Vindobonensi, 30 spé¬
cimens.
Algues : Algues marines, envoi des États-Unis, Smithsonian Institution.
Algues d’eau douce de Nouvelle-Calédonie, leg. Starmühlner. Diatomées
léguées par E. Manguin. Phytoplancton d’eau douce, Ile Marion, leg.
E. M. van Zinderen Baklcer.
Lichens : Divers Lichens de Nouvelle-Calédonie, Service Forestier. Crypto¬
gamae exsiccatae editae a Museo Hist. Nat. Vindobonensi, 30 spécimens.
Biologie végétale appliquée.
A. Guillaumin, Professeur honoraire de Culture. — Contribution à la flore de
la Nouvelle-Calédonie. CXXVIII. Plantes recueillies par M. McKee.
Cahier du Pacifique. Paris, n° 9, 1966, pp. 47-66.
J. M. Turmel, Sous-Directeur. — Le rH2 du sol et la répartition de végétaux
halophiles dans les prés salés. IL Bull. Mus. Hist. Nat., 2e sér., 38, n° 5,
pp. 703-720.
— 65 —
Ch. Fuchs, Assistant. — Recherches ontogéniques sur le phloème des nervures
d’ordre supérieur à 2 dans la foliole du Lupinus albus L. C. R. Acad.
Sci., Paris, 262, sér. D, pp. 752-755.
— Observations sur l’extension en largeur du limbe foliaire du Lupinus albus L.
Ibid., sér. D, pp. 1212-1215.
B. Moussel, Assistant. — Contribution à l’étude caryo-taxinomique des Tilia-
cées. Bull. Mus. Hist. Nat., 2e sér., 38, n° 3, 1966, pp. 311-327.
H. de Leiris, Correspondant du Muséum. — - Sur diverses stations de Calama-
grostis tenella (Schrad.) Link, en Haute-Savoie. Le Monde des Plantes
Paris, 1966, n° 351, pp. 8-9. ’
— A propos des stations varoises du Cytisus lunifolus. Ibid., n° 352, p. 12.
C. Guervin et C. Le Coq, Attachés au Muséum. — Caryologie des Comméli-
nacées : IL — Les Callisia repens L. et C. insignis C. B. Clarke. Bull.
Mus. Hist. Nat., 2e sér., 38, n° 4, 1966, pp. 497-506.
— Caryologie du Callisia elegans Alexander. Bull. Soc. Bot. Fr., Paris, 1966,
112, pp. 225-33.
— Caryologie des Commélinacées : Application à quelques problèmes relatifs
à leur évolution. Rev. Cyto. et Biol. Végét., Paris, 1966, 29, pp. 267-328.
T. Dollon, Travailleur libre. — - Contribution à l’étude cyto-taxinomique des
Lythracées et des Punicacées. Diplôme d’Études Supérieures, Paris,
24 octobre 1966.
P. Faure, Travailleur libre. — Contribution à l’étude caryo-taxinomique des
Myrsinacées et des Théophrastacées. Diplôme d’Études Supérieures,
Paris, 24 octobre 1966.
M. Fouët, Travailleur libre. — Contribution à l’étude cyto-taxinomique des
Malpighiacées. Adansonia, 6, 1966, fasc. 3, pp. 457-505.
Laboratoire de Palynologie
de l’École Pratique des Hautes Études.
M. Van Campo (Mme), Directeur. — Pollen et Spores, Paris, 1965, 7, n° 3, et
suppl. bibliogr.
— Pollen et Spores, Paris, 1966, 8, n08 1, 2, 3, et suppl. bibliogr.
— Pollen et Phylogénie. Les Biéviaxes. Pollen et Spores, 8, n° 1, pp. 57-73,
3 pl.
— Variations polliniques intraflorales. Adansonia, 6, fasc. 1, pp. 55-64, 3 pl.
— Ph. Guinet, J. Coiien, P. Dutil. — Nouvelle flore pollinique des alluvions
pléistocènes d’un bassin versant sud du Hoggar. C. R. Acad. Sci., 263,
sér. D, n° 51, pp. 487-490.
Ph. Guinet, Directeur-adjoint. — Les caractères du pollen dans le genre Leu-
caena (Mimosaceae). Pollen et Spores, 8, n° 1, pp. 37-48, 2 fig. , 1 pl., 1 tabl.
— Voir M. Van Campo, Ph. Guinet, J. Cohen, P. Dutil.
J. Cohen (Mlle). — • Voir M. Van Campo.
G. Jalut. — Analyse pollinique de la tourbière de Poigny (Seine-et-Oise). Pollen
et Spores, 8, n° 1, pp. 123-133, 1 fig., 1 cliagr.
6
66
D. Lobreau (Mlle). — Variations polliniques liées à la composition de la gélatine
glycérinée. Ibid., 8, n° 1, pp. 229-236, 2 pl.
N. Planchais (Mme). — Étude palynologique, in : « L’ossuaire néolithique
d’Eteauville, commune de Lutz-en-Dunois (Eure-et-Loir) : A. Nouel
et Coll. ». Bull. Soc. Préhist. Fr., 62, n° 3, pp. 633-636, 1 tabl.
— Analyses polliniques en Forêt de Premery (Nièvre). Bull, de l’Assoc. \r.
pour V Ét. du Quat., 3e année, 8, n° 3, pp. 180-190, 5 fig., 2 dpi.
F. Roland (Mme). — Étude de l’ultrastructure des apertures : Pollens à pores.
Pollen et Spores, 8, n° 3, pp. 409-420, 4 pl.
M. Rossignol (Mlle). — Les formations marines quaternaires de Palestine et
le Paléo-environnement. Thèse de Doctorat d’État, 1 vol., 334 p., 69 fig.,
4 pl. h. t.
Service des Cultures.
M. Callen, Assistant. — Arbres oubliés ou trop peu utilisés. Bull. S. N. H. F.,
Paris, n° 6, 1966, pp. 228-231, 4 fig.
— Note sur Picea abies Karst., Monocaulis’. Ibid., n° 9, p. 348.
M. Metron, Assistant. — Au Jardin des Plantes, La Décoration Florale en 1966.
Science et Nature, n° 74, mars-avril 1966, pp. 3-7, 8 phot., 1 schéma.
M. Rose, Assistant. — Cactées et Plantes d’appartement. Édition des Deux
Coqs d’Or, Paris, 159 p., 190 phot.
M. Weill, Assistant. — Les Lagerstroemia. Jardins de France, Paris, n° 3,
mars 1966, pp. 108-111, 2 phot.
— L’Arbousier. Science et Nature, Paris, n° 76, juillet-août 1966, pp. 33-35,
1 phot. couleur, 3 phot. noir.
— Les Cyclamens de plein air. Mon Jardin et ma Maison, Paris, n° 100, sep¬
tembre 1966, pp. 1372-1375, 3 phot. noir.
Acquisitions :
— Transfert de la Collection d’iris Marc Simonet (Génétique du genre
Iris) de l’I. N. R. A. au Domaine de Chèvreloup : 1.200 plantes.
— Graines reçues aux Serres : 1.120 espèces.
— Plantes vivantes : 510 espèces. — Collecteurs et Donateurs : MM. R. P.
Brix, Bariatinsky, Hook, Lecoufle, Mac Kee, J. Marnier-Lapos-
tolle, Morel, Vidal.
— Graines reçues à la graineterie : 2.650 espèces, dont :
400 espèces destinées à compléter la Collection d’arbres et d’arbustes
de l’Arboretum de Chèvreloup.
1.600 espèces en provenance des Jardins Botaniques étrangers pour
le renouvellement et l’enrichissement des Collections de l’École
de Botanique et du Jardin Alpin.
650 espèces récoltées à l’état spontané, destinées à nos Collections
ou offertes pour échange à nos correspondants.
67 —
— Graines distribuées à nos correspondants : 8.525 sachets.
— Plantes vivantes reçues : 180 espèces. — Collecteurs : MM. C. Bidoux,
J. P. Boivin, J. Calle, Carroy, Dr. E. Debon, M. Farille, C. Figureau,
C. Fournigault, MUe M. Heklova, M. et Mme Jovet, MM. B. Molle,
E. Mornet, G. Precigout, B. Tahon, J. Weill.
Ethnobotanique .
Roland Portères, Professeur. — Les noms des Riz en Guinée. J. Agric. Trop.
Bot. Appl., 13, n° 1-3, pp. 1-33 ; n° 4-5, pp. 207-233 ; n° 8-9, pp. 405-467 ;
n° 10-11, pp. 565-607 ; n° 12, pp. 641-700.
— Quelques conceptions ethnobotaniques sur l’Agriculture ancienne. Ibid.,
13, n° 1-3, pp. 123-130.
— Genres botaniques privilégiés dans les Néolithiques céréaliers, et origine pré¬
sumée indienne de l’Agriculture céréalière de l’Afrique Tropicale. Ibid.,
13, n° 10-11, pp. 607-612.
— Aspects de l’Ethnobotanique comme discipline scientifique affirmée. Ibid.,
13, n° 12, pp. 701-704.
— et Jean F. Leroy. — Journal d' Agriculture Tropicale et de Botanique Appli¬
quée, t. XIII.
Jean F. Leroy, Professeur sans chaire. — Charles Darwin et la théorie moderne
de l’évolution. Édit. Seghers, Paris, 16 ill., 210 p.
— et A. Plu. — Sur les nombres chromosomiques des Coffea malgaches. Café,
Cacao, Thé, 10, n° 3, pp. 236-238.
Jacques Barrau, Maître de Conférence, Sous-Directeur. — • Witness of the past :
notes on some food plants of Oceania. Ethnology, 4, n° 3, pp. 282-294, 1965.
— Gardeners of Oceania ; discovery. Magazine of the Peabody Muséum of Natural
History, Yale University, 1, n° 1, pp. 12-19, 1965.
— • Histoire et préhistoire horticoles de l’Océanie tropicale. Journ. Soc. Améri-
caniste, 21, n° 21, pp. 55-78, 1965.
— L’Humide et le Sec, an essay on ethnological adaptation to contrastive
environments in the Indo-Pacific area. J. Polynesian Soc., 74, n° 3,
pp. 329-346, 1965.
— Présence d’un Coix cultivé dans les montagnes de la Nouvelle-Guinée.
J. Agric. Trop. Bot. Appl., 12, n° 12, pp. 781-782, 1965.
— An ethnobotanical guide for anthropological research in Malaya-Oceania ;
Preliminary drafts. UNESCO Science Coopération Office for South-East
Asia, Bangkok, 149 p., ill., 1966.
— Jardins botaniques et d’essais aux îles françaises de la Mer du Sud. Cahiers
du Pacifique, n° 9, pp. 15-27, 1966.
Hubert Gillet, Maitre-Assistant. -Tchad et Sahel tchadien. 6e Colloque
A.E.T.F.A.T., Conservation de la végétation en Afrique Tropicale, 1966.
— La lithogénèse au Parc de Yellowstone (États-Unis). Science et Nature,
n° 78, nov.-déc. 1966, p. 46 (avec Gilbert Guye).
Charlotte Radt, Technicienne du C.N.R.S. — Comptes rendus bibliographiques,
in J.A.T.B.A., 13.
— Tables par auteurs et par matières, in J.A.T.B.A., 13.
— 68
Collections :
Ethnobotanique dans les causses du Lot (French).
Plantes médicinales de Côte d’ivoire (G. Dieterlen).
Riz de Richard Toll, Sénégal (Couey).
Plantes magiques du Dahomey (Palaud-Marty).
Fibres et tissus d’écorce région Indo-Pacifique (J. Barrau).
Instruments des mâcheurs de bétel (Nouvelle-Guinée) (J. Barrau).
Plantes médicinales d’usage populaire en Océanie (400 numéros) (J. Bar¬
rau).
Écologie générale.
Claude Delamare Deboutteville, Professeur. — Le Programme Biologique
International doit préluder à l’aménagement des ressources vivantes
de toute la planète. Science Progrès , la Nature , 3370, fév. 1966, pp. 56-59,
2 fi g.
— Entre la Terre et la Mer, des animaux longtemps ignorés : la faune Intersti¬
tielle. Science et Nature, 1966, 73, pp. 27-34, 7 fig.
— Documents inédits sur l’œuvre parasitologique de Ch. Hesse. Proc. I. Int.
Congr. Parasitology, Rome, 21-26 sept. 1964, 2, p. 1068.
— et Zaher Massoud. — Les Collemboles de l’île de la Possession et de l’île
aux Cochons, récoltés par Ph. Dreux. C.N.F.R.A., 15, 7, pp. 65-72.
— et Renaud Paulian. • — - Le Professeur René Jeannel. Ann. Soc. Ent. Fr.
(n. s.), 2, 1, 1966, pp. 3-37, 1 ph.
— et Jeanne Renaud-Mornant. — Un nouveau genre de Tardigrades des
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J. Chimie Physique (sous presse).
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— Fossiles vivants. Paris, Éd. Hachette, 1 vol. in-8, 112 p., 100 photo.
— Introduction à la stratigraphie de l’Afrique. Lexique stratigraphique inter¬
national. Volume Afrique, fasc. 12 (Éditions du C.N.R.S.), 110 p.
Minéralogie.
J. Orcel, Membre de l’Institut, Professeur de Minéralogie au Muséum. —
Importance de l’étude des météorites pour notre connaissance de la
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et géographie. Série de Géologie, 10, n° 1, 1966, pp. 41-73.
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— Elisabeth Jérémine (1879-1964). Bull. Soc. Géol. de France, 7e sér., 7, 1965,
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— Minéralogie et physico-chimie des météorites. — Conférence donnée au
symposium sur les poussières cosmiques, organisé à l’Institut de Physique
du Globe. 5 janvier 1966.
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— et B. Alpern. — Étude de la microstructure de la météorite carbonée
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— , S. Henin et J. J. Fripiat. — Synthèse des minéraux argileux. Encyclopédie
de la Science du Sol, vol. I, Springer Verlag.
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d’aluminium. Vol. jubilaire W. D. West University of Sanghar (Inde)
(sous presse).
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— — Problèmes de structure posés par la présence du fer dans les diaspores.
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— , M. Arnould, A. Mathieu et G. Moglia. — Sur la nature essentiellement
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— et P. Giresse. — Étude minéralogique de diverses glauconies actuelles ;
nouvelle contribution à la genèse des minerais de fer sédimentaires.
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— Mme O. Lahodny. — A propos de l’étude minéralogique du contact mur
bauxite dans la mine de Maron (Var). Nouvelles remarques sur la genèse
des bauxites. Ibid., 262, 1966, pp. 1661-1664.
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de Huelgoat (Nord Finistère). C. B. Acad. Sci., 262, 1966, pp. 1406-1409.
— Caractères généraux des formations dévono-carbonifères de la région de
Huelgoat. 91e Congr. des Soc. Sav. (sous presse).
— et J. C. Vilminot. — Nodules de péridotites et cumulats «l’olivine. Bull.
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opaques dans les roches ultrabasiques des Pyrénées. C. B. Acad. Sci.,
263, pp. 453-456.
— Contribution à l’étude géologique de la bordure septentrionale du Bassin
de Châteaulin. Thèse 3e Cycle, Paris. (Inédit).
Pinet (Mme), Assistante. — Sur l’existence d’un niveau à andalousite, net¬
tement individualisé dans les formations cristallophyliennes de la région
de Toulaud, Saint-Cierge-la-Serre (Ardèche). C. B. Acad. Sci., 263,
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P. Pellas, Maître de Recherches au C.N.R.S. — Les Tectites. Publication du
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— R. Rimbaut et M. Maurette. — Nouvelle méthode de détermination des
rapports Th-U dans les tectites. Géochim. Commoch. Acta, 1966 (sous
presse).
Th. Pobeguin (MIle), Maître de Recherches au C.N.R.S. et M1Ie S. Caillère.
— Quelques remarques sur le comportement des boehmites ferrifères.
C. B. Acad. Sci., 263, 1966, sér. D, n° 1, p. 1.
— • — Problèmes de structures posés par la présence de fer dans les diaspores.
Ibid., 263, 1966, sér. D, n° 19, p. 1349.
— Problèmes de structures posés par la présence de fer dans les hydroxydes
d’aluminium. Vol. jubilaire W. D. West Sanghar (Inde).
— , G. A. Mouton. — Présence de glomérules siliceux dans la feuille d’une
Hyppocratéacée de la Côte d’ivoire : Cuerva macrophylla. Bull. Soc.
Fr. Min. Crist., 1966 (sous presse).
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V. Frolov, Maître de Recherches au C.N.R.S. — Sur le signe de la différence
entre deux termes consécutifs des séries météo- et hydrologiques. Geo-
pliysica et Meleorologia, 15, n° 5-6.
D. Molho, Sous-Directeur et J. Aknin. — Condensation de l’acide phtalaldéhy-
dique et du diazoacétate d’éthyle : nouvelle synthèse d’isocoumarines.
Journées de Chimie Organique d’Orsay 1966. Bull, bimens. Soc. Chim.
Fr., n° 12, p. 33.
— E. Boschetti, J. Aknin, L. Fontaine et M. Grand. — Activité anamep-
tique de quelques bases de Mannich d’hydroxy-7 coumarines et déter¬
mination de leur structure. Bull. Chim. Thér., Paris, 1966, p. 403.
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principe de symétrie de Pasteur-Curie. — Communication à la Société
de Minéralogie (9 déc. 1965).
— Il y a 307 ans Amos Dettonville définissait la méthodologie expérimentale.
— C. R. Congr. Soc. Sav. Rennes 1966 (sous presse).
• — La notion de temps impose une relation causale entre les progrès de la
Science et l’Histoire des Sciences. — Congrès de l’A.F.A.S., Rouen 1966.
— Entretiens sur la causalité. — Communication faite au groupe de travail
de l’O.R.T.F., préparation des émissions télévisées.
E. A. Perseil (Mme) , Attachée de Recherches au C.N.R.S. — Sur la présence
de todorokite dans le calcaire griotte du Dévonien supérieur de Las
Cabesses (Ariège). C. R. Acad. Sci., 262, 1966, pp. 949-951.
— Les minéralisations en manganèse du Dévonien supérieur de Las Cabesses
dans le massif de l’Arize (Ariège). — Congr. Soc. Sav. Rennes, avril 1966.
— Le manganèse dans le calcaire griotte du massif de l’Arize (Ariège) et de la
région d’Usclat (zone axiale) des Pyrénées (Haute-Garonne). Bull. Soc.
Fr. Min. Crist., octobre 1966.
• — - et C. Tourenq. — Métallogénie du massif de l’Arize (avec carte au 1/50. 000e).
Soc. Géol. Fr. (sous presse).
Collections reçues :
Durant l’année 1966, il est entré dans la Collection Générale une série
d’échantillons provenant de gisements français, en particulier de l’autunite,
de la carnotite, de la pyromorphite et un quartz rose de l’Aveyron ; un
magnifique quartz clivé recueilli par M. Kraut à Saint-Paul-la-Roche
(Dordogne) et des échantillons de palygorskite du bassin de Paris.
Du Maroc, M. Dietrich a envoyé de beaux cristaux de vanadinite et
de wulfénite de Mibladen, ainsi qu’un échantillon de marokite du gisement
originel.
M. Arambourg a donné une série de dioptases rapportées d’une mission
au Congo-Brazzaville et provenant de la région de M’ Fouati.
Il a été possible d’acheter à la Taillerie de Rovat une série de très beaux
échantillons parmi lesquels on peut signaler un certain nombre de minéraux
de Madagascar, spessartite, phlogopite, muscovite et tourmaline noire.
Enfin, un magnifique cristal de wolfram provenant de Panasqueiras au
Portugal a été acheté aux Etablissements Boubée.
La collection de météorites a été complétée par les morceaux de la
chute récente (juin 1966) de Saint-Séverin, L’un deux à été rapporté par
M. Pellas, qui représente au total 271 kgs.
— 81 —
Une étude sur la constitution minéralogique et chimique de cette météo¬
rite paraîtra prochainement.
Il a été incorporé à la collection de minerais une importante série de
bauxites françaises recueillies dans l’Ariège par Mme Perseil, et dans
le Var par Mne Caillère.
Enfin à la collection pétrographique est venu s’ajouter une série d’en¬
claves de péridotites provenant des volcans du Bas-Languedoc, des Causses,
du Velay, ainsi que des basaltes des Coirons, des gabbros du Nord Finistère
des péridotites de Beni-Bousera (Maroc), et des roches fondues du Ries
(Allemagne).
Physique appliquée.
Y. Le Grand, Professeur. — - Hermann von Helmholtz, Optique Physiologique ;
textes choisis et annotés. 1 vol. Ed. N. Desroches, Paris, 350 p., 86 fig.
— Spectrophotométrie du Fond d’Œil. G. B. Séances Soc. Fr. Photobiol., Paris,
16 nov. 1965, pp. 4-5.
— Les couleurs subjectives. Couleurs, Paris, n° 58, 1965, pp. 9-10, 1 fig.
— La Télévision en couleurs, problèmes physiologiques. Conf. Polytechniciennes,
Paris, 32e sér., 1966, 8 p., 4 fig.
— La distorsion en optique de lunetterie. L’ opticien lunetier, Paris, n° 160,
mai 1966, pp. 10-12, 2 fig.
— Obituary : Henri Piéron. Vis. lies.. Oxford, 6, 1966, pp. 127-128, 1 fig.
— La reconnaissance des Formes. Scientia, Bologna, 60, 1966, pp. 1-8.
— Correction de l’aphaque : lunettes. Ann. Tliér. et Clin, en Ophlalm., 16,
1965, pp. 271-277, 4 fig.
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— 84 —
A. Resplandy, Sous-Directeur. — Voir C. Mentzer.
J. Massicot, Maître de Recherches au C.N.R.S. — Voir C. Mentzer.
D. Billet (MUe), Maître de Recherches au C.N.R.S. — Voir C. Mentzer.
D. Raulais, Chargé de Recherches au C.N.R.S. — Voir C. Mentzer.
J. Aknin, Chargé de Recherches au C.N.R.S. — Voir J. Molho.
D. Anker, Attaché de Recherches au C.N.R.S. • — Voir C. Mentzer.
A. M. Hirsch (Mme), Attachée de Recherches au C.N.R.S. — Voir C. Mentzer.
E. Morel (Mme), Attachée de Recherches au C.N.R.S. — - Voir C. Mentzer.
B. Kirkiacharian, Attaché de Recherches au C.N.R.S. — Voir C. Mentzer.
M. Baran-Marszak, Attaché de Recherches au C.N.R.S. — Voir C. Mentzer.
J. Andrieux, Stagiaire de Recherches au C.N.R.S. — Voir C. Mentzer.
P. Le Roux, Chimiste adjoint Muséum. — Voir C. Mentzer.
J. Favre-Bonvin, Collaborateur technique C.N.R.S. — - Voir C. Mentzer.
M. Massias, Aide technique Muséum. — Voir C. Mentzer.
M. Jouanne, chercheur bénévole. — Voir C. Mentzer.
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des protons aromatiques du pyrogallol en milieu alcalin. Diplôme d’Études
Supérieures, Paris, 1966.
— Biogénèse des flavonoides.
85 —
Bibliothèque Centrale.
Communications en 1966 de 16.435 ouvrages, non compris les ouvrages de réfé¬
rence et de 170 manuscrits.
Prêts de 23.666 ouvrages et périodiques aux laboratoires du Muséum, à l’Uni¬
versité, au C.N.R.S. et à divers organismes.
Inscriptions de : 2.376 ouvrages (non compris les tirés à part), 24 manuscrits ;
91 documents iconographiques ; 246 périodiques nouvellement inscrits
dont liste suit :
Abstracts of North American geology. United States department of
the interior. Geological survey. — Washington, 1966— >. . . . Pr 133 K
Acta universitatis upsaliensis. Abstracts of Uppsala dissertations in
science. — Uppsala, 53 (1965) — > . Pr 1056 A
Acta universitatis upsaliensis. Skrifter rorande Uppsala universitet.
C. Organisation oclx historia. — Uppsala, 3 (1962) —>.... Pr 1056 B
Advances in Chemical physics. — London, New York, Sydney, 7
(1964) -> . . . Pr 2968
Advances in earth science. — Cambridge, London, 1964 — > . Pr 3513
Advances in lipid research. — New York, London, 1 (1963) — ... Pr 2985
Advances in magnetic résonance. — New York, London, 1 (1965) — Pr 2970
Advances in quantum chemistry. — New York, London, 1 (1964) — Pr 2966
Advances in virus research . — New York, London, 11 (1965) — >. . Pr 2965
Allan Hancock monographs in marine biology. — Los Angeles, 1
(1966) . . . Pr 2257 C
Analele Universitatii Bucuresti. Séria Stintele Naturii. — Bucarest.
Biologie, 9 (1960) . Pr 3597 A
Chimie, 9 (1960) . Pr 3597 B
Matematica-Mecanica, 9 (1960) — > . Pr 3597 C
Fisica, 13 (1964) . Pr 3597 D
Geologie-Geografie, 11 (1962) — > . Pr 3597 E
Anali za Sumarstvo jugoslavenske Akademije znanosti i umjetnosti.
— Zagreb, 3 (1965) . Pr 1855 D
Analytical biochemistry. An international journal. — New York,
London, 10 (1965) -> . Pr 2983
Année (L’J endocrinologique. — Paris, 17 (1965) — > . Pr 3573
Annuaire de l’Association amicale des anciens élèves de l’École cen¬
trale des Arts et Manufactures. — Paris, 1963 — J- . Pr 3607
Annuaire de la société des anciens élèves des écoles nationales d’in¬
génieurs Arts et Métiers. — Paris, 1965 — » . Pr 3139
Annuaire de la société française des électroniciens et des radio-élec¬
triciens. — Paris, 1964/65 — > . Pr 1857
Annuaire des écoles nationales supérieures des mines... Paris, Saint-
Étienne, Nancy. — Paris, 1966 — > . Pr 3608
— 86 —
Annuaire statistique des produits forestiers. F.A.O. — Rome,
1958 . Pr 3286 F2
Annual. Test garden results. Montreal botanical garden. — Montreal,
1966 — > . Pr 2447 B
Aramco. Arabian American oil company. — New York, 15 (1964) . Pr 3559
Archives de l’Institut Pasteur de Madagascar. — Tananarive, 1935 — > Pr 3528
Archives of biochemistry and biophysics. — New York, London, 104
(1964) -s* . . . " . Pr 2979
Arkhiv anatomii, gistologii i embriologii. — Moskva, Leningrad, 50
(1966) ->■ . Pr 2988
Association amicale des anciens élèves de l’École nationale supérieure
de chimie de Strasbourg. Annuaire. — Strasbourg, 1966— . Pr 3587
Association amicale des ingénieurs LE. N. et E.N.S.E.M. École natio¬
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Nancy, 1965 — > . Pr 3569
Association des Amis de P. Teilhard de Chardin. Bulletin. — Paris, 1
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Baltica. Lietuvos T. S. R. mokslu akademija. Geografijos skyrius. —
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Pacific insects monograph, 1 (1961/63) — > . Pr 1064 H2
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Bibliotheca anatomica. (Supplément de : Acta anatomica). — Basel,
New York, 1 (1961) . Pr 2393 A
Biochemical and biophysical research communications. — New York,
London, 1 (1959) -> . Pr 2977
Biochimica et biophysica acta. — Amsterdam, London, New York,
94 (1965) -» . Pr 2964
Biochimica et biophysica acta previews. Titles and summaries of
forthcoming papers. — Amsterdam, London, New York, 5
(1966) -» . Pr 2964 A
Biofizika. Moskva, 11 (1966) — =► . Pr 2980
Biokhimija. — - Moskva, 31 (1966) — > . Pr 2989
Biological society of Nevada. Occasional papers. — • Reno, 1 (1963) Pr 1716
Boletim do Instituto oceanografico. — Sao Paulo, 11 (1961) — >. ... Pr 3568
Botanica Gothoburgensia. Acta universitatis gothoburgensis. — -
Gôteborg, 1 (1953) — > . Pr 2268
Botanical society of British. Report of the conférence. — Birmingham,
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Bulletin. Science and hooks. Publishing house of the Czeskoslovak
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Bulletin d’information. Laboratoire cooperatif d’analyse et de re¬
cherches. — Gennevilliers, (1964) — > . Pr 3602
Bulletin d'information sur le criquet pèlerin. Projet du fonds spécial
des Nations Unies îelatif au criquet pèlerin. — Rome, 7
(1964) -> . Pr 3286 Tl
Bulletin de l’Association française pour l’étude du quaternaire. —
Paris, 1 (1964) . Pr 3581
Bulletin de l’Association zoologique du Sud-Ouest. — Toulouse, 3
(1959) -> . Pr 3590
Bulletin de l’Organisation internationale de métrologie légale. Bureau
international de métrologie légale. — Paris, 22 (1965) — >. . Pr 3217
Bulletin de la Société d’agriculture, sciences, arts et belles-lettres de
Bayeux. — • Bayeux, 1 (1850/51) — > . Pr 3025 A
Bulletin de la société entomologique du Nord de la France. Supplé¬
ment. — Lille, 30 (1947) —s- . Pr 2928 A
Bulletin of the Chemical society of Japan. — Tokyo, 38 (1965) — v. . Pr 3529
Bulletin of the Hokkaido régional iîsheries research laboratory. —
Yoichi, 25 (1962) -> . . . . . Pr 3617
Bulletin of the Los Angeles County Muséum. Science. — Los Angeles,
1(1965)-»- . Pr 1551 C
Bulletin of the Muséum of natural history. University of Oregon. —
Eugene (Oregon), 1 (1965) — > . Pr 1169 U
Bureau de recherches géologiques et minières. Service d’information
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(1962) -> . Pr 1558 E
Cahiers (les) de l’Université Nouvelle. Esquisse d’une histoire de la
pensée scientifique. — Paris, n° 109 (1964) — > . Pr 3579
Caria mincira de Portugal. 1 : 500.000. Direcçao-geral de minas e ser-
viços geologicos. Serviços geologicos de Portugal. — Lisboa,
1960 -> . Pr 1550 D
Centre national de la recherche scientifique. (C.N.R.S.). — Paris.
Protistologica, 1 (1965) — > . Pr 2250 U
Laboratoire de Bellevue. Rapport d’activité, 1 (1963)
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Monographies des annales de la nutrition et de l’alimentation,
1966 -> . Pr 2250 B1
Chemical geology. An international journal. — Amsterdam, London,
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Citologija. — Moskva, Leningrad, 8 (1966) — > . Pr 2992
Coastal chart sériés. Échelle I : 200.000. New Zealand océanographie
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Collected reprints. University of Oregon. Department of Oceanogra-
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Colston papers. Colston research society. — Bristol, 17 (1965) — . Pr 3218
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tion de géographie. — Paris, 1 (1964) — . Pr 422 B
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Comité technique de la recherche archéologique en France près le
C.N.R.S. — Paris.
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Gallia. Préhistoire. Supplément, 2 (1964) — ► . Pr 2987 A
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Rapport annuel, 1962 — > . Pr 2967
Rilan et perspectives, 1963 — ► . Pr 2967 A
Notes d’information, 1964 -» . Pr 2967 B
Bulletin d’informations scientifiques et techniques,
1963 -> . Pr 2967 C
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Revue de la presse étrangère, 1962 -s- . Pr 2967 E
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Contributions from the Amakusa Marine Biological Laboratory.
Kyushu University. — Kumamoto-Ken, n° 182 (1965) — >. . Pr 2030 C
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national congress sériés. — Amsterdam, 11 (1964) — > . ... Pr 5434 A
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Forthcoming international scientific and technical conférences. Depart¬
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Vsesojuznaja geologiëeskaja biblioteka. — Leningrad, 1937 — ■>. Pr 1413
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Spécial bulletin, 1 (19631 — > . Pr 2957 B
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Impérial (The) and Asiatic quarterly review and oriental and colonial
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Indian science abstracts. — Delhi, 1 (1965) -> . Pr 3612
Institut d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux.
Centre de documentation. Bibliothèque. — • Maisons-Alfort.
Liste des publications périodiques reçues, 1966 — ► . Pr 3515
Liste des livres reçus, 1965 — > . Pr 3515 A
— 90 —
Instituto de biologia marina. — - Mar del Plala.
Boletin, 2 (1963) -> . Pr 3577
Memoria, 1961 . Pr 3577 A
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Interdok. Directory of published proceedings. — White Plains, 1
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Iowa water atlas. lowa geological survey. State of Iowa. — Iowa
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Izvestija Akademii nauk Azerbajdzanskoj SSR. Serija nauk o zemle.
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Izvestija Akademii nauk Moldavskoj SSSR. — Kisinev, 3 (1962) — >. Pr 2066
Izvestija Akademii nauk Turkmenskoj S. S. R. Serija biologiceskikh
nauk. Turkménistan S.S.R. ylymbar akademijasnyn Khabar-
lary. Biologikh ylymlaryn serijasy. — Askhabad, 2 (1966) — » Pr 2995
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Journal (The) of endocrinology. Society for endocrinology. — Lon¬
don, 31 (1964) . . . . . Pr 2963
Journal of phycology. A quarterly of the Phycological society of
America. — - New York, 1 (1965) — > . Pr 2969
Journal of soil science of the United Arab republic. — Le Caire, 1
1961) (-> . Pr 3621
Journal of the Lepidopterists’ Society. — Cambridge (Mass.), 19
(1965) -> . Pr 2998
Katalog na izdanijata na B.A.N. Bâlgarska akademija na naukite.
— Sofija, 1 (1956) -> . Pr 811 X
Khimija i ziznou. — Moskva, 1965 — >■ . Pr 2976
Kompendium Holz. Rationalsierung-Wirtschaflichkeit. — Mering, 33
[1965] . Pr 1583 D
Lasers et optique non conventionnelle. Association française pour
l’avancement des lasers et de l’optique non conventionnelle. —
Paris, 1 (1965) —s- . Pr 3560
Lavori délia Societa italiana di biogeografia. — Forli, 1964 — »-. . Pr 2661 A
Lille médical. Journal de la Faculté de Médecine et de Pharmacie
de l’Université de Lille. — ■ Lille, 6 (1961) — s- . Pr 3619
Loris. A journal of Ceylon wild life (Wild life protection Society of
Ceylon). — Colombo, 9 (1962) -> . Pr 3557
Maghreb. Documents Algérie, Maroc, Tunisie. [La Documentation
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Mar y Pesca. La revista del hombre de mar. — La Havane, 1 (1965) -> Pr 3615
Material und organismen. Materials and organisms. Matériaux et orga¬
nismes. — Berlin, 1 (1965) — »- . Pr 2971
Mauritius sugar industry research institute. — Réduit.
Occasional papers, 22 (1965) — > . Pr 3561
Leaflet, 1 (1959) . Pr 3561 A
Mineralium deposita. International journal for geology, mineralogy
and geochemistry of minerai deposits. — Berlin, Heidelberg,
New York, 1 (1966) -> . Pr 3574
Mineralogicko geologickà bibliografie CSSR za rok... Ustredni ustav
geologicky. Bibliographie minéralogique et géologique de la
République Tchécoslovaque. Année... — Praha, 1959 — . Pr 5278 B
Mitteilungen der Ornithologischen Arbeitsgruppe. S.W.A. Wissen-
schaftliche Gesellschaft. S.W.A. scientific Society. S.W.A.
Wetenskalike Vereniging. — Windhoek, 1/2 (1965) ... Pr 1902 D
Monographie de l’Institut national de la santé et de la recherche
médicale. — Paris, 34 (1965) — . Pr 3625
Museo nacional de Historia Natural. Noticiario mensual. — Santiago
(Chili), 110 (1965) -» . Pr 881 B
Museu paranaense Emilio Goeldi. Instituto nacional de pesquisas da
Amazonia. Conselho nacional de pesquisas. Publieaçoes avulsas.
— Bélem-Para, 1 (1964) -> . Pr 614 B
National research council. National Academy of Sciences. Annual
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Nature et ressources. Nouvelles sur les recherches scientifiques rela¬
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Naucno-issledovatel’skij institut geologii Arktiki. — Leningrad.
Informacionnyj bjulleten’, 13 (1959) —s- . Pr 3604
Sbornik State j po paleontologii i biostratigrafli, 17
(1959) -> . Pr 3604 A
Trudy, 127 (1962) Pr 3604 B
Ucenye zapiski. Paleontologija i biostratigrafija, 1
(1963) -> . Pr 3604 C
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Prace Instytutu sadownictwa w Skiernierwicach. — Skierniewice, 2
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Prikladnaja biokhimija i mikrobiologija. — • Moskva, 2 (1966) — ». . Pr 2981
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1964 -» . Pr 5924 C
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Annual report... Canadian council of Resource ministers. —
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Réalités. Médecine. Edition réservée au corps médical. — Paris, 218
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Ministers. — Montréal, 1 (1964) —*■ . Pr 3603
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Revue de l’Académie polonaise des sciences. [Traduction de : Review
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Revue européenne d’endocrinologie. — Paris, 2 (1965) — > . Pr 3595
Revue roumaine de géologie, géophysique et géographie. — Bucarest.
Série géologie, 3 (1959) — > . Pr 2962
Série géophysique, 9 (1965) — > . Pr 2962 A
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Saarbrucken Universitâtsreden. Universitât des Saarlândes. — Saar-
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Société d’histoire naturelle de la Haute-Savoie. Bulletin. — Annecy,
1 (1954) . Pr 3580
Société d’histoire naturelle de la Moselle. [Comptes rendus des séances.]
— Metz, 161 (1964) -> . Pr 867 A
Société d’histoire naturelle de la Savoie. Bulletin mensuel. [Comptes
rendus des séances.] — Chambéry, 29 (1953) — >■ . Pr 3038 A
Société de chimie physique. Annuaire. — Paris, 1965 — s- . Pr 1825
Société du chien de berger allemand. [Expositions]. — Marseille, [1]
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Spisanie na Bàlgarskoto geologicesko druzestvo. — Sofia, 21
(1960) -> . Pr 811 E
Spisy Prirodovedeckého Klubu severovychodnich Cech v Hradci
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dée» in Boehmia (CSR). — Hradec Kralov, 1 (1948) — . Pr 3511
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économiques et des statistiques. Statistiques des produits pétro¬
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Statistiques du commerce extérieur de la France. Ministère des
finances et des affaires économiques. Direction générale des
douanes et droits indirects. Régimes économiques. — Paris,
1964— s- . Pr 5368 H
Steinhart Aquarium. California Academy of Sciences. Spécial publi¬
cation. — San Francisco, 1 (1965) — > . Pr 720 I
Studii si cercetari de endocrinologie. Institutul de endocrinologie.
Academia Republicii populare romine. — Bucarest, 10
(1959) -> . Pr 3618
Technical communications. Commomvealth bureau of horticulture
and plantation crops. — East Mailing, 22 (1952) —>.... Pr 2700 A
Terre d’oc (La). Revue moderne d’agriculture. — Vic-Fezensac,
(1953) -> . Pr 3113
Thalassina epistèmonilca phulla. Epimorphotikon periodikon tès eth-
nikès ellènikès okéanographikès etaireias. Marine scientific
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— Athènes, 5 (1961) — »■ . Pr 3516
Travaux. Service des Réserves Naturelles domaniales et de la Con¬
servation de la Nature. Ministère de l’Agriculture. Adminis¬
tration des Eaux et Forêts. — Bruxelles, 1 (1965) — > . Pr 3624
Travaux de l’institut de géologie et d’anthropologie préhistorique de
la Faculté des sciences de Poitiers. — Poitiers, 1 (11957) — . Pr 3591
Travaux du Centre européen de recherches Mauvernay. — Riom, 1
(1962/65) -> . Pr 3563
Travaux du laboratoire de géologie de la Faculté des sciences de Lyon.
Série tirés-à-part. — Lyon, n° 165 (1963) — > . Pr 2143 C
Tree-Ring bulletin. — Tucson, 1 (1934) -> . Pr 3578
Trudy Akademii nauk Litovskoj S. S. R. Lietuvos T. S. R. mokslu
akademijos darbai. Serija C. — Vilnius, 1 (36) (1965) — . Pr 2485 I
Trudy Botaniceskogo sada (Akademiia nauk Ukraiins’koii R. S. R.).
— Kiev, 4 (1957) -* . Pr 1885 P
Trudy geomorfologiceskogo instituta. Akademija nauk SSSR. —
Leningrad, 9 (1933) — > . Pr 3519
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Trudy Sevastopol’skoj bibliogiëeskoj stancii. Akademija nauk sojuza
sovetskikh socialisticeskikh respiblik. — • Leningrad, 3
(1932) -> . Pr 3518
Turun yliopiston julkaisuja. Annales universitatis turkuensis. Sarja —
Sériés. A II Biologica, geographica. — Turku, 23 (1957) — . Pr 2996
Union nationale des éditeurs-exportateurs de publications françaises.
(U.N.E.E.P.F.). — Pari..
Catalogue des publications françaises scientifiques, tech¬
niques, professionnelles, agricoles, 1964/65 — > . Pr 2936 A
Expositions internationales, 1966 — >■ . Pr 2936 B
United Nations spécial fund desert locust project. Progress report.
Food and agricultural organization of the U. N. — • Borne,
1963 — > . Pr 3286 T
Universidad de Oriente, lnstituto oceanogralico. Biblioteca. Boletin
bibliografico. — Cumana, 1 (1965) — >• . Pr 2580 C
Universidade do Recife. lnstituto de geologia. — Recife.
Mineralogia, 2 (1964) -> . Pr 2999
Geologia, 1 (1962) -> . Pr 2999 A
Paleontologia, 1 (1962) — > . Pr 2999 B
Petrografia, 1 (1962) Pr 2999 C
Sérié didactica, 1 (1963) — > . Pr 2999 D
Universitv of Colorado studios. Sériés in bibliography. — Boulder,
1 (1965) . " . Pr 5592 B
Université' of Idaho. Forest, Wildlife and Range experiment station.
Quarterly report for... — Idaho, 17 (1964) — > . Pr 3606
Université' of Minnesota. Minnesota geological Survey. — Minnea¬
polis.
Educational sériés, 1 (1965) — > . Pr 947 O
Miscellaneous map sériés, 1965 — > . Pr 947 P
Géologie map sériés, 1965 — > . Pr 947 Q
Verofïentliehungcn der Schweizerischen Gesellschaft für Geschichte der
Medizin und der Naturwissenschaften. Publications de la
Société Suisse d’Histoire de la Médecine et des Sciences Natu¬
relles. — Zürich, 10 (1936) —> . Pr 3586 A
Water pollution abstracts. Ministre' of technology. — London, 37
(1964) — > . ! . ‘ . Pr 2978
Zascita rastenij ot vreditelej i boleznej. — Leningrad, 3 (1966) — . Pr 2991
Zeiss informations. — Oberkochen, 45 (1962) — > . Pr 3613
Zemlja i e'selennaja. — Moskva, 1 (1965) - > . Pr 2975
Zurnal evoljucionnoj biokhimii i liziologii. (Journal of evolutionary
biochemistry and physiology). — Moscou, Leningrad, 1
(1965) . .-> . Pr 2973
Zurnal vyssej nerenoj dejatel’nosti irneni I. P. Pavlova. — • Moskva,
16 (1966) — > .
Pr 2986
— 96 —
Travaux parus en 1966 dans les éditions du Muséum
SANS PÉRIODICITÉ FIXE.
— Annuaire, vol. IX (1965).
— Dans les Mémoires du Muséum :
A. Zoologie :
Tome 33, fasc. 4. - — Gabe (M.) et Sa'nt-Girons (H.). — Contributions à la
morphologie comparée du cloaque et des glandes épidermoïdes de la région
cloacale chez les lépidosauriens, pp. 149-192, 15 pl., 20-12-65.
Tome 34, fasc. unique. — Descamps (M.) et Wintrebert (D.). — Contribution
à l’étude des Eumastacides malgaches (Orthoptera-Eumastodae), pp. 1
à 187, fig., 20-12-65.
Tome 37, fasc. unique. — Legrand (H.). — Lépidoptères des îles Seychelles
et d’Aldabra, pp. 1-120, fig., 16 pl., 17-1-66.
Tome 39, fasc. 1. — Petter (Annie J.). — Équilibre des espèces dans les
populations de nématodes parasites du colon des tortues terrestres,
pp. 1-256, fig., 11 tabl., 15-2-66.
Tome 39, fasc. 2. — Desset (Marie-Claude). — Contribution à la systématique
des filaires du genre Setaria ; valeur des diérides, pp. 257-288, fig.,
15-2-66.
Tome 40, fasc. 1. — Fischer-Piette (E.) , Bedoucha (J.), Salvat (F.). —
Mollusques terrestres de Madagascar ariophantidae, pp. 1-50, fig., 6 pl.,
10-7-66.
Tome 40, fasc. 2. — Kiener (A.) et Mauge (M.). — Contributions à l’étude
systématique et écologique des poissons cichlidae endémiques de Mada¬
gascar, pp. 1-99, fig., 4 pl., 30-6-66.
Tome 40, fasc. 3. — Saint-Girons (M.-C.). — Le rythme circadien de l’acti¬
vité chez les mammifères holarctiques, pp. 1-187, fig., 30-6-66.
Tome 40, fasc. 4. — Bouligand (Yves). — Le Tégument de quelques Copé-
podes et ses dépendances musculaires et sensorielles, pp. 189-206, fig.,
12 pl., bibl., 15-9-66.
Tome 40, fasc. 5. ■ — Genest-Villard (H.l. — Développement du crâne d’un
Boïdé : Sanzinia Madagascariensis, pp. 207-262, fig., 6 pl., 13-9-66.
Tome 42, fasc. unique. - — Bousset (A.). — Morphologie céphalique des larves
de planipennes, pp. 1-199, fig., tabl., 3 pl., 13-9-66.
Tome 43, fasc. unique. — Junqua (Claude). — Recherches biologiques et histo-
physiologiques sur un solifuge saharien, pp. 1-124, fig., 16 pl., 30-6-66.
B. Sciences de la terre :
Tome 17, fasc. unique. — - Thaler (L.) . — Les Rongeurs fossiles du Bas-Lan¬
guedoc dans leurs rapports avec l’histoire des faunes et la stratigraphie
du tertiaire d’Europe, pp. 1-296, fig., 37 pl., 25-3-66.
— 97
Tome 18, fasc. unique. — - Blanc-Louvel (Christiane). — Étude anatomique
comparée des tiges et des pétioles d’une ptéridospermée du carbonifère
du genre Lyginoptéris potonié, pp. 1-103, 158 pl., 15-10-66.
C. Sciences physico-chimiques :
Tome 2, fasc. unique. — Kersaint (G.). — • Antoine-François de Fourcroy
(1755-1809). Sa vie et son œuvre, pp. 1-296, 17 pl., portr., 31-12-66.
Tome 3, fasc. 1. — Ropars (Claude). — Étude, par résonance paramagnétique
électrique et par potentiométrie, de la fixation des ions cuivrique et fer¬
rique sur l’acide désoxyribonucléique et quelques-uns de ses dérivés,
pp. 1-84, fig., 1-4-66.
Tome 3, fasc. 2. — Hélène (Claude). Spectroscopie et photochimie des cons¬
tituants des acides nucléiques. Rôle des interactions moléculaires,
pp. 1-124, fig., 18-7-66.
Ouvrages offerts a la Bibliothèque centrale en 1966.
Albe-Fessard (D.) , Stutinsky (F.) & Libouban (S.). — Atlas stéréotaxique
du diencéphale du rat blanc... — Paris, 1966. — - 20 p., pl.
Alleau (R.). — Histoire des sciences occultes. — Genève, 1965. — 112 p.
(Découverte de la science.)
Amechino (F.). — - Obras complétas y corespondencia cientifica. — La Plata.
— Vol. VI et VII : Los mamiferos fosiles de la Republica Argentina.
1916-1917.
American (the) héritage book of natural wonders. — New York, 1963. — ■ 384 p.
Asphalt (the) liandbook... 2nd printing... — S. 1., 1963. — 468 p. (The Asphalt
Institute Building, College Park, Maryland. Manual sériés no 4.)
Atlas climatique du Liban. — ■ Beyrouth, 1966. — Vol. 1, 2, fasc., 36 -)- 50 p.
Barras (R.). — The Locust. A guide for laboratory practical work... — London,
1964. — 59 p.
Beauverie (J.). Les Textiles végétaux. Préf. de M. H. Lecomte. — Paris, 1913.
— 730 p. (Encyclopédie industrielle.)
Bere (R.). — Wihl animais in an African National Park... — London, 1966.
— 96 p.
Bertaux (A.). — Les Cortinaires. Descriptions, déterminations, classifications.
— Paris, 1966. — 139 p. (Études mycologiques. II).
Bibliotheek der Universiteit van Amsterdam. Catalogus der Handschriften.
III. Schenking-Diederichs. Fransche Afdeeling. Beweerk door den con-
servator J. LIellenddorn. — Amsterdam, 1903. — 338 p.
Biologie. — - Paris, 1966. — 204 p. (Revue de l’enseignement supérieur, 1966,
n° 1).
Birds in our lives. Alfred Stefîerud, editor... — Washington, 1966. — 561 p.
Borza (A.l & Boscaiu (N.). — Introducere in studiul covorului végétal. — Bucu-
resti, 1965. — 342 p.
8
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Bouchud (J.). — Essai sur le renne et la climatologie du paléolithique moyen
et supérieur. ■ — - Paris, 1966. — 300 p.
Boükeelly (P.). — Les Algues d’eau douce. Initiation à la systématique...
Préface de M. le Professeur B. Heim. — Paris. ■ — • Tome 1 : Les algues
vertes. 1966, 512 p.
Breillat (P.). — Les Réserves précieuses dans les bibliothèques. — Paris,
1965. — 40 p.
Breuil (Abbé H.). — Les Roches peintes de la Rhodésie du Sud. Les environs
de Fort Victoria et d’autres sites, avec la collab. de Mary E. Boyle.
Préface de Roger Heim. — Paris, 1966. — 131 p.
Broc (N.L — Les Montagnes vues par les géographes et les naturalistes de langue
française au xvi.ie siècle... — Montpellier, 1966. — 309 fî. multigraphiées.
Brock (E.). — The Interdietary relationships between energy, protein and
certain amino acids in the nutrition of broiler-type chickens... — S. 1.,
1964. — 170 fî. multigraphiées.
Brosset (A.). — La Biologie des chiroptères. — Paris, 1966. — 241 p. (Les
Grands problèmes de la biologie.)
Buschsbaum (R.) & Milne (L. J.). — Les Invertébrés vivants du monde. Texte
fiançais de G. Petter. — Paris, 1966. — • 318 p.
Carpine-Lancre (J.). — Le Petit océanographe bien documenté ou la biblio¬
graphie sans larmes. — Monaco, 1966. — 26 fî.
Cahiers Pierre Teilhard de Chardin. — Paris. Vof. 5 : Le Christ évoluteur, socia¬
lisation et religion, carrière scientifique, 1965. — 167 p.
Organisation de coopération et de développement économiques. — Catalogue
des principales salissures marines... — Paris. Vol. 1 : Balanes, 1963. —
Vol. 2 : Bryozoaires, 1965. — 48 + 84 p.
Champy (Dr Ch.). — • Précis d’histologie. Histologie générale. — Paris, 1928. —
356 p.
Christ (Y.). — L’Age d’or de la photographie. — Paris, 1965. — 107 p. (Arts
et artisans de France.)
Cnidaria (the) and their évolution. Ed. by W. J. Rees. — London, 1966. —
449 p. (Proceedings of a symposium held at The Zoological Society of
London on 3 and 4 March 1965. N° 16).
Comparative biology of reproduction in mammals. Ed. by I. W. Rowlands.
— London, 1966. — 559 p. (Symposia of the Zoological Society of Lon¬
don. N° 15.)
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des scientifiques français. — Paris. Tome 1 : Mathématique, 1962. Tome 3 :
Biologie. 1966. Tome 4 : Chimie. 1966. — 143 + 424 + 339 p.
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Délégation générale à la recherche scientifique et technique. Paris.
Répertoire national des laboratoires. Paris. — La Recherche universi¬
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microbie végétales. 2e éd. entièrement refondue et mise à jour. Préface
de M. H. Lecomte. — Paris, 1928. — 594 p.
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Frémiet. — Paris, 1966. • — 678 p.
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— Berlin, 1837. — 27 p.
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1965. — 142 p.
Essai d’une bibliographie sur la Côte d’ivoire. — Paris, 1964. — 122 fî. (Centre
de développement de l’OCDE.)
Expédition française sur les récifs coralliens de la Nouvelle-Calédonie, orga¬
nisée sous l’égide de la fondation Singer-Polignac, 1960-1962. — Paris.
Yol. préliminaire. — 1961. Vol. 1. — 1965. — 195 + 240 p.
Farber (O.). — Les Animaux des montagnes. Trad. de l’allemand par D. Meu¬
nier. Préf. de K. Lorenz. — Paris, 1966. — 184 p.
Faugeras (G.) & Lavenir (R.). — Guide de travaux pratiques d’essai des
drogues végétales. Préf. du Prof. R. R. Paris. — Paris, 1965. — 175 p.
Faunes et flores préhistoriques de l’Europe Occidentale, sous la dir. de R. Lavo-
cat. — Paris, 1966. — 491 p. (L’Homme et ses origines. Atlas de pré¬
histoire. Tome IIL)
Fily (M.) & Aubenton (F. d’L — Cambodge. Grand lac-Tonle Sap. Technologie
des pêches 1962-1963. — Phnom-Penh, 1966. — 375 p.
Edmond Frémy (1814-1894). 1 : Notices biographiques. II : Bibliographie.
III : Collaborateurs et élèves. — Paris, s. d. — 141 p.
Golvan (Y. J.). — ■ Répertoire des noms de genres de vertébrés. — Paris, 1965.
— 383 p.
Graves (L.). — Essai sur la topographie géognostique du département de
l’Oise. — Beauvais, 1847. — 804 p.
Hommage à Camille Arambourg à l’occasion de son 80e anniversaire. — Paris,
1965. — 32 p. (Discours de MM. Lehman, B. Gèze, L. Balout, R. Heim.)
Hugard (J.) & Saunier (R.). — Monographie des principales variétés de
pêchers étudiées à la station de recherches d’arboriculture fruitière du
Sud-Ouest. Période 1950-1962. 111. de P. Legrux. — Paris, 1965. —
276 p.
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Don d’un important ensemble d’ouvrages, de dessins originaux, de cartes
postales et gravures de zoologie, provenant de la bibliothèque de l’animalier
Gustave Soury (1884-1966), par l’aimable entremise de son ami Mr Helnwood
(en littérature : Adrian), historien du cirque, 29 Septembre 1966.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N» 1, 1967, pp. 103-116.
COMMUNICATIONS
RAPPORT SUR LA MORTALITÉ
ET LA NATALITÉ ENREGISTRÉES
A LA MÉNAGERIE DU JARDIN DES PLANTES
PENDANT L'ANNÉE 1965
Par J. NOUVEL, G. CHAUVIER et L. STRAZIELLE
A. — MORTALITÉ
I. — Mammifères.
Au cours de l’année 1965, sur 682 Mammifères enregistrés dans les
collections vivantes de la Ménagerie, les pertes ont été de 38 adultes
acclimatés, 5 sujets sur 87 récemment incorporés, 17 jeunes nés à la
Ménagerie et âgés de 10 jours à 6 mois et 18 mort-nés ou nouveau-nés
âgés de moins de 10 jours, soit un total de 78 morts.
Le Tableau I donne la répartition mensuelle de la mortalité dans les
diverses catégories envisagées.
Tableau I.
— 104 —
Ordre des Primates.
Sous-Ordre des Lémuriens.
Famille des Lorisidés.
1 Potto, Perodicticus potto Müller, présente sur le foie des lésions res¬
semblant à celle de la pseudo-tuberculose. L’examen bactériologique
révèle une infection par un colibacille.
Sous-Ordre DES Simiens.
Famille des Cercopithécidés.
7 Patas, Erythroçebus patas Sehreber, dont quatre sont atteints de pseudo¬
tuberculose ; un autre meurt des suites des blessures provoquées
par ses congénères, et deux femelles âgées succombent l’une à une
métrite, l’autre aux suites d’une hystérotomie.
3 Cercopithèques hocheurs, Cercopithecus nictitans (Linné), femelles, dont
l’une présente une pneumonie à diplocoques, la deuxième un fibrome
de l’utérus, tandis que la dernière ne survit pas à une parturition
dystocique ayant nécessité l’hystérotomie.
1 Cercopithèque de Schmidt, Cercopithecus nictitans Schmidti Matchie,
présente deux tumeurs de la taille d’une mandarine au niveau des
grappes ovariennes.
2 Cercopithèques de l’Hoest, Cercopithecus Vhoesti Sclater, l’un mort-né,
le second, âgé de quelques semaines, meurt de dénutrition.
2 Cercopithèques Diane, Cercopithecus diana (Linné), meurent quelques
heures après la naissance.
1 Cercopithèque callitriche, Cercopithecus aethiops sabaeus (Scopoli) âgé
de quelques jours, meurt de fractures multiples de la voûte crâ¬
nienne.
1. Cercopithèque Tantale, Cercopithecus aethiops tantalus Ogilby, est
atteint de pseudotuberculose.
1 Cercopithèque Yervet, Cercopithecus aethiops pygerythrus Cuv., hydro¬
cachectique, est atteint d’infestation massive par des Trichocé-
phales.
1 Mone, Cercopithecus mona mona Sehreber, et une Mone de Campbell,
Cercopithecus mona Campbelli Wat., ne présentent que des lésions
de sénilité.
\ Magot, Macaca sylvana (L.) est tué par ses congénères.
1 Mangabey à crête, Cercocebus galeritus Peters, succombe à une péri¬
tonite purulente.
2 Mangabeys noirs, Cercocebus aterrimus Oud., l’un mort-né, le second,
cachectique, est tué par ses congénères.
— 105 —
Famille des Hylobatidés.
2 Gibbons Lar, Hylobates lar lar L., dont un jeune qui meurt abandonné
par sa mère et un adulte chez lequel on relève de larges zones de
nécrose au niveau du myocarde.
Famille des Pongidés.
2 Chimpanzés, Pan troglodytes Blum., dont un jeune, prématuré, qui
ne vit que quelques jours, et une femelle âgée qui succombe à une
péritonite consécutive à une perforation du jéjunum au niveau
d’une pelote de débris de paille.
1 Orang-outan, Pongo pygmaeus Hoppius, succombe à une infestation
massive du pancréas par des distomes.
Ordre des Rongeurs.
Famille des Sciuridés.
1 Écureuil à quatre bandes, Funisciurus lemniscatus (Lecomte), présente
des lésions d’autophagie au niveau des membres postérieurs.
1 Marmotte, Marmotta marmotta (L.), est atteinte de congestion pul¬
monaire.
Famille des Dasyproctidés.
1 Acouchi, Myoprocta acouchi (Erxleben), succombe à un accident de
parturition.
Famille des llystricidés.
1 Porc-épic, Hystrix cristata Linné, est atteint de congestion pulmonaire.
Ordre des Ongulés.
Sous-Ordre des Artiodactyles.
Famille des Cervidés.
6 Cerfs Axis, Axis axis Erxleben, dont l’un est atteint de tuberculose
intestinale, le second âgé de 24 heures, succombe à une congestion
pulmonaire et quatre mort-nés.
1 Cerf pseudaxis, Sika hortulorum Swinhoe, mort-né.
1 Cerf de France, Cervus elaphus L., présente un abcès du tarse et une
lymphangite grave du membre postérieur.
2 Cerfs sikas, Sika nippon (Temm.), l’un atteint d’entérite colibacillaire,
l’autre, sacrifié, présente des reins polykystiques.
9
— 106 —
2 Muntjacs, Muntiacus muntjac Zimm., doivent être éliminés de la col¬
lection en raison de difformités articulaires résultant d’aTthrites
chroniques métacarpo- et métatarso-phalangiennes.
3 Daims mouchetés, Dama dama (L.), l’un atteint d’entérite consécutive
à un sevrage précoce, le second, adulte, victime de la tuberculose,
le dernier sacrifié à cause d’une fracture ouverte, irréparable, de
l’articulation fémoro-tibiorotulienne.
Famille des Bovidés.
2 Gayals, Bos frontalis Lambert, et 2 Bantengs, Bibos banteng (Rafïles),
succombent à la pasteurellose.
3 Chevreaux de Mohair, espèce domestique, mort-nés.
1 Mouflon de Corse, Ovis musimon Pallas, est atteint d’entérite à coli¬
bacilles accompagnée de coccidiose.
4 Mouflons de Vigne, Ovis vignei Blyth, dont une femelle âgée atteinte
de septicémie puerpérale ; ses deux jeunes âgés de 15 jours suc¬
combent malgré l’allaitement artificiel ; le dernier est un mort-né.
2 Bouquetins de Sibérie, Capra sibirica Pallas, mort-nés, ainsi que
2 Bouquetins des Alpes, Capra ibex L.
4 Bouquetins Markhors, Capra f alconeri (Wagner), dont l’un est atteint
de congestion pulmonaire bilatérale, le second d’endocardite et
myocardite ; le troisième est sacrifié pour difformités acquises des
quatre membres ; le dernier se rompt les vertèbres cervicales en
se jetant contre les grilles de son enclos.
Ordre des Carnivores.
Famille des Proc.yonidés.
1 Coati ordinaire, Nasua narica L., est victime de la maladie de Carré.
Famille des Viverridés.
1 Mangouste, Crossarchus obscurus F. Cuvier, meurt des suites d’un
traumatisme crânien au cours d’une capture.
2 Paradoxures, Paradoxurus hermaphroditus (Schreber), jeunes, pré¬
sentent une congestion pulmonaire bilatérale.
Famille des Mustélidés.
1 Marte, Martes martes (L.), sujet très âgé, atteint d’hépato-néphrite.
Famille des Canidés.
1 Renard famélique, Vulpes riipelli (Schinz), est tué par ses congénères.
— 107
1 Renard andin, Dusycyon culpeus Molina, présente un mycétome de la
région lombo-sacrée.
1 Renard des sables, Vulpes pallida Matschie, est atteint de congestion
pulmonaire.
Famille des Félidés.
1 Chat sauvage, Felis sylvestris Schreber, présente des lésions de sénilité.
Le tableau II donne la répartition des principales causes de mortalité
et la fréquence des lésions des divers appareils.
Tableau II.
Lésions anatomo-pathologiques
Nombre de cas
Maladies à virus.
I Tuberculose .
-, , ... 1 Pseudotuberculose ....
Maladies microbiennes < n ,
j Pasteurellose .
( Autres infections .
Maladies parasitaires .
SFoie .
Péritoine'
Pancréas ....
Affections de l’appareil respiratoire .
Affections de l’appareil circulatoire j Myocarde6
. _ ... .... \ Pleins .
Affections de 1 appareil genito-urinaire ) Utérus
Affections tumorales .
Traumatismes et accidents divers
Mort-nés .
1
2
5
4
17
3
1
4
2
1
8
1
2
2
4
2
13
15
Observations sur les causes de mortalité.
En comparant les indications du tableau II à celles qui figurent dans
le rapport de l’année précédente, on constate :
a) Une très nette diminution des cas d’infection par le virus de la maladie
de Carré des petits carnivores (un seul cas, contre 8 en 1964) ;
b) La diminution sensible des pertes provoquées par la pseudo-tuber¬
culose (5 au lieu de 16) et une baisse légère des morts par tuberculose
(2 au lieu de 4) ;
c) Les pertes résultant d’autres causes (parasitisme, traumatismes,
mortinatalité) ont été à peu près équivalentes en 1964 et 1965, tandis que
108 —
les troubles de la nutrition ont subi une considérable régression puisqu’au-
cune perte attribuable à ce genre de troubles n’a été enregistrée en 1965,
tandis qu’on relevait 9 cas en 1964.
II. — Oiseaux.
En 1965, sur un effectif de 1.005 oiseaux enregistrés, le nombre des
morts a été de 124, dont 58 sur 205 spécimens récemment incorporés aux
collections.
La répartition mensuelle de la mortalité est présentée, par catégorie,
dans le tableau III.
Tableau III.
La liste des pertes, par ordre zoologique, avec indication de leurs
causes respectives, est la suivante :
Ordre des Cicoxiiformes.
Famille des Plataléidés.
6 Ibis rouges, Guara rubra (Linné), dont trois sont victimes de trauma¬
tismes infligés par d’autres oiseaux, et trois autres qui succombent
respectivement, à une péricardite, une hépatite et une hémorragie
hépatique.
1 Ibis blanc, Guara alba (L.), est atteint d’endocardite et de myocardite.
Famille des Ardéidés.
4 Hérons garde-bœufs, Bubulcus ibis (L.), dont l’un succombe à une
dégénérescence du myocarde et du foie, tandis que les trois autres
présentent de la cachexie sans lésion infectieuse nette.
2 Aigrettes garzettes, Egretta garzetta (L.), présentent une péricardite
et une hépatite dégénérative.
— 109 —
Famille des Ciconiidés.
1 Cigogne épiscopale, Dissoura episcopus (Bodd.), est atteinte de tuber¬
culose de l’appareil digestif, après 6 ans de captivité.
1 Cigogne d’Abdim, Sphenorhynchus abdimii (Licht.), présentant une
fracture ouverte du tibia, succombe à une complication infectieuse
du traumatisme.
1 Tantale américain, Tantalus loculator L., est atteint de tuberculose.
1 Tantale africain, Ibis ibis (L.), est tué par des cigognes nidifiant sur
le même parc.
Ordre des Ansériformes.
Famille des Anatidés.
1 Cygne sauvage, Cygnus cygnu.s (L.), présente une péritonite consécutive
à une salpingo-ovarite chronique.
3 Cygnes muets, Cygnus olor (Gmelin), dont un jeune de l’année, montrent
respectivement des lésions d’endocardite aiguë, d’endocardite végé¬
tante chronique et de péritonite (perforation intestinale par un
fragment de fil de fer).
1 Oie à tète barrée, Eulabeia indica (Latham), jeune, âgée de trois semaines,
ne présente aucune lésion macroscopique.
1 Oie d’Égypte, Alopochen aegyptiacus (L.), succombe à la tuberculose.
1 Bernache à cou roux, Branla ruficollis (Pallas), jeune, ne présentant
aucune lésion infectieuse, semble avoir été victime d’une avita¬
minose.
1 Sarcelle de Baïkal, Anas formosa Georgi, meurt d’aspergillose.
1 Sarcelle d’été, Anas querquedula L., ne présente que des signes de
sénilité.
3 Sarcelles de Coromandel, Nettapus coromandelianus (Gmelin), suc¬
combent respectivement à une endomyocardite aiguë, la tubercu¬
lose, et la cachexie sénile.
1 Canard à faucilles, Anas falcata Georgi, est victime d’une tuberculose
généralisée, comportant même des localisations musculaires.
1 Canard souchet, Spatula clypeata (Linné), succombe à une septicémie.
Ordre des Lariformes.
Famille des Laridés.
1 Goëland argenté, Larus argentatus Pont., est atteint de péricardite
et myocardite, accompagnées de signes de sénilité.
1 Goëland à manteau brun, Larus fuscus L., présente de l’entérite et de
la dégénérescence hépatique.
— 110 —
Ordre des Charadriiformes.
1 Pluvian d’Egypte, Pluvanius aegyptius L., est atteint d’endocardite.
2 Vanneaux armés de Cayenne, Vanellus cayennensis (Gmelin), suc¬
combent l’un à une fracture ouverte et infectée du tarse, l’autre
à une cachexie sénile.
Ordre des Gruiformes.
Famille des Rallidés.
5 Poules sultanes, Porphyrio coeruleiis Sclater, sont respectivement vic¬
times de traumatismes, dégénérescence hépatique, tuberculose (deux
cas) et cachexie d’origine indéterminée.
1 Poule d’eau, Gallinula chloropus (L.), récemment incorporée à un
groupe, est tuée par ses congénères.
3 Foulques noires, Fulica atra Linné, succombent respectivement à une
dégénérescence hépatique accompagnée de myocardite, à une
pneumonie et aux traumatismes infligés par des congénères.
2 Râles bicolores de Guyane, Laterirallus melanophaeus (Vieillot) massi¬
vement parasités par des Cestodes, présentent de la dégénérescence
hépatique.
Famille des Gruidés.
1 Grue demoiselle de Numidie, Anthropoïdes virgo (Linné), est atteinte
de tuberculose.
1 Grue cendrée, Grus grus (Linné), en captivité depuis dix ans, est victime
de la même maladie.
1 Grue Antigone, Grus antigone (Linné), présente des lésions de myo¬
cardite et de néphrite.
Ordre des Pélécaniformes.
Famille des Phalacrocoracidés.
1 Cormoran noir, Phalacrocorax carho L., est atteint d’entérite hémor¬
ragique et d’hépatite nécrosante.
Famille des Sulidés.
1 Fou de Bassan, Sula bassana (L.), succombe à une endocardite végé¬
tante chronique, accompagnée de myocardite.
— 111 —
Ordre des Galliformes.
Famille des Phasianidés.
Bien que réduit environ de moitié par rapport à celui de l’année pré¬
cédente, le nombre de morts par tuberculose s’élève encore à neuf, dans
ce groupe d’Oiseaux, et comprend les spécimens suivants :
2 Faisans d’Elliot, Syrmaticus ellioti (Swinhoe) ;
1 Faisan vénéré, Syrmaticus reevesi (Gray) ;
2 Faisans de Berlioz, Lophura nycthemera beli (Oustalet) ;
1 Faisan de Vieillot, Lophura ignita rufa (Rafïles) ;
1 Faisan de Swinhoe, Lophura swinhoei (Gould) ;
1 Faisan doré, Chrysolophus pictus (Linné) ;
1 Hoki bleu, Crossoptilon auritum (Pallas).
Les autres cas de mortalité enregistrés ont été les suivants :
2 Faisans de Ilorsfield, Lophura leucomelana lathami (Vigors), femelles,
dont l’une est atteinte de péritonite consécutive à une salpingo-
ovarite chronique et l’autre est tuée par un mâle ;
2 Faisans à collier, Phasianus colchicus torquatus Gmelin, succombant
l’un à un traumatisme crânien, l’autre à une complication méningée
d’ophtalmie purulente ;
1 Faisan vénéré, Syrmaticus reevesi (Gray) atteint de tumeur ovarienne
lipomateuse ;
2 Faisans argus, Argusianus argus (Linné), victimes de l’aspergillose ;
1 Eperonnier de Germain, Polyplectron bicalcaratum germaini Elliot,
atteint de cette même mycose ;
1 Éperonnier Napoléon, Polyplectron emphanum Temminck, né en incu-
batrice, succombant cachectique, le huitième jour ;
1 Faisan hybride Prélat-Leucomèle, Lophura diardi X Lophura leuco¬
melana, atteint d’aspergillose ;
1 Hocco du Prince Albert, Crax alberti Fraser, victime aussi de cette
mycose ;
1 Ortalide, Ortalis superciliaris (Gray), atteinte d’entéro-hépatite.
Ordre des Columbiformes.
Famille des Colombidés.
1 Pigeon impérial, Carpophaga aena (L.), présente une péricardite et une
hépatite avec hémorragie sous la capsule de Glisson.
4 Colombes turverts indiennes, Chalcophaps indica (L.), succombent
malgré les traitements anthelmintiques, à un parasitisme intestinal
massif par des Cestodes.
112 —
1 Colombe poignardée, Gallicolumba luzonica (Scopoli), est' atteinte
d’entérite nécrosante.
3 Colombes zébrées, Geopelia striata (L.), sont respectivement victimes
de traumatismes crâniens (deux cas) et de pneumonie.
1 Colombe diamant, Geopelia cuneata (Latham), est tuée par une Perruche
de Stanley.
4 Colombes à masque de fer, Oena capensis (L.), dont deux succombent
aux attaques d’un prédateur (rat ?) tandis que les deux autres
présentent un traumatisme crânien.
1 Colombe péruvienne, Columbigallina cruziana (Prévôt), meurt de con¬
gestion pulmonaire.
2 Tourterelles maillées, Stigmatopelia senegalensis (L.), jeunes nées en
captivité, tombent du nid et semblent avoir été mal alimentées
par les parents.
Ordre des Falconiformes.
Famille des Falconidés.
1 Buse variable, Buteo buteo (Linné), est victime d’un traumatisme
crânien.
3 Jeunes milans, Milvus milvus (L.), nés en incubatrice, meurent d’in¬
digestion.
1 Busard des marais, Circus aeruginosus (Linné), est atteint d’endocardite
et myocardite.
1 Bondrée apivore, Pernis apivorus (L.), présente des lésions d’entérite.
Famille des Vulturidés.
1 Vautour Pape, Sarcoramphus papa (L.), succombe à une septicémie
secondaire à une arthrite purulente du pied.
Ordre des Strigiformes.
Famille des Strigidés.
2 Hulottes, Strix aluco L., sont victimes l’une d’attaques de la part de
congénères et l’autre d’une endo-myocardite.
Famille des Tytonidés.
2 Effrayes, Tyto alba (Scopoli), succombent respectivement à une hémor¬
ragie des vaisseaux sus-hépatiques et à un traumatisme crânien
(par coups de bec des congénères).
113 —
Ordre des Psitacciformes.
Famille des Psittacidés.
2 Loris des Moluques, Lorius flavopalliatus Salv., sont atteints d’hépa¬
tite, diffuse dans un cas, à foyers nécrotiques dans l’autre.
Ordre des Piciformes.
Famille des Rhamphastidés .
1 Toucan, Rhamphastos piscivorus L., présente des lésions d’endocardite
aiguë et d’entérite.
Ordre des Passériformes.
Famille des Corvidés.
1 Choucas, Coleus monedula spermologus (Vieillot), est tué par ses congé¬
nères.
1 Corbeau freux, Corvus frugilegus L., est lui aussi victime de coups
de bec.
1 Pie bavarde, Pica pica (L.), ne présente aucune lésion d’origine infec¬
tieuse mais est cachectique.
1 Pie de l’ Himalaya, Urocissa flavirostris (Blyth), est tuée par ses con¬
génères.
Famille des Fringillidés.
1 Pinson commun, Fringilla coelebs L., succombe à une pneumonie.
1 Cardinal, Paroaria coronata (Miller), meurt d’une hémorragie intra-
abdominale.
1 Pape lazuli, Passerina amoena présente lui aussi une
hémorragie interne au niveau du foie.
Famille des Plocéidés.
1 Veuve à collier d’or, Steganura paradisea (L.), meurt de congestion
pulmonaire.
3 Bengalis, Sporaeginthus amandava (L.), présentent respectivement : une
hémorragie rénale, une entérite hémorragique, et une hémorragie
au niveau du poumon gauche (le sang de ce dernier spécimen ren¬
ferme de très nombreuses microfilaires).
1 Cordon bleu, Uraeginthus bengalus (L.),
1 Bec de Corail, Estrilda cinerea (Vieillot),
1 Serin de Mozambique, Serinus icterus,
meurent de congestion pulmonaire à la suite d’une interruption
de chauffage.
10
114 —
Tableau IV.
Nombre de cas
Î Tuberculose .
Pseudotuberculose .
Infections diverses .
i Mycoses .
Maladies parasitaires < Protozooses .
f Helminthoses .
i Lésions du Péricarde. .
Affections de l’appareil circulatoire ? Lésions du Myocarde. .
I Lésions de l’Endocarde
Affection de l’appareil respiratoire .
j Lésions intestinales....
Affections de l’appareil digestif j Lésions hépatiques .
Affections de l’appareil génital .
Affections des séreuses péritonéales .
Traumatismes divers .
Maladies de la nutrition et cachexie .
Sénilité .
18
0
16
5
1
4
4
8
7
7
6
12
3
2
19
8
7
Observations sur les causes de la mortalité.
Par rapport aux quatre années précédentes, les cas de tuberculose
sont en nette régression, mais n’ont pas encore été ramenés aux faibles
taux enregistrés en 1960 (3) et 1959 (4). D’autre part, aucun cas de pseudo¬
tuberculose n’a été enregistré en 1965 (au lieu de 5, 3, 7, 1, 2 et 4, respec¬
tivement, au cours des années 1959 à 1964). Les pertes dues aux trau¬
matismes et accidents divers sont en baisse, par rapport à la moyenne
des six années précédentes ; celles qui résultent de maladies de la nutrition
et cachexie (8) sont juste égales à la moitié de la moyenne (16) des morts
enregistrées, pour les mêmes causes, pendant les 6 années précédentes.
On peut donc dire qu’il y a une régression, trop lente à notre gré, mais
tout de même appréciable de l’action des principaux facteurs de mor¬
talité.
III. — Reptiles.
Ordre des Chéloniens.
Famille des T estudinidés .
1 Tortue des Galapagos, Testudo gigantea L., succombe à une infection
hépatique par des germes anaérobies.
1 Tortue grecque, Testudo g raeca L., est décapitée par un crocodile.
Famille des Emydidés.
1 Tortue d’eau de Floride, Terrapene carolina bauri Taylor, présente
une tumeur de l’ovaire, avec péritonite secondaire.
— 115 —
NATALITÉ
Le nombre des parturitions pendant l’année 1965 a été de 86. Elles
ont donné 14 sujets mort-nés, 5 morts avant l’âge de 10 jours et 13 avant
l’âge de 6 mois, ce qui laisse un total de 54 sujets élevés. Chez les Oiseaux
nous avons observé 34 éclosions. Les tableaux suivants montrent les
répartitions dans le temps, puis par espèces, des naissances et des éclo¬
sions.
Tableau V.
Tableau VI.
Mammifères.
Désignation
Primates.
Cercocebus aterrimus (Oudemans) .
Cercopithecus aethiops sabaeus Scopoli. . .
Cercopithecus aethiops tantalus Ogilby. . .
Cercopithecus diana (L.) .
Cercopithecus hamlyni Pocock .
Erythrocebus patas Schreber .
Hy lobâtes lar L .
Macaca sylvanus (L.) .
Pan troglodytes Blumenbach .
Papio hamadryas L .
Papio anubis F. Cuvier .
Perodicticus potto Muller .
Carnivores.
Paradoxurus hermaphroditus Schreber. . .
Rongeurs.
Dolichotis patagonica (Zimm) .
Hystrix cristata L .
— 116 —
Tableau VII.
Oiseaux.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 1, 1967, pp. 117-120.
RÉHABILITATION DE SPHYRAENA FORSTERI
CUVIER IN CUV. VAL. 1829
ET DÉSIGNATION HUN NÉOTYPE
( Pisces , Mugilif ormes, Sphyraenidae )
Par W. KLAUSEWITZ * et M. L. BAUCHOT
Sphyraena forsteri a été décrite par Cuvier (1829), dans le tome III de
l’Histoire Naturelle des poissons, p. 353, d’après un dessin de Forster,
conservé à la Bibliothèque de Banks, dessin fait à Ütaïti et intitulé Esox
sphyraenoides. Il n’existe donc aucun exemplaire type.
Alors que les auteurs anciens — Bleeker, Güxther, Weber et Beau-
fort, etc. — ont adopté ce nom, les auteurs plus modernes l’ont accepté
avec réserve ou l’ont abandonné.
— Weber et Beaufort (1922) ont utilisé le nom forsteri en se référant
aux exemplaires décrits sous ce nom par Bleeker ; dans la synonymie
de S. forsteri ils placent S. toxeuma Fowler 1904.
— Schultz (1953) a adopté forsteri en se reportant seulement aux
descriptions de Bleeker et Weber et Beaufort, mais sans consulter
la description originale de l’espèce.
- — J. L. B. Smith (1956) supprime le nom forsteri et écrit : « the original
description of forsteri is inadéquate for définition and that name should
be discarded... Apparently, the first valid name with unmistakable défi¬
nition and illustration is toxeuma Fowler ».
— Williams écrit également (1959) : « The original description by
Cuvier et Valenciennes of S. forsteri is inadéquate by modem standards
when comparisons must be made with world species ».
En réalité, la validité du nom forsteri ne peut être admise en toute
rigueur, d’une part parce qu’il n’existe pas de type, d’autre part parce
que la description de Cuvier est trop courte et insuffisante en ce qui
concerne les critères utilisés actuellement pour l’identification des espèces.
En particulier la description ne comporte aucune indication sur la forme
du bord de l’opercule, sur le nombre des écailles de la ligne latérale, sur
la direction des dents, et surtout sur les branchiospines du premier arc
branchial.
Mais il existe dans les collections du Muséum National d’ Histoire
Naturelle de Paris un exemplaire (n° A. 3537) rapporté de Nouvelle-Guinée
Avec une subvention de Deutsche Forschungsgemeinschaft.
— 118 —
par Quoy et Gaimard, capturé au cours du voyage de l’Astrolabe (1826-29).
Valenciennes, in Cuvier- Valenciennes (1831), t. VII, p. 509, identifie
cet exemplaire au S. forsteri de Cuvier.
Pour cette raison nous pensons avoir le droit de désigner ce spécimen
comme néotype, afin de réhabiliter le nom spécifique abandonné par les
auteurs récents.
Synonymie de Sphyraena forsteri Cuvier in Cuv. Val.
1829 Sphyraena Forsteri Cuvier in Cuvier- Valenciennes — Hist. Nat.
Poiss., 3, p. 353.
1854 Sphyraena forsteri ? — - Bleeker — Nat. Tijds. Ned. Ind., 7, p. 424.
1860 Sphyraena forsteri — Günther — Cat. Brit. Mus., 2, p. 337.
1904 Sphyraena toxeuma Fowler — - J. Acad. Nat. Sci. Philad. (2), 12,
p. 502 ; Padang, Sumatra.
1922 Sphyraena forsteri — - Weber et Beaufort — Fish. Indo Austr.
Arch., 4, p. 223.
1953 Sphyraena forsteri — Schultz — U. S. Nat. Mus. Bull., 202, p. 284.
1956 Callosphyraena toxeuma — J. L. B. Smith — Ichth. Bull., 3, p. 42,
1959 Sphyraena toxeuma — Williams — Ann. Mag. Nat. Hist., (13).
11, p. 92.
Fig. 1. — Néotype de Sphyraena forsteri Cuvier.
Description du Néotype. (Fig. 1).
N° A. 3537 MNHN Paris ; Coll. : Quoy et Gaimard ; Loc. : Nouvelle-
Guinée ; identifié comme « Sphyrène de Forster » par Valenciennes.
Caractéristiques numériques et métriques.
Longueur totale 431 mm ; longueur standard 364 mm ; longueur de
la tête 117 mm ; diamètre oculaire 24 mm ; longueur du museau 60,1 mm ;
longueur postorbitaire 35,6 mm ; distance interorbitaire 15,7 mm ; lon¬
gueur prédorsale 165 mm ; distance entre les deux dorsales 70,8 mm ;
— 119 —
hauteur du pédoncule caudal 21,5 mm ; longueur des pectorales 38,7 mm ;
longueur des ventrales 29,6 mm.
D : Y + I — 1 — 8
A : I + 1 — 7
P : 1 — 12 — 1 (droite) et 2 — 10 — 2 (gauche)
Le premier rayon mou de la dorsale, de l’anale, ainsi que les un (ou deux)
rayons marginaux de la pectorale ne sont pas ramifiés.
L. lat. : 116 + 11 ?
L. transv. : 13 — 1 — 12 (comptée du début de la deuxième dorsale
jusqu’à la base de l’anale).
Ec. prédorsales : 49 (+ 4 antérolatérales).
Le corps est allongé. L’opercule, au bord arrondi, ne présente aucun
prolongement membraneux sur sa partie inférieure ; son bord supérieur
est armé de 2 épines aplaties, la supérieure obtuse, l’inférieure plus pointue
et plus distincte.
L’angle supérieur du maxillaire n’atteint pas tout à fait le niveau
du bord antérieur de l’œil.
La mâchoire supérieure présente sur son bord externe une série de
très petites dents et, en avant, de chaque côté, 2 grandes dents eanini-
formes. Les palatins portent 8 (7) dents caniniformes de taille décrois¬
sante vers l’arrière.
La mâchoire inférieure présente également une série externe de dents
plus fortes et plus espacées que celles de la mâchoire supérieure ; leur
taille croît d’avant en arrière et leur inclinaison se modifie progressive¬
ment : les antérieures sont droites, les postérieures inclinées en arrière.
L'ne dent impaire, caniniforme, fortement inclinée en arrière, est insérée
sur la symphyse.
La langue a une surface râpeuse.
Il n’existe pas de branchiospine sur les arcs branchiaux, mais, sur la
branche inférieure du premier arc branchial, 14 tubercules présentant
chacun une ou plusieurs épines ossifiées, courtes et pointues. La majorité
des tubercules a 2 ou 3 épines fortes et assez longues et 1 à 4 épines très
courtes. En arrière de ces tubercules distincts, la branche inférieure de
l’arc branchial présente une bande étroite, hérissée d’épines extrêmement
courtes.
L’origine de la première dorsale est située en arrière de l’origine des
ventrales. On ne peut préciser la position de la dorsale par rapport à la
pointe des pectorales, les extrémités des rayons pectoraux étant légèrement
lésées. L’origine de la deuxième dorsale est située en arrière de l’origine
de l’anale.
La Caudale est fortement fourchue.
Natur Muséum und Forschungs Institut
Senckenberg, Frank furt-a- Main.
et Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons)
du Muséum.
Summary.
The name Sphyraena forsteri Cuvier (in Cuv. & Val., vol. 3), was suppressed
by some recent authors due to the inadaquate original description and the
fact that it was based only on a drawing, but not on any specimen. But as
Valenciennes identified a specimen from Quoy and Gaimard as S. forsteri Cuvier
and published it in vol. 7, the authors designed and described this specimen
as neotype of S. forsteri. S. toxeuma Fowler is a synonym of S. forsteri.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
oe Série — Tome 39 — N° 1, 1967, pp. 121-126.
REMARQUES
SUR QUELQUES TYPES D’HOLOCENTRUM
DES COLLECTIONS DU MUSÉUM NATIONAL
D’HISTOIRE NATURELLE DE PARIS
( Pisces , Berycif ormes, Holocentridae )
Par W. KLAUSEWITZ * et M. L. BAUGHOT
Il ressort des nombreuses publications mentionnant les différentes
espèces d ’ Holocentrum des régions indopacifiques, qu’une grande con¬
fusion règne dans leur systématique et leur nomenclature.
Plusieurs espèces sont mal définies, leurs listes synonymiques dou¬
teuses ; les descriptions originales incomplètes et imparfaites, mais sur¬
tout la méconnaissance des spécimens types ont sans aucun doute entraîné
une série de confusions et d’erreurs.
Comme l’écrivaient Weber et Beaufort 1929, in Fish. Aust. Arch., V,
p. 241, « reexamination of the types of Cuvier et Valenciennes can only
décidé if lacteo-guttatum, punctatissimum, argenteum and stercus muscarum
of these authors are identical with the species, now in considération ».
Nous avons réexaminé les exemplaires-types, vérifié et complété leur
description, en particulier précisé leurs caractères numériques et métriques.
Cet examen minutieux nous permet de préciser le statut de 4 espèces
de Cuvier ou Valenciennes. Tous les types appartiennent au Muséum
National d’Histoire Naturelle de Paris.
Holocentrum lacteo-guttatum Cuvier in Cuvier- Valenciennes.
1829, Hist. Nat. Poiss., III, p. 214.
A. 2634 Lectotype — Mer des Indes — Péron (Voyage aux Terres
Australes 1800-1804) (Fig. 1).
D : XI + 1 — 12
A : IV — 9
P : 2 — 13
L. lat. : 41
L. S. : 54,1 mm ; T. : 19 mm ; H. : 18,5 mm.
Avec une subvention de Deutsche Forschungsgemeinschaft.
— 122
B. 2530 Paralectotype — (même origine).
D : XI + 1 — 12
A : IV — 9
P : 2 — 13
L. lat. : 43
L. T. : 65 mm ; L. S. : 54 mm ; T. : 18 mm ; H. : 17,5 mm.
Remarques : Le Lectotype est conforme à la description de Holo-
centrum lacteo- guttatum de Weber in Weber et Beaufort, V, p. 240.
Holocentrum lacteo- guttatum Cuvier in Cuv. Val. 1829 est une espèce
valable.
Holocentrum punctatissimum Cuvier in Cuvier-Valenciennes.
1829, Hist. Nat. Poiss., III, p. 215.
107 Lectotype — lie Strong (Archipel des Carolines) ■ — Lesson et
Garnot (Voyage La Coquille 1822-25) (Fig. 2).
D : XI + 1 — 12
A : IV — 9
P : 2 — 13
L. lat. : 43
L. T. : 108 mm ; L. S. : 98 mm ; T. : 30 mm ; IL : 30,5 mm.
A. 2632 a Paralectotype — (même origine).
L. S. : 60 mm ; T. : 21 mm ; H. : 17,8 mm.
A. 2632 b Paralectotype — (même origine).
L. S. : 46 mm. ; T. : 17 mm ; IL : 14,5 mm.
A. 2633 a Paralectotype — - (même origine).
L. T. : 34,5 mm ; L. S. : 30 mm ; T. : 10,5 mm.
H. : 9,9 mm.
A. 2633 b Paralectotype — (même origine).
L. T. : 36,4 mm ; L. S. : 30,5 mm ; T. : 10,7 mm ; H. : 10,1 mm.
Remarques : Le Lectotype de H. punctatissimum (Fig. 2) est absolument
identique à H. lacteo- guttatum Cuv. in Cuv. Val.
H. punctatissimum Cuv. in Cuv. Val. doit donc être mis en synonymie
avec H. lacteo- guttatum Cuv. in Cuv. Val.
Fig. 1. — Holocentrum lacteo- guttatum Cuv. in Cuv. Val.
n° A. 2634 MNHN Paris. Lectotype. L. S. : 54,1 mm.
Fig. 2. — Holocentrum punctatissimum Cuv. in Cuv. Val.
n° 107 MNHN Paris. Lectotype. L. S. : 98 mm.
Fig. 3. — Holocentrum argenteum Val. in Cuv. Val.
n° A. 2638 MNHN Paris. Lectotype. L. S. : 119 mm.
Fig. 4. — Holocentrum stercusmuscarum Val. in Cuv. Val.
n° A. 2637 MNHN Paris. Ilolotype. L. S. : 61 mm.
124 —
Holocentrum argenteum Valenciennes in Cuvier-Valenciennes.
1831, Hist. Nat. Poiss., VII, p. 502.
Cette espèce n’a pas été reconnue comme une espèce valable par dif¬
férents auteurs, en particulier Weber et Beaufort qui la rangeaient
dans la synonymie de H. lacteo- guttatum.
L’examen des types prouve que cette espèce est absolument différente
de II. lacteo- guttatum ; en effet elle appartient au groupe caractérisé par
une dorsale à X + I épines et non au groupe à XI épines dorsales, dont
fait partie H. lacteo guttatum.
A. 2638 Lectotype — Nouvelle-Guinée — Quoy et Gaimard (Voyage
Astrolabe 1826-29) (Fig. 3).
D : X + I — 1 — 11
A : IV — 8
P : 2 — 11
L. lat. : 38
L. T. : 144 mm ; L. S. : 119 mm ; T. : 36 mm ; H. : 33,7 mm.
B. 2531 Paralectotype — (même origine).
D : X + I — 1 — 11
A : IV — 8
P : 2 — 11
L. lat. : 41
L. T. : 139 mm ; L. S. : 115 mm ; T. : 37 mm ; H. : 32,5 mm.
A. 2639 a Paralectotype — (même origine).
D : X + I — 1 — 11
A : IV — 8
P : 2 — 11
L. Iat. : 39
L. T. : 127 mm ; L. S. : 107 mm ; T. : 35 mm ; H. : 31,3 mm.
A. 2639 b Paralectotype — (même origine).
D : X + I — 1 — 11
A : IV — 8
P : 2 — 11
L. lat. : 39
L. T. : 119 mm ; L. S. : 99 mm ; T. : 33 mm ; H. : 27,5 mm.
Holocentrum argenteum Valenciennes in Cuv. Val. est une espèce valable.
Dans la clé qui sera donnée plus loin, nous précisons la position de
H. argenteum parmi les espèces voisines du groupe.
Remarques.
La variation laeve de Weber et Beaufort 1929 (de H. sammara),
pp. 233 à 235, est identique à II. argenteum Val. in Cuv. Val.
— 125
D’après Weber et Beaufort pp. 240-241, H. argenteum de Klunzinger
(1870, Fische Roth. Meer. p. 721) est peut-être identique à H. argenteum
de Valenciennes. Or, il existe au Senckenberg Muséum un exemplaire
de la collection de Klunzinger, exemplaire (n° S.M.F. 1099) nommé
H. argenteum par Klunzinger lui-même. Nous avons réexaminé ce spéci¬
men. Il appartient au groupe à XI épines dorsales et il est identique à
H. lacteo- guttatum Cuvier in Cuv. Val. et non à H. argenteum Val. in Cuv.
Val.
Holocentrum stercusmuscarum Valenciennes in Cuvier-Valenciennes.
1831, Hist. Nat. Poiss., VII, p. 503.
A. 2637 — Holotype - — Ile de Guam — Quoy et Gaimard (Voyage
de l’Astrolabe 1826-29) (Fig. 3).
D : X + I — 1 — 11
A : IV — 8
P : 2 — 11
L. lat. : 41
L. T. : 75 mm ; L. S. : 61 mm ; T. : 21 mm ; H. : 17,8 mm.
Ce spécimen présente 11 séries longitudinales de petits points noirs
sur les flancs, et 5 séries sur les joues. La caudale est légèrement ombrée
dans ses régions submarginales.
Holocentrum stercusmuscarum Val. in Cuv. Val. est une espèce valable.
Dans la description originale, stercus muscarum est écrit en deux mots,
ce qui traduit le terme piqùre-de-mouches. Ce nom spécifique doit être
considéré comme uninominal et, suivant les règles internationales de
nomenclature, nous l’écrivons stercusmuscarum.
Remarques.
Ce spécimen est absolument identique au H. laeve de Günther (Cat.
Brit. Mus., 1859, I, p. 47), qui est accepté par Woods (1953) in Fish.
Marsh. Marianas Isl., vol. 1, pp. 209 et 214, sous le nom de H. laevis.
Il en ressort que H. laeve Günther 1859 est synonyme de H. stercusmuscarum
Val. in Cuv. Val. 1831,
H. stercusmuscarum Val. in Cuv. Val. n’est pas identique à H. lacteo-
guttatum Cuv. in Cuv. Val., comme l’ont écrit Weber et Beaufort.
Si nous adoptons la clé de Woods (1953, in Fish. Marsh. Marianas Isl.,
vol. 1, U.S. Nat. Mus. Bull. 202, p. 209), les espèces argenteum et stercus -
mucarum doivent être placées comme suit :
la. Épines dorsales : X + I
2a. Pectorales : 2 — 12
3a. Anale : IV — 8.
3b. Anale : IV — 9. .
H. sammara (Forskâl)..
H. opercularis Val. in C. V.
126
2b. Pectorales : 2 — 11
4a. Régions submarginales de la caudale ombrées ; 10 ou 11 séries
longitudinales de points noirs sur le corps, 5 séries sur les joues
.... H. stercusmuscarum Val. in C. V.
4b. Coloration uniforme sans ponctuation sur le corps et les joues
Le bord distal de la dorsale et les régions submarginales de la
caudale peuvent être ombrées.. II. argenteum Val. in C. V.
Il ressort de nos remarques que II. argenteum et II. stercusmuscarum
sont des espèces voisines mais absolument distinctes.
Natur Muséum und Forschungs Institut
Sencken ber g, Frankfurt- a- Main
et Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons )
du Muséum.
Summary.
The type specimens of Holocentrum lacteo- guttatum Cuv., H. punctatissimum
Cuv., H. argenteum Val. and H. stercusmuscarum Val. were proved by the
authors.
H. lacteo- guttatum is a valuable species. H. punctatissimum is a synonym of
H. lacteo- guttatum. H. argenteum is a valuable species and not a synonym of
H. lac'eo-gutlatum. H. stercusmuscarum is a valuable species and not identical
with H. lacteo- guttatum. H. laeve Günther (= H. laevis) is a synonym of II. ster¬
cusmuscarum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 1, 1967, pp. 127-133.
ÉTUDE COMPARATIVE
DE POISSONS TÉLÉOSTÉENS
DES GENRES LEUCASPIUS
ET PHOXINELLUS (PARARHODEUS)
RÉCOLTÉS DANS LES EAUX DOUCES
FRANÇAISES ET GRECQUES
Par J. SPILLMANN
Sous le nom de Leucaspius delineatus (Heckel, 1843), est désigné un
petit cyprin à ligne latérale incomplète, que l’on rencontre en Europe
centrale et orientale et qui est une forme voisine des espèces circum-
méditerranéennes groupées sous le nom de Phoxinelles, terme utilisé pour
la première fois en 1843 par Heckel, dans la description d’une espèce
nouvelle de Syrie, Phoxinellus zeregi.
Leucaspius delineatus a été signalé pour la première fois, en 1911, dans
les eaux douces françaises de la région de Lunéville, en Meurthe-et-
Moselle (Roule 1925) sous le nom de Leucaspius stymphalicus (C. V.).
Actuellement l’espèce se rencontre en d’assez nombreuses stations du
nord-est de la France (ballastières, canaux et étangs). La limite connue
de son aire de distribution en France est, actuellement, la Seine à l’ouest
et la région de Chalon-sur-Saône et de Lapalisse au sud.
En Grèce existent des formes voisines de cette espèce. Cuvier et Valen¬
ciennes ont décrit, en 1844, sous le nom de Leuciscus stymphalicus, un
petit able provenant du lac de Zaraco (ou de Stymphale) dans le Pélo-
ponèse. Fang (1942) a fait observer que ce poisson était nettement dif¬
férent de Leucaspius delineatus et que c’est en réalité un Pararhodeus,
suivant la définition du Genre donnée par Berg en 1907. Vinciguerra
(1921) avait décrit, sous le nom de Leucaspius marathonicus une forme
venant d’un petit ruisseau de la plaine de Marathon, au nord d’Athènes.
Enfin Stephanidès (1948) cite la présence de Leucaspius stymphalicus
dans les eaux douces de l’ Ile de Corfou.
Au mois de juin 1966, nous avons eu l’occasion de capturer en Grèce,
dans le lac de Stymphale, un certain nombre de représentants de l’espèce
de Cuvier & Valenciennes b Ces poissons étaient de jeunes individus
dont huit d’entre eux, choisis parmi les plus forts, ont pu être ramenés
vivants à Paris.
1. Nous remercions ici M. A. Klossas, Directeur de la Pêche au Ministère de l’Agriculture
d’Athènes, qui nous a aimablement facilité l’accès au lac de Stymphale.
128 —
Ces poissons, examinés en aquarium, présentent les colorations sui¬
vantes : dos gris brun à reflets verdâtres. Ces teintes vont en s’éclaircis¬
sant vers la partie inférieure, le ventre est blanchâtre. Une ligne noire
existe sur les flancs, qui s’étend de la tête à l’extrémité du pédicule cau¬
dal. Cette ligne, mince à sa partie antérieure, va en s’élargissant vers
l’extrémité postérieure du corps. Une bande dorée s’observe longitudinale
ment au-dessus de la ligne noire. La pupille de l’œil est noire, l’iris jaune pâle.
Ces poissons ont pu être comparés avec les syntypes de Cuvier Valen¬
ciennes, trois individus de l’ Ile de Corfou et deux syntypes de Vinci-
guerra que nous devons à l’obligeance de M. le Professeur Tortonese.
Les poissons provenant des trois points du territoire grec se révèlent
être des formes très semblables qui présentent un ensemble de caractères
les opposant aux Leucaspius delineatus.
Nous donnerons tout d’abord, à titre comparatif, d’un côté les carac¬
tères des formes grecques, dans leur ensemble, et de l’autre les caractères
de Leucaspius delineatus récoltés en différents points du territoire français.
Poissons de Grèce
n = 9
Caractères
Silhouette du corps relativement
courte, nuque souvent un peu bom¬
bée, pédicule caudal assez large.
Museau arrondi, bouche oblique
terminale, mandibule non proémi¬
nente.
Écailles généralement arrondies,
stries divergentes Serrées, 14-16 le
plus souvent.
Poissons de France
n = 20
généraux
Silhouette plus allongée, profil dor¬
sal plus droit, pédicule caudal étroit.
Museau plus droit, bouche très
oblique, mandibule terminée par une
proéminence plus ou moins accentuée
se logeant dans une légère dépression
correspondante du maxillaire supé¬
rieur.
La bouche étant fermée, mandibule
plus ou moins proéminente, suivant
les populations.
Écailles généralement de forme ova¬
laire, plus hautes que larges, stries
divergentes lâches, 5-6 le plus sou¬
vent.
Écailles longitud.
Écailles transv.
Écailles canicul.
Dorsale.
Anale.
Pelvienne.
Dents phar.
Branchiosp.
Caractères numériques
35-44
10-15
0-13
III/6-8
111/7-8(11)
II/7
sur un rang
5/5 ou 5/4
7-9
courtes espacées
40-46
10-12
4-11
1II/8
1II/II-12
II/(7)8
sur un ou deux rangs, le
plus souvent sur deux,
très variables.
13-14(17)
assez allongées et serrées.
129
Caractères métriques
Haut, corps en %.
long. std. n = 10 n = 20
m = 27, 57 m = 20, 98
extr. 26,08-29,69 extr. 18,86-23
pas de chevauchement des extrêmes.
Diam. œil en %.
Haut, pédicule. n = 9 n = 20
m = 65, 30 m = 90, 7
extr. 54,34-73,32 extr. 85,1-100
pas de chevauchement des extrêmes.
Base dorsale en %.
Base anale. n = 8 n = 8
m = 100 m = 75, 18
extr. 90-108,33 extr. 64,7-84,21
pas de chevauchement des extrêmes
Il résulte de la comparaison de ces caractères que les formes grecques
forment un ensemble homogène qui se distingue de l’espèce Leucaspius
delineatus : 1° par la forme générale du corps ; 2° par les branchiospines ;
3° par la structure des écailles ; 4° par les trois rapports traduisant la
forme générale du corps, le fait que le pédicule caudal des poissons grecs
est relativement plus épais que celui des Leucaspius et enfin que la base
de l’anale est au plus égale à la base de la dorsale alors qu’elle est nette¬
ment plus longue chez Leucaspius delineatus.
En fait, les poissons de Grèce correspondent au Genre Pararhodeus
de Berg.
Différences observées entre les formes grecques.
Entre les formes de l’île de Corfou et celles du lac de Stymphale, nous
ne relevons comme différence que le fait que les poissons de Corfou pré¬
sentent des écailles caniculées (9 à 13) alors que les poissons que nous
avons récoltés dans le lac de Stymphale en 1966 n’en présentent pas.
Toutefois le type de Cuvier Valenciennes porte 9 écailles caniculées
sur le flanc gauche et 7 à droite. Le syntype qui l’accompagne n’a pas
de canicules sur le flanc gauche, il en porte 3 à droite, le 3e étant sur
la 12e écaille. Nous rappellerons à cet égard que Vinciguerra observe
sur ses poissons de la plaine de Marathon que certains individus n’ont
pas d’écailles caniculées. Il y aurait donc lieu de ne pas trop s’attarder
sur ce caractère qui paraît variable au sein d’une même population.
Entre les poissons de l’île de Corfou et du lac de Stymphale d’une part
et les poissons de la plaine de Marathon d’autre part, nous relevons le
différences suivantes : chez ces derniers le nombre des rayons rameux
de l’anale semble présenter une certaine variabilité puisque nous avons
compté relativement 7 et 8 sur les deux syntypes et que Vinciguerra
11
— 130 —
donne 11 dans la diagnose 1. De plus, ainsi que l’a noté Vinciguerra,
il existe sur le corps et les nageoires des poissons de Marathon des ponc¬
tuations foncées que nous retrouvons effectivement sur les deux syntypes.
Nous ne retrouvons pas ces ponctuations chez les poissons du lac de
Stymphale, ni sur ceux de l’île de Gorfou. Enfin, les poissons de Vinci¬
guerra ont un nombre d’écailles inférieur aux autres (35-38), ce qui
incite à les considérer comme une race géographique de l’espèce.
Remarques concernant les espèces voisines de Turquie
et de l’Ile de Rhodes.
Si les formes grecques de Phoxinellus (Pararhodeus) se séparent aisé¬
ment de l’espèce Leucaspius delineatus du territoire français, le problème
ne paraît pas aussi simple pour les formes de Turquie et de Rhodes. C’est
ainsi que l’on voit le Phoxinellus thracicus de Battalgil mis en synonymie
de Leucaspius delineatus par Ladiges (1960). D’autre part, les deux nou¬
velles formes turques décrites par Ladiges sous les noms de Leucaspius
irideus et de Leucaspius irideus mermere, ont, la première des dents
pharyngiennes bisériées, la seconde des dents unisériées. L’auteur indique
que ses poissons sont très voisins de ceux de Gianferrari, de Rhodes.
Ces dernières formes sont les seules que nous avons eu la possibilité
d’examiner, or elles présentent des caractères intermédiaires entre les
Leucaspius et les Pararhodeus. Si l’une et l’autre ont un aspect général
et des caractères métriques semblables à ceux des Pararhodeus on notera
que Leucaspius prosperi Gianferrari a des dents sur deux rangs, mais
des branchiospines et une structure des écailles qui sont intermédiaires
entre les deux genres. Leucaspius ghigii Gianferrari a des dents sur un
rang, des branchiospines semblables à celles des Pararhodeus mais, par
contre, la structure de ses écailles se rapproche nettement de celles des
Leucaspius. Ces formes sont donc très voisines, elles présentent des carac¬
tères de transition et l’on peut se demander si le maintien d’une coupure
générique entre les genres Leucaspius et Phoxinellus reste valable ?
Comme argument de proche parenté nous signalerons également le fait
que nous avons rencontré, sur un Pararhodeus de l’île de Corfou, le même
caractère sexuel que celui signalé par Vladykov (1931) et Oliva (1952)
chez les femelles de Leucaspius delineatus.
Considérations sur l’ensemble du Groupe des Phoxinelles.
Si l’on envisage l’ensemble des poissons de distribution circum-médi-
terranéenne, habituellement qualifiés de Phoxinelles, on constate :
1° L’existence, dans l’ouest de la péninsule balkanique, d’espèces
groupées sous le nom générique de Paraphoxinus Blkr et considérées par
1. Le Docteur E. Tortonese considère (in litt.) le spécimen le plus grand, figuré par
Vinciguerra, comme lectotype auquel se rapporte la diagnose donnée par l’auteur.
— 131 -
les auteurs (Petit 1930) comme des formes anciennes. A ces formes, il
semble bien que l’on puisse ajouter l’espèce espagnole Phoxinellus hispa-
nicus (Steind.) Stankovitch 1960. Ces poissons se caractérisent par une
dentition pharyngienne unisériée type 5-5 ou 5-4 et par des écailles ne se
recouvrant pas ou à peine, manquant par places, ou pouvant même faire
totalement défaut.
2° L’existence en Afrique du nord, en Asie Mineure et jusque dans la
péninsule balkanique, d’espèces à dentition pharyngienne unisériée, à
écaillure normale et à ligne latérale complète, réunis par Fang (1942)
sous le nom générique de Pseudophoxinus Blkr.
3° L’existence, en Grèce, et en Asie mineure d’espèces correspondant
aux Pararhodeus de Berg (c’est-à-dire des espèces à dents pharyngiennes
unisériées et à ligne latérale incomplète).
4° L’existence d’une espèce européenne bien caractérisée, le Leucaspius
delineatus d’IlECKEL, à dentition pharyngienne le plus souvent sur deux
rangs, type 5 -j- 2/5 + 2 ou 5 -j- 2/5 -f 1 ou 5 + 2/4 -f- 2, mais parfois
aussi sur un seul rang, chez un pourcentage variable d’individus d’une
même population.
5° L’existence en Turquie et dans l’île de Rhodes d’espèces formant
transition entre les Pararhodeus à dentition unisériée et les Leucaspius
à dentition bi- ou uni-sériée. Les caractères intermédiaires présentés par
ces espèces font que l’on n’arrive pas à les classer d’une manière satis¬
faisante dans l’un ou l’autre Genre. L’utilisation du seul critère de la
dentition pharyngienne ne donne pas ici toute satisfaction et même la
confrontation d’un ensemble de caractères ne permet pas de trancher
la question en toute certitude. Ces formes posent un problème du fait
qu’elles semblent être dans une phase évolutive.
En définitive, les coupures génériques entre les diverses espèces de
Phoxinelles ne paraissent pas s’imposer. La solution qui consisterait à
grouper toutes ces formes sous le nom générique de Phoxinellus, compris
dans un sens élargi, en conservant au rang de sous-genres les genres
Leucaspius, Pararhodeus, Pseudophoxinus et Paraphoxinus ne donne que
partiellement satisfaction. En effet, l’existence de formes de transition
entre les Leucaspius et les Pararhodeus permet seulement de séparer d’une
manière satisfaisante les formes situées aux deux extrémités de la marge
de variation. Il faudrait disposer d’un assez grand nombre d’individus
de ces diverses formes pour voir si une séparation serait possible en uti¬
lisant un ensemble de critères.
Conclusions.
Il résulte des observations précédentes que les formes grecques, dans
leur ensemble sont nettement différentes des formes françaises ; ces der¬
nières appartiennent à l’espèce :
Leucaspius delineatus delineatus (Heckel) 1843
132
Quant aux formes grecques, si l’on suit la classification adoptée par
Tortonese qui fait de Pararhodeus un sous-genre de Phoxinellus, le type
de Cuvier Valenciennes doit s’écrire :
Phoxinellus ( Pararhodeus ) slymphalicus stymphalicus (C.V.).
Il correspond à la diagnose suivante :
Écailles longitudinales 40-44. Écailles transverses 14-16.
Écailles caniculées 0 à 9. D = 111/(6)7(8) A = 111/7(8) Pv = II/7.
Dents pharyngiennes sur un rang 5/5 ou 5/4.
Branchiospines courtes, espacées 7-9.
Pas de ponctuations foncées sur les flancs, ni sur les nageoires.
Les poissons provenant de l’île de Corfou correspondent à cette dia¬
gnose.
Il semble que l’on puisse distinguer du type, au titre de race géogra¬
phique, les poissons de la plaine de Marathon 1° pour un nombre inférieur
d’écailles (35-38) ; 2° pour un nombre supérieur de rayons rameux à
l’anale (jusqu’à 11 d’après Vinciguerra ; 3° pour les ponctuations fon¬
cées qui marquent les flancs et les nageoires.
Ces poissons devraient donc se dénommer : Phoxinellus ( Pararhodeus )
stymphalicus marathonicus (Vinciguerra).
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.
RÉFÉRENCES
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133 —
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 39 — N° 1, 1967, pp. 134-142.
SUR UNE COLLECTION
DE POISSONS MARINS ET DE REPTILES ,
PROVENANT DE LA LE DE NOSSI-BÉ
( MADAGASCAR )
Par J. ARNOULT et P. FOURMANOIR
MM. Frontier et Pichon, chercheurs de l’O.R.S.T.O.M., ont adressé
à la fin de 1964 à M. Blanc, Sous-Directeur du Laboratoire, une impor¬
tante collection de Poissons et de Reptiles, dont il a bien voulu nous
confier l’étude.
Les Poissons proviennent des parages de Nossi-Bé, rade d’Ambanoro,
ainsi que des baies d’Ambaro et d’Ampasidava au large de la côte mal¬
gache.
Cette liste comporte cinquante et une espèce des régions exposées à
l’action sédimentaire et vingt espèces prises dans un milieu de corail
associé aux herbiers à Cymodocées.
Pour la première fois est mentionnée la présence de très jeunes Scom-
beromorus commersoni (Lac.) tout près de la mangrove ; on sait que les
adultes vivent uniquement en eau claire à forte salinité, contrairement à
la plupart des autres Scomberomorus plurilineatus Fow., S. lineolatus
(Cuv.), S. guttatus (Bl. et Schn.), S. sinensis (Lac.).
Parmi le corail et les herbiers la découverte d’ Halichoeres bimaculatus
Rüp. est à signaler. La présence de cette nouvelle espèce de taille moyenne
à proximité de la station marine est une surprise. Halichoeres bimaculatus
Rüp. est une espèce de l’Océan Indien septentrional très voisine de
H. hartzfeldi de l’Océan Indien oriental et de la Mer de Chine.
Cette liste présente enfin la première référence d’une espèce de la
famille des Mullidae : Upenoïdes sundaicus (Blkr.) dans le Canal de
Mozambique.
Quant aux Reptiles, ils constituent un échantillonnage très intéressant
de la faune erpétologique de l’ Ile de Nossi-Bé.
Nous avons pu déterminer huit espèces d’Ophidiens dont une fort rare :
Lycodryas gaimardi (Sclegel) et trois espèces de Sauriens dont deux Scelotes
peu connus.
Pour cet important envoi nous remercions très vivement MM. Frontier
et Pichon dont le matériel enrichira les collections du Muséum.
135
A. Poissons.
I. Ordre des Clupf.iformes.
Famille des Clupeidae.
Anchoviella indica van Hass.
1 ex. — n° 1966-765
Anchoviella setirostris Broussonet
8 ex. — n° 1966-766
Sardinella perforota (Cantor)
5 ex. — n° 1966-817
Famille des Elopidae.
Hilsa kanagurta Blkr.
10 ex. — n° 1966-797
Megalops fdamentosus Lac.
1 ex. — n° 1966-799
Famille des Chirocentridae.
Chirocentrus dorab (Forsk.)
1 ex. — n° 1966-862
II. Ordre des Tetraodontiformes.
Famille des Tetraodontidae.
Arothron hispidus (Lac.)
2 ex. — n° 1966-768
Chelonodon patoca (Hamilton)
2 ex. — n° 1966-773
Famille des Lagocephalidae.
Gastrophysus lunaris (Bloch)
13 ex. — n° 1966-780
Famille des Ostraciotidae.
Lactoria cornutus L.
1 ex. — n° 1966-787
III. Ordre des Cypriniformes.
Famille des Plotosidae.
Plotosus anguillaris (Blkr.)
1 ex. — n° 1966-808
— 136 —
Famille des Tacliysuridae.
Tachysurus dussumieri Val.
4 ex. — n° 1966-879
IV Ordre des Anguilliformes.
Famille des Muraenidae.
Echidna zébra Shaw
1 ex. — n° 1966-777
Siderea picta (Ahl)
1 ex. — n° 1966-877
Famille des Ophichthidae.
Myrichthys colubrinus (Bodd.)
1 ex. — n» 1966-801
Famille des Congridae.
Muraenesox cinereus (Forsk.)
1 ex. — n° 1966-867
V. Ordre des Mugiliformes.
Famille des Mugilidae.
Mugil strongylocephalus Richardson
1. ex. — n° 1966-800
Famille des Sphyraenidae.
Sphyraena chrysotaenia Klunzinger
3 ex. — n° 1966-823
Sphyraena forsteri Cuv.
2 ex. — n° 1966-878
Sphyraena jello Cuv.
2 ex. — n» 1966-824
VI. Ordre des Polynemiformes.
Famille des Polynemidae.
Polydactylus sextarius Bloch
8 ex. — n° 1966-809
VII. Ordre des Perciformes.
Famille des Synodidae.
Saurida gracilis Q. et G.
4 ex. — n° 1966-818
— 137
Saurida undosquamis Rich.
7 ex. — n° 1966-819
Trachinocephalus myops (Schneider)
1 ex. — n<> 1966-827
Famille des Ephippidae.
Platax pinnatus (Linné)
2 ex. — n° 1966-806
Famille des Scatophagidae.
Scatophagus tetracanthus L.
2 ex. — n° 1966-820
Famille des Sillaginidae.
Sillago sihama (Forskal)
3 ex. — n° 1966-822
Famille des Scianidae.
Johnius belengeri Val.
4 ex. — n° 1966-786
Otolithus ruber (Schneider)
2 ex. — - n° 1966-802
Famille des Theraponidae.
Pelâtes quadrilineatus (Bloch)
Thercipon jarbua Forskal
1 ex. — n° 1966-805
Therapon jarbua Forskal
7 ex. — n<> 1966-826
Famille des Mullidae.
Pseudopeneus barberinus (Lac.)
1 ex. — n° 1966-813
Upenoides sulphureus Cuv.
8 ex. — - n° 1966-830
1 ex. — n° 1966-880
Upenoides sundaicus Blkr.
1 ex. — n° 1966-881
Famille des Pomadasydae.
Pomadasys hasta Bloch
4 ex. — n° 1966-810
Pomadasys maculatus Bloch
4 ex. — n° 1966-811
138 —
Famille des Lutjanidae.
Lethrinus borbonicus Val.
1 ex. — n° 1966-791
Lethrinus variegatus C.V.
1 ex. — n» 1966-792
Lutjanus fulviflamma (Forsk.)
1 ex. — n° 1966-794
Lutjanus rwulatus Cuv.
3 ex. — n° 1966-795
Lutjanus sanguineus Cuv.
3 ex. — n° 1966-796
1 ex. — n° 1966-866
Famille des Serranidae.
Epinephelus tauvina (Forsk.)
4 ex. — n° 1966-779
Ambassis commersoni Cuvier
1 ex. — n° 1966-764
Ostorhynchus quadrifasciatus (Cuv.)
8 ex. — 1966-870
Ostorhynchus savayensis (Günther)
1 ex. — n° 1966-871
Famille des Labridae.
Gomphosus coeruleus Lac.
1 ex. — n° 1966-784
Halichoeres bimaculatus Rüppell
1 ex. — n° 1966-785
Thalassoma lunare (L.)
1 ex. — n° 1966-825
Famille des Searidae.
Callyodon ghobban (Forsk.) = guttatus
1 ex. — n° 1966-769
Famille des Ephippidae.
Drepane punctata (L.)
4 ex. — n° 1966-776
Famille des Carangidae.
Alectis undicus Rüpp.
10 ex. — n° 1966-763
Apolectus niger (Bloch)
12 ex. — n° 1966-767
— 139
Caranx armatus (Forsk.)
3 ex. — n° 1966-770
1 ex. — n» 1966-861
Caranx djedaba Forsk.
2 ex. — n° 1966-771
Caranx sexfasciatus Q. et G.
1 ex. — n» 1966-772
Chorinemus lysan Forsk.
2 ex. — n° 1966-882
Chorinemus toi Cuv.
5 ex. — n° 1966-774
1 ex. — n° 1966-863
Megalapsis cordyla (L.)
1. ex. — n° 1966-798
Rachycentron canadus (Kaup)
5 ex. — n° 1966-873
Famille des Pomacentridae.
Abudefduf saxatilis (Linné)
1 ex. — n° 1966-762
Famille des Scombridae.
Scomberomorus commersoni Lac.
6 ex. — n° 1966-876
Famille des Echeneidae.
Rémora rémora (L.)
1 ex. — n° 1966-816
3 ex. — - n° 1966-874
Famille des Gerridae.
Gerres oyena (Forsk.)
5 ex. — n» 1966-783
Gerres filamentosus Cuv.
5 ex. — n° 1966-782
Famille des Leiognathidae.
Gazza minuta (Bloch)
3 ex. — n° 1966-781
Leiognathus berbis (C.V.)
2 ex. — n° 1966-788
Leiognathus equula (Forsk.)
11 ex. — n» 1966-789
5 ex. — n° 1966-865
— 140
Leiognathus rivulatus (T. et S.)
3 ex. — n° 1966-790
Secutor insidiator (Bloch)
6 ex. — n° 1966-821
Famille des Percidae.
Paramia quinquelineata (Cuv.)
1 ex. — n° 1966-804
Famille des Gobiidae.
Oxyurichthys tentacularis (Cuv.)
4 ex. — n° 1966-803
Trypauchen microcephalus Blkr.
4 ex. — n° 1966-829
Famille des Aluteridae.
Osbeckia scripta (Osb.)
1 ex. — n° 1966-869
Famille des Acanthuridae.
Naso unicornis Forsk.
1 ex. — n° 1966-868
Famille des Trichiuridae.
Trichiurus lepturus L.
3 ex. — n° 1966-828
Famille des Dactylopteridae.
Dactylopterus volitans Linné
1 ex. — 1966-864
Famille des Scorpaenidae.
Pterois volitans (L.)
4 ex. - — - n° 1966-815
Famille des Platycephalidae.
Platycephalus indicus (L.)
8 ex. — n° 1966-807
4 ex. — n° 1966-872
Famille des Lobotidae.
Lobotes surinamensis (Bloch)
2 ex. — n° 1966-793
— 141 —
VIII. Ordre des Pleuronectiformes.
Famille des Psettodidae.
Psettodes erumei (Schneider)
2 ex. — n° 1966-812
Famille des Bothidae.
Pseudorhombus arsius (Hamilton)
7 ex. — n° 1966-814
Ensiiprosopon valde-rostratus (Ale.)
3 ex. — n<> 1966-778
Famille des Cynoglossidae.
Cynoglossoides sp.
5 ex. — n° 1966-775
IX. Ordre des Galéiformes.
Famille des Carcharhinidae.
Scoliodon walbeelimi (Blkr.)
8 ex. — n<> 1966-875
B. Reptiles.
Sauriens.
Famille des Gekkonidae.
Phelsuma madagascariensis (Geay)
6 ex. — n° 1966-970 à 975 — G. 677-15
Famille des Gerrhosauridae.
Zonosaurus madagascariensis Blgr.
3 ex. — n° 1966-965 à 967 — Ge 1-17
Zonosaurus boettgeri Steindachner
2 ex. — n° 1966-968 et 969 — Ge 8-1
Ophidiens.
Famille des Boidae.
Sanzinia madagascariensis D. et B.
1 ex. — - n° 1966-977 (cuve sous-sol)
— 142 —
Famille des Colubridae aglyphes.
Dromicodryas quadrilineatus (D. et B.)
1 ex. — n° 1966-959 — C. 62-3
Lioheterodon madagascariensis D. et B.
1 ex. — n° 1966-976 — C. 287-13
Liophidium torquatus (Boul.)
1 ex. — n° 1966-962 — C. 3-11
Famille des Colubridae opistoglyphes.
Lycodryas gaimardi gaimardi (Schl.)
1 ex. — n° 1966-960 — C. 3073-7
Madagascasophis colubrina (Schl.)
2 ex. — n° 1966-963 et 964 — C. 2451-19
Ithycyphus miniatus (Schl.)
1 ex. — n° 1966-961 — C. 3031-11
Laboratoire de Zoologie ( Reptiles et Poissons) du Muséum •
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2* Série — Tome 39 — N° 1, 1967, pp. 143-150.
CATALOGUE RAISONNÉ
DES BUPRESTIDAE D'INDOCHINE
XII. Agrilini ( supplément )
Par A. DESCARPENTRIES et A. VILLIERS
Dans notre Catalogue, les Agrilini ont fait l’objet des notes suivantes :
I. Agrilini, genre Agrilus (lre partie), Rev. fr. Ent., 30 (1), 1963,
pp. 49-62, fig. 1-38.
II. Agrilini, genre Agrilus (2e partie), Rev. fr. Ent., 30 (2), 1963,
pp. 104-119, fig. 39-70.
III. Agrilini, genre Agrilus (3e partie), Bull. Inst. roy. Sc. nat. Belg.,
39 (1), 1963, fig. 71-82.
Depuis cette publication, de nouveaux matériaux nous sont parvenus
parmi lesquels diverses espèces nouvelles ; d’autre part, les types de
J. Obenberger nous sont devenus accessibles ce qui nous a permis
d’étudier des espèces que nous avions dû précédemment traiter en incertae
sedis et, enfin, A. Baudon a décrit diverses espèces du Laos.
Dans le présent supplément, nous complétons donc le catalogue pré¬
cédent en ajoutant des espèces nouvelles, en précisant la répartition
géographique de diverses formes, en plaçant dans leurs groupes respectifs
les espèces de J. Obenberger et A. Baudon et en établissant quelques
synonymies.
Nota : Dans deux publications successives, A. Baudon a nommé sans les
décrire une série d’espèces A’ Agrilus du Laos (Bull. Soc. r. Sc. nat. Laos, 1961,
1, pp. 72 à 75 et, 1963, 9, pp. 51 à 55) ; ultérieurement cet auteur a décrit
une partie de ces espèces (Bull. Ann. Soc. r. Ent. Belg., 101 (10), pp. 193 à 230,
fig.) que nous avons tenté de placer dans les groupes que nous avons créés.
Ce travail a été effectué en partie à l’aide de paratypes que nous a remis leur
auteur et, pour les espèces que nous ne possédons pas, en utilisant les figures
et les descriptions originales qui, malheureusement, ne correspondent pas tou¬
jours entre elles.
Groupe de A. fouqueti.
Par suite d’une faute d’impression, notre tableau des espèces de ce
groupe (Descarpentries et Villiers, 1963, p. 51) a été rendu incompré¬
hensible. Il convient de le rétablir en supprimant les 3 premières lignes
et en remplaçant, à la quatrième ligne, le chiffre 2 par le chiffre 1.
144 —
Agrilus giraudi Baudon, 1965, Bull. Ann. Soc. roy. Ent. Belg., 101 (10),
p. 198 ; type : Laos (coll. Baudon). — Laos : Thakhek.
Agrilus sommailae Baudon, 1965, loc. cit., p. 199 ; type : Laos (coll.
Baudon). — Laos : Vientiane, Phou-Khao-Khouaï, Pak-Ca-Dinh, Savan-
nakhet, Séno.
Agrilus deuvei Baudon, 1965, loc. cit., p. 215 ; type : Laos (coll. Baudon).
— Laos : Phou-Khao-Khouaï.
Groupe de A. ornatus.
Agrilus irrorellus Harold, 1869, Col. Hefte, V [n. nov.] = ,1. leucostictus
Saunders, 1866, Trans. ent. Soc. London, p. 317 ; type : Siam (British
Muséum) = A. brixi Baudon, 1965, Bull. Ann. Soc. r. Ent. Belg., 101 (10),
p. 220 ; type Laos (coll. Baudon) [nouvelle synonymie]
Agrilus chapaensis, n. sp. — Tonkin : Chapa (H. Perrot), holotype
au Muséum de Paris.
Long. 7,8 mm. — Figure 1. — Entièrement bronzé-violacé. Une petite
tache transverse de pubescence blanche sur le front, contre l’épistome ;
deux fines petites taches de pubescence blanche sur les élytres, l’une avant
le milieu, l’autre un peu plus grande au quart apical et touchant la
suture.
Front à côtés sinués, ayant sa plus grande largeur en arrière du milieu,
déprimé longitudinalement au milieu (cette dépression se poursuivant
sur le vertex), assez fortement ponctué avec de faibles reliefs lisses en
arrière de la pubescence blanche. Pronotum nettement transverse, ayant
sa plus grande largeur vers le milieu, ses côtés modérément arqués et très
faiblement sinués devant la base, les angles postérieurs obtus, le bord
antérieur faiblement bisinué, disque légèrement déprimé transversalement
au milieu en avant et fortement déprimé en arc de chaque côté, contre
la carène angulaire ; celle-ci saillante, brusquement arquée vers le bord
antérieur qu’elle rejoint au milieu ; disque transversalement ridé, les rides
assez serrées. Élytres à côtés subparallèles sur le tiers antérieur, sinueuse-
ment élargis ensuite, puis se rétrécissant en ligne droite à partir du tiers
postérieur, subsinués avant les apex dont les angles apicaux externes
sont fortement et aiguement saillants ; base de chaque élytre anguleuse-
ment saillante contre la base du pronotum ; dépression humérale interne
bien marquée ; disque finement granuleux, plan sur la zone juxta-suturale.
Dans notre tableau (1963) cette espèce vient se ranger avec A. chopardi
Descarpentries et Villiers dont elle se distinguera à l’aide du tableau
suivant :
— Chaque élytre avec trois taches de pubescence dorée. Pronotum à peine
transverse. Front fortement rétréci en avant . chopardi
— Chaque élytre avec deux taches de pubescence blanche. Pronotum nette¬
ment transverse. Front faiblement rétréci en avant . chapaensis
Agrilus acutus ssp. dianthus Kerremans, 1892. — Cochinchine : Thanh-
Hoa (Dessum). — Annam : Blao, haut Dong-Naï (Dessum).
145
Agrilus lejeunei Baudon, 1965, Bull. Ann. Soc. roy. Ent. Belg., 101 (10),
p. 216 ; type : Laos (coll. Baudon). — Laos : Phou-Khao-Khouaï.
D’après la description, cette espèce appartient à ce groupe (« élytres...
brusquement acuminés en deux pointes médianes convergentes ») ; ceci
correspond à la fîg. 5 g tandis que l’auteur indique, pour cette espèce,
la fig. 5 f. D’ailleurs, aucune référence du texte ne renvoie à la fig. 5 g.
Agrilus bastianae Baudon, 1965, loc. cit., p. 221 ; type : Laos (coll.
Baudon). — Laos : Pak-Ca-Dinh, Vientiane, Thakhek, Muong-Phanh.
Agrilus haniquei Baudon, 1965, loc. cit., p. 222 ; type : Laos (coll.
Baudon). — Laos : Phonthiou, Paksé, Vientiane, Thakhek.
Fig. 1 à 5, genre Agrilus. — 1, A. chapaensis , n. sp., apex de l’élytre gauche. — 2, A. alber-
tianus, n. sp., apex de l’élytre gauche. — 3, A. pseudinamoenus, n. sp., schéma de l’ornemen¬
tation élytrale. — 4, A. muong , n. sp., schéma de l’ornementation élytrale. — 5, A. trun-
catipennis, n. sp., schéma de l’ornementation élytrale.
Groupe de A. octonotatus.
Agrilus albertianus, n. sp. — Tonkin : Hoa-Binh (H. Perrot), holo-
type au Muséum de Paris.
Long. 8 mm. — - Figure 2. — Noir avec un faible reflet violacé, celui-ci
plus accusé sur le pronotum ; front vert-bronzé, le vertex et les angles
12
— 146 —
postérieurs du pronotum à reflets bleus ; pattes vert-bronzé sombre
Élytres avec, chacun, deux mouchetures de poils blancs, l’une extrêmement
petite au tiers antérieur de part et d’autre de la suture, l’autre contre
la suture au tiers postérieur.
Front à côtés sinués, sa plus grande largeur en arrière du milieu,
subplan en avant, faiblement sillonné postérieurement (ce sillon se pro¬
longeant sur le vertex), ponctué-ridé transversalement. Pronotum, pres-
qu’aussi long que large, ayant sa plus grande largeur vers le cinquième
antérieur, ses côtés subdroits, faiblement convergents postérieurement,
subsinués devant la base, bord antérieur fortement saillant en arc au
milieu, angles postérieurs obtus ; disque avec une faible dépression anté-
médiane et une dépression arquée au tiers postérieur, plus profonde laté¬
ralement contre la carène angulaire ; celle-ci saillante et rejoignant le
côté au milieu. Elytres subparallèles sur le tiers antérieur, sinueusement
et faiblement élargis ensuite, puis convergents en très faible courbe vers
les apex qui sont séparément anguleux ; dépression humérale interne
bien marquée, disque granuleux, plan sur la zone suturale. Écusson aussi
large que le tiers de la largeur des élytres pris ensemble à la base.
Dans le tableau des espèces de ce groupe, cette espèce vient se ranger
avec A. coomani dont elle se distingue par les caractères suivants :
— Plus grande largeur du pronotum au milieu, ses côtés fortement sinués
devant la base. Première macule claire des élytres située au milieu,
seconde macule au cinquième apical . coomani
— Plus grande largeur du pronotum vers le cinquième antérieur, ses côtés
faiblement sinués devant la base. Première macule claire des élytres située
au tiers antérieur, la seconde au tiers postérieur . albertianus
Agrilus thomasi Baudon, 1965, Bull. Ann. Soc. roy. Ent. Belg., 101,
(10), p. 204 ; type : Laos (coll. Baudon). — Laos : Vientiane.
Agrilus elabaudi Baudon, 1965, loc. cit., p. 205 ; type : Laos (coll.
Baudon). — Laos : Phonthiou, Thakhek.
Agrilus gouyai Baudon, 1965, loc. cit., p. 207 ; type : Laos (coll. Bau¬
don). — Laos : Tha-Ngon.
Agrilus abhayi Baudon 1965, loc. cit., p. 209 ; type : Laos (coll. Bau¬
don). — Laos : Paklay.
Agrilus maliboeiformis, nom. nov., pour Meliboeus quadriguttatus
Bourgoin, 1924, Bull. Soc. ent. Fr., p. 178 [préoccupé par Agrilus quadri¬
guttatus Gory, 1841] ; type : Tonkin (Muséum de Paris).
Tonkin : Hoa-Binh (de Cooman).
Dans le tableau des formes de ce groupe cette espèce vient se placer
avec A. delouchei Descarpentries et Villiers et A. bonnotei Descarpentries
et Villiers.
Théry (Bull. Soc. ent. Fr., 1935, p. 15) avait déjà noté que cette espèce
n’appartenait pas au genre Meliboeus dans lequel elle a été décrite, mais
sans reconnaître qu’il s’agissait d’un Agrilus dont elle présente tous les
caractères. Elle est remarquable par sa forme, courte et son vertex très
large et fortement bombé.
147
Groupe de A. inamoenus.
Agrilus pseudinamoenus, n. sp. — Annam : Djiring (H. Perrot),
holotype $ au Muséum de Paris, paratype coll. Perrot.
Long. 8 mm. — Noir à très faible reflet bleu violacé, le front et l’apex
des élytres cuivreux.
Voisin d’A. inamoenus, mais la pubescence élytrale plus ordonnée,
les poils blancs formant des dessins assez nets sur les élytres (voir fig. 3),
le front sillonné au milieu, bombé en arrière de part et d’autre du sillon,
le vertex moins convexe, le pronotum à plus grande largeur à la base,
rétréci en ligne bisinueuse, dépressions médianes du disque confluentes,
les élytres déprimés le long de la suture (plans chez inamoenus ) à apex
saillants en pointe médiane aiguë.
Agrilus livens Kerremans, 1892. — Annam : Blao, haut Dong-Naï
(Dessum). — Connu de Birmanie, Laos et Tonkin.
Agrilus cochinchinae Obenberger, 1924, Arch. Naturg., A, 90, p. 124 ;
type : Cochinchine (Mus. Prague).
Dans notre tableau (1963) cette espèce vient se ranger avec A. vaulogeri
Bourgoin. Les deux espèces se sépareront à l’aide des caractères sui¬
vants :
— Carène angulaire du pronotum rejoignant le bord latéral au milieu Apex
des élytres anguleux . cochinchinae
— Carène angulaire du pronotum rejoignant presque les angles antérieurs.
Apex des élytres subtronqués . vaulogeri
Agrilus hortator Obenberger, 1924, Arch. Naturg., A, 90 (3), p. 132 ;
type : Cochinchine (Mus. Prague).
Dans notre tableau, cette espèce vient se ranger au n° 27, avec A. viettei
Descarpentries et Villiers. Les deux espèces se sépareront à l’aide des
caractères suivants :
— Côtés du pronotum subparallèles sur leur moitié antérieure . viettei
— Côtés du pronotum droits et divergents depuis la base jusqu’au cinquième
antérieur . hortator
Agrilus micromegas Obenberger, 1924, Arch. Naturg., A, 90 (3),p. 128 ;
type : Cochinchine (Mus. Prague).
Dans notre tableau, cette espèce vient se ranger au n° 33, avec A. celerae
Descarpentries et Villiers et A. argenteornatus Obenberger (voir ci-des¬
sous).
Agrilus argenteornatus Obenberger, 1924, Arch. Naturg., A, 90 (3),
p. 129 ; type : Cochinchine (Mus. Prague).
Dans notre tableau, cette espèce vient se ranger au n° 33, avec A. celerae
Descarpentries et Villiers et A. micromegas Obenberger. Ces trois espèces
se sépareront à l’aide des caractères suivants :
— 148 —
1. Vertex égal à la moitié du bord antérieur du pronotum . 2
— Vertex égal au tiers du bord antérieur du pronotum . micromegas
2. Pronotum avec une bande longitudinale médiane de pubescence blanche.
.... argenteornatus
— Pronotum sans une telle bande . . . celerae
Groupe de A. sinensis.
Agrilus muong, n. sp. — Tonkin : Hoa-Binh (H. Perrot), holotype
au Muséum de Paris.
Long. 3,9 mm. — Figure 4. — Noir très faiblement bronzé, le front
noir-bleuâtre. Pubescence élytrale blanche, peu dense, excessivement
courte, occupant un peu plus de la moitié interne de l’élytre, disparaissant
un peu après le milieu.
Front bombé, à côtés sinués, ayant sa plus grande largeur en arrière,
densément microréticulé avec une ponctuation fine et peu serrée ; vertex
déprimé sur la ligne médiane. Pronotum légèrement transverse, ayant
sa plus grande largeur au niveau du cinquième antérieur, les côtés droits
en arrière, très faiblement sinués contre la base, les angles postérieurs
faiblement aigus, le bord antérieur fortement saillant en arc, le disque
légèrement déprimé longitudinalement au milieu sur un peu plus de la
moitié basale ; carène angulaire très saillante, rejoignant le bord latéral
un peu en avant du milieu. Élytres à dépression humérale interne bien
marquée, se rétrécissant en ligne droite de l’épaule au tiers postérieur ;
apex séparément arrondis, assez finement denticulés ; disque déprimé
le long de la suture sauf sur le quart basal.
Dans notre tableau des espèces de ce groupe (1963) celle-ci vient se
ranger avec A. therondi. Les deux espèces se distingueront à l’aide des
caractères suivants :
— Plus grande largeur du pronotum au milieu. Pubescence élytrale disparais¬
sant au cinquième apical . therondi
— Plus grande largeur du pronotum au cinquième antérieur. Pubescence
élytrale disparaissant un peu après le milieu . muong
Agrilus truncatipennis, n. sp. — - Tonkin : Hoa-Binh (H. Perrot),
holotype au Muséum de Paris.
Long. 3,6 mm. — Figure 5. — - Avant-corps noir, élytres bronzé sombre.
Pubescence élytrale blanc-jaunâtre, occupant les deux tiers internes de
l’élytre, disparaissant vers le septième apical.
Front faiblement bombé, à côtés faiblement sinués, un peu plus large
en arrière qu’à la base, ridé-ponctué, sans microsculpture apparente ;
vertex faiblement déprimé au milieu. Pronotum transverse, ayant sa
plus grande largeur au tiers antérieur, ses côtés modérément arqués, sub-
sinués devant la base, l’angle postérieur obtus, le bord antérieur forte¬
ment saillant en courbe au milieu, le disque faiblement déprimé à la base,
devant l’écusson ; carène angulaire atteignant les côtés un peu en avant
149 —
du milieu ; disque transversalement ridé-ponctué. Élytres à dépression
humérale interne faible, côtés subsinués après l’épaule, puis se rétrécissant
en ligne droite après le tiers postérieur, subsinués avant les apex, ces
derniers tronqués-arrondis séparément, finement denticulés ; disque élytral
plan sur la zone juxta-suturale, assez grossièrement ridés transversale¬
ment sur la base.
Dans notre tableau, cette espèce vient se ranger avec A. collartianus
Descarpentries et \ illiers dont elle se distinguera par les caractères
suivants :
— Pubescence claire couvrant tout l’élytre. Carèn^ angulaire du pronotum
n’atteignant pas les côtés . collartianus
— Pubescence claire n’occupant que les deux tiers internes de l’élytre. Carène
angulaire du pronotum atteignant les côtés . truncatipennis
Agrilus chounramanyi Baudon, 1965, Bull. Ann. Soc. roy. Ent. Belg.,
101 (10), p. 197 ; type : Laos (coll. Baudon). — Laos : Paskane, Paksong,
Séno, Savannakhet, Ouékinak, Pak-Ca-Dinh. — Espèce voisine de caligans
Bourgoin.
Agrilus orothi Baudon, 1965, loc. cit., p. 202 ; type : Laos (coll. Baudon).
— Laos : Yientiane.
Agrilus perrierianus, nom nov., pour .4. perrieri Baudon, 1965, Bull.
Ann. Soc. r. Ent. Belg.. 101 (10), p. 208, fig. 4 d ; type : Laos (coll. Baudon)
préoccupé par A. perrieri Fairmaire, 1902, Ann. Soc. ent. Fr., 71, p. 349 ;
type : Madagascar (Muséum de Paris).
Laos : Yientiane, Paksé, Phonthiou.
Agrilus navarrei Baudon, loc. cit., p. 211 ; type : Laos (coll. Baudon).
— Laos : Yientiane, Phonthiou, Tha-Ngon.
Agrilus traymanyi Baudon, 1965, loc. cit., p. 212 ; type : Laos (coll.
Baudon). — Laos : sans localité précise.
Agrilus mouricouae Baudon, 1965, loc. cit., p. 213 ; type : Laos (coll
Baudon). — Laos : Yientiane.
Agrilus dahoi Baudon, 1965, loc. cit., p. 214 ; type Laos (coll. Baudon).
— Laos : Phou-Khao-Ivhouaï.
Agrilus morrissae Baudon, 1965, loc. cit., p. 218 ; type Laos (coll.
Baudon). — Laos : Phonthiou.
Agrilus daillieri Baudon, 1965, loc. cit., p. 223 ; type : Laos (coll.
Baudon). — Laos : Pak-Ca-Dinh.
Agrilus loosdregti Baudon, 1965, loc. rit., p. 224 ; type : Laos (coll.
Baudon). — Laos : Paklay.
Agrilus lancrenoni Baudon, 1965, loc. cit., p. 225 ; type Laos (coll
Baudon). — Laos : Phonthiou, Phou-Khao-Khouai, Pak-Ca-Dinh.
Agrilus legayi Baudon, 1965, loc. cit., p. 227 ; type : Laos (coll. Bau¬
don). — Laos : Paklay.
— 150 —
Agrilus goichetae Baudon, 1965, loc. cit., p. 229 ; type : Laos (coll.
Baudon). — Laos : Phonthiou.
Agrilus somsanithi Baudon, 1965, loc. cit., p. 230 : type : Laos (coll.
Baudon). — Laos : Phou-Khao-Khouaï, Vientiane.
Agrilus bacchaeus Obenberger, 1936, Casopis Spol. Ent., 33, p. 38 ;
type : Tonkin (Mus. Prague).
Dans notre tableau (1963), cette espèce vient se ranger au n° 15, avec
A. longicollis Descarpentries et Villiers. Ces deux espèces se sépareront
à l’aide des caractères suivants :
- — Face dorsale unicolore, bronzée . bacchaeus
— Face dorsale bicolore, avant-corps vert-bronzé, élytres bronzés à reflets
violacés . longicollis
Agrilus admonitor Obenberger, 1924, Archiv. Naturg., A, 90, p. 131 ;
type : Cochinchine (Mus. Prague).
Dans notre tableau (1963) cette espèce vient se ranger au n° 19 avec
A. marreae Descarpentries et Villiers. Ces deux espèces se sépareront
à l’aide des caractères suivants :
— Vertex égal au moins à la moitié de la longueur du bord antérieur du pro-
notum . marreae
— Vertex égal, au plus, au tiers de la longueur du bord antérieur du pronotum.
.... admonitor
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N» 1, 1967, pp. 151-157.
THE WORLD RHYPAROCHROMINAE
(HEMIPTERA : LYGAEIDAE)
IV. On some Rhyparochrominae types
in the Muséum National d'Histoire Naturelle, Paris.
By G. G. E. SCUDDER *
While preparing a monograph of the Rhyparochromine Lygaeidae of
the World, it was necessary to study the type material of species in
various Muséums. In so doing, it was found that in many cases no
type specimen had been designated by early workers. When in Paris
in 1965, the opportunity was thus taken to select lectotypes and so
stabilise the identities for future work. This paper considers the lecto¬
types selected in the Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris and
includes species described by d’ Antessanty, Dufour, Noualhier and
Puton.
Since the above mentioned Hemipterists usually did not attach déter¬
mination labels to their specimens, some difficulty was experienced in
locating a few species. However, since the original collections in Paris
hâve not so far been amalgamated, most species were located. Further,
very few ‘Type’ labels had been placed on specimens previously, and so,
although the material is not clearly indicated, it was possible to select
lectotypes so as to agréé with présent concepts. Nevertheless, it is obvious
that material has in the past been moved from one collection to another
(see Royer, 1922) : it was thus necessary to search ail collections for type
material. It is possible that some species and specimens not located
in this study, may be found by subséquent workers with more time at
their disposai than was available to the présent author.
The following list is arranged under species names in alphabetical order :
reference is given to the original binomen, the reference for the original
description and the présent systematic position. Lectotypes selected
are described and their labels noted ; any paraleetotypes selected are
also listed. Ail lectotypes selected hâve been so labelled with a pink
label giving the original binomen, author, date of publication and the
fact that they were selected by the author in 1965. Full bibliographie
information can be found in Slater (1964).
This research was undertaken while in receipt of a Royal Society
and Nuffield Foundation Commonwealth Bursary, and on study leave
from the University of British Columbia. The travel was financed by
* Department of Zoology, University of British Columbia, Vancouver 8, Canada.
152 —
the National Research Council of Canada ; the research was supported
by the University of British Columbia and the National Research Council
of Canada.
I am indebted to Drs. A. Villiers, J. Carayon and personnel of the
Paris Muséum for permission and assistance in studying the collections.
Finally, I would like to thank Mr. B. J. Clifton and Miss P. Gilbert
of the Entomology Library at the British Muséum (Nat. Hist.), London
for their help in locating the original descriptions of many taxa.
D’Antessanty types
novibur gensis, Notochilus ( Thaumastopus ) d’Antessanty, 1888 Rev. ent.
Caen 7 : 383. Described from three specimens, Bourgneuf (Loire-
Inférieure) Sept. Lectotype Ç with labels : “ 181 ” and in Royer Coll,
(see Royer, 1922). Glued to card ; left antenna missing. Synonym
of Thaumastopus longicollis (Fieber 1861).
sylvaticus var. niger, Drymus d’Antessanty, 1891 Mém. Soc. Aube 54 :
205. Not located. Synonym of Drymus ryei D. & S. 1865.
Dufour types
brachiidens, Rhyparochromus Dufour, 1851 Ann. Soc. ent. Fr. (2) 9 : 327.
Described from Hispaniae collibus Matritensibus, Mieg. Lectotype
with labels : “ 69 ” ; “ 1706h ”. Pinned with abdomen missing.
Présent combination Neurocladus brachiidens (Dufour).
Noualhier types
canariensis, Tropistelhus Noualhier, 1893 Ann. Soc. ent. Fr. 62 : 11.
Described from the Canaries : Tafira, Teror. Lectotype $ with labels :
“ Gde. Canarie Ceror [Alluaud] ” ; “ Tropistethus canariensis type
Noualhier. ” Micropinned through scutellum and mounted on poly-
porus strip. Synonym of Tropistethus seminitens Puton 1889.
discrepans , Aphanus Noualhier, 1898 Bull. Mus. Paris 1898 : 233. Type
material not located in 1965, although studied in 1960. Described
from Rufisque (Coll. Mus. Paris). Synonym of Allocentrum crassifemur
(Stâl 1855).
latiusculus, Ischnocoris Noualhier, 1893 Ann. Soc. ent. Fr. 62 : 11.
Described from Palma, zone des Lauriers. Lectotype $ with labels :
“ I. Canaries, Palmo el Copito » ’ “ [Alluaud] ”.
lethierryi var. canariensis, Lethaeus Noualhier, 1893 Ann. Soc. ent. Fr.
62 : 12. Described from Fuerteventura : environs de Puerto-Cabras ;
Canaria : Las Palmas, sous les pierres d’une pente aride. Lectotype 9
with labels : “ I. Canaries. Fuerteventura Puerto Cabras ” ; “ [Al¬
luaud] ”. Micropinned and mounted on card.
— 153
praelextatus var. obscuratus, Rhyparochromus Noualhier 1893, Ann. Soc.
ent. Fr. 62 : 10. Described from Canaria : Tafira, sur un Bananier
pourri. Not located. Présent combination Megalonotus praetextatus
obscuratus (Noualhier).
PuTON TYPES
abeillei, Notochilus Puton, 1871 Pet. Nouv. Ent. 1 (31) : 124. Described
from Sainte-Baume. Lectotype Ç with label “ Ste-Baume ”. In the
Puton Collection was located three female specimens on two pins.
The lectotype has been selected from the pin with two specimens glued
to individual cards ; this has been mounted on a separate card and
labelled lectotype. The otlier two female specimens hâve been labelled
paralectotypes. Synonym of Notochilus ferrugineus (Mulsant & Rey
1852).
amabilis, Proderus Puton, 1873 Ann. Soc. ent. Fr. (5) 4 : 17. Described
from Biskra (Lethierry). Lectotype Ç in Puton Collection with label
“ Biskra ”. Also, there are 1 2 in Noualhier Collection with
label “ Biskra ”,
andrei, Notochilus (Taphropeltus) Puton, 1877 Bull. Soc. ent. Fr. (5)
7 : 34. Described from Gray (Haute-Saône). Trouvé par M. André.
Lectotype $ in Puton Collection with label “ Gray Lectotype
has end segment of left antenna missing. Paralectotype Ç in Puton
Coll, with label “ Gray ” and 1 Ç in Noualhier Coll, with label “ Gray ”.
Présent combination Taphropeltus andrei Puton.
angularis corsicus, Icus Puton, 1878 Synopsis : 43. Described from
Corse. Lectotype $ with label “ Corse ”. Has end segment of both
antennae missing.
angustula, Camptocera Puton, 1887 Rev. ent. Caen 6 : 303. Described
from Biskra (Leth., Marmottan & Puton), Gafsa (Sedillot). Lecto¬
type Ç on card point with label “ Biskra ”. Paralectotype from Gafsa.
bellevoyei , Proderus Puton, 1874 Pet. Nouv. Ent. 1 (113) : 452. Described
from Syria. Lectotype Ç with label “ Syrie ”. Lectotype has end
segment of left antenna, left hind leg, right middle and hind leg missing.
There is also 1 Ç with label “ Syrie ” in the Noualhier Coll.
brevicornis, Rhyparochromus Puton, 1883 Rev. ent. Caen 2 : 13. Described
from Syrie, Safed (M. Abeille de Perrin). Lectotype Ç with label
“ Safed ”. 1s glued to card and has the left hind leg and right antenna
missing. Présent combination Megalonotus brevicornis (Puton).
calcaratus, Plociomerus (Diplonotus) Puton, 1874 Pet. Nouv. Ent. 1
(109) : 436. Described from Biskra, Bone, Misserghin, Apt (Vaucluse).
Lectotype with label “ Biskra ”. Lectotype with left antenna missing.
In the Puton Collection are 1 “ Biskra ”, 1 $ “ Apt ” and 3
“ Bone ” ; these hâve been labelled paralectotypes. Synonym of
Remaudiereana annulipes (Baerensprung 1859).
— 154 —
colon , Megalonotus Puton, 1874 Ann. Soc. ent. Fr. (5) 4 : 214. Described
from Syra (M. Erber). In Puton Collection is a with label “ Besika
Bay ”.
coracipennis, Noualhieria Puton, 1889 Rev. ent. Caen 8 : 301. Described
from Ténériffe, Santa Cruz. Lectotype $ with label “ Ténérifïe ” ;
glued to card point. Paralectotype 1 $ labelled “ Ténériffe ”. Pré¬
sent combination Noualhieria quadripunctata coracipennis Puton.
damryi, Notochilus Puton, 1871 Pet. Nouv. Ent. 1 (31) : 124. Described
from Corsica. Lectotype $ with label “ Corse ” ; end segment of
both antennae, left middle and right hind leg missing. In the Noualhier
Collection there is 1 Ç “ Corse ”.
encaustus, Anepsius Puton, 1869 Ann. Soc. ent. Fr. (4) 9 : 143. Described
from Biskra (Leth. & Marmottan). Lectotype <$ with labels “ Biskra ”
and a red “ type ” label ; glued to card with legs and antennae missing,
and génital capsule dissected out and glued to card beside specimen.
Paralectotype 1 $ “ Biskra ”, Présent combination Anepsiocoris en¬
caustus (Puton).
fuentei, Aphanus Puton, 1894 Rev. ent. Caen 13 : 114. Described from
Ciudad Real. Lectotype in Noualhier Collection with labels :
“ Ciudad Real ” ; “ [Puton] ” ; “ type ” [Noualhier’s hand-writing].
Lectotype with end segment of right antennae missing. In the Puton
Collection are three other specimens without labels. Présent combin¬
ation Trichaphanus fuentei (Puton).
fulvovarius, Lethaeus Puton, 1884 Rev. ent. Caen 3 : 142. Described
from Syrie (Abeille de Perrin). Lectotype $ with label “ Syrie ” ;
end segment of left antenna, end three segments of right antenna and
left middle leg missing. The only specimen so labelled in the Puton
Collection.
gandolphei, Notochilus Puton, 1871 Pet. Nouv. Ent. 1 (31) : 124. Described
from Bone (Algeria). Lectotype $ with label “ Bone ” ; end segment
of left antenna missing. This is the only specimen in the Puton
Collection so labelled, but in the Noualhier Collection is located 1 £
“ Bone ”. Présent combination Thaumastopus gandolphei (Puton).
gracilicornis , Emblethis Puton, 1883 Rev. ent. Caen 2 : 13. Described
from Arabia, Djeddah (M. Abeille de Perrin). Lectotype Ç with
label “ Djeddah” ; end segment of right antenna, right hind leg and
ail left legs (except middle fémur) missing. The only specimen in
the Puton Collection under this species.
gracilicornis, Peritrechus Puton, 1877 Pet. Nouv. Ent. 2 (168) : 117.
Described from Corse and Rouen. Lectotype Ç with label “ Corse ” ;
right hind leg missing. Paralectotypes 1 $ “ Rouen ” ; 3 2 ÇÇ
“ Corse ”.
gracilicornis rhomboidalis , Peritrechus Puton, 1877 Pet. Nouv. Ent. 2
(168) : 117. Described from Syria. Lectotype $ with label “ Akbès ” ;
end segment of left antenna, end two segments of right antenna and
— 155
right middle leg missing. Paralectotype 1 $ “ Akbes Présent
combination Peritrechus rhomboidalis Puton.
hemipterus var. nigricans, Ichnocoris (sic) Puton, 1871 Mitt. Schweiz.
Ent. Ges. 3 : 417. Lectotype $ with label “ Corse ” ; end segment
of right antenna missing. Paralectotype 1 $ Corse ”, Présent
combination Ischnocoris angustulus nigricans Puton.
heteronotus, Rhyparochromus Puton, 1886 Expi. Sci. Tunisie : 4, 16.
Described from a single example collected by M. Sédillot, between
Gabès and Bir Marabot. Holotype £ in Puton collection with label
“ J. Gabei c. bir Marboth ”. Glued to card ; end segment of left antenna
missing. Présent combination Tethallotrum heteronotum (Puton).
laevigatus, Plinthisus Puton, 1884 Rev. ent. Caen 3 : 142. Described
from Carthagine (Marmottan). Lectotype Ç with label “ Cartha-
gine ” ; end two segments of left antenna and end segment of right
antenna missing. The only specimen so labelled in the Puton Collection.
lathridioides, Drymus Puton, 1889 Rev. ent. Caen 8 : 303. Described
from a single specimen from Madeira. Holotype Ç with label “ Madere
Sta. Anna ” ; glued to card with end segment of right antenna missing.
Présent combination Esuridea lathridioides (Puton).
lethierryi,Coptoneurus Puton, 1869 Ann. Soc. ent. Fr. (4) 9 : 142. Described
from Biskra (Lethierry & Marmottan). Lectotype çj with label
“ Biskra ” ; end two segments of right antenna and left middle leg
missing. This is the only specimen so labelled in the Puton Collection.
In the Noualhier Collection are 1 (J 2 Ç$ “ Biskra ”. Présent combin¬
ation Lethaeus lethierry i (Puton).
longipilus, Rhyparochromus Puton, 1884 Rev. ent. Caen 3 : 312. Described
from Bone (Coll. Signoret). Lectotype $ with labels : “ Bone Coll.
Signoret ” ; “ longipilus det. Signoret ” ; “ Rhyparochromus longi¬
pilus Put. 1883 (type) ”. The only specimen in Signoret’s collection
and with the end segment of left antenna missing. Lectotype in
the Naturhistorisches Muséum, Vienna. Présent combination Megalo-
notus longipilus (Puton).
longirostris, Gastrodes ( Orsillodes ) Puton, 1884 Rev. ent. Caen 3 : 142.
Described from a single specimen in the Marmottan Collection, Téniet
(Algeria). Holotype $ in Marmottan Collection with label “ Téniet
Présent combination Orsillodes longirostris Puton.
maximus, Rhyparochromus Puton, 1895 Rev. ent. Caen 14 : 172. Described
from Akbès (Delagrange) in Fairmaire Coll. Lectotype $ without
antennae and with labels : “ Syrie Akbès 189. Coll, de Fairmaire.
1966.”; “Rhyparochromus maximus Put. (type)”. The only spe¬
cimen in the Fairmaire Collection. Présent combination Megalonotus
maximus (Puton).
mayeti, Stygnus Puton, 1879 Bull. Soc. ent. Fr. (5) 9 : xvi. Described
from Rocante, près Béziers (M. Valéry Mayet). Lectotype $ in
Puton Collection with label “ Béziers Rocante ”. Paralectotype 1 £
— 156
in Noualhier Collection, labelled “ Béziers ” ; “ [Puton] Présent
combination Stygnocorisella mayeti (Puton).
meridionalis, Peritrechus Puton, 1877 Pet. Nouv. Ent. 2 (168) : 117.
Described from Béziers, Cette, Toulouse, Corse and Syrie. Lectotype $
with label “ Cette ”. Paralectotypes 1 £ “ Corse ” ; 2 “ Beziers ”
and 2 ÇÇ “ Cette ”.
nervosus var. intermedius, Notochilus Puton, 1881 Mitt. Schw. Ent. Ges.
6 : 123. Described from Jérusalem. In the Puton Collection is a
single male labelled “ Jaffa ”. Présent combination T aphropeltus
intermedius (Puton).
nitidicollis , Megalonotus Puton, 1874 Ann. Soc. ent. Fr. (5) 4 : 213.
Described from Corse (M. Damry). Lectotype Ç with label “ Corse ” ;
the only specimen so labelled in the Puton Collection, glued to a card
point and with end two segments of right antenna missing.
nitidicollis, Tropistethus Puton, 1887 Rev. ent. Caen 6 : 97. Described
from a single specimen from Ras el Aioun (Tunisie) (M. Sédillot).
Holotype Ç with label “ Ras el Aioun VI. 1885 » ; glued to card and
with end segment of botli antennae missing.
pallipes, Ischnopeza Puton, 1892 Rev. ent. Caen 11 : 27. Described
from Biskra (Lethierry & Puton) and a single specimen from Akbès
(Syrie) (Delagrange). Lectotype Ç with label “Biskra”; end
segment of left antenna and end three segments of right antenna
missing. The only specimen so labelled in the Puton Collection.
pedestris var. funerea, Pachymerus Puton, 1879 Mém. Soc. Sci. Agr. Lille
(4) 6 : 337. Lectotype with label “ Corse ”. The only specimen
so labelled in the Puton Collection. Présent combination Raglius
alboacuminatus funereus (Puton).
pini intermedius, Aphanus Puton, 1888 Rev. ent. Caen 7 : 104. Described
from Batna (Marmottan coll.). Lectotype Ç with label “ Batna ” ;
pinned through scutellum, with both fore legs and end segment of left
antenna missing. The only specimen from Batna in the Puton Col¬
lection. Présent combination Rhyparochromus pini intermedius (Puton).
ptilioides, Plinthisus (Plinthisomus) Puton, 1874 Pet. Nouv. Ent. 1 (113) :
452 Described from Syrie. Lectotype Ç with label “ Syrie ” ; end seg¬
ment of right antenna missing. The only specimen so labelled in the
Puton Collection.
puncticollis nigrofemoratus, Rhyparochromus Pùton, 1889 Rev. ent. Caen
8 : 302. There is no definite locality given in the original description.
In the Puton Collection are 1 (J 1 $ with label “ Blida (Algérie)
L. Bleuse Présent combination Megalonotus puncticollis nigrofe¬
moratus (Puton).
pumilio, Drymus Puton, 1877 Bull. Soc. ent. Fr. (5) 7 : xxxv. Described
from two specimens from Lille (M. Lethierry). Lectotype $ in
Noualhier Collection with label “ Lille ” ; end two segments of left
antenna and end segment of right antenna missing..
— 157 —
Ragusae, Dieuches Puton, 1875 Bol. Soc. ent. Ital. 7 : 255. Described
from Pantellaria Is. (Ragusa). Not located. Synonym of Dieuches
armipes (Fabricius 1794).
reyi, Plinlhisus ( Isioscytus) Puton, 1882 Rev. ent. Caen 1 : 185. Described
from Collioure (Pyr.-Or.) and Port Bou (Catalogne). Lectotype (J
with label “ Collioure ” ; left antenna oligomerous. Paràlectotype 1 $
“ Collioure ”.
seminitens, Tropistethus Puton, 1889 Rev. ent. Caen 8 : 302. Described
from Ténériffe. Lectotype with label “ Ténériffe ” ; glued to
card point and with end two segments of both antennae and left hind
leg missing. Paralectotype 1 $ “ Ténériffe ”,
setosus, Megalonotus Puton, 1874 Pet. Nouv. Ent. 1 (110) : 440. Described
from Médéah, Constantine, Bone. Lectotype $ with label “ Constan-
tine ” ; glued to card and with left fore leg and end three segments
of left antenna missing. Paralectotypes 1 Ç “ Bone ” in Puton Col¬
lection, and 1 Ç Médéah ” in the Noualhier Collection.
simonis, Marmottania Puton, 1887 Rev. ent. Caen 6 : 303. Described
from Biskra. Lectotype with labels “ Biskra ” and a red “ type ”
label. The only specimen so labelled in the Puton Collection.
subglaber, Stygnus Puton, 1889 Rev. ent. Caen 8 : 393. Described from
a single specimen taken in Ténériffe. There is no specimen standing
under this species in the Puton Collection, although one pin-hole is
présent. However, in the Noualhier Collection is a $ with label
“ Tenerifïe ” (Las Hercedes [Alluaud]). This specimen has been
labelled holotype, is glued to a card point and has the end two segments
of both antennae and left middle leg missing. Présent combination
Stygnocoris subglaber (Puton).
translucidus, Rhypàrochromus Puton, 1898 Rev. ent. Caen 17 : 167.
Described from a single specimen from Ghardaia (Chobart coll.).
This specimen has not been located, although there are three female
specimens of Hyalocoris pilicornis Jakovlev standing under pilicornis
in the Puton Collection, and bearing the label “ GiIardaia (M’zab)
Sud-algérien ”. Présent combination Hyalocoris translucidus (Puton).
verbasci var. bullans, Emblethis Puton, 1878 Synopsis Hem. Fr. : 67.
Described from Béziers, Avignon. Not located.
weyersi, Lamprodema Puton, 1887 Rev. ent. Caen 6 : 97. Described
from Aguilas près Carthagine (Coll. Weyers, près. M. Lethierry).
Lectotype with label “ Aguilas près Carthagio ” ; end three segments
of right antenna missing. The only specimen so labelled in the Puton
Collection.
RÉFÉRENCES
Royer, M., 1922. — Les types de la collection d’Hémiptères de l’abbé
G. d’Antessanty. Bull. Soc. ent. Fr. 1922 : 268-269.
Slater, J. A., 1964. — A Catalogue of the Lygaeidae of the World, Storrs, Conn.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 1, 1967, pp. 158-159.
DROSOPHILA NIGRIYENTRIS MACQUART, 1843 ,
NOUVEAU SYNONYME
DE D, MELANOGASTER MEIGEN, 1830
( Dipt . Drosophilidae )
Par Leonidas TSACAS
Macquart en 1843 a décrit une Drosophile sous le nom Drosophila
nigriventris , sur des spécimens <3 et Ç de Cochinchine. De Meijere (1908)
a cru reconnaître cette espèce dans un matériel de Java mais il l’a placée
dans le genre Leucophenga qu’il considérait comme un sous-genre de
Drosophila. Sturtevant (1921) l’a suivi en considérant nigriventris comme
un Leucophenga. Plus tard, Duda (1924) émet un doute sur l’interpréta¬
tion de de Meijere et écrit, dans sa clé des Leucophenga p. 188 « nigri¬
ventris (Drosophila) Macq. ? nach de Meijere 1908 ». Wheeler (1959)
enfin, tout en réglant la question de l’homonymie avec D. nigriventris
Zetterstedt 1847, en donnant à cette dernière espèce un nouveau nom :
Microdrosophila zetterstedti, accepte l’appartenance de nigriventris Macq.
au genre Leucophenga.
Tel était le statut de cette nouvelle espèce quand nous avons essayé
d’éclaircir la question en examinant le matériel original vu et décrit par
Macquart. Dans la partie de la collection de Macquart, conservée au
Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris, existent en effet 3 exem¬
plaires, 2 33 et 1 ?! sous l’étiquette D. nigriventris Macquart (N° 723).
Tous les trois portent une étiquette manuscrite (probablement de la
main de H. Lucas) : « Cochinchine ». L’un des mâles porte une seconde
étiquette « Oscine », le deuxième un numéro 554 et l’étiquette manuscrite
de Macquart « Drosophila nigriventris ». C’est ce dernier spécimen qui
a été désigné comme lectotype, malgré le fait qu’il soit en partie couvert
de moisissure.
L’examen de ces trois exemplaires montre sans ambiguïté qu’il s’agit
de Drosophila melanogaster Meigen, les préparations des génitalia des
deux mâles confirment parfaitement ce point de vue. La synonymie
est donc ainsi établie : Drosophila melanogaster Meigen 1830 = D. nigri¬
ventris Macquart 1843, syn. nouv.
Ainsi, il est démontré, encore une fois, combien il est dangereux et
aléatoire de changer le nom générique d’une espèce sur la base d’une
description ancienne imprécise.
— 159 —
BIBLIOGRAPHIE
Duda, O., 1924. — Arch. f. Naturg., 90 A3, p. 188 (Leucophenga nigriventris
Macq. ? nach de Meijere 1908 (Java).
Macquart, J., Dipt. exot., 2, 3, p. 259 (Drosophila).
Meijere, J. C. H. de, 1908. — Tijd. v. Ent., 51, p. 158 (Leucophenga).
Sturtevant, A. H., 1921. — Carneg. Inst. Wash. Publ., 301, p. 131 ( Leuco¬
phenga ) .
Wiieeler, M. R., 1959. — Vniv. Texas Publ., 5914, pp. 184 et 194 ( Leuco¬
phenga .) .
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 1, 1967, pp. 160-172.
NOTES SUR LES LARVES
DES DRYOPIDES PALÉARCTIQUES :
LES GENRES NORMANDIA PIC
ET GROUVELLINUS CHAMPION (COL.)
Par Henri BERTRAND
En 1939 nous avons publié dans les Annales des Sciences naturelles
la première étude d’ensemble qui ait été faite sur les larves et les nymphes
des Dryopides de la région paléarctique, étude reprenant d’ailleurs en
grande partie l’une de nos notes, la huitième, des « Captures et élevages
de Coléoptères aquatiques (Bertrand, 1936).
En réalité notre travail ne justifiait pas complètement son titre, car
elle concernait seulement des matériaux provenant de l’Europe et de
l’Afrique du Nord ; toutefois à ce moment y étaient représentés, semblait-il,
tous les genres de la faune française qui y étaient décrits à l’état larvaire
et — à une exception près : celle d’Esolus — à l’état nymphal.
Nous ne manquions pas de signaler qu’en Afrique du Nord, une espèce
du genre Riolus : R. villosocostatus (Reiche, 1879) avait été placée par
Pic (1900) dans un genre spécial : Normandia et encore, récemment,
Hinton venait de contester de façon péremptoire la validité du nouveau
genre.
En 1955, paraissait notre ouvrage en deux volumes sur les Insectes
aquatiques d’Europe. Dans le paragraphe consacré aux Coléoptères
(imprimé en 1954) nous rappelions encore que d’après Hinton il était sans
valeur et il était par ailleurs à ce moment réduit au génotype, hors du
cadre de notre étude, étant nord-africain. Par contre, nous faisions état
de deux autres genres : Ludyella Reitter d’Espagne et Microdes Motschulsky
du Caucase.
On peut conserver quelques doutes sur la provenance exacte de Ludyella ;
il n’en est pas de même de Microdes. Ce genre, synonyme de Grouvelleus
de Zaitzev, maintenant Grouvellinus Champion l 2, a pour génotype un
insecte d’abord trouvé à Abas Tourna, près de la frontière turque, par
Victor 2 qui en avait fait un Macronychus caucasicus. Ce Dryopide vit dans
les cours d’eau et sources des deux versants du Caucase (Kasimov, 1965).
D’autres espèces, comme déjà indiqué dans le Catalogue Junk (Zaitzev,
1910), se rencontrent en Syrie, au Turkestan, et aussi au Tonkin, le genre
étant ainsi à la fois paléarctique et oriental. Ajoutons que plus récemment,
1. Le nom a été créé pour remplacer les deux noms précédents, également préoc¬
cupés (Champion, 1923).
2. Les premiers travaux de Motschulsky ont été signés de ce nom.
— 161 —
Nomura (1953) a décrit deux espèces nouvelles du Japon et une espèce
nouvelle de Formose et cet auteur donne un synopsis des formes connues
de ces régions soit trois espèces du Japon : subopacus, nitidus, marginatus
et une : babai de Formose, marginatus Kono seul décrit antérieurement.
Il y a quelques années, notre collègue P. Berthèlemy, de Toulouse,
qui à la suite de Steffan (1958, 1961) a entrepris la révision des Helmin-
thinae (Berthèlemy, 1962, 1964) a bien voulu examiner l’ensemble de
notre collection d’imagos, ce qui a permis la description de nouvelles
espèces ou sous-espèces (Berthèlemy, 1962, Bertrand, 1965 b) et aussi
la rectification de certaines déterminations faites jadis en l’absence de
spécialistes.
C’est ainsi qu’il est apparu que les imagos pris aux environs de Paris
en compagnie de larves attribuées à R. nitens Muller n’appartenaient pas
en réalité à cette espèce.
Ce qui a une importance toute particulière, du fait que Steffan avait
montré que cette espèce n’était point un Riolus, mais devait être placée
dans un genre nouveau ; Aptyktophallus, désignation d’ailleurs tombée
en synonymie, Berthèlemy ayant constaté que le Riolus villosocostatus
du Maroc sur lequel Pic avait fondé son genre Normandia devait entrer
dans le nouveau genre, présent à la fois en Europe et en Afrique du Nord.
Et une circonstance imprévue avait fait découvrir la larve du nouveau
genre jusqu’ici restée inconnue.
A Dijon, C. Marvillet, ayant récolté pour une étude morphologique
des larves considérées par lui comme des larves de Riolus et examinées
sous cette rubrique, constatait qu’elles différaient de mon type Riolus
par l’existence d’une échancrure du neuvième tergite abdominal (Mar¬
villet, 1960). Et cet auteur, tout comme Steffan, doutait de la valeur
générique de la structure du neuvième tergite abdominal...
Et Berthèlemy et Stiiagiotti (1965) ont définitivement écarté toute
confusion étudiant d’ailleurs à leur tour les larves de Normandia nitens,
qui sont en effet tout à fait différentes — comme on pouvait s’y attendre —
des véritables larves de Riolus.
M. Berthèlemy a bien voulu nous donner une de ces larves dont nous
avons pu ainsi faire nous-même l’examen et nous donnons plus loin la
diagnose générique des larves de Normandia.
D’autre part nous pouvons en même temps définit les caractères lar¬
vaires des Grouoellinus dont nous avions mentionné la présence en Europe
et qui sont bien représentés dans la région paléarctique.
A l’occasion du Congrès International d’Entomologie de Londres en 1964,
grâce à l’amabilité de M. J. Balfour Browne, nous avons procédé à
l’examen complet de la collection de larves de Coléoptères aquatiques
du British Muséum ; M. J. Balfour Browne a bien voulu de plus nous
envoyer en communication les types qui pour nous paraissaient les plus
dignes d’intérêt.
C’était le cas notamment d’assez nombreuses larves accompagnées
d’imagos également abondants provenant d’un torrent rapide du Mt. Kiri-
shima au Japon, recueillis par Ueno en 1931. Ce matériel était étiqueté :
Grouvellinus n. sp.
13
Nous donnerons donc également ci-contre les caractéristiques larvaires
du genre Grouoellinus.
Et nous pourrons dresser ainsi un nouveau synopsis des larves des
Helminthinae de la région paléarctique, synopsis qui, étant donnée la
faune assez spéciale du Japon — comme nous l’indiquerons plus loin —
sera surtout valable pour la faune européenne.
Genre Normandia Pic.
Larves allongées à segments non prolongés sur les côtés et relativement
peu rétrécis dans leur partie antérieure, n’ayant par conséquent rien de
l’aspect « moniliforme » si caractéristique des larves du genre Riolus
avec lesquelles il est impossible de les confondre.
Toutefois, comme les larves des Riolus, elles ne possèdent pas de carène
sagittale tergale même au niveau du neuvième segment abdominal.
Capsule céphalique couverte de tubercules piligères, dépourvue des
longs poils latéraux des larves de Limnius (Lathelmis) . Les antennes
sont de longueur médiocre à premier segment court, le deuxième au moins
deux fois plus long et imperceptiblement élargi distalement, l’article
terminal flanqué d’un article latéral (bâtonnet, Marvillet) subégal à
lui ; les antennes sont donc assez voisines de celles des larves des Riolus
et différentes de celles des larves des Limnius.
La distribution des poils à la face dorsale du labre nous paraît peu carac¬
téristique. On trouve à la fois des poils simples et des poils laciniés, carac¬
tère commun à beaucoup de larves d’ Helminthinae paléarctiques mais
les opposant aux larves des Helmis, Dupophilus chez lesquelles il n’existe
que des poils laciniés.
Remarquons en passant que les figurations données par les auteurs
diffèrent quelque peu. C’est ainsi que d’après Berthélemy et Stragiotti,
le labre possède six paires de poils, les deux paires les plus externes et la
deuxième paire à partir de la ligne sagittale étant formées de poils simples,
ce qui est conforme à ce que nous avons nous-mêmes figuré chez Riolus
(Bertrand, 1939) ; par contre chez Marvillet on voit un labre avec
seulement cinq paires de poils, tout comme dans le labre de Riolus sub-
violaceus d’après Berthélemy et Stragiotti.
0,S"”n
Fig. 1. — Larve de Normandia ( Riolus ) nitens Mull., ensemble.
— 163 —
Les segments thoraciques sont grands, le prothorax le plus grand, peu
rétréci en avant, le mesothorax et le metathorax au contraire rétrécis
antérieurement avec au mesothorax les petites saillies stigmatiques à la
limite des deux régions chez les larves au sixième stade.
A la face ventrale les segments du thorax offrent des pièces sternales
impaires et chacun seulement deux pièces pleurales latérales ; les cavités
coxales antérieures sont ouvertes.
Les pattes sont robustes et courtes ; avec des griffes fortes et recourbées.
Les poils des pattes sont généralement courts, simples ou faiblement rami¬
fiés ; toutefois, contrairement à la représentation faite par Marvillet,
le couple de poils inféro-antérieur et inféro-postérieur des tarses se fait
remarquer par sa plus grande longueur.
Les segments abdominaux sont assez courts et sensiblement plus larges
que longs, surtout les segments antérieurs et moyens, du premier au hui¬
tième. Comme nous l’avons indiqué ci-dessus, la région antérieure des
segments est sensiblement rétrécie mais beaucoup moins que chez Riolus.
Les stigmates forment de petites saillies latérales sur les côtés comme
au niveau du mesothorax chez les larves parvenues au sixième stade.
A la face ventrale, les sutures pleurales, comme chez Riolus, ne sont
distinctes qu’au niveau des deux premiers segments, comme l’indiquent
Berthélemy et Stragiotti et, comme nous avons pu le constater nous-
même, si les pleurites du premier segment sont trapézoïdaux, et bien
visibles, ceux du deuxième sont triangulaires et surtout très étroits.
Le neuvième segment abdominal est grand, égalant environ la longueur
des trois segments qui le précèdent, de contour cylindroconique, le tergite
dépourvu de carène (comme tous les autres segments d’ailleurs) et muni
de deux dents postérieures peu écartées, de longueur moyenne. La pré¬
sence des dents postérieures distingue les larves des N ormandia des larves
des Riolus.
Fig. 2. — Larve de Normandia (Riolus) nitens Mull., antenne et labre (adapté de Berthélemy
(larve au dernier stade).
Opercule arrondi en avant, subtriangulaire vers l’arrière ; les stylets
anaux sont subapicaux comme chez Riolus, mais également chez Esolus,
Helniis et Limnius.
L’ornementation tégumentaire offre quelques rapports avec celle des
larves des Riolus. Les tubercules piligères sont lisses (munis de minuscules
— 164 —
aspérités chez Riolus, d’après Berthélemy et Stragiotti), assez globu¬
leux, sans pointes accusées, ceux du bord postérieur plus allongés, ceux
de la face ventrale plus petits et de plus absents sur le neuvième segment.
Les poils varient selon les régions du corps ; ces poils sont réduits au niveau
des tergites, courts, faiblement frangés sur les côtés tandis qu’au contraire
ils sont frangés et même un peu laciniés distalement au niveau du bord
postérieur des tergites où ils s’insèrent d’ailleurs sur des tubercules rela¬
tivement étroits et allongés. Enfin les poils deviennent simples en quelques
points de la face ventrale, notamment au niveau du neuvième segment.
Ajoutons que dans la région antérieure des tergites existent de minuscules
écailles cuticulaires plus ou moins triangulaires avec petites pointes.
Berthélemy et Stragiotti ont remarqué le passage brusque « du
type d’ornementation dorsal au type d’ornementation ventral ». Ajoutons
que l’interprétation de l’ornementation tégumentaire chez ces auteurs
diffère quelque peu de celle de Marvillet ; ce dernier auteur figure en
effet des tubercules tergaux portant des poils fortement laciniés, les poils
du bord postérieur laciniés seulement dans leur région distale. D’après
ce que nous avons pu voir nous-mème, l’ornementation tégumentaire
serait conforme à l’interprétation de Berthélemy et Stragiotti.
Coloration verdâtre à vert brunâtre différant ainsi de la teinte sombre
et bistre ou noirâtre des larves des Limnius.
D’après la diagnose qui précède, les différences larvaires entre Riolus
et Normandia sont bien accusées tandis que les ressemblances entre les
formes imaginales des mêmes genres ont, comme indiqué ci-dessus, long¬
temps permis la confusion. Un cas strictement inverse existe en Afrique
éthiopienne ; c’est celui des larves des Pseudancyronyx et des Epidelmis
(Bertrand, 1962, 1965).
Les larves des Pseudancyronyx ( Ancyronyx auct. part.) ressemblent
très superficiellement à celles de nos Helmis, mais beaucoup plus en
réalité à celles des Epidelmis, genre endémique austral, signalé aussi de
la région méridionale de l’Angola (Delève, 1966).
A première vue, le faciès des larves des Pseudancyronyx est le même ;
pour les distinguer il faut examiner l’ornementation tégumentaire et les
antennes.
Comme les larves des Pseudancyronyx, les larves des Epidelmis se ren¬
contrent le plus souvent en colonies nombreuses, les larves des deux
genres en association avec de nombreux imagos. Et précisément nous
avions été frappé en récoltant de nombreuses larves de type Pseudancyronyx
aux environs du Cap, de trouver avec elles des imagos très différents
des Pseudancyronyx aux longues pattes qui les font ressembler à nos
Helmis européens.
Matériel. — La diagnose qui précède a été rédigée d’après les des¬
criptions plus détaillées données par Marvillet de larves de N. nitens
provenant des environs de Dijon et de Berthélemy et Stragiotti qui
ont examiné des larves du Massif Central, des Petites Pyrénées et de
Corse. M. Berthélemy nous a communiqué une larve de Céret (Lot).
— 165
Genre Grouvellinus Champion.
Larves de forme allongée à segments bien convexes en-dessus, sans
prolongements sur les côtés, mais pourvus de saillies paires sur la région
médiane des tergites.
La capsule céphalique, entièrement couverte dorsalement de tuber¬
cules piligères porte des antennes assez massives à premier article court,
le deuxième un peu plus de deux fois plus long, un peu élargi distalement
et muni d’un article terminal plus grêle ; flanqué d’un article latéral
(bâtonnet, Marvillet) un peu plus court, cylindrique.
Le labre à sa face dorsale est pourvu de poils tous laciniés au nombre
de douze paires, tous ces poils profondément divisés assez près de leur
base, les poils des trois paires les plus externes plus grands, à branches
moins nombreuses mais très longues, les paires internes sensiblement
plus courtes et revêtant un aspect « palmé », l’absence de poils simples
rappelant le labre des larves des Helmis et des Dupophilus.
Les segments thoraciques sont grands, à côtés assez arrondis, un peu
rétrécis en avant, le prothorax plus grand que les segments suivants.
A la face dorsale, les tergites des dépressions latérales ne définissant
pas de fortes saillies ; par contre, il existe une dépression sagittale sépa¬
rant des saillies longitudinales divergeant en avant sur le prothorax,
légèrement convergentes au contraire sur le mesothorax et le metathorax ;
ces saillies tergales sont un peu plus accusées sur le mesothorax et le meta¬
thorax. Elles sont assez bien délimitées en dehors ; toutefois, comme
pour les saillies tergales abdominales, c’est en examinant la larve de profil
que l’on apprécie le mieux leur importance.
A la face ventrale les segments thoraciques offrent une pièce sternale
et seulement deux pièces pleurales latérales ; les cavités coxales antérieures
sont ouvertes.
Les pattes sont grandes, à segments allongés, les griffes longues et recour¬
bées apicalement ; elles portent des poils disséminés ; des poils subdistaux
plus longs ; le couple de poils inféro-antérieur et inféro-postérieur est
particulièrement bien développé. Ces poils sont plus ou moins divisés.
Les segments abdominaux sont assez courts, les arêtes latérales bien
marquées, la région antérieure plus étroite, les deux tiers postérieurs au
contraire formant saillie sur les côtés ; chez les larves au dernier stade,
les stigmates du premier au huitième segment à la limite des deux régions
forment des saillies minuscules, analogues à celles de la paire meso-
thoracique.
Tous les segments abdominaux, jusqu’au huitième compris, sont munis
de saillies tergales analogues à celles du mesothorax et du metathorax,
saillies en bosses plus accusées vers l’arrière. Ces saillies rappellent celles
observées chez les larves des Tolriolüs du Mexique et les larves indéter¬
minées de l’Insulinde (Bertrand, 1955).
On sait que chez un certain nombre de larves d’Helminthinae de la
région néarctique (Bertrand, loc. cit.) les tergites ont des saillies sagittales
et en examinant seulement les larves des Grouvellinus par la face latérale
166
o.smm .
Fig. 3. — Larve de Grouvellinus marginatus Kono, ensemble.
— 167 —
une confusion serait possible sur le nombre et la position des « bosses »
constituées par les saillies tergales.
A la face ventrale des sutures n’isolent les sternites que jusqu’au
niveau du septième segment inclusivement.
Le neuvième segment abdominal est grand, de longueur à peu près
égale à celle des trois segments précédents réunis, avec une carène sagit¬
tale très nette, l’extrémité du tergite avec deux dents postérieures
médiocres, peu écartées, mais bien distinctes. Opercule grand, arrondi
antérieurement puis allongé vers l’arrière ; les stylets anaux sont nor¬
maux, grands, bien développés, munis de bouquets de poils vers leur
base tout comme chez les larves des Stenelmis et Oulimnius ( Limnius
auct.).
Fig. 4. — Larve de Grouvellinus marginatus Kono : antenne et labre
(larve au dernier stade).
L’ornementation tégumentaire est caractérisée par son homogénéité,
sclérites dorsaux et ventraux presque entièrement couverts de tubercules
piligères, seulement plus denses sur la face dorsale. Ces tubercules piligères
sont globuleux plus ou moins bicuspides, les poines ou même lobes mousses,
surtout visibles sur la rangée du bord postérieur des tergites ou sur les
saillies tergales. Les poils eux-mêmes, de développement variable, même
au bord postérieur des tergites, et sur les saillies sont courts et élargis,
et non laciniés, au plus légèrement frangés. On remarque à l’abdomen
l’absence des écailles cuticulaires dans la région antérieure des segments
où il existe seulement des tubercules piligères plus espacés et plus petits.
Coloration générale bistre verdâtre, coloration due au revêtement de
tubercules piligères qui est particulièrement dense.
Matériel. — Larves assez nombreuses de divers âges, provenant des
pierres d’un torrent rapide sur les flancs du Mont Kirishima (province
Ozumi) dans l’île Kiou Siou (Ueno, coll. l-x-1931). Avec les larves se
trouvent également de nombreux imagos déterminés comme : Grouvel-
linus nov. sp. (Collection du British Muséum).
Comme nous l’avons mentionné ci-dessus, le genre Grouvellinus est
représenté par trois espèces au Japon ; ce sont : G. marginatus Kono,
G. subopacus Nomura et G. nitidus Nomura).
La seconde de ces espèces, de forme ovalaire, est de petite taille (n’attei¬
gnant pas 2 millimètres) ; au contraire les deux autres espèces, plus
grandes, dépassant 2 millimètres, sont de forme allongée, subparallèle.
— 168 —
G. nitidus, plus grand, comme son nom l’indique, est remarquable par
la surface lisse et brillante du pronotum et les interstices des élytres à
faible rugosité ; on remarque toutefois un léger reflet bronzé absent chez
G. babai Nomura, espèce de Formose.
Les deux espèces sont d’ailleurs voisines et avaient été même primiti¬
vement confondues (Nomura, 1961) ; plus tard en créant la nouvelle
espèce : G. nitidus, Nomura a dressé un synopsis des Grouvellinus du
Japon et de Formose auquel nous empruntons les caractères ci-dessus
cités et que nous avons utilisé pour identifier les Grouvellinus du British
Muséum (Nomura, 1963).
La répartition géographique des deux espèces est un peu différente
car tandis que G. marginatus est connu de Honshu, Shikoku et Kyushu,
G. nitidus n’a été capturé que dans Honshu. D’ailleurs, interrogé par nous,
M. S. Nomura a bien voulu nous indiquer que d’après la provenance,
les spécimens du British Muséum appartenaient vraisemblablement à
G. marginatus, car « G. marginatus are abundant in the south of Japan,
whereas G. nitidus found in the North ».
Ajoutons que G. marginatus a été figuré dans « Iconographia Insectorum
Japonicorum, II, Coleoptera » (Nomura, 1963) et que si la collection
Grouvelle au Laboratoire d’Entomologie du Muséum comprend douze
espèces, provenant de diverses parties du monde, y font défaut à la fois
le type du genre et les espèces japonaises et de Formose, jadis inconnues.
Fig. 5. — Ornementation tégumentaire : larve de Grouvellinus (à gauche)
et de Normandia (à droite).
169 —
Synopsis provisoire des larves de Dryopides de la région paléarctique
(d’après Bertrand, 1955, modifié et complété).
1(4). Larves toujours cylindriques, de teinte rousse (faciès de larves d’Ela-
térides ou de Tenebrionides), à pattes très courtes. Ocelles petits et
écartés les uns des autres, au nombre de six, dont un ventral. Huitième
paire de stigmates abdominaux latéro-dorsale ; opercule ovalaire ;
pas de branchies anales [larves xylophages ou rhizophages, parfois
terrestres (Dryopinae)].
2(3). Huitième et neuvième segments abdominaux munis de crochets dor¬
saux : un crochet impair, médian dirigé en arrière sur le huitième,
deux crochets dirigés en avant sur le neuvième ; des cannelures pro¬
fondes au bord antérieur des tergites . Helichus Erichson.
3(2). Huitième et neuvième segments abdominaux non munis de crochets
dorsaux, pas de cannelures profondes au bord antérieur des ter¬
gites . Dryops Olivier.
4(1). Larves rarement cylindriques, d’une autre teinte, à pattes plus longues.
Ocelles groupés au nombre de cinq, pas d’ocelle ventral. Tous les
stigmates abdominaux latéraux ayant même position ; opercule
variable ; des branchies anales (Larves toujours aquatiques, géné¬
ralement pétricoles et microphages, rarement xylophages et à la
surface des bois immergés (non mineuses) .
Helminthinae (Elmidae Hinton, Potamophilinae ou Larinae et Hel-
miinae auct.).
5(6). Larves robustes, de grande taille, à segments élargis d’avant en arrière,
les tergites du prothorax au huitième segment abdominal, munis
de deux paires de fortes saillies (Larves xylophages) .
Potamophilus Germar (Potamophilini).
6(5). Larves n’offrant pas l’ensemble des caractères précédents, de taille
médiocre ou petite, de faciès très varié ; tergites pourvus au plus d’une
paire de saillies (Larves pétricoles et microphages, rarement xylo¬
phages) . Helmiini.
7(8). Tergites sans carène sagittale, sauf le plus souvent au niveau du neu¬
vième segment abdominal ; corps jamais pourvu d’expansions laté¬
rales, thoraciques et abdominales.
8(17). Neuvième segment abdominal muni de dents postérieures plus ou moins
écartées.
9(10). Dents du neuvième segment abdominal assez courtes, bien écartées,
séparées par une lame un peu sinuée ; neuvième segment abdominal
caréné, le sternite du premier segment abdominal déprimé avec carène
sagittale ; cavités coxales antérieures fermées .... Sienelmis Dufour.
10(9). Dents du neuvième segment abdominal plus rapprochées, non séparées
par une lame.
11(14). Pleurites abdominaux distincts au moins jusqu’au niveau du cinquième
segment abdominal ; cavités coxales antérieures ouvertes ; neuvième
segment abdominal caréné.
12(13). Segments à côtés subparallèles et à tergites sans saillies (Larves xylo¬
phages) . Macronychus Muller.
— 170 —
13(12).
14(11).
15(16).
16(15).
17(8).
18(7).
19(22).
20(21).
21(20).
22(19).
23(24).
24(23).
Segments élargis vers l’arrière, avec une paire de saillies dorsales du
prothorax au huitième segment abdominal .
Grouvellinus Champion ( Microdes Motschulsky).
Pleurites abdominaux distincts seulement jusqu’au deuxième ou troi¬
sième segment ; stylets anaux subapicaux.
Neuvième segment abdominal caréné ; tégument à tubercules piligères
grands, à deux pointes aiguës très inégales, les poils nettement rami¬
fiés, le plus souvent plus longs et bifurqués au bord postérieur des
tergites . Limnius Muller [Lathelmis Reitter).
Neuvième segment abdominal non caréné ; tégument à tubercules
piligères obtus, non ramifiés ; faiblement ciliés ; ceux du bord pos¬
térieur des tergites plus longs .
Normanâia Pic (A ptykto phallus Stefïan).
Neuvième segment abdominal sans dents postérieures et sans carène ;
la plupart des segments abdominaux sans pleurites distincts ; seg¬
ments comme renflés, à longs poils dressés . liiolus Mulsant.
Tergites munis d’une carène sagittale, sauf exception ; corps plus ou
moins déprimé avec parfois expansions latérales des segments tho¬
raciques et abdominaux (dans ce dernier cas, parfois pas de carène
sur le neuvième segment abdominal).
Segments sans grandes expansions latérales thoraciques et abdominales.
Neuvième segment abdominal assez élargi en avant ; bord postérieur
des tergites à poils appliqués assez longs ; stylets anaux normaux..
Oulimnius des Gozis ( Limnius Erichson).
Neuvième segment abdominal peu é'argi en avant, à côtés plus ou
moins suparallè'es ; bord postérieur des tergites à poils courts ; stylets
anaux subapicaux . Esolus Mu'sant et Rey.
Segments à grandes expansions latérales thoraciques et abdominales.
Neuvième segment abdominal muni de dents postérieures et d’une
carène dorsale ; stylets anaux subapicaux ; poils plats des expansions
latérales à longues franges ; griffes des pattes en position normale. .
Helmis Latreille.
Neuvième segment abdominal sans dents postérieures et sans carène
dorsale ; stylets anaux normaux ; poils plats des expansions latérales
largement ovalaires et à bord seulement cilié ; griffes des pattes diri¬
gées en avant . Dupophilus Mulsant et Rey.
Le tableau ci-dessus porte à treize le nombre des genres de Dryopides
connus à l’état larvaire dans la région paléarctique, mais il est important
de remarquer à nouveau qu’il couvre en réalité surtout la faune de l’Europe
et de l’Afrique du Nord.
Tous les genres de cette partie du monde y paraissent représentés ; tout
au plus, parmi les Helminthinae continue à y faire défaut : Ludyella
Reitter (L. corticariformis) cité d’Espagne mais dont l’origine reste dou¬
teuse (Bertrand, 1955). Par contre, ce tableau est peu utilisable pour
la partie la plus orientale de la région paléarctique, en l’espèce le Japon ;
en effet la faune japonaise de Dryopides, bien étudiée par plusieurs
spécialistes, dont Nomura, comprend un certain nombre de genres exis¬
tant dans la région néarctique, et dont les premiers états ont été décrits
— 171 —
dans cette dernière région ; ce sont : Optioservus Sanderson, Cleptelmis
Sanderson, OrAobrevia Sanderson, Zaitzevia Champion (Sanderson, 1953-
1954 ; Bertrand, 1955) et Sanderson ( loc . cit.) mentionne avoir exa¬
miné une larve de Zaitzevia en provenance du Japon. Par ailleurs il faut
indiquer que la larve figurée par Fukuda, Kurosa et Hayashi (1959)
sous la rubrique : Ilelmis, ne peut appartenir à ce genre absent du Japon,
comme d’ailleurs de la région néarctique. Et le seul genre commun au
Japon et à l’Europe, est le genre Stenelmis (indépendamment de Grou-
vellinus).
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 1, 1967, pp. 173-187.
RECHERCHES SUR LES OPILIONS
DU GENRE ISCHYROPSALIS
(F AM. ISCHYROPSALIDAE )
IV. Ischyropsalis nodifera Simon.
Par Ed. DRESCO
Historique.
I. nodifera est décrit par Simon en 1879 (7, p. 270) sur des exemplaires
— indiqués par lui et Ç — provenant des Basses-Pyrénées : Saint- Jean-
de-Luz ! Ascain ! ; il donne un dessin du corps en-dessus (voir plus loin).
La même année, Simon (8) publie I. sharpi (description donnée à une
séance de la Soc. Ent. de France ; pas de figures) sur des individus capturés
dans les grottes de Saint-Adien, entre Zumarraga et Alsasua (Espagne).
En 1881 (9, p. 2) il écrit — et nous répétons ses propres termes car cela
est très important et la publication est difficile à obtenir : « I. nodifera. —
L’étude que j’ai faite cette année m’a prouvé que VI. sharpi n’est autre
que l’adulte de I. nodifera que j’ai décrit sur de jeunes individus encore
incolores. Les grosses nodosités, si remarquables chez les jeunes, se
changent chez l’adulte en des séries transversales de tubercules. Pour
la description de cette espèce, je dois renvoyer aux Ann. Soc. ent. Fr.,
1879, p. cxxix, Bulletin. »
Ainsi donc, la description de I. nodifera est à prendre sur I. sharpi
(voir plus loin).
Nous devons également ajouter que ces lignes citent en référence la
description de I. nodifera Simon 1879 (7), où figurent les descriptions
du $ et de la Ç, et où Simon a fait apparaître le caractère des « tubercules
bas, irréguliers, arrondis ou ovales » dans ses deux tableaux dichotomiques
sans mentionner l’état immature des individus décrits.
En 1907, Simon (10) répète la synonymie de I. sharpi avec I. nodifera
et il indique l’espèce de la Cueva del Molino, Vio, province de Huesca,
Espagne (matériel Biospeologica, que nous n’avons pas au Muséum de
Paris, mais qui doit être à l’Institut de Cluj, en Roumanie). Il cite à nou¬
veau les localités et l’habitat déjà cités en 1881.
En 1911, Simon (11) cite l’espèce de la province de Santander, Cueva
de Cobreces et de la province d’Oviedo, Cueva del Sell, près de Panés.
En 1914, Roeweb (3) donne les descriptions de Simon, 1879 ; il figure
le corps d’après ce dernier, et rappelle les localités de Simon, 1879 et
de I. sharpi (Santander).
— 174
En 1923, même publication de Roewer (4) qui note ne pas avoir vu
les types de Simon.
Dans ces deux travaux de Roewer, le rappel des localités citées par
Simon en 1907 et 1911 ne figure pas : Roewer ne semble pas avoir eu
connaissance de ces publications.
En 1935 (5, p. 82) Roewer cite une nouvelle localité pour I. nodifera :
1 $, 1 pull., grotte de Lestelas, Cazavet, Ariège, France (détermination
erronée, voir plus loin).
En 1936 (2, p. 5) Mello-Leitâo, dans une étude sur les Opilions de
Catalogne, donne le catalogue des Opilions d’Espagne, et il indique
(p. 12) pour 7. nodifera : Hautes-Pyrénées, province de Santander ; il
n’est pas certain qu’il ait eu connaissance de Simon, 1879 (8), mais il a
pris ses références des travaux de Roewer, 1914 ou 1923. Son indication
« Hautes-Pyrénées » est une erreur, c’est Basses-Pyrénées qu’il faut lire
(Roewer a toujours bien noté Niedre Pyrenâen).
En 1950 (6, p. 40) Roewer cite l’espèce et la figure (p. 41) ; il cite la
bibliographie analysée ci-dessus et note les stations connues ; à ce sujet
il faut remarquer que tout le matériel de ces stations est indiqué par
Roewer : Mus. Paris (vidi 1935). Nous n’avons pour le moment retrouvé
qu’une partie de ce matériel.
Nous ne citons que pour mémoire Kraus, 1961 qui donne une liste
des Opilions de la péninsule ibérique et qui rappelle, pour l’espèce,
Roewer, 1950.
Caractères morphologiques.
Nous rappelons les précisions suivantes :
1) 7. nodifera Sim. 1879 a été décrit sur des immatures (9).
2. 7. sharpi Sim. 1879 a été mis en synonymie avec nodifera, sharpi
étant l’adulte de nodifera.
3) 7. nodifera ne semble pas avoir été figuré autrement que par le
corps (7, pl. XXIV, fig. 4, sexe non précisé) et par les chélicères (çj et Ç,
Roewer, 1950, p. 41, « nach Expi. Roewer 1935 », « Mus. Paris (vidi 1935) ».
Nous discutons plus loin la validité de ces figures.
Afin de refaire les descriptions du $ et de la Ç de nodifera, il fallait donc
retrouver les types de 7. sharpi. Nous ne les avons pas retrouvés isolés
dans la collection Simon, et le catalogue manuscrit de Simon indique :
n° 2445 — nodifera E. S. — Biscaye,
n° 1086 — nodifera E. S. (sharpi) — - Biscaye — Cobreces — p. San¬
tander (Brol.).
Le tube 1086 porte cette même inscription et contient 8 $ et 4 $, déter¬
minés, mis en synonymie et étiquetés par Simon lui-même. Nous retenons
que l’ensemble de ce matériel est bien de l’espèce I. nodifera et que c’est dans
ce tube que nous avons choisi le lectotype $ et la Ç que nous considérons
comme typique, afin de les décrire.
— 175 —
Remarques très importantes.
I. — Sur les diagnoses de Simon. Nous avons déjà par ailleurs (1) signalé
la variabilité des caractères morphologiques utilisés pour la détermina¬
tion des Ischyropsalis ; les individus de même sexe, pris dans le même
biotope sont souvent différents. Simon l'avait déjà remarqué et dans ses
descriptions de 1879 (7, nodifera ) il décrit l’espèce, non pas d’après un
type, mais d’après plusieurs individus qu’il estime de la même espèce ;
nous relevons ainsi les chiffres suivants concernant le nombre des tuber¬
cules ornant l’article basal de la chélicère :
dessus : S : 4 — Ç : 3.
côté externe : J : 4 ou 5 — • Ç : 6 à 8.
côté interne : <? : 3 ou 4 — Ç : 6.
dessous interne : c? : 6 à 8 — ? : 4 ou 5.
dessous externe : <J : 3 ou 4 — $ : 3.
Signalons également que le nombre de ces tubercules varie parfois
d’une chélicère à l’autre (droite ou gauche) sur le même individu.
II. — L’étude du matériel-type de Simon, où sont groupés des $
(8 (J) et des $ (4 Ç), ainsi que l’examen des nodifera de notre collection
(83 et 50 Ç), nous montre que :
a) les descriptions — nodifera et sharpi — de Simon concernant les
chélicères des $ de ces deux espèces mises en synonymie par lui sont
acceptables et correspondent bien aux dessins que nous donnons et exécu¬
tés d’après le matériel-type de Simon (voir figures).
b) les descriptions du $ de nodifera et de sharpi sont erronées ; l’article
basilaire de la chélicère du ne porte pas les « quatre forts tubercules
courbés en avant » ( nodifera , Simon, 7) ou les « cinq denticules longs, égaux,
espacés... » ( sharpi , Simon 8).
Il est difficile d’expliquer cette erreur. Il est possible que Simon ait
pris pour rj les individus Ç aux chélicères longues, et pour Ç les $ aux
chélicères moins longues (voir Simon, 8). Dans ce cas, les de l’espèce,
dont l’article basal des chélicères ne comporte pas de grands denticules
et en est parfois totalement dépourvu, auraient été considérés comme
« immatures ».
Simon s’est certainement aperçu plus tard de cette erreur, car le fait
d’avoir étiqueté un tube « 1086 — Isch. nodifera E. S. (sharpi) — Cobreces
• — Santander », tube ne contenant que des adultes i'rj et Ç) et d’avoir
isolé les immatures dans un autre tube « 2445 — • nodifera E. S. — Biscaye »
montre qu’il s’est servi de ces individus pour déterminer nodifera par la
suite (1907, 1911), mais il n’a jamais publié de rectification de la diagnose
du <J.
III. — Nous pouvons également certifier qu’il ne semble pas y avoir
eu mélange de matériel dans la collection Simon, car nos captures per-
176
sonnelles nous ont permis de retrouver les deux sexes réunis dans les
mêmes grottes, et les $ que nous figurons sont bien les £ de nodifera.
IV. — Les dessins de Roewer, 1950 (6, t. 4, fig. a, b, c, d) ne sont pas
bons, ce sont des schémas établis d’après les descriptions de Simon. Ils
ne peuvent absolument pas servir pour déterminer I. nodifera. Toutes
les figures que nous publions sont faites d’après des individus dont nous
signalons l’origine.
V. — Simon, en 1879, a publié un dessin du corps vu en-dessus de
I. nodifera (7, pl. XXIV, fig. 4), sans indication de sexe. Sur ce dessin,
tous les tergites sont séparés, et il n’y a pas de bouclier dorsal ; de plus,
Roewer, en 1914 (3, p. 116) et en 1923 (4, p. 689), reproduit le même
dessin, d’après Simon, et il ajoute « Ç ».
Nous avons recherché et retrouvé, dans la coll. Simon, tube N° 2445,
un individu qui correspond à cette figure et qui est très probablement
l’exemplaire dessiné : en effet, sur cet individu, de couleur très claire, on
voit fort bien les tergites séparés et l’absence de bouclier dorsal : cet animal
n est pas adulte.
Nous avons repris les 1. nodifera adultes du matériel-type de la coll.
Simon et nous avons pu constater que tous les spécimens (8 et 4 Ç)
n’ont pas les tergites séparés, mais que leur abdomen, en-dessus, est
orné d’un bouclier dorsal (segments I à V) et de tergites séparés (seg¬
ments VI et VII).
Dans ces conditions, il faut absolument ne pas tenir compte de ces dessins,
ni de ce caractère, pour identifier I. nodifera. Nous reviendrons sur cette
question.
Descriptions du $ lectotype.
Cobreces, Santander, Espagne (tube n° 1086, coll. Simon).
Nous reprenons la description de I. sharpi, que nous modifions (en ita¬
lique) pour les raisons indiquées plus haut, et que nous complétons.
Céphalothorax, plaque et segments abdominaux noir mat ; chélicères
noir brillant ; patte-mâchoire blanc testacé, avec la pointe tarsale rem¬
brunie ; pattes fauves, avec les patellas brunes et les articulations nette¬
ment annelées de brun. — Céphalothorax et abdomen fortement rugueux ;
bord postérieur du céphalothorax pourvu d’une ligne transverse de
10 denticules, dont les 2 médians plus forts ; abdomen marqué de 7 lignes
transverses de tubercules, dont les postérieurs plus gros. — Dessous du
corps finement rugueux. Hanches assez fortement tuberculeuses. — Ché¬
licères très longues : 1er article droit, graduellement atténué à la base,
tronqué droit à l’extrémité sans élargissement latéral brusque, partie
apicale interne poilue, mais pourvue en-dessus d’une forte saillie conique,
munie d’une ligne dorsale de 3 denticules courts, bas, l’apical plus gros ;
en-dessous, deux lignes de petits tubercules bas, peu nombreux (2 face interne,
3 face externe), pédicule de la main presque lisse. — Fémur de la patte-
mâchoire pourvu en-dessous, à la base, d’un petit tubercule obtus ; patella
177
mutique ; crins de la patte-mâchoire tous plus courts que le diamètre
des articles.
Nous y ajoutons :
Pattes ambulatoires annelées, longues ; Fémurs et Tibias fauves avec
anneaux foncés à l’extrémité ; métatarses fauves avec anneaux foncés
à la base. — Abdomen avec les segments dorsaux ornés de légers denticules
plus marqués sur les segments arrière. — Article basal de la chélicère,
vu en bout, avec une bosse déportée vers l’intérieur (fig. 6). — Mamelon
oculaire important, haut, fortement canaliculé (fig. 1).
1 : lectotype, mamelon oculaire, vue arrière, X 25 ; 2 : chélicère droite, face externe, X 16 ;
3 : d°, face interne, X 16 ; 4 : d°, article basal, vu du dessus, X 16 ; 5 : d°, vu du dessous,
X 16 ; 6 : chélicère droite, article basal, vu en bout, X 40.
Mensurations et rapports.
Chélicères : article basal, long. 4,06 mm, larg. 0,56 mm, rapport
, - - — 7,22 ; article apical long. 3,44 mm, larg. 1 mm, rapport ,° ^ = 3,44
larg. larg.
(fig. 2 à 6).
14
— 178
Mamelon oculaire : largeur, yeux compris = 0,85 mm ; intervalle entre
les yeux : 0,52 mm ; diamètre des yeux : 0,2 mm. Position du mamelon
oculaire : de l’axe des yeux aux creux antérieurs du céphalothorax :
0,64 mm ; des creux antérieurs du céphalothorax à l’axe des denticules
arrières du céphalothorax : 1,68 mm ; rapport de ces deux longueurs :
2,625.
Patte-mâchoire : F : 3,12 mm — patella : 1,56 mm — ■ Tibia : 2,5 mm —
Tibia
tarse : 1,44 mm — Rapport - — — = l,b.
patella
Pattes ambulatoires longues :
Fémurs : I : 6,25 — II : 8,6 — III : 5,31 — - IV : 7,62 mm.
Tibias : I : 3,87 — II : 7,19 — III : 3,6 — IV : 5,44 mm.
Métatarses II munis de 3 articles apicaux.
Pénis : fig. 9. Ce pénis n’est pas celui du lectotype, mais celui d’un
syntype de même provenance (tube n° 1086, coll. Simon).
Variations.
Le matériel-type de la coll. Simon comprend 8 £ (lectotype et syn-
types) ; leurs pattes sont longues, mais l’un des syntypes a des pattes
courtes tout en ayant l’armature de l’article basal des chélicères bien
développée (fig. 20 et 21) :
long. Fémur II : 6 mm — - (lectotype = 8,6 mm),
long Tibia II : 4,8 mm — • (lectotype = 7,19 mm).
Article basal des chélicères : tubercules supères presque égaux, long, du
plus grand (l’apical) : 0,17 mm ; largeur de l’article au milieu : 0,57 mm
(lectotype : 0,56 mm).
Le matériel ((J) des Cuevas de Iturmendi, signalé plus loin, permet les
remarques suivantes : les deux $ ont les pattes-mâchoires fauve testacé
pâle ; les pattes ambulatoires sont annelées : Fémurs testacés avec partie
apicale noire ; patellas noires ; Tibias testacés obscurcis à l’extrémité.
Mais les longueurs des pattes sont très différentes d’un individu à l’autre,
et l’individu à pattes longues a un abdomen avec des denticules transverses
sur chaque segment, tandis que celui à pattes courtes a des denticules
peu visibles, beaucoup moins gros et moins nombreux. Voici les chiffres :
1 (J. — Patte-mâchoire : F. : 2,97 — patella : 1,5 — Tibia : 2,5 —
tarse : 1,45 mm.
Pattes ambulatoires :
Fémurs : I : 7,5 — II : 11,25 — III : 6,25 — IV : 9,16 mm.
Tibias : I : 4,69 — II : 8,44 — III : 4,37 — IV : 5,62 mm.
1 (J. — - Patte-mâchoire : F. : 2,7 — patella : 1,456 — Tibia : 2,34 —
tarse : 1,4 mm.
Pattes ambulatoires :
— 179 —
Fémurs : I : 5,62 — II : 8,125 — III : 4,69 — IV : 6,87 mm.
Tibias : I : 3,75 — II : 6,25 — III : 3,44 — IV : 5 mm.
(J lectotype. — Voir plus haut.
Ces exemples montrent que, chez les la longueur des pattes est extrê¬
mement variable et que cette variation est importante ; nous résumons :
Fémur II : de 6 à 11,25 mm.
Tibia II : de 4,8 à 8,44 mm.
Remarques.
L’examen des $ (lectotype, syntypes et matériel étudié, voir plus
loin) nous montre que l’armature de l’article basal des chélicères est
variable : les denticules sont courts, courbés vers l’avant ; leur longueur
est variable : parfois ils sont à peine marqués par une bosse sur l’article,
et on passe par tous les stades jusqu’à leur longueur maximale, laquelle
ne paraît pas dépasser la moitié de la largeur moyenne de l’article.
Leur nombre est en général de 3 ; rarement il y en a 4. Lorsque ces
tubercules sont bien développés, il existe sur l’article une ligne supéro-
latérale-externe de légers tubercules, et les tubercules infères sont plus
développés (surtout à la face interne), tout en restant toujours moins
longs que les denticules supères.
Fig. 7-9. — Ischyropsalis nodifera Sim., <$.
7 : doigts des chélicères, vue d’avant, X 40 ; 8 : métatarses II, articles apicaux : a : droit,
b : gauche, X 25 ; 9 : pénis, syntype.
— 180 —
De plus, nous signalons que les individus à pattes courtes sont mélan¬
gés, dans les mêmes biotopes, aux individus à pattes longues ; que leur
faciès est très différent et qu’il est encore accentué par l’armature de
l’article basal des chélicères, laquelle paraît jouer en sens contraire :
aux pattes longues paraît correspondre un artcile basal avec des tuber¬
cules supères peu développés, et les petits tubercules répartis sur le reste
de l’article sont peu nombreux ; aux pattes courtes, au contraire, l’article
basal aurait des tubercules supères bien développés, et de nombreux
petits tubercules ornent le reste de l’article (fig. 2, 3, 4, 5, 20, 21).
Une étude biométrique est en cours ; toutefois, du fait que nous igno¬
rons si cette particularité ne s’étendrait pas à d’autres espèces du genre
Ischyropsalis, nous la signalons afin que les systématiciens en tiennent
compte dans la création d’espèces nouvelles.
Description d’une Ç typique.
Nous donnons ci-après la description d’une $ que nous considérons
comme typique. — Cobreces, Santander, Espagne (tube n° 1086, coll.
Simon).
Nous reprenons pour ce sexe la description de I. sharpi (nos modifi¬
cations sont en italique) :
Chélicères moins longues : 1er article pourvu en-dessus d’une ligne de
trois longs denticules sensiblement égaux, presque équidistants ; d’une ligne
externe et de deux lignes inférieures ne dépassant pas le second tiers
et formées chacune de plusieurs denticules plus courts que ceux de la
ligne dorsale.
Nous complétons cette description par des figures (10 à 19) et par les
caractères suivants :
Patte-mâchoire blanche — Pattes ambulatoires annelées, longues ;
Fémurs fauves avec anneau apical brun ; patellas brunes ; Tibia I, II et III,
fauves à la base, fauve brun au milieu, bruns à l’extrémité ; Tibias IV
fauves à la base, puis anneau brun, puis fauve, puis brun à l’extrémité ;
métatarses fauves avec anneau étroit brun à la base. — Abdomen : les
deux premiers segments sans tubercules, les autres avec des tubercules
bas, coniques, plus gros de chaque côté de la partie médiane.
Mensurations et rapports :
Chélicères : article basal, long. 4,81 mm, larg. 0,78 mm, rapport
loncr.
— — = 6,16 ; article apical, long. 4,25 mm, larg. 1,25 mm, rapport
larg.
^ = 3,4 (fig. 12 à 16).
larg-
Mamelon oculaire : largeur, yeux compris : 0,875 mm ; intervalle entre
les yeux : 0,55 mm ; diamètre des yeux : 0,21 mm. Position du mamelon
oculaire : de l’axe des yeux aux creux antérieurs du céphalothorax :
0,8 mm ; des creux antérieurs du céphalothorax à l’axe des denticules
arrières du céphalothorax : 2,13 mm ; rapport de ces deux longueurs :
2,66.
Patte-mâchoire : F. : 3,44 — patella : 1,69 — Tibia : 2,94 — tarse :
. „ Tibia
1,5 mm. — Rapport - — = 1,74.
1 1 patella
Fig. 10-16. — Ischyropsalis nodifera Sim., $.
10 : mamelon oculaire, vue arrière, X 25 ; 11 : tubercules sur les premiers segments de
l’abdomen, vue arrière (du 1er segment : 1 au 4e : IV) ; 12 : chélicère droite, face externe,
X 16 ; 13 : d°, face interne, X 16 ; 14 : d°, article basal, vu du dessus, X 16 ; 15 : d° vu
du dessous, X 16, 16 : d°, vu en bout, X 40.
— 182 —
Pattes ambulatoires longues :
Fémurs : I : 6,06 — II : 8,75 — III : 5 — IV : 7,31 mm.
Tibias : I : 4,06 — II : 7 — III : 3,75 — IV : 5,25 mm.
Métatarses II munis de 3 articles apicaux.
Ovopositor : PM n° 467 (fig. 19). Cet ovopositor n’est pas celui de
la $ décrite, mais celui d’une $ provenant de la Grotte d’Oxibar (B.-Pyr.).
Affinités.
Nous ne citerons que pour mémoire les affinités indiquées par Simon,
1879, dans sa description de I. sharpi (8) : « voisine de 1. robusta, mais
en diffère par les séries transverses formées de tubercules plus forts et
plus serrés, par les chélicères plus longues avec le premier article pourvu
en-dessous de tubercules beaucoup plus courts que ceux du dessus ;
tandis que chez I. robusta les denticules supérieurs et inférieurs sont presque
également forts ». En effet, ces conclusions sont tirées de la comparaison
de I. robusta avec des $ de nodifera, les de cette dernière espèce étant
dépourvus de denticules supères (ou peu développés), et la description
du $ (voir plus haut) a été faite sur des $.
I. nodifera est bien caractérisée par ses chélicères (voir figures), par
ses pattes longues et annelées ; ses yeux sont grands et en relief sur le
céphalothorax (fig. 1 et 10).
Le $ de nodifera a des affinités avec toutes les espèces dont l’article
basal des chélicères se trouve plus ou moins démuni de tubercules, à
condition de donner à ce caractère une importance dans l’évaluation des
affinités des espèces entre elles ; ainsi le $ de nodifera se rapproche de
dispar Simon, de pyrenaea Sim. et de petiginosa Sim. C’est la vue en bout
de cet article qui les différencie et qui permet de mieux saisir la forme de
la bosse supéro-apicale.
La Ç de nodifera a un article basal de la chélicère massif et orné de
forts tubercules, lesquels rappellent /. robusta Sim.
Ajoutons que les Ç de pyrenaea et de petiginosa ont ce même article
plus allongé et muni de tubercules moyens, tandis que les $ de robusta
et de lusitanica (Roeweb, 6, t. 5, fig. 30, a, b, c, d) ont cet article muni
de tubercules peu différents chez les deux sexes.
Nota. — Nous ne connaissons pas en nature le (J de I. lusitanica Rwr ;
nous n’avons en collection que trois Ç, déterminées par Roeweb et publiées
sous ce nom en 1935 (5) ; l’étude de ce matériel est en cours.
Nous avons étudié et déterminé un important matériel dont nous
donnons plus loin les provenances ; il se répartit ainsi :
(J. — 8 (lectotypes et syntypes) et 83 (coll. Dresco), total : 91 (J.
Ç. — 4 (lectotype et syntypes) et 50 (coll. Dresco), total : 54 $.
— 183 —
Fig. 17-19. — Ischyropsalis nodifera Sim., $.
17 : doigts des chélicères, vue d’avant, X 40 ; 18 : métatarse II, articles apicaux, X 25 ;
19 : ovopositor, PM, n° 467, X 80.
Fig. 20-21. — Ischyropsalis nodifera Sim.,
20 : syntype à pattes courtes, chélicère droite, face externe, X 16 ;
21 : d°, article basal, face interne, X 16.
La détermination de l’espèce est plus certaine lorsque l’on possède
les deux sexes capturés dans le même biotope, et elle est d’autant plus
sûre que le nombre d’individus de chaque sexe est plus grand.
Le $ de nodifera, malgré sa variabilité est plus facile à déterminer
que la $. Nous en retenons les caractères suivants :
Article basal de la chélicère mutique, ou possédant quelques tubercules
peu prononcés, ou munis de denticules épais, courts et courbés vers l’avant,
leur longueur ne dépassant jamais, dans l’état actuel de nos connais¬
sances, la moitié de la largeur de l’article (largeur prise en son milieu
et de profil).
Vue en bout de cet article présentant du côté interne une légère dépres¬
sion surmontée par une carène.
184 —
Yeux proéminents, portés par des mamelons sphériques et presque
séparés par une profonde entaille.
La $ de nodifera est plus difficile à déterminer, surtout en l’absence
du mâle ; dans une population de $ seules, capturées dans le même bio¬
tope, il y a des « chances » de rencontrer des individus peu différents du
nodifera typique. La détermination d’une Ç seule si ses caractères sont
éloignés de la $ décrite peut empêcher une détermination, car l’armature
de l’article basal des chélicères d’une Ç, lorsque le est absent, la rap¬
proche d’espèces dont les £ sont très différents des £ de nodifera, ou des
du groupe à article basal mutique ou presque mutique ( dispar , petiginosa,
pyrenaea ) ; la recherche peut ainsi s’aiguiller sur une détermination à
choisir parmi les espèces dont les $ ont l’article basal de la chélicère armé
de denticules et peu différent de celui des Ç ( robusta , luteipes, lusitanien).
Nous avons d’ailleurs appliqué ces remarques dans nos détermina¬
tions, et en dehors de fl stations des Basses-Pyrénées, toutes les localités
d’Espagne sont citées après étude d’un ou d’un nombre important
d’individus et Ç).
L’importance de notre collection, constituée par des captures per¬
sonnelles et par les envois de nombreux collecteurs, amis ou collègues,
que nous remercions vivement, nous permet d’envisager une étude de
la variabilité. Nous espérons ainsi délimiter pour quelques espèces et
pour chaque sexe, les limites de variabilité des caractères. Dans le cas
qui nous occupe ( nodifera ) nous pensons que la détermination d’une $
seule de nodifera ne sera peut-être pas rendue plus facile, mais il sera alors
moins facile de se tromper et de donner une détermination erronée.
Ce travail est en cours et fera suite aux monographies que nous publions
ou que nous avons déjà publiées sur les Ischyropsalis d’Europe occi¬
dentale.
Répartition géographique.
I. — Localités citées.
France :
Basses-Pyrénées. — Saint-Jean-de-Luz, Ascain (Simon, 7).
Nota. — - Roewer, en 1935 (5) signale nodifera de l’Ariège, la déter¬
mination est erronée : voir plus loin.
Espagne :
Santander. — Cueva de Cobreces, localité-type (Simon, 11).
Huesca. — Cueva del Molino, Yio (Simon, 10).
Oviedo. — Cueva del Sell, près Panes (Simon, 11).
Vizcaya. — Grottes de Saint-Adien, entre Zumarraga et Alsasua
(Simon, 8).
Cueva de la Magdalena, Galdames, dans les premières salles (Simon, 9).
— 185 —
Simon l’a également observée à Alasua et près de Galdames, à l’entrée
des grottes de la Magdalena et de Arezana (Simon, 10).
Signalons que le tube n° 2445, coll. Simon, Biscaye, sans autre indica¬
tion d’origine, contient 11 immatures (non étudiés), et que seul le matériel
de la localité-type a pu être examiné par nous. Nous n’avons pas retrouvé
le matériel des autres stations citées ci-dessus.
II. — Localités nouvelles. — Nous avons étudié et déterminé le matériel
suivant (coll. Dresco) :
France, Basses-Pyrénées :
Grotte inférieure d’Oxibar, Camou-Cihigue, <§, 2 $, 1 non ad., v-59
(Bouillon).
Grotte de Campagnana Leccia, Camou-Cihigue, $, v-59 (Bouillon).
Bechanqua, Camou-Cihigue, 2 7-VI-54 (Bouillon).
Ohlette, 2 $, lO-vm-59 (Juberthie). Mousses d’un talus : ces Ç ont
les pattes courtes : Fémur I : 5,94 mm pour l’une, 6,56 mm pour l’autre ;
Tibia II : 5,12 mm et 5 mm.
Espagne :
Quipuzcoa. — Cuevas de Landarbaso, Renteria, <$, 4-viii-52 (E. et
L. Dresco, J. Nègre).
Cuevas de Mondragon, Mondragon, 9 <§, 10 Ç, 5-vm-52 (E. et L. Dresco,
J. Nègre).
Cuevas de Iturmendi, Hernani, 2 <§, Ç, 3-IX-1917, tube Biosp. n° 861 -
Roewer det., publié par Roewer (5, p. 83), sous le nom d ’/. pyrenaea
Sim. : nous avons étudié ce matériel, la détermination est inexacte, l’espèce
est I. nodifera.
Cueva de Arrobieta, Anoeta, Tolosa, (J, Ç, 19-vn-1919, tube Biosp.
n° 946 — Roewer det., publié par Roewer (5, p. 83) sous le nom d ’/. pyre¬
naea Sim. : nous avons étudié ce matériel ; la détermination est inexacte,
l’espèce est I. nodifera.
Navarra. — Cueva de Espinal, Espinal, <$, 2 $, 2-viii-54 (H. Henrot
et L. Gaudin).
Burgos. — Cueva de Palomeras, Sotoscueva, 16 çj, 11 $, 3 non ad.,
24-vii-64 (Nolte).
Santander. — - Cueva de Cullalvera, Ramales, 4 $, vm-52 (E. et
L. Dresco, J. Nègre) ; 6 3 $, vm-54 (E. et L. Dresco, M. Dury,
J. Nègre) ; Ç, 27-vm-59 (J. Roger).
Cueva de Samano, Samano, 3 2 Ç, 7-viii-52 (E. et L. Dresco,
M. Dury, J. Nègre).
Cubias Negras, Arredondo, (J, vm-58 (Loriol et Rousset).
Cueva de la Pena (ou de los Peines), Momene, 17 <J, 8 Ç, 2 non ad.,
7-viii-52 (E. et L. Dresco, J. Nègre).
— 186
Cueva La Brasada, Riba, 2 Ç, l-vm-61 (B. de Loriol). Alt. 215 m.
Les individus de cette station ont les pattes courtes :
1 cJ : Fémur : I : 5 mm — II : 6,87 mm — III : 4,06 mm — IV : 5,62 mm.
Tibia : I : 3,12 mm — II : 5,31 mm — III : 2,75 mm — IV : 4,06 mm.
De plus, ce £ n’a que 2 articles apicaux à chacun des Méta¬
tarses IL
1 Ç : Fémur : I : 4,69 mm — II : 6,46 mm — III : 3,75 mm — IV :
5,44 mm.
Tibia : I : 3,13 mm — II : 5 mm — III : 2,5 mm — IV : 3,96 mm.
Cueva del Molino, Arredondo, 3 çj, 18-vm-61 (B. de Loriol). Alt.
257 m. L’un de ces £ a 3 et 4 articles apicaux aux Métatarses IL
Cueva anonyme n° 28, Arredondo, 6 4 Ç, 4-viii-65 (Cannonge
et Cl. Mugnier). Cette grotte se situe à quelques kilomètres d’ Arredondo,
en bordure droite de la route Arredondo-Ramales (réf. Mugnier).
Cueva de la Garma, Omono, 23 (J, 2 Ç, 7-viii-54 (E. et L. Dresco,
M. Dcry, J. Nègre).
III. — Localités douteuses, a confirmer, ou erronées.
1. nodifera a été signalé de l’Ariège par Roewer (1935), de la grotte
de Lestelas, Cazavet, $, 1 pull., det. Roeaver, 1934, matériel Biosp.
n° 554 : c’est une erreur.
Nous avons étudié ce matériel : la Ç est subadulte, l’opercule génital
est à peine entr’ouvert, laissant apparaître les touffes de poils de l’ovo-
positor, tout l’animal est dépigmenté, concolore testacé, sauf les doigts
des chélicères qui sont très noirs ; les yeux, petits, sont cerclés de noir ;
les métatarses II ont 5 articulations à droite et 4 à gauche ; le scutum
n’apparaît pas sur le tégument, l’article basal des chélicères est parfai¬
tement conforme à I. pyrenaea. La grotte de Lestelas n’abrite d’ailleurs
que cette espèce.
IV. — Conclusions.
Ainsi I. nodifera se rencontre en France, dans les Basses-Pyrénées,
à l’air libre ou dans les grottes.
Il en est de même en Espagne où son aire de répartition est très étendue :
provinces de Huesca, Navarra, Guipuzcoa, Vizcaya, Burgos, Santander
et Oviedo.
Simon disait en 1881 (9) :
« L ’/. nodifera est l’espèce du genre la plus répandue dans les pro¬
vinces basques : nous l’avons observée à Saint- Jean-de-Luz, à Alsasua,
et près de Galdames à l’entrée des grottes de la Magdalena et de Arenaza ;
elle n’est cavernicole qu’accidentellement, elle habite les mousses et les
détritus humides. »
— 187
Résumé.
1. nodifera Sim. 1879 est étudié afin d’en préciser les caractères morpholo¬
giques, les affinités, la répartition géographique. Un historique précède : il
comprend l’analyse raisonnée des travaux antérieurs.
Summary.
I. nodifera Sim. 1879 is studied to précisé morphological characters, affinities
and geographical répartition. A reasonned analysis of the anterior works published
is given by the author.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes) du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
1. Dresco, E., 1966. — Recherches sur les Opilions du genre Ischyropsalis
(Fam. Ischyropsalidae). I. Les caractères systématiques. IL Ischy¬
ropsalis robusta Simon. Bull. Mus. Hist. nat., 38, 5, pp. 586-602.
2. Mello-Leitao, C. de, 1936. — Les Opi'ions de Catalogne. Treballs Mus.
Ciences nat. Barcelona, V, XI, pp. 1-18.
3. Roewer, C. F., 1914. — Die Familien der Ischyropsalidae und Nemas-
tomatidae der Opiliones-Palpatores. Arch. Naturg., 80 A, f. 3,
pp. 99-169.
4. — 1923. — - Weberknechte der Erde. Iena.
5. — 1935. — Opiliones. Fünfte Sérié, zugleich eine Révision aller bisher
bekannten europâischen Laniatores. Arch. Zool. exper., 78, 1.
6. — 1950. — Uber Ischyropsalididae und Trogulidae. Senckenb., 31.
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8. — 1879. — Ann. Soc. ent. Fr., s. 5, 9, p. cxxix (Bull, note de séance).
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Ann. Soc. Esp., 10, pp. 127-132.
10. — 1907. — Araneae, Chernetes et Opiliones (lre série). Biosp. III,
Arch. Zool. expér. (4), 6, pp. 537-553.
11. — 1911. — Araneae et Opiliones (3e série). Biosp. XXIII. Arch. Zool.
expér. (5), 9 (2), pp. 177-206.
Nous avons publié la liste des cavités espagnoles visitées au cours de nos
campagnes dans Speleon, V, 3, pp. 157-170, 1954 et Speleon, VI, 1-2, pp. 53-72,
1955.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 1, 1967, pp. 188-196.
CONTRIBU CION A LA ECOLO GI A
DE LOS ESCORPIONES (BOTHRIURIDAE).
HABITAT DE TRES ESPECIES DE BOTHRIURUS
DEL URUGUAY
Y SU APPLICACION EN LA SISTEMATICA
Por Pablo SAN MARTIN y Loreley A. DE GAMBARDELLA
Le présent travail est le résultat de l’étude comparée des différents milieux
où vivent les trois espèces de Scorpions uruguayens appartenant au genre
Bothriurus : bonariensis, rochensis et bucherli. Les divers biotopes où peuvent
être capturées ces espèces sont définis et classés au même titre que les carac¬
tères morphologiques ou anatomiques. La connaissance de ces divers biotopes
considérés comme « unités biotopiques » apporte des documents utilisables en
systématique. On constate, en effet, que B. bucherli a des exigences écolo¬
giques très précises et, de ce fait, une répartition géographique très localisée ;
on ne la trouve que dans une seule unité biotopique où ne vit aucun autre
Scorpion : pierres peu enfoncées dans la terre humide de la zone de végétation
dans le sud de la chaîne montagneuse de las Animas. Par contre, B. bona¬
riensis possède une vaste distribution ; on la trouve aussi bien en plaine qu’en
montagne et en 25 « unités biotopiques » à caractéristiques variées. B. rochensis
est une espèce dont les besoins écologiques peuvent être qualifiés de moyens ;
elle habite 12 unités « biotopiques » seulement mais les lieux où on la découvre
forment des îlots à l’intérieur du territoire occupé par B. bonariensis. Le pro¬
blème de l’existence d’espèces vivant dans des îlots séparés, à l’intérieur d’un
vaste territoire occupé par une autre espèce, est posé et commenté.
Introducciôn.
En la bibliografia existente, desde 1956 a la fecha, hallamos brèves
y fragmentarios datos sobre el habitat de los Bothriuridae, Zolessi 1956,
Matthiesen 1961, Varela 1961, San Martin 1962, 1963, 1965 y una
mayor informacion en San Martin 1961 sobre dos especies de Bothriu¬
ridae del Uruguay : Bothriurus bonariensis y Urophonius iheringi.
Diez anos de excursiones y de labor ininterrumpida en los escorpiones,
nos ha dado un profundo conocimiento sobre el habitat y sobre el numéro
de unidades biotôpicas de cada una de las très especies de Bolhriurus
que existen en nuestro pais.
En el présente trabajo se consignan los resultados, por el sanalamiento,
en cada especie, de la ubicaciôn en el total medio ambiente, su grado
— 189 —
de exigencias y su definiciôn especifica, introduciendo como un comple-
mento mas en la sistemâtica, el numéro de unidades biotôpicas.
Nuestro reconocimiento a los Profesores Carlos S. Carbonell (Jefe
del Dpto. de Entomologia de la Facultad de Humanidades y Ciencias)
y Max Vachon (Jefe de la Secciôn Artrôpodos del Museo de Paris) por
su invalorable apoyo a nuestras investigaciones y por la révision de este
trabajo. Tambien nuestro reconocimiento por el aporte de datos a Miguel
A. Klappenbach, Roberto Capocasale, Carlos Crisci y Miguel A. Monné.
Las especies de Bothriurus que se estudian son :
Bothriurus bonariensis Koch, 1842.
Bothriurus rochensis San Martin, 1965.
Bothriurus bucherli San Martin, 1963.
Se caracterizan en nuestro medio ambiente por :
exigencias biotôpicas minimas ( Bothriurus bonariensis) ;
exigencias biotôpicas médias ( Bothriurus rochensis ) ;
exigencias biotôpicas mâximas ( Bothriurus bucherli).
Las especies de escorpiones de exigencias biotôpicas, minimas son especies
de amplia distribuciôn geogrâfica ; son especies de éxito, fuertes. capaces
de aprovechar un amplio numéro de biotopos o unidades ambientales
diferentes, otorgândonos un minimo de especiaciôn.
Si tenemos grados medios, de exigencias ambientales, la distribuciôn
se reduce ; como consecuencia de la reducciôn del numéro de biotopos.
Finalmente, con especies de exigencias ambientales mâximas, tenemos
areas de expansion reducidas y posibilidades de especiaciôn en el grupo,
mucho mayores. Al no constituirse en especies de éxito, por el numéro
reducido de factores ambientales o unidades biotôpicas, tienden a la desa-
pariciôn o corren peligro de desapariciôn como consecuencia de altera-
ciones en el equilibrio de su unico o escasos biotopos, no quedando la
posibilidad de obtener, la sustituciôn de estos biotopos por otro u otros,
en cambio, aumenta la especiaciôn en el grupo, porque cada factor ambien-
tal o unidad biotôpica de una especie de exigencias mînimas, puede,
teoricamente dar cabida a una especie de exigencias mâximas.
Por ejemplo : nuestro estudio de las especies americanas nos ha depa-
rado el hallazgo de multitud de formas, correspondientes a una sola cadena
montanosa en el Brasil (Serra do Mar). Esto nos demuestra la presencia
de gran cantidad de especies de âreas reducidas, eeolôgicamente restrin-
gidas, por lo tanto especies de exigencias mâximas.
El valor concreto de estas afirmaciones, lo demostramos en las especies
uruguayas por el estudio de su habitat y la creaciôn de perfiles teôricos
del paisaje, en los que se représenta la suma total de las unidades bio¬
tôpicas de cada especie. Estos paisajes, con su numéro de unidades ambien¬
tales, son llevados a una grâfica, la cual nos indica por la longitud que
alcanza el numéro de biotopos, el grado de exigencias y sus puntos de
coincidencia entre dos especies que comparten algunas de sus unidades
biotôpicas.
— 190 —
Bothriurus bonariensis Koch, 1842.
Bothriurus bonariensis représenta la especie de exigencias minimas,
Ocupa practicamente todas las unidades ambientales de nuestro suelo,
las que a continuacion se detallan : (fig. 1-2-3).
Biotopos
Région Basdltica :
1) Campos o praderas ganaderas, con piedras de regular tamano diseminadas.
2) Laderas de cerros basâlticos, con piedras de regular tamano diseminadas.
1
2
Fig. 1-3. — Esquema representando el paisaje en corte con el numéro
de unidades biotopicas de Bothriurus bonariensis.
— 191 —
Llanuras :
3) Arenales alejados de cursos fluviales.
4) Vivienda de campo aislada.
5) Montes cultivados.
6) Montes indigenas.
7) Afloraminetos rocosos.
8) Poblacion.
9) Borde de rios, arroyos y canadas.
10) Monte indigena disperso al borde de arroyos, rios y canadas.
11) Campos demudados, con piedras sueltas de regular tamano.
12) Praderas ganaderas.
13) Borde de banados temporariamente desecados.
14) Ciudad.
15) Borde de lagunas y charcos.
16) Campos cultivados.
Regiones Serranas :
17) Poblacion.
18) Laderas de cerros, sin vegetaciôn indigena con piedras de regular tamano.
19) Vivienda de campo aislada.
20) Piedras de regular tamano, espaciadas entre monte indigena disperso.
21) Cerros de hasta 500mts. de altitud, con grandes afloramientos rocosos y
piedras de regular tamano sueltas.
22) Piedras de regular tamano en lugares abiertos y al borde de monte indigena.
23) Barrancos sobre la Costa Atlântica y del Rio de la Plata.
24) Base de cerros al borde de banados.
25) Arenas de la Costa Atlântica y del Rio de la Plata.
Bothriurus rochensis San Martin, 1965.
Bothriurus rochensis représenta la especie de exigencias médias y com-
parte algunas de sus unidades biotôpicas con B. honariensis sin llegar
nunca a ocupar todos los de éste, por lo tanto su dispersion es limitada
y se présenta dentro de nuestro territorio, en forma de islas que se encuen-
tran enclavadas dentro del area de dispersion geogrâfica de B. bona-
riensis.
Se detallan a continuaciôn su numéro de biotopos : (fig. 4).
1) Borde de arroyos y canadas.
2) Borde de banados temporariamente desecados.
3) Base de cerros al borde de banados.
4) Monte indigena disperso.
5) Piedras de regular tamano esparcidas entre monte indigena disperso en
cerrillos de baja altitud.
6) Grandes afloramientos rocosos y piedras de regular tamano y en zona de
monte indigena.
7) Piedras de regular tamano en lugares abiertos rodeados de montes indi¬
genas.
8) Vivienda de campo aislada.
9) Lugares abiertos con tapiz de graminea al borde del monte indigena.
10) Poblacion.
11) Arenales de la Costa atlântica.
12) Montes cultivados en los arenales de la Costa atlantica.
- 192 —
Bothriurus bucherli San Martin, 1963.
Bothriurus bucherli représenta la especie de exigencias mâximas ; no
posee mâs que un solo biotopo y no comparte éste ambiente con ninguna
de las otras especies, B. bonariensis y B. rochensis ni aün con otras especies
de distintos géneros y familias.
Debido a sus exigencias mâximas se extienden en un ârea de distri-
buciôn reducida y da lugar a la formacion de poblaciones aisladas.
Se detalla a continuacion la unica unidad biotépica de B. bucherli :
(fig. 5) Habita bajo piedras de regular tamano, semienterradas en tierra
humica, dentro de monte indigena cerrado y hûmedo, en la cadena ser-
BOTHRIURUS BUCHERLI
Tu Tu Tu
Fig. 4. — Esquema representando el paisaje en corte con el numéro
de unidades biotépicas de Bothriurus rochensis.
Fig. 5. — Esquema representando el paisaje corte con el ünico biotopo
de Bothriurus bucherli.
Fig. 6. — Esquema representando el paisaje en corte de una zona serrana
con la ubicaciôn de cuatro especies de escorpiones en sus respectivos biotopos.
— 193 —
rana de las Animas (Parte Sur) y estribaciones. Apenas cambian las con-
diciones mencionadas, la especie desaparece dando lugar al hallazgo de
otras.
En la fig. 6, observamos en un corte esquemâtico de paisaje la pre-
sencia y ubicaciôn de 4 especies de escorpiones. Segûn sus biotopos y en
ellos vemos que, 3 especies, Bothriurus bonariensis (Bb)-U rophonius ihe-
ringi (Uï) y Tityus uruguayens is (Tu) comparten en forma aproximada,
los mismos nichos ecolôgicos, en cambio Bothriurus bucherli (Bbu) solo
ocupa el ârea densa de vegetacion serrana sin que las demâs especies
penetren en ella.
Fig. 10. — Diagrama senalando el numéro de unidades biotôpicas de 3 especies de Bothriu¬
rus, indicando ademàs las unidades compartidas por 2 especies y el aislamineto de otra.
En los diagramas circulares representamos : en la fig. 7, dos especies
compartiendo sus factores ambientales B. bonariensis ( Bb ) y B. rochen-
sis (Br) y una tercera asislada de ambos, B. bucherli (Bbu). El tamano
15
— 194 —
de los cîrculos représenta el tamano de la dispersion territorial en forma
hipotética.
En la fig. 8 representamos la ubicaciôn de las très especies dentro del
Uruguay por sus condiciones ambientales indieando el tamano de los
cîrculos, su dispersion geogrâfica aproximada. El circulo mayor de rayado
oblicuo, indica la presencia de B. bonariensis (B b) en todo el territorio
de nuestro pais. El circulo pequeno a cuadros indica la presencia de
B. rochensis (Br) fundiéndose con las condiciones ambientales de B. bona¬
riensis pero debido a su menor numéro de biotopos, no alcanza las dimen-
siones del circulo grande. El circulo negro représenta a B. bucherli ( B bu )
enclavado dentro del area total de dispersion geogrâfica de B. rochensis ;
debido a su unico biotopo o unidad ambiental, no compartido por las
otras especies, se encuentra aislado en el area territorial que ocupan estas,
dando lugar asi a la formaciôn de islas absolutas.
La figura 9 représenta al Uruguay dibujado geometricamente con la
distribucion de las 3 especies, B. bonariensis ocupa toda la extension
territorial del pais. B. rochensis forma islas dentro de ésta y comparte
algunas de sus unidades ambientales (cîrculos claros), B. bucherli forma
islas y no comparte su ûnica unidad ambiental (cîrculos negros).
Discusiôn.
El propésito de este trabajo es demostrar en forma prâctica nuestras
continuadas afirmaciones de la existencia de especies de escorpiones res-
tringidas geogrâficamente y, de una mayor especiaciôn en el grupo de
los que se creia. Esto nos permite ademâs disvirtuar el concepto de la
amplia distribucion geogrâfica, salvo pocas excepciones y aûn estas, se
extienden a expensas de sus formas subespecificas. O especificas segûn
criterio.
Introducimos, ademâs, un complemento de valor sistemâtico a tener
en cuenta, cuando résulta posible, para la consolidacion de las especies,
en los escorpiones sudamericanos.
La existencia de formas geogrâfica, y ecolôgicamente restringidas, estâ
principalmente fundamentada en nuestro pais, por la presencia de B. bu¬
cherli especie ésta, poseedora de un solo biotopo. Hemos comprobado
multitud de veces que, apenas cambian las condiciones ambientales la
especie desaparece, dando lugar al hallazgo de otras. Para volver a encon-
trarla, debemos a veces trasladarnos a considérables distancias, hasta
hallar una réplica del ambiente en que la hemos encontrado por primera
vez.
Esta particularidad, nos muestra a esta especie formando poblaciones
que constituyen verdaderas islas, dentro de un ârea de dispersion geo¬
grâfica de varias especies, principalmente B. bonariensis.
El dificil mantenimiento de esta especie en condiciones ambientales
artificiales, de laboratorio, agregadas a la mâxima exigencia en la natu-
raleza por su unico biotopo, nos lleva a pensar que existen grandes bar¬
reras para que, formas como éstas, ocupen extensas âreas territoriales,
— 195
como consecuencia de los mencionados impedimentos naturales. Estas
poblaciones aisladas muy bien pueden originar nuevas formas y, séria
una posible explicaciôn valedera la amplia dispersion geogrâfîca que se
les otorgaba a una buena parte de las especies. Finalmente debemos
decir que cuidadosos estudios morfologicos externos e internos nos dan
confirmaciôn sobre los expuesto, pudiéndose complementar ambas inves-
tigaciones.
Fig. 7. — Dibujo teôrico, representando por su tamano y disposiciôn, los grados
de exigencias ambientales e aislamiento de très especies de Bothriurus en el Uruguay.
Fig. 8. — Dibujo teôrico, representando por el tamano y separaciôn de los circulos la dis¬
persion geogrâfîca aproximada y, la existencia de especies que comparten las unidades
biotôpicas y otras que viven totalmente aisladas.
Fig. 9. — Dibujo geométrico, representando dentro del territorio uruguayo la distribuciôn
geogrâfîca aproximada de très especies de Bothriurus y los grados de aislamiento terri¬
torial, segun la cantidad de unidades biotôpicas, dando lugar a la forntaciôn de islas al no
compartir o compartir parcialmente los biotopos.
— 196 —
Resumen.
Se consignan los resultados del estudio del habitat de très especies de Bothriu¬
ridae del Uruguay. Bothriurus bonariensis , B. rochensis, B. biicherli. Se con-
tabilizan las unidades biotôpicas y su numéro es aplicado, como elemento de
diferenciaciôn especifica, e introducido como complemento en sistemâtica de
escorpiones de la familia Bothriuridae.
Se demustra en estos estudios la existencia de especies restringidas geogrâ-
ficamente y ecologicamente exigentes (por el reducido numéro de unidades
biotôpicas) asi como otras de amplia distribuciôn geogrâfica y exigencias ambien-
taies minimas. Finalmente entre estas formas queda establecida la existencia
de especies de exigencias ambientales médias.
Se ilustra el trabajo con 10 dibujos esquemâticos teôricos.
BIBLIOGBAFIA
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riensis Var. bonariensis (Koch, 1842) (Bothriuridae-Scorpiones) Fac.
Hum. Cien. Rev., 19 : 225-244, 19 fig.
Zolessi, L. C. de, 1956. — Observaciones sobre el corportamiento sexual de
Bothriurus bonariensis (Koch) (Scorpiones-Bothriuridae) nota preliminar.
Fac. Agron. Montevideo (35) : 3-10, 5 fig.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2» Série — Tome 39 — N° 1, 1967, pp. 197-204.
MODIFICATIONS COMPARÉES
DES ÉLÉMENTS FIGURÉS DE U HÉMOLYMPHE
DU SCORPION SAHARIEN
ANDROCTONUS AUSTRALIS (L.)
HECTOR C.L. KOCH
SOUMIS SOIT A DES AGRESSIONS H AMBIANCE
SOIT A UNE IRRADIATION EXPÉRIMENTALE
Par Jacques RODIER, Jf.an-Marie YE1LLARD, Claude GRENOT,
Philippe BLANC et Pierre NIAUSSAT
Chez Androctonus australis (L) Hector C. L. Koch, Scorpion saharien
à piqûre mortelle (famille des Buthidae) élevé au Laboratoire, nous avons
retrouvé dans l’hémolymphe les trois catégories d’éléments figurés :
hémocytes hyalins, cellules sphéruleuses, hémocytes granuleux acido-
philes décrits par de précédents auteurs chez Buthus occitanus (Am.)
appartenant à la même famille. Certains éléments, que nous nommons
« hémocytes annelés », et dont nous donnons une description préliminaire,
y existent aussi en petit nombre (inférieur à 2 %) mais leur pourcentage
augmente (pouvant atteindre 15 %) chez les spécimens soumis à des
traumatismes ou à des agressions, et surtout chez les spécimens expéri¬
mentalement irradiés, chez lesquels il peut atteindre plus de 50 %. Après
irradiation y, ce pourcentage semble proportionnel à la dose de rayonne¬
ment administré, et diminue progressivement en fonction du temps,
chez les individus survivants.
L’étude de la radiorésistance des Scorpions sahariens (1, 2, 3) nécessite
l’élevage et la survie en Laboratoire de ces animaux pendant une durée
pouvant atteindre plusieurs mois. Les conséquences de l’irradiation y
expérimentale entraînent à plus ou moins longue échéance, la mort, terme
ultime de leur maladie des rayons (2). Avant de préciser les modifications
que peut présenter la formule hémocytaire des Scorpions irradiés, il était
nécessaire de connaître l’état normal de cette formule chez des spécimens
de la même espèce non irradiés, mais soumis pendant un temps assez
long aux conditions d’élevage et qui, malgré toutes les précautions prises,
subissent de ce fait un certain nombre d’agressions dues au biotope arti¬
ficiel dans lequel ces animaux sont amenés à vivre. Il était également
intéressant de préciser les modifications de cette formule lors de cer¬
taines agressions expérimentales, à l’exclusion des irradiations.
— 198
Nous rapporterons donc ici l’état de la formule hémocytaire observée
chez des Scorpions témoins, récemment capturés et, comparativement,
chez des Scorpions de même espèce soumis depuis longtemps aux condi¬
tions d’élevage en Laboratoire, puis chez des Scorpions expérimentale¬
ment agressés et enfin, chez des Scorpions irradiés.
Matériel et conditions d’élevage.
Les spécimens et Ç d’ Androctonus australis (L) Hector C. L. Koch
ayant servi à nos expériences, provenaient tous du sud algérien et étaient
d’un poids moyen de 5,66 ± 0,58 gr. (4). Chaque Scorpion, isolé des
autres, vivait dans un terrarium sur une couche de sable ; la température,
à l’intérieur des enceintes, était de 20° à 30° le jour et de 20° à 25 0 la
nuit. L’humidité relative était voisine de 30 %, la luminosité et la chaleur
nécessaires étant fournies par une lampe de 100 W. (sur courant alter¬
natif, secteur 120 V.). Le rythme nycthéméral était respecté et la nourri¬
ture consistait en vers de farine et en eau.
Réalisation des agressions expérimentales et des irradiations.
Nous avons fait subir à un certain nombre de spécimens des agressions
thermiques brutales, en les soumettant alternativement, pendant une
heure, à des températures de -f- 50° C et de — 20° C, avec passage brutal
de l’une à l’autre ambiance.
A une autre série de Scorpions, nous avons fait subir une intoxication
massive par poudre à 3 % d’hexachlorocyclohexane : mise en contact
intime pendant une heure.
Enfin, les spécimens expérimentalement irradiés ont été exposés au
rayonnement d’une source de Co60 pendant un temps tel qu’ils reçurent
respectivement des doses de 50.000, 75.000 et 100.000 rœntgens. Dosi¬
métrie de contrôle au sulfate ferreux. (Caractéristiques de la source :
Gamma industrie — Irradiation multi-source : 6 sources — Capacité
en Co : 600 Curies — Puissance : 90.000 rœntgens/heure pour 6 sources).
Prélèvement de l’ hémolymphe et colorations.
La technique suivante de prélèvement d’hémolymphe assure la survie
du Scorpion et permet de suivre les modifications des éléments figurés
au jour le jour chez le même animal.
Avec une aiguille de 4/ 10e, montée sur une seringue intradermique,
la ponction est opérée obliquement d’arrière en avant, dans le plan sagittal
de l’animal, l’aiguille étant inclinée à 30° sur l’horizontale dans la chitine
d’articulation entre le 6e et le 7e tergite abdominal. On fait ainsi pénétrer
l’aiguille de 2 à 3 mm dans le cœur, lequel s’étend dorsalement tout au
long de l’abdomen. L’hémolymphe est aspirée et une goutte déposée
sur une lame puis étalée en frottis épais. Celui-ci est immédiatement
séché par agitation vigoureuse de la lame pendant quelques minutes.
Nous avons utilisé la coloration classique de May-Grunwald-Giemsa et
— 199
effectué les réactions aux peroxydases suivant la technique de Sato (5),
Nous avons également pratiqué, sur un petit nombre de Scorpions,
une numération des hémocytes : ponction entre le 4e et le 5e tergite ;
la goutte d’hémolymphe est aspirée dans un mélangeur de Potain où
elle est diluée au 1 / 10e dans le liquide suivant :
— Bleu de méthylène . 0,05 Gr.
— Eau distillée . 200 millilitres.
Dans les conditions, les hémocytes ne subissent aucune altération mor¬
phologique, et sont aisément comptables, dans une cellule de Malassez
double. On compte les deux cellules en totalité et on fait la moyenne
des deux résultats.
Résultats :
Nous avons adopté les termes utilisés par Kollmann (6) et Amouricq
(7) : hémocytes hyalins, hémocytes granulo-acidophiles et cellules sphé-
ruleuses, d’après l’étude de l’hémolymphe du Scorpion Buthus occitanus
(Am.) vivant en France, au Maroc et dans tout le pourtour méditerranéen.
L’identification des cellules était aisée grâce à la coloration de May-
Grunwald-Giemsa très proche de la coloration panchrome de Laveran
utilisée par les auteurs cités ci-dessus.
Le tableau suivant (tableau I) exprime, en moyenne de pourcentage,
les résultats observés, tant chez les Scorpions témoins que chez les spéci¬
mens soumis à des agressions de laboratoire ou à une irradiation expéri¬
mentale.
Fig. 1. — « Hémocytes annelés » chez le Scorpion Androctonus australis
après très forte irradiations y
Tableau 1.
— 201 —
En ce qui concerne les numérations d’hémocytes, qui n’ont été prati¬
quées que chez des Scorpions en élevage de longue durée, mais non chez
des animaux irradiés, nous avons obtenu, chez cinq spécimens, les chiffres
suivants :
Les figures 1 et 2 montrent l’aspect des formes non encore décrites,
que nous appelons « Hémocytes annelés », qui paraissent nettement plus
fréquentes chez les individus agressés et surtout chez ceux soumis au
rayonnement ionisant.
Fig. 2. — Hémocytes annelés. Cellules à granulations de type acidophile, parfois neutrophile,
plus ou moins ovoïdes, entoTrées d’un anneau très net, ou d’un croissant violet de 1 à 3 jx
d’épaisseur, chromatiquement très condensé.
L’examen du tableau 1 permet de constater, chez les Scorpions témoins,
que les hémocytes hyalins sont plus nombreux (80 % environ) que les
hémocytes granulo-acidophiles (17 % environ) alors que les cellules
sphéruleuses sont rares (2 à 3 %) ainsi que les éléments non signalés
jusqu’alors et que nous nommons : hémocytes annelés (1 à 2 %). 11 s’agit,
pour ces derniers, de cellules à granulations du type acidophile, mais
parfois à tendance neutrophile, ovoïde, à grand axe d’environ 10 à 15 p
(c’est-à-dire atteignant la taille des hémocytes granuleux) et de petit
axe de 5 à 10 p .entourées d'un anneau très net, ou d’un croissant violet,
de 1 à 3 p d’épaisseur. Les figures 3 et 4 précisent deux aspects de ces
éléments. Les caractéristiques chromatiques de ces images annelées nous
202 —
ont amenés à y suspecter la présence d’un matériel chromatinien. Mais
des colorations selon la méthode de Feulgen ne nous ont pas donné de
résultats positifs au niveau de ces formations périphériques, et il semblerait
peut-être possible d’y voir une formation d’origine cytoplasmique, peut-
être formée de mucopolysaceharides.
Fig. 3 et 4. — « Hémocytes annelés ». — Morphologie suggérant un passage possible des formes
acidophiles banales aux formes annclées.
— 203 —
Mais des colorations électives de ceux-ci, actuellement en cours de
réalisation sur des frottis comportant ces éléments figurés, ne semblent
pas confirmer cette hypothèse : en effet, ni au bleu Alcyan, ni au muci-
carmin, nous n’avons obtenu, au niveau de ces formations annulaires,
de coloration violacée à tendance métachromatique. Il importe donc de
répéter ces colorations sur les hémolymphes de nouveaux Scorpions
fortement irradiés, en utilisant également la technique au rouge de cyanine
(technique de Quay (8) pour infirmer ou confirmer cette première impression.
Il est intéressant de souligner que ces hémocytes annelés augmentent
en pourcentage chez les animaux ayant subi les agressions expérimentales
variées, d’origine chimique et physique, ou même simplement, après
avoir subi les micro-traumatismes d’une longue durée d’élevage en Labo¬
ratoire (voir histogramme, fig. 5). Chez ces spécimens, le pourcentage
des cellules annelées peut atteindre 15 %, mais c’est surtout chez les
Scorpions irradiés que le pourcentage de ces cellules annelées est impor¬
tant, dépassant 50 % pour des doses massives de rayonnement y. Il est
d’ailleurs intéressant de constater que ce pourcentage élevé d’hémocytes
annelés décroît progressivement, en fonction du temps après l’irradiation,
chez les individus qui résisteront aux effets des rayonnements ionisants.
Cela est particulièrement net pour des doses de rayonnement que l’on
peut qualifier de « moyennes » vis-à-vis de ces espèces extrêmement radio-
/'o hémocytes
Fig. 5. — Histogramme du pourcentage d’ « Hémocytes annelés » constatés dans l’Hémo-
lymphe du Scorpion saharien « Androctonus austrqlis » L. Hector C. L. Koch lors de diverses
agressions expérimentales ou lors d’irradiation y. Évolution en fonction des doses et du
temps.
— 204
résistantes : 75.000 et 50.000 r. (histogramme, fîg. 5). Il semble qu’après
une acmé située au 1er jour et au 2e jour après l’irradiation, suivant la
dose, il y ait décroissance du nombre de ces cellules annelées, comme si
l’hémocytopoïèse de l’animal faisait les frais de la maladie des rayons et per¬
mettait une remontée satisfaisante du pourcentage des hémocytes hyalins.
Il en est d’ailleurs de même, comparativement, pour les cellules sphéru-
leuses décrites par Kollmann (6) : elles sont peu nombreuses (2 à 3 %)
chez les Scorpions témoins, mais leur nombre augmente chez l’animal
expérimentalement traumatisé et peut atteindre chez eux 20 à 30 %,
ainsi que chez les Scorpions irradiés.
Enfin, il nous a paru qu’il pourrait exister, chez les animaux irradiés
ou agressés, un certain « balancement » entre le pourcentage des hémocytes
annelés, témoins typiques d’une irradiation gravissime ou d’une agression
sérieuse, et les hémocytes granuleux acidophiles, comme s’il pouvait y
avoir passage d’une forme à l’autre. C’est d’ailleurs ce que suggère en
plus du pourcentage numérique, certains frottis qui, chez le même animal
irradié, semblent mettre en évidence le passage de la forme typiquement
granuleuse, acidophile, à la forme annelée. Il ne peut cependant être
question ici que d’une suggestion simplement fondée sur une observation
morphologique.
Il serait évidemment nécessaire, à ce sujet, de pratiquer des coupes
et des colorations au niveau des tissus des glandes de Blanchard de spéci¬
mens irradiés, pour chercher à y mettre en évidence, éventuellement,
des modifications du même type. Ce travail est en cours.
Les réactions aux peroxydases par la méthode de Sato (5) ne nous ont
jamais montré la présence de granulations bleues ou brunes, carac¬
téristiques de la réaction positive, quel que soit le type morphologique
d’éléments figurés ainsi testé.
Laboratoire d’ Études et de Recherches
sur les Arthropodes irradiés , M.N.H.N.
Division de Bio-Écologie du Centre de Recherches
du Service de Santé des Armées. Paris.
Centre d'Études des Zones Arides, C.N.R.S.
École Principale du Service de Santé
de la Marine. Bordeaux.
NOTES ET RÉFÉRENCES
(1) C. R. Soc. Biol., 157, 1963, p. 503.
(2) Comptes rendus, Ac. Sciences Paris, 257, 1963, p. 1177.
(3) Comptes rendus, Ac. Sciences Paris, 259, 1964, p. 3389.
(4) Nous remercions le Docteur Irunberry, Chef du Service des Venins à l’Ins¬
titut Pasteur d’Algérie, pour l’envoi d’un certain nombre de Scorpions,
ainsi que le Centre de Recherches sur les Zones Arides de Béni-Abbès.
(5) Diagnostics biologiques. M. Fiessinger, M. R. Olivier, M. Herbain.
1949, Maloine, éd. Paris, p. 249.
(6) Ann. Sci. Nat. Nouvelle Série 8, 1908, p. 107.
(7) Bull. Soc. Sci. Nat. Maroc 39, 1959, p. 191.
(8) Stain. Tech. 32, 175, 1957.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 1, 1967, pp. 205-208.
P AR AST Y GARCTU S HIGGINSI
RENAUD-DEBYSER , 1965 ,
SUR LA CÔTE ORIENTALE DE MALAISIE.
DESCRIPTION DE LA FEMELLE
( Tardigrada )
Par J. RENAUD-MORNANT
A la suite de prospections faunistiques en Malaisie, Ph. Serêne a bien
voulu me confier ses prélèvements de sable. Ils se révélèrent riches en
microfaune. Parmi celle-ci j’ai trouvé Parastygarctus higginsi, genre
récemment décrit de Madagascar (Renaud-Debyser 1965 a & b).
Ce genre est donc présent dans l’Océan Indien occidental et en Mer
de Chine, il occupe une place importante dans la systématique des Tar-
digrades marins de l’ordre des Heterotardigrada. En effet bien qu’appar¬
tenant au sous-ordre des Arthrotardigrada il possède des caractères qui
le rapprochent nettement du sous-ordre des Echiniscoidea. La connais¬
sance de ce genre renforce les arguments qui font de la famille des Stygarc-
tidés un groupe charnière et intermédiaire entre les Arthrotartigrada et
les Echiniscoidea.
Les récoltes de Ph. Serêne ont porté principalement sur les sables
intertidaux de la côte orientale de la presqu’île de Malacca ; cependant
quelques prélèvements furent effectués dans l’île de Perhentian située
à une vingtaine de kilomètres de la côte. Une des prises était constituée
par un sable grossier, contenant une forte proportion de matériel en pro¬
venance de la désagrégation du récif corallien. C’est dans ce sable grossier
et hétérogène que j’ai trouvé dix individus de P. higginsi, population
contenant des mâles et des femelles. Il faut rappeler que les premiers
Parastygarctus furent découverts dans un sable grossier à forte propor¬
tion de débris calcaires de l’île de Nosy-Komba à Madagascar.
Comme à Madagascar, tous les individus récoltés étaient recouverts
d’un feutrage camouflant la presque totalité de leur corps, seuls restaient
visibles la coloration verdâtre du tube digestif et l’appareil buccal, ainsi
que les appendices et les griffes. (Voir fig. A). Ce feutrage est constitué
d’éléments sédimentaires fins et anguleux, de débris végétaux de petite
taille et d’une substance adhésive de nature inconnue.
Les dix individus récoltés dans 100 ml de sable comprenaient six mâles
et quatre femelles.
L’intérêt d’une telle prise réside dans le fait que Parastygarctus avait
été décrit de Madagascar uniquement d’après des exemplaires mâles.
— 206 —
La récolte de Perhentian permet de connaître la femelle. On sait que
chez les Tardigrades le dimorphisme sexuel porte uniquement sur les
caractères sexuels primaires : anatomie de la glande génitale et des con¬
duits évacuateurs. Cependant Richters (1909) puis Schulz (1955)
admettent l’existence d’un caractère sexuel secondaire chez Halechiniscus,
portant sur la taille de la clava. Chez Parastygarctus le dimorphisme
sexuel porte sur des caractères sexuels primaires comprenant aussi la
position et la forme du gonopore. Ce fait nouveau est important dans
la systématique des Tardigrades.
Fig. 1. — A. Parastygarctus higginsi Renaud-Debyser recouvert d’un camouflage. — B. Partie
postérieure du corps d’un mâle en vue ventrale. — C. Partie postérieure du corps d’une
femelle en vue ventrale.
— 207 —
Description de la femelle.
La taille de la femelle est sensiblement celle du mâle, c’est-à-dire
250 fi, de long sur 60 à 70 fi de large.
L’ovaire s’étend dorsalement au-dessus de l’estomac, sous les trois
plaques principales de la « cuirasse ». L’oviducte qui lui fait suite à la hau¬
teur de la plaque caudale, contourne le rectum, prend une position ven¬
trale et débouche au-dessus de l’anus. Dans la masse ovarienne, on peut
distinguer, chez les individus incomplètement mûrs, des masses de cel¬
lules nourririères des ovocytes.
Le gonopore femelle diffère du gonopore mâle par sa position et par
sa forme. Alors que celui-ci est situé juste au-dessous de la plaque III
chez le mâle, chez la femelle il a une situation tout à fait postérieure juste
au-dessus de l’anus (voir fîg. B et C). Quant à la forme elle est complète¬
ment différente de celle du mâle. Au lieu de former une rosette, le gonopore
femelle se compose d’un tube de 7 à 8 g de long. Un peu étranglé aux
deux tiers de sa longueur il s’évase en une ouverture de 4 fi de diamètre.
On peut apercevoir à l’intérieur du tube une petite pièce triangulaire
dont la présence n’a pu être décelée chez tous les exemplaires étudiés.
Un dimorphisme gonoporal existe aussi chez Archechiniscus marci
Schulz 1953. L’ouverture génitale femelle a pu être décrite par Renaud-
Mobnant (sous presse) d’après des exemplaires en provenance de la
Nouvelle-Calédonie (Mission Singer-Polignac). Schulz, dans sa descrip¬
tion originale, mentionne un gonopore « en rosette », or, n’ayant eu qu’un
seul exemplaire à sa disposition, il s’agissait vraisemblablement d’un
mâle. Chez les femelles que j’ai pu examiner le gonopore se compose d’un
tube très court faisant saillie entre deux replis de la cuticule.
Il serait très intéressant de connaître le mode de fécondation de ces
espèces, pour déterminer le rôle de ce gonopore dans la fécondation et
la ponte.
La femelle de Parastygarctus higginsi se distingue aussi du mâle par
un caractère négatif : absence chez tous les exemplaires des deux « glandes
annexes » ou vésicules, situées latéralement chez le mâle, de part et d’autre
des canaux déférents. Absence également des deux fins conduits partant
de ces vésicules pour aboutir de chaque côté du gonopore du mâle. Cette
observation permet de considérer ces vésicules, dont la fonction est encore
inconnue, comme faisant partie de l’appareil génital mâle.
Le fait qu’un dimorphisme gonoporal ait pu être constaté à la fois
chez les Stygarctidés et chez les Oreelidés est intéressant pour la systé¬
matique des Heterotardigrada. Il montre qu’il existe de nombreux carac¬
tères communs aux deux sous-ordres des Arthrotardigrada et des Echi-
niscoidea, et il renforce les arguments en faveur de la position intermédiaire
de la famille des Stygarctidés entre ces deux sous-ordres.
Il faut noter aussi que jusqu’à présent un tel dimorphisme n’a pu
être constaté que chez des espèces en provenance de régions tropicales.
Un tel caractère est probablement lié au mode de reproduction de la
microfaune dans ces conditions climatiques.
— 208 —
Biogéographie, répartition de la famille des Stygarctidés.
Créée par Schulz en 1951 pour y inclure le genre Stygarctus découvert
en Mer du Nord, la famille des Stygarctidés était restée monogénérique
et monospécifique jusqu’à la description de Parastygarctus. L’extension
de cette famille semble être très vaste. St. bradypus fut retrouvé en très
grande quantité dans l’intertidal du Bassin d’Arcachon (Renaud-Debyser
1956, 1959) et dans le sable corallien des Iles Bahamas dans l’Atlantique
occidental (Renaud-Debyser 1963). Il est donc capable de coloniser
des régions tropicales et aussi des sables tempérés ; il semble cependant
limité à l’intertidal.
Parastygarctus higginsi décrit de Madagascar et retrouvé en Malaisie
semble être un habitant des sables à fort pourcentage de débris calcaires.
Pour l’instant sa répartition est exclusivement tropicale. Cependant il
faut signaler qu’il n’a pas encore été trouvé dans le Pacifique Sud au
cours des prospections effectuées en Nouvelle-Calédonie par la Mission
SlNGER-PoLIGNAC.
Laboratoire d' Anatomie Comparée ,
Faculté des Sciences, Paris-Ve.
BIBLIOGRAPHIE
Ramazzotti, G., 1962. — Il phylum Tardigrada. Mem. Ist. llaliano Idrobiol.,
15, 595 p.
— 1965. — Il phylum Tardigrada (1er Supplemento). Ibid.., 19, pp. 101-212.
Renaud-Debyser, J., 1956. — Répartition de deux Tardigrades Batillipes
mirus Richters et Stygarctus bradypus Schulz dans un segment de plage
du Bassin d’Arcachon. C. R. Acad. Sc., 243, pp. 1365-1369.
— 1959. — Sur quelques Tardigrades du Bassin d’Arcachon. Vie et Milieu,
10, 2, pp. 135-146.
— 1963. - — Recherches écologiques sur la faune interstitielle des sables,
Bassin d’Arcachon, île de Bimini, Bahamas. Ibid., Suppl* n° 15, 157 p.,
6 pl.
— 1965 a. — Parastygarctus higginsi n. g., n. sp., Tardigrade marin inters¬
titiel de Madagascar. C. R. Acad. Sc., 260, pp. 955-957.
— 1965 b. — Étude sur un Stygarctidé ( Tardigrada ) nouveau de Madaga-
gascar. Bull. Soc. Zool. France, 90, 1, pp. 31-38.
Renaud-Mornant, J. — Tardigrades. In : Exp. Française sur les récifs coral¬
liens de Nouvelle-Calédonie. Volume III (sous presse).
Richters, F., 1909. — Tardigraden-Studien. Ber. Senckenberg. Naturf. Ges.,
1-2, pp. 28-45.
Schulz, E., 1951. — Ueber Stygarctus bradypus n. g., n. sp., einen Tardigraden
aus dein Küstengrundwasser, und seine phylogenetische Bedeutung.
Kieler Meeresf., 8, 1, pp. 86-97.
— 1953. — Eine neue Tardigraden-Gattung von der pazifischen Küste.
Zool. Anz., 151, 11-12, pp. 306-310.
— 1955. — Studien an marinen Tardigraden. Kieler Meeresf., 11, 1,
pp. 73-79.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2* Série — Tome 39 — N» 1, 1967, pp. 209-212.
PSEUDOSTOMELLA MALAYICA N. SP.,
GASTROTRICHE NOUVEAU
DE LA CÔTE ORIENTALE DE MALAISIE
Par J. RENAUD-MORNANT
Les sables siliceux intertidaux récoltés par M. Pli. Serène non loin
de Karang (Malaisie, côte orientale) contenaient une microfaune abon¬
dante. Parmi les groupes dénombrés les Gastrotriches étaient bien repré¬
sentés. De nombreux exemplaires de Paraturbanella sp. de très grande
taille y furent trouvés, ainsi que quelques individus d’une espèce nouvelle
de Thaumastodermatidae du genre Pseudostomella. Je propose de la nom¬
mer Pseudostomella malayica.
Le genre Pseudostomella a été créé par Swedmark (1956) et comprend
une seule espèce : Pseudostomella roscovita caractérisée par une « nasse
prébuccale » munie de grandes expansions en forme de mors. L’espèce
décrite de Roscoff (Manche occidentale) a été retrouvée à Kiel (Baltique)
par Forneris (1961) et dans le Bassin d’Arcachon (Atlantique) par
Renaud-Mornant et Jouin (1965). Jusqu’à présent le genre était resté
monospécifique et la découverte faite en Malaisie apporte des indications
sur ses possibilités d’expansion, sa répartition et sa variabilité spécifique.
Description.
Taille et revêtement cuticulaire :
Cinq exemplaires matures furent étudiés. Les individus non rétractés
mesurent 220 p de long sur 35 à 40 p de large ; ils sont donc légèrement
plus petits que ceux de Roscoff et de la même longueur que ceux de
Kiel, cependant le corps est nettement plus étroit.
La face dorsale est entièrement recouverte de tétrancres ainsi que les
parties latéro-ventrales ; le champ médio-ventral étant fortement cilié.
Les faces latérales sont donc recouvertes de tétrancres qui sont légèrement
plus petits et qui forment deux plages développées ventralement à la
hauteur du receptaculum seminis et de l’ouverture génitale. Dorsalement
on observe que la couverture épineuse s’étend antérieurement jusqu’aux
expansions céphaliques et recouvre également la base des organes adhésifs
postérieurs. Les tétrancres sont répartis dorsalement en 70 rangées trans¬
versales à raison d’une dizaine par rangée. Ces organites sont plus petits
que ceux de Ps. roscovita et leur revêtement est beaucoup plus dense
16
210
-A.c._
JGI.e.,
_T.I
50J
_T.v._
Fig. 1. — Pseudostomella malayica n. sp. : à
A. = Anus
A. c. = Appendices céphalique
B. = ouverrure buccale
B. c. = Bursa copulatrix
C. d. = Canal déférent
E. = Estomac
Gl.e. = Glandes épidermiques
G.v. = Glandes ventrales
O. = Pore génital
gauche, face dorsale ; à droite, face ventrale.
Œ. = Œuf
Ph. = Pharynx
P. o. = Pores œsophagiens
R. s. = Receptaculum seminis
Sp. = Spermatozoïdes
T.a. = Tubulures adhésives antérieures
T.l. = Tubulures adhésives latérales (10 ç)
T.p. = Organe adhésir postérieur
T.v. = Tubulures ventrales
que chez cette espèce. Leur taille, et c’est là le caractère systématique
le plus important de Ps. malayica, est deux fois plus petite que celle
des tétrancres de l’espèce roscovite. Ici chacune des quatre épines mesure
2 p. et se trouve distante de 2 p. de l’épine opposée. Chez Ps. roscovita
elles sont hautes de 5 p. et « ont leurs actines opposées distantes de 5 p. »
— 211 —
(Swedmark 1956). D’après Forneris (1961) la forme de Kiel possède
des tétrancres mesurant de 4 à 6 [t. L’espèce de Malaisie se caractérise
donc par des tétrancres de taille deux fois plus petite que celles de l’espèce
type de Roscoff. De plus le revêtement étant beaucoup plus dense et
la taille des tétrancres réduite, l’espèce malaisienne possède un nombre
beaucoup plus élevé d’épines. De plus il n’y a pas de champ cuticulaire
nu en triangle au-dessus de la bouche comme chez Ps. roscovita, les
tétrancres sont présents dans cette région chez l’espèce malaisienne.
Expansions prébuccales et tubulures adhésives :
La configuration de la région prébuccale est très semblable à celle de
l’espèce européenne. Cependant il semble que chaque mors latéral soit
formé de deux parties : une dorsale et une ventrale. Notre espèce se rap¬
procherait alors de la forme de Kiel, chez laquelle il semble bien que la
partie la plus large du mors soit bien ventrale (Forneris 1961, fig. 15).
Les gros poils sensoriels seraient alors distribués de la façon suivante
chez l’espèce malaise : dorsalement trois poils sensoriels sur chaque mors
et un médian, et ventralement deux poils sensoriels sur chaque mors
groupés par paire, et une paire médiane. La partie dorsale de cet organe
prébuccal s’avance plus largement au-dessus de la partie ventrale chez
l’espèce malaise.
Fig. 2. — Région céphalique de Pseudostomella malayica n. sp.
1. Nasse prébuccale et bouche rétractée. Vue dorsale.
2. Nasse prébuccale en expansion et bouche ouverte ; présence de mors dorsaux et ventraux.
Vue ventrale.
Les mors possèdent des cils vibratiles sur leurs parties dorsale et ven¬
trale. Des organes tactiles formés d’un cil porté par un petit mamelon
sont répartis sur la face ventrale postérieure de l’organe prébuccal. Cette
répartition est différente de celle décrite chez Ps. roscovita.
Les tubulures adhésives ont une répartition et un nombre très voisins
de l’espèce européenne. Cette répartition est la suivante : l’organe adhésif
antérieur comprend deux tubulures ventrales de chaque côté de la bouche.
Les tubulures latérales comprennent trois paires de tubes d’environ 10 jr
de long, répartis dans la moitié postérieure du corps. Dans le dernier tiers
— 212
du corps, à la hauteur de la bursa copulatrix se trouve un groupe de
deux tubes de chaque côté ; ces tubes sont en position latéro-ventrale et
de taille inférieure aux autres, ils ne mesurent que 5 [i, leur taille et leur
position les rend difficiles à observer.
L’organe adhésif postérieur est en tout point semblable à celui de
Ps. roscovita et les tubulures medio-basales sont nettement dorsales chez
Ps. malayica.
Les glandes épidermiques dorsales sont au nombre de 6 paires réparties
en deux rangées latérales longitudinales. Elles mesurent environ 5 p. de
diamètre, et possèdent un contenu granuleux faiblement coloré en jaune.
Il existe aussi d’autres groupes de glandes épidermiques situées ventra-
lement. Elles se présentent comme des amas granuleux s’étendant de
part et d’autre de l’estomac et du rectum.
Anatomie interne.
Le pharynx occupe 40 % de la longueur du corps, il s’évase pour former
la bouche. Les pores œsophagiens sont très petits et s’ouvrent dans la
partie pharyngienne postérieure.
L’estomac est rectiligne, sa partie postérieure est dissimulée par les
organes génitaux, le rectum et l’anus sont cependant visibles ventrale-
ment dans la partie subterminale du corps.
Les organes génitaux mâles sont situés latéralement dans la deuxième
moitié du corps. Le testicule est impair. Les spermatozoïdes mûrs sont
disposés en fuseau dans la partie antérieure du testicule. Le canal déférent
traverse la masse testiculaire, puis bifurque pour déboucher ventralement,
légèrement au-dessus de l’anus.
L’ovaire occupe le côté opposé au testicule. Il produit des œufs de
grande taille (40 p.) situés dorsalement. Sous l’ovaire, ventralement, on
observe un receptaculum seminis et une bursa d’assez grande taille.
Celle-ci semble déboucher dans un orifice commun avec le pore mâle.
Diagnose. — Pseudostomella possédant une couverture cuticulaire composée
de tétrancres de petite taille (2 p), très nombreux et formant un revêtement
très dense. Les mors latéraux de l’organe prébuccal forment des lobes dorsaux
et ventraux.
BIBLIOGRAPHIE
Forneris, L., 1961. — Beitrâge zur Gastrotrichen fauna der Nord-und Ostsee.
Kieler Meeresf-, 17, 2, pp. 206-218.
Renaud-Mornant, J. & C. Jouin, 1965. — Note sur la microfaune du fond
à Amphioxus de Graveyron et d’autres stations du Bassin d’Arcachon.
Actes Soc. Linn. Bordeaux, 102, 4, sér. A, pp. 1-7.
Swedmark, B., 1956. — Nouveaux Gastrotriches Macrodasyoïdes de la région
de Roscofï. Arch. Zool. Exp. Gén., 94, Notes et Rev., 1, pp. 43-57.
Laboratoire d’ Anatomie Comparée,
Faculté des Sciences, PARIS Ve.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2* Série — Tome 39 — N° 1, 1967, pp. 213-220.
POLYLABRIS DIPLODI N. G., N. SP.
(MONO GENE A, MICROCOTYLIDAE)
PARASITE DE TÉLÉOSTÉENS
DU GENRE DIPLODUS (SPARIDAE)
Par Louis EUZET et Annie CAUWET
En 1957 l’un de nous a décrit la larve gyrodactyloïde nageante d’un
Monogène qu’il rapportait à Microcotyle sargui Parona et Perugia, 1889.
Pour étudier le développement post-larvaire de ce parasite récolté sur
les branchies de poissons du genre Diplodus Rafinesque 1810 nous avons
examiné de nombreux Sars ( Diplodus ) pêchés soit dans le bassin de Thau
soit dans la Méditerranée au large de Sète.
Nous nous sommes alors rendu compte qu’il existait sur les branchies
de ces Sparidae cinq espèces différentes de Monogènes Microcotylidae.
Celle dont on connaît l’oncomiracidium (larve gyrodactyloïde nageante)
ne correspond pas au vrai Microcotyle sargui Parona et Perugia, 1889.
L’étude anatomique nous a prouvé qu’il s’agissait d’une espèce nouvelle
que nous considérons comme le type d’un genre nouveau.
Polylabris diplodi n. g., n. sp.
Hôte. — Diplodus sargus (L.), Diplodus annularis (L.), Diplodus vulgaris
(G. Saint Hilaire).
Habitat. — Branchies.
Localité. — Sète (Hérault).
Matériel étudié. — 50 individus montés in toto, 5 débités en coupes sériées
longitudinales et transversales.
Type et paratypes déposés au Muséum National d’Histoire Naturelle de
Paris (Coll. Helminthologique). N° 260 H-177 TC et 261 H-178 TC.
Le corps mesure de 2,5 à 3,5 mm de longueur et de 0,4 à 0,6 mm de lar¬
geur. Le hapteur forme un ovale allongé de 1,2 mm de longueur dont
la moitié antérieure est plaquée sur un côté du corps. Le hapteur présente
de chaque côté une rangée de 55 à 60 pinces dont la taille augmente régu¬
lièrement de l’arrière vers l’avant. Les dernières mesurent 40 p X 25 p,
les pinces de l’avant sauf les plus antérieures 85 X 40 p (fig. 1).
Les mâchoires des pinces sont soutenues par des pièces sclérifiées dont
la disposition est semblable à celle que nous avons décrite chez Microcotyle
donavini Van Ben et Hesse, 1863.
— 214 —
La mâchoire antérieure présente sur la ligne médiane une pièce (a)
terminée en T à branches courtes à son extrémité distale. Du côté proximal
le sclérite a se replie en U et passe dans la mâchoire postérieure. En coupe
cette pièce est grossièrement triangulaire
à centre creux. Les bords de la mâchoire
antérieure sont soutenus par deux sclérites
arqués (b). Du côté distal ils débutent près
du plan de symétrie de la pince au niveau
de l’extrémité en T de a. Du côté proximal
chaque pièce se replie et donne une courte
lame dans la mâchoire postérieure. Celle-
ci présente sur la ligne médiane la continu¬
ation de a. Ce sclérite atteint le milieu de
la mâchoire où il se termine par deux petites
expansions latérales. Il existe au delà le long
de la ligne médiane une faible sclérification.
Les bords de la mâchoire postérieure sont
soutenus de chaque côté par un sclérite
arqué c. Du côté proximal les pièces c s’arti¬
culent sur b au niveau du coude formé par
ces dernières. Du côté distal les deux pièces
se rapprochent sur la ligne médiane de la
faible sclérification que nous avons signalée
plus haut.
A la bouche antérieure, sub-terminale,
ventrale fait suite une large cavité buccale
où s’ouvre de chaque côté une ventouse
musculaire qui mesure environ 100 fi. de
longueur et 70 p. de largeur. Chaque ven¬
touse à bord lisse est subdivisée en deux
loges inégales par une faible cloison trans¬
versale située au quart latéral. Le pharynx
s’ouvre sur la ligne médiane au fond de la
cavité buccale. Plus petit que les ventouses
entre lesquelles il paraît coincé il a 50 fi de
longueur et 40 p. de largeur. L’œsophage
court (200 p. environ) médian rectiligne, se
bifurque au niveau de l’atrium génital.
Chacune des deux branches intestinales
donne naissance à de nombreux cæcums
latéraux et axiaux. Les deux branches
pénètrent dans le hapteur où elles se ter¬
minent à des niveaux différents (fig. 1).
Chez les animaux fixés et colorés l’œso¬
phage paraît barré dorsalement par une zone claire qui représente le
système nerveux central.
L’atrium génital débouche sur la ligne médio-ventrale à 300 p. environ
de l’extrémité antérieure.
Fig. 1.
Polylabris diplodi n. g.
Animal in toto, vue dorsale.
sp.
— 215 —
Le vagin s’ouvre ventralement, toujours sur la ligne médiane à 150 p
environ, en arrière de l’atrium génital.
Système génital.
Appareil mâle :
Les testicules dont le nombre varie de 12 à 16 sont situés dans le tiers
postérieur du corps. Ils forment en vue ventrale des niasses grossièrement
circulaires. Les plus postérieurs ont environ 25 p. de diamètre. Le diamètre
apparent va en s’accroissant vers l’avant et les testicules les plus antérieurs
mesurent jusqu’à 100 p de diamètre (fig. 1).
Le canal déférent contourné remonte sur la ligne médiane du corps.
Dans la moitié terminale sa paroi musculaire s’épaissit. Il forme une anse
sur le côté gauche du corps puis revient sur la ligne médiane où il se dilate
parfois légèrement à la base du pénis. A ce niveau débouche aussi un
canal impair très court formé par la réunion de deux canaux transverses,
chacun issu d’une vésicule latérale que nous nommerons vésicule pros¬
tatique. De chaque côté le canal transverse dorsal long de 50 p environ
se coude et s’ouvre dans la partie dorsale de la vésicule. Autour de la
vésicule surtout dans la région ventrale on distingue de nombreuses
cellules très colorables par le carmin. Nous pensons qu’elles représentent
des cellules glandulaires dont la sécrétion vient s’accumuler dans la
vésicule avant de parvenir à l’organe copulateur (fig. 2).
Le pénis sclérifié a la forme d’une corne d’abondance de 90 à 100 p
de longueur dont la base élargie reçoit le canal déférent et le canal pros¬
tatique. L’extrémité effilée est dirigée antéro-ventralement (fig. 2).
Appareil femelle :
L’ovaire situé au milieu du corps forme une masse sur le côté droit
au niveau des testicules les plus antérieurs. Il monte sur ce côté droit
puis par un large coude passe sur le côté gauche où il descend légèrement
avant de former une anse qui l’amène en position ventrale. L’ovaire remonte
alors et dessine un deuxième coude antérieur qui le ramène sur le côté
droit. Là il descend en s’élargissant pour se terminer à l’oviducte. Celui-ci
étroit, cilié, est d’abord très contourné. Il s’en détache ventralement
le canal génito-intestinal qui aboutit à la branche droite de l’intestin.
L’oviducte se continue vers l’arrière et reçoit presque sur la ligne médiane
le vitelloducte impair. Il forme alors sur le côté gauche du corps une anse
postérieure à lumière étroite. La branche ascendante est entourée par
les glandes de Mehlis. Au-delà l’ootype est à peine marqué. L’utérus ven¬
tral qui lui fait suite est presque rectiligne et se termine à la partie pos¬
térieure de l’atrium génital.
L’ouverture vaginale est ventrale médiane. Le vagin large et court
se bifurque presque immédiatement. Chaque branche vaginale forme un
coude latéral et passe dans la région dorsale. Là elles se réunissent, dessi¬
nant un anneau antérieur. Le conduit médio-dorsal ainsi formé débouche
dans les vitelloductes (fig. 2).
216 —
Fig. 2. — Polylabris diplodi n. g., n. sp. — Détail des voies génitales
(Trajet antérieur en vue ventrale).
Les glandes vitellogènes forment de chaque côté du corps une large
bande qui entoure les branches digestives et leurs cæcums. Les follicules
vitellins pénètrent dans le hapteur avec le système digestif.
Les vitelloductes latéraux dorsaux sont unis à l’avant à l’endroit où
ils reçoivent le vagin. Ils s’unissent à nouveau sur la ligne médiane au
niveau du bord antérieur de l’ovaire. Ils dessinent ainsi un deuxième
anneau beaucoup plus allongé que celui formé par les deux branches
vaginales. Ce deuxième anneau est très net chez les individus où les vitel¬
loductes sont bourrés de cellules vitellines. Le vitelloducte impair médian
assez long vient déboucher dans l’oviducte au niveau de la masse pos¬
térieure de l’ovaire (fig. 1).
Les œufs sont fusiformes et mesurent environ 200 p de long et 90 p
de large. Ils possèdent deux filaments polaires. D’après la position de
ces œufs dans l’utérus, nous dirons que le filament antérieur est très
long, fin, souvent enroulé en spirale sur lui-même. Le filament postérieur
plus court (250 p) épais se termine par un petit disque concave hérissé
217 —
de 5 ou 6 pointes recourbées. Ces œufs sont operuclés. L’operucle est
situé du côté antérieur et part avec le long filament.
La larve gyrodactyloïde (oncomiracidium) a été décrite par Euzet
en 1957 et 1958 comme étant celle de Microcotyle sargui Par. et Per.,
1889.
Nous redonnons une description de la larve de Polylabris diplodi car
elle est très particulière.
Aplatie dorso-ventralement elle mesure environ 200 p de longueur et
75 p de largeur en extension moyenne. Le corps est marqué par deux
constrictions, une faible au tiers antérieur, une autre plus profonde au
niveau du quart postérieur marque le début du hapteur larvaire. La
ciliature s’étend latéralement de chaque côté du corps sauf à l’extrémité
antérieure et sur une courte zone dorsale au niveau de la constriction
antérieure. Les bords du hapteur sont nus. Le corps se termine par un
cône entièrement recouvert de cellules ciliées.
La zone apicale présente sur le bord frontal 3 touffes de soies (une
touffe médiane, deux touffes latérales une droite et une gauche). Ces soies
courtes et raides paraissent différentes des cils locomoteurs des cellules
latérales.
De chaque côté de cette zone apicale débouche une paire d’amas glan¬
dulaires. L’amas interne est situé entre les touffes de soies médiane et
latérale, l’amas externe sur le côté de la touffe latérale (fïg. 3).
La tache occulaire dorsale se compose de deux cupules accolées sur
la ligne médiane. Elle se présente comme une masse pigmentée en brun
noir sur laquelle se détache un X plus foncé.
En arrière de cette tache occulaire toujours sur la ligne médiane on
distingue le pharynx. C’est une masse musculaire sphérique de 20 p
de diamètre située à peu près au milieu du corps. Le tube digestif sacci¬
forme qui lui fait suite est empli d’amas de fins granules vitellins avec
parfois quelques gouttelettes d’aspect huileux. On retrouve ces goutte¬
lettes dans tout le parenchyme du corps.
Le hapteur subcirculaire est situé dans le quart postérieur du corps.
Il est armé de pièces sclérifiées disposées symétriquement par rapport
au plan médio-sagittal.
Nous distinguerons de chaque côté, du plan médian vers l’extérieur :
Un grand crochet postérieur en fléau, le manche rectiligne a 30 p de
longueur, la lame en serpe 15 p (fig. 6, a) ;
Un crocheton postéro-latéral de 12 p de longueur (fig. 6, b) ;
Une tigelle simple rectiligne mesurant 30 p de longueur (fig. 6, c).
D'après sa position cette tigelle correspond à l’hamuli ;
Une pince qui mesure 30 p X 20 p. environ (fig. 3) Les mâchoires sont
soutenues par des pièces sclérifiées dont la disposition est identique
à celle que nous avons décrite chez l’adulte ;
Trois crochetons latéraux de 12 p de longueur. Us sont situés au-dessus
de la pince dans la partie antérieure du hapteur (fig. 3).
— 218 —
\5°y
y; a
6
25 r
c
Fig. 3 à 6. — Polylabris diplodi n. g., n. sp.
Fig. 3. — Oncomiracidium d’après les observations sur les vivant. — Fig. 4. Schéma de la
disposition des protonéphridies et des canalicules excréteurs. Fig. 5. — Jeune post-larve
trouvée sur les branchies d’un Doplodus. Fig. 6. — Crochets de la larve : a : crochet en
fléau, b : crocheton postéro-latéral, c : tigelle (hamuli).
Chez les Mierocotylidae comme chez les Polyopisthocotylea dont nous
connaissons le développement, la différenciation des pinces du hapteur
se fait à partir des crochetons latéraux dans le sens arrière avant. Le
premier accrochage de l’oncomiracidium aux branchies est assuré par
les crochets en fléau, la fixation par les hamuli.
Chez Polylabris diplodi l’ oncomiracidium sort de l’œuf, avec la pre¬
mière paire de pinces formée. Ce sont ces pinces, qui après l’accrochage
par les crochets en fléau, vont assurer la fixation de la larve à la branchie
de l'hôte. Les hamulis qui jouent habituellement ce rôle sont donc rem¬
placés par des tigelles qui aident les crochets en fléau lors du premier
accrochage.
Nous avons observé sur les branchies de Sars, de jeunes larves qui ne
— 219 —
se différencient de l’oncomiracidium que par la perte des cellules ciliées
et le pigment contenu dans l’intestin. Ces larves étaient fixées à la branchie
par la première paire de pinces (lig. 5).
Bychowsky a décrit en 1957 l’oncomiracidium de Microcotyle mugilis
avec le hapteur armé, outre les crochets habituels que l’on rencontre
chez les Microcotylidae, par une paire de pinces. Cela ressemble à ce
que nous venons de décrire chez Polylabris diplodi mais en réalité nous
ne pouvons comparer utilement ces deux formes. En effet, l’oncomira-
cidium étudié par Bychocosty n’était pas sorti naturellement de l’œuf.
Dans son armature il possède 4 paires de crochetons en avant de la paire
de pinces. Nous ne pouvons donc savoir au niveau de quelle paire de cro¬
chetons se forme cette paire de pinces. De nouvelles recherches sont
nécessaires pour répondre à cette question.
Le Monogenea Polyopisthocotylea que nous venons de décrire se classe
d’après la structure des pinces qui composent son hapteur parmi les
Microcotylidae.
Mais dans cette famille, aucun genre n’a encore été décrit avec un
appareil copulateur mâle médian en forme de tube conique à parois sclé-
rifiées et avec un vagin s’ouvrant ventralement sur la ligne médiane.
Nous considérons donc ce parasite comme une espèce nouvelle dont
nous faisons le type d’un genre nouveau pour lequel nous proposons le
nom de Polylabris diplodi.
Laboratoire de Zoologie et Biologie animale ( C.S.U. Perpignan)
et Station biologique de Sète.
BIBLIOGRAPHIE
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fig. 1-14.
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Monogenea, Microcotylidae. Rec. Ind. Mus., 52, 2-4, pp. 231-247.
Yamaguti, S. — Systema helminthum. IV. Monogenea and Aspidocotylea-.
Interscience Publ. (N. Y.), pp. 1-699, fig. 1-898.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N» I, 1967, pp. 221-232.
HISTOLOGIE
DE AXINELLA AGNATA TOPSENT
ET DE RASPAILIA HISPIDA (MONTA GU)
( Spongiaires ) 1
Par Claudine DEVOS
Axinella agnata Topsent, espèce nouvelle décrite en 1896 (Topsent,
pp. 129-130) est très commune dans la région de Roscofï. De nombreux
échantillons peuvent être récoltés au large de l’ Ile de Batz. C’est égale¬
ment dans cette localité que l’on rencontre Axinella dissimilis (Bowerbank),
Raspailia ramosa (Montagu) et Raspailia hispida (Montagu).
Axinella dissimilis (Bowerbank) et Axinella agnata (Topsent) sont les
seules espèces du genre Axinella que l’on rencontre de façon courante au
nord de la Bretagne. Les deux espèces se distinguent bien par leur couleur.
Axinella agnata est jaune orangé vif, alors qu Axinella dissimilis présente
une teinte beaucoup plus pâle. Axinella agnata a des rameaux bien arrondis
et n’est pas aplatie comme Axinella dissimilis.
Le squelette d’ Axinella agnata se compose de styles courbes de 300 à
340 p. de long et de 3 jx de diamètre, comme le décrit Topsent. La char¬
pente axiale comprend également des styles plus longs, de 500 à 550 |x.
De très longs styles de 800 |x à 1 mm et de 25 fx de diamètre hérissent la
surface.
Topsent décrit des faisceaux de tornotes à pointe mousse épars dans
l’ectosome. Si l’on peut observer des spiculés groupés ou isolés, de 300 p.
de long et 3 [X d’épaisseur correspondant à la description de Topsent,
il est beaucoup plus difficile d’affirmer que ce sont bien des tornotes.
Pour des spiculés aussi fins, l’aspect biseauté des deux pointes n’est pas
toujours évident.
Les caractères de spiculés qui permettent de reconnaître le plus sûre¬
ment Axinella dissimilis (Bowerbank) à’ Axinella agnata Topsent sont :
des oxes moins nombreux chez Axinella agnata, la plus grande taille, chez
cette dernière espèce, d’une partie des styles de la charpente qui peuvent
atteindre 550 p. de long.
Bowerbank (1866-1874) décrit sous le nom de Dictyocylindrus hispidus,
une Raspailia hispida (Montagu) ; Vosmaer (1933-1935) réunit dans une
même espèce Raspailia hispida et Raspailia ramosa. Les deux espèces
1. Ce travail s’inscrit dans le cadre d’une thèse de Doctorat d’état.
— 222 —
semblent bien distinctes. Raspailia hispida a une forme allongée. A une
très courte distance du pied, des rameaux se séparent en une dichotomie
le plus souvent parfaite, alors que les branches de Raspailia ramosa ont
des divisions plus irrégulières. La surface de Raspailia hispida est géné¬
ralement plus hispide que celle de Raspailia ramosa. Ceci est dû aux grands
styles pouvant atteindre 1800 p, qui hérissent la surface. Les acanthostyles
de Raspailia hispida sont plus massifs que ceux de Raspailia ramosa.
La tête du spiculé forme une boule épineuse moins nette que chez la
précédente espèce, et la forme générale du spiculé est moins effilée à la
base. Les épines de l’acanthostyle sont plus épaisses chez Raspailia
hispida. Pour une épaisseur générale de 12 p, les acanthostyles de Ras¬
pailia hispida ont une longueur qui varie de 60 à 175 p.
Enfin, Raspailia ramosa a une couleur marron pourpre, alors que
Raspailia hispida est gris jaune.
Au cours d’une précédente étude nous avons décrit les cellules d’ Axinella
dissimilis (Bowerbank) et de Raspailia ramosa (Bowerbank). Les éléments
cellulaires à' Axinella agnata Topsent et de Raspailia hispida (Montagu)
seront étudiés en comparaison avec ceux des espèces précédentes.
Histologie et Anatomie n’Axinella agnata Topsent.
Les choanocytes, les archacocytes, collencytes, pinacocytes et scléro-
cytes A.’ Axinella agnata sont tout à fait comparables à ceux à' Axinella
dissimilis.
10 H
! - 1
Fig. 1. — Axinella agnata Topsent : cellules en écailles.
C’est parmi les cellules sphéruleuses que l’on peut noter une différence
entre les deux espèces. Les préparations A’ Axinella dissimilis colorées
au Mallory se distinguaient par la très grande quantité de cellules sphéru¬
leuses colorées en rouge vif par la fuschine acide. Cet aspect était par¬
ticulièrement net à la surface de l’éponge et au niveau de la base. Chez
Axinella agnata, pour des préparations fixées et colorées de la même
— 223 —
façon, et pour des niveaux identiques, une autre catégorie de cellules
sphéruleuses domine. Elles ont un diamètre de 10 à 17 p. et des inclusions
en écaille ou en fins filaments (fig. 1). Ces inclusions se colorent en bleu
dans la coloration de Mallory ou de Masson. Les noyaux sont difficilement
visibles. La présence de cette catégorie cellulaire confère aux préparations
d’ Axinella agnata un aspect très différent de celles d’ Axinella dissimilis.
Chez Axinella agnata, l’on ne retrouve pas les cellules à filaments,
très nombreuses chez Axinella dissimilis.
L’étude de préparations de tissus vivants, sans colorations, nous per¬
met de reconnaître les cellules pigmentaires : chez Axinella agnata, le
pigment est concentré dans les sphérules de petites cellules sphéruleuses
de 5 à 7 p. de diamètre. Les sphérules de ces chromocytes sont jaune
d’or. Chez Axinella dissimilis, les chromocytes sont beaucoup plus grands
(12 à 18 (a), les sphérules de plus grande taille également sont colorées
en jaune pâle.
Le pied de l’éponge est entouré, sur une hauteur de 1 cm environ,
par une masse de mésenchyme, évasée à la base, dans laquelle le réseau
de spiculés axiaux, occupant les trois quarts de la préparation environ,
s’enfonce comme un cône arrondi (fig. 2). Ce mésenchyme est très lacu-
neux : les collencytes, archacocytes et cellules sphéruleuses y sont assez
clairsemés. Dans certains échantillons des chambres choanocytaires peuvent
déjà apparaître dans ce mésenchyme lacuneux. Son aspect diffère de celui
de la région axiale dans laquelle, au contraire, les cellules sont tassées
les unes contre les autres, entre les mailles du réseau de spiculés. Chez
Axinella dissimilis, au même niveau, ce mésenchyme lacuneux était très
mince, et la base était représentée par une masse de cellules sphéruleuses
et de collencytes très tassés, percée de quelques spiculés.
Chez Axinella agnata, à un niveau un peu supérieur, l’enveloppe de
mésenchyme lacuneux a disparu. L’axe central occupe toujours la plus
grande partie de la coupe, et, à l’extérieur de celui-ci, les chambres
choanocytaires commencent à s’organiser autour de lacunes peu impor¬
tantes. La zone externe, assez mince, située au delà des lacunes ecto-
somiques, a déjà, dans les niveaux inférieurs, l’aspect qu’elle gardera
dans les digitations supérieures : les collencytes viennent s’accumuler
à la surface, et leurs prolongements épaissis lui donnent un aspect
fibrillaire.
Une coupe effectuée dans les niveaux supérieurs du pied présente
l’aspect suivant (fig. 3) :
— Une zone axiale persiste et demeure beaucoup plus importante
que chez Axinella dissimilis.
— Une zone plus externe comprend les chambres choanocytaires et
les canaux. Du fait de la plus grande superficie occupée par le faisceau
de spiculés, la zone intermédiaire observée chez Axinella dissimilis, aux
mêmes niveaux, n’existe pas de façon nette. Malgré sa grande extension,
le réseau de spiculés axiaux A’ Axinella agnata n’atteint jamais la surface
occupée par celui d’une Raspailia.
— Une zone externe très fibreuse.
— 226 —
L’axe central de spiculés se prolonge presque jusqu’à l’extrémité des
digitations de l’éponge, et il peut encore occuper un quart d’une coupe
effectuée à la base d’une digitation.
L’anatomie d’ Axinella agnata, dans les niveaux tout à fait supérieurs,
ressemble beaucoup à celle A' Axinella dissimihs : seuls en diffèrent l’aspect
de la pellicule externe et jusqu’aux 5 derniers millimètres environ du
sommet, l’existence d'une petite zone occupée par le reste du réseau axial
et des cellules sphéruleuses abondantes.
L’un des échantillons présentait de nombreux ovocytes dans les digi¬
tations supérieures. Ceux-ci, de forme irrégulière, le plus souvent légè¬
rement piriformes, ont de 60 à 70 p de diamètre, avec des noyaux de
20 à 25 p, pourvus d’un gros nucléole. Leur cytoplasme est très finement
granuleux et des gouttelettes vitellines s’observent à la périphérie. Les
chambres choanocytaires ont disparu des coupes contenant des ovocytes,
et le réseau de canaux est désorganisé. Les cellules sont plus denses en
ce cas que pour les échantillons en état de repos sexuel.
On peut donc constater, chez Axinella agnata, une parenté de structure
avec Axinella dissimihs : il existe, chez les deux espèces, un réseau anasto¬
mosé de spiculés centraux ne contenant jamais de chambres ehoanocv-
taires, une organisation très progressive des choanocytes et des canaux
de bas en haut, une structure comparable dans les digitations supé¬
rieures.
En revanche, l’aspect du point d’attache de l’éponge sur son support,
une prédominance de cellules sphéruleuses différentes chez les deux
espèces, le plus grand développement de l’axe et sa persistance dans les
niveaux supérieurs chez Axinella agnata, l’aspect différent de la zone
externe permettent de les distinguer l’une de l’autre. Enfin, les chromo¬
cytes sont différents chez les deux espèces.
Les cellules de Raspailia hispida (Montagu) sont tout à fait comparables
à celles de Raspailia ramosa (Montagu). En particulier, les cellules sphéru¬
leuses à noyau bien développé et inclusions en bâtonnets épais sont
présentes dans toutes les coupes (Devos, 1966, p. 465).
Certaines cellules allongées ont un aspect particulier (fig. 4. ; elles ont
un grand diamètre de 40 à 43 p. et ont de très nombreuses inclusions.
Leur noyau, de 12 à 15 p de diamètre, possède un très gros nucléole.
Ces cellules ont un très grand prolongement de 100 p de long environ qui
contient un fdament semblable au filament interne des spiculés. Ce fila¬
ment interne se termine en crochet, le plus souvent au voisinage du noyau,
plus rarement au pôle opposé. Ces cellules, très voisines des sclérocytes,
se retrouvent chez Axinella et Stelligera.
Chez Raspailia hispida, quelques collencytes fîbrillaires possèdent un
prolongement en éventail, composé de fibrilles ondulées. Ces fibrilles,
comme ceux de tous les collencytes fîbrillaires, sont toujours colorés
en bleu, par les colorants de méthyle et d’aniline.
Les chromocytes de Raspailia hispida ont de 15 à 18 p de diamètre.
Ils contiennent des filaments assez fins, jaune très pâle, parfois assez
difficilement visibles. Chez Raspailia ramosa, les chromocytes sont légè¬
rement plus petits (12 à 14 p). En revanche, les sphérules colorées en
— 227
brun pourpre sont très repérables et mesurent environ 2 p. Les chro¬
mocytes de Raspailia ramosa sont très nombreux au niveau de la pelli¬
cule superficielle.
Vosmaer (1933-1935, pp. 792-796) a décrit de façon très exacte l’ana¬
tomie de Raspailia hispida (Montagu). S’il réunit dans un même genre
Raspailia hispida (Montagu) et Raspailia ramosa (Montagu), il semble
bien que ce soit d'une Raspailia hispida vraie dont il donne la description
anatomique.
Dans son ensemble, l’anatomie de Raspailia hispida ressemble à celle
de Raspailia ramosa ; sur presque toute la hauteur de l’éponge, le réseau
axial de spiculés occupe la plus grande partie des coupes, ne laissant à
l’extérieur qu’une mince pellicule que Vosmaer appelle la pellicule der¬
mique.
Fig. 4. — Raspailia hispida (Montagu) : sclerotytes à filament interne terminé en crochets.
Les mailles du réseau sont en général plus larges que chez Axinella,
et les chambres choanocytaires et les canaux y occupent une place
presque aussi importante que dans la zone externe.
— 228
Au niveau de la base, une très mince pellicule de mésenchyme
externe peu dense entoure un mésenchyme très épais, se répartissant sur
toute la superficie de la coupe. Cette zone ne comporte pas de canaux.
Les choanocytes y sont absents. L’assise des pinacocytes externes
borde la surface de l’éponge jusque dans la zone d’attache sur le sup¬
port (fig. 5).
Fig. 5. Raspailia hispida (Montagu) : couple longitudinale au niveau de la base.
Les chambres choanocytaires et les canaux s’organisent d’abord dans
la zone ectosomique, mais apparaissent très vite dans les mailles du
réseau, dès les niveaux les plus inférieurs. Sur presque toute la hauteur
de l’éponge, la structure est donc la même chez Raspailia hispida : des
faisceaux de spiculés axiaux s’étendant sur presque toute la coupe ; entre
les mailles de ce réseau de spiculés, des canaux, des chambres choano¬
cytaires et un mésenchyme réparti avec une égale densité sur toute la
surface de la coupe (fig. 6).
Raspailia hispida se distingue de Raspailia ramosa par l’aspect de sa
pellicule externe ; au delà des lacunes sous ectosomiques, les cellules
sphéruleuses et les collencytes fibreux, assez dispersés, sont noyés dans
une masse hyaline, se colorant faiblement en bleu dans les colorations
de Mallory ou de Masson, ou en rose pâle par l’éosine. Cette zone peut
devenir assez épaisse à l’extrême pointe des digitations.
— 229
Fig. 6.
Raspailia hispida (Montagu) : coupe transversale
au niveau de la base d’une digitation.
— 231 —
L’aspect des digitations supérieures est un peu différent de celui de
Raspailia ramosa : l’axe de spiculés, réduit en surface à ce niveau, se
prolonge jusqu’aux derniers millimètres de l’extrémité. D’autre part,
les cellules sont plus nombreuses, et les collencytes étoilés ne forment
pas l’essentiel de la trame cellulaire (fig. 7).
Les grands styles, hérissant la surface, sont accompagnés sur tout
leur parcours à l’intérieur des tissus par des collencytes à prolongements
très fins, ondulés. Yosmaer avait assimilé ces cellules à des éléments
contractiles.
Raspailia hispida (Montagu) et Raspailia ramosa (Montagu) ont de
nombreux points de ressemblance ; leur organisation générale est tout
à fait comparable ; on retrouve chez les deux espèces la présence cons¬
tante de cellules sphéruleuses à inclusions en bâtonnets épais et à noyau
bien visible.
Des différences permettent de reconnaître les deux espèces : l’aspect
de la zone externe et l’organisation des digitations supérieures. Raspailia
hispida ne comporte pas, d’autre part, de cellules Y. Il faut cependant
faire une réserve à ce sujet : un échantillon de Raspailia hispida, dont
les tissus étaient remplis d’ovocytes, comportaient quelques cellules V
dispersées. Néanmoins, pour des échantillons en état de repos sexuel,
ces cellules sont nombreuses et constantes chez Raspailia ramosa, et
occasionnelles chez Raspailia hispida.
Enfin, les cellules pigmentaires sont différentes chez Raspailia hispida
et Raspailia ramosa : par la taille des chromocytes, la taille des sphérules
et leur couleur à l’intérieur des chromocytes.
Si l’on considère les deux espèces de Raspailia et les deux espèces
d’Axinella étudiées, l’on observe :
— que les structures de Raspailia hispida (Montagu) et de Raspailia
ramosa (Montagu) ont de très nombreux points communs. Elles diffèrent
des structures d’ Axinella agnata Topsent et d ’Axinella dissimilis (Bower-
bank), qui se ressemblent entre elles.
— à l’intérieur de chaque genre : un certain nombre de caractères per¬
mettent de distinguer l’une de l’autre, chacune des espèces étudiées.
Laboratoire de Malacologie du Muséum
et Station Biologique de Roscoff.
BIBLIOGRAPHIE
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incalcaria Capita Zoologica. S’Gravenhage, 2, pp. 457-828, 3, pp. 829-848,
pl. 1-71.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N« 1, 1967, pp. 233-240.
DYNAMISME VÉGÉTAL.
SÉDIMENTATION ET ÉROSION
DANS LES PRÉS SALÉS. I.
Par J.-M. TURMEL
Dans les prés salés il a été reconnu par tous les auteurs que la question
de dénivellation par rapport au niveau des hautes mers jouait un rôle
primordial (durée d’exondation, teneur en air, rH2) pour la localisation
des plantes formant le tapis végétal. L’examen de ce dernier, pendant
une période assez longue, plusieurs années, permet de préciser le dyna¬
misme : persistance, implantation nouvelle, disparition de certaines
espèces suivant un rythme plus ou moins rapide. L’évolution du peu¬
plement végétal est conditionné par les phénomènes de sédimentation
et d’érosion qui se produisent dans ces stations.
Cette étude, commencée en 1959, se poursuit encore sur les côtes de
la Manche : dans les estuaires des deux Yeys (Coquebourg), de Portbail,
de Surville, de Lessay (Créances), de Géfosse, de Blainville, d’Agon (Agon,
Tourville), de Régnéville, de la Sélune (Baie du Mont Saint-Michel à Bas-
Courtils) (Manche) ; sur la côte atlantique : dans la baie de Plouharnel,
près de la presqu’île de Quiberon (Morbihan) et à Talmont (Vendée).
Pour ce type d’étude deux techniques sont ordinairement employées,
celle du « semis de sable » et celle du « piquet ». C’est cette dernière que
j’ai utilisée car elle est extrêmement simple (on mesure la hauteur du
piquet hors du sol) et est donc moins sujette aux imprécisions. Certains
auteurs ont reproché à cette méthode que l’implantation apportait un
élément étranger dans la station et la perturbait en créant des tour¬
billons, cette remarque n’est valable que lorsque les piquets sont de
diamètre trop fort ; d’autre part les « semis de sable » ont eux aussi très
souvent un piquet pour les repérer et les « carottages » de la méthode
transforment d’une manière très grave le tapis végétal, s’ils sont répétés
trop souvent dans une même station.
Divers auteurs ont déjà étudié les variations de niveau dans les prés
salés : Richards (1934) au pays de Galles dans l’estuaire de la Dovey ;
Steers en 1935, 38 et 48 dans le Norfolk ; N. Nielsens en 1935 dans un
travail très important effectué sur les côtes du Jütland (île de Skallinger)
pendant les années 1930 à 1935 ; une étude a été publiée en 1957 par
Guilcher et Berthois sur quatre estuaires de l’ouest de la Bretagne ;
Mlle Dehennot (1959) a travaillé dans le havre de Portbail et elle donne
quelques mesures concernant la sédimentation ; enfin Elhai en 1963
a fait un très grand nombre de mesures dans les estuaires du Cotentin
mais malheureusement sur une durée trop courte.
D’autre part, Corillon en 1953 dans son travail sur les halophytes
du nord de la Bretagne a précisé la vitesse de peuplement des vasières
des rives de l’Arguenon.
I. — Coquebourg (Manche).
Cette étude a été effectuée entre les passes de Carentan à l’ouest (estuaire
de la Taute et de la Douve) et d’Isigny à l’est (estuaire de la Vire) dans
de vieux prés salés. Ces derniers sont localisés dans une anse, ouverte
à l’est sur le canal d’Isigny, fermée au nord par les polders du Grand
Saint-André et du Carmel, acquis depuis 1800, et appuyée à l’ouest à la
digue de Yauban et au sud aux restes d’une digue construite en 1880
et en partie détruite le 29 octobre 1909 (carte n° 1). Actuellement ce
Fig. 1. — Schéma général de la région des Deux-Veys entre la Taute (passe de Carentan)
et la Vire (passe d’Isigny). Les parties en grisé correspondent aux terrains non soumis
à la submersion des marées (polders, dunes et vieux socle) ; les parties en trait ondulé
désignent les prés salés en avant des digues. A l’est de la digue de Yauban trois polders,
en partie détruits, sont soumis à nouveau à la submersion des marées et devraient être
mis en hachures ondulées.
pré salé est entièrement morcelé par des ruisseaux et des ruisselets qui
délimitent des surfaces bien souvent de quelques dizaines de mètres carrés
à peine (carte n° 2), occupées par de petits marécages et peuplées de Spar-
tina townsendi. Ce niveau est nettement plus élevé que le niveau normal
où vivent les grands peuplements de spartine mais c’est la persistance
— 235 —
Fig. 2. — Interprétation d’une photographie aérienne de l’I.G.N. (Briquebec-Sainte-Mer-
l’Église, 1947, n° 5) du pré salé de Coquebourg. En hachures ondulées les parties herbues.
Dans le rond près de la digue Vauban le marécage étudié.
de l’eau dans ces dépressions fermées qui a permis à cette espèce de s’y
développer et d’y prospérer. En effet, les rives des ruisseaux et ruisselets
qui enserrent ces surfaces sont surélevées par rapport au reste du schorre.
Cette surélévation des rives se fait au moment de la formation de ces
ruisseaux, quand l’eau déborde brusquement sur le schorre ; il y a alors
perte brutale de vitesse et le courant devenu trop lent laisse immédiate-
— 236 —
ment se sédimenter les particules les plus grosses (limons, sables) (Tur-
mel 1958).
La station étudiée est une cuvette sensiblement rectangulaire de 10 m
sur 20, bordée : au sud par un grand drain artificiel provenant d’une
porte à marée de la digue Vauban et qui permet l’écoulement des eaux
du polder, à l’est et au nord par un petit ruisseau affluent du grand drain,
au nord-ouest par un marécage qui correspond aux sources du ruisselet,
à l’ouest enfin par une levée de terre qui sépare cette première cuvette
d’un autre ruisselet affluent également du drain (carte n° 3). Les déni¬
vellations sont de l’ordre de 30 cm entre les points extrêmes comme
l’indiquent les profils.
Fi g. 3
Fig. 3. — Plan schématique donnant la localisation des piquets marquant les lieux de mesure
dans la petite dépression étudiée de 1959 à 1966.
Trois piquets y ont été posés le 7 août 1959 : le n° 82 sur le rebord de
la rivière au point le plus haut dans un peuplement sec de Glyceria maritima
entouré d ’Obione portulacoides remontant les flancs du ruisseau ; le n° 64
dans la partie NW inondée au milieu d’un tapis de Glyceria maritima,
ce piquet n’a pas été retrouvé à la troisième année ; le n° 90 au centre
du marécage dans le peuplement de Spartine townsendi. Enfin un qua¬
trième piquet (n° 74) a été mis en place le 29 octobre 1960 à la limite
des peuplements de Spartina et de Glyceria pour voir comment évoluait
ce tapis végétal. L’ensemble des résultats est consigné dans le tableau
ci-dessous.
— 237 —
— 238 —
La moyenne des accroissements (à partir de 1961) indique que dans le
centre de la spartineraie, au point le plus bas, il y a environ un dépôt
de 1 cm annuellement et seulement de 0,6 cm sur le bord du peuplement.
Sur le rebord même de la rivière au point le plus élevé, cet accroissement
est infime, à peine 0,2 cm conformément à la règle normale qui précise
que la sédimentation est d’autant plus forte que la station est plus basse,
ceci quand il y a inondation habituelle et non débordement brutal par¬
dessus les rives. Il en résulte un comblement de ces marécages et l’on
constate en effet un assèchement de ces stations. En 1959 la pose du piquet
au centre de la spartineraie fut un problème, le sol étant très fluent
mais dès 1964 on pouvait circuler facilement dans le marais.
Les résultats donnés par H. Elhai, après en moyenne trois ans d’études
dans la baie de deux Yeys, confirment mes résultats puisqu’il peut écrire
« l’accroissement mensuel ne dépasse jamais 1,1 mm » (p. 502). Cependant
d’après les indications qu’il donne ses stations se trouvent dans des
endroits où le dynamisme devrait être beaucoup plus important, car elles
sont plus exposées que les stations étudiées ici. Il semble, d’après cet
auteur, que la sédimentation est plus faible dans les parties inférieures
que dans les plus hautes, car il pense que la sédimentation est liée surtout
au type de tapis végétal. Cela est peut-être vrai lorsque les plantes sont
en touffes isolées ou bien séparées par des espaces nus, mais aussitôt
que la végétation est en tapis fermé la vitesse de l’eau est alors extrê¬
mement faible et la durée de submersion compte seule et non le type
de végétation. Parallèlement à ces remarques sédimentologiques l’étude
du dynamisme du tapis végétal a en premier lieu montré la régulière
diminution de taille, de force, et de densité de peuplement de la Spartine
qui était très vigoureuse et en peuplement très dense en 1959. En même
temps des mesures régulières faites depuis 1960 précisent la lente inter¬
pénétration des tapis de Glyceria maritima et de Spartina townsendi.
C’est ainsi que le piquet 74 à la limite des deux peuplements denses et
purs en 1960 était débordé des deux côtés dès 1961. Spartina townsendi
en 1961 avait gagné de 10 cm, en 1962 de 28 cm, en 1963 elle entourait
complètement le piquet sur 24 cm par un peuplement serré et avait des
pieds isolés à plus de 60 cm ; en 1965 elle était en population dense sur
plus de 40 cm en avant du piquet 74 et des pieds se développaient à
1,10 m ; ce tapis serré de spartine augmentait encore en 1966 puisqu’il
atteignait 75 cm de large. Pendant ce temps Glyceria maritima qui débor¬
dait de 14 cm dès 1962 dépassait de plus de deux mètres la limite pri¬
mitive vers l’intérieur du marais en 1964 et avait colonisé tout le marécage
en 1966, sa fréquence était alors de 10 % environ, contre plus de 60 %
pour la spartine qui dégénérait nettement (30 % du sol était nu). Sur la
rive également autour du piquet n° 82, il y a évolution du tapis végétal,
formé de Glyceria pure jusqu’en 1962, en 1964 on voyait apparaître de
nombreux pieds d’ester tripolium et de Cochlearia anglica ; en 1965 à
côté de la Glyceria maritima (TA) on a des Aster tripolium (A), Plantago
maritima ( + ), Cochlearia anglica (+) et quelques pieds d ’ Agropyrum
junceum, population que l’on retrouve en 1966 et qui dénote un assè¬
chement certain.
239 —
Pour expliquer le dynamisme de la Glyceria progressant dans le tapis
de spartine qui dégénère, la surélévation du sol du marais qui s’assèche,
peut à elle seule expliquer le phénomène. Mais, phénomène apparemment
contradictoire, l’extension de la spartine dans le même temps doit aussi
s’expliquer. Comme il ne peut s’agir ni d’une modification du niveau de
base (soit par surélévation du niveau de la mer, soit par enfoncement
du pré-salé qui à longue échéance cependant n’est peut-être pas à négli¬
ger) ni de la surélévation locale des rives du marécage, il faut penser
que la colonisation du tapis de Glyceria par la spartine est surtout due
au dynamisme de l’espèce elle-même, le tapis de spartine ayant toujours
tendance à se développer à sa partie externe pour coloniser de nouvelles
surfaces même si celles-ci ne sont pas aussi bien adaptées que les pre¬
mières au point de vue écologique. Ici il faut faire remarquer que le
phénomène de sur-pâture a très abîmé le peuplement de Glyceria et du
même coup favorisé le développement de la spartine.
A côté de ces sédimentations qui modifient le nivellement et le tapis
végétal du schorre on constate qu’il y a aussi le long des ruisseaux d’im¬
portantes transformations. D’une part tous ces ruisselets très actifs
poursuivent le morcellement du vieux schorre : en reculant leurs sources,
en se ramifiant et en surélevant leurs rives particulièrement dans la
partie amont. Dans la partie inférieure ce sont surtout des érosions que
l’on constate ; ainsi en 5 ans, à dix mètres du confluent avec le grand drain
près du piquet n° 82, le ruisseau a errodé chacune de ses rives de 5 cm ;
et d’autre part le gradin de confluence avec le grand drain a diminué
de hauteur mais le profil d’équilibre n’est pas encore atteint. C’est ainsi
que certains ruisselets qu’il était facile de traverser jusqu’en 1960-61
le sont maintenant beaucoup plus difficilement, étant plus larges et plus
profonds. Le long des rives des blocs parfois de plus d’un mètre de long
basculent, emportent avec eux leur tapis végétal et ainsi obstruent pro¬
visoirement soit le lit même soit le confluent.
D’autres points dans ce schorre ont été examinés et suivis pendant ces
huit années d’études.
En particulier l’on constate que certaines stations en cuvette, mais
à un niveau plus bas que celui étudié précédemment perdaient toute
leur végétation et que le sol était totalement nu là où l’eau stagnait
très longtemps, cette dernière ne pouvant disparaître que par évaporation
ou par lente infiltration dans les couches sous-jacentes. Une ligne presque
continue de suintements existe en effet dans la partie inférieure au milieu
des parois des ruisseaux quand ceux-ci longent des marécages inondés.
Ces suintements localisés dans les couches à particules les plus grossières
sapent progressivement les rives car avec l’eau il y a écoulement de
particules des couches inférieures gorgées d’eau ; les couches horizontales
au début, prennent un pendage et glissent lentement en masse vers le
centre du ruisselet ; il y a alors formation de fissures préludant le bascu¬
lement de blocs entiers.
Pour un de ces marécages le suintement plus localisé, probablement
un sable plus grossier en un endroit donné, a produit une véritable cana¬
lisation souterraine par où l’eau du marécage s’est vidée rapidement dans
— 240
le ruisseau, puis il y a eu l’écroulement de la voûte et formation d’une
tranchée drainant le marécage qui a pu se repeupler avec des Salicornia
lierbacea. Quatre ans ont été nécessaires pour cette évolution sans compter
les années pendant lesquelles le tapis végétal a dégénéré.
Il faut remarquer que si le sol de ces rives est sapé par en-dessous,
dans le même temps il subit une sédimentation superficielle comme toutes
les surfaces des prés-salés qui sont recouvertes par la mer.
Des résultats obtenus dans ce premier marais on peut tirer que la sédi¬
mentation dans les vieux schorres en voie de démantellement est encore
relativement importante puisque cela correspond à une élévation annuelle
de 1 cm mais que parallèlement les modifications du tapis végétal sont
très lentes puisque une variation de 10 % de la présence d’une espèce
n’est visible qu’au bout de sept années ! Cette lenteur se retrouve dans
l’établissement d’un tapis végétal fermé à partir d’une surface nue :
après une très rapide colonisation par les annuelles il faut environ égale¬
ment huit années pour que le véritable tapis fermé soit définitivement
installé ; ce que Corillon a précisé sur les rives de l’Arguenon.
On est donc là en présence d’une homogénéité dans la dynamique
du peuplement végétal, tant pour son établissement que pour sa modifi¬
cation ultérieure.
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2° Série, Tome 39
Numéro 2
Année 1967
Paru le 10 Octobre 1967.
SOMMAIRE
Pages
Communications :
J. Nouvel, J. Rinjard, P. Ciarpaglini & M. A. Pasquier. Rapport sur la mortalité
et la natalité enregistrées au Parc Zoologique de Paris pendant l’année 1965 . 241
J. R. Schlumberger & Ch. Micheau. Carrefour aéro-digestif du Toupaye . 254
M. L. Bauchot J. Daget. Les Lutjanus des côtes occidentales d’Afrique. Réhabili¬
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P. Fourmanoir. Sur cinq nouvelles espèces de Poissons du Vietnam . 267
J. Daget. Description d’un Poisson nouveau de la Loémé (Congo, Brazzaville) : Barbus
stauchi n. sp. (Pisces, Cyprinidae). . 275
J. Daget & P. Planquette. Sur quelques Poissons de Côte d’ivoire, avec la descrip¬
tion d’une espèce nouvelle, Clarias lamotlei n. sp. (Pisces, Siluriformes, Clariidae) .... 278
F. d’Aubenton & M. Blanc. Étude systématique et biologique de Wallagonia attu
(Bloch-Schneider, 1801), Siluridae des eaux douces cambodgiennes . 282
J. Spillmann. Sur l’identité spécifique des Poissons-chats importés d’Amérique du
Nord et répandus actuellement dans les eaux douces françaises . 288
P. Robaux. Redescription des Microthrombidiinae de Bolivie, décrits par Bosnell J.
et Kerr J. A. en 1942 (Acari-Thrombidiidae) . 293
L. Dresco-Derouet. Le métabolisme des Scorpions. III. Influence des variations
de température sur l’intensité respiratoire de deux espèces à'Euscorpius . 308
M. Nguyen Duy ^*B. Condé. Mauritixenus, genre méconnu de Diplopode Pénicillate. 313
A. Crosnier. Remarques sur quelques Crustacés Décapodes benthiques ouest-afri¬
cains. Description de Heteropanope acanthocarpus et Medaeus rectifrons spp. nov. . 320
D. Guinot. Recherches préliminaires sur les groupements naturels chez les Crustacés
Décapodes Brachyoures. IL Les anciens genres Micropanope Stimpson et Medaeus
Dana . 345
J. Dupouy. Urocyclus et Veronicelles des Comores : Grande Comore et Anjouan.
Espèces recueillies par le Professeur Millot en 1953 et 1954., . 375
L. Red ier. Révision de la collection du Muséum des Hydraires de Lamouroux . 381
R. Ph. Dollfus. Cestode tétrarhynque du genre Sphyriocephalus T. Pintner, 1913,
chez un Squale peu connu : Euprotomicrus bispinalus (Quoy <§? Gaimard, 1824) . 411
A. Sournia. Contribution à la connaissance des Péridiniens microplanctoniques du
Canal de Mozambique . 417
Bull. Mus. Hlst. nat., Paris, 39, n° 2, 1967, pp. 241-438.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1967. — N° 2
478® RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
19 JANVIER 1967
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J.-L. HAMEL
COMMUNICATIONS
RAPPORT SUR LA MORTALITÉ
ET LA NATALITÉ ENREGISTRÉES
AU PARC ZOOLOGIQUE DE PARIS
PENDANT VANNÉE 1965
Par J. NOUVEL, J. RINJARD, P. CIARPAGLINI et M. A. PASQUIER
A. — MORTALITÉ
I. — Mammifères.
L’effectif qui était de 572 têtes le 1er janvier 1965 est ramené à 539 le
31 décembre ; nous avons perdu au cours de l’année 1965, 164 mammifères
se décomposant en 75 adultes acclimatés, 30 sujets récemment importés
(sur un total de 96), 15 sujets nés au Parc et âgés de 10 jours à 6 mois et
44 mort-nés ou nouveau-nés âgés de moins de 10 jours.
La répartition de cette mortalité par catégorie et par mois est donnée
dans le tableau I.
18
242 —
Tableau I.
Dans le tableau II nous indiquerons, par espèce et selon l’ordre zoolo¬
gique, le nombre des naissances et le nombre des morts en tenant compte
de chacune des catégories ci-dessus définies.
Nous donnerons ensuite une brève étude des principales causes de
mortalité.
Tableau II.
— 243
— 244 —
Principales causes de la mortalité.
1° Maladies à virus. — Le coryza gangréneux des bovidés qui avait
sévi en 1962 et en 1963 chez les bisons d’Amérique, cause la mort d’un
couple de tapirs de l’Inde ; les signes cliniques ont été discrets surtout chez
— 245
la femelle, mais les lésions sont sensiblement identiques à celles que nous
avions observées chez les bisons et que nous avons décrites dans notre
rapport de 1962 ; ces tapirs vivaient non loin des bisons d’Amérique et des
gnous ; chez ces derniers, le virus peut se conserver de nombreuses années
en ne déterminant qu’une infection occulte.
D’autre part, la maladie de Carré, fréquente chez le chien, a décimé
notre groupe de fennecs ; elle a disparu depuis que nous vaccinons systé¬
matiquement tous les sujets de cette espèce dès leur entrée dans les col¬
lections.
2° Maladies microbiennes spécifiques. — - Un cas de tétanos a été observé
chez une gazelle dorcas à la suite de la fracture d’une corne et un cas de
pseudotuberculose, due au bacille de Malassez et Vignal, a été constaté
chez un atèle métis.
3° Tuberculose. — Nous avons relevé :
a) Des lésions caséeuses dans : 1° Le poumon (pneumonie) chez un
ragondin et une gazelle dorcas ; 2° Le poumon et la plèvre (pleuro-pneu-
monie) chez 5 gazelles (2 Thomson, 1 Soemmering, 1 de Perse) ; 3° Les
organes des cavités thoracique et abdominale chez un petit koudou, un
nylgaut et un ragondin.
b) Des lésions caséeuses associées à des tubercules miliaires dans le
poumon et la plèvre chez une otarie de Californie et chez un cerf de Vir¬
ginie, dont le péritoine et les ganglions lymphatique abdominaux sont aussi
atteints.
4° Maladies parasitaires. — Nous constatons à l’autopsie de deux chattes
sauvages, l’existence d’une Aelurostrongylose massive, due à Aeluros-
trongylus abstrusus , dont les œufs ont envahi les capillaires du poumon et
les très nombreuses larves, les alvéoles pulmonaires.
5° Traumatismes et accidents. — Comme les années précédentes, nous
constatons que les rivalités entre sujets de même espèce entraînent la
mort d’une part, d’un jeune chimpanzé, de deux babouins et d’un macaque
(fractures du crâne, plaies nécrotiques), d’autre part d’un éléphant d’Asie
femelle vivant au Parc Zoologique depuis 1934, qui poussé par une autre
femelle, tombe dans le fossé limitant leur parc, (écrasement des deuxième
et troisième vertèbres cervicales expliquant l’apnée et la mort brutale),
et d’un mouflon à manchettes atteint de multiples fractures.
Des rivalités entre mammifères d’espèce différente peuvent aussi se
produire : un raton crabier blesse grièvemment deux fennecs (fractures
multiples des membres) qui doivent être supprimés, un guib harnaché
ou un cygne sauvage tuent un tragule meminna (hémorragie interne).
Nous avons aussi observé l’existence de fractures, sans avoir pu en
préciser la cause, chez une gazelle dorcas (fracture des cornes compliquée
de tétanos), chez une antilope royale (fracture du crâne) et chez une
biche pseudaxis (fracture ouverte du fémur gauche).
Un autre tragule meminna succombe à de multiples traumatismes et à
une pleurésie causée par une plaie profonde de la paroi costale.
— 246 —
Un deuxième éléphant d’Asie femelle, atteint d’une arthrite de l’arti¬
culation huméro-radio-cubitale droite consécutive à une chute et d’une
nécrose du postérieur gauche, s’écroule dans son hox et doit être achevé.
Nous signalons enfin qu’une biche axis évadée de son parc tombe dans
un bassin (hémorragie interne).
6° La répartition des causes de la mortalité est indiquée dans le tableau
III.
Tableau III.
Causes de la Mortalité 1
Nombre de cas
Maladies à virus .
Maladies microbiennes spécifiques (sauf tuberculose)
Tuberculose .
Maladies parasitaires .
24
3
12
2
Affections non spécifiques :
1) Appareil digestif et glandes annexes :
— Cavité buccale — Glandes salivaires — Muscles masti¬
cateurs.
Abcès nécrotiques . 1
— Estomac.
Gastro-entérite hémorragique . 2
— Intestin.
Congestion intestinale — entérite . { 2
Entérite hémorragique . I 4
Entéro-toxémie . 1
— Foie.
Hépatite chronique . 1
2) Appareil respiratoire :
Congestion pulmonaire . .
Oedème aigu du poumon
Pleuro-pneumonie .
3) Appareil circulatoire :
— Myocarde.
Myocardite chronique . . .
— Péricarde.
Péricardite exsudative . .
Péricardite hémorragique
8
1
1
3
1
1
1. Certains animaux, porteurs de lésions multiples, figurent sous plusiurs rubriques.
247 —
Causes de la mortalité
Nombre de cas
4) Appareil urinaire :
— Reins.
Néphrite chronique .
— Vessie.
Rétention urinaire .
.5) Appareil génital :
— Utérus.
Dystocie .
Rétention foetale .
— Vagin.
Rétroversion .
(6) Grandes séreuses :
— Péritoine.
Péritonite .
7) Appareil locomoteur (origine non traumatique) :
— Articulations.
Arthrite .
8) Système nerveux :
Congestion cérébrale .
Hémorragie cérébrale .
Paraplégie .
Maladies de la nutrition.
Rachitisme .
Cachexies, hydrocachexies .
Traumatismes et accidents divers .
1
1
2
3
1
2
2
1
1
2
1
11
15
II. — Oiseaux.
L’effectif qui était de 696 têtes le 1er janvier 1965 s’élève à 743 le
31 décembre.
Au cours de l’année 1965 nous avons perdu 118 oiseaux, dont 53 sujets
adultes acclimatés, 8 sujets récemment incorporés aux collections (sur un
total de 50), 6 sujets jeunes âgés de 1 à 6 mois, et 51 nouvellement éclos
ou morts en coquille.
La répartition mensuelle de la mortalité est donnée par catégorie et
par mois, dans le tableau IV.
248 —
Tableau IV.
Le tableau V indique, pour chaque espèce, énumérée dans l’ordre zoolo¬
gique, le nombre de naissances et le nombre des sujets morts dans chacune
des catégories qui ont été définies ci-dessus.
Nous analyserons ensuite les principales causes de la mortalité.
Tableau V.
— 249
250 —
1° Maladies microbiennes spécifiques. — L’examen bactériologique du
contenu intestinal d’un ara ararauna femelle, dont l’autopsie révèle la
présence de caillots de sang dans la cavité abdominale et d’une congestion
des principaux organes, nous a permis d’isoler une Salmonella (type
Gallinarum pullorum).
2° Maladies parasitaires. — Nous avons constaté cette année deux cas
d’aspergillose pulmonaire chez un nandou, mort 15 jours après sa naissance
251
en incubatrice et chez un pélican roussâtre d’Afrique qui était dans nos
collections depuis 18 ans.
3° Traumatismes et accidents. — Les traumatismes et accidents qui sont
un peu moins nombreux que l’année dernière relèvent de plusieurs causes :
a) Les mammifères causent la mort de cinq oiseaux : un canard pilet
est vraisemblablement tué par un chat, une bernache nonnette est blessée
mortellement sur son nid par une gazelle, et trois oies des Andes sont
piétinées quelques heures après leur naissance par les vigognes.
b) Les luttes entre oiseaux d’espèce différente provoquent la mort de
trois d’entre eux : une aigrette garzette, poursuivie par une couple repro¬
ducteur de cette espèce, pénètre sur le parc des autruches qui lui infligent
de multiples fractures, une bernache à cou roux est attaquée par un kamichi
qui lui brise l’articulation fémoro-tibio-rotulienne doite et lui cause une
déchirure du foie, un cygne coscoroba a le fémur droit fracturé et la paroi
abdominale perforée par un cygne muet.
c) Les rivalités intra-spécifiques sont responsables de la mort de
4 oiseaux : un marabout de Java femelle, un flamant du Chili femelle,
et un paon nigripenne mâle succombent à une fracture du crâne, tandis
qu’un dendrocygne de Java femelle est noyée par ses congénères.
d) Au cours de leur capture une oie des Andes âgée de trois mois et
une poule sultane sont victimes la première d’une fracture du fémur
droit, la seconde d’une luxation de l’articulation tibio-tarso-métatarsienne
droite.
e) Des luxations de l’articulation tibio-tarso-métatarsienne, dont la
cause n’a pu être précisée, ont été constatées chez une cigogne blanche et
une corneille noire.
f) De multiples traumatismes entraînent la mort d’un jabiru d’Amérique
et d’une mouette.
g) Enfin, une foulque noire est atteinte d’une arthrite des articulations
phalangiennes, due à la présence de durillons provoqués par le contact
avec un sol dur, un skua a une gangrène de l’extrémité de la patte pro¬
voquée par une bague trop serrée, enfin un jeune cormoran de trois mois
tombe du nid.
5° La répartition des causes de la mortalité est indiquée dans le tableau VL
Tableau VI.
Causes de la mortalité * 1
Nombre de cas
Maladies à virus .
Maladies microbiennes spécifiques (sauf tuberculose)
Tuberculose .
Maladies parasitaires .
0
1
0
2
1. Certains oiseaux, porteurs de lésions multiples, figurent sous plusieurs rubriques.
— 252 —
Causes de la mortalité
Nombre de cas
Affections non spécifiques :
1) Appareil digestif et glandes annexes :
— Intestin.
Entérite aigue . 1
Entérite hémorragique . 2
— Foie.
Hépatite aigue . j 2
Hépatite chronique (dégénérescence) . j 6
2) Appareil circulatoire :
— Myocarde.
Myocardite chronique . 5
— Péricarde.
Péricardite chronique avec dépôts d’urates .... 3
3) Appareil urinaire :
— Reins.
Néphrite chronique . | 2
4) Appareil génital :
Rétention d’œuf . j 2
5) Grandes séreuses :
— Péritoine.
Péritonite . 1
6) Appareil locomoteur (origine non traumatique) :
— Articulations.
Arthrite . 2
Maladies de la nutrition :
Rachitisme . ! 2
Cachexies et hydrocachexies . j 14
Accidents de l’acclimatement . ' 2
Traumatismes et accidents divers . I 21
H. — NATALITÉ
Si la natalité pendant l’année 1965 a été pour les mammifères compa¬
rable aux années précédentes, chez les oiseaux, le nombre des éclosions
— 253 —
a presque doublé. Le nombre des jeunes a été de 146 pour les mammifères
et de 117 pour les oiseaux.
Le tableau VII en donne les chiffres par mois et les tableaux, II, pour
les mammifères, V, pour les oiseaux, indiquent les diverses espèces qui se
sont reproduites, ainsi que le nombre des sujets obtenus.
Tableau VIJ.
Sur les 141 mammifères nés viables nos effectifs n’en comptent plus
que 88 au 31 décembre 1965, nous en avons perdu 39 dans les dix premiers
jours de la naissance et 14 n’ont pas dépassé le 6e mois.
Parmi les carnivores qui se sont reproduits nous citerons l’ours kodiak,
dont le couple est depuis peu dans nos collections.
Les ongulés donnent une forte proportion des naissances : équidés, anti-
lopidés, cervidés, bien acclimatés continuent à se reproduire régulièrement.
Malheureusement le 8e okapi né au Zoo, une femelle n’a vécu que quelques
jours et l’impala a mis bas, avant terme, un fœtus mâle.
Les pertes d’oiseaux ont été particulièrement sensibles dans le mois qui
suit l’éclosion ; nous en avons, en effet, perdu 50, tandis qu’il n’y a eu que
6 morts chez les oiseaux âgés de 1 à 6 mois. Au 31 décembre nous avions
pu en conserver 60, parmi ceux éclos au cours de l’année.
Chez les kamichis, les pélicans, les ibis sacrés et chauves nous avons
observé des pontes, mais ces oiseaux ont couvé sans succès. Comme l’an
dernier un manchot royal a cassé un œuf fécondé en fin d’incubation.
Les divers flamants (rose, rouge, chili) ont été particulièrement actifs
au moment de la nidification. Tous les œufs pondus n’ont pas éclos, mais
nous avons obtenu 11 poussins dont un était mort en coquille.
Outre les anséridés élevés habituellement, nous avons obtenu des oies
d’Egypte, des oies des Andes, des dendrocygnes à bec rouge et discolore et
des canards de Bahama.
En conclusion, du point de vue pathologique, nous observons que les
tapirs sont sensibles au coryza gangréneux des bovidés et que la maladie
de Carré est redoutable pour les fennecs. Chez les oiseaux nous notons
cette année le nombre très réduit des affections spécifiques. Les trauma¬
tismes et accidents atteignent en 1965 des chiffres comparables à ceux des
années précédentes chez les mammifères comme chez les oiseaux.
Parmi les naissances, la plus intéressante est celle de deux ours kodiac
qui ont été rapidement abandonnés par la femelle génitrice ; les éclosions
d’oiseaux ont été plus nombreuses que ces dernières années ; malheu¬
reusement un grand nombre d’entre eux n’a pas dépassé le premier mois.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2* Séri» — Tome 39 — N° 2, 1967, pp. 254-259.
CARREFOUR AÉRO-DIGESTIF DU TOU PAYE
Par J. R. SCHLUMBERGER et Ch. MICHEAU
Carrefour aéro-digestif du Toupaye ( Tupaia glis Diard).
Études de coupes histologiques sélectionnées. — Le carrefour aéro-digestif
du Tupaia n’a pas fait l’objet d’études d’ensemble.
Des coupes histo-anatomiques ont été comparées aux photographies
des pièces de dissection.
Ces animaux nous ont été fournis par le Muséum national d’Histoire
naturelle (Professeur J. Anthony) et par l’Institut Max Planck de Frank¬
furt (Docteur H. Stephan).
La sélection des plans de coupe, les techniques d’histologie Sont celles
expérimentées dans l’étude du pharyngo-larynx humain à l’Institut
Gustave Roussy (Villejuif, Seine) et par d’autres auteurs.
La description du Tupaia sera comparée dans un travail plus complet
à l’anatomie et l’histologie du pharyngo-larynx d’une série de Primates et
d’autres Mammifères.
Larynx.
Épiglotte. — Courte, à bord libre arrondi dans tous les sens, épaisse, elle
est sous-et rétro-vélaire tant sur nos photographies que sur nos coupes
histologiques. La position intrarhinale, haute, décrite par certains auteurs
n’a pas été observée ici.
Elle se prolonge latéralement par deux gros plis dédoublés qui ont
une disposition primitive, en repli aryténo-épiglottique et épiglottique
latéral, réalisant une margelle épaisse. L’épiglotte est en virgule, à con¬
vexité buccale peu marquée. Elle s’insère latéralement à mi-longueur des
ailes thyroïdiennes et ménage sur la ligne médiane un espace correspondant
au col du sac aérien.
Sa base élargie se continue par des ilôts cartilagineux avec le cartilage
de Wrisberg.
Son sommet est élargi par un épaississement sous-muqueux allant de
face linguale jusqu’au bord d’un sillon glosso-épiglottique profond, large,
riche en glandes.
L’épiglotte est reliée à la langue par un muscle glosso-épiglottique très
développé.
Elle est constituée d’un cartilage hyalin très aréolaire, ménageant
des espaces remplis de glandes séro-muqueuses de type salivaire.
— 255
Cartilage thyroïde. — A un aspect tout à fait particulier, sur les coupes
anatomo-histologiques.
Latéralement, c’est un cartilage massif, quadrangulaire, simple, situé
près du basi-hyal ; son aspect est assez semblable chez le Toupaye et le
Hérisson.
14
Fig. 1. — Toupaye. Morphologie interne du pharyngo-larynx.
Coupe para médiane. (X 7 environ).
1, cartilage de Wrisberg ; 2, voile du palais ; 3, cartilage épiglottique ; 4, muscle thyro-
aryténoidien, faisceau supérieur ; 5, langue ; 6, sac aérien ; 7, os hyoide ; 8, cartilage
thyroide ; 9, cartilage cricoide ; 10, muscle thyro-aryténoidien, faisceau inférieur ; 11, chaton
cricoidien ; 12, muscle crico-aryténoidien ; 13, cartilage aryténoide ; 14, muscle inter
aryténoidien.
Au contraire, sur la coupe sagittale médiane, il est composé de deux
portions différentes : une partie céphalique, excavée, mince, à concavité
dorsale pour recevoir une expansion laryngée médiane qui le sépare de la
base de l’épiglotte. Cette partie s’incurve et se renforce en direction épi¬
glottique pour s’enrouler autour de la cavité aérienne. Elle est proche du
basi-hyal, simple barre osseuse transversale, avec laquelle elle serait con¬
fondue au stade cartilagineux embryologique.
La deuxième partie caudale, épaisse, descend en direction du cricoide.
Pas de membrane crico-thyroïdienne histologiquement visible.
Cette disposition préfigure celle du cartilage des formes plus évoluées .
cartilage vocal (parfois perforé) ventral, ailes latérales épaisses.
Histologie : cartilage de type hyalin non calcifié.
— 256 —
Cricoïde. — Volumineux, à chaton grêle et long, presque autant que le
thyroïde. Il est assez semblable à celui de l’Homme ; cependant l’ouverture
caudale est oblique ventralement et caudalement ; disposition inverse de
celle des Primates supérieurs.
Léger emboîtement du premier anneau trachéal dans ce cricoïde à
section plus tubaire que en tronc de cône. Le premier anneau trachéal est
en entonnoir et rétrécit la lumière aérienne.
Les pièces étant séparées du cou, la position du cricoïde n’a pu être
repérée par rapport à la colonne vertébrale (radiographie). Elle est en tous
cas haute (C2).
Aryténoïdes. — Pyramidaux à sommet supérieur, à apophyse vocale
très arrondie, sans transformation fibreuse ; il n’y a pas de ligament vocal ;
l’apophyse musculaire est également massive.
Une apophyse corniculée (Santorini) semble exister en continuité avec
le corps de l’aryténoïde. Les coupes passant par cette région ne per¬
mettent pas définitivement de la distinguer d’un cartilage interaryté-
noïdien. En tous cas, l’espace interaryténoïdien est comblé par les deux
cartilages accolés et leur muscle (chez l’embryon, les deux cartilages de
Santorini sont fusionnés sur la ligne médiane, dorsale).
Cartilage de Wrisberg. — Est bien individualisé, soulevant le pli aryténo-
épiglottique, qui le met en continuité avec la base de l’épiglotte dont il a
la même nature histologique. Important œdème sous-muqueux, proba¬
blement non pathologique, mais rencontré sur plusieurs spécimens.
Ventricules laryngés. — Sont à peine ébauchés, simples replis muqueux
et n’existent que chez certains Insectivores (Toupaye, Hérisson). Cette
ébauche communique avec l’important sac laryngé antérieur unique.
Sac laryngé. — Remplit l’importante cavilé thyroïdienne. Il est de forme
arrondie, régulière en cœur de carte à jouer, large dans sa partie basse,
ventrale, thyroïdienne. Il se rétrécit dans sa partie dorsale, pré-épiglot-
tique, caudale et devient bifide : une cloison sagittale le divise en deux
réeessus situés sous le sillon glosso-épiglottique.
Cette cloison sagittale est mince, muqueuse dans sa portion ventrale,
épaisse, glandulaire et contenant un prolongement épiglottique dans sa
partie dorsale.
Le sac laryngé communique avec la cavité laryngée par une large
ouverture médiane unique et latéralement avec les extensions thyroïdiennes
des ventricules. Cependant, les insertions ventrales du muscle thyro-
aryténoïdien obstruent en partie cette ouverture.
Ce sac est recouvert d’un épithélium cylindrique aplati, cilié, doublé
d’un lin liseré de tissu lymphoïde. 11 n’y a pas d’éléments glandulaires.
C’est la structure que l’on retrouve dans toute la série phylogénique.
Membrane laryngée et muscle thyroarytènoïdien. — Bande ventriculaire :
le pli aryténo-cpiglottique médian préfigure ce qui sera dans des espèces
— 257 —
plus évoluées la bande ventriculaire. Il est incomplet et se termine ven-
tralement dans le bord de la concavité laryngée de l’épiglotte (et non sans
sa portion basse et médiane).
Nous avons vu l’épaisse margelle laryngée, arrondie ventralement,
haute, rétrécie dans sa portion cartilagineuse.
Fig. 2. — Toupaye. Coupe transversale de la moitié du larynx au niveau du tiers caudal de
l’épiglotte (X 10 env.) 1, sac aérien; 2, épiglotte; 3 cartilage thyroïde; 4, ventricule
laryngé.
Corde vocale. — 11 n’existe pas de ligament vocal.
Muscle thyroaryténoïdien. — L’aryténoïde donne insertion à deux
faisceaux musculaires dorso-ventraux ; le supérieur est le plus important,
il s’insère directement sur le périeliondre. Il en va de même de l’insertion
ventro-caudale, épaisse, thyroïdienne.
19
258 —
Il existe un tissu conjonctif lâche entre la muqueuse glottique et le
muscle. L’espace intermusculaire est occupé par un tissu graisseux d’aspect
embryonnaire.
Epithélium laryngé. — Le versant lingual de l’épiglotte est couvert d’un
épithélium malpighien. Son versant laryngé d’une muqueuse cylindrique
pluri-stratifiée, à chorion très richement glandulaire, avec quelques ilôts
lymphoïdes. L’épithélium pavimenteux est particulièrement mince et
plat en face de la lumière glottique.
Pharynx.
Os hyoïde. — Le basi-hyal forme une lame aplatie dans le sens antéro¬
postérieur et recourbée en demi-cercle. L’hypohyal, lui est presque
parallèle, ce qui lui donne une double section sur les coupes saggitales.
Il est ossifié avec une moelle hématogène.
Comme il est proche du bord buccal du thyroïde, la loge hyo-thyro-
épiglottique est mal limitée, réduite, essentiellement hyo-thyroïdienne,
faite de tissu adipeux et fibreux lâche. Elle est recouverte en grande
partie par le muscle glosso-épiglottique.
Voile du palais. — Se prolonge en direction caudale et latéralement par
les arcs palato-pharyngiens qui entourent l’épiglotte (isthme naso-pha-
ryngien).
Œsophage. — Est très musculaire, commence haut, presque au bord de
la margelle laryngée : il fait suite à de larges gouttières pharyngo-laryngées
(sinus piriformes).
Conclusion.
La position basse de l’épiglotte par rapport au voile du palais va de
pair avec l’écologie de cet animal arboricole, à activité diurne, à aire
olfactive pauvre, à aires tactile et visuelle développées.
L’épiglotte est chondro-glandulaire.
Contrairement à l’opinion de M. Kollmann, le fait que le cartilage
épiglottique soit fragmenté par des logettes glandulaires, n’a aucune signi¬
fication évolutive. Nous avons vu cet aspect dans les larynx les plus
simples d’herbivores ou les plus complexes de Primates très évolués.
La présence d’un cartilage de Wrisberg est un caractère évolutif.
L’existence d’un sac laryngé médian est décrite ici pour la première
fois. Elle n’est pas due à la présence d’un tissu glandulaire de moindre
résistance à la pression aérienne, mais bien aux rapports anatomiques
primitifs entre os hyoïde, cartilage thyroïde et épiglotte. Ces dispositions
ont un caractère évolutif. Elles ne se voient que chez certains Insecti¬
vores.
— 259 —
La musculature du pharyngo-larynx est au contraire primitive par
la persistance des caractères suivants :
— un muscle thyro-aryténoïdien supérieur très développé et séparé du
faisceau inférieur par du tissu cellulo-graisseux, sans ventricule, nettement
différencié ;
— ce faisceau inférieur est le seul à exister (dans la corde vocale) chez
les Primates les plus évolués ;
— le muscle glosso-épiglottique important est une autre disposition
primitive.
Ces caractères situent le Toupaye entre le Hérisson et les Lemurs.
11 en va de même de la description de la région hyoïdienne que donne
Sprague.
Dans ce groupe, ancien, diversifié, des Insectivores, comme dans celui
des Lémurs, il faut distinguer les caractères spécifiques et adaptatifs.
Nous n’avons évoqué que certains caractères qui nous semblent parti¬
culiers au Tupaia. En effet, il ne paraît pas y avoir chez les Mammifères
une évolution générale du pharyngo-larynx, mais un certain nombre
d’évolutions parallèles, dues à l’addition de très nombreux facteurs.
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
Legros-Clark, W. E., 1925. — Du crâne de Tupaia. Proc. Zool. Soc. London, 23,
pp. 559-567.
Sabas, R., 1963. — Contribution à l’étude de l’os temporal des Primates. Des¬
cription chez l’Homme cl les Prosimiens. Anatomie comparée et phylo¬
génie. Thèse doctorat ès-science, Paris, 397 p.
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J. Anal, et Physiol., 45, pp. 122-175.
Sprague, J. M., 0000. — The hyoid région in the Insectivores. Am. J. Anal.
74, pp. 175-215.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N» 2, 1967, pp. 260-264.
LES LUTJANUS
DES CÔTES OCCIDENTALES D’AFRIQUE
RÉHABILITATION
DE L. ENDECACANTHUS BLEEKER 1863
( Poissons , Perciformes ) .
Par M. L. BAUCHOT et J. DAGET
Réhabilitation de Lutjanus endecacanthus, Poissons Perciformes Lutjanidae,
à propos d’une série de jeunes Lutjanus récoltés dans la région de Pointe-Noire,
Congo Brazzaville, et comprenant quatre des cinq espèces africaines du genre.
Nous avons eu récemment à trier et déterminer une petite collection
de Lutjanus réunie en 1963 et 1964 par M. A. Stauch dans les eaux côtières
de la région de Pointe Noire, au Congo Brazzaville. Cette collection ren¬
fermait 66 individus jeunes, de 29 à 150 mm de longueur standard, dont
le détail par espèces et par lieux de capture est donné plus loin.
Bien que L. fulgens (Valenciennes) 1830, facilement reconnaissable au
nombre élevé de ses branchiospines, n’ait pas été rencontré, l’ensemble de
ces 66 Lutjanus comprenait quatre espèces distinctes. Parmi celles-ci,
L. goreensis (Valenciennes) 1830 et L. agennes Bleeker 1863 ont été
identifiées sans difficulté. Les deux autres correspondaient assez exactement
aux types de L. eutactus Bleeker 1863 et L. endecacanthus Bleeker 1863,
auxquels nous les avons comparés directement. A ce propos, nous adressons
nos plus sincères remerciements à M.M. Boeseman, du Musée de Leiden,
qui nous a communiqué les deux types en question, nous permettant ainsi
de les étudier conjointement avec le type de L. dentatus (Duméril) 1860
et avec les exemplaires en provenance de la région de Pointe Noire. Au
terme de cette étude comparative, nous sommes en mesure de proposer la
réhabilitation de L. endecacanthus, que M. Boeseman (1963) considérait
comme synonyme de L. eutactus, et la mise en synonymie de L. eutactus
avec L. dentatus.
Les cinq Lutjanus présents sur les côtes occidentales d’Afrique peuvent
être distingués à l’aide de la clef suivante :
1. 15-16 branchiospines sur la branche inférieure du premier arc branchial .
L. fulgens
8-12 branchiospines sur la branche inférieure du premier arc branchial. ... 2
2. Dents vomériennes formant un chevron (ou un arc transversal) et une bande
longitudinale médiane ; une ligne bleue sous-oculaire . L. goreensis
261
Dents vomériennes formant un chevron (ou un arc transversal) sans bande
longitudinale médiane ; pas de ligne bleue sous-oculaire . 3
3. Rangées d’écailles peu nombreuses : 5 au dessus de la ligne latérale (sous la
cinquième épine dorsale), 6 sur la joue, 7 sur l’opercule . L. agennes
Rangées d’écailles plus nombreuses : 7-10 au-dessus de la ligne latérale (sous
la cinquième épine dorsale), 8-10 sur la joue, 9-10 sur l’opercule . 4
4. Hauteur du corps faisant 35,5 à 40 % de la longueur standard ; 9-10 écailles
au-dessus de la ligne latérale . L. endecacanthus-
Hauteur du corps faisant 31 à 34 % de la longueur standard ; 7-8 écailles au
dessus de la ligne latérale . L. dentatus
Lutjanus goreensis (Valenciennes, 1830).
67-255, 4 ex. 50-145 mm, Konkouati, 14-V-1964.
67-256, 15 ex. 29-83 mm, lagune de Tchitembo, 15-16-V-1964.
67-257, 10 ex. 37-140 mm, lagune de Loango, 31-V-1964.
67-258, 1 ex. 140 mm, lagune de Zambi, 15-V-1964.
Holotype revu (eoll. M.N.H.N. Paris, n° 4828).
La disposition des dents vomériennes est caractéristique dès la plus
faible taille observée, soit 29 mm de longueur standard. Il en est de même
de la ligne bleue sous-oculaire dont la trace reste visible même sur des exem¬
plaires conservés depuis longtemps en collection.
Lutjanus agennes Bleeker, 1863.
67-259, 1 ex. 160 mm, lagune de Loango, 31-V-1964.
67-260, 1 ex. 91 mm, lagune de Zambi, 14-V-1964.
67-261, 2 ex. 71-145 mm, lagune de Tchitembo, 15-16-V-1964.
67-262, 1 ex. 145 mm, lagune estuaire de lvonkouati, 12-V-1964.
67-263, 1 ex. 71 mm, Songolo, Pointe Noire, 23-vi-1964.
67-264, 3 ex. 58-87 mm, Kounda, eau douce, 18-vm-1963.
Lutjanus agennes se distingue de l’espèce précédente par son corps plus
allongé, l’absence de bande longitudinale médiane de dents vomériennes,
l'absence de ligne bleue sous-oculaire. Elle se distingue des deux espèces
suivantes par les rangées d’écailles moins nombreuses entre la ligne latérale
et la dorsale, sur la joue et sur l’opercule. A noter que l’exemplaire de la
Calypso (eoll. M.N.H.N. Paris, n° 62-102), cité par Cadenat et Roux (1964(
sous le nom de L. goreensis , est en réalité un L. agennes.
Lutjanus endecacanthus Bleeker, 1863.
67-269, 4 ex. 47-105 mm, Kounda, eau douce, 18-vm-1963.
67-270, 18 ex. 54-88 mm, lagune aux environs de Pointe Noire, v-1964. ,
— 262 —
Holotype revu (coll. R.M.N.H. Leiden, n° 237).
L. endecacanthus se distingue de l'espèce suivante par les caractères
ci-dessous :
— le corps est plus court et plus élevé, la hauteur faisant 35,8 à 40,0 %
de la longueur standard (moyenne 37,85 %) chez les 22 exemplaires du
Congo et 36,1 % chez le type ; il en résulte que le profil supérieur de la
tête, jusqu’au début de la dorsale, est plus incliné que chez L. dentatus.
— la tête est proportionnellement plus longue, faisant 38,75 à 42,5 %
de la longueur standard (moyenne 40,5 %) chez les 22 exemplaires du
Congo et 39,9 % chez le type.
— les pelviennes sont plus longues, faisant 20,8 à 27,85 % de la lon¬
gueur standard (moyenne 24,6 %) chez les 22 exemplaires du Congo et
23,2 % chez le type ; ceci est dû à l’allongement marqué du premier rayon
mou qui atteint ou dépasse l’anus et, atteint même l’anale chez les plus
petits individus.
— la deuxième épine anale est plus forte que la troisième et au moins
aussi longue. Chez les exemplaires du Congo, sa pointe atteint, en position
rabattue, la pointe de la troisième épine.
— les écailles en rangée transversale, comptées entre la 5e épine dorsale
et la ligne latérale, sont plus petites, étant au nombre de 9 ou plus rare¬
ment 10.
— les branchiospines sont plus nombreuses, 10-12 (moyenne 11) sur la
partie inférieure du premier arc branchial chez les exemplaires du Congo
et 9 chez le type.
— la teinte générale est plus sombre, uniforme Sur les flancs chez les
très jeunes individus ; nageoires pelviennes brun très foncé à l’exception
de l’épine et du premier rayon mou incolores ; bord inférieur de l’anale
molle également très foncé.
Pour les autres caractères, L. endecacanthus ne nous a pas semblé différer
notablement de L. dentatus. Les pectorales font 21,65 à 32,25 % de la
longueur standard (moyenne 26,9 %) chez les 22 exemplaires du Congo
et 27,5 % chez le type. Le nombre de rayons varie de 16 à 18 (mode 17).
L’anale a toujours 3 épines et 8 rayons mous, la dorsale 10 épines et 13 ou
plus rarement 14 rayons mous. Les onze épines dorsales qui se trouvent chez
le type et ont valu son nom à l’espèce, semblent une anomalie exception¬
nelle. Les écailles sont au nombre de 46 à 48 en ligne latérale jusqu’à l’ex¬
trémité du pédicule caudal, 5-10 écailles percées plus petites recouvrant la
base de la caudale. On compte 9 ou plus rarement 8 rangées d’écailles sur
la joue (préopercule) et 10 sur l’opercule et le subopercule. Nombre de
vertèbres : 24.
Lutjanus dentatus (Duméril, 1860).
67-265, 2 ex. 84-150 mm, Songolo, Pointe Noire, 23-VI-1964.
67-266, 1 ex. 104 mm, Kounda, eau douce, 18-vm-1963.
263 —
67-267, 1 ex. 94 mm, lagune aux environs de Pointe-Noire, v-1964.
67-268, 1 ex. 72 mm, estuaire de la Loémé, 29-V-1964.
Holotypes de L. dentatus (coll. M.N.H.N. Paris, n° 2737) et de L. eutactus
(coll. R.M.N. H. Leiden, n° 247) revus.
L. dentatus se distingue de l’espèce précédente par les caractères ci-
dessous :
— le corps est plus allongé, la hauteur faisant 31,25 à 33,85 % de la
longueur standard (moyenne 32,60 %) chez les 7 exemplaires du Congo
et le type de L. eutactus , 31,7 % chez le type de L. dentatus.
— la tête est proportionnellement plus courte, faisant 36,05 à 39,20 %
de la longueur standard (moyenne 38,27 %) chez les 7 exemplaires du
Congo et le type de L. eutactus, 34,96 % seulement chez les types de
L. dentatus.
— les pelviennes sont plus courtes, n’atteignant pas l’anus et faisant
22,0 à 24,6 % de la longueur standard (moyenne 23,18 %) chez les 7 exem¬
plaires du Congo et le type de L. eutactus et 19,84 % seulement chez le type
de L. dentatus.
— la deuxième épine anale est moins longue que la troisième et n’est
pas plus forte.
— les écailles en rangée transversale, comptées entre la 5e épine dorsale
et la ligne latérale, sont plus grandes, étant au nombre de 7 ou plus rare¬
ment 8.
— les branchiospines sont moins nombreuses, 8-10 (moyenne 9) sur la
partie inférieure du premier are brancial chez les exemplaires du Congo
et le type de L. eutactus, 8 chez le type de L. dentatus.
— la teinte générale est plus claire, avec 10 bandes transversales sombres
chez les très jeunes individus ; les pelviennes sont claires.
Les autres caractères ne présentent pas de différences notables. Les
pectorales font 23,15 à 28,20 % de la longueur standard (moyenne 25,69 %)
chez les 7 exemplaires du Congo et le type de L. eutactus, 26,5 % chez le
type de L. dentatus. Le nombre de rayons varie de 16 à 18 (mode 17).
L’anale a toujours 3 épines et 8 rayons mous, la dorsale 10 épines et 14
rayons mous. Les écailles sont au nombre de 47 à 48 en ligne latérale jus¬
qu’à l’extrémité du pédicule caudal, 7-10 écailles percées plus petites recou¬
vrant la base de la caudale. On compte 9 ou plus rarement 10 rangées
d’écailles sur la joue (préopercule) et 10 ou plus rarement 9 sur l’opercule
et le subopercule. Nombre de vertèbres : 24.
Les jeunes exemplaires du Congo que nous avons examinés corres¬
pondent bien au type de L. eutactus, de 171 mm de longueur standard,
mais appartiennent à une espèce bien distincte de L. endecacanthus . Les
deux séries d’individus de même provenance et de mêmes tailles que nous
avons comparés entre eux et avec les types ne laissent aucun doute à cet
égard. Par contre le type de L. dentatus, qui mesure 615 mm de longueur
standard, diffère légèrement par les proportions de la tête et des pelviennes.
264 —
Ces différences nous semblent attribuables à des allométries de croissance
et insuffisantes pour mettre en doute la synonymie de L. eutactus et
L. dentcitus.
Résumé
Les auteurs ont étudié une collection de jeunes Lutjanus récoltés dans la
région de Pointe Noire. La réhabilitation de L. endecacanthus Bleeker et la
mise en synonymie de L. eutactus Bleeker avec L. dentatus Duméril sont pro¬
posées. Les caractères distinctifs de ces deux espèces sont précisés et une clef
est donnée pour la détermination des cinq espèces de Lutjanus susceptibles d’être
rencontrées sur les côtes d’Afrique occidentale.
Summary
The authors hâve studied a collection of young Lutjanus front the area of
Pointe Noire. The réhabilitation of L. endecacanthus Bleeker and the synonymy
of L. eutactus Bleeker with L. dentatus Duméril are proposed. Distinctive
eharacters of these two species are pointed oui, and a key is given for identi¬
fication of the five species of Lutjanus which may be met with along the west
african coasts.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Bleeker, P., 1863. — Mémoire sur les Poissons de la Côte de Guinée. Nat. Verh.
Holl. Maatsch. Wetensch. Haarlem , (2), 18, 136 p., 28 pl.
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Cadbnat, J. & Roux, Ch., 1964. — Résultats scientifiques des campagnes de la
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Delais, M., 1952. — Notes d’ichtyologie ouest-africaine. III. Notes sur les
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Duméril, A., 1860. — Reptiles et Poissons de l’Afrique occidentale. Étude
précédée de considérations générales sur leur distribution géographique.
Arch. Mus. Hist. Nat. Paris, 10, pp. 137-268, 4 pl.
Laboratoire de Zoologie ( Reptiles et Poissons) du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 2, 1967, pp. 265-266.
NOUVELLE DÉTERMINATION PROPOSÉE
POUR UN APOGONIDAE DE MER ROUGE
ET DE L'OCÉAN INDIEN
Par P. FOURMANOIIl
Jaydia hungi nov. sp. (fig. 1).
Synonymie.
Apogon quekettl (non Gilchrist) Fourmanoir 1957, 86, fig. 62 (Nossi-Bé).
Jaydia ellioti Smith 1961, 392, fig. 7 (Pemba). Apogon hungi Fourma-
noir 1965, 36 (Nha-Trang).
DVII +19. A. II 8. L. 1 26 Br. (total) 16. L/II 3 — 3,2.
Première épine dorsale très courte, quatrième et cinquième épines les
plus longues. Longueur de la deuxième épine anale égale au diamètre
de l’œil. Dorsale molle et anale de forme élevée ; l’anale présente un bord
inférieur presque droit. Caudale arrondie ou faiblement lancéolée.
Région dorsale de coloration brun-noir, côtés nacrés un peu rosés (en
solution formolée, coloration blanc-jaunâtre). Première dorsale avec une
large tache noire distale étendue entre les épines II à VI. Dorsale molle
avec une bande médiane formée de taches noires allongées dans le sens
vertical qui n’affectent que la membrane. Anale dépourvue de bande.
Fig. 1. — Jaydia hungi nov. sp.
266
L’espèce est voisine de Jaydia ellioti (Day). Cependant J. hungi atteint
une taille plus grande, 14 cm au lieu de 10 cm. La tête de hungi n’est pas
tachetée, celle de ellioti est régulièrement ponctuée de noir sur le dessus
et le dessous. L’anale de ellioti présente une bande foncée.
La région ventrale de J. hungi est couverte d’une fine ponctuation
brun-noir jusqu’à la nageoire anale, cette ponctuation est absente chez
ellioti.
La tache noire de la première dorsale s’arrête au sixième rayon épi¬
neux, alors que chez ellioti elle dépasse le sixième rayon.
L’espèce a été nommée hungi en l’honneur du Professeur Nguyen
Dinh Hung à qui je dois le séjour à l’Institut Océanographique de Nha-
trang. Un exemplaire a été récolté à Nhatrang, les captures précédentes
étaient celle de Dollfus en Mer Rouge (1928), de Smith et Fourmanoir
dans le canal de Mozambique.
Type : exemplaire de Mer Rouge (golfe de Suez) de longueur 10 cm,
déposé au Muséum de Paris et enregistré sous le n° 1965-711.
BIBLIOGRAPHIE
Day, F., 1878-1888. — The fauna of British India. Fishes, Parts I, II. London.
Fourmanoir, P., 1957. — Poissons téléostéens des eaux malgaches du Canal
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— 1965. — Liste complémentaire des poissons marins de Nha-Trang. Cahiers
ORSTOM (Océanographie). Numéro spécial.
Jordan, D. S. et J. O. Snyder, 1900-1902. - — A list of Fishes collected in
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Smith, J. L. B., 1961. — Fishes of the Family Apogonidae of the Western
Indian Océan and the Red Sea. Icht. Bull., n° 22, Grahamstown.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 2, 1967, pp. 267-274.
SUR CINQ NOUVELLES ESPÈCES
DE POISSONS DU VIETNAM
Par P. FOURMANOIR
Dans la présente note sont décrits deux Labridae, Xyrichtys marga-
ritatus nov. sp., Hemipteronotus maculosus nov. sp., un Parapercidae,
Parapercis elongata nov. sp. et deux Eleotridae, Oxymetopon filamen-
tosum nov. sp., Oxymetopon formosum nov. sp.
Famille des Labridae.
Xyrichthys margaritatus nov. sp. (fîg. 1).
D II + VII 12-13 A III 12-13.
L. I. 20 + 5-6. L/H 2, 6-2, 7.
Forme élevée, profil dorsal caractérisé par une forte courbure antérieure.
Premier rayon de la nageoire dorsale, supra-oculaire, très allongé,
égal à 1 fois 1/3 la hauteur du corps. Les épines de la deuxième dorsale
et leur membrane forment sept éléments lancéolés également caractéris¬
tiques.
Les ventrales ont une insertion légèrement postérieure à celle des autres
espèces du genre, elles sont courtes. Les pectorales sont également rela¬
tivement courtes, appliquées dans le sens longitudinal, leur extrémité
ne dépasse pas l’origine de l’anale.
Coloration jaune-orangé. Huit bandes longitudinales de rectangles lilas,
correspondant aux rangées d’écailles latérales dont chacune porte un
rectangle. Une tache dorsale noire entourée de lilas ou de bleu nacré est
présente sur la verticale passant par l’extrémité postérieure de la base
de la pectorale. Profil dorsal souligné d’une mince bande bleu nacré.
Opercule avec lignes sinueuses roses, du bord inférieur de l’œil partent
trois traits roses.
Rayons de la première dorsale (supra-oculaire) violacés à membrane
jaune-vert ; grande dorsale à colorations jaune-orangé et violet-pâle
réparties en bandes droites et sinueuses, base de coloration jaune. Base
de l’anale violette. Région distale et moitié inférieure de la caudale rouge.
Deux exemplaires observés ; un seul conservé en collection à l’Insti¬
tut Océanographique de Nha-Trang et désigné comme holotype. (Il a
les dimensions suivantes (en cm) :
L. s. 14,7 - — L. t. 17,2 — H. 5,6 — - Longueur du 1er rayon supra-ocu¬
laire 7,2.
— 268 —
Fig. 1. — Xyrichthys margaritatus nov. sp.
Hemipteronotus maculosus nov. sp. (fig. 2).
D IX 12-13 A III 12-13.
L. 1 20-21 + 4-5 L/H 2,8-3.
Tête élevée à profil presque vertical jusqu’à la hauteur de l’œil ; elle
est comprise 3,8 fois à 4 fois dans la longueur standard. Le profil dorsal
décline à partir de l’angle operculaire postérieur où il devient une droite
à forte pente. La dorsale est basse avec les derniers rayons nettement
plus allongés. Chez les grands exemplaires, les ventrales atteignent l’ori¬
gine de l’anale. L’anale est semblable à la dorsale, mais les derniers
rayons sont plus courts que les antérieurs.
Ligne de profil de la tête, de la bouche à la dorsale, ainsi que trois
lignes verticales partant du bord inférieur de l’œil, de coloration bleu-
violet. La base de la pectorale est placée à la partie inférieure d’une
surface plus ou moins circulaire rouge-orangée qui est traversée oblique¬
ment par une longue veine violette.
Présence d’une tache noire dorsale bien délimitée par le bord posté¬
rieur de deux écailles, à contraste accentué par une bordure antérieure
blanche puis orange.
La coloration générale gris pâle devient rose-orangé vers l’arrière à
partir du milieu de l’anale (bord de la surface rose-orangé en pointillé
sur notre dessin).
Nageoire dorsale ponctuée de rose-orangé, anale avec bandes obliques
jaune-orangé. Caudale traversée par une dizaine d’étroites bandes oranges.
Dix exemplaires de 11 à 15 cm en collection à l’Institut Océanogra¬
phique de Nha-Trang et au Musénm de Paris.
L’exemplaire désigné comme type ( holotype ) est déposé au Muséum
— 269 —
d’Hist. Nat. de Paris et enregistré sous le n° 1965-245. Sa longueur stan¬
dard est de 12,5 cm.
Comparaison avec les espèces voisines et moyens rapides de diagnose :
La disposition des deux surfaces antérieure et postérieure roses ou rouge-
orange rappelle celle de Hemipteronotus celebicus Blkr., mais cette der¬
nière ne présente pas de tache dorsale noire. Chez H. spilonotus, la tache
noire a une autre disposition et la pente du profil dorsal est moins accusée.
Famille des Parapercidae.
Parapercis elongata nov. sp. (fig. 3).
D V 21-22 A I 16.
- 1 L. 1. 70.
H
Corps robuste très allongé. Tête à profil régulier presque droit. Le
grand axe de l’œil, presque longitudinal, est égal à la longueur du deuxième
rayon de la première dorsale. La longueur du museau est égale à deux
fois ce diamètre. Le bord inférieur du préopercule présente huit à dix
dents émoussées.
La première dorsale est nettement séparée de la seconde, son troi¬
sième rayon est le plus long.
Le bord postérieur de la pectorale présente une légère concavité bien
visible lorsque la nageoire est repliée.
La caudale est échancrée ; cette forme de caudale ne se rencontre chez
aucune autre espèce de Parapercis.
Coloration : dos jaune-olive, côtés gris pâle faiblement nacrés. Tête
violacée avec teinte orange sous l’œil, trois lignes jaunes partent du
bord antérieur de l’œil. Base de la pectorale foncée. Deuxième dorsale
avec une ligne longitudinale claire passant par l’origine inférieure des
arcs de membrane interradiaire.
A la base des rayons supra-médians de la caudale, il y a une tache
brun-noir ovale. A la base de la partie inférieure, il y a deux tracés sem¬
blables de taches grise et claire faiblement contrastées ; la tache claire
Fig. 3. — Parapercis elongata nov. sp.
— 271 —
étendue sur trois rayons est horizontale et submédiane. La caudale com¬
porte également de larges bandes grises et claires étroites, alternées,
transversales.
L’espèce est assez commune, dix exemplaires de longueur comprise
entre 22 et 26 cm ont été observés. Elle semble être la plus grande du
genre Paraparcis.
Le type (holotype) est déposé à l’Institut Océanographique de Nha-
Trang. Sa longueur standard est de 24 cm.
Famille des Eleotridae.
Oxymetopon filamentosum nov. sp. (fig. 4).
D VI 26. A 26. ~ 5,6.
Forme allongée très comprimée. Longueur de la tête égale à la hauteur
du corps, œil très large de diamètre égal à la hauteur sous-oculaire de la
tête. Présence d’une crête céphalique basse suivant le profil dorsal et
atteignant presque l’origine de la première nageoire dorsale.
Quatre premiers rayons de la première dorsale en filaments ; leur lon¬
gueur est au moins égale à deux fois la hauteur du corps. Les plus longs
rayons (postérieurs) de la deuxième dorsale atteignent les 2/3 de la hau¬
teur du corps. Caudale longue et lancéolée aux rayons médians fragiles
sans doute prolongés en filaments. Sous l’opercule, on remarque une
épine ventrale dirigée vers l’avant dont la relation avec les os de la tête
n’a pas été précisée.
Coloration : teinte rose pâle, crête céphalique jaune-vert à bordure
orangée avec six marques grises équidistantes. Nageoires dorsale et anale
gris-rosé. Caudale avec les rayons supérieurs jaune pâle, médians gris-
rosé, inférieurs orangés.
Les deux exemplaires trouvés fin janvier sont en collection à l’Institut
Océanographique de Nha-Trang ; leur longueur standard est 10,2 cm et
8 cm. Ils doivent être considérés comme syntypes.
— 272 —
Oxymetopon formosum nov. sp. (fig. 5).
D VI 31. A 27. ^ 4,7.
Forme moyennement allongée, très comprimée. Longueur de la tête
nettement inférieure à la hauteur du corps. Œil moins large que chez
l’espèce précédente, mais d’un diamètre supérieur à celui de O. typus
Blkr. Présence d’une crête céphalique basse dont le bord présente une
élévation un peu en arrière de l’œil. Mâchoires pourvues de quatre fortes
canines antérieures.
Rayon de la première dorsale de longueur croissante jusqu’au qua¬
trième qui est égal à une fois et demie la hauteur du corps. La deuxième
nageoire dorsale est caractérisée par l’allongement du deuxième rayon
qui atteint également une fois et demie la hauteur du corps.
Coloration : rose-grisâtre, crête céphalique orange suivie de violet dans
l’intervalle qui la sépare de la nageoire dorsale. Surfaces à reflets nacrés
lilas, placées en avant de l’œil, sur le préopercule, le long du bord oper-
culaire et sous la crête céphalique.
Première dorsale à bordure rose presque rouge. Deux larges bandes
longitudinales jaune orangé donnent la coloration dominante ; l’inter¬
valle médian et basal varie du violet au blanchâtre. La moitié ou le tiers
distal du premier rayon est rouge. L’ensemble de la nageoire est fine¬
ment pigmenté de gris-noir. Tiers distal des premiers rayons de la deuxième
dorsale brun-rouge.
Fig. 5, — Oxymetopon formosum nov. sp.
— 273 —
Anale jaune uniforme. Ventrales jaune-orangé. Sur la caudale, pré¬
sence de deux V horizontaux presque superposés de couleur violette,
ouverts vers l’avant. Le V postérieur est moins ouvert que l’antérieur.
Les rayons de la moitié inférieure de la caudale ont leur extrémité rouge.
Deux exemplaires sont en collection à l’Institut Océanographique de
Nha-Trang. Leurs longueurs standard sont respectivement de 5,5 et
6 cm. Ils ont été trouvés en janvier et février 1964. Le premier (5,5 cm)
doit être considéré comme type (holotype).
Note 1. — La figure 5 correspond à la lig. 57 de notre « Liste complé¬
mentaire des poissons marins de Nha-Trang » (P. Fourmanoih, 1965.
Voir Bibliographie) attribuée par erreur à VOxymetopon n° 289 qui est
une troisième espèce non figurée, très voisine de Oxymeiopon formosum
ayant une formule de nageoires identique. Les différences sont relatives
à la crête céphalique, la dentition, la nageoire caudale et la couleur :
Crête céphalique très développée étendue de l’œil à l’origine de la pre¬
mière dorsale. Les canines sont réduites. Le cinquième rayon de la pre¬
mière dorsale paraît le plus long. La deuxième dorsale n’a pas de rayon
allongé. La caudale a sept rayons médians prolongés en filaments attei¬
gnant 2,5 fois la hauteur du corps.
L’anale et les ventrales sont rose-rougeâtre. Les rayons supérieurs de
la caudale sont orangés, les médians jaune pâle, les inférieurs rouge-rose.
Le bord de la crête céphalique est rouge-orangé sur les deux-tiers anté¬
rieurs. Large trait rouge orangé le long du tiers supérieur de la base de
la pectorale.
Il ne nous a pas été possible d’obtenir les exemplaires de l’Institut
Océanographique de Nha-Trang, pour compléter la description par une
figure.
Nous avons proposé dans « Liste des Poissons de Nha-Trang », p. 89,
de réunir les genres Oxymeiopon Bleeker et Orihostomus Kner dans le seul
genre Oxymetopon.
Il y a une similitude à noter entre Oxymetopon et Plerebeotris Gill ainsi
qu’une convergence de forme et de couleur avec les Cepolidae rencontrés
sur les mêmes fonds de sable et de vase.
Note 2. — Cette dernière liste porte à dix le nombre d’espèce nouvelles
du Vietnam récemment décrites par nous-même. Deux autres ont été
décrites par J. L. B. Smith sous le nom de Bathymyrus simus et iloplo-
latilus fourmanoiri dans Occasional Paper n° 2, 3, Grahamstown, South
Africa, 1963-1965.
Les poissons repris dans cet article ont été cités sans spécification dans
« Liste complémentaire des Poissons de Nha-Trang » sous les n° 25, 200,
203, 288, 290.
20
— 274 —
BIBLIOGRAPHIE
Bleeker, P., 1876. — Atlas ichthyologique des Indes orientales néerlandaises,
t. VIII, Muller, Amsterdam.
Fourmanoir, P., 1965. — Liste complémentaire des poissons marins de Nha-
Trang. Cahiers ORSTOM (Océanographie). Numéro spécial 1965.
Jordan, D. S. et .1. O. Snyder, 1900-1902. — A list of Fishes collected in
Japan. Proc. of. U. S. Nat. Mus., XXIII-XXXIII.
Schut.tz, L. P., and Coll., 1953. — Fishes o! the Marshall and Mariana Islands.
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Tomiyama, J. et T. Abe, 1958. — Encyclopedia Zoologica, vol. II, Tokyo.
Weber, M. et L. F. De Beaufort, 1940-1951. — The fishes of the Indo-Aus-
tralian Archipeloga, t. VIII, IX, Brill, Leiden.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 2, 1967, pp. 275-277.
DESCRIPTION D'UN POISSON NOUVEAU
DE LA LOÉMÉ (CONGO, BRAZZAVILLE ) :
BARBUS STAUCHI n. sp.
( Pisces, Cyprinidae ) .
Par J. DAGET
En étudiant une collection de Poissons récoltés par M. A. Stauch dans
les cours d’eau côtiers du Congo, j’ai trouvé une espèce de Barbus à laquelle
ne pouvait être appliqué aucun nom valable et pour laquelle je propose le
nom de Barbus stauchi. Elle appartient au groupe des petits Barbus sans
lignes de pores céphaliques, ayant des écailles à stries radiaires peu nom¬
breuses, le dernier rayon simple de la dorsale mince, flexible et non serra-
tulé, deux barbillons bien développés de chaque côté, les lèvres inférieures
étant interrompues au milieu. Les écailles sont au nombre de 23 à 26 en
ligne latérale, 4 1/2 au dessus de la ligne latérale en avant de la dorsale,
4 1/2 au dessous en avant des ventrales et 12 autour du pédicule caudal.
La dorsale a 3 rayons simples et 8 branclius. Le museau est environ aussi
long que le diamètre de l’œil. Le barbillon postérieur, plus long que l’anté¬
rieur, fait 1,25 à 1,75 fois le diamètre de l’œil. La coloration sur les exem¬
plaires conservés en alcool est caractérisée par une bande longitudinale
noire bien marquée allant de l’extrémité du museau à celle du pédicule
caudal. Les rayons simples de la dorsale et la pointe antérieure de cette
nageoire sont assombris. Nombre de vertèbres sur 22 exemplaires disséqués
provenant du Mayombe : 30 (2)-31 (18)-32 (2), ce qui donne une moyenne
vertébrale de 30,00 ^ 0,20.
— 276 —
Ces Barbus se distinguent des B. camptacanthus (Bleeker, 1863), aux¬
quels ils se trouvaient mélangés au moment de leur capture, par la colo¬
ration, le museau plus long et moins large, les barbillons inégaux au lieu
de subégaux et par les os dermiques de la série circumorbitaire qui sont
moins larges et présentent une disposition différente (fig. 2). La moyenne
vertébrale diffère également de façon significative car sur 83 B. campta¬
canthus, provenant aussi du Mayombe et récoltés en même temps, j’ai
trouvé 32 (4)-33 (51)-34 (28) vertèbres, soit une moyenne vertébrale de
32,29 ± 0,19.
Ces Barbus rappellent beaucoup les B. ablabes (Bleeker 1863) d’Afrique
occidentale mais en diffèrent par l’absence de pores céphaliques, ce qui les
exclut du sous-genre Beirabarbus auquel appartient B. ablabes. Ils se
rapprochent aussi de B. miolepis Boulenger 1902 mais s’en distinguent
nettement par le dernier rayon simple de la dorsale qui n’est pas serratulé.
En fait ces Barbus avaient déjà été récoltés et figuraient dans les envois
faits par Baudon des années 1924 et 1931. Il s’agit des exemplaires enre¬
gistrés dans les collections du M.N.H.N. de Paris sous les n° 24-65, 24-66,
24-67 en provenance de Loango et sous le n° 31-37 en provenance du
Léboulou, affluent du Kouilou. Les uns et les autres avaient été déterminés
B. camptacanthus var. cottesi par Pellegrin (1924, p. 282 et 1931, p. 209).
Mais du fait que le type de la variété cottesi, décrite par Pellegrin en 1907,
est un jeune Barbus holotaenia Boulenger 1904, le nom de B. cottesi ne
peut être retenu comme valide et c’est pourquoi je propose le nom de
B. stauchi en l’honneur de M. A. Stauch.
Fig. 2. — Os dermiques de la série circumorbitaire, côté droit, d’un B. camptacanthus à gauche
et d’un B. stauchi à droite, provenant tous deux du Mayombe et mesurant 75 mm de lon¬
gueur standard.
Barbus stauchi n. sp.
67-1, 1 ex. holotype 85 mm (long, totale 106 mm) (Stauch), affluent de la Loémé,
Mayombe, 2-II-1964.
67-2 à 6,5 ex. paratypes 50-92 mm, même provenance.
67-7, 10 ex. 53-98 mm (Stauch), affluent de la Lukonene, Mayombe, 9-II-1964.
67-8, 3 ex. 48-80 mm (Stauch), petit ruisseau dans le Mayombe, 4-viii-1963.
67-9, 13 ex. 56-85 mm (Stauch), Mayombe, 16-II-1964.
277 —
Description de l’holotype en % de la longueur standard : hauteur du
corps 31,8 ; longueur de la tête 27,1 ; longueur du museau 7,05 ; diamètre
de l’œil 7,5 ; distance interorbitaire 11,2 ; barbillon antérieur 9,4 ; barbillon
postérieur 12,9 ; longueur du pédicule caudal 17,6 ; hauteur du pédicule
caudal 14,1 ; écailles 41/2 — 24 — 4 1/2, 12. Les autres caractères confor¬
mes à la description donnée précédemment.
Résumé.
Une nouvelle espèce de Barbus, B. stauchi n. sp., Pisces, Cyprinidae, est
décrite de la Loémé, République du Congo, Brazzaville.
Summ ARY.
A new species of Barbus, B. stauchi n. sp., Pisces, Cyprinidae, is described
from the Loeme River, Republic of Congo, Brazzaville.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N» 2, 1967, pp. 278-281.
SUR QUELQUES POISSONS DE CÔTE D'IVOIRE
AVEC LA DESCRIPTION
D'UNE ESPÈCE NOUVELLE,
CLARIAS LAMOTTEI n. sp.
( Pisces , Silurif ormes, Clariidae).
Par J. DAGET et P. PLANQUETTE
Parmi les Poissons récoltés par l’un des auteurs dans le bassin du Ban-
dama, aux environs du Laboratoire de Lamto, à mi-chemin entre Tiassalé
et Toumodi, se trouvaient des espèces qui n’avaient pas encore été signalées
de cette région de la Côte d’ivoire. L’une d’elles, nouvelle pour la Science,
est décrite ci-dessous. Nous mentionnons également pour la première fois
Alestes longipinnis du bassin de la Bia, d’après deux individus que M. de
Kimpe nous avait envoyés pour identification. Tous les exemplaires cités
dans cette note ont été déposés dans la collection du M.N.H.N. de Paris.
Mormijrops longiceps Giinther 1867.
66-1110, 1 ex. 105 mm (Planquette), Bandama près Lamto, 27-IV-1966.
Cet exemplaire a 27 rayons à la dorsale et 43 à l’anale. Sur 210 individus
de cette espèce, capturés au même endroit, les nombres de rayons variaient
de 24 à 29 pour la dorsale et de 36 à 42 pour l’anale, alors que sur 24
M. elongatus de même provenance les nombres correspondants variaient
de 25 à 29 et de 39 à 48.
Gnathonemus furcidens Pellegrin 1920.
66-1108, 4 ex. 135-205 mm (Planquette), Bandama près Lamto, 12-V-1966.
Ces exemplaires ont 30-31-32 (2) rayons à la dorsale et 33 (2)-34 (2) à
l’anale. Sur 80 individus capturés au même endroit les nombres de rayons
variaient de 29 à 33 pour la dorsale et de 30 à 36 pour l’anale.
Alestes longipinnis (Günther 1864).
66-1102, 2 ex. 63-73 mm (de Kimpe), Bia au barrage d’Ayamé, 27-ix-1966.
Nannocharax ansorgii Boulenger 1911.
66-1111, 2 ex. 28-31 mm (Planquette), Bandama près Lamto, 12-V-1966.
279 —
Varicorhinus wurtzi (Pellegrin 1908).
66-1112, 1 ex. 160 mm (Planquette), Bandama près Lamto, 27-iv-1966.
Gobius guineensis Peters 1876.
66-1109, 2 ex. 85-107 mm (Planquette), Bandama près Lamto, vn-1966.
Cette espèce que l’on rencontre communément en eau saumâtre n’est
pas rare à hauteur de Lamto, soit à environ 150 km de la côte.
Chrysichthys furcatus Günther 1864.
66-1107, 1 ex. 380 mm (Planquette), Bandama près Lamto, 6-IV-1966.
Clarias liberiensis Steindachner 1894.
66-1106, 6 ex. 62-93 mm (Planquette), Zougoussi Nsué, marigot affluent
du Bandama, près Lamto, vn-1966.
Clarias lamottei n. sp.
66-1104, 1 ex. holotype 130 mm (long, totale 154 mm) (Planquette),
Aoué Bla, marigot affluent du Nzi, bassin du Bandama, près Lamto,
28-V-1966.
66-1105, 3 ex. paratypes 104-138 mm, même provenance.
La hauteur du corps est comprise 6,5 à 6,85 fois dans la longueur stan¬
dard, la longueur de la tête 3,25 à 3,45 fois. La tête est 1,50 à 1,55 fois
aussi longue que large. Le postorbitaire et le suprapréopercule (dermos-
phénotique auct.) sont jointifs. Les dents prémaxillaires forment une bande
un peu plus de 4 fois aussi large que longue. Les dents vomériennes coniques
forment une bande en croissant un peu moins longue au centre que la
bande prémaxillaire. Les barbillons sont bien développés ; le nasal fait
0,7 à 0,8 fois la longueur de la tête, le maxillaire 1,10 à 1,35 fois cette lon¬
gueur, le mandibulaire interne et le mandibulaire externe respectivement
0,6 à 0,7 et 0,9 à 0,95 fois cette même longueur. Les ventrales sont situées
à peu près au milieu du corps, 1,06 à 1,08 fois plus éloignées de la caudale
que de l’extrémité du museau. La dorsale rayonnée comprend 52 à 58
rayons. Elle est séparée de l’occiput par une distance comprise 4 à 5 fois
dans la longueur de la tête. Elle est séparée de la caudale par un espace
faisant environ la moitié de la longueur de la tête et occupé par un rudi¬
ment de nageoire adipeuse très basse. L’anale a 51 ou 52 rayons. La cau¬
dale est arrondie. On compte 22 à 23 longues branchiospines au total sur
le premier arc branchial, dont 17 à 19 sur la partie inférieure de l’arc et 4 à 5
sur la partie supérieure.
Ces Clarias ont été récoltés, en compagnie de Prolopterus annectens et
d’un Barbus sp., dans un petit marigot qui s’assèche totalement chaque
année.
280
Fig. 1. — Clarias lamottei, holotype. En haut, vue latérale ; en bas, à droite vue dorsale de
la tête et à gauche vue du toit buccal montrant la disposition des dents prémaxillaires et
vomériennes.
Description de l’holotype en % de la longueur standard : hauteur du
corps 14,6 ; longueur de la tête 30,8 ; largeur de la tête 20,0 ; base de la
dorsale rayonnée 47,6 ; distance entre l’occiput et le début de la dor¬
sale 6,15 ; distance entre la fin et la dorsale et le début de la caudale 15,4 ;
distance entre les ventrales et l’extrémité du museau 48,5 ; barbillon nasal
22,3 ; barbillon maxillaire 37,7 ; barbillon mandibulaire interne 19,2 ;
barbillon mandibulaire externe 29,2 ; D. 52, A. 51 ; br. 19 -)- 4 = 23.
Cette nouvelle espèce est remarquable par la grande distance qui sépare
l’extrémité de la dorsale rayonnée du début de la caudale et par la présence
à cet endroit d’un repli cutané qui représente une adipeuse rudimentaire.
Sous ce rapport, elle vient se placer dans la lignée des Clarias mellandi et
Clarias ngamensis, au voisinage immédiat de Clarias prentissgrayi (Fowler
1930). Cette dernière espèce, pour laquelle Fowler avait créé le genre
Dinotopteroides, n’est connue que de l’Angola. D’accord avec Poli. (1933)
et David (1935) nous ne retiendrons pas le genre créé par Fowlf.r et
rattacherons C. lamottei au sous-genre Clarias sensu stricto. C. lamottei
diffère de C. prentissgrayi par les dents vomériennes, la forme du pro¬
cessus occipital, le nombre de branchiospines, la longueur des barbillons,
etc.
Si l’on admet que, dans la famille des Clariidae, l’évolution s’est traduite
par la réduction puis la disparition de l’adipeuse et par l’allongement de
la dorsale rayonnée qui finit, chez les espèces anguilliformes, par devenir
confluente avec la caudale, Clarias lamottei, comme C. prentissgrayi ,
représenterait une forme très archaïque de Clarias.
— 281
Compte tenu des exemplaires cités ci-dessus, le nombre des espèces
continentales connues du bassin du Bandama s’élève de 66 à 73 et celui
des espèces connues du bassin de la Bia de 32 à 33.
Résumé
Une nouvelle espèce est décrite de Côte d’ivoire : Clarias lamottei n. sp.r
Pisces, Siluriformes, Clariidae. Six autres espèces sont signalées pour la première
fois du bassin du Bandama et une du bassin de la Bia.
Summary.
A new species is described from Ivory Coast : Clarias lamottei n. sp., Pisces*
Siluriformes, Clariidae. Six other species are quoted for the first time from the
Bandama basin and another one from the Bia River.
Laboratoire de Zoologie ( Reptiles et Poissons).
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N» 2, 1967, pp. 282-287.
ÉTUDE SYSTÉMATIQUE ET BIOLOGIQUE
DE WALLAGONIA ATTU
(. BLOCH-SCHNEIDER , 1801), SILURIDAE
DES EAUX DOUCES CAMBODGIENNES
Par F. d’AUBENTON et M. BLANC
Cette espèce est citée dans presque tous les ouvrages sur le Cambodge
sous le nom de Wallago attu (Bloch. -Schneider 1801). Elle appartient en
réalité au genre Wallagonia Myers 1938 ( Copeia n° 2, p. 98 — Espèce type
choisie par Myers : Wallago leerii Bleeker 1851) pour des raisons que nous
croyons bon de rappeler ci-dessous.
Le genre Wallago Bleeker 1851 (Espèce type : Wallago dinerna Bleeker
1851) a seulement été cité par Bleeker en 1851 (Nat. Tijdschr. Ned. Ind.,
1851, 2, p. 202) ; la diagnose complète de ce genre a été donnée par Blee¬
ker seulement en 1858 (Ichth. Arch. Ind. Prodr. I. Siluri, 1858, p. 259).
En même temps, il crée le genre Belodontichthys Bleeker 1858 (Ichth.
Arch. Ind. Prodr. I. Siluri, 1858, p. 266) pour l’espèce Wallago dinema
Bleeker 1851 qu’il appelle d’ailleurs Belodontichthys macrochir Bleeker 1858.
S. L. Hoha en 1936 propose donc de retenir le genre Wallago uniquement
pour l’espèce Wallago dinema à la place de Belodontichthys (On the use of
the generic name Wallago Bleeker, Bec. Ind. Mus., 1936, vol. 38, p. 207),
et G. S. Myers en 1938 propose le nom de Wallagonia pour les autres
espèces de Wallago ( Copeia 1938, n° 2, p. 98). La diagnose du nouveau
genre Wallagonia est celle indiquée pour le genre Wallago par Weber et
Beau fort (Fish. Indo-Austr. Arch., 1913, 2, p. 200).
Le genre Wallagonia comprend trois espèces :
Wallagonia attu (Bloch-Schneider 1801)
Wallagonia miostoma (Vaillant 1902)
Wallagonia leerii (Bleeker 1851)
et le genre Wallago une seule espèce :
Wallago dinema Bleeker 1851
La suite de cette note concerne uniquement Wallagonia attu (Bloch-
Schneider 1801).
— 283 —
Wallagonia attu (Bloch-Schneider 1801)
nom cambodgien : Trey sanday.
Silurus attu Bloch-Schneider 1801, Syst. Ichthy., p. 378, pl. 75.
Wallago attu Bleeker 1862 — Atl. Ichthy., 2, p. 79.
» Günther 1864 — Cat. Brit. Mus., 5, p. 36.
» Bleeker 1865 — Sixième notice sur la faune ichthyologique du
Siam. Nederl. Tijdschr. Dierk., vol. 2, p. 175.
» Day 1878-1888 — Fishes of India, p. 479.
» Sauvage 1881 — Nouv. Arch. Mus. Hist. Nat., 2e s., t. 4, p. 161.
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» Weber et Beaufort 1913 — Fish. Indo-Austr. Arch., 2, p. 201.
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» Bonnet 1927 — Faune Indochine Vertébrés, p. 313.
» Fowler 1934 — Proc. Acad. Nat. Sci. Philadelphia, vol. 86, p. 87.
» Fowler 1939 — Proc. Acad. Nat. Sci. Philadelphia, vol. 91, p. 43.
Wallago attu Durand 1940 — 36e Note Instit. Océan. Indochine, p. 17.
» Chevey et Le Poulain 1940 - — 5e Mém. Instit. Océan. Indochine,
pp. 20, 33, 75, fig. 21.
W allagonia attu Myers 1938 — Copeia, n° 2, p. 98.
» Smith 1945 — Smithson. Instit., U.S. Nat. Mus., Bull. 188,
p. 332.
Description sommaire (voir fig. 1). — Le Wallagonia attu est un
silure dépourvu de nageoire adipeuse. Sa nageoire dorsale est très courte
et dépourvue d’épines ; elle est formée généralement de 5 rayons, le plus
antérieur dépassant les autres en longueur. La nageoire anale par contre
est très longue (86 à 93 rayons) mais reste toujours bien distincte de la
caudale, laquelle est fourchue. Les pectorales comprennent un rayon simple
suivi de 12 à 14 rayons branchus. Les pelviennes, situées un peu en arrière
de l’aplomb de la dorsale, sont constituées par une dizaine de rayons ;
— 284 —
elles sont souvent très petites et peuvent même disparaître dans certains
cas. La peau est dépourvue d’écailles. La bouche, très largement fendue,
est accompagnée d’une paire de barbillons maxillaires très longs et d’une
paire de barbillons mandibulaires très courts. Il y a une vingtaine de
courtes branchiospines sur le premier arc branchial.
Matériel examiné. — Nous avons pu examiner 350 exemplaires prove¬
nant tous du Cambodge. Ces exemplaires se répartissent en 202 mâles et
148 femelles, soit 58 % de mâles et 42 % de femelles.
Chez les 202 mâles examinés, la longueur standard varie de 245 à 750 mm
et le poids du corps de 100 à 2.700 gr. Chez les 148 femelles examinées,
la longueur standard varie de 225 à 1.090 mm et le poids du corps de 60
à 8.500 gr.
Relation entre le poids et la longueur.
Les longueurs standards (exprimées en millimètres) et les poids P (exprimés
en grammes) ont été transformés en coordonnées logarithmiques, en vue d’étudier
et de tracer la droite de régression représentant les variations de log P ( = loga¬
rithme décimal du poids) en fonction de log L (= logarithme décimal de la
longueur standard) séparément pour chaque sexe.
1 — Cas des mâles.
Les résultats obtenus sur les 202 mâles étudiés sont les suivants :
Covariance : P = 0,0151
Coefficient de corrélation : r = 0,952
Coefficient de régression : a = 3
Equation de la droite de régression :
log P = 3 log L — 5,199
d’où P = 6,3.10-6L3
2 — Cas des femelles.
Les résultats obtenus Sur les 148 femelles étudiées sont les suivants :
Covariance : P = 0,0431
Coefficient de corrélation : r = 0,980
Coefficient de régression : a = 3
Équation de la droite de régression :
log P = 3 log L — 5,194
d’où P = 6,4.10-6L3
3 — Discussion.
Les deux droites de régression ainsi obtenues sont rigoureusement
parallèles puisque les coefficients de régression (qui représentent les pentes
— 285
respectives de ces deux droites) sont identiques. De plus, elles sont exces¬
sivement voisines l’une de l’autre, à tel point qu’une seule de ces deux
courbes (celle concernant les femelles) a été représentée (voir fig. 2).
Fig. 2. — Droite de régression représentant les variations de log. P en fonction de log. L
chez les femelles de Wallagonia attu.
4 — Coefficient de condition.
Le fait que le coefficient de régression a soit égal à 3 a une conséquence
intéressante. On sait en effet que le coefficient de condition K qui permet
de définir le degré de finesse ou de corpulence d’un poisson et qui est défini
par la formule K =
P x 100
L3
présente des variations qui sont en rapport
avec la valeur du coefficient de régression a ; lorsque a est > 3, K augmente
avec l’âge et lorsque a < 3 K diminue avec l’âge. Dans le cas de Walla¬
gonia attu, puisque a = 3, K est constant dans chaque sexe, ce qui signifie
que P est toujours exactement proportionnel au cube de L, quelque soit l'âge
du poisson. La courbe de variation du coefficient de condition K en fonction
de la longueur standard est une droite parallèle à l’axe des abscisses pour
chaque sexe. Les deux droites sont d’ailleurs très voisines :
K = 0,6324 pour les mâles
K = 0,6397 pour les femelles
— 286 —
Reproduction. — La reproduction de Wallagonia attu semble étalée sur
une période assez longue. De nombreux individus sexuellement mûrs
ont pu être capturés par l’un de nous depuis le commencement de la crue
(c’est-à-dire à partir de juin) jusqu’au début de la décrue (c’est-à-dire
jusqu’en octobre). De plus, quelques spécimens capturés dans le Grand
Lac en saison sèche, au mois d’avril, présentaient un début de maturation
sexuelle.
Comme c’est généralement le cas lorsque la reproduction est étalée
sur une longue période, le nombre de mâles est nettement plus élevé que
celui des femelles. Par exemple, au cours d’une pêche expérimentale au
day (chalut fixe) effectuée à l’entrée du Grand Lac, du 11 juin au 10 juillet
1961, en vue d’observer les migrations de poissons, l’un de nous a pu
capturer 146 mâles pour 89 femelles, soit 62 % de mâles et 38 % de
femelles.
Les femelles atteignent un poids bien supérieur à celui des mâles. Nous
n’avons pu vérifier l’âge des Spécimens observés, mais puisque nous avons
montré que la croissance était très comparable dans les deux sexes, il
semble donc logique d’en déduire que les femelles vivent plus longtemps
que les mâles.
Fig. 3. — Répartition géographique de Wallagonia attu.
- 287 —
Répartition géographique. — • Le Wallagonia attu se rencontre de
préférence dans les lacs et dans les parties basses des grands fleuves et des
rivières, à proximité des zones d’inondations. En ce qui concerne le Cam¬
bodge, à l’exception des régions montagneuses (Dangrek et Cardamomes),
nous l’avons trouvé pratiquement partout et toute l’année. Il existe aussi
dans la partie du Sud-Vietnam correspondant à l’ancienne Cochincbine,
dans la Thaïlande et la moitié ouest de la presqu’île de Malacca et de
l’île de Sumatra, dans le nord-ouest de Java, en Birmanie jusque dans la
région de Malibur, aux Indes dans la plaine du Gange et le long de la côte
est, ansi que dans l’île de Ccylan (voir fig. 3).
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2* Série — Tome 39 — N» 2, 1967, pp. 288-292.
SUR U IDENTITÉ SPÉCIFIQUE
DES POISSONS-CHATS
IMPORTÉS H AMÉRIQUE DU NORD
ET RÉPANDUS ACTUELLEMENT
DANS LES EAUX DOUCES FRANÇAISES
Par J. SPILLMANN
C’est à la fin du siècle dernier que les premiers Poissons-chats origi¬
naires des U. S. A. ont été introduits en Europe.
Tous les auteurs européens ont, jusqu’à ce jour, dans les ouvrages
publiés, rapporté ces poissons à l’espèce Ameiurus nebulosus (Lesueur,
1819). Il apparaît que cette dénomination ne se justifie pas, tout au
moins en ce qui concerne le territoire français.
En effet, à la suite d’observations présentées par Miss Trewavas, du
British Muséum, pour qui les Poissons-chats d’importation, vivant actuel¬
lement dans les eaux européennes, étaient assimilables à l’espèce Ictalurus
( Ameirus ) mêlas, je me suis efforcé, au cours de ces dernières années, de
rassembler des poissons provenant d’eau dépendant des bassins de la Seine,
de la Loire et de la Saône.
Les résultats obtenus confirment l’opinion de Miss Trewavas et, sur
son conseil, un échantillonage de ces poissons a été communiqué au
Dr. W. R. Taylor, Associate Curator à l’U. S. national Muséum de
Washington.
Nous remercions vivement le Dr. Taylor qui a bien voulu les examiner
et confirmer qu’ils appartenaient tous à l’espèce Ictalurus mêlas 1. L’iden¬
tité des Poissons-chats actuellement récoltés dans les eaux douces fran¬
çaises est donc : Ictalurus mêlas (RafineSque, 1820). Famille des Icta-
luridae.
J’emprunte à Reeve H. Bailey (1956) et à Karl L. Hubbs et Karl
F. Lugler (1958) les caractères d’identification suivants pour les deux
espèces I. mêlas et I. ?iebidosus.
1. Du fait de la présence de formes de transition entre Ictalurus et Ameirus (aut.), W. R.
Taylor a été amené, pour éviter les confusions, à grouper toutes les espèces répondant à ces
deux genres dans un Genre unique : Ictalurus. Le Genre Amiurus Gill, 1861 disparaît donc.
Le terme Ameiurus Rafinesque, 1820 demeure au titre de sous-genre à' Ictalurus. Tous les
Poissons-chats nord américains de la région des Grands Lacs sont rassemblés par Taylor
dans la Famille des Ictaluridae.
— 289 —
Caractères communs aux deux espèces.
1° Supra occipital non uni à la nageoire dorsale par un prolongement osseux.
2° Bord postérieur de la nageoire adipeuse libre, largement séparé de la nais¬
sance de la nageoire caudale.
3° Nageoire caudale faiblement émarginée.
4° Nageoire anale portant de 17 à 24 rayons rameux.
5° Barbillons mentonniers de teinte sombre.
Caractères différentiels.
lctalurus mêlas (Black bullhead).
1° Le rayon épineux de la pectorale est lisse ou faiblement denticulé posté¬
rieurement.
2° La nageoire anale porte 17 à 21 rayons.
3° Les deux tiers distaux des membranes interradiaires de l’anale sont uni¬
formément pigmentés et toujours plus sombrement que les rayons eux-mêmes.
4° Il n’existe ni rayures ni maculatures sur la nageoire anale.
5° Il n’y a pas de mouchetures sur les flancs.
6° On observe une barre verticale de couleur claire à la base de la caudale.
7° Le ventre des adultes est de couleur jaune (cette couleur disparaît rapide¬
ment dans l’alcool où le ventre devient blanc).
lctalurus nebulosus (Brown bullhead).
1° Le rayon épineux de la pectorale est fortement denticulé postérieurement.
2° La nageoire anale porte de 21 à 24 rayons.
3° Les membranes interradiaires sont plus pigmentées sur leurs bords, le long
des rayons, qu’en leur centre.
4° Il existe souvent un ensemble de taches formant une barre sombre le long
de la base de la nageoire anale (chez les individus de teinte pâle, les membranes
interradiaires et les rayons sont à peu près uniformément colorés).
5° Les flancs présentent fréquemment des mouchetures foncées sur fond plus
clair.
6° Il n’y a pas de bande claire verticale à la base de la caudale.
7° Le ventre des adultes est de couleur blanche.
Résumé des observations faites sur des poissons
RÉCEMMENT RÉCOLTÉS EN FrANCE.
1° Tous les poissons que j’ai pu voir vivants étaient de couleur foncée,
uniforme, sans mouchetures sur les flancs et avaient le ventre jaune.
2° Les rayons épineux des nageoires pectorales sont tantôt lisses,
tantôt plus ou moins crénelés postérieurement, mais jamais d’une manière
très prononcée.
21
— 290 —
3° Pour trente individus dont la taille varie de 10 à 25 cms de longueur
totale, la longueur des rayons épineux de la pectorale représente de 34
à 52,6 % de la longueur de la tête, avec une moyenne de 42,33. Autrement
dit, la longueur du rayon épineux est contenue en moyenne 2 fois et un
tiers dans la longueur de la tête b
4° Le décompte des rayons de la nageoire anale, sur cinquante individus
de provenances diverses, a donné les chiffres suivants :
Nombre de rayons : 18 19 20 21 22 23
Fréquence : 2 1 17 21 8 1 moyenne 20,7
Conclusion.
Par l’ensemble de leurs caractères, tous les Poissons-chats que j’ai pu
obtenir récemment en provenance de différentes localités dépendant des
bassins de la Seine, de la Loire et de la Saône, correspondent à l’espèce
Ictalurus mêlas (Rafinesque), Famille des Ictaluridae, telle qu’elle est
définie par les auteurs américains. Cette espèce est très proche, mais
cependant distincte, à’ Ictalurus nebulosus.
Si cette espèce est pratiquement la seule que l’on rencontre actuellement
dans les étangs et les eaux libres françaises, il n’est toutefois pas exclu
que d’autres espèces puissent exister, dans certaines eaux closes, à la suite
d’introductions non signalées.
La présence, dans les collections du Laboratoire du Muséum de Paris,
d’un poisson-chat à queue nettement échancrée et qui est à rapporter à
l’espèce Ictalurus punctatus (Rafinesque) permet de le supposer. En effet,
ce poisson a vécu à l’Aquarium de la Ménagerie où il est mort en 1884. Il
accréditerait, dans une certaine mesure, des informations suivant les¬
quelles auraient été vus, en France, des Poissons-chats à queue fourchue ?
Malheureusement il n’a pas été possible, jusqu’à ce jour, d’obtenir un seul
échantillon de ces hypothétiques sujets et, jusqu’à nouvel ordre, seul
Ictalurus mêlas paraît exister dans les eaux françaises.
RÉFÉRENCES
Rafinesque, 1820. — Fishes of the River Ohio. Western Review and Mise. Mag.
(Lexington, Ky.) 2(6), pp. 355-63.
Gill, Th., 1861. — Descriptions of new species of Pimelodinae (Abridged from
the Forthcoming Report of Captain J. H. Simpson) Proc. Boston Soc. Nat.
Hist., 8, pp. 42-46.
Jordan, D. S. & Evermann, B. W., 1896. — The Fishes of north and middle
America. Washington.
1. Les dimensions données par D. S. Jordan et B. W. Evermann («The Fishes of north and
middle america ») sont les suivantes :
I. mêlas : épir.e de la pectorale courte, 2 1 /2 à 3 fois dans la longueur de la tête.
I. nebulosus : épine de la pectorale longue, 2 à 2 1/2 fois dans la longueur de la tête.
— 292 —
Taylor, W. R., 1954. — Records of Fishes in the John N. Lowe Collect. from
the Opper Peninsula of Michigan. Miscel. Pub. Mus. Zool. Univers.
Michigan, n° 87, p. 43.
Bailey, R. H., 1956. — A revised List of the Fishes of Iowa. 3e edit. by Harlan
J. R. & Speaker E. B. Iowa State Conservât. Commission.
Hubbs, C. L. & Lagler, K. F. 1958. — Fishes of the Great Lakes Région.
Univers, of Michigan Press.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2« série — Tome 39 — N° 2, 1967 pp. 293-307.
REDESCRIPTION
DES MICROTHROMBIDIINAE DE BOLIVIE,
DÉCRITS PAR BOSHELL J. ET KERR J. A.
EN 1942
(ACARI- THROMBIDIIDAE )
(lTe Partie ).
Par Pierre ROBAUX
Dans le cadre d’une importante étude sur les Tlirombidions récoltés
en Amérique du Sud par H. Franz et F. di Castri, nous avons été amenés
à réexaminer l’ensemble des Thrombidiidae de Bolivie, décrits en 1942
par J. Boshell et J. A. Kerr.
Ces auteurs ont décrit dans leur travail 25 formes : 9 appartiennent
à la Famille des Thrombiculidae, les 16 autres se rattachant, d’après eux,
à la Famille des Thrombidiidae. Ils regroupèrent ces 16 formes dans trois
Sous-familles : Microthrombidiinae, Allothrombiinae et une Sous-Famille
qu’ils n’avaient pas, à l’époque, réussi à déterminer. Dans la première de
ces trois Sous-Familles, les Microthrombidiinae, ils créèrent un genre
nouveau, Manriquia , dans lequel ils placent 6 espèces nouvelles ayant pour
type Manriquia bequaerti, laissant au genre Microthrombidium 8 autres
espèces nouvelles. Dans la Sous-Famille qu’ils ne pouvaient identifier,
ils créaient le genre Moyanella, ayant pour type Moyanella gigax repré¬
senté par un unique exemplaire. Nous avons montré dans une précédente
note, que Moyanella gigax était le représentant d’une Sous-Famille incon¬
nue et nous avons créé pour lui la Sous-Famille des Moyanellinae (Robaux
1967).
Signalons également que deux espèces décrites sous les noms de Micro¬
thrombidium duartei et Microthrombidium bugheri n’appartiennent pas
à ce genre, ni même à la Sous-Famille des Microthrombidiinae, mais au
genre Typhlothrombium, que nous avons, à l’occasion, révisé et pour
lequel nous avons précisé la diagnose de la Sous-Famille des Spelaeo-
thrombiinae Feider, (Robaux 1967).
Il nous faut constater ici que si les travaux de ces deux auteurs sont
demeurés jusqu’à présent à peu près complètement ignorés, cela tient
surtout au fait que les diagnoses et les descriptions sont très imprécises.
A leur lecture, malgré quelques figures, il est pratiquement impossible de
reconnaître et même de se faire une idée quelconque de l’une ou de l’autre
des espèces primitivement décrites. Toutefois M. André, en 1962, mais
— 294 —
avec doute, assimilait une espèce brésilienne Coccothrombium arborealis
brasiliensis André au Microthrombidium arborealis Boshell et Kerr. Or, les
douze Microthrombidiinae que nous avons examinés sont si peu connus et
si différents les uns des autres qu’il nous a semblé utile de tous les redé¬
crire.
Nous remercions ici M. le Professeur E. W. Baker, de l’United States
Department of Agriculture à Washington, le Dr. R. E. Crabill, Curator
du Service d’Entomologie à la Smithsonian Institution à Washington, le
Professeur G. O. Evans du British-Museum, le Dr. H. W. Levi, Associate
Curator of Arachnology du Muséum of Comparative Zoologie, de l’Univer¬
sité Harvard à Cambridge, qui ont bien voulu nous confier pour étude
tous les spécimens disponibles en leur possession et que les auteurs avaient
déposés dans ces différents Musées. Sans leur aide et leur compréhension,
de très beaux spécimens, du plus haut intérêt scientifique, n’auraient pu
être étudiés et comparés aux formes décrites plus récemment.
Dans le présent travail, nous reviserons la totalité des espèces appar¬
tenant à la Sous-Famille des Microthrombidiinae de Bolivie. Nous con¬
servons pour l’espèce bequaerti, le genre Manriquia pour lequel nous don¬
nerons une nouvelle diagnose.
Les nouvelles affectations génériques seront les suivantes :
1. Nous donnerons dans la seconde partie de ce travail la diagnose exacte de l’espèce acunae
Boshell & Kerr. Nous donnons néanmoins ici la diagnose de ce genre nouveau, Odiüina n. g. :
« Microthrombidiinae caractérisé par la présence sur la face interne du tibia palpaire d’un
unique peigne antérieur avec ongle accessoire bien développé, d’une radula, et sur la face
externe de ce même article d’une épine latérale. Coxae des pattes IV bien développés et fixés
au ccxae III presque à angle droit. Deux paires d’yeux petits, sessiles, avec boucliers oculaires
situés de part et d’autre de la crête métopique linéaire. Papilles dorsales de deux structures
différentes : les plus petites portées, par un court pédoncule, sont finement découpées, les plus
grandes, subsphériques, à hampe courte, sont courbées vers l’arrière, elles sont découpées en
deux zones : la plus dorsale est couverte par un réseau de fines barbules, la zone ventrale étant
recouverte de nombreuses écailles digitiformes ».
Type : Microthrombidium acunae Boshell et Kerr 1942.
295 —
Genre Manriquia Boshell & Khrr, 1942.
Boshell & Kf.rr avaient défini le genre Manriquia pour un groupe
d’espèces nouvelles et très variées appartenant toutes à la Sous-Famille
des Microthrombidiinae. La diagnose donnée par les auteurs pouvait
s’appliquer à de nombreux genres, aussi des auteurs comme H. Womers-
ley et M. André n’hésitèrent-ils pas à le mettre en synonymie avec Micro-
thrombidiurn. Le générotype était Manriquia bequaerti. Après avoir
examiné 9 exemplaires, nous n'avons pu les faire entrer dans le cadre
d’aucun genre actuellement connu.
Diagnose complétée du genre Manriquia Boshell A Kf.rr, 1942.
— Microthrombidiinae possédant une crête métopique linéaire n’attei¬
gnant pas le vertex ; area sensilligère arrondie portant deux soies senso¬
rielles lisses. Deux paires d’yeux sessiles à cornées plus ou moins saillantes.
Papilles dorsales de 2 formes au moins et de dimensions différentes : les
plus petites sont fusiformes et barbulées sur toute leur surface, les plus
grandes (parfois supérieures à 200 p) sont barbulées aux deux extrémités
et lisses dans la partie médiane. Il existe, d’autre part, de nombreuses
soies intermédiaires, tant du point de vue taille que du point de vue
pilosité ; pattes I et IV beaucoup plus grandes que le corps ; extrémités
distales (sauf tarse) des 4 paires de pattes avec apophyses denticulées
latérales. Palpes maxillaire avec deux peignes latéro-dorsaux et radula
sur la face interne du tibia, une épine sur la face externe ; extrémité distale
du tarse avec un minimum 5 soies sensorielles.
Ce genre se rapproche du genre Echmothrombium Womersley par la
forme des papilles dorsales, mais s’en éloigne surtout par la présence
d’apophyses denticulées latérales sur les 4 paires de pattes, les premières
et quatrième paires étant par ailleurs chez Manriquia, beaucoup plus
grandes que le corps.
Manriquia bequaerti Boshell et Kerr 1942.
Espèce décrite par les auteurs d’après 16 exemplaires.
Espèce redécrite d’après 9 exemplaires (8 adultes — 1 nymphe).
Description de l’adulte :
Animaux d’assez grande taille puisque sur les exemplaires que nous
avons eu à notre disposition la longueur de l’idiosoma variait entre 624 p
et 1440 p., la largeur entre 816 p et 1440 p L
1. Les dimensions de l’idiosoma, pour tous les animaux décrits dans ce travail, ont été
prises sur des animaux fixés depuis 1937. Ces dimensions ne sont données en réralité que pour
se faire une idée générale, mais non exacte, de la taille réelle.
— 297 —
La crête métopique (fig. 1 A) se compose d’une bandelette antérieure
qui s’arrondit à son extrémité postérieure pour former l’aréa sensilligère
d’où partent deux longues soies sensorielles lisses ; sur le vertex, légère¬
ment chitinisées s’insèrent entre 12 à 15 soies barbulées ; les yeux sessiles,
portés par un petit scutum, sont situés de part et d’autre du milieu de la
bandelette antérieure, à proximité de celle-ci.
Les papilles qui recouvrent la face dorsale de l’idiosoma sont de 3 types r
— - les plus grandes ont entre 175 p. et 230 p : elles sont caractérisées
par la présence de barbules très fines et très serrées aux deux extrémités ;
la partie médiane étant glabre (fig. 1 D).
— les plus petites, fusiformes, ont entre 43 p et 75 p de long ; leur
extrémité distale est acérée ; elles sont barbulées sur toute leur surface
(fig. 3 G).
— entre ces deux sortes de papilles, on rencontre dans la partie centrale
de l’idiosoma, des types intermédiaires, dont la longueur varie entre 75 p
et 170 p (fig. 3 F) ; ces papilles Sont donc longues et barbulées, comme les
plus petites, sur toute leur surface. La hampe de toutes les papilles décrites
est généralement cyclindrique.
Les pattes I et IV sont plus grandes que le corps. Les pattes I atteignent
2690 p, les pattes IY sont plus longues puisque leur longueur atteint, sur
l’un des exemplaires examinés, 2880 p. Dans le Tableau I nous donnons
les valeurs observées sur l’ensemble des individus.
Le tarse I a une longueur comprise entre 370 p et 720 p, une largeur
variant entre 165 p et 235 p. Le tibia est plus petit que le tarse : sa lon¬
gueur varie entre 275 p et 575 p. Les extrémités distales des tibias, genoux
et télofémurs des 4 paires de pattes, ainsi que les basifémurs des pattes I
et IY se prolongent latéralement par deux expansions lamelliformes denti-
culées chitineuses (fig. 1 E).
Les palpes maxillaires sont de taille moyenne : ils ne dépassent pas
650 p (fig. 1 C). Sur la face interne des tibias on retrouve les formations
caractéristiques des Microthrombidiinae (fig. 1 A).
— un peigne antérieur latéro-dorsal formé d’épines en nombre variable 1
entre 9 et 16 ; l’épine la plus distale est beaucoup plus grande et plus
forte que les suivantes : elle constitue l’ongle accessoire.
— un peigne postérieur latéro-dorsal, formé de 14 à 28 épines, de plus
petite taille que celles du peigne antérieur.
— d’un peigne latéral ou radula comprenant de 8 à 14 longues épines
dirigées ventralement.
Sur la face externe du tibia palpaire, entre l’ongle terminal et l’insertion
du tarse, s’insère une épine de longueur moyenne, mais a embase large.
Le tarse du palpe est recouvert par un très grand nombre de soies
pectinées ou barbulées, sauf à l’extrémité distale ou l’on remarque, un
groupe de 5-8 soies lisses et courtes, (nombre variable suivant les indi¬
vidus) ; le solénidion se situe sur la face externe du tarse dans son dernier
quart distal.
1. Ce nombre varie non seulement d’un individu à un autre, mais aussi d’un palpe gauche
à un palpe droit et cela dans les memes proportions indiquées ci-dessus.
Tableau I.
Étude comparative des données chez Manriquia bequaerti.
(Toutes les dimensions sont données en microns).
— 299 —
Face ventrale, les papilles génitales varient peu avec le sexe. Chez les
femelles toutefois, elles sont un peu plus longues (295 p environ) que
chez les mâles, 215 p, mais la pilosité est identique. Sur les centrovalves
les soies de la rangée la plus interne sont en général lisses, celles des rangées
les plus externes sont légèrement barbulées ; sur les épivalves il n’y a que
des soies barbulées.
Le squelette du pénis, que nous avons observé par transparence, semble
être formé des mêmes pièces que celles rencontrées habituellement chez les
M icrothrornbidiinae, cependant au lieu des 2 soies sur l’anellus-operculum,
nous n’en avons observé qu’une.
Il ne semble pas qu’il existe de grandes différences entre les uropores
mâles et femelles : sur chaque valve s’insèrent entre 11 et 25 soies barbulées
quel que soit le sexe. Chez le mâle nous n’avons pas aperçu, par trans¬
parence, de membrane hyaline découpée sur les bords externes des valves.
Description de la nymphe :
La nymphe se différencie de l’adulte par la présence de seulement deux
paires de verrues génitales. Nous donnons dans le Tableau I les principales
caractéristiques de celle-ci. Signalons toutefois, qu’il existe sur la face
interne du tibia palpaire (fîg. 14) un peigne postérieur composé de
11 épines ; la présence de ce peigne est assez exceptionnelle chez une
nymphe appartenant à cette Sous-Famille, puisqu’en général, à ce stade,
le peigne postérieur n’existe pas.
Répartition géographique — Habitat :
Manriquia bequaerti, signalée comme abondante dans l’humus des
forêts, a été capturée en Bolivie à Restrepo (Villavicencio) à des altitudes
variant entre 400 et 900 mètres, ainsi qu’à Bolivar (Santander) à des
altitudes comprises entre 700 et 1100 m.
Genre Dromeothrombium.
Dromeothrombium samperi (Boshell et Kerr) 1942.
= Manriquia samperi Boshell et Kerr 1942.
Espèce décrite par Boshell et Kerr à partir de 7 exemplaires.
Espèce redécrite à partir de deux exemplaires, l’un provenant du Musée
de Washington, l’autre du Britisb Muséum.
Dromeothrombium samperi est un Thrombidion de petite taille. L’idio-
soma a en effet une longueur comprise entre 670 p et 720 p sur une largeur
comprise entre 545 p et 575 p. La forme générale du corps est ovale
{fîg. 2 B). _
Les papilles recouvrant la face dorsale de l’idiosoma sont toutes de
même type : leur longueur varie, selon les individus, entre 22 p et 30 p ;
elles sont grêles et finement barbulée sur toute leur longueur (fig. 2 F).
— 300 —
Fig. 2. — Dromeolhrombium sam péri. A, tarse et tibia du palpe, face interne ; B, habitus ;
C, tarse et tibia I ; E, crête métopique ; F, papille dorsale.
La crête métopique (fig. 2 E) est constituée d’une bandelette antérieure
longue qui n’atteint pas le vertex ; elle s’arrondit à son extrémité posté¬
rieure au niveau de l’aréa ; de cette dernière partent deux longues soies
sensorielles lisses ; les yeux sessiles et portés par un scutum large sont
situés de part et d’autre du milieu de la crête métopique ; ils sont volu¬
mineux : la cornée antérieure a un diamètre beaucoup plus important que
celui de la cornée postérieure.
Les pattes I et IY sont beaucoup plus grandes que le corps (fig. 2 B).
Les moyennes des longueurs des pattes pour les deux exemplaires exa¬
minés sont : P I : 900 jx, PII: 530 [X, P III : 575 p., P IV : 1055 jx. Le tarse I
a une longueur comprise entre 255 jx et 260 fx, sur une largeur de 110 jx —
— 301
120 p. ; le tibia est plus petit : entre 165 p et 170 p. Les extrémités distales
des tibias des P I et P IV se prolongent par deux excroissances ehitineuses
latérales très petites (fîg. 2 C — 2 D).
Les palpes maxillaires sont de petites tailles, sur la face interne du tibia
on distingue 3 sortes de peignes (fîg. 2 A).
— un peigne antérieur latéro-dorsal composé de 6 à 8 épines ; la plus
antérieure, beaucoup plus forte, constitue l’ongle accessoire.
— un peigne postérieur latéro-dorsal formé de 9 ou 10 épines plus courtes
et plus fines que celles composant le peigne précédent.
— un peigne latéral (ou radula) constitué de 8 ou 10 épines, au moins
aussi longues et aussi fortes que celles formant le peigne antérieur mais
toutefois d’aspect plus souple.
Sur la face externe du tibia palpaire, entre l’ongle terminal et l’insertion
du tarse s’insère l’épine latérale externe. Sur le tarse, en dehors des nom¬
breuses soies barbulées ou pectinées, nous remarquons, tout à fait à
l’extrémité distale, un groupe de 5 soies lisses, probablement sensorielles ;
le solenidion s’insère sur la face externe à la limite du dernier tiers distal.
Face ventrale, sur les centrovalves et sur les épivalves il n’y a qu’une
rangée de soies : lisses sur les premières, barbulées sur les secondes. Sur
chaque valve de l’uropore des exemplaires examinés nous avons compté une
vingtaine de soies barbulées.
Répartition géographique :
Dromeothrombium samperi a été capturée en Bolivie, à Muzo (Boyaca)
à 1000 m., et à Restrepo, le 18 août 1937.
Genre Microthrombidium.
Microthrombidium wilsoni Boshell et Kerr 1948.
Espèce décrite par Boshell et Kerr d’après 6 exemplaires.
Espèce redécrite à partir de deux exemplaires, l’un provenant du British
Muséum à Londres, l’autre du Musée de Washington.
L’idiosoma a, sur les deux exemplaires examinés, une longueur com¬
prise entre 670 p et 800 p, sur une largeur de 670 p — 770 p.
La crête métopique (fîg. 3 A) est assez comparable à celle que nous
venons de décrire chez Dromeothrombium samperi ; cependant sur le vertex,
il s’insère un plus grand nombre de soies (20-25) ; d’autre part, en arrière
de l’aréa sensilligère, existe une bandelette postérieure très courte et
triangulaire qui s’insère sous l’aréa ; les yeux sessiles, non portés par
un petit scutum, sont situés de part et d’autre du milieu de la bandelette
antérieure.
Les papilles recouvrant la face dorsale de l’idiosoma sont identiques
dans leur forme, mais un peu plus grandes à l’arrière (40 p) qu’à l’avant
(25 p.). Elles sont grêles et finement barbulées (fig. 3 D).
— 302 —
Fig. 3. — Microthrombidiuin wilsoni. A, crête métopique ;
lî, tarse et tibia du palpe face interne ; C, palpe ; D, papilles dorsales ; E, tarse et tibia I.
Les pattes sont toutes plus courtes que le corps. Aux pattes I le tarse,
légèrement amygdaliforme, a une longueur comprise entre 240 p et 255 p ;
sa largeur varie entre 105 et 120 p ; le tibia a 150 p de long environ (fig. 3 E).
Les palpes maxillaires sont très courts (fig. 3 C). Le tarse palpaire
(fig. 3 B) est extrêmement long et grêle ; à son extrémité nous comptons
2 soies lisses, (1 longue, 1 courte), et une très longue soie pectinée ; le sole-
nidion se situe sur la face externe de l’article dans son dernier quart distal.
Face interne du tibia palpaire, nous observons les 3 peignes caracté¬
ristiques (fig. 3 B) :
— le peigne antérieur formé de 5 ou 6 épines ; la plus distale, beaucoup
plus puissante et plus longue que les suivantes constitue l’ongle accessoire.
303 —
— le peigne postérieur formé de 7 épines relativement courtes et fines.
— le peigne latéral qui comprend entre 3 et 5 longues épines.
Il n’y a pas, sur la face externe, d’épine latérale externe, mais unique¬
ment une longue soie lisse à la base de l’ongle terminal du tibia.
Face ventrale, les papilles génitales des deux exemplaires examinés
sont identiques : sur les centrovalves, il n’y a qu’une rangée de soies
lisses, sur les épivalves 2 rangées de soies barbulées. Leur longueur
varie entre 150 p et 160 p.
Sur chaque valve de l’uropore, longues de 60 p environ, on ne
compte que 7 ou 8 longues soies barbulées.
Répartition géographique — Habitat :
Les exemplaires décrits par Boshell et Kerr ont été recueillis à Borras-
coso Municipio de Bolivar (Santander) à 1000 m. environ dans l’humus.
Microthrombidium rocae (Boshell et Kerr) 1942.
= Manriquia rocae Boshell et Kerr 1942.
Espèce décrite en 1942 par Boshell et Kerr d’après 4 exemplaires.
Espèce redécrite d’après un unique exemplaire appartenant au British
Muséum.
Nous avons reçu également du Musée de Washington, un exemplaire
étiqueté : Manriquia rocae, or, après examen de la préparation, il s’est avéré
que cet individu avait été confondu par les auteurs avec Microthrom¬
bidium kompi, décrit dans le même travail.
Grâce à une figure, celle du palpe, et au fait que dans la diagnose l’auteur
parle de papilles dorsales plus grandes à l’arrière qu’à l’avant, nous
pensons que l’exemplaire du British Muséum (défini comme étant un
paratype) est bien l’espèce décrite sous le nom de rocae par Boshell &
Kerr.
C’est avec doute que nous plaçons cette espèce parmi les Microthrom¬
bidium. D’une part, en raison de la longueur des P I et P IV, ( rocae pour¬
rait alors être classé parmi les Dromeolhrombium) . D’autre part, les pro¬
longements chitineux latéraux aux extrémités des tibias et des genuaux
font penser aux Pedothrombiurn. Dans ces deux genres toutefois les papilles
recouvrant l’idiosoma sont du même type. 11 semble inutile de revenir
sur le fait que la définition des genres chez les Microthrombidiinae est très
arbitraire et nécessite une révision critique.
L’unique exemplaire examiné atteint 1055 p. de long, 865 p de large.
Sur la face dorsale de l’idiosoma on observe deux sortes de papilles
(fig. 4 B).
— des papilles simples, courtes (25 p à 31 p) barbulées.
— des papilles grêles, finement barbulées sur toute leur surface, longues
de 60 p environ.
— 304 —
La crête métopique est bien développée (fïg. 4 D). Elle se compose
d’une bandelette longitudinale, médiane, bien chitinisée qui s’élargit à
son extrémité postérieure pour former l’area sensilligère d’où partent
deux longues soies sensorielles lisses. Postérieurement à cette première
partie se trouve une baguette triangulaire moins chitinisée qui s’articule
avec l’aréa par un sclérite : cette baguette se prolonge jusqu’au sillon
séjugal. A l’avant, sur le vertex, bordé d’un bandeau chitinisé, s’insèrent
une quinzaine de soies barbulées. Les yeux sessiles, à cornée légèrement
saillante, sont portés par un petit sclérite.
Fig. 4. — Microthrombidium rocae. A, tarse et tibia du palpe, face externe ; B, papilles dor¬
sales ; C, tarse et tibia du palpe, face interne ; D, crête métopique ; E, tarse et tibia I ; F,
palpe ; G, tarse et tibia IV.
— 305 —
Les pattes mesurent respectivement P I : 1150 p., P II : 740 p, P III :
815 p, P IV : 1525 p.
Aux pattes I le tarse a une longueur (275 p) qui dépasse le double
de sa largeur (130 p). Il a un aspect ovoïde (fig. 4 E). Le tibia a 185 p de
long. Les tarses et tibias de la quatrième paire sont plus grands que leurs
homologues des pattes I. La longueur du dernier article est environ de
310 p sur 110 p de large, le tibia IV atteint 330 p. Lex extrémités des
tibias et genuaux des première et quatrième paires de pattes se prolongent
latéralement par deux apophyses denticulées (fig. 4 E — 4 G).
Le quatrième article palpaire porte sur sa partie dorso-interne deux
peignes (fig. 4 C).
— le plus antérieur se compose de 8 épines dont la plus distale constitue
un ongle accessoire.
— le postérieur est formé de 10 épines plus courtes et plus fines que les
précédentes.
Sur la face latérale interne existe un groupe de 8 soies spiniformes
formant la radula. Sur la face externe (fig. 4 A) de ce quatrième article,
s’insère, à la base du tarse, une longue et forte épine latérale dirigée ven-
traleinent ; on remarque également à la base de la griffe terminale deux
longues soies lisses.
Le cinquième article, ou tarse, porte à son extrémité distale 5 soies
lisses très courtes ; le solenidion est situé dans le dernier tiers distal sur la
face externe.
Répartition géographique — Habitat :
L’exemplaire que nous avons décrit provient de Bolivie : Borrascosa,
Municipio de Bolivar (Santander), il a été capturé le 18 septembre 1937
dans de l’humus.
Observations :
Nous avons vu d’une part que Boshell & Iverr avaient confondu
certains spécimens de l’espèce rocae avec kompi, d’autre part, que la figure
du palpe donnée par les auteurs, ainsi que la description des papilles dor¬
sales correspondait sensiblement à l’une des deux exemplaires reçus pour
étude, en l’occurrence, l’exemplaire appartenant au British Muséum.
Comme nous ignorons si les auteurs ont défini un holotype, nous considé¬
rons donc que l’exemplaire appartenant au British Muséum est bien l’aca-
rien décrit sous le nom de rocae par Boshell & Kerr en 1942. Sur la pré¬
paration appartenant au Bristish Muséum, examinée par nous, nous avons
placé une étiquette sur le côté verso, indiquant que cette espèce est bien
rocae. Sur la préparation appartenant au Musée de Washington, nous avons
également collé une étiquette, indiquant que l’individu défini comme étant
rocae par Boshell & Kerr, est en réalité Microthrombidium kompi. Les
lames examinées par nous sont étiquetées par Boshell & Kerr :
— British Muséum : DNH 730 S.E.E. — Laboratorio Borrascosa Bolivar
St du Col. Sept. 18/37. Ex forest humus. KOH-Chloral phénol euparal.
->0
— 306 —
Moyano coll. D.N.H. XVI S.E.E. Laboratorio Munriquia rocae Boshell &
Kerr 1938 — 12 — 19 — 38. Paratype.
— Musée de Washington : D.N.H. 1120 S.E.E. Laboratorio Pto Lopez —
Villavo — Meta — Col. Aug. 18/37. Ex. forest humus. Koce-Chloral
Phénol Euparal. Acuna coll. D N H — XVI — S.E.E. Laboratorio. Manri-
quia rocae. Boshell & Kerr. Cotype type N° 53028 U.S.N.M.
Microihrombidium bolivarensis (Boshell & Kerr) 1942)
= Manriquia boliaarensis Boshell & Kerr 1942.
Espèce décrite en 1942 par Boshell & Kerr d’après un seul exemplaire
appartenant au Musée de Washington et pour laquelle nous donnons une
nouvelle diagnose.
C’est un Thrombidion d’assez petite taille puisque les rapports longueur
sur largeur de l’idiosoma sont 960 p — 865 p.
Les papilles recouvrant la face dorsale de l’idiosoma sont de deux
types :
— les plus grandes, qui peuvent atteindre 130 p, sont des papilles
grêles et finement barbulées sur les 2/3 de leur longueur, le tiers distal
étant absolument lisse (fig. 5 D).
— les plus petites, dont la longueur ne dépasse pas 50 p, sont également
grêles mais barbulées sur toute leur surface (fig. 5 E).
La crête métopique (fig. 5 F) est comparable à celle de D. sarnperi
décrite ci-dessus ; la bandelette antérieure n’atteint pas le vertex ; sur
celui-ci s’insère 7 soies barbulées ; les yeux sont pseudopédonculés.
Les pattes I et IV sont plus grandes que le corps. Les quatre paires
mesurent respectivement : P 1 : 1440 p, P II : 865 p ; P III : 960 p, P 15’ :
1675 p. (Par ce caractère, cette espèce pourrait être assimilée à un Dromeo-
thrombium, mais dans ce genre la diagnose précise que les papilles recou¬
vrant la face dorsale sont toutes de même type, ce qui n’est pas le cas
ici). Le rapport longueur sur largeur du tarse I est 360 p — 185 p, le tibia
a 270 p de long (fig. 5 B).
Les palpes maxillaires sont plutôt de petites tailles (fig. 5 C). Sur le
bord dorso-interne du tibia on rencontre deux sortes de peignes (fig. 5 A).
— un peigne antérieur composé de 12 épines dont la première, beau¬
coup plus puissante, constitue l’ongle accessoire.
— un peigne postérieur formé de 14 épines plus courtes et plus fines que
celles du peigne précédent.
Sur la face externe, à la base de l’ongle terminal du tibia, s’insère une
très longue épine : elle dépasse l’extrémité de la griffe terminale.
Le tarse palpaire est recouvert de soies pectinées et, à l’extrémité
distale, on compte 3 soies lisses courtes ; le solenidion se situe sur la face
externe de la moitié distale.
Face ventrale, la papille génitale (çÇ) est longue de 180 p ; il n’y a qu’une
rangée de soies lisses sur les eentrovalves, 2 rangées de soies barbulées.
— 307 —
sur les épivalves. Sur l’anellus-operculum du squelette du pénis, observé
par transparence, nous avons noté deux paires de deux soies lisses.
Les valves de l’uropore ont 100 p, de long : sur chaque valve s’insère
une quinzaine de soies barbulées ; il n’y a pas de membrane hyaline externe
apparente.
Répartition géographique :
Microthromhidium bolivarensis a été recueilli en Bolivie à Landazuti
(Municipio de Bolivar) le 8 septembre 1937.
(à suivre).
Laboratoire ri’ Écologie générale du Muséum.
Brunoy. Essonne.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2« Série — Tome 39 — N» 2, 1967, pp. 308-312.
LE MÉTABOLISME RESPIRATOIRE
DES SCORPIONS.
III. INFLUENCES
DES VARIATIONS DE TEMPÉRATURE
SUR U INTENSITÉ RESPIRATOIRE
DE DEUX ESPÈCES D’EUSCORPIUS
Par Mme L. DRESCO-DEROUET
Les Scorpions peuvent être soumis dans leur milieu à des variations
brusques et assez larges de température. On peut se demander si — comme
chez de nombreux poïkilothermes aquatiques — ceux qui sont adaptés
au froid possèdent, à une température moyenne, une intensité respira¬
toire supérieure à celle des animaux qui sont adaptés au chaud.
Matériel et Méthodes.
Les Scorpions utilisés appartiennent à deux espèces d’Euscorpius :
E. flcwicaudis (de Geer) de l’ Ile de Port-Cros, commune d’Hyères (Yar)
et E. carpathicus (L.) de Chatillon en Dixois (Drôme) L Après la récolte,
les animaux sont conservés au laboratoire groupés dans des terrariums
pendant un ou deux mois. Au début de l’expérience ils sont isolés dans des
boites de plastique Sur milieu de sable, cailloutis, morceaux d’écorce et
nourris avec des mouches, sauf pendant les 48 heures précédant les mesures
de respiration. Les boites sont placées dans des salles à température cons¬
tante de 3-5° ou de 26-27° C. L’intensité respiratoire (I. R.) est mesurée
à 16-17° ou à 21-22° C suivant la technique de l’atmosphère confinée ;
l’échantillon d’air, en fin d’expérience, est analysé à l’eudiomètre de FRY
légèrement modifié par nous-même (inédit) afin d’en augmenter la sensi¬
bilité.
Pour les dosages, 1 à 3 mm3 de sang est prélevé à la jointure d’un pédi-
palpe. Le sodium et le potassium sont dosés au photomètre de flamme
E E L, le chlore suivant la méthode de Schales (1941) reprise pour les
petits échantillons par Caraway et Fanger (1955), les lipides sont dosés
suivant la méthode sulfo-phospho-vanillique de Cottet et Etienne
(1965), le glucose suivant la méthode à l’ortho-toluidine de Feteris (1965).
1. Je remercie Mr Stockman qui m’a fourni ce matériel et tous les renseignements s’y
rapportant ; je remercie également Mlle Daudin pour sa collaboration technique.
— 309
Résultats.
Des mesures préliminaires d’I. R. effectuées à différentes températures
avec des femelles d ’E. flavicaudis de poids comparable et provenant d’une
même température initiale montrent que l’I. R. croît régulièrement avec la
température. Le Q10 — facteur d’accroissement pour une élévation de
température de 10° — reste supérieur à 2, Dresco-Derouet (1964). Le
quotient respiratoire (Q. R.) est variable.
Tableau I.
S = écart-type ; n = nombre de mesures ; T = température ; I.R. en mm3
d’O* par gramme et par heure.
Après un séjour de 2 ou 3 semaines respectivement à 3-5° et à 26-27°,
les valeurs de PI. R. mesurée à 21-22° ou à 16-17° des deux séries
d ’E. flavicaudis sont comparables. A 16-17° les Q.R. seuls diffèrent.
Tableau II.
T = température ; n = nombre de mesures ; entre parenthèses : l’écart-
type.
— 310
Une seule série d’expériences effectuée sur E. carpathicus n’ayant
séjourné que quelques jours aux températures de 3-5° et 26-27° respective¬
ment a donné des résultats différents : FI. R. des animaux venant du froid
était supérieure à celle des animaux venant du chaud, la différence est
significative à 92 p. 100 malgré de plus grandes variations individuelles.
Après deux semaines de séjour aux températures respectives de 3-5° et 26°
cette différence ne se retrouvait plus.
Tableau III.
T = température ; n = nombre de mesures ; entre parenthèses : l’écart-
type.
Composition du sang.
Sodium, potassium, chlore. Les teneurs de ces constituants dans le sang
sont indépendantes de la température ; elles sont en moyenne un peu plus
fortes chez E. flaoicaudis que chez E. carpathicus, mais cette différence
n’est significative au seuil de 0,05 que pour le chlore (tableau IV).
Sucres. Le sang de E. flaoicaudis renferme légèrement moins de glucose
que celui de E. carpathicus aux deux températures d’expérience. Chez
ces deux espèces le sang des animaux placés à 21 et 26° est plus riche en
glucose que celui des animaux mis à 5 et 10°. Pour E. carpathicus cette
différence est significative au seuil de 0,05 (tableau IV).
Lipides des tissus. La teneur en lipides des animaux mis à 5° est plus
élevée de manière significative (P 0,05) que celle des animaux mis à 26°
ceci pour les deux espèces étudiées.
— 311 —
Tableau IV.
Le poids de un millimètre cube de sang est en moyenne pour les deux
espèces de 1.47 mg (s = 0,20 ; n = 14).
Discussion.
D’après Scholander et ses collaborateurs (1953) il n’existe que peu ou
pas d’adaptation chez les formes terrestres. Pour E. flavicaudis en parti¬
culier on ne peut parler d’adaptation au sens strict où l’entendent ces
auteurs : les animaux acclimatés expérimentalement au froid n’ont pas un
métabolisme respiratoire plus élevé, à température moyenne intermédiaire,
que les animaux acclimatés au chaud. Chez E. carpathicus, espèce dont
l’habitat s’élève normalement plus haut en altitude et en latitude, il se
produit néanmoins une acclimatation rapide qui ne se maintient pas en ce
qui concerne l’intensité respiratoire. Padmanabhanaidu (1966) trouve
que les courbes d’équilibre d’oxygène du sang sont similaires en position
et en forme quelle que soit l’adaptation chez le Scorpion Heterometrus
fulvipes. Il conviendrait de faire une étude analogue chez les Euscorpius.
Les différences obtenues entre les teneurs en glucose et en lipides parais¬
sent montrer qu’il existe tout de même une adaptation plus ou moins
durable du métabolisme, modification qui ne se traduit pas obligatoirement
dans le phénomène respiratoire.
Laboratoires de Zoologie de la Faculté des Sciences
et du Muséum national d* Histoire naturelle de Paris.
— 312 —
SüMMAHY
There are no significant différence in respiratory metabolism in the experi-
mentally cold-and warm-adapted E. flavicaudis.
The averages values of Na, K, Cl, sugars and lipids for the blood of the two
species are given.
Résumé
L’adaptation expérimentale aux températures de 5° et de 26° ne produit pas,
en particulier chez E. flavicaudis, d’action durable sur l’I.R. Il y a néanmoins
une légère modification du métabolisme ainsi que le montrent les Q.R. et les
teneurs en glucose et en lipides.
BIBLIOGRAPHIE
Caraway, W. T. and Fanger, H., 1955. — Ultramicro procedures in clinical
medicine. Amer. J. Clin. Pathol. 25, pp. 317-331.
Cottet, J. et Etienne, Mme J., 1965. — Dosage des lipides sériques par la
méthode sulfo-phospho-vanillique de E. Chabrol et R. Charonnat.
Bull. Acad, natio. Med. Fr., 149, n° 16-17, pp. 331-338.
Dresco-Derouet, L., 1964. — Le métabolisme respiratoire des Scorpions.
II. Mesures de l’intensité respiratoire chez quelques espèces à différentes
températures. Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 36, n° 1, pp. 97-99.
Feteris, W. A., 1965. • — - A sérum glucose method without protein précipitation.
Amer. J. med. Technol., 31, n° 1, pp. 17-21.
Padmanabhanaidu, B., 1966. — Physiological properties of the blood and
haemocyanin of the scorpion, Heterometrus fulvipes. Comp. Biochem.
Physiol., 17, n° 1, pp. 167-181.
Schales, O. and Schales, S. S., 1941. — A simple and accurate method for the
détermination of chloride in biological fluids. J. Biol. Cliem., 140, pp. 879-
884.
Scholander, P. F., Flagg, W., Walters, V. and Irving, L., 1953. — - Climatic
adaptation in arctic and tropical poïkilotherms. Physiol. Zoôl., 26, pp. 67-
92.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 2, 1967, pp. 313-319.
MAURITIXENUS, GENRE MÉCONNU
DE DIPLOPODE PÉNICILLATE
Par Mme M. NGUYEN DU Y et B. CONDÉ
Le genre Mauritixenus Verhoefï 1939 fut fondé pour quelques Spécimens
d’une espèce nouvelle recueillis sur Plie Maurice dans la localité du Pouce L
Les caractères du genre, comme ceux de l’espèce-type, gracilicornis Ver-
hoefî 1939, n’ayant pas tous été définis avec une rigueur suffisante, il était
très malaisé d’identifier cette forme et, comme nous l’avions déjà écrit
(1965), une révision du type s’imposait. Nous avions d’autant mieux
ressenti cette nécessité que la seconde et dernière espèce attribuée à Mauri¬
tixenus, M. laboratus Attems 1953, du Katanga, appartient en réalité au
genre Pauropsxenus Silvestri 1948, comme nous l’avons démontré ( loc .
cit.). Grâce à l’amabilité du Dr. Egon Popp, Conservateur de la collection
Verhoefï, nous avons pu étudier la série typique, conservée à Munich,
qui se compose de 3 syntypes $ (A, B, C) montés entre lame et lamelle ;
nous désignons comme lectotype le spécimen B (disséqué) et comme
paralectotype le spécimen C (monté entier).
Matériel. — 2 spécimens disséqués par Verhoeff et montés dans le
baume du Canada sur 4 lames ; 1 spécimen monté in toto dans le même
médium. Nous les désignerons respectivement par A, B et C.
A) Ç ? adulte. Lame 1 : tête disséquée, antenne gauche, palpe gauche
du gnathochilarium. Lame 2 : palpe droit du gnathochilarium, fragments
du tronc et telson.
B) Ç adulte, contenant des œufs. Lame 3 : tête disséquée, antenne gauche,
les 2 palpes du gnathochilarium et telson. Lame 4 : fragments du tronc.
C) Ç adulte, renfermant des œufs, présentant sa face tergale ; la prépa¬
ration est épaisse, mais il est possible d’observer certains détails de la face
sternale (palpes, tarses) à travers la lame porte-objet, en utilisant un
objectif faible (X 25) à grande distance frontale.
Longueurs. — Spécimens A et B non mesurables ; C : corps = 3,68 mm,
pinceaux = 0,60 mm. Aspect de Pohjxenus lagurus selon le texte original,
nous ne pouvons préciser la répartition du pigment. 2e tarse des pattes XII
ou XIII de B = 160 [x, XIII de C = 170 [x.
Tête. — Plages postérieures du vertex allongées, 2 fois 1/2 aussi longues
que leur écartement, comprenant chacune 27 et 24 trichomes chez A ,
1. Il convient en effet de lire « Le Pouce » au lieu de « La Ponce » à la page 84 du mémoire de
Verhoeff.
— 314
33 et 30 chez B , 27 et 25 chez C ; ces phanères forment deux rangées
sinueuses, l’antérieure comptant 15 à 19 éléments, la postérieure 8 à 14.
Les longueurs relatives des articles antennaires sont indiquées sur les
figures 1, A et B (individu C) et 2, D et C (individus A et B). On constate
que les antennes du spécimen monté in loto (C) sont plus grêles et res¬
semblent davantage à celle qu’a représentée Verhoeff (fig. 65) que les
appendices disséqués de A et de B qui ont subi un aplatissement plus ou
moins considérable (A plus que B). En particulier, le 2e article est environ
1 fois 1/2 aussi long que large chez C et sensiblement aussi long que large
Fig. 1. — Mauritixenus gracilicornis Verhoeiï, $ à 13 pp., individu C (paralectotype). —
A. Antenne gauche, face tergale. — B. Antenne droite, face tergale. — C. Sensilles de
l’article VI de l’antenne gauche. — D. Sensilles de l’article VII de la même antenne.
A et B X 410 ; C et D X 890.
— 315 —
chez A et B (selon la diagnose originale, il devrait être deux fois aussi
long que large) ; en outre, il est à peine plus long que le 1er article et non
2 fois aussi long que lui (fast doppelt so lang wie das 1) ; les articles suivants
— le 4e surtout — appellent les mêmes remarques, mais sont malgré tout
moins allongés qu’il n’apparaît sur la figure originale, ce qui s’explique
par le fait que Verhoeff a réuni les membranes articulaires aux articles
eux-mêmes.
Le VIe article porte 4 sensilles bacilliformes, formant une rangée trans¬
versale subrectiligne, et un sensille conique postérieur, inséré entre le 3e
et le 4e bacilliforme. Le bacilliforme antérieur est distinctement plus court
que tous les autres (18-20), les deux suivants étant les plus longs (31-36
pour le 2e, 33-37 pour le 3e) et le postérieur de longueur intermédiaire
(28-31). Article VII avec 2 sensilles bacilliformes, l’antérieur paraissant
un peu plus long (25/20), et un sensille conique.
Trichobothries subégales, à funicule subcylindrique, grêle.
8 stemmates égaux entre eux, disposés comme d’habitude.
Marge antérieure du labre entière. Face externe, un rang de gros tuber¬
cules borde la marge antérieure ; vu de dessus (individu A) ils sont circu¬
laires, mais examinés de profil (individu B) à la suite d’une compression
du labre entre lame et lamelle, on constate qu’ils sont allongés en forme
d’olive ; tous sont dépourvus de pointe apicale. Le reste du labre est
couvert de petits tubercules, pourvus d’une pointe apicale bien déve¬
loppée et formant une ornementation homogène ; 8 ou 10 soies grêles,
1 fois 1/2 à presque 2 fois plus courtes que la plus grande largeur du labre,
bordent la marge clypéale.
Palpes du gnathochilarium exceptionnellement développés, le bras
latéral, environ 2 fois aussi long que le mamelon, portant 16 sensilles
fusiformes, relativement courts, chez les 3 spécimens ; chez B, l’un des
sensilles proximaux (le 3e) est de forme et de dimensions anormales, porté
par un pied élevé. Les mamelons, très lisibles sur les palpes soigneusement
disséqués de B, ont chacun 21 sensilles ; nous n’en avons comptés que 19
chez A, mais les palpes froissés et leur présentation défectueuse dans les
préparations nous incitent à ne pas tenir compte de cette variation.
Tronc. — Les plages latéro-postérieures des tergites sont unies par
une rangée marginale de trichomes pratiquement ininterrompue ; sur
certains tergites néanmoins, les 2 trichomes submédians sont un peu
plus écartés l’un de l’autre que de leurs voisins. Chez les individus dissé¬
qués, les tergites sont disloqués, souvent brisés, et il n’est pas possible
de leur assigner un numéro d’ordre ; le spécimen entier (C) permet de
constater que la rangée marginale postérieure compte 14 à 19 trichomes
par demi-tergite et chaque plage latérale 30 à 40 environ ; la longueur
de ces plages est sensiblement égale à leur écartement ou un peu inférieure
à lui.
Les pattes de A et de Z? sont, elles aussi, dispersées et celles de C ne peuvent
être étudiées qu’à un faible grossissement. Les soies subcoxales ont un
funicule subcylindrique et glabre ; l’épine du 2e article des tarses est à
peine plus longue que la griffe correspondante (29-36/26-32), avec un
— 316 —
apex très effilé. Griffe pourvue d’un volumineux processus spiniforme pos¬
térieur, le processus antérieur paraissant manquer ; processus télotarsaux
(sétiforme antérieur et lamellaire postérieur) bien développés.
Telson. — Celui-ci a fait l’objet, dans la diagnose originale, d’une
interprétation erronée qui conduisait à placer Mauritixenus dans deux
sections opposées de la clé dichotomique proposée 1. En réalité, le telson
de Mauritixenus appartient au type le plus répandu dans le groupe : il
comprend 2 pinceaux principaux séparés par une étroite bande sagittale
et, chez les Ç adultes, 2 volumineux pinceaux accessoires situés latéro-
ventralement. Ces 4 pinceaux sont constitués par des trichomes hammulés
dont les plus longs portent 5 ou 6 crosses, les plus courts n’en ayant que 2.
En outre, une touffe de gros trichomes barbelés émerge au centre des
pinceaux, leur apex dépassant celui des plus longs trichomes hammulés
(14/10 environ chez A, beaucoup moins chez C) ; il subsiste une dizaine
de ces trichomes barbelés chez .4 et une vingtaine chez C. La présentation
des telsons dans les préparations (aplatis dorso-ventralement pour A et B,
non comprimés pour C), ne nous permet pas de décrire la disposition
exacte des embases des trichomes barbelés ; néanmoins, nous pouvons
affirmer qu’elles sont réparties en deux groupes symétriques, d’une dizaine
d’éléments chacun, situés dans l’espace compris entre les 4 pinceaux de
trichomes hammulés.
Les groupes antérieurs sont identiques chez les spécimens A et B.
Chacun comprend 6 trichomes a formant une rangée transverse rectiligne ;
en arrière de celle-ci, à peu près en face des trichomes «4 à «6, se trouvent
les phanères b, cv c2, c3, dont les longueurs relatives sont, chez B : 112,
199, 162 et 289. Chez C, les trichomes a sont un peu plus nombreux
(9 -)- 7) et b plus court (90-96). L’intervalle médian entre les de chaque
groupe est au moins égal à la distance a^a^.
Caractères et nouvelle définition de Mauritixenus.
Les caractères de l’espèce-type, mis en évidence au cours de notre
révision, prouvent qu’elle est très voisine d’autres formes qui habitent la
même province zoologique, mais qui avaient été attribuées, par erreur,
au genre Monographis Attems. Ce sont : Monographis sakalavus Marquet
et Condé 1950, du Nord-Ouest de Madagascar (Nosi Mamoko, dans la baie
d’Ampasindava) ; Monographis sp. Condé et Jacquemin 1963, d’une forêt
ancienne de l’Est de la grande île (Ambila Lemaitso) ; Monographis
pauliani Condé et Jacquemin 1963, de Rodriguez et Monographis borbo-
nicus Condé et Jacquemin 1963, de La Réunion. Il faut encore y ajouter
Monographis sp. Condé et Terver 1963, d’Afrique occidentale (Sankadiokro).
Les principaux caractères différentiels sont présentés par le labre dont
les granules ou tubercules cuticulaires, pourvus ou non d'une pointe
1. g) Telson mit unpaarem mittlerem Trichombüschel, doch kônnen ausserdem noch seit-
liche vorkommen.
h) Telson mit zwei dichten Trichombüscheln nebeneinander.
317
Fig. 2. — Mauritixenus gracilicornis Vcrhoeff, Ç à 13 pp., individus A et B (lectotype). —
A. Labre, face externe. — B. Détail de l’ornementation de la marge antérieure du labre. —
C. Antenne gauche, face latéro-sternale. — D. Antenne gauche, face tergale. — E. Sensilles
de l’article VI. — F. Sensilles de l’article VII. — G. Palpe droit du gnathochilarium. — H.
Plages postérieures de la tête. — I. Marge postérieure d’un tergite du tronc. — K. Extrémité
distale d’un tarse et télotarse, face postérieure. — L. Epine du tarse de la patte précédente. —
M. Soie d’un fémur. — N. Extrémité distale d’un tarse et télotarse, face antérieure.
Les figures B, C , G , I, se rapportent à la $ B (lectotype), les autres à la Ç A.
C, D, H et I X 410 ; G X 890 ; les autres X 1850.
— 318
apicale, varient de taille et de forme; parle nombre des sensilles bacil-
liformes du \ Ie article des antennes (3 à 5) 1 et par l’expansion latérale
des palpes du gnathochilarium dont les dimensions et surtout l’équipe¬
ment permettent de répartir les espèces en 3 groupes : 8 sensilles ( saka -
lavus), 12 ( pauliani, borbonicus) et 16 ( gracilicornis ) 1 2.
La variation des sensilles du VIe article s’explique aisément. Les
espèces à 3 sensilles bacilliformes (. sakalavus , pauliani) présentent un
sensille conique au voisinage du bacilliforme le plus postérieur, ce qui
correspond à la disposition typique de ces éléments ; chez gracilicornis,
un 4e sensille bacilliforme se développe en arrière du cône qui se trouve
ainsi inclus dans le groupe, comme nous l’avons indiqué plus haut : chez
l’espèce pourvue de 5 sensilles bacilliformes ( borbonicus ), nous avons
constaté l’absence de cône et une comparaison avec gracilicornis montre
qu’un sensille baciliforme s’est substitué à lui.
A la suite de notre révision de l’espèce-type et des autres formes que
nous estimons devoir rapporter au genre Mauritixenus, nous en proposons
la définition suivante.
Gen. Mauritixenus Verhoefï 1939.
espèce-type : M. gracilicornis Verhoefï 1939.
(syn. Monographis Marquet et Condé 1950, Condé et Jacquemin 1963,
Condé et Terver 1963, nec Atteins 1907).
VIe article antennaire portant une rangée de 3, 4 ou 5 sensilles bacil¬
liformes dont l’antérieur est distinctement plus court. 8 stemmates. Marge
antérieure du labre entière, avec parfois une incisure très faiblement
marquée, située à mi-distance de l’échancrure médiane et de l’incisure
latérale : surface externe du labre granuleuse, la taille relative des granules
pouvant varier d’une espèce à l’autre et, chez une espèce donnée, selon la
position qu’ils occupent ; en outre, ils peuvent être acuminés ou non.
Palpes du gnathochilarium à expansion latérale plus longue que le grand
diamètre du mamelon (1 fois 1/2 à 2 fois), portant 8, 12 ou 16 sensilles
uniarticulés (adultes).
Trichomes des tergites disposés en 2 plages latéro-postérieures et une
rangée marginale à peine interrompue en son milieu.
Pas d’épine métatarsienne (1er article du tarse). Epine tarsienne déve¬
loppée, de longueur au moins égale à celle de la griffe. Griffe paraissant
dépourvue de processus spiniforme antérieur ; processus télotarsaux
normalement développés.
cj (pauliani) . Pénis à zone piriforme glabre ; une invagination glandu¬
laire aux subcoxas Vllf et IX.
Pinceaux telsoniens accolés, s’écartant l’un de l’autre du côté sternal,
leurs marges internes étant bordées, à ce niveau, par de grosses embases
1. Il y a seulement 2 sensilles chez les Monographis sp., mais ces formes n’étaient connues,
à l’époque de leur description, que par 3 larves (6, 5 et 4 pp.) et nous avons maintenant la
preuve qu’il s’agit là d’un caractère juvénile.
2. 8 à 11 chez les larves nommées Monographis sp.
319 —
sur lesquelles s’insèrent de longs trichomes barbelés dont l’apex émerge
au centre des pinceaux. Pinceaux latéro-sternaux chez la Ç adulte.
Répartition géographique : Maurice, Rodriguez, La Réunion, Madagascar^
Afrique occidentale.
(Faculté des Sciences de Nancy, Zoologie approfondie) .
BIBLIOGRAPHIE
Condé, B. et Jacquemin, Mlle M., 1963. — Diplopodes Pénicillates récoltés à
Bombay par P. A. Remy. Rev. fr. Ent. , 30, pp. 68-78.
Condé, B. et Terver, D., 1963. — Pénicillates de Côte d’ivoire (récoltes de
M. Vuillaume). Bull. sci. I.F.A.N., 25, s. A., pp. 669-684.
Jacquemin-Nguyen Duy, Mme M. et Condé B., 1965. — Identité et affinités
d’un Polyxénidé congolais décrit par Attems. Rev. Zool. Bot. afr., 71,
pp. 92-104.
Marquet, Mlle M. L. et Condé, B., 1950. — Contribution à la connaissance des
Diplopodes Pénicillates d’Afrique et de la région madécasse. Mém. Inst,
sci. Madagascar, A, 4, pp. 113-134.
Verhoeff, K. W., 1939. — Diplopoden der Insel Mauritius und ihre zoogeogra-
phische Bedeutung. lena. Zeitsch. Naturwiss., 73, pp. 37-96.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 39 — N® 2, 1967, pp. 320-344.
REMARQUES SUR QUELQUES
CRUSTACÉS DÉCAPODES BENTHIQUES
O UES T- A FRI CA INS.
DESCRIPTION
DE HETEROPANOPE ACANTHOCARPUS
ET MEDAEUS RECTIFRONS SPP. NOV.
Par Alain CROSNIER
Cette note a été rédigée à la suite de l’examen de récoltes faites, pour la
presque totalité, dans la zone intertidale et sur le plateau continental
ouest-africains, de la Côte d’ivoire à l’embouchure du Congo, par les
chercheurs des Centres O. R. S. T. O. M. de Pointe-Noire (Congo) et d’Abidjan
(Côte d’ivoire).
Tout le matériel dont nous disposons n’a pas été utilisé pour cette note
et ce principalement à cause de la documentation encore réduite dont
nous disposons au Centre O. R. S. T. O. M. de Pointe-Noire. Les seuls groupes
ou familles considérés ici sont les Brachyoures, les Anomoures à l’exception
des Galatheidae et des Thalassinidae et, parmi les Macroures, les Scylla-
ridae et les Alpheidae.
Les Décapodes ouest-africains commençant à être bien connus grâce
notamment aux travaux de Monod, Forest, Holthuis et Chace, nous
n’avons signalé, en dehors des espèces nouvelles ou rares, que celles qui,
à la suite de ces nouvelles récoltes, voient leur distribution géographique
soit complétée par leur présence en des localités intermédiaires de celles
où elles avaient déjà été signalées, soit étendue, et ce parfois considé¬
rablement, par leur capture en des lieux situés en dehors de leur aire de
répartition connue jusqu’alors.
M. Forest a accepté de revoir certaines de nos déterminations et de
relire notre manuscrit, M. Gaillard a effectué 10 des 33 dessins illustrant
notre texte, les autres ayant été faits par nos soins. Nous sommes heureux
de pouvoir les remercier vivement ici.
321 —
BRACHYURA
Dromiacea.
Dromiidae.
Dromia personata (Linné, 1758).
Monod, 1956, p. 59, fig. 35-51, 83 a (sous le nom de Dromia caputmortuum ).
Figueira, 1960, p. 7.
Rossignol, 1962, p. 113 (sous le nom de Dromia caputmortuum).
Forest, 1965, p. 362.
Matériel examiné. — Gabon, Cap Lopez, 20 m, chalutage, déc. 1956,
M. Rossignol coll. : 1 $ ovigère 40,1 X 50,2 mm.
— Congo, baie de Pointe-Noire, senne de plage, oct. 1955, M. Ros¬
signol coll. : 2 $ 38,1 x 48,6 et 69,6 X 95,3 mm.
— Congo, au large de Pointe-Noire, 50 m, chalutage, vase, 3-1-1964,
A. Crosnier coll. : 1 $ 60,1 X 80,3 mm.
— - Congo, baie de Pointe-Noire, senne de plage, 29-10-1965, J. Mar¬
teau coll. : 2 $ 71,1 X 98,4 et 72,8 X 98,3 mm.
Sans être commune cette espèce n’est pas rare dans la région de Pointe-
Noire. Les deux exemplaires en provenance du Congo, récoltés en octobre
1955, ont déjà été signalés par Rossignol (1962, p. 112).
Dromia personata a une large répartition puisqu’on la connaît de la
Manche au Congo et en Méditerranée. Elle n’avait pas encore, toutefois,
été signalée au Gabon.
Dromia monodi Forest et Guinot, 1966.
Monod, 1956, p. 65, fig. 52-71, 83 b (sous le nom de Dromia nodosa ).
Rossignol, 1962, p. 113 (sous le nom de Dromia nodosa).
Forest et Guinot, 1966, p. 43, fig. 1 a-b.
Matériel examiné. — Dahomey, 6°10'N-2o02'E, 45 m, vase sableuse
à foraminifères, oct. 1963, A. Crosnier coll. : 1 $ 10,1 X 10,2 mm.
— Gabon, Cap Lopez, 20 m, déc. 1960, M. Rossignol coll. : 1 -j1 33,0 X
35,5 mm.
— Gabon, W. Pte Ste Clara, 20-40 m, 2-7-1960, M. Rossignol coll. : 1 Ç
9,4 x 9,1 mm.
— Cabinda, 25 m, déc. 1962, A. Crosnier coll. : 1 $ 35,4 X 38,8 mm,
1 Ç 36,9 X 40,0 mm.
Cette espèce est connue de la Mauritanie à l’Angola (Port Alexandre,
16° Lat. S) et à Sâo Tomé. Forest et Guinot (1966, pp. 43, 46) donnent
23
322 —
comme limite sud de l’aire de répartition de cette espèce le Gabon. Pour¬
tant, le spécimen de Rathbün (1921, p. 393, fig. 1, pl. 18, fig. 3), signalé
sous le nom de Dromia atlantica et provenant de St. Paul de Loanda,
est sans contestation possible, nous semble-t-il, un D. monodi. D’un autre
côté l’appartenance à D. monodi des exemplaires récoltés à Port Alexandre,
deux jeunes signalés par Odiiner (1923, p. 15) sous le nom de Dromia
spinirostris, ne paraît pas devoir être mise en doute, bien que la déter¬
mination d’immatures soit souvent délicate, puisque Monod (1956, p. 66)
a examiné l’un d’entre eux et l’a attribué, sans faire de réserve, à l’espèce
qui d’après lui était Dromia nodosa et que Forf.st et Guinot ont, depuis,
montré être une espèce distincte, D. monodi.
Dromia monodi est très proche de Dromidiopsis spinirostris. Forest et
Guinot (1966, p. 45) ont énuméré les divers caractères permettant de dis¬
tinguer les deux espèces. Il convient toutefois de noter à ce sujet que, con¬
trairement à ce que ces auteurs ont écrit, des deux espèces c’est D. spini¬
rostris qui a la carapace proportionnellement la plus large (au moins dans
la région s’étendant du Cameroun à l’Angola). Chez les individus adultes,
la valeur du rapport longueur/largeur de la carapace est en effet compris
entre 0,91 et 0,92 pour D. monodi (5 Spécimens de 27,4 à 36,9 mm mesurés),
0,84 et 0,89 pour D. spinirostris (12 spécimens de 27,4 à 57,2 mm mesurés).
Chez les 2 espèces, comme cela est habituel chez les Brachyoures, la valeur
du rapport considéré ci-dessus tend à décroître avec l’augmentation de la
taille des spécimens ; les 2 espèces ayant des rapports de valeurs très
voisines, des petits exemplaires de D. spinirostris doivent pouvoir être
proportionnellement plus larges que des grands exemplaires de D. monodi
mais, à taille égale, la première espèce paraît être toujours proportionnel¬
lement plus large que la seconde et cela quel que soit le sexe.
A propos des illustrations de Monod on peut signaler que si celle de
D. monodi (fig. 52) est excellente, celle de D. spinirostris ( fig. 72) montre
un spécimen dont la carapace est proportionnellement plus allongée que
celles de tous les spécimens de taille voisine que nous avons examinés. Le
dessin de Capart (1951, fig. 2) relatif à D. spinirostris donne, à notre avis,
une meilleure idée de l’allure générale de la carapace de cette dernière
espèce.
Homolidae.
Homola barbota (Fabricius, 1793).
Figueira, 1960, p. 7.
Guinot et Ribeiro, 1962, p. 2.
Forest et Guinot, 1966, p. 48.
Matériel examiné. — Côte d’ivoire, au large de Grand Bassam, 5°06'N-
3°49'W, 50 m, chalutage, 18-8-1966, Le Loeuff coll. : 1 Ç 14,9 x 12,8 mm.
— Congo, au large de Pointe-Noire, 5°00'S-11°32'E, 98 m, chalutage,
vase sableuse, 10-9-1965, J. Marteau coll. : 1 Ç ovigère 25,7 X 22,4 mm.
— 323 —
— Congo, au large de Pointe-Noire, 4°56'S-11031 'E, 95-97 m, chalutage,
vase sableuse, 21-9-1965, J. Marteau coll. : 2 $ 29,4 X 22,8 et 30,0 X
23,8 mm.
— Congo, au large de Pointe-Noire, 95 m, chalutage, vase sableuse,
1965, J. Marteau coll. : 3 spécimens.
Jusqu’à une époque toute récente, cette espèce n’avait pas été récoltée,
sur la côte occidentale d’Afrique, entre les îles du Cap Vert et l’Afrique
du Sud. Depuis, Guinot et Ribeiro l’ont signalée, en 1962, en baie des
Tigres (Angola, 17° Lat. S) et Forest et Guinot, en 1966, à l’île Principe.
OxYSTOMATA.
Dorippidae.
Ethusa rosacea A. Milne Edwards et Bouvier, 1897.
Capart, 1951, p. 28, fig. 5.
Monod, 1956, p. 88.
Matériel examiné. — Congo, au large de Pointe-Noire, 5°04,S-11°20'E,
500 m, chalutage, 12-1-1964, J. Marteau coll. : 1 $ 7,6 x 6,8 mm.
Connue des Canaries et des îles du Cap Vert et, dans l’hémisphère sud,
du Gabon (Cap Lopez), du large de l’embouchure du Congo et d’Angola
(pointe Dandé, 8°28 Lat. S), cette espèce semble vivre uniquement sur la
pente du plateau continental ou, à la rigueur, à la limite du plateau ;
elle a été capturée de 100 à 1311 m de profondeur.
Leucosiidae.
Ilia spinosa Miers, 1881.
Monod, 1956, p. 136, fig. 164-167.
Rossignol, 1962, p. 114.
Guinot et Ribeiro, 1962, p. 30, pl. 4, fig. 1.
Forest et Guinot, 1966, p. 55.
Matériel examiné. — Annobon, 1°25'30"S-5°39'E, 52 m, dragage,
sable, 11-12-1965. A. Crosnier coll. : 1 $ ovigère 14,6 X 13,7 mm.
Récoltée tout le long de la côte ouest d’Afrique, de la Mauritanie à
l’Angola ainsi qu’aux îles du Cap Vert, cette espèce n’avait jusqu’à main¬
tenant été signalée, parmi les îles du Golfe de Guinée, qu’à Principe.
— 324 —
CORYSTOIDEA.
Corystidae.
Nautilocorystes ocellata (Gray).
Capart, 1951, p. 110, fig. 38.
Monod, 1956, p. 155.
Matériel examiné. — Congo, devant Kipundji, 5°56'S-12°07'E,
22-25 m, dragage, vase sableuse, 25-8-1965, A. Crosnier et J. C. Le Guen
coll. : 1 juv. de 3,9 mm de longueur.
Malgré la très petite taille du spécimen examiné, notre détermination
ne nous paraît pas douteuse. Connue d’Afrique du sud et d’Angola, cette
espèce n’avait jamais, à notre connaissance, été signalée avec certitude,
vers le nord, au delà de 17° Lat. S (Great Fish Bay) ; Rossignol (1962,
p. 115) l’a bien mentionnée dans sa « Liste des Décapodes en collection au
Centre de Pointe-Noire » mais malheureusement sans indiquer le lieu de
récolte de son spécimen.
Brachyrhyncha.
Portunidae.
Xaiva mcleayi (Barnard, 1947).
Guinot et Ribeiro, 1962, p. 31.
Crosnier, 1962, p. 11, fig. 1-2.
Forest et Guinot, 1966, p. 59.
Matériel examiné. — Dahomey, 6°16'N-2°26'E, 12 m, dragage, sable
grossier, 9-10-1963, A. Crosnier coll. : 1 $ 8 X 7,8 mm.
— Annobon, 1°24'S-5°37'30"E, 7-8 m, dragage, sable, 11-12-1965,
A. Crosnier coll. : 2 £ 6,6 X 6,5 et 4,0 X 4,0 mm.
— Annobon, 1°27,S-5°35'50"E, 50-60 m, dragage, sable, 11-12-1965,
A. Crosnier coll. : 1 $ 5,6 X 5,7 mm.
Cette espèce n’a, durant longtemps, été connue que de Mauritanie, du
Sénégal et de la côte orientale d’Afrique du sud. En 1962, elle a été signalée
en Angola (Baia Farta, 12°30' Lat. S) par Guinot et Ribeiro et sur la
côte sud de Madagascar, avec un certain doute, par Crosnier ; Forest
et Guinot, en 1966, l’ont mentionnée aux îles Principe et Sâo Tomé ; nous
ajoutons à ces localités le Dahomey et Annobon.
325 —
Xanthidae.
Heteropanope tuberculidens Monod, 1956.
(Fig. 1-2, 6, 27).
Monod, 1956, p. 265, fig. 309-313.
Matériel examiné. — Guinée portugaise, îles Bissagos, chenal entre
Rouban et Boubaque, 25-30 m, coraux, « Sylvana », st. 98, 12-4-1914 :
2 £ 4,2 x 5,7 et 4,4 X 6,1 mm.
— Guinée portugaise, îles Bissagos, chenal près de Soga, 8-16 m, gra¬
vier, sable, quelques cailloux, « Sylvana », st. 102 B, 14-4-1914 : 1 $ 3,3 X
4,7 mm, 1 Ç 3,5 X 5,0 mm.
— Togo, 6°11'N-1°28'30"E, 14-17 m, chalutage, sable, pierres et
gorgones, 17-10-1963, A. Crosnif.r coll. : 1 2,6 X 3,5 mm, 2 $ 2,9 X
4,0 et 3,5 X 4,7 mm.
— - Congo, env. de Pointe-Noire, 19-6-1956 : 3 3,1 X 4,2, 3,9 X 4,9 et
4,4 X 6,0 mm, 1 Ç ovigère 4,1 X 5,7 mm.
Les quatre premiers spécimens mentionnés dans la liste ci-dessus font
partie du matériel qui a été examiné par Monod pour décrire son espèce.
Il est à noter que Monod a décrit les pattes thoraciques 2-5 de cette
expèce comme étant inermes. En fait on note, souvent, quelques granules
sur le bord supérieur du mérus de toutes ces pattes et, toujours, un denticule
subdistal sur la face externe du carpe.
Jusqu’à maintenant H. tuberculidens n’avait été signalé que de Guinée
portugaise, de Guinée, et du Ghana.
Heteropanope acanthocarpus sp. nov.
(Fig. 3-4, 7-10, 28).
Matériel examiné. — Dahomey, 6°10,N-2°27,E, 55 m, dragage dans
corail, 24-10-1963, A. Crosnier coll. : 2 çj 3,2 X 4,7 mm et 3,0 X 4,5 mm ;
1 Ç 3,7 X 5,6 mm ; 1 Ç ovigère 2,7 X 3,9 mm.
Tout ce matériel a été déposé au Muséum national d’Histoire naturelle
de Paris. Le mâle mesurant 3,2 X 4,7 mm a été choisi comme holotype
Description. — - Carapace assez large (rapport largeur/longueur compris
entre 1,44 et 1,51), peu bombée dans le sens transversal mais assez forte¬
ment, par contre, dans le sens longitudinal. Face supérieure sans régions
bien marquées et lisse à l’exception de la région post-frontale, du voisinage
des bords antéro-latéraux, et des régions protogastriques qui portent des
granules plus ou moins disposés en amas transverses.
— 327 —
Pilosité de la face supérieure de la carapace très peu développée et
formée uniquement de huit courtes lignes transversales de grosses soies
plumeuses disposées symétriquement par paire et situées sur les régions
post-frontale, protogastriques, branchiales (au voisinage de la dernière
dent antéro-latérale) et urogastrique.
Front d’une largeur sensiblement égale au tiers de celle de la carapace,
déclive, saillant, avec une petite encoche en son milieu et deux lobes
à bord granuleux et de forme légèrement variable : parfois un peu sinueux,
parfois presque droit ou faiblement convexe. Quelle que soit sa forme,
chaque lobe se termine, du côté externe, par une petite dépression suivie
d’un granule un peu plus gros que ceux formant le reste du bord frontal
(% 4)' . .
Bord supérieur des orbites granuleux et sans fissure. Dents orbitaires
externes réduites, chacune, à un granule prenant parfois l’aspect d’un
denticule. Bord inférieur des orbites formé de granules de tailles assez
inégales ; en particulier l’un des granules, situé près de l’extrémité interne
de chaque bord, est nettement plus gros que les autres et peut même
être qualifié de denticule.
Pédoncules oculaires trapus et granuleux.
Crêtes endostomiennes présentes et se poursuivant jusqu’au bord anté¬
rieur du cadre buccal.
Bords antéro-latéraux de la carapace beaucoup plus courts que les pos¬
téro-latéraux et ornés chacun, sans compter le denticule orbitaire externe,
de trois dents se terminant plus ou moins en épine et souvent munies de
granules accessoires. Les deux premières de ces dents sont recourbées vers
l’avant, elles sont en outre nettement plus grandes que la troisième. Maxi¬
mum de largeur de la carapace au niveau des troisièmes dents.
Chélipèdes très inégaux chez les deux sexes, le plus grand étant habi¬
tuellement le droit. Grand chélipède à ischion armé de plusieurs denticules
(environ six) sur son bord inféro-interne ; mérus massif, trigonal, lisse à
l’exception des bords inférieur et supérieur de la face interne qui sont
denticulés ; carpe présentant une forte saillie armée d’une dent courte
sur le bord interne de sa face supérieure et ayant ses faces supérieure et
externe granuleuses ; propode renflé et orné de granules sur sa face supé¬
rieure ainsi que sur les parties supérieure et proximale de sa face externe ;
doigt fixe court (égal à un peu moins de la moitié de la paume) ; doigt
mobile avec des granules sur la moitié proximale environ de son bord
supérieur.
Petit chélipède beaucoup moins massif que le grand et avec une ornemen¬
tation beaucoup plus marquée, le carpe et le propode, en particulier, étant
ornés non plus de granules mais de tubercules coniques très développés.
Sur le propode ces tubercules s’étendent non seulement sur la face supé¬
rieure mais aussi sur toutes les faces externe et inférieure ; sur la face
interne, vers son centre, existent également quelques granules. Alors que
le grand chélipède est pratiquement glabre, le petit chélipède porte, sur
la face externe du carpe et du propode, de grosses soies plumeuses.
Pattes thoraciques 2-5 assez trapues et portant, surtout sur le carpe,
le propode et le dactyle, d’assez nombreuses soies simples ou plumeuses.
— 328
Bord antérieur du mérus (y compris celui de P5) faiblement, mais distincte¬
ment, denticulé sur toute sa longueur. Face externe du carpe portant
plusieurs denticules vaguement disposés suivant deux lignes et dont
certains sont bien développés. Face externe du propode également denti-
culée, les denticules étant soit de même taille soit plus petits que ceux du
carpe. Dactyle inerme.
Abdomen à 7 segments chez les deux sexes.
Pléopode 1 sigmoïde, de type pilumnien (fig. 28).
Remarques. — Cette espèce a été attribuée au genre Heteropanope à
cause de la présence de crêtes endostomiennes se poursuivant jusqu’au
bord antérieur du cadre buccal, de 3 dents seulement sur les bords antéro¬
latéraux de la carapace, d’un front à 2 lobes peu sinueux et d’un pléopode
de type pilumnien.
Dans le genre Heteropanope, parmi les espèces ouest-africaines, H. acan-
thocarpus est proche de II. tuberculidens Monod.
Nous avons pu comparer nos spécimens avec 12 exemplaires de H. tuber¬
culidens dont quatre font partie de ceux qui ont servi à Monod pour
décrire son espèce (exemplaires en provenance des îles Bissagos numé¬
rotés 1-4 dans Monod, 1956, p. 265). Il résulte de cette comparaison que,
comme le montrent les dessins que nous publions, H. acanthocarpüs se
distingue principalement de H. tuberculidens par :
— une carapace dont les bords postéro-latéraux sont nettement plus
convergents vers l’arrière. C’est ainsi qu’alors que la valeur du rapport
largeur/longueur de la carapace varie de 1,44 à 1,51 chez H. acanthocarpüs
et de 1,36 à 1,43 chez H. tuberculiens , celle du rapport largeur maxima
de la carapace/largeur de la earapace à son extrémité postérieure varie de
1,53 à 1,66 chez la première espèce et de 1,38 à 1,44 seulement chez la
seconde (fig. 1, 3).
— - des pattes thoraciques 2-5 ornées de nombreux denticules dont cer¬
tains bien développés, alors que chez //. tuberculidens ces pattes sont
inermes à l’exception d’un petit denticule près de l’extrémité distale du
bord externe du carpe (fig. 6, 10).
— un pléopode $ dont l’extrémité est nettement moins recourbée (fig.
27, 28).
On peut également citer comme autre caractère distinctif, bien qu’il
soit moins net que les précédents, le front dont les lobes sont plus régu¬
lièrement convexes chez II. tuberculidens (fig. 2, 4).
Heteropanope acanthocarpüs présente une carapace qui ressemble beau¬
coup à celle de Medaeus africanus, surtout lorsqu’il s’agit d’exemplaires
très jeunes de cette dernière espèce d’une taille ne dépassant pas celle
des II. acanthocarpüs adultes (c’est-à-dire 4 à 6 mm). Les deux espèces
peuvent toutefois se distinguer alors, très facilement, grâce au dactyle
des pattes thoraciques 2-5 dont le bord inférieur est lisse chez H. acan-
thocarpus, tandis qu’il porte plusieurs denticules, dont un subdistal très
visible, chez Medaeus africanus.
— 329 —
Fig. 6. — Ileteropanope tuberculidens Monod, <$ 3,3 X 4,7 mm,
Guinée portugaise : troisième patte thoracique gauche, X 12.
Fig. 7-9. — Ileteropanope acanthocarpus sp. nov., <$ holotype, 3,2 X 4,7 mm,
Dahomey : 7, troisième maxillipède gauche, X 30 ; 8-9, chélipèdes, X 9.
Fig. 10. — Id.y <£ 3,0 X 4,5 mm, Dahomey : troisième patte thoracique gauche, X 14.
Fig. 11-12. — Medaeus africanus Monod, 3,9 X 5,9 mm, Gabon : 11,
troisième maxillipède gauche, X 25; 12, troisième patte thoracique gauche, X 15>
— 330
Les jeunes de M. africanus et les adultes de H. acanthocarpus se diffé¬
rencient également par :
— la forme et l’ornementation des ehélipèdes : chez M. africanus, le gros
chélipède est moins massif et plus allongé que chez H. acanthocarpus ;
il est d’autre part orné de granules plus gros, plus nombreux et s’étendant,
sur le propode, sur les faces supérieure, externe et inférieure ainsi que
sur la plus grande partie de la face interne. Le petit chélipède se
distingue, par contre, par des tubercules un peu moins développés que
chez H. acanthocarpus mais plus nombreux et couvrant pratiquement
toutes les surfaces du propode.
— la forme du mérus des troisièmes maxillipèdes dont le bord antéro-
externe a, chez H. acanthocarpus, la forme d’un angle droit tandis qu’il
est plus sinueux et légèrement étiré latéralement chez M. africanus (11g.
7, 11). Signalons également, à propos des troisièmes maxillipèdes, que la
dépression longitudinale de l’ischion, bien marquée chez M. africanus,
est à peine visible chez H. acanthocarpus.
— l’ornementation du front dont le petit lobe externe est essentielle¬
ment formé par un gros granule chez II. acanthocarpus et un amas de trois
ou quatre granules chez M. africanus.
On pourrait aussi mentionner les crêtes endostomiennes, présentes
seulement chez II. acanthocarpus, mais l’examen de ce caractère, chez de
très petits exemplaires, est peu aisé.
Chez les mâles, le pléopode peut être utilisé comme caractère distinctif.
Il faut toutefois noter que celui des spécimens de M. africanus d’une
taille voisine de celle des II. acanthocarpus adultes n’est pas complète¬
ment développé ; droit et dépourvu de soies, il ne ressemble pas alors à
celui de l’adulte mais plutôt à celui de Micropanope parvula 1.
Heteropanope acanthocarpus et H. tuherculidens paraissent fréquenter
tous deux les fonds durs. Medaeus africanus a été fréquemment récolté par
chalutages mais en général lors de chalutages effectués, au moins partielle¬
ment, sur des fonds durs ou au voisinage immédiat de fonds durs. La pre¬
mière de ces espèces n’a, jusqu’à maintenant, été trouvée qu’à 55 mètres de
profondeur, la seconde entre 8 et 30 m, et la troisième entre 45 et 150 m.
Heteropanope acanthocarpus et H. tuherculidens sont deux espèces de très
petite taille. Il a été trouvé une femelle ovigère de la première espèce ne
mesurant que 2,7 X 3,9 mm ; Monod signale, pour la seconde, une femelle,
également ovigère, de 5 X 6 mm. Medaeus africanus est de plus grande
taille, la plus petite femelle ovigère, signalée dans la littérature, mesure
10,5 X 15,5 mm (Monod, 1956, p. 306).
1. Cette dernière espèce, proche également de H. acanthocarpus, s’en distingue par le pléo¬
pode non sinueux, les ehélipèdes à petits tubercules, et les pattes thoraciques 2-5 faiblement
denticulées et plus massives.
— 331 —
Medaeus couchi (Bell in Couch, 1851).
(Fig. 13-14).
Drach et Forest, 1953, fig. 5, 18, 24 [sous le nom de Xantho (Micropanope ?)
couchi],
Monod, 1956, p. 310, fig. 383, 877-878.
Forest et Guinot, 1966, p. 80.
Matériel examiné. — Cote d’ivoire, sud de Yridi, 80 m, cailloux, 12-2-
1959 : 1 spécimen 4,1 X 6,1 mm.
— Côte d’ivoire, sud de Bassani, 100-300 m, chalutage, 10-9-1960 : 1 <£
7,5 X 10,1 mm.
— Côte d’ivoire, SW de Vridi, 200-300 m, chalutage, 16-10-1960 : 1 $
4,4 X 6,4 mm.
— Congo, Pointe-Noire : 1 9 4,7 X 7,1 mm.
— Congo, au large de Pointe-Noire, 4°57'S-11022'E, 160 m, chalu¬
tage, 12-8-1966, J. Marteau coll. : 1 5,6 X 8,0 mm.
Connue de la Méditerranée et, dans l’Atlantique, de la Manche au
Libéria, cette espèce n’avait encore jamais, à notre connaissance, été
signalée aussi au sud.
Medaeus couchi et Medaeus africanus se distinguent facilement par la
forme de leur pléopode 1 rj, pléopodes qui ont été bien figurés, pour la
première espèce par Drach et Forest (1953, fig. 24) ainsi que par Monod
(1956, fig. 877-878), pour la seconde par Capaht (1951, pl. III, fig. 13)
et surtout Guinot et Ribeiro (1962, fig. 25 a-b).
Lorsque le matériel examiné ne comprend que des femelles, on peut se
baser, pour différencier les espèces, sur la forme du front et des dents
antéro-latérales de la carapace (fig. 13, 15) mais surtout, et ce caractère
est extrêmement pratique lorsqu’on ne possède pas les 2 espèces simulta¬
nément, sur la présence, chez M. africanus, d’un denticule subdistal sur le
bord inférieur du dactyle des pattes thoraciques 2-5, ce denticule n’exis¬
tant, chez M. couchi, que sur le dactyle de P5 (fig. 12, 14).
Medaeus rectifrons sp. nov.
(Fig. 16-24, 29).
Capart, 1951, p. 163 (sous le nom de ? Paraxanthias sp.)
Matériel examiné. — Côte d’ivoire, SW Grand Bassam, 100-400 m,
chalutage, 28-10-1960, E. Marchal coll. : 1 9 abimée 14,3 X 21 mm
environ.
— Congo, au large de Pointe-Noire, 100 m, chalutage, vase : 1 £ 19,4 X
28,9 mm.
— Congo, au large de Pointe-Noire, 80 m, chalutage, vase, 1-8-1963,
J. Marteau coll. : 1 29,9 x 46,4 mm.
— 332 —
Tout ce matériel a été déposé au Muséum national d’Histoire naturelle
de Paris. Le mâle mesurant 29,9 X 46,4 mm a été choisi comme holotype.
Description. — Carapace large (rapport largeur/longueur de nos
2 exemplaires intacts égal à 1,48 et 1,55), à peine bombée dans le sens
transversal mais assez fortement, par contre, dans le sens longitudinal.
Face supérieure granuleuse, les granules étant plus petits vers le centre
de la carapace et disposés, pour la plupart, plus ou moins en courtes lignes
irrégulières, transversales ou obliques. Régions assez bien marquées.
Pilosité de la face supérieure de la carapace réduite et formée, semble-t-
il (nos exemplaires capturés au chalut sont très frottés), de soies simples,
assez longues, mais clairsemées.
Front très caractéristique, proéminent, peu incliné, granuleux, à bord
antérieur presque rectiligne, et divisé par une fissure très étroite en deux
lobes à angle externe droit. Largeur du front très voisine du quart de celle
de la carapace.
Bord supérieur des orbites granuleux, avec l’esquisse d’une fissure vers
son milieu, un lobe orbitaire interne bien marqué et séparé du front mais
pas de dent orbitaire externe. Bord inférieur des orbites également granu¬
leux et avec un lobe orbitaire interne proéminent.
Pédoncules oculaires très courts et trapus. Longueur de la région fronto-
orbitaire très légèrement inférieure à la moitié de celle de la carapace.
Bords antéro-latéraux de la carapace ornés, chacun, de quatre dents bien
marquées, les deux premières étant vaguement triangulaires et les deux
suivantes plus pointues et plus dirigées vers l’avant. Dent 2 plus forte que
la dent 1 et dent 4 plus petite que la dent 3, cette dernière, compte tenu
de la différence de forme, étant sensiblement de même taille que la seconde.
Maximum de largeur de la carapace au niveau des dents 4.
Antennes en communication avec les orbites.
Crêtes endostomiennes absentes.
Chélipèdes inégaux et ornés de quelques poils. Grand chélipède à ischion
granuleux à l’exception de sa face interne ; carpe également granuleux avec
une épine sur son bord interne ; pince relativement allongée (rapport
longueur/hauteur voisin de 2,5) ; main entièrement couverte, sauf sur la
partie inférieure de sa face interne, de granules de tailles diverses, les
plus gros étant vaguement disposés en lignes longitudinales ; doigts un peu
plus courts que la paume, légèrement cannelés, à extrémité pointue, peu
dentés et de coloration brun-noir.
Petit chélipède présentant les mêmes caractères que le grand, à l’excep¬
tion de la pince qui est plus grêle (rapport longueur/hauteur voisin de
2,8).
Pattes thoraciques 2-5 grêles et allongées. Mérus à bord antérieur
spinuleux et à face supérieure granuleuse ; carpe à face externe denticulée
et granuleuse ; propode lisse à l’exception de celui de P5 qui porte quelques
granules ; dactyle lisse et sans denticule.
Abdomen $ à segment 3-5 soudés (fig. 20).
Pléopode cj 1 à extrémité pointue et garnie d’une touffe de longues soies
plumeuses (fig. 24, 29).
— 333 —
Fig. 13-14. — Medaeus couchi (Bell) : 13, S 7,5 X 10,1 mm, Côte d’ivoire, bord de la carapace,
X 6 ; 14, $ 4,7 X 7,1 mm, Congo, troisième patte thoracique gauche (soies non figurées), X 11.
Fig. 15. — Medaeus africanus Monod, $ 10,9 X 17,9 mm, Congo : bord de la carapace, X 6.
Fig. 16-20. — Medaeus rectifrons sp. nov. ; $ holotype 29,9 X 46,4 mm, Congo : 16, bord
de la carapace (lobe frontal gauche aberrant), X 2,5 ; 17-18, chélipèdes, X 4,5 ; 19, troisième
patte thoracique gauche (soies non figuréesj, X 2 ; 20, abdomen, X 3.
Remarques. — Compte tenu de la structure du pléopode J1 1. il semble
que cette espèce doive être attribuée au genre Xanthias ou au genre
Medaeus.
Le genre Xanthias semblerait impliquer une forte saillie antérieure à
bord convexe des lobes frontaux et un bord fronto-orbitaire plus grand
que la moitié de la largeur de la carapace, ce qui n’est pas le cas chez nos
spécimens.
Le genre Medaeus, par contre, impliquerait que les bords antéro-latéraux
de la carapace se prolongent sous les orbites jusqu’à la cavité buccale. Ce
caractère ne peut être discerné qu’avec beaucoup de bonne volonté chez nos
exemplaires; mais il en est de même, à notre avis, chez les espèces ouest-
africaines souvent attribuées au genre Medaeus (M. africanus, M. vouchi
et M. rouxi), si bien que, finalement, compte tenu de la grande simi¬
litude d’aspect général existant entre nos spécimens et les autres Medaeus
ouest-africains, nous préférons attribuer notre espèce, au moins provisoire¬
ment, au genre Medaeus.
Medaeus rectifrons est particulièrement proche de AI. c-ouchi (Bell). Il
s’en distingue toutefois facilement par :
— l’absence d’un denticule subdistal sur le dactyle de P5,
— le front plus saillant et à fissure médiane beaucoup plus étroite,
— la forme et la direction des dents antéro-latérales de la carapace
(fig. 13, 16, 21),
— - les pattes thoraciques 2-5 nettement plus grêles (ce dernier caractère
est particulièrement frappant lorsque l’on compare le carpe et le propode
des P5).
De Medaeus africanus, M. rectifrons se différencie aisément par :
— l’absence de denticule sur le dactyle de P2-5,
- — la forme du front (celui de M. africanus a un bord antérieur nette¬
ment sinueux),
— la présence d’une seule épine sur le carpe des chélipèdes (au lieu de
deux chez M. africanus),
— • la forme des dents antéro-latérales de la carapace (fig. 15, 16) et
les pattes ambulatoires plus grêles (fig. 12, 19),
— la forme du pléopodc 1 qui s’étend en lamelle à son extrémité chez
M. africanus (cf. Guinot et Ribf.iro, 1963, fig. 25 a-b).
Enfin M. rectifrons se sépare de M. rouxi par :
— - la longueur du bord fronto-orbitaire à peine égale à la moitié de la
largeur de la carapace chez la première espèce, beaucoup plus grande que
cette moitié chez la seconde,
— le front (à peine saillant chez M. rouxi),
— la 4e dent des bords antéro-latéraux de la carapace (peu marquée chez
M. rouxi),
— la convexité transversale de la carapace (très faible chez Al. recti¬
frons, très forte chez M. rouxi).
335
Fig. 21-22. — Medaeus rectifrons sp. nov., 19,4 X 28,9 mm, Congo : 21, carapace, X 3;
22, front, X 6.
Fig. 23-24. Id ., $ holotype 29,9 X 46,4 mm, Congo : 23, troisième maxillipède droit, X 4 ;
24, extrémité du pléopode 1 droit, X 40.
Medaeus (P) rouxi (Capart, 1951).
(Fig. 25-26).
Monod, 1956, p. 312, fig. 384, 385.
Guinot et Ribeiro, 1962, p. 58, fig. 26 a-b.
Forest, 1965, p. 380 (sous le nom, de Micropanope rouxi).
Forest et Guinot, 1966, p. 81 (sous le nom de Micropanope rouxi).
— 336 —
Bien que n’ayant été découverte que récemment, cette espèce paraît
étonnamment commune et abondante le long de la côte ouest-africaine sur
les fonds vaseux un peu profonds (50 à 200 m). En Côte d’ivoire, Forest et
Guinot (1966) signalent en avoir récolté une cinquantaine de spécimens en
un coup de drague. Ceci ne paraît pas exceptionnel : le Centre O. R. S. T. O. M
d’Abidjan nous a communiqué de nombreuses récoltes de cette espèce,
également faites par dragage, où les exemplaires sont souvent très nombreux
(jusqu’à 61) ; dans la région de Pointe-Noire (Congo), si ces chiffres n’ont
pas été atteints, des récoltes d’une vingtaine de spécimens ne sont pas rares.
Nous figurons ici la carapace et la 3e patte thoracique d’un spécimen
immature de petite taille. Les très jeunes Xanthidae sont difficiles à
différencier entre eux. Chez M. rouxi, la gracilité des pattes ambulatoires
paraît permettre de distinguer les immatures de cette espèce de la plupart
des immatures des autres Xanthidae ouest-africains.
Cette espèce a été décrite par Capart (1951, p. 153) dans le genre Micro-
panope puis placé, avec doute, par Monod (1956) dans le genre Medaeus.
Personnellement, par son allure générale et la forme de son pléopode, cette
espèce nous paraît devoir être rattachée de préférence au genre Medaeus
bien qu’elle ne montre aucune trace de prolongation des bords antéro¬
latéraux de la carapace jusqu’à la cavité buccale (mais ce dernier caractère
peut-il vraiment être considéré comme caractéristique du genre Medaeus ?).
Medaeus rouxi est une espèce d’assez petite taille ; nous avons récolté
une femelle ovigère ne mesurant que 4,3 X 6,6 mm.
Fig. 25-26. — Medaeus rouxi (Capart), juv. 2,9 X 3,6 mm, Côte d’ivoire : 25, carapace, X 25 ;
26, troisième patte thoracique gauche, X 19.
— 337 —
Goneplacidae.
Typhlocarcinodes integrifons (Miers, 1881).
Forest et Guinot, 1966, p. 87, fig. 8 a-e.
Matériel examiné. — Dahomey, 6°4'N-2°26'E, 30 m, dragage, sable
grossier, 9-10-1963, A. Crosnier coll. : 1 Ç 5,7 X 4,6 mm.
— Côte d’ivoire, 4°36'N-6°50'W, 48 m, dragage, vase verte, 12-5-1966,
J. Le Loeuff coll. : 2 5,8 X 4,7 mm, 2 $ 5,9 X 4,7 et 5,0 X 4,1 mm.
Cette espèce n’était connue, jusqu’à maintenant, que du Sénégal, de la
Guinée, du Ghana et de l’île Principe.
Hexapus (Parahexapus) africanus (Balss, 1922).
(Fig. 30, 33).
Balss, 1922, p. 77, fig. 1-5 (sous le nom de Parahexapus africanus) .
Monod, 1956, p. 370, fig. 494-496.
Rossignol, 1962, p. 118.
Matériel examiné. — Congo, baie de Pointe-Noire, dragage, 1-4-1958,
M. Rossignol coll. : 6 $ jusqu’à 3,2 X 5,0 mm et 3 Ç jusqu’à 2,9 X
5,0 mm.
— Embouchure du Congo, 5°56'S-12°07'E, 22-25 m, dragage, vase
sableuse, 25-8-1965, A. Crosnier et J. C. Le Guen coll. : 1 $ 3,4 X 5,6 mm.
Les spécimens provenant de la baie de Pointe-Noire, que nous signalons,
sont ceux cités par Rossignol (1962, p. 118).
La description de Monod, relative à une femelle, s’applique parfaite¬
ment aux exemplaires mâles que nous avons examinés. Seuls varient, bien
entendu, l’abdomen et les pléopodes dont nous donnons ici des dessins.
Signalons, en outre, que, chez le mâle, les chélipèdes sont, de même que
chez la femelle, pratiquement égaux et que l’abdomen se prolonge jusqu’à
la cavité buccale.
Cette espèce n’est actuellement connue que du Ghana, du Congo et du
Cabinda, de 5 à 22 mètres de profondeur.
Grapsidae.
Planes cyaneus Dana.
Chace, 1951, p. 65, fig. 1-8.
Crosnier, 1965, p. 30, fig. 35.
Matériel examiné. ■ — - Au large du Gabon, 2°50'S-8°50'E, sur une bouée
en dérive, 25-9-1966, J. Marteau coll. : 1 Ç 15,8 X 16,0 mm.
24
— 338 —
Fig. 27-32. — Premier pléopode <£, face abdominale.
27. Heteropanope tuberculidens Monod, 3,3 X 4,7 mm, Guinée portugaise : pl. droit, X 52. —
28. Heteropanope acanthocarpus sp. nov., holotype 3,2 X 4,7 mm, Dahomey : pl. droit, X 72.
— 29. Aledaeus rectifrons sp. nov., holotype 29,9 X 46,4 mm, Congo : pl. gauche, X 10. —
30. Hexapus ( Parahexapus) africanus (Balss), 3,4 X 5,6 mm, embouchure du Congo : pl.
droit, X 36. — 31-32. Maja goltziana D’Oliveira, 92 X 78 mm, Congo : pl. droit, X 4 et X 24.
Fig. 33. — Hexapus ( Parahexapus ) africanus (Balss), $ 3,4 X 5,6 mm, embouchure du Congo :
abdomen X 16.
— 339 —
Chez ce spécimen, le rapport de la longueur des 3 derniers articles
de la 2e patte ambulatoire à la longueur de la carapace est égal à 0,72,
ce qui, d’après Ch ace, implique que notre spécimen est un Planes cyaneus
et non un Planes minutus (Linné).
C’est la première fois, à notre connaissance, que P. cyaneus est signalé
dans l’Atlantique avec certitude 1.
OxYRHYNCH A.
Majidae
Maja squinado (Herbst, 1788).
Monod, 1956, p. 474, lig. 638-643.
Figueira, 1960, p. 11.
Guinot et Ribeiro, 1962, p. 75.
Forest et Guinot, 1966, p. 95.
Matériel examiné. — Gabon, 0°07'S-9°05'E, 50 m, chalutage, 16-11-
1963, G. T. S. 1, 53/4 : 1 210 environ (rostre cassé) X 193 mm.
— Gabon, 1°25'S-8045'E, 50 m, chalutage, 20-11-1963, G. T. S. 1, 55/4 :
1 $ 178 X 166 mm.
— Congo ou Gabon : 1 Ç 143 X 128 mm.
Cette espèce avait été signalée jusqu’à maintenant de la Mer du Nord à
la Guinée, aux Açores, aux îles du Cap Vert, en Angola (Baia Farta,
12°33'S) ainsi qu’en Méditerranée.
Il n’est d’ailleurs pas certain (cf. Guinot et Ribeiro, 1962) que toutes
les Maja signalées, en Afrique, sous le nom de squinado appartiennent bien
à cette espèce. Sur la côte ouest-africaine ces Maja paraissent peu fré¬
quentes et peu abondantes bien que leur répartition y semble très large.
Maja gollziana D’Oliveira, 1888.
(Fig. 31-32).
Monod, 1956, p. 478, fig. 644-645.
Rossignol, 1962, p. 121.
Matériel examiné. — • Congo, au large de Pointe-Noire, 80 m, chalutage,
vase sableuse, juil. 1958 : 1 Ç ovigère 89 X 78 mm, 1 jjj 92 X 78 mm (spé¬
cimens signalés par Rossignol, 1962).
— - Annobon, 1°26,30,,S-5°35,30,,E, 80 m, faubert, fond dur, 11-12-1965 :
1 carapace abîmée, largeur 17,5 mm.
Cette Maja a déjà été signalée des côtes du Portugal, de la Guinée, du
Nigeria, du Congo et de l’île du Prince.
1. Alors que cette note était sous presse, nous avons reçu le travail de Chace « Decapod
Crustoceans from St. Helena Island, South Atlantic » (1966, Proc. U. S. Nat. Mus., 118,
pp. 622-662, fig. 1-14, pl. 1-2), dans lequel P. cyaneus est signalé à l’île Sainte Hélène.
— 340 —
Physachaeus (?) longipes (Capart, 1951).
Forest et Guinot, 1966, p. 108, fig. 14 a-c.
Matériel examiné. — Dahomey, plateau continental, 35 à 58 m,
drague et chalut, vase et vase sableuse ; juillet et octobre 1963 : 9 exem¬
plaires, 3,6 à 10,2 mm de longueur.
Découverte assez récemment (1951) en Angola, cette espèce a depuis été
signalée en Sénégambie, en Côte d’ivoire, au Ghana et au Congo. Nous
ajoutons à ces pays le Dahomey.
Parthenopidae.
Solenolambrus noordendei (Capart, 1951).
Capart, 1951, p. 108, fig. 37 (sous le nom de Heterocrypta noordendei) .
Monod, 1956, p. 593, fig. 868-870.
Guinot et Ribeiro, 1962, p. 81 (à propos de Heterocrypta maltzani).
Matériel examiné. — Côte d’ivoire : 1 6,6 X 7,0 mm.
— Congo, au large de Pointe-Noire, 4°56'S-11°31'E, 95 m, chalutage,
vase sableuse, 3-9-1965, J. Marteau coll. : 1 £ 8,6 X 9,0 mm.
— Congo, au large de Pointe-Noire, 4°52'S-11°39'E, 70 m, chalutage,
vase, 21-1-1966, J. Marteau coll. : 1 $ 8,7 X 9,1 mm.
Connue du Sénégal et, dans l’hémisphère sud, avec certitude 1, de la
région de Pointe-Noire au Cap Morro (Angola, 10°39'S), cette espèce
n’avait pas encore été signalée en Côte d’ivoire et à moins de 82 m.
Parthenope bouvieri A. Milne Edwards, 1869.
Forest et Guinot, 1966, p. 121.
Matériel examiné. — Congo, baie de Pointe-Noire, 5 à 8 m, filet droit,
sable, 5-5-1965, A. Crosnier coll. : 1 $ 25 X 37 mm.
Cet exemplaire serait le 6e connu de cette espèce qui n’était signalée
jusqu’à maintenant que des îles du Cap Vert, Principe et Sâo Tomé et, sur
le plateau continental, au large de Dakar.
1. Au sujet des exemplaires de Odhner (1923, p. 20) en provenance de Port Alexandre,
cf. Guinot et Ribeiro, 1962, p. 81.
— 341
ANOMURA
Hippidea.
Albuneidae.
Albunea carabus (Linné, 1758).
Monod, 1956, p. 40, fig. 10-14.
Matériel examiné. — Togo, 6°07,N-1°34,E, 26 m, dragage, sable,
5-10-1963, A. Crosnier coll. : 1 ^ 13,9 X 13,1 mm.
— - Dahomey, 6°16'N-2°26'E, 22 m, dragage, sable grossier, 9-10-1963,
A. Crosnier coll. : 1 $ 10,6 X 9,4 mm.
— Dahomey, 6°14'N-2°26'E, 30 m, dragage, sable grossier, 9-10-1963,
A. Crosnier coll. : 1 9 5,4 X 5,0 mm.
— Dahomey, 6°09'20"N-1°52'E, 35 m, dragage, sable et cailloux,
4-10-1963, A. Crosnier coll. : 1 <$ 13,7 X 12,6 mm.
Cette espèce méditerranéenne était jusqu’à maintenant signalée Sur la
cote ouest-africaine, avec doute, de Guinée portugaise et du Liberia et,
avec certitude, uniquement du Ghana.
Paguridea.
Paguridae.
Pagurus gordonae (Forest, 1956).
Forest, 1956, p. 359, fig. 9-14 (sous le nom d’Eupagurus gordonae).
Matériel examiné. — Congo, Pointe-Noire, zone intertidale, A. Cros¬
nier coll. : 2 spécimens.
Cette espèce n’avait été signalée, jusqu’à maintenant, que de la Guinée
et du Ghana.
Diogenes ortholepis Forest, 1961.
Forest, 1961, p. 224, fig. 1-4.
Matériel examiné. — Congo, baie de Pointe-Noire, zone intertidale :
1 spécimen.
Il semble qu’avant la récolte de notre exemplaire, seul le type de celte
espèce, une femelle trouvée en Gambie par 10 mètres de fond, était connu.
— 342
Galatheidea.
Porcellanidae.
Porcellana caparti Chace, 1956.
Chace, 1956, p. 30, fig. 8 A-E.
Rossignol, 1962, p. 128.
Matériel examiné. — Annobon, 1°27'30,,S-5°35'E, 65-120 m, faubert,
fond dur, 11-12-1965, A. Crosnier coll. : 1 4,3 X 4,0 mm.
— Annobon, 1«28'S-5°38'30"E, 80 m, faubert, fond dur, 11-12-1965,
A. Crosnier coll. : 1 $ 3,6 X 3,4 mm.
Signalée jusqu’alors uniquement du sud du Gabon (Nyanga, 3° Lat. S)
au nord de l’Angola (Pte Dandé, 8°30' Lat. S), cette espèce est maintenant
connue d’Annobon ce qui étend légèrement vers le nord son aire de répar¬
tition. Elle paraît fréquenter surtout les fonds durs un peu profonds
{65 à 150 m).
Il existe chez cette espèce une variabilité étonnante, largement fonction
de la taille semble-t-il, de la spinulosité des chélipèdes.
MACRURA
ScYLLARIDEA.
Scyllaridae.
Scyllarus caparti Holthuis.
Holthuis, 1952, p. 14, fig. 4 a-c.
Voss, 1966, p. 19.
Matériel examiné. — Côtes du Togo, 5°58'N-1°17'E, 42-50 m, chalu¬
tage, vase sableuse, 18-10-1963, A. Crosnier coll. : 1 spécimen.
— Côtes du Togo, 6° N — 1°20'E, 45-50 m, chalutage, vase très sableuse,
18-10-1963, A. Crosnier coll. : 2 spécimens.
— - Côtes du Dahomey, 6°11'N-2°12,E, 40-45 m., chalutage, vase sableuse,
oct. 1963, A. Crosnier coll. : 1 spécimen.
— Gabon, pte Panga, 65-70 m, chalutage, 27-5-1960, M. Rossignol
coll. : 2 $.
— Gabon, env. Libreville, 40 m, chalutage, juin 1960, M. Rossignol
coll. : 1 Ç.
— Gabon, 2°38'S-9°30'E, 50 m, chalutage, fond dur à gorgones, 28-11-
1963, A. Crosnier coll. : 1 $ ovigère.
— 343
Connue du Sénégal, de la Côte d’ivoire, du Gabon, du Congo et de l’An¬
gola jusqu’à 9°47' Lat. S, cette espèce n’avait pas encore été signalée au
Dahomey et au Togo.
Sur les fonds chalutables du plateau continental, S. caparti paraît beau¬
coup moins commune que S. posteli Forest.
Caridea.
Alpheidae.
Automate evermanni Rathbun.
Crosnier et Forest, 1966, p. 306, fig. 33.
Matériel examiné. — Congo, devant Kipundji, 5°56'S-12o07'E, 22-
25 m, dragage, vase sableuse, 25-8-1965, A. Crosnier et J. C. Le Guen
coll. : 2 spécimens 13,5 et 24 mm.
Connue de Porto-Rico et de la côte ouest-africaine, cette espèce n’avait
pas été encore signalée au sud de l’île Principe (1°40'N).
Centre O.R.S.T.O.M. de Pointe-Noire.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes) du Muséum
BIBLIOGRAPHIE
Afin de ne pas alourdir outre mesure cette note, nous ne donnons ci-dessous que les réfé¬
rences des travaux cités dans notre texte et non celles de tous ceux que nous avons consultés.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 2, 1967, pp. 345-374.
RECHERCHES PRÉLIMINAIRES
SUR LES GROUPEMENTS NATURELS
CHEZ LES CRUSTACÉS
DÉCAPODES BRACHYOURESK
II. Les anciens genres Micropanope Stimpson
et Medaeus Dana.
Par Danièle GUINOT
Dans cette note comme clans les suivantes, nous nous proposons d’ex¬
poser certains des résultats préliminaires obtenus au cours de notre révision
des Xanthidae sensu Balss, 1957. Nous avons dû, pour cela, dépasser les
limites de cette famille et prendre en considération d’autres groupements
tels que les Parthenopidae, les Goneplacidae, etc.
Suivant la tradition établie par Linné (au moins en ce qui concerne le règne
animal), de nombreux systématiciens se servent dans leur classification des
caractères morphologiques pris dans leur ensemble et ainsi utilisent les différences
et les similitudes superficielles au même rang que les caractères indiquant des
relations profondes. Il est évident qu’avant l’élaboration de la théorie de l’évo¬
lution et de la génétique des populations, il n’v avait pas de raisons particulières
d’attribuer à certains traits morphologiques plus de signification qu’à d’autres.
Un renouveau de cette attitude classique se rencontre dans l’approche strictement
statistique de quelques systématiciens modernes qui veulent classer les unités
taxonomiques en faisant appel au plus grand nombre possible de caractères
quantifiés et en les analysant à l’aide de machines électroniques. Logique et
attrayante à première vue, la méthode nous paraît tout de même discutable,
car accorder la même signification à tous les aspects du phénotype peut masquer
les liens génétiques au lieu de les découvrir. Le recours aux computeurs ne serait
positif, nous semble-t-il, qu’avec la détermination, dans leur programmation,
d’une hiérarchie des caractères. En effet, tous les caractères de l’organisme n’ont
pas la même valeur taxonomique. Ceitains sont très plastiques, variables. Il
s’agit en général des caractères d’une valeur adaptative immédiate. D’autres
sont plus profondément ancrés dans le patrimoine génétique de l’espèce. Telles
sont par exemple les structures des organes de reproduction. Si certains aspects
du phénotype sont délimités par un seul ou par un nombre réduit de gènes, les
autres dépendent de toute une série de gènes divers. Certaines structures molé¬
culaires du code génétique subissent des variations plus difficilement que d’autres.
La signification phylogénétique (et par conséquent l’importance taxonomique)
1. Voir Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 38, n° 5, 1966, pp. 744-762, fig. 1-24 ; n° 6, 1966 (1967),
pp. 828-845, fig. 25-41.
— 346
des caractères est différente parce que la vitesse du processus évolutif n’est pas
la même.
Pour ces raisons, nous avons choisi certains caractères comme critères de
discrimination, convaincue qu’ils sont plus stables et qu’ils ont une signification
phylogénétique particulière. C’est par eux que nous établissons les catégories
supérieures à l’espèce. Apparemment, dans une telle appréciation des caractères,
nous introduisons un élément subjectif. Il en serait ainsi si le recours aux fossiles
ne nous donnait pas la possibilité d’une confirmation objective.
Dans cette perspective, les caractères dont nous nous sommes le plus servie
dans notre recherche des groupements naturels chez les Brachyoures sont princi¬
palement ceux des régions antennulaire, antennaire et orbitaire, de la région
buccale, du plastron sternal et des pléopodes sexuels mâles. Nous avons aban¬
donné l’emploi des caractères concernant certaines particularités morphologiques
qui, sur le plan générique, nous paraissent posséder une valeur taxonomique
réduite ou nulle (par exemple, le caractère cristiforme, épineux ou autre des
pattes ambulatoires ; l’armature du bord antérolatéral ; etc.). Dans une prochaine
publication nous discuterons du choix et de la signification des caractères utilisés.
Nous espérons que notre discussion met en valeur des relations de parenté des
espèces plus que les concordances phénotypiques. Toutefois dans les diagnoses,
nous avons suivi les modèles établis et nous nous sommes exprimée selon les
schémas et les termes de la carcinologie classique.
La famille des Xanthidae établie par Ortmann en 1893 (p. 441) est,
parmi les Brachyoures, celle qui renferme le plus grand nombre d’espèces,
grosso modo entre 950 et 1000, réparties en 140 genres environ (cf. Chace,
1951). Tous les carcinologistes (voir par exemple Monod, 1956, pp. 16-17,
217) sont d’un avis unanime : la systématique des Xanthidae apparaît
comme extrêmement complexe, en raison d’enchaînements graduels qui
empêchent toute définition solide de ses nombreuses catégories génériques.
De plus, on ignore tout ou presque tout de l’origine des Xanthidae. Notre
propos a donc été de faire une révision de la famille à l’échelle mondiale,
selon le vœu émis par Th. Odhnf.h en 1925 : tout d’abord sur un plan de
stricte taxonomie, en essayant de découvrir chez les Xanthidae des groupes
naturels et de donner à ceux-ci une valeur systématique définie à l’aide
d’une diagnose aussi précise, aussi limitative que possible ; ensuite de
trouver les relations entre les différentes catégories, génériques ou autres,
et enfin de chercher les contacts des Xanthidae avec les autres Brachyoures.
Nous avons donc été amenée à délimiter plus étroitement les genres
actuellement reconnus et, par là-même, à créer un certain nombre de
genres nouveaux.
Pour que notre étude soit complète, nous avons dû recourir au matériel
de nombreuses institutions étrangères. Nous adressons nos plus vifs remer¬
ciements au Dr. L. B. Holthuis du Rijksmuseum van Natuurlijke Historié,
Leiden (L. M.) 1 ; au Dr. I. Gordon et au Dr. A. L. Rice du British Muséum,
London (B. M.) ; au Dr. C. B. Goodhart de V University Muséum of Zoology,
Cambridge (Gbr. M.) ; au Dr. T. Wolff de l’ U niversitetets Zoologiske Muséum,
Copenhague (K. M.) ; au Dr. G. Pretzmann du N aturhistorisches Muséum,
1. Les lettres entre parenthèses indiquent pour chaque institution l’abréviation que nous
avons employée tout au long de notre travail. M. P. indique le Muséum d’IIistoire naturelle de
Paris.
347 —
Wien (W. M.) ; au Dr. J. IL Stock du Zôologisch Muséum , Amsterdam
(A. M.) ; au Dr. L. Forcart du Muséum d’ Histoire naturelle, Bâle (Bl. M.) ;
au Dr. A. Capabt de V Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique
(I.R.B.) ; au Dr. E. Popp du Zoologische Sammlung des Bayerischen Staates,
München (M. M.) ; au Dr. G. Hartmann du Zoologisches S taats institut und
Zoologisches Muséum, Ilamburg (H. M.) ; au Dr. J. R. Grindlky du
South African Muséum, Cape Town (S.A..M.) ; au Dr. R. Serène, Unesco
marine animais’ taxonomy expert for South East Asia, et au National
Muséum, Singapore (S. M.) ; au Dr. D. J. G. Griffin de V Australian
Muséum, Sydney (Austr. M.) ; et enfin au Dr. J. S. Garth de YUniversity
of Southern California, Allan Hancock Foundation, Los Angeles (U.S.C.),
qui nous a également communiqué des dessins des pléopodes sexuels
mâles de plusieurs espèces pacifiques.
La plupart des dessins qui illustrent la présente note et les suivantes
sont l’œuvre de M. M. Gaillard ; certains ont été exécutés par M. J.
Rebière qui est aussi l’auteur de nombreuses photographies ; certaines
de ces dernières ont également été effectuées par M. A. Gordon.
Les genres et les espèces précédés d’un astérique n’ont pu être examinés.
La bibliographie paraîtra à la fin de la dernière note de la série portant
le titre « Recherches préliminaires... ».
Remarques sur le genre Micropanope Stimpson, 1871.
Micropanope Stimpson, 1871 a, p. 139.
A. Milne Edwards, 1881, p. 324 (pro parte).
Rathbun, 1930, p. 426 (pro parte).
Cf. Odluicr, 1925, p. 85 ; Monod, 1956, p. 313 ; Guinot, 1964 b,
p. 30.
Historique et remarques taxonomiques. — En 1871 (1871 a, pp. 139,
140), Stimpson a fait connaître, sous le nom de Micropanope, des Crabes
de très petite taille vivant dans les eaux profondes des deux rives du
continent américain. A l’origine, pour Stimpson, les Micropanope, qui
offrent des ressemblances avec les Pilumnus, sont alliées aux Panopeus
mais ne seraient pas vraiment littorales comme ces derniers. L’espèce-
type du genre est Micropanope sculptipes Stimpson, 1871 (p. 140) (cf.
Rathbun, 1930, pp. 426, 428, pl. 178, iig. 1-3), forme en effet sublittorale-
bathvale (env. 130-310 m). Pourtant, la même année, Stimpson (1871 b,
pp. 107, 108) découvre plusieurs autres Micropanope, celles-ci plus littorales.
Dès 1881 (pp. 324-325), A. Milne Edwards remarque que sous le nom de
Micropanope ont certainement été réunies des espèces fort différentes et
appartenant à des groupes génériques distincts. Ce dernier auteur tente
alors de préciser la diagnose du genre et y rattache plusieurs formes nou¬
velles de la région mexicaine. Par la suite, un grand nombre d’espèces
provenant des côtes pacifique et atlantique furent rapportées à Micro¬
panope, principalement par Rathbun : il s’agissait soit d’espèces nou¬
velles, soit d’espèces éliminées des genres Pilumnus, Xanthodes, Xanthias,
— 348
Panopeus, etc., et transférées dans Micropanope (ef. Ratiibun, 1930,
pp. 426-455). Actuellement, il y a environ vingt espèces américaines de
Micropanope, récifales, littorales ou bathyales, toutes de petite taille.
Tel qu’il se présente, formé de ses seuls représentants américains, le genre
Micropanope apparaît comme imprécis, hétérogène et, de fait, plutôt
comme le réceptacle de toutes les petites formes ne rentrant dans aucune
autre division.
Considérons maintenant le cas des Micropanope indo-pacifiques et
ouest-africaines. C’est assez tardivement que l’on a reconnu des repré¬
sentants du genre Micropanope en dehors des eaux américaines. En 1906
(p. 856, fîg. 18 a, b, pl. 9, lig. 13), Ratiibun a décrit une Micropanope
des Hawaï, M. sexlobata. Puis Odhner (1925, p. 85) et Monod (1933 ;
1956, p. 313) ont proposé de rattacher au genre américain plusieurs espèces
de Xanthias Rathbun (= Xanthodes Dana), et ainsi trois espèces ouest-
africaines se sont ajoutées à Micropanope : M. melanodactyla (A. Milne
Edwards, 1867), M. rufopunctata (A. Milne Edwards, 1869), et M. parvula
(A. Milne Edwards, 1869). L’espèce méditerranéenne et est-atlantique
Xantho couchi Rell a aussi été rattachée à Micropanope par Odhner et par
d’autres auteurs, mais Monod (1956, p. 310) la situe plutôt dans Medaeus
Dana aux côtés de M. rouxi (Capart). Deux Xanthias de l’Océan Indien
occidental ont également été rapportés par Odhner ( loc . cil.) à Micropa¬
nope : tout d’abord, X. alcocki Rathbun, 1902 (p. 128, pl. 9, 10 ; 1911,
p. 223) ; ensuite X. tuberculidens Rathbun, 1911 (p. 224, pl. 18, lig. 9) que,
pour sa part, Monod (1956, pp. 309, 310) range dans Medaeus (cf. Guinot,
1964 b, pp. 28-31), mais que Sakai (1965 b, p. 139) replace dans Micropanope.
En 1951 (p. 153, fig. 57, pl. 1, fîg. 14, pl. 3, fig. 17), Capart a signalé sous
le nom de Micropanope rouxi une petite espèce ouest-africaine que Monod
[loc. c.it., p. 312, fig. 384, 385) proposera peu après de rapprocher de
Medaeus. Récemment, Sakai a décrit du Japon une nouvelle espèce de
Micropanope, M. obtusidens Sakai (1965 a, p. 103, fig. 2 c, 3 e, f ; 1965 b,
pp. 138, 139, pl. 70, fig. 1). Enfin, ce même carcinologiste (1965 b, pp. 139,
140) place encore dans Micropanope, d’une part le Xanthodes cumatodes
McGilehrist, 1905, et d’autre part V Iieteropanope granulipes Sakai, 1939
(p. 546, fig. 59) que Serène (1964, p. 185, pl. 16 A) a rapprochée des Gone-
placidae xanthoïdes.
L’examen d’un certain nombre de Micropanope nous a montré qu’elles
constituaient non pas un genre unique mais plusieurs petits groupes
génériques distincts. La définition de Micropanope sensu stricto étant
subordonnée aux caractères morphologiques de son espèce-type, M. sculp-
tipes Stimpson, le genre ne peut plus recevoir que cette dernière et les
espèces étroitement apparentées à celle-ci. Nous présentons brièvement ci-
dessous les divers genres que nous avons été amenée à établir. La douzaine
de « Micropanope » américaines que nous n’avons pu examiner ne sont pas
incluses dans cette révision préliminaire, et leur attribution générique
devra être décidée ultérieurement. La question du Xanthodes cumatodes
et de la Micropanope obtusidens , espèces affines très proches du genre Para-
xanthias Odhner, sera étudiée dans une prochaine note.
349
Signalons dès à présent que, suivant l’idée de Monod ( loc . cit.), nous
groupons dans un même genre, Monodaeus gen. nov., que nous sommes
heureuse de lui dédier, les trois espèces Xantho couchi Bell, Xanthias tuber-
culidens Rathbun, et Micropanope rouxi Capart.
Genre Micropanope Stimpson, 1871, emend.
(Fig. 1, 4)
Le genre Micropanope Stimpson emend. ne reçoit pour l’instant que
l’espèce-type M. sculptipes Stimpson, 1871 (cf. Rathbun, 1930, p. 428,
pl. 178, fig. 1-3 ; Lunz, 1937, p. 13 ; Williams, 1965, p. 193, fig. 175), dont
nous avons examiné plusieurs exemplaires récoltés par la « Silver Bay
Expédition » au long de la côte orientale de Floride (L. M.). Nous avons
également examiné (M. P.) un spécimen mâle, indiqué « type », de M. pugi-
lator A. Milne Edwards, 1881 (p. 326, pl. 54, fig. 1-1 e), qui est synonyme de
M. sculptipes. Pour la M. sculptipes signalée par A. Milne Edwards en
1881 (p. 325, pl. 54, fig. 2-2 c), Rathbun (1898, p. 272 ; 1930, p. 331,
pl. 155, fig. 1, 2) a créé Lophopanopeus distinctus que Menzies (1948,
p. 24) a replacé dans Micropanope.
Il est certain que Micropanope emend. compte encore d’autres espèces,
soit d’autres Micropanope sensu Rathbun que, faute d’avoir pu les
examiner, nous avons dû momentanément laisser de côté, soit des espèces
venues d’autres genres.
La diagnose de Micropanope emend. correspond à la description de
M. sculptipes (cf. fig. 1). Signalons seulement que le premier pléopode
mâle (fig. 4 a-c : sculptipes ) se rapproche du type rencontré chez les
Panopeinae L De plus, comme souvent chez ces derniers, la portion
latérale du sternum (<J) n’est pas cachée par l’abdomen au niveau
du 2e segment. Les affinités de Micropanope seraient donc à chercher
parmi les Panopeinae. Ceux-ci sont pour la plupart des Crabes litto¬
raux habitant les zones vaseuses ; toutefois certains Lophopanopeus
tels ceux signalés par Menzies en 1948 (par exemple L. bellus diegensis
Rathbun) vivent à des profondeurs assez importantes, jusqu’à plus de
150 m. Micropanope sculptipes se trouverait de 15 à 180 m. environ.
L’espèce ouest-atlantique Micropanope lobifrons A. Milne Edwards,
1881 (p. 327, pl. 53, fig. 3, 3 a) (cf. Rathbun, 1930, p. 429, pl. 178, fig. 4-6),
dont nous figurons le premier pléopode d’un spécimen mâle juvénile,
probablement un syntype, provenant de Montserrat (fig. 5 a, b : pl 1 non
complètement différencié), est également un Panopeinae. Elle semble
appartenir à un autre groupement générique, différent, quoique voisin,
1. Sous le nom de Panopeinae nous désignons provisoirement le groupe de genres réunissant
Panopeus H. Milne Edwards, Lophopanopeus Rathbun, Neopanope A. Milne Edwards, etc.
Il ne s’agit donc pas des Panopeinae sensu Ortmann (1893, p. 473) qui, outre Panopeus , com¬
prennent les genres Daira, Actumnus et Lybia (= Melia).
350 —
Fig. 1. — Micropanope sculptipes Stimpson, <$ 5 X 7 mm, « clï E. coast of Florida,
Silver Bay Exp. 1960 ». (L. M. leg.).
Fig. 2. — Gonopanope angusta (Lockington), syntype £ 6,5 X 9 mm d e Xanthodes ? angustus
Lockington, (lolfe de Californie, Port Escondido, W. J. Fischer coll. (W. M.).
Fig. 3. — C-oralliope parvula (A. Milne Edwards), syntype 4,5 X 6,3 mm de Xanthodes
talisniani A. Milne Edwards et Bouvier, Saint Vincent, Le Talisman coll. (M. P.).
— 351 —
de Micropanope. Nous nous proposons donc de revoir la position de plu¬
sieurs t'a.- Micropanope américaines tout comme celle de Micropanope
emend. dans le cadre d’une étude d’ensemble des Panopeinae.
Genre Gonopanope gen. nov.
(Fig. 2, 6, 7)
Nous établissons ce genre pour quelques espèces de Crabes attribuées
à Micropanope non conformes à l’espèce-type, M. sculptipes Stimpson, et
ne pouvant donc entrer dans Micropanope emend., à savoir :
1) Xanthodes ? angustus Lockington, 1877 (1877 c, p. 100) du Golfe
de Californie. Cette espèce a été mise en synonymie (avec réserve) par
Rathbun (cf. 1930, p. 433) avec la * Micropanope latimanus de Stimpson,
1871 (1871 b, p. 107) et avec le * Xanthodes latimanus de Lockington,
1877 (1877 b, p. 31), tous deux de la même région qu’ angustus. Or, nous
avons retrouvé au Musée de Vienne deux syntypes mâles de Xanthodes ?
angustus provenant du matériel récolté par W. J. Fischer (79-1873)
à Port Escondido dans le Golfe de Californie et déterminé par
Lockington. L’examen de deux syntypes (2 $ de 6,5 X 9 mm et
5,6 X 8 mm), dont nous figurons le plus grand (fig. 2), montre qu’il ne
s’agit certainement pas de la même espèce que Micropanope latimanus
Stimpson chez laquelle, contrairement à Xanthodes ? angustus, la colo¬
ration noire du doigt des chélipèdes s’étend sur un tiers de la longueur
de la main et dont les pattes ambulatoires seraient lisses. En ce qui concerne
le Xanthodes latimanus de Lockington, son auteur considérait qu’ angustus
en représentait soit la forme juvénile, auquel cas latimanus Lockington
(= angustus) aurait priorité, soit une variété de petite taille : dans ce
deuxième cas le latimanus de Lockington pourrait bien être, par une
remarquable coïncidence, du reste bien explicable, synonyme de latimanus
Stimpson qui a priorité. En bref, nous sortons Xanthodes? angustus
de la synonymie de Micropanope latimanus Stimpson et nous en faisons
l’espèce-type du genre Gonopanope gcn. nov., sous le nom de G. angusta
(Lockington), compte tenu de l’éventualité d’une identification à latimanus
Lockington et de la priorité de cette dernière. Nous ne pouvons pas déter¬
miner, d’après la seule description, si la Micropanope latimanus de Stimpson
appartient aussi à Gonopanope : en fait, elle nous paraît beaucoup s’ap¬
procher de la Micropanope areolata de Rathbun(cL infra).
2) Micropanope nitida Rathbun, 1898 (cf. Rathbun, 1930, p. 448,
fig. 73, pl. 181, fig. 3, 4 ; Crâne, 1937, p. 71), à moins qu’elle ne soit
synonyme de Gonopanope angusta. Nous avons examiné (M. P.) un petit
cotype femelle, en mauvais état, de nitida, et c’est pourquoi nous ne pou¬
vons établir avec certitude la synonymie nitida — angusta. ni, dans le cas
contraire, la validité de nitida.
3) Micropanope areolata Rathbun, 1898 (cf. Rathbun, 1930, p. 450,
pl. 182, fig. 1, 2 ; Crâne, 1937, p. 71), forme ouest-américaine comme les
précédentes.
— 352
Fig. 4. — Micropanope sculptipes Stimpson, <$ 6 X 8,3 mm, « off E. coast of Florida,
Silver Bay Exp. » : a, pli (X 63) ; b, c, id ., extrémité (x 63).
Fig. 5. — Syntype de Micropanope lobifrons A. Milne Edwards, S juv. 3,8 X 4,7 mm, Mont¬
serrat, Exp. Blake : 1, pli (X 63) ; b, id., extrémité (X 63).
Fig. 6. — Gonopanope angusta (Lockington), syntype <$ 6,5 X 9 mm de Xanthodes ? angustus
Lockington, Golfe de Californie, W. J. Fischer coll. : a, pli (x 38) ; b, id., extrémité
(X 38).
Fig. 7. — Gonopanope areolata (Rathbun), cotype <$ 6 mm de large, Golfe de Californie, Exp.
Albatross : a, pli (X 45) ; b, id., extrémité (X 56).
353 —
4) Et peut-être encore d’autres espèces attribuées à Micropanope ou
même à d’autres genres, notamment de Panopeinae, et qu’une révision
ultérieure permettra de découvrir.
Diagnose et affinités. — Apparence générale lisse ( angusta : fig. 2 ;
nitida ) ou légèrement rugueuse (areolata) ; face dorsale à peine ( angusta ,
nitida) ou peu aréolée {areolata). Cinq dents antéro-latérales, la lre (exor¬
bitaire) petite et formant avec la 2e un lobe faiblement sinueux, la 3e et la
4e pointues, la 5e marquée par une petite encoche à la base de la 4e. Front
très large, plat, avec un bord mince. Orbites placées très latéralement,
larges. Pas de petit lobe intercalaire entre l’article basal antennaire et
l’avancée ptérygostomienne. Crêtes endostomiennes fortes mais ne tou¬
chant pas le bord antérieur du cadre buccal. Plastron sternal dans l’en¬
semble large quoiqu’un peu rétréci vers l’avant ; épisternites avec le bord
externe arrondi, convexe. Abdomen mâle relativement court, très large,
y compris au niveau des deux premiers segments ; le telson nettement trian¬
gulaire. Chélipèdes avec les doigts légèrement creusés en cuiller. PI 1 £
caractéristique, assez court, très puissant, torsadé à son extrémité qui
porte vers l’apex un bouquet de longues soies barbelées (fig. 6 a, b : angusta ;
fig. 7 a, b : areolata).
Par la forme de la carapace, l’emplacement des orbites, la disposition
du bord antéro-latéral, l’habitus général, les Gonopanope rappellent les
Chlorodiella ; cependant nous les croyons plutôt apparentées à certains
Panopeinae (régions antennaire et buccale, plastron sternal, pléopode mâle).
Espèce-type. — Xanthodes ? angustus Lockington, 1877. (Cf. fig. 2).
Distribution géographique et écologie. — Le genre Gonopanope
gen. nov. compterait, pour l’instant, seulement des représentants améri¬
cains : les trois (? deux) espèces qui le composent ne sont connues que des
côtes californiennes, à des profondeurs allant généralement jusqu’à 20 m
mais pouvant atteindre aussi 80 m [nitida), et dans un biotope soit coquil-
lier (cf. Rathbun, 1930, p. 449), soit sablo-vaseux avec des algues (cf.
Crâne, 1937, p. 71).
Genre Coralliope gen. nov.
(Fig. 3, 11)
Nous créons le genre Coralliope gen. nov. pour de très petites formes
jusqu’à présent rapportées à Micropanope, et qui ont des affinités non avec
Micropanope emend. ni avec les Panopeinae mais plutôt avec les Domecia,
les Maldivia, etc. Avec certitude, nous rattachons à Coralliope :
1) Micropanope parvula (A. Milne Edwards, 1869) (cf. Monod, 1956,
p. 317, fig. 393-400), espèce de très petite taille vivant sur la côte ouest-
africaine (du Cap Bojador au Sénégal et îles du Cap Vert) dans un biotope
de sable coquillier, de coraux ou d’algues calcaires. Nous choisissons cette
espèce (fig. 3) comme type de notre nouveau genre.
25
— 354
10
Fig. 8. — Nanocassiope melanodactyla (A. Milne Edwards), <$ 7,5 X 11,5 mm,
Principe, Calypso coll. (M. P.).
Fig. 9. — Nanocassiope alcocki (Rathbun), <$ 4 X 5,8 mm, Seychelles, Searlark Exp.,
Rathbun det. Xanthias alcocki. (Cbr. M.).
Fig. 10. — Microcassiope rufopunctata (A. Milne Edwards), 6,8 X 9,5 mm,
Annobon, Calypso coll. (M. P.).
— 355 —
2) *M. armstrongi Garth, 1948 (p. 43, fig. 3), espèce également très
petite et coraliophile, du littoral pacifique américain (Équateur, Panama).
Dans une prochaine note nous étudierons le cas des trois petites
espèces américaines * Micropanope spinipes A. Milne Edwards, 1880,*
M. barbadensis (Rathbun, 1921) et *M. fraseri Garth, 1946, qui nous
paraissent constituer une unité générique particulière, peut-être proche
de Coralliope.
Diagnose et affinités. — Carapace large, peu aréolée (fig. 3 : parvula).
Bord antéro-latéral armé seulement de trois dents spiniformes corres¬
pondant aux 3e, 4e et 5e dents, cette dernière, bien que plus petite, étant
bien visible ; dent exorbitaire et 2e dent antéro-latérale représentées par
plusieurs tubercules pointus. Front large ; les deux lobes convexes et
granuleux, séparés par une encoche médiane en V et marqués latéralement
par 1-2 granules plus saillants ; petit lobe latéral formé par une simple
indentation du bord. Orbites placées latéralement ; encoches supra-orbi¬
taires peu marquées. Deux profondes encoches latérales Sur le bord anté¬
rieur du cadre buccal, et présence d’un large espace expirateur. Crêtes
endostomiennes marquées et délimitant un canal efférent occupé par la
lacinie de mxpl qui est incurvée et se trouve confinée à la moitié externe
de l’endostome. Doigts du petit chélipède tranchants. Plastron sternal
étroit et allongé, de même que l’abdomen mâle. PI 1 <$ droit ou subdroit
avec, de part et d’autre, de longues Soies apicales (fig. 11 a, b : parvula).
Par certains caractères tels que la forme générale, le bord frontal, l’or¬
nementation de l’ensemble, les épines antéro-latérales, les Coralliope ra-
pellent les Domecia ; les proportions du plastron sternal, la morphologie de
l’abdomen mâle et le pléopode 1 mâle (qui fait penser à celui des Trape-
ziinae et aussi à celui de certaines Thalamita) les éloignent des Pano-
peinae et les rapprochent d’autres petits Xanthidae coralliophiles, ceux
qui constituent les Trapeziinae sensu lato.
Espèce-type. — • Actumnus parvulus A. Milne Edwards, 1869 [= Xan-
thodes talismani A. Milne Edwards et Bouvier, 1898 = Micropanope
parvula (A. Milne Edwards)]. (Cf. fig. 3).
Répartition géographique et écologie. — Atlantique oriental, du
Cap Bojador au Sénégal et îles du Cap Vert (C. parvula) ; Pacifique orien¬
tal : Équateur, Panama (G. armstrongi). Biotope : roches et surtout coraux
ou algues calcaires.
Genre Nanocassiope gen. nov.
(Fig. 8, 9, 12, 13, 14)
Nous établissons ce genre pour y réunir :
1) Micropanope melanodactyla (A. Milne Edwards, 1867), de l’Atlantique
oriental subtropical et tropical, que nous choisissons comme espèce-type
{% 8).
— 356 —
2) Xanthias alcocki Rathbun, 1902 (p. 128, pi. 9, 10; 1911, p. 223),
de l’Océan Indien occidental, qu’OoHNER (1925, p. 85) avait transférée
dans M icropanope (cf. Guinot, 1964 b, pp. 29, 31). Nous avons examiné
les Xanthias alcocki récoltés par la « Sealark-Expedition » et identifiés
par Rathbun en 1911 (Cbr. M.), dont nous figurons l'un d’entre eux
(fig. 9) : l’espèce de Rathbun est congénérique de melanodactyla et égale¬
ment de l’espèce ci-après mentionnée.
3) * Heteropanope granulipes Sakai, 1939 (p. 546, fig. 59), espèce décrite
du Japon (Sagami Bay) que Serène (1964, p. 185, fig. 1, pl. 16, A) a
rattachée aux Goneplacidae xanthoïdes et que, récemment, Sak ai (1965 b,
p. 139, pl. 70, fig. 2) a incorporée à Micropanope. L’ (Heteropanope ?)
granulipes de Serène provient d’Afrique du Sud, au large de Durban
(Expédition Th. Mortensen) : il conviendrait de la comparer soigneuse¬
ment à alcocki qui, géographiquement, en est bien moins éloignée que la
granulipes de Sakai. Du reste, il faudrait aussi, pour confirmation, exa¬
miner le pl 1 des granulipes japonaises. Le fait est que granulipes et
alcocki sont spécifiquement très proches et qu’une comparaison de la
forme de l’Océan Indien occidental et de la forme japonaise (? et sud-
africaine) serait nécessaire pour établir les différences d’ordre spécifique.
4) L’espèce ouest-américaine * Micropanope polita Rathbun, 1983 (cf.
Rathbun, 1930, p. 440, fig. 70, pl. 180, fig. 3, 4; Crâne 1937, p. 71 ;
Garth, 1946, p. 459, pl. 77, fig. 4), qui présente d’étroites affinités avec les
espèces ci-dessus mentionnées et devra sans doute être incluse dans Nano-
cassiope.
Diagnose. — Carapace (fig. 8 : melanodactyla ; fig. 9 : alcocki) large,
relativement peu convexe, distinctement aréolée avec les régions proto¬
gastriques, l’aire mésogastrique, les lobes épigastriques et les aires hépa¬
tiques séparés par des sillons accentués. Sur le bord antéro-latéral, 3e et
4e dents saillantes, surtout la 4e dirigée plus latéralement ; 5e dent plus
( melanodactyla ) ou moins ( alcocki ) développée ; en avant, bord antéro¬
latéral granuleux avec la 2e dent (éloignée de l’angle exorbitaire) dépas¬
sant sous forme d’un petit amas granuleux ou d’un tubercule. Front large,
droit (sauf à l’extrémité externe où il s’infléchit légèrement) et longé par
une forte crête granuleuse. Bord antérieur du cadre buccal avec une nette
^ ig. 11. — Coralliope parrula (A. Milne Edwards), d 4 X 4,5 mm (a) et 2,5 X 3,5 mm (b),
Dakar : a, pli ( X 52) ; b, extrémité ( X 84), d’après Monod, 1956, fig. 397-398.
Fig. 12. — X anocassiope alcocki (Rathbun), <$ 4 X 5,8 mm, Seychelles, Searlark Exp.,
Rathbun det. Xanthias alcocki : a, pli (x 72) ; b, id., extrémité (X 72).
Fig. 13. — Nanocassiope melanodactyla (A. Milne Edwards), S 9 X 12 mm, Gorée : pli,
extrémité (X 76), d’après Monod, 1956, fig. 404.
Fig 14. — X anocassiope granulipes (Sakai), £ 3 X 4,4 mm, au large de Durban :
pli, d’après Serène, 1964, fig. 1 (Heteropanope ? granulipes).
Fig. 15. — Microcassiope rujopunctata (A. Milne Edwards), <$ type de Xanthodes granosus
A. Milne Edwards et Bouvier : pli, extrémité, d’après Monod, 1956, fig. 387.
F ig. 16. — X anoplax xanthiformis (A. Milne Edwards), holotype <$ 8,6 X 12 mm, « off Grenada »,
Exp. Blake : pli (X 28).
Fig. 17-18. — Miersiella haswelli (Miers), syntype $ 6 X 8,5 mm de Medaeus haswelli , New
South Wales, Challenger coll. : 17 a, pli (x 34) ; 17 b, id., extrémité (X 72) ; 18, pl2
(X 34).
— 358 —
échancrure, d’où la présence d’une fente entre ce dernier et les mxp3.
Crêtes endostomiennes incomplètes ; lacinie de mxpl très courte dans le
sens transversal, donc éloignée de la ligne médiane, avec le bord antérieur
incurvé, et s’avançant peu en avant dans l’espace prélabial. Chélipèdes
très inégaux ; la grande pince assez massive et avec des doigts courts, la
petite pince plus grêle avec des doigts à bord tranchant, très allongés,
pointus et croisant largement à l’extrémité. Pattes ambulatoires longues et
grêles. Plastron sternal avec les épisternites offrant un bord latéro-externe
convexe. Abdomen mâle court, large. PI 1 trapu, incurvé et torsadé,
avec des tubercules spiniformes s’étendant sur la moitié de sa longueur et
avec un bouquet apical de longues et fortes soies incurvées (fig. 13 : melano-
dactyla ; fig. 12 a, b : alcocki ; fig. 14 : granulipes de Serène).
Espèce-type. — Xanthodes melanodactylus A. Milne Edwards, 1867.
(Cf. fig- 8).
Répartition géographique et écologie. — Le genre Nanocassiope
aurait donc en melanodactyla un représentant ouest-africain, du Sénégal
à l’Angola, sublittoral et jusqu’à 225 m, vivant dans un biotope d’algues
calcaires ou coquillier, de sable ou même de vase (cf. Forest et Guinot,
1966, p. 83) ; et en polita un représentant américain, de la côte pacifique
(liasse-Californie et Galapagos). Deux espèces seraient indo-pacifiques :
N. alcocki, connu de l’Océan Indien occidental (Maldives, Saya de Malha,
Providence, îles Amirantes, Seychelles) ; et N. granulipes, du Japon (et
peut-être de Durban, cf. supra).
Gsenre Microcassiope gen. nov.
(Fig. 10, 15)
Dans ce nouveau genre entrent des espèces atlantiques et est-pacifiques,
à savoir :
1) Micropanope rufopunctata (A. Milne Edwards, 1869), espèce est-
atlantique (Açores, îles du Cap Vert, Sâo Tomé, côte ouest-africaine, etc.)
et de Méditerranée orientale (A anthias granosus Balss, 1936, p. 38) (cf.
Monod, 1956, p. 313, fig. 386-392 ; Hoi.thuis et Gottlieb, 1958, p. 94,
fig. 15).
2) Micropanope xantusii xantusii. (Stimpson, 1871), espèce est-pacifique
(du Golfe de Californie à T Equateur ; Galapagos; île Clarion; île Clip-
perton) (cf. Rathbun, 1930, p. 438, pi. 179, fig. 1-4 ; Crâne, 1937, p. 72 ;
1947, p. 80 ; Garth, 1946, p. 457, pl. 77, fig. 6 ; 1948, p. 42 ; 1961. p. 150 ;
1965, p. 21).
3) Micropanope xantusii taboguillensis Rathbun, 1907, de l’île Taboga,
Panama (cf. Rathbun, 1930, p. 439, fig. 69 a, b, pl. 179, fig. 5, 6 ; Garth,
1948, p. 43), forme qu’il faudrait peut-être placer dans la synonymie de
xantusii xantusii.
Diagnose. — Carapace (fig. 10 : rufopunctata) moins élargie et plus
bombée que chez Nanocassiope (cf. fig. 8, 9), et en avant infléchie vers
— 359
le bas. Le front est bien plus étroit et un peu plus saillant que chez Nano-
cassiope ; il est aussi plus sinueux et n’apparaît pas sous forme d’une double
crête granuleuse car il y a en arrière plusieurs lignes granuleuses et non
une rangée bien nette comme chez Nanocassiope. Dans la région antérieure,
lobulation apparente. Bord antéro-latéral comme chez Nanocassiope
mais avec les 4 dents se présentant sous forme de lobes obtus et granuleux
dirigés vers l’avant. Le bourrelet qui limite en avant l’endostome est peu
développé et ne forme pratiquement pas d’encoche dans la partie latérale.
Lacinie de mxpl un peu plus allongée transversalement que chez Nano¬
cassiope. Chélipèdes inégaux comme chez Nanocassiope, mais doigts de la
petite pince moins longs et moins recourbés à l’extrémité. Pattes ambu¬
latoires plus courtes que chez Nanocassiope. Plastron sternal comme chez
Nanocassiope à l’exception des épisternites qui offrent un bord latéro-
externe non pas convexe mais droit. Segments 1 et 2 de l’abdomen $ plus
étroits que chez Nanocassiope. PI 1 ^ incurvé, avec d’un côté des tuber¬
cules s’étendant sur la plus grande partie de sa longueur ; vers l’apex,
des soies en crochet passant à des soies non recourbées sur le bord (fig. 15 :
rufopunctatà).
Espèce-type. — • Xanthodes rufopunctatus A. Milne Edwards, 1869.
(Cf. fig. 10).
Répartition géographique et écologie. — - L’espèce-type du genre
Microcassiope offre une répartition est-atlantique et méditerranéenne,
dans un biotope rocheux, d’algues calcaires ou coralligène, jusqu’à 45 m :
M. rufopunctata (cf. Forest et Guinot, 1966, p. 81) est une forme princi¬
palement insulaire (Canaries, Madère, Açores, Cap Vert, Sâo Tomé,
Principe, Annobon) mais également présente sur le plateau continental
(Gold Coast, Rio de Oro, lagune d’Abidjan). Les deux autres représentants
du genre sont est-pacifiques. M. xantusii xantusii s’étend de la Basse-
Californie à l’Équateur et habite aussi les Galapagos, l’île Clarion et l’ile
Clipperton (dans cette dernière localité, Garth, 1965, p. 22, observe de
petites différences qu’il met en rapport avec un léger endémisme) : elle
serait un habitant commun, quoique non exclusif, des colonies de Pocil-
lopora et on la trouve accidentellement jusqu’à 40 m de profondeur,
M. xantusii taboguillensis serait une forme insulaire de la Baie de Panama,
vivant en eau très peu profonde et également coralliophile.
Genre Miersiella gen. nov.
(Fig. 17, 18, 19, 20)
Nous créons ce nouveau genre, que nous dédions à E. J. Miers, pour
une seule espèce, très controversée, Medaeus haswelli Miers, 1886 (p. 117,
pl. 11, fig. 2-2c). Considérée par Miers ainsi que par McNeill (1953, p. 94,
pl. 7, fig. 3, 4) comme un Xanthidae du genre Medaeus, et par Calman
(1911, pp. 546-550, fig. 1) comme un Xanthias, cette espèce a été placée
par Balss (1922 b, p. 120) dans le genre Platypilumnus, aux côtés de
P. gracilipes Wood-Mason, c’est-à-dire parmi les Geryonidae.
— 360 —
Nous avons examiné un syntype récolté par le « Challenger » en Australie
(New South Wales, Twofold Bay) et conservé au British Muséum : c’est
un petit mâle en mauvais état mesurant 6 X 8,5 mm (fig. 19). L’espèce
de Miers qui n’est nullement un Geryonidae et qui appartient bien aux
Xanthidae, nous paraît ne pouvoir entrer ni dans Medaeus ni dans Xan-
thias. Sa place est plutôt vers certaines Micropanope non emend., et plus
précisément près de notre nouveau genre Nanocassiope c’est-à-dire de
N. melanodactyla , N. alcocki, etc.
Diagnose. — Carapace (fig. 19) transverse, assez plate comme chez
Nanocassiope. Régions de la face dorsale délimitées par des sillons bien
marqués, en particulier les aires gastriques : en arrière de 3 M, 4 M est
distinctement dessinée, et il y a dans la région postérieure deux sillons
divergents qui délimitent une vaste aire intestinale. Le bord antéro¬
latéral porte seulement trois dents : l’angle exorbitaire est inerme, la
2e dent (homologue de celle existant chez Nanocassiope , Microcassiope ,
etc.) est absente, et seule la 3e, les 4e et 5e (celles-ci sont rapprochées)
dents sont présentes. L’espace entre l’angle orbitaire externe et la première
dent est régulièrement granuleux ; le bord latéral, marqué par une rangée
de granules, rejoint un point situé juste en arrière et en dessous de l’angle
exorbitaire. Front (incomplet sur le syntype examiné et figuré) large,
assez peu proéminent, légèrement sillonné longitudinalement et divisé
en deux lobes par une petite fissure médiane. Orbites ovales, légèrement
obliques. Segment basal antennaire assez long, atteignant juste la saillie
frontale inférieure. Bord antérieur du cadre buccal avec une échancrure
obsolète. Mxp3 avec l’angle antéro-externe du mérus proéminent et un
exopodite large. Chélipèdes relativement allongés, inégaux, avec une petite
pince plus grêle munie de doigts longs et se croisant notablement à l’extré¬
mité ; bord des doigts tranchant et garni de petites dents triangulaires
disposées en quinquonce. Pattes ambulatoires longues et grêles. Plastron
sternal (fig. 20) plus large que chez Nanocassiope. Abdomen $ court.
PI 1 $ très puissant, incurvé et d’un côté orné de granules sur toute sa
longueur (fig. 17 a, b) ; pl 2 (fig. 18).
Espèce-type. — Medaeus haswelli Miers, 1886. (Cf. fig. 17-20).
Synonymie de Medaeus haswelli et répartition géographique.
Medaeus haswelli Miers, 1886, p. 117, pl. 11, fig. 2-2c : Australie (New South
Wales) .
Xanthias haswelli, Caïman, 1911, pp. 546-550, fig. 1 : île Chrislmas (Océan
Indien).
Platypilumnus haswelli, Balss, 1922 b, p. 120 : Japon (Sagamibai).
Medaeus haswelli, McNeill, 1953, p. 94, pl. 7, fig. 3, 4 : New South Wales.
Nous renvoyons aux auteurs cités pour les petites différences d’ordre
spécifique observées entre les divers échantillons. Signalons seulement
que Miers ( loc . cit., pl. 11, fig. 2) a omis de figurer sur la face dorsale la
région 4M, bien visible sur le syntype (fig. 19), différence du reste signalée
par Balss (loc. cit.). Le spécimen femelle de Calman (loc. cit.), sur lequel
est fixé un Hydroïde épizoïque, est indiqué comme présentant des dents
361
Fig. 19 et 20. — Miersiella hasweüi (Miers), svntype 6 X 8,5 mm de Medaeus haswelli ,
New South Wales, Challenger coll. (B. M.) : 19, carapace ; 20, plastron sternal (X 6,4).
Fig. 21 et 22. — Région antéro-ventrale de la carapace : 21, Medaeops neglectus (Balss), ç? 1 1
X 16,2 mm, Tamatave, Balss det. Medaeus granulosus (X 6,4) ; 22, Monodaeus couchi
(Bell), (J 18 X 27 mm, Catalogne, Zariquiey coll. (X 4).
Fig. 23 et 24. — Rapports de l’abdomen $ et du sternum au niveau de la coxa de p5 : 23,
Monodaeus couchi (Bell) ; 24, Monodaeus rouxi (Capart). (c : coxa de p5 ; st : sternite ; 1, 2, 3 :
segments abdominaux 1-2-3).
Fig. 25. — Paramedaeus simplex (A. Milne Edwards), çj 13 X 19 mm, île Maurice,
Th. Mortensen Exp. : plastron sternal (X 3,6).
antéro-latérales et une granulation relativement peu développées. Les
échantillons topotypiques bien figurés par McNeill ( loc . cit., pl. 7, fig. 3, 4)
offrent par contre une granulation fine mais abondante ; sur la grande
pince du syntype, la granulation couvre toute la surface (ce que Miers,
loc. cit., pl. 11, fig. 2 b, n’a pas figuré) mais est atténuée dans la partie
inférieure comme on le voit sur la figure de McNeill (loc. cit., pl. 7, fig. 4).
Miersiella haswelli offrirait la répartition suivante : Océan Indien
oriental (île Ghristmas) ; Australie sud-orientale ; Japon. Ce serait une
forme d’eau profonde de 80 à 270 m environ.
Genre Nanoplax gen. nov.
(Fig. 16)
Comme espèce-type de Nanoplax gen nov. nous choisissons Micro-
panope xanthiformis (A. Milne Edwards 1880) (1881, p. 353, pl. 53, fig.
4-4 b), à l’origine décrite comme Panopeus puis transférée dans Micro-
panope par Ratiibun (cf. 1930, p. 442, pl. 180, fig. 7-8 ; Lunz, 1937, p. 13 ;
Williams, 1965, p. 193, fig. 176, 183 I). Cette espèce, répartie de la Caroline
du Nord au Brésil, diffère des autres Micropanope des auteurs par plusieurs
caractères d’ordre générique.
Diagnose et affinités. — Carapace beaucoup plus large que longue,
hexagonale, convexe antéro-postérieurement. Aréolations bien marquées.
Bord antéro-latéral arqué, portant 5 dents : la lre, exorbitaire, petite ;
la 2e en forme de lobe et séparée de la précédente par une échancrure peu
profonde ; la 3e forte et triangulaire ; la 4e plus spiniforme ; la 5e petite
et aiguë. Front assez avancé, légèrement défléchi ; lobes convexes séparés
du bord orbitaire par un sillon. Orbites transversales, allongées. Flagelle
antennaire assez long ; une pièce intercalaire entre le segment basal anten-
naire et l’avancée du bord ptérygostomien. Cadre buccal s’élargissant
antérieurement et avec une nette encoche sur son bord antérieur. Lacinie
de mxpl petite mais remontant très en avant et incurvée. Mérus de mxp3
saillant à l’angle antéro-externe ; exopodite massif, large, plutôt court.
Chélipèdes assez forts, inégaux ; carpe de forme quadrilatère ; doigts
allongées. Pattes ambulatoires allongées. Plastron sternal très large, déprimé
au niveau des pl. Abdomen assez court ; 3e segment couvrant le Sternum,
mais 2e segment un peu plus étroit que le sternum qui, de ce fait, est par¬
tiellement quoique faiblement visible. Pléopode 1 mâle puissant, torsadé
avec une large ouverture apicale et une importante ornementation de soies
spiniformes dirigées vers l’arrière (fig. 16).
Nanoplax xanthiformis ressemble plus à certains Goneplacidae Priono-
placinae sensu Balss, 1957, qu’aux Xanthidae. En ce qui concerne les
rapports de l’abdomen et du sternum, Nanoplax se trouve à un stade
évolutif plus précoce que le genre Pseudorhombila H. Milne Edwards
(nous avons examiné P. quadridentata) et offre la même organisation que
la Micropanope rouxi de Capart (cf. p. 372, fig. 24). Les caractères
— 363 —
des orbites et de la région buccale, les proportions du plastron sternal, la
forme des pinces et la structure du pl 1 $ l’apparentent aux formes telles
que Pseudorhombila.
Espèce-type. — Panopeus xanthiformis A. Milne Edwards, 1880.
Répartition géographique et écologie. — Atlantique oriental, de
la Caroline du Nord au Brésil, de 15 à près de 340 m, sur fonds rocheux,
coquillier ou coralligène.
Remarques sur le genre Medaeus Dana, 1851.
Le genre Medaeus Dana, 1851, auquel sont actuellement rattachées
un grand nombre de formes, réunit en fait des espèces fort différentes et
appartenant à des groupes génériques distincts. C’est pourquoi nous
proposons de le scinder en plusieurs petits genres répondant chacun à une
diagnose plus étroite. L’espèce-type étant M. ornatus Dana, 1852, le nom
de Medaeus Dana ne doit donc plus s’appliquer qu’au genre incluant cette
espèce et ses alliées.
Genre Medaeus Dana, 1851, emend.
(Fig. 26, 38, 39)
Pour l’instant nous ne considérons comme des Medaeus sensu restr.
que M. ornatus Dana, 1852 (1852 a, p. 76 ; 1852 b, p. 182 ; 1855, pl. 9,
fig. 1 a-g ; cf. Edmondson, 1962, p. 235, fig. 5 f ; Guinot, 1962 b, p. 19),
et M. elegans A. Milne Edwards, 1867 (p. 270 ; 1873 a, p. 211, pl. 8, fig. 1 ;
cf. Edmondson, 1962, p. 236, fig. 4e, 6a ; Guinot, 1962 b, p. 18). Nous
figurons ici M. ornatus (fig. 26).
Bien reconnaissable aux caractères de la lobulation de la carapace,
avec 4 M bien distincte et une région cardiaque saillant sous forme d’une
sorte de ride qui s’étend un peu sur les régions branchiales, Medaeus
emend. se distingue en outre par un plastron sternal relativement étroit en
avant, un abdomen mâle assez long, un pl 1 $ plutôt grêle et allongé,
effilé à l’extrémité et muni de longues soies (fig. 39 : ornatus ; fig. 38 :
elegans ), un épistome bien développé, l’endopodite de mxpl avec une
lacinie plutôt petite. Certains de ces caractères rappellent ceux des deux
« Medaeus » américains ( spinimanus , lobipes ) que nous séparons plus loin
sous le nom d ' Edwardsium gen. nov. (cf. p. 365).
Ainsi amendé (mais il recevra certainement d’autres espèces par la
suite), Medaeus ne serait donc connu que de l’Océan Pacifique occidental
et central : M. elegans a été signalé en Nouvelle-Calédonie, aux îles Gilbert,
aux Hawaï, à l’île Océan ; M. ornatus habite les eaux hawaïennes, mais il
est également présent au nord de l’Australie, dans la mer d’Arafura
(d’après 4 spécimens, B assett-Smith coll., B. M.).
Fin. 2fi. — M (•riant. ? arnatus Dana, $ 8 x II mm, llonolulu, Th. Mortensen coll. (K. M.).
Fin. 27. — lïdwan’s' tint loti/ies (llalhlmn), 8 X II mm, ( îalapagos, île Albemarle, Exp. Yelero III, Garth <let. Medaeuslobipes. (U.S.N.M.).
Fin. 28. — hriwfir. 'sir ;*• rrosslanrii (Finnogran), A fi. 5 X 9,8 mm Cînlnpaeos. Exp. Valero III. Garth dot. Artaea crosslandi. (TT. S. N. M. h
364
— 365 —
Genre Edwardsium gen. nov.
(Fig. 27-29, 34-36)
Le genre Edwardsium gen. nov. reçoit deux Medaeus américains et un
Xanthias, également américain, à savoir :
1) Medaeus spinimanus (H. Milne Edwards, 1834) de la côte atlantique
(cf. Rathbun, 1930, p. 274, pl. 113 ; Holthuis, 1959, p. 207), que nous
choisissons comme espèce-type du nouveau genre. Nous en donnons une
figure (fig. 291.
2) Medaeus lobipes Rathbun, 1898, du littoral pacifique et des Gala¬
pagos (cf. Rathbun, ibid., p. 275, pl. 114 ; Crâne, 1937, p. 70 ; Garth,
1946, p. 442, pl. 77, fig. 2). Nous le figurons ici (fig. 27).
3) Xanthias crosslandi Finnegan, 1931, des Galapagos, que Garth
(1946, pp. 436, 437, pl. 56, fig. 1-4) a rattaché au genre Actaea. Cf. fig. 28.
Une prochaine étude nous permettra de décider du sort d’ Actaea angusta
Rathbun, 1898 (cf. Rathbun, loc. cit., p. 256, fig. 42, pl. 104, fig. 7, 8 ;
Garth, 1946, p. 433, pl. 75, fig. 1, 2), endémique, semble-t-il, des
Galapagos.
L’appartenance générique de V Actaea considérée comme l’ana¬
logue atlantique A’ angusta, * A. bifrons Rathbun, 1898 (cf. Rathbun,
loc. cit., p. 255, fig. 41, pl. 104, fig. 3-6), sera envisagée ultérieurement.
Diagnose et affinités. — Le genre Edwardsium offre une carapace
relativement étroite et de forme plus ou moins subcirculaire chez le jeune,
notablement élargie chez les grands spécimens, avec des régions bien
définies, même dans la partie postérieure de la face dorsale, et saillantes.
Bord antéro-latéral long et découpé en quatre dents tuberculiformes. Front
légèrement défléchi, bilobé. Bord antérieur du cadre buccal formant un
rebord mince qui saille fortement au niveau de la ligne médiane ; lacinie de
mxpl allongée transversalement et ne s’avançant guère dans l’espace
prélabial ; bord antérieur du mérus de mxp3 avec une profonde encoche.
Chélipèdes inégaux, avec des doigts assez courts et épais. Sternum rela¬
tivement étroit. Pl 1 q trapu, demeurant large vers son extrémité, et avec
de longues soies apicales disposées sur deux bords (fig. 34 a, b : spini¬
manus ; fig. 35 : lobipes ; fig. 36 : crosslandi).
Ce n’est pas sans hésitations que nous avons séparé de Medaeus emend.
les espèces qui constituent notre genre Edwardsium. En effet, les deux
genres sont très proches, le deuxième paraissant représenter en quelque
sorte « l’équivalent » américain du premier qui est indo-pacifique. Cette
séparation, qui peut sembler discutable, se justifie tout d’abord par l’exis¬
tence de différences réelles, constantes, et aussi par la nécessité d’établir
pour Medaeus emend. une diagnose des plus précises, étroite, ce qui
pourrait permettre dorénavant d’éviter l’entrée dans ce genre d’espèces
diverses sans rapports avec l’espèce-type (o rnatus) et n’appartenant donc-
pas à Medaeus.
— 366 —
Edwardsium se distingue surtout de Medaeus emend. par les mxp3
qui, en avant, sont plus écartés et laissent un espace entre eux et le bord
du cadre buccal ; par le mérus de mxp3 qui se caractérise par la saillie
antéro-externe, l’échancrure sur le bord antérieur et la profonde encoche
à angle droit pour l’insertion du palpe, et qui au contraire chez Medaeus
présente un contour régulier et est moins large ; par la lacinie de mxpl
qui est plus allongée transversalement ; par l’abdomen mâle qui ne s’élargit
pas fortement au niveau de l’articulation des segments 6-7 comme c’est le
cas chez Medaeus ; par le pl 1 qui, moins incurvé, est arrondi à l’extré¬
mité et porte de longues soies insérées non pas longitudinalement, mais
distalement sur deux bords. On peut noter aussi que chez Edwardsium
les deux dernières dents antéro-latérales sont moins rapprochées que chez
Medaeus, la dernière étant placée plus en arrière sur le bord antéro-latéral
de la carapace, lequel paraît comme se continuer sur la face dorsale, dans
la région branchiale ; de plus, chez Edwardsium la région cardio-intestinale
est plus arrondie que chez Medaeus et il n’y a pas de sillon entre 2R et
3R. Enfin, Edwardsium se caractérise par une coaptation, assez accentuée
chez les grands spécimens, des chélipèdes et de la carapace.
A maints égards (lobulation, bord antéro-latéral, pl 1 <$, etc.), Edward¬
sium se rapproche du genre indo-pacifique Euxanthus et également du
genre Carpoporus Stimpson. En fait, c’est aussi vers ces derniers genres et
leurs alliés qu’il faut chercher les affinités A' Edwardsium.
Espèce-type. — ■ Cancer spinimanus H. Milne Edwards, 1834.
Distribution. — Le genre Edwardsium serait donc exclusivement dis¬
tribué sur les côtes américaines, atlantique et pacifique. 11 est intéressant
de noter que Garth (1946, p. 443) signale aux Galapagos pour lobipes et
crosslandi les mêmes stations de capture, ce qui laisse supposer une même
écologie pour ces deux formes. Rappelons aussi que crosslandi serait
endémique des Galapagos.
Genre Medaeops gen. nov.
(Fig. 21, 31, 33, 40-42)
Nous établissons ce nouveau genre tout d’abord pour deux espèces
indo-pacifiques jusqu’à présent rangées dans Medaeus Dana, à savoir :
1) Medaeus granulosus (Haswell, 1882) (cf. Gordon, 1931, p. 543, fig. 19,
22 A) dont sont synonymes Xantho macgillivrayi Miers, 1884 (p. 211,
pl. 20, fig. C), Lophopanopeus japonicus Rathbun, 1898, et Lophoxanthus
erosus Parisi, 1916 (p. 181, fig. 4 ; Menzies, 1948, p. 21, pl. 4, fig. 33).
Quant au Lophozozymus ( Lophoxanthus ) bellus var. leucomanus Miers,
1886 (nec Lockington), p. 115, pl. 11, fig. 1, il serait synonyme soit de
granulosus soit plus probablement — comme l’indique Sakai (1965 b ,
p. 134) — du Medaeus noelensis de Ward. Les localités certaines de granu¬
losus seraient l’Australie, le Japon, les côtes de Chine.
2) Xantho neglectus Balss, 1922 (1922 a, p. 6 ; 1924, p. 9) dont sont syno¬
nymes : a) le Xantho distinguendus (non de Haan) de plusieurs auteurs.
— 367 —
notamment de Heller (1861 b, p. 323), d’ÀLcocK (1898, p. 113, ? pro
parte), de Nobili (1906 a, p. 239), de Laurie (1906, p. 401), de Klun-
zinger (1913, p. 200, pro parte, pi. 3, fig. 1), de Stebbing (1918, p. 51).
(Cf. Forest et Guinot, 1961, p. 56) ; b) le Medaeus distinguendus (non de
Haan) de quelques auteurs (sans doute celui d’HENDERSON, 1893, p. 359) ;
c) le Medaeus granulosus (non Haswell) de Balss (1934 b, p. 507, pro
parte ; cf. Forest et Guinot1, loc. cit., p. 56), de Monod (1938, p. 127,
fig. 17 A), de Barnard (1950, p. 219, fig. 41 a, 42 a, b), et vraisemblable¬
ment celui de Stephensen (1945, p. 148, fig. 37 A-B). Le Xantho neglectus
de Chopra et Das (1937, p. 397) est peut-être bien l’espèce de Balss mais
il faudrait cependant le vérifier. Nous ne pouvons pas non plus nous pro¬
noncer Sur l’identité du Medaeus granulosus de Chhapgar (1957, p. 430,
P1 *- 9> fig- g, i)-
Les deux espèces granulosus et neglectus (fig. 31) ont été confondues
(en même temps que mal séparées d’une troisième espèce, le Xantho
distinguendus de Haan) du fait de leurs étroites ressemblances. Un bon
caractère de discrimination réside dans les pattes ambulatoires : chez
granulosus, elles sont plus trapues et le bord du mérus est nettement
cristiforme.
3) Une espèce nouvelle, M. edwardsi sp. nov. Nous proposons ce nom
pour un spécimen mâle (que nous choisissons comme holotype ; cf. fig. 33)
de la collection sèche du Muséum de Paris portant l’étiquette « Xanthodes
spinosus 2 H. Milne Edwards, M. Dussumier, côte de Malabar » ; ce nom
ne semble pas avoir été publié. Nous possédons un deuxième exemplaire
de l’espèce, qui se trouvait parmi les indéterminés du Muséum et qui
provient probablement de Madagascar.
Diagnose et affinités. — Genre proche de Monodaeus gen. nov.
(cf. p. 372). Il en diffère par divers caractères en particulier par la face
dorsale, plus plate et aux régions moins saillantes, par l’article basal
antennaire (fig. 21 : neglectus) qui du côté externe s’avance dans l’étroit
hiatus orbitaire et qui est plus allongé, par les atennules plus courtes,
par le mérus de mxp3 qui n’offre pas de saillie à l’angle antéro-externe,
par la lacinie de l’endopodite de mxpl qui est petite et n’occupe qu’une
assez faible partie de l’endostome. On peut ajouter que chez Medaeops
le front est plus étroit, les doigts du grand chélipède sont relativement
peu allongés, les pattes ambulatoires sont assez courtes, le plastron sternal
n’est pas bombé au niveau des pl. Le pl 1 (fig. 40 : granulosus ; fig. 41 :
neglectus ; fig. 42 : edwardsi ), qui montre un début de torsion, est trapu,
avec des tubercules couvrant une grande partie de l’appendice et avec de
longues soies subterminales.
1. Nous avons figuré (Forest et Guinot, 1961, fig. 45 a, b, pl. 1, fig. 2) la carapace et les
pléopodes sexuels d’un « granulosus » de Madagascar déterminé par Balss (1934 b, p. 507).
Il s’agissait en réalité non de granulosus mais de neglectus ; la répartition que nous indiquons
(ibid.y p. 59) est inexacte, les références à la Mer Rouge et à l’Afrique du Sud correspondant à
neglectus.
2. Il existe bien un Xantho spinosus Hess, 1865 (p. 132, pl. 6, fig. 3), d’Australie, mais il a
été mis en synonymie avec Actaea peroni (H. Milne Edwards, 1834) ; cf. Alcock, 1898, p. 150.
Fig. 30. — Monodaeus tuberculidens (Rathbun), J 17 X 23,5 mm, La Réunion, Guezé coll.
Ftg. 31. — Medaeons nealextus. A 11 X 16.2 mm. Tamatavo. Balss dot. Medaeus sranulnsus.
368
369 —
C’est après beaucoup de réflexion que nous avons séparé Medaeops
de Monodaeus. Cependant le faciès particulier des Monodaeus, avec leurs
pattes ambulatoires allongées, leurs deux pinces étroites prolongées par des
doigts minces, longs et incurvés, leurs mxp3 dilatés à l’angle antéro-externe,
etc., distingue bien ce genre et nous a amenée à le séparer (voir p. 372 nos
remarques sur les tendances « catométopiennes » de Monodaeus ). Dans
le genre Medaeops, c’est M. edwardsi qui serait le plus proche de Mono¬
daeus.
Espèce-type. — Leptodius granulosus Haswell, 1882 (cf. 1882 b, p. 61).
Distribution géographique. — Indo-Pacifique jusqu’au Japon et à
l’Australie.
Medaeops edwardsi sp. nov.
(Fig. 33, 42)
Matériel examiné. — Holotype, 16,5 X 25 mm, étiqueté « Xan-
thodes spinosus H. Milne Edwards » (nomen manuscr.), côte de Malabar,
M. Dussumier coll. (M. P.). (Fig. 33).
Paratype, Ç 17 X 25,5 mm, ? Madagascar (M. P.).
Diagnose. — Espèce d’assez grande taille. Carapace (fig. 33) plate
et même déprimée, infléchie dans la région antérieure. Face dorsale pré¬
sentant la même lobulation que Medaeops granulosus et M. neglectus
(fig. 31) et ornée de reliefs obliques granuleux, surmontés d’un tomentum
extrêmement court. Bord antéro-latéral non denté mais formé de quatre
lobes denticulés séparés par de profondes fissures qui se prolongent par des
sillons sur la face dorsale, le premier de ces lobes étant plus long que les
suivants. Front étroit et saillant, avec une profonde et étroite
échancrure médiane. Orbites petites, resserrées. Régions antennaire et
buccale conformées comme chez granulosus et neglectus (fig. 21). Chéli-
pèdes inégaux, couverts de granules arrondis et plats, atténués, se groupant
localement en plages ; tomentum de poils ras formant un réseau. Pattes
ambulatoires assez allongées (en particulier le mérus), cylindriques et sans
carènes, lisses, seulement tomenteuses, le tomentum devenant très épais
sur le bord supérieur. Plastron sternal large ; abdomen court. PI 1
(fig. 42) très trapu, arrondi à l’extrémité, du type rencontré chez granu¬
losus (fig. 40) et neglectus (fig. 41), mais plus proche encore de l’appendice
sexuel mâle de Monodaeus rouxi (cf. Guinot et Ribeiro, 1962, fig. 26 a,
26 b).
Genre Monodaeus gen. nov.
(Fig. 22-24, 30, 32, 37)
A ce genre, très proche de Medaeops gen. nov., nous rattachons
trois espèces de l’Atlantique oriental et une espèce de l’Océan Indien
occidental, à savoir :
26
— 371 —
1) Xantho couchi Bell in Couch, 1851 (= Xantho luberculata Bell, 1852),
espèce méditerranéenne et atlantique attribuée à Xantho, à Xanthias,
à Micropanope, à Medaeus (cf. Monod, 1956, pp. 310-312, fig. 383, 877,
878). Nous la choisissons comme espèce-type de Monodaeus gen. nov.
Nous la figurons ici (fig. 32).
2) Micropanope rouxi Capart, 1951, que Monod ( ibid ., pp. 312-313,
fig. 384, 385) a aussi rapportée à Medaeus, donc placée près de couchi.
Espèce ouest-africaine.
3) Medaeus rectifrons Crosnier, 1967, espèce également ouest-africaine.
4) Enfin une espèce de la côte sud-africaine et des îles du sud de l’Océan
Indien occidental 1, également très controversée et qui est en fait très
proche de couchi : Xanthias tuberculidens Rathbun, 1911 (p. 224, pl. 18,
fig. 9), laissé dans Xanthias par Barnard (1950, p. 243, fig. 44 e, f), considéré
comme une Micropanope par Odhner (1925, p. 85) et par Sakai (1965 b,
p. 139), mais placé dans Medaeus près de couchi par Monod ( loc . cit., p. 310,
note, p. 311). Nous en figurons ici (fig. 30) un spécimen provenant de La
Réunion (250-300 m, GuÉzÉ col!. 1966).
Diagnose et affinités. — Ce genre, dont les représentants vivent
dans des eaux relativement profondes, se caractérise par ses appendices
thoraciques allongés.
Carapace plus ( couchi : fig. 32 ; tuberculidens : fig. 30 ; rectifrons) ou
moins (rouxi) lobulée, armée de quatre dents antéro-latérales. Article
basal antennaire court et trapu touchant juste le front (fig. 22 : couchi).
Portion centrale du bord antérieur du cadre buccal formant une petite
muraille saillante. Mérus de l’endopodite de mxp3 fortement proéminent
à son angle antéro-externe. Lacinie de mxpl bien développée. En avant de
l’abdomen, qui est très court, plastron sternal profondément divisé par un
sillon médian en deux zones bombées. Légère tendance catométopienne
dans les rapports du 2e segment abdominal (<^) avec le sternite thoracique
1. Le Xanthias tuberculidens signalé du Japon par Yokoya (1933, p. 190) est, selon Sakai
(1965 b , p. 138), à mettre en synonymie avec Micropanope obtusidens Sakai.
Fig. 34. — Edwardsiurn spinimanus (H. Milne Edwards), <$ 28,5 X 40 mm,
Martinique, Rathbun det. Medaeus spinimanus : a, pli (x 7,5) ; b, id.y extrémité, (X 28).
Fig. 35. — Edwardsium lobipes (Rathbun), 8 X 11 mm, Galapagos, Garth det.
Medaeus lobipes : pli, extrémité (X 60).
Fig. 36. — Edwardsium crosslandi (Finnegan), <$ 6,5 X 9,8 mm, Garth del. Actaea crosslandi :
pli, extrémité (X 60).
Fig. 37. — Monodaeus tuberculidens (Rathbun), <£ 17 X 24 mm, Afrique du Sud,
Odhner det., Barnard vid. (S.A.M.) : a, pli (x 20) ; b, id., extrémité (X 60).
Fig. 38. — Medaeus elegans A. Milne Edwards, ^ 13 X 21 mm, Honolulu, Th. Mortensen
coll. : pli, extrémité (X 40).
Fig. 39. — Aledaeus ornatus Dana, (J 8 X 11 mm, Honolulu, Th. Mortensen coll. : pli (X 30).
Fig. 40. — Medaeops granulosus (Ilaswell), 13 X 19 mm, Baie de Tai-Tsi-lang, Chevey coll. :
pli (X 20).
Fig. 41. — Medaeops neglectus (Balss), <$ 11 X 16,2 mm, Tamatave, Balss det.
Medaeus granulosus : pli (X 20).
F ig. 42. — Medaeops edwardsi sp. nov., holotype <$ 16,5 X 25 mm, côte de Malabar, Dussumier
coll., det. « Xanthodes spinosus II. Milne Edwards » : pli (X 18).
— 372
correspondant : amorcée chez couchi (fig. 23), luberculidens et rectifions,
plus nette chez rouxi (fig. 24). Chélipèdes inégaux mais de même forme,
les pinces droite et gauche toutes deux assez longues, étroites, avec de
longs doigts tranchants et incurvés. PI 1 $ très court, torsadé, avec des
tubercules et des soies spiniformes sur une grande partie de sa longueur et
avec de longues soies subapicales (fig. 37 a, b : tuberculidens) .
Comme nous l’avons déjà mentionné, Monodaeus est très proche de
Medaeops : même forme générale, même plastron sternal assez large,
même abdomen court, pl 1 (J analogue. Monodaeus se distingue surtout
par ses appendices thoraciques grêles et allongés, notamment par ses
chélipèdes à forte hétérochélie mais faible hétérodontie, par l’article basal
antennaire court et trapu et l’hiatus orbitaire large, par la lacinie de mxpl
développée, par les mxp3, par le 2e segment abdominal qui n’occupe pas
(surtout chez rouxi ) tout l’espace compris entre les coxas de p5.
Dans Monodaeus , les espèces se groupent par deux, M. tuberculidens
et M. couchi d’une part, M. rectifions et M. rouxi d’autre part, si l’on con¬
sidère l’allure générale de la carapace, le caractère des crêtes endosto-
miennes présentes, (incomplètes) chez les premiers, absentes chez les
autres, et enfin la lacinie de mxpl qui est plus effilée transversalement
vers son extrémité interne chez rouxi et rectifions. Si l’on considère le pl 1
rouxi se détache des trois espèces par l’accentuation de son caractère
trapu et de sa torsion et par le développement des tubercules spiniformes
latéraux.
Quant aux caractères du sternum au niveau de la cinquième paire de
pattes, il se présente comme Suit : chez couchi (fig. 23), tuberculidens et
rectifions (<J), entre les p5 apparaît une petite partie du sternum qui n’est
donc pas recouverte par le 2e segment abdominal ; chez rouxi (fig. 24),
une plus large partie du sternite 8 est visible. On peut voir là une tendance
vers la disposition catométopienne, une ébauche de celle-ci seulement
puisque le troisième segment abdominal atteint encore la coxa de p5 et
puisque l’orifice Sexuel mâle, d’où naît un fort pénis, débouche sur la coxa
selon l’organisation cyclométopienne courante. A cet égard, les Monodaeus ,
et surtout M. rouxi, constitueraient un exemple du mode de passage des
Gyclométopes aux Gatométopes (selon l’ancienne terminologie), à savoir
des Xanthidae aux Goneplacidae sensu Balss, 1957. On peut les comparer
à des Goneplacidae xanthoïdes comme * Pseudorhonibila octodentata
Rathbun, 1906 et Ps. quadridentata (Latreille), formes chez lesquelles
l’orifice sexuel mâle, non plus coxal mais pas encore sternal, est « sterno-
coxal », le plastron sternal est large et fortement bombé, l’abdomen est
court, le pl 1 (J est extrêmement trapu, torsadé et orné de tubercules sur
une grande partie de sa longueur, etc. Quant à la Pseudorhombiba xanthi-
formis Garth, 1940, elle semble aussi proche des Monodaeus que des deux
Pseudorhombila citées plus haut et devra être soigneusement comparée
aux représentants de notre nouveau genre : la forme de la carapace et des
appendices est peu différente (comparer par exemple rectifions à xanthi-
formis), le cadre buccal s’élargit pareillement en avant, les mxp3 sont
également écartés, avec l’angle externe du mérus saillant, et la région
— 373 —
fronto-orbitaire paraît offrir la même conformation. Il serait très intéres¬
sant de voir aussi le genre *Oediplax Rathbun, 1893 (espèce-type *0.
granulatus Rathbun) qui a été décrit comme un genre plus xanthoïde que
Pseudorhombila.
Espèce-type. — - Xantho couchi Rell in Couch, 1851. (Cf. fig. 32).
Distribution géographique. — Méditerranée ( couchi ) ; Atlantique
oriental (couchi, rouxi, rectifrons ) ; côte sud-africaine et Océan Indien
occidental ( tuberculidens *). Toutes dans des eaux relativement profondes.
Genre Paramedaeus gen. nov.
(Fig. 25)
Nous établissons ce nouveau genre, proche de Medeaus emend., pour
deux espèces à savoir :
1) Medaeus simplex A Milne Edwards, 1873 (cf. Guinot, 1962 b, p. 18,
fig. 4 a, b), que nous choisissons comme espèce-type.
2) ? Medaeus planifrons Sakai (1965 a, p. 101, fig. 2 b, 3 c, d ; 1965 b,
p. 137, pl. 69, fig. 4). De cette espèce nous n’avons vu qu’un petit spécimen
femelle, de la Mer de Randa (K. M.) : aussi faudra-t-il vérifier que tous
les caractères d’ordre générique correspondent bien à ceux de simplex.
Il y aura bien lieu de voir si le Medaeus noelensis Ward, 1934, doit être
rattaché à Paramedaeus gen. nov.
Diagnose. — Carapace de forme octogonale, avec les trois dents antéro¬
latérales postérieures triangulaires, pointant transversalement et situées
sur le même niveau que la région branchiale, tandis que les dents anté¬
rieures sont subhépatiques. Face dorsale fortement aérolée : 2 M divisé,
avec une branche interne courte et peu séparée de 1 M ; 4 M non présent ;
2 L et 5 L bien distincts. Front très proéminent, bilobé, avec une échan¬
crure médiane profonde, plus ( simplex ) ou moins ( planifrons ) étroite.
Très vaste fosse antennulaire ; antennules avec un segment basal déve¬
loppé. Moitié postérieure du segment basal antennaire séparée de l’avancée
ptérygostomienne par une pièce intercalaire bien développée. Abdomen $
assez grêle (fig. 25). Pl 1 $ incurvé, avec de longues soies plumeuse sub¬
terminales, analogue à celui de Medaeus emend.
EspÈCE-tYPE. — Medaeus simplex A. Milne Edwards, 1873.
Répartition. — Indo-Pacifique.
Remarques sur les autres espèces attribuées au genre
Medaeus Dana.
Medaeus distinguendus (de Haan, 1833) et M. nudipes (A. Milne Edwards,
1867) sont à rattacher au groupe des « Xantho » indo-pacifiques ( crassi -
manus, voeltzkowi, etc.).
1. Voir note, p. 371.
— 374 —
Medaeus haswelli Miers, 1886, considéré par Balss (1922 b, p. 120) comme
un Geryonidae du genre Platypilumnus, devient le type d’un nouveau
genre, Miersiella gen. nov. (cf. p. 359).
Medaeus nodosus A. .Vlilne Edwards, 1867, est un Halimede.
Medaeus rouxi Balss, 1935, n’est pas un Xanthinae (sensu Balss, 1957)
mais un Pilumninae, à rattacher à Parapilumnus Kossmann ou à un
genre voisin de celui-ci.
Medaeus noelensis Ward, 1934 (cf. Forest et Guinot, 1961, p. 56, fîg. 42-
44, pl. 1, fig. 1 ; Sakai, 1965 b, p. 134, pl. 69 ; fîg. 1) est à placer, semble-t-
il, dans un autre genre que Medaeus emend. Cf. p. 373.
Medaeus serratus Sakai, 1965 (1965 a, p. 100, fig. 2 a, 3 a, b ; 1965 b,
p. 136, pl. 69, fig. 3) est une forme à part (en particulier les crêtes endos-
tomiennes sont bien définies, complètes). Nous laissons pour l’instant
imprécisée son appartenance générique, mais nous avons des raisons de
croire qu’il s’agirait plutôt d’un Pilumninae-Eumedoninae.
Medaeus spinulifer (Rathbun, 1898) (cf. Rathbun, 1930, p. 276, fig. 45 ;
Garth, 1946, p. 443, pl. 75, fig. 5, 6 ; Crâne, 1947, p. 75), forme amé¬
ricaine, ne serait pas un Pilumninae comme l’ont cru les premiers
auteurs. Son appartenance générique est encore énigmatique, mais
nous pensons qu’il est éloigné des « Medaeus » américains (= Edwardsium
gen. nov., cf. p. 365).
Medaeus pelagius (Glassell, 1936), à l’origine décrit (comme l’espèce
précédente) dans le genre Pilumnus (cf. Crâne, 1937, p. 72, pl. 7,
fig. 22, 23), fut attribué à Medaeus par Garth 1 (in Parker, 1964,
p. 164). Comme Garth (in litt., 1966), nous pensons que M. pelagius
est congénérique de spinulifer (voire peut-être conspécifique).
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes) du Muséum National
d'Histoire naturelle, 61, rue de Buffon, Paris, 5e.
1. Kous remercions le Dr. J. S. Garth de nous avoir communiqué les références à cette
espèce.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 2, 1967, pp. 375-380.
UROCYCLUS ET VERONICELLES DES COMORES :
GRANDE COMORE ET ANJOUAN
Espèces recueillies par le Professeur MILLOT
en 1953 et 1954
Par Jacques DIJPOUY
Grâce à la générosité du Professeur Millot, j’ai pu décrire récemment
un certain nombre de Veronicellidae et d’Urocyclidae en provenance des
Comores : Grande Comore et Anjouan (1965, 1966). Les échantillons
identifiés appartenaient à 3 espèces : Flagellicaulis grosso Ileynemann,
1885, Laevicaulis elegans Ileynemann 1885 et Urocyclus morotzensis
Simroth, 1910.
Le reliquat des Veronicellidae et Urocyclidae des Comores récoltés
par le professeur Millot fait l’objet de cette dernière analyse. Celle-ci nous
fournit d’utiles renseignements sur leur distribution géographique. A cet
égard, l’absence caractérisée d’espèces appartenant au genre Rhopalocaulis
Sth, comme celle d’espèces appartenant aux genres Comorina Sth et Tri-
choloxon Sth s.l., restent significatives.
L’inventaire malacologique de la station de Nioumbadjou dans la Grande
Comore, station que Simroth n’avait pas prospectée, révèle l’existence
d ’Urocyclus vittatus, espèce signalée, jusque-là, à Mayotte par Fischer
(1882) ; il révèle aussi celle de Prismatocaulis plateïa, que Simroth avait
trouvée à Nosy-Bé (1913). Dans la station de la Grille (Grande Comore),
l’on peut relever la présence d’ Urocyclus grillensis, espèce sur laquelle
Simroth n’a pas pu fournir une diagnose complète (1910). Néanmoins les
caractères de l’appareil génital paraissent devoir, en l’état actuel de nos
connaissances, écarter toute identification équivoque. Dans l’île d’Anjuan,
enfin, nous pouvons joindre à Urocyclus morotzensis (Dupouy, 1966 b)
une espèce, qui n’avait été signalée par Fischer qu’à Mayotte, Nosy-Bé et
Combani : Urocyclus comorensis (1882).
A. La Grande Comore :
a) Station de Nioumbadjou :
1. — Urocyclus eittalus Fischer, 1882.
4 petits spécimens, récoltés sur du hois mort en novembre 1954, et
conservés dans l’alcool, appartiennent à cette espèce.
— 376 —
Dimensions : (en mm.)
Caractères externes :
Corps allongé à queue fortement carénée, formant une saillie conique
aplatie, au-dessus du pore muqueux caudal. Bouclier oblong à bord pos¬
térieur régulièrement convexe, ne formant pas d’éperon. Orifice palléal
largement dilaté, elliptique. Tégument du bouclier finement grenu, avec
2 bandes latérales brunes. Une bande brunâtre éventuelle de part et
d’autre de la carène caudale. Corps jaunâtre clair.
L’on peut remarque d’emblée que, s’il existe entre U. vittatus et U. kirki
Gray, 1864 certaines ressemblances superficielles quant à la forme générale
du corps et à la pigmentation tégumentaire, par contre il y a aussi quelques
différences essentielles : Heynemann, en effet, signale chez U. kirki la
présence d’un pore muqueux caudal dilaté, non surmonté par une saillie
conique (1884, p. 7 ; pl. 1, e, f). A sa suite d’ailleurs, Poirier (1887, p. 196 ;
pl. 5, fig. 1 et 2) et Germain (1908) confirment la présence caractéristique
d’un « appendice » conique, c’est-à-dire une sorte d’éperon, en arrière
du pore palléal.
Caractères internes :
Limacelle : Cornéo-membraneuse à nucléus médian.
Mâchoire : Forte, peu arquée, à rostre interne obtus.
Radula : Typique, à dent médiane tricuspide. Le cuspide médian à bords
convexes, rétréci à la base, dépasse nettement le bord postérieur du talon.
Sa longueur est de beaucoup supérieure à celle du cuspide des marginales.
Les marginales présentent 2 denticulations de part et d’autre du cuspide
central. L’on ne peut pas manquer d’être frappé par le rapport inverse des
proportions chez U. kirki (Poirier, 1887, pl. 8 ; fig. 1).
Appareil génital :
Il est en cours de développement ; il se trouve engainé dans une tunique
de tissu conjonctif fibreux. Coloré et monté, il est possible d’y reconnaître :
(«g- i).
— 377 —
— la glande muqueuse en forme de L, déprimée profondément à son
extrémité distale, avec les ébauches des 2 valvules longitudinales.
— l’ébauche de la bourse copulatrice.
— l’ébauche du pénis dilatée en ampoule.
— le canal déférent sinueux, formant à son extrémité distale un caecum
élargi, qui représente l’ébauche de la gouttière mâle,
— l’ébauche du vagin, en forme de canal étroit, qui se prolonge par
l’ébauche de l’oviducte dilatée en caecum.
2. — Veronicella ( Prismatocaulis ) plateïa Simroth, 1913.
1 seul specimen de petite taille, récolté sur des pierres en novembre
1954 : conservé dans l’alcool.
Cet échantillon impubère ne m’a pas permis de compléter la diagnose
de Simroth, dont sont absentes les descriptions de la glande du pied, de
l’appareil digestif et du tractus génital femelle.
Néanmoins la morphologie externe du spécimen parait assez caracté¬
ristique ; cette espèce est typiquement en forme de sangsue, assez large,
à pied étroit, et elle répond bien aux particularités morphologiques de
l’espèce de Simroth (Cf. 1913, pl. 14 ; fig. 28 et 29). Le perinotum, le
notum, l’hyponotum et le pied sont uniformément clairs. L’anus large et
médian est situé sous la pointe postérieure du pied.
Dimensions : (en mm.)
L.T. = 12 ; 1. = 6; P. = 1,5.
b) Station de la Grille :
Urocyclus grillensis Simroth, 1910.
2 spécimens récoltés séparément en novembre 1954, le plus gros près
de la source de la Grille, le plus petit dans la forêt de cette localité. Ce
dernier a des dimensions fort modestes : L.T. = 5 mm. ; L.B. = 2,5 ;
H. = 2,5. Le corps, blanchâtre, court, Se termine par une queue amincie.
Le pore muqueux est en forme de fente serrée. Les téguments sont lisses.
Le spécimen de la source de la Grille est intéressant, parce qu’il nous
permet de compléter la diagnose de Simroth.
Dimensions (en mm) ;
L.T. = 30 ; L.B. = 13 ; d. = 16 ; H. = 10 ; h. = 3 ;
L.P. = 3 ; d. p. r. = 9.
Caractères externes :
Le corps est assez massif (fig. 2) avec une carène médio-dorsale tran¬
chante sur la queue, du bouclier à la papille. La queue est tronquée, avec
une papille plus haute que large, très proéminente, et un pore muqueux
en fente. Le bouclier dorsal, ovalaire, forme un éperon postérieur net en
— 378
arrière de la fente palléale, juxtamarginale. Le tégument du bouclier est
lisse. Des sillons décurrents peu accentués sur le corps ; un sillon péri-
pédieux net, mais peu profond. Couleur blanc-jaunâtre unie.*
Fig. 1. — Urocyclus vittatus : Appareil génital d’un individu impubère.
Fig. 2-5. — Urocyclus grillensis : 2, filane droit ; 3, mâchoire ; 4, radula ; 5, appareil génital. —
b.c. : bourse copulatrice ; c.d. : Canal déférent ; g.m. : glande muqueuse ; m.r. : muscles
rétracteurs de la glande muqueuse ; p. : pénis ; v. : vagin.
Caractères internes :
Mâchoire (fîg. 3) : Mâchoire large, forte, assez arquée, à rostre interne
obtus.
Radula (fig. 4). Formule : 53-1-53 (= 33 + 20).
Dent médiane un peu asymétrique comme celle de Mesocyclus subfas-
ciatus Pollonera 1906 (PI. 5, fig. 6) ; elle comprend un fort cuSpide médian
aussi large que long et 2 petits cuspides latéraux asymétriques. Primo¬
latérales avec un cuspide central plus allongé que le cuspide correspondant
■de la dent médiane ; un petit cuspide latéral externe ; pas de cuspide
latéral interne : c’est là une singularité rare. Marginales composées d’une
379 -
lame (Cuspide central) peu divergente par rapport au talon ; elle est large
avec un fort denticule externe, situé à mi-distance du bord postérieur du
talon à la pointe du cuspide.
Appareil génital (fig. 5) : Il est légèrement différent de celui figuré par
Simrotii (p. 601, fig. 9). En effet, il présente un vagin plus nettement
différencié que dans le type de Simroth. Les rétracteurs latéraux y sont
plus nombreux ; néanmoins leur insertion reste basale, alors qu’elle est
uniformément répartie de la base à l’apex de la glande muqueuse chez
U. roebucki Simroth 1910 (p. 596, fig. 5) ; la glande muqueuse de mon
spécimen forme une courbure simple, et non pas une double courbure
comme chez le type de Simroth.
B. Anjouan :
Urocyclus comorensis Fischer, 1882.
Un seul spécimen récolté dans la forêt de Bremani en octobre 1953.
Conservé dans l’alcool.
Dimensions (en mm) :
L.T. = 19 ; L.B. = 7 ; l.P. = 3 ; IL = 2,55 ; d. = 8,5 ; d.p.r. = 7.
Cet échantillon est notablement plus petit que celui que j’ai décrit
récemment (1965 a, p. 274, fig. 3). Les caractères de la radule sont con¬
formes à ceux du type. (Poirier, 1887 ; pl. 8, fig. 4. Dupouy, 1965 a,
fig. 3). Ce spécimen est uniformément clair, sans bandes brunes sur le
bouclier dorsal.
Summary
This work ends the survey of the Veronicellidae and Urocyclidae species
gathered by the Professor Millot in Comoro Islands during the years 1953-1954.
The preliminary description of Urocyclus grillensis given by Simroth has been
completed by the author. Urocyclus vittatus Fischer 1882 occurs also in Great
Comoro, and U. comorensis Fischer 1882 in Anjuan.
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(5), 1965 (1966), pp. 819-832.
— 380 —
— 1966. — Les veronicellidae des Comores (Grande Comore et Anjouan).
Espèces recueillies par le Professeur Millot en 1953 et 1954. Ibid., 38,
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Faculté des Sciences de Montpellier, Laboratoire de Zoologie.
Et Laboratoire de Malacologie du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2* Série — Tome 39 — N° 2, 1967, pp. 381-410.
RÉVISION
DE LA COLLECTION DU MUSÉUM
DES HYDRAIRES DE LAMOUROUX
Par Louis REDIER
Avant de procéder à la révision de la collection des hydraires que
Lamouroux a donnés au Muséum il est peut-être utile de retracer en
quelques lignes ce que fut la vie — merveilleuse et trop courte — de ce
naturaliste. Il existe plusieurs biographies de Lamouroux. Nous ferons
quelques emprunts à celles qu’a rédigées son élève et collaborateur Eudes-
Desi.onchamps.
Premier enfant mâle parmi vingt-quatre frères et sœurs, Jean-Vincent-
Félix Lamourux naquit à Agen le 3 mai 1779. Espiègle, turbulent, cette
malicieuse pétulance n’est que la manifestation de la soif de s’instruire
qui, plus tard, déterminera sa vocation. A one ans, il est retiré du collège
et pendant deux ans, son père, qui le destine au commerce, néglige les
études de son fils. Une heureuse étoile lui fait connaître Monsieur de Saint-
Amans, philosophe et, surtout, naturaliste dont il devient l’élève de prédi¬
lection. C’est à ce maître que Lamouroux doit son goût pour cette branche
de la science. En même temps qu’il s’adonne à l’étude de l’histoire natu¬
relle, il est associé par son père à la maison de commerce familiale. Aussitôt
il cherche à perfectionner les procédés désuets employés pour la fabrication
des indiennes et à cet effet il se livre à l’étude de la chimie et de la teinture.
Lorsqu’il a dix-huit ans, son père l’envoie faire de nombreux voyages
d’affaires, tant dans le Sud-Est qu’en Espagne. Il en profite pour entrer
en relations avec les naturalistes, les botanistes locaux et pour herboriser
tant dans les campagnes qu’il traverse qu’au bord des rivages marins où
les algues retiennent plus particulièrement son attention. Il entreprend
ensuite un « Tour de France » qui lui fait rencontrer à Paris Lacf.pède,
Jussieu, Chaptal, Berthollet, Candole, etc. et rentre à la fabrique
paternelle à la fin de l’année 1800. Pendant cinq ans il mène de front ses
études et ses affaires, lorsqu’en 1805, l’entreprise concurrencée par les
manufactures du Nord de la France, est obligée de fermer ses portes.
Dégoûté du commerce Félix Lamouroux revient à Paris, y étudie la méde¬
cine et obtient le titre de docteur en 1809. C’est à ce moment qu’il est
choisi par le gouvernement pour professer les sciences physiques au lycée
de Caen. Le voisinage d’une mer riche en plantes et animaux marins
redouble chez lui le désir de se spécialiser dans ces branches. Quelques
382 —
temps après, à l’âge de trente ans, il devient titulaire de la chaire d’histoire
naturelle de la jeune Faculté des Sciences de Caen. Il l’occupe pendant
quinze ans. L’étude des algues lui fait remarquer ces « Polypiers flexibles »
qui vivent en parasites sur les plantes marines et qui, parfois, leur res¬
semblent tellement qu’on ne les avait pas encore différenciés. Les spécimens
qu’il reçoit de divers voyageurs et de correspondants étrangers, lui four¬
nissent une grande quantité de matériaux dont on retrouve des exemplaires
dans la collection étudiée ci-après.
La publication de 1' « Histoire des Polypiers flexibles » en 1816 retient
l’attention de l’Académie des Sciences. 11 est nommé correspondant de
l’ Institut en 1817.
Sa puissance de travail était grande et, malgré ses cours et ses travaux
de recherches, il publie 26 ouvrages et laisse de nombreux manuscrits,
notes, etc. En 1823, fatigué, surmené, il sent ses forces décliner peu à peu.
Dans la nuit du 25 au 26 mars 1825, à peine au milieu de sa carrière, il
est enlevé, à l’âge de quarante-cinq ans, par un accident vasculaire cérébral.
Au moment de sa mort il était membre de vingt-trois Académies ou
Sociétés Savantes de France et de l’étranger.
Il laissait à l’Université de Caen toutes ses collections et ses fameux
herbiers. Le 7 juillet 1944, lors de la bataille pour la libération de cette
ville, la Faculté des Sciences fut détruite par un incendie et l’on ne retrouva
aucune trace de ce qu’avait recueilli Lamouroux. Au cours de ses relations
avec les grands naturalistes parisiens de l’époque, il avait heureusement
envoyé au « Jardin des Plantes » un assez grand nombre d’échantillons
qui ont acquis, du fait de la disparition des collections caennaises, une
valeur considérable. Nous allons en faire la description et la mise à
jour.
Ces échantillons sont placés dans des chemises en papier tels des
plantes dans un herbier. Cent quatre-vingt-trois dossiers étaient ainsi
réunis en plusieurs paquets sous le nom général d’Hydraires de Lamouroux.
Un premier tri a permis de classer trente-sept espèces de vrais hydraires —
dont six syntypes et cent quarante-six espèces : de bryozoaires, de spon¬
giaires, d’algues, d’antipathaires, etc. Beaucoup de ces bryzoaires, en
particulier, portaient des noms, tant de genres comme : Sertularia, que
d’espèces, telles que : longissima, fructicosa, setcicea, etc. attribués aux
hydraires. Certaines de ces chemises n’avaient qu’une étiquette où plusieurs
noms étaient rayés et remplacés par un point d’interrogation. On sent
la difficulté où se trouvait Lamouroux de leur trouver une place dans la
nomenclature. D’autres comportaient plusieurs étiquettes écrites soit par
une main inconnue, celle de ses correspondants, soit par lui-même. Pour
nous assurer de l’authenticité de cette dernière nous l’avons comparée à
des manuscrits de Lamouroux et, en particulier, à une lettre qu’il écrivait
le 2 février 1818 à : « Monsieur Cuvier, Conseiller d’Etat, à Paris » lui
racontant sa découverte du crocodile fossile de Caen.
Déjà en 1909, Billard avait fait une révision partielle de la collection
Lamouroux de Caen mais il n’avait considéré que les types décrits par ce
savant. Le but du présent travail est de reprendre chacune des espèces
données au Muséum par Lamouroux et de les identifier.
383 —
Les méthodes employées pour la préparation de chaque espèce, ayant
déjà été décrites d’autres part (voir Redier 1964 page 122) ne seront pas
répétées ici. La technique employée est la même que celle ayant servi pour
l’étude de la collection du Muséum des HydraireS de Lamarck.
En ce qui concerne la synonymie, placée en tête de chaque commentaire,
la méthode suivante a été employée :
1° En premier lieu figure le nom de l’hydraire tel qu’il a été décrit la
première fois et les références de son auteur.
2° Bedot 1925 est toujours cité car c’est dans ce travail — considérable
— que l’on retrouvera l’historique, les synonymes, les citations, ainsi
que la bibliographie complète de l’animal étudié.
3° Enfin, la référence du dernier auteur qui en a parlé.
Quelquefois des références supplémentaires, très caractéristiques, ont été
intercalées, soit en raison de la qualité de leur description, soit pour la fidélité
de leurs dessins.
Les hydraires qui vont être étudiés et commentés appartiennent aux
espèces suivantes classées par ordre zoologique :
Ordres
Familles
Genres
Espèces
Gymnoblastiques Tubulariidés Tubularia
Haléciidés Halecium
/ Campanularia
Campanulariidés Laomedea
Thyroscyphus
Lafoéidés Lafoea
Abietinaria
Amphisbetia
i Diphasia
Calyptoblastiques ( I
I Dynamena
1 Hydrallmania
Sertulariidés < N emertesia
I Sertularella
Sertularia
i
\ Thuiaria
( T. indivisa
( T. larynx
l II. halecinum
( II. sessile
C. groënlandica
l L. flabellata
< L. gelatinosa
f L. longissima
T. vitiensis
\ L. dumosa
t L. fruticosa
A. abietina
A. opercalala
D. rosacea
i D. cris io ides
< D. pumila
[ D. quadridentata
H. falcata
\ N. antennina
) N. ramosa
j S. arbuscula
{ S. polyzonias
!' S. cupressina
S. cupressina f. argentea
S. elongata
S. gracilis
T. articulata
384
Ordres
Familles
Genres
Espèces
Calyptoblastiques < Plumulariidés
Aglaophenia
Antennella
Halicornaria
Kirchenpaueria
Lylocarpus
Plumularia
Thecocarpus
A. pluma
A. plumosa
A. myriophyllum
A. secundaria
H. arcuata
K. pinnata
L. filamentosus
L. philippinus
P. setacea
T. flexuosus
Commentaires particuliers a chaque espèce.
Tubularia indivisa Linné 1758.
Synonymie :
Tubularia indivisa Linné 1758, p. 803.
» » Hincks 1868, p. 115, pl. XX.
» » Bedot 1925, p. 462.
» » Perrier (R.) 1936, p. 14, fig. T I.
» » Leloup 1952, p. 108, fig. 51.
Diagnose rapide :
HydraireS connus depuis le xvne siècle (Boccone 1697) et décrits maintes
fois. Pour mémoire : individus à pédoncules rapprochés, en bouquet, unis
à leur base, plus ou moins enlacés en spirale et naissant directement de
l’hydrorhize. Pédoncule non annelé. — Polypes rouges portant de vingt
à trente tentacules oraux disposés en un cycle et quarante tentacules
aboraux alignés en plusieurs rangées. — • Gonophores médusoides en
grappes de raisins parmi les tentacules aboraux.
Échantillons de la collection :
Il est impossible de conserver à l’état sec les hydranthes des hydraires
gymnoblastiques. Les échantillons de Lamouroux n’ont pas échappé à
cette règle. Des quatre « touffes » de T. indivisa qui sont collées dans
l’herbier, on ne retrouve plus que les pédoncules et les hydrorhizes. Celles-
ci avaient été récoltées à Port-en-Bessin, près de Caen, en 1824.
Distribution géographique :
Cosmopolite mais se plaît surtout dans les eaux froides ou tempérées.
385
Tubularia larynx Ellis et Solander 1786.
Synonymie :
Tubularia larynx Ellis et Solander 1786, p. 31.
» » Hincks 1868, p. 118, pl. XXI, fîg. 1.
» » Bedot 1925, p. 464.
» » Leloup 1952, p. 110, lig. 52.
Diagnose rapide :
Hydraire classique et souvent décrit. — Touffes de 3 à 5 cm de haut. —
Périsarc blanc laiteux voire jaunâtre. Annélations basales plus ou moins
distinctes. — Hydranthes de 8 mm de hauteur, rougeâtres, en vagues
formes de bouteilles. Une première couronne de vingt tentacules oraux
blanchâtres et une deuxième couronne aborale de quatorze à vingt tenta¬
cules plus allongées de 2 à 3 mm. — Entre les deux couronnes tentacu¬
laires, gonophores de six à douze grappes rouges.
Préparé et coloré au Zielh.
Échantillon de la collection :
Une seule colonie sans hydranthe ni gonophore.
Distribution géographique :
Toutes nos côtes. Mer du Nord (Leloup). Côtes d’Angleterre (Brown).
Méditerranée (Pallas). Océan Pacifique-Nord (Fraser).
Halecium halecinum (Linné 1758).
Synonymie :
Sertularia halecina Linné 1758, p. 809.
Halecium halecinum Jâderholm 1909, p. 14, 57, pl. 4, fig. 13-14.
» » Bedot 1925, p. 206.
» » Bedier 1965, p. 371.
Diagnose rapide :
Colonie de 15 à 25 cm, flabelliforme, en arête de poisson. — Tronc et
branches fasciculées. — Hydrohize spongieuse. — Hydrothèques sessiles,
petites, bord plan, perpendiculaire à l’axe. Petits boutons périrsarciques
réfringents sous ce bord. — Gonothèques $ petites, ovalo-cylindriques,
court pédoncule bi-annelé. Gonothèques Ç grandes, à col court et excentré.
Echantillons de la collection :
Plusieurs spécimens en mauvais état. Toutes les hydrothèques et les
gonothèques ont disparu, rendant la détermination incertaine. Celle-ci est
27
— 386 —
donnée sous toutes réserves quoique les étiquettes portent : « Sertularia
halecina. »
Distribution géographique :
Groënland, cap Nord (Saks). Labrador (Packard jun.), Méditerranée
(Pallas, Broch). Côtes du Portugal, côtes occidentales d’Afrique (Ste-
chovv). Golfe de Guinée (Cherbonnier 1964).
Halecium sessile Norman 1867.
Synonymie :
Halecium sessile Norman 1867, pp. 196, 199, 205, 206.
» » Ilincks 1868, p. 229, pl. 44, fig. 2 et 2 a.
» » Billard 1906, p. 330.
» » Bedot 1925, p. 214.
Diagnose rapide (empruntée en partie à Rémy Perrier, 1936) :
Petites colonies de 40 mm. — Tiges principales irrégulièrement ramifiées.
— Entrenœuds, relativement courts, élargis à leur extrémité distale,
parfois presque triangulaire. — Hydrothèques sessiles ou à pédoncule à
peine indiqué, tournées alternativement à droite et à gauche de l’hydro-
clade. Coniques, pointues en bas, s’enfonçant dans un col à triple liseré.
Echantillon de la collection :
Un tout petit échantillon, provenant de la Méditerranée, en si mauvais
état qu’une hésitation est permise quant à la valeur de la détermination.
Celle-ci est donnée sous les réserves habituelles.
Distribution géographique :
Golfe de Gascogne, île Madère (Billard). Méditerranée, golfe de Guinée
(Cherbonnier 1964).
Campanularia groënlandica Lévinsen 1893.
Synonymie :
Campanularia groënlandica Levinsen 1893, p. 168, pl. 5, fig. 10-12.
» » Nutting 1915, p. 38, pl. 3, fig. 1-2.
» » Bedot 1925, p. 120.
Diagnose rapide :
Petite espèce, de 6 à 8 mm de hauteur, jaune clair, translucide. — Les
branches naissent directement des stolons. — Hydrothèques campanulées,
— 387 —
légèrement coniques, à bord dentelé à créneaux ; le fond de chacun d’eux
est prolongé plus ou moins loin par une ligne verticale. Pédoncule com¬
plètement annelé et légèrement torsadé.
Echantillons de la collection :
Rampant sur une colonie de Thuiaria articulata, quelques exemplaires
en plus ou moins bon état. Plusieurs gonothèques. Pas d’indication d’ori¬
gine.
Distribution géographique :
Alaska (Nutting). Côtes de Norvège (Broch). Côtes de Sibérie (Jader-
hôlm). Océan Atlantique (Broch). Japon (Stechow).
Obelia flabellata Hincks 1868
Synonymie :
Obelia flabellata Hincks 1868, p. 157, pl. 29.
» » Bedot 1925, p. 303.
Diagnose rapide :
Tiges avec trois ou quatre anneaux à chaque embranchement. — Hydro-
thèques à bord lisse en forme d’entonnoir, alternativement tournées à droite
et à gauche de la branche. Leur pédoncule est entièrement annelé. — Gono¬
thèques ovoïdes à col tubulaire étroit.
Échantillons de la collection :
Sur une algue encroûtée par un bryozoaire ( Electra pilosa) rampent des
colonies de ce petit hydraire. Recueilli à Biarritz en novembre 1809.
Distribution géographique :
Côtes d’Angleterre, côtes françaises et espagnoles.
Laomedea gelatinosa (Pallas 1766)
Synonymie :
Sertularia gelatinosa, Pallas 1766, p. 113.
Obelia gelatinosa, Hincks 1868, p. 154, pl. 26, lig. 1.
Obelaria gelatinosa, Bedot 1925, p. 196.
Laomedea gelatinosa, Leloup 1952, p. 159, fig. 91.
Diagnose rapide :
Touffes d’aspect jaunâtre atteignant 20 à 25 cm. — Hydrorhize cons¬
tituée par une masse spongieuse caractéristique. — Tige composée de nom-
— 388
breux petits tubes. Périsarc brun. Branches fascieulées à leur base. Anné¬
lations au point d’origine des ramifications et sur tout le pédoncule hydro¬
thécal. — Hydrothèques petites, campanulées, à bord comportant huit à
dix créneaux. — Diaphragme bien marqué. — Gonothèques axillaires un
peu annelées se terminant par un col tubulaire assez, large, pédoncule
annelé.
Echantillons de la collection :
Trente-cinq colonies à tous les stades de développement. Certains de ces
échantillons sont de toute beauté. En général ils sont bien conservés. Ce
matériel est le type même de celui qui se conserve en herbier. — Pas d’indi¬
cation d’origine. Aucune étiquette.
Distribution géographique :
Mers froides et tempérées. On le trouve le long dés côtes anglaises et
françaises, en mer du Nord. Il pénètre assez profondément dans les
estuaires (Leloup 1952).
Laomedea longissima (Pallas 1766).
Synonymie :
Sertularia longissima Pallas 1766, p. 119.
Obelia longissima, Hincks 1868, p. 154, pl. 27.
» » Bedot 1925, p. 308.
» » Tessier 1950, p. 14.
Laomedea longissima, Leloup 1952, p. 162, fig. 94.
Diagnose rapide :
Grandes colonies de 20 à 30 cm. — Tige ramifiée. Branches alternes.
Périsarc presque noir, annelé à chaque ramification, ainsi que les pédon¬
cules hydrothécaux. — Hydrothèques campanulées à bord comportant
dix à douze dents arrondies. — Gonothèques en forme d’urne allongée
terminée par un col étroit, tubulaire, central et naissant à la base d’une
hydrothèque.
Échantillons de la collection :
Deux colonies, l’une de 10 cm, l’autre de 28 cm. Bon état. Rares gono¬
thèques. Étiquetées sous le nom de « Sertularia argentea, trouvé en Norman¬
die, Dieppe 1707 ». Il s’agit vraisemblablement d’un cadeau fait à Lamou-
roux, en provenance des collections de Jussieu (1699-1777). La date :
1707, correspond à la période de recherches actives de ce naturaliste et
l’écriture de l’étiquette, comparée à celle de Jussieu, est identique à cette
dernière. Il y a lieu de remarquer que ce nom de S. argentea a été repris
par Linné en 1758 pour une toute autre espèce.
— 389 —
Distribution géographique :
Mers européennes (Pallas 1766 et Hincks 1868). Depuis on l’a trouvé
un peu partout et on peut le considérer comme cosmopolite (Leloup
1952).
Thyroscyphus vitiensis Marktanner 1890.
Synonymie :
Thyroscyphus vitiensis Marktanner 1890, p. 210, pl. 3, fig. 10.
» » Billard 1907 b, p. 343, fig. 2.
» » Bedot 1925, p. 454.
» » Redier 1963 b, p. 19, fig. 3.
Diagnose rapide :
Campanullaire dont le bord de l’hydrothèque est lisse. Billard 1907 h
signale un épaississement annulaire sur le bord du calice. Diaphragme
hémisphérique. Peu ou pas de pédoncule. — Tige aussi large que l’hydro¬
thèque.
Préparation et coloration au Zielh.
Echantillons de la collection :
Cinq échantillons de 7, 12, 13, 30 et 30 cm de hauteur. Seul, celui de
7 cm est vraiment en bon état, il est caractéristique. L’échantillon de
13 cm est signalé comme provenant de Cayenne. Les autres ne portent
pas d’indication d’origine, mais il y a tout lieu de croire, vu leur présen¬
tation et leur aspect extérieur qu’ils proviennent du même endroit.
Distribution géographique :
Zanzibar (Rousseau). Mozambique (Heurtel. Tulear (Geary). Iles
Viti ou Fidji (Marktanner 1890). Il y a lieu d’y ajouter maintenant
Cayenne (Lamouroux 1816) et, tout récemment Dakar (Marciie-Mar-
chad 1966).
Lafoea dumosa (Fleming 1828).
Synonymie :
Campanularia dumosa Fleming 1828, p. 548.
Lafoea dumosa, Hincks 1868, p. 200, pl. 41, fig. 1.
» » Bedot 1925, p. 259.
» » R. Perrier 1936, p. 22, fig. L D.
» » Redier 1965, p. 372.
390 —
Diagnose rapide :
Hauteur 100 mm. Colonie formée de tiges fasciculées. — Hydrothèques
droites avec un court pédoncule à peine indiqué.
Echantillon de la collection :
Une colonie de 10 cm environ en assez mauvais état.
Distribution géographique :
En général dans les mers froides. Cependant on le rencontre maintenant
dans la Méditerranée et dans le golfe de Guinée (Cherbonnier 1964).
Jusqu’ici on ne l’avait trouvé que sur les côtes de Norvège, cap Nord
(Sars). Labrador (Packard junior). Nouvelle-Écosse (Agassiz). Côtes
françaises de l’Atlantique.
Lafoea fruticosa Sars 1851.
Synonymie :
Lafoea fruticosa Sars 1851, pp. 131 et 138.
» » Ilincks 1868, p. 202, pl. 41, fîg. 2.
» » Bedot 1925, p. 261.
Diagnose rapide :
Tige aussi épaisse et large que les hydrothèques et légèrement creusée
du côté de la face dorsale de l’hydrothèque. — Hydrothèque en forme de
pipe en terre avec pédoncule très légèrement annelé. Bord entier avec ligne
circulaire. - — Gonothèques lisses et ovoïdes.
Échantillon de la collection :
Bel exemplaire de 34 cm. Bien conservé. Quelques gonothèques. Aucune
étiquette.
Distribution géographique :
Tromsô, cap Nord (Sars 1851). Iles Shetland, côtes d’Angleterre
(Hincks 1868). Espèce septentrionale.
Abietinaria abietina (Linné 1758).
Synonymie :
Sertularia abietina Linné 1758, p. 808.
» » Hincks 1868, p. 266, p). 55.
— 391 —
Abietinaria abietina, Bedot 1925, p. 65.
» » Leloup 1952, p. 182, fig. 106.
» » Redier 1963 d, p. 640.
Diagnose rapide :
Ilydraire classique connu depuis 1561, décrit et dessiné maintes fois.
Pour mémoire : hauteur 30 cm, rameaux jaunâtres rappelant ceux d’un
pin. — Hydrothèques subalternes, lisses, larges, en vague forme de bou¬
teille, accolées au rameau par la moitié de leur longueur, col légèrement
rétréci. Gonothèques rangées le long de la face dorsale des rameaux, lisses
ou annelées, terminées par un col court.
Échantillons de la collection :
Douze échantillons provenant de : « Luc, côte de Normandie, Calvados. »
En bon état, avec ou sans gonothèques. Étiqueté : S. abietina.
Distribution géographique :
Groënland (Fabbicius). Cap Nord (Sars). Golfes du St. Laurent et
Labrador (P AckARD jun.). Côtes d’Angleterre (HiNcks 1868). Côtes de
Belgique (Van Beneden). Côtes françaises de l’Atlantique (Beltrémieux)
et de la Manche (Reuier). Méditerranée (Pallas). Océan Pacifique-Est
(Fraser).
Amphisbetia operculata (Linné 1758).
Synonymie :
Sertularia operculata Linné 1758, p. 808.
» » Hincks 1868, p. 263, pl. 54.
» » Bedot 1925, p. 402.
Amphisbetia operculata Leloup 1952, p. 174, fig. 101 A-C.
Diagnose rapide :
Colonies grêles, rameuses de 35 cm. Branches alternes. — Hydrothèques
opposées, dont l’orifice, large, possède deux fortes dents pointues de
longueur inégale, la plus grande étant légèrement recourbée. — Gono¬
thèques ovoïdes avec une ouverture circulaire soulignée d’un liseré.
Préparation colorée au Zielh et au bleu de méthylène phéniqué.
Échantillons de la collection :
Quarante colonies, toutes en bon état, provenant surtout de Port-en-
Bessin, Luc-sur-Mer (Calvados) et de Dieppe (Seine-Maritime), Le Verdon
(Gironde).
Distribution géographique :
Cosmopolite.
- 392 —
Diphasia rosacea (Linné 1758).
Synonymie :
Sertularia rosacea Linné 1758, p. 807.
Diphasia rosacea, Hincks 1868, p. 245, pi. 48, fig. 1-la-b-c-d.
» » Bedot 1925, p. 173.
» » R. Perrier 1936, p. 27.
» » Vervoort 1946, p. 230, lig. 98-99.
» » Leloup 1952, p. 181, fig. 105.
Diagnose rapide :
Colonies peu et irrégulièrement ramifiées, d’un blanc jaunâtre trans¬
lucide de 2 cm de haut. — Tige simple avec rameaux arqués, alternes et
inégaux. — Une paire d’hydrothèques, non soudées, par entrenœuds.
Celles-ci portant trois côtes longitudinales abcaulinaires : une médiane et
deux latérales. Ces côtes ressemblent à un fort épaississement. Opercule
à une valve.
Echantillons de la collection :
Sur un fragment d’algue de 7 cm de long se trouvent de nombreuses
colonies. Cette algue est collée sur un papier qui est étiqueté Sertularia
rosacea corrigé en S. lendigera. Ces deux mentions manuscrites ne semblent
pas correspondre tout à fait à l’écriture de Lamouroux et il y a lieu de
faire des réserves à ce sujet.
Distribution géographique :
Cosmopolite.
Dynamena crisioides (Lamouroux 1824).
(Syntype).
Synonymie :
Thuiaria crisioides Lamouroux 1824, p. 613, pl. 90, fig. 11-12.
» » Bedot 1925, p. 441.
Dynamena crisioides, Billard 1925, p. 184, pl. VII, fig. 21.
» » Redier 1966, p. 86.
Diagnose rapide :
Rameaux alternes. — Articles irréguliers. — - Hydrothèques axillaires
à la base des rameaux, suivies d’une à neuf paires d’hydrothèques. — Les
hydrothèques des rameaux sont plus ou moins serrées et leur nombre varie
— 393 —
de deux à douze. — Les gonothèques sont ovoïdes à col étroit légèrement
recourbé. Présence d’une dent médiane. Stries d’accroissement.
Échantillons de la collection :
11 ne reste plus ici que quelques brindilles en assez mauvais état. Néan¬
moins ce pauvre matériel est suffisant pour effectuer une détermination
valable. Les beaux échantillons de cette espèce devaient se trouver dans la
collection de Caen. Billard 1909, p. 320, fig.-texte 7 parle de ces échantil¬
lons sous le nom de Thuiaria crisioides.
Distribution géographique :
On le trouve dans toute la ceinture équatoriale et même dans des eaux
plus tempérées. Voir à ce sujet Redier 1966, p. 86.
Dynamena pumila (Linné 1758).
Synonymie :
Sertularia pumila Linné 1758, p. 807.
» » Hincks 1868, p. 260, pl. 53, fig. 1.
» » Bedot 1925, p. 404.
Dynamena, pumila, Tessier 1950, p. 18.
» » Leloup 1952, p. 173, fig. 100.
Diagnose rapide :
Hauteur 10 à 20 mm. Colonies formant des buissons rampants jaunes sur
un stolon brun. — Hydrothèques opposées s’enfonçant presqu’entièrement
dans l’hydrocalde avec le tiers terminal libre. Les hydrothèques distales
sont accolées. Articles et hydrothèques forment un V. Le bord de ces der¬
nières comporte deux dents latérales nettes, proéminentes et une dent
médiane adcaulinaire large. — Gonothèques ovoïdes. — Hvdraire, phos¬
phorescent, souvent décrit et dessiné.
Échantillons de la collection :
Trente-quatre échantillons fixés sur des morceaux de Fucus serratus
et un échantillon fixé sur un fragment d’algue indéterminé. Toutes ces
colonies en bon état, à tous les âges, avec ou sans gonothèques. Pas d’indi¬
cation d’origine.
Distribution géographique :
Groenland (Fabricius). Cap Nord (Sars). Baie de Massachusetts
(Agassiz). Côtes de Belgique (Yan Beneden). Côtes de France (Beltré-
mieux). Méditerranée, Naples (Hincks). Mossel Bay, Afrique du Sud
(Krauss).
394 —
Dynamena quadridentata (Ellis et Solander 1789).
Synonymie :
Pasythea quadridentata Ellis et Solander 1786, p. 57, n° 33, pl. 5. fig. g-6.
» » Bedot, 1925, p. 315.
Dynamena quadritentata, Billard 1925, p. 194, fig. U-W.
» » Redier 1963 a, p. 641.
» » Redier 1964, p. 137.
Diagnose rapide :
Tout petit hydraire de 10 à 12 mm. — Groupements de un à sept hydro-
tlièques. Lames et épaississements périsareaux.
Échantillons de la collection :
Quelques colonies sur un morceau d’algue. L’étiquette porte la men¬
tion : « Sertularia 4 dentata Lamouroux. » 1 Hydraire relativement rare.
Distribution géographique :
Ile Ascension (Ellis et Solander). Océan Atlantique (Marktanner).
Iles Bahama (Nutting). Iles Loyauté (Thornely). Iles Hawaï (Nutting).
Côtes du Natal (Warren). Cap Hatteras (Stechow). Madagascar (Cher-
BONNIER 1960).
Hydrallmania falcata (Linné 1758).
Synonymie :
Sertularia falcata Linné 1758, p. 810.
Hydrallmania falcata , Hincks 1868, p. 273, pl. 58.
» » Bedot 1925, p. 246.
» » R. Perrier 1936, p. 28, fig. II F.
» » Leloup 1952, p. 171, fig. 99.
Diagnose rapide :
Hydraire figurant parmi les plus connus. Pour mémoire : tige principale
sans hydrothèques, ramification pensée des hydroclades. — Disposition
unisériée des hydrothèques qui se superposent en partie. — Gonothèques
en forme de flacon renflé tronqué obliquement.
Préparation au bleu de méthylène phéniqué.
1. Les abréviations et orthographes des étiquettes originales sont respectées.
— 395 -
Échantillons de la collection :
Cinq petits échantillons sans mention manuscrite. Puis, un spécimen de
25 cm étiqueté : « Agalaophenia falcata Lam. Noirmoutier. » Deux colonies
d’environ 28 cm comportant les indications suivantes : « Aglaophenia
falcata. Lamx. polyp. p. 174, n° 295. Sertularia falcata Gmel. Syst. nat.
p. 3849, n° 11. Rapportée du large par les Folles à Port-en-Bessin. Sep¬
tembre 1834. » Un très bel échantillon, bien étalé et en bon état avec la
mention suivante : « Aglaophenia falcata Lamx. Poly. p. 174. Sertularia
falcata Gmel. Syst. nat. p. 3849. Rapporté par les Folles du large à Port-en-
Bessin, Septembre 1824. » — Port-en-Bessin est un petit port de pêche
situé à FO. des Rochers du Calvados et à quelques kilomètres de Caen.
Cette région était particulièrement riche en faune et en flore marines et
elle a fourni un sérieux apport à Lamouroux.
Distribution géographique :
Cosmopolite (Hincks 1868).
Nemertesia ramosa Lamouroux 1816.
(Syntype).
Synonymie :
Nemertesia ramosa Lamouroux 1816, p. 164.
Antennularia ramosa Hincks 1868, p. 282, pl. 62.
Nemertesia ramosa Bedot 1925, p. 292.
Antennularia ramosa B. Perrier 1936, p. 29, fîg. A R.
Nemertesia ramosa Redier 1964, p. 148.
Diagnose rapide :
Tige principale très rameuse. — Hydroelades verticillés et courts res¬
semblant à des soies. — Presque tous les articles comportent deux paires
de dactylothèques l’une au-dessus, l’autre au-dessous de l’hydrothèque.
Coloré au vert de méthyle.
Échantillons de la collection :
Neuf échantillons en assez bon état provenant de Dieppe et du Calvados.
On y retrouve tous les caractères morphologiques de l’espèce.
Distribution géographique :
Océan Atlantique (Lemarck). Afrique du Sud (Busk). Toutes nos côtes.
.Mers froides et chaudes. Cosmopolite.
396
Sertularella arbuscula Lamouroux 1816.
(Syntype).
Synonymie :
Sertularella arbuscula Lamouroux 1816, p. 191, fig. 4a B G.
» crassipes Allman 1885, p. 133, pl. VIII, fig. 4-5.
» cuneata » » p. 134, pl. IX, fig. 1-2.
» arbuscula Billard 1909, p. 315.
» » » 1910, p. 13.
» » Bedot 1925, p. 360.
Diagnose rapide :
Périsarc épais. Pédoncule des liydrothèques légèrement annelé. Le bord
de chaque hydrothèque touche celle qui lui est supérieure. Ce bord montre
quatre dents. Deux lames intrathécales. — Gonothèques sessiles très
allongées hautes comme six hydrothèques.
Échantillon de la collection :
Un seul échantillon de 5,5 cm de long. Comme Billard 1909 et 1910 l’a
fait observer, les deux espèces qu’ Allman a décrites en 1885 tombent en
synonymie avec S. arbuscula. Elles sont cependant intéressantes à con¬
sulter car leurs descriptons et leurs dessins sont bons.
Distribution géographique :
Australie (LamouROux 1816). Cap de Bonne-Espérance (Allman 1885).
Sertularella polyzonias (Linné 1758).
Synonymie :
Sertularia polyzonias Linné 1758, p. 813.
Sertularella polyzonias Bedot 1925, p. 378.
» » Leloup 1952, p. 168, fig. 97.
» » Redier 1966 ; p. 83.
Diagnose rapide :
Colonies jaune clair de 5 cm. — Troncs monosiphonique se ramifiant peu
et irrégulièrement. — Grosses hydrothèques en forme de tonneau, tour¬
nées alternativement à droite et à gauche. — Internœuds légèrement
annelés. — Gonothèques ovales plus ou moins annelées portées par un
court pédoncule et terminées par un orifice tubulaire à quatre dents.
Préparation colorée au Zielh.
— 397 —
Échantillons de la collection :
Deux jeunes colonies caractéristiques, bien étalées, portant la mention
manuscrite : « Iles Malouines par Lafon 1825. » On trouve aussi dans ce
dossier un certain nombre de colonies laissées en vrac.
Distribution géographique :
Grëonland (Sars). Mers d’Europe (Lamabck). Islande (Hincks). Cha¬
rente-Inférieure (Bel i rémieux). Méditerranée (Calvolini). Madère,
Afrique du Sud (Busk). Mer Rouge (Hincks).
Sertularia cupressina Linné 1758.
Synonymie :
Sertularia cupressina Linné 1758, p. 808.
» » Hincks 1868, p. 270, pl. 57.
Thuiaria cupressina, Bedot 1925, p. 442.
Sertularia cupressina, Tessier 1950, p. 20.
» » Leloup 1952, p. 176, fig. 102.
Diagnose rapide :
Colonie à port de cyprès, atteignant 40 cm. — Hydrothèques tubuleuses
à l’aisselle de chaque branche et anguleuse à leur sommet. Leur extrémité
libre égale le quart ou la moitié de leur longueur. Deux dents latérales et
deux échancrures. — Gonothèques ovoïdes avec (ou sans) une ou deux
pointes latérales et distales. Ne pas confondre avec S. cupressina f. argentea
qui en diffère par certains points secondaires.
Échantillons de la collection :
Très nombreux spécimens jeunes ou vieux, petits ou grands. L’ensemble
est en bon état. Pas d’indication de provenance.
Distribution géographique :
M ers froides et tempérées. Méditerranée.
Sertularia cupressina f. argentea (Linné 1758).
Synonymie :
Sertularia cupressina Hincks 1868, p. 268, pl. 61.
Thuiaria argentea Bedot 1925, p. 438.
Sertularia cupressina f. argentea, Tessier 1950, p. 20.
» » » Leloup 1952, p. 176, fig. 102.
» » » Redier 1964, p. 139.
— 398 —
Diagnose rapide :
Même description que S. cupressina mais — d’après Leloup — aspect
général spiralé sur toute la hauteur, partie hydrothécale libre plus grande,
plus pointue et divergence plus marquée. On peut ajouter : pointes nette¬
ment plus brillantes.
Échantillons de la collection :
Trois spécimens assez typiques et étiquetés : Sertularia argentea.
Hauteur 19 cm.
Distribution géographique :
Cosmopolite.
Sertularia elongata Lamouroux 1816.
(Syntype).
Synonymie :
Sertularia lycopodium Lamarck 1816, p. 117.
Sertularia millefolium Lamarck 1816, p. 116.
Sertularia elongata Lamouroux 1816, p. 189, pl. 5, fîg. 3a B. C.
» » Billard 1907c, T, 6, p. 217, fîg. 2.
» » » 1910, p. 3 et 22, fig. 8 et 9.
» » Bedot 1925, p. 396.
» » Redier 1964, p. 140.
Diagnose rapide :
Hauteur 90 mm. — Hydrothèques opposées ne se touchant pas sauf à
l’extrémité des rameaux. Chaque hydrothèque a six dents inégales. Quel¬
quefois les deux dents distales sont fort longues et pointues. L’ensemble
a une forme de panier caractéristique.
Échantillons de la collection :
Onze échantillons en assez bon état. Pas de gonothèques. L’étiquette
écrite par une main étrangère porte la mention : « Sertularia elongata.
Habitat in Novae Hollandia. » Le type décrit par Lamouroux se trouvait
dans la collection de Caen, détruite en 1944, comme nous l’avons dit. Les
échantillons ci-dessus n’en sont que des doubles.
Distribution géographique :
Toutes les mers situées à l’Est de l’Océan Indien et à l’Ouest de l’Océan
Pacifique. Ritchie 1907 signale cette espèce dans la mer du Nord et pense
qu’elle y a été amenée par les courants.
— 399 —
Sertularia gracilis Ilassal 1848.
Synonymie :
Sertularia gracilis Hassall 1848, p. 2223.
» distans Billard 1906, p. 187, fig. 10-11.
» lamourouxi Bedot 1925, p. 399.
» distans Billard 1925, p. 175.
» gracilis Tessier 1950, p. 21.
» » Redier 1963, p. 640.
Diagnose rapide :
Hauteur 4 cm. — Petits articles intermédiaires courts, sans hydro-
thèques, séparés des grands articles hydrothécaux par des articulations
coniques. — Hydrothèques opposées se touchant du côté de leur face
ventrale et séparées du côté dorsal. Stries d’accroissement. — La distance
entre les paires d’hydrothèques est d’environ 500 p., ce qui donne à cette
espèce son aspect si caractéristique de légèreté.
Échantillons de la collection :
Deux rameaux de Fucus vesiculosus envahis par de nombreuses colonies
et un troisième échantillon sur une algue indéterminée. Quelques gono-
thèques. Pas d’étiquette.
Distribution géographique :
Côtes d’Angleterre (Hincks 1868). Côtes Est et Ouest des États-Unis
(Nutting 1900). Ouest de l'Océan Indien, Australie (Billard 1906 et 1925).
Océan Atlantique, Méditerranée, Madagascar (Redihr 1962).
Thuiaria articulata (Pallas 1766).
Synonymie :
Sertularia articulata Pallas 1766, p. 137.
Thuiaria articulata, Hincks 1868, p. 277, pl. 60.
» » Bedot 1925, p. 439.
» » Tessier 1950, p. 21.
Diagnose rapide :
Hauteur 14 cm. — Hydroclades pennés perpendiculaires à l’hydrocaule.
— Chaque article, il y en a deux ou trois par hydroclades, comporte de huit
à dix hydrothèques. — Cellesc-ci se touchent toutes. Gros épaississement
semi-circulaire dans l’angle inférieur touchant l’axe de la branche.
400
Échantillons de la collection :
Trois échantillons respectivement de 3, 7 et 13 cm. Tous en bon état mais
sans aucune indication manuscrite.
Distribution géographique :
Océan Indien (Lamahck 1816). Côtes d’Angleterre, mer du Nord, côtes
de France, océan Atlantique, côtes d’Angleterre (Hincks 1868).
Aglaophenia pluma (Linné 1758).
Synonymie :
Sertularia pluma Linné 1758, p. 811.
Aglaophenia pluma Bedot 1925, p. 83.
» » Redier 1962, p. 23.
» » » 1964, p. 145.
» » » 1966, p. 96.
Diagnose rapide :
Pour mémoire car cet hydraire est universellement connu : hydrothèques
rapprochées à dents mousse. Deux replis intrathécaux. Épaississements
internes.
Échantillons de la collection :
Onze échantillons de provenances diverses : — • 1. Colonie de 16 cm en
mauvais état, la plupart des hydrothèques ont disparu. — 2. Une très
vieille colonie de 10 cm, en partie recouverte de parasites. L’étiquette :
« Sertularia pennaria Linné » est de la main de Lamouroux. — 3. Sur un
morceau de Posidonie on remarque quatre toutes petites colonies intitulées :
« Sertularia reptans (Méditerranée). Aglaophenia. .T. Lam. ». — 4. Une
jeune colonie de 7 cm avec de nombreuses corbules, portant l’indication
suivante : « Aglaophenia Méditerranée de l’herbier de Draparnaud 1808. »
— 5. Quelques colonies très jeunes, sur un fragment d’algue, avec l’ins¬
cription : « Aglaophenia pluma. Lamx. Sertularia pluma. Biarritz.
Novembre 1809. Fraudin Thore. ». — 6. Un fragment de 12 cm : « Aglao¬
phenia Côtes d’Espagne par Dufour 1823. » — 7. Trois petits échantillons
collés sur la même feuille avec l’inscription suivante : « Aglaophenia pluma
Lamx. polyp. p. 170. N° 284. Sertularia pluma. Gmel. Syst. nat. XIII.
T 1. p. 3850, n° 12. Belle- Ile-en-Mer. Été de l’an IX. » — 8. Quelques
colonies sur un morceau de Zoostère. L’étiquette porte : « Aglaophenia
Lamx. Sertularia pluma Gmel. de St Malo, par Thual an VII de la R. » —
9. Un fragment en très mauvais état : « Sertularia pluma Linn habitat in
mare Mediterraneo. » — 10. Un lot de vieilles colonies en plus ou moins bon
état. — 11. Enfin, un magnifique spécimen de 15 cm de long, bien étalé,
— 401 —
en bon état niais sans étiquette. L’étude de ce dossier indique bien que
Lamouroux n’était pas très sûr du nom à attribuer à cet animal et que les
échantillons qu’il recevait de divers côtés ne levaient pas cette incertitude.
Distribution géographique :
Cosmopolite.
Aglaophenia plumosa Baie 1 884.
Synonymie :
Aglaophenia plumosa Baie 1884, p. 153, pl. XIV, lîg. 5, pl. XVIII,
fig. 12.
» » Bedot 1925, p. 86.
Diagnose rapide :
Hauteur max. 16 cm. — Idydrocaules naissant perpendiculairement à
l’hydrorhize. — Hydroclades alternes. — Hydrothèques à bords presque
verticaux, légèrement ondulés avec deux grosses dents latérales. Dactylo-
thèque médiane inférieure, en tétine de biberon. Epaississement à mi-
article et en-dessous des dactylothèques latérales.
Échantillons de la collection :
Deux spécimens de 14 et 16 cm de haut, bien conservés. Les étiquettes
— d’une écriture inconnue — portent le nom de « S. permata L. 1822 ». Ce
matériel se prêtait assez facilement à des préparations microscopiques
(coloration au Zielh et au vert de Thomas). Celles-ci ont permis de voir
qu’il s’agissait bien d 'Aglaophenia plumosa tel que l’avait décrit et dessiné
Bai.f. et non de S. permuta. Billard possédait dans la collection de prépa¬
ra lion d’hydraires qu’il a léguée au Muséum plusieurs exemplaires
d’.l. plumosa. Leur comparaison avec nos préparations a confirmé que ces
deux espèces étaient synonymes. — Pas d'indication d’origine.
Distribution géographique :
Dans toutes les mers qui entourent l’Australie.
Aglaophenia miriophyllum (Linné 1758).
Synonymie :
Sertularia myriophyllum Linné 1758, p. 810.
Aglaophenia myriophyllum Pictet et Bedot 1900, p. 34, pl. 8-9, fig. 1-10.
Tliecocarpus myriophyllum Bedot 1925, p. 433.
Aglaophenia myriophyllum Redier 1965, p. 380.
28
— 402
Diagnose rapide :
Hauteur 75 cm. — Hydrorhize formé de petits tubes ramifiés. — Hydro-
caules (5 cm) inclinés alternativement à droite et à gauche. — Constrictions
annulaires séparant les segments. — Hydrothèques complètement accolées
à l’hydroclade. Leur bord est dentelé avec une dent proéminente côté
ventral. Repli intrathécal dans la partie inférieure de l’hydrothèque. Deux
dactylothèques latérales et une médiane.
Préparation au Zielh et au vert de Thomas.
Échantillons de la collection :
Trois petites brindilles de quelques cm, assez abîmées.
Distribution géographique :
Hydraire commun. Cosmopolite mais se plaît surtout dans les eaux
chaudes ou tempérées.
Antennella secundaria (Gmelin 1788).
Synonymie :
Plumularia secundaria Gmelin 1788, p. 3854.
Plumularia catharina v. acaule Hincks 1868, p. 299, pl. 66, fig. 2.
Antennella secundaria, Bedot 1925, p. 94.
» » Tessier 1951, p. 22.
Diagnose rapide :
Petit hydraire de 8/9 mm. — Articles hydrothécaux limités en haut par
une articulation droite et, en bas, par une articulation oblique. Articles
intermédiaires à deux dactylothèques limités en haut par une articulation
oblique et en bas par une droite. — Hydrothèques à bords lisses avec deux
dactylothèques latéro-supérieures, une distale et une proximale. — Gono-
thèques pédonculées, cylindro-sphériques, naissant à la base d’une hydro-
thèque.
Échantillons de la collection :
Sur deux fragments de posidonies se trouvent quelques colonies bien
lisibles en provenance de Calvi (Corse). Ces deux échantillons sont accom¬
pagnés du commentaire suivant : « Je crois que cette production appartient
au règne animal, elle m’a frappé attendu qu’il m’a Semblé quelle croissoit
et mouroit en quelques heures, elle se trouve sur le sable humide au bord
de la mer dans les endroits où l’eau n’arrive pas à Calvi. » L’écriture,
quoique lui ressemblant, n’est pas de Lamouroux. Il s’agit vraisemblable¬
ment d’un envoi que lui a fait l’un de ses correspondants.
— 403 —
Distribution géographique :
Océan Atlantique-Nord, mer du Nord, Manche, Méditerranée.
Halicornaria arcuata (Lamouroux 1816).
(Syntype).
Synonymie :
Aglaophenia arcuata Lamouroux 1816, p. 167, pi. 4, fig. 4a B.
Halicornaria arcuata, Billard 1907 b, p. 366, fig. XIII.
» » Bedot 1925, p. 218.
Diagnose rapide :
Hauteur max. 15 cm. — Hydrocaule : dans les colonies jeunes les
articles sont plus longs que larges, tandis que chez les sujets âgés le côté
hydrocladiale est plus long que le côté opposé dans la proportion du simple
au double. Les articles ont la forme d’un cylindre tronqué aux deux extré¬
mités. — Caractère constant : sur le bord de l’hydrothèque existence d’une
dent médiane antérieure plus ou moins forte et présence d’une dacty-
lothèque médiane très développée toujours munie d’une ouverture au-
dessus du point où elle devient libre. Chez les sujets âgés, le bord de l’hydro-
thèque présente trois dents et une dent postérieure très longue. On remar¬
que un repli intrathécal et des dactylothèques latérales puissantes.
Préparation au bleu de Méthylène phéniqué.
Echantillons de la collection :
Trois échantillons admirablement séchés et présentés. Le premier mesure
5 cm et possède six hydrocaules, le second 6 cm avec deux hydrocaules et
le troisième 10 cm avec six hydrocaules.
Distribution géographique :
Mer des Antilles (Lamouroux 1816) et, depuis, trouvé un peu partout.
Kirchenpaueria pinnata (Linné 1758).
Synonymie :
Plumularia pinnata Linné 1758, p. 818.
» » Hincks 1868, p. 295, pl. 65, fig. 1.
Kirchenpaueria pinnata, Bedot 1925, p. 254.
» » Tessier 1950, p. 22.
» Leloup 1952, p. 189, fig. 109.
»
— 404 —
Diagnose rapide :
Colonies de 10 à 15 cm, fines, blanchâtres, groupées en bouquets. — Hydro
thèques plutôt larges, concrescentes. Parfois, en-dessous une dactylothèque
rudimentaires. — Gonothèques en double rangée le long de la branche.
Piriformes ou ovalaires avec un court pédoncule. Sommet hérissé de
pointes dont les externes se prolongent vers le bas des crêtes longitudinales.
Coloré au Zielh.
Echantillons de la collection :
Sur un petit morceau de papier sont collées deux colonies de 30 à 35 mm.
A moitié parasitées, elles sont en assez mauvais état et ne comportent
aucune indication d’origine.
Distribution géographique :
Espèce cosmopolite qui vit en eau profonde.
Lytocarpus filamentosus (Eamarck 1816).
Synonymie :
Plumularia filamentosus Lamarck 1816, p. 128.
Lytocarpus filamentosus, Billard 1907 b, pp. 337 et 371, fig. XV-XV1Î.
» » Bedot 1925, p. 274.
Diagnose rapide :
Tubes provenant de l’hydrorhize et montant le long des hydroclades. • —
Hydrothèques rapprochées. Par article : une dactylothèque inférieure et
une axillaire ventrale. Mamelon basal percé d’un orifice. Saillie dorsale
caractéristique qui peut atteindre une grande taille ou, quelquefois, faire
défaut. Les dactylothèques latérales présentent un orifice supéro-interne
et un distal.
Préparations colorées au Zielh.
Échantillons de la collection :
Quatre échantillons de 10, 12, 14, 15 cm de haut. L’étiquette porte les
noms d’« Aglaophenia pennaria Lmx. p. 167 » et de « Sertularia pennaria L. ».
Beaucoup d’auteurs ont décrit cette espèce et sa synonymie est des
plus variée. En voici quelques exemples : Aglaophenia fusca Kirchenpauer,
A. ligulata Kirchenpauer, A. segmentata Warren, Lytocarpus patulus
Billard, lialicornaria mitrata, Warren, Plumularia pennaria Billard, etc.
La liste en est donnée dans Bedot 1925, p. 274. Tous ces noms sont tombés
en synonymie et c’est Billard 1907 b qui les a réunis sous leur vocable
— 405 —
actuel. Le cas de L. filamentosus est un exemple du polymorphisme des
hydraires, qui a prêté à bien des confusions. Plusieurs auteurs et non des
moindres, avaient décrit un certain nombre d’espèces aux hydrothèques,
aux dactylothèques, au mamelon basal, au port général, etc. assez diffé¬
rents les uns des autres. On pouvait, au premier abord, en faire de nouvelles
espèces, alors qu’il s’agissait d’un même animal. Cette diversité de
caractères est due aux conditions de vie de la colonie. La salinité, l’agitation
de l’eau, la profondeur, donc la lumière, ont une influence sur la croissance
des hydraires. Il en est de même de l’âge. Enfin, si l’on tient compte du
dimorphisme sexuel — que nous commençons à soupçonner — ces méprises
s’expliquent assez bien.
Préparations colorées au Zielh.
Distributions géographique :
Mers australes (Lamarck). Cap de Bonne-Espérance, baie d’Algoa
(Kirchenpauer). Madagascar (Billard).
Lytocarpus philippinus (Kirchenpauer 1872).
Synonymie :
Aglaophenia philippinus Kirchenpauer 1872, pp. 29 et 45, pl. I-II-VII,
fig. 26.
Lytocarpus philippinus, Billard 1913, p. 78, fig. LXIII.
» » Bedot 1925, p. 276.
Diagnose rapide :
Hydrothèque avec repli intrathécal caractéristique (épaississement
important dans le bas du bord de l’hydrothèque avec une petite dent).
Bord presque vertical. Deux épaississements. Grosse dactylothèque infé¬
rieure avec deux lignes verticales le long de celle-ci. Deux dactylothèques
supérieures se dirigeant vers l’avant.
Échantillons de la collection :
Deux spécimens intitulés : « Polypiers. », sans plus. Le premier mesure
17 X 21 cm. Il n’en reste plus que les hydrocaules, les hydroclades et
quelques rares hydrothèques. Le second de 19 X 19 cm est en meilleur
état et on y rencontre de nombreuses hydrothèques.
Préparation au Ziehl.
Distribution géographique :
Iles Philippines (Kirchenpauer 1872). Océans Atlantique, Pacifique,
Indien, îles du Cap Vert, Méditerranée (Ritchie 1910).
— 406 —
Plumularia setacea Linné 1758.
Synonymie :
Plumularia setacea Linné 1758, p. 813.
» » Hineks 1868, p. 296, pl. 66, fig. 1.
» » Bedot 1925, p. 335.
» » Tessier 1950, p. 23.
» » Leloup 1952, p. 189, fig. 110.
Diagnose rapide :
Petites colonies graciles d’aspect soyeux de 20 à 40 mm. — Hydroclades
alternes, long, débutant par un internœud. — Articles intermédiaires avec
une dactylothèque. — Hydrothèques cupuliformes soudées sur toute leur
longueur, deux dactylothèques distales latérales et une proximale médiane.
— Dactylothèque à l’aisselle de chaque hydroclade. — Gonothèques fusi¬
formes, blanchâtres, rétrécies à leur extrémité en un long col plus ou moins
recourbé. Ces gonothèques naissent à la base des rameaux.
Echantillon de la coloration :
Belle colonie de 10 cm avec cent trente six gonothèques très caracté¬
ristiques. Cet unique échantillon est identique au dessin de HiNcks 1868.
Une seule mention manuscrite : « Au Verdon ». Il s’agit vraisemblablement
du Verdon-sur-Mer, en Gironde, ce qui ne serait pas étonnant puisque la
famille de Lamouroux, qui habitait Agen, venait passer ses vacances à
l’embouchure de la Gironde.
Distribution géographique :
Espèce cosmopolite qui vit fixée sur les autres hydraires, les bryozoaires,
les algues, les rochers, les graviers, les coquilles mortes, etc. (Leloup 1952).
Thecocarpus flexuosus (Lamouroux 1816).
(Syntype).
Synonymie :
Aglaophenia flexuosa Lamouroux 1816, p. 67.
Thecocarpus giardi Billard 1907 a, T 6, p. 79, fig. 1-2.
» » » » b, T 7, pp. 337-342-380-381, fig. 21.
» flexuosus , Bedot 1925, p. 342.
Diagnose rapide :
Hydrocaule polysiphoné. — - Hydrothèque à trois dents, plus une
médiane. Dents latérales bifurquées, la dernière avec deux dentieules
— 407 —
aigus. Dactylothèque médiane ouverte dans sa partie libre qui est courte.
Court repli intrathécal auquel correspond un faible épaississement et un
autre, peu étendu, correspondant à la dactylothèque latérale.
Échantillon de la collection :
Un seul spécimen de 12 cm de long en bon état. Les mentions de l’éti¬
quette sur lequel il est collé ne paraissent pas être de la main de Lamou-
koux. Les deux écritures se ressemblent mais, malgré tout, on ne peut en
tirer une conclusion. Cet hydraire faisait aussi partie de la collection —
détruite — de Caen. — Il s’agit ici du type décrit par Lamouroux mais il
faut noter que Millard 1962 n’est pas d’accord sur ce type unique. Mil-
lard divise T. flexuosus en quatre sous-espèces : T. flexuosus plumiferus,
T. flexuosus flexuosus, T. flexuosus solidus et T. flexuosus umbellatus.
Nous nous demandons s’il ne faut pas voir dans ce cas, plutôt des variétés
écologiques de T. flexuosus que de nouvelles sous-espèces. Il semble qu’on
se trouve en face d’un exemple de ce que nous avons avancé en parlant,
plus haut, de Lytocarpus filamentosus.
Préparation colorée au Zielh.
Distribution géographique :
Toutes les mers chaudes et tempérées. Afrique du Sud (Millard 1962).
BIBLIOGRAPHIE.
Allman, G. J., 1885. — Description of Australian Cape and other Hydroida
mostly and new from the Collection of Miss H. Gatty. Jal. Lin. Soc.
London., 19, 1886, pp. 132-161, pl. VII-XXVII.
Bale, W. M., 1884. — Australian Hydroid Zoophytes, pp. 1-117, pl. 1-19.
Bedot M., 1925. — Matériaux pour servir à l’Histoire des Hydroides, 7e période
(1901 à 1910). Rev. Suisse de Zoo., 32, Suppl., pp. 1-476.
Billard, A., 1906. — Hydroides. Ex. Sc. du Travailleur et du Talisman, pp. 153-
244, pl. 1-21.
— • 1907 a. — Deux espèces nouvelles d’Hydroides de Madagascar. Arch.
Zool. Exp., 4, 6. Notes et Revues, pp. 79-82. Paris, 1907, 8°.
— - 1907 b. — Hydraires de Madagascar et du S.-E. de l’Afrique. Ibid., 7,
Fasc. 8, pp. 335-396, pl. 25-26. Paris 1907-1908, 8°.
— - 1907 c. — Hydroides de la Coll. Lamarek du Muséum de Paris. IL Campa-
nulariidae et Sertulariidae. Arch. Sc. Nat., 9e Sér., 6, pp. 215-219, fig. 1-2.
— 1909. — Révision des espèces types d’Hydroides de la Coll. Lamouroux,
conservée à l’Institut Botanique de Caen. Ibid., 9, pp. 307-337, fig.-tex.
1-10.
— 1910. — Ibid., 11, pp. 1-67, fig.-tex. 1-24.
— 1913. — Les Hydroides de l’Exp. du Siboga. Part. I. Plumulariidae ,
pp. 1-115, 6 pl. et 96 fig.-tex.
— 408 —
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Table des noms de genre et d’espèce.
Page
abielina . 390
Abietinaria . 390
Aglaophenia . 400
Amphisbetia . 391
Antennella . 402
arbuscula . 396
arcuata . 403
mrgentea . 397
articulata . 399
410 —
falcala .
flabellata .
flexuosus .
filamentosus . .
fruticosa .
fusca .
g elatinosa .
g racilis .
groënlandica . .
halecina .
halecinum ....
Halecium .
Halicornaria . .
Hydrallmania ..
indivis a .
K irchenpaueria
Lafoea .
Laomedea .
larynx .
lendigera .
ligulata .
longissima
Lytocarpus ....
mitrata .
myriophyllum .
Nemertesia ...
Page
394
387
406
404
390
404
387
399
386
386
385
385
403
394
384
operculata . .
patulus .
pennaria ....
philippinus ..
pinnata .
pluma .
plumosa ....
Plumularia .
polyzonias . .
pumila .
quadridenlata
ramosa .
reptans .
rosacea .
403
389
387
385
392
404
388
404
404
401
secundaria . . .
segmentata . .
Sertularella ..
Sertularia
sessile .
setacea .
Thecocarpus .
Thuiaria ....
Thyroscyphus
T ubularia . . .
vitiensis ....
395
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391
404
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384
389
Laboratoire de Malacologie
Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 2, 1967, pp. 411-416.
CESTODE TETRARHYNQUE DU GENRE
SPHYRIOCEPHALUS T. PINTNER 1913
CHEZ UN SQUALE PEU CONNU :
EUPROTOMICRUS RISPINATUS
(QUOY & GAIMARD , 1824).
Par Robert Ph. DOLLFUS
L’ichthyologiste Car L. Hubbs et ses collaborateurs, examinant le
«ontenu du tube digestif de quelques spécimens capturés en surface d’un
requin : Euprotomicrus bispinatus (Quoy & Gaimard 1824) ( Squalidae,
Dalatiinae 1, ont trouvé, dans la partie cardiaque de l’estomac de 6 de
«es squales, sur 12 examinés, de 1 à 14 Cestodes.
Les requins 11 et 24 ont été capturés dans la partie nord du Pacifique
central, ceux numérotés 23, 27, 28 dans la partie est du Pacifique sud, celui
numéroté 26, dans l’Océan Indien.
D’après leur habitus, tous ces individus appartenaient à une même
espèce ; c’était évident. Quelques-uns m’ont été aimablement envoyés
par mon collègue, le Dr Robert J. Goldstein, de l’University du Texas 2.
Ce sont des individus jeunes, au début de la maturité sexuelle, qui sont
très loin d’avoir atteint leur longueur définitive. L’aspect et la forme
1. Ce requin a été reconnu se nourrir de Céphalopodes bathypélagiques et de Poissons bathy-
pélagiques ; il provient donc d’eau profonde et arrive en surface par migration verticale
(C. L. Hubbs, in litteris).
2. Une partie des autres spécimens (ceux du requin n° 24) a été conservée par le récolteur,
Dr. Tamotsu Iwai (Department of Fisheries, Kyoto University, Maiguru, Japon) ; quelques
autres ont été remis au Dr Austin J. Mac Innis (University of California, Los Angeles).
— 412 —
sont caractéristiques pour le genre Sphyriocephcilus Th. Pintner 1913,
seul genre de la famille Sphyriocephalidae R. Ph. Dollfus, 1930.
Plusieurs des espèces de Sphyriocephalus sont mal connues ou ont une
validité douteuse en tant qu’espèces indépendantes.
La liste des espèces est la suivante :
A. Espèces bien caractérisées à l’état postlarvaire et à l’état adulte :
S. viridis (G. R. Wagener 1854) Th. Pintner 1913 (Générotype).
S. tergestinus Th. Pintner 1913.
B. Species inquirendae (à redécrire d’après les spéeimens-types originaux
des collections ou à rechercher dans la nature).
5. sp. R. Ph. Dollfus 1930, postlarve
S. alberti Jules Guiart 1935, postlarve
S. richardi Jules Guiart 1935, postlarve
S. labiatus (Fr. Sig. Leuckart 1820), postlarve
S. crassiceps (Diesing 1850), adulte
Fig. 1-3. — Sphyriocephalus tergestinus T. Pintner 1913, de l’estomac d’un Euproetomicrus
bispinatus (Quoy et Gaimard 1842). 13°38' S, 110°34/ \V. 2.2.1957.
Photographies par Madame Claude J a met, que je remercie de son obligeance.
L’individu entier mesure 22 X 1,5 mm.
— 413 —
Tout ce que l’on connaît de ces diverses formes, (hôtes, distribution
géographique, morphologie externe, anatomie, etc...) a été exposé dans
ma publication de 1942 (pp. 115-129, fîg. 62-75), j'estime inutile d’y
revenir.
Quelque uns des individus trouvés dans l’estomac de Euprotomicrus
sont déjà adultes à maturité et présentent quelques proglottis gravides.
Chez les immatures, l’appareil génital n’est représenté que par des ébauches
transversales, montrant que les pores atriaux sont irrégulièrement alternes,
comme c’est la règle dans le genre.
Les individus à ma disposition mesurent, par exemple 20 X 1 mm,
22 X 1,5 mm et 11,5 X 2,5 mm. Le scolex est plus épais que large ou aussi
épais que large. Le Strobile est un peu déprimé, un peu moins épais que
large.
Fig. 4. — Armement d’une partie de la base des proboscis d’un même individu.
414 —
Il y a environ 30 à environ 40 segments craspédotes, dont la longueur
augmente progressivement du seolex à l’extrémité postérieure ; leur bord
postérieur est plus ou moins saillant.
La pars bothridialis empiète un peu sur la pars bulbosa ; la pars vaginalis
est entièrement comprise dans la pars bothridialis .
Il est regrettable que les spécimens à ma disposition aient leurs pro-
boscis invaginés ; un seul (fig. 4-5) montre un début d’évagination de ses
proboscis, ce qui est insuffisant pour une étude de l’armement de crochets.
Deux proglottis ont leur utérus bourré d’œufs. Ces œufs ont une forme
très particulière (fig. 6), ce qui permet immédiatement de reconnaître
qu’il s’agit de S. tergestinus T. Pintner 1913, espèce initialement décrite
d’après des spécimens de l’estomac d’un Alopecias vulpinus (Bonnaterre)
de l’Adriatique.
Ces œufs ont été décrits et figurés par T. Pintner (1913, pp. 242-243,
253, pl. IV, fig. 23 : 1930, pp. 450, 509, fig. 19-20) et Satyu Yamaguti
— 415 —
(1934, pp. 94-95, fig. 151) L’anatomie a été remarquablement étudiée
par T. Pintner (1913 ; 1930) et, avec moins de détails, par S. Yamaguti
(1934). Je n’ai rien à ajouter aux descriptions publiées par ces auteurs.
Je ferai seulement observer que les dimensions des œufs présentent une
très grande variabilité ; les œufs que j’ai figurés sont plus longs que ceux
figurés par Pintner et Yamaguti.
Je termine cette courte note en présentant mes meilleurs remerciements
au Dr Cari L. JIubbs pour tous les renseignements qu’il m’a aimablement
communiqués sur Euproctomicrus bispinatus (Quoy et Gaimard 1824).
Fig. 6. — Œufs utérins d’un adulte très jeune mesurant 11,5 X 3 mm.
1. Par suite d’une erreur incompréhensible, S. Yamaguti a attribué à Sphyriocephalus
viridis (G. R. Wagener 1854) les spécimens de tergestinus trouvés au Japon dans l’estomac
d 'Isurus glaucus (Müller et Henle 1838).
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Paris. Archives du Muséum national d’histoire Naturelle, Paris, Ge s., 19,
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fig. 1-187.
Muséum national d’ Histoire naturelle de Paris.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2* Séri» — Tome 39 — N» 2, 1967, pp. 417-438.
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE
DES PÉRIDINIENS MICROPLANCTONIQUES
DU CANAL DE MOZAMBIQUE
Par A. SOURNIA
L’épithète « microplanetoniques », opposée ici à « nanoplanctoniques »,
désigne les Péridiniens de grande taille, susceptibles d’être récoltés au
filet fin. Rappelons que les Flagellés nanoplanctoniques relèvent de tech¬
niques différentes (centrifugation, ultrafiltration), ont un rôle océanogra¬
phique distinct (leur productivité est sans doute beaucoup plus élevée),
et sont d’ailleurs considérablement plus mal connus.
Cette seconde catégorie d’organismes étant mise à part, il convient
encore d’exclure ici le genre Ceratium, le plus notoire parmi les Péridiniens
microplanetoniques, et dont une étude est en cours de publication (Sour-
nia, sous presse).
Ces deux réserves étant faites, une vue d’ensemble sur la bibliographie
mondiale conduit aux trois remarques suivantes :
1) Canal de Mozambique :
Comparativement au reste de l’océan indien, les Péridiniens n’appa¬
raissent ni mieux, ni plus mal connus, dans le canal de Mozambique. Cette
région a en effet prêté à deux travaux de Silva (1956, 1960) relatifs à la
côte du Mozambique, d’Inhaca au cap Delgado, ainsi qu’à l’inventaire de
Travers (1965) pour la région de Tuléar ; de plus, aux confins du canal, le
plancton de Zanzibar a été étudié par Ballantine (1961). Quant aux
« grandes expéditions », on peut citer, ou omettre, celle de la « Valdivia »,
qui a longé l’extrême nord du canal. (Rappelons au sujet du « Dana », qui
a parcouru toute la région concernée, que seul les Ceratium ont donné lieu à
publication).
2) Océan indien :
Par rapport au reste du globe, les Péridiniens de l’océan indien ont
été relativement peu étudiés. On ne compte qu’une seule « grande expé¬
dition », celle de la « Valdivia » ; encore le mémoire qui en a résulté (Kars-
ten, 1907) a-t-il notablement vieilli du point de vue de la nomenclature,
c’est-à-dire que de nombreux noms sont tombés depuis en synonymie.
Par ailleurs, divers voyages ou croisières de moindre importance ont donné
lieu aux travaux suivants, qui datent eux aussi, pour la plupart, du début
du siècle : Cleve (1900 a, 1901, 1903), Ostenfeld & Schmidt (1901),
29
— 418 —
ScHRÔDER (1906), C.ZAPF.K (1909), OsTENFELD (1915), BoHM (1931), et
Matzenauer (1933). Les principales recherches récentes sont celles de
Wood (1954, 1963 b et c) dans les parages de l’Australie.
Il est donc à souhaiter que le matériel récolté par les nombreux parti¬
cipants de l’Expédition internationale dans l’océan indien soit exploité au
mieux de façon à combler cette lacune.
Notons cependant que cet océan possède sur les autres l’avantage de
disposer d’un index bibliographique des espèces : la « check-list » de Wood
(1963 a).
3) Connaissances mondiales :
Passant, dans cette vue d’ensemble, du canal de Mozambique à l’océan
indien, puis de ce dernier à l’océan mondial, on serait amené, dans ce troi¬
sième paragraphe, à une synthèse des connaissances modernes... Sujet
qui dépasse la portée de la présente note. LTne remarque cependant s’im¬
pose, concernant l’état actuel de la bibliographie :
La révision mondiale de Schiller (1933-1937) doit son autorité au
simple fait qu’elle est la seule de son espèce. Elle constitue certes une
base bibliographique indispensable, mais nullement un manuel infaillible
pour la détermination des espèces : il s'agit en effet d’une compilation
souvent rapide, et qui pêche par de fréquentes erreurs ou omissions « de
détail ». De trop nombreux planetologistes ont suivi cet ouvrage en toute
confiance, et, de fait, les travaux postérieurs « d’inspiration originale »
sont relativement peu nombreux (Cf. Balecii, Chatton, Graham, et
quelques autres). Par ailleurs, la notion d’espèce (et de taxons infraspé-
cifiques), telle qu’utilisée dans l’œuvre de Schiller, s’oppose souvent
aux données actuelles Sur la variabilité morphologique chez les Péridiniens.
Matériel étudié, et objet de la présente note.
Le matériel ici étudié, et dont j’ai antérieurement examiné les Ceratium
ainsi que les Diatomées (également sous presse), provient de trois séries
de récoltes au filet :
— Nossi-Bé (Madagascar) : prélèvements hebdomadaires, en surface,
dans la baie du Centre océanographique de l’O.R.S.T.O.M. (Février 1963
à juillet 1964).
— Tuléar (Madagascar) : divers prélèvements en surface, de part
et d’autre du grand récif et dans le canyon de St. Augustin (Août-septembre
1964).
— Croisière n° 8 de 1’ « Anton Bruun » (Woods Ilole oceanogr. Inst.)
dans le canal de Mozambique, de Durban à Mombasa (Septembre-
novembre 1964). Récoltes horizontales et verticales.
Dans la présente note seront étudiés neuf genres essentiellement tropi¬
caux (sauf peut-être Pyrophacus), et, pour la plupart, préférentiellement
419 —
océaniques (donc provenant principalement des récoltes de 1’ « Anton
Bruun »).
Ces neuf genres peuvent être appelés « mineurs », en ce sens qu’ils
jouent dans l’économie des mers un rôle plus « décoratif » que productif ^
toutefois, en raison de leur rareté, ils demeurent mal connus, et justifiaient
à ce titre une brève mise à jour.
A PROPOS DES RÉFÉRENCES GÉNÉRIQUES ET SPÉCIFIQUES :
— La pagination et l’iconographie ne sont précisées que dans le cas des des¬
criptions princeps.
— Les références antérieures à la monographie de Schiller ne sont ici repor¬
tées que si elles sont erronées, ou absentes, in Schiller, ou si elles offrent un
intérêt essentiel.
— Pour éviter les répétitions, j’omets de reproduire à propos des espèces les.
références déjà citées à propos des genres, sauf intérêt particulier.
Nomenclature :
Les règles suivies dans cette note sont celles du Code international de la nomen¬
clature botanique (Lanjouw et al., 1961).
Genre Amphisolenia Stein, 1883.
Stein, 1883, p. 24.
Kofoid, 1907. Paulsen, 1908. Kofoid & Michener, 1911. .Jôrgensen, 1923.
Kofoid & Skogsberg, 1928. Lindemann, 1928. Schiller, 1933. Balech,
1962.
Comme le note Balech (1962), l’essentiel des connaissances relatives
à ce genre réside dans la remarquable monographie de Kofoid & Skogs-
bf.rg, dont Schiller ne donne qu’une reproduction sommaire. Quelques
nouvelles espèces ont été décrites par la suite (Bôhm, 1933 ; Balech,
1962 ; Wood, 1963 c ; Halim, 1965 ; voir aussi deux espèces indéterminées,
in Silva, 1955, 1958) ; d’autre part, au vu des divers travaux phytoplancto-
logiques postérieurs, il apparaît de plus en plus probable que toutes les
espèces sont, quoique rares, distribuées dans toutes les mers chaudes et,
occasionnellement, tempérées. Ces deux points mis à part, le genre
demeure mal connu.
Kofoid & Skogsberg ont insisté sur les difficultés de détermination
et les incertitudes qui subsistent quant à la position et la délimitation
de certaines espèces : ceci tient à une connaissance insuffisante de la
variabilité spécifique, ainsi que du mode de croissance (la vitesse de
régénération des cellules après la division reste inconnue).
Vies récoltes dans le canal de Mozambique confirment, outre la thermo-
philie du genre, les trois données actuelles de l’écologie des Amphisolenia :
rareté numérique des individus ; oligophotisme (ces organismes sont nette¬
ment plus nombreux dans les prélèvements verticaux) ; enfin, répartition
préférentiellement eupélagique.
— 420 —
Amphisolenia bidentata Schrôder, 1900.
Schrôder, 1900, p. 20, pl. 1, fig. 16.
Bôhm, 1936. Rampi, 1940. Gaarder, 1954. Wood, 1954, 1963 a. Silva, 1955,
1956. Balech, 1962.
La plus commune du genre, cette espèce est effectivement la plus abon¬
dante dans mes récoltes. Sa répartition verticale fait exception : l’oligo-
photisme n’est ici nullement évident.
Amphisolenia extensa Kofoid, 1907.
Kofoid, 1907, p. 198, pl. 13, fig. 78.
Bôhm, 1933. Pavillard, 1937. Silva, 1958.
Cette espèce semble nouvelle pour l’océan indien. Bien que plus cou¬
rante dans le Pacifique, elle est donc maintenant connue, quoique spora¬
diquement, dans toutes les mers : Atlantique (Bôhm, Silva), Méditerranée
(Jôrgensen, Pavillard, Tregouboff & Rose).
Amphisolenia globifera Stein, 1883.
Stein, 1883, p. 24, pl. 21, fig. 9-10.
■Gaarder, 1954. Silva, 1958. Halim, 1960. Wood, 1963 a et b.
Espèce nouvelle pour le canal de Mozambique.
Amphisolenia Lemmermannii Kofoid, 1907.
Kofoid, 1907, p. 199, pl. 14, fig. 88-89.
Bôhm, 1933, 1936. Gaarder, 1954. Balech, 1962. Wood, 1963 a et b (vix fig. 25),
Espèce nouvelle pour la région étudiée, mais particulièrement mal
connue et, semble-t-il, très rare en dehors de F Indopacifique : Atlantique
sud ? (Bôhm, 1933), Gibraltar (Gaarder). Son autonomie par rapport à
A. bidentata est en effet discutable (Cf. Kofoid & Skogsberg, Bôhm 1936,
et Balech). Je maintiens cependant la distinction, sur la base des
caractères suivants :
Longueur totale 500-700 p. (chez A. bidentata : 700-1000). Extrémité
antapicale courbée vers la gauche, mais non tordue ventralement (à la
différence de l’espèce voisine). La largeur du corps central, très variable,
ne constitue pas un critère certain : 20-53 p, au lieu de 14-30 p chez
A. bidentata. Le quatrième caractère distinctif est d’ordre écologique :
répartition nettement oligophotique chez A. Lemmermannii.
Amphisolenia mozambica nov. sp. (Fig. 1-3).
Epitheca convexa ; tenue capul, bis aut ter lalior quam longior. Corpus centrale
fusiforme , angustum , paulatim utrimque decrescens. Pars antapicalis bis aut ter
quam pars reliqua longior, ad extremitatem in dexteram incurvata, sed non ad
venlrem detorta. Extremilas leviter inflata, tenuissime denticulata ; spinae nullae.
2
Fig. 1. — Amphisolenia mozambica n. sp ., vue latérale gauche. — 2 : Id., détail de la partie
antérieure, vue latérale droite. — 3. Id ., détail de la partie postérieure, vue latéro-ventrale. —
4 : Pyrocystis fusiformis Wyv. Thomson ex Murray. — 5 : P. Gerbaultii Pavillard. — 6 :
P. lunula (Schütt) Schütt. — 7 : P. pseudonoctiluca Wyv. Thomson ex Murray. — 8 :
P. robusta Kofoid.
L’échelle indique, dans tous les cas, une longueur de 100 [X.
422 —
Description (Selon la terminologie de Kofoiu & Skogsberg). —
Epithèque convexe ; tête line, environ 2-3 fois plus large que longue.
Cou deux fois moins large que le processus antérieur. Corps central fusi¬
forme, relativement étroit, se rétrécissant de façon identique à ses deux
extrémités, et de convexité identique sur ses faces ventrale et dorsale ;
largeur du corps central légèrement inférieure au double de celle du pro¬
cessus antérieur, et légèrement supérieure au double de celle de la partie
antapicale. Cette dernière, 2-3 fois plus longue que le reste de la cellule.
Région terminale régulièrement recourbée vers la droite, mais non tordue
ventralement (sur ce dernier point, la pression exercée par la lamelle
couvre-objet peut faire illusion). Extrémité antapicale légèrement renflée,
et bordée d’une très fine denticulation marquant la suture sagittale.
Epines terminales et épine subterminale absentes.
Longueur totale : 740-800 a.
Récoltes. — Centre du canal de Mozambique (« Anton Bruun », station
404, filet vertical), et au large de Mombasa (station 419, filet horizontal).
Les conditions hydrologiques, peu différentes dans les deux cas, étaient
respectivement (eaux de surface) :
Température : 24,69 et 25,58° C. Salinité : 35,22 et 35,37 %0.
Affinités. — .4. elongata Kof. & Skogsh., voisine de la présente espèce,
s’en distingue comme suit : chez A. muzambica, la tête est relativement plus
large ; la partie antapicale est proportionnellement plus longue (par rapport
au reste du corps), et son extrémité n’est pas tordue ventralement ; la
denticulation terminale de la suture sagittale semble en outre caractéris¬
tique, mais une telle observation est nouvelle pour le genre : ce caractère,
peut-être « accessoire », mérite d’être recherché chez d’autres espèces.
Arnphisolenia palmata Stein, 1883.
Stein, 1883, p. 24, pl. 21, fig. 11-15.
Wood, 1954 (vix fig. 56) et 1963 a. Silva, 1956.
Arnphisolenia Schauinslandii Lemmermann, 1899.
Lemmermann, 1899, p. 350, pl. 1, fig. 18-19.
Bôhm, 1933, 1936, Ballantine, 1961. Wood, 1963 a et b.
Très peu signalée en dehors de T Indo-pacifique (Bôhm, 1933 : Atlantique
sud).
Arnphisolenia thrinax Schütt, 1893.
Schütt, 1893, fig. 25.
Wood, 1954 et 1963 a. Balf.c.ii, 1962.
Genre Triposolenia Kofoid, 1906.
Kofoid, 1906 a, p. 102 et suiv.
Kofoid, 1906 b et c, 1907. Jôrgensen, 1923. Kofoid & Skogsberg, 1928.
Schiller, 1933. Pavillard, 1937. Gaarder, 1954. Silva, 1958. Halim, 1960.
— 423
Plus encore que le genre précédent, celui-ci est principalement connu
par la monographie de Kofoid & Skogsberg, résumée par Schiller. Les
références postérieures à ces deux travaux sont très rares : aucune innova¬
tion ne s’est depuis ajoutée aux neuf espèces connues en 1928 ; la distri¬
bution géographique du genre a seulement acquis quelques points nouveaux
en Méditerranée et dans l’Atlantique. Les Triposolenia sont en effet plus
rares encore que les Amphisolenia, parce que sans doute plus nettement
encore eupélagiques et oligophotiques.
Nouveau pour le canal de Mozambique, ce genre n’était précédemment
connu dans l’océan indien que par Wood (1963 c), qui signale T. bicornis
dans la mer de Timor. J’ai récolté à Tuléar (eaux du large) et dans le centre
du canal (prélèvements verticaux) quelques spécimens des trois espèces
suivantes :
Triposolenia bicornis Kofoid, 1906.
Kofoid, 1906 a, p. 105, pl. 15, fig. 1-2, et pl. 16, fig. 6.
Triposolenia depressa Kofoid, 1906.
Ibid., p. 104, pl. 16, fig. 3-4.
Triposolenia truncata Kofoid, 1906.
Ibid., p. 102, pl. 16, fig. 5.
Genre Ornithocercus Stein, 1883.
Stein, 1883, p. 25 et suiv.
Schütt, 1893, 1895, 1896, 1900. Jôrgensen, 1923. Kofoid & Skogsberg, 1928.
Schiller, 1933. Chatton, 1952.
Ici encore, la monographie de Kofoid & Skogsberg fait autorité.
Neuf espèces y sont décrites, avec les réserves suivantes : le cas d’O. orbi-
culatus est douteux (cette espèce semble en effet n’avoir été signalée
ultérieurement que par Matzenauer, 1933), et, d’autre part, les cinq
formes d’O. quadratus représentent peut-être plusieurs espèces. Ces neuf
unités sont reportées par Schiller, qui en ajoute une dixième (O. genicu-
latus Dang.). Postérieurement à ces deux travaux, le nombre des espèces a
été porté au double, du fait des contributions de Matzenauer (1933),
Ram pi (1950), Wood (1954, 1963 b et c) et Balech (1962). Cependant,
toutes les espèces actuellement connues ne peuvent être données comme
« sûres », car la variabilité morphologique et les modalités de la croissance
restent à préciser.
Dans mes récoltes, le genre était représenté à la presque totalité des
stations au nord de la latitude 25° sud ; les exigences écologiques étaient
peu marquées : seule une variation d’abondance en fonction de la pro¬
fondeur a pu être observée dans certains cas.
— 424 —
Ornithocercus magnifiais Stein, emend. Schütt, 1895.
Stein, 1883, pro parle : p. 26, pl. 23, fig. 1-2, non al. (A propos d’O. magnifiais
Stein, voir autres références et restrictions, in Kofoid & Skogsberg). Schütt,
1895, p. 16 et suiv., pl. 4, fig. 21 /9, et pl. 5, fig. 21/j.g ( vix 21 /2) .
Schütt, 1896, 1900. Rampi, 1940. Gaarder, 1954. Wood, 1954, 1963 a. Silva,
1955. Ballantine, 1961.
Ornithocercus quadratus Schütt, 1900 (Pl. I, fig. 1).
Schütt, 1900, p. 254, fig. 1-4, 12-13.
Rampi, 1939. Silva, 1956. Gaarder, 1954. Wood, 1954, 1963 a.
Cette espèce, la plus complexe du genre, pose au SyStématicien un
problème qui rappelle, chez un autre genre de Péridinien, le cas du Ceratiurn
tripos : on serait tenté de distinguer autant de taxons que d’individus.
L’analogie entre ces deux cas peut-elle être poussée plus loin ?
Dans l’état actuel des connaissances, c’est-à-dire, à défaut de données
biométriques et statistiques, les diverses formes connues d’O. quadratus
(ou du moins une partie d’entre elles) pourraient être considérées comme
une série de variations comprise entre deux stades extrêmes : l’un (f. qua¬
dratus) de grande taille, à aileron sulcal gauche abondamment réticulé
(principalement dans sa partie marginale) ; l’autre (f. simplex) de petite
taille, à aileron gauche relativement moins développé et dépourvu de
réticulation ainsi que, souvent, de zone marginale. Seraient considérées
comme intermédiaires les formes Schuettii et assimilis (cette dernière,
traitée comme espèce distincte par Jôrgf.nsen, 1923 et Bôhm, 1936). La
cinquième et dernière forme, f. intermedius, devrait être tenue à l’écart
de cette série.
Cette conception est toute personnelle et purement intuitive : seule
une étude statistique des différents caractères morphologiques pourra, à
l’avenir, la confirmer ou lui substituer une meilleure interprétation. Dans
le premier cas, c’est-à-dire, si l’existence d’une suite continue de variations
apparaît évidente, on pourra employer le mode de désignation infraspé-
cifîque que j’ai précédemment proposé (1966) pour le genre Ceratiurn.
J’ai récolté assez fréquemment les formes intermedius, quadratus et
Schuettii, sans pouvoir établir entre elles une discrimination écologique.
L’espèce est, dans son ensemble, préférentiellement oligophotique.
LÉGENDE DE LA PLANCHE I
Fig. 1 : Ornithocercus quadratus Schütt f. quadratus ; hauteur du corps central : 65 pt. 2 :
O. Thumii (Schmidt) Kof. & Skogsb. ; hauteur : 50 p.. 3 : O. Steinii Schütt emend. Kof. &
Skogsb. ; individu probablement âgé ; hauteur 65 \i (aileron sulcal gauche accidentellement
interrompu dans sa partie ventrale). 4 : Id., individu probablement jeune ; hauteur 55 ja.
Fig. 1, 2, 4 : vue latérale gauche. Fig. 3 : Vue latérale droite.
— 426 —
Ornithocercus splendidus Schütt, 1893.
Schütt, 1893, p. 272, fig. 82-83.
Schütt, 1895, 1896 (« O. splendens »), 1900. Gaarder, 1954. Wood, 1954, 1963 a.
Silva, 1955.
Dans mes prélèvements, toujours en très faibles qunntités numériques,
et résolument oligophotique.
Ornithocercus Steinii Schütt, entend. Kof. & Skogsb., 1928 (PI. I,
fig. 3-4).
Schütt, 1900, pro parte : p. 260, fig. 5-6, non 7. Kofoid & Skogsberg, 1928,
p. 551, fig. 83-84, et pl. 16, fig. 1 : « O. Steinii Schütt, s. str. ».
«O. Steinii Schütt » in plur. aucl. : Bôhm, 1936. Gaarder, 1954. Wood, 1954,
1963 a. Vix Silva, 1955 ( non pl. 3, fig. 6 ?).
La présente désignation est imposée par le fait que Kofoid & Skogs¬
berg ont modifié l’acception originelle de Schütt (la figure 7 de cet auteur
se rapporte en effet à l’espèce suivante).
Ornithocercus Thumii (Schmidt) Kof. & Skogsb., 1928 (Pl. I, fig. 2).
Schmidt, 1888 (Atlas Diatomeenk.), pl. 144, fig. 59-61 : « Parelion Thumii ».
Kofoid & Skogsberg, 1928, p. 540, fig. 81-82, et pl. 18, fig. 4-6.
Bôhm, 1936. Gaarder, 1954. Wood, 1954, 1963 a. Ballantine, 1961.
(La graphie courante « Thumii » est erronée).
Rencontrée plusieurs fois en quantités relativement importantes, et,
à la différence également des espèces précédentes, plus abondante en
surface.
Genre Pyrophacus Stein, 1883.
Unique espèce :
Pyrophacus horlogium Stein, 1883.
Stein, 1883, p. 28, pl. 24, fig. 1-13.
Wang, 1936. Schiller, 1937. Gaarder, 1954. Wood, 1954, 1963 a. Silva, 1956.
? Incl. : var. Steinii Schiller, 1937.
Schiller, 1937, p. 87, fig. 74.
Wood, 1954 (fig. 84 b-c douteuses). Silva, 1956. Ballantine, 1961.
(Les graphies : « horologium », « horologicum » et « horlogicum » sont
erronées).
La distinction proposée par Schiller d’une variété Steinii reste à
justifier : il est seulement probable que cette dernière soit préférentielle¬
ment thermophile, et la discrimination morphologique, basée sur le nombre
des plaques et les dimensions générales, me semble arbitraire ; il reste
de plus à prouver que ces deux caractères sont effectivement liés : mes
— 427
observations ne le laissent pas penser, et les données numériques de Silva
contredisent sur ce point celles de Schiller.
Genre Acantho gonyaulax (Kofoid) Graham, 1942.
Kofoid, 1911 a, p. 202 : « Gonyaulax subg. Acantho gonyaulax ».
Graham, 1942, p. 52.
Unique espèce :
Acanthogonyaulax spinifera (Murray & Whitt.) Graham, 1942.
Murray & Whitting, 1899, pro parte : p. 329, pl. 30, fig. 6 a-b, e, non c-d :
« Ceratocorys spinifera ». Graham, 1942, p. 53, fig. 64-65. Balech, 1962.
= Gonyaulax ceratocoroides Kofoid, 1910.
Kofoid, 1910, p. 182.
Kofoid, 1911 a. Pavillard, 1931. Schiller, 1937.
Non : Gonyaulax spinifera (Clap. & Lachm). Diesnig, 1866.
Cette espèce, dont je n’ai récolté que deux spécimens (centre du canal
de Mozambique, et au large des Comores), se trouve nouvelle pour l’océan
indien. Elle est par ailleurs connue, très sporadiquement, dans l’Atlantique
tropical et tempéré ainsi que dans le Pacifique tropical ; c’est par erreur
semble-t-il que Schiller la signale en Méditerranée.
Genre Spiraulax Kofoid, 1911.
Kofoid, 1911 b, p. 295 et suiv.
Spiraulax Kofoidii Graham, 1942.
Graham, 1942, p. 55, fig. 66.
= Spiraulax Jollifei (Murray & Whitt.) Kofoid, 1911, pro parte.
Kofoid, 1911 b, p. 296, pl. 19, fig. 1-5.
Forti, 1922. Schiller, 1937. Silva, 1956 (vix pl. 11, fig. 11). ? Pavillard,
1931, 1937. ? Matzexauer, 1933. ? Wood, 1954, 1963 a.
Non : Gonyaulax Jollifei Murray & Whitting, 1899.
Murray & Whitting, 1899, p. 324, pl. 28, fig. 1. Autres références : incertaines :
Cleve, 1903. Schrôder, 1906. Karsten, 1907. Pavillard, 1909.
Graham a montré que le Spiraulax Jollifei. de Kofoid ne peut être
assimilé au Gonyaulax Jollifei de Murray & Whitting. De plus, la dia¬
gnose de cette dernière espèce étant insuffisante, Graiiam lui substitue un
nouveau taxon, Gonyaulax fusiformis (celui-ci absent de mes récoltes). Il
importe donc que les noms de Spiraulax Jollifei et de Gonyaulax Jollifei,
prêtant à confusion, soient à l’avenir abandonnés.
Genre Ceratocorys Stein, 1883.
Stein, 1883, p. 20.
Kofoid, 1910. Pavillard, 1931, 1937. Schiller, 1937, Graham, 1942. Wood,
1954, 1963 a, b et c. Balech, 1962.
— 428 —
Ce genre compte aujourd’hui, outre les six espèces reportées par Schil¬
ler, six autres décrites depuis par divers auteurs (Matzenauer, 1933 ;
Graham, 1942 ; Osorio Tafall, 1942 ; Wood, 1963 c. Voir aussi Cera-
tocorys sp., in Wood, 1963 b).
Les trois espèces suivantes ont été récoltées (les deux premières très
rarement) dans les zones littorales :
Ceratocorys armata (Schütt) Kofoid, 1910.
Schütt, 1895, p. 153, pl. 9, fig. 32 : « Goniodoma acuminatum Stein var. armatum ».
Kofoid, 1910, p. 181.
Paulsen, 1931.
Ceratocorys Gourretii Paulsen, 1931.
Paulsen, 1931, p. 36.
Silva, 1956.
Ceratocorys horrida Stein, 1883.
Stein, 1883, p. 20, pl. 6, fig. 4-11.
Dangeard, 1927. Gaarder, 1954. Silva, 1955. Ballantine, 1961.
Incl. C. horrida var. africana Karsten, 1907.
Karsten, 1907, p. 419, pl. 52, fig. 1-3.
— var. extensa Pavillard, 1931.
Pavillard, 1931, p. 101, pl. 3, fig. 17 b.
Bôhm, 1936. Balech, 1949.
? = C. horrida var. longicornis Lemm., 1899.
Lemmermann, 1899, p. 350.
L’autonomie de cette variété reste à confirmer : la longueur des cornes
varie en effet considérablement selon l’intervalle de temps qui sépare
l’individu de sa dernière division cellulaire. Cette longueur est également
supposée varier avec la température (Kofoid), mais le rôle de ce facteur
n’a pas été prouvé, pas plus que l’existence de transitions morphologiques
continues entre les cas extrêmes.
Genre Podolampas Stein, 1883.
Stein, 1883, p. 22.
Kofoid, 1907, 1909. Lindemann, 1928. Pavillard, 1931, 1937. Schiller, 1937.
Rampi, 1943. Gaarder, 1954. Wood, 1963 a. Balech, 1963. Balech & el
Sayed, 1965.
J’ai récolté dans le canal de Mozambique les quatre espèces principales
du genre, nettement confinées aux stations néritiques, et qui toutes, à
l’exception de P. palmipes, étaient déjà connues dans cette région.
A propos des trois autres espèces actuellement décrites, rappelons
— 429 —
que l’une (P. curvata Schiller, 1937) est douteuse, que la seconde (P. reti-
culata Kofoid, 1907) peut-être considérée comme une variété de P. bipes,
et que la troisième, tout dernièrement décrite (P. antarctica Balech, 1965),
est antarctique.
Les Podolampaceae ayant fait l’objet d’observations plus ou moins
récentes, reportées ci-dessus, ainsi que d’une révision détaillée, celle-ci
toute récente, de Balech (1963), je ne ferai que préciser ou ajouter quel¬
ques références relatives aux quatre espèces annoncées plus haut :
Podolampas bipes Stein, 1883.
Stein, 1883, p. 22, pl. 8, fîg. 6-8.
Wood, 1954. Halim, 1960. Ballantine, 1961.
Podolampas elegans Schütt, 1895.
Schütt, 1895, p. 161, pl. 18, fig. 57.
Podolampas palmipes Stein, 1883.
Stein, 1883, p. 22, pl. 8, fig. 9-11. Wood, 1954.
Cette espèce semble la plus eurytherme des quatre.
Podolampas spinifera Okamura, 1912.
Okamura, 1912, p. 20, pl. 2, fig. 35.
Rampi, 1939. Halim, 1960. Wood, 1963 b (fig. 187 douteuse).
Genre Pyrocystis Murray, 1876.
Murray, 1876, p. 533, pl. 21.
Murray, in Tizard et al., 1885. Schütt, 1895, 1896. Blackmann, 1902. Dogiei.,
1906. Apstein, 1906, 1909. Karsten, 1907. Kofoid & Swezy, 1921. Pascher,
1927. Peters, 1930. Pavillard, 1931. Schiller, 1937. Chatton, 1952. Wood,
1954, 1963 a.
Le problème des Pyrocystis demeure un nœud gordien dans l’étude des
Dinoflagellés. L’existence d’un cycle évolutif complexe (stades globulaires,
stades en croissant et stades Gymnodinium) , pressentie par Schütt, a été
prouvée au début du siècle (1906), simultanément par Dogiel et par
Apstein. Mais les connaissances ont très peu progressé depuis cette date,
et peuvent être inventoriées comme suit : d’une part, un cycle incomplet,
relatif à Pyrocystis ( Gymnodinium ) luriula ; d’autre part, divers stades
isolés, décrits sous des noms spécifiques, mais ne justifiant probablement
pas tous ce rang. Au total, le nombre de cycles (ou d’espèces) distincts
est inconnu.
Devant ces incertitudes, « le maintien du genre Pyrocystis s’impose
comme une nécessité » (Pavillard, 1931, p. 35). Rappelons d’ailleurs que
la priorité de ce nom sur celui de Gymnodinium posera, le moment venu,
une délicate question de nomenclature.
430
Le cycle classique de Dogif.i., reproduit ou légèrement modilié par
divers auteurs (Kofoid & Swezy, Peters, Schiller, Chatton) pose
actuellement quatre problèmes :
1) Passage des stades gymnodiniens aux stades sphériques de grande
taille. ( In Schiller, 1937, fig. 559 : passage de (11) à (1)).
2) Emplacement (probable ?) d’une phase sexuée.
3) Position systématique, et affinités avec P. lunula, des diverses autres
« espèces » du genre : type globulaire (P. pseudonoctiluca) ; type fusiforme
(P. lanceolata, P. fusiformis) ; type lunulaire (P. elegans, P. ellipsoïdes,
P. Gerbaultii, P. minima, P. obtusa, P. robusta, et Gymnodinium bicorne).
4) Généralisation et extension d’un tel cycle à divers genres et espèces
de Péridiniens, Gonyaulax par exemple (Cf. Kofoid & Swezy, p. 62).
Je ne puis apporter ici qu’une maigre contribution au troisième pro¬
blème, sous la forme de quelques données complémentaires relatives aux
diverses « espèces » observées dans mes récoltes.
Pyrocystis fusiformis Wyv. Thomson ex Murray, 1876 (Fig. 4).
Murray, 1876, (p. 553), pl. 21 : « P. fusiformis (Wy. T.) ».
Murray, in Tizard et al., 1885 : « P. fusiformis Murray ».
Lemmermann, 1899. Okamura, 1907. Gaarder, 1954. Silva, 1956, 1958.
Ma figure 4 en représente un cas quelque peu particulier : contour très
légèrement sigmoïde, et taille relativement réduite (longueur : 420 p.).
Pyrocystis Gerbaultii Pavillard, 1935 (Fig. 5).
Pavillard, 1935, p. 4, fig. 2.
Cette espèce n’a été que récemment signalée dans l’océan indien (Tra¬
vers, 1965). J’en reporte ici un stade inédit, renfermant deux spores
gymnodiniennes (Fig. 5).
Pyrocystis lunula (Schütt) Schütt, 1896 (Fig. 6).
Schütt, 1895, p. 4 et suiv., fig. 80 (pro parle ?) : « Gymnodinium lunula ». Schütt,
1896, p. 4, fig. 2 b-f.
Apstein, 1906, 1909. Okamura, 1907. Paulsek, 1908. Forti, 1922. Gaarder,
1954.
= Gymnodinium lunula Schütt, 1895.
Schütt, 1895, l oc. cit. Dogiël, 1906. Kofoid & Swezy, 1921. Lindemann, 1928.
Deux stades remarquables du cycle évolutif de cette espèce ont été
dénommés par Apstein (1906) : f. lunula (en croissant) et f. globosa (sphé¬
rique). Mais le rang de forme, dans l’esprit de la nomenclature classique,
ne peut être utilisé ici. Apstein lui-même lui substitue postérieurement
(1909) l’expression « generatio » mieux justifiée, mais parataxinomique.
Outre les stades solitaires en croissant, assez communs dans divers
prélèvements néritiques (in Schiller, fig. 559 /5_6), j’ai récolté une forme
inédite, constituée par une paire de spores, dont je ne puis malheureusement
préciser le contenu (Fig. 6).
— 431
Par suite des incertitudes concernant les limites de l’espèce (voir plus
haut), la répartition mondiale est ici particulièrement incertaine. Signalé
par plusieurs auteurs dans l’océan indien (Cf. Wood, 1963 a), P. lunula
semble nouveau pour le canal de Mozambique.
Pyrocystis pseudonoctiluca Wyv. Thomson ex Murray, 1876 (Fig. 7).
Murray, 1876, (p. 533), pl. 21 : « P. pseudonoctiluca (Wy. T.) ».
Schütt, 1893. Lemmermann, 1901, 1906. Okamura, 1907. Karsten, 1907.
Forti, 1922. Pavillard, 1931, 1937. Gaarder, 1954. Wood, 1954 (fig. 255
douteuse) et 1963 a.
= Pyrocystis noctiluca Murray, in Tizard et al., 1885.
Murray, in Tizard et al., 1885, p. 935, fig. 335-337 : « Pyrocystis noctiluca
Murray ».
Lemmermann, 1899. Schütt, 1896. Sciiroder, 1900.
Non : Gymnodinium pseudonoctiluca Pouchet, 1885.
Poughet, 1885, p. 71, pl. 4, fig. 34-37.
Kofoid & Swezy, 1921. Schiller, 1937.
Point n’est besoin d’être un « Œdipe de la Systématique », comme
le postulait Pavillard (1931, p. 36) pour découvrir l’origine bibliogra¬
phique légale de ce taxon : la première publication en remonte à Murray
(1876), qui attribue toutefois le nom à Wyville Thomson. L’auteur de
l’espèce doit donc être désigné comme ci-dessus, ou abrégé ainsi :
P. pseudonoctiluca Murray.
Cette espèce se distinguerait de toutes les autres par sa distribution
exclusivement océanique : ce caractère est manifeste dans le nord et
l’est de l’océan indien (Sukhanova, 1962, Desrosières, 1965) et plus
encore dans le canal de Mozambique, où P. pseudonoctiluca semble exclue
des eaux néritiques (Cf. Silva, 1956, 1960. Ballantine, 1961, Travers,
1965) ; mes récoltes personnelles confirment ce point : l’espèce, absente
à Nossi-Bé et Tuléar, a été rencontrée en abondance dans le domaine
océanique, au cours de la croisière de 1’ « Anton Bruun ».
Du point de vue de ses affinités morphologiques avec la forme sphé¬
rique du P. lunula, seules les dimensions constituent un critère distinctif :
le diamètre est de 350-800 p. chez P. pseudonoctiluca, et de 62-172 p chez
P. lunula « f. globosa ».
Pyrocystis robusta Kofoid, 1907, (Fig. 8).
Kofoid, 1907, p. 167, pl. 1, fig. 5.
Pavillard, 1931. Silva, 1956. Ballantine, 1961 (fig. 65, non ? 64).
= P. lunula var. robusta (Kofoid) Apstein, 1909.
Apstein, 1909, p. 9.
Notons que, si cette « espèce » appartient effectivement au cycle de
P. lunula, le terme de variété proposé par Apstein est impropre.
Un stade globulaire de P. robusta a été récemment décrit par Ballan-
tine ( loc . cit., fig. 64).
— 432 —
Résumé
Observations, et brève mise à jour de la bibliographie mondiale, concernant
neuf genres tropicaux, pour la plupart océaniques : Amphisolenia (dont A. mozam-
bica, nov. sp.), Triposolenia, Ornithocercus, Pyrophacus, Acanthogonyaulax,
Spiraulax, Ceratocorys, Podolampas, Pyrocyslis. La bibliographie contient
111 titres, dont 25 relatifs à l’océan indien.
Abstract
A short review and some observations concerning nine tropical and mostly
océanic généra : Amphisolenia (among which A. mozambica, nov. sp.) Triposolenia,
Ornithocercus, Pyrophacus, Acanthogonyaulax, Spiraulax, Ceratocorys, Podo¬
lampas, Pyrocystis. Bibliography contains 111 titles, 25 of them relevant to the
indian océan.
Laboratoire des pêches outre-mer
Muséum national d’histoire naturelle
57, rue Cuvier, Paris-Ve.
BIBLIOGRAPHIE
Les travaux concernant, exclusivement ou non, l’océan indien sont précédés d’un astérisque.
Le point d’interrogation désigne un ouvrage que je n’ai pu personnellement consulter.
Les abréviations sont conformes à la « World list of scientific periodicals », 4e éd., 1963.
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Le Gérant : Jacques Forest.
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tifs aux diverses branches des sciences naturelles. Le premier fascicule de
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Instructions pour les auteurs.
Les auteurs qui désirent présenter des communications sont priés d’en
adresser directement la liste au Directeur du Muséum huit jours pleins avant
la date de la séance.
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côté, sur des feuilles séparées. Ils doivent être remis au président de la réu¬
nion après présentation de la communication. Les clichés des figures dans
le texte ne doivent pas dépasser les dimensions suivantes : 10,8 cm X 17,8 cm ;
ils sont fournis par les auteurs et déposés en même temps que les manuscrits.
Les illustrations en planches hors-texte ne doivent pas mesurer plus de 11,5 cm
X 18,5 cm ; ces planches, également à la charge des auteurs, sont à envoyer
directement à l’imprimeur, après entente avec la rédaction du Bulletin.
Chaque auteur ne pourra publier plus de 20 pages imprimées par fascicule
et plus de 80 pages pour l’année.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs qui sont priés de les
retourner, dans les quatre jours, à M. Jacques Forest, laboratoire de Zoo¬
logie, 61, rue de Billion. Passé ce délai, l’article sera ajourné au numéro sui¬
vant.
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curer à leur frais des exemplaires supplémentaires aux conditions ci-après.
Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le numéro, brochés avec
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des manuscrits seront à la charge des auteurs. Les auteurs sont priés de remplir le bon de
commande joint aux épreuves, afin qu’il soit possible de leur faire parvenir tirés à part et
clichés, et de facturer, s’il y a lieu, les frais supplémentaires.
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Annuaire du Muséum national d'Histoire naturelle (paraît depuis 1939). .
Archives du Muséum national d'Histoire naturelle (depuis 1802. In-4°, sans
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Bulletin du Muséum national d'Histoire naturelle (depuis 1895 ; 6 numéros par
an ; abonnement, France, 30 F, Étranger, 35 F).
Grands naturalistes français (depuis 1952. Sans périodicité)..
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle (depuis 1936. Depuis 1950,
nouvelle série en 3 (puis 4) parties : A, Zoologie ; B, Botanique ; C, Sciences de
la terre ; D. Sciences physico-chimiques. Sans périodicité).
Notes et Mémoires sur le Moyen-Orient (depuis 1933. In-4°, sans périodicité)
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle (depuis 1933. Sans pério¬
dicité).
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Bulletin du Laboratoire maritime de Dinard (Ille-et-Vilaine). Depuis 1928 ; prix
variable par fascicule.
Objets et Mondes. La Revue du Musée de l’Homme. Directeur : M. J. Millot,
Palais de Chaillot, Paris-16e ; depuis 1961 ; trimestriel; abonnement, France,
24 F ; Étranger, 30 F.
Mammalia. Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères. Directeur :
M. J. Dorst, Laboratoire de Zoologie des Mammifères, 55, rue Buffon,
Paris-5e ; depuis 1936; trimestriel; abonnement, France, 25 F ; Étranger,
30 F.
Index Seminum Horti parisiensis. Service des Cultures, 61, rue Buffon, Paris-58;
depuis 1882 ; échange.
Journal d’ Agriculture tropicale et de Botanique appliquée, suite de Revue inter¬
nationale de Botanique appliquée et d' Agriculture coloniale depuis 1954. Labo¬
ratoire d’ethnobotanique 57, rue Cuvier, Paris-5e ; abonnement, France,
33 F ; Étranger, 38 F.
Adansonia (suite aux Notulae Systematicae). Directeurs : MM. A. Aubréville
et H. Humbert, Laboratoire de Phanérogamie, 16, rue Buffon, Paris-5e ;
sans périodicité ; abonnement, France, 30 F ; Étranger, 40 F.
Revue Algologique. Directeur : M. R. Lami, Laboratoire de Cryptogamie, 12, rue
Buffon, Paris-5e ; depuis 1924 ; abonnement, France, 20 F, Étranger, 25 F.
Revue Bryologique et Lichénologique. Directeur : Mme V. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; depuis 1874 ; abonnement, France, 22 F, Étranger, 28 F.
Revue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie;
depuis 1928 ; abonnement, France, 18 F, Étranger, 23 F.
Cahiers de La Maboké. Directeur : M. Roger Heim. Laboratoire de Cryptogamie,
12, rue de Buffon, Paris 5e; depuis 1963; abonnement, France, 20 F, Etran¬
ger, 24 F.
Pollen et spores. Directeur : Mme Van Campo, Laboratoire de Palynologie,
61 , rue Buffon, Paris, 5e ; depuis 1959 ; semestriel ; abonnement, F rance, 35 F.
Etranger, 40 F.
ABBBVILLB. - IMPRIMERIE F. PAILLART (d. 1341). - 10-10-1967.
21 Série, Tome 39
Numéro 3
Année 1967
Patu U 15 Décembre 1967.
SOMMAIRE
Pages
Communications :
G. Pasteur. Note préliminaire sur les Geckos du genre Lygodactylus rapportés par
Charles Blanc du Mont Ibity (Madagascar) . 439
G. Pasteur. Un Serpent endémique du Maghreb : Sphalerosophis dolichospilus (Wer-
ner), Colubridé . 444
J. Guibé, Mme R. Roux-Estève et A. Villiers. Typhlops koniagui Villiers = Lepto-
typhlops koniagui (Serpentes) . 452
M. Thireau. Contribution à l’étude de la morphologie caudale, de l’anatomie verté¬
brale et costale des genres Atheris , Atractaspis et Causus (Vipéridés de l’Ouest
Africain) . 454
J. Arnoult et M. Razarihelisoa. Contribution à l’étude des Batraciens de Madagas¬
car. Le genre Mantidactylus. Adultes et formes larvaires de M. betsileanus (Blgr.),
M. curtus (Blgr.) et M. alatus (Peracca) . 471
J. C. Bureau. Taxonomie numérique des Nototheniidae (Poissons Perciformes) . 488
J. Spillmann. Sur la systématique de T elestes soufia Risso. Étude d’un lot de poissons de
la Dourbie, affluent du Tarn. (6e note) . 501
Ed. Dresco. Recherches sur les Opilions du genre Ischyropsalis (Fam. Ischyropsa-
lidae). V. Ischyropsalis petiginosa Simon . 506
J. B. Panouse, G. Levy et A. Shulov. Un nouveau Solifuge (Galeodidae) d’Israël :
Othoes rimmonensis . 515
M. Vachon. Spelyngochthonius heurtaultae , nouvelle espèce de Pseudoscorpions caver¬
nicoles (Famille des Chthoniidae), habitant l’Espagne . 522
J. M. Démangé. Matériaux pour servir à une révision des Harpagopboridae (Myria¬
podes, Diplopodes, Spirostreptoidea). III. Les types de F. Karsch conservés au
Musée de Berlin . 528
D. Guinot. Recherches préliminaires sur les groupements naturels chez les Crustacés
Décapodes Brachyoures. III. A propos des affinités des genres Dairoides Stebbing
et Daira de Haan . 540
A. J. Bruce. The results of the Re-examination of the Type Specimens of some Pon-
toniid Shrimps in the collection of the Muséum National d’Histoire Naturelle,
Paris . 564
R. Bastida y M. R. Torti. Una nueva especie de Isopoda Serolidae para la costas de
la Pro-vincia de Buenos Aires (Argentina) . 573
F. Salvat. Additions aux Patelles du Bassin d’Arcachon . 583
C. Dezère. Rôle de l’isoxanthoptérine sur le développement endotrophe de l’Oursin
Arbacia lixula . 588
J. C. Quentin. Atriotaenia (Ershovia) baltazardi n. sp. (Cestoda, Linstowiidae) para¬
site d’un Rongeur du Brésil : Galea spixii (Wagner) . 595
J.-M. Turmel. Dynamisme végétal. Sédimentation et érosion dans les prés-salés.
IL Havre de Port-Bail (Manche) . 603
Corrigendum . 613
Bull. Mus. HIst. nat., Paris, 39, n° 3, 1967, pp. 439-613.
BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1967. — N» 3
479e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
9 mars 1967
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J.-L. HAMEL
COMMUNICATIONS
NOTE PRÉLIMINAIRE SUR LES GECKOS
DU GENRE LYGODACTYLUS
RAPPORTÉS PAR CHARLES BLANC
DU MONT IBITY ( MADAGASCAR )
Par Georges PASTEUR
Dans un mémoire de 1964 sur les lygodactyles, geckos afro-malgaches
actuels, j’avais suggéré que l’exploration de Madagascar était inachevée
quant à ces lézards. Entre autres, les monts isolés s’étaient révélés de
puissants facteurs de spéciation pour les lygodactyles, et plusieurs de
ces monts, sur la grande île, n’avaient encore été que peu ou pas visités
du point de vue herpétologique.
Sur la montagne de l’Ibity, qui, à quelque 25 kilomètres au sud d’Antsi-
rabé, culmine à 2 150 mètres, Charles Blanc, de la faculté des sciences
de Tananarive, a collecté récemment une série de Lygodactylus de grand
intérêt, qu’il a eu l’amabilité de me léguer. Parmi ses spécimens, les
uns sont les premiers adultes récoltés de Lygodactylus arnoulti, espèce
que j’avais décrite d’après un mâle juvénile, les autres, confirmant le
pronostic, appartiennent à une espèce encore non décrite.
La présente note se bornera à décrire quelques caractères importants
de ces deux formes, dont j’ai déposé les types dans les collections du
Muséum. L’ensemble de l’échantillon apportant des données nouvelles
sur l’évolution des espèces montagnardes isolées de lygodactyles (cf.
Pasteur, 1964 b, chap. xix), un article sur cette question est en pré-
31
— 440
paration, dans lequel seront fournis des détails sur la forme nouvelle,
et des photographies des deux espèces. D’autre part, une note de Ch. Blanc
au sujet des reptiles de l’Ibity, actuellement sous presse, relatera ses
observations sur leur mode de vie. Enfin, une clé de détermination des
lygodactyles malgaches est aussi en préparation.
Lygodactylus arnoulti Pasteur. 1964.
Holotype : n° 66-1001 de la collection herpétologique du Muséum (BGP 204 dans
Pasteur 1964) ; M. de Saint-Ours coll. 13/xi/1960 ; légué à l’auteur par
Ch. A. Domergue. Douze spécimens dans la série de Ch. Blanc. Tous ces
sujets ont été trouvés sous des pierres à partir d’environ 1 700 m.
Cette espèce appartient au groupe d’espèces de Lygodactylus verti-
cillatus Mocquard, dont elle est, dans l’état actuel de nos connaissances,
la seule montagnarde. Parmi les adultes de l’échantillon, la longueur du
corps des trois mâles va de 30 à 31,2 mm, avec une moyenne de 30,7,
et celle des cinq femelles va de 31 à 36,7, la moyenne étant chez elles de
33,1 mm. L. arnoulti a donc une taille supérieure à celle des autres espèces
de son groupe : le corps de leur plus grand exemplaire connu — le mâle
et unique spécimen de l’espèce occidentale de basse altitude L. klemmeri
Pasteur — mesure seulement 28 millimètres.
La série de Blanc confirme que L. arnoulti, comparé avec L. klemmeri,
qui est son plus proche parent, a des écailles de fond nettement plus
grandes, ce qui se traduit par des chiffres moins élevés dans leur dénom¬
brement. Par exemple, on compte chez l’unique L. klemmeri 215 gra¬
nules rachidiens entre la rostrale et le premier verticille caudal, alors
que leur nombre est de 174 à 195 (moyenne : 186,5) chez 12 des L. arnoulti
(le treizième a le dos abîmé). Sur les verticilles caudaux, ces granules sont
au nombre de 8 et de 9 chez L. klemmeri, et de 5 à 8 chez L. arnoulti,
le plus souvent 6 et 7 (parfois 4 sur le premier verticille). Ventralement,
l’écaille porifère médiane est séparée de la fente cloacale par 8-9 écailles
chez le klemmeri, et par 6 ou 7 chez les arnoulti.
En revanche, l’actuel échantillon contredit deux points de la description
de L. arnoulti que j’avais brossée (1964 b, p. 91) d’après le seul holotype,
qui est un jeune mâle de 21 mm.
Premièrement, j’avais opposé le rapport ic distance bout du museau-oreille/
diamètre de l’œil » de L. arnoulti à celui de L. klemmeri, comme étant inférieur
à 4,75 chez le premier, et supérieur à ce quotient chez le second. Or, chez les
13 L. arnoulti maintenant disponibles, ce rapport est de 4,24 à 5,20, peut-être
avec une légère allométrie, celui de l’unique L. klemmeri étant de 5,07. Deuxième¬
ment, j’avais opposé L. arnoulti à toutes les autres espèces du groupe de L. ver-
ticillatus d’après l’indice des sutures intra-mentonnières, c’est-à-dire le rapport
de la longueur des sutures incluses dans la plaque mentonnière sur la distance
qui les sépare : dans l’échantillon de ce groupe dont je disposais, cet indice était
de beaucoup le plus élevé chez le jeune L. arnoulti. Or, chez mes huit adultes,
c’est exactement le contraire : la moyenne des 16 mesures est de 0,651, alors
que, dans les autres espèces du groupe, les moyennes observées vont de 0,72
— 441 —
à 0,84. Parmi les cinq jeunes de L. arnoulti dont je dispose maintenant, l’holo-
type est en fait un cas extrême : c’est le seul d’entre eux où cet indice dépasse
l’unité ; d’après l’ensemble, une croissance ailométrique négative des sutures
intramentionnières semble probable, dans cette espèce.
Enfin, un caractère majeur de L. arnoulti m’avait échappé sur mon
petit mâle : chez les adultes, il y a une forte expansion de la paupière
au-dessus de l’œil. On retrouve donc dans cette espèce le plus caractéris¬
tique des traits communs aux espèces de lygodactyles restreintes à des
montagnes isolées (cf. Pasteur, 1964 b, planche XI).
Lygodactylus blanci sp. nov.
Holotype : n° 66-1003 de la collection herpétologique du Muséum ; mâle
(11 pores préanaux), non rayé dorsalement, à queue originelle entière
(4 1/4 -f- 49 1/4 mm). Terra typica : mont Ibity, en cohabitation avec
L. arnoulti. Six autres spécimens (paratypes) dans la série de Ch. Blanc,
capturés le 16/v/1964 (n° 69.64 de la collection de l’auteur) et, avec le type, à
Noël 1965 (3.66, 6.66, 9.66, 13.66 et 15.66).
Cette espèce appartient au groupe d’espèces de Lygodactylus tuberifer
Boettger ; elle en est la plus avancée vers le nord. Comme la précédente,
elle montre les particularités déjà reconnues chez les autres lygodactyles
de montagnes isolées, entre autres l’expansion palpébrale au-dessus
de l’œil.
L. blanci sera défini au mieux par une comparaison avec l’espèce à
laquelle il ressemble le plus, à savoir l’autre espèce montagnarde de son
groupe : Lygodactylus montanus Pasteur. Ce dernier habite le mont Ivohibe,
situé à environ 240 kilomètres au sud de l’ Ibity.
Les deux espèces, très faciles à distinguer l’une de l’autre, présentent
en commun deux caractères qui les distinguent de tous les autres Lygo¬
dactylus connus : des écailles carénées, d’une part, et, d’autre part, un
dimorphisme pigmentaire non sexuel, les individus étant ou bien ornés
de stries longitudinales claires sur leur face dorsale (une médiane et, plus
accusées, deux latérales), ou bien dépourvus de telles raies. Parmi leurs
autres traits communs, mentionnons, outre l’expansion palpébrale dont
il vient d’être question, une teinte dorsale d’ensemble uniformément
sombre sur la queue et le corps, membres compris, avec une nuance
olive. Parmi les caractères qui les écartent, voici ceux qui ont une valeur
diagnostique absolue :
Lygodactylus montanus
Doigt I de la main hypotrophié,
sans griffe.
Des granules courtement carénés
dans les régions pariétale et lombaire,
et des écailles à carène basse mais
Lygodactylus blanci
Doigt I de la main normalement
développé, griffu.
Granules dorsaux tous plus ou
moins carénés chez les adultes, sauf,
en général, dans la région collaire.
442 —
nette sur la face antérieure des
membres antérieurs et de la cuisse.
[Voir la remarque .)
Huit écailles porifères.
où les carènes se réduisent à un
mucron ; nombreuses écailles à trois
carènes basses sur la face antérieure
des membres antérieurs. ( Voir la
remarque.)
Onze écailles porifères.
Remarque. — Les carènes des granules dorsaux sont visibles au mieux,
semble-t-il, après évaporation du film superficiel de liquide conservateur,
à un grossissement de 15 à 20. Les carènes sur les membres sont très
faciles à observer en faisant réfléchir un pinceau de lumière vers l’œil
par les écailles. Chez les jeunes de L. blanci (ceux de L. montanus ne sont
pas connus), les premières carènes qui se développent sont celles de la
région frontale — sur laquelle on peut observer, chez les adultes, quelques
granules à deux petites carènes.
L’échantillon de Lygodactylus blanci comprend trois mâles (deux
adultes, 5.66 et 6.66, et un jeune, 15.66) et quatre femelles (deux adultes,
3.66 et 9.66, une subadulte, 13.66, et une jeune, 69.64). Ces dernières
ont toutes 11 écailles homologues des porifères des mâles, la 3.66 en ayant
une douzième un peu plus petite, suggérant que certains mâles pourraient
dans cette espèce avoir 12 pores préanaux, nombre jusqu’à présent non
rencontré chez les lygodactyles malgaches. (A noter que, chez les deux
femelles de L. montanus que j’ai étudiées — - nos 56.71 et 56.72 de la collec¬
tion du Muséum — les écailles homologues des porifères étaient moins
distinctes, au point que je n’ai pas pu les dénombrer sur la seconde.)
Trois des individus de la série (6.66, 9.66 et 15.66) sont rayés dorsalement,
les autres ne le sont pas : quoique tous également sombres, ils se montrent,
comparés côte à côte, les rayés bruns, et les non rayés gris ; or, chez
L. montanus, c’est le contraire (cf. Pasteur. 1964 b, p. 96). La taille des
quatre adultes, comparable à celle de L. montanus, s’échelonne de 31,5
à 36,5 millimètres, queue non comprise.
Écaillure.
Narines en contact avec quatre ou cinq écailles (chez les trois montanus con¬
nus pour l’instant, toutes les narines sont en contact avec cinq). Un granule
internasal. 157 à 189 granules rachidiens entre la rostrale et le premier verti-
cille caudal (moyenne : 171,6), puis 5 et 6 sur les verticilles (parfois 4 sur le
premier). Le plus souvent 5 ou 6 labiales supérieures, parfois 7 ; 4 à 6 labiales
inférieures [L. montanus : 6 ou 7/5 à 7). Trois plaques postmentonnières chez
cinq individus, deux chez les deux autres (deux chez les trois montanus) ; 4 ou
5 écailles leur font suite. Indice des 10 sutures intramentionnières des cinq
plus grands sujets : de 2,5 à 7,8 (moyenne 5,27). De chaque côté, 2 ou 3 sous-
mandibulaires en contact avec la première infralabiale. 6 ou 7 écailles entre
l’écaille porifère médiane et la fente cloacale. Écailles sous la queue originelle
petites (pas d’éeailles élargies) et subégales, assez irrégulièrement rangées (pério¬
dicité vestigiale).
Faculté des sciences de Rabat,
Département de Biologie animale.
— 443 —
RÉFÉRENCES
Pasteur (G.), 1964 a. — Notes préliminaires sur les lygodactyles (Gekkonidés).
IV. — Diagnoses de quelques formes africaines et malgaches. Bull.
Mus. hist. nat., 2e sér., 36, pp. 311-314.
Pasteur (G.), 1964 b. — Recherches sur l’évolution des lygodactyles, lézards
afro-malgaches actuels. Trav. Inst, scient, chérifien, Zool., 29, 132 p.,
12 pl.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2* Série — Tome 39 — N» 3, 1967, pp. 444-451.
UN SERPENT ENDÉMIQUE DU MAGHREB :
SPHALEROSOPHIS DOLICHOSPILUS (WERNER),
Colubridé.
Par Georges PASTEUR
Le présent article a pour but, avant tout, de montrer que la forme
dolichospilus du genre Sphalerosophis, forme propre à la Berbérie, que l’on
considérait depuis Schmidt (1930) comme une sous-espèce de Sphalero¬
sophis diadema (Schlegel, 1837), est en fait une espèce distincte.
Lorsque Ch. Domergue nous avait confié, pour la publier à Rabat,
sa seconde étude sur les pénis des serpents (1962), J. Bons et moi-même
avions été frappés par les différences considérables que montrent l’hémi-
pénis de cette forme dolichospilus ( Coluher choumowitchi de Domergue)
et celui de Sphalerosophis diadema , décrit précédemment par le même
auteur en 1955. Il était clair que dolichospilus devait être une autre espèce.
La séparation spécifique ne pouvait-elle être mise en évidence d’après
d’autres caractères ? Il m’a paru intéressant d’examiner la question en
comparant la morphologie externe des échantillons berbériques du genre
avec leur répartition géographique.
Les Sphalerosophis sont des serpents saharo-sindiens qui habitent
depuis l’Ouest saharien jusqu’à l’Inde. Parmi eux, la forme dolichospilus
(terra typica : Aïn-Sefra) est connue, surtout à basse altitude, et en deçà de
l’isohyète 280 mm, des reliefs de l’Afrique du Nord et de leurs abords, au
nord du Sahara mais Présahara compris, depuis l’extrême Sud-Ouest
marocain (Aïn-Delouine, au sud de Tiglite) jusqu’au centre de la Tunisie
(Sidi bou Zid) — pays où Domergue (1954), ne connaissant pas la des¬
cription de Werner 1929 (1923), l’avait dénommée choumowitchi (terra
typica : Redeyeff). Au sud et à l’est des montagnes de la Berbérie septen¬
trionale, dolichospilus est remplacé par Sphalerosophis diadema cliffordi
(Schlegel, 1837), dont la terra typica est la Tripolitaine (« Tripoli »).
Le statut de la forme DOLICHOSPILUS.
En 1956, Mertens se demandait si cette forme n’était pas une espèce
distincte de Sphalerosophis diadema, du fait que le muséum Senckenberg
possède de la même localité, Biskra, deux dolichospilus et un cliffordi
typiques par leur pigmentation, et différant par le nombre de rangées
d’écailles dorsales dans la partie moyenne du tronc. Toutefois, les autres
caractères de ces trois sujets ne différaient guère, et Piguet venait (1955)
de faire remarquer que la population de Ben Toumi, des Hauts-Plateaux
— 445
de l’Algérois, présentait un mélange des caractères de diadema, d’une part,
et de choumowitchi, d’autre part. Mertens se trouva donc amené à con¬
clure que la forme dolichospilus était bien une sous-espèce de Sph. diadema,
au même titre que la forme cliffordi.
On sait, d’après les données générales de la systématique, que deux
espèces peuvent être mieux distinctes par une seule différence constante
que deux sous-espèces ne le sont parfois par un grand nombre de différences
non absolues. Or, l’ensemble des documents recueillis maintenant montre
que les dolichospilus et les diadema récoltés en Berbérie sont toujours
typiques, comparativement les uns aux autres, par trois caractères externes
associés : le faciès de leur tacheture, le nombre d’écailles entrant dans la
composition de chaque tache dorsale, et le nombre des rangées de leurs
écailles dorsales.
Jusqu’à présent, le premier caractère a été le seul utilisé pour discriminer
les deux formes berbériques. A vrai dire, c’est le moins parfait : les taches
sont certes caractéristiques quand elles sont typiques, mais elles ne sont
pas toujours typiques.
Typiquement, les dolichospilus présentent dorsalement de grandes taches
rondes ou ovales (ovale longitudinal pour les taches antérieures, transversal
au milieu du tronc), plus ou moins frangées d’un fin liseré sombre. La
population de Ben Toumi est de ce point de vue typique, et nullement
intermédiaire (Kramer et Schnuhrenberger, p. 527). Les taches dorsales
des diadema berbériques sont quant à elles franchement tripartites dans le
sens transversal, avec une partie centrale plus grande que les parties laté¬
rales, elles montrent un contour nettement anguleux, et n’ont guère de
liseré sombre. Les deux sortes de pigmentations ont été abondamment
figurées dans la littérature, il est donc inutile de les refigurer ici. Pour ne
mentionner que les photographies, on en trouvera : des dolichospilus, dans
Werner 1929 (fig. 7 pl. IV), Sochurek (p. 88), Marx (fig. 59) et
Domergue 1959 (photo 10) ; des cliffordi, dans Chpakowsky et Chnéour
(pl. XVI, 1), Marx (fig. 58) et Domergue 1959 (photo 9).
Bien que dans la seule Berbérie, notons-le, les taches dorsales des diadema
sont plus variables que celles des dolichospilus dans leur dessin. Le plus
souvent, elles se présentent comme des losanges flanqués de courtes raies
longitudinales fusionnées avec leurs angles latéraux, comme l’illustrent
les photographies de Marx et de Chpakowsky et Chnéour. Mais elles
peuvent aussi être cruciformes (photographie de Domergue), et l’on ren¬
contre même des individus tout à fait « aberrants ». C’est ainsi que le
spécimen n° 3571 du muséum de Paris, de Sfax, a deux files longitudinales
de taches obliques au lieu d’une seule file de taches médianes. Cette excep¬
tion est à rapprocher du spécimen égyptien n° 75982 du muséum de
Chicago, décrit par Marx (p. 352).
Mais ces variations de diadema restent entièrement différentes du faciès
dolichospilus. Plus gênant, du point de vue de la diagnose, est le fait que
les taches dorsales des diadema deviennent arrondies vers l’arrière (voir par
exemple les photos de Chpakowsky et Chnéour et de Domergue). Il
pourrait en résulter une confusion avec dolichospilus à un examen rapide de
— 446 —
spécimens conservés, caries taches postérieures restent les plus nettes. C’est
ainsi que Miss A. G. C. Grandison, ayant bien voulu examiner pour moi les
Sphalerosophis berbériques du British Muséum, avait déterminé comme
étant probablement des dolichospilus ses deux sujets n° 52.9.13. 38 (pro¬
venance : « N. W. Africa »). J’ai depuis vu moi-même ces deux spécimens,
lors d’un passage à Londres : ce sont en réalité des diadema typiques.
Enfin, les populations encore non décrites des Sphalerosophis du pays
Tekna (Dra inférieur) et du Souss, dont nous avons maintenant trois
représentants, sont des dolichospilus dont les taches tendent au contraire
à ressembler à celles des diadema : elles offrent une silhouette tripartite
transversalement, et sont peu ou pas frangées de sombre. Là encore, une
confusion est possible. En fait, un herpétologiste familiarisé avec le genre
n’éprouvera aucune difficulté à les identifier, mais, pour une diagnose
réellement pragmatique, le critère du faciès de la tacheture se réduit finale¬
ment à ceci : chez diadema, les taches dorsales ont un bord très sinueux
dès l’avant du tronc ; chez dolichospilus, les toutes premières taches sont
ovalaires, ou ovalo-rectangulaires.
Par bonheur, j’ai pu mettre en évidence un critère très simple pour dis¬
tinguer les deux formes même sans tenir compte de la silhouette des taches,
critère applicable aux Sphalerosophis diadema sur l’ensemble de leur aire
(sauf peut-être les « atriceps » de l’Inde, que j’ai négligés pour cette étude) :
les plus grandes taches dorsales des diadema couvrent au plus une trentaine
d' écailles, et parfois seulement une vingtaine, alors que celles des dolichos¬
pilus en couvrent au moins 40, et parfois jusqu’à 70.
Du point de vue des rangées d’écailles dorsales (dans la partie moyenne
du tronc), elles sont invariablement au nombre de 31 ou 33 chez les exem¬
plaires reconnaissables comme dolichospilus d’après les critères ci-dessus,
et de 25 (23) à 29 chez les diadema des régions voisines. Je ne relève aucune
exception sur 37 dolichospilus parmi les spécimens examinés de ce point de
vue, ni sur 45 diadema prises depuis la Cyrénaïque jusqu’au Mali, dont 31
de la Berbérie. Là encore, la population de Ben Toumi n’est nullement
intermédiaire (cf. Piguet : 337).
A noter que les nombres pairs de rangées parfois publiés correspondent tou¬
jours au nombre impair immédiatement inférieur, comme le révèle une vérification
attentive. Il se forme une sorte de faux sillon dans certaines gastrostèges qui fait
compter une dorsale de plus. De la sorte, la mention de 30 écailles chez un choumo-
tvitchi par Piguet au bas de son tableau induit en erreur, si l’on ne consulte pas le
texte original de Domergue (1954) dont il extrait cette donnée. Il s’agissait d’un
fragment de peau où l’on ne pouvait plus dénombrer que 30 écailles en largeur,
indiquant que la couleuvre en avait davantage.
En résumé, les dolichospilus sont facilement et parfaitement distincts des
Sph. diadema par leurs taches dorsales, et le sont en outre des Sph. diadema
qui leur sont voisines (celles de la Berbérie) par le nombre des rangées de
dorsales. Je n’ai observé personnellement aucun intermédiaire sur une
bonne soixantaine de spécimens, dont 44 de l’Afrique à l’ouest de la Libye,
— 447 —
et il n’y en a pas trace dans la littérature. Une hybridation entre les deux
formes, si elle existe, ne peut donc être que rarissime, et incapable d’en¬
tacher l’intégrité de leur pool génique. Pour tout dire, sachant l’importance
de la vue dans le rapprochement sexuel de ces serpents, l’énorme différence
de pigmentation donne à penser qu’il n’y a strictement aucune intro-
gression ; les dolichospilus du Sud-Ouest marocain dont les taches tendent
à ressembler à celle de diadema n’infirment pas cette remarque, car ce sont
justement les plus éloignés de l’aire de ce dernier : les points de capture
des diadema les plus proches de ces dolichospilus spéciaux sont Béni-Abbès
et Atar, à 750 et 1000 km, et, même en supposant que la forme saharienne
s’en approche davantage, il n’y a guère de risques de rencontre (aucun
diadema n’a jamais été observé au Maroc, et ce ne peut être qu’à cause d’un
lapsus graphidis que la forme se trouve indiquée dans le Souss sur la carte
de Marx).
Dans le Présahara algérien et tunisien par contre, de l’extrême Sud-
Ouest oranais — et donc certainement dans la région marocaine de Figuig,
où malheureusement notre équipe n’est jamais allée — à la province de
Sfax, non seulement les aires de dolichospilus et de diadema sont plus ou
moins contiguës, mais elles se chevauchent dans la région de Biskra, sur
une largeur de plusieurs dizaines de kilomètres au moins : outre que les
deux formes coexistent à Biskra même, un dolichospilus du British Muséum
(91.5.4.142) a été pris entre Biskra et Touggourt 1.
Nous avons donc bien affaire à deux espèces, formant une super-espèce,
et dont la diagnose s’établit ainsi :
Sphalerosophis dolichospilus
Les plus grandes taches dorsales
comprennent au moins 40 écailles.
Taches dorsales arrondies ou ova¬
laires, à contour peu ou pas sinueux
et souligné par un fin liseré sombre,
sauf dans le Sud-Ouest marocain où
elles ne sont telles que dans la partie
tout à fait antérieure du tronc.
Hémipénis cinq fois plus long que
large, à tiers distal très distinctement
alvéolaire, porteur à l’apex d'une forte
papille sphérique glabre.
31 ou 33 rangées longitudinales
d’écailles dorsales dans la partie
moyenne du tronc.
1. A part ce spécimen limitrophe, il n’existe encore aucun témoignage de la présence de
dolichospilus dans le Sahara vrai. Werner (1937) en avait inclus un spécimen jeune dans une
liste de reptiles du Hoggar, mais il n’était nullement certain qu’il en provienne, comme Pas¬
teur et Bons l’ont expliqué. Ces derniers ont indiqué que tous les Sphalerosophis sahariens
connus étaient des clijfordi : il en est toujours de même, quoique j’en connaisse maintenant
beaucoup plus (avec un total de 17 individus rien que pour le Sahara algérien, dont cinq du
Hoggar).
Sphalerososophis diadema
Les plus grandes taches dorsales
comprennent moins de 35 écailles.
Taches dorsales fortement décou¬
pées, à contour très sinueux, sur la
plus grande partie du tronc vers
l’avant, très rarement (Berbérie) ou
rarement (Orient) frangées d’un liseré
sombre, et alors peu.
Au moins en Berbérie, et très pro¬
bablement dans toute l’espèce, hémi¬
pénis trois fois plus long que large, à
tiers distal orné de crêtes circulaires
épineuses, l’extrémité apicale étant
creusée d’alvéoles mais sans éminence.
Chez les diadema berbériques, 25
(23) à 29 de ces rangées.
— 448 —
Il est à noter que le nombre des rangées de dorsales de Sph. diadema,
s’il est constamment inférieur à 31 non seulement en Berbérie, mais dans
tout le Sahara à l’ouest de l’Égypte, subit ailleurs une variation géogra¬
phique très désordonnée (cf. Maux : 358). On ne remarque pas de diffé¬
rence significative entre les Sph. dolichospilus et les Sph. diadema berbé-
riques dans les autres caractères d’écaillure, mais il en existe une, en
revanche, dans le nombre des taches dorsales du tronc, comme en témoigne
le tableau suivant (première ligne : nombre de taches ; deuxième et troi¬
sième : nombre de spécimens examinés quant à ce trait, diadema berbé-
riques d’abord, dolichospilus ensuite).
36 à 39 40 à 43 44 à 47 48 à 51 52 à 55 56 à 59 60 à 63 64 à 67
3 7 4 3 1
1 6 9 8 1
Diversification de SPHALEROSOPHIS DOLICHOSPILUS.
Sphalerosophis dolichospilus a subi une diversification notable, qui
justifiera peut-être la reconnaissance de deux ou trois sous-espèces.
A ne considérer que ses représentants dont sont connus à la fois l’origine
précise et le nombre de rangées de dorsales, on constate que l’échantillon
du Maroc et de l’Algérie voisine comprend 13 spécimens sur 13 à 31 rangées
de ces écailles. Plus à l’est, il y a une lacune : aucun Sphalerosophis ne
semble avoir été pris en Afrique du Nord entre la longitude d’Oran et celle
d’Alger, zone pourtant patiemment explorée par Doumergue, et traversée
depuis par plusieurs herpétologistes (la carte de Pasteur et Bons est
erronée de ce point de vue). Enfin, dans la population qui s’étend depuis
l’Algérois jusqu’à la Tunisie, il y a partout un mélange d’individus à 31 et
33 rangées de dorsales en proportions à peu près égales, l’échantillon global
comprenant 11 spécimens à 31 rangées pour 12 à 33.
Ainsi, il existe une différenciation indiscutable entre la population de la
moitié orientale et celle de la moitié occidentale de l’espèce, qui sont
séparées par une région où l’absence de captures pourrait fort bien corres¬
pondre à une réelle diminution de la densité de Sph. dolichospilus , car
la partie de son aire qui traverse l’est de l’Oranie et l’ouest de l’Algérois
est notablement plus arrosée que les autres. D’ailleurs, il n’y a pas de cline
décelable, ce qui coïnciderait logiquement avec un échange de gènes réduit
dans cette zone.
Toutefois, cette diversification serait insuffisante pour distinguer deux
sous-espèces, n’était la présence d’une autre différence encore plus nette :
le rapport des longueurs du corps et de la queue. En prenant la longueur
de la queue comme unité, la longueur du corps est, chez les spécimens dont
ces dimensions ont été prises (les chiffres gras étant les moyennes, les
chiffres entre parenthèses le nombre de spécimens) :
449 —
Ouest Est
petits sujets (moins de 60 cm) 4,87 — 5,117 — 5,40(6) 5,36 — 5,746 — 6,30(6)
grands sujets (plus de 65 cm) 5,12 — 5,197 — 5,25(4) 5,03 — 5,953 — 7,25(6)
un seul spécimen oriental ayant un corps moins de 5,35 fois plus long que la
queue. La population orientale, notons-le en passant, paraît plus variable
que la population occidentale. Signalons aussi une erreur de copie dans le
texte de Domergue 1954 : la « formule caudale » de son exemplaire n° 1
est 10/53 (exactement 53,6), et non 10/63, celle de son exemplaire n° 2
10/54 (exactement 54,6), et non 10/64.
Quoi qu’il en soit, il semble bien que les deux populations pourraient
être érigées au rang de sous-espèces. Il y aurait lieu, dans ce cas, de faire
usage du nom choumowitchi, puisqu’il a été donné à des sujets de Tunisie.
Pour le présent, s’il est vraisemblable que le rapport de longueurs corps/
queue obéit à la règle des 75 pour 100, l’échantillonnage n’est pas assez
étoffé pour permettre de l’affirmer ; c’est d’ailleurs sexe par sexe qu’il
faudrait le comparer dans les deux ensembles : sans doute les distinguerait-
il alors encore mieux. Enfin, de nouveaux critères se révéleront peut-être,
si réellement les deux populations ont valeur de sous-espèces : l’écaillure
ne paraît pas devoir en fournir d’autres que l’opposition monomorphie-
dimorphie dans le nombre des rangées de dorsales, mais les coloris pour¬
raient en offrir. Les herpétologistes qui ont vu des Sph. dolichospilus de la
Berbérie orientale à l’état de vie ne semblent pas avoir été impressionnés
par leurs couleurs, alors que le seul représentant occidental de l’espèce
que j’ai vu vivant — notre individu du Souss, capturé par B. Girot en
1960 — nous a vraiment émerveillés par sa pigmentation ; ses taches
étaient non pas brunes comme en alcool, mais d’un beau vert foncé,
et le fond n’était pas beige pâle ou blanchâtre, mais rose. Le vert disparaît
en quelques minutes dans l’alcool, le rose très lentement : on le distingue
encore sur notre spécimen d’Aïn-Delouine, capturé en avril-mai 1965 ;
apparemment, sa coloration était analogue. La coloration des sujets
vivants est-elle la même dans l’est de la Berbérie ? Celle que je viens de
décrire est peut-être propre à toute l’espèce, avec ou sans variation indi¬
viduelle. Dans ce cas, elle n’aurait évidemment pas valeur Sub-spécifique.
Une autre possibilité est qu’elle soit particulière à la population du Sud-
Ouest marocain, sur laquelle j’ai attiré l’attention plus haut : les deux
individus que je viens de citer s’y rapportent (son troisième représentant,
d’Assa, est un spécimen affadi de 1937). Je ne peux faire de comparaisons,
n’ayant aucun renseignement sur les coloris des autres Sph. dolichospilus
à l’état de vie. Il est fort possible que la population du Sud-Ouest marocain
constitue une véritable sous-espèce à part, à taches difformes et plus ou
moins tripartites ; la région est riche en formes spéciales. Mais trois spéci¬
mens ne permettent pas d’affirmer que tous les individus, ni même leur
majorité, ont de pareilles taches. Il n’en reste pas moins que ces dernières
s’observent seulement dans le sud-ouest du Maroc, où se manifeste donc
une différenciation notable.
— 450 —
Aucune des espèces de serpents reconnues dans le Maghreb jusqu’à
maintenant n’était à la fois propre à cette région et présente dans ses
trois pays Maroc, Algérie et Tunisie. Tel est pourtant le cas de Sphalero-
sophis dolichospilus. Cette couleuvre caractéristique, que Sochurek
appelle « vielleicht die eleganteste Schlange Nordafrikas », reconnaissable
au premier coup d’œil dans la nature, est ainsi un élément particulière¬
ment typique de la faune berbérique. Elle atteste que la partie septen¬
trionale du Maghreb, au nord du Sahara, constitue une entité biogéo¬
graphique même pour des animaux mobiles comme le sont les serpents,
dont les espèces ont en moyenne une aire plus vaste que celles des autres
reptiles et des autres poïkilothermes continentaux.
J’ai plaisir à exprimer mes remerciements non seulement à Miss A.G.C.
Grandison, mais aussi au Pr. Jean Guibé, qui a mis à ma disposition les
Sphalerosophis du Muséum et qui, ayant bien voulu relire mon manuscrit,
m’a fait de très utiles remarques, au Dr. Garth Underwood, qui m’a piloté
dans la collection de serpents du Bristish Muséum, et à mon ami Jacques
Bons, auquel je dois des copies de publications du xixe siècle.
Résumé
Les formes dolichospilus et diadema du genre Sphalerosophis sont parfaitement
distinctes par plusieurs caractères, en particulier les génitalias et le nombre
des écailles qui entrent dans la composition des plus grandes taches dorsales
(moins de 35 chez diadema, au moins 40 chez dolichospilus) . Comme aucun inter¬
médiaire n’est connu, et que les aires des deux formes sont longuement contiguës
dans le Présahara et assez largement superposées dans la région de Biskra, on
conclut que la forme dolichospilus est une bonne espèce.
L’espèce Sphalerosophis dolichospilus montre une certaine diversification
(peut-être sera-t-on amené à y reconnaître des sous-espèces), et témoigne de
ce que la Berbérie septentrionale, qu elle occupe d’est en ouest mais sans la
déborder, constitue une entité biogéographique même pour des poïkilothermes
très mobiles.
Faculté des sciences, Ilabat.
RÉFÉRENCES
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Wien math.-naturw., 1, 138, pp. 1-34, 4 pl.
— 1937. — Uber Reptilien aus dem Hoggar-Gebirge (West-Sahara).
Zool. Anz., 118, pp. 31-35.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 39 — N° 3, 1967, pp. 452-453.
TYPHLOPS KONIAGUI VILLIERS =
LEPTOTYPHLOPS KONIAGUI
( SERPENTES )
Par J. GUIBÉ, Mme R. ROUX-ESTÈVE et A. VILLIERS
En 1956 ( Mém . I.F.A.N., n° 48) l’un d’entre nous a décrit de Youkoun-
koun, Typhlops koniagui caractérisé par sa tête à museau pointu et angu¬
leux, sa grande taille (plus de 400 mm) et le nombre de ses écailles autour
du corps (18).
Au cours d’une étude des Typhlopidés de l’ouest africain, nous avons
eu l’occasion d’examiner l’holotype de koniagui et nous sommes arrivés
à la conclusion que l’espèce appartenait en fait à la famille des Lepto-
typhlopidés. En effet la méthode moderne du décompte des écailles,
effectué en ligne médio-dorsale, et celui des vertèbres relevé sur radio¬
graphie, nous a donné les chiffres suivants : 546 écailles et 546 vertèbres,
soit un rapport Ec/V. égal à 1/1. Or comme l’ont montré Gans et Taub
( Copeia , 1965) et Alexander et Gans ( Zool . Meded., 1966) ce rapport
de 1/1 n’existe jamais chez les Typhlopidés où il est toujours supérieur à 1 ;
alors que chez les Leptotyphlopidés il est de 1/1 comme chez la plupart
des autres Serpents.
Cette première constatation nous a conduit à une étude plus attentive
de l’exemplaire en question et en particulier à vérifier l’existence de
dents à la mâchoire inférieure, caractère qui ne laisse aucun doute quand
à l’attribution familiale de l’espèce.
Parmi les autres caractères qui viennent à l’appui de ce changement,
on peut noter la longueur de la queue. Celle-ci comporte en effet 25 écailles
sous-caudales, chiffre nettement plus important que celui que l’on ren¬
contre chez les Typhlopidés, en particulier chez les formes africaines.
Par contre le nombre des écailles autour du corps est faible, des décomptes
précis nous ont donné les résultats suivants : au niveau de la 100e écaille
longitudinale : 16 écailles transversales, au niveau de la 200e : 16 écailles
également ; il s’agit là d’un chiffre très faible, jamais signalé chez les
Typhlopidés où le nombre le plus faible qu’il nous a été donné de constater
est de 18 chez T. caecatus Jan. Enfin l’éeaillure céphalique présente des
caractéristiques de Leptotyphlopidés, il existe une seule labatiale supé¬
rieure située au-dessous de la nasale et cette dernière est entière, sans
trace de suture reliant la narine à la rostrale ou à la labiale. Une telle
disposition n’est jamais rencontrée chez les Typhlopidés où il existe
— 453 —
toujours 4 labiales supérieures entourant la bouche et où la nasale est
divisée par une suture atteignant ou même dépassant la narine.
Dans ces conditions T. koniagui doit être incorporé à la famille des
Leptotyphlopidés et devient Leptotyphlops koniagui, espèce tout à fait
valable et très particulière en raison de la forme acuminée de son museau
et de sa grande taille.
Laboratoire de Zoologie
(Reptiles et Poissons ) du Muséum (Paris).
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 3, 1967, pp. 454-470.
CONTRIBUTION A U ÉTUDE
DE LA MORPHOLOGIE CAUDALE ,
DE L'ANATOMIE VERTÉBRALE
ET COSTALE DES GENRES
ATHERIS, ATRACTASPIS ET CAUSUS
( VIPÉRIDÉS DE L'OUEST AFRICAIN )
Par Michel TH IRE AU
Les variations de la longueur de la queue chez les Serpents ont été
considérées par certains auteurs comme ayant une valeur adaptive :
à la vie fouisseuse correspondrait un raccourcissement, c’est le cas par
exemple des Typhlopidés ou des Uropeltidés ; à la vie arboricole au
contraire, un allongement particulièrement net chez certains Colubridés.
Les trois genres de Viperidés africains Atheris, Atractaspis et Causus,
présentent un mode de vie différent (le premier est arboricole, le second
considéré comme fouisseur et le dernier terrestre) ; aussi, nous avons
entrepris de comparer les longueurs caudales de ces trois formes.
longueur du corps
Domergue souligne 1 interet du rapport - ; — - chez
longueur de la queue
les Serpents, nous avons préféré rapporter le décompte des écailles ven¬
trales à celui des écailles sous-caudales.
Tableau I.
— 455 —
La figure 1 donne les histogrammes et l’ajustement à une distribution
nb. d’écailles ventrales
reelle (Lamotie pour le rapport — - - — - — — des espèces
nb. d écaillés sous-caudales
envisagées.
Plus la queue est courte, plus le rapport est élevé, c’est le cas d ’Atrac-
taspis. A l’opposé, Atheris a une queue longue et un rapport faible. Entre
Atractaspis et Atheris, Causus définit le type moyen et permet d’établir
un histogramme distinct pour les $ et pour les Ç. Ainsi, pour une espèce
donnée ( Causus rhombeatus, fig. 1), la queue est plus longue chez le
que chez la Ç (la place occupée par les hémipénis participe-t-elle à cette
différence ?). La longueur de la queue varie avec le mode de vie, mais
s’agit-il d’une modification primaire ou secondaire ? Nous supposons
que, chez Atractaspis, la queue servirait d’arc boutant lors du forage (il
existe un télescopage des dernières vertèbres caudales), en revanche
la queue d’ Atheris 1 aurait un pouvoir préhensile accru (finesse et rôle
préhensile de la queue pourraient expliquer sa rupture fréquente). Il
se pourrait enfin que la longueur de la queue, d’une espèce définie, varie
avec le lieu géographique.
Fig. 1. — Histogrammes et ajustement à une distribution réelle du rapport V/S.C.
pour trois genres de Vipéridés.
N : nombre d’individus ; V / S.C. : nombre d’écailles ventrales rapporté au nombre d’écaille*
sous-caudales.
A la suite de ces constatations nous avons jugé souhaitable d’établir
le rapport Y/S. G. pour les six genres de vipéridés connus dans l’Ouest
1. Il s’agit des espèces A. chlorechis Schlegel et A. squamigera Hallowell. Nous regrettons
de ne pas avoir disposé d’A. hindii et A. superciliaris réputés terrestres (Marx et Rabb,
p. 183) pour voir si leur queue est effectivement plus courte.
32
— 456 —
Africain. Leur rangement, par ordre de longueur décroissante de la queue,
s’est établi ainsi :
Tableau II.
L’amplitude de la variation du rapport V/S.C. croît du groupe arbo¬
ricole au groupe fouisseur. Chez les Vipéridés de l’Ouest Africain, la lon¬
gueur de la queue est liée à l’ensemble de trois facteurs : l’espèce, le sexe
et un mode de vie particulier ; il semble que ce dernier facteur prévale
dans le groupe arboricole (l’observation, dans la nature, prouve que les
Atheris vivent dans les buissons),
Ces résultats nous ont amené à faire une étude anatomique comparée
des vertèbres et des côtes d’ Atheris squamigera, de Causus rhombeatus
et d ’ Atractaspis aterrima.
Les graphiques (fig. 4 et 5) se rapportent à la biométrie vertébrale
tout au long du rachis. Les numéros d’ordre des vertèbres sont portés
en abscisse (les vertèbres cloacales sont mentionnées par des traits verti¬
caux) ; en ordonnée figurent les logarithmes de base dix des mesures
indiquées figures 2 et 3 (Hoffstetter, 1964).
Le nombre total de vertèbres est beaucoup plus élevé chez Atractaspis
que chez Atheris (bien que le nombre de vertèbres caudales soit plus faible).
Ceci est dû au grand nombre de vertèbres dorsales. Cet exemple vient
1. Causus rhombeatus, souvent considéré comme « primitif », se place près du groupe des
fouisseurs.
— 457 —
à l’encontre de la remarque d’HoFFSTETTER 1932, p. 33 (fondée sur les
chiffres publiés par Rochebrune) : « Il semble d’autre part que, d’une
façon générale, la vie fouisseuse entraîne une réduction de ce nombre »,
(total de vertèbres), « alors que l’habitat arboricole en favorise l’augmen¬
tation ».
L'
N
Fig. 2 et 3. — Schéma explicatif des diverses mesures effectuées sur les vertèbres,
A : longueur utile du centrum (du bord du cotyle au bord du condyle) ; G : largeur du condyïe ;
H : longueur de l’hypapophyse (ou des haemapophyses caudales) obtenue par la diffé¬
rence N. H. — N. C. ; L : largeur maximale de la vertèbre (processus prézygapophysaires
compris) ; L' : largeur de la vertèbre mesurée sur les bords externes des facettes prézy¬
gapophysaires ; N : longueur antéro-postérieure de la neurépine (dans sa région moyenne)
N. C. : distance du bord antéro-supérieur de la neurépine au bord inférieur du condyle ;
N. H. : distance du bord antéro-supérieur de la neurépine à l’extrémité de l’hypapophyse
(ou des haemapophyses caudales) ; ZP. : largeur du zygosphène ; ZP. P. : distance du
sommet du zygosphène à l'extrémité inférieure des parapophyses (ou des pleurapophyses
dans les vertèbres caudales).
I. Les saillants, crêtes et apophyses sans rôle articulaire :
1) La neurépine.
Les graphiques biométriques indiquent que la longueur de la neurépine
(N) diminue aux extrémités de l’axe vertébral avec un décrochement
au niveau cloacal chez Causus rhombeatus et Atheris squamigera ; elle
est nettement plus développée chez Atheris squamigera que chez Causus
rhombeatus et se réduit à une simple carène chez Atractaspis aterrima
— 460 —
(fig. 6-7 et 8). Le long de l’axe vertébral, la hauteur de la neurépine dimi¬
nue des vertèbres antérieures aux vertèbres postérieures ( Atheris squa-
migera). L’extension antéro-postérieure de la neurépine pour chacune
des vertèbres est à peu près semblable dans les trois genres envisagés
(fig. 6 à 11), il existe un net raccourcissement pour les vertèbres cloa-
cales et postcloacales d’Atractaspis aterrima Ç (fig. 11 : C4 et C5). Les
vertèbres antérieures d’ Atractaspis aterrima ont une neurépine de
longueur constante. La forme de la neurépine, en tranchant de hache,
des vertèbres d’ Atheris squamigera, n’est pas sans rappeler celle des colu-
bridés.
Tableau III.
— en chiffres gras : nombre de vertèbres.
— en chiffres maigres : position (par rapport à, une région du rachis) des ver¬
tèbres dessinées dans les figures 6 à 20.
2) La carène hémale : hypapophyses et haemapophyses.
Chez Atheris squamigera, ces apophyses sont présentes tout au long
de l’axe vertébral, leur hauteur décroît d’abord lentement puis brusque¬
ment au niveau du cloaque (fig. 4). Les hypapophyses précloacales sont
Liste des abréviations utilisées dans les figures 6 à 20 :
C. : condyle ; C.G. : cavité glénoïde ; C.N. : canal neural ; D. : diapophyse ; F. A. P. : facette
articulaire de la parapophyse ; F.L. : foramen latéral ; F. Pc. : foramen paracotylien ;
F.Pp. : foramen paraprézygapophysaire ; F.Pp' : foramen parapostzygapophysaire ;
F. S. : foramen subcentral ; F.t. : foramen zygantral ; He : haemapophyse ; Hy : hypapo-
physe ; L. : lymphapophyse ; M.I. : margo inferior ; M.L. : margo lateralis ; N. : neuré¬
pine ; P. parapophyse ; : Prz : prézygapophyse ; Ptz : postzygapophyse ; P. A. : processus
aliforme ; P.D.A.N. : pars descendens de l’arc neural ; S. Prz : saillant prézygapophysaire ;
T.A.N. : tectum de l’arc neural ; Zp : zygosphène ; Zt : zygantrum.
'-a O GVr-
— 466
très pointues au niveau cloacal, les hacmapophyses sont plus larges et
dans la région postcloacale prennent un aspect en tranchant de hache
(fig. 6 : A4 à A5). Les haemapophyses, arquées et doubles au niveau
cloacal, sont plates et se rejoignent en une lame médiane sur les vertèbres
postérieures (fig. 12-15 et 18 : A4 et A5). Cette disposition, jusqu’alors
rencontrée chez les Sauriens, devrait être recherchée sur d’autres prépa¬
rations d ’Atheris squamigera.
Chez Causus rhombeatus, les apophyses, présentes tout au long de
l’axe vertébral, ne disparaissent que pour les dernières caudales (d’après
la technique de mesure effectuée) 1. Au niveau et en arrière du cloaque,
les haemapophyses s’écartent l’une de l’autre comme le font les branches
d’un V renversé (fig. 13-16 et 19 : B4 et Bs).
Chez Atractaspis aterrima, la disparition des hypapophyses a lieu à
un niveau plus antérieur chez la Ç que chez le <§. Les hypapophyses des
vertèbres antérieures sont très couchées ; il existe une carène hémale sur
l’ensemble du tiers postérieur des vertèbres dorsales. Ce fait particulière¬
ment original dans l’ensemble des Vipéridés nous avait été signalé par
M. Hoffstetter. Nous supposons qu’il pourrait y avoir un lien avec
le mode de vie. Il n’y a plus d’haemapophyses cloacales, les haemapo¬
physes postcloacales ont une taille croissante (fig. 8-14-17 et 20).
3) Les lymphapophyses.
Elles ne sont présentes qu’au niveau cloacal. Leur forme varie d’une
vertèbre à l’autre comme d’une espèce à l’autre. Il existe une ressemblance
entre les lymphapophyses d’Atheris squamigera et d ' Atractraspis aterrima
(fig. 6-8-15-17-18 et 20 : A4 et C4), mais le saillant supérieur est bien plus
développé chez Atractraspis aterrima. Causus rhombeatus présente des
lymphapophyses à aspect en verre de montre (fig. 7-13-16 et 19 : B4).
4) Les diapophyses ; facettes articulaires des parapophyses ; parapophyses
et pleurapophyses.
Diapophyses et facettes articulaires des parapophyses ne se rencontrent
que sur les vertèbres dorsales (seules à êtres pourvues de côtes articulées).
Il s’agit de mamelons distincts et assez élevés chez Atheris squamigera
et Causus rhombeatus ; la diapophyse est à la fois plus saillante et plus
développée que la facette articulaire parapophysaire (fig. 6-7-12-13-15-
16-18 et 19 : A1; A2, A3 et B4, B2, B3). Chez Atractaspis aterrima, la dia¬
pophyse et la facette articulaire parapophysaire sont fusionnées et peu
proéminentes (fig. 8-14-17 et 20 : C4, C2 et C3).
Les parapophyses forment un saillant bien développé d’orientation
semblable chez Atheris squamigera et Causus rhombeatus. Chez Atractas¬
pis aterrima, les parapophyses ont une orientation parallèle à l’axe de
l’animal et fusionnent avec les facettes parapophysaires, tandis qu’il
1. En fait elles existent mais ne dépassent pas le bord du condyle porté par un long pédon¬
cule.
467
existe un étranglement chez Atheris squamigera et Causus rhombeatus
( fîg. 12-13 et 14 : A j à A3, Bj à B3 et Cj à C3).
Fig. 21. — Zones articulaires costales chez : 1) Atheris squamigera ;
2) Causus rhombeatus ; 3) Atractaspis aterrima.
F.C. : facette capitulaire ; F. T. : facette tuberculaire ; P. T. : processus tuberculaire.
Les pleurapophyses caractérisent les vertèbres postcloacales, elles sont
obliques chez Atheris squamigera et Atractaspis aterrima, mais plus arron¬
dies chez cette dernière espèce (fîg. 6-8-12-14-15-17-18 et 20 : As et Cg).
Chez Causus rhombeatus, elles sont horizontales et tronquées à angle
droit (fig. 7-10-13-16 et 19 : B5).
5) Le saillant prézygapophysaire.
Chez Atractaspis aterrima, le saillant prézygapohysaire est présent
sur l’ensemble de l’axe vertébral, sa longueur, à peu près constante, se
réduit à partir de la région cloacale alors que chez Causus rhombeatus
la longueur de ce saillant diminue dès la région dorsale postérieure. Chez
Atheris squamigera, le saillant est très petit (fig. 4 et 5).
II. Les saillants ; apophyses et cavités a rôle articulaire :
1) Le système zygosphène-zygantrum.
L’image est classique : le zygosphène est comparable à un tenon anté¬
rieur qui s’engage dans une mortaise, le zygantrum, creusé en arrière
de la vertèbre précédente. Chez Causus rhombeatus et Atheris squamigera,
le zygosphène a une largeur maximale pour les vertèbres dorsales moyennes.
Chez Atractaspis aterrima, le zygosphène est plus petit aux extrémités
— 468 —
de l’axe vertébral, il possède ailleurs une lar geur constante. (Dans la
région antérieure, existe-t-il une différence de nature sexuelle ? (fig. 4 et 5))»
2) Le système prézygapophyse, postzygapophyse.
Les prézygapophyses et postzygapophyses n’ont de contour oval
et régulier que chez Causus rhombeatus. Pour Atractaspis aterrima et
surtout Atheris squamigera, le contour de ces apophyses est presque
quadrangulaire (fig. 6 à 14).
3) Le système cotyle, condyle.
Chez Atractaspis aterrima, la largeur du condyle diminue aux deux
extrémités de l’axe vertébral (pas pour la queue du (J). Chez Causus
rhombeatus, elle est maximale au niveau des vertèbres dorsales moyennes,
puis décroît lentement. Atheris squamigera est seul à présenter une augmen¬
tation de la largeur du condyle au niveau du cloaque, elle est précédée
et suivie par un léger décrochement (fig. 4). Le pédoncule qui porte le
condyle est plus long chez Atractaspis aterrima que dans les deux autres
genres (il est bien évident que les remarques ci-dessus vont aussi au cotyle
qui reçoit exactement le condyle).
III. Les caractères vertébraux plus directement qualitatifs :
1) La margo lateralis et la margo inferior.
Ces lignes vertébrales sont présentes tout au long de l’axe vertébral
des trois genres étudiés, elles s’émoussent pour les vertèbres postcloacales.
Chez Atheris squamigera et Atractaspis aterrima, la margo inferior est
un peu moins prononcée.
2) Processus aliformes, tectum et partes descendentes de l'arc neural.
En vue latérale, les processus aliformes forment un angle aigu chez
Atheris squamigera et Causus rhombeatus, et un angle droit chez Atrac¬
taspis aterrima (fig. 6-7 et 8). En vue dorsale, le bord des processus ali¬
formes dessine un V dont l’ouverture augmente quand la longueur de la
vertèbre diminue (Hoffstetter, 1939). Ainsi chez Atractaspis aterrima ,
le Y est plus ouvert que chez Atheris squamigera et Causus rhombeatus
(fig. 9-10 et 11). Le toit de l’arc neural d’ Atheris squamigera et Causus
rhombeatus est assez élevé (pour un vipéridé) et pourvu d’un faible bom¬
bement ; à l’opposé, chez Atractaspis aterrima, le toit est bas et convexe.
Dans les trois genres, les partes descendentes de l’arc neural sont con¬
caves.
3) Forme du canal neural.
Le canal neural a une forme en ogive chez Atheris squamigera et Causus
rhombeatus, son toit s’aplatit jusqu’aux vertèbres cloacales. Pour Atrac-
— 469 —
taspis aterrima, la forme légèrement quadrangulaire du canal est conservée
tout au long de l’axe vertébral (fig. 15 à 20).
IV. Les foramens :
Il serait nécessaire d’entreprendre une étude des foramens pour l’en¬
semble des Ophidiens ; dans les trois espèces étudiées on note la présence
de foramens subcentraux, latéraux, paracotyliens, zygantraux, para-
prézygapophysaires et parapostzygapophysaires (d’après la terminolo¬
gie utilisée par Hoffstetter). Chez Atractaspis aterrima, les foramens
sont petits, certains ne sont pas constants (foramens paracotyliens ou
subcentraux). Il existe des foramens médians subcentraux entre les
haemapophyses des vertèbres postcloacales d’ Atheris squamigera (fig. 6
à 8 et 12 à 20).
V. Les zones articulaires costales :
Les facettes articulaires capitulaire et tuberculaire sont beaucoup
plus étroites chez Atheris squamigera et Causus rhombeatus que chez
Atractaspis aterrima où elles forment une surface presque circulaire (proche
de celle des Boïdés). Le processus tuberculaire est un peu plus long chez
Atheris squamigera que chez Atractaspis aterrima, il est très bref et comme
tronqué chez Causus rhombeatus (fig. 21).
En conclusion la morphologie vertébrale apparaît variable dans la
famille des Vipéridés. Il semble prématuré de tenter d’opérer dès main¬
tenant une sélection des différences observées, il est nécessaire d’étendre
cette étude à d’autres familles ophidiennes et de la compléter par d’autres
recherches anatomiques, alors sera-t-il peut-être possible de séparer
les caractères adaptatifs des caractères phylogéniques, individuels ou
sexuels.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N» 3, 1967, pp. 471-487.
CONTRIBUTION A U ÉTUDE
DES BATRACIENS DE MADAGASCAR
LE GENRE MANTID ACT YLU S
ADULTES ET FORMES LARVAIRES
DE M. BETSILEANUS (BLGR.),
M. CURTUS (BLGR.) ET M. ALUTUS ( PERACCA )
Par J. ARNOULT et M. RAZARIHELISOA
Le genre Mantidactylus est spécial à Madagascar et à l’Ile de Nossi-Bé.
Boulenger décrivit en 1882 plusieurs espèces sous le nom générique
de Rana, mais créa ensuite en 1894 pour ces grenouilles particulières le
genre Mantidactylus.
Ce genre comprend des Batraciens liés au milieu aquatique ; ils ne
s’éloignent guère des mares et des ruisseaux qui constituent leur bio¬
tope naturel, certaines espèces sont même nettement rhéophiles ; adultes
et larves sont capables de résister aux courants les plus violents, les adultes
en se cramponnant aux pierres émergées à l’aide de leurs doigts et orteils
munis de disques adhésifs, les têtards en se fixant par succion grâce à
une adaptation particulière de la bouche.
Description.
Le genre Mantidactylus est caractérisé par une phalange surnuméraire
aux doigts et aux orteils, par la forme en « T » des phalanges terminales
et par des doigts libres.
Il existe des disques terminaux aux doigts et aux orteils, mais selon
les espèces ils sont plus ou moins développés et même parfois très petits.
Sur la face postérieure des cuisses de la plupart des espèces on remarque
une glande circulaire ou ellip tique, de taille variable selon les espèces
et même le sexe.
L’aspect général du corps est celui d’une grenouille du type Ptycha-
daena, mais la tête est plus courte et aussi large que longue.
La pupille est horizontale et légèrement elliptique ; la bouche s’ouvre
largement et laisse voir quelques dents vomériennes au niveau des choanes ;
seule la mâchoire supérieure est munie de dents.
La systématique des Mantidactyles est encore assez mal définie, bien
33
— 472
qu’une trentaine d’espèces aient été décrites par Boulenger, Müi.ler,
Boettger, Ahl, Mocquard, Peracca et Angel.
Ces descriptions succinctes et basées pour la plupart sur l’étude d’un
seul exemplaire de sexe non déterminé, n’indiquent aucun lieu précis
de capture.
On ne possède en tout et pour tout de ces Ranidae que deux dessins de :
Mantidactylus ulcerosus et M . guttulatus et deux mauvaises photographies
de M. betsileanus et M. frenatus.
Devant cette faible bibliographie, nous avons été amenés à revoir très
soigneusement ce genre et à comparer nos nombreuses captures d’adultes
avec les descriptions des différents auteurs.
Nous avons comparé également nos récoltes d’exemplaires adultes
avec les « Types » et les exemplaires de la collection du Muséum National
d’Histoire Naturelle de Paris.
Aucune larve n’avait été encore récoltée ou identifiée : nous avons pu,
pour quelques espèces, obtenir des pontes en captivité et prélever des
têtards sur le terrain. L’étude de ces larves a porté principalement sur
l’aspect général du têtards, l’emplacement, du spiraculum et du tube
anal, la forme de la bouche, en particulier le nombre de dents labiales.
Cette révision des Mantidactyles débute par l’étude de l’adulte et des
larves de trois espèces assez communes et propres aux Hauts Plateaux
et aux régions de moyenne altitude de Madagascar : Tananarive, Mandraka,
Ambatolampy, Fianarantsoa, Angavokely, Moramanga et Périnet.
Ces trois espèces ont une biologie identique ; elles vivent au bord des
eaux calmes des rizières, des fossés et des mares forestières ; elles ont
l’aspect de petites grenouilles du genre Rana et on les trouve souvent
au milieu de populations de R. mascareniensis, ce batracien si répandu
dans tout Madagascar.
De couleur terne, où ne tranche aucune note vive, leur robe s’harmo¬
nise parfaitement avec l’humus du bord des eaux.
On peut assez facilement situer leur présence dans un de leurs biotopes
grâce au chant très particulier des mâles ; les Mantidactyles ne coassent
pas comme les Rana mais font entendre un chant très doux comparable
à la stridulation de certains orthoptères.
Les larves de ces trois Mantidactyles sont du type classique des larves
d’anoures ; ce sont des têtards d’eau calme qui ne présentent aucun
caractère rhéophile.
La formule buccale de ces trois larves diffère, et le nombre de dents
labiales permet de distinguer trois de ces espèces :
Mantidactylus betsileanus (Blgr.)
des mares forestières et fossés de moyenne altitude (900 m).
Mantidactylus curtus (Blgr.)
des ruisselets et mares de la Mandraka, Angavokely et Ambatolampy.
Mantidactylus alutus (Peracca)
des rizières de Tananative et d’ Ambatolampy.
— 473 —
Adulte et formes larvaires de Mantidactylus betsileanus (Blgr.).
Mantidactylus betsileanus a été décrit par Boulenger en 1882 sous la
dénomination de Rana betsileana puis redécrit par Boettger sous le
nom de Mantidactylus multiplicatus et enfin reclassé en 1918 par Bou¬
lenger comme M. betsileanus.
Cette espèce présente de grandes affinités avec M. curtus et M. alutus,
espèces que nous étudierons par la suite.
Fig. 1. — Mantidactylus betsileanus (Blgr.),
mâle adulte, faces ventrale et dorsale.
Mantidactylus betsileanus est un batracien de petite taille : 24 mm en
moyenne pour les mâles et 32 pour les femelles (fig. 1 et 2). Ce Manti-
dactyle se rencontre en moyenne altitude entre 300 et 800 mètres en
forêt de l’Est : régions de Moramanga et de Périnet et nous l’avons trouvé
communément entre Ambositra et Ifanadiana, en particulier dans les
fossés de la route d’Ivolina.
Son aire de répartition se prolonge plus au sud vers le pays Betsileo.
— 474 —
Description.
Aspect général d'une Rana :
La tète est grande, aussi large que longue, le museau est arrondi ou
un peu pointu. L’œil, grand, possède une pupille arrondie légèrement
elliptique ; son diamètre est égal à celui du tympan.
Le canthus rostralis est peu marqué. La bouche, largement fendue,
possède une langue attachée en avant et libre sur les côtés et en arrière ;
l'extrémité est bifide et peu échancrée.
Le palais présente deux groupes de dents vomériennes ; la mâchoire
supérieure est munie de dents.
Fig. 2. — AI antidactylus betsileanus (BJgr.),
femelle adulte, face ventrale.
Les membres antérieurs présentent des doigts libres, les orteils sont
palmés au 1/3 de leur longueur par une membrane assez échancrée.
Les disques terminaux des doigts et des orteils sont peu développés
et la forme en « T » des phalanges terminales est à peine indiquée ; il
existe de petits tubercules sous les doigts et les orteils. Les deux
premiers doigts des membres antérieurs sont égaux et plus courts que
les autres.
Les membres postérieurs sont moyennement longs et l’articulation
tibio tarsienne atteint le bord antérieur de l’œil.
475 —
Il existe un tubercule métatarsien interne de petite taille dans les deux
sexes.
La palmure est moyenne, la formule phalangienne étant :
Coloration. — La face supérieure est brun rougeâtre avec quelques
taches brunes réparties irrégulièrement sur le dos. Il existe une tache
brune, entre les yeux, et l’extrémité du museau, caractère assez constant,
est blanc ivoire ; les flancs sont parfois d’un blanc jaunaâtre. Les membres
sont barrés de brun. La face ventrale est blanc jaunâtre.
Dimorphisme sexuel. — La taille des mâles est plus faible, la coloration
plus vive ; l’extrémité du museau est d’un blanc plus vif et le bord de
la mâchoire inférieure liseré de blanc et de noir, alors qu'il est incolore
chez la femelle.
Il existe chez tous les mâles, à la base interne de chaque cuisse, une
grosse glande fémorale qui peut atteindre 3,5 mm dans son plus grand,
diamètre, alors que chez les femelles elle est absente ou à peine visible
Le Têtard de Mantidactylus hetsileanus (fîg. 3).
Nous prendrons pour exemple un jeune têtard de 32,7 mm de longueur
totale qui présente des ébauches de membres postérieurs. Le tronc mesure
13,4 mm et la queue 21,3 mm.
Le corps est de forme ovoïde ; la tête, assez pointue ; l’abdomen s’élar¬
git vers l’arrière progressivement et se rétrécit à la naissance de la queue.
Le spiraculum, peu visible, est situé sur le côté gauche du corps. Le tube
anal, à ouverture peu marquée, s’ouvre du côté droit à la naissance de la
nageoire caudale.
La queue est presque deux fois plus longue que le corps ; cylindrique
à sa naissance, elle s’aplatit latéralement vers son extrémité qui est pointue.
Elle est bordée par une membrane caudale peu développée qui prend
naissance à la hauteur du tube anal et n’acquiert de l’ampleur que vers
son milieu pour se terminer en un fin flagelle.
En vue latérale on remarque que la bouche est terminale.
Les yeux sont bien développés, écartés l’un de l’autre et situés au 1/4
de la longueur du corps.
La face dorsale est bien pigmentée, on remarque des taches brunes
plus denses sur la partie antérieure du corps et les parties musculeuses
de la caudale. Sur la face ventrale la peau est transparente et permet de
voir les spires intestinales.
La bouche, comme nous l’avons déjà remarqué en vue latérale, est
— 476 -
petite ; elle est bordée à sa partie inférieure par deux rangées de papilles
peu différenciées. Le bec robuste est finement denticulé (fig. 4).
1
Formule buccale =4+4
3
Fig. 3. — M antidactylus betsileanus (Blgr.),
têtard de 16 jours, vues dorsale, ventrale et latérale.
Fig. 4. — Al antidactylus betsileanus (Blgr.),
région buccale et formule dentaire d’un têtard au début de la croissance des pattes postérieures
— 477 —
Développement et Métamorphoses. — Les plus petits têtards observés
ont 20 mm de longueur totale dont 4,5 pour le corps et 15,5 pour la queue.
Ils ne possèdent pas encore de pattes postérieures ; la taille de ce têtard
s’accroît sans que l’on puisse observer des modifications morphologiques
importantes. Les bourgeons des membres postérieurs n’apparaissent
qu’à 30 mm environ de longueur totale. La sortie des membres antérieurs
n’apparaissent qu’à 30 mm environ de longueur totale. La sortie des
membres antérieurs constitue le fait le plus important du développement
ultérieur du têtard ; bien visibles par transparence sous la peau de l’abdo¬
men, ils ne font saillie que lors de la résorption totale de la queue.
La dernière métamorphose est alors complète et l’on passe directement
au stade juvénile.
Tableau A.
Données biométriques sur le développement des têtards
de Mantidactylys betsileanus.
Adulte et formes larvaires de Mantidactylus curtus (Bi.gr.).
Mantidactylus curtus a été décrit en 1882 par Boulenger sous le nom
de Rana curia. En 1918 il fut reclassé par Boulenger lui-même dans le
genre Mantidactylus sous la dénomination de M. curtus.
Des trois espèces de Mantidactyles que nous étudions, M. curtus est
celle qui présente la plus grande taille tant à l’état adulte que dans ses
formes larvaires, alors que M. betsileanus et M. alutus ont une taille décrois¬
sante.
Fig. 5. — Alantidactylus curtus (Blgr.),
male adulte, X 2.
Cette espèce est nettement une forme d’altitude et elle se rencontre
couramment au-dessus de 1 500 mètres : Ankaratra, Ambatolampy.
Le mâle de M. curtus mesure en moyenne 28 mm de long contre 38 pour
la femelle (fig. 5).
— 479 —
Description.
La tête est moyennement pointue, aussi large que longue, le canthus
rostralis est peu marqué. Le tympan est petit, son diamètre est égal
aux 2/3 de celui de l’œil. Les narines Sont plus proches de l’œil que de
l’extrémité du museau. La pupille horizontalle est légèrement elliptique.
La bouche largement fendue possède une langue attaché en avant et libre
en arrière ; elle est bifide et très échancrée.
Il existe un repli tégumentaire au-dessus du tympan.
Les membres antérieurs sont moyens et les doigts libres. Les membres
postérieurs sont moyennement longs et se recouvrent à peine ; l’articu¬
lation tibio-tarsienne atteint la partie antérieure de l’œil.
Les orteils sont palmés au 1/3 de leur longueur.
Il existe des tubercules sous-articulaires à peine marqués et un tuber¬
cule métatarsien interne bien formé dans les deux sexes.
Les disques terminaux des doigts et des orteils sont légèrement spatulés.
La palmure est moyenne, la formule phalangienne est la suivante
Coloration. - — La face dorsale est brun olive et présente des taches
irrégulières brunes de forme arrondie ; la peau est lisse avec quelques
excroissances plates.
On remarque la présence de glandes fémorales à la base des cuisses.
Ces glandes sont plus marquées chez les mâles.
La face ventrale est blanc sale dans les deux sexes.
Dimorphisme sexuel. — Les mâles sont plus petits que les femelles,
mais leur robe est identique.
Il existe des sacs vocaux internes chez le mâle ; le coassement qui en
résulte est faible et sourd.
Cette espèce fréquente les eaux vives et fraîches des Hauts Plateaux ;
la ponte, précédée d’un amplexus axillaire, est échelonnée et s’étend
pendant tout le printemps malgache de novembre à février. Les œufs
sont pondus par petites masses qui adhèrent aux plantes ; les têtards
très agiles effectuent leur développement en deux mois environ.
Description d’un têtard (fig. 6).
Nous prendrons pour exemple dans cette description un têtard d’une
longueur totale de 17 mm dont 8,3 pour le corps, ne possédant que des
ébauches de pattes postérieures (fig. 0).
— 480 —
Fig. 6. — Mantidactylus curtus (Blgr.),
têtard de 12 jours, vues dorsale, ventrale et latérale.
Le corps est ovoïde, plus renflé dans sa partie postérieure. Le spira-
culum est peu visible, il s’ouvre sur le côté gauche au tiers antérieur du
flanc. Le tube anal est bien visible, il est en forme d’entonnoir et d’ouvre
vers la droite à la base de la nageoire caudale.
La queue est presque deux fois plus longue que le corps. La partie
musclée est aplatie latéralement et se termine en pointe effilée. La mem¬
brane caudale est bien développée, elle s’attache assez haut sur la partie
dorsale et se prolonge en pointe.
La coloration du corps est, dans sa partie supérieure, d’un brun assez
uniforme sur l’abdomen et plus claire dans la région anale avec des macu-
latures irrégulières et sombres ; on remarque des plages plus claires
sous les yeux.
La face ventrale est claire et laisse voir par transparence un intestin
d’environ trois spires.
Le corps, vu latéralement, montre que la bouche est située à la partie
1
antérieure de la face ventrale. La formule buccale est la suivante : 2 -f- 2
(%■ 7).
3
— 481 —
région buccale et formule dentaire d’un têtard au début de la croissance des pattes postérieurs.
Développement et métamorphoses. — Les plus petits têtards étudiés
ici mesuraient 17 mm environ de longueur, dont 5,3 pour le corps et 11,8
pour la queue.
L’apparition des bourgeons des pattes postérieures a lieu lorsque la
larve mesure au moins 30 mm de longueur totale.
Fig. 8. — M antidactylus curtus (Blgr.),
têtard en fin de métamorphose âgé de 40 jours environ, vues dorsale et latérale.
— 482
Les membres antérieurs apparaissent assez tût avant la résorption de
la queue et à la longueur totale de 31,8 mm beaucoup de têtards possèdent
leurs quatre membres bien développés (fig. 8).
Le juvénile mesure à la résorption totale de la queue de 13 à 18 mm
de longueur totale et les glandes fémorales sont déjà bien visibles.
Tableau D.
Données biométriques sur le développement des têtards
de Mantidactylus curtus.
Adulte et forme larvaire
de Mantidactylus alutus (Peracca).
Mantidactylus alutus a été décrit par Peracca en 1893 sous le nom de
Rana aluta ; l’auteur indique comme provenance Andrangoloka dans
la vallée de l’Umbi, mais soit que ces noms aient été mal orthographiés
ou fantaisistes, il ne nous a pas été possible de les retrouver sur les atlas
ou dans la réalité. Nous supposons qu’il s’agit, d’après la consonnance,
d’une localité des Hauts Plateaux.
— 483
Cette espèce est commune dans les rizières des Hauts Plateaux où
elle se rencontre au milieu des populations de Ptychadena ( Rana ) masca-
reniensis D. et B. Elle se confond facilement avec cette dernière espèce
et il est nécessaire de procéder à un examen attentif pour l’en séparer.
Nous n’avons trouvé cette espèce que sur les Hauts Plateaux et on
peut la classer comme une forme d’altitude.
La longueur totale des adultes oscille entre 24 et 18 mm (fig. 9).
Fig. 9. — Mantidactylus alutus (Perraca),
mâle adulte.
Description.
La tête est moyennement pointue, aussi large que longue, le canthus
rostralis est arrondi et peu marqué. Le tympan est petit, bien net, son
diamètre est égal aux 2/3 de celui de l’œil ; les narines sont plus proches
de l’extrémité du museau que de l’œil. La pupille est horizontale et légè¬
rement elliptique. La bouche, largement fendue, possède une langue
attachée en avant et libre en arrière ; elle est bifide et peu échancrée.
Il existe un repli tégumentaire au-dessus du tympan.
Les membres antérieurs sont moyens et les doigts libres ne possèdent
que des disques terminaux peu développés ; quant à la forme en T de
la phalange terminale elle est à peine indiquée.
L’articulation tibio-tarsienne atteint le milieu de l’œil. Les disques
terminaux des doigts et des orteils sont petits. La palmure qui relie les
orteils est moyennement développée. La formule phalangienne est la
suivante
— 484
Mains et pieds possèdent à la face inférieure des articulations de petits
tubercules et il existe un tubercule métatarsien interne saillant et de
forme allongée.
Coloration. — • La face dorsale est brun rougeâtre avec des taches sépia
disposées en lignes longitudinales irrégulières. La peau est granuleuse.
Peracca distingue deux formes A et B ; nous avons également pu
observer ces deux types de coloration qui ne se distinguent en fait que
par la présence dans le type B d’une ligne médio-dorsale blanc grisâtre
qui va de l’extrémité du museau à l’anus.
Les membres antérieurs et postérieurs sont barrés de brun ; la face
ventrale est blanchâtre ainsi que la partie inférieure des membres. On
remarque quelques taches brunes irrégulières sous la gorge et sur la poi¬
trine.
Dimorphisme sexuel. — La taille du mâle est plus faible mais il n’existe
pas de différence entre sa robe et celle de la femelle, seule sa gorge est
plus pigmentée.
Il existe, à la base interne de chaque cuisse mais uniquement chez les
mâles, une glande fémorale de petite taille (1 mm, 5) mais peut développée.
Le mâle possède des sacs vocaux internes, mais son chant très faible
ne s’entend que par le plus grand calme.
Ce Mantidactyle est commun dans les rizières et fossés de la région
de Tananarive.
La ponte a lieu surtout en janvier et février au moment des grandes
pluies ; l’amplexus est axillaire, les œufs sont pondus par petites grappes
et adhèrent aux herbes submergées et aux tiges de riz.
L’éclosion est rapide et a lieu dans les 48 heures, les têtards vivent
sur le fond et se nourissent de débris végétaux. La durée du développe¬
ment jusqu’au stade juvénile demande 40 jours environ.
Le têtard de Mantidactylus alutus.
Nous prendrons pour exemple un jeune têtard de 36,5 mm de longueur
totale, qui présente des ébauches de membres postérieurs.
Le corps mesure 12,5 mm et la queue 24 mm ( fig. 10).
Le corps est de forme ovoïde, la tête à museau arrondi est suivie par
un abdomen moyennement renflé et ovoïde ; la naissance de la queue
est bien marquées.
Le spiraculum, situé sur le côté gauche au tiers postérieur de la longueur
du corps, forme un petit entonnoir de couleur hyaline. Le tube anal,
peu marqué, s’ouvre sur le côté droit à la naissance de la caudale.
— 485 —
La face dorsale est brun jaunâtre, on remarque des taches brunes plus
denses entre les deux yeux, qui sont très écartés. La face ventrale est
transparente et laisse voir l’intestin enroulé en quatre spires.
La queue bien développée et musculeuse ne porte que quelques taches
de pigment ; cylindrique à sa naissance, elle se comprime rapidement en
largeur jusqu’à son extrémité qui se termine en pointe. La membrane
caudale, moyennement développée, prend naissance à la hauteur de
l’anus ; elle borde également la queue et se termine en pointe (fig. 10).
Fig. 10. — Mantidactylus alutus (Perraca),
têtard en cours de métamorphose à pattes postérieures déjà bien développées
(âgé de 28 jours environ).
La bouche est située à la face ventrale, elle est bordée de papilles répar¬
ties sur deux rangées denses et régulières interrompues à la mâchoire
supérieure ; la rangée inférieure est également interrompue en bas. Le
bec est robuste et présente de fines denticulations.
1
Formule buccale = 2 (fig. 11).
1
Développement et métamorphoses. — - Les plus petits spécimens observés
correspondent à l’apparition des bourgeons des pattes postérieures ;
ils mesurent environ 15 mm de longueur totale dont 7,5 pour le corps.
LONGUEUR DE LA QUEUE en mm
486
Tableau C.
Données biométriques sur le développement des têtards
de Mantidactylus alutus.
LONGUEUR DU CORPS en mm
Fig. 12. — Diagramme de la croissance relative du corps et de la queue des trois espèces
de Mantidactylus étudiés. Les triangles correspondent aux têtards de M. curtus, les ronds
aux têtards de M . alutus et les carrés à ceux de M. betsileanus.
487 —
Fig. 11. — M antidactylus alutus (Perraca),
région buccale et formule dentaire d’un têtard au début de la croissance des pattes postérieures.
La croissance de ces larves est assez rapide et les membres postérieurs
apparaissent lorsque le têtard atteint une longueur totale de 31 mm
environ.
Les membres antérieurs sortent bien formés lorsque le têtard mesure
environ 31 mm, mais chez certains têtards ils n’apparaissent que plus
tardivement, toujours cependant avant la régression totale de la queue
(fig. 00).
Le juvénile à la métamorphose complète mesure environ 19 mm du
bout du museau à l’anus.
Laboratoire de Zoologie
( Reptiles et Poissons ) du Muséum.
34
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2# Série — Tome 39 — N° 3, 1967, pp. 488-500.
TAXONOMIE NUMÉRIQUE
DES NOTOTHENIIDAE
( Poissons Perciformes )
Par J. C. HUREAU
Dans un précédent travail, j’ai abordé l’étude systématique de quelques
espèces de la famille des Nototheniidae. Le problème s’est alors posé
de savoir si la division générique actuellement admise pour cette famille
est valable ou non ; en effet les deux principaux genres reconnus, Noto-
thenia et Trematomus, ne peuvent être distingués valablement par aucun
caractère (J. C. Hureau, 1966). De nombreux systématiciens se sont
penchés Sur le problème, encore irrésolu jusqu’à présent.
Il m’a donc semblé intéressant d’appliquer à cette famille deux nou¬
velles techniques de la Taxonomie numérique, suivant la méthode utilisée
par J. Daget (1966), d’après les travaux de R. R. Sokal et ses colla¬
borateurs. Cette étude portant sur treize espèces, quatre du genre Tre¬
matomus et neuf du genre Notothenia, permettra peut-être d’apporter
quelque lumière Sur la taxonomie des Nototheniidae.
Unités taxonomiques opérationnelles
ET CODAGE DES CARACTÈRES.
Les unités taxonomiques opérationnelles, ou UTO, sont les groupes
taxonomiques que l’on compare. Ce seront ici les 13 espèces étudiées :
UTO-1
UTO-2
UTO-3
UTO-4
UTO-5
UTO-6
UTO-7
UTO-8
UTO-9
UTO-10
UTO-11
UTO-12
UTO-13
Trematomus bernacchii Boulenger
Trematomus hansoni Boulenger
Trematomus loennbergii Regan
Trematomus newnesi Boulenger
Notothenia coriiceps neglecta Nybelin
Notothenia coriiceps coriiceps Richardson
Notothenia cyanobrancha Richardson
Notothenia rossii Richardson
Notothenia macrocephala Günther
Notothenia acuta Günther
Notothenia gihberifrons Lonnberg
Notothenia brevipectoralis Hureau
Notothenia squamifrons Günther
— 489 —
D’autre part treize caractères distinctifs ont été choisis, les uns quali¬
tatifs, les autres quantitatifs. Pour pouvoir les comparer, ces caractères
sont codés en respectant les règles suivantes (J. Daget, 1966) :
1) Pour l’ensemble des UTO, les caractères envisagés se présentent
au moins sous deux états, représentant deux stades différents d’évolu¬
tion.
2) Les différents états Sous lesquels se présentent les caractères peuvent
être classés dans un ordre logique, celui des valeurs numériques dans le
cas des caractères quantitatifs et celui d’une transformation progressive
dans le cas des caractères qualitatifs.
3) Un sens peut être fixé à l’évolution, la valeur code zéro étant attri¬
buée à l’état le plus primitif et les valeurs codes 1, 2, 3... étant attribuées
aux états apparus successivement au cours de l’évolution des espèces.
Les 13 caractères distinctifs envisagés sont numérotés de 1 à 13 et le
codage employé est le suivant :
Caratère 1 : nature des écailles. — Trois cas se présentent : ou bien
les écailles sont cycloïdes (code 0) chez les UTO 5, 6, 8 et 9, ou bien elles
sont cténoïdes (code 2) chez les UTO 1, 10, 11 et 12, ou bien les deux
types précédents se rencontrent au sein d’une même espèces (code 1).
Caractère 2 : nombre de rayons à la lre dorsale. — L’état le plus primitif
correspond au nombre de rayons le plus faible. On distingue 4 états succes¬
sifs codés de 0 à 3 :
État 0 : 3 à 6 rayons UTO-5
État 1 : 4 à 6 rayons UTO-1-6-7-8-9-13
État 2 : 5 à 8 rayons UTO-2-3-4-10-12
État 3 : 7 à 8 rayons UTO-11
Caractère 3 : nombre de rayons à la 2e dorsale. — L’état le plus pri¬
mitif correspond au nombre de rayons le plus faible. On distingue 5 états
Successifs :
État 0 : 28 à 31 rayons
État 1 : 31 à 35 rayons
État 2 : 32 à 38 rayons
État 3 : 34 à 39 rayons
État 4 : 37 à 41 rayons
UTO-9-10
UTO-3-11
UTO-4-8-12
UTO-1-6-7-13
UTO-2-5
Caractère 4 : nombre de rayons à l’anale. — On distingue 5 étals suc¬
cessifs classés dans Tordre croissant des nombres de rayons :
Etat 0
État 1
État 2
État 3
État 4
23 à
26 à
28
31
32
25 rayons
29 rayons
à 32 rayons
à 35 rayons
à 36 rayons
UTO-9
UTO-6-8
UTO-5-7-10
UTO-1-3-11-12-13
UTO-2-4
— 490 —
Caractère 5 : nombre de rayons à la pectorale. — On distingue 6 états-
successifs :
État 0 : 16 à 17 rayons
État 1 : 17 à 19 rayons
État 2 : 19 à 22 rayons
État 3 : 21 à 23 rayons
État 4 : 22 à 26 rayons
État 5 : 28 à 32 rayons
UTO-6-9
UTO-5
UTO-7-10
UTO-8-11
UTO-1-4-12-13
UTO-2-3
Caractères 6 et 7 : nombre de vertèbres. — Les nombres de vertèbres
sont classés par ordre croissant en 5 états successifs pour les vertèbres
dorsales et en 6 états successifs pour les vertèbres caudales :
Vertèbres dorsales (caractère 6) :
Caractère 8 : grandeur des écailles. — Au cours de l’évolution les écailles
sont devenues de plus en plus petites, c’est-à-dire de plus en plus nom¬
breuses et leur nombre en ligne longitudinale rend compte de leur taille.
5 états successifs sont distingués :
État 0 : 50 à 60 écailles
État 1 : 54 à 68 écailles
État 2 : 60 à 70 écailles
État 3 : 60 à 75 écailles
État 4 : 68 à 86 écailles
UTO-9
UTO-5-6-8-10-11-13
UTO-2-7-12
UTO-1-3
UTO-4
Caractère 9 : présence d’écailles sur l’occiput. — L’état le plus primi¬
tif codé 0 est représenté par les espèces dépouvues d’écailles sur l’occiput
(UTO 4 à 9) ; l’état 1 comporte toutes les autres espèces dont l’occiput
est écailleux.
Caractère 10 : largeur de l’espace interorbitaire. — Cette largeur est esti¬
mée par rapport à la longueur de la tête et l’état le plus primitif (codé 0)
correspond à la plus grande largeur de l’espace interorbitaire c’est-à-dire
au plus petit rapport longueur de la tête / espace interorbitaire. 7 états
successifs sont distingués :
491 —
Etat 0 : rapport compris entre 2,5 et
État 1 : rapport compris entre 3,0 et
État 2 : rapport compris entre 5,0 et
État 3 : rapport compris entre 5,3 et
État 4 : rapport compris entre 6,0 et
État 5 : rapport compris entre 9,0 et
État 6 : rapport compris entre 12,0 et
3,7
5,0
6,5
8,2
10,0
12,0
16,0
UTO-8-9
UTO-4-5-6
UTO-7
UTO-1-2-12
UTO-3
UTO-13
UTO-10-11
Caractère 11 : allongement de la tête. — Les rapports entre les longueurs
standard et les longueurs de la tête sont classés par ordre croissant en
5 états successifs :
État 0 : rapport compris entre 2,7 et 3,5
État 1 : rapport compris entre 3,0 et 3,5
État 2 : rapport compris entre 3,0 et 4,0
État 3 : rapport compris entre 3,2 et 3,8
État 4 : rapport compris entre 3,2 et 4,2
UTO-5-6
UTO-1-10
UTO-2-3-7
UTO-8-9-11-12-13
UTO-4
Caractère 12 : nombre de branchiospines. — Le plus faible nombre
est considéré comme l’état le plus primitif :
État 0 : 8 à 11 branchiospines
État 1 : 10 à 14 branchiospines
État 2 : 13 à 16 branchiospines
État 3 : 15 à 20 branchiospines
UTO-11
UTO-3-5-6-7-8-9-10-12
UTO-1-2-13
UTO-4
Caractère 13 : présence d’écailles sur les joues et opercules. — 3 états
successifs sont envisagés : l’état le plus primitif (codé 0) est représenté
par des poissons ne possédant que quelques écailles en arrière de l’œil ;
l’état 1 comprend les poissons dont la partie Supérieure de l’opercule
est écailleuse et l’état 2 dont les joues et les opercules sont totalement
écailleux.
Toutes ces données sont groupées dans une matrice de valeurs codes
à 13 lignes, une par caractère, et 13 colonnes, une par UTO. Dans deux
colonnes supplémentaires, sont notés la moyenne et l’écart-type des valeurs
codes inscrites dans chaque ligne.
Un rapide examen de cette matrice (tableau 1) montre que l’UTO-9
(N. macrocephala ) est l’espèce la plus primitive des Nototheniidae étudiés,
avec 8 zéros et un total de 8 seulement. Par contre les espèces les plus
évoluées sont les quatre Trematomus (UTO-1 à 4) et les deux Notothenia
(N. brevipectoralis et N. squamifrons) avec des totaux compris entre
30 et 37. Les autres UTO sont intermédiaires avec des totaux variant
de 13 à 28.
Cependant pour obtenir des conclusions plus précises, il faut pouvoir
comparer chaque UTO aux 12 autres. Il est alors nécessaire de considérer
la matrice standardisée où chaque valeur code est remplacée par Son
écart à la moyenne de la ligne correspondante, divisé par l’écart-type.
Cette matrice standardisée (tableau II) permet de calculer les distances
taxonomiques qui séparent chaque UTO des 12 autres.
Tableau I. — Matrice des valeurs codes.
CD
to
— 493 —
Les valeurs inscrites dans chaque colonne de la matrice standardisée
représentent les coordonnées, dans un espace à 13 dimensions, des 13 points
représentatifs des 13 UTO, selon 13 axes orthogonaux correspondant
à chacun des 13 caractères. En joignant ces points 2 à 2, on obtient
13 (13 — 1) / 2 = 78 segments d’hyperdroites dont les longueurs sont
faciles à calculer. Par exemple, le carré de la distance entre les points 1
et 2 est égal à la somme des carrés des différences entre les valeurs des
colonnes 1 et 2 inscrites sur une même ligne. En divisant cette somme
par 13, on obtiendra le carré de la distance taxonomique entre les UTO-1
et 2. Les calculs effectués, on aboutit à une matrice des distances taxono¬
miques à 13 lignes et 13 colonnes, symétrique par rapport à la diagonale
qui ne comporte que des zéros (tableau III).
UTO
La figure 1 est établie à partir des distances taxonomiques. Les distances
les plus faibles sont entre les UTO 5 et 6 (0,67) et les UTO 3 et 12 (0,72).
Nous avons un premier groupe homogène de 5 UTO (UTO 1-2-3-12 et 13)
et un deuxième groupe homogène de 5 UTO (UTO 5-Ô-7-8 et 9). Les
trois autres UTO (4-10 et 11) sont plus proches du premier groupe que
du deuxième. La figure 1 représente les relations taxonomiques entre les
treize espèces de Nototheniidae étudiées. Le groupe des UTO 5 à 9 est à
la distance moyenne 1,68 de l’ensemble des autres UTO. Les UTO 10
et 11 Sont à une distance moyenne 1,30 du 1er groupe des 5 UTO (1-2-3-
12-13), quant à l’UTO 4, il est à une distance de 1,42 de tous les précé¬
dents. Une ligne horizontale recoupe plusieurs branches du diagramme et il
est logique d’attribuer la même valeur systématique à ces diverses branches.
Tableau II. — Matrice standardisée
494
Tableau III. — Matrice des distances taxonomiques.
495
— 496 —
C’est ainsi que pour revenir au problème de la division générique des
Nototheniidae, deux possibilités Sont à envisager :
1) ou bien on trace une ligne horizontale entre les distances 1,42 et
1,68 et deux branches sont alors coupées : l’une conduit aux espèces
5-6-7-8 et 9 ( Notothenia dont l’occiput est dépourvu d’écailles) qui for¬
meraient un premier genre, l’autre conduit aux autres espèces ( Noto¬
thenia à occiput écailleux et T rematomus) qui constitueraient un deuxième
genre, les Notothenia à occiput écailleux devant alors changer de nom
générique.
2) ou bien la ligne horizontale, tracée entre les distances 1,15 et 1,30,
entraîne la division en 4 genres : le premier correspondrait encore aux
Nothothenia à occiput sans écailles, le 2e ne contiendrait qu’une seule
espèce Trematomus newnesi, le 3e serait formé par les deux espèces
N. acuta et N. gibberifrons, enfin le 4e contiendrait les 3 Trematomus
à occiput écailleux ainsi que Notothenia squamifrons et N. brevipecto-
ralis.
La matrice des valeurs codes établie plus haut, permet de construire
un autre type de diagramme, représentant le schéma possible le plus
simple de l’évolution des 13 espèces de Nototheniidae, à partir d’une
souche ancestrale commune qui aurait possédé les 13 caractères à l’état
zéro.
Suivant la méthode utilisée par J. Daget 11966) il suffit de retirer une
colonne ou de Scinder la matrice en plusieurs matrices partielles de façon
à obtenir un nombre de lignes sans zéro. Ces lignes sont alors recodées
par Soustraction d’une ou plusieurs unités à tous leurs éléments afin
de faire apparaître au moins un zéro. Les lignes ne contenant que des
zéros sont supprimées.
Sur le diagramme (fîg. 2), chaque suppression de colonne ou fragmenta¬
tion de matrice correspond à un point de branchement et les Soustractions
d’unités par recodage des lignes se traduisent sur les différentes branches
par de petits traits transversaux inscrits au niveau des caractères consi¬
dérés.
La matrice des valeurs codes sera scindée en deux matrices A et B
(tableau IV). Dans la matrice A les lignes 1-2-4-5-7-8-10-11 et 13 sont
recodées par soustraction de 1 ou 2 unités, la ligne 13 étant alors sup¬
primée puisqu’elle ne contient que des zéros. La matrice A est elle-même
divisée en 2 matrices C et D (tableau V). Après recodage, à la matrice G
on enlève la colonne 13 et on la Scinde en 2 matrices élémentaires E et F
(tableau VI). Après avoir fait de même avec la matrice D (enlèvement
de la colonne 4 et recodage dans la matrice G), on obtient pour tous les
UTO 1 à 4 et 10 à 13 un schéma évolutif à partir d’une souche déjà séparée
des 5 autres UTO qui constituent la matrice B. Celle-ci (matrice B) sera
également divisée en matrices H, I et J (tableau VII).
497
Tableau IV.
Matrice A
Matrice B
Tableau V.
Matrice C Matrice D
498
Tableau VI.
Matrice E Matrice F Matrice G
Tableau VII.
Matrice H Matrice I Matrice J
— 499 —
UTO
Les deux diagrammes des figures 1 et 2 se ressemblent beaucoup mais
ne sont pas identiques car ils traduisent deux conceptions différentes
des relations qui existent entre les 13 espèces étudiées.
Du point de vue du problème de la division générique de cet ensemble
d’espèces de la famille des Nototheniidae, le deuxième diagramme suggère
que la première solution envisagée plus haut serait la meilleure, à savoir
que ces 13 espèces devraient être groupées en deux genres : l’un « Noto-
thenia » réunissant les Notothenia à occiput dépourvu d’écailles, l’autre
— 500 —
« Trematomus » dans lequel seraient regroupés les Trematomus actuels
et les Notothenia dont l’occiput est écailleux.
Ces deux diagrammes infirment le rapprochement que nous avions
évoqué précédemment entre Notothenia cyanobrancha et les Trematomus,
rapprochement uniquement dû à une convergence morphologique et
biologique.
Il était intéressant de savoir ce que la taxonomie numérique pouvait
apporter à la solution de ce délicat et difficile problème de la division
générique des Nototheniidae.
Laboratoire de Zoologie
(Reptiles et Poissons) du Muséum.
RÉFÉRENCES
Camin, J. H. et R. R. Sokal, 1965. — A method for deducing branching sequences
in phylogeny. Evolution, 19, pp. 311-26, 4 fig.
Daget, J., 1966. — Taxonomie numérique des Citharininae (Poissons Chara-
ciformes). Bull. Mus. Hist. nat., 38, 4, pp. 376-86, 2 fig.
Hureau, J. C., 1967. — Riologie comparée de quelques poissons antarctiques
(Nototheniidae). Bull. Inst. Océan. Monaco, (sous presse).
Sokal, R. R., 1961. — Distance as a measure of Taxonomie similarity. Syst.
Zool., 10, 2, pp. 70-9, 2 fig.
Sokal, R. R. et Sneath, P. H., 1963. — Principles of numerical taxonomy.
W. H. Freeman and Co, San Francisco and London, 359 pp.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 39 — N° 3, 1967, pp. 501-505.
SUR LA SYSTÉMATIQUE
DE TELESTES SOUFIA RISSO
ÉTUDE D'UN LOT DE POISSONS
DE LA DOURBIE, AFFLUENT DU TARN
( 6e note )
Par .). SPILLMANN
Ces poissons proviennent de Villeneuvette (Hérault) et ont été captu¬
rés en octobre 1964 dans la Dourbie, affluent du Tarn b C’est la première
fois que nous avons l’occasion d’étudier des Blageons d’un cours d’eau
appartenant au bassin de la Garonne. Rappelons, à cette occasion, que
Chimits (carte piscicole du bassin de l’Adour) a signalé la présence de
cette espèce dans de petits gaves du Haut Adour, près de Rabastens,
dans les Pyrénées orientales. D’autre part, Hillenius (1965) donne trois
stations nouvelles de Leuciscus ( Telestes ) sou fia en Espagne. Il est curieux
de constater à cet égard que Lozano Rey (1952) ne mentionne pas cette
espèce dans sa Faune d’Espagne. Nous noterons toutefois que F. de Buen
(1930) avait signalé, en estimant du reste qu’il devait s’agir d’une erreur,
que Boya (1920) avait indiqué la présence de Squalius soufia dans le
Rio Jucar, en Espagne.
En dernier ressort, il apparaît donc que l’aire de dispersion de l’espèce,
vers le sud ouest européen, semble plus vaste qu’on ne l’a cru longtemps.
Emplacement occupé par les poissons de la Dourbie
dans le graphique de séparation des formes de l’espèce.
Si nous situons ces poissons dans le graphique que nous avons donné
précédemment (2e note, p. 412) on constate qu’ils rentrent tous dans
le cercle 1, le point d’intersection donné par les moyennes des deux
rapports A et B se situe légèrement à l’ouest du centre du cercle et
des points correspondant aux populations de l’Hérault, du Rhône et
de l’Argens.
Les chiffres donnés par les poissons de la Dourbie sont les suivants :
Rapport A (espace préorbitaire en % du diamètre de l’œil)
n = 19 m = 116,15 carrés = 2578229 extr. = 100-135,71 Sm 2,2
1. Nous devons ces poissons à l’obligeance de M. G. Olivf.r du Laboratoire de zoologie
et biologie animale de Perpignan auquel nous adressons nos vifs remerciements pour son
envoi.
— 502 —
Rapport B (larg. du museau -f- Ht anale en % de long, std.)
n = 19 m = 22,60 carrés = 972701 extr. = 21,01-24,38 Sm 0,24.
Poids moyen = 22,05 extr. = 13-41,5.
Taille standard moyenne = 11,4 extr. = 9,5-13,8.
Rayons rameux de l’anale.
Nous avons donné (3e note, p. 445) un tableau de fréquence des rayons
rameux de l’anale pour les populations précédemment étudiées. Les 19
individus de la Dourbie ont 9 rayons. Ce caractère correspond à la sous-
espèce agassizi. A l’exception des poissons de la Filière, les autres popu¬
lations provenant des bassins du Rhône, de l’Hérault et de l’Argens ont
une nette majorité de 9 rayons. Les poissons de la sous-espèce muticellus
ont en grande majorité 8 rayons.
Ecailles de la ligne latérale.
Le nombre d’écailles des poissons de la Dourbie est élevé avec une
moyenne égale à 57,10. Par comparaison avec les moyennes de chacune
des autres populations on obtient les chiffres suivants :
n m carres extr. Sm t
Dourbie . 19 57,10 62041 54-61 0,51
Bassin au Rhône . 56 52,87 156791 46-58 0,28 7,8
Bassin de l’Hérault . 19 53,21 53885 49-57 0,50 5,4
Bassin de l’Argens . 43 52,53 118907 47-57 0,37 7,0
Bavière . 10 52-70 27809 50-58 0,60 5,2
Roumanie1 . 72 56,03 226320 52-61 0,23 2,0
A l’examen de ce tableau on constate que la moyenne la plus élevée
est fournie par les poissons de la Dourbie et que c’est de la moyenne des
poissons de Roumanie qu’elle se rapproche le plus.
Rapport long, anale en % de long. std.
Sous ce rapport les poissons de la Dourbie s’assimilent à la sous-espéce
agassizi (voir 3e note, p. 441, fig. 5). Tous les individus se situent à l’inté¬
rieur du polygone correspondant à la sous-espèce.
Dents pharyngiennes.
En ce qui concerne les dents pharyngiennes les poissons de la Dourbie
témoignent d’une certaine irrégularité et forment transition entre T. soufia
agassizi et T. soufia muticellus. En effet, sur 10 individus nous obtenons :
6 fois 5 + 2/5 -J- 2 ; 2 fois 5 -f- 2/5 + 1 et 2 fois 5 -f- 2/4 +2, cette dernière
1. Chiffres empruntés à Banarescu et Bichiceanu (1959).
— 503 —
formule étant la formule dominante dans le type muticellus (voir note
préliminaire, p. 493).
Rapport T- A ( distance de la pointe du museau à la naissance de la nageoire
anale (mesure prise au compas) en % de la longueur standard).
Nous avons étudié ce rapport car, chez les poissons de la Dourbie,
de forme très allongée, la position de la nageoire anale apparaissait Sen¬
siblement reculée. Nous avons obtenu respectivement les chiffres sui¬
vants pour les Telestes de la Dourbie et des autres populations :
A l’examen de ce tableau il apparaît :
1°) que les Telestes du bassin de la Roya, appartenant à la sous-eSpècc
T. s. muticellus ne se différencient guère, pour ce caractère, des autres
populations du territoire français ;
2° que la population de la Dourbie présente la moyenne la plus
élevée, c’est-à-dire que c’est elle dont l’anale occupe la position la plus
reculée ;
3°) que la population de la Nartuby (bassin de l’Argens) se distingue
de toutes les autres par une variance très élevée (24,35). Si l’on compare
la moyenne des poissons de la Nartuby avec, par exemple, celle des pois¬
sons de la Filière qui ont une moyenne voisine mais une variance plus
faible (1,90) on obtient, pour la comparaison des moyennes une valeur
de t = 0,5, donc une différence non significative, mais si, par contre,
on compare les variances, on obtient un rapport de 12,64, chiffre qui,
lui, est très significatif puisque les tables de Snedecor indiquent une
différence significative au-dessus de 2,77 (coefficient de sécurité 99 %).
Ceci met en évidence le fait que la population de la Nartuby n’est pas
homogène. On remarquera à cet égard que ce résultat illustre le fait que
35
— 504 —
le chiffre obtenu par la comparaison des moyennes n’est valable que si
les vale'urs des variances Sont voisines.
Pour quelle raison les poissons de la Nartuby présentent-ils une variance
si forte ?
Il est remarquable de constater que la population de la Nartuby appar¬
tient au bassin de l’Argens qui est, justement, le seul dans lequel nous
ayions trouvé des hybrides de Blageons et de Vairons. Etant donné que
ce chiffre élevé de la variance est la conséquence de la présence de chiffres
anormalement bas dans le rapport étudié et que, d’autre part, ces mêmes
rapports se trouvent justement plus faibles chez les Vairons (m = 66,72,
extr. 64,58-68,75 pour 10 individus), on est en droit de penser que l’hété¬
rogénéité de la population de la Nartuby tient au fait de traces d’hybri¬
dation. Il est très probable que les individus, parmi ceux présentant les
rapports les plus faibles, et qui, par ailleurs, ne présentent pas d’autres
caractères aberrants, doivent être les produits de croisements de retour.
Pour le rapport T- A en % de long, std., si l’on compare la moyenne
de la population de la Dourbie avec, successivement, les moyennes des
autres populations françaises, on obtient pour « t » des valeurs allant de
3,3 à 7,6, ce n’est que la comparaison avec les Telestes de Bavière qui
donne une différence non significative avec t = 1,4. Ceci confirme l’impres¬
sion visuelle que la silhouette des Telestes de la Dourbie se rapproche
de celle des Telestes de Bavière.
Conclusions.
L’étude de cette population de la Dourbie, qui rentre dans le cadre de
Telestes sou fia agassizi, confirme la tendance générale à une évolution
de l’espèce, depuis les formes italiennes jusqu’aux formes de l’Europe
centrale, en passant par la vallée du Rhône.
Cette évolution Se traduit par une augmentation du nombre des écailles
accompagnant une élévation parallèle de la moyenne vertébrale, par une
transformation de la tête dont la museau s’allonge tout en s’affinant,
par une augmentation du nombre des rayons rameux de la nageoire anale,
par un changement dans la formule de la dentition pharyngienne qui
tend à passer du type 5 -J- 2/4 + 2 au type 5 -j- 2/5 -f- 2, enfin par une
diminution de la hauteur de l’anale en fonction de la longueur standard.
A l’intérieur de ce schéma général, la variation de l’espèce, à travers
le terriroire français n’est pas régulièrement progressive pour tous les
caractères, certains d’entre eux font exception, c’est le cas notamment
des poissons de la Dourbie pour leur dentition pharyngienne.
L’étude du rapport T-A en % de la long, standard est particulièrement
intéressante dans la mesure où elle attire l’attention sur l’hétérogénéité
de la population de la Nartuby, conséquence de traces d’hybridation
entre les Blageons et les Vairons.
Laboratoire de Zoologie
(Reptiles et Poissons ) du Muséum.
— 505 —
RÉFÉRENCES
Banarescu, P. et M. Bichiceanu, 1959. — Acad. Rep. pop. rom. Biol, anim.,
2, pp. 59-67.
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n° 46, pp. 1-62.
Hillenius, D., 1965. — Beaufortia (Miscel. Pub. Zool. Mus. Amsterdam, 13,
n° 19, pp. 1-4.
Spillmann, J., 1959. — Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 31, n° 6, pp. 491-498.
— 1960 (1961). — Ibid., 32, n° 5, pp. 411-414.
— 1962. — Ibid., 34, n° 6, pp. 435-452.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 3, 1967, pp. 506-514.
RECHERCHES SUR LES O PI LION S
DU GENRE ISCHYROPSALIS
(Fam. Ischyropsalidae)
V. Ischyropsalis petiginosa Simon
Par Ed. DRESCO
Historique.
I. petiginosa a été décrit par Simon en 1913 (7) — $ et $ — et les types
proviennent de la première grotte de Mazaculos, près de Pimiango, part,
de Lianes, prov. d’Oviedo, Espagne. Référence Biosp. N° 394, 18-vii-1910.
Simon ne donne aucune figure.
En 1914, Roeweb (3) indique pectiginosa au lieu de petiginosa, il le
décrit d’après Simon, indique la localité-type, et ajoute : « Type à la
Sorbonne, Paris, coll. Biosp., night gesehen ! ». Pas de figures.
En 1923, Roewer (4) répète la citation de 1914, sans figures. En 1935
(5, p. 83), il cite l’espèce de la province de Guipuzcoa : çj, Cueva de San
Adrian, Cegama, part, de Azpeitia, l-ix-19, Biosp. N° 962. Cette détermi¬
nation est erronée, voir plus loin.
En 1936, Mello-Leitâo (2, p. 12) cite l’espèce : Prov. d’Oviedo, Astu¬
ries.
En 1950, Roewer (6, p. 48) redécrit $ et Ç, il cite la bibliographie
ei-deSsuS, Sauf Mello-Leitâo. Il indique que les types sont au Muséum
de Paris, ainsi que le matériel étudié et cité par lui en 1935 ; il ajoute
pour l’ensemble : « vidi 1935 ». Roewer donne 3 dessins figurant les ché-
licères et $) (6, p. 43, Tab. 57, fig. 29a, c et d) : ces dessins Sont inuti¬
lisables.
Kraus, en 1961 (1), donne la bibliographie complète et il cite : Astu¬
ries, prov. d’Oviedo et de Guipuzcoa.
Caractères morphologiques.
Le tube N° 24975 de la coll. Simon est noté Gr. Mazaculos, prov.
d’Oviedo ; ce Sont là les types de Simon, le tube contient 1 $ et 1 Ç (holo-
type (J et allotype Ç). Nous donnons ci-après les descriptions du £ et de
la Ç en complétant avec les mensurations et rapports.
— 507
i
Fig.
: Holotype, mamelon oculaire, vue arrière, X 25 ; 2 : Id., tubercules des deux premiers
segments abdominaux, vue arrière, X 25 ; 3 : Id., chélicère droite, face externe, X 16 ;
3a : Id., épine supère de l’article basal, face interne, X 200 ; 4 : Id., chélicère droite, face
interne, X 16; 5 : Id., chélicère droite, article basal, face interne, vue de 3/4 arrière
X 16 ; 6 : Id., chélicère droite, article basal, vue du dessus, X 16 ; 7 : Id., chélicère droite,
article basal, vue en bout, X 40.
Description du holotype.
Céphalothorax brun noir sans granulations ni tubercules. Yeux gros
portés par deux mamelons séparés par un sillon (fîg. 1). Segments abdo¬
minaux munis de lignes peu régulières de petits tubercules piligères
bas et obtus ; les deux premiers segments avec deux tubercules plus
gros à leur partie centrale (lig. 2). Dessus de l’abdomen orné d’un bou-
— 508 —
clier dorsal groupant les premiers segments ; les deux tergites des der¬
niers segments libres ; bouclier et tergites brun foncé. Chélicères (fîg. 3
à 7) : les deux articles longs et étroits : le basal inerme sauf un petit
denticule piligère situé vers le tiers apical (fîg. 3 et 3a) ; ce petit denticule
est, sur l’holotype, plus développé à droite qu’à gauche où il est insigni¬
fiant, mais le poil existe. Patte-mâchoire blanche, Sauf le tarse obscurci
à l’apex. Hanches brunes, garnies de petits denticules piligères, plus
nombreux et plus gros à la première paire. Pattes ambulatoires annelées :
fémurs fauves avec l’extrémité brun foncé ; métatarses fauves, extrémités
obscurcies, avec deux articles apicaux ; tarses fauves. Pénis (fîg. 10).
Fig. 8-10. — Ischyropsalis petiginosa Sim. (J.
8 : Chélicère droite, doigts, vue en avant, X 25 ; 9 : Holotype, métatarse II, articles api¬
caux, X 25 ; 10 : Pénis, X 80, Cueva del Crespo.
Mensurations et rapports. — Chélicères : article basal, long. 5,437 mm,
larg. 0,687 mm, rapport - — = 8 ; article apical, long. 7 mm, larg. 1,6 mm,
larg.
rapport - — — = 4,375. — Mamelon oculaire : larg. totale, yeux compris,
0,9 mm ; intervalle entre les yeux, 0,56 mm ; diamètre des yeux, 0,2 mm ;
entre-axe, 0,7 mm. Position du mamelon oculaire : de l’axe des yeux
aux creux antérieurs du céphalothorax, 1,84 mm ; des creux antérieurs
du céphalothorax à l’axe des denticules arrière du céphalothorax, 0,6 mm ;
rapport de ces longueurs : — =3. — Patte-mâchoire : Fémur, 4,37 mm
b
— patella, 1,87 mm — Tibia, 3,9 mm
— — — = 2,08. — Pattes ambulatoires longues :
patella ë
tarse, 1,56 mm ; rapport
— 509 —
Fémurs : I, 7,5 mm — II, 10 mm — III, 5,937 mm — IV, 9,06 mm.
Tibias : I, 5,31 mm — II, 8,75 mm — III, 4,58 mm — IV, 6,87 mm.
Description de la Ç que nous considérons comme allotype.
En effet c’est le seul exemplaire de la coll. Simon provenant de la loca¬
lité-type ; cette Ç correspond également aux $ capturées dans les mêmes
grottes que les dont nous citons les stations (voir Répartition géogra¬
phique).
Céphalothorax noir, finement rugueux, Sans tubercules. Yeux gros
portés par deux mamelons séparés par un sillon ( fig. 11). Abdomen avec
tous les segments ornés de tubercules bas et obtus, plus gros près de la
ligne axiale (fig. 12). Dessus de l’abdomen entièrement brun, sans plaques
membraneuses blanches, bouclier dorsal apparent groupant les Segments I,
II, III, IV, et une partie du V ; plaques chitinisées Sur les segments
arrières ; bouclier et tergites d’un brun plus clair que l’abdomen. Ché-
licères (fig. 13 à 17) : article basal long, droit, s’épaississant à mesure
vers l’extrémité, à peine incurvé dans la partie apicale, orné de dents
moyennes n’atteignant pas le diamètre de l’article ; article apical long,
avec le pédicule peu orné de mamelons bas. Patte-mâchoire blanche,
sauf le tarse obscurci à l’apex. Hanches brunes, garnies de petits denti-
cules piligères. Pattes ambulatoires annelées : fémurs fauves à la base,
partie centrale obscurcie, extrémité brun foncé ; patellas brun foncé ;
tibias fauves à la base, partie centrale obscurcie, extrémité brun foncé ;
métatarses fauves, bruns à la base, avec trois articles apicaux (fig. 18) ;
tarses fauves. Ovopositor (fig. 19).
Mensurations et rapports. — - ChélicèreS : article basal, long. 5,437 mm,
larg. 0,687 mm, rapport - — = 8 ; article apical, long. 4,56 mm, larg.
long. lar§-
1,125 mm, rapport - = 4. — Mamelon oculaire : larg. totale, yeux
larg.
compris, 0,925 mm ; intervalle entre les yeux, 0,575 mm ; diamètre des
yeux, 0,25 mm ; entre-axe, 0,75 mm. Position du mamelon oculaire :
de l’axe des yeux aux creux antérieurs du céphalothorax, 1,84 mm ;
des creux antérieurs du céphalothorax à l’axe des denticules arrières du
céphalothorax, 0,64 mm ; rapport de ces longueurs : — = 2,875. — Patte-
mâchoire : Fémur, 4 mm — patella, 2,08 mm — Tibia, 3,75 mm — tarse,
1,687 mm ; rapport — ^ - = 1,8. — Pattes ambulatoires longues :
Fémurs : I, 7,5 mm — II, 11,25 mm — III, 6,25 mm — - IV, 9,56 mm.
Tibias : I, 5,31 mm — II, 9,187 mm — III, 4,75 mm — IV, 6,25 mm.
Remarques concernant le scutum abdominal. — Chez les Ischyropsalis,
le dessus de l’abdomen est de teinte allant de brun foncé au blanc. Un
bouclier dorsal de teinte plus ou moins foncée (de brun clair à noir) réunit,
en général, les cinq premiers segments ; ce bouclier dorsal a une largeur
plus ou moins réduite, et sa longueur est variable car il occupe la partie
postérieure du Segment I, les trois autres segments (II, III et IV), et
une partie du segment V. Les segments VI et VII s’ornent de plaques
chitinisées (tergites) de largeur et de longueur plus ou moins développées.
Bouclier et tergites sont chitinisés.
11 : Allotype, mamelon oculaire, vue arrière, X 25 ; 12 : Id., tubercules des deux premiers
segments abdominaux, vue arrière, X 25 ; 13 : Id., chélicère droite, face externe, X 16 ;
13a : Id., face externe, extrémité supérieure ; 14 : Id., face interne, X 16 ; 15 : Id., article
basal, vue du dessus, X 16 ; 16 : Id., vue en bout, X 40.
Cette disposition du dessus de l’abdomnen est la plus générale dans
le matériel que nous étudions (espèces d’Europe Occidentale), mais, chez
— 511 —
certains individus, le bouclier dorsal ne se forme pas et les cinq premiers
segments s’ornent de tergites plus ou moins séparés et semblables aux
tergites des deux derniers segments ; il arrive également que la chiti-
nisation des tergites ne se fasse pas et que ceux-ci ne soient visibles sur
le tégument que par une différence de coloration. Toutes ces observations
sont faites sur des adultes.
Chez I. petiginosa, l’examen du matériel montre que l’abdomen s’orne
en-dessus d’un bouclier et des deux tergites arrières ; nous n’avons ren¬
contré aucun individu ayant des tergites séparés remplaçant le bouclier ;
la coloration de l’ensemble est variable et autour du bouclier et entre les
tergites, la cuticule de l’abdomen est bien Souvent, chez I. petiginosa,
de teinte foncée (brun foncé) et on y aperçoit des points allongés et des
lignes sinueuses de teinte fauve. Il arrive également que le bouclier et les
tergites soient de teinte plus claire que le dessus de l’abdomen.
Le caractère fourni par ces différentes dispositions du dessus de l’abdo¬
men a été utilisé par Roewer (6, p. 35) pour réunir les espèces en groupes ;
mais ce caractère est excessivement variable au sein de l’espèce : il n’est
pas Spécifique. C’est la raison pour laquelle nous ne l’avons pas retenu
pour différencier les espèces entre elles, car nous avons toutes les formes
de passage. Toutefois, ce caractère a, d’après Hadzi (Razprave, 1942)
une grande importance ontogénétique et phylogénétique ; cet auteur
distingue les scutum parvum, magnum, tenue et laminatum. Nous revien¬
drons sur cette question.
Affinités.
Simon, en 1913 (7) indique que I. petiginosa £ diffère « de pyrenaea
et de dispar par l’article basal des chélicères conique en dessus à l’extré-
— 512
mité, ni globuleux, ni fovéolé pileux », et il ajoute que « les deux
sexes Sont remarquables par leur pattes jaunes fortement anneléeS de
noir » ; cette même remarque ayant déjà été faite par Simon au Sujet de
I. nodifera Sim.
Les affinités de I. petiginosa, dont les £ ont l’article basal des chéli-
cères sans tubercules, et dont les Ç ont ce même article orné de dents de
taille moyenne, sont à rechercher dans les espèces suivantes qui font
partie du même groupe : dispar Sim., nodifera Sim. et pyrenaea Sim.,
et peut-être aussi magdalenae Sim., mais le de cette dernière espèce
est toujours inconnu.
Répartition géographique.
I. Localités publiées :
Espagne :
Oviedo. Grotte MazaculoS, Pimiango, part, de Lianes (7). Localité-type
de l’espèce.
IL Localités nouvelles. — Nous avons étudié et déterminé le matériel
suivant :
Espagne :
Santander. Cueva Sotarrana, BegeS, <$, 2 Ç, 9-vm-52.
Cueva de las Canadas, Doblillo, (J, 2 Ç, lO-vm-52.
Oviedo. Cueva del Crespo, Llonin, 17 5 $, 8-viii-52.
Cueva del Agudu, Llonin, 3 3 Ç, 8-vm-52.
Cueva del HooS, Ortiguero, 3 (J, $, 17-viii-52.
Rivière Souterraine du Rio de Dobres, Ortiguero, 8 Ç, 2 non adultes,
ll-vm-54.
Puits à neige del Oso, Govadonga, 13-viii-54.
Cueva Texa, Covadonga, 2 Ç, 3 non ad., 13-viii-54.
Puits de Cavanona, Covadonga, 3 Ç, 15-vm-52.
Grotte-perte des Deux Dolines, Covadonga, 2 15-viii-52.
Toutes ces captures ont été réalisées par E. et L. Dresco et J. Nègre
en 1952, et par les mêmes et M. Dury en 1954.
Nous pensons pouvoir y ajouter les stations suivantes, malgré l’absence
de <$ dans le matériel capturé dans ces localités ; les $ des différentes
espèces d’ Ischyropsalis d’Espagne du Nord posent de délicats problèmes
d’identification.
Le matériel qui a été examiné pour mener à bien la présente étude
comprend : 1 £ et 1 Ç de la coll. Simon, et 40 ^ et 20 Ç de la coll. Dresco.
Il s’ensuit que les 21 Ç à notre disposition nous ont permis d’apprécier
l’étendue de la variabilité des caractères : cette étude est en cours et fera
l’objet d’une publication séparée. Les déterminations des 3 Ç nous parais-
— 513 —
sant exactes, nous donnons donc ci-après les localités nouvelles suivantes,
avec une petite réserve que la découverte des viendrait éventuellement
supprimer.
Espagne :
Santander. Cueva de Hoja, Beges, Ç, 10-vin-52 (E. et L. Dresco, J. Nègre).
Nous avons signalé plus haut des captures de cette espèce à Beges et
Doblillo.
Oviedo. Sumidero Corrona, Covadonga, $, 28-vn- 62 (Nègre). Cueva de
La Quebradona, Angoyo, $, 29-vii-62 (Nègre).
III. Localités douteuses, a confirmer, ou erronées :
Le ^ cité par Roewer (5, p. 83) sous le nom de 1. pectiginosa a été
étudié par nous : c’est un $ de l’espèce 1. dispar Sim. provenant de :
Guipuzcoa, Cueva de San Adrian, Cegama, Azpeitia, l-ix-19 (Biosp.
N° 962).
IV. Conclusions :
I. petiginosa est une espèce très localisée et Strictement Cantabrique :
non signalée à l’Ouest de Cangas de Onis, prov. d’Oviedo, point terminal
de nos expéditions de 1952 et de 1954, elle peuple les grottes des Monts
Cantabres et sa répartition, vers l’Est, ne dépasse pas Unquera, prov.
de Santander. Nous avons prospecté de nombreuses grottes vers l’Est
d’Unquera et jusqu’à San Sébastian (Guipuzcoa) : elles abritent d’autres
espèces. L’inventaire des grottes visitées par nos soins en 1952 et 1954
a été publié, et une carte indique la position de ces grottes (Speleon,
1954 et 1955).
Résumé
lschyropsalis petiginosa Simon, 1913 est étudié afin d’en préciser les caractères
morphologiques et les affinités ; la répartition géographique de cette espèce
est strictement Cantabrique (Espagne). Un historique précède : il comprend
l’analyse raisonnée des travaux antérieurs.
Summary
The morphological characters and afïinities of lschyropsalis petiginosa Simon,
1913 are studied and precisely stated. Geographical distribution is restricted
to the Cantabrian Mountains (Spain). The author give a reasonned analysis
of previously published Works.
Laboratoire de Zoologie
(Arthropodes) du Muséum.
— 514 —
BIBLIOGRAPHIE
1. Keads, O., 1961. — Die weberknechte der Iberischen Halbinsel (Arach.,
Opiliones). Senck. biol., 42, 4, pp. 331-363.
2. Mello-Leitâo, C. de, 1936. — Les Opilions de Catalogne. Treballs del Mus.
de Ciénces nat. de Barcelona, V, XI.
3. Roewer, C. F., 1914. — - Die Familien der Ischyropsalidae und Nemasto-
matidae der Opiliones-Palpatores. Arcli. Nalurg., 80 A, f. 3.
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5. — 1935. — Opiliones. Fünfte Sérié, zugleich eine Révision aller bisher
bekannten europâischen Laniatores. Biosp. LXII. Arch. zool. expér.,
78, I.
6. — 1950. — Uber Ischyropsalididae und Trogulidae. Senckenb., 31,
1/2, pp. 11-56.
7. Simon, E., 1913. — Araneae et Opiliones, quatrième série. Biosp. XXX.
Arch. zool. expér., 52, 5, pp. 359-386.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 3, 1967, pp. 515-521.
UN NOUVEAU SOL I FU GE
(GALEODIDAE) D'ISRAËL :
OTHOES RIMMONENSIS
J. B. PANOUSE, G. LEVY et A. SHULOV
Dans un travail sur les Solifuges d’Israël, deux d’entre nous (G. Levy
et A. Shulov) avaient rapporté avec quelque doute à Otlioes vittatus
Hirst, un Galéodide mâle des collections de l’Université de Tel-Aviv.
Ce spécimen devenait ainsi l’allotype mâle de l’espèce, Hirst en 1912
n’ayant décrit que la femelle.
A la même époque, le troisième auteur de la présente note
(J. B. Panouse) avait remis à l’imprimeur une révision du genre Othoes,
après avoir examiné les types des quatre espèces jusqu’alors connues.
Avant l’impression définitive, il eut le loisir d’examiner l’exemplaire
israélien, aimablement communiqué par ses collègues et il arriva à la
conclusion qu’il ne pouvait s’agir du mâle d 'Othoes vittatus.
Après un échange de correspondance, nous sommes tombés d’accord
sur le fait qu’il s’agissait là d'une espèce nouvelle pour laquelle nous
proposons le nom d 'Othoes rimmonensis.
Othoes rimmonensis sp. nov.
Solifuge de grande taille (longueur du corps sans les chélicères : 32 mm),
de couleur jaune pâle. Marge antérieure du propeltitium enfumée aux
angles. Opisthosoma sans bande dorsale sombre, ses côtés couverts de
poils appliqués fauve sale plus sombres que le reste du corps. Tibia (en
entier), métatarse et tarse des pédipalpes brun violacé. Tubercules ocu¬
laires noirâtres, séparés par une raie claire.
Propeltidium (fig. 1) avec trois soies bien visibles derrière chaque œil
et deux autres assez fortes derrière les angles antérieurs.
Tergites du prosoma et de l’opisthosoma portant quelques soies courbes
dressées.
Opisthosoma avec des peignes stigmatiques à dents faibles, assez rap¬
prochées, nettes, au nombre de 20-25 pour chaque peigne.
Chélicères allongées (fig. 3 et 4) (rapport hauteur de la main/longueur
du doigt mobile = 0,5 environ). Face interne de la main portant de 15
à 20 soies masticatrices longues, progressivement acuminées (par exemple,
— 516 —
17 sur la ehélicère gauche). Une forte garniture d’épines robustes sur
les parties externe et supérieure de la main (caractère propre au mâle ?).
En avant de cette zone se trouve une série de cinq soies non plumeuses,
assez mal séparée des autres soies non plumeuses du doigt fixe (il faut
cependant noter que cette série de soies est souvent moins individualisée
chez les mâles que chez les femelles). Doigt fixe avec trois dents anté¬
rieures (la seconde à peine indiquée par une tache plus sombre de la chitine)
et deux dents intermédiaires. En arrière de la dent principale, quatre dents
jugales externes et trois dents jugales internes, la dernière de celles-ci double,
mais basse (fig. 5, 6 et 7). Doigt mobile avec deux dents intermédiaires.
Fig. 1. — Chélicère gauche et propeltidium, vue dorsale.
(La sétosité couchée n’a pas été représentée).
Fig. 2. — Peigne stigmatique.
Fig. 3. — Chélicère droite, vue axiale.
Fig. 4. — Chélicère droite, vue latérale.
Fig. 5. — Chélicère droite, dents jugales internes.
Fig. 6. — Chélicère droite, dents jugales externes.
Fig. 7. — Chélicère droite, dents jugales.
(L’échelle 5 mm s’applique aux fig. 3 et 4, l’échelle 2 mm aux fig.5, 6 et 7)*
— 517 —
Pédipalpes : Fémur avec une série de soies épineuses VA 1 dont quatre
sont très fortes (VA 2/5-1/2-2/3-7/8) ; il y a également une soie épineuse
A 1/2 nette. Une longue soie sensorielle ventrale V 2/3. L’article est
recouvert d’une pubescence couchée. Tibia avec de nombreuses Soies
sensorielles très longues et trois paires de longues épines ventrales (B-l/4-
1/2) ; il existe d’autres épines ventrales moins nettes. Pubescence dressée.
Métatarse (fig. 8) avec de très nombreuses soies Sensorielles et deux séries
d’épines ventrales (VA 1/3-2/5-3/5-3/4-7/8-T ; VP 1/3-1/2-2/3-5/6-T, soit
donc 6 épines VA et 5 VP). Tarse (fig. 9 et 10) avec une aire sensorielle
externe ovalaire raccordée à un sillon glabre et une aire interne, également
raccordée à un sillon, mais subdivisée en deux plages.
Fig. 8. — Pédipalpe gauche, métatarse et tarse, face ventrale.
Fig. 9. — Pédipalpe droit, face interne du tarse.
Fig. 10. — Pédipalpe droit, face externe du tarse.
Patte 1 : Fémur avec une série de 12-15 grandes soies raides (plus
quelques autres médiocres) dressées perpendiculairement à la surface
ventrale. En outre une série dorso-antérieure de soies épineuses espacées ;
cette série devient dorsale vers l’apex de l’article. Il y a également des
soies épineuses ventrales. Les principales soies Sensorielles sont D 4/5
1. Nous utilisons ici la terminologie de Panouse : V = ventral ; VA = antéro ventral ;
A = antérieur ; DA = dorso-antérieur ; D = dorsal ; DP = dorso-postérieur ; P = posté¬
rieur ; VP = ventro-postérieur. Les fractions indiquent la distance d’insertion évaluée à
partir de la base d’un article, en fonction de la longueur totale de ce dernier ; B désigne une
phanère inséré à l’extrémité basale, T une phanère insérée à l’extrémité distale.
— 518
et YP 4/5. Pubescence couchée. Tibia et métatarse à pubescence plus
dressée, avec des soies longues et des soies sensorielles, mais pas de soies
épineuses. La moitié distale du tibia doit être très riches en glandes sur
sa face ventrale, car elle est recouverte à cet endroit de grains de Sable
collés. Tarse sans griffes apparentes. (Le métatarse et le tarse du pédi-
palpe droit manquent).
Fig. 11. — P 2 droite, face postérieure, métatarse et tarse.
Fig. 12. — P 2 droit, ongle et griffe.
Fig. 13. — Malléole 5 de la patte IV gauche.
Fig. 14. — P 4, ongle et griffe.
Fig. 15. — Cténidies du 6e sternite de l’opisthosoma.
519
Patte 2 : Fémur riche en soies épineuses implantées sur toutes les faces
où elles dessinent de vagues Séries plus ou moins alignées (par exemple DP
et DA). Deux Soies Sont particulièrement longues : toutes deux antéro-
ventrales, elles sont insérées côte à côte aux 3/4 de l’article. Tibia avec
une série VA de longues Soies flexueuseS dont certaines paraissent plus
épaisses à la base que les autres (notamment une Soie VA 5/6). Sur l’arête
DA, une vague série de soies épineuses (la plupart cassées sur cet exem¬
plaire). Métatarse avec une série VA de soies flexueuses. La face ventrale
porte également 2 spinules VA et une VP dans sa partie distale. Enfin
cet article possède une série P de 5 épines assez fortes (P 1/12-1/5-2/5-
3/5-5 /6) et au-dessus, sur une génératrice presque DP, une série de 12-15
soies assez épaisses, de longueur moyenne ; dans le prolongement de ces
Soies se trouve une forte épine qui surpdombe l’articulation tarso-méta-
tarsienne. Tarse avec 1.2. 2/2 épines longues et colorées. Griffe portant
des spinules cylindriques colorées. Ongle n’atteignant pas tout à fait
le tiers de la longueur du pédoncule (griffe).
Patte 3 : Fémur peu caractéristique avec quelques soies épineuses.
Tibia avec des spinules ventrales longues et grêles (VA 1/2-T, VP T).
Soies sensorielles A 1/2 et 2/5, D 1/5, P 6/7, V 1/6. Une épine DP distale
Surplombe l’articulation tibio-métatarsienne. Métatarse avec une série
de 4 épines DP (1/6-2/5-3/4-T) et deux épines P (P 1/4 et 2/3). Spinula-
tion ventrale 1.1.2 (VA 1/2-3/4-T ; VP T). Tarse avec 1.2. 2/2 spinules
ventrales, mais il y a en outre, tout à la base de l’article, une petite épine
VA cassée : il y aurait donc 3/1 ou 4/1 épines VA et 2/1 épines VP. Griffes
portant des Spinules colorées. Ongles 2,5 fois plus courts que le pédoncule.
Patte 4 : Malléoles à pédoncule assez long (fig. 13). Fémur avec des
soies épineuses ventrales peu nombreuses. Une Soie sensorielle VA 1/5.
Tibia avec une paire de spinules ventrales terminales et quelques soies
sensorielles dépassant longuement la pilosité dorsale. Métatarse avec,
très probablement, 1. 1.2.2 (soit 4 VA — 2 VP) spinules. Il y a quelque
doute sur ces formules, les spinules étant en partie cassées. Soies senso¬
rielles P (ou DP) 1/4 et A 1/2. Tarse avec des soies plantaires courtes,
courbes et colorées (caractère spécial au mâle ?). Spinulation 2. 2. 2/2/0.
Pas de spinules sous les griffes (fig.14). Ongles égaux au 1/3 du pédoncule
(fig. 14).
Caractère du mâle.
Nous nous retrouvons ici dans le même cas que chez Othoes hirsti
Lawrence, puisque seul le mâle est connu. Nous avons déjà, dans la des¬
cription, signalé quelques caractères qui manquent probablement chez
la femelle : forte spinulation des chélicères et du métatarse, soies plan¬
taires, etc. En voici d’autres.
Flagelle assez symétrique, rectiligne sauf à la pointe qui se recourbe
légèrement vers l’extérieur. Derrière son insertion sur la base du doigt
fixe, se trouve une grosse épine interne. Cténidies de l’opisthosoma extrê¬
mement longues (environ 3 mm) et fines, atteignant le bord du sternite 8 ;
3G
— 520 —
elles Sont au nombre de 9 (4 + 1 + 4) (fig. 15). Pédipalpes avec des bacilli
nombreux insérés à la face ventrale du métatarse : on en trouve dans les
2/3 basaux de cet article, mais ils ne sont réellement denses que dans la
moitié basale. Ces bacilli sont minces et peu visibles, mais les aréoles
claires qui entourent leurs bases Sont très apparentes.
Localité. — Israël : Machtesh Rimmon.
Matériel examiné. — • Un mâle. Ilolotype. Tel Aviv University,
Department of Zoology (NS 631). L. Fischelson coll. 16.iv.1960.
Discussion.
Sans que ce caractère ait une valeur absolue, la coloration des Solifuges
est beaucoup plus constante que Roewer ne veut bien le dire. A elle
seule elle permet de séparer Othoes rimmonensis de O. oittatus : ce dernier
a les tergites opisthosomiaux bruns alors qu’ici ils sont clairs. Mais d’autres
détails anatomiques permettent la distinction des deux espèces : la forme
différente des dents jugales ou des aires sensorielles du tarse des pédi¬
palpes, par exemple. Surtout, les ongles sont beaucoup plus courts dans
la nouvelle forme : ils atteignent au plus le tiers de la longueur des griffes
alors qu’ils dépassent la moitié de ces dernières chez Othoes vittatus.
C’est encore d 'Othoes hirsti Lawrence que se rapproche le plus Othoes
rimmonensis. Peut-être cette impression tient-elle au fait que seuls les
mâles sont connus dans les deux espèces ; en tous cas, couleur et chéli-
cères Sont très Semblables. Mais l’aspect des pédipalpes est bien diffé¬
rent : leurs articles basaux portent de courtes épines dans la forme séou-
dienne alors qu’ici il s’agit de Soies épineuses longues comme celles de
certains Galeodibus.
Il nous reste à Souhaiter que de prochaines recherches permettent de
découvrir la femelle de cette nouvelle espèce.
Laboratoire de Zoologie
Institut scientifique chérifien,
Babat (Maroc).
Laboratory of Entonwlogy
and Venomous Animais
The Ilebrew University, Jérusalem (Israël).
BIBLIOGRAPHIE
Hirst, A. S., 1912. — Description of new Arachnids of the Orders Solifugae
and Pedipalpi. Ann. Mag. Nat. Hist., (8) 9 (n° 50), xxm, pp. 229-237,
5 fig.
Lawrence, R. F., 1954. — Some Solifugae in the collection of the British
Muséum (Natural Historv). Proc. Zool. Soc. London, 124, I, pp. 111-124,
13 fig.
Lévy, G. et A. Siiulov, 1964. — The Solifuga of Israël. Israël J. Zool., 1964
(1965), 13, 3 ,pp. 102-120, 12 fig.
— 521 —
Panouse, J. B., 1964. — - Révision du genre Othoes (Solifuga, Galeodidae).
Bull. Soc. Sci. nat. phys. Maroc, 44, 3-4, pp. 47-74, 18 fig.
Roevver, C. Fr., 1932-1934. — Solifugae, Palpigradi, in : Dr. H. G. Bronn’s
Klassen und Ordnungen des Tierreichs, 5 Bd, IY Abt., 4 Buch. 1 vol.
723 p., 403 fig. Leipzig.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N» 3, 1967, pp. 522-527.
SPEL YN GOCHTHONIU S HEURTAULTAE,
NOUVELLE ESPÈCE
DE PSEUDOSCORPIONS CAVERNICOLES,
HABITANT U ESPAGNE
( Famille des Chthoniidae )
Par Max VACHON
Le genre Spelyngochthonius Beier ne comportait, jusqu’à présent, que
deux espèces, l’une vivant en Sardaigne : sardous Beier, 1955 et l’autre
en France : prooincialis Vachon et Heurtault-Rossi. 1964. La découverte
dans la collection de Biospeologica, d’un spécimen $ capturé il y a 57 ans
dans une grotte espagnole, nous permet d’affirmer qu’il existe dans ce
genre, au moins trois espèces. Nous hésitons, lorsque nous ne possédons
qu’un seul spécimen, à décrire une nouvelle espèce. Il est certain que
celle-ci est rare ; des prospections récentes dans la caverne d’En Merla
où elle fut, pour la première fois, découverte, n’ont pas permis de retrouver
d’autres spécimens. Mais cette capture, à notre avis, est biogéographique-
ment importante. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes décidé
à publier la diagnose ci-deSSouS et quelques commentaires s’y rappor¬
tant.
Nous sommes heureux de dédier cette nouvelle espèce à notre colla¬
boratrice, Madame Jacqueline Heurtault-Rossi, en témoignage de
reconnaissance pour les travaux qu’elle poursuit sur les Pseudoscorpions
et l’aide efficace et constante qu’elle nous apporte dans nos recherches
personnelles Sur les Arachnides.
Spelyngochthonius heurtaultae n. sp.
1 holotype : Cova d’En Merla, Roda de Bara, Partido de Vendrell,
province de Tarragona (Espagne), Biospeologica n° 403, 12-X-1910 ;
spécimen monté en préparations conservées au Laboratoire de Zoologie
(Arthropodes) du Muséum national et qui fut appelé Chthonius tetrache-
latus Pryessler par E. Ellingsen (1912, p. 175).
Description du £ type.
Téguments blanchâtres.
Céphalothorax aussi long que large (lig. 1), sans yeux ni taches oculaires ;
bord antérieur proéminent, denticulé sur presque toute sa longueur
mais sans épistome différencié. Soies céphalothoraciques de longueurs
Sensiblement égales (de 87 à 93 p.), 4 antérieures, 5 oculaires, 4 médianes,
2 intermédiaires et 2 postérieures, disposées selon la formule : 4-5-4-4-2-2.
L’absence (anormale) d’une soie de la série oculaire (au centre, à droite)
fait que le nombre total de soies est de 17 mais « doit » être vraisembla-
ment de 18.
Tergites : soies réparties selon la formule : 2-2-3-4-6-6-6-6-4-4-2 Ster-
nites abdominaux (fîg. 2) : 9 soies sur l’opercule génital (sternites 2) ; 11
sur la plaque génitale postérieure dont 4 petites le long de chaque Stig¬
mate ; chambre génitale munie intérieurement de 17 soies (fusules) et
réparties de chaque côté de la fente en 2 séries distinctes ; sternites 4
avec 9 soies dont 1 ou 2 le long de chaque stigmate ; sternites Suivants
(5 à 11) : 10-9-7-9-8-5-6.
Les soies latérales croissent en longueur de l’avant vers l’arrière (de
55 à 324 p).
Chélicères (fîg. 3) : doigt mobile pourvu d’une ébauche de tubercule
fileur, orné de 8 dents presque aussi développées les unes que les autres,
la dent distale di à peine distincte mais nettement présente ; doigt fixe
pourvu de 9 ou 8 dents, les 3 distales étant plus grandes et plus accusées
que les dorsales ; 1 soie au doigt mobile ; 9 Soies sur la main et le doigt
fixe dont 2, situées dorSalement, sont petites (microchètes, non nommées,
fig. 3) ; faces ventrale et dorsale de la main ornées de spiculés ; environ
15 lames aux serrules ; 11 soies flagellaires, 10 pennées et une plus courte,
simple.
Hanches des pattes (fig. 4) : 5 soies aux hanches des pattes-mâchoires
dont 2 à chaque lobe maxillaire ; 1 lyrifissure sur le bord interne de la
hanche au niveau du groupe des 3 soies coxales ; 4 soies aux hanches
des pattes 1 qui portent, distalement, 3 microchètes, à l’angle interne ;
5 ou 6 soies sur les hanches des pattes 2 ornées de 9 à 11 épines Sur leur
bord interne, épines dentelées des deux côtés ; 6 soies sur les hanches
des pattes 3 et 2 épines dentelées sur le bord interne ; 6 soies sur les hanches
des pattes 4.
Tubercule intercoxal absent entre les hanches des pattes 3 et 4.
Pattes-mâchoires (fig. 4 et 5) : fémur (fig. 5) légèrement renflé distale¬
ment, aussi long que large, avec 3 Soies antérieures, 7 dorsales antérieures,
2 dorsales postérieures, 5 postérieures et 1 ventrale ; tibia aussi long
que large, en forme de tulipe ; main élancée (fig. 6) 2 fois aussi longue
que large et dont la largeur maximale Se trouve à la hauteur des tricho-
bothries ib, isb ; main à peine déprimée en arrière desdites trichobothries
(ce caractère avait permis à Ellingsen de nommer ce spécimen : Chtho-
— 524 —
Fig. 1-4. — Spelyngochthonius heurtaultae n. sp., J holotype.
1 : céphalothorax ; soies, a : série antérieure ; o : série oculaire ; m : série médiane ; i : série
intermédiaire ; p : série postérieure. — 2 : région génitale et sternites IV, V et VI. —
3 : chélicère de gauche ; di : dent intermédiaire ; db, dst, dt, it, vb, vst, vt : soies. — 4
hanches des pattes-mâchoires et des pattes 1, 2, 3, et 4.
nius tetrachelatus) ; 10 Soies sur la main dont la répartition est indiquée
(fig. 6) dont 3 sont basales ; 12 trichobothries dont 4 au doigt mobile
et 8 Sur le doigt fixe et la main ; les 3 trichobothries i, st, sb sont groupées
dans la moitié distale du doigt mobile et nettement séparées de b ; au
doigt fixe, et, it, est sont groupées et nettement séparées de la double
trichobothrie (non nommée, fig. 6) caractéristique des Chthoniidae) ;
languette apodématique du doigt mobile, triangulaire et assez massive ;
doigt mobile et doigt fixe égaux en longueur et 1,2-1, 3 fois aussi longs
— 525 —
que la main ; 12 dents triangulaires, nettement distantes les unes des
autres, le long du doigt fixe suivies de petites dents se touchant, peu
développées et difficiles à compter (environ 9) ; doigt mobile avec 8 dents
espacées triangulaires ne couvrant que la moitié distale du doigt, la moitié
basale étant munie d’une lame ondulée dans laquelle il est difficile de dis¬
tinguer des ébauches de dents (fig. 6).
Fig. 5-7. — Spelyngochthonius heurtaultae n. sp., $ holotype.
5 : fémur de la patte-mâchoire de droite. — 6 : pince droite vue latéralement. — 7 : patte IV
dont seules les soies du télotarse ne sont pas portées.
Pattes ambulatoires IV (fig. 7) : fémur (s. 1.) 2,6 fois aussi long que large ;
préfémur avec 6 soies ventrales, télofémur avec 6 soies distales dont
I seule est interne ; tibia aussi long que le télofémur et que le télotarse ;
II Soies tibiales dont la répartition est donnée fig. 7 ; basitarSe avec 10
soies (fig. 7) dont une (pseudotactile) environ au milieu de l’article.
Dimensions en mm : £ holotype ; corps : 1,05 ; et : 0,37 ; patte-mâchoire,
fémur : 0,55-0,08 ; pince : 0,72 ; main : 0,32-0,16 ; doigt mobile : 0,41 ;
patte IV, fémur : 0,448-0,17 (préfémur : 0,19-0,17, télofémur : 0,29-0,16) ;
tibia : 0,31-0,08 ; basitarse : 0,13-0,05 ; télotarse : 0,32-0,03 ; chélicères :
0,29-0,15 ; doigt mobile chélicérien : 0,158.
Remarques.
Le genre Spelyngochthonius Beier comporte donc actuellement 3 espèces,
toutes 3 cavernicoles et dont la distinction peut être faite à l’aide de la
clé suivante :
526 —
1 • — - Quatre soies postérieures au céphalothorax ; ib, isb situées à la même
hauteur sur la main des pinces ; au moins 3 épines coxales sur les hanches
des pattes 3 ; doigt mobile des pinces ne dépassant pas 0,4 mm de longueur ;
caverne de Sardaigne . sardous Beier, 1955
— - Deux soies postérieures au céphalothorax ; isb distale de ib sur le dos
de la main des pinces ; 1 ou 2 épines coxales seulement sur les hanches
des pattes 3 ; doigt mobile des pinces ayant plus de 0,4 mm de longueur. 2
2 — Quatre soies sur les tergites abdominaux 1 et 2 ; les 2 soies postérieures
du céphalothorax très proches des 2 soies de la série intermédiaire ; dent
distale di du doigt mobile de la chélicère nettement formée et séparée
des autres dents ; pas de lamelle ondulée dans la moitié basale du doigt
mobile de la pince ; et très rapprochée de la double trichobothrie ds au
doigt mobile et nettement éloignée du groupe des deux trichobothries
et, est ; 1 soie coxale seulement aux hanches des pattes 3 ; pas de tuber¬
cule fileur au doigt mobile de la chélicère du j ; caverne de France (Hérault).
provincialis Vachon et Heurtault-Rossi, 1964
— Deux soies sur les tergites abdominaux 1 et 2 ; les 2 soies postérieures du
céphalothorax (fig. 1) très nettement éloignées des soies de la série inter¬
médiaire ; dent distale di du doigt mobile de la chélicère à peine distincte
et séparée des autres dents (fig. 3) ; une lamelle ondulée dans la moitié
basale du doigt mobile des pinces (fig. 6) ; et groupée avec it et est et nette¬
ment éloignée de la double trichobothrie ds du doigt mobile de la pince
(fig. 6) ; 2 soies coxales aux hanches des pattes 3 ; une ébauche de tuber¬
cule fileur au doigt mobile de la chélicère du $ ; caverne d’Espagne (pro¬
vince de Tarragone) . heurtaultae n. sp.
Il n’est pas permis de douter que notre nouvelle espèce fasse partie
du genre Spelyngochthonius Beier. Mais certains caractères possédés par
cette espèce nous obligent à modifier, pour la seconde fois, la diagnose
générique fournie par M. Beier en 1955, amendée en 1964 par Vachon
et Heurtault-Rossi.
Genre Spelyngochthonius Beier 1955, emend. Vachon 1967.
Céphalothorax presque carré, privé d’yeux et de taches oculaires, à bord
antérieur dentelé mais sans épistome différencié ; tergites absominaux 1, 2, 3
avec 2 ou 4 soies ; tergite 4 avec 4 soies ; tergites 5 à 8 avec 6 soies ; fémur des
pattes-mâchoires très élancé et beaucoup plus long que le céphalothorax ; tri¬
chobothries ib, isb situées dans la moitié distale de la main ; doigts droits,
munis de dents triangulaires nettement distantes les unes des autres ; tricho¬
bothries t, st, sb groupées et nettement éloignées de b ; hanches des pattes 2
et 3 ornées d’épines coxales ; tubercule intercoxal absent ; espèces cavernicoles.
Répartition des espèces.
Dans notre travail de 1964, nous faisions remarquer que l’existence de
deux espèces cavernicoles de Spelyngochthonius, l’une en Sardaigne et
l’autre près des contreforts des Cévennes françaises, faisait penser « à la
— 527 —
répartition des Coléoptères Trechini cavernicoles : Duvalius du groupe
Raymondi signalé par R. Jeannel en 1942. C’est au Pontien que ces
Duvalius, partant de l’Egeide occidentale, se seraient répandus sur toute
la région méditerranéenne, certains par la Sardaigne, envahissant la
Tyrrhénide, largement exondée, à cette époque et atteignant la Cata¬
logne, le Massif Central, la Provence ».
La découverte d’un Spelyngochthonius dans une caverne de Catalogne
ne fait que confirmer la grande similitude de répartition entre les Pseudo-
corpions cavernicoles Spelyngochthonius et celle de certaines espèces de
Coléoptères cavernicoles Duvalius.
Laboratoire de Zoologie ( Arthropodes )
Muséum National d’Histoire Naturelle
61, Rue de Buffon, 75, Paris- 5e.
BIBLIOGRAPHIE
Beier, M., 1955. — Hôhlen-Pseudoscorpione aus Sardinien. Fragm. Entom.
Roma, 2, 5, pp. 41-6.
Ellingsen, E., 1912. — Pseudoscorpiones (3e série). Biospeologica n° XXVI,
Arch. Zool. exp. gén., 10, 3, pp. 163-75.
Vachon, M. et J. Heurtault-Rossi, 1964. — Une nouvelle espèce française
de Pseudoscorpion cavernicole : Spelyngochthonius provincialis (Chtho-
niidae) du département de l’Hérault. Bull. Mus. Hist. nat., 36, 1, pp. 80-85.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 3, 1967, pp. 528-539.
MATÉRIAUX
POUR SERVIR A UNE RÉVISION
DES HARPAGOPHORIDAE
( MYRIAPODES , DIPLOPODES ,
SPIROSTREPTOIDEA )
III. Les types de F. Karsch conservés au Musée de Berlin
Par J.-M. DEMANGE
Il y a une dizaine d’années nous commencions une révision de la famille
des Harpogophoridae en espérant étudier les types des espèces décrites
par les anciens auteurs, au fur et à mesure de l’avancement des recherches.
Lorsque les premières publications (1960, 1961) sortirent des presses,
seules les espèces de C. Attems, J. Carl, R. V. Chamberlin et K. W.
Verhoeff avaient été examinées. Le matériel de F. Karsch et F. Sil-
' vestri n’avait pu être retrouvé ou tout au moins emprunté.
C’est grâce à l’extrême obligeance du Professeur W. Crome, Directeur
du département des Arachnides du Musée de Berlin, que nous Sommes en
mesure de publier aujourd’hui une description des espèces créées par
Karsch 1 et faire une mise au point qui s’avérait indispensable. Nous
Sommes reconnaissant au Docteur Crome d’avoir bien voulu nous confier
ses collections car aucune des espèces de Karsch n’a été retrouvée depuis
leur création (1881), faute d’illustrations indispensables à leur reconnais¬
sance.
Des remarques s’imposent donc ; elles Sont les suivantes :
A. — Parmi ces espèces, 5 sont représentées par des Ç constrictus ,
crossanus, foveatus, horridulus, trunculatus et 1 par une forme juvénile,
contemptus.
La description de crossanus est faite, toutefois, sur un £ mais le bocal
en notre possession renferme une Ç à 65 anneaux, chiffre indiqué dans
la diagnose ; il s’agit probablement d’une faute typographique non corri¬
gée par l’auteur.
B. — Deux espèces, constrictus et lernniscatus, décrites sur des exem¬
plaires Ç, posent des problèmes de nomenclature 1 2.
1. Une seule forme n’a pas été retrouvée, Spirostreptus chamissoi, fondée sur une $.
2. Aucun spécimen type n’a été désigné par l’auteur.
— 529 —
1° Le bocal étiqueté constrictus renferme deux Ç, isolées chacune
dans un tube, dont l’un porte le n° 818. Il s’agit probablement du type.
Par contre un second bocal n° 920, étiqueté constrictus, renferme 2 çj
examinés par l’auteur après publication de la diagnose $ (récolte ulté¬
rieure ?) et ne font pas partie de la série type ; on ne peut donc désigner
de lectotype. Néanmoins nous les considérons comme appartenant à la
forme typique de l’espèce constrictus de Karsch.
2° Un bocal étiqueté lemniscatus renferme deux $ et deux (J. L’espèce
étant décrite Sur le sexe Ç, l’un des spécimens de ce sexe sera considéré
comme « lectotype » alors que les trois exemplaires (2 1 Ç) seront les
« paralectotypes ». C’est un « paralectotype » qui est figuré ici.
C. — Les espèces de Karsch n’étant pas reconnaissables, d’après
les descriptions succinctes de 1881, il n’est pas étonnant de retrouver
certaines d’entre elles décrites sous des noms différents par les autres
auteurs. Voici la liste de ces synonymies complétée par le nom de genre
moderne, entre parenthèses et en caractères gras.
Spirostreptus allevatus Karsch (Thyropisthus) (fig. 1 à 4).
( Spirostreptus bowringii Pocock, 1892, Démangé, 1960 ; Thyropis¬
thus polyodontus Attems, 1942, Démangé, 1961).
Spirostreptus alticinctus Karsch (Anurostreptus) (fig. 5, 6).
(. Anurostreptus pulvillatus Attems, 1942).
Spirostreptus amphiholius Karsch (Anurostreptus) (fig. 7, 8).
(. Anurostreptus rugosus Attems, 1942).
Spirostreptus caudiculatus Karsch (Leptostreptus) (fig. 22 à 24).
( Leptostreptus caudatus Cari, 1941).
Spirostreptus falciferus Karsch (Falcigonopus) (fig. 29 à 32).
(Thyropygus oenerabilis Silvestri, 1896 ; Thyropygus falciferus Silves-
tri, 1896).
Spirostreptus répandus Karsch (Thyropygus) (fig. 9 à 11).
(Thyropygus crabilli Démangé, 1961).
Une seule espèce, Spirostreptus lemniscatus Karsch est Synonyme
d’une forme plus ancienne :
Spirostreptus javanicus Brandt, (Tyropygus) (fig. 12, 13).
( Spirostreptus lemniscatus Karsch, 1881).
Afin d’éviter des erreurs ou des contestations possibles, les gonopodes
de toutes les espèces étudiées sont figurés à nouveau d’après des exem¬
plaires choisis et désignés dans les bocaux originaux.
D. — Deux espèces de Karsch sont des formes inconnues pour les
myriapodologistes modernes, en ce sens qu’elles n’ont encore jamais
été retrouvées. Il s’agit de : Spirostreptus amictus et Sp. amputus auxquels
il y a lieu d’ajouter Sp. constrictus (voir paragraphe B).
— 530 -
Fig. 1-4. — Spirostreptus allevatus Karsch. Holotype.
1, gonopodes, face orale ; 2, gonopodes, face caudale ; 3, extrémité distale du télopodite
4, télopodite.
E. — L’étude de la collection confirme la valeur d’un nouveau genre,
soupçonné par nous en 1961, qui est décrit, ainsi qu’une nouvelle SouS-
espèces de Anurostreptus alticinctus (Karsch).
Description des gonopodes des espèces de Karsch x.
Spirostreptus amictus Karsch.
Gonopodes (fig. 14 à 17) à sternite étroit, en triangle allongé. Coxites
étroits et brusquement divergents en angle droit, à sommet redressé
verticalement. Deux larges bosses médianes à l’angle interne de la pre¬
mière courbure. Extrémité distale du feuillet postérieur rabattue vers
1. Les formes déjà bien connues sous des noms différents ne seront pas décrites à nouveau,
les diagnoses figurant, entre autres, dans notre travail de 1961.
— 531
l’arrière, différenciée en deux longues épines divergentes plus ou moins
en spirale.
Télopodite à grande courbure volumineuse globuleuse, précédée d’une
double spire portant une épine longue et grêle armée d’un petit crochet
situé dans le milieu.
Fig. 5 et 6. — Spirostreptus allicinctus Karsch. Lectotype.
5, gonopoiles, face orale. Le coxoïde gauche est mutilé ; 6, gonopodes, face caudale.
Fig. 7 et 8. — Spirostreptus amphibolius Karsch. Lectotype.
7, gonopodes, face caudale ; 8, gonopodes, face orale.
Extrémité du télopodite divisée en trois lobes : un volumineux capu¬
chon supérieur et un processus plus allongé, terminé par un feuillet
concave arrondi, (x) encadrant une branche complexe en un feuillet dont
l’un des bords est différencié en gouttière longitudinale. Bords de la
— 532 —
gouttière limités par de simples lames épaisses de chitine foncée. Rainure
séminale inexistante, remplacée par une invagination de la branche.
Un lobe en demi cercle couvert de crins courts, continuation du bord
de la lamelle d’une des branches télopodiales (.rh
L’espèce est proche de Thyropisthus ? cucullus Derti.
Fig. 9-11. — Spirostreptus répandus Karsch. Lectotype.
9, gonopodes, face orale ; 10, gonopodes, face caudale ; 11, télopodite vu de profil.
Fig. 12 et 13. — Spirostreptus lemniscatus Karsch. Paralectotype.
12, extrémité distale du télopodite ; 13, gonopodes, face orale. Le coxoïde droit, partie gauche
du dessin, est écartée accidentellement, et découvre la base du télopodite.
— 533
Spirostreptus amputus Karsch.
Gonopodes (fig. 19 à 21) à feuillet eoxal postérieur en palette ; sommet
atténué en crochet avec pointe accessoire courte. Surface déprimée et
ridée longitudinalement.
Fig. 14-18. — Spirostreptus amictus Karsch. Holotype.
14, gonopodes, face orale ; 15, extrémité distale du coxoïde ; 16, télopodite ; 17, télopodite.
Fig. 18. — Extrémité distale du télopodite de Thyrospisthus (?) cucullus Dem., Holotype
(pour comparer la lamelle x avec celles de amictus).
— 534 —
Télopodite ramassé, court, rabattu vers la base, à grande courbure
surmontée d’un processus composé d’une volumineuse épine gibbeuse
portant une courte pointe proximale. Extrémité distale tordue en hélice
creusée d’une large gouttière à bords épais, armée d’une épine hyaline
allongée, de direction distale. Bord distal de la gouttière, aminci en lamelle
transparente, parfaitement distincte de la branche épineuse conduisant
la rainure séminale recourbée en crochet. Face interne de la branche
séminale portant une lamelle hyaline transparente longitudinale.
Cette espèce est identique à Thyropygus acuminatus Silv. Le seul
caractère distinctif secondaire est la petite dent accessoire du feuillet
coxal postérieur. Nous avons écrit en 1961, page 122, que acuminatus
pourrait être synonyme de malayicus ( orthurus ), Sans la présence des
deux branches télopodiales distinctes de acuminatus. En fait il n’existe
pas deux lobes séparés chez acuminatus car la branche accessoire de la
ligure de Silvestri semble être le bord, en lamelle, de la gouttière.
Fig. 19-21. — Spirostreptus amputus Karsch. Holotype.
19, gonopodes, face orale. Les deux coxoïdes sont séparés accidentellement ; 20, télopodite ;
21, télopodite.
Spirostreptus caudiculatus Karsch.
Gonopodes (fig. 22 à 24) à coxoïdes en palette allongée dont l’extrémité
distale est fortement amincie en un feuillet translucide à bords plus ou
moins denticulés ; feuillet coxal antérieur bas, à angle externe prolongé
en une longue pointe verticale.
Télopodite ramassé, armé d’une épine grêle verticale située un peu
avant la grande courbure ; au delà de la grande courbure le membre
s’amincit en une large lamelle formant gouttière longitudinale. Bord
— 535 —
latéral externe conduisant la rainure séminale, se développant en une
apophyse longue et aiguë disposée en angle droit. Branche séminale, issue
du bord latéral externe, en appendice lamellaire grêle tordu et courbé
en crochet. Une denticulation transparente grêle au milieu du bord latéro-
inférieur.
Spirostreptus constrictus Karsch.
Gonopodes (fig. 27, 28) à feuillet coxal étroit à la base, brusquement
élargi dans la partie médiane, à Sommet en faucille. Arête supérieure
avec de vagues denticulations. Gaine eoxale à orifice situé au sommet du
feuillet antérieur élevé comme chez Thyropisthus pococki et evansi.
Télopodite à grande courbure gibbeuse armée d’une longue épine
recourbée. Au delà de la grande courbure le membre est en lame épaisse,
lobé à la partie interne, brusquement rétréci dans le milieu ; un court
processus épais au lobe interne. Extrémité distale étroite creusée d’une
gouttière peu profonde ; une très petite lamelle translucide longitudinale
le long de la rainure séminale, près de son embouchure dans la zone épi¬
neuse distale.
Spirostreptus falciferus Karsch.
Gonopodes (fig. 29 à 32) à coxoïdes en faucille. Sternite triangulaire
sillonné verticalement.
Télopodite à grande courbure en angle droit armé d’une longue épine
verticale épaisse. Environ à la moitié de son parcours, le membre présente
deux courbures dont la première est accusée par un fort élargissement
portant, côté latéral externe, deux épines de tailles dissemblables et plus
ou moins récurrentes ; au niveau de la seconde courbure, une large bosse
conique dirigée vers l’arrière face à laquelle se développe, vers l’extrémité
distale, une épaisse lamelle arrondie. Extrémité distale étalée en feuillet
dont le bord latéral externe est aminci.
Cette espèce est proche de Falcigonopus dulitianus.
Description d’un genre nouveau et d’une sous-espèce nouvelle.
Karschopisthus nov. gen.
Coxoides des gonopodes fourchus, à extrémité distale armée de pointes.
Télopodite à grande courbure pourvue d’une apophyse épineuse.
Extrémité distale divisée en deux ou trois branches : une branche sémi¬
nale (!), en gouttière, sans épine distale classique et une ou deux branches
supplémentaires, en forme de bonnet volumineux, encadrant la première.
Pas de rainure séminale visible. Type : Spirostreptus amictus Karsch.
L’existence de ce nouveau genre a été soupçonnée par nous (1961)
en étudiant l’aspect, très caractéristique, des gonopodes de Thyropis-
37
— 536 -
22, gonopodes, face caudale ; 23, gonopodes, face orale ; 24, télopodite.
Fig. 25 et 26. — Spirostreptus alticinctus karschi nov. subsp.
25, extrémité distale du télopodite ; 26, extrémité distale du coxoïde.
thus (?) cucullus Dem. II se distingue par la présence d’une branche télo-
podiale Supplémentaire, en forme de volumineux bonnet, opposée à
la branche séminale (!) ; cette dernière est dépourvue des épines habituelles.
Il ne semble d’ailleurs pas y avoir de rainure séminale classique mais
— 537 —
une profonde gorge encadrée par une lamelle pubescente près de l’embou¬
chure. Cette « absence » serait, en fait, le caractère le plus saillant du
nouveau genre (fig. 14 à 18).
Les espèces appartenant au genre sont Spirostreptus amictus Karsch,
1881 et Thyropisthus (?) cucullus Démangé, 1961.
Fig. 27 et 28. — Spirostreptus constrictus Karsch. Lectotype.
27, gonopodes, face orale ; 28, gonopodes, face caudale.
A propos de cette dernière espèce, dépourvue également de rainure
séminale, précisons que la face inférieure de la branche principale est
munie d’une large lamelle pileuse, comme chez amictus (fig. 18), et que
sa base porte une expansion vaguement discoïdale correspondant à la
branche inférieure volumineuse de amictus (x).
Anurostrerptus alticinctus Karsch karschi nov. subsp.
(Syn. Spirostreptus alticinctus Karsch., bocal n° 840, Malacca).
Coxoïdes (fig. 25, 26) des gonopodes à surface beaucoup plus sculptée
que alticinctus. Sommet en crochet allongé dont le bord est relevé en
lamelle épaisse correspondant à la carène de la concavité. Bord latéral
interne inséré Sur la carène et fortement échancré en demi cercle ; au
niveau de cette échancrure, surface du coxoïde fortement bombée et creu¬
sée de sillons jusqu’au bord opposé formant un angle droit accusé.
Extrémité du télopodite droit (fig. 25) avec un processus épineux armé
d’une longue épine grêle. Bord supérieur armé d’une apophyse digiti-
forme épaisse. Extrémité du télopodite gauche identique à celle de alti¬
cinctus typique, sans apophyse ni épine supplémentaire.
538 —
En dehors des caractères particuliers du télopodite droit qui peuvent
n’être que des malformations dont on ne doit pas tenir compte, la nouvelle
sous-espèce se distingue du type par la sculpture de la surface des coxoïdes
et la forme du sommet de ceux-ci, vue par la face postérieure.
Fig. 29-32. — Spirostreptus falciferus Karsch. Lectotype.
29, gonopode droit, face orale; 30, télopodite; 31, télopodite; 32, extrémité du télopodite.
Conclusions.
En conclusion, l’étude du matériel de F. Karsch tout en faisant con¬
naître les espèces décrites en 1881 dont la physionomie des gonopodes
était ignorée, complète nos connaissances de la famille des Harpago-
phoridae avec trois espèces encore inconnues amictus, amputus et constric-
tus ; elle permet, en outre, de confirmer la valeur du genre F alcigonopus
— 539 —
Dem., tout en précisant les caractères d’un nouveau genre soupçonné
en 1961, Karschopisthus nov. gen. pour Spirostreptus amictus Karsch.
Une seule espèce de Karsch, Spirostreptus lemniscatus est synonyme
d’une espèces plus ancienne, Spirostreptus javanicus Brandt.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes)
du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris.
BIBLIOGRAPHIE
Carl, J., 1941. — Diplopoden aus Südindien und Ceylan 2. Teil ; Nemato-
phora und Juliformia. Rev. Suisse zool., 48, pp. 569-714.
Démangé, J.-M., 1960. — Les types d’Harpagophoridae de R. I. Pocock con¬
servés au British Muséum (N. H.). Bull. brit. Mus. [N. H.) Zool., 7,
pp. 143-179.
— 1961. — - Matériaux pour servir à une révision des Harpagophoridae.
Mem. Mus. nat. hist. nat., (nouvelle sér.), Zool., sér. A ; 24, pp. 1-274.
— - 1962. — Id. : IL Sur une collection du Senckenberg Muséum. Senck.
biol., 43, 5, pp. 369-376.
Karsch ,F., 1881. — Neue Juliden der Berliner Muséums, als Prodromus einer
Juliden-Monographie. Zeitschr. ges. Nalurw., 54, pp. 1-79.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N» 3, 1967, pp. 540-563.
RECHERCHES PRÉLIMINAIRES
SUR LES GROUPEMENTS NATURELS
CHEZ LES CRUSTACÉS
DÉCAPODES BRACHYOURESK
III. A propos des affinités
des genres Dairoides Stebbing et Daira de Haan.
Par Danièle GUINOT
Historique du genre Daira de Haan. — Le genre Daira de Haan,
1833, est connu par deux espèces actuelles : l’une, D. perlata (Herbst,
1790), l’espèce-type, est très largement répartie dans tout l’ Indo-Paci¬
fique et apparaît comme une forme typiquement récifale (cf. Alcock,
1898, p. 155 ; Sakai, 1939, p. 457, pl. 89, fig. 5 ; Edmondson, 1962,
p. 234, fig. 5d) ; l’autre, D. americana Stimpson, 1860, vit sur la côte
pacifique américaine, du Golfe de Californie à l’Equateur et aux Gala¬
pagos, dans un biotope rocheux ou dans les colonies de Pocillopora (cf.
Rathbun, 1930, p. 268, pl. 110, fig. 1, 2 ; Crâne, 1937, p. 70 ; Garth,
1946, p. 438, pl. 82, fig. 1, 2).
D. perlata aurait été trouvée comme fossile dans les formations néo¬
gènes des îles Fidji (cf. Rathbun, 1945, p. 379, pl. 59, E-H), et plusieurs
espèces fossiles attribuées à Daira (— f Phymatocarcinus Reuss, 1871)
sont connues depuis le Tertiaire (cf. Lôrenthey-Beurlen, 1929, p. 194).
Pendant longtemps la position systématique des Daira n’a pas posé
de problème aux carcinologistes. Le genre Daira a été tout simplement
rangé au voisinage d ’Actaea par tous les auteurs, et lorsque l’on fit appel
au caractère des crêtes endostomiennes, il prit place sans discussion — -
malgré ses crêtes endostomiennes très fortes mais, il est vrai, incomplètes
- — dans les Hyperolissa tout près d ’Acteaa : ainsi Alcock (1898, pp. 137,
154) l’inclut dans les Actaeinae. Il faut toutefois mentionner qu’ORT-
mann (1893, pp. 473, 474) sépare Daira d ’Actaea et le place dans une
famille distincte, dans les Oziidae aux côtés d’Actumnus, de Panopeus,
de Lybia (= Melia), c’est-à-dire dans ses Panopeinae. Lorsqu’on eut
recours au caractère des pléopodes mâles 1 et 2 si bien mis en lumière
par Balss (1932, p. 150) pour distinguer, chez les Hyperomerista, Menip-
pinae et Pilumninae, le genre Daira fut laissé de côté (tout comme Car-
1. Voir Bull. Mus. Hist. nat., 2e sér., 38, n° 5, 1966, pp. 744-762, fig. 1-24 ; n° 6, 1966 (1967),
p. 828-845, fig. 25-41 ; 39, n° 2, 1967, pp. 345-374, fig. 1-42.
— 541 —
pilius Leach) puisqu’il se trouvait classé parmi les Hyperolissa. C’est
Gordon qui, la première, en 1934 (p. 50), soulève la question de ce genre
apparemment si proche d’Actaea et dont les appendices mâles se sont
révélés analogues à ceux de type ménippien : pour Gordon, Daira semble
occuper une position intermédiaire entre les Actaeinae et les Menippinae,
et, s’il devait être rangé dans les Menippinae, se situerait entre Menippe
et les genres Pseudozius-Ozius-Epixanthus. Tweedie (1950 b, p. 142),
qui accorde plus d’importance au caractère des pléopodes qu’à celui des
crêtes endostomiennes, propose d’incorporer Daira (et Carpilius) aux
Menippinae. Monod, en 1956 (p. 222), fait bien remarquer que le carac¬
tère constitué par la morphologie du pl2 n’est guère plus tranché que
le caractère tiré du développement des crêtes endostomiennes puisqu’il
existe là aussi des formes de transition (comme Globopilumnus). Actuelle¬
ment, les carcinologistes rangent Daira soit dans les Xanthinae (= Hype¬
rolissa Alcock) près d’Actaea (Balss, 1957, p. 1647), soit dans les Hype-
romerista (cf. Barnard, 1960, p. 248). Quant à Serène (1965, pp. 25, 37),
il rattache Daira aux Menippinae et propose d’inclure dans l’alliance nou¬
velle Dairoda les genres Daira, Dairoides et Dacryopilumnus . Rappelons que
Rathbun (1930, p. 268), dans son texte, plaçait Daira après Glyptoxanthus
et avant Carpoporus et les « Medaeus » américains ( spinimanus , lobipes ).
Historique du genre Dairoides Stebbing. — Le genre Dairoides
Stebbing, 1920 (p. 233) a été décrit pour une espèce d’Afrique du Sud,
D. margaritatus Stebbing, 1920 (p. 234, pl. 98). Stebbing observe ses
affinités avec Daira et, de là, avec Actaea et fait aussi remarquer sa ressem¬
blance avec Actaeomorpha. Par contre, Barnard (1950, pp. 247, 248,
258, fig. 47 g-i) place Dairoides, avec Daira, parmi les Hyperomerista
près de Pilumnoides, Sphaerozius, etc.
Dans sa monographie sur les Oxyrhyncha du Japon, Sakai (1938,
p. 341) à décrit dans la famille des Parthenopidae un nouveau genre,
Asterolambrus, pour l’espèce A. kusei Sakai, 1938 (p. 341, pl. 41, fig. 5, 7).
Tout récemment, en 1965 (1965 b, p. 99, pl. 45, fig. 2), Sakai a identifié
son genre Asterolambrus du Japon au genre sud-africain Dairoides Steb¬
bing, en conservant à ce genre si curieux sa place parmi les Parthenopidae,
près de Parthenope et de Lambrus. Le genre Dairoides ( = Asterolambrus )
contiendrait donc, comme Daira, deux espèces, toutes deux, semble-t-il,
étroitement localisées dans des régions caractérisées par leur pourcen¬
tage relativement élevé de formes endémiques : D. margaritatus Steb¬
bing en Afrique du Sud, et D. kusei (Sakai) au Japon.
Discussion. — Nous avons déjà brièvement abordé le problème de
Daira et Dairoides dans notre étude des affinités d ’Aethra (rangé dans les
Oxyrhyncha, Parthenopidae) avec Osachila, Hepatus, Hepatella (consi¬
dérés comme Oxystomata, Calappidae) et Actaeomorpha (considéré
comme Oxystomata, Leucosiidae) (cf. Guinot, 1966-1967), au cours
de la discussion concernant la filiation des Parthenopidae et notamment
leurs liens de parenté avec des Crabes xanthiformes comme Daira (et
également comme Zalasius et Banareia).
542 —
Ayant écarté l’idée que Daira était un Xanthinae typique sensu Balss
et considérant que plusieurs de ses caractères ne sont pas dans
l’ensemble en faveur d’une appartenance aux Menippinae, nous avons été
lentement amenée à voir en Daira une forme dérivée des Parthenopidae
évoluée dans le sens xanthien, xanthiforme, ou bien encore une forme issue
de la même racine que les Parthenopidae. Dans la première phase de nos
recherches, nous l’avions rapproché du singulier Parthenopidae décrit
et bien figuré par Sakai (foc. cit.), Asterolambrus kusei, qui nous parais¬
sait vraiment proche du Dairoides margaritatus de Stebbing, malheureu¬
sement moins bien figuré. Tout récemment, en identifiant Asterolam¬
brus à Dairoides, Sakai (1965 b, p. 99) nous a permis de ramener le pro¬
blème à plusieurs questions qui en fait n’en font qu’une : 1) Dairoides
est-il un Parthenopidae comme le croit Sakai ou un Xanthidae comme
l’ont pensé, en le situant près de Daira, Stebbing et Babnard ? 2) Daira
est-il vraiment apparenté à Dairoides et quels sont Ses rapports avec les
Parthenopidae typiques ? Par ailleurs, quels sont les liens qui l’unissent
aux Xanthidae comme Actaea et, enfin, y a-t-il parmi les Xanthidae
d’autres formes apparentées à Daira et quelles sont-elles ?
r
Fig. 1. — Phrynolambrus corallinus Bittner, de l’Eocène de Hongrie.
D’après Lôrenthey-Beurlen, 19*29, pl. 7, fig. 10a.
Les affinités du genre Dairoides. — Nous avons examiné deux
beaux spécimens de D. margaritatus déposés au South African Muséum.
Nous n’avons pas vu le spécimen-type qui selon Stebbing ( loc . cit.)
était un mâle de 22 X 31 mm, dont les pattes étaient détachées, et qui
provenait du Zululand, Durnford Point ; mais nous avons sous les yeux
les margaritatus signalés par Barnard [loc. cit.) : un exemplaire topo¬
typique, un mâle de 32,3 X 42,2 mm (S. A. M., A 1606), et un second
Fig.
Fig. 2. — Dairoides margaritatus Stebbing,
(J 32,3 X 42,2 mm, Zuzuland, Barnard det. (S.A.M.).
3. — Daira perlata (Herbst), $ 27 X 38,2 mm, Tahiti, Forest et Guinot det.
Fig. 4. — Daira eocaenica (Lôrenthey),
Eocène supérieur, Calcaire à Nummulites et Orthophragmines, Budapest.
— 544 —
mâle de 27,5 X 37,8 mm originaire d’Afrique orientale portugaise (S. A. M.,
A 6791). Nous en donnons plusieurs figures (fig. 2, 5, 6, 9, 13, 14, 26).
C’est aux Parthenopidae que Dairoides nous semble être le plus direc¬
tement relié. La forme de la carapace (fig. 2) et l’armature des bords
latéraux, le développement du front en un rostre, les orbites relative¬
ment petites, profondes et arrondies, la disposition des antennules et des
antennes (fig. 9), la conformation du cadre buccal et des maxillipèdes
(fig. 26), la morphologie du sternum et des pléopodes mâles sont parthé-
nopiens. Ou du moins peut-on constater que les caractères de Dairoides
sont analogues à ceux que présentent certains Parthenopidae primitifs.
A cet égard, et en ce qui concerne les caractères fondamentaux, Dairoides
est comparable au genre Pseudolambrus Paulson, 1875.
Comparons par exemple D. margaritatus à Ps. calappoides (Adams et
White, 1848) (cf. fig. 10). Chez l’un et l’autre, le front, déclive et trilobé
(le lobe médian est à son tour trifide chez Dairoides), est comme invaginé
de part et d’autre de l’avancée médiane, et l’excavation ainsi produite
communique avec la fosse antennulaire. Cette dernière abrite une anten-
nule à segment basal tout à fait indépendant du front (surtout chez
Dairoides) et extrêmement mobile. De plus, en raison de la brièveté de
l’article basal antennaire, qui est suivi d’articles étroits et allongés et
formant déjà comme un flagelle, la fosse antennulaire se trouve en com¬
munication avec la cavité orbitaire. Dans les deux genres, l’épistome
est très particulier avec son avancée médiane postérieure surplombant
le champ buccal ; l’endostome est muni de fortes crêtes (un peu plus
développées chez Dairoides) qui limitent extérieurement les canaux
efférents occupés par la lacinie de mxpl et débouchant de chaque côté
au niveau des deux profondes concavités latérales du bord antérieur
du cadre buccal. Les maxillipèdes externes ont la même conformation
à tous les égards, aussi bien l’exopodite que l’endopodite, caractéristique
avec sa coxa largement triangulaire et avec son mérus largement échancré
pour l’insertion du palpe et prolongé à son angle antéro-interne par une
pointe saillante qui surplombe le large orifice efférent ; enfin, les mxp3
sont relativement écartés à leur base, l’extrémité du plastron Sternal
Se prolongeant largement en avant. Le plastron sternal, rétréci entre
les pl, et l’abdomen mâle qui est notablement large et formé de 7 articles,
partiellement ankylosés (entre 3-4 et 4-5) chez Pseudolambrus ou mobiles
(un peu ankylosés entre 3-4) chez Dairoides, sont de même type. La
disposition du bord libre du branchiostégite au niveau des appendices
thoraciques p2-p5 est similaire chez Pseudolambrus et Dairoides. En
outre, les deux genres se caractérisent par une franche hétérochélie à
laquelle s’ajoute une hétérodontie, très accentuée chez Dairoides.
Par ses pléopodes mâles, Dairoides s’apparente également aux Parthe¬
nopidae : le pli (fig. 13 a-c) et surtout le pl2 (fig. 14) qui, avec son long
flagelle, est nettement plus long que le pli, se rapprochent des appen¬
dices sexuels rencontrés chez les Daldorfia. La morphologie des pattes
ambulatoires de Dairoides est typiquement parthénopienne, analogue
à ce qu’on voit chez les Lambrus.
11 convient de dire un mot de l’ornementation remarquable de Dai-
Fig. 5-6. — Dairoides margaritatus Stebbing.
Fig. 7-8. — Daira perlata (Herbst).
5, 8 : à gauche, vue grossie d’une portion du test de la face dorsale de la carapace ; à droite,
carapace vue en coupe au niveau marqué par un trait interrompu sur la lîg. de droite (la
coupe de la fig. 5, c’est-à-dire chez Dairoides , est hypothétique) ; 6 : un champignon isolé ;
7 : face dorsale de la carapace, région gastrique, vue ventrale (ou interne). 5 (X 13);
6, 8, (X 7) ; 7 (X 2).
— 546 —
roides qui n’a pas été suffisamment décrite. Typiquement, tout le test
(fig. 2) est composé d’ornements en forme de champignons à pédoncule
bien développé. Les chapeaux de ces champignons sont pétaloïdes,
chaque « pétale » entrant plus ou moins complètement en contact avec
les « pétales » adjacents, si bien que de nombreux interstices sont ména¬
gés ; la partie centrale des chapeaux est parfois saillante, et l’ensemble
apparaît souvent comme une petite pyramide flanquée de plusieurs
orifices sur le pourtour (fig. 5). Les chapeaux des champignons sont eux-
mêmes coalescents (parfois le fusionnement est incomplet et il subsiste
des fentes).
Ainsi le test se compose d’une face externe ou supérieure composite
(formée par les chapeaux soudés des champignons) et percée de multiples
pores, et d’une face Sous-jacente sur laquelle sont implantés les champi¬
gnons, les deux faces étant séparées par un intervalle traversé de colon-
nettes, les pieds des champignons (fig. 5). Les sortes de sillons visibles
sur la face dorsale correspondent à des régions où les champignons sont
absents ou réduits. Sur certaines parties des appendices où les champi¬
gnons offrent un pédoncule court, parfois obsolète, et où ils sont moins
rapprochés et, de ce fait, non fusionnés, on aperçoit la face profonde
lisse. Les champignons isolés (fig. 6) ont un chapeau dont le bord est divisé
en nombreuses expansions filiformes ; ces expansions se retrouvent sur
le bord libre de toutes zones de la face composite. L’eau pénètre par les
pores sous la face supérieure et se répand librement entre celle-ci et la
face sous-jacente. Cette eau peut s’écouler entre les champignons margi¬
naux dans les profondes rigoles vermiculées creusées dans les régions
Sous-hépatique et ptérygostomienne qui doivent la canaliser jusqu’aux
orifices afférents, c’est-à-dire à la base des pl et peut-être aussi à la base
des autres appendices (fig. 9).
Avec cette structure si spéciale du test, il est difficile actuellement de
mettre en rapport une éthologie spéciale, car on ne connaît pratique¬
ment rien de la biologie de Dairoides : d’après Stebbing (loc. cit.), D. mar-
garitatus aurait été récolté vers 165m de profondeur ; pour D. kusei,
Sakai (1965 b, p. 99) indique une profondeur de 85 m.
Chez les Parthenopidae, il faudrait revoir la conformation du test
de certains Platylambrus Stimpson, qui offrent Souvent une ornemen¬
tation en champignons, et notamment chez * P. stellatus Rathbun, 1906
(p. 884, pl. 15, fig. 1,2) où les ornements apparaissent très serrés et en
forme d’étoile.
Les liens d’une étroite parenté entre Dairoides et les Parthenopidae
étant établis, il y a lieu de considérer le cas d’une forme fossile très inté¬
ressante. En effet, nous avons été frappée par la ressemblance entre
Dairoides et f Phrynolambrus corallinus Bittner, 1893 1 (cf. Lôrenthey-
Beurlen, 1929, p. 154, pl. 7, fig. 6, 7, 9, 10), de l’Eocène de Hongrie,
qui offre une carapace sensiblement de même forme avec le sillon longitu¬
dinal postfrontal et les deux sillons courbes gastro-branchiaux de Dairoides,
un front également trilobé (nous parlons des trois lobes frontaux princi-
1. Une deuxième espèce de f Phrynolambrus a été décrite par Bachmaykh (1953, p. 247,
pl. 3, fig. 4, 4a), f P ■ weinfurteri du Tortonien autrichien.
Fig. 9. — Dairoides margaritatus Stebbing, 32,3 X 42,2 mm, Zululand, Barnard det.
Fig. 10. — Pseudolarnbrus calappoides (Adams et White),
S 20 X 24 mm, côtes d’Arabie, Nobili det.
Fig. 11. — Daira perlata (Herbst), $ 27 X 32,2 mm, Tahiti, Forest et Guinot det.
Fig. 12. — Daira perlata (Herbst), 22,5 X 32 mm, Tahiti, Forest et Guinot det.
9, 10, 12 : vue ventrale ; 11 : vue frontale.
— 548 —
paux et non du lobe médian à extrémité trifide chez Dairoides) et un
test ( ibid ., fig. 10 c) montrant la même structure, c’est-à-dire des orne¬
ments coalescents et percés de nombreux pores qui, selon les deux auteurs
cités, devaient servir à l’insertion de soies, hypothèse selon nous erronée.
Il est bien certain que Dairoides (cf. fig. 2) et f Phrynolambrus Bittner,
1893 (cf. fig. 1) sont deux genres très voisins, inséparables. Le problème
des liens phylogénétiques du genre f Phrynolambrus est important car
il a pour corollaire la position Systématique de l’ensemble des Partheno-
pidae. Bittner (1893, p. 19) plaçait le genre dans les Parthenopidae,
groupe qu’il rattachait aux Oxyrhyncha. Lôrenthey et Beurlen (foc.
cit., p. 153, 346) le maintiennent dans les Parthenopidae mais ils séparent
ces derniers des Oxyrhyncha pour les inclure dans les Cyclométopes
et les font dériver de Dromaciées, plus précisément des Dynomenidae.
Cependant, peu après, Beurlen (1930, pp. 350, 401) replacera les Parthe¬
nopidae parmi les Oxyrhyncha et il sera suivi par Balss (1957, p. 1629).
Comme nous l’avons indiqué dans une précédente note (Guinot, 1966-
1967), plusieurs carcinologistes, à l’instar des paléontologistes, ont séparé les
Parthenopidae des Oxyrhyncha et les ont placés dans les Cyclométopes au
voisinage des Xanthidae, par exemple Ortmann (1893, pp. 412-419 ; 1896,
pp. 443-444). Ainsi se trouve posée la question des rapports de Dairoides
(et de f Phrynolambrus) avec les Xanthidae et tout d’abord avec Daira.
Les affinités du genre Daira. — Les liens de Daira avec Dairoides
et de là avec l’ensemble des Parthenopidae sont manifestes malgré la
présence de caractères xanthiens qui situent Daira à un stade évolutif
différent, plus avancé. En somme, ce genre apparaît comme intermédiaire
entre les Parthenopidae et les Xanthidae.
La carapace de Daira (fig. 3), à première vue, est xanthienne ; pour¬
tant on est tenté d’homologuer la zone de jonction des bords antéro-
et postéro-latéraux à la saillie épibranchiale de Dairoides et de comparer
l’armature spinuleuse des bords de la carapace à celle des Lambrus 1.
La division en régions de la face dorsale, bien que masquée par les bosse¬
lures, est indiscutable avec en particulier une région gastrique impaire,
deux régions protogastriques flanquées des aires hépatiques, et enfin
deux zones branchiales antérieures et deux zones branchiales postérieures :
on trouve cette lobulation chez certains Lambrus. La forme et l’ornemen¬
tation des pattes ambulatoires de Daira est analogue à celle de nombreux
Parthenopidae, et l’hétérochélie accentuée accompagnée d’hétérodontie
ne paraît guère différente (les doigts sont en cuiller chez D. perlata, pointus
chez D. americana ) de celle rencontrée chez Dairoides ou Pseudolambrus.
Le front de Daira (fig. 11, 12) est fondamentalement de même type que
celui de Dairoides (fig. 9, 26) : c’est le front de Dairoides élargi et dont
le lobe médian se serait soudé en son centre à la pointe de l’épistome ;
du reste, chez Pseudolambrus calappoides (fig. 10), où il n’est pas trifide
comme chez Dairoides, le lobe médian apparaît nettement bipartite-
1. Rathbun (1945, pp. 379-380) signale que chez une grande Daira perlata fossile, du
Miocène des Fidji, les deux dernières dents antéro-latérales sont plus fortes que chez les formes-
récentes.
— 549 —
Le front de Daira offre donc deux lobes médians (homologues du rostre
saillant de Dairoides, Pseudolambrus) et deux lobes latéraux produits
comme par une invagination du bord, de la même façon que dans les genres
précédemment cités. L’antennule avec son article basal gros et bombé
est analogue à celle de Dairoides mais est plus inclinée. Comme chez
Dairoides et Pseudolambrus, l’article basal antennaire est mobile : il s’est
notablement allongé mais n’atteint pas le front, et l’hiatus orbitaire est
occupé par l’article suivant qui s’y trouve étroitement enchâssé. En
conséquence, la fosse antennulaire et la cavité orbitaire ne sont pas séparées
et communiquent comme chez les Parthenopidae primitifs. En revanche,
les caractères tirés des maxillipèdes ne permettent pas de relier Daira
aux Parthenopidae : le cadre buccal s’est élargi antérieurement, un ori¬
fice respiratoire s’est formé par une encoche du bord du mérus, et des
crêtes endostomiennes développées ménagent un canal efférent occupé
par une lacinie courte et échancrée Sur son bord antérieur. Le Sternum
est élargi entre les chélipèdes et ne se prolonge plus entre les mxp3, mais
il demeure très étroit entre les p4. Les pléopodes Sexuels mâles 1 et 2 de
Daira (cf. fîg. 15, 16) sont analogues à ceux de Dairoides (cf. fig. 13 a-c, 14).
Une caractéristique de Daira, que l’on retrouve chez la plupart des
Parthenopidae, est la dépression creusée longitudinalement Sur le ster¬
num (mâle) juste en avant de l’extrémité de l’abdomen (fig. 12). L’abdo¬
men mâle est étroit, rétréci à la base entre les p5 et formé de 7 segments
bien distincts mais ankylosés entre 3-4 et 4-5. L’abdomen femelle (fig. 11)
est singulier : étroit à sa base, il s’élargit graduellement en même temps
que s’allongent les articles, de telle sorte qu’il recouvre une bonne partie
de l’ischion des mxp3.
Il faut signaler encore deux particularités de Daira. Au niveau des
pattes ambulatoires, le bord libre du branchiostégite ne recouvre pas
complètement les épimères, si bien que la partie inférieure de ceux-ci
est visible entre ce bord et les coxas des pattes. Il est probable que cette
disposition est liée aux modifications de la carapace et de l’endosque-
lette qui ont accompagné le passage du type parthénopien ou afî. parthé-
nopien au type xanthien. Par ailleurs, Tweedie (1950 b, p. 143) a signalé
que chez Daira les femelles atteignaient une taille nettement Supérieure
à celle des mâles.
Examinons enfin la question de l’ornementation de Daira qui, à notre
sens, n’a pas été bien décrite. Le test de Daira est du même type que celui
des Dairoides mais un peu modifié. Il y a une surface composite (fig. 3, 8)
formée par la coalescence de chapeaux de champignons, parmi lesquels les
uns, plus vastes, sont soulevés en de gros mamelons disposés sur la face
dorsale selon l’aréolation classique, et les autres, plus petits et non sail¬
lants, constituent les sillons entre les diverses régions. Comme chez Dai¬
roides, chaque chapeau comporte un certain nombre de pores ; mais ici
les pieds des champignons Sont extrêmement courts et aussi très élargis,
à peine moins larges que les chapeaux, de sorte que ne subsistent entre
eux que des intervalles très réduits. A chaque sillon circonscrivant un
chapeau correspond, du côté ventral du test c’est-à-dire Sur la face interne
de la carapace, un épaississement lequel est creux et constitue un canal
— 550 —
(fig. 7) L’eau qui entre par les pores de la face dorsale ne se trouve donc
pas libre mais pénètre dans un réseau de canaux, les uns larges qui suivent
les principaux sillons de la carapace (sillons gastriques, branchiaux, etc.),
les autres plus petits, secondaires, qui correspondent aux subdivisions,
au contour des principales bosselures de la face dorsale. Sur la face ven¬
trale de la carapace, le long des bords latéraux, des pores sont également
présents et il y a en particulier dans la région antérieure l’orifice de 2-3
gros canaux qui débouchent donc sur les flancs de la carapace.
Les deux espèces de Daira connues sont surtout récifales. D. perlata
est très répandue dans tout F Indo-Pacifique ; D. arnericana habite la côte
pacifique américaine. 11 sérail, bien sûr, intéressant d’étudier avec Soin
leur éthologie. Chez D. arnericana, des poils courts et plumeux remplissent
les sillons interlobulaires alors que ces derniers sont glabres chez D. perlata.
Il y aurait lieu de voir de plus près l’ornementation du test des Daira
(= ! Phymatocarcinus : fossiles 1. Chez t 1). speciosa Reuss où l’aréolation
dorsale est réduite, le test pourrait bien être du type rencontré chez les
Daira actuelles (Lôrenthey-Beurlen, 1929, p. 197, pl. 12, fig. 10, 11) ;
de même chez f D. depressa (A. Milne Edwards, 1865 a, p. 367, pl. 33,
fig. 2) du Miocène inférieur d’Italie. Par contre, chez j' D. eocaenica
(Lôrenthey) (fig. 4), de l’Eocène supérieur, chez laquelle l’aréolation dor¬
sale est plus poussée et plus visible que chez les Daira actuelles et où
les bosselures de la carapace, plus pointues et beaucoup plus nombreuses,
apparaissent comme groupées, le test rappellerait plutôt ce qu’on voit
chez Actaea savignyi (H. Milne Edwards) : chez cette dernière (et fig. 20 :
A. calculosa ), le test est sensiblement de même type que chez Daira, mais
les chapeaux de champignons, plus petits, plus nombreux et tuberculés,
se sont soudés en formant des amas saillants. Les rapports de f Phlyc-
tenodes A. Milne Edwards d’une part avec Daira et d’autre part avec les
Actaea sont à cet égard très intéressants, d’autant que la distinction
entre ce genre fossile et Daira repose surtout sur la forme et l’ornemen¬
tation de la carapace.
Ainsi en venons-nous à la question des affinités de Daira avec les Xanthi-
dae, avec Actaea, Glyptoxanthus, etc.
Nous émettons l’hypothèse que Daira est une forme présentant avec des
Parthenopidae tels que Pseudolambrus et avec Dairoides certains liens, mais
qui a évolué dans le sens xanthien. Par rapport à Dairoides, Daira peut
sembler, au moins par certains traits, plus évoluée ; mais pas rapport aux
Xanthidae, de nombreux caractères (tels que la disposition antenno-
orbitaire, les pléopodes sexuels mâles) sont primitifs. Il est difficile de
considérer Daira comme un vrai Xanthidae (au sens de Balss) : c’est
une forme à part chez laquelle n’est pas tout à fait réalisée l’organisation
xanthienne. La disposition très particulière des parois pleurales et des
épimères 2, qui n’est ni parthénopienne ni xanthienne, indique bien que
1. Nous remercions le Professeur J. -P. Lehman et le Dr S. Secrétan, du Laboratoire de
Paléontologie du Muséum, de nous avoir communiqué une série de Crabes fossiles déposés
dans cette institution.
2. Nous traiterons ultérieurement de cette question.
— 551
le genre est intermédiaire. Une étude détaillée de l’endoSquelette serait
nécessaire. Par ailleurs, la connaissance des stades larvaires apporterait
des renseignements très précieux.
Les rapports des Xanthidae avec Daira. — Si nous ne considérons
pas le genre Daira comme un vrai Xanthidae, nous n’en pensons pas moins
que certains genres parmi ces derniers pourraient avoir une origine phy¬
logénétique, lointaine sans doute, mais commune, à tout le moins voisine.
Un genre comme Carpoporus Stimpson nous fait penser (mais c’est en
partie subjectif) à Daira ; de même, les trois genre alliés Euxanthus Dana,
Hypocolpus Rathbun, et Glyptoxanthus A. Milne Edwards. On peut
remarquer que trois de ces genres ont développé, de façons différentes,
un système particulier pour le maintien ou le passage de l’eau. Chez
les Glyptoxanthus (fig. 21), la face dorsale est creusée de sillons vermi-
culés, souvent frangés de poils, d’anfractuosités, de cavités ; parfois,
comme chez G. cavernosus A. Milne Edwards, il y a des chapeaux de cham¬
pignons « pétaloïdes » mais non soudés de sorte que la face profonde
n’est pas recouverte. Les Hypocolpus ont des cavités sous-hépatiques (cf.
Guinot, 1960). Carpoporus orientalis Sakai offre une cavité sous-hépa¬
tique en rapport avec une excavation creusée entre la carpe et le pro-
pode du chélipède, tandis que C. papulosus Stimpson (fig. 22) n’offre
que cette dernière. Toutes ces formes montrent en plus de remarquables
coaptations (appendices thoraciques entre eux et avec la carapace) :
cet ensemble d’adaptations morphologiques est vraisemblablement
en rapport avec la fonction respiratoire ou le maintien de l’humidité dans
certaines conditions écologiques. Chez les Parthenopidae, il existe toutes
sortes de modifications morphologiques dont le rôle dans la circulation
de l’eau respiratoire est indubitable (Solenolambrus, Mesorhoea, etc.).
Nous avons montré ailleurs que, à partir d’une forme parthénopienne
comme Aethra, on aboutissait à des formes disposant d’un appareil respi¬
ratoire oxystomien ( Osachila , Actaeornorpha, Hepatus ).
Au même groupe de genres que Carpoporus, Euxanthus , Hypocolpus,
Glyptoxanthus, il faut ajouter le nouveau genre Edwardsium allié à Medaeus
Dana emend., que nous avons récemment établi pour recevoir deux
Medaeus américains, M. spinimanus (H. Milne Edwards) et M. lobipes
Rathbun, ainsi que Xanthias crosslandi Finnegan, et qui doit-être consi¬
déré comme apparenté à Carpoporus : en somme Edwardsium serait
par rapport à Carpoporus ce qu’est Euxanthus par rapport à Hypocolpus.
T ous ces genres ont en commun des caractères morphologiques essen¬
tiels : le front, qui chez Glyptoxanthus et Carpoporus est comme chez
Daira, s’avance et forme un auvent chez Euxanthus, Hypocolpus, etc. ;
la disposition orbito-antennaire avec l’article basal antennaire qui n’est
plus mobile, mais s’est soudé au front et s’engage plus ou moins dans
l’hiatus orbitaire ; le plastron sternal sillonné et creusé d’une dépression
caractéristique en avant du dernier segment abdominal. Les pléopodes
sexuels mâles sont de type similaire. Le pl2 est court, xanthien ; le pli
est toujours large, non effilé à l’extrémité, relativement peu recourbé.
Chez Glyptoxanthus, où il ressemble tout à fait à celui de certains Parthe-
38
Fig. 13-14. — Dairoides margaritatus Stebbing, <$ 32,3 X 42,2 mm, Zululand, Barnard det.
13 a, b, pli, 2 faces (x 11) ; 13 c, id., extrémité (X 24) ; 14 : pl2 (X 11).
Fig. 15-16. — Daira perlata (Herbst), <$ 22,5 X 32 mm, Tahiti, Forest et Guinot det. :
15, pli (X 11) ; 16, pl2 (X 11).
Fig. 17. — Edwardsium crosslandi (Finnegan), <$ 6,5 X 9, 8 mm, Galapagos,
Garth det. Actaea crosslandi : pli, extrémité (X 72).
Fig. 18-19. — Carpoporus papulosus Stimpson, 4,5 X 6 mm, Yukatan Bank,
Saida Exp. 1890 : 18 a, pli (X 52) ; 18 b, id., extrémité (X 130) ; 19, pl2 (X 52).
— 553 —
nopidae, le pli offre une large ouverture terminale avec 0-1-2 Soies api¬
cales (fig. 30 a, b : G. erosus ; fig. 31 : G. cavernosus) ; chez Carpoporus
(fig. 18 a, b, 19 : C. papulosus) et chez Edwardsium (fig. 17 : E. crosslandi),
dont les pli sont très voisins, il y a plusieurs longues soies vers la large
ouverture terminale ; chez Euxanthus (fig. 29 a, b : E. herdmani ;
fig. 28 a, b : E. boletarius) et chez Hypocolpus (cf. Guinot, 1960 ; et fig. 27 :
//. rugosus stenocoelus), l’ouverture terminale est partiellement recou¬
verte par un repli d’une portion de l’apex qui est effilé en une sorte de
lobe. Ces genres ont également en commun leurs pinces égales (contrai¬
rement à Daira) et la forme comme en bouclier de la carapace, à bord
antéro-latéral long et se prolongeant dorSalement sur la région branchiale.
Nous reviendrons ultérieurement sur les caractères de l’abdomen
femelle (chez Glyptoxanthus et Hypocolpus ), sur les différences d’ordre
générique dans la morphologie des mxp3, et sur une particularité des
chélipèdes chez certains Hypocolpus.
A côté du groupe de genres mentionnés, il faut considérer : 1) le genre
américain Lipaesthesius Rathbun, 1898 ; 2) l’espèce Actaea cavipes (Dana)
qui, selon nous, n’appartient pas au genre Actaea sensu stricto (espèce-
type : A. savignyi ) ; cavipes qui a les mxp3 d’ Euxanthus , une ornementa¬
tion anfractueuse rappelant Glyptoxanthus, l’aréolation dorsale d ’Actaeodes
Dana (espèce-type : A. tomentosus), est en fait très proche de * Lipaesthe¬
sius leeanus Rathbun dont elle a les pinces, la région fronto-buccale, le pli ^
long et effilé, le plastron sternal, etc. ; 3) les espèces du genre Actaeodes Dana
auquel nous rattachons A. tomentosus, A. areolatus, A. hirsutissimus, etc.
Ce groupe de formes, bien que d’un faciès différent, est par ses carac¬
tères essentiels assez proche du groupe de genres précédents. A noter
toutefois que les premiers pléopodes mâles diffèrent : ils sont plus grêles,
effilés, et l’ouverture n’est plus terminale.
Enfin, les Actaea constituent un troisième groupe dont les rapports
avec Daira sont, à certains égards, lointains mais par ailleurs possibles.
Lorsque l’on compare D. perlata à Actaea savignyi, les similitudes dans
l’ornementation du test pourraient n’être pas, à proprement parler, un
caractère de convergence. A nos Actaea actuelles s’apparente le genre
f Phlyctenodes A. Milne Edwards (cf. p. 550), de l’Eocène comme les pre¬
mières Daira, et dont il est bien difficile de dire s’il offrait plus de carac¬
tères (antenne, endostome, sternum, pléopodes mâles, etc.) de Daira que
d’ Actaea. On peut toutefois penser que f Phlyctenodes s’est différencié
tôt, à partir d’une, forme ancestrale d’où serait également dérivé Daira,
et qu’il représente la souche d’une partie des Actaea.
En conclusion, il semble qu’à partir d’une lointaine forme se soient
développés et diversifiés plusieurs rameaux évolutifs, plusieurs séries,
peu distinctes à l’origine. 11 y aurait eu un rameau dont les représentants
actuels sont les Parthenopidae : les uns ont conservé des caractères pri¬
mitifs, comme Pseudolamhrus ; d’autres ont évolué suivant des types
différents, par exemple dans le Sens oxystomien comme nous le montre
à partir d ’Aethra la filiation des Osachila et des Iïepatus, etc. On peut
donc parler dans ce dernier cas d’un niveau parthénopien, d’un niveau
parthénoxystomien (les formes intermédiaires telles Osachila stimpsoni
— 554 —
■et les Osachila du Japon) et même d’un niveau oxystomien (avec O. tube -
rosa et les Hepatus). De ce premier rameau principal se serait, entre autres,
■détachée une branche avec f Phrynolambrus et un seul représentant
actuel, le genre Dairoides. D’un deuxième rameau, peut-être dérivé du
précédent mais déjà différencié à l’Eocène, nous connaissons Daira, forme
qui apparaît tout à fait comme un fossile vivant. D’un troisième rameau,
voisin du précédent, collatéral, et également tôt différencié (cf. par exemple
les formes comme f Phlyctenodes ) seraient issus un certain nombre de
Xanthidae : un groupe de genres avec Glyptoxanthus, Euxanthus , Hypocol-
pus, Carpoporus, Edwarsdsium ; un autre encore avec Actaea (. savignyi ) ; etc.
Au sujet des Parthenopidae, il faut encore signaler un point intéres¬
sant. C’est le seul groupement de Brachyoures chez lesquels les pléopodes
sexuels mâles montrent un état « intermédiaire » si généralisé. Le pli,
assez variable dans la forme et l’ornementation, offre cependant à l’inté¬
rieur de la famille des caractéristiques constantes. Par contre, le pl2
ne constitue pas un caractère Stable. Chez certains comme chez Daldorfia
( D . horrida, D. garthï), le pl2 comporte un segment terminal développé
en forme de flagelle, de Sorte qu’il est plus long que le pli. Chez d’autres
fies plus nombreux), le segment terminal du pl2, moins long que dans
les formes précédentes, ne consiste qu’en un court flagelle filiforme (c’est
le cas de Platylambrus carinatus, Heterocrypta macrobrachia, Parthenope
agona, P. macrocheles, etc.). Ailleurs, la portion terminale est encore plus
courte et, dans les cas extrêmes, se réduit à un petit lobe pointu (par
exemple chez Parthenope longimana, Heterocrypta granulata, etc.) ; corré¬
lativement, le segment proximal se raccourcit plus ou moins notable¬
ment (par exemple dans le genre Heterocrypta ). On peut donc voir que
tous les degrés existent dans le développement plus ou moins grand
du pl2. Et ce caractère variable du p!2 semble particulier aux Partheno¬
pidae : en général, lorsqu’il est long, le pl2 est, bien sûr, de dimension
variable mais l’amplitude de variabilité est faible ; plus précisément,
s’il est fréquent de trouver des formes à flagelle terminal très long, enroulé
en boucle, etc., du moins est-il rare de trouver un pl2 mi-long, intermé¬
diaire entre le type long et le type court. L’un des seuls cas que l’on ait
signalé (Monod, 1956, p. 222 ; Guinot, 1961) concerne le genre Globo-
pilumnus Balss : à l’intérieur même du genre, il y a une nette variation
de la longueur du pl2 par rapport à celle du pli et de la longueur relative
des deux portions du pl2. Nous reprendrons cette question dans notre
étude des Menippinae. Mais ce qu’il fallait bien souligner ici c’est le caractère
constant, général chez les Parthenopidae, d’un pl2 de type « intermédiaire ».
Nous dirons maintenant un mot des genres Glyptoxanthus et Euxanthus.
Genre Glyptoxanthus A. Milne Edwards, 1879
(Fig. 21, 30, 31)
Ce genre, créé par A. Milne Edwards (1879, p. 253) pour des Crabes
propres aux mers américaines et africaines, constitue un groupe extrê¬
mement homogène. Il comporte :
Fig. 20. — Actaea calculosa (H. Milne Edwards), $ 15,8 X 21 mm, Canal de Suez, Monod det.
Fig. 21. — Glyptoxanthus corrosus (A. Milne Edwards), type <$ 18,5 X 26,5 mm, îles du Cap Vert, St Vincent.
Fig. 22. — Carpoporus papulosus Stimpson, <$ 4,5 X 6 mm, Yukatan Bank, Saida Exp. (M. W.).
Fie 23. — Eyxanthus bçletarius (Rathbun), cotype 5 X 7t3 mm d’ Actaea boletaria, Amirantes, Sealark Exp. (Cfer. M.).
UT
OT
UT
— 556
' trois espèces est-américaines : Glyptoxanthus labyrinthicus (Stimp-
son, 1860) (cf. Rathbun, 1930, p. 266, pl. 108, fig. 1-3, pro parte ; cf.
Garth, 1946, p. 437 ; 1948, p. 39), de la Baie de Panama à la Colombie.
G. meandricus (Lockington, 1877), qui a été confondu avec la forme
précédente jusqu’à Glassell (cf. 1934, p. 301) et dont serait Synonyme
G. felipensis Rathbun, 1933 (Crâne, 1937, p. 70, pl. 6). Cette espèce est
connue du Golfe de Californie, de Panama et des Galapagos.
G. hancocki Garth, 1939 (p. 15, pl. 4, fig. 1, pl. 5, fig. 1 a, 2 a, 3 a ; 1946,
p. 437, pl. 76, fig. 1, 2), localisé aux Galapagos.
2) Une ou deux espèces ouest-américaines : Glyptoxanthus erosus
(Stimpson, 1859), l’espèce-type du genre (cf. Rathbun, 1930, p. 263,
pl. 107 ; Williams, 1965, p. 185, fig. 167), qui habite de la Caroline du
Nord au Yucatan et les Antilles.
? G. vermiculatus (Lamarck, 1818) (cf. Rathbun, 1930, p. 266, pl. 108,
fig. 4, pl. 109) dont la validité n’est pas certaine (cf. Odhner, 1925,
p. 57 ; Monod, 1956, p. 297).
3) Trois espèces ouest-africaines : G. anglolensis (Brito Capello, 1866)
(cf. Monod, 1956, p. 296, fig. 361 ; Forest et Guinot, 1966, p. 77,
fig. 6 a, b), du Sénégal à l’Angola.
G. cavernosus (A. Milne Edwards, 1878) (cf. Monod, loc. cit., p. 298,
fig. 362), localisé aux îles du Cap Vert.
G. corrosus (A. Milne Edwards, 1869) ( cf. Monod, loc. cit., p. 298),
également des îles du Cap Vert. Cf. fig. 21.
4) Et enfin peut-être une espèce de Mer Rouge qui, si elle n’est pas
identifiable au G. vermiculatus (Lamarck), devrait porter le nom de
G. meandrinus (Klunzinger, 1913) (p. 89, pl. 1, fig. 5 a-5 b, pl. 6, fig. 4) ;
cf. Odhner, 1925, p. 57, pl. 4, fig. 1.
Comme nous l’avons mentionné précédemment, contrairement à
Serène (1961, p. 198), nous n’incluons pas Actaea cavipes (Dana) dans
le genre Glyptoxanthus.
Le premier pléopode mâle des Glyptoxanthus est d’un type très cons¬
tant à l’intérieur du genre : nous figurons ici celui de G. erosus (Stimpson)
(fig. 30 a, b) et de G. cavernosus (A. Milne Edwards) (fig. 31).
Genre Euxanthus Dana, 1851
(Fig. 23-25, 28, 29)
En 1960 nous avons publié une révision des genres Euxanthus Dana,
1851, et Hypocolpus Rathbun, 1897.
Aux quatre espèces à' Euxanthus figurant dans la clef (Guinot, 1960,
p. 167), nous adjoignons une cinquième décrite dans le genre Actaea.
Il s’agit de V Aacteaa boletaria Rathbun, 1911 (p. 221, pl. 18, fig. 3, 4 ;
Ward, 1942, p. 88), qui, selon Odhner (1925, p. 55, pl. 3, fig. 19), n’était
— 557
peut-être pas voisine d’A. savignyi comme on aurait pu le croire au pre¬
mier abord. Nous avons examiné deux cotypes de boletaria récoltés aux
îles Amirantes par la « Sealark Expédition » (Cbr. M.). Tous les carac¬
tères de boletaria sont d’un Euxanthus typique. L’ornementation rappelle
celle de Daira : le test offre une surface composite munie de nombreux
« pores » correspondant aux espaces existant entre les parties non coales-
centes des ornements en forme de pavé lui garnissent la face dorsale.
Nous figurons ici la carapace (fig. 23), la face ventrale antérieure (fig. 24),
le plastron sternal (fig. 25) et le pli £ (fig. 28 a, b) qui est du type ren¬
contré chez les Euxanthus (et les genres affines Hypocolpus, Glyptoxan-
thus, Carpoporus). Pour comparaison nous figurons le pli $ A' Euxanthus
herdmani Laurie (fig. 29 a, b). E. boletarius (Rathbun) n’est connu
que de l’Océan Indien occidental.
Fig. 24-25. — Euxanthus boletarius (Rathbun), cotype <$ 5 X 7,3 mm d'Actaea boletaria ,
Amitantes, Sealark Exp. : 24, région antéro-ventrale (X 15) ; 25, plaàtron sternal (X 12).
Fig. 26. — Dairoides margaritatus Stebbing,
<$ 32,3 X 42,2 mm, Zululand, Barnard det. : région antéro-ventrale (X 3).
Fig. 27. — Uypocolpus rugosus stenocoelus Guinot,
syntype ^ 23 X 15 mm, île Maurice : pli, extrémité (x 20).
Fig. 28. — Euxanthus boletarius (Rathbun), cotype <$ 5 X 7,3 mm d ’Actaea boletaria,
Amirantes, Sealark Exp. : a, pli (X 65) ; b, id., extrémité ( X 162).
Fig. 29. — Euxanthus herdmani Laurie, £ 14,4 X 19 mm, Philippines, Puerto Galera,
Serène coll. et det. : a, pli (X 18) ; b, id., extrémité (X 45).
Fig. 30. — Glyptoxanthus erosus (Stimpson),
cJ 18 X 25,5 mm, Floride, Agassiz coll. : a, pli (X 18) ; b, id., extrémité (X 90).
Fig. 31. — Glyptoxanthus cavernosus (A. Milne Edwards),
c£ 36 X 49 mm, îles du Cap Vert, « Svlvana » : pli (x 45).
— 559 —
Remarques sur le genre Actaea de Haan, 1833, sensu Odhner, 1925.
Dans sa remarquable monographie des Xanthidae, Odhner (1925,
pp. 35-79) insiste Sur la difficulté de définir à l’intérieur du grand genre
Actaea de Haan les groupes naturels d’espèces qui le constituent, et
finalement rejette toutes les tentatives des anciens auteurs de créer des
genres ou des sous-genreS pour certains groupes d’espèces. Actuellement,
parmi ces derniers, Seuls Banareia A. Milne Edwards, 1869, et Glyptoxan-
thus A. Milne Edwards, 1879, sont utilisés par les carcinologistes, et du
reste le plus souvent au niveau de sous-genre. Récemment, Serf, ne (1961)
a très heureusement séparé Banareia d 'Actaea en lui conférant le rang
de genre et a proposé une clef de discrimination des Actaea indo-paci¬
fiques qu’il divise en quatre grands groupes (Xanthiformes, Acanthi-
formes, Gemmiformes, Hirsutiformes).
Comme l’écrivait A. Milne Edwards (1869, p. 167) à propos de Bana¬
reia, on ne peut faire entrer ce genre dans Actaea sans en forcer les limites
zoologiques. Cette remarque est également valable pour Glyptoxanthus
(cf. p. 554). D’ailleurs, ces deux groupes très naturels ne diffèrent pas
des Actaea que par leur seul habitus, des caractères morphologiques
importants les en distinguant fort nettement. Nous indiquerons seule¬
ment que le genre Banareia (auquel nous rattachons Actaea palmeri
Rathbun) fait partie du même groupe de genres que Zalasius Rathbun
(= Trichia de Haan) et que Cala actaea Ward.
Nous limitons donc le genre Actaea de Haan et n’y rattachons plus
que les formes étroitement apparentées à l’espèee-type, A. savignyi
(H. Milne Edwards, 1834).
Genre Actaea de Haan, 1833, emend.
(Fig. 32, 33)
Actaea de Haan, 1833, pp. 4, 18.
Euxanthodes Paulson, 1875, p. 33.
Actaea (pars) Odhner, 1925, p. 35.
Les principales espèces que nous considérons pour l’instant comme appar¬
tenant à Actaea emend. sont les Suivantes : .4. savignyi. (H. Milne Edwards),
.4. calculosa (H. Milne Edwards), A. pulchella A. Milne Edwards, A. michael-
seni Odhner, A. polyacantha (Heller), A. squamulosa Odhner, ,4. peroni
(H. Milne Edwards), A. glandifera Rathbun, A. fragifera (White), A. flos-
culata Alcock, A. histrix Miers, A. petalifera Odhner, .4. spinosissima
Borradaile, A. perspinosa Borradaile, .4. hieroglyphica Odhner. Cette
première liste devra être complétée par la suite.
Au voisinage de ces espèces, notamment d’AL peroni et A. glandifera,
se situent plusieurs espèces actuellement rangées dans le genre Zosimus 1
1. Le genre Zosimus Leach emend. ne renfermerait plus qu’un seul de ses anciens représen¬
tants, Z. aeneus (Linné), l’espèce-type, mais recevrait par contre Platypodia actaeoides (A. Milne
Edwards), probablement PL maculata (de Man), peut-être aussi Actaea hawaiiensis Rath¬
bun. En fait, il apparaît comme très proche du genre Platypodia Bell.
Fig. 32. — Actaea flosculata Alcock, <$ 5,6 X 7,4 mm, Maldives, Gardiner coll. (Cbr. M.) :
a, pli (X 42); b, id., extrémité (X 90).
Fig. 33. — Actaea peroni (H. Milne Edwards), çj 13,5 X 19,5 mm,
« Port Philip Heads or Port Western Victoria » (B. M.) : a, pli (X 27) ; b, id., extrémité (X 45).
Fig. 34. — Actaea ? demani (Odhner), <$ 7,3 X 10,8 mm, Détroit de Madoera, Buitendijk det.
Zosimus demani (L. M.) : pli, extrémité (X 60).
Fig. 35. — Platy actaea dovii (Stimpson), S 14 X 20 mm, Golfe de Californie,
île San José, Diguet coll. : a, pli (X 30) ; b, id., extrémité (X 90).
Fig. 36. — Platyactaea setigera (H. Milne Edwards),
c? 13 X 19 mm, St. Thomas (K. M.) : pli, extrémité (X 90).
— 561 —
Leach et qui, selon nous, doivent en être séparées : Z. gemmula Dana,
Z. ceylonica Laurie, Z. demcini Odhner, Z. pilosus A. Milnc Edwards
(et sans doute aussi *Z. kukenthali de Man). Il est vraisemblable qu’il
faudra incorporer ces espèces dans Actaea.
Chez tous les représentants du genre Actaea emend. (y compris les
« Zosimus » cités plus haut) sa retrouvent des caractéristiques communes :
ornementation développée, article basal antennaire, mxp3, plastron
sternal, etc. Le pli q (fig. 32 a, b : Actaea flosculata ; fîg. 33 a, b : A. peroni ;
fig. 34 : A. ? demani) est d’un type sensiblement homomorphe : la partie
distale de l’appendice est toujours en forme de lobe incurvé, plus ou
moins large mais dans tous les cas rabattu comme en chapeau au-dessus
de la région subdistale qui s’orne de longs poils plumeux.
Nous étudierons ultérieurement la question du petit groupe naturel
constitué par Actaea rufopunctata (H. Milne Edwards) et les formes
affines (A. noclosa Stimpson, A. refusa Nobili, etc.), ainsi que celle d’un
autre groupe composé d’A. depressa (White), A. scabra Odhner et A. abro-
Ihensis Montgomery. Il en sera de même pour les « Actaea » à faciès d ’Ater-
gatopsis comme A. alcocki Laurie (dont est très proche, voire synonyme,
Xantho bowenensis Rathbun), et A. obesa A. Milne Edwards.
Nous rapprochons du genre Pseudoliomera Odhner, dont l’espèce-type
est Ps. granosimana (A. Milne Edwards), non seulement Actaea helleri 1
A. Milne Edwards mais encore quatre petites formes coralliophiles :
Actaea lata Borradaile, A. variolosa Borradaile, A. ruppellioides Odhner,
A. remota Rathbun, qui entrent donc soit dans Pseudoliomera, soit dans
un genre nouveau voisin de celui-ci.
Genre Actaeodes Dana, 1851
Nous rétablissons la petite division générique distinguée par Dana
(1851, p. 126 ; 1852 b, p. 193) en nous basant sur les caractères morpho¬
logiques de son espèce-type, A. tomentosus (H. Milne Edwards, 1834).
Préliminairement, nous y rattachons encore Actaea areolata Dana, A. hir-
sutissima (Rüppell), et peut-être également A. consobrina A. Milne
Edwards.
Voir aussi p. 553, notamment les remarques sur « Actaea caoipes >>
(Dana) et sur le genre Lipaesthesius Rathbun.
Genre Platyactaea gen. nov.
(Fig. 35, 36)
lphimedia Duchassaing, Mss. in A. Milne Edwards, 1865 b, p. 271
(espèce-type : /. sulcata Duchassaing, Mss. = Xantho setieer H. Milne
Edwards, 1834).
1. Et également Platypodia violacea (A. Milne Edwards). Quant à * PI. digitalis Rathbun,
c’est un Pilumninae du genre Actumnus.
— 562 —
Nous séparons du genre Actaea de Haan deux espèces américaines,
pour lesquelles nous établissons le genre Platyactaea gen. nov., à Savoir :
1) Actaea setigera (H. Milne Edwards, 1834), de la côte atlantique
américaine (cf. Rathbun, 1930, p. 251, pl. 103).
2) Actaea dovii Stimpson, 1871, de la Basse Californie à l’Equateur
et des Galapagos (cf. Rathbun, 1930, p. 254, pl. 104, fig. 1-2 ; Crâne,
1947, p. 74 ; Garth, 1946, p. 431, pl. 79, fig. 2-6 ; 1948, p. 38), que nous
choisissons comme espèce-type.
Diagnose et affinités. — Faciès d’ Actaea. Carapace peu convexe,
avec les régions de la face dorsale délimitées sauf dans la région posté¬
rieure qui est réduite. Bord antéro-latéral non cristiforme, divisé en
quatre lobes non dentiformes par des incisions presque obsolètes. Ché-
lipèdes égaux, avec la main non élargie, sans crêtes au bord supérieur ;
doigts modérément épais, pointus à l’extrémité, normalement denticulés
sur leur bord ; pas de crêtes sur le bord supérieur du dactyle. Pattes
ambulatoires sans carènes. Sternum moins étroit que chez Platypodiella,
s’élargissant un peu au niveau des p2. Abdomen mâle un peu plus long
et plus étroit que chez Platypodiella. Pli £ (fig. 35 a, b : dovii ; fig. 36 :
setigera) avec l’extrémité formant un long lobe pointu et incliné, et avec
un petit nombre de soies courtes subapicales.
Affinités : voir sous Platypodiella.
Répartition géographique. — Atlantique occidental, de la Floride
à la côte septentrionale de l’Amérique du Sud, et Bermudes (setigera)..
Pacifique, de la Basse Californie à l’Équateur et Galapagos (dovii).
Genre Platypodiella gen. nov.
Nous séparons du genre Platypodia Bell, 1835, tous ses représentants
atlantiques et est-pacifiques connus. Le genre Platypodiella gen. nov.
se voit donc attribuer deux espèces atlantiques et deux espèces de la côte
pacifique américaine, à savoir :
1) Platypodia spectabilis (Herbst, 1794), de la côte est-américaine
(cf. Rathbun, 1930, p. 247, fig. 39, pl. 102, fig. 4; Forf.st et Guinot,
1966, fig. 7), que nous choisissons comme espèce-type.
2) Pl. picta (A. Milne Edwards, 1869), de l’Atlantique oriental (cf»
Monod, 1956, p. 299, fig. 363-367 ; Forf.st et Guinot, 1966, p. 79).
3) Pl. rotundata (Stimpson, 1860), de la côte pacifique (cf. Rathbun,.
1930, p. 248, pl. 102, fig. 1-3 ; Garth, 1946, p. 430).
4) * Pl. gemmata Rathbun, 1902 (cf. Rathbun, 1930, p. 249, fig. 40 -t
Garth, 1946, p. 248, p). 79, fig. 1), forme difficilement séparable de la
précédente.
— 563 —
Diagnose et affinités. — Carapace ovoïde, assez large, convexe
surtout en avant où elle s’infléchit beaucoup vers le front. Face dorsale
avec les régions bien délimitées et subdivisées en lobes d’où une appa¬
rence comme bosselée. Bord antéro-latéral très long, se prolongeant en
arrière sur la face dorsale, dans la région branchiale postérieure, par
un petit bourrelet ; en avant formant une crête tranchante, faiblement
relevée et présentant quatre incisions linéaires qui délimitent quatre
lobes. Front plus ( picta , spectabilis) ou moins ( rotundata , gemmata ) formé
de deux grands lobes médians séparés par une échancrure et deux petits
lobes latéraux. Orbites très petites, arrondies, presque closes. Pédoncules
oculaires très courts, rétrécis au niveau de la cornée. Septum inter-anten-
nulaire large. Article basal antennaire court et large se joignant large¬
ment au front ; dans l’espace restreint entre le front et le lobe orbitaire
inférieur s’insèrent les deux articles terminaux du pédoncule antennaire
auxquels fait Suite un fouet grêle très court. Epistome petit. Bourrelet
endostomien antérieur saillant mais peu large avec deux profondes et
étroites encoches latérales. Mxp3 assez courts. Chélipèdes égaux ou subé¬
gaux, de même forme, avec une main haute, limitée sur le bord supérieur
par une crête qui se continue sur le doigt mobile. Doigts pointus et se
croisant à l’extrémité ; doigt fixe avec un bord tranchant, armé d’une
forte dent molaire, plus ou moins denticulée. Pattes ambulatoires plutôt
courtes, peu épaisses et avec une carène sur leur bord supérieur. Plastron
sternal assez étroit, ne s’élargissant pas en avant. Abdomen assez long,
avec des bords presque parallèles à l’axe du corps, tous les articles ayant
presque la même longueur ; segments 4-5 soudés. Pli £ incurvé vers
son extrémité, qui se termine par un lobe pointu et portant sur un bord
une rangée de poils plumeux relativement courts.
Platypodiella est très proche du genre Platyactaea, et ces deux genres
paraissent presque plus proches à certains égards des genres indo-paci¬
fiques Atergatis de Haan et Atergatopsis A. Milne Edwards que de Pla-
typodia Bell d’une part et d ’Actaea emend. d’autre part.
Espèce-type. — Cancer spectabilis Herbst, 1794.
Répartition géographique. — Côte occidentale d’Afrique, des Cana¬
ries et des îles du Cap Vert au Congo et à Annobon (P. picta). Côte ouest-
américaine, de la Floride au Brésil, Bermudes, Fernando Noronha ( P . spec¬
tabilis). Côte pacifique : du Golfe de Californie et aux Galapagos (P. rotun¬
data) ; Galapagos et île Taboga (P. gemmata).
Laboratoire de Zoologie ( Arthropodes)
du Muséum d' Histoire naturelle
61, rue de Buffon, Paris-be.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 3, 1967, pp. 564-572.
THE RESULTS OF THE RE-EXAMINATION
OF THE TYPE SPECIMENS
OF SOME PONTONIID SHRIMPS
IN THE COLLECTION
O F THE MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE, PARIS 1
A. J. BRUCE 2
A visit to the Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris, in October
1966 enabled me to examine the type specimens of three species of pon-
toniid prawns of uncertain systematic position. The results of this
re-examination are given in this paper, together with more detailed
descriptions of the material concerned.
I wish to express my sincere thanks to J. Forest, of the Muséum
National d’Histoire Naturelle, for permission to examine these speci¬
mens and for his assistance during the course of my visit.
Anchistus armatus (H. Milne-Edwards, 1837).
Pontonia armala H. Milne-Edwards, 1837 : 359.
Anchistus (?) armatus Borradaile 1898 : 387.
Pontonia armata Holthuis, 1952 : 21.
The brief original description given by Milne-Edwards has not allo-
wed the Systematic position of this Species to be determined with cer-
tainty. Borradaile (1898) provisionally transferred the species to
the genus Anchistus Borradaile, 1898 and this was also accepted by
Holthuis (1952). The species has not been re-discovered since the
original material was collected by Quoy and Gaimard in 1817-1820.
The original material, consisting of a male and an ovigerous female,
has been preserved in the collections of the Muséum and both specimens
are in a very good State of préservation although many of the pereiopods
are missing. Re-examination of these two specimens confirms that
they should be referred to the genus Anchistus Borradaile. The follo-
wing notes will amplify the description given by Milne-Edwards.
1. Contribution n° 31 from the Fisheries Research Station, Hong Kong.
2. Fisheries Research Station, Hong Kong. Présent address : Prawn Research Project,.
C.S.I.R.O., P. O. Box 3, Scarborough, Queensland, Australia.
— 565 —
Description : The body is robust and distinctly swollen in the female.
The carapace and abdominal segments are smooth. The rostrum is
depressed and blunt, lacking a distinct midrib, and reaching anteriorly
to the distal border of the proximal antennular peduncular segment in
the female and to the middle of the intermediate segment in the male.
I n the female the tip of the rostrum is bluntly rounded but in the male
the tip is feebly notched with a minute distal ventral tooth. A few short
sctae arise from the anterior notch. The inferior orbital angle is slightly
produced. The antennal spine is well developed, acute, and arises from
the anterior margin of the carapace. No post-orbital ridge is présent.
Supra-orbital and hepatic spines are absent. The antero-lateral angle
of the carapace is bluntly obtuse.
The third abdominal segment is not produced posteriorly in the dorsal
midline. The pleura of the fourth and fifth segments are rounded.
The latéral and ventral posterior angles of the sixth segment are also
bluntly rounded. The telson length is about three and a half times its
basal width. Two pairs of small, short, submarginal dorsal spines are
présent, the anterior pair situated at three quarters of the telson length
from the anterior margin and the posterior part half way between the
anterior pair and the posterior margin of the telson. The terminal
spines are also small and short, the intermediate spines being about
twice the length of the latéral spines, which are Subequal to the dorsal
telson spines. The submedian species are slender and shorter than the
intermediate Spines.
The cornea is hemispherical and the peduncle is subcylindrical and
Stout. The peduncle is expanded proximally and exceeds the diameter
of the cornea. It is also slightly dorso-ventrally compressed. No
ocellus is visible.
The proximal segment of the antennular peduncle is broad. In the
female, the stylocerite is broad and blunt. The disto-lateral margin is
slightly produced and bluntly angled laterally without any distinct
tooth. In the male, the stylocerite is more acute and the disto-lateral
margin bears a small tooth. The intermediate segment bears a small
latéral lamina and its length is subequal to the distal segment. Inter¬
mediate and distal segments together are equal to about three fifths
of the length of the proximal segment.
The basicerite is unarmed laterally. The scaphocerite is broad with
a small disto-lateral tooth which is far exceeded by the rounded anterior
margin of the lainella. The scaphocerite is distinetly longer than the
antennular peduncle. The carpocerite is robust and reaches to the level
of the anterior margin of the intermediate segment of the antennular
peduncle. The antennular flagella are well developed exceed the length
of the body.
The mouthparts hâve not been disSected but the following features
were observed. The mandible is without a palp. Exopods are présent
on ail maxillipeds. The third maxilliped exceeds the length of the car¬
pocerite by half the length the of terminal segment, which is about five
times longer than wide and two thirds of the length of the penultimate
566
segment. The terminal and penultimate segments exceed the length
of the ante-penultimate segment by half the length of the terminal seg¬
ment. The antepenultimate segment is narrow, about five times longer
than wide, and expanded proximally. The third maxilliped bears a
well developed rounded epipod and a small arthrobranch.
The sternite of the fourth thoracic segment is broad witli a feeble
transverse ridge bearing a small notch in the midline.
The first pair of pereiopods is Still attached in both Specimens. They
exceed the length of the antennular peduncle by the length of the chela
and half the length of carpus. The fingers of the chela are stout, distally
rounded, subspatulate with finely denticulate cutting edges. The palm
of the chela is subcylindrical and subequal to the length of the fingers.
The chela is about thirds of the length of the carpus, which is very slightly
shorter than the merus. Both segments are unarmed and there is no
médian lobe on the coxa.
Of the second pereiopods only that on the right side of the female
is still preserved. It is very short and feebly developed and probably
in the proceSs of being regenerated. The dactyl is compressed, with
a strongly hooked tip which distinctly exceeds the length of the fixed
finger. Its cutting edge bears only two feebly developed teeth proxi¬
mally. The fixed finger also has a distinctly hooked tip and its cutting
edge bears five small acute teeth on its proximal half, the three distal
teeth being rather larger than the two proximal teeth. The palm is
subcylindrical.
Of the ambulatory pereiopods only the third and fourth are présent
on the left side of the female and third to fifth on the left side of the male,
together with one detached pereiopod. These appendages are short and
stout. The dactyls are short and stout, about one eight of the lenght
of the propod. The tip of the dactyl is slender and acute and a well
developed subequal accessory spine is présent on the posterior margin
close to the tip. In the male this spine is acute, robust and curved,
but in the female it is subrectangular and bilaterally compressed. The
propod is about seven times longer than wide. Numerous fine setae
are présent distally and a single short disto-ventral spine is présent on
the third pereiopod.
The appendix masculina on the second male pleopod is rather short
and stout, not reaching to the distal end of the appendix interna. It is
armed along the distal third of its medio-distal margin, with several
short Spines which increase in length distally. Appendices internae are
presnt in the second to fifth pleopods in both sexes.
The basal segment of the uropods bears an acute, elongated tooth
dorsally. The rami are broad and bluntly rounded distally, and dis¬
tinctly exceed the tip of the telson. The latéral border of the exopod
is feebly convex with a small blunt tooth and a minute mobile spinule
distally. The ova are numerous and small.
Measurements. — Post-orbital carapace length ; female, 12.5 mms. ;
male, 8.5 mm.
— 567 —
Type Locality. — Nouvelle Irlande.
Host. — Unknown.
Remarks. — Anchistus armatus (H. Milne-Edwards) may be readily
distinguished from other species so far referred to this genus, with the
exception of A. misakiensis Yokoya, by the presence of the following
features : truncated rostrum lacking dorsal teeth ; antennal spine, narrow
antepenultimate segment of the third maxilliped : accessory spines on
dactyls of ambulatory pereiopods. A. armatus is closely related to
A. misakiensis and the most striking différence between the tuo species is
the very much greater size of the former species. Most of the morpho-
logical différences are small but the following points may be noted.
1) The terminal segment of the third maxilliped is two thirds of the
length of the penultimate segment in A. armatus. These segments are
subequal in length in A. misakiensis. The two distal segments distinc-
tly exceed the length of the antepenultimate segment in A. armatus
but not in A. misakiensis.
2) The fingers of the chela of the first pereiopod in A. armatus are
broad and subspatulate with finely denticulated cutting edges. The
presence of these features hâve not been reported in A. misakiensis.
3) The anterior pair of dorsal Spines are situated at three-quarters
of the telson length and the posterior pair half way between the anterior
pair and the posterior margin in A. armatus. In A. misakiensis the ante¬
rior pair of dorsal spines appears to lie more anteriorly and the posterior
pair doser to the anterior pair than to the posterior margin.
4) In A. armatus the intermediate pair of posterior telson spines is only
about twice the length of the latéral pair. In A. misakiensis the inter¬
mediate spines are about 6-7 times the length of the latéral spines.
5) The dactyls of the ambulatory pereiopods are very short and Stout
in A. armatus and the robust accessory spine arises from the distal part
of the posterior margin. In A. misakiesnis these dactyls are much
more slender, with a slender accessory Spine arising from the proximal
part of the posterior margin.
The species at présent known to belong to the genus Anchistus may
be conveniently separated by the following key.
A Key to the Species of the Genus Anchistus Borradaile.
1. Dactyls of the ambulatory pereiopods simple . 2
Dactyls of the ambulatory pereiopods biunguiculate . 4
2. Antennal spine absent ; antepenultimate segment of third maxilliped much
broader than penultimate ; palm of chela of first pereiopod deeply can-
nulate ; rostrum toothless . A. custos (Forsskal)
39
— 568 —
Antennal spine présent ; antepenultimate segment of third maxilliped of
subequal width to penultimate ; palm of chela of first pereiopod not
cannulate . 3
3. Rostrum with three dorsal and one ventral tooth . A. gravieri Kemp
Rostrum toothless . A. pectinis Kemp
4. Rostrum bearing small tooth dorsally . 5
Rostrum toothless . G
5. Rostrum distally truncated ; antennal spine absent.. A. demani Kemp
Rostrum distally acute ; antennal spine présent... A. miersi De Man.
6. Fingers of chela of first pereiopod broad, subspatulato with denticulate
cutting edges ; dactyls of ambulatory pereiopods short and stout, with
robust accessory spines on the distal half of the posterior border ; a large
species . A. armatus (H. Milne-Edwards)
Fingers of chela of first pereiopod not subspatulate with denticulate cutting
edges ; dactyls of ambulatory pereiopods slender with a slender accessory
spine on the proximal half of the posterior border ; a small species ....
A. misakiensis Yokoya.
Philarius brevinaris (Nobili 1906).
Periclimenes borradalei Nobili, 1904 : 159.
Periclimenes brevinaris Nobili, 1906 : 42, pl. 3, figs 7, 7a.
Periclimenes (Cristiger) brevinaris, Borradaile, 1917 : 364.
Periclimenes ( Ancylocaris ) brevinaris, Kemp 1922 : 195.
Periclimenes brevinaris Holthuis, 1952 : 20.
The single specimen, the holotype of this species, is unfortunately
in very bad condition and eonsists of little more than a chitinous Shell.
The carapace and antennae are detached from the body. The fifth
abdominal segment is destroyed and the sixth, with the telson but lae-
king the uropods, is also detached from the abdomen. However, exami¬
nation of the remains of this specimen enables Nobili’s description to
be amplifîed and as the Species lias not bcen recaptured since its original
discovery by Bonnier and Perez in 1901, the details are here recorded.
Description. — The carapace and abdomen are smooth. The rostrum
is as figured by Nobili and its tip falls distinctly short of the anterior
margin of the proximal segment of the antennular peduncle. The lamina
is deep with a distinct midrih. The dorsal margin bears five large teeth,
the most posterior lying well behind the orbital margin. Both dorsal
and ventral margins are distinctly convex and none of the dorsal teeth
lie on the distal third of the lamina. The inferior orbital angle is dis¬
tinctly produced, blunt, with a convex upper margin. The antennal
spine is well developed, acute and robust and arises slightly behind
the anterior margin of the carapace at a level well below the inferior
orbital angle. There is no supra-orbital spine or post-orbital ridge.
The hepatic Spine is absent. The antero-lateral angle of the carapace
is broadly rounded.
— 569
The third abdominal segment is not produced posteriorly in the dorsal
midline. The pleuron of the fourth segment is rounded. The posterior
latéral and ventral angles of the sixth segment are acute. The telson
is long and narrow with two pairs of dorsal spines. The anterior pair
are slightly posterior to the half length of the telson and the posterior
pair is a little doser to the anterior pair than to the tip. The latéral
pairs of terminal spines is similar to the dorsal spines and the intermediate
pair are long and slender, subequal to the anterior width of the telson.
The submedian spines are shorter and more slender.
The cornea is hemispherical and its diameter is about half the length
of the peduncle.
The proximal segment of the antennular peduncle has the antéro¬
latéral margin feebly produced, bearing two small disto-lateral teeth
on the right and one on the left. The stylocerite is long, slender and
acute and exceeds half the length of the basal Segment. The intermediate
Segment is about one and a half times the length of the intermediate
segment. The upper antennular flagella are fused for the six proximal
segments and the shorter ramus has three free segments.
The basicerite is unarmed laterally. The carpocerite reaches to the
middle of the intermediate antennular peduncular segment. The sca-
phocerite has a very slightly convex latéral margin and an acute distal
Spine. The broad lamella, which far exceeds the latéral Spine, has a
distinctly convex anterior margin which is bluntly angulated with the
médial margin.
MoSt of the mouthparts are missing but one mandible, which is without
a palp, is présent. The third maxilliped bears a well developed exopod
and it consists of short stout segments which are not expanded.
Both of the first pair of pereiopods are still atlached to the thoracic
sternites. They are long and slender. The Angers of the chela are
slender and pointed and about three fîfths of the length of the palm,
which is subcylindrical, tapering slightly distally. The carpus is about 1.3
times the length of the chela and slightly longer than the merus. The
ischium is Subequal to the length of the palm.
Both second pereiopods are présent, that on the right being still atta-
ched to the thoracic sternites. The second periopods are subequal,
similar and glabrous. When extended anteriorly the first and second
pereiopods reach to the Same level. The dactyl of the second pereiopod
is compressed with a small hooked tip. The cutting edge is straight and
entire except for a feeble blunt tooth proximally. The fixed fînger is
similar to the dactyl but less strongly compressed and without any trace
of a tooth on a cutting edge. The fingers are slightly longer than half
the length of the palm and subequal to the length of the carpus, which
is twice as wide distally as proximally and unarmed. The merus is also
unarmed and subequal to the length of the palm and of the ischium.
Ail ambulatory pereiopods are detached but three are preserved.
The dactyls are robust and simple with slender, slightly curved tips.
The base of the dactyl is of similar width to the distal end of the propod.
The propods are slightly bowed, about nine times longer than wide,
— 570
and a little more than threi times the length of the dactyls. The propods
are devoid of spines and setae. The carpus is about half the length of
the propod, which is also subequal to the length of the unarmed merus.
The fourth thoracic sternite is unarmed.
The anterior pleopods are still présent. A short appendix maSculina,
not exceeding the length of the appendix interna, is présent on the second
pair of pleopods. The basal segments of the uropods are still attaehed
to the abdomen but the rami are missing. The dorsal surface of the
basal segment bears two rounded lobes.
Measurements. — Not recorded.
Type Locality. — Persian Gulf, ofî the coast of the Trucial Oman,
Mission Bonnier et Perez, Station XLVII, 25°10'N 55°10'E to 24°55'N
54°40'E.
Ecological Data. — Caught by trawl, at 10-15 fms, over a bank of
pearl oysters.
Remarks. — The re-examination of the only known specimen of Nobi-
ris Periclimenes brevinaris confirms the opinion of Kemp (1922) that
the spine described as antennal is in fact the inferior orbtital angle and
the hepatic is actually the antennal spine. The hepatic spine is therefore
definitely absent and as a resuit this species cannot be retained in the
genus Periclimenes Costa 1844.
The features described above show that the specimen has the closest
resemblance to the genus Philarius Holthius 1952, which at présent
contains only two species, P. gerlachei (Nobili) and P. imperialis (Kubo).
Both of these are shallow water, coral-inhabiting species of robust squat
appearance, depressed body form, with large chelae on the second pereio-
pods and short stout ambulatory pereiopods with short strongly hooked
dactyls. P. brevinaris, in contrast, appears to hâve been a lightly built
species, probably free-living, with feebly developed second pereiopods and
longer, more slender ambulatory pereiopods, showing no spécial adaptions.
The body does not appear to hâve been depressed. Both P. gerlachei and
P. imperialis hâve a well developed médian spine on the fourth thora¬
cic stermite. In the Pontoniinae so far examined by the author, the
presence or absence of this process appears to be a valid generic character.
Such a process is absent in P. brevinaris. Although placed provisionally
in the genus Philarius, it seems probable that the examination of fresh
material belonging to this species may well indicate that the érection
of a separate genus for its inclusion is necessary.
Anchistiodes compressas Paulson 1875.
Anchistiodes compressas Paulson, 1875 : 115.
Amphipalaemon seurati Nobili, 1906 : 259 ; 1907 : 364.
Anchistiodes compressas Kemp, 1 925 : 339.
Anchistiodes compressas Holthuis, 1952 : 18.
— 571 —
In her report on the species of Anchistiodes , Gordon (1935) States
that she was able to examine the types of ail species referred to this
genus with the exception of A. seurati (Nohili) which could not then
be found in the Paris Muséum. The systematic position of this species
was therefore left in some doubt, alfhough its very close resemblance
to A. compressus Paulson was noted. The single specimen of this species,
on which Nobili’s description was based, lias since been re-located in
the collections of the Muséum. It is unfortunately in very poor con¬
dition and many of the appendages are missing.
Description. — The carapace is detached from the body, of which little
remains, and is badly torn but in its general appearance is close to that
fïgured by Nobili (1907). The post-orbital tubercles are distinct and
the rostral lamella is deep with eleven dorsal and eight ventral teeth.
The most posterior dorsal tooth arises from a position well in front of
the orbital margin. The inferior orbital angle is slightly produced and
bluntly rounded. The antennal spine is robust and arises from the ante-
rior margin of the carapace at a slightly lower level than the inferior
orbital angle. The hepatic spine is absent.
The pleura of the abdominal segments are rounded and the telson is
missing.
The left eye only is still présent. The cornea is hemi-spherical and
its diameter is subequal to the length of the peduncle.
Only the left antenna in remains. The basicerite is unamed. The
carpocerite is short and stout, being only slightly longer than wide.
The scaphocerite is broad with a slightly convex latéral border ending
in a strong spine, which is far exceeded by the lamella. The anterior
margin of the lamella is feebly convex and the anterior and médial mar-
gins are bluntly angulated.
Some of the mouthparts are still présent but are in very poor condition
and were not detached for examination. Ail pereiopods are missing.
The Sternite of the fourth thoracic segment lacks a médian Spine. The
uropods are présent and the exopod has a feebly convex latéral border
ending in a large acute tooth with a small spinule medially.
Locality. — • Nobili’s specimen was collected by G. Setjrat in 190T
from Tearia in the Tuamotu Islands.
Remarks. — Nobili did not describe the scaphocerite of A. seurati
but Gordon has noted that his figure represents it as being broad with a
rounded apex. The présent examination shows that this illustration
is not correct and confirms that the shape of the scaphocerite is the same
as that of A. compressus. The only other différence reported between
the two species is that in A. seurati the fingers of the first pair of pereio¬
pods are slightly longer than the palm in contrast to the condition in
A. compressus where they are slightly shorter. This small différence
alone is not sufïicient to justify the séparation of the two species and no
additional différences could be detected in the remains of A. seurati.
Amphipalaemon seurati Nobili is therefore considered to be a synonym
of Anchistiodes compressas Paulson.
— 572 —
LITERATURE CITED
Borradaile, L. A., 1988. — A Révision of the Pontoniidae. Ann. Mag. Nat.
Hist., ser. 7, 2, pp. 376-391.
— 1917. On the Pontoniinae. The Percy Sladen Trust Expédition to the
Indian Océan in 1905, under the leadership of Mr J. Stanley Gardiner.
Trans. Linn. Soc. Lond. Zool., set. 2, 17, pp. 323-396. pl. 52-51.
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J. Linn. Soc. Lond. Zool., 39, pp. 307-351, fie;. 1-27.
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— 1925. — On various Caridea. Notes on Crustacea Decapoda in the Indian
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Milne-Edward, H., 1837. — Histoire naturelle des Crustacés, comprenant
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podes nouveaux recueillis par M. le Dr. G. Seurat aux îles Touamotou.
Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 12, pp. 256-270.
— 1905. — Décapodes nouveaux des côtes d’Arabie et du Golfe Persique.
(Diagnoses préliminaires). Ibid., 11, pp. 158-164, fig. 1.
— 1906. — Crustacés Décapodes et Stomatopodes. Mission J. Bonnier
et Ch. Perez (Golfe Persique, 1901). Bull. sci. France Bêla., 40, pp. 13-159,
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— 1907. — Ricerche sui Crostacei délia Polinesia. Decapodi, Stomatopodi,
Anisopodi e Isopodi. Mem. Accad. Sci. Torino, ser. 2, 57, pp. 351-429,
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Yokoya, Y., 1936. — Some rare and new species of Decapod Crustaceans found
in the vicinity of the Misaki Marine Biological Station. Japan. J. Zool.,
7, pp. 129-146, fig. 1-10.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2* Série — Tome 39 — N° 3, 1967, pp. 573-582.
UN A NUE VA ESPECIE
DE ISOPODA SEROLIDAE
PARA LAS COSTAS DE LA PROVINCIA
DE BUENOS AIRES (ARGENTIN A)
Por Ricardo BAST1DA y Maria Rosa TORTI
Introducciôn.
Las costas de la Provincia de Buenos Aires constituyen, sin duda
alguna, uno de los sectores de mayor interés del Atlântico Sur. Sin embargo,
su conocimiento faunistico es aün escaso ya que por un lado las investi-
gaciones locales son relativamente recientes, y por el otro, casi todas las
expediciones extranjeras que se vienen realizando desde el siglo paSado
ban explorado preferentemente las costas patagônicas e islas suban-
târticas. Estudios preliminares nos permiten afirmar que en el sector
bonarense los Isopodos Serolidae estân ampliamente representados.
Si bien esta familia es considerada tradicionalmente tipica de altas
latitudes o bien de profundidades apreciables, el hallazgo de esta nueva
especie en el piso mediolitoral y niveles Superiores del infralitoral de
la eosta bonaerense, abre nuevas perSpectivas acerca de las posibilidades
adaptativas del grupo y su consecuente distribuciôn geogrâfica.
Serolis bonaerensis sp. nov.
Material estudiado.
llolotipo. — Macho adulto. Claromecô, 38°52' S.-60°03' W., Provincia
de Buenos Aires, 2/ii/1965, Jorge Fernandez leg. Piso mediolitoral, sus-
trato blando arenoso. Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris,
N° Cr. 6731. Medidas : largo total 12,0 mm, ancho total 7,7 mm, largo
cabeza 2,0 mm, ancho cabeza 2,3 mm, largo seg. terminal 4,9 mm, ancho
seg. terminal 4,6 mm.
Paratipos. — Hembra ovigera. Claromecô, 38°52' S.-60°03' W., Pro¬
vincia de Buenos Aires, 2/n/1965, Jorge Fernandez leg. Piso infralitoral,
1 m de profundidad, suStrato blando arenoso. Muséum National d’His¬
toire Naturelle, Paris, N° Cr. 6732. Medidas : largo total 10,5 mm, ancho
total 7,2 mm, largo cabeza 1,9 mm, ancho cabeza 2,3 mm, largo seg.
terminal 4,3 mm, ancho seg. terminal 4,3 mm.
— 574
— 1 hembra ovlgera. Claromecô, 38°52' S.-60°03' W., Provincia de
Buenos Aires, 2/n/1965, Jorge Fernandez leg. Piso mediolitoral, sustrato
blando arenoso. Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris, N° Cr. 6733.
— 2 machos adultos. Claromecô, 38°52' S.-60°03' W., Provincia de
Buenos Aires, 2/n/1965, Jorge Fernandez leg. Piso infralitoral, 1 m de
profundidad, sustrato blando arenoso. Muséum National d’histoire Natu¬
relle, Paris, N° Cr. 6733-4.
— 5 machos adultos. Claromecô, 38°52' S.-60°03' W., Provincia de
Buenos Aires, 2/n/1965, Jorge Fernandez leg. Piso mediolitoral, sustrato
blando arenoso, Colecciôn particular.
- — 6 hembras adultas. Claromecô, 38°52' S.-60°03' W., Provincia
de Buenos Aires, 2/u/1965, Jorge Fernandez leg. Piso mediolitoral, sus¬
trato blando arenoso. Colecciôn particular.
Otro material.
■ — 18 machos y 9 hembras adultas. Necochea, Provincia de Buenos
Aires, 14/n/1966, Jorge Baiocco leg. Piso infralitoral, 5 m de profundidad,
Sustrato blando arenoso.
— 2 hembras adultas en contenido estomacal de Prionotus nudigula.
Frente a Mar Chiquita, Provincia de Buenos Aires, 12/i/1966, Prof. Alberto
Nani/leg.
- — 3 machos adultos en contenido estomacal de Paralichthys brasi-
liensis. Frente a Mar Chiquita, Provincia de Buenos Aires, 8/x/1965,
Prof. Alberto Nani leg.
Descripciôn.
El cuerpo es aproximadamente piriforme, mâs largo que ancho, con
las plaças coxales prolongadas uniformemente sin exceder el contorno
general.
La superficie dorsal es lisa, sin ningun tipo de ornamentaciôn. Présenta
una coloraciôn parduzca, aclarândose paulatinamente hacia las plaças
coxales. Sobre la llnea media dorsal y abarcando el quinto y la mitad del
sexto segmento pereional hay un rectângulo claro sin pigmentaciôn.
La cabeza, mâs ancha que larga, es muy convexa y termina anterior-
mente en un rostro puntiagudo. En su parte posterior queda limitada
por una sutura interrumpida en la llnea media, de manera que en esta
zona la cabeza queda fusionada con el primero y segundo segmento torâ-
cico ; la fusion de estos ultimos entre si es compléta, de manera que no
quedan vestigios de sutura. Los ojos, ubicados en la mitad posterior de
la cabeza, son pequeiios y ovales y contienen pigmento negro.
El tercero y cuarto Somito torâcico son subiguales, coincidiendo el
ûltirno con el ancho mâximo del cuerpo. El quinto segmento es mâs corto
576 —
y mâs angosto que los anteriores. La sutura posterior del sexto somito
pereional es compléta y présenta una mareada concavidad para alojar
al séptimo somito, parcialmente fusionado sobre la linea media, con el
primero abdominal.
Solo las plaças coxales correspondientes al tercero, cuarto y quinto
somito estân separadas de los segmentos respectivos por suturas trans¬
versas. Las plaças coxales del ültimo somito torâcico llegan hasta los
ângulos latérales del segmento terminal y exceden levemente en longitud
a las plaças pleurales, que en esta especie estân muy poco desarrolladas.
Los très segmentos abdominales libres llevan en su borde posterior
un pequeno proceso espiniforme sobre la lmea media dorsal.
El segmento terminal tiene forma triangular. En los machos general-
mente es mâs largo que ancho, mientras que en las hembras ambas medi-
das son aproximadamente iguales. Dorsalmente el segmento terminal
présenta una mareada caréna mediana que se extiende desde la base
hasta el âpice. A ambos lados hay una caréna latéral poco desarrolada,
de corta extension, que se pierde antes de la mitad del mismo. Externa-
mente y siguiendo el contorno de los bordes latérales del segmento ter¬
minal hay dos carénas que nacen en la base y se pierden cerca del âpice
posterior.
Ventralmente, los esternitos abdominales presentan caractères dife-
renciales en el macho y la hembra relacionados a modifieaciones sexuales
secundarias, segûn Se indica en las figuras 17 y 18.
Antenas I con un simpodito de cuatro segmentos robustos y un
flagelo de aspecto moniliforme, formado por nueve artejos. La longitud
de este apéndice es menor que la mitad del largo de la antena IL El pri¬
mer artejo peduncular es el mâs largo, de forma rectangular y desnudo.
El segundo, poco mâs corto que el anterior, lleva Sobre su borde interno
una hilera de ocho largas sedas simples. El tercero es mâs corto y la mitad
del ancho que el anterior ; esta provisto también de très sedas similares.
El cuarto artejo, el mâs pequeno, carece de sedas. Los artejos del fla¬
gelo son aproximadamente similares en tamano y llevan sobre su borde
articular externo una seda espatulada acompanada de otra simple que
tiende a subdividirse en su extremo libre.
Las antenas II, notoriamente robustas, consisten en un pedûnculo
de cinco artejos dorsalmente desnudos. El primero, el mâs corto de todos,
es mâs ancho que largo. El segundo es de una longitud très veces mayor
que el primero y lleva sobre su borde interno una delicada felpa de sedas
muy cortas. Sobre su superficie ventral y proximo a este mismo borde
se observa una oquedad parcialmente ocluida por un tubérculo, a ambos
lados del cual emerge un par de sedas subdivididas en su extremo libre.
El tercer artejo, de menor longitud que el segundo, présenta también
estas mismas estructuras en numéro de cinco. El cuarto artejo tiene
un largo très veces mayor que el tercero y es el mâs ancho de todos los
segmentos pedunculares. Las formaciones antes mencionadas, se presen¬
tan aqui en numéro de nueve formando dos hileras a lo largo del borde
externo, el cual présenta un aspecto levemente ondulado. Estas dos
hileras Se reducen a una sola de seis estructuras sobre el borde externo
577 —
14
Fig. 9-18. — Serolis bonaerensis sp. nov.
9 : Primer pereiopodo derecho, vista ventral ; 10 : Segundo pereiopodo derecho, vista ventral ;
11 : (Paratipo hembra). Segundo pereiopodo derecho, vista ventral ; 12 : Tercer pereiopodo
derecho, vista ventral ; 13 : Séptimo pereiopodo derecho, vista ventral ; 14 : Segundo
pleôpodo derecho, vista ventral ; 15 : Exôpodo del cuarto pleôpodo, vista ventral ; 16 : Uro-
podo derecho, vista dorsal ; 17 : Esternitos abdominales ; 18 : (Paratipo hembra). Ester-
nitos abdominales.
— 578 —
del quinto artejo, que es el mâs largo de todos y que se afina hacia Su
extremo distal, terminando en un proceso puntiagudo. Tanto el cuarto
como el quinto segmento peduncular, llevan en su mitad distal una banda
afelpada de minûseulas Sedas. El flagelo de la antena II es sumamente
corto y présenta einco artejos, siendo el primero de ellos el mas largo
y provisto de algunas sedas simples aisladas. El pedünculo, en conjunto,
es aproximadamente siete veces mâs largo que el flagelo.
Las mandlbulas estân construidas Sobre el mismo plan bâsico de la
familia Serolidae. Sin embargo se pueden destacar dos caracteristicas
importantes : una de ellas es la morfologia del ûltimo artejo del palpo
que difîere en parte, del resto de las especies, y cuyo aSpecto se ve en la
figura 4 ; la otra caracterîstica es la presencia de una superficie masti-
catoria no pigmentads con procesos dentiformes cuya morfologia se esque-
matiza en la figura 5.
Las maxilas I presentan una morfologia clâsica. Llevan ocho sedas
largas en el extremo truncado de la endita mâs desarrollada.
Las maxilas II son muy caracteristicas en S. bonaerensis (ver fig. 7).
Presentan un simpodito con très segmentos (1, 2, 3). El segmento 3
estâ fusionado con la endita L2 y separado de la endita L3 por una sutura.
A diferencia de casi todas las especies de Serôlidos la endita L3 no estâ
subdividida en dos enditas secundarias. Sobre el extremo de las enditas L2
y L3 se encuentran largas sedas pectinadas en numéro de 16 y 2 respec-
tivemente. Sobre los bordes interno y externo de L2 se encuentran algu¬
nas Sedas simples.
Maxilipedios peculiares en los cuales el endôpodo parece emerger del
centro de una estructura en forma de plaça compacta que surge, segûn
Hansen (1925), de la fusion de la lamela E', el basipodito B y su corres-
pondiente endita B'. Sin embargo, la fusion de B' y E' no es total y queda
como rémanente una pequena escotadura. El palpo consiste de très artejos ;
el extremo del artejo distal asi como el ângulo interno del Segundo estân
provistos de un mechôn de sedas simples. Sobre el margen interno de la
endita y del basi se ve una hilera continua de sedas cortas.
El primer par de pereiépodos es robusto ; el propodo, de forma oval, lleva
en su margen interno dos hileras de sedas simples dispuestas a ambos
lados del filo del artejo : una de ellas estâ formada por sedas cortas y
romas, la otra por sedas mâs largas que alternan con dos o très mâs cortas.
Todas ellas Se insertan profundamente en el apéndice. Sobre toda la
superficie del artejo se observan cortas sedas simples, espaciadas. El
dactilo es curvo y se repliega sobre el propodo para formar la tlpica sub-
quela y termina en una punta aguzada. Sobre su margen externo se obser¬
van algunas sedas simples. La forma y dimensiones de los otros artejos
se ve en la figura 9. La unica caracterîstica digna de menciôn es la presencia,
sobre el borde interno del carpo, de dos sedas grandes, blfidas en su mitad
distal, siendo una de las ramas mâs corta que la otra. A su vez, dichas
sedas estân acompanadas de varias sedas simples.
El segundo par de pereiôpodos del macho es muclio mâs largo pero
menos robusto que el primero. El propodo es ancho y su margen interno,
que es truncado, lleva una doble fila de gruesas sedas modificadas en
579 —
numéro de diez en la primera hilera y cuatro en la Segunda. Estas ulti-
mas se disponen en la parte mas proximal de este borde, ya que la mitad
distal aloja sedas simples, delgadas y rigidas. Dactilo peculiar muy côn-
cavo en su parte proximal y adelgazândose en forma de lamina hacia
su extremo distal, para culminar en una delgada punta cerca de la cual
emergen dos sedas simples. Mero y carpopodito muy similares en largo
con algunas sedas simples en el borde articular interno y numerosas lar-
gas sedas en el borde externo. El isquio, dos veces mâs largo que el seg-
mento anterior, lleva en su borde externo sedas compuestas formadas
por un largo raquis y cortos pelos dispuestos en vertieilos. El basi es un
poco mâs largo que el isquio y completamente desnudo.
Como es tipico en la familia Serolidae el segundo par de pereiôpodos
de las hembras es similar al resto de los pereiôpodos. Su esquema, asi
como el del tercero y séptimo pereiôpodos del holotipo se indican en
las figuras 11, 12 y 13. Es interesante destacar la ausencia de sedas plu-
mosas en todos los pereiôpodos con excepciôn del segundo del macho,
y ademâs el hecho de que el ûltimo par de pereiôpodos tiene una longitud
similar a la del resto de los apéndices pereionales, mientras que en las
demâs especieS de la familia es mucho mâs corto.
El segundo par de p eôpodos posee un exo y endopodito bordeados
por largas sedas plumosas. Como caracteristica interesante puede citarSe
la presencia de una hilera de sedas simples en el borde externo del proto-
podito y una ûnica seda plumosa en el borde interno, cerca de la arti-
culaciôn con el segmento abdominal correSpondiente.
El cuarto par de pleôpodos présenta un exôpodo (opérculo) dividido
por una sutura oblicua ; el margen externo esta bordeado por cortas sedas
plumosas. El endôpodo aparentemente indiviso, lleva sin embardo, una
pequena sutura que se evidencia sobre el borde externo y luego se pierde
en un corto trayecto.
El protopodito de los urôpodos es notoriamente largo, y termina en
un extremo distal puntiagudo provisto de una hilera de cortas Sedas
simples que acompanan a una ûnica seda plumosa. El exo y endôpodo
tienen aproximadamente la misma longitud y llevan en su margen externo
sedas plumosas. Los urôpodos se insertan en los ângulos latérales del
segmento terminal y encajan en toda su longitud en una concavidad
ventral paralela al borde del mismo, de manera que pueden permanecer
totalmente ocultos. El extremo distal de los mismos llega hasta el âpice
del segmento terminal.
CoNCLUSIONES.
Si bien el género Serolis constituye una entidad taxonômica muy
homogénea, es évidente que las distintas especies pueden agruparse segun
ciertas caracteristicas que las relacionan intimamente. Este hecho ya
fue senalado por varios autores como Beddard (1884), Caïman (1909),
Nordenstam (1933) y Sheppard (1933), aunque dichaS agrupaciones fueron
realizadas siguiendo criterios algo diversos. Por otra parte, el conocimiento
580 —
de nuevas espeeies fue modifieando continuamente los distintos ensayos
realizados.
El escaso conocimiento que se tiene actualmente sobre varias espeeies de
Serolis ya sea por el reducido material coleecionado o bien por las nume-
rosas descripciones en dondc se omite en muchos casos el anâlisis de
varios apéndices, creemos no permite aûn otorgar la eategoria de taxones
naturales a los grupos de espeeies mencionados. Es importante, sin
embargo, que el estudio de la morfologla de los Serôlidos tienda a senalar
precisamente las diversas afînidades que permitan la individualizaciôn
de los distintos grupos.
El estudio de la nueva especie, 5. bonaerensis, nos permite relacionarla
muy estrechamente con S. orbiculata Sheppard y S. nototropis Sheppard.
Las très espeeies comparten las siguienteS earacteristicas :
1) La sutura posterior del ultime segmento torâcieo, que es el sép-
timo, esta ausente sobre la linea media dorsal, de manera que por una
corta distancia el tergo de este segmento se fusiona con el primero abdo¬
minal.
2) La sutura posterior del sexto somito torâcieo es compléta.
3) El tercero, cuarto y quinto somito pereional estân separados de
sus plaças coxales respectivas por suturas.
4) Plaças coxales del séptimo segmento torâcieo Sobrepasan levemente
la longitud de las plaças pleurales del segundo y tercer somito abdominal.
Las maxdas 1 1 de S. bonaerensis son muy similares a las de S. orbicu¬
lata y S. nototropis, y en este carâcter difieren notablemente del resto
de los Serôlidos. A Su vez este apéndice, en las très espeeies mencionadas,
posee ciertas earacteristicas que nos permiten diferenciarlas claramente
e intentar esquematizar una secuencia evolutiva. Tanto en S. nototropis
como en S. bonaerensis la maxila II posee un solo lôbulo articular, la
endita L3, mientras que en S. orbiculara esta endita es continua con su
artejo correspondiente. Si bien la endita L3 de todas las espeeies de Serô-
lidos esta subdividida en dos enditas secundarias, en las très espeeies
consideradas esta endita es pequena e indivisa, condiciôn que creemos
debe ser considerada primitiva para la familia, siguiendo el criterio de
Caïman (1909), Hansen (1925) y Sheppard (1933). A su vez es impor¬
tante dest.acar el hecho de que tanto en 5. orbiculata como en S. bonae¬
rensis, esta endita unica lleva solo dos sedas pectinadas, mientras que
en S. nototropis se encuentran cuatro Sedas de este tipo.
En conclusion, la condiciôn présente en S. orbiculata, donde la entita L3
es directarnente continua con su segmento, es la mâs primitiva, en cam-
bio la presencia de sutura y sobre todo la de cuatro sedas pectinadas
sobre el extremo de la endita de S. nototropis représenta un estado inme-
diatamente anterior a la division de la endita en dos, ya que éste es el
numéro présenté en todos los demâs Serôlidos pero repartidas entre las
dos enditas secundarias, L3 y L4. Por estas ûltimas eonsideraciones la
maxila de S. bonaerensis con solo dos sedas sobre la endita L3 debe ubi-
carse en una posiciôn intermedia entre S. orbiculata y S. nototropis.
— 581 —
Los maxilipedios de S. bonaerensis son muy semejantes a los de las
especies S. orbiculata, S. nototropis, S. carinata y S. exigua, y también
debe considerarse a este carâcter como indice de primitivez. En las espe¬
cies mencionadas la lamela es continua con la parte proximal del basi
y con su endita, de manera que el aspecto es el de una estructura en forma
de plaça de cuyo centro emerge el endôpodo. En S. carinata y S. exigua
la fusion es total, pero en S. bonaerensis, S. orbiculata y S. nototropis
se observa un comienzo de separaciôn entre la endita B' y la lamela E',
representada por una pequena escotadura. El grado de profundidad
de dicha escotadura aumenta en el siguiente orden : S. bonaerensis, S. noto¬
tropis, S. orbiculata, y solo en este aspecto difieren los maxilipedios de
estas très especies. En los demâs représentantes de esta familia, el pro-
ceso de segmentaciôn del maxilipedio culmina con la separaciôn definitiva
de B' y E' y de B y E' reSpectivamente.
Otro carâcter que relaciona a S. bonaerensis con S. nototropis y con
otra especie, S. exigua, es la presencia de un solo tipo de sedas sobre
el borde interno del propodo del primer par de pereiôpodos del macho.
Por esta caracteristica difieren de todas las demâs especies de Serôlidos,
meluyendo a S. orbiculata.
Como se mencionô anteriormente el endopodito del cuarto par do
pleôpodos posee un comienzo de sutura que solo se hace évidente sobre
el borde externo. Por este carâcter la nueva especie ocuparia una posi-
ciôn intermedia entre S. orbiculata, que carece de sutura, y S. nototropis,
que posee una sutura compléta.
Luego de estas consideraciones concluimos que S. orbiculata, S. noto¬
tropis y S. bonaerensis constituyen un grupo compacto de especies muy
afines. Debe mencionarse también que el aspecto general del cuerpo es
muy similar en las très especies, hecho que se repite en otros grupos de
la familia. Esto ocasiona muchas dificultades en la identificaciôn de las espe¬
cies, sobre todo en los casos en que éstas han sido descriptas en base a
la morfologia general del cuerpo.
Résumé.
Le présent travail traite d’une nouvelle espèce d’Isopode Serolidae, Serolis
bonaerensis, trouvée à l’étage médiolittoral et aux niveaux supérieurs de l’infra-
littoral de la Province de Buenos Aires (Argentine). Ses caractéristiques morpho¬
logiques indiquent une grande affinité avec S. nototropis et 5. orbiculata, avec
lesquelles elle constitue un groupe homogène. Ce groupe est un des plus primi¬
tifs de la famille, comme le montre principalement la morphologie de la maxille
et du maxillipède.
BIBLIOGRAFIA
Beddard, F. E., 1884. — Report on the Isopoda collected by H. M. S. cc Chal¬
lenger » during the years 1873-76. Part I. The Genus Serolis. « Challen¬
ger » Reports, ZooL, 11, 85 pp., 10 pl.
Calman, W. T., 1909. — Crustacea, in : Ray Lankester’s Treatise on Zoology,
7, Appendiculata, 3rd. fascicle, p. 199.
Hansen, H. J., 1925. — Studies on Arthropoda. II. Order Isopoda, pp. 117-22,
pl. VII, fig. 2-9.
Nordenstam, A., 1933. — Marine Isopoda of the Families Serolidae, Ido-
theidae, Pseudidotheidae, Arcturidae, Parasellidae and Stenetriidae
mainly from the South Atlantic. Further Zoological Results of the Swe-
dish Antartic Expédition 1901-3, 3, n° 1. Stockholm.
Sheppard, E. M., 1933. — Isopod Crustacea. Part I. The Family Serolidae.
Discovery Reports, 7, pp. 253-362, pl. XIV.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N» 3, 1967, pp. 583-587.
ADDITIONS AUX PATELLES
DU BASSIN D'ARCACHON
Par F. SALVAT
Le Bassin d’Areachon ne présente que très peu de substratum solide
et est, par conséquent, très peu favorable aux Patelles. Deux publications
seulement signalent leur présence : celle de P. Fischer (1869) et celle
de D. J. Crisp et E. Fischer-Piette (1959). Ces auteurs ne mentionnent
que Patella vulgata Linné, 1758, alors qu’on distingue quatre espèces
sur la côte rocheuse du Sud-Ouest : Patella vulgata L., Patella intermedia
(Knapp), Murray, 1857, Patella aspera Lamarck, 1819, Patella lusita-
nica Gmelin, 1790.
Rien ne prouve que P. Fischer (1869) n’ai pas rencontré P. intermedia
ou P. aspera à Archachon, car il considérait celles-ci comme des variétés
de P. vulgata. Pour Crisp et Fischer (1959) il n’y a aucun doute, ces
deux auteurs ont étudié la répartition des quatre espèces sur la côte
atlantique française. Ils notent formellement l’absence de P. intermedia.
Pour P. aspera ils n’en précisent pas explicitement l’absence, M. Fischer-
Piette m’en a donné la raison suivante : « ce manque nous avait paru
évident à cause du calme régnant apparemment dans le Bassin d’Arca-
chon ». L’ordre croissant des exigences pour le mouvement de l’eau est
le suivant : P. vulgata, P. intermedia, P. aspera, P. lusitanien (Fischer-
Piette et Gaillard, 1959).
En 1966 des prospections dans le Bassin d’Arcachon à La Vigne les
7 et 9 mars, au Camp Américain le 9 mars et à Arcachon (plage Legallais)
le 31 décembre, nous ont permis de récolter des Patellidae.
A La Vigne les échantillons ont été recueillis sur des murs verticaux
en béton, disposés en épi par rapport au perret, ce dernier étant parallèle
au rivage et protégeant la haute plage. Ces constructions sont très démo¬
lies, elles constituent le substrat « rocheux » le plus important du Bassin.
Le chenal du Piquev est à une dizaine de mètres de ces murs, et à marée
haute le courant y est, rapide. Bien que diminuant la force du courant,
la présence d’un glissoir à bateau jusqu’au bord du chenal et la disposition
en épi des murs créent une turbulence ; nous verrons plus loin l’importance
de ce détail. Sur ces murs sont fixés des Crassostrea angulata et quelques
Mytilus edulis ; y vivent aussi des Gibbula umbilicalis, des Littorina
littorea, en été de nombreux Doris verrucosa, en bas des murs sont fixés
des Actinies, des Éponges et des Ascidies.
Au Camp Américain les Patelles ont été récoltées sur le caréneur à
bateau, construction en béton, plus éloigné du chenal que les murs de
40
— 584 —
La Vigne, et protégé des courants de flux par des parcs à huîtres et de
reflux par des collecteurs.
A Arcachon, plage Legallais, nous avons ramassé les Patelles sur le
perret, au niveau des Fucus vesiculosus.
Patella vulgata a été récoltée à chacune de ces stations, et à La Vigne
nous avons recueilli en outre P. intermedia et P. aspera.
Patella vulgata Linné, 1758.
Seule espèce déjà signalée dans le Bassin d’Arcachon, elle existe du
nord de la Norvège au Portugal ; Crisp et Fischer-Piette (1959) signalent
qu’au long de la côte française son abondance va en diminuant du nord
vers le sud.
A la Vigne, où elle est relativement abondante, nous avons recueilli
64 exemplaires le 7-3-66 et 60 le 9-3-66 sur une surface approximative
de 3 m2 pour chaque récolte. Au Camp elle est moins abondante : 10 indi¬
vidus le 9-3-66. A Arcachon, 16 échantillons le 31-12-66.
Dans le Bassin l’espèce est morphologiquement assez homogène. En
forme de cônes moyennement élevés (sur certains points des côtes de
France des individus peuvent avoir un rapport hauteur sur longueur
— h/L — de 0,9, pour nos récoltes le rapport est de 0,5 pour l’échantillon
le plus élevé), les grands échantillons ont un pourtour régulier, leur test
est orné de côtes fines, assez régulières ; ils ont une coloration interne
plus ou moins irisée, allant du jaune pâle uni au jaune plus soutenu laissant
apparaître des rayons bruns plus ou moins larges. Au-dessous de 30 mm les
échantillons ont parfois une ornementation et une coloration plus variables.
Le plus grand exemplaire récolté mesure 46 mm de long et le plus petit
13 mm. Le rapport moyen de la longueur de la radule sur la longueur
de la coquille (R/C) est de 1,45.
Les dents radulaires de plusieurs échantillons ont été examinées.
Nous donnons un dessin de la dent unicuspidée interne et de la dent pluri-
cuspidée, ceci comme point de référence pour comparer avec les dents
des deux autres espèces.
A La Vigne de jeunes Crassost-ea angulata étaient fixées sur quelques
individus (une Patelle de 38 mm supportait deux huîtres de 37 et 41 mm)
Patella intermedia (Knapp), Murray 1857. 1
Cette espèce s’étend de la Grande-Bretagne au Sénégal. Elle préfère
les faciès battus aux faciès abrités dans lesquels elle est rare ou absente
(Crisp et Fischer-Piette, 1959).
Six échantillons de cette espèce ont été récoltés à La Vigne, dont un
de grande taille. Leur présence à cette station s’explique par la proxi¬
mité du courant du chenal du Piquey ; comme nous l’avons dit, la dispo¬
sition du glissoir à bateau et des murs coupe la force du courant, mais
1. J. Christiaens, 1966, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2e sér., 38, n° 6, pp. 898-902.
— 585 —
crée une turbulence qui donne sans doute suffisamment de mouvement à
l’eau pour permettre à cette espèce son implantation et même sa croissance.
Le grand exemplaire mesure 44 mm de long, le rapport h/L est de 0,34.
Il se rapproche de la variété Hidalgoi Fischer-Piette par sa grande taille — ■
sa forme aplatie malgré un sommet pointu — sa « transparence » (test
assez mince) — sa teinte claire et la valeur du rapport R/C qui est de 1,25
(Fischer-Piette et Gaillard, 1959, notent que pour cette variété « la
valeur du rapport R/C est souvent très abaissée, se rapprochant de l’unité »),
mais ses côtes sont anguleuses alors qu’elles sont arrondies sur Hidalgoi.
L’intérieur est blanchâtre, légèrement irisé, orné de fines rayures mar¬
ron ; le centre est orange uni avec une tache blanche vers l’avant.
Les petits individus ont une coloration à peu près identique, un peu
plus jaune et des rayures moins nettes, parfois absentes, leur pourtour
est moins régulier et quelques-unes de leurs côtes sont plus fortes que
les autres ; ils mesurent entre 22 et 30 mm.
Les dents radulaires de ces échantillons ont été examinées selon la
méthode Fischer-Piette et Gaillard (1959), comme pour les deux
autres espèces. Nous figurons celles du plus grand. La dent latérale uni-
cuspidée interne a, dans la moitié inférieure du bord dorsal de sa partie
basale, un changement de pente qui permet, bien que ne formant pas un
réel décrochage, d’identifier avec certitude la radula de notre exemplaire
à celles des P. intermedia.
Patella aspera Lamarck, 1819 (= P. athletica Bean, 1844). 1
Cette espèce s’étend du nord de l’Ecosse à la Méditerranée incluse. Elle
colonise de préférence les points battus et est encore plus exigeante pour
cela que P. intermedia.
Un seul exemplaire fut récolté, à La Vigne, le 7-3-66, sur un mur cou¬
vert de Crassostrea angulata et de P. vulgata. Il mesure 35 mm, son rap¬
port h/L est de 0,34. Il est orné de fortes côtes anguleuses et irrégulières,
son pourtour est très découpé, l’intérieur est blanc irisé d’un pâle reflet
bleuté laissant apparaître de larges rayons bruns. Le rapport R/C est de 1,2.
Nous figurons les dents radulaires de cet échantillon qui sont très carac¬
téristiques, notamment la dent latérale unicuspidée interne dont le crochet
s’insère sur la plaque basale selon une ligne anguleuse et prend directe¬
ment contact avec la bande dorsale de la plaque.
Nous avons retrouvé dans la collection Fischer, constituée de 1845 à 1916,
trois échantillons de grande taille, indéterminés, que nous identifions à
P. aspera. L’étiquette qui les accompagne porte la mention « Arcachon » (écri¬
ture inconnue). L’examen de ces trois échantillons nous fait supposer l’exac¬
titude de la provenance : la présence d’épiphytes sur le test et des traces
de tissus encore collés à l’intérieur excluent l’éventualité d’un achat ou d’un
échange avec un amateur et prouvent une récolte des animaux vivants.
Ces échantillons sont ornés de côtes plus ou moins fortes, anguleuses,
1. Cette Patelle devrait s’appeler Patella ulyssiponensis Gmelin selon M. Chuistiae.ns
in litteris.
— 586 —
irrégulièrement espacées ; l’intérieur est blanc irisé avec des rayons vio¬
lacés pour le plus petit et blanchâtre à peine irisé pour les deux plus
grands sur lesquels on ne distingue pas de rayons colorés. Ils mesurent
41-44 et 61 mm de long, le rapport moyen h/L est de 0,3.
En haut : dents pluricuspidées.
En bas : premières dents latérales.
A la faveur d’autres prospections il sera possible de préciser la répar¬
tition géographique locale de ces trois espèces dans le Bassin d’Arcachon.
Nos récoltes actuelles montrent cependant une localisation à La Vigne
des deux espèces exigeantes de milieu battu. Les conditions hydrody¬
namiques de cette station sont suffisantes pour permettre la présence
de P. intermedia et P. aspera, bien que la trouvaille de cette dernière
soit très inattendue. Toutefois les deux espèces y sont rares (seulement
six individus pour P. intermedia et un seul pour P. aspera ), mais elles
atteignent chacune de grandes tailles, ce qui indique qu’elles trouvent
à cette station les conditions nécessaires à leur prospérité.
Une présence seulement épisodique de ces deux espèces dans le Bassin
d’Arcachon n’est pas à exclure ; des observations ultérieures, d’année en
année, permettront d’examiner cette question. Nous avons déjà un point
pour le passé avec les trois échantillons de la collection Fischer.
Quant à la quatrième espèce de nos côtes atlantiques, Patella lusitanien,
nous ne l’avons pas récoltée, vraisemblablement pour les deux raisons
suivantes : d’une part c’est l’espèce la plus exigeante pour un milieu
battu, d’autre part sa limite septentrionale est Cap Breton (Crisp et
Fischer-Piette, 1959), et le Bassin d’Arcachon, au nord de cette station,
en est séparé par une longue étendue sableuse. Bien qu’extrêmement
abondante à Biarritz, il n’est pas prouvé si la côte landaise était rocheuse,
que cette espèce remonterait vers des climats plus froids.
Laboratoire de Malacologie du Muséum,
Institut de Biologie Marine d’Arcachon.
— 587 —
BIBLIOGRAPHIE
Crisp, D. J. et E. Fischer-Piette, 1959. — Répartition des principales espèces
intercotidales de la côte atlantique française en 1954-1955. Ann. Inst.
Océanogr., 36, n° 2, pp. 275-388.
Fischer ,P., 1865. — Faune conchyliologique marine du département de la
Gironde et des côtes du Sud-Ouest de la France. Actes Soc. Linn. Bor¬
deaux, 25, p. 257 ; et suppléments, 27, 1869, p. 71, et 29, 1874, p. 193.
Fischer-Piette, E., 1937-38. — The concept of species and geographical
isolation in the case of north atlantic Patellas. Proc. Linn. Soc. London,
Sess. 150, Pt. 4, pp. 268-275.
- — et J. M. Gaillard, 1959. — Les Patelles, au long des côtes atlantiques
ibériques et nord-marocaines. J. Conchyl., 99, pp. 135-200.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 3, 1967, pp. 588-594.
RÔLE DE UISOXANTHOPTÉRINE
SUR LE DÉVELOPPEMENT ENDOTROPHE
DE U OU RS IN ARBACIA LIXULA 1
Par Coryse DEZÈRE
Depuis la mise en évidence, dès 1935 (Lwoff et Lederer), de la néces¬
sité de facteurs organiques pour la croissance normale des Flagellés et
des Bactéries, l’importance des composés organiques de l’eau de mer
n’a fait que s’affirmer en écologie marine. Plantes et animaux secrétent
dans le milieu ambiant des substances « ectocrines » qui peuvent influen¬
cer d’autres animaux, et Kirschenblatt (1951) a proposé le terme de
« télergones » pour désigner de telles substances. Les « télergones » iden¬
tifiées sont extrêmement variées : acides aminés, antibiotiques, anti¬
métabolites, et vitamines telles que la B12, dont l’action sur la survie
d’Artemia salina a été étudiée au laboratoire (Hernandorena, 1963).
Dans cette même ligne d’études, Fontaine et Pillafort (1963) ont
mis en évidence la présence de ptérines dans la peau dorsale de l’Anguille,
puis leur excrétion dans le milieu ambiant — et, secondairement, ce
résultat fut étendu à d’autres animaux marins (travaux inédits) — ,
ce qui conduit à rechercher si les ptérines peuvent être considérées comme
des télergones.
En effet les ptérines, substances hétérocycliques découvertes par
Hopkins (1889) dans les ailes de papillons, ont été retrouvées un peu
partout dans le monde vivant et ont été isolées, par exemple, chez les
algues bleues (Forest, 1958), les insectes (ailes de papillons : Busnel
et coll., 1951 ; yeux de drosophiles : Viscontini et coll., 1937 ; système
endocrine : L’Helias, 1956), chez les vertébrés poïkilothermes (écailles
et peau des poissons, peau des amphibiens) et chez les homéothermes.
Le rôle physiologique des ptérines est reconnu : elles peuvent être des
facteurs de croissance de certains protozoaires (Nathan, 1958), parti¬
ciper à la mélanogenèse chez les arthropodes et les vertébrés (Polo-
novvsky et coll., 1950) ou, du fait de leur structure qui se retrouve dans
l’acide folique, jouer un rôle comme éléments intermédiaires dans le
métabolisme de ce corps et intervenir dans de nombreuses synthèses
cellulaires (Ziegler-Gunder, 1955).
Nous avons utilisé, comme bioessais de ptérines, la vitesse de segmen¬
tation de l’œuf et la rapidité de développement des larves de l’oursin
Arbacia lixula. En effet, de nombreux travaux ont été effectués sur les
larves d’oursin qui, du fait de leur sensibilité, ont été utilisées pour la
1. Recherche effectuée avec l’aide de la D.G.R.S.T.
589
détermination de certaines qualités d’eaux de mer très diverses. Nous
avons soumis ce matériel biologique à l’action d’une ptérine synthétique,
l’isoxanthoptérine, qui est particulièrement intéressante du fait que,
lors des isolements par chromatographie à partir de substances naturelles,
elle est l’une de celles qui apparaissent le plus régulièrement.
A. Matériel et méthodes.
Wilson (1951), puis Wilson et Armstrong (1952) ont montré que des
différences entre diverses eaux de mer pouvaient être mises en évidence
par la rapidité de développement de larves d’oursins ( Echinus esculentus) .
Ce test a été perfectionné et repris par de nombreux auteurs pour étudier
les effets biologiques de Cu, Zn (Bougis, 1959, 1961, 1965) ou Ag, Hg
Soyer, 1961) ; puis le test de Wilson a été interprété par Bougis (1964)
qui distingue la première phase du dévelopement de la larve, ou phase
endotrophe, et la deuxième étape, pendant laquelle la larve trouve dans
le milieu les matériaux dont elle a besoin, ou phase exotrophe. N’ayant
pas à notre disposition le plancton nécessaire pour alimenter les larves,
nous nous sommes limités, dans nos expériences, à la phase endotrophe
en étudiant la cinétique embryonnaire de la segmentation et le degré
de réalisation du squelette des larves au stade pluteus.
1) Matériel.
Les oursins Arbacia lixula proviennent de la région de Banyuls. Après
grattage de la région aborale nettoyée à l’eau douce, la lanterne d’Aris¬
tote est ôtée, les intestins sont lavés à l’eau de mer et les oursins, stimulés
par le contact de l’eau douce, émettent sur des verres de Borel leurs pro¬
duits génitaux. Les œufs d’une même femelle sont lavés, tandis que le
sperme est dilué dix fois au moins.
Dans de nombreuses expériences, les œufs sont conservés pendant
quelques heures dans le milieu à étudier, des essais nous ayant confirmé
que, conservés en faible quantité dans des béchers, leur développement
ultérieur ne s’en trouvait pas modifié.
Un essai préliminaire nous ayant assuré que 95 % des œufs sont fécon¬
dés en eau de mer naturelle, nous pratiquons la fécondation artificielle
dans les milieux à étudier, une même quantité d’œufs étant déposée dans
des béchers contenant 250 ml.
Chaque milieu est préparé en trois exemplaires ; un bêcher est réservé
à l’étude de la segmentation. Environ 90 minutes après la fécondation,
des œufs sont prélevés toutes les cinq minutes et déposés dans de l’aldéhyde
formique à 5 % afin de déterminer le stade des œufs en développement.
Nous nous sommes limités à l’étude de la première segmentation, lorsque
l’œuf est au stade à deux blastomères, puisque selon Wolfson (1959),
le retard provoqué pour la première segmentation est comparable à celui
obtenu lors des autres clivages et est représentatif de l’action du produit
— 590
étudié. Nous déterminons le temps nécessaire pour que 50 % des œufs
atteignent le stade à deux blastomères.
Les deux autres béchers sont utilisés pour faire les prélèvements des
pluteus à des heures déterminées. Les pluteus sont filtrés sur du papier
millipore, séchés à l’étuve à 37°C et montés avec de l’huile de cèdre.
Cent mesures de spiculés par lot sont effectuées, de l’extrémité de la
baguette somatique à celle de la baguette postorale.
2) Préparation des milieux.
Les expériences sont réalisées avec de l’eau de mer naturelle en pro¬
venance de Roscoff, gardée quelques semaines à l’obscurité et filtrée sur
verre fritté (porosité 4).
L’isoxanthoptérine est ajoutée à cette eau, aucune méthode artifi¬
cielle n’étant utilisée pour faciliter sa dissolution. Les ptérines, à la concen¬
tration utilisée (2 mg/1), se dissolvent lentement, en un mois environ,
et nous avons suivi cette évolution par l’augmentation de la fluorescence.
Les milieux ainsi préparés ont été conservés environ deux mois à l’obscu¬
rité avant d’être utilisés pour l’expérience.
Nous avons choisi d’étudier l’isoxanthoptérine (K et K Laboratories,
New-York) susceptible de se retrouver dans le milieu naturel, soit telle
quelle, soit sous forme de produit de décomposition. Toutefois il faut
noter que le produit utilisé contient des impuretés révélées par chroma¬
tographie faite au laboratoire (Momzikoff).
3) Traitement des résultats numériques.
Lors des prélèvements de pluteus, la mesure de cent spiculés pour
chaque lot permet de construire un histogramme (nombre de spiculés
ayant une taille donnée). Pour mettre en évidence les différences de
longueur des spiculés, il nous a paru intéressant de comparer les médianes
et non les moyennes. En effet la médiane correspond à la taille au-dessus
et en dessous de laquelle il y a 50 % des spiculés ; cette valeur centrale
présente l’avantage d’être peu sensible aux valeurs extrêmes de la popu¬
lation de mesures et de ne pas préjuger du caractère gaussien de cette
distribution, que nous avons cependant constaté assez régulièrement.
Ensuite nous appliquons le teste du x2 sur ces médianes en comparant
pour chaque dose animaux traités et animaux témoins, afin d’éprouver
la significativité des différences constatées.
Pour suivre l’action du produit, nous avons construit la courbe indiquant
les différences des médianes obtenues pour chaque dose par rapport à
la médiane du groupe contrôle ; il nous a été possible ainsi de considérer
simultanément les résultats obtenus avec différentes femelles.
591
Résultats.
1) Fécondation et cinétique de la fécondation.
La fécondation des œufs A' Arbacia lixula s’effectue de façon normale
dans nos milieux contenant de l’isoxanthoptérine, même pour la plus
forte dose utilisée (2 mg/1) et même si les œufs et le sperme ont été au
préalable conservés pendant quelques heures dans ce même milieu.
La cinétique de la segmentation des œufs n’est pas modifié par l’apport
d’isoxanthoptérine dans l’eau de mer naturelle. En effet, le temps néces¬
saire pour que 50 % des œufs aient atteint le stade à deux blastomères
est comparable à celui que l’on observe pour les œufs du groupe contrôle,
qui ne sont pas soumis à l’action du produit.
L’addition d’isoxanthoptérine à l’eau de mer ne perturbe donc ni la
fécondation ni la segmentation des œufs d’oursin.
2) Croissance des pluteus pendant la phase endotrophe.
Pour chaque dose d’isoxanthoptérine, les expériences ont été répétées
deux ou trois fois ; nous avons construit nos courbes à partir de la moyenne
de ces données.
Les doses allant de 1 à 2 mg/1, qui n’empêchent ni la fécondation ni
la segmentation des œufs, arrêtent le développement pour la plupart
d’entre eux au stade coeloblastule. Les quelques pluteus formés présentent
des bras de longueur inférieure aux témoins, et cette différence s’accentue
de 44 à 67 heures après la fécondation. La dose de 500 y/l d’isoxanthrop-
térine n’empêche pas le développement normal des œufs jusqu’au stade
pluteus ; l’allongement des spiculés est inférieur à celui du lot témoin
lors des prélèvements effectués à 44 et 52 heures, mais ce retard n’est
pas acquis de façon définitive. Il en est de même pour les doses variant
de 200 à 500 y/l, l’inhibition de la croissance des spiculés étant, lors
du prélèvement à 44 heures, proportionnelle à la dose. 200 y/l constitue
une dose-seuil pour laquelle on n’observe plus d’action sur le dévelope-
ment des larves.
Les différences de longueur des spiculés entre le milieu témoin et le
milieu contenant des doses supérieures à 200 y/l proviennent de la
longueur de la baguette postorale, car les longueurs des baguettes soma¬
tiques sont comparables.
Il nous a paru intéressant de rechercher l’action de doses très faibles
susceptibles d’exister dans l’eau de mer naturelle, de l’ordre de 1 à 10 y/l.
Lorsque les œufs déposés dans un tel milieu sont fécondés dans la demi-
heure suivante, la croissance des pluteus est normale. Par contre, si les
œufs vierges sont laissés pendant au moins deux heures en contact avec
le produit l’allongement des spiculés des pluteus est inférieur à celui de
témoins issus d’œufs conservés pendant le même temps dans l’eau de
mer pure, à la même température, avant la fécondation.
— 592 —
En conclusion, des doses faibles d’isoxanthoptérine laissées en contact
quelques heures avec les œufs vierges ralentissent l’allongement des
spiculés des pluteus. Par contre l’addition de 20 à 200 y/1 du même
produit à l’eau de mer naturelle n’apporte pas de modification dans
l’allongement des spiculés de pluteus pendant la phase endotrophe du
développement. Cependant des doses supérieures entraînent une inhibi¬
tion de plus en plus marquée du développement des baguettes postorales
du pluteus, puis empêchent la gastrulation. Nous observons donc une
courbe d’inhibition de croissance en forme de U renversé, dont le sommet
correspond à une inactivité du produit (fîg. 1).
Fig. 1. — Différences des longueurs médianes des pluteus de chacun des lots soumis à diverses
doses d’isoxanthoptérine, par rapport au lot témoin.
Notas : Les significations éventuelles de ces différences, correspondant à p = 0,05
ou 0,01, sont indiquées sur le graphique. — La courbe en trait plein est relative aux pré¬
lèvements à 44 heures, celle en tireté aux prélèvements à 67 heures. — Pour les doses de
1 à 10y/l (Carrés et triangle blancs) les résultats figurés ici ont été obtenus en laissant pen¬
dant au moins deux heures les œufs vierges en contact avec l’isoxanthoptérine.
Les processus physiologiques qui sont modifiés lors du développement
d ’Arbacia par l’isoxanthoptérine ne peuvent encore être précisés. Il
semble toutefois que l’action inhibitrice sur la croissance des spiculés
593 —
puisse être acquise et ne Se révéler que lors de la différenciation. En effet,
les œufs vierges gardés trois heures dans un milieu contenant 1 à 10 y/1
d’isoxanthoptérine se segmentent normalement après la fécondation
mais la croissance du squelette est ralentie ; cette inhibition est acquise
dans l’œuf vierge, puisque des œufs n’ayant pas subi le même traitement
préalable se développent comme les témoins.
La perméabilité de la membrane de l’œuf à l’isoxanthoptérine n’est
pas en cause, puisque des doses supérieures laissées en contact quelques
heures avec les œufs n’entraînent pas une inhibition de la croissance.
11 sera intéressant de reprendre ces expériences avec d’autres produits,
et en particulier de préciser la période de sensibilité des embryons d’our¬
sins vis-à-vis des ptérines. Cependant, nous pouvons dès maintenant
concevoir que ces substances puissent avoir une action biologique sur
les êtres marins à leurs concentrations naturelles ; elles pourraient alors,
de ce fait, être considérées comme des télergones.
Résumé.
Une action de l’isoxanthoptérine à des doses diverses a été mise en évidence
sur le développement endotrophe de l’œuf d’oursin Arbacia lixula. On observe
des inhibitions de la croissance des bras des pluteus en particulier pour des
concentrations qui semblent susceptibles d’exister dans l’eau de mer naturelle.
Laboratoire de Physiologie des Etres marins
de V Institut Océanographique, Paris.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2« Série — Tome 39 — N» 3, 1967, pp. 595-602.
ATRIOTAENIA (ERSHOVIA) BALTAZARDI N. SP.
( CESTODA , LINSTOWIIDAE)
PARASITE D'UN RONGEUR DU BRÉSIL :
GALEA SPIXII ( WAGNER )
Par Jean-Claude QUENTIN
Matériel étudié : 3 Cestodes Anopiocephalidae ont été récoltés le 28-xii-66
dans le duodénum d’un Galea spixii (Wagner) capturé ce même mois
au Brésil par F. Petter.
Description.
Les diamètres des 3 scolex mesurent 270, 330 et 340 p. Leurs hauteurs
respectives sont 160, 190 et 180 p. Le diamètre des ventouses varie de
120 à 135 p sur le 1er scolex, 160 à 175 p sur le second et 140 à 165 p
sur le dernier, (fig. 1 A).
La longueur du cou ne dépasse pas 120 à 130 p de long. Sa largeur
en arrière du scolex est de 210 p et atteint au 1er segment formé 220 à
250 p.
Le système excréteur est constitué d’une paire de fins canaux longitudi¬
naux dorsaux de 5 p de diamètre et d’une paire de canaux longitudinaux
ventraux très développés dont la largeur variable dans chaque proglot-
tis est comprise entre 70 p (proglottis arrivés à maturité génitale )et
150 p. (proglottis gravides). Les canaux ventraux sont réunis à la partie
postérieure de chaque segment par un canal transversal.
Le développement considérable des canaux ventraux entraîne une
réduction de l’espace central où sont localisés les organes génitaux (fig 1 :
B-C-D-E). Dans les segments gravides, l’utérus est limité par le système
osmorégulateur ventral. Les conduits génitaux sont toujours dorsaux
par rapport au système excréteur et aux nerfs longitudinaux.
L’évolution de l’appareil génital, de la taille en p des proglottis, est
résumée dans le tableau ci-dessous.
Appareil reproducteur. — Les pores génitaux alternent irrégulière¬
ment et sont situés près du bord antérieur du proglottis (1/4 à 1/5 de la
longueur du segment). L’atrium génital est profond de 50 p, large de 30 p,
dans les proglottis mûrs. La profondeur est de 110 p, la largeur de 50 p,
dans les anneaux gravides. Tout autour de l’atrium se concentrent de
nombreux noyaux (fig. 2, B).
— 596
Appareil génital mâle : le champ testiculaire possède 30 à 40 testicules
(32, 35, 37, 37, 38, 31, 34, 40, 41, 39 testicules ont été comptés dans 10
proglottis successifs). Les ébauches testiculaires sont visibles à partir
du 40e anneau. Le diamètre des testicules varie de 65-70 p à 80 p dans
les proglottis sexuellement mûrs. Quelques testicules chevauchent dor-
salement les ovaires mais ne les dépassent jamais antérieurement. Ils
occupent en majeure partie, en arrière des organes génitaux femelles,
l’espace compris entre les canaux osmo-régulateurs dans la partie posté¬
rieure du proglottis.
Les poches du cirre sont de grande taille. Dans les proglottis arrivés
à maturité, leurs dimensions moyennes sont : longueur : 180-190 p,
largeur : 60-72 p. L’épaisseur de leur paroi est de 5-6 p (fig. 2, B). Les
poches du cirre dépassent latéralement les canaux osmo-régulateurs ;
le canal osmo-régulateur dorsal passe en son milieu. Le cirre dévaginé,
sur les proglottis arrivés à maturité et sur certains proglottis gravides,
mesure 150 p de long. Son diamètre est de 22 p. Il est garni sur toute sa
longueur de fines épines. La lumière du cirre se poursuit par un canal
déférent renflé à l’intérieur de la poche du cirre où son diamètre atteint
40 p. En dehors de la poche du cirre, ce canal effectue quelques boucles
et passe dorsalement à l’appareil génital femelle.
Appareil génital femelle : les vagins sont peu différenciés et débouchent
dans l’atrium, ventralement par rapport à la poche du cirre. Ils se pro¬
longent par un canal plus fin les reliant aux réceptacles séminaux.
L’ensemble vagin et canal séminal mesure dans les anneaux mûrs
200 p de long. Le réceptacle séminal est ovalaire. Ses dimensions sont
80 X 90 p.
Les ovaires sont constitués de 2 masses extrêmement lobées réunies
antérieurement par un isthme. Les ébauches ovariennes apparaissent
vers le 50e proglottis.
La glande de Mehlis présente une très forte condensation cellulaire
(fig. 2, A) au carrefour des conduits génitaux provenant des ovaires,
du réceptacle séminal, de la glande vitellogène et du départ de l’utérus.
— 598 —
Fig. 2. — A : Appareil génital femelle, 70e proglottis, vue dorsale, échelle : 150 pt ;
B : Appareil génital mâle et canaux osmo-régulateurs, 78e proglottis, vue ventrale,
échelle : 100 pu
La glande vitellogène est compacte. Ses dimensions dans les proglottis
arrivés à maturité sont 80 X 115 [x.
L’ébauche de l’utérus apparaît vers le 70e proglottis mais les œufs
ne commencent à occuper le parenchyme compris entre les canaux osmo-
régulateurs qu’à partir du 90e proglottis. Les œufs sont incomplètement
embryonnés. Aucun embryon hexacanthe n’est différencié.
— 599 —
Discussion.
Les caractères principaux de ce Cestode sont les suivants : strobile
de petite taille ne dépassant pas 50 mm, de type craspédote, système
excréteur uniquement constitué de 2 paires de canaux osmo-régulateurs,
ventraux par rapport aux conduits sexuels, pores génitaux alternant
irrégulièrement, atrium génital bien développé, testicules en majorité
postérieurs à l’appareil génital femelle, celui-ci se tenant dans la moitié
antérieure du proglottis, glande vitellogène en arrière des ovaires, vésicule
séminale remplacée par un canal déférent contourné, œufs ne dépassant
pas latéralement les canaux osmo-régulateurs ventraux. Réceptacle
séminal présent. Ces caractères sont ceux du genre Atriotaenia Akhu-
mian 1946. L’atrium plus petit que la poche du cirre permet de classer
ce Cestode dans le genre Ershovia Akhumian 1946.
La présence ou l’absence de réceptacle séminal est souvent difficile
à mettre en évidence sur des échantillons en mauvais état de conserva¬
tion ; c’est cependant le seul critère permettant de distinguer le genre
Atriotaenia du genre Mathevotaenia Akhumian 1946.
Ces deux genres paraissent être parmi les plus primitifs des genres
d’Anoplocephalidae parasites de Mammifères. En effet, comme le remarque
R. Ph. Dollfus (1954) dans son travail sur les Mathevotaenia d’Erina-
ceidae, la discrimination générique d’après la morphologie est discutable
entre le genre Mathevotaenia et le genre Oochoristica parasite de Rep¬
tiles.
Cependant A. A. Spassky (1951), dans sa monographie du sous-ordre
des Anoplocephalata Skrjabin 1933, note un strobile craspedote chez
les Mathevotaenia parasites de Mammifères et acraspedote chez les Oocho¬
ristica.
Milleman (1955) ayant eu connaissance du travail de Skrjabin ne
prend aucune décision sur le statut du genre Mathevotaenia et décrit une
nouvelle espèce d’Anoplocephalidae de Rongeurs sous le nom d 'Oocho¬
ristica deserti n. sp.
Nous comparerons donc nos spécimens aux espèces classées dans les
trois genres, d’une part celles récoltées chez les Rongeurs quelle que soit
leur localisation géographique, d’autre part celles décrites chez des Mam¬
mifères d’Amérique du Sud.
Les Rongeurs sont parasités par :
1) Mathevotaenia dipi (Parona 1900) redécrit par J. G. Baer 1949.
Ce Cestode présente un nombre de testicules voisin de 75. Ceux-ci sont
disposés pour la plupart du côté antiporal et antérieurement à l’ovaire,
rappelant la disposition testiculaire des espèces du sous-genre Aprosta-
tandrya Kirshenblat 1938. Les vaisseaux excéteurs sont nombreux et
forment un réseau vasculaire très caractéristique, fort différent de celui
que nous avons observé sur nos échantillons.
2) M. rodentium (Joyeux 1927). Cet Helminthe possède 30 à 50 tes¬
ticules par proglottis. En outre, l’anatomie de l’appareil génital mâle :
41
— 600 —
canal déférent très contourné à l’intérieur de la poche du cirre, cirre
inerme, le différencie très bien de nos spécimens.
3) M. symmetrica (Baylis 1927). Cette espèce a une très large répartition
géographique. Cependant les proglottis sont beaucoup plus larges que
longs. Ce caractère et le nombre de testicules (60-70) en font une espèce
aisément distincte de notre matériel.
4) M. tuvensis Kadenatsii & Sulimov 1964 se différencie de notre espèce
par les mêmes caractères : proglottis 2 fois plus larges que longs, 40-50
testicules.
5) Mathevotaenia sp. (Douthitt 1915) est parasite d’un Rongeur d’Amé¬
rique du Nord. Nous ne possédons aucune description de ce Cestode.
Parmi les Cestodes de Mammifères d’Amérique du Sud, nous distin¬
guons nos spécimens de :
1) M. didelphydis (Rudolphi 1919) parasite de Marsupiaux. Cet Hel¬
minthe ne possèdent que 20 testicules par proglottis, et le canal déférent
paraît être contourné à l’intérieur de la poche du cirre.
2) M. surinamensis (Cohn 1902) parasite de Marsupiaux et d’Edenté.
Les testicules chez ce parasite sont très nombreux, environ une centaine,
et le système excréteur particulièrement développé.
3) Mathevotaenia sp. (Janicki 1904) parasite d’Edenté est très long :
600 mm ; il se rapproche d’après l’auteur de M. surinamensis sans avoir
toutefois la même disposition du vagin et du canal déférent.
4) M. tetragonocephala (Bremser 1856). Ce parasite d’Edenté a un sys¬
tème osmo-régulateur en réseau et chacun de ses proglottis porte 70-80
testicules.
5) M. megastoma (Diesing 1850) parasite de Primates. Les testicules
atteignent le nombre de 160 à 200 par proglottis. Les types de M. tetra¬
gonocephala et M. megastoma sont redécrits par Lühe, 1895.
6) M. immatura Rego 1963 parasite d’un Chiroptère ne contient qu’une
dizaine de testicules par proglottis.
Dans le genre Atriotaenia, seule l’espèce A. sandgroundi (Baer 1935),
parasite de Carnivore du Brésil, appartient au sous-genre Atriotaenia
car l’atrium génital est plus grand que la poche du cirre. Elle ne peut
donc s’apparenter à notre espèce ; en outre, le nombre de testicules est
de 40-60. Les deux autres espèces du genre appartiennent au sous-genre
Ershovia ; elles ont l’atrium génital plus petit que la poche du cirre. Ce
sont : A. (E.) procyonis Chandler 1942, dont le champ testiculaire compte
48 à 63 testicules. La poche du cirre est relativement petite : 110-130 p.
A. ( E .) incisa (Railliet 1899) a été récolté chez des Carnivores en France,
et en Russie (Andreiko & Pinchuk 1963). Le champ testiculaire est
peu développé (23-30 testicules), la poche du cirre de petites dimensions,
— 601 —
et le canal déférent forme en arrière de la poche du cirre un lacis très
complexe.
Il nous est donc impossible d’identifier notre espèce à aucune de celles
citées ci-dessus. Nous pensons qu’elle est nouvelle et proposons de la
nommer Atriotaenia ( Ershovia ) baltazardi, la dédiant au Professeur
Baltazard.
Laboratoire de Zoologie (Vers).
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2* Série — Tome 39 — N» 3, 1967, pp. 603-611.
DYNAMISME VÉGÉTAL
SÉDIMENTATION ET ÉROSION
DANS LES PRÉS-SALÉS
II. Havre de Portbail ( Manche )
Par J.-M. TURMEL
Le marais de Portbail (Manche), sur la côte ouest du Cotentin, établi
en avant du vieux socle, était primitivement limité à l’ouest par la partie
du cordon dunaire qui fermait au nord le havre de Portbail. La construc¬
tion d’une digue-pont en 1871-1876 entre la pointe extrême des dunes
et le village a modifié considérablement la sédimentation qui s’est alors
surtout effectuée au nord de la digue. Ces dépôts actuels sont établis
sur des alluvions modernes (a2) formées à leur base d’argiles vertes elles-
mêmes reposant sur des alluvions anciennes (a2) : sables, graviers, galets
et même gros blocs arrivés peut-être de Jersey durant le pleistocène.
Deux études importantes ont été faites sur cet estuaire l’une botanique
par G. Lemée en 1952 et l’autre géomorphologique par Mlle Dehennot
en 1959. Lemée précise les associations de la haute slikke : le Salicornieto-
Spartinetum et du schorre : le Puccinellietum-rnaritimae où il distingue
deux sous-associations possédant chacune deux variétés ; les plantes
qui y dominent sont respectivement Suaeda maritima, Salicornia herba-
cea, Statice limonium, Spartina townsendi et Obione portulacoides. Lemée
donne en outre quelques caractéristiques physicochimiques des sols où
vivent ces associations.
Mademoiselle Dehennot a étudié la granulométrie des sédiments du
pré-salé et a discuté de l’origine de certains accidents morphologiques :
ruisseaux et mares. D’autre part elle a mesuré les hauteurs de sédimentay
tion dans divers tapis végétaux malheureusement sur six mois seulement,
entre décembre et mai 1959. Elle pense que les conditions locales jouent
beaucoup et évalue pour six mois l’épaisseur de ces dépôts dans la Gly-
ceria maritima près du chenal à 5 mm et au confluent du chenal et d’un
petit ruisseau à 15 mm ; les valeurs en aval sont de 7 mm dans un tapis
d ’ Obione ainsi que pour un peuplement de Glyceria et Salicornia (proba¬
blement herbacea) ; de 8 mm pour une population à'Obione et de Spar¬
tina et même de 10 mm au milieu des Salicornes et de l’Obione mélangés.
Pour le haut schorre, là où se trouve le groupement à Statice limonium,
la sédimentation est nettement plus faible (3 mm) également pour six
mois.
604 —
Le pré-salé étudié est limité : au sud par la digue-pont à l’ouest et nord-
ouest par un grand ensemble de dunes (A) et à l’est par les schistes de
Nehou (d2a) ; il est parcouru du nord au sud par le « ruisseau du havre »
qui fixé par le passage des eaux uniquement près du village de Portbail,
creuse, dans la partie aval son chenal jusqu’au rocher. Au sud de la digue
ce ruisseau nord rejoint le ruisseau d’Ollonde et prend alors une ultime
direction ouest.
Six stations ont été choisies le 1er avril 1959 et huit autres le 30 juillet
1959 ; malheureusement le nombre de repères diminue chaque année.
Un nivellement a été effectué en 1962 à travers le marais de la digue vers
les dunes au Nord.
I in 1959 m i ! 1 1 i 1 60 1 1 1 1 I 1 1 1 61 1 1 1 1 1 1 1 1 n i 62 11 1 1 1 1 1 1 1 63 1 1 1 1 1 1 i 64 1 1 1 1 1 1 1 1 1 65 1 1 1 1 1 1 1 1966 1 1 1 1
Fig. 1. — Histogrammes montrant les sédimentations et les érosions consécutives dans une
station haute du schorre (Station N° 58) [en bas ) et dans deux mares (stations 91, au
milieu et 93, en haut).
Le piquet n° 58, placé le 30 juillet 1959, sensiblement au centre du
marais, à environ 400 m de la digue, du ruisseau du havre et des formations
dunaires, subsiste encore. Il se trouve dans une station haute à environ
1,10 m au-dessous des plus hautes mers de vive eau, au milieu d’un peu¬
plement qui était composé en 1959 par : Glyceria maritirna (A), Spergu-
laria marginata (R), Statice limonium (R), Suaeda maritirna, Salicornia
herbacea et Obione portulacoides ces quatre dernières espèces toutes rares,
très petites et complètement rouges ce qui dénote pour elles de mauvaises
conditions écologiques. On se trouverait là, d’après Lemée, dans la
variété à Suaeda et Salicornia de la sous-association typique Spergula-
rietosum du Puccinellietum maritimae ; elle correspond aux plus hautes
parties du schorre. L’élévation du niveau pour cette station est infime :
22 mm en sept années et trois mois ce qui fait environ 3 mm par an :
la moitié de ce que trouve Mlle Dehennot pour le niveau immédiatement
— 605 —
inférieur où est localisé le tapis de Statice limonium. Cette élévation de
niveau de 22 mm provient surtout de deux importantes sédimentations
l’une de 11 mm entre le 30/7/59 et le 30/10/60 c’est-à-dire pendant quinze
mois ce qui fait une moyenne de près de 9 mm annuellement et une de
8 mm entre le 7/6/65 et le 25/6/66 soit très légèrement pour plus d’une
année. Entre ces deux périodes quatre mesures d’une part ont montré
des sédimentations de : 1 mm - — 3 mm — 3 mm — 2 mm ce qui fait res¬
pectivement des dépôts annuels de environ 2 mm — 5 mm — 3 mm — et
2 mm et, d’autre part, deux mesures ont indiqué une érosion l’une de
4 mm en six mois exactement entre le 30/10/60 et le 1/4/61 et l’autre de
2 mm en un an environ entre le 19/6/62 et le 3/7/63. Mais de si faibles
variations sont difficilement appréciables si elles ne se répètent pas (fig. 1
et 2). Le tapis végétal s’est un peu transformé ; ainsi en 1966 il y a une
plus grande abondance de Glyceria maritima et de Statice limonium
qui deviennent respectivement très abondant et abondant ; par contre
Suaeda maritima et Salicornia herbacea n’ont pas été retrouvés depuis
1964.
Dans une station voisine (n° 79) où en 1959 domine Glyceria maritima
(bien développée) accompagnée de rares individus assez rabougris d ’Obione
portulacoides, Statice limonium, Spergularia marginata, Aster tripolium
et Suaeda maritima, on a constaté entre le 30/7/59 et le 1/4/61 une déni¬
vellation très faible de 2 mm au total, donc sur environ 21 mois, cela
confirme à nouveau mais sur un laps de temps plus réduit que la sédimen¬
tation pour les parties hautes est extrêmement faible.
Un immense peuplement de Statice limonium (TA), avec Glyceria
maritima (A), Obione portulacoides (+), Salicornia herbacea (-(-), Aster
tripolium (R), Spergularia marginata (R) et Salicornia radicans (R)
est localisé environ 50 cm plus bas ( — 1,60 m). Cette végétation corres¬
pond, toujours d’après Lemée, à la variante à Statice limonium du Pucci-
nellietum. Ce tapis végétal est établi sur une couche de tangue peu per¬
méable, à granulométrie fine d’environ 30-40 cm d’épaisseur reposant
elle-même sur une couche sableuse très perméable. De nombreuses mares
sont présentes à ce niveau, leur origine, pour certaines, est peut-être
artificielle. Les unes sont à fond plat quand elles sont au-dessus de la
couche sableuse ; les autres sont en entonnoirs une fois la couche sableuse
atteinte et l’eau des hautes marées qui les submerge s’échappe alors
par des trous bas car une circulation souterraine s’établit pour ressortir
dans les parois des rives des petits ruisselets. Le plus souvent la partie
supérieure des bords de ces mares profondes est nettement verticale et
alors en encorbellement, les sables sous-jacents se délitant plus rapide¬
ment que la tangue compacte. Ce recul, variable suivant les stations,
peut-être de un ou deux centimètres par an. L’étude de la végétation
montre que les Obione vivant sur le rebord de ces mares ont en cinq ans
(du 30/7/59 au 7/6/65) pris considérablement d’ampleur et gagnent ainsi
sur le rebord de ces mares plus de 15 cm. Certaines mares très plates et peu
profondes, avec des bords en pente douce, sont parfois peuplées au moins
sur leurs bords, par Glyceria maritima (TA) et aussi Salicornia herbacea.
Deux études sédimentologiques ont été faites dans ces mares. On
— 606 —
25.1"'
1959 60 61 62 63 64 65
Fig. 2. — Courbes cumulatives montrant la marche de la sédimentation
dans cinq stations du marais.
constate dans la première (station n° 91) une alternance de forts creuse¬
ments (19 mm entre le 30/7/59 et le 30/10/60 d’une part et 5 mm entre
le 19/6/62 et le 3/7/63 d’autre part) et de phases de comblement impor¬
tantes. Ce qui fait que pour ces 61 mois le sédimentation a été plus forte
— 607
SUAEDA maritima
SALICORNIA maritima
(32 mm de mieux) (fig. 1) ; mais étant donné l’affouillement des rives
qui produit des matériaux abondants il faut supposer qu’il y a en même
temps une disparition continue de sables et limons par le « trou bas »
qui reste sensiblement au niveau de la nappe phréatique. La composi¬
tion florale de ce tapis végétal n’a pas bougé en sept années en dehors du
bord des mares où par suite de la présence plus importante d’humidité
on voit prospérer Obione portulacoides.
Les variations de niveau d’une deuxième mare profonde ont été suivies
pendant 21 mois entre le 30/7/59 et le 1/4/61 (station 93). On a constaté
une assez forte sédimentation (11 mm) entre le 30/7/59 et le 30/10/60
c’est-à-dire sur 15 mois ; ce comblement a continué pendant les 5 mois
suivants (6 mm) (fig. 1) ce qui a donné pour ces 21 mois une dénivella-
— 608 —
lion totale de 17 mm. On ne peut cependant pas présager à partir d’un
aussi court délai de l’évolution de cette mare car l’on a vu pour la mare
n° 91 des phases de comblement suivies de phases de creusement tout aussi
importantes. Ce que l’on peut seulement préciser c’est que dans les mares
d’une même station les phénomènes de creusement et de comblement
ne sont pas pour toutes les mares des phénomènes concomitants et donc
pas liés entre eux ; l’action de submersion par les marées apportant donc
pour chaque mare une possibilité d’évolution différente suivant l’état
du creusement et la plus ou moins grande érosion des parois.
Après ces quatre stations assez voisines les unes des autres au centre
du pré-salé dans la partie supérieure du schorre on a étudié sept autres
points surtout localisés dans le tapis d’Obione à la partie inférieure du
schorre et dans la slikke.
Une première série de quatre piquets fut placée entre deux ruisselets
affluents du ruisseau principal et à environ 200 m au nord des stations
précédentes. Leurs cotes, pour 1962, par rapport au niveau des plus
hautes mers, sont respectivement de — 2,30 m (piquet n° 27) pour une
mare dans la slikke ; de — 2,15 m pour une population d’annuelles dans
la slikke (piquet n° 25) ; — 2,00 m pour la station 53 où existe surtout
un beau tapis de Glyceria et enfin — 1,85 m pour la station n° 41, la plus
haute, qui est couverte par une population dense d’Obione très vigoureuse
de plus de 30 cm de haut.
La station n° 27 correspond à une petite mare sans végétation phané-
rogamique, profonde de 5 cm à peine, à bords très adoucis au milieu d’une
dépression limitée à l’ouest par un vieux schorre tabulaire très élevé
dont le niveau est presque celui des hautes mers de vive eau (niveau à
Festuca duriuscula), à l’est par un plateau triangulaire assez élevé, au
nord et au sud enfin cette dépression est attaquée par deux ruisselets
dont le fond se situe aux environs de la cote — 4,00 m par rapport aux
hautes mers de vive eau. La sédimentation totale entre le 30/7/59 et le
7/6/65 est de 21,0 cm (pour 5 ans et 11 mois) soit 4,1 cm annuellement.
L’histogramme de la figure n° 3 montre une fluctuation importante dans
la sédimentation : cela est dû en partie à ce que les mesures ont été faites
à des espacements irréguliers et d’autre part il y a un ralentissement
entre le 1/4/61 et le 19/6/62 compensé d’ailleurs par une sédimentation
plus active entre le 30/10/60 et le 1/4/61 (tabl. I).
Tableau 1.
Moyenne mensuelle de la sédimentation (en cm).
609
Cette mare qui au début de l’étude était totalement dépourvue de
phanérogames est toujours restée nue mais les bords se sont peu à peu
colonisés. Dès 1963, il y eut un beau peuplement de Salicornia herbacea
et Suaeda maritima sur les côtés sud et ouest. En 1964, sur le côté est,
le plus élevé, se sont développés quelques pieds de Suaeda maritima et
tout à fait au nord, dans le déversoir, une petite touffe de Spartina town-
sendi.
A 4-5 mètres à l’ouest de la mare précédente, au pied de la micro¬
falaise du vieux schorre, on trouve en 1959 un peuplement surtout com¬
posé d’annuelles : Suaeda maritima (TA), Salicornia herbacea (A), Obione
portulacoides (+) ce qui correspond à un stade du tapis végétal entre
le Salicornieto- Spartinetum et le Puccinellietum (station n° 25 à la cote
— 2,15 m). Quatre ans après (le 3/7/63) il y avait un beau peuplement
d 'Obione avec de petites plaques de Suaeda maritima. Les valeurs men¬
suelles de la sédimentation sont plus régulières que celles de la station
n° 27 (tabl. I) et au total la sédimentation y est un peu plus faible que
pour la précédente : 7,5 cm contre 9,1 cm entre le 1/4/59 et le 19/6/62)
et donc respectivement par an de 2,3 cm et 2,8 cm (tabl. II).
Vers l’est deux autres stations sont dès 1959 dans des peuplements
où YObione est abondant ou très abondant. Ainsi pour la station 53
(cote — 2 m) le tapis végétal est composé en 1959 par : Glyceria maritima
(TA), Obione portulacoides (A), Suaeda maritima (+) et Salicornia radi-
cans (R). En 1964 et 1965 on constate la régression constante des plaques
de Glyceria ou d’annuelles. En 1966 les quelques touffes de Glyceria et
de Salicornia radicans qui subsistent sont rarement pures et l 'Obione
les colonise. C’est pour cette station que la sédimentation mensuelle
est de beaucoup la plus régulière (tabl. 1). La sédimentation totale a été
de 25,0 cm entre le 1/4/59 et le 25/6/66 soit en moyenne 3,3 cm annuelle¬
ment ; si on la compare à celle de la station n° 27 (mare de la slikke)
à la date du 19/6/62 on voit que, ici, exceptionnellement la sédimentation
est légèrement plus importante : 10,6 cm (tabl. 2 ; fig. 2).
La station n° 41 (cote — 1,85 m) est au milieu d’un peuplement pur
d 'Obione portulacoides très vigoureux et qui forme un tapis serré de plus
de 30 cm d’épaisseur. La sédimentation totale n’est là que de 20,8 cm pour
91 mois ce qui donne seulement une moyenne annuelle de 2,7 cm. La sédi¬
mentation mensuelle, plus régulière que pour la station 27 l’est moins
que pour la station 53 ; les variations se compensent quand les séries de
mesures sont un peu longues.
Le 30 juillet 1959 trois autres stations, n° 77-89-99, avaient été repé¬
rées pour voir comment s’effectuait la sédimentation dans la partie est du
marais. Les mesures n’ont pu durer que 20 mois pour les stations n°
77 et 89 et seulement 15 pour la station 99.
La station n° 77 se trouve à quelques mètres du « ruisseau du Havre »
sur le bord d’un ruisselet d’écoulement des eaux du schorre, légèrement
au dessous du niveau du grand tapis d ’Obione, cette station est dans un
peuplement lâche de Salicornia radicans (A), Salicornia herbacea (+),
Obione portulacoides (+), Aster tripolium (+) et Spartina townsendi (+)•
— 610 —
Tableau II.
Valeurs de la sédimentation en centimètres.
Les trois mesures qui ont pu être effectuées ont donné des sédimenta¬
tions de 5,1 cm pour 15 mois et 2,3 pour 5 mois ; cela donne respective¬
ment des valeurs mensuelles de 0,34 cm et 0,46, très légèrement inférieures
à celles obtenues dans la station n° 27 (basse slikke) et légèrement supé¬
rieures à celles trouvées pour la station n° 25 (peuplement d’annuelles
de la partie nord du schorre). Il y a donc ici parfaite concordance en deux
points très différents du schorre, pourvu que les conditions altitudinales
soient analogues.
La station n° 89, dans un tapis d ’Obione très abondant et très vigoureux,
est aussi étudiée sur seulement 20 mois. La sédimentation est intermédiaire
(6,2 cm) entre celles des stations n° 25 et 53 qui l’encadrent par leurs
cotes et qui sont cependant dans une autre partie du marais. Les valeurs
moyennes mensuelles pour cette station sont assez variables : 0,17 cm
pour les 15 premiers mois et 0,7 cm pour les 5 suivants.
La dernière station étudiée (n° 99) (seulement 15 mois) se trouve dans
une partie haute du tapis d ’Obione dans une station où il est moins vigou¬
reux. En effet cette espèce qui peut croître à presque tous les niveaux
dans le schorre a son optimum écologique, ses grands peuplements, ici,
entre — 1,50 m et — 2,00 m au-dessous des hautes mers de vive eau.
Pour cette station la sédimentation est nettement plus faible que pour
les stations précédemment étudiées : 1,1 cm pour 15 mois, ce qui fait un
taux de sédimentation mensuel de 0,7 cm, identique à celui de la station
centrale (n° 58) dont elle est d’ailleurs assez rapprochée.
Les autres stations repérées n’ont pu servir à des études suivies, leurs
repères ayant été détruits trop rapidement.
De l’ensemble des résultats de toutes ces stations il se confirme que
la sédimentation est très faible dans les stations hautes, quelques milli¬
mètres par an au niveau du tapis de Statice et au contraire assez forte,
3-4 centimètres annuellement au niveau de la slikke et de la partie basse
du schorre ; nettement plus que ne le signalait Mlle Dehennot et ce que
j’ai trouvé à Coquebourg dans la baie des deux Veys (fîg. 4).
— 611 —
30CJÜ
- Fig. 4
trait gras les cotes des cinq stations — en trait continu fin la sédimentation au bout de
34 mois — en traits interrompus courts au bout de 59 mois — en traits interrompus longs
au bout de 70 mois — en ligne pointillée au bout de 87 mois.
Parallèlement le tapis végétal évolue assez rapidement au niveau
de la slikke quand il est composé d’annuelles et lentement lorsqu’il est
surtout formé de plantes vivaces : Glyceria et Obione ; c’est alors par
décades qu’il faut compter pour voir se transformer un tapis fermé d’ Obione.
Cela est dû à la faible spécificité écologique de YObione d’une part, qui
se retrouve sur toute la hauteur du schorre et aussi aux petites variations
annuelles de niveau à la partie supérieure du peuplement d 'Obione.
On peut donc en conclure, que contrairement à ce que pense Helaï,
la sédimentation la plus importante est dans le niveau le plus bas et est
indépendante du couvert végétal, ce que j’annonçais déjà pour le marais
de Coquebourg.
CORRIGENDUM
L’article de J. Spillmann, « Sur l’identité spécifique des Poissons-chats
importés d’Amérique du Nord et répandus actuellement dans les eaux françaises »,
paru dans le précédent fascicule du Bulletin (Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2e sér.,
39, n° 2, 1967, pp. 288-292) est illustré de deux dessins représentant Ictalurus
mêlas et 1. nebulosus. Sur une partie des tirages, par suite d’un encrassement
des clichés, ces poissons semblent présenter de larges taches pigmentaires qui
n’existent pas en réalité.
Nous donnons ci-dessous une nouvelle figuration, correcte celle-ci, des espèces
en question.
Le Gérant : Jacques Fores t.
Fia 1. — D’après Cari L. Hubbs & Karl F. Lagler.
IMPRIMERIE F. PAILLART
ABBEVILLE
(d. 1408) — 15-12-67.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
Le Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle paraît depuis 1895.
Chaque tome, grand in-8°, est annuel et comprend actuellement 6 fascicules.
Les articles sont constitués par les communications présentées aux réunions
des naturalistes du Muséum ; ce sont uniquement des travaux originaux rela¬
tifs aux diverses branches des sciences naturelles. Le premier fascicule de
chaque année contient en outre la liste des travaux publiés et des collections
reçues dans les laboratoires du Muséum.
I.e Bulletin peut être obtenu par achat ou échange en s’adressant à la Bibliothèque cen¬
trale du Muséum national d’Histoire naturelle, 38, rue Geoffroy-Saint-Hilaire, Paris, 5e
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lr» série : T. 1 à 34, 1895-1928.
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adresser directement la liste au Directeur du Muséum huit jours pleins avant
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nion après présentation de la communication. Les clichés des figures dans
le texte ne doivent pas dépasser les dimensions suivantes : 10,8 cm X 17,8 cm ;
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X 18,5 cm ; ces planches, également à la charge des auteurs, sont à envoyer
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et plus de 80 pages pour l’année.
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logie, 61, rue de Buffon. Passé ce délai, l’article sera ajourné au numéro sui¬
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ratoire d’ethnobotanique 57, rue Cuvier, Paris-5e ; abonnement, France,
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Adansonia (suite aux Nolulae Systematicae). Directeurs : MM. A. Aubréville
et H. Humbert, Laboratoire de Phanérogamie, 16, rue Buffon, Paris-5e ;
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Revue Algologique. Directeur : M. R. Lami, Laboratoire de Cryptogamie, 12, rue
Buffon, Paris-5e ; depuis 1924 ; abonnement, France, 20 F, Étranger, 25 F.
Revue Bryologique et Lichénologique. Directeur : Mme V. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; depuis 1874 ; abonnement, France, 22 F, Étranger, 28 F.
Revue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie ;
depuis 1928 ; abonnement, France, 18 F, Étranger, 23 F.
Cahiers de La Mabokè. Directeur : M. Roger Heim. Laboratoire de Cryptogamie,
12, rue de Buffon, Paris 5e; depuis 1963 ; abonnement, France, 20 F, Étran¬
ger, 24 F.
Pollen et Spores. Directeur : Mme Van Campo, Laboratoire de Palynologie,
61, rue Buffon, Paris, 5e ; depuis 1959 ; 3 numéros par an, suppl. bibliogr. ;
abonnement, France, 65 F. Etranger, 70 F.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART (d. 1408). - 15-12-1967.
2* Série, Tome 39
Numéro 4
Année 1967
Paru le 16 Janvier 1968.
SOMMAIRE
Pages
Communication» :
J. Nouvel, J. Rinjard, P. Ciarpaglini & M. A. Pasquier. Effectif, mortalité et
natalité enregistrés au parc Zoologique de Paris pendant l’année 1966 . 615
J. Nouvel, G. Chauvier & L. Strazielle. Rapport sur la mortalité et la natalité
enregistrées à la ménagerie du Jardin des Plantes pendant l’année 1966 . 632
M. Lamotte. Le problème des Ptychadena (Fam. Ranidae) du groupe mascareniensis
dans l’Ouest africain . 647
Ch. Roux. Une nouvelle espèce de Poisson plat des côtes du Brésil, Engyophry»
ciliaris . 657
A. Stauch. Description d’une nouvelle espèce de Bothinae : Arnoglossus entomo-
rhynchus n. sp. (Pisces, Teleostei, Heterosomata) . 660
Ed. Dresco. Recherches sur les Opilions du genre Ischyropsalis (Fam. Ischyropsa-
lidae). VI. Ischyropsalis pyrenaea Simon . 665
P. Robaux. Redescription des Microthrombidiinae de Bolivie, décrits par Boshell J.
et Kerr J. A. en 1942 (Acari-Thrombidiidae) (2e partie) . 680
D. Guinot. Recherches préliminaires sur les groupements naturels chez les Crus¬
tacés Décapodes Brachyoures. IV. Observations sur quelques genres de Xanthidae. 695
E. Fischer-Piette. La distribution des Dosinia (Mollusques bivalves) . 728
F. A. Puylaert. Un nouvel Ascaride, Toxocara vincenti sp. n., parasite de Civctticti»
civetta Schreber . * . 736
J. C. Quentin. Rictularia zygodontomis sp. n., Nématode nouveau parasite de Ron¬
geurs du Brésil . 740
N. Gourbault. Triclades obscuricoles de Roumanie. I. Dendrocoelides du Banat. . . 745
C. Delamare Deboutteville & M. Cabidoche. Perturbations apportées aux popu¬
lations troglobies par les activités humaines ou les aménagements. (lre note) .... 753
M. Crusafont-Pairo & D. E. Russell. Un nouveau Paroxyclaenidé de l’Eocène
d’Espagne . 757
G. Deflandre & M. Deflandre-Rigaud. Diagnose de quelques nouveaux Nannoco-
nidés gargasiens de Haute- Provence . 774
J.-P. Caulet. Les sédiments meubles à Brachiopodes de la marge continentale algé¬
rienne . 779
T. Dollon & J-L. Hamel. Contribution à l’étude caryo-taxinomique des Lythra-
cées et des Punicacées . 793
Bull. Mus. Hlst. nat., Paris, 39, n° 4, 1967, pp. 615-818.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1967. - N» 4
480e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
27 avril 1967
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J.-L. HAMEL
COMMUNICATIONS
EFFECTIF , MORTALITÉ
ET NATALITÉ ENREGISTRÉS
AU PARC ZOOLOGIQUE DE PARIS
PENDANT L'ANNÉE 1966
Par J. NOUVEL, J. RINJARD, P. CIARPAGLINI et M. A. PASQUIER
A. — MORTALITÉ
I. — Mammifères.
L’effectif qui était de 539 têtes le 1er janvier 1966 est ramené à 537 le
31 décembre ; au cours de l’année 1966, nous avons perdu 114 mammi¬
fères se décomposant en 54 adultes acclimatés, 2 sujets importés dans
les derniers mois de l’année 1965, 17 sujets nés au Parc et âgés de dix
jours à six mois et 41 mort-nés ou nouveau-nés âgés de moins de dix
jours. Nous n’avons enregistré aucune perte parmi les 43 mammifères
importés en 1966.
La répartition de cette mortalité par catégorie et par mois est donnée
dans le tableau I.
42
— 616 —
Tableau I.
Dans le tableau II nous indiquerons, par espèce et selon l’ordre zoolo¬
gique, l’effectif au 31 décembre 1966, le nombre des naissances et le
nombre des morts en tenant compte de chacune des catégories ci-dessus
définies.
Nous donnerons ensuite une brève étude des principales causes de
mortalité.
Tableau II.
Primates.
Pan troglodytes (L.) .
Hylobates concolor leucogenys Ogil-
by . . .
Papio anubis (L.) .
Papio papio (Desm.) .
Macaca irus (F. Cuvier) .
Macaca speciosa F. Cuvier .
Cebus apella Kuhl .
Ateles hybridus I. Geoffroy .
Ateles ater F. Cuvier .
Ateles geofjroyi Kuhl .
Ateles geofjroyi (hybride) .
Lagothrix lagotricha Humboldt ....
— 617
t
— 618
619
620
Principales causes de la mortalité.
1° Nous n’avons constaté cette année aucun cas de maladie à virus,
ni de maladie microbienne spécifique.
2° Tuberculose. — Nous avons observé une pleuro-pneumonie tubercu¬
leuse avec des lésions caséeuses ou caséo-calcaires chez une tigresse, un
raton laveur, un tapir américain, un cerf rusa et un castor. La tigresse
présentait en plus, des lésions miliaires dans le poumon, le foie et la rate ;
nous avons aussi relevé des lésions caséo-calcaires des ganglions rétro-
pharyngiens chez le raton laveur, des lésions identiques du rumen et
des ganglions mésentériques chez le cerf rusa.
La tuberculose miliaire est responsable de la mort d’un impala et d’un
macaque à face rouge ; chez l’impala, les lésions sont localisées au pou¬
mon, chez le macaque, elles sont disséminées dans plusieurs organes
(poumons, foie, péritoine).
Enfin, un macaque à face rouge est atteint de tuberculose caséo-cal-
caire généralisée : les légions siègent dans les poumons, le foie, la rate,
les reins et les ganglions lymphatiques.
3° Maladies parasitaires. — La mort de six mammifères est causée
par des gastrites ou des entérites parasitaires.
Nous avons relevé la présence :
— de coccidies (Eimeria arloingi ) dans l’intestin d’une chèvre sauvage
et d’un mouflon de Corse qui avait aussi des trichures ( Trichuris ovis ),
— de strongles ( Strongyloïdes stercoralis) dans l’intestin d’un sajou,
— de strongles ( Camelostrongylus mentulatus ) dans la caillette et de
trichures ( Trichuris oois) dans l’intestin grêle de deux gazelles de Perse,
— d’ascaris ( Toxascaris leonina) très nombreux obstruant le pylore
d’un guépard,
— et d’ascaris (Ascaris suum ) dans l’estomac, le gros intestin et le
pharynx d’un potamochère ; à l’autopsie, l’un de nous découvre dans la
partie postérieure du méat supérieur de la cavité nasale gauche, un asca¬
ris femelle replié sur lui-même le long de la cloison cartilagineuse médiane,
les deux extrémités dirigées vers le naseau correspondant ; cette locali¬
sation erratique fera l’objet d’une note qui sera prochainement publiée.
4° Traumatismes et accidents. — Les rivalités entre sujets de même
espèce entraînent la mort d’un chimpanzé femelle poursuivi par un mâle
violent (syncope), d’un macaque de Bufïon mâle (multiples traumatismes
externes) et d’un fennec (fracture du tibia droit).
Trois jeunes mammifères sont tués par des sujets adultes de même
espèce : un hippopotame amphibie nouveau-né est écrasé aussitôt après
sa naissance par le mâle géniteur, un atèle de Geoffroy âgé de 3 jours
et une biche de Virginie âgée de 2 mois ont le crâne perforé.
Nous avons constaté qu’un céphalophe de Maxwell surpris par l’atti-
— 621
tude d’un visiteur et qu’un cerf muntjac effrayé par la capture d’un
congénère sont victimes de traumatismes du crâne.
Nous n’avons pu déterminer la cause de certains traumatismes qui ont
causé la mort d’un pécari (hémopéritoine compliqué de péritonite) et de
deux guibs d’eau âgés de 4 mois (fracture du crâne pour le mâle, frac¬
ture de trois os de la face pour la femelle), ni celle, survenue pendant
la nuit, d’un wallabie de Bennett (os frontal traumatisé, liquide pleural
et péritonéal hémorragiques).
Enfin, un éléphant de mer succombe à une obstruction du pylore pro¬
voquée par divers corps étrangers jetés par les visiteurs dans le bassin
où il vivait.
5° La répartition des causes de la mortalité est indiquée dans le
tableau III.
Tableau III.
Causes de la Mortalité * 1
Nombre de cas
Maladies à virus .
Maladies microbiennes spécifiques (sauf tuberculose) .
Tuberculose .
Maladies parasitaires .
Affections non spécifiques :
1) Appareil digestif et glandes annexes :
— Cavité buccale — Glandes salivaires — Muscles masti¬
cateurs.
Abcès nécrotiques .
Estomac.
Surcharge gastrique .
Gastrite .
Obstruction du pylore .
— - Intestin.
Torsion de l’intestin grêle.. .
Congestion intestinale .
Entérite hémorragique .
Entéro-toxémic .
Péritonite .
— Foie.
Hépatite chronique :
— Dégénérescence hépatique .
— - Hépato-néphrite .
— Cirrhose .
0
0
8
7
1
2
3
2
1
8
4
3
2
1
2
1
1. Certains mammifères, porteurs de lésions multiples, figuren sous plusieurs rubriques.
— 622 —
II. — Oiseaux.
L’effectif qui était de 743 têtes le 1er janvier 1966 est ramené à 706 le
31 décembre.
— 623
Au cours de l’année 1966 nous avons perdu 82 oiseaux, dont 52 adultes
acclimatés, 10 sujets récemment incorporés aux collections dont 2 en
1965 et 8 en 1966 (sur un total de 52), 4 sujets âgés de un à six mois et
16 nouvellement éclos.
La répartition mensuelle de la mortalité est donnée par catégorie et
par mois, dans le tableau IV.
Tableau IV.
Le tableau V indique, pour chaque espèce énumérée dans l’ordre zoo¬
logique, l’effectif au 31 décembre 1966, le nombre des naissances et le
nombre de sujets morts dans chacune des catégories qui ont été définies
ci-dessus.
Nous analyserons ensuite les principales causes de la mortalité.
Tableau V.
Effectif au
— 624 —
— 625 —
626 —
— 627 —
Principales causes de la mortalité.
1° Nous n’avons constaté cette année aucun cas de maladie à virus,
de maladie microbienne spécifique et de tuberculose.
2° Maladies parasitaires. — Les maladies parasitaires, nombreuses
cette année, ont causé la mort de 12 oiseaux ; 9 d’entre-eux succombent
— 628 —
à l’aspergillose : localisée aux poumons chez un jabiru asiatique incor¬
poré depuis peu à nos collections et chez un flamant du Chili âgé de
deux mois, étendue aux poumons et aux sacs aériens chez 6 manchots
empereurs récemment arrivés de Terre Adélie, généralisée chez un jeune
manchot de Humboldt né au Parc.
Nous avons aussi relevé un cas d’échinuriose du ventricule succen-
turié ( Echinuria uncinata) chez un cygne sauvage et un cas de capilla-
riose ( Capillaria anatis ) chez un paon bleu ; enfin l’existence de nombreux
Cyathostoma est décelée, à l’autopsie d’une grue couronnée à cou gris,
dans le syrinx, la trachée et les grosses bronches.
3° Traumatismes et accidents. — Les traumatismes et accidents qui sont
moins nombreux que l’année dernière relèvent, pour la moitié d’entre-
eux, de la même cause : les luttes entre oiseaux d’espèce différente ; ainsi,
un pélican brun d’Amérique est tué, au printemps, par un couple de
cygnes sauvages, un flamant du Chili est victime d’une fracture ouverte
du radius et du cubitus droits qui lui est faite par un casarca d’Australie ;
deux dendrocygnes (un arboricole et un à bec rouge) attaqués par les
oies d’Égypte, succombent à de multiples traumatismes qui provoquent
une hémorragie interne, une poule sultane a le tarso-métatarse gauche
fracturé par un casarca de Paradis ; une bernache à cou roux est blessée
par les kamichis (plaie pénétrante de la région dorsale qui est à l’origine
de l’infection généralisée des cavités thoraciques et abdominales).
Seul un cygne muet est tué par ses congénères (déchirure du foie et
hémorragie interne).
Une sarcelle d’hiver et un jeune casarca de Paradis ont probablement
été la proie des chats.
Un cygne blanc à cou noir est trouvé pendu un matin au grillage limi¬
tant la volière où il vivait et un ara chloroptère qui s’était évadé, est
blessé au cours de sa capture (hémorragie dans la cavité thoracique).
Enfin, le froid est responsable de la mort de deux dendrocygnes veufs.
4° La répartition des causes de la mortalité est indiquée dans le
tableau VI.
Tableau VI.
Causes de )a mortalité * 1
Nombre de cas
Maladies à virus .
Maladies microbiennes spécifiques (sauf tuberculose)
Tuberculose .
Maladies parasitaires .
0
0
0
12
1. Certains oiseaux, porteurs de lésions multiples, figurent sous plusieurs rubriques.
— 629 —
Causes de la mortalité
Nombre de cas
Affections non spécifiques :
1) Appareil digestif et glandes annexes :
— Intestin.
Congestion intestinale .
Entérite hémorragique .
Entérite chronique .
Occlusion .
— Foie.
Hépatite aiguë .
Hépatite chronique (dégénérescence) .
Hépatite suppurée (abcès) .
2) Appareil respiratoire :
— Poumons.
Congestion pulmonaire .
31 Appareil circulatoire :
— Myocarde.
Myocardite aiguë .
Myocardite chronique .
— Péricarde.
Péricardite aiguë .
4) Apapreil génital :
— Ovaire.
Ovarite .
5) Grandes séreuses :
— Péritoine.
Péritonite .
61 Système réticulo-endothélial :
— Rate.
Hypertrophie .
7) Appareil locomoteur (origine non traumatique) :
— Articulations.
Arthrite .
2
1
1
1
3
4
1
6
2
1
2
1
3
4
4
Maladies de la nutrition.
— Rachitisme .
— Cachexie et hydrocachexie
Accidents de l’acclimatement .
Traumatismes et accidents divers . .
1
10
3
13
— 630
B. — NATALITÉ
Chez les Mammifères le nombre des naissances a été un peu moins
important que les deux années précédentes.
Sur 127 jeunes nés au cours de l’année, 8 étaient mort-nés, 34 sujets
n’ont pas atteint le dixième jour et 17 n’ont pas dépassé six mois. Fin
décembre il restait 69 mammifères dans nos collections.
Nous avons obtenu 105 éclosions, dont 16 en incubatrice, contre 117
en 1965. Nous avons constaté une forte diminution de la mortalité pen¬
dant le premier mois, 16 au lieu de 50, et seulement 4 entre un et six
mois. Malheureusement malgré ces conditions meilleures il ne restait que
62 oiseaux vivants à la fin de l’année, 19 ayant disparu sur des par¬
cours extérieurs, probablement enlevés par des prédateurs (pies, rats,
etc...).
La répartition mensuelle des naissances se trouve mentionnée dans le
tableau YII.
Tableau VII.
En examinant le tableau II nous constatons que les Ongulés se repro¬
duisent toujours d’une façon satisfaisante, principalement chez les Cer¬
vidés et les Équidés.
Nous signalons particulièrement la naissance d’un bubale de Coke,
d’un chameau de la Bactriane, de deux girafes et du neuvième okapi,
né au Zoo.
Chez les Antilopinés, nous constatons qu’après quelques difficultés au
moment de la mise bas ces dernières années, notre troupeau d’antilopes
indiennes a repris son importance.
Chez les Ursidés nous avons obtenu une naissance d’ours blanc et à
nouveau aussi d’ours kodiak.
Le tableau V montre des éclosions surtout chez les Anséridés et les
Phoenicopteridés. Chez les trois espèces de flamants (rose, rouge, chili)
les plus anciennement acclimatées la nidification et la ponte ont été impor¬
tantes comme le prouve la naissance de 12 flamants sur les lieux de ponte
et de 2 autres en incubatrice.
En conclusion , l’année 1966 est caractérisée par une mortalité réduite
par rapport aux autres années, aussi bien chez les mammifères que chez
631
les oiseaux ; nous n’avons constaté qu’un très petit nombre de maladies
spécifiques ; seules, les maladies parasitaires atteignent un taux compa¬
rable à celui des années précédentes ; les traumatismes et accidents ont
rarement été aussi peu nombreux qu’au cours de cette année.
Par contre, la natalité a été inférieure à celle de l’année précédente
chez les mammifères et chez les oiseaux ; nous avons malheureusement
enregistré un certain nombre de disparitions parmi nos jeunes oiseaux.
43
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2« Série — Tome 39 — N° 4, 1967, pp. 632-646.
RAPPORT SUR LA MORTALITÉ
ET LA NATALITÉ ENREGISTRÉES
A LA MÉNAGERIE DU JARDIN DES PLANTES
PENDANT L'ANNÉE 1966
Par J. NOUVEL, G. CHAUVIER et L. STRAZIELLE
A. — MORTALITÉ
I. — Mammifères.
Au cours de l’année 1966, sur un effectif de 719 têtes, les pertes en
mammifères se sont élevées à 66 adultes acclimatés, 15 sujets récem¬
ment incorporés aux collections, 18 jeunes nés à la Ménagerie et âgés
de 10 jours à 6 mois et 22 mort-nés ou nouveau-nés âgés de moins de
10 jours sur 102 naissances, soit un total de 121.
La répartition de cette mortalité par catégorie et par mois est donnée
dans le tableau I.
T ableau I.
Les diverses causes auxquelles il a été possible d’attribuer ces morts
sont les suivantes, parmi les divers ordres :
— 633 —
Ordre des Primates.
Sous-Ordre des Simiens.
Famille des Pongidés.
1 Chimpanzé, Pan troglodytes Blum., est atteint de Strongyloïdose com¬
pliquée d’entérite hémorragique avec ulcérations du colon droit.
Famille des Cercopithécidés.
1 Drill, Mandrillus leucophaeus (F. Cuv.), mort-né.
3 Hamadryas, Papio hamadryas (L.), dont une femelle gestante qui suc¬
combe à une rupture de la paroi de l’utérus, et deux nouveau-nés
atteints de congestion pulmonaire.
1 Anubis, Papio anubis (L.), présente une hépato-néphrite albuminu¬
rique.
1 Chacma, Papio porcarius Brünn., nouveau-né, est tué par sa mère.
5 Patas, Erythrocebus patas Schreber, parmi lesquels un mort-né, un
jeune atteint de tuberculose et trois adultes atteints respective¬
ment de septicémie à streptocoques, de congestion pulmonaire et
de paralysie.
2 Cercopithèques callitriches, Cercopithecus aethiops sabaeus (Scopoli),
dont l’un meurt de fractures des vertèbres cervicales et l’autre,
nouveau-né abandonné par sa mère, ne vit que quelques heures.
4 Cercopithèques vervets, Cercopithecus aethiops pygerythrus Cuv. dont
deux succombent à une pleuropneumonie, un troisième est tué par
ses congénères, le quatrième est mort-né.
1 Cercopithèque tantale, Cercopithecus aethiops tantalus (Ogilby), femelle
très âgée, présente de l’emphysème pulmonaire et de l’endocardite
chronique.
2 Cercopithèques de Schmidt, Cercopithecus nictitans Schmidti Matschie,
sont atteints de pseudotuberculose et présentent de nombreuses
nymphes d’Armillifères sur l’épiploon et dans les viscères.
1 Cercopithèque hocheur, Cercopithecus nictitans nictitans (L.) vieux et
paralysé a dû être sacrifié.
1 Moustac, Cercopithecus cephus (L.), est victime de la pseudotuberculose.
2 Singes hiboux, Cercopithecus hamlyni Pocock dont l’un, jeune, est
atteint d’entérite hémorragique et l’autre de leptospirose à L. icte~
rohemorragiae.
2 Cercopithèques dianes, Cercopithecus diana (L.), une femelle victime
d’un accident de parturition et son jeune, mort-né.
1 Cercopithèque de l’Hoest, Cercopithecus l'Hoesti Sclater, atteint d’hé¬
patite et d’entérite.
634 —
1 Cercopithèque à gorge blanche, C. mitis albogularis (Syke), d’impor¬
tation récente, présente une hydrocachexie liée à une infestation
massive par trichocéphales, résistant à divers traitements anthel-
mintiques.
1 Mangabey à gorge blanche, Cercocebus albigena Gray, jeune, ne pré¬
sente que des signes de dénutrition.
2 Mangabeys noirs, Cercocebus aterrimus (Oudemans), succombent à une
congestion pulmonaire bilatérale.
1 Mangabey couronné, Cercocebus lunulatus (Temminck) victime d’une
congestion « a calore ».
1 Colobe ours, Colobus polykomos Zimm., est victime d’un Orang-outan.
1 Colobe bai, Colobus badius Kerr, présente une tumeur du foie et une
endocardite chronique.
1 Entelle, Semnopithecus entellus Dufresne, est atteint de congestion pul¬
monaire bilatérale.
Sous-Ordre des Lémuriens.
Famille des Lémuridés.
2 Makis mococo, Lemur catta Linné, sont tous deux atteints d’hépato-
néphrite albuminurique et de congestion pulmonaire bilatérale.
Famille des Galagidés.
4 Galagos du Sénégal, Galago senegalensis E. GeofL, sont, dans deux
cas, atteints de pseudotuberculose et dans les deux autres de con¬
gestion pulmonaire bilatérale.
Famille des Lorisidés.
2 Pottos, Perodicticus potto Müller, présentent des lésions d’hépato-
néphrite albuminurique.
Ordre des Rongeurs.
Famille des Sciuridés.
3 Ecureuils d’Europe, Sciurus vulgaris L., dont un atteint de myocar¬
dite et d’endocardite aiguës et l’autre de néphrite chronique ; le
troisième est retrouvé en état avancé d’autolyse.
2 Écureuils de l’Inde, Ratufa indica Erxleben, succombent respective¬
ment à une pleuro-pneumonie bilatérale et à une hépatonéphrite
albuminurique.
1 Marmotte, Marmota marmota (L.), est atteinte de congestion pulmo¬
naire bilatérale.
1 Lérot, Eliomys quercinus (L.), meurt de septicémie à streptocoques.
Famille des Microtidés.
1 Rat palmiste, Xerus erythropus (E. Geofï.), est atteint d’hépatite.
Famille des Dasyproctidés.
1 Acouchi, Myoprocta acouchy (Erxleben) : l’état d’autolyse avancée du
cadavre ne permet pas de déterminer la cause de la mort.
1 Mara, Dolichotis patagonica (Zimm.), succombe à une Septicémie strep-
toccique.
5 Chinchillas, Chinchilla laniger Molina, nouvellement introduits dans
les collections, sont atteints de tuberculose intestinale.
Ordre des Ongulés.
Sous-Ordre des Artiodactyles.
Famille des Bovidés.
1 Bison d’Europe, Bison bonasus L., succombe à une tuberculose des
appareils respiratoire et digestif.
1 Bouquetin des Alpes, Capra ibex L., est victime d’une paracolibacillose.
2 Bouquetins de Sibérie, Capra i. siberica Pallas, dont un adulte qui
meurt accidentellement d’une hémorragie méningée et un nouveau-
né atteint d’atélectasie.
4 Bouquetins markhors, Capra falconeri (Wagner), jeunes sujets, sont
atteints l’un de congestion pulmonaire et les trois autres de cocci-
diose intestinale.
1 Thar, Hemitragus jemlahicus (H. Smith), meurt après 16 ans de cap¬
tivité et présente des lésions chroniques de néphrite et d’endo¬
cardite.
1 Bharal, Pseudoïs nahor Hodgson, présente une néphrite aiguë avec
lésions d’endo-, myo-, et péricardite.
1 Goral, N aemorhaedus goral (Hardwick), succombe à une entérite hémor¬
ragique.
2 Mouflons à manchettes, Ammotragus lervia (Pallas), sont atteints de
tuberculose.
9 Mouflons de Corse, Ovis musimon (Pallas), dont 6 succombent à une
entérite à paracolibacilles, les trois autres sont des nouveau-nés
ne s’étant pas alimentés.
5 Mouflons de Vigne, Ovis vignei Blyth, dont un adulte qui se fracture
plusieurs vertèbres cervicales et 4 jeunes respectivement atteints
d’atélectasie (2 cas), d’entérite hémorragique et de pleuropneumonie.
1 Oryx beïsa, Oryx be'isa Ruppel, mort-né.
— 636
1 Kob de Thomas, Adenota kob thomasi Sclater, mort-né.
3 Kobs des roseaux, Redunca arundinum Boddaert, l’un meurt de téta¬
nos, le second de pasteurellose et le dernier de déminéralisation.
Famille des Cervidés.
1 Cerf du Père David, Elaphurus davidianus A. M. Edw., atteint de
bronchopneumonie et d’entérite hémorragique.
5 Cerfs Axis, Axis axis Erxleben, dont une femelle victime d’un acci¬
dent de parturition, une autre meurt des suites de l’ablation d’une
tumeur mammaire, un jeune piétiné par le troupeau, enfin deux
morts-nés.
4 Cerfs sikas, Sika nippon (Temm.), dont l’un est atteint de tuberculose,
un autre succombe à des blessures provoquées par un congénère,
et deux jeunes meurent de dénutrition.
1 Cerf pseudaxis, Sika hortulorum Swinhoe, très vieux sujet présentant
une tumeur de l’os maxillaire inférieur.
1 Daim moucheté, Dama dama (L.), est atteint de tuberculose.
Famille des Suidés.
2 Sangliers, Sus scrofa L., sont atteints de salmonellose subaiguë.
1 Pécari à collier, Dicotyles tajacu (L.), est atteint de pancréatite hémor¬
ragique et d’hépato-néphrite albuminurique.
Ordre des carnivores.
Famille des Félidés.
2 Lions, Panthera leo (L.), un mâle atteint d’emphysème pulmonaire de
gastro-entérite parasitaire à Ollulanus sp. et de néphrite chronique
et une femelle présentant des lésions ulcéreuses du duodénum et
une endocardite.
1 Lynx du Canada, Lynx canadensis L., succombe à une néphrite.
1 Chat sauvage, Felis sylvestris Schreber, est atteint de péritonite con¬
sécutive à la rupture d’un abcès du foie.
Famille des Viverridés.
1 Nandinie, Nandinia binotata (Gray), atteinte d’hépato-néphrite.
1 Paradoxure, Paradoxurus hermaphroditus (Schreber), nouveau-né tué
par sa mère.
Famille des Mustélidés.
2 Martres, Martes martes (L.), très vieux sujets atteints de néphrite
chronique.
— 637 —
Famille des Canidés.
4 Chacals, Thos aureus (L.), nouveaux-nés tués par leur mère.
Famille des Procyonidés.
2 Coatis fauves, Nasua narica L., jeunes également victimes de leur mère.
Ordre des marsupiaux.
Famille des Macropodidés.
1 Wallaby de Bennett, Macropus ruficollis Bennetti Gould, succombe à
une congestion pulmonaire bilatérale.
Observations sur les causes de la mortalité.
Le tableau II donne la répartition des principales causes de mortalité
et la fréquence des lésions des divers appareils.
Tableau 11.
Lésions anatomo-pathologiques
Nombre de cas
i Tuberculose .
Maladies microbiennes \ Pseudotuberculose
' Autres infections . .
Maladies parasitaires
( Estomac .
Affections de l’appareil digestif < Intestin .
/ Foie .
Poumons .
Plèvres . .
Péricarde
Endocarde
Myocarde .
Affections de l’appareil génito-urinaire
j Reins .
( Utérus
Affections de l’appareil respiratoire
Affections de l’appareil circulatoire
Affections du Système nerveux. .
Traumatismes et accidents divers
Maladies de la nutrition .
11
5
8
8
1
13
12
20
4
1
G
2
15
1
3
13
8
De ce résumé des observations nécropsiques, il ressort que les cas de
tuberculose et de pseudotuberculose, quoiqu’en légère régression, restent
les plus fréquents parmi les maladies microbiennes. Notons la gravité,
chez les ruminants des toxi-infections d’origine paracolibacillaire, ainsi
que la fréquence des affections pulmonaires chez de nombreuses espèces.
— 638 —
IL — Oiseaux.
Au cours de l’année 1966, sur 980 oiseaux enregistrés dans les collec¬
tions de la Ménagerie, les pertes ont été de 108 sujets dont 28 sur 150
récemment incorporés.
La répartition mensuelle de la mortalité, par catégorie, est présentée
dans le tableau III.
Tableau III.
La liste de ces pertes, établie par ordre zoologique, avec les indica¬
tions de leurs causes, est la suivante :
Ohdre des Struthioniformes.
Famille des Rhéidés.
1 Nandou, Rhea americana (L.), atteint de cirrhose du foie et de néphrite.
Ordre des Ciconiiformes.
Famille des Ciconiidés.
1 Cigogne blanche, Ciconia ciconia (L.), succombe à une obstruction par
corps étrangers au niveau du ventricule succenturié.
Famille des Ardéidés
3 Aigrettes, Egretta garzetta (L.), meurent cachectiques et présentent de
larges zones de dégénérescence hépatique.
2 Bihoreaux, Nycticorax nycticorax (L.), l’un est victime de fractures
des deux métatarses, l’autre est retrouvé cachectique et en voie
d’autolyse.
1 Héron garde-bœufs, Bubulcus ibis (L.), est retrouvé noyé, sans que
l’on puisse déceler de lésion.
— 639 —
1 Tigrisome, Tigrisoma lineatum (Bodd.), présente une volumineuse
tumeur (180 grammes !) sur le foie.
2 Blongios nains, Ixobrychus minutus (L.), de capture récente, sont
atteints de dénutrition.
1 Héron cendré, Ardea cinerea L., âgé, est atteint de congestion pulmo¬
naire bilatérale et présente une péricardite avec myocardite et
endocardite.
1 Héron pourpré, Ardea purpurea (L.), aveugle, est trouvé noyé.
Famille des Plataléidés.
1 Ibis rouge, Guara rubra (L.), atteint d’hépatite, succombe à une hémor¬
ragie interne au niveau du gésier.
1 Ibis sacré, Threskiornis aethiopica (Lath.), est trouvé noyé.
Ordre des Ansériformes.
Famille des Anatidés.
6 Cygnes muets, Cygnus olor (Gmelin), dont cinq jeunes qui présentent
des signes de dénutrition ; le dernier est victime de l’aspergillose.
1 Cygne de Jankowski, Cygnus colombianus jankowskii Alph., présente
la même mycose.
1 Cygne de Bewick, Cygnus bewicki Yarrel, est atteint de tuberculose.
1 Oie à tête barrée, Anser indicus (Latham), montre des lésions d’as¬
pergillose.
2 Bernaches du Canada, Branta canadensis (L.), présentent l’une des
lésions de sénilité, d’endocardite et de dégénérescence hépatique,
l’autre une tuberculose intestinale.
1 Bernache à cou roux, Branta ruficollis (Pallas), est atteinte d’hépatite
et d’endocardite chronique.
1 Bernache à cou gris, Chloephaga poliocephala Sclater, succombe à l’as¬
pergillose.
3 Dendrocygne veufs, Dendrocygna viduata (L.), dont l’un est atteint
de tuberculose, les deux autres ne montrent aucune lésion macros¬
copique.
1 Sarcelle d’hiver, Anas crecca L., succombe à la tuberculose.
2 Sarcelles de Coromandel, Nettapus coromandelianus (Gmelin), dont
l’une est atteinte d’aspergillose, la seconde de dégénérescence hépa¬
tique.
Ordre des Lariformes.
Famille des Laridés.
1 Goéland argenté, Larus argentatus Pont., atteint d’une fracture d’aile,
succombe en cours d’anesthésie.
— 640 —
Ordre des Charadriiformes.
Famille des Charadriidés.
2 Vanneaux huppés, Vanellus vanellus (L.), sont atteints de salmonellose.
1 Avocette, Recurvirostra avosetta L., est trouvée noyée.
Ordre des Gruifohmes.
Famille des Gruidés.
2 Grues de Stanley, Anthropoïdes paradisea (Lichtenstein), cachectiques,
meurent quelques jours après leur arrivée d’une infestation mas¬
sive à Ascaridia sp.
Famille des Otitidés.
1 Outarde Kori, Eupodotis kori (Burchell), est tuée accidentellement sur
la voie publique après évasion.
Ordre des Galliformes.
Famille des Phasianidés.
Nous relevons encore de nombreux cas de tuberculose dans cette
famille. Les victimes en ont été les suivantes :
1 Paon spicifère, Pavo muticus L.
1 Paon, Pavo cristatus L.
1 Pénélope, Penelope superciliaris Illiger.
1 Faisan doré, Chrysolophus pictus (L.).
1 Faisan vénéré, Syrmaticus reevesi (Gray).
1 Coq bankiva, Gallus g. bankiva Temminck.
1 Perdrix rouge, Alectoris rufa (L.).
1 Perdrix des bambous, Bamhusicola fytchii Anderson.
1 Perdrix gambra, Alectoris barbara (Bonnaterre).
Les autres cas de mortalité ont été les suivants :
1 Faisan d’Elliot, Syrmaticus ellioti Swinhoe), est atteint d’entérite et
d’hépatite.
1 Faisan pyronote, Lophura e. pyronota (G. R. Gray), présente des lésions
de dégénérescence hépatique, d’entérite hémorragique et de péri¬
cardite.
1 Faisan de Swinhoe, Lophura swinhoei (Gould), jeune atteint d’hépa¬
tite et d’entérite hémorragique.
— 641 —
1 Faisan argenté, Lophura nycthemera (L.), frappé de paralysie, a dû
être sacrifié.
1 Lophopliore, Lophophorus impejanus (Latham), âgé, est atteint d’hé¬
patite.
2 Argus, Argusianus argus (L.), montrent des lésions cardiaques mul¬
tiples et de nombreux foyers hémorragiques notamment au niveau
des poumons et des reins.
Famille des Cracidés.
Ici encore la tuberculose a été la cause de la mort d’un Hocco hybrfde,
Crax alberti x Crax alector.
Ordre des Colombiformes.
1 Colombe turvert indienne, Chalcophaps indica L., présente un para¬
sitisme intestinal par Ascaridia.
1 Pigeon carpophage, Carpophaga aenea (L.), succombe à la tuberculose.
2 Gouras couronnés, Goura coronata (L.) et
1 Goura de Sclater, Goura sclateri (Salv.), présentent des lésions hépa¬
tiques et pulmonaires de toxoplasmose.
2 Colombes péruviennes, Colombigallina cruziana Prévost, dont l’une est
retrouvée à demi dévorée par un rat, l’autre est atteinte de tuber¬
culose.
1 Tourterelle émeraudine, Turtur chalcospilos chalcospilos (Wagh.) suc¬
combe à la même maladie.
Ordre des Accipitriformes.
Famille des Accipitridés.
1 Aigle mangeur de singes, Pithecophaga jefferyi Ogilby Grant, suc¬
combe à l’asphyxie consécutive à une fausse déglutition.
1 Harpye, Harpia harpyja (L.), meurt des suites d’une amputation du
pied droit et présente des lésions d’endocardite, de péricardite et
de myocardite.
1 Vautour de Rüppel, Gyps ruppelli (Brehm), est atteint de stomatite
et œsophagite pseudomembraneuses.
2 Buses variables, Buteo buteo (L.), de capture récente meurent cachec¬
tiques.
3 Busards des Marais, Circus aeruginosus (L.), dont deux sont tués par
un Caracara, le dernier est atteint d’hépatite et de congestion pul¬
monaire bilatérale.
1 Bondrée apivore, Pernis apivorus (L.), succombe à une entérite hémor¬
ragique.
— 642 -
3 Crécerelles, Falco tinnunculus L., dont deux sont atteintes d’asper¬
gillose et l’autre de tuberculose.
Ordre des Strigiformes.
Famille des Strigidés.
3 Effrayes, Tyto alba (Scopoli), et
1 Moyen Duc, Asio otus (L.), meurent cachectiques sans lésions appa¬
rentes peu de temps après leur arrivée.
1 Chouette hulotte, Strix aluco L., dont la cause de la mort n’a pu être
précisée en raison de l’état d’autolyse des organes.
Ordre des Psittaciformes.
Famille des Psittacidés.
1 Cacatoès à huppe jaune, Cacatua galerita (Latham), atteint d’endo¬
cardite, meurt au cours de la réduction d’une fracture.
1 Cacatoès des Moluques, Cacatua moluccensis (Gmelin), succombe à la
salmonellose.
1 Petit Yaza, Coracopsis nigra (L.), présente des lésions de dégénéres¬
cence hépatique et de congestion des surrénales.
3 Perruches de Kramer, Psittacula krameri (Scopoli), dont deux sont
victimes de leurs congénères et la troisième de la tuberculose.
1 Agapornis, Agapornis roseicollis Vieillot, se fracture le fémur et suc¬
combe.
2 Perruches ondulées, Melopsittacus undulatus (Shaw.), dont l’une pré¬
sente des lésions de sénilité et un mâle en phase d’activité sexuelle
tué par un autre mâle.
Ordre des Passeriformes.
Famille des Fringillidés.
1 Cardinal de Virginie, Richmondena cardinalis (L.), est atteint d’hépa¬
tite et de néphrite aiguë.
Famille des Bombycillidés.
1 Jaseur de Bohème, Bombycilla garrulus (L.), présente de la dégénéres¬
cence hépatique.
Famille des Irénidés.
2 Faux Drongos, Irena puella (L.), atteints respectivement de dégénéres¬
cence hépatique avec cachexie et d’aspergillose.
643 —
Famille des Plocéidés.
1 Veuve à collier d’or, Steganura paradisea (L.), très âgée présente une
légère congestion pulmonaire.
1 Diamant à queue rousse, Bathilda ruficauda.
1 Moineau du Japon, Munia domestica Hogson.
1 Tisserin Cap-Moor, Hyphanthornis cucullatus (Müller), meurent, cachec¬
tiques, quelques jours après leur arrivée.
Famille des Sturnidés.
4 Mainates religieux, Gracula religiosa L., dont deux succombent à une
entérite hémorragique, un troisième est atteint d’abcès pulmo¬
naires, le dernier présente une endocardite végétante.
1 Garrulaxe strié, Grammatoptila striata (Vigors), est tué par une pie
ordinaire.
1 Martin de Rothschild, Leucopsar rothschildi, ne montre aucune
lésion macroscopique.
Famille des Corvidés.
1 Pie, Pica pica (L.), présente des lésions de dégénérescence hépatique
et de péricardite.
1 Corneille noire, Corvus corone L., montre sur le foie deux abcès de la
taille d’une noisette.
Le tableau IV donne la répartition des principales causes de mortalité.
Tableau IV.
Lésions anatomo-pathologiques
Nombre de cas
_r . ( Tuberculose .
Malad.es microbiennes j SalmonelIose .
^ Helminthoses .
Maladies parasitaires \ Aspergillose .
( Toxoplasmose .
! Lésions du péricarde .
Lésions du myocarde .
Lésions de l’endocarde
Affections de l’appareil respiratoire .
. J Lésions intestinales .
Affections de 1 appareil digestii T , . , . . .
11 B { Lésions hépatiques .
Affections des reins .
Traumatismes et accidents divers.. .
Maladies de la nutrition et cachexie,
19
3
3
8
3
6
4
8
6
7
20
4
19
21
— 644 —
Observations sir les causes de la mortalité.
Il convient de noter d’abord que le taux de mortalité a subi, par rap¬
port à l’année précédente, une diminution appréciable, qu’il s’agisse de
la mortalité totale (11 % au lieu de 12,3 %) ou plus particulièrement
de celle qui frappe les oiseaux récemment incorporés aux collections
(18 % au lieu de 28).
D’autre part le nombre de cas d’infections diverses est en très nette
régression (3 au lieu de 16). Toutefois, il y a lieu de déplorer le maintien
à un niveau stationnaire des cas de traumatismes mortels et de tuber¬
culose.
III. — Reptiles.
Ordre des Crocodiliens.
Famille des Crocodilidés.
1 Crocodile du Nil, Crocodilus niloticus Laurenti, succombe à une con
gestion pulmonaire bilatérale.
Ordre des Squamata.
Famille des Colubridés.
1 Couleuvre de Graham, Natrlx grahami Baird et Girard, meurt de dénu¬
trition et d’infestation massive par des Nématodes et des Cestodes
intestinaux (transmis pour identification, au Laboratoire de Para¬
sitologie du Muséum).
Famille des Vipéridés.
1 Mocassin d’eau, Agkistrodon piscivorus Beauvois, présente des abcès
pulmonaires et hépatiques.
B. — NATALITÉ
Le nombre des parturitions de Mammifères pendant l’année 1966 a
été de 102 qui ont donné 8 sujets mort-nés, 14 sujets morts avant l’âge
de 10 jours et 18 avant l’âge de 6 mois, et enfin 62 sujets vivants au
31 décembre.
Chez les Oiseaux, nous avons constaté 29 éclosions.
Les tableaux suivants montrent les répartitions mensuelles puis par
espèce, des naissances et des éclosions.
— 645
Tableau V.
Tableau VI.
Mammifères.
— 646 —
Tableau VII.
Oiseaux.
Remarques sur la natalité.
Le pourcentage de jeunes mammifères qui ont survécu à la période
critique des six premiers mois d’existence est voisin de 61 %, donc peu
inférieur à la moyenne des cinq dernières années (62 %) mais par contre
supérieur de près de 4 % à celui de la plus meurtrière de ces cinq années
1961, où il fut de 57 %).
On constate d’autre part une diminution du nombre d’animaux morts-
nés, inférieur à 10 % des naissances, alors qu’il se situait entre 10 et
20 % au cours des années précédentes. Ceci traduit vraisemblablement
une amélioration de la condition physique des mères et de l’état sani¬
taire général des groupes.
En ce qui concerne les Oiseaux, il faut remarquer la réussite de l’in¬
cubation des Éperonniers de Napoléon, des Faisans de Swinhoe (espèce
considérée comme menacée, à l’état libre) et des cygnes à col noir.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 4, 1967, pp. 647-656.
LE PROBLÈME DES PTYCHADENA
(F AM. RANIDAE )
DU GROUPE MASCARE1N IEN SIS
DANS L'OUEST AFRICAIN
Par Maxime LAMOTTE
La grande majorité des espèces de Ptychadena est caractérisée par les
fentes des sacs vocaux du mâle qui se terminent postérieurement au des¬
sous de l’insertion des bras : on les dit en position infère (fig. la et lb).
Des Iles Mascareignes et de Madagascar est connue depuis 1841 une
espèce, Ptychadena mascareniensis 1, dont les sacs vocaux se terminent
au contraire au dessus de l’insertion des bras, en position supère (fig. le).
Depuis sa description, Pt. mascareniensis a été signalé de presque tout
le continent africain, car toutes les formes dont les sacs vocaux sont
en position supère lui ont été généralement rapportées. De fait, ces formes
présentent à première vue une grande homogénéité en ce qui concerne
les caractères habituellement les plus utilisés pour définir une espèce de
Ptychadena : la palmure y est d’une grande constance, ainsi que les pro¬
portions du corps et des membres, les tubercules du métatarse et des
orteils, la coloration générale.
A plusieurs reprises, cependant, des auteurs divers ont voulu décrire
comme espèces distinctes des Ptychadena à fentes supères, mais il s’est
en général avéré dillicile d’en maintenir la validité lorsqu’elles étaient
comparées à des séries de Pt. mascareniensis vrais. C’est ainsi que Rana
idae Steindachner (1864), Rana nilotica Seetzen (1855), Rana nigrescens
Steindachner (1864), Rana porosissima Steindachner (1867), Rana newtoni
Bocage (1886), Rana venusta Werner (1907), ont été placés ensuite dans
la synonymie de Ptychadena mascareniensis.
A une date plus récente, Loveridgf. avait distingué deux sous-espèces
de Pt. mascareniensis : une forme de forêt, de plus grande taille, répandue
dans l’Ouest de l’Afrique, à laquelle il donne le nom de Pt. mascareniensis
venusta, et une forme orientale, plus petite, non forestière, qu’il rapporte
à la forme typique de Madagascar et appelle Pt. mascareniensis mascare¬
niensis.
K. P. Schmidt et F. Inger (1959) ont repris, dans leur étude sur les
Amphibiens du Parc National de l’Upemba, le problème de ces formes
1. L’espèce a été décrite sous le nom générique de Rana , mais il est raisonnable actuelle¬
ment de subdiviser l’ancien genre Rana et de rapporter les formes de groupe mascareniensis
et des groupes voisins au genre Ptychadena.
44
648
Fig. 1. — Schéma de la disposition des sacs vocaux chez les Ptychadena :
a) Pt. tournieri (position infère très nette).
b) Pt. superciliaris (position infère peu nette).
c) Pt. mascareniensis (position supère).
du groupe mascareniensis. A la faveur d’un abondant matériel en prove¬
nance du Liberia, du Cameroun et de nombreuses localités du Congo
belge, ils ont confirmé les vues de Loveridge et montré la réalité des
différences qui séparent une forme de savane — qu’ils citent seulement
du Parc de l’Upemba (Congo belge) — et une forme de forêt, qu’ils citent
du Libéria, du Cameroun et de diverses localités du Congo belge (Ruwen-
zori, Stanleyville, Garamba, etc...). Ayant constaté que le nom de venusta
a été donné initialement à un individu qui correspond en fait à la forme
de savane (Rana venusta a été décrit de Mongalla, au Soudan), et qu’au¬
cune forme encore décrite ne correspond à la forme de forêt, les auteurs
américains donnent de cette dernière une diagnose détaillée et la bap¬
tisent Pt. mascareniensis hylaea, conservant à la sous-espèce de savane
le nom de Pt. mascareniensis mascareniensis.
Schmidt et Inger ne disposaient d’aucun matériel de Pt. mascare¬
niensis provenant des zones de savane de l’Ouest africain. Les récoltes
nombreuses faites depuis quelques années dans cette partie de l’Afrique
permettent maintenant de compléter leur travail et de préciser la situa-
649 —
tion taxinomique des Ptychadena à fentes vocales supères dans la région
qui comprend le Sénégal, la Guinée, la Sierra Leone, le Libéria, la Côte
d’ivoire et la Haute-Yolta.
Existence dans l’Ouest africain de deux formes distinctes
de Ptychadena a fentes vocales supères.
Si l’on compare des séries de Ptychadena à sacs vocaux supères en
provenance de diverses parties de l’Ouest africain, on est frappé par
l’existence de deux groupes de tailles chez les adultes.
Dans un premier groupe, que nous pourrons plus loin rattacher à la
forme pumilio, les mâles ont pour la longueur museau-anus des valeurs
comprises entre 29 et 36 mm. Les femelles qui leur sont associées sont
comprises entre 34 et 40 mm. Ces spécimens de petite taille proviennent
tous de biotopes herbacés des zones de savane.
Dans le second groupe, dont nous verrons qu’il peut être rapporté à
l’espèce décrite sous le nom de hylaea, les mâles ont de 48 à 58 mm du
museau à l’anus, et les femelles correspondantes de 59 à 72 mm. Les
biotopes de capture de ces séries de grande taille sont tous typiquement
des biotopes forestiers de la zone humide de l’Afrique occidentale.
Il est important de remarquer que, si l’on s’en tient aux adultes, aucun
intermédiaire n’a été trouvé entre ces deux groupes d’individus qui repré¬
sentent donc bien deux entités distinctes (fig. 2).
La comparaison des deux groupes fait apparaître d’autres caractères
distinctifs que la taille.
1) La palmure des orteils est légèrement plus étendue chez la petite
forme que chez la grande forme forestière, ainsi qu’il ressort de la com¬
paraison des phalanges non palmées aux différents orteils :
On remarque en particulier chez hylaea les 3 phalanges libres au côté
interne de l’orteil IV, au lieu de 2 chez pumilio, et une dissymétrie de la
palmure autour du doigt IV.
Mieux que toute description la figure 3 fait apparaître les différences,
faibles certes mais indiscutables, qui permettent de distinguer les pal¬
mures des deux formes.
2) Parmi les différences biométriques, on peut signaler, outre celle qui
concerne la longueur du corps, l’aspect plus élancé de Pt. hylaea, dont
les pattes postérieures sont relativement plus allongées : c’est ainsi que
le rapport ' ' ■ est de 0,63 en moyenne chez hylaea au lieu de 0,59 chez
Corps
pumilio.
Fig. 2. — Histogrammes de la distribution des tailles (longueur museau-anus) chez les
mâles et chez les femelles des deux formes pumilio (série de la savane de Lamto, en Côte
d’ivoire) et hylaea (série de la forêt du Nimba, en Guinée).
3) Les dessins de la face postérieure des cuisses présentent également
quelques caractères distinctifs, mais la variabilité assez grande qui se
manifeste au sein de chaque groupe rend plus délicate la séparation nette
des deux groupes. Il en est de même pour la plupart des caractères de
pigmentation, comme par exemple la pigmentation gulaire, qui, chez les
deux formes, peut être presque absente, ou former de petites taches dis¬
persées tendant même parfois vers des marbrures (voir fig. 4 et 5).
Le statut des deux formes et le problème de nomenclature.
De ces deux formes de Ptychadena à fentes vocales supères qui peuplent
ainsi l’Afrique occidentale, la plus grande, qui vit exclusivement en forêt,
correspond très exactement à la sous-espèce Pt. mascareniensis hylaea
décrite par Schmidt et Inger sur des exemplaires capturés dans une
{. — Palmures comparées des formes hylaea et pumilio
A Pt. mascareniensis pumilio de Côte d’ivoire (Lamto)
B. Pt. mascareniensis pumilio de Haute Volta.
C. Pt. hylaea de Côte d’ivoire (Mt Nimba).
D. Pt. hylaea de Sierra Leone (Mt Loma).
— 652 —
ocalité du Libéria proche du Nimba. Une série des spécimens que j’ai
étudiés provient précisément de localités guinéennes très voisines, puisque
distantes de quelques kilomètres seulement. Comme celle du Nimba, les
autres séries de Côte d’ivoire forestière, de Guinée et de Sierra Leone
présentent une ressemblance très grande avec le type. Il est donc mani¬
feste que tous les spécimens de grande taille et issus de biotopes fores¬
tiers qui ont été observés dans l’Ouest africain se rattachent à cette
même forme hylaea (fig. 4).
Fig. 4. — Vue dorsale et aspect de la gorge chez Ptychadena hylaea.
— 653 —
De la forme la plus petite, inféodée aux biotopes herbacés, des lots
importants provenant notamment de Haute Volta et du centre de la
Côte d’ivoire ont été étudiés. Très homogènes entre eux, ils sont, de
plus, semblables au type de Ptychadena pumilio décrit par Boulenger
en 1920 de Médine, au Sénégal (fig. 5).
Fig. 5. — Vue dorsale et aspect de la gorge chez Ptychadena mascareniensis pumilio.
Le statut systématique de cette dernière forme reste toutefois à pré¬
ciser. Originaire d’une région où peu de récoltes de Batraciens ont été
faites, Pt. pumilio n’a été longtemps connu que par les deux spécimens
décrits. Or la diagnose de l’espèce renferme quelques renseignements qui
correspondent mal à la réalité et qui ont conduit à en donner une image
très trompeuse et à en masquer ainsi les affinités réelles.
Boulenger avait indiqué en particulier l’existence d’un petit tuber¬
cule sous le talon et l’existence d’un tel tubercule, caractère assez rare,
avait conduit à rapprocher Pt. pumilio de Pt. trinodis qui, par tous ses
autres caractères, s’en écarte très nettement. En réalité, l’examen des
types (mâle et femelle) montre qu’il n’y a pas de tubercule au talon :
la présence d’une petite tache blanche est à l’origine de cette confusion.
Il n’existe de même qu’un seul tubercule métatarsien, et non deux comme
il est dit dans la diagnose.
La particularité la plus intéressante chez Pt. pumilio est en fait la
— 654 —
position supère des fentes vocales du mâle, qui permet de ranger l’espèce
dans le groupe mascareniensis. L’examen des autres caractères du type
de Pt. pumilio et des séries de spécimens qui peuvent lui être rapportées,
fait même apparaître une grande ressemblance avec les Pt. mascareniensis
de Madagascar (et des Mascareignes, région d’origine de l’espèce) : la
palmure est presque identique, ainsi que l’aspect général, la pigmenta¬
tion et les proportions du corps et des membres. En ce qui concerne la
taille, les spécimens de Madagascar sont en règle générale plus grands
que ceux de l’Ouest africain. Plus précisément, la différence de taille
entre les sexes est sensiblement plus marquée à Madagascar, où les femelles
peuvent devenir assez grandes :
Mâles Femelles
Forme pumilio de l’Ouest africain . 29-36 mm 34-40 mm
Forme mascareniensis de Madagascar . 29-41 mm 38-50 mm
Il semble raisonnable, compte tenu de la grande distance entre les
aires de répartition des deux formes, et compte tenu des quelques diffé¬
rences morphologiques qui les distinguent, de considérer la forme de
l’Ouest africain comme une sous-espèce de Ptychadena mascareniensis
distincte de celle de Madagascar. Etant identique au type de Ptychadena
pumilio, décrit au Sénégal, cette sous-espèce de l’Ouest africain doit
s’appeler Ptychadena mascareniensis pumilio Boulenger. Son aire de répar¬
tition s’étend du Sénégal au Nigéria.
Les lieux de capture des deux formes hylaea et pumilio dans l’Ouest
africain ont été reportés sur la figure 6. Dans la mesure où elles sont
connues avec une précision suffisante, les aires de. deux formes ne se
recouvrent franchement nulle part : elles semblent allopatriques. Nous
avons d’ailleurs indiqué que pumilio était une forme de savane et hylaea
une forme de grande forêt : leur non-coexistence apparaît donc normale
et imposée essentiellement par des exigences écologiques fondamentale¬
ment opposées.
L’opposition même des habitats constitue en soi un argument non
négligeable en faveur d’une « distance taxinomique » importante. La con¬
sidération des populations vivant au voisinage de la lisière forêt-savane
apporte à la solution du problème taxinomique un argument plus décisif
encore. Dans la région de Lamto (canton de Gpakobo), en moyenne Côte
d’ivoire, la zone de contact entre la forêt et la savane est caractérisée
par une intrication complexe d’étendues de savanes herbacées et de
galeries forestières. Dans les premières vivent en grande abondance des
Ptychadena mascareniensis pumilio. Or, malgré la proximité immédiate
de la forêt, où il leur arrive de pénétrer de quelques mètres et même
davantage, ces spécimens de pumilio ne sont en rien plus proches mor¬
phologiquement de la forme hylaea que ceux de Haute Yolta ou du Séné¬
gal, éloignés de plusieurs centaines de kilomètres de la zone forestière.
De même, les Pt. hylaea des forêts des Monts Loma qui jouxtent des
étendues de savane, restent parfaitement conformes au type hylaea. Il
— 655 —
O Pt. hylaea
• Pt. mascareniensis pumilio
. limite forêt- savane
Fig. 6. — Localités de captures des formes hylaea et pumilio dans l’Ouest africain.
paraît donc logique d’admettre qu’aucun échange génique ne se fait
entre les deux formes, malgré la possibilité qu’elles ont de se rencontrer
dans les mares de lisière. La découverte à Lamto dans une savane de
lisière, au milieu de nombreux Pt. pumilio, d’un spécimen typique de
Ptychadena hylaea est venue confirmer l’individualité des deux formes
et la barrière génétique qui les sépare.
On doit donc conclure qu’il s’agit bien de deux espèces distinctes,
dont les aires de répartition, caractérisées par des biotopes différents,
sont contiguës sur de longues distances et peuvent même, çà et là, che¬
vaucher sur quelques dizaines ou quelques centaines de mètres.
Puisque la forme forestière de grande taille présente en Afrique occi¬
dentale paraît être génétiquement isolée, donc spécifiquement distincte
de Pt. mascareniensis pumilio et comme, par ailleurs, elle se distingue
immédiatement de Pt. mascareniensis par divers caractères, il convient
de la nommer, non pas Pt. mascareniensis hylaea, mais bien Ptychadena
hylaea Schmidt et Inger.
Une étude ultérieure fera ressortir les difficultés qui se présentent
dans d’autres régions d’Afrique à propos des rapports entre les formes
se rattachant à Pt. mascareniensis et celles qui se rapprochent plutôt
de Pt. hylaea. 11 s’agit, en effet, de deux espèces polytypiques voisines
très largement répandues dans toute l’Afrique, l’une dans les régions
forestières, l’autre dans les régions de savane. A la faveur de zones de
— 656 —
végétation intermédiaire, les deux espèces semblent, çà et là, s’être
retrouvées en contact l’une avec l’autre ; des phénomènes d’introgres-
sion ont alors conduit à des mélanges de caractères qui sont déroutants
pour le systématicien et posent des problèmes particulièrement délicats
de nomenclature.
Laboratoire de Zoologie
de V École Normale Supérieure
24, rue Lhomond, Paris, 5e
BIBLIOGRAPHIE
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 4, 1967, pp. 657-659.
UNE NOUVELLE ESPÈCE DE POISSON PLAT
DES CÔTES DU BRÉSIL,
ENGYOPHRYS CILIARIS
Par Ch. ROUX
Ce poisson provient des récoltes effectuées au cours de la croisière de
recherches océanographiques du Muséum à bord de la « Calypso », le
long des côtes atlantiques de l’Amérique du Sud, au mois de novembre
1961. Il a été pêché à la station 54 près de Salvador de Bahia (13°01 S
et 38°24 W) à une profondeur de 50 mètres à l’aide d’un chalut à perche
de 5,5 m d’ouverture et à mailles de 12 et 14 mm. La température des
eaux en surface était de 25°02 centigrades. Les fonds étaient composés
de sable vasard.
J’ai attendu avant de décrire ce spécimen unique d’avoir dépouillé
toute la collection des poissons de la croisière pour être bien certain
qu’il n’en existait pas d’autre présentant les mêmes caractères.
Ce qui frappe au premier abord chez ce poisson ce sont les deux ten¬
tacules, un à chaque œil, que présentent les paupières. On pense alors
à rapprocher cette espèce des poissons plats du genre Nematops Günther
1880, connus surtout de l’ Indo-pacifique, dont un exemplaire a été cepen¬
dant récolté à l’ile Sainte-Hélène en février 1930 par Th. Mortensen
et rapporté à l’espèce Nematops macrochirus Norman 1931 par Jorgen
Nielsen en 1961.
Mais l’examen des caractères de notre poisson ne permet pas de main¬
tenir cette opinion préliminaire : tout d’abord les poissons du genre
Nematops ont les yeux à droite et notre spécimen à gauche. Il pourrait
s’agir d’une inversion évidemment, mais il existe d’autres différences
importantes.
Les yeux des Nematops sont très rapprochés mais ne sont pas, semble-
t-il, séparés seulement par une crête comme chez notre poisson dont les
rayons de la dorsale et de l’anale sont d’autre part beaucoup plus élevés
en nombre (respectivement 85 et 67) que dans le genre Nematops. Les
dents sont en une seule rangée ; elles sont en plusieurs rangs chez les
Nematops. Les branchiospines sont courtes et peu nombreuses : on en
compte 5 sur la partie inférieure du premier arc branchial. Il y en a plus
de 10 dans les espèces du genre Nematops.
Toutes ces caractéristiques, jointes au fait que les pelviennes sont
presque égales, celle de la face colorée étant médiane en position, que
la ligne latérale fait une courbe bien marquée au-dessus de la pectorale
et n’est développée que sur le côté oculé, que par ailleurs la dentition
— 658
est mieux marquée sur la partie des mâchoires appartenant à la face
aveugle, font que notre spécimen me paraît bien appartenir au genre
Engyophrys, Jordan et Bollman 1890, sous-famille des Paralichthinae et
famille des Bothidae.
Fig. 1. — Engyophrys ciliaris sp. nov.
Description de l’holotype (dimensions en mm).
Longueur totale : 52.
Longueur sans la caudale : 42.
Hauteur du corps : 22.
Longueur de la pectorale côté coloré : 6.
Longueur de la pectorale de la face aveugle : 5.
Longueur de la tête : 9.
Diamètre horizontal de l’œil : 3.
Longueur du tentacule de l’œil supérieur : 6.
Longueur du tentacule de l’œil inférieur : 5.
Branchiospines sur la branche inférieure du premier arc : 5 très courtes
et quelques rudiments.
Ligne latérale : 65 tubes jusqu’à la base de la caudale.
Rayons de la dorsale : 85.
Rayons de l’anale : 67.
La bouche est protractile, petite, et le maxillaire atteint la verticale
du bord antérieur de l’œil. Les dents sont en une seule rangée, aiguës
et recourbées en arrière et beaucoup plus développées du côté aveugle.
Les yeux sont séparés par une légère crête qui est en fait la bordure
orbitaire de l’œil inférieur. Le contour de l’orbite de cet œil présente
5 épines séparées, courbées vers l’arrière, et placées en avant et au-
dessus de l’œil. L’œil supérieur, de son côté, est bordé en avant par une
petite éminence crénelée de trois épines très proches l’une de l’autre.
— 659 —
La nageoire dorsale commence en avant de l’œil sur la face aveugle
où son premier rayon est implanté en arrière des narines. Les rayons des
deux nageoires dorsale et anale sont simples et sont recouverts de
quelques écailles. Les écailles du corps sont cténoïdes sur la face colorée
et cycloïdes sur la face aveugle.
La caudale compte 17 rayons.
Les nageoires pelviennes sont presque égales et celle de la face oculée
est en position médiane.
En avant de l’anale et entre les pelviennes on aperçoit un processus
osseux formé de deux épines contiguës et aplaties latéralement.
L’anus s’ouvre sur la face aveugle au-dessus du premier rayon de
l’anale.
Coloration dans l’alcool. — La face aveugle est totalement blanche. La face
oculée est brun clair et marquée de tavelures brun foncé. Une ligne brun foncé
court au long de la base des épines inl erneurales. On devine quatre taches impré¬
cises assez larges dans l’espace interneural de la dorsale et de l’anale et des
points bruns bien marqués plus petits que la pupille au long de la base de la
dorsale et de l’anale.
Une tache assez large et distincte s’arrondit juste en arrière de la courbe
de la ligne latérale. La caudale présente trois rayures transversales peu dis¬
tinctes. Les nageoires dorsale et anale sont plus ou moins tachées de brun.
Cette espèce est très voisine des deux autres connues du genre Engyo-
phrys, E. sanctilaurentU Jordan et Bollman et E. sentus Ginsburg.
Elle en diffère par le nombre d’épines sur le bord des crêtes orbitaires
et spécialement sur le bord supérieur de l’orbite inférieure dans la zone
« interorbitaire », par le museau plus court et surtout par la présence
d’un long tentacule à chaque œil.
Laboratoire des Pêches Outre-Mer du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
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pelago, vol. Y, Leiden.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 4, 1967, pp. 660-664.
DESCRIPTION D'UNE NOUVELLE ESPÈCE
DE BOTHINAE :
ARNOGLOSSUS ENTOMORHYNCHUS N. SP.
(Pis ces, Teleostei, Heterosomata )
Par A. ST AUC II 1
En 1937, J. Cadenat, lors de l’étude des poissons récoltés par le navire
de recherche « Président Théodore Tissier », examinait deux individus
du genre Arnoglossus mesurant respectivement 140 et 144 millimètres
de longueur totale, au sujet desquels il écrivait : « Par le nombre des
rayons de leurs nageoires, ils rentrent dans le groupe formé par A. impe-
rialis et A. capensis de la clef dichotomique du genre donnée par J. Nor¬
man, 1934, p. 174. Ils s’éloignent A’ A. imperialis et se rapprochent d’A.
capensis par la forme de l’espace interorbitaire. Dans l’impossibilité où
nous nous sommes trouvé de comparer nos échantillons à des A. capensis
du Sud africain, et bien que l’on puisse noter quelques variations en par¬
ticulier dans le nombre des rayons des nageoires, nous les rapportons
provisoirement à cette espèce. »
En 1953, le même auteur en étudiant les poissons des campagnes du
« Gérard Tréca », écrivait : « l’examen des 4 exemplaires du « Gérard
Tréca » permet de diminuer assez sensiblement le doute qui ne pourra
cependant être définitivement levé qu’ après comparaison avec des exem¬
plaires d’Afrique du Sud ».
Lors de la campagne du « Guinean Trawling Survey » d’octobre 1963
à mai 1964, les échantillons suivants ont été récoltés par les différents
chefs de mission.
1. Hydrobiologiste à l’Office de la Recherche scientifique et technique Outre-Mer.
— 661 —
Tous ces exemplaires avaient les caractéristiques de A. cf. capensis
pour lesquels J. Cadenat hésitait à se prononcer.
M. J. L. B. Smith de l’université de Grahamstown, à qui nous avions
écrit, a bien voulu nous envoyer deux Arnoglossus capensis, l’un de 137 mm
de longueur totale, pêché le 16-8-1960 à Algoa Bay, l’autre, avec la cau¬
dale abîmée, mesurant 140 mm de longueur standard, capturé le 16-7-1962
au même endroit que le précédent.
D’autre part M. P. Whitehead, du British Muséum, a eu l’amabilité
de nous prêter les deux Arnoglossus capensis portant le N° 1912.12.20.27-28,
mesurant 168 et 170 mm de longueur totale, et dont l’un des exemplaires
a servi de modèle à J. Norman pour le dessin de son livre : A systematic
monograph of the Flatfishes, vol. I, London, 1934.
Au point de vue numérique nos exemplaires se distinguent des exem¬
plaires étudiés par J. Norman par un nombre plus élevé de rayons aux
nageoires impaires, mais ce n’est pas très significatif. Par contre les rap¬
ports longueur totale/hauteur du corps, longueur totale/longueur de la
tête et longueur de la tête/longueur du maxillaire, diffèrent sensiblement.
En outre, au point de vue morphologique, une échancrure très pro¬
noncée s’observe sur le bord dorsal de la tête, au niveau du bord supé¬
rieur de l’œil fixe, à la naissance du 1er rayon de la nageoire dorsale.
Ce fait ne se rencontre pas chez les exemplaires en provenance de l’Afrique
du Sud.
En raison de ce caractère nous nommons cette nouvelle espèce Arno¬
glossus entomorhynchus.
Description de la nouvelle espèce.
Le corps est très comprimé, sa hauteur est comprise 2,8 à 3,3 fois dans
la longueur totale (2,3 à 2,7 fois dans la longueur standard). La lon¬
gueur de la tête est comprise 4,2 à 4,8 fois dans la longueur totale (3,5 à
3,9 fois dans la longueur standard). Le museau est conique, sa longueur
étant comprise 4,2 à 5,3 fois dans la longueur de la tête. Les yeux sont
grands, leur diamètre est compris 2,8 à 3,8 fois dans la longueur de la
tête. L’œil fixe est placé en avant de l’œil migrateur, son bord posté¬
rieur étant situé sous le milieu de l’œil droit. L’espace interorbitaire est
formé par un sillon étroit et bordé par des crêtes sourcillières légèrement
relevées ; la longueur du maxillaire est comprise 2,8 à 3,4 fois dans la
longueur de la tête. Les dents sont coniques et petites, placées sur une
rangée en bordure des mâchoires. Il n’y a pas de dents vomériennes.
Les narines sont séparées et placées en avant de l’espace interorbitaire.
Une forte échancrure caractéristique se trouve à la naissance du pre¬
mier rayon de la dorsale sur le bord dorsal de la tête.
Dorsale : 97 — 105 ; Anale : 74 — 81 ; Pect. zénithale : 10 — 13 ;
Pect. nadirale : 9 — 12.
La longueur de la pectorale zénithale est comprise 1,7 à 2,2 fois dans
la longueur de la tête.
— 663
Nous avons compté 10 à 13 branchiospines au bas du premier arc
branchial (mode à 11). Les écailles sont cténoïdes sur la face zénithale
à l’exception des écailles percées, celles de la face nadirale sont cycloïdes.
On compte 58 à 67 écailles en ligne latérale, cette dernière étant arquée
au-dessus de la pectorale. Le nombre de vertèbres compté sur un spé¬
cimen disséqué était de 43.
Coloration.
Le côté oculaire est brunâtre, maculé de taches plus foncées, éparses,
peu visibles ; la face aveugle est incolore, sauf la zone environnant la
bouche qui est teintée de sombre.
Les nageoires impaires sont grisâtres et parsemées de taches noires.
Les deux à trois premiers rayons de la dorsale sont blancs.
Habitat.
Cette espèce se rencontre sur la pente du plateau continental du golfe
de Guinée à partir de 100 m.
Discussion.
J. Nielsen écrit au sujet de A. cf. capensis qu’il a étudié en prove¬
nance de l’île de Sainte-Hélène : « there is not doubt that the population
off this truly oceanic island originates from South Africa. The only
way for this and other species of Heterosomates to cover this long dis¬
tance (2 200 km) is to follow the Benguela and Southequatorial Currents.
According to Sverdrup (1942), the latter current has a velocity of 1 km
per hour, so a pelagic stage of about three months is required to reach
St. Helena. Kyle (1913) has shown that some species of Arnoglossus
spawning in the summer hâve a prolonged pelagic larval life so that
metamorphosis does occur until next spring. If this is the case also in
this species, there is sufficient time for a drift from South Africa to
St. Helena. »
Ceci est une hypothèse et nullement confirmé scientifiquement. Nous
n’avons jamais rencontré d’A. capensis durant nos chalutages dans le
golfe de Guinée, entre 5° S et 5° N. Il se pourrait que de jeunes larves
aient été entraînées par les courants jusqu’aux îles, mais nous ne pen¬
sons pas qu’elles aient pu être déportées plus loin, les courants marins
ne dépassent pas l’Equateur. Aussi estimons-nous que Arnoglossus ento-
niorhynchus, malgré certaines ressemblances numériques avec Arnoglossus
capensis Boulenger 1898, est une espèce spéciale à la côte atlantique
ouest-africaine.
Types. — Nous désignons comme holotype l’exemplaire le plus grand
en provenance de la station N° 6 de la transversale N° 8 (8°28' N - —
45
— 664 —
14°21' W) capturé le 25 novembre 1963 et mesurant 150 mm de lon¬
gueur totale. Il a été enregistré sous le N° 65-546 au Muséum national
d’Histoire naturelle de Paris.
Du même lot nous avons disséqué un exemplaire et les 6 autres ont
été désignés comme paratypes. Les trois exemplaires, mesurant respec¬
tivement 145 mm, 146 mm et 139 mm de longueur totale, sont en col¬
lection au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris et enregistrés
sous les Nos 65-547, 65-548 et 65-549. L’exemplaire mesurant 139 mm
de longueur totale a été envoyé à M. B. B. Collette de la Smithsonian
Institution à Washington, qui a récolté ces poissons. L’exemplaire mesu¬
rant 137 mm de longueur totale a été expédié à M. P. Whitehead du
British Muséum (N. H.) à Londres, en remerciement pour le prêt d ’Arno-
glossus capensis qu’il a bien voulu nous accorder. Pour cette même rai¬
son nous avons également envoyé un paratype mesurant 134 mm de lon¬
gueur totale à M. J. L. B. Smith de la Rhodes University à Grahamstown.
Résumé.
L’auteur décrit une nouvelle espèce d’ Arnoglossus qui a été pêchée dans la
partie septentrionale du golfe de Guinée et caractérisée par une échancrure très
prononcée qui s’observe sur le bord dorsal de la tète, au niveau du bord supé¬
rieur de l’œil fixe, à la naissance du 1er rayon de la nageoire dorsale.
BIBLIOGRAPHIE
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2* Série — Tome 39 — N» 4, 1967, pp. 665-679.
RECHERCHES SUR LES O PI LIONS
DU GENRE ISCHYROPSALIS
(F AM. ISCHYROPSALIDAE).
VI. Ischyropsalis pyrenaea Simon.
Par Ed. DRESCO
Historique.
Ischyropsalis pyrenaea a été décrit en 1872 par Simon (16) sous le nom
d'Helwigi Panz. variété pyrenaea, d’après une Ç et un immature capturés
dans la grotte d’Estellas (Ariège). Simon figure la chélicère (pl. 16, fig. 4)
et ce dessin, quoique réalisé à échelle réduite, est suffisant pour l’époque.
En 1875, Simon élève cette variété au rang d’espèce (1).
En 1879, Simon (17) décrit le $ et la Ç, indique les départements de
l’ Ariège et de la Haute-Garonne et ajoute que « cette grande espèce a
été rencontrée dans presque toutes les grottes de l’Ariège où elle se tient
dans les parties les plus profondes ». Les figures du céphalothorax montrent
des yeux proéminents, ce qui n’est pas le cas chez pyrenaea ; les dessins
des chélicères et Ç) sont peu satisfaisants.
En 1910, Simon (18) indique une station nouvelle : la Grotte de Liqué,
à Moulis, Ariège, et il renouvelle sa citation qu’il complète : « ... ren¬
contrée dans presque toutes les grottes de l’Ariège et la Haute-Garonne,
où elle se tient dans les parties profondes, contrairement à I. luteipes
qui vit le plus souvent en dehors des grottes ».
Nous ignorons absolument quelles sont les stations de l’Ariège dont
parlait Simon, car à cette époque I. pyrenaea n’était connu que de deux
stations dans l’Ariège, et n’était pas signalé de la Haute-Garonne.
En 1911, Simon (19) l’indique des Basses-Pyrénées (Gr. des Eaux
Chaudes, Les Eaux Chaudes). En 1913, il (20) l’indique encore des Basses-
Pyrénées (Gr. de Bétharram).
En 1914, Roewer (12) cite l’espèce, figure le céphalothorax et le ster¬
num, les chélicères $ et Ç et reprend les stations signalées par Simon ;
les figures données ne sont guère utilisables. En 1923, il reprend les mêmes
figures et les mêmes stations.
En 1935, Roewer (14) indique : Basses-Pyrénées, Gr. de Malarode,
Arudy, Ç ; Gr. de Bétharram, Arthez d’Asson, Ariège, Gr. de Lestelas,
Cazavet, I pull. Il signale I. pyrenaea d’Espagne : Guipuzcoa, Cuevas de
Iturmendi, Ilernani, et Cueva de Arrobieta, Anoeta (voir plus loin).
En 1950, Roewer (15) reprend les descriptions (^ et $) et les stations
déjà citées : Haute-Garonne, Ariège (Larures : c’est Laruns qu’il faut
lire), Basses-Pyrénées ; il cite aussi la Gr. de Bétharram, Hautes-Pyrénées :
cette grotte est à la limite des départements des Basses et des Hautes-
Pyrénées, mais elle se trouve effectivement dans les Basses-Pyrénées.
Les stations d’Espagne sont rappelées. Les figures sont faites d’après le
matériel étudié par Roewer en 1935 ; les dessins sont donc nouveaux,
mais ils ne sont pas satisfaisants (aussi bien pour le $ que pour la Ç).
Juberthie, en 1961 (7) figure l’article basal des chélicères du et
de la $ ; les dessins sont parfaits, mais les figures ont été inversées ; ces
dessins sont faits d’après des exemplaires de la Gr. de l’Espugne, Saleich,
Haute-Garonne, où nous signalons nous-même l’espèce.
Fig. 1-5. — lschyropsalis pyrenaea Sim. <$.
1 : Puits de Las Templas, Haute-Garonne, abdomen, X 16 ; 2 : d°, céphalothorax, X 25 ;
3 : d°, céphalothorax, profil, X 25 ; 4 : lectotype, mamelon oculaire, vu de l’arrière,
X 40 ; 5 : métatarse II, articles apicaux, X 25.
Caractères morphologiques.
Les individus (J et $ ayant servi à décrire l’espèce n’ont pas été retrouvés
isolés dans la collection Simon ; seul le tube n° 1875 porte l’indication
« I. pyrenaea E. S. — Ariège » et renferme 4 5 Ç et 7 non adultes ou
juv. ; les types de Simon se trouvant dans ce matériel, nous avons désigné
un lectotype $ et choisi une Ç considérée comme typique.
Les descriptions de Simon, 1879 (17) sont bonnes ; nous les complé¬
tons par des mesures :
— 667 —
Mensurations et rapports. — ^ lectotype. — Chélicères : article basal,
long.
long. 5,31, larg. 0,5 mm, rapport - - - = 10,62 ; article apical, long.
4,69, larg. 0,94 mm, rapport
Mamelon oculaire
long.
larg.
= 5 (fig. 6, 7, 8 et 9).
larg.
largeur, yeux compris
0,7 mm ; intervalle entre
les yeux : 0,45 mm ; diamètre des yeux : 0,137 mm. Position du mame¬
lon oculaire : de l’axe des yeux aux creux antérieurs du céphalothorax :
0,64 mm ; des creux antérieurs du céphalothorax à l’axe des denticules
arrières du céphalothorax : 1,6 mm ; rapport de ces deux longueurs : 2,5.
Patte-mâchoire : Fémur : 4,12 — patella : 1,75 — Tibia : 3,31 — tarse :
. „ Tibia , „
1,87 mm. Rapport - - — = 1,9.
patella
Pattes ambulatoires longues :
Fémurs : I : 6,56 — II : 8,75 — III : 4,81 — IV : 6,25 mm.
Tibias : I : 4,5 — II : 7,12 — III : 3,75 — IV : 5,31 mm.
Métatarses II munis de 5 articles apicaux (quelquefois 4 articles seule¬
ment, voir fig. 5).
Fig. 6-10. — Ischyropsalis pyrenaea Sim.
6 : Puits de Las Templas, chélicère droite, face externe, X 16 ; 7 : d°, face interne, X 16 ;
8 : d°, article basal droit, vue du dessus, X 16 ; 9 : d°, vue en bout X 40 ; 10 : d°, pénis,
X 25, P.M. n° 360.
— 668 —
Pénis : PM. N° 360 (fig. 10 et 11). Ce pénis n’est pas celui du lectotype,
mais celui d’un £ provenant du Puits de Las Templas, Ariège.
Ç considérée comme typique. — - Chélicères : article basal, long. 5,31,
larg. 0,62 mm, rapport = 8,5 ; article apical, long. 4,69, larg.
larg.
1,06 mm, rapport - — — = 4,41 (fig. 23, 24 et 25).
larg.
Mamelon oculaire : largeur, yeux compris : 0,71 mm ; intervalle entre
les yeux : 0,46 mm ; diamètre des yeux : 0,15 mm. Position du mame¬
lon oculaire : de l’axe des yeux aux creux antérieurs du céphalothorax :
0,64 mm ; des creux antérieurs du céphalothorax à l’axe des denticules
arrières du céphalothorax : 1,76 mm ; rapport de ces deux longueurs :
2,75.
Patte-mâchoire : Fémur : 4,12 — patella : 1,87 — Tibia : 3,12 —
tarse : 1,75 mm. Rapport - — = 1,66.
patella
Pattes ambulatoires longues :
Fémurs : I : 5,94 — II : 7,69 — - III : 4,37 — IV : 5,75 mm.
Tibias : I : 4,06 - — II : 6,56 — III : 3,44 — - IV : 4,69 mm.
Métatarses munis de 6 articles apicaux (souvent 4 ou 5 articles seule¬
ment, voir fig. 22).
Fig. 11-13. — lschyropsalis pyrenaea Sim.
11 : Puits de Las Templas, pénis, X 120, P.M. n° 300 ; 12 : d°, patte-mâchoire, patella,
X 50, P.M. n° 355 ; 13 : d°, extrémité, X 125.
Remakques.
L’espèce présente les caractères suivants :
(J et $ : yeux petits et portés par des mamelons très bas sur le tégu¬
ment ; pattes longues.
: chélicères : article basal étroit à la base, puis brusquement paral¬
lèle, orné d’une bosse supéro-apicale ; article apical mince et allongé.
$ : chélicères : article basal presque parallèle avec l’extrémité recour¬
bée et un peu élargie, denticules minces ; article apical mince et allongé.
Nous avons également en collection des I. pyrenaea dont les pattes
sont nettement moins longues ; l’aspect général est changé, mais les
caractères indiquent bien l’espèce. De plus, ils peuvent se trouver dans
une même grotte avec des pyrenaea à pattes normales : nous possédons, de la
grotte de Liqué (Moulis, Ariège, vi-53, Coiffait) un (J à pattes courtes :
Long, du Fémur II : lectotype : 8,75 • — spécimen Liqué : 6,45 mm.
Long, du Tibia II : lectotype : 7,12 — spécimen Liqué : 5,31 mm
Fig. 14-17. — I. pyrenaea venasquensis ssp. nov. (J.
14 : Port de Vénasque, Haute-Garonne, chélicère droite, face externe, X 16 ; 15 : d°, face
interne, X 16 ; 16 : d°, article basal droit, vue du dessus, x 16 ; 17 : d°, vue en bout, X 40.
— 670 —
Les yeux de ce $ sont nettement plus petits : diamètre des yeux :
lectotype : 0,137 — spécimen Liqué : 0,1 mm. Les mensurations sont
également nettement plus petites que chez le lectotype, mais nous avons,
de la même grotte, 1 £ et 1 Ç aux pattes normales et aux yeux dont les
diamètres sont : £ : 0,125 et $ : 0,137 mm (voir Tableau I).
Ischyropsalis pyrenaea venasquensis ssp. nov.
Juberthie a cité (8) un capturé par le Professeur Vandel en dehors
des grottes, sous le nom de pyrenaea ; cet exemplaire, déterminé par
nous-même, nous a longtemps fait hésiter ; il est possible qu’il appar¬
tienne à une espèce nouvelle, très voisine de pyrenaea et faisant partie
d’espèces du groupe dispar (sous presse) ; la présence d’un seul indi¬
vidu (J, ainsi que l’absence de la Ç, ne nous permettent pas de définir
la position systématique de cet individu, mais nous le considérons pour
l’instant comme appartenant à une sous-espèce nouvelle de pyrenaea,
que nous nommons venasquensis ; nous publions les mensurations de
cet individu (Tableau I) et quelques figures (fig. 14, 15, 16, 17 et 26).
18 : Gr. de Lestelas, Ariège, abdomen, X 16 ; 19 : d°, céphalothorax, X 25 ; 20 : d°, cépha¬
lothorax, profil, X 25 ; 21 : d°, mamelon oculaire, vue de l’arrière, X 40 ; 22 : méta¬
tarse II, articles apicaux, X 25.
671
La forme venasquensis se distingue de I. pyrenaea typique par les carac¬
tères suivants :
Article basal des chélicères du même type, mais :
extrémité au-delà de la bosse supero-apicale inclinée vers l’avant et prolon¬
geant l’article au-delà de la bosse ; vu en bout, l’article est plat sur la face
externe et bombé sur la fc.ee interne, là partie bombée supérieure est déportée
vers l’extérieur (fig. 9 et 26) . pyrenaea pyrenaea Sim.
extrémité de l’article, vu de profil, très incliné et prolonbeant peu l’article
au-delà de la bosse ; vu en bout, l’article est de forme ovoïde régulière, bien
convexe sur sa partie externe, un peu aplati sur sa face interne (fig. 17 et 26) . .
pyrenaea venasquensis ssp. nov.
Les pénis des deux formes sont identiques.
Nous donnons également, dans le Tableau I, les mensurations du
provenant de la Grotte de la Pâlie à Rieulhès ; cet exemplaire offre plu¬
sieurs particularités : ses caractéristiques et ses mensurations en font un
Fig. 23-25. — Ischyropsalis pyrenaea Sim. $.
23 : Gr. de Lestelas, Ariège, chélicère droite, face externe, X 16 ; 24 : d°, face interne, X 16 ;
25 : d°, article basal droit, vue en bout, X 40.
— 672 —
pyrenaea très proche du lectotype de l’espèce ; il est dépourvu de bou¬
clier dorsal et les tergites du dessus de l’abdomen sont séparés ; l’article
basal des chélicères, dont les dimensions sont proches du lectotype, a
son extrémité renflée et d’une forme voisine de venasquensis (fig. 26).
Tableau I.
I : lectotype d, Gr. de Lestelas, Ariège.
II : <?, Gr. de Liqué, Ariège.
III : d, Gr. de la Pâlie, Hautes-Pyrénées.
IV : d, Port de Vénasque, Haute-Garonne.
Les dimensions sont exprimées en mm.
La figure 26 C nous donne-t-elle les limites de variabilité de la forme
de l’extrémité de l’article basal des chélicères chez pyrenaea ? Nous ne
pouvons l’affirmer, car nous manquons d’individus capturés dans une
— 673 —
même grotte, au même endroit, au sein d’une même colonie ; de plus,
la forme venasquensis n’est représentée que par un $ dans l’ensemble
du matériel étudié (41 <§). 11 est possible que venasquensis et pyrenaea
soient reliés par des intermédiaires ; si de nouvelles captures nous per¬
mettaient d’éclaircir ce point, il faudrait réunir les deux formes car nous
pourrions alors supposer avoir une plus juste connaissance de la varia¬
bilité des individus de l’espèce.
Nous parlons plus loin des affinités de 1. pyrenaea avec les espèces
du groupe 7. dispar Sim. d’Espagne ; ce groupe, dont nous avons ter¬
miné l’étude, comprend plusieurs espèces dont certaines posent le même
problème dans l’examen de la forme de l’article basal des chélicères ; nous
figurons 7. pyrenaea et 7. pyrenaea venasquensis (fîg. 26).
Affinités.
Dans sa description de I. pyrenaea en 1872, Simon indique (16, p. 483) :
« Une lschyropsalis, venant de la grotte d’Estellas, diffère de l’espèce
typique du genre — 7. helwigii (Panzer) — par de si faibles caractères,
que nous ne pouvons la considérer comme spécifiquement distincte. »
Les caractères différentiels suivants sont soulignés par Simon :
— Article basal des chélicères avec épines plus longues et plus espacées chez
pyrenaea que chez helwigii :
- — le= cinq premiers segments dorsaux de l’abdomen étroits et largement
séparés . helwigii
— les cinq premiers segments dorsaux de l’abdomen soudés, formant une
plaque rectangulaire festonnée sur les bords et marquée de quatre pro¬
fondes dépressions transverses . pyrenaea
— Épines de l’article basal des chélicères :
série externe : six, égales et équidistantes . helwigii
série externe : cinq, troisième et cinquième plus courtes que les trois autres. .
pyrenaea
La figure de Simon, 1872 (16, pl. 16, fig. 4) de la chélicère de helwigii
n’est pas conforme à la description.
D’après le catalogue manuscrit de Simon, le matériel de comparaison
dont il disposait lorsqu’il décrivit 7. pyrenaea était le suivant :
Tube n° 1090 — 7. helwigii Panz. Carniole (Stussiner 80), exemplaire
communiqué à Simon par le Docteur L. Koch (Simon, 1872).
Nous avons retrouvé ce tube, mais l’animal n’est pas un helwigii, et
nous pensons qu’il y a eu mélange dans la collection Simon, car nous
l’avons étudié et déterminé 7. taunica Müller, $, d’après les travaux de
Hadzi, 1954 (5).
En 1875, Simon (1) élève pyrenaea au rang d’espèce (au lieu de variété
d'helwigii) ; il insiste sur les caractères cités plus haut : soudure des
674 —
arceaux dorsaux plus complète chez pyrenaea que chez helwigii, dispo¬
sition des épines sur l’article basal des chélicères, et il ajoute que les
différences sexuelles chez I. pyrenaea sont de même nature que chez
I. dispar (le $ de pyrenaea avec article des chélicères tout à fait inerme,
ce qui n’a pas lieu chez helwigii).
I. pyrenaea n’a été cité que par Simon et Roewer ; Simon connaissait
bien son espèce, et les affinités qu’il donne avec helwigii prouvent qu’il
connaissait également ce dernier.
Fig» 26. $ — Extrémité de l’article basal de la cbélicère, vue de profil, X 40.
A : I. pyrenaea Sim. ; B : I. pyrenaea venasquensis ssp. nov. ;
C : - /. pyrenaea, - - - I. pyrenaea venasquensis .
— 675 —
Dans la littérature, I. helwigii a été figuré par :
Kolosvary : 1929 : (J, article basal de la chélicère ; $, article basal de
la chélicère, abdomen et céphalothorax vus en plan, deuxième article
de la chélicère vu de face, mamelon oculaire vu de profil.
Kratochvil, 1934 : £ et Ç, chélicères vues de profil.
Hadzi, 1942 : (J, abdomen ; $, article basal de la chélicère.
Nous soulignons le fait que chez la $ (Kolosvary) et chez le
(Hadzi) les abdomens représentés n’ont pas de boucliers dorsaux, mais
les tergites sont tous séparés. Les dessins soulignent l’affinité des deux
espèces ; nous ne citons pas les dessins de Roewer, plus ou moins utili¬
sables ; et nous signalons le dessin de Martens (11, p. 147, fig. 3 a-b)
nommé helwigi et qui représente I. taunica Müller voisin de 1. superba
Sim.
En résumé, I. pyrenaea est voisin d helwigii, lequel paraît très variable;
de plus, il est voisin de plusieurs espèces espagnoles dont l’ensemble peut-
être nommé le groupe dispar et qui comprend : Ischyropsalis dispar Sim.,
deux espèces nouvelles et peut-être aussi I. magdalenae Sim. ($ inconnu).
Ces Opilions sont étudiés, décrits et figurés dans un travail actuellement
sous presse ; ils habitent le nord de l’Espagne.
Nous verrons plus loin que le matériel examiné et étudié par nous
comportait 41 et 40 2. Sur ce nombre, seul 1 $ de la Gr. de la Pâlie
(Rieulhès, Hautes-Pyrénées) avait les tergites de l’abdomen séparés
(absence de scutum). Ce caractère, dont l’étude est en cours, ne suffit
pas pour déterminer spécifiquement un individu ; chez les Ischyropsalis,
le scutum dorsal est de règle ; chez certains spécimens, le scutum dorsal
se présente fragmenté totalement ou en partie (travaux de Hadzi, de
Juberthie).
Répartition géographique.
I. Localités publiées :
France :
Ariège. — Gr. de Lestelas, Cazavet. C’est la localité-type de l’espèce et
c’est avec du matériel capturé dans cette grotte que nous avons pu
élargir notre connaissance de l’espèce et déterminer les animaux dont
nous donnons plus loin les stations. Nous signalons que le I. nodifera
Sim. signalé de cette grotte par Roewer (14) et que nous avons retrouvé
et étudié est I. pyrenaea.
Gr. d’Aubert, près de Saint-Girons (6).
Gr. de Liqué, Moulis (18).
Basses-Pyrénées. — Gr. des Eaux-Chaudes, les Eaux-Chaudes (19).
Gt. de Bétharram, Arthez d’Asson 20).
Gr. de Malarode, Arudy (14).
Haute-Garonne. — Gr. de l’Espugne, Saleich (7).
— 676
II. Localités nouvelles. — Matériel étudié : 41 <J, 40 Ç (Dresco det.).
Nous remercions les collecteurs qui nous ont procuré le matériel étu¬
dié dans cette note, en dehors de nos captures personnelles, ce sont :
Bouillon (M.), Carrère (F.), Coiffait (H.), Derouet (L.), Hen-
rot (H.), Mauriès (J. P.), Nègre (J.), Prof. Vandel (A.).
Ariège. — Gr. de Lestelas, Cazavet, (J, 30-viii-43 (Henrot et Nègre) ;
2 (J, 2 $, 30-V-62 (Bouillon) ; 8 4 3-vi-62 (Bouillon, E. et
L. Dresco) ; 2 Ç, 18-X-62 (Bouillon) ; $, l-xn-62 ; 5 4 Ç (L. Drf.sco-
Derouet, n° 398 à 417).
Gr. Foulquier, Cazavet, Ç, 8-X-64 (Bouillon, E. et L. Dresco).
Aven inférieur du Col du Salau, Salau, ait. 1 700-1 800 ni, $, 2-x-57
(Coiffait).
Gr. de Liqué, Moulis, <$, vi-53 (Coiffait) ; nous avons également
étudié un tube de la Coll. Simon, Simon det., provenant de cette grotte
(<?, $, J- RO-
Gouffre de FHaïou, Cazavet, 2 (J, 4-V-59 (Bouillon).
Puits de Pruhaut, Galey, 14-viii-46 (Drf.sco).
Puits de la Mate, Saint-Julien-du-Castillonnais, çj, Ç, 16-viii-46
(Dresco).
Gr. de la Cabane des Gardes, Buzan, 2 $, 19-viii-46 (Dresco).
Ces trois dernières stations sont situées sur la Crête de Cournudère
qui fait la limite entre F Ariège et la Haute-Garonne (2).
Haute-Garonne. — Gr. de l’Espugne, Saleich, 2 Ç, 14-vii-45 (Dresco,
Henrot et Nègre) ; 2 <$, 14-xi-54 (Carrère) ; Ç.
Gr. de Paloumère, Milhas, 29-viii-46 (Dresco).
Puits de Las Templas, Herran, 3 Ç, 13-viii-46 (Dresco).
Puits de Burtetch n° 2, Milhas, 5-vi-54 (Dresco).
Gr. de Riusec, Portet d’Aspet, Ç, l-x-53 (Carrère et L. Derouet) ;
capture faite dans la salle de la Pluie, temp. : 6°C.
Gr. du Pas du Loup, Francazal, 7-vi-62 (Bouillon, E. et
L. Dresco).
Port de Vénasque, au-dessus de Luchon, 16-vii-52 (Vandel).
Capture intéressante, faite à l’air libre ; ce $ est un individu à pattes
courtes dont nous avons commenté le cas, donné des mensurations,
des rapports et des figures (fig. 14 à 17), et que nous nommons I. pyre-
naea venasquensis, sous-espèce de I. pyrenaea Sim.
Hautes-Pyrénées. — Gr. de la Pâlie, Rieulhès, 5-vi-46 (Coiffait).
Gr. de la Bouhadère, Saint-Pé-de-Bigorre, Ç, 14-ii-65 (Mauriès).
Gr. des Cabanes d’Artigusses, Aragnouet, Ç, 15-viii-64 (Mauriès,
F. 017).
Vallon d’Aygues Tortes, flanc Sud, ait. 2 400 m, haute vallée de
— 677 —
Louron, Loudanvielle, (J, 26-viii-64 (Mauriès, F. 020). Sous des
pierres.
Basses-Pyrénées. — Nous avons étudié et nous en confirmons la déter¬
mination, le matériel publié par Roewer en 1935 (14), en provenance
des grottes de Bétharram et de Malarode ; de plus, le tube n° 24165
de la Coll. Simon, Gr. de Bétharram, 2 Ç, 14-X-06, était mal éti¬
queté : il portait la mention « I. luteipes » et pourtant Simon cite bien
I. pyrenaea de cette grotte (20). Nous ajoutons :
Gr. de Bétharram, Arthez d’Asson, 3 Ç, iv-64 (Coiffait) ; 3 Ç,
23-iv-64 (Bouillon).
III. Localités douteuses, a confirmer ou erronnées :
Espagne.
Roewer, en 1935 (14), a cité I. pyrenaea de deux grottes de la province
de Guipuzcoa : Cuevas de Iturmendi, Hernani, 2 <$, 2 Ç, et Cueva
de Arrobieta, Anoeta, Ç. Nous avons retrouvé et étudié ce matériel
et la présence des deux sexes dans chacune des grottes, nous a permis
de les identifier sans aucun doute : il s’agit de I. nodifera Sim. (note
sous presse) ; nous pensons qu’il y a eu erreur dans la rédaction des
étiquettes, car il est impensable que Roewer se soit trompé à leur
sujet, puisque dans le même travail (14) il cite I. pyrenaea des Basses-
Pyrénées et la détermination est correcte (voir plus haut).
Nous avons trouvé et étudié, dans la Coll. Simon, un tube n° 15245,
étiqueté « Pr. de Huesca, » ; cet animal est une $ d’I. pyrenaea mais
nous estimons qu’il ne faut pas tenir compte de cette référence, car,
dans le Catalogue manuscrit de Simon, il y a également une confusion,
et on y trouve : « 15245, 24117 [ces deux numéros barrésj 24117 — Gr.
de l’Oueil, près Rébenacq », et plus loin : « 15245 : pr. de Huesca ».
Ajoutons que nous avons signalé I. superba Sim. de la Gr. de l’Oueil de
Néez, Rébenacq.
IV. Conclusions.
Ainsi I. pyrenaea est une espèce très localisée et ses stations sont peu
nombreuses : on la rencontre dans quelques grottes de l’Ariège, de la
Haute-Garonne, des Hautes-Pyrénées et des Basses-Pyrénées.
Malgré l’important matériel étudié, sa présence reste douteuse en
Espagne, où se trouvent toutefois des espèces très voisines.
C’est une espèce cavernicole et peu d’exemplaires ont été capturés à
l’air libre ; l’un de ceux-ci paraît être une sous-espèce de pyrenaea, mais
il faudra attendre d’autres captures pour fixer sa position systématique :
sous-espèce ou espèce nouvelle ?
Juberthie (8) pense même et il nous semble à juste raison, que l’es¬
pèce est strictement cavernicole, et nous sommes loin des deux opinions
suivantes émises par Simon (20) : « ... I. pyrenaea a été rencontrée dans
presque toutes les grottes de l’Àriège et de la Haute-Garonne... » et par
Jeannel (6) : « Troglophile. — Répandu dans la partie centrale des
— 678 —
Pyrénées, dans les mousses humides ; observé dans beaucoup d’autres
grottes de l’Ariège et de la Haute-Garonne. »
Cette phrase est une erreur en ce qui concerne I. pyrenaea ; par contre,
elle pourrait fort bien s’appliquer à I. luteipes Sim.
Résumé.
1. pyrenaea Sim. 1872 est étudié afin d’en préciser les caractères morpho¬
logiques, les affinités, la répartition géographique. Un historique précède : il
comprend la liste raisonrée des travaux antérieurs.
Summary,
The morphological characters, affinities and geographical distribution of
I. pyrenaea Simon, 1872 are studied and precisely stated. A reasonned analysis
of the previously published Works is given by the author.
Laboratoire de Zoologie
(Arthropodes) du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
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20. — , 1913. — Araneae et Opiliones (4e série). Biosp., Arch. zool. expér.,
52, pp. 359-386.
46
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2e Séria — Tome 39 — N° 4, 1967, pp. 680-694.
REDESCRIPTION
DES MICROTHROMBIDIINAE DE BOLIVIE ,
DÉCRITS PAR BOSHELL J. ET KERR J. A.
EN 1942
(ACARI - THROMBIDIIDAE)
(2e partie) 1
Par Pierre ROBAUX
Genre Microthrombidium (suite).
Microthrombidium kompi Boshell et Kerr, 1942.
Espèce décrite par les auteurs d’après 9 exemplaires.
Pour la redescription de cette espèce nous avons disposé de 3 exem¬
plaires, l’un provenant du Smithsonian Institute à Washington, le second
du British Muséum. Le troisième, provient également du Smithsonian
Institute, mais était étiqueté Manriquia rocae. Nous avons vu, dans la
première partie de ce travail 1 que cet exemplaire ne pouvait pas être
« rocae » et qu’il devait être rattaché à Microthrombidium kompi.
L’idiosoma a une longueur comprise entre 720 p et 910 p, sur 720 p-
815 p de large.
La crête métopique (fig. 1 A) est semblable à celle de Microthrombi¬
dium wilsoni que nous avons décrit dans la première partie. Toutefois
sur le vertex s’insère un plus grand nombre de soies barbulées, d’autre
part, les yeux sont pseudo-pédonculés.
Les papilles recouvrant la face dorsale de l’idiosoma sont de deux
sortes :
— les plus longues, 56 p à 93 p, sont fortes, coniques, barbulées sur
leurs deux premiers tiers proximaux, absolument lisses sur le dernier
tiers (fig. 1 D).
— les plus courtes, 30 p environ, sont coniques et couvertes de
longues barbules.
Les pattes sont toutes plus courtes que le corps. Néanmoins chez un
de nos exemplaires la quatrième paire atteint 1 015 p. Le tarse I a une
longueur comprise entre 245 p et 290 p, sur une largeur de 135 p-170 p.
Le tibia est plus court puisque sa longueur varie entre 170 p et 195 p
1. Cf. Robaux P. : Redescription des Microthrombidiinae... (lre partie), Bull. Mus. Nat.
Hist. Nat., 2e sér., 39, n° 2, 1967, pp. 293-307.
— 681 —
(fig. 1 F). Il n’y a pas de processus latéraux chitineux à l’extrémité des
tibias et des génuaux.
Les palpes maxillaires sont comparables à ceux de Microthrombidium
wilsoni. On distingue sur la face interne du tibia 3 sortes de peignes
(fig. IB) :
— un peigne antérieur composé de 5 ou 6 épines, dont la plus distale,
beaucoup plus forte que les autres, constitue l’ongle accessoire ;
— un peigne postérieur comprenant 7 et 9 épines sensiblement de
même taille et de même longueur que les précédentes ;
— un peigne latéral (radula) de 3 ou 4 épines plus longues que celles
formant les deux peignes précédents.
Face externe du tibia il n’y a pas d’épine latérale. A l’extrémité dis¬
tale du tarse on distingue deux soies, probablement sensorielles, lisses,
l’une très longue, l’autre beaucoup plus courte.
Fig. 1. — Microthrombidium kompi.
A : crête métopique ; B : tarse et tibia du palpe, face interne ; C : palpe ; D : grandes papilles
dorsales ; E : petite papille dorsale ; F : tarse et tibia des P I.
— 682 —
Papilles génitales et uropores, face ventrale, sont semblables à ceux
que nous avons décrits chez M icrothrombidium wilsoni.
Répartition géographique — Habitat :
Les exemplaires originaux ont été décrits d’après des récoltes faites
en Bolivie, à Bolivar (Santander) à 1 500 m d’altitude.
L’exemplaire, étiqueté par les auteurs, Manriquia rocae, provient
également de Bolivie, mais de Restrepo. Il a été capturé dans de l’humus
au pied d’un bosquet.
M icrothrombidium cararensis Boshell et Kerr, 1942.
Espèce décrite par les auteurs boliviens à partir de 10 exemplaires.
Nous la redécrivons à partir de deux exemplaires, l’un provenant du
British Muséum, l’autre du Musée de Washington.
M. cararensis est un thrombidion de très petite taille puisque l’idio-
soma a une longueur comprise entre 640 p et 770 fi. sur une largeur de
610 p,-625 (a.
Les papilles recouvrant la face dorsale de l’idiosoma sont toutes du
même type et très caractéristiques (fig. 2 E). D’une part, elles sont toutes
dirigées vers l’arrière, d’autre part, le tubercule sur lequel s’insère le poil
pénètre très profondément sous la cuticule et forme un bulbe qui s’élar¬
git au fur et à mesure qu’il s’enfonce dans le tégument ; la partie interne,
bien visible à de forts grossissements, est trois fois plus longue que la
partie externe ; sur cette dernière s’insère un poil très finement far-
bulé, rabattu vers l’arrière, dont la longueur ne dépasse pas 25 p.
La crête métopique (fig. 2 C) est également très caractéristique : elle
rappelle, par la position des yeux, très proches de la bandelette anté¬
rieure, celle que nous rencontrons chez les Valgothrombium, mais elle
diffère de ce genre par la présence, à l’extrémité de la bandelette anté¬
rieure, d’un vertex sur lequel s’insèrent 5 soies barbulées (chez les Val¬
gothrombium le vertex est glabre, plissé et forme une sorte de « naso »).
Les soies sensorielles sont courtes et lisses.
Les pattes sont toutes plus courtes que le corps. Aux pattes I, le tarse
a une longueur comprise entre 140 p et 145 p sur une largeur de 100 p.
Sa forme est caractéristique (fig. 2 D) : il est ovalo-cordiforme avec
bord infero-postérieur saillant et extrémité antérieure acuminée. Le tibia
est beaucoup plus court : sa longueur varie entre 70 p et 80 p.
Les palpes maxillaires sont de petite taille (fig. 2 F). Sur le bord dorso-
interne du tibia on distingue 2 sortes de peignes (fig. 7 A) :
— un peigne antérieur formé de 4 à 6 épines dont la plus distale,
beaucoup plus puissante, constitue un ongle accessoire ;
— un peigne postérieur composé de 4 épines.
Il existe d’autre part, sur la face latérale interne de ce même article,
un peigne latéral (radula) comprenant deux longues épines. Par contre,
face externe, il ne s’insère aucune épine entre l’ongle terminal et l’inser-
— 683 —
tion du tarse. A l’extrémité distale de celui-ci (fig. 2 B) nous remarquons
deux soies lisses, une très longue, l’autre très courte. Le solénidion s’in¬
sère, côté externe, approximativement au milieu du tarse.
Face ventrale, il ne s’insère, sur les centrovalves que des soies lisses
réparties sur deux rangées ; sur les épivalves par contre, les soies sont
barbulées.
A : tarse et tibia du palpe, face interne ; B : tarse et tibia du palpe face externe ; C : crête
métopique ; D : tarse et tibia des P I ; E : papilles dorsales ; F : palpe.
Répartition géographique — Habitat :
Septembre 1937, Borrascoso, Municipio de Bolivar (Santander) à
1 000 m dans de l’humus.
— 684 —
Observations :
La structure des papilles dorsales, la position des yeux très près de
la crête métopique, pourraient peut-être faire de cette espèce le type
d’un genre nouveau. Cependant, devant le nombre de genres existants
dans la Sous-Famille des Microthrombidiinae, il nous semble audacieux
de créer encore un nouveau genre, qui en réalité ne serait différencié
des autres que par la forme des papilles dorsales. Les auteurs boliviens,
signalaient déjà, et pour les mêmes raisons, cette possibilité. Notre but
est de réviser cette importante Sous-Famille, de comparer entre eux les
différents genres, et d’établir sur des bases entièrement nouvelles et
précises, une classification rationnelle qui tiendrait peu compte de la
forme des papilles dorsales.
Genre Enemothrombium Berlese, 1910.
Enemothrombium manriquei (Boshell & Kerr, 1942).
= Manriquia manriquei Boshell & Kerr, 1942.
= Enemothrombium longipes André, 1961.
En 1961, Marc André, décrivait à partir de 5 exemplaires provenant
de Patagonie une nouvelle espèce de Thrombidion sous le nom d’Ene-
mothrombidium longipes L En comparant les exemplaires de cette espèce
avec ceux de Manriquia manriquei Boshell & Kerr, 1942, nous avons
été frappé par la similitude des caractères. Bien que les exemplaires de
Bolivie mis à notre disposition aient été peu nombreux (4), nous avons
acquis la certitude que Y Enemothrombium longipes de André et Manri¬
quia manriquei appartenaient à la même espèce et cela en dépit de cer¬
taines mensurations qui font que deux exemplaires boliviens semblent
aberrants par rapport à ceux de longipes : ce dernier nom tombe donc
en synonymie avec manriquei.
Nous n’ajouterons que peu d’indications à l’excellente diagnose de
Marc André, sinon pour préciser quelques points de détail. Dans le
Tableau 1 nous comparons les données des exemplaires boliviens avec
celles relevées par André sur les exemplaires chiliens.
La crête métopique (fig. 3 B) est essentiellement formée d’une bande¬
lette antérieure fortement chitinisée qui n’atteint pas le vertex ; elle est
un peu plus large au niveau de l’aréa sensilligère d’où partent deux
longues soies sensorielles lisses, on distingue sous l’aréa une pièce bien
.chitinisée, très petite qui est probablement un résidu de la bandelette
1. .le ne peux qu’adresser ici un hommage profond et personnel à Marc André qui, jus-
■qu’à sa brutale disparition, a conduit mes travaux dans le difficile groupe des Thrombi-
.diidae. A la veille de sa mort, très exactement, il nous confiait l’ensemble des Thrombidions
d’Amérique du Sud qu’il avait décrit, montrant ainsi tout l’intérêt aux travaux que j’effec¬
tuais sous sa direction. Ce geste était aussi celui d’un homme sincère, qui savait confier ce
qu’il possédait, voulant toujours rendre service, en étant au service des autres.
Tableau I.
postérieure. Sur le vertex s’insèrent au minimum 15 soies fusiformes ;
les yeux sessiles sont sur les bords latéraux du propodosoma, de part
et d’autre du milieu de la bandelette antérieure.
A l’extrémité du tarse palpaire, nous observons un groupe de 5 soies
sensorielles lisses (fîg. 3 A). D’autre part, sur la face externe du tibia
palpaire, l’épine latérale externe n’est pas toujours présente.
Face ventrale, la papille génitale mâle, la seule que nous ayons pu
observer dans de bonnes conditions, est semblable à celle que nous obser¬
vons chez tous les Microthrombidiinae. Sur la centrovalve, s’insèrent
deux rangées de soies lisses, sur les épivalves, deux rangées de soies fusi¬
formes barbulées. Sur l’anellus-operculum on observe 2 paires de soies
lisses. Sur chaque valve de l’uropore mâle s’insèrent une quinzaine de
soies barbulées fusiformes. Il n’y a pas, semble-t-il, de fine membrane
hyaline prolongeant les valves.
— 686 —
Fig. 3. — Enemothrombium manriquei.
A : tarse et tibia du palpe, face interne ; B : crête métopique ; C : tarse et tibia des P I ; 1):
petite papille dorsale ; E : grandes papilles dorsales ; F : palpe.
Enemothrombium restrepoi (BoshelJ & Kerr, 1942).
= Manriquia restrepoi Boshell & Kerr, 1942.
Espèce décrite par Boshell & Kerr à partir de 11 exemplaires. —
Nous la redécrivons à partir de deux exemplaires provenant l’un du
Musée de Washington, l’autre du British Muséum.
E. restrepoi est un acarien de taille moyenne, puisque le rapport lon¬
gueur sur largeur de l’un des exemplaires est de 865 p. sur 770 p,.
Les papilles qui recouvrent la face dorsale de l’idiosoma sont de deux
sortes et en général d’assez petite taille.
687 —
— les plus petites, sont coniques, très aiguës à leur extrémité distale,
renflées à la base et recouvertes sur toute leur surface de plusieurs rangées
de fines barbules. La taille de ces papilles est de 15 p environ (fig. 4 F) ;
— ■ les plus grandes, 20-25 p, sont lobées, partiellement divisées en deux
et recouvertes également par un réseau dense de fines barbules (fig. 4 G).
La crête métopique est en tous points comparable à celles que nous
venons de décrire chez Enemothrombium manriquei, cependant on n’aper¬
çoit pas la baguette postérieure sous l’aréa sensilligère ; d’autre part, les
yeux, sessiles, sont situés beaucoup plus près de la bandelette antérieure
(fig. 4 B).
Fig. 4. — Enemothrombium, restrepoi.
A : tarse et tibia du palpe, face interne ; B : crête métopique ; C : palpe ; D : uropore
E : tarse et tibia des P I ; F : petite papille dorsale ; G : grandes papilles dorsales.
— 688 —
Les pattes de ]a première et quatrième paires sont beaucoup plus
•grandes que le corps. Elles mesurent respectivement P I : 1055-1535 p.,
P IV : 1125 p-1585 p. La longueur des tarses varie entre 275 p et 360 p,
la largeur est voisine de 135 p ; le tibia est un peu plus court, sa lon¬
gueur oscille entre 210 et 270 p (fig. 4 E).
Sur les palpes, d’assez petite taille, (fig. 4 C) le quatrième article porte,
sur sa partie dorso-interne (fig. 4 A) deux peignes :
— • l’antérieur est composé de 8 ou 10 épines dont la première, beau¬
coup plus robuste, constitue un ongle accessoire ;
— le postérieur comprend entre 10 et 15 épines plus courtes que les
précédentes.
On remarque, en outre, sur la face interne de ce même article, une
radula, formée de 6 ou 7 longues et fortes soies spiniformes. Sur la face
externe, il y a entre la base de l’ongle terminal et celle du cinquième
article, une épine très bien développée en plus de quelques soies fortes,
lisses ou munies de barbules.
Face ventrale, la papille génitale des deux exemplaires observés
(2 mâles) est des plus classique : sur les centrovalves s’insèrent deux
rangées de soies lisses, sur les épivalves deux ou trois rangées de soies
barbulées.
Sur chaque pièce de l’anellus-operculum du squelette du pénis nous
avons observé deux soies lisses.
L’uropore du mâle est caractéristique : il est formé de deux valves
faisant saillie à la face ventrale ; sur celles-ci s’insèrent une vingtaine de
longues soies barbulées ; les valves se prolongent par une membrane
hyaline, assez longue et fortement découpée (fig. 4 D).
Répartition géographique — - Habitat :
Boshell & Kerr ont décrit cette espèce à partir de 11 exemplaires
capturés à Restrepo en Bolivie, dans des troncs d’arbres en décompo¬
sition.
Genre Valgothrombium Willmann, 1940.
V algothrombium soperi (Boshell et Kerr, 1942).
= Microthrombidium soperi Boshell & Kerr, 1942.
= Valgothrombium brasiliensis André, 1964.
Espèce décrite par Boshell & Kerr en 1942 d’après 3 exemplaires
dont le type a été déposé au Musée de Washington. C’est le type même
que nous avons pu examiner. D’autre part, André en 1964 a décrit à
partir d’une dizaine d’exemplaires provenant du Brésil, Valgothrom¬
bium brasiliensis. Nous avons pu comparer les exemplaires, de ces deux
auteurs : Ils sont absolument semblables, aux variations individuelles
— 689
près : brasiliensis tombe donc en synonymie et devra être remplacé
dorénavant par soperi.
A l’excellente diagnose de Marc André, nous n’ajouterons que quelques
points de détail. Les papilles recouvrant la face dorsale ont, sur l’exem¬
plaire type, une taille légèrement supérieure à celle donnée par André,
30 p au lieu de 20 p. Elles s’insèrent d’autre part sur de petits tubercules
étoilés (fig. 5 E). A l’extrémité du tarse palpaire, qui est très court
(fig. 5 B), on distingue 2 soies lisses, l’une est très longue, l’autre très
courte. L’uropore est de petite taille (fig. 5 D), sur chaque valve s’in¬
sèrent 6 soies fusiformes finement barbulées.
Répartition géographique — Habitat :
V. soperi a été recueillie dans la savane, près de Puerto Lopez, Muni-
cipio de Villavicencio à 400 m d’altitude.
A : palpe ; B : tarse et tibia du palpe, face interne ; C : crête métopique ; D : uropore ; E :
papilles dorsales ; F : tarse et tibia des P I.
— 690 —
Genre Odillina n. gen. L
Nous créons ce nouveau genre pour un Thrombidion décrit en 1942
par Boshell & Kerr à partir de 4 exemplaires dont un nous a été con¬
fié par le Musée de Washington.
Il diffère de la plupart des autres genres appartenant à la Sous-Famille
des M icrothrombidiinae par l’absence de peigne postérieur sur le bord
dorso-interne du tibia palpaire ainsi que par la forme des papilles dorsales
recouvrant l’idiosoma. Par ce dernier caractère, uniquement, on pour¬
rait le rapprocher des Trichothrombidium Kobulej 1950.
Le genre Odillina n. gen. peut se définir par la diagnose suivante :
Microthrombidiinae caractérisés par la présence sur la face interne du
tibia palpaire d’un unique peigne antérieur avec ongle accessoire bien
développé, d’une radula et, sur la face externe de ce même article d’une
épine latérale (pas de peigne postérieur). Coxae des pattes IV bien déve¬
loppés et fixés au coxae III presque à angle droit. Deux paires d’yeux
petits, sessiles, avec boucliers oculaires, situés de part et d’autre de
la crête métopique linéaire. Papille dorsale de deux structures différentes :
les plus petites, portées par un court pédoncule, sont finement découpées,
les plus grandes, sub-sphériques, à hampe courte, sont courbées vers
l’arrière, elles sont découpées en deux zones, la plus dorsale est cou¬
verte par un réseau de fines barbules, la zone ventrale étant, elle, recou¬
verte de nombreuses écailles digitiformes.
Type : Microthrombidium acunae Boshell & Kerr, 1942.
Odillina acunae (Boshell & Kerr, 1942).
= Microthrombidium acunae Boshell & Kerr, 1942.
Espèce relativement petite puisque l’idiosoma, sur l’exemplaire exa¬
miné, n’atteint qu’une longueur de 770 p sur une largeur de 625 p.
La face dorsale de l’idiosoma est recouverte de deux sortes de papilles
très caractéristiques : les plus petites, qui sont aussi les plus nombreuses,
n’ont pas 15 p de long ; observées de profil, elles ont un aspect de coupe ;
de dessus, elles sont finement découpées en étoile aux multiples branches :
leur diamètre peut atteindre 30 p ; elles sont garnies intérieurement et
extérieurement par un réseau de barbules très ténues difficilement per¬
ceptibles aux plus forts grossissements (fig. 6 E). Les plus grandes ont
entre 30 et 45 p ; courbées vers l’arrière, légèrement sphériques, elles se
divisent, en deux parties : la zone la plus dorsale hémisphérique est cou¬
verte par un réseau dense de très fines barbules, la partie ventrale pro¬
longe, sans cloison apparente, la zone dorsale : les barbules sont rem¬
placées par de petits lobes. Nous renvoyons à la figure 6 D qui indique
assez fidèlement la structure de chacune de ces papilles telles que l’on
peut les observer.
t. Dédié à mon épouse Odile.
— 691 —
La crête métopique (fig. 6 A) se compose :
— d’une bandelette antérieure bien chitinisée qui n’atteint pas le
vertex : elle s’élargit progressivement d’avant en arrière pour former
l’aréa sensilligère où sont creusées les deux aréoles ; de ces dernières
partent les deux longues soies sensorielles lisses ;
— d’une bandelette postérieure triangulaire à peine chitinisée ; elle
s’articule avec l’aréa par une pièce médiane très courte. Sur le vertex,
à l’avant, s’insèrent une quinzaine de longues soies barbulées. Les yeux,
très petits, situés de part et d’autre du milieu de la bandelette anté¬
rieure sont sessiles et portés par un scutum.
Les pattes sont toutes plus courtes que le corps ; elles mesurent res¬
pectivement, P I : 595 p, P II : 430 p, P III : 400 p, P IV : 575 p. Aux
pattes I le tarse a une longueur de 145 p et une largeur de 80 p ; le tibia
■a 115 p de long (fig. 6 C).
Fig. 6. — Odillina n.g. acunae.
A : crête métopique ; B : tarse et tibia du palpe, face interne ; C : tarse et tibia des P I ; D :
grandes papilles sphériques ; E : petites papilles étoilées ; F : palpe.
— 692 —
Les palpes maxillaires sont très petits (fig. 6 F). Sur le tibia, face
interne on distingue mal le peigne antérieur de la radula ; néanmoins,
sur le bord dorso-interne on remarque un groupe de 4 soies spiniformes,
assez bien alignées (fig. 6 B) qui constituent le peigne antérieur : la pre¬
mière de ces soies, beaucoup plus forte que les suivantes est appelé ongle
accessoire ; les soies plus latérales, 7, plus longues que les précédentes
forment la radula. Face externe de ce même article, à la hauteur de
l’insertion du tarse, nous observons une épine latérale très puissante.
Sur le cinquième article, outre quelques soies barbulées ou pectinées,
on distingue à son extrémité un groupe de 3 soies lisses et courtes ; le
solénidion se situe sur la face externe de cet article, dans le dernier tiers
distal.
Face ventrale, les valves de l’uropore, recouvertes par 4 ou 6 soies
fusiformes barbulées, ont 50 p. de long.
Répartition géographique — Habitat :
Odillina acunae a été recueillie près de Puerto Lopez, Municipio de
Villavicencio à 400 m d’altitude dans la savane ouverte.
Genre Coccothrombium Feider, 1952.
Coccothrombium arborealis (Boshell & Kerr, 1942).
= Microthrombidium arborealis Boshell & Kerr, 1942.
= Coccothrombium arborealis brasiliensis André, 1962.
Boshell & Kerr, décrivaient en 1942 Microthrombidium arborealis à
partir de 10 exemplaires de Bolivie. Trois de ceux-ci nous ont été prêtés
par les différents Musées ; un quatrième, provenant du Musée de Cam¬
bridge dans le Massachussetts et déterminé par Michener (?) comme
étant M. arborealis nous a été également confié. D’autre part, M. André,
en 1962, décrivait à partir d’un exemplaire provenant du Brésil et récolté
par R. Schuster, Coccothrombium arborealis brasiliensis n. subsp. Cet
auteur assimilait avec quelques réserves son exemplaire aux M. arbo¬
realis B. & K. « la description donnée par les auteurs est si imprécise
que c’est avec doute que nous assimilons notre échantillon à cette même
espèce ».
Nous avons comparé entre elles l’ensemble de ces préparations : malgré
quelques différences d’ordre morphologique (classiques dans cette Sous-
Famille) telles que les dimensions relatives des articles terminaux des
pattes, le nombre d’épines formant les peignes (ceci en particulier sur un
exemplaire mâle de Colombie), la sous-espèce de Marc André et les
exemplaires boliviens sont absolument identiques : C . arborealis brasi¬
liensis est donc synonyme de Coccothrombium arborealis (B. & K.) 1942.
Nous ne reviendrons pas sur l’excellente diagnose de Marc André
(1962) à laquelle nous renvoyons le lecteur. Dans le Tableau II ci-contre,
nous comparons les valeurs trouvées sur les exemplaires boliviens avec
celles relevées sur l’exemplaire provenant du Brésil.
— 693
Tableau II.
Répartition géographique — Habitat :
Les 10 exemplaires de Bolivie proviennent de « Municipio de Bolivar
(Santander) ». Ils ont été capturés en septembre 1937 à 1 500 m d’al¬
titude.
L’exemplaire du Brésil a été capturé le 17 juillet 1960 dans une clai¬
rière d’une forêt humide secondaire près de Fazendo da Toca à 300 m
d’altitude environ. Ilha Bêla près de Sao Sabastiao (Brésil-Sao-Paulo).
BIBLIOGRAPHIE
Andhé, M., 1961. — Nouvelle espèce d’Enemothrombium [E. longipes), d’Amé¬
rique du Sud. Acarologia, 3, 3, pp. 294-296.
— 1962. — Coccothrombium arborealis B. et K. brasiliensis n. subsp. Ibid.,
4, 4, pp. 567-569.
— 694 —
— 1964. — Valgothrombium brasiliensis, nouvelle espèce de Thrombidion
du Brésil. Ibid., 6, 2, pp. 300-301.
Boshell, J. & J. A. Kerr, 1942. — Veinticinco especies nuevas de Trombi-
diideos de Colombia. Rev. Acad. Colom. Cien. Exact. Fis. Nat., 5,
pp. 110-117.
Robaux, P., 1967. — Moyanella gigax Boshell & Kerr, 1942 type des Moyanel-
linae n. subfam. (Acarina) (sous presse dans Acarologia 1967).
Laboratoire d* Écologie Générale ,
Muséum National d' Histoire Naturelle,
F 91 — Brunoy.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 4, 1967, pp. 695-727.
RECHERCHES PRÉLIMINAIRES
SUR LES GROUPEMENTS NATURELS
CHEZ LES CRUSTACÉS
DÉCAPODES BRACHYOURES1.
IV. Observations sur quelques genres de Xanthidae.
Par Danièle GUINOT
Genre Platyxanthus A. Milne Edwards, 1863
(Fig. 1, 3, 5-8)
L’espèce- type du genre Platyxanthus est PL orbignyi (H. Milne Edwards
et Lucas, 1843), espèce vivant sur la côte sud-américaine, du Pérou au
Chili (cf. Rathbun, 1930, p. 280, pl. 115, pl. 116, fig. 2 ; Garth, 1957,
p. 55). Nous en figurons ici la carapace (fig. 1) et les pléopodes mâles 1
(fig. 5 a, b) et 2 (fig. 6).
Les deux espèces, également sud-américaines, Pl. crenulatus A. Milne
Edwards, 1879 (cf. Rathbun, 1930, p. 281, pl. 116, fig. 1, pl. 117-119)
et Pl. patagonicus A. Milne Edwards, 1879 (Rathbun, ibid., p. 284,
pl. 123-125) diffèrent de Pl. orbignyi par plusieurs caractères, notamment
par la morphologie de la région buccale, des mxp3, de la lacinie de mxpl,
par le plastron sternal, par le pl 1 etc. Nous les maintenons provisoi¬
rement dans le genre Platyxanthus. Nous figurons ici la carapace (fig. 3)
et les pl 1 (J (fig. 7) et 2 (fig. 8) de crenulatus.
Quant au * Platyxanthus cokeri Rathbun, 1930 (p. 283, pl. 120-122 ;
1957, p. 56), qui habite le littoral sud-américain du Pérou au Chili, il
nous paraît devoir être placé dans le genre Pelaeus Eydoux et Souleyet,
voire peut-être identifiable au Pelaeus armatus Eydoux et Souleyet,
1842 (cf. infra). Au sujet du Platyxanthus qu’il a récemment décrit sous
le nom de * Pl. balboai, Garth (1940, p. 76, pl. 20) indiquait que l’es¬
pèce la plus proche était le Pl. cokeri de Rathbun et l’espèce la plus
éloignée, Pl. orbigny. Seul un nouvel examen de balboai permettra de
voir si ses caractères permettent de le rattacher à Platyxanthus ou à
Pelaeus. Toutefois, notre hypothèse est que balboai diffère quelque peu
de l’un et l’autre genre.
1. Voir Bull. Mus. Hist. nat ., 2« sér., 38, n° 5, 1966, pp. 744-762, fig. 1-24; n° 6, 1966
(1967), pp. 828-845, fig. 25-41 ; 39, n° 2, 1967, pp. 345-374, fig. 1-42 ; n° 3, 1967, pp. 540-563,
fig. 1-36.
47
Fig. 1. — Platyxanthus orbignyi (H. Milne Edwards et Lucas), 79 X 121 mm, Baie de Pisco, Weddell coll.
Fig. 2. — Homalaspis plana (H. Milne Edwards), ^ 35 X 53 mm, Chili, Porter coll., Bouvier det.
Fig. 3. — Platyxanthus crenulatus A. Milne Edwards, syntype <^41 X 57 mm, Patagonie, d’ORBiGNY coll.
696
697 —
Genre Pelaeus Eydoux et Soulevet, 1842
(Fig. 4, 11, 12)
En 1842 (p. 224), Eydoux et Souleyet ont décrit le genre Pelaeus
pour un beau Crabe, P. armatus Eydoux et Souleyet, 1842 (p. 226, pl. 1,
fig. 10-15), récolté au cours du voyage autour du monde de « La Bonite ».
Les deux auteurs indiquent comme provenance « îles Sandwich ». Après
de longues recherches, nous avons retrouvé au Muséum de Paris les spé¬
cimens (l’un a conservé sa coloration rouge violacé) qui ont servi à
l’établissement du genre Pelaeus, dont un mâle de 38 X 58 mm, et qui
portent bien l’étiquette « îles Sandwich ». Or, depuis cette date, P. arma¬
tus n’a jamais été retrouvé aux Hawaï : Rathbun (1906, p. 850) puis
Edmondson (1962, p. 255, fig. 10 e) mentionnent l’espèce dans leurs
travaux sur les îles Hawaï mais seulement d’après la référence originale.
L’espèce a pourtant été à nouveau récoltée, au cours du voyage au Pôle
Sud et dans l’Océanie de « l’Astrolabe et la Zélée » ; en effet, Jacquinot
et Lucas (1853, p. 19) la signalent, mais par malchance la provenance
n’est pas connue : « Cette espèce, qui a été rencontrée par M. Leguillou,
habite ? » ( ibid ., p. 20). Dana (1852 b, p. 179) écrit avoir bien examiné
des spécimens de Pelaeus armatus mais nous ne savons pas lesquels ni
la provenance.
La comparaison des Pelaeus avec le genre américain Platyxanthus nous
a amenée à constater l’extrême ressemblance entre Pelaeus armatus et
le Pl. cokeri de Rathbun, et même à envisager l’hypothèse de leur iden¬
tité. Cette dernière éventualité suppose, selon toute vraisemblance, une
erreur de localité pour Pelaeus armatus : un grand nombre des Bra-
chyoures recueillis par « La Bonite » proviennent en effet des côtes sud-
ouest-américaines, là où a été signalé Pl. cokeri ; de plus, ainsi s’expli¬
querait le fait que l’espèce d’EYDOUx et Souleyet n’ait pas été retrouvée
aux Hawaï. Nous n’avons pas examine de cokeri d’Amérique du Sud,
aussi ne pouvons-nous avoir aucune certitude sur l’identité de cokeri et
d 'armatus. Toujours est-il que, dans le cas où cokeri serait distinct d’ar-
matus, il devrait être ôté du genre Platyxanthus et placé dans le genre
Pelaeus.
Le cas des deux autres espèces de Platyxanthus, Pl. crenulatus et Pl.
patagonicus, dont nous avons dit plus haut qu’elles se distinguaient de
l’espèce-type du genre, Pl. orbignyi, devra être considéré dans cette
nouvelle perspective. Il ne semble pas, de toute façon, que Platyxanthus
puisse tomber en synonymie avec Pelaeus, dont la date de publication
est antérieure.
Les earcinologistes, qui se sont interrogés sur les rapports du genre
Pelaeus avec les autres Nanthidac, ne l’ont jamais rapproché de Pla¬
tyxanthus, mais toutefois ont évoqué ses caractères cancériens (par
exemple, Eydoux et Souleyet, loc. cit. ; Jacquinot et Lucas, loc. cil.).
Par contre, Dana (1852 b, p. 179) l’identifie au genre Menippe de Haan.
Cette idée est reprise par A. Milne Edwards (1865 a, p. 227), qui
s’étonne que l’on ait pu classer Pelaeus parmi les Cancériens et qui le
^ 11 b
$ 4Î%
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Fig. 5-6. — Platyxanthus orbignyi (H. Milne Edwards et Lucas), çj 79 X 121 mm
Baie de Pisco : 5a, pl 1 (x 4) ; 5b, id., extrémité (X 22) ; 6, pl 2 (X 3,5).
Fig. 7-8. — Platyxanthus crenulatus A. Milne Edwards, syntype $ 41 X 57 mm,
Patagonie, d’ORBic.NY coll. : 7, pl 1 (X 7) ; 8, pl 2 ( X 7).
Fig. 9-10. — Homalaspis plana (H. Milne Edwards), (J 35 X 53 mm,
Chili, Porter coll. : 9, pl 1 (X 7) ; 10, pl 2 ( X 7).
Fig. 11-12. — Pelaeus arrnatus Eydoux et Souleyet, syntype <$ 38 X 58 mm.
« îles Sandwich » ?, Exp. La Bonite : lia, pl 1 (x 7) ;
11b, id ., extrémité (X 14) ; 12, pl 2 (X 11).
— 699 —
considère comme « presque entièrement semblable aux Memppe ». En
fait, si l’on compare Pelaeus armatus à la f Menippe chauvini de Ber-
ville, 1856, de l’Eocène (Lutétien) figurée par A. Milne Edwards (ibid.,
p. 292, pl. 20, fig. 1), on ne peut qu’être frappé de leur extrême ressem¬
blance, ce qu’A. Milne Edwards justement ne mentionne pas. Nous
reviendrons ultérieurement sur les affinités de cette espèce fossile et sur
les rapports de Pelaeus avec les Menippe et avec les Cancer et genres
alliés. Mentionnons encore que Sïrahl (1861, p. 106) avoue ne pas pou¬
voir se prononcer sur les véritables affinités de Pelaeus , tandis que de Man
(1899, p. 57) est convaincu que Pelaeus armatus appartient au genre
Menippe.
Nous figurons ici la carapace (fig. 4) et les pl 1 $ (fig. 11 a, b) et 2
(fig. 12) de Pelaeus armatus.
Genre Homalaspis A. Milne Edwards, 1863
(Fig. 2, 9, 10)
Le genre Homalaspis A. Milne Edwards, 1863, qui est monospécifique,
avec H. plana (IL Milne Edwards, 1834) (cf. Rathbun, 1930, p. 288,
pl. 128-130), des côtes du sud-ouest-américaines, est très proche des
Platyxanthus (?) crenulatus et patagonicus et appartient donc au même
groupe de genres que ces deux espèces. Nous en figurons la carapace
(fig. 2) les pl 1 ^ (fig. 9) et 2 (fig. 10).
Genre Paraxanthus A. Milne Edwards et Lucas, 1843
(Fig. 45, 46)
Le genre Paraxanthus A. Milne Edwards et Lucas ne renferme qu’une
espèce, P. barbiger Poeppig, 1836, également sud-ouest-américaine. Des
différences assez importantes séparent ce genre des précédents, notam¬
ment le pl 1 ^ (fig. 45 a-c) et le pl 2 (fig. 46), qui est court comme chez
les Xanthinae sensu Balss, par exemple comme chez Cycloxanthops
Rathbun. En rangeant Platyxanthus et Homalaspis parmi les Xanthinae,
Balss (cf. 1957, p. 1648, 1649) ne savait pas que ces deux genres avaient
des pléopodes d’un type différent, non xanthien (s. str.), mais analogue
à ce que l’on voit chez les Menippinae, chez certains Atelecyclinae, etc.
Genre Cycloxanthops Rathbun, 1897, emend.
(Fig. 13-15, 27)
Cycloxanthus A. Milne Edwards, 1863, p. 278 ; 1879, p. 258.
Cycloxanthops Rathbun, 1897, p. 164 (substitué à Cycloxanthus, nom pré-occupé
par f Cycloxanthus H. Milne Edwards, 1850) ; 1930, p. 289.
Nous considérons comme appartenant bien au genre Cycloxanthops les
trois espèces pacifiques américaines qui lui sont classiquement ratta¬
chées, à savoir : C. sexdecimdentatus (IL Milne Edwards et Lucas, 1843),
700 —
qui est l’espèce-type ; C. vittatus Stimpson, 1860 ; et C. novemdentatus
(Lockington, 1877). Garth (1957, p. 59, fig. 1) a récemment décrit un
nouveau Cycloxanthops de l’île Juan Fernandez, *C. bocki, qui se dis¬
tingue immédiatement par le nombre plus réduit de dents antéro-latérales
et par le front moins avancé. Or, nous incorporons dans Cycloxanthops
une espèce endémique du Japon, jusqu’à présent attribuée au genre
Xantho, X. truncatus de Haan, 1837 (cf. Sakai, 1939, p. 460, pl. 58, fig. 2,
pl. 90, fig. 4 ; 1965 b, p. 140, pl. 70, fig. 5) et qui, elle aussi, n’est ornée
que de cinq dents sur le bord antéro-latéral ; toutefois le front est plus
saillant que chez bocki.
Signalons brièvement que, entre autres caractères différentiels, le plas¬
tron sternal n’offre pas les mêmes proportions chez les trois premières
espèces citées : étroit et allongé chez sexdecimdentatus et vittatus, il s’élar¬
git et se raccourcit notablement chez novemdentatus. De même chez
sexdecimdentatus (fig. 13 a-c) et chez vittatus, le pl 1 est moins tor¬
sadé que chez novemdentatus (fig. 14 a-c) ; chez truncatus (fig. 15 a, b),
l’appendice sexuel mâle est très proche de celui de novemdentatus.
Quant à la seule espèce atlantique (ouest-africaine) rattachée à Cycloxan¬
thops, C. occidentalis (A. Milne Edwards, 1867) (cf. Monod, 1956, p. 301,
fig. 368-370), elle présente en effet les grands traits de Cycloxanthops (la
face dorsale ressemble beaucoup à celle de novemdentatus). Mais elle n’est
pas non plus sans rappeler une autre espèce atlantique, Xantho denticu-
latus White (cf. Monod, ibid., p. 280, fig. 335-339). (Cf. p. 712).
Nous séparons de Cycloxanthops les deux espèces indo-pacifiques,
C. lineatus (A. Milne Edwards, 1867) et C. quadrilobatus Sakai, 1939 (cf.
infra). C. angustus Rathbun, 1906, appartiendrait également à une autre
unité générique.
Le genre Cycloxanthops emend. serait donc pour l’instant exclusive¬
ment pacifique : côte américaine ( sexdecimdentatus , novemdentatus, vit¬
tatus) ; île Juan Fernandez (bocki) ; Galapagos (vittatus) ; île Clipperton
(vittatus) ; Japon (truncatus).
Genre Neoxanthops gen. nov.
(Fig. 16, 34)
Nous établissons ce genre tout d’abord pour plusieurs espèces indo-
pacifiques dont les deux premières étaient attribuées à Cycloxanthops :
1) Cycloxanthops lineatus (A. Milne Edwards, 1867) (cf. Sakai, 1939,
p. 455, fig. 25, pl. 55, fig. 2 ; 1965 b, p. 133, pl. 68, fig. 2), réparti dans
tout l’ Indo-Pacifique.
2) C. quadrilobatus Sakai, 1939 (p. 455, fig. 26), assez grande espèce
jusqu’à présent seulement connue du Japon. Nous en avons sous les
yeux un spécimen récolté au large des côtes du Viêt-Nam (Zarenkov
■coll.).
3) Sous le nom de Neoxanthops aff. lineatus, nous séparons une petite
forme très proche de lineatus, mais peut-être distincte : il s’agit d’une
Fig. 15. — Cycloxanthops truncatus (de Haan), $ 11,3 X 15,4 mm, Misaki, Th. Mortensen
coll . , Odhner det. Xantho truncatus : a, pl 1 (X 24) ; b, id., extrémité (X 72).
Fig. 16. — Ncoxanthops lineatus (A. Milne Edwards), ^ 13 X 19 mm, Aden, Jousseaume coll.,
Nobili det. Cycloxanthops lineatus : a, pl 1 (x 34) ; b, id., extrémité (X 100).
702 —
Ç ovigère de 6 X 7,7 mm de la Mer de Java (K. M.) qui correspond sen¬
siblement au dessin que donne Sakai (1939, p. 455, fig. 25 a) d’un « jeune
Cycloxanthops lineatus ». En dehors des différences touchant les propor¬
tions de la carapace, qui est plus longue, et les bords antéro-latéraux
armés de dents saillantes et pointues, nous notons chez aff. lineatus un
front encore plus proéminent, une granulation plus accusée, notamment
sur le sternum et sur les pinces qui sont ornées de 3-4 rangées longitudi¬
nales de granules. Seul l’examen d’un matériel important permettra de
voir si ces différences ne sont liées qu’à la taille ou au sexe, ou bien si
elles sont l’indication d’une espèce distincte de lineatus.
4) Enfin nous décrivons provisoirement comme Neoxanthops une espèce
nouvelle d’Australie (cf. infra).
Diagnose et affinités. — Le genre Neoxanthops gen. nov. est voisin
de Cycloxanthops mais en diffère par quelques caractères.
Carapace large, déprimée (sauf dans la région gastrique) chez lineatus
et aff. lineatus, au contraire voûtée chez quadrilobatus. Régions peu mar¬
quées ( lineatus , aff. lineatus) ou bien indiquées ( quadrilobatus ). Bord
antéro-latéral fortement arqué, long, se prolongeant loin en arrière et
divisé en quatre lobes plus (aff. lineatus) ou moins ( lineatus , quadrilo¬
batus) dentiformes par des fissures complètement closes (obsolètes chez
aff. lineatus) ; en arrière de l’angle exorbitaire qui est peu marqué, 1er lobe
avec un bord nettement concave. Front très avancé, lamelleux, plus
proéminent vers le milieu où existe une échancrure linéaire, et sinueux
latéralement. Orbites petites et profondes. Article basal antennaire un
peu oblique seulement, touchant le front et, du côté externe, comme
recouvert par le bord ptérygostomien qu’il dépasse ( lineatus ) ou non
(aff. lineatus , quadrilobatus). Bord antérieur du cadre buccal peu sail¬
lant et endostome peu profond. Chélipèdes inégaux. Plastron sternal
relativement étroit. PI 1 $ peu incurvé, avec quelques fortes soies en
crochet le long de l’ouverture (fig. 16 a, b : lineatus).
Nous discuterons ultérieurement des liens qui unissent Cycloxanthops
emend., Neoxanthops gen. nov., Etisus H. Milne Edwards et Paraetisus
Ward.
Espèce-type. — Cycloxanthus lineatus A. Milne Edwards, 1867.
Répartition géographique. — Indo-Pacifique.
Neoxanthops? rotundus sp. nov.
(Fig. 34)
Matériel examiné. — Holotype, Ç ovigère 11 X 14,8 mm, Australie,
Pender Bay, 1932 11.30.113. (B. M.).
Diagnose et affinités. — Carapace de forme subcirculaire, forte¬
ment convexe, lisse, pratiquement sans traces de régions, à part un sil¬
lon transversal en arrière de la région gastrique, mais cependant un peu
bosselée (fig. 34). Bord antéro-latéral arqué, découpé en 4 lobes denti¬
formes par des fissures linéaires ; le premier lobe concave en arrière de
l’angle exorbitaire. Front formant une sorte d’auvent saillant, surtout
— 703 —
en son milieu où il est arrondi et où existe une fissure linéaire ; son bord
latéral un peu sinueux. Ventralement, toute la région sous-frontale
« encaissée ». Épistome, article basal antennulaire et article basal anten-
naire granuleux. Article basal antennaire incliné et, du côté interne,
largement en contact avec le front qui à ce niveau s’abaisse. Champ
buccal étroit, peu profond, avec un bord antérieur arrondi et convexe,
peu saillant, surtout dans la région médiane. Mxp3 allongés. Chélipèdes
égaux, lisses, avec la pince longue et étroite, et avec les doigts creusés
en cuiller ; une petite dent à l’angle antéro-interne du carpe. Pattes
ambulatoires lisses et inermes, frangées de poils sur le bord supérieur
du mérus, sur le bord inférieur et distal du carpe, et sur le dactyle. Plas¬
tron sternal (Ç) saillant entre les pl et marqué de quelques ponctuations.
Le classement de rotundus dans le genre Neoxanthops ne nous satisfait
pas complètement. Les différences qui, sur le plan générique, pourraient
séparer rotundus de Neoxanthops, concernent surtout la région fronto-
orbitaire, notamment la forme du front et ses rapports avec l’antennule et
l’antenne, l’article basal antennaire étant plus incliné et plus long, et égale¬
ment la morphologie du cadre buccal, qui n’est pas quadrangulaire comme
chez lineatus ou quadrilobatus , et encore l’allongement des mxp3. Dans
une étude ultérieure, nous reprendrons la question de la position géné¬
rique de rotundus, et de façon plus générale, analyserons les caractères
« cancériens » du groupe de Xanthidae réunissant les Cycloxanthops, les
Neoxanthops, les Etisus, en particulier avec VE. godeffroyi (A. Milne
Edwards, 1873) à l’origine décrit dans Cycloxanthops, Paraetisus, etc., et
également leurs rapports avec des genres tels que Parapanope de Man.
A ce propos, il faudrait vérifier si V* Eurypanopeus orientalis décrit du
Japon par Sakai (1939, p. 453, fig. 24 ; 1965 h, p. 132, pl. 68, fig. 1) appar¬
tient bien au genre américain Eurypanopeus A. Milne Edwards (espèce-
type : E. crenatus) c’est-à-dire au grand groupe des Panopeinae (avec
Panopeus, Lophopanopeus, Eurypanopeus, Neopanope, etc.), ou au con¬
traire s’il ne doit pas plutôt entrer dans le genre Neoxanthops ou dans un
genre voisin de celui-ci. Dans cette perspective, il sera intéressant d’ana¬
lyser les rapports de Neoxanthops et des genres alliés avec Parapanope
de Man et, de là, avec Halimede de Haan.
Genre Xantho Leach, 1814
(Fig. 17, 26)
Nous éliminons du genre Xantho Leach s. str. toutes les espèces autres 1
que les trois formes européennes suivantes : X. mcisus incisus (Leach,
1. Signalons ici que Xantho lacunosuft Rathbun, 1906 (p. 847, fig. 9, pl. 8, fig. 6 ; Edmond-
son, 1962, p. 237) des Ilawaï est à placer tout près de Xanthias impressus (Lamarck). Si l’on
admet le genre Neoxanthias créé par Ward en 1932 (1933) pour l’espèce de Lamarck, lacu-
nosus devra y être inclus.
Au sujet de Xantho truncatus de Haan, voir p. 00.
Le genre Lopho.ranthus a été établi par A. Milne Edwards en 1879 pour une espèce amé¬
ricaine, Xantho lamellipes Stimpson, 1860. Faisant de Lophoxanthus un sous-genre de Xantho ,
Alcock (1898, p. 116) y rangea le Xantho scaherrimus de Walker en même temps que deux
nouvelles formes : Xantho (Lophoxanthus ) scaherrimus var. baccalipes et X. (L.) scaherrimus
— 704 —
1814) [= Xantho floridus (Montagu, 1808)], qui est l’espèce-type du genre ;
X. incisus granulicarpus Forest, 1953 ; X. poressa (Olivi, 1792) [= X. rivu-
losus (Risso, 1816)] (cf. IIolthuis, 1954 a), et que l’espèce ouest-africaine,
X. sexdentatus (Miers, 1881) (cf. Monod, 1956, p. 277).
Nous reviendrons ultérieurement sur la question du Xantho pilipes
A. Milne Edwards, 1867, espèce atlantique et méditerranéenne qui se
distingue des espèces citées ci-dessus par certaines particularités mor¬
phologiques (plastron sternal, pl 1 $, etc.) (cf. Drach et Forest, 1953).
Nous figurons ici la carapace (fig. 17) et le pl 1 £ (fig. 26) deX. incisus
incisus Leach.
Genre Leptodius A. Milne Edwards, 1863, emend.
(Fig. 19, 21, 28)
L’espèce-type du genre Leptodius A. Milne Edwards, 1863 (p. 284) est
Chlorodius exaratus H. Milne Edwards, 1834.
Nous rattachons au genre Leptodius un certain nombre d’espèces,
toutes indo-pacifiques, à savoir : Leptodius exaratus (II. Milne Edwards),
L. sanguineus (H. Milne Edwards, 1834), L. leptodon Forest et Guinot,
1961, L. nigromaculatus Serène, 1962, L. waialuanus Rathbun, 1906,
L. gracilis (Dana, 1852), L. nudipes (Dana, 1852) (= Xantho danae
Odhner, 1925).
Par leurs divers caractères, les espèces se groupent ainsi à l’intérieur
du genre Leptodius : exaratus-leptodon-nigromaculatus, sanguineus-
waialuanus- gracilis, et, un peu à part, nudipes.
Affinités. — Les genres les plus proches de Leptodius sont d’une part
le genre américain et ouest-africain que nous décrivons ici sous le nom
de Cataleptodius gen. nov. (cf. infra), et d’autre part le genre Macrome-
daeus Ward (cf. p. 708).
Pour comparaison avec les genres voisins, nous figurons ici la cara¬
pace (fig. 19), la région antenno-orbitaire (fig. 28) et le pl 1 (J (fig. 21)
de Leptodius exaratus.
Espèce-type. — Chlorodius exaratus II. Milne Edwards, 1834.
Distribution géographique. — - Indo-Pacifique.
Genre Cataleptodius gen. nov.
(Fig. 20, 23, 24, 29)
Nous établissons le genre Cataleptodius gen. nov. pour plusieurs espèces
américaines et une espèce ouest-africaine actuellement rangées dans les
genres Xantho Leach ou Leptodius A. Milne Edwards, à savoir :
var. cultripes. Ces espèces, indo-pacifiques, sont actuellement attribuées soit à Xantho soit
à Lophoxanthus. Or, elles n’appartiennent ni au genre Xantho emend. ni au genre américain
Lophoxanthus qui pourrait bien être un Panopeinae : nous proposons donc de les rattacher
pour l’instant au genre Demania Laurie (espèce-type : D. splendida Laurie, 1906).
Fig. 17. — A aritho incisus incisus (Leach), c? 20,5 X 33 mm, Concarneau, J. Forest det.
Fig. 18. — Macromedaeus crassimanus (A. Milne Edwards), <$ 23,2 X 37,8 mm, Queensland, île Hazman, M. Ward det. et leg.
Fig. 19. — Leptodius exaratus (H. Milne Edwards), £ 15,5 X 24 mm, Nosy-Bé, Millot coll., Balss det.
Fig. 20. — Calaleptodius floridanus (Gibbes), $ 20,5 X 31,5 mm, Tortugas, Agassiz coll.
— 706 —
1) Leptodius floridanus (Gibbes, 1850), à l’origine décrit dans le genre
Chlorodius, puis placé dans le genre Leptodius (cf. Rathbun, 1930, p. 297,
pl. 137, fig. 1, 2, pl. 138, fig. 1), espèce de l’Atlantique occidental (cf.
infra). Nous le choisissons comme espèce-type de Cataleptodius gen.
nov. Nous le figurons ici (fig. 20).
2) Cataleptodius aff. floridanus. Sous ce nom, nous séparons les repré¬
sentants ouest-africains rapportés à Xantho (Leptodius) floridanus par
Monod (1956, p. 291, fig. 353-356) et par nous-même (Forest et Gui-
not, 1966, p. 75), car nous relevons de petites différences, tout au plus
d’ordre sous-spécifique, entre les échantillons américains et ouest-afri¬
cains : aff. floridanus serait de plus petite taille et en particulier pré¬
senterait des fosses orbitaires moins arrondies et moins profondes, plus
inclinées latéralement et munies à l’angle externe d’une dent moins
saillante ; de plus, les pattes ambulatoires semblent un peu plus grêles.
Il y aura lieu de revenir sur cette question à l’aide d’un matériel plus
important que celui dont nous disposons aujourd’hui.
3) Leptodius occidentalis (Stimpson, 1871), espèce de la côte pacifique
américaine et des Galapagos (cf. Rathbun, 1930, p. 301, pl. 137, fig. 3, 4,
pl. 138, fig. 2 ; Garth, 1946, p. 446) qu’HoLTHuis (1954 b, p. 29, fig. 11 b)
a placée dans le genre Xantho, tout comme l’espèce suivante.
4) Leptodius taboganus Rathbun, 1912 (cf. Rathbun, 1930, p. 304,
pl. 140; Garth 1948, p. 40; IIolthuis, 1954 6, p. 28, fig. lia, pl. 1,
fig. 2), également de la côte pacifique (Amérique centrale à l’Equateur).
5) * Leptodius snodgrassi Rathbun, 1902 (cf. Rathbun, 1930, p. 303,
fig. 47 a, b, pl. 139 ; Garth, 1946, p. 447, pl. 83, fig. 1), espèce confinée,
semble-t-il, aux Galapagos.
Diagnose et affinités. — - Carapace (fig. 20 : floridanus) élargie,
modérément convexe antérieurement, plate, voire déprimée, dans la
partie postérieure. Régions bien délimitées sauf dans la région postérieure.
Bord antéro-latéral régulièrement arqué et plus long que le bord postéro¬
latéral (légèrement convergent), mince et découpé en 4 fortes dents
(y compris l’exorbitaire) dirigées vers l’avant ; une dent sous-hépatique
visible en vue dorsale. Front droit ou subdroit, formé de deux lobes à
bord marginé, un peu sinueux et comme tronqué en avant, avec une
échancrure médiane en V, et séparés du bord supra-orbitaire par une
Fig. 21. — Leptodius exaratus (H. Milne Edwards), 18,5 X 27,3 mm,
Aldabra, G. Cherbonnier coll. : pl 1, extrémité (X 120).
Fig. 22. — Macromedaeus crassimanus (A. Milne Edwards), <$ syntype 18 X 28 mm,
Nouvelle-Calédonie, Balansa coll. : pl 1, extrémité (X 78).
Fig. 23. — Cataleptodius (afT.) floridanus (Gibbes), 7 X 11 mm,
Annobon : pl 1, extrémité, d’après Monod, 1956, fig. 356 ( Xantho floridana).
Fig. 24. — ('ataleptodius occidentalis (Stimpson), <$ 33 mm de large., Mexico, Guaymas Bav :
pl 1, extrémité, d’après IIolthuis, 19546, fig. 11b ( Xantho occidentalis).
Fig. 25. — Pseudomedaeus agassizi (A. Milne Edwards), (J,
Antilles : pl 1, extrémité, d’après Monod, 1956, fig. 381 ( Medaeus agassizi).
Fig. 26. — Xantho incisus incisus (Leach), <$ : pl 1, extrémité,
d’après Drach et Forest, 1953, fig. 21 (X. floridus).
— 708 —
profonde encoche. Orbites subovales, profondes, avec un bord saillant et
relevé, découpées : deux sutures sur le bord supra-orbitaire qui déli¬
mitent un lobe plus ou moins saillant ; une forte dent exorbitaire séparée
par une suture de la dent infra-orbitaire externe ; une dent infra-orbitaire
interne. Fosse antennulaire vaste, avec le bord postérieur un peu oblique
ou sinueux. Article basal antennaire (fig. 29 : floridanus) légèrement
incliné, pénétrant par presque toute sa largeur à l’intérieur du hiatus
orbitaire. Entre l’orifice urinaire et le bord ptérygostomien, une petite
apophyse intercalaire arrondie. Mxp3 relativement longs ; mérus saillant
à l’angle antéro-externe et avec une échancrure sur le bord antérieur.
Chélipèdes assez forts, inégaux, avec les doigts creusés en sabot. Pattes
ambulatoires relativement courtes et fortes. Plastron sternal relative¬
ment peu rétréci en avant, avec une ligne pilifère au niveau des pi.
Abdomen mâle court, plutôt large, avec l’avant-dernier article plus large
que long. PI 1 £ (fig. 23 : aff. floridanus ; fig. 24 : occidentalis) très puis¬
sant, incurvé, avec un long lobe terminal garni de petites spinules, et
avec, sur la partie élargie subdistale, d’une part de longs poils remontant
plus ou moins en avant et d’autre part de fortes soies tuberculiformes.
Le genre Cataleptodius a pour plus proche parent le genre Leptodius
A. Milne Edwards (espèce-type : L. exaratus). Malgré d’étroites ressem¬
blances, des différences constantes les séparent. Tout d’abord un faciès
particulier à l’un et l’autre genre et principalement, chez Cataleptodius,
la forte découpure du bord antéro-latéral en 5 dents (y compris l’exorbi-
taire) larges à la base (notamment la 2e) et dirigées vers l’avant ; la face
dorsale traversée de lignes transversales granuleuses, notamment une
plus saillante qui, en arrière de la dernière dent antéro-latérale, orne de
part et d’autre la région branchiale. De plus chez Cataleptodius (fig. 29),
l’article basal antennaire est plus droit, moins incliné et moins long (du
côté interne) que chez Leptodius (fig. 29) ; de ce fait, au lieu d’être étroite
et allongée comme chez Leptodius, la fosse antennulaire est vaste, plus
large, plus quadrangulaire. Chez Leptodius, l’abdomen mâle est plus
étroit, en particulier moins élargi au niveau de p3-p4, et l’avant-dernier
article est plus long que large. Enfin, le pl 1 distingue les deux genres.
Nous pensons que Cataleptodius, genre ouest-africain et américain,
est « équivalent » du genre indo-pacifique Leptodius. Chez ce dernier,
c’est L. leptodon Forest et Guinot qui avoisine le plus Cataleptodius.
Genre Macromedaeus Ward, 1942
(Fig. 18, 22)
Nous proposons de réunir dans un même genre, Macromedaeus Ward,
plusieurs espèces actuellement rangées dans Xantho Leach ou Leptodius
A. Milne Edwards, à savoir : Xantho nudipes A. Milne Edwards, 1867 ;
X. crassimanus A. Milne Edwards, 1867 ; X. distinguendus de Haan,
1835 ; X. voeltzkowi Lenz, 1905 ; X. quinquedentatus Krauss, 1843 ;
X. demani Odhner, 1925.
— 709 —
Fig. 27-30. — Région orbito-antennaire.
27, Cycloxanthops sexdecimdentatus (x 6) ; 28, Leptodius exaratus (X 7) ;
29, Cataleptodius floridanus ( X 6) ; 30, Xanthodius cooksoni (x 8).
Le genre Macromedaeus a été établi par Wahd en 1942 (p. 92) pour
une espèce nouvelle des îles Chagos, M. punctatus, choisie comme espèce-
type, et pour le Xantho nudipes A. Milne Edwards, 1867. Cette dernière
espèce, à l’origine décrite de Nouvelle-Calédonie et des Seychelles, offre
une répartition indo-pacifique (cf. Balss, 1934 a, p. 227 ; Forest et Gui-
not, 1961, p. 60, fîg. 47). Ward ( ibid ., p. 92, pl. 5, fig. 8) signale avoir
relevé quelques différences entre son punctatus et des nudipes de Raro-
tonga. Nous avons examiné tout le matériel déterminé nudipes dont nous
disposions (Tahiti, île Aldabra, Maurice), mais il semble bien qu’il s’agisse
dans ces cas d’une seule espèce, nudipes. L’espèce de Ward n’a pas été
retrouvée depuis sa description et, par ailleurs, les auteurs, continuant
à rattacher nudipes à Xantho, ont pratiquement ignoré le genre Macro¬
medaeus. Certes, il est bien possible que l’espèce de Ward soit valable.
Mais si punctatus se révélait être un synonyme de nudipes, ce serait alors
nudipes qui devrait être désigné comme le nom de l’espèce-type du genre
Macromedaeus. L’appellation générique choisie par Ward indique bien
qu’il comparait son nouveau genre à Medaeus. Bien que, selon nous, le
genre devant recevoir nudipes et ses alliés soit éloigné de Medaeus et
au contraire apparenté à Leptodius, nous devons, en respect des règles de
la Nomenclature, utiliser le nom de Macromedaeus. Si par la suite l’examen
du type de M. punctatus montrait qu’il n’appartient pas au même genre
que nudipes, crassimanus, quinqueentatus, etc., il conviendrait de désigner
ces dernières espèces sous un nom générique nouveau.
— 710 —
Diagnose et affinités. — Les caractères qui permettent le mieux de
séparer Macromedaeus de Leptodius sont les suivants : 1) l’article basal
antennaire qui chez Macromedaeus est plus court et plus trapu et pénètre
peu dans l’hiatus orbitaire et ne s’allonge pas du côté interne vers l’épis-
tome, alors que chez Leptodius (fig. 28) il est plus incliné, plus long et
se trouve toujours plus ou moins enchâssé ; 2) la fosse antennulaire, plus
étroite et plus allongée chez Leptodius ; 3) les mxp3, longs chez Macro¬
medaeus avec un mérus sensiblement aussi long que large, tandis que chez
Leptodius ceux-ci sont trapus, avec un mérus élargi, toujours saillant à
l’angle externe ; 4) et enfin le pl 1
Chez Macromedaeus (fig. 22 : crassimanus ) le lobe terminal du pl 1 (J
est en gouttière sans (ou pratiquement sans) expansions en forme de
champignons sur ses bords ; à l’intérieur de la gouttière s’avance une
languette étroite qui est le prolongement du bord interne de la partie
subdistale de l’appendice et qui porte de fortes soies recourbées ana¬
logues (parfois elles sont plus courtes) à celles situées plus en arrière.
Chez Leptodius (fig. 21 : exaratus ) le lobe terminal, parfois très long,
est plus ou moins recourbé par rapport à l’axe longitudinal de l’appen¬
dice : un de ses bords est toujours garni d’expansions en forme de cham¬
pignons, et l’autre s’orne généralement de spinules ; la partie subdistale,
qui porte quelques fortes soies en crochet, peu nombreuses et passant
vers l’arrière à des soies peu ou non recourbées, n’a pas son bord interne
prolongé en une languette comme chez Macromedaeus.
On peut aussi mentionner que, généralement chez Macromedaeus
(fig. 18 : crassimanus), la carapace est plus convexe ; la région gastrique
apparaît plus bombée ; le bord antéro-latéral, plus long et avec des dents
plus nombreuses, ne rejoint pas l’angle exorbitaire mais se prolonge ven-
tralement vers l’angle antéro-externe du cadre buccal ; la région fronto-
orbitaire est plus étroite ; les orbites sont plus petites, plus resserrées,
avec un angle exorbitaire effacé ; le cadre buccal est plus rétréci en avant
et l’épistome se trouve plus encaissé ; enfin, généralement chez Macro¬
medaeus, les doigts des chélipèdes sont seulement creusés en cuiller alors
que chez Leptodius ils sont en forme de sabot. A l’intérieur du genre
Macromedaeus, les deux espèces les moins typiques sont ooeltzkowi et
distinguendus, formes du reste spécifiquement très proches.
Espèce-type. — Macromedaeus punctatus Ward, 1942.
Répartition géographique. — Indo-Pacifique.
Genre Xanthodius Stiinpson, 1859
(Fig. 30-32, 37, 38)
L’espèce-type du genre Xanthodius Stimpson, 1859, est X. sternberghi
Stimpson, 1859 (cf. Rathbun, 1930, p. 311).
Selon nous, appartiennent à Xanthodius les espèces suivantes :
1) Xanthodius sternberghi Stimpson, 1859, l’espèce-type, de la côte
pacifique américaine (cf. Rathbun, 1930, p. 311, pl. 144, pl. 145, fig. 2) ;
cf. infra. Nous le figurons ici (fig. 32).
Fig. 31. — Xanthodius inaequalis convexus (A. Milne Edwards), $ 11,6 X 18,2 mm, îles du Cap Vert, Monod det.
os Xantho (Leptodius) inaequalis ssp. convexa.
Fig. 32. — Xanthodius sternberghi Stimpson, $ 11,3 X 19 mm, Panama, Bradley coll.
Fig. 33. — Zozymodea pumilus (Jacquinot), Ç 7 X 10 mm, Maldives, Xarifa Exp., Guïnot det.
Fig. 34. — Neoxanthops P rotundus sp. nov., holotype $ ovigère 11 X 14,8 mm, Australie, Pender liay (13. M.).
— 712
2) Xanthodius hebes Stimpson, 1860 (cf. Rathbun, loc. cit., p. 313,
pl. 147), également de la côte pacifique américaine. Crâne (1947, pp. 75-
77) puis Garth (1948, pp. 40-41) l’ont rattaché à X. sternberghi, en notant
toutefois que des différences sont décelables entre les deux formes, et ont
émis l’idée qu’ hebes pourrait être seulement un « variant » de sternberghi.
Après examen de notre matériel, très réduit il est vrai, d 'hebes (deux
syntypes du Cap Saint Lucas donnés par Stimpson au Muséum de Paris)
et de sternberghi (quatre spécimens récoltés dans la Baie de Panama),
nous préférons les maintenir séparés.
3) Leptodius cooksoni Miers, 1877, espèce pacifique et presque exclu¬
sivement insulaire (îles Socorro et Clarion, Galapagos, île Clipperton,
etc.) (cf. Rathbun, 1930, p. 310, pl. 142 ; Garth, 1946, p. 448, pl. 77,
fig. 3, pl. 79, fig. 3 ; 1965, p. 21).
4) Xantho ( Leptodius ) inaequalis inaequalis (Olivier, 1791) (= Lepto¬
dius punctatus Miers, 1881), de la côte occidentale d’Afrique (littoral
continental et îles du Golfe de Guinée) (cf. Monod, 1956, p. 284, 286,
fig. 340-348 ; Guinot et Ribeiro, 1962, p. 54 ; Forest et Guinot, 1966,
p. 75). Le Leptodius angolensis décrit par Bott (1964, p. 30, fig. 3 a, b,
pl. 1, fig. 4, 5) pourrait être identifiable à cette espèce.
5) Xantho (Leptodius) inaequalis convexus (A. Milne Edwards, 1869),
sous-espèce confinée, semble-t-il, aux îles du Cap Vert (cf. Monod, 1956,
p. 284, 290, fig. 341 a, 349, 350). Nous la figurons ici (fig. 31).
6) Xantho (Leptodius) americanus (Saussure, 1858) = Leptodius par-
vulus (Fabricius, 1793), de l’Atlantique occidental (cf. Rathbun, 1930,
p. 305, pl. 141, fig. 1-3 ; voir surtout Monod, 1956, p. 285, pour les diffé¬
rences avec inaequalis et pour la désignation de l’espèce sous le nom
à' americanus plutôt que de parvulus ).
Nous séparons de Xanthodius deux espèces dont la position générique
a été discutée, puisqu’on les a tour à tour rattachées à Xantho, à Cycloxan-
thops et à Xanthodius. Il s’agit de * Xanthodius stimpsoni (A. Milne
Edwards, 1879) (cf. Rathbun, 1930, p. 315, pl. 143, fig. 5-7 ; Garth,
1948, p. 41), de la côte pacifique américaine, et de Xanthodius denticu-
latus (White, 1848), de l’Atlantique x, qui figure sous le nom de Xantho
chez Monod (1956, p. 280, fig. 335-339) et chez Forest et Guinot (1961,
1. Ayant relevé de petites différences (proportions et convexité de la carapace, ornemen¬
tation, etc.) entre les denticulatus américains et la forme ouest-africaine, nous reprenons
cette question dans une étude en cours (Guinot et Coelho) sur les Brachyoures sud-amé¬
ricains.
Fig. 35. — Zozymodes pumilus (Jacquinot), o 5 X 7 mm, Tahiti : pl 1, extrémité (X 80).
Fig. 36. — Zozymodes cavipes (Dana), d1 15 X 23 mm,
Mer Rouge, Jousseaume coll., Nobili det. : pl 1 (X 26).
Fig. 37. — Xanthodius cooksoni (Miers), <$ 16,8 X 26,7 mm,
Galapagos, Guinot det. : a, pl 1 (X 22) ; 37, id., extrémité (X 34).
Fig. 38. — Xanthodius hebes Stimpson, 12,5 X 20 mm,
Cap St Lucas, A. Milne Edwards det. : a, pl 1 (X 22), b, id., extrémité (X 34).
— 714 —
p. 60, ûg. 51). Ces deux espèces, auxquelles nous apparentons une troi¬
sième, le Paraxanthias insculptus (Stimpson, 1871) (cf. Rathbun, 1930,
p. 468, fig. 77 a, b, pl. 189, fig. 4 ; Garth, 1946, p. 467, pl. 78, fig. 1, 2),
de la Californie et des Galapagos, ont des affinités non avec Xanthodius
mais avec Macromedaeus Ward (cf. p. 708) ainsi qu’avec Leptodius (cf.
p. 704), et peut-être aussi avec les Cycloxanthops.
Affinités. — Le genre Xanthodius présente des affinités — en ce qui
concerne les genres américains — avec le genre Gaudichaudia Rathbun
et, si l’on regarde les genres indo-pacifiques, avec le genre Zozymodes
Heller. Ces trois genres ont en commun : une carapace sensiblement de
même forme et présentant une lobulation analogue ; le front formé de
deux lobes concaves et munis d’une double crête ; les orbites petites et
resserrées ; une région fronto-orbitaire similaire, à la différence que chez
Gaudichaudia et Zozymodes l’article basal antennaire ne s’engage pas
comme chez Xanthodius dans l’hiatus orbitaire ; les mxp3 courts et tra¬
pus (notamment l’exopodite), et laissant entre leur bord antérieur et le
bord du cadre buccal une fente plus ou moins large ; le plastron sternal
large entre les pl et les p2, donc très peu rétréci en avant ; l’abdomen
mâle court ; les pinces offrant le même type d’hétérochélie et des doigts
plus ou moins creusés en cuiller. Le pl 1 (J est d’un type sensiblement
homomorphe chez Xanthodius (fig. 37, 37 a : X. cooksoni ; fig. 38 a, b :
X. hehes) et Zozymodes (fig. 35 : pumilus ; fig. 36 : cavipes).
La parenté de Xanthodius et de Zozymodes apparaît de façon très
manifeste si par exemple l’on compare les X. inaequalis convexus (fig. 31)
d’Afrique occidentale à Z. pumilus (Jacquinot) (fig. 33). Une fois de plus
l’on peut constater que la liaison entre les genres indo-pacifiques et les
genres américains se fait par des formes ouest-africaines.
Nous figurons ici (fig. 30) la région fronto-orbitaire de Xanthodius
cooksoni : le segment basal antennaire, court et très large, se joint par¬
tiellement au front et du côté externe pénètre très en avant dans l’hia¬
tus orbitaire ; les orbites sont rondes, avec un bord régulier sans dents
ni saillies aux angles.
Espèce-type. — Xanthodius slernberghi Stimpson, 1859. Cf. fig. 32.
Répartition géographique. — Côte ouest-africaine ( inaequalis inae-
yualis, inaequalis convexus ) ; côte est-américaine ( americanus ) ; Paci¬
fique oriental ( sternherghi , hebes, cooksoni).
Genre Gaudichaudia Rathbun, 1930
(Fig. 39-41, 43, 44)
Nous considérons comme appartenant à ce genre :
1) Gaudichaudia gaudichaudi (H. Milne Edwards, 1834), l’espèce-type,
qui habite la côte pacifique américaine, de l’Équateur au Chili (cf. Rath¬
bun, 1930, p. 278, pl. 126, 127). Nous en donnons deux figures : une d’un
spécimen juvénile (fig. 40), l’autre d’un grand spécimen adulte (fig. 39).
Fig. 39-40. — Gaudichaudia gaudichaudi (H. Milne Edwards), Valparaiso, Porter det. :
39, (J 31,5 X 49,5 mm; 40, $ 14 X 20,5 mm.
Fig. 41. — Gaudichaudia tridentata (Lenz), <$ 18,3 X 31 mm, île Juan Fernandez, Lenz 1901.
Fig, 42, — Paraxanthias taylori (Stimpson), ^13 X 19 mm (probablement un cotype), ? Californie
— 716
2) Leptodius tridentatus 1 Lenz, 1902 (cf. Rathbun, ibid., p. 308,
pi. 143, fig. 1-4), espèce proche de la précédente mais distincte, et qui
est vraisemblablement confinée à l’île Juan Fernandez. Nous le figurons
(fig. 41).
Il faudra toutefois vérifier si G. gaudichaudi ne se trouve pas en
dehors du littoral continental et si G. tridentata doit être considérée comme
une forme endémique, insulaire, et éventuellement voir si les deux espèces
cohabitent.
Le genre Gaudichaudia (fig. 39, 40 : gaudichaudi ; fig. 41 : tridentata)
se caractérise par la carapace relativement peu lobulée ; par le bord
antéro-latéral formé de seulement 3 lobes ( gaudichaudi ) ou dents ( tri¬
dentata ), le lobe en arrière de l’angle exorbitaire étant obsolète ; par le
front quadrilobé et à double crête ; par les orbites petites et rondes,
avec un bord entier ; par l’article basal antennaire court et large ; par
les mxp3, notamment le mérus, à bords arrondis ; par le plastron sternal
très large, peu rétréci en avant des pl ; par l’abdomen court ; par le pl 1 $
(fig. 43 a-c : gaudichaudi ; fig. 44 a-c : tridentata ) ; etc.
A Gaudichaudia gaudichaudi et G. tridentata s’apparentent deux
espèces, à savoir l’espèce ouest-américaine Paraxanthias taylori (Stimpson,
1861) et l’espèce ouest-africaine P. eriphioides (A. Milne Edwards, 1867).
Nous laissons ces deux espèces dans le genre Paraxanthias Odhner (espèce-
type : P. notatus ) (cf. p. 718), bien qu’il y ait de petites différences entre
le groupe taylori-eriphioides et notatus. Il en existe, du reste, aussi entre
taylori-eriphioides et G. gaudichaudi- G. tridentata. De fait, nous sommes
en face de trois groupes d’espèces : 1) Gaudichaudia gaudichaudi- G. tri¬
dentata ; 2) Paraxanthias ? taylori-P. ? eriphioides ; 3) P. notatus-P . par¬
ais (cf. p. 718).
Genres Paraxanthias Odhner, 1925, et Lachnopodus Stimpson, 1858
Il est nécessaire d’étudier conjointement les genres Paraxanthias
Odhner, 1925, et Lachnopodus Stimpson, 1858, car les carcinologistes,
qui n’ont pourtant pas reconnu leur parenté, en ont confondu les espèces.
Nous avons pu mettre en évidence plusieurs « groupes d’espèces » : sans
doute par la suite sera-t-on amené, pour en accueillir certains, à créer
1. Nous avons identifié au Leptodius tridentatus de Lenz un spécimen male provenant de
nie Juan Fernandez, c’est-à-dire topotypique, qui faisait partie de la collection d’indéter¬
minés du Muséum de Paris. De Gaudichaudia gaudichaudi nous avons examiné plusieurs
exemplaires récoltés à Valparaiso. De son côté, le Dr. J. S. Garth avait en 1957 (p. 53) placé
tridentatus dans la synonymie de G. gaudichaudi. Il nous a informé [in litt. 1966) que l’examen
d’un matériel complémentaire l’amenait à envisager le rétablissement probable de l’espèce
de Lenz. Tout récemment, le Dr. Garth nous a communiqué la note suivante : « After
îeviewing Ilamburg Muséum material from Chile and Peru previously reported upon (Garth,
1957, p. 52) in the light of Anton Bruun Cruise 12 material from San Félix and Juan Fer¬
nandez Islands recently acquired, it is évident that I acted too hastily in making Leptodius
tridentatus Lenz a synonym of Gaudichaudia gaudichaudii (Milne Edwards). Now that a
male from Juan Fernandez Island of a size comparable to the 14 X 22 mm type of Lepto¬
dius tridentatus is available, it is possible to reestablish Lenz’s insular species on the firm
character of the male first pleopod, and to reaffirm those superficial characters in which
it difîers most consistently from Gaudichaudia gaudichaudii This will be done in a forth-
coming report. »
Fig. 43. — Gaudichaudia gaudichaudi (II. Milne Edwards), $ 31,6 X 49,3 mm,
Chili, Valparaiso, Porter det. : a, pl 1 (X 12) ; b, c, id., extrémité (X 36).
Fig. 44. — Gaudichaudia tridentata (Lenz), <$ 18,3 X 31 mm,
Juan Fernandez, Guinot det. : a, pl 1 (X 24) ; b, c, id., extrémité (X 72).
Fig. 45-46. — Paraxanthus barbiger (Poeppig), <$ 57,5 X 85,5 mm, Chili, H. Milne Edwards
et Lucas det. P. hirtipes : 45 a, pl 1 (X 5,5) ; 45 b, c, id., extrémité (X 65) ; 46 : pl 2
(X 5,5).
— 718 —
de nouvelles unités génériques répondant à une diagnose étroite, précise,
limitative.
L’espèce-type du genre Paraxanthias Odhner est l’espèce indo-paei-
lique, P. notatus (Dana, 1852), que nous figurons ici (fig. 47). En est
inséparable une espèce pacifique, le Xanthias parvus Borradaile, 1900
(par l’intermédiaire de laquelle on passe au genre Lioxanthodes Caïman,
1909). Ces deux espèces formeraient Paraxanthias sensu restricto. A son
voisinage se situent P. eriphioides (A. Milne Edwards, 1867), ouest-afri¬
cain (fig. 48), et P. taylori (Stimpson, 1861), californien (fig. 42). Ces
deux espèces qui présentent de petites différences par rapport à notatus-
parvus, ont d’étroites affinités avec le genre américain Gaudichaudia
Rathbun (et ses alliés) : eriphioides serait le plus proche de notatus ; par
contre taylori, avec son front quadridenté et son bord antéro-latéral
court, rappellerait davantage Gaudichaudia. Néanmoins, eriphioides et
taylori ne, nous semblent pas pouvoir être génériquement séparées.
Il faut mentionner là deux espèces, également inséparables selon nous,
qui s’apparentent à Paraxanthias (notatus- parvus) et surtout à Gau¬
dichaudia, et en conséquence aussi à eriphioides-taylori : il s’agit de
Leptodius agassizi A. Milne Edwards, 1880 (= Medcieus latifrons Chace,
1942) et de Medaeus africanus Monod, 1956, toutes deux atlantiques,
que nous éloignons donc de Medaeus, de Leptodius, etc. Pour recevoir ces
deux espèces, agassizi et africanus, nous établissons le genre Pseudome-
daeus gen. nov. (cf. p. 726).
Un autre couple d’espèces, mais celui-ci intermédiaire entre Paraxan¬
thias ( notatus- parvus ) et Xanthias Rathbun (espèce-type : X. lamarcki
(H. Milne E)dwards)j, est constitué par Paraxanthias pachydactylus
(A. Milne Edwards, 1867) et P. elegans (Stimpson, 1858), indo-pacifiques.
L’espèce-type du genre Lachnopodus Stimpson, est L. rodgersi Stimpson,
1858, que nous figurons ici (fig. 49). De celle-ci sont inséparables L. tahi-
tensis de Man, 1889, et le * Paraxanthias gibsonhilli Tweedie, 1950, qui
doit donc prendre le nom de Lachnopodus. Ce petit groupe d’espèces
(indo-pacifiques) est très homogène et pourrait constituer le genre Lach¬
nopodus sensu restricto. Un autre groupe est constitué par deux espèces
génériquement inséparables, qui diffèrent légèrement à la fois de Para. xan¬
thias s. restr. et de Lachnopodus s. restr. : L. bidentatus (A. Milne Edwards,
1867) et Paraxanthias ponapensis (Rathbun, 1907) (= P. haemostictus
Ward, 1930), cette dernière ne pouvant être placée dans un autre genre
que celui recevant bidentatus. Tous les caractères d’ordre générique de
ponapensis, entre autres le pl 1 çj (fig. 52), sont ceux de bidentatus. Il
reste une espèce, Lachnopodus subacutus (Stimpson, 1858), qui appa¬
raît comme « intermédiaire » entre rodgersi-tahitensis- gibsonhilli et
bulentatus-ponapensis. S’il se révèle plus tard nécessaire de séparer
mieux ces groupes d’espèces et d’en élever un ou plusieurs jusqu’au rang
de genre, il y aura lieu peut-être de tenir compte du genre Lioxantho
Aleock, 1898, mis en synonymie avec Lachnopodus et dont l’espèce-type
est Lioxantho tumidus Alcock, 1898 (cf. Ward, 1934, p. 12 ; 1942, p. 93)
c'est-à-dire le subacutus de Stimpson.
Fig. 47 — Paraxanthias notatus (Dana), 6,5 X 9,8 mm, Marutea, Seurat coll., Nobili det.
Fig. 48. — Paraxanthias ? eriphioides (A. Milne Edwards), $ 8 X 13 mm, îles du Cap Vert, A. Milne Edwards et Bouvier det.
Fig. 49. — Lachnopodus rodgersi Stimpson, (£18 X 27 mm, Malaysia, Gordon det. (B.M.).
Fig. 50. — Heteractaea ceratopus (Stimpson), (£ 14,5 X 21 mm, Guadeloupe. D’après A. Milne Edwards, 1880, pi. 52, fig. 3.
— 720 —
En ce qui concerne l’espèce américaine Paraxanthias insculptus (Stimp-
son, 1871), voir p. 712. Quant à l’autre Paraxanthias américain, *P. sul-
catus (Faxon, 1893), nous ne pouvons pour l’instant préciser ses affi¬
nités mais le retirons des Paraxanthias et genres affines en même temps
que des Xanthidae s. str., étant donné la présence de caractères goné-
placiens.
Pour comparaison, nous figurons le pl 1 çj de Paraxanthias parvus
(fig. 54), qui est très proche de celui de P. notatüs, et aussi de celui de
Paraxanthodes ohtusidens (fig. 51 a-b) ; et également le pl 1 (J de Paraxan¬
thias ? eriphioides (fig. 53), aux côtés de celui d’ Heteractaea lunata
(fig. 55 a-c) et à' Heteractaea ceratopus (fig. 56) pour en montrer les ana¬
logies.
Les genres et groupes d’espèces que nous avons été amenée à distin¬
guer, après regroupement de formes diverses et en tenant compte des
espèces indo-pacifiques, ouest-africaines et américaines, figurent dans le
tableau ci-dessous qui doit être interprété à la lumière des observations
présentées ici :
A ce grand groupe, il faut encore rattacher les genres Xanthodius
Stimpson et Zozymodes Heller (cf. p. 714).
— 721 —
Genre Heteractaea Lockington, 1877
(Fig. 50, 55, 56)
Les trois espèces connues d Heteractaea n’ont été trouvées que dans
les mers américaines : H. lunata (H. Milne Edwards et Lucas, 1843)
(= H. pilosus Lockington), l’espèce-type, sur la côte pacifique (Californie
au Chili) ; H. ceratopus (Stimpson, 1860), sur la côte atlantique ; et une
espèce récemment décrite, H. peterseni Garth, 1940, du Golfe de Cali¬
fornie à la Colombie (cf. Garth, 1961, p. 152).
En établissant le genre Heteractaea, Lockington (1877 c, p. 97) le com¬
pare à Actaea. A. Milne Edwards (1880, p. 299) note que la nouvelle
division générique de Lockington devra comprendre des « Pilumnus à
forme de Xanthes ». Depuis, les carcinologistes n’ont guère cherché les
affinités de ces curieuses espèces, caractérisées par la forte crête ornant
le carpe des pattes ambulatoires (H. peterseni est du reste un peu diffé¬
rente à cet égard) et par les lobes en forme de bourrelet qui garnissent
le bord fronto-orbitaire.
Selon nous, les affinités d 'Heteractaea le placent dans le groupe de
genres que forment Gaudichaudia (cf. p. 714), Paraxanthias (cf. p. 716)
et leurs alliés. On peut par exemple comparer Heteractaea ceratopus
(fig. 50) et Paraxanthias P eriphioides (fig. 48) : les deux espèces sont
extrêmement proches par l’ensemble de leurs caractères morphologiques
(forme et lobulation de la carapace, bord antéro-latéral, front, disposi¬
tion antenno-orbitaire, mxp3, chélipèdes, pl 1 etc.) et même par l’or¬
nementation, à la différence que chez eriphioides, sur le carpe des pattes
ambulatoires, au lieu d’une crête il y a une rangée de très fortes épines,
et que le bord fronto-orbitaire ne présente pas d’épaississement.
Chez les deux espèces A' Heteractaea examinées, le premier pléopode
mâle (H. lunata : fig. 55 a-c ; II. ceratopus : fig. 56), qui ne montre que
des différences d’ordre générique, offre le même type de disposition que
dans les genres mentionnés plus hauts, à savoir un prolongement de la
gouttière interne sous forme d’une mince languette libre, comparable à
ce que l’on voit chez par exemple Paraxanthias P eriphioides (fig. 53)
et P. ? taylori, chez Gaudichaudia gaudichaudi (fig. 43), chez Paraxan-
thodes obtusidens (fig. 51 a, b), chez Pseudomedaeus agassizi (fig. 25), etc.
H. peterseni diffère légèrement des deux autres Heteractaea : la crête
du carpe des pattes n’est pas incurvée en forme de croissant ; le bord
frontal n’est pas épaissi mais il y a cependant deux lobes post-frontaux
très saillants. Pour bien établir la diagnose du genre, il serait intéressant
de connaître le premier pléopode de cette espèce. Comme Garth (1940,
p. 84 ; 1961, p. 152), nous pensons que la conformation particulière des
pattes est le résultat d’une adaptation en liaison avec un habitat spé¬
cial, une éthologie particulière. On peut, de là, admettre que les Hete¬
ractaea, formes localisées sur les côtes américaines, sont issues d’espèces
étroitement apparentées à Paraxanthias P eriphioides-P. P taylori, à
Gaudichaudia, et leurs alliées.
— 723 -
Genre Paraxanthodes gen. nov.
(Fig. 51, 59, 60)
Nous établissons ce nouveau genre pour deux espèces :
1) M icropanope obtusidens Sakai, 1965 (1965 a, p. 103, fig. 2 c, 3 e, f ;
1965 b, p. 138, pl. 70, fig. 1), décrite du Japon, à laquelle nous avons
identifié deux spécimens mâles provenant de la Mer de Chine (K. M.).
Nous choisissons cette espèce comme espèce-type du genre. Cf. fig. 59.
2) Xanthodes cumatodes McGilchrist, 1905 (p. 258 : lllustr. Investig.,
1907, pl. 79, fig. 1, 1 a), rapporté au genre Xanthias par Balss (1929,
p. 24) et Stephensen (1945, p. 1 48 ) et récemment inclus dans Micropa-
nope par Sakai (1965 b, p. 139) comme la précédente. De cette espèce
originellement décrite du Golfe Persique (cf. Stephensen, loc. cit., p. 148),
nous n’avons examiné qu’un spécimen $, celui récolté par la Pola-Expe-
dition en Mer Rouge et signalé par Balss (W. M.) et que nous figurons
ici (fig. 60).
Description et affinités. — Carapace (fig. 59 ; obtusidens ; fig. 60 :
cumatodes ) hexagonale avec un rapport largeur/longueur compris entre
1,4 et 1,5 environ, plutôt plate dans les 2/3 postérieurs et infléchie vers
l’avant. Nette lobulation de la face dorsale, avec l’aire protogastrique
divisée en deux aréoles, l’interne se continuant par les lobes épigastriques
qui sont bien définis, l’externe étant saillante ainsi que 2 L et 5 L. Bord
antéro-latéral rejoignant l’angle antéro-externe du cadre buccal et armé
en arrière de l’angle exorbitaire de quatre dents proéminentes : la lre un
peu plus petite, en position sous-hépatique, et prolongée ventralement
par une crête granuleuse ( obtusidens ) ou garnie de deux dents pointues
dont la première est visible en vue dorsale ( cumatodes ) ; les trois suivantes
situées sur le même plan que la région branchiale, les deux postérieures
étant rapprochées et dirigées latéralement. En arrière de la dent orbi¬
taire externe, bord latéral représenté par une zone granuleuse rejoignant
presque la 2e dent antéro-latérale. Bords postéro-latéraux fortement
convergents vers l’arrière. Front bilobé ; chez cumatodes, bord antérieur
pratiquement droit, défléchi, masqué en vue dorsale par une ligne gra¬
nuleuse transverse parallèle au bord libre ; chez obtusidens , chaque lobe
Fig. 51. — Paraxanthodes obtusidens (Sakai), ^ 14 X 21 mm,
Mer de Chine, Guinot det. : a, pl 1 (X 22) ; b, id., extrémité (X 68).
Fig. 52. — Paraxanthias ? (ou Lachnopodus ?) ponapensis (Rathbun), $ 9,8 X 14 mm,
Kera près de Timor, Snellius Exp. : pl 1 (X 72).
Fig. 53. — Paraxanthias? eriphioides (A. Milne Edwards), <$ 9,2 X 14 mm,
îles du Cap Vert, A. Milne Edwards et Bouvier det. Xanthodes eriphioides :
pl 1, extrémité (x 65).
Fig. 54. — Paraxanthias parvus (Borradaile), syntype <$ 3,5 X 5,2 mm,
Rotuma : a, pl 1 (X 90) ; b, id., extrémité (X 90).
Fig. 55. — Heteractaea lunata (H. Milne Edwards et Lucas), <$ 11,3 X 14,2 mm,
Basse Californie, Diguet coll. : a, pl 1 (X 28) ; b, c, id., extrémité (X 68).
Fig. 56. — Heteractaea ceratopus (Stimpson), <$ 14 X 21 mm,
Guadeloupe, A. Milne Edwards det. : pl 1, extrémité (X 72).
Fig. 57. — Pseudomedaeus ajricanus (Monod), $ type de Medaeus ajricanus, 9,5 X 15 mm, environs de Dakar, Exp. G. Tréca.
Fig. 58. — Pseudomedaeus agassizi (A. Milne Edwards), Ç 7 X 10,5 mm, Antilles,
A. Milne Edwards det. Leptodius agassizi.
Fig. 59. — Paraxanthodes obtusidens (Sakai), 14 X 21 mm, Mer de Chine. (K.M.).
Fig. 60. — Paraxanthodes cumatodes (McGilchrist), $ 5,3 X 8 mm, Mer Rouge,
Pola Exp., Balss det. Xanthodes cumatodes. (W.M.).
— 725 —
longé en arrière par une crête granuleuse rectiligne, avec le bord libre
sinueux, formant vers l’extérieur un lobule et séparé de l’angle orbitaire
interne par une encoche profonde. Deux fissures sur le bord supra-orbi¬
taire ; sur le bord infra-orbitaire, deux fortes dents visibles dorsalemcnt.
Epistome vaste. Bord antérieur du cadre buccal formant une crête mince
au-dessus de Fendostomc et avec deux petites échancrures latérales.
Mxp3 s’écartant antérieurement avec un exopodite trapu, assez court ;
mérus de l’endopodite saillant à l’angle antéro-externe, échancré dans
la portion interne de son bord antérieur, et avec, tout à fait à l’angle
antéro-interne, une petite pointe très nette. Crêtes endostomiennes pos¬
térieures (cuinatodes), presque complètes ( obtusidens ). Lacinie de mxpl
n’occupant que la portion externe de la fosse buccale, ébauchant une
gouttière chez obtusidens. Chélipèdes inégaux, avec les doigts émoussés
à l’extrémité et entrecroisés. Pattes ambulatoires assez allongées ; carpe
lobulé sur le bord supérieur. Sternum un peu rétréci en avant de l’arti¬
culation des pl. Abdomen mâle plutôt court. PI 1 $ bifide avec les deux
lobes presque de même taille, et garni de tubercules sur une grande lon¬
gueur, spiniformes en avant, pointus vers l’arrière (fig. 51 a-b : obtu¬
sidens).
Les deux espèces qui constituent le genre Paraxanthodes gen. nov.
sont considérées par Sakai (1965 b, p. 139) comme étant des Micropa-
nope. Elles n’ont aucun rapport avec le genre Micropanope Stimpson
emend. (espèce-type : M. sculptipes Stimpson) (cf. Guinot, Bull. Mus.
Hist. nat., 2e sér., 39, n° 2, 1967) qui serait un Panopeinae. Par ailleurs,
elles diffèrent des espèces indo-pacifiques autrefois rattachées à Micro¬
panope comme le Xanthias alcocki Rathbun, c’est-à-dire de notre genre
Nanocassiope ( ibid .), ou comme le Xanthias tuberculidens Rathbun, c'est-
à-dire de notre genre Monodaeus (ibid.), par de nombreux et importants
caractères. En fait le genre Paraxanthodes s’apparente bien plus aux
deux « Medaeus » atlantiques pour lesquels nous créons le genre Pseu-
domedaeus gen. nov. (P. africanus et P. agassizï) (cf. p. 726) et aux deux
Paraxanthias (?) ouest-africain et est-pacifique ( eriphioides , taylori). Le
caractère générique de discrimination le plus aisé à déterminer est le
pl 1 çj qui chez Paraxanthodes (fig. 51 a-b : obtusidens) est voisin de celui
de Paraxanthias sensu str. (P. notatus ; fig. 54 a, b : P. parvus).
Paraxanthodes se distingue de Paraxanthias par la lobulation de la
face dorsale ; par les orbites plus arrondies et munies d’une dent infra-
orbitaire interne ; par la conformation du cadre buccal et des mxp3 ;
par le sternum qui se rétrécit au niveau des pl et qui plus en avant forme
une avancée largement triangulaire entre les mxp3 ; par l’abdomen mâle
plus large ; par le pl 1 £ dont les 2 lobes terminaux sont plus allongés ;
par l’hétérochélie et l’hctérodontie moins accentuées des chélipèdes ; par
l’ornementation, non pas spinuleuse mais sous forme de lobes sinueux,
des pattes ambulatoires ; etc.
Paraxanthodes gen. nov. semble être par rapport à Paraxanthias ce
qu’est Pseudomedaeus gen. nov. par rapport à Gaudichaudia.
Espèce-type. — Micropanope obtusidens Sakai, 1965. Cf. fig. 59.
— 726
Répartition géographique et écologie. — Mer Rouge, à 168 m
de profondeur, et Golfe Persique, à 96 m sur fonds vaseux ( cumatodes ).
Japon, Sagami Bay, à 20-30 m et surtout entre 65 et 100 m ( obtusidens ).
Genre Pseudomedaeus gen. nov.
(Fig. 25)
Nous établissons le genre Pseudomedaeus gen. nov. pour deux espèces
atlantiques :
1) Medaeus africanus Monod, 1956 (p. 306, fig. 380 ; cf. Guinot et
Ribeiho, 1962, p. 58, fig. 25 a-b), espèce ouest-africaine. Nous la choi¬
sissons comme espèce-type de Peudomedaeus. Nous la figurons (fig. 57).
2) Leptodius agassizi A. Milne Edwards, 1880 (p. 270, pl. 49, fig. 3)
(cf. Rathbun, 1930, p. 307, pl. 141, fig. 1-4 ; Williams, 1965, p. 192,
fig. 174, 183 H), espèce de la côte orientale d’Amérique du Nord, que
Monod (1956, p. 309, 310, fig. 381, 382) a rattachée à Medaeus dans la
proximité de Medaeus africanus, et à laquelle il a identifié Medaeus
latifrons Chace, 1942 (p. 83, pl. 25, fig. A-E). Nous la figurons également
(fig. 58).
Description et affinités. — Carapace assez large, modérément
bombée ; face dorsale avec les régions nettement marquées (fig. 57 :
africanus ; fig. 58 : agassizi). Bord antéro-latéral muni, en arrière de
l’angle exorbitaire, de 4 dents : la lre sous forme d’un petit tubercule,
immédiatement superposé à un autre tubercule subhépatique (granu¬
leux) ; entre la lre dent et l’orbite, pas de bord latéral proprement dit
mais une zone granuleuse ; la 2e conique ; la 3e la plus forte ; la 4e plus
petite. Front mesurant environ 1/3 de la largeur maxima, avec le bord
antérieur réfléchi masqué en vue dorsale par une ligne transverse gra¬
nuleuse ; encoche médiane petite mais nette divisant le front en deux
lobes à bords obliques rectilignes ; encoche supra-orbitaire formant une
véritable fossette. Segment basal antennaire obturant exactement l’hia¬
tus orbitaire. Epistome vaste, pratiquement sans encoche respiratoire.
Mxp3 avec le mérus de l’endopodite saillant à l’angle antéro-externe.
Lacinie de mxpl s’avançant peu dans l’espace prélabial, un peu allongée
transversalement, avec le bord antérieur légèrement concave et avec un
petit lobe « portunien ». Ebauche de crêtes endostomiennes dans la partie
postérieure de l’endostome. Chélipèdes très inégaux (notamment chez
agassizi ou l’hétérochélie très accusée rappelle celle rencontrée chez
Paraxanthias notatus et P. parous). Doigts allongés et grêles, à peine
creusés aux extrémités, ces dernières se croisant légèrement. Pattes
ambulatoires plutôt courtes et relativement trapues. Sternum assez large ;
un sillon longitudinal juste en avant de l’abdomen. Abdomen mâle rela¬
tivement court, formé de cinq articles avec les sutures entre 3-4 et 4-5
visibles (P. africanus) ou non (P. agassizi). Pléopode 1 mâle (fig. 25 :
P. agassizi) assez fort, avec un lobe apical incliné et un bouquet de soies
— 727
plumeuses subdistales se continuant postérieurement par des soies plus
courtes et des tubercules pointus.
La place naturelle du genre Pseudomedaeus n’est pas près de Medaeus
emend., ni d’ Edwardsium Guinot, ni de Medaeops Guinot, etc. Ses affi¬
nités le situent au contraire vers le groupe de genres constitué par Paraxan-
thias (et plus particulièrement vers les Paraxanthias américain et ouest-
africain, eriphioides et taylori), par Gaudichaudia, par Paraxanthodes gen.
nov. (cf. p. 720), etc.
Espèce-type. — Medaeus africanus Monod, 1956. Cf. lig. 57.
Répartition géographique. — Atlantique oriental, du Rio de Oro
à l’Angola, de 45 à 200 m environ ( Pseudomedaeus africanus) (cf. Forest
et Guinot 1966, p. 80) ; Atlantique occidental, du Cap Hatteras à la
Floride et aux îles Vierges.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes)
du Muséum national d' Histoire naturelle
61, rue de Buffon, Paris, 5e.
49
BU1.LETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 4, 1967 pp. 728-735.
LA DISTRIBUTION DES DOSINIA
( MOLLUSQUES BIVALVES)
Par E. FISCHER-PIETTE
Dans la famille des Veneridae, le genre Dosinici est un de ceux qui
comptent le plus d’espèces. Dans un travail monographique actuelle¬
ment. sous presse aux Mémoires du Muséum, Fischer-Piette et Delmas
établissent à 118 le nombre de celles qui sont connues.
Ce nombre élevé est favorable à l'exposé de comparaisons entre les
distributions de nombreuses espèces, devant pouvoir conduire à des
considérations ayant plus de valeur que si l’on s’adressait à un groupe
restreint. Toutefois, sur ce nombre, il y a des abattements à faire. 11 y
a 10 espèces insuffisamment décrites. Parmi les 108 restant, il y en a
11 dont l'habitat n’est pas connu et dont il ne peut donc être question
dans un article traitant de distribution. Il n’y en a donc hnalement que
97 dont nous puissions faire état, mais c’est encore un très beau total.
Un des intérêts des Dosinia est d’être un groupe très bien défini, et
assez homogène pour un tel nombre de constituants, de sorte qu’on
pourrait supposer a priori que des espèces aussi voisines les unes des
autres morphologiquement, devraient être proches à d’autres points de
vue aussi — par exemple, avoir des pouvoirs de dispersion comparables
et donc des aires de distribution d’étendues comparables. Et si ce n’est
pas le cas (et nous verrons que ce n’est pas le cas) cela pose des pro¬
blèmes sur lesquels il y a lieu de se pencher.
La richesse des diverses régions en espèces de Dosinia.
Commençons par nous demander quelles sont les régions où vivent les
plus nombreuses espèces de Dosinia (voir la carte).
Ce n’est pas l’Océan Atlantique. Sur la rive atlantique de l’ancien
monde il n’y a que 5 espèces, et sur la rive atlantique de l’Amérique il
n’y en a que 2, ce qui fait 7 en tout pour l’Atlantique ; toutes les autres,
90 par conséquent, sont dans le domaine Indo-Pacifique.
Tout en abritant ainsi la presque totalité des Dosinia, le domaine
Indo-Pacifique n’est pas partout riche en espèces. Sa rive américaine
est très pauvre, avec trois seulement, qui n’existent que là. La Polynésie
est très pauvre aussi, elle n’en a qu’une, mais qui n’existe pas que là,
c’est une des espèces ayant la plus large répartition, D. turnida, dont
nous reparlerons plus loin.
— 730 —
La Mélanésie est beaucoup moins pauvre. Sans nous demander pour
le moment si nous parlons d’espèces spéciales à ces îles ou d’espèces plus
largement répandues, notons qu’il y en a 4 connues dans la faune de
Nouvelle-Calédonie, 8 dans celle, bien étudiée, de Nouvelle-Zélande,
24 dans celle d’Australie, bien étudiée aussi, 4 connues dans celle de Nou¬
velle-Guinée.
Considérons maintenant la rive asiatique de l’Océan Pacifique (de la
Corée au Siam) et les îles qui la précèdent, Japon, Philippines, Bornéo,
Célèbes, Moluques (mais non les îles de la Sonde que nous rattacherons
à l’Océan Indien). Cette région est riche en Dosinia. Au Japon il y en
a 23 espèces, aux PhJippines 18, dans la région des Moluques, Célèbes
et Bornéo 9 sont connues, et de la Corée au Siam il y en a 22.
Passons enfin à l’Océan Indien et considérons les 3 régions suivantes :
lies de la Sonde ; région allant de Malacca à l’Inde, à la mer d’Oman
et au Golfe Persique ; Golfe d’Aden, Mer Rouge, côte Est d’Afrique,
Madagascar et îles voisines.
La faune de la première de ces régions contient 20 espèces de Dosinia,
elle est donc très riche ; la deuxième en contient 32, elle est donc très
riche ; la troisième en contient 10, donc beaucoup moins, sans être pauvre.
On voit que l’ensemble de l’Indonésie et des rives asiatiques de l’Océan
Indien est la région du monde qui contient le plus d’espèces de Dosinia,
suivie de près par l’axe Japon-Philippines-Moluques- Australie, tandis que
plus à l’Est et plus à l’Ouest la faune s’appauvrit.
M ais il faut attirer l’attention sur le fait qu’il y a eu, relativement à
d’autres contrées, peu de travaux sur les Bivalves de l’Océan Indien, et
d’autre part les espèces de Dosinia de l’Océan Indien, dans une propor¬
tion très élevée, ne sont connues que par un très petit nombre d’exem¬
plaires. Autrement dit, peu de récoltes ont suffi à procurer beaucoup
d’espèces. Il nous semble alors vraisemblable que des récoltes insis¬
tantes (comme celles qui furent faites en d’autres pays tels que le Japon,
l’Australie, l’Europe, l’Amérique) en procureraient encore beaucoup
d’autres. Si cela se vérifiait, cette région aurait, de plus loin encore, le
record du nombre.
La répartition des sous-genres et sections de Dosinia.
Comme tous les genres riches en espèces, le genre Dosinia a été divisé
en sous-genres et en sections. Ces divisions sont d’ailleurs très inégales
au point de vue du nombre des espèces qui y sont incluses. Et les domaines
occupés non plus ne sont nullement équivalents.
11 y a deux sous-genres, Dosinia s. s. et Sinodia.
Le sous-genre Dosinia s. s. est de très loin le plus important, il n’y a
que 18 espèces qui n’en fassent pas partie. Ce sous-genre existe partout.
La section Dosinia s. s. (type D. concentrica) qui ne compte que 5 espèces,
a un domaine très déterminé, qu’elle est seule à occuper : les deux rives,
atlantique et pacifique, du continent américain, qui n’ont pas toujours
été séparées par l’isthme de Panama.
— 731 —
La section Asa (type D. lupinus), qui est au contraire la plus ricl e
en espèces (une quarantaine), est répandue dans tous les autres domaines
sans exception aucune.
La section Austrodosinia (type D. anus), d’une douzaine d’espèces,
existe dans presque toute l’étendue du domaine indo-pacifique non-
américain, mais ne pénètre pas dans l’Atlantique.
La section Orbiculus (type D. exoleta), qui ne compte que 6 espèces,
a une curieuse répartition : elle existe dans presque tout l’ Indo-Paci¬
fique non-américain, et elle existe aussi sur la rive atlantique de l’ancien
monde, mais uniquement de l’équateur à l’Europe septentrionale et non
de l’équateur au Cap.
La section Dosinella (24 espèces) se trouve dans l’ Indo-Pacifique sauf
à l’Est de la Nouvelle-Calédonie.
Le sous-genre Sinodia (18 espèces) existe du Pakistan au Japon et à
Célèbes pour la section Sincdia s. s. ; et sa section Sinodiella comporte
une espèce allant de la Mauritanie à l’Angola (et une autre seulement,
mais qui est de provenance ignorée).
Il résulte de ce que nous venons de dire, que la région allant de l’Inde
à Célèbes est celle où existe la plus grande variété de sections : il n’en
manque que 2 sur 7, alors que plus à l’Est dans le Pacifique non-améri¬
cain il en manque 3, que plus à l’Ouest jusqu’à l’Afrique du Sud il en
manque 3, que sur la rive atlantique de l’ancien monde il en manque
4 ou 5 selon les régions, et que sur les deux rives de l’Amérique il en
manque 6.
Donc le compte des sections, comme celui des espèces, nous conduit
à admettre que la région de l’Inde et de la partie Ouest de l’Océan Paci¬
fique, est celle où le genre Dosinia est le mieux représenté.
Indépendamment de ce que nous avons dit jusqu’ici, il y aurait aussi
à savoir quelle est la région du monde où on rencontre le plus d’indi¬
vidus de Dosinia , sans nous demander combien d’espèces sont repré¬
sentées dans les populations. Mais nous ne sommes pas en mesure d’en
parler : aucune base n’existe, aucune investigation comparative n’a jamais
été faite dans cet ordre d’idée, et il en est d’ailleurs de même pour d’in¬
nombrables autres genres de Mollusques.
Quelques problèmes particuliers.
Nous allons maintenant quitter les comptes globaux pour regarder de
plus près la distribution de certaines espèces. Les espèces de Dosinia
n’ont pas toutes le même type de distribution, il s’en faut de beaucoup,
et cela pose des problèmes. Nous savons très bien qu’il en est de même
dans de nombreux groupes de Mollusques marins ; et que bien souvent
on se contente de noter que telle espèce est cosmopolite, telle autre étroi¬
tement localisée en telle région, telle autre étroitement localisée en telle
autre région, etc., sans prétendre expliquer ces différences : pour les
expliquer il faudrait prendre les espèces une par une, avoir la possibilité,
— 732 —
pour chacune, d’une part de retracer tous les événements paléogéogra¬
phiques qui sont intervenus dans son histoire, d’autre part de connaître
à fond sa physiologie, sa biologie, son pouvoir de reproduction, son pou¬
voir de dispersion, la longévité de ses larves, la physiologie des larves
et des jeunes, ses ennemis, leur présence dans telle région plutôt que
dans telle autre, etc. En général ce sont autant d’inconnues, d’où résulte
l’impossibilité de résoudre maintenant tous ces problèmes.
Quoi qu’il en soit, le résultat de ces actions temps-organisme, milieu-
organisme, organismes-organisme, le tout en fonction des propriétés
spécifiques, est souvent déroutant, et nous ne prétendons pas ici faire
autre chose que d’en donner quelques exemples.
Penchons-nous d’abord sur le cas très particulier de la distribution de
Dosinia amphidesmoides Rve. C’est la seule espèce qui existe à la fois
dans l’ Indo-Pacifique et dans l’Atlantique. C’est, de toutes les Dosinia,
la plus largement répandue.
Rien que dans l’ Indo-Pacifique elle a une distribution des plus vastes :
Natal, Madagascar, Mayotte, Mer Rouge, Madras, Cochinchine, Japon,
Philippines, Indonésie, Australie, Nouvelle-Calédonie, y sont ses prove¬
nances connues.
Dans le domaine atlantique, c’est sous un autre nom qu’elle a été
désignée : Dosinia exoleta L. Il est absolument impossible de distinguer
l’une de l’autre ces deux « espèces ». Certes, dans la Mer Rouge, qui est
le domaine où elle a été le plus souvent étudiée (souvent d’ailleurs sous
le nom D. erythraea ), D. amphidesmoides a souvent des traits assez par¬
ticuliers ; mais ces traits se modifient de proche en proche chez cette
espèce très variable, qui dans d’autres régions de l’ Indo-Pacifique n’est
plus discernable de D. exoleta , et d’autre part certains échantillons de
D. exoleta provenant authentiquement du domaine atlantique, sont
identiques aux individus les mieux caractérisés de la Mer Rouge.
Peu importe que les auteurs aient employé des noms différents. Peu
importe que Fischer-Piettf. et Delmas, dans leur Révision des Dosinia,
ne se soient pas décidés, pour de simples raisons de commodité qu’ils
ont exposées, à mettre D. amphidesmoides en synonymie pure et simple
de D. exoleta antérieurement connue (ils l’ont traitée conventionnelle¬
ment en sous-espèce). Il s’agit bien d’une seule et même espèce.
Du côté atlantique, cette espèce existe de l’Europe septentrionale au
Congo, ainsi que dans la Méditerranée, mais non du Congo au Cap.
Comme nous pensons que la région indienne et philippino-indonésienne
est le vrai domaine des Dosinia, nous supposons donc que c’est en par¬
ticulier celui de l’espèce dont nous parlons, et que de là elle a gagné
f Atlantique.
Etant donné qu’elle existait déjà en Europe au Miocène, on peut
penser qu’elle y était passée directement lorsque l’Océan Indien commu¬
niquait avec la Méditerranée. Mais pourquoi est-elle la seule, pourquoi
n’a-t-elle pas été accompagnée par d’autres espèces de l’Océan Indien ?
Est-elle d’une origine plus ancienne que les autres ? Est-elle douée de
facultés d’émigration exceptionnelles et en quoi peuvent-elles consister ?
Peut-être un de nos lecteurs géologues trouvera-t-il les réponses à ces
— 733 —
questions, peut-être sera-ce un lecteur biologiste ? Ne nous attendons
pas à ce que des réponses complètes soient prochaines.
Passons d’un extrême à l’autre. Après avoir présenté le cas de l’es¬
pèce la plus largement distribuée, voyons celui d’une des Dosinia les
plus localisées.
Entendons-nous. Beaucoup d’espèces de Dosinia ne sont connues que
d’une seule localité, mais nous pensons que pour la plupart elles seront
retrouvées plus largement : soit qu’il s’agisse de formes peu fréquentes,
soit qu’il s’agisse de localités situées en des pays peu étudiés, soit enfin
qu’il s’agisse d’espèces de faible taille que les récolteurs négligent sou¬
vent par rapport aux grands exemplaires. Mais l’espèce dont nous allons
parler est de très grande taille, elle se trouve dans un des pays les mieux
étudiés, l’Australie, et elle est très bien représentée dans toutes les col¬
lections que nous avons examinées, ce qui nous fait croire qu’elle est très
fréquente.
11 s’agit de Dosinia scalaris Menke. Elle n’est connue que de la côte
Nord-Ouest de l’Australie.
Cette côte Nord-Ouest étant bien moins connue que le Sud, l’Est et
surtout le Sud-Ouest, il est probable que les récoltes ultérieures éten¬
dront un peu le domaine de ü. scalaris, mais il ne s’agira toujours que
d’une fraction des côtes australiennes ; on pourrait la trouver de plus
en Nouvelle-Guinée, peu connue, mais peu probablement aux îles de la
Sonde, plus fouillées.
Cette espèce appartient à la section Austrodosinia, et dans cette sec¬
tion elle se place à côté d’une autre espèce avec laquelle on la confon¬
drait aisément (mais ce serait une erreur certaine), Dosinia juvenilis
Gmel. Cette dernière coexiste avec elle en Australie, mais a une répar¬
tition bien plus large, fort large même : Nouvelle-Calédonie, Australie,
Nouvelle-Guinée, Insulinde, Philippines, Japon, Chine, Indochine, Poulo-
Condor, Iles Andaman, Ceylan. Pourquoi ces deux espèces, de morpho¬
logie si voisine, habitent-elles des territoires d’étendue si différente ?
A quoi est due la facilité d’extension de la seconde, la difficulté d’exten¬
sion de la première ? Comment les obstacles valables pour l’une ne l’ont-ils
pas été pour l’autre ? Ces problèmes seront difficiles à résoudre.
Puisque nous parlons de D. juvenilis, une autre question se pose à son
sujet : son absence apparente de F Inde, alors qu’elle existe de Ceylan
au Japon et à la Nouvelle-Calédonie. Mais ce problème-là, nous suppo¬
sons qu’il sera très vite résolu : il a été relativement peu publié sur la
faune de Dosinia de l’Inde, et nous sommes persuadés qu’il suffira de
nouvelles récoltes, ou tout simplement d’examiner les matériaux non-
déterminés des Musées de l’Inde, pour constater que D. juvenilis existe
en Inde comme dans les pays circon voisins.
Le cas de Dosinia bilunulata Gray est assez comparable à celui de
D. scalaris : il s’agit d’une espèce de grande taille, très facile à identifier,
certainement très recherchée des collectionneurs, et qui n’a été trouvée
qu’au Japon. Elle est morphologiquement très particulière, car sa lunule,
dont le talus d’entourage est dentelé, est entourée d’un second talus
— 734 —
dentelé. Cette particularité lui a valu de constituer aux yeux de certains
une section particulière, la section Dosinorbis, tandis que d’autres refusent
de faire cette coupure étant donné que diverses Asa, qui n’ont pas ce
second rempart péri-lunulaire, lui sont apparentées par l’ensemble de
leurs autres caractères.
Ce cas est tout de même moins étonnant, nous semble-t-il, que celui
de D. scalaris, d’une part parce que la morphologie très particulière de
D. bilunulata peut disposer à croire qu’elle n’ait pas exactement les
mêmes possibilités biologiques que d’autres espèces, et d’autre part parce
qu’au Japon elle est à l’une des pointes du domaine des Dosinia au lieu
d’occuper la position, moins périphérique, qu’occupe D. scalaris.
Un autre cas un peu analogue à celui de D. scalaris mais encore un
peu moins étonnant, est celui de D. lucinalis Lmk, limitée à l’Australie
(et pas seulement à une portion de l’Australie). Elle est de taille plus
modeste que D. scalaris, mais elle est très facile à identifier avec sa sculp¬
ture croisée. Elle appartient à la section Dosinella. Mais il n’y a pas d’es-
pèce-sœur à large répartition formant vraiment contraste. Certes il y a
des Dosinella à répartition assez vaste : par exemple, D. Bruguieri qui,
habitant comme elle l’Australie, se trouve aussi en Insulinde, au Japon,
en Chine, à Malacca, en Inde ; mais sa morphologie est bien distincte.
Pour montrer qu’il y a tous les degrés dans ce genre d’exemples, citons
encore le cas de trois espèces assez proches les unes des autres à l’inté¬
rieur de la section Asa, et toutes trois de grande taille : D. subrosea Gray,
D. caerulea Rve et 1). tumida Gray.
D. subrosea est localisée en Nouvelle-Zélande ; D. caerulea habite l’Aus¬
tralie, les Philippines et le Japon ; D. tumida a la plus large de toutes les
distributions indo-pacifiques : Tahiti, Nouvelle-Zélande, Australie, Timor,
Célèbes, Philippines, Japon, Siam, Sumatra, Malacca, Inde (Mekran
Coast et Bombay), Mer Rouge, Madagascar, Mozambique, Natal. On
voit que les deux premières espèces, l’une très localisée, l’autre plus lar¬
gement répandue, ont toutes deux leurs aires incluses dans l’aire immense
de la troisième, et il faut bien se demander pourquoi elles n’ont pas toutes
trois cette aire immense, ou pourquoi D. tumida n’est pas plus localisée
qu’elle ne l’est.
Pour terminer, nous allons parler, non plus de différences d étendues
d’aires de répartition, mais de différences de types d’aires de répartition.
Nous venons de mentionner une espèce ,D. caerulea, qui habite le Japon,
les Philippines et l’Australie, sur un axe Nord-Sud par conséquent. Elle
est de grande taille et fort répandue dans les collections, on peut donc
supposer que si son aire était plus vaste, comprenant par exemple les
Iles de la Sonde, on s’en serait déjà aperçu. Voilà donc un type de répar¬
tition qu’on peut qualifier comme un long et assez étroit couloir orienté
du Nord au Sud.
Or, dans la même contrée du monde, il y a des espèces dont l’aire d’ha¬
bitat est allongée du Nord-Ouest au Sud-Est, ou de l’Ouest à l’Est. Dans
la même section (Asa) que D. caerulea, et assez proche d’elle systémati¬
quement, D. cretacea Rve va du Siam aux Philippines, à Célèbes, Flores
— 735
et Nouvelle-Guinée. Une espèce de la section Sinodia, D. insularum
Fischer-Piette et Delmas, va de Ceylan à Sumatra, Java et Célèbes.
On remarquera que je prends mes exemples dans des espèces qui n’ont
été trouvées que dans des îles, de façon à éviter de parler de tracés qui
soient commandés par la direction des côtes servant d’habitat.
Sera-t-il possible de trouver une explication à de telles différences
d’orientation d’axes d’habitat dans une seule et même région du globe ?
Ces trois axes se touchent ou se croisent dans la région Célèbes-Moluques-
Timor. Comment comprendre qu’à partir de ce point de contact ou d’in¬
tersection les D. insularum et les D. cretacea ne soient pas étendues,
comme les D. caerulea, vers le Nord et vers le Sud, vers le Japon et
l’Australie ? Peut-être parce qu’elles ne trouveraient plus assez de cha¬
leur en s’écartant de l’équateur. Mais inversement, si nous prenons
D. caerulea qui va du Japon à l’Australie, quel obstacle peut-on ima¬
giner, qui l’ait empêché de s’étendre vers l’Ouest en Insulinde comme
D. insularum, ou, à partir des Philippines où elle habite comme T). cre¬
tacea, de s’étendre comme cette dernière vers l'Ouest d’une part et vers
le Sud-Est d’autre part ? Et comment D. cretacea, qui existe à Célèbes
avec D. insularum, a-t-elle été empêchée de s’étendre comme cette der¬
nière le long des îles de la Sonde ?
Nous supposons qu’une réponse satisfaisante à ces questions sera par¬
ticulièrement ardue. Nous avons encore des abîmes d’ignorance qu’il sera
long de combler.
Pendant longtemps les malacologistes ont été si accaparés par l’inven¬
taire et le classement des innombrables espèces marines existantes,
qu’ils n’apportaient pas une très grande attention aux provenances de
ces espèces. Puis ils purent s’en occuper davantage. Maintenant que le
travail de délimitation de l’aire de chaque espèce est en bonne voie, il
est bon, me semble-t-il, qu’ils pensent de plus en plus à chercher à se
rendre compte des raisons des différences de l’étendue de ces aires.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 4, 1967, pp. 736-739.
UN NOUVEL ASCARIDE
TOXOCARA VINCENTI SP. N.,
PARASITE DE
CIYETTICTIS CIYETTA SCHREBER
Par Firmin A. PUYLAERT
Le matériel étudié comprend deux mâles et cinq femelles, qui ont été
récoltés dans le tube digestif d’une jeune Civettictis civetta Schreber, par
M. Fr. Vincent à Brazzaville (Afrique) L
Description. — Corps long et grêle, atténué à la partie antérieure.
Celle-ci est courbée ventralement. La cuticule présente des striations
espacées de 25 p à 27 p. Les ailes cervicales s’étendent sur les trois quarts
de la longueur de l’œsophage, et atteignent une largeur de 200 p à 250 p.
La queue est conique et se termine par un petit mucron.
Les lèvres sont plus larges que hautes et sont munies en avant d’une
crête denticulée. Souvent, 2 à 4 petites dents supplémentaires sont situées
en arrière de cette crête. Il y a une incision au milieu du bord antérieur
de chaque lèvre, incision dans laquelle se trouvent parfois des éléments
de la crête denticulée. Deux fentes minuscules supplémentaires se trouvent
à la hauteur des papilles du cycle interne. Les papilles du cycle externe
se répartissent de la façon suivante ; sur la lèvre dorsale : deux paires
de papilles doubles, sur chaque lèvre ventrale : une papille double sub¬
ventrale et sur un plan plus antérieur et en position latérale une papille
simple et l’amphide.
La pulpe de chaque lèvre a un lobe médian assez large et deux lobes
externes qui se courbent l’un vers l’autre au sommet et se divisent en
deux troncs qui se résolvent en franges. Les interlabia sont absents,
mais à la face interne de chaque angle interlabial s’élève une paire de
formations cuticulaires dentiformes à pointes antérieures. Les diérides
n’ont pas été trouvées.
Mâle : Les mâles sont longs de 7,3 et 7,5 cm et larges de 1,05 et 1,1 mm.
La queue a une longueur de 360 p., elle est conique et présente une cons-
triction vers le milieu de sa longueur. La cuticule caudale est striée trans¬
versalement aussi bien que longitudinalement, ce qui provoque une
ornementation particulière. Il y a 20 paires de papilles précloacales, dont
l’antérieure est à 9,5 mm du cloaque. En arrière du cloaque se trouvent
deux paires de quatre papilles groupées. Chaque groupe est composé de
1. Nous remercions Monsieur le Prof. François Vincent pour l’envoi de sa récolte.
— 738 —
deux papilles bien développées accolées transversalement (très fréquent
chez les Ascarides), avec en outre, une très petite papille antérieure et
une très petite papille postérieure. En arrière de la constriction il y a
deux paires de papilles subventrales, deux paires subdorsales et la paire
de phasmides en position latérale. Les spiculés sont égaux et longs de
680 p. ; l’axe central assez mince est bordé de chaque côté par une aile
de grande taille et l’ensemble constitue une gouttière. Gubernaculum
absent.
Femelle : Les femelles ont une longueur de 7,4 cm à 11,5 cm et une
largeur maxima de 1,35 cm à 1,45 cm. Chez une femelle, longue de
10,4 cm, l’œsophage total est long de 3,8 mm et large de 430 p.. Le ven¬
tricule œsophagien est long de 250 p et large de 300 p. Le pore excréteur
est à 1,02 mm et le milieu de l’anneau nerveux à 920 p. de l’apex. La vulve
s’ouvre à 20,2 mm de l’apex ; la partie musculaire de l’ovéjecteur est
longue de 6,65 mm. La queue est longue de 650 p. et les phasmides se
trouvent à 220 p, de la pointe caudale. Les œufs mesurent 63 X 85 p.
et sont au premier stade de segmentation (dans des spécimens fixés dans
l’alcool à 70 %). La coque, épaisse de 5 à 6 p,, est creusée de profondes
cavités.
Discussion. — Par l’ensemble de leurs caractères et la présence de
ventricule œsophagien, nous pouvons classer nos spécimens dans le genre
Toxocara Stiles, 1905.
Ils se distinguent des Toxocara déjà connus par la présence des petites
papilles supplémentaires de part et d’autre de la paire de doubles papilles
postcloacales, et par une paire de projections cuticulaires dans chaque
angle interlabial.
En outre T. canis (Werner, 1782) et T. mystax (Zeder, 1800) ont des
spiculés plus longs (0,74 — • 1,3 mm pour T. canis et 1,75 mm — 2,2 mm
pour T. mystax ) et les coques des œufs ont des fossettes plus petites et
plus denses.
T. melis (Gedoelst, 1920) est plus robuste et a des papilles précloacales
plus nombreuses (63 paires). T. tanuki Yamaguti, 1941 a des spiculés
très longs (3,4 mm — 3,9 mm) ainsi que T. pearsei Chitwood, 1935
(1,2 mm et 1,32 mm chez des spécimens de petite taille). T. pteropodis
Baylis, 1936 a des ailes cervicales très étroites et des œufs plus grands
(88 [A X 112 p.) avec une coque plus épaisse (10 p. — 14 p). T. manza-
diensis Vuylsteke, 1956 a une taille plus petite (3,9 mm — 4,5 mm)
et des spiculés plus longs (920 p.). T. cynonycteridis (Parona, 1889) Mos-
govoy, 1951 n’aurait que quatre paires de papilles préanales et une paire
de papilles postanales. T. paradoxura Kou, 1958 est une espèce très
grêle, qui a des ailes cervicales réduites et des spiculés plus longs.
T. elephantis (Rudolphi, 1819) est actuellement insuffisamment connu
pour être pris en considération.
Il est donc nécessaire de considérer nos spécimens comme une nouvelle
espèce.
Nous proposons le nom de Toxocara vincenti sp. n. en l’honneur de
- 739 —
M. François Vincent, Professeur à l’école supérieure des sciences de
Brazzaville qui a récolté ces spécimens.
Nous tenons à exprimer toute notre gratitude à Monsieur le Professeur
A. G. Chabaud pour l’aide qu’il nous a apportée dans ce travail.
Résumé.
Toxocara vincenti sp. n. parasite de Civettictis civetta Schreber est caractérisé
par la fente médiane des lèvres et la paire de dents à la base des angles inter-
labiaux ; par les deux paires de quatre papilles postcloacales, la brièveté des
spiculés, et par l’ornementation profonde de la coque des oeufs.
BIBLIOGRAPHIE
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Laboratoire de Zoologie (Vers)
Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris,
et Instituut voor Dierkunde
Dir. : Prof. Dr. L. De Coninck.
Ilijksuniversiteit Gent.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 4, 1967, pp. 740-744.
RICTULARIA ZYGODONTOMIS N. SP.,
NÉMATODE NOUVEAU PARASITE
DE RONGEURS DU BRÉSIL.
Par Jean-Claude QUENTIN
27 Rongeurs rapportés du Brésil par F. Petter, le 24-XH-66 ont été.
autopsiés. Ils appartiennent aux genres Cercomys , Galea, Calomys et
Zygodontomys. Seuls les Rongeurs de l’espèce Zygodontomys lasiurus
(Lund 1839) présentent au niveau de l’intestin des Nématodes du genre
Rictularia dans une proportion de quatre individus parasités sur onze
étudiés.
Nous avons recueilli successivement le 24-xii-00 : une femelle (holo-
type) et un mâle (allotype), le 16-1-67 : deux jeunes femelles, et le
28-H-67 : une femelle.
Description. — L’extrémité céphalique est arrondie avec une bouche
terminale très faiblement déportée dorsalement ; la cuticule présente un
renflement céphalique. L’ouverture buccale est trapézoïdale 'fig. 1 A).
La cavité buccale apparaît triangulaire en coupe transversale. Chez la
femelle, elle est ornée de 9 dents dorsales et de 12 dents latéro-ventrales,
soit 21 dents en tout. Chez le mâle, le nombre total de dents est de 17
(fig. 2 B). Les dimensions de la eapsule buccale, chez la femelle, sont
les suivantes : épaisseur de la paroi 9 p, hauteur ventrale 65 p, hauteur
dorsale 50 p, diamètre latéral externe 65 p, diamètre ventro-dorsal
externe 75 p. L’épaisseur de la capsule buccale chez le mâle atteint 4 p ;
ses autres dimensions sont respectivement : 26, 28, 25 et 26 p. Le fond
de la capsule est occupé par 3 grandes dents œsophagiennes.
Les papilles céphaliques comprennent un cycle labial interne de
6 papilles, dont chacune est entourée d’une ornementation cuticulaire ;
2 amphides très proches des 2 labiales internes latérales ; un cycle externe
de 8 papilles, accolées deux à deux, les céphaliques étant, conformément
à la règle, plus développées que les labiales externes.
Femelle (holotype). — Couleur rouge, longueur 28 mm, largeur au niveau
de la vulve 310 p, largeur maxima 850 p.. 11 existe 81 paires d’épines cutieu-
laires disposées en 2 files sub-ventrales : les 38 premières sont imbriquées les
unes dans les autres (fig. 16) ; les trois suivantes forment transition ; les
épines 42, au niveau de la vulve, à 81 sont en griffes (fig. 1 II- 1). La
81e épine, plus fine que les précédentes, est située à 770 p de la pointe
caudale. Deirides au niveau de la 28e paire d’épines, à 1 820 p de l’apex,
pore excréteur au niveau de la 24e épine et anneau nerveux au niveau
Fig. 1. — Rictularia zygodontornis n. sp. Femelles.
: Extrémité céphalique, vue apicale. — B : vue apicale d’une très jeune femelle. — C :
Extrémité céphalique, vue latérale droite. — D : Extrémité de l’œsophage — vulve, vue
latérale. — E : queue, dernière paire d’épines cuticulaires, vue ventrale. — F : lre, 2e et
3e épines, vue latérale. — G : 28e et 29e épines. — II : 50e épine. — : 70e épine.
A — B : échelle, 50 jx. C — F — G — II — I : éch. 100 fx.
D — E : éch. 200 [x.
742
de la 5e, respectivement à 1 360 et 350 [i, de l’extrémité antérieure. Œso¬
phage divisé en une portion musculaire longue de 240 p. et une portion
glandulaire de 3,55 mm. Il se termine au niveau de la 36e épine. La dis¬
tance séparant l’extrémité postérieure de l’œsophage de la vulve est de
730 p. La vulve (fig. 1 D) est située au niveau de la 42e épine, à 4,52 mm
de l’extrémité antérieure. Il y a donc 41 épines prévulvaires et 40 post-
vulvaires. En avant et en arrière de la vulve existent 2 bourrelets sous-
cuticulaires qui ont chacun en vue latérale 5 denticulations. Les œufs
sont embryonnés et mesurent 37 X 28 p.
Mâle (allotype). — Transparent, peu visible, il est si profondément
enfoncé dans la muqueuse intestinale et si bien fixé par les épines qu’il
est difficile à extraire. Longueur 4,2 mm, largeur au niveau de l’extré¬
mité postérieure de l’œsophage 190 p. 41 paires d’épines sont disposées
ventralement (fig. 2 A), les épines de la dernière paire sont très petites
et disposées à 660 p de la pointe caudale. L’ornementation cuticulaire
en avant du cloaque est constituée de 3 peignes impairs médio-ven-
traux : les 2 premiers mesurent 50 p de long et 25 p de large ; le 3e, situé
à 35 p en avant de l’anus, est long de 60 p, large de 30 p. Deirides, pore
excréteur et anneau nerveux situés respectivement à 530, 400 et 250 p
de l’extrémité antérieure et au niveau de la 8e, 6e et 4e épine. La lon¬
gueur totale de l’œsophage est de 1 200 p. 11 se termine au niveau de la
15e épine.
La bourse caudale (fig. 2 C) porte 2 paires de papilles pré-cloacales,
plus une papille impaire en avant du cloaque, et 8 paires de papilles post-
cloacales : 5 paires de grosses papilles, les papilles de la 5e paire étant
très latérales et 3 paires de papilles très petites sur la pointe caudale.
Spiculés inégaux (fig. 2 D) : le gauche mesure 104 p de long, et 4 p
de large dans sa partie moyenne, 10 p à son extrémité antérieure ; le
droit est long de 55 p, large de 5 p. Gubernaculum long de 42 p. La dis¬
tance du cloaque à la pointe caudale est de 43 p.
Discussion. — Les travaux de Dollfus et Desportes 1945, de Tiner
1948, de Chabaud et Rousselot 1958, et de Dollfus 1960 sur les espèces
du genre Rictularia soulignent l’importance de 3 caractères. Ce sont :
le nombre de paires d’épines chez la femelle, et plus particulièrement le
nombre d’épines prévulvaires, la position de la vulve par rapport à
l’extrémité postérieure de l’œsophage, et la disposition des papilles cépha¬
liques ainsi que la structure de la capsule buccale, disposée ou non dor-
salement.
L’espèce R. dipodomis Tiner 1948, parasite de Rongeurs d’Amérique
du Nord du genre Dipodomys, redécrite par Read et Milleman en 1953,
paraît être la plus proche de nos spécimens. Il est en effet difficile de
distinguer par la taille, le nombre des épines, les dimensions des spi¬
culés, les mâles de R. dipodomis de notre spécimen mâle parasite de
Zygodontomys. On peut noter toutefois des différences dans la position
des deirides, du pore excréteur et de l’anneau nerveux. Chez les femelles,
le nombre d’épines pré vulvaires est égal : 40 — 41 chez l’espèce de Tiner,
41 sur nos échantillons.
Fig. 2. — Rictularia zygodontomis n. sp. Mâle.
A : mâle, vue ventrale. — B : extrémité céphalique, vue apicale. — C : extrémité posté¬
rieure, vue latérale. — - D : complexe spicules-gubernaculum. — E : lre, 2e et 3e épines
vue latérale. — F : 21-22e épines. r
A : échelle 500 |x. B — D : éch. 50 p. C — E — F : éch. 100 n.
— 744
Nous ne pouvons cependant identifier les femelles parasites du Ron¬
geur Zygodontomys à celles de l’espèce R. dipodomis, car trois carac¬
tères diffèrent : l’armature buccale, le nombre total d’épines et la posi¬
tion de l’œsophage par rapport à celle de la vulve.
— Les femelles de R. dipodomis possèdent une armature buccale de
18 dents. Notre spécimen holotype en compte 21, et 3 autres femelles, 24.
Seule, une très jeune femelle présente une bouche ornée de 18 dents peu
différenciées.
— Le nombre total d’épines est plus important sur nos individus
femelles : 81 chez le spécimen holotype, 82, 81 et 82 chez 3 autres femelles,
79 sur le très jeune spécimen. Ce nombre ne dépasse pas 74 chez l’espèce
R. dipodomis.
— La vulve de l’espèce nord-américaine est située très postérieure¬
ment à l’œsophage ; la distance séparant la fin de l’œsophage est, toute
proportion gardée, 2 fois plus grande chez R. dipodomis que sur nos
spécimens femelles.
Notre matériel est donc distinct de l’espèce Rictularia dipodomis.
Nous pensons qu’il constitue une espèce nouvelle que nous proposons
de nommer Rictularia zygodontomis n. sp.
Laboratoire de Zoologie (Vers) du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Chabaud, A. G. & R. Rousselot, 1956. — Deux nouveaux Rictularia (Nema-
toda, Thelaziidae) d’Afrique Équatoriale. Ann. Par., 31, 3, pp. 255-265,
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Dollfus, R. Ph., 1960. — Miscellanea Helminthologica Marocana. XXXII.
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Tiner, J. D., 1948. — Rictularia dipodomis n. sp. (Nemdtoda, Thelaziidae)
from the Kangaroo Rat Dipodomys sp. J. Par., 34, 4, pp. 1-4, fig. 1-5.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2* Série — Tome 39 — N» 4, 1967, pp. 745-752.
TRICLADES OBSCURICOLES DE ROUMANIE
I. DENDROCOELIDES DU B AN AT
Par Nicole GOURBAULT
Un séjour de deux mois en Roumanie, effectué en septembre et octobre
1966 m’a permis, grâce à la très grande amabilité de M. Traian Orghidan,
directeur de l’Institut de Spéologie Emil Racovita, avec l’aide de ses
collaborateurs et élèves, de récolter une petite collection de Triclades
qui vient s’ajouter à celle déjà étudiée en France par le Professeur P. de
Beauchamp et comprenant l’abondant matériel de Biospeologica ainsi
que la collection de R. Leruth.
Je donne ici le résultat de mes récoltes dans la province du Banat
d’où jusqu’à présent une seule espèce de Triclade obscuricole était con¬
nue : Dendrocoelum ( Eudendrocoelum ) botosaneanui del Papa, 1965, et
où il m’a été possible de recueillir deux autres espèces dont une nou¬
velle L
A) Dendrocoelum (Dendrocoelides) clujanum (?) Codreanu, 1943.
— Source de Sereniak — dépression de Carasova.
La température de l’eau était de 12°, les Planaires se trouvaient sous
les pierres.
— une dizaine d’individus, de grande taille, récoltés le 1er octobre 1966
et fixés au liquide de de Beauchamp — - Par presque tous leurs caractères
ces individus rappellent le type décrit par Codreanu ; ils s’en distinguent
par une seule différence : la communication entre les deux atriums semble
moins large ici que chez le type.
B. Dendrocoelum (Dendrocoelides) codreanui n. sp. 1 2.
Loc. typ. = Source Stîrmine, proche du village Brâdulepil de Jos.
— 23 individus, de grande taille, récoltés le 29-IX-66, fixés au liquide
de de Beauchamp ; plus d’une dizaine sexuellement mûrs.
La température de l’eau était de 11°5. Cette eau jaillit au niveau de
la source mais s’enfonce rapidement sous terre pour réapparaître quelques
vingt mètres plus bas. C’est alors que l’on peut récolter ces Dendrocoeles,
1. Je remercie bien vivement le professeur P. de Beauchamp qui a bien voulu examiner
ce matériel et contrôler la diagnose.
2. Je dédie cette espèce au Professeur Radu Codreanu, membre de l’Académie Roumaine.
— 746
mais seulement sur 5-6 mètres, sous les pierres, ou lors de leurs dépla¬
cements sur le fond du cours d’eau, associés à une faune épigée riche en
Gammares, sangsues, larves de Trichoptères.
1) Caractères externes.
— Dendrocoele typique, blanc, totalement dépigmenté et anophtalme.
— Taille maximum, après fixation = 16 X 4 mm ; les plus petits
mesurent 8x3 mm et la plupart des individus sexués ont 12-13 mm
de longueur sur une largeur de 3,5 mm.
— Forme allongée, sans excès ; l’animal n’est pas filiforme.
— Bords nettement ondulés ; partie postérieure légèrement effilée —
la tête montre deux lobes latéraux arrondis.
- — - Organe adhésif ventral, en position subterminale, rappelant ce que
l’on peut observer chez D. clujanum (Codreanu, 1943, fig. 1) ou D. bra-
chyphallus (de Beauchamp, 1932, fig. VIII).
— Appareil digestif : la bouche s’ouvre à l’extrémité inférieure de
la poche pharyngienne, aux 5/8e de la longueur totale ; le pharynx
est important, il mesure de 1,6 à 3 mm, soit environ 1 /5e de la longueur
du corps et s’insère légèrement plus haut que le milieu de l’animal ; les
eoecums digestifs sont au nombre de 12 à 14 sur la branche supérieure,
plus nombreux et peu ramifiés sur les branches inférieures qui se réu¬
nissent en un court tronc commun en arrière de la région copulatrice.
— Appareil génital : l’orifice se situe un peu en arrière du dernier
quart de l’animal.
2) Étude histologique du matériel fixé.
Cette étude repose sur l’observation d’individus coupés en séries sagit¬
tales, frontales et transversales, colorées soit à l’hématoxyline ferrique
(ou à l’hémalun) — érythrosine, soit au bleu alcian — hémalun • —
phloxine.
Les téguments : l’épiderme, assez mal conservé dans l’ensemble, ne
montre pas de rhabdites. Il est important sur la face dorsale où les
cellules sont hautes et dépourvues de cils, et plus encore sur les bandes
latérales du corps. La musculature cutanée, sous la basale de l’épithe-
lium, est peu développée.
L’organe adhésif, très nettement différencié montre un épithélium
infranucléé et l’entrelacement caractéristique des fibres musculaires
(pl. I, 1).
Le pharynx : zone externe à épithélium mince et cilié, suivi d’une seule
couche de muscles longitudinaux et de 4 couches de muscles circulaires ;
dans la zone interne, deux fois plus importante, il y a alternance régu¬
lière de 8-10 couches circulaires et longitudinales ; épithélium papil-
leux mais qui rappelle, au niveau de la bouche, celui de la couche externe.
La zone moyenne, la plus large (4/7e de l’épaisseur radiaire totale)
renferme parenchyme, muscles radiaires et glandes, plus nombreuses
vers l’extérieur du pharynx.
— 748
L'intestin : réunion des deux troncs inférieurs mais sans communi¬
cation des coecums internes avec la bourse copulatrice.
Les testicules : très nombreux, dorsaux, ils apparaissent comme des
follicules polymorphes, au nombre de 4 ou 5 en amas irréguliers entre
les coecums digestifs ; on les trouve en arrière des ovaires, à la hauteur
de la 4e paire de coecums et ils s’étendent jusqu’au niveau d’insertion
du pharynx ; ensuite ils deviennent plus rares et ne dépassent guère la
région copulatrice. Sur la plupart des exemplaires étudiés il est pos¬
sible de suivre toute la spermatogenèse — les spermatozoïdes se déversent
dans les canaux déférents et on les retrouve à tous les niveaux : atrium
tête des oviductes .
Les ovaires : 2 amas d’ovocytes, ventraux, au-dessous des 2e coecums
digestifs.
Les vitellogènes s’observent tout le long des oviductes ; ils entourent
les trompes et s’étendent entre les diverticules des coecums, vis-à-vis des
testicules, du côté ventral.
L’Appareil copulateur :
L’examen des exemplaires in toto permet de se rendre compte de sa
topographie : la bourse copulatrice est située immédiatement au-dessous
du pharynx, son canal longe le pénis dorsalement, un peu à droite ;
celui-ci, de grande taille, est contenu presque entièrement dans l’atrium
L’organe musculo-glandulaire, oblong, très important de par sa longueur,
est situé plus bas que le pénis, en position oblique, sa pointe dirigée de
gauche à droite.
La bourse copulatrice ( bc ) : étroite et allongée, elle montre générale¬
ment une lumière réduite due à la haute taille des cellules de son épi¬
thélium très élevé et papilleux. Elle renferme quelquefois du sperme
mélangé à des sécrétions acidophiles et est alors plus vaste.
Le canal de la bourse ( cb ) : dorsal et médian, de diamètre étroit jus¬
qu’à la hauteur de la papille pénienne, il s’infléchit vers la droite et
s’élargit considérablement ensuite, formant un coude, avant de débou¬
cher dans l’atrium commun.
Son épithélium est partout épais, élevé, papilleux et régulier. La mus¬
culature est faible et longitudinale (en continuité avec celle de la bourse)
tout d’abord, mais dès le niveau du pénis elle se double d’une couche de
fibres circulaires et s’épaissit graduellement jusqu’à son abouchement
évasé dans l’atrium commun.
Le pénis (p) est long et cylindrique ; on y distingue deux parties. La
première laisse apparaître un bulbe réduit, court et peu musculeux dont
le parenchyme, sous la couche de muscles circulaires périphériques, est
traversé par des fibres irrégulières, souvent circulaires, en coupole. Il ne
renferme aucune lumière. De petits grains acidophiles indiquent des
glandes qui ne sortent pas du bulbe. Les canaux déférents (cd) pénètrent
perpendiculairement à cette partie du pénis et la traversent en son centre
sur toute sa longueur. Ils se prolongent jusque dans la partie moyenne
— 750
de la papille pénienne où ils aboutissent au canal éjaculateur (ce) dont
la lumière va s’élargissant. Autour de ce canal, dilaté ou non en vésicule,
à épithélium irrégulier, le parenchyme garde d’abord le même carac¬
tère que plus haut. Mais dans la partie distale il est parcouru par des
tractus longitudinaux qui sont des glandes débouchant dans l’épithélium
périphérique et que met en évidence le bleu alcian. Quand elles sont
complètement développées cette moitié caudale du pénis est dilatée en
une ébauche de gland qui se colore entièrement en bleu verdâtre (pl. I, 2),
sinon l’organe est pointu.
Le pénis libre est important mais il ne remplit cependant pas tout
l’atrium Son épithélium est entouré d’une simple couche de fibres
longitudinales qui, au niveau de l’extrémité du canal, se double d’une
musculature circulaire, puis radiaire (dilatatrice) qui manque partout
ailleurs.
L’atrium $ (a $) : cylindro-conique, en forme d’entonnoir, il est
tapissé par un épithélium net, plus épais vers la base et entouré d’une
forte musculature à fibres circulaires puis longitudinales ; un orifice
étroit le fait communiquer avec l’atrium commun.
L’atrium commun ( ac ) : peu spacieux, il enveloppe la papille de l’o.m.g.
dont il est en quelque sorte la gaine. Son épithélium est élevé et papil-
leux au niveau de l’abouchement du canal de la bourse et de l’atrium
Sa musculature consiste en quelques fibres circulaires et longitudinales.
Il remonte assez haut et peut devenir presque virtuel quand l’o.m.g.
est protracté. La paroi, mince, est alors effondrée et le pore génital paraît
formé par le canal de la bourse. L atrium $ débouche juste à côté.
L’ oviducte commun (oc) très court, naît de la jonction des deux ovi-
ductes transversaux qui se produit entre le canal de la bourse et l’atrium
Il débouche à travers le faible sphincter qui réunit les atriums. Les glandes
coquillières entourent les oviductes pairs et s’étendent un peu caudale-
ment, nettement colorés par le bleu alcian (pl. I, 3).
L'organe musculo- glandulaire ( mg ) est très allongé, son extrémité sort très
souvent par le pore génital ou peut pénétrer dans le canal de la bourse.
Son bulbe n’atteint généralement pas, en hauteur, la partie médiane de
la papille pénienne. Il est peu différencié et sa musculature est faible.
Affinités systématiques.
Ce Triclade, Dendrocoelidae incontestable, doit donc se ranger, si nous
considérons ses caractères histologiques dans le sous-genre Dendrocoe-
lides, défini par de Beauchamp (1931) dont il montre la faible différen¬
ciation du pénis, sans flagellum. Mais il possède aussi l’un des caractères
LÉGENDE DE LA PLANCHE I
1. Coupe sagittale para-médiane de l’extrémité céphalique = organe adhésif, X 150.
2. Coupe sagittale du pénis, X 100.
3. Coupe transversale de la région copulatrice au niveau des atriums, X 150.
4. Coupe transversale de l’appareil copulateur à la base de la papille pénienne, X 100
N. GOURBAULT
PLANCHE 1
751 —
du sous-genre Paradendrocoelum Kenk 1930 c’est-à-dire l’embrassement,
par le canal de la bourse, de l’oviducte commun.
D’autres Dendrocoelides ont été décrits de Roumanie :
Dendrocoelum chappuisi de Beauchamp 1932.
U. clujanum Codreanu 1943.
D. racovitzai de Beauchamp 1949.
D. sphaerophallus (de Beauchamp) 1929.
D. voinovi (Codreanu) 1929.
Les affinités avec I). chappuisi se limitent à la morphologie du pénis,
mais canaux déférents et atriums ne sont pas comparables.
D. clujanum, qui a des rapports plus étroits avec D. codreanui montre
cependant de notables différences dues à la présence d’une vésicule sémi¬
nale, d’un sphincter vaginal, d’un atrium £ étroit et d’un o.m.g. de
taille plus faible.
Avec D. racovitzai et D. sphaerophallus la différence essentielle réside
dans la forme globuleuse du pénis. Chez le second il y a également pas¬
sage des oviductes entre l’atrium £ et le canal de la bourse.
Les affinités avec D. voinovi sont de beaucoup plus nettes, les diffé¬
rences résident dans la taille de l’o.m.g., la vésicule séminale, la posi¬
tion des testicules. La courte diagnose donnée ne mentionne pas le che¬
minement de l’oviducte commun qui paraît extérieur au canal de la bourse.
La comparaison avec les autres Dendrocoelides connus des régions plus
occidentales, tout en laissant apparaître quelques caractères isolés com¬
muns, montre des distinctions suffisantes pour confirmer l’originalité de
cette espèce.
Monsieur L. Botosaneanu a eu l’extrême obligeance de m’indiquer
les stations qu’il avait découvertes et où j’ai pu récolter tout ce maté¬
riel. Je l’en remercie très vivement.
Laboratoire souterrain C.N.R.S. , Moulis ( Ariège )
et Laboratoire d’ Écologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Beauchamp (P. de), 1929. — Nouvelles diagnoses de Triclades obscuricoles.
Bull. Soc. zool. France, 54, pp. 20-28.
— 1931. — - Nouvelles diagnoses de Triclades obscuricoles. Ibid., 55,
pp. 155-163.
— 1932. — Turbellariés, Hirudinés Branchioddellidés (2e série) Biospeo-
logica, n° 58, Arch. zool. exp. gén., 73, pp. 113-380, pl. VI-VIII.
— 1937. — Turbellaires Triclades de Yougoslavie récoltés par MM. Rf.my
et Hubault. Büll. Soc. Zool. France, 62, pp. 351-365.
— 752 —
— 1940. — Etudes biospéologiques — XX — Triclades obscuricoles de
Roumanie (Turbellaria). Bull. Mus. R. Hist. nat. Belg., 16, pp. 1-5.
— 1949. — - Turbellariés (3e série). Biospeologica, n° 69 Arch. zool. exp.
génér., 86, 2, pp. 50-65.
Codreanu (R ), 1929. — Polycladodes voinovi, nouveau Triclade obscurieole
de Roumanie. C. R. soc. biol., 101, pp. 963-965.
— 1943. — Dendrocoelum ( Dendrocoelides ) clujanum, nouveau Triclade
souterrain de Transylvanie. Anal. Acad. Rom. Mém. Sect. Stiintif.,
sér. 3, 18, 7, pp. 135-158, pl. I-IV.
— 1949. — Sur un nouveau Triclade oculé du défilé du Danube : Palaeo -
dendrocoelum romanodanubialis. Bull. Biol. Fr. Belg., 83, 3, pp. 284-287.
Kenk (R.), 1930. — Reitràge zum System der Probursalier (Tricladida paludi-
cola), Zool. Anz, 89, 5-6, pp. 145-162 et 89, 11-12, pp. 289-302.
Papa, (R. del), 1965. — Descrizione di Dendrocoelum ( Eudendrocoelum ) boto-
saneanui, n. sp. delle grotte del Ranato (Romania) Monit. zool. Ital.,
73, 4, pp. 156-162.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2* Série — Tome 38 — N° 5, 1967, pp. 753-756.
PERTURBATIONS APPORTÉES
AUX POPULATIONS TROGLOBIES
PAR LES ACTIVITÉS HUMAINES
OU LES AMÉNAGEMENTS
(lTe note)
Par C. DELAMARE DEBOUTTEVILLE et Michel CABIDOCHE
Le milieu souterrain est un milieu fragile dès qu’il peut être atteint
d’une façon constante. Si les nappes phréatiques, les nappes incluses ne
peuvent être touchées qu’indirectement, dans la mesure où l’économie
humaine peut les épuiser, il n’en est pas de même du domaine caverni¬
cole où l’homme peut pénétrer.
Ce domaine est, par définition, constitué par l’ensemble des cavités
du domaine relevant de l’érosion karstique qui sont compatibles avec
les dimensions et le pouvoir musculaire de l’homme.
Tout naturaliste sait à quel point les lignées qui le peuplent sont spé¬
cialisées. Jeannel a souvent insisté sur les caractéristiques de tels peu¬
plements.
Le but de la présente note, plus modeste, est de prévoir les dangers
qui peuvent résulter d’une exploration ou d’une exploitation trop poussée
ou abusive du domaine cavernicole. Nous choisirons l’exemple, bien
suivi, du réseau profond de la Pierre Saint-Martin qui est confié à la vigi¬
lance du laboratoire souterrain de Moulis (C.N.R.S.).
Précisons que le réseau de la Pierre Saint-Martin constitue ce réseau
profond qui, par le gouffre Lépineux, fut pénétré pour la première fois
lors de l’accident qui coûta la vie à Loubens. Cette aventure mémorable
constituait la première prise de contact avec un réseau profond et avec
sa faune.
L’un d’entre nous (M. C.) a pu faire des observations suivies sur les
populations des remarquables espèces profondes que sont Aphaenops
loubensis Jeannel et A. cabidoohei Coiffait ; et cela pendant plusieurs
années consécutives, grâce aux facilités d’accès résultant du percement
d’un tunnel par F « Électricité de France ». Les moindres perturbations
ont été notées et interprétées sur la base d’une analyse de l’évolution
des populations considérées. Des modifications, parfois minimes, ont été
suivies dans leurs effets. Nous pouvons livrer désormais aux Naturalistes
les résultats d’une expérience poursuivie attentivement, chiffres en mains,
pendant plusieurs années.
Lors des observations périodiques effectuées dans la salle de la Verna,
— 754 —
quelques remarques ont pu être faites sur les réactions des deux espèces
citées ci-dessus aux facteurs de trouble de leur milieu naturel.
Si la présence d’une ou deux personnes dans cette immense salle ne
gêne guère ces insectes, par contre la présence de nombreuses personnes,
leurs allées et venues, l’éclairage et même la simple présence humaine
modifient fortement le comportement des Trechinae, qui fuient les varia¬
tions artificielles ainsi apportées à leur milieu habituel.
Ce fait a pu être vérifié plusieurs fois : la première fois, en septembre
1962, un essai de tournage de film au fond de la Salle de la Verna a mon¬
tré clairement la réaction des Aphaenops à la présence de 4 personnes,
et à l’éclairage d’un photo-flood de 350 watts de puissance (ce dernier
n’étant allumé que de façon intermittente lors des prises de vues) ; ce
projecteur était alimenté par un petit groupe électrogène de faible puis¬
sance à moteur deux temps, ne fonctionnant lui-même que par inter¬
mittence.
Les comptages effectués avant, pendant et après cette opération
montrent clairement la fuite des Aphaenops (tableau ci-dessous et fig. 1).
Stations du fond de la salle (St. I, II et III).
Nombre STATIONS DU FOND DE LA SALLE
d'insecles M
Fie. 1
— 755
Cette expérience chiffrée a pu être renouvelée lors des opérations de
reportage « en direct » réalisées en mai 1965 par l’O.R.T.F. ; les chiffres
sont également concluants : les allées et venues d’une cinquantaine de
personnes dans le haut de la salle et l’éclairage (peu intense et qui en
aucun cas n’affectait les stations mises en étude) ont profondément trou¬
blé la population.
Un comptage journalier à la station des Schistes (fig. 2) a donné les
résultats suivants :
Station des Schistes.
Du 9 au 13 mai, seuls deux petits projecteurs éclairaient la régie d’émis¬
sion installée dans la salle. Le trouble apporté au milieu naturel se pro¬
duisait seulement pendant la journée, où l’équipe technique s’affairait et
où des équipes de portage traversaient le haut de la salle, en route vers
l’amont de la cavité.
La nuit, l’éclairage était arrêté et personne ne demeurait dans la salle.
Au matin, il était possible d’apercevoir quelques Aphaenops, qui dispa¬
raissaient rapidement lors de la reprise de l’éclairage et des allées et
venues : en deux ou trois heures, plus aucun Trechinae n’était visible.
Du 14 au 16 mai, la salle était éclairée de façon pratiquement continue
par cinq ou six projecteurs, et les allées et venues se produisaient sans
Nombre STATION DES SCHISTES
d'insectes
1 -Y
1965
Fig. 2
î.m
— 756 —
interruption : le résultat était net, les Trechinae avaient complètement
disparu et même le lendemain 17 mai lors des opérations de démontage,
aucun de ces insectes ne fut aperçu.
Une visite effectuée quinze jours plus tard montrait la présence nor¬
male de VA. loubensi alors que VA. cabidochei restait peu abondant :
les deux espèces montrent donc la même réaction immédiate aux troubles
apportés à leur milieu, mais l’une des deux espèces de la population
paraît ressentir davantage la perturbation, à plus longue échéance.
Lors des expéditions spéléologiques d’août 1964 et surtout d’août 1965,
les résultats ont été sensiblement les mêmes, la pointe d’été n’a pas été
visible quoique les conditions écologiques de la cavité aient été favo¬
rables : les régressions linéaires calculées pour les années 1961-62 et
1962-63 n’ont pas été retrouvées en août 1965 pour VA. cabidochei, le
plus sensible aux facteurs de trouble. En appliquant la régression linéaire
établie pour les deux premières années d’observations, le nombre d’Aphae-
nops observés, en fonction des conditions climatiques de la cavité, aurait
dû être beaucoup plus important, comme les années précédentes.
Une expédition spéléologique, composée d’une vingtaine de personnes,
allumant des torches de magnésium et prenant de nombreuses photos
au flash, perturbe autant la population de troglobies que les opérations de
l’O.R.T.F. avec ses nombreuses équipes et un éclairage plus intense et
surtout beaucoup plus prolongé.
Le même phénomène se produit dans les cavités aménagées pour le
tourisme : dans la grotte de Médous (Hautes-Pyrénées), l’éclairage et les
visites sont intermittents, la grotte est fermée la nuit (période d’avril
à septembre) : seuls, quelques rares Aphaenops sont alors visibles, dans
les galeries non aménagées de la caverne.
D’octobre à avril, la grotte est sans éclairage, fermée aux visiteurs :
en février-mars, V Aphaenops leschenaulti s’y trouve communément ; nous
avons pu observer une fois 54 exemplaires, marquant bien la pointe
d’activité hivernale, correspondant à celle observée de la salle de La
Verna à la même époque.
La pointe d’été observée à La Verna et dans d’autres grottes ne se
retrouve pas dans les parties visitées, ni même dans les galeries non amé¬
nagées en communication avec les autres parties.
Ceci montre bien que le trouble occasionné par l’éclairage et les visites
rapprochées modifie le comportement d’apparition des Aphaenops non
seulement dans les parties aménagées, mais aussi dans l’ensemble des
cavités.
Notons que le rôle des odeurs serait certainement, de notre point de
vue, loin d’être un facteur négligeable.
L’aménagement d’une cavité, ou les expéditions spéléologiques, ne
font donc pas disparaître définitivement la faune d’une cavité.
Par contre, le comportement d’apparition dans les galeries accessibles
à l’homme est profondément perturbé et ne correspond plus à celui que
l’on peut observer dans un milieu naturel vierge.
Laboratoire d' Écologie générale du Muséum
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 38 — N° 5, 1967, pp. 757-773.
UN NOUVEAU PAROXYCLAENIDÉ
DE UEOCÈNE D'ESPAGNE
Par M. CRUSAFONT-PAIRO 1 2 et D. E. RUSSELL *
Découverte. — Les pièces qui font l’objet de la présente note furent
découvertes par l’un de nous (M. G. P.), en compagnie de son adjointe,
Mademoiselle Golpe, au printemps de 1966 3. Elles se trouvaient dans
une poche, qui contenait aussi des restes appartenant à trois autres
espèces, d’ailleurs mal représentées, si mal que ces restes sont insuffisants
pour permettre une détermination précise : un ensemble d’ossements
d’un jeune individu, associé à un morceau de mandibule, fait penser à
un Carnivore, voire à un Créodonte ; une moitié linguale de dent supé¬
rieure semble avoir appartenu à un petit Hyaenodontidé ou à un Insec¬
tivore ; enfin quelques fragments de mâchoire sont d’un troisième animal.
De cet ensemble donc, nous avons pu séparer les dents que nous étudions
ici, et que, presque sans réserve, nous considérons comme un tout homo¬
gène.
Stratigraphie et Age. — L’endroit de la découverte, nommé par
son auteur (M. C. P.) le Barranc de Forais, se trouve à la base de la série
continentale (dont Carez avait déjà soupçonné l’existence il y a presque
un siècle, mais sans preuve paléontologique) qui couronne la formation
de l’Éocène marin (Ilerdien), lui-même surmontant toujours le Garum-
nien de la zone préaxiale catalane, dans la région de la Sierra de Montllo-
bar (Bassin de Tremp).
Il y a déjà longtemps que l’un de nous avec ses collaborateurs 4 a
signalé pour la première fois la présence de Mammifères fossiles en ce
point (lui-même premier gisement de tout le complexe préaxial paléo-
cène-éocène). Pendant longtemps nous avions considéré d’une façon
générale que cet ensemble continental, embrassant à peu près les 400 m
de puissance entre les deux Noguera, appartenait au Lutétien. Ces der¬
nières années, pourtant, nous avons soupçonné que les niveaux les plus
inférieurs, d’où provient la forme décrite ici, dataient du Cuisien. Ce
soupçon fut confirmé par la découverte (M. C. P.), entre la base de cette
série continentale et les niveaux marins supérieurs (à Ostraea multicos-
tata), d’une petite faune saumâtre avec Batillaria supracincta Kossmann,
1. Professeur à l’Université de Barcelone (Espagne).
2. De l’Institut de Paléontologie, Paris.
3. Cependant la M/2 droite et la pointe des canines inférieures furent trouvées un an plus
tard, au même endroit.
4. Crusafont 1957, 1961, 1962 ; Crusafont et Truyols 1964 ; Crusafont et Villalta
1954, 1955 ; Crusafont, Villalta et Truyols 1954, 1956.
— 758 —
Tympanotonus montsecanus (Vidal), Potamides ( Tychopotamides ) afî. cinc-
tus (Lamarck), faune qui peut être attribuée au Cuisien. En ce même
endroit géographique et stratigraphique fut trouvée la nouvelle espèce
de Phenacodus décrite par l’un de nous (Crusafont 1956). Celle-ci, et
celle décrite ici, sont pour l’instant les deux seules espèces bien déter¬
minées en provenance de ces couches, très probablement cuisiennes.
Tout le reste doit être attribué au Lutétien, mais la coupure n’a pu être
encore établie rigoureusement. Des deux autres Phénacodontidés décou¬
verts à Montllobar, l’un, Almogaver condali Crusafont et Villalta, a été
trouvé à proximité, tandis que l’autre, Phenacodus cfr. teilhardi Simpson,
provient des niveaux plus élevés dans la série. Nous avons attribué le
reste de la série continentale au Lutétien sans discrimination zonale,
parce que les trouvailles sont très parsemées et ne permettent pas de
déceler des divisions étroites. L’ensemble de la faune provenant de ces
niveaux plus élevés est le suivant :
Paramys sp.
Almogaver condali Crusafont et Villalta
Phenacodus cfr. teilhardi Simpson
Lophiodon cfr. leptorhynchus Dépéret (inédit.)
Lophiodon sp. (de grande taille, inédit.)
Lophiaspis occitanicus (Cuvier!
Chasmotherium minimum (Fischer)
Anchilophus depereti Stehlin
Anchilophus sp.
Dacritherium sp.
Haplobunodon solodurense Stehlin
Trionyx sp.
Cheloniens indet.
? Arambourgia
Crocodiliens indet.
Nous (M. C. P.) avons poursuivi, avec nos collaborateurs du Laboratoire
de Paléontologie de l’Université de Barcelone 1, les explorations dans la
zone préaxiale, et nous avons pu délimiter, dans les divers bassins
(Noguera Ribagorzana, Ager, lsbâena, Esera, Cinca) et grâce à la décou¬
verte de très nombreux gisements fossilifères, le contact entre les séries
marines 2 et les formations continentales ; partout les premières couches
continentales semblent être un peu plus modernes qu’à Montllobar.
A remarquer qu’au bassin d’Ager la forme Tympanotonus montsecanus
(Vidal) se retrouve dans les couches saumâtres, lesquelles sont encore
séparées par un hiatus assez puissant des couches fossilifères du conti¬
nental, daté ici comme du Lutétien moyen-supérieur (zone d’Issel ou,
au plus, passage à celle de Castres (Crusafont et Rossell, 1966).
Il nous reste à suivre les couches cuisiennes de Montllobar tout au
1 . Ces travaux ont pu être réalisés (on Espagne) grâce à l’aide octroyée à la Chaire de
Paléontologie par le Ministère de Educaciôn y Ciencia (Education Nationale) à la Recherche
Scientifique (F. I.U.).
2. Étudiées stratigraphiquement et paléontologiquement par M. M. de Renzi et Clavell,
nos élèves à Barcelone (Mollusques et Macro-Foraminifères, respectivement).
759 —
long de la Sierra, car, comme on le voit, il s’agit d’un niveau d’un grand
intérêt paléomammalogique.
Toutes ces formations sont recouvertes en discordance par les pou-
dingues post-orogéniques datés à leur base comme du Ludien d’après la
faune de Mammifères trouvée à Sosis (Crusafont 1965 ; Crusafont,
Hartenberger et Thaler 1963 ; Thaler 1965).
Taxonomie. — Van Valen (1965) proposa une diagnose des Paroxy-
claenidae Weitzel, et, discutant leurs affinités, les rapporta — avec
quelque doute — aux Insectivores. Dans cette famille il inclut six genres,
dont cinq proviennent de l’Éocène ou de l’Oligocène d’Europe :
Kochictis, de l’Oligocène tardif de Roumanie ou de Hongrie ;
Paroxyclaenus, de l’Eocène supposé tardif de France ;
Kopidodon et Puglodens, de l’Éocène moyen d’Allemagne ;
Russellites, de Suisse, également de l’Éocène moyen,
et Dulcidon, forme assez aberrante connue par une seule dent prove¬
nant des dépôts éocènes moyens du Pakistan.
Les membres de ce groupe sont toujours rares dans les faunes ; on ne
connaît d’ailleurs qu’une seule espèce pour chaque genre, et chaque espèce
n’est connue que par 1 ou 2 individus. Le nouveau genre décrit ici, de
l’Éocène tardif d’Espagne, constitue une addition d’un intérêt considé¬
rable ; il montre des caractères qui, étant donné son statut de membre le
plus ancien du groupe, pourraient être considérés comme primitifs. En
se fondant sur ce nouveau matériel on peut espérer formuler un concept
plus précis de la morphologie des ancêtres de ce groupe.
Spaniella, n. gen. 1.
Type et seule espèce connue : Spaniella carezi 2.
Spécimen-type : une molaire supérieure droite, probablement M2/,
Tr. Mont. For. 1.
Spécimens rapportés à cette espèce : 2 autres molaires supérieures,
1 prémolaire supérieure (?), 1 incisive, 3 canines, 3 prémolaires inférieures
et 3 molaires inférieures. Bien qu’ actuellement isolées, ces dents furent
trouvées avec le type et représentent très probablement un seul individu.
Numéros de catalogue : Tr. Mont. For. 2 — 15 ; Instituto Provincial de
Paleontologia, Sabadell (Espagne).
Diagnose. — M2/ supérieure subrectangulaire ; côté lingual de la
dent plus large antéro-postérieurement que dans les autres genres (à
l’exception peut-être de Kochictis, où cette dent est inconnue) ; bord
labial approximativement parallèle à l’axe antéro-postérieur passant par
les paracône-métacône ; faible indentation du bord labial située légère¬
ment en avant de la ligne médiane transversale de la dent ; paracône
plus haut que le métacône, par ailleurs aussi renflé et non très aigu ;
métaconule placé plus lingualement que le paraconule.
1. Spaniella : Span, par allusion à l’Espagne ; ella (L.) diminutif.
2. carezi : en l’honi eur de Monsieur L. Carez, géologue, qui fut un des premiers à étudier
ces couches éocènes pré-pyrénéennes et à y soupçonner l’existence de niveaux continentaux.
51
Fig. 1. — Spaniella carezi.
a) denture supérieure droite avec 13/, la canine, ? PI/, Ml/ — M3/, (vue occlusale) ; b) M2/ —
M3/, (vue labiale). X 5.
Les dessins de cet article sont l’œuvre de Mme F. Pilard, de l’Institut de Paléontologie
du Muséum.
— 761 —
Caractères diagnostiques complémentaires tirés des autres spécimens :
M3/ supérieure pourvue d’un métacône distinct ; paraconide des molaires
inférieures situé lingualement.
Description. — Une seule incisive fut trouvée ; il s’agit probablement
d’une 13/ supérieure droite. La couronne présente un contour horizontal
ovale, avec son tubercule principal situé antéro-latéralement ; médiale-
ment, un méplat à bord arrondi suit la base de la couronne et forme à
l’arrière une esquisse de cuvette. On a retrouvé 3 canines, dont 2 sont
probablement des canines inférieures : elles sont notablement plus petites
que la supérieure. Elles montrent, du côté antéro-médian, un sillon ver¬
tical peu profond ; aucune trace d’un tel sillon n’est visible labialement.
En section le contour antérieur est arrondi, le contour postérieur marqué
par une crête aiguë. De la grande canine supérieure droite, une très faible
partie de la couronne est conservée ; on n’y trouve aucune indication
certaine de sillon, mais une légère dépression de l’émail à l’angle antéro-
médian en suggère la possibilité. Il persiste la base d’une crête posté¬
rieure aiguë. Les trois prémolaires biradiculées semblent être des dents
inférieures. Leur absence complète de molarisation semblerait indiquer
qu’il s’agit de prémolaires antérieures, i.e. , une P/2 et les 2 P/3 (chez
Kochictis, Paroxyclaenus, Kopidodon et Pugiodens, même P/3 possède un
talonide distinct et au moins la trace d’un métaconide). Sur P/2, se trouve,
postéro-lingualement une très légère indication de talonide ; les racines
de la dent divergent largement 1. P/3 lui est semblable, bien que plus
renflée ; postérieurement une faible crête délimite la cuvette à peine
creusée du talonide. P/4 et M/l restent inconnues, en supposant que les
autres dents aient été correctement identifiées. Parmi les molaires infé¬
rieures présentes, les plus grandes semblent être des M/2 ; les 2 autres en
effet seraient des M/3, dent identifiable avec une certitude relative ; de plus
une M/l ne présenterait probablement pas ce rapprochement étroit dui
1. Une divergence importante, bien que moindre, est discernable sur la radiographie
donnée par Matthes (1952, fig. 69) de la P/2 de Pugiodens.
763 —
paraconide et du métaconide (ni sa situation immédiatement antérieure
par rapport à celui-ci), et le trigonide y serait plus haut. Sur la M/2 donc,
le trigonide, étroit antéro-postérieurement, est disposé transversalement ;
le tubercule le plus haut, le protoconide, est relié par des crêtes émoussées
au métaconide et au paraconide. A la base du protoconide et sur sa face
antérieure se trouve un court bourrelet, le seul existant sur la dent. Le
talonide est bien creusé et limité lingualement par un entoconide en crête,
légèrement plus élevé que l’hypoconide ; celui-ci constitue le seul vrai
tubercule du talonide ; cinq cuspules mal définis sont disposés sur la crête
linguo-postérieure, mais on ne peut y distinguer nettement l’entoconide
ou l’hypoconulide. La crête oblique est courte et atteint le trigonide
derrière la partie médiale du protoconide. La M/3 droite est moins usée
que la gauche, toutes deux étant beaucoup plus petites que les dents
identifiées comme M/2, et présentant un contour horizontal ovale. Le
trigonide y est dirigé transversalement et excavé ; le protoconide et le
métaconide sont subégaux, tandis que le paraconide est petit, bas situé
et décalé vers le milieu de la dent. Ici encore, des crêtes émoussées relient
Fig. 3 (en haut). — Spaniella carezi : P/3, M/2 — M/3 inférieures gauches. Vue linguale. X 5.
Fig. 4 (en bas). — Spaniella carezi : Canine et P/2 inférieures droites. Vue linguale. X 5.
— 764 —
le protoconide au métaconide d’une part, au paraconide d’autre part.
Le talonide est court et pourvu d’un seul tubercule, l’hypoconide L
En ce qui concerne les dents supérieures, un élément, petit, conique,
uniradiculé, représente peut-être une Pi/ droite ; la plus grande partie
de sa couronne manque. Deux molaires complètes sont conservées, l’une
identifiable avec une certitude relative comme M3/ supérieure droite, et
l’autre considérée comme M2/ supérieure plutôt que comme Ml/
surtout en raison de la non-obliquité du bord labial, et de la quasi-
égalité des deux lobes situés labialement par rapport aux para- et méta-
cône. Cette dent présente un contour horizontal plutôt rectangulaire : elle
est allongée transversalement, étroite antéro-postérieurement, mais non
pas à un degré extrême. L’hypocône manque complètement ; le proto¬
cône, situé près de l’angle antéro-lingual de la dent, est plus élevé que
le métacône, mais moins que le paracône. Il n’y a pas de bourrelet lin¬
gual ; les seuls bourrelets présents bordent le côté labial de la dent et
le côté antérieur du paracône. Celui-ci et le métacône sont largement
séparés l’un de l’autre ; tous les deux sont éloignés du bord labial par
une sorte de méplat légèrement plus large au niveau du métacône ; leurs
sommets sont unis par une crête. Les conules sont petits, surtout le méta-
conule. Il n’y a pas de styles, bien que le bourrelet labial se renfle en face
de l’angle antérieur du métacône. M3/ est beaucoup plus petite que M2/.
Le protocône y est représenté par un cuspule situé antéro-lingualement
sur la crête qui entoure le trigone. Le paracône y est plus haut et plus
volumineux que le métacône, lui-même n’étant pas excessivement réduit.
Comme sur M2/ les bourrelets ornent la face labiale de la dent et le côté
antérieur du paracône. Un lobe assez saillant déborde labialement le
paracône. L’occlusion est satisfaisante entre la M3/ supérieure et la
M/3 inférieure droites, bien que celle-ci semble plus usée. Une dent supé¬
rieure très incomplète représente peut-être une Ml/ supérieure ; seule
la partie linguale de la couronne en est conservée, avec le protocône et
une partie du paraconule ; l’un et l’autre sont bien usés ; aucun bourrelet
n’est indiqué. Si l’on en juge d’après le diamètre antéro-postérieur de ce
fragment, il semblerait que Ml/ ait été considérablement plus étroite et
plus allongée transversalement que M2/ supérieure. On a signalé la même
tendance sur les Ml/ et M2/ de Russellites.
La diagnose des Paroxyclaenidae donnée par Van Yalen comportait
les caractères suivants (ceux qui ne s’appliquent pas à Spaniella sont
mis entre crochets) :
Mammifères placentaires modérément petits, pourvus de molaires supé¬
rieures à couronne basse, relativement allongées dans le sens transversal ;
hypocône absent, et bourrelets cingulaires faibles ou absents aux molaires
supérieures ; ni styles ni cuspides stylaires ; paracône et métacône bien
séparés ; « centrocrista » (c’est-à-dire la crête unissant les sommets des
paracône et métacône) relativement élevée ; méplat stylaire modère-
1. Il pourrait être intéressant de signaler l’aspect miacide des M/2 et M/3 inférieures (dans
la mesure où la première n’est pas en fait un M/1) mais ceci n’est plus vrai pour l’ensemble
de la denture tel qu’il nous est actuellement connu.
— 765 —
ment large ; pointe du protocône située sur le tiers lingual de la dent ;
présence d’une grande canine tranchante ; molaires de taille décrois¬
sante de Ml à M3 en bas comme en haut ; [P 4 / possède un large proto-
cône recourbé sur la moitié linguale de la dent ; P3 / plus haut que P4/ ;
P3-P4/, au moins, relativement massives].
La décroissance de taille des molaires n’est évidemment valable, chez
Spaniella, que pour M2 et M3, la taille de Ml étant inconnue ; autre¬
ment cette diagnose s’applique bien à notre forme. En outre, au moins
chez Paroxyclaenus, Kochictis, Kopidodon et Pugiodens, le talonide des
molaires inférieures est de largeur égale ou peu inférieure à celle du tri-
gonide, celui-ci restant de hauteur modérée ; il en est de même chez
Spaniella.
Comparaison. — On s’attendrait à ce que Spaniella ressemble surtout
à ses voisins les plus proches dans le temps et dans l’espace — Kopi¬
dodon, Pugiodens et Russellites. En ce qui concerne Russellites, on n’en
connaît que deux molaires supérieures, Ml/ et M2/. D’après les dessins
de Van Valen (1965, fîg. 2 et 3) la M2/ ressemble bien à celle de Spa¬
niella, mais sous une forme plus simple ; par exemple, il n’y a pas de
conules, le métacône est plus aigu et relativement plus petit, le bord
labial est indenté plus en arrière, le côté lingual de la dent est plus étroit
d’avant en arrière. Puisque la comparaison entre les 2 formes doit se
limiter à une seule dent (M2/), il est impossible de formuler une opinion
solide sur leur affinité. Cependant leur différence d’âge (proba¬
blement légère, il est vrai) combinée avec des caractéristiques telle que
la position antérieure, sur la M2/ de Spaniella, de l’indentation labiale,
la forme bulbeuse du métacône, et surtout l’aspect trapu de la dent,
semblent bien témoigner d’une différence de valeur générique. La M2/
de Russellites n’en est pas moins proche de celle de Spaniella ; elle repré¬
senterait une étape morphologique intermédiaire entre Spaniella et
Pugiodens.
Chez Pugiodens en effet, laM2/ est très allongée transversalement1, parce
que tout particulièrement étroite lingualement. L’usure en a détruit de
nombreux détails ; l’indentation labiale, cependant, se trouve au même
niveau que sur la M2/ de Spaniella. Le bourrelet du paracône, présent
à la fois chez Spaniella et Russellites, manque sur la même dent de Pugio¬
dens. En ce qui concerne le reste de la denture et d’après le dessin de
M3/ donné par Van Valen, les rapports de taille de cette dent et de M2/
sont voisins chez Pugiodens et Spaniella. Le contour de M3/ est lui aussi
voisin dans les deux genres ; cependant, M3/ de Pugiodens est plus étroite
antéro-postérieurement et, de l’angle antéro-labial, part vers l’avant une
projection aiguë ; cette projection n’existe pas chez Spaniella. A la
mâchoire inférieure, P/2 et P/3 sont plus molarisées que les mêmes dents
de Spaniella. P/3, par exemple, porte un robuste métaconide et un talo¬
nide bien excavé. Sur le trigonide de M/2 le paraconide est plus éloigné
1. D’après les dessins de Van Valen, elle est plus allongée que la M/2 de Russellites ; mais
cet auteur estime que ces deux formes sont étroitement apparentées.
— 766
du métaconide et situé plus bas sur la couronne. Il semble que le tuber¬
cule le plus élevé du talonide soit ici l’hypoconide ; chez Spaniella, Paroxy-
claenus et probablement Kopidodon , c’est l’entoconide, d’ailleurs en forme
de crête. Il existe un hypoconulide sur la M/2 de Pugiodens, alors qu’il
semble manquer, d’une façon générale, sur la M/2 des autres membres
du groupe ( Spaniella , Paroxyclaenus, Kochictis ; il est petit chez Kopi¬
dodon). Le talonide est anguleux, et l’entoconide y est distinct et pointu ;
en effet il ne revêt pas ici la forme d’une crête comme chez Spaniella,
Paroxyclaenus, Kochictis et Kopidodon. En outre, la crête oblique semble
atteindre le trigonide plus lingualement que chez Spaniella (et Paroxy¬
claenus, Kopidodon et Kochictis). Il en résulte que les différences concer¬
nant les molaires inférieures sont assez importantes. De plus, la lon¬
gueur antéro-postérieure des alvéoles de M/3 est égale à la longueur de
la couronne de M/2 ; il s’ensuit que la couronne de M/3 était probable¬
ment plus longue que celle de M/2. Ceci contredit la diagnose du groupe
et laisse quelque doute sur la validité de la synonymie Vulpavoides (un
crâne) = Pugiodens (une mâchoire inférieure).
Les illustrations que donne Weitzel (1933) de Kopidodon où les
mâchoires inférieure et supérieure sont encore en semi-occlusion, laissent
beaucoup à désirer. Cependant, l’étude du genre a été reprise par
IL Tobien ; il faut attendre la publication de son travail avant de pou¬
voir entreprendre une comparaison fructueuse. Toutefois, on peut déjà
signaler que le paraconide de M/2 et M/3 au moins (M/l étant abîmée)
est très réduit ou absent, par opposition à ce qu’il est chez les autres
membres du groupe, Spaniella compris.
Paroxyclaenus diffère de Spaniella en ce que sa M2/ est plus allongée
transversalement et présente un bord labial oblique ; son bourrelet externe
est faible et il n’y a pas d’indentation labiale ; enfin la cuvette du trigone
est plus profonde et le paraconule est situé plus lingualement que le méta-
conule. La M3/ de Paroxyclaenus est moins trapue que la même dent de
Spaniella ; son métacône est à peine discernable, tandis qu’il est fort
sur la M3/ de Spaniella. La P/3 inférieure de Paroxyclaenus est plus
molariforme que celle de Spaniella, et la M/3 est plus petite relative¬
ment à M/2.
Le membre le plus récent du groupe tel que conçu par Van Yalen
est Kochictis 1. Les dessins originaux donnent l’espoir que, comme dans
le cas de Kopidodon, on pourrait éventuellement tirer davantage de
détails des spécimens. Mais on ne connaît ni les M2/-M3/ supérieures
ni la M/3 inférieure. Le dessin de M/2 inférieure est très différent sur
l’une et l’autre vue latérale données par Kretzoi. Il semble que les P/2
et P/3 inférieures soient courtes et quelques peu molariformes ; on
décèle sur ces dessins l’indication d’un talonide.
1. Dans une lettre datée de Novembre 1965, le Dr. N. Mészaros (géologue possédant une
expérience considérable sur les dépôts en question) remarqua que Kochictis c.entenni « pro¬
venait des couches de Cetâ^uia (couches à Corbula), au gisement d’Aghire§-Ticu (région de
Cluj, Roumanie) et non pas des couches de Ticu (Forgâcskuti), comme A. Kocir et Kretzoi
l’avaient signalé. Les couches de Cetà^uia correspondent à la base de l’Oligocène supé¬
rieur ».
— 767 —
Dulcidon, connue par une seule dent (probablementnt une M2/ supé¬
rieure) provenant de l’Eocène moyen du Pakistan, présente avec la
M2/ de Spaniella une ressemblance d’ensemble. De nombreux détails
différent cependant ; la position du protocône, le fort développement
des conules et de leurs crêtes, l’importance du développement cingulaire ;
bien que le paracône et le métacône soient aussi placés lingualement,
il ne semble pas y avoir de méplat labial entre leur base et le bord labi al.
Ces traits, joints à la position géographique de Dulcidon, rendent douteuse
une étroite parenté entre les deux formes.
Les différences et ressemblances de Spaniella avec les autres membres
du groupe se résument à ceci :
Il est difficile d’admettre une affinité entre Spaniella et Kochictis en
raison de la position centrale du paraconide sur les molaires inférieures
de celui-ci, mais il faut avouer que l’on dispose de très peu d’éléments
de comparaison. Paroxyclaenus, lui, présente une ressemblance considé¬
rable avec Spaniella, tout en représentant à maints égards une étape
plus évoluée ; pourtant la position renversée des conules de iV12/ cons¬
titue un obstacle à un rapport d’ancêtre à descendant. Bien que les figu¬
rations de Kopidodon dont on dispose ne soient pas très explicites, il
semble que cette forme diffère de Spaniella particulièrement par la
réduction du paraconide et la situation antérieure de celui-ci sur M/2;
de plus, en vue latérale, le trigonide de cette dent est plus élevé que
chez Spaniella. Les molaires supérieures sont, il est vrai, très usées, plus
spécialement Ml/ ; pourtant M2 / et M3/ sont plus allongées transversa¬
lement et leurs para- et métacône sont de forme moins bulbeuse. En
ce qui concerne Pugiodens, les molaires supérieures correspondant à celles
de Spaniella, bien que fondamentalement semblables, semblent s’engager
sur une voie un peu différente, ce qui se traduit par exemple par le plus
grand développement du méplat labial, et par l’extrême étroitesse lin¬
guale ; il est enfin possible que, sur M2/, le paraconule soit situé (comme
chez Paroxyclaenus) plus lingualement. L’unique dent de Russellites que
l’on puisse comparer à celles de Spaniella est très simple ; il est possible
cjuc sa morphologie dérive d’une forme voisine de Spaniella. En
conclusion, ce sont Paroxyclaenus, Pugiodens et Russellites qui pré¬
sentent la plus grande ressemblance avec Spaniella. Mais cette ressem¬
blance est malheureusement fondée sur des séries dentaires incomplètes.
Pour qu’une ou plusieurs lignées sc dégagent nettement, il faudrait avoir
une connaissance plus approfondie, en particulier des prémolaires. Il n’en
reste pas moins que les dents de Spaniella que l’on possède semblent à
certains égards plus primitives que celles des genres considérés ci-dessus.
Affinités du groupe. — McKenna (dans Russell et McKenna,
1961) vit dans Paroxyclaenus un Condylarthre liyopsodontide. Van Valen
(1966, bien qu’écrit avant son article consacré aux Paroxyclaenidae,
1965) suggéra que le groupe dont Paroxyclaenus constitue le genre
nominal mériterait un statut de sous-famille, au cas où l’on inclurait
ce groupe dans les Hyopsodontidae. Mais son opinion la plus récente
768
est qu’il s’agit d’une famille 1 devant être rapportée aux Insectivora en
dépit de leur aspect condylarthre. Cette attribution ordinale est basée
sur l’idée que le groupe est issu d’une souche voisine du genre crétacé
tardif, Procerberus (Leptictidae, Insectivora), et ce séparément (au moins
à cette époque) des Hyopsodontidae. A cette affinité supposée avec les
Insectivores on peut d’abord objecter qu’il s’écoula un temps assez con¬
sidérable entre l’existence d’une forme crétacée à affinités leptictides et
celle de genres éocènes moyen — oligocènes traités par Yan Valen ;
aucun intermédiaire, ni morphologique ni chronologique, n’est connu.
Même si la dérivation des Paroxyclaenidae à partir de formes voisines de
Procerberus est théoriquement possible, il nous paraît plus indiqué de
les faire dériver de la souche des premiers ongulés, d’ailleurs plus ressem¬
blante. La similitude marquée des Paroxyclaenidae avec Protungulatum
du Crétacé tardif (considéré comme un arctocyonide primitif et, en
outre, proche des ancêtres de plusieurs groupes de Condylarthres) et
avec des genres de Condylarthres primitifs tels que Promioclaenus et
Ellipsodon (actuellement classés dans les Hyopsodontidés mioclaenines),
cette double similitude donc rend leur origine à partir de cette souche
ongulée plus vraisemblable que Van Yalen ne voudrait le faire croire.
Il est évidemment possible de considérer les ressemblances unissant les
Hyopsodontidae et les Paroxyclaenidae comme une simple convergence.
Ce point de vue, tout en étant défendable, ne peut être prouvé dans l’état
actuel des choses, c’est-à-dire, en l’absence de Paroxyclaenidae paléo¬
cènes. Comme le montrera la comparaison, les Paroxyclaenidae ressemblent
davantage à Promioclaenus et Ellipsodon qu’à Protungulatum (ou Procer¬
berus). Or pour faire dériver Promioclaenus et Ellipsodon directement de
Protungulatum, il faut faire intervenir une évolution rapide, tant les
différences entre eux sont grandes. Cependant, Van Yalen (comm.
pers., 1966) remarque que certaines dents inférieures de Promioclaenus
ne peuvent pratiquement être distinguées de celles d’une espèce inédite
de Protungulatum du Paléocène ancien, ce qui pourrait impliquer qu’une
telle dérivation n’est pas impossible. S’il en est ainsi, cette dérivation
serait instructive en ce qu’elle donnerait une idée des possibilités évolu¬
tives de ce groupe, considéré ici comme relié aux Paroxyclaenidae.
En discutant l’origine des Paroxyclaenidae, Van Valen fit une com¬
paraison détaillée entre eux et, d’une part Procerberus, d’autre part les
Hyopsodontidae 2. Or, pour la plupart des caractères considérés, les
Paroxyclaenidae seraient aussi proches des Hyopsodontidae que de Pro¬
cerberus, contrairement à l’opinion de Van Valen. Inversement quelques
remarques peuvent être ajoutées qui atténuent ses arguments en faveur
de Procerberus : en ce qui concerne les canines, elles n’ont été décrites
1. On peut avancer des arguments, aussi bien en faveur du maintien du statut familial
des Paroxyclaenidae (parmi les Condylarthres, pourtant) qu’en faveur de leur classement
dans les Hyopsodontidae en tant que sous-famille. Il faut attendre la révision taxonomique
de ce groupe, qu’effectue actuellement Van Valen et qui se base sur de nouvelles théories
concernant les affinités des premiers Condylarthres, avant de prendre une décision.
2. Dans cette discussion l’auteur ne parle que des Hyopsodontidae en général, sans dis¬
tinction des Mioclaeninae et Hyopsodontinae. La raison, explique-t-il (comm. pers., 1966),
est qu’il ne croit pas à la validité de cette distinction telle qu’elle est actuellement conçue.
769 —
ni chez Procerberus ni chez Protungulatum ; mais si c’est d’une forme
voisine de ce dernier que les Hyopsodontidae (avec leur petites canines),
les Arctocyonidae et les Paroxyclaenidae (tous les deux à grandes canines)
descendaient tous, alors la taille des canines est de peu d’importance.
Si Promioclaenus dérive d’une forme proche de Protungulatum, dans
ce cas l’évolution des prémolaires inférieures a consisté en une réduction
du métaconide et du paraconide, jointe au creusement du talonide.
Spaniella montre une grande ressemblance avec Promioclaenus en ce qui
concerne les prémolaires, si ce n’est que cette réduction a été poussée
plus loin et a porté en plus sur le talonide. D’autres Paroxyclaenidae
(. Paroxyclaenus , Pugiodens, Kopidodon) tendent à garder la métaconide
et, quelquefois, le paraconide. Ceci indiquerait que, au moins pour les
prémolaires inférieures, Spaniella est une forme non pas primitive, mais
spécialisée du groupe. Mais puisqu’il s’agit d’un paroxyclaenide, sa res¬
semblance à cet égard avec Promioclaenus donne du poids à l’idée que
les Paroxyclaenidae et les Hyopsodontidae sont affines.
Aux molaires inférieures les trigonides de Procerberus sont notable¬
ment élevés et ont pris l’aspect tranchant qu’ils ont chez les Insectivores.
Chez Protungulatum ils sont plus bas et les tubercules sont plus renflés,
comme d’ailleurs chez Promioclaenus et Ellipsodon, aussi bien que chez
les Paroxyclaenidae. La position élevée du paraconide de Spaniella
(M/2-M/3) et sa proximité par rapport au métaconide rappellent de près
la condition de Promioclaenus (cfr. Promioclaenus acolytus, dans Wilson
1956). Son paraconide diffère légèrement de celui de Pugiodens, de Kopi¬
dodon (bas situé et assez nettement séparé du métaconide) et de Kochic-
tis (où il occupe sur la dent une position médiane), ce qui constitue un
autre argument en faveur d’une affinité étroite entre Spaniella et Pro¬
mioclaenus, et en même temps l’éloigne un peu des autres Paroxyclae¬
nidae. Les hypoconulides sont petits ou absents chez Promioclaenus,
Ellipsodon, Oxyacodon, Protungulatum et les Paroxyclaenidae ; ils sont
forts et pointus chez Procerberus.
Le caractère de décroissance de taille de M/l à M/3, que l’on trouve
chez les Paroxyclaenidae, n’existe ni chez Procerberus ni chez Protungu¬
latum ; M/l et M/2 sont de taille subégale dans le premier et M/3 n’y
est qu’à peine plus petite que M/l ; chez le second les proportions sont
même inversées, M/3 étant la plus longue. Il existe, cependant, des
espèces de Promioclaenus où M/l et M/2 sont aussi subégales, M/3 n’y
étant que légèrement plus petite, et même des espèces où M/l est la plus
grande (cfr. Matthew, 1897, fig. 15, p. 315). Si ceci peut se produire chez
Promioclaenus , il doit en être de même chez les Paroxyclaenidae.
Van Valen souligne la ressemblance existant entre les P3/ et les P4 /
supérieures de Pugiodens et Procerberus, et écrit que l’état de leur mor¬
phologie, plus vraisemblablement primitif qu’évolué, jette un doute sur
la signification phylogénique de la similitude des P4/ de Paroxyclaenus
et des Hyopsodontidae. Mais les mêmes dents chez Kochictis et chez
Kopidodon (et d’ailleurs Paroxyclaenus ) seuls autres genres où ces dents
sont connues, ne suggèrent pas tellement une origine à partir de Procer¬
berus. Van Valen remarque d’autre part que la P/4 inférieure des Paroxy-
— 770 —
claenidae peut théoriquement provenir de différents groupes, y compris
des Hyopsodontidae et Procerberus. Encore une fois il semblerait rai¬
sonnable de voir, dans la forme renflée, à aspect condylarthre de la cou¬
ronne, une parenté avec un ancêtre tel que Protungulatum. L’absence,
chez Spaniella, des P4, est particulièrement regrettable.
Pour les molaires supérieures, la situation et le développement relatif
des conules, chez Procerberus et chez Protungulatum, semblent ne pas
avoir de signification phylogénique importante. Les hyopsodontides en
général ont des conules bien différenciés et pourvus d’une crête anté¬
rieure et postérieure ; toutefois chez les genres anciens Promioclaenus et
Ellipsodon, les conules sont petits et rappellent ceux de la plupart des
Paroxy claenidae.
Il n’y a de bourrelet cingulaire lingual ni chez Spaniella, ni chez Paroxy-
claenus, Pugiodens, Russellites ni Kopidodon ; par conséquent, d’après ce
caractère, il n’y a pas plus de raison de les faire dériver d’une source
représentée par Procerberus que de celle représentée par Protungulatum ;
parmi les deux paroxyclaenides où ce bourrelet cingulaire est connu
(Dulcidon et Kochictis) sa morphologie n’apporte rien de précis du point
de vue évolutif.
La présence d’un large méplat labial aux molaires supérieures est une
caractéristique des Paroxyclaenidae qui rappellerait la condition de Pro¬
cerberus. Cependant, dans les deux cas, il existe une différence de base
dans la nature de ce méplat : chez Procerberus, il garde la même lar¬
geur et la même concavité sur tout le côté labial ; une situation très voi¬
sine se retrouve, par exemple, sur la M2/ supérieure de quelques mia-
cidés. Chez les Paroxyclaenidae ce méplat n’est, partiellement au moins,
qu’une illusion due à la position linguale du paracône et du métacône ;
la situation est particulièrement bien illustrée chez Spaniella où elle
représente probablement une condition primitive. Là, le méplat labial
concave ne couvre que la longueur du métacône, tandis que, vers l’avant,
la convexité du paracône s’étend jusqu’au bourrelet labial. C’est une
condition semblable qu’on rencontre chez Pugiodens, probablement chez
Russellites (si l’on en croit son affinité avec Pugiodens, car le caractère
n’est pas très bien illustré sur la figure), apparemment aussi chez Dul¬
cidon, et sur la Ml/ de Paroxyvlaenus (d’ailleurs aussi sur la M2/ de Pro¬
tungulatum). Chez Promioclaenus et Ellipsodon, le méplat postéro-labial
a disparu.
Van Vai.en a remarqué que les molaires supérieures présentent un déve¬
loppement transversal presque aussi important chez Procerberus et les
Paroxyclaenidae. On pourrait en dire autant de celles de Protungula¬
tum. C’est chez Pugiodens que la M2/ est la plus allongée transversale¬
ment (relativement à la largeur au niveau de l’ectolophe) ; Protungula¬
tum suit de très près, puis viennent Procerberus et Paroxyclaenus, enfin
Russellites et Dulcidon. C’est chez Spaniella et Kopidodon (ces mesures
ne sont pas disponibles chez Kochictis) que l’allongement est le moindre.
Toutefois cette proportion, naturellement, ne traduit pas le degré d’étroi¬
tesse linguale, jamais inférieur à celui de Procerberus. Pugiodens se rap¬
proche le plus, à cet égard, de Procerberus, suivi de près par Russellites
— 771 —
et Paroxyclaenus. La M2/ de Spaniella est plus large, lingualement, d’où
l’impression qu’elle n’est pas plus allongée transversalement que cer¬
taines des dents supérieures de Promioclaenus et Ellipsodon. Ici encore,
si l’on admet que les hyopsodontides dérivent d’une forme comme Pro-
tungulatum, ce sont eux qui ont beaucoup évolué à cet égard, et non pas
les Paroxyclaenidae. On connaît plusieurs spécimens d’ Ellipsodon qui
présentent quelque degré d’allongement transversal, rappelant ainsi la
condition primitive gardée par les Paroxyclaenidae.
Alors que la plupart des caractères cités ci-dessus impliquent pour les
paroxyclaenides une origine à partir d’une souche représentée par Pro-
tungulatum, plutôt que par Procerberus, la position linguale du proto¬
cône des même paroxyclaenides est difficile à concilier avec la condition
connue chez Protungulatum. Si donc Procerberus semble devoir être écarté
de la lignée directe conduisant aux Paroxyclaenidae, Protungulatum ne
semblerait pas davantage pouvoir y être placé, en raison de ce caractère
qui évoque plutôt une affinité anisonchine ou hyopsodontide. Cependant
si, comme le pensent Sloan et Van Valen (1965), Protungulatum se
situe au voisinage de la souche des Arctocyonidae (et même en fait par¬
tie), la position linguale du protocône ne constitue plus nécessairement
un obstacle à son affinité avec les Paroxyclaenidae ; le protocône se situe
souvent très loin lingualement chez les arctocyonides.
En résumé, les caractères présentés d’une part par la forme crétacée
Protungulatum, et d’autre part par les Condylarthres Promioclaenus,
Ellipsodon et Oxyacodon, ainsi que par l’arctocyonide Oxyclaenus, tous
du Paléocène ancien, suggèrent pour ces formes et les Paroxyclaenidae
la possibilité d’une origine commune. Les ressemblances avec l’Insecti¬
vore Procerberus ne sont pas aussi convaincantes. Cependant, la question
de savoir si les Paroxyclaenidae dérivent d’un ancêtre voisin de Procer¬
berus, ou d’un ancêtre voisin de Protungulatum ne doit pas être consi¬
dérée comme close ; en fait, d’autres genres crétacés encore inédits
détiennent peut-être la clef du problème. Dire par conséquent, en se
basant sur une origine crétacée aussi lointaine et incertaine, que les
Paroxyclaenidae peuvent être soit des Insectivores, soit des Condy¬
larthres, n’est rien de plus qu’une hypothèse. Mais nous pensons que la
morphologie des paroxyclaenidés actuellement connus est celle de Con¬
dylarthres.
Summary.
A new genus and species of Condylarthra (Mammalia) from a late early
Kocene level at Montllobar, Spain, is described. It is regarded as the oldest
member of the Paroxyclaenidae, closely related to the Hyopsodontidae. The
affinities and origin of the group are discussed.
— 772 —
Résumé.
Cet article décrit un nouveau genre et une nouvelle espèce de Condylarthra
(Mammalia) provenant de Montllobar (Espagne), et d’un niveau éocène inté¬
rieur tardif. Cette forme représente le membre le plus ancien de la famille des
Paroxyclaenidae, et se rattache de près aux Hvopsodontidae. Les affinités et
l’origine du groupe sont ensuite discuté».
BIBLIOGRAPHIE
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 4, 1967, pp. 774-778.
DIAGNOSES DE QUELQUES NOUVEAUX
NANNOCONIDÉS GARGASIENS
DE HAUTE PROVENCE
Par Georges DEFLANDRE et Marthe DEFLANDRE-RIGAUD
Lors de la publication d’une note préliminaire (G. Deflandre et
M. Deflandre-Rigaud, 1962) destinée surtout à exprimer notre opi¬
nion sur la spécificité et sur les lignes de l’évolution dans le genre Nan-
noconus Kpt., nous avons omis de donner les diagnoses des formes nou¬
velles que nous figurions. Dans notre pensée, cette note préludait à la
rédaction imminente d’un mémoire sur les Nannoconidés du gisement
gargasien de Carniol (Basses-Alpes), mémoire dont la parution a été
retardée.
Divers chercheurs nous ayant signalé la présence de certaines de ces
espèces dans d’autres gisements du Crétacé inférieur, nous tenons à
valider ici, dès maintenant, les noms que nous avons créés en 1962.
Les argiles marneuses gargasiennes de Carniol étaient connues depuis
longtemps pour leur richesse en fossiles pyritisés — Ammonites en par¬
ticulier — que les pluies dégagent à ehaque saison, facilitant ainsi leur
récolte.
L’abondance des fossiles microscopiques est tout aussi remarquable,
si l’on en juge par de simples étalements du sédiment et il ne fait point
de doute que des électromicrographies par balayage de surfaces montre¬
raient des images d’un nannofcicies caractéristique.
Cette notion de nannofaciès, introduite par Denise Noël. (1967) mérite
sûrement d’être retenue, qu’elle soit liée à des électromicrographies de
répliques de surfaces ombrées, ou à des électromicrographies par balayage
de surfaces simplement métallisées. Il semble bien toutefois, que cette
dernière technique, infiniment plus expéditive, est appelée à jouer un
rôle primordial dans l’étude comparée des nannofaciès. Dans notre cas
particulier, elle est seule susceptible de nous instruire sur l’existence
éventuelle d’assemblages de Nannoconus analogues ou différents des
assemblages de Nannoconus steinmanni découverts par Trejo (1960). En
effet, toutes les formes de nos étalements décrites ci-après sont isolées
et nous ne connaissons encore que deux cas de rapprochements énigma¬
tiques de tests, sur lesquels nous reviendrons ailleurs.
L’état de conservation des Nannoconidés gargasiens de Carniol est
apparemment le meilleur de tous ceux qui nous sont connus. C’est d’ail¬
leurs leur examen qui a conduit Denise Noël (1965) à se rendre à nos
raisons et l’a incitée à réviser une opinion extrapolée de l’étude d’un
— 775 —
matériel moins favorable (D. Noël, 1958) et contre laquelle Trejo (1960,
p. 271) et nous-mêmes nous étions élevés ( loc . cit., 1962). A vrai dire,
nous ne disposons pas encore de bases solides, quant à la distinction des
espèces de Nannoconus, dont la notion reste purement intuitive et liée
à l’état des connaissances personnelles momentanées des spécialistes. La
réalisation de progrès nécessite cependant de passer par une étape de
pulvérisation relative des espèces, quitte à recourir ensuite à des regrou¬
pements motivés.
Parmi les taxons que nous créons, certains — comme Nannoconus
boletus curtus ou N. inconspicuus ■ — - ne valent que comme des curiosités
paléontologiques instructives (aplatissement chez l’un, petitesse imprévue
chez l’autre), alors que les tendances évolutives que nous avons mises
en lumière démontrent la valeur de taxons comme Nannoconus carnio-
lensis ou N. calpidomorphus et l’importance de leur signification intrin¬
sèque.
Fam. Nannoconidae Deflandre, 1959.
Genre Nannoconus Kamptner, 1931.
Nannoconus carniolensis Défi, et Defl-Rig. n. sp.
Nannoconus carniolensis G. Deflandre et M. Deflandre-Rigaud nom.
nud. 1962, C. R. Ac. Sc. 255, p. 2639, fig. 1 à 4.
Test plus large que long, en forme de marmite basse, à bord supérieur
évasé, précédé d’une forte constriction déterminant ainsi une sorte de
collerette caractéristique. Panse à flancs arrondis régulièrement ou plus
ou moins tronconique. Cavité interne relativement large, dépassant le
tiers du diamètre, épousant assez bien la forme externe, s’ouvrant très
amplement à la partie supérieure.
Structure cunéolaire nette, les éléments en coins affectant une dispo¬
sition en rapport avec la forme générale. Stries superficielles très peu
inclinées sur Taxe longitudinal.
Dimensions. Holotype (fig. 1-2), hauteur (ou longueur), 6-6,5 p, lar¬
geur 8,5 p. ; cavité interne : largeur maximale 4 p ; paroi épaisse de 2,5 p
env. ; bourrelet épais de 1,5 p env. ; largeur à la constriction 7-7,3 p env.
Gargasien. Haut Carniol, Basses-Alpes. Prép. BZ 92.
Autres individus : hauteur, 5-8,5 p ; largeur max., 7-9,5 p.
Les individus semblables à l’holotype ne sont pas rares. On a observé
des variations dans la structure du bourrelet, son épaisseur, dans la
forme de la panse, ainsi que dans les dimensions relatives et l’aplatisse¬
ment plus ou moins marqué.
Nannoconus calpidomorphus Défi, et Defl.-Rig. n. sp.
Nannoconus calpidomorphus G. Deflandre et M. Deflandre-Rigaud nom.
nud. 1962, C. R. Ac. Sc., 255, p. 2639, fig. 5.
52
— 776 —
Test en forme de vase, environ 1 fois 1/2 plus long que large, étranglé
entre la moitié et le tiers supérieur, tronqué droit vers le haut, à base
bien arrondie. Cavité interne très large, épousant un peu le contour
externe mais rétrécie aux deux extrémités. Structure cunéolaire radiale
et suivant la forme générale, stries superhcielles très inclinées sur l’axe
longitudinal.
Dimensions. Holotype (fig. 5), longueur 13-15,5 p, largeur max. 10,5 p,
largeur min. 8 p.
Gargasien. Haut Carniol, B. -A. Prép. BZ 92.
Autres exemplaires : longueur, 9,5-15 p ; largeur max. 9-13,5 p.
Nannoconus boletus Défi, et Defl.-Rig. n. sp.
N annoconus boletus G. Deflandre et M. Deflandre-Rigaud nom. nud. 1962,
C. R. Av. Sc., 255, p. 2639, fig. 6 à 8.
Test d’aspect général fongiforme, plus long que large, évasé à la partie
supérieure en une sorte d’épais bourrelet insensiblement raccordé à la
partie inférieure par une zone rétrécie, le tout ressemblant à un très
jeune bolet. Cavité interne sensiblement cylindrique, sans rapport avec
la forme externe.
Structure cunéolaire radiée seulement dans la partie supérieure, à peu
près perpendiculaire à l’axe longitudinal au-dessous. Stries superficielles
fortement inclinées sur cet axe.
Dimensions. Holotype (fig. 6-7), longueur 12,5 p, largeur max. 10 p,
largeur min. 6 p. Paratype (fig. 8), longueur 9,5 p, largeur max. 8,5 p,
largeur min. 6,5 p. Autres exemplaires : longueur 9,5-13 p, largeur max.
8,5-10 p.
Gargasien. Haut Carniol, B. -A. Prép. CN 2.
Nannoconus boletus curtus Défi, et Defl.-Rig. n. ssp.
Nannoconus boletus curtus G. Deflandre et M. Deflandre-Rigaud nom.
nud. 1962, C. R. Ac. Sc., 255, p. 2639, fig. 9.
Test fongiforme raccourci, analogue à celui de N. boletus dont il pos¬
sède le bourrelet supérieur, mais à partie basale réduite à un petit tronc
de cône arrondi.
Structure cunéolaire et stries superficielles analogues à celle de l’es¬
pèce N. boletus.
Dimensions. Holotype (fig. 9), hauteur 8,5 p, largeur max. 11,5 p.
Gargasien. Haut Carniol, B. -A. Prép. BZ 92.
La forme très particulière de cette variation nous avait conduits à
la discriminer, mais sa rareté — jusqu’à présent — incite à penser qu’il
s’agit peut-être d’une simple anomalie, d’ailleurs assez curieuse.
Nannoconus quadriangulus Défi, et Defl.-Rig. n. sp.
Nannoconus quadriangulus G. Deflandre et M. Deflandre-Rigaud nom.
nud. 1962, C. R. Ac. Sc., 255, p. 2639, fig. 11-12,
— 777 —
Test à silhouette quadrangulaire, cylindrique, à extrémités tronquées
droites, en général aussi large ou plus large que haut. Bords du cylindre
normalement anguleux ; flancs droits ou portant de légères constrictions.
Cavité interne cylindrique, de largeur équivalente à celle des parois ou
légèrement supérieure, structure cunéolaire sensiblement perpendicu¬
laire aux parois. Stries superficielles peu inclinées sur l’axe longitudinal.
Dimensions. Holotype (fig. 11-12). Longueur 5, 5-5, 7 p, largeur 6 p.
Gargasien. Haut Carniol, B. -A. Prép. BZ 92.
Cette espèce diffère de Nannoconus elongatus Bronn. à la fois par son
allure plus anguleuse, ses proportions relatives (longueur plus faible) et
par sa cavité interne plus large.
Nannoconus quadriangulus apertus Défi, et Defl.-Big. n. ssp.
Nannoconus quadriangulus apertus G. Deflandre et M. Deflandre-Rigaud
nom. nud. 1962, C. R. Ac. Sc., 255, p. 2639, fig. 13-14.
Test à silhouette quadrangulaire analogue à celle du type, présentant
un pôle nettement évasé, à bord anguleux et sans bourrelet différencié.
Cavité interne, structure cunéolaire et stries superficielles comme dans
le type.
Dimensions. Holotype (fig. 13-14), longueur 5-5,5 p, largeur à l’éva¬
sement 6,5-7 p, à la base, 5,5 p.
Gargasien. Haut Carniol, B. -A. Prép. CN 2.
Nannoconus inconspicuus Défi, et Defl.-Rig. n. sp.
Nannoconus inconspicuus G. Deflandre et M. Deflandre-Rigaud nom.
nud. 1962, C. R. Ac. Sc., 255, p. 2639, fig. 10.
Test minuscule, en cylindre court à flancs très légèrement arrondis,
à extrémités tronquées droites. Cavité interne cylindrique, relativement
large (plus du tiers du test).
Structure cunéolaire peu discernable, le nombre des coins, en coupe,
paraissant être de l’ordre de cinq. Stries superficielles non observées.
Dimensions. Holotype (fig. 10). Hauteur 2 p, largeur 3,5 p.
Gargasien. Haut Carniol, B. -A. Prép. BZ 92.
C’est avant tout sa petitesse qui caractérise ce type dont nous igno¬
rons en fait les affinités véritables puisque nous ne savons rien de l’on¬
togenèse des nannocônes. Deux fois plus petit que le Nannoconus minutus
Bronn., il est aussi, proportionnellement, bien plus court. Son intérêt
réside uniquement dans sa taille étonnamment faible.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2* Série — Tome 39 — N» 4, 1967, pp. 779-792.
LES SÉDIMENTS MEUBLES À BRACHIOPODES
DE LA MARGE CONTINENTALE ALGÉRIENNE
Par Jean-Pierre CAULET
Les Brachiopodes jouent un grand rôle dans la constitution de nom¬
breuses formations sédimentaires anciennes alors que leurs représentants
vivants sont peu répandus. Leurs coquilles, pourtant, arrivent à former
des amas importants dans quelques-uns des sédiments meubles organo-
gènes du Précontinent Nord-Africain que nous étudions actuellement (3).
Vaissière & Fredj ayant reconnu, à l’occasion de nos deux premières
missions, certaines biocœnoses caractéristiques de nos mêmes stations, il
nous a paru intéressant de :
— ■ rechercher l’importance et la répartition des sédiments meubles à
Brachiopodes,
— analyser, comparer, leurs textures, leurs compositions,
— juxtaposer les caractéristiques des populations en voie de fossili¬
sation et celles des organismes en vie.
Les résultats obtenus nous permettent de mettre en évidence un aspect
particulier de la sédimentation actuelle de nature organique et de com¬
mencer à mieux définir l’évolution sédimentologique des biotopes actuels.
L’étude précise de la formation des populations subfossiles de Bra¬
chiopodes pourra, par la suite, contribuer à la « recherche des homologies
entre les peuplements anciens et les peuplements actuels » (Pérès).
A. Étude des espèces rencontrées.
1. Méthodes :
En raison de leur nombre relativement restreint, les coquilles de Bra¬
chiopodes ont été recherchées sur des fractions homogènes de 100 g de
sables ou vases organogènes, obtenues par fractionnement de l’échantillon
global au séparateur « OTTO ». En ce qui concerne les vases emballant
un minimum de 50 % de débris organiques, des quantités équivalentes
à 100 g en poids sec, ont été soumises au tamisage sous l’eau.
Dans tous les cas, seule la fraction de dimensions supérieures à 0,500 mm
a fait l’objet d’un triage complet à la loupe binoculaire, les Brachiopodes
n’apparaissant pas identifiables dans les refus de tamis à mailles plus
fines.
— 780
2. Espèces citées :
Tous les Brachiopodes que nous avons rencontrés se rangent parmi les
espèces suivantes :
Argyrotheca neapolitana Scacchi
Platidia sp ? Costa
Crania anomala Müller
Gryphus vitreus Born
Lacazella mediterranea Risso
Megathiris decollata Chemnitz
Megerlia truncata Linné
Terebratulina caput-serpentis Linné.
Elles sont bien connues et se rencontrent communément dans la zone
méditerranéenne depuis le Mio-Pliocène ; elles ne peuvent fournir d’in¬
dications nettes dans la recherche d’éventuelles thanatocœnoses quater¬
naires.
Certaines espèces sont abondantes dans les étages « circalittoral » et
« bathyal » méditerranéens (6) et elles ont toutes été retrouvées vivantes
dans quelques-unes de nos stations par Vaissière & Fredj sauf Argy¬
rotheca, (signalée dans les « corallines » de Mers-el-Kébir (4) et Crania
anomala.
3. Caractères Morphologiques :
Tous les Brachiopodes des sédiments étudiés présentent, outre des
formes intactes bien décrites par les biologistes, des spécimens usés,
patines, difficilement déterminables.
Si ce remaniement des formes actuelles ou subactuelles est dû à de
nombreux facteurs (courants, animaux et végétaux encroûtants), il nous
a paru essentiellement lié à la nature même des espèces.
Pour chacune d’elles, une étude portant sur la détermination de la
proportion globale des coquilles bivalves et de celle des fragments rema¬
niés, nous a donné les résultats suivants, résumés dans le tableau I.
Tableau I.
— 781 —
Si l’on excepte Argyrotheca neapolitana et Terebratulina caput-serpentis,
la proportion de Brachiopodes remaniés dans les sédiments organogènes
du Plateau Continental Nord-Africain est donc plus élevée que celle des
spécimens entiers, ce qui est normal en raison de la faible densité des
animaux vivants et de la résistance au broyage de leurs coquilles.
D’un autre côté, on peut expliquer la mince proportion d’espèces
remaniées d’ Argyrotheca et Terebratulina , par la fragilité de leurs valves
(nous avons uniquement rencontré des formes jeunes surtout pour Tere¬
bratulina) qui seraient broyées avant de pouvoir être usées. Il est toute¬
fois délicat d’expliquer la grande quantité d’individus entiers et intacts
appartenant à la première espèce, par une plus grande densité de la
population vivante puisque cette dernière a totalement échappé aux
investigations des biologistes qui se sont récemment occupés de la ques¬
tion.
D’une manière plus générale, l’absence de données quantitatives sur
l’extension du peuplement actuel en Brachiopodes des régions étudiées,
ne permet pas de savoir si la localisation de l’abondance de certaines
formes, entières ou remaniées, est liée à une épifaune nombreuse ou à
un processus d’accumulation et de concentration de nature purement
mécanique.
Dans l’ensemble, tous les individus appartenant à la même espèce
possèdent une taille identique. Seules les coquilles de Megerlia truncata
ont des dimensions variant entre 2 mm et 10 mm et cette espèce pré¬
sente donc les plus grands Brachiopodes que nous avons étudiés.
B. Les sédiments meubles à brachiopodes.
L’ensemble des huit campagnes de prélèvements que nous avons effec¬
tuées, grâce au C.G.M.S., sur la Marge Continentale Nord-Africaine de
1959 à 1965, nous a permis de ramener quelques 273 échantillons de
sables et vases organogènes.
Ces formations sont très importantes en Baie d’Oran, Baie d’Arzew
et dans le Golfe de Bône. Entre les méridiens 2°05' Ouest et 9°00' Est,
elles couvrent au total près de 40 % de la surface comprise entre la côte
et l’isobathe — 200.
Quoique répandus sur l’ensemble du Précontinent Nord-Africain, les
Brachiopodes caractérisent surtout la couverture sédimentaire du Golfe
de Bône où Lacaze-Duthiers signale l’abondance des Thécidies dès
1858 (2). Leurs coquilles arrivent à constituer des populations impor¬
tantes participant à la formation du sédiment. Celui-ci est uniquement
de nature organique grossière. Si quelques espèces sont typiques des
vases à forte teneur organogène (plus de 50 %), on n’en rencontre pra¬
tiquement pas dans les sables terrigènes ni dans les vases argileuses.
Bien que remarquable, l’importance fondamentale des Brachiopodes
au sein de la sédimentation organique actuelle de la zone étudiée n’en
est pas moins accidentelle.
I. Composition et Analyse Texturale.
«) Méthodes.
L’analyse texturale des sédiments a été effectuée suivant les méthodes
mises au point par À. Rosfelder (7).
Dans cette étude nous utiliserons les deux paramètres suivants :
Paramètre de Position : Moyenne x
Paramètre de Dispersion : Ecart-type a
P 84 + P 16
~2
P 84 — P 16
2
obtenus tous deux par la méthode des percentiles sur courbes cumula¬
tives à ordonnées gaussiennes.
L’analyse quantitative des sables et vases à éléments organogènes a
été menée par triage à la loupe binoculaire d’une fraction de sédiment
pesant de 20 à 25 g. Extraite de l’échantillon global au moyen d’un sépa¬
rateur coaxial à suspension (7), cette fraction a été débarrassée des par¬
ticules ayant un diamètre inférieur à 0,500 mm (voir Chapitre A, 1) par
tamisage à sec ou à l’eau.
Hormis les Foraminifères, les spiculés d’Eponges et quelques fragments
de Bryozoaires ou d’Échinodermes peu nombreux, toutes les particules
biogènes de diamètre inférieur à 0,500 mm sont de nature indétermi¬
nable dans ce type de sédiment (1) et leur poids total ne dépasse pas
15 % de l’ensemble. Dans le cas des vases à fraction organogène, ce sont
les argiles qui élèvent le pourcentage d’éléments lins et dans certains cas
les Coccolithophoridés.
Après pesée, les fréquences relatives des divers constituants ont été
rajustées à la masse totale du sédiment (particules fines comprises).
Les « Éléments » constituants ont été classés en 10 catégories : Algues
calcaires, Bryozoaires, Lamellibranches, Gastéropodes, Brachiopodes,
Échinodermes, Coelentérés, Annélides, Débris Organogènes et Éléments
Terrigènes.
b ) Importance relative de la fraction Brachiopodes.
L’analyse quantitative des 273 échantillons de sables et vases bio-
clastiques que nous avons réunis, montre que les Brachiopodes y sont
relativement peu abondants. Nous pouvons ainsi remarquer qu’ils ne
caractérisent que 28 % des stations (voir Tableau II).
Tableau IJ.
— 783
De plus, loin d’être « caractéristiques », ils sont surtout « accidentels »
et entrent pour une faible part dans la constitution propre du sédiment.
Cantonnée aux alentours de 1 à 2 %, l’accumulation de leurs coquilles
arrive à atteindre un maximum de 16 % dans un sable grossier, orga-
nogène, de la baie de Bône (station 479). Leur fréquence dépasse ainsi,
localement, celles des autres catégories qui sont parmi les moins élevées :
Lamellibranches, Gastéropodes.
Bien que liée à la nature même du sédiment organogène (nous n’en
avons point vu dans les sables détritiques), l’abondance des Brachio-
podes ne dépend pas de l’importance ou de l’absence de telle ou telle
autre fraction d’élément organique. Elle n’est pas plus en relation avec
celle des Algues calcaires que celle des Bryozoaires ou des Coelentérés.
Ainsi, pour les 14 sables organogènes contenant plus de 1 % de Bra-
chiopodes, les teneurs des diverses fractions biogènes varient de la manière
suivante :
Algues calcaires...
Bryozoaires .
Lamellibranches . .
Gastéropodes .
Coelentérés .
Débris organogènes
Éléments terrigènes
0 % à 60 %
4 % à 76 %
0 % à 9 %
0 % à 2,5 %
0 % à 8,5 %
12 % à 58 %
0 % à 10 %
Ces valeurs sont très proches des valeurs « limites » calculées pour
l’ensemble de tous les sédiments organogènes.
L’abondance des Brachiopodes dans les sédiments biogènes n’est donc
pas en relation avec la présence d’une composition particulière ; elle a
ses facteurs propres.
c) Importances relatives des espèces.
Au premier examen, nous avons rapidement déterminé 2 ou 3 espèces,
toujours les mêmes et ce n’est qu’après le tri minutieux de tous les échan¬
tillons que nous avons pu établir l’inventaire complet des Brachiopodes
rencontrés. Cela nous a amené à rechercher la part prise par chacune
des espèces dans l’édification des fractions abondantes, c’est-à-dire pour
les 14 stations déjà citées.
Le comptage complet de tous les individus (comme indiqué au § A)
donne les résultats suivants :
Argyrotheca neapolitana . 14 %
Crania anomala . 0,5%
Gryphus vitreus . 1 %
Lacazella mediterranea . 71 %
Megathiris decollata . 3 %
Megerlia truncata . 8 %
Platidia sp ? . 0,5 %
Terebratulina caput-serpentis . 2 %
— 784 —
Cette disproportion entre la présence de deux espèces, largement
reconnaissables dans l’étude sédimentologique et l’absence quasi totale
des 6 autres, est très importante.
Elle tend à masquer la valeur « bionomique » des espèces « caractéris¬
tiques » sur la présence desquelles les biologistes (6) ont établi les a faciès »
des sédiments actuels. Elle contribue ainsi à empêcher, comme nous le
verrons plus loin, la création de « faciès » bioclastiques immédiatement
identiques à ceux qui les ont créés.
d) Analyse texturale.
L’analyse texturale des sédiments organogènes ne fait souvent que
traduire l’importance relative d’une population ou d’une autre (courbes
plurimodales). En réalité, seules les fractions importantes (plus de 20 %
du sédiment) arrivent à donner à ce dernier une forme texturale spéci¬
fique.
Les populations de Brachiopodes ne peuvent donc, a priori, conférer
une forme texturale spéciale aux sables qu’elles caractérisent ; il est
possible cependant, qu’elles entraînent quelques modifications des para¬
mètres texturaux ou qu’elles soient liées à certaines catégories de leurs
valeurs. En effet, si nous comparons les courbes cumulatives de deux
séries de sables bioclastiques (fig. 1), ayant tous des proportions sensi¬
blement identiques en Éléments organogènes essentiels (Algues calcaires,
Bryozoaires) et en Éléments fins, mais l’une comprenant une forte teneur
en coquilles de Brachiopodes (Groupe A) et l’autre (Groupe B) en étant
complètement dépourvue, nous pouvons remarquer qu’il n’existe aucune
différence entre les formes texturales des sédiments des deux groupes.
Il n’est donc pas possible, dans notre région, de caractériser au sein
de la sédimentation de nature organique un important peuplement en
Brachiopodes par une forme texturale spécifique.
Nous avons pu établir de même qu’il n’y a pas de relation entre le
diamètre moyen ou l’écart-type des sables et leur fréquence en coquilles
de Brachiopodes (fig. 2). On peut cependant noter que celle-ci est supé¬
rieure à 1 % pour toutes les formations organogènes contenant des Bra¬
chiopodes dont les caractéristiques texturales sont les suivantes :
— 1 mm < x < 4 mm
- — - 1,80 > a > 0,80
— Teneur en particules de 0 < 0,500 mm inférieure à 17 %
— Teneur en particules de 0 < 0,090 mm égale à 0.
Toutes les espèces citées y sont représentées sauf deux :
Gryphus vitreus et T erebratulina caput-serpentis, dont les valves en
très petit nombre n’ont été retrouvées que dans des vases à fraction
organogène dont les caractéristiques sont :
— x < 1 mm
— g > 0,80
— Teneur en particules de 0 > 0,400 mm supérieure à 17 %
— Teneur en particules de 0 < 0,170 mm supérieure à 29 %.
— 786 —
Il n’existe donc pas de vases à Brachiopodes à proprement parler et
les sédiments meubles à Brachiopodes du Plateau Continental Algérien
sont uniquement des sables organogènes, grossiers, mal classés, non
vaseux.
II. Répartition Géographique.
L’ensemble de la Marge Continentale peut être subdivisé en plusieurs
zones suivant sa morphologie. Dans cette étude nous n’envisagerons que
5 secteurs :
a ) Secteur Nemours (Frontière Marocaine — • Cap Figalo).
Les Brachiopodes n’ont pas été observés dans les rares faciès organo¬
gènes de la Baie de Nemours.
b) Secteur Oran (Iles Habibas — Cap de l’Aiguille).
Seulement présente dans 5 des 67 stations de type organogène, la
population de Brachiopodes n’atteint jamais 1 % du sédiment. Leurs
coquilles ne se rencontrent de manière constante ni dans les vases ni
dans les sables détritiques.
Diamètres moyens en $
-3
-2 - o
-I _
+ I
- 1 - 1 - 1 I - 1 - 1
0 0,5% 1% 5% 10% 15% 20%
Abondance en Brachiopodes
+
I i
10% 15% 20%
Abondance en Brachiopodes
Fig. 2.
— 787 —
Leur répartition affecte un mode très clairsemé et ils caractérisent
quelques fonds meubles à substratum probablement rocheux au voisi¬
nage des hauts-fonds du large (Iles Habibas, Ile Plane) ou du rebord
du Plateau continental à topographie parfois accidentée (au Nord de la
Pte Canastel).
Les dragages que nous avons effectués sur le Banc de Corail et le Banc
d’Aïn el Türck n’en ont pas ramené bien que Pallary en ait signalé.
Dans l’ensemble du secteur, seules les deux espèces : Argyrotheca nea-
politana (non remaniée) et Megathiris decollata (très usée) sont repré¬
sentées avec nette prédominance de la deuxième.
Il est intéressant de signaler l’absence de Brachiopodes vivants dans
les mêmes stations (8) ce qui semble dénoter une population vivante
très réduite actuellement.
c) Secteur Arzew (Cap de l’Aiguille — Petit-Port).
Dans les 44 échantillons de sédiments grossiers dragués au large
d’Arzew et de Cap Ivi, nous n’avons vu aucun Brachiopode sinon une
seule valve dorsale très usée de Megathiris decollata dans une vase à
fraction organogène tapissant un replat de la pente continentale entre
le Cap Ferrât et le Cap de l’Aiguille (voisin du secteur Oran).
d) Secteur Alger (Du Cap Chenoua à l’Oued Isser).
Nous ne pouvons signaler aucun Brachiopode en provenance des sables
organogènes de la Baie de Castiglione et des faciès coralligènes du Cap
Matifou.
e) Secteur Bône (de Djidjelli au Plateau de la Galite).
Au large de Djidjelli, les Brachiopodes réapparaissent dans 7 des
16 échantillons dragués sur la partie externe du Plateau continental.
A partir du Cap Bougaroni, nous les avons retrouvés dans tous les
sables organogènes, dans quelques vases à débris organogènes ; ils peuplent
même quelques sables détritiques vaseux à forte teneur en coquilles
diverses.
Ils arrivent à constituer en Baie de Bône et au large du Cap Rose de
2 à 16 % du sédiment grossier.
Toutes les espèces que nous avons signalées (voir § A) sont repré¬
sentées depuis Djidjelli, mais l’abondance des Megerlia et des Lacazella
reste localisée à la Baie de Bône où la densité des Brachiopodes vivants
est bien connue (2).
III. Répartition Bathymétrique.
Bien que les Brachiopodes soient essentiellement « eurybathes », les
biologistes (6) considèrent l’abondance de certaines espèces comme étant
caractéristique de certains faciès.
Argyrotheca et Lacazella sont abondantes dans les faciès coralligènes
de l’Étage Circalittoral, tandis que Gryphus vitreus et T erebratulina
caput-serpentis caractérisent avec Cidaris cidaris les graviers et les fonds
durs du début de l’étage Bathyal (6, 9).
788 —
Megerlia truncata et Megathiris decollata sont des espèces « ubiquistes ».
Les sables organogènes du Plateau continental Algérien correspondant
aux profondeurs de l’Étage Circalittoral et les vases à fraction bioclas-
tique tapissant les fonds de l’Étage Bathyal, nous avons entrepris de
rechercher au sein de ces sédiments « l’étagement » précédent afin d’étu¬
dier les conditions de dépôt des populations actuelles.
a) Répartition Bathymétrique des espèces.
Si l’on tient compte de toutes les coquilles examinées, on peut remar¬
quer (voir fig. 3) :
— que toutes les espèces caractéristiques de l’Étage Circalittoral sont
retrouvées jusqu’à — 150 m et même — 200 m pour Argyrotheca ;
— que les espèces typiques de l’Étage Bathyal n’existent que dans les
sédiments situés au-dessous de — 120 m ;
— que les espèces « ubiquistes » peuplent tous les sédiments de — 20 m
à — 150 m.
En ne retenant que les profondeurs des espèces dominantes au sein
des populations de chaque station (niveau d’abondance maximum de la
figure), un « étagement » clair apparaît :
— de — 20 m à — 95 m, les coquilles les plus abondantes (caractéris¬
tiques de l’Étage Circalittoral) sont celles d’ Argyrotheca et Laca-
zella ;
— de — 95 m à — 150 m, Megerlia truncata devient la plus fréquente
— de — 150 m à — 200 m, la majeure partie des Brachiopodes est repré¬
sentée par Gryphus vitreus et Terebratulina caput-serpentis.
Indépendamment du caractère « eurybathe » de leur répartition, la
présence d’espèces circalittorales dans les sédiments de l’étage bathyal,.
sous forme d’individus rares et très remaniés (§ B. 2 b) semble indiquer
une dispersion probable vers le large, à une échelle très réduite, d’élé¬
ments littoraux.
Toutefois les déplacements n’alïectent pas l’ensemble des populations
et les espèces qui prédominent au sein des sédiments, correspondent bien
à celles qui vivent dans « l’environnement » immédiat.
Si ce mode de dépôt « in situ » des Brachiopodes apparaît identique
pour tous les niveaux de la Marge Continentale Nord-Africaine, il n’en
est pas de même en ce qui concerne son importance.
b ) Distribution des Populations.
L’importance de la fraction « Brachiopode » au sein des sédiments
n’est pas fonction de la profondeur de ces derniers (fig. 4).
Cependant les coquilles ne forment des amas relativement considérables
et évaluables quantitativement que pour les sables organogènes compris
entre — 45 m et — 80 m. Au niveau du faciès bathyal à Terebratulina
et Gryphus, les sédiments organogènes ne présentent qu’exceptionnelle-
0
10 -
20 _
30 _
40 -
50 _
60 _
70 _
80 -
90 _
100 -
110 _
120 -
130 _
140 _
150 -
160 _
170 -
180 _
190 _
200 _
Fig. 3. — A
decollata ; D
pentis.
790
ment une population évaluable quantitativement, dans laquelle on peut
rechercher l’espèce dominante. L’abondance des Brachiopodes paraît
donc liée à la présence des biocœnoses coralligènes, sans qu’on puisse
avoir des points de comparaison plus précis en raison de l’absence de
données précises sur le benthos.
Les sédiments meubles à Brachiopodes du Plateau Continental Algé¬
rien sont donc uniquement représentatifs des biotopes de l’Etage Cir-
calittoral.
Abondance en Brachiopodes
0,5% 1% 5% 10% 15% 20%
o I - 1 - 1 - 1 - 1 - 1 - 1
150 J
Profondeurs en mètres
Fie. 4.
IV. Répartition Topographique.
Si l’abondance des Brachiopodes dans les sables organogènes n’est liée
ni à la texture ni à la composition ni à la profondeur de ces derniers,
elle paraît en revanche, être en relation avec leur position topographique
et avec la morphologie des fonds.
— 791 —
L’examen des corrélations « caractères texturaux-fréquence en Bra-
cliiopodes » (fîg. 2) met en évidence l’importance de ces deux facteurs.
Nous avons en effet attribué à chacun des échantillons étudiés, un
figuré suivant sa position sur le Plateau Continental et l’allure du fond
qu’il recouvre :
1) Fond plat meuble de Plateau à substratum non rocheux (point).
2) Fond plat de Plateau, substratum rocheux à couverture plus ou
moins concrétionnée (cercle).
3) Fond dur de Plateau à relief bien dessiné (croix).
4) Fond meuble ou concrétionné, avec ou sans relief, en bordure du
Plateau Continental, avant la Pente Continentale (rectangle).
Dans le cas de la corrélation « écart-type-fréquence en Brachiopodes »,
les groupements des différents figurés forment des nuages relativement
plus homogènes en partie parce que le classement des sables organo-
gènes semble lié à leur mode de gisement.
La valeur de l’abondance des Brachiopodes dans les sédiments paraît
donc varier de la manière suivante :
— elle est maximum pour les fonds durs à relief bien dessiné ;
- — elle oscille entre 1 et 3 % pour les fonds en bordure de Plateau ;
— elle est inférieure ou égale à 1 % du sédiment pour les fonds plats
de Plateau à substratum rocheux et couverture plus ou moins
concrétionnée ;
• — - elle est très faible et difficile à estimer pour les fonds meubles de
Plateau à substratum non rocheux.
La présence de fonds durs ou concrétionnés à substratum probable¬
ment rocheux, à relief marqué et éloignés de la côte, paraît donc con¬
ditionner la constitution de Sables à Brachiopodes sur le Plateau Con¬
tinental Algérien ; ce qui rejoint les conclusions auxquelles avait abouti
l’étude de la répartition bathymétrique, puisque ces fonds durs forment
le biotope idéal des faciès coralligènes, celui où ils atteignent leur maxi¬
mum de densité.
C. Conclusion.
Sans avoir l’importance fondamentale des Bryozoaires ou des Algues
calcaires, les Brachiopodes participent à la constitution des sédiments
meubles organogènes grossiers du Plateau Continental Nord- Africain.
Leur abondance très localisée, confère à la sédimentation organique de
la zone numidienne, une composition sinon une texture particulière,
accentuant encore les aspects singuliers de cette province.
Nous avons pu mettre en évidence que cette abondance avait ses fac¬
teurs propres et qu’elle était liée surtout à la présence de fonds durs,
concrétionnés, situés en bordure de Plateau et supportant une biocœ-
nose coralligène dense.
53
— 792
Les variations de son intensité, fonction de la nature du fond, semblent
indiquer une sédimentation « in situ » des formations coralligènes avec
une faible dispersion de certains éléments vers les aires planes avoisi¬
nantes.
L’étude qualitative des espèces nous a permis de retrouver au sein
des sédiments, les deux principales populations vivantes.
L’étude quantitative confirme l’analogie entre les populations des
sables organogènes et celles des biocœnoses coralligènes ; elle montre
cependant, l’absence relative des espèces bathyales dans les sédiments
de cet étage qui ne reflètent plus par leur composition les « caractéris¬
tiques » actuelles de leur environnement.
L’utilisation de cette dernière méthode conduit donc à mettre en évi¬
dence le décalage existant entre l’importance des formes vivantes et
celle de leurs restes dans l’étude d’un même milieu.
En l’absence de données quantitatives sur les biocœnoses à Brachio-
podes du Plateau Continental Algérien, il nous est difficile d’évaluer ce
décalage d’une manière plus précise et de définir plus complètement les
homologies entre les populations mortes et vivantes.
Laboratoire de Géologie
Muséum National d’ Histoire naturelle.
BIBLIOGRAPHIE
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Siculo-tunisien. Thèse 3e Cycle. Pub. Labo. Géol. Fac. Alger.
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vivants de la Méditerranée. Ann. Sc. nat. Zool. (série 4), 15.
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logique de la Marge Continentale Nord-Africaine. Cahiers Océanogra¬
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J. Conch., 48, pp. 211-434, 19 fig., 3 pl.
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paléoécologie marines. Rev. Palaeogeogr. Palaeoclimat, Palaeoecology, 1,
n° 1, pp. 51-68.
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Thèse. Pub. Serv. Carte. Géol. Algérie, 310 p.
8. Vaissière, R. & G. Fredj, 1963. — - Contribution à l’étude de la faune
benthique du Plateau Continental de l’Algérie. Bull. Inst, oceanogr.
Monaco, 60, n° 1272 A, 83 p.
9. — — & C. Carpine, 1964. — Contribution à l’étude bionomique de la
Méditerranée occidentale, vol. 64 ; n° 1310, 12 p. ; n° 1311 xi, 55 p.
n° 1312 A, 52 p. ; n° 1314, 13 p. ; n° 1323, 70 p.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2* Séria — Toma 39 — N° 4, 1967, pp. 793-818.
CONTRIBUTION
A U ÉTUDE CARYO-TAXINOMIQUE
DES LYTHRACÉES ET DES PUNICACÉES
Par Thérèse DOLLON et Jean-Louis HAMEL
Si quelques dénombrements chromosomiques ont déjà été effectués
chez les Lythracées et les Punicacées, l’analyse de la structure nucléaire
et du déroulement de la mitose n’a jamais été faite pour elles.
C’est pourquoi nous avons entrepris de décrire le type caryologique et
la mitose chez certaines d’entre elles tout en déterminant le nombre de
leurs chromosomes 1.
Nous avons ensuite, en nous basant sur les résultats de ces observa¬
tions et ceux des travaux déjà publiés, tenté d’établir un schéma évo¬
lutif provisoire des différents genres actuellement étudiés.
Les Lythracées appartiennent à l’ordre des Myrtales qui possèdent
une parenté étroite avec les Rosales, dont elles sont sans doute issues.
Cette famille compte cinq cents espèces réparties, selon les auteurs,
entre vingt ou trente genres. Ses représentants se rencontrent surtout
dans les stations très humides des zones chaudes du globe. En France,
deux genres sont représentés avec neuf espèces.
Cette famille est connue depuis l’Éocène.
Les Lythracées sont des arbres et des arbustes, mais elles peuvent être
aussi des plantes herbacées. Elles ont des feuilles entières, opposées,
plus rarement verticillées à stipules minuscules. Leurs fleurs sont her¬
maphrodites et leur calice présente souvent un calicule. Habituellement,
leurs étamines sont réparties sur deux cycles. L’ovaire est supère.
Les fruits sont généralement des capsules présentant différents types
de déhiscences.
Réduites au seul genre Punica, qui ne compte que deux espèces, les
Punicacées, appartiennent elles aussi à l’ordre des Myrtales, mais elles
diffèrent des Lythracées par des caractères importants : ce sont des
arbres ou des arbustes à feuilles opposées sans stipules et à fleurs termi¬
nales. Le nombre de leurs étamines est indéfini, et leur ovaire est infère.
De Candolle, en 1928, distingue un ordre des Lythrariées qu’il situe
au voisinage des Onagrariées, et il répartit les différents genres en deux
tribus, les Salicariées et les Lagerstroemiées.
1. Nous tenons à remercier M. Rose et le personnel des Serres qui nous ont facilité la
récolte de notre matériel, et Mme Jolinon qui nous a apporté une aide toujours efficace sur
le plan technique.
— 794 —
Quant aux Punicacées, il les décrit dans l’ordre des Granalées qu’il
situe près des Calycanthées, des Combrétacées et des Myrtacées.
Koehne, en 1903, dans le « Pflanzenreich », rapproche les Lythracées
des Onagrariées, des Myrtacées, des Blattiacées et des Combrétacées. Il
place alors les Lythracées dans l’ordre des Myrtiflores, qu’il répartit en
quatre sous-ordres, composés de vingt-trois familles ; il divise la famille
des Lythracées en deux tribus. C’est cette classification que nous adop¬
terons, soit :
J. Tribu des Lythréées.
— Sous-tribu des Lythrinées :
JRotala, Ammannia, Peplis, Lythrum, Wood/ordia.
Cuphea, Pleurophora.
— Sous-tribu des Diplusodontiriées :
Galpinia, Pemphis, Diplusodon.
Physocalymna, Lajoensia.
II. Tribu des Nesaeées.
— Sous-tribu des Nesaeinées :
Grenea.
Nesaea, Heimia, Decodon, Grilea, Adenaria.
Tetralaxis, Ginoria.
— Sous-tribu des Lagerstroeminées :
Lagerstroemia, Lawsonia.
Il situe les Punicacées juste à côté des Lythracées. Bessey (1915),
Rendle (1925), R. Westtstein (1935), distinguent l’ordre des Myr-
tales, qu’ils rapprochent des Rosales, comprenant dix-neuf familles, dont
les Lythracées, les Punicacées, les Oenothéracées. Emberger (1960),
range aussi Lythracées et Punicacées dans l’ordre des Myrtales au voi¬
sinage des Crypteroniacées, des Heteropyxidacées, des Sonneratiacées.
De son côté, Hutchinson (1960), ne conservant pas le groupe des Myr¬
tiflores, distribue les vingt-trois familles, admises par Koehne, entre
cinq ordres ; cependant il maintient dans celui des Myrtales sept familles
parmi lesquelles se retrouvent les Punicacées et les Lythracées.
Melchior (1964) reprend la subdivision en deux tribus proposée par
Koehne. Mais estimant sans doute que le fait d’avoir un ovaire entiè¬
rement cloisonné est un caractère primitif, il place les Nesaeées avant
les Lythréées remarquables par le cloisonnement incomplet de leur gynécée.
Il sépare également les Punicacées des Lythracées, qu’il rapproche par
contre des Trapacées et des Crypteroniacées.
Matériel et technique.
Le matériel ayant servi à notre étude a été récolté dans les serres du
'Muséum. Il s’agit des méristèmes radiculaires qui ont été fixés au moyen
du liquide de Nawashin modifié par Karpechenko.
— 795 —
Après déshydratation et inclusion dans la paraffine, les racines ont
été coupées à environ 6,6 p. Les coupes transversales et longitudinales,
obtenues ont été ensuite colorées selon la méthode de Feulgen, ce qui
nous a permis de décrire les noyaux et les processus mitotiques.
Voici la liste des espèces examinées :
A. Lythracées :
I. Tribu des Lythréées
1. SoUS-TRIBU DES LyTHRINÉES
— - Lythrum salicaria ,
— Cuphea Llavea Le Llave et
Lexarza
— Cuphea hyssopifolia H.B.K.
var. à fleurs roses
var. à fleurs blanches
— Cuphea lanceolata Ait.
— Cuphea micropetala H.B.K.
- — Cuphea miniata A. Brongn.
II. Tribu des Nesaeées
1. SOUS-TRIBU DES NeSAEINÉES
— - Heimia myrtifolia Chamb. et
Schlechtd.
— Heimia salicifolia (H.B.K.)
Link
2. Sous-TRIRU DES IjAGERSTROE-
MINÉES
— Lagerstroemia indica L.
— - Lawsonia inermis L.
B. Pu NICACÉES :
— Punica granatum I,.
— Punica granatum L. var.
nana Pers. = P. nana L.
France, pays tempérés
Mexique
Amérique centrale et du Sud
Mexique
Mexique
Mexique
Amérique
Amérique
Asie orientale, Australie
Indes et Afrique occidentale, Afrique
du Nord
Régions méditerranéenne, Asies.
Description des phénomènes caryologiques.
Pour présenter nos résultats, nous adopterons la classification mito¬
tique de Hamel (1953) qui distingue d’une part les stades chromoso¬
miques et d’autre part des stades nucléaires.
796 —
A. Chez les Lythracées.
Chez toutes les espèces examinées appartenant à cette famille la struc¬
ture et l’évolution du noyau somatique sont comparables. C’est pourquoi
il nous a paru suffisant de ne les décrire que chez l’une d’elles, qui servira
de type, le Heimia myrtifolia, et de signaler, le cas échéant, ce qui, chez
d’autres espèces, pourrait être différent. C’est en particulier le cas des
métaphases où le nombre, les formes et les dimensions des chromosomes
sont caractéristiques de chacune des espèces étudiées.
1. Phases chromosomiques :
■ — - Métaphase :
Chez le Heimia myrtifolia, les chromosomes métaphasiques peu nom¬
breux sont largement étalés sur le plan équatorial. En vue polaire, nous
le verrons, ils peuvent être facilement comptés et distingués les uns des
autres par leur forme et leur taille, car ils ne sont jamais tassés les uns
contre les autres. Cela explique qu’en vue de profil la métaphase donne
l’image d’une bande bien droite, intensément colorée, perpendiculaire
au fuseau qui est visible. Chez les espèces polyploïdes, les figures méta¬
phasiques sont également toujours lisibles.
Pour présenter nos différents dénombrements chromosomiques nous
suivrons l’ordre systématique établi par Koehne pour la classification
des Lythracées. Nous essaierons de répartir les chromosomes de chaque
équipement en groupes caractérisés par une même longueur ou une lon¬
gueur voisine. Toutefois, il convient de noter que les dimensions données
pour les divers chromosomes d’une même plante, établies avec l’aide
d’un micromètre oculaire, n’ont pas un caractère absolu, qu’elles indiquent
seulement un ordre de grandeur, permettant de les comparer entre eux.
Elles rendent également possible la comparaison entre eux des divers
équipements spécifiques.
1. Tribu des Lythréées.
Sous-tribu des Lythrinées.
Lythrum salicaria (fig. 1).
Les 60 chromosomes dénombrés chez cette espèce forment une plaque
métaphasique dont le diamètre atteint 12 p.
Ces chromosomes dont quelques-uns présentent un début de clivage,
mesurent entre 1,2 p et 2,8 p, et leur épaisseur est de 0,3 p. Ils peuvent
être répartis entre plusieurs groupes selon leur taille. On peut ainsi recon¬
naître :
— quatre chromosomes mesurant 2,8 p ; deux dessinent des bâtonnets
plus fins à une extrémité qu’à l’autre ; les deux autres présentent deux
bras inégaux, on peut observer leur région centromérique plus claire ;
— 797 —
— dix chromosomes atteignent 2,4 p et ils sont soit en bâtonnets,
soit incurvés. Deux d’entre eux qui forment un Y très ouvert ont leurs
extrémités plus épaisses, en raison sans doute d’un début de clivage ;
— quatorze chromosomes mesurent 2 p ; de formes variées, les uns
ressemblent à des cannes plus ou moins incurvées, d’autres sont en
bâtonnets ;
— six chromosomes ont 1,8 p de longueur : deux sont en bâtonnets
et les quatre autres sont plus ou moins arqués ;
— vingt-quatre chromosomes sont plus courts : 1,6 p. Là, aussi, l’as¬
pect, qu’ils présentent, est divers, ils ont la forme de cannes, de bâton¬
nets, certains sont en V aux branches plus ou moins ouvertes ;
— deux chromosomes sont nettement plus petits (1,2 p.) et forment
deux gros bâtonnets, présentant une constriction submédiane.
Cuphea micropetala (fig. 2).
Nous avons compté 54 chromosomes sur des plaques métaphasiques
ayant environ 10 p, de diamètre. Les chromosomes ont entre 0,2 p et
0,3 p d’épaisseur, ils sont le plus souvent serrés les uns contre les autres
ce qui rend difficile leur dénombrement. Cependant, quelques plaques
plus lisibles ont permis de reconnaître un certain nombre de paires chro¬
mosomiques.
Leur taille est comprise entre 1,2 p et 1,8 p. Cependant deux chro¬
mosomes atteignent 2,6 p et sont hétérobrachiaux.
— • deux autres, mesurant 2 p sont aussi hétérobrachiaux ;
— deux chromosomes, à peine plus courts, 2,4 p, forment un V très
ouvert ;
— seize chromosomes ont une taille moyenne de 1,8 p ; douze sont
incurvés et quatre autres forment un Y très ouvert ;
— seize chromosomes atteignent 1,6 p ; parmi eux, on distingue huit
chromosomes plus ou moins arqués, six autres dessinent un V ouvert
et les deux derniers ont la forme de bâtonnets ;
— huit chromosomes ont 1,4 p : six dessinent de petits bâtons et les
deux autres sont incurvés et on peut observer le début de leur dédou¬
blement ;
— les huit derniers chromosomes sont courts, 1,2 p et dessinent de
petits bâtons.
Cuphea hyssopifolia, forme à fleurs roses (fig. 11).
Chaque plaque métaphasique compte 16 chromosomes répartis sur
une surface ayant 7 à 8 p de diamètre.
Les chromosomes de cette espèce sont assez épais et ont environ 0,4 p.
Leur étude permet de distinguer plusieurs groupes se répartissant ainsi :
— quatre chromosomes mesurent 2,4 p de longueur, deux ont l’aspect
d’une navette et les deux autres sont incurvés ;
— quatre ont 2 p et sont en bâtonnets ;
798 —
799 —
— quatre atteignent 1,8 fi., deux ont une forme de bâtonnets et les
deux autres dessinent un crochet ;
— deux sont en bâtonnets et mesurent 1,6 fi. ;
— - deux sont plus courts, 1,2 fi. et forment un V aux branches très
ouvertes.
Cuphea hyssopifolia, forme à fleurs blanches (fig. 5).
Les chromosomes de cette forme sont au nombre de 32 et les plaques
métaphasiques qu’ils constituent, ont un diamètre d’environ 9 p. Ils
sont très distincts les uns des autres et leur dénombrement en est faci¬
lité ainsi que l’observation de leur forme et de leur taille. Ils ont une
épaisseur de 0,2 p et ils ont sensiblement la même taille, entre 1,2 p et
1,8 p. En outre ils ont à peu près tous le même aspect dessinant, pour
la plupart, des bâtonnets et les autres sont plus ou moins arqués.
Cuphea lanceolata (fig. 12).
Les 12 chromosomes de cette espèce forment une plaque métapha-
sique de 6 p de diamètre. Parmi ceux-ci, on distingue :
— deux chromosomes qui mesurent 2,8 p et qui sont hétérobrachiaux ;
— quatre chromosomes ont 2,6 p, ils sont très incurvés ;
— - les six autres ont 2,2 p et dessinent soit des bâtonnets, soit des
crochets ou ils sont plus ou moins arqués.
Cuphea Llavea (fig. 3).
La plaque métaphasique, que dessinent les 12 chromosomes dénom¬
brés dans cette espèce, mesure 8 p. Les chromosomes sont relativement
longs, puisque leur taille est comprise entre 3,2 p et 2,6 p, mais ils sont
peu épais, environ 0,1 p. La forme qu’ils prennent est assez variée, ils
constituent des bâtonnets plus ou moins incurvés et certains prennent
l’aspect de crochets.
Cuphea miniata (fig. 8).
Les chromosomes de cette espèce avaient déjà été comptés par Sugiura ;
nous avons retrouvé, dans les plaques métaphasiques le même nombre
de chromosomes, soit 18. La plupart d’entre eux ont une taille comprise
entre 1,6 p et 2 p et ils ont l’aspect de V aux branches égales ou bien
forment des bâtonnets. Deux d’entre eux sont plus grands, puisqu’ils
atteignent 2,4 p et dessinent un crochet.
Fig. 1-13. — Plaques équatoriales de :
1. Lythrum salicaria, 2. Cuphea micropetala, 3. Cuphea Llavea, 4. Lagerstroemia indica,
5. Cuphea hyssopifolia à fleurs blanches, 6. Heimia salicifolia, 7. Punica granatum, 8. Cuphea
miniata, 9. Punica granatum var. nana, 10. lleimia myrtifolia, 11. Cuphea hyssopifolia
forme à fleurs roses, 12. Cuphea lanceolata, 13. Lawsonia inermis.
— 800 —
Tribu des Nesaeées.
Heimia myrtifolia (fig. 10).
Les 16 chromosomes forment une plaque équatoriale dont le diamètre
mesure habituellement 7 [X. Ils ont une épaisseur sensiblement égale à
0,4 [X. Six d’entre eux atteignent à peine 3 fx : 4 sont en bâtonnets, deux
sont à peu près isobrachiaux. Six autres ont un peu moins de 2 p, et les
quatre derniers ne dépassent pas 1,2 [X ; ils ont la forme de bâtonnets
plus ou moins arqués.
Heimia salicifolia (fig. 6).
Les 16 chromosomes, constituent une plaque équatoriale ayant un dia¬
mètre de 7 à 8 (X. On peut les reporter entre trois groupes d’après leur
taille et leur aspect :
— huit chromosomes mesurent 2,4 (X ; quatre sont hétérobrachiaux
tandis que les quatre autres ont la forme d’un bâtonnet ;
— six ont une longueur de 2 jx ; deux d’entre eux sont incurvés, deux
autres ressemblent à des bâtonnets et deux dessinent un V très ouvert ;
— - les deux derniers sont plus courts 1,6 [X et ont l’aspect de bâton¬
nets.
2. Sous TRIBU DES LaGERSTROEMIAES.
Lagerstroemia indica (fig. 4).
Nous avons compté 16 chromosomes qui dessinent une plaque méta-
phasique dont le diamètre n’atteint pas 8 jx. Ces chromosomes sont épais,
ils ont 0,4 p. et leur taille est comprise entre 2,4 p. et 1 p.. Tandis que les
plus petits dessinent des petits crochets, les autres sont en forme de
bâtonnets, et deux des chromosomes constituant un V aux branches
égales et très écartées.
Lawsonia inermis (fig. 13).
Les 24 chromosomes qui constituent l’équipement diploïde de cette
espèce, se range sur une plaque équatoriale dont le diamètre n’atteint
pas 8 [X. Leur épaisseur est assez grande puisqu’elle est d’environ 0,3 p..
D’après leur forme et leur taille, on a pu les classer en différents groupes :
— - six chromosomes ont 2,4 p, ils se présentent sous une forme très
incurvée ;
— - six atteignent 2 p,, deux sont hétérobrachiaux, deux sont en V très
ouvert et les deux autres sont incurvés ;
— quatre mesurent 1,6 fx et sont en V ouvert ;
801
— deux ont 1,4 ji et ont l’aspect arqué ;
— six sont petits 1,2 p, et ont la forme de bâtonnets.
— Anaphase :
Les chromosomes, qui se sont clivés sur toute leur longueur, donnent
normalement naissance à deux masses chromosomiques identiques, inten¬
sément colorées, bientôt attirées l’une et l’autre vers les pôles opposés
du fuseau. Ils montent ainsi symétriquement de part et d’autre du plan
équatorial le long des fibres du fuseau. Au cours de cette ascension, ils
diminuent de longueur et paraissent plus intensément colorés, mais les
détails de leur structure n’apparaissent pas.
Arrivés aux pôles du fuseau, leurs régions distales correspondant vrai¬
semblablement à la place des centromères se répartissent selon diffé¬
rents plans et les chromosomes subissent un phénomène de tassement
progressif ; devenant très chromatiques, ils dessinent comme un demi-
cercle, assez régulier vers les pôles, hérissé au contraire de bras pointant
vers l’équateur.
2. Phases nucléaires :
— Télophase :
Le fuseau, le long duquel sont montés les chromosomes au cours de
l’anaphase et qui était très net, va disparaître tandis que se forment les
deux noyaux fils. En effet une membrane nucléaire se dispose autour des
deux masses chromatiques d’un seul coup, semble-t-il car aucune image
intermédiaire n’a pu être observée. Un phragmoplasme, qui s’est cons¬
titué dans le même temps, contribue à la séparation des deux cellules
filles.
Les noyaux télophasiques sont alors très petits et aplatis ; leur plus
grand axe mesure environ 4 p. Peu à peu, ils augmentent de volume et
laissent progressivement discerner leur structure. Ils présentent un enche¬
vêtrement de filaments chromatiques, entre lesquels on voit apparaître
deux, parfois trois, nucléoles qui se fusionnent presque aussitôt.
Puis, ces filaments se contractent partiellement et de façon irrégu¬
lière ; en effet il va se former de place en place des corpuscules sphé¬
riques là où la contraction a été la plus forte. Ces corpuscules resteront
unis les uns aux autres par des filaments constituant un réseau très
lâche, correspondant aux régions pratiquement dépourvues de contrac¬
tion. Ces noyaux encore très aplatis vont tendre à devenir sphérique,
mais, lorsque l’activité mitotique est intense, ils restent ovoïdes et leur
grand axe correspond à celui de la mitose qui s’achève.
Cette contraction commencée depuis le début de l’anaphase est due,
du moins peut-on l’interpréter ainsi, au fait que les spires formées par les
chromonémas se resserrent au cours de l’anaphase, ce qui entraîne un
raccourcissement du chromosome en même temps qu’une augmentation
de sa coloration.
Puis au cours de l’augmentation du volume du noyau télophasique on
802
observe une décontraction, liée à une déspiralisation des chromonémas ; il
se forme ainsi de longs filaments chromatiques plus ou moins épais, cons¬
tituant un réseau. Mais certaines portions des filaments restent plus
épaisses ; elles correspondent à des fragments de chromonémas dont la
déspiralisation n’est pas totale et elles constituent les chromocentres.
Noyau interphasique :
Son diamètre est d’environ 8 p, il présente un réticulum extrêmement
lâche le long duquel se trouvent des chromocentres dont le nombre est
toujours inférieur à 16, ils sont soit sphériques, soit ovoïdes, leurs dimen¬
sions étant comprises entre 0,3 p et 0,4 p, et ils sont répartis à la péri¬
phérie du noyau sur deux cercles concentriques. L’enchylème est inten¬
sément coloré en rose si l’on applique la réaction de Feulgen. En nous
référant à la classification de C. Delay, nous pouvons dire que nous
sommes en présence d’un noyau semi-réticulé à chromocentres.
Mais si la cellule ne présente plus de division, le noyau évolue vers
un état de repos. C’est ce que l’on peut observer sur des coupes longitu¬
dinales dans les régions non méristématiques de la coiffe et du paren¬
chyme médullaire.
Noyau au repos :
Ces noyaux au repos sont plus petits que les noyaux interphasiques,
environ 7 p, ils sont moins chromatiques et leurs chromocentres, qui,
eux aussi, sont unis par un réseau très lâche, sont plus petits que ceux
des noyaux interphasiques.
Mais dans les régions méristématiques où l’activité mitotique est
importante, méristèmes médullaires aux cellules allongées et méristèmes
corticaux aux cellules dont la section est plus carrée, la cellule inter¬
phasique va se diviser et entrer en prophase.
— Prophase :
Ce stade débute par une augmentation du volume du noyau, qui va
se continuer durant toute cette phase. En effet le noyau interphasique
dont le diamètre était d’environ 8 p va s’accroître jusqu’à atteindre
12 p. Simultanément le nucléole lui aussi grossit.
La spiralisation qui marque le début de la prophase donne naissance,
à partir des chromocentres, à de gros points chromatiques reliés entre
eux par un réseau qui, d’abord plus net que dans le noyau interpha¬
sique, va rapidement s’estomper, tandis que corrélativement l’enchy-
lème s’éclaircit.
Pendant que le réseau disparaît, les points chromatiques qui se trouvent
à la périphérie du noyau, s’étirent, prenant un aspect en « comète » ;
d’abord localisés près de la membrane nucléaire, ils plongent de plus en
plus dans la cavité nucléaire semblant attirés par le nucléole. Il se cons¬
titue ainsi peu à peu des bandes chromatiques qui, s’allongeant pro¬
gressivement, envahissent la totalité de la cavité nucléaire et s’entre¬
mêlent.
803 —
Ces bandes sont beaucoup plus longues que les chromosomes observés
en métaphase et leur nombre paraît souvent supérieur à ces derniers.
En effet, les coupes peuvent séparer chacune de ces bandes en plusieurs
fragments en raison de leur parcours sinueux.
Le noyau ne tarde pas à atteindre sa taille maximum ; la membrane
nucléaire disparaît alors, et le nucléole va s’estomper aussi. Les bandes
chromatiques subissent simultanément une contraction importante et
se rassemblent dans la partie centrale de la cellule, ce qui marque la fin
de la prophase.
— Prémétaphase :
Ces bandes chromatiques contractées se trouvent dans des plans diffé¬
rents et sont devenues plus courtes que les chromosomes métaphasiques ;
elles ont environ 1,2 p.. Elles sont au nombre de 16. Cette phase prémé-
taphasique est très courte car elle a été peu observée. Les chromosomes
subissent ensuite une décontraction leur permettant d’acquérir leur taille
définitive et se placent dans le plan équatorial pour constituer la plaque
métaphasique.
Les différences observées sont insignifiantes chez les autres espèces ;
seul le Lythrum salicaria se distingue d’elles, en raison de la structure
de son noyau interphasique, due au fait qu’il possède 60 chromosomes
et est donc plus chromatique. Des chromocentres nombreux — il y
en a cependant moins que de chromosomes — sont reliés entre eux par
un réticulum assez serré rappelant une toile d’araignée.
La prophase est alors caractérisée par une augmentation en volume
très importante du noyau. Les bandes qui se constituent à partir des
masses chromatiques sont très nombreuses et donnent alors au noyau
l’aspect d’une « pelote de ficelle ». Sinon la mitose est semblable à celle
décrite précédemment.
B. Les Punicacées.
Bien que peu différentes de celle observée chez les Lythracées, la
mitose somatique des Punicacées présente certains caractères spécifiques,
c’est pourquoi il nous semble intéressant de la décrire.
1. Phases chromosomiques :
— • Métaphase :
Les chromosomes semblent disposer d’une place suffisante car ils
s’étalent largement sur le plan équatorial. Les dénombrements en sont
de ce fait facilités, malgré la présence de tannins qui atténuent la visi¬
bilité, mais les 18 chromosomes apparaissent toujours distincts les uns
des autres permettent des dénombrements précis, aussi bien chez le
Punica granatum que dans sa variété nana.
— 804
Punica granatum (fig. 7).
Cette espèce a déjà fait l’objet d’un dénombrement chromosomique-
par de nombreux auteurs qui ont trouvé des valeurs différentes. Ici, sur
les plaques métaphasiques qui atteignent à peine 8 p, nous avons compté
18 chromosomes. Ceux-ci sont assez épais puisqu’ils ont environ 0,3 p
et on peut observer le début de dédoublement pour la plupart d’entre eux.
Leur longueur est comprise entre 2 p et 1,4 p et ils dessinent soit
des bâtonnets, soit des Y aux branches très ouvertes ou bien ils ont une
forme plus ou moins arquée.
Punica granatum var. nana (fig. 9).
Les chromosomes à la métaphase forment une plaque mesurant 6 p,.
ils sont au nombre de 18. Ils sont assez épais, entre 0,3 p et 0,4 p, et
on peut observer le clivage de certains d’entre eux. On a pu distinguer :
— deux chromosomes, qui ont 2,4 p et ont une forme arquée ;
— huit chromosomes mesurant 2 p, les uns constituant des bâtonnets
fissurés ou non, d’autres étant hétérobrachiaux ;
— - quatre chromosomes sont plus courts (1,8 p) et dessinent des bâton¬
nets ;
— les quatre derniers atteignent 1,6 p, ils sont incurvés ou ont l’as¬
pect d’un V aux branches égales.
— Anaphase :
Les deux équipements de chromosomes fds montent vers les pôles
symétriquement de part et d’autre de l’équateur, mais nous avons observé
plusieurs fois un chromosome retardataire.
2. Phases nucléaires :
— Télophase :
Une fois les noyaux fils reconstitués, les chromosomes perdent pro¬
gressivement leur individualité ; ils forment des chromocentres qui
restent unis par un fin réticulum. Mais certains chromocentres s’unissent
pour donner des masses chromatiques plus importantes.
Noyau quiescent et noyau interphasique :
Ces deux stades nucléaires présentent le même aspect. Ils sont carac¬
térisés par la présence de deux chromocentres volumineux, dont le dia¬
mètre peut atteindre 1,5 p ; l’un est généralement proche du nucléole,
alors que l’autre reste accolé à la membrane nucléaire ; ils présentent
une structure hétérogène, due, semble-t-il, à la fusion de plusieurs petits
chromocentres, qui ressembleraient à la dizaine de chromocentres plus
petits (leur diamètre est d’environ 0,3 p), dispersés dans la caryolymphe.
Ces noyaux sont donc des noyaux semi-réticulés à chromocentres,
comme ceux des Lythracées, mais présentant des chromocentres composés.
— 805
— Prophase :
Lors de l’entrée en prophase, le noyau augmente de volume et corré¬
lativement il se produit une fragmentation des gros chromocentres en
deux ou quatre parties qui ont la taille des chromocentres les plus petits.
Puis ils se disposent à la périphérie contre la membrane nucléaire. A par¬
tir de ceux-ci naissent des masses chromatiques qui semblent attirées
par le nucléole. A la fin de la prophase, elles sont réparties dans l’en¬
semble de la cavité nucléaire. Puis on observe une contraction de ces
masses qui préfigurent les chromosomes tandis que la membrane nucléaire
et le nucléole disparaissent. Ce stade sera alors suivi de l’étalement des
chromosomes dans le plan équatorial.
Discussion des résultats.
1. La structure nucléaire.
Il ressort de notre étude portant sur douze espèces de Lythracées, ce
qui est sommaire puisque le nombre des espèces recensées est d’environ
cinq cents, que le type nucléaire doit être homogène dans cette famille.
Ces espèces possèdent toutes, en effet, un noyau à chromocentres dis¬
persés sur un réseau très lâche ; ce type de noyau, si l’on se réfère à la
classification de C. Delay, correspond à ce qu’elle définit comme une
structure semi-réticulée chromocentrique. Chez toutes la mitose se déroule
normalement suivant les processus caractéristiques de ce type nucléaire.
Toutefois chez les Punicacées, il existe souvent à l’anaphase un chro¬
mosome retardataire qui, lorsqu’il a rattrapé les autres, subit une évo¬
lution comparable à la leur.
a) Le réticulum.
Cependant, le réseau présenté par les différentes espèces est plus ou
moins visible ; ainsi celui des Heimia étudiés, chez lesquels nous avons
compté 16 chromosomes, est peu apparent, alors qu’il est très net chez
le Lythrurn salicaria et le Cuphea micropetala. Cela tient vraisemblable¬
ment au fait que le nombre des chromosomes de ces deux dernières espèces
est élevé, puisqu’il est respectivement de 60 et de 54 ; comme le volume
de leur noyau n’augmente pas en proportion, leur chromaticité paraît
plus forte.
En outre, après la réaction de Feulgen, nous avons pu voir, comme
l’ont observé Eichhorn chez le Lupin (1949) et de multiples auteurs
après lui que le suc nucléaire prend une teinte rose pâle. Cette coloration,
qui apparaît à la fin de la télophase, disparaît au cours de la prophase ;
ce mouvement de chromatine semble donc lié à l’évolution des chromo¬
somes. En effet, avec de nombreux caryologistes, nous devons admettre
que cette coloration diffuse est le signe de la présence d’un réticulum
trop fin pour être perçu avec l’aide d’un microscope optique.
Chez les Punicacées , nous avons pu observer, dans les deux variétés
du Punica granatum étudiées des noyaux semi-réticulés possédant un
— 806 —
très fin réticulum unissant entre eux des chromocentres dont deux sont
plus volumineux. Or C. Delay, qui a aussi étudié le Punica granatum
a constaté que « le noyau est aréticulé à euchromocentres peu nombreux
dans les noyaux adultes, avec souvent 1 ou 2 chromocentres plus volu¬
mineux ». A quoi tient cette différence d’observation ? est-ce dû au fait
que les racines des 2 variétés du P. granatum étudiées ont été fixées à
l’aide du fixateur de Nawashin, qui a tendance à coaguler le suc nucléaire
et qui aurait de la sorte fait apparaître le fin réticulum que nous avons
observé ? La structure de ce noyau serait sans doute intermédiaire entre
celle aréticulée et celle semi-réticulée ; or C. Delay, nous dit aussi que la
distinction entre noyau aréticulé et noyau semi-réticulé est parfois diffi¬
cile.
b) Les chromocentres.
Leur aspect, chez toutes les Lythracées observées ici est identique :
ce sont de petits corpuscules ovoïdes mesurant environ 0,2 q. ; leur nombre
est proportionnel mais toujours inférieur à celui des chromosomes. En
effet chez le Lythrum salicaria, qui a 60 chromosomes, on compte une
vingtaine de chromocentres tandis que chez le Cuphea lanceolata, où les
chromosomes sont au nombre de 12, il y a une dizaine de chromo¬
centres.
L’existence de ces chromocentres semble due au fait que la déspirali¬
sation subie par les chromonémas n’est pas totale. Comme l’un de nous
l’a déjà supposé à propos des Saxifragacées, il semble qu’on puisse
admettre, dans le cas où le nombre des chromocentres est inférieur à
celui des chromosomes, que les chromosomes les plus longs n’ont peut-
être pas la possibilité de poursuivre complètement leur déroulement,
alors que les chromosomes les plus courts sont totalement déspiralisés.
Pourtant chez le Cuphea hysospifolia à fleurs blanches, les chromosomes
ont à peu près tous la même taille, soit 1,2 p.-l,8 jx, or des chromocentres
moins nombreux que les chromosomes, subsistent en interphase ; par
conséquent, d’autres causes doivent intervenir pour assurer la catachro-
mase des chromonémas, vraisemblablement des facteurs physico-chi¬
miques eux-mêmes sans doute sous la dépendance de facteurs génétiques.
Chez les Punicacées, nous avons observé des chromocentres composés.
D’après C. Delay, ces chromocentres correspondraient aux « régions
proximales des chromosomes, qui subissent une désintégration ménagée,
les chromonémas se déspiralisent mais restent assez épais et bien colo-
rables, ils s’agglutinent par la suite pour former des amas ». Mais en
observant ces chromocentres, nous y voyons, une lumière centrale et
au début de la prophase, ils se fragmentent pour donner 3 ou 4 corpus¬
cules ayant approximativement la taille des petits chromocentres observés
en interphase. Ces chromocentres seraient donc le résultat de l’aggluti¬
nation de certains chromosomes télophasiques possédant sans doute une
affinité : ils s’accoleraient au niveau des régions qui ne subissent pas une
complète déspiralisation. Cette affinité serait peut-être un argument per¬
mettant de préjuger d’un degré de polyploïdie éventuel.
— 807
2) Les caractères chromosomiques et leurs rapports avec la structure nucléaire.
Les chromosomes somatiques de toutes les espèces étudiées sont à
classer, si nous nous référons au travail de C. Delay, dans la catégorie
des petits chromosomes, puisque leur longueur est comprise entre 1 p
et 3,2 p et que leur épaisseur oscille entre 0,2 p et 0,5 p. A l’intérieur
de chaque équipement nous avons constaté une diversité de longueur
des chromosomes, de grands chromosomes avoisinant avec des
petits.
Leur forme est plus ou moins variable selon les espèces. Ils ont l’as¬
pect de V plus ou moins ouvert, de crochets, ou sont plus ou moins
incurvés. Leur chromaticité est bonne et, dans les plaques métaplia-
siques, ils sont généralement bien étalés. Cependant, chez le Cuphea
micropetala, les 54 chromosomes métaphasiques sont fortement agglu¬
tinés, lors des fixations effectuées au cours de l’hiver, alors qu’ils étaient
nettement distincts les uns des autres dans les plaques métaphasiques
des racines fixées au printemps. Cette agglutination des chromosomes
pourrait donc être due à des conditions climatiques telles que la tempé¬
rature plus basse et la lumière plus faible. Darlington suppose que ce
phénomène pourrait être lié au fait que, dans ces conditions, les chro¬
mosomes auraient tendance à s’unir les uns aux autres en devenant
« collants ».
Il peut être intéressant d’examiner les relations existant entre la taille
des chromosomes et la structure nucléaire. En effet C. Delay admet que
les chromosomes dont la taille est supérieure à 4 p. caractérisent les
noyaux euréticulés et réticulés, tandis que les noyaux semi-réticulés et
aréticulés fournissent des chromosomes dont la longueur est comprise
entre 4 p, et 2,5 p, et même moins pour les noyaux aréticulés à euchro-
mocentres. Or pour l’ensemble des Lythracées que nous avons examinées,
la longueur des chromosomes oscille entre 1 p. et 3,2 p par conséquent
les résultats sont concordants avec les théories énoncées plus haut, à
l’exception toutefois du Cuphea hyssopifolia à fleurs blanches. En effet
la longueur de ses chromosomes est comprise entre 1 p et 2 p et il devrait
avoir un noyau aréticulé. Or il possède lui aussi des noyaux semi-réticulés,
ce qui pourrait s’expliquer par le fait que cette espèce, ayant 32 chro¬
mosomes, a un noyau dont le volume est sensiblement le même que celui
de Cuphea hyssopifolia à fleurs roses qui possède seulement 16 chromo¬
somes.
Mais le peu de différences observées dans la taille des chromosomes
peut expliquer le fait que la structure nucléaire est homogène. En effet
G. Delay a constaté que : « Les familles présentant des types nucléaires
très variées sont celles dont les espèces possèdent des caryotypes très
différents relativement à la taille moyenne des chromosomes. »
54
— 808 —
Tableau des nombres chromosomiques des Lythracées
ET DES PuNICACÉES.
I. Lythracées
1° Lythréées
— 809 —
2° Nesaéées
Nesaeinées
Essai de classification caryo-taxinomique.
Si la structure nucléaire des Lythracées est homogène dans son
ensemble, au contraire les nombres chromosomiques recensés sont assez
variés.
Remarquons que seulement vingt-cinq espèces de Lythracées ont fait
l’objet de dénombrements chromosomiques jusqu’à ce jour, si nous réu¬
nissons nos résultats à ceux déjà publiés. Nous allons cependant essayer,
à l’aide de toutes les données que nous avons rassemblées, d’établir une
classification basée notamment sur les nombres chromosomiques de base,
mais tenant compte également des résultats de l’anatomie et de la mor¬
phologie comparées. Cette étude n’a sans doute qu’une valeur indicative
et ne peut constituer qu’une hypothèse de travail.
L’examen de la liste des nombres chromosomiques indique quelques
tendances, en mettant en évidence les chiffres le plus souvent rencontrés
dans le cadre d’une tribu ou d’une sous-tribu, en montrant parfois que
les nombres chromosomiques varient d’un genre à l’autre, argument en
faveur de leur distinction éventuelle, ou, au contraire, en révélant que
des genres très éloignés du point de vue de la systématique possèdent
des nombres chromosomiques identiques.
54'
810 —
Pour cette discussion, nous suivrons le cadre taxinomique établi par
Koehme, et nous verrons pour terminer s’il convient de le garder.
1. Tribu des Lythréées.
Sous-tribu des Lythrinéf.s.
Plusieurs espèces appartenant à cinq des sept genres rassemblés dans
cette sous-famille ont fait l’objet de dénombrements chromosomiques. Il
n’y en a malheureusement aucun pour la seconde sous-tribu des Diplu-
sodontinées.
Sur les trois espèces du genre Peplis, seul le P. porlula a été étudié
par Scheerer, Hagerup, Love et Love, Poi.ya. Ces auteurs comptent
10 chromosomes somatiques chez cette plante qui atteint les parties
septentrionales de l’Europe. Elle semble être primitive, étant diploïde,
ayant x = 5 pour nombre de base, c’est-à-dire un nombre de base d’ori¬
gine, si l’on accepte la terminologie de Stebbins, reprise par S. & G. Man-
genot.
Ce nombre de base x = 5 caractérise aussi le genre Lythrum, qui, lui,
est remarquable par une série polyploïde ; on y trouve en effet des espèces
ayant 2 n = 10, le L. alaturn, espèce de l’Amérique du Nord, étudiée par
Smith ; 2 n = 20, le L. hyssopifolium, qui se trouve dans la zone tempérée
du monde entier, examiné par Tischlf.r ; 2 n = 30, chez les L. « delcana »
et L. virgatum , espèces européennes (La Cour) et chez la variété genui-
num du L. Salicaria (Shinke) ; 2n = 50 chez certaines formes de cette
même espèce (Tischler, Love et Love) ; enfin 2 n = 60 chez les L. myr-
tifolium, de l’Amérique boréale (La Cour) et chez le L. salicaria, espèce
cosmopolite des régions tempérées des deux hémisphères (Miège, Mul-
i.igan, Heiser et Whitakf.r, Gadella et Kliphuis et nous-mêmes).
Cette série groupant diploïdes, tétraploïdes, hexaploïdes, décaploïdes et
dodécaploïdes est-elle due à une simple autoploïdie ou à une allopoly-
ploïdie ? Les faits observés, encore très insuffisants, ne permettent pas
de répondre à cette question. Sans doute les deux phénomènes ont-ils
joué, particulièrement pour la formation des espèces ayant une forte
polyploïdie qui ont colonisé tous les continents.
Il existerait ainsi une parenté évidente entre les genres Lythrum et
Peplis que Koehne place côte à côte et ne distingue que par leurs fruits,
déhiscents chez les premiers, indéhiscents chez les seconds.
Par contre, Lewis, Stripling et Ross ont établi que n = 16 chez
le Rotala ramosior espèce américaine. 11 s’agirait donc d’une espèce poly¬
ploïde qui pourrait avoir x = 8 comme nombre de base. C’est aussi ce
nombre qu’il est possible d’admettre pour le Woodfordia floribunda,
Sud asiatique et malgache, qui pourrait être synonyme du W. fruticosa
si l’on en croit Koehne, et pour qui Thomas a montré que n = 8.
Mais ce nombre x = 8 est-il vraiment originel ? Ne peut-on pas
admettre qu’il dérive d’un nombre plus petit, tel que x = 4 ? Cette
hypothèse pourrait expliquer peut-être la parenté admise communément
— 811
par les systématiciens pour ees quatre genres, qui, avec Arnmania, cons¬
tituent, au sein de cette sous-famille un ensemble remarquable par leurs
fleurs normalement actinomorphes. En effet ce nombre 4 pourrait dériver
lui-même du nombre 5 par perte d’un chromosome, qui serait compensé
par le gain d’un chromosome chez d’autres espèces (x = 6). Or c’est ce
que l’on observe chez les Cuphea.
Ce genre, qui groupe près de deux cents espèces, toutes de l’Amérique
centrale et de l’Amérique du Sud — il est ainsi le genre le plus important
de la famille par le nombre des espèces — , paraît plus évolué que les
précédents, puisqu’il est caractérisé par des fleurs zygomorphes ; ce carac¬
tère, qu’il possède avec le genre Pleurophnra, permet de distinguer le
second groupe des Lythrinées. Seul, il a fait l’objet de travaux caryolo-
giques, certes encore très insuffisants.
Les huit espèces étudiées appartiennent sûrement à deux séries caryo-
logiques de bases x = 4 et x = 11. et peut-être à une troisième de base
x = 9.
Nous avons trouvé chez le C. hyssopi-folia, que Koehnk place dans la
section Euandra, la sixième des douze sections qu’il reconnaît, 16 et
32 chromosomes somatiques. C’est une variété à (leurs roses qui présen¬
tait 2 n = 10. Or un examen attentif de la forme et de la taille des chro¬
mosomes permet de grouper par quatre certains d’entre eux. Nous pou¬
vons supposer qu’il s’agit d’une forme tétraploïde ayant x = 4 comme
nombre de base. Une variété à fleurs blanches de cette même espèce
possède 32 chromosomes somatiques. 11 s'agit là sans doute d’une forme
octoploïde, également de base x = 4. Conviendrait-il d’élever cette variété
au rang d’espèce, comme certains auteurs proposent de le faire dès que
le degré de polyploïdie atteint est différent. 11 semble difficile de le pro¬
poser ici, bien que les chromosomes de la forme octoploïde soient nette¬
ment plus courts que ceux de la forme tétraploïde, ce qui est conforme
à ce qui s’observe généralement dans une série polyploïde, car ce Cuphea
csl depuis longtemps cultivé. Il s’agit vraisemblablement d’un cultwar.
Une seconde série polyploïde a pour nombre de base x = 6 : on y trouve
d’abord trois espèces possédant 12 chromosomes somatiques — rien ne
permet de penser que ce sont des espèces triploïdes de base x = 4 ; il
s’agit des C. cyanea et C. lanceolata étudiés par Sugiura et par nous,
du C. Llavea examiné dans ce travail. Puis on observe une espèce tri¬
ploïde, ayant 18 chromosomes, le C. miniata, une autre hexaploïde, le
C. platycentra pour qui, d’après Sugiura, 2 n = 36, enfin deux espèces
qui seraient nonaploïdes : le C. micropetala, pour lequel nous avons
trouvé 54 chromosomes somatiques et le C. dipetala auquel Favarger
et IIuynyz attribuent 2 n = ca. 54. Mais à propos de ces quatre der¬
niers Cuphea ne pourrait-on pas admettre qu’il s’agit d’une série de base 9,
ayant pour origine une amphiploïdie entre des espèces appartenant à la
série x = 4 dont la réalité vient d’être montrée et une de base x = 5
dont il n’est pas interdit de supposer l’existence ? On aurait alors une
série groupant diploïdes, trétraploïdes, hexaploïdes. Si cette hypothèse
peut être acceptée actuellement pour les C. platycentra et C. micropetala
qui appartiennent l’un et l’autre à la dixième section, MeU’illa définie
— 812 —
par Koehne, elle ne paraît pas devoir être retenue pour le C. miniata
et le C. dipetala. En effet Koehne estime que le C. miniata n’est qu’une
variété du C. Llavea, tandis que A. Brongniard en fait une espèce dis¬
tincte. Si le C. miniata est un triploïde, il est légitime d’en faire une espèce
distincte, cependant très voisine de l’espèce diploïde dont il dériverait.
La caryologie donne ainsi raison aussi bien à Koehne qu’à Brongniard.
Si au contraire ces deux Cuphea appartiennent à deux séries caryolo-
giques différentes, il n’en est plus ainsi. De même Koehne place dans la
douzième section, Diploptychia, les C. cyanea et C. dipetala, mais il les
range, le premier dans la sous-section Trichoptychia caractérisée par la
pilosité des deux ailes du calice, le second dans la sous-section Leropty-
chia remarquable par l’absence de pilosité de ces ailes ; il paraît donc
exister entre eux une parenté réelle, que ne justifierait pas l’apparte¬
nance à deux séries chromosomiques différentes.
Sans doute n’a-t-on pas assez de renseignements caryologiques pour
répondre avec certitude à la question posée de l’existence d’une série
de base x = 9. Mais il est acquis, semble-t-il, qu’il y a deux séries de
base x = 4 et x = 6, dérivant l’une et l’autre d’une série de base x = 5
par perte et gain d’un chromosome. C’est ce qui expliquerait d’une part
la réalité du genre Cuphea et sa parenté avec les Lythrinées à fleurs
actinomorphes.
2. Tribu des Nesaeées.
SoUS-TRIBU DES NeSAEINEES.
Huit genres y sont rassemblés, deux seulement ont fait l’objet d’exa¬
mens caryologiques : Nesaea et Heimia, qui appartiennent à la série II,
reconnue par Koehne et remarquable par le fait que les anthères sont
attachées dorsalement. Ils se distinguent l’un de l’autre par le mode
d’ouverture de leurs fruits qui sont des capsules.
Sur la cinquantaine d’espèces que compte le genre Nesaea, répandues
dans tout l’hémisphère austral, mais surtout abondantes en Afrique où
il y a plus de trente endémiques, une seule a ses chromosomes dénombrés.
Le Nesaea triflora qui croît dans les Iles de Madagascar, de la Réunion
et Maurice, possède 60 chromosomes somatiques (La Cour). Cette espèce
polyploïde semble donc appartenir à une série de base x = 5 comme
les Lythrum ayant aussi 60 chromosomes ; il serait alors dodécaploïde
comme eux. Les Heimia myrtifolia et H. salicifolia, les deux seules espèces
de ce genre américain, ont 16 chromosomes. On peut penser pour eux
que x = 8 par addition d’équipements plus anciens de base x = 4 puis¬
qu’on retrouve chez l’un et l’autre deux groupes de 4 chromosomes très
comparables, alors que les huit autres ne peuvent être qu’appariés.
SOUS-TRIBU DES LaGERSTROEMINÉES.
Deux genres seulement, Lagerstroemia et Lawsonia, constituent cette
sous-tribu ; ils se distinguent l’un de l’autre par leurs fruits, qui sont
— 813 —
indéhiscents chez le second, alors que ce sont des capsules loculicides
chez le premier, par leurs fleurs, bâties sur les types 5 et 9 chez l’un,
tetramères chez l’autre.
Le Lawsonia inermis, la seule espèce de ce genre pantropical, possède
24 chromosomes somatiques. La présence de six grands chromosomes de
forme comparable et de six petits, nous amènent à penser qu’il s’agit
d’une forme hexaploïde appartenant à une série de base x = 4.
Le genre Lagestroemia, groupant une trentaine d’espèces que Koehne
répartit entre quatre sections, elles-mêmes divisées en sous-sections,
paraît avoir une histoire caryologique plus complexe. Pourtant il n’y a
de dénombrements chromosomiques que pour trois d’entre elles appar¬
tenant l’une à la première section, le L. indica, une autre à la deuxième,
le L. speciosa, une autre à la troisième, le L. floribunda. Il convient aussi
de noter que les L. indica et L. speciosa (= L. Flos Reginae) sont des
plantes cultivées pour la beauté de leurs fleurs et présentent actuellement
de nombreuses variétés qui, pour la plupart, ne doivent être que des
cultivars.
N and a établit que n = 24, chez le L. floribunda et chez le L. speciosa,
qu’il appelle L. Flos Reginae. Sans doute s’agit-il là de plantes apparte¬
nant comme le Lawsonia inermis à une série caryologique ayant pour
nombre de base x = 4. Nous-mêmes comptons 16 chromosomes chez
le L. indica ; qui possèdent plusieurs doubles paires de chromosomes
comparables. Ici encore on peut vraisemblablement admettre l’existence
d’un nombre de base primitif x = 4. Ainsi chacune de ces trois espèces
pourrait se rattacher à ce nombre d’origine, même si, actuellement, il
convient de leur attribuer des nombres de base dérivés tels que x = 8.
Or Tjio trouve 44 chromosomes chez le L. speciosa (= L. Flos Reginae),
et il s’agirait là d’une forme hautement polyploïde appartenant elle aussi
à la série de base 4 (4 X 11). Mais Bowden, en 1945, dénombre 50 chro¬
mosomes, tous très petits, chez les L. speciosa et L. indica var. rubra.
Sans doute s’agit-il de formes cultivées différentes des précédentes. Faut-il
admettre pour elles l’existence d’une série parallèle à la première dont
le nombre de base serait x = 5. S’il en est ainsi ce nombre x = 5 s’observe
régulièrement à l’origine des différents genres dont la caryologie est actuel¬
lement connue de la famille des Lythracées.
Quelles conclusions pouvons-nous tirer de cet examen : que le nombre
de base x = 5 se trouve donc au début de presque tous les genres étudiés
et qu’il est en particulier celui du genre type, Lythrum, qui a donné le
nom à la famille, et qu’une espèce au moins de ce genre, le L. alatum, pos¬
sède n = 5. Il en est de même pour le Peplis portula qui a 10 chromosomes.
Ce seraient là des formes très primitives, sans doute encore très proches
des ancêtres de la famille. Faut-il admettre que la série polyploïde des
Lythrum n’a que ce seul nombre de base ? Il paraît plus raisonnable de
croire qu’un nombre dérivé x = 10 ou, comme l’ont déjà supposé cer¬
tains auteurs, x = 15, a pu servir de relais pour l’apparition de la tren¬
taine d’espèces actuelles, soit par addition des génomes de base 5, soit
par addition de génomes de bases 4 et 6 peut-être, dérivant précédem¬
ment de la base 5 par perte et gain d’un chromosome.
— 814 —
Ce nombre dérivé de 6 se retrouve chez certains Cuphea, qui sont vrai¬
semblablement fort anciens puisqu’ils ont gardé 12 chromosomes, et
sont diploïdes. Le nombre de base x = 4 n’a pas encore été retrouvé
chez des espèces n’ayant que 8 chromosomes. Mais il se retrouve chez
des tétraploïdes.
Sans doute y a-t-il dans ces séries des apparitions de nombres dérivés
tels que x = 8 et peut-être tels que x = 9 chez certain Cuphea. Il n’en
est pas moins vrai que la famille des Lythracées paraît avoir une réelle
unité si l’on en juge sur le plan de la caryologie, unité que le schéma
(fig. 14), certes très hypothétique, tente de montrer.
Il convient enfin de remarquer que ce sont les genres encore suscep¬
tibles d’habiter l’Europe et les régions septentrionales de l’Amérique du
Nord qui paraissent être les plus anciens, alors que les genres tropicaux,
à l’exception peut-être du genre Nesaea surtout représenté dans l’ancien
monde (Afrique principalement), quels que soient les continents, sont
apparemment plus récents et présentent presque tous un certain degré
de polyploïdie.
L’unité de cette famille est peut-être due au fait que celle-ci est rela¬
tivement récente. On n’en connaît des représentants que depuis l’éocène,
sans doute n’a-t-elle pas épuisé ses possibilités évolutives, ce qui expli¬
querait peut-être l’apparente anarchie existant dans les différentes formes
des Lagerstroemia.
Il faut maintenant envisager la place que doit occuper la famille des
Punicacées par rapport aux Lythracées.
Chez l’espèce cultivée pour son fruit de cette famille monogénérique,
Miège et T.no ont trouvé 16 chromosomes, alors que, avec Kostoff et
Proos, nous en comptons 18. Ces deux dénombrements différents semblent
— 815
pouvoir être expliqués par le fait que le Punica granatum L. (le grenadier)
a été depuis très longtemps cultivé, que les variétés fruitières sont très
nombreuses, et que par conséquent, des transformations ont pu se pro¬
duire au niveau du génome, particulièrement chez les variétés sélec¬
tionnées pour la qualité de leurs fruits.
Si nous considérons les Punica à 16 chromosomes, ils pourraient se
détacher de la série ancestrale qui, selon nous, aurait pour nombre de
base x = 4 et ils seraient des tétraploïdes. Tandis que les autres formes
seraient peut-être issues d’une hybridation entre une espèce primitive
ayant x = 4 et une autre peut-être plus ancienne, caractérisée par x = 5,
donnant un nombre dérivé x = 9 ; elles seraient alors diploïdes avec
2 n = 18.
Il y aurait eu, semble-t-il, chez les Punieacées , une évolution parallèle
à celle que l’on peut admettre chez les Lythracées ; il y aurait eu deux
lignées l’une avec x = 4, ayant encore des représentants, et l’autre avec
x = 5, dont aucun exemplaire n’est actuellement connu, aboutissant à
des formes possédant x = 9. Il serait utile de connaître combien de chro¬
mosomes possède le Punica protopunica de l’île Sokotra. Cela nous con¬
duit à suggérer que les Punieacées peuvent être rapprochées des Lythra¬
cées, puisqu’elles présentent des nombres de base égaux (x = 5 et x = 4)
en même temps qu’une structure nucléaire voisine. Mais si ces deux
familles ont eu un ancêtre commun, elles ont dû se détacher rapidement
l’une de l’autre, puis évoluer différemment, acquérant progressivement
leurs caractères propres, les différenciant nettement. Il semble justifier
de les séparer, tout en admettant qu’elles doivent avoir une même
origine.
Nous pouvons noter enfin que le genre Duabanga a été exclu de la tribu
des Lagerstroemiées et même de la famille des Lythracées pour être
rangé dans celle des Sonneratiacées près des Sonneratia. L’affinité de
cette famille avec les Lythracées et les Punieacées est habituellement
reconnue. L’une des deux espèces de Duabanga, le D. sonneratioiiles
(= D. grandiflora — Lagerstroemia grandiflora) a fait l’objet de dénom¬
brement chromosomiques par Thomas (1962) et par Nanda (1962) qui
ont trouvé respectivement n = 24 et n = 18. Nous pouvons imaginer
que le nombre de base d’origine de ce genre est, soit x = 4 puisque
12 x 4 = 48 et 9 X 4 = 36, soit x = 6 et l'on aurait alors des formes
hexaploïdes (6x6 = 36) et octoploïdes (8x6 = 48) de cette espèce.
Quelle que soit l’hypothèse admise, ce genre possède un nombre de base
appartenant aux Lythracées et si l’on accepte la première, un nombre
de base commun à celles-ci et aux Punieacées. Or il est établi que par
leur embryologie les Sonneratiacées se rapprochent de ces dernières. La
earyologie paraît donc apporter un argument supplémentaire pour
admettre une parenté étroite entre Sonneratiacées, Punieacées et sans
doute aussi Lythracées. Mais pour en être plus certain il est souhaitable
que les Sonneratiacées soient mieux étudiées du point de vue de la
earyologie.
— 816
Résumé.
Sept nombres chromosomiques nouveaux sont déterminés ; six se rapportent
à des Lythracées. Quatre autres vérifient des dénombrements antérieurs. Un
seul concernant le Lagestroemia indica L. ne correspond pas à celui publié par
Bowden pour la var. rubra de cette espèce. La structure nucléaire est uniforme
chez toutes les espèces étudiées de l'une et l’autre famille : structure semi-
réticulée à chromocentres. L’évolution mitotique est conforme à celle des noyaux
de ce type. Un schéma évolutif, certes hypothétique, est suggéré pour ces deux
familles.
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Adansonia (suite aux Notulae Systemalicae ). Directeur : M. A. Aubréville,
Laboratoire de Phanérogamie, 16, rue Buffon, Paris-5e ; sans périodicité ;
abonnement, France, 30 F ; Étranger, 40 F.
Revue Algologique. Directeur : M. R. Lami, Laboratoire de Cryptogamie, 12, rue
Buffon, Paris-5e ; depuis 1924 ; abonnement, France, 20 F, Étranger, 25 F.
Revue Bryologique et Lichénolo gique. Directeur : Mme V. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; depuis 1874 ; abonnement, France, 22 F, Étranger, 28 F.
Revue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie ;
depuis 1928 ; abonnement, France, 18 F, Étranger, 23 F.
Cahiers de La Mabokè. Directeur : M. Roger Heim. Laboratoire de Cryptogamie,
12, rue de Buffon, Paris 5e ; depuis 1963 ; abonnement, France, 20 F, Étran¬
ger, 24 F.
Pollen et Spores. Directeur ; Mme Van Campo, Laboratoire de Palynologie,
61, rue Buffon, Paris, 5e ; depuis 1959 ; 3 numéros par an, suppl. bibliogr. ;
abonnement, France, 65 F. Etranger, 70 F.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE P. PAILLA RT (». 1477). - 15-1-1968.
2' Série, Tome 39
Numéro 5
Aimée 1967
Paru le 25 Avril 1968.
SOMMAIRE
Pages
Communications :
R. Gauthier. La faune herpétologique du Sahara N. O. algérien. Additions et mises
à jour . 819
E. R. Brygoo et Ch. A. Domergue. Description d’un Caméléon nouveau de Mada¬
gascar : Chamaeleo tsaratananensis n. sp . 829
J. C. Hureau. Présence d’un Alepisaurus aux Iles Crozet, Poisson jamais signalé
dans l’hémisphère sud (A. brevirostris Gibbs crozetensis n. subsp.) . 833
P. Chabanaud. Description d’un nouveau Laeops (Pleuronectiformes Bothidae) de
la Mer Rouge (Mission R. Ph. Dollfus) . 838
R. Ph. Dollfus. Au sujet du Laeops du Golfe de Suez. [Appendice â la note pré¬
cédente] . 843
A. Villiers. Coléoptères Cerambycidae d’Arabie . 846
S. Breuning. Nouveaux Pteropliini des collections du Muséum de Paris (Col. Ceram¬
bycidae Lamiinae) . 851
H. Bertrand et C. Legros. Coléoptères Hydrocanthares récoltés en Afrique du Sud
et Rhodésies (Bertrand, 1959) . 861
J. Jarrige. Nouveaux Evaesthetinae malgaches (Coleoptera Stenidae) . 871
A. Heymer. Discussion morphologique, systématique et biométrique sur Agrion (Cer¬
don) lindeni Selys, 1840. (Odonata Zygoptera) . 879
M. Emerit. Le comportement sexuel d’une Araignée Argiopidae malgache à grand
dimorphisme sexuel : Gasteracantha vcrsicolor Walck. (Araneidae) . 898
S. Karol. Description de deux espèces nouvelles de Thomisidae (Araneae) de Turquie. 908
J. Heurtault-Rossi. Quelques remarques sur deux espèces cavernicoles de Chthonius
des départements des Bouches-du-Rhône et du Gard : Chthonius (C.) cephalotes
(Simon, 1875) et Chthonius mayi sp. nov. (Pseudoscorpions, Chthoniidae) . 912
M. de Saint Laurent. Révision des genres Catapaguroides et Cestopagurus et des¬
cription de quatre genres nouveaux. I. Catapaguroides A. Milne Edwards et
Bouvier et Decaphyllus nov. gen. (Crustacés Décapodes Paguridae) . 923
N. Coineau & Cl. Delamare Deboutteville. Étude des Microcerbérides (Crustacés,
Isopoda) de la côte pacifique des États-Unis. lre partie : Systématique . 955
F. Salvat. Cyathopoma pauliani sp. n., Mollusque operculé terrestre de Madagascar. 965
N. Kermarec-Labisse. Note sur des Aporrhais pespelicani L. (Mollusque gastéropode
marin) provenant de l’Adriatique et recueillis vivants à Ostende . 968
J. Christiaens. Quelques considérations sur les Patellidae de la collection Lamarck. 970
P. Lasserre. Présence du genre Achaeta Vejdovsky, 1877 (Oligochaeta, Enchytraeidae)
dans les plages sableuses marines. Description de Achaeta littoralis n. sp . 979
C. C. Emig. Considérations sur la systématique des Phoronidiens. II. Phoronopsis
harmeri Pixell, 1912 . 984
J.-C. Corbel. Grégarines nouvelles parasites d’Orthoptères . 992
J.-C. Corbel. Révision du genre Leidyana Watson, 1915 (Eugrégarines, Gregarinidae). 997
A. Sournia & S. Frontier. Terminologie des phénomènes liés au temps en écologie. . 1001
L. Ginsburg, C. Montenat & F. Lapierre. Une faunule de Mammifères princi¬
palement remaniée dans le Lutétien de Damery (Marne) . 1003
H. Rose. Floraisons les plus intéressantes observées dans les serres du Muséum pen¬
dant l’année 1966 . 1007
A. Cavaco. Espèces nouvelles de Rubiacées de Madagascar . 1015
Actes administratifs . 1020
Distinctions honorifiques . 1022
Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 39. n° 5. 1967 (1968), pp. 819-1022.
BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1967. - N» 5
481e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
29 juin 1967
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J.-L. HAMEL
COMMUNICATIONS
LA FAUNE HERPÉTOLOGIQUE
DU SAHARA N.O. ALGÉRIEN.
Additions et mises à jour
Par R. GAUTHIER
Nous avons dernièrement fait publier un travail sur la faune herpéto-
logique de cette région du Sahara algérien, dont la palmeraie de Béni-
Abbès constitue un centre d’intérêt grâce à sa situation privilégiée au
carrefour de terrains bien différents, et aussi parce qu’il y existe une station
de recherches scientifiques. De celle-ci, il est commode de rayonner afin
d’étudier la faune en place, et encore plus facile de conduire en élevage
les espèces dont on attend un complément d’informations.
Nous avons appliqué ces deux méthodes de travail tout au long des
années vécues dans cette station mais, si la publication des résultats en est
récente, l’origine de ces derniers est nettement plus ancienne puisqu’ils
datent de 1960.
Depuis, bien sûr, des changements sont intervenus : dénomination
spécifique différente, découverte d’animaux nouveaux pour la région ou
bien encore description de formes inédites, surtout à la suite de révisions
d’espèces « embrouillées ». Il nous a donc paru utile de remettre à jour
et de compléter l’inventaire que nous avions primitivement dressé.
Celui-ci comprenait à l’origine, et sous sa forme d’alors, les 27 espèces
suivantes :
55
— 820 —
• — Stenodactylus petrii Anderson.
— - Tropiocolotes tripolitanus algériens Loveridge.
— Ptyodactylus hasselquisti oudrii Lataste.
— * Tarentola mauritanica deserti Boulenger.
— Tarentola neglecta Strauch.
- — Agama mutabilis Merrem.
— Agama bibroni Duméril.
— Agama flavimaculata tournevillei Lataste.
— Uromastix acanthinurus Bell.
— Varanus griseus Daudin.
— Acanthodactylus scutellatus inornatus (Gray).
— Acanthodactylus pardalis latastei Boulenger.
— Acanthodactylus boskianus asper Audouin.
— Eremias g uttulala (Lichtenstein).
— Eremias rubropuncta (Lichtenstein).
— Scincus scincus laterimaculatus Werner.
— Chalcides ocellatus Forskâl.
— Sphenops boulengeri (Anderson).
— Leptotyphlops macrorhynchus (Jan).
— Lytorhynchus diadema (Duméril & Bibron).
— Natrix maura (Linné).
— Spalerosophis diadema cliffordii (Schlegel).
— Malpolon moilensis (Reuss).
— Psammophis sibilans (Linné).
— Psammophis schokari (Forskâl).
— Aspis cerastes (Linné).
— Aspis vipera (Linné).
I. Les nouvelles espèces
Elles sont au nombre de six, mais il est bien entendu que leur « nou¬
veauté » a des origines différentes ; elle peut être simplement dûe au résultat
d’un travail de révision, ou bien encore l’espèce considérée a été décou¬
verte dans la région qui nous intéresse depuis 1960. Dans ce dernier cas,
elle n’est évidemment nouvelle que pour cette région.
Eremias (Mesalina) pasteuri Bons
Cette espèce mérite à double titre son appellation de « nouvelle » puisque
sa description, effectuée tout d’abord grâce à des spécimens en collection
au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris, date de ces dernières années
(Bons, 1960) ; ensuite parce que sa présence au Sahara N. O. algérien
n’a été reconnue qu’après encore [Gauthieb, 1965 (1966)].
Les animaux du Muséum provenaient des régions centrales et méri¬
dionales du Sahara : au Iloggar, un spécimen sans localisation précise
et un second d’Amguid ; dans l’Aïr méridional (Agadez) et dans le Kaouar
(Bilma). Cette répartition était par la suite étendue au Sahara septentrional
puisqu’un individu marocain était capturé au bord du Dra, à quelques
kilomètres au sud de Tagounite.
— 821
Fig. 1.
Au sujet de cette dernière capture, nous tenons à signaler et à réparer
une erreur commise dans notre étude de 1965 (1966). En effet, le point
de capture au Maroc n’est pas situé à l’endroit exact sur la carte de la
page 927, mais beaucoup plus à l’ouest. Nous sommes responsables de
cette erreur et prions le lecteur de la trouver réparée dans la figure qui
accompagne ce texte.
L’espèce se rencontre certainement sur toute l’aire saharienne puisque,
en plus des régions citées plus haut, nous l’avons capturée à Béni-Abbès
même (dont la situation est cependant assez proche du lieu de capture
marocain) et sur le flanc est du massif des Eglabs. Plus exactement,
ce spécimen se trouvait sur le sol très sableux d’un petit oued qui longe
un cordon dunaire de l’Erg Chèch, à peu près à mi-chemin entre Bou
Bernous et Grizim.
Le sable vif semble être la condition essentielle de la présence d ' E. pas-
teuri. Nous ignorons le sol sur lequel ont été pris les individus du Sahara
central et méridional mais il était très vraisemblablement sableux. A Tagou-
nite, il se trouvait sur de petites dunes en bordure du Dra. A Béni-Abbès,
c’est du Grand Erg Occidental même qu’ont été rapportés les 3 exemplaires
connus. Cette dernière localisation nous amène à considérer que, l’Erg
étant un milieu très stable sur toute son étendue, l’espèce est probable¬
ment présente aussi dans les régions de Timimoun (Gouara), El Goléa
et peut-être même jusqu’à Ghardaïa, ce qui élargirait d’autant son aire
de répartition vers l’est.
— 822 —
La présence de cette troisième espèce du genre Eremias dans la région
de Béni- Abbés complète les 3 grands milieux sahariens dans chacun des¬
quels une forme est représentée :
— - E. (Mesalina) guttulata g uttulata (Lichtenstein) dans les formations
rocheuses des Djebels et sur les hamada accidentées.
— E. (Mesalina) rubropunctata (Lichtenstein) sur les grandes hamada
(Guir, Dra, Daoura, etc.) et les regs (Tanezrouft).
— E. (Messalina) pasteuri Bons, dans les Ergs et les milieux très
fortement sableux.
La biologie de cette dernière espèce est très semblable à celle des deux
autres en dehors des restrictions relatives à l’action du milieu, très froid
en hiver, qui l’oblige à subir une latence totale entre novembre et mars.
Les détails en ont déjà été donnés et il semble inutile d’y revenir.
Stenodactylus stenodactylus mauritanicus Guichenot
Ce Geckonidae est tellement répandu dans toute l’étendue saharienne,
qu’il déborde largement vers l’est (Syrie — Irak) et vers le sud (lac
Rodolphe), que l’on pouvait à juste titre s’étonner de ne pas l’avoir déjà
capturé dans la région de Béni- Abbés. En effet, il est signalé du littoral
méditerranéen (Oran) jusqu’à l’actuel Niger (Tahoua) et du littoral mau¬
ritanien (Port- Étienne) à la Libye et à l’Égypte. On l’a trouvé au Maroc,
dans toute l’Algérie et la Tunisie, au Rio de Oro, dans le Hoggar, dans
l’Air et jusqu’en lisière du Ténéré.
C’est pourquoi nous n’avons pas été surpris lorsque finalement un
premier spécimen nous a été ramené des environs de Tabelbala, au sud-
ouest de Béni- Abbés, et qu’un second nous a été présenté à Bou Bernous
où il avait été capturé. Il faut préciser qu’auparavant sa présence avait
été signalée sur la hamada du Guir, entre autres en mai 1950 par A. Rey¬
mond et Ph. B. De Mire.
Et c’est justement sur les hamada ou les terrains s’en approchant que,
semble-t-il, on trouve cette espèce, alors que nous pensions plutôt la
trouver en milieux sableux tout comme sa voisine S. petrii, qui habite
régulièrement les ergs et le cours des oueds. Sa présence sur un biotope
tel que celui formé par la hamada explique partiellement la rareté des
captures. Il faut en effet partir du principe absolu que, sur de tels terrains,
aucune espèce est commune : les conditions de vie bien trop sévères ne
permettent pratiquement que des populations très fluides, des densités
extrêmement faibles. De plus, l’espèce qui nous intéresse est nocturne,
ce qui diminue encore les chances de la rencontrer. Enfin, les traces mêmes
que l’animal pourrait laisser au hasard de ses parcours, et qui permettent
souvent la prise d’autres espèces après lecture des pistes, sont impossibles
à suivre sur un terrain à ce point durci et caillouteux.
En dehors de ces considérations qui expliquent pourquoi elle est
d’observation peu fréquente dans la région traitée, il ne semble pas y
avoir quelque particularité de l’espèce du point de vue des cycles nycthé¬
méraux et annuel.
823 —
L’animal «'si. évidemment nocturne et se nourrit de petits arthropodes
'tels que termites, petites fourmis, chenilles qui peuvent se trouver à la
base des rares plantes de la hamada ou dans les dépressions de celle-ci
(daïat) «A micro-Lépidoptères. La consommation d’insectes à revêtement
fortememl ehilineux (coléoptères Tenebrionidae par exemple) paraît
exclue 'mais leurs larves sont ingérées.
Tareritola annularis (Geoffroy St. Hilaire)
Gette espèce fait partie d’un ensemble de formes si proches taxinomi-
quement que c’est avec la plus extrême prudence que nous la mention¬
nerons dans la faune de la région de Béni-Abbès. Au cours de ces dernières
années, plusieurs auteurs ont essayé avec plus ou moins de succès de définir
plus clairement entre elles les T. annularis, T. ephippiata et même T. mau-
ritanica, en cherchant des critères de différenciation stables (Pasteur
■& Bons, 1960 — Grandison, 1961 — Bons & Girot, 1962).
Ce complexe spécifique si difficile a provoqué évidemment des erreurs
dans la dénomination des spécimens capturés, de sorte qu’en admettant
lies différences taxinomiques maintenant révélées, il faudrait revoir toutes
les captures en collection dans les différents musées afin d’en vérifier
la détermination à la lumière de ces nouvelles bases. Ceci permettrait
Télaboration d’une carte de répartition valable pour chaque espèce.
Nous avons tenté d’en dessiner une sur les renseignements, peut-être
douteux, que nous avions à notre disposition : le résultat semble être une
répartition de l’espèce dans l’ouest (Rio de Oro, Mauritanie jusqu’au
Zemmour au nord) et la bordure sahélienne (Aïr, boucle du Niger).
C’est pourquoi la mention de sa présence à Béni-Abbès peut paraître
sujette à contestation. Cependant, si les points de capture cités le sont
sous toute réserve de bonne détermination, l’inverse est également valable
et il est possible que d’authentiques T. annularis aient été récoltées sous
d’autres noms dans les zones situées entre la Mauritanie et la région que
nous traitons ?
Toujours est-il que nous mentionnerons sous ce nom une tarente de
grande taille, à corps très massif, queue relativement courte et très robuste,,
teinte gris sombre avec un rappel assez indistinct des points blancs dor¬
saux. Elle n’a pas été capturée, mais nous en avons vu plusieurs exem¬
plaires, et toujours dans les derniers mètres supérieurs des éboulis provo¬
qués par la « cassure » de la hamada sur la vallée de la Saoura. Ceci exac¬
tement en face de la palmeraie de Béni Abbés. Elle s’est toujours trouvée
dans les endroits à gros blocs fissurés, en à pic surtout, ce qui explique
pourquoi nos tentatives pour la collecter ont toujours échoué. La teinte
sombre notée plus haut est en harmonie avec la couleur générale noire
des rochers qui l’entourent. 11 faut également préciser son éloignement
des lieux habités par l’Homme, ce qui semble l’écarter de T. mauritanien
présente aussi, mais dans la palmeraie (jardins, murs de clôture et cons¬
tructions).
824 —
Acanthodactylus scutellatus audouini Boulenger
Ce que nous disions plus haut au sujet de T. annularis et des diffi¬
cultés présentées dans sa détermination est également valable pour ce
qui était encore il y a quelques années Acanthodactylus scutellatus. De
grosses différences morphologiques et écologiques surtout, étaient relevées
sans que pour cela il soit possible de voir clairement à quelles formes
rapporter les spécimens. La répartition même de ces différentes formes
était aberrante et leur cohabitation dans les mêmes lieux était admise
par leurs auteurs. Depuis, un essai de révision a été effectué (Bons &
Girot, 1962). Considéré comme non définitif par les auteurs eux-mêmes,
il s’adapte cependant assez bien avec les formes écologiques que nous
avions l’habitude de voir dans la région de Béni- Abbés et qui nous gênaient
sans que nous puissions trancher.
La forme audouini, si l’on se réfère au travail de 1962, fait suite à
A. s. hardyi que l’on trouverait en Arabie, et à A. s. scutellatus d’Ëgypte
et de la péninsule du Sinaï.
En ce qui concerne sa répartition dans toute la zone saharienne, il
faudrait pouvoir, tout comme Tarentola annularis, déterminer à nouveau
les spécimens en collection d’après les bases données pour obtenir une
carte à points de captures suffisamment denses.
Les renseignements que nous possédons permettent toutefois de sup¬
poser que la région de Béni- Abbés et le S.E. marocain sont à l’extrémité
nord-occidentale des régions occupées par cette forme. D’origine orientale,
l’espèce pénètre au Sahara (à l’aplomb de la Tripolitaine) depuis le sud
tunisien (Kébili) jusqu’à la zone sahélienne. En progressant vers l’ouest,
l’étendue de ses populations diminue en latitude, de sorte que les points
de captures actuellement reconnus, à la hauteur du Sahara central, n’in¬
diquent plus que Ouallen (bordure Est du Tanezrouft) jusqu’au Tidikelt
(In Salah).
Nos captures permettent de faire la liaison entre ces deux derniers
points et les individus marocains de l’Erg Chebbi. Elles ont eu lieu à
proximité de Bou Bernous, sur les premiers contreforts Est des Eglabs,
et à Ch’bet el Kharkor, soit à 10 km. environ au nord d’Igli, à la jonction
du Guir et de la Zousfana.
Dans les deux cas, les animaux se trouvaient le long d’un petit oued
à écoulement très rare et seulement en cas de pluie particulièrement vio¬
lente : le lit était occupé par des peuplements denses de plantes vivaces,
ce qui ne se rencontre pas dans ceux à écoulement plus régulier. Par
ailleurs, ces oueds parcouraient un paysage assez rocheux : cassures de
hamada et amorces (par le ruissellement) supérieures de gorges creusées
dans les massifs. Ils étaient encombrés de pierres et de petits rochers
sur un fond de sables grossiers.
L’espèce ne paraît pas se rencontrer communément et cela peut con¬
firmer le fait d’une pointe avancée de sa répartition vers le Nord-Ouest.
— 825
Acanthodactylus inornatus inornatus (Gray)
Il s’agit là de l’espèce que nous avions traitée dans notre travail de 1960
sous le nom d’A. scutellatus inornatus (Gray), mais en partie seulement
puisque nous avions alors considéré les populations des oueds sableux
(type Saoura) et celles de l’erg comme appartenant à la même forme.
En fait, elles sont suffisamment différentes pour confirmer la révision
de Bons & Girot et possèdent des caractères suffisants pour être élevées
au rang d’espèces particulières. C’est pourquoi le nom spécifique scutellatus
a été abandonné pour celui de inornatus, lequel s’applique uniquement
aux populations qui vivent dans les oueds.
Si l’espèce précédente ne semble pas commune dans la région, ce n’est
certes pas le cas de celle-ci. En effet, A. i. inornatus est de très loin l’espèce
la mieux représentée : elle abonde littéralement dans tous les oueds
fortement sableux, qu’ils appartiennent au vaste réseau de la Saoura
ou qu’ils fassent partie du système d’écoulement des djebels. La présence
d’un substrat sableux avec au moins quelques plantes semble être la
seule condition pour qu’elle soit représentée sur un terrain.
Nous l’avons capturée, toujours en abondance, sur toute la longueur
des oueds qui descendent du Nord, depuis Colomb-Béchar. Elle existe
dans la Zousfana (Taghit), le Guir (Abadla), la Saoura (Igli, Béni- Abbés,
Tamtert, Kerzaz) et certainement plus bas le long de l’oued Messaoud
jusque vers Adrar et peut-être Reggane. Dans les petits oueds secondaires
au pied des formations rocheuses, elle existe à Zerhamra, Ougarta, Tabel-
bala.
Acanthodactylus longipes Boulenger
Cette forme élevée au rang d’espèce par Bons & Girot comprend les
populations de l’erg de ce que nous appelions A. scutellatus inornatus
(Gray). C’est un animal qui semble lié exclusivement aux formations impor¬
tantes de sables vifs. Les informations que nous avons pu réunir sur sa
répartition au Sahara nous ont permis d’en faire une carte qui démontre
clairement sa présence dans l’Erg Oriental (Ouargla, Oued N’ça, El Oued),
le Grand Erg Occidental (vallées de la Zousfana et de la Saoura comme
bordure Ouest, depuis au moins Taghit au nord jusqu’à Kerzaz ; Timi-
moun, El Goléa) et l’Erg er Raoui (Tabelbala).
En conséquence, il faut étendre beaucoup plus largement vers l’ouest
l’aire de répartition de l’espèce telle qu’elle est représentée sur la ligure 2,
page 323, du travail de révision. Sur celle-ci, en effet, l’extrémité occi¬
dentale s’arrête approximativement à la hauteur d’El Goléa. Par suite
encore, une nouvelle forme décrite à cette époque : A. longipes panousei
voit à ce titre son intérêt diminuer puisqu’elle n’est plus appuyée par
un isolement tel que celui indiqué sur la figure. Bien au contraire, les
spécimens qui la représentent proviennent de l’Erg Chebbi, c’est-à-dire
d’un tout petit massif dunaire marocain situé exactement dans le prolon¬
gement et à proximité de l’Erg er Raoui, où l’on connaît la présence de
la forme typique. Ce petit erg est relié plus étroitement encore à Ter Raoui
— 826
au moins sur une partie de la distance qui les sépare, grâce à une série
d’oueds (O. Sobti, O. Larhmane, O. Beraber) par où les animaux ont pu
s’infiltrer. Nul doute que ce nouvel isolement, très relatif maintenant,
ne suffit plus à expliquer l’existence d’une forme spéciale : une cohabi¬
tation serait inévitable.
L’espèce est très abondante dans l’erg où elle fréquente plus volontiers
les bases de dunes, et moins les fonds marneux des « feidj » et des « gassi »
que l’on trouve parfois entre elles. Elle affectionne particulièrement les
terrains occupés par des peuplements assez riches en plantes, particuliè¬
rement les buttes de « drinn » (Aristida pungens Desf.) où elle creuse
ses terriers et y chasse sa nourriture. L’essentiel de son éthologie a déjà
été dit ; il n’est pas utile d’y revenir.
Sur les trois espèces appartenant au genre Acanthodactylus que nous
venons de passer en revue, il ressort qu’une seulement est nouvelle pour
la région. En effet, A. scutellatus audouini Boulenger, même sous un autre
nom, ne figurait pas dans la liste primitive. La capture aux Eglabs date
de février 1964 et celle du premier spécimen de la région d’Igli l’a suivie
de quelques mois. Les deux autres espèces étaient déjà connues et men¬
tionnées dans leur habitat respectif, bien que réunies à tort sous les
mêmes noms spécifique et sub-spécifique. La différenciation actuelle
correspond beaucoup plus à la réalité et nous satisfait pleinement.
IL Les révisions taxonomiques
Les travaux effectués depuis 1960 ont donné des résultats dont cer¬
tains intéressent la nomenclature de quelques espèces représentées dans
notre inventaire faunistique.
En outre, l’observation de ce qui a été prescrit à la suite du VIe Congrès
International de Zoologie conduit à certaines corrections dans l’ortho¬
graphe. Celles-ci seront appliquées sans commentaires dans la liste en
fin d’article.
Tropiocolotes tripolitanus algericus Loveridge
Cette sous-espèce décrite d’après des exemplaires en provenance de
Kénadza, à proximité de Colomb-Béchar, n’a pas été plus longtemps
jugée valide à la suite d’une révision qui intéressait au départ le genre
entier (Guibé, 1966). Par contre, T. occidentalis Parker, autre forme
saharienne considérée par Loveridge comme simple sous-espèce de
tripolitanus, reprend son rang d’espèce à la faveur de ce même travail.
Tarentola mauritanica deserti Boulenger
Après comparaison entre des spécimens de provenances diverses et
l’étude critique des caractères distinctifs qui à l’origine permettaient de
définir les sous-espèces, celles-ci sont supprimées et l’on revient à une
forme unique à zone de répartition très étendue (Pasteur & Girot, 1960).
— 827 —
Acanthodactylus pardalis latastei Boulenger
Cette espèce devient monotypique comme la précédente, après annu¬
lation des sous-espèces de Boulenger et l’élévation au rang d’espèce
de la forme spinicauda de Doumergue (Pasteur, in Pasteur & Bons,
1960).
Chalcides ocellatus Forskâl
La répartition des nombreuses sous-espèces géographiques de ce Scincidé
nous a permis de conclure à la présence de la forme subtypicus Werner
dans la zone de Béni-Abbès.
Aspis cerastes (Linné) et A. vipera (Linné)
Une controverse avait eu lieu au sujet de la dénomination générique
de ces deux Ophidiens. Une correction de nomenclature effectuée sur le
manuscrit de notre travail de 1960 avait supprimé le terme Cerastes au
profit du second. Il semble cependant que ce dernier terme n’a pas été
retenu et nous revenons à celui qui avait été utilisé à l’origine.
En conclusion, la faune herpétologique de cette région du Sahara
nord-occidental algérien s’enrichit de 5 espèces tandis qu’une autre, déjà
citée, reparaît sous un nom spécifique différent. Par ailleurs, des travaux
ultérieurs au nôtre apportent des modifications dans la nomenclature
de certaines espèces présentes.
La nouvelle liste d’inventaire comprend finalement :
— Stenodactylus petrii Anderson.
— Stenodactylus stenodactylus mauritaniens Guichenot.
— Tropiocolotes tripoliianus Peters.
— Tarentola mauritanien (Linné).
— Tarentola annularis (Geoffroy St. Hilaire) (?).
— Tarentola neglecta Strauch.
— Ptyodactylus hasselquisli oudrii Lataste.
— ■ Agama bibroni Duméril.
— Agama mutabilis Merrem.
— Agama flavimaculata tournevillei Lataste.
— Uromaslix acanthinurus Bell.
— Varanus griseus Daudin.
— Acanthodactylus pardalis (Lichtenstein).
— Acanthodactylus scutellatus audouini Boulenger.
— Acanthodactylus inornatus inomatus (Gray).
— Acanthodactylus longipes Boulenger.
— Acanthodactylus boskianics asper Audouin.
— Eremias (Mesalina) guttulata g uttulata (Lichtenstein).
— - Eremias (Mesalina) rubropunctata (Lichtenstein).
— Eremias (Mesalina) pasteuri Bons.
— Scincus scincus laterimaculatus Werner.
— Chalcides ocellatus subtypicus Werner.
— Sphenops boulengeri (Anderson).
— Leptotyphlops macrorhynchus (dan).
— 828 —
— - Lytorhanchus diadema (Duméril & Bibron).
— Natrix maura (Linné).
— Spalerosophis diadema clifjordi (Schlegel).
— Malpolon moislensis (Reuss).
— Psammophis sibilans (Linné).
— Psammophis schokari (Forskâl).
— Cerastes cerastes (Linné).
— Cerastes vipera (Linné).
Centre de Recherches sur les Zones Arides ( C.N.R.S .)
BIBLIOGRAPHIE
Bons, J., 1960. — Description d’un nouveau lézard du Sahara : Eremias pasteuri
sp. nov. (Lacertidés). C. R. Soc. Sc. nat. phys. Maroc, n° 4, pp. 69-71,
tabl.
— & B. Girot, 1962 a. — Clé illustrée des Reptiles du Maroc. Trav. Inst.
Sc. chérif., série zool., 26, 62 p., fig.
— — 1962 b. — Révision de l’espèce Acanthodactylus scutellatus (Lacertidé-
Saurien). Bull. Soc. Sc. nat. phys. Maroc, 42, 4, pp. 311-334, tabl., 3 fig.
(2 cartes), 2 phot.
Gauthier, R., 1965 (1966). — Présence au Sahara Nord-occidental du lézard
Eremias pasteuri Bons. Éléments d’éco-éthologie et reproduction. Bull.
Mus. Nat. Hist. nat., 2e sér., 37, 6, pp. 926-930, 3 fig. (graph. et carte).
— 1966. — Écologie et éthologie des Reptiles du Sahara Nord-Occidental
(région de Béni-Abbès). Musée Royal de l’Afrique centrale, Tervuren,
Belgique, Ann. Sc. Zool., n° 156, 94 p., 7 fig., tabl., 4 pl. phot.
Grandison, A. G. C., 1961. — Preliminary notes on the taxonomy of Tarentola
annularis and T. ephippiata (Sauria : Gekkonidae). Rijksm. Natuurl.
Hist. Leiden., 38, 1, pp. 1-14, 1 carte, 3 pl. phot.
Guibé, J., 1966. — • Contribution à l’étude des Genres Microgecko Nikolsky
et Tropiocolotes Peters (Lacertilia, Geckonidae). Bull. Mus. Nat. Hist.
Nat., 38, 4, pp. 337-346, 8 fig., clé.
Pasteur, G. & J. Bons, 1960. — Catalogue des Reptiles du Maroc — Révision
des formes d’Afrique, d’Europe et d’Asie. Trav. Inst. Scient, chérif.,
série zool., 21, 132 p., fig., pl., clés.
— & B. Girat, 1960. — - Les tarentes de l’Ouest africaine. II. Tarentola
mauritanica. Bull. Soc. Sc. nat. phys. Maroc, 40, 4, pp. 309-322, 2 cartes.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2' Série — Tome 39 — N° 5, 1967 (1968), pp. 829-832
DESCRIPTION D’UN CAMÉLÉON NOUVEAU
DE MADAGASCAR
CHAMAELEO TSARATANANENSIS N. SP.
Par E. R. BRYGOO et Ch. A. DOMERGUE 1
A l’occasion d’une expédition scientifique au Tsaratanana, massif
montagneux du nord de Madagascar, organisée par le centre O. R. S. T. O. M.
de Tananarive en novembre 1966, R. Albignac récolta au camp III,
situé à l’altitude de 2.500 m, un Caméléon qui fut ensuite observé vivant
pendant plusieurs semaines par Ch. P. Blanc. Il s’agissait d’une femelle
gravide qui pondit un œuf en captivité.
Le spécimen, reçu pour étude en mai 1967 2, était conservé dans
l’alcool ; il présentait des signes de dessication partielle ; les yeux étaient
très abîmés, l’un d’eux était crevé.
Description
Taille. Tête -j- corps 64 mm ; queue 66 mm.
Couleur. ■ — En alcool la couleur générale est grise avec des zones plus
sombres au niveau de la queue et plus claires sur le dos et sous le ventre ;
— d’après des photos prises du vivant de l’animal la couleur était
brun-rouge, assez proche de celle des Chamaeleo brevicornis.
Écaillure. ■ — • L’écaillure, formée de plaques inégales et irrégulières,
sur la tête et le dessus du corps, devient remarquablement homogène
à la partie inférieure.
Deux points particuliers sont à souligner :
— sur les lobes occipitaux, de chaque côté, s’observent 3 grandes écailles,
dont les deux inférieures, à peu près circulaires, ont 2,25 mm de diamètre,
ce qui en fait les plus grandes écailles de tout le corps ;
— le long de chaque flanc s’observe une série d’écailles, tranchant plus
par leur coloration claire que par leur taille, qui trace une ligne latérale,
très nette sur notre spécimen en alcool.
Tête. — - La tête se caractérise au premier coup d’œil par
— la présence de lobes occipitaux ;
— la présence d’une crête gulaire bien marquée ;
— l’absence d’épine occipitale, de crêtes osseuses proéminentes et de
rostre ou d’appendice.
1. Institut Pasteur de Madagascar, B. P. 1274, Tananarive.
2. Nous remercions MM. R. Albignac, récolteur et P. Roederer, Directeur du Centre
O.R.S.T.O.M. de Tananarive, de nous avoir confié ce matériel.
— 830 —
Fie. 1.
Les lobes occipitaux se présentent comme des formations foliacées,
arrondies, qui partent de l’occiput pour aborder à mi-hauteur la branche
montante de la partie latéro-postérieure et verticale de la tête. Au niveau
de l’occiput ils s’unissent l’un à l’autre sur 1 mm, sans présenter d’incissure
nette, leur plus grande largeur est de 4 mm.
La crête gulaire est formée de 9 cônes aigus, dont le plus grand (4e à
partir du menton) mesure 2 mm.
La crête pariétale, les crêtes latérales et temporales, sont visibles mais
leur relief est à peine indiqué. Les crêtes orbitaires, mieux marquées,
se prolongent
— en arrière, sur 3 mm 5, parallèlement à la crête temporale,
— en avant, pour devenir les canthirostrales qui s’unissent au-dessus
du museau, sans former de rostre.
Les dimensions de la tête (en mm) sont les suivantes :
— occiput X extrémité du museau . 20,5
— occiput X angle postéro-inférieur de la mâchoire . 14,5
— museau X angle postéro-inférieur de la mâchoire . 14
— orbite (diamètre) . 7
— largeur maximale du crâne . 10,5
Membres. — Les membres semblent courts. Nous avons cherché à les
mesurer tout en connaissant l’imprécision de telles données lorsque
l’on ne procède pas à une préparation du squelette.
By 642/412 / C
By 642/ 412/C
Fig. 2.
— 832
Bras : 9 mm : du creux axillaire au coude,
Avant-bras : 11 mm : de la face postérieure du coude, à la face infé¬
rieure du poignet,
Cuisse : 10,5 mm : du pli de flexion postérieur à la face antérieure du
genou,
Jambe : 11 mm : de la face supérieure du genou à la face inférieure
du tarse.
Queue. — Sur notre spécimen il semble exister une ébauche de crête
caudale mais cet aspect pourrait n’ètre dû qu’à une déshydratation poussée.
Spécimens voisins
Examinant la collection du Muséum national d’Histoire naturelle à
Paris, D. Hillenius (1959) signala avoir observé dans un lot de 8 C. malthe
en provenance justement du Tsaratanana, deux spécimens « aberrants »,
un mâle et une femelle, caractérisés l’un et l’autre par la taille des écailles
des lobes occipitaux, la présence d’une crête gulaire et une squamation
particulière. Il est possible que ces deux spécimens puissent être rattachés
à l’espèce que nous décrivons ici.
Justification df, la nouvelle espèce
Parmi les Caméléons malgaches pourvus de lobes occipitaux bien difîé-
rentiés le spécimen que nous venons d’étudier se distingue
a) de C. cucullatus Gray, 1831 par la forme du crâne, puisqu’il ne pré¬
sente pas d’épine occipitale ;
b) de C. brevicornis Günther, 1879 et de C. malthe Günther, 1879 par
— l’absence de crête dorsale,
— une écaille remarquable, tant au niveau des lobes occipitaux (très
grandes écailles) que sur le corps où, hétérogène au-dessus, elle devient
homogène sous l’abdomen,
— la présence d’une ligne latérale,
— l’importance de la crête gulaire.
C’est pourquoi nous estimons que ce spécimen appartient à une espèce
nouvelle pour laquelle nous proposons le nom de Chamaeleo tsaratananensis ,
désirant rappeler l’origine géographique du type.
Il est fort possible que l’espèce soit plus ignorée que rare en raison
des difficultés que présente l’exploration de ce massif montagneux.
Le type, une femelle, est déposé dans les collections du Muséum national
d’Histoire naturelle à Paris sous le n° A - 59.
RÉFÉRENCES
Angel, F., 1942. — Les Lézards de Madagascar. Mém. Acad, malgache , 36.
Impr. moderne Tananarive.
Hillenius, D., 1959. — The difîerentiation within the genus Chamaeleo Lau¬
rent! 1768. Beaufortia, 8, 89, 92 p.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2* Série — Tome 39 — N» 5, 1967 (1968), pp. 833-837.
PRÉSENCE D'UN ALEPISAURUS
AUX ILES CROZET
POISSON JAMAIS SIGNALÉ
DANS L'HÉMISPHÈRE SUD
(A. brevirostris Gibbs crozetensis n. subsp.)
Par J. C. HUREAU
Depuis sa découverte à Madère et sa description par R. T. Lowe en 1833,
le genre Alepisaurus (Clupéiformes, Alepisauroidei) a été signalé en de
nombreux points de l’hémisphère nord : d’après G. W. Mead (1955)
et R. H. Gibbs, Jr (1960), Alepisaurus se rencontre dans tout l’Océan
Atlantique nord depuis le Groenland et l’Islande jusqu’au Golfe du
Mexique, la capture la plus méridionale provenant de la région de Porto
Rico ; un grand nombre d’individus a été capturé près de l’île Madère
et des îles Canaries. D’autres représentants de ce genre ont été signalés
dans l’Océan Pacifique Est depuis la mer du Kamtchatka au nord jus¬
qu’au large de la Floride au sud. Jusqu’alors le genre Alepisaurus reste
inconnu dans l’hémisphère sud.
Neuf espèces ont jusqu’à présent été décrites, mais, dans son excellente
révision du genre, R. H. Gibbs (1960) n’en conserve que deux : Alepisaurus
ferox Lowe 1833 et A. brevirostris Gibbs 1960. Toutes les autres descrip¬
tions ont pu être considérées avec certitude comme synonymes de A. ferox.
Or en janvier 1966, S. Seilhan nous a confié l’étude d’un poisson du
genre Alepisaurus provenant des îles Crozet dans l’Antarctique. Malheu¬
reusement, ce spécimen (1967-500), dépourvu de tête, n’avait pu être
déterminé spécifiquement. Cette année, J. F. Voisin nous a rapporté
de nouveaux échantillons plus complets : un poisson presque entier
(tête mutilée du côté droit) et une tête entière en parfait état de conser¬
vation (1967-501 et 502) L Tous ces spécimens ont pu être comparés
à des échantillons des deux espèces connues.
Nous pouvons affirmer qu’ils sont très voisins de Alepisaurus brevi¬
rostris pour plusieurs raisons : l’origine de la nageoire dorsale se situe en
avant du bord postérieur de l’opercule (en arrière chez A. ferox) ; la tête
est comprise 7,2 fois dans la longueur standard (moins de 6,5 chez A. ferox)
et la longueur du museau est comprise 2,7 fois dans la longueur de la
tête (moins de 2,5 fois chez A. ferox). Le tableau I permet de comparer,
selon différents caractères taxonomiques, nos échantillons aux deux
espèces A. ferox et A. brevirostris.
1. Je tiens à exprimer ma gratitude à S. Seilhan et J. F. Voisin qui non seulement ont
mis ces échantillons à ma disposition mais m’ont confié leurs observations.
— 834 —
La comparaison de toutes les données de ce tableau I montre que les
spécimens provenant des îles Crozet ne peuvent pas appartenir à l’espèce
Alepisaurus ferox mais qu’ils sont très proches d’ Alepisaurus brevirostris.
Cependant quelques caractères les éloignent de cette dernière espèce :
— le nombre de rayons à la première dorsale est plus élevé : 47-48 rayons
contre 42-45. La seconde dorsale est adipeuse comme chez tous les Ale-
pisauridae.
— le nombre de rayons à l’anale est également plus élevé : 17 contre
14-15.
— le diamètre interorbitaire est légèrement plus grand.
— la longueur du museau est intermédiaire entre les deux espèces.
— enfin la formule dentaire est différente : voir tableau II et figure.
La forme de la nageoire dorsale, caractéristique des deux espèces,
n’a pu être utilisée en raison de son mauvais état de conservation. Quant
à la coloration du corps, les spécimens provenant des îles Crozet sont brun-
noir, les mélanophores étant souvent ocellés comme chez A. brevirostris.
Tableau I
— 835
Tableau II
Étant donné l’ensemble de ces caractères qui rapprochent ou éloignent
nos spécimens de l’espèce A. brevirostris, il nous semble nécessaire de créer
pour eux une sous-espèce particulière : Alepisaurus brevirostris crozetentis
n. subsp. ; le nom attribué à cette sous-espèce met en valeur son origine
géographique si éloignée en latitude comme en longitude de l’habitat
connu du genre Alepisaurus.
Données biologiques
Les spécimens d’M. brevirostris crozetensis en notre possession ont tous
été récoltés échoués sur la plage de la crique du Navire au fond de la baie
du Marin à l’île de la Possession dans l’archipel Crozet, aux mois d’oc¬
tobre 1965 et 1966. Les poissons ont été aperçus plusieurs fois de fin
août à décembre, nageant en surface, leur haute nageoire dorsale hors
de l’eau, telle une voile. Ces poissons étaient fréquemment attaqués par
les Pétrels géants ( Macronectes giganteus) et J. F. Voisin décrit ainsi
cette attaque : « Le 22 octobre, la scène se déroula juste en-dessous de
nous, au pied d’une falaise, et nous vîmes très distinctement un Alepi¬
saurus, fuyant d’une nage ondulante vers le rocher, à très faible profon¬
deur, poursuivi par une demi-douzaine de Pétrels géants qui essayaient
de le mordre. Le poisson portait déjà une plaie sur la partie postérieure
de son corps. Au bout d’un moment, le poisson disparut et les Oiseaux
se posèrent sur l’eau. »
56
Fig. 1. — Représentation schématique de la disposition des dents chez :
A : Alepisaurus brevirostris crozetensis n. subsp.
B : Alepisaurus brevirostris Gibbs ;
1 : dents prémaxillaires ; 2 : dents maxillaires ; 3 : dents palatines ; 4 : dent de remplacement
5 : dents mandibulaires.
— 837 —
Longtemps considérés comme bathyaux, les Alepisaurus semblent en
fait avoir une répartition bathymétrique très grande et paraissent être
beaucoup plus pélagiques de surface que bathypélagiques. La plupart
des récoltes ont été faites en surface ou à faible profondeur. Ces poissons
évolueraient de 0 à 1 800 mètres de profondeur mais plus souvent en
surface.
Les Alepisaurus sont très voraces et peuvent avaler de très grosses
proies (Marshall N. B., 1955). Les contenus stomacaux de nos spécimens
étaient composés d’Euphausiacées.
Les Alepisaurus sont hermaphrodites et sur chacun des exemplaires
récoltés par S. Seilhan et par J. F. Voisin nous avons pu voir une paire
d’ovaires allongés (10 centimètres environ) occupant le tiers postérieur
de la cavité abdominale et une paire de très fins testicules, presque invi¬
sibles, situés dorsalement aux ovaires. Ces gonades semblaient être au
repos sexuel, dans une phase postérieure à la ponte. Ces animaux, aperçus
aux Crozet de fin août à fin novembre seulement, viendraient-ils dans
cet archipel pour s’y reproduire ?
Espérons qu’une prochaine mission aux îles Crozet pourra rapporter
de nombreux spécimens en bon état de cette nouvelle sous-espèce et
fournir ainsi des précisions sur sa biologie.
RÉFÉRENCES
Gibbs, R. H., Jr, 1960. — • Alepisaurus brevirostris, a new species of lancetfish
from the western north Atlantic, Breoiora, n° 123, 14 p., 3 fig.
Lowe, R. T., 1833. — Description of Alepisaurus, a new genus of fishes. Proc.
Zool. Soc., p. 104.
Marshall, N. B., 1955. — Alepisauroid fishes. Discovery Reports, n° 27,
pp. 303-336.
Mead, G. W., 1955. — - Occurence of the lancet fish, Alepisaurus ferox, in the
Gulf of Mexico. Copeia, n° 2, pp. 148-149.
Laboratoire de Zoologie
(Reptiles et Poissons ) du Muséum .
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2= Série — Tome 39 — N» 5, 1967 (1968), pp. 838-845.
DESCRIPTION D’UN NOUVEAU LAEOPS
(PLEURONECTI FORMES BOTHIDAE )
DE LA MER ROUGE
( MISSION R. PH. DOLLFUS)
Par Paul CHABANAUD f
En Appendice : Au sujet du Laeops du Golfe de Suez,
par Robert Ph. DOLLFUS
Laeops sinusarabici nov. sp.
Ilolotype. Ç. — Longueur totale : 131 mm ; longueur étalon : 112 mm ;
longueur de la tête : 25 mm.
Dorsale : 92 ; anale : 72 ; caudale : 17 ; pectorale zénithale : 13 ; pec¬
torale nadirale : 12 ; ventrale zénithale : 6 ; ventrale nadirale : 6 ; squamae
(écailles) : circa 90.
Paratype 1. Ç — Longueur totale : 124 mm ; longueur étalon : 106 mm ;
longueur de la tête : 20 mm.
D : 92 1 ; A : 70 ; C : 17 ; Pz : 13 ; Pn : 13 ; Vz : 6 ; Yn : 6 ; S : cca 90.
Ce spécimen a été disséqué.
Paratype 2. Ç — Longueur totale : 121 mm ; longueur étalon : 102 mm ;
longueur de la tête : 22 mm.
D : 92 ; A : 73 ; C : 17 ; Pz : 12 ; Pn : 12 ; Vz : 6 ; Vn : 6 ; S : ?.
Paratype 3. çj — Longueur totale : 114 mm ; longueur étalon : 96 mm ;
longueur de la tête : 19 mm.
D : 95 ; A : 73 ; C : 17 ; Pz : 13 ; Pn : 12 ; Vz : 6 ; Vn : 6 ; S : ?.
Description de l’espèce, d’après les quatre sv.ntypes
D : 92-95 ; A : 70-73 ; C : 4 + 10 + 3 = 17 ; Pz : (12) 13 ; Pn : 12 (13) ;
Vz : 6 ; Vn : 6 ; S : cca 90.
Branchicténies de la branche inférieure du 1er arc : 6 ou 7.
En centièmes de la longueur étalon : tête : 18-22 ; hauteur : 38-43.
En centièmes de la longueur de la tête : œil 28-30 ; complexe pré-
1. Nombre approximatif : il manque environ 6 rayons (déficience apparemment onto-
igénétique) ; ceux qui subsistent sont au nombre de 86.
— 839 —
maxillo-maxillaire : 41-47 ; omoptérygie zénithale : 63-66 ; omoptérygie
nadirale un peu plus courte que la zénithale ; uroptérygie : 76-90.
Chez le holotype, ainsi que chez les paratypes 1 et 3, le cantlius dorsal
dessine, à partir de l’extrémité antérieure des mâchoires, une courbe
plus ou moins large ; par contre, chez le paratype 2, ce canthus s’élève
très rapidement, à partir du même point ; en conséquence, la verticale
du maximum de la hauteur du corps se trouve plus rapprochée de l’extré¬
mité antérieure des mâchoires, chez le paratype 2, que chez les 3 autres
syntypes. La mâchoire supérieure est assez fortement protractile. Le rictus
oris est oblique et la symphyse mandibulaire est placée en avant de la
symphyse des prémaxillaires. Le segment rostro-dorsal de l’orbite migra¬
trice s’intégre dans le canthus dorsal, où ce segment orbitaire détermine
une convexité qui, bien que légère et courte, est nettement accusée et
forme le côté postérieur, subvertical, de l’angle rentrant, dessiné par ce
canthus, au-dessus de l’organe nasal zénithal. La verticale du bord
antérieur de l’œil migrateur passe par le tiers anterieur de l’œil fixe
(paratypes 1 et 3) et approximativement par le premier cinquième de
cet œil chez le paratype 3. L’espace interorbitairc est très étroit ; cepen¬
dant le bord énantique de l’orbite migratrice demeure indépendant de
celui de l’orbite fixe et l’intervalle compris entre les deux orbites forme
une gouttière peu profonde.
Le rictus oris est très oblique ; la symphyse mandibulaire est placée
en avant de la symphyse prémaxillaire ; l’extrémité caudale du maxillaire
se trouve approximativement au niveau du bord ventral de l’orbite fixe
et sous l’aplomb du bord antérieur de cette orbite. La position de l’arti¬
culation mandibulo-quadratique varie de telle sorte que cette articulation
peut se trouver à peine en arrière de la verticale du bord antérieur de
l’orbite fixe ou au-dessous du tiers antérieur de cette orbite. Les deux
symphyses gnathiques sont fortement déviées vers le côté zénithal ; d’où
il s’ensuit que le prémaxillaire nadiral forme la totalité de la partie anté¬
rieure de la mâchoire supérieure, celle de la mandibule étant formée en
totalité par le dentaire nadiral ; en revanche, le prémaxillaire et le den¬
taire zénithaux sont courts et subrectilignes. Ces deux os sont complè¬
tement inermes, tandis que le prémaxillaire et le dentaire nadiraux sont
armés, l’un et l’autre, de dents aciculaires, relativement longues, pluri-
sériées et qui, toutes, sont mobiles.
Les deux narines zénithales sont percées assez près l’une de l’autre
et à peu près au même niveau, l’exhalante, contre le segment rostro-dorsal
de l’orbite fixe ; la languette de la narine inhalante est assez courte, étroite
et extrêmement acutangulaire. Les deux narines narirales sont beaucoup
plus rapprochées du canthus dorsal que les zénithales ; au contraire de
celles-ci, l’exhalante est placée un peu au-dessous du niveau de l’inhalante.
Sur la face zénithale, un pore s’ouvre au-dessus de la narine postérieure
et un autre, au-dessus de la narine antérieure.
Les trois premiers rayons notoptérygiens s’insèrent sur la face nadi¬
rale ; le premier immédiatement au-dessus de la narine exhalante ; le
troisième sur le côté du canthus dorsal.
L’intervalle compris entre le 2e rayon et le 3e mesure environ le triple
— 840 —
de la distance qui sépare le 1er rayon du 2e. Le 1er rayon est dépourvu
de membrane préradiaire, mais une membrane plus ou moins haute le
relie au 2e, qui est lui-même relié au 3e par une membrane de hauteur
variable. Les derniers rayons des deux périssoptérygies préterminales
ne sont nullement déviés vers la face nadirale. L’uroptérygie est sub-
rhomboïdale ; son angle apical assez aigu. Le rayon marginal des deux
omoptérygies est beaucoup plus court que le submarginal ; le rayon
majeur de chacune d’elles est le 4e.
Le 1er rayon de l’ischioptérygie zénithale s’insère immédiatement en
avant de l’apex de la branche ischiatique du clidoste. Les trois rayons
antérieurs de cette ischioptérygie sont écartés de la façon suivante :
l’intervalle compris entre le 1er et le 2e est plus court que la distance
qui sépare le 2e du 3e, cette distance étant elle-même plus courte que
celle qui sépare le 3e du 4e. Les trois rayons postérieurs de cette même
nageoire sont étroitement juxtaposés. Le 1er rayon de l’ischioptérygine
nadirale est symétrique du 4e de l’ischioptérygie zénithale et les six rayons
de l’ischioptérygie nadirale sont juxtaposés. A la seule exception des
12 rayons médians de l’uroptérygie, tous les rayons des nageoires sont
haplotèles 1.
L’anus s’ouvre sur la face nadirale, au-dessus de la base du 1er rayon
proctoptérygien. La papille urinaire s’érige sur la face zénithale, symé¬
triquement à l’anus. L’orifice ovarien étant rectal, les sexes sont indis¬
cernables extérieurement, la présence d’ovaires à maturité permettant
toutefois de reconnaître les femelles.
La ligne latérale zénithale (seule présente) dessine la brève incurvation
qui existe chez toutes les autres espèces. A n’en juger que d’après le petit
nombre de celles qui subsistent, toutes les écailles sont cycloïdes.
La pholidose étant presque totalement détruite, rien ne peut être noté
au sujet de la coloration, si ce n’est que les nageoires impaires sont rem¬
brunies, la caudale plus fortement que les autres.
Principales données anatomiques, d’après le paratype 2
Les os cornéens font défaut 2.
L’organe nasal est constitué par environ 6 lamelles olfactives ( laminae
olfacientes), symétriquement disposées de part et d’autre d’une travée
1. Le 2e rayon notoptérygien du paratype 2 $ est anormalement bifide. La division prend
naissance approximativement au 2e tiers de la longueur du rayon. Aucune membrane ne
relie les deux branches l’une à l’autre.
2. Lorsqu’ils existent, les os cornéens sont aisément décelables, par simple palpation,
à l’aide d’une pointe quelconque ou des pinces.
LÉGENDE DE LA PLANCHE I
Fig. 1 et 2. — Laeops sinusarabici nov. sp. Golfe de Suez, station III.
1 (en haut), face zénithale ; 2 (en bas), face nadirale.
P. CHABANAUD
PLANCHE I
Bull. Mu s. llisl. nul., 2e série, t. 39, n° 5, 19G7 (1968).
P. CIIABANAUD
PLANCHE H
Pull. Mus. Ilist. nul., 2e série, t. 39, n° 5, L 9 6 7 (1908).
— 841
axiale. Les lamelles antérieures sont cultriformes et les postérieures arci¬
formes.
La 4e fente branchiale est très longue. Il n’existe pas de fenêtre inter-
branchiale.
On compte quatre branchicténies rudimentaires sur Fépibranchial du
1er arc et 6 (zénithales) ou 7 (nadirales) sur la branche inférieure (cérato-
branchial, hypobranchial) de ce même arc.
Le muscle protracteur de l’hypopharyngien est à l’état pharyngo-
branchien ; ce muscle s’insère, d’une part, sur l’extrémité antérieure de
l’hypopharyngien et, d’autre part, sur l’hypobranchial du 3e arc. Le
muscle pharyngoclithral externe s’insère également sur l’extrémité anté¬
rieure de l’hypopharyngien. L’insertion hypopharyngienne du muscle
pharyngoclithral interne est placée beaucoup plus en arrière ; ce muscle
est long et très puissant.
Les pseudobranchies sont totalement déficientes.
Le spécimen disséqué a pour formule rhachiméristique : a 11 [4 -f- 7]
+ c 34 = t 45 1. Tous les périchordes sont isocones ; ceux des 4 premières
vertèbres sont axialement contractés. Les diapophyses sont très déve¬
loppées, comprimées dorso-ventralement et distinctes jusqu’à la 25e ver¬
tèbre caudale (t 36) inclusivement. Les 4 premières vertèbres sont dépour¬
vues de tout rudiment d’arc hémal ; présent aux 7 vertèbres abdominales
suivantes, cet arc est fermé par la coossification directe des deux pro¬
cessus transverses. Le complexe uroptérygiophore est dispondylique 2 et
comporte l’épurai et 3 hypuraux ; l’épurai et le 1er hypural 3 sont
libres ; les hypuraux 2 et 3 sont coossifiés avec le périchorde urosty-
lique 4.
Les côtes sont présentes à toutes les vertèbres abdominales. Les pleu-
roïdes (côtes supérieures) zénithaux sont présents de a 2 à a 7 ; les nadi-
raux, de a 2 à a 8. Le squelette intermusculaire est présent ; il se compose
de métaxymyostes très développés et répartis en 4 séries longitudinales,
dont 2 sont epaxonales et 2 hypaxonales. Les deux premiers métaxy¬
myostes de la série épaxonale paraxonale s’insèrent sur la face occipitale
du neurocrâne. Tous les pleuroïdes sont haplotèles ; les côtes sont dis-
1. Les périchordes c 30 et c 31 (t 41 et t 42) sont affectés d’une anomalie qui consiste en
la malformation du côté postérieur de c 30, ainsi que du cône antérieur de c 31.
2. La neucaranthe et l’hémacanthe de la pénultième vertèbre soutiennent effectivement
les rayons marginaux de l’uroptérygie.
3. Les hypuraux sont comptés ventro-dorsalement ; le 1er est donc le plus ventral.
4. D’ordinaire, et en particulier chez les Bothus, le 2e hypural est relié au périchorde par
un conjonctif serré, ce qui ne peut être vérifié qu’en dissociant le complexe par la macération
ou la digestion artificielle. Sans doute en est-il de même pour les Laeops, mais le matériel
dont je dispose ayant subi l’action prolongée de l’eau formolée, la dissociation du complexe
est rendue impraticable.
LÉGENDE DE LA PLANCHE II
Fig. 3 et 4. — Laeops sinusarabici nov. sp.
3 (en haut), tête vue par la face zénithale ; 4 (en bas), tête vue par la face nadirale.
— 842 —
talement bifides, du moins les postérieures ; les métaxymyostes sont mul-
tifides, du moins à leur extrémité distale 1.
Ainsi qu’il a été dit plus haut, les deux symphyses gnathiques sont
placées sur le côté zénithal de la bouche, le prémaxillaire et le dentaire
nadiraux formant respectivement la partie antérieure de la mâchoire
supérieure et celle de la mandibule. Le prémaxillaire et le dentaire zéni¬
thaux sont inermes, tandis que leurs homologues nadiraux sont armés,
l’un et l’autre, de dents aciculaires, relativement longues, mobiles et plu-
risériées, toutes ces dents inclinant leur pointe en direction alvéo¬
laire.
Grâce à la longueur de l’apophyse ascendante des prémaxillaires, la
mâchoire supérieure est fortement protractile. Mesurée entre la crête
dentigère et son apex, l’apophyse ascendante du prémaxillaire nadiral
atteint une longueur au moins égale à la distance comprise entre le côté
symphysaire de l’os et l’extrémité caudale du prémaxillaire conco¬
mitant.
La branche ischiatique du clidoste mesure environ les trois quarts
de la longueur de la branche aortique. Les côtés clidiens de ces deux
branches du clidoste forment entre eux un angle d’environ 20° d’ouver¬
ture. Les rayons branchiostèges sont au nombre de 7. Le 1er rayon de
l’une des 2 séries est soudé distalement à son homologue de l’autre série,
ces deux rayons formant ensemble un complexe en Y.
Le complexe métaclithral est déficient.
Le coracoïde (hypocoracoïde) est de même forme que celui des Bothus 2.
Les actinostes omoptérygiens sont présents.
Le rein ne conserve sa situation normale que jusqu’à l’aplomb de la
4e vertèbre ; à partir de la 5e, il est écarté des périchordes par les arcs
hémaux abdominaux.
L’oviducte commun s’ouvre dans le rectum, à peu de distance de
l’anus.
A l’encontre des ovaires, qui sont en majeure partie logés dans la région
caudale, la vessie urinaire ne s’étend pas dans cette région du corps.
L’état du tube digestif rend sa description impraticable ; les caeca
pyloriques me paraissent rudimentaires et en petit nombre.
Laeops sinusarabici est étroitement apparenté à L. macrophthalmus
(Alcock) 3 dont l’habitat s’étend de la mer d’Oman à la Birmanie, ainsi
qu’à L. nigrescens Lloyd 4, qui n’est connu que du golfe d’Aden. A certains
égards même, cette nouvelle espèce est intermédiaire entre les deux autres,
lesquelles n’ont encore été rencontrées qu’en profondeur (de 180 à 238 m).
Le parallèle suivant aidera à saisir les faibles différences qui permettent
de distinguer, si faire se peut, ces trois espèces les unes des autres.
1. L’action de l’eau formolée, invoquée dans la précédente note infrapaginale, s’opposant
à la coloration élective des os par l’alizarine, je ne saurais, à cause de leur extrême ténuité,
préciser la conformation des côtes, non plus que celle des métaxymyostes.
2. Ou des Arnoglossus. Cf. Norman (.J. R.). A systematic Monograph of the fiat fishes.
London, 1934, p. 39, eff. 24 1L
3. Norman (J. R.). A systematic Monograph of the fiat fishes. London 1934, p. 254, efT. 195.
4. Norman (J. R.). Id., London 1934, p. 255, eff. 19f>.
— 843 —
APPENDICE
AU SUJET DU LAEOPS DU GOLFE DE SUEZ.
Par Robert Ph. DOLLFUS
Sur les fonds sableux et sablo-vaseux du Golfe de Suez, entre 40 et
80 m, vit une abondante population très homogène, d’un Laeops qui a
été reconnu par Paul Chabanaud comme une espèce nouvelle. Elle est
décrite dans la note ci-dessus.
Lorsque j’ai mis à la disposition de Paul Chabanaud les spécimens
que j’avais récoltés en différentes stations x, il étudia d’abord ceux de
mes stations VI (29 nov. 1928) 1 2, IX (7 déc. 1928), XXVIII (13 janv. 1929)
et XXXI (24 janv. 1929). Il les rapporta à L. guentheri Alcock 1890,
malgré de petites différences.
Ayant ensuite examiné des spécimens rapportés du marché de Suez
par Paul Budker (3.1.1939), il les considéra comme « species proxima »
de guentheri.
Finalement, Paul Chabanaud étudia les autres spécimens de mes
autres stations du Golfe de Suez et proposa l’espèce nouvelle L. sinus-
arabici P. Chabanaud.
Lt = Longueur totale. Le = Longueur du corps. Caud. = caudale. H = hau¬
teur. D = dorsale. A = anale. C = caudale. Pg = pectorale gauche.
Pdr = pectorale droite. Pelv = pelviennes. Sq = nombre d’écailles. Oc = œil.
Mx = maxillaire.
1. Dans le journal de ma mission du S. S. « Al Sayad », j’ai mentionné la récolte du même
Laeops aux stations : I, II, III, VI, VII bis, VIII, IX, XIV, XVIII, XIX, XXVIII, XXXI,
XXXIV, XXXV.
2. Station VI. 29 nov. 1928. Entre 29° 11' N, 32° 55' 20" E et 29° 8'N, 32° 45' E. Profon¬
deur moyenne 60 m. Fond chalutable d’abord de sable, puis de vase fine.
- 844 —
Pour onze spécimens de ma station VI, qui furent rapportés à guen-
theri , le tableau ci-dessus a été dressé par Chabanaud, il est resté ina¬
chevé.
— Pour un spécimen de ma station IX, qui fut rapporté à guentheri ,
la description ci-dessous a été rédigée par Chabanaud.
« Longueur totale 100 mm. Etalon 83 mm. Tête 19 mm. Hauteur 38 mm.
Œil 6. Inter-oculaire 1 mm. Museau 3,8. Maxillaire 4,5. Squamae (écailles)
environ 95. Dorsale 97. Anale 75. Caudale 17. Pectorale zénithale 13. Pectorale
nadirale 12. Ventrale zénithale 6. Ventrale nadirale 6. Rayons branchiostèges 7.
Branchicténies 7.
Dents en carde, inclinées vers l’intérieur de la bouche, sur environ 3 rangées
au prémaxillaire et au dentaire nadiraux, nulles aux mâchoires zénithales.
Longueur du 1er rayon dorsal 4,5 mm. Longueur du rayon dorsal majeur
11 mm. Longueur de la pectorale zénithale 13 mm. Longueur de la pectorale
nadirale 10 mm. Le premier rayon de la pectorale assez court. Tous les rayons
haplotèles, excepté les rayons médians de l’uroptérygie (= caudale) ».
— Pour un spécimen de ma station XXVIII, qui fut rapporté à
guentheri, la description ci-dessous a été rédigée par Chabanaud.
« Longueur totale 89 mm. Etalon 79 mm. Tête 17 mm. Hauteur 30 mm.
Œil 4 mm. Museau 2,5 mm. Maxillaire 4 mm. Caudale 10 mm. Pectorale zéni¬
thale 9,5 mm. Pectorale nadirale 6 mm. Hauteur de la dorsale 7 mm. 1er rayon
de la dorsale 3,3 mm.
En % de l’Étalon : Hauteur 37,9 ; tête 22 ; caudale 12 ; pectorale zénithale 12 ;
pectorale nadirale 7 ; longueur du 1er rayon de la dorsale 3 ; du deuxième rayon 5 ;
hauteur maximale de la dorsale abdominale 8.
En % de la tête : œil 24 ; museau 14 ; maxillaire 23 ; caudale 58 ; pectorale
zénithale 55 ; pectorale nadirale 35.
Dorsale 96. Anale 74. Caudale 17. Pectorale zénithale 14. Pectorale nadi¬
rale 14 (?). Ventrale zénithale 6. Ventrale nadirale 6. Rayons branchiostèges 7.
Le premier entre en contact avec son homologue symétrique vers le 2e tiers
de la longueur de ces deux premiers. Les deux membranes sont contiguës jus¬
qu’aux 2/3 de la longueur de ces deux rayons.
845 —
Le 1er rayon branchiostège de la série zénithale et le 1er rayon branchisotège
de la série nadirale entrent en contact réciproque vers le milieu de leur longueur
et divergent à partir du 2e tiers de celle-ci. Les deux membranes branchiostèges
sont contiguës entre elles, jusqu’au 2e tiers de la longueur du 1er rayon bran¬
chiostège de chaque série, c’est-à-dire jusqu’au point où ces deux rayons divergent
distalement ».
— Pour un spécimen de ma station XXXI, qui fut rapporté à guen¬
theri, la description ci-dessous a été rédigée par Chabanadd.
« Longueur totale 135 mm. Longueur étalon 97 mm. Tète 20 mm. Hau¬
teur 38 mm. Œil 6,5 mm. Museau 3 mm. Maxillaire 5 mm. 1er rayon de la dro-
sale 5,3 mm. Rayon majeur de la dorsale 10,5 mm. Pectorale zénithale 13 mm.
Pectorale nadirale 9 mm.
Dorsale 92 rayons. Anale 72. Caudale 17 (5 -j- 6 + 6). Pectorale zénitale 13.
Partie nadirale 12. Ventrale zénithale 6. Ventrale nadirale 6.
Les deux premiers rayons de la dorsale ne sont pas détachés du reste de la
nageoire. L’uroptérygie est anormale : les 5 rayons dorsaux s’écartent, dès leur
base, des 12 autres rayons. La composition de cette nageoire en rayons haplotèles
et schizotèles est également anormale ».
Les spécimens des autres stations, étudiés ultérieurement, n’ont pas
été rapportés par Chabanaud à guentheri, mais à sinus-arabici.
Dans la collection du Muséum, les spécimens considérés comme types
de sinus-arabici 1 proviennent de ma station III, 24 déc. 1928 ; entre
29° 35 N, 32° 32 E et 29° 30 N, 32° 32 E. Profondeur moyenne 53 à 65 m.
Fond chalutable de vase fine, grise, à échinides, Stellaster, holothurides,
spongiaires, polychètes.
Ces spécimens de ma station III mesurent 102, 105 et 115 mm de
long ; ce ne sont pas ceux utilisés par Chabanaud pour la description
originale de l’espèce.
J’identifie à sinus-arabici l’ensemble des Laeops de mes récoltes dans
le Golfe de Suez. Ils ont l’extrémité de la caudale noire, comme guentheri,
mais diffèrent, entre autres caractères importants, par le nombre des
rayons de la dorsale (87-96, rarement 97) et de l’anale (70-74 rayons,
rarement 75), le nombre des écailles de la ligne latérale (84-90, rarement
jusqu’à 95) et les proportions des diverses parties du corps les unes par
rapport aux autres 1 2.
Laeops sinus-arabici Paul Chabanaud est communément vendu sur
les marchés, où il est désigné, comme les Bothus et la plupart des autres
pleuronectes, sous le nom « ghata mouça ».
Muséum National d’ Histoire Naturelle,
57, rue Cuvier , Paris-5e.
1. Us sont inventoriés au Laboratoire d’Ichthyologie sous les numéros 1966-369 ; 1966-370 ;
1966-371.
2. Chez guentheri, si l’on se reporte à la description donnée par J. R. Norman (1934, p. 257,
fig. 198), la dorsale a 97-102 rayons, l’anale 77-81 rayons, le nombre des écailles de la ligne
latérale est d’environ 95.
P. Chabanaud a eu à sa disposition, pour comparaison, des spécimens de guentheri présen¬
tant ces caractéristiques, qui lui ont été communiquées par l’Indian Muséum et provenaient
du Golfe Persique et du Golfe de Martaban (Birmanie).
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 5, 1967 (1968), pp. 846-850.
COLÉOPTÈRES CERAMBYCIDAE D'ARABIE
Par A. VILLIERS
La petite série de Cérambycidés d’Arabie étudiée ici appartient aux
collections du British Muséum (Natural Ilistory) qui a bien voulu m’en
confier l’examen. La faune de cette région est encore si mal connue qu’il
m’a semblé utile de publier la liste qui suit et qui vient compléter nos
connaissances de façon fort sensible. En outre 4 espèces ou sous-espèces
nouvelles sont décrites.
Je remercie ici, bien sincèrement, M. S. Breuning qui a bien voulu,
avec son amabilité coutumière, m’aider pour la détermination des
Lamiinae.
Subfam. Prioninae
Acanthophorus arabicus Thomson, 1877
Répartition géographique : Arabie, Afrique saharienne et sahélienne.
Arabie séoudite : Hejaz, 10-xi-1945 (D. V. Fitzgerald) ; Asir, Wadi
Lasaba, Tchama près Qunfidha, 9-xn-1945 (D. V. Fitzgerald) Hejaz,
Bureiman Camp, près Jidda, 20-X-1945 (D. V. Fitzgerald).
Monocladum aegyptiacum Guérin, 1844
Subsp. aegyptiacum Guérin, 1844.
Répartition géographique : Égypte, Arabie.
Arabie séoudite : Hejaz, 10-xi-1945 (D. V. Fitzgerald) ; Côte Ouest,
près de Al Lith, 6-xii-1945 (D. Y. Fitzgerald) ; Nord Nedjed, 19-H-1946
(D. V. Fitzgerald).
Polyarthron philbyi, n. sp.
Mâle. — Longueur : 20-27 mm.
Tête, antennes, pronotum, scutellum, pattes brun rouge ; poitrine variée
de brunâtre ; abdomen brun, chaque segment avec une bordure apicale
jaunâtre ; élytres testacés avec la suture rousse.
Aspect général de P. pectinicornis Fabricius, mais les antennes nette¬
ment plus courtes. Front fortement excavé entre les antennes. Vertex
fortement et densément ponctué. Dernier article des palpes fortement
_ 847 —
élargi. Antennes ne dépassant que de peu le niveau de la base des élytres,
fortement bipectinées, formées d’environ 37 articles ; article III deux
fois et demie plus large à la base que long au bord interne ; lames externes
très longues et larges, lames internes plus courtes et plus étroites.
Pronotum fortement transverse, armé de chaque côté d’une forte dent
triangulaire aiguë ; angles antérieurs obliquement et largement tron¬
qués ; disque assez fortement et irrégulièrement ponctué, obsolètement
bossué, avec deux petites bosses un peu plus nettes contre la base, de part
et d’autre du milieu. Scutellum large, irrégulièrement ponctué.
Élytres un peu plus de deux fois plus longs que larges ensemble à la
base (20 : 9), se rétrécissant légèrement à l’apex qui est largement arrondi
et crénelé avec l’angle suturai obtus ; disque vaguement ponctué-ridé
en travers, avec de très petites saillies coniques et, chacun, 4 carènes,
la troisième courte et peu distincte.
Arabie : Dalgan, à l’Est de Quai’iya, 18-ix-1949 (H. St. J. Philby),
holotype ^ au British Muséum.
Cantharocnemis (s. str.) spondyloides Serville, 1832
Répartition géographique : Afrique intertropicale, zones soudanienne
et sahélienne.
Arabie : Sharb Suwaidara, 21-V-1938 (H. St. J. B. Philby) ; sans
précision (W. Thesiger).
Subfam. Cerambycinae
Plocaederus denticornis (Fabricius, 1801)
Répartition géographique : Afrique tropicale.
Arabie : Dhufar, Jebel Qara, Wadi Ghet, xi-1943 (D. V. Fitzgerald) ;
près Mecca, 12-viii-1944 (A. R. Waterston).
Hadramaut : Mukalla (Mrs R. B. Serjeant).
Derolus mauritanïcus Buquet, 1840
Répartition géographique : Bassin méditerranéen, Sahara, Proche
et Moyen Orient.
Arabie : Oman (D. W. Fitzgerald).
Derolus martini Lepesme et Breuning, 1958
subsp. hayekae, nov.
Longueur 18 mm.
Diffère de la forme typique par la ponctuation de la base des élytres
un peu plus fine et plus dense, la présence sur le pronotum d’une petite
— 848 —
élévation médiane ovalaire, la troncature apicale des elytres perpendicu¬
laire à l’axe du corps (ne formant pas d’angle rentrant).
Yémen : Taïz, xn-1944-n-1945 (Dr. Toffolon), holotype £ au British
Muséum.
Derolus thesigeri, n. sp.
Mâle. — Longueur : 27,5 mm.
Noir, le corps et les membres avec une fine pubescence argentée couchée
et peu dense, sauf sur les elytres qui paraissent ainsi un peu plus clairs
que l’avant-corps.
Front grossièrement et irrégulièrement ponctué, avec une forte impres¬
sion en arc de cercle de chaque côté ; espace interantennaire avec une
assez large dépression ; espace interoculaire étroit, sillonné au milieu ;
vertex avec des granulations transverses, denses et brillantes. Pronotum
à marge collaire large et bien délimitée ; plus grande largeur un peu en
arrière du milieu ; base plus large que le bord collaire ; disque avec des
rides transverses irrégulières, peu saillantes. Elytres à ponctuation basale
fine, espacée, peu profonde ; apex subtronqués, l’angle suturai obtus,
l’angle externe largement arrondi, carènes des fémurs peu tranchantes
et peu saillantes.
Arabie : Jebel Quarra, 2-II-1947 (W. Thesiger), holotype au British
Muséum.
Microderolus arabicus, n. sp.
Femelle. — Longueur : 13 mm.
Brun rouge très foncé, les antennes un peu plus claires, les yeux et
l’extrémité des mandibules noirs. Tous les téguments avec une pubes¬
cence blonde courte, fine, couchée et peu dense.
Tête assez finement et densément ponctuée, sillonnée entre les antennes ;
celles-ci avec un scape robuste, ponctué et granulé ; article II très court ;
III et IV avec leurs angles apicaux arrondis ; V à X avec leur bord externe
comprimé, l’angle apical externe légèrement saillant, subdroit ; les pro¬
portions des divers articles sont les suivantes : I = 40 ; 11 = 5; III =48;
IV = 32 ; V = 40 ; VI = 40 ; VII = 40 ; VIII = 42 ; IX = 45 ; X = 40 ;
XI = 42, à côtés subparallèles, 6 fois plus long que large. Pronotum
un peu plus large que long (90 : 75) avec une légère dépression transverse
antérieure et une dépression basale profonde, le disque légèrement bossué,
assez densément mais peu profondément ponctué. Elytres à côtés sub¬
parallèles, deux fois deux tiers plus longs que larges ensemble, grossière¬
ment ponctués sur la base, la ponctuation diminuant de diamètre et
de profondeur vers l’arrière pour disparaître vers le tiers apical ; apex
largement arrondis, l’angle suturai un peu rentrant.
Arabie : Habarut, 24-1-1946 (H. Thesiger, holotype $ au British
Muséum.
— 849 -
Diorthus cinereus Fabricius, 1792
Répartition géographique : Du Sénégal au Siam.
Ile de Bahreïn : 30-IX-1935 (J. Fernandez).
Zoodes liturifer Walker 1871,
Répartition géographique : Du Sénégal à l’Arabie et à l’Afrique
australe.
Yemen : Hodeida, 6-vm-1946 (A. R. Waterston).
Ossibia fuscata Chevrolat, 1856
Répartition géographique : Du Sénégal à l’Afrique du Sud.
Aden : 8-II-1945 (A. R. Waterston).
Subfam. Lamimae
Eunidia kristenseni Aurivillius, 1911
Répartition géographique : Arabie, zones saharienne et sahélienne
d’Afrique.
Arabie séoudite : Buraiman, près Jedda, 7-1-1946 (E. S. Brown).
Coptops aedificator Fabricius, 1792
Répartition géographique : Afrique noire et Asie méridionale.
Hadramaut : Mukalla (Dr. Mrs R. B. Serjeant).
Apomecyna lameerei (Pic, 1895)
Répartition géographique : Toute la zone sahélienne de l’Afrique,
Arabie, Iran méridional.
Arabie séoudite : Mecca district, Bir Sanoeia, 12-viii-1944 (A. R. Wa¬
terston) ; Buraiman près Jedda, 18-XI-1944, à la lumière (A. R. Waters¬
ton) ; Musaina, 23-V-1938 (H. St. J. B. Philby).
Idactus cristulatus Fairmaire, 1885
Répartition géographique : Somalie et Arabie.
Arabie séoudite : Buraiman près Jedda, 16-IH-1946 (E. S. Brown) ;
Dhufor, Jebel Qara, Wadi Geth, xi-1943 (D. V. Fitzgerald) ; Lith,
« 10 m inland », 1-1945 (B. P. Uvarov).
Hadramaut : Mukalla (Dr. Mrs R. B. Serjeant).
— 850 —
Crossotus arabicus Gahan, 1896
Répartition géographique : Arabie, Somalie.
Arabie séoudite : Jiddat et Harash, xii-1946-i-1947 ; Haband, 16-m-
1947 (W. Thesiger) ; Dhufar, Jebel Qara, Wadi Geth, xi-1943 (D. V. Fitz¬
gerald) ; West Herkot, 12-H-1947 (W. Thesiger).
Crossotus strigifrons Fairmaire, 1886
Répartition géographique : Somalie, Éthiopie, Sudan.
Arabie séoudite : Jiddat el Harash, xii-1946-i-1947 ; Asir, El Mahala,
19-ix-1944 (A. R. Waterston) ; K. Wir, 8-ii-1947 (W. Thesiger) ; West
Shibun, 12-II-1947 (W. Thesiger) ; Buraiman près Jedda, 24-1-1946
(E. S. Brown) ; West Boi, 4-II-1947 (W. Thesiger).
Crossotus subocellatus Fairmaire, 1886
Répartition géographique : Afrique orientale septentrionale, Arabie.
Arabie séoudite : Buraiman près Jidda, 13-1-1946 (E. S. Brown) ;
Hejaz, lO-xi-1945 (D. V. Fitzgerald) ; Mecca, 17-x-5-xi-1949 (H. St.
J. Philby).
Laboratoire d’ Entomologie.
Muséum National d' Histoire Naturelle.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2» Série — Tome 39 — N» 5, 1967 (1968), pp. 851-860.
NOUVEAUX PTEROPLIINI
DES COLLECTIONS DU MUSÉUM DE PARIS
( Col. Cerambycidae Lamiinae )
Par S. BREUNING
Pterolophia (s. s.) bituberculatithorax, n. sp.
En ovale allongé. Antennes un peu moins longues que le corps, assez
densément frangées, le scape court et très fort, le troisième article un
peu plus long que le quatrième, beaucoup plus long que le scape, les
articles 4 à 8 pourvus d’une petite épine apicale interne. Tubercules
antennifères distants, mais un peu saillants. Joues moitié plus longues
que les lobes inférieurs des yeux. Pronotum transverse, imponctué,
pourvu de deux dépressions transversales, une antérieure et une pos¬
térieure et de deux hauts tubercules discaux prémédians. Elytres sensi¬
blement plus larges que le pronotum à la base, très convexes, largement
subtronqués à l’apex, assez densément et grossièrement ponctués sur le
tiers basilaire, plus finement sur le deuxième tiers et pourvus, chacun,
d’un tubercule dentiforme discal basilaire suivi d’une assez longue crête
longitudinale discale élevée surmontée d’un grand fascicule de poils, de
deux petits fascicules de poils blancs postmédians, l’un rapproché de la
suture, l’autre rapproché du bord latéral, et de nombreux très petits
fascicules de poils entre la crête et les deux fascicules postmédians et
dans la partie médiane de quelques bourrelets discaux longitudinaux
incurvés. Pattes à longs poils dressés.
Brun foncé, couvert de pubescence brun rougeâtre entremêlée par
places d’un peu de jaunâtre. Le tiers apical de l’élytre à pubescence
jaune paille.
Long. : 13 mm ; larg. : 5 à 6 mm.
Type de Bornéo : Pontianak, 1898. — Un paratype idem.
Dans mon tableau de détermination des espèces du genre Pterolophia
Newm. s. s. (Ent. Arb. Mus. Frey, XVI, 1965, p. 178) cette espèce s’in¬
tercale près du n° 237 en différant des espèces mentionnées sous les
nos 238-240 par la présence de hauts tubercules sur le pronotum.
Pterolophia (s. s.) nigromaculipennis, n. sp.
En ovale allongé. Antennes un peu moins longues que le corps, épar-
sément frangées en dessous, le troisième article un peu plus long que le
57
— 852 —
quatrième, sensiblement plus long que le seape. Joues au moins trois
quarts plus longues que les lobes inférieurs des yeux. Tête et pronotum
densément et très finement ponctués. Pronotum transverse, très convexe.
Elytres longs, très convexes, arrondis à l’apex, densément ponctués,
assez grossièrement dans la moitié antérieure, finement dans la moitié
postérieure, chacun avec une petite bosse discale postbasilaire surmontée
d’un fascicule de poils. Pattes garnies de longs poils dressés.
Brun foncé, couvert de pubescence brune. Pronotum, avec deux très
petites taches circulaires blanches rapprochées du bord antérieur et de
la ligne médiane, de chaque côté une tache médiane blanchâtre vague à
la limite du disque et de la partie latérale et deux petites taches jaune-
blanchâtre rapprochées de la ligne médiane. Écusson à bords jaune pâle.
Sur chaque élytre une étroite bande transversale prémédiane blanchâtre
descendant obliquement de la suture en direction de la marge externe,
mais développée seulement dans la moitié suturale, une petite tache
latérale postmédiane blanche, une petite tache suturale préapicale blanche
et quelques taches noires entourant cette tache suturale en forme de
demi-cercle. Antennes à pubescence brun foncé, la base extrême des
articles 3 à 11 à pubescence blanchâtre.
Long. : 7 mm ; larg. : 2 mm 2/3.
Type de Malaisie : Perak, leg. W. Doherty.
Se place près de consularis Pasc.
Pterolophia (s. s.) subchapaensis. n. sp.
Proche de chapaensis Pic, mais les antennes frangées en-dessous, leur
troisième article sensiblement plus long que le quatrième, beaucoup plus
long que le scape, les élytres non mouchetés de blanc, mais pourvus,
chacun, de quelques petites taches blanches en forme d’une bande trans¬
versale postmédiane parcourant la moitié suturale, et le dernier seg¬
ment abdominal noir sauf sur les côtés.
Type de Malaisie : Perak, Gounong-Boubou, 1 100 m ait., leg.
W. Doherty.
Pterolophia (s. s.) ochreomaculipennis, n. sp.
Allongé, trapu. Antennes un peu moins longues que le corps, le troi¬
sième article un peu plus long que le quatrième, sensiblement plus long
que le scape. Joues presque deux fois plus longues que les lobes inférieurs
des yeux. Tête imponctuée. Pronotum fortement transverse, très épar-
sément et très finement ponctué. Élytres longs, très convexes, arrondis
à l’apex, densément ponctués, assez grossièrement dans la moitié anté¬
rieure, finement dans la moitié postérieure, pourvus, chacun, d’une bosse
discale postbasilaire surmontée d’un fascicule de poils et de deux fines
crêtes longitudinales discales peu accusées.
— 853 —
Brun foncé, couvert de pubescence brun jaunâtre entremêlée de brun,
d’ochracé et de blanchâtre. Elytres à pubescence brune entremêlée de
blanchâtre, sur chaque élytre deux bandes transversales ondulées ochracées,
une prémédiane et une postmédiane. Antennes à pubescence brune, les
trois quarts basilaires du quatrième article à pubescence blanche, l’extrême
base des articles 5 à 11 à pubescence blanchâtre.
Long. : 15 mm ; larg. : 6 mm.
Type de Bhutan, leg. L. Duree, 1899.
Se place près de bifasciculata Breun.
Pterolophia (s. s.) subbicarinata, n. sp.
Allongé. Antennes aussi longues que le corps, peu densément frangées
en dessous, le troisième article un peu plus long que le quatrième ou que
le scape. Lobes inférieurs des yeux un peu moins longs que les joues.
Tête et pronotum très densément et très finement ponctués. Pronotum
transverse, pourvu de deux petites tubercules discaux. Elytres longs,
échancrés à l’apex (l’angle suturai bien distinct, l’angle marginal étiré
en un petit lobe triangulaire pointu), densément ponctués, assez gros¬
sièrement dans la moitié antérieure, assez finement dans la moitié posté¬
rieure, pourvus, chacun, d’une courte crête longitudinale discale post-
basilaire surmontée de poils et d’une fine crête discale postmédiane sur¬
montée en arrière de courts poils noirs. Pattes garnies de longs poils
dressés blanchâtres.
Brun foncé à pubescence brun rougeâtre. Elytres avec une assez large
bande transversale blanche située un peu après le milieu. Les trois-quarts
basilaires du quatrième article des antennes et la base extrême des articles 3
et 5 à 11 à pubescence blanche.
Long. : 8 mm ; larg. : 2 1/2 mm.
Type de Bhutan : Maria Basti, 1899.
Se place à côté de bicarinata Breun.
Pterolophia (s. s.) subfulvisparsa, n. sp.
Allongé. Antennes un peu moins longues que le corps, assez densément
frangées en-dessous de poils très courts, le troisième article un peu plus
long que le quatrième ou que le scape. Lobes inférieurs des yeux un
peu moins longs que les joues. Tête et pronotum imponctués. Pronotum
fortement transverse. Elytres longs, convexes, étroitement obliquement
tronqués à l’apex (l’angle marginal proéminent), densément ponctués,
peu grossièrement dans la moitié antérieure, finement dans la moitié
postérieure, pourvus, chacun, d’une légère bosse longitudinale discale
postbasilaire et d’une fine crête longitudinale discale postmédiane.
Rouge foncé à pubescence brun rougeâtre clair entremêlée de gris sur
le front. De chaque côté du disque du pronotum une grande tache cir-
— 854 —
culaire brun rougeâtre foncé. Élytres marbrés de brun rougeâtre foncé
et de blanchâtre, cette dernière pubescence plus étendue sur le tiers sutu¬
rai de la moitié postérieure. Le troisième article des antennes, le tiers
apical du quatrième et les articles 5 à 11 sauf à la base à pubescence
brun rougeâtre foncé.
Long. : 8 mm ; larg. : 2 1/2 mm.
Type de Malaisie : Perak, Gounong-Boubou, 1 100 m ait., leg.
W. Doherty.
Se place près de fulvisparsa Gah.
Pterolophia (s. s.) persimiloides, n. sp.
Proche de persimilis Gah., mais le scape plus mince dans son tiers
apical, le pronotum encore plus large et plus finement ponctué, les élytres
plus grossièrement ponctués dans la moitié postérieure et pourvus, cha¬
cun, d’une courte et fine crête longitudinale discale postmédiane légère¬
ment saillante, toute la pubescence d’un brun rougeâtre un peu plus
clair, le pronotum sans taches, les élytres ornés seulement dans le quart
apical de très petites taches blanchâtres, la bande transversale post¬
médiane blanche moins large, les articles antennaires non annelés de
blanc à la base, mais le tiers apical du sixième article, tout le septième
article et la moitié basilaire du huitième article à pubescence blanche.
Type de Chine : prov. de Szetschouan : Mosy-Mien, 1897.
Pterolophia (s. s.) bottangensis, n. sp.
Allongé. Antennes beaucoup moins longues que le corps, éparsément
frangées, le troisième article beaucoup plus long que le quatrième ou
que le scape. Joues moitié plus longues que les lobes inférieurs des yeux.
Tête et pronotum à ponctuation très fine et extrêmement dense. Prono¬
tum fortement transverse. Élytres longs, convexes, tronques à l’apex,
densément peu finement ponctués et pourvus, chacun, d’une bosse
allongée discale postbasilaire surmontée d’un fascicule de poils noirs et
de deux légers bourrelets longitudinaux discaux dans la partie post¬
médiane.
Brun foncé à pubescence brun rougeâtre. Sur chaque élytre de très
petites taches noirâtres le long de la suture, une bande transversale post¬
médiane jaune blanchâtre peu large n’atteignant pas la suture et en
arrière de cette bande une tache discale noire rapprochée de la suture.
Base des articles antennaires 3, 4, 6 et 7 et tout le cinquième article à
pubescence blanche.
Long. : 9 1/2 mm ; larg. : 3 mm.
Type de Bhutan : Paedong, leg. Durel, 1913.
Proche de persimilis Gah.
— 855
Pterolophia (s. s.) yunnana. n. sp.
Allongé. Antennes beaucoup moins longues que le corps, frangées
en-dessous de poils très courts, le scape peu long et peu fort, le troisième
article beaucoup plus long que le quatrième ou que le scape, le quatrième
beaucoup plus long qu’un des articles suivants. Tubercules antennifères
peu saillants. Joues deux fois et demie plus longues que les lobes infé¬
rieurs des yeux. Front et pronotum transverses. Tête et pronotum très
densément et très finement ponctués. Elytres longs, convexes, arrondis
à l’apex, densément ponctués, assez grossièrement sur les trois-quarts
antérieurs, très finement sur le quart apical, pourvus, chacun, d’une
bosse discale postbasilaire surmontée d’un assez grand fascicule de poils
et une fine crête longitudinale postmédiane surmontée également de poils.
Brun foncé, couvert de pubescence brun rougeâtre. Sur chaque élytre
deux taches blanchâtres assez grandes, une médiane sublatérale et une
préapicale couvrant la moitié suturale. Les articles antennaires six et
sept à pubescence blanchâtre.
Long. : 6 mm 1 / 2 ; larg. : 1 mm 3/4.
Type de Chine : province de Yunnan, région de Loa-nan, 1932.
Dans mon tableau de détermination du genre Pterolophia Xewm. s. s.
(. Ent . Arh. Mus. Fret/, XVI, 1965, p. 174) cette espèce s’intercale près
du n° 177 en différant de pseudocarinata Breun. surtout par les articles 6
et 7 des antennes à pubescence blanchâtre.
Pterolophia (s. s.) cambodgensis, n. sp.
En ovale allongé. Antennes beaucoup moins longues que le corps, à
peine frangées, le troisième article beaucoup plus long que le quatrième
ou que le scape. Joues presque deux fois plus longues que les lobes infé¬
rieurs des yeux. Tête et pronotum densément et très finement ponctués.
Pronotum fortement transverse, pourvu de deux dépressions transver¬
sales, une antérieure et une postérieure et de deux très petits tubercules
discaux prémédians. Elytres longs, très convexes, arrondis à l’apex,
densément ponctués, peu finement dans la moitié antérieure, très fine¬
ment dans la moitié postérieure ; sur chacun un petit tubercule discal
basilaire suivi d’une bosse discale postbasilaire surmontée d’un fascicule
de poils, et un petit fascicule de poils discal postmédian.
Brun foncé, couvert de pubescence brun rougeâtre. Sur la moitié pos¬
térieure de l’élytre une large bande longitudinale suturale jaunâtre qui
envoie avant le fascicule postmédian un étroit rameau latéralement jus¬
qu’au-delà du milieu du disque. Antennes marbrées de. brun et de gri¬
sâtre.
Long. : 5 mm ; larg. : 2 mm.
Type du Cambodge, région de Chichreng, leg. G. Thomas, 1912.
— 856 —
Pterolophia (s. s.) subrubra, n. sp.
Proche de rubra Breun., mais le troisième article des antennes sensi¬
blement plus long que le scape, le pronotum sans dépressions transver¬
sales, les élytres arrondis à l’apex, ponctués assez grossièrement dans la
moitié antérieure, presque sans lignes discales convexes et, sur chaque
élytre, une grande tache latérale posthumérale jaunâtre peu nette.
Long. : 6 mm ; larg. : 2 mm.
Type du Perak, leg. W. Dohf.rty.
Pterolophia (s. s.) parabaiensis, n. sp.
Proche de baiensis Pic mais les articles antennaires 5 à 9 sans épine
apicale, la bosse discale postbasilaire de l’élytre plus élevée et dans la
moitié postérieure de l’élytre deux fines crêtes longitudinales bien accu¬
sées, les tibias garnis de longs poils dressés et sur chaque élytre une grande
tache basilaire brun rougeâtre clair située entre l’écusson et la bosse
postbasilaire.
Long. : 11 mm ; larg. : 4 mm.
Type du Perak : Gounong Boubou, leg. W. Doherty.
Pterolophia (s. s.) transversefasciatipennis, n. sp.
Proche de transversefasciata Breun., mais le pronotum très finement
ponctué, les élytres grossièrement ponctués dans toute la moitié anté¬
rieure, pourvus, chacun, d’un assez haut tubercule discal postbasilaire
et d’une courte mais assez haute crête discale postmédiane, tout le pro¬
notum à pubescence d’un brun assez foncé sauf trois étroites bandes
longitudinales ochraeées en sa partie médiane et les antennes à pubes¬
cence brun foncé sauf les trois quarts antérieurs du quatrième article
qui sont couverts de pubescence blanche.
Long. : 6 mm ; larg. : 2 1/3 mm.
Type de Malaisie : Perak, leg. W. Doherty.
Pterolophia (Hylobrotus) indistinctemaculata, n. sp.
Proche de humerosopunctata Breun., mais les antennes un peu moins
longues que le corps, les lobes inférieurs des yeux Seulement un peu plus
longs que les joues, les élytres ponctués un peu plus fortement, les points
plus régulièrement alignés, et la livrée différente.
Brun rougeâtre à pubescence jaune paille entremêlée de brun rougeâtre,
la pubescence sur les deux tiers antérieurs des élytres densément entre¬
mêlée surtout sur les deux tiers suturaux de blanchâtre de façon à ce
— 857 —
■que la pubescence foncière ne subsiste qu’en forme de nombreuses (ca.
■sept) étroites bandes longitudinales.
Long. : 10 mm ; larg. : 4 mm.
Type de Bornéo occidental : Satipas près Singawang, leg. J. B. Ledru,
1897.
Pterolophia (Mimoron) ropicoides, n. sp.
Allongé. Antennes aussi longues que le corps, frangées en-dessous, le
scape assez long, le troisième article sensiblement plus long que le qua¬
trième ou que le scape, lobes inférieurs des yeux un peu moins longs
que les joues. Tête et pronotum à ponctuation très fine et extrêmement
dense. Pronotum fortement transverse. Élytres longs, convexes, très
légèrement élargis après le milieu, arrondis à l’apex, très densément
ponctués, peu finement dans la moitié antérieure, finement dans la moi¬
tié postérieure ; sur chaque élytre une petite bosse allongée discale post¬
basilaire peu élevée.
Rouge foncé, couvert de pubescence brun rougeâtre entremêlée sur les
élytres d’un peu de gris et de brun foncé ; sur chaque élytre une très
étroite bande transversale médiane blanchâtre légèrement ondulée.
Long. : 5 mm ; larg. : 2 mm.
Type de Bhoutan : Maria Basti, leg. L. Durel.
Se place près de phungi Pic.
Pterolophia (Paramimoron) subropicoides, n. sp.
Allongé. Antennes beaucoup moins longues que le corps, non frangées
en-dessous, le troisième article sensiblement plus long que le quatrième,
aussi long que le scape. Joues de moitié plus longues que les lobes infé¬
rieurs des yeux. Tête et pronotum à ponctuation très fine et extrêmement
dense. Pronotum fortement transverse. Élytres longs, arrondis à l’apex,
très densément ponctués, peu finement dans la moitié antérieure, fine¬
ment dans la moitié postérieure.
Rouge à pubescence brun clair. Articles antennaires 3 et 4 rouge foncé,
les articles 5 à 11 à pubescence blanchâtre sur la base.
Long. : 6 mm ; larg. : 1 mm 3/4.
Type de Chine : Kuy-tsheou, leg. R. P. J. Chaffanjon, 1903.
Pterolophia (Gibbopraonetha) quadrigibbosipennis, n. sp.
Proche de quadrigibbosa Pic, mais les lobes inférieurs des yeux seule¬
ment un peu moins longs que les joues, le front aussi large que haut,
les élytres par toute leur étendue plus grossièrement ponctués, la crête
postbasilaire beaucoup plus élevée, la crête postmédiane très haute et
— 858 —
surmontée d’un grand fascicule de poils, les taches blanches se trouvent
seulement en arrière de la crête postmédiane dans la moitié suturale.
Long. : 11-12 mm ; larg. : 4-4 mm 1/2.
Type de Chine : province du Szetschouan : Ouy-Sy. — Un Paratype.
Idem.
Pterolophia (Pilosipraonetha) dohertyana, n. sp.
Proche de pilosipes Pic, mais sur chaque élytre les crêtes longitudinales
effacées après le fascicule postbasilaire jusques après le milieu de la lon¬
gueur de l’élytre où se trouve une crête longitudinale un peu plus haute
et la pubescence foncière du corps blanchâtre.
Long. : 9 mm ; larg. : 3 mm.
Type de Malaisie : Perak, Gounong-Boubou, 1 100 m ait., leg.
W. Doherty.
Mispila (Dryusa) coomani, n. sp.
Allongé. Le scape court, peu finement ponctué, le troisième article des
antennes beaucoup moins long que le quatrième, sensiblement plus long
que le scape. Front et pronotum peu densément et peu finement ponc¬
tués. Élytres très longs, peu densément et grossièrement ponctués, les
points plus ou moins alignés, devenant plus fins dans la partie apicale.
Brun foncé à pubescence brun rougeâtre foncé. Sur chaque élytre une
ligne blanche transversale fortement zigzaguée au début du tiers apical
et trois très petites taches blanches nettes : une discale prémédiane rap¬
prochée du bord latéral et deux préapicales, une suturale et une latérale ;
en plus à la fin du tiers basilaire une ligne transversale zigzaguée blanche
est indiquée dans la moitié suturale.
Long. : 8 mm ; larg. : 2 mm 2/3.
Type du Tonkin : Hoa Binh, leg. A. de Cooman.
Pterolophia (Ale) rubiensis, n. sp.
Proche de subjasciata Gah., mais le front non ponctué, le pronotum
assez grossièrement ponctué, sur chaque élytre une assez haute crête
longitudinale discale postbasilaire et une longue crête longitudinale post¬
médiane, toutes deux surmontées de poils, la pubescence brun rougeâtre,
les élytres avec trois taches jaunâtres en commun : une très grande cor-
diforme basilaire, une moins large transversale postmédiane et une très
grande mais moins nette couvrant la moitié suturale du quart apical,
la partie médiane du quatrième article des antennes et l’extrême base
des articles 5 à 11 à pubescence jaunâtre.
Long. : 9 mm ; larg. : 3 mm.
Type de Birmanie : Ruby mines, 1 200-2 300 m ait., leg. Doherty, 1880.
— 859 —
Pterolophia (Ale) ochreosticticollis, n. sp.
Modérément allongé. Antennes un peu moins longues que le corps, le
troisième article sensiblement plus long que le scape. Lobes inférieurs
des yeux sensiblement moins longs que les joues. Tète densément et très
finement ponctuée. Pronotum fortement transverse, très convexe, très
densément et très finement ponctué ; ÉlytreS longs, très convexes, arron¬
dis à l’apex, très densément ponctués, assez grossièrement dans la moitié
antérieure, finement dans la moitié postérieure, pourvus, chacun, d'une
petite bosse allongée discale postbasilaire surmontée de poils. Pattes
garnies d’assez longs poils dressés.
Noir, à pubescence brune. Tête et pronotum densément parsemés de
petites taches ochracées. Ecusson à pubescence ochracée. Elytres à pubes¬
cence gris clair, chacun avec une très petite tâche ochracée basilaire à
côté de l’écusson, quelques taches discales brun foncé dans le tiers api¬
cal et quelques taches blanches dans cette région. Dessous et pattes à
pubescence brun grisâtre. Antennes à pubescence brun foncé.
Long. : 8-9 mm ; larg. : 3-3 mm 1 /2.
Type de Malaisie : Peralc, leg. W. Doherty. — Un paratype idem.
Mesosella (Cylindrostyrax) bhutanensis, n. sp.
Proche de qucidriplagiata Breun., mais les lobes inférieurs des yeux
un peu plus longs que les joues, le pronotum très finement ponctué et
les élytres sans taches brun foncé mais ornés d’une assez large bande
transversale médiane blanche.
Long. : 9 mm ; larg. : 3 mm.
Type de Bhutan : Mara Basli, leg. L. Durel.
Cyardium malaccense, nov. sp.
Proche de cribrosum Pasc., mais les lobes inférieurs des yeux un peu
plus longs que les joues, le vertex presque sans sillon longitudinal, le
pronotum sans tubercule latéro-inférieur antérieur, les élytres subtron¬
qués à l’apex et la livrée différente.
Brun foncé, couvert de pubescence rougeâtre, le disque du pronotum
et les élytres assez densément marbrés de blanchâtre. Le métasternum
à pubescence jaune paille, cette pubescence remontant sur le bord laté¬
ral de l’élytre au quart basilaire de l’élytre. La partie basilaire du troi¬
sième article des antennes et les deux tiers basilaires du quatrième article
à pubescence blanche, l’apex du troisième article, le tiers apical du qua¬
trième article et les articles 5 et 6 (les articles suivants manquent) noirs.
Long. : 16 mm ; larg. : 6 mm.
Type une Ç de la Presqu’île de Malacca : Errington de la Croix, leg.
P. Chape, 1899.
— 860 —
Trichoniphona, n. gen.
Très long. Antennes modérément fines, aussi longues que le corps
($), assez densément frangées de poils peu longs ; le scape court et
fort, le troisième article à peine plus long que le quatrième, plus de moi¬
tié plus long que le scape, les articles suivants diminuant fortement en
longueur. Tubercules antennifères distants l’un de l’autre et peu sail¬
lants. Yeux assez finement facettés, subdivisés, les lobes inférieurs aussi
hauts que larges. Front plus large que haut. Pronotum fortement trans¬
verse, très convexe, légèrement rétréci vers le bord antérieur, trilobé à
la base, à bords latéraux arrondis, pourvu de deux fins sillons transver¬
saux, un antérieur et un postérieur. Élytres très longs, plus de trois fois
plus longs que la tête et le pronotum réunis, parallèles, très convexes,
un peu plus larges que le pronotum, échancrés à l’apex, frangés au tiers
apical de poils modérément longs. Tête rétractile. Saillie prosternale
aussi haute que les hanches, tronquée verticalement à son bord anté¬
rieur. Saillie mésosternale tronquée verticalement à son bord antérieur.
Métasternum de longueur normale. Cavités coxales intermédiaires ouvertes.
Pattes de longueur moyenne, les fémurs claviformes, les tibias intermé¬
diaires sans sillon dorsal, les crochets divergents. Élytres garnis de courts
poils dressés peu serrés.
Type albomarmorata Breun. Ce genre se place parmi les Pteropliini à
côté du genre Niphona Muls.
Dans mon tableau de détermination des genres des Pteropliini asia¬
tiques (Ent. Arb. Mus. Frey, XIII, 1962, p. 382) ce genre s’intercale
près du n° 122 en différant de Trichecsemotes Breun. par l’absence de
fascicule de poils sur les élytres, etc.
Trichoniphona albomarmorata, n. sp.
Lobes inférieurs des yeux moitié plus longs que les joues. Tête assez
éparsément et peu finement ponctuée. Pronotum densément, très gros¬
sièrement et rugueusement ponctué et pourvu au milieu d’un court
sillon longitudinal postmédian. Élytres assez densément et assez gros¬
sièrement ponctués et entremêlés de points encore plus gros, assez lar¬
gement échancrés à l’apex (l’angle suturai proéminent, l’angle margi¬
nal étiré en un court et large lobe triangulaire). Parties latérales du des¬
sous éparsément et finement ponctuées.
Brun foncé, couvert de pubescence brun jaunâtre. Élytres très densé¬
ment marbrés de blanc. Dessous et fémurs à pubescence blanchâtre et
parsemés de nombreuses très petites taches brun clair. Tarses à pubes¬
cence brun foncé. Tiers apical des articles antennaires 3 et 4 et les
articles 5-11 à pubescence d’un brun assez foncé, la base des articles 5-11
à pubescence blanchâtre.
Long. : 20 mm ; larg. : 6 1/2 mm.
Type une $ de Paedong, région Darjeeling, Chasseurs indigènes, 1934.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 39 — N° 5, 1967 (1968), pp. 861-870.
COLÉOPTÈRES HYDROCANTHARES
RÉCOLTÉS EN AFRIQUE DU SUD
ET RHODÉSIES ( BERTRAND , 1959)
Par H. BERTRAND et C. LEGROS
Au cours d’un voyage effectué durant le deuxième semestre de 1959,
l’un de nous a récolté un certain nombre de Coléoptères Hydrocanthares
(Dytiscidae, Haliplidae, Gyrinidae) dans les Rhodésies et l’Afrique du
Sud. L’itinéraire suivi, comme indiqué ailleurs, (Bertrand, 1966) intéresse
la Rhodésie du Nord (Zambie), la Rhodésie du Sud, le Swaziland et le
Basutoland (Lesotho) et plusieurs provinces de l’Union Sud-Africaine :
Transvaal, Orange, Natal, Cap.
Dans les listes de récoltes qui suivent, nous avons adopté l’ordre et la
nomenclature des ouvrages de J. Omer Cooper (1965) pour les Dytiscides
et de Per Brinck (1955) pour les Gyrinides.
Listes des récoltes
Famille Dytiscidae
Genre Canthydrus Sharp.
C. sedilloti Rég.
Rhodésie du Sud : Ove(r) 1, route de Bulawayo à Matopos, à 1 320 m.
Genre Hydrocanthus Say
H. ( Sternocanthus ) parvidus Gschw.
Basutoland : rivière affluent du Caledon(r), route de Maseru à Roma,
à 1 520 m.
Genre Laccophilus Leach.
L. lineatus Aubé.
Transvaal : marais de la Sabie (r) ; ruisseau, route de Nelspruit à Karimo.
Swaziland : petit marais sur un ruisseau, dans la forêt de Pins de Pigg’s
Peak, à 320 m. Cap : Touw river à 240 m (réserve de Tsitsikama forest) ;
marettes en forêt à 240 m (réserve de Tsitsikama forest).
1. r = cours d’eau.
— 862 —
L. torquatus Guign.
Swaziland : Tofus causeway, à 320 m.
L. vermiculosus Gerst.
Rhodésie du Sud : Ove (r), route de Bulawayo à Matopos, à 1 320 m.
L. cyclopis Sharp.
Basutoland : rivière affluent du Caledon (r), route de Maseru à Roma,
à 1 520 m ; petit marais, route de Maseru à Mafeteng ; à 1620 m. Cap :
mares, route de Worcester à Robertson ; mare près Breede river ; dam,
route de Idutyna, entre Btyi et Vieggesville à 860 m ; mare à Gordon’s
Bay.
L. adspersus Boh.
Rhodésie du Sud : Ove (r), route de Bulawayo à Matopos, à 1 320 m.
Swaziland : Tofus causeway, à 320 m.
Genre Philaccolus Guignot.
P. lineoguttatus Fairm.
Natal : ruisselets dans Dhlinza Forest près de Eshowe, à 600 m (18°).
Genre Methles Sharp.
M. cribratellus Fairm.
Transvaal : marais de la Sabie (r).
Genre Hydrovatus Motschulsky
H. macrocerus Rég.
Transvaal : marais de la Sabie (r).
Genre Hydropeplus Sharp.
H. trimaculatus Cast.
Cap : mares, route de Worcester à Robertson ; mare près de Breede
river ; mares, route de Noordhoek (Cape peninsula), à 220-240 m ; mare
à Gordon’s Bay.
Genre Primospes Sharp.
P. suturalis Sharp.
Cap : mare à Gordon’s Bay.
— 863 —
Genre Darwinhydrus Sharp.
D. solidus Sharp.
Cap : mare près de Breede river ; mares, route de Noordhoek (Cape
peninsula) ; marettes à l’entrée de la réserve du Cap ; marettes en forêt
(réserve de Tsitsikama forest).
Genre Hyphydrus Illiger
H. ( Apriophorus ) cycloides Rég.
Transvaal : marais de la Sabie (r). Cap : étang de Zuurbraak, à 240 m.
Genre Bidessus Sharp.
B. ovoideus Rég.
Transvaal : marais de la Sabie (r).
B. sharpi Rég.
Transvaal : étang de Zuurbraak, à 240 m ; Touw river, à 240 m (réserve
de Tsitsikama forest).
Genre Guignotus Houlbert
•G. lineolatus Boh.
Cap : mares, route de Woreester à Robertson.
Genre Yola des Gozis
Y. natalensis Rég.
Basutoland : rivière affluent du Caledon (r), route de Maseru à Roma,
à 1 520 m.
Y. subopaca Rég. (Y. harrisoni O. C.).
Cap : Great Berg river.
Genre Potamonectes Zimmermann
P. vagrans Orner Cooper.
Orange : ruisseau, route de Ventersburg à Senekal.
Genre Herophydrus Sharp.
H. obscurus Sharp.
Cap : petite rivi.re à demi stagnante, à Nasturtium, entre de Wet
et Robertson.
— 864 —
H. inquinatus Boh.
Basutoland : petit marais, route de Maseru à Mafeteng, à 1 620 m ;
étang de Zuurbraak.
Genre Canthyporus Zimmermann
C. navigator Guign.
Cap : mare à Gordon’s Bay.
C. similator Zim.
Cap : mare près de Breede river.
C. petulans Guign.
Cap : marettes à l’entrée de la réserve du Cap ; mares, route de Wor-
cester à Robertson ; mare près de Breede river ; marettes en forêt ( réserve
de Tsitsikama forest). Orange : ruisseau, route de Ventersburg à Senekal.
C. hottentotus Gem. et Har.
Cap : marette près du Cap de Bonne Espérance (réserve du Cap) ;
mares, route de Noordhoek (Cape peninsula) ; mare près de Breede river
mares, route de Worcester à Robertson ; mare à Gordon’s Bay.
C. testaceus Zim.
Cap : mares, route de Worcester à Robertson.
Genre Copelatus Erichson
C. capensis Sharp.
Cap : mare près de Breede river ; marettes en forêt (réserve de Tsitsi¬
kama forest).
Genre Agabus Leach.
A. raffrayi Sharp.
Cap : ruisseau à feuilles mortes, près de Big Tree (réserve de Tsitsikama
forest).
Genre Rantus Stephens
R. cicurus Fabr.
Cap : mare à Gordon’s Bay ; mares, route de Noordhoek (Cape penin¬
sula) (obtenu ex larva ).
R. capensis Aubé.
Cap : mares, route de Worcester à Robertson ; mares, route de Noord¬
hoek (Cape peninsula) ; mare à Gordon’s Bay.
R. concolorans Wall. (R. peringueyi Rég.).
Cap : mare près de Breede river.
— 865
Genre Hydaticus Leach.
H. ( Guignotites) dorsiger Aube.
Cap : mares, route de Noordhoek (Cape peninsula).
H. ( Guignotites) galla Guer. Mén.
Cap : mares, route de Noordhoek (Cape peninsula) ; mare près de Breede
river ; marettes en forêt (réserve de Tsitsikama forest).
Famille IIaliplidae
Genre Haliplus Latreille
H. exsecratus Guign.
Cap : mare près de Breede river.
Famille Gyrinidae
Genre Aulonogyrus Régimbart
A. (Afrogyrus) flavipes Boh.
Rhodésie du Sud : Shoshoe (r), entre Salisbury et Chirundu (Zambèze).
Transvaal : ruisseau, route de Nelspruit à Karimo par Eerstegeluk, près
« Highlands » ; ruisseau, même route, près « Whitkop ». Swaziland : petit
marais sur une petite rivière, forêt de Pins de Pigg’s Peak. Natal : ruisselets
dans Dhlinza forest, près de Esliowe.
A. ( Afrogyrus ) alogensis Rég.
Transvaal : petit torrent dans le massif des Zoutspanberge ; affluent
de la Sabie (r) au pont, aval de la cascade de Bridle Yeil. Swaziland :
petit torrent à cascades à Molimo Nthuse. Basutoland : Madegeza (r),
route de Bethlehem à Clarens. Natal : Imolwini (r) à Kloof, route de
Durban à Pietermaritzburg ; ruisselets de Dlinza forest, près de Eshowe.
A. (Afrogyrus) capensis Thgb.
Cap : Grott river (réserve de Tsitsikama forest).
A. ( Afrogyrus ) formosus Mod.
Cap : ruisseau en forêt, près de Big Tree (réserve de Tsitsikama forest).
A. ( Afrogyrus ) abdominalis Aubé.
Rhodésie du Sud : Mazambombo (r), route de Bulawayo à Matopos.
Swaziland : petit torrent au-dessous des mines de Havelock ; Zuluwini (r),
route de Pongola à Molimo Nthuse. Cap : Groot river (réserve de Tsit¬
sikama forest) ; Van Staadens (r), route de Humansdorp à Port Elisabeth ;
réservoir d’une piscine à Wemmershoek.
— 866 —
A. ( Afrogyrus) alternatus Rég.
Transvaal : petite rivière avant Pilgrim’s Rest, route de Sabie. Orange :
ruisseau entre Ventersburg et Senekal. Basutoland : Madageza (r), route
de Bethlehem à Clarens. Cap : Van Staadens (r), route de Ilumansdorp
à Port Elisabeth.
A. (Afrogyrus) marginatus Aube.
Transvaal : petite rivière avant Pilgrim’s Rest, route de Sabie. Orange :
ruisseau entre Villa Maria et Sterkspruit. Basutoland : ruisseau affluent
de l’Orange (r), route de Fort Hartley à Mont Morosi. Cap : petite rivière
à demi stagnante à Nasturtium, route de de Wet à Robertson ; mare à
Gordon’s Bay ; affluent de la Great Kei river, route d’Alice à Stutterheim.
Genre Gyrinus Linné
G. natalensis Rég.
Rhodésie du Nord : petit torrent au-dessus de la chute de Kundalila ;
ruisseau, route de Chirundu (Zambèze) à Mbeya (Tanganyika). Rhodésie
du Sud : Mazambombo (r), route de Bulawayo à Matopos ; Shoshoe (r),
route de Salisbury à Chirundu (Zambèze). Cap : petite rivière à demi
stagnante à Nasturtium, route de de Wet à Robertson ; mare à Gordon’s
Bay.
Genre Dineutus Mac Leay.
jD. ( Protodineutus ) aereus Klug.
Rhodésie du Sud : Manzambombo (r), route de Bulawayo à Matopos.
Transvaal : ruisseau, route de Nelspruit à Karimo, par Eerstegeluk,
près « The Rest ».
Genre Orectogyrus Régimbart.
O. (Megagyrus) polli Rég.
Swaziland : flaque, près d’un affluent du Kopole (r), route de Molimo
Nthuse à Pigg’s Peak.
O. (Trichogyrus) oscari Apetz.
Rhodésie du Nord : fleuve Zambèze en amont des Victoria Falls.
O. ( Orectogyrus s. str.) bicostatus Boh.
Transvaal : affluent de la Sabie (r) en avant de Bridle Veil, à 960 m ;
Tuisseau, route de Nelspruit à Karimo, par Eerstegeluk, près « The Rest ».
Swaziland : ruisseau affluent du Kopole (r), près Molimo Nthuse ; petit
torrent à cascades à Molimo Nthuse. Natal : Imolwini (r), route de Durban
à Pietermaritzburg.
867 —
Remarques
Le nombre des espèces recueillies s’élève à 49, ainsi réparties : Dytis-
cides 35, Haliplides 1, Gyrinides 13.
Bien que ne représentant qu’une faible part de la faune des régions
visitées, dont traitent en partie ou en totalité des ouvrages récents, ceux
de Guignot (1959, 1961), de Pf.r Brinck (1955) et de J. Omer Cooper
(1965), les récoltes faites nous donnent déjà un aperçu valable sur la répar¬
tition et l’écologie des Hydrocanthares des Rhodésies et de l’Afrique
du Sud.
Faune. — La composition de la faune de l’Afrique du Sud et à un
moindre degré des Rhodésies, régions de passage, comporte des éléments
d’origine variée, fait d’ordre général qui a été reconnu d’ailleurs pour
d’autres ordres d’insectes aquatiques, Odonates notamment (Brinck,
1955), comme nous l’avons brièvement signalé déjà (Bertrand, 1963).
1. — Tout d’abord, on trouve des éléments à répartition très étendue,
pouvant vivre dans l’ensemble de la région éthiopienne, au moins conti¬
nentale, et même débordant sur l’Afrique du Nord, c.à.d. sur la région
paléarctique.
Dans ce premier groupe doivent être placés des Dytiscides : Carithydrus
sedilloti, Laccophilus vermiculosus, Methles cribratellus, Bidessus ovoideus,
B. sharpi, Herophydrus inquinatus, Agabus raffrayi, Rantus capensis,
Hydaticus dorsiger, IL galla, soit 10, puis les Gyrinides : Aulonogyrus
flavipes, A. algoensis, Dineutus aereus, Orectogyrus oscari, bicostatus, soit 5,
donnant un total de 15.
2. — Nous rangeons dans un second groupe que Ton peut qualifier
d’oriental, les espèces atteignant l’Afrique orientale ou le Congo belge ;
ce sont les Dytiscides : Ilydrocanthus acrobeles, Laccophilus lineatus,
Philaccolus lineoguttatus, Ilydrovatus macrocerus, Hyphydrus cycloides,
Guignotus luteolus, Yola natalensis, soit 7.
3. — D’autres éléments enfin ne se rencontrent que dans l’Afrique du
Sud ou même seulement dans une partie de cette dernière : Cap, les élé¬
ments de ces deux catégories étant les suivants :
a) Propres plus ou moins à l’ensemble de l’Afrique du Sud, atteignant
éventuellement le Bechuanaland, le Mozambique, les Rhodésies ; ce sont
les Dytiscides : Ilydrocanthus parvulus, Potamonectes vagrans, Yola subo-
paça, Canthyporus navigator, Copelatus capensis, Rantus concolorans, soit
6,1 Haliplide : Haliplus exsecratus, les Gyrinides : Aulonogyrus formosus,
A. abdominalis, A. alternatus, Orectogyrus mirabilis, O. polli, soit 5, le
total général étant de 12.
b) Localisés dans la province du Cap ou une partie de cëlle-ci ; ce
sont les Dytiscides : Hydropeplus trimaculatus, Primospes suturalis, Dar-
winhydrus solidus, Canthyporus similator, C. petulans, C. hottentolus,
Rantus cicurus, soit 7 et 1 Gyrinide : Aulonogyrus capensis, soit en tout 8.
58
— 868 —
L’ensemble des éléments des deux catégories fournit un total de
20 espèces, sensiblement supérieur à chacun des deux premiers groupes.
On remarquera aussi que dans la catégorie des espèces propres à la
province du Cap, beaucoup font partie de genres : Hydropeplus, Primospes,
Darwinhydrus, Canthyporus qui ne se rencontrent que là ou fort peu repré¬
sentés en dehors (il existe un Canthyporus en Afrique orientale et un autre
à Madagascar).
Cette hétérogénéité remarquable du peuplement de l’Afrique du Sud,
qui, comme nous l’avons dit, intéresse bien d’autres groupes que les
Hydrocanthares et même les Coléoptères, conduit les entomologistes à
penser qu’il y a dans cette région superposition sur une faune autochtone
très ancienne, de nature « australe » avec affinités avec d’autres contrées
australes plus ou moins éloignées, d’une faune proprement éthiopienne
venue du nord, ce que confirme, comme l’a bien montré Per Brinck
à la fois pour des insectes aussi différents que les Odonates et les Coléop¬
tères Gyrinides, la raréfaction des éléments éthiopiens du Nord vers
le Sud, accompagnée en sens inverse d’une diminution des endémiques
du Sud vers le Nord.
Toutefois il convient de remarquer que ce type de répartition résulte
non seulement des éléments endémiques de rang générique que l’on
considère comme des paléoendémiques, mais aussi d’un endémisme
d’ordre spécifique intéressant des genres éthiopiens ou même habitant
seulement la région éthiopienne, fournissant des néoendémiques.
De plus, il est intéressant de constater que certains éléments exogènes
de la région éthiopienne, d’origine septentrionale, comme les Dytiscides
des genres Agahus, Potamonectes, peut-être Rantus, encore les Haliplides :
Haliplus et Peltodytes (les Haliplides comptant d’ailleurs le paléoendé¬
mique Algophilus) sont descendus jusqu’à l’extrême-sud du continent
africain et même un Agabus : A. raffrayi, va de l’Abyssinie au Cap.
Ecologie. — On a en général peu de documents sur l’écologie des
Hydrocanthares de la région éthiopienne, sauf ceux fournis par Verbeke
(1957) limitée à une seule région du Congo belge et, concernant les Gyri¬
nides, la très complète étude de Per Brinck (1955) pour l’Afrique australe,
enfin les remarques de Guignot (1961) dans un paragraphe consacré
aux « biocénoses ». L’un de nous (Bertrand, 1965)a aussi traité sommai¬
rement de l’écologie et de la biologie des Coléoptères aquatiques de la
région éthiopienne.
Dytiscides. — La plupart des Dytiscides sont des habitants des eaux
stagnantes ou faiblement courantes ; toutefois il existe quelques formes
lotiques et c’est avec raison que Guignot (1961, loc. cit.) classe parmi
ses « rhéophiles » les Potamonectes et certains Bidessus et Yola ou Lacco-
philus. Ci-dessus on a pu voir que Potamonectes vagrans a été pris en eau
courante, d’ailleurs en compagnie de sa larve (Bertrand, 1963). Nous
ajouterons que d’après des observations faites à Madagascar, les Philaccolus
affectionnent les eaux alimentées et parfois courantes ; à ce propos, il
faut signaler que P. lineoguttatus a été pris dans des ruisselets frais (18°)
d’une forêt humide primaire.
— 869 —
Pour ce qui est des autres biocénoses de Guignot, nous ne trouvons
à vrai dire guère d’éléments positifs. Mais nous remarquerons que Guignot
classe parmi les orophiles Rantus capensis et Hydaticus galla qui vivent
dans les plaines alluviales de basse altitude de la région du Cap. De même
Agabus Sjostedti et A. raffrayi sont classés parmi les orophiles ; effecti¬
vement ces insectes se rencontrent sur les grands massifs du Congo belge
et de l’Afrique orientale, où nous les avons trouvés en compagnie de
leurs larves (Bertrand, 1963), mais dans la province du Cap, les Agabus
{A. raffrayi) sont à faible altitude dans les Monts Tsitsikama, mais il
il est vrai en forêt humide primaire (rain forest), ce qui rappelle la forêt
de montagne primaire des massifs précédents. A ce propos, il faut signaler
incidemment que Guignot, ne croyant pas sans doute a priori à la pré¬
sence d ’ Agabus raffrayi en Afrique du Sud, a admis une erreur de Régim-
bart pour le déchiffrement d’une étiquette sur un exemplaire du Musée
de Cape Town, Hex R., ce qui correspond clairement à Ilex river, cours
d’eau de la région du Cap et non à A (Abyssinie) ex-Raffray...
Haliplides. — Les Haliplides fréquentent souvent les eaux stagnantes ;
il est à remarquer que pratiquement toutes les espèces de la région éthio¬
pienne se rangent dans le sous-genre Liaphlus dont les larves, dépourvues
de « pouce » aux pattes antérieures, sont inféodées non aux Algues fila¬
menteuses, mais aux Characées. *
Gyrinides. — Nous trouvons dans l’ouvrage de Per Brinck (1955,
loc. cit.) des renseignements sur toutes les espèces recueillies en Afrique
du Sud.
Aulonogyrus flavipes et A. algoensis sont des formes eurytopes et sont
aussi des espèces de vaste répartition, formes tropicales, sans bordure
jaune.
Dineutus aereus est également un eurytope que l’on trouve un peu
partout. Parmi les Aulonogyrus endémiques, un certain nombre sont
plus ou moins eurytopes ; c’est le cas des A. abdominalis, A. alternatus ,
A. marginatus, de même que de Gyrinus natalensis. Par contre, Aulo¬
nogyrus capensis et A. formosus sont d’après Per Brinck, attachés aux
eaux courantes et froides, et, en fait, ils ont été pris dans la forêt primaire
humide des Monts Tsitsikama, constituée en réserve.
Enfin Orectogyrus mirabilis et O. polli sont des espèces des eaux bien
courantes et à fond rocheux.
BIBLIOGRAPHIE
Bertrand, H., 1955. — Les Insectes aquatiques d’Europe, vol. I, Encyc. Entom.,
30, 566 p., 530 fig. Lechevalier éd.
(*) On rencontre toutefois //. (W eohaliplus) lineaticollis Marsli en Ethiopie et au Tibesti
(Note des auteurs).
— 870 —
— 1963. — Contiibution à l’étude des premiers états des Coléoptères
aquatiques de la région éthiopienne (5e note). Bull. I.F.A.N., 25, sér. A,
n° 2, pp. 389-466, fig. 1-61.
— 1963. — Remarques sur le peuplement entomologique (Insectes aqua¬
tiques) de l’Afrique du Sud. C. B. sorti. Séances Soc. Biogéographie, 39,
347, pp. 3-11.
— 1965. — Les Coléoptères aquatiques de la région éthiopienne et leur
biologie. L’Entomologiste, 21, 3, pp. 35-49.
— 1966. — Larves de Coléoptères aquatiques de l’Afrique orientale. Bull.
Mus. Ilist. nat., 2e sér., 38, 5, pp. 562-573.
— 1967. — Récoltes de larves de Coléoptères aquatiques dans la région
éthiopienne : Afrique du Sud et Rhodésies (1959). Bull. Soc. ent. France,
71, 9-10, pp. 252-261.
Brinck, P., 1955. — Gyrinidae, A monograph of the whirligig beetles of Southern
Africa, in South African Animal Life, 1, pp. 329-518, fig. 1-81.
— 1955. — - A Révision of the Gyrinidae (Coleoptera) of the Ethiopian
région, Fysiogr. Sallsk. Handl. N. F. Bd. 51, 16, pp. 1-136, fig. 1-52 et 52,
14, pp. 1-189, fig. 1-48.
— 1955. — • Odonata, in South African Life, 2, pp. 191-233, fig. 1-16.
Guignot, F., 1959-1961. — Révision des Hydrocanthares d’Afrique (Coleoptera
Dytiscoidea). Ann. Mus. B. Congo belge, sér. 8°, 70, 78, 90, pp. 1-994,
fig. 1-818, Tervuren.
Omer Cooper, J., 1965. — Coleoptera Dytiscidae, in South African Life, 2,
pp. 1-124, fig. 1-64.
Verbeke, J., 1957. — Recherches écologiques sur la faune des grands lacs de
l’est du Congo belge. Besult. Scient. Expi. llydrobiol. Lacs Kivu, Édouard
et Albert (1952-54). 3, 1, 177 p.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 5, 1967 (1968), pp. 871-878.
NOUVEAUX EVAESTHETINAE MALGACHES
( Coleoptera Stenidae )
Par J. JARRIGE
Les recherches de M. le Dr. R. Paulian et de ses collaborateurs de
PI.R.S.M., ainsi que celles de M. J. Vadon, effectuées par le procédé
du « lavage de terre », ont révélé l’existence d’une riche et intéressante
faune endogée, dans l’île de Madagascar.
Entre autres, un certain nombre d’Evaesthetinae, qui seront décrits
ci-dessous.
Il est malheureusement à regretter que ces précieux petits insectes
n’aient pas été montés avec le soin nécessaire ; il en résulte une certaine
difficulté d’utilisation.
Les holotypes font partie des collections du Laboratoire d’Entomologie
du Muséum National d’LIistoire Naturelle.
Aulacosthaetus Bernh.
A. sogai, n. sp. — Aptère, brun-testacé ; tête très finement, pronotum
et élytres, obsolètement microréticulés, sans autre sculpture appréciable.
Tête subrectangulaire, transverse (19 X 28), les yeux ovalaires, assez
grands et plus longs que les tempes (7 X 3), crêtes interoculaires courbées
en arc à la hauteur du bord postérieur des yeux, et atteignant les tempes ;
le disque finement, isodiamétralement réticulé, plus mat que le cou et
le pronotum.
Pronotum subtrapézoïdal, peu plus long que large (30 X 29), très
convexe, avec, de chaque côté, un sillon sinué n’atteignant pas le sommet,
un autre antébasal transversal, marqué de six faibles fossettes, les externes
un peu plus fortes ; microréticulation obsolète, en mailles légèrement
transversales.
Elytres transverses pris ensemble (19 X 30), les épaules indistinctes ;
une strie suturale n’atteignant pas la base, une autre submarginale,
interrompue avant l’épaule par un léger ealus ; disque obsolètement
réticulé, très finement et éparsement pubescent.
Tergites très finement sculptés et pubescents. Long : 2,7 mm.
: sternite du pygidium très profondément et étroitement échancré ;
édéage très grand (0,9 mm) (fig. 1). Ç inconnue.
Holotype : Madagascar-Est : R. N. XII, Col Central, 1 700 m, Marojéjy,
distr. de Sambava (P. Soga).
— 872
A . pauliani n. sp. — Aspect voisin du précédent, plus petit et plus
mat. mais la réticulation de la tête et du pronotum semblables.
En diffère d’autre part, par ses yeux bien plus longs que les tempes
(6 X 2), celles-ci arrondies, la tête un peu moins transverse (17 X 22),
le pronotum proportionnellement un peu plus long (22 X 19), les sillons
latéraux subdroits, les fossettes antébasales plus profondes, deux courts
sillons légèrement convergents en avant de celles-ci.
Elytres transverses pris ensemble (13 X 21), la strie suturale atteignant
la base, le disque finement réticulé.
Tergites très finement, densément sculptés et pubescents. Long. : 2 mm.
^ : sternite du pygidium étroitement échancré ; édéage, lig. 2. Ç inconnue.
Holotype : 1 Madagascar-Est : Ambodivoangy, distr. de Maroantsétra
(sans autre précision).
Voisin d ’ .1 . vadoni Kistner, un peu plus petit, l’avant-corps plus nette¬
ment réticulé, les sillons du pronotum bien moins profonds, l’édéage
différent.
Fig. 1 à 4. — Edéages, face interne.
1 : Aulacosthaetus sogai n. sp. ; 2 : A. pauliani n. sp. ; 3 : A. kistneri n. sp ; 4 : A. griveaudi n. sp.
(Ilolotypes).
— 873 —
A. kistneri n. sp. — Aptère, brun-testacé, antennes testacées, pièces
buccales et pattes roussâtres.
Tête subrectangulaire, transverse (16 X 24), les yeux peu convexes,
plus courts que les tempes (4 X 5), une fine crête interoculaire joignant
le calus antennaire à l’angle postérieur ; disque à sculpture confuse.
Pronotum subcordiforme, subégal en longueur et en largeur, angles
antérieurs obtus, bords latéraux légèrement divergents jusqu’au milieu,
sinués-rétrécis au delà, jusqu’aux angles postérieurs, ceux-ci obtus, mais
bien marqués ; une crête submarginale bien nette des angles postérieurs
au milieu, effacée en avant ; le disque fortement, rugueusement sculpté.
Elytres transverses pris ensemble (16 X 26), les épaules indistinctes,
à peu près aussi larges, à leur sommet, que le pronotum ; à sculpture
aussi forte, un peu moins dense, longitudinalement subcostuliforme.
Sculpture des tergites line, dense, un peu squameuse, pubescence dense
et fine. Long. : 2,3 mm.
$ : sternite du pygidium étroitement et profondément échancré, le
précédent avec une faible impression médiane ; édéage, fig. 3.
Ilolotype : 1 : Madagascar-Est, Ambodivoangy, distr. de Maroant
setra (J. Vadon), paratypes $ et $, même station ; Fampanambo (id.).
A peu près identique d’aspect à A. vadoni Kistner, cependant bien dis¬
tinct par les caractères de l’édéage.
A. griveaudi n. sp. — Voisin du précédent par sa stature et sa colo¬
ration, cependant un peu plus grand et plus robuste.
Tête transverse (18 X 28), les yeux plus longs que les tempes (6 X 4).
Pronotum subcordiforme, peu plus long que large (30 X 28), sa plus
grande largeur au niveau du quart antérieur ; bords latéraux réguliè¬
rement convergents jusqu’aux angles postérieurs, ceux-ci bien marqués,
mais obtus ;.
Elytres transverses pris ensemble (20 X 31), les épaules très obtuses.
Sculpture de l’avant-corps assez semblable à celle de kistneri, cepen¬
dant un peu moins forte et moins rugueuse, celle des tergites à peu près
semblable. Long. : 2,7 mm.
$ : sternite du pygidium étroitement et profondément incisé ; édéage,
fig. 4. $ inconnue.
Ilolotype : 1 £ : Madagascar-Est, Ambinanitelo, Marojéjy, distr. de
Sambava, 500 m, xii-58 (P. Griveaud).
A. microphtalmus n. sp. — Voisin des précédents par sa forme géné¬
rale, mais plus petit, testacé-rougeâtre.
Tête transverse (12 X 17), les yeux très petits, plus courts que les tempes
(2 x 3).
Pronotum peu plus long que large (19 X 18), sa plus grande largeur
vers le tiers antérieur, les angles antérieurs obtus, les postérieurs bien
marqués ; sculpture assez forte, rugueuse, en rides longitudinales, surtout
sur les côtés.
— 874 —
Elytres transverses pris ensemble (13 X 19), les épaules obtuses, le
disque assez finement, longitudinalement ridé. Long. : 1,8 mm.
inconnu.
Holotype : une $ : Madagascar-Est, Ambodivoangy, iv-56 (J. Vadon) ;
paratypes, 2 Ç, même provenance.
Octavius Fauv.
O. coecus n. sp. — Aptère, anophtalme, testacé en entier.
Tête subtriangulaire, transverse (12 X 18), sa plus grande largeur
devant les angles postérieurs, ceux-ci arrondis, quoique bien marqués,
bords latéraux fortement convergents vers l’avant ; disque avec un sillon
médian s’étendant du niveau postérieur des caus antennaires à la
base ; et, de chaque côté, un court sillon n’atteignant pas la base ; sculpture
très fine, coriacée, pubescence très fine et très courte, seulement appré¬
ciable à très fort grossissement.
Pronotum transverse (17 X 20), plus large que la tête (18 X 20), les
angles antérieurs peu distincts, les postérieurs inappréciables ; disque
avec un sillon longitudinal, de chaque côté de la ligne médiane, plus
profonds en arrière, reliés par une faible impression transversale ; à l’exté¬
rieur, un sillon arqué moins profond ; les téguments un peu plus fortement
ruguleux et luisants que ceux de la tête, la pubescence semblable.
Elytres fortement transverses pris ensemble (12 X 20), finement gra¬
nulés, avec une forte carène posthumérale.
Tergites obsolètement granulés, assez luisants, à courte pubescence
dorée. Long. : 1,8 mm.
(J inconnu.
Holotype : une Ç : Madagascar-Centre, Manjakatompo, Ankaratra
(R. Paulian).
O. sulcifrons n. sp. — Voisin du précédent, plus petit, plus étroit
et convexe.
Tête moins transverse (10 X 12), non rétrécie en avant, les angles
postérieurs moins marqués ; disque avec un sillon médian, et, de chaque
côté, vers son tiers antérieur, une légère fossette.
Pronotum un peu plus large que la tête (12 X 13), subégal en longueur
et en largeur (13 X 14), sillons discaux peu profonds, seulement appré¬
ciables sur la moitié basale.
Elytres transverses pris ensemble (10 X 13), chacun faiblement tri-
costulé.
Tergites finement et éparsement granulés-ponctués.
Diffère d’autre part du précédent par la sculpture de la tête et du pro¬
notum semblables, et les élytres un peu plus longs. Long. : 1,2 mm.
$ inconnu.
Holotype : une Ç : Madagascar-Est, Périnet (R. Paulian).
875
5 : O et aviu s pauliani n. sp. ; 0 : O. breviceps n. sp. ; 7 : O. sernipiceus n. sp.
(Holotypes).
O. pauliani n. sp. — Aptère, microphtalme, roux-testacé, assez voisin
d’aspect d'O. corsicus Fauv.
Tête peu transverse (12 X 14), peu rétrécie en avant, les angles posté¬
rieurs arrondis, mais appréciables ; disque avec un sillon longitudinal
médian n’atteignant pas la base, et de chaque côté, une courte fossette ;
yeux très petits, peu saillants, leur diamètre environ du sixième de la
longueur des tempes ; téguments très finement ruguleux et pubescents.
Pronotum aussi long que large, sa plus grande largeur vers le milieu
de ses bords latéraux, les angles antérieurs peu marqués, les postérieurs
indistincts ; sur le milieu du disque, une impression en fer à cheval,
atteignant le tiers antérieur, et une impression longitudinale, le long
des bords latéraux ; téguments finement ruguleux, très finement pubes¬
cents.
Elytres transverses pris ensemble (11 X 16), subégaux en largeur au
pronotum ; les épaules assez arrondies, les bords latéraux subparallèles
en arrière de celles-ci, fortement relevés en bourrelet marginal, le disque
assez fortement granulé-striolé, la suture déprimée.
Tergites finement microsculptés, un peu luisants, assez densément
pubescents. Long. : 1,5 mm.
$ : sternite du pygidium obtusément échancré ; édéage, fig. 5.
Holotype : 1 : Madagascar-Centre, Manjakatompo, Ankaratra (R. Pau-
lian), vii-56 ; paratypes $ et Ç, même station, même date.
— 876 -
Diffère d’autre part d’O. coecus, par la taille plus petite, la présence
des yeux, la tête plus longue et moins rétrécie en avant, la stature plus
grêle et plus convexe.
O. breviceps n. sp. — Aptère, microphtalme, brun-rougeâtre, pièces
buccales et pattes testacées.
Tête subtriangulaire, transverse (17 X 13), le disque relativement peu
convexe, le sillon médian court, n’atteignant pas la base, les téguments
à fine réticulation isodiamétrale bien nette, les angles postérieurs bien
marqués.
Pronotum subcordiforme, très convexe, peu transverse (16 X 18), les
angles antérieurs à peine distincts, les postérieurs oblitérés, les bords
latéraux finement serrulés ; sillons discaux assez courts, reliés en avant
par une impression transversale ; microsculpture plus forte que celle de
la tête.
Élytres transverses pris ensemble (12 X 20), peu plus larges que le
pronotum, les épaules arrondies, une fine crête posthumérale, disque
finement granulé-costulé, la suture déprimée.
Les trois premiers tergites assez densément ponctués-réticulés, les
suivants plus faiblement, pubescence assez dense. Long : 1,4 mm.
$ : sternite du pygidium anguleusement échancré ; édéage, fig. 6.
Holotype : 1 (J : Madagascar-Est, Italaviana (Fanovana), vi-56 (R. Pau-
t.ian).
O. semipiceus n. sp. — Aptère, microphtalme, brun-rouge, l’abdomen
brun-noir, antennes et pièces buccales testacées, pattes testacé-enfumc.
Tête transverse (15 X 20), assez atténuée en avant, les angles posté¬
rieurs bien marqués ; sillon médian court et peu profond ; de chaque
côté, une fossette punctiforme, un peu en arrière des calus antennaires ;
disque à fine réticulation isodiamétrale.
Pronotum subcordiforme, peu transverse (20 X 22), ses bords latéraux
très finement serrulés ; sillons discaux superficiels, sauf devant la base,
où ils se terminent en fossette assez profonde, et reliés en avant par
une faible impression transversale ; un court et faible sillon médian en
avant de celle-ci ; réticulation un peu plus forte que celle de la tête, sur¬
tout près du bord antérieur.
Elytres transverses pris ensemble (14 X 20), les épaules arrondies, la
crête posthumérale faible, le disque vaguement costulé, la suture déprimée.
Premiers tergites assez densément ponctués-réticulés, les suivants plus
éparsement, la pubescence assez fine et dense. Long. : 2 mm.
(J : sternite du pygidium triangulairement échancré ; édéage, fig. 7.
$ inconnue.
Holotype : 1 £ : Madagascar-Centre, Manjakatompo (Ankaratra),
vn-56 (R. Paulian).
— 877
Fig. 8. — Edéage, face interne : Octavius descar pentriesi n sp. (Holotype).
0. descarpentriesi n. sp. — - Brunâtre, antennes et pièces buccales
brunes, le 1er article des palpes maxillaires testacé.
Très voisin du précédent, par sa forme et sa stature, mais la crête post¬
humérale des élytres forte, le disque à sculpture confuse et rugueuse,
la suture cariniforme.
Premiers tergites éparsement granulés. Long. : 2 mm.
$ : sternite du pygidium triangulairement échancré ; édéage, fig. 8.
$ inconnue.
Holotype : 1 $ : Madagascar-Centre, Cirque Boby, 2 500 m (Andrin-
gitra), sous végétation éricoïde, i-57 (R. Paulian).
Edaphus J. Leconte
E. hova n. sp. — Ailé, roux-testacé, assez brillant, longuement,
densément pubescent, surtout sur les élytres et l’abdomen.
Tête transverse, yeux saillants, tempes inappréciables, pas de sillons
interoculaires ; sillon postoculaire en arc de cercle, profond ; 1er article
des antennes très court, 2me une fois et demie aussi long que large,
3me égal aux deux tiers du précédent, de moitié plus étroit, 4me d’un
tiers plus court que le 3me, 5me très peu plus long que large, 6me à 8me
subégaux, visiblement transverses, 9me bien plus large, 2 fois aussi large
que long, 10me bien plus grand, subcarré, lime obconique, environ du
double de la longueur du précédent.
Pronotum subcordiforme, plus large que la tète (14 X 17), à peine
transverse ; disque sans sculpture appréciable, un sillon longitudinal médian
obsolète, bord basal avec trois carènes, deux angulaires, l’autre médiane ;
de chaque côté de celle-ci, trois fossettes insérées dans un sillon large
et profond. Écusson très petit.
Élytres longs et amples, subégaux en longueur et en largeur (24 X 25),
leur sculpture indistincte, la pubescence longue, assez dense.
Tergites très finement, assez densément ponctués, le 1er avec une fine
carinule médiane n’atteignant pas son sommet ; pubescence longue et
dense. Long. : 1,7 mm.
^ inconnu.
Holotype : une Ç : Madagascar-Est, Périnet (sans autre indication).
Laboratoires d' Écologie Générale
et d’ Entomologie Générale,
Muséum National d’Histoire Naturelle.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2' Série — Tome 39 — N° 5, 1967 (1968), pp. 879-897
DISCUSSION MORPHOLOGIQUE,
SYSTÉMATIQUE ET BIOMÉTRIQUE SUR
AGRION (CERCION) LINDENI SELYS, 1840.
( Odonata Zygoptera )
Par Armin HEYMER
Dans toute la bibliographie servant à la détermination des Odonates,
en particulier Conci et Nielsen (1956), Schiemenz (1953), Schmidt
(1929, fig. 21 i), Spuris (1964), les 9e et 10e segments abdominaux du
d ’Agrion lindeni sont dessinés de la façon reproduite sur la figure 1 (1).
Schmidt (1929, fig. 19, 1 et m) a, en son temps, attiré l’attention sur
l’existence éventuelle d’un dessin noir sur le 10e segment abdominal,
sans toutefois préciser le lieu de capture de son spécimen. A titre docu¬
mentaire, ce dessin est repris sur sa fig. 1, n° 19. La remarque de Schmidt
est importante, par il est apparu entre temps que le « type » d ’Agrion
lindeni reproduit dans tous les ouvrages classiques est extrêmement
rare, sinon inexistant.
La variabilité intraspécifique.
Lorsque j’ai capturé en 1959 près de Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-
Orientales) et plus tard en Catalogne espagnole (IIeymer, 1964) des
relativement sombres (fig. 1, nos 9, 10, 23), j’ai cru me trouver en pré¬
sence d’une séparation sous-spécifique, caractérisée par une expansion
du dessin abdominal noir vers le sud-ouest. La description par Schmidt
(1938) de la sous-espèce Agrion lindeni zernyi, basée sur des spécimens
palestiniens de plus petite taille et à dessin abdominal noir fortement
réduit, semblait confirmer cette hypothèse, car elle suggérait la possi¬
bilité d’une division sous-spécifique chez Agrion lindeni. La discussion
du présent travail portant aussi sur la sous-espèce zernyi Schmidt, 1938,
il me paraît utile de citer ci-après la définition donnée par Schmidt au
sujet de lindeni et de zernyi.
A) Petit : abdomen 20-22 mm, aile postérieure 12,8-14,5 mm. Taches
postoculaires triangulaires, arrondies. Bandes antéhumérales aussi larges
ou plus larges que le dessin noir médian. Dessin abdominal noir réduit ;
sur le 2e segment, celui-ci n’atteint pas, ou sur une faible largeur seule¬
ment, le bord antérieur ; sur les segments 3 à 7, le dessin noir n’atteint
pas les bords antérieurs tandis que les bords postérieurs (anneaux ter-
— 880 —
Fig. 1. — Segments abdominaux 9 et 10 d ’Agrion lindeni Selys.
I : Type ; 2 : St. Pée ; 3 : St. Pée ; 4 : Rambouillet ; 5 : Mostar (Yougoslavie) ; 6 : Si.
Pée ; 7 : Rio Gava (Espagne) ; 8 : Angers ; 9 : Llansa (Espagne) ; 10 : Banyuls-sur-Mer ;
II : Angers; 12 : Rennes; 13 : Périgueux ; 14 : Angers; 15 : Lerida (Espagne) ; 16 :
Angers ; 17 : Angers ; 18 : Potsdam (Allemagne) ; 19 : d’après Schmidt, E. (1929) ; 20 : Ram¬
bouillet ; 21 : Rio Gaya (Espagne) ; 22 : St. Pée ; 23 : Rio Llobregat (Espagne) ; 24 :
Aguelmane Azigza (Moyen Atlas, Maroc), d’après Agcesse (1957).
— 881
minaux 3 à 6 noirs) sont soit atteints (chez l’individu subadulte), soit
pas atteints (chez l’individu adulte). Le segment 8 est bleu (chez l’adulte)
(ou peut-être dorsalement noir chez l’animal subadulte). Les segments 9
et 10 ne portent pas de dessin. Les appendices supérieurs sont clairs,
les pattes blanches ; les côtés étendus des fémurs présentent des bandes
noires étroites et des épines brun noir. 3 cellules discoïdales anténodales.
7 à 9 Pnt dans l’aile antérieure, 6 à 8 Pnt dans l’aile postérieure. Embran¬
chement de M2 à la 4e Pnt dans l’aile antérieure, à la 3e Pnt dans l’aile
postérieure. Nervation dans l’ensemble brun clair jaunâtre. Ptérostigma
jaune sale, ses nervures marginales noires ; croisement de Sn avec R et
M1+2 noir, ainsi que c du côté distal de Pt et la nervure du bord posté¬
rieur du côté distal du nodus. Ssp. zernyi
B) Généralement plus grand ; abdomen 21-29 mm, aile postérieure
14-20 mm. Taches postoculaires en forme de bandes ou absentes. Bandes
antéhumérales rarement plus larges que la moitié du dessin noir médian.
La lre suture latérale est rayée en noir jusqu’à mi-chemin du stigmate
environ, la 2e suture latérale est, en général, entièrement rayée en noir.
Le dessin abdominal noir est plus étendu ; sur le 1er segment, celui-ci
atteint l’anneau terminal clair ; sur le 2e segment, il s’étend généralement
d’un bord à l’autre sur une assez grande largeur ou se termine, plus rare¬
ment, en 3 pointes qui touchent le bord antérieur. Le dessin des segments 3
à 7 atteint l’anneau terminal, la face dorsale du segment 8 est entière¬
ment ou en majeure partie noire. La partie dorsale des segments 9 et 10
est bleue ; à la base du segment 9 et au milieu du segment 10, on trouve
souvent des dessins noirs. Les appendices supérieurs sont presque entière¬
ment sombres. Les côtés étendus des fémurs présentent une bande noire
assez large, et les tibias des rayures noires plus ou moins prononcées.
Les épines sont noires. 3 à 4 cellules discoïdales anténodales. 10 à 13 Pnt
dans l’aile antérieure, 9 à 11 Pnt dans l’aile postérieure. Embranche¬
ment de M2 dans l’aile antérieure à la 5e ou 6e Pnt, dans l’aile postérieure
à la 4e ou 5e Pnt. Nervation plus sombre dans l’ensemble ; ptérostigma
jaune sale, entouré de nervures marginales noires. ssp. lindeni
Pour la détermination des espèces du genre Agrion Leach, 1815, on
fait souvent appel non seulement à la forme des appendices supérieurs
et inférieurs, mais aussi au dessin noir sur le 2e ou sur les 9e et 10e seg¬
ments abdominaux. Adamovic (1956) qui a effectué des études comparées
sur Agrion ornatum Selys, 1850, A. pulchellum Van Der Linden, 1825
et A. puella (L., 1758) montre dans son travail que ces dessins peuvent
varier à tel point qu’ils perdent toute leur importance pour la détermi¬
nation spécifique, sans parler de la différenciation sous-spécifique.
Les résultats obtenus par Adamovic (1956) sur d’autres espèces du
même genre s’appliquent également à Agrion lindeni. J’ai examiné des
spécimens de Rambouillet (Étg. de Coupe-Gorge), Rennes (Étg. de St.
Grégoire), Angers (Étg. de Saugon et Étg. de Bouchet), Périgueux, Pays
Basque (Étg. de St. Pée), Banyuls-Sur-Mer, Llansa, Viure (Rio Llobre-
gat), Lerida (bassins de pisciculture), Rio Gaya près de Tarragona, ainsi
que de Mostar (Gabela, Herzégovine, Yougoslavie). Mis à part le punique
— 882 —
de Yougoslavie, j’ai trouvé à l’intérieur de chacune des populations
toutes les variations réunies sur la fig. 1 (n° 1-24). Le £ de Potsdam (fig. 1
n° 18), a été emprunté à Oeser (1963) et celui du Maroc (fig. 1 n° 24),
à Aguesse (1957).
Bien que le dessin noir sur le 2e segment abdominal soit assez variable,
les divergences ne sont pas aussi nettes que chez d’autres espèces du
même genre. Il faut dire aussi que le symbole proposé par Schiemenz
(1953), celui d’une « coupe », n’est pas très clair à l’origine. Par contre,
les segments 9 et 10 sont soumis à des variations très importantes, ainsi
que la fig. 1 le montre clairement.
Compte tenu de ces résultats, il n’est pas possible de procéder à une
différenciation sous-spécifique, bien que le du Maroc (Moyen Atlas)
soit de loin le plus sombre et qu’il semble suggérer un élargissement du
dessin abdominal noir vers le sud-ouest. Il sera nécessaire d’examiner
de plus près les populations marocaines afin de pouvoir établir une com¬
paraison avec les spécimens du sud-est européen décrits par Schmidt
(1938, 1954).
Fig. 2. — Carte montrant les lieux de capture en Europe
du matériel d’Agrion lindeni soumis à l’étude.
Les traits de liaison montrent que toutes les formes peuvent être présentes dans toutes les
populations (original).
— 883 —
Il s’agit de savoir si, à partir de caractères observés chez la forme
nominale d’Europe, il y a une augmentation du dessin abdominal noir
chez les individus du sud-ouest européen et au contraire une réduction
de celui-ci chez les individus du sud-est de l’Europe (développement de
formes de steppe selon Schmidt, 1954).
Ainsi que le montre la fig. 1, la variation du dessin abdominal noir
est si importante qu’il n’est pas possible de différencier les popula¬
tions à l’aide de ce caractère. Toutes les sous-espèces ou variétés qui se
fondent sur le dessin abdominal sont injustifiées. J’ai déjà insisté sur des
faits analogues au sujet d’autres espèces ( Platycnemis latipes ; IJeymer,
1967, sous presse) en prenant position, en particulier, contre les descrip¬
tions de Navas (1924). En ce qui concerne Agrion lindeni, Benitez-
Morera (1950) reprend sans aucune explication des variétés douteuses
de Navas (1907, 1924).
Fig. 3. — Agrion lindeni Selys, vue dorsale de la tête.
A : d’Aguelmane Azigza (Moyen Atlas, Maroc), d’après Aguesse (1957) ; 11 : S de Péri-
gueux (original) ; G : de Banyuls-sur-Mer (original).
La réduction bilatérale des taches postoculaires est étroitement liée à
la variation du dessin abdominal noir, mais elle détruit en même temps
l’hypothèse d’une progression des caractères. La fig. 3 a montre un £
du Maroc qui ressemble étrangement à un ^ de Potsdam décrit par
Oeser (1963). Les spécimens de la Marche de Brandebourg qui repré-
59
— 884 —
sentent la population la plus avancée vers le nord-est occupent actuelle¬
ment une position tout à fait isolée. Il est intéressant de constater que
c’est justement un de ces spécimens de l’extrême nord-est qui correspond
le mieux au du Maroc, non seulement par la réduction des taches
postoculaires, mais aussi par l’augmentation du dessin abdominal noir.
Les fig. 3 b et c montrent un de Périgueux et un de Banyuls-
sur-Mer. Les deux formes de dessin sont très fréquentes et elles ont été
trouvées dans toutes les populations étudiées. Elles correspondent aussi
au dessin du deuxième spécimen capturé près de Potsdam (Oeser, 1963 ;
fig. 1 a).
Le dessin dorsal de la tête ne pourra donc pas, lui non plus, servir de
critère pour la distinction de races géographiques.
L’organe copulateur des a été examiné sur un grand nombre de
spécimens sans que nous ayons pu trouver des modifications essentielles
dans sa structure. Il conserve cependant toujours son importance en
tant que caractère spécifique par rapport aux autres espèces du même
genre. Je n’ai reproduit que l’organe copulateur d’un seul de Banyuls-
sur-Mer (fig. 4). La vulve des $$ ne varie pas non plus tout en conser¬
vant son caractère spécifique.
Fig. 4. — Agriori lindeni Selys <$. Organe copulateur.
en haut : vue ventrale ; en bas : vue latérale.
La sous-espèce Agrion lindeni zernyi Schmidt, 1938, se distingue prin¬
cipalement (à part la coloration) par le nombre plus petit de nervures
transverses postnodales (Pnt) dans l’aile antérieure et l’aile postérieure
(fig. 7) et par la longueur réduite de l’abdomen. Les tableaux suivants
concernent les données de diverses populations, car il existe des diffé¬
rences non négligeables d’une population à l’autre (Tabl. 1 à 5).
11
Fig. 5. — Agrion lindeni Selys. Nombre des Pnt dans l’aile antérieure
de 43 (£(£.
Ordonnées : Nombre des Pnt ;
Abscisses : Nombre des
et l’aile postérieure
Fig. 6. — Agrion lindeni Selys. Rapport entre le nombre des Pnt de l’aile antérieure-
et celui de l’aile postérieure.
Ordonnées : Nombre des d'd* ;
... N. Pnt A. ant.
Abscisses : 77 — — - - - = r
N. Pnt A. post.
886 —
TLa longueur de l’abdomen et le nombre de Pnt dans l’aile antérieure
ne permettent pas de différenciation sous-spécifique, mis à part les 3 (J $
de Périgueux (malheureusement, je n’avais pas plus de spécimens à ma
disposition). Il est remarquable que ces çjçj correspondent dans une large
mesure aux ££ de la Marche de Brandebourg (Allemagne) décrits par
Schmidt (1938) et par Oeser (1963). La fréquence de la proportion entre
les Pnt de l’aile antérieure et de l’aile postérieure ne permet pas non plus
de tirer des conclusions en vue de la définition de sous-espèce (fig. 5 + 6).
| lindeni pop exam
Fig. 7. - — Nombre des Pnt dans l’aile antérieure et l’aile postérieure d'Agrion lindeni lindeni
et d'Agrion lindeni zernyi. Le secteur en pointillé montre les résultats de recherches per¬
sonnelles sur les populations d’A. I. lindeni.
Ordonnées : Nombre des Pnt dans l’aile antérieure ;
Abscisses : Nombre des Pnt dans l’aile postérieure.
Schmidt (1938) a séparé les deux sous-espèces lindeni et zernyi à l’aide
du nombre de Pnt, à savoir :
ssp. lindene
10 à 13 Pnt dans l’aile antérieure
9 à 11 Pnt dans l’aile postérieure
— 887 —
ssp. zernyi
7 à 9 Pnt dans l’aile antérieure
6 à 8 Pnt dans l’aile postérieure.
Jusqu’à présent, il n’y avait donc pas de superposition et la sous-
espèce zernyi était bien assurée ainsi que le montre la fig. 7. Toutefois,
la fig. 7 fait ressortir en même temps que les 43 de populations ouest
et sud-ouest-européennes qui présentent :
8 à 12 Pnt dans l’aile antérieure
et 7 à 10 Pnt dans l’aile postérieure
se situent au-dessous de la moyenne indiquée par Schmidt (1938) pour
lindeni et recouvrent largement les données correspondantes pour zernyi.
Si ce fait ne menace pas encore l’existence de la sous-espèce zernyi, il
indique cependant un effacement des limites (progression des caractères).
11 serait nécessaire d’examiner de plus près des populations du sud-est
européen (Yougoslavie, Grèce, Bulgarie, Turquie) avant de pouvoir se
prononcer plus clairement sur ce point. Le de Mostar (Herzégovine/
Yougoslavie) qui possède 9 Pnt dans l’aile antérieure et 7 Pnt dans l’aile
postérieure se situe, en tout cas, bien à l’intérieur d’Agrion lindeni zernyi.
En comparant les chiffres des Tableaux 1 à 4, on s’aperçoit qu’en plus
de la longueur de l’abdomen et du nombre de Pnt, la longueur des ailes
joue apparemment un rôle sélectif entre les populations. Ces facteurs
Tableau 1
Mensurations des des populations du Rio Gaya
PRÈS DE TaRRAGONA ET DE LeRIDA
(bassins de pisciculture)
888
Tableau 2
Mensurations des des populations du Lac de St. Pée,
Pays Basque
Tableau 3
Mensurations des des populations
de Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales),
de Llansa et de Viure (Rio Llobregat)
— 889 —
permettent, en effet, de distinguer les différentes populations. La fig. 8
nous montre la proportion entre la longueur de l’aile antérieure et celle
de l’aile postérieure. Les de Lerida et du Rio Gaya (Tabl. 1) sont
nettement séparés de ceux de Banyuls-sur-Mer, de Llansâ et du Rio
Llobregat (Tabl. 3) tandis que les du Pays Basque (Tabl. 2) occupent
une position intermédiaire sans trop empiéter sur l'une ou l’autre des
populations. Les 3 $$ de Périgueux sont compris dans le graphique
puisqu’ils prennent une place tout à fait à part et ne touchent même
pas les les plus grands des Pyrénées Orientales. Ceci pourrait indiquer
un allongement des ailes vers le nord si les £<§ de Rambouillet n’avaient
pas des ailes plus courtes (Tabl. 5) et ne se rapprochaient pas des çjçj
des Pyrénées Occidentales (Tabl. 2) et des Pyrénées Orientales (Tabl. 3).
Les S<$ de Rambouillet ne sont pas compris dans la fig. 8, car des études
plus étendues, basées sur des spécimens plus nombreux de chaque popu¬
lation, seront nécessaires avant de pouvoir rendre un jugement bien
fondé.
Tableau 4
Mensurations des de Périgueux
Tableau 5
Mensurations des de Rambouillet (Étg. de Coupe-Gorge).
— 890 —
Fig. 8. — Agrion lindeni Selys. Comparaison de 4 populations du sud-ouest de l'Europe.
Ordonnées : Longueur de l’aile antérieure ;
Abscisses : Longueur de l’aile postérieure.
Le dimorphisme observé entre les populations n’a qu’une valeur éco¬
logique, car le rapport entre le nombre des Pnt de l’aile antérieure et
celui de l’aile postérieure, calculé selon la formule
N. Pnt A. ant.
N. Pnt A. posT. = r (fig- 6)
ainsi que le rapport entre le nombre des Pnt et la longueur de l’aile
Longueur Aile
"NTPnt = r (% 9)
indiquent une racine génétique commune.
— 891
Fig. 9. — Agrion lindeni Selys. Rapport entre la longueur de l’aile et le nombre des Pnt.
Ordonnées : Nombre des ££ ;
Longueur Aile
Abscisses
N. Pnt
Tableau 6
Longueur Aile
Résultat du rapport - — — =r -
N. Pnt
AYANT SERVI A ÉTABLIR LA FIG. 9.
— 892
Il est regrettable que le nombre de dont je disposais fût trop petit
pour permettre une comparaison. A titre de documentation, le tableau 7
indiquera les mensurations des ÇÇ.
Tableau 7
Mensurations des ÇÇ de Banyuls-sur-Mer, Viure
(Rio Llobregat),
Lerida (bassins de pisciculture),
du Rio Gaya et de Mostar (Yougoslavie)
Critique du genre Cercion Navas, 1907.
A la suite de recherches sur l’organe copulateur de quelques espèces
d ’ Agrion, Schmidt (1915) conclût que l’espèce Agrion lindeni n’avait
aucun rapport avec les autres Agrionides dont il disposait à l’époque.
Cette opinion fut partagée par Kennedy (1917) qui ajouta trois autres
espèces au genre Cercion, jusque-là monospécifique, sous la réserve toute¬
fois qu’il fallait étudier les autres caractères de ces espèces, ce qui, faute
de temps sans doute, n’a jamais été fait. Buchholz (1963) a soulevé
de nouveau le problème posé par le genre Cercion. Il pense que la syno¬
nymie du genre Cercion avec Agrion Leach, 1815 (Buchholz = Coena-
grion Kirby, 1890) ne correspond pas aux données morphologiques et
qu’elle n’est pas fondée. Si contestables que soient les arguments avancés
par Navas, cela ne change rien au fait, selon Buchholz, que le géné-
rotype, lindeni Selys, présente des caractères qui justifient la séparation
du genre Agrion (Coenagrion). D’après Buchholz, l’essentiel est que l’or¬
gane copulateur de lindeni possède une structure différente de celle des
— 893 —
autres espèces d’Agrfon. Il y a donc identité d’opinion avec Schmidt
(1915). Cependant, Buchholz n’a probablement pas eu connaissance
des recherches plus récentes de Schmidt (1938), car la conception de
Buchholz s’appuie principalement sur la comparaison d’espèces uni¬
quement européennes. Il est vrai que l’organe copulateur de lindeni
ressemble beaucoup plus à celui des espèces d’ Erythromma qu’à celui de
n’importe quelle espèce européenne d’Agrion ; mais dans l’ensemble on
observe une évolution continue qui va du genre Agrion au genre Ery¬
thromma. Selon Schmidt (in litt.), Asahina aurait associé quelques Agrio-
nides est-asiatiques au genre Cercion. Sur ma demande (in litt.), Asa¬
hina m’a fait savoir qu’il y a, en effet, des problèmes qui Se posent, mais
qu’il n’a pas encore entrepris des études plus poussées. Par conséquent,
la valeur du genre Cercion reste toujours douteuse.
Navas (1907) a donné, en son temps, la définition suivante : « Similis
Agrioni, maculae postoculares oblongae, haud cuneatae. Maculae duo inter
ocellos. Pterostigma elongatum, subtriangulare. Abdomen primo segmento
macula dorsali utrumque marginem attingente , secunda macula cyathi-
formi in utruque sexu. Cerci in $ longi, decimo segmento longiores, supe-
riores graciles, arcuati, fere ut in genere Lestes. »
Ces caractères sont insuffisants pour justifier un nouveau genre. Les
taches postoculaires du £ d ’ Agrion lindeni sont particulièrement variables
et il arrive qu’elles manquent complètement (fig. 3). Les de Pales¬
tine (Schmidt, 1938) ont des taches postoculaires plus larges que les
représentants typiques de lindeni et ils sont presque identiques à la
fig. 3 b. Ces taches sont donc aussi variables chez Agrion lindeni que
chez la plupart des espèces du genre Agrion. La présence des deux « macu¬
lae inter ocellos » (taches ocellaires) semble être assez constante chez
Agrion lindeni, mais on les trouve tout aussi régulièrement sur la $
d’Agrion coerulescens et quelquefois sur la Ç d’A. mercureale et le
d’A. lunulatum. La forme du ptérostigma se retrouve chez Agrion coeru¬
lescens et ne pourra donc pas non plus servir de caractère générique. La
tache noire sur le 1er segment abdominal atteint non seulement chez
Agrion lindeni, mais encore chez A. mercureale et A. scitulum et géné¬
ralement sur un front plus étroit chez A. coerulescens l’anneau terminal
d’ailleurs clair aussi chez A. lindeni. La « macula cyathiformis » du 2e seg¬
ment abdominal est difficile à comprendre ; si la continuité de la tache
noire est, en effet, frappante, la variabilité de cette tache est un phéno¬
mène si répandu chez la majorité des des espèces du genre Agrion
qu’il paraît vain de fonder un genre sur la forme de ce dessin. Il est vrai
que les « cerci » — ou plus exactement les appendices supérieurs du £
d’Agrion lindeni sont plus longs que le 10e segment abdominal, mais
les appendices inférieurs d’A. armatum sont presque deux fois plus longs
que le 10e segment abdominal sans que personne n’eût jamais pensé à
détacher A. armatum du genre Agrion pour cette raison.
Par contre, il avait semblé qu’un caractère de dessin du d’Agrion
lindeni non cité par Navas serait constant et différent de toutes les autres
espèces d’Agrion que je connais. En effet, la face dorsale du 8e segment
abdominal est entièrement noire chez la plupart des européens
— 894 —
d’A. lindeni. Chez les <§(§ de toutes les autres espèces européennes du
genre Agrion, le 8e segment est entièrement bleu ou la couleur bleue
est pour le moins prédominante. Deux petites taches noires peuvent se
présenter chez le $ d’A. mercureale. La Sous-espèce A. mercureale her-
meticum possède un dessin noir un peu plus marqué. Sans la connais¬
sance de la forme intermédiaire, ce caractère aurait donc pu motiver
une séparation. Toutefois, les recherches récentes, Adamovic (1956),
Heymer (1967, sous presse) sur les variations du dessin abdominal chez
les Odonates, en particulier Schmidt (1949), et les résultats exposés dans
le cadre de ce travail ont montré que les variations de dessin et de cou¬
leur ne pourront plus être considérées comme étant un critère valable.
En tout cas, il paraît risqué de faire appel à ces caractères pour la des¬
cription d’un genre.
Il est intéressant de noter que tous les caractères qui, à première vue,
auraient pu justifier d’enlever A. lindeni du genre Agrion se retrouvent
principalement chez les espèces du groupe méditerranéen, à savoir A. mer¬
cureale, A. scitulum, A. lindeni et A. coerulescens, phénomène qui semble
indiquer une parenté naturelle entre ces espèces. Les recherches futures
montreront s’il convient d’ajouter à ce groupe des espèces est-asiatiques.
Fig. 10. — Agrion lindeni Selys. Mesinfra-episternum (Inf2), vue latérale de gauche.
A — Lamina mesostigmalis ; B — Mesepisterna ;
C — Mesepimères ; CX2 — Coxa.
Buchholz (1963) qui suggère, comme nous l’avons déjà vu, la sépa¬
ration du générotype lindeni du genre Agrion, avance encore à l’appui
de sa conception que le mésinfra-épisternum de la $ est renflé en forme
de bourrelet et garni d’un champ de petites épines, caractère qui ne se
trouverait sur aucune des espèces du genre Agrion (Coenagrion). Après
avoir vérifié ce détail sur toute une série de Ç9 et de c?c?> je ne suis nulle¬
ment d’accord avec Buchholz. Il est exact que le mésinfra-épisternum
895 —
fait un peu saillie en direction du coxa (CX2 — fig. 10), mais le même carac¬
tère se retrouve chez les autres espèces méditerranéennes, A. mercureale,
A. scitulum et A. coerulescens, ce qui confirme une fois de plus leurs
affinités naturelles. Chez le <$, le tiers inférieur du mésinfra-épisternum
recouvre légèrement le bord supérieur du coxa, particularité qui existe
aussi chez d’autres espèces et peut être interprétée comme un dimor¬
phisme sexuel. Un champ garni de petites épines n’a pu être trouvé sur
aucun des spécimens étudiés ($Ç et £$). Le matériel ayant été conservé
dans un mélange d’alcool et de glycérine, ce champ aurait dû rester
visible.
En conclusion, il ne paraît pas possible de séparer l’espèce lindeni
Selys du genre Agrion. La séparation ne correspondrait pas aux données
morphologiques. Il semble plutôt que c’est dans le groupe des espèces
méditerranéennes, • — • Agrion mercureale, scitulum, coerulescens, lindeni —
qu’il faudrait chercher la clef phylogénétique d’une évolution vers le
genre Erythromma Charpentier, 1840. Des études seront nécessaires pour
confirmer cette dernière hypothèse.
Résumé
L’étude d’un certain nombre de populations ouest-européennes de l’espèce
Agrion lindeni Selys, 1840 a révélé que le dessin abdominal noir est soumis
à des variations très prononcées, mais irrégulières (fig. 1) qui ne permettent
pas de séparation sous-spécifique. Il n’a pas été possible de définir une pro¬
gression des caractères dans une certaine direction.
Compte tenu de la variabilité du nombre des Pnt dans l’aile antérieure et
l’aile postérieure (fig. 7), la justification de la séparation de la sous-espèce
zernyi Schmidt, 1938 devient douteuse.
La relation proportionnelle entre les longueurs de l’aile antérieure et de
l’aile postérieure fait apparaître une tendance au dimorphisme des popula¬
tions (fig. 8).
Le genre Cerdon Navas, 1907 doit toujours être considéré comme synonyme
du genre Agrion Leach, 1815, car il a été prouvé que les critères ayant servi
à justifier la séparation du générotype lindeni Selys du genre Agrion ne sont
pas valables. Ils confirment, au contraire, une parenté naturelle entre les repré¬
sentants du groupe méditerranéen, Agrion mercureale, scitulum, coerulescens,
lindeni.
Zusammenfassung
Eine Untersuchung von westeuropàischen Populationen der Art Agrion lin¬
deni Selys, 1840 ergab eine unregelmâssige, aber ausserordentliche Variation
der schwarzen Abdominalzeichnung (fig. 1), auf welcher keine subspezifische
Aufgliederung aufgebaut werden kann. Eine richtungsweisende Merkmalspro-
gression konnte nicht festgestellt werden.
— 896 —
Durch die Variationsbreite der Pnq-Zahl im Vorder- und Hinterflügel (fig. 7)
erscheint die Berechtigung einer Abtrennung der Unterart zernyi Schmidt,
1938 zweifelhaft.
Das Verhàltnis der Vorder- und Hinterflügellangen zueinander liisst eine
Tendenz zum Populationsdimorphismus erkennen (fig. 8).
Das Genus Cercion Navas, 1907 muss weiterhin als Synonym von Agrion
Leach, 1815 betrachtet werden, da die zur Abtrennung von Agrion angeführten
Merkmale des Genotypus lindeni Selys sich als nicht stichhaltig erwiesen. Sie
bestàtigen vielmehr eine natiirliche Verwandtschaft der mediterranen Arten-
gruppe A. mercureale, scitulum, coerulescens, lindeni.
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Laboratoire d' Écologie Générale
du Muséum, Brunoy, Essone (France) .
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 5, 1967 (1968), pp. 898-907
LE COMPORTEMENT SEXUEL
D'UNE ARAIGNÉE ARGIOPIDAE MALGACHE
À GRAND DIMORPHISME SEXUEL :
GASTERACANTHA YERSICOLOR WALCK.
( Araneidae )
Par Michel EMERIT
Introduction
Les phénomènes de la vie sexuelle des Aranéides sont maintenant
bien connus, surtout depuis les travaux de Th.. H. Montgomery (1903),
R. W. G. Hingston (1922), G. H. Locket (1923), W. S. Bristowe (1926),
etc. et en particulier ceux de U. Gerhardt (de 1911 à 1933). Actuelle¬
ment, signalons les études de A. J. Alexander, J. A. L. Cooke, M. Crome,
M. Grasshoff, P. J. Helsdingen, K. Proszynski, J. G. Rempel,
T. H. Savory, L. Ylijm...
A l’exception d’un travail de Th. H. Montgomery en 1903 sur l’accou¬
plement de Micrathena Sundevall, aucune autre étude n’a encore été faite
sur la biologie sexuelle et la structure détaillée de l’appareil copulateur
chez les Gasteracanthidae ; ce groupe d’ Araneidae Argiopidae est pourtant
fort intéressant en raison de son remarquable dimorphisme sexuel. Les
mâles de nombreuses espèces ne sont d’ailleurs pas encore connus, étant
passés inaperçus en raison de leur petite taille et de leur aspect discret
(il est facile de les confondre avec une pelote alimentaire laissée par la
femelle sur la toile). J’ai ainsi trouvé pour la première fois les mâles de
certaines espèces malgaches : Gasteracantha thorelli Keyserling, Acroso-
moides acrosomoides Cambr., Isoxya reuteri Lenz. Ces mâles seront
décrits dans un travail en cours.
En outre, j’ai eu la chance de pouvoir observer, le 12 décembre 1966,
une succession de trois appariements de la même femelle de Gasteracantha
versicolor Walck, provenant d’un élevage suivi à Montpellier depuis la
ponte. La seule représentation que l’on ait d’un appariement de Gastera¬
cantha a été donnée en 1959 par F. Chrysanthus, et elle ne correspond
pas exactement à la réalité, nous en verrons plus loin la raison.
Structure de l’appareil copulateur
Si chez les Néphiles (Argiopidae à mâles nains) les bulbes copulateurs
se sont modifiés secondairement, ceux des Gastéracanthes par contre,
ont conservé le maximum de complexité. Ce caractère, souligné par
— 899 —
L. Berland (1932, p. 277) se retrouve sur les figures 1 et 2 représentant
les bulbes copulateurs de Gasteracantha versicolor, en turgescence.
L’épigyne de la femelle (fig. 3) est rudimentaire et réduit à un simple
crochet sans ornementation. Il ressemble à ceux de toutes les autres
espèces de Gastéracanthes, de sorte qu’il est impossible de se servir ici
de la morphologie de cet organe comme critère systématique.
L’accouplement
Dans ce qui suit, je désignerai par :
— - accouplement : l’ensemble des phénomènes accompagnant et entraî¬
nant l’émission du sperme par le mâle et son introduction chez la femelle.
— préliminaires : l’ensemble du comportement des deux animaux avant
l’acceptation du mâle par la femelle.
— appariement : la posture prise par le mâle et la femelle en train de
copuler.
— copulation : l’introduction des bulbes dans la fente génitale de la
femelle.
— introduction du sperme chez la femelle : le terme de « fécondation »
est à proscrire ici, et ne doit conserver que sa signification cytologique.
Bien qu’ayant pondu le 14.2.67, deux mois après l’accouplement, notre
gastéracanthe n’a pas dû être fécondée, les œufs ne s’étant pas déve¬
loppés.
L’accouplement observé chez G. versicolor s’est produit deux jours
après la septième mue suivant l’éclosion (entre les stades 6 et 7).
J’ai ainsi observé, dans la nuit du 12 décembre 1966, de 17 h. 55 à
61 h 20, une série de trois appariements avec un mâle issu de la même
ponte, ainsi qu’une tentative manquée d’un quatrième appariement.
Il y en a peut-être eu d’autres après, mais tout était fini à 8 heures, car
à 9 heures, la femelle avait tissé sa première toile géométrique d’adulte,
et ce travail, je l’ai souvent vérifié, demande une heure pour être exécuté.
Les préliminaires ont été bien observés lors des deux derniers apparie¬
ments.
La femelle était soumise aux assiduités de quatre mâles matures, dans
une cage constituée par un vivarium de 12 X 24 X 17 cm, à fond de terre
humide, et éclairé par une lampe de 40 w située à 20 cm du plafond de
verre de la cage. Une des vitres latérales du vivarium était remplacée
par une paroi de mousseline.
La position des animaux a rendu possible une observation à la loupe
binoculaire, observation dont la minute a été enregistrée sur magné¬
tophone.
Préliminaires
Les préliminaires se décomposent en remplissage des bulbes, tentatives
et danses d’approche, et mise de la femelle en condition.
60
— 900 —
— Le remplissage des bulbes n’a pu être observé. Peut-être est-il en
relation avec un comportement des mâles de l’élevage qui se massent
le côté externe des bulbes copulateurs avec la face interne des tibias de pl.
Il n’est pas indispensable d’ailleurs à la poursuite des préliminaires, comme
l’a démontré J. S. Rovner en 1966 pour Lycosa rabida.
— Tentatives d’approche. Selon J. Millot (1946), les femelles d’Orbi-
totèles sont placées près de (J après avoir subi leur dernière mue, elles
sont détectées selon un processus olfactif. Pour ma part, j’ai observé
d’indiscutables tentatives d’approche de la toile géométrique de la femelle
au stade 6 (avant la mue de maturité), mais les mâles étaient impitoya¬
blement chassés dès qu’ils touchaient la périphérie de l’aire de capture.
■T’ai même vu dans la nature des mâles à la lisière de toiles de femelles
encore plus jeunes (nymphe 5). Il est difficile de dire si c’est la femelle
qui fait alors l’objet de l’attraction des mâles ou sa toile géométrique, sur
laquelle ceux-ci peuvent trouver leur subsistance.
La réussite de l’appariement dépend donc uniquement de « l’accepta¬
tion » du mâle par la femelle.
L’instinct d’accouplement n’apparaît donc chez la femelle que quand
son appareil génital est mûr, ce qui est en relation avec le développement
de l’épigyne. Par contre, cette maturité n’est pas nécessaire pour attirer
le mâle.
Même lorsque la femelle est accouplée, les autres mâles multiplient
les tentatives d’approche. Ils vont jusqu’à toucher celle-ci, qui les repousse
d’un mouvement vif de ses pattes.
Lors des préliminaires, le mâle se tient sur un fil adjacent à la toile
principale. Il fait dans le vide, des moulinets alternatifs vifs avec sa
deuxième paire de pattes, comme s’il boxait, puis se replie brusquement
en arrière, d’un mouvement élastique qui évoque un ressort se détendant.
Il reste une fraction de seconde immobile, puis recommence. Durant
ce comportement, analogue à celui de tous les autres mâles présents,
la femelle reste parfaitement immobile. Elle n’en reçoit pas moins les
vibrations du fil, transmises par le corps et les deux dernières paires de
pattes du mâle.
Celui-ci s’approche insensiblement, de sa partenaire par saccades, lui
touche une patte de l’extrémité de sa pl, et, même si celle-ci ne réagit
pas, s’enfuit précipitamment. Il recommence plusieurs fois ce manège
en alternant ou non avec des épisodes d’agitation des pattes. L’accostage
peut se faire aussi bien de face que de dos, et à chaque fois, il en profite
pour fixer prestement un fil de rappel sur le fil sur lequel se tient la femelle.
Au bout d’un certain temps, est construit un véritable « pont d’amour »
formé de plusieurs travées rayonnantes, auxquelles s’adjoignent quelques
traverses.
Lors des observations du 12 et du 22 décembre, la toile principale
était irrégulière. Je doute que chez les Gastéracanthes, l’accouplement
se fasse aussi sur une toile géométrique, comme c’est le cas chez les
Néphiles.
Signalons que, même en dehors des préliminaires, le mâle ne cesse de
tendre des fils, irrégulièrement disposés en tous points de la cage, pen-
— 901 —
dant ses périodes d’activité. Ce faisant, il détruit tous les autres fils
rencontrés sur son chemin, les hache avec ses chélicères, en fait une
boulette qu’il digère.
A un moment donné, la femelle, se départissant de son immobilité,
s’avance sur le « pont d’amour » vers l’un des mâles en position d’ap¬
proche ; les deux partenaires sont face à face, inversés ; la femelle se
cambre légèrement sur ses pattes de derrière ; le mâle avec la rapidité
de l’éclair, se précipite, les bulbes en avant, passe sous elle, et se rabat
à la perpendiculaire. Il est accouplé.
Ce comportement, selon U. M. Gerhardt, est caractéristique des
Argiopidae (qu’il nomme Araneulae). Il est loin d’être passif, sans que cela
implique le choix d’un mâle déterminé.
L’appariement
Durant l’appariement, la femelle se tient inversée sur sa toile, qu’elle
agrippe avec ses quatre paires de pattes droites et ses trois premières
paires de pattes gauches. Les pédipalpes restent libres. p4 gauche tient
le fil de rappel qui part des filières en divergeant nettement du reste de
la toile.
Le mâle repose perpendiculairement à la femelle, son sternum plaqué
sur la face antérieure du tubercule génital de celle-ci. Ce tubercule (nomen¬
clature de E. Simon) lui sert de support.
L’avant de son céphalothorax touche la pointe postérieure du sternum
de la femelle. Ses deux pl, largement écartées, s’agrippent par leurs
griffes à la face inférieure des fémurs de la troisième paire de pattes de
la femelle, les p2 touchant l’arrière de l’abdomen de celle-ci.
Quant aux p3 et p4 du mâle, elles sont redressées et servent à tenir
le fil de rappel qui attache le mâle à sa position de repli (en réalité, il y a
deux fils de rappel, convergeant vers l’arrière en un biseau très allongé,
tendu entre les filières et p4 droite, l’autre entre les filières et p4 gauche.
Cette disposition rappelle celle que U. Gerhardt a observée chez les
Cyrthophora, Argiopidae à grand dimorphisme sexuel. Elle diffère du
type des Microthena décrit par R. Montgomery en 1903. Dans ce dernier
cas le mâle est déjeté sur le côté de l’abdomen de la femelle et ne se sert
pas du tubercule génital, pourtant bien développé. Parmi toutes les
araignées observées par l’auteur, seule Micrathena s’apparie ainsi. Bien
que ce dessin donné par R. Montgomery soit fort mauvais (le mâle appa¬
rié n’est pas à la même échelle que la femelle), bien qu’il puisse paraître
surprenant que de toutes les araignées connues, seule, Micrathena, présente
ce type de position des partenaires, je ne mettrai pas en doute a priori
la valeur de ces observations.
Le couple de G. theisi dessiné par F. Chrysanthus en 1959 semble
appartenir à ce type (mâle rabattu contre la femelle et déjeté sur le côté),
mais il s’agit de 2 échantillons de Muséum conservés dans l’alcool depuis
longtemps, et dont les rapports ont pu se modifier.
En résumé, si l’on s’en réfère aux deux seules espèces observées sur
le vivant, il existe une différence profonde entre le type « dissymétrique »
— 902 —
des Micrathena et le type « symétrique avec appui sur le tubercule abdo¬
minal » de Gasteracantha.
Ce tubercule abdominal est un véritable organe de coaptation, en rela¬
tion avec le grand dimorphisme sexuel. Il est significatif que les Isoxya,
au sein des Gasteracanthidae, ne le présentent pas. Or le dimorphisme
sexuel des mâles de ce genre est faible. Le tubercule des Glyphica (autre
Gasteracanthidae) est rudimentaire, or les mâles de Glyphica sont rela¬
tivement gros. Tous les Aranéides à grand dimorphisme sexuel ne le
présentent pas, mais, dans ce cas, le mode d’accouplement est souvent
différent : chez la Néphile par exemple, R. W. P. Hingston en 1922
et B. Charézieux en 1960 montrent que le mâle, dont l’axe est parallèle
à celui de la femelle, s’agrippe à elle par toutes ses pattes, qui sont longues
et grêles.
Durée de l’appariement
Les trois appariements successifs observés le 12 décembre ont duré
respectivement : 4 h 45, 5', 25', et étaient séparés par des intervalles
successifs de 65', 10', 40' (après lesquels une tentative de quatrième appa¬
riement a été observée). Leur durée est donc très variable, mais peut être
fort longue, d’autant plus que pour le premier appariement, les parte¬
naires étaient déjà unis en début d’observation. A titre de comparaison,
chez la Néphile, l’union des sexes ne dure que quelques secondes.
Introduction des bulbes ou copulation
Au cours de l’appariement de 4 h 25', l’introduction du bulbe ne s’est
faite qu’à certains moments, séparés par des périodes où le mâle est en
état d’immobilité absolue.
Chronologie des périodes d’activité ou de repos du mâle :
t = 0. Début d’observation.
t = 35'. Fin de la première copulation.
t = 125 à 155'. Deuxième période de copulation.
t = 265 à 275'. Troisième période de copulation et dégagement du
bulbe.
Le mâle, lors d’une période d’appariement, introduit toujours le même
bulbe, ici le gauche. On ne voit de l’opération qu’un haematodocha
qui fait saillie unilatéralement sur le côté sous forme d’un cône jaune
translucide.
Cette particularité, selon U. Gerhardt, est propre aux Argiopidae
(1926, p. 58) chez qui elle constitue une règle sans exceptions.
La copulation s’accompagne de mouvements discrets du céphalo¬
thorax du mâle, suivis de temps à autre d’un petit basculement de
Topistosoma. Il est difficile de dire si ces mouvements sont liés obliga¬
toirement à l’introduction du style, ou à plusieurs introductions suc¬
cessives. On ne voit en effet du pédipalpe que la base du fémur, le mâle
étant profondément enfoncé dans le repli génital de la femelle. D’après
- 903
Fig. 1. — Bulbe copulateur de Gasteracantha versicolor W’alck. Spécimen N° 2645, fixé pendant
la copulation le 22.5.65. Mâle au stade 4, ayant exuvié depuis peu, récolté dans les reboi¬
sements d’Eucalvptus, de l’Angavokely (Madagascar, km 35 route de Tamatave). Vue
dorsale.
A = Style = Embolus ; B = Apophyse^ terminale ; C = Apophyse médiane ; D =
Apophyse basale ; E = Hematodocha basal ; TR = Tarse ; Tib. = Tibia (et ses 2 tricho-
bothries) ; G = Apophyse interne du tibia ; H = Apophyse externe du Tarse = para-
cymbium ; F = Fémur ; Cil = Chélicère.
Fig. 2. — Id., vue ventrale (mêmes légendes que pour la fig. 1).
U. Gerhardt (1926, p. 60), la copulation est très brève chez les Argiopidae :
« ... dass die Dauer der Begattung (von Araneiden) überall sehr kurz
ist, stellt gleichfalls einen einheitlichen Familiencharakter dar. Sie betràgt
im kürzesten Fall... etwa 5-10 Sekunden, im lângsten von mir
beobachteten 3 Minuten ».
Ici, les mouvements du céphalothorax se succèdent toutes les deux
ou trois secondes, alternant avec des périodes de repos d’une durée équi¬
valente.
Au cours des deux premières périodes d’activité, le mâle se sert uni¬
quement de ses pl et p2 pour s’arc-bouter, les p3 et p4 étant dressées en
l’air, mais lors de la dernière période, les deux dernières paires de pattes
se cramponnent au tubercule génital de la femelle.
Comportement de la femelle i.ors de l’appariement
Lors des périodes d’activité du mâle, la femelle est immobile, agitée
seulement de temps à autre de petits tremblements de tout son corps,
comme si elle était parcourue de frissons brefs.
— 904 —
1 mm
O mm 0,5
<D
Fig. 3. — Epigyne de la Femelle de G. versicolor stade 7.
(1) vue latérale ; (2) vue ventrale ; (3) dissection du spécimen n° 2004, pondeuse,
fixée le 11.11.63, 10 jours après la ponte. Présentation selon un plan perpendiculaire à
la surface ventrale de l’abdomen.
Cr = crochet de l’épigyne ; BC = Bourse copulatrice.
Quand le $ est inactif, bien qu’apparié, elle peut se déplacer sur sa toile
en le véhiculant, agite ses pédipalpes, et chasse impitoyablement les autres
prétendants qui tentent des approches. Elle ne cherche nullement à se
débarrasser de son partenaire, qu’elle pourrait pourtant aisément atteindre
avec ses pattes postérieures.
Notons ici un curieux comportement, observé à deux reprises (lors
du premier et du troisième appariement du 12 décembre) : la femelle touche
doucement le côté droit ou gauche du dorsum opisthosomien du mâle
avec les griffes tarsales de sa p3 du même côté. Pendant la copulation
proprement dite, elle la maintient appliquée contre son partenaire. Jus¬
qu’ici, on avait décrit de semblables attouchements chez les Araignées,
mais venant du mâle.
— 905
Il ressort de tout cela que la modification du comportement normal
de la femelle se fait en deux étapes : la première où, seul, le réflexe de
capture est inhibé, mais non celui de défense, et où la femelle reste active,
la seconde, où elle s’immobilise, sans que cela paraisse différer de l’immo¬
bilisation réflexe normale.
Vers la fin de l’appariement, le « réveil » de la femelle est progressif.
C’est ainsi que 40’ avant le dégagement du mâle, il s’est produit pour
la première fois une sécrétion abondante de salive, émission accompagnée
de mouvements des chélicères jusqu’alors immobiles.
Lorsque la femelle appariée chasse un autre mâle qui s’approche, elle
ne présente pas ces secousses caractéristiques qui précèdent une capture
de proie, ou l’approche d’un mâle avant l’accouplement.
Fig. 4. — Appariement de G. versicolor (d’après une photo originale).
T = Tubercule génital ; F — filières ; P = extrémité de P4 de la femelle ; R — fil
de rappel du mâle.
Dégagement du male
Il est foudroyant. Le mâle retire d’un coup son bulbe et se laisse tomber,
tout comme lorsqu’il est inquiété en temps normal. Il est retenu par la
garde de son fil de rappel, et, après une oscillation de trapèze, remonte
le long de ce fil. Il émerge ainsi à quelque distance de la femelle sur la
toile de celle-ci, à l’endroit où le fil de rappel a été attaché, et s’éloigne
sans être poursuivi.
Conclusion
L’accouplement de Gasteracantha versicolor (Walck), tout en étant de
type général classique des Argiopidae, présente des originalités, en relation
avec le grand dimorphisme sexuel et le peu de développement des pattes
du mâle.
— 906 —
Fig. 5. — Id., vue frontale (d’après une photo originale).
T = tubercule génital ; S = extrémités des P4 du male.
Il est classique par le comportement de la femelle, les manœuvres
d’approche du mâle, l’attitude générale des partenaires appariés, l’intro¬
duction d’un seul bulbe, restant le même pendant tout un appariement.
Il est original par sa longue durée, et par le rôle que joue le tubercule
génital.
Bien que l’introduction du style ne puisse être vue directement, il est
difficile d’admettre qu’il n’y ait eu que deux copulations, de durée très
courte, comme cela est le cas chez les Micrathena observées par R. Mont¬
gomery. Il est logique d’admettre qu’il y a au moins une copulation par
période d’activité du mâle apparié, ce qui nous ramène à la troisième
catégorie du classement des copulations d’Argiopidae par U. Gerhardt
(1926, p. 58).
Enfin, la structure du bulbe copulateur du mâle, très complexe, ne
présente aucune régression, et évoque le type Araneus ; le contraste entre
cette complexité eu bulbe et la simplification de l’épigyne met une fois
de plus en défaut la théorie de la « coaptation » des appareils copulateurs
chez les Aranéides.
Laboratoire de Zoologie (Pr. Legendre) ,
Faculté des Sciences, Montpellier,
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes) ,
Muséum national d' Histoire naturelle, Paris.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 5, 1967 (1968), pp. 908-911.
DESCRIPTION DE DEUX ESPÈCES NOUVELLES
DE THOMISIDAE (ARANEAE) DE TURQUIE
Par S. KAROL
Les spécimens ci-après décrits ont été collectés en Turquie ; l’un,
Philodromus bonnetl n. sp. par moi-même au cours d’une excursion zoolo¬
gique à Bursa ; l’autre, Xysticus pelini n. sp. par un de mes collègues,
aux environs de la ferme Konuklar (Konuklar Çiftligi). L’étude en a été
faite au Muséum National d’Histoire naturelle de Paris, grâce à l’ama¬
bilité de Monsieur le Professeur Max Vachon, Directeur du Laboratoire
de Zoologie, qui m’a accordé l’autorisation d’utiliser la collection Simon,
et que je remercie bien sincèrement, ainsi que M. J.-F. Jézf.quel pour
les encouragements qu’il m’a prodigués.
Xysticus pelini n. sp.
$ — Ferme Konuklar (Konuklar Çiftligi), Besgôz, Turquie.
— Inconnu.
Description de la femelle
Long, totale = 7,2 mm ; céphalothorax, long. 3,1 mm, larg. 2,8 mm ;
abdomen, long. 4,3 mm, larg. 4 mm. — Bandeau pourvu d’une série de
7 crins dressés, longs et effilés. Ligne des yeux antérieurs un peu plus
récurvée que celle des yeux postérieurs ; yeux médians postérieurs légè¬
rement plus séparés que les médians antérieurs ; yeux médians postérieurs
plus petits que les latéraux antérieurs ; groupe oculaire médian plus large
que long. — Céphalothorax avec une bande céphalique blanchâtre épaisse,
aiguë vers la partie postérieure ; Faire en avant de cette bande est brune ;
en arrière, cette aire est jaunâtre ; côtés du céphalothorax brun foncé
et veinés. Sternum blanchâtre avec une bande marginale jaunâtre. — -
Abdomen presque arrondi vers l’arrière, plus étroit vers l’avant avec
un dessin dorsal pâle grisâtre (fig. 1) ; en dessous blanchâtre ; latéralement,
petites taches foncées, disposées en cercle et placées obliquement. —
Pattes ambulatoires blanchâtres ; fémurs antérieurs avec deux bandes
brunes supères coupées dans leur moitié ; patellas antérieures eves deux
bandes brunes supères confluant vers l’apex ; tibias antérieurs avec deux
bandes brunes supères. Pattes postérieures avec les mêmes bandes, mais
moins nettes sur les mêmes articles. Tous les coxas avec trois bandes larges
et brunâtres. Tous les fémurs offrant une autre bande large, postérieure.
— 909
brunâtre et oblique vers le dessous. Fémur de la première patte armé
sur la face antérieure de 3 épines disposées sur une même ligne oblique ;
tibias des pattes antérieures munis en dessous de 5 paires d’épines ;
métatarses des premières paires avec 4 paires d’épines en-dessous, méta¬
tarses des deuxièmes paires avec 6 paires d’épines en-dessous. — Épigyne
(fig. 2) : fossette génitale divisée en deux parties égales par un septum
longitudinal, élevé, court, occupant la moitié antérieure de la plaque.
Cette espèce fait partie du 1er groupe de Simon [type : Xysticus cristatus
(Cl.)].
1
2 150 H
Fig. 1-2. — Xysticus pelini n. sp. — $.
1. Folium de l’abdomen. — 2. Épigyne.
Philodromus bonneti n. sp.
(J — Bursa (Turquie), mai 1961.
Ç — Inconnue.
Description du mâle
Céphalothorax, long. 2 mm, larg. 2,3 mm ; abdomen sec, long. 2,1 mm.
— Yeux antérieurs et postérieurs en lignes récurvées ; yeux médians pos¬
térieurs un peu plus séparés l’un de l’autre que des latéraux ; yeux laté¬
raux postérieurs un peu plus gros que les médians. — - Céphalothorax
brun foncé ; partie céphalique séparée de la partie thoracique par une
tache blanchâtre en forme de V, avec deux petites taches vers l’arrière.
— - Chélicères brun foncé ; sternum jaunâtre clair, coxas fauves ; extrémité
des pattes fauve clair. — Tibias antérieurs armés en-dessous de 2-2 épines
et de 2 petites épines apicales. Abdomen rembruni en dessus avec des
pubescences irisées. Tarse de la patte mâchoire longuement ovale ; tibia
de la patte-mâchoire vu en dessous, armé de 4 apophyses au bord apical,
toutes dirigées vers l’avant ; vu en dessus, courte saillie (fig. 4, 5) ; deux
apophyses au côté externe, l’inférieure submembraneuse (fig. 3, A2), la
910 —
Fig. 3-4. — Philodromus bonneti n. sp. — <$.
3. Bulbe, vue en dessous : Aj à A4. apophyses ; p.s. : pièce submembraneuse ; b. s. : partie
submembraneuse ; b. s. : partie submembraneuse du bulbe : st. : Stylus ; 4. Vue externe.
supérieure chitinisée, noire et beaucoup plus longue que la deuxième
(fig. 3, Ax, fig. 4, A,) ; la troisième apophyse du rebord inférieur apical
du tibia est large, chitinisée à la base et se terminant de manière sub¬
membraneuse ondulée (fig. 3, Aa, fig. 4, Aa). Entre la troisième et la
deuxième il y a la quatrième apophyse, vue de profil, longue, chitinisée,
noire (fig. 3, A4, fig. 4, A4). Bulbe pourvu d’un long et fort Stylus prenant
naissance vers la moitié basale du bord interne par un calus noir, courbé
en dehors, contournant le rebord supérieur du bulbe (fig. 3 st), le côté
externe supérieur du bulbe un peu submembraneux (fig. 3 b. s.) entouré
d’une pièce longue, fine, submembraneuse comme une langue (fig. 3 p.s.).
Cette espèce est à ranger dans le 6e groupe d’E. Simon [type : Philo¬
dromus aureolus fCl.)].
Résumé
L’auteur décrit deux nouvelles espèces de Thomisidae : Xysticus pelini, du
1er groupe de Simon (X. cristatus (Cl.)] et Philodromus bonneti, du 6e groupe
de Simon [P. aureolus (Cl.)].
911 —
Summary
The author describes two new species of Thomisidae : Xysticus pelini [first
Simon’s group : X. cristatus (Cl.)] and Philodromus bonneti [Sixth Simon’s
group : P. aureolus (Cl.)].
Institut de Zoologie, Ankara.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes),
61, rue de Buffon, Paris (5e).
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N» 5, 1967 (1968), pp. 912-922.
QUELQUES REMARQUES
SUR DEUX ESPÈCES CAVERNICOLES
DE CHTHONIUS
DES DÉPARTEMENTS
DES BOUCHES-DU-RHÔNE ET DU GARD :
CHTHONIUS (C.) CEPHALOTES
(SIMON, 1875)
ET CHTHONIUS (C.) MAYI N. SP.
( Pseudoscorpions, Chthoniidae )
Par J. HEURT AULT-ROSSI
Dans les collections de Pseudoscorpions du Muséum national d’Histoire
naturelle de Paris, existent quelques types de Simon dont la description
originale doit être révisée et complétée.
En 1875, Simon décrit Chthonius ( C.) cephalotes d’après une Ç capturée
dans la grotte des Baux, près de Saint-Martin de Craux (B.-du-R.). Il recon¬
naît vingt-cinq ans plus tard la même espèce dans des Pseudoscorpions
provenant de la grotte de Tharaux (Gard). En 1930, avant la rédaction
du das Tierreich, Max Beier demande à consulter les types de Simon ;
il reçoit du M.N.H.N. des exemplaires de la grotte de Tharaux identifiés
à tort à C. cephalotes par Simon. Nous avons examiné la Ç holotype et
deux exemplaires (1 <$, 1 $) de la grotte de Tharaux. La présente note
constitue une rectification d’erreurs relevées dans la diagnose de C. (C.)
cephalotes. Nous décrivons les spécimens provenant de la grotte de Tharaux
sous le nom de Chthonius mayi. Cette espèce est dédiée, en hommage
respectueux, à notre maître, le Professeur R. M. May.
Description de la Ç holotype de Chthonius (C.) cephalotes :
Céphalothorax (fîg. 1) aussi long que large, nettement rétréci vers
l’arrière, sans yeux et sans taches oculaires. Bord antérieur droit, légère¬
ment denticulé sur toute sa longueur (fig. 1), sans épistome différencié ;
18 soies réparties en 5 séries : antérieure (a), « oculaire » (o), médiane (m),
intermédiaire (i), postérieure (p). Formule chaetotaxique céphalothora¬
cique : 4.6. 4.2. 2.
Tergites ; formule chaetotaxique : 4. 4. 4. 4.6. 6. 6. 6. 6.
Fig. 1 et 2. — Chthonius (C.) cephalotes, $, holotype.
1 : céphalothorax ; les séries des soies sont précisées par les abréviations, a : série antérieure p
o : série oculaire ; m : série médiane ; i : série intermédiaire ; p : série postérieure. —
2 : soies des hanches des appendices.
Sternites ; 10 soies sur l’opercule génital (st. 2) ; 8 soies sur la plaque
génitale postérieure et 3 ou 4 soies le long des stigmates.
st. 4 : 6 soies + 2 le long de chaque stigmate.
st. 5 : 5 soies -j- 2 petites soies latérales.
st. 6 : 4 soies -J- 2 petites soies latérales.
st. 7 : 4 soies + 2 petites soies latérales.
st. 8 : 4 soies -f- 2 petites soies latérales.
st. 9 : 4 soies + 2 petites soies latérales.
st. 10 : 6 ou 7 soies + 2 petites soies latérales.
914 —
La taille des soies latérales croît progressivement de l’avant de l’abdomen
vers l’arrière.
Chélicères (fig. 5) : doigt mobile à petit tubercule fileur, orné d’une dent
distale isolée et d’une série de dents de taille croissant régulièrement de
la base du doigt à l’extrémité distale. Dents du doigt fixe petites sauf
la dent distale dont la taille correspond à celle de la dent sub-distale du
doigt mobile qui lui est opposée. 7 soies sur la main -j- 2 (ou 3) petites
soies ventrales ; 10 soies plumeuses au flagelle.
Hanches des pattes (fig. 2) : 5 soies aux hanches des pattes-mâchoires
dont 2 à chaque lobe maxillaire ; 3 soies aux hanches des pattes 1 ; 3 micro-
chètes à l’angle distal interne et une lyrifîssure latérale courbée ; 4 soies
aux hanches des pattes 2 ornées en outre de 6 à 8 épines coxales den¬
telées de part et d’autre du plan sagittal médian ; 5 ou 6 soies aux hanches
des pattes 3 et 4 ou 5 épines coxales de part et d’autre du plan sagittal
médian ; 6 ou 7 soies aux hanches des pattes 4.
Tubercule intercoxal présent entre les hanches des pattes 3 et 4.
Pattes-mâchoires : fémur (fig. 4) légèrement dilaté distalement, 6 fois
aussi long que large avec 3 soies antérieures, 5 dorsales antérieures, 2 dor¬
sales postérieures, 5 postérieures et 1 ventrale ; tibia 2,4 fois aussi long
que large ; main 2,1 fois aussi longue que large ; 12 soies ordinaires répar¬
ties en trois séries sur la main (fig. 3) dont 4 basales, 4 médianes, 4 distales ;
12 trichobothries ; eb, esb distantes d’environ trois diamètres d’aréole ;
la distance entre ist et esb est environ trois fois celle existant entre eb
et esb ; la distance entre sb et st est supérieure à deux fois celle séparant b
de sb ; doigt mobile et doigt fixe sensiblement de même longueur et environ
1,9 fois aussi longs que la main ; doigt fixe : 72 dents triangulaires, conti¬
guës, les dents distales étant très petites ; doit mobile : 30 dents d’abord
triangulaires et espacées distalement se transformant en tubercules arrondis
de plus en plus aplatis et rapprochés les uns des autres vers la base du
doigt.
Patte ambulatoire 4 : fémur 3,3 fois aussi long que large, préfémur
avec 3 soies, télofémur avec 7 soies distales, tibia avec 10 soies, basitarse
avec 9 soies dorsales, 5 courtes ventrales et une soie latérale externe pseudo¬
tactile.
Dimensions en mm : corps : 2,30 ; céphalothorax : 0,65 ; patte-mâchoire,
fémur : 1,05-0,17 ; tibia : 0,45-0,18 ; pince : 1,52-0,25 ; main: 0,52-0,25;
doigt : 1,02.
Remarques. — Si l’on utilise la clé de détermination des espèces de
Chthonius proposée par Beier dans la Faune Européenne des Pseudo¬
scorpions (p. 24 et suiv.), nous devons, pour la 2 holotype de C. cephalotes,
choisir les ensembles de caractères suivants :
8. — Main des pattes-mâchoires à surface dorsale régulièrement bombée ;
dents des doigts des pattes-mâchoires, ou tout au moins celles du
doigt mobile, la plupart du temps larges et inclinées vers l’arrière
(s. g. Chthonius) . 9 (p. 24)
— 915 —
Fig. 3-6. — Chthonius (C.) cephalotes , Ç holotype.
3 : pince droite, vue latéralement ; les trichobothries sont seules indiquées ainsi que les soies
de la main. — 4 : fémur de la patte-mâchoire droite : les soies sont numérotées série par
série. — 5 : chélicère gauche vue latéralement : les soies du doigt fixe sont réparties en
une série dorsale dt> dst, db, une série intermédiaire : it, ib ; une série ventrale : pf, vb ;
m : microchètes ; gl : soie galéale ; di : dent isolée distale. — 6 : patte 4 : les soies du tarse
ne sont pas figurées.
61
0,5 mm
— 916 —
9*. — Céphalothorax au bord antérieur droit et dentelé, sans épistome ou
celui-ci tout au plus présent exceptionnellement (mais rudimentaire)
chez la ? . 22 (p. 23)
22. — Dents de la partie médiale du doigt fixe se touchant et en tous cas
jamais séparées l’une de l’autre par une distance supérieure au dia¬
mètre de leur base . 23 (p. 23)
23*. — • La paire d’yeux arrière complètement réduite ou les deux paires d’yeux
manquantes . 26 (p. 32) .
26. — Grandes espèces d’Euope méridionale. Doigts des pattes-mâchoires
mesurant plus de 0,70 mm . 27 (p. 33)..
A partir de ce numéro 27, nous devons choisir en utilisant le caractère
« nombre de soies au bord postérieur du céphalothorax » : l’alternative
est la suivante :
6 soies chez Chthonius (C.) italicus Beier.
4 soies chez Chthonius ( C.) stammeri stammeri Beier.
Chthonius ( C.) stammeri ruffoi Caporiacco.
S’il est proche de Chthonius ( C.) italicus et de C. ( C.) stammeri, C. ( C.)
cephalotes en diffère non seulement par le nombre de soies au bord pos¬
térieur du céphalothorax mais par d’autres caractères sur lesquels nous
allons donner quelques précisions :
1°) Des rapports morphométriques différents :
Chthonius (C.) mayi nov. sp.
Localité : grotte de Tharaux (Gard) ; 2. vin. 1903 ; collecteur : Dr. Cho-
baud.
DeSCRIPITON DU (3 HOLOTYPE
Céphalothorax (fig. 7) rétréci vers l’arrière, sans yeux et sans taches
o culaires ; bord antérieur droit, légèrement denticulé avec quelques dents
917
Fig. 7-9. — Chthonius (C.) mayi n. sp., <$ type.
7 : céphalothorax, <$ type ; a : série antérieure ; o : série oculaire ; m : série médiane ; i : série
intermédiaire ; p : série postérieure. — 8 : pince droite, vue latéralement du <$ type. —
9 : fémur de la patte-mâchoire droite, vue dorsale ; soies numérotées série par série.
médianes doubles des dents latérales (on ne peut cependant parler d’épis-
tome différencié) ; 20 soies réparties en 5 séries précédemment nommées :
a, o, m, i, p. Formule chaetotaxique : 4.4. 4. 2. 4., la série postérieure est
constituée par 2 grandes soies médianes et 2 petites soies latérales.
Tergites : formule chaetotaxique : 4. 4. 4. 4.6. 6. 6.6.6.
Sternites : 16 soies réparties des deux côtés de la fente génitale ; 4 fusules
de chaque côté de la fente, à l’intérieur de la chambre ; 2 soies sur la plaque
génitale postérieure et 2 petites soies le long de chaque stigmate.
— 918
Les soies latérales augmentent progressivement de taille de l’avant vers
l’arrière du corps.
Chélicères (fig. 12) : doigt mobile à tubercule fdeur très aplati ; pas
de dent distale isolée ; 6 soies sur la main (absence de ib) -]- une petite
soie accessoire ventrale ; 10 soies au flagelle ; une douzaine de dents à
chaque doigt ; les distales étant les plus grosses.
Hanches des pattes : 5 soies aux hanches de., pattes-mâchoires dont 2 à
chaque lobe maxillaire ; 4 soies aux hanches des pattes 1 (ou 3 et 4) ;
3 microchètes à l’angle distal interne et une lyrifîssure latérale ; 4 soies
aux hanches des pattes 2 ornées de 9 ou 10 épines coxales plumeuses ;
6 soies aux hanches des pattes 3 ornées de 4 ou 5 épines coxales ; 6 soies
aux hanches des pattes 4.
Tubercule intercoxal présent.
Pattes-mâchoires : fémur (fig. 9), 6,4 fois aussi long que large avec
3 longues soies antérieures, 5 dorsales antérieures, 2 dorsales postérieures,
5 postérieures et 1 ventrale ; tibia 2,3 fois aussi long que large ; main
2,5 fois aussi longue que large ; 13 soies ordinaires réparties en 3 séries sur
la main (fig. 8) : 4 basales, 5 médianes, 4 distales,; 12 trichobothries :
eb et esb séparées par deux diamètres d’aréole environ ; ist plus de 3 fois
éloigné de esb que esb de eb ; doigt mobile 2 fois plus long que la main ;
doigt fixe : 75 à 80 dents, triangulaires sur les 3/4 du doigt, séparées les
unes des autres par une distance de peu inférieure au diamètre de base
des dents ; la partie basale du doigt est, elle, ornée de tubercules arrondis
devenant de plus en plus petits vers la base du doigt ; doigt mobile :
35 à 50 dents, d’abord triangulaires et séparées les unes des autres dista-
lement,, ensuite réduites à des tubercules arrondis de plus en plus petits
basalement.
Patte ambulatoire 4 (fig. 11), fémur 3,2 fois aussi long que large ; pré¬
fémur avec 3 soies, télofémur avec 6 soies distales, tibia avec 11 soies,
basitarse avec 7 soies dorsales, 3 ventrales et une latérale externe, pseudo¬
tactile.
Dimensions en mm, corps : 2,10 ; céphalothorax : 0,75 ; patte-mâchoire,
fémur : 1,30-0,18, tibia : 0,50-0,21, pince : 1,85-0,26 ; main pédonculée :
cO, 62-0, 26, doigt : 1,25.
— 919
Fig. 10-12. — Chthonius (C.) mayi n. sp.
10 : $ paratype : soies des hanches des appendices. — ^ type : H : patte 4 : soies du tarse
non figurées. — 12 : chélicère gauche, vue latéralement : les soies du doigt fixe sont réparties
en une série dorsale dt , dst, db, une série intermédiaire : it, une série ventrale : vt, vb ;
m : microchète ; gl : soie galéale.
Description de la Ç de la grotte de Tharaux
Céphalothorax : même formule ehaetotaxique que pour le avec une
microchète de chaque côté, à l’avant du céphalothorax. Dents médianes
du bord antérieur légèrement plus accentuées que chez le (J.
Tergites : formule identique à celle du <§.
Sternites : 10 soies sur la plaque génitale antérieure.
Chélicères : identiques à celles du rj.
— 920 —
Hanches des pattes (fig. 10) : 7 à 9 épines coxales à l’angle distal interne
des hanches des pattes 2 ; 5 sur celui des hanches des pattes 3.
Pattes-mâchoires : fémur 6,5 fois aussi long que large ; tibia 2 fois aussi
long que large ; doigt 2 fois plus long que la main ; pince 5,9 fois aussi
longue que large ; main 2 fois aussi longue que large ; doigt fixe : 68 à
70 dents, de même forme que chez le $ ; doigt mobile : 30 à 50 dents, de
formes identiques à celles du
Dimensions en mm : corps : 2,7 ; céphalothorax : 0,82 ; patte-mâchoire,
fémur : 1,30-0,20 ; tibia : 0,50-0,25 ; pince : 1,85-0,31 ; main : 0,625-0,31 ;
doigt : 1,25.
Remarques. — La clé de détermination de la faune européenne permet
d’adopter l’ensemble des caractères suivants pour les exemplaires (<$ et Ç)
de la grotte de Tharaux :
8*. — Main des pattes-mâchoires à face dorsale régulièrement bombée ;
dents des doigts des pattes-mâchoires, ou au moins celles du doigt
fixe, la plupart du temps larges, triangulaires, inclinées vers l’arrière
(s. g. Chthonius ) . 9 (p. 24)
9*. — Céphalothorax au bord antérieur droit et dentelé, sans épistome ou
celui-ci tout au plus conservé exceptionnellement chez la ? comme
rudiment . 22 (p. 23)
22. — - Dents de la partie médiale du doigt fixe serrées et en tous cas jamais
éloignées l’une de l’autre d’une distance égale ou supérieure au diamètre
de la base des dents . 23 (p. 23)
23*. — La paire d’yeux arrière est complètement absente . 26 (p. 32)
26. — Grandes espèces d’Europe méridionale ; doigts des pattes-mâchoires
de plus de 0,70 mm . 27 (p. 33)
27. — Bord arrière du céphalothorax à 4 soies (les latérales petites) .... 28
28. — Pas d’yeux ; dents du doigt fixe légèrement écartées ; bord antérieur
du céphalothorax dentelé (chez la $, dents médianes un peu plus
grandes) ; doigt fixe des pattes-mâchoires : 40 dents ; pince : 1,5 mm ;
Ç : 2,3 à 2,5 mm. Grotte de Castelcivita, près de Salerne .
Chthonius ( C.) stammeri stammeri
28*. — • Yeux petits et rudimentaires ; doigt fixe des pattes-mâchoires : 44 à
45 dents ; doigt mobile : 33 à 35 dents ; pince : L/l : 5,5 ; L/l : 1,9 ;
doigt/main : 1,8 ; hanches des pattes 2 : 8 à 9 épines coxales ; hanches
des pattes 3 : 5 à 6 épines coxales ; corps d : 1,8 mm, $ : 2,2. Apulie
et Sicile (grotte) . Chthonius ( C.) stammeri ruffoi . .
Les exemplaires de la grotte de Tharaux se différencient des deux
sous-espèces de Chthonius ( C.) stammeri par plusieurs caractères :
— Doigt fixe : 75 à 80 dents.
— Doigt mobile : 35 à 50 dents.
— Doigt/main : 2.
— Pince : L/l d : 7,1 (Ç : 5,9).
— - Main d L/l : 2,3 (? : 2).
— Hanches des pattes 2 (d) : 9 à 11 épines coxales ; des pattes 3 (d) : 5 épines
coxales.
921
— Hanches des pattes 2 (Ç) : 8 à 9 épines coxales ; des pattes 3 (?) : 5 épines
coxales.
— Corps S : 2,15 mm ; $ : 2,7 mm.
France. Grotte de Tharaux (Gard) . Clithonius n. sp.
Conclusions
1. — Nous avons redécrit le spécimen holotype de Chthonius (C.)
cephalotes Simon (1875) originaire de la grotte des Baux (Bouches-du-
Rhône). Cette nouvelle description ne met pas d’autre espèce en syno¬
nymie. Elle a cependant une conséquence immédiate : les deux sous-espèces:
Chthonius ( C.) cephalotes doderoi Beier 1930 et Chthonius ( C.) cephalotes
horridus Beier 1934 doivent être révisées ; elles ne peuvent être les sous-
espèces de C. cephalotes dont elles diffèrent par plusieurs caractères :
— Présence d’un petit épistome (pas d’épistome chez C, cephalotes).
— - 4 soies à l’arrière du céphalothorax (2 chez C. cephalotes).
— Nombre de dents au doigt fixe des pinces : 30 à 45 dents (72 chez
C. cephalotes).
— • Nombre de dents au doigt mobile : 17 à 30.
— Forme des dents des pinces : nettement séparées (contiguës chez
C. cephalotes).
— Disposition des trichobothries les unes par rapport aux autres :
distance entre ish et esb inférieure à deux fois celle séparant eb de esb ;
distance séparant ist de esb inférieure à 2 fois celle comprise entre eb
et esb (la distance entre ist et esb est environ égale à 3 fois celle existant
entre esb et eb chez C. cephalotes ).
L’espèce la plus anciennement décrite étant celle de 1930, nous pouvons
la nommer Chthonius (C.) doderoi doderoi (Beier) 1930, qui a pour sous-
espèce : Chthonius ( C.) doderoi horridus (Beier) 1932.
2. — Simon et, après lui, Beier signalaient Chthonius (C.) cephalotes
dans plusieurs grottes, en particulier dans la grotte de Tharaux (Gard).
Les deux spécimens (<J et Ç) examinés révèlent une espèce différente
de Chthonius ( C.) cephalotes, plus proche de Chthonius ( C.) stammeri.
En résumé, si l’on veut comparer les Chthoniidae cavernicoles du sud
de la France et d’Italie d’après Factuelle faune européenne de Beier,
on est amené à rapprocher les Chthoniidae du Gard (gr. de Tharaux)
de ceux d’Italie du Sud et de Sicile (C. (C.) stammeri), les Chthoniidae
de la Drôme et des Basses- Alpes (C.(C.) doderoi doderoi) de ceux du Nord
de l’Italie (Piémont : C. (C.) doderoi horridus).
Les caractères les plus utilisés en systématique : nombre de soies à
l’arrière du céphalothorax, nombre et forme des dents des pinces, ne
permettent pas de rapprochements entre les différents Chthoniidae caver¬
nicoles des départements voisins : Ardèche, Gard, Drôme, Basses-Alpes,
Bouches-du-Rhône, Var, Alpes-Maritimes. D’autres caractères ne sont
— 922 —
que rarement signalés et ne peuvent donc être actuellement utilisés dans
un essai de comparaisons interspécifiques : présence (ou absence) d’une
dent isolée au doigt mobile des chélicères, formule chétotaxique chéli-
cérienne, formule chétotaxique fémorale, formule chétotaxique de la
plaque génitale postérieure, formule chétotaxique de la patte 4.
Sept espèces du sous-genre Chthonius sont donc maintenant connues
dans la faune française : ischnocheles Hermann, tenuis L. Koch, ortho-
dactylus Leach, microphthalmus E. S., cephalotes E. S., balazuci Vachon,
mayi Heurtault. Le tableau suivant permet de reconnaître les sept espèces
citées auxquelles nous avons ajouté C. italicus Beier, d’une caverne des
Alpes-maritimes italiennes.
1. — Quatre grosses soies au bord postérieur du céphalothorax accompagnées
ou non de deux petites soies latérales . 2
— Deux grosses soies au bord postérieur du céphalothorax accompagnées
ou non de 2 ou 4 petites soies latérales . 3
2. — Quatre grosses soies seulement et yeux bien distincts .
ischnocheles Hermann
— • Quatre grosses soies et 2 petites soies au bord postérieur du céphalo¬
thorax, espèce aveugle.
Caverne des Alpes-maritimes . italicus Beier
3. — • Moins de 50 dents au doigt fixe des pinces et yeux présents, plus ou
moins développés . 4
— - Plus de 50 dents au doigt fixe des pinces et yeux absents . 6
4. — Yeux antérieurs bien développés ; formes épigées . 5
— Yeux très petits, forme cavernicole du Tarn-et-Garonne .
microphthalmus E. S.
5. — Main des pinces assombrie ; œil antérieur éloigné du bord antérieur du
céphalothorax d’une distance égale à la moitié du diamètre de l’œil ....
tenuis L. Koch
— Main de la même teinte que le reste de l’appendice ; œil antérieur éloigné
du bord antérieur du céphalothorax d’une distance égale au diamètre
de cet œil . orthodactylus Leach. . . .
6. — Une dent isolée au doigt mobile des chélicères . 7
— Pas de dent isolée au doigt mobile des chélicères.
Grotte de Tharaux dans le Gard . mayi n. sp.
7. — Deux soies à l’arrière du céphalothorax (longueur du corps $ : 2,3).
Longueur du doigt mobile de la pince : 1,025 mm.
Grotte des Baux (Bouches-du-Bhône) . cephalotes (E. S.)....
— Quatre soies à l’arrière du céphalothorax ; espèce plus petite (longueur
du corps $ : 1,15 mm) ; longueur du doigt mobile de la pince : 0,94.
Grotte des Baumas, Larmas (Ardèche) . balazuci Vachon
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 5, 1967 (1968), pp. 923-954.
RÉVISION DES GENRES
CATAPAGUROIDES ET CESTOPAGURUS.
ET DESCRIPTION
DE QUATRE GENRES NOUVEAUX.
I. CATAPAGUROIDES
A. MILNE EDWARDS ET BOUVIER
ET DECAPHYLLUS NOV. GEN.
( Crustacés Décapodes Paguridae )
Par Michèle DE SAINT LAURENT
Dans un certain nombre de genres de la famille des Paguridae les coxae
du dernier segment thoracique des mâles émettent des prolongements
tubulaires, ou tubes sexuels, dont la position, la forme et l’orientation
étaient considérées comme de bons caractères d’identification générique.
Beaucoup d’auteurs, s’efforçant de rattacher des formes nouvelles à des
genres décrits se sont donc basés uniquement sur la position du tube
sexuel principal, sans tenir compte d’autres caractères morphologiques.
L’étude générale entreprise sur la famille des Paguridae nous a montré
que le nombre de genres munis de tubes sexuels était plus élevé qu’on ne
le supposait encore récemment, et que dans certains cas, d’autres critères
de diagnose générique devaient être retenus.
Comme nous l’avons mentionné dans un travail récent (de Saint
Laurent-Dechancé, 1966b, p. 258), le développement des tubes sexuels
chez les Paguridae correspond à une tendance évolutive du groupe et
n’implique pas, a priori, de parenté particulière entre les genres qui en
possèdent. De plus, des genres phylogénétiquement éloignés peuvept
présenter des tubes d’aspect peu différent : c’est le cas de Catapaguroides
A. Milne Edwards et Bouvier et de Cestopagurus Bouvier dont la révision
fait l’objet de ce travail.
Il faut voir dans la similitude du tube sexuel droit de ces deux genres
l’origine des confusions qui ont abouti à placer dans le premier des espèces
qui appartiennent au second, et vice versa. En outre, des formes leuy ont
été attribuées qui n’appartiennent ni à l’un ni à l’autre, et que nous
rattachons aux nouveaux genres Acanthopagurus, Trichopagurus et Sole-
nopagurus. En raison de sa parenté avec Catapaguroides, nous établissons
également le genre Decaphyllus, pour trois espèces nouvelles.
924
Le genre Catapaguroides a été créé en 1892 par A. Milne Edwards
et Bouvier pour deux espèces est-atlantiques de mer profonde, récoltées
par le « Travailleur » et le « Talisman », C. microps et C. megalops, et pour
une petite forme littorale commune des côtes européennes, décrite alors
sous le nom de C. acutifrons, mais mise par la suite en synonymie (Bou¬
vier, 1900) avec le Pagurus timidus de Boux.
Si les espèces microps et megalops appartiennent bien à un même
genre, timidus en représente un autre. Les auteurs n’ont pas désigné
d’espèce-type, et leur diagnose, très brève, peut convenir aux deux
genres, mais Holthuis (1962, p. 243) a désigné microps comme espèce-
type de Catapaguroides ; l’espèce de Boux doit donc être attribuée à
un autre genre, et nous verrons qu’en fait elle peut être rangée dans le
genre Cestopagurus Bouvier.
Deux autres espèces ont été par la suite décrites sous le nom de Cata¬
paguroides : C. iris Bouvier et C. macrophthalmus Bouvier, une troisième
rattachée avec doute à ce genre, Catapaguroides ? trichophthalmus Forest.
De ces trois formes, seul C. iris présente des caractères communs avec
C. microps et appartient bien au genre Catapaguroides. La seconde espèce,
décrite par Bouvier en 1922, Catapaguroides macrophthalmus, est syno¬
nyme d’ Anapagurus ? duhius A. Milne Edwards et Bouvier, 1900, mais
n’entre en réalité dans aucun genre connu, et nous établissons ici pour elle
Acanthopagurus gen. nov. La dernière espèce, Catapaguroides ? trichoph¬
thalmus, placée provisoirement dans le genre par Forest en 1954, doit
également en être retirée, et nous proposons pour elle le nouveau genre
Trichopagurus.
Nous incluons par contre dans le genre Catapaguroides des formes
indopacifiques décrites sous d’autres noms génériques : Cestopagurus
olfaciens Alcock, Eupagurus ( Catapagurus ) fragilis Melin et Cesto¬
pagurus setosus Edmondson. Six autres espèces indopacifiques sont
décrites ici comme nouvelles.
La première partie de ce travail comprend l’étude du genre Catapagu¬
roides, comportant la révision des espèces déjà connues et la description
des six espèces nouvelles, et celle du genre Decaphyllus , établi pour trois
espèces indopacifiques apparentées aux Catapaguroides, mais en différant
par un certain nombre de caractères. Catapaguroides et Decaphyllus
forment, avec Ostraconotus, le troisième groupe de la famille des Pagu-
ridae, défini dans une note précédente (1966b, p. 261).
En 1897, Bouvier créait, pour une petite espèce du littoral de la Mer
Rouge, le genre Cestopagurus. Une comparaison de cette espèce, C. coutieri,
avec le Pagurus timidus de Roux laisse supposer l’identité générique de
ces deux formes ; la seconde, connue depuis de nombreuses années dans
la faune de France sous le nom de Catapaguroides timidus, exclue du
genre Catapaguroides pour les raisons exposées plus haut, devra donc
désormais être désignée sous le nom de Cestopagurus timidus (Roux).
Aucune des espèces attribuées par la suite au genre Cestopagurus ne
présente les caractères génériques de l’espèce-type : comme nous l’avons
— 925 —
déjà mentionné, C. olfaciens Alcock et C. setosus Edmondson sont des
Catapaguroides ; l’espèce décrite récemment par Wass (1963, p. 139)
sous le nom de Cestopagurus lineatus appartient à un genre nouveau,
pour lequel nous proposons le nom de Solenopagurus. La position géné¬
rique d’une dernière espèce décrite par Balss (1916, p. 11), Cestopagurus
helleri, ne peut actuellement être précisée : elle est susceptible d’appartenir,
soit à notre nouveau genre Acanthopagurus , soit à une subdivision du
genre Pagurodes. Enfin l’espèce décrite par Melin comme Eupagurus
(Catapagurus) vallatus, mais que, suivant la nomenclature de cet auteur,
on pouvait considérer comme appartenant au genre Cestopagurus, est
en fait à rattacher à N ematopagurus A. Milne Edwards et Bouvier.
La seconde partie de ce travail comprendra l’étude du genre Cesto¬
pagurus, réduit aux seules espèces C. coutieri Bouvier et C. timidus (Roux),
et celle des genres nouveaux créés pour les espèces placées jusqu’à présent
à tort parmi les Catapaguroides ou les Cestopagurus : Acanthopagurus,
gen. nov., pour Catapaguroides macro phthalmus Bouvier (= Anapagurus ?
dubius A. Milne Edwards et Bouvier), Trichopagurus gen. nov., pour
Catapaguroides ? trichophthalmus Forest et pour une seconde espèce,
nouvelle, enfin Solenopagurus gen. nov., pour Cestopagurus lineatus Wass
et pour Catapagurus diomedeae Faxon, 1893.
Les nouvelles combinaisons établies dans ce travail sont résumées dans
un tableau (p. 926), où les espèces synonymes sont affectées de signes
identiques.
Le présent travail devant être publié en plusieurs parties, nous don¬
nons dès à présent les diagnoses des genres nouveaux et, éventuellement,
de leur espèce-type, afin de valider les noms qui seront cités dans les
discussions.
Decaphyllus gen. nov.
Dix paires de branchies à lamelles entières (pas de pleurobranchie sur p4).
Ischion des pmx3 avec crista dentata plus ou moins réduite, dépourvu de
dent accessoire.
Chez le mâle, un long tube sexuel à droite, dirigé de droite à gauche puis
recourbé vers l’avant ; un tube plus court à gauche, dilaté à son extrémité libre.
Quatre pléopodes impairs uniramés ou à rame interne très courte.
Chez la femelle, un seul orifice sexuel, à gauche. Pas de pléopodes pairs, quatre
pléopodes impairs biramés.
Diagnose de l’espèce-type, Decaphyllus spinicornis sp. nov.
Région médiane du rostre arrondie, moins saillante que les pointes latérales.
Pédoncules oculaires longs, grêles, subcylindriques, un peu plus courts que
les pédoncules antennulaires, mais dépassant largement l’extrémité des pédon¬
cules antennaires. Écailles oculaires petites, aiguës, faiblement convergentes.
Prolongement antéro-latéral du deuxième article des pédoncules antennaires
à sommet bifide, atteignant la base du dernier article. Écailles longues, grêles,
dépassant l’extrémité des pédoncules.
Main du chélipède droit oblongue, les doigts plus courts que la paume. Face
dorsale avec deux lignes longitudinales de tubercules spiniformes, l’une sur le
bord palmaire interne, l’autre médiane ; entre ces deux lignes, région dorso-
— 926
Nouvelle combinaison
ESPÈCE
GENRE
VALLATUS Melin •
CATAP AGURUS
CESTOP AGURUS
CAT AP AGI) ROIDES
ANA P AGURUS
• NEMATOPAGURUS
• SOLENOP AGURUS
CESTOPAGURUS
• CATAPAGUROIDES
• TRICHOP AGURU S
ACANTHOP AGURU S
GENRE ESPECE
Ancienne combinaison
interne lisse, légèrement déprimée ; des tubercules spiniformes disséminés sur
la région dorso-externe.
Main du chélipède gauche à doigts un peu plus longs que la paume. Ornemen¬
tation voisine de celle du chélipède droit.
Pattes ambulatoires dépassant l’extrémité du grand chélipède d’environ la
longueur du dactyle.
Deux mâles de 3,8 et 5,0 mm et une femelle de 5,0 mm (holotype) ont été
récoltés par Y « Albatross » dans le golfe de Kagoshima (Japon), à 105 mètres
de profondeur (Collection U. S. National Muséum).
Acanthopagurus gen. nov.
Onze paires de branchies à lamelles entières.
Ischion des pmx3 avec crista dentata bien développée, pourvu d’une dent
accessoire.
— 927 —
Chez le mâle, un tube sexuel à droite court, piriforme, légèrement incliné
vers l’intérieur; une légère saillie à gauche ( fide Bouvier, 1922, p. 29). Trois
pléopodes impairs biramés.
Chez la femelle, orifices sexuels pairs. Pas de pléopodes pairs et quatre pléo¬
podes impairs biramés.
Stade zoé avec carapace ornée de deux longues épines postéro-latérales et
d’une épine médio-dorsale.
Espèce-type : Anapagurus ? dubius A. Milne Edwards et Bouvier, 1900.
Trichopagurus gen. nov.
Onze paires de branchies à lamelles de type intermédiaire.
Ischion des pmx3 avec crista dentata bien développée, pourvu d’une dent
accessoire.
Chez le mâle, un tube sexuel à droite, assez long, grêle, transparent, oblique¬
ment dirigé vers l’extérieur ; pas de tube à gauche ; trois pléopodes impairs
uniramés.
Chez la femelle, un seul orifice sexuel, à gauche. Pas de pléopodes pairs,
trois pléopodes impairs biramés, pl2 à pl4 ; pl5 uniramé.
Espèce-type : Catapaguroides ? trichophthalmus Forest, 1954.
Solenopagurus gen. nov.
Onze paires de branchies à lamelles entières.
Ischion des pmx3 avec crista dentata bien développée, pourvu d’une dent
accessoire.
Chez le mâle, un long tube sexuel à droite, dirigé vers l’extérieur ; pas de
tube à gauche. Trois pléopodes impairs biramés.
Chez la femelle, orifices sexuels pairs. Pas de pléopodes pairs, quatre pléopodes
impairs biramés.
Chélipèdes subégaux et presque semblables. Propode et dactyle de la troi¬
sième patte thoracique gauche modifiés, ornés sur la face externe de soies
plumeuses.
Espèce-type : Cestopagurus lineatus Wass, 1963.
. La plupart des espèces nouvelles décrites ici proviennent des récoltes
du « Siboga » en Indonésie, ou des Expéditions du Dr. Mortensen
dans l’ Indopacifique. Elles seront étudiées de façon plus détaillée dans
les publications qui seront consacrées à ces collections.
Genre Catapaguroides A. Milne Edwards et Bouvier, 1892.
Catapaguroides A. Milne Edwards et Bouvier, 1892, p. 211 (pro parte).
Espèce-type : Catapaguroides microps A. Milne Edwards et Bouvier,
1892.
Diagnose. — Dix paires de branchies à lamelles entières (pas de pleuro-
branchie sur p4).
Ischion des pmx3 avec crista dentata plus ou moins réduite, dépourvu de
dent accessoire.
Chez le mâle, un tube sexuel à droite, dirigé de droite à gauche sous le thorax
et recourbé vers l’avant. Un court tube à gauche, dissimulé entre deux épaisses
franges de soies du sternite. Trois pléopodes impairs, pl3 à pl5, biramés.
— 928 —
Chez la femelle, un seul orifice sexuel, du côté gauche. Pas de pléopodes pairs,
et quatre pléopodes impairs, pl2 à p!5, biramés.
Distribution. — Atlantique oriental, au large des Açores, de l’Espagne,
du Maroc et des îles du Cap Vert, de 185 à 2 200 mètres de profondeur,
suivant les espèces 1. Indopacifique (Japon, Indonésie, Maldives, Tuamotu,
Hawaï), de 30 à 1 300 mètres 2.
Trois espèces atlantiques étaient précédemment connues et décrites ;
nous rattachons avec doute à l’une d’elles, C. megalops A. Milne Edwards
et Bouvier, un spécimen recueilli aux îles du Cap Vert par la « Calypso »
en 1959.
Dans F Indopacifique, trois formes étaient connues, mais décrites sous
d’autres noms génériques : C. olfaciens (Alcock), C. fragilis (Melin) et
C. setosus (Edmondson), ces deux dernières étant peut-être synonymes.
Sept autres espèces figurent dans le matériel indopacifique actuelle¬
ment en notre possession. L’une d’elle, représentée par trois spécimens,
ne peut être distinguée de la forme atlantique C. microps A. Milne Edwards
et Bouvier, et lui est, provisoirement au moins, rattachée. Six espèces
paraissent nouvelles, et sont décrites ici.
Caractères généraux du genre Catapaguroides
Écusson céphalothoracique approximativement aussi large que long,,
bomhé, lisse, à test souvent irisé. Région cardiaque large, très faiblement
calcifiée.
Bord frontal avec saillie rostrale arrondie, plus ou moins proéminente,
saillies latérales bien marquées, surmontées d’une faible spinule.
Pédoncules oculaires largement écartés, subcylindriques chez plusieurs
espèces, à cornée dilatée chez d’autres, réduite chez C. microps. Écailles
oculaires petites, étroites, avec généralement une épine subdistale du
côté interne ou ventral, qui peut être très réduite, de sorte qu’à faible
grossissement, leur sommet paraît entier.
Pédoncules antennulaires (fig. 1 et 2) dépassant les pédoncules oculaires
d’au moins la longueur de leur dernier article. Premier article peu renflé
au niveau du statocyste, très allongé au delà de cet organe (sauf chez
microps, fig. 1), orné d’une épine externe (sauf chez microps). Troisième
article comprimé latéralement, élargi dorso-ventralement dans la région
distale, où, du côté externe, s’observent constamment un groupe de
deux, trois ou quatre longues soies plumeuses ; chez la plupart des espèces,
on note également dans la région proximale des soies plumeuses, plus
courtes, alignées soit du côté externe, soit du côté interne. Fouet supé¬
rieur au moins aussi long que le troisième article des pédoncules, fouet
inférieur de cinq à neuf articles.
1. La présence de Catapaguroides dans les eaux de l’Atlantique occidentale vient de nous
être signalée (Provenzano, communication écrite).
2. Catapaguroides est également présent dans la région malgache, d’où il n’est encore connu
qu’à l’état larvaire (cf. p. 932).
— 929
Pédoncules antennaires plus longs que les pédoncules oculaires (sauf
chez olfaciens et gracilis). Premier article visible en vue dorsale, inerme.
Deuxième article long, avec prolongement antéro-latéral présentant sou¬
vent un brusque rétrécissement distal, à sommet acuminé, parfois bifide ;
une épine à l’angle supéro-interne de cet article. Ecaille grêle, plus ou
moins arquée, à sommet acuminé, inerme. Fouet long, dépassant nota¬
blement l’extrémité des pattes ambulatoires, composé d’articles courts,
irrégulièrement ciliés.
Maxillule (fig. 3) à endite proximal fortement rétréci dans sa région
distale. Endopodite, ou palpe, muni d’un lobe externe glabre, non recourbé
vers l’extérieur. Pas de soies exopodiales.
Maxille (fig. 4) à endites allongés, étroits ; lobe distal de l’endite
proximal nettement plus court que le lobe proximal.
Premier maxillipède (fig. 5) avec le bord externe du basipodite faible¬
ment convexe, sans trace de lobe épipodial. Exopodite à portion basale
élargie, bordée de soies, à portion distale longue, étroite, ses bords
parallèles.
Deuxième maxillipède (fig. 6) sans caractère particulier. Pas de soies
externes à la base de l’exopodite.
Troisièmes maxillipèdes (fig. 7) séparés par une large sternite inerme.
Pas de dent accessoire à la crista dentata ; celle-ci présentant une tendance
à la réduction, comprenant, suivant les espèces, de huit à une seule
dent ; le nombre et la disposition des dents paraissent spécifiques.
Chélipèdes fortement dissymétriques, le droit plus long et beaucoup
plus fort. Coxae de ces appendices ornées distalement, de part et d’autre
de l’insertion du basis, de tubercules spiniformes. Mérus à section trian¬
gulaire, à bords inféro-interne et inféro-externe denticulés sur leur portion
distale.
Carpe du chélipède droit avec une faible crête longitudinale dorsale,
qui peut être ornée de tubercules épineux sur tout ou partie de sa lon¬
gueur, avec parfois aussi quelques tubercules similaires dans la région
dorso-interne ; une forte dent épineuse distale à l’angle supéro-interne.
Main oblongue, parfois élargie dans la région digitale ; axe du dactyle
souvent oblique par rapport à celui de la main. Ornementation de la main
constituée de tubercules spiniformes de petite taille, s’étendant rarement
sur toute la face dorsale, parfois nulle. Bords préhensiles des doigts den¬
ticulés, en contact sur toute leur longueur.
Carpe et main du chélipède gauche comprimés latéralement. Région
digitale sensiblement égale à la région palmaire. Ornementation faible ou
nulle. Bords préhensiles des doigts droits, ornés de fines soies pectinées.
Nous n’avons pas observé de dimorphisme sexuel notable dans la forme
et la dimension des chélipèdes.
Pattes ambulatoires légèrement plus longues à droite qu’à gauche,
dépassant toujours l’extrémité du grand chélipède, assez grêles, inermes,
à l’exception de faibles spinules distales, l’une ventrale sur le mérus,
l’autre dorsale sur le carpe.
Pattes p2 (fig. 23) avec ischion présentant une saillie anguleuse sur le
bord ventral ; carpe inhabituellement long et étroit ; bord antérieur du
Fig. 1, 3 à 7. — Calapaguroides microps A. Milne Edwards et Bouvier, $ 4,0 mm, « Princesse
Alice », station 575 : 1, antennule droite, X 12 ; 3, maxillule gauche, face externe, X 43 ;
4, maxille gauche, face externe, X 28 ; 5, premier maxillipède gauche, face externe, X 28 ;
6, deuxieme maxillipède gauche, face externe, X 17 ; 7, troisième maxillipède gauche,
face externe, X 17.
Fig. 2. — ? Catapaguroid.es megalops A. Milne Edwards et Bouvier, $ 3,8 mm, « Calypso » 1959,
station 91 : antennule gauche, X 26.
Fig. 8. — Catapaguroides japonicus sp. nov., <£ holotype 3,0 mm, « Albatross », station 3715 :
basis et ischion du troisième maxillipède, face interne, X 43.
— 931 —
propode avec, ventralement, chez le mâle, un groupe de soies spiniformes
très longues. La soie médiane, sur le bord ventral, a été qualifiée d’ « épine
articulée » ou d’ « épine mobile » par A. Milne Edwards et Bouvier
(1900, p. 208 et 209), ou de « soie en éperon mobile » par Bouvier (1922,
p. 30). Dactyle plus long que le propode, plus ou moins arqué, parfois
légèrement spatulé à son extrémité, qui porte un ongle long et aigu.
Pattes p3 (fig. 24) similaires, mais bord ventral de l’ischion droit,
et propode dépourvu de longues soies spiniformes.
Pattes p4 (fig. 11) à extrémité subchéliforme ; propode court, orné de
soies squamiformes irrégulières sur une seule rangée, faisant légèrement
saillie sur le dactyle.
Pattes p5 à extrémité normalement chéliforme ; comme dans le genre
Iridopagurus, elles sont fortement dissymétriques chez la femelle, l’appen¬
dice droit étant beaucoup plus long (cf. de Saint Laurent, 1966a, p. 155.
Chez le mâle, deux tubes sexuels très inégaux (fig. 9 et 10). Tube droit
plus ou moins aplati, orienté de droite à gauche sous le thorax, puis
s’incurvant vers l’avant ; la portion distale est arquée et l’extrémité libre,
légèrement dilatée, est tronquée. Chez les deux espèces atlantiques que
nous avons étudiées, C. microps (fig. 9) et C. megalops, cet organe est
relativement court, mais très large ; chez une espèce indopacifique,
C. melini sp. nov., il est par contre très long et très grêle (fig. 10).
Tube gauche court, transparent, conique, dirigé en sens inverse et dis¬
simulé par de nombreuses soies insérées sur le dernier sternite thoracique,
Fig. 9 et 10. — Face ventrale du thorax et tubes sexuels : 9, Catapaguroides microps A. Milne
Edwards et Bouvier, S 4,5 mm, « Talisman », station 50, X 20 ; 10, Catapaguroides melini
sp. nov., $ 2,0 mm, « Siboga », station 99, X 30.
62
— 932 —
suivant deux rangées transverses ; sa forme comme sa disposition sont
homogènes dans tout le genre.
Spermatophores issus des canaux déférents droit et gauche de taille
très inégale.
Sternite des p5 entier, à bord antérieur légèrement convexe.
Trois pléopodes impairs, pl3 (fig. 12) à pl5, inégalement biramés.
Chez la femelle, un seul orifice sexuel, large, à gauche. Pas de pléopodes
pairs ; les trois premiers pléopodes impairs, pl2, pl3 (fig. 13) et p!4 à
rames sensiblement égales, pl5 comme chez le mâle.
Tergites abdominaux très minces, peu apparents, ne présentant pas
de calcifications latérales appréciables.
Uropodes très asymétriques.
Région postérieure du telson (fig. 14 et 15) divisée en deux lobes fai¬
blement inégaux par une échancrure étroite et profonde. Ces lobes, à
extrémité pointue, ont un bord externe lisse, formé d’une mince lame
chitineuse, un bord interne droit, armé de deux à quatre dents aiguës
(très fortes chez microps).
Aucune pleurobranchie, celle des p4, présente chez la majorité des
autres Pagurides, ayant disparu. Lamelles branchiales entières (fig. 16),
relativement étroites.
Pilosité générale habituellement peu abondante : on note quelques
faisceaux de soies sur les côtés de l’écusson céphalothoracique, sur la
face dorsale des pédoncules oculaires, sur le bord interne des écailles
antennaires, et parfois sur la face ventrale des pédoncules antennaires.
Sur les chélipèdes, les soies, fines, brillantes et assez longues, sont grou¬
pées principalement sur les bords.
Sur les pattes ambulatoires, on note des soies espacées sur les bords
dorsaux et ventraux des différents articles ; ces soies sont assez longues
et régulièrement insérées sur le bord dorsal du dactyle.
A. Milne Edwards et Bouvier mentionnent pour C. microps et
C. megalops une coloration d’ensemble blanche ou blanchâtre, certains
individus de microps étant rose blanchâtre avec des reflets irisés.
La plupart des espèces ont un test irisé, notamment sur l’écusson
céphalothoracique et sur le carpe et la main des chélipèdes.
Le genre Catapaguroides ne comprend que des formes de petite taille.
La plus petite espèce identifiée est représentée par des spécimens de 1,5
à 2,0 mm de longueur de carapace, dont une femelle ovigère de 1,8 mm.
L’espèce qui paraît la plus grande, mais aussi la plus fréquemment récoltée,
est C. microps, dont la taille maximale relevée est 5,0 mm pour les mâles,
4,0 mm pour les femelles.
Les femelles ovigères portent des œufs relativement gros, de 350 à
700 p. de diamètre, mais peu abondants.
Le développement de ce genre ne comporte que trois stades zoé, à
carapace globuleuse, inerme, pourvue d’un rostre court et large. Les
stades larvaires et post-larvaires de trois espèces, recueillis aux environs
de Nosy Bé (Madagascar), d’où le genre n’est pas encore connu à l’état
adulte, seront prochainement décrits.
— 933 —
Fig. 11 à 14, 16. — Catapaguroides microps A. Milne Edwards et Bouvier, « Princesse Alice »,
station 575 ; 11, 13, 14 et 16, $ 4,0 mm : 11, quatrième patte thoracique gauche, face
externe, X 28 ; 13, troisième pléopode, X 17 ; 14, telson, X 43 ; 16, lamelle branchiale,
X 43 ; 12, 5,0 mm, troisième pléopode, X 17.
Fig. 15. — Catapaguroides japonicus sp. nov., <£ 3,0 mm, « Albatross », station 3709,
telson, X 53.
Remarques. — Le genre Catapaguroides appartient au groupe de la
famille des Paguridae caractérisé par la disparition de la dernière pleuro-
branchie, sur les p4 (cf. de Saint Laurent-Dechancé, 1966b, p. 261).
Ses affinités seront discutées plus loin, après la description du genre
Decaphyllus, qui appartient au même groupe.
— 934 —
Basant la diagnose du genre Catapaguroides sur la forme et l’orientation
du tube sexuel principal chez les deux espèces atlantiques microps et
megalops, A. Milne Edwards et Bouvier ont négligé des caractères
importants, en particulier l’absence de pleurobranchie sur les p4. Ces
auteurs disposaient de spécimens de petite taille, en majorité de sexe
mâle, de deux espèces à tube sexuel de forme voisine. Nous avons eu
la chance de disposer d’un matériel plus abondant, appartenant à neuf
espèces au moins. Ceci nous a permis d’établir certaines constantes géné¬
riques telles que l’aspect de la région céphalique, la morphologie des pièces
buccales, la forme et le type d’ornementation des chélipèdes, des pattes
ambulatoires et du telson, l’existence d’un orifice sexuel unique chez la
femelle, et deconstater des variations importantes dans le dévelop¬
pement du tube sexuel droit.
La présence, chez le « Pagurus timidus » de Roux, d’un tube sexuel
droit de forme assez semblable à celui de Catapaguroides microps et
de C. megalops, accompagné également d’un court tube à gauche, explique
la méprise de A. Milne Edwards et Bouvier qui, en dépit de nombreux
autres caractères opposant timidus à ces deux espèces, l’avait inclus dans
le même genre. Inversement, le tube sexuel relativement long et grêle
de la majorité des Catapaguroides indopacifiques semblait justifier leur
classement dans le genre Cestopagurus Bouvier, dont l’espèce-type, C. cou-
tieri, présente aussi un tube sexuel droit long et grêle.
Quelques caractères du genre Catapaguroides avaient cependant été
reconnus par Melin (1939, p. 45) dans sa description d 'Eupagurus
(Catapagurus) fragilis (cf. ci-dessous, p. 940). Malheureusement cet auteur,
peu familiarisé avec le groupe des Pagurides, et disposant d’un matériel
insuffisant, n’a pas compris la valeur de ces caractères. Dans sa classi¬
fication de la famille des Paguridae, il attribue une importance primordiale
à la présence de pléopodes pairs sur les premiers segments abdominaux,
chez le mâle ou chez la femelle, et il considère presque tous les Paguridae
dépourvus de tels appendices comme appartenant au genre Eupagurus
Brandt (= Pagurus Fabricius). Il reconnaît plusieurs sous-genres, dont
Catapaguroides, pour les espèces pourvues de deux tubes sexuels, l’un long
à droite, l’autre court à gauche, et Catapagurus, dans lequel il rassemble
toutes les espèces munies d’un tube sexuel unique à droite ; il subdivise
ce sous-genre Catapagurus en trois groupes : sharreri à onze paires de
branchies et tube sexuel orienté vers la droite, olfaciens, à onze paires
de branchies et tube sexuel orienté vers la gauche, fragilis, à dix paires
de branchies seulement et à tube sexuel orienté, comme dans le groupe
olfaciens, vers la gauche.
La critique de l’ensemble du système de Melin, dont nous ne parta¬
geons pas les vues, ne peut être envisagée ici. En ce qui concerne le genre
Catapaguroides, auquel appartient l’espèce qu’il a décrite et pour laquelle
il a établi son groupe fragilis, notons que, s’il a bien relevé le nombre
des branchies, la forme du premier article des pédoncules antennulaires
et celle de l’ischion des pmx3, l’existence du court tube sexuel gauche
lui a échappée. Il est probable que s’il avait pu examiner Catapaguroides
microps ou C. megalops, il aurait, d’après le nombre des branchies et divers
— 935
autres caractères, établi le rapprochement entre son espèce nouvelle et
celles d’A. Milne Edwards et Bouvier.
Catapaguroides microps A. Milne Edwards et Bouvier, 1892
(Fig. 1, 3 à 7, 9, 11 à 14, 16, 17, 21 à 24)
Catapaguroides microps A. Milne Edwards et Bouvier, 1892, p. 211 ; 1899,
p. 63 ; 1900, p. 207, pl. 24, fig. 17-20.
Catapaguroides microps, Bouvier, 1922, p. 27.
Matériel examiné :
« Travailleur », station 40, 31.7.1882, Maroc, 33°9’N, 11°58’W, 1900 m, vase :
1 ? 3,5 mm.
« Talisman », station 50, 27.6.1883, îles Canaries, 975 m, vase jaune : 1 <5 4,5 mm.
« Talisman », station 128, 16.8.1883, Açores, 38°7’N, 29°32’W, 960-998 m,
vase grise : 1 9 3,5 mm.
« Talisman », station 130, 16.8.1883, Açores, 38°N, 29°23’W, 2220 m, vase grise
molle : 1 3, 3,5 mm.
« Princesse Alice », station 575, 13.8.1895, Açores, 38°27’N, 28°50’W, 1165 m,
sable vaseux : 1 <J 5,0 mm, 1 9 4,0 mm.
« Siboga », station 88, 20.6.1899, détroit de Makassar, 0°34,6’N, 119°8,5’E,
1301 m, vase grise : 1 3 3,0 mm.
« Siboga », station 178, 2.9.1899, mer de Ceram, 2°40’S, 128°37,5’E 835 m,
vase bleue : 2 9 3,3 mm.
Remarques. Les quatre exemplaires du « Travailleur » et du « Talis¬
man » cités ci-dessus sont les seuls de cette origine subsistant dans
la collection du Muséum de Paris. Nous n’avons pas retrouvé le
mâle qui a servi de type à la description de Milne Edwards et Bouvier
(1900, p. 209), et que l’on doit considérer comme l’holotype. De nombreux
échanges ayant eu lieu à la fin du siècle dernier entre différents musées,
cet exemplaire a probablement été envoyé à l’étranger et existe peut-être
encore.
Les deux exemplaires de la station 575 de la « Princesse Alice » n’ont
pas été mentionnés par A. Milne Edwards et Bouvier en 1899, ni par
Bouvier en 1922.
La diagnose originale de l’espèce, publiée en 1892, a été complétée
par A. Milne Edwards et Bouvier en 1899 (p. 63) et en 1900 (p. 207,
pl. 24, fig. 17-20), à peu de chose près dans les mêmes termes. Quelques
imprécisions et inexactitudes ont été relevées dans ces descriptions :
les longues soies distales du troisième article des pédoncules antennu-
laires, au nombre de deux ou trois, sont localisées sur le côté externe.
Le dimorphisme des chélipèdes droit et gauche est plus accusé que ne le
laissent entendre les auteurs. Les différents articles des pattes ambula¬
toires ne sont pas glabres, mais ornés, sur les bords dorsaux et ventraux,
de soies fines et courtes ; le dactyle, légèrement spatulé à son extrémité,
se termine par un ongle relativement court, mais aigu. La « longue épine
— 936 —
Fig. 17 et 18. — Écusson céphalothoracique et appendices céphaliques antérieurs : 17, Cata-
paguroides microps A. Milne Edwards et Bouvier, $ 3,0 mm, « Siboga », station 88, X 24 ;
18, P Catapaguroides megalops A. Milne Edwards et Bouvier, $ 3,8 mm, « Calypso », 1959,
station 91, X 24.
articulée » distale du propode des pattes p2 n’existe que chez le mâle,
et elle est accompagnée de soies plus courtes (fig. 23).
Ajoutons que le premier article des pédoncules antennulaires (fig. 1)
est inerme, et ne présente pas d’allongement au delà du statocyste. La
crista dentata (fig. 7) se compose de huit dents cornées, deux sur le basis
et six sur l’ischion ; comme chez la plupart des Pagurides, ces deux articles
sont fusionnés, sans trace de suture du côté externe, avec une fine ligne
937 —
décalcifiée les délimitant du côté interne. Les lobes terminaux du telson
(fig. 14) présentent, sur le bord interne, trois très fortes dents.
Nous rattachons à C. microps trois spécimens récoltés par le « Siboga »
en Indonésie. Une comparaison attentive avec les exemplaires de l’Atlan¬
tique ne nous a pas permis de déceler de différence notable ; chez les
spécimens indonésiens, les chélipèdes et les pattes ambulatoires sont
légèrement plus grêles, et les épines internes des lobes terminaux du telson
plus faibles. Nous n’excluons cependant pas l’hypothèse que, étant donné
l’éloignement géographique des captures, il ne s’agisse d’une espèce dis¬
tincte. En tout cas, c’est une forme extrêmement proche de C. microps,
et capturée à des profondeurs voisines.
Catapaguroides microps a été désigné par Holthuis (1962, p. 243)
comme espèce-type du genre. Pour cette raison, nous avons choisi de
la figurer en détail pour la description des caractères généraux du
genre. Sur plusieurs points toutefois, comme nous l’avons déjà men¬
tionné, cette espèce ne peut être considérée comme typique : elle
se distingue en premier lieu de toutes les autres par la dimension
des pédoncules oculaires, considérablement plus courts que les
pédoncules antennulaires et antennaires (fig. 17), et par la réduction
des cornées ; ces caractères sont sans doute liés à son habitat abyssal.
De même, le premier article des pédoncules antennulaires est beaucoup
plus court que chez les autres espèces, sans allongement distal, ce qui
est probablement en rapport avec la brièveté des pédoncules oculaires.
La crista dentata est relativement développée et comporte plus de
dents que dans toute autre espèce. Le dimorphisme des chélipèdes droit
et gauche est moins accusé, le chélipède gauche étant relativement plus
fort et moins comprimé latéralement ; le carpe du chélipède droit est
entièrement inerme, dépourvu de tubercule épineux, distal à l’angle
supéro-interne ; le tube sexuel droit, assez semblable à celui de megalops,
autre espèce atlantique, se distingue de celui de la majorité des formes
indopacifiques par sa forme massive. Enfin, les épines internes des lobes
terminaux du telson sont plus fortes qu’on ne l’observe habituellement.
Dans l’Atlantique, C. microps est connu des Açores, du Cap Finisterre,
au large de l’Espagne, et des côtes du Maroc, à des profondeurs de 960
à 2 200 mètres L La forme indopacifique a été récoltée dans la région
indonésienne, de 845 à 1 300 mètres.
Catapaguroides megalops A. Milne Edwards et Bouvier, 1892
(Fig. 2, 18 et 25)
Catapaguroides megalops A. Milne Edwards et Bouvier, 1892, p. 213 ; 1899,
p. 65 ; 1900, p. 210, pl. 25, fig. 1-5.
Matériel examiné :
« Travailleur », station 38, 30.7.1882, Maroc, 34°13,5’N, 10° W, 636 m, sable
vasard : 1 d, 3,3 mm (holotype).
1. Il serait également présent dans la région caraïbe (Provenzano, in tilt., novembre 1967).
938 —
«t Calypso », Campagne de 1959 aux îles du Cap Vert, station 91, 27.11.1959,
15°34,5’N, 23°6,5’W, 185 m, roches, pierres : 1 d 3,8 mm. (identification
douteuse, cf. ci-dessous).
Remarques. — Seul l’holotype de cette espèce, parmi les trois spéci¬
mens du « Talisman » mentionnés par A. Milne Edwards et Bouvier,
est conservé au Muséum de Paris. Un exemplaire se trouve au British
Muséum à Londres.
Comme C. microps, C. megalops a été sommairement décrit par A. Milne
Edwards et Bouvier dans une note préliminaire, et sa description com¬
plétée en 1899 (p. 65) et 1900 (p. 210, pl. 25, fig. 1-5).
La « touffe de très longs poils » de l’article terminal des pédoncules
antennulaires se compose en réalité de deux longues soies distales insérées
sur le bord externe ; le premier article de ces appendices (fig. 2) présente
un étirement distal important au delà du statocyste. La crista dentata
comprend six dents : aucune sur le basis, deux fortes, proximales, sur
l’ischion, suivies de deux plus faibles.
Le chélipède gauche n’est pas inerme, mais présente deux épines sur
la face dorsale du carpe, et une sur le bord palmaire interne.
Les lobes terminaux du telson sont assez fortement dissymétriques,
le gauche plus long, et munis de trois courtes dents sur le bord interne.
Au cours de la croisière de la « Calypso » aux îles du Cap Vert en 1959,
un spécimen mâle de Catapaguroides a été capturé, dont l’identification
est incertaine. Il diffère du type de megalops par les pédoncules oculaires,
le troisième article des pédoncules antennulaires et les pédoncules anten-
naires, notablement plus courts (fig. 18) ; par les écailles oculaires plus
étroites, présentant une spinule subdistale aiguë ; par le chélipède droit
(fig. 25), à carpe plus allongé, à main moins régulièrement ovalaire, dont
les doigts sont proportionnellement plus courts. En outre, la face dorsale
du carpe est plus épineuse : chez le type, on note une rangée longitudinale
de tubercules spiniformes simples (cf. A. Milne Edwards et Bouvier,
1900, pl. 25, fig. 3) ; chez le spécimen de la « Calypso », ces tubercules
sont irréguliers, plus forts, souvent dédoublés ; il existe de plus quelques
tubercules dans la portion distale de la face supéro-interne. Enfin, le
dactyle porte dorsalement quelques faibles tubercules, absents chez
le type.
Le premier article des pédoncules antennulaires, la crista dentata, le
chélipède gauche, le tube sexuel, le telson, sont très voisins chez les deux
spécimens.
Ne disposant que de l’holotype de megalops, et d’un seul exemplaire
de la « Calypso », nous avons hésité à les séparer spécifiquement, bien que
leur appartenance à deux espèces distinctes soit possible.
Catapaguroides megalops peut être rapproché de C. microps par la
forme du tube sexuel droit, plus massif et plus court que chez toutes
les autres espèces (sauf, peut-être chez C. iris Bouvier). Il s’en distingue
par les pédoncules oculaires, beaucoup plus longs et à cornée dilatée,
et par une série de caractères, tels que l’ornementation des chélipèdes, la
longueur des dactyles des pattes ambulatoires et la forme du telson.
— 939
La femelle de l’espèce est inconnue.
La forme typique est connue des Açores et des côtes du Maroc, de 200
à 600 mètres ; le spécimen de la « Calypso » provient des îles du Cap Vert,
où il a été récolté à une profondeur un peu plus faible, 185 mètres.
Catapaguroid.es iris Bouvier, 1922
Catapaguroides iris Bouvier, 1922, p. 29, pl. 3, fig. 12-14.
Remarques. — L’unique spécimen connu de cette espèce, récolté
aux Açores par 914-650 mètres de profondeur, est conservé au Musée
océanographique de Monaco. C’est un mâle de 2,5 mm, en mauvais état.
L’espèce se distingue aisément de C. microps par la dimension des pédon¬
cules oculaires, normalement développés, par la forme de la main du
grand chélipède, plus élargie distalement et à doigts plus courts, et enfin
par le dactyle des pattes ambulatoires, plus court et plus arqué. Elle est
plus proche de C. megalops, dont elle se distingue principalement par
le carpe et la main du chélipède droit, pratiquement inermes.
Catapaguroides olfaciens (Alcok, 1905)
Cestopagurus olfaciens Alcock, 1905, p. 116.
Remarques. — Succinctement décrite par Alcock (1905, p. 116),
qui ne l’a pas figurée, cette espèce semble devoir être rattachée au genre
Catapaguroides. Certains éléments de la description d’ Alcock conviennent
en effet au genre : ce sont la grande longueur des pédoncules antennu-
laires, l’élargissement « en massue » de leur dernier article, la forme de la
main droite, plus large au niveau des doigts qu’à la base, et son absence
d’ornementation, la longueur et la gracilité des pattes ambulatoires, et
enfin, la dimension et la forme du tube sexuel droit qui, passant sous le
thorax, présente une extrémité libre dilatée et tronquée.
Chez les deux espèces de Cestopagurus, C. coutieri et C. timidus, les
pédoncules antennulaires sont courts, la face dorsale de la main droite
est pileuse et épineuse, les dactyles des pattes ambulatoires sont trapus
et bordés ventralement de soies spiniformes.
Chez les trois espèces connues du genre Decaphyllus, décrites plus loin,
le mâle possède un long tube sexuel à droite, orienté comme chez Cata¬
paguroides et Cestopagurus, mais aussi un tube bien développé à gauche,
qui n’aurait pu échapper à Alcock. De plus, la main du chélipède droit
est assez régulièrement ovalaire, et dorsalement épineuse.
L’appartenance de l’espèce d’ Alcock au genre Catapaguroides est donc
très probable, mais il n’est pas impossible que l’examen des types ne
conduise à la rattacher à Decaphyllus ou à un autre genre. En tout cas,
elle n’appartient certainement pas au même genre que Cestopagurus
coutieri Bouvier.
940
Catapaguroides olfaciens est connu par deux exemplaires, un mâle et
une femelle de respectivement 3 et 2 mm, capturés aux Maldives, à une
profondeur non précisée par Alcock.
Catapaguroides fragilis (Melin, 1939)
(Fig. 2G)
Eupagurus (Catapagurus) fragilis Melin, 1939, p. 45, fig. 23-26.
p Cestopagurus setosus Edmondson, 1951, p. 200, fig. 9.
Matériel examiné :
Dr. Sixten Bocks Expédition nach den Bonin-Inseln 1914, 29.7.1914, Taki-
noura, faible profondeur : 1 2,4 mm (holotype, mutilé).
B. Salvat coll. 1965, Mururoa, 40 m, sable : 1 $ 1,7 mm.
Description. — Rostre arrondi, assez saillant, dans l’alignement des
pointes latérales, qui sont bien marquées (cf. Melin, op. cit., fig. 23).
Pédoncules oculaires longs et grêles, légèrement amincis sur un peu
plus de leur moitié distale, atteignant l’extrémité du deuxième article
des pédoncules antennulaires et dépassant de peu celle des pédoncules
antennaires ; diamètre de la cornée compris environ quatre fois dans la
longueur des pédoncules. Ecailles oculaires étroites, aiguës, entières.
Prolongement antéro-latéral du deuxième article des pédoncules anten¬
naires long, à sommet aigu, avec une spinule subdistale sur le bord
interne. Écaille grêle, faiblement arquée, dépassant légèrement la base
des cornées.
Crista dentata composée de quatre dents irrégulières, sur l’ischion
(cf. Melin, op. cit., fig. 26).
Chélipède droit (fig. 26) beaucoup plus fort que le gauche. Carpe un peu
plus de deux fois plus long que large ; main oblongue, moins de deux fois
et demie plus longue que large, les doigts un peu plus courts que la paume.
Sur la face dorsale du carpe, une ligne longitudinale médiane de cinq
dents épineuses inclinées vers l’avant. Une ligne de dents similaires sur
la face dorsale de la main au voisinage du bord palmaire interne et un
tubercule à la base du propode, dans l’alignement des épines du carpe.
Extrémité des doigts grêle, croisée ; une épine transparente dans la région
proximale du bord externe du dactyle.
Carpe du chélipède gauche avec deux ou trois épines fines sur le carpe,
et une ou deux sur le bord palmaire interne.
Pilosité des chélipèdes abondante, constituée de soies fines, brillantes,
longues et dressées, insérées par faisceaux de trois, quatre ou plus, sur
la face ventrale du mérus, du carpe, et de la main, et sur les faces internes
du carpe et de la main.
Pattes ambulatoires dépassant le grand chélipède d’environ la longueur
des dactyles ; ceux-ci un peu plus longs que les propodes (rapport des
longueurs voisin de 5/6 pour p2 gauche) ; ongle long et très aigu.
Tube sexuel droit aplati dorso-ventralement, faiblement arqué, attei¬
gnant la base du basis-ischion de la p4 gauche.
941
Lobes terminaux du telson séparés par une échancrure relativement
large ; trois épines fines et courtes sur le bord interne.
Remarques. — Catapaguroides fragilis n’était jusqu’à présent connu
que par l’holotype que le Dr. K. Lang, du Musée de Stockholm, a bien
voulu nous communiquer. Disséqué par Melin, ce spécimen est dépourvu
d’antennules et d’antennes, de chélipède droit et de pattes ambulatoires.
De plus le tube sexuel droit est incomplet.
Nous rattachons à cette espèce un petit exemplaire capturé près de
l’atoll de Mururoa, qui nous a été tout récemment remis par B. Salvat.
Il s’agit d’une femelle de 1,7 mm, qui, malgré sa faible dimension, est
comparable au type et a permis de compléter la description de Melin.
La longueur de la carapace indiquée par cet auteur pour le type est
2,7 mm : nous avons mesuré 2,4 mm au maximum ; sur la figure 23 de
Melin, les écailles antennaires sont figurées un peu trop courtes : leur
extrémité, acuminée, dépasse nettement l’insertion des dernières soies,
comme le montre sa figure 24. Le chélipède gauche n’est pas inerme,
nous avons observé chez le type trois épines assez fortes, mais transpa¬
rentes, sur le carpe, et deux sur le propode ; chez le spécimen de Mururoa,
il y en a deux sur le carpe et une sur le propode.
La pilosité de ce chélipède, particulière à l’espèce, est plus forte chez
le type que chez l’autre exemplaire, mais ceci est sans aucun doute en
rapport avec sa taille plus grande.
Les proportions indiquées par Melin pour les différents articles de la
patte p2 gauche correspondent à celles que nous avons relevées chez
notre exemplaire, sauf en ce qui concerne le dactyle : Melin précise que
mérus, propode et dactyle sont de longueur égale, alors que chez la femelle
de Mururoa, le dactyle est nettement plus long que le propode. Il est
possible qu’il n’ait pas tenu compte de l’ongle, qui est particulièrement
long chez cette espèce.
En 1951, Edmondson décrivait sous le nom de Cestopagurus setosus
un Catapaguroides des Hawaï. Sa brève description et ses figures per¬
mettent de supposer la synonymie de cette forme avec Catapaguroides
fragilis.
Le type de cette espèce a été récolté aux îles Bonin, en « mer peu pro¬
fonde » ; l’exemplaire de Mururoa, dans l’archipel des Tuamotu, à 40 mètres
de profondeur ; C. setosus provient des Hawaï, et d’une profondeur d’en¬
viron vingt mètres. Si la synonymie que nous envisageons était confirmée,
l’espèce aurait une vaste répartition dans le Pacifique 1.
1. Alors que ce travail était sous presse, nous avons reçu en communication du Bernice
P. Bishop Muséum, à Honolulu, grâce à la complaisance du Dr. Devaney, le spécimen-type
de Cestopagurus setosus Edmondson.
En raison de l’état incomplet du type de fragilis, une comparaison très précise ne peut
être effectuée. Les deux spécimens ont une taille comparable ; les pédoncules oculaires parais¬
sent très légèrement plus grêles chez le spécimen de Melin ; les chélipèdes gauches ont une
forme et une ornementation très voisines, mais la pilosité est constituée par des soies un peu
plus nombreuses et un peu plus fines chez fragilis.
La comparaison de setosus avec la petite femelle récoltée à Mururoa fait apparaître des
différences assez sensibles dans la forme et l’ornementation de la main du chélipède droit :
— 942 —
Catapaguroides inermis sp. nov.
(Fig. 19 et 27)
Matériel examiné :
« Siboga », station 45, 6.3.1899, mer de Flores, 7°24’S, 118°15,2’E, 794 m, vase
grise : 2 3 2,9 et 3,0 mm (holotype).
« Galathea », station 490, 20.9.1951, mer de Bali, 5°25’S, 117°03’E, 570-545 m,
sable vaseux : 1 <J 2,8 mm.
Description. — Rostre largement arrondi, dépassant à peine les saillies
latérales qui sont peu accusées (fig. 19).
Pédoncules oculaires subcylindriques, légèrement comprimés latéra¬
lement sur leur moitié distale, dépassant de peu le milieu du deuxième
article des pédoncules antennulaires et atteignant le quart proximal du
dernier article des pédoncules antennaires ; diamètre de la cornée com¬
pris plus de trois fois dans leur longueur. Écailles oculaires triangulaires,
courtes, avec une faible spinule ventrale subdistale.
Troisième article des pédoncules antennulaires long et fort, distalement
dilaté en massue.
Prolongement antéro-latéral du deuxième article des pédoncules anten¬
naires long, rétréci distalement, à sommet bifide. Écaille faiblement
arquée, dépassant légèrement le bord antérieur des cornées.
Crista dentata composée de trois ou quatre denticules, sur la moitié
proximale de l’ischion.
Chélipède droit (fig. 27) massif. Carpe d’une longueur sensiblement
égale à celle de la paume ; main presque deux fois plus longue que large,
sa plus grande largeur à la base des doigts ; ceux-ci, un peu moins de
deux fois plus courts que la paume, sont recourbés vers la face ventrale ;
axe du doigt fixe oblique par rapport à celui de la paume. Face dorsale
du carpe avec deux épines faibles sur la ligne médio-dorsale. Main inerme,
à l’exception d’un petit tubercule distal sur le bord palmaire interne.
Chélipède gauche comprimé latéralement ; carpe orné de trois spinules,
deux médianes sur la face dorsale, et une distale sur le bord supéro-
interne. Main inerme.
chez setosus , elle présente sa plus grande largeur à la base des doigts, qui sont infléchis vers
la face ventrale ; il n’existe pas de tubercule médian à la base du propode ; le bord externe
du dactyle est très aminci et denticulé à la base ; chez la femelle de Mururoa, la main est plus
fusiforme (fig. 26), avec des doigts plus grêles ; il existe un tubercule à la base du propode,
dans l’alignement des épines du carpe ; le bord externe du dactyle est arrondi et inerme.
Ne disposant que d’un seul spécimen pour chaque région, dont l’un fortement mutilé, nous
ne pouvons actuellement avoir de certitude quant à leur identité. Les différences relevées
entre le spécimen des Hawaï et celui des Tuamotu dans la forme et l’ornementation du ché¬
lipède droit sont peut-être d’ordre spécifique, mais il s’agit d’exemplaires de taille très iné¬
gale et de sexes différents.
D’autre part, ces trois spécimens s’opposent à l’ensemble des autres espèces de Catapagu¬
roides par la longueur et la gracilité des pédoncules oculaires, et par la forte pilosité des ché-
lipèdes, particulièrement du gauche.
De nouvelles captures, dans chacune des trois régions d’origine des exemplaires, seront
nécessaires pour trancher la question. Provisoirement, nous rattachons les trois formes à une
même espèce, Catapaguroides fragilis (Melin), sans exclure la possibilité qu’il s’agisse de deux,
ou même de trois, espèces distinctes.
— 943
Fig. 19 et 20. — Écusson céphalothoracique et appendices céphaliques antérieurs : 19, Cala-
paguroides inermis sp. nov., holotype 3,0 mm, « Siboga », station 45, X 24 ; 20, Cata-
paguroides morlenseni sp. nov., $ holotype 2,5 mm, « Siboga », station 137, X 24.
Pilosité des chélipèdes constituée de soies brillantes, assez longues,
dressées, insérées principalement sur les faces interne et ventrale du carpe
et sur le bord interne du carpe et de la main.
Pattes ambulatoires dépassant le grand chélipède de la moitié environ
des dactyles. Ceux-ci plus longs que les propodes (rapport des longueurs
égal à 3/4 pour p2 gauche), arqués, à extrémité, légèrement spatulée ;
ongle long et très fin. Pilosité faible.
— 944 —
Tube sexuel droit assez fort, arqué à son extrémité, qui dépasse légè¬
rement la coxa de la p4 gauche.
Lobes terminaux du telson aigus, avec deux fortes épines sur le bord
interne.
Irisation du test très accentuée, principalement sur l’écusson céphalo¬
thoracique et la main des chélipèdes.
Remarques. — Le spécimen de la « Galathea » diffère du type, décrit
ci-dessus, par l’extrémité du prolongement antéro-latéral du deuxième
article des pédoncules antennaires, entier et non divisé, et par l’absence
d’épines sur la face dorsale du carpe du chélipède droit.
C. inermis semble proche de l’espèce atlantique C. iris Bouvier, dont
il se distingue par les yeux plus longs et le dactyle du chélipède droit,
plus oblique par rapport à l’axe de la main.
Deux autres espèces indopaciliques ont, comme C. inermis, des ché¬
lipèdes à carpe et main pratiquement inermes, C. olfaciens (Alcock) et
C. mortenseni sp. nov. Les différences portent principalement sur les
dimensions des pédoncules oculaires : chez olfaciens, ils sont plus longs
que le bord frontal et que les pédoncules antennaires ; chez inermis
et mortenseni ils sont beaucoup plus courts que le bord frontal et atteignent
au plus le milieu du dernier article des pédoncules antennaires ; grêles,
à cornées étroite chez inermis, ils sont beaucoup plus forts et à cornée
dilatée chez mortenseni.
Les trois spécimens connus, tous mâles, proviennent des mers de Flores
et de Bali, et ont été capturés entre 545 et 794 mètres.
Catapaguroides mortenseni sp. nov.
(Fig. 20 et 28)
Matériel examiné :
« Siboga », station 137, 3.8.1899, Moluques, 0°23,8’N, 127°29’E, 472 m, vase
noire, 1 ? 2,5 mm (holotype), parasitée par un Rhizocéphale.
Dr. Th. Mortensen’s Pacific-Expedition 1913-1916, 10.3.1914, 3 milles SW de
Tucuran, 7°30’N, 123°30’E, environ 550 m, 1 $ 2,1 mm, 2 $ 1,8 et 2,0 mm
(ovigère).
Description. — Rostre largement arrondi, dépassant légèrement les
saillies latérales frontales (fig. 20).
Pédoncules oculaires forts, s’élargissant progressivement depuis la base
jusqu’à la cornée, atteignant presque l’extrémité du deuxième article
des pédoncules antennulaires et le milieu du dernier article des pédoncules
antennaires. Diamètre des cornées compris environ deux fois dans la
longueur des pédoncules. Écailles oculaires petites, triangulaires, avec
une spinule subdistale du côté interne.
Prolongement antéro-latéral du deuxième article des pédoncules anten¬
naires court, avec un brusque rétrécissement distal, son extrémité acu-
minée, entière. Écaille antennaire légèrement arquée, n’atteignant pas
tout à fait, ou juste, le bord antérieur des cornées.
— 945 —
Crista dentata composée de trois ou quatre faibles denticules sur la
moitié proximale de l’ischion.
Chélipède droit (fig. 28) massif ; carpe un peu plus long que la paume ;
main ovalaire, sensiblement deux fois plus longue que large, les doigts
à peine plus courts que la région palmaire. Face dorsale du carpe avec
trois fins tubercules épineux sur la crête longitudinale médiane. Main
inerme à l’exception d’un faible tubercule distal sur le bord palmaire
interne.
Chélipède gauche beaucoup plus faible que le droit, le carpe et la main
inermes chez la femelle-type.
Pattes ambulatoires dépassant le grand chélipède de plus de la moitié
des dactyles. Ceux-ci un peu plus longs que les propodes (rapport des
longueurs égal à 6/7 pour p2 gauche), légèrement arqués.
Pilosité des chélipèdes et pattes ambulatoires modérée.
Tube sexuel droit atteignant le basis-ischion de la patte p4 gauche,
tronqué à son extrémité.
Lobes terminaux du telson aigus, les bords internes avec trois
épines.
Irisation du test particulièrement prononcée sur les chélipèdes.
Remarques. — Catapagurnides mortenseni est connu par quatre exem¬
plaires, dont le seul complet est une femelle de 2,5 mm que nous avons
choisie comme holotype, bien qu’elle soit parasitée par un Rhizocéphale ;
les deux autres femelles sont en effet dépourvues d’appendices thora¬
ciques, et l’unique mâle, de 1,8 mm, ne possède pas de chélipède droit.
On note quelques faibles variations dans les proportions des appendices
céphaliques entre les différents spécimens, notamment dans la longueur
de l’écaille antennaire qui peut être un peu plus longue que chez le type,
pouvant atteindre le bord antérieur des cornées. Chez le mâle, la face
dorsale du carpe du chélipède présente deux fines épines.
La femelle ovigère porte une trentaine d’œufs d’environ 450 p. de
diamètre.
Comme C. inermis, C. mortenseni possède une main droite inerme,
à l’exception d’un tubercule distal sur le bord palmaire interne. Les
deux espèces se distinguent cependant aisément par les appendices cépha¬
liques et la forme des pédoncules oculaires (voir figures 19 et 20).
C. mortenseni a été récolté à deux reprises, dans la région indonésienne,
à 472 et 550 mètres de profondeur, donc à une profondeur un peu plus
faible que C. inermis.
Catapaguroides melini sp. nov.
(Fig. 10 et 29)
Matériel examiné :
« Siboga », station 51, 19.4.1899, baie de Madura, côte est de Flores, 69-91 m,
sable : 1 <? 2,5 mm, 1 Ç 2,4 mm.
« Siboga », station 99, 28.6.1899, Célèbes, 6°7,5’N, 120°26’E, 16-23 m, fond
à Lithothamnion : 1 d 2,0 mm (holotype).
— 946 —
Fig. 21 à 24. — Catapaguroides microps A. Milne Edwards et Bouvier, $ 3,0 mm, « Siboga »,
station 88 : 21, extrémité du chélipède droit, X 24 ; 22, extrémité du chélipède gauche,
X 24 ; 23, deuxième patte thoracique, X 14 ; 24, troisième patte thoracique, X 14.
Fig. 25 et 26. — Extrémité du chélipède droit : 25, ? Catapaguroides megalops A. Milne Edwards
et Bouvier, £ 3,8 mm, « Calypso » 1959, station 91, X 14 ; 26, ? Catapaguroides gracilis
(Melin), $ 1,7 mm, Mururoa, X 24.
La pilosité n’est représentée que sur les fig. 23 et 24.
Fig. 27 à 32. — - Extrémité du chélipède droit : 27, Catapaguroides inermis sp. nov., $ holo-
type 3,0 mm, « Siboga », station 45, X 18 ; 28, Catapaguroides mortenseni, Ç holotype
2,5 mm, « Siboga », station 137, X 18 ; 29, Catapaguroides melini sp. nov., S 2,0 mm,
« Siboga », station 260, X 18 ; 30, Catapaguroides cristimanus sp. nov., S holotype 3,1 mm,
« Siboga », station 260, X 18 ; 31, Catapaguroides spinulimanus sp. nov., « Siboga », sta¬
tion 260, X 30 ; 32 Catapaguroides japonicus sp. nov., $ holotype 3,0 mm, « Albatross »,
station 3715, X 18.
63
— 948 —
« Siboga », station 154, 14.8.1899, NE de la Nouvelle Guinée, 0°7,2’N, 13°6,3’E,
83 m, sable vaseux, coquilles et Lithothamnion : 1 $ 2,8 mm (ovigère).
« Siboga », station 166, 22.8.1899, E de la nouvelle Guinée, 2°28,5’S, 131°3,3’E,
118 m, sable grossier : 3 $ 1,7 et 1,9 mm (ovigères), 1 $ 2,2 mm.
« Siboga », station 260, 16.12.1899, îles Kei, 132°55,2’E, sable, coraux
et coquilles, 90 m : 6 i, 5 ?, 1,5 à 2,0 mm.
Description. — Rostre large, arrondi, dépassant faiblement les saillies
latérales.
Pédoncules oculaires longs et grêles, subcylindriques, atteignant l’extré¬
mité du deuxième article des pédoncules antennulaires et le quart distal
du dernier article des pédoncules antennaires. Cornée allongée, occupant,
du côté externe, le tiers de la longueur des pédoncules, son diamètre com¬
pris un peu moins de quatre fois dans leur longueur. Écailles oculaires
étroites, courtes, avec une faible spinule subdistale du côté ventral.
Prolongement antéro-latéral du deuxième article des pédoncules anten¬
naires acuminé, sans rétrécissement distal marqué. Écaille très faiblement
arquée, dépassant légèrement la base des cornées.
Crista dentata composée de deux ou trois denticules espacés sur toute
la longueur de l’ischion.
Chélipède droit (fig. 29) fort, trapu. Carpe nettement plus court que
la paume ; main environ deux fois plus longue que large, sa plus grande
largeur à la base des doigts, qui sont plus de deux fois plus courts que
la région palmaire et infléchis vers la face ventrale ; axe du dactyle légè¬
rement oblique par rapport à celui de la main. Face dorsale du carpe avec
une rangée de quatre à cinq fins tubercules épineux, alignés sur la moitié
distale de la crête longitudinale médiane, et trois à quatre tubercules
similaires sur la portion distale du bord supéro-interne. Sur la face dor¬
sale de la main, des denticules épineux, irrégulièrement alignés sur le
bord palmaire interne et un tubercule plus fort, à la base du propode,
dans l’alignement des épines du carpe. Bord externe de la main arrondi,
non cristiforme. Dactyle excavé à la base, le bord externe aminci, cristi-
forme sur sa moitié proximale. Carpe du chélipède gauche avec deux
à trois tubercules épineux dorsaux et trois ou quatre sur le bord supéro-
interne. Main avec une ligne de ces mêmes tubercules sur le bord pal¬
maire interne.
Pattes ambulatoires dépassant l’extrémité du grand chélipède d’un
peu plus de la moitié des dactyles. Ceux-ci beaucoup plus longs que les
propodes (rapport des longueurs égal à 4/5 pour p2 gauche), présen¬
tant une courbure peu accentuée ; ongle très long et acéré.
Tube sexuel droit (fig. 10) très long, grêle, remontant chez la plupart
des spécimens le long du branchiostège jusqu’à la base des antennes.
Lobes postérieurs du telson avec la pointe terminale relativement peu
aiguë, et deux épines courtes sur le bord interne.
Remarques. — De faibles variations existent entre nos différents spéci¬
mens dans la longueur relative des appendices céphaliques et dans la
forme et l’ornementation des mains des chélipèdes. Cependant, le mâle
de la station 51 du « Siboga » diffère des autres exemplaires par quelques
— 949 —
caractères qu’il convient de préciser : les pédoncules oculaires sont un
peu plus forts, avec une cornée un peu moins développée, et ils atteignent
presque l’extrémité des pédoncules antennaires. Les chélipèdes sont un
peu plus pileux, et le dactyle de la main droite présente quelques denti-
culations sur son tiers proximal. Le tube sexuel droit est beaucoup plus
court que chez le type, ne remontant le long du branchiostège que jus¬
qu’au niveau de l’insertion des p4 ; enfin les lobes postérieurs du telson
sont plus aigus et leur bord interne paraît inerme. La femelle de la même
station est mutilée, dépourvue d’appendices thoraciques et de telson,
mais présente également des pédoncules oculaires un peu plus forts que
les spécimens typiques. Il est possible que ces deux exemplaires appar¬
tiennent à une espèce distincte, mais nous pensons qu’il s’agit plus pro¬
bablement d’une variation extrême de C. melini.
La femelle ovigère de la station 154 du « Siboga » porte une trentaine
d’œufs d’environ 550 [Jt de diamètre.
Catapaguroides melini est proche de C. fragilis (Melin), qui présente
également des pédoncules oculaires longs et grêles, et des écailles anten¬
naires courtes, atteignant sensiblement la base de la cornée. Une com¬
paraison des deux espèces montre cependant que chez l’espèce de Melin
les pédoncules oculaires sont relativement plus longs, et les cornées plus
petites, n’occupant, du côté externe que le cinquième de la longueur des
pédoncules, et non pas le tiers comme chez melini. Les mains droites 1 ont
également une ornementation voisine ; composée d’une rangée de tuber¬
cules sur le bord palmaire interne et d’un tubercule à la base du propode,
mais ont une forme très différente : élargie distalement, avec des doigts
courts et épais chez melini, elle est beaucoup plus étroite, avec les doigts
grêles chez fragilis. En outre la pilosité est beaucoup plus faible chez la
première ; la face ventrale des mains est notamment dépourvue de longues
soies que l’on observe chez la seconde.
Deux autres espèces de Catapaguroides ont été récoltées à la station 260
du « Siboga », avec C. melini : C. cristimanus et C. spinulimanus.
Catapaguroides melini a été récolté en plusieurs localités de la région
indonésienne, à des profondeurs qui comptent parmi les plus faibles
notées pour le genre : de 16-23 à 118 mètres. Ceci le rapproche de C. fra¬
gilis, récolté également à de faibles profondeurs.
Catapaguroides cristimanus sp. nov.
(Fig. 30)
Matériel examiné :
« Siboga », station 260, 16.12.1899, îles Kei, 5°36,5’S, 132°55,2’E, sable, coraux,
coquilles, 90 m : 1 S 3,1 mm (holotypè), 2 $ 2,3 mm, dont une ovigère.
1. Cette comparaison a été faite d’après le spécimen de Mururoa attribué provisoirement
à fragilis (v. supra, p. 941, note 1).
— 950
Description. — Rostre largement arrondi, légèrement moins saillant
que les pointes latérales.
Pédoncules oculaires assez grêles, à cornée faiblement dilatée, attei¬
gnant l’extrémité du dernier article des pédoncules antennulaires et
environ le milieu du dernier article des pédoncules antennaires. Diamètre
de la cornée compris un peu plus de trois fois dans la longueur des pédon¬
cules. Écailles oculaires étroites, avec une très faible spinule interne
subdistale.
Prolongement antéro-latéral du deuxième article des pédoncules anten¬
naires long, son extrémité entière. Écaille antennaire grêle, assez forte¬
ment arquée, atteignant le bord antérieur des cornées.
Crista dentata réduite à une dent située vers le milieu de l’ischion et
à deux denticules faibles dans la région distale.
Chélipède droit (fîg. 30) massif. Carpe fortement élargi distalement,
très légèrement plus long que la paume ; main un peu moins d’une fois
et demie plus longue que large, les doigts beaucoup plus courts que la
paume, l’axe du dactyle très oblique par rapport à celui de la main.
Face dorsale du carpe avec une ligne longitudinale médiane de sept
tubercules épineux à pointe aiguë orientée vers l’avant, par ailleurs
inerme. Face dorsale de la main avec une ligne de six à sept denticules
au voisinage du bord palmaire interne. Le bord externe de la main forte¬
ment convexe, très aminci, la face dorsale et la face ventrale étant sépa¬
rées par une crête tranchante. Dactyle inerme, sa face dorsale excavée
vers le bord externe, qui, également très aminci, forme une crête
aiguë.
Chélipède gauche grêle, comprimé latéralement. Carpe orné dorsa-
lement de deux à trois faibles tubercules épineux. Bord palmaire interne
avec deux de ces mêmes tubercules.
Pattes ambulatoires dépassant l’extrémité du grand chélipède de la
moitié environ des dactyles. Ceux-ci plus longs que les propodes (rapport
de longueur de ces deux articles égal à 7/9 pour p2 gauche), à courbure
assez forte ; ongle acéré très long.
Pilosité des chélipèdes et pattes ambulatoires peu abondante. Test
de la région digitale des chélipèdes fortement irisé.
Tube sexuel droit atteignant le basis-ischion de la p4 gauche faiblement
arqué, dilaté à son extrémité.
Lobes terminaux du telson très aigus, avec trois longues épines sur
le bord interne.
Remarques. — C. cristimanus est assez proche de C. melini, avec
lequel il a été capturé à la station 260 du « Siboga ». Il s’en distingue
par les pédoncules oculaires plus courts, l’écaille antennaire plus longue,
mais surtout par la forme et l’ornementation du grand chélipède : chez
melini , le carpe, plus allongé, est orné sur la face dorsale d’épines faibles
sur la moitié distale de la crête médiane et du bord supéro-interne ; chez
cristimanus, il est plus large, sa face dorsale est ornée d’une ligne longi-
, tudinale médiane de fortes épines sur presque toute sa longueur. Chez
Lie premier, la main est étroite et son bord externe est arrondi ; chez le
— 951
second, elle est large, et son bord externe est tranchant. On observe chez
melini un tubercule spiniforme médian à la base du propode, absent
chez cristimanus. Le bord externe du dactyle est cristiforme, légèrement
excavé à la base chez melini, sur toute la longueur chez cristimanus.
Trois exemplaires seulement de C. cristimanus sont connus, tous récoltés
en une même station du « Siboga », aux îles Kei, par 90 mètres de pro¬
fondeur.
Catapaguroides spinulimanus sp. nov.
(Fig. 31)
Matériel examiné :
« Siboga », station 154, 14.8.1899, NE de la Nouvelle Guinée, 0°7,2’N, 130°5,2’E,
83 m, sable vaseux grossier, coquilles et Lithothamnion : 1 $ 1,8 mm (holo-
type), ovigère.
« Siboga », station 260, 16.12.1899, îles Kei, 5°36,5’S, 132°55,2’E, 90 in, sable,.
coraux, coquilles : 5 <J, 1,5 à 2,0 mm.
Description. — Rostre largement arrondi, ne dépassant pas l’ali¬
gnement des saillies latérales.
Pédoncules oculaires relativement forts, à cornées dilatées, atteignant
presque l’extrémité du deuxième article des pédoncules antennulaires
et le milieu du dernier article des pédoncules antennaires. Diamètre de
la cornée compris un peu plus de deux fois dans la longueur des pédon¬
cules. Écailles oculaires petites, étroites, avec une épine interne subdistale
aiguë.
Prolongement antéro-latéral du deuxième article des pédoncules anten¬
naires court, à extrémité bifide. Écaille antennaire grêle, faiblement
arquée, dépassant légèrement la base de la cornée.
Crista dentata réduite à une seule dent située vers la base de l’ischion.
Chélipède droit (fig. 31) relativement grêle. Carpe plus de deux fois
et demie plus long que sa plus grande largeur ; main oblongue, plus de
deux fois plus longue que large ; longueur des doigts égale à moins des
deux tiers de celle de la paume. Trois forts tubercules épineux, espacés,
en ligne longitudinale médiane sur la face dorsale du carpe. Celle de la
main couverte de très fines épines transparentes, couchées vers l’avant,
disséminées suivant trois lignes longitudinales irrégulières ; en arrière
de l’articulation du dactyle ces épines sont plus fortes et moins aiguës.
Une faible crête dorsale sur le dactyle, qui est inerme.
Pattes ambulatoires dépassant l’extrémité du grand chélipède de presque
toute la longueur des dactyles. Ceux-ci plus longs que les propodes (rapport
des longueurs égal à 5/7 pour p2 gauche), à courbure faible. Ongle long
et très aigu.
Pilosité des chélipèdes et des pattes ambulatoires modérée. Test de
la main des chélipèdes faiblement irisé.
Tube sexuel droit assez long, atteignant le milieu de l’ischion de la
— 952
p4 gauche, assez fortement arqué à son extrémité libre, qui n’est que
très faiblement dilatée.
Lobes terminaux du telson à extrémité très aiguë, ornés de deux fines
dents sur le bord interne.
Remarques. — C. spinulimanus semble être une forme de très petite
taille : la femelle prise comme holotype est ovigère ; elle ne mesure que
1,8 mm de longueur de carapace, et le plus grand mâle examiné,
2,0 mm.
Nous avons noté quelques différences assez sensibles dans la longueur
relative des pédoncules oculaires, antennulaires et antennaires chez les
divers spécimens ; la description s’applique à la femelle-type.
Cette espèce est la seule, avec C. japonicus, décrit ci-dessous, qui pré¬
sente une main droite à face dorsale spinuleuse. Les deux formes paraissent
très proches, et les caractères qui permettent de les distinguer seront
étudiés dans les remarques relatives à japonicus.
Catapaguroides spinulimanus a été récolté en deux stations du « Siboga »,
aux îles Kei et au nord-ouest de la Nouvelle Guinée, à 83 et 90 mètres
de profondeur.
C. rnelini était présent dans ces deux stations et C. cristimanus dans
l’une d’elles.
Catapaguroides japonicus sp. nov.
(Fig. 8, 15 et 32)
Matériel examiné :
« Albatross », station 3707, 8.5.1900, Oze Zaki, à l’est de l’île Honschu, Japon,
115-128 m, sable gravier, algues : 1 J 2,8 mm (mutilé, sans chélipèdes ni
pattes ambulatoires).
« Albatross », station 3708, ib., 110-128 m, sable, vase, algues : 1 <? 3,0 mm.
« Albatross », station 3715, 11.5.1900, ib., 119-125 m, sable, coquilles, roche :
1 J 3,0 mm (holotype).
Expédition Mortensen 1914-1915, 30.6.1914, Misaki, baie de Sagami, Japon,
366 m : 1 S 2,7 mm.
Description. — Rostre largement arrondi, un peu moins saillant que
les pointes latérales.
Pédoncules oculaires dilatés au niveau de la cornée, assez forts, attei¬
gnant presque l’extrémité du dernier article des pédoncules antennu¬
laires et le tiers proximal du dernier article des pédoncules antennaires.
Diamètre des cornées compris un peu plus de deux fois dans la longueur
des pédoncules. Écailles oculaires étroites, épine subdistale interne très
aiguë.
Prolongement antéro-latéral du deuxième article des pédoncules anten¬
naires court, à sommet bifide. Ecaille étroite, arquée, atteignant juste
ou dépassant légèrement le bord antérieur des cornées.
— 953
Crista dentata (fig. 8) réduite à une seule dent, non cornée, à la base
de l’ischion.
Chélipède droit (fig. 32) assez fort. Carpe sensiblement deux fois plus
long que large, à portion digitale plus courte que la région palmaire
(rapport égal à 5/7). Face dorsale du carpe inerme, à l’exception d’un
tubercule médian dans la région proximale. Face dorsale de la main avec,
sur le bord palmaire interne, une ligne de dentieules épineux, plus forts
et dédoublés dans la région distale ; à l’exception de rares tubercules
très petits doublant cette ligne, le reste de la moitié proximale de la main
est inerme ; la région distale de la paume et la région proximale du doigt
fixe sont couvertes de nombreux petits tubercules épineux, parfois dédou¬
blés, qui deviennent plus forts sur le bord externe. Dactyle creusé sur
la moitié proximale de la face dorsale d’un sillon, de part et d’autre duquel
s’observent quelques tubercules épineux.
Chélipède gauche très grêle, comprimé latéralement. Une à deux épines
sur la face dorsale, et une épine très forte, distale, sur le bord supéro-
interne du carpe. Deux à trois épines plus faibles sur le bord palmaire
interne.
Pattes ambulatoires dépassant l’extrémité du grand chélipède d’envi¬
ron la moitié des dactyles. Ceux-ci un peu plus longs que les propodes
(rapport des longueurs 1,25/1 pour p2 gauche), à courbure moyenne ;
ongle long, aigu.
Pilosité des chélipèdes et pattes ambulatoires peu accusée. Région
externe de la paume et région digitale des chélipèdes fortement irisée.
Tube sexuel droit atteignant le basis-ischion de p4 gauche, arqué,
faiblement dilaté à son extrémité libre, qui est tronquée.
Lobes terminaux du telson (fig. 15) aigus, avec trois courtes épines
sur le bord interne.
Remarques. — Le spécimen mâle de la station 3708 de F « Albatross »
montre des traces évidentes de parasitisme ; le tube sexuel est plus ou
moins atrophié, très grêle bien que d’une longueur normale ; le pl3, et,
à un moindre degré, le pl4, sont de type femelle.
Par les proportions des appendices céphaliques, par la réduction de
la crista dentata à une seule dent, par la forme et la dimension du tube
sexuel droit, comme par l’ornementation de la main du grand chélipède,
dont la paume est dorsalement spinuleuse, cette espèce est très proche
de Catapaguroides spinulimanus. En dehors de quelques différences de
détail portant sur les écailles antennaires, un peu plus longues chez japo-
nicus, sur les lobes terminaux du telson, plus aigus chez spinulimanus ,
la forme et l’ornementation des chélipèdes permettent de distinguer les
deux formes. Le chélipède droit est plus grêle chez spinulimanus : le carpe
et la main sont plus étroits, la main moins élargie à la base des doigts.
On observe trois fortes épines médianes sur la face dorsale du carpe
chez spinulimanus, une seule chez japonicus ; chez le premier, l’ornemen¬
tation de la main est constituée par des épines très fines, transparentes,
couchées vers l’avant, toujours simples, qui, éparses, occupent toute la
surface de la paume ; chez le second, on observe des tubercules spiniformes
— 954
plus forts, souvent dédoublés, localisés sur la portion distale de la paume
et le long du bord palmaire interne. Le dactyle est inerme chez spinuli-
manus, sa région proximale est spinuleuse chez japonicus.
Les japonicus observés ont une taille nettement supérieure à celle
des spinulimanus : 2,7 à 3,0 mm, pour 1,8 à 2,0 mm.
Enfin leur répartition géographique sépare les deux formes : spinu¬
limanus provient de la région indonésienne, les quatre spécimens de
japonicus ont été récoltés sur la côte est du Japon, à des profondeurs
de 110 à 366 mètres.
(à suivre)
Laboratoire de Zoologie
(Arthropodes) du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N» 5, 1967 (1968), pp. 955*964.
ÉTUDE DES MICROCERBÉRIDES
( CRUSTACÉS , ISOPODA)
DE LA CÔTE PACIFIQUE DES ÉTATS-UNIS
lTe partie : Systématique
Par Nicole CO INK AU et Claude DELAMARE DEBOUTTE VILLE
Au cours d’un voyage aux États-Unis, l’un d’entre nous a pu 1 parcourir,
entre autres, le littoral des États-Unis d’Amérique depuis la frontière
du Canada jusqu’à celle du Mexique. De nombreuses stations ont été
étudiées. Des Microcerberus ont été trouvés tout au long des côtes de
Californie et à l’île San Juan, beaucoup plus au nord, dans le Puget
Sound. Ces derniers sont sensiblement différents de ceux de Californie
qui appartiennent incontestablement à l’espèce M. abbotti Lang, décrite
également de Californie. Nous reviendrons dans une deuxième note sur
les conditions écologiques de localisation.
Description du matériel
Il semble à première vue inutile de reprendre la description très com¬
plète de Microcerberus abbotti donnée par K. Lang dans sa « Contribution
à l’étude du genre Microcerberus ». Mais l’observation de Microcerberus
récoltés le long de la côte californienne (FH 52, 53, 54, 56, 57) et de
spécimens provenant de San Juan Island (FH 34, État de Washington),
révèle quelques différences entre les animaux continentaux et insulaires.
Les individus californiens appartiennent sans conteste à l’espèce
abbotti. C’est pourquoi nous nous bornons à figurer leurs caractères mor¬
phologiques et à noter les fins détails qui ont pu échapper aux observa¬
tions de Lang, tout en soulignant les caractères qui isolent les populations
insulaires.
Taille : chez M. abbotti, elle oscille entre 0,77 et 0,93 mm pour les
mâles, et entre 0,84 et 1 mm pour les femelles ; les spécimens insulaires,
plus longs, mesurent de 0,95 à 1,07 mm (mâles) et de 0,98 à 1,10 mm
(femelles).
Le céplialon des deux formes supporte la même ornementation chéto-
taxique : cinq soies latérales dont une fort longue au tiers postérieur,
encadrée de deux très courtes, deux soies sublatérales très près des soies
latérales les plus antérieures, deux soies submédianes au même niveau
1. Je tiens à remercier la National Science Foundation et particulièrement Dixy Lee Ray
de leur aimable et généreuse invitation. C. Delamare Deboutteville.
— 957 —
•que les soies latérales les plus postérieures et deux autres soies sub¬
médianes situées entre les deux groupes principaux de soies latérales
(fig. 1, A et B).
Les lobes tergaux des deuxième, troisième, et quatrième péréionites
se composent de lobes médians arrondis et courts, identiques chez les
formes continentales et insulaires, portant une fine et courte soie au
bord interne et une longue soie au bord externe, et des lobes latéraux
plus longs, marqués d’une petite encoche du côté interne dans laquelle
s’insère une très fine soie délicate à observer. Les individus de la côte
californienne possèdent des lobes latéraux très aigus, tandis que ceux
de San Juan Island offrent des lobes latéraux à pointe mousse surmontée
de deux minuscules soies extrêmement difficiles à distinguer (fig. 2, A et B).
Antennules (fig. 1, C et D) : l’article basal est nettement plus long
que le deuxième article chez M. abbotti, alors que chez la forme insulaire
il est de la même longueur. Dans chaque cas, il porte deux soies (une
simple et une pennée) distales. La longue soie pennée du second article
est spatulée chez M. abbotti et régulière et à peine élargie vers son extré¬
mité chez les individus de San Juan Island. L’une des deux soies distales
de l’article 3 est pennée chez les deux formes.
En ce qui concerne Y antenne (fig. 1, E), l’article terminal du pédoncule
compte quatre soies pennées chez tous les spécimens. L’agencement ché-
totaxique des autres articles est conforme à ce qui est indiqué par Lang.
Mandibules (fig. 2, J, K, L., M, N, O) : la lacinia mobilis, à la mandi¬
bule gauche, se compose de quatre dents et non de trois (la quatrième,
il est vrai, est latérale et étroitement appliquée contre la dent adjacente).
Juste en dessous s’insèrent trois épines finement barbelées, au lieu de
deux comme l’indique Lang. Quant au processus molaire, long, effilé
vers son extrémité, il envoie deux grosses soies raides vers sa moitié,
non mentionnées dans la description originale : elles sont en effet accolées
à la pars molaris de sorte qu’elles ne deviennent perceptibles que si l’on
fait pivoter la mandibule dans différentes positions. La mandibule droite
offre une tige aplatie et festonnée à son bord distal placée directement
sous la pars incisioa, et deux soies barbelées entre celle-ci et le processus
molaire. La même structure exactement se retrouve chez M. abbotti et
les Microcerberus insulaires.
Les maxilles, les maxillules et les maxillipèdes ne présentent aucune
différence entre les populations californiennes et celles de San Juan Island,
si ce n’est la taille plus grande de tous les appendices chez les spécimens
insulaires (fig. 2, C, D, H, I, F, G).
Nous donnons ici une figuration précise du labium (fig. 2, E), isolé à
la dissection, qui se présente comme une pièce aplatie et allongée, recour¬
bée vers le bas aux deux extrémités, qui déterminent ainsi chacune un
lobe armé de quatre épines distales et de quelques fines soies latérales ;
ces deux lobes s’insinuent entre les mandibules et les maxillules.
Péréiopodes : notre matériel californien reproduit exactement les infor¬
mations apportées par Lang ; soulignons la présence de cette très forte
épine à base élargie qui précède la soie pennée du carpos des péréiopodes
2 à 4. On trouve le long du carpos de P2 à P4, quatre franges ciliées bien
Fig. 2. — M. ahbotti : A, lobes tergaux du 3e péréionite ; D, maxille ; E, labium ; F, maxilli-
pède ; H, maxillule ; N, O, mandibules droite et gauche. M. abbotti juani ssp. n. : B, lobes
tergaux du 3e péréionite ; C, maxille ; G, maxillipède ; I, maxillule ; J, mandibule droite ;
K, mandibule gauche ; L, pars incisiva de la mandibule gauche ; M, lacinia mobilis.
959 —
visibles. Les quatre premières paires de péréiopodes présentent une ché-
totaxie rigoureusement identique chez les individus de la côte californienne
et les spécimens de l’île San Juan.
En ce qui concerne les péréiopodes 5 à 7, il se manifeste une légère
différence entre nos individus et ceux de Lang au niveau de l’ischion :
celui-ci ne comporte qu’une seule soie d’après la description originale,
alors qu’il en montre deux, opposées, de façon très constante sur tous
nos échantillons.
Quant au matériel de San Juan Island, il ne présente qu’une seule
soie à l’ischion des péréiopodes 5 à 7 ; tous les péréiopodes sont d’une
taille nettement plus élevée que pour les animaux continentaux (ce qui
est en relation avec la taille plus grande des animaux eux-mêmes ; les
dessins correspondants ne sont pas reproduits à la même échelle afin
de faciliter la comparaison), et le basis est un peu plus étroit que chez
les Microcerberus représentés par Lang et nos échantillons de Californie
(fig. 3 et 4).
Pléopodes mâles : la description de Lang correspond à nos exemplaires
californiens. Ajoutons que le basis s’attache au second pléonite par un
pédicule submédian qui n’est autre que sa partie basale rétrécie ; la partie
terminale effilée de l’endopodite, que Lang nomme « appendix masculina »,
est longue, et fortement arquée vers la région médiane de l’animal, de
manière à venir toucher, voire même croiser la partie correspondante
du pléopode symétrique. La courbe est même parfois si accentuée qu’elle
détermine un enroulement en spire. La ligne marginale interne du pléopode
et cette partie effilée et recourbée forment un angle aigu, qui peut être
au maximum droit. Deux crochets hérissent la zone subterminale (fig. 5,
B, C, D).
Le pléopode 2 mâle des Microcerberus de San Juan Island se différencie
de celui des individus précédents par la partie libre de l’endopodite qui
se détache en formant avec la marge interne de l’appendice un angle
toujours obtus, le plus souvent voisin de 140 à 160°, de sorte que les
pléopodes symétriques ne se croisent jamais (fig. 5, A, E). Dans le premier
cas (enroulement en spire), la partie libre située entre les crochets et
l’endopodite lui-même est nettement plus longue que dans le second cas
( Microcerberus insulaires).
Au sujet des pléopodes 3 mâles et femelles, nous ne tombons pas en
accord avec Lang qui pense que ces deux fines lamelles chitineuses pré¬
sentent un bord distal à cinq épines chez les stades jeunes et que seule
l’épine « terminale » persiste chez les adultes. Nous retrouvons la même
structure chez les jeunes et chez les adultes : le bord distal, oblique, est
toujours orné de quatre échancrures qui déterminent cinq épines. Ces
cinq épines sont mieux individualisées et hérissées de quelques minuscules
épines irrégulières chez les Microcerberus californiens. Une soie s’insère
très près du bord interne juste sous l’épine la plus interne. Les exem¬
plaires de l’île San Juan montrent cinq pointes à contour finement découpé
très délicat à observer (la pointe terminale reste lisse) : la pièce doit
être absolument isolée pour que ce contour apparaisse ; la soie, plus
basse, s’insère à l’aplomb de la troisième pointe (fig. 5, F, G).
; B, dactyle du premier péréiopode ;
et 4.
— 963 —
Les pléopodes 4 et les uropodes sont tout à fait conformes à la des¬
cription originale chez les formes californiennes et insulaires (fîg. 5, H, I).
L’ensemble des caractères morphologiques des Microcerberus cali¬
forniens coïncide exactement avec ceux de M. abbotti, et en particulier
la forme des lobes tergaux (la soie ténue issue de la petite encoche du
lobe interne est excessivement difficile à observer) et la structure des
pléopodes 2 mâles, les deux critères systématiques sûrs permettant d’isoler
les espèces les unes des autres. Nous les assimilons donc à Microcerberus
abbotti.
En ce qui concerne la soie supplémentaire de l’ischion des péréiopodes 5,
6 et 7 de nos individus, nous pensons qu’il s’agit là d’une variation.
Par contre, les Microcerberus de San Juan Island présentent des diver¬
gences avec M. abbotti s. str. : taille plus élevée, forme arrondie du lobe
externe des lobes tergaux muni de deux petites soies apicales, article basal
de l’antennule moins développé, présence d’une seule soie à l’ischion des
péréiopodes 5, 6 et 7, angle de la marge du pléopode 2 mâle et de la partie
libre de l’exopodite voisin de 160°, pléopodes 3 ornés d’épines plus simples.
Mais ils restent étroitement apparentés à l’espèce M. abbotti par les pièces
buccales, les antennes, les péréiopodes et la structure de base des pléopodes
et des lobes tergaux.
Les quelques différences qui se manifestent justifient seulement leur
séparation en une sous-espèce, Microcerberus abbotti juani ssp. n.
Matériel étudié :
— San Juan Island (F H 34), État de Washington, un mètre du rivage, sable
fin avec gros galets : 33 individus : 8 mâles, 7 femelles, 18 jeunes.
— Malibu (F H 52) : 35 individus : 11 femelles, 9 mâles, 15 jeunes.
— Santa Monica plage (F H 53) : 17 spécimens : 1 mâle jeune, 6 femelles,
10 jeunes.
— - Corona del Mar, demie marée (F H 54), 3 individus : 2 femelles, 1 jeune.
Laguna Beach (F H 56, F H 57), 32 individus : 8 mâles, 14 femelles, 10 jeunes.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N» 5, 1967 (1968), pp. 965-967.
CYATHOPOMA PAULIANI SP. N.,
MOLLUSQUE OPERCULÉ TERRESTRE
DE MADAGASCAR
Par Francine SALVAT
Le genre Cyathopoma W. et H. Blanford, 1861 a été fondé en séparant
des Cyclostoma l’espèce C. filocinctum Benson, de l’Inde, qui est donc
le type de ce genre (la description des caractères génériques n’a été donnée
que plus tard par W. T. Blanford, en 1864 et 1868).
Le genre Cyathopoma, de la famille des Cyclophoracea, n’avait pas
encore été signalé à Madagascar. Sa répartition géographique actuelle¬
ment connue correspond à l’Inde, la Malaisie, la Chine, le Japon, les Phi¬
lippines et les Seychelles dans l’ Indo-Pacifique, et au Congo sur le con¬
tinent africain.
En février 1951, M. R. Paulian a récolté un exemplaire d’une espèce
nouvelle appartenant à ce genre, à Andamy sur le mont Tsaratanana
(à 750 mètres d’altitude). Nous donnons ci-dessous la diagnose de cette
espèce que nous dédions à M. Paulian.
L’échantillon type, déposé au laboratoire de Malacologie du Muséum
National d’Histoire Naturelle, a été abîmé après que la diagnose et les
dessins eurent été établis, par le photographe chargé d’en prendre des
clichés.
Fig. 1. — Cyathopoma pauliani sp. nov.
— 966 —
Description :
Petite coquille conique de 3 millimètres de haut et de 2,3 millimètres
de diamètre, présentant quatre tours trois quart à croissance régulière,
perforée par un ombilic large et profond. Les tours sont renflés et séparés
par une suture profonde. L’ouverture est circulaire. Le péristome, mince,
est légèrement réfléchi sauf dans sa partie columellaire et près de la
suture.
Le test est transparent, blanchâtre, luisant, pellucide et d’aspect fragile.
Près de l’ombilic le test est en partie couvert d’une pellicule blanchâtre
mate qui recouvrait peut-être toute la coquille quand l’animal était
vivant. L’ornementation n’apparaît qu’au deuxième tour, elle est consti¬
tuée par de fines costules spirales, plus blanches que le reste du test du
fait de leur épaisseur, régulièrement espacées, trois sont apparentes sur
les troisième et quatrième tours auxquelles s’en ajoutent quatre sur la
base du dernier tour. Le test est également orné de stries de croissance
extrêmement lines, visibles seulement à un fort grossissement.
L’opercule est un petit disque épais, d’un millimètre de diamètre, con¬
cave sur sa face externe, composé de neuf tours à croissance lente et
régulière. Sa surface latérale, ou tranche, est déprimée. Le centre de
l’opercule est un petit disque transparent et très mince ; au fur et à mesure
de l’accroissement des tours l’opercule s’épaissit et atteint 0,23 millimètre
sur son bord externe. Une ornementation interne de croissance, fine et
serrée, apparaît sur ses deux faces et semble être constituée par une
succession de petites lamelles.
Fig. 2. < — Cyathopoma pauliani sp. nov., opercule d’un millimètre de diamètre.
Rapports et différences :
Cette espèce est très proche de Cyathopoma Wynaadense Blanford, 1868,
dont le type se trouve dans nos collections, par sa forme générale et par
son ornementation composée de costules spirales. Cependant, C. Wynaa¬
dense a un test plus opaque et le périostracum brun clair et non blanchâtre.
— 967 —
D’autre part, les costules spirales sont plus nombreuses, plus épaisses
et l’ornementation de croissance est bien plus nette chez C. Wynaadense.
Le péristome, double chez C. Wynaadense et simple chez C. pauliani,
est le caractère distinctif le plus remarquable entre ces deux espèces.
C. pauliani est également proche de Cyathopoma prestoni Sykes, 1897,
par sa forme et ses costules spirales, mais cette dernière espèce a une
taille plus petite (5 tours pour 2 mm de hauteur, contre 4 tours trois
quart pour 3 mm de hauteur chez C. pauliani), un péristome très régulier
et des costules moins marquées et moins nombreuses que chez C. pauliani.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
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Soc. Bengale, 30, pp. 347-366.
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pp. 256-263.
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culate land-shells from Ceylan. Proc. Malac. Soc. London, 2, pp. 233-237.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 39 — N° 5, 1967 (1968), pp. 968-969.
NOTE SUR DES APORRHAIS PESPELICANI L.
( MOLLUSQUE GASTÉROPODE MARIN )
PROVENANT DE U ADRIATIQUE
ET RECUEILLIS VIVANTS A OSTENDE
Par Mme N. KERMARREC-LABISSE
Des Aporrhais pespelicani (Linné 1767), environ une centaine, ont été
recueillis vivants à Ostende (Belgique) en février 1967 lors de l’abaisse¬
ment et l’évacuation des eaux du Bassin de Chasse (Spuikom) situé à
l’arrière-port de cette ville.
Ce bassin de chasse est séparé du chenal (entrée du port) par des
écluses qui permettent un changement du niveau des eaux pour les
besoins d’une liuîtrière qui l’exploite.
Les tailles de ces Aporrhais varient de 37 à 50 mm de hauteur et de 29
à 38 mm de largeur, digitations comprises. Le corps de la coquille chez
certains spécimens est d’un brun très chaud, le tour des spires très marqué,
cordons décurrents avec des nodules très forts bien séparés.
Ces Aporrhais pespelicani semblent avoir été importés avec de jeunes
huîtres (naissain) en provenance de l’Italie, région de Rimini, Adriatique.
Le dernier parquage à Ostende de ces huîtres venant d’Italie avait
eu lieu six mois auparavant. Ces Aporrhais pespelicani de l’Adriatique
ont donc vécu six mois au moins dans le bassin de chasse d’Ostende alimenté
par la Mer du Nord.
Nous figurons deux des exemplaires, l’un mesurant 50 mm de haut et
33 mm de large, et l’autre 46 mm de haut et 38 mm de large (fig. 1).
Fig. 1.
Aporrhais pespelicani L.
969 —
Cet Aporrhais méridional ne peut être confondu avec Aporrhais pespe-
licani quadrifidus (Da Costa 1778), fréquent en Bretagne, qui est très
rarement ramené à Ostende par les pêcheurs de la Mer du Nord et tou¬
jours à l’état mort, ne vivant pas actuellement sur la côte belge. Cet
A. pespelicani quadrifidus a ses deux digitations latérales très épaisses,
réunies entre elles jusqu’à leur extrémité par une épaisse expansion du
labre qui forme une ligne presque droite d’une pointe à l’autre de ces
2 digitations. Aporrhais bilobatus, décrit par Locard en 1886, semble être
le synonyme de quadrifidus.
Il m’a semblé utile de signaler les faits qui font l’objet de cette petite
note afin que, si jamais les Aporrhais importés venaient à s’étendre à
partir d’Ostende, ce qui n’est pas impossible puisqu’en plein hiver ils
y ont été récoltés vivants, l’origine de ce peuplement soit connue.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N» 5, 1967 (1968), pp. 970-978.
QUELQUES CONSIDÉRATIONS
SUR LES PATELLIDAE
DE LA COLLECTION LAMARCK
Par J. CHRISTIAENS 1
En 1950 G. Mermod, conservateur de malacologie au Muséum d’Histoire
Naturelle de Genève, publia dans la Revue Suisse de Zoologie (tome 57,
n° 34, pp. 687 et suivantes) un article intitulé : « Les types de la Collection
Lamarck au Muséum de Genève ».
Ayant eu l’occasion, grâce à l’obligeance de M. Binder, successeur
de G. Mermod, de consulter la collection de Patelles de Lamarck, je
crois utile de compléter la contribution précitée où plusieurs points d’in¬
terrogation sont restés ouverts. Malgré le fait que la collection de Lamarck
ait déjà été examinée par d’éminents malacologues, nous espérons pouvoir
apporter un peu de lumière sur les derniers points de doute, bien cons¬
cients qu’à l’heure actuelle bien des choses sont encore à faire concernant
la classification et la détermination des espèces et sous-espèces des
Patellidae.
Ayant vu l’état de la plupart des patelles de Lamarck et devinant qu’il
n’a jamais vu la côte française, vu son ignorance des patelles européennes,
il n’est pas difficile de concevoir que pour le groupe difficile des patelles,
Lamarck ait pris le chemin le plus facile en créant sur les 45 espèces men¬
tionnées de sa collection 20 nouvelles espèces dont 13 d’habitat inconnu.
Sur les 25 restantes, Lamarck ne recourt que 8 fois — avec plusieurs
identifications erronées — aux espèces créées par Gmelin qui pourtant
sont très nombreuses ; en effet Pilsbry en 1891 donne encore 81 espèces
de Gmelin comme non identifiées.
Dans ce qui suit nous examinerons d’abord les 20 espèces créées par
Lamarck, puis nous ajouterons quelques remarques concernant quelques
autres patelles de son cabinet afin d’obtenir une meilleure notion des
connaissances de notre savant sur le sujet des patelles. N’oublions cepen¬
dant pas que nous devons à Lamarck la révision de la famille des patelles
dans laquelle Linné réunissait encore les Fissurella, Crepidula, Calyptraea,
Capulus, Hipponix et Patella.
Pour être complet nous reprendrons toutes les espèces créées par
Lamarck, même celles dont la synonymie était déjà proposée ou acceptée
jusqu’à présent.
P. apicina Lk. : Est une P. granatina L. dont la région apicale, très
saillante, a été travaillée et polie. Le mot apicina a comme racine latine
\. Correspondant du Muséum, Hasselt (Belgique).
— 971
le mot apex. Ne peut pas être considérée comme une var. de P. granatina
mais comme synonyme.
P. barbata Lk. : Synonyme et non variété de P. barbara L. En 1825
Blainville fait déjà remarquer que la série de poils entre les côtes sont
des restes de fucus.
P. longicosta Lk. : Espèce de l’Afrique du Sud.
P. spinifera Lk. : Synonyme de P. barbara L.
Considérée dans beaucoup de collections comme variété de P. barbara L.
Ceci se justifie au même titre que la mutation ex forma spinulosa B.D.D.
créée pour la P. tarentina Von Salis (Moll. Mar. Rouss., p. 477).
P. aspera Lk. : Il y a trois exemplaires dans la collection Lamarck
dont l’habitat n’est pas connu. A notre avis ce sont des espèces non-
européennes. Le plus grand exemplaire de 70 X 60 X 25 mm figuré par
Mermod n’a pas, à l’intérieur, une nacre brillante et argentée comme
le dit Lamarck mais une nacre peu argentée et légèrement violacée comme
la plupart des P. aspera Lk. ou P. lowei d’Orb. de l’archipel de Madère.
La couleur extérieure est brun-ocre, légèrement décolorée. Cette grande
coquille peut provenir des Canaries ou de Madère tandis que les deux
autres exemplaires proviennent plus que probablement de Madère où
la forme, les dimensions et la couleur du petit exemplaire qui a 52 X 43
X 13 mm sont très courantes (voir fig. 7 à 11, pl. 53, de Pilsbry, XIII).
Cette espèce est apparentée mais différente des espèces européennes qui
ont reçu les noms de P. ulyssiponensis Gmel., P. tarentina Von Salis,
P. bonnardi Payr., P. athletica Bean ainsi que le nom de P. aspera Lk.
P. luteola Lk. : Cette espèce est décrite et figurée par Mermod. Citons
cet auteur : « Cette coquille nommée luteola n’a en réalité de jaune que
l’enduit résineux (soluble dans l’ammoniaque) dont elle a été entièrement
recouverte. C’est une patelle d’un blanc un peu rosé, iridescente, solide,
munie d’une quarantaine de côtes radiaires subégales, faiblement nodu-
leuses. »
« Le Prof. Fischer-Piette à qui des photos et un moule ont été envoyés,
pense qu’il s’agit d’une P. ferruginea var. rouxi Payr. »
L’examen du type montre effectivement qu’il est recouvert d’un enduit
que je pense être un vernis à base d’huile de lin qui jaunit très vite. La
forme générale de la coquille, la position de l’apex, la grande callosité
blanche entourée d’une forte impression de l’attache musculaire rappellent
fortement la P. lugubris Gmel. Il suffit de comparer la figure de Reeve
(Conch. Icon., n° 32) reproduite par Pilsbry, pl. 57, fig. 32, avec la
photo donnée par Mermod. Comme les bords sont très effilés, les côtes
aplaties, glacées, peu noduleuses, blanches et le sommet très érodé, je
pense qu’on est en présence d’une P. lugubris Gmel. dont le test extérieur
a été attaqué par un acide ou autre produit caustique afin d’enlever la
couleur noire superficielle, caractéristique de P. lugubris. L’habitat donné
par l’étiquette de collection (Afrique) serait dans ce cas exact.
Quoiqu’il existe dans la collection de Dautzenberg à Bruxelles des
coquilles P. lugubris var. pallida Dautz. mss. d’une couleur extérieure
pâle jaune-bleuâtre je ne pense pas qu’il y ait lieu de garder la variété
luteola Lk. car non seulement le jaune (ou le blanc) du type Lk. semble
972 —
être créé artificiellement par enlèvement du test noir mais également
parce que la pallida de Dautzenberg ne me semble pas être une vraie
lugubris mais une des multiples variétés de P. caerulea de l’Atlantique
dont les noms restent ambigus ; cette var. pallida ressemble plutôt à
la P. caerulea Rve (= P. teneriffae Mab.).
La P. caerulea var. subplana Pot. & Mich. que Dautzenberg mentionne
aux Canaries (Moll. Can. et Sénégal 1890) et dont le test est assez mince,
ressemble quelque peu à la P. luteola. Elle en diffère par son apex plus
antérieur et par sa couleur qui n’est pas entièrement blanche. Les coquilles
blanches (P. margaritacea Gmel. et P. alba Anton) répondant à la figure L,
planche VIII, de Gualtif.ri (Index test Conch, 1742) et à la fig. 85 A. B.
de Martini (Conch. Cab. 1769) ont une autre configuration de côtes et
sont probablement des P. caerulea de la Méditerranée. J’en possède une
de 43 X 43 X 8 mm répondant à la description de Gmelin et de Martini
et provenant de Torre Vieja en Espagne.
Cette P. margaritacea est bien différente de la P. luteola Lk.
P. pyramidata Lk. : Très belle coquille de 87 X 77 X 35,5 mm dont
l’intérieur ressemble à P. ferruginea Gmel. L’extérieur est d’un fauve
roussâtre, ayant des côtes sans tubercules, subégales, plus nombreuses
mais ressemblant à P. magellanica Gmel. Peut être considéré comme
une très belle variété de P. ferruginea Gmel. que je n’ai encore vu nulle
part. Habitat inconnu, Pilsbry et Mermod la mettent en synonymie
de la P. ferruginea Gmel.
P. plumbea Lk. : décrite et figurée par Mermod.
Le bord de l’exemplaire unique n’est pas légèrement meulé, comme
le dit Mermod, mais a été fortement meulé car à l’intérieur il n’y a plus
de traces des rayons brun-noir qui percent au bord de la vraie plumbea
sur une largeur de plusieurs mm. Le type de Lamarck (52 X 38 X 10,5 mm)
concorde bien avec un de mes exemplaires (58 X 42 X 15) dont le bord
pourvu de rayons brun-noir dépasse de 3 à 4 mm le type de Lamarck.
En enlevant ce bord les deux coquilles sont identiques à l’intérieur. A l’ex¬
térieur les côtes, couleur et forme, sont également les mêmes avec pour¬
tant la différence que le sommet de ma coquille est intact, obtus, entouré
de 45 côtes noires subégales et que dans le type de Lamarck il est érodé,
blanc, sans côtes. La seule référence donnée par Lamarck, « An P. cae¬
rulea ? Born Mus., pl. 18, fig. 2 » nous semble une jeune plumbea de
7 lignes, bleuâtre, comme beaucoup de jeunes patelles des espèces ouest-
africaines, à apex très en arrière. Nous en possédons une qui correspond
à la description de Born. Par contre, la P. plumbea de Reeve, fig. 5 et 46,
est différente du type ainsi que la P. caerulea de Quoy & Gaimard (Voyage
Astr., p. 342, p. 70, f. 4, 5) considéré par Pilsbry comme synonyme
de P. plumbea et qui pour nous est la P. cyanea Lesson 1830 (Voy. de la
Coq.). La P. canescens Rve (Conch. Icon., fig. 103) que Smith et Pilsbry
considèrent comme synonyme de P. plumbea nous semble une espèce
différente, dont l’extérieur noir a la même structure que quelques rares
P. intermedia var. vatheleti Pilsbry, ce qui permettait probablement à
Pilsbry de considérer la P. vatheleti comme variété de P. plumbea en
passant par l’intermédiaire de P. canescens Rve. Or P. vatheleti est par son
— 973 —
aspect intérieur et par ses caractères radulaires une P. intermedia (Knapp)
Murray (voir Christiaens, Bull. Mus. Nat. Ilist. Nat., 2e série, tome 38,
1966, p. 902). La question reste donc ouverte de savoir si la P. canescens Rve
est une sous-espèce de la P. intermedia. A l’heure actuelle il est impossible
d’y répondre car les collections générales de Paris, Genève, Bruxelles et
Londres ne possèdent pas la P. canescens et je ne tiens qu’un exemplaire
dont l’intérieur ne rappelle en rien la P. intermedia ni la P. plumbea.
Remarquons encore que dans beaucoup de cabinets, entre autres le
musée de Genève, on trouve sous le nom de P. plumbea des espèces ressem¬
blant à la lig. 46 de Reeve qui, d’après cet auteur, doit représenter une
jeune plumbea. Comme je possède un exemplaire de 66 X 55 X 22 du
Sénégal répondant à la fig. de Reeve, il ne s’agit pas seulement de juvé¬
niles. Cette coquille est bien ovale, a environ 45 côtes rudes, alternées
de 2 ou 3 côtes plus faibles, ferrugineuses à noir à l’extérieur, sommet
blanc, l’intérieur bleu iridescent avec un petit liseré noir, grande callosité
couleur de lait avec une forte impression musculaire. Le vrai nom de
cette espèce est à mon avis P. adansoni var. atra Dautz. (Voy. Melita
Can., 1890), quoique je n’aie pas vu ou trouvé le type de Dautzenberg
et que les P. adansoni de la Baie de Mossamédes de la Mission Gruvel 1909,
déterminées par Dautzenberg, soient d’une toute autre forme que les
types adansoni de Dunker, ce qui n’exclut pas une identification erronée
de la part de Dautzenberg.
Cette coquille du Sénégal ressemble également à la figure du Libot
R’Adanson dont nous toucherons un mot dans la rubrique P. safiana.
Le type de P. plumbea semble donc être une espèce à forme spéciale
dont seulement les exemplaires du Sénégal (collection de l’Amiral de
Heli, 1846 et Mr Ballot 1887 au Musée de Paris) répondent au type.
Il faudra une prospection plus poussée et des études radulaires pour voir
s’il n’y a pas moyen de rattacher ou de rapprocher la P. plumbea Lk.
à d’autres espèces africaines.
P. scutellaris Lk. (non P. scutellaris Blainville).
Est un exemplaire roulé de P. oculus Born dont l’intérieur est brunâtre
avec une grande callosité blanche. L’extérieur est brun, sauf la région
apicale qui est blanche et érodée.
P. safiana Lk. : Trois exemplaires dans la collection Lamarck. La
grande coquille de 77 X 57 X 21, qui a servi à Delessert pour sa
figure 2 a-c, pl. 22, est la P. safiana type. Les coquilles du Maroc présentes
au Musée correspondent le mieux à la P. safiana type. Les côtes sont géné¬
ralement plus prononcées et dans les grands exemplaires les rayons brun-
noir ont disparu.
La coquille intermédiaire de 74 X 57 X 15 correspond à la figure de
P. conspicua Philippi, figurée également par Pilsbry pl. 56, fig. 25-26,
et qui est une variété de P. safiana (voir Fischer-Piette, Journ. de Conch.,
1942, p. 142). Sa callosité n’est pourtant pas jaune-rouge, ce qui la diffé¬
rencie de la vraie conspicua qui provient du Gabon. U est à noter que je
possède une conspicua des îles Açores dont le jaune-rouge intérieur dépasse
l’impression musculaire et dont l’extérieur est plus ou moins lisse.
La plus petite coquille, de 50 X 42 X 15 mm, très différente des
974 —
2 premières, se différencie également de la P. plumbea (Mermod dit qu’on
se trouve fort embarrassé pour la différencier du type de plumbea). Elle est
à notre avis une variété de P. lugubris à rayons noirs multiples. Cette
coquille, figurée par Mermod, serait donc une P. lugubris var. multira-
diata.
Nous avons mentionné plus haut qu’une certaine forme de coquille
considérée dans beaucoup de cabinets comme P. plumbea Lk. et qui
à notre avis est une P. adansoni var. atra Dautz., ressemble à la figure
du Libot d’ÂDANsoN.
Les deux coquilles qui représentent le Libot proprement dit sont,
d’après Fischer-Piette (Journ. de Conch., 1942, Coq. d’ÂDAxsox,
p. 139) des P. safiana var. Kraussi Dkr.
L’intérieur des deux premières coquilles d’ADANSoN montre effecti¬
vement qu’il s’agit d’une variété de P. safiana à reflet un peu bleuâtre,
comme c’est le cas pour la plupart des espèces ouest-africaines et prin¬
cipalement pour les archipels de Madère, Canaries, Cap-Vert, Sainte-
Hélène. L’extérieur est d’une couleur uniforme brun-corné avec de nom¬
breuses côtes fines qui les différencient du type de P. safiana de l’Afrique
du Nord. Quoiqu’un peu différent de la P. Kraussii Dkr par son contour
qui est plus ovale et moins rétréci à l’avant, je pense que le Libot peut
garder le nom que Fischer-Piette lui a donné.
En ce qui concerne maintenant la P. adansoni var. atra dont il a été
question plus haut et dont l’extérieur ressemble étrangement au Libot,
on pourra provisoirement la considérer comme une sous-espèce de
P. safiana. Son extérieur, noir au lieu de brun, ressemble donc au Libot
(= P. adansoni var. Kraussi ), mais son intérieur en diffère par son bord
plus finement crénelé et bordé de noir, sa callosité blanche moins calleuse,
plus large, plus ou moins lavée de jaune et son reflet plus bleuâtre à
l’intérieur.
Pour vérifier ces parentés il faudrait avoir du matériel plus important
à sa disposition et principalement du matériel pris vivant, ce qui jusqu’à
présent n’est pas le cas.
P. lineata Lk. : Deux exemplaires dont le premier de 37 X 30 X 15 mm
portant l’inscription de Lamarck, « faux œil de rubis », est reproduit
par Delessert, pl. 23, fig. 6, et par Pilsbry, pl. 73, fïg. 85, 87, sous le
nom de Helcioniscus lineatus Lk. Habitat inconnu.
Je pense pouvoir être formel en disant qu’il s’agit d’une P. vulgata
var. secernenda Dautz. (= P. servaini Mabille) à sommet brun-foncé,.
10 à 12 côtes ocreuses avec de multiples fines stries intermédiaires, pou¬
vant provenir du nord de la France. Comme ces côtes sont plus claires
que dans la plupart des P. secernenda, il n’est pas impossible que les
côtes aient été légèrement retouchées.
L’autre exemplaire est probablement une P. vulgata L. du Sud d’An¬
gleterre, érodée, claire et transparente, ayant 11 rayons très étroits d’une
couleur rouille brunâtre. Pour cette dernière coquille, qui se rapproche
de la var. picta Jefîr., on pourrait garder le cas échéant le nom de P. vulgata
var. lineata Lk. [ex parte).
— 975 —
P. tarentina Lk. : Les 4 exemplaires de la collection Lamarck sont
figurés par Mermod. Les deux petits ne doivent pas retenir notre atten¬
tion car l’un est fortement roulé et l’autre est une P. caerulea L. Le grand
exemplaire de forme assez ovale (35 X 28 X 10) et figuré par Delessert,
pl. 23, fig. 7 a-c, est pour nous représentatif de la P. aspera méditerra¬
néenne qui a souvent quelques rayons bruns plus foncés et mal définis.
Dans le type de P. tarentina Yon Salis, qui d’ailleurs a priorité sur la
P. tarentina Lk., les rayons sont beaucoup plus prononcés et nets tandis
que la forme bonnardi Payr. est plus pentagonale.
L’autre grand exemplaire de 34 X 31 X 10 est subétoilé, blanc à l’in¬
térieur avec la callosité bordée de noir, et complètement encroûté à
l’extérieur. L’intérieur et la forme me rappellent la P. caerulea L. subplana
Pot. & Mich., mutation stellata B.D.D. (Moll. Rouss., p. 475), mais il
est impossible de s’en rendre compte à cause de l’encroûtement de
l’extérieur.
Je pense que, même si le nom tarentina n’était pas préemployé, on
devrait écarter le nom lamarckien de la liste des espèces et des variétés
puisqu’il y a mélange et doute et que le type figuré par Delessert est une
simple P. aspera méditerranéenne qui est différente de la vraie aspera Lk.
non européenne. La P. aspera de l’Europe devra d’ailleurs reprendre le
nom de P. ulyssiponensis Gmel. comme il sera montré dans un prochain
article.
P. punctata Lk. : Quatre exemplaires de P. lusitanica Gmelin dont le
plus grand, de 24 X 19 X 18, figuré par Delessert, pl. 23, fig. 4 a-c,
et par Mermod, est un spécimen roulé. Habitat : Golfe de Tarente.
P. puncturata Lk. : Habitat : Barbade.
Considéré par Pilsbry comme synonyme de Acmaea punctulata Gmel.
qui, d’après Tucker Abott (Am. Seashells), est à son tour synonyme
de A. pustulata Helbling. Cette espèce paraissait à Lamarck différente
de P. punctulata Gmel. Il ne dit pas pourquoi mais on peut s’étonner que
Lamarck ait réuni ses deux seuls spécimens (un grand 24 X 20 X 8,
roulé et en forme de coupole ressemblant à la fig. 100, pl. 5 de Pilsbry
et un petit de forme bien conique), sans vouloir ou pouvoir rapprocher
au moins un des deux avec la punctulata de Gmelin. La puncturata Lk.
est synonyme et non variété de Acmaea pustulata Helbling.
P. javanica Lk. : Déjà considérée par Blainville comme Siphonaria.
Le plus grand exemplaire est figuré par Delessert, pl. 23, fig. 3, et repré¬
sente la Siphonaria javanica Lk.
Le plus petit des 3 exemplaires, dont Mermod dit « le plus petit est
une patelle très jeune, verdâtre extérieurement et de couleur alternati¬
vement jaune corné et plombé. Cette coquille n’a rien de commun avec
les 2 autres », est une jeune P. vulgata L.
P. tuberculifera Lk. : Habitat ? Les deux exemplaires de la collection Lk.
sont figurés par Mermod. D’après Pilsbry et Mermod, c’est une coquille
non identifiée.
Le petit exemplaire de forme polygonale ayant des tubercules blancs
et figuré par Delessert, pl. 23, fig. 5a-c, est une P. intermedia (Knapp)
Murray (= P. intermedia Jefîreys = P. depressa Penn.) dont les quelques
— 976 —
tubercules blancs, assez rares dans la P. intermedia, je l’avoue, ne méritent
pas le nom d’une nouvelle variété. Quant au grand exemplaire (23 X 13 X 7)
c’est une pièce non identifiable, fortement roulée, provenant probable¬
ment du Pacifique et dont le test extérieur autour de l’apex a été meule
et poli, laissant au bord une couronne à ornementation imbriquée:
Quoique la figure de Delessert reproduise une P. intermedia, nous
ne pouvons partager l’avis de Pallary (Explor. Sci. du Maroc, 1912)
qui mentionne pour le Maroc P. tuberculifera Lk. (= P. intermedia Jefïr.
= P. taslei Mab.) comme espèce. La description de Lamarck ne s’applique
que partiellement à la P. intermedia et le nom P. tuberculifera peut être
considéré comme nomen nudum.
P. viridula Lk. : L’exemplaire unique (26 X 23 X 6,5 mm) de Lamarck,
d’habitat inconnu, est une jeune Acmaea viridula Lk. de l’Amérique
du Sud.
P. galathea Lk. : L’exemplaire unique représenté par Delessert,
pl. 23, fig. 10, et par Mermod, est un Phenacolepas galathea Lk. (cf.
Mermod).
P. australis Lk. : Pas de traces dans la collection de Lamarck (cf.
également Mermod). Il s’agit d’un Hipponix.
P. cymbularia Lk. : Un seul exemplaire de 49 X 31 X 14,5 mm dans
la collection de Lamarck, dont Mermod dit : « Notre ex. figuré par Deless.
n’étant muni d’aucune inscription sur la coquille, la dimension étant
en outre plus faible que celle indiquée, nous ne sommes pas certains de
posséder le type lamarckien. Pilsbry, vol. 13, p. 115, considère ce type
comme une Nacella ( Nacella ) mytilina Helbl., tandis que l’ex. figuré
par Deless. serait une Nacella (Patinella) aenea Martyn var. deaurata Gmel.
Il me semble cependant, à supposer que nous possédions bien le type
de Lk., que les figures données par l’auteur américain comme synonymes,
soit pl. 46, figs 28-36, montrent des apex beaucoup trop centraux et des
contours trop larges. Pilsbry doit avoir eu à sa disposition un matériel
de comparaison considérable, lui permettant de trancher la question. »
J’incline pour la thèse de Mermod car le dessin intérieur est bien celui
de la P. deaurata Gmel. (ne correspondant pas à la mention de Blainville
« couleur blanche très nacrée en dedans, rayons nuis ») qui, à mon avis,
est une espèce indépendante et non une var. de P. aenea Martyn. Le type
de Lamarck serait dans ce cas Nacella deaurata Gmel. var. cymbularia Lk.
Le second exemplaire, de 30 X 23 X 9, qui se trouvait mélangé avec
les P. deaurata Gmel. de la collection Lamarck et que Mermod a ajouté
à l’ex. P. cymbularia car « appartenant certainement à cette espèce »
(Lamarck mentionne dans son livre personnel de 1819 3 exemplaires,
tandis que dans sa collection il n’y avait qu’un seul ex.) est une simple
deaurata dont l’apex est plus élevé et plus central que la variété cymbularia.
Après avoir traité les 20 espèces lamarckiennes, nous donnerons, comme
annoncé au début de l’article, quelques remarques concernant quelques
autres espèces dont l’identification était difficile dans le siècle passé.
P. laciniosa L. : Est une siphonaria du Pacifique.
Trois exemplaires dans la collection Lamarck dont les deux petits
— 977 —
semblent des P. longicosta Lk. légèrement roulés et le grand une P. tabu-
laris Kraus.
P. caerulea L. : Lamarck cite pour son caerulea les références suivantes :
P. caerulea ? Lin. Gmel., n° 24 ; Martini Conch., I, pl. 8, fîg. 64, 65 ?
Cette synonymie est loin d’être claire car Gmelin donne pour sa P. caerulea,
n° 24, comme seule référence Born, pl. 18, fig. 2 ? qui en même temps
est la seule référence de Lamarck pour sa P. plumbea, ce qui veut dire
que Lamarck s’appuie pour sa P. caerulea et sa P. plumbea sur une même
figure de Born. D’autre part les fig. 64 et 65 de Martini constituent une
des principales références de P. crenata Gmelin, n° 72, ce qui complique
les choses. Il était donc intéressant de consulter la collection de Lamarck
pour avoir une meilleure idée de la conception de cet auteur au sujet
de la P. caerulea que Linné a décrite si sommairement.
La collection est malheureusement très pauvre en P. caerulea. Quatre
exemplaires dont une grande caerulea (45 X 38 X 13) de la Méditerranée,
une grande aspera cassée (40 X 31 X 20 mm) de la Méditerranée, une
petite caerulea très mince et blanche, probablement attaquée par un
acide, et une P. crenata forme d’Orb. roulée (35 X 30 X 7 mm) prove¬
nant des Canaries.
Quoique les références données par Lamarck puissent garder leur point
de doute, il y a quand même lieu de constater que Lamarck a respecté
pour sa grande coquille l’habitat de Linné en indiquant « je crois de la
Méditerranée », tandis que d’autres auteurs après lui ont placé la P. caerulea
à Sainte-Hélène (Blainville, Quoy) ou aux îles Canaries (Reeve).
P. magellanica Gmelin : Deux exemplaires dont le petit (39 X 33
X 20 mm) est une P. lusitanica Gmel. de même que probablement le
grand (48 X 42 X 23) qui est roulé et dont les grains autour de l’apex
ont été enlevés par polissage.
P. vulgata L. : Sur les 9 exemplaires il y a 3 petites vulgata, une inter¬
media (Knapp) Murray, deux petites tramoserica Martyn, une reynaudi
Desh., une ornata Dillwyn et une novemradiata ? Q. & G.
Ce manque de connaissance des patelles de nos côtes ne doit pas trop
nous étonner car dans la vieille collection de Dupuis à Saint-Omer, autre¬
ment importante que celle de Lamarck, on trouve par exemple sous le
nom de vulgata des tarentina, vatheleti et intermedia, tandis qu’on trouve
des vulgata sous les noms de caerulea, punctata, naculosa, cuprea, limbata
et san gu inans.
P. mamillaris L. : Hanley (Ipsa Lin. Conch., p. 422) a cru reconnaître
la Gadinia garnoti Gray dans la P. mamillaris de L., qui est une petite
espèce de ^ 10 mm. La description de Linné était difficile et il faut bien
croire que Lamarck n’ait pas réussi à identifier le type de Linné car dans
sa collection il y a une Scurria scurra Lesson, une Acrnaea mitra Esch.
cassée et une P. vulgata (52 X 45 X 33) polie à l’extérieur comme du
marbre. Ces trois coquilles sont jaunes à l’extérieur et blanches à l’in¬
térieur.
Nous pouvons dire en conclusion que Lamarck disposait personnelle¬
ment de peu de matériel, souvent roulé ou dénaturé et généralement
sans provenance exacte. Il a essayé de trier son matériel sans toutefois
— 978
bien réussir car une fois il donne plusieurs noms pour une même espèce
comme par exemple pour la P. barbara L. : P. barbara, plicata, barbata
et spinifera, d’autres fois il réunit ou confond plusieurs espèces sous un
même nom, spécialement quand il s’agit d’espèces mal connues ou mal
identifiables. Les connaissances de Lamarck des patelles de Linné, de
Gmelin et de l’Europe étaient également très limitées.
Finalement des 20 espèces créées par Lk. il reste comme espèces, pour
les Patellidae, la P. longicosta, aspera, plumbea, safiana et YAcmaea viridula
et comme variétés la ( spinifera ), pyramidata et cymbularia. Les autres
n’appartiennent pas aux Patellidae ou sont synonymes, ou nomen nudum.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N» 5, 1967 (1968), pp. 979-983.
PRÉSENCE
DU GENRE ACHAETA VEJDOVSKY, 1877
( OLIGOCHAETA , ENCHYTRAEIDAE)
DANS DES PLAGES SABLEUSES MARINES
Description de Achaeta littoralis n. sp.
Par Pierre LASSERRE
C’est au cours de prospections dans les plages sableuses du Bassin
d’Arcachon (France, côte sud-ouest, Atlantique) qu’il nous fut possible
de récolter un Oligochète Enchytraeidae du genre Achaeta Vejdovsky 1877.
La révision fondamentale des Enchytraeidae par Nielsen et Chris-
tknsen (1959, 1961, 1963) donne les descriptions de neuf espèces euro¬
péennes appartenant au genre Achaeta.
L’espèce rencontrée dans la baie d’Arcachon est nouvelle pour la
science. C’est la première espèce du genre Achaeta qui soit distribuée
dans un biotope marin. Toutes les espèces décrites jusqu’ici ont une
répartition terrestre.
I. — Description de Achaeta littoralis n. sp.
Habitus : Le contenu du tube digestif donne à cet Enchytraeidae une
couleur brun verdâtre. Les spécimens sexuellement mûrs ont une longueur
de 15 à 20 mm et possèdent 35 à 40 segments. Les follicules dorsaux et
ventraux sont absents. Les soies manquent également.
Système nerveux : Le cerveau est environ deux fois plus long que large.
Sa partie postérieure est convexe.
Appareil digestif : Le passage entre œsophage et intestin se fait sans
transition. Trois paires de glandes septales sont accolées aux dissépiments
IY/V, V/VI, VI/VII (correspondant aux segments IV, V, et VI). Les
trois paires sont fusionnées dorsalement et prolongées par d’importants
lobes ventraux. Deux diverticules œsophagiens sont présents dorso-
latéralement dans le 5e segment (fig. 1, d).
Ccelome : Les cellules chloragogènes sont riches en globules réfringents ;
elles débutent au 7e segment, formant un revêtement très dense jusqu’au
pygydium. Les cœlomocytes de forme oblongue possèdent un contenu
finement granuleux.
Système circulatoire : Le vaisseau dorsal débute au 7e segment. Le sang
est incolore.
65
— 980 —
Fig. 1. — Achaeta littoralis n. sp., vue latérale des segments 4 à 12.
bp., bulbe pénien ; es., canal spermatique ; d., diverticule œsophagien ; es., entonnoir sper¬
matique ; gs., glande septale ; i., intestin ; œ., œsophage ; sp., spermathèque ; vs., vésicule
séminale.
Appareil excréteur : Les néphridies sont massives et situées régulière¬
ment par paires dans les somites postclitelliens. Deux paires sont égale¬
ment présentes dans les somites antéclitelliens VII et VIII. Chaque
néphridie comprend une partie antéseptale volumineuse prolongée par
une partie postseptale ovoïde et massive. Le syncytium est creusé d’un
long tube cilié très contourné à la fois dans l’antéseptal et le postseptal.
Organes génitaux et annexes : Une paire de vésicules séminales com¬
pactes et volumineuses remonte jusqu’au 9e segment et atteint la paroi
du dissépiment VIII/IX (fig. 1, V.S.). Chacun des deux canaux déférents
est formé d’un entonnoir spermatique cylindrique, deux fois plus long
que large (fig. 1, e.s.). Les spermatozoïdes y sont implantés en impor¬
tants faisceaux. Le canal spermatique qui fait suite à l’entonnoir est
long, pelotonné dans le 12e segment (fig. 1, C.S.). II débouche dans un
bulbe pénien scindé en petits corpuscules d’aspect glandulaire (fig. 1, b.p.).
Un seul œuf est mûr à la fois. Chaque spermathèque débute dans le
8e segment par une ampoule à cavité indistincte, se prolongeant insen¬
siblement par un long canal, qui remonte jusqu’au 5e segment et vient
déboucher ventralement au niveau du sillon intersegmentaire IV/V, par
l’intermédiaire d’un court canal de sortie perpendiculaire à la surface
du corps et dépourvu de toute structure glandulaire (fig. 1, sp.). Le cli-
tellum formé de cellules glandulaires disposées en files régulières recouvre
le 12e segment.
Holotype et paratypes : Un holotype et 8 paratypes (dont 6 sexuellement
mûrs et 2 immatures) sont déposés, au Muséum National d’ Histoire Natu¬
relle, laboratoire de Zoologie (Vers), sous le n° 380.
— 981 —
II. — Discussion.
Systématique
Les principaux critères discriminatifs propres à l’espèce nouvelle Achaeta
littoralis peuvent se résumer dans la diagnose suivante :
— 35 à 40 segments,
— - pas de follicules sétigères dorsaux ou ventraux,
— origine preclitellienne du vaisseau dorsal (7e segment),
— une paire de vésicules séminales remontant jusqu’au 9e segment,
— entonnoirs spermatiques cylindriques, deux fois plus longs que
larges,
— spermathèques reculant jusqu’au 8e segment.
Un problème particulièrement intéressant est posé par Marionina
achaeta (Hagen 1951) augm. Lasserre 1964. Cette espèce placée dans le
genre Marionina Michaelsen 1889 par Lasserre (1964 et 1966), présente
un certain nombre d’aflinités avec les espèces du genre Achaeta Vej-
dovsky 1877 ; la plus évidente étant l’absence totale de soies. Les autres
affinités se confondent avec celles des deux genres Achaeta et Marionina.
On peut les résumer de la façon suivante :
— présence d’un pore céphalique,
— néphridie à antéseptal volumineux et contenant des boucles du
canal néphridien,
— - vésicules séminales compactes lorsqu’elles sont présentes,
— un seul œuf est mûr à la fois.
L’inventaire des critères anatomiques habituellement utilisés dans la
taxonomie des Enchytraeidae, permet de distinguer Marionina achaeta
des espèces du genre Achaeta et de maintenir cette première dans le genre
Marionina (voir Lasserre 1964 et 1966).
Tableau récapitulatif des principaux critères
de discrimination entre Marionina achaeta et les espèces du genre Achaeta
982 —
Le caractère « soies absentes » donné dans la clé dichotomique de
Nielsen et Christensen (1959) ne peut suffire pour définir le genre
Achaeta et le différencier de Marionina achaeta.
Répartition
Achaeta littoralis n. sp. est la première espèce du genre dotée d’une
répartition marine.
Les travaux de Nielsen et Christensen (1959, 1961), de Gunst (1965),
notent une répartition franchement terrestre pour toutes les espèces
décrites. Les biotopes les plus habituellement colonisés sont des sols
forestiers de chênes, de hêtres, de bouleaux et d’aulnes. Quelques espèces
vivent dans des sols arables au pied d’arbres fruitiers.
Dans le Bassin d’Arcachon (France, côté sud-ouest atlantique) les
plages marines colonisées par Achaeta littoralis se localisent sur la rive
est de la baie (station d’Eyrac I : voir Lasserre, 1966). Le régime hydro¬
dynamique de ces plages de mode semi-abrité est défini par Renaud-
Debyser et Salvat (1963) comme « protégé de la houle directe du large
mais très fortement dépendant des conditions océaniques (salinité en
particulier) ».
Seuls les niveaux intertidaux de haute plage sont habités par Achaeta
littoralis ; le foyer optimal de population est situé entre 15 cm et 30 cm
de profondeur. Le biotope peut être défini comme une zone de rétention
dont le sédiment atteint par les marées de forte amplitude (coefficients
de marées supérieurs à 95), perd son eau de gravité à l’émersion, s’enrichit
en air, mais conserve son eau de rétention maintenant un taux élevé
d’humidité. Le sable d’origine dunaire est bien classé, les diamètres
moyens des grains diffèrent peu et sont compris entre 300 et 330 microns.
Une grande porosité et une importante perméabilité assurent une excel¬
lente oxygénation du milieu. En hiver et au printemps où les apports
d’eau douce (pluies) sont les plus importants, la salinité du plan d’eau
interstitielle ne descend pas en dessous de 25 %° quels que soient les
niveaux où sont faites les mesures.
Trois autres Enchytraeidae vivent au même niveau : Enchytraeus
capitatus Bulow 1957, Marionina spicula (Leuckart 1847), Marionina
achaeta (Hagen 1951) augm. Lasserre 1964. Ces espèces typiques des
faciès marins sont signalées le long des côtes allemandes et danoises.
Elles vivent dans des sables plus ou moins grossiers, riches en débris
d’algues enfouis (Von Bulow 1957, Nielsen et Christensen 1959).
Leur répartition est sensiblement identique le long des côtes bretonnes
à Roscoff, Penpoull et Concarneau (Lasserre, 1967).
Institut de Biologie Marine de V Université de Bordeaux
(2, rue du Professeur Jolyet, 33 Arcachon)
Résumé
Achaeta littoralis n. sp. est la première espèce du genre dotée d’une réparti-
' tion marine. Elle vit dans les hauts niveaux de la zone intertidale, dans des
— 983
sables non colmatés. La description de l’espèce nouvelle est suivie de sa diagnose.
Il y a lieu de distinguer cette espèce de Marionina achaeta (Hagen) augm.
Lasserre, 1964.
Summary
Achaeta littoralis n. sp. is the first species of the genus Achaeta Vejdovsky,
1877 distributed in marine biotop (Bassin d’Arcachon, France, Atlantic coast).
Detailed description and diagnosis of the new species are given. The main cha-
racteristics used for the identification of species of genus Achaeta and Marionina
achaeta (Hagen 1951) augm. Lasserre, 1964, are discussed. These two Enchy-
traeidae are living in sand of high Ievels of intertidal zone.
BIBLIOGRAPHIE
Bulow, T. Von, 1957. — Systematisch-autokologische Studien an eulitoralen
Oligochaeten der Kimbrisehen Halbinsel. Kiel. Meeresj., 13, pp. 69-116,
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and taxonomy of European species. Natura JutL, 8-9, pp. 1-160.
— — 1963. — The Enchytraeidae. Critical révision and taxonomy of
European species. Ibid., 10, suppl. I, 1961, pp. 1-23 ; suppl. 2, 1963,.
pp. 1-19.
Renaud-Debyser, J. et B. Salvat, 1963. — Eléments de prospérité des bio¬
topes des sédiments meubles intertidaux et écologie de leurs populations,
en microfaune et macrofaune. Vie et Milieu, 14, 3, pp. 463-550.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N» 5, 1967 (1968), pp. 984-991.
CONSIDÉRATIONS
SUR LA SYSTÉMATIQUE DES PHORONIDIENS
II. PHORONOPSIS HARMERI PIXELL, 1912
Par Christian-Charles EMIG
1. Phoronopsis harmeri de Tomales Bay (Californie)
Les Phoronidiens de la côte Ouest de l’Amérique du Nord ont été décrits
au cours des décennies précédentes par de nombreux auteurs : Phoronis
pacifica Torrey, 1901, Ledig, 1919, Hilton, 1930 ; Phoronopsis harmeri
Pixell, 1912, Hilton, 1930, Marsden, 1959 (Mamkaev 1962 en Extrême-
Orient) ; Phoronopsis viridis Hilton, 1930, Marsden, 1959 ; Phoronopsis
striata Hilton, 1930. Nous essaierons de comparer ces espèces les unes
aux autres. Marsden (1959) décrit sur cette même côte les espèces de
Phoronidiens suivantes : Phoronis hippocrepia (Ph. vancouverensis) ;
Phoronis pallida ; Phoronis psammophila ; Phoronis ovalis ; Phoronis
architecta.
Marsden démontre la synonymie entre Phoronopsis harmeri et Phoro¬
nopsis viridis, aussi ne considérerons-nous plus cette dernière espèce
dans ce travail.
Le genre Phoronopsis se caractérise par une invagination nette et pro¬
fonde entre le lophophore et le métasome (Gilciirist, 1907).
A. Biotope
Fonds de Tomales Bay, sable vaseux à mi-marée avec très grande
densité de Phoronidiens sur plusieurs hectares, VIII. 1961 (Delamare
Deboutteville rec.).
Tomales Bay, Marine County, California, entre 38° 14'00" lat. N.,
122°58'35" long. Ouest et 38 05'30" lat. N. et 122°49'40" long. Ouest.
La baie est à environ 40 milles au nord de San Francisco. Le point des
Pélicans est principalement sableux ; en-dessous existent des sables vaseux
et des vases sableuses où se trouvent des Phoronidiens.
La température oscille entre 7° C et 22° C au niveau des Phoronidiens.
La salinité entre 20,32 et 37,50 %0. L’oxygène dissous varie : 3,06 et
8,46 ml/l.
Tous les auteurs signalent Phoronis pacifica, Phoronopsis harmeri, Pho¬
ronopsis californica dans des sédiments sableux ou vaseux découvrant
à la marée.
— 985 —
B. Longueur et couleur
La longueur maximale que nous avons mesurée sur des animaux fixés
est de 180 mm (le plus petit mesurant 53 mm) ; le diamètre de l’animal
est de 1-2 mm dans le métasome et de 3-4 mm dans l’ampoule. Pixeli,
mentionne une longueur pouvant atteindre 147 mm pour des animaux
fixés, certains ayant moins de 100 mm, pour le même diamètre que
ci-dessus ; Marsden indique des longueurs de 70 à 80 mm pour un dia¬
mètre de 0,6-0, 8 mm jusqu’à 2-2,5 mm. Torrey, chez Phoronis pacifica,
mesure une longueur de 90 mm pour un diamètre de 1,5 à 2 mm. Hilton
décrit des tubes de Phoronopsis californica de 22-25 cm de long et un
diamètre de 3,5 à 4 mm pour l’animal ; les mesures de longueur de tubes
ne permettent en aucun cas de connaître la longueur du Phoronidien ;
ainsi, chez Phoronis psammophila par exemple (Golfe de Marseille), le
tube mesure de 12-15 cm généralement (Emig, 1966), la Phoronis elle ne
mesure que de 2-4 cm.
La couleur de Phoronopsis harmeri récoltée à Tomales Bay n’a pu être
déterminée, les animaux étant fixés. Selon les descriptions faites par
Pixell, Hilton, Marsden, le lophophore et la partie distale du corps
de cette espèce est d’un vert pâle avec des tâches pigmentaires blanches.
Hilton indique une couleur semblable pour Phoronis pacifica et Phoro¬
nopsis striata, tandis que Phoronopsis californica a une couleur rouge
qui, selon Hilton, est un des caractères permettant de différencier cette
espèce de Phoronis pacifica et de Phoronopsis harmeri.
C. Lophophore et tentacules
Le lophophore, en section transversale, est spiralé avec 1 1/2 à 2 tours
(fig. 1 et 2). Le schéma d’une section du lophophore de la figure 1 est
entièrement superposable au schéma-diagramme du lophophore de Pho¬
ronis pacifica (Torrey, fig. 1 B), il se rapproche également de la figure
de Hilton (p. 155) du lophophore de Phoronopsis californica. Quand la
section transversale est faite à la base du lophophore, elle correspond
à la figure 7 de Pixell. En réalité, pour bien mettre en évidence l’enrou¬
lement en spirale du lophophore, la section transversale doit se faire
juste au-dessus du niveau où les tentacules deviennent libres. Le lopho¬
phore de l’espèce récoltée à Tomales Bay est nettement plus spiralé
(fig. 2) que le lophophore des espèces décrites par Marsden (fig. 25)
et Mamkaev (fig. 10).
Fig. 1
Représentation schématique
d’une section transversale
du lophophore de Phoronopsis harmeri.
— 986 —
Nous avons dénombré de 370 à 420 tentacules qui ont une longueur
de l’ordre de 4 mm. Ces nombres sont intermédiaires entre les nombres
de tentacules de Phoronopsis californica, chez qui Hilton mentionne
500 tentacules et plus, la longueur des tentacules étant de 5,5 mm, et
de Phoronopsis harmeri, Phoronopsis striata, Phoronis pacifica. Pour
Phoronopsis harmeri, Pixell signale de 215 à 230 tentacules d’une lon¬
gueur de 3-4 mm ; Marsden cite de 100-200 tentacules de 2 mm de long,
Hilton 300 et 3 mm de long dans une espèce indéterminée pouvant se
rapporter à Ph. harmeri ; Mamkaev compte de 100 à 140 tentacules de
3 mm de long. Phoronis pacifica possède de 170 à 200 tentacules selon
Torhey et 190 selon Hilton. Ce dernier auteur en signale également 190
chez Phoronopsis striata.
D. Nephridies
Les néphridies sont du type à deux entonnoirs : un grand (oral) et un
petit fanal) (fig. 3). Elles ont fait l’objet d’une étude comparative anté¬
rieure (Emig, 1967). La caractéristique de ces entonnoirs est leur jonction
sur une très courte distance pour ne former qu’un seul entonnoir. Pour
Phoronis pacifica, Phoronopsis striata, les données sont manquantes.
Hilton décrit chez Phoronopsis californica un seul entonnoir oral.
E. Fibres nerveuses géantes
Sur les individus que nous avons examinés, une seule fibre géante
(fig. 4) a été mise en évidence ; le diamètre de cette fibre est de l’ordre
de 27 p,, ce qui correspond à la moyenne des mesures effectuées par Silen
(1954). Marsden, chez de très rares individus, mentionne une deuxième
fibre géante à droite rudimentaire. Silen classe Phoronopsis harmeri
dans le groupe des Phoronidiens à une ou deux fibres nerveuses géantes ;
dans ce groupe entrent les espèces Phoronopsis striata et viridis. Selon
Torrey, Phoronis pacifica possède deux fibres géantes, celle de droite
étant rudimentaire (mais cet auteur n’en indique plus qu’une dans sa
diagnose) ; Hilton décrit une seule fibre géante chez Phoronopsis cali¬
fornica et Phoronis pacifica.
F. Gonades
Comme tous nos prédécesseurs, nous avons constaté que Phoronopsis
harmeri est dioïque. Pour Phoronopsis californica et striata, nous n’avons
aucune indication ; Phoronis pacifica est dioïque.
G. Muscles longitudinaux
Nous avons établi les formules musculaires sur neuf individus, dans
la région musculairement bien développée du métasome. Comme le
démontre Marsden, nous avons vérifié l’augmentation du nombre de
muscles longitudinaux au fur et à mesure que l’on fait des coupes trans¬
versales depuis le lophophore jusqu’à l’ampoule.
— 987 —
Les formules musculaires sont établies selon Selys-Lonchamps pour
les muscles longitudinaux de Phoronopsis harmeri :
coelome oral gauche | coelome oral droit
coelome anal gauche | coelome anal droit
33 | 30
23 I 19
= 94
= 126
37
20 | 20
39 | 41
26 21
40 47 I 38
= 117 1
18 | 18
121
43 I 43
Ï6T2Ï = 123
45 | 43
19 j 18
125
45 I 44 44 I 45
127 22l^ï = 132 22 1 24
= 135
La figure 4 représente une coupe du métasome où les muscles longitu¬
dinaux ont leur taille maximum.
Pixell ne mentionne qu’une seule formule de la partie la plus musclée
41 I 42
du métasome de Phoronopsis harmeri : = 126. Marsden a établi
des formules musculaires dans huit populations différentes de Phoronopsis
harmeri, le nombre de muscles longitudinaux varie entre 79 et 138, leur
moyenne est de 113 muscles longitudinaux. Pour cette même espèce,
Mamkaev donne six formules dont les nombres varient de 93 à 120.
On peut constater que l’accroissement du nombre de muscles longitu¬
dinaux ne s’effectue pratiquement que sur les muscles longitudinaux
des coelomes oraux, tandis que le nombre de muscles des coelomes anaux
ne varie guère.
Hilton indique dans une espèce verte (probablement Phoronopsis
harmeri) 119 muscles longitudinaux répondant à la formule suivante r
; le même auteur mentionne chez Phoronopsis californica une for-
22 | 23
mule musculaire
186 =jp-
3o
56
35
et chez Phoronis pacifia, il a dénombré
95 muscles longitudinaux. Ledig pour cette dernière espèce compte
80 muscles longitudinaux.
Grâce aux formules données par ces différents auteurs, j’ai pu établir
une formule musculaire générale, faisant état des nombres maximaux
et minimaux de muscles longitudinaux dans chaque coelome :
20-48 (55) | 23-55 (56)
13-27 (35) | 13-24 (35)
[79-138 (186)]
Entre parenthèses, nous avons indiqué les nombres de muscles longitu¬
dinaux de Phoronopsis californica, dont nous ne possédons qu’une seule
formule de Hilton.
2. Diagnose de Phoronopsis harmeri
Longueur : 53-180 mm (diamètre 0,6-4 mm selon la région du corps),
couleur d’un vert pâle avec tâches pigmentaires blanches.
’ÿ/lit}'
— 989 —
Tentacules : 100-400 (probablement plus de 500), longueur des tentacules
de 2 à 5 mm.
Lophophore : en spirale jusqu’à 2 tours.
Néphridies : 2 entonnoirs (grand : oral ; petit : anal).
rudimentaire.
Gonades : animal dioïque.
Muscles longitudinaux : formule générale 79-138 (186)
Invagination entre le lophophore et le métasome.
3. Conclusions
Une étude comparative entre Phoronopsis harmeri et Phoronopsis
viridis et Phoronopsis striata met en évidence leur très nette synonymie,
malgré l’ignorance de certains caractères.
Phoronis pacifica est probablement identique à Phoronopsis harmeri,
une des rares différences pouvant subsister entre ces deux espèces est
l’absence de l’invagination sous le lophophore ; mais il est fort possible
que ce ne soit qu’un manque d’observation de la part de Torrey (1901),
le genre Phoronopsis n’a été créé qu’en 1907 par Gilchrist. Mamkaf.v
(1962) propose la synonymie entre Phornopsis harmeri et Phoronis pacifica,
en modifiant dans ce cas le nom de la dernière espèce en Phoronopsis
pacifica.
Hix.ton en créant la nouvelle espèce de Phoronopsis californica men¬
tionne comme différence avec Phoronopsis harmeri et Phoronis pacifica
la couleur rouge de l’animal et son nombre de tentacules et de muscles
longitudinaux ; Phoronopsis harmeri, récoltée à Tomales Bay (Californie),
se comporte par différents caractères comme un intermédiaire entre
Ph. harmeri et Ph. californica, ces deux espèces sont donc à mon avis
synonymes : la couleur n’est pas un caractère suffisant encore que la
description de Hilton soit trop succincte ; Phoronis psammophila par
exemple peut avoir un panache momentanément rouge ou vert. Quant
LÉGENDES DES FIGURES 2, 3, 4.
Fig. 2. — Section transversale (légèrement oblique) du lophophore ; elle montre que
l’enroulement en spirale est accentué vers les tentacules ( X 80).
Fig. 3. — Néphridies de Phoronopsis harmeri (X 310).
Fig. 4. — Coupe transversale dans le métasome (au niveau de l’estomac) (X 100).
Abréviations : br.a. : branche ascendante des néphridies ; br.d. : branche descendante des
néphridies ; e.a. : entonnoir anal ; e.o. : entonnoir oral ; ep. : épiderme ; epist. : épistome ;
est : estomac ; fg : fibre géante nerveuse ; i : intestin ; mb : membrane basale ; me : muscle
circulaire ; ml : muscle longitudinal ; œs : œsophage ; t.i. : tentacule interne ; t.e. : tentacule
externe ; vl : vaisseau sanguin latéral ; vm : vaisseau sanguin médian.
— 990 —
aux nombres de tentacules et de muscles longitudinaux, ils ne représentent
que des valeurs extrêmes atteintes par Phoronopsis harmeri. D’autre
part, il est quelque peu difficile d’accorder toujours crédit aux descriptions
faites par Hilton ; les trois espèces indiscutablement synonymes, Phoro¬
nopsis viridis, Ph. striata et Ph. harmeri, sont en effet considérées par
cet auteur comme trois espèces distinctes, ce qui permet d’appuyer cette
synonymie.
Nous concluerons en créant un groupe de Phoronopsis harmeri englo¬
bant les espèces suivantes : Phoronopsis viridis, Phoronopsis striata,
Phoronopsis californica, Phoronis (Phoronopsis?) pacifica. Le genre Pho¬
ronopsis ne compte plus que deux espèces : alhomaculata et harmeri.
J’adresse mes plus vifs remerciements à Monsieur le Professeur Dela-
mare Deboutteville qui a bien voulu me confier les individus de Pho¬
ronopsis harmeri étudiés dans ce travail et étoffer cette publication par
l’apport de ses observations personnelles, effectuées à Tomales Bay
(Californie).
BIBLIOGRAPHIE
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n° 1, pp. 1-183.
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* Ces travaux n’ont pu être consultés.
— 991 —
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Selys-Longchamps, M. de, 1907. — Phoronis. Fauna Flora, Neapel, n° 30.
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Torrey, H. B., 1901. — On Phoronis pacifica sp. nov. Biol. Bull., 2, pp. 283-288.
Station Marine d'Endoume et Centre d’ Océanographie,
13-MarseiUe , 7e.
et Laboratoire d’ Écologie Générale du Muséum,
91-Brunoy.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 5, 1967 (1968), pp. 992-996.
GRÉGARINES
NOUVELLES PARASITES D'ORTHOPTÈRES
Par M. Jean-Claude CORBEL
Description de six Gregarinidae nouvelles parasites d’insectes Orthoptères
européens et exotiques : Boliviana vellardi n. g., n. sp. ; Gregarina cousinae
n. sp. ; Gregarina peruviana n. sp. ; Gregarina tahitiensis n. sp. ; Gigaductus
americanus n. sp. ; Leidyana saïgonensis n. sp.
La dissection de plusieurs milliers d’Orthoptères européens et exotiques
a permis la mise en évidence chez ces Insectes de quelques Gregarinidae
nouvelles dont voici une brève description.
1. Boliviana vellardi n. g., n. sp.
Segment à villosités de l’intestin de Gryllus sp. aff. assimilis, La Paz
(Bolivie).
Cette Grégarine est remarquable par son habitus et la localisation des
stades végétatifs libres dans le segment à villosités.
Les sporadins vivent dans l’iléon, première partie de l’intestin pos¬
térieur. Ils baignent au sein de la suspension bactérienne constituant
« l’humeur brune » entre la membrane péritrophique et la paroi intes¬
tinale.
Les sporadins sont filiformes, de dix à quinze fois plus longs que larges.
Le protomérite, fréquemment renflé en bulbe à la base, porte antérieu¬
rement une dépression, vestige probable de l’épimérite, lequel n’a pas
été vu. Le deutomérite est parfaitement cylindrique, finement strié
longitudinalement, à extrémité postérieure tronquée ou arrondie.
Les kystes, sphériques, petits (80 p de diamètre), entourés d’une gangue
mucilagineuse, sporulent par un sporoducte très court et large. Les spores
ne sont pas émises en chaîne mais restent agglomérées en une couche
entourant un reliquat cytoplasmique abondant. Elles sont doliformes et
mesurent 4 p X 2 p.
Cette Grégarine est une Gregarinidae (présence d’un sporoducte et
spores doliformes). Elle s’apparente au genre Leidyana par ses sporadins
isolés et à Gigaductus par son gros sporoducte unique.
2. Gregarina cousinae n. sp.
Coeca digestifs de Gryllus campestris L. ; La Celle-sur-Loire (Nièvre),.
Combrit (Finistère), Doucier (Jura), Mazeirat (Creuse), Les Andelys-
(Eure).
993
Fig. 1. — A, B, C, I) : Boliviana vellardi n. gen. ; n. sp. ; A, sporadin ; B, kyste ; C, déhiscence
du kyste (sur lame, en atmosphère saturée) ; D, spore.
E, F, G, H : Gregarina cousinae n. sp. ; E, céphalin ; F, association ; G, kyste, peu avant
la déhiscence ; H, spore.
I, J, K : Gregarina peruviana n. sp. ; I, céphalin ; J, sparadin femelle ; K, association.
Les céphalins portent un épimérite en sphère ; leur nombre est toujours
faible, ce stade étant d’une durée très courte. Les céphalins atteignent
au plus 30 p.
Les sporadins isolés sont également rares, indice d’une association
— 994
précoce. De gros individus isolés, ovoïdes, s’observent cependant, attei¬
gnant 300 X 200 p environ.
Les associations sont d’abord grêles et mesurent 80 p de long environ
pour une largeur de 10 à 15 p. Peu avant la syzygie, les associations
deviennent obèses, en particulier le priniite. Elles ne dépassent pas
600 (ji, leur longueur moyenne est de 350 p ; les deux gamontes ont la
même longueur. Le dimorphisme sexuel est peu marqué, le protomérite
du satellite étant toutefois moins volumineux que celui du primite.
La syzygie se déroule en une heure environ. Les kystes, sphériques,
ont un diamètre moyen de 140 p. Leur déhiscence se fait par 5 à 8 sporo-
ductes très longs. Les spores, en tonnelet, mesurent 5 p X 2 p et sont
émises en chaîne.
3. Gregarina peruviana n. sp.
Coeca digestifs de Gryllus péruviens is Sauss. ; Pachacamac (Pérou).
Les céphalins ont 30 p de long, au plus ; leur épimérite est en bouton
sphérique inséré sur une collerette circulaire.
Les sporadins dont la longueur varie de 30 à 340 p présentent un dimor¬
phisme sexuel accentué qui se retrouve dans les gamontes des associations.
Le primite a un protomérite globuleux, plus large que le deutomérite ;
le protomérite du stallite est en cône tronqué, moins large que le deu¬
tomérite. Les deux gamontes ont la même longueur.
Les kystes sphériques, parfois ovoïdes, ont 140 p de diamètre. Leur
déhiscence n’a pas été observée.
4. Gregarina tahitiensis n. sp.
Coeca digestifs de Gryllodes sigillatus Walk. ; Tahiti (Polynésie).
Cette Grégarine est la première décrite de Polynésie. Elle diffère des
Gregarina actuellement connues chez les Grylloidea par ses dimensions
et ses proportions.
Le céphalin peut atteindre 100 p de long et les sporadins isolés mesurent
de 50 à 280 p. Les associations sont de petite taille : 440 p au plus. Les
protomérite du primite a la même largeur que le deutomérite et diffère
ainsi de celui de G. cousinae et de G. peruviana.
Cette Grégarine ne présente pas le type de développement linéaire
de G. cousinae et de G. oviceps. Cette dernière est d’ailleurs beaucoup
plus grande que celle de G. tahitiensis.
Kyste et spore de G. tahitiensis sont inconnus.
5. Gigaductus americanus n. sp.
Coeca digestifs de Gryllus capitatus Sauss. ; Pachacamac (Pérou).
Les sporadins de petite taille (130 p) ont un protomérite globuleux
plus large que le deutomérite.
— 995 —
Les associations sont précoces. Elles atteignent au plus 550 p ; les
deux gamontes ont à peu près la même longueur et deviennent presque
sphériques, peu avant la syzygie.
Les kystes, sphériques, ont 140 p de diamètre. Leur sporulation se fait
par un sporoducte long de 1 mm environ, à base très large. Les spores,
doliformes, sont émises en chaîne. Elles mesurent 2 p X 1 p, taille très
réduite par rapport à celle des spores des autres Gréganidae d’Orthoptères.
Fig. 2. — B : Gregarina tahitiensis n. sp. ; A, céphalin ; B, association.
C, D, E : Gigaductus americanus : n. sp. ; C, association ; D, déhiscence du kyste ; E, spores.
F, G, H, I : Leidyana saïgonensis n. sp. : F, céphalin ; G, sporadin ; H, déhiscence du kyste ;
I, spore.
66
— 996 —
6. Leidyana saïgonensis n. sp.
Première moitié du ventricule du mesenteron de Gryllus bimaculatus
De Geer, à Saïgon (Vietnam) et de Gryllodes sigillatus Walk., à Tahiti
(Polynésie).
Les caractères de cette espèce sont les suivants : céphalin à épiméte
en bouton aplati ; sporadin à protomérite sphérique plus large que le
deutomérite ; constriction septale très accentuée. Le deuromérite, légè¬
rement conique, se termine en pointe. La longueur maximale des sporadins
est de 350 p. Les kystes, sphériques, ont un diamètre de 120 p. Leur
déhiscence s’effectue par deux ou trois sporoductes très courts (environ
la longueur du rayon du kyste). Les spores, doliformes, sont émises en
chaîne et mesurent 7,5 p X 3,5 p.
La présence d’un parasite commun aux Gryllides du Vietnam et de
Tahiti est un argument supplémentaire en faveur de l’hypothèse d’une
origine asiatique d’une partie de la faune polynésienne.
Laboratoire de Biologie animale du S.P.C.N. ,
12, rue Cuvier, Paris (Ve).
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N» 5, 1967 (1968), pp. 997-1000.
REVISION
DU GENRE LEIDYANA W AT SON 1915
( Eugrégarines, Gregarinidae )
Par M. Jean-Claude CORBEL
Créé par Watson en 1915 (1) pour une Grégarine intestinale de Gryl-
lides, le genre Leidyana appartient aux Gregarinidae (2), c’est-à-dire aux
Eugrégarines à épimérite en sphère, à association caudo-frontale, à kyste
déhiscent par un ou plusieurs sporoductes et à spores doliformes, émises
en chaîne. Il se distingue des autres genres de la famille par la brièveté
de la phase associative du cycle, l’association étant immédiatement suivie
de la syzygie.
Ce caractère générique a paru assez important à Kuno (3) pour créer
la famille des Leidyanidae Kudo 1954, comprenant le seul genre Leidyana.
Ce point de vue, admis par Geus (4), ne paraît pas justifié. En effet, si
un caractère particulier (ici l’association tardive) permet l’établissement
d’une famille, c’est, en toute logique, toute la famille des Gregarinidae
qui devrait être démembrée en autant de familles qu’elle a de genres,
puisque chacun de ceux-ci diffère de Gregarina par au moins un caractère,
dont l’importance n’est pas moindre que celle du caractère qui distingue
Leidyana des autres Gregarinidae.
Les Leidyana sont connues chez les Orthoptères et les Lépidoptères.
Leur présence chez les Hyménoptères (5), les Turbellariés (5), les Coléop¬
tères (6) et les Trichoptères (7) n’est pas certaine et devra être confirmée
par d’autres recherches. La diagnose du genre Leidyana nécessite l’obser¬
vation du céphalin, du sporadin, des sporoductes et des spores doliformes.
Une diagnose fondée sur la présence d’un seul caractère morphologique
est insuffisante, surtout lorsque l’hôte appartient à un groupe où la pré¬
sence de Leidyana n’a jamais été établie. En particulier, l’observation
du seul sporadin risque d’induire en erreur car les sporadins de nombreuses
Grégarines de genres différents ont une morphologie voisine. Inversement,
l’observation d’un ou plusieurs caractères morphologiques ne répondant
pas à la définition du genre Leidyana interdit de considérer la Grégarine
observée comme une Leidyana.
Ces principes, simples mais essentiels, ont pour conséquence évidente
que plusieurs Grégarines, décrites comme des Leidyana, n’en sont peut-être
pas et doivent être considérées, jusqu’à ce que leur cycle soit entièrement
connu, comme des Eugrégarines insertae sedis. Ce sont :
1) Leidyana xylocopae Bhatia et Setna 1924, parasite de Xylocopa
aestuans (L.) (Hyménoptère), dont le kyste et les spores sont inconnus.
— 998 —
2) Leidyana leptoplana Bhatia et Setna 1924, parasite de Leptoplanci sp.
(Turbellarié), aux kystes et spores inconnus.
3) Leidyana sp., parasite d’Aphodius elevatus 01. (Coléoptère), dont
seuls le céphalin et le sporadin sont connus (6).
4) Leidyana limnophili Baudoin 1966, parasite de larves de Limnophilus
stigma Curtis (Trichoptère) qui ne répond pas à la définition du genre
Leidyana : les spores sont ellipsoïdes et non doliformes et la présence
d’un sporoducte n’a pas été établie avec certitude (7).
5) Leidyana stejskali Geus 1966, parasite d’Achroea grisella Fabr.
(Lépidoptère) qui est probablement une véritable Leidyana, mais dont
,1a déhiscence du kyste et les spores sont malheureusement inconnus (8).
Les Leidyana dont le cycle est actuellement entièrement décrit sont
les suivantes :
1) L. gryllorum CCuénot, 1897), parasite d’Orthoptères Grylloidea.
Les hôtes connus sont Anaxipha exigua (Say), dans l’Ohio (9) ; Brachy-
trypes membranaceus (Drury), au Tchad (10) ; Gryllus abbreviatus Serv.,
en Pennsylvanie et dans l’Illinois (1, 11) ; G. assimilis Fabr., dans le
New-Jersey (11), l’état de New-York (12), l’Ohio (9), en Bolivie (10) ;
G. bimaculatus De Geer dans le Yar (10) et en Côte d’ivoire (10) ; G. cam-
pestris L., en Silésie (13), en France (7), et plus précisément (10), dans le
Finistère, la Nièvre, la Saône-et-Loire, le Jura, les Yvelines, les Basses-
Alpes, la Creuse ; G. domesticus Pal., dans les Ardennes (14), la Meurthe-
et-Moselle (14), la Creuse (10) ; G. pennsylvanicus Burm., en Pennsylvanie
et dans l’Illinois (1) ; G. peruviensis Sauss., au Pérou (10) ; Gryllus sp.,
en Inde (5) ; Hapithus agitator Uhler, dans l’Ohio (9) ; Mogoplistes brun-
neus Serv., dans les Basses-Alpes (10) ; Nemobius fasciatus De Geer, dans
l’Ohio (9) ; N. sylvestris (Bosc), en France (14, 7), et plus précisément (10),
en Yvelines et en Saône-et-Loire ; enfin, Phaeophilacris sp. et P. pilipennis
Chop, au Congo (15).
2) L. saïgonensis Corbel, 1966, parasite d’Orthoptères grylloidea. Les
hôtes connus sont Gryllus bimaculatus De Geer, au Vietnam (10) et Gryllodes
sigillatus Walk., à Tahiti (10).
3) L. tinei Keilin, 1918, parasite d ’Endrosis fenestrella Stain (Lépi¬
doptère), en Grande-Bretagne (16) et d 'Ephestia kuehniella Zeller (Lépidop¬
tère), en Yougoslavie (17), dans l’Hérault (18), dans l’Ailier (7).
4) L. ephestiae Daviault 1929, parasite d' Ephestia kuehniella Zeller
(Lépidoptère), à Paris (19).
5) L. latiformis Hoshide 1957, parasite de Tinea granella L. (Lépi¬
doptère), au Japon (20).
6) L. lancea Hoshide 1957, parasite d ’Aphonia- gularis Zeller (Lépi¬
doptère), au Japon (20).
7) L. aglossae Hoshide 1957, parasite d’Aglosia dimidiata Haworth
y(Lépidoptère), au Japon (20).
999 —
Il a été montré (10) que Leidyana gryllodes-sigillatae (Narain, 1961),
parasite de Gryllodes sigïllatus Walk (Grylloidea), à Lucknow (Inde),
est synonyme de Leidyana gryllorum (Cuénot, 1897).
Pileocephalus tachyc-ines Semans 1939, parasite de Tachycines asino-
morus (Adelung) (Gryllacridoiea), aux Etats-Unis, est très probablement
une Leidyana, L. tachycines (Semans, 1938) (10), mais dont le cycle est
insuffisamment connu.
Bulbocephalus indicus Narain 1961, parasite de Gryllus bimaculatus
De Geer (Grylloidea), à Lucknow (Inde), est peut-être une Leidyana (10),
mais certainement pas un Bulbocephalus, genre au demeurant mal défini (6)
et inféodé aux larves de Coléoptères Cucujides et Clérides.
En résumé, sept Leidyana sont actuellement bien connues, dont deux
chez les Orthoptères et cinq chez les larves de Lépidoptères. D’autres
espèces grossiront peut-être ce nombre lorsque leur cycle aura été établi
sans ambiguité ( Leidyana (?) limnophili ; Leidyana (?) tachycines ; Lei¬
dyana (?) stejskali).
La répartition des Leidyana chez les Insectes ne paraît pas liée au régime
alimentaire des hôtes. Des grillons nourris de salade pendant des mois,
ou nourris exclusivement du cadavre de leurs congénères, conservent,
les uns et les autres leur population de Leidyana. Chez les Orthoptères,
seuls les Grylloidea et peut-être les Gryllacridoidea ( Tachycines ) ont des
Leidyana. Des tentatives d’infestations expérimentales de Tettigonioidea
(herbivores ou insectivores) et d’Acridoidea (Herbivores) par Leidyana
gryllorum ont toujours échoué (10), alors qu’elles sont extrêmement
aisées avec les Grylloidea (détritivores, omnivores ou herbivores).
Les Leidyana des Orthoptères sont strictement localisées à la première
moitié du ventricule du mésentéron, tandis que leurs Gregarina vivent
dans les coeca digestifs. Cette localisation n’est pas liée à une différence
de pH, mais à une différence dans la composition du milieu en métabolites
assimilables (10); les Leidyana ont des besoins nutritiels moins stricts
que les Gregarina (10).
Les Leidyana sont des espèces ubiquistes dont la répartition géogra¬
phique déborde largement celle de leurs hôtes. Leur présence chez les
seuls Grylloidea et certaines larves de Lépidoptères est, dans l’état actuel
de nos connaissances, inexplicable. Si cette répartition insolite était con¬
firmée par des recherches négatives dans d’autres ordres d’insectes, il
conviendrait d’en rechercher les causes dans la sensibilité des spores aux
diverses enzymes digestives des hôtes éventuels. Le genre ayant été
clairement défini par Watson, les investigations systématiques paraissent
aisées, à condition de rappeler qu’une diagnose du genre Leidyana n’est
sûre que si elle comprend « toutes les différentes manières d’être de l’orga¬
nisme au cours de son évolution » (Léger, 1892).
1000
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
1. Watson, M. E., Journ. of Parasil., 1915, 2, pp. 27-36.
2. Grasse, P., Traité de Zoologie, 1953, 1 (II), pp. 550-690.
3. Kudo, R. R., Protozoology, 1954.
4. Geus, A., Ber. d. Naturw. Gesell. Bayreuth, 1963, XI, pp. 67-78.
5. Bhatia, B. L. et Setna, S., Parasitology, 1924, 16, pp. 279-288.
6. Théodoridès, J., Thèse Fac. Sc. Paris, 1955, 310 p.
7. Baudoin, J., Protistologica, 1966, II, 4, pp. 39-44.
8. Geus, A., Zool. Anz., 1966, 177, pp. 442-446.
9. Semans, F. M., Ohio Journ. Sc., 1939, 39, pp. 157-181.
10. Corbel, J.-C., Thèse Fac. Sc. Paris, 1966, 179 p.
11. Crawley, H., Proc. -4s. Sc. Phil., 1907, 59, pp. 220-228.
12. Watson, M. E., 111. Biol. Monogra., 1916, 2 (3), 258 p.
13. Foerster, H., Zeit. f. Parasitenk., 1938, 10, pp. 157-209.
14. Cuénot, L., C. R. Acad. Sc. Paris, 1897, 125, pp. 52-54.
15. Théodoridès, J. et Col., Expi. Parc Nat. Albert, 1958, 2, 7, 44 p.
16. Keilin, D., Parasitology, 1918, 10, pp. 406-410.
17. Milojevic B. D., C. R. Soc. Biol., 1921, 84, pp. 91-92.
18. Tuzet, O. et Ormières, R., Ann. Parasit. Hum. Comp., 1956, 31, pp. 317-330.
19. Daviault, L., Bull. Soc. Zool. Fr., 1929, 54, pp. 271-275.
20. Hoshide, H., Bull. Facully Educ. Y amaguchi Univ., 1957, 7, 2, pp. 45-109.
Faculté des Sciences de Paris,
Laboratoire de Biologie Animale du S.P.C.N.,
12, rue Cuvier, Paris (Ve).
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 5, 1967 (1968), pp. 1001-1002.
TERMINOLOGIE DES PHÉNOMÈNES
LIÉS AU TEMPS EN ÉCOLOGIE
Par A. SOURNIA* et S. FRONTIER **
En matière de planctologie, et peut-être ailleurs, la confusion est très
fréquente entre les divers termes relatifs aux fluctuations dans le temps :
ainsi, faut-il appeler « annuelles » les variations observées au cours d’un
an, ou celles observées d’une année à l’autre ? Et quel sens donner aux
autres épithètes, « mensuel », « journalier », etc. ? Chacun de ces quali¬
ficatifs possède en effet deux sens, selon que la racine du mot est supposée
désigner l’intervalle de périodicité ou l’étendue des mesures.
Remarquons que les données écologiques peuvent être traitées de deux
façons : ou bien on les compare les unes aux autres (variations), ou bien
on les considère dans leur ensemble pour appréhender un phénomène
global (moyenne, variance, cycle). Il est dès lors logique de convenir
que l’adjectif doit se rapporter dans le premier cas à la périodicité, dans
le second à l’étendue des mesures.
D’où, pour les variations les plus couramment étudiées, les définitions
suivantes :
— annuelles (annual) = d’une année à l’autre (et non : au cours d’une
année).
— saisonnières (seasonal) = d’une saison à l’autre.
— - mensuelles (monthly) = d’un mois à l’autre.
— hebdomadaires (weekly) = d’une semaine à l’autre.
— journalières, ou quotidiennes (daily) = d’une journée à l’autre.
— horaires (hourly) = d’une heure à l’autre.
Dans le second cas, les mêmes adjectifs s’appliqueront à la durée des
observations : un « cycle annuel », une « moyenne annuelle » couvrent un
intervalle de temps d’une année ; les termes « cycle saisonnier, cycle
estival », etc. seront réservés à des phénomènes dont la durée est d’une
saison.
Par ailleurs, les expressions très courantes « variations diurnes » et
« cycle diurne » sont particulièrement ambiguës. Le mot « jour » peut certes
être entendu de deux manières selon que la phase nocturne est comprise
ou non ; cependant, les adjectifs « diurne », « nocturne » et « nycthéméral »
* Phytoplanctologiste, Laboratoire des pêches outre-mer, Muséum national d’histoire
naturelle, 57, rue Cuvier, Paris (5e).
** Zooplanctologiste, Centre O.R.S.T.O.M., B. P. G8, Nossi-Bé (Madagascar).
1002 —
devraient permettre d’éviter toute confusion. D’où les définitions de
trois autres types de variations :
— nycthémérales ( nycthéméral, diel) = se produisant dans l’intervalle de
24 heures et liées à l’alternance du jour et de la nuit. L’ensemble des varia¬
tions nycthémérales conduit à un « cycle nycthéméral » et non à un
« cycle diurne » (voir ci-dessous).
— diurnes (diurnal) — entre l’aube et le crépuscule.
— nocturnes (nocturnal) = entre le crépuscule et l’aube.
L’expression « cycle diurne » n’a donc plus de sens que si elle s’oppose
à un « cycle nocturne » ; aussi sera-t-elle le plus souvent abandonnée au
profit de « cycle nycthéméral ». De même, on ne parlera de « variations
diurnes » que par opposition à des « variations nocturnes ».
Il convient enfin de rappeler ici la définition du terme circadien (cir-
cadian), dont l’emploi relève essentiellement de l’écologie expérimentale :
un « cycle circadien » est un phénomène lié à une période d’environ
24 heures, et observé chez un organisme ou une population isolés des
conditions naturelles.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2° Série — Tome 39 — N° 5, 1967 (1968), pp. 1003-1006.
UNE FAUNULE DE MAMMIFÈRES
PRINCIPALEMENT REMANIÉE
DANS LE LUTÉTIEN DE DAMERY (MARNE)
Par Léonard GINSBUHG, Francis LAPIERRE
et Christian MONTENAT
Le Lutétien de Damery est un des plus célèbres du Bassin de Paris,
grâce au nombre et à l’exceptionnelle beauté des Invertébrés marins qui
ont été récoltés depuis plus de cent ans. Plus de 200 espèces ou variétés
ont été citées jusqu’à ce jour. Le gisement, encore accessible, montre la
coupe schématique suivante, avec, en partant du bas de la carrière :
1) Sables fluviatiles grossiers à Unios et Térédines, considérés classiquement
comme équivalent continental du Cuisien.
2) Ravinant la couche précédente et débutant par un petit conglomérat,
un calcaire sableux blanc crème à Ditrupa strangulata et petits lits granuleux.
3 m. Cet horizon correspondant à la zone III d’Abrard et Leriche.
3) Calcaire sableux crème, tendre, très fossilifère, à Cerithium giganteum.
2 m 50. Zone IV d’Abrard et Leriche.
4) Calcaire marno-sableux à Natica cepaceae et Cerithium serratum. 3 m.
Zone IV d’Abrard et Leriche.
5) Sables successivement roux, blancs, roux et gris. 2 m. Zone IV d’Abrard
et Leriche.
6) Marnes vertes continentales. Zone V d’Abrard et Leriche.
L’un d’entre nous (F. Lapierre) ayant entrepris l’étude écologique
du gisement, a récolté un petit lot de dents isolées de Mammifères et
de Reptiles en très bon état de conservation. M. Louis, de Reims, avait
auparavant découvert aussi dans la même carrière quelques dents de
Mammifères dont il a bien voulu nous confier l’étude. Les fossiles pro¬
viennent de trois niveaux différents :
1) Les couches sablo-marneuses qui représentent la fin des dépôts
cuisiens ont livré :
— Lophiodon gr. isselense — une molaire supérieure.
— Propachynolophus cf. maldani Lemoine — une dernière molaire
supérieure.
— - Rongeur ind. Incisive.
— Débris de plaques de Tortues et écailles de Poissons ganoïdes,
1004 —
2) Dans un petit lit de la zone à Ditrupa strangulata, à 2 m environ du
contact Yprésien-Lutétien, quelques dents de Rongeurs et restes assez
nombreux de Reptiles.
3) A différents niveaux du calcaire coquillier à Cerithium giganteum,
des pièces se rapportant aux formes suivantes :
Reptiles :
Trionyx sp., plaques diverses.
Allognathosuchus Haupti Weitzel, deux dents postérieures isolées, carac¬
téristiques par leur section allongée et leur profil en arc surbaissé.
Asiatosuchus germanicus Berg, dents hautes, pointues, à section
allongée.
Diplocynodon darwini Ludwig, dents très hautes, très aiguës, à section
sensiblement ronde.
Mammifères :
Lophiodon remense Lem. P3 ou P4 (14,5 X 19,5), dépourvue de cingu-
lum, à paracône et métacône très rapprochés, métacône faible, parastyle
assez fort, protolophe complet mais rattaché bas sur l’ectolophe ; M3 de
petite taille (36,0 X 19,0), dépourvue de cingulum.
Lophiodon sp. gr. isselense Cuv., D4 d’une taille bien supérieure à la
dent correspondante de L. remense, et pouvant correspondre à la molaire
de Lophiodon g. isselense cité plus haut dans le Cuisien du même gise¬
ment.
Propachynolophus cf. gaudryi Lem., deux molaires supérieures (14,0
X 17,4 et 14,2 X 16,7), à mésostyle bien marqué.
Propachynolophus cf. maldani Lem., P4 (6,5 X 8,4), M2 ? (9,0 X 10,4),
à mésostyle fort, cingulum interne sous le protocône, protoconule bien
marqué, parastyle faible mais net. Mj (7,5 X 5,3), M3 (12,4 X 6,4).
Pachynolophus sp. aff. duvali Pomel, M3 (8,5 X 10,0), dépourvue de
mésostyle mais dotée d’un parastyle fort, conique et bieni ndépendant
du cingulum, protoconule et métaconule réduits. Malgré la grande varia¬
bilité individuelle de Propachynolophus maldani, cette M3 semble être
différente et se rapproche mieux de Pachynolophus duvali.
Protodichobune sp., un fragment de molaire inférieure.
Protoadapis curvicuspidens Lem., M3 d. (5,5 X 3,3), très caractéristique
de l’espèce par sa taille et sa morphologie.
Pelycodus sp., M3 g. (5,5 X 3,3), bien différente de la précédente par
son hypoconide plus court et la position du paraconide qui est flanqué
contre la face antérieure du protoconide.
Rongeur indét., une troisième molaire supérieure tricuspide.
Toutes les dents précédentes, ainsi qu’un certain nombre de canines
encore indéterminées et de molaires incomplètes, sont noires et très
patinées ; au contraire la pièce suivante est de couleur crème et tranche
sur le lot des dents précédentes :
1005 —
Lophiodon cf. cuvieri Watelet. Il s’agit d’une incisive inférieure de
grande taille ne pouvant se rapporter qu’à cette espèce.
Protoadapis curoicuspidens, Propachynolophus gaudryi, P. maldani,
Lophiodon remense, sont des formes typiquement cuisiennes qui n’ont
jusqu’alors jamais été récoltés dans le lutétien, ni plus haut dans la série.
Pelycodus même est considéré comme plus ancien (Sparnacien).
A l’inverse le genre Pachynolophus n’a jamais été rencontré avant le
Lutétien. Mais on remarquera que la forme de Damery n’est pas identique
à la forme classique du Lutétien, Pachynolophus duvali. Elle s’en diffé¬
rencie principalement par une taille un peu plus réduite, ce qui s’accor¬
derait bien avec un âge plus ancien. Par contre Lophiodon cuvieri est une
forme typiquement lutétienne. On est donc en présence d’un mélange
d’une faune lutétienne et d’une faune yprésienne. La rapidité d’évolution
des Périssodactyles et des Primates au cours de l’Eocène interdit de penser
que les quatre espèces citées comme cuisiennes montent toutes dans le
Lutétien d’autant plus que ce serait un hasard étonnant de les voir monter
si haut toutes et pour la première fois. On est donc logiquement conduit
à penser qu’il s’agit d’une faune remaniée. Ceci nous est confirmé par
le fait que les dents des quatre espèces citées ainsi que celles de Pelycodus
et de Pachynolophus ont toutes une patine noire identique à celle des
fossiles trouvés dans les sables à Unios et Térédines, tandis que la seule
dent incontestablement lutétienne (incisive inférieure de Lophiodon cf.
cuvieri) est d’une patine crème différente. De surcroît, nous avons pu
observer entre les racines des dents à patine noire la présence de gros
grains de quartz ferrugineux identiques à ceux des sables à Unios,
tandis que le sédiment dans lequel les dents ont été récoltées est un cal¬
caire sableux de couleur crème. On est donc bien en présence d’un mélange
de faune autochtone et de faune remaniée.
Conclusions
1) Au point de vue paléontologique, retenons la présence dans le Cuisien
d’un Lophiodon du groupe isselense et l’existence du genre Pachynolophus,
inconnu jusqu’ici avant le Lutétien, dans un lot de dents remaniées du
Cuisien. La faune mammalienne de l’Yprésien est encore assez mal connue
et toute découverte de gisements de cet âge amènera fatalement à corriger
notre vision de cette faune.
2) Au point de vue général il convient d’insister sur le fait même des
mélanges de faunes. L’argument de remaniement est fréquemment avancé
avec une certaine légèreté. Pour ne donner qu’un seul exemple, l’Abbé
Bourgeois avait au siècle dernier supposé que la faune des faluns helvé-
tiens de Pontlevoy était une faune burdigalienne remaniée à l’époque
suivante. Les études paléontologiques minutieuses de Stehlin ont montré
qu’il n’en était rien. Nous avons repris la question. Sur 34 espèces citées
par Stehlin, 15 sont sans signification car on les retrouve identiques
à elles-mêmes plus haut et plus bas, 3 sont des immigrants inconnus plus
anciennement, 4 sont des formes connues dans des niveaux plus anciens
•et inconnues après, tandis que 11 sont des mutations progressives de
— 1006 —
forme plus anciennes ayant évolué sur place et prouvant la différence
d’âge entre la faune des faluns et des sables de l’Orléanais. De plus, la
faune de Pontlevoy a été ces dernières années retrouvée sur plus de
150 km vers l’ouest, en de très nombreuses carrières de la Touraine et
de l’Anjou. On voit mal un remaniement à une si vaste échelle.
Au contraire, à Damery, l’examen paléontologique précis et celui des
conditions d’environnement amènent indépendamment vers la con¬
clusion qu’il s’agit bien d’un remaniement. La paléogéographie de la région
de Damery permet de comprendre les conditions d’un tel dépôt : Le carac¬
tère extrêmement néritique de la faune d’invertébrés et le passage littoral
du Lutétien marin à des couches lacustres, quelques kilomètres plus loin
seulement, indiquent que les rivages de la mer lutétienne étaient tout
proches de Damery. Les sables cuisiens déposés à l’époque immédiate¬
ment précédente formaient le sous-sol de la région côtière et de l’arrière-
pays. On conçoit aisément que des paquets de sédiments cuisiens fossi¬
lifères formés de sables maintenus en blocs par un peu d’argile aient pu
être arrachés à des berges par quelque fleuve, transportés à courte dis¬
tance jusqu’à la mer, mêlés à des branchages et à des racines, puis désa¬
grégés et éparpillés par la mer et mélangés au sédiment lutétien en voie
de formation. L’étude sédimentologique du gisement est en accord avec
cette hypothèse. Selon G. Blondeau (thèse 1966), les sables du Lutétien
de Damery ont été apportés par un fleuve descendant soit des Vosges,
soit du massif ardenno-rhénan, ils ont été ensuite répandus le long des
plages sans avoir été fortement brassés, comme l’indique le mauvais
classement et la mauvaise distribution des minéraux lourds qu’ils ren¬
ferment.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N» 5, 1967 (1968), pp. 1007-1014.
FLORAISONS LES PLUS INTÉRESSANTES
OBSERVÉES DANS LES SERRES DU MUSÉUM
PENDANT VANNÉE 1966 1
Par H. ROSE
Dicotylédones
Acacia cyanophylla Lindl. var. pendula
Achimenes tubiflora Britton
Adenium somaliense Roem. & Schult.
Adromiscus marianae (Mari.) Bgr.
A. Schoenlandii Philipps.
Aeolanthus repens Oliver
Aeonium aizoides (DC.) Bgr.
A. sedifolium (Webb.) Pit. et Proust.
A. Simsii (Sweet) Stearn
Aeschynanthus grandiflora Spreng.
Ampélopsis brevipedunculata Maxim.
Anacampseros angustifolia (Haw.) Sweet
A. tomentosa Bgr.
Andrographis paniculata Nees
Aphelandra Sinitzinii Linden
Ardisia polycephala Wall.
Barleria Gossweileri S. Morre
Bégonia Baumannii Lemoine
B. X Bismarkiana Veitch
B. caffra Meissn.
B. crassicaulis Lindl. var. humilis
B. cubincola A. DC.
B. cucullata Willd.
B. Cuninghamei Sprague
B. epipsila Brade
B. glabra Ruiz
B. hirtella Link
B. Hugellii Berol
B. imperialis Lem. cv. Gruss an Erfurt Hort.
B. inciso serrata A. DC.
B. Jussiaeicarpa O. Warb.
B. laetevirens Van Houtte
1. Les floraisons ayant figuré sur les listes précédentes (depuis 1920) ne sont pas répétées,
sauf s’il s’agit de plantes d’importation directe.
— 1008 —
B. leptotricha C. DC.
B. malabarica Lam.
B. monoptera Link & Otto
B. multiflora Benth.
B. plagioneura Milne-Redhead
B. rhizocarpa Fisch.
B. rotundifolia Lam.
B. rubra Blume
B. sanguinea Raddi
B. serratipetala Irmscher
B. strigillosa Dietr.
B. sulcata Scheidw.
B. tafiensis Lillo
B. undulata Schott
B. X Verschaffeltiana Regel (car oliniae folia X manicala)
Boerhaavia hirsuta L.
B. repens L.
Brunfelsia americana L.
Burchellia capensis R. Br.
Cassia artemisioides Gaudich.
Ceropegia aristolochioides Decne.
C. Ballyana Bullock
C. distincta N. E. Br.
C. elegans Wall.
C. Leroyi Rauh. et Marn. Lap.
Chamaelaucium uncinaturn Schauer
Chamaeranthemum igneum Regel
Chirita sinensis Lindl.
Clerodendron capitatum Schum. & Thou.
C. myricoides R. Br.
C. squamatum Vahl.
Clidemia hirsuta Griseb.
Coffea ebracteola (Hiern) Brenan
Colurnnea lepidocaula Ilanst.
Conophytum bilobum (Mari.) N. E. Br.
C. nelianum Schwant.
Crassula Browniana Burtt Daty
C. grisea Schoenl.
C. Humbertii Descoings
C. J ohannis-W inkleri Ldgr.
C. Marnierana Huber & Jacobs.
C. tabidaris Dtr.
C. X Tom-Thutnb Hort. (C. hrevifolia X C. Marnierana)
Crossandra puberula Klotzsch
C. pungens Lind.
Dioda dasycephala Cham. et Schltr.
Dissotis fruticosa (Brenan) Brenan et Keay
— 1009 —
D. plumosa Hook. f.
Dodonea oiscosa Jacq. var. purpurea
Dorstenia argentata Hook. f.
D. yambuyaensis De Wild.
Dunalia solanacea H. B. & K.
Dyschoriste thumbergiiflora Lindau
Echeveria quitensis (II. B. & K.) Lindl.
Echidnopsis Bentii N. E. Br.
Echinopsis Huotii (Cels) Lab.
Episcia melittifolia Mart.
Erantheum alatum Nees
E. varions Billb.
E. Wattii Stapf
Euphorbia Milii Desm. var. Roseana Marn. Lap.
E. Schimperi Presl.
E. X zanaharensis Ursch & Leandri
Exacum zeylanicum Roxb.
Francoa sonchifolia Cav.
Geissomeria longiflora Lindl.
Gesneria Blassii Regel
G. macrorrhiza Dunn.
G. maculata Moç. et Sess.
G. ventricosa Sw.
Glottiphyllum semicylindricum (Haw.) N. E. Br.
Greya Sutherlandii Hook. et Harv.
Gynandropsis gynandra Merill
Hemigraphis primulaefolia Villar
Hibiscus calycinus Willd.
Iloya bandaensis Schltr.
Ilypoestes taeniata Benoist
Impatiens palpebrata Hook.
Isoloma bogotense Hort.
I. deppeanum Ileinsl.
Kalanchoe beharensis Drake
K. campanulata (Bak.) Baill.
K. citrina Schweinf.
K. Fedtschenkoi R. Hamet et H. Perr.
K. longiflora Schltr.
K. Luciae R. Hamet
K. luebbertiana Engl.
K. miniata Hilsenb. et Boj.
K. paniculata Harvey
K. Stearnii R. Hamet
Kennedya rubicunda Vent.
Landolphia dulcis (Sabine) Pichon
Lapidaria margaretae (Schwant.) Dtr. et Schwant.
Lepismium gibberulum (Web.) Backbg.
Lithops marmorata (N. E. Br.) N. E. Br.
Lobelia Leschenaultiana Skottsb.
Malpighia coccigera L.
Mamillaria Calleana Backbg.
M. Karwinskiana Mart.
M. tolimensis Craig var. longispina Craig
Melaleuca hypericifolia Sm.
Melastoma corymbosa Sims
Melia floribunda Carr.
Melochia hirsuta Cav.
Mohlana nemoralis Mart.
Monadenium Yattanum Bally
Monanthes amydros Svent.
Nematanthus longipes DC.
Pentarhaphia cuneifolia Hanst.
P. libanensis Hanst.
Pentas coccinea Stapf.
P. lanceolata K. Schum.
Peperomia Fenzlei Regel
P. Langsdorflîi Miq.
P. polystachya Hook.
P. pseudovariegata C. DC.
P. reflexa A. Dietr.
P. reptilis C. DC.
P. Staudtii Engl.
Petroscoma nervosa Craib
Phylica paniculata Willd.
Pilea depressa Blume
Pinguicola gypsicola T. S. Brandegee
Plumbago coccinea Salisb.
Pogostemon Cablin Benth.
Polemonium pauciflorum S. Wats.
Psychotria sodifera de Wild.
Pupalia atropurpurea Moq.
Raphiolepis latifolia Lodd.
Rebutia Krainziana Kesselr.
Rechsteineria cardinalis Kuntze
R. Cooperi (Paxt.) Kuntze
— 1011
R. leucotricha Hoehne
Rhagodia baccata Moq.
Rhazya orientalis A. DC.
Ruttya fruticosa Lindau
Saintpaulia diplotricha B. L. Burtt.
S. Grotei Engel.
Schefflera stelznerianum Hort.
Seemannia latifolia Fritsch
Selenicereus pteranthus (Lk. & O.) Br. & R.
Streptocarpus saxorum Engl.
Sulcorebutia tiraquensis (Card.) Backbg.
T itanotrichum Oldhamii Solereder
T avaria pendula Ruiz & Pav.
Tréma guineensis Priemer
Trichantha minor Hook.
Trichostachys aurea Hiern.
Turnera ulmifolia L. var. angustifolia Hort.
Tussacia villosa Benth.
Monocotylédones
Aechmea X Forster’s favorite Hort. ( A . victoriana X A. racinae).
.4. gamosepala Wittm.
A. luddemanniana (E. Morr) Brongn.
A. Meyendorfii Ruiz & Pav.
A. Pimenti-Velosoï Retz.
A. pubescens Baker
A. racinae L. B. Smith
.4. recurvata (Klotzsch) L. B. Smith
A. tillandsioides (Mart.) Baker
A. Weilbachii Dietr. var. leodiensis André
Aerangis Friesiorum Schltr.-Kenya : Nairobi (Powis, f. 85, 1963).
A. fuscata Schltr. — Madagascar (Bosser, f. 135, 1965).
A. pumilio Schltr. — - Madagascar (Bosser, f. 135, 1965).
Aglaonema pictum Kunth var. versicolor
Angraecum cuculatum Thou.
A. dichaeoides Schltr. — Madagascar (Keraudren, f. 245, 1960).
.4. Drouhardii II. Perr. — Madagascar (Bosser, f. 135, 1965).
A. Humbertii H. Perr. — Madagascar : col de Rampusa (Lecoufle,
f. 145, 1964).
Anthurium corrugatum Sor
.4. longilaminatum Engl.
A. scolopendrium Kunth
A. trilobum Hort.
A. violaceum Schott
67
— 1012 —
Billbergia Bakeri E. Morr.
B. Buchholtzii Mez
B. chiapensis Matuda
B. X fantasia Hort. ( Saundersii X pyramicLalis) .
B. X Hoelscheriana Hort. ( nutans X Saundersii ).
Billbergia leptopoda L. B. Smith
B. longifolia K. Koch & Bouché
B. minarum L. B. Smith
B. Paxtonii Beer
Bolusiella imbricata Schltr.
Bomarea edulis Herb.
Bulbophyllum lobulatum Schltr.
B. occultum Thou.
B. secundum Hook. f. — Laos (R. P. Brix, n° 9, pro parte, f. 126, 1964).
Calathea comosa Lindl.
C. Luciani Hort.
C. pavonina C. Koch & Linden
Catasetum discolor Lindl. var. roseum. — Brésil : route de Vigio, Poro
(Hoock, f. 310, 1963).
Coelogyne cinnamomea Teijsm. et Binn. — Thaïlande : Phu lu an g
(Tixier, n° 134, f. 93, 1965).
C. elata Lindl. — Laos : Phu Xao (R. P. Brix, n° 1, f. 126, 1964).
C. longipes Lindl. — Laos (R. P. Brix, n° 10, f. 126, 1964).
Cooperia Jonesii Cory
Coryanthes macrantha Hook. — Guyane : Rivière Mana (Hoock, f. 310,
1962) .
Cryptanthus bivittatus Regel var. atropurpureus
C. Fosterianus L. B. Smith
X Cryptbergia Meadii Hort. [Cryptanthus Beuckeri X Billbergia nutans).
X C. rubra ( Cryptanthus bahianus X Billbergia nutans).
Cynosorchis gibbosa Ridl. — Madagascar : col de Manangotra (Lecoufle,
f. 145, 1964).
C. lilacina Ridley
Dendrobium X Lady Colman var. King Georges Colman [Findleya-
num X The Gem).
D. superbiens Reichb. f.
Diaphananthe pulchella Summerh. — Kenya : Nairobi (Powis, f. 85,
1963) .
Elleanthus aurantiacus Reichb. f.
Epidendrum armeniacum Lindl.
E. Costa-Ricense Reichb. f.
E. polyanthum Lindl. — Mexique : Zacatepec (Heim, n° 16, f. 369,
1959).
Eria Elmeri Ames. — Philippines : Mont Polis (Tixier, n° 136/65, f. 130,
1965).
1013 —
E. Hutchinsonia Ames — Philippines : Mont Polis (Tixier, n° 138/65,
f. 130, 1965).
E. microphylla (Bl.) Bl. — Thaïlande (Tixier, n° 83/65, 1965).
E. philip p inensis Ames — • Philippines : Mont Polis (Tixier, n° 139/65,
f. 130, 1965).
Gasteria colubrina N. E. Br.
Gastrochilus calceolaris Don • — Thaïlande : Chit Panchandra (Tixier,
f. 93, 1965).
X Gastrolea rebutii (Bgr.) E. Walth. (Aloe variegata X Gasteria sp.).
Gastrorchis tuberculosa Schltr.
Gladiolus dracocephalus Hook.
Guzmania minor Mez
G. Peacockii Mez var. rubra
Iiaworthia Hurlingii v. Poelln.
H. X Manteli Uitew. (H. truncata X H. cuspidata)
H. triebneriana v. Poelln.
H. Vuitewaaliana v. Poelln.
Hippeastrum reginae Ilerb.
H. réticulum Herb.
Homoglossum gracile N. E. Br.
Jumellea densefoliata Sengh.
Libertia chilensis Klotzsch
Lissochilus macer H. Perr. — Madagascar : Ambalavoa (Lecoufle
f. 145, 1964).
Malaxis carnulosa (Rolfe) Seidenf. et Smitin.
Manniella Gustavi Reichb. f. — Cameroun sud (Raynal, f. 48, 1965).
Maranta banbusacea D. Dietr.
M. depressa E. Morr.
M. leuconeura E. Morr. var. Massangeana E. Morr. sub. var. erythro-
phylla
Maxillaria condensata Schweinf.
M. pauciflora Rodrig.
Monadenium slapelioides Pax
M. Yattanum Bally
Neobathiea Perrieri Schltr.
Neoregelia cyanea (Beer) L. B. Smith
N. farinosa (Ule) L. B. Smith
N. pineliana (Lem.) L. B. Smith
N. sarmentosa (Regel) L. B. Smith
N. stolonifera L. B. Smith
Nidularium citrinum Mez
N. Ferdinandocoburgii Wawra
N. purpureum Beer
67*
— 1014 —
Oeonia Brauniana Wendl. et Kranzl.
Oncidum cebolleta Sw. — Trinité (Lecoufle, f. 145, 1964).
Orthrosanthus chimboracensis Baker
Paphiopedilum bellatulum Phitz. — Thaïlande (Tixier, n° 39/65, f. 104,
1965).
Pennüabium angraecum (Ridl.) J. J. Sm. — Thaïlande (Tixier, n° 84/65
pro parte, f. 111, 1965).
Philodendron fibrillosum Peopp. et Endl.
P. X florida compacta Hort. ( quercifolium X squamiferum).
P. radiatum Schott
P. tripartitum Schott
Pitcairnia angustifolia Ait.
P. pulverulenta Ruiz et Pav.
Polystachia fusiformis Lindl. — Kenya : Nairobi (Powis, f. 85, 1963).
Ponera punctulata Reichb. f.
Raphidophora africana N. E. Br.
Sanseviera sulcata Boj.
Schoenorchis gemmata (Lindl.) J. J. Sm. — Thaïlande (Tixier, n° 70/65,
f. 111, 1965).
Scilla pauciflora Baker
S. violacea Hutchinson
Spathiphyllum Kochii Engl, et Krause
Stenia pallida Lindl.
Syngonium angustatum Schott
Tillandsia Baileyi Rose
T. simulata Small
Trichoglottis misera (Ridl.) Holtt. — Thaïlande : Surat Tani (Tixier,
f. 97, 1965).
Vriesia heliconioides Lindl.
V. Saundersü E. Morr.
V. scalaris E. Morr.
Xylobium foveatum (Lindl.) Nichols.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 39 — N° 5, 1967, (1968) pp. 1015-1019.
ESPÈCES NOUVELLES
DE RUBIACÉES DE MADAGASCAR
Par A. CAVACO
Nous traitons dans cette note des genres Canthium Lamk. et Pyrostria
Juss. appartenant à la tribu des Vanguériées. Il s’agit d’une part de deux
espèces qui sont transférées d’un genre dans un autre ; d’autre part de
la description d’espcces nouvelles identifiées il y a quelques années par
M. J. Arènes, mais non publiées, qu’il convient d’utiliser.
1° Espèces transférées d’un genre dans un autre
Pyrostria bibracteata (Bak.) Cavaco, comb. nov. — Plectronia bibracteata
Bak. in Fl. Maurit. : 146 (1877).
Pyrostria Breonii (II. Bn.) Cavaco, comb. nov. — Canthium Breonii H. Bn.
in Adansonia, XII : 221 (1878).
2° Espèces nouvelles
Canthium Arenesianum Cavaco, sp. nov. — Arbor parva, 4-6 metralis, corticc
brunneo. Folia indivisa ; limbus oblongo-lanceolatus vel obovatus , 3-6,3 cm. x
1- 3 cm., apice obtusissimus, basi cuneatus et in petiolum decurrens, nervis secun-
dariis utroque latere 3-4 subpatulis arcuatis ; petiolus 5-10 mm. longus; stipulae
laxe triangulares, basi 6 mm. latae, 4 mm. altae. Flores in fasciculis axillaribus
2- 5 floris ; bracteae 1,3 mm. altae in cupula connatae ; pedunculus 1,5 mm. longus ;
pedicelli 1-6 mm. Calyx suburceolatus 2,4 mm. altus, lobis 5 dentiformibus 0,2 mm.
longis. Corolla cylindrica, glabra, lobis, 5 cucullatis, 1 mm. altis, tubo 1,5 mm.
longo. Stamina 5 in fauce inserta, antheris subsessilibus semiexsertis ; Stylus
filiformis 1,5 mm. longus. Drupae obcordatae (5x5 mm.), 2-pyrenae, pedunculo
gracili 4-5 mm. longo.
Centre. M* Tsaratanana, vers 2 200 m altit., Perrier 16147 (IIolo-
typus, P).
M. Arènes avait donné à cette espèce la désignation de Plectronia
montana. Elle ne peut pas être transférée dans le genre Canthium sans
changer l’épithète car il existe déjà un Canthium montanum Thw. C’est
pourquoi nous l’avons appelée Canthium Arenesianum.
Pyrostria ankazobeensis J. Ar. ex Cavaco, speo. nov. — Frutex etiam in statu
juveni in fere omnibus partibus glaberrimus, ramis annotinis valde compressis,
angulosis, ramis senilibus teretibus, injerne longe denudatis, nodis crassis, cortice
— 1016
griseo, valde sulcato, ± rirnoso. Folia indivisa, domatias axillares brunneas trian-
gulares prominulas poro lineari villosissimo subtus gerentia ; limbus oblongus
vel ellipticus vel suborbiculatus, 2-6-, 5 cm. longus, 14-35 mm. latus, apice rotundatus
vel obtusissimus , basi cuneatus et in petiolum decurrens, valde coriaceus, supra
lucidus et obscure viridis, subtus pallidior, marginibus revolutis ; Costa ut nervi
secundari ( utroque latere 6-7 ) patulo-erecti recti vel paulum arcuati utraque pagina
prominula, alii nervi inconspicui ; petiolus glaberrimus, 3-8 mm. longus, supra
canaliculatus , superne laxatus ; stipulae variae, semiorbiculatae vel semiellipticae
vel ovatae, apice late rotundatae vel obtusae, glaberrimae, 4-6 mm. latae, 3-6 mm.
altae, coriaceae. Flores in fasciculis parvis axillaribus, multifloris ( usque 30-floris),
multis, basi 2-bracteatis, breviter pedunculatis (1-1,5 mm.); bracteae naviculi-
jormes, coriaceae, inferne in cupula 2,5 mm. alta extus glaberrima intus villosa
lobis auguste ovatis 4 mm. longis extus carinatis obtusis satis longe connatae ;
pedicelli filiformes, glabri, 3-7 mm. longi. Calyx cupuliformis, 0,3-0, 4 mm. altus
latusque, glaberrimus, lobis 4 denticuliformibus parvissimis. Corolla alba, cam-
panulata, lobis 4 ovatis 1,5 mm. altis acutiusculis erectis, fauce paulum villosa,
tubo 2 mm. alto. Stamina 4, in fauce inserta, antheris subsessilibus, oblongis,
1 mm. altis, subexsertis. Ovarium parvissimum, obscure 8-costulatum, 2-loculare,
loculis 1-ovulatis ; Stylus crassus, cylindricus, 2,3 mm. altus. Drupae didymae,
4-5 mm. altae, 6 mm. latae, plerumque 2-pyrenae, lobis obovoideo-subglobosis,
eximie abortu 1-lobatae et 1-pyrenae, glaberrimae, pedunculatae, pedunculo sum¬
mum 7-8 mm. longo, glabro, gracili. — Holotypus (Waterlot 996) et Paratypus
(Wateklot 910) in Hb. P.
Pyrostria Alluaudii J. Ar. ex Cavaco, spec. nov. — Frutex ramossimus, dumi-
jormis, ramis redis fastigiatisque vel F tortuosis, glabris, ramis novellis compressis
slriatisque, ramis vetustis teretibus, inferne longe denudatis, nodis multis et approxi-
matis, cortice griseo, rirnoso. Folia indivisa, ramorum vetustorum apice approxi-
mata, domatis magnas axillares valde depressas poro elliptico vel suborbiculari
vel obovato valde villoso gerentia; limbus ellipticus, 1-2,5 cm. longus, 0,5-1, 5 cm.
latus, apice rotundatus vel obtusissimus, basi cuneatus et in petiolum decurrens,
coriaceus, utraque pagina subconcolori glaber, marginibus planis vel subplanis ;
Costa subtus prominula, supra paulum depressa, utroque latere nervis secundariis
1-3 patulo-erectis obsoletis instructa ; petiolus brevissimus (summum 2 mm.),
superne laxatus, glaber; stipulae triangulares, 2,2 mm. altae, basi lata (1,8 mm.)
in acumen 1,2 mm. longum e basi ad apicem plicato-carinatum contracta. Flores
in fasciculis parvis, axillares, 1-2 floris, glabris, subsessilibus, basi 2-bracteatis,
bracteis naviculiformibus, subsessilibus, ovato-lanceolatis, longe attenuato-acutis,
coriaceis, basi connatis, aliquas cilias obsoletas caducas solum in commissuris
gerentibus ; pedicelli crassi, brevissimi. Calyx cupuliformis, 2 mm. altus, glaber¬
rimus, lobis 4, ovatis, obtusis, erectis, 0,3 mm. altis, usque in fructu persistentibus.
Corolla campanulata, lobis 4 ovatis acutis 2 mm. altis erectis infra medium intus
villosis, fauce villosa, tubo 2 mm. alto, supra medium intus villoso. Stamina 4,
in fauce inserta, antheris subsessilibus, ovatis, 1 mm. altis. Ovarium 2-loculare,
loculis 1-ovulatis ; Stylus crassus, cylindricus, 2 mm. altus. Drupae didymae, quam
altae latiores (7-8 mm. X 4 mm.), lobis subglobosis, 2-pyrenae, glabrae, brevissime
pedunculatae. — Holotypus (Alldadd 92) et Paratypus (Decary 8547) in
Hb. P.
Pyrostria alaotrensis J. Ar. ex Cavaco, spec. nov. — Frutex in fere omnibus
partibus etiam in statu juveni glaber, ramis novellis valde complanatis, ramis
vetustis teretibus sed nodosis valde dilatatis, inferne longe denudatis, cortice brunneo
vel brunneo-subnigro. Folia indivisa, subtus domatias magnas axillares brunneas
ellipticas paulum prominulas villosas gerentia ; limbus ovatus vel ovato-suborbi-
— 1017
cularis, usque 4,5 cm. longus et 3 cm. latus, apice rotundatus vel obtusissimus,
basi abrupte contractas et in petiolum decurrens, coriaceus, discolor et subtus
pallidior, marginibus subplanis vel paulum revolutis ; Costa subtus prominu-
lissima, utroque latere nervis secundariis 3-4, arcuatis, patulo-erectis vel ascenden-
tibus instructa, alii nervi in reticulo polygonali vix conspicuo ; petiolus 0,5-0, 8 cm.
longus, superne laxatus canaliculatusque ; stipulae triangulares, longe attenuato-
acuminatae, in omnem longitudinem plicatae, coriaceae, 5-6 mm. longae. Flores
in joliorum axillis solitarii geminative ; pedunculus subnullus, basi 2-bracteatus,
bracleis naviculiformibus, subsessilibus, ovato-lanceolatis , longe attenuato-acutis,
coriaceis, basi connatis, extus glabris, intus pilis basilaribus albis longis praeditis ;
pedicelli inaequales (5-8 mm.). Calyx subglobosus, 4-lobatus, lobis brevissimis
obtusissimisque. Ovarium jere semper 2-loculare (eximie 3-loculare), loculis
1- ovulatis. Drupae obcordatae, complanatae, 7-8 mm. altae, 2-lobatae et 2-pyrenae,
glabrae, pedunculatae, pedunculo gracili, summum 1 cm. longo. — - Holotypus
in Hb. P., Humbert 17623.
Pyrostria variistipula J. Ar. ex Cavaco, spec. nov. — Planta lignosa, in jere
omnibus partibus etiam in statu juveni glaberrima, ramis glaberrimis, ramis
novellis valde complanatis mox cylindricis et lenticellas fulvas multas ferentibus,
ramis senilibus teretibus nodosis inferne longe denudatis, cortice griseo rimoso.
Folia indivisa, ramorum apice conferta, domalias axillares haud prominulas fulvas
poro oblongo ad suborbicularcm villoso subtus gerentia ; lirnbus oblongo-lanceolatus,
3-6 cm. longus, 1-3 cm. latus, utraque extremitate attenuatus, apice rotundatus vel
obtusus vel obtuse breviterque acuminatus, basi cuneatus et in petiolum decurrens,
coriaceus, utraque pagina glaber, subtus vix pallidior, marginibus tenuiter revo¬
lutis ; Costa supra vix prominula, subtus elevatissima, utroque latere nervis secun¬
dariis 4-5 patulo-erectis subrectis tantum subtus prominulis distinctisque instructa,
alii nervi inconspicui ; petiolus brevissimus (ad summum 3 mm.), supra canali-
culatus, glaberrimus ; stipulae triangulares, basi 2-3 mm. latae, e basi ad apicem i
longe attenuatae, acutissimae, varie longae (2-7 mm.), glaberrimae. Flores in
fasciculis parvis, axillaribus, 2-5 floris, subsessilibus, basi 2-bracteatis, bracteis
naviculiformibus, ovatis, acutis, 4 mm. longis, in lf4 inferiore connatis, extus
glaberrimis, inferne intusque pilos longos brunneos hirsutos gerentibus, pedicellis
glaberrimis, gracilibus 2-4 mm. longis. Calyx cupuliformis, 1 mm. latus, lobis 4,
triangularibus, acutis, 0,3 mm. altis. Corolla infundibuliformis, lobis 4, ovatis,
acuto-cuspidalis , 1,5 mm. longis, refractis, jauce hispida, tubo 4 mm. alto. Sta-
mina 4, antheris obovalo-acutis, 1 mm. altis, in fauce insertis, semiexsertis. Ovarium
2- loculare, loculis 1-ovulatis : Stylus filiformis, 3,7 mm. longus. — Holotypus
in Hb. P., Cloisel 196.
Espèce remarquable par l’extrême variabilité des stipules dans leur
longueur et par suite dans leur forme : sur un même rameau florifère,
à largeur basilaire à peu près stable, leur longueur peut varier du simple
au triple, voire au-delà.
Pyrostria anjouanensis J. Ar. ex Cavaco, spec. nov. — Frutex etiam in statu
juveni in omnibus partibus glaberrimus, ramis glabris, juvCnibus complanatis
striatisque, ramis vetustis cylindricis, cortice griseo, in longitudinem copiose tenui-
terque rimoso, lenticellis concoloribus obsoletis passim instructo. Folia indivisa,
domalias axillares parvissimas triangulares obsoletas brunneas villosas subtus
gerentia; lirnbus oblongus, 2-6 cm. longus, 1-2 cm. latus, utraque extremitate atte¬
nuatus, apice obtusus vel obtuse acuminatus, basi cuneatus et in petiolum decurrens,
utraque pagina glaberrimus, coriaceus, marginibus planis ; cosla subtus sola
prominula, utroque latere nervis secundariis 4-5 patulo-erectis arcuatis obsoletis
— 1018 —
instructa, alii nervi inconspicui ; petiolus hemicylindricus, supra planus, glaber,
5-7 mm. Ion gus ; stipulae triangulares, 5 mm. altae, e basi ad apicem longe attenuato-
acuminatae, acutissimae, glabrae. Flores in jasciculis parvis, axillaribus, 10-15-
jloris, multis, pedunculatis pedunculo 2-3 mm. longo, basi 2-bracteatis, bracteis
latissime ovatis, 2,5-3 mm. altis latisque, obtusis, injerne in cupula naviculiformi
connatis, glaberrimis ; pedicelli graciles, 1-5 mm. longi, aliquis pilis ima basi
instructi. Calyx cyathijormis, glaber, 1,7 mm. laïus, lobis 4-5 triangularibus obtusis
0,5 mm. altis. Corolla lobis 4-5 ovatis, 1,5 mm. altis, obtusis sed cuspidatis, refractis ,
fauce hispida, tubo subcylindrico 3 mm. alto. Stamina 4-5, antheris oblongis,
1 mm. altis, cuspidatis, exsertis, filamentis brevibus ( 0,5 mm.). Ovarium 3-4-loculare,
loculis 1-ovulatis ; Stylus fUijormis, 4 mm. longue. Drupae magnam partem obco-
nicae, 3-4-coslatae, 6 mm. altae lataeque, 3-pyrenae, glaberrimae, pedunculatae
pedunculo 4-6 mm. longo, ex parle abortu obcordatae complanatae didymae et
2-pyrenae. — Holotypus (Humblot 223, Comores) et Paratypus (Lavanchie 57),
in Hb. P.
Comores. — Anjouan, Lavanchie 57.
Sans précision géographique : Humblot 214, 223.
Endémique.
Pyrostria analamazaotrensis J. Ar. ex Cavaco, sp. nov. — Arbor 12-15-
metralis, etiam in statu juveni glaberrima, trunco basi 20-25 cm. diam., ramis
annotinis quadrangularibus, ramis senilibus injerne longe denudatis, teretibus
sed J; irregularibus et nodosis, cortice albescenti. Folia indivisa, limbis plerisque
obovatis, parvam partem ellipticis vel elliptico-lanceolatis, usque 5 cm. longis
et 35 mm. latis, apice rotundatis vel obtusissimis, basi cuneatis et in petiolum long
decurrentibus , coriaceis, utraque pagina discolore glabris, subtus pallidioribus,
marginibus paulum revolutis, subtus domatiis axillaribus suborbicularibus villosis
paulum clepressis instructis ; Costa subtus sola prominula, utroque latere nervos
secundarios 2-3 arcuatos paiulo-erectos obsoletos gerens, alii nervi inconspicui;
petiolus supra planus vel paulum depressus, e basi ad apicem laxatus, 5-12 mm.
Ion gus; stipulae semiorbiculatae, 5 mm. latae, extus secundum nervum medium
in cuspidem obtusam excurrentem 0,3 mm. longam lerminatum valde carinato-
subcristatae. Flores in jasciculis parvis 3-10-floris, axillaribus, glabris, pedun¬
culatis, basi 3-bracteatis, bracteis ovatis obtusis injerne in cupula connatis, 2,5-3 mm.
longis; pedunculi cire. 0,3 mm. longi; pedicelli inaequales 0,5-10 mm. longi.
Calyx campanulatus, limbo scarioso, leviter crenulato, 0,2-0, 3 mm. alto. Corolla
albo-virescens, tubulosa, tubo basi apieeque contracto, glabro, 2,5 mm. longo,
intus jauce villoso, lobis 4-5 valvatis, ovato-suborbiculatis, apice breviter acumi-
natis, 3 mm. altis, 2,5 mm. latis, erectis dein rejractis. Stamina 4-5, in jauce inserta,
antheris ovatis, 1,3 mm. altis, subsessilibus, semiexserlis . Ovarium triloculare,
loculis 1-ovulatis ; Stylus e basi ad apicem attenuatus, 4,5 mm. longus, glaber;
stigma capitatum, 3-lobatum, lobis ovatis 0,8 mm. altis. Drupa ignola. — Holo¬
typus in Hb. P., ViouiER et Humbert 833.
Canthium ankaranense J. Ar. ex Cavaco, spec. nov. — Frutex, ramis glabris,
juvenibus valde compressis, vetustis cylindricis, cortice griseo, laevi. Folia indivisa,
domatias axillari-lriangulares, julvas, vix prominulas, poro lineari villoso subtus
gerentia ; limbus obovatus ad suborbicularem, 7-35 mm. longus, 7-25 mm. latus,
apice obtusissimus vel rotundatus, basi cuneatus et in petiolum decurrens, coria-
ceum, marginibus modice revolutis, utraque pagina glaber, subtus pallidior ;
Costa utraque pagina prominula, utroque latere nervis secundariis 3-4 patulo-
erectis redis tantum subtus prominenlibus instructa, alii nervi vix conspicui ;
1019
petiolus inferne cylindricus, superne laxatus canaliculatusque, 2-5 mm. Ion gus ;
stipulae triangulares, basi 1,4 mm. latae, 2 mm. allae, secundum costam plicato-
carinatae, acutae, basi et in nervo medio in statu juveni extus villosae, dein glabrae.
Flores in fasciculis parois, axillaribus, 3-10 floris, multis sessilibus, basi 2-brac-
teatis ; bracteae basilares semiorbiculatae, 1,2 mm. altae, basi in cupula brevissime
connatae, coriaceae, utraque pagina glaberrimae ; pedicelli gracili, 1-4 mm. longi,
glabri sed ima basi pilis albis hirsutis instructi. Calyx obconicus, 1 mm. altus,
glaberrimus, lobis 5 trian gularibus , acutis, erectis, 0,3 mm. altis, apice cilialis.
Corolla campanulata, alba, lobis 5, ovatis, acutis, 2 mm. altis, demum patulis
refractisve, jauce intus villosa, tubo 2,5 mm. alto. Stamina 5, in jauce inserta,
antheris subsessilibus , ovatis, 1 mm. altis, semiexsertis. Ovarium parvum, 2-loculare
(inlerdum abortu 1-loculare), loculis 1-ovulatis ; stylus crassus, e basi ad apicem
attenuatus, 2 mm. longus. Fructus ignotus. — Holotypus in Hb. P., Humbert
18958.
Canthium boinense J. Ar. ex Cavaco, spec. nov. — Planta lignosa, ramis
novellis valde complanatis sulcatisque, pilos brèves hirsutos satis densos gerentibus,
ramis vetustis cylindricis, glaberrimis, cortice griseo rimoso. Folia indivisa,
domatias axillares prominulas brunneas poro obovato villoso subtus gerentia;
limbus ellipticus ad suborbicularem, 14-40 mm. longus, 9-30 mm. latus, apice
rotundatus vel obtusus vel breviter obtuseque acuminatus, basi paulum cunealus
et in petiolum decurrens, utraque pagina glaber praeter in costam primum subtus
breviter et satis dense villoso-hispidam pilis caducis, valde coriaceus, subtus paulo
pallidior, marginibus valde revolutis ; Costa subtus sola prominulissima, utroque
latere nervis secundariis 2-3 patulo-erectis vix distinctis instructa ; petiolus supra
canaliculatus , apice laxatus, 3-10 mm. longus, in statu juveni breviter villoso-
hispidus, demum glabrescens vel glaber ; stipulae triangulares, breviter villoso-
hispidae dein glabrae, atlenuatae acuiissimae, 2,5-3 mm. longae, basi 2,5 mm.
latae, dorso paulum plicato-carinatae. Flores parvissimi, abortu 3, in fasciculis
parvis axillaribus 2-5-floris sessilibus basi bracteatis, bracteis in cupula sub-
hemisphaerica 2 mm. lata glabra connatis ; pedicelli graciles, 0,5-2 mm. longi,
laxe breviterque villoso-hispidi. Calyx subglobosus, 1,2-1, 3 mm. longus latusque,
lobis 4 dentiformibus ciliatis 0,3 mm. longis. Corolla campanulata, lobis 4 ovatis
1,5 mm. longis patulis, fauce hispida, tubo 1 mm. alto. Stamina 4, in fauce inserta,
antheris subsessilibus obovatis apiculatis 1 mm. altis semiexsertis. Ovarium nul-
lum ; stylus crassus, e basi ad apicem attenuatus, 0,6 mm. longus ; stigma 2-lobatum,
lobis subellipticis erectis. Fructus ignotus. — Holotypus in Hb. P., Perrier 3697.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
ACTES ADMINISTRATIFS
M. le Professeur J.-L. Hamel est délégué dans les fonctions d’assesseur au
Directeur pour l’année 1967 (Arrêté ministériel du 31-.n-1967).
M. Claude Lévi est nommé Professeur à la chaire de Biologie des Invertébrés
marins par décret du 3-II-1967, à compter du 1er décembre 1966.
M. le Professeur J. Orcel est admis à faire valoir ses droits à une pension
de retraite à compter du 3 mai 1967 et maintenu en fonction jusqu’au 30 sep¬
tembre 1967 (Décret du 24-iv-1967).
M. le Professeur J. Millot est admis à faire valoir ses droits à une pension
de retraite à compter du 9 juillet 1967 et maintenu en fonction jusqu’au 30 sep¬
tembre 1967 (Décret du 2-vi-1967).
L’honorariat est conféré à M. Georges Kersaint, Maître de conférences Sous-
directeur de laboratoire à la chaire de Chimie (A. m. du 31-m-1967).
Mme Irène Landau est nommée Maître de conférences Sous-directeur de
laboratoire à la chaire de Zoologie des Vers et titularisée dans ce grade, à compter
du 1er novembre 1966 (A. m. du 20-1-1967).
M. Gustave Cherbonnier est nommé, à compter du 1er janvier 1967, Maître
de conférences Sous-directeur de laboratoire (A. m. du 25-iii-1967) .
M. Roger Dajoz est nommé Maître de conférences Sous-directeur de laboratoire
à la chaire d’Écologie générale, à compter du 1er mars 1967 (A. m. du 31-m-l 967) .
M. Y ves Plessis-Fraissart est nommé Maître de conférences Sous-directeur
de laboratoire à la chaire des Pêches Outre-Mer, à compter du 1er mai 1967
(A. m. du 5-VH-1967).
M. Hubert Gillet est titularisé dans ses fonctions de Maître Assistant à comp¬
ter du 1er novembre 1966 (A. m. 9-xn-1966).
M. Jacques Lelodp est titularisé dans ses fonctions de Maître Assistant au
laboratoire de Physiologie générale et comparée, à compter du 1er novembre 1966
(A. m. du 20-xii-1966).
M. Yves Plessis-Fraissart est titularisé dans ses fonctions de Maître-Assistant
au laboratoire des Pêches Outre-Mer, à compter du 1er janvier 1967 (A. m. du
30-XU-1966).
Mme Solange Thierry est nommée Maître-Assistant stagiaire au Musée de
l’Homme, à compter du 1er décembre 1966 (A. m. du 12-1-1967).
M. Francis Gautier est nommé Maître-Assistant stagiaire au laboratoire
de Géologie, à compter du 1er décembre 1966 (A. m. du 12-1-1967) .
M. Michel Denizot est nommé Maître-Assistant au laboratoire de Crypto¬
gamie, à compter du 1er mars 1967 (A. m. du 12-V-1967).
Mme Danièle Grmek est nommée Maître-Assistant stagiaire au laboratoire
des Arthropodes, à compter du 1er août 1967 (A. m. du ll-ix-1967).
M. Jean-Claude Lacaze est nommé Assistant à la chaire de Physiologie, à
compter du 1er octobre 1966 (A. m. du 26-ix-1966).
M. Henry Chevallier est nommé Assistant stagiaire à la chaire de Mala¬
cologie, à compter du 1er novembre 1966 (A. m. du 6-XH-1966).
1021 —
M1Ie Nicole Berti est titularisée dans ses fonctions d’ Assistante au labo¬
ratoire d’Entomologie, à compter du 1er décembre 1966 (A. m. du 20-xn-1966) .
Mile Agnès Lauriat est titularisée dans ses fonctions d’ Assistante au labo¬
ratoire de Paléontologie, à compter du 1er décembre 1966 (A. m. du 30-xn-1966).
M. Michel Lemire est titularisé dans ses fonctions d’ Assistant au laboratoire
d’Entomologie, à compter du 1er décembre 1966 (A. m. du 20-1-1967).
M. Jean-Claude Michel est nommé Assistant stagiaire au laboratoire de Zoo¬
logie (Vers), à compter du 1er décembre 1966 (A. m. du 20-1-1967).
Mme Thérèse Battesti est nommée Assistante stagiaire au Musée de l’Homme,
à compter du 1er novembre 1966 (A. m. du 21-II-1967).
M. Pierre Nicolau-Guillaumet est nommé Assistant titulaire au laboratoire
de Zoologie (Mammifères et Oiseaux), à compter du 1er janvier 1967 (A. m. du
20-IH-1967).
M. Philippe Maréchal est nommé Assistant stagiaire à la Station expéri¬
mentale de la Maboké (Cryptogamie), à compter du 1er avril 1967 (A. m. du
31-HI-1967).
M. Jean-François Villiers est nommé Assistant stagiaire au laboratoire
de Phanérogamie, à compter du 1er mars 1967 (A. m. du 12-V-1967).
M. Serge Barrier est nommé Assistant stagiaire au Service des Cultures,
à compter du 1er mai 1967 (A. m. du 7-VI-1967).
M. Jean-Pierre Loreau est nommé Assistant stagiaire au laboratoire de Géo¬
logie, à compter du 1er juillet 1967 (A. m. du 18-xn-1967).
1022 —
DISTINCTIONS HONORIFIQUES
Légion d’Honneur.
M. A. Pauzat est nommé Chevalier par décret du 8 juillet 1967.
Palmes Académiques.
Par décret du 13 juillet 1967,
est promu Commandeur :
M. le Professeur Yves Le Grand.
Par décret du 18 juillet 1967,
sont promus Officiers :
Mme Annie Lebeuf, Attachée de recherches au Musée de l’Homme ; MUe Pau¬
lette Marquer, Attachée de recherches au Musée de l’Homme ; M. Victor
Plouvier, Maître de recherches au laboratoire de Chimie ; M. Jean Rouch,
Attaché de recherches au Musée de l’Homme.
sont nommés Chevaliers :
Mlle Geneviève Baucher, Documentaliste à la bibliothèque du Musée de
l’Homme ; Mlle Denise Billet, Maître de recherches au laboratoire de Chimie ;
M. Raymond Crousy, Maître de conférences sous-directeur au laboratoire de
Physique appliquée ; Mlle Simone Kelner-Pillault, Assistante au laboratoire
d’Entomologie ; M. Albert Resplandy, Maître de conférences sous-directeur
au laboratoire de Chimie ; M. Jean-Marie Turmel, Maître de conférences sous-
directeur au laboratoire de Biologie végétale appliquée.
Le Gérant : Jacques Forest.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART. (d. 1554) - 19-4-68.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
Le Bulletin du Muséum national d'Histoire naturelle paraît depuis 1895.
Chaque tome, grand in-8°, est annuel et comprend actuellement 6 fascicules.
Les articles sont constitués par les communications présentées aux réunions
des naturalistes du Muséum ; ce sont uniquement des travaux originaux rela¬
tifs aux diverses branches des sciences naturelles. Le premier fascicule de
chaque année contient en outre la liste des travaux publiés et des collections
reçues dans les laboratoires du Muséum.
Le Bulletin peut être obtenu par achat ou échange en s’adressant à la Bibliothèque cen¬
trale du Muséum national d’Histoire naturelle, 38, rue Geoiîroy-Saint-Hilaire, Paris, 5®
(Compte de Chèques Postaux, Paris, 9062-62).
Prix de l'abonnement annuel :
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lr® série : T. 1 à 34, 1895-1928.
2® série (en cours) : T. 1 à 38, 1929-1966.
Instructions pour les auteurs.
Les auteurs qui désirent présenter des communications sont priés d’en
adresser directement la liste au Directeur du Muséum huit jours pleins avant
la date de la séance.
Les textes doivent être dactylographiés avec doubles interlignes, d’un seul
côté, sur des feuilles séparées. Ils doivent être remis au président de la réu¬
nion après présentation de la communication. Les clichés des figures dans
le texte ne doivent pas dépasser les dimensions suivantes : 10,8 cm X 17,8 cm ;
ils r.ont fournis par les auteurs et déposés en même temps que les manuscrits.
Les illustrations en planches hors-texte ne doivent pas mesurer plus de 11,5 cm
X 18,5 cm ; ces planches, également à Ja charge des auteurs, sont à envoyer
directement à l’imprimeur, après entente avec la rédaction du Bulletin.
Chaque auteur ne pourra publier plus de 20 pages imprimées par fascicule
et plus de 80 pages pour l’année.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs qui sont priés de les
retourner, dans les quatre jours, à M. Jacques Forest, laboratoire de Zoo¬
logie, 61, rue de Bufïon. Passé ce délai, l’article sera ajourné au numéro sui¬
vant.
Tirés a part.
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils peuvent se pro¬
curer à leur frais des exemplaires supplémentaires aux conditions ci-après.
2-4 p. 5-8 p. 9-16 p.
25 exemplaires . 7,75 F 8,90 F 10,70 F
par 25 exemplaires en plus . 2,85 F 3,70 F 6 F
Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le numéro, brochés avec
agrafes et couverture imprimée.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remaniements ou par l’état
des manuscrits seront à la charge des auteurs. Les auteurs sont priés de remplir le bon de
commande joint aux épreuves, afin qu’il soit possible de leur faire parvenir tirés à part et
clichés, et de facturer, s’il y a lieu, les frais supplémentaires.
ÉDITIONS DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
En vente à la Bibliothèque centrale du Muséum,
38, rue Geoffroy Saint-Hilaire, Paris-5®.
Annuaire du Muséum national d' Histoire naturelle (parait depuis 1939).
Archives du Muséum national d'Histoire naturelle (depuis 1802. In-4°, sans
périodicité).
Bulletin du Muséum national d'Histoire naturelle (depuis 1895 ; 6 numéros par
an ; abonnement, France, 30 F, Étranger, 35 F).
Grands naturalistes français (depuis 1952. Sans périodicité).
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle (depuis 1936. Depuis 1950,
nouvelle série en 3 (puis 4) parties : A, Zoologie ; B, Botanique ; C, Sciences de
la terre ; D. Sciences physico-chimiques. Sans périodicité).
Notes et Mémoires sur le Moyen-Orient (depuis 1933. In-4°, sans périodicité)
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle (depuis 1933. Sans pério¬
dicité).
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Bulletin du Laboratoire maritime de Dinard (Ille-et-Vilaine). Depuis 1928 ; prix
variable par fascicule.
Objets et Mondes. La Revue du Musée de l’Homme. Directeur : M. J. Millot,
Palais de Chaillot, Paris-16e ; depuis 1961 ; trimestriel; abonnement, France,
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Mammalia. Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères. Directeur :
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, Index Seminum Horti parisiensis. Service des Cultures, 61, rue Buffon, Paris-5®;
depuis 1882 ; échange.
Journal d' Agriculture tropicale et de Botanique appliquée, suite de Revue inter¬
nationale de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale depuis 1954. Labo¬
ratoire d’ethnobotanique 57, rue Cuvier, Paris-5® ; abonnement, France,
33 F ; Étranger, 38 F.
Adansonia (suite aux Notulae Systematicae). Directeur : M. A. Aubréville,
Laboratoire de Phanérogamie , 16, rue Buffon, Paris-5®; sans périodicité;
abonnement, France, 30 F ; Étranger, 40 F.
Revue Algologique. Directeur : M. R. Lami, Laboratoire de Cryptogamie, 12, rue
Buffon, Paris-5® ; depuis 1924 ; abonnement, France, 20 F, Étranger, 25 F.
Revue Bryologique et Lichénologique. Directeur : Mme V. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; depuis 1874 ; abonnement, France, 22 F, Étranger, 28 F.
Revue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie ;
depuis 1928 ; abonnement, France, 18 F, Étranger, 23 F.
Cahiers de La Maboké. Directeur : M. Roger Heim. Laboratoire de Cryptogamie,
12, rue de Buffon, Paris 5® ; depuis 1963 ; abonnement, France, 20 F, Étran¬
ger, 24 F.
Pollen et Spores. Directeur : Mm® Van Campo, Laboratoire de Palynologie,
61, rue Buffon, Paris, 5® ; depuis 1959 ; 3 numéros par an, suppl. bibliogr. ;
abonnement, France, 65 F. Etranger, 70 F.
ABBEVILLE. - IUPBIUERIS T. FAILLAHT (d. 1554). - 25-4-1968.
2° Série, Tome 39
Numéro 6
Année 1967
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL
D’HISTOIRE NATURELLE
PARIS
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, Rue Cuvier, 5e
Publication bimestrielle
Paru le 9 Août 1968.
SOMMAIRE
Pages
Communication » :
M. Vachon. A propos des manuscrits de Lamarck conservés à la Bibliothèque centrale
du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris (Note préliminaire) . 1023
R. Hoffstetter & J. P. Gasc. Observations sur le squelette cervical et spécialement
sur les hypapophyses des Sauriens Varanoïdes actuels et fossiles . 1028
M. Thireau. Analyse descriptive et biométrique de la colonne vertébrale du Serpent
marin Enhydrina schistosa Daudin (Hydrophiinés). Caractères vertébraux des Hydro-
phiidés . 1044
J. Daget. Les Poissons dans l’édition allemande du Règne animal de Cuvier . 1057
M. Poll & J. Daget. Description d’ H emistichodus lootensi (Pisces, Citharinidae) . 1060
R. P. Sreenivasa-Reddy. Contribution à la connaissance des Scorpions de l’Inde. 2.
Iomachus leaviceps Pocock, 1893 (Scorpionidae, Ischnurinae) . 1066
J. Heurtault. Contribution à l’étude de Neobisium (N.) praecipuum Simon, 1879
(Pseudoscorpion, Neobisiidae) . 1077
R. Serène. Note préliminaire sur de nouvelles espèces de Sesarma (Decapoda-Bra-
chyura) . 1084
J. Forest. Compléments à la description d’un Achaeus ouest-africain, A. foresti Monod,
1956. (Crustacea Brachyura Majidae) . 1096
M. de Saint Laurent. Révision des genres Catapaguroides et Cestopagurus et des¬
cription de quatre genres nouveaux. I. Catapaguroides A. Milne Edwards et Bouvier
et Decaphyllus nov. gen. (Crustacés Décapodes Paguridae) (suite) . 1100
E. G. Marchal. Sur la capture, le long des côtes africaines, de deux spécimens de Panu-
lirus argus (Latreille) . 1120
A. Crosnier & J. Forest. Note préliminaire sur les Carides recueillis par 1’ « Ombango »
au large du plateau continental, du Gabon à l’Angola (Crustacea Decapoda Natantia) 1123
A. J. Bruce. A Report on some Pontoniid Shrimps (Crustacea Decapoda Natantia)
from New Caledonia . 1148
A. A. Myers. Aoridae (Amphipoda : Gammaridae) collected by the Yacht « Chazalie »
in tropical waters . 1172
B. Salvat. Mollusques des plages océaniques et semi-abritées du Bassin d’Arcachon. . 1177
R. Ph, Dollfus. Présence insolite chez un Urodèle et en Afrique du Nord d’un Cepha-
lochlamys (Cestoda, Pseudophyllidae) . 1192
H. Zibrowius. Description de V ermiliopsis monodiscus n. sp. espèce méditerranéenne
nouvelle de Serpulidae (Polychaeta Sedentaria) . 1202
G. Cherbonnier. Les pédicellaires globifères de l’üursin régulier Paracentrotus lividus
(Lamarck) . 1211
G. Cherbonnier. Considérations sur l’Holothurie apode Leptosynapta macrankyra
(Ludwig) . 1214
G. Cherbonnier & A. Guille. Sur la présence à Banyuls de l’Holothurie apode Labi-
doplax buski (M’Intosh) . r 1219
R. Borojevic, W. G. Fry, W. C. Jones, C. Levi, R. Rasmont, M. Sara & J. Vacelet.
Mise au point actuelle de la terminologie des Éponges (A reassessment ol the termi-
nology of Sponges) . 1224
C. Arambourg. A propos du genre Clupavus Aramb. (Rectification de nomenclature) . . 1236
P. Tixier. Contribution à l’étude des Orchidées indochinoises. V. Deux Orchidées
cambodgiennes . 1237
R. Derijard. Note complémentaire sur les Crustacés Décapodes récoltés à l’île Europa
(Mission scientifique du 6 au 24 avril 1964) . 1241
Table des matières du tome 39 . 1249
Bull. Mus. Hisi. nat., Paris, 39, n° 6, 1967 (1968), pp. 1023-1255.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1967. - N» 6
482« RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
5 OCTOBRE 1967
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J.-L. HAMEL
COMMUNICATIONS
A PROPOS DES MANUSCRITS DE LAMARCK
CONSERVÉS A LA BIBLIOTHÈQUE CENTRALE
DU MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS
( Note préliminaire )
Par Max VACHON
Lorsqu’en 1956 je dus satisfaire à l’agréable coutume de prononcer
la leçon d’ouverture du cours de Zoologie [7], je recherchai dans les textes
de mes prédécesseurs ce qui pouvait me guider, m’aider à trouver dans le
passé les directives nécessaires à celui que les responsabilités de l’avenir
attendent
Et comment mieux faire si ce n’est de relire les leçons d’ouverture de
ceux qui, avant soi, ont traité de la Zoologie des Invertébrés au Muséum
et particulièrement celles du premier responsable de cette discipline, Jean-
Baptiste de Lamarck. C’est alors que, tenant en main les trésors que
constituent à la Bibliothèque centrale du Muséum à Paris, les manuscrits
de mon illustre prédécesseur, je m’aperçus bien vite combien mes recherches
seraient malaisées devant le grand nombre de textes non publiés ou incom¬
plètement publiés
68
1024
M. Landrieu, dans son remarquable ouvrage de 1908 [3], parle des
manuscrits de Lamarck mais il ne fait sur eux que des commentaires
d’ordre très général. P. P. Grasse en 1944 [1] publie le texte du manuscrit
MS 742-5 : Biologie ou Considérations sur la nature, les facultés, les déve-
loppemens et l’origine des corps vivans, manuscrit que commente à
nouveau J. Klein en 1954 [2] ignorant complètement le travail de P. P.
Grassé. P. Omodeo en 1949 [4] dans une note relativement courte, fait
part de ses réflexions après consultation de la collection de manuscrits
conservés au M uséum (liasses 742 à 746).
En 1954, I. M. P oliakov se fait adresser la copie dactylographiée de
la liste des manuscrits de Lamarck conservés à la Bibliothèque centrale
du Muséum, puis les microfilms de quatre manuscrits : MS 742-3 : Discours
d’ouverture pour le cours de 1816 ; MS 742-4 : Discours d’ouverture du
cours de 1814 ; MS 752 : Apperçu analytique des connoissances humaines
(1810-1814) ; MS 1905 : De ce qui reste à faire pour donner à la botanique
le degré de perfection dont elle ne peut se passer (1795). I. M. Poliakov et
N. Nuzhdin publient en 1955 et 1959, les manuscrits MS 742-3 et MS 752
traduits en langue russe dans leur travail [5] intitulé : J. B. Lamarck,
Morceaux choisis, en deux tomes (traducteur A. V. Joudina). I. M. Polia¬
kov, dans un article traduit en langue anglaise et publié en 1959 [6] analyse
les manuscrits MS 742-3, MS 742-5, MS 752 et MS 1905-2.
A ma demande, Mademoiselle Madier me remit, en 1955, les liasses
de manuscrits de Lamarck que possédait notre Bibliothèque centrale.
Elle m’apporta une telle abondance de documents qu’il m’était impossible
de consacrer le temps nécessaire au dépouillement et au classement de ces
précieux feuillets. Néanmoins, je constatai la présence de quelques manus¬
crits n’ayant fait l’objet d’aucun commentaire de la part des précédents
auteurs : MS 742-12 : Caractères généraux des animaux sans vertèbres
(1802) ; MS 742-15 : Généralités sur les animaux sans vertèbres (1812-
1814) ; MS 742-9 : Bases essentielles à la connoissance des animaux (1815-
1816). Je priai l’un de mes collaborateurs, Monsieur G. Rousseau, de
mettre de l’ordre dans tant de désordre, désordre qui avait fait dire à
P. Omodeo en 1949 [4] : « De tels manuscrits sont difficiles à étudier puis¬
qu’ils sont classés de façon chaotique et parce que Lamarck avait l’habir
tude d’enlever des feuillets de ses manuscrits plus anciens pour les insérer,
après les avoir corrigés, dans le cadre de manuscrits plus récents. »
Monsieur G. Rousseau accomplit cette tâche avec persévérance dès
1960. Son travail de classement terminé (de nouveaux manuscrits ont été
découverts), les textes des manuscrits et les remarques les accompagnant
furent remis entre les mains de Monsieur Yves Laisses, Bibliothécaire à
la Bibliothèque centrale du Muséum et Archiviste paléographe, afin que
nous puissions ensemble mettre au point la présentation de cet inventaire
et publier les manuscrits dont la valeur l’exigeait.
Cette publication s’avère, en effet, indispensable, d’une part, afin de
procurer aux Historiens des Sciences et aux Naturalistes des documents
nouveaux permettant de mieux saisir les idées de celui dont le thème
essentiel de recherche était l’Évolution des Etres vivants et d’autre part,
afin de remplir un devoir de probité en faisant connaître, dans leur texte
— 1025 —
d’origine, en français, les manuscrits déjà traduits en langue étrangère et
publiés hors de nos frontières. Certains parlent, à tort ou à raison, de
désintéressement vis-à-vis de l’œuvre de Lamarck. Ce désintéressement ne
date pas d’hier et nous ne pouvons que citer les remarques attristantes
que faisait M. Lanbrieu en 1908 : « Si l’on excepte quelques articles, la
plupart fort courts, aucune étude d’ensemble n’a encore été publiée en
France sur l’œuvre du fondateur du transformisme. Les étrangers soignent
mieux leurs gloires nationales ; je n’en veux pour preuve que la floraison
des publications écloses à l’occasion du centenaire de Linné ou les nom¬
breuses éditions des œuvres de Ch. Darwin. Sans doute, il a été question
de publier une édition nationale des œuvres de Lamarck, mais cette
entreprise, après un pas que l’on eût pu croire décisif, semble subir un
temps d’arrêt peut-être définitif ; sans doute, encore, on élève à Lamarck
un monument au Jardin des Plantes mais la plupart de ses œuvres restent
introuvables et ignorées ; c’est à combler cette lacune qu’ont tendu mes
efforts. » [3], p. viii.
Les manuscrits appartenant à la Bibliothèque centrale du Muséum
représentent un ensemble de documents qui feront l’objet d’une publication
spéciale signée des trois auteurs ayant participé à leur mise au point. Nous
voudrions que ce volume fasse cesser ce long « temps d’arrêt » et permettre
de nouvelles recherches sur l’œuvre de celui dont la statue porte en lettres
gravées dans la pierre : Au fondateur de la doctrine de l’Evolution. Il était
normal que cette publication soit entreprise à l’instigation de l’un des
successeurs de Lamarck, premier titulaire de la chaire des Vers, Insectes
et Animaux microscopiques, créée le 10 juin 1793 1.
Les manuscrits conservés à la Bibliothèque centrale du Muséum national
d’Histoire naturelle sont nombreux ; nous en donnerons ultérieurement
la liste complète mettant à jour celle qui fut fournie en 1914, [8]. Néan¬
moins, il me paraît utile, dès maintenant, de préciser les titres et les cotes
des manuscrits intéressant la doctrine de Lamarck, manuscrits dont
certains seront intégralement publiés dans le travail actuellement en
cours.
MS 742-1 (40 pages) : Ancien discours d’ouverture de mon cours [de 1806].
MS 742-2 (35 pages) : Discours d’ouverture de mon cours pour 1809.
MS 742-3 (27 pages) : Discours d’ouverture pour le cours de 1816, publié en
langue russe [5] par I. M. Poliakov et N. I. Nuzhdin.
MS 742-4 (39 pages) : Discours d’ouverture du cours de 1814.
MS 742-5 (24 pages) : Biologie ou Considérations sur la nature, les facultés,
les développemens et l’origine des corps vivans. C’est ce manuscrit qui
fut étudié et publié par P. P. Grasse, 1944, [1].
1. Actuellement dissociée en : Chaire d’Enlomologie générale et appliquée : Professeur
A. S. Balachowsky ; chaire de Zoologie (Vers) : Professeur A. Chahaud ; chaire de Zoologie
(Malacologie) : Professeur Ed. Fischer ; chaire de Zoologie (Arthropodes) : Professeur
M. Vachon.
— 1026
MS 742-6 (10 pages) : Sur l’origine des êtres vivans (1801-1803).
MS 742-7 (43 pages) : Des parties de l’art dans les Sciences naturelles (1807-08).
MS 742-8 (35 pages) : De la disposition qu’il faut donner à la distribution des
animaux. De la nécessité ensuite de considérer cette distribution sous
deux rapports difïérens, d’en établir par conséquent deux sortes (1816-
1817).
MS 742-9 (15 pages) : Bases essentielles à la connoissance des animaux, 1er dis¬
cours (1815-1816).
MS 742-10 (96 pages) : Dégradation de l’organisation (1809-10).
MS 742-11 (25 pages) : Quelques considérations particulières nécessaires à
l’avancement de la zoologie (1810-1811).
MS 742-12 (12 pages) : Caractères généraux des animaux sans vertèbres (1802).
MS 742-13 (34 pages) : Des rapports qui doivent être employés dans la distri¬
bution et la classification des animaux (1816-1817).
MS 742-14 (60 pages) : Influence des circonstances sur les actions des animaux
(1809-10).
MS 742-15 (20 pages) : Généralités sur les animaux sans vertèbres (1812-14).
MS 742-16 (25 pages) : 4e leçon. Ordre naturel des animaux pour mes démons¬
trations.
MS 742-17 (11 pages) : De l’intervalle considérable qui sépare la nature des corps
inorganiques de celle des corps vivans et parmi ceux-ci des caractères
essentiels qui distinguent généralement les animaux des végétaux (1816-
1817).
MS 742-18 (37 pages) : Etat actuel de la distribution et classification des animaux.
MS 752 (224 pages) : Appercu analytique des connoissances humaines (1810-
1814), publié en langue russe (sauf 50 pages) en 1955-1959, par I. M.
Poliakov et N. I. Nuzhdin, [5].
MS 743-4 (7 pages) : Prodrome de l’histoire naturelle des animaux invertébrés
(an VII-VIII-IX).
MS 743-5 (4 pages) : Distribution générale des animaux (1808-1809).
MS 743-6 (23 pages) : Histoire naturelle des animaux sans vertèbres. 1er discours
(an VI, an VII).
MS 743-9 (6 pages) : Distribution et division des mollusques.
MS 1905-1 (18 pages) : Division analytique des connoissances humaines.
MS 1905-2 (14 pages) : De ce qui reste à faire pour donner à la Botanique le degré
de perfection dont elle ne peut se passer (1795).
MS 2628-1 (12 pages) : Discours préliminaire (an 6 à an 7).
MS 2628-2 (20 pages) : Discours préliminaire pour le cours de l’an 6 (lu le
14 floréal an 7).
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes)
Muséum national d’Histoire naturelle
61, rue de Bufjon. 75-Paris- Ve.
TRAVAUX CITÉS
{1] Grasse, P. P., 1944. — « La Biologie », texte inédit de Lamarck. Rev. Sc., 5
(3233/3234) : 267-276.
[2] Klein, M., 1954. — Sur l’origine du vocable « Biologie ». Arch. Anat. Histol.
Embryol., 37, 2 (4/8) : 105-114.
— 1027 —
3] Landrieu, M., 1908 (1909). — Lamarck, le fondateur du Transformisme,
sa vie, son œuvre. Mém. Soc. Zool. France , 21 : I-XII, 1-478.
[4] Omodéo, P., 1949. — Documenti per la storia delle Scienze Naturali al
principio del XIX secolo. 2. Manoscritte Lamarclciani. Boll. Zool., 16
(4/5/6) : 131-136.
[5] Poliakov, I. M. et Nuzhdin, N. I., 1955 et 1959. — Morceaux choisis de
Lamarck, 2 volumes, Académie des Sciences d’U.R.S.S. Moscou 1955 :
1-968 ; 1959 : 1-896 (en langue russe).
[6] Poliakov, I. M., 1959. — The manuscripts of Lamarck. Russian Rev. Biol.,
48,3 : 289-296.
[7] Vachon, M., 1956. — Leçon d’ouverture du cours de Zoologie faite au Muséum
national d’Histoire naturelle le 23 avril 1956. Bull. Mus. Hist. nat., 28, 4 :
343-368.
[8] Boinet, A., 1914. — Catalogue général des manuscrits des collections
publiques de France. Paris, tome II : 125-127 et 266.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N» 6, 1967 (1968), pp. 1028-1043.
OBSERVATIONS SUR LE SQUELETTE CERVICAL
ET SPÉCIALEMENT SUR LES HYPAPOPHYSES
DES SA URIENS VARANOIDES ACTUELS
ET FOSSILES
Par Robert HOFFSTETTER et Jean-Pierre GASC
Les Varanidae constituent une famille très homogène (tous leurs repré¬
sentants actuels appartiennent au seul genre Varanus ) et très caractérisée
(au point que les anciens auteurs ont parfois opposé les Monitors, comme
on les appelait, aux vrais Lézards). Par la suite, on leur a reconnu des
affinités plus ou moins marquées avec deux petites familles relictes actuelles
(Lanthanotidae et Helodermatidae) et avec diverses familles du Crétacé
(Aigialosauridae, Dolichosauridae et Mosasauridae) et du Tertiaire (Necro-
sauridae). L’ensemble, dont l’appartenance aux Sauriens ne fait aucun
doute, est actuellement considéré comme une superfamille (Varanoidea)
ou une section de rang plus élevé (Platynota), dont la compréhension n’a
pas encore recueilli l’accord de tous les spécialistes.
Parmi les caractères particuliers des Varanoidea, nous ne considérerons
ici que ceux qui concernent le squelette cervical et plus spécialement les
hypapophyses. A la suite de Cuvier, Stannius, etc., nous définissons la
région cervicale comme la portion du rachis antérieure à la première ver¬
tèbre dont les côtes atteignent le sternum.
1° Varanidae Actuels.
(% 1)
Le cou des Varans, remarquablement allongé par rapport à celui des
autres Sauriens modernes, présente un certain nombre de particularités,
qu’il convient de rappeler ou de préciser :
a) La région cervicale compte 9 vertèbres (désignées ci-après comme
VI à V9) ; sauf anomalies individuelles, c’est un nombre constant dans la
famille ; c’est aussi le plus fort observé chez les Sauriens actuels ; en dehors
des Varanidae, on ne le connaît que chez les Lanthanotidae et, à titre de
variation individuelle, chez quelques rares Gekkonidae et Scincidae.
b) Les vertèbres cervicales des Varans sont allongées, de sorte que,
1029 —
dans cette famille, à une exception près 1, le maximum de longueur des
centra présacrés se situe dans la région cervicale, au voisinage de V5-V6 ;
cette longueur s’abaisse dans la région scapulaire et atteint une sorte de
plateau dorsal. Au contraire chez les autres Sauriens, les vertèbres cervi¬
cales restent courtes, et la longueur des centra croît progressivement
jusqu’à un maximum situé dans la partie postérieure du tronc : des gra¬
phiques très démonstratifs à cet égard sont préparés par l’un de nous
(J. -P. Gasc) et seront publiés prochainement.
c) Les premières côtes articulées sont portées par V6 ou V7 ; il y a donc
5 ou 6 vertèbres antérieures sans côtes libres. Ces chiffres confèrent égale¬
ment aux Varans une position extrême, puisque les autres Sauriens ne
possèdent que 1 à 4 vertèbres sans côtes, à l’exception de quelques rares
Agamidae qui atteignent le chiffre 5.
d ) Diverses apophyses vertébrales sont coiffées par des épiphyses,
constituées par un tissu osseux très compact et très dur, servant d’attache
à des tendons ou ligaments. C’est notamment le cas du bord dorsal de la
neurépine, des processus transverses des vertèbres sans côtes, et — - nous le
préciserons plus loin — de l’extrémité des hypapophyses.
e) Les hypapophyses cervicales sont toujours puissantes, ce qui est
corrélatif de la longueur et de l’importance des muscles cervicaux qui s’y
insèrent (m. subvertebralis, pars capitis et cervicis). Ces hypapophyses
sont généralement développées jusqu’à V8 ; l’axis en porte deux, une
antérieure et une postérieure ; les suivantes occupent une position posté¬
rieure sous leurs centra respectifs : c’est là une disposition banale, que l’on
retrouve notamment chez les Anguidae et les Scincidae, et aussi chez les
Amphisbéniens et les Serpents. Mais, chez les Varans, certaines de ces
hypapophyses présentent une morphologie et une constitution particu¬
lière, qui ont déjà été observées par Cuvier (1824, pp. 284-285, pl. XVII :
Monitor). Au vrai, les deux premières n’ont pas de particularités impor¬
tantes : celle de l’atlas, assez faible, est formée par le premier hypocentrum
(hl), lequel est uni par suture aux deux hémi-arcs atlantiens ; la deuxième,
longue et grêle, couchée vers l’arrière, est formée par le 2e hypocentrum
(7t2), lequel est fixé par suture sous l’odontoïde et la partie antérieure du
centrum de l’axis. Mais les suivantes (hypapophyse postérieure de l’axis,
hypapophyses des vertèbres V3 à V7, parfois aussi de V8) sont constituées
par un processus basal, continu avec le centrum, et par un élément distal
(simple ou complexe) uni par suture au précédent. C’est là un type très
particulier, qui a été diversement interprété :
— Compte tenu de la présence, déjà notée, d’épiphyses coiffant diverses
apophyses vertébrales chez les Varans, il était naturel de considérer aussi
comme une épiphyse l’élément distal des hypapophyses cervicales. C’est ce
qu’ont fait notamment Cuvier (1824, p. 284, pl. XVII, fig. 17-20) et Bou-
1. Chez Varanus exanthematicus , les vertèbres cervicales ne présentent qu’une faible élon¬
gation : il en résulte que la courbe des longueurs vertébrales est subhorizontale dans la région
cervicale (différence avec les Sauriens communs), mais ce plateau reste au-dessous du maximum
observé dans la région du tronc. Nous réservons pour l’instant ce cas aberrant, apparemment
lié à des caractères céphaliques et dentaires qui traduisent un régime alimentaire particulier.
1030 —
A
Fig. 1. — Vertèbres cervicales de Varanus.
A — Varanus salvator : les 9 vertèbres (VI à V9) en vue latérale, X 3/4 ; sous chaque vertèbre,
vue ventrale de l’hypapophyse correspondante, X 3/2.
B — V. salvator : coupe transversale de la neurépine de V5.
C et D — Coupes transversales des hypapophyses chez V. salvator (C) et|chez V. niloticus (D).
c : base hypapophvsaire formée par le centrum ; e : épiphyse ; d : diapophyse ; h : hypocentrum ;
p parapophvse.
— 1031
lenger (1891, note 4, p. 113). On était alors conduit à interpréter la partie
basale de l’hypapophyse comme un hypocentrum intimement soudé
au centrum vertébral (Hoffstetter, 1939, p. 28, et fig. 8 E p. 27), inter¬
prétation d’autant plus vraisemblable qu’une telle fusion est classiquement
connue chez tous les Anguioidea (Anguidae, Anniellidae, Xenosauridae,
Shinisauridae), chez divers Scincoidea (Dibamidae et nombreux Scincidae),
et aussi chez les Amphisbéniens et les Serpents. Dans cette hypothèse,
les Varans se particulariseraient simplement par l’acquisition d’une épi¬
physe terminale.
— - Une autre interprétation a été proposée par Gadow (1896, p. 29,
fig. 21), et plus explicitement par Osborn (1900, fig. 4 15, p. 5). Selon ces
auteurs, l’élément distal est un hypocentre (basiventralia de Gadow,
intercentrum d’OsBORN) porté par une hypapophyse d’origine centrale
(= pleurocentrale). En d’autres termes, pour reprendre la nomenclature
d’OwEN (1840), les hypapophyses des Varans comprendraient une partie
basale exogène (formée par une excroissance du centrum) et une partie
distale autogène (due à un centre d’ossification propre) l. Elles seraient
donc très différentes de celles des Anguioidea, Amphisbéniens et Serpents
(formées par un hypocentrum soudé au centrum qui le précède) et sépare¬
raient nettement les Varanidae de ces divers groupes.
— Plus récemment, Gvsc (1961, p. 720 et fig. 4, p. 721) a apporté un
fait nouveau en signalant que, très souvent, la pièce distale de l’hypapo-
physe des Varans n’est pas simple mais comprend des éléments distincts,
représentant l’hypocentre coiffé par une épiphyse terminale. Son inter¬
prétation s’apparente donc à la précédente, en la complétant : l’hypapo-
physe des Varans comprendrait une base d’origine centrale, un hypocen¬
trum individualisé et une épiphyse.
Les interprétations précédentes sont toutes fondées sur l’observation
externe de la vertèbre, de sorte qu’aucune n’est parfaitement démonstra¬
tive. Pour essayer de mettre fin aux débats et d’aboutir à un accord
général, nous avons pratiqué des sections transversales dans diverses
hypapophyses de Varans (notamment dans l’exemplaire même figuré
par Gasc). 11 est évident que cette étude, pour être pleinement satisfai¬
sante, devrait être complétée par des observations histologiques et embryo¬
logiques. Mais, comme on peut le voir sur les figures (fig. 1, C et D), les
simples sections sont déjà clairement lisibles.
Dans le cas le plus complexe (fig. 1 C, V5 de Varanus saloator), l’hypa-
pophyse apparaît bien constituée par trois éléments, qui représentent
respectivement une base d’origine centrale, un hypocentre et des épiphyses.
La base (c), en continuité avec le centrum, est formée par de l’os spongieux
entouré d’os compact, celui-ci surtout développé au contact des surfaces
libres. L’hypocentre (h) a la même constitution ; il est relié à la portion
basale par une suture, affectant la forme d’une surface grossièrement
conique. Les épiphyses (e) (en tous points comparables à celles qui coiffent
1. Noter que cette interprétation s’oppose formellement à l’opinion exprimée par Boui.en-
ger (1891, p. 113) : « No Reptile shows an exogenous hvpapophysis together with an auto-
genous hvpapophysis, wedge-bone or chevron on the same centrum ».
1032
les neurépines, voir fig. 1 B) sont uniquement constituées par de l’os
compact très dur ; elles comprennent ici deux pièces principales, qui
masquent latéralement la suture des éléments précédents ; mais il peut
s’y ajouter quelques éléments supplémentaires non constants 1 (voir
fig. 1 A). Nous rejoignons donc pratiquement le schéma interprétatif
de Gasc (1961, fig. 4), à cette différence près que, dans celui-ci, H3 et H4
représentent en réalité des épiphyses, tandis que, sur les mêmes hypapo-
physes, E est en fait l’extrémité visible de l’hypocentrum. On peut observer
aussi des dispositions plus simples, dérivées de la précédente. Ainsi, dans
les hypapophyses cervicales moyennes de certains Varans, les épiphyses
latérales se réunissent en un capuchon qui masque complètement l’hypo-
centre réduit (fig. 1 D). Dans les vertèbres plus postérieures (le plus sou¬
vent Y7 et parfois V8), la partie basale de l’hypapophyse, moins robuste,
est coiffée directement par l’épiphyse (fig. 1 C, V7), tandis que l’hypocentre
a complètement disparu. L’épiphyse elle-même peut disparaître, notam¬
ment sur Y8 : l’hypapophyse est alors réduite à une crête sagittale d’origine
centrale. Enfin, et c’est le cas presque général pour Y9, cette crête elle-
même disparaît et la face ventrale du centrum est lisse, comme celle des
vertèbres du tronc.
En résumé, les hypapophyses cervicales des Varans présentent des
particularités remarquables. Elles s’accordent avec celles des Anguioidea
(et aussi des Amphisbéniens et des Serpents) par le fait que les hypocentres,
à partir de /t3, ont subi un déplacement vers l’avant pour se fixer à l’arrière
du centrum immédiatement antérieur. Mais elles se distinguent par cer¬
tains caractères, les uns plus primitifs (hypocentres individualisés), les
autres plus évolués (développement d’hypapophyses d’origine centrale,
portant l’hypocentre à son extrémité ; développement d’épiphyses com¬
posées d’un ou de plusieurs éléments).
Le caractère le plus remarquable, inconnu chez les Squamates autres
que les Yaranoidea, est précisément le développement d’hypapophyses
d’origine centrale, coexistant avec des éléments hypocentraux individua¬
lisés. Notons que, bien que moins nette, une disposition analogue se
retrouve dans la queue des mêmes Varans, où les os chevrons (d’origine
hypocentrale) s’articulent sur des reliefs formés par la face ventrale du
centrum.
2° IIelodermatidae.
La famille est représentée aujourd’hui par un seul genre et deux espèces
habitant le SW des Etats Unis et l’W du Mexique ; mais un genre éteint,
Eurheloderma, a vécu en Europe occidentale à l’Eocène-Oligocène.
Le cou d’ Heloderma comporte 8 vertèbres, qui restent relativement
courtes : la courbe des longueurs des centra s’élève depuis V3, d’abord assez
rapidement puis plus lentement, jusqu’à un maximum situé vers V25-V30.
1. Noter que les autres épiphyses, et spécialement celle qui coiffe la neurépine de l’axis,
peuvent aussi se fragmenter en plusieurs éléments : voir fig. IA.
1033 —
La première paire de côtes est portée par V4. Par ces divers caractères,
les Helodermatidae s’accordent avec la majorité des Sauriens et appa¬
raissent moins spécialisés que les Varans.
Les hypocentres cervicaux ont subi une régression manifeste. Celui de
l’atlas est banal et forme une petite saillie ventrale. L’axis en porte deux
(A2 et A3), unis par une suture au centrum, et ne formant pratiquement
pas de relief hypapophysaire ; chez Heloderma suspectum (fig. 2 A) h'2 est
assez grand et vient presque au contact de A3 ; ces deux éléments se
réduisent chez H. horridum (fig. 2 B) où A 2, beaucoup moins développé
vers l’arrière, est largement séparé de A 3 1. J1 semble que tous les hypo¬
centres postérieurs aient disparu. Le fait est certain pour //. horridum.
En ce qui concerne //. suspectum, sur le seul squelette observable à Paris,
\ 3 porte un léger relief ventral postérieur qui a été détérioré lors de la
préparation, de sorte qu’on peut se demander s’il ne supportait pas un
petit A4 ; cependant Shcfei.dt (1890, p. 215), à propos de V3 de la même
espèce, précise que « it does not develop the autogenous hypapophysis » ;
et Miss Grandison veut bien nous confirmer que l’exemplaire du British
Muséum est également démuni de A4 individualisé et de toute trace d’in¬
sertion d'un tel élément.
Fig. 2. — Les 3 premières vertèbres cervicales de Heloderma suspectum (A)
et //. horridum (B), X 2.
h : hypocentrum.
Par ces divers caractères, les Helodermatidae s’écartent nettement des
Yaramdae (et aussi des Lanthanotidae, comme nous le verrons plus loin) :
leur cou court et leurs hypapophyses cervicales réduites montrent qu’ils
se sont engagés dans une autre voie évolutive.
Tous les auteurs s’accordent pour rattacher les Helodermatidae aux
Anguimorphes, mais il est plus difficile de se prononcer sur leur attribution
aux Varanoidea ou aux Anguioidea. Leurs divers caractères anatomiques
parlent dans l’un ou l’autre sens. Sur les bases ici considérées, les Heloder¬
matidae s’accordent avec les Varanoidea par le fait que leurs hypocentres
cervicaux restent individualisés (alors qu’à partir de A3, ils sont soudés
au centrum chez les Anguioidea) et que leurs os chevrons sont articulés
1. Déjà vu par Troschel (1853, p. 304, Taf. XIV, fig. 2) et interprété par lui comme une
«piphyse.
— 1034
(ils sont soudés chez la plupart des Anguioidea, à l’exception de Shini-
saurus et Xenosaurus). Mais il n’y a là rien de démonstratif, puisqu’on
retrouve ces caractères dans des groupes très divers (Scincomorpha,
Iguania, Gekkota). En fait, l’ensemble des caractères connus des Helo-
dermatidae conduit à les interpréter comme un rameau intermédiaire
entre Anguioidea et Yaranoidea, enraciné au voisinage du point de bifur¬
cation ; de sorte que l’attribution des Helodermatidae à l’une ou l’autre
de ces superfamilles est quelque peu conventionnelle.
3° Lanthanotidae.
La famille ne comprend qu’une espèce, Lanthanotus borneensis, d’ailleurs
rare et confinée à Bornéo. Son anatomie est encore incomplètement connue,
malgré l’importante monographie que lui ont consacrée McDowell &
Bogert (1954). En particulier, en ce qui concerne les hypapophyses cer¬
vicales, ces auteurs se bornent à noter que l’axis en porte deux.
Grâce à l’obligeance du professeur Guibk, nous avons pu examiner un
exemplaire, récemment acquis par échange avec le Chicago Natural History
Muséum. Des radiographies ont été faites, et certaines observations ont
pu être contrôlées ou complétées par des dissections partielles (fig. 3).
Fig. 3. — Les vertèbres cervicales 2 à 7 de Lanthanotus borneensis , X 6.
h : hypocentrum.
Lanthanotus s’accorde avec les Varanidae par le nombre de ses vertèbres
cervicales (9). Mais celles-ci n’ont subi qu’une faible élongation, de sorte
que la courbe des longueurs vertébrales reste très proche de celle d’ Helo-
derma, avec cependant un écrasement général traduisant une moindre
différence entre les longueurs des vertèbres cervicales et dorsales. Par
ailleurs, la première paire de côtes est portée par V4, comme chez Helo-
derma et de nombreux Sauriens non varanoïdes.
Les hypapophyses sont développées jusqu’à V6. L’hypocentre de
l’atlas (fig. 3, hl) forme la première. L’axis en porte deux : l’antérieure est
formée par h2, uni par suture à l’odontoïde et au centrum de l’axis ; la
postérieure comprend une base d’origine centrale, prolongée par un hypo-
— 1035 —
■centre suturé (contrôlé par dissection) ; il n’y a pas d’épiphyses différenciées.
Les hypapophyses de V3, V4, V5 sont constituées comme la précédente.
V6 ne porte qu’une hypapophyse simple, relativement basse, dépourvue
d’élément distal (c’est-à-dire d’hypocentre).
En résumé, les hypapophyses cervicales de Lanthanotus sont fondamen¬
talement constituées comme celles des Varans. Cependant les bases (origine
centrale) sont moins développées, tandis que les hypocentres sont relative¬
ment plus importants ; d’autre part, il n’y a pas d’épiphyses. Ces divers
caractères traduisent un stade évolutif moins avancé. En revanche la
régression des hypocentres postérieurs (le dernier conservé est h6 porté
par V5) apparaît comme un caractère plus évolué.
En fait, comme l’ont démontré McDowell & Bogert sur d’autres
bases, Lanthanotus est beaucoup plus proche des Varans que d’ H eloderma,
ce qui justifie sa séparation dans une famille propre. Dans la faune actuelle,
les Varanidae et les Lanthanotidae sont les seuls Squamates chez lesquels :
1° le cou s’est allongé à la fois par l’augmentation du nombre des vertèbres
cervicales (9) et par l’élongation plus ou moins forte de leurs centra ;
2° les hypapophyses cervicales moyennes sont constituées par un pro-
•cessus basal d’origine centrale et par un hypocentre distal individualisé.
4° Varanoidea du Tertiaire.
■o) Varanidae
Les terrains tertiaires ont livré des restes de Varanoidea, dont certains
•se rattachent clairement aux Varanidae, tandis que d’autres correspondent
à des groupes éteints.
Certaines formes, connues depuis le Miocène supérieur et localisées dans
3’Ancien Monde, s’accordent parfaitement, dans tous leurs caractères
observables, avec le genre Varanus. Il n’y a donc pas lieu de revenir ici sur
leurs caractères.
Nous ne ferons que mentionner le genre Megalania, du Pliocène aus¬
tralien, caractérisé par son gigantisme et sa tendance à la pachyostose.
Son squelette cervical est pratiquement inconnu ; mais tous ses caractères
■observables indiquent une étroite parenté avec les Varans.
Le Paléogène nord-américain et ouest-européen a fourni des fossiles
évidemment apparentés, mais distincts. Il s’agit des Saniwinae ( Saniwa
■et genres voisins) ; les travaux de Gilmore (1922, 1928) montrent que, au
moins chez Saniwa, le squelette cervical est très semblable à celui des
Varans. En l’absence de sternum (non conservé), on ne peut pas déterminer
le nombre exact des vertèbres cervicales ; mais on constate que celles-ci
ont subi une nette élongation ; la pl. 3 de Gilmore (1928) est à cet égard
très démonstrative ; on y voit que le maximum des longueurs vertébrales
se situe dans le cou, en avant de V5, et qu’il est donc plus antérieur que
chez les Varans eux-mêmes. L’hypapophyse postérieure de l’axis et les
hypapophyses suivantes (jusqu’à V5) portent, comme chez les Varans,
un élément distal qui a évidemment la même signification (hypocentre
1036
suturé) ; Y6 montre encore une crête hypapophysaire, mais sans élément
distal ; les vertèbres suivantes n’ont plus de relief ventral. Selon les
caractères considérés, Saniwa apparaît plus évolué que Varanus (réduction
du nombre des hypocentra, report en avant de Y5 du maximum des
longueurs vertébrales) ou moins spécialisé (partie basale des hypapophyses
moins développée).
b) Necrosauridae.
Cette famille éteinte, représentée par le seul genre Necrosaurus, n’est
connue que dans le Paléogène d’Europe occidentale. Hoffstetter (1943)
l’avait placée auprès des Yaranidae, en l’interprétant comme un rameau
ancestral attardé (architecture du squelette facial beaucoup plus primi¬
tive que chez tous les autres Yaranoidea). McDowell & Bogert (1954,
p. 30) la rattachent aux Xenosauridae, donc aux Anguioidea, mais leur
argumentation est très discutable et repose en partie sur des caractères
erronés. En fait, Necrosaurus présente d’indéniables traits varanoïdes
(Hoffstetter, 1954 ; 1955, p. 626 ; 1962, p. 260). Pour nous en tenir aux
critères ici considérés, nous rappellerons que ses hypapophyses cervicales
moyennes portaient un élément distal, usuellement détaché, mais laissant
une surface d’insertion parfaitement comparable à celle des Yaranidae ;
la partie basale de l’hypapophyse est beaucoup moins puissante que chez
Varanus, moins même que chez Saniwa. Par ailleurs, les vertèbres cervi¬
cales paraissent n’avoir subi qu’une légère élongation, comme chez Lan -
thanotus ; on ne connaît que des vertèbres isolées, donc imparfaitement
démonstratives, mais les plus fortes tailles observées correspondent à la
région dorsale postérieure. De toute façon, la constitution si particulière
des hypapophyses n’est pas connue en dehors des Yaranoidea ; elle parle
donc fortement en faveur du rattachement des Necrosauridae à cette
superfamille, et vient appuyer les conclusions fondées sur d’autres
caractères (dents, architecture de la mandibule, etc.).
5° Yaranoidea du Crétacé.
a) Mosasauridae.
Malgré des caractères adaptatifs liés à leur mode de vie (nageurs marins) r
les Mosasaures du Crétacé supérieur ont été reconnus dès le début (Cuvier,
1808) comme de proches parents des Varans (= Monitors). Divers auteurs
ont, il est vrai, tenté d’en faire un sous-ordre particulier (Pythonomorpha),
séparé des Sauriens. Mais la tendance moderne est de les rapprocher des
Varans, en les plaçant dans la même superfamille (Varanoidea) ou dans une
superfamille voisine (Mosasauroidea).
En ce qui concerne leur squelette cervical, il est difficile de déterminer
le nombre des vertèbres correspondantes, caries connexions entre vertèbres,
côtes et sternum sont très rarement conservées. On doit d’ailleurs consi¬
dérer séparément les divers genres. Certains d’entre eux, appartenant
à des sous-familles distinctes, ont un cou court : c’est notamment le cas de
1037
Clidastes (Mosasaurinae), Platecarpus (Platecarpinae) et Tylosaurus
(Tylosaurinae), dont on connaît des squelettes complets ou subcomplets ;
les auteurs qui les ont étudiés (Cope, Williston, Osborn) leur attribuent
7 vertèbres cervicales et ce nombre paraît sûr au moins chez l’exemplaire
de Tylosaurus étudié par Osborn (1899) ; chez les autres genres cités,
c’est de toute façon une bonne approximation, d’ailleurs confirmée par le
nombre des hypapophyses, qui ne sont apparentes que jusqu’à V6. Mais
divers Mosasaurinae tardifs possèdent un cou plus long, décelé par le
développement d’hypapophyses plus en arrière, jusqu’à VIO chez Ploto-
saurus (= Kolposaurus ), et même au-delà chez Mosasaurus (Camp, 1942,
p. 5).
Les genres au cou « normal » ( Clidastes , Platecarpus, Tylosaurus : Wil¬
liston, 1898, pl. LXXII ; Osborn, 1899, pl. XXIII) présentent aussi, en
ce qui concerne les longueurs vertébrales, une courbe banale : les centra
s’allongent progressivement jusque dans la région postérieure du tronc
(sommet assez étalé, vers V25-V35 chez Clidastes ; beaucoup plus aigu,
vers V25, chez Platecarpus et Tylosaurus qui ont un tronc plus court),
pour diminuer ensuite jusqu’à l’extrémité de la queue. L’allongement du
cou, observé chez Plotosaurus (Camp, 1942, pl. 5) s’accompagne d’une
modification profonde de la courbe des longueurs vertébrales : le maximum
est reporté très en avant, dans la région cervicale et dorsale antérieure,
en avant de V20 h On observe donc ici une courbe qui, bien que différente,
présente une évidente analogie avec celle des Varans.
En ce qui concerne les côtes cervicales, les Mosasauridae apparaissent
plus primitifs que les Varans : la première paire est portée par V4 (Plate¬
carpus, Tylosaurus, d’après Osborn, 1899) ou par V5 ( Plotosaurus =
Kolposaurus, d’après Camp, 1942).
Malgré une morphologie vertébrale très différente, liée à l’adaptation
à la nage, il est remarquable de constater que les hypapophyses cervicales
des Mosasauridae sont fondamentalement construites comme celles des
Varans. Déjà Cuvier (1808, pl. 20, fig. 1 ; 1824, pl. XIX, fig. 1) a figuré
une vertèbre cervicale de Mosasaurus dont l’hypapophyse est constituée
par une processus basal continu avec le centrum et terminé par une surface
concave destinée à recevoir un élément distal. Mais c’est surtout Cope
(1875, pl. XVIII, fig. 1 et 4) qui a fait connaître des vertèbres complètes
de Clidastes, encore munies de cet élément distal. La même morphologie
a été retrouvée chez d’autres genres, où ces éléments distaux sont présents
sur l’hypapophyse postérieure de l’axis et les suivantes (cependant la
dernière hypapophyse en est généralement dépourvue). Il ne fait pas de
doute qu’il s’agit, ici aussi, d’un hypocentre 1 2 porté par un processus
basal d’origine centrale. Et ceci constitue un puissant argument en faveur
de la parenté des Mosasauridae avec les Varanidae.
On remarquera cependant que, dans l’ensemble, les hypapophyses des
1. Les mesures prises sur la restitution publiée par Camp (1942) font apparaître de petits
accidents (ensellements de la courbe au voisinage de V6 et de VIO- Vil) qui demanderaient à
être confirmés par une mesure directe des pièces fossiles.
2. 11 est curieux que (Jadow (1901, p. 490) désigne encore ces éléments distaux comme
des épiphyses alors que, dès 1896, il interprétait ces mêmes éléments, chez les Varans, comme
des basiventralia.
1038 —
Mosasauridae sont moins spécialisées que celles des Varans. Le processus
basal (d’origine centrale) est moins développé ; il arrive même qu’il ne soit
qu’ébauché, en particulier chez Platecarpus (voir Osborn, 1899, fig. 3
et 6 A ; 1900, fig. 1 et 4 A). Par ailleurs les hypocentres les plus antérieurs
(M et Ii2) restent très primitifs et ne forment pratiquement pas de saillie
hypapophysaire.
b) AlGI ALOSAURIDAE.
Les Aigialosauridae représentent une autre famille éteinte, localisée
dans le Crétacé inférieur de Dalmatie et d’Istrie, et adaptée à une vie
aquatique ou semi-aquatique. Leurs caractères céphaliques évoquent
fortement les Varanoidea. On les considère généralement comme une
souche possible des Mosasauridae.
Bien qu’on ne puisse préciser sa limite postérieure (le sternum étant
inconnu) le cou apparaît normal. Les vertèbres cervicales ne montrent pas
d’augmentation de leur nombre (estimé à 7 ou 8 selon les auteurs), ni
d’élongation de leurs centra. Les côtes cervicales sont développées depuis
V3 ou V4.
Les liypapophyses cervicales ne sont pas connues chez Aigialosaurus
(les éléments ainsi désignés par Gorjanovic-Kramberger, 1892 sont en
réalité des côtes cervicales comme l’a signalé Kornhuber, 1901, p. 20).
Elles ont été observées chez Carcosaurus (Kornhuber, 1893, p. 3, Taf. I-II)
et chez Opetiosaurus (Kornhuber, 1901, pp. 9, 21-22, Taf. I-II). Korn¬
huber les décrit comme de simples saillants à extrémité ellipsoïdale
ou sphérique ; il n’y signale pas d’éléments distaux (bien qu’il connaisse
l’existence de ceux-ci chez Varanus et chez Clidastes ) ; il précise même
(1901, p. 9) que les hypapophyses d’ Opetiosaurus ressemblent surtout à
celles de Lacerta (ce que ne confirment pas ses figures).
De telles indications sont inattendues et assez troublantes. Si réellement
les hypapophyses des Aigialosauridae sont de simples reliefs sur la surface
ventrale des centra, nous sommes conduits soit à refuser d’admettre que les
Mosasauridae dérivent des Aigialosauridae, soit à supposer que les hypo¬
centres cervicaux des Varanoidea seraient des formations secondaires,
apparues indépendamment chez les Mosasauridae, les Necrosauridae, les
Lanthanotidae et les Varanidae, ce qui paraît peu vraisemblable ! On
remarquera cependant que selon Kornhuber (1901, p. 9) l’extrémité des
hypapophyses d’ Opetiosaurus « paraît avoir été brisée en grande partie
par la pression de la masse rocheuse ». Cette prétendue brisure ne cor¬
respond-elle pas à l’insertion d’un élément distal séparé ? Seul l’examen de
l’échantillon permettrait d’en juger.
c) Dolichosauridae.
Il s’agit d’une autre famille crétacée (Néocomien-Cénomanien), cons¬
tituée par des animaux nageurs, plus franchement marins que les précé¬
dents. Ici encore, les caractères ostéologiques ne permettent pas de douter
de leur parenté avec les Varanidae ; mais il s’agit d’un rameau divergent,
spécialisé.
— 1039
En ce qui concerne le cou, on constate d’abord un accroissement notable
du nombre de ses vertèbres (ou tout au moins des vertèbres situées en avant
de la ceinture scapulaire) plus accentué que chez tous les autres Sauriens.
Selon les genres, les estimations varient de 11 à 17 ; et on remarquera que
les chiffres les plus bas sont trouvés dans les formes les plus anciennes
(Adriosaurus, Eidolosaurus) et les plus élevés chez le genre le plus tardif
( Dolichosaurus ). Cependant, ce recul de la ceinture scapulaire n’est pas
accompagné d’une élongation des vertèbres cervicales, de sorte que la
longueur des centra croît progressivement depuis V3 jusque dans la région
postérieure du tronc (voir lig. de Pontosaurus = « Hydrosaurus », Korn-
huber, 1873, Taf. XXI). D’après Nopcsa, il y a 5 ou 6 vertèbres anté¬
rieures sans côtes chez Eidolosaurus, mais ce nombre paraît avoir été beau¬
coup plus élevé chez Pontosaurus par exemple.
Les hypapophyses cervicales sont encore mal connues. Owen (1850
p. 392) a pu dégager celle de V7 chez Dolichosaurus, et l’a décrite comme
une courte épine inférieure comprimée, saillant vers le bas à partir de la
moitié postérieure du centrum. Kornhuber (1873, p. 81, Taf. XXI) en a
observé sur les 9 vertèbres antérieures de Pontosaurus (« Hydrosaurus »
lesinensis ) ; il les présente comme des hypapophyses banales, sans y
signaler d’éléments distaux. Chez Adriosaurus, Nopcsa (1908, p. 52 = 20
du tiré-à-part) précise que V4 à VIO portent de petites hypapophyses
latéralement comprimées, semblables à celles de Pseudopus (= Ophisaurus,
Anguidae). Enfin Nopcsa (1923, p. 101) les décrit comme suit chez Eidolo¬
saurus : « Die isolierte Hypapophysen des zweiten bis siebenten Hals-
-wirbels waren ziemlich stark entwickelt ; am Abgusse erkennt man sie als
je einen kleinen komprimierten und die in Lange gezogenen Knoten, der
sich an den ruckwartigen Teil dieser Wirbel legte. Die 4. und 5. Hypapo-
physe sind die stârksten ». Aucune de ces observations n’établit la présence
d’éléments distaux individualisés. Cependant Eidolosaurus pose encore
un problème car l’expression « isolierte Hypapophysen », utilisée par Nopcsa
n’a pas été explicitée par son auteur. Mais dans l’ensemble les hypapophyses
décrites semblent être de simples reliefs tels qu’on en observe chez les
Anguioidea, Amphisbéniens et Serpents. De nouvelles observations seraient
nécessaires pour confirmer ces indications. Mais, même s’il en est ainsi, il
n’est pas possible de savoir si ces hypapophyses sont formées uniquement
par un hypocentre (comme chez les Squamates non varanoïdes) ou si elles
dérivent de celles des autres Varanoidea par fusion de l’hypocentre avec un
processus basal d’origine centrale.
Conclusions.
1) Tous les Varanoidea actuels (Varanidae, Lanthanotidae, Heloder-
matidae) ont des hypocentres cervicaux individualisés. A l’intérieur des
Anguimorphes actuels, ce caractère suffit à les séparer des Anguioidea,
dont les hypocentres cervicaux postérieurs à El sont toujours intimement
soudés au centrum qui les précède.
69
— 1040 —
Parmi les Varanoidea fossiles, les Yaranidae, les Necrosauridae et les
Mosasauridae ont aussi des hypocentres individualisés. Mais il ne semble
pas qu’il en soit ainsi pour les Aigialosauridae et les Dolichosauridae : de
nouvelles observations seraient souhaitables, le matériel n’ayant fait
l’objet que d’études anciennes.
Notons aussi que les Helodermatidae se distinguent des autres Vara¬
noidea par une réduction considérable de leurs hypocentres cervicaux,
qui ne sont connus que sur l’atlas et sur l’axis.
2) Le développement des processus hypapophysaires d’origine centrale
est un caractère important, qui apparaît propre aux Varanoidea (mais non
général dans ce groupe). On connaît de tels processus, à des degrés divers,
chez les Mosasauridae (surtout développés chez les Mosasaurinae, y compris
Clidastes, c’est-à-dire le genre le plus primitif), chez les Necrosauridae, les
Lanthanotidae et les Varanidae (ils atteignent leur plus grand développe¬
ment chez Varanus) : ceci parle en faveur d’une parenté entre ces quatre
familles. Les mêmes processus ne sont pas développés chez les Heloder¬
matidae, qui se distinguent ainsi des autres Varanoidea modernes. Enfin la
constitution de» hypapophyses cervicales des Aigialosauridae et Dolicho¬
sauridae pose encore des problèmes non résolus.
3) L’augmentation du nombre des vertèbres cervicales apparaît aussi,
chez les Sauriens, comme une tendance propre aux Varanoidea, mais elle
n’y est pas générale. Le nombre le plus faible (7) a été signalé chez les
Aigialosauridae et chez divers Mosasauridae. Il y en a 8 chez les Heloder¬
matidae, qui, sur ce point, s’accordent avec la plupart des Sauriens non
varanoïdes. Le nombre 9 peut être considéré, dans la faune actuelle, comme
une caractéristique des Varanidae et Lanthanotidae. Enfin des chiffres
plus forts ont été observés d’une part chez les Mosasaurinae terminaux,
d’autre part et surtout chez les Dolichosauridae.
4) L’élongation des centra cervicaux est également propre aux \ara-
noidea, mais elle est loin d’y être générale. Elle n’est pas apparente chez
les Helodermatidae, Aigialosauridae, Dolichosauridae, et chez de nombreux
Mosasauridae, où la courbe des longueurs des centra reste banale (maximum
dans la région dorsale postérieure). Elle est faible chez les Lanthanotidae
et les Necrosauridae, ainsi que chez Varanus exanthematicus. Elle est
surtout nette chez les Varanidae (à l’exception de V. exanthematicus) et
chez certains Mosasaurinae, entraînant une profonde modification de la
courbe des longueurs des centra : le maximum se situe alors dans la région
cervicale (Varanidae, incl. Saniwinae) ou dans les régions dorsale anté¬
rieure et cervicale ( Plotosaurus , Mosasaurinae).
5) On observe des côtes libres à partir de V4 chez diverses familles de
Varanoidea (Helodermatidae, Lanthanotidae, Mosasauridae, Aigialo¬
sauridae) qui, sur ce point, s’accordent avec de nombreux autres Sauriens.
La position de la première côte libre recule chez les Varanidae et plus encore
chez les Dolichosauridae ; ces deux familles occupent, à cet égard, une
position extrême dans l’ensemble des Squamates.
L’ensemble des caractères précédents ne fournit pas un critère absolu
1041 —
permettant de définir les Varanoidea. Mais ils illustrent un certain nombre
de tendances évolutives qui sont propres à cette superfamille ou qui y
atteignent leur maximum.
Un dernier point mérite d’être considéré. Depuis longtemps, on a tenté
de faire dériver les Serpents des Sauriens Platynotes (ou varanoïdes) et,
récemment, McDowell & Bogert (1954) ont interprété Lanthanotus
comme un « ancêtre structural des Serpents ». A. d’A. Bellairs et G.
Underwood se sont déjà élevés contre cette hypothèse, en s’appuyant
sur l’anatomie de la tête. Il convient d’examiner ces opinions sur la base
du squelette cervical.
En fait, il est difficile de définir une région cervicale chez les Serpents.
En l’absence de sternum et de ceinture scapulaire, les divers critères
invoqués donnent des indications contradictoires (voir travaux en cours de
Gasc). Pour permettre une comparaison avec les Varanoidea, nous souli¬
gnerons quelques points essentiels :
— Chez les Serpents, la première paire de côtes cervicales, souvent portée
par V3, est parfois conservée sur V2, notamment chez les Boidae et les
Aniliidae : c’est là un caractère très primitif, plus que chez les divers
Varanoidea connus (et même chez la plupart des autres Sauriens, où le
seul exemple connu de côtes libres portées par l’axis correspond au fouis¬
seur Dibamus ) ; si donc les Serpents dérivent des Varanoidea, ils ont dû
s’en séparer avant le Crétacé.
— On admet généralement que les hypapophyses des Serpents sont
entièrement d’origine hypocentrale ; de plus, chaque hypocentre, à partir
de h3, est intimement soudé au centrum qui le précède. Ces caractères se
retrouvent chez les Amphisbéniens, chez les Anguioidea et chez quelques
Scincoidea ; il est possible que ce soit aussi le cas des Aigialosauridae et
des Dolichosauridae (ceux-ci de toute façon trop tardifs pour représenter
des ancêtres possibles des Serpents). En revanche, les autres Varanoidea
ont un type tout à fait différent d’hypapophyses, dont il paraît difficile de
faire dériver celles des Serpents.
— De toute façon, d'autres caractères s’opposent à l’hypothèse envisagée,
ne serait-ce que la disposition platytrabique (donc primitive) du crâne
des Serpents, alors que tous les Sauriens, actuels et fossiles, sont tropi-
trabiques.
Institut de Paléontologie et laboratoire
d’ Anatomie comparée du Muséum.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N» 6, 1967 (1968), pp. 1044-1056.
ANALYSE DESCRIPTIVE ET BIOMÉTRIQUE
DE LA COLONNE VERTÉBRALE
DU SERPENT MARIN
ENHYDRINA SCHISTOSA DAUDIN
(HYDROPHI INÈS ) .
CARACTÈRES VERTÉBRA UX DES HYDROPHI IDÉS
Par Michel THIREAU
Les Hydrophiidés présentent diverses adaptations au milieu telle la
modification de leur queue qui, selon Boulenger (1896, pp. 264-265), est
« Strongly compressed, oar-shaped, with the neural spines and hypapo-
physes very much developed ». La littérature, dans l’ensemble, fournit
peu d’indications sur la forme de la vertèbre des Hydrophiidés ; l’étude
de la colonne vertébrale d’ Enhydrina schistosa Daudin apporte quelques
précisions intéressantes.
La radiographie de 22 individus (9 $ et 13 Ç) A' Enhydrina schistosa
permet de faire les remarques suivantes (cf. Tableau I).
— La queue des $ est un peu plus longue que celle des $.
— Il existe une variation intraspécifique (sexes réunis) de Tordre de
10 pour le nombre des vertèbres précloacales et d’environ 90 pour les
écailles ventrales (comptées selon la méthode de Dowling, 1951).
— Il n’y a pas de variation corrélative entre le nombre des vertèbres
et celui des écailles.
— Les écailles sont très petites, le nombre des écailles ventrales rap¬
porté au nombre des vertèbres précloacales est élevé (lig. 1), moyenne du
rapport : 1,8 (valeurs extrêmes pour l’ensemble des Serpents : 1 et 2).
Alexander et Gans (1966) indiquent des valeurs de 1,1 à 1,4 chez Lapemis
hardwicki (Hydrophiinés) et de 1 pour Laticauda laticauda (Laticaudinés)
11 se pourrait que le rapport des écailles ventrales sur les vertèbres pré¬
cloacales, soit un caractère distinctif entre les deux sous-familles.
Tableau I
Décompte des vertèbres et des écailles A' Enhydrina schistosa.
I : Nombre de vertèbres IV : Nombre de vertèbres cloacales
préocloacales et postcloacales.
II : Nombre d’écailles ventrales
écailles ventrales (m) : Individu mutilé de l’extrémité
de la queue.
III : Rapport
vertèbres précloacales
— 1045 —
k Individu préparé en squelette (n° 19G3-736 Coll. Erp. Mus. Paris).
La présente étude porte sur un individu d’ Enhydrina schistosa
n° 1963-736 (Coll. Erp. Mus. Paris), récolté au cours d’une pêche sur le
Tonle-Sap (Cambodge) effectuée par M. F. d’AuBENTON le 5 février 1962.
I. Atlas et axis (fig. 7)
La suture supérieure de l’atlas n’est pas visible, il y a fusion complète
des basidorsalia formant l’arc neural ; le toit de l’arc neural présente une
forte concavité sans neurépine. Les deux sutures inférieures de l’atlas sont
du type classique. Deux autres sutures au tracé irrégulier et placées
au milieu de l’arc neural, de part et d’autre de la vertèbre, sont la marque
probable d’une double fracture consolidée. L’hypapophyse se trouve placée
en arrière de l’hypocentrum. Les postzygapophyses et les pleurapophyses
sont assez peu marquées. La lumière supérieure de la vertèbre est de beau¬
coup plus large que la lumière inférieure. Tout comme l’axis, l’atlas est
dépourvu de foramens.
écailles ventrales
Histogramme du rapport - r: - : - : — pour un
rr vertebres dorsales
échantillon de 20 Enhydrina schistosa.
horizontalement : valeur du rapport
verticalement : nombre d’individus
1,6 2,1
L’épine neurale de l’axis est aiguë, postérieure et surplombe des pro¬
cessus aliformes très convexes. L’apophyse odontoïde possède trois facettes
articulaires assez bien individualisées. L’hypapophyse antérieure semble
1046
plus développée que l’hypapophyse postérieure (cette dernière, fragile,
peut se briser lors de la préparation). La même remarque peut être faite
au sujet des pleurapophyses réduites à un mamelon sur Taxis étudié.
II. Vertèbres precloacai.es.
L’épine neurale ffig. 3, 4, 6 et 7) apparaît bien développée dans l’en¬
semble, elle est tranchante (sauf pour les premières et les dernières pré-
cloacales). Son orientation \arie par rapport à Taxe de l’animal : le bord
antérieur de l’épine se redresse à l’approche des vertèbres 90 à 100, où il
forme un angle droit avec la partie antérieure du toit neural, puis il se
couche vers la dernière précloacale. L’extension antéro-postérieure mini¬
male de l’épine neurale montre un palier pour les vertèbres préeloacales
moyennes. La position de l’épine neurale est assez remarquable : elle prend
naissance très en retrait du zygosphène et ne surplombe pas les processus
aliformes (sauf dans les toutes premières préeloacales:. La neurépine
présente des stries longitudinales qui peuvent être interprétées comme
des marques de croissance. Toutes ces stries sont parallèles au bord supé¬
rieur de la neurépine, elles s’incrucent à l’approche des bords antérieur
et postérieur. 11 existe en tout quatre stries étroites (plus nettes après
éclaircissement à l’eau) qui peuvent correspondre à une période de ralen¬
tissement métabolique, c’est une strie étroite qui borde l’épine neurale.
A noter que la face postéro-interne du ptérygoïde droit (Tig. 2) présente
des stries étroites au nombre de quatre ; dans les bandes larges de cet os,
on aperçoit plusieurs petites stries : s’agit-il des « marques accidentelles »
de Petter-Rousseaux (1953) ? Y a-t-il homologie entre les bandes
étroites de la neurépine et celles du ptérygoïde
Fig. 2. — Face postéro-interne du ptérygoïde droit d ' Enhydrina schistosa.
Les hypapophyses (fig. 3 à 7) sont mesurées par différence (cf. Thi-
reau, 1967, emprunté à Hoffstetter et Gayrard, 1964). La figure 5
donne la dimension des hypapophyses le long du rachis. Leur taille diminue
graduellement (il n’y a pas de « région dorsale antérieure » au sens défini
par Hoffstetter, 1960). Une carène hémale en glaive (« gladiate », cf.
Auffenberg, 1963) persiste des vertèbres 100 à 130 ; le plateau appa¬
raissant sur la courbe est un peu illusoire, les mesures qu'il représente
étant très faibles (de Tordre du dixième de millimètre). Les trente der¬
nières vertèbres préeloacales (soit le 1 /5 postérieur du total des pré-
cloacales) présentent des hypapophyses de hauteur croissante. Ce fait a
déjà été signalé par Hoffstetter 1960, p. 135 : « Il arrive que les hypapo-
1047
C
Fig. 3. — Schéma explicatif des diverses mesures effectuées sur les vertèbres.
A : longueur utile du centrum. — B : largeur du centrum. — C : largeur du condylo — H :
longueur de l’hypapophyse (ou de l’haemapophyse). — L : distance entre les pointes prézy-
gapophvsaires. — N : plus petite longueur de la neurépine — N’ : distance du condyle au
sommet de la neurépine. — P : distance du toit neural à la pointe de la parapophyse (de la
lymphapophyse ou de la pleurapophyse).
physes, effacées dans la région moyenne du tronc, réapparaissent un peu
avant la région cloacale », ces « Hypapophyses cloacales » existent aussi
chez les Roinés mais n’affectent qu’environ 10 vertèbres soit le 1/25 seule¬
ment du total des précloacales ! Le développement d’hypapophyses cloa¬
cales hautes, sur une fraction notable du rachis, est tout à fait remar¬
quable, il semble bien qu’il soit lié à la vie nageuse de l’animal. 11 existe
un hiatus entre les hypapophyses cloacales et les haemapophyses (cf.
Hoffstetter, 1960) ; les haemapophyses caudales ont une taille maximale
aux environs de la vertèbre 180. En somme, toutes ces remarques con¬
firment et précisent l’opinion d’ Hoffstetter : « Les groupes de Serpents
exclusivement aquatiques sont toujours munis d’hypapophyses sur toute
la longueur du tronc : c’est le cas des Hydrophiidés » (1946, p. 133) ; « elles
sont peu sensibles... cependant on les distingue encore aisément» (1939,
p. 35).
Le tracé de la courbe des hypapophyses le long du rachis (fig. 5) indique
un « type à hypapophyses », bien différent du « type sans hypapophyses »,
par la présence de ces ornementations dans la « région dorsale postérieure »
(cf. Hoffstetter, 1960). Cependant, le développement prononcé d’hypa¬
pophyses cloacales isole les Hydrophiidés du type à hypapophyses au sens
classique et rapproche cette famille d’ Acrochordus javanicus qui est aussi
nageur (cf. Hoffstetter et Gayrard, 1964).
La courbe correspondant à la longueur utile du centrum (fig. 5) présente
un maximum reculé et net, de plus, la même courbe établie par Hoffs¬
tetter et Gayrard (1964) sur Acrochordus javanicus est d’allure générale
voisine.
1048
Fig. 4. — Étude biométrique de la colonne vertébrale d’Enhydrina schistosa.
En abscisse : numéro d’ordre des vertèbres
En ordonnée : log. décimal des mesures effectuées.
Le saillant parapophysaire (fig. 6 et 7) est très légèrement marqué
dans les vertèbres précloacales antérieures, ensuite il se confond avec le
rebord émoussé de la facette parapophysaire jusqu’à la dernière précloacale.
Hoffstetter et Gayrard (1964, p. 689) remarquent aussi, à propos
d’ Acrochordus javanicus, qu’ « il n’y a pratiquement pas de processus
parapophysaire » et ils concluent : « C’est là une disposition remarquable,
contrastant avec celle des Caenophidiens, où la présence d’hypapophyses
tout au long du tronc s’accompagne du développement considérable de
processus parapophysaires ».
Les articulations paradiapophysaires (fig. 6 et 7) sont subplanes, leur
position très basse sur l’arc neural explique le rapprochement des côtes
symétriques. Chez Acrochordus javanicus, « les articulations costales sont
fortes, très écartées l’une de l’autre et occupent une position basse
(caractère de Serpent nageur ») (Hoffstetter et Gayrard, 1964, p. 689).
La tête articulaire de la côte change de forme avec la position occupée
le long du rachis (à rapprocher de Naja naja, Hoffstetter, 1939). Pour une
Fig. 5. — Étude biométrique de H (longueur de l’hypapophyse ou de l’haemapophyse) et
de A (longueur utile du centrum), le long de la colonne vertébrale d ’Enhydrina schistosa.
En abscisse : numéro d’ordre des vertèbres
En ordonnée mesures de A et H exprimées en millimètres
côte antérieure, les facettes articulaires tuberculaire et capitulaire sont
sensiblement identiques, le processus tuberculiforme est assez court.
Dans une côte moyenne (fig. 7 C), la facette capitulaire de la côte est plus
étroite que la facette tuberculaire, le processus tuberculiforme représente
la moitié de la longueur des facettes. Comme chez les Acrochordidés, les
côtes présentent un foramen, placé juste au-dessous du processus tuber¬
culiforme chez Enhydrina schistosa ; Hoffstetter et Gayrard (1964)
prétendent que sa position est très variable chez les Hydrophiidés. La côte
fine et souple contribue (avec la position de l’articulation paradiapophy-
saire) à donner l’aspect biconvexe de l’animal, caractéristique des coupes
transversales d’ Hydrophiidés.
1051 —
Les saillants prézygapophysaires (fig. 6 et 7) semblent obtus en vue
dorsale à cause d’une compression dorso-ventrale (antéro-postérieure
chez Acrochordus jcwanicus) ; leur taille augmente régulièrement. Les
prézygapophyses ont une forme constante, ovoïde (« obovate », cf.
Auffenberg, 1963), comme les postzygapopliyses qui sont néanmoins
plus courtes. Largeur et longueur des pré- et postzygapophyses varient
corrélativement (fig. 7). La distance prézygapophyse-postzygapophyse
présente un maximum pour les vertèbres 90 à 100.
Le condyle est hémisphérique, le eotyle est un peu aplati basalement.
Les processus aliformes présentent chacun une saillie zygantrale assez
peu prononcée ; en vue postérieure, il existe un bombement des processus
aliformes pour les vertèbres préeloacales antérieures, il disparaît ensuite.
Le toit de l’arc neural est bas et légèrement convexe. Les margines latérales
sont assez bien marquées, les margines inferiores, elles, forment un bombe¬
ment continu avec les partes descendantes de l’arc neural.
Le canal neural est de forme subquadrangulaire, il présente des saillies
postéro-inférieures pour les vertèbres préeloacales moyennes. Les foramens
paracotyliens et zygantraux sont constants, ce qui n’est pas le cas des
autres foramens (cf. Hoffstetter et Gayrard, 1964 ; Thireau, 1967).
Le zygosphène, vu de dessus, est légèrement crénelé « crenate » cf.
Auffe.nberg, 1963) pour les vertèbres préeloacales antérieures et posté¬
rieures ; en revanche il est nettement convexe pour les préeloacales
moyennes. L’encoche zygantrale est profonde, le zygosphène s’y engage
amplement. L’orientation des facettes articulaires est oblique en parti¬
culier pour les vertèbres préeloacales moyennes. La largeur maximale du
zygosphène augmente assez peu et progressivement.
III. Vertèbres cloacales (fig. 4, 5 et 7).
Elles sont au nombre de 4, il s’agit des vertèbres 161 à 164. La hauteur
de la neurépine augmente avec sa longueur minimale. La neurépine ne
possède pas de stries, c’est aussi le cas des vertèbres postcloacales. Les
haemapophyses des cloacales III et IV sont courtes, elles se bifurquent
dans leur partie distale (fig. 7, 163), à l’encontre des cloacales I et IL
Les lymphapophyses des cloacales III et IV sont particulièrement déve¬
loppées, leurs branches sont rectilignes : la branche médiale est verticale
(par rapport à un plan frontal), la branche latérale (un peu plus courte)
est oblique (fig. 7, 163). Les lymphapophyses des cloacales I et II gardent
l’aspect classique : elles sont courtes et concaves. A noter une réduction
de la distance entre les pointes des processus prézygapophysaires pour
l’ensemble des vertèbres cloacales. Les trois systèmes d’articulation sont
encore présents : zygosphène, zygantrum, prézygapophyse-postzyga¬
pophyse, cotyle-condyle. Les margines latérales sont amorcées, les mar¬
gines inferiores ne sont pas distinctes des partes descendantes de l’arc
neural. Les processus aliformes sont subplans, le toit de l’arc neural est
élevé.
Fig. 7. — Enhydrina schistosa : aspect de quelques vertèbres et d'une côte
1 et 2 : atlas et axis A : vue antérieure
27 : précloacale antérieure C : tête articulaire d’une côte
80 : précloacale moyenne D : vue dorsale
133 : précloacale postérieure L : vue latérale gauche
163 : troisième cloacale P : vue postérieure
181 : postcloacale moyenne V : vue ventrale
(précloacales : 1 à 160 ; cloacales : 161 à 164 ; postcloacales : 185 à 190.
— 1053 —
IV. Vertèbres postcloacales (fig. 3 à 7).
La neurépine est très haute (en valeur relative), elle est assez étroite,
moins toutefois que dans les vertèbres cloacales. Le contour de la neuré¬
pine varie : dans les premières postcloacales, la neurépine est couchée et
concave en arrière alors que dans les postcloacales postérieures, elle est
verticale, à concavité peu marquée. La neurépine présente, dans l’ensemble,
une cavité centrale.
Les haemapophyses sont bien développées dans les postcloacales
moyennes, les deux lames sont parallèles, peu espacées et dressées à la
perpendiculaire d’un plan frontal. « Dans les vertèbres coccygiennes, les
apophyses upsiloïdes droites et insérées au milieu du corps et excessive¬
ment rapprochées, simulant à première vue une longue hypapophyse »
(Rochebrune, 1881, p. 214, au sujet d ’Hydrophis striatus ). La forme des
haemapophyses des postcloacales antérieures diffère de celle des vertèbres
suivantes.
Les pleurapophyses sont très particulières à la fois par leur développe¬
ment et leur direction comme le signale Hoffstetter (1939, p. 36) : « La
neurépine se développe longuement chez les Hydrophidae, ainsi que les
pleurapophyses qui sont alors presque parallèles et verticales » ... « Les
vertèbres ainsi spécialisées soutiennent une queue aplatie latéralement,
qui permet des mouvements natatoires plus efficaces ». Il convient bien
de voir un rôle de soutien de la membrane caudale dans le développement
de la neurépine vers le dos de l’animal et des pleurapophyses, vers le
ventre : c’est un exemple manifeste d’adaptation de la forme de la vertèbre
au mode de vie.
Les systèmes articulaires, à l’exception du cotyle-condyle, sont d’au¬
tant plus régressés que la vertèbre choisie est plus postérieure (à rap¬
procher d ’Eryx johnii, Sood, 1941). Ainsi, dans les vertèbres postcloacales
antérieures il n’y a pas de modifications, en revanche les postcloacales
moyennes et postérieures ne possèdent pas de système zygosphène-
zygantrum au sens classique : il n’y a pas de facettes articulaires, l’en¬
semble du bord antérieur du toit de l’arc neural s’engage sous les processus
aliformes de la vertèbre précédente avec lesquels il entre en contact.
Les vertèbres postcloacales moyennes et postérieures présentent des pro¬
cessus prézygapophysaires qui ne s’articule pas avec les postzygapophyses,
absentes d’ailleurs dans les dernières postcloacales.
En vue latérale, le bord des processus aliformes a un tracé particulier
surtout dans les postcloacales les plus distales. Le toit neural est assez
bas dans les premières post-cloacales, ensuite il tend à former un plan
horizontal avec les processus aliformes. Les margines latérales dispa¬
raissent avec les postzygapophyses, tandis que les margines inferiores
restent assez bien marquées. Les partes descendantes de l’arc neural
forment un plan oblique bien visible en vue postérieure. Le canal neural
est en ogive.
1054 —
V. Conclusion, caractères vertébraux des hvdrophiides.
Rochebrune, 1881 (pp. 214-215) fournit les caractères vertébraux des
Platycerques (deuxième tribu des Protéroglypbes) ; une révision critique
de chacun d’eux est proposée.
Vertèbres allongées : je ne pense pas qu’il s’agisse d’un caractère de la
famille, la vertèbre d’ E. schistosa n’est pas du « type long ». Lames
( = tectum) aplaties 1 : Je toit de l’arc neural d’ü. schistosa n’est pas par¬
faitement plan. Apophyses transverses supérieures (= prézygapophyses)
longues acuminées, inclinées en bas : en fait, elles sont ovoïdes et horizon¬
tales. Tubercules costaux (= paradiapophyse) presque en-dessous du
corps : c’est tout à fait exact. Apophyse épineuse (= neurépine) tran¬
chante, crochue en arrière : ce n’est pas vraiment le cas d’ E. schistosa,
surtout pour la seconde partie de la proposition. Hypapophyse forte plus
ou moins longue, très inclinée, obtuse : il faut attacher un rôle important
à l’hypapophyse en systématique (cf. Hoffstetter, 1946), mais la des¬
cription qu’en fournit Rochebrune est bien imprécise. Apophyses costales
(= tête articulaire costale) longues, lamelliformes : elles sont de forme
variable. Apophyses épineuses coccygiennes (= neurépine des vertèbres
postcloacales) hautes, très étroites, minces : c’est exact. Apophyses upsi-
loïdes (= haemapophyses) très longues, en forme d’épine plus ou moins
plate, insérées perpendiculairement à l’axe du corps : c’est la description
des pleurapophyses, « confondues par la plupart des auteurs avec les
haemapophyses, qu’on distingue cependant bien à leur place habituelle »
(Hoffstetter, 1939, p. 36).
A partir d’observations personnelles sur le squelette d’Enhydrina
schistosa, des remarques de Rochebrune (1881), d’ Hoffstetter (1939)
sur les Hydrophiidés, je présume que la vertèbre hydrophidienne se
caractérise comme suit :
I) Vertèbres précloacales :
Epine neurale : position postérieure ; inclinaison variable du bord antérieur
le long du rachis ; présence de stries longitudinales. Ilypapophyses : présence
tout au long du rachis ; augmentation de la taille des hypapophyses des vertèbres
précloacales, aiïectant environ le 1/5 postérieur de l’ensemble des précloacales.
Articulations paradiapophysaires : position basse très caractéristique. Pré et
post-zygapophyses : horizontales. Condyle : petit. Tète articulaire costale :
forme variant avec la place occupée par la côte le long du rachis.
II) Vertèbres postcloacales :
Etirement dorso-ventral de la vertèbre marqué par une neurépine et des
pleurapophyses hautes, parallèles, verticales et des haemapophyses hautes,
verticales, en deux lames parallèles. Etroitesse latérale de la vertèbre marquée
en particulier par un centrum et un condyle de largeur réduite, une distance
interprézygapophysaire réduite. Systèmes articulaires modifiés vers l’extrémité
distale de la queue. Décroissance de l’ensemble des mesures effectuées sur les
postcloacales moyennes et postérieures.
1. Le terme actuel, équivalent à celui de Rochebrune, est indiqué entre parenthèses.
1055
Il est bien évident que c’est la considération d’un ensemble de caractères
qui permet de définir la vertèbre hydrophidienne. De plus, « il est difficile
de donner des caractères précis valables pour l’ensemble d’une famille.
Il serait nécessaire, pour ce faire, d’étudier les squelettes de tous les
membres de celle-ci » (Hoffstetter, 1939, p. 48).
Laboratoire de Zoologie
(Reptiles et Poissons) du Muséum, Paris.
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pp. 454-470, fig. 1-21.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 39 — N° 6. 1967 (1968), pp. 1057-1059.
LES POISSONS DANS L'ÉDITION ALLEMANDE
DU RÈGNE ANIMAL DE CUVIER
Par J. DAGET
Entre la première édition du Règne Animal de Cuvier, quatre volumes
publiés en 1817 à Paris, et la seconde édition, cinq volumes publiés en 1829
également à Paris, parut une édition allemande en quatre volumes, datée
de 1821-25, à la librairie I. G. Cotta’schen, Stuggart et Tübingen. Le titre
en est la traduction exacte de celui des éditions françaises : « Das Thier-
reich eingetheilt nach dem Bau des Thiere als Grundlage ihrer Natur-
geschichte und der vergleichenden Anatomie », von dem Herrn Ritter von
Cuvier. Ce titre est suivi de la mention « aus dem Franzôsischen frey
übersetz und mit vielen Zusâtzen versehen ». Traduction, arrangement et
additions sont dues à H. R. Schinz, docteur en Médecine, secrétaire de la
Société des Sciences Naturelles de Zurich et membre de plusieurs sociétés
savantes. Les Poissons sont traités dans le volume 2 (pp. 189-553) daté
de 1822. Parmi les additions dues à Schinz, j’ai relevé un nom de genre
et seize noms d’espèce utilisables conformément aux dispositions du Code
International de Nomenclature Zoologique. Dans les citations ces noms
doivent être suivis de « Schinz in Cuvier, 1822 ».
1. Callorhynchus antarcticus (p. 239) — Latinisation de <c Chimère
antarctique » Lacépède (Hist. nat. Poiss., 1798, 1, p. 400, pl. 12, fig. 2),
nom de remplacement pour Chimaera callorhynchus Linné, 1758 rejeté par
Schinz pour cause de tautonymie. Synonyme objectif de Callorhynchus
callorhynchus (Linné, 1758).
2. Hippocampus breoirostris (p. 262 ) — Nom de remplacement pour
Syngnathus hippocampus Linné, 1758 rejeté par Schinz pour cause de
tautonymie. Synonyme objectif de Hippocampus hippocampus (Linné,
1758).
3. Hippocampus longirostris (p. 262) — Espèce nominale fondée sur la
figure 4 de Willughby (Historia piscium..., 1686, pl. i, 25) qui, selon
Cuvier (1817, 2, p. 157), représente une espèce de « nos mers » c’est-à-dire
de l’Atlantique et de la Méditerranée. En 1829 Cuvier (2, p. 363) a rem¬
placé longirostris par guttulatus, de sorte que Hippocampus guttulatus
Cuvier, 1829 est un synonyme objectif plus récent de Hippocampus longi¬
rostris Schinz in Cuvier, 1822 (non Cuvif.r, 1829). Cette espèce nominale
est elle-même un synonyme subjectif de Hippocampus ramulosus Leach,
1810. D’après Ginsburg (1938, Proc. U. S. Nat. Mus., 83, n° 1997, pp..540
546) il existerait deux sous-espèces, l’une atlantique et l’autre médite-
1058 —
ranéenne. La provenance de l’holotype de II. ramulosus, conservé au Bri-
tish Muséum de Londres, n’est pas connue ; celle du type de H. longirostris
et II. guttulatus, représenté par la figure 4 de Willughby, non plus.
Toutefois Cuvier (1829, 2, p. 363) ayant précisé que guttulatus (= long-
rostris Schinz) s’applique à une espèce méditerranéenne, cette restriction
rend le nom longirostris valide pour la sous-espèce méditerranéenne, la
sous-espèce nominative devenant par désignation subséquente la sous-
espèce atlantique. On aurait donc : Hippocampus ramulosus ramulosus
Leach, 1814 (= H guttulatus multiannularis Ginsburg, 1937) dans l’Atlan¬
tique et Hippocampus ramulosus longirostris Schinz in Cuvier, 1822
(= guttulatus guttulatus Cuvier, 1829 in Ginsburg, 1937) en Méditerranée.
4. Coregonus heglingus (p. 275) — Latinisation du nom vernaculaire
Hâgling pour une variété de Corégone du lac de Zurich (Fatio, Hist.
nat. Poiss., 1890, 2e partie, p. 175). Pas de type désigné. Synonyme sub¬
jectif de Coregonus wartmanni (Bloch, 1785).
5. Anostomus gronovii (p. 279) — Nom de remplacement pour Salmo
anostomus Linné, 1758 rejeté par Schinz pour cause de tautonymie.
Synonyme objectif de Anostomus anostomus (Linné, 1758).
6. Gnathobolus aculeatus (p. 300) — Nom de remplacement pour Odonto-
gnathus mucronatus Lacépède, 1800 (Hist. nat. Poiss., 2, p. 221, pl. 7,
fig. 2). L’holotype figuré est conservé au M.N.H.N. de Paris sous le n° 3621
(Bertin, Bull. Mus. nat. Hist. nat., Paris, 2e sér., 12, n° 6, 1940, p. 294).
Synonyme objectif de Odontognathus mucronatus Lacépède, 1800.
7. Sudis gigas (p. 305) — Latinisation de « Vastrès géant » Cuvier
(Règne Animal, lre éd., 1817, 4, pl. 10, fig. 4). L’holotype figuré, provenant
du Brésil et cédé par le Cabinet de Lisbonne, est conservé au M.N.H.N.
de Paris sous le n° A. 8837. Nom valide : Clupisudis gigas (Schinz in
'Cuvier, 1822).
8. Belone longirostris (p. 312) — - Nom de remplacement pour Esox
belone Linné, 1766 rejeté par Schinz pour cause de tautonymie. Synonyme
objectif de Belone belone (Linné, 1766).
9. Cyprinus macrolepidotus (p. 320) — Nom de remplacement pour
•Cyprinus rex cyprinorum Bloch, 1797, Carpe miroir, variété de Cyprinus
carpio Linné, 1766. Synonyme subjectif de Cyprinus carpio Linné, 1766.
10. Lophotes cepedii (p. 401) — Emendation subséquente injustifiée
de Lophotes cepedianus Giorna, 1803. Synonyme objectif de Lophotes
cepedianus Giorna, 1803.
11. Cheilinus trilobus (p. 427) — Emendation subséquente injustifiée
de Cheilinus trilobatus Lacépède, 1802 (Hist. nat. Poiss., 1802, 3, p. 537,
pl. 31, fig. 3). Deux syntypes sont conservés au M.N.H.N. de Paris sous les
n° B. 2129 et B. 2131 (Bauchot, Publ. Mus. nat. Hist. nat., Paris, 20,
1963, pp. 16-17). Synonyme objectif de Cheilinus trilobatus Lacépède,
1802.
12. Novacula coryphaenoides (p. 430) — Nom de remplacement pour
•Coryphaena novacula Linné, 1758 rejeté par Schinz pour cause de tauto¬
nymie. Synonyme objectif de Hemipteronotus novacula (Linné, 1758).
— 1059
13. Chromis castaneus (p. 431) — - Nom de remplacement pour Sparus
chromis Linné, 1758 rejeté par Schinz pour cause de tautonymie. Syno¬
nyme objectif de Chromis chromis (Linné, 1758).
14. Çantharus vulgaris (p. 451) — Nom de remplacement pour Sparus
cantharus Linné, 1758 rejeté par Schinz pour cause de tautonymie. Syno¬
nyme objectif de Spondyliosomu cantharus (Linné, 1758).
15. Sphyraena esocina (p. 467) — Nom de remplacement pour Esox
sphyraena Linné, 1758 rejeté par Schinz pour cause de tautonymie.
Synonyme objectif de Sphyraena sphyraena (Linné, 1758).
16. Macrodon (p. 482) — Nom de remplacement pour Ancylodon Cuvier,
1817 nom du groupe genre préoccupé par Ancylodon Illiger, 1811 (Mammi¬
fères). Espèce type : Lonchurus ancylodon Bloch, 1801.
17. Atropus ciliaris (p. 521) — Nom de remplacement pour Brama
atropos Bloch, 1801 rejeté par Schinz pour cause de tautonymie. Syno¬
nyme objectif de Atropus atropos (Bloch, 1801).
Parmi les noms utilisables dus à Schinz (in Cuvier, 1822), la plupart
sont des synonymes plus récents d’espèces valides ou des émendations
injustifiées mais doivent cependant figurer dans les listes complètes de
synonymies. Trois seulement restent valides :
1) un nom du groupe genre : Macrodon Schinz in Cuvier, 1822 (espèce
type : Lonchurus ancylodon Bloch, 1801).
2) un nom du groupe espèce : gigas dans le binôme Sudis gigas Schinz
in Cuvier, 1822 (= Clupisudis gigas).
3) un nom de groupe sous-espèce : longirostris dans le binôme Hippo-
campus longirostris Schinz in Cuvier, 1822 (= Hippocampus ramulosu s
longirostris ) .
Résumé
L’auteur donne la liste commentée des noms de genre et d’espèce utilisables
publiés par Schinz dans l’édition allemande du « Règne Animal » de Cuvier.
Un nom du groupe genre, un du groupe espèce et un du groupe sous-espèce sont
valides, les autres étant des synonymes plus récents.
Summary
The author gives the annota ted list of available names of the genus and species
groups published by Schinz in the german édition of the « Animal Kingdom »
of Cuvier. One genus group name, one species group name and one subspecies
group name are valid, the other names being junior synonyms.
Laboratoire de Zoologie
( Reptiles et Poissons) du Muséum.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2« Série — Tome 39 — N° 6, 1967 (1968), pp. 1060-1065.
DESCRIPTION D’HEMISTICHODUS LOOTENSI
( Pisces, Citharinidae ) .
Par M. POLL et .1. DAGET
En 1957, l’un des auteurs avait signalé, mais sans en donner aucune
description, une espèce congolaise du genre Hemistichodus qu’il avait
nommée H. lootensi (Poll, Ann. Mus. Roy. Congo Belge, sér. in-8°, Zool.,
54, p. 97, fîg. 134-135). La figure 135 représente un individu à ligne latérale
interrompue au milieu du corps et à dernier rayon dorsal simple filamen¬
teux, pouvant atteindre rabattu l’origine de l’adipeuse. Ces deux particu¬
larités suffisaient pour affirmer qu’il s’agissait bien d’une espèce distincte
de la seule alors connue dans le genre Hemistichodus : H. vaillanti Pellegrin,
1900 du bassin de l’Ogôoué. Le spécimen figuré avait été récolté le 14-vii-
1951 à Nkombo (Coquilhatville) par le R. P. Lootens et était entré sous
le n° 78-571 dans la collection du Musée Royal de l’Afrique Centrale, à
Tervuren.
En 1959, une autre espèce du Congo était décrite sous le nom d’ Ilemisti-
chodus mesmaekersi (Poll, Ann. Mus. Roy. Congo Belge, sér. in-8°, Zool.,
71, p. 85, pl. 16, fig. 2 A). Celle-ci possède également une ligne latérale
interrompue au milieu du corps mais il est bien précisé dans la description
que le dernier rayon dorsal simple est « non filamenteux, n’atteignant pas
l’adipeuse et mesurant environ la longueur de la tête ». En outre la caudale
est marquée d’une tache noire médiane et de deux bandes obliques noires
sur chaque lobe, alors que le spécimen nommé H. lootensi ne présente
aucune marque noire sur cette nageoire. En 1959, Matthes récolta au lac
Tumba, en même temps que des H. mesmaekersi typiques, deux femelles
immatures mesurant 44 et 46 mm de longueur standard et dont la colo¬
ration était différente de celle des Ii. mesmaekersi (« nageoires non striées
de noir et couleur générale plus foncée »). H. Matthes ajoute : « ces diffé¬
rences de couleur ne s’accompagnent cependant pas d’autres caractères
qui justifieraient la description d’une forme nouvelle. Elle est peut-être
en relation avec la maturité sexuelle » (Ann. Mus. Roy. Afr. Centr.,
Tervuren, 1964, n° 126, 204 p., 6 pl., 2 cartes). Pour cet auteur, les deux
spécimens en question, comme celui nommé H. lootensi en 1957, ne sont pas
spécifiquement distincts d ’H. mesmaekersi et cette opinion était étayée
par le fait que l’un des spécimens publiés comme paratypes d’H. mesmae¬
kersi (n° 118-980) n’a effectivement aucune tache noire sur la caudale.
Cependant parmi les paratypes d’H. mesmaekersi se trouvent deux
jeunes spécimens de 27 et 29 mm de longueur standard, certainement
immatures, ayant sur la caudale les marques noires caractéristiques de
l’espèce. Selon nous il s’agit de signes de reconnaissance, jouant un rôle
Fig. 2. — Holotype d 'Hemiatichodus mesmaekersi , longueur totale 50 mm.
1062
— 1063 —
dans le comportement et apparaissant très tôt : il est impossible de ne pas
en tenir compte en Systématique. La longueur relative du dernier rayon
simple dorsal, bien que sujette à variations individuelles, ne doit pas non
plus être négligée. En conséquence nous estimons valable l’espèce Hemis-
tichodus lootensi dont la description est donnée ci-après. L’espèce est
cordialement dédiée au Révérend Père Lootens, naturaliste très averti
qui a longtemps séjourné dans différentes missions catholiques du Congo
central d’où il a envoyé plusieurs collections ichtyologiques et autres
Vertébrés au Musée Royal d’Afrique centrale de Tervuren.
La hauteur du corps est comprise 4,7 à 5,2 fois dans la longueur standard,
la longueur de la tête 3,7 à 4 fois. Museau aplati, large et arrondi, plus
court que le diamètre de l’œil. Ce dernier est compris 2,8 à 2,9 fois dans la
longueur de la tête et 0,85 à 0,95 fois dans la largeur inter-orbitaire. Bouche
infère s’étendant jusqu’au dessous du bord antérieur de l’œil. Environ
16 dents bicuspides de chaque côté de Ja mâchoire supérieure qui est
édentée au milieu sur une largeur égale à la moitié du diamètre de l’œil.
Les dents sont incurvées vers l’intérieur de la bouche et plus grandes
au milieu de chaque rangée latérale. Environ 44 dents bicuspides en une
rangée ininterrompue à la mâchoire inférieure. Branchiospines au nombre
de 6 en bas du premier arc branchial et de 5 en haut. Dorsale à 15-16
rayons, les trois premiers étant simples et les autres branchus. Le dernier
rayon simple fait 1,05 à 1,3 fois la longueur de la tête. Chez l’holotype
il est filamenteux et atteint rabattu l’adipeuse. Anale à III-10 rayons.
Pectorales courtes. Ventrales à 10 rayons, avec un appendice écailleux à
la base, insérées un peu en arrière du début de la dorsale. Adipeuse petite
non écailleuse. Pédicule caudal, mesuré à partir du niveau du dernier
rayon anal, 1,8 à 1,9 fois aussi long que haut. Caudale échancrée à lobes
obtusément pointus, couverte à la base de petites écailles.
Écailles petites, cténoïdes, au nombre de 64 à 72 en ligne longitudinale,
10/9 en ligne transversale, 7 entre la ligne latérale et la ventrale. La ligne
latérale est interrompue au milieu. Après 11 à 16 écailles percées, viennent
19 à 45 écailles non percées puis, jusqu’à l’extrémité du pédicule caudal
une série d’écailles percées où se trouvent parfois intercalés des groupes
de 2 à 3 écailles non percées. Vertèbres comptées par radiographie sur
3 spécimens : 39-39-40.
Coloration sur le vivant des femelles immatures (d’après Matthes) :
« corps un peu plus rougeâtre et plus foncé (que chez II. mesmeakersi),
surtout ventralement ; la dorsale rouge, avec une grosse tache noire sur la
partie distale des rayons antérieurs, séparée de la partie rouge par un liseré
blanc ; caudale rougeâtre, faiblement noircie, sans traces de barres noires ;
anale et ventrales vermillon ». L’holotype, probablement un mâle, a le
bord distal de la nageoire anale noirâtre.
Spécimens examinés :
Ho'otype :
1 sp. 43 mm (long. tôt. 52 mm), Lootens coll., 14-vii-1951, Nkombo,
Coquilhatville (Mus. Tervuren, n° 78-571, spécimen figuré in Poel,
1957, lig. 135).
— 1064 —
1 sp. 46 mm (long. tôt. 57 mm),MATiHES coll., 12-viii-1959, lac Tumba
(Mus. Tervuren n° 138-639).
1 sp. 42 mm (long. tôt. 49 mm), Brichabd coll., 1957, Stanley Pool, eaux
noires (Mus. Tervuren n° 118-980, ex-paratype d 'H. mesmaekersi).
Fig. 3. — Dentition d ’ Hemistichodus lootensi.
Description de l’holotype en % de la longueur standard (43 mm) : hau¬
teur du corps 19,3 ; longueur de la tète 26,8 ; diamètre de l’œil 9,3 ; espace
interorbitaire 8,15 ; longueur du pédicule caudal 13,9 ; hauteur du pédicule
caudal 7,6; dorsale 1 1 1-13 ; longueur du dernier rayon simple 34,8;
72 écailles en ligne longitudinale ; écailles percées 16 + 33 à droite, 15 + 38
à gauche ; vertèbres 39. Les autres caractères conformes à la description
de l’espèce donnée plus haut.
H. lootensi est très voisin d ’H. mesmaekersi que l’on rencontre dans les
mêmes biotopes du Congo central. Il s’en distingue par sa dorsale à dernier
rayon simple plus long que la tête, parfois filamenteux, et surtout par
l’absence de marques noires sur les lobes de la caudale. Il se distingue
d ’H. vaillanti de l’Ogôoué par la taille plus faible, la ligne latérale inter¬
rompue au milieu, la dorsale à dernier rayon simple plus long et par la
caudale sans tache noire. Une comparaison plus détaillée de ces trois
espèces paraîtra dans une étude du genre Hemistichodus en préparation
par l’un des auteurs.
Résumé
Les auteurs donnent la description d’ Hemistichodus lootensi (Pisces, Cithari-
nidae), espèce du Congo central dont le nom avait été publié en 1957 comme
nomen nudum.
Summary
The authors give the description of Ilemistichodus lootensi (Pisces, Cithari-
eidae), a species from the central Congo, the name of which has been published
in 1957 as a nomen nudum.
Laboratoire de Zoologie
(Reptiles et Poissons) du Muséum .
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2» Série — Tome 39 — N° 6, 1967 (1968), pp. 1066-1076.
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE
DES SCORPIONS DE LANDE.
2. IOMACHUS LAEVICEPS POCOCK, 1893
( Scorpionidae , Ischnurinae)
Par II. P. SREENIVASA-REDDY 1
Introduction
En 1893, Pocock remarqua qu’ Hormurus laeviceps différait des autres
espèces du même genre par les caractères suivants : tarses des pattes
ambulatoires comprimés latéralement, armés d’une seule série de den-
ticules en forme d’épines et ornés de poils latéraux moins nombreux
que chez les autres espèces du même genre. En conséquence il enleva
Hormurus laeviceps du genre Hormurus et le mit dans un nouveau genre,
Iomachus dont laeviceps fut le type. Plus tard, Pocock ajouta trois autres
espèces à ce genre : 7. politus (1896 a) du Kenya (Afrique orientale bri¬
tannique à cette époque-là), 7. punctulatus (1897) et 7. niticlus (1900).
Sauf Iomachus politus, les trois autres espèces proviennent de l’Inde médi-
dionale.
Pocock créa un autre nouveau genre, Chiromachetes en 1899, comprenant
une espèce fergusoni aussi de l’Inde dont un seul exemplaire est connu,
une Ç adulte. Si l'identification générique d’un scorpion appartenant
soit au genre Hormurus soit au genre Iomachus n’offre guère de difficulté,
il en est tout autrement quand il s’agit d’une distinction entre Iomachus
et Chiromachetes. Cette difficulté nous a conduit à réétudier les types
indiens de ces deux genres communiqués par M. le Dr. Evans du British
Muséum, à qui nous sommes très reconnaissant. Grâce à l’étude comparée
des spécimens du British Muséum et de deux du Muséum national d’ His¬
toire naturelle de Paris ainsi que du matériel que nous avons nous-inême
apporté de l’Inde, nous sommes en mesure de redécrire ces espèces d’une
façon très détaillée en signalant en même temps les caractères ayant
échappés à l’attention de Pocock et d’où proviennent toutes ces difficultés.
En premier lieu Pocock n’employa dans la diagnose du genre Iomachus
que certains caractères en ignorant les autres. Mais plus tard, lors de la
création du genre Chiromachetes, il utilisa dans la diagnose de ce nouveau
genre bien des caractères qu’il crut propres à Chiromachetes. En réalité ce
1. Attaché de Recherches au C.N.R.S. Adresse permanente : Lecturer in Zoology, University
College, Sri Venkateswara University, Tirupati, Andhra State, India.
1067 —
sont des caractères qui sont communs aux deux genres. Certains d’entre
eux, comme la position des yeux médians, des yeux latéraux, et la pro¬
fondeur de l’encoche médiane du céphalothorax sur lesquels Pocock a
insisté dans la diagnose de Chiromachetes, sont des caractères instables
présentant beaucoup de variations à l'intérieur du même genre. Pour
cette raison, les Scorpiologues, y compris Pocock (1896, 1896 a) ne leur
ont pas accordé une valeur générique.
Ainsi, le genre Chiromachetes fut fondé sur plusieurs caractères existant
déjà chez Iomachus mais, sur aucun qui lui fut propre. Cela explique
pourquoi il a été très difficile de déterminer les scorpions appartenant à
ces deux genres.
Dans une série de trois notes dont celle-ci est la première nous présen¬
terons les descriptions détaillées de trois espèces indiennes de ce genre,
à savoir I. laeviceps, 1. punctulatus et I. nitidus. La troisième note sera
suivie d’une clé de détermination des trois espèces indiennes ainsi que de
notes systématiques, biologiques et biogéographiques.
Une description de Chiromachetes fergusoni ainsi qu’une discussion sur
la validité de ce genre feront l’objet d’une quatrième note.
Diagnose révisée de l’espèce : Iomachus laeviceps Pocock, 1893.
Description de la femelle type.
Station : Yercaud, État de Madras, Inde méridionale. Bristish Muséum,
J. R. Anderson, N° 94-10-24-13.
Corps aplati, plus large en avant qu’en arrière, queue grêle, comprimée
latéralement, plus courte que le corps et toujours ornée de poils longs
disposés en paires, mais de façon asymétrique ; taille moyenne ne dépas¬
sant pas 6 cm de longueur (fig. 1).
Couleur : Le corps est uniformément brun. La queue, sauf la vésicule,
•est un peu plus foncée que le corps. La face ventrale du corps, les pattes-
ambulatoires et la vésicule sont brun pâle.
Ponctuation : En règle générale, le tégument des scorpions appartenant
aux genres Hormurus et Iomachus est toujours ponctué mais la densité
•et la netteté de cette ponctuation sur les parties différentes du corps
varient selon l’espèce. Chez Iomachus laeviceps le céphalothorax, sauf
sur certaines parties, est visiblement ponctué en forme de petits îlots,
irréguliers. Les tergites, la queue et tous les articles des pédipalpes sont
ponctués comme le céphalothorax. Mais sur les sternites la ponctuation,
faible, n’est visible que près des bords latéraux.
Céphalothorax : (fig. 2). Il est presque rectangulaire, aplati et dépourvu
de granules et de carènes. Le bord antérieur est incisé en son milieu et le
bord postérieur de cette incision s’étend jusqu’à une ligne transversale
représentant la tangente antérieure des deuxièmes yeux latéraux. Le
sillon médian longitudinal est faiblement développé. Près du bord pos¬
térieur du céphalothorax se trouvent encore un sillon oblique de chaque
•côté de ce sillon transversal. Le tubercule oculaire, très faible est légère-
Fig. 1. — Iomachus laeviceps. Poe. ? adulte de Yercaud, État de Madras, Inde méridionale.
Type du British Muséum. Longueur totale du corps. 49 mm.
ment en avant du milieu du céphalothorax, et porte deux yeux médians
orientés dorso-latéralement. De chaque côté du tubercule oculaire existe
une dépression en forme de croissant. En avant et en arrière des yeux,
médians se trouve une paire de microchètes.
Yeux latéraux : (fig. 3, 4). Ils sont situés dans une région pigmentée de
noir et placés au-dessus du bord du céphalothorax. La distance qui sépare
le deuxième œil du troisième est 1 fois 1/2 plus grande que celle séparant
le premier du deuxième.
Tergites : Ils sont lisses sans aucun granules ni carènes. La région anté¬
rieure de chaque tergite est surélevée (fig. 1). Cette surélévation large dans
le sens transversal est très courte dans le sens longitudinal pour les tergites
antérieurs. Dans les tergites postérieurs, par contre, elle est plus courte
— 1070 —
transversalement que longitudinalement. De toute façon, le bord postérieur
de cette partie saillante se présente sous la forme d'un « W » distendu.
De plus à partir du 3e tergite on remarque une paire de dépressions longi¬
tudinales et sinueuses qui rend saillante la partie médiane de chaque
tergite. Dans chacune de ces dépressions longitudinales se trouve la zone
irrégulière où s’insèrent les muscles. Sur le septième segment l’épaississe¬
ment transversal et les dépressions longitudinales sont peu accusées.
Les bords latéraux et postérieur des tergites portent des macrochètes.
Sternites : Ils sont lisses, sans granules et sans carènes, leurs bords laté¬
raux et postérieur portent des macrochètes. Chaque sternite possède une
paire de dépressions longitudinales divergeant légèrement vers l’avant
qui reviennent vers la ligne médiane et s’arrêtent sans se confondre. C’est
dans ces dépressions que s’insèrent les muscles.
La queue est ornée de protubérances paires dans la moitié postérieure
de la surface dorsale des trois premiers anneaux. Ces protubérances n’exis¬
tent plus sur les articles 4 et 5. Toute la queue porte des poils longs, bruns
et rigides. Lorsqu’ils sont tombés on peut voir leurs cupules d’insertion.
Sur la surface dorsale de chaque article il y en a deux paires, l’une anté¬
rieure et l’autre postérieure. Sauf sur le cinquième anneau tous les articles
en portent 3 paires sur les surfaces latérales, et 3 ou 4 sur la surface ven¬
trale. Le 5e anneau a 4 ou 5 poils sur les surfaces latérales et ventrale.
La gouttière dorsale bien accusée dans les trois premiers articles l’est moins
dans les 4e et 5e. De fins granules existent sur la surface dorsale de tous
les segments sauf sur le premier. Seule la surface ventrale du 5e article
a de gros granules disposés en trois rangées longitudinales, irrégulières
dont l’une est médiane et les deux autres latérales. Mais un cinquième
environ de cette surface dans la région antérieure de cet anneau reste
lisse.
La vésicule (fig. 5) est très poilue. Les poils sont longs, bruns, rigides
et légèrement courbés vers l’arrière. Ils sont beaucoup plus nombreux sur
la surface ventrale que sur les surfaces latérales. L’aiguillon est court et
très courbé.
Sternum (fig. 6) pentagonal et plus large que long.
Opercule génital (fig. 6) : Il se prolonge vers l’arrière en forme de lobe
qui chevauche la région antérieure de la plaque pectinifère. L’opercule
génital ainsi que la plaque pectinifère portent des macrochètes disposés
par paires.
Stigmates de forme allongée et disposés obliquement.
Les appendices
Chélicères : (fig. 7). La dentition des chélicères est conforme au type
connu dans la famille des Scorpionidae (Vachon, 1963). Le doigt mobile
se termine par une fourche distale faite de deux dents, la supérieure (de)
étant légèrement plus petite que l’inférieure (dj). Il n’y a qu’une seule
dent subdistale (sd).
Pédipalpes : Fémur (fig. 13). Sauf sur les bords antérieur et postérieur,
— 1071 —
toute la surface dorsale est lisse et dépourvue de granules. Les bords
antérieur et postérieur possèdent de gros granules pointus et disposés
irrégulièrement. La surface antérieure est presque lisse mais il faut noter
toutefois la présence d’une paire de gros granules disposés verticalement
et celle d’un autre granule près de son bord proximal. La surface ventrale
est lisse mais sa région antérieure porte une carène noire constituée de
gros granules, noirs et pointus.
Brachium : (fig. 14, 15, 16). Toutes les surfaces sont lisses et dépour¬
vues de granules sauf les bords. Le bord antérieur dorsal est orné d’un
petit nombre de gros granules tandis que le bord postérieur porte une ligne
irrégulière de petits granules. Sur la surface ventrale, le bord antérieur
montre une carène très nette formée de gros granules. Le bord postérieur
ne porte qu’une arête. La face interne du brachium porte à sa base deux
tubercules coniques (figs 14, 15). Chacun de ces tubercules porte un gros
granule noir et le bord proximal de chaque tubercule est bien bombé.
Main : (fig. 10, 11, 12). Les surfaces dorsale et ventrale de la main
sont lisses, tandis que les surfaces externe et interne sont granulées. La
carène externe dorsale est beaucoup moins accusée que la carène ventrale
externe. La carène dorsale externe se prolonge sur le doigt fixe en une
saillie lisse. Les doigts sont plus courts que la main et ils sont courbés
l’un vers l’autre à l’extrémité. Le bord interne du doigt mobile porte,
près de sa base, un lobe triangulaire, bien développé. En face de ce lobe,
le bord interne du doigt mobile possède une encoche profonde. Les bords
internes des deux doigts portent chacun deux rangées longitudinales de
dents qui sont presque parallèles sauf à l’extrémité distale où elles s’écar¬
tent. Les dents sont aplaties et squamiformes.
Trichobothries : (fig. 10 à 16). Le fémur a trois trichobothries, une
externe, une dorsale et une interne (fig. 13). Le brachium en a trois sur la
face dorsale, une interne, et deux dorsales (fig. 14). Sur la face externe
latérale treize trichobothries sont réparties comme le montre la figure 16.
La surface ventrale a trois trichobothries, Vj, V2, V3 (fig. 15). Toutes les
trichobothries sur le doigt fixe se trouvent rassemblées dans la moitié
proximale. Il porte quatre trichobothries externes, et, est, esh et eh, quatre
distales dont dst et dsh sur la face dorsale et dt et db sur la face ventrale.
11 faut remarquer que db est située presque près du bord et légèrement
postérieure aux deux trichobothries internes it et ib. Ainsi les trois tricho¬
bothries ib, it et db forment un triangle. La trichobothrie Est de la main
est non seulement située au milieu de la longueur de la main mais elle se
trouve aussi en avant de Dt. Les quatre trichobothries ventrales Vx, V2, V3
et V4 sont réunies en deux groupes, l’une près de l’articulation du doigt
mobile et l’autre dans la moitié postérieure de la main (fig. 10, 11).
Les « Setal Pores » de Pococ.k utilisés dans la clé de détermination des
trois espèces indiennes d’ Iomachus ne sont que les cupules d’insertion des
trichobothries dsb et db à la base du doigt fixe (fig. 10). Le troisième
« Pore » n’est visible que chez le spécimen type d 'Iomachus punctulatus et
il s’agit simplement de la cupule d’un poil ordinaire.
Pattes-ambulatoires : Les processus maxillaires de la première paire de
71
1072
Fig. 10-16. — Iomachus laeviceps, Pocock, Ç type.
10 : main droite, vue dorsale ; 11 : id., vue externe ; 12 : id., vue ventrale ; 13 : Patte-mâchoire,
fémure droit, vue dorsale ; 14 : id., brachium droit, vue dorsale ; 15 : id., brachium droit,
vue dorsale ; 15 : id., brachium droit, vue ventrale ; 16 : id., brachium droit, vue externe.
— 1073 —
pattes-ambulatoires sont à peu près coniques à leur extrémité (fig. 6).
Le préfémur des 3 premières paires de pattes possède des carènes granu¬
leuses sur les bords antérieur dorsal et antérieur ventral. Sur la quatrième
paire de pattes ces bords sont lisses. Le basitarse de toutes les pattes
porte des poils pâles en forme d’épines. Quelques-uns de ces poils sont de
véritable épines sur certaines pattes (à gauche sur les pattes I et IV, à
droite sur la patte IV). Les bords ventraux des tarses ont 3 paires de
longs poils. Ventralement, et axialement, le tarse est pourvu de petits
denticules disposés régulièrement ; le denticule distal est toujours plus
grand que les autres. Près de la base il existe une autre série de denticules
courts et obliques (fig. 9).
Peignes : (fig. 8). Ils sont courts avec la partie antérieure, ou manche,
divisée en deux segments, le proximal étant le plus long. La région médiane
est faiblement segmentée et ne comprend que deux pièces, la proximale
très grande et la distale très petite. Les fulcres sont triangulaires et bien
nets. Les dents ou lames des peignes sont de tailles inégales ; la dent
distale est au moins deux fois plus grande que la proximale. Chez le type
femelle, leur nombre est de 6 sur chaque côté.
Différence entre le type femelle du Bristish Muséum et le seul
EXEMPLAIRE FEMELLE DE LA COLLECTION DU MuSEUM DE PARIS.
Le spécimen portant le numéro R. S. 3143 du Muséum de Paris ressemble
au type de Pocock avec, toutefois, les petites différences suivantes :
1) il est légèrement plus grand ; 2) les appendices, y compris les pattes-
ambulatoires sont un peu plus pâles ; 3) les processus maxillaires de la
première paire de pattes-ambulatoires sont un peu plus longs ; 4) les
peignes ne portent que 5 lames de chaque côté. Toutefois il faut remarquer
que la répartition des trichobothries sur les articles des pattes-mâchoires
est identique chez les deux.
Voici la liste des caractères qui n’ont pas été signalés par Pocock
(1893 et 1900) dans ses descriptions et qui ont, néanmoins, un rôle impor¬
tant dans la discussion du problème de distinction entre Iomachus et
Chiromachetes :
1. L’incision médiane du céphalothorax.
2. L’ornementation paire des tergites et des sternites.
3. Les protubérances paires dans la moitié postérieure de la surface dorsale
des trois premiers segments caudaux.
4. Les longs poils disposés en paires asymétriques sur la queue.
5. Les longs poils de la vésicule.
6. Les deux rangées de dents sur les doigts de la main.
7. La transformation de certains poils du baistarse en épines.
Dimensions en millimètres : (Type femelle du British Muséum). Long,
la plus grande du céphalothorax : 7,9 ; long, abd : 20,2 ; long, queue :
(y compris la vésicule) : 21,2 ; long, tôt : 49,3.
Céphalothorax : Long, axiale : 7,6 ; long, entre bord ant. céph-th et
bord ant. des yeux méd : 2,8 ; long, entre bord post. céph-th et bord post.
1074
des yeux méd : 4,4 ; larg. entre lre paire d’yeux latér : 3,9 ; larg entre
3e paire d’yeux latér : 5,7 ; larg. aux niveau des yeux méd : 7,8 ; larg. du
bord post. céph-th : 8,4 ; diam. des yeux méd : 0,4 ; intervalle entre les
yeux méd : 0.2.
Queue : lre ann. long. 2,8 ; larg. 2,0 ; haut. 1,7 ; 2e ann. long : 3,0 ;
3e ann. long : 3,2 ; 4e ann. long : 3,5 ; 5e ann. long : 4,4 ; larg : 1,6 ; haut :
1,7. Vésicule : long. 4,3 ; larg : 1,6 ; haut : 1,7.
Pattes-mâchoires : Fémur : long. 8,2 ; larg. 3,5 ; Brachium : long 8,0 ;
larg ; 3,8 ; Main : long. 10,0 ; larg. 4,7 ; Doigt mobile : long. 7,5 ; Peignes :
long. 2,7 ; larg. 1,7.
Rapports morphométriques : La longueur du céphalothorax est égale
à celle de l’humérus ; égale à celle du brachium ; elle est plus petite que
celle de la main mais plus grande que la longueur du doigt mobile. La
queue est environ trois fois plus longue que le céphalothorax ; la longueur
totale des articles caudaux 1 + 2 est plus courte que celle du céphalo¬
thorax ; celle des segments caudaux 4 + 5 est égale à la longueur du cépha¬
lothorax. L’humérus et le brachium sont presque de même longueur ;
la longueur du doigt mobile est d’un quart inférieure à celle de la main.
Ces rapports existent aussi chez les spécimens examinés du Muséum de
Paris.
. j , ! . ' ... ‘ ,
Station de capture d’ lomachus laeviceps Pocock
Voir la carte fig. 17
.. 1. Yercauxl : Sur les collines Shevroys, Etat de Madras, Inde méri¬
dionale. Une femelle, adulte, type de Pocock, collection du British
Muséum.
Yercaud : Sur les collines Shevroys, État de Madras, Inde méridionale,
unç: femelle adulte, collectée par K. Lindberg. Collection du Muséutn
national d’ Histoire naturelle, Paris. R. S. N° 3143.
2. Kotagiri : Sur les collines Nilgiris, État de Madras, Inde méridionale.
Collection du British Muséum. D’après la description de Pocock (1900)
il est évident que la collection du British Muséum comprend des adultes
et des jeunes des deux sexes.
3. Mangalore : État de Mysore, Inde méridionale. Pocock (1900) a
également signalé une sous-espèces lomachus laeviceps malabarensis de
Mangalore.
Kreapelin (1894) donne trois autres stations différentes : Madras,
Tranquebar et Coimbatore, toutes dans l’État de Madras.
1075
Pig. 17. — Carte de l’Inde méridionale montrant les stations de capture des espèces d 'Iomachus,-
et Chiromachetes. , . ,
| Iomachus laeviceps
a. Iomachus punctulatus
# Iomachus nitidus et
O Chiromachetes fergusoni.
Résumé.
Cette note est la deuxième d’une série de six articles se rapportant à la faune
indienne des scorpions. L’espèce Iomachus laeviceps Poe. est redécrite après
examen du type femelle appartenant au British Muséum et d’un autre spécimen
femelle conservé dans la collection du Muséum national de Paris. Une carte de
stations de capture de cette espèce en Inde est donnée.
Summary.
This is the second of a sériés of six articles dealing with the scorpion fauna of
India. The species Iomachus laeviceps lias been redescribed after an examination
of the female type belonging to the British Muséum and another female specimen
of the national Muséum of Paris. The stations of capture of this species in
South India hâve been indicated in a map.
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes)
du Muséum , 61, rue de Buffon, Paris-5e.
— 1076 —
REFERENCES
Kraepelin, K., 1894. — Révision der Skorpione. II. Scorpionidae und Botliriu-
ridae. Jahrb. Hamburg. wissen. Ansl., 11, 1, pp. 139-140.
— 1899. — - Das Tierreich. Scorpiones und Pedipalpi. Berlin. 1899.
Pocock, R. I., 1893. — Notes on the classification of Scorpions followed by some
observations upon synonyray with descriptions of new généra and species.
.4nn. Mag. Nat. Iiist., 6°, 12 (Genre Iomachus, p. 320).
— 1896. — On the species of South African Scorpions Opislhophthalmus
contained in the collection of British Muséum. Ibid., 6, 17, pp. 233-248.
— 1896a. — Notes on some Ethiopian species of Ischnurinae contained
in the collection of British Muséum. Ibid., 6, 17 (Iomachus politus, pp. 317-
318).
— 1897. — Descriptions of some New species of Scorpions from India. J.
Bomb. Nat. Hist. Soc., 11 (Iomachus punclulatus, p. 116).
— 1899. — Diagnosis of some new Indian Arachnida. Ibid., 12 ( Chiroma -
chetes fergusoni, p. 744).
— 1900. — The fauna of British India, including Ceylon and Burma.
London, 1900.
Vachois, M., 1963. — De l’utilité en systématique d’une nomenclature des dents
des chélicères chez les scorpions. Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2e sér., 35, 2y
pp. 161-166.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2' Série — Tome 39 — N« 6, 1967 (1968), pp. 1077-1083.
CONTRIBUTION
A VÉTUDE DE NEOBISIUM (N.)
PRAECIPUUM SIMON, 1879
( Pseudoscorpion , Neobisiidae ).
Par J. HEURTAULT
E. Simon décrit N eobisium (N.) praecipuum en 1879, d’après deux exem¬
plaires : 1 1 Ç des Basses- Alpes. Max Beier, ayant entre les mains un
spécimen provenant des collections du Muséum de Paris, spécimen qui
n’était pas le type, reprend cette description à trois reprises, en 1932 dans
le « Tierreich », en 1947 à propos d’une révision des grandes espèces de
Neobisium et en 1963 dans la « Bodenfauna Europas ». En 1932 et 1947 les
stations indiquées sont les Pyrénées et les Basses-Alpes ; en 1963, Max
Beier rectifie cette erreur et indique seulement la station des Basses-
Alpes. Nous avons jugé utile de revoir les exemplaires <$ et Ç à l’origine
de la description originale de Simon ; ils sont inventoriés sous le numéro
2405. Seul l’exemplaire $ est accepté comme type, la $ présentant des
caractères différentiels trop importants pour être considérée comme un
paratype sûr, d’autant plus que le registre de l’inventaire de la collection
tenu par Simon porte : « n° 2405, praecipuum E. S. ; Basses- Alpes ! Tyrol,
Brosteni (Montaudon) ». Y a-t-il eu mélange de stations ? C’est tout à fait
possible. Nous choisissons le comme lectotype, de préférence à la $,
en raison du seul caractère utilisable de la description de Simon et qui
semble bien se rapporter au $ « hanches I avec l’angle supéro-externe
prolongé en une très petite pointe noire, droite, aigue, sans pointe interne ».
Description du <$ lectotype de Neobisium praecipuum.
Céphalothorax (fig. 1) au moins aussi large que long ; yeux assez gros,
les antérieurs à lentille fortement convexe ; les postérieurs aplatis ;
20 grandes soies nommées suivant la nomenclature de Vachon (1965) :
4 antérieures, 6 oculaires, 6 médianes, 6 postérieures auxquelles il faut
ajouter 2 petites soies latérales oculaires, une de chaque côté. Epistome
tronqué, cassé chez le type
Soies tergales : 6.8.11.11.10.10.9.9.10.9.
Région génitale (fig. 10) : 16 soies sur l’opercule génital ; 40 à 45 soies
sur la plaque génitale postérieure, indiquées seulement par leurs aréoles ;
3 soies le long de chaque stigmate, 10 soies simples à l’intérieur de la
1078 —
Fig. 1 à 4. — Neobisium (N.) praecipuum (Simon 1879).
1 : céphalothorax (o holotype) ; a, o, m, p : soies antérieures, oculaires, médianes, postérieures.
— 2 : flagelle. — 3 : chélicère droite, vue latérale externe ; vt : soie ventrale terminale, vb :
soie ventrale basale ; it : soie interne terminale ; ist : soie interne sub-terminale ; ib : soie
interne basale ; isb : soie interne sub-basale ; dt : soie dorsale terminale ; gl : soie galéale.
chambre génitale, 5 de chaque côté, dessinées complètement ; sacs géni¬
taux latéraux (s. g.l.) cylindriques, bien développés, sac génital médian
(s. g. m.) court et large, en forme de poire.
Chélicères (fig. 3) : doigt mobile sans tubercule lileur proéminent (pas de
rétrécissement du doigt en avant du tubercule fdeur) ; 18 à 20 dents dont
la médiane est nettement plus grosse. Environ 12 dents au doigt fixe,
peu développées, irrégulières ; une soie gl au doigt mobile ; 7 soies sur la
main nommées suivant une nomenclature établie en 1963 par Max Vachon :
2 ventrales, 4 intermédiaires, une dorsale.
Flagelle (fig. 2) : 7 soies dont les 2 antérieures seulement sont dentelées
d’un seul côté ; la soie distale est insérée sur un mamelon, la soie basale,
plus courte, est séparée des autres soies ; le flagelle possède la structure
typique d’un flagelle de Neobisium (Max Vachon, 1964).
Hanches des pattes : angle supéro-externe du processus conique antérieur
latéral des hanches 1 aigu (fig. 4) ; angle médial sans processus, orné de
quelques spiculés ; 5 soies aux processus maxillaires ; 9 ou 10 aux hanches
des pattes-mâchoires ; 8 ou 9 aux hanches 1 ; 6 ou 7 aux hanches 2 ; 7 ou 6
aux hanches 3 ; 10 ou 9 aux hanches 4.
Pattes-mâchoires (fig. 5, 6, 7) : trochanter à 2 petites bosses ; fémur
lisse, sans pédoncule, 4,6 fois aussi long que large ; tibia 3,1 fois aussi
long que large ; pince sans pédoncule, 4 fois aussi longue que large ; doigts
nettement inégaux à la patte-mâchoire droite, sensiblement égaux à la
1079
externe sub-basale, externe basale ; trichobothries it, ist, isb, ib : interne terminale, interne
sub-terminale, interne sub-basale, interne basale. — 6 : pince gauche, vue latérale externe ;
— 7 : trochanter, fémur, tibia de la patte-mâchoire droite. — 8 : patte ambulatoire 4. — 9 :
soie sub-terminale de la patte 4.
patte-mâchoire gauche ; doigt mobile 1, 3 fois aussi long que la main avec
pédoncule ; main avec pédoncule 2 fois aussi longue que large. Dents
cassées à la patte-mâchoire droite, légèrement inégales au niveau de ist
à la patte-mâchoire gauche. Doigt mobile pourvu sur toute sa longueur
de tubercules aplatis ; 81 dents au doigt fixe, 70 au doigt mobile.
Trichobothries (fig. 5, 6). En considérant les projections des aréoles sur
l’axe pointe du doigt fixe — condyle externe d’articulation du doigt
— 1080
mobile sur la main, et, it, est forment un groupe légèrement distal de t ;
et est distal par rapport à it ; ist est proche du groupe it, et, est donc nette¬
ment distal par rapport au milieu du doigt ; la distance de ist à ib est
2,6 fois plus grande que la distance de ist à la pointe du doigt ; esb et et
sont proches l’une de l’autre ; st est plus près de t que de sb. Les pattes-
mâchoires droite et gauche étant légèrement différentes (le doigt mobile
de la patte droite est vraisemblablement anormal), les répartitions des
trichobothries sont différentes.
Fig. 10 : Neobisium [N.) praecipuum (Simon 1879).
Région génitale ; s. g. I. : sac génital latéral ; s. g. m. : sac génital médian ; st. 3 : sternite 3.
Patte ambulatoire 4 (fig. 8) : fémur 4,4 fois aussi long que large ; arti¬
culation entre préfémur et fémur dans la moitié basale de l’article ; télo-
tarse 1,4 fois aussi long que le basitarse ; télofémur 1,4 fois aussi long
que lé basifémur. Poil subterminal en Y, à branches inégales dentelées
(fig. 9).
1081
Dimensions en mm : corps : 3,80 ; céphalothorax : 1,07 ; patte-mâchoire,
fémur : 1,62-0,35 ; tibia : 1,17-0,37 ; échancrure tibiale : 0,35 ; main avec
pédoncule : 1,27 ; pince sans pédoncule : 2,75-0,63 ; doigt mobile : 1,75 ;
patte ambulatoire 4, basifémur : 0,62, télofémur : 0,85, tibia : 1,22, basitarse
0,55, télotarse : 0,80.
Position systématique de Neobisium (N.) praecipuum.
Caractères comparés du <$ type et du spécimen vu par Beier :
On peut présumer que le spécimen que Beier a examiné n’est pas un
praecipuum et que par conséquent, dans sa clef de 1947, la position de
l’espèce est erronée. En fait, dans cette clef (p. 183), que nous reprenons
ci-dessous, praecipuum se situerait, d’après le nombre des soies chéli-
cériennes et les autres caractères notés ci-dessus pour le £ type, au voisi¬
nage de Neobisium carnicum Beier, 1938 [= N. (N.) dolichodactylum
(Canestrini, 1876), suivant la synonymie adoptée par Beier lui-même en
1963],
1. — main des chélicères à 7-8 soies . 12
12. — Main des chélicères à 7 soies . 13
13. — Patte-mâchoire bicolore, main de couleur différente de celle du fémur
et du tibia . 14
— Patte-mâchoire de couleur uniforme (main de même couleur que le fémur
et le tibia) . 16
[L’exemplaire examiné datant de 1879 est décoloré, l’alternative est
possible].
— 1082 —
14. — Epistome triangulaire pointu ; fémur des pattes-mâchoires de longueur
au moins égale à 1,70 mm . 15
15. — dents du doigt fixe des pattes-mâchoires inégales, fémur des pattes-
mâchoires de 1,70 à 1,80 mm., d’un jaune brunâtre clair comme le
tibia, main et doigt brun rougeâtre . macrodactylum (Daday)
[Cette espèce ne correspond pas à l’exemplaire décrit (dimensions
différentes],
— Dents du doigt fixe égales ; fémur de 1,90 à 2 mm. ; pattes-mâchoires
brun rougeâtre clair ; main légèrement colorée en orange. . .
montenegrense (Eli.)
[L’exemplaire décrit possède des dents au doigt fixe légèrement inégales
et le fémur est plus grand],
16. — Tibia des pattes-mâchoires au plus 3,2 fois plus long que large . 17
— Tibia des pattes-mâchoires au plus 4,2 fois plus long que large .
elegans Beier
[Le spécimen type a un rapport L/l tibia = 3,1].
17. — Fémur des pattes-mâchoires 4,6 fois plus long que large . 18
18. — Epistome long, pointu . carnicum = dolichodactylum (Can.)
— Epistome large, émoussé . distinctum Beier
Le caractère de l’épistome, qui est en mauvais état chez le type de
praecipuum, ne permet pas de rapprocher l’espèce de dolichodactylum ou de
distinctum. Nous ferons donc appel, pour comparer les trois espèces, à
d’autres caractères résumés dans le tableau suivant :
— 1083 —
Bien que les caractères comparés soient peu nombreux, ils permettent
cependant de reconnaître trois espèces, voisines par leurs rapports morpho¬
métriques, certaines de leurs formules chétotaxiques, la forme et le nombre
des dents des pattes-mâchoires (N. praecipuum et N. distincium possèdent
en outre tous deux un sac génital médian piriforme), différentes par leur
localisation géographique, la disposition de certaines trichobothries (N.
praecipuum et N. distincium possèdent, de plus, la première 10 soies
internes dans la chambre génitale, la deuxième 14).
Beier, en 1947, décrivait des groupes d’espèces basés sur le nombre
des soies chélicériennes, un groupe à 6 soies avec carsicum, gentile, gracili-
palpe, speluncarium, lombardicum, coecum, staudacheri ; un second groupe
à 7 soies avec macrodactylum, montenegrense, corcyraeum, distinctum,
carnicum, elegans, polonicum ; le troisième groupe à 8 soies avec praecipuum,
trentinum, biharicum, blothroides ; Yachon, en 1965, nie la valeur systé¬
matique du nombre de soies chélicériennes et cite les variations observées
chez N. (TV.) gineti et N. (N.) muscorum.
Quelques nouvelles espèces françaises de Pseudoscorpions (inédites)
possèdent également 7 soies à la main des chélicères mais l’étude de leur
armature génitale révèle de telles différences qu’il paraît hasardeux de
se fier à ce seul caractère pour réaliser des groupements d’espèces.
BIBLIOGRAPHIE
Beier, M., 1932. — Das Tierreich. Pseudoscorpionidea I, 57.
— 1947. — Die mit praecipuum Simon verwandten Arten der Gattung
Neobisium (Pseudoscorp.). « Eos », Reoista espanola de Entomologia,
23, 3.
— 1963. — Bestimmungsbücher zur Bodenfauna Europas. A Ahad. Verlag,
Berlin, p. 127.
Simon, E., 1879. — Les Arachnides de France. T. 7, p. 59.
Vachon, M., 1964. — Roncus barbei, nouvelle espèce de Pseudoscorpions Neobi-
siidae des cavernes du Lot-et-Garonne (France). Bull. Mus. Hist. nat.,
2e sér., 36, n° 1, pp. 72-79.
— 1965 (1966). — Quelques remarques sur le genre Neobisium J. C. Cham-
berlin (Arachnides, Pseudoscorpions, Neobisiidae). A propos d’une espèce
nouvelle, Neobisium (N.) gineti, habitant les cavernes de l’est de la France.
Ibid., 2e sér., 37, n» 4, pp. 645-658.
— et P. D. Gabbutt, 1965. — The external morphology and life-history
of the Pseudoscorpion, Neobisium muscorum. Proc. zoo:. Soc. Lond., 145,
Part. 3, pp. 335-358.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N° 6, 1967 (1968), pp. 1084-1095.
NOTE PRÉLIMINAIRE
SUR DE NOUVELLES ESPÈCES DE SESARMA
( Decapoda Brachyura)
Par R. SERÈNE
La révision, actuellement en cours en collaboration avec Mr. C. L. Sou,
de l’ensemble des espèces indo-pacifiques de Sesarma m’amène à définir
quatre espèces nouvelles : johnsoni , sarawakensis, rathbunae, rouxi, et à
donner des noms : solomonensis , ternatensi. s, sylvicolum gordonae à des
formes antérieurement décrites par des auteurs. Toutes appartiennent
au sous-genre Geosesarma rétabli dans notre révision pour grouper
18 espèces de Sesarma. Comme information préliminaire à la connaissance
du sous-genre, je pense utile de figurer également ici le gonopode mâle
de peraccae, ocypodum, noduliferum, maculatum, qui n’a pas encore été
décrit.
Remerciements. — La révision est conduite au Muséum National de
Singapour avec le soutien de son Directeur, Mr. E. Alfred, qui met à
notre disposition en particulier la riche collection de Sesarma étudiée
par le Dr. Tweedie (1936, 1940, 1950). De nombreux collègues nous ont
confié du matériel. Avec référence à la présente note, je dois citer le
Dr. Holtiiuis, du Musée Royal d’Histoire Naturelle de Leyde, pour le
spécimen de sylvicolurn gordonae ; Mr. II. B. Robert, de la Smithsonian
Institution (U.S.N.M.) pour les spécimens de rathbunae ; le Prof. E. Tor-
tonèse, du Musée Civique d’ Histoire Naturelle « Giacome Doria » de Gênes
pour le spécimen de sylvicolurn ; le Dr. Capart, de l’Institut Royal des
Sciences Naturelles de Belgique pour les spécimens de rouxi ; le Prof.
U. Parenti, du Musée de Zoologie de f Université de Turin, pour les
photographies du type de peraccae ; le Prof. Johnson, de l’Université de
Singapour, pour les spécimens de johnsoni. Je dois également signaler
la cordiale coopération de Mme D. Guinot du Muséum de Paris et l’aide
constante de Mr. C. L. Soh, mon collaborateur pour l’ensemble de la
révision.
Sesarma (Geosesarma) johnsoni nov. sp.
(fig. 1, 2, pl. 1, fig. 1).
Matériel. — NMS. 1967. 9.25.1, holotype, mâle de 10 X 9 mm ; lar¬
geur extraorbitaire, 10 mm ; longueur de la carapace, 9 mm ; plus grande
largeur de la carapace, 10,02 mm ; largeur du front, 5,4 mm ; longueur
— 1085 —
du bord postérieur de la carapace, 5 mm. Péréiopode 4 : longueur totale,
19,1 mm, longueur du mérus, 6,9 mm, longueur du propode 4,4 mm, lon¬
gueur du dactyle, 4,4 mm ; largeur du mérus, 3,15 mm.
Paratypes. — NMS. 1967. 9.25.2, mâle de 10,8 X 10 mm. — NMS.
1967. 9.25.3, femelle ovigère de 9 X 8 mm, avec 14 gros œufs. — NMS.
1967. 9.25.4, femelle ovigère de 9,2 X 8,3 mm, avec 20 gros œufs.
Localité type : Bukit Lagoon, Penang, Malaysia.
Le type et les paratypes sont déposés au National Muséum de Singa¬
pour ; une série de paratypes a été remise au Prof. Johnson de l’université
de Singapour.
Situation. — S. johnsoni appartient au groupe des espèces de Geose-
sarma qui ont une carapace nettement plus large que longue (la largeur
étant mesurée entre les angles extraorbitaires), des bords latéraux diver¬
gents en arrière, le front plus large que la moitié de la distance extraorbitaire
et une crête granulaire saillante à la face interne de la paume des chéli-
pèdes du mâle. Elle est très proche de peraccae Nobili, 1903 par son aspect
général, ayant une carapace et des chélipèdes mâles presque semblables.
Elle se sépare de peraccae par : 1) la surface de la carapace moins granulaire,
avec un relief moins accusé ; les régions mésogastrique et cardiaque sont
moins distinctement définies, les lobes suprafrontaux moins saillants,
les incisions séparant ces derniers étant larges et moins profondes ; 2) le
bord postérieur de la carapace des mâles un peu plus court que le bord
frontal ; il est beaucoup plus long que le bord frontal sur peraccae ; chez
les femelles le bord postérieur est toujours plus grand dans les deux espèces ;
3) les bords latéraux de la carapace moins fortement divergents en arrière ;
Fig. 3 et 4. — S. (G.) peraccae Nobili 1903, mâle de 12,8 X 12 mm (Musée de Singapour).
— 1086 —
4) les péréiopodes 2-5 beaucoup plus courts, tous les articles étant compa¬
rativement plus courts et plus larges ; le mérus du péréiopode 4 est 2,25
fois plus long que large chez johnsoni au lieu de 2,55 fois chez peraccae ;
5) l’abdomen et le gonopode du mâle, qui sont différents. Sur le segment 6
de l’abdomen le bord proximal est deux fois et demi (2,46) plus long que
la longueur du segment au lieu de trois fois (2,96) sur peraccae. Le bord
distal du prolongement chitineux qui termine le gonopode est droit au
lieu d’être bifide sur peraccae.
La parenté entre les deux formes est telle qu’on pourrait penser faire
de johnsoni seulement une variété de peraccae, si la différence de forme du
gonopode ne justifiait son rang spécifique. La comparaison de spécimens
mâles de même taille des deux espèces montre que : 1) la forme adulte
du chélipède se développe, chez johnsoni à une taille bien moindre que chez
peraccae ; les mâles de peraccae de la taille du type de johnsoni ont encore
des chélipèdes de type juvénile. — 2) les péréiopodes 2-5 sont au contraire
considérablement plus développés chez peraccae ; tous les articles du péréio¬
pode 4, par exemple, sont nettement plus longs et plus larges que ceux
de johnsoni. Sur un spécimen de peraccae ayant une carapace de même
dimension que le type de johnsoni, la longueur totale du péréiopode 4 est
de 23,4 mm, la longueur du mérus de 9 mm, celle du propode de 5,7 mm,
celle du dactyle de 5,2 mm ; au lieu de respectivement 19,1, 6,9, 4,4, 4,4 mm
chez johnsoni. Une différence significative est donnée par le propode, qui
a la même largeur minimale sur les deux spécimens, mais est beaucoup
plus long (5,7 au lieu de 4,4) sur peraccae.
S. peraccae n’était connue que par les spécimens originaux de Singa¬
pour (Nobili, 1903) et n’a encore jamais été figurée (pl. 1, fig. 2). Mr. C. L.
Son en a récolté de nombreux exemplaires à Singapour. Comme celles de
johnsoni, les femelles de peraccae portent de gros œufs peu nombreux.
Avec penangensis Tweedie, 1940, johnsoni est la seconde espèce de Geose-
sarma décrite avec Penang comme localité-type ; une troisième espèce
foxi Kemp, 1918 n’est également connue que de la région (Ile de Lang-
kawi).
Sesarma (Geosesarma) rathbunae nov. sp.
(fig. 5, 6, pl. 1, fig. 4).
Matériel. — U.S.N.M. 54315 — Holotype, mâle de 13 X 12,2 mm. Lar¬
geur extraorbitaire, 13 mm ; longueur de la carapace, 12,2 mm ; largeur du
LÉGENDE DE LA PLANCHE I
Fig. 1. — Sesarma ( Geosesarma ) johnsoni nov. sp., holotype, mâle de 10 X 9 mm (Musée de
Singapour)
Fig. 2. — Sesarma (Geosesarma) peraccae Nobili 1903, mâle de 12,8 X 12 mm (Musée de
Singapour).
Fig. 3. — Sesarma (Geosesarma) sarawakensis nov. sp., holotype, mâle de 10 X 11 mm
(Musée de Singapour).
Fig. 4. — Sesarma ( Geosesarma) rathbunae nov. sp., holotype, mâle de 13 X 12,2 mm (USNM,
Washington).
Bull. Mus. llist. uat., 2e sér., t. 39, n° 5, 1967 (1968).
R. SERÈNE PLANCHE
(Bull. Mus. Ilist. nat., 2e sér., i. 39, n° 5, 1967 (1968).
SERÈNE PLANCHE II
— 1087 —
front, 6,5 mm ; longueur du bord postérieur de la carapace, 6,3 mm ; sur le
péréiopode 4, longueur du mérus, 9 mm, largeur du mérus, 3,2 mm —
Paratype, femelle de 13,3 X 12 mm. Localité type : Culasi, île Paway,
Philippines ; don. Philippines Bureau of Sciences.
Les spécimens étaient identifiés dans la collection de l’U.S.N.M. :
Sesarma ( Sesarma ) sylvicola De Man (var.), par M. J. Rathbun, mais
n’ont encore jamais été signalés dans une publication. Le type est déposé
à l’U.S.N.M., Smithsonian Institution, Washington.
Situation. — - S. rathbunae appartient au groupe des espèces de Geose¬
sarma qui ont une carapace nettement plus large que longue, le front
plus large que la moitié de la distance extraorbitaire, et la face interne
de la paume des chélipèdes du mâle sans crête granuleuse saillante.
Dans ce groupe, elle est, par les bords latéraux subparallèles de sa
carapace, plus voisine de vicentensis et clavicruris que d’amphinome et
sarawakensis, qui ont leurs bords latéraux fortement divergents en
arrière.
Elle se sépare de vicentensis principalement par : 1) le dactyle du ché-
lipède mâle dont le bord supérieur porte 10-11 granules aigus, au lieu de 5
sur vicentensis ; 2) le gonopode qui a un prolongement chitineux avec un
apex aigu, alors que l’apex est bilobé sur vicentensis. Elle s’en sépare égale¬
ment par de nombreux autres caractères qui seront précisés ultérieurement
dans l’étude de vicentensis Rathbun, 1914, une espèce qui n’est connue
que par l’holotype, un mâle de 8,8 mm, qui n’a encore jamais été figuré.
Elle se sépare de clavicruris principalement par : a) le bord libre du
front seulement ondulé par une faible et large émargination médiane,
alors que cette dernière est fortement marquée chez clavicruris ; b) les
péréiopodes 2-5 avec des articles beaucoup plus minces ; sur le péréiopode 4,
le rapport de la longueur à la largeur du mérus est de 2,81 au lieu de 2,0
chez clavicruris. S. clavicruris Schenkel, 1902, n’est connue que par l’holo-
type, une femelle sans œufs de 12,6 X 11 mm, des Célèbes, dont seul le
mérus du péréopode 4 a été figuré.
La parenté avec sylvicolum paraît assez lointaine, du fait qu’à mon avis
S. sylvicolum appartient au groupe des espèces ayant une carapace non
nettement plus large, généralement égale ou faiblement moins large que
longue. De toute manière, rathbunae se sépare de sylvicolum par : a) les
bords latéraux subparallèles de la carapace ; b) le bord libre du front
faiblement émarginé au mileu ; c) les tubercules du bord supérieur du
dactyle du chélipède mâle irrégulièrement distribués sur la partie proxi¬
male au lieu de former comme chez sylvicolum une ligne longitudinale bien
illustrée par de Man (1902, p 19, fig. 11 c) ; d) un abdomen mâle différent.
LÉGENDE DE LA PLANCHE II
Fig. 1. — Sesarma (Geosesarma) solomonensis nov. sp., holotype, mâle de 12 X 12,5 mm
(Musée de Singapour).
Fig. 2. — Sesarma (Geosesarma) maculatum, femelle de 13 X 13 mm (Musée de Bruxelles).
Fig. 3. — Sesarma ( Geosesarma) sylvicolum gordonae nov. var., holotype, mâle de 10,3 X 10,3
mm (Musée de Leyde).
Fig. 4. — Sesarma ( Geosesarma) rouxi nov. sp., holotype, mâle de 11 X 11,5 mm (Musée de
(Bruxelles).
72
— 1088 —
Sur le mâle de rathbunae, la bordure saillante, qui limite la dépression
du sternum dans laquelle se loge le telson, s’efface à une certaine distance
et ne rejoint pas la première suture sternale. Ce caractère, signalé pour la
première fois par Gordon (1937) pour une forme désignée plus loin sous le
nom de ternatensis, se retrouve aussi sur noduliferum. Le gonopole mâle de
rathbunae diffère aussi bien de celui de ternatensis que de celui de noduli¬
ferum ; cette dernière espèce par ailleurs porte au bord supérieur du
dactyle du chélipède mâle des granules d’une forme très particulière, ce
qui écarte toute possibilité de confusion.
Sesarma (Geosesarma) sarawakensis nov. sp.
(fig. 7, 8, pl. 1, lig. 3)
Matériel. — NMS. 1965. 7.29.6. — Holotype, mâle de 11 X 10 mm ;
largeur extraorbitale, 11 mm ; longueur de la carapace, 10 mm ; plus
grande largeur de la carapace, 12 mm ; largeur du front, 6 mm ; longueur
Fig. 5 et 6. — S. (G.) rathbunae nov. sp., holotype, mâle de 13 X 12,2 mm (U.S.N.M., Was¬
hington).
Fig. 7 et 8. — S. (G.) sarawakensis nov. sp., holotype, mâle de 11 X 10 mm (Musée de Singa¬
pour).
du bord postérieur de la carapace 6,5 mm. Péréiopode 4 ; longueur totale,
23,25 mm ; longueur du mérus 8,5 mm ; longueur du propode, 5,5 mm ;
longueur du dactyle 5,25 mm ; largeur du mérus 3,3 mm. Localité-type :
River Churat près de Surakei, Sibu, Sarawak, 1948. L’holo-type est déposé
au National Muséum de Singapour.
Situation. — S. sarawakensis appartient au groupe des espèces de
Geosesarma qui ont la carapace nettement plus large que longue, le front
plus large que la moitié de la distance extraorbitaire et la face interne de la
1089 -
paume des ehélipèdes du mâle sans crête granuleuse saillante. Dans
ce groupe elle est, par les bords latéraux de sa carapace très divergents
en arrière, plus proche de amphinome que de toutes les autres espèces.
Elle se sépare de amphinome par : a) les angles extraorbitaires longs et
aigus ; b) le bord libre du front avec une émargination médiane beaucoup
plus marquée ; c) le mérus des péréiopodes 2-5 nettement plus larges ;
sur le péréiopode 4 le rapport de la longueur à la largeur du mérus est
de 2,57, au lieu de 2,85 chez amphinome ; d) l’abdomen du mâle plus
étroit ; la largeur à sa base du segment 6 est égale à deux fois la longueur
du segment, au lieu de deux fois et demie (2,55) chez amphinome.
Les différences par rapport a amphinome sont établies en se référant
aux observations et illustrations de de man (1899) et à la comparaison
que j’ai pu faire avec un Jectotype femelle de 10,2 X 9 mm, conservé au
Musée de Leyde. La publication du gonopode mâle d 'amphinome apporte¬
rait un complément utile à sa définition.
Sesarma (Geosesarma) sylvicolum gordonae nov. ssp.
(fig. 9, pl. 2, fig. 3).
Sesarma (Sesarma) sijlvicolum, Gordon, 1937, p. 154, fig. 5. — Non 5. syl-
vicola de Man, 1892.
Matériel. — Leyden Muséum, Reg. No. 2192. — Ilolotype, mâle de
10.3 X 10,3 mm. Largeur entre les angles extraorbitaires, 10,3 mm.; lon¬
gueur de la carapace, 10,3 mm ; largeur du front, 5 mm ; longueur du bord
postérieur de la carapace, 5,5 mm ; plus grande largeur de la carapace,
11,0 mm. Péréiopode 4 : longueur totale, 20,55 mm ; longueur du mérus
7.3 mm, longueur du propode, 5,1 mm, longueur du dactyle, 4,5 mm ;
largeur du mérus, 2,5 mm.
Localité-type : Fak-Fak, Nouvelle Guinée, sept. 1908. — Coll. Palmer ;
de Man det.
L’holotype est déposé au Musée Royal d’Ilistoire Naturelle de Leyde.
Situation. — La variété se sépare de sylvicolum par : 1) les angles
extraorbitavie aigus ; 2) la dent épibranchiale plus saillante vers l’extérieur
et la largeur entre les extrémités des dents épibranchiales plus grande
que la largeur extraorbitaire ; 3) l’abdomen du mâle beaucoup plus large ;
la longueur du bord proximal du segment 6 est égale à plus de trois fois
(3,11) celle du segment, alors qu’elle est moins de trois fois (2.83) chez
sylvicolum.
Le présent spécimen, déjà examiné par Gordon (1937), qui a figuré
son gonopode, n’a pu être comparé avec aucun mâle de sylvicolum ; les
différences ne sont établies que par référence aux observations de De Man
(1892 et 1902). Une femelle ovigère de 8 X 9 mm du Musée de Gênes,
identifiée sylvicolum par Nobii.i (1899) et provenant de Sumatra, que
j’ai à ma disposition, possède les dents extraorbitaires émoussée sdécrites
et illustrées par df. Man f 1892) et de Man 11902, Pl. 19, fig. 11, 11 a).
Gordon (1937) signale que, parmi les trois syntypes en provenance
de Sumatra cités par de Man (1892) et conservés au Musée d’Amsterdam,
1090 —
Fig. 9. — S. ( G.) sylvicolum gordonae nov. ssp., holotype, mâle de 10,3 X 10,3 mm (Musée de
Leyde).
Fig. 10 et 11. — S. ( G.) maculatum De man 1892, mâle de 11 X 11,5 mm (Musée de Bruxelles).
elle n’a trouvé que deux femelles ; elle suppose que le spécimen absent
est le mâle de 11,2 X 10,5 mm décrit et figuré par de Man (1892 et 1902).
Les autres spécimens rapportés à sylvicolum par les auteurs sont : a) un
mâle et 2 femelles de Sumatra par Nobili (1899) conservés au Musée de
Gênes ; une des femelles est citée plus haut ; b) une seule femelle de Java
par Rathbun (1910) ; — c) de nombreux spécimens de Java par Roux
(1933) ; ils appartiennent à une espèce différente décrite plus loin sous le
nom de rouxi.
Si le syntype mâle de de Man (1892) s’avère définitivement perdu,
seul le mâle de Nobili (1899) pourrait fournir les caractères du gonopode.
Une comparaison entre les paratypes femelles du Musée d’Amsterdam,
le mâle de Nobili (1899) et l’holotype de la sous-espèce gordonae est de
toute manière nécessaire pour préciser sa réelle situation et décider si
elle doit être conservée, supprimée ou portée au rang spécifique.
Sesarma (Geosesarma) solomonensis nov. sp.
(fig. 12, 13, 14, pl. 2, fig.l).
Sesarma ( Sesarma ) maculatay Gordon, 1937, p. 150, fig. la-c ; 2c, d ; 3 a-b.
— Non maculata, de Man, 1892.
— 1091 —
Matériel. — NMS. 1965. 7.29.48. — Holotype mâle de 12 X 12,5 mm.
— - Largeur extraorbitaire, 12 mm ; longueur de la carapace, 12,5 mm ;
largeur du front, 6,2 mm ; plus grande largeur de la carapace, 14 mm,,
bord postérieur de la carapace, 7 mm. Péréiopode 4, longueur totale,
26,3 mm ; longueur du mérus, 10,5 mm ; longueur du propode, 6,5 mm ;
longueur du dactyle, 6,0 mm ; largeur du mérus, 3,9 mm.
NMS. 1965.7.29.49. — Paratype, femelle de 13 X 13 mm. — Localité'
type : Guadalcanar, Iles Salomon — E. Parayicini, 1929, coll. — Basel
Muséum don.
Les spécimens-types sont déposés au Muséum National de Singapour.
Situation. — - L’espèce appartient au groupe des espèces de Geosesarma
qui ont : 1) la carapace aussi longue ou plus longue que large, 2) les bords
latéraux de la carapace distinctement divergents en arrière ; 3) la largeur
du front à peu près égale à la moitié de la largeur extraorbitaire (jamais
nettement plus grande) ; 4) la face interne de la paume du ehélipède
mâle sans crête granuleuse saillante ; 5) le bord supérieur du dactyle du
ehélipède mâle avec une ligne longitudinale de 9-12 granules aigus.
Dans ce groupe elle est proche de maculatum et ternatensis ; elle se
sépare aisément de cette dernière par : a) la bordure saillante limitant sur
le mâle la dépression du sternum dans laquelle se loge le telson ; cette
bordure, comme chez maculatum et la plupart des espèces, rejoint la
première suture sternale ; elle s’efface nettement avant de la rejoindre
chez ternatensis ; b) la présence au bord inférieur du propode des péréio-
podes 2-3 d’une brosse de soies qui n’existe pas chez ternatensis.
Elle se sépare de maculatum par : a) la dent épibranchiale plus saillante ;
b) sur l’abdomen du mâle, le telson aussi long que large, au lieu d’être
un peu plus long chez maculatum et plus court chez ternatensis ; le bord
proximal du segment 6 est exactement égal à deux fois la longueur du
segment, alors que le rapport est nettement plus faible chez maculatum. — -
c ) le gonopode avec le bord distal de son apex chitineux fortement élargi
en deux lobes arrondis ; chez maculatum, il est également bilobé mais nom
élargi.
Le spécimen signalé et figuré par Gordon (1937) sous le nom de macu¬
latum et provenant de la même région (Iles Salomon) est à rapporter à
solomonensis .
Les syntypes de solomonensis ont été comparés avec deux spécimens
de maculatum, un mâle de 11 X 11,5 mm et une femelle de 13 X 13 mm,
identifiés par Roux (1933, p. 12) ; ces spécimens proviennent de Djailolo,
île Halmaheira et sont conservés à l’Institut Royal des Sciences Naturelles
de Belgique à Bruxelles. Le gonopode du mâle est figuré (fig. 10, 11) et la
femelle photographiée (pl. 2, fig. 2).
Sesarma (Geosesarma) ternatensis nov. sp.
Sesarma maculata (pars ?) de Man, 1902, p. 517. — non De Man 1892.
Sesarma ( Sesarma ) maculata (pars), Gordon, 1937, fig. 2a, b ; 3 c. — -
non fig. 1 a-c ; 2 c, d ; 3 a, b.
— 1092 —
Gordon (1937), examinant un des spécimens de maculatum identifiés
par de Man (1902), établit qu’il s’agit d’une espèce distincte de maculatum.
Elle ne précise pas sa position considérant nécessaire une révision préalable
de tous les spécimens identifiés maculatum par les auteurs. Je donne le
nom de ternatensis à cette forme définie par les observations et figures
de Gordon (1937). Elle diffère de maculatum par : a) l’absence chez le mâle
des brosses de soies au bord inférieur du propode des péréiopodes 2-3 ;
b) le telson du mâle plus large (à sa base) que long ; c) le segment 6 de
l’abdomen du mâle presque deux fois et demie aussi large (au bord pro¬
ximal) que long ; d) la bordure saillante de la dépression sternale, dans
laquelle chez le mâle se loge le telson, qui s’efface avant de joindre la
première suture sternale ; e) le gonopode avec le bord distal de l’apex
chitineux droit (ni bilobé, ni élargi).
De Man (1902) signale sous le nom de maculatum neuf mâles et six
femelles, la plupart des îles Ternate ou Halmaheira ; les uns récoltés dans
la mangrove, d’autres sans précision, mais une femelle à près de 700 mètres
d’altitude ; il donne les mesures de sept spécimens, les plus grands étant
un mâle de 14 X 14 mm et une femelle de 15 X 15 mm. Ce matériel doit
être réexaminé ; le nom ternatensis ne s’applique, jusqu’à plus ample
information, qu’au spécimen étudié et figuré par Gordon (1937) et qui
est l’holotype.
Fig. 12, 13 et 14. — S. ( G.) solomonensis , nov. sp., holotype, mâle de 12 X 12,5 mm (Musée de
Singapour).
Fig. 15 et 16. — S. ( G.) rouxi nov. sp., holotype, mâle de 11 X 11,5 mm (Musée de Bruxelles).
Sesarma (Geosesarma) rouxi nov. sp.
(fig. 15, 16, pl. 2, fig. 4).
Sesarma ( Sesarma ) sylvicola , Roux, 1933, p. 111. — non sylvicola de Man,
1892.
1 mm
— 1093
Matériel. — Musée de Bruxelles. — A, Holotype, mâle de 11 X 11,5 mm;
largeur entre les angles extraorbitaires, 11 mm ; longueur de la carapace,
11,5 mm ; largeur du front, 6 mm ; longueur du bord postérieur de la
carapace, 5 mm ; plus grande largeur de la carapace, 12 mm. Pas de chéli-
pèdes ; péréiopodes droits 2, 3, 5 et gauches 4, 5.
— Paratypes. — B, mâle de 10 X 10,5 mm, péréiopodes droits 2 et 3
et gauche 2 détachés ; les autres perdus. — C, mâle de 11,5 X 12 mm les
péréiopodes droits 4 et 5 attachés ; le chélipède droit, les péréiopodes
gauches 2 et 3, et droit 3 détachés. — D, mâle de 9 X 9,5 mm avec les
deux chélipèdes et le péréiopode gauche 1 attachés ; les péréiopodes
droits 2 et 3 détachés. — ■ E, mâle de 12 x 12,5 mm, sans appendices,
sauf les péréiopodes droits 3 et 4 détachés. — F, deux autres mâles plus
petits avec des appendices détachés, dont un chélipède droit.
Fig. 19 et 90. — S. ( G.) noduliferum DE MAN 1892, mâle de 9,7 X 10 mm (Musée Zoologique
de Bogor, Indonésie).
Localité-type : Poedjon (Cascade), (Centre Java, Indonésie), 16.1.1929.
Les spécimens appartiennent à la série de 22 mâles et 16 femelles (sans
œufs) signalés par Houx (1933) sous le nom de sylvicola. Ils sont dans
l’ensemble en relativement mauvais état.
Situation. — L’espèce appartient, dans le sous-genre Geosesarma,
au groupe des espèces maculatum-sylvicolum, qui comprend : maculatum
solomonensis, ternatensis, sylvicolum, sylvicolum gordonae. Toutes ont la
face interne de la paume du chélipède mâle sans crête granuleuse saillante
et les bords latéraux de la carapace nettement divergents en arrière.
S. rouxi s’en sépare par : 1) un front nettement plus long (1,09 fois) que la
moitié de la largeur extraorbitaire et plus long (1,20 fois) que le bord
— 1094 —
postérieur de la carapace, alors que sur ces autres espèces le front est à
peu près aussi long que la moitié de la distance extraorbitaire et que le
bord postérieur de la carapace ; 2) le bord supérieur du dactyle du chéli-
pède mâle avec une rangée longitudinale de 5-6 granules aigus au lieu
de 9-12. Mais elle se distingue surtout par un gonopode avec un très court
prolongement chitineux, très différent de tous ceux publiés à ce jour
pour les autres espèces de Geosesarma.
Comme c’est le cas chez maculatum, solomonensis, thelxinoe, et noduli-
ferum, les péréiopodes 2 et 3 des mâles ont le bord postérieur garni d’une
brosse de soies sur la partie distale des propodes et la partie proximale des
dactyles. Sur rouxi, une brosse semblable se trouve également sur le
dactyle du péréiopode 4. Tous les articles des péréiopodes 2-5 sont rela¬
tivement larges et courts pour un Geosesarma. Sur le péréiopode 4, la
longueur du mérus est égale à environ deux fois et demie (2,45) sa largeur ;
la longueur du dactyle est égale à 0,72 fois celle du propode ; sur le péréi¬
opode 3, la longueur du mérus n’est égale qu’à 2,27 fois sa largeur, la
longueur du dactyle à 0,67 fois celle du propode. Enfin le bord libre du
front de rouxi ne présente qu’un étroit sillon médian en forme de B à la
place de la large émargination habituelle chez les autres espèces de Geose¬
sarma.
Note technique.
Les quatre espèces non étudiées dans la présente note, mais dont le gonopode
est figuré, sont :
S. (G.) peraccae Nobili, 1903 : fig. 2, 3.
S. (G.) maculatum de Man, 1892 : fig. 10, 11.
S. (G.) ocypodum Nobili, 1899 : fig. 17, 18.
S. (G.) noduliferum de Man, 1892 : fig. 19, 20.
Les gonopodes demanderaient à être dessinés sous plusieurs angles ; les bords
latéraux, la face dorsale et la face ventrale sont très différents. Sur les dessins,
les soies ont été enlevées pour montrer plus clairement les prolongements chiti¬
neux de l’apex. Ces derniers sont formés par au moins deux et souvent trois
lamelles chitineuses étroitement juxtaposées et généralement plus ou moins
emboitées les unes dans les autres. Parmi les gonopodes figurés dans la présente
note, c’est seulement sur celui A' ocypodum qu’une des lamelles est distinctement
séparée des autres.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Gordon, I., 1937. — Sesarma (Crustacea Brachyura). Proc. Linn. Soc. London,
Part. 3, pp. 150-156, fig. 1-5.
Man, J. G. de, 1892. — Decapoden des Indischem Archipels. Max Weber’s Zool.
Ergebn Niederlandisch Ost-Indies, 2, pp. 330-351, pl. 19-22.
— 1902. — Die von Herrn Prof. Kukenthal im Indischen Archipel gessam-
melten Dekapoden und Stomatopoden. In : W. Kukenthal, Ergebnisse
1095
einer zoologischen Forschungsreise in den Molluken und Bornéo. Abh.
Schenkeb. Ges. naturf., Frankfurt , 25, part. 3, pp. 467-929, pl. 19-27.
Nobili, G., 1899 (1900). — Contribuzioni alla conoscenza délia fauna carcino-
logica délia Papuasia, delle Molucche e dell’ Australia. Ann. Mus. Civ.
Stor. Nat., Genova (2) 20, pp. 473-523.
- — 1903. — Crostacei di Singapore. Bol. Mus. Zool. Anat. Comp. R. Univ.
Torino, 28, no. 455, 39 p., 1 pl.
Roux, J., 1933. — Résultats scientifiques du Voyage aux Indes Néerlandaises
du Prince et de la Princesse Léopold de Belgique. Crustacés Décapodes
d’eau douce. Mém. Mus. Roy. Hist. Nat. Belgique, Hors série, 8 (14),
pp. 1-18.
Schenkel, E., 1902. Beitrag zur Kenntnis der Decapoden Fauna von Celebes.
Verh. Nat. Ges. Basel, 13, pp. 485-584, pl. 10-13.
Résumé.
L’auteur établit six nouvelles espèces et une nouvelle sous-espèce de Sesxrma
pour des formes de la région indo-pacifique, qui appartiennent toutes au sous-
genre Geosesarma. Ce sont S. (G.) johnsoni, sarawakensis, ralhbunae, rouxi,
solomonensis , ternatensis, sylvicolum gordonae. Une photographie et le dessin du
gonopode 1 mâle sont donnés pour toutes les formes nouvelles sauf ternatensis ;
le gonopode de quatre autres espèces, peraccae ocypodum, noduliferum, macu-
latum, est également figuré pour la première fois.
Summary.
The author establishes six new species and one new subspecies of Sesarma ;
ail are from the indo-pacific région and belong to the subgenus Geosesarma.
They are : S. (G.) johnsoni, sarawakensis, ratlibunae, rouxi, solomonensis, terna¬
tensis, sylvicolum gordonae. The publication includes a photography and the
drawing of the male gonopod 1 of ail the new forms with the exception of terna¬
tensis. The male gonopod of four other species, peraccae, ocypodum, noduliferum,
maculatum is also illustrated for the first time.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N» 6, 1967 (1968), pp. 1096-1099.
COMPLÉMENTS A LA DESCRIPTION
D'UNE ACHAEUS OUEST-AFRICAIN,
A. FORESTI MONOD, 1956.
( Crustacea Brachyura Majidae )
Par Jacques FOREST
En 1964 et 1965, le navire océanographique « Pillsbury », de l’Univer-
sity de Miami (Floride, U. S. A.) a effectué des dragages et des chalutages
dans l’Atlantique ouest-africain. Les Crustacés décapodes recueillis sont
actuellement étudiés par R. B. Manning, de l’U. S. National Muséum,
Washington, et par L. B. Holthuis, du Rijksmuseum van Natuurlijke
Muséum, Leiden. Lors d’un séjour à Leiden, en 1966, L. B. Holthuis a bien
voulu me soumettre certains échantillons de Brachyoures, et notamment les
Achaeus, dont plusieurs espèces avaient été décrites dans une étude sur
les récoltes ouest-africaines de la « Calypso » (Forest et Guinot, 1966).
Parmi ces Achaeus figurent deux spécimens qui me semblent identi¬
fiables à Achaeus foresti Th. Monod (1956, p. 545, fig. 771-776), connu par
un unique exemplaire très incomplet.
Les deux spécimens du « Pillsbury » sont également mutilés, mais
cependant en meilleur état que le type, et il parait utile de compléter la
description de l’espèce.
Matériel examiné :
« Pillsburry », station 17, 26-5-1964, 5°36’N, 00°11, 5’E, 42 mètres :
1 £ 2,8 X 2,4 mm ; station 68, 3-6-1964, 4°24’N, 8° 07,5’W, 70 mètres :
1 $ 3,7 X 3,3 mm.
Description. — La carapace (fig. 1 : $) est dilatée, un peu plus longue
que large. Les pointes rostrales, courtes et acuminées, sont séparées par une
encoche assez profonde. Les saillies hépatiques sont larges, renflées et
armées d’épines aiguës. La région gastrique présente une protubérance
conique basse ; la protubérance cardiaque forme un cône plus élevé et plus
aigu. Les bords de la carapace sont armés de nombreuses épines, longues
et aiguës sur le côté, plus courtes postérieurement. Les bords orbitaires
sont également épineux. Les pédoncules oculaires ont un diamètre médian
légèrement supérieur au quart de leur longueur. Ils présentent une légère
constriction au niveau du tiers proximal et du tiers distal, et vers l’avant
une saillie latérale recouverte de spinules microscopiques (fig. la).
Les pointes rostrales n’atteignent pas tout à fait le milieu du 4e article
Fig. 1-6. — Achaeus foresti Monod.
1, $ 3,7 X 3,3 mm, « Pillsbury », station 68, vue dorsale de la carapace ; 1 a, pédoncule oculaire
droit vu de profil ; 2 et 3, id., chélipède droit, vu sous deux angles différents ; 4, $ 2,8 X 2,4
mm, « Pillsbury », station 17, chélipède droit ; 5, id., cinquième patte thoracique gauche ;
6a et b, premier pléopode gauche, faces antérieure et postérieure,
1 : X 14 : 2 à 5 : X 24 ; 6 : X 92.
— 1098 —
des pédoncules antennaires. L’article basilaire de ceux-ci est armé par
dessous d’une forte épine distale suivie d’une ligne de spinules ; sa partie
urinaire est bordée vers l’intérieur de plusieurs fortes épines.
Chez le mâle, le mérus des chélipèdes (fig. 4) est allongé, assez forte¬
ment renflé, avec des lignes longitudinales d’épines ou de tubercules épi¬
neux. Le carpe porte également des tubercules épineux. La main a une
région palmaire renflée avec des spinules sur le bord supérieur et de petits
tubercules sur la face externe et sur la région inférieure ; sa largeur maxi¬
male est comprise trois fois environ dans sa longueur. Les doigts sont
sensiblement de même longueur que la paume et recourbés, de telle sorte
que la face interne de la main apparaît comme fortement concave. Le bord
préhensile du doigt fixe est armé d’une forte dent dans la région proximale,
suivie d’un large hiatus, puis d’une protubérance constituée par trois
dents irrégulières, au delà de laquelle l’article s’amincit progressivement.
Le dactyle porte, en avant de la première dent du doigt fixe, des dents de
taille décroissante.
Chez la femelle, les chélipèdes (fig. 2 et 31) sont relativement beaucoup
plus petits ; tous les articles, plus grêles, portent des épines homologues
de celles du mâle mais beaucoup plus longues. La largeur maximale de la
main est comprise cinq fois environ dans sa longueur. Les doigts sont un
peu plus longs que la paume ; il y a des saillies dentiformes larges et basses,
régulièrement espacées, sur le doigt fixe ; le dactyle porte des denticulations
très peu marquées.
Les pattes ambulatoires manquent en partie ; les descriptions suivantes
portent sur celles qui subsistent, détachées, à savoir : une p2 chez la femelle,
une p3, une p4 et les deux p5 chez le mâle.
p2 avec le mérus un peu plus court que le propode ; le dactyle, égal aux
7 / 10e de celui-ci, a un bord supérieur très légèrement concave sur ses deux
tiers proximaux, puis faiblement convexe.
p3 avec le mérus un peu plus long que le propode ; le dactyle est égal
aux 7 / 10e de celui-ci et légèrement arqué.
p4 à dactyle long et fortement arqué ; la distance linéaire entre sa
base et la pointe de l’ongle est égale à l’ischion et au mérus ensemble ;
quelques dents minuscules dans sa partie distale.
p5 (fig. 5) à dactyle long et très fortement arqué ; mesuré le long de
son bord supérieur, cet article est à peine plus court que le carpe et le
propode ensemble ; sur son bord inférieur des dents triangulaires assez
fortes.
Pléopode 1 du mâle (fig. 6) court, épais, fortement arqué dans sa région
distale.
Sur la carapace, notamment sur les régions hépatiques et branchiales,
de longues soies en crochets, de même que sur la région supérieure des
pattes thoraciques. La pilosité comprend en outre des soies droites de
longueur variable, certaines, sur les pattes ambulatoires, très longues.
Remarques. — L’identification des deux spécimens du « Pillsbury »
repose sur une comparaison avec les dessins de Th. Monod ( loc . cit., fig.
771-776) et avec ce qui reste du type, c’est-à-dire la carapace. Celle-ci est
1099 —
légèrement plus large, mais il s’agit d’un exemplaire de taille quelque peu
plus grande. La spinulation des bords postéro-latéraux est voisine, encore
que constituée par des épines plus aiguës et plus nombreuses chez nos
exemplaires, qui présentent également le même développement relatif des
protubérances hépatiques et branchiales, et des tubercules gastrique et
cardiaque, et la même pilosité. Les pointes rostrales sont aiguës chez les
spécimens décrits ici alors qu’elles apparaissent comme très courtes et
arrondies sur le dessin du type ( loc . cit., fig. 771-773), mais l’examen de
celui-ci montre que la région antérieure : rostre et pédoncules antennaires,
a été accidentellement tronquée. D’après les autres caractères décrits et
figurés par Th. Monod, l’identification des spécimens du « PiUsbury » à
Achaeus foresti paraît justifiée. Ainsi, la seule p3 qui subsiste dans notre
matériel est proche, par la forme, les proportions et la pilosité des articles,
de l’appendice figuré dans la description originale (loc. cit., fig. 776).
Achaeus foresti Monod, comme Ta noté son auteur, ne paraît pas pouvoir
être confondu avec aucune autre espèce. Assez proche d’A. cranchi Leach
(cf. Forest et Zariquiez, 1955, p. 66, fig. 1, 3, 5 et 7), elle s’en dis¬
tingue néanmoins par de nombreux caractères : spinulation beaucoup plus
forte des bords de la carapace, présence d’épine sur les régions hépatiques,
renflement antérieur des pédoncules oculaires moins marqué, chélipèdes
plus allongés, pattes ambulatoires p4 et p5 plus grêles, pléopode 1 du mâle
plus trapu et plus arqué dans la région distale.
Distribution. — Le type avait été capturé au large de Dakar, vers
40 mètres de profondeur. Les spécimens du « Pillsbury » ont été recueillis
au large de Liberia et du Ghana, par 70 et 42 mètres.
RÉFÉRENCES
Monod, Th., 1956. — Hippidea et Brachyura ouest-africain. Mem. I.F.A.N.,
ii“ 45, pp. 1-674, fig. 1-884.
Forest, J. et D. Guinot, 1966. — Campagne de la Calypso dans le Golfe de
Guinée et aux îles Principe, Sâo Tomé et Annobon (1956). 16. Crustacés
Décapodes : Brachyoures. Res. scient. Camp. « Calypso ». 7. Ann. Inst,
ocèanogr., 44, pp. 23-124, fig. 1-19.
Forest, J. et R. Zariquiez Alvarez, 1955. — Sur les Achaeus de Méditerranée :
A. cranchi Leach et Achaeus gordonae sp. nov. Inst. Publ. Biol, aplic., 20,
1955, pp. 63-76, fig. 1-6.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2* Série — Tome 39 — N° 6, 1967 (1968), pp. 1100-1119,
RÉVISION DES GENRES
CATAPAGUROIDES ET CESTOPAGURUS
ET DESCRIPTION
DE QUATRE GENRES NOUVEAUX
1. CATAPAGUROIDES
A. MILNE EDWARDS ET BOUVIER
ET DECAPHYLLUS NOV. GEN .
( Crustacés Décapodes Paguridae )
( suite ).
Par Michèle de SAINT LAURENT
Genre Decaphyllus gen. nov.
Espèce-type : Decaphyllus spinicornis de Saint Laurent.
Diagnose. — (cf. supra, p. 925).
Distribution. — Japon, Indonésie, de 75 à 140 mètres de profondeur.
Trois espèces nouvelles sont décrites ici ; la première, D. spinicornis ,
a été récoltée au Japon par 1* « Albatross », à 105 mètres ; les deux autres
proviennent des récoltes du « Siboga » en Indonésie et ont été capturées,
l’une, D. similis , à 75-94 mètres, l’autre, D. junquai, entre 90 et 141 mètres.
Caractères généraux du genre Decaphyllus.
Ecusson céphalothoracique bien calcifié, bombé, ses bords latéraux présentant
une forte convexité dans leur portion antérieure. Région cardiaque, large faible¬
ment calcifiée.
Bord frontal avec rostre largement arrondi, peu saillant ; pointes latérales
bien marquées, ornées d’une spinule dirigée vers l’extérieur.
Pédoncules oculaires largement écartés, dépassant l’extrémité du deuxième
article des pédoncules antennulaires et du dernier article des pédoncules anten-
naires ; le pédoncule gauche légèrement plus long que le droit chez les trois espèces
connues. Ecailles oculaires triangulaires, convergentes, à base large, à sommet
entier et acuminé.
Premier article des pédoncules antennulaires (fig. 33) peu renflé au niveau
du statocyste, plus ou moins longuement étiré au delà ; une forte épine externe
vers le milieu du bord ventral et, du côté interne, une spinule distale, recourbée
1101
Fig. 33-3G. — Decaphyllus spinicornis sp. nov., « Albatross », station 4937 : 33, <$ 3,8 mm,
antennule droite, X 26 ; 34, d 5,0 mm, maxillule gauche, face externe, X 46 ; 35, id ., pre¬
mier maxillipède gauche, face externe, X 46 ; 36, id., troisième maxillipède gauche, face
externe, X 25.
vers la région buccale chez spinicornis. Troisième article presque entièrement
glabre, avec seulement quelques rares soies, très fines et courtes, sur le bord
dorsal. Flagelle supérieur légèrement plus court que le dernier article des pédon¬
cules, flagelle inférieur de trois articles.
Premier article des pédoncules antennaires inerme. Prolongement antéro¬
latéral du deuxième article long et grêle, à sommet acuminé, entier chez similis ,
bifide chez spinicornis et junquai ; angle antéro-interne de cet article avec une
fine épine transparente. Une épine aiguë, également transparente, à l’angle
antéro-interne du troisième article. Dernier article assez grêle, atteignant au plus
1102
le bord postérieur des cornées. Écaille grêle, arquée, inerme. Fouet dépassant de
peu l’extrémité des pattes ambulatoires.
Maxillule (fig. 34) avec endite proximal fortement rétréci distalement ; endo-
podite sans lobe externe, orné d’une forte soie distale, d’une autre, également
forte, vers le milieu de son bord interne, et d’un groupe de fines Soies proximales
du côté externe, au moins chez spinicornis. Pas de soies exopodiales.
Maxille, premier et deuxième maxillipèdes d’une forme voisine de celle observée
dans le genre Catapaguroides : mxl à endites allongés, étroits ; premier article
de l’exopodite de pmxl (fig. 35) élargi et garni de longues soies du côté externe
dans la région proximale, étroit et à bords parallèles, presque glabre, dans la
région distale.
Troisièmes maxillipèdes (fig. 36) séparés par un large sternite inerme. Coxa
avec un tubercule épineux sur le bord interne. Crista dentata composée de cinq
à huit denticules irréguliers entremêlés de soies ; pas de dent accessoire. Une
épine distale sur le mérus.
Chélipèdes inégaux, le droit plus fort et un peu plus long que le gauche. Coxae
de ces appendices avec de faibles tubercules épineux distaux insérés de part et
d’autre du basis. Bord supérieur du mérus arrondi, sa face ventrale granuleuse-
épineuse ; un tubercule épineux à l’angle supéro-interne.
Carpe du chélipède droit (fig. 51) allongé, sa face supérieure ornée de deux
rangées longitudinales plus ou moins régulières de dents épineuses couchées vers
l’avant ; région proximale de cette face légèrement déprimée. Main ovalaire
allongée, à doigts presque deux fois plus courts que la paume. Ornementation
constituée par au moins deux lignes saillantes de tubercules dentiformes, l’une
sur le bord palmaire interne, l’autre médiane, et par des tubercules plus faibles
dans la région externe. Doigts à bords préhensiles denticulés, leurs extrémités
cornées, croisées.
Chélipède gauche (fig. 50) plus grêle. Main à portion digitale au moins aussi
longue que la région palmaire ; ornementation voisine de celle du chélipède
droit, mais atténuée. Bords préhensiles des doigts ornés de fines soies pectinées,
leurs extrémités croisées.
Dimorphisme sexuel peu apparent dans la forme et l’ornementation des ché¬
lipèdes.
Pattes ambulatoires p2 et p3 dépassant l’extrémité du grand chélipède, nette¬
ment plus longues à droite. Comme dans le genre Catapaguroides , elles pré¬
sentent une carpe relativement long et grêle. Chez les trois espèces de Deca-
phyllus, leurs proportions et leur ornementation sont voisines.
Basis-ischion des p2 (fig. 40) avec une faible saillie anguleuse, beaucoup moins
marquée que dans le genre Catapaguroides ; une spinule distale, ventrale, sur
l’ischion. Bord dorsal du mérus avec deux spinules situées, l’une au quart proximal
l’autre au milieu. Trois spinules sur le bord dorsal du carpe, deux dans la région
proximale, la troisième distale. Propode et dactyle inermes ; dactyle arqué, à
ongle corné, assez fort.
Pattes p3 (fig. 41) semblables aux p2, mais sans saillie ventrale sur l’ischion,
avec les spinules du mérus et du carpe plus faibles, et le dactyle présentant une
courbure plus accentuée.
Pattes p4 (fig. 42) avec basis-ischion fort, presque aussi long et plus large
que le mérus. Propode court, plus ou moins globuleux, avec, distalement, du côté
ventral, un petit nombre de soies squamiformes. Dactyle implanté au milieu du
bord antérieur du propode, l’ongle orienté vers l’extérieur, avec, à sa base, des
touffes de soies plumeuses ; pas de soies spiniformes sur le bord ventral.
Pattes p5 à extrémité normalement chéliforme. Cet appendice plus long du
côté gauche chez la femelle.
— 1103 —
Sternite du dernier segment thoracique entier, sans sillon longitudinal médian,
à bord antérieur légèrement convexe.
Chez le mâle, deux tubes sexuels bien développés (fig. 37). Tube droit très
long et relativement grêle ; partant de la partie postérieure de la coxa, il se
dirige d’abord vers la gauche, puis se recourbe vers l’avant, passe entre la p4 et
la p5 gauches, remonte sur le flanc et se termine dorsalement sur le branchiostège
(fig. 38). D’un diamètre sensiblement uniforme sur la plus grande partie de sa
longueur, légèrement comprimé dorso-ventralement, il subit vers son tiers distal
une torsion sur lui-même, puis se dilate en une large ampoule aplatie ; il est
garni de courtes soies sur toute sa longueur, et des soies un peu plus longues et
plus fortes entourent l’orifice génital. Chez D. junquai, l’extrémité de ce tube
(fig. 39) se recourbe en un bec appliqué contre le branchiostège, au dessus
duquel s’ouvre le canal déférent ; nous n’avons pas observé à fort grossisse¬
ment l’extrémité du tube chez les deux autres espèces, dont nous ne possédions
pas un nombre suffisant de spécimens. Ajoutons que, dans les trois espèces, le
tube droit présente une certaine mobilité par rapport à la coxa, sur laquelle il
semble articulé ; dans le genre Catapaguroides, ce même tube droit est fixe et
solidaire de la coxa.
Tube sexuel gauche court et large, dirigé en sens inverse et situé en avant
du tube droit. Chez Decaphyllus spinicornis et D. junquai, il est relativement
long, aplati dorso-ventralement et tordu sur lui-même en son milieu, avec une
extrémité libre légèrement dilatée; comme le tube droit, il est garni de courtes
soies. Chez D. similis, le tube gauche possède un aspect quelque peu différent :
beaucoup plus court, dilaté dès la base en une sorte d’ampoule globuleuse, il est
Fig. 37-39. — Decaphyllus junquai sp. nov., « Siboga », station 153 : 37, d holotype 2,7 mm,
face ventrale du thorax et tubes sexuels, X 27 ; 38, id., vue latérale du céphalothorax
montrant la position du tube sexuel droit, X 10; 39, d 2,5 mm, extrémité du tube sexuel
droit, X 270.
73
— 1104 —
aussi plus fortement pileux. Le tube gauche est fixe, sans aucune mobilité par
rapport à la coxa.
Les spermatophores issus des canaux déférents droit et gauche sont de forme
et de dimension très voisines.
Quatre pléopodes impairs, pl2 à pl5 (fig. 43 : pl3), uniramés ou à rame interne
vestigiale chez junquai, à rame interne courte ou rudimentaire chez similis et
spinicornis.
Chez la femelle, un seul orifice sexuel, du côté gauche. Trois pléopodes impairs
biramés, pl2 à pl4 (fig. 44 : pl3), à rame interne un peu plus longue que l’externe ;
pl5 comme chez le mâle.
Tergites abdominaux minces, transparents, très faiblement calcifiés.
Uropodes remarquablement inégaux : exopodite environ deux fois et demie
plus long à gauche qu’à droite.
Fig. 40-46. — Decaphyllus spinicornis sp. nov., « Albatross », station 4937 : 40, $ holotype
5,0 mm, deuxième patte thoracique droite, face interne, X 7 ; 41 , id., quatrième patte thora¬
cique droite, X 7 ; 42, $ 3,8 mm, quatrième patte thoracique gauche, face externe, X 20 ;
43, çj 5,0 mm, quatrième pléopode, X 17 ; 44, Ç holotype, 5,0 mm, troisième pléopode. X 17 ;
45, S 3,8 mm, telson, X 43 ; 46, lamelles branchiales, X 43.
— 1105
Telson (fig. 45) plus large que long, sans constriction latérale et présentant
une forte asymétrie. Bords latéraux convexes, formés, sur la plus grande partie
de leur longueur, d’une mince lame chitineuse, beaucoup plus longue à gauche.
Bord postérieur tronqué, avec deux à trois denticules de part et d’autre de
l’échancrure médiane qui est très faible et nettement déplacée vers la droite.
Lamelles branchiales (fig. 46) entières, allongées. Aucune pleurobranchie.
Pilosité générale peu abondante. D’assez longues soies plumeuses sont dissé¬
minées par touffes de trois à cinq sur les pédoncules oculaires et garnissent les
bords des écailles oculaires, les premiers articles et le bord interne des écailles
antennaires.
Sur les chélipèdes, on note de longues soies, plumeuses également, sur la face
ventrale du basis-ischion, du rnérus, du carpe et, à un moindre degré, de la main,
et, dorsalement, en rangées transverses, sur le bord antérieur du carpe. Sur la face
dorsale de la main, des soies courtes, qui deviennent progressivement plus
longues sur la portion distale de la paume et sur les doigts ; les bords externes de
ceux-ci sont frangés de soies longues, normales à leur surface, particulièrement
abondantes, ventralement, sur le dactyle du chélipède droit.
Sur les pattes ambulatoires p2 et p3, on observe des soies, toujours plumeuses,
longues sur les bords dorsal et ventral du mérus, sur le bord dorsal du carpe
et sur le bord antérieur du propode ; des soies plus courtes sont disséminées sur
les différents articles, notamment sur les faces externe et interne du propode ;
le dactyle est orné de soies assez longues, nombreuses sur les bords dorsal et ven¬
tral et sur la face interne, plus rares sur la face externe.
Les trois espèces décrites ci-dessous sont de petite taille, quoique d’une
dimension moyenne légèrement supérieure à celle observée chez les Catapa-
guroides ; la longueur de la carapace, chez les exemplaires connus, est de
3,8 à 5,0 mm pour Decaphyllus spinicornis, de 2,9 mm pour D. similis,
et de 2,1 à 3,1 mm pour D. junquai. La seule femelle ovigère observée
mesure 2,7 mm, elle porte une vingtaine d’œufs de 300 p environ de
diamètre.
Tous les exemplaires examinés provenant de récoltes très anciennes
aucune coloration n’a été conservée. L’écusson céphalothoracique et les
chélipèdes sont faiblement irisés.
Le développement de ce genre est inconnu.
Decaphyllus spinicornis sp. nov.
(Fig. 33-36, 40-47, 50 et 51)
Matériel examiné :
« Albatross », station 4937, 18.8.1906, golfe de Kagoshima (Japon), 31°13’N,
130°43’10”E, 105 m, vase, graviers : 2 3,8 et 5,0 mm, 1 $ 5,0 mm (holo-
tvpe)
Description. — Ecusson céphalothoracique (lig. 47) sensiblement
aussi long que sa plus grande largeur, bombé, à bords latéraux fortement
convexes dans leur moitié antérieure.
Saillie rostrale large, arrondie, beaucoup moins proéminente que les
saillies latérales, qui sont spinuleuses.
1106 —
Fig. 47-49. — Écusson céphalothoracique et appendices céphaliques antérieurs : 47, Deçà -
phyllus spinicornis sp. nov., Ç holotype 5,0 mm, « Albatross », station 4937, X 12,5 ; 48,
Decapliyllus similis sp. nov., <$ holotype 2,9 mm, « Siboga », station 204, X 21 ; 49, Deca-
phyllus junquai sp. nov., <$ holotype 2,7 mm, « Siboga », station 153, X 21.
— 1107 —
Pédoncules oculaires légèrement arqués vers l’extérieur, dépassant
le milieu du deuxième article des pédoncules antennulaires et l’extrémité
du dernier article des pédoncules antennaires. Cornées légèrement rétrécies,
leur diamètre compris de quatre fois et demie à cinq fois dans la longueur
des pédoncules. Ecailles oculaires à base large, convergentes, à sommet
acuminé, entier.
Premier article des pédoncules antennulaires (fig. 33) longuement
étiré au delà du statocyste ; distalement, du côté interne, une spinule
recourbée vers la région buccale.
Prolongement antéro-latéral du deuxième article des pédoncules anten¬
naires à sommet bidenté, atteignant l’extrémité du quatrième article.
Ecaille longue, grêle, dépassant l’extrémité du dernier article et atteignant
ou dépassant légèrement le bord antérieur des cornées.
Pmx3 (fig. 36) avec crista dentata composée de six ou huit dents
cornées, une ou deux sur le basis et cinq ou six sur l’ischion, entremêlées
de soies. Dent distale du mérus forte.
Carpe du chélipède droit (fig. 51) un peu plus d’une fois et demie plus
long que large et un peu plus court que la paume ; main plus de deux fois
plus longue que large, les doigts plus courts que la paume (rapport 5/7) ;
bord palmaire interne presque rectiligne, bord externe légèrement convexe
Face dorsale du carpe avec six fortes dents épineuses alignées sur le bord
interne et, à l’extérieur de la ligne médiane, une rangée irrégulière de dents
légèrement plus faibles ; quelques tubercules épineux sur le bord externe.
Face dorsale de la main avec une ligne de neuf à dix dents épineuses sur le
bord palmaire interne ; une seconde ligne longitudinale de dents un peu
moins fortes, peu serrées, dans la région médiane ; entre ces deux lignes,,
région palmaire lisse et déprimée ; au voisinage du bord externe, des dents
éparses, irrégulières. Face supérieure des doigts inermes, à l’exception
d’un faible tubercule à la base de chacun d’eux.
Carpe du chélipède gauche (fig. 50) un peu plus de deux fois et demie
plus long que large, d’une longueur égale à celle du carpe du chélipède
droit ; main trois fois plus longue que large, les doigts plus longs que la
paume. Carpe avec, sur la face dorsale, deux rangées longitudinales de
dents épineuses, quatre, fortes, du côté interne, et sept, plus faibles, du
côté externe. Une ligne de fortes dents sur le bord palmaire interne, une
seconde ligne longitudinale sur la région médiane de la face dorsale de la
main ; entre les deux lignes, une zone lisse et déprimée ; des épines géné¬
ralement de taille plus faible au voisinage du bord externe, se prolongeant
sur le tiers proximal du doigt fixe. Un faible tubercule, proximal, sur la
face dorsale du dactyle.
Pilosité des chélipèdes typique du genre (cf. p. 1105).
Pattes ambulatoires p2 (fig. 40) et p3 (fig. 41) dépassant l’extrémité
du grand chélipède d’un peu moins de la moitié du dactyle, assez fortement
pileuses. Les soies donnent à la face interne des dactyles un aspect hirsute.
Tube sexuel droit long, à extrémité faiblement dilatée et arrondie.
Tube gauche de la longueur du sternite, tordu sur lui-même vers son milieu
et assez fortement dilaté au delà de cette torsion.
Pléopodes impairs du mâle a endopodites inégalement développés
— 1108 —
chez les deux individus observés : chez le mâle de 5,0 mm, la longueur
de l’endopodite des pl2 et pl3 est égale à environ la moitié de celle de
l’exopodite, qui est relativement court ; sur pl4 (fig. 43), il atteint le quart
proximal de l’exopodite ; sur pl5, il est rudimentaire. Chez le mâle de
3,8 mm, qui semble avoir été parasité par un Rhizocéphale, l’endopodite
de pl2 manque, celui de pl3 est égal à la moitié de l’exopodite, celui de
pl4 est rudimentaire et cet article manque sur pl5.
Telson (fig. 45) très asymétrique ; sur le bord postérieur, deux dents
médianes rapprochées encadrant une échancrure médiane faible et étroite ;
une forte dent aiguë à l’angle postéro-externe du côté gauche, une dent
beaucoup plus faible à droite.
Remarques. — Deux mâles et une femelle de cette espèce ont été récoltés
en une seule station de F « Albatross », dans le golfe de Kagoshima, au
Japon, par 105 mètres de profondeur. La femelle prise pour type, de
5,0 mm, est dépourvue de pattes ambulatoires du côté gauche, mais repré¬
sente néanmoins le spécimen le plus complet.
Fig. 50. — Extrémité du chélipède gauche : Decaphyllus spinicornis sp. nov., Ç holotype
5.0 mm, X 14,5.
Fig. 51-53. — Extrémité du chélipède droit : 51, Decaphyllus spinicornis sp. nov., $ holotype
5,0 mm, « Albatross », station 4937, X 14,5 ; 52, Decaphyllus similis sp. nov., <J holotype
2,9 mm, « Siboga », station 204, X 24 ; 53, Decaphyllus junquai sp. nov., J holotype 2,7 mm,
« Siboga », station 153, X 24.
— 1109
Decaphyllus similis sp. nov.
(Fig. 48 et 52).
Matériel examiné :
« Siboga », station 204, 20.10.1899, Célèbes, 4°20’S, 122°58’E, 75-94 m, sable,
coquilles : 1 2,9 mm (holotype).
Description. — Ecusson céphalothoracique (fig. 48) un peu plus
long que large. Saillie rostrale arrondie, légèrement moins proéminente
que les saillies latérales, qui sont armées d’une épine.
Pédoncules oculaires légèrement amincis sur leur tiers distal, avec
des saillies pilifères leur conférant un contour irrégulier, atteignant le
tiers proximal du dernier article des pédoncules antennulaires et dépassant
largement les pédoncules antennaires ; cornées très légèrement dilatées,
leur diamètre compris quatre fois environ dans la longueur des pédon¬
cules. Ecailles oculaires à base large, à sommet entier, aigu, faiblement
convergentes.
Premier article des pédoncules antennulaires allongé, présentant, du
côté interne, une faible spinule distale orientée vers l’avant.
Prolongement antéro-latéral du deuxième article des pédoncules anten¬
naires à sommet acuminé, entier, ne dépassant que de peu la base du
quatrième article. Écaille très grêle, arquée, dépassant l’extrémité du
dernier article et atteignant le bord postérieur des cornées.
Pmx 3 avec crista dentata composée de cinq dents cornées, une sur le
basis et quatre sur l’ischion. Épine distale du mérus moins forte que chez
spinicornis.
Carpe du chélipède droit (fig. 52) un peu plus de deux fois et demie
plus long que large, et sensiblement aussi long que la paume ; main près
de deux fois et demie plus longue que large, la longueur des doigts comprises
un peu moins de deux fois dans celle de la paume ; bord palmaire interne
légèrement concave ; bord externe de la main faiblement et régulièrement
convexe. Face dorsale du carpe ornée de deux rangées longitudinales de
dents spiniformes : l’une, sur le bord interne, comprend sept dents aiguës
dont la dernière, à l’angle supéro-interne, est plus courte ; la seconde ligne
est médiane et comprend des dents plus serrées et un peu plus courtes, de
taille progressivement croissante vers l’avant ; sur la face externe, on
observe quelques saillies pilifères. Sur la main, au voisinage du bord
palmaire interne, une ligne de fortes dents spiniformes, dédoublées dans la
région proximale ; une ligne de dents plus courtes et plus rapprochées
forme une faible crête longitudinale médiane ; au dessous de l’insertion
du dactyle, entre les deux lignes, mais plus près de la seconde, une dent
forte, isolée ; au voisinage du bord externe, des tubercules épineux, en
moyenne plus faibles, sont répartis sur toute la longueur de la main,
jusqu’au quart distal du doigt fixe. Face dorsale du dactyle excavée à la
base, du côté externe, puis ornée de forts tubercules épineux sur trois
rangées contiguës jusqu’au quart distal de l’article.
— 1110 —
Carpe du chélipède gauche presque trois fois plus long que large, la
main deux fois et demie ; région palmaire plus courte que la région digitale
(rapport 3/5). Une seule ligne de dents spiniformes sur la face dorsale du
carpe, correspondant à la ligne interne observée chez spinicornis, la ligne
externe étant ici remplacée par de faibles saillies pilifères. Sur la face
dorsale de la main, l’ornementation correspond à celle de spinicornis,
mais les tubercules épineux s’étendent sur la moitié proximale du dactyle
et sur les deux tiers proximaux du doigt fixe. Lorsque les bords préhensiles
sont en contact, les extrémités sont fortement croisées.
Pilosité des cliélipèdes de même type que chez spinicornis, mais moins
dense.
Pattes ambulatoires un peu plus longues que le grand chélipède. Elles
sont un peu plus grêles et présentent une pilosité nettement moins forte
que chez spinicornis.
Tube sexuel droit sensiblement de même longueur que chez spini¬
cornis, mais plus grêle. Tube gauche par contre beaucoup plus court,
n’atteignant que le milieu du sternite, dilaté en une sorte d’ampoule glo¬
buleuse, et assez fortement pileux.
Pléopodes impairs, pl2, p!3 et pl4 avec un court endopodite, pl5
avec cet article rudimentaire.
Bord postérieur du telson avec une concavité médiane relativement
large, encadrée par deux denticules rapprochés des dents postéro-latérales,
dont la gauche est beaucoup plus forte que la droite.
Remarques. — La description ci-dessus s’applique au seul spécimen
connu, un mâle de 2,9 mm, récolté dans la mer des Célèbes par 75-94 mètres
de profondeur.
Proche de l’espèce-type du genre, D. spinicornis, par l’aspect de la
région antérieure du corps et par l’ornementation des cliélipèdes, cette
espèce s’en distingue cependant par des caractères très nets, dont le plus
important concerne le tube sexuel gauche (cf. supra et p. 1103). En outre,
chez similis, les saillies latérales du bord frontal sont moins fortes, les
pédoncules oculaires un peu moins grêles, les antennules plus longues,
et le prolongement antéro-latéral du deuxième article des pédoncules
antennaires est unidenté et non bidenté. L’épine distale du premier article
des pédoncules antennulaires est faible, orientée vers l’avant, et non
recourbée, comme chez spinicornis, vers la région buccale. De plus, les
chélipèdes sont relativement plus grêles, et le carpe du chélipède gauche
est orné d’une seule rangée de tubercules spiniformes, au lieu de deux
chez spinicornis ; les doigts des chélipèdes sont presque inermes, à l’ex¬
ception d’un tubercule basal, chez cette dernière espèce ; ils sont assez
fortement épineux chez similis ; la pilosité des chélipèdes et pattes ambu¬
latoires est aussi beaucoup moins forte dans l’espèce du « Siboga ».
Enfin, les deux espèces ont été récoltées dans des localités éloignées,
spinicornis au Japon, et similis en Indonésie.
— 1111 —
Decaphyllus junquai sp. nov.
(Fig. 37-39, 49 et 53).
Matériel examiné :
« Siboga », station 153, 14.8.1899, nord-ouest de la Nouvelle Guinée, 0°38’N,
130°24,3’E, 141 m, sable, coquilles : 3 <J 2,7 mm (dont l’holotype) et 2,5 mm
(mutilé).
« Siboga », station 166, 22.8.1899, ouest de la Nouvelle Guinée, 2°28,5’S ;
131°3,3’E, 118 m, sable grossier : 1 2,1 mm.
« Siboga », station 260, 16.12.1899, îles Kei, 5°36,5’S, 132°55,2’E, 90 m, sable,
coraux, coquilles : 4 2,2 à 2,6 mm, 5 $ 2,1 à 3,1 mm (1 ovigère).
Description. — Ecusson céphalothoracique (fig. 49) sensiblement aussi
long que large, rostre arrondi, peu saillant, moins proéminent que les
pointes latérales.
Pédoncules oculaires légèrement incurvés vers l’extérieur, dépassant
l’extrémité du deuxième article des pédoncules antennulaires et du dernier
article des pédoncules antennaires d’environ la longueur des cornées ;
celles-ci légèrement dilatées, leur diamètre compris un peu plus de trois
fois dans la longueur des pédoncules. Écailles oculaires entières, à sommet
acuminé, convergentes.
Premier article des pédoncules antennulaires avec l’épine distale du
bord interne faible, dirigée vers l’avant.
Prolongement antéro-latéral du deuxième article des pédoncules anten¬
naires à sommet bifide, dépassant le milieu du quatrième article.
Crista dentata des pmx3 composée de cinq dents, une sur le basis et
quatre sur l’ischion, dont une basale forte et trois distales plus petites.
Epine distale du mérus faible.
Carpe du chélipède droit (fig. 53) un peu plus de deux fois plus long
que large, et un peu plus long que la paume ; main moins de deux fois
et demie plus longue que large, la région digitale une fois et demie plus
courte que la paume. Bord palmaire interne très faiblement convexe ;
bord externe d’abord fortement convexe, à la base de la paume, puis
faiblement, jusqu’à l’extrémité du doigt fixe. Face dorsale du carpe avec
deux lignes longitudinales de fortes dents à pointe cornée, sur le bord
interne et sur la région médiane. Sur la main, des granules épineux formant
principalement deux lignes, l’une sur le bord palmaire interne, l’autre sur
la ligne médiane ; les autres tubercules sont rares sur la moitié proximale
de la paume, plus abondants sur la moitié distale et à la base du doigt
fixe. Sur la face dorsale du dactyle, deux faibles tubercules proximaux.
Chélipède gauche à peine plus court, mais beaucoup plus grêle que le
droit. Carpe trois fois, et main près de trois fois, plus longs que larges,
la région palmaire sensiblement plus courte que la région digitale. Orne¬
mentation constituée par des tubercules disposés comme sur le chélipède
droit, mais beaucoup plus faibles.
Pilosité des chélipèdes typique du genre, un peu moins abondante que
chez spinicornis.
— 1112
Pattes ambulatoires dépassant les chélipèdes de moins de la moitié
des dactyles ; voisines de celles de spinicornis par leurs proportions, leur
ornementation et leur pilosité, elles présentent toutefois des dactyles
légèrement plus arqués.
Le tube sexuel droit de cette espèce (fig. 37, 38 et 39) a été décrit à
propos des caractères généraux du genre (cf. p. 1103). Tube gauche attei¬
gnant le milieu de la coxa droite de p5, tordu sur lui-même en son milieu,
comme chez spinicornis, avec une extrémité légèrement dilatée.
Les quatre pléopodes impairs du mâle sont uniramés ou présentent
parfois un très court vestige d’endopodite.
Telson d’une forme voisine de celle observée chez spinicornis, mais
avec une dent supplémentaire sur le bord postérieur, du côté gauche.
Remarques. — Alors que les deux espèces précédentes, D. spinicornis
et D. similis, n’ont été recueillies chacune qu’en une seule station, cette
espèce, que nous dédions à la mémoire de notre regretté collègue Claude
.lunqua, a été récoltée à trois reprises par le « Siboga », en diverses localités
indonésiennes. D’une taille moyenne inférieure à celle des deux espèces
précitées, elle s’en distingue par les pédoncules oculaires plus trapus, et
par l’ornementation de la main du chélipède droit : les tubercules qui
ornent la face dorsale sont plus nombreux et, dans l’ensemble, plus petits ;
la ligne longitudinale médiane qui marque cette face chez spinicornis et
similis est ici très atténuée.
Cette espèce a été récoltée au nord-ouest et à l’ouest de la Nouvelle
Guinée, et aux île Kei, de 90 à 141 mètres de profondeur.
Affinités entre les genres Catapaguroides et Decaphyllus
Le genre Decaphyllus n’est actuellement connu que par les trois espèces nou¬
velles décrites ci-dessus, proches les unes des autres, et présentant un certain
nombre de caractères communs avec les Catapaguroides. Une comparaison atten¬
tive de ceux-ci avec les espèces décrites sous le nom de Decaphyllus met cependant
en évidence des caractères différentiels qui justifient la création de ce nouveau
genre.
Caractères communs.
En premier lieu, le nombre et la forme des branchies sont des caractères
importants qui rapprochent Catapaguroides et Decaphyllus : chez l’un
comme chez l’autre, la pleurobranchie des p4 a disparu, et les lamelles
branchiales sont entières, allongées, et relativement étroites (fig. 16 et
46).
Les deux genres se caractérisent encore par l’existence et la disposition
des deux tubes sexuels chez le mâle, et par la disparition de l’orifice sexuel
droit chez la femelle.
La forme du sternite des p5, entier, à bord antérieur régulièrement
convexe, leur est également commune et les oppose aux autres Paguridae,
chez lesquels ce sternite présente une dépression longitudinale séparant le
bord antérieur en deux lobes.
1113 —
On retrouve dans la morphologie des appendices des traits communs :
nous avons vu que l’article basal des antennules, les endites des maxillules,
les maxilles et les maxillipèdes ont des formes voisines. On observe en
particulier dans les deux genres une tendance à la réduction de la crista
dentata, avec disparition de la dent accessoire. De même, les pattes ambu¬
latoires ont un carpe relativement plus allongé et plus grêle qu’on ne
l’observe habituellement dans les autres genres de la famille.
Enfin, les différentes espèces de Catapaguroides et de Decaphyllus sont
de plus petite taille que la majorité des Pagurides connus.
Caractères distinctifs.
Nous avons résumé dans le tableau suivant les principales différences
qui séparent les deux genres :
Catapaguroides Decaphyllus
écailles oculaires
1er article des al
3e article des al
endopodite de mxl
crista dentata composée de
mérus de pmx3
bord antérieur du pro-
pode des p2
p4 avec
tube sexuel gauche
sternite des p5
pléopodes impairs du
mâle
telson
très petites, bifides,
droites
sans spinule distale
avec un groupe de lon¬
gues soies distales
avec un petit lobe externe
un à huit denticules
inerme
avec des soies « en
éperon », très dévelop¬
pées chez le mâle
les bords dorsaux du
dactyle et du propode
en continuité, l’ongle
dirigé vers le bas
très court, faible, trans¬
lucide
avec des franges de soies
dissimulant le tube
gauche
au nombre de trois, bira-
més,
se terminant en deux
lobes aigus. Echan¬
crure postérieure étroi-
et profonde
plus grandes, entières,
faiblement conver¬
gentes
avec une spinule distale
glabre
sans lobe externe
cinq à huit denticules
avec une épine distale
avec une rangée de soies
plumeuses, identiques
dans les deux sexes
le dactyle implanté au
milieu du propode,
l’ongle dirigé vers l’ex¬
térieur
plus long, fort, opaque
sans soies particulières
au nombre de quatre,
uni- ou biramés
à bord postérieur tron¬
qué. Echancrure à
peine indiquée.
Ajoutons que, d’une manière générale chez Decaphyllus, l’écusson
céphalothoracique est plus fortement bombé, avec la saillie rostrale plus
— 1114 —
faible et les saillies latérales plus fortes, les pédoncules oculaires sont plus
longs et plus grêles et les antennules beaucoup plus courtes.
En ce qui concerne la forme, l’ornementation et la pilosité des chéli-
pèdes, nous renvoyons à nos descriptions et aux figures 21, 22, 25 à 32
et 50 à 53.
Précisons encore que la morphologie des p4 oppose Decaphyllus non
seulement à Catapaguroides, mais à tous les autres Paguridae connus.
Position systématique de Catapaguroides et Decaphyllus.
Le groupe Ostraconotus.
Dans une note précédente sur la classification de la famille des Pagu¬
ridae (de Saint Laurent, 1966 b, p. 261), nous avions distingué dans
cette famille trois groupes différant par le nombre de leurs branchies,
et nous avions placé dans le groupe III, à dix paires de branchies, les
genres Catapaguroides et Ostraconotus. L’absence de pleurobranchie sur p4
rapproche Decaphyllus de ces deux genres, mais d’autres caractères per¬
mettent de considérer qu’il forme avec eux un groupe naturel.
Nous avons vu plus haut que Catapaguroides et Decaphyllus sont appa¬
rentés. En ce qui concerne Ostraconotus A. Milne Edwards, dont l'unique
espèce, O. spatulipes A. Milne Edwards, 1880, a été décrite de la région
caraïbe, c’est le seul autre genre de Paguridae connu à nombre de branchies
réduit. Il s’agit d’une forme dont l’habitus est si singulier qu’il paraît
difficile, à première vue, de la situer parmi les Paguridae ; ayant aban¬
donné la vie dans des coquilles et adaptée à un mode de vie spécialisé,
elle a subi de profondes modifications morphologiques : élargissement et
calcification du céphalothorax, réduction de l’abdomen avec perte de tous
les pléopodes impairs chez le mâle, transformation du propode des p4 en
lames incubatrices chez la femelle, etc. (A. Milne Edwards et Bouvier,
1893, p. 167, pl. 12, fig. 1 à 23). Des phénomènes analogues, traduisant
une tendance évolutive vers une « carcinisation », ne sont pas rares chez
les Pagures et affectent, suivant des modalités diverses, l’ensemble des
Lithodidae et un certain nombre de genres, voire même d’espèces, isolés
dans des groupes divers (cf. Borradaile, 1916 et Wolff, 1961). Parmi
ces Pagures carcinisés, la disparition de la dernière pleurobranchie ne se
manifeste que chez Ostraconotus, mais elle n’implique pas, à priori, de
parenté particulière entre ce genre et Catapaguroides et Decaphyllus.
L’étude des spécimens d’ Ostraconotus conservés au Muséum nous fait
cependant considérer cette parenté comme probable. La dissection des
antennules et des pièces buccales montre que ces appendices sont très
proches de ceux de Catapaguroides : l’antennule (fig. 54), très longue, a un
premier article peu renflé au niveau du statocyste, très allongé au delà,
et un troisième article garni distalement, du côté externe, d’un groupe de
longues soies. La maxillule (fig. 55) a un endite proximal étroit et distale¬
ment rétréci ; l’endopodite montre un petit lobe externe, non recourbé,
et surmonté d’une soie ; on note toutefois sur cet appendice, sous l’in¬
sertion du palpe, un groupe de soies exopodiales qui font défaut, et chez
1115 —
Catapaguroides, et chez Decaphyllus. Le premier maxillipède, sommaire¬
ment figuré par A. M. Edwards et Bouvier ( op . cit., pl. 12, fig. 20) est
d’une forme très proche de celle observée chez Catapaguroides. Sur pmx3,
(fig. 56) la crista dentata, composée de sept denticules irréguliers, est dépour¬
vue de dent accessoire.
Nous avons en outre observé, chez les trois mâles figurant dans nos
collections, l’existence d’un tube sexuel du côté droit (fig. 57), relative¬
ment plus court que chez Catapaguroides et Decaphyllus, orienté vers
l’abdomen et non vers le côté gauche, assez grêle et transparent ; ce tube
n’a été ni mentionné, ni figuré, par A. Milne Edwards et Bouvier.
L’orifice sexuel gauche est situé sur la coxa, au centre d’une touffe de soies.
Chez la femelle, les orifices sexuels sont pairs.
Les lamelles branchiales sont entières et allongées.
On peut donc conclure que, par le nombre et la forme des branchies,
par la conformation des antennules et des pièces buccales, et par l’exis¬
tence d’un tube sexuel à droite chez le mâle, le genre Ostracotonus peut
être rapproché de Catapaguroides et de Decaphyllus. La petite taille
d’ Ostraconotus spatulipes, dont la carapace n’excède guère 4 mm de lon¬
gueur, constitue un élément supplémentaire en faveur de cette parenté.
La réunion des trois genres Catapaguroides, Decaphyllus et Ostraconotus
en un ensemble systématique relativement homogène apparaît ainsi
comme justifiée. Toutefois, par leur habitus pagurien normal, par la
similitude des tubes sexuels chez le mâle et par la présence d’un orifice
sexuel unique chez la femelle, Catapaguroides et Decaphyllus seraient plus
proches l’un de l’autre qu’ils ne le sont d’ Ostraconotus.
La simplification de l’appareil branchial, la réduction progressive
de la crista dentata et la différenciation, au moins chez Catapaguroides
et Decaphyllus, des tubes sexuels en organes très spécialisés, permettent de
penser qu’il s’agit d’un groupe évolué. Cependant, sa vaste répartition
géographique et l’adaptation des différentes espèces à des profondeurs
très variées, impliquent qu’il a une origine ancienne et qu'il a dû se détacher
précocement du tronc commun des Paguridae.
Dans l’état actuel de la systématique des Paguridae, les affinités du
groupe Ostraconotus avec d’autres genres de la famille sont difficiles à
établir. En effet, bien des genres sont encore imparfaitement caractérisés,
et d’autres restent à décrire.
En 1966, dans une discussion sur les affinités du genre Iridopagurus
de Saint Laurent, nous avons noté que les seuls Paguridae connus pré¬
sentant une crista dentata plus ou moins réduite et dépourvue de dent
accessoire étaient Iridopagurus et Anapagrides de Saint Laurent d’une
part, Catapaguroides et Ostraconotus d’autre part. Nous avons alors émis
l’hypothèse que les deux premiers, qui possèdent onze paires de branchies
à lamelles divisées, appartenaient peut-être au groupe Ostraconotus, dont
ils représenteraient des formes primitives. La présente étude permet
une comparaison plus précise : les pièces buccales d’ Iridopagurus (de Saint-
Laurent, 1966 a, fig. 4 à 9) ressemblent par exemple à celles de Catapa¬
guroides (fig. 3 à 8), notamment par la forme des endites des maxillules et
!
Fig. 54-57. — Ostraconotus spatulipes A. Milne Edwards, « Blake », Antilles : 54, <$ 4,4 mmr
antennule gauche, X 25 ; 55, id., maxillule gauche, face externe, X 43 ; 58, id., troisième
maxillipède gauche, face externe, X 25 ; 57, <$ 3,7 mm, face ventrale du thorax et du tube
sexuel, X 20.
— 1117 —
des maxilles, et par celle de l’exopodite des pmxl. La parenté envisagée
serait donc réelle, la disparition de la dent accessoire à la crista dentata
et la tendance à la réduction de celle-ci représentant un caractère phylé-
tique commun, et non un caractère isolé, apparu séparément dans chaque
groupe de genres.
Cependant, l’importance des caractères opposant Iridopagurus et
Anapagrides au groupe Ostraconotus, comme le nombre et la forme des
branchies, l’aspect très différent de l’article basal des antennules, et la
position inversée du tube sexuel principal, ne nous permettent pas d’in¬
clure purement et simplement ces deux genres dans le groupe Ostraconotus.
Ils représentent probablement des formes issues d’un rameau primitif
commun, mais engagées dans une autre direction évolutive.
En conclusion, on observe chez les trois genres Catapaguroides, Deca-
phyllus et Ostraconotus un ensemble de caractères communs tel qu’il est
permis de les considérer comme formant un groupe homogène. Certains
de leurs caractères les opposant à l’ensemble des Paguridae, ce groupe
pourra peut-être par la suite être élevé au rang de sous-famille. Les genres
décrits les plus proches seraient Iridopagurus et Anapagrides.
Résumé.
Cette première partie d’un travail consacré à la révision systématique des
genres Catapaguroides et Cestopagurus comprend l’étude du genre Catapagu¬
roides A. Milne Edwards et Bouvier, dont six espèces nouvelles sont décrites,
et celle du nouveau genre Decaphyllus, qui comprend trois espèces nouvelles.
Les descriptions sont suivies d’une discussion sur les affinités de ces deux
genres, qui se rangent, avec Ostraconotus A. Milne Edwards, dans un groupe de la
famille des Paguridae défini dans une note antérieure, le groupe Ostraconotus,
caractérisé principalement par la disparition de la pleurobranchie des p4 et
l’absence de dent accessoire à la crista dentata sur l’ischion des pmx3
Les diagnoses de trois autres genres nouveaux, Acanthopagurus, Trichopagurus
et Solenopagurus, établis pour des espèces attribuées à tort, soit à Catapaguroides,
soit à Cestopagurus, sont données à la fin de l’introduction, ainsi qu’un tableau
résumant les nouvelles combinaisons établies.
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74
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N» 5, 1967 (1968), pp. 1120-1122.
SUR LA CAPTURE
LE LONG DES CÔTES AFRICAINES
DE DEUX SPÉCIMENS DE PANULIRUS ARGUS
(LATREILLE)
Par E. G. MARCHAL
Le 15 septembre 1964, un armateur d’Abidjan M. Friconneau, nous
apportait un spécimen vivant de langouste d’un type qu’il n’avait jamais
trouvé auparavant. Le 27 décembre de la même année ce même pêcheur
nous apportait un second spécimen vivant de cette espèce insolite.
Un premier examen nous avait permis de soupçonner l’appartenance
de ces spécimens à l’espèce Panulirus argus (Latreille). Toutefois, cette
espèce n’ayant jamais été signalée sur cette bordure de l’Atlantique,
nous avons préféré comparer nos spécimens à des spécimens américains.
Le Dr. R. B. Manning de la Smithsonian Institution nous en a aimable¬
ment communiqué deux, un mâle et une femelle, ce qui nous a permis
d’effectuer une comparaison directe.
Description des spécimens pêchés :
1) pêché le 15 septembre 1964 sur fond de 36 mètres par 4°13'W et
5°11'N (plateau continental ivoirien).
Sexe mâle. Longueur totale : 302 mm ; longueur de la carapace : 119 mm ;
largeur de la carapace : 85 mm.
2) pêché le 27 décembre 1964 sur fond de 24 mètres par 3°44'W et
5°10'N (plateau continental ivoirien).
Sexe femelle. Longueur totale : 300 mm ; longueur de la carapace :
114 mm ; largeur de la carapace : 85 mm — ni œufs, ni spermatophores.
Les deux individus présentaient la même coloration typique.
Après examen des spécimens américains la première détermination
s’est avérée confirmée. Nous n’avons pu noter aucune différence sensible
entre les spécimens des deux origines.
Discussion
Si la détermination ne fait aucun doute, leur localisation par contre
peut paraître surprenante. Aucun spécimen de cette espèce n’a jamais
été signalé à notre connaissance sur la bordure orientale de l’Atlantique.
Fig. 1. — Panulirus argus (Latreillé),
spécimen femelle pêché au large de la Côte d’ivoire.
— 1122 —
En outre, aucun autre spécimen n’a été pêché par les chalutiers ivoiriens
(au nombre d’une trentaine) opérant sur les côtes africaines depuis de
nombreuses années : cette espèce est suffisamment caractéristique pour
ne pas pouvoir passer inaperçue des pêcheurs.
Bien que nous ne puissions logiquement supposer que les deux spéci¬
mens pêchés soient les seuls qui se trouvent sur la côte africaine, tout
semble indiquer que ces captures doivent être considérées comme acci¬
dentelles. Il semble qu’il faille écarter l’hypothèse d’une origine naturelle
telle que le transport de larves par des courants. Le plus vraisemblable
paraît être l’introduction de quelques individus par un navire ayant
traversé l’Atlantique avec des langoustes vivantes à son bord qui se seraient
échappées (ou auraient été rejetées à la mer) pour une quelconque raison.
Il est bien entendu très difficile d’infirmer ou de confirmer une telle
hypothèse.
Enfin les conditions dans lesquelles nous avons obtenu ces langoustes
ne nous permettent guère de retenir l’hypothèse de la mystification.
En tout état de cause le fait que ces langoustes étaient en pleine vie
peut permettre d’envisager un essai d’acclimatation de la langouste
brésilienne sur les côtes d’Afrique où la langouste indigène Panulirus
regius Brit. Cap. ne constitue que des stocks très réduits.
O.R.S.T.O.M., Centre de Recherches Océanographiques,
Abidjan — Côte d'ivoire.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2® Séria — Tome 39 — N® 6, 1967 (1968), pp. 1123-1147.
NOTE PRÉLIMINAIRE SUR LES C ARIDES
RECUEILLIS PAR V « OMBANGO »
AU LARGE DU PLATEAU CONTINENTAL,
DU GABON A U ANGOLA
( Crustacea Decapoda Natantia )
Par A. CROSNIER et J. FOREST
De 1960 à 1962 1’ « Ombango », navire du Centre O.R.S.T.O.M. de
Pointe-Noire, a effectué, sous la conduite de M. Rossignol, quatre cam¬
pagnes numérotées de 12 à 15, qui ont couvert une zone s’étendant en
latitude de l’île Sâo Tomé (0°) au Cap Frio en Angola (18°S) et en longi¬
tude de la côte à 6° E. Ces campagnes avaient pour but principal l’étude'
des conditions hydrologiques existant dans la région parcourue, qui est la
« zone d’alternance australe » ou « région sud d’oscillation du front des
eaux chaudes », mais on s’est également attaché, lors de 55 stations situées
presque toutes en dehors du plateau continental (fig. 1), à récolter des
échantillons de la faune pélagique.
Ces récoltes n’ont pu être faites qu’avec des moyens très limités : un*
filet Grand Schmidt de 4 m2 d’ouverture, à maille de 1 mm de côté,, et uni
chalut pélagique Isaacs-Kidd de 10 pieds.
Chaque station comportait normalement six traits horizontaux de
Grand Schmidt, de 15 minutes chacun, à 10, 60, 130, 300 et 725 mètres
de profondeur, auxquels étaient associés six traits verticaux à 50, 150,
300, 600 et 1.100 mètres ; le bateau, à l’issue de chaque trait horizontal,
était stoppé et le filet n’était remonté que lorsqu’il avait gagné la verti¬
cale. A la profondeur de 725 mètres, il était en outre effectué un trait de
chalut pélagique de 60 à 120 minutes selon les cas. Ce programme n’ayant
pas été respecté à chaque station, il a été exécuté au total 172 pêches au
moyen du filet Grand Schmidt et 45 au moyen du chalut pélagique. La
répartition numérique des pêches en fonction de la profondeur est donnée
dans les tableaux ci-après.
Depuis 1962, 1’ « Ombango » n’a plus effectué de prospection systéma¬
tique de la faune pélagique mais a été amené à faire, dans les environs
de Pointe-Noire et autour d’Annobon, diverses récoltes au filet Grand
Schmidt, au chalut pélagique, et au chalut de fond. Les profondeurs
maximales de travail ont été, alors, de 2.000 mètres avec le filet Grand
Schmidt et le chalut pélagique, de 1.000 mètres avec le chalut de fond.
1124 —
Le fait que toutes les récoltes pélagiques aient été effectuées avec des
filets sans système de fermeture et qu’un trait vertical ait souvent été
associé à un trait horizontal, rend difficile l’interprétation des résultats
quant à la répartition verticale des espèces pélagiques et à leur liaison
éventuelle avec les différentes masses d’eaux océaniques. Toutefois des
pêches à diverses profondeurs ayant été faites lors de la plupart des stations
et des données hydrologiques assez détaillées ayant été relevées chaque
fois, nous espérons qu’une telle interprétation pourra être tentée, au moins
pour les espèces les mieux représentées.
La présente note a un caractère préliminaire ; elle comprend la liste
des espèces identifiées, 39 au total, avec, pour chacune d’elles, les numéros
des stations de récolte (voir ûg. 1). Pour trois espèces considérées comme
nouvelles, Parapandalus brevipes, Plesionika rossignoli et P. holthuisi
spp. nov., nous donnons une diagnose sommaire, accompagnée de dessins
■et de quelques remarques sur leurs affinités ; une quatrième, désignée ici
sous le nom d ’Ephyrina sp. aff. hoskynii Wood Mason et Alcock, appa¬
raîtra vraisemblablement comme nouvelle également, lorsque nous aurons
pu disposer d’un matériel de comparaison approprié.
Fig. 1. — Positions et numéros des stations d’où provient le matériel étudié.
N. B. Sous le n° 394 (aire hachurée) ont été regroupées plusieurs pêches faites sensiblement
au même endroit, au large de Pointe-Noire.
— 1126 —
D’autres espèces ont donné lieu à des remarques d’ordre taxonomique ;
il s’agit particulièrement de celles qui n’avaient jamais été signalées dans
la région prospectée, comme O plophorus novaezeelandiae de Man, Sclero-
crangon jacqueti (A. Milne Edwards) et Pontophilus gracilis Smith.
Enfin, tout en réservant l’étude biogéographique détaillée de notre
matériel pour le travail d’ensemble actuellement en préparation, nous
résumons la distribution géographique de chaque espèce : les localisations
pour lesquelles nous ne citons pas de références ont été extraites des
publications de L. B. Holthuis, 1951 et 1952. Elles sont complétées
par les données plus récentes et par celles, nouvelles, que nous apportons ici.
Oplophoridae.
Genre Oplophorus A. Milne Edwards.
1. Oplophorus novaezeelandiae de Man, 1931 (fig. 2). — Stations 335, 337,
351, 352, 360, 363.
L’espèce a été décrite par de Man (1931, p. 369) d’après des spécimens
provenant de l’estomac d’un poisson capturé au large de la Nouvelle
Zélande (à l’est de l’île du Sud).
Elle a été signalée par H. Boschma dans les Discovery Reports (vol. 25,
1949, p. 294), comme hôte d’un Ellobiopsidae, d’après un exemplaire de
l’Atlantique sud-africain (32°45’S, 8°48’W, entre 650 et 0 m de profon¬
deur). Enfin Y. C. Yaedwyn (1963, p. 152), dans une note sur les crevettes
d’eau profonde et leur luminescence, a mentionné la capture de plusieurs
spécimens au large de la Nouvelle Zélande, dans le détroit de Cook, entre
550 mètres et la surface, au dessus d’un fond de plus de 2.000 mètres.
C’est entre 14°35’S et 17°53’S qu’ont été récoltés les dix-huit exem¬
plaires de 1’ « Ombango », dont six dans des traits à 300-600 mètres de
profondeur 1, et les autres dans des traits à 725 mètres.
Nous avons comparé le matériel ouest-africain, d’une part à la des¬
cription de de Man, d’autre part à cinq exemplaires de Nouvelle Zélande
(détroit de Cook, estomac de poisson, 150 m environ, 21-5-1959, B. Greco
coll.) que J. C. Yaldwyn a eu l’amabilité de nous communiquer.
En dépit de différences, que nous relèverons et commenterons ci-dessous,
nous avons finalement conclu qu’il s’agissait d’une même espèce.
Il faut tenir compte tout d’abord de la différence de taille. Les plus
grands individus de 1’ « Ombango » mesurent 12 mm (longueur de la cara¬
pace), celui décrit par de Man 17 mm, et ceux de Nouvelle Zélande que
nous avons examinés, de 15 à 17 mm.
Le rostre est figuré comme près de deux fois plus long que la carapace
par de Man, mais ceci résulte d’une extrapolation, car son extrémité était
1. Lorsqu’un trait horizontal et un trait vertical ont été effectués lors de la même pêche
nous donnons deux profondeurs ; la première est relative au trait horizontal, la deuxième^
au trait vertical.
1128 —
brisée chez tous les exemplaires vus par cet auteur. Les spécimens com¬
muniqués par J. C. Yaldwyn, provenant aussi d’un estomac de poisson,
ne sont pas en parfait état, mais chez deux d’entre eux le rostre est entier,
sinon intact, et le rapport de sa longueur à celle de la carapace est res¬
pectivement de 1,55 et de 1,75. Le rapport est de 1,1 et de 1,2 chez les plus
grands spécimens ouest-africains, mais apparaît comme très variable et
atteint parfois 2 chez nos petits spécimens.
Le nombre de dents sur le rostre est de 13 ou 14 pour le bord dorsal,
de 8 ou 9 pour le bord ventral, chez nos spécimens. De Man signale, en
extrapolant, 15 ou 16 dents dorsales. Quant à l’exemplaire néo-zélandais
examiné, dont le rostre paraît complet et dans le meilleur état, il possède
15 dents dorsales et 9 ventrales.
D’après de Man, la carène dorsale est aiguë et en continuité avec celle
du rostre jusqu’au sillon cervical. En arrière, la carapace serait « obtusely
carinate, even a little flattened ». Chez les exemplaires ouest-africains, la
carène est un peu moins aiguë en arrière qu’en avant du sillon cervical,
mais cependant très nette, et présente un léger aplatissement dans la
région postérieure.
Une comparaison avec les spécimens néo-zélandais montre qu’en effet
la carène est moins marquée chez ces derniers, sans cependant que la
différence apparaisse comme très significative : elle peut simplement être
liée à la différence de taille.
Un autre caractère donné par de Man opposerait, celui-là, la forme
ouest-africaine à la forme typique : celle-ci aurait un 1er segment abdo¬
minal caréné sur sa moitié postérieure, alors que nos exemplaires pré¬
sentent au contraire un léger méplat sur cette région. Cependant la compa¬
raison avec les spécimens néo-zélandais ne fait apparaître aucune diffé¬
rence à cet égard et on peut se demander si la description originale ne
comporte pas une erreur sur ce point.
Les 3e, 4e et 5e segments abdominaux sont pourvus d’un prolongement
postérieur en forme d’épine. D’après de Man, l’épine du 3e segment atteint
le bord postérieur du 5e segment. Sa longueur est, en fait, variable : si,
chez l’un des exemplaires néo-zélandais examinés, elle n’atteint pas le bord
postérieur du 5e segment, chez un autre elle le dépasse largement se ter¬
minant au niveau du bord postérieur du 6e segment.
Chez les spécimens ouest-africains on observe également une forte
variabilité dans la longueur de l’épine du 3e segment (cf. fig. 2 b et 2 c),
laquelle dans l’ensemble, de même que celles du 4e et surtout du 5e seg¬
ment, est plus courte que chez les individus néo-zélandais.
On peut encore relever un certain nombre de différences entre les spéci¬
mens de « l’Ombango » et celui décrit par de Man. Ainsi l’épine distale du
scaphocénte est relativement plus longue chez ce dernier, mais l’examen
des spécimens néo-zélandais montre que ce caractère est variable. 11 faut
préciser ici que le bord interne de cette épine est finement barbelé, aussi
bien chez les individus ouest-africains que chez les néo-zélandais, alors que
de Man ne mentionne pas cette particularité, qui n’apparaît pas nettement
sur son dessin du scaphocérite.
Les ressemblances entre les matériels néo-zélandais et ouest-africains
— 1129
sont par ailleurs nombreuses : elles portent sur les proportions et l’orne¬
mentation de la carapace (notamment carène et sillons, épines, photo¬
phores), la forme des pleurons et du telson, les proportions des appendices
thoraciques, etc.
Aussi longtemps que nous n’avons disposé pour nos comparaisons que
de la description de de Man, nous avons hésité à identifier purement et
simplement les spécimens de 1’ « Ombango » à Oplophorus novaezeelandiae,
faute de pouvoir juger de la variabilité de certains caractères. L’examen des
spécimens topotypiques a été déterminant, puisqu’il nous a montré que
ces caractères présentaient de notables fluctuations, même chez les indi¬
vidus de même taille que le type. Le fait que certaines différences soient
plus accentuées encore chez les O. novaezeelandiae de 1’ « Ombango » est
sans doute lié à leur taille nettement plus petite.
Genre Acanthephyra A. Milne Edwards.
“2. Acanthephyra acanthitelsonis Bâte, 1888. — Stations 299, 301-303,
306-312, 316-320, 322-332, 334-339, 350, 352, 357, 363, 391-394.
3. Acanthephyra sexspinosa Kemp, 1939. — Stations 299, 302, 303, 307,
308-313, 316-320, 322-335, 337-339, 350, 352, 375, 391-394.
Très communes, ces deux espèces, connues de l’Atlantique, ont été
capturées dans toute la zone étudiée ; Kemp (1939) signale la première
de 14° N à 28° S et la seconde de 17° N à 18° S. L’ « Ombango » a pris ces
espèces surtout lors de pêches profondes ; A. acanthitelsonis a toutefois
été trouvée dès 230-500 mètres et A. sexspinosa dès 130-300 mètres.
4. Acanthephyra eximia Smith, 1884. — Stations 313, 394.
Capturée au chalut pélagique (mais lors d’un trait effectué près du fond)
et au chalut de fond, cette espèce paraît être surtout benthique et ne se
trouver qu’à partir de 360 mètres de profondeur. Sa répartition géogra¬
phique est très large : Pacifique, Océan Indien, Méditerranée et Atlantique.
Dans l’est de cet océan, elle n’avait pas été signalée en dehors de Madère
(Figueira, 1957) et de la région de Gibraltar (Sivertsen et Holthuis,
1956) ; nous l’avons trouvée par 0°10’S et 5°06’ S.
5. Acanthephyra curtirostris Wood-Mason, 1891. — Station 394.
Connue de toute la région indo-pacifique et de l’Atlantique occidental
(de la Guyane anglaise aux Bermudes), cette espèce, dans l’Atlantique
oriental, n’avait été signalée qu’à Madère (Figueira, 1957). L’ « Ombango »
n’en a capturé qu’un seul exemplaire par 5°26’S — 10°30’E, lors d’une
pêche au filet Grand Schmidt à 2.000 mètres de profondeur.
— 1130 —
Genre Meningodora Smith.
6. Meningodora vesca (Smith, 1886). — Stations 308, 311, 316, 317, 320,.
323, 325, 326, 330, 394.
Nos spécimens, de même que ceux récoltés par le « Michael Sars » dans
l’Atlantique Nord et étudiés par Sivertsen et Holthuis (1955), diffèrent
de ceux décrits par Chace (1940) par un détail : la présence d’une courte
carène prolongeant l’épine branchiostège. L’espèce n’a été récoltée que
dans les pêches faites à une profondeur d’au moins 725 mètres. Connue
du Golfe du Bengale, des Philippines et de l’Atlantique Nord, M. vesca,
d’après Holthuis (1951), n’était signalée, le long de la côte de l’Afrique
intertropicale, que du sud-ouest de la Sierra Leone (1°22’N — 26°36’W,
Bâte 1888 sous le nom d’ Acanthephyra brevirostris) et du grand large
(0°46’N — 18°59’W, Lenz et Strunck 1914, sous le nom d’ Acanthephyra
batei). Nous l’avons récoltée de 3°36’S à 12°35’S.
7. Meningodora mollis Smith, 1882. — Stations 325, 391, 393.
Connue du Pacifique, de l’Océan Indien et de l’Atlantique occidental,
et nord-oriental, cette espèce n’avait pas encore été signalée le long de la
côte ouest d’Afrique. Nous l’avons récoltée entre 0°30’N et 9°18’S, dans
des traits effectués à 725 mètres de profondeur au moins.
Genre Notostomus A. Milne Edwards.
8. Notostomus longirostris Bâte, 1888. — Stations 308, 312, 318, 319, 323,.
325, 327-329, 331, 335, 336, 339, 351, 355, 357, 394.
Cette espèce était connue de l’Océan Indien, de l’Archipel malais et,
dans l’Atlantique, des Bermudes, des Bahamas, du sud-ouest de l’Espagne
et des eaux ouest-africaines. Dans cette dernière région, N. longirostris a été
signalé aux environs des Canaries, au nord-ouest des îles du Cap Vert et
au sud du Ghana (5°27’N — 0°07’E). Nous l’avons capturé entre 0°42’S et
16°49’S ; un jeune spécimen a été récolté dans une pêche faite à 300-600 m
de profondeur, les autres dans des pêches faites à 670 mètres au moins.
9. Notostomus perlatus Bâte, 1888. — Stations 311, 392, 394.
Rare aux profondeurs auxquelles a pu travailler F « Ombango », cette
espèce n’a été capturée qu’en trois exemplaires, l’un par 0°50’S, l’autre
par 1°20’S et le troisième par 5°06’S. Toutes ces captures ont été faites
à plus de 800 mètres de profondeur. Connu de l’Océan Indien, de l’Archipel
malais et de l’Atlantique, N. perlatus, le long de la côte ouest-africaine,.,
n’avait encore été signalé que du sud de la Côte d’ivoire (0°56’N — 4°34’W)
et du Ghana (1°14’N — - 2°10’W).
— 1131
Genre Ephyrina Smith.
10. Ephyrina sp., aff. hoskynii Wood-Mason et Alcock, 1891 (fig. 3 a, b). —
Stations 301, 312, 319, 325, 332, 391 et 393.
Nos spécimens sont proches d’E. hoskynii mais nous ne pouvons pour
l’instant ni les identifier à cette espèce, ni les considérer comme apparte¬
nant à une nouvelle espèce, faute de données suffisantes dans la littérature
et de matériel de comparaison approprié.
Tous les exemplaires de T « Ombango » ont le bord postérieur du 3e seg¬
ment abdominal lisse et un telson bordé, de chaque côté, par 8 à 12 épines
disposées sur une seule rangée (fig. 3 b). Si ces caractères correspondent
bien à ceux donnés par Chace (1940, 1947) pour E. hoskynii, ils ne con¬
cordent que partiellement avec ceux mentionnés par Figueira (1957)
pour la même espèce. Ce dernier auteur, en effet, a rattaché à E. hoskynii
14 spécimens en provenance de Madère, se caractérisant par un bord posté¬
rieur du 3e segment abdominal lisse et un telson portant, sur chacun de ses
côtés, deux rangées d’épines, la supérieure en ayant de 5 à 16 et l’inférieure
de 12 à 21 (fig. 3 d).
Fig. 3a, b. — Ephyrina sp., aff. hoskynii Wood Mason et Alcock, $ ovigère de 104 mm,
« Ombango », station 393, 0°30’N-6°30’E, chalut pélagique, 0-950 m, 13-5-1961 : a, 3e patte
thoracique droite (soies non figurées), X 3 ; b, telson vu de profil, X 5.
Fig. 3 c, d. — Ephyrina hoskynii Wood Mason et Alcock, de 104 mm, Madère, trouvé dans
l’estomac d’un Aphanopus carbo Lowe, 18-8-1962 : c, 3e patte thoracique droite (soies non
figurées), X 3 ; d, telson vu de profil, X 5.
1132
Le Dr. Chace qui, à la demande de A. J. C. Figueira, a réexaminé
les exemplaires de E. hoskynii de l’U. S. National Muséum, a alors observé,
lui aussi, une double rangée d’épines, ce qui n’est absolument pas le cas
chez nos huit exemplaires.
A. J. G. Figueira nous a communiqué des spécimens de Madère qui
malheureusement sont tous des mâles, à l’exception d’une petite femelle,
alors que les nôtres sont des femelles ovigères d’assez grande taille. Une
autre E. hoskynii, recueillie au cours d’une campagne du Prince de Monaco,
est aussi un grand mâle.
Les exemplaires de Madère diffèrent de ceux du Congo par la spinu-
lation du telson, comme nous l’avons indiqué plus haut, et par les propor¬
tions différentes du mérus, du propode et du dactyle des 3e et 4e péréiopodes
(cf. fig. 3 a et 3 c). En outre, nos Ephyrina présentent toutes, sur le 6e seg¬
ment abdominal, une excavation qui s’étend sur presque toute la longueur
du bord dorsal, déterminant ainsi une double carène, alors que, chez les
exemplaires de Madère, il existe seulement une fossette dorsale elliptique
dans la région postérieure, en avant de laquelle on note un simple apla¬
tissement.
Certaines différences pouvant être d’ordre sexuel, nous laisserons en
suspens le problème de l’identité des Ephyrina de 1’ « Ombango » jusqu’à
ce que nous ayons pu obtenir des exemplaires exactement comparables
provenant de l’Atlantique nord-oriental. Il faut cependant considérer
comme probable leur appartenance à une espèce distincte. Si l’existence
de deux espèces à bord postérieur du 3e segment abdominal inerme était
confirmée, laquelle des deux serait à identifier à E. hoskynii Wood-Mason
et Alcock ? D’après les proportions des articles des 3e et 4e péréiopodes,
telles qu’elles apparaissent sur le dessin d’ALCocK ( Illustr . Invesligator,
pl. 52, fig. 3), on peut présumer que ce serait la forme de Madère, les
exemplaires du Congo devant alors être considérés comme appartenant
à une espèce nouvelle. L’examen du type d’E. hoskynii permettrait d’avoir
une certitude à ce sujet.
Ephxjrina hoskynii a jusqu’à présent été signalée des océans Indien,
Pacifique, et Atlantique ; dans l’Atlantique oriental, les récoltes les plus
méridionales sont celles mentionnées par Figueira de la région de Madère.
11. Ephy rma henedicti Smith, 1885. — Stations 391, 393.
Connue du Pacifique (îles Bonin) et de l’Atlantique Nord, E. henedicti
n’avait pas encore été récoltée au sud des Canaries. Nos deux captures
ont été effectuées au large d’Annobon, à des profondeurs supérieures à
1.500 mètres.
12. Ephyrina hifida Stephensen, 1923. — Station 394.
Connue seulement de l’Atlantique (Bermudes, Bahamas, sud-ouest de
l’Irlande, Golfe de Gascogne, Açores, sud de la Côte d’ivoire : 0°55’N —
4°37’W), cette espèce a été capturée à deux reprises par 1’ « Ombango »
par 5°26’S — 10°30’E, lors de pêches au filet Grand Schmidt à 2.000 mètres
de profondeur.
— 1133 —
Genre Systellaspis Bâte.
13. Systellaspis debilis (A. Milne Edwards, 1881). — Stations 299, 302, 303,
307-313, 316-320, 322-328, 331, 334, 335, 337, 392-394.
Espèce la plus commune et la plus abondante dans les captures, avec
Acanthephyra acanthitelsonis et Acanthephyra sexspinosa, S. debilis a été
récoltée dans toute la zone étudiée et ce à partir de 200 mètres de pro¬
fondeur. Connue des océans Indien, Pacifique et Atlantique, l’espèce
a déjà été signalée, dans l’est de ce dernier océan, aux îles du Cap Vert
et au large des côtes du Nigéria, de la Guinée espagnole et du Congo.
14. Systellaspis cristata (Faxon, 1893). — Stations 308-311, 317, 320, 323-
325, 328, 330, 331, 332, 334, 336, 337, 351, 391, 393, 394.
Cette espèce s’est révélée commune dans toute la zone prospectée,
45 spécimens en ayant été récoltés entre 0°30’N et 15°20’S. Connue seule¬
ment de la Mer d’Arabie, de Ceylan, du Golfe de Panama et de l’Atlantique
ouest-africain, S. cristata, dans cette dernière région, n’avait été trouvée
qu’à Madère (Figuiera, 1957), ainsi qu’au large de la Sierra Leone et
du Libéria. A l’exception d’un spéciment récolté à 300-600 mètres de
profondeur, les autres l’ont été lors de pêches faites à 670 mètres au moins.
15. Systellaspis affinis (Faxon, 1896).
Connue de l’ Indo-Pacifique et de l’ouest de l’Atlantique, cette espèce
n’a été signalée que récemment sur la côte ouest-africaine, au large de la
Côte d’ivoire (Forest, 1964). Nous ne l’avons pas récoltée avec P « Om-
bango » mais en possédons deux exemplaires, capturés au chalut de fond
par le navire américain « Geronimo » à 400 mètres de profondeur, par
1°26’S — 8°24’E.
16. Systellaspis braueri (Balss, 1914). — - Station 394.
Connue des Bermudes, des Açores, du Golfe de Gascogne, du Golfe du
Bengale et de la Californie, cette espèce, le long de la côte occidentale
d’Afrique, n’avait été signalée qu’au large de la Côte d’ivoire (0°56’N —
4°34’W). Un seul exemplaire en a été récolté par Y « Ombango » par
5°26’S — 10°30’E, lors d’une pêche au filet Grand Schmidt à 1.300 mètres
de profondeur.
Nematocarcinidae.
Genre Nematocarcinus A. Milne Edwards.
17. Nematocarcinus cursor A. Milne Edwards, 1881. — Stations 355, 394.
Capturée une seule fois par Y « Ombango » avec un chalut pélagique,
lors d’un trait ayant d’ailleurs été effectué tout près du fond, cette espèce
— 1134
est couramment récoltée au chalut de fond entre 200 et 600 mètres de
profondeur dans la région de Pointe-Noire (Congo). Connue de l’ Indo-
Pacifique et de l’Atlantique Nord occidental, l’espèce a été signalée sur la
côte ouest-africaine en 1951 par L. B. IIolthuis ; elle s’y est depuis révé¬
lée très commune. En dehors des récoltes de 1’ « Ombango », nous avons
examiné des spéci mens de N. cursor provenant de pêches faites par
un chalutier russe par 18° S.
Pasiphaeidae.
Genre Pasiphaea Savigny.
18. Pasiphaea semispinosa Holthuis, 1951. — Stations 300, 350, 355,
363, 394.
Connue seulement de la côte ouest d’Afrique entre 5°39’S et 10°45’S,
cette espèce a été récoltée par 1’ « Ombango » entre 3°48’S et 15°53’S.
Elle a été capturée avec des filets pélagiques et avec des chaluts de fond.
Avec ce dernier type de filet, à 350 mètres de profondeur, au large de
Pointe-Noire, il en a été pris 140 spécimens lors d’un trait d’une heure
(la capture ayant d’ailleurs pu se faire lors de la remontée du filet).
Genre Parapasiphaë Smith.
19. Parapasiphaë sulcatifrons Smith, 1884. — Stations 307, 308, 310, 316,
325, 327, 337, 350, 391, 392.
Connue de l’Atlantique et du sud de l’Océan Indien, cette espèce a été
signalée, dans la région africaine, à Madère et au large du Congo. Nous
l’avons capturée entre 1°30’S et 14°35’S, lors de pêches effectuées à
670 mètres de profondeur au moins.
Genre Psathyrocaris Wood-Mason et Alcock.
20. Psathyrocaris infirma Alcock et Anderson, 1894. — Stations 339, 394.
Capturée à deux reprises au filet pélagique, cette espèce l’a également
été au chalut de fond. Avec ce dernier type de filet, il en a été pris jusqu’à
31 exemplaires en une heure à 600 mètres de profondeur.
Connue de l’Océan Indien, P. infirma a été signalée en 1951, par IIol-
thuis, au large de la Guinée espagnole et de l’Angola (7°55’S). Nous
l’avons capturée au large du Congo et de l’Angola (5°06’S et 13°27’S).
21. Psathyrocaris fragilis Wood-Mason et Alcock, 1893. — Station 394.
Cette espèce n’était connue jusqu’à présent, sous sa forme typique,
que de la région indo-ouest-pacifique. Une variété atlantica, décrite par
1135 —
Caullery en 1896 d’après un unique exemplaire provenant du Golfe de
Gascogne, se distingue par des 3es maxillipèdes dont l’endopodite a 5 seg¬
ments au lieu de 4 et un rostre dont les épines sont disposées de façon un
peu différente.
Nos exemplaires, au nombre de 9, sont à rattacher à la forme typique.
Ils ont été récoltés au large de Pointe-Noire (Congo), entre 500 et 800 mètres
de profondeur, avec un chalut de fond.
Genre Glyphus Filhol.
22. Glyphus marsupialis Filhol, 1884 (fig. 4). — Stations 339, 394.
Découverte lors de l’expédition du « Travailleur » dans l’Atlantique
oriental, cette espèce ne paraît pas avoir été signalée depuis. Bien qu’elle
puisse être capturée au chalut pélagique, elle est avant tout benthique.
Au large du Gabon et du Congo, elle est très commune sur les fonds vaseux
à partir de 600 mètres. Notons qu’elle est également bien représentée dans
une collection de crevettes pêchées avec le chalut Isaacs-Kidd au large du
Sénégal, entre 600 et 800 mètres de profondeur. Nous figurons ici (fig. 4)
une femelle provenant de cette collection.
Fig. 4. — Glyphus marsupialis Filhol, 2, Sénégal, chalut pélagique, 600-800 m,
J. Doutre coll., 29-7-1958.
75
— 1136 —
Alpheid ae.
Genre Alpheus Fabricius.
23. Alpheus talismani Coutière, 1898. — Station 394.
Connue de l’Atlantique ouest-africain, des îles du Cap Vert à l’Angola,
cette espèce a été récoltée dans la région de Pointe-Noire, sur fonds vaseux,
jusqu’à 350 mètres de profondeur.
Famille Pandalidae.
Genre Parapandalus Borradaile.
24. Parapandalus brevipes sp. nov. (fig. 5 a, b). — Station 394.
Diagnose. — Rostre grêle, environ deux fois plus long que la carapace et
orné, sur son bord supérieur, de deux séries de dents. La première, qui s’étend
sur la région proximale, comprend 6 dents (rarement 5), dont 4 ou 5 se trouvent
en arrière de l’extrémité de l’œil ; la seconde, qui couvre les trois cinquièmes
distaux du bord supérieur du rostre, est formée de 13 à 18 dents assez espacées
les unes des autres. Le bord inférieur du rostre porte de 25 à 30 dents, dont la
première est située un peu au delà du pédoncule antennulaire ; ces dents, d’abord
très serrées, s’espacent légèrement vers l’extrémité du rostre.
Fig. 5. — Parapandalus brevipes sp. nov., Ç ovigère île 67 mm, «Ombango », au large de Pointe-
IS’oire (Congo), 5°00’S-11°22’E, chalutage, vase sableuse, 190-210 m, 16-3-1967.
a, région antérieure du corps, X 3,2 ; b, région postérieure de l’abdomen, X 3,2.
Carapace lisse avec, pour seule ornementation, la carène postrostrale qui,
courte, n’atteint pas le milieu de la carapace et un léger granule situé’sur la ligne
dorsale, un peu en avant du bord postérieur. Epines antennaire et ptérygos-
tomienne assez fortes.
Pattes thoraciques toutes dépourvues d’épipodites. Carpe des secondes pattes
formé de 14 à 17 articles.
Bord postérieur du troisième segment abdominal lisse.
— 1137 —
Pleures du quatrième segment arrondis, ceux du cinquième triangulaires.
Sixième segment environ 3 fois plus long que le précédent. Telson un peu plus
court que le sixième segment, portant à son extrémité deux paires d’épines de
grande taille, disposées côte à côte, les externes étant les plus longues, et orné
dorsalement de 4 paires de petites épines.
Type. — Une femelle ovigère mesurant 68 mm de la pointe du rostre à
l’extrémité du telson. Neuf autres exemplaires sont les paratypes.
Distribution. — Récolté uniquement, pour l’instant, au large de
Pointe-Noire (Congo) par 5°00’S — 11°22’E et 5°06’S — 11°26’E, entre
190 et 355 mètres de profondeur, sur fond de vase.
Remarques. — L’utilisation de la clef des Parapandalus donnée par
de Man (1920, p. 140) conduit à placer cette espèce à côté de P. miles
(A. Milne Edwards), qui en est en effet assez proche, au moins par la
forme et la spinulation du rostre.
Parapandalus miles a été figuré (sous le nom générique de Pandalus)
dans le recueil des Figures de Crustacés nouveaux ou peu connus (A.
Milne Edwards, 1883, pl. 18) d’après un spécimen recueilli à la Marti¬
nique par le « Blake » par 200 brasses. Dans les collections du Muséum se
trouvent deux spécimens du «Blake », station 186, Dominique, 98 brasses.
Ces spécimens, en mauvais état, portent la mention « types », mais ne
peuvent être considérés comme tels, puisque, d’après la localité, ce n’est
pas l’un d’eux qui a été figuré en 1883. Ils correspondent bien cependant
au dessin original et c’est à eux que nous avons comparé la nouvelle espèce.
La ressemblance porte principalement sur l’aspect de la carapace
céphalothoracique et du rostre : sur le bord dorsal de celui-ci, les dents
ont une disposition similaire : une première série de 5 ou 6 dents assez
rapprochées sur la région proximale, puis une seconde, avec des dents
d’abord largement espacées, puis se rapprochant progressivement jusqu’à
la région distale.
Les différences sont cependant nombreuses et bien marquées. Les prin¬
cipales sont résumées dans le tableau suivant :
Rostre
Région postérieure
du 5e pleuron abdo¬
minal
Pattes thoraciques
3e patte
Mérus des 5es
pattes
Parapandalus brevipes
assez fortement recourbé
vers le bas puis oblique¬
ment redressé vers le haut,
deux fois plus long que la
carapace,
17 à 23 dents dorsales
25 à 30 dents ventrales
peu aiguë, avec une petite
dent terminale, le bord
inférieur presque droit.
relativement courtes
dépassant de peu le sca-
phocérite.
n’atteignant pas l’épine
ptérygostomienne.
Parapandalus miles
peu sinueux, sensiblement
dans le prolongement du
bord dorsal de la carapace,
plus de 2,5 fois plus long
que celle-ci,
18 et 22 dents dorsales
34 et 35 dents ventrales
formant une pointe assez
effilée recourbée vers le
bas, le bord inférieur forte¬
ment concave,
longues et grêles
dépassant le scaphocérite
du propode + dactyle,
atteignant le tiers pro¬
ximal du scaphocérite.
— 1138 —
TLe nom choisi pour Parapandalus brevipes sp. nov. se rapporte à l’un
des principaux caractères qui le distinguent de P. miles, la brièveté des
pattes thoraciques.
25. Parapandalus richardi (Coutière, 1905). — - Stations 308, 309, 320,
324, 325, 394.
Connue de l’est de Terre-Neuve (48°2’N — 39°55’W), des Bermudes,
des Açores, des Canaries et de l’ouest de Madère (Sivertsen et Holthüis,
1956), cette espèce a été récoltée entre 1°55’S et 9°18’S au chalut pélagique
et au filet Grand Schmidt, lors de pêches faites à 300 mètres de profondeur
au moins.
'26. Parapandalus narval (Fabricius, 1787). — Station 375.
Signalée en Méditerranée occidentale, en Adriatique, en Mer Rouge,
et dans l’Atlantique, cette espèce, dans ce dernier océan, a été récoltée
des Canaries à l’Angola (11°33’S). Nous l’avons trouvée par 12°45’S et ce,
bien que l’espèce paraisse surtout benthique, dans une pêche faite à
300 mètres de profondeur avec un filet Grand Schmidt. Il existe d’autre
part, au Centre ORSTOM de Pointe-Noire, une dizaine d’exemplaires de
P. narval capturés par le navire américain « Geronimo » au large du Cap
Lopez (0°30’S — 8°43’E) avec un chalut de fond, à 100 mètres de pro¬
fondeur.
Genre Plesionika Bâte.
'27. Plesionika martia (A. Milne Edwards, 1883). — Station 394.
Connue de l’ Indo-Pacifique, de la Méditerranée et, dans l’Atlantique,
•du sud-ouest de l’Irlande, des Bermudes, du Golfe de Gascogne
et, le long de la côte ouest-africaine, de la Guinée à l’Angola (11°53’S),
cette espèce, essentiellement benthique, est très commune dans la région
de Pointe-Noire entre 200 et 400 mètres de profondeur. Son maximum
d’abondance parait se situer vers 300 mètres.
28. Plesionika ensis (A. Milne Edwards, 1881). — Stations 300, 394.
Cette espèce, essentiellement benthique comme la précédente, n’a été
récoltée qu’une seule fois au chalut pélagique. Dans la région de Pointe-
Noire, elle est fréquemment capturée au chalut de fond, vers 300 mètres
de profondeur. Plesionika ensis est connue de l’ Indo-Pacifique et, dans
l’Atlantique, des Antilles, de la côte du Brésil et, le long de la côte ouest-
africaine, de la Guinée à l’Angola (8°12’S).
29. Plesionika carinata Holthüis, 1951 (fig. 6 a). — Stations 339, 350, 355,
363, 375, 394.
Signalée uniquement sur la côte ouest d’Afrique, au Libéria et en
.Angola (6°08’S à 11°53’S), cette espèce a été récoltée par 1’ « Ombango »
— 1139 —
de 5°00’S à 17°53’S. Elle parait vivre sur le fond mais également au dessus,
comme le montrent les captures faites aussi bien au chalut pélagique
qu’au chalut de fond. Rencontrée à partir de 300 mètres de profondeur,
l’espèce vit au moins jusqu’à 650 mètres.
30. Plesionika rossignoli sp. nov. (fig. 6 b). — Stations 302, 303, 307, 310,
316, 319, 323-325, 328, 329, 335, 336, 363, 394.
Diagnose. • — Rostre grêle, légèrement sinueux, nettement plus long que
la carapace (1,4 fois en moyenne) et orné, sur la partie proximale de son bord
supérieur, de 5 (rarement 4 ou 6) dents de taille croissante de la première à la
dernière mais restant toujours très petites ; reste du bord supérieur lisse. Bord
inférieur portant de 11 à 16 dents (le plus souvent 12 à 13) également très petites,
la première de ces dents étant située bien au-delà de l’extrémité du pédoncule
antennulaire et fréquemment vers la moitié du rostre ; tout d’abord espacées,
ces dents sont d’autant plus serrées qu’elles sont plus près de l’extrémité du
rostre.
Carapace avec, dorsalement, une carène postrostrale s’étendant un peu
au-delà de son milieu et un léger tubercule situé un peu en avant du bord pos¬
térieur. Sur ses faces latérales, la carapace porte, en arrière et vers le haut,
une carène incurvée bien visible. Epines antennaire et ptérygostomienne pré¬
sentes.
Pattes thoraciques pourvues d’épipodites à l’exception des 4e et 5e paires.
Carpe des secondes pattes formé de 19 articles environ.
Bord postérieur du troisième segment abdominal lisse.
Bords inférieur et postérieur des pleures du 4e segment abdominal légèrement
arrondis et se recoupant sensiblement suivant un angle droit, bords inférieur et
postérieur des pleures du 5e segment se recoupant suivant un angle de 60° environ
à sommet arrondi. Sixième segment abdominal de 1,6 à 2 fois plus long que le
cinquième. Telson légèrement plus long que le sixième segment, portant à son
extrémité deux paires d’épines de grande taille, les externes étant les plus longues,
et orné dorsalement de 4 paires de petites épines.
Type. — Une femelle mesurant 65 mm de la pointe du rostre à l’extré¬
mité du telson et récoltée à la station 323. Vingt autres exemplaires,
récoltés à la station 323 et aux autres signalées plus haut, sont les para-
types.
Distribution. — A l’exception d’une capture faite lors d’un chalutage
à 1.000 mètres de profondeur (durant peut-être la remontée du chalut),
toutes les autres l’ont été au moyen de filets pélagiques. D’autre part,
toutes les captures, à l’exception d’une seule, lors d’une pêche à 300-
600 mètres de profondeur, ont eu lieu lors de pêches par 650 mètres au
moins. L’espèce semble donc pélagique et profonde ; elle a été récoltée
entre 1°30’S et 17°53’S.
Remarque. — La description de Plesionika carinata Holthuis s’applique
en partie à cette espèce et tout d’abord, alors que nous n’avions que trois
exemplaires de P. rossignoli, nous nous sommes demandés si les deux
formes n’étaient pas identiques.
En fait, bien que très proches, les deux espèces se distinguent aisément
par l’aspect différent du rostre. Celui de P. rossignoli est plus grêle et porte
— 1140 —
Fig. 6 a. — Plesionika carinata Holthuis, $ de 70 mm, « Ombango », au large de Pointe-Noire
(Congo), 5°02’S-11°17’E, chalutage, vase, 595-605 m, 18-3-1967 : région antérieure du corps,
X 3.
Fig. 6 b. — Plesionika rossignoli sp. nov., S de 65 mm, « Ombango », station 324, 0°14\S-
10°02’E, chalut pélagique, 0-725 m, 2-3-1961 : région antérieure du corps, X 3,3.
des dents beaucoup plus petites et plus fines (et par suite, à l’œil, plus
espacées) ; en outre, celles du bord dorsal sont le plus souvent au nombre
de 5 (très rarement 4 ou 6) alors qu’il y en a 6 ou 7 chez P. carinata.
Plesionika rossignoli paraît être nettement plus petite que P. carinata.
Elle serait surtout pélagique, alors que P. carinata est essentiellement
benthique.
Plesionika rossignoli sp. nov. est dédiée à M. M. Rossignol qui, le
premier, isola l’espèce alors qu’il travaillait au Centre O.R.S.T.O.M. de
Pointe-Noire et avait commencé l’examen de certaines des récoltes
qui sont étudiées ici.
31. Plesionika acanthonotus (Smith, 1882) (fig. 7 a). — Station 394.
Connue des eaux nord-américaines (Caroline du Sud), du Rrésil, du
Portugal et, en Méditerranée, d’Espagne et de Crète, cette espèce a été
signalée par Holthuis de l’Atlantique ouest-africain, pour la première
fois en 1951, puis en 1952, d’après des échantillons provenant des régions
du Rio Muni et de l’Angola. Ces échantillons ont été recueillis entre les
profondeurs certaines de 300 et 530 mètres, mais probablement aussi en
dehors de ces limites, des chalutages ayant été pratiqués sur des pentes
(235-460 m et 530-850 m). Dans la région de Pointe-Noire, l’espèce est
très commune, sinon abondante, entre 190 et 325 mètres ; au delà elle
semble disparaître et être remplacée, à partir de 500 mètres, par Plesionika
holthuisi.
En dehors de l’Afrique, P. acanlhonothus a été trouvé entre 420 et
1.350 mètres de profondeur.
— 1141 —
32. Plesionika holthuisi sp. nov. (fig. 7 b, c). — Station 394.
Diagnose. — Rostre en forme de sabre, incurvé vers le haut, s’étendant
nettement au delà du scaphocérite et denté sur toute la longueur de son bord
supérieur et la majeure partie de son bord inférieur. Bord supérieur portant 5
ou 6 (rarement 4) dents mobiles suivies de 10 à 12 dents fixes ; bord inférieur
avec 7 (rarement 8) dents légèrement plus petites ou de même taille que celles
du bord supérieur.
Carapace lisse à l’exception d’une courte crête postrostrale n’atteignant
pas le milieu de la carapace et d’un léger granule situé sur la ligne dorsale un peu
en avant du bord postérieur. Epine antennaire forte, épine ptérygostomienne
petite.
Troisièmes maxillipèdes assez courts et dépassant seulement du tiers de leur
dactyle environ l’extrémité du scaphocérite.
Pattes thoraciques pourvues d’épipodites, à l’exception de la 5e paire, et
relativement courtes, l’extrémité du scaphocérite se situant respectivement au
niveau du cinquième proximal, des deux cinquièmes et de la moitié du propode
des 3e, 4e et 5e pattes. Carpe des deuxièmes pattes avec 18 ou 19 articles.
Bord postérieur du troisième segment abdominal lisse.
Pleures des quatrième et cinquième segments représentés sur la figure 7 c.
Sixième segment environ 2,2 fois plus long que le cinquième. Telson légèrement
plus court que le sixième segment, portant à son extrémité deux paires d’épines
de grande taille, disposées côte à côte, les externes étant les plus longues, et orné
dorsalement de 4 paires de petites épines.
Type. — Une femelle ovigère mesurant 76 mm de la pointe du rostre à
l’extrémité du telson et récoltée, lors de la station 394, entre 500 et 505
mètres de profondeur. Vingt-sept autres exemplaires sont les paratypes.
Distribution. — Récoltée jusqu’à présent au large du Rio Muni
(2°09’N - — 9°27’E ; Holthuis, 1951), du Cabinda (5°39’S — 11°25’E ;
Holthuis, 1952) et de Pointe-Noire, l’espèce a été capturée avec certitude
de 480 à 605 mètres de profondeur.
Remarques. — Dans son étude sur les Caridea de T « Atlantide », L. B.
Holthuis (1951, p. 66) a provisoirement identilié à Plesionika acantho-
notus (Smith) deux spécimens en mauvais état (céphalothorax seulement,
sans pattes) capturés au large du Rio Muni, qui différaient des exemplaires
typiques par leur rostre beaucoup plus allongé et plus grêle. Le même
auteur, en 1952 (p. 37, fig. 9), signalait et figurait un autre individu, en
mauvais état également, provenant de la région de Cabinda, et dont il
notait la ressemblance avec les deux précédents, en même temps que
d’autres différences avec acanthonotus ; il insistait sur la nécessité de
disposer d’un matériel plus abondant avant de conclure, soit au rattache¬
ment des trois spécimens, comme variation extrême, à l’espèce de Smith,
soit à leur appartenance à une espèce distincte.
Les nombreux exemplaires recueillis par 1’ « Ombango » confirment
la seconde hypothèse et nous sommes heureux de dédier cette nouvelle
forme à notre collègue, L. B. Holthuis.
Plesionika holthuisi sp. nov. se distingue de P. acanthonotus (Smith)
par :
— 1142
Fig. 7 a. — Plesionika acanthonotus Smith, ? ovigère de 75 mm, « Ombango », au large de
Pointe-Noire (Congo), 5°39’S-11°35’E, chalutage, vase sableuse, 295-305 m, 7-7-1967 :
région antérieure du corps, X 3,3.
Fig. 7 b-c. — Plesionika holthuisi sp. nov., type, ? ovigère de 76 mm, au large de Pointe-Noire
(Congo), 5°30,S-11°32,E, chalutage, vase, 500-505 m, 5-7-1967 : b, région antérieure du corps
X 3,3 ; c, région postérieure de l’abdomen, X 2,7.
— un rostre plus long, dont l’extrémité se situe toujours bien au-delà
de celle du scaphocérite au lieu d’être bien en deçà ou, très rarement,
au même niveau (fig. 7 b).
- — un œil beaucoup plus gros,
- — des appendices plus courts : c’est ainsi que les troisièmes maxilli-
pèdes dépassent l’extrémité du scaphocérite du tiers de leur dactyle
environ, alors que chez P. acanthonotus ils la dépassent de la totalité de
1143
leur dactyle et d’une petite partie de leur propode. La différence de lon¬
gueur des pattes thoraciques 3-5 chez les deux espèces est particulièrement
frappante : chez P. acanthonotus l’extrémité du scaphocérite se situe,
suivant les pattes, entre le cinquième proximal et la moitié environ du
carpe de ces pattes ; chez P. holthuisi cette extrémité se situe entre le
cinquième proximal et la moitié non pas du carpe mais du propode.
Dans la région de Pointe-Noire les deux espèces n’ont jamais été capturées
ensemble, P. holthuisi n’ayant été trouvée qu’à partir de 500 mètres et
P. acanthonotus que jusqu’à 325 mètres.
33. Plesionika heterocarpus (Costa, 1871). — Station 394.
Connue de la Méditerranée, du Portugal et de Madère, cette espèce,
le long de la côte ouest d’Afrique, a été signalée du Rio Muni (2°09’N)
à l’Angola (Port Alexandre, 15°50’S). Au large de Pointe-Noire (Congo),
elle est commune entre 150 et 300 mètres de profondeur.
Genre Heterocarpus A. Milne Edwards.
34. Heterocarpus ensifer A. Milne Edwards, 1881. — Stations 309, 394.
Connue avec doute de la région indo-ouest-pacifique et avec certitude
des U. S. A. (Caroline du Nord) et des Antilles, cette espèce a été aussi
signalée à plusieurs reprises de l’Atlantique oriental : Maroc, Madère,
Congo pour les formes adultes, îles du Cap Vert, Sâo Tomé et Ascension
pour les formes larvaires (cf. Holthuis, 1952 et Figueira, 1957). Plus
récemment, l’un de nous en a recueilli d’assez nombreux exemplaires au
large de la Guinée (Forest, 1964).
L’ « Ombango » en a récolté un jeune spécimen au filet Grand Schmidt
par 1°55’S à 300-600 mètres de profondeur et quatre femelles ovigères
au chalut de fond au large de Pointe-Noire, par 300 mètres de profondeur.
35. Heterocarpus grimaldii A. Milne Edwards et Bouvier, 1900.
Cette espèce n’a pas été récoltée par 1’ « Ombango », mais, dans les
collections du Centre O.R.S.T.O.M. de Pointe-Noire, il en existe un spécimen
capturé par le navire américain « Geronimo » par 3°05’S — - 9°15’E et
600 mètres de fond. Jusqu’à maintenant H. grimaldii n’avait été signalé
que des Açores, des Canaries et au large de la Guinée portugaise.
Genre Chlorotoccus A. Milne Edwards.
36. Chlorotoccus crassicornis (Costa, 1871). — Station 394.
Un spécimen de cette espèce a été récolté par 1’ « Ombango » au large
du Cameroun (3°8’N — 7°15’E) par 81 mètres de profondeur, lors d’un
dragage, un autre au large du Congo (5°03’S — 11°23’E) par 250 mètres
lors d’un chalutage. Chlorotoccus crassicornis, connu de la Méditerranée,
— 1144
de l’Adriatique, du Golfe de Gascogne, de l’Afrique du Sud, de l’Afrique
orientale et de la mer d’Andaman n’avait été signalé, sur la côte occi¬
dentale d’Afrique, qu’au large de Pointe-Noire (5°15’S) et de Banana
(5°52’S) par 225 et 74 mètres de fond.
Crangonidae.
Genre Sclerocrangon G. O. Sais.
37. Sclerocrangon jacqueti (A. Milne Edwards, 1881). — Station 394.
Nous identifions à cette espèce un individu mâle mesurant 41 mm de
la pointe du rostre à l’extrémité du telson, recueilli au cours d’un chalu¬
tage au large de Pointe-Noire (5°02’S — 11°17’E), par 595-605 mètres
de profondeur.
Par les reliefs de la carapace, la forme et les dimensions des épines,
ce spécimen ressemble au mâle sensiblement de même taille figuré par
Smith (1882, pl. 7, fig. 5, 5 a) sous le nom de Ceraphilus agassizi, espèce
placée en synonymie avec Sclerocrangon jacqueti. Cependant, l’abdomen
de notre spécimen ne présente pas de carène dorsale sur les quatre pre¬
miers somites abdominaux et se rapproche davantage à cet égard de la
femelle figurée par Kemp (1910, pl. 22, fig. 7).
L’espèce était connue jusqu’à présent de la côte est des U. S. A., de
Terre-Neuve et des îles britanniques. Le type avait été recueilli par le
« Travailleur » dans l’Atlantique oriental, en une station non précisée.
La présente capture étend la limite sud de sa distribution est-atlantique
jusqu’au sud de l’équateur.
Il faut mentionner ici que Sclerocrangon bellmarleyi Stebbing, 1914,
dont les seuls spécimens connus proviennent de la région de Natal, de
725 et 800 mètres de profondeur, semble bien proche de S. jacqueti, à en
juger par le profil de la carapace figuré par Barnard (1950, fig. 152 a).
Stebbing a bien relevé plusieurs différences entre les deux espèces, mais
on peut se demander si ces différences n’entrent pas dans le cadre des
variations considérables que présente manifestement jacqueti. Une com¬
paraison entre des spécimens des deux espèces est souhaitable. Il n’est pas
exclu qu’elles soient synonymes. La distribution de jacqueti s’étendrait
alors aux eaux sud-africaines de l’Océan Indien.
Genre Pontocaris Bâte.
38. Pontocaris lacazei (Gourret, 1887). — Station 394.
Connue de la région indo-ouest-pacilique (Zanzibar et Nouvelle-
Zélande), de la Méditerranée, de l’Irlande, du Golfe de Gascogne, de
l’Afrique du Sud, et, sur la côte occidentale d’Afrique, du Bio Muni
(2°09’N), cette espèce a été récoltée par 1’ « Ombango » en deux exemplaires
1145 —
au large de Pointe-Noire (Congo), au chalut de fond, entre 200 et 300 mètres
de profondeur. Dans les collections du Centre O.R.S.T.Ü.M. de Pointe-
Noire se trouve, en outre, un spécimen capturé par un chalutier russe
vers 20° S.
Genre Pontophilus Leach.
39. Pontophilus gracilis Smith, 1882. — Station 394.
L’ « Ombango » a récolté cette espèce à plusieurs reprises au large de
Pointe Noire, par 000 et 800 mètres de fond. Dans les collections du Centre
O. R. S. T. O. M. de Pointe Noire se trouvent également deux exemplaires
capturés par le navire américain « Geronimo », à 1.130 mètres de pro¬
fondeur, par 4°08’S et 10°08’ E. Les spécimens correspondent dans l’en¬
semble à la description et aux dessins de Smith (1882, p. 36, pl. 7, fig. 2 et 3)
Dans les collections du Muséum figurent un assez grand nombre de
Pontophilus gracilis recueillis par le « Blake » au cours de sa croisière
de 1877-1878 dans le Golfe du Mexique et probablement identifiés par
A. Mil ne Edwards.
Depuis sa description, P. gracilis a été signalé des côtes nord-améri¬
caines, de la mer des Antilles, du Cap de Bonne Espérance et des Andaman,
entre 410 et 1165 mètres.
L’examen de notre matériel justifie quelques remarques d’ordre taxono¬
mique et synonymique.
Dans la clef des Pontophilus proposée par de Man (1920, p. 259), P.
gracilis est notamment caractérisé par la présence de deux épines sur la
ligne médio-dorsale de la carapace et par la présence d’une seule épine de
chaque côté du rostre. Or, sur la plupart de nos spécimens, on observe
en avant de l’épine gastrique, une minuscule spinule, parfois bien visible,
parfois réduite à un tubercule, parfois obsolète.
I (ans ces conditions, P. gracilis apparaît comme très proche de « P.
occidentalis var. indica » df Man caractérisé précisément par la présence
de trois épines médio-dorsales, dont la première de taille microscopique ;
de Man avait d’ailleurs déjà noté la grande parenté des deux formes,
envisageant même l’hypothèse, que nous confirmons ici, de la présence
d’une première épine minuscule, chez P. gracilis.
La question a été à nouveau soulevée par W. T. Caïman (1939, p. 219)
qui, observant sur des Pontophilus de la John Murray Expédition une très
petite spinule gastrique antérieure, parfois réduite à un granule micros¬
copique, les rattachait à la forme décrite par de Man, en élevant cette
dernière au rang d’espèce. Caïman identifiait à P. indicus tous les P.
gracilis signalés de l’océan Indien, sans cependant placer les deux formes
en synonymie, faute de pouvoir comparer des spécimens atlantiques et
indo-pacifiques.
Nous ne nous prononcerons pas sur cette synonymie dans une note
préliminaire, mais nous apporterons encore un élément supplémentaire
en sa faveur. En effet les auteurs ont considéré que P. gracilis était caracté-
— 1146 —
risé par la présence d’une seule paire d’épines sur la région proximale du
rostre : de Man a ainsi noté que l’espèce différait sur ce point de P. occi-
dentalis var. indica, chez lequel il y a deux paires d’épines. Or, chez la
plupart des spécimens ouest-africains et américains examinés, il y a sur
la moitié proximale du rostre deux paires d’épines, les postérieures plus
petites manquant parfois d’un côté ou totalement.
Centre O.R.S.T.O.M. de Pointe-Noire
et Laboratoire de Zoologie ( Arthropodes ) du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Nous ne donnons ici qu’une bibliographie très restreinte, ne comprenant que
les travaux cités dans notre texte.
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Austral. Nat. Hist., vol. 14, pp. 149-152, 3 fig.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2" Série — Tome 39 — N° 6, 1967 (1968), pp. 1148-1171.
A REPORT ON SOME PONTONIID SHRIMPS
FROM NEW CALEDONIA
( Crustacea Decapoda Natantia).
par À. J. BRUCE
The pontoniid fauna of New Caledonia has been little studied and only
three species hâve been so far reported in the literature. Of these,
Thaumastocaris streptopus Kemp, collected in 1890 at Nouméa, has since
been found to occur in Indonesian waters and Periclimenes novercci Kemp,
has not been reported since its original discovery, while the third,
Coralliocaris graminea (Dana), is now known to be widespread
in the Indo-West-Pacific région. The small collection upon which
this report is based is therefore of interest as two of the species included
are undescribed and one previously known only from the original
specimen.
It is a pleasure to thank M. Y. Magnier, Dr. Th. Monod and Dr. J. C.
Yaldwyn for the opportunity to examine and report these specimens.
Species represented in the collection.
Family PALAEMONIDAE Samouelle, 1819.
Subfamily Pontoniinae Kingsley, 1878.
Genus Parapontonia gen. nov.
Parapontonia nudirostris sp. nov.
Genus Periclimenes Costa, 1844.
Periclimenes novaecaledoniae sp. nov.
Periclimenes affinis (Zehntner, 1894).
Periclimenes amymone De Man, 1902.
Periclimenes imperator Bruce, 1967.
Periclimenes soror Nobili, 1904.
Parapontonia gen. nov.
Diagnosis of genus. — - Commensal pontoniid shrimps associated
with crinoids. Body elongated, smooth, with well developed compressed
toothless rostrum. Antennal, hepatic and supra-ocular spines présent.
— 1149
Pleura rounded. Telson elongated, with two pairs of dorsal and three
pairs of terminal spines. Epistome with a pair of large submedian horn-
like processes. Sternites of thoracic somites unarmed. Antennule and
antennal peduncles normal. Stylocerite well developed. Scaphocerite
with a well developed lamina and distinct disto-lateral tooth. Mandible
without palp, molar processes with rows of bristles and robust processes.
Maxillula with simple palp, broad upper lacinia and narrow lower lacinia.
Maxilla with bifid endite, setose palp and narrow scaphognathite. First
maxilliped with endites of hasis and coxa distinct, palp setose, well deve¬
loped exopod with large caridean lobe and a bilobed epipod. Second
maxilliped with well developed exopod, simple epipod without a podo-
branch ; endopod normal. Third maxilliped normal, with exopod, roun¬
ded epipod and a rudimentary arthrobranch. First pereiopods normal,
slender. Second pereiopods normal, robust, similar and subequal.
Ambulatory pereiopods robust with biunguiculate dactyls. Pleopods
typical. Endopod of male fîrst pleopod narrow basally with plumose
setae at proximal end of médial border and an adjacent row of small
spines, latéral margin with plumose setae distally. Appendix masculina
subcylindrical with stout serrated setae distally and subterminally along
the médial border. Uropods normal, with a small tooth and a mobile
spinule at distal end of latéral border of exopod.
Type species. — Parapontonia nudirostris sp. nov.
Parapontonia nudirostris sp. nov. (figs. 1-5).
Material examined. — 1 (J, 1 post-ovigerous $. Tiare Bay, Nouméa,
New Caledonia, 22° 10’ S., 166° 15’ E. Coll. Y. Magnier, 1966.
Description of female. — ■ A medium sized pontoniid shrimp with a
slender, elongated body form. The carapace is smooth with a well deve¬
loped shallow, slightly depressed rostrum that extends anteriorly to the end
Fig. 1. — Parapontonia nudirostris gen. nov., sp. nov. Holotype, adult male.
— 1150
of the antennular peduncle. The dorsal and ventral margins of the ros-
trum are feebly convex. Both margins are devoid of teeth. The tip of
the rostrum bears a small acute point. The midrib is very well developed
and lies at the middle of the rostral lamina. Proximally the midrib is
broadly expended, with convex latéral borders over the ophthalmie
somite, and merges posteriorly with the orbital margin. Large supra-
ocular spines are présent, separated from the posterior end of the rostral
midrib by a U-shaped notch. The spines are broad and obtuse and their
latéral borders extend postero-laterally to form the margins of a deep
orbital fossa. The inferior orbital angle is small broad and blunt. A
small acute antennal spine arises from the anterior margin of the carapace
and a larger, more robust and distinctly projecting hepatic spine arises
from the carapace at a lower and more posterior level. The antéro¬
latéral angle of the carapace projects anteriorly and is broadly rounded.
The posterior margin of the branchiostegite is also broadly rounded.
The epistome bears a pair of large divergent spines directed antero-
ventrally beneath the bases of the proximal segments of the antennular
peduncle. The second thoracic sternite bears a narrow transverse lamina,
the third is broad and unarmed, and fourth is narrow and lacks a médian
spine.
The abdomen is elongated and smooth. The third segment is not
produced in the dorsal midline. The sixth segment is robust, less than
twice the length of the fifth segment and its Iength is about 1.4 of its
depth. The postero-lateral angle is acute and the postero-ventral angle
is blunt. The pleuron of the first segment is bluntly angled anteriorly.
The second and third pleura are rounded, the fourth and fifth subree-
tangular with rounded ventral margins and blunt postero-ventral angles.
The telson is 1.4 times the length of the sixth abdominal segment and is
about 3,5 times longer than its basal width. The latéral margins are
feebly convex and converge posteriorly to a bluntly rounded posterior
border. Two pairs of minute dorsal spines are présent, situated close to
the latéral margins, at 58 % and 82 % of the telson’s length respectively.
The terminal spines are small and three pairs are présent. The latéral
spines are short and stout, about twice the size of the dorsal spines. The
intermediate spines are well developed, strong and slender, about five
times the length of the latéral spines. The submedian spines are small,
slender, non-setose, and about half the length of the intermediate spines.
The eye is well developed with a globular hemispherical cornea. The
distal aspect of the cornea is produced into a small but distinct, blunt
conoidal projection and an accessory pigment spot is présent on its postero-
lateral margin. The eyestalk is subcylindrical, slightly swollen proxi¬
mally and about twice the diameter of the cornea in length. The cornea
lies obliquely in relation to the eyestalk and is slightly greater in diameter.
The antennule is well developed and the peduncle extends anteriorly
to the level of the tip of the rostrum and the disto-lateral spine of the
scaphocerite. The basal segment exceeds the level of the anteroverted
eye by about one third of its length. The latéral margin is almost straight,
and the stylocerite is short and broad, and reaches to the middle of the
1151 —
media] border. The anterior margin is strongly produced and extends
almost to the level of the posterior margin of the distal pedunclar seg¬
ment. The margin consists of a broad bluntly pointed médial lobe
and a more posteriorly placed, strong latéral tooth. There is no ventro-
median spine. The statocyst is well developed and eontains several
small granules. The intermediate and distal segments are subequal in
length and are obliquely articulated. Their combined lengths are about
equal to half the length of the basal segment. The latéral ïpargin of the
intermediate segment is feebly lobed and bears a row of plumose setae.
The médial margin is carinate and bears numerous strong plumose setae.
The distal segment is simple and non-setose. The lower flagellum is
subequal to the peduncle in length and consists of 22 segments. The
upper flagellum consists of two rami which are fused proximally for seven
segments. The shorter ramus consists of three free segments and the
longer of nineteen. There are eleven groups of aesthaetascs présent on the
fourth to tenth segments of the short ramus. The longer ramus exceeds
the length of the lower flagellum and consists of fifteen segments.
Fig. 2. — Parapontonia nudirostris gen. nov., sp. nov. Allotype, female. Anterior région of
carapace with appendages : a) dorsal view ; b) latéral view. Epistomal région with right
antennae removed ; c) ventral view ; d) latéral view.
The antenna is well developed and the scaphocerite distinctly exceeds
the tip of the rostrum and the antennular peduncle. The latéral margin
of the scaphocerite is feebly convex and terminâtes in a strong tooth at
the level of the anterior margin of the antennular peduncle. The lamina
is broad, about three times longer than wide, with its greatest width
situated in the proximal half, and the anterior portion bluntly angulated.
The basicerite bears a triangular tooth laterally and the carpocerite is
about one fîfth of the length of the lamina of the scaphocerite. The
76
— 1152 —
antennal flagellum is well developod and extends posteriorly to the pos-
terior margin of the third abdominal segment.
The mouthparts of the right side of the specimen oïdy hâve been
removed. The mandible laeks a palp. The molar process is slender and
bears distally a transverse row of eight small teenth, of which the first
and last are slightly longer than the rest. The molar process is robust
and bears three posterior chitinous process and a pair of anterior seti-
ferous lobes. The maxillula has a well developed palp, which is simple
and bears a single liooked seta distally. The upper lacinia is broad and
truncate with a row of eight stout spines distally, together with a number
of slender setae. The lower lacinia is narrow and curved with numerous
long setae distally. The maxilla has a well developed but narrow seapho-
gnathite. The endite is deeply cleft, for about one third of its length,
each lobe bearing numerous long slender simple setae. The palp is broad
and bears a single seta at two thirds of the length of the médial border.
Ail maxillipeds hâve well developed setose exopods. The first maxilliped
has a large broad basal endite separed by a small notch from a small coxal
endite. A long slender palp is présent bearing two long slender plumose
setae on the médial aspect of its proximal half. The exopod bears a
large caridean lobe and a bilobed epipod, is présent. The second maxil¬
liped is of normal shape and bears a subrectangular epipod without a podo-
branch. The third maxilliped is slender and extends anteriorly to the
middle of the carpocerite. The terminal and penultimate segments are
subequal in length and together are subequal in length to the antepenul-
timate segment. The two distal segments bear dense rows of serrate setae
along the médial borders. The antepenultimate segment is feebly setose.
The exopod exceeds the length of the antepenultimate segment and a
robust rigid epipod and a rudimentary arthrobranch are présent.
The first pereiopod is long and slender and exceeds the tip of the scapho-
cerite by the length of the chela and half the palm. The chela is slender
with narrow fingers which are slightly shorter than the length of the palm.
The cutting edges are entire and are situated along the latéral aspects
of the fingers. The propod is slightly more than twice the length of the
chela and increases slightly in width distally. The merus is slightly
shorter than the carpus. Both carpus and merus are subevlindrieal.
The ischium and merus are slightly flattened and the ischium is slightly
longer than the merus. A small setose prominence is présent in the
médial aspect of the coxa.
The second pereiopods are detached. The chelae are similar and
unequal. The major chela is robust with the fingers, which are strongly
curved and liooked, equal to about half the length of the palm. The
cutting edges are situated laterally on the fingers and bear five low teeth
on the fixed finger and four on the dactyl. The minor chela is more
slender and the fingers, which arc also curved and liooked, are about four
fifths of the length of the palm. The cutting edge of the fixed finger
bears six low teeth and that of the dactyl five. The carpus is short,
stout and unarmed, a little less than a third of the palm of the major
chela in length. The merus is one and a third times the length of the
— 1153 —
Fig. 3. — Parapontonia nudirostris gen. nov., sp. nov. Allotype, female, mouthparts. a) man-
dible ; b) molar process of mandible ; c) maxillula ; d) maxilla ; e) first maxilliped ; f) second
maxilliped ; g) third maxilliped.
carpus. Upper and lower distal inner angles of the merus are lobular,
the ventral distinctly larger than the dorsal. The ischium is subequal
in length to the carpus.
The ambulatory pereiopods are stout and devoid of spines, but a few
simple setae are présent distally on the propods. The third pereiopods
1154 —
extend anteriorly to the level of the spine of the scaphocerite. The fifth
pereiopod extends anteriorly to the level of the middle of the carpocerite.
The dactyls of the ambulatory pereiopods are short, robust and stronglv
hooked. The dactyl of the fifth pereiopod bears a distinct accessory
spine, that of the third pereiopod has a reduced accessory spine and that.
Fig. 4. — Parapontonia nudirostris gen. nov., sp. nov. Allotype, female. a) first pereiopod ;
b) major second pereiopod, dorsal view ; c) chela of major second pereiopod, médial view ;
d) chela of minor second pereiopod ; e) fifth pereiopod ; f) dactyl of fifth pereiopod.
1155 —
of the fourth pereiopod lacks an accessory spine. The merus and carpus
of the fifth pereiopod are subequal and the carpus is about two thirds
of the length of the propod. The lengths of the propod and the merus
of the third to fifth pereiopod are both in the ratio of 9:8:8. The dactyls
are about one quarter of the lengths of the propods.
The pleopods are long and slender with elongated basal and coxal
segments. The endopod of the first pleopod is slender, tapering distally,
about one third of the length of the exopod, five times longer than wide,
and its latéral and anterior distal border densely finged with long plumose
setae. The endopods of the second to fifth pleopods hâve well developed
appendices internae. The uropods are subequal and exceed the posterior
end of the telson, reaching to the level of the tip of the terminal spines.
The basipodite bears two blunt lobes dorsally. The latéral margin of
the exopod is feebly convex and bears distally a minute tooth and a small
mobile spinule.
Description of male. — The male closely resembles the female apart
from being generally smaller and slimmer. The following small différences
may be noted. The rostrum is longer, one quarter of its length exceeding
the antennular peduncle and tip of the scaphocerite, and is not depressed.
The latéral expansion of the midrib are less well developed than in the
female and the tip of the rostrum is blunter.
The divergent epistomal spines noted in the female are similarly pré¬
sent in the male and the cornea has a similar distal conoidal projection.
The antennular peduncle is more slender and the antero-lateral lobe of the
basal peduncle segment is more produced with an acute médian lobe at
the same level as the disto-lateral tooth. The latéral aspect of the basi-
cerite is armed with an acute spine.
The chelae of the second pereiopods are less robust with the fingers
relatively longer in relation to the palm and with smaller, more numerous
teeth. The ambulatory pereiopods are similar to those of the female
except that in ail cases the dactyls are provided with distinct accessory
spines. The third pereiopod extends anteriorly to the level of the distal
end of the antennular peduncle.
The first pleopod has a reduced endopod which bears a row of four
plumose setae along the distal third of its latéral border. On the second
pleopod the appendix interna slightly exceeds the appendix masculina,
which bears five stout spinulate setae along the distal half of its médial
border, and five plumose setae along the proximal half.
The uropods extend beyond the tip of the telson and the exopod is
slightly longer than the endopod.
Measurements (mms) Female Male
Post-orbital carapace length . 6.4 4.0
Length of carapace and rostrum . 7.6 7.6
Fifth abdominal segment . 2.1 1.8
Sixth abdominal segment . 2.8 2.2
Telson . 4.3 3.2
— 1156 —
Length of major chela of second pereiopod . 7.2 4.3
Lenght of minor chela of second pereiopod . 5.7 4.2
Maximum diameter of ovum . 0.7 —
Colour. — Colour noted in the field as “ red and black
Host. — The two specimens were obtained together on a speeimen of
the crinoid Tropiometra afra (Hartlaub).
Type. — The male speeimen is selected as the holotype and has been
deposited in the collections of the Muséum National d’Histoire Naturelle,
registration number : 6811.
Remarks. — The new genus Parapontonia may be separated from ail
other généra of pontoniid shrimps by the présence of a well developed,
edentate, f-shaped rostrum and a pair of large horn-like processes on the
epistorne.
Parapontonia is most closely related to a group of species of the genus
Periclinienes Costa, tliat are also known te be associated with echinoderms.
This group consists of P. amboinensis De Man, P. ceratophthalmus Borra-
daile, P. commensalis Borradaile, P. cornutus Borradaile, P. cristimanus
Bruce and P. Zanzibar i eus Bruce. The group is characterized by the
presence of a broadly expanded rostral midrib bearing acute supra-ocular
spines. In this group sorne of the species are at présent placed in the
subgenus Periclimenes s. str. and others in the subgenus Harpilius Dana.
The species P. amboinensis, P. ceratophthalmus and P. cornutus also
resemble Parapontonia nudirostris in the presence of a conoidally produced
cornea.
I 1,0 mm |
Fig. 5. — Parapontonia nudirostris gen. nov., sp. nov. Holotype, male, a) left second pereiopod
b) right second pereiopod.
— 1157 —
Parupontonia is also closely related to the genus Pontoniopsis Borra-
daile, which contains only a single species, P. comanthi Borradaile, and
is also commensally associated with crinoids. Pontoniopsis resembles
Parupontonia in having an edentate rostrum but the lamina above the
expanded midrib is reduced to a low carina. In addition, both supra-
ocular and hepatic spines are absent and the chelae of the second pereiopods
are dissimilar, in contra-distinction to Parapontonia.
A resemblance is also shown by Parapontonia to two other pontoniid
généra that are known to be associated with echinoderms. These two
généra, Stegopontonia Nobili and Tuleariocaris Hipeau- Jacquotte also
contain slender species with well developed rostra bearing posteriorly
expanded midribs. In Tuleariocaris the rostrum is f-shaped, like Para¬
pontonia, but bears a sériés of distinct dorsal teeth. In Stegopontonia the
rostrum is edentate but the lamina above the midrib is absent and the
rostrum is therfore T-shaped. Both Stegopontonia and Tuleariocaris
hâve grossly unequal, dissimilar chelae on the second pereiopods.
Periclimenes novaecaledoniae sp. nov. (figs. 6-9)
Material examined. — 3 (J, 1 ovig. 2, Ilot Maitre, Nouméa, New
Caledonia, 22° 20’ S., 116° 25’ E. Coll. Y. Magnier, 1966.
Description of female. — General body form slender and slightly
compressed. Carapace smooth, with well developed, slightly depressed
rostrum extending anteriorly to just heyond the antennular peduncle.
The rostral lamina is deep with a distinct central midrib which expands
posteriorly and merges with the superior orbital margin. The upper
margin is feebly concave and bears eight regularly spaced teeth, ail anterior
to the level of the orbital margin. The anterior teeth decrease gradually in
size and the most anterior is small and subterminal. The ventral rostral
margin is also convex and bears two teeth, which are smaller than the
dorsal sériés and are situated close together just in front of the middle
of the lower border at the level of the proximal end of the intermediate
segment of the antennular peduncle. A small post-rostral tubercle is
présent on the anterior carapace in the midline. Supra-ocular and
supra-orbital spines are absent. The well developed, dorsally inclined
antennal spine is slender, and rises from the anterior margin of the cara¬
pace immediately below the inferior orbital angle, which is well developed
and bluntly triangular. The hepatic spine is robust, ventrally inclined
and distinctly larger than the antennal spine. It originates at a much
posterior and slightly more ventral level than the antennal spine. The
anterior margin of the carapace is slightly produced and broadly rounded.
The posterior margin of the carapace is distinctly thickened. The pos¬
terior margin of the branchiostegite is evenly rounded and also thickened
dorsally. The third thoracic sternite is unarmed. The fourth and fifth
sternites bear transverse laminae, both notched in the midline, behind the
level of the coxae of the coxae of the fïrst and second pereiopods respecti-
vely. The sixth to eight sternites are unarmed.
— 1158
Fig. 6. — Periclimenes novaecaledoniae sp. nov. Holotype, ovigerous female.
The abdomen is smooth. The third segment is slightly produced
in the dorsal midline. The fiftli segment is about two thirds of the length
of the sixth segment, which is 1.5 times longer than deep. The postéro¬
latéral angle of the sixth segment is broadly produced and acute. The
postero-ventral angle is bluntly triangular. The margins of the pleura
are blunt. The anterior margin of the first pleuron is lobulated. The
second and third are broadly rounded. The fourth is produced poste-
riorly and is bluntly triangular and the fifth, which is feebly produced,
is bluntly subrectangular. Telson is elongated and narrow, uniformly
tapering, with straight latéral margins, about four times longer than wide
and 1.3 times the length of the sixth abdominal segment. The distal
extremity is rounded. There are two pairs of small dorsal spines, the
posterior pair slightly larger than the anterior pair, arising from close to
the latéral margins of the telson at half and three quarters of its length.
Three pairs of terminal spines are présent. The latéral spines are small,
subequal to the posterior dorsal spines. The intermediate spines are
robust, long and slender and equal to about onc fifth of the length of the
telson. The plumose submedian spines are less robust than the inter¬
mediate and about half its length.
The cornea is globular and set obliquely on the eyestalk. A well
marked accessory pigment spot is présent dorso-posteriorly. The dia-
meter of the cornea is half the length of the eye. The eyestalk is slightly
flattened proximally and sub-circular in section distally.
The antennule is well developed and the peduncle reaches to a level
slightly posterior to the tip of the rostrum. The médial border of the
basal segment is slightly longer than twice its width. The stylocerite
is broad, acutely pointed and half the length of the médial border. The
latéral border is slightly sinuous with a strong, laterally inclined distal
— 1159 —
tooth. The anterior margin is strongly produced anteriorly and extends
to the level of the middle of the intermediate pedunclar segment. It
is bluntly angled medially and bears a distinct tooth laterally, which is
slightly smaller than the disto-lateral tooth. Yentrally a small spine is
présent close to the middle of the médial border. The statocyst is well
developed and contains a regular circular statolith. The intermediate
segment is short, about ont fifth of the length of the basal segment. The
latéral border is enlarged to form a setose lobe and a similar but smaller
lobe is présent on the médial side. The distal segment is subcylindrical
but increasing slightly in size distally, and subequal to the length of the
Fig. 7. — Periclimenes novaecaledoniae sp. nov. Holotype, ovigerous female. a) anterior
région of carapace with appendages, dorsal view ; b) fingers of chela of second pereiopod ;
c) anterior région of cutting edge of fixed finger ; d) central région of cutting edge of
fixed finger ; e) dactyl of third pereiopod ; f) dactyl of fourth pereiopod ; g) dactyl of fifth
pereiopod.
— 1160
intermediate segment. The lower flagellum is filiform and consists of
twenty segments. The upper flagellum consists of two rami which are
fused for the three proximal segments. The shorter free ramus consists
of four segments bearing nine groups of aesthaetascs. The longer free
ramus consists of twenty four segments.
The antenna is well developed, the lamina of the scaphocerite distinctly
exceeding the antennular peduncle and the tip of the rostrum. The
latéral border of the scaphocerite, which is three and a quarter times
longer than wide, bears a robust tooth. The tooth is exceeded liy the
lamina which is bluntly angled medially. The carpocerite is subscylin-
drical and does not reach the level of the anterior border of the basal
segment of the antennular peduncle. The basicerite is robust with an
acute tooth ventro-laterally on its anterior margin. The antennal flagel¬
lum extends to the posterior border of the lifth abdominal segment.
The mouthparts hâve not been dissected but well developed exopods
can be seen on ail maxillipeds. No arthrobranch can be discerned on the
third maxilliped.
The fîrst pereiopod is slender and exceeds the lamina of the scaphocerite
by the length of the Angers. The Angers of the chela are slender and
slightly longer than the palm, which is subcylindrical. The cutting edges
of the Angers are entire and lie along the dorsal edges giving the Angers a
feebly spatulate appearance. The carpus is slender and increasing in
width distally, about 1.75 times the length of the chela, and subequal to
the length of the merus. The second pereiopods are well developed,
robust, similar and subequal and exceed the tip of the scaphocerite by
the Angers and one third of the palm. The Angers are slightly shorter
than the palm, which is subcylindrical. The dactyl is situated laterally
when the chela is extended and the Angers are curved ventrally, with
strongly hooked tips. The cutting edges are situated along the dorsal
margins. The proximal half of the cutting edge of the dactyl bears four
teeth and the opposing edge of the Axed Anger bears Ave. Ail teeth are
low and blunt and the anterior tooth on each edge is feeble. The anterior
halves of the cutting edges of both Angers are finely serrated. Distally
the denticles are long, slender, acute and curved posteriorly. Proximally
the denticles are shorter and blunter. Distally the cutting edge of the
Axed Anger is separated from the hooked tip by a distinct notch into
which the tip of the dactyl Ats. The carpus is a little more than half
the length of the palm, twice as broad distally as proximally and unarmed.
The merus is subequal to the palm, Ave times longer than wide, slightly
compressed and unarmed. The ischium is also unarmed and about two
thirds of the length of the merus. The ambulatory pereiopods are robust.
The third pereiopod extends to the spine of the scaphocerite. The fourth
and Afth pereiopods exceed the carpocerite by one third of the propod
and the dactyl. The dactyls are robust proximally, with a slender distal
portion, and bear a small acute accessory spine in the middle of the pos¬
terior border. The anterior margin bears a short stout spine and a slender
seta. The propods of the third to Afth pereiopods hâve lengths in the
ratio 10:11:14. The posterior margins of the propods are feebly spinose
— 1161 —
distally, with three simple spines on the third pereiopod, four feebly
spinulose spines on the fourth and three on the fifth. The distal spines
on the fifth propod are serrated and associated with some serrated setae,
the other spines on the posterior margin are feebly spinoluse and the
setae are simple. The carpus, merus and ischium of ail ambulatory
pereiopods are unarmed and non-setose. The meri are subequal and
about two thirds of the length of the propod of the fifth pereiopod.
The pleopods are well developed, with elongated bases and coxae.
The endopod of the fîrst pleopod is reduced, short, and curved dorso-
medially, without an appendix interna. The endopods of the second
to fifth pleopods hâve well developed appendices internae. The basipod
of the uropod is blunt disto-laterally. The endopod and exopod are
elongated and slender. The exopod reaches the tips of the intermediate
terminal telson spines and the endopod reaches the tip of the submedian
spines. The latéral margin of exopod is straight terminating in a small
acute fixed tooth with a longer slender mobile spinule medially, at the
level of the posterior margin of the telson.
The ova, which are undeveloped, number 124 and bave a maximum
length of about 0.6 mm.
Description of males. — Generally similar to the female but much
smaller and more slender. The following différences may be noted.
Two specimens hâve seven dorsal and one ventral rostral teeth. The
rostrum of the third specimen is damaged. In the two undamaged
specimens the rostrum just reaches the end of the antennular peduncle.
The antennae are also similar to those of the female but the flagella are
relatively longer and more slender. The proximal segment of the anten¬
nular peduncle is narrow and the anterior lobe bears a tooth laterally
and an acute lobe medially. The antero-lateral spine on the basicerite is
feebly developed.
The mouthparts hâve been removed from the damaged specimen.
The mandible is without a palp. The incisor processes hâve five subequal
teeth distally. The molar processes are asymmetrical and are provided
with processes and dense rows of coarse and fine setae as illustrated in
fîg. 8. The maxillula has a well developed, feebly bi-lobed palp provided
with a small conical appendage. The upper lacinia is broad centrally,
tapering and is armed with five short teeth and numerous setae distally.
The lower lacinia is slender with a dense brush of setae distally. The
maxilla has a short broad scaphognathite. The palp is well developed,
curved medially with three setae arising from its inner border. A single
well developed bifid basal endite is présent, with its distal lobe broader
than the proximal lobe and both provided with numerous slender setae
distally. The proximal coxal endite is represented by a shallow lobe
arising proximally to the basal endite. The first maxilliped has an
exopod with a well developed setose flagellum and a small caridean lobe.
The palp is long and slender, does not exceed the margin of the caridean
lobe, and is provided medially with a single subterminal seta and a row
of four plumose setae proximally. The basal endite is broad and rounded
and provided with sparsely distrubuted serrate setae along its médial
— 1163
and distal margin. A small coxal endite is separated from the basal
endite by a small notch, and is provided with a few long slender setae.
A bi-lobed epipod is also présent. The second maxilliped is typical and
provided with a well developed exopod and a small subrectangular epipod,
without a podobranch. The segments of the endopod are rather broad
and robust. The third maxilliped is long and slender, extending ante-
riorly to the middle of the carpocerite. The terminal and penultimate
segments of the endopod are subequal in length and provided with nume-
rous slender serrate setae. The tip of the terminal segment bears three
long, slender non-serrated setae. The antepenultimaté segment is equal
in length to the combined lengths of the terminal and penultmate segments
It is strongly bowed ventrally and bears numerous long slender simple
setae along the médial border. A row of contiguous, short, plumose
setae arises submarginally from the médial border near the proximal
end of the segment. The exopod extends to the base of the penultimate
segment of the endopod. A broad rounded epipod is présent and also a
very small arthrobranch.
The first pereiopod extends anteriorly to the level of the disto-lateral
spine of the scaphocerite and is similar to that of the female. The second
pereiopods are also similar to those of the female. The fingers are equal
to about two thirds of the length of the palm and the cutting edges hâve
three teeth on the dactyl and four on the fixed finger posteriorly. The
merus is subequal to the length of the palm. The carpus is subequal to
the length of the fingers and the ischium. Carpus, merus and ischium
are ail unarmed. The ambulatory pereiopods are similar to the female
but more slender.
The endopod of the first pleopod is reduced. It is narrow proximally
and bears three long plumose setae at the base of the médial margin
with a row of seven short spines immediately distally to the setae. The
distal portion is more expanded and bears seven plumose setae along its
latéral margin. The appendix masculina is cylindrical and extends ante¬
riorly to the level of the tip of the appendix interna. It is armed with
seven stout serrated setae, live of which are situated terminally and two
sub-terminally on the médial margin. Two simple setae are also présent
on the disto-medial border. The third to fifth pleopods and the uropods
are as in the female.
Coi-our. — Colour noted in the field as black.
1165 —
Host. — Ail specimens were obtained from a single specimen of Tropio-
metra afra (Hartlaubj.
Type. — The female is selected as the holotype and is deposited in the
collections of the Muséum National d’Histoire Naturelle, registration
number : 6812.
Remarks. — On account of the presence of well developed accessory
spines on the dactyls of the ambulatory pereiopods, Periclimenes novae-
caledoniae should be referred to the subgenus Periclimenes s. str. Ilowever,
it is most closely related morphologically to two species at présent placed
in the subgenus Harpilius Dana, P. affinis (Zehntner, 1844), and P. brocketti
Borradaile, 1915. These two species are also closely related to each
other and may be distinguished from P. novaecaledoniae by the following
common features :
a) a posterior dorsal rostral tooth behind the orbital margin.
b) anterior half of the cutting edges of the fingers of the second pereio¬
pods entire.
c) no accessory spines on dactyls of ambulatory pereiopods.
d) no spinules on posterior margins of propods of ambulatory pereiopods.
They may be separated from each other by the relative lengths of the
fingers and palm of the chelae of the second pereiopods. In P. afjînis
the fingers are half the length of the chela whereas in P. brocketti the
fingers are subequal to the palm. Also in P. brocketti the fingers of
this chela are entire whereas in P. a/finis they are armed witli distinct
teeth.
Periclimenes affinis (Zehntner)
Palaemonella affinis Zehntner, 1894, p. 208 ; Bedot, 1909, p. 166 ; Borradaile,
1917, p. 357 (key), 358 ; Holthuis, 1952, p. 20.
Periclimenes affinis , Holthuis, 1958, p. 6, fig. 2.
Material examined. — 1 (J, 1 ovig. $ and 1 juv. Ilot Maître, near
Nouméa, New Caledonia ; 22° 20’ E. 166° 25’ E. Coll. Y. Magnier,
1966.
Host. — Cenolia sp.
Remarks. — The specimens agréé closely with the redescription of the
type specimen (Holthuis, 1958). The only significant différence noted
is that, in the largest specimen, the ovigerous female, post-orbital carapace
length 3.1 mms, the basal segment of the antennular peduncle is armed
disto-laterally with two similar, well developed, acute teeth. The médian
tooth arises from the disto-lateral lobe of the segment and is therefore
slightly in advance of the latéral tooth. In the two smaller examples
the disto-lateral lobe is produced and rounded as described in the type.
The adults hâve seven dorsal and one ventral rostral teeth. The juvénile
has only six dorsal and one ventral tooth. It may also be noted that the
thoracic sternites are ail unarmed and that the ambulatory pereiopods
1166
are devoid of spinules but bear numerous tuffs of long slender setae dis-
tally. The original specimen was also obtained in association with a
crinoid, Actinometra sp.
Distribution. — This species has not been re-discovered since the
description of the type specimen which was obtained at Amboina, in
Indonesia, in 1890.
Periclimenes amymone De Man
Periclimenes amymone De Man, 1902, p. 829, pl. 25, fig. 53.
Periclimenes (Falciger) amymone, Borradaile, 1917, p. 371.
Periclimenes ( Ancylocaris ) amymone, Kemp, 1922, p. 219 ; 1925, p. 326 ;
Armstrong, 1941, p. 12.
Periclimenes (Harpilius) amymone, Holthuis, 1952, p. 82, fig. 32 ; Johnson,
1961, p. 58 ; Patton, 1966, p. 273.
Material examined. — 1 <J, 2 ovig. Ç. Nouméa, New Caledonia.
Coll. Y. Magnier, 1966.
Host. — Pocillopora sp.
Remarks. — The specimens agréé well with De Man’s description.
In the females the proximal half of the rostrum is slightly depressed
and there are seven dorsal and two ventral teeth. In the male the rostrum
is badly damaged. There is a long slender médian spine présent on the
fourth thoracic sternite and a broad transverse lamina, notched in the
midline, on the fifth thoracic sternite behind the coxae of the second
pereiopod. An acute médian process is présent on the eighth thoracic
sternite in the male but only a feeble knob is présent in this situation
in the female. The meral and carpal spines on the second pereiopods
are strongly developed. The propods of the ambulatory pereiopods
are devoid of spinules but are provided with numerous long slender setae.
Periclimenes imperator Bruce.
Periclimenes imperator Bruce, 1967, p. 53, fîgs. 23-25.
Matériau examined. — 3 (J, 3 ovig. $, from Aquarium Nouméa, New
Caledonia, don. R. Catala. Muséum National d’Histoire Naturelle,
1 (J, 1 ovig. $, ref. no. 4110 ; 1 1 ovig. $, unnumbered ; Australian
Muséum, 1 (J, 1 ovig. $, registration no. P. 13705.
Host. — Hexabranchus imperialis and Hexabranchus sp.
Remarks. — Ail specimens agréé well with the published description.
The males in the collection of the Muséum National d’Histoire Naturelle
hâve 26 and 28 dorsal rostral teeth and the two females each hâve 28 teeth.
The only différence noted in these specimens is that the pectinations on
the cutting edges of the Angers of the first pereiopods are reduced and
limited to the distal portions. Previously recorded specimens were also
found in association with Hexabranchus.
— 1167 —
Distribution. — - The species has been reported from Mocambique,
Madagascar, Zanzibar and the Red Sea, and also from Hawaii.
Periclimenes soror Nobili.
Periclimenes soror Nobili, 1904, p. 232 ; 1906, p. 50, pl. 2, fïg. 6 ; Gordon, 1939,
p. 395, figs. 1-3 ; Bruce, 1965, p. 493.
Periclimenes ( Cristiger ) frater Borradaile, 1915, p. 210 ; 1917, p. 324, 364, pl. 53,
% 6.
Periclimenes ( Cristiger ) soror, Borradaile, 1917, p. 363.
Periclemenes ( Periclimenes ) soror, Kemp, 1922, p. 141, 165 ; Holthuis, 1952, p. 9,
17, fig. 7 ; 1959, p. 194.
Periclimenes ( Ancylocaris ) frater, Kemp, 1922, p. 170.
Periclimenes bicolor Edmondson, 1935, p. 10, fig. 3.
Periclimenes ( Harpilius ) frater, Holthuis, 1952, p. 11.
Material examined. — 1 Ç, Nouméa, New Caledonia. 3-4 m. Coll.
Y. Magnier, 1966.
Host. — Culcita sp.
Remarks. — This specimen agréés well with the published description.
Eleven dorsal rostral teeth are présent in this specimen and the basal
segment of the antennular peduncle is bispinose distally on both sides.
The fourth thoracic sternite projects antero-ventrally as a broad trans¬
verse lamina, bearing a pair of bluntly acute teeth separated by a small
médian notch. The fïfth to eighth thoracic sternites are unarmed. P.
soror has been previously reported in association with Culcita, and also
with Acanthaster, Protoreaster and Linckia.
Distribution. — Red Sea, Seychelles, Lesser Sunda Islands, Sulu
Archipelago and Hawaiian Islands.
Discussion.
Three of the species reported in this paper hâve been found in asso¬
ciation with crinoid hosts. Four other species of the genus Periclimenes
Costa hâve also been mentioned as occurring on crinoids and several other
species living on other echinoderms hâve been reported (Bruce, 1965).
Other pontoniid généra containing species known to be living in association
with crinoids are Palaemonella Dana (P. pottsi Borradaile) and Ponto-
niopsis Borradaile (P. comanthi Borradaile). Pontoniopsis comanthi
appears to be the most highly modified of the crinoid commensals, which
form a sériés of transitional forms. Palaemonella pottsi is the least specia-
lized member of the sériés. The species of Periclimenes represent a wide
range of increasing morphological modification and some of the species
are closely related to other species of the genus found on other classes of
the Echinodermata.
Periclimenes imperator Bruce is the only pontoniid known to be asso-
77
1168 —
ciated with a nudibranch. P. rex Kemp, a very closely related species.
has been reported in association with a holothurian. P. soror Nobili is a
member of the same small group of species, which otherwise lives commen-
sally with asteroid echinoderms. This group at présent only contains
P. noverca Kemp, P. parasiticus Borradaile and probably P. pectiniferus
Holthuis, the host of which is as yet unknown, in addition to the species
mentioned above.
Two other species of Periclimenes are also found commensally with
echinoderms. P. lanipes Kemp occurs on ophiuroids and P. hertwigi
Balss on echinoids.
PALAEMONIDAE
Fig. 10.
The phylogeny of these species can be most conveniently expressed
in diagramatic form (fig. 10). In the généra associated with crinoids the
morphology of the mouthparts shows little modification except for the
presence of a mandibular palp and a podobranch on the epipod of the
second maxilliped in Palaemonella pottsi. The antenna and first pereio-
— 1169 —
pods show little modification throughout the sériés. The second pereio-
pods vary from having unspecialized, robust, similar, simple chelae
(. Palaemonella , Periclimenes, Parapontonia) to feeble, dissimilar chelae
(. Pontoniopsis ) and highly modified, grossly assymmetrical chelae, (Stego-
pontonia, Tuleariocaris). The ambulatory pereiopods vary from the
presence of simple dactyls ( Palaemonella pottsi, Periclimenes a/finis,
P. brocketti, P. cornutus.) and biunguiculate dactyls ( Periclimenes amboi-
nensis, P. ceratophthalmus, P. cristimanus, P. novaecaledoniae, P. zanzi-
baricus, Parapontonia and Pontoniopsis) to highly specialized dactyls
( Stegopontonia , Tuleariocaris). The relationship of the generic character-
istics may be summarized as follows :
1. Palaemonella. The least modified genus, very closely related
to the basic palaemonid stock as shown by the presence of a mandibular
palp, a podobranch on the epipod of the second maxilliped, a wrll deve-
loped arthrobranch on the third maxilliped and a long finger-like médian
process on the fourth thoracic sternite, ail features which hâve been lost
by the great majority of pontoniid shrimps. The species of this genus
are slender graceful shrimps with slender elongated symmetrical chelae
and simple dactyls on the ambulatory pereiopods.
2. Periclimenes. The species associated with echinoderms tend to be
robust. The mandibles lack palps, the epipods of the second maxillipeds
lack podobranchs and the arthrobranchs of the third maxillipeds are
small or rudimentary. The fourth thoracic sternite is unarmed. The
second pereiopods are robust and similar. The dactyls of the ambulatory
pereiopods may be simple or biunguiculate. In some cases ( P . imperator,
P. affinis,) the accessory dactyls appear to hâve heen secondarily lost.
Two evolutionary trends are discernible. The first trend involves the
broadening of the rostral midrib with the development of supra-ocular
spines and the supression of the rostral teeth. The second trend shows
a réduction in the rostral midrib with an increase in the number of rostral
teeth and the modification of the chelae of the first pereiopod into sub-
spatulate form.
3. Parapontonia. Closely related to the first subgroup of Periclimenes
echinoderm commensals but distinguished by the complété disappearance
of ail rostral teeth and the presence of a pair of large epistomal horns.
The arthrobranch of the third maxilliped is very small. The second
pereiopods are similar to those of Periclimenes and the dactyls of the
ambulatory pereiopods are biunguiculate.
4. Pontoniopsis. Generally similar to Parapontonia but dorsal lamina
of rostrum reduced, hepatic spine and supra-ocular spines absent. Second
pereiopods dissimilar.
5. Stegopontonia. Generally similar to Pontoniopsis but hepatic spine
still présent. Rostral lamina dorsal to midrib absent. Endite of maxilla
simple. Second pereiopods with grossly dissimilar chelae. Ambulatory
pereiopods with biunguiculate dactyls, the accessory teeth bordered by a
dense fringe of setae.
1170 —
6. Tuleariocaris. Generally resembles Stegopontonia but dorsal part of
rostral lamina présent and dentate. Incisor process of mandible reduced.
Terminal segment of endopod of second maxilliped greatly reduced.
Second pereiopods with extremely dissimilar chelae. Dactyls of ambula-
tory pereiopods biunguiculate and liighly modified.
Résumé.
Nous signalons la présence de plusieurs crevettes pontoniides commensales en
Nouvelle Calédonie. Parmi elles figurent une espèce nouvelle de Periclimenes,
P. rwvaecaledoniae sp. nov., et une espèce d’un genre nouveau, Parapontonia
nudiroslris , gen. nov., sp. nov., qui vivent en association avec des Crinoïdes. Les
nouveaux taxa sont décrits et nous discutons leur position systématique par
rapport à d’autres crevettes pontoniides commensales de Crinoïdes et d’autres
Echinodermes.
Fisheries Research Station, Hong Kong
(Présent address : C.S.I.R.O. Prawn Research
Project , P. O. Box 3, Scarborough, Queensland
4020, Australia).
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ÉÜLLETÎN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2* Série — Tome 39 — N° 6, 1967 (1968), pp. 1172-1176.
AORIDAE ( AMPHIPODA : GAMMARIDEA )
COLLECTED B Y THE YACHT “ CHAZALIE ”
IN TROPICAL WATERS
By A. A. MYERS
Dept. of Zoology , Universitxj College of Swatisea
SuMMARY.
Two species of aorid Amphipoda are newly recorded from the Neotro-
pical région. Microdeutopus kraemmeri Reid is transferred to the genus
Lembopsis Pearse and an extended description is given of Lembos fran-
canni Reid.
Introduction.
Dr. J. Forest recently sent me a collection of Amphipoda collected
by the yacht “ Chazalie ” during cruises in tropical waters, chiefly ofï the
coasts of the Neotropical région in 1895-96. The material contained two
species of Aoridae formerly known only from the collections of the Atlan¬
tide expédition to tropical West Africa. Présent material is of interest,
in showing that the two species occur in tropical waters on both sides
of the Atlantic. One of the species, Lembos francanni Reid was origi-
nally described from very fragmentary material (Reid, 1951) and is here
more fully figured and described. The other species Lembopsis kraem¬
meri (Reid) is here transferred from the genus Microdeutopus to which it
was attributed by Reid (1951) when first described.
Lembopsis kraemmeri (Reid)
(fig- 1)
Microdeutopus kraemmeri Reid, 1951 : 250, fig. 44.
Material. — 1^3 ÇÇ Rio Hacha, Guajira, Colombia, March 1896
in 6 m depth.
Identification. — Présent material agréés closely in the male with
type material ; the females, however, deviate somewhat from the types.
Description of female. — Body length from anterior margin of cepha-
losome to tip of telson, 7.3 mm in the largest female (type material
— 1173 —
4.5 mm) ; eyes round (reniform in types) ; antennules about three quarters
the body length with a flagellum composed of 29 articles (type material
with antennules one half the body length, with a flagellum of 20 articles) ;
gnathopod 1 as in types ; gnathopod 2 with article 2 relatively broad,
articles 5 and 6 subequal (type material with article 2 relatively more
slender, article 5 considerably shorter than article 6) and with article 6
not markedly produced into a tooth at the palmar angle, as it is in type
material.
Relationships. — In having articles 5 and 6 of the first male gnathopod
subequal and both podomeres bearing teeth on their posterior margins,
the présent species is more appropriately attributed to the genus Lem-
bopsis Pearse (1912, p. 372) than to Microdeutopus Costa, which is always
characterised by a very large article 5. As pointed out by Barnard
(1959, p. 32) “ further discoveries may show lembopsid organisms inter-
grading with typical microdeutopid species ”. However, since species
intermediate between those of the genus Lembopsis and those of the genus
Lembos Bâte may equally well be discovered, there is justification for
preserving the genus Lembopsis for the présent to include the species
L. spinicarpus Pearse, L. tridens (Schellenberg) and L. kraemmeri (Reid),
which occupy a position intermediate between Microdeutopus Costa and
Lembos Bâte.
Fig. 1. — Lembopsis kraemmeri (Reid), Rio Hacha, Colombia,
a. $, Gnathopod 2. — b. $, Gnathopod 1. — c. $, Head. — e. ?, Posterior portion of pleon and
urosome. (Ofï Freetown, Sierra Leone. — d. $ Paralectotype, gnathopod 2.)
Type material. - — Since no type material was designated by Reid
{1951), a lectotype has been chosen from the syntypic sériés in the Atlan-
1174 —
tide collections and the material is deposited at the Copenhagen Muséum
as follows : —
Station 141 (Ofî Freetown, Sierra Leone)
Lectotype
1 (J & 2 $$ Paralectotypes
Station 145
1 & 3 $$ Homeotypes
Further type material is deposited in the collections of the British Muséum
(Natural History) under registration numbers :
1961 : 8 : 1 : 606-607.
Lembos ( Bemlos ) francanni Reid
(fig- 2)
Lembos francanni Reid 1951 : 254, fig. 46.
Material . — 1 $ 2 ÇÇ Cape Verde Islands, Dec. 1895 in 25 m depth
1 $ Los Testigos, Antilles, Jan. 1896 in 40 m depth.
Identification. — Specimens agréé in the main with Reid’s (1951)
original description, which was based upon a damaged male specimen
from the Cape Verde Islands, lacking antennae, antennules and legs,
and a single mutilated female from the West African coast. The original
description is therefore here expanded.
Description of male topotype. — Head with the latéral lobes mode-
rately produced, obtuse ; eyes large, circular ; antennule slightly exceeding
the body length, the first peduncular article a little shorter than the
second, the third about one third the length of the second, flagellum
considerably longer than the peduncle, with 27 articles, accessory flagellum
with 4 articles, the terminal of which is rudimentary ; antenna about half
the length of the antennule, the fourth and fifth articles sub-equal,
flagellum equal in length to the fifth peduncular article, with 8 articles ;
gnathopoda as described by Reid (1951), except that the inner edges of
the dactyls of both gnathopoda are finely spinose, that of the second
gnathopod minutely so (not representable on the scale of fig. 2) and the
antero-distal process on article 2 of gnathopod 2, is less well developed
than in Reid’s material ; sternites 2-5 each with a process in the mid-
ventral line, that of sternite 2 relatively slender and spiniform, those of
sternites 3-5 broad, robust, terminating acutely ; uropod 3 rami slender,
longer than the peduncle, endopodite with a short stout spine on the inner
margin, one on the outer, two short, terminal spines, and a long, slender,
terminal seta, exopodite shorter than the endopodite, with three very
long, fine setae on the outer dorsal margin, two of which are closely asso-
ciated, and a group of very long, slender, terminal setae ; telson with the
terminal crests well developed, each bearing a group of long setae on its
distal dorsal border
— 1175 —
Fig. 2. — Lembos (Bernlos) francanni Reid, Cape Verde Islands.
a. <$ (topotype), gnathopod setation omitted. — b. (topotype), uropod 3.
Remarks. — The Lembos species of Barnard (1965) from the Caroline
and Marshall Islands of Micronesia may be attributable to the présent
species, with which Barnard (1965) compares it, but since présent material
difïers from that of Barnard, in the presenee of an antero-distal process
on article 2 of gnathopod 2, in having the sternal processes of segments
3-5 in the male, spinose, not rounded (cf. Barnard 1965, fig. 28e), and
in the absence of any suggestion of a tooth, proximal to the palmar spine
on article 6 of gnathopod 1, as figured by Barnard (1965, fig. 28 b), it
is perhaps best to leave the question of synonymy of Barnard’s material
until a wider range of material can be studied.
Rf.lationships. — Lembos francanni belongs to the sub-genus Bernlos
Shoemaker, having article 6 of gnathopod 1 considerably more enlarged
than article 5. Barnard (1965) has suggested that L. tetracanthus Scliel-
lenberg might be the young of L. francanni Reid.
— 1176 —
ACKNOWLEDGEMENTS
My thanks are due to Dr. J. Forest and the Muséum National d’Histoire
Naturelle, Paris, for making the material available, to me, to Dr. T. Wolff,
for the loan of the Atlantide Expédition material, and to Dr. E. Naylor for
helpful discussion.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2* Série — Tome 39 — N» 6, 1967 (1968), pp. 1177-1191.
MOLLUSQUES DES PLAGES OCÉANIQUES
ET SEMI-ABRITÉES DU BASSIN D'ARCACHON
Par Bernaud SALYAT
Deux estrans semi-abrités du Bassin d’Arcachon (La Vigne et le Camp)
ont été étudiés pendant plusieurs années sur la base de prélèvements fau¬
nistiques quantitatifs, échelonnés du niveau de haute mer au niveau de
basse mer. Un estran-océanique, sur le banc d’Arguin à l’entrée du Bassin
d’Arcachon, a été étudié de la même façon. La présence d’une lagune sur
le banc d’Arguin a permis de réaliser une étude écologique en suivant un
même niveau horizontal (le bord de la lagune à marée basse), étude qui fut
suivie dans le temps pendant plusieurs mois.
Nous avons rendu compte par ailleurs des conditions de milieu de ces
localités (Davant et Salvat, 1961 — Salvat, 1964 et 1967) et des obser¬
vations biologiques relatives à la macrofaune carcinologique endogée —
Tanaïdacés, Isopodes et Amphipodes — (Salvat, 1962, 1964, 1966 et
1967). Le présent travail concerne la faune malacologique de ces mêmes
sédiments.
I. La faune malacologique et son importance par rapport
a l’ensemble de la macrofaune endogée intertidale.
Chacun des trois estrans a été prospecté mensuellement pendant un an,
selon les mêmes techniques. Vingt cinq décimètres cubes de sédiment
ont été tamisés, à chacune des stations échelonnées de deux mètres en deux
mètres du niveau de haute mer au niveau de basse mer (18 stations à la
Vigne dont l’estran fait 36 mètres — 27 stations au Camp et 30 à Arguin).
■Ces prospections permettent de déterminer 1° la répartition verticale
quantitative exacte des organismes intertidaux, 2° leurs déplacements
éventuels en cours d’année et 3°, conjointement à une étude du milieu,
d’interpréter leurs exigences écologiques. Ils permettent également d’éva¬
luer quantitativement l’importance des diverses espèces malacologiques
par rapport à l’ensemble de la macrofaune endogée intertidale (Crustacés,
Annélides, Mollusques, Echinodermes).
A. Mode semi-abrité.
Le nombre de Crustacés est presque toujours prépondérant dans l’en¬
semble faunistique des estrans semi-abrités de la Vigne et du Camp ;
le nombre des Annélides est également très important, alors que celui des
1178 —
Mollusques est très faible. Les proportions moyennes annuelles de chaque
groupe faunistique sont portées dans le tableau A ; ces proportions sont
extrêmement peu variables d’un mois à l’autre, au cours des saisons.
La faune malacologique de ces estrans semi-abrités correspond, pour 95 %,
à une seule espèce : Tellina tenuis Da Costa.
Tableau A.
Proportions relatives moyennes annuelle de chacun des groupes de la
macrofaune endogée sur les trois estrans prospectés (calculs d’après les
nombres d’individus récoltés).
A l’exception de Tellina tenuis, les autres espèces malacologiques,
récoltées sur les estrans intertidaux prospectés, doivent être considérées
comme accidentelles et dues à la proximité d’autres biotopes où ces espèces
sont abondantes. Il en est ainsi de : Loripes lacteus (L.), Cerastoderma
edule (L.), Solen marginatus Montagu, Dentalium bulgare Da Costa et Hinia
recticulata (L.) qui viennent, soit des plages abritées et des crassats sablo-
vaseux du Bassin, soit des sédiments infralittoraux non exondables des
chenaux et des herbiers à zostères (voir Lubet, 1956 a et b — Bouchet,
1962 et 1963 — Amanieu, 1967). Donax trunculus L., espèce plus océanique,
est quelquefois récoltée dans ces sables. Ces espèces accidentellement
interditales ne peuvent être présentes que dans la zone de saturation des
estrans semi-abrités, c’est-à-dire aux niveaux les plus inférieurs. La faune
malacologique de la zone de saturation des estrans semi-abrités n’est pas
caractéristique du domaine intertidal. Ces espèces vivent de part et
d’autre du niveau de basse mer de vives-eaux et, tout comme la faune
carcinologique, la faune malacologique de ces sédiments correspond à des
espèces de biotopes non exondables qui remontent l’échelle marégra-
phique par suite de conditions favorables (ou du moins non défavorables).
B. Mode océanique.
Sur l’estran d’Arguin la proportion de Mollusques (Tableau A) est plus
importante que sur les deux estrans semi-abrités précédents. Tellina
tenuis est beaucoup plus abondante (elle atteint des densités de 276 indi¬
vidus au mètre carré contre 156 à la Vigne) et un autre Lamellibranche
— 1179 —
caractérise cet estran : Donax trunculus. Ces deux Mollusques représentent
respectivement 7,6 et 0,5 % de l’ensemble de la macrofaune (proportions
moyennes annuelles d’après le nombre d’individus). L’existence, sur le
banc d’Arguin, d’une lagune dont le fond est occupé par un herbier à
zostères, très clairsemé, entraîne la présence sur les bords de la lagune,
des espèces déjà rencontrées dans la zone de saturation des estrans semi-
abrités précédents, auxquelles s’ajoutent : Divaricella divaricata (L.),
Acanthocardia aculeata (L.), Acanthocardia tuberculata (L.), Callista chione
(L.), Mac.tra glauca Born, Tellina fabula Gmelin, Tellina incarnata L.,
Pharus legumen (L.), Ensis ensis (L.), et Ensis siliqua (L.).
Sur les plages plus océaniques, plus directement ouvertes sur l’océan,
comme Pineau, le Pylat (sur la côte des Landes et la côte Basque égale¬
ment, voir Lagardère, 1966), la faune malacologique intertidale se réduit
exclusivement, aux niveaux inférieurs, à Donax trunculus.
1 1. Tellina tenuis da Costa
A. Répartition verticale à La Vigne.
La ligure 1 donne le diagramme quantitatif de la distribution interti¬
dale de Tellina tenuis à la Vigne. 11 s’agit d’une distribution moyenne
annuelle ; les répartitions mensuelles sont analogues à ce schéma, et les
premiers individus sont récoltés chaque fois à la station 8 ou à la station 9.
Fig. 1. — Tellina tenuis. Diagramme quantitatif de distributior intertidale à la Vigne avec
indication du profil topographique de la plage, des zones hydrodynamiques interstitielles
et des niveaux cotidaux et marégraphiques des stations prospectées.
— 1180
T. tenuis colonise les sédiments des zones de résurgence, où la circu¬
lation d’eau interstitielle est rapide à marée haute comme à marée basse,
et de saturation des sédiments sur lesquels s’écoule à marée basse l’eau de
l’horizon de résurgence vers le niveau de basse mer. T. tenuis ne colonise
que des sédiments inférieurs au niveau moyen, et sa limite d’extension
supérieure — station 8, cote 1,52 m — correspond à un sédiment qui se
trouve désimbibé superficiellement pendant une durée maximale de
4 heures pour une basse mer de vives-eaux d’équinoxe (3 heures pour
une marée de mortes-eaux). La densité maximale de l’espèce, dans la zone
de résurgence, à la station 10 (40 individus récoltés au cours des 12 séries
de prospections mensuelles), se rencontre dans un sable propre contenant
une très faible proportion d’éléments très fins (0,49 % pondéralement
d’éléments inférieurs à 100 p. pour un sédiment dont le premier quartile,
le diamètre médian et le troisième quartile sont respectivement : 214 p,
282 p, 355 p), une faible teneur en carbonates (0,34 %) et en matières
organiques (0,20 %), avec une porosité moyenne (37,6 %) dont la majorité
des vides est occupée par l’eau interstitielle, une perméabilité de 0,019'
Darcy. Dans les sédiments du bas de plage, où la densité de T. tenuis est
moindre, l’eau interstitielle est moins rapidement renouvelée, et la per¬
méabilité et la porosité sont plus faibles (Salvat, 1967).
On remarque, dans la distribution quantitative de T. tenuis, un décro¬
chement à la station 15 qui s’explique par la résurgence d’eau douce de la
nappe phréatique continentale à ce niveau. L’abaissement de salinité de
l’eau interstitielle, vérifiée par plusieurs séries de mesures, ne s’est pas
révélé supérieur au huitième de la salinité normale de l’estran (salinité de
l’eau interstitielle à la station 15 : 26,7 %). Les espèces intertidales réa¬
gissent diversement à cette faible modification des caractéristiques hydro¬
logiques interstitielles. T. tenuis paraît y être sensible.
B. Répartition verticale au Camp.
T. tenuis est deux fois moins abondante au Camp qu’à la Vigne : sur le
premier estran, 108 individus furent récoltés en un an, contre 201 à la
Vigne. L’espèce est très rare aux niveaux supérieurs de la zone de satu¬
ration, en raison d’une forte résurgence d’eau douce de la nappe phréa¬
tique (dessalure aux stations 15 à 20) ; elle est rare en bas de plage (en aval
du niveau de basse mer moyenne — 0,60 m) car les conditions de milieu
sont réductrices par suite d’une certaine stagnation de l'eau interstitielle.
Ces conditions sablo-vaseuses retentissent sur l’ensemble de la faune du
Camp, comparativement moins riche qu’à la Vigne.
C. Répartition verticale à Arguin, et conclusions.
Nous n’envisageons la répartition verticale de l’espèce qu’entre les
mois de mars et d’octobre 1959, car en dehors de cette période le profil
topographique est trop instable pour qu’une distribution moyenne valable
soit établie. Alors que l’horizon de résurgence débute aux stations 10 à 12
à Arguin, c’est-à-dire à un niveau cotidal (2,00 m) et marégraphique (un
peu inférieur au niveau moyen) élevé, et bien qu’à partir de ce niveau le
— 1181 —
sédiment soit totalement et continuellement saturé d’eau, T. tenuis ne
colonise les sédiments qu’à partir de la station 22, soit une vingtaine de
mètres plus loin en descendant. Sa distribution n’est donc pas liée à la
saturation en eau interstitielle du sédiment pendant la marée basse.
La station 22 est à la cote 1,51 m, et le nombre des T. tenuis est croissant
jusqu’au bord de la lagune (station 30), à la cote 1,09 m. Il ne semble pas
que les conditions hydrodynamiques interstitielles, définissant les zones de
rétention, de résurgence et de saturation, soient d’une très grande impor¬
tance pour la distribution de ce Lamellibranche. Il en était tout autrement
pour l’Amphipode Haustorius arenarius, espèce à vie endogée continue,
typiquement intertidale, et dont la condition nécessaire mais suffisante
à son activité était la saturation en eau du sédiment. Ainsi Haustorius
arenarius colonise les sédiments à la cote 1,52 à la Vigne et 2,29 à Arguin,
sables qui sont tous situés dans la zone de résurgence. T. tenuis ne suit
pas une distribution analogue à celle A’ Haustorius arenarius et il faut en
déduire que le Lamellibranche, compte tenu de son éthologie (Yonge,
1949), exige non une saturation continue du sédiment dans lequel il se
trouve, mais une durée minimale d’immersion entre deux marées basses
consécutives, durée indispensable à son alimentation. En d’autres termes,
la répartition verticale de T. tenuis s’exprime davantage en niveaux coti-
daux ou marégraphiques qu’en zones hydrodynamiques interstitielles.
La limite d’extension supérieure de T. tenuis est à la cote 1,60 m, à la
Vigne comme à Arguin, c’est-à-dire à un niveau légèrement inférieur au
niveau de basse mer de mortes-eaux exceptionnelles de coefficient 20,
où l’émersion n’excède pas 4 heures en vives-eaux (cœf. 115) et 3 heures en
mortes-eaux (cœf. 45). T. tenuis remonte au maximum l’échelle marégra-
phique jusqu’à un niveau où les sédiments sont submergés pendant une
durée de huit heures au minimum, quel que soit le coefficient de marée.
Ce niveau est presque toujours situé dans les zones de résurgence ou de
saturation, ce qui implique un sédiment saturé d’eau, aussi bien pendant
la marée basse que pendant la marée haute, mais il ne s’agit que d’une
condition abiotique facultative.
III. Évolution de la distribution verticale quantitative de
Tellina tenuis et de Donax trunculus sur l’estran d’arguin,
conjointement aux modifications topographiques de la
PLAGE
En juillet 1960 la partie est du banc d’ Arguin présente, à marée basse,
une lagune de quelques mètres de profondeur et de près de 400 mètres de
circonférence. La lagune déverse son trop plein par un courant se dirigeant
vers la passe sud ; le niveau de cette lagune par rapport au zéro de réduction
des sondes est voisin de 1 mètre. La plage étudiée, en bordure de la lagune,
comprend une haute plage à forte pente (15 %) et une basse plage à faible
pente (4 %). La répartition verticale des organismes intertidaux endogés
a été étudiée sur cet estran, en juillet 1960, en effectuant le tamisage d’une
tranche continue de sédiment allant du niveau de haute mer au niveau
— 1182 —
de basse mer, et en opérant les comptages mètre par mètre. La largeur de
la tranchée est de 20 cm et la profondeur de 30 cm. Ces comptages donnent
une exacte représentation de la distribution des organismes endogés (les
nombres d’individus correspondent ainsi à un cinquième de mètre carré
par station). Une partie du profil topographique de la plage d’Arguin,
en juillet 1960, est schématisée sur la figure 2, avec les diagrammes de
distribution des deux espèces malacologiques : Tellina tenuis et Donax
trunculus.
Les masses sédimentaires à l’entrée du Bassin d’Arcachon sont conti¬
nuellement remaniées, de telle sorte que la plage et la lagune présentent
un aspect et une topographie très variables. A cette époque les plages
bordant la lagune sont en voie de comblement, particulièrement les plages
à l’ouest et au nord-ouest, alors qu’à l’est il ne s’agit que de bancs de sable
(sans haute plage) séparant la lagune de la passe sud du Bassin. Cette évo¬
lution explique les changements du profil topographique de la plage entre
le 11 juillet, le 9 août et le 21 octobre 1960. Alors qu’en juillet la basse
plage s’étendait sur 18 mètres, elle a totalement disparu en octobre, par
un comblement progressif jusqu’au bord même de la lagune. En octobre,
c’est une microfalaise de plus de 0,70 m de haut qui borde la lagune (voir
figure 2). Au cours de cette évolution topographique de l’estran nous
avons suivi la distribution des Mollusques, en effectuant, en août et en
octobre, le tamisage d’une tranchée de sédiment, comme en juillet. Les
résultats sont portés sur la figure 2.
L’horizon de résurgence, qui correspond pendant la marée basse au
niveau de résurgence de l’eau infiltrée dans la haute plage pendant la
marée haute, a une position sur l’estran qui dépend du profil topogra¬
phique de la plage. Cet horizon de résurgence est à 21 mètres du bord de la
lagune en juillet, à 16 mètres en août et à 1 mètre seulement en octobre.
Les deux Lamellibranches, qui présentent des limites de distribution
communes, ne colonisent les sédiments qu’à partir de l’horizon de résur¬
gence et leur distribution verticale sur l’estran se trouve de plus en plus
réduite de juillet à octobre. Au cours de ces modifications topographiques
le niveau cotidal de la limite d’extension supérieure des deux espèces
reste approximativement le même, sauf en octobre où la microfalaise de
70 cm de haut sur le bord de la lagune, provoque aux niveaux immédiate¬
ment supérieurs un drainage de l’eau interstitielle dès l’émersion, et des
conditions de milieu analogues à celles de la zone de rétention de la haute
plage, conditions défavorables aux deux espèces. En octobre la plage
comprend une haute plage (zone de rétention), de plus de 80 mètres de
large, et une zone de résurgence, limitée à une seule station de un mètre
de large.
La méthode quantitative de prospection faunistique permet de suivre,
dans le temps, la répartition verticale des deux espèces d’une part, et de
suivre également l’évolution quantitative de chaque population spécifique
qui survit plus ou moins bien à cet ensablement.
20 25 30 35 40 45 50 stations
en m
Fig. 2. — Tellina tenuis et Donax trunculus. Évolution de la distribution verticale quantitative
sur l’estran d’Arguin, conjointement aux modifications topographiques de la plage (densité
de peuplement par 1 /5e de mètre carré).
78
— 1184 -
A. Tellina tennis.
En juillet l’espèce présente deux maximums de densité dans sa répar¬
tition verticale : le premier aux stations 32-35 et le second aux stations
43-47, séparés par un minimum qui correspond aux sédiments légèrement
en aval de la rupture de pente. C’est la partie la plus affouillée de la
plage par les vagues pendant le flux, ce qui explique vraisemblablement
la pauvreté relative en T. tennis. Les stations 12 à 18, d’une part, et les
stations en aval et en amont de celles-ci d’autre part, présentent des
conditions édaphiques physiques et chimiques identiques (porosité totale,
saturation en eau, granulométrie, limpidité des eaux interstitielles, sali¬
nité).
La distribution dimensionnelle de tous les individus récoltés (figure 3)
indique deux stocks distincts, avec pour classes modales : 13-14 mm et
19-21 mm. Si nous traçons le diagramme de distribution verticale de chacun
de ces stocks dimensionnels (ligure 4), nous constatons que le minimum
entre les stations 35 et 41 est essentiellement dû à une absence d’individus
de la plus grande classe modale. Les individus de la classe 20 mm ont été
éliminés de ce niveau, alors que la plus jeune génération y possède encore
quelques individus. En dehors de cette zone de densité minimale, les deux
génération de 13 et 20 mm sont distribuées, à chaque station, selon la
proportion moyenne de l’ensemble de la population. Stephen (1928)
avait observé que les plus grands individus étaient situés aux parties les
plus hautes de l’estran, alors que les plus petits étaient aux niveaux infé¬
rieurs. Nos résultats ne font pas apparaître une telle conclusion, mais
simplement une moins grande abondance de l’espèce, et particulièrement
des grands individus, au niveau de la rupture de pente.
nombres d'individus
Fig. 3. — Histogramme de fréquence des tailles de Tellina tenuis. Individus récoltés à Arguin
dans une tranche de sédiment allant du niveau de H. M. au niveau de B. M., large de 20 cm
et profonde de 30 cm, le 30 jullet 1960.
— 1185
En août, comparativement à juillet, la distribution est moins large
(16 mètres contre 23) et, fait intéressant, la distribution quantitative de
l’espèce s’est modifiée. Alors qu’en juillet les plus fortes densités se situaient
en aval de la rupture de pente (stations 42 à 46) elles se situent maintenant
en amont (stations 33 à 36). Ceci s’explique par un déplacement des indi¬
vidus qui tentent d’échapper à l’ensablement progressif de la haute plage
et de la plage moyenne. L’ensablement des niveaux les plus hauts colonisés
par T. tenuis oblige celle-ci à se concentrer plus en aval, atteignant des
densités plus importantes qu’aux bas niveaux. D’autre part, le nombre
d’individus récoltés en juillet et août est directement comparable (nombre
de T. tenuis dans une tranchée de sédiment allant du niveau de haute mer
au niveau de basse mer, de 20 cm de large et de 30 de profondeur). La popu¬
lation est plus abondante en août qu’en juillet, phénomène qui s’explique
par une concentration non pas verticale mais horizontale cette fois, car
la lagune se rétrécit et les plages la bordant ont une moindre superficie.
Tout ceci indique la mobilité des Tellines qui fuient des conditions de milieu
défavorables (ensablement).
«ombres d'individus
Fig. 4. — Tellina tenuis. Distribution verticale de l’espèce sur l’estran d’Arguin en juillet
1960. La population a été divisée en deux parties correspondant aux deux générations
mises en évidence par Histogramme de fréquence de la figure 4 : individus supérieurs et
individus inférieurs ou égaux à 16 mm.
En octobre l’évolution topographique de l’estran atteint un stade
n’offrant que peu de sédiments favorables à T. tenuis. La densité de l’espèce
est relativement faible, la plupart des individus ont été ensablés ou sont
dans la lagune.
B. Donax trunculus.
La distribution quantitative de Donax trunculus est indiquée sur la
figure 2. En juillet, elle est analogue à celle de T. tenuis. En août, nous
observons également une concentration de l’espèce dans les sédiments en
aval de la zone récemment engraissée. En octobre, les sédiments favorables
à D. trunculus se réduisent à une seule station de un mètre de large, mais
— 1186 —
leur concentration est très grande (450 individus au mètre carré). L’effectif
de la population est plus important en août qu’en juillet, comme pour T.
tenuis, et pour les mêmes raisons. Toutefois, si le rapport du nombre de
D. trunculus à celui du nombre de T. tenuis est établi, il passe successive¬
ment de 0,66 en juillet, à 0,82 en août, à 3,60 en octobre (il n’est pas tenu
compte du jeune naissain dans ces comptages, qui ne concernent que des
individus nés, au plus tôt, l’année précédente). Cette évolution traduit
une plus grande mobilité des Donax par rapport aux Tellines ; les premiers
échappent à l’ensablement dans une plus grande proportion que les
seconds. Cette conclusion cadre parfaitement avec la répartition écologique
des deux espèces Tellina tenuis et D. trunculus vivent sur des estrans
océaniques modéremment battus alors que sur les plages directement
exposées à la houle, D. trunculus est la seule espèce à subsister. D. trunculus
est très abondant dans des sédiments non colmatés par les éléments très
fins des niveaux de basse mer sur lesquels les courants sont rapides (dans
le cas de courant de déversement d’une lagune à l’autre) ou attaqués
par le flot (microfalaise au niveau de basse mer des bancs de sable d’Ar-
guin).
Cependant, l’évolution des populations de D. trunculus et de T. tenuis
ne s’arrête pas à ce stade. La lagune d’Arguin, dont la morphologie chan¬
geante a été figurée dans un mémoire précédent (Salvat, 1967), diminue
de surface, et les conditions de milieu des sédiments qui la bordent se
modifient. En janvier et avril 1961, à la station qui bordait la lagune en
octobre 1960, T. tenuis s’est maintenue, alors que D. trunculus a totale¬
ment disparu pour coloniser des sédiments plus battus, près du courant
de sortie de la lagune.
L’étude dynamique, dans le temps, de ces populations montre combien
il aurait été catastrophique d’interpréter écologiquement des observations
qui n’auraient été faites qu’à une seule époque. Sans le contexte évolutif,
de la topographie des sédiments, et du déplacement des peuplements, nos
conclusions auraient été totalement fausses. La densité en D. trunculus,
quatre fois supérieure à celle des Tellines, en octobre 1960 à la station
étudiée en bordure de la lagune, est due à une mobilité plus grande de la
première espèce par rapport à la seconde, alors que toutes les deux tentent
d’échapper à l’ensablement. Mais, malgré la forte densité en Donax, les
conditions de milieu sont favorables, non à cette espèce mais à la seconde.
Toute étude écologique, pour être interprétée valablement, doit être suivie
dans le temps.
IV. Modifications avec le temps de la répartition
DE LA FAUNE MALACOLOGIQUE DES SEDIMENTS BORDANT LA LAGUNE.
La figure 5 schématise l’évolution morphologique de la lagune d’Arguin,
par 4 relevés effectués à marée basse, le 30 juin, le 31 août, le 27 octobre
1961 et le 30 janvier 1962. Les stations de prélèvements faunistiques
(tamisage d’une prise de sédiment de 1 mètre de long, sur 20 cm de large
et 30 cm de profondeur) sont espacées de 25 m, ou de 12,5 m. Les deux
1187
conditions édaphiques essentielles, qui différencient les sédiments, sont
représentées, pour chaque station, sur la figure 5 par un symbole :
1-existence d’une haute plage en amont, ce qui détermine un horizon de
résurgence au niveau de la station considérée surmontée par une micro-
falaise, 2-sédiment réduit, de couleur noire, par suite d’une circulation
très insuffisante de l’eau interstitielle. Nous avons représenté sur la figure 5
la répartition quantitative de trois espèces : Tellina tenuis, Donax trunculus
et Cerasloderma edule.
Nous ouvrons ici une parenthèse au sujet d’un autre Lamellibranche qui
a été récolté : Tellina ( Fabulina ) fabula Gmelin, 1790 (= Tellina fabuli-
formis Gronovius, selon Locard, 1892). Dans la faune conchyliologique de
la Gironde et des côtes du sud-ouest de la France, Fischer (1865) signale
cette espèce (T. fabula Donovan) en indiquant : « Hab. Toutes nos côtes,
plages vaseuses. — Côtes de la Charente Inférieure ». Depuis cette date,
l’espèce n’avait pas été signalée dans le Bassin d’Arcachon ; ni sur les plages
abritées (Amanieu, 1967), ni sur les plages semi-abritées (Salvat, 1962),
ni dans les chenaux du Bassin (Lubet, 1956 b — Bouchet 1962 et 1963),
ni sur la côte des Landes et la côte Basque (Lagardère, 1966). Tellina
fabula, distribuée de la Mer du Nord à la Méditerranée, est très abondante
sur les côtes anglaises. Comparativement à T. tenuis, espèce surtout inter-
tidale, elle vit habituellement dans des sédiments plus profonds, plus
vaseux, plus fins, parfois saumâtres, parfois couverts par des herbiers à
zostères (voir : Ford, 1929 — Holme, 1961 et Glemarec, 1965), mais
aussi en zone intertidale (Southward, 1953).
La répartition des quatre espèces malacologiques dans les sédiments
bordant la lagune, donc à un même niveau cotidal et marégraphique, est
un bel exemple de l’impossibilité d’établir un étagement faunistique inter-
tidal exclusivement basé sur des niveaux. De plus, ces espèces, qui sont ici
au même niveau, prospèrent dans des biotopes préférentiels qui sont
différents. Tellina tenuis est une espèce intertidale des plages semi-abritées
et moyennement battues. — Donax trunculus, une espèce des sédiments
fortement remaniés et de mode battu. — Cerastoderma edule vit surtout
sur les plages abritées et les crassats du Bassin. Tellina fabula colonise
généralement des sédiments non exondables et vaseux. Chacune de ces
espèces trouve au bord de la lagune des sédiments, où elle peut, sinon
prospérer, du moins subsister : T. tenuis dans les sédiments bien irrigués
et propre qui présentent une haute plage en amont — D. trunculus dans
les sédiments propres à fraction grossière plus importante, et où les cou¬
rants sont rapides (courants de sortie de la lagune) — T. fabula dans les
sédiments les plus proches de l’herbier occupant certaines parties du fond
de la lagune, stations 6 et 7 du 27.10.61, et station 3 à 8 du 30.1.62, surtout
aux stations 4 où leur densité dépasse 150 individus au mètre carré. — -
C. edule dans les sables réduits, ou en voie de réduction, au dessus desquels
le renouvellement d’eau est rapide et l’eau riche en détritus organiques
(près des courants d’entrée de la lagune).
La modification de la répartition horizontale de chaque espèce se
fait conjointement aux modifications des conditions du milieu :
Fig. 5. — Lagune d’Arguin — évolution morphologique du 30.6.61 au 30.1.62, et distri¬
bution horizontale quantitative de trois espèces malacologiques. Échelle des densités de
peuplement : le 30.6.61 par exemple, T. tennis à la station 6 = 350 individus au mètre
carré — I). trunculus à la station 17 = 15 individus au mètre carré — Cerastoderma edule
à la station 10 = 35 individus au mètre carré. Étoile blanche : sédiments bien irrigués,
haute plage en amont. Étoile blanche sur fond noir : sédiments réduits, sous-oxygénation
de l’eau interstitielle.
— 1189 —
T. tenuis reste abondante dans les sédiments propres et bien irrigués
(par résurgence d’eau à basse mer) ; nous pensons que les fortes densités
de l’espèce, près du courant de sortie, sont dues à l’entraînement des
individus par les courants. D’autre part, les diagrammes de la figure 5
montrent que l’espèce a tendance à coloniser tous les sédiments bordant la
lagune à partir d’août 1961. Mais la répartition dimensionnelle des indi¬
vidus, à chaque station, montre qu’en octobre 1961 et janvier 1962 les
populations de T. tenuis des stations 14 et 15 (octobre) et 9 à 12 (janvier)
ne sont composées que d’individus du jeune naissain. Il s’agit donc d’une
colonisation des sédiments par dispersion des larves du naissain dans la
lagune. Les individus adultes, et de grande taille, n’existent que dans les
autres stations.
T. fabula devient une espèce numériquement importante, notamment
dans le sud de la lagune, en janvier 1962, aux stations 3 à 8 extrêmement
proches de l’herbier immergé, lui aussi en voie de comblement.
D. tranculus, qui s’est localisé près du courant de sortie, finit par dispa¬
raître totalement, car les conditions hydrodynamiques sont de plus en
plus calmes dans la lagune qui se trouve protégée de la houle par une
haute avancée de sable l’isolant de la passe sud du Bassin.
L’exposition de la lagune à la houle a évolué d’un mode semi-battu
vers un mode plus calme, et les sédiments réduits ont progressé (une
moulière est même apparue entre juin et août 1961 aux stations 11-12).
Cette évolution a entraîné des modifications faunistiques : disparition de
Donax trunculus, espèce de mode battu — apparition puis disparition de
Cerastoderma edule, espèce de mode abrité — apparition de Tellina fabula,
espèce infralittorale — maintient de Tellina tenuis, espèce intertidale de
mode semi-abrité.
L’ensemble de ces recherches montre l’importance du facteur temps
dans toute étude écologique. Toute interprétation écologique, à la suite
de prélèvements à un seul moment déterminé, risque de conduire à des
conclusions erronées car cette conception « statique » admet pour corollaire
une relation entre les conditions de milieu et la faune, au moment consi¬
déré, ce qui n’est qu’exceptionnel dans les biotopes instables ; d’autre
part, dans les autres biotopes la stabilité des associations faunistiques
reste à démontrer ce qui nécessite également une étude « dynamique »
dans le temps.
Summary.
From a year round survey based upon quantitative sampling from between
tide marks the author brings to light the lesser number of Molluscs collected when
comparing it to the fauna colonizing the intertidal soft sédiments of the wave
exposed or relatively sheltered beaches of the Bassin d’Arcachon (Atlantic coast
of France). These investigations give valuable informations on the distribution
and the ecology of every species and chiefly of both the Lamellibranchiata :
Tellina tenuis and Donax trunculus. Together with the progressive enlargment
1190
of the beach the different évolution of every species population bas been studied
according to its ethology. The alterations in the pattern of horizontal zonation
of species ail around a laguna is closely related to the variations of the environe-
mental factors which are extremety fluctuating in this area of the Bay.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2* Série — Tome 39 — N» 6, 1967 (1968), pp. 1192-1201.
PRÉSENCE INSOLITE CHEZ UN URODELE
ET EN AFRIQUE DU NORD D’ UN CEPHALOCHLAM YS
( Cestoda , Pseudophyllidea )
Par Robert Ph. DOLLFUS
Jusqu’à présent, le genre Cephalochlamys était considéré comme parasi¬
tant seulement des Batraciens anoures du genre Xenopus en Afrique sud-
équatoriale.
Actuellement, il faut modifier cette donnée parasitologique et biogéo¬
graphique : lors de la dissection d’un Pleurodeles poireti (P. Gervais,
1835) 1 quelques individus d’un Cephalochlamys furent trouvés dans
l’estomac.
Matériel examiné. — Deux individus avec leur scolex et quelques
fragments de strobile (fixation au Bouin. 20.10.1965).
Description. • — Le plus long individu est complet, avec son pygidium,
et mesure 52 mm.
Scolex avec bord apical arqué. Longues bothridies linguiformes minces,
s’insérant transversalement un peu en arrière du sommet du scolex ;
elles sont longues d’environ 0,9 mm avec une plus grande largeur de 0,4 mm
et libres presque depuis leur insertion.
Strobile plutôt mince, très plat, à proglottis acraspèdes larges d’en¬
viron 5 mm au début. Leur largeur augmente jusqu’à environ 16 mm, les
gravides sont carrés ou très légèrement plus longs que larges.
Pore génital (atrium où s’ouvrent le vagin et une vésicule séminale)
médian, ventral, au centre d’une légère élévation, tout près de la limite
antérieure du proglottis. Il ne semble pas exister de poche du cirre.
Pore utérin un peu en arrière du pore génital, submédian, à la limite
entre les deux premiers quarts de la hauteur du proglottis.
De chaque côté, 7 à 9 testicules (rarement 10), globuleux, pouvant
atteindre, en grandissant, jusqu’à environ 140 p. Ils sont localisés dans les
deux tiers antérieurs du proglottis, entre les canaux excréteurs longitu¬
dinaux, l’area médiane assez large où s’ouvrent les orifices génitaux et le
bord antérieur du proglottis.
Ovaire à deux ailes transversales, non lobées, au contact immédiat de
la limite postérieure du proglottis, occupant moins du tiers de la largeur
du proglottis. Réceptacle séminal en partie en avant de l’espace entre les
ailes ovariennes, à la base du vagin, peu sinueux.
1. Ces spécimens ont été trouvés chez un Pleurodèle venant de Tunisie ou d’Algérie, con¬
servé en aquarium à Paris. L’infestation est supposée avoir eu lieu dans le biotope nord
africain. Le cycle évolutif n’est pas connu.
— 1194
Vitellogènes corticaux en follicules de forme irrégulière, accompa¬
gnant ventralement et latéralement les canaux excréteurs longitudinaux
ventraux, qu’ils dépassent plus ou moins en dedans et en dehors, sans
s’étendre jusqu’aux ailes ovariennes (ils ne pénétrent pas, comme chez
l’espèce décrite par Ortlepp, en arrière de l’ovaire, celui-ci ne laissant
aucun espace entre lui et la limite du proglottis).
Utérus tubuleux, étroit, d’abord localisé dans le champ médian inter¬
testiculaire, ensuite décrivant des sinuosités transversales entre les canaux
excréteurs longitudinaux, en majeure partie en arrière des testicules,
mais pouvant quelquefois atteindre le bord antérieur du proglottis.
Œufs à coque mince, non operculés, mesurant 24 x 14,6, 24 X 12,
21,3 X 13,3 p. (chez l’espèce d’ÜRTLEPp, les œufs sont plus grands :
37 x 26 p.)
Discussion. — Le genre Chlamydocephalus Raphaël Blanchard, 1908
( nomen novum) n’étant jusqu’à présent pas connu ailleurs que chez des
Xenopus et Renia d’Afrique sud-équatoriale, notre espèce, trouvée chez
un Pleurodèle, est à comparer avec les spécimens trouvés communément
chez des Xenopus.
Fig. 3. — Même spécimen que celui des fig. 1 et 2. Proglottis à maturité.
V : vitellogènes ; T : testicule ; O : ovaire,; G : pore génital ; PU : pore utérin.
Les descriptions sont considérées, sauf par Yamacuti, comme concernant
une même espèce : namaquensis, qui a été décrite ou mentionnée plusieurs
fois sous des noms différents. Les références ci-après concernent l’en¬
semble du genre Cephalochlamys, qu’il s’agisse ou non d’une seule espèce.
1195 —
1906 « Chlamydocephalus naniaquensis » Ludwig Cohn, pp. 362-366, fig. 1-4 ;
intestin grêle et duodénum de Xenopus laevis (Daudin). Angra Pequena.
1926 a Dibothriocephalus xenopi » R. J. Ortlepp, pp. 134-138, fig. 2-4 ; intestin
grêle de Xenopus laevis. Northern districts of Natal.
1934 « Chlamydocephalus xenopi (Ortlepp, 1926) » II. A. Baylis, p. 224 in Xenopus
laevis. Lac Bunyoni (Uganda).
1937 « Cephalochlamys naniaquensis Cohn 1906 » T. Southwell & A. Kirshner,
p. 263, fig. 12 (œuf embryonné), in Xenopus laevis.
1952 « Cephalochlamys naniaquensis Cohn » R. A. Wardle & J. A. Le Leod,
p. 617, 618, fig. 379 A-F (d’après ORTLEPP, Cohn, Southwell & Kirshner).
1959 « Cephalochlamys naniaquensis (Cohn 1906) » S. Yamaguti, p. 161, pl.
XXIII, fig. 171 a-e, in Xenopous laevis. Southwest Africa.
1959 « Pseudocephalochlamys xenopi (Ortlepp 1926 ) » S. Yamaguti, p. 161,
pl. XXIII, fig. 172 a-b, in Xenopus laevis. South Africa.
1960 « Cephalochlamys naniaquensis » E. Elkan, pp. 277, 280, 281, fig. 8-9, in
Xenopus laevis (Daudin), importé d’Afrique du Sud.
1960 « Cephalochlamys namequensis (Cohn, 1906) » D. F. Mettrick, pp. 57, 58, 60,
fig. la-b, in Xenopus laevis. Rhodésie du Sud.
1961 « Cephalochlamys naniaquensis (Cohn, 1906) » J. G. Baer & A. Fain, p. 3,
in Xenopus muelleri (Peters). Parc de la Garamba (Congo belge).
1961 « Cephalochlamys naniaquensis Cohn » H. H. Reichenbach-Klinke, p. 40,
fig. 37 d’après Elkan 1960. Cephalochlamys namequensis (Cohn, 1906).
1963 « Cephalochlamys naniaquensis (Cohn 1906) » D. F. Mettrick, pp. 244-246,
fig. le, in Xenopus laevis (Daudin) et Rana angolensis Bocage. Salisbury
(Southern Rhodesia).
1964 « Cephalochlamys naniaquensis (Cohn 1906) Blanchard 1908 » M. H. Prit-
chard, pp. 126-127, fig. 11-20 ; duodénum de Xenopus laevis (Daudin).
Stellenbosch (South Africa).
Jusqu’en 1959, il était admis que l’espèce de Cohn et celle d’ORTLEPP
étaient synonymes, mais S. Yamaguti [1959, p. 160-161, pl. XXIII,
fig. 171 a-b (d’après Cohn) c, d, e (d’après Southwell & Kirshner),
pl. XXIII, fig. 172 a, b (d’après Ortlepp)], ayant comparé entre elles les
diverses descriptions du Pseudophyllide de Xenopus, estima que deux
espèces avaient été confondues. Il décrivit séparément : Cephalochlamys
naniaquensis (L. Cohn, 1906) R. Blanchard, 1908 et, dans un nouveau
genre, monotypique. Pseudocephalochlamys xenopi (Ortlepp, 1926) S.
Yamaguti, 1959.
Pour ces deux genres, S. Yamaguti proposa une nouvelle famille :
Cephalochlamydidae S. Yamaguti (1959, p. 160) avec la clef ci-après :
— Vitellogènes latéralement aux canaux exréteurs longitidunaux, ne pénétrant
pas en arrière de l’ovaire. 7-12 testicules de chaque côté, œufs modérément
grands . . Cephalochlamys
— Vitellogènes ventralement aux canaux excréteurs longitudinaux, pénétrant
en arrière de l’ovaire. — 3-6 testicules de chaque côté, œufs petits .
Pseudocephalochlamys
D. R. Mettrick (1963, pp. 245-246) n’accepta pas cette innovation et
plaça Pseudocephalochlamys en synonymie de Cephalochlamys, n’admettant
pas que l’espèce de Coiin et celle d’OitTLEPP soient différentes.
— 1196
Chez des spécimens du même hôte, dit Mettrick (1963), les vitello-
gènes peuvent être soit confinés en dehors des canaux excréteurs latéraux,
soit les recouvrant ventralement, mais, dans aucun cas, des follicules
vitellins ou des conduits vitellins ne se trouvent en arrière de l’ovaire.
Le nombre des testicules comptés par Mettrich dans des proglottis adja¬
cents varie de 4 à 13 et les nombres les plus habituels sont 5-8 de chaque
côté et pas toujours le même des deux côtés. (Dans sa description de 1960,
Mettrick avait mentionné 12-15 testicules par proglottis). Pour les œufs,
Mettrick (1960, p. 58) a mesuré 24 X 16 p.
Si l’on compare ma fig. 3 avec la fig. le de Mettrick (1963), on remarque
des différences : chez celle-ci, les testicules sont beaucoup plus petits et
localisés dans la moitié antérieure du proglottis, les follicules vitellogènes
sont, pour la plupart, plus petits et leur disposition est presque régulière
en deux files longitudinales.
La figure 1 b donnée antérieurement par Mettrick (1960, p. 57) montre
de plus gros testicules répandus dans le proglottis, jusqu’au contact de
l’ovaire.
Pour admettre que l’espèce d’ORTLEPP diffère de celle de Cohn, il fau¬
drait que les caractères considérés comme distinctifs par Yamaguti soient
constants.
Il est certain que Ortlepp a vu et figuré les vitellogènes passant en
arrière de l’ovaire et 3 à 6 testicules de chaque côté ; les œufs qu’il a
mesurés avaient 37 X 26 p.
Ludwig Cohn n’a ni décrit, ni figuré de vitellogènes en arrière de l’ovaire,
mais seulement dans le parenchyme cortical en dehors des canaux excré¬
teurs, il a compté 7 à 12 gros testicules de chaque côté et les œufs qu’il a
mesurés avaient 75 X 40 p ; ils étaient donc deux fois plus longs que ceux
mesurés par Ortlepp.
Il est clair que si l’on s’appuyait Seulement sur la comparaison des
deux descriptions originales ci-dessus, il serait justifié d’admettre deux
espèces.
Mary Hanson Pritchard (1964, p. 126) n’a pas non plus accepté le
point de vue de Yamaguti et a mis Pseudocephalochlamys Yamaguti en
synonymie de Cephalochlamys. Elle a montré l’extrême variabilité des
caractères de l’espèce de Cohn dont elle a examiné des spécimens longs de
11 à 88 mm ; elle a compté de 4 à 20 testicules par segment, généralement
de 1 à 3 de plus d’un côté que de l’autre ; elle a figuré 6 testicules chez le
102e proglottis et 4 chez le 103e. Chez un autre individu, dans le 79e pro¬
glottis, il y avait 20 testicules (10 de chaque côté). Dans quelques cas,
les testicules s’étageaient dans presque toute la longueur du segment.
Il n’y avait pas passage de follicules vitellogènes en arrière de l’ovaire,
mais les canaux vitellins passaient soit ventralement à l’ovaire, soit
contre son bord postérieur, ce qui est bien visible sur les figures des pro¬
glottis
Les œufs mesurés avaient 27 -43 X 21-32 p..
Notre Cephalochlamys de Pleurodèle ne correspond exactement à aucune
des descriptions mentionnées ci-dessus. Il diffère de celui décrit par Ort¬
lepp principalement par la non pénétration des vitellogènes en arrière de
1197
Fig. 4. — Partie postérieure d’un spécimen expulsé spontanément
par un Xenopus laevis (Daudin), en aquarium.
l’ovaire et par les dimensions plus petites des œufs. Néanmoins, les cons¬
tatations de M. H. Pritchard montrent l’extrême variabilité de la topo¬
graphie anatomique, des dimensions des organes et des œufs, avec tous les
intermédiaires entre les formes extrêmes ; ce qui oblige à admettre la syno¬
nymie de « xenopi » et de « namaquensis », déjà pressentie par H. A. Baylis
(1934, p. 224), admise par T. Southwell & A. Kirshner (1937, p. 263).
J’ai examiné, comparativement aux spécimens trouvés chez Pleurodeles
poireti (P. Gervais), des Cephalochlamys de diverses provenances.
1. Quelques spécimens expulsés spontanément (en août et septembre
1945) par des Xenopus laevis (Daudin) de provenance inconnue, achetés
— 1198 —
Fig. 5. — Proglottis d’un individu sénile, de l’intestin d’un Xenopus laevis victorianus
Ahl 1924, du Congo belge (P. G. Vercammen-Grandjean leg.).
chez un marchand d’animaux et conservés en aquarium par Émile Brumpt
au laboratoire de Richelieu (Indre-et-Loire). Ces spécimens, expulsés
morts, étaient en médiocre état, un peu macérés (fig. 4), néanmoins, la
topographie des organes était en grande partie distincte. Leur longueur ne
dépassait pas 30 mm et leur largeur 2 mm. Le nombre des testicules était
au maximum de 19 par proglottis. Les œufs en bon état, embryonnés,
mesuraient 26,6 x 16 à 36 X 17,3 p.
J’ai identifié ces spécimens à l’espèce de L. Cohn.
Fig. 6. — Scolex d’un specimen de l’intestin de
Rana occipitalis Guenther. Ste Croix Eschiras
(Gabon). Henri Galiiard leg.
— 1199 —
2. Un spécimen récolté par Paul G. Vercammen-Ghandjean à Coster-
mansville (Congo Belge) (février 1951) chez Xenopus laevis victorianus Ahl
1924. Il s’agit d’un individu sénile, long de 46 mm, avec une plus grande
largeur de 3 mm ; il était accompagné de quelques proglottis détachés
mesurant 1,5 X 1,2 mm, contenant seulement des œufs. Les vitellogènes
de cet individu avaient presque complètement disparu (fig. 5). Dans l’uterus
on vjoit d’abord des capsules embryophores à très mince enveloppe et de
forme un peu irrégulière, mesurant, par exemple, 28 X 34,5 p,, 33,2 X
26, 6i p, 33,2 X 37,2 p, contenant chacune un embryon mesurant, par
exemple, 20 X 16 p, 25,3 X 17,3 p, 26,6 X 16 à 17,3 p. Les œufs définitifs,
à coque régulièrement ovale, mesurant, en moyenne 29,32 X 20 p. Dans
les proglottis détachés, ils mesurent 21,2 X 13,3 p.
Il s’agit, apparemment, aussi de l’espèce de L. Cohn.
3. Trois spécimens récoltés dans l’intestin de Rana occipitalis Guenther,
à Ste Croix Eschiras (Gabon) par Henri Galeiard (3.10.1930). Le plus
grand est long de 37 mm, avec une plus grande largeur de 0,7. Le scolex
(fig. 6) a la forme habituelle. Les proglottis âgés mesurent jusqu’à 0,85 X
0,6 mm. Les testicules sont presque rectangulaires et disposés par files
régulières ; dans une même file, chacun est en contact, ou presque, avec le
précédent et le suivant. L’espace limité par le bord externe des testicules
est envahi par les œufs qui se présentent comme des capsules embryo¬
phores à paroi mince, globuleuses, avec un diamètre moyen de 33 p,
contenant chacune un embryon d’un diamètre moyen de 20 p. Les vitel¬
logènes forment, de chaque côté, en dehors des testicules, une bande
continue, mal délimitée (fig. 7).
Il s’agit probablement d’une espèce différente de celle de L. Cohn,
R. J. Ortlepp, D. F. Mettrick et M. H. Pritchard.
Muséum National d’Histoire Naturelle , Paris.
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2* Série — Tome 39 — N» 6, 1967 (1968), pp. 1202-1210.
DESCRIPTION
DE VERMILIOPSIS MONODISCUS N. SP.
ESPÈCE MÉDITERRANÉENNE NOUVELLE
DE SERPULIDAE
( Polychaeta Sedentaria ) .
Par Helmut ZIBROWIUS
I. Description.
Tube : Le tube (fig. A, B) de calcaire blanc, épais et massif, est plus ou
moins sinueux et atteint, chez les grands exemplaires, une longueur de
50 mm et même davantage. Sa section est quadrangulaire, légèrement
plus haute que large. La face supérieure du tube est assez plate et marquée
de 3 carènes : 2 étant des arêtes séparant la face supérieure des faces laté¬
rales du tube, la 3e étant médiane. Les carènes, entières et non dentelées,
sont souvent plus nettes dans la partie la plus ancienne du tube que dans
sa partie terminale. Dans certains cas, elles sont à peine marquées. Le
tube n’a pas de zones latérales empâtant largement le substrat. La surface
du tube, entre les carènes et sur les faces latérales, est couverte étroitement
de petites rugosités arrondies disposées, tantôt suivant des lignes plus
nettement transversales, tantôt en séries longitudinales. Il y a des péris-
tomes évasés se succédant à des distances irrégulières, sur la partie adhé¬
rante du tube. Ces péristomes sont en général nettement plus hauts que
larges. Dans sa partie distale le tube ne se redresse pas, le bord inférieur
du péristome terminal touche le substrat, son bord supérieur est légère¬
ment étiré vers l’avant devant la carène médiane. Chez les grands tubes
le péristome terminal peut mesurer 5 mm de hauteur et 4 mm de largeur.
Dans le péristome terminal des tubes des grands exemplaires, existe une
séparation assez nette entre la lumière, qui s’est élargie progressivement
dès l’origine du tube, et la zone fortement évasée de l’orifice.
Taille et coloration. — Les plus grands exemplaires observés ont
une longueur totale de 30 mm à 35 mm, environ 80 sétigères abdominaux
et un opercule mesurant 2,5 mm de diamètre. Cette taille n’est pas excep¬
tionnelle.
Sur le vivant, l’animal est pigmenté de rouge et de rouge-orangé. Il y a
une à trois bandes rouges dans la moitié distale des filaments branchiaux.
La collerette et les membranes thoraciques sont rouge-orangé, ainsi que le
corps, mais cette coloration y est moins vive. Les organes excréteurs thora-
— 1203
Fig. A à E. — Vermiliopsis monodiscus n. sp.
A, tube (étage bathyal, St. 1756) ; B, tube (grotte sous-marine) ; C, partie antérieure' de l’animal
D, opercule, E, opercule.
ciques sont visibles au 1er sétigère sous forme de taches brunes plus
sombres. Les derniers segments abdominaux (15-20 chez les grands exem¬
plaires) portent un bouclier dorsal.
Au prostomium, il y a une paire de petites taches rouges latérales.
Les filaments branchiaux possèdent 2 séries longitudinales de très petites
taches rouge foncé. Il s’agit de très petites structures piriformes, proba¬
blement des ocelles.
Région céphalique, membranes thoraciques. — La collerette est
trilobée, formant un grand lobe ventral et une paire de lobes latérodorsaux
plus petits et continus en membranes thoraciques. Le lobe ventral de la
collerette est moins large dans sa ligne médiane que dans ses zones latérales,
sans comporter une véritable échancrure qui le rendrait bilobé. Ce lobe
n’est donc pas triangulaire.
— 1204 —
Les membranes thoraciques sont larges et soudées au thorax jusqu’au
niveau des uncini du 4e sétigère (fig. C). Elles ne dépassent ce niveau que
sous forme d’un lobe libre, arrondi, pouvant couvrir le segment suivant.
Les membranes thoraciques se terminent donc à l’avant du dernier séti¬
gère thoracique et ne sont pas réunies en feston ventral.
Chez les exemplaires de grande taille (30 mm et davantage) le panache
branchial se compose de 25 à 30 filaments de chaque côté. Les filaments
sont insérés grossièrement en demi-cercle sur des lobes branchiaux courts
et épais, sauf les plus jeunes et plus petits du côté ventral dont la dispo¬
sition correspond au début d’une spirale. Il n’existe pas de membrane
palmaire. Le pédoncule operculaire qui est le 1er filament dorsal trans¬
formé, se trouve soit à gauche soit à droite ; dépourvu de barbules et
d’ailerons, il est beaucoup plus épais que les filaments pennés, légèrement
annelé et épaissi en dessous de l’insertion avec l’ampoule operculaire.
L’ampoule operculaire, plus haute que large, a une symétrie bilatérale,
étant plus droite du côté dorsal, plus bombée du côté ventral. La partie
cornée de l’opercule est une simple plaque de couleur brun-foncé, épaisse
et solide, sans encroûtement calcaire. Très rarement, cette plaque cornée
qui, en général, est légèrement concave (fig. D), a au contraire son centre
légèrement bombé, ou comporte même une très petite pointe conique
(fig. E). La plaque cornée est marquée de stries concentriques de crois¬
sance.
Soies et uncini. — Tous les sétigères thoraciques possèdent des soies
limbées et des soies capillaires du même type. Celles du 1er sétigère sont
aussi longues que celles des sétigères 2 à 7 mais leur nombre est plus
réduit ; les faisceaux de soies du 1er sétigère sont donc moins fournis.
A partir du 3e sétigère il s’y ajoute, comme 3e type, des soies à double
courbure (fig. G) comportant un limbe qui précède la zone distale dont le
bord a une denticulation obtuse (« soies d ’ Apomatus »). Les soies limbées
thoraciques possèdent un limbe assez étroit et leur pointe est longuement
éfilée. Les soies capillaires et les « soies d ’ Apomatus » sont également
é filées.
Les segments de la partie postérieure de l’abdomen (20 à 30 chez les
grands exemplaires) portent de longues soies capillaires qui succèdent
aux soies géniculées des sétigères précédentes (fig. H). Les soies géniculées
abdominales ont une longue lame assez étroite dont le bord distal com¬
porte une denticulation obtuse. Les soies géniculées, ainsi que, dans les
segments postérieurs, les soies capillaires, se trouvent regroupées en petits
faisceaux, par exemple au nombre de 3 à 5. Il existe une zone de transition
où quelques segments peuvent porter, dans le même faisceau, des soies
géniculées et des soies capillaires ou des soies intermédiaires entre ces
deux types.
Les uncini thoraciques (aux sétigères 2 à 7) sont en scie avec un nombre
-variable de dents dont l’antérieure est obtuse, entière, non bifurquée
>( fig. I, J). Chez les grands exemplaires les uncini thoraciques ont 16 à
19 dents (en général 16 ou 17). Chez les petits exemplaires (longueur
3 mm-4 mm) les dents des uncini thoraciques sont moins nombreuses : 11 à
14 (en général 12 ou 13).
— 1205 —
F, soie limbée thoracique ; G, « soie d’ A pomatus » ; H, soie géniculée abdominale; I, uncinus
thoracique, vue latérale ; J, uncinus thoracique, vue sur le bord dentelé ; K, uncinus des
tout derniers segments abdominaux, vue latérale ; L, uncinus des tout derniers segments
abdominaux, vue sur le bord dentelé.
Les uncini abdominaux, beaucoup plus petits que les uncini thoraciques,
ont à peine la moitié de la longueur de ceux-ci. Sauf aux tout derniers
segments les uncini abdominaux sont des uncini en scie, semblables à ceux
du thorax. Aux sétigères abdominaux antérieurs le nombre de dents des
uncini est inférieur à celui des uncini thoraciques (seulement 12 ou 13
chez les exemplaires de grande taille). Plus vers l’arrière, le nombre des
dents des uncini abdominaux augmente légèrement. Enfin, les uncini
des tout derniers segments sont des uncini en râpe (fig. K, L).
Le nombre d’uncini par rangée augmente, aussi bien au thorax qu’à
l’abdomen, à partir des segments antérieurs jusqu’aux segments posté¬
rieurs. Il peut y avoir, par exemple, 80 uncini par rangée au 2e sétigère
et 184 au 7e sétigère thoracique, 40 uncini par rangée aux segments abdo¬
minaux antérieurs et 80 aux segments abdominaux postérieurs. Etant
donné le nombre croissant des uncini dans les sétigères thoraciques pos¬
térieurs, leurs rangées deviennent plus longues et s’étendent de plus en
— 1206 —
plus vers la face ventrale où, toutefois, elles sont loin de se toucher et
demeurent même largement écartées au 7e sétigère.
II. Discussion.
Vermiliopsis monodiscus n. sp. est une espèce voisine de Vermiliopsis
richardi Fauvel, 1909 et de Vermiliopsis infundibulum (Philippi, 1844' J,
espèces bien connues en Méditerranée. Ces deux dernières espèces possèdent
comme on a pu le vérifier, les mêmes types de soies et d’uncini (notamment
des uncini abdominaux en scie, des soies thoraciques très longuement
effilées, et des soies abdominales à longue lame étroite), la même structure
du panache branchial (filaments, comportant deux séries de très petits
ocelles rouges, insérés en demi-cercle sur des lobes branchiaux courts
et épais), des membranes thoraciques, dépassant le 2e sétigère, mais se
terminant à l’avant du dernier segment thoracique (donc non réunies en
feston ventral), et un tube à péristomes évasés se succédant dans la partie
attachée au substrat.
D’après les caractères énumérés ci-dessus le groupe des trois espèces,
Vermiliopsis monodiscus n. sp., V. richardi et V. infundibulum, se distingue
d’un groupe d’espèces comprenant, en Méditerranée, Vermiliopsis agglu-
tinata (Marenzeller, 1893), Vermiliopsis rugosa (Langerhans, 1884), Ver¬
miliopsis undulata Zibrowius, 1967 (a) et Vermiliopsis pomatostegoides
Zibrowius, 1967 (b). V. monodiscus n. sp. se distingue de V. richardi et de
V. infundibulum essentiellement par son opercule et par son tube. Le
tableau suivant résume les différences qui existent entre ces 3 espèces.
Dans l’ensemble, Vermiliopsis monodiscus n. sp. semble plus proche de
V. richardi que de V. infundibulum, par la structure de son opercule, les
membranes thoraciques et la répartition des « soies d ’Apomatus ». Un
exemplaire de V . monodiscus n. sp. ressemble à un exemplaire de V. richardi
ayant perdu le cylindre calcaire à bord distal crénelé qui normalement
recouvre le disque corné de l’opercule, mais la pigmentation brune de cette
dernière espèce, pigmentation qui persiste dans les liquides fixateurs,
permet la distinction.
Parmi les espèces de Vermiliopsis non connues en Méditerranée et
énumérées dans le catalogue de Hartman (1959, 1965), espèces dont les
descriptions sont parfois insuffisantes, trois seulement possèdent un
opercule comparable à celui de V. monodiscus n. sp. par sa plaque cornée,
simple et plate.
1. On considère ici comme la forme typique de V. infundibulum celle qu’on trouve fixée
sur les petits substrats solides épars des fonds meubles circalittoraux (Détritique Côtier et
Détritique du Large) de la région de Marseille. La forme en question est caractérisée par son
opercule comportant une partie cornée à surface lisse, plus ou moins allongée car composée de
nombreux étages, ceci suivant l’âge et la taille des animaux. D’autres formes ayant un oper¬
cule différent de celui qui vient d’être caractérisé, et qui ont été attribuées, provisoirement,
à la suite de Fauvel et dans un travail antérieur (Zibrowius, 1967 a), à l’espèce V7. infundi¬
bulum, sont probablement spécifiquement différentes. Cette question sera étudiée ultérieure¬
ment sur un matériel plus abondant.
— 1207 —
Tube
Péristome termi¬
nal
Ampoule opercu-
laire
Partie cornée de
l’opercule
Membranes thora¬
ciques
« soies d’Apoma-
tus »
Pigmentation
Vermiliopsis mo¬
nodiscus n. sp. à
à section quadran-
gulaire,3 carènes
avec des zones dis¬
tinctes
plus haute que
large
plaque concave,
simple, non re¬
couverte de cal¬
caire
soudées au thorax
jusqu’au 4e séti-
gère
à partir du 3e séti-
gère
pas de taches bru¬
nes
Vermiliopsis
richard i
à section arrondie,
5 carènes, dont
la médiane moins
développée
avec des zones dis¬
tinctes
courte, presque
hémisphérique
plaque concave,
simple, recou¬
verte d’un cy¬
lindre calcaire
soudées au thorax
jusqu’au 4e sé-
tigère
à partir du 3e séti-
gère
taches brunes sur
les côtés du
thorax et de
l’abdomen
Vermiliopsis
infundibulum
à section arrondie,
5 carènes égales
sans zones dis¬
tinctes, simple¬
ment évasé
courte, presque
hémisphérique
composée d’étages
plus ou moins
nombreux (par¬
fois encroûtée
de calcaire)
soudées au thorax
jusqu’au 5e séti-
gére
à partir du 4e séti-
gère
pas de taches
brunes
Vermiliopsis annulituba (Augener, 1906), de l’étage bathyal des Antilles,
dont la description est basée sur un exemplaire unique, ressemble à V.
monodiscus n. sp. par ses membranes thoraciques se terminant au 4e séti-
gère et par son opercule comportant une plaque cornée simple, légèrement
concave, non encroûtée de calcaire mais pourvue de côtes radiaires. L’oper¬
cule de cette forme serait porté par le 2e filament branchial à droite et
non par le 1er.
Le tube de V. annulituba est très différent de celui de V. monodiscus
n. sp. : il est rond, lisse, sans carènes longitudinales et pourvu de nombreux
bourrelets transversaux arrondis qui ne sont pas des péristomes évasés.
D’après Rioja (1958), il existe, sur les côtes orientales du Méxique, des
exemplaires de Vermiliopsis annulata (Schmarda, 1861) possédant un
opercule avec une plaque cornée unique. Les tubes de ces exemplaires
sont très différents de ceux de V. monodiscus n. sp. par l’existence de
carènes longitudinales denticulées ou festonnées, ces dernières inter¬
rompues, par endroits par des crêtes transversales.
Vermiliopsis glacialis Monro, 1939, de l’ Antarctique, possède un tube
avec 3 carènes, mais son opercule, nettement plus allongé que celui de
V. monodiscus n. sp., porte une plaque terminale calcifiée. Les uncini
thoraciques de cette espèce auraient seulement 7 ou 8 dents.
La combinaison de caractères, telle qu'on la trouve chez Vermiliopsis
monodiscus n. sp., n’est connue chez aucune autre espèce. Il est donc
justifié de considérer l’espèce en question comme nouvelle.
— 1208 —
III. Répartition géographique et écologique.
On a récolté V ermiliopsis monodiscus n. sp. dans les grottes sous-marines
de la région de Marseille, dans l’étage bathyal de la même région, ainsi que
de la Mer Tyrrhénienne.
De grands tubes vides fixés sur des Madréporaires bathyaux également
morts et noircis [ Madrepora oculata L., Lophelia proliféra (Pallas)], ainsi
que deux petits exemplaires vivants pour chacune des deux stations,
proviennent de la fosse au SW de l’île Gorgona (campagne de la « Calypso »
1961, St. 1752, profondeur 600 m à 660 m) et de la fosse entre la Corse
et l’île Monte Cristo (campagne de la « Calypso » 1961, St. 1756, profondeur
450 m).
Des grands tubes vides noirâtres ont été trouvés fréquemment sur les
substrats solides divers prélevés, soit à partir de la soucoupe plongeante
(C. Froget) soit par dragage (C. Herberts) dans le Canyon de la Cassi-
daigne à l’Est de Marseille à des profondeurs comprises entre 300 m et
600 m, notamment sur des coquilles d’huîtres fossiles draguées vers 500 m
de profondeur, où un petit exemplaire vivant a, d’ailleurs, été obtenu.
Dans certaines grottes sous-marines du littoral de la région de Mar¬
seille, V. monodiscus n. sp. est fréquent et même abondant dans les zones
les plus obscures et les plus reculées, à recouvrement animal réduit, zones
qui souvent correspondent à des diverticules, des boyaux ou des fissures
étroites, parfois difficilement accessibles. Les tubes de V. monodiscus
n. sp. sont faciles à identifier en place. Etant donné la roche presque nue
et l’absence de concrétions utilisables comme substrat éventuel pour les
tubes dans les zones habitées par V. monodiscus n. sp., on ne peut pas
obtenir le matériel par grattage d’une surface mais seulement en prélevant
des éclats de la roche ou en détachant les tubes un par un au moyen d’un
couteau ou d’une pince. Un travail antérieur, qui traitait déjà les Serpu-
lidae des grottes sous-marines (Zibrowius, 1967 a), ne tenait pas encore
suffisamment compte de ce biotope particulier ; la découverte de la nou¬
velle espèce est plus récente.
V ermiliopsis monodiscus n. sp. peut cohabiter avec Petrobiona massiliana,
mais semble être plus abondant dans les zones situées au delà de celles
habitées par ce Spongiaire Pharétronide. La faune des zones habitées par
V. monodiscus n. sp. comprend, assez constamment, entre autres, les
Spongiaires Pharétronides Petrobiona massiliana Vacelet et Lévi et Plectro-
ninia hindei ssp. mediterranea Vacelet, les Brachiopodes Cistella cistellula
(S. Wood) et Megathyris decollata (Chemnitz), les Serpulidae V ermiliopsis
undulata Zibrowius, 1967 (a), Omphalopoma cristata Langerhans 1884
[= O. aculeata Fauvel, 1909], Omphalopoma annulata Zibrowius, 1967 (a)
et Omphalopomopsis fimbriata (Delle Chiaje, 1828).
Il est fréquent de trouver des tubes vides noircis, mais en bon état, de
V ermiliopsis monodiscus n. sp. Dans ces zones des grottes où le nombre
d’espèces susceptibles de s’installer sur ce nouveau substrat est réduit,
où, apparemment, les Spongiaires foreurs de calcaire sont moins importants
— 1209 —
et où, par conséquent, les chances de recouvrement ou de destruction sont
faibles, les tubes, une fois qu’ils sont abandonnés, semblent rester intacts
et reconnaissables pendant très longtemps. Ainsi, de grands tubes vides
sont très abondants dans le « boyau aux Cérianthes » de la grotte du
Figuier.
Jusqu’à maintenant, on a déjà pu constater la présence de Vermiliopsis
monodiscus n. sp. dans de nombreuses grottes entre Marseille et Cassis,
là où les conditions écologiques mentionnées plus haut se trouvent réalisées
(grottes de Jarre, de Plane, du Figuier, du Cap Morgiou, des Falaises du
Devenson, de la Calanque et de la Fenêtre de l’Eissadon, de la Pointe
Castelvieil, du Grand Conglu). Les zones habitées, dans ces grottes, par
V. monodiscus n. sp., se trouvent à des profondeurs comprises entre 3 m et
37 m. environ
Malgré l’examen de nombreux prélèvements, de natures diverses,
effectués à l’extérieur des grottes sous-marines dans des biotopes variés
de la région marseillaise, Vermiliopsis monodiscus n. sp. n’y a pas encore
été retrouvé sauf dans l’étage bathyal. L’absence de V . monodiscus n. sp.
dans de nombreux échantillons de concrétions coralligènes, prélevés en
plongée dans la région de Marseille entre 20 m et 60 m de fond, semble
permettre de conclure que l’espèce en question n’existe pas dans ce biotope,
dans lequel on a pourtant retrouvé assez régulièrement, mais en petit
nombre, Omphalopomopsis fimbriata (Delle Chiaje), espèce pour laquelle
on a supposé d’abord une lacune semblable de sa répartition bathymétrique
(entre les grottes du littoral et l’étage bathyal).
Résumé.
Le présent travail donne la description de Vermiliopsis monodiscus n. sp. et
sa comparaison avec d’autres espèces du genre Vermiliopsis, en particulier V.
richardi et V. infundibulum. La nouvelle espèce a été trouvée dans les zones les
plus obscures de certaines grottes sous-marines à faible profondeur (entre 3 m
et 37 m) dans la région de Marseille ainsi que dans l’étage Bathyal de la même
région et de la Mer Tyrrhénienne (entre 300 m et 660 m).
Zusammenfassung.
Die vorliegende Arbeit gibt die Beschreibung von Vermiliopsis monodiscus
n. sp. und den Vergleich mit anderen Arten der Gattung Vermiliopsis, insbeson-
dere mit l7. richardi und V. infundibulum. Die neue Art wurde in den dunlcelsten
Zonen mancher Meereshôhlen in geringer Tiefe (zwischen 3 m und 37 m) in der
Umgebung von Marseille sowie im Bathyal der gleichen Gegend und des Tyrrhe-
nischen Meeres (zwischen 300 m und 660 m) gefunden.
Summary.
The présent work gives the description of Vermiliopsis monodiscus n. sp. and
its comparaison with other species of the genus Vermiliopsis, especially with
— 1210 —
V. richardi and V. infundibulum. The new species has been found in the darkest
zones of sorae submarine caves at little depth (between 3 m and 37 m) of the
Marseille région and in the Bathyal of the same région and of the Tyrrhenian
Sea.
Station marine d' Endoume
Marseille.
BIBLIOGRAPHIE
Augener, H., 1906. — Westindische Polychaeten. Bull. Mus. comp. Zool. Har¬
vard, 43, no. 4, pp. 91-196, 8 pl.
Monro, C. C. A., 1939. — Polychaeta. B. A. N. Z. Antarctic Res. Exped. 1929-
1931, Rep. ser. B {Zool. Bot.), Adélaïde, 4, pt. 4, pp. 87-156.
Rioja, E., 1958. — Estudios Anelidologicos XXII. Datos para el conocimiento
de la fauna de Anelidos de las costas orientales de Mexico. An. Inst. Biol.
Mexico, 29, pp. 219-301.
Zibrowius, H., 1967 a. — Etude morphologique, systématique et écologique des
Serpulidae (Annelida Polychaeta) de la région de Marseille. Rec. Trav.
Stat. mar. Endoume, 59 (bull. 43).
— 1967 b. — Quelques nouvelles récoltes de Serpulidae (Polychaeta Seden-
taria) dans le Golfe de Gabès et en Tripolitaine et description de Vermi-,
liopsis pomatostegoides n. sp. Bull. Stat. océanogr. Salammbô (sous presse).
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2* Série — Tome 39 — N" 6, 1967 (1968), pp. 1211-1213.
LES PÉDICELLA IRES GLOBIFÈRES
DE U OURSIN RÉGULIER
PARACENTROTUS LIVIDUS (LAMARCK)
Par Gustave CHERBONNIER
En examinant un exemplaire de Paracentrotus lividus (Lamarck) récolté
le 12-X-1966 par E. Dupont, sur les côtes de Sardaigne, entre Sarroch et
Cagliari, par 20 à 25 mètres de profondeur, mon attention fut attirée
par l’aspect inhabituel de cet oursin revêtu de ses piquants. Ceux-ci,
bien plus courts que chez les échantillons normaux, d’une taille à peu
près uniforme adoralement, encore plus courts et plus fins aboralement,
sont vert clair à pointe à peine rougeâtre, et rappellent les piquants d ’Echi-
nus melo Lamarck. Le test dénudé, vert clair, d’un diamètre de 35 mm,
ne présente cependant aucune différence sensible avec ceux d’échantillons
de même taille provenant de Banyuls et de Roscoff. Il semblait, en revanche,
en être tout autrement des pédicellaires globifères ; Koehler (1921),
Mortensen (1943) et Tortonese (1965) mettent l’accent sur le fait que
les pédicellaires globifères de P. lividus n’ont qu’une seule paire de dents
latérales. Or, mon échantillon possède deux sortes de ces pédicellaires.
Les uns, d’ailleurs assez peu nombreux, identiques à ceux décrits et figurés
par les auteurs, ont une partie basilaire quadrangulaire ou allongée, mesu¬
rant environ les deux tiers de la longueur totale du pédicellaire, le limbe
court et large pourvu d’une paire de dents latérales et d’une longue dent
terminale (a, b) ; les autres, très nombreux, ont une partie basilaire étroite
n’atteignant plus que la moitié de la longueur totale du pédicellaire, le
limbe élancé pourvu de deux paires de dents latérales et d’une dent ter¬
minale (c, e) ; très rares sont ceux n’ayant qu’une paire de dents latérales
(f) ; en revanche, environ 5 % de ces pédicellaires portent une dent d’un
côté du sommet du limbe et deux à trois dents de l’autre (g, h).
Cet oursin des côtes de Sardaigne représentait-il une forme jusqu’ici
non signalée de P. lividus ? Une étude des pédicellaires globifères d’échan¬
tillons de cette espèce, en provenance de Banyuls et de Roscoff, devait
apporter une réponse négative à cette question. Tous présentent, en
plus des pédicellaires globifères ayant une paire de dents latérales, des
pédicellaires identiques à ceux des figures c, e, f, g, h. Cependant, la pré¬
sence de ces pédicellaires varie selon la taille de l’animal ; ils sont très
nombreux chez ceux dont le diamètre du test est inférieur à 35 mm, et
ils diminuent progressivement en nombre au fur et à mesure de la crois¬
sance du test pour disparaître presque complètement et être remplacés
par les pédicellaires à deux dents latérales et à haute partie basilaire chez
— 1212 —
les échantillons de 50 mm et plus. Il serait intéressant de voir si les oursins
récoltés à une plus haute latitude que Roscofï, notamment sur les côtes
de Grande-Bretagne et d’Irlande, possèdent aussi ces deux sortes de
pédicellaires globifères, et s’ils présentent les mêmes variations quanti¬
tatives suivant la taille des oursins.
Laboratoire de biologie des Invertébrés marins.
Pédicellaires globifères de Paracentrotus lividus (Lamarck).
a, b, c, e, f = éch. 1 ; d, g, h = éch. 2.
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
Kœhler, R., 1921. — Faune de France. I. Echinodermes, pp. 1-210, 153 fig.
Mortensen, Th., 1943. — A monograph of the Echinoidea. III, 3. Camarodonta
2, pp. 1-446, pl. 1-66.
Tortonese, E., 1965. — Echinodermata. Fauna d’Italia, pp. 1-422, 186 fig.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2* Série — Tome 39 — N» 6, 1967 (1968), pp. 1214-1218.
CONSIDÉRATIONS SUR V HOLOTHURIE APODE
• • ».
LEPTOSYNAPTA MACRANKYRA ( LUDWIG )
Par Gustave CHERBONNIER
La mer de Banyuls semble être un lieu de prédilection pour la découverte
d’espèces d’Echinodermes, nouvelles pour la Science, non retrouvées
depuis les descriptions originales, ou dont la présence n’avait jamais
encore été constatée en Méditerranée. C’est ainsi qu’une Holothurie apode
récoltée à Banyuls au large des caps Béar et Cerbère, entre 100 et 112
mètres de profondeur, dans le sable organogène à Venus ovata, doit proba¬
blement être considérée comme un exemplaire de Leptosynapta macran-
kyra (Ludwig), espèce non retrouvée depuis sa description par cet auteur,
en 1898.
Ce ne sont malheureusement que deux fragments de Synapte qui furent
dragués à Banyuls, l’un réduit à sa partie céphalique et à des lambeaux
de tégument, l’autre dépourvu de celle-là et ne mesurant qu’environ
40 mm de long sur 8 mm de diamètre. Le tégument est mince, blanchâtre,
piqueté de nombreux points roses. Les tentacules, au nombre de douze,
sont rosés et leur base est flammée de rouge vif ; ils portent chacun huit
paires de digitations latérales dont la taille va croissant depuis la base du
tentacule jusqu’au sommet, lequel se termine par une digitation impaire
un peu plus longue que les deux digitations adjacentes ; les tentacules
ventraux médians sont munis de cinq cupules sensorielles ; celles-ci décrois¬
sent en nombre sur les autres tentacules pour disparaître complètement
sur les tentacules dorsaux (c). La couronne calcaire est très petite mais
bien calcifiée ; elle se compose de douze pièces, cinq radiales largement
perforées et sept interradiales à sommet triangulaire (k). Il n’existe aucun
autre organe pas plus que d’urnes ciliées, lesquelles sont également absentes
de l’autre fragment.
Les ancres et les plaques du tégument sont de formes et de tailles diverses
Dans la partie orale, immédiatement à la base des tentacules, les plaques
anchorales sont presque aussi larges (130 à 140 p) que longues (140 à 150 p) ;
elles sont percées de neuf trous principaux à bords dentés, et de quelques
trous accessoires ; la partie inférieure est très arrondie et percée d’une
dizaine de trous irréguliers à bords lisses ; les ancres correspondantes,
légèrement plus longues (170 à 180 p) ont les bras de l’arc très ouverts,
pourvus de trois ou quatre dents ; la base de la manivelle est festonnée ;
on trouve assez souvent des ancres dont les bras de l’arc sont lisses. Dans
le reste du tégument, les spiculés sont de deux tailles. Les plus petits, peu
nombreux, ont des plaques mesurant de 190 à 230 p de long, des ancres de
— 1215
220 à 270 jx ; ces plaques anchorales et ces ancres ressemblent beaucoup à
celles de Leptosynapta inhaerens (O. F. Müller), mais la base des plaques
est plus arrondie et plus perforée. Mélangées à ces petits spiculés, on
trouve en très grand nombre des ancres de grande taille ayant de 450 à
550 p. de long (h), et des plaques de 310 à 340 p. Les ancres portent, sur
chacun des bras de l’arc, de six à dix dents, celles-ci pouvant parfois
atteindre presque le sommet de l’arc. Les plaques sont étroites, allongées,
à base pointue, percées de trente à quarante trous de diverses grosseurs
(a, b) ; quelques-unes portent une esquisse de pont (g).
Les spiculés des bandes radiaires, très nombreux, sont des ovules per¬
forés prenant parfois la forme d’un C (d). Les bâtonnets des tentacules
sont courts, droits ou incurvés, à bords festonnés, à extrémités rarement
perforées (e, f).
Deux espèces européennes ont des spiculés comparables à ceux de
mes échantillons ; Leptosynapta hispida (Heller) et Leptosynapta macrankyra
(Ludwig).
En 1868, Heller décrit, sous le nom de Synapta hispida, une Holo¬
thurie récoltée à Lésina (Adriatique). Le corps vermiforme de son spécimen
mesure environ 40 mm de long, la peau en est très ridée, molle, gris sombre
tacheté de blanc. Les plaques anchorales, d’après Heller, ressemblent
à celles de Lahidoplax digitata (Heller), sauf qu’ellles sont dépourvues de
manche et que le nombre de trous est plus grand (i). Les ancres sont consi¬
dérablement plus longues et plus fortes que celles de L. digitata, le sommet
de l’arc est légèrement excavé, les bras sont lisses (i).
En 1887, Semon rapporte à L. hispida des fragments d’Holothuries
récoltées à Naples. La peau est couverte de taches blanches dûes à la
présence des spiculés qui soulèvent le tégument en formant une poche. Il y
a douze tentacules avec huit paires de digitations latérales et une digita¬
tion impaire terminale. L’anneau calcaire est fait de douze pièces très peu
développées. L’intestin forme la boucle habituelle. Le madréporite est
logé dans le mésentère dorsal. Une vésicule de Poli. Urnes ciliées isolées
sur les mésentères et disposées en grappes à la base de ceux-ci, sur le
péritoine. Gonades en deux touffes peu développées de part et d’autre du
mésentère. Les ancres et les plaques sont énormes, certaines dépassant un
millimètre et visibles à l’œil nu ; elles sont deux fois plus grandes que celles
de L. inhaerens, quatre fois plus que celles de L. digitata (j). Les plaques,
sans manche, ressemblent à celles de inhaerens, mais sont de taille plus
grande, et plus perforées. Dans les cinq radius et dans les muscles longi¬
tudinaux il y a des corps calcaires en forme de biscuits, comme ceux
décrits par J. Müller. Dans les tentacules se trouvent des bâtonnets
recourbés et dentelés semblables à ceux de Chiridota venusta (Semon)
Toujours d’après Semon, bien que les ancres figurées par Heller aient les
bras lisses, la description et les figures de Heller correspondent si bien
à son exemplaire qu’il n’y a aucun doute qu’il s’agit bien de L. hispida et
que Heller a été victime d’une erreur parce qu’il a examiné trop peu de
spécimens.
Si l’on se reporte aux figures i, de Heller, et j, de Semon, on note
tout de suite une nette différence dans la forme des ancres ; quant aux
80
— 1217 —
plaques, Semon ne les figurant pas, toute comparaison est impossible.
Il m’est difficile de croire que les denticulations des bras des ancres aient
pu échapper à Heller, à moins qu’il n’ait figuré une ancre en voie de
formation. Cependant, la figure qu’il donne par ailleurs d’une plaque
anchorale aux bords barbelés, et qu’il attribue à L. inhaerens, ne saurait
appartenir à cette espèce. Son Thyonidium ehlersi, aux spiculés si curieux,
n’a jamais été retrouvé. En revanche, les figures qui se rapportent à L.
digitata, Cucumaria kirschergi et Holothuria affinis (= H. helleri Maren-
zeller) sont parfaitement exactes. Ou bien les figures de Heller relatives
à L. hispida, L. inhaerens et Th. ehlersi sont fausses, ou bien elles se rap¬
portent à trois bonnes espèces dont l’une, appelée par erreur L. inhaerens,
reste à nommer. Si les figures sont exactes, l’espèce, en provenance de
Naples, étudiée par Semon ne peut être une L. hispida. Notons, en passant,
que l’ancre figurée par Sf.mon mesure environ 520 p, de long, alors qu’il
annonce une taille courante de près du millimètre. Par ailleurs, il est
impossible de connaître la taille des ancres et des plaques figurées par
H eller, la légende de ses figures portant simplement « fortement grossi ».
Ludwig (1898) est d’avis que les spécimens de Semon ne sont pas des
L. hispida. Etudiant des Synaptes en parfait état, provenant également de
Naples, il trouve deux espèces : L. inhaerens et une autre forme du groupe
inhaerens remarquable par ses grandes plaques et ses grandes ancres ;
celles-ci mesurent entre 400 et 840 p de long ; les plaques ont 300 à 630 p
et présentent 30 à 40 perforations dentelées irrégulièrement disposées.
Il précise que tous les intermédiaires existent entre les plus petits et les
plus grands spiculés, et il y a peu de différence de taille, comme chez
inhaerens, entre les spiculés des différentes parties du corps. Les plus
petites ancres et plaques sont dispersées parmi les plus grandes et se
trouvent, comme celles-ci, dans tous les radius et dans tous les interradius.
Ludwig conclue : Semon, le premier, qui a étudié avant moi cette espèce
du golfe de Naples, pense reconnaître à nouveau L. hispida de Heller.
Ceci est tout à fait impossible, car Heller signale expressément la ressem¬
blance des plaques anchorales avec celles de L. digitata (erreur de Ludwig,
Heller précisant « sans manche »). La forme de Naples étudiée par
Semon n’est absolument pas identique à L. hispida de Heller, et comme
elle ne correspond à aucune autre espèce connue, elle doit recevoir un
nouveau nom pour lequel je propose Synapta macrankyra.
Je ne suis pas aussi certain que Ludwig que les spécimens de Semon
ne sont pas identiques à ceux de Heller, pour les raisons que j’ai indi¬
quées plus haut. Ce qui est à peu près certain, c’est que les spécimens
de Banyuls appartiennent bien à L. macrankyra, tel que cette espèce a été
définie par Ludwig ; le nombre des tentacules et de leurs digitations,
l’identité de forme et de taille des plaques et des ancres, le mélange des
petits et des grands spiculés me semblent suffisant pour le prouver. L.
macrankyra est donc une bonne espèce et ce nom doit être maintenu tant
que des synaptes, récoltées à nouveau à Lésina, n’auront pas prouvées son
identité avec L. hispida Heller.
Cependant, la validité de L. macrankyra a presque toujours été mise
en doute par la plupart des spécialistes. Ostergen (1905) déclare que si
— 1218 —
macrankyra est une bonne espèce, elle doit prendre place auprès de L.
bergensis, espèce nordique très voisine de L. inhaerens près de laquelle
Ludwig rangeait son espèce. Koehler (1921 et 1927) la considère comme
une simple variété de L. galliennei (Herapath), cependant jamais encore
rencontrée en Méditerranée, sous prétexte que de rares exemplaires de
galliennei récoltés à Dinard, possèdent des ancres et des plaques anchorales
géantes. Mortensen (1928), se référant aux observations de Koehler sur
les spécimens de Dinard, pense que macrankyra est une variété de bergensis,
également non encore trouvée en Méditerranée. Seuls, Heding (1928) et
Tortonese (1965) considèrent macrankyra comme une bonne espèce,
celui-ci avec réserve.
Laboratoire de Biologie des Invertébrés marins .
BIBLIOGRAPHIE
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2» Série — Tome 39 — N» 6, 1967 (1968), pp. 1219-1223.
SUR LA PRÉSENCE, A BANYULS,
DE L'HOLOTHURIE APODE LABIDOPLAX BUSKI
(M'INTOSH)
Par G. CHERBONNIER et A. GUILLE
En triant le contenu d’un dragage effectué en août de cette année,
au large de Banyuls, par 91 mètres de profondeur, dans un sable à Venus
ouata Pennant, l’un de nous remarqua une petite Synapte d’environ
12 mm de long, ayant l’aspect d’une très jeune Oestergrenia digitata
(Montagu). Un examen plus approfondi révéla qu’il s’agissait, en fait, d’un
exemplaire incomplet de Labidoplax buski (M’Intosh), espèce connue des
côtes nord de l’Europe mais jamais encore rencontrée en Méditerranée.
Il nous semble donc intéressant de décrire cet échantillon et de le com¬
parer à ceux vivant dans les mers nordiques.
Labidoplax buski (M’Intosh)
Origine : Large de Banyuls, sable à Venus ouata , profondeur 91 mètres, le
5 août 1967, 1 exemplaire.
Synonymie : Synapta buski M’Intosh, 1866, p. 12; Théel, 1885, p. 30;
Bell, 1892, p. 34, pl. 1, lig. 2 ; Chadwick, 1895, p. 236 ; Todd, 1901,
p. 365.
Synapta tenera Norman, 1864, p. 106 (Nom. nud.) ; Semper, 1867,
p. 15 ; Brady et Robertson, 1871, p. 690 ; Lampert, 1885, p. 216.
Labidoplax tenera Ostergren, 1898, p. 115, fig. 5.
Labidoplax buski Ostergren, 1902, p. 12 ; 1905, p. clvi ; Nordgaard,
1905, p. 161 ; Fisher, 1907, p. 719 ; Clark, 1907, p. 94, pl. V, fig. 23 ;
Becher, 1912, p. 290 ; pl. XIX ; Grieg, 1913, p. 139 ; Deriugin, 1915 ;
Mortensen, 1924, p. 253, fig. 125 et 127 ; 1927, p. 432, fig. 261 ; Koehler,
1927, p. 277, pl. XV, fig. 14 ; Djakonov, 1933, p. 155, fig. 80 ; Ostergen,
1938, pl. 1, fig. 2 et 6 ; Nyliolm, 1952, p. 239, fig. 1-5, pl. I-V.
L’unique exemplaire mesure environ 12 mm de long sur 1,5 mm de
diamètre ; il est incomplet et semble avoir été sectionné vers la moitié du
corps ; il est réduit à la partie céphalique comportant les tentacules, la
couronne calcaire péripharyngienne, l’anneau oral et ses dépendances, aux
gonades qui débouchent par une petite papille située à la base des tenta¬
cules dorsaux médians, et à un court tronçon d’intestin. D’après ces
données, l’animal entier devait mesurer environ trois centimètres, taille
— 1220 —
normale des spécimens de cette espèce. Le tégument est mince, translu¬
cide, blanc rosé. Les tentacules, au nombre de onze, portent une paire de
digitations latérales et se terminent par une longue digitation impaire (c).
La couronne calcaire, bien calcifiée, se compose de onze pièces, cinq
radiales perforées pour le passage des nerfs, et six interradiales dont deux
jointives dans l’interradius dorsal médian (g). Les gonades consistent en
deux gros tubes simples, blanc rosé, bourrés de très gros ovules, et disposés
de chaque côtés du mésentère dorsal. Il n’existe qu’une seule urne ciliée
à la base du mésentère dorsal médian, immédiatement au-dessous de la
couronne calcaire (h).
Labidoplax buski (M’Intosh).
c, g, h : échelle 1 ; a, b, d, e, f : échelle 2.
Spiculés.
Les plaques et les ancres du tégument sont d’une grande uniformité
de forme et de taille ; les ancres mesurent de 115 à 122 p de long sur 50 à
52 p de large, les plaques anchorales de 112 à 122 p de long sur 78 à 82 p de
large ; celles-ci sont pourvues d’un manche assez court, percé de deux trous ;
la partie principale, presque circulaire, est percée d’un trou central et de
six trous périphériques à bords dentelés, le plus inférieur étroit et allongé
(b, e) ; les ancres, nettement moins larges que les plaques mais sensible¬
ment de même longueur, ont des bras courts denticulés à leur extrémité ;
la base de la manivelle porte des denticules répartis irrégulièrement (a).
Il n’y a aucun spiculé dans les bandes radiaires. Quant aux tentacules,
— 1221
ils ne possèdent chacun que deux à quatre bâtonnets disposés dans le
tronc, jamais dans les digitations ; ces bâtonnets, souvent arqués, ont les
extrémités plus ou moins ramifiées (d, f).
Observations.
D’après les auteurs, L. buski a presque toujours onze tentacules ;
cependant, Mortensen signale des individus ayant soit dix, soit douze
tentacules. Cette espèce est caractérisée aussi par l’absence d’urnes ciliées,
critère qui doit être abandonné, tout au moins pour la forme méditerra¬
néenne. Les spiculés sont identiques de forme et de taille, quel que soit le
lieu de récolte des échantillons. Les gonades de L. buski, de Banyuls, sont
conformes aux gonades des individus des mers boréales : un seul tube de
chaque côté du mésentère dorsal, gros ovules de 120 à 140 p, de diamètre,
taille correspondant à celle des ovules mûrs signalés par Nyholm chez des
L. buski des côtes suédoises. A ce sujet, cet auteur donne les précisions
suivantes concernant l’état des gonades et le mode de reproduction d’ani¬
maux récoltés dans le fjord Gullmar, dans des fond vaseux situés entre 40
et 60 mètres de profondeur. Les gonades sont hermaphrodites, les ovules
étant disposés à la périphérie du tube, les spermatozoïdes au centre. Les
produits sexuels sont mûrs alternativement, l’émission du sperme étant
suivie de celle des ovules, mais seulement au moins deux jours après, si
bien que l’autofécondation ne semble pas possible dans les conditions
naturelles, alors qu’elle paraît l’être artificiellement. Au moment de la
reproduction, c’est-à-dire d’octobre à janvier, la température de l’eau étant
comprise entre 9° et 11° C, la synapte, qui vit normalement enfoncée dans
le sédiment, les tentacules affleurant la surface du substrat, sort de celui-ci,
les femelles d’environ un centimètre, les mâles de plus de la moitié de leur
longueur ; ceux-ci se dressent verticalement et se balancent très lentement
d’avant en arrière en effectuant en même temps un mouvement semi-
circulaire ; l’émission du sperme est synchrone du mouvement de balance¬
ment de l’animal ; peu de temps après, les femelles se mettent à pondre.
11 ne nous a pas été possible de vérifier toutes ces observations sur le
comportement de L. buski de Méditerranée. En effet, malgré de nombreux
dragages effectués dans la vase à Venus ouata, nous n’avons pu retrouver
un seul exemplaire de cette espèce. Cependant, notre unique exemplaire
ayant des ovules sensiblement de même taille que ceux des spécimens
nordiques, la période de reproduction de L. buski, en Méditerranée doit
commencer vraisemblablement en septembre ou au début d’octobre, c’est-
à-dire sensiblement à la même époque que celle signalée par Nyholm pour
les spécimens des côtes suédoises du Skager-rak.
Rapports et différences.
Labidoplax buski se distingue aisément des deux autres espèces médi¬
terranéennes rangées jadis dans le genre Labidoplax. Oestergrenia digitata
(Montagu) a douze tentacules pourvus de deux paires de digitations laté¬
rales, et des plaques anchorales à perforations jamais denticulées. Labi¬
doplax thomsoni (Herapath) possède des plaques anchorales de la partie
— 1222 —
antérieure du corps recouvertes d’un réseau très développé de trabécules
masquant parfois totalement les perforations sous-jacentes. En revanche,
elle est très proche de Labidoplax media Ostergren qui vit à Bergen (Nor¬
vège), dans le sable coquillier, par 45 mètres de profondeur, dont les ancres
et les plaques anchorales sont presque identiques ; mais elle possède douze
tentacules sans digitations terminales et pourvus de deux paires de digi¬
tations latérales ; de plus, ses tubes génitaux sont ramifiés.
Répartition géographique.
Labidoplax buski n’avait été trouvée jusqu’ici que dans une aire com¬
prise approximativement entre 55° et 70° de latitude nord, 10° W et 30° E
de latitude ; dans ces régions, elle vit entre 18 et 450 mètres de profondeur,
dans la vase argileuse des côtes de Norvège, depuis le cap Nord jusqu’au
Skagerrak, et sur les côtes suédoises du Kattegat. On la trouve aussi aux
îles Hébrides et sur les côtes écossaises (Firth of Clyde). En Méditerranée,
elle n’est connue actuellement que de Banyuls.
Laboratoire de Biologie des Invertébrés marins du Muséum et
Laboratoire Arago de Banyuls-sur-Mer.
BIBLIOGRAPHIE
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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N» 6, 1967 (1968), pp. 1224-1235.
MISE AU POINT ACTUELLE
DE LA TERMINOLOGIE DES ÉPONGES
(A REASSESSMENT
OF THE TERMINOLOGY FOR SPONGES )
Par (by) R. BOROJEVIL, W. G. F R Y, W. C. JONES, C. LEVI,
R. RASMONT, M. SARA et J. YACELET
Introduction.
Le regain d’intérêt que suscite l’étude des Spongiaires depuis 1950
et l’utilisation plus fréquente des Eponges pour l’analyse de phénomènes
biologiques fondamentaux a permis la publication de nombreux travaux
dont l’interprétation est rendue souvent délicate par l’absence d’une ter¬
minologie commune et précise. Pour y remédier, nous nous proposons de
définir ou de redéfinir des termes ou les expressions relatives à la morpho¬
logie, l’anatomie et la reproduction des Spongiaires, dans le but d’unifor¬
miser le vocabulaire employé et avec l’espoir que son usage se généralisera.
Les définitions que nous proposons dans cet article représentent un effort
dans ce sens, bien qu’il soit toujours difficile de s’adapter à un nouveau
langage. Toutes ces définitions impliquent notre accord complet sur leur
signification morphologique et physiologique.
Nous ne prétendons pas que cette liste terminologique soit complète.
La signification morphologique ou physiologique de plusieurs termes
actuellement utilisés est encore trop discutée pour que nous ayons le droit
de les rejeter, ou la possibilité de les définir. En revanche, nous estimons
devoir éliminer divers termes généraux adoptés par analogie ou simplifi¬
cation de vocabulaire et en écarter d’autres, ambigus, mal définis ou syno¬
nymes.
Terminologie 1.
Individu chez les Eponges. Toute la matière de l’éponge, limitée par un
pinacoderme continu (1) 2
Morphologie :
Système aquifère. Tout le système de circulation de l’eau compris entre les
ostioles et les oscules.
1. Les chiffres en gras renvoient aux remarques pp. 00-00.
2. La larve doit être considérée également comme un individu.
— 1225 —
Système inhalant. Partie du système aquifère située entre ostioles et pro-
sopyles.
Système exhalant. Partie du système aquifère située entre apopyles et
oscules.
Canal inhalant. Tout canal du système inhalant.
Canal exhalant. Tout canal du système exhalant.
Ostiole. Toute ouverture par laquelle l’eau pénètre dans l’éponge (2).
Pore. Toute ouverture, quelle que soit sa fonction, entourée d’une seule
cellule (3).
Cscule. Toute ouverture par laquelle l’eau quitte l’éponge (4).
Vestibule. Espace aquifère inhalant autre qu’un canal, proche de la sur¬
face, qui reçoit l’eau d’un ou de plusieurs ostioles.
Atrium. Espace aquifère exhalant situé en amont d’un ou de plusieurs
oscules, où confluent les courants exhalés (5).
Chambre chaonocytaire. Toute cavité tapissée de choanocytes.
Prosopyle. Toute ouverture d’une chambre choanocytaire par laquelle
l’eau pénètre dans celle-ci.
Apopyle. Toute ouverture d’une chambre choanocytaire par laquelle l’eau
quitte celle-ci.
Prosodus. Canalicule inhalant aboutissant à un prosopyle de section
approximatiement égale.
Aphodus. Canalicule exhalant prolongeant un apopyle de section approxi¬
mativement égale.
Anatomie :
Ectosome. Région périphérique de l’éponge, dépourvue de chambres
choanocytaires.
Cortex. Couche de l’ectosome consolidée par un squelette particulier (6).
Choanosome. Région de l’éponge comprenant les chambres choanocy¬
taires.
Mésohyle. Tous les constituants de l’éponge compris entre pinacoderme
et choanoderme (7).
Pinacoderme. Assise unistratifiée de cellules délimitant l’éponge du milieu
extérieur, sauf au niveau des chambres choanocytaires (8).
Exopinacoderme. Pinacoderme de la face libre de l’éponge.
Endopinacoderme. Pinacoderme tapissant les systèmes aquifères inhalant et
exhalant.
Prosopinacoderme. Endopinacoderme tapissant le système inhalant.
Apopinacoderme. Endopinacoderne tapissant le système exhalant.
Basopinacoderme. Pinacoderme délimitant l’éponge sur sa face de fixation.
Choanoderme. Assise unistratifiée de choanocytes (8).
— 1226 —
Squelette. Ensemble des structures dont la fonction primordiale est d’as¬
surer la consolidation et la protection mécanique de l’éponge.
Spiculé. Elément endogène du squelette, formé essentiellement de silice
ou de carbonate de calcium.
Corné, (adject.) Constitué essentiellement de protéines fibreuses dont la
nature est encore inconnue (9).
Spiculoïde. Elément endogène du squelette qui n’est pas formé de silice
ou de carbonate de calcium (10).
Cytologie (11) :
Pinacocyte. Cellule du pinacoderme.
Choanocyte. Cellule pourvue d’un flagelle entouré d’une collerette de
villosités cytoplasmiques.
Porocyle. Cellule circonscrivant un pore.
Collencyte. Cellule souvent étoilée ou fusiforme, élément de la trame cellu¬
laire du mésohyle.
Archaeocyte. Cellule amoeboide à grand nucléole, à cytoplasme riche en
ARN, capable de phagocytose et susceptible d’être à l’origine de n’im¬
porte quel type de cellules de l’éponge.
Sclérocyte. Cellules élaborant un spiculé ou participant à son élaboration.
Scléroblaste. Cellule souche d’un ou de plusieurs sclérocytes.
Trophocyte. Cellule nourricière des ovocytes, des archaeocytes gemmulaires
ou des embryons.
Reproduction et morphogénèse :
Amphiblastula. Larve ovoïde creuse, composée de deux groupes de cellules
distinctes, l’un antérieur et l’autre postérieur.
Parenchymella. Larve composée d’une enveloppe plus ou moins complète
de cellules uniflagellées entourant un massif cellulaire interne (12).
Olynthus. Premier stade, à système aquifère fonctionnel et à chambre
choanocytaire unique, du développement d’une éponge.
Rhagon. Premier stade, à système aquifère fonctionnel et à chambres
choanocytaires multiples, du développement d’une éponge.
Gemmule. Corps de reproduction asexuée constitué d’un amas d’archaeo-
cytes chargés de réserve, inclus dans une enveloppe protectrice non
cellulaire.
Bourgeon. Corps de reproduction asexuée comportant divers types cellu¬
laires et s’isolant de l’éponge souche.
Réductie. Corps pluricellulaire résultant de la désorganisation d’une éponge
ou d’une fraction de l’éponge, capable de se réorganiser en une éponge à
système aquifère fonctionnel.
Fragmentation. Processus par lequel une éponge se découpe en plusieurs
— 1227 —
autres sans formation correspondante de corps de reproduction spécia¬
lisés.
Beconstitution. Processus par lequel les cellules dissociées s’organisent en
éponge à système aquifère fonctionnel.
Agrégation. Première phase du processus de reconstitution se terminant
par la formation d’agrégats.
Rétraction. Seconde phase du processus de reconstitution se terminant par
la formation d’une diamorphie.
Diamorphie. Stade résultant de la rétraction de l’agrégat et antérieure
à la réorganisation, caractérisé par la formation de pinacoderme con¬
tinu (13).
Réorganisation. Processus de la formation d’une éponge à système aquifère
fonctionnel à partir de la diamorphie ou de la réductie.
Spiculés d’éponges calcaires :
Spiculé calcaire. Spiculé composé principalement de calcite ayant une
forme radiaire ; les rayons peuvent être au nombre d’un ( monactine ),
deux ( diactine ), trois ( triactine ) et quatre (tétractine) .
Monaxone. Spiculé long, à un seul axe, ne pouvant pas être nommé mona¬
ctine ou diactine faute de connaissances suffisantes sur son développe¬
ment.
Système triactine basal. Trois actines d’un tétractine, correspondant à un
triactine.
Actine apicale. Quatrième actine d’un tétractine jointe à un système
triactine basal.
Actine basale. Actine d’un système triactine basal.
Centre. Point d’union des trois actines d’un triactine, ou d’un système
triactine basal.
Plan facial. Plan qui passe par les extrémités des trois actines d’un tria¬
ctine ou d’un système triactine basal.
Axe optique. Axe cristallographique trigonal d’un spiculé de calcite.
Spiculé régulier. Spiculé aux actines basales de même longueur et dont les
angles entre les actines basales projetés dans le plan perpendiculaire à
l’axe optique sont identiques (120°).
Spiculé parasagittal. Triactine ou tétractine bilatéralement symétrique,
dont les angles entre les actines basales projetés dans le plan perpendi¬
culaire à l’axe optique sont identiques (120°).
Spiculé sagittal. Triactine ou tétractine possédant au centre deux angles
égaux ( angles pairs) et un angle différent ( angle impair ) quand les
angles sont projetés dans le plan perpendiculaire à l’axe optique.
Spiculé pseudosagittal. Spiculé subectosomique essentiellement sagittal,
mais possédant des actines de longueur différente et courbées diffé¬
remment de chaque coté de l’angle impair.
— 1228 —
Actine paire. Une des deux actines équivalentes d’un spiculé sagittal.
Actine impaire. Actine basale se trouvant dans le plan de la symétrie bila¬
térale d’un spiculé sagittal.
Remarques.
(1) . La notion d’ individu ne peut être définie par les caractères morpho¬
logiques, la plasticité de l’éponge excluant la permanence de la forme et le
maintien de l’organisation du système aquifère qui s’exprime par le
nombre d’orifices exhalants.
Elle ne peut s’appuyer non plus sur des caractères génétiques à cause de
la confluence fréquente des larves au cours du développement ou celle
d’éponges voisines au cours de la croissance.
La notion d’individu chez l’éponge ne peut reposer que sur la somme
des comportements cellulaires et sur l’effet de leurs relations réciproques
à l’intérieur d’une enveloppe cellulaire commune.
(2) . Ostiole. Le terme de pore est généralement utilisé pour désigner
indifféremment tous les orifices inhalants. Nous préférons le conserver
pour désigner spécifiquement tout orifice entouré par une cellule, que cette
cellule soit partie du système inhalant ou du système exhalant, ce qui peut
exister aux apopyles. Le terme d’ostiole remplace donc celui de pore dans
son acceptation traditionnelle.
(3) . Pore. cf. (2).
(4) . Oscule. Nous conservons ce terme classique malgré sa signification
étymologique d’orifice inhalant.
(5) . Atrium. Nous utiliserons ce terme pour désigner notamment
la cavité centrale exhalante de nombreuses éponges calcaires et acalcaires,
souvent désignée sous les noms de spongocoele, cloaque, cavité gastrique.
(6) . Cortex. Le squelette cortical peut être exclusivement organique,
ou plus souvent simultanément organique et minéral.
(7) . Mésohyle. Les termes de mésenchyme et d’ectomésenchyme sont
impropres, car ils servent à désigner des tissus de Métazoaires de signifi¬
cation différente ; nous leur préférons celui de « mésohyle » introduit par
Hadzi 1949 et repris par Willmer 1960.
(8) . Pinacoderme, choanoderme. Ces deux termes sont utilisés pour
caractériser les structures revêtantes de l’éponge, qui ne sont pas correcte¬
ment définies par celui d’épithélium.
(9) . Corné. La spongine et le collagène pouvant être chimiquement
définis, nous préférons conserver le terme « corné » pour désigner la com¬
position des structures squelettiques dont la nature est insuffisamment
connue.
(10) . Spiculoïde désigne surtout les fibres cornées à caractères spicu-
laires, comme celles des Darwinella.
- 1229
(11) . Dans cette liste de termes cytologiques, le suffixe — « blaste »
sert à désigner une cellule mère et le suffixe — « cyte » indique une connais¬
sance des fonctions spéciales de la cellule. Lorsque nous connaissons l’ana¬
tomie de la cellule et de ses inclusions sans en connaître les fonctions, nous
conservons le terme de la cellule . ex : cellule grise, cellule sphéruleuse
etc.
(12) . Parenchymella : permet de distinguer ce type de larve d’éponge
de la larve parenchymula des Cnidaires de structure analogue, mais fonda¬
mentalement différente.
(13) . Diamorphie. Nous proposons ce terme pour remplacer celui de
« sphérule », insuffisamment précis. Diamorphie est le stade qui représente
le point final des processus de concentration du matériel cellulaire et le
point de départ des processus d’expansion et de réorganisation de la vie
normale de l’éponge. C’est dans la reconstitution le premier stade où le
milieu interne de l’éponge est créé et isolé du milieu externe par le pina-
coderme. Diamorphie est analogue à la réductie, qui lui est morphologi¬
quement et physiologiquement semblable, mais qui est le résultat de l’invo-
lution d’un tissu normal ; elle est également comparable au stade grex
du développement des Myxomycètes.
Termes a rejeter ou a éviter.
Pore intracellulaire. L’adjectif « intracellulaire » est impropre à désigner
un passage toujours extérieur à la membrane cellulaire.
Mésoglée : confusion avec la structure analogue des Cnidaires.
Spongocoele, cloaque, cavité gastrique : imprécis ou erroné.
Dermique, ( cavité ) subdermique, ( membrane ) dermique : terme incorrect.
Gastrique, (actine) gastrique, ( spiculé ) subgastrique : terme incorrect.
Substance fondamentale : trop imprécis.
Myocyte : cf. note (11). Nous utliserons l’expression : cellule contractile
fusiforme.
Amoebocyte : désigne toute cellule amoeboïde.
Tokocyte : archaïsme.
Chondrenchyme, cystenchyme, collenchyme, sarcenchyme : termes analo¬
giques inexacts et inutiles.
Involutie : synonyme de réductie.
Colonie : cf. individu.
Réagrégation, restitution, réunition : termes impropres.
Endosome, medulla : synonymes de choanosome.
Mésenchyme, ectomésenchyme : cf. mésohyle.
Parenchymula : cf. parenchymella.
Sorite : synonyme de bourgeon externe.
— 1230 —
Corbeille vibratile, chambre flagellée : locutions imprécises ; certains canaux
sont bordés de pinacocytes flagellés.
Actines ou rayons osculaires ou oraux : termes impropres synonymes
d ’actines paires.
Actine basale — - pour désigner l’actine impaire : incorrecte.
Spiculé sagittal primaire et secondaire : synonymes de spiculé parasagittal
et de spiculé sagittal.
Laboratoire de Biologie des Invertébrés Marins,
57, rue Cuvier. Paris-5e.
Introduction.
The recent resurgence of interest in the Porifera and the increasingly
frequent use of sponges in the analysis of fundamental biological pheno-
mena hâve resulted in the publication of numerous papers. Unfortunately
the interprétation of these papers is sometimes rendered difficult by the
absence of a précisé and universally accepted terminology.
As a step towards the remedy of this deficiency, and thus of the con¬
fusions engendered by the deficiency, we put forward in this article some
définitions which concern the morphology, anatomy, and reproduction of
the Porifera, in the hope that these définitions will prove to be widely
acceptable and that they will be used in future publications. We appre-
ciate that the Wholesale acceptance of a new terminology will inevitably
présent many difficulties, but we would emphasise that the définitions
which we now put forward represent our complété agreement at this time
on their morphological and physiological significance.
We would not prétend that our list of terms is exhaustive. Inevitably,
the morphological and physiological significance of many terms presently
used is too confused or disputed for us to présumé to reject or define such
terms. However, we do feel that it is necessary to elimnate a number of
vague terms which hâve been employed on grounds of analogy or for the
purpose of simpling vocabulary, and also to reject some others which
are ambiguous, poorly defined, or synonymous.
Terminology l.
A sponge individual. A mass of sponge substance bounded by a continuous
pinacoderm (1) 2.
Morphology :
Aquiferous System. The whole water-conducting System between the ostia
and the oscula.
1. The numbers in bold face type refer to the notes pp. 1233-1235.
2. A larva is also considered to be an individual.
— 1231 —
Inhalant ( incurrent ) System. The part of the aquiferous System between
the ostia and the prosopyles.
Exhalant ( excurrent ) System. The part of the aquiferous System between
the apopyles and the oscula.
Inhalant ( incurrent ) canal. Any canal forming part of the inhalant System.
Exhalant (excurrent) canal. Any canal forming part of the exhalant System.
Ostium. Any opening through which water enters a sponge. (2).
Pore. An opening through a single cell (3).
Osculum. An aperture through which water leaves a sponge (4).
Vestibule. An inhalant aquiferous cavity close to the surface, other than a
canal, receiving water from one or more ostia.
Atrium. An exhalant aquiferous cavity receiving water from one or more
exhalant canals or apopyles and conducting it to one or more oscula. (5).
Choanocyte-chamber. Any cavity lined by choanocytes.
Prosopyle. Any aperture through which water enters a choanocyte-
chamber.
Apopyle. Any aperture through which water leaves a choanocyte-chamber.
Prosodus. A canal of uniform diameter, which leads to a prosopyle of
approximately the same cross-section area.
Aphodus. A canal of uniform diameter, which leads from an apopyle of
approximately the same cross-sectional area.
Anatomy :
Ectosome. Peripheral région of a sponge, devoid of choanocyte-chambers.
Cortex. A layer of the ectosome Consolidated by a distinctive skeleton. (6).
Choanosome. A région of a sponge, containing choanocyte-chambers.
Mesohyl. Everything constituting the sponge between the pinacoderm
and the choanoderm (7).
Pinacoderm. A unistratified layer of cells, other than the choanoderm,
delimiting the sponge from the external milieu (8).
Exopinacoderm. The pinacoderm covering the free surface of the sponge.
Endopinacoderm. Pinacoderm lining the inhalant and exhalant Systems.
Prosopinacoderm. Endopinacoderm lining the inhalant System.
Apopinacoderm. Endopinacoderm lining the exhalant System.
Basopinacoderm. The pinacoderm delimiting the sponge at the surface of
fixation.
Choanoderm. A single layer of choanocytes (8).
Skeleton. Ail structures of which the primary function is the consolidation
and mechanical protection of the sponge.
Spiculé. A discrète autochthonous element of the skeleton consisting
mainly of silica or calcium carbonate.
81
— 1232 —
Horny. (adjective) Constituted essentially of fibrous proteins of which the
précisé nature is imperfectly understood (9).
Spiculoid. A discrète autochthonous element of the skeleton not contai-
ning silica or calcium carbonate (10).
Cytology (11) :
Pinacocyte. A cell of the pinacoderm.
Choanocyte. A cell bearing a flagellum, which is surrounded by a collar of
cytoplasmic microvilli.
Porocyte. The cell enclosing a pore.
Collencyte. A cell often stellate or fusiform, acting as the component of
the mesohylial meshwork.
Archaeocyte. Amoeboid cell witli large nucleolus and cytoplasm rich in
RNA, capable of phagocytosis and capable of being the origin of any
other type of cell.
Sclerocyte. Cell secreting ail or part of a spiculé.
Scleroblast. Mother cell of one or more sclerocytes.
Trophocyte. A nourishing cell of an oocyte, embryo, or gemmule.
Reproduction and morphogf.nesis :
Amphiblastula. Hollow, ovoid larva, composed of two morphologically
distinct types of cells, one grouped anteriorly and the other poste-
riorly.
P arenchy niella. Larva composed of an envelope of uniflagellate cells
surrounding more or less completely an internai mass of cells (12).
Olynthus. Earliest developmental stage of a sponge with a functional
aquiferous System having a single ehoanocyte-chamber.
Rhagon. Earliest developmental stage of a sponge with a functional aqui¬
ferous System having several choanocyte-chambers.
Gemmule. Asexual reproductive body consisting of a mass of archaeocytes
charged with reserves and enclosed in a non-cellular protective enve¬
lope.
Bud. An asexual reproductive body including various types of cells which
is eventually isolated.
Réduction body. A multicellular mass resulting from the disorganization
of a sponge and capable of reorganizing into a sponge with a functional
aquiferous System.
Fragmentation. Break-up of a sponge without concomitant formation of
spécial reproductive bodies.
Reconstitution. Ail processes by which dissociated cells reorganize them-
selves into a sponge with a functional aquiferous System.
Aggregation. The first phase of reconstitution, ending w'ith the completion
of the formation of aggregates.
— 1233 —
Retraction. The second phase of reconstitution, ending in the appearance
of a diamorph.
Diamorph. A stage resulting from the retraction of the aggregate and
preceding the reorganization, and characterized by the possession of a
complété covering of pinacoderm. (13).
Reorganization. The process of formation of a sponge with a functional
aquiferous System from a diamorph or réduction body.
Calcareous spongf. spiculés :
Calcareous spiculé. A spiculé largely composed of calcite, having a radiate
form, the number of rays being either one ( monact ), two ( diact ), three
( triacl ), or four ( tetract ).
Monaxon. A spiculé with a single long axis, which cannot be termed a
monact or diact due to lack of knowledge concerning its development.
Basal traiact System. The three rays of a tetract which correspond to those
of a traiact.
Apical ray. The fourth ray of a tetract which is joined to the basal triact
System.
Basal ray. Any ray of a triact or basal triact System.
Centre. Point of union of the three rays of a triact or basal triact System.
Facial plane. The plane passing through the tips of ail three rays of a triact
or basal triact System.
Optic axis. The crystallographic trigonal axis of the spiculé calcite.
Regular spiculé. Spiculé with basal rays af equal length and with equal
angles (120°) between the basal rays when projected into a plane perpen-
dicular to the optic axis.
Parasagittal spiculé. Bilaterally symmetrical triact or tetract having equal
angles (120°) between the basal rays when projected into a plane per-
pendicular to the optic axis.
Sagittal spiculé. Triact or tetract having two equal angles (the paired
angles ) and one dissimilar angle (the unpaired angle ) at the centre, when
the angles are projected into a plane perpendicular to the optic axis.
Pseudosagittal spiculé. A subectosomal spiculé essentially sagittal, but
having unequally long and differently curved rays on each side of the
unpaired angle.
Paired ray. One of the two équivalent rays of a sagittal spiculé,
Unpaired ray. The basal ray lying in the plane of bilateral symmetry of
a saggital spiculé.
Notes.
(1). The concept of the individual cannot be expressed precisely in
morphological terms, for the plasticity of sponges excludes permanence of
— 1234 —
forai, while à pattern of exhalant orifices, however permanent, may not
reflect a permanent organisation of the aquiferous System. Nor can
genetic criteria be applied in defining the individual in view of the frequent
fusion of larvae during development and of neighbouring sponges during
later growth.
Rather, in sponges the définition of the individual must be couched
in terms which include the sum of ail cellular components and ail the
interactions of these components within a common cellular envelope.
(2) . Ostiole. The term “ pore ” is generally used indiscriminately to
designate ail inhalant orifices. We prefer to restrict the use of pore for
designating every orifice the boundaries of which are formed by a single
cell, regardless of whether such a celle forms part of the exhalant or inha¬
lant System, or even if it occurs at the apopyle. Thus the terms “ pore ”
and “ ostiole ” in traditional usage are transposed in our terminology.
(3) . Pore, cf (2).
(4) . Oscule. We preserve this classical term despite its etymological
significance of an inhalant orifice.
(5) . Atrium. We use this term for the spécifie désignation of the
central exhalant cavity of many calcareous and siliceous sponges, and
which has been variously termed the “ spongocoel ”, “ cloaca ”, or
“ gastral cavity ”.
(6) . Cortex. The cortical skeleton may be exclusively organic, or more
frequently organic and minerai.
(7) . Mesohyl. The terms “ mesenchyme and “ ectomesenchyme ”
are not applicable to sponges, for they are employed to designate meta-
zoan tissues of quite different significance. We prefer the term mesohyl
as introduced by HADZI 1949 and employed by WILLMER 1960.
(8) . Pinacoderm, Choanoderm. These two terms are used to characte-
rise the lining structures of the sponge ; strictly speaking, neither of these
terms is an epithelium.
(9) . Horny. Collagen and spongin hâve been studied sufficiently for
there to be a detailed knowledge of their chemiccal natures. For those
■skeletal éléments the Chemical nature of which is unknown (beyond that
indicated in the définition) we think it advisableto employ a distinct
adjective, althought it is but loosely descriptive.
(10) . Spiculoid. The term should be employed for ail horny structures
which, in their shape and size, resemble spiculés, as for example those of
Darwinella.
(11) . Throughout the list of cytological terms the suffix « blast » serves
to designate a mother cell, while the suffix « cyte » indicates some knowledge
of the spécial functions of a cell, e.g. scleroblast, sclerocyte. Whenever
there exists some knowledge of a cell and its inclusions, but incertainty
or ignorance of its spécial functions, we prefer to include the word “ cell ”
in the term, e.g. grey cell, globoferous cell.
— 1235
(12) . Parenchymella. Use of this term allows a clear distinction to be
maintained between a particular kind of sponge larva and the parenchy-
mula larva of the Cnidaria. The ese two larvae are analogous is some
respects, but are fundamentally different.
(13) . Diamorph. We propose this term to replace the imprécise term
“ spherule ”. A diamorph is the stage when aggregation of cellular mate-
rial is complété and the processes of expansion and reorganization leading
to the normal habit of the sponge are about to begin. It is the first stage
during reconstitution when the internai milieu of the sponge is isolated
from the external medium by pinacoderm. A diamorph is the morpho-
logical and physiological analogue of a réduction body ; it is likewise
comparable to the grex stage in the development of the Myxomycètes.
Terms to reject or avoid
I ntracellular pore. The adjective « intracellular » is unsuitable to des-
cribe a passage which is always outside the cell membrane.
Mesogloea : confusion with the analogous structure of the Cnidaria.
Spongocoel, cloaca, gastric cavity : imprécise or erroneous.
Dermal, subdermal ( cavity ), dermal ( membrane ) : incorrect terms.
Gastral, gastral {ray), subgastral ( spiculé ) : incorrect terms.
Fundamental substance : too vague.
Myocyte : see note (11). We prefer the term « fusiform contractile cell ».
Amoebocyte : dénotés any amoeboid cell.
Tokocyte : archaic term.
Chondrenchyme, cystenchyme, collenchyme, sarcenchyme : analogieally
inexact and useless terms.
Colony : cf. individual.
Reaggregation, restitution, reunition : unsuitable terms.
Endosome, medulla : synonyms of choanosome.
Mesenchyme, ectomesenchyme : cf. mesohyl.
Parenchymula : cf. parenchymella.
Sorite : synonymous with external bud.
Flagellated chamber : imprécise (certain canals are lined by flagellated
pinacocytes).
Oscular or oral rays : unsuitable terms synonymous with paired rays.
Basal ray, to dénoté the unpaired ray : incorrect.
Primary and secondary sagittal spiculé : synonymous with parasagittal
spiculé and sagittal spiculé respectively.
Labo, atoire de Biologie des Invertébrés marins
57, rue Cuvier, Paris-5 e.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2* Série — Tome 39 — N» 6, 1967 (1968), p. 1236.
A PROPOS DU GENRE CLUPAYUS ARAMB.
(Rectification de nomenclature )
Par C. ARAMBOURG
En 1950 1 je définissais, sous le nom de Clupavus, une nouvelle coupure
générique du groupe des Clupeoidei pour une forme fossile du Crétacé
moyen du Jebel Tselfat au Maroc.
Ce nouveau genre était essentiellement caractérisé par la structure de la
voûte dermique de son crâne, où la disposition des canaux sensoriels,
bien que de type téléostéen, rappelait, par la conservation d’une branche
frontale, le dispositif propre aux Actinoptérygiens primitifs tels que ceux
du genre Leptolepis.
Par la suite (1954) 2 et afin de ne pas encombrer la littérature d’une
dénomination spécifique nouvelle, j’avais attribué spécifiquement le
fossile marocain à Cl. brodiei (Ag.) (= L. neocomiensis Bass., 1879), malgré
quelques petites différences squelettiques de détail.
Mais il s’est avéré récemment que l’espèce européenne Leptolepis brodiei
Ag. était un véritable Leptolepidé et que, par suite, le genre Clupavus ,
bien que strictement défini dès 1950 par la structure crânienne de spéci¬
mens nouveaux bien caractérisés et figurés, risquait de devenir caduc !
Absurdité flagrante de l’application rigoureuse des lois de priorité telles
que l’ont admise certains auteurs plus soucieux de la « chasse aux syno¬
nymes », pour employer l’expression d’un éminent paléontologiste améri¬
cain, que de probité scientifique !
C’est pourquoi, afin d’éviter toute discussion byzantine ultérieure, je
propose de prendre pour type du genre Clupavus, sous le nom spécifique
nouveau de C. maroccanus nov. sp. les pièces décrites et figurées en 1950
et 1954 et attribuées à C. neocomiensis, avec la diagnose suivante :
Clupavus maroccanus nov. sp. — Poissons clupéiformes de petite
taille, dépourvus de carène abdominale et de côtes sternales. Crâne
clupéiforme mais avec canaux sensoriels munis d’un diverticule frontal.
Dents absentes. Vert. 39 à 40 dont 13 caudales. D : 2 -j- 10 ; A : 8 ou 9 ;
P : 16 à 18 ; V : 10.
1. Nouvelles observations sur les Halécostomes et l’origine des Clupeidae. C.R.A.S., t. 231,
pp. 416-418, 1950.
2. Les Poissons crétacés du Jebel Tselfat. JS'otes et Mémoires du Service Géologiques du Maroc,
Rabat 1954.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série — Tome 39 — N® 6, 1967 (1968), pp. 1237-1240.
CONTRIBUTION A U ÉTUDE
DES ORCHIDÉES INDOCHINOISES
V. Deux Orchidées cambodgiennes.
Par P. TIXIER
Le Cambodge a été quelque peu négligé sur le plan scientifique. Sa flore
orchidéenne reste mal connue. La forêt de crête du Bokor (1 000 m) est
très riche en Bulbophyllum. Or la Flore Générale d’Indochine (1932) ne
signale aucune espèce de ce genre dans cette station. Nous nous conten¬
tons de décrire ici deux espèces nouvelles pour la science.
Liparis kiriromensis, nov. sp.
Planta terrestris. Basis caulis cum vaginatis. Folia plicata, sine petitiolo, ovalia
acuminata, 6 cm longa, 4 cm lata, cum 7 nervis.
Pseudobulbo cylindrato, ereclo, 9 cm alto, 1 cm in diametro.
I nflorescentia 10 cm longa, scapo angulate alato, dimidia suprema parte florifera,
floribus purpureis e nigro, columna luta glauca. Flores 6. Bracteis violaceis triangu-
laribus, acuminatis, 0,5 cm longis, 0,5 latis.
Sepalo superiore lineari 15 mm longo, 2 mm lato, uninervio. Sepalis lateralibus
falciformibus 12 mm longis, 1 mm latis, trinervis. Petalis filiformibus. 15 mm,
1 mm latis. Labello d; cordiformi, recurvo, apice denliculato, basi dentibus 2,
minutis, cylindratis, 1-2 mm longo, 7 mm lato. Columna arcuala, alata, 7 mm
longa.
Plante terrestre haute de 20 cm. Base de la tige avec quatre écailles
foliaires. Feuilles 4, plissées, limbes et gaines sans discontinuité, limbe
ovale, lancéolé de 6 X 4 cm, à 7 nervures. Pseudobulbe âgé, cylindrique,
haut de 9 cm et de 1 cm de diamètre.
Hampe florale naissant entre les feuilles, quadrangulaire, ailée, épaisse
de 3 mm. Fleurs 6. Bractées préflorales de 0,5 X 0,5 cm triangulaires,
aeuminées. Pédoncule ovaire, long de 1,5 cm. Sépale supérieur en bande¬
lette long de 15 mm, large de 2 mm, à 1 nervure. Sépales latéraux falci-
formes de 12 mm de long sur 4 mm de large, trinerve. Pétales filiformes
longs de 15 mm sur 1 mm de large. Labelle ^ cordiforme, recurvé, avec un
onglet muni de 2 appendices au sommet. Lame du labelle crénelée sur le
bord : 1,2 cm de long sur 1 cm de large. Colonne arquée et ailée, longue de
7 mm. Pollinies 4.
Station : Kirirom (Koh Kong) : forêt humide au Phnom Prom, à 700 m.
(Tix n° 11/67).
— 1238 —
Date de Floraison : juillet.
Couleur de la fleur : toute l’inflorescence pourpre foncé, seule la
colonne est vert clair, espèce appartenant à la section Mollifoliae Ilook.
Fig. 1-4. — Liparis kiriromensis.
1, Aspect de la plante. — 2, Fleur. — 3, Colonne. — 4, Sépales, pétale, labelle.
Bulbophyllum Dyphoniae nov. sp.
B. Sigaldiae proximum. Differt a inflorescentia curtiore, floribus majoribus,
sepalis, petalisque longiter fimbriatis, apice labelli papilloso.
Nous avons tout d’abord rapporté ce taxon à B. Sigaldiae. Nous pensons
que notre espèce est seulement une espèce vicariante de l’espèce dalatoise.
1239 —
Elle diffère de B. Sigaldiae par un certain nombre de caractères. Appareil
végétatif similaire avec, y compris, la couleur violacée de la face dorsale de
la feuille. Scape de l’inflorescence de l’espèce cambodgienne plus court
(1 cm), bractée moins nombreuses et plus petites. Fleurs 3-5. Sépale supé¬
rieur fimbrié, acuminé, long de 1,5 cm, large de 0,6 cm, heptanerve.
Sépales latéraux triangulaires, fimbriés de 1,5 cm sur 1 cm undécanerve.
Pétale en lanière, fimbrié de 1,2 cm de long sur 0,3 de large à 3 nervures.
Labelle linguiforme, étalé en forme de cœur, muni d’oreillettes et de deux
lames courtes et de 3 crêtes. Extrémité papilleuse. Colonne munie de
stélidies importantes. Opercule en casque, lisse.
5, Aspect de la plante. — 6, Inflorescence. — 7, Fleur. — 8, Sépales, pétale, labelle. —
9, Opercule et stélidies.
— 1240
Espèce dédiée à notre collègue Mme Dy Phon. ^Tix n° 1/67).
Station : Bokor, en forêt de crête. 1 000 m.
Date de floraison : janvier.
Couleur de la fleur : pourpre avec des nervures plus foncées. Face
supérieure du labelle pourpre noir, face inférieure du labelle et colonne
vert-jaune (contrairement à ce qu’on observe chez B. Sigaldiae).
Notons, ici, une correspondance entre l’étage collinéen du Massif Sud
Annamitique et le Bokor en ce qui concerne les Orchidées. Aerides peduncu-
latum Kerr existe à la base du col de Prenn, à Dalat, alors que cette espèce
a d’abord été considérée comme un endémique du Bokor ( Aerides pedun-
culatum Kerr = Vanda Masperoae Guill.).
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série — Tome 39 — N» 6, 1967 (1968), pp. 1241-1248.
NOTE COMPLÉMENTAIRE
SUR LES CRUSTACÉS DÉCAPODES
RÉCOLTÉS A VILE EUROPA
Mission Scientifique française du 6 au 24 avril 1964)
Par Raoul DÉRIJARD
I. — Introduction.
Une précédente note (R. Dérijard, 1966) laissait en suspens certaines
•déterminations qui n'avaient pu être menées à terme faute de documents
bibliographiques et de matériel de comparaison.
L’accueil de Monsieur le Professeur M. Vachon, Directeur du Labo¬
ratoire des Arthropodes du Muséum National d’Histoire Naturelle, l’aide
et les conseils de Monsieur J. Forest et de Madame D. Guinot m’ont
permis d’achever ce travail.
Aux cinquante-deux espèces précédemment déterminées, s’ajoutent
huit espèces se répartissant comme suit 1 :
Portunidae . 1 espèce
Xanthidae . 7 espèces
Aucune des espèces étudiées dans la présente note n’avait été encore
signalée de l’île Europa. Le nombre des espèces de Crustacés Décapodes
et Stomatopodes connues de l’île Europa s’élève maintenant à 82. Aux
espèces précédemment considérées comme étant situées dans la localité
la plus sud-occidentale de l’hémisphère Sud, viennent s’ajouter :
Thalamita quadrilobata Miers
Pilodius spinipes Heller
Lophozozymus pulchellus A. Milne Edwards
Actaea cellulosa Dana
Aciaea retusa ? Nobili
üacryopilumnus rathbunae Balss
II. — Etude systématique.
Liste des espèces.
Thalamita quadrilobata Miers, 1884
Xantho nudipes A. Milne Edwards, 1867
1. Sans compter le Trizopagurus sp. (Dérijard, 1966, p. 176) qui sera décrit par
J. Forest dans une étude sur les Pagures recueillis par la o Galathea » : ce navire a en
•effet capturé au large du Kenya, en 1951, un exemplaire de la même espèce, qui est nou¬
velle.
— 1242
Pilodius areolatus (H. Milne Edwards, 1834)
Pilodius spinipes Heller, 1861
Lophozozymus pulchellus A. Milne Edwards, 1867
Actaea cellulosa Dana, 1852
Actaea retusa ? Nobili, 1905
Dacryopilumnus rathbunae Balss, 1932
DECAPODA BRACHYURA
BRACHYRHYNCHA
PoRTUNIDAE
Genre Thalamita Latreille, 1829
Thalamita quadrilobata Miers, 1884
(Fig. 1-4)
Thalamita quadrilobata Miers, 1884, p. 539, pl. XL VIII, fig. B, b.
Thalamita quadrilobata, Alcock, 1899, p. 84.
Thalamita admeta var. E intermedia Borradaile, 1902, p. 202 (fide Stephenson).
Thalamita admeta var. intermedia, Nobili, 1906, p. 208.
Thalamita admeta var. F guadrilo ftaiaBorradaile, 1902, p. 202 (fide Stephenson).
Thalamita quadrilobata, Stephenson, 1957, p. 349, fig. 2 G, 3 G, pl. 4, fig. 4,
pl. 8 H, 9 F.
Tha:amita afï. admete, Dérijard, 1966, p. 164.
Spécimen récolté. — 1 (J (18 X 26 mm).
Remarques. - — - La détermination de ce spécimen m’a amené à examiner
les exemplaires de la collection du Muséum National d’Histoire Naturelle ;
c’est ainsi que le spécimen femelle (11 X 18 mm) déterminé par Nobili
(1906) sous le nom de Thalamita admeta var. intermedia Borradaile semble
devoir être rattaché à Thalamita quadrilobata Miers.
Xanthidae
Genre Xantho Leach, 1815
Xantho nudipes A. Milne Edwards, 1867
(Fig. 5-7)
Xantho nudipes A. Milne Edwards, 1867, p. 226 ; 1873, p. 197, pl. 7, fig. 5, 5 a.
Xantho nudipes Forest et Guinot, 1961, p. 59, fig. 47 a, b.
Xantho nudipes Guinot, 1964, p. 25.
— 1244 —
Medaeus nudipes, Balss, 1934, p. 226, fig. texte 1.
Xantho ( Xantho ) impressus, Barnard, 1950, p. 220, fig. 41 e, 42 i, j, k.
Spécimen récolté. — 1 Ç (17,5 X 26,5 mm).
Remarques. — Comme Forest et Guinot (1961, p. 60) le font observer,
il est pratiquement certain que le mâle « juv. » de 12 X 18 mm identifié à
Xantho (X.) impressus par Bahnard ( loc . cit., fig. 41 e et 42 i, j, k) est un
Xantho nudipes. Si le contour de celui que je figure ici (fig. 7) diffère
quelque peu de celui de l’exemplaire de Barnard, les proportions de la
carapace sont les mêmes (rapport largeur-longueur égal à 1,5).
Genre Pilodius Dana, 1851
(— Chlorodopsis A. Milne Edwards, 1873)
Pilodius areolatus (H. Milne Edw’ards, 1834)
Chlorodius areolatus II. Milne Edwards, 1834, p. 400.
Ch:orodopsis areolata, Barnard, 1950, p. 214, fig. 39 d, e.
Chlorodopsis areo.ata Guinot, 1958, p. 176, fig. 21 a, b.
Pilodius areolatus , Forf.st et Guinot, 1961, p. 90.
Spécimens récoltés. — 2 $ (9 X 14 mm et 12,5 X 18 mm) et 1 Ç (10,5 X
16 mm).
Pilodius spinipes Heller, 1861
Pilodius spinipes Heller, 1861 a, p. 11, 1861 b, p. 340, pl. 2, fig. 22.
Chlorodopsis wood-masoni Alcock, 1898, p. 170.
Chlorodopsis spinipes, Guinot, 1958, p. 178, fig. 22 a, b.
Spécimen récolté. — 12 (7,5 X 13 mm).
Genre Lophozozymus A. Milne Edwards, 1863
Lophozozymus pulchellus A. Milne Edwards, 1867
(Fig. 8-9)
Lophozozymus pulchellus A. Milne Edwards, 1867, p. 273 ; 1873, p. 205.
Lophozozymus pulchellus, Buitendijk, 1960, p. 229, fig. 7 d.
Spécimen récolté. — 1 (13 X 22 mm).
Remarques. — Le spécimen étudié diffère de l’exemplaire figuré par
Buitendijk (loc. cit., 1960, fig. 7 d), et se rapproche davantage, tant
par les formes que par la coloration, de celui figuré par A. Milne Edwards
en 1873.
— 1245 —
Fig. 5-7. — Xantho nudipes A. Milne Edwards, Europa.
5. Carapace (X 2,5).
6. Maxillipède externe gauche (X 5).
7. Chélipède droit (X 4).
Fig. 8-9. — Lophozozymus pulchellus A. Milne Edwards, Europa.
8. $ 13 X 22 mm, carapace (X 2,4).
9. Pléopode <$ gauche, face supérieure (X 50).
Genre Actaea de Haan, 1833
Actaea cellulosa Dana, 1852
Actaea cellulosa Dana, 1852, p. 164, pl. 8, fig. 2.
Cancer fossulatus Girard, 1859, p. 149, pl. 4, fig. 2-2b.
Spécimens récoltés. — 1 (6,2 X 10 mm) et 1 Ç (7 X 13 mm).
— 1246
Remarques. — C’est après quelques hésitations que j’ai rapporté les
spécimens étudiés à Actaea cellulosa Dana. L’espèce très voisine A. cavipes
a été très souvent confondue avec A. cellulosa et la synonymie est extrême¬
ment confuse. Après examen des exemplaires de la collection sèche du
Muséum de Paris, déterminés Cancer fossulatus Girard, j’ai cru devoir
rattacher les spécimens étudiés à .4. cellulosa.
Actaea relusa ? Nobili, 1905
Actaea rufopunctata var. retusa Nobili, 1905, p. 404 ; 1906, p. 253.
Actaea garretti, Rathbun, 1911, p. 218.
Actaea retusa, Guinot, 1964, p. 37.
Spécimen récolté. — - 1 $ (12 X 19 mm).
Remarques. — Il conviendrait de comparer ce spécimen aux A. retusa
topotypiques (de Mer Rouge). De toute façon, comme l’espèce de Nobili,
notre spécimen a le premier lobe du bord antéro-latéral de la carapace
fusionné avec le lobe orbitaire externe.
Genre Dacryopilumnus Nobili, 1906
Dacryopilumnus rathbunae Balss, 1932
Dacryopilumnus rathbunae Balss, 1932, p. 516.
Dacryopilumnus eremita, Rathbun, 1911 (nec Nobili, 1906), p. 228, pl. 16,
fig. 6, 7.
JS ullicrinis amplifrons Edmondson, 1935, p. 32.
Spécimen récolté. — 1 $ ovigère (5,2 X 7,7 mm).
Station Marine de Tuléar
et I.aboratoirc de Zoologie (Arthropodes)
du Muséum
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pp. 312-368, fîg. 1-5, pl 1-10.
TABLE DES MATIERES
du Tome 3g. — 2* Série.
Liste des Associés et Correspondants du Muséum nommés en 1966 . 5
Travaux faits dans les laboratoires du Muséum en 1966 . 10
Actes administratifs . 1020
Distinctions honorifiques . 1022
Communications :
Arambourg (C.). A propos du genre Clupavus Aramb. (Rectification de nomenclature) . 1236
Arnoult (J.) & Fourmanoir (P.)- Sur une collection de Poissons marins et de Reptiles
provenant de Plie de Nossi-Bé (Madagascar) . 134
— & Razarihelisoa (M.). Contribution à l’ctude des Batraciens de Madagascar.
Le genre Mantidactylus. Adultes et formes larvaires de M. betsileanus (Blgr.), M.
curtus (Blgr.) et M. alatus (Peracca) . 471
Aubenton (F. d’) & Blanc (M.). Etude systématique et biologique de Wallagonia attu
(Bloch-Schneider, 1801), Siluridae des eaux douces cambodgiennes . 282
Bastida (R.) & Torti (M. R.). Una nueva especie de Isopoda Serolidae para la costa de la
Provincia de Buenos Aires (Argentine) . 573
Bauchot (M. L.) & Daget (J.). Les Lutjanus des côtes occidentales d’Afrique. Réhabi¬
litation de L. endecacanthus Bleeker 1863 (Poissons, Perciformes) . 260
— Voir Klausewitz (W.).
Bertrand (H.). Notes sur les larves des Dryopides paléarctiques : les genres Normandia
Pic et Grouvellmus Champion (Col.) . 160
— & Legros (C.). Coléoptères Hydrocanthares récoltés en Afrique du Sud et Rho-
désies (Bertrand, 1959) . 861
Blanc (M.). Voir Aubenton (F. d’).
Blanc (Ph.). Voir Rodier (J.).
Borojevic (R.), Fry (W. G.), Jones (W. C.), Levi (C.), Rasmont (R ), Sara (M.) &
Vacelet (J.). Mise au point actuelle de la terminologie des Éponges. (A reassess-
ment of the terminology of Sponges) . 1224
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byeidae Lamiinae) . 851
Bruce (A. J.). The resuit of the re-examination of the type specimens of some Pontoniid
Shrimps in the collection of the Muséum National d’Histoire naturelle, Paris.. . 564
— A Report on some Pontoniid Shrimps from New Caledonia (Crustacea Deca-
poda Natantia) . 1148
Brygoo (E. R.) & Domergue (Ch. A.). Description d’un Caméléon nouveau de Mada¬
gascar : Chamaleo tsaratananensis n. sp . 829
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de Suez, par R. Ph. Dollfus . 838
Chauvier (G.). Voir Nouvel (J.).
Cherbonnier (G.). Les pédicellaires globifères de l’Oursin régulier Paracentrotus lividus
(Larmarck) . 1211
— Considérations sur l’IIolothurie apode Leptos-ynapta macrankyra (Ludwig) . 1214
— & Guille (A.). Sur la présence à Banyuls de l’Holothurie apode Labidoplax buski
(M’Intosh) . 1219
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tacés, Isopoda) de la côte pacifique des États-Unis. lre partie : Systématique.. 955
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Description de Ileleropanope acanthocar pus et Medacus rectifrons spp. nov . 320
— & J. Forest. Note préliminaire sur les Carides recueillis par 1’ « Ombango »
au large du plateau continental, du Gabon à l’Angola (Crustacea Decapoda
Natantia) . 1123
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d’Espagne . 757
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— Les Poissons dans l’édition allemande du Règne animal de Cuvier . 1057
— & Planquf.tte (P.). Sur quelques Poissons de Côte d’ivoire, avec la description
d’une espèce nouvelle, Clarias lamottei n. sp. (Pisces, Siluriformes, Clariidae) .... 278
— Voir Bauchot (M. L.).
— Voir Poll (M.).
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conidés gargasiens de Haute-Provence . 774
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chez un Squale peu connu : Euprotomicrus bispinalus (Quoy et Gaimard, 1824) . . 411
— Présence insolite chez un Urodèle et en Afrique du Nord d’un Cephalochlamys
(Cestoda, Pseudophyllidae) . 1192
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des départements des Bouches-du-Rhône et du Gard : Chtonius (C.) cephalotes
(Simon, 1875) et Chtonius mayi sp. nov. (Pseudoscorpions, Chtoniidae) . 912
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sur les hypapophyses des Sauriens Varanoïdes actuels et fossiles . 1028
Hureau (J. C.). Taxonomie numérique des Nototheniidae (Poissons Perciformes) . 488
— Présence d’un Alepisaurus aux Iles Crozet, Poisson jamais signalé dans l’hémis¬
phère sud (A. brevirostris Gibbs crozetensis n. subsp.) . 833
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Jones (W. C.). Voir Borojevic (R.).
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d’Histoire naturelle de Paris (Pisces, Beryciformes, Holocentridae) . 121
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Charles Blanc du Mont Ibity (Madagascar) .
— Un Serpent endémique du Maghreb : Sphalerosophis dolichospilus (Werner),
Colubridé .
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103
632
241
615
515
439
444
1060
736
595
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— A propos des manuscrits de Lamarck conservés à la Bibliothèque Centrale du
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nouvelle de Serpulidae (Polycbaeta Sedentaria) . 1202
Le Gérant : Jacques Forest.
ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART. (d. 1601) - 9-8-68.
BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
Le Bulletin du Muséum national d’ Histoire naturelle paraît depuis 1895.
Chaque tome, grand in-8°, est annuel et comprend actuellement 6 fascicules.
Les articles sont constitués par les communications présentées aux réunions
des naturalistes du Muséum ; ce sont uniquement des travaux originaux rela¬
tifs aux diverses branches des sciences naturelles. Le premier fascicule de
chaque année contient en outre la liste des travaux publiés et des collections
reçues dans les laboratoires du Muséum.
Le Bulletin peut être obtenu par achat ou échange en s’adressant à la Bibliothèque cen¬
trale du Muséum national d’Histoire naturelle, 38, rue Geoffroy-Saint-Hilaire, Paris, 5*
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côté, sur des feuilles séparées. Ils doivent être remis au président de la réu¬
nion après présentation de la communication. Les clichés des figures dans
le texte ne doivent pas dépasser les dimensions suivantes : 10,8 cm X 17,8 cm ;
ils sont fournis par les auteurs et déposés en même temps que les manuscrits.
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directement à l’imprimeur, après entente avec la rédaction du Bulletin.
Chaque auteur ne pourra publier plus de 20 pages imprimées par fascicule
et plus de 80 pages pour l’année.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs qui sont priés de les
retourner, dans les quatre jours, à M. Jacques Forest, laboratoire de Zoo¬
logie, 61, rue de BuSon. Passé ce délai, l’article sera ajourné au numéro sui¬
vant.
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Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils peuvent se pro¬
curer à leur frais des exemplaires supplémentaires aux conditions ci-après.
Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le numéro, brochés avec
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des manuscrits seront à la charge des auteurs. Les auteurs sont priés de remplir le bon de
commande joint aux épreuves, afin qu’il soit possible de leur faire parvenir tirés à part et
clichés, et de facturer, s’il y a lieu, les frais supplémentaires.
ÉDITIONS DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
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Annuaire du Muséum national d’Histoire naturelle (paraît depuis 1939).
Archives du Muséum national d'Histoire naturelle (depuis 1802. In-4°, sans
périodicité).
Bulletin du Muséum national d'Histoire naturelle (depuis 1895 ; 6 numéros par
an ; abonnement, France, 30 F, Étranger, 35 F).
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Mémoires du Muséum national d'Histoire naturelle (depuis 1936. Depuis 1950,
nouvelle série en 3 (puis 4) parties : A, Zoologie ; B, Botanique ; C, Sciences de
la terre ; D. Sciences physico-chimiques. Sans périodicité).
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dicité).
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Bulletin du Laboratoire maritime de Dinard (Ille-et-Vilaine). Depuis 1928 ; prix
variable par fascicule.
Objets et Mondes. La Revue du Musée de l’Homme. Directeur : M. J. Millot,
Palais de Chaillot, Paris-16e ; depuis 1961 ; trimestriel ; abonnement, France,
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Mammalia. Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères. Directeur :
M. J. Dorst, Laboratoire de Zoologie des Mammifères, 55, rue Buffon,
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Journal d’ Agriculture tropicale et de Botanique appliquée, suite de Revue inter¬
nationale de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale depuis 1954. Labo¬
ratoire d’ethnobotanique 57, rue Cuvier, Paris-5e ; abonnement, France,
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Adansonia (suite aux Notulae Systematicae). Directeur : M. A. Aubréville,
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Revue Algologique. Directeur : M. R. Lami, Laboratoire de Cryptogamie, 12, rue
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de Cryptogamie ; depuis 1874 ; abonnement, France, 22 F, Étranger, 28 F.
Revue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie ;
depuis 1928 ; abonnement, France, 18 F, Étranger, 23 F.
Cahiers de La Maboké. Directeur : M. Roger Heim. Laboratoire de Cryptogamie,
12, rue de Buffon, Paris 5e; depuis 1963 ; abonnement, France, 20 F, Étran¬
ger, 24 F.
Pollen et Spores. Directeur : Mme Van Campo, Laboratoire de Palynologie,
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